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LA GÉOGRAPHIE
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SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
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LA GÉOGRAPHIE
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SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
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Secrétaire de la Redaetion.
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La Géographie
Reconnaissance de Tare du méridien de Quito
I
Dans la Conféirnre générale de IWssocialion fréotlé»ique internationale
tenue à Stuttgart, au mois «rortobre 1898, la question de la révision, avec
tous les procédés de la géodésie moderne, de la mesure de Tare de méridien
eflectuée au Pérou, de 1736 à 1713, par les acadéiniriens franrais Bouguer,
La Condamine et (lodin, question déjà posée en 1889, fut soulevée à nouveau
par le délégué des Etats-l'nisdWmérique. La proposition pn»sentée à la Con-
férence fut interprétée, a juste titre, comme une mise en demeure pour notre
pays d'user des droits de priorité qu*il avait toujours revendiqués & ce sujet :
c'était un honneur auquel nous ne pouvions pas nous soustraire.
I^ commissi(»n di's délé^rués français qui s«» réunit peu après, au com-
mencement d<* 1899, fut unanimement d*avi!i ipril y avait lieu de recom-
mander cette entreprise à toute la Mdlicitutle du gouvernement. Ine simple
revision de l'ancien nrc, qui comportait une amplilutle d'à peu près trois degrés,
ne n*|M»ntlait plus toutefois aux deNirata de la nrirnce. La commisHion jugea
indis|N*nsable de donner à la nouvelle méridienne un dével(qqMMn«*iit ntti*i-
trnant au moins cinq degrén^qui permettrait de la comparer utib^nent aux arcs
calculée dans l'ancien continent, en particulier à la méridienne de France, et
a Tare |Kdaire rusHO-suédois actutdlement en cnurs de ni«*siire.
lue pareille «)|M*rati4pn ne pouvait être ahurdée sans reconnaissance
pn*alalile; la («ommi^sjoii conseilla donc ren>oi d'une première mission,
C€>m|»<*^ée de deux uéodésiens clioi^^i^ dans \v\ cailres du Ser\ice t;éo::rapliique
de l'Armée, chanrée de recueillir tous lv% rensiML'nements nécessaires pour la
pré|»arati(»n d«* la campa;:ne définitive.
Telles fuH'nt le% raison^ qui conduiMn*nt M. le ministre de Tlnstruction
Publique a nou^ envoyer, le capitaine LacomlM» et nH»i, dans la n*publique de
rirlqualrur, sur le territf>ire de laquelle m* trouve actuellement Tare à mesurer.
2 E. MAURAIN.
Nous sommes restés en Equateur cinq mois (de juillet à novembre 1899),
au cours desquels nous avons parcouru une des parties les plus élevées de la
Cordillère des Andes, depuis les environs de Pasto, en Colombie, jusqu*aux
régions septentrionales du Pérou, choisissant, parmi les nombreux sommets
dont nous avons fait Tascension ceux qui nous ont paru le plus convenables
pour porter a six degrés, c*est-à-dire à près de 700 kilomètres Tamplitudc
de la future méridienne.
Nous n^aurions pu mener à bien notre tâche dans un temps relativement
si court, sans Tappui moral et matériel du gouvernement de TÉquateur, appui
qui nous fut toujours accordé dans la plus large mesure. Nous sommes heu-
reux de pouvoir adresser ici un témoignage de profonde gratitude au général
Alfaro, président delà République, dont l'intervention personnelle et constante
nous a été précieuse, et à notre ministre à Quito, M. Frandin, qui nous a puis-
samment aidés de son expérience du pays et de la haute autorité qu'il a su s'y
acquérir. Nous avons, d'ailleurs, rencontré partout, dans ces régions trop peu
connues de nous, des sentiments de sincère amitié et de véritable admiration
pour la France, considérée comme une sœur aînée ; nous y avons trouvé des
esprits éclairés, à vues larges, comprenant tout Tintérêt qui s'attachait à
l'œuvre scientifique projetée chez eux; nous leur gardons un reconnaissant
souvenir à tous, Equatoriens, Colombiens et Péruviens, dont nous avons
reçu pendant cinq mois la généreuse hospitalité.
II
Un aperçu succinct des grandes opérations géodésiques entreprises jus-
qu'ici permettra de mieux saisir le but et la portée de celle qui nous occupe.
Les premières recherches connues sur les dimensions du globe terrestre
remontent à l'antiquité grecque. Dès que la forme sphérique de la terre fut
admise, il devait venir à l'esprit des géomètres d'en déterminer la dimension.
Pour cela, il suffisait de connaître la longueur d'un arc de méridien et son
amplitude angulaire, c'est-à-dire, l'angle formé par les deux rayons joignant
ses deux extrémités au centre de la terre; la mesure de la longueur de l'arc
se faisait directement par des procédés d'arpentage et la mesure de l'ampli-
tude par les procédés grossiers de l'astronomie primitive, en évaluant, par
exemple, le même jour, dans les deux stations, la hauteur méridienne du
soleil; un calcul très simple donnait ensuite la longueur du degré, celle de la
circonférence, et par suite la valeur du rayon. Tel fut le principe des mesures
faites par Archimède, Ératosthène, Posidonius, Ptolémée, et, au moyen âge
par les astronomes arabes dans les plaines de la Mésopotamie, mesures forcé-
ment très imparfaites conduisant à des résultats variables, suivant les opéra-
teurs, du simple au double.
RECONNAISSANCE DE UARC DU MERIDIEN DE QUITO. S
C'est, cependant, toujours à cette méthode que la géodésie moderne à
recours, en combinant la mesure de longueur d'arcs, soit de méridiens, soit
de parallèles, avec l'exacte détermination de leur amplitude astronomique.
Mais, ce n'est qu'à partir du milieu du xvii^ siècle qu'elle devint réellement
une science positive, grâce aux travaux du Hollandais Snellius et de l'abbé
Picard. Le premier imagina de substituer à la mesure directe des distances,
totalement impraticable dès que cette distance devient un peu considérable et
que le terrain n'est pas parfaitement uni, la méthode de la triangulation, coh-
sistant à former, le long de l'arc à mesurer, une chaîne de triangles réunissant
ses deux extrémités. L'un des côtés, choisi sur un terrain uni et favorable, est
mesuré avec tout le soin possible, à l'aide d'une règle-étalon, et constitué la
base; tous les angles des triangles sont mesurés au goniomètre, et le calcul,
par les formules rigoureuses de la trigonométrie, fournit, ensuite, de proche en
proche, tous les côtés des triangles et la distance des deux extrémités de l'arc.
L'abbé Picard rendit la mesure des angles à la fois expéditive et précise en
adaptant la lunette aux instruments goniométriques.
La géodésie, en possession de ces puissants moyens d'action, était dès lors
en mesure d'élargir le cercle de ses investigations, en suivant le grand mouve-
ment scientifique créé par les théories d'Huyghens sur la force centrifuge et
de Newton sur l'attraction universelle, et en cherchant à préciser davantage
les formes du globe terrestre.
La théorie indique que la terre a la forme d'un ellipsoïde aplati aux
extrémités de son axe de rotation, c'est-à-dire que la longueur du degré doit
aller, en augmentant, de i'équateur aux pôles. Or, les mesures effectuées, dé
1670 à 1718, par Picard et Lahire entre Paris et Dunkerque, par les Cassini
entre Paris et les Pyrénées, surtout en vue d'assurer une base certaine à une
carte précise du territoire, conduisirent à un résultat diamétralement opposé :
le degré moyen fut, en effet, trouvé de 56 000 toises entre Paris et Dunkerque,
de 57 000 environ entre Paris et les Pyrénées. Un vif débat s'engagea entre
les savants anglais et français, ceux-ci soutenant que la terre est allongée sui-
vant l'axe polaire. C'est pour le résoudre que l'Académie des Sciences décida,
en 1734, l'exécution des deux mémorables triangulations qui fixèrent la
valeur du degré à I'équateur et sous le cercle polaire. Maupertuis et Clairaut
mesurèrent un arc en Laponie ; celui du Pérou le fut par Bouguer, La Con-
damine et Godin, pendant que Lacaille, en France, revisait l'œuvre de Lahire
et des Cassini. Les résultats de ces expéditions apportèrent une éclatante con-
firmation aux théories new Ioniennes.
Lorsque, à la fin du siècle dernier, la Commission du système métrique,
instituée par l'Assemblée Constituante pour fixer une unité fondamentale
de longueur à la fois nationale et universelle, eut décidé d'adopter la
10000 000* partie du quart du méridien terrestre, ce fut l'arc du Pérou qui,
4 E. MAURAIN.
combiné avec la méridienne de France, servit à fixer les dimensions de Tellip-
solde terrestre qui devait former la base des calculs; mais les opérations de
Cassini n'étaient pas suffisamment précises; Delambre et Méchain les repri-
rent, de 1792 à 1798, entre Dunkerque et Barcelone, en utilisant de nouveaux
instruments plus parfaits, créés par Borda.
Je n'insiste pas davantage sur ces travaux universellement connus, d'où
est sorti le système de poids et mesures adopté par la presque totalité du
monde civilisé.
Depuis cette époque, les autres nations suivirent la France dans la voie
géodésique. De nombreux arcs couvrirent successivement l'Europe, les Indes,
l'Amérique du nord, le Nord et le Midi du continent africain, serrant toujours
la terre de plus près. Legendre, puis Gauss, perfectionnèrent les méthodes de
calcul ; la théorie des erreurs permit d'asseoir les observations sur des bases
rationnelles.
Malgré le haut degré de perfection réalisé par Delambre et Méchain, dans
leurs mesures qui furent la base de la grande carte dite de l'État-Major et le
point de départ des autres chaînes du réseau français, mesurées, de 1818 à
1850, par les ingénieurs géographes, on fit mieux à l'étranger. Le problème
s'était d'ailleurs élevé; il s'agissait d'étudier, sur toute la surface du globe, la
forme des courbes méridiennes, de savoir si la terre est réellement un ellip-
soïde de révolution, ou si elle se rapproche plus ou moins d'un ellipsoïde î\
trois axes; d'étudier patiemment les discordances qui existent entre les verti-
cales géodésiques et astronomiques; d'arriver, en un mot, à une connaissance
plus approfondie et plus parfaite aussi bien de la forme superficielle du globe
que de sa constitution intérieure.
Les géodésiens français, absorbés par le lourd travail de préparation de la
carte, durent forcément lui sacrifier ces divers points de vue d'intérêt moins
immédiat, et il faut arriver jusqu'à la veille de la guerre de 1870, pour
assister au réveil. C'est au général Perrier, dont le nom est dans toutes les
mémoires, que revient l'honneur de cette résurrection; c'est en grande partie
sur son initiative que fut décidée la réfection de la méridienne de Delambre,
qui ne pouvait plus supporter la comparaison avec les travaux étrangers plus
récents. Cette importante opération, dont il a été plusieurs fois parlé ici, fut
exécutée de 1870 à 1892, sous la direction du général Perrier, puis du colonel,
aujourd'hui général Bassot, directeur du Service Géographique, avec toutes
les garanties d'exactitude que présente la science moderne.
La nouvelle méridienne de France peut servir de modèle pour toutes les
opérations du môme genre entreprises actuellement. Elle est reliée au réseau
anglais, et, par l'intermédiaire du réseau espagnol, au réseau algérien. Ce fut
le général Perrier qui réalisa, en 1879, le rêve grandiose conçu par Biot et
Arago de franchir la Méditerranée en jetant par dessus quelques triangles
RECONNAISSANCE DE L'ARC DU MÉRIDIEN DE QUITO. 5
gigantesques, dont les côtés atteignent 270 kilomètres. L*amplituâe de Tare
qui s*étend depuis les iles Shetland, au nord de TËcosse jusqu*au cœur
même du Sahara, dépassera 30 degrés, lorsque sera terminée la triangula-
tion actuellement en cours d'exécution entre Ghardaïa et Ouargla; le temps
n est d'ailleurs peut-être pas éloigné où la géodésie, suivant pas à pas la
conquête, atteindra les oasis dln-Salah.
Devant une telle œuvre, l'arc péruvien de trois degrés, élément indispensable
d'une bonne détermination des dimensions du géoïde ne peut plus entrer en
ligne de compte; une rapide comparaison de la précision des deux mesures
fera encore mieux ressortir toute la distance qui les sépare :
y Mesure des angles. — La précision de la mesure des angles d'un triangle
est caractérisée par ce qu'on appelle l'erreur de fermeture, différence par rap-
port à 180° ou 200 G. de la somme des trois angles du triangle. Dans la
chaîne de Bouguer, l'erreur moyenne de fermeture est de 21 secondes sexa-
gésimales ou 65 secondes centésimales; dans la méridienne de France, la
même erreur est inférieure à une seconde centésimale.
2® Mesure des coordonnées astronomiques. — Les latitudes déterminées
par Bouguer pouvaient être erronées de 4 ou 5 secondes; on les observe
aujourd'hui à moins de 2 dixièmes de seconde près.
Les longitudes ne pouvaient être obtenues à l'aide des signaux de feu
qu'à 1 ou 2 secondes de temps; aujourd'hui le télégraphe les donne avec une
approximation de 1 centième de seconde de temps, ou de 15 centièmes de
seconde d'arc.
3" Les bases étaient mesurées au moyen de perches qu'on plaçait bout à
bout; la précision ne dépassait guère 1/100 000; aujourd'hui, l'emploi des
règles bimétalliques et des viseurs à microscopes assure une approximation
de 1 millimètre par kilomètre, soit de 1/1 000 000.
Toutes ces causes d'erreur réunies conduisaient à craindre, pour la lon-
gueur de l'arc du Pérou, une erreur relative d'à peu près 1/2000; or, en étu-
diant les imperfections qui affectent la nouvelle méridienne de France, on
arrive à cette conclusion que l'erreur à craindre est inférieure à 1/200 000,
soit 100 fois moindre.
On voit maintenant de quelle importance est la reprise de l'arc péruvien et
son extension, puisque l'erreur à craindre sur la détermination de la position
des extrémités se trouve répartie sur une distance plus considérable.
III
Il me reste à décrire brièvement l'ancienne triangulation et à dire ce que
sera la nouvelle, si nos propositions sont acceptées.
L'arc de Bouguer s'étendait des environs de Quito à ceux de Cuenca, sur
6 E. MAURAIN.
une amplitude un peu supérieure à trois degrés, déterminée par la différence
des latitudes observées aux deux stations de Cotchesqui, au nord, et dq Mama*
tarqui, au siid. Deux bases, d*une douzaine de kilomètres, mesurées au nord
dans la plaine de Yaruqui, au sud dans celle de Tarqui, permirent de cal-
culer de proche en proche les côtés de la triangulation et d'en déduire la
longueur du segment de méridienne compris entre les deux stations
extrêmes. Les sommets des triangles ou stations géodésiques, au nombre
de 32, se trouvaient répartis sur les contreforts de deux chaînes parallèles
orientées nord-sud, distantes entre elles d'une trentaine de kilomètres en
moyenne, formant les bords d'une sorte de cuvette allongée dont l'altitude
au fond varie entre 2,500 et 3,000 mètres, et qui fut un des centres les plus
brillants de Tancienne civilisation des Incas.
L'altitude des stations, dont la connaissance est indispensable pour rendre
les triangulations comparables entre elles en les réduisant au niveau moyen
des mers, fut déduite d'observations d'angles de hauteur et barométriques
très incertaines; l'erreur à craindre pour ces altitudes dépasse certainement
une cinquantaine de mètres.
De tous ces travaux nul vestige précis n'existe plus; les observateurs se
servaient de leurs tentes comme signaux et jugeaient inutile de laisser der-
rière eux des repères de quelque importance. Les Indiens, d'ailleurs, se fussent
probablement vite chargés de les démolir, dans l'espoir de trouver au-dessous
quelque trésor; les pyramides qui marquaient les extrémités de la base de
Yaruqui furent démolies jusque dans leurs fondations après le départ des
académiciens, les inscriptions qu'elles portaient ayant été jugées injurieuses
pour le roi d'Espagne! Des protestations s'élevèrent après la chute de la domi-
nation espagnole :
« Des Pyramides, dit Caldas, un des hommes de science les plus éminents
de l'Amérique du Sud, en rendant un juste hommage à l'œuvre des savants
français, il n'y a plus trace; elles périrent du fait d'une sotte vanité, par la
fanatisme de la barbarie; les lys qui les couronnaient gisent maintenant
sur le sol; les Indiens de Yaruqui et de Puembo foulent aux pieds les œuvres
d'une savante académie! Un Hottentot eût-il fait davantage? Mais la posté-
rité est juste; elle vengera les injures faites aux sciences. »
Ce noble langage fut entendu; le gouvernement de Quito fît restaurer les
pyramides à peu près sur leurs anciens emplacements, déterminés malheu-
reusement d'une manière trop incertaine pour qu'on puisse attacher quelque
importance à une nouvelle mesure comparative de la base dont elles marquent
les termes.
La partie sud de cet arc comprise entre Riobamba et Cuenca, serait con-
servée intégralement, en reprenant à peu près les anciennes stations; la
partie nord, au contraire, présentait des parties défectueuses; nous l'avons
RECONNAISSANCE DE L'ARC DU MÉRIDIEN DE QUITO. 1
modifiée en nous élevant au-dessus des stations primitives, non sans peine,
car nous nous heurtions d'un côté aux masses du Pitchincha (4,800 m.), de
riliniza (5,300 m.), du Carihuairazo (5,f00 m.) et du Chimborazo (6,300 m.),
de l'autre à l'Altar (5,400 m.) et aux
grands volcans encore en activité de la
Cordillère orientale, le Tungourahua
(3,100 m.) et le roi des Andes, le mer-
veilleux Cotopaxi, dont le sommet
atteint 6,000 mètres.
L'extension de l'ancienne chaine
présentait également de sérieuses dif-
ficultés. Au nord, les deux Cordil-
lères, se rejoignent en un massif con-
fus, hérissé de nombreux sommets
atteignant 5,000 mètres (je ne citerai
que la Cayambe, 5,800 m. ; le Cotaca-
chi, 5,000 m.; le Yana Urcu, 4,600 m.;
rimbabura, 4,600 m.; le Cumbal et le (Collection du capilaine l.»comhe.
Chiles, 4,800 m., etc.); au sud de
Cuenca, la Cordillère s'abaisse; on tombe dans une région fiévreuse, très
humide, couverte de forêts où la marche est des plus pénibles.
Nous avons pu cependant gagner au nord un degré environ jusqu'au-delà
de la frontière de Colombie; au sud,
à peu près deux degrés jusqu'aux envi-
rons de la ville péruvienne de Sullana.
L'amplitude du nouvel arc serait
donc de six degrés; le nombre total
des stations serait de cinquante deux;
nous aurions trois stations astronomi-
ques fondamentales, une près de Quito,
les deux autres aux extrémités de la
chaîne, où seraient déterminées la
latitude et la longitude télégraphiques.
Des observations de latitudes intermé-
diaires permettraient l'étude des dévia-
tions delà verticale; trois bases de 8 à
9 kilomètres seraient mesurées; une
centrale, prés de Riobamba, reliée à
la mer par un nivellement de précision dont l'erreur ne dépasserait pas quel-
ques centimètres ; deux de vérification, une en Colombie, l'autre au Pérou;
enfin, pour donner à l'œuvre toute la portée qu'une pareille enireprise doit
s E. MAURAIN.
avoir aujourd'hui, les opérations géodésiques proprement dites seraient com-
plétées par de nombreuses observations de pesanteur, de magnétisme, par des
études topographiques, géologiques, et accessoirement par toutes celles qui
peuvent intéresser les sciences naturelles, vaste programme, auquel un com-
mencement d'exécution vient d'être donné. Quito possède un observatoire
astronomique et météorologique installé dans d'excellentes conditions, pourvu
d'instruments des plus récents modèles et qui acquiert une importance toute
spéciale du fait de sa situation, à quelques minutes seulement de la ligne équi-
noxiale (latitude = 0*14' sud), à 3000 mètres environ d'altitude, et au pied
du Pitchincha, dont le sommet, qui s'élève à 4800 mètres, est d'accès relative-
ment facile et permettrait à peu de frais l'établissement d'une annexe. Le
gouvernement de l'Equateur, par décret du mois de février dernier, en a confié,
la direction à un astronome français, monsieur Gonessiat, de l'observatoire
de Lyon, qui vient de partir pour rejoindre son poste; c'est un nouveau et
important succès à l'actif de notre pays. Une difficulté financière faillit en
compromettre la réalisation : nos ressources budgétaires ne permettant pas
d'assurer à notre astronome le traitement que TEquateur ne pouvait davan-
tage prendre à sa charge ; la science possède heureusement de généreux pro-
tecteurs, à qui on ne s*adresse jamais en vain quand il s'agit de patronner
une œuvre française et dont les magnifiques libéralités ont fait disparaître tout
obstacle ; nous leur devons, et tous les amis des sciences leur doivent, un nouvel
hommage de profonde reconnaissance.
IV
Pour exécuter la mesure du nouvel arc équatorial et entreprendre toutes
les études complémentaires qu'il paraît indispensable d'y joindre, nous esti-
mons que cinq géodésiens devront y consacrer quatre années de labeur inin-
terrompu. Ils auront à lutler, pendant de longues journées, contre le froid,
contre les brouillards, contre Tisolement dans des solitudes désolées dont l'al-
titude atteint celle des plus hauts sommets des Alpes, et trop souvent contre
le mauvais vouloir et le fanatisme superstitieux des Indiens; la tâche sera
lourde; tout le zèle, tout le dévouement de ceux qui auront l'honneur d'y par-
ticiper ne seront pas de trop pour la mener à bien; mais les difficultés maté-
rielles qui les attendent, loin de les rebuter, seront pour eux le plus actif des
stimulants, et ils auront pour les soutenir dans les moments difficiles le sou-
venir de leurs devanciers et la noble ambition d'ajouter leur part au patri-
moine de gloire scientifique de leur pays.
E. Maurâin.
Les territoires français du Niger
Leur valeur économique
M. le ministre des Colonies a bien voulu me charger, en 1898, d*aller
fl'*lu(iier quels pron'Mlt^ et quelles méthodes doivent ^tre appliqués pour la
niiM* en valeur des territoires du Soudan français.
Peu de temps après, M. le général de Trentinian, organisant une mission
trétiides techniques pour n*chercher quelles matières premières peut produire
l«* Soudan et dans quelles conditions on peut obtenir ces matières, me
demanda d'étudier quelles relations commerciales existaient actuellement
entre nos possessions et les possessions anglaises de TAfrique centrale dans
sa |iartie occidentale, et de quelle façon nous pouvions en tirer parti.
pour macquitter de ces difTérentes missions j*ai fait des observations
écommiiques que je voudrais résumer ici en les groupant d*une manière
géographique.
Pour S4* n*ndre de la cote au Niger la voie la plus connue passe [mr Dakar,
Saint-I#ouis, Kayes, llaf(»ulalH\ Hammako; cVst la ligne appelée communé-
ment /«^w*" de ranltiilUfiirfU que suivent les Euro|M'*ens. D'après elle, ils décri-
%ent le Soudan comme un pays f(»rnié par une succension de montagnes
au milieu deM|nelleH la chaleur anémie toute activité, abirs qu'ils connaissent
M'ulement b* massif montauneux s'étendant lie Ka\e> au Niger; cela cV^t
If Sénétral, non le Soudan.
1^ nmie la plus fréquentée n est pas ct*lle ibmt il vient d'être question;
de Mt^line, elle pa^M» par Niuro et se diriire vers le Niger par Ilanamba.
Tr<us esp«Vf«i de pruduiln alimentent son trafic : b*s marchandises euro-
|M-ennes, qui arri\fiit par elle au Niu(*r, la gomme, que les Maures du Sahel
a|>|NiHent à no^ comptoir^, le s«*l, que les mêmes Maures apportent au
Troi» caté;;t>ri«*s df u^*u** si* rencontrent dans ce ciiuimerce : les commer-
çants euro|H»en^. le^ Maures et les Dioulas. Les coninirrçants euro|K*ens sont
l<*s reprévrutants d<*s m.itsons btmlelaises établies à Medine. Leur commerce.
|i»ut entii*r ba^é sur le cn'Mlit, est trnp compli(|ué pnurétre décrit ici dans ses
•lét.iiU. I>»s seulrs marchandisen eumpémnen que Ton vende au Soudan sont,
ii.ins b*ur irrande majorité, d<*s tissus ou d«*s iilés. Nos commen;ants trouvent
t • i.« *.•«»•>• n 2
10 E. BAILLAUD.
à les échanger contre de l'argent monnayé pour une moitié et, pour le reste
contre de la gomme *.
Les Maures apportent à Médine ou à Nioro la gomme recueillie par eux
dans les forêts de gommiers qui poussent dans une bande de terre large à peu
près de 200 kilomètres et s'étendant de Saint-Louis à Tombouctou. Ils sol-
dent avec celte gomme les achats de cotonnades qu'ils ont faits à crédit.
A Nioro, ils trouvent des traitants noirs (des Ouolofs de Saint-Louis, en général),
lesquels ont pris aux comptoirs de Saint-Louis ou de Médine des tissus à
crédit pour des sommes importantes, de 20 à 50,000 francs par exemple,
qu'ils* doivent solder avec une certaine quantité dégomme.
A côté des Maures figurent les petits commerçants que l'on appelle com-
munément les Dioulas, Ce sont les véritables hôtes des routes soudanaises. On
en dislingue deux catégories : les uns, captifs de grands commerçants établis
dans les marchés de l'intérieur (Banamba, Ségou, Bandiafara) se rendent, en
général, avec leurs maîtres, à Médine ou à Saint-Louis pour acheter les produits
européens, qu'ils vont ensuite échanger dans tout le Soudan, tandis que leurs
maîtres se reposent. Les autres, pauvres colporteurs, ne transportant que leur
charge, ne présentent pas des conditions de crédit suffisantes pour que les
comptoirs européens leur cèdent des marchandises; aussi s'adressent-ils à ces
commerçants noirs dont nous venons de parler.
Les Dioulas réalisentl'opération qui doit avoir pour conséquence d'amener
aux comptoirs les pièces monnayées se trouvant dans l'intérieur : pour
cela, ils vont échanger les étoffes européennes dans les pays où elles ont une
grande valeur, contre des produits que l'on y trouve à bas prix, par exemple
le sel et les kolas, qu'ils transportent dans d'autres contrées où elles sont
rares. Ils arrivent ainsi à s'enrichir en matières indigènes, et, d'autre part,
à ramasser l'argent monnayé qu'ils peuvent trouver sur leur roule. Au bout
i. En 1898, les exporlfilions provenant du commerce indigène ont été :
QUANTITÉS VALEUR
Camitcliouc .'9 e-i.'ï 977 'iOl
Gomme do (lalara 171110-2 1 25:î 5C3
— de Tombouctou 179 2G'2 l'27 3;i9
I voiro 4 :wy 39 1.V)
Or 1-28 :i83 7G9
Totaux 2 021011 kil.
Les importations deslintcs au commerce indigène ont été :
OUA»TITÊS
Fils do ruton 28 9r»7 kil.
Ciumi'e fran<;ais<» 32 8o8 pièces
— do ITndr 159 314 -
— dAn^Moierrc 3 >»90 —
— do lif'ltfiijue et Hollande 68 3'i2 —
Tisius do colon français 2 -267 —
— éira!iK<*rs 101 7". 1 —
2 081 112 fr.
VALEUR
80 727
213 253
938 064
27 «•75
512 615
31915
1 101 :i25
Totaux 28 <.>57 kil. 2 <.H»8 87 1 fr.
— :«>8 102 pièces.
LKS TKRRIToiHKS FRANf.UIS IH' MGKR. tl
de fiouir à «li\-liuil nioi«%, U*s rummorçantsqui ont des crédits à solder à des
iiitiiMiiis fraiiraiHO^ peinent ain^i le*» liquider.
Sur In nMjt«* dont il e^t iri i|ut*>tion, la première matière contn* laquelle
leH I>i«»ula^ peuv«*nt <V|ian;fer leur?» tissus est le s<d. Ce sel provient des car-
rièrfs ?%aliartrnn<*s de Tirhil. Il est extrait |iar les Maun*s, ipii rapportent à
llanatnlia vu pa^^s.int |»ar Nioro. I^^'h Iliouins, qu'il.*» soient indépendants ou
qu'iU déprnd«*nt de fommerrants étaldi^ & llanamha, a Nyamina, à Séfrou, vont
chrrtiirr. av(»ns nou> dit, drs tissus europ<*ens à Médine ou h Nioro. Il sem-
Idrrait donc natund que lt*> Maures tVlianfrent h Nioro leur tissus contre leur
Sri. plul«*»t ipte iPapporter ce srI à Banamlia. (le n*est pas ce qui se passe. J*ai
vu sur la route de Nioro à llanamlia de.s caravanes de chameaux portant des
tonn(*<« ile liarreH ili» srI manher côte a c«Me avec des Ininifs charf^rs de tissus,
Conduits par dt*s I)ioulas qui se rendaient a>(*c d«*s Maures à Banamlia, où ils
de\ aient éclian;:rr l«*ur srl rontre Irur?» lissus; après quoi l«'s Maures s'en
n*touniaient rechercher du sel dans leurs trihus, où ils apportaient 1rs tissus
qu'ils sVtaient ainsi procurés, liindis que h*s I)ioula> se répamlaient dans le
S^Hidan pour \endre leur soi. i«ela semble d'ahord fort étonnant; en n^alité
il vu vs{ ain^i pour Tavanta^'f* de tous.
V Nioro, le prix de la uuinét* <*st en m<i\(*nne de 7 fr. TA) la piècv, celui
ili» l.t harn* «h* s«d de |~ franrs; en d'autres ti'rnn**» (»n a 2 pièrrs I 2 de
;:uiné«* pour un«* liarn* de sel. A lianamha, la piinét* vaut environ 10 francs,
mai« Ton en a 3 pièrt*s pour une harre de sel, ce qui met la hnrre de sel à
.'in franc*».
Si, à Kanamha, la valeur du sel comparée à ctdie de la piinée rst plus
irraiiih» qu*a Nioro, et s\ par conséquent 1rs Maures ont intérêt a venir vendre
It* sêA à Hanamlia, r*oHt qu«\ pour mèmr poid^, la \al«'ur tlu sel est bien plus
faible qii«* rrlb* *\r% tissus. I^*> I)ioulas, m* sr si*r>aiit pas di* rhamcaux, ont
inlèn^t à (*e qui* \v^ Maur«*H Irur apport«*nt le si*l !<• plus près possible du
lieu il<» \ente qui «*st la boucle du Ni;:<*r et b> lliMivr; ils le paient plus rher
t*n raison d«» et* suppléiii<*nt d«* transport qui* font a\«'r plaisir b*s Maur<*s,
|i*^pit*ls f«*rai«>nt bioii plus di* kibunèlres eiiron» pour ré.ilis«*r un bénélin»
plu<% miiiimi*. O pliéni»mène iVoiiuniii|Ut*, jusqu'ici inroniiu.a, sf|«in moi, um*
tn*s ^rand«* importa nr«*.
Nf»us a\ons dit «|Ui* le coinnim «* français à Médiiie était aliiiH*iitè par la
traitr d«* la ;:oinm**. Va* commiTi «' «*st fnti<*r<*m(*iit mtri* b*s mains di*s maisons
riablies au S-im .r il L«s mèm«*s Mitins, qui \onl apport«T la ;:oinmi' a .Mt*dine,
\ont ausibi ap|Mirt«'r b* sid à HaiMmba. Li* jour où il srra possible dVx|M>rter
la ;?ommr diq»uis b» Ni;ri'r, c'esl-à-din» b» jour où un ebemin df fer arriv«»ra
au NiiTiT, le jour où il M*ra possibb* ib* vi*n«lrf*aux Maun*sdrs tissus à meilleur
compt«* qu'on n<* |N*ut le faire a MédiiH*. e'rst*a-dirt* b> jour où l'on fabri*
quera Cfs lis^u% au Ni;:«*r, rr juur-la. disji». b» eoinm«Ti«* du S«'*né;:al awc le
12 E. BAILLAUD.
Soudan traversera une crise, et dans toute son amplitude sq créera le corn*
merce européen au Soudan '.
La route de Nioro à Banamba est une des plus intéressantes de tout le
Soudan. Je crois être le premier blanc qui Tait suivie depuis la conquête du
général Archinard en 1893. Le long de cette route sont les grands centres
de résistance bancaras et toucouleurs dont nos soldats ont eu à triompher.
L'état de pacification y est absolu. Pour rentrer à Kayes, par Bammako,
Banamba, Oussoubégou, Nioro, Yélimané et Médine, il ne m*a pas fallu
prendre le moindre tirailleur d'escorte. Jusqu'à Banamba, j'eus recours à
des porteurs, ensuite il me parut plus simple de me faire transporter par des
chameliers maures; je suis demeuré absolument seul entré leurs mains et
entre les mains de Toucouleurs dont j'ignorais les sentiments à mon égard,
sans qu'il me soit arrivé, dans cette partie de mon voyage de Banamba à
Kayes, le moindre ennui.
Banamba est une de ces villes dont les géographes ne parlent pas, et
cependant c'est un des plus gros marchés du Soudan. Tous les habitants s'y
adonnent au commerce du contact des Maures et des noirs. L'activité qui y
règne revêt un caractère particulier. On sent que la population jouit d'une
grande aisance. La richesse du sol y contribue. Tout autour de la ville sont
des villages de culture.
La ville elle-même est bâtie en pente sur un léger repli de terrain. Les
Maures séjournent dans un campement, à côté de la ville.
Les vieilles villes, Digna, Oussoubégou, ne sont presque plus que des ruines.
Toute l'activité s'est reportée sur Banamba.
Jusqu'à Digna on est dans la plaine argileuse du Niger, où la terre est
fertile, où les plantations de textiles tropicaux réussiront fort bien. La popu-
lation y est abondante.
Sur cette route de Médine, Nioro, Banamba, il n'est pas de moments
où l'on ne rencontre quelques passants. Ce sont d'abord les caravanes de
Maures.
Autant que nous avons pu l'observer, les fractions de tribus qui commer-
cent ont, en général, de 10 à 20 chameaux, et elles se réunissent en longues
files comprenant jusqu'à 200 chameaux. Les caravanes ainsi constituées se
mettent en marche dès le lever du soleil et s'arrêtent vers onze heures. Le
reste de la journée, les animaux paissent dans la brousse. Les barres de
sel ou les sacs pleins de guinée ou de mil sont empilés par groupes de pro-
priétaires. Bien rarement une tente sert d'abri pendant la nuit : on campe
toujours auprès des villages.
De temps en temps, le long du chemin, on rencontre des tribus de Maures
1. Pendant le mois de janvier 1899, il est passé par Banamba 5 000 pièces de tissus européens,
4 000 barres de sel et 60 000 noix de kolas.
LKS TKRAITOIRES FRANÇAIS DC NUiKR. 13
pâftteurs. Noos aTon» traversé quolqucfoin p<»ndant plus d*une heure des Irou-
|>eaux inaur«\H qui complaienl plus de niNMI moulons. Tandis que les rom-
roerçanls maure» rirculenl frénéralemenl sans leur famille, les pasteurs ont
leurs femmes et leurs enfants.
A r^ité des Maur(*s sont ce» Diiiulas dont le sort semble l'aire d*errer éter-
nellement le lon^ des S4*n les. Toute la famille voya^» en même temps, Thomme
|K>rtant quelque arme inoiïensive, vieux sabre ou vieux fusil. Lorsqu*il n*y a
pas d'Anes ou de Inrufs, eV^l. en général, la femme qui s<»rl de béte de somme.
Elle a pn*^|ue toujours un enfant sur le dos, et souvent une barre et demie
de sel, de res grosses Imrres de Tirhit qui pèsent plus de 30 kilogrammes.
Dans les vill<i;;es, les I>i<iulas cam|»ent sous des arbres, le plus souvent i
Textérieur de Tenreinte, et ils paient de quelques kolas ou d*un mon*eau de sel
leur nourriture. Souvent, au moment où ils vont devmir riches, ils sont
dé|N>uillés de toute la fortune qu'ils portent nur leur tête ou sur le dos de
leurs grands birufs. Ils n^^ommenrent alors leurs pérégrinations san<« m«
plaindn* et sans avoir d'autres joies que celles qu'ils trouvent A errer libn^s
le long de^ mutes.
1x5 Xiu^'r est le rn»ateur de notre Souilan; il lui donne .son unité géoîfra-
phique et semble attin*r à lui toute la vie économique de ce juivs. Tombourtou
le divise en deux parties bien distinctes.
Dans la première |»artie de son cours, Itammako détermine un pnMnier
bief dans le<]uel le Nitfer est navi&rable. mnis où il ne sert point de véiiirule k
un grand tralic. S^s peuples n*ont point snns doute les qualités commerciales
de ceux qu'il nourrit ensuite. Ils M>nt en rap|K>rt avec Médine par Niasassola
et Kita. Le centre le plus important, Siguiri, est devenu maintenant le prin-
cipal marché de caoutrhouc de c<*tte n*::ion, qui otTn* peu d'intért^t.
On a |Mirlé maintes fois de la parlie du fleuve qui \a de Itammako h Tom-
iMiDctoa. Dammako\ S'x'ou. N\!imina. San^anding. y servent ile pointstledilTu-
«ion aux marchandions qui viennent du Sénr;:al, du Salud rt du Ka.irta, vers
la b(»ucle du Nik'cr. iVv^i par ri*s mnrrhés que 1rs produits d<' Haiiauiba arri-
vent sur le NÎC'T. Ils sont, |MMir ainsi dire, b'^ rt*ntres d'opération des Dioulas
que nous avons rencontn'»s sur la roule de Nit»ro; r«»H rolporliMirs \ont cher-
cher à Médine ou à Nioro len pir rr% dVtolTi* qu'ils «»e procurent au prix de
64*1 francs. Ils li*<«ap|»ort«*nt sur le nru\r, ou v\\v% \.ilentde 10 à 12 francs, et
delà dans les marchés «le kolas où <*I1«*h se paient un«* vingtaine d«* francs. Il
en est de même |N»ur le m»1, qui, d»» Il francs U barre, vaut sur le fleuve
30 francs et dans les \\ays de kolas M francs. Lrs kolas qu*ils rapportent
I Ktt Mw, il e%i («!••«■ |fc%r Htmmih'i <»•» larn-* «le •«•I. *"••> |k»»rnr* m«!nr. nr«, i-it. irmi koU* ri
y% lh(m\M% ont «p|Mirtr« tir re |»i»inl a ^•l•lt linii* lU<i.^ tr , • k«><'« ISvn'j fr ri â Mc>Jut«
«4 «44 fr. en nam«rairr
14 E. BA1LL.VUD.
ensuite sur le fleuve ont décuplé de valeur. Il y a là un commeree très
intense. Ces villes sont aussi des centres agricoles importants. Les cultures
de riz, de sorgho, de diverses plantes alimentaires, auxquelles elles se livrent,
nourrissent les contrées voisines. Elles ont comme champs la merveilleuse
plaine d'alluvions du Niger près de laquelle devront s'installer nos futurs
colons pour entreprendre leurs premières cultures de plantes tropicales.
Un autre grand centre est Djenné*; après la belle étude qu'en a faite
M. Félix Dubois dans son ouvrage sur Tombouctou la mystérieuse^ il y a peu
de chose à en dire.
De Djenné à Tombouctou, le Niger entre dans une zone spéciale, celle
des inondations, la partie du Soudan fertile par excellence. L'afflux des eaux
du Bani permet au Niger de sortir de son lit pendant les hautes eaux,
lesquelles contiennent le limon que le fleuve dépose sur les terres.
Dès Diafarabé, Taspect du fleuve change. Après le retrait des eaux, les
herbes grasses» des plaines qui ont été inondées forment de superbes pâtu-
rages, alimentant les troupeaux des Peulhs qui parcourent ces pays. Peu à
peu le soleil brûle cette terre, les pluies arrivent, et, avec elles, la saison des
cultures. Les herbes sèches fument la terre que Ton retourne et que Ton
sème de riz. Puis vient l'inondation. De Diafarabé aux grands lacs, le Niger a
100 kilomètres de large de septembre à janvier. Alors seules, émergent
au-dessus de l'eau, les tiges élancées des rhoniers qui indiquent la place des
villages construits sur des petits tertres. Avant que l'inondation ne soit ter-
minée, montés sur leurs pirogues, les cultivateurs font leur récolte.
Le delta intérieur du Niger sert de régulateur des récoltes. Lorsque, en un
point pas trop éloigné du fleuve, il vient à y avoir disette de grains, c'est cette
partie du Niger qui le fournit.
Un des phénomènes les plus curieux occasionnés par les crues du Niger
sont les grands lacs sahariens, lesquels n'ont cependant pas, pour nous, la
valeur économique qu'on leur a prêtée jusqu'ici. On a pensé que sur les bords
du Fati, du Télé, du Faguibine, on pourrait cultiver du blé en quantité illi-
mitée. Nous croyons que c'est là une erreur.
Ces lacs, en eflet, sont formés par le Niger dans un terrain sablonneux.
On avait cru que des crues régulières venaient les remplir de sorte que,
pendant toute la période de dessèchement, période que l'on fixait à quatre
années, les eaux laissaient à découvert des terres très fertiles. Seules, en
réalité, de très grandes inondations peuvent les remplir, et il s'est écoulé des
périodes de cinquante ans sans qu'il s'en présentât de telles. A deux reprises
difliérentes, il est vrai, il y a eu de grandes crues dans un laps de temps très
court, en 1890 et en 1895. C'était un phénomène exceptionnel. Depuis, les
i. En 1808, il est passé par Djenné pour 130 000 fr. de marchandises européennes, 400 000 fr.
de marchandises indigènes et pour 50 000 fr. d'animaux.
1.KS TKimmaiiKs français nr nh.kii. is
\^c% ont (lu M* dr^sôchi^r roinplrtriiient. Do» itiondaliotift n*gulion\H n<> viennent
donc pas apporter au sable* le limon dont il aurait hosoin pour avoir une
grande fertilité. Il n'\ a autour des larn i|u*une bande d'une dizaine de mètres
qui Miit eultixV et rulli\ab1e. Lorsque nous» a>on» visité le Fati, les loutjnn»
que se pHipo^aient de fain* les habitants des rives étaient fort peu de chose.
I^* % illape le plus important de!4 lacs n*est qu'un point d eau pour les cara-
vanes qui \ont du Saliel a Tombouclou; sans doute on en lire tous les ans
une centaine de tonnes de blé dur pour les besoins du ra\ilaillement, mais
cVst, cro\ons-nouH, le maximum île la pnNiuction. Il semble que Tétroite
l»ande de terre cultivable bordant les lacs s(»it tout juste suflisante pour nourrir
sa populalii»n.
1^ ré^n'on de gramle culture du Nipcr ne doit donc pas être celle des
grands lacs, mais bien celle ilu delta.
Vne foin que le Nifrer a re«;u tous les marifrots qui forment son delta, il
arrive à Tombouctou, sur laquelle on n*a dit jusqu'ici, au point de vue
économiipie, i|ue des choses très peu précises.
I^s personnes qui s'occupent de |;éo:;raphic ont sur la f:rande >ille saha-
rienne deux opinions extrêmes. Tour les uns, Tombouctf»u n*i*st qu'un amas
de ruines, un lieu dépour\'U de la moindre valeur économiipie. Pour les
autres, au contraire, il semble que ce soit le poini important de l'Afrique
centrale au même titre du re«»te que le Tchad. IViur eux, il suflira d'arriver à
Tonilniuctou avec un chemin de fer et Ton y trouvera sans peine toutes les
richesses désirables, \ compris relies qui seront nécessaires pour pa\er les
frais du chemin de fer.
Tout cela est f«»rt ex.ii:éré. Ttimbouctou est autn* cliosr qu'un champ de
déiombn*s, et, d'un autn* côté. vi\ Afrique tropicale, ou ne trouve point de
richesM»s toutes faites, pas plus à Tiunbouctou qu'ailleurs.
On a dit maintes fuis, re qui est exact, que Tombouct(»u est né du lontacl
du Ni;;er et du Sahara. V<»ila en effet ce qu'il faut avoir toujours en \ue. Le
Niffer amenait a Tombouctou les produits tropicaux et di*«(ribiiait au travers
du S»udan ceux que les caravanes saharienn<*s avaient apportes.
Tant que la voie du déMTt a été la s«miI«» liaison existante entre le Soudan,
le bassin méditerranéen et IKuropr. TomlMMictou a été un îles marchés les
plus im|Mfrtints ilu continent afri< aui. L«'s loiiare;: lui ont été néfaHt(*s; mais
l'etabii^vment sur la côte o(-rid**ntab* d<*s rocnptoirs curopét^ns lui a porté un
coup plus rude que leurs exactions. !>«• cr jour, nos pnMliiit<« m» sont nqmndus
a profusion dans l'Afrique oiridentab*. Hés lors Tombouctou n'a plus été le
irrand entrepôt; on a crssé de pouvoir y trouver l'or, b*s plumes et l'ivoire ipii
asaieal fait sa nlebrile. Ntitn* conquête, a ce point «le vue, lui a |Hirté
le dernier coup.
16 E. BAILLAUD.
Il est d*un usage courant de croire que la voie d^accès le meilleur marché
à Tombouctou est le Sahara. J'estime que c'est là une erreur. On déclare
aussi que les grands commerçants de Tombouctou la préféreront tou-
jours à toute autre, parce que, par elle, ils sont en relation avec les
villes du littoral méditerranéen, dont ils sont en général originaires, ou dont
tout au moins ils ont la langue et la religion. C est là mal les connaître; ils
ont vite abandonné la voie du Sahara lorsqu'ils ont vu qu'elle était la plus
coûteuse. Notre pacifîcation leur a ouvert pour arriver à Tombouctou une nou-
velle voie : celle du Sahel qui passe par Goundam, Sokolo, Goumbou, Nioro,
pour arriver à Médine. A Médine, ils trouvent les mêmes marchandises qu'au
Maroc ou à Tripoli. Le général de Trentinian les a invités à venir s'y appro-
visionner. Milad a commencé à le faire et d'autres ont suivi. Cette route étant
devenue moitié moins coûteuse, les commerçants de Tombouctou se sont mis
de plus en plus à la suivre. En 1898, sur 200 000 francs de marchandises
européennes arrivées dans leur ville, il n'y en a eu que pour 20 000 francs
qui soient passées par le Sahara*.
Comme on le voit par ce chifTre, Tombouctou n'est plus le marché qui
alimente le Soudan, car elle est devenue par trop excentrique par rapport
aux routes suivies par les marchandises qui viennent de la côte occidentale.
Tombouctou ne reçoit plus que les marchandises européennes qu'elle con-
somme. La grande ville a donc perdu la prérogative qui a fait autrefois sa
grandeur, d'être le lien entre le bassin méditerranéen et le Soudan occidental.
Dans ce sens, on a raison de dire que Tombouctou est déchue de sa grandeur.
Mais elle est toujours le plus grand marché de sel de l'Afrique; voilà ce
qui a sauvegardé l'importance de cette ville et ce qui probablement la main-
tiendra toujours.
Nous ne pouvons ici entrer dans les détails des transactions auxquelles
donne lieu le commerce du sel; leur mécanisme est presque aussi compliqué
que celui des marchés des peuples dits civilisés. Spéculations, accaparements,
crises monétaires, rien n'y manque.
Tombouctou est avant tout un entrepôt. Les grands commerçants indi-
gènes qui y sont fixés exploitent, par l'intermédiaire de correspondants, les
mines de sel de Taodeni. Les Maures leur paient fort cher leurs services en
effectuant les transports d'abord jusqu'à Araouan, ensuite jusqu'à Tombouc-
tou. Les habitants des rives et de la boucle du Niger viennent acheter ce sel
en apportant en échange leurs produits. Les cultivateurs de Djenné et du
Macina envoient les grains, riz et mil ; des commerçants de la boucle, leurs
bandes de coton, les kolas du sud et leur fer.
C'est ainsi qu'en 1898 il est arrivé à Tombouctou 46 000 barres de sel
<. Du mois d'août 18U8 au 15 février 1809 il a été importé à Tombouctou, provenant de Sokolo :
870 piùces de tissus, de Goumbou ; 57, de Nioro : 3000, de Blédine : 400, de Kayes : 700.
tr.S TERRITOIR» FKAM.-AIS W M'itll. 17
rr|irr»cnUQl une vnli-ur iIp I 01)0000 <|c francs. Il en a rli- importé dans U
bourlp ilu Nifrvr pour 800 000 franc«. Entre aulm rhoHeH, ce mI avait iié
ichêDfiv contre du (rrain ;
en l'anmV IKlCt. itur 2000
loniit's lie Minrhu im)Mirl<>
a Tombourlou, I UflU
Bvnii'iil prit te chemin du
Satinra.
i'endant la naifton de»
Im'>m-^ <*aux, te* barre*
de M-\ Mtiit pri»eit |4r le»
inier* i)ui m> rentleni Mtr
leH iiiarrliêH de M>t de Sa-
nrén-, Korienu el Dou-
eiitta en emportant en
icénéral twulement trois mtumw ■m l\ irin <■ B(iLt.tin * M«r*M u mut*
barre« rharuo. Pendant Kt>|.r»iii. ih,i> janr i.i.....^(.,.i,,r ^ m. k iwiiuitd.
le» liaules eaux, au ron-
trmire, partent les grand» navire» fluviaux dirifrét vers Djenné et San.
On peut admettre i|ue, par ce» dï^-erses opt>ralioiiH, les rummerçanis de
Tombuurlou rfali^ent un iM-itélice de :t0 pour 100.
Tel qu'il est artueltemeiit, ce contmerce ile Tomltoiirtou ne semble {toint
devoir diminuer d'im|>oriance. U t-r^t asseï intense {HHir ruuM-rver i la )frande
ville saharienne son ca-
rar l^rr. C'eat à nous de
•avoir profiter de ces
ftrands rommerçani*
pour bénétirier de ce
rAle d'enlre|MU du Sa-
hara et du Soudan.
H y a peu matiArr i
obftervalifHi depuis Tom-
bouetou à Bamba. I>>
Nilter est eolièremenl
nn Béate du dé»ert.
Entre deux dunes de ,< ■ ""'V ".'"r". ""/- r'-Vl"^! 1.-1
•able blanc, il laisse rou-
ler paresaeuaemenl ses eaux bleue». Tous »•■« manirots Minl n'-unis )>our la
prenifre fois, sa profondeur rt'-|>ond 4 *a largeur : entre Tomimuctou et (îao
évolwrait une escadre.
18 E. BÂILLÂUD.
Sur le sable, quelquefois, on aperçoit des cases rondes au toit surbaissé.
Quelques noirs cultivent sur le bord du fleuve le tabac connu dans tout le
Soudan sous le nom de tabac de Bamba, ou encore de Forge. Les champs
où poussent ces plantes sont fort bien entretenus. Tout près de Teau est
élevée une petite butte dont le sommet forme cuvette. Celle-ci, par une
infinité de canaux, communique avec une série de petits carrés dessinés par
des talus de terre entre lesquels sont plantés le tabac ou Forge ; à Taide de cale-
basses on remplit la cuvette, et peu à peu les champs sont arrosés.
Ce tabac est toute la richesse de ces terres désolées, mais cette richesse n est
pas à dédaigner.
Les indigènes de cette partie du fleuve commencent à nous connaître.
Pendant ces deux dernières années, les canonnières le Mage et le Lespiau
ont servi de liaison continue entre Tombouctou et les colonnes qui opéraient
sur le fleuve.
De Taôssaye à Gao, il y a quelques îles, et, dans le lit même du fleuve,
de grands champs de bourgou, la plante productrice du sucre de Tavenir.
De paisibles populations vivent de Tétevage des troupeaux qui paissent dans
le bourgou, et se livrent à un petit commerce; les Maures apportent dans les
villages le sel de Taodéni et l'échangent contre du mil, du riz, du tabac et
surtout des bestiaux. Les habitants des villages vont à leur tour porter ce sel
a Hombori et le donnent contre les tissus de la boucle du Niger.
De Gao il ne reste que quelques cases et les ruines du tombeau du grand
Ashia.
C*est le point par lequel TAïr était en relations avec la boucle du Niger. Il
serait du plus haut intérêt pour nous de renouer ces relations.
Entre Gao et Ansongo est le lieu de passage de Maures qui vont apporter
sur le marché de Dori le sel de Taodéni; à partir de Gao commence une région
du fleuve tout à fait intéressante, la région des îles.
On a admis jusqu'ici que de Tombouctou à Saï il n'y avait comme
populations groupées d'une façon appréciable que des Touareg. On y rencon-
trait cependant des représentants de races noires, mais on ne voulait leur
reconnaître qu'un rôle tout à fait subalterne. Depuis que la politique du colonel
Klobb a débarrassé le fleuve des Touareg, il est aisé de s'apercevoir du rôle
joué par les autres races. L'empire Songhay a disparu, mais ce sont encore
des populations songhayes qui mettent en valeur le fleuve.
Celte partie du Niger présente, en eflet, une multitude d'iles subissant le
même régime d'inondations que le delta intérieur, et représentant une super-
ficie cultivable de 150 000 hectares. Les habitants y cultivent du riz et du
coton. Leurs récoltes sont si abondantes que, pour les loger, ils sont obligés
de construire de grands greniers de forme sphérique, très nombreux (dans
les îles occupés par les villages, les cases disparaissent entièrement derrière
LES TEnitETOlRES FRANÇAIS DU NIGER. 19
eux}. J'estime la production totale des lies en riz, d'après la contenance de ces
greniers,' à SO 000 tonnes annuelles. Le jour où il sera possible d'exporter
les grains du Soudan, il y aura là un précieux appoint. De même, on pourra
exporter de grandes quantités de coton.
Un autre produit est à signaler, qui, lui, restera spécial aux Ues : les plumes
d'autruches. Les Songhays des lies élèvent, en elTel, de nombreuses autru-
ches. Les tles du Niger sont tout indiquées pour cela : les autruches ne
peuvent s'échapper, et, d'un autre côté, il esl facile de débroussailler ces
espaces limités, de fa-
çon que les plumes ne
se déchirent pas aux
ronces.
Ici je suis obligé de
parler un peu politique.
Il a été de croyance
générale jusqu'à ces
derniers temps qu'il
était nécessaire de res-
pecter la situation des
Touareg sur le fleuve,
que, sans leur permis-
sion il serait impossible bégion sahabiensk près de bamba.
de circuler sur le Niger. KeproductîoD duno phologrsphie do M. K. GaiIJaud.
Od n'a guère pactisé
avec les Touareg dans ces dernières années; il semblerait que cela ait dû
fermer tout passage. Pourtant, sans défense aucune, j'ai voyagé pendant un
mois sur cette partie du lleuve. J'ai passé mes nuits sans me garder aucune-
ment au milieu des villages du fleuve. A Sansan Haoussa, ofi je pouvais craindre
quelque représaille indirecte, j'ai pu séjourner de longues heures sans incon-
vénient : c'est qu'à cdté des Touareg des rives, il y a les habitants du
Qeuve. Les ■ terres légères * de lord Salisbury existent sur les deux rives;
entre elles, il en est qui peuvent être des sources considérables de richesse.
Elles ont leur race, les derniers habitants de l'empire songhay, qui doivent
pouvoir vivre indépendants de leurs oppresseurs — les Touareg — et mettre
en paix leurs terres en valeur. Depuis ces derniers temps nous empêchons
les Touareg de venir les piller; les Songhays ont donc mis leur confiance
en nous, et nous ont ouvert le fleuve; nous devons continuer à les protéger.
Nous ne venons pas prétendre qu'il faille chercher l'extermination des
Touareg. On a inauguré une politique à leur égard; il faut la suivre, et cela
est facile. Ces Touareg viennent régulièrement se ravitailler par leurs
pillages au fleuve; il suffira de les en empêcher. Sous peine de mourir de
20 Ë. BÂILLâUO.
faim, ils seront obligés de se soumettre. Et de même que certaines de leurs
tribus ont fait soumission réelle, de même les autres apprendront peut-être
peu à peu à vivre, en dehors du pillage, des ressources de leurs troupeaux.
Le fleuve deviendra libre, alors qu'il ne Test pas réellement encore.
Il faut que nous profitions de la belle voie fluviale que nous offre le
Niger.
On a pu croire un moment que le Niger présentait des rapides infranchis-
sables. En dehors de ceux de Boussa que nous ne connaissons pas, il n*en est
pas un dans la région connue sous le nom de zone des rapides, que Ton ne
puisse aisément franchir.
On a fait actuellement la preuve de cette navigabilité. Les deux convois
de ravitaillement qui ont suivi. Tan dernier, le fleuve jusqu'à Saï ont montré
remploi que Ton peut faire du Niger et ont amené à Saï, sans le moindre
avarie ni le moindre accident, plus de 80 tonnes de marchandises. Si les den-
rées ainsi introduites à Saï avaient été des marchandises d'échange, elles
auraient pu représenter une valeur de 500 000 francs, c'est-à-dire beaucoup
plus qu'il ne sera nécessaire d'en amener avant longtemps pour des opéra-
tions commerciales annuelles.
Ce qu'il faut bien dire, c'est qu'il faut avant tout prendre des guides.
Dans certains bras du fleuve, en eflet, il y a des amas rocheux dangereux, et
si l'on y passe, il peut en résulter quelques avaries. Avec de bons guides et de
bons bateliers il est possible de naviguer sur le Niger.
Pour nous, nous avons circulé, sans l'ombre d'un ennui, sur notre pirogue
de Djenné. Non seulement nous avons pris des guides d'un village à l'autre,
mais encore nous renouvelions tout notre équipage et nous nous sommes abso-
lument fié à lui, nous gardant bien d'intervenir. De plus, nous n'avons
navigué que le jour, et c'est là la seule façon de procéder.
On aurait pu croire que, si la descente était à la rigueur possible, la montée
ne Tétait point. M. .le lieutenant Salaman, en exécutant par deux fois
le voyage dans ce sens, a montré, de très belle façon du reste, que l'entre-
prise n'était pas irréalisable. D'un autre côté, mon passage aura prouvé, je
crois, que l'on peut compter sur le concours bénévole des indigènes du fleuve.
J'étais entièrement à leur discrétion et je n'ai eu qu'à me louer d'eux.
Au total, à condition de ne se ser\'ir que de pirogues ne dépassant pas un
tonnage de 5 ou 6 tonnes, on pourra amener jusqu'à Boussa autant de mar-
chandises que l'on voudra du mois de novembre au mois d'avril.
Une fois rendu dans la région de Saï, à Haoussa, j'ai pu entrer en rapport
avec les commerçants qui détiennent le trafic dans les états du Niger anglais.
Je savais à ce moment qu'il était possible de porter sur les marchés de cette
région du Nijrer nos produits par le fleuve ; il me restait à savoir si, une fois là.
LES TERRITOIRES FRANÇAIS SU NIOER. !1
ces produits pourraient coocurrencer ceux de la compagnie du Niger. J'en
fus vite persuadé.
Les marchands qui mettent en rapport les marchés des états haoussas avec
les comptoirs anglais sont en relations constantes avec la région nord-est de
notre Soudan. Ils y visitent trois points : Sansan Haoussa, Saï, Dori. Ils ne
vont point à Tombouctou.
Je ne parle de Saï que pour mémoire; Sansan Haoussa l'a supplanté.
Re|ifOiiuction duoo pholoerapliio de M. K. Baillaad.
Autrefois Saï était une très grande ville : ses ruines couvrent deux kilo-
mètres carrés. Pendant la période des trouhles, Saï fut tour à tour pillé
par les Touareg et les Djermabé. Sansan Haoussa resta en paix et peu à peu
UD marché se constitua dans ce dernier village. En outre Sansan Haoussa est
pour les Haoussas sur le chemin de Dori. La route directe qui passe par Saï
est très pénible, et il est plus simple de remonter vers le nord pour avoir
moins de désert à traverser. Les Haoussas qui arrivent à Saï y laissent quel-
quefois leurs marchandises, mais le plus souvent ils les apportent toutes à
Sansan Haoussa et k Dori. Ces marchandises, ce sont les tissus de leur fabri-
cation. Us dilTèrent de ceux de notre Soudan en ce que la trame en est plus
fine et la teinture à l'indigo plus brillante. On en distingue trois types diiïé-
rents : un grand boubou Lieu orné de rosaces, une pièce d'ctolTe servant à
faire des pantalons ou des pagnes, et enfln le lilham dont les peuples du désert
22 E. BAILLAUD.
se couvrent la tète depuis Tombouctou. En échange les Haoussas retirent du
Soudan des bestiaux.
Nous devons encourager la venue de ces Haoussas chez nous. C*est par
eux que nous pourrons faire parvenir nos produits sur les marchés de la
Nigeria. Tous les Haoussas que nous avons vus nous ont dit, en elTet, que, s*il
était possible de trouver des marchandises < de blanc » à Sansan Haoussa ou
à Saï, ils viendraient les chercher sur ces marchés et non chez les Anglais.
La route leur est plus courte et surtout plus sûre, car, de Kano à Egga, ils
abandonnent la moitié de leurs marchandises aux chefs des régions qu'ils
traversent et souvent ils sont pillés. De Kano à Sansan Haoussa, au contraire,
ils viennent sans encombre, à condition d'éviter les pays Djermabés.
11 me reste à caractériser d'une façon générale les territoires formés par
la boucle du Niger.
La boucle du Niger se divise en trois parties fort distinctes : 1° la zone
saharienne, 2** la zone soudanaise proprement dite, formée d'un sol argileux
et soumise au climat tropical, S"" la zone de la forêt équatoriale. Les deux
premières zones seules nous intéressent, car elles seules dépendent vraiment
du Niger. La zone équatoriale est presque uniquement arrosée par les rivières
de la côte d'Ivoire ou de la côte d'Or.
Le Niger dessine dans le Sahara un demi-cercle limité par une ligne
courbe jalonnée par Bandiagara, Dori, Saï. Les populations de cette région
sont en presque totalité touareg. Il y a cependant de nombreuses enclaves
de colonies peulhes. Les Peulhs cultivent quelque peu le sorgho, mais en
général la seule ressource du pays consiste en troupeaux.
Les deux principaux marchés de cette partie nord de la boucle du
Niger, Dori et Hombori, comme Tombouctou, sont à la fois des marchés
du désert et de la terre fertile, avant tout des points de contact de races.
Dori se trouve au centre d'un désert sans eau, dans un rayon de 80 kilo-
mètres. Les commerçants affrontent les fatigues de cette route en raison de
la situation centrale de ce marché au milieu de pays fort différents. Dori est,
avant tout, un marché de sel. Les Maures passent le fleuve aux environs de
Gao pour apporter à Dori le sel de Taodéni, surtout les demi-barres qui
seraient refusées à Tombouctou. La barre de sel vaut à peu près à Dori
50 francs. Les commerçants du Mossi viennent échanger contre ce sel les
kolas qu'ils se procurent dans le sud et les bandes de coton qu'ils fabriquent.
Les habitants des îles apportent leurs grains et les Touareg leurs troupeaux.
Comme à Tombouctou, une classe de commerçants sédentaires intervient dans
les échanges. L'importance de Dori augmentera considérablement, le jour où
le fleuve sera la voie de liaison avec le reste du Soudan.
Celte ville de Dori, qui, de loin, semble une oasis merveilleuse, présente
LES TERRITOIRES FRANÇAIS DU NIGER. 23
un grand caractère de misère. En réalité, c'est une sorte de caravansérail.
Les commerçants et les pasteurs amènent leurs produits et leurs troupeaux.
Les jours de marché,
sous les grands arbres
situés à l'extrémité de
!a partie sud de la ville ;
plus de KOOO personnes
sont parfois réunies.
Ilombori, au centre
d'un grand soulèvement
montagneux effrayant
d'aridité, offre au point
de vue économique les
mêmes caractères que
Dori. Dans les vallées
du Hombori sont, cepen-
dant, des plaines fertiles Rcprudutltun ilono ptiutai^pbio à« M. K. IlIiilUui].
oïl vit une population
autochtone. L'importance du marché de Hombori a varié en raison inverse
de celui de Tombouctou. Lorsqu'il devenait impossible d'apporter le sel à
Tombouctou, on le dirigeait sur Hombori, par Bamba. Maintenant que rien
ne semble plus devoir troubler les destinées de Tombouctou, le rôle du marché
de Hombori s'effacera.
La reprise de la navi-
gation sur le neuve
viendra également di-
minuer l'importance
qu'il tirait de sa situa-
tion sur la route de
Dori à Tombouctou.
Cette portion saha-
rienne de notre Soudan
est évidemment la ré-
gion la plus pauvre de
notre possession, mais
nous pourrons tirer
■ Ul TAT.AISE DE BlNnlAGAHA.
parti de ses troupeaux. RoproductiuD duno photugrapbie do M. H. Bsillaud.
Les Peulhs surtout sont
d'excellents pasteurs que nous devons utiliser.
Le centre de la boucle du Niger est formé par les pays Mossi, Gourounsi,
Kipirsi,Yatenga. La diversité de ces dénominations est plutût historique que
24 E. BAILLAUD.
géographique. Les terres qu'elles définissent présentent en effet des analogies
absolues. Elles sont formées d*un immense plateau. L*aspect du sol semble
distinguer le^Kipirsi des autres régions, mais c'est là une simple apparence,
car il est peuplé de la même manière et dans les plaines situées autour des
pics ferrugineux sont les mêmes cultures. Cette partie centrale de la boucle
du Niger est un immense verger. Les arbres qui boisent la brousse sont,
presque tous, des ces (arbres à karite), des nérès (qui fournissent la farine
de simbata)y des tamarins, des baobabs si utiles, et toute une série d'arbris-
seaux qui produisent des fruits h pulpe. Toute cette région est fort peuplée;
on trouve tous les cinq kilomètres un village formé de 20 à 100 groupes de
cases représentant une population de 500 à 2000 habitants. Les seules cultures
sont le sorgho et le coton, ainsi qu'un peu d'indigo.
L'activité commerciale n'est pas localisée en certains points; seuls peut-
être les marchés de Kaya et de Yako sont plus importants que ceux des autres
villages. Ce qui fait la base du commerce de ces peuples, ce sont leurs relations
entre les pays à kolas et le nord du Niger. Depuis quelque temps, cette activité
est favorisée par la consommation de viande que font les troupes anglaises qui
occupent l'ancien pays de la Côte d'Or. L'échelle des transactions est alors
celle-ci : les kolas du sud sont échangées à Tombouctou contre du sel qui, à
son tour, dans le Mossi ou le Gourounsi, est échangé contre des troupeaux,
échangés ensuite avec des kolas.
Il arrive quelques marchandises européennes par Salaga et Gambaka;'par
des entrepôts sur le Niger, nous les commercerons parfaitement.
Le reste de la partie tropicale de la boucle du Niger n'est plus qu'un amas
de ruines. Samory et les esclaves des chefs pillards ont tout détruit.
Une première zone pourrait être définie par une ligne allant de Kong à
Djenné par Bobo-Dioulasso ; elle était parcourue par les commerçants de
Kong qui échangeaient leurs kolas et leurs tissus contre le fer qu'ils trouvaient
à Bobo-Dioulasso et le sel qu'ils se procuraient à Djenné. Kong a disparu; le
trafic est maintenant restreint aux relations de Djenné à Bobo-Dioulasso.
Une seconde zone est constituée par un triangle déterminé par Bammako,
Sikasso et Siguiri. Dans celte région le sel de Tichit et les tissus européens
de Médine sont échangés contre les kolas de Toutée et de Bougoumi.
Sous notre influence pacificatrice ces contrées reprendront leur aspect
primitif, et la partie tropicale de la boucle du Niger pourra devenir une région
de grande culture.
Nos possessions du Niger n'ont point en elles de trésors tout constitués;
mais, en les mettant en valeur nous accomplirons la plus belle œuvre colo-
niale qu'aucun peuple ait tentée. E. Baillacd.
Résultats géographiques
de la mission de Bonchamps
Il y a r\.irl«*inonl un an. M. Bartholin*. ingénieur Acs min<*s, notre corn-
pa^rnon «lo \oyaf;o {M'Utlanl touW* la mission tic Bonchamps, adressait i la
Société «le (jéofrraphie une leltn* qui a paru dans les Comptrs lienduê îles
M»ances Je celte Soriélé •. Il y exposait les iliflTérentes méthodes que nous
avons employées jMiur relever les ilénéraires |iarrourus par la mission. Nous
n*y re\iendrons \\i\s,
M. Ilartholin exprimait, en même U*mps, le désir de me voir dresser une
carte den n*f;ions traversées en nMinissant les documents qu*il me laissait,
ritinérain* que j*avais relevé de mon ciMé et mes ohservations de route. En
elTet, ce% documents, frrossis de ceux que MM. Potter et Faivreont recueillis au
courH de Irur voynfre au Nil Blanc par TAdjoiihlta, nroiit |H»rmis île dresser une
carte au 1 2nOtHM) en li feuilles. J'ai établi i^alement une carti» d'ensemble
au I 3 tNN) 000 dt^stinée h accompajnier la relation de notre vo\a^e.
bans la carte au I 200 000, les montagm^s sont indiquées par des courbes;
mais ce% courbes ne sont ipie repréM*nlatives. Elles n^prcNluisent laspect des
dt(rén.*ntrs chaîner monla^Mieuses, d*apn'*s les cnN|uis ijue j'en ai faits sur le
terrain a chaque éta|H*, quand Titinéraire de la journée était construit, et la
|N)sition des Mimmets les plus remarquables déterminée par les recoupements
des directions sous lesqiirlles ces sommets ont été vus, de plusieurs points
difTériMils, au cours de la marche. A chaque camp, ces vin^rs él.iient faites
au tliéiMlolite.
J'ai com|mré chacune des \iMM\s faite par .M. Bartholin avec les miennes et
le^ ai conInMées.
I^'s altitudes sont les n'*^iiltals des obsiT\ation'' barométriques faites pen-
dant 1rs éta|M*s et au camp sur tnûs birométrrs anéroïdes. iNiur les observa-
tions therm(»métrii|ue^, je me suis s<*r\i de lhrrmoniètr«*s à maxima et à
minima.
I II lUfi» 'i«. r'i*i»\t m I !nr»r. \r i jitin t*'***. |*Mir r*'tn|ilir une n«»m«-llr rii««i<iii, r%i
€nf9tmt «li'i* l*«i>iii •!• ('lif* lr<>.« «<iiii.ri«*. Vi «rr*- li»«;ri\r« ff^rn<*nirnt« ariin :%, n«»ii» r«>|>cn>nt
^u il |MMirr4 l'tf fi*'>i '■ II* f«irr |»tr^« lur <!«*• '• -m^I.* % r-i*«iir i* ir*.
t X* T, ••■•Il -U'» 't.! rr |fc»#. I». J I
•
L* <<•■■ • »•« • Il V
26 CH. MICHEL.
Dans la carte au 1/3 000 000, qui accompagne ces pages, les montagnes
sont représentées par des hachures. Ces hachures n'ont d'autre prétention que
celle de donner le mouvement des massifs montagneux et approximativement
leur relief.
Les soins apportés à nos travaux, en cours de route, me permettent d'espérer
que nos documents sont suffisamment précis pour servir de base à des obser-
vations définitives .
Au cours de notre voyage, nous avons distingué trois régions bien diffé-
rentes :
1° Les déserts Somali et Danakil, qui s'étendent de la mer Rouge aux con-
treforts du plateau abyssin, en s'élevant par gradins successifs jusqu'à 800 à
900 mètres d'altitude.
2** Le plateau abyssin.
3° La plaine du Nil Blanc, comprise entre la falaise occidentale du plateau
éthiopien dont la crête, dirigée du nord au sud, paraît limitée entre le 32° el
le 32^30' dé Long. E., et la rive droite du Nil Blanc.
Déserts Somali et DanakU. — Je ne m'occuperai pas de cette pre-
mière région, très connue déjà, bien que d'intéressantes études y soient encore
à faire. Cependant, observons que la position de la ville de Harrar, el, en
général, celle de tous les points de cette région, doit être reportée de 22' plus
à l'ouest.
Le chemin des caravanes, entre Harrar et Addis-Abeba, par le désert
Danakil, est coupé, jusqu'à Herrer-Gotha, de nombreux ruisseaux qui se per-
dent dans les sables, à l'est de la route. Ils ont de Teau courante toute l'année.
Le plateau abyssin. — Le plateau abyssin m'a semblé pouvoir être
divisé lui-même, de l'est à l'ouest, en trois zones :
1° De Baldji, d'Ankobermême, à Test, jusqu'aux chaînes duToké, duDendi
et du Botor à l'ouest.
2** Les chaînes du Botor, du Dendi, du Toké, du Rogé, du Léka avec la
vallée de la Didessa (affluent de la rive gauche du Nil Bleu) comme limite à
l'ouest.
3® De la vallée de la Didessa à la plaine du Nil Blanc, à l'ouest.
La première zone, d'Ankoberetde Baldji à l'est, aux chaînes du Toké etc.,
est une région de grandes plaines couvertes d'herbe, sans un arbre, douce-
ment ondulées, d'une écrasante monotonie. L'altitude varie entre 2.100 et
2.700 mètres. Des couches de calcaire garnissent parfois des régions consi-
dérables. Les ruisseaux, assez peu nombreux, qui sillonnent ces plateaux ont
creusé leurs lits en de véritables fossés de 8 mètres de profondeur. Dans un
RCMLTATS (iK(Hia.iPHIQrKS I»K LA MISSION DR BONCIIAMPS. tl
de cv% foft<^4*<i, à Tri kilomMim au nord d*Addi§-Abeba, un de nos compatriote»,
M. rinfrrni«*ur ComlNiul, vient de découvrir un important gisement de houille
i]ui p«Mirra j^lre exploité à riel ouvert. Ce gisement s*étend sous Téplise et les
fomiMMUx de!( anciens rois «rEthiopie, i Uébralihanous, près de Sallalé. Un
^'iM*menl de litrnite considéralde a été découvert en même temps i Tégoulette
pn»^ de l)el»rt»lH»rane, c*<'Hi-4i.dire enlre Déhralibanous et Ankol>er, et on en
%i::nale un M»mldnide dans le Iter-Meder, prés du lac Tana.
Outre ce^ riciieHS4*s minières, dont Texploitation commencera sans doute
pn»chain<*ment, la région des plateaux herbus se prête encore à la culture des
cén'Nileft (»t à lelevax;!*. Mallieureusi*nient, des vents violents, des ora^'es fré-
quents accompaunés de frréle, et parfois des sécheresses — K*sullat du déboi-
sement complet du pays compromettent souvent len n*C(dtes et seront cer-
tainement un obstacle a la pros|NTité den arbres fruitiers frEnro|H\ auxquels
la tem|N*niture conviendrait parfaitement (minimum -^ 11*, maximum f 2V)*
C>|M»ndant, au mois d*octobre, j*ai constaté, la nuit. — 4*,ri, à 2 heures de
marche dWddis-Aboba.
La limite occidentale de cette zone est au point de contact de trois des ver-
«gints du système hydrographique éthiopien. CVst, en efTet, entre les monts
du Métcha, du Toké, du Dendi, que se séparent les eaux de la Aouachi*
versant de la mer Roufre - ilu (iouder, affluent rive irauche du Nil HIeu -
vendant de la Méditerranée — et les nombreux |M*titH ruisseaux tributaires du
liuibier ou Omo, versant du llasHin intérieur du lac Rodolphe.
La deuxième 7one comprend difltTents ma>sifs montairneux enchevêtrés,
aux sommets dé|>asHant |Mirfois rtOOO métrés, et sépan*s par des dépn*>>ions
profondes comme les vallées de TOmo et de la l)ides^a (I37r» métrés et
IfiNI métrer). Os ma^^^ifn montagneux ont des formes arrondies. Ils sont
biunlement as^i^t, sou\ent é|»aulé9 d*é|>aiHSf*s collines. CiqM*ndant» la chaîne
du l>ka, qui termine, h roue5t, cette région, finit brusquement par une falaise
a |iente e\ce%4iv«*nH*nt raidi*, dominant île 1200 métn*s la rivière IlidrssA qui
M*qM»nte h ^on pied.
Dan 4 cvïU* deuxième ioni\ de» terrains aririleux route -imtc h«» rencontrent
asM^ frts|uemment.
Ia*% p«*nte* de% montauMies v»nt lK>i%ée?» jusqu à mi-côte de forêts ba*»ses
H p«'U toufrut*«k : plu<» b.T^. uni» brou «i m» jM-rcéedr nombreuM»s clairièn*% cultivées,
dt*^'en«l ju^|u*au fond «b*** \albi»'». I^e commet de ws montafrnes est tri's sou-
^rnt l»alayé |iar di^^^ iiiiaLN»^. ft leii forêt<i entn*tienniiit d'innombrables ruia-
seaux qui |N*rmeltrnt tiMiti*^ b*^ cultures. I^ lN*tail, la culture des* céréales, en
même temps qui* rrllr du M>n:ho, du maïs, du coton, enrichissent le pa\s.
r/e%t éiralement dan^ ci*tt«* n'*;rion que commence Téle^age des civettes.
I#es %ai«4>nH <»ont plu^ n'*L'ulièrr«» que «^ur les plateaux qui pnVèdent. I^a
prrmièn*% pluie% commmcrnt en juin, m* n^gularisent, deviennent alnindantea
28 eu. MICHEL.
du 15 juillet au 15 septembre, et cessent complètement vers le 25 septembre.
Une autre période de pluies d'une quinzaine de jours se produit ordinairement
au commencement de février. Les paysans la mettent à profit pour les
semailles de la seconde récolte.
Troisième zone. — C'est à partir de la Didessa que la mission de Boa-
champs entra en région inexplorée. Cette troisième zone, de la Didessa à la
plaine du Nil, d'une largeur de 170 kilomètres environ, forme un espèce de
triangle allongé, dont le sommet serait auconQuent du Dabous et de la Didessa
et la base, la limite de la province du Caffa, au point ou l'Omo reprend sa
direction nord-sud.
La partie que nous avons traversée a l'aspect d'une mer de collines : des
collines d'égale hauteur (1600 à 1700 mètres)couchées du sud au nord, flanc
contre flanc, et, qui ne laissent pas entre elles un kilomètre de terrain plat. Le
massif du Saye, 2 300 mètres environ, la montagne de Goré, 2000 mètres, le
plateau du Motcha, 2 500 mètres, émergent seuls et jalonnent la région de l'est
à l'ouest. Au nord, vers le Birbir, on aperçoit encore le Toulou-Dergo (plus
de 2 000 mètres) .
Cette région envoie ses eaux au Nil Blanc par le Sobat, qui draine le centre
et le nord du plateau avec le Baro et son affluent de droite, le Birbir, et le sud,
avec l'Adjoubba et ses nombreux affluents. Elle pourrait être appelée zone
du café et du miel; car toutes les vallées sont tapissées de caféiers, et les
grands arbres sont chargés de ruches dans les contrées habitées, ou d'essaims
logés dans les troncs et les branches dans les forêts. L'humus est profond, la
terre, merveilleusement arrosée, donne, par an, deux récoltes splendides.
Les orages sont rares, les pluies régulières, et sur le Saye, à Goré, au Motcha,
il pleut toute l'année; aussi, les importantes rivières que nous avons traver-
sées, la Gabba, et ses affluents de gauche, la Dogue, le Seur, le Kaber ne
tarissent pas en saison sèche. L'élevage des bêtes à corne, la culture des
céréales, du sorgho, du maïs, des légumes, réussit particulièrement bien.
Mais la véritable richesse du pays serait d'abord le café, qui croît spontané-
ment dans toutes les petites vallées, puis, le coton, cultivé dans les parties
basses et sur les premiers contreforts du plateau, la civette, et, enfln, le miel
exporté au Choa et au Godjam pour fabriquer l'hydromel.
Au point de vue géographique, il était important de reconnaître l'avan-
cement du plateau abyssin dans la plaine du Nil Blanc et la façon dont finit
ce plateau. Nous avons déterminé l'avancement de ce plateau entre le 6** et le
8^*30' de Lat. N. Tandis qu'il se termine par une véritable falaise à l'endroit où
le Baro entre dans la plaine, il finit moins brutalement au sud de cette rivière.
De grandes fondrières, des affaissements brusques se remarquent encore au-
dessous du plateau très élevé du Motcha, mais bientôt les escarpements sont
remplacés par des collines, aux pentes encore assez raides, jusqu'au territoire
Hl^n.T^T^ <«K(»r.|i\p|||gt'K*< UE LA MISSION IlK IIONCIIAMPS. ^
il«*^ Mji^m)||{:o<». A pArlir tlo ro |M»tnl, do^ Aorl«*Air(^|>erons,<]ut!i*a|)puicntàrc9l
roritro U rhalm* du (^afTn, vioniirnl miiurtr dariA la plaine. Leur altitude varie
df tNN) à liOi) et nii^ine i:>Otl tnrtn*j«. Il» Mint liabiti*H par den tribus tn^^s dif-
frrcfite^ : lantol rr M»nl ilr% trihun riiVre^ ap(>arent(*eH aux Yainhos eomme les
MaHMintr(»4, tantôt d«*n (ialta«» furtemnit m&tiné<t de négroiden comme le» Gui-
miran. pui*» I(*a Sourcil qui luit tou^ h*s rarartt'^re.s des rares du Ilaut-Con^o,
enfin Ii*h îndiv'ènes du |N*tit plat<MU de Kadjcila, qui M)nt des Adjibbas, issus
tri**H vraisemblablement den rjiillouqueH.
En fare des Souri»^, se dre-M» une montagne isolée de la chaîne du Caiïa
|>ar une forte drpres<^ion; d<»ux priM'*minences rocheuses, qui sVl^vent i son
extrémité nord, Timt fait suniommer par les (lullas, Gourafarda, « oreilles
de cheval ». Notre r^irrellé compa^rnon et ami, Maurice PotltT, a été tué non
loin de là, sur Ie5% bonis <lo la rivière LoflTé; j*ai donc donné son nom au
Goura-farda. De même j'ai dtmné le nom dr mont Henri (Pochette au trian^Me
montagneux qui m* dr(*>se au-dessus du confluent du Daro et du Uirbir.
La Plaine du NU Blanc. - - Abordfms maintenant la dernière région
que nous avons parcourue, la plaine du Nil Blanc.
l/hydrographi<* de C4*lte n*gion, du rebord occidt*ntal du plateau abyssin
jusqu'au confluent «les deux im|N>rtantes rivières Karo et Adjoubba * qui
forment le Sdiat, était complètement inconnue avant notn* passage, et l(*s
sources du S4diat étaient resté«*s indéterminées. Nous avons heureusement pu
combler ci>s lacunes, ni suivant \r cour*% tlu liaro et celui de 1* Adjoubba, et, en
rele\anl les |Miint% où notre itinéraire a coupé, sur le plateau, la plupart des
afflu^Mit.s de ces deux rivières.
Nou4 ne nous occupen»ns pas du Sob.it déjà parfaitem(*nt connu.
Le Baro. — I^* Ram prend sa source à 100 ou irîU kilomètres au sud-
est de G«»n\ entre 1rs chaînes du Sav«» et du Cafl*.! «2000 mètres d*altitude .
Sm D'jrime est torrentiel jum|u\\ Sarriti (0 kilomètres en a\al di» vui con-
fluent a>ec le Birbir), |Miint où il entre dans la plaine.
I^* lit du Bani d«*\irnt encaissé à Didou 10 kilomètn*s sud-oufst di* ti<»ré>;
de bidou à Sarriti. en "0 kilomètres, il descend de %'* ) m»'lr."^î Kntn* b» pla-
l«»au <le Boun*, rive dniite, et celui de Salé, rive gau«'he, il •»•• faulile dans un
véritable ca Aon: ses eaux sont endik^iéen jusqu'à la pliiue entre deux parois
très n'^serré«»% par endroits : .i D.innabi, en particulier, les ri\es n»* sont
distantes que de H niètren.
I^s eaux du Baro pani^M^nt noin*'*, pirce qu'elles n*nètent les roches
<|ui les ensem*nt, mais elb*^ sont au contraire a^^ex limpides, sauf |»endant lt»s
pluies.
|# • -«r* «uiirr.* *ir <!' *'iir ri».- rr |.r «Hfri • ni li ■•'■j^l*r «1» «i^'irrit nu m« : i « « >tt« Ir ii*ni
30
CH. MICHEL.
Le Baro avant son confluent avec le Birbir :
TOTALE CHEKAL
^ . ■, . > /Largeur. 11™ 8™
Croissance depuis 1 . , l ti ? j ^ t-n,
, , . . I Aux plus \ Profondeur » 6,50
le l**" iuin ri
Crue. < ^ , 1 ' .. > hautes eaux. < Vitesse du courant à
Décroissance a partir i w .n * ** J i j , «/^
, ^„ , f \ Juillet- août. / la seconde » 4,50
du 25 septembre. J i rr x « j n i ^i\v -,
^ ' \^ Température de 1 eau. » + 21%7
! Largeur 8™ 6™
Profondeur » 3™
Vitesse du courant a
la seconde » 1",25
Température de Teau. » + 22«,6
Le Birbir. — Le Birbir prend sa source dans les montagnes du Ouallaga
(2000 mètres), à 250 kilomètres environ au nord-ouest de son confluent avecle
Baro. Il a un régime torrentiel sur tout son parcours, mais il n'est pas aussi
fortement encaissé que le Baro, sauf à son confluent avec cette rivière. Il tra-
verse des terrains moins basaltiques, et rencontre souvent des quartz qui sont
parfois aurifères.
Ses eaux charrient toujours des terres et du sable ; elles ont une teinte
' jaune terreux, même en saison sèche. Ce sont les affluents de la rive droite
qui lui apportent ces eaux troubles.
Les affluents de la rive gauche, tels que la Gabba, passent sur des terrains
semblables à ceux que traverse le Baro sur les plateaux. La température des
eaux du Birbir est inférieure de 1*,5 à la température des eaux du Baro.
Le Birbir se jette dans le Baro à Dannaba, à 5 kilomètres en aval du gué
de ce nom. Après son confluent avec le Birbir, le Baro poursuit sa course au
nord, dans un chenal de 10 mètres de large seulement, jusqu'à la montagne
Djima; il tourne, alors, brusquement au sud-ouest pour venir déboucher à
Sarriti et prendre déflnitivement, à ce point, la direction ouest qu'il gardera
jusqu'au Sobat.
Le Birbir avant son confluent avec le Baro :
TOTALE CHENAL
^, . IN / LarL'eur 19™ 12'"
Croissance depuis ) . , 1 „ ? i ..« ca
.... y Aux plus \ Profondeur »» 6",60
le 1*^*" juin II
Crue. < -_ ** , ' - > hautes eaux. < Vilosse du courant là
Décroissance a partir ( , i, , *^ J , , , «^
.-.,,' \ Juillet-aout. / la seconde ..... » 4"™,v>0
du 2o septembre. ; r m , . j i. . .,/ ^
\ Température de 1 eau. >» 4" 1^°»6
/ Largeur 10'» 4^,50
p, I j^- ■ • / à 11X4- \ Profondeur .> .l'^^^O
Basses-eaux du l'^*^ lanvier ( A létiage. ),,.,, ,
,^, . . •] ,, ^ < Vitesse du courant a
au 1**^ juin. ( Ln mars. J , ,
^ I \^ seconde » 4"
V Température de Teau. »> -f 21^»*^
Le Baro prend, à Sarriti, Tallure calme des fleuves des plaines. 40 kilo-
mètres plus bas, son lit est complètement débarrassé des rochers qui Tencom-
HK>t LTATS i.KOGRAPIIlQrKS DK LA MISSION DE BONCHAMPS. Il
braM*iit vi il «It^vieiil navigable. A Dca, tiann la plaine, un n»ncoaire, r4*pendanl,
un banc île rorlie», mn\% un chenal suflisanl reste encore libre, sauf aux plus
Imam*h eaux; le fleure |m»uI alors Hn* IraverM* à fnié : un homme a de Teau
juM]u*à mi-rorps. La lar^reur, entn* leji rives, e?(t de 300 mèlren a cet endroit.
Le neu\«* M* traîne entre des l>eives aqfileuses de 2 i 4 mètres de haut, tail-
lées à pic et di^tanle-H l'une de l'autre de iNI à ITiO mètre;». A la crue, il nn^ouvre
C4*s lle^:e^, inonde la plaine et se mêle aux marais i|ui suivent la rive gauche
jusqu'à S4in confluent avec TAdjoubba.
O Mint ce% délMinlementH sans doute, qui ont fait croire i l'existence
d'une mer intérieure — la mer d'Ilaarlcm. — Les marais qui accompagnent
le fleuve*, en cluipelctn ininterrompus, sur les deux rives doivent en eflet se
n*unir en une MMile nappe liquide, et le f^rand étang qui m'a été signalé au
delà des collines d'Aflala doit prendre des proportion?^ considérables |N*ndant
cette |K*ri4Mle des hautes eaux.
Len affluents rive droite du Haro, dans la plaine, sont des torn*nts presque
tous i sec |N*iidant l'été. L*un di*ux, la Nirouailda, roulerait de l'or, au dire
d«*s indigentes. Ia* fait est plausible, puisque les stMircrs île la Nirouadda sont
dans la chaîne des Beiii («honrouls, et que plusieurs rivières de celte région
i»nt il«*s sables aurifères. Sur le vorsant (*st de la chaîne di*s Béni (Ihoiirouls,
a deux journérs de marche du confluent du Dabous et de la Didessa, M. (^>m-
In>uI a d'ailleurs découvert et mis en exploitation des quartz aurifèr(\s.
D'autres giMMuenls ont encore été reconnus plus au nonl, et une coiiipa;:nie
anglaise en demande la C4MiceH>ion au négtius.
l^*s autn*s cours d'eau tributaires de la rive droite du Karo dans la plaine
desrendent des montagnes d«*s Aflilos, des(34Mnos et du versant <»uest du Sayo.
Ces montagnes S4>nt très rapprochéi»s «ht fleuve et les torrents qui en sor-
tent sont |K*u iin|N»rtants.
I^*s ri\erains «lu itaro, le^ Yanibos, ci»iistruiM*nt b^urs pelites huttes sur
des monticules en Utu* rap|K>rtée, é|e\és d«» 0 m. HO au-dessu> du sol. Uaprès
eux. la grande in<»ndation durerait tirux lun^% et atteindrait hou niaxinium en
août; parf<ii*^ iVau liaigne la |M>rte i\v\ case«».
|ja I)éi|e^M, qui prend *^ ^Mirct» dans le tiouniuM. a un cours a^se/.
rapide. 1^ profonile valléi*, ju^prau point ou elle s*élran::le entre les mc»n-
tairnes de Léka, à droite, et d .\iuia, à ::.turlie. a la forme d'une imineUM*
tuile ren\erv'*e; tdie e%t l.ir:j«* île IT» a 'Mi kil., et couverte île t'caiid**** herbes
<Mi de brou<^M». Klle e%t submer;:«*e pend int les pluien.
I^ Ihi|e^H«i %\*%{ creusé daii*« celle \.ill«e un lit n^st-t lar^'e, mais peu
pmfimd, entre des In^r^'e^ dont la hauteur e«*l de l\ .TiO à t*; de chaque coté
court une lit'ne de ;rraiidH arbres «L'énérab*nient d«*s lieu m. Les eaux gris-
nMige«ltre dt* la rivière roulent ^ur un fonti cailbMiti*ux et se heurb*nt à de
nombreux s4*uiU de hh hes ba^^altiqu^'s, qui forment de petits barra:;es, insi*
32 CH. MICHEL.
gnifiants aux hautes eaux. Cependant trois ou quatre points m*ont été indi-
qués, en aval de notre gué, comme impraticables en toute saison.
La Didessa ne peut être comptée comme cours d'eau navigable. De fin
décembre à mai sa profondeur est de 0",40, tandis qu'elle atteint 4 mètres
en saison des pluies.
La Didessa à 35 kilomètres en aval du gué (en lace du mont Léka).
TOTALE CHEKAL
if Largeur liO"» 40"^
Croissance depuis \ [ Profondeur en dehors
le 25 mai. / Eaux j du chenal 1 3"^,35
Décroissance a partir r moyennes. J Vitesse du courant a
du 10 octobre. ; /la seconde. ... 4™,30
\ Température de l'eau. + 18«,8
La Didessa au gué.
Largeur totale H5™
à 5™ de la rive gauche. . . 2™,80
à 25™ — — ... 3'",55
, , „ , , Profondeur^ au milieu — — ... 4'",20
13 septembre. Hautes eaux. < j , ,^^„, j i . i .. ,
^. J /à 20™ de la rive droite. . . 4™
à 10™ — — ... 3™,05
Vitesse du courant à la seconde 1™,80
Température de l'eau +1*°»^
Au même endroit, au gué, il n'y avait que 0",45 d'eau dans la Didessa sur
une largeur de 45°, au commencement d'avril 1898.
Les affluents de la rive gauche ont une origine très difficile à déterminer.
A part la Bongaye, petite rivière de 10 mètres de large qui descend du plateau
de Salé et le Gandji ou Ouangtine, les autres affluents, TAlouarou, le Guilo ou
Loffé ou Boco, pourraient n'être que des écoulements du vaste triangle maré-
cageux compris entre le Baro et l'Adjoubba, et ne pas avoir de cours ininter-
rompu jusqu'aux montagnes éthiopiennes.
Dans ce cas, les nombreuses rivières qui descendent du Motcha et de la
chaîne du Cafla, en traversant les pays Massongos, Guimira et Souro, vien-
draient se perdre dans cette vaste plaine marécageuse que Bottego a eu tant
de peine à traverser, en saison sèche cependant. Ces marais constitueraient
ainsi un réservoir qui s'écoulerait soit au Baro, soit à l'Adjoubba par les
embouchures de rivières que nous avons remarquées?
Le Baro ne charrie pas d'îlots d'herbes. Son lit est encombré de bancs de
sable recouverts dès la première hausse des eaux; du reste, le courant se creuse
toujours un chenal de 20 à 30 mètres de large, facilement navigable.
Quelques îles de peu d'étendue se remarquent également; mais elles ne sont
jamais un obstacle à la navigation.
L'Adjoubba. — L'Adjoubba a ses sources sous le G'' Lat. N. et draine
RK^ri.TAT!! GKOtiRAPHIQl'BS DK U MISSION DK BONrjUHPS. 1}
tout le v^rHot ouesl de« monUgaes du CcITa.. Elle est formée par la réu-
nion, au pird du plalrau abyssin, d'une (juantité de pelïles rivièroB. Son
f our» principal e»l pn»»-
quploutrnlioronplainr.
Elle ili'crU drs kinuoni-
Ifs nani nombn*, uiir
|Fit;ant«'>4|uo farandole,
desronlreforlsdu CafTa
au S<>l>at. Sen rivea aonl
tellemonl mnr^ra^UKrs
•|u'il est im|MMsible de
leitAuirre; ri iinme relies
du Bar», comme relira
de MB afiluenlB et Mtuf-
afduenU de gaurhe,
rAdJ<iuarou el la Di- ,., „,,„ » „»„.
kouopne ; des lifines Rr]r<>d~i>M<i>H vbtogr%pk,*ir m ch. mki..^
d'arbres (mimosa, ftom-
Riiert, Rem) éloiffnéeB de ItOOO mètres de chaijuo eAté, les acrompagnent.
Parfois, des bra^ se d^larhent de la rivière pour y revenir après un détour
de quelques kilomètres. L' Adjoubba se jette dans le Baro, après avoir reçu, sur
la rive dniite, un seut af.luenl, dont la source est inrerlaine comme relie du
Guilo.Knlempsdernie,
an bras m> détache de
la rive irauche de l'Ad-
inubba vers Oupao el
met cette rivière en
communication avec le
Sobat i la hauteur de
Niargouay.
Tandisque la r<Vion
comprise entre le Baro
el l'Adjouliba enl mart'--
cageuv el inipraticible
eu toutes MÎMins, fai-
sant en quelque Mirlc
pendant aui marais du """ *' " '••-'••■ » n»imt» •• ■«»" *>«. n i-uim.
Babr-eMiasal, la pleine -i'." -• -■^i ■■ . i "
voisine des mimlaL'm-v,
«iluée au sud de l'Adjoubba, e^t complètement dépourvue d'eau, el la terre
• reste aride pendant toute la saison sèche.
Si CH. MICHEL.
La crue de rAdjoubba commence le 15 juin, et la décroissance des eaux se
manifeste au commencement d'octobre. . Pendant cette période, la rivière
charrie au Sobat de nombreux îlots d'ambatch, mais, cependant, en quantité
insuffisante pour entraver la navigation sur le Sobat.
L*Adjoubba a un moindre débit que le Baro et elle n'est navigable que sur
un parcours peu considérable.
L'Adjoubba à son conflueiit avec le Baro :
f Largeur 100»*»
no jx u iOA^ ) Profondeur 2'",50
Eaux moyennes. 28 décembre 1897. < .,., , , , , , a™ -/^
^ I Vitesse du courant a la seconde. 0™,/O
[ Température de Teau +25^8
Eaux limoneuses, très chargées de matières organiques.
En résumé, si TAdjoubba ne peut servir de voie de communication entre
le Nil Blanc et l'extrémité sud-ouest du plateau éthiopien, le Baro, au contraire,
constitue un débouché naturel admirable aux provinces occidentales du pla-
teau abyssin, le Ouallaga, TIlou-Babor, leMotcha, le GafTa. Pendant huit mois
de Tannée au moins, des bateaux à vapeur calant 1 mètre ou 1 m. 20, pour-
raient sans encombre, sans le moindre risque même, s'avancer jusqu'à 45 kilo-
mètres du pied de la falaise de Bouré et en tout temps, des chalands pour-
raient circuler sur le Baro. Les pays Galla de Bouré et Goré, aux altitudes
de 1 600 et 2 000 mètres, seraient ainsi à 8 jours du Nil Blanc (6 jours de
navigation et 2 jours de marche).
Il est donc à souhaiter qu'un courant commercial s'établisse rapidement
par cette voie entre Omdurman et Bouré, et permette aux provinces Gallas,
tout récemment conquises par les armées de Ménélik, de tirer parti de leurs
grandes richesses naturelles.
Gh. Michel.
La Géographie botanique et son évolution
au XIX' siècle
La Géographie botanique, c'est-à-dire l'élude raisonnée de la distribution des
plantes à la surface du globe, est une science des plus complexes et des plus diffi-
ciles. Cette science ne se borne pas seulement à constater Taire d'extension des
espèces végétales ou à décrire les diverses régions naturelles, travaux qui supposent
déjà des connaissances approfondies en Botanique, en Géologie, en Paléontologie,
en Minéralogie, en Météorologie et en Géographie physique; elle a un but beau-
coup plus élevé : elle doit chercher la solution d'un grand nombre de problèmes
d'ordre biologique et philosophique. C'est qu'en effet, dit M. Gaston Bonnier, « la
répartition actuelle des végétaux est une résultante : le problème scientifique qui se
pose consiste à isoler successivement les composantes diverses qui en sont les
causes et à pénétrer intimement dans le mode d'agir propre à chacune d'elles ».
En d'autres termes, l'extension d'une espèce végétale étant connue, quel est le rôle
de la Géographie botanique? C'est simplement de chercher à répondre à cette double
question : pourquoi et comment cette espèce est elle venue dans le pays où elle
existe et pourquoi et comment s'y maintient-elle? On comprend aisément combien
de questions peuvent être soulevées ainsi. Non seulement l'étude de toutes les con-
ditions actuelles de la vie d'une plante entraîne celui qui ne se contente pas d'hy-
pothèses à des expériences physiologiques et à des cultures expérimentales, mais
rechercher comment telle espèce est venue dans un pays, n'est-ce pas faire l'étude
des phénomènes géologiques anciens, n'est-ce pas souvent essayer d'entrevoir la
succession des êtres organisés, n'est-ce pas enfin vouloir arriver à la solution du
grand problème des sciences naturelles, celui de l'origine des espèces?
Cette partie de la Botanique ainsi envisagée est loin d'être encore une science
parfaite. Les progrès furent très lents tant qu'elle fut considérée aeulement comme
une science qui n'a qu'à constater et non comme une science biologique et philo-
sophique, éminemment perfectible par conséquent.
La Géographie botanique est née vers le milieu du xvni" siècle, mais ce n'est
guère qu'au début du xix* qu'elle se dessina nettement comme science autonome.
Grâce aux travaux de Pyrame de Candolle et de Robert Brown, un nombre consi-
dérable de matériaux furent accumulés en quelques années ; cependant, si les pre-
miers jalons étaient posés, aucun travail d'ensemble n'existait encore avant 1815.
36 A. MASCLEF.
C'est alors qu*Aie^andre de Humboldt, à Tapogce de sa gloire, publie ses Prole-
gomena dans lesquels il étudie la distribution géographique des plantes (( secundum
cœli temperiem et allUudinem monlium »; sept ans après. Fr. Schouw faisait paraître
un traité de Géographie botanique qui résumait les faits acquis jusqu'à ce jour et
critiquait les théories émises.
L'essor était donné. Pendant un quart de siècle, on vit paraître une telle quan-
tité de flores, de catalogues, de récits de voyages, de monographies et d'ouvrages
descriptifs que bientôt 1& nécessité d'une nouvelle revision se fit sentir. Ce fut
Alphonse de CandoUe qui entreprit d'étudier cette multitude de faits nouveaux, de
les choisir et de les discuter ensuite de manière à bien établir les méthodes et à
arriver à des idées générales. La tâche était d'autant plus ardue que les idées fécondes
de Lyell et de Darwin, qui commençaient à se répandre et à se trouver justifiées sur
bien des points, ouvraient alors de nouveaux horizons, inconnus à de Humboldt et
* à Schouw; aussi Alphonse de Candolle était-il loin de se dissimuler les difficultés
qu'il allait rencontrer. (( Mon but, écrit-il, a été de chercher les lois de la distribu-
tion des plantes sur la terre, au moyen d'un nombre limité de faits servant de base
et de preuves. Mais, parvenu à comprendre les limites de la Géographie botanique
sous ce point de vue à la fois général et restreint, je sentais une difficulté bien plus
grave qui m'a fait renvoyer d'année en année de commencer une rédaction. J'avais
beau consulter les auteurs, lire et relire les ouvrages les plus estimés, je ne voyais
aucune solution à des questions très importantes qui s'offraient les premières à
mon esprit. En général, on se contentait de rapprocher les faits sans les discuter,
sans s'efforcer de remonter aux causes, et cependant le rerum cognoscere causas doit
être le but dans toute véritable science. Lorsqu'en Géographie botanique on essayait
de deviner les causes, on errait dans les ténèbres. J'ai dû faire bien des recherches,
bien des réflexions, et surtout il m'a fallu les lumières résultant du progrès des
sciences voisines, pour me faire entrevoir des explications. Avant cette heureuse
époque, je n'osais écrire. »
Tel était l'état d'âme du législateur de la Géographie botanique, avant de com-
mencer la rédaction de son magistral traité paru en 1855 : La Géographie botanique
raisonnée ou exposition des faits et des lois concernant la distribution géographique
des plantes à V époque actuelle. Il prévoyait des difficultés presque insolubles à une
époque où le progrès des sciences voisines de la Géographie botanique n'étaient pas
assez important pour amener à une certitude absolue. Son but « était de chercher
les lois de la distribution des plantes sur la terre », mais il n'a fait qu' « entrevoir
des explications ». Quoi qu'il en soit, l'ouvrage de A. de Candolle est et sera tou-
jours considéré comme le code de la Géographie botanique, car, sans parler des
lacunes inévitables et même de quelques points théoriques mal interprétés, les obser-
vations de l'auteur sur le mode d'action de la température, de la lumière et de
l'humidité, ses considérations sur les espèces au point de vue géographique ou sur
les diverses contrées de la terre au point de vue de la végétation qui les recouvre
ont ouvert la voie à bien des recherches nouvelles et feront toujours autorité.
Alphonse de Candolle avait volontairement repoussé toute description de pays ;
ce qui fait que, si les principes généraux de la Géographie botanique avaient été
LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ET SON ÉVOLUTION AU XIX* SIÈCLE. 37.
solidement établis, il restait encore beaucoup à faire. On n'avait jamais essayé de
tracer le tableau comparé de la végétation de toutes les parties du globe, et cepen-
dant les matériaux accumulés étaient énormes, tant dans le domaine de la Géo-
graphie que dans celui de la Botanique.
Ce fut Grisebach qui entreprit ce travail considérable. Il le préparait depuis de
longues années déjà, quand parut la Géographie botanique raisonnée d'Alphonse
de Candolle, mais l'ouvrage ne fut achevé que dix-sept ans après. Il fut publié en
allemand, en 1872, puis traduit en français par P. de Tchihatchef, en 1875, sous le
titre de « Aa végétation du globe diaprés sa disposition suivant les climats ».
Grisebach subdivise le globe en vingt-quatre sections plus ou moins étendues ;
les plus vastes portent le nom de domaines, tels, par exemple, le domaine forestier
du continent oriental, le domaine méditerranéen, le domaine chino-japonais, etc.
Chaque section correspond à une flore naturelle et chacune de ces flores naturelles
est toujours étudiée par l'auteur au quintuple point de vue : 1° du 'climat; 2^ des
formes végétales, c'est à-dire des plantes considérées sous le rapport de leur organi-
sation; 3° des formations végétales, c'est-à-dire de l'ensemble des végétaux consi-
dérés sous le point de vue de la physionomie qu'ils impriment au pays; 4° des
régions particulières ou domaines en question; 5** enfin, des centres de végétation
nettement limités dans la section florale étudiée.
Ainsi comprise, la Végétation du globe est le complément naturel de la
Géographie botanique raisonnée, et, l'ensemble des deux traités forme un tout qui
constitue le monument le plus important de la Géographie botanique pendant le
XIX* siècle.
A partir de cette période brillante, les travaux de Géographie botanique se suc-
cédèrent sans interruption. Beaucoup ne sortent pas du cadre de la statistique
florale, et, l'on s'aperçoit aisément que leurs auteurs, certainement très versés dans
la Botanique systématique, sont ignorants de la plupart des principes biologiques.
Cependant les progrès de l'anatomie, de la morphologie et de la physiologie des
plantes ont été trop considérables pour qu'ils n'aient point retenti sur la Géographie
botanique et n'aient montré la véritable voie que cette science doit suivre pour
arriver à la solution des grands problèmes qu'elle aborde. C'est ce qui est arrivé
fatalement. Une branche toute nouvelle de la botanique, la Morphologie expéri-
mentale a été créée, et, bien qu'elle soit vieille de vingt années à peine, elle a déjà
donné des résultats très importants.
La Morphologie ou l'Anatomie expérimentale a été fondée en France, et c'est
M. Gaston Bonnier qui fut le promoteur de cette nouvelle école botanique. Grèce
aux travaux du savant professeur de la Sorbonne et de ses élèves, grâce aussi aux
travaux de nombreux botanistes étrangers qui entrèrent immédiatement dans la
voie qui venait d'être tracée, un fait important fut dégagé en peu de temps ; c'est
que la nature des variations produites expérimentalement chez les végétaux sous
les influences variées du climat, de la lumière, de l'humidité, de la sécheresse, de
la nature du sol, etc., est identique aux adaptations qui caractérisent les plantes
croissant naturellement sous l'influence des mêmes agents.
Je ne citerai qu'un seul exemple emprunté à M. Gaston Bonnier : « Les plantes
38 A. MASCLEF.
de la région alpine ont une saison estivale très brève enlre la fonte des neiges et
l'apparition de nouvelles neiges définitives. La partie de la plante qui se développe
dans l'air doit produire, en un temps très court, les tiges, les feuilles, les fleurs et les
fruits. Aussi, leurs feuilles réduites sont-elles plus épaisses, plus riches en chloro-
phylle, cette matière verte sans laquelle l'assimilation ne pourrait se produire, et la
structure même des tissus se combine de façon à profiter, dans le plus court teofips
possible, de l'éclairement solaire pendant la saison d été dont la durée est si res-
treinte.
Ceci n'est pas une hypothèse fondée sur des observations comparées ; c'est
un fait démontré expérimentalement. J'ai établi, depuis plus de huit ans, des cultures
comparées h diverses altitudes, de 3 à 2 400 mètres, dans les plaines, sur les Alpes
et sur les Pyrénées; une même touffe d'une espèce donnée étant coupée en plusieurs
fragments comparables, plantée dans les diverses stations, montre, en quelques
années, une adaptation rapide au changement de climat. La plante de plaine cul-
tivée dans la zone alpine devient naine, acquiert des feuilles plus épaisses, plus
vertes et dont la structure intime se modifie, des fleurs plus colorées, des tissus pro-
tecteurs mieux organisés contre les variations de la température ou contre les grands
froids des nuits d'été dans les hautes régions. »
Des recherches expérimentales analogues ont été faites au sujet de l'adaptation
des plantes à chacune des diverses autres influences citées plus haut, et jamais le
résultat n'a varié : le changement de certains caractères du végétal a toujours révélé
une adaptation plus ou moins immédiate.
Du moment où les résultats de ces expériences furent connus, la Géographie
botanique entra dans une voie nouvelle. Sans doute, quelques auteurs peu au cou-
rant des progrès botaniques autres que ceux faits en systématique et en statistique
ne voulurent point abandonner certaines doctrines anciennes, mais combien d'au-
très ont agi autrement! C'est ainsi, qu'après avoir écrit, en 1886, à propos de
l'influence du sol sur la végétation, que j'étais partisan de l'influence chimique du
sol et que je lui attribuais une large part dans la distribution des espèces, je
publiais, en 1892, un article dans lequel je m'efforçais d'établir que tous les faits de
dispersion attribues à l'influence du sol doivent être considérés comme des cas parti-
culiers d* adapta lion.
Aujourd'hui, cette conclusion peut et doit être généralisée. Avec les données
fournies par la Morphologie expérimentale on peut affirmer déjà que la distribution
géographique de la plupart des plantes, dans une région donnée de certaine étendue,
la France par exemple, peut être expliquée par l'adaptation. Mais cette affirmation
encore trop vague ne saurait toujours suffire. Aux faits acquis aujourd'hui s'en ajou-
terons d'autres, et, ma conviction absolue est qu'un jour [(peut-être moins éloigné
qu'on ne le croit) les matériaux accumulés seront assez considérables pour que l'on
puisse changer la définition actuelle de la Géographie botanique et dire que cette
science est la partie de la Botanique qui étudie les différentes conditions d'adapta-
tion des plantes. En effet, après de nombreuses cultures expérimentales faites dans
les régions et les stations les plus variées, on finira par se rendre compte du mode
d'adaptation des espèces aux diverses variations de chacun des agents géographi-
LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE ET SON ÉVOLUTION AU XIX* SIÈCLE. 39
ques, et il sera facile de dégager nettement les adaptations produites par les agents
géographiques proprement dits de celles qui résultent de la lutte pour l'existence
dont le rôle est si considérable. Alors seulement, on pourra, en entreprenant un
travail de Géographie botanique, ne pas produire une simple statistique végétale
de la région étudiée, mais faire une étude détaillée des différentes conditions d'adap-
tation des espèces de cette région aux milieux physiques et organiques. En procé-
dant ainsi, on cherchera à répondre aux deux questions qui résument le rôle de la
Géographie botanique; on recherchera pourquoi et comment les espèces d'une région
y sont venues et aussi pourquoi et comment elles s'y maintiennent. C'est bien là
faire de la véritable Géographie botanique raisonnée; c'est donner l'explication de
toutes les causes actuelles et c'est se servir de la meilleure méthode pour la recherche
des causes anciennes.
Quelques mots mointenant sur la manière dont il faut comprendre l'adaptation.
D'après la définition des maîtres de l'école transformiste, l'adaptation est le résultat
de la concurrence vitale, la persistance du plus apte. A mon avis, cette définition
reste toujours la seule véritablement exacte en Géographie botanique, qu'il s'agisse
d'effets produits par les agents géographiques ou par la lutte pour l'existence.
L'adaptation est le résultat de causes réelles; elle se manifeste par des effets
tangibles. Est-ce que, par exemple, les diverses adaptations végétales au climat
alpin décrites par M. Gaston Bonnier n'entrent pas dans le domaine des faits réels.
Les plantes de plaine qui résistèrent à ce climat n'acquièrent-elles pas des carac-
tères morphologiques et une structure interne bien différents de ceux de leurs sem-
blables restées en plaine? N'est-ce pas là un effet évident, visible à l'œil et au
microscope, de la lutte de ces plantes contre les conditions physiques du climat
nouveau auquel elles sont soumises? En un mot, n'y a-t-il pas réellement adap-
tation c'est-à-dire, persistance de quelques espèces ou même d'individus, plus
aptes que d'autres à endurer les rigueurs du climat alpin.
Je pourrais multiplier les exemples d'adaptations non moins évidentes dues aux
autres agents géographiques et à la concurrence vitale.
Le cadre étroit de cet article n'empêche de montrer ici comment la littérature
botanique s'est transformée sous l'influence des idées nouvelles. On trouvera tous
les renseignements sur ce sujet dans les derniers travaux de MM. Costantin* et
Engler*, et aussi dans les deux récents traités de Géographie botanique publiés
par MM. Drude ' et Schimper *. Toutefois, l'importance de ces deux traités est telle
que je dois, en terminant, leur consacrer encore quelques lignes.
En 1892, Drude, déjà bien connu par de nombreux travaux de Géographie bota-
nique, notamment par ïAtlas de la distribution des plantes (1887), fit paraître son
Manuel de Géographie botanique, A cette époque, le besoin d'un précis, ne résumant
1. J. Costantin, Les végétaux et les milieux cosmiques, Paris 1898. — La nature tropicale^
Paris 1899.
2. E. Engler, Die Enlwickelung der PflanzengeograpMe in den lelzten Jahrenhundert und wei-
tere Aufgahen derselben, Berlin 1899.
3. 0. Drude, Manuel de Géographie botanique, traduit par G. Poirault, Paris, 1897.
4. A. P. W. Schimper, Pflanzen — Géographie auf Physiologischer Grundlage, léna, 1898.
40 A. MASCLEF.
pas seulement l'œuvre de Candolle et de Grisebach, mais la coordonnant, la modi-
fiant même, ou la Complétant suivant la valeur des matériaux accumulés depuis, se
faisait vivement sentir.
Dès le début de son ouvrage, Drude s'attache à montrer le rôle important de la
biologie en géographie botanique. « La partie biologique^ dit Drude, n'a pas besoin
d'être justifiée Cette partie de la Géographie botanique ne peut donc suivre
d'autre voie que d'étudier, de concert avec la physiologie expérimentale, les condi-
tions fondamentales de la vie des plantes et leurs variations avec la situation
géographique et topographique. Ainsi, on arrive à se faire une idée du mode
d'adaptation des plantes au caractère de chaque contrée. On y arrive par différentes
voies où les hypothèses fausses peuvent se croiser avec les réelles; mais c'est la
physiologie expérimentale^ il ne faut pas Voublier, qui lient la solution du problème. »
Cette citation suffit pour montrer l'originalité de l'ouvrage. En voici une rapide ana-
yse. Dans la première partie l'auteur étudie la biologie végétale géographique, les
formes de végétation et les zones de végétation du globe. La biologie végétale géo-
graphique comprend l'étude : 1° des agents géographiques (lumière solaire, chaleur,
pluie et humidité de l'air, etc.); 2* des agents topographiques (influence de l'exposi-
tion, du sol, etc.); S» des variétés biologiques d'organisation déterminées parles
agents géographiques et topographiques. Dans la seconde partie, Drude établit que
les aires occupées par les plantes résultent à la fois de l'évolution géologique, de la
structure superficielle du sol et du climat; dans la troisième, il traite de la répartition
des principaux groupes botaniques dans les diverses régions florales; dans la qua-
trième, il montre que les formations végétales résultent de l'association des formes
de végétation et des faciès botaniques; enfin, la cinquième et dernière partie est
consacrée aux diverses régions de végétation du globe.
L'ouvrage de Schimper « La Géographie botanique d'après les caractères physio-
logiques )) (1898) est conçu sur un plan différent des précédents. C'est le manuel
moderne de la Géographie botanique, un manuel qui, tenant compte de tous les
travaux biologiques récents, applique à la Géographie botanique les découvertes
de la morphologie expérimentale, et, expose tous les cas d'adaptations végétales
signalés pendant ces dernières années. Deux mots seulement sur les grandes divi-
sions de l'ouvrage. Schimper le partage en trois parties. Dans la première, l'auteur
traite successivement de l'eau, de la chaleur, de la lumière, de l'air, du sol et des
animaux; ce sont là les principaux facteurs de l'adaptation des plantes. De nom-
breuses figures empruntées aux travaux d'Engler, Warming, Volkens, Lothelier,
Stahl, Sehenck, etc., montrent de beaux exemples de ces diverses adaptations. La
seconde partie traite des formations végétales au point de vue du climat et du sol;
enfin, dans la troisième partie, l'auteur étudie les zones et les régions.
A. Masclef.
i
Races et peuples de la terre*
L'ouvrage que nous donne aujourd'hui M. Deniker était impatiemment attendu,
non seulement des anthropologistcs, mais de tous ceux qui s'intéressent à l'histoire
de l'homme et du développement humain. Nos lecteurs connaissent, d'ailleurs, la
haute compétence, l'érudition encyclopédique et surtout la conscience scientifique
du savant bibliothécaire du Muséum.
Baces et peuples de la tene n'aura pas trompé notre attente. Ce gros volume
de 692 pages est un résumé, extraordinairement concis, de l'anthropologie propre-
ment dite et de l'ethnographie du globe. La moindre de ses pages condense le suc
de plusieurs gros mémoires, de livres parfois, écrits en toutes langues et souvent
ignorés même des hommes du métier.
Les recherches ethnographiques ont, en effet, pris, dans ces dernières années, un
tel essort, produit un tel luxe de publications plus ou moins importantes, qu'il est
pour ainsi dire impossible de se tenir au courant, et que nous devons remercier
M. Deniker d'avoir fixé pour nous, ne fût-ce parfois qu'en quelques mots, l'état
présent de nos connaissances.
Il suffit en effet de se reporter au dernier en date des traités analogues, Vlnlro-
duction à Vétude des races humaines, de de Quatrefages (1889), pour mesurer
rétendue des progrès accomplis en dix ans et pour se rendre compte de l'orientation
nouvelle qu'ont prise depuis lors les études ethnographiques.
Le fait le plus saillant, à cet égard, est le triomphe définitif des méthodes
anthropologiques pures, de l'anatomie en un mot, dans l'étude scientifique de
l'homme. La linguistique, si longtemps base de toutes les classifications, passe
dorénavant au dernier plan; l'étude du mobilier, du degré de civilisation, des
mœurs, des coutumes, etc., ne figure plus que comme appoint; la notion de race
ou d'espèce, se substituant à celle de peuple ou de nation, a pris définitivement le
dessus.
Il n'y a pas, en effet, de race germanique, de race anglaise, de race slave, pas plus
que de race française; il y a des peuples de ce nom, produits de l'histoire, il y a des
langues de ce nom, imposées par des conquêtes ou des mélanges séculaires à la
majorité de ceux qui les parlent. Chacun de ces peuples n'est qu'une résultante,
une combinaison de races au sens où l'histoire naturelle accepte ce mot.
Isoler celles-ci, les retrouver au milieu du chaos des métis produits par leur
•
i, J. Deniker, Races et peuples de la ferre, 1 vol. in-8, 692 p., Paris, Schleicher frères, 1900.
42 R. COLLIGNON.
brassement maintes fois millénaire, préciser les caractères primitifs et spéciaux de
chacune d'entre elles, telle est la tâche ardue de Tanthropologiste.
Nos efforts à tous en cette voie ont-ils été couronnés de succès? La meilleure
des réponses sera la lecture du livre de M. Deniker. On y verra combien, en quelques
années, le terrain a été déblayé, combien de notions précises se sont substituées a
des données problématiques, mais aussi, peut-être, se rendra-ton mieux compte de
ce qui reste à faire, et de Fimportance de la tache que nous léguerons à ceux qui
viendront après nous.
Cet ouvrage comporte deux parties complètement distinctes, l'une anthropolo-
gique et sociologique, l'autre purement ethnographique.
Dans la première nous trouvons un véritable traité d'anthropologie élémen-
taire où se trouvent exposés à grands traits les caractères spécifiques qui distin-
guent l'homme de ses proches voisins, les anthropoïdes, et qui subdivisent en
maints rameaux le grand tronc humain lui-même.
Puis, viennent les méthodes anthropologiques, avec une rapide et claire descrip-
tion des procédés de mensuration les plus importants, leur but, leur portée, les
résultats qu'ils ont permis d'atteindre.
Aux caractères morphologiques de l'homme et des races succèdent les caractères
physiologiques et pathologiques, terminant tout ce qui concerne l'homme, considéré
dans sa vie animale et comme espèce naturelle.
Mais l'homme est, avant tout, un être sociable. Les quatre chapitres suivants
résument ses rapports avec ses semblables, en étudiant d'abord le facteur essentiel
de toutes relations, le langage, puis ces relations elles-mêmes, c'est-à-dire la vie
matérielle, psychique, familiale et sociale. C'est toute la sociologie condensée en
150 pages nourries de faits et puisées aux meilleures sources.
La seconde partie de Races et peuples est, au contraire, une ethnographie complète.
Elle débute par la classification des races et des peuples. Ce chapitre expose les
idées propres à M. Deniker sur la hiérarchie et les rapports entre eux des divers
groupes humains. Il est à lire et à méditer ; lui aussi marque une étape. Vient ensuite
rénumération de toutes les races actuelles ou antéhistoriques, caractérisées par des
chiffres de mensurations et par l'exposé de tout ce qui peut les particulariser au
triple point de vue anatomique, ethnographique et social.
En appendice, lesanlhropologistes remarqueront une série de précieux tableaux,
où se trouvent réunies les mesures les plus importantes relevées jusqu'à ce jour sur
dos séries sufilsantes d'individus de toutes races : la Taille, 288 séries — Ylndice
emphatique, 3^16 séries — V Indice Nasal du vivant, 71 séries. C'est une mine de docu-
ments; car, puisées aux sources mêmes, libérées des doubles emplois, et ramenées
à des termes strictement comparables, ces séries sont sûres.
Nous attirerons l'attention sur l'illustration du livre. Ses 175 figures sont toutes
des photographies de sujets typiques, souvent mesurés par l'auteur ou par ses amis,
et choisies après un examen méticuleux et raisonné. A elles seules ces planches
constituent un véritable musée ethnographique.
R. COLLIGNON. .
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
Le Pont aaturel du Baousse del Biel (Lozère). — Parmi les preuves les plus
frappantes de la puissance à laquelle peuvent atteindre les phénomènes de réro-
sion aqueuse, et des clTcts extraordinaires qu'arrive à produire le ruissellement, on
met avec raison au premier rang les ponls nalumls, que les cours d'eau anciens, et
quelquefois contemporains, ont
percés a travers les roclies les
plus diverses. Sans nommer ici
les principales de ces formalions,
toujours si pittoresques, que j'oi
cDumcrées ailleurs', je rappel-
lerai, au moins, qu'il faut citer
comme les plus remarquables
le Pont d'Arc de l'Ardècho, —
le Prebischthor de la Suisse
saxonne, en Bohême, — le Ponte
délia Veja, près Vérone, en Ita-
lie, — la grande arcade du Ilio
Grande (Amérique), figurée par
M. de Lapparent', d'après Hoy-
den, etc. Il ne me parait pas
indiflérent de taire connaître que
je viens de constater l'existence,
en France même, d'une arcade
naturelle de ce genre, non signa- ,,o.xr natuhel ut baousse del uiel (lozïhe).
lée jusqu'à présent, et, au moins HcproJm-Hoii Uuno i.hoic.grai.hio Jp m. K. a. Manol.
aussi remarquable, sinon plus,
que toutes celles que les traités de géologie et de géographie physique ont l'habi-
tude de donner comme des exemples topiques. C'est dans la partie inférieure du
fameux caiion du Tarn, qui semble être une mine inépuisable de sites fantastiques,
que, parmi les falaises occidentales du causse Méjean, j'ai pu, le 23 moi dernier,
examiner de près l'extraordinaire rocher que montre la vue ci dessus. Depuis bien
;t C", Paris, p. 613.
44 HOUVBHENT GÉOGRAPHIQUE.
des années, j'en avais entrevu l'ouverture, fort peu visible des bords mômes du
Tarn, mais je ne me doutais pas' des colossales dimensions qu'il présente, quand
on est parvenu, par des sentiers assez malaisés, à l'aborder. Entre les Vignes et
le Rozier, en aval et au-dessus des maisons du Cambon (rive droite du Tarn,
405 mètres d'altitude), ce pont naturel du Baousse del Bicl (en patois : précipice
brisé du Beau-Père) ouvre son ample seuil, à 755 mètres d'altitude, soit à 350 mètres
plus haut que la rivière actuelle. Tandis que le Prebischthor, pratiqué dans les grès
crétacés (quadenandstein), à 300 mètres au-dessus du Biela Grand, mesure 30 mètres
de largeur sur 20 de bauteur, le
pont du Baousse del Biel (ouvert
dans un éperon étroit des grandes
dolomies jurassiques) a 25 mè-
tres de largeur seulement, mais
27 de hauteur sous voûte (40
avec le tablier). La vue, où deux
personnages donnent l'cchellc
des dimensions, dispense de plus
ample description, et montre
que l'immense arcade est plus
grandiose encore que le Pre-
bischthor, qui doit céder le pas
à son nouveau rival du causse
Méjean.
L'origine géologique est la
même. Sur le causse, actuelle-
' ment haut, dans ces parages, de
850 à 1 100 mètres, mais jadis
beaucoup plus élevé, circulaient
autrefois, avant les grandes dé-
nudations qui en ont abaissé le
niveau, de puissants torrents dont les thalwegs ne sont pas encore tous effacés.
L'énergique drainage elTectué par le creusement de la gorge du Tarn a provoqué;
sur les flancs de cette gorge, à même les falaises des causses, des ravinements pro-
fonds oii les eaux dressèrent en saillie, comme des obélisques, ou en arcades,
comme des arches de pont, les parties les plus cohérentes, les plus résistantes du
calcaire.
C'est un témoin de ce travail d'érosion, — pour nous d'autant plus élonnant,
qu'actuellement tout ruissclet est supprimé dans ces anciens sillons des eaux
disparues, — qui est demeuré au Baousse del Biel. Il mérite de devenir classique,
et d'être pourvu prochainement d'un chemin d'accès pratique. A moins d'un kilo-
mètre au nord, et, à 690 mètres d'altitude, dans les mêmes falaises, une autre per-
cée, le Pat de l'Arc (haute de 7 m., large de 3 m. seulement), donne à penser,
conjointement avec le bouleversement des roches et ravines voisines, que peut-être
s'est produit là quelque effondrement de vastes cavernes dont, pendant un temps,
EUROPE. 45
le Pas de TArc et le pont du Baousse del Biel constituaient les issues et vomis-
saient les eaux intérieures.
Mais ceci est une considération encore hypothétique, sur laquelle il n'y a pas
lieu d'insister ici. Retenons seulement que les deux percées ogivales du Pas de
l'Arc et du Baousse del Biel, non seulement, doivent être désormais classées parmi
les plus curieux phénomènes connus d'érosion, mais qu'encore leurs dimensions et
leur position élevée et à sec, à 300-350 mètres au-dessus d'un thalweg actuel, attes-
tent, une fois de plus, la décadence des précipitations atmosphériques, depuis
l'époque (sans doute tertiaire) où un ruissellement formidable, dont les plus
effroyables crues du Tarn et de l'Ardèche ne donnent de nos jours qu'une faible
idée, les a perforées d'outre en outre. E.-A. Martel.
Études hydrographiques dans le bassin moyen du Danube. — M. le Professeur
Siéger, de Vienne, nous adresse l'intéressante note suivante :
« L'étude du bureau central hydrographique de Vienne (k. k. hydrographisches
Centralbureau) sur la crue du Danube de septembre 1899 doit être publiée prochai-
nement. Sur le même sujet, des publications bavaroises ont déjà paru ^ A ce propos
le D'' Swarowsky a récemment fait une intéressante communication devant une
assemblée de spécialistes viennois. D'après ce savant, les grandes pluies ont affecté
le côté septentrional d'une zone de haute pression, qui s'avançait au nord des
Alpes vers Test, en forme de coin ou de langue vers le centre d'un minimum. En
juillet 1897, ainsi que lors de la production d'autres crues, une semblable inflexion
des isobares a été également observée. La pluie se produisit dans la zone des hautes
pressions, et non, comme on devait s'y attendre, dans celle du minimum ; le gradient
n'était du reste pas trop à pic. En raison de la basse température de l'air, les préci-
pitations eurent, en grande partie, lieu sous forme de neige; dans les hautes régions
l'épaisseur de la couche atteignit jusqu'à deux mètres. La limite temporaire de cette
neige descendit jusqu'à la cote de 1200 mètres. L'apparition de la crue fut, par suite,
retardée et son cours un peu réglé. Dans l'espace de quelque huit jours de pluie, les
précipitations dans le Salzkammergut s'élevèrent à plus de 650 millimètres. Pendant
ce temps de crue, sous le pont Impérial (Reichsbrûcke) de Vienne, il passa environ
6,4 kilomètres cubes d'eau, et la hauteur des eaux atteignit 5 m. 66 de plus qu'en
temps normal, c'est-à-dire, 0 m. 14 de moins que le sommet de la digue d'inondation.
Le maximum de la crue se produisit à l'embouchure de l'Inn le 16 septembre, à
Vienne le 18, à Budapest le 22, à Orsova du 4 au 5 octobre. Le débit du Danube
près de Vienne atteignit 10,600 mètres cubes à la seconde lors du maximum de
la crue.
« Le docteur Spigl, un élève du Professeur Penck a entrepris une nouvelle étude du
régime du Danube aux environs de Vienne, afin de déterminer exactement son débit.
Ses observations montrent que ce débit est beaucoup plus considérable qu'on l'admet-
tait jusqu'ici ; il atteint, en moyenne, 2000 mètres cubes à la seconde. Cet écoulement
correspond à une précipitation légèrement supérieure à 600 millimètres; comme le
1. Jahrbuch deshydrolechnhchen Bureaus in Manchen, 1899. Heft II ; 2. Theil, Hochwasser p. xv-xxi.
46 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
coefficient d'écoulement est à peu près de 60 pour 100, pour le bassin du Danube en
amont de Vienne, on doit admettre une précipitation atmosphérique moyenne de
1000 à 1050 millimètres. » Siéger.
ASIE
Explorations archéologiques belge et anglaise en Asie Mineure. — Le ministre
de l'Instruction Publique communique à la Société une lettre de notre collègue,
M. F. Grenard, consul de France à Sivas, datée du 13 mai 1900, donnant quelques
renseignements sur les itinéraires suivis par des missions archéologiques belge et
anglaise en Asie-Mineure.
« MM.'Cumont, archéologues belges, partant de Samsoun le 8 avril dernier, ont
visité d'abord Bâfra, puis se sont dirigés vers Âmasie par Kavak, Vizir-Keupreu,
l'ancien Phizémon, d'après MM. Cumont, Kavza et Mersivan. Après avoir visité les
environs d'Amasie, les voyageurs ont poursuivi leur route par Zîlleh, Soulou Séraï,
Yéni-Khan, et, sont arrivés à Sivas, le 10 mai. De là, ils ont atteint Tokat par Karguni.
De Tokat la caravane gagnera Trébizonde par Niksar, Endores, Erzindjan.
D'après les informations recueillies par M. Grenard, MM. Munro et Anderson,
d'Oxford, partant de Samsoun en juillet dernier, ont exploré tout le pays s'éten-
dant de Kihsar à Vizir-Keupreu et Marsivan. Rejoints par un troisième archéologue
anglais qui venait de Tokat, après avoir parcouru la route de Yozgat à Tokat par
Yanguin et Soulou-Seraï, ces voyageurs sont ensuite partis de Mersivan, les uns
vers Angora par Osmandjik, les autres par la route d'Aladja. »
Voyages dans les États Chans chinois. — M. F. W. Carey, fonctionnaire des
douanes impériales maritimes chinoises, en résidence à Ssé-Mao, chargé de recueillir
une collection ethnographique des Lolos habitant les états Chans de la Chine, en vue
de l'exposition universelle de 1900, a parcouru, en décembre 1898, les districts à thé
de I bang et de I-ou qui fournissent les thés connus sous le nom de Pou-eul.
(Journeijs in the chinese shati states, in 7%e Geographical Journal, Mai 1900, vol. XV
n® 5, p. 486-517). En 1899, il visita le pays de Meng-lien. De ces deux expéditions,
M. F. Carey a rapporté des notes des plus intéressantes sur les aborigènes de ces
montagnes. Ce voyageur signale l'infiltration progressive des Lolos par le nord dans
cette région et le recul des Chans, jadis les maîtres, avant les Chinois, d'une bonne
partie des districts méridional et occidental du Yun-nan. Aux environs de Ssé-Mao,
les Lolos, qui se donnent le nom de Ni Sou, se rencontrent par petits villages isolés;
dans ce canton, ils sont très métissés, s'alliant non seulement aux autres tribus
indigènes, mais encore aux Chinois. Le Père Vial, des Missions étrangères de Paris,
a pubHé sur les Lolos un travail très étudié (Los Lolos, [Etudes sino-orientales.
Fasc. A.] Zi-Ka-\Vei, 1898). M. Carey le complète par de nouvelles observations.
La plus curieuse concerne les danses des femmes lolotes. D'après le P. Vial, ce
peuple n'aurait pas connu la danse. Or l'une des quatorze photogravures, accom-
pagnant le mémoiredu voyageur anglais et prises par lui, fournit la preuve de Terreur
AFRIQUE. 41
commise par le savant missionnaire. M. Carey considère comme une utopie la créa-
tion d'un chemin de fer par la France dans la vallée du Nam-Ban.
À. A. Fauvel.
AFRIQUE.
La colonie de la Côte-dlvoire en 1899 ^ — Au 1'^ janvier 1900 les recettes du
budget local de la colonie de la côte d'Ivoire s'élevaient à 1 770 604 fr. 21 et les
dépenses à 1 798521 fr. 25, soit un déficit de 27 917 fr. 04. Ce déficit est fictif; il
provient, en effet, d'avances faites aux différents cercles de la colonie et d'autres rem-
boursables par le budget de la métropole. Au 31 décembre 1899, le montant de la
Caisse de Réserve s'élevait à 291 473 fr. 33, après prélèvement d'une somme de
180000 francs employée, du 1" juillet au 31 décembre 1899, en constructions de
nouvelles lignes télégraphiques et en subvention à la mission d'études des chemins
de fer. La situation financière de la colonie demeure donc prospère.
Le chiffre du mouvement général du commerce s'est élevé, en 1899, à
12253141 francs, en augmentation de près de deux millions sur celui de l'année
précédente; il se décompose ainsi : 6 389 886 fr. à l'importation et 5863255 fr. à
l'exportation. La France et ses colonies ne participent au mouvement commercial
de la Côte d'Ivoire que pour une part inférieure a celle des pays étrangers, comme
le montre le tableau suivant :
Imporlalions
Exportations
Franco et colonies.
Pays étrangers.
1 622 026
4 757 860
2 627 955
3 235 300
Dans le chiffre représentant les importations des pays étrangers, l'Angleterre
vient en tête. Elle a introduit, en effet, pour 1 502 437 francs de tissus, alors que les
marchandises de cette nature, d'origine française, ne figurent dans le tableau du
commerce que pour 97 676 francs.
Les produits exportés sont : l'acajou (603 483 francs), les amandes de palme
(335347 francs), l'huiîe de palme (1 828 407 francs), le café (61 777 francs), le caout-
chouc (2 850 457 francs) et la poudre d'or (103564 francs).
Le mouvement de la navigation s'est élevé à 466 entrées (dont 290 étrangers) et
à 465 sorties (dont 291 étrangers). Cuaiiles Rabot.
Disparition du royaume d'Abomey. — Le royaume d'Abomey, qui avait été cons-
titué, le 29 janvier 1894, de la partie septentrionale de l'ancien royaume de Dahomey*,
i. Colonie de ta Cale cV Ivoire. Rapport d^ ensemble sur la situation générale de la colonie de la
Côte d'Ivoire en 1899. Grand Bassam, imprimerie du Gouvernement, 1900. (Clozel.)
2. Dès le 5 janvier 1894, le général Dodds avait publié, dans une Déclaration, qu'il existait un
royaume d'Abomey comprenant le pays situé entre • le Coufo, à l'ouest, la région des Mahis, au nord,
rOuémé, à Test, la Lama, au sud • (art. 4). Ces limites ont été précisées, et déterminées telles que
nous les donnons plus bas, dans l'article 3 du traité du 29 janvier 1894 (cf. A.-L. d'Albeca : La
France au Dahomey, p. 224 et 226). Le royaume d'Abomey figure sur la carte du Dahomey
publiée dans VAnnée Cartographique de 1893 (Hachette, Paris, 189i, pi. 11).
i% MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
et placé, à la même époque, sous le protectorat français, a été supprimé, il y a quelques
mois, par un arrêté du gouverneur du Dahomey *. Les territoires qui constituaient
ce royaume (et que délimitaient, au nord, le petit Goufo, le Zou et le Paco; à l'est,
rOuémé; au sud, une ligne brisée allant du village d'Aouangi-Tohoué, sur rOuémé,
à celui de Tandji; à l'ouest, le Coufo) sont actuellement divisés en huit cantons
indépendants : Dona, Oumbégamé, Cana, Zobodomé, Sinhoué, Tindji, Allahé,
Tandji. En dehors de ces cantons, placés sous l'autorité directe du résident français,
se trouve la ville d'Abomey, qui constitue un neuvième canton et est divisée en
quartiers ayant h leur tête des chefs indépendants les uns des autres.
H. Froidevaix.
Mission Toutée. — Les nouvelles reçues de la mission Toutée sont très favora-
bles.
On sait que cet officier supérieur a reçu, dans le courant de Tannée dernière, la
mission de se rendre, avec un personnel français, au Dahomey, et d'y délimiter,
d'accord avec une mission anglaise dirigée par M. le capitaine Lang, la frontière
qui s'étend de la côte au Niger, entre nos possessions et la Nigeria anglaise.
Parti de Cotonou, le 21 février dernier, le commandant avait d'abord à suivre
jusqu'au 9° de Lat. N., à peu près son itinéraire de 1894. Grâce à sa connaissance des
chefs du pays, il a pu marcher rapidement et atteindre Tchaourou, près de Carnot-
ville, le 11 mars suivant.
Il avait lieu de se presser, car la mission anglaise avait déjà pris les devants, en
partant de Lagos. Grâce à la hâte de nos officiers, ils arrivaient en même temps
qu'elle sur les points à délimiter.
Après la signature de la convention de 1898, nos voisins avaient déjà envoyé
sur les lieux divers agents, chargés, sans doute, d'en faire connaître les clauses, dans
la mesure du possible, aux populations environnantes.
11 ne restait plus après cela qu'à s'entendre sur les textes et à appliquer les actes.
La commission anglo-française, une fois constituée, n'a pas tardé à préciser les
faits et à établir les bornes de ses délimitations ; mais il ne faut pas s'y tromper; ces
travaux sont toujours longs, difficiles, et, en pays noir, particulièrement pénibles;
car on doit toujours s'attendre à des compétitions, qui ne peuvent être aplanies que
parla production des textes conférant les droits; bien heureux encore si ces textes
sont clairs et sans erreurs. Dans ces expéditions, les moindres circonstances contri-
buent parfois involontairement à retarder les travaux. Il suffit que les noirs d'une
des missions abusent de la liberté qu'on leur laisse aux dépens des indigènes, pour
que le vide se fasse autour d'elles, entravant tous leurs efforts et supprimant les
moyens d'échange ou d'existence. Il faut alors se garder jusqu'aux dents, en marche,
comme en station; le pays reste troublé, et la population, hostile; on vit en état
de guerre, et c'est au milieu des péripéties qui en résultent, que la déiimination doit
s'accomplir.
Malgré de pareils obstacles, la mission du commandant Toutée semble s'accomplir
1. En date du 12 janWer 1900.
AfWQUL If
à%MiL rnpidfinfnl. D*«prèfl Im drmicTB rentdirnffnents reçus, le nomma ti%oé
dr notrr fmntièrr «r Irouvrniit pliiUM rrfMirtr vrin Tciit. Ainsi Tabira ne B4Taii pas
ao nord, mai* à Veni do Ouoria, f>ur l*Orpara; Olcouta serait à l*esl de Tabira el
Ya«»«ikf^r«*, plus h Test qu'au noni.
Iji tf mitrraturr n*a pas éir» non plu« faviirabli'. Lrs tornades et les étouifements
do rhalrur ont tUr rA(Yf>m|mgiiomenl ordinaire di*s travaux. Malfcré toutes ces
dinirultt^. reuxri n'avancent. Aux dernirrri nouvelles» la mission ^tait parvenue &
llonur le NipT c|ui i*?»( le |N)int extrême de la fnmtiere à délimiter. Il ne doit plus lui
refiler mainlonant qu'une révision h eff(*cluer, et. elle doit entrevoir le moment, où
dans un avenir prochain, elle pourra songer au retour.
G^ DcaaÉCACAix.
flisalon FooreaO'Lanj. - I^ Société a reçu de M. Foureau la lettre suivante,
datée de Zinder, novembre 1K99 :
9 Nous sommes, enfin, à Zinder depuis le 2 novembre.
m Noirr inftUlance, notre prcHnion, ont enfin partiellement abouti, et nous avons
obtenu du Sultan d'A^dez un certain nombre de chameaux ; malgré cela, il ne nous
a pas été posHÎble de quitter Agadez, avant le 17 octobre.
« Notre travers*^ du Tagama a été des plus pénibles. Les puits sont fort éloignés
les un« de^ autres, et, le nombre restreint de nos animaux ne nous permettant d'em-
porter que tW^ peu d*eau, il s'ensuit que nous avons dA exécuter des marches trîii
longues, partant tr^s fatigantes, les hommes de l'escorte sarts exception étant il pied.
« Le Tagama timt entier, qui commence au puiU d'Abellama, est un vaste pla
leau parfois tr^s ondulé, partout recouvert de forêts, ou, si l'on pn*fère, de bal-
tiers élevés et touffus. L&. pullulent les antilo|>es de ti>utes variétt'*s, les girafes, les
gaxelh^, les pintad(*M et des tn>up<*s de sangliers d'une e^pi^e particulicTe. 1^ pays
est complètement inhabité; son sol est partout sablonneux, et nous ne trouvons
plus maintenant, il ct*tte é[)o<|ue de l'année, que le fond d'argile fendillée des
cuvettes, au p4>int où gisaient de \A<iti^ mare« apri^ la sais«>n pluvieuse. Je doute
queccK man*4 aient contenu Ix^nurniip dVnu «vite année, car la saisim des pluies a
été insignifiante et nous fMiuton^ dire que noti!i n'avons pas vu la pluie depuis
Alger. Quoi qu'il en î*oit, nu temps oii co^ mares «lont sèches, la route r«»t dure et
■
1rs marrhf*^ fort loiit;ut*<« fM>ur j«»iudre le^ |Miit%.
• l>u Tagama - dont réjmiH*rur nonI *ud e^t d'environ 170 kilomMres — nous
avons |Mi««c au Damer^ou; lîi. le^ hnllicrs di«pnmi«««Mit et font pince h de vastes
culture* de herkno (di\rr^r^ ^ortr^ de millet et do ^or^'lioi, cul Ium'h dont In haute
tige, «eule, rmtcartuellrmmt. I.t nooltp rinnl f.iilo. I^'^ pinnintinnn M»nt |»nr«M»méi»s
de petite» touff«4 d'nrbn-* niitrrf'»i'* r»Mi|N^ j^ur i»«»rmottn» rouM'monronvnl, puis
rrpou«M*« du pÎMl; on dtmil «!«•«* nr!»n*< fruili«T<, un vercrr. cl non point des
brou«saillo«. |)r nomhrrux villnt'i-^ *ont épnrpilj*'-^ dnns le OnmortriHi: ÎN ont une
pi»pulati<'n tr«^ im|Nirtnnto qui n'np^nrtirnt f^>int n In rnn* touan*g. mai«i ii la race
que le« in«iiirrn«'« n<*mm'*nt V^ifisotmi. O^ h^mmo* M»nt noirn ou ctmleur chocolat
foncT, mai* un tn-* crunl rh'ml»rr d*i*nlrr rut no pri-^mt^nt aucun do» caractères
do n^^ÇTP. Tou< cr^ %ill.Tc»*« •«• n««>rn)M( ni; il* M»nl rompc»M*« de cases ou de pail
La (j< » ••'« t il- 6
50 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
lottes recouvertes d'un toit de chaume, pointu^ souvent surmonté d*un œuf d'au-
truche. Ces cases, serrées les unes contre les autres, sont toujours entourées d'une
enceinte générale, tantôt en fortes branches épineuses, tantôt en un mur de terre,
mais le plus souvent consistant en une haie extrêmement compacte d'agoua, sorte
de grande euphorbe (je le crois, du moins) poussant très drue et garnissant bien
depuis le bas.
(( Les seules armes que possèdent, en général, ces indigènes consistent en sabres,
couteaux^ arcs et flèches, encore n'en ont-ils pas tous.
« Bien que ces villages soient très populeux, l'eau y est très peu abondante en
saison sèche; chaque village comporte plusieurs groupes de puits au fond desquels,
en général, on est obligé de recueillir l'eau, litre par litre, ou à peu près. Certains
villages n'ont que l'eau des mares — en saison pluvieuse — ; le reste de l'année, Us
vont souvent chercher leur eau à 4, 5 et 6 kilomètres.
« Le bechna, leur grande richesse, pousse avec une énorme rapidité ; semé un
peu après l'ouverture de la saison des pluies^ il a atteint son complet développe-
ment et mûri ses grains moins de deux mois après.
a Dans les villages du Damergou on rencontre des autruches domestiques, beau;
coup de volailles et souvent des quantités de bœufs et de moutons.
(( La région qui sépare le Damergou du village de Bakimarane, premier village
de la région de Zinder, contient encore quelques halliers, soit une bande est-ouest
qui s'étend au nord de Bakimarane; puis, dès ce village, on entre dans un pays
boisé de très grands arbres, très séparés, qui poussent au milieu des cultures de
bechna, et cela jusqu'à Zinder.
« La ville de Zinder (Damagara, pour les gens du pays) a été occupée en juillet
par la mission Voulet — ou du moins par les officiers qui restaient de cette mis-
sion. — Elle comporte un iata français — Fort Cazemajou — situé entre Zinder
et Zengou, sur un petit mamelon entouré d'un chaos d'énormes blocs de granit.
C'est dans ce tata même — qui appartenait à un commerçant connu, l'homme le
plus influent de Zinder, Mâllem-Yarô — que se sont défendus les tirailleurs de la
suite du capitaine Cazemajou.
« On a nommé, comme nouveau sultan, Âhmidou, le frère de l'ancien, lequel a
juré fidélité à la France; jusqu'à présent : parait être animé des meilleurs senti-
ments.
« Le poste est confié au sergent d'infanterie de marine Bouthel qui commande
une centaine de Sénégalais; l'autre portion de la garnison des Sénégalais a fait
route, vers le l*"" octobre, pour le Tchad et le Kànem sous le commandement du lieu-
tenant Joalland, secondé par le lieutenant Mésnier.
(( Zinder est une très grande ville, entourée d'une haute muraille de terre, très
épaisse et en parfait étal. Ce point présente pour la France une grande importance»
tout le commerce du Soudan, qui se dirige vers l'Aïr et Ghàt, de même que le com-
merce de retour devant forcément passer à Zinder.
« C'est en janvier que les caravanes arrivent du Nord; elles s'arrêtent non pas à
Zinder mais à Zengou, banlieue de Zinder, et, à 1 300 ou 1 800 mètres au nord-ouest
de cette dernière. Zengou compte 2 ou 3000 habitants; ce nombre est doublé au
in«»nirnt liu pA%<AKc ((«'"^ rnrnvoiioM. Ik? nombreux puitM cxUlmt danii Zindor, auHiii
|iit*ii «|iir <lnn% Zi^nioMi cl «urlout «Iniin In plnirir nu non! i*fit et prt*it de Zengou.
*■ 1^ rlimnl M*ml»lo it*i iti*^ haîii; daiin rrtte n'^ion, len pluien ne me parainiient
l»n^ «li«\«iir t*tre |)er«ti<ftanl(^ ni imf>«>rtnnteH durnnt In fHTi«Nle(*«ttivaie; depuis juillet
II* chvî de |Mi%lr n'a vu plrtivnir iri que (|ualn* foin.
H lN*n mninlenant, la pn*miîTe |Kirlie de notre pmfn*amme <*^t arromplie; noua
allons entamrr la Mvi»nde; dr% (|ue rlinmeaux et vivre** seront n'unin, nouA nou»
mHIronn en mute pour le Trhad, lo Kanem et enfin MasMMiya duù la mi»i<iion
n*ntnTn |»ar lianirui et le (l^mi^o.
•< ljn% travaux Mni*ntili«|ur!«de la mi**«*ion continuent fuinn interruption; j*eii|M*re
f|ue nouH rap|Mirlrron4 une moin^m ^uflinante — au motn^ pour certaines par-
tii»^, -- f>our que Ton pui«»M» h«» fain» une opinion tn*«* nrtte don imivh iMireourun. Je
ne voux envoie aucune il('<« l«itihi«lo4 ou lonfcituden provi^ioi rement et fn^>?*Hierement
cairul«v%, attendu qu'il faudra au n^tour dlM*uter Iri marrlien den montren et la
métlitMle d*ol»H4*rvation avant de conclure d«*linitivrment; celli*» que M. de (Iham
l»run me dit envoyer à de Rraz/a, mou lN*au-fn*ns |K>ur lui |>entonnellement, etc(»lleM
donnê«*n au jttur le jour au commandant l^my pour mhi journal militaire de route,
nVtant qu'appn>ximatives et n*?«tant entactir^en d'une ern*ur plun ou moind grande.
n FoiasAi*.
« P.'S, -' Je n*ai aucune nouvelle nn^ente de Hnhali: on dit qu'il a laissé un de
M^ \\\% à hikoa et qu'il a marché vrr^ le Ouadaî. On ajoute f|u*il ne «erait heurté,
dan« ce vo\aire, h une c<donne de tnMifN*^ blanchen (|ui lui aurait innigé une com-
plète démute.
Quoi qu'il en M>it, la nouvelle parvenue l'an dernier en France, el di'^nnt que
RalNih avait pri^ Zinder et y avait innlallc un de nen fiU comme sultan, r^t nli^o
lument fau«^*i'*; jnmni« Hnhah n'a |»nru h Zintier ni aux envin>n<«.
P.'S. '- /T Ihc^mbrr I S*JiK — NiHi» partons pnd»atilement le 31 décembre pour
re«t; un télégramme au ministre de rin^tructitm Puldique vouh en avisera *.
Afriq«« orientale portogaiie. — l«e capitaine angini» F. B. lVan*e n travers*,
en I*<1I9, la contnv inconnue «pii nVtend entre le lac (Ihiuta et la ri\i«'n> Liili '. 1^*
lac (Ihiuta donne nai*»Hance à la rivière Lujenda, le principal nflluenl de droite de
le Ro^ume. Il a une forme de |>oire, une bmgueur i\^* 10 kilom^iri*-* et une largeur
lie l kdonv'tre^. Sa pMfondeur fKirait varier entre 0 m. ÎN) ri t m. 70. et M>n niveau
rester prr«4|ue constamment a la même hauteur. Li rt-k'ion qui f*Vlrnd entre le lac
Oitule et la rivière Luli di(T«'n« rompl«lemrnl. r.»inmr n^| rrt. de«» |kamt:e«* imninlialti
du lec : le plaine t^K remplarit* pir l«i f<»n*'l. Mai^ ri'tte f«>rrt ne re^^H^mble pa«« à celle
«le le ciMe oivitlentale d'Afrique. com|»*io(-<* d'artire<» immeii<«r<« qui » élancent d'un
I far «11^ Irtirr. M l.tir.l. «Iim irur •!< I D'-m i.*n<-mrn( "«oik-rKtir 4u mtni«lrrf «1^ TinvInKlton
f «bliqtt#. • infonnr \\ ^ * l'i^ Ar I «rri«rr il* U iiii*«ii*n KiMirr«'il.«m% A (xnilft^l. «ur Ir (Jun. à
l« 4sl« •!« flt mar*. h\*fr%%\»Ht •»|>«rr m ji»'i« iion «««f* \r% nii««i-n« J<ft.iilanil ri (•rnlil.
t S^fm Ike c**-»ntry W^^*a li^t i ^l«/l an i Ih^ r.r^r h^l,^ Onl/ul Afttcm iii€0^n\»Uirél
52 MOUVExMËNT GÉOGRAPHIQUE.
fourré touffu : c'est une fôrèt clairsemée dont les arbres ne dépassent guère 10 mètres
de hauteur. Cette région boisée est presque complètement inhabitée sur une étendue
de 60 kilomètres. En en sortant, Pearce arriva sur les bords de la rivière Mtamkulu,
affluent de la Luli. Elle avait 54 mètres de large, et, à cette époque de l'année (août),
qui était celle de la saison sèche, présentait, non un courant continu, mais un
chapelet de flaques d'eau. Pearce suivit le Mtamkulu jusqu'à une gorge formée par
les Namouero Hills, au sud, et le mont Mtungoué, au nord; il a évalué à l'œil la
hauteur de cette montagne à 2 700 mètres. Les seules agglomérations humaines que
l'explorateur rencontra furent les villages de Kouamba, placés sur le versant est
des Namouero Hills. Hs étaient entourés de champs de millet, de cassaves, de
tabac, et de cannes à sucre. La construction des huttes indigènes offre une certaine
originalité. Henri DEfiÊRAiN.
Exploration du Zambôze supérieur par le Major Gibbon. ~ Le Major Gibbon
a poursuivi son intéressante exploration du Zambèze supérieur, dont La Géographie
a indiqué les premiers résultats \ Partant de Lialoui, il a remonte le fleuve en canot
jusqu'à Nana Kandoundou, à Test du lac Dilolo. Cette section du Zambèze ne pré-
sente pas de grandes difllcultés à la navigation et la .plupart des rapides que l'on
rencontre ne constituent point d'obstacles au passage de vapeurs d'un faible tirant
d'eau. Le pays est élevé et boisé, bref d'un aspect pittoresque. De Lialoui le major
Gibbon a poursuivi sa route vers les sources du Zambèze par voie de terre. De ce
côté le sol s'élève par de longues ondulations jusqu'à l'altitude de 1 500 mètres que
l'on observe à l'origine du bassin. Toute la région est couverte de forêts. De là la
caravane fit route vers la Loufira, et, dans ce trajet, a reconnu, avec le capitaine
Lemaire* qu'elle a rencontré, que la ligne de partage entre ce bassin et celui du
Zambèze est nettement marquée. Le major Gibbon a ensuite rejoint la station de
Loukafou, et poursuivi sa route vers Mpouetou ', puis, vers le Tanganyika et le Nil.
Le 3 mai, il se trouvait à Doufilé (The Geographical Journal, XVI, 1" juillet 4900,
p. 104).- Charles Rabot.
Zambézie septentrionale. — MM. Alfred Sharpe et G.-D. Gray ont fait un
voyage de l'extrémité sud du Tanganyika jusqu'au lac Moéro \ M. Alfred Sharpe
est un vétéran de ces contrées; dans un précédent voyage, il avait établi la carte du
lac Mocro, découvert le grand marais salé situé entre ce lac et le Tanganyika, exploré
la Louapoula et la Louanga. Actuellement il est Commissaire et Consul général
dans le Protectorat britannique de l'Afrique centrale. Dans une région si connue
les voyageurs ne pouvaient guère espérer faire de grandes découvertes. Cependant
M. Gray donne quelques détails intéressants sur l'île Kiloua, à l'extrémité dud du
lac Moéro. « C'est l'un des plus beaux endroits de la contrée; sur ses plateaux, qui
1. Voir La Géographiey l. I, p. 160, février 1900.
2. /6iV/. p. i6, juin 1900.
3. r/r** 6Vo</rflp/itc«/ ./oMilw/, XV, n' 6, Jiiin*1900,'p. 6U.- . • • . .'
4. Mi</., p. 645. . . .'• , ..! ..: • A' •• '
AKIUQIB. U
nVIrvcnt h (>ri*ii «le iiM) mrlriH» au «Ichkuii tia lac, loir cui frah cl soin, le sol mc,
<*ouvt*r( tl*un gaiofi mu et ombroKi* «!<* place en plare pardo ginfuU arfomi« n Celte
Ile iNirall doiir pii%mnI(t louten le** (MiKlilionii nalurHI«*3i (1*1111 Imiii «aiialoriuin.
|)e ce \ «)> nici\ il faut auHouI n*lenir «leux roristaUilioiiM de giniicrophie politique. La
preroit*re, cV?«t la clii«|Mirilion irraduelle tlon Araben sur le plateau NynHrta-Tan^nyika.
Il jr a aotxnnle ou »oixniile dix an*, len Aralieji de Zanxibar, qui commençaient à
ae n*|iaudre dnn** rinlérieur du c<»nUnetil |Niur en rap|M»rter de l'ivoire et des
e^la%e^, enlri*n*nl en nip(H>rt a\«v |i^ Yao qui linbilaient li*4 plaleoux situés en Ire
le N> atna et IWran Indien. Ha le^ con vertin*nt h la rt*liKion rou<(uUnane, en firent des
fanatiques, puis, en rom|MiKiM<* decvH alli껫eonUnuêrenth prc^Krenner dann Toue^t.
Vent IH5.S W. IJ\in»c^lone el John Kirk le^ Irouvcrent élabliiidans do fortes Zerihat
dan» le Singn* nxion travenuv |iar la L.f»uan^, affluent de gauche du Zamb^ze.
Pendant rinquanti* an<i, le marche de Zanzibar fut Inrfrement pour\'U d esi'lavei»
pmvenaut du Ny.ivMiland. Mniî*, vern 1HS»I. h»* minnionH an^laincs ou plutôt *Vos-
Nii'M*H commencèrent à de\enir bh-m»! aclivcn «ur len bonis du Chin'î et ilu Nyanna.
Tn am^ul an^hiin fut inf»lallé à Blantyn* en IHS:). Au^Hi,en 1HS8, un premier conflit
eut il lieu entre Aratx^H et Euro|MVn<. iK^puin lom, la lutte a continué et a été parti-
culiêrrroent aniente eutn* IHSH et IH*H *. Shnrfie et (îray viennent de («fm^later que
Tinfluence amix* clait en diVndciire nu **ud du Taiiganyika.
t*n luviind |Miint im|iortant quIU mentitinnent dann leur rapport enl louver-
turr dcrAmemlM ou Ouliemlia aux KunqNVnn. OIte contnV, »itui*G eiitn* le** Incs
Tanfcan>ika et llaa^)uêlo et au i^ud de laquelle coule le haut TchamlM*xi, (*tait restée
juMiuen ces dernieni lemfm inaccen^ihlt». \a^ \ValN*ml>a avaient entoun* leur |mys
d'une ceinture de forten*«^Hi»% et ny livraient impuncment h toute la barlMirie de
leun« in^tincti* («^crificcH humain*, mulilati«>nH). (^«pendant, depui?» la m<irt du der-
nier chef, une vraie n'*volulion |M>lîtii|ue el MM*inh* s'y e^t pHnluile. 1^* p:i>H a été
di%iM'» entre pi u^ieur» |H»titH «•!»•[•», et, h»^ nio*ur^ |iarni<(Hcnt nëtreadoucic»*». U»!* efforts
de^ mi^<*ionnain*<t franvaln, de?* IVnM Hl.incH du (la ni in. 'il l<4ivik^*rie, qui, en t><'^'>,
■ rtablin^aient «lann le Pnndn. pro\in<v nonl de rt)uli<*ml».i, y |M'*nétrnient courn-
gru«ement en l*<*J7. y cn^niml, enllii. en IVH. un \hMv cl un lieu de n'fu*:e, n'ont
pa« mêil il Mûrement contribué â ce n'^^ultal. lMpui«*, les ofli>'icr< de In Hrili-^h S.miI!i
Africa Clompany m* «ont à leur li>ur flic^ dnnn le pays.
E^lortlions «ngUiaas dans l'Afrique orientale et dans la bassin dn Nil. —
Deux eipetlition^ nn^laincn \iftincnt dV\plonT U^ ri'É;i'»n« en«*ore |m>u ninnu«*<«,
cf>m|iriM'^ entre le .Nil et le lac HiM|<i||»|)r v\ au *»ihl ili* cr Iki-hîii. |^* |>' l>itfuilt]H4»n
Smilh a Ira^er^'* I(*h ti*rntnirr<« «lituc^ à V^^^i «lu lac lim)Mt|ilH\ et e««t tinalcmcnt
arh%é au fort IWkcIry, prc» l-^ido, ^an'» rcimaitnT. M-mblc ( il, de cour^ d'eau nu
»iad du StUit '.
pillant IWUTa, le I" n»»ril |y»*.>, ce \«i\ i^r.Mir, a« i ••iiipik'fic de M. Kra^T, nllci-
I. II. H. Joh« %». n. !r f« :.<l|iriir u i jifitV. Inral |irit jiiiiM;i:r «Jr r\fri>|iir r^olrile, S rtpo4r r^«
éféA^OMalft dan» titn oiinragr . Hr.i.ih ienlr^ti l'r»«-if. | ttil. »* |ji>o«lrrft. l»i<.
X. JhÊ l#^-yf'i, ^1 .;/ J.ut^ui, %••!. \V. n •• jH.ii I • • . p 0»'..
54 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
-gnit le Chebeli, au nord de Bali, puis, traversa une région montagneuse qui n'avait
pas encore été relevée, et arriva, finalement, à la Jouba, qu'il franchit un peu au nord
de Buntal. Après avoir coupé la rivière Daoua, M. Smith reprit l'itinéraire qu'il
avait suivi dans une précédente expédition de 18941895, et arriva à El-Deré dans le
•pays de Boram, une région pittoresque et riche, où les Abyssins se sont établis
depuis quelques années d'une manière plus ou moins permanente. D'El-Déré, le
D"^ Donaldson Smith parvint à Egder, et, après avoir traversé une région montueuse
où la caravane souffrit de la soif, atteignit l'extrémité méridionale du lac Stéphanie.
De là, il fit route vers la rive nord du lac Rodolphe. Ayant remonté l'Omo deux jours
-durant, il marcha, ensuite, dans l'ouest, en suivant à peu près le o"30' de Lat. N.
Dans cette direction, il rencontra une très large plaine qui s'étend peut-être jusqu'au
Sobat; située à l'altitude de 500 mètres, elle est marécageuse pendant la saison
des pluies, et, sans eau durant la saison sèche. Tournant au sud, les explorateurs
gagnèrent Tarangolé, et, finalement, le 15 mars de cette année, le fort Berkeley, le
•poste le plus septentrional de l'Afrique orientale anglaise sur le Nil.
Le D" Donaldson Smith a exécuté une triangulation très soignée, s'étendant des
bords du lac Rodolphe aux points déterminés par le colonel Macdonald aux envi-
rons de Tarangolé. De plus, les collections d'histoire naturelle faites par M. Fraser
ont une très grande importance*.
D'autre part, MM. William Fitz Hugh Whitehouse, J. J. Harrison, Powell Cotton
et A. Butter, partis de Zeila en novembre dernier, ont visité les lacs Rodolphe et
Stéphanie et, descendant au sud, sont arrivés à Monbasa. Les environs de ces deux
nappes étaient déserts; des habitants, les uns avaient fui, les autres avaient été
massacrés, tous les villages étaient remplis de squelettes. Cette mission a relevé
soigneusement son itinéraire; d'après les journaux de Londres, auxquels nous
empruntons ces renseignements, la position des lacs Rodolphe et Marguerite serait
entachée d'une erreur de trente-cinq kilomètres. Cu. R.
AMÉRIQUE
Le bassin supérieur du Tukon^. — La partie du bassin du Yukon comprise entre
le 59** et le64°ll'deLat. N.,et dont l'étendue est évaluée à 247 000 kilomètres carrés,
appartient au Canada. Elle est limitée, au sud-ouest, par un puissant relief qui se
dresse à pic au-dessus du Pacifique en formant, à quelques kilomètres de sa base,
la ligne de faîte entre les eaux tributaires directes de l'Océan et celles se rendant au
Yukon. Cette crête, à laquelle M. Tyrrel propose de donner le nom de Monts Chilcat,
atteint une altitude de 2 400 à 5 850 mètres et renferme de vastes glaciers. A l'est et
au nord-est, la ceinture du bassin est dessinée par une chaîne qui est évidemment le
prolongement d'une crête quelconque des Montagnes Rocheuses. Quoique ses points
{.Times {ir Donaldson SmilfCs journey beiween the Omo and the Sile [21 juin i900J) et The
geographicalJottrnaU XVI, 1. Juillet, 1900, p. l(J2.
2. J. B. Tyrrel, The bassin of the Yukon hiver in Canada. (The Scoltish Geographical Magazine,
vol. XVI, juin 1900, n* 6.)
AMERIUIR. 53
culmiiianU demeurrat parsemés de nfigo en été, elle ne pareil pas porter de gla-
ricr«. S<»n altitude varie de t TiOO è 2400 mètrru. (le faite oriental okI encore très
peu connu; m IKIK), nur plusirun points, des troupes de mineurs se rendant des
rives du Mackenitio au KUindike lont traversé.
l/o«i|ia(Y rompri.H entre ers deux chaînes, le « plateau du Yukon », comme
Tapiiellent les K«'*«iUtfcues américains, a subi, apK*s le crétacé, un affaissement d*en-
Tinm 1 dio mètres; apri*s quoi, |)endoni le tertiaire, un exhaussement sest pro-
duit, et. »ous l'action des érosions, l'ancienne surface a été divisée en un massif
confus de monlAfrn<*^ de 6 è 900 mètres d'altitude, dont les sommets plats sont
les témoinn de l'ancienne plaine. Alors que les valh^s avaient déjà atteint leurs
dimension*! actuelles, e^t sunenu un nouveau soulèvement : au dei^sus de
Dam Min, une terrasse cn'UM*c dans la roche en place marque la hauteur de Tancien
thalweg.
Seule la partie méridionale du tMi.H»in a été soumise à la glaciation. Les diffé-
rences qui f»e manift»9tent dans le réseau hvdn>graphif|ue permettent h première vue
de la distinguer des territoirt*s qui n'ont point été envahis |>ar h*s glaciers. Dans
ceux ci, k*s cours d eau Hi>nt arriv(% h maturité, et, sur leurs rives, les terrasH^^i, |ph-
quelles n'atteignent |jas une grande élévation (510 mètres au maximum, pri*^ de
Dawson), paraissent avoir une origine marine ou lacustre, alora que dans la région
qui a eu une pt'riode glaciaire, tes rivières n'ont pas atteint leur profil d'(H|uilibrp, et
les terrasses, com|K)MV?« de matériaux semblables h ceux charrie^ aujourd'hui |»ar l(*8
torrents glaciairvs, montent jusqu'à 1 !)00 mètres et ont été formet^s |iar des barragt*s
de glace.
Le subsiratum de cette partie du Canada est formé presque |Mirtout (Mir des
schistes chloriteux et micacés, r(*cou|M^s de filons de dinbasi* {?), de granité et do
qoartl. (Voir plus Imis Kjpioraiîon gnMujiifue du Hlondike.) Au dessus, dans quel*
que» localités. ap|»araissent des argiles, dt*s conglomérats pmbablement enlacés
renfermant d(*s lits de charb<m, et fmrtout abcmdent d(*s accumulations de débris
détritique*, d'origines trf*s diver^'s, <|ui ont été distribué» en terrasses h la suite do
OMMlifications ap|M>rti'H»s au n'*gime Indro^aphique imr ib^ influences tivtoniques.
I>*après M. Tyrrell, let» mou\rmenls de l'ironT tern*?*tre ont même changé le M^ns
de l'écoulement de«i eaux. et. jus4|u*au M>ulèvement n*lnti\ement n'Ment (ir> .Monts
Chilcat, la plupart de* rivières* devaient s'écouler dan* le Pnritii|ue.
riimmi. ' Le climat du Yukon su|M'*rieur e!«t reman|iHihlrniral «^iv. 1^ hauteur
dc9S prrdpitation** atmi»^|)lieriques ne dépasse pnn .'itiV niillimrlrr** et e«*t fournie prin
rtpairment en auli»mne. I«es tempélen M>nt rnn'?*; le \(*nt le plu* \ioient o|i>er\é à
Ilamiion ne di-pA^M» {m* une \«'t(rité de mm/i* kiionirtn**» a riteuro. Kn été. le
Ibennometrr •»>!«•% r n ♦ Il^'J!.. ri, en Iiïmt, >'iih.ii*'M' ,'i — ^.V.,*» c.
Horr, — Iji limite •►u|Kri«ure de?i l-««i^ j»a-He entre I 0,*i<) metn*H idnns le KIon
dtke) et 1350 metn* u!nn«i le l>olton tailL I^*h e>Henc4** f(»n*^tièrt** H»nt : le Pura
êàhm qui atteint un dinmèln* de 0 m. .'îO, le {w'Uplier du flanada {Popuiut baita
mtfrra\, BUr les t^Td* du ccur* d'enu, le Ptrta nu, m «înn» les terrains humidr*
(diamètre mo}en : o m. I*» , le it*tula />/;;>vri/' nun niénir» dimensions). Dons
ko localités iKchis m* rrninntrcnt de fictits exemplaires do Popului ir^'mu-
56 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
doidei. Sur les bords du Yukon, le Pinus Murrayana avance sur les berges sèches
jusqu'aux rapides des five Fingers,
Une liste de plantes recueillies par M. Tyrrell se compose de cent trente-trois
phanérogames et cryptogames.
Faune, — Les graviers aurifères renferment des défenses de mammouth, des
cornes et des crânes de bison, des cornes de caribou, associés à des ossements
4'autres animaux.
Dans tous les districts qui n'ont pas encore été occupés par les mineurs, on
rencontre l'élan (Alces americanus)^ le caribou, qui, dit-on, traverse le pays en nom-
breux troupeaux dans ses migrations de l'intérieur des terres vers l'Océan Glacial
et vice- versa; VOvis Dalli. L'écureuil (Sciurus Hudsonius?) est abondant, et, lesper-
mophile de Parry dans les parties sèches du sud du bassin. Le cheval, introduit dans
la région en 1891, passe sans inconvénient l'hiver en plein air.
Cq. R.
Exploration géologique du Klondike '. — La Société a reçu la lettre suivante de
son correspondant à Québec, Mgr Laflammc, professeur à l'Université Laval :
'(( En 1899, M. R.-G. Me Gonnel, du Geological Survey du Canada, a exploré la
région du Klondike. Son rapport, publié par le Geological Survey, est le premier
document publié par cet Institut sur ce pays ; à ce titre, il mérite une attention toute
spéciale. D'après M. Me Connell, le district aurifère a une superficie de 800 milles
carrés anglais (1 600 kilomètres carrés), délimitée par le Yukon à l'ouest, le Klon-
dike au nord, le Fiat Creek, affluent du Klondike, et par le Dominion Creek, tribu-
taire de rindian River, à l'est, enfin par l'indian River au sud.
« La région peut être décrite comme un haut plateau découpé dans toutes les direc-
tions par des réseaux de larges vallées, profondes de 500 mètres, rayonnant autour du
Dom, le point culminant. C'est comme une agglomération de collines arrondies; les
cimes algues font complètement défaut. Le Dom atteint une altitude de 1270 mètres,
s'élevant à 915 mètres au-dessus de Dawson et dominant de 150 mètres les reliefs
voisins.
« La plupart des vallées principales actuelles ont été creusées dans le thalweg
de vallées plus anciennes, qui étaient plus larges et moins inclinées.
« Ces vallées se rétrécissent à mesure qu'on les remonte et se terminent en gorges
abruptes, aboutissant assez souvent à de véritables cirques taillés dans le flanc
des collines rocheuses. Leur partie inférieure est presque toujours boisée et maréca-
geuse. Les ruisseaux qui les drainent sont, en général, très faibles. Leur largeur
varie de 5 à 6 mètres et devient môme moindre dans la traversée des gisements auri-
fères. Seul le Klondike est un puissant cours d'eau, atteignant une largeur de plus
de 60 mètres, mais innavîgable en raison des nombreux seuils qui le coupent. Sa
pente est d'environ 5 à 6 mètres par mille (1609 m).
« Forêts. — Les essences de haute futaie sont les suivantes : Epinctte noire et
i. Geological Survey a f Canada, PMiminary report on the Klondike Gold Fields, Yukon Vistriel^
Canada, by H. G, Me Connell, B, A. Ollawa, lUOO, n"* 687.
AMKnigCK.
SI
bUnch^ i.46i>i nigra ei alia. Midi.), IVu|»licr 4lu Canada {Poputui halêamifrra^ L.),
Bfiule.iu {/friuia paptgntrea, Mirh.). Toute la fiarlio At la surface du pay«, dont lo
ni\c*au nr «Ii*|ni«m« \w% U\W mMn*ii au ili*«<tui du niveau de la mer, enl couverte de
fon^t*; deo e|>inf*l(e< rabougrien nVIêvent ju^iue nur len Mimmets le» pluit élevêH. Le
lm« lU*^ yalU^-n ont miuveiit «nvu|n* fuir ile^ fMivaniM; leurs efiux «tannantes rendent
tin|M>^««ihle L'i rrni«t!»nnre dei« ftniniU orbre^.
« l/K|Mnetto blanche ent re^«4*nce |>rinci(>alement employcV dani IVxploitation
|i»<*file. Klle (^t tellement alNmdnnte qu'il nWt pan à craindre qu'elle tn»9e défaut
avant de lon^uen anni'*!*"!. On est tout étonné île trouver h une latitude ousmî élevée
^ ^ ^ « ^* * * ^
r^: ^ \j, ^ • . • » . • • » • -
l^ta 4m
nu. I. croire Tfi%^«^cii«%tj: de L4 v«uli.i »o^%^xa.
I»4).rr« \| R li M<< Cunut^l
de«« arbn*«» aU'^M lH*aux et au<?»i élevés que ceux que Ton rencontre, en plunieunt
endroit», »ur le^ ri\cH du Yukon et du KIondike.
•( La n'^trion i^t constitutV |Nir dc^ r(N*lii*s «itrnlilii't^ ou feuille(éi*H. |N)ur In phipnrt
dViirc paltM/i tique, et |Nir de^ fnrmationn éruptiven tertiairen '^rnnite«« et rhyolitcH? .
|je^ premirn** M»nt divi^Vs |>nr M. Me (l^innell en troin >érieî«, lesquclliw ne p<*nvent
rtre rapfNirttV^ à aucune det ftirmalionn connut*)* de la Oihimbie nngiaJM* ou du
Yukon. (le sont : l'M'rie dcTIndian river, i'vTiederilunker, «isériedu KIondike,
ti»utr« Iroii com|M»^V«« prinri|Milemcnt par den whiste««, |mH<(Ant, en différent'»
endnâtii et par dcjcn*^ in«M'iiHiblrH, h iU*^ varié lén de ^nei^s; enfin In MTie île Moiw,»
Unie, ci>n4titutV de dinlk'iM*<» phin ou moinn nllénvn. t"e%t dnnn |ih» rt'K'itMiH np|».irle
oant à riiori/on du KIondike que «m» n*nroiitn*nl le^ gmvicni \v^ \ù\i'^ rii Ih*^. Les
•«'biMr^de ci*l i*t«-ii;e %«)rit n*«'oii|N*H |k'ir de th*s iiomtireux lilnti<« ili* qiiirt/. m lin juh
qu'ici on n'en a |Miint iltvou\<Tl dont In riclii*HM* M»il iiitHn|tiililf d'une exploitntion
rrmunrratrire. M. Me t>»nriell estime toutefois qm* bd nu tard ou n^ncoiitnT.i d>w
f||«*n« « iMiyant» «. Tout l'or c|i*«» pLutT** pro\ii*iit e\iilrtiiiii>'iit di'<« nnlirH rfit\ii<«
»aote4, rtimnie Ir proini* ro<»<%iM'i ili«iti d«* fru'iufiiln dr qti^irtz nui |M*|iiU*% et leur
nature an^iJi'iiM', p.irh«'iili< rrinini n'iiianiuiMi' •«iir le^ n li.uitilloiin nviM'illin dtinn
lr« |iartit*« «u|iiTi(*un'<»(|t>%\.i||i>i*«. Sui\nnt toute \rai*«rmbl<'iiirc*. rero^tioii n'a |>n*i fait
«li«(aamitre Iimi% lr% IîIhim nunfrn*^, et il e^t |K*rniiH de |k*iimt qu'un jour |M*ut ùtrc
ou eo din'ou*rira n\niit unr irniiiile vnleur. Ih^ n^ilirrrlie^ ont ete faites dann ce but
rn IMIIH ri Ivrj; t*\W% %«»iit n*nduen irx^n dtflit'ili*^ i^ir r«-|wii«%M» couche de niou'^M"*
qui rcroutre l«*^ nvh«*«.
U MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
■i' Jusqu'ici, l'or n'a été extrait que des graviers qui occupent lefond ou les flancs
der vallées et des rivières. La section transversale que nous donnons de la vallée
de la Bonanza montre la disposition générale de ces dépôts. Ce mode de gisement
est le même à peu près partout ; seules, l'épaisseur et l'étendue des débris détritiques
varient suivant les localités.
« Ces formations sont divisées par M. Me Conoell en quatre étages :
1° Gravier de rivière {slream gravels) [b. fig. 1], le plus exploité
jusqu'ici. Sa puissance varie de 1 m. 20 à 3 mètres. 11 repose sur
des fragments de roches paléozoïques in situ dans lesquelles on
trouve de l'or, et se trouve recouvert par une couche a 6 de tits de
tourbe et de sables interstratillés, épaisse de 3 mètres à 4 m. 50.
Cette couche ne renferme point d'or. (Voir la fig. 1.}
2° Gravier de terrasses (Ihrace graveU) [c. fig. I], ^tués sur
d'étroites terrasses creusées dans la roche en place et qui se pro-
longent sur de grandes distances à flanc de coteaux. Leur altitude
au dessus des vallées actuellesest très variable, 4m.50à 15 mètres
dans une partie du Dominion Creek, 30 mètres, dans le Hunker
Creck. La puissance de cette formation varie de 4 m. 30 à
12 mètres.
3" Di-ifl quartzeux {quartz drift] [rf. fig. 1,] La puissance de
cette couche peut atteindre 43 mètres; sa largeur, très faible
dans la partie supérieure des vafiées, acquiert, vers l'aval, une
étendue de plus en plus grande jusqu'à mesurer 98 mètres. Dans
un vallée tributaire de la vallco Bonanza, il se rencontre à l'alti-
tude de 42 mètres au dessus du fond de la vallée.
no. II. — C01P8 ES 4° Graviers des hauteurs {upper gravels) [e. fig. I], situés entre
VASimn Ilig.i) ''^ a'i/f quarlzeux et le versant des colhnes.
Da]irèi M. K.-G. « L'oHgine du drifl quartzeux demeure obscure. Ce n'est un
'' ""'' dépôt ni glaciaire, ni lacustre, ni fiuvialile. D'après le faciès
dg aille iiiicrtira- angulcux dc SCS éléments et leur distribution peu conforme aux
3- l i'.^i'^lc, '"'* ^^ ^^ pesanteur, M. Me Connell estime qu'il dérive des mon-
j^Tiendo rivière; tagues vojsîncs à la Huitc d'unc augmentation du ruissellemenl
loiquos. agissant sur des surfaces préalablement attaquées par l'érosion
atmosphérique.
« L'or ne se rencontre en quantités payantes que dans les trois premières forma-
tions. 11 se trouve partout dans les graviers de rivière, mais, en général, il est par-
ticulièrement abondant h mi distance entre la source et l'embouchure des cours
d'eau. Seulement dans les vallées de l'Eldorado et de lo Bonanza, M. Me Connell
évalue la richesse de ces graviers à 473 millions.
(1 ErphiJSalian. — On exploite le gravier dc rivière par puits et galeries, ou à ciel
ouvert. Le premier mode permettant de travailler l'hiver est, par suite, le plus
employé. Dons tous les cas, la nappe de graviers étant complètement gelée, été
comme hiver, et jusqu'à une très grande profondeur, on doit commencer par
faire dégeler le sol. On obtient ce résultat, soit en allumant des feux dans les gale-
REGIONS POLAIRES. S9
rien rt nu fcmcl den puiU, mni h Taide de d^gfUur$ tkaw^n) h vapeur. Ces apparpilu,
d'un uviK^ tout n'vonl, !M>nt dcn pluii efficaceii. lia ronsiateni en tubes d'acier, larges
de 1 m. :^) ci |Miintu*«, que Ton enfonce dans la masse de graviers gelée, et dans
lc^]uels cinnilc «le In vn|KHir prinlutte par un bouilleur installé à l'entrée du puits.
AprcH un trailcmrnt de cinq ou n\x heures, le sol est dégelé sur une assez grande
élendue. On n*lin*n|om le gravier dénagrégi*, on Tacrumuleen tas aulourdu puits,
n'*MTvnnt le ln\Atfc fNiur Télé suivant. Les travaux de boisage sont rarement nettes
sairt^H, \n gi*l<'f' donnant a la lourlie une lénacilé étonnante. C'est ainsi que l'on voit
dr<« voùli*** de lourlM* rt de sable, ayant une portée de plus de 30 mètres, se soutenir
«*eule<<. «auH aut*un appui au centre.
H \ux cxpliiilatiiin^ h ciel ouvert, on ne travaille que l'été. IM encore, il faut
déireler le «^ol. Pour cela on fait circuler h la surface des daims des courants d'eau
de^<M*ni<» |>ar une «canalisation appn>pri«V.
M Ijt gravirr «l»*^ terrn?»M»^ et le dnfi quarLeeux M>nt travaillc*s au brreeau \rorkrr)^
vu la grande difn<*ulté (|u'il y a a tran<|M>rter l'eau aux niveaux relativement élevini
où M* tr«>u\ent ce<» gÎM^mentH.
« Ijcn miii(*H «lu Kl«>ndike, quoique exploitées depuis trois ans seulement, ont déjà
produit lii.rîiNMMNtfr.
|i»v: liso«)ooo
ivii %oo«Miooa
|vo KO 000 04)0
« Ijr pn»gri*< «lan«i l«*^ métho<leH d'extraction, et surtout l'emploi de machines
|ierf<vti«>nfi(V%, encore à |»eu pri*s inc«)nnu(*s au KIondike, en raincm de la difficulté
d(*% tran«|Nirt«». augmentera le remlement pendant plusieurs anniVs cni*«in*. D'au-
tant que Inm n«>mhn* de placen», tr«>p imuvn*** |Muir être travaillée a vei* profit par les
metii«Nl4*% rmiimenlnire^ nujounl'hui en unage, donnemnt de trt*H bon«» n**»ultatH, |o
j«»ur «m on > applî<|uem le< nietlitHlc^ plus »cientifiques et plus |>nrfnitee (|u*on
emploie ailleurs.
•> AujiMinrhui. un chemin «le f(»r tra\erM* la White Panji, et d<*H va|>eurs cirt*ulent
•uria l^*>%«*« et le ^ukon; nu«*M bien, aujounrhui le trajet deQuéUvoude M<»ntrt''al
À l>a««<»n ne <lun* phi<» f|U4* huit <iu «lix j(»ur««. »»
J. il. Lailamhf..
RÉGIONS POLAIRES
Déooaverta du point culmiiunt da Spitaberg. - - Tninlin que \vn gi'mlr^iens
franvai« pn*|»nn*nl un«* ii«»ij\i')tt* tnr^iirc •!«* l'arc du mt-ritlirn du IVmu. I«i Hu^^^-ie et
la Sueile |Niur*ui\«'iit i|i*roiii*iT( 1 *\** ulion «l'une rntrepri<M*M*mblnblenti S|>it««UTg.
Ij^ tr.Daui «nnifunix <* fii |VJ^ «mt e(e «Irpuis continues «Min» interruption; alin
d'arti\«*r leur'» h|nt iti«»ii*, *\rtix iiii**i«»ii*, Tune ru««M\ l'autre sue«l<»i*<\ ont pa«»M'
rhnrr KK^ VMui il.m^ ni nn'hi|M*| |Mitnin*.
l'ne communiiMthiii .iilr<*<>^i-f n 1* \(* nli mit* Ho\iile de4 S«-iences de St4M*kh«»lm,
le H n«»vrmbrr Î^*KK ptr M. V. <lirlh<ini <i>llfn^k'>ld.4ur les travaux de rex|N*ditiun
60 MOUVEMENT GÈOGRAPUIQUE.
Scandinave ', rapporté une très intéressante découverte faite par ce savant, en 1893,
dans le nord du Spitsberg. Du sommet de la montagne Lovén, voisine de la Treu-
renberg bay il a aperçu, à la lunette, à une distance de 45 kilomètres dans le sud,
des cimes s'élevant à l'altitude de 1700 mètres, soit à 340 mètres plus haut que le
Uornsundstind (1344 m.) * qui passait jusqu'ici pour le point culminant du Spits-
berg. Ces sommités font partie d'un relief qui semble la continuation de la crête
Cbydenius. La plupart affectent la forme de coupoles, et sont constituées par des
roches d'un rouge clair; tel est notamment l'aspect des pointes Laplace, Jacobr et
Poincaré. Dans le voisinage, quelques cimes présentent, au contraire, la silhouette
d'aiguilles si fréquente au Spitsberg, et semblent par suite, formées de schistes cris-
tallins
D'après les observations des géodésiens suédois , dans d'autres parties du
Spitsberg les altitudes sont beaucoup plus fortes qu'on ne l'avait cru jusqu'à pré-
sent Ainsi, autour de l'extrémité supérieure de la Widje bay les montagnes attei-
gnent 1000 mètres; dans le sud ouest de la branche orientale de ce long fjord, un
sommet, le Gyldensfjell (montagne Gylden) s'élève même à 1190 mètres'.
D'après les renseignements recueillis par M. Carlheim Gyllcnskôld auprès du
pilote des glaces de l'expédition, le glacier du fond de la Kingsbay a recouvert une
petite île et rempli un mouillage qu'elle renfermait. En 1896, le courant qui débou-
chait a l'extrémité septentrionale de la Dicksonbay s'était, par contre, retiré de
5 kilomètres. D'autre part, l'île d'Hypérite placée sur la carte de Nordenskiôld de
1861 devant la côte calcaire de l'entrée septentrionale de l'Hinlopen Strait est
devenue une presqu'île rattachée au continent par le glacier descendant de la Kalk-
berg (la montagne calcaire). Charles Rabot.
Récolté zoologique du brise-glace » L'Iermak )) dans les eaux du Spitsberg. —
Les rares spécimens zoologiques recueillis par les dragages du navire brise-glace
Irrmak dan» l'Océan arctique autour du Spitsberg*; viennent d'être offertes, par
MM. Koudrin et Issnïef au musée zoologique de TUniversilé de Moscou. La collection
ne compte que 13 spécimens : 9 oursins, 5 mollusques, 1 ver et 1 crustacé; certains
de ces spécimens ont été retirés de 2 à 3000 mètres de profondeur. (PrauUelstvenmjx
Viestnik, 17 mars 1900.) J. Demker.
Ifouvelles des expéditions arctiques. — Dans les premiers jours de juin
rex[)édition suédoise dirigée par M. Kolthoff a quitté le nord de la Norvège, faisant
• route vers le Spitsberg, et, le 10 de ce même mois, la mission danoise du lieute-
nant de vaisseau G. Amdrup, montée sur VAntarctic, a appareillé de Copenhague
vers le Gronland oriental*.
\. Ofoerêifjt af KongL Velenskaps Àkndemiens Fôrhandlingnr. \t 18'J9. Stockholm, 1900. p. 889.
2. D'ftpr»"* la carte marino anKlaisc — 1318 m. d'après une triangulation exécutée par Scoresby.
13ii m. d'aprcH M. Oarnwood (observation barométrique) qui a fait la première ascension de ce
pic (Sir Martin Con\\a\, The firsl Crossing of Spilsheryen, Dent, 18'J7, p. 332).
3. Ofrn'Httff, p. 8'J! et 892.
i. Voyez La (i^of/raphie, T. I, 1900, n* 2, p. 1«5.
S. Voir pour ie programme de ces expéditions, La Géographie^ T. I, numéro d'avril, p. 339 et
namérode mai, p. 418.
RÉGIONS P(ilJilRR9. «1
Ijt /ÏMrit, vaftctir (lu «•n'irc hydrogmphiqite ruinw enl nrrivé à Trom«5, lo
il juin, m|Kitrinnt In mi">«inn ni'^M' rtinr^V de la mmure du méridien au SpiU*
t'er»?, qui avait lii\rrné «lur Im lM>nU du HoniMind*.
L*éUt des gUcat dans U mer de Bering et rOcéaii arctique au nord de l'Alaïka.
I«A -iln;i(if>n «Ir^ glnrr<« ri Irun» m«>uv(*m«'nl!i dam» la mor do liorinfc et dana
ronnn Artliqiir nu nord dr rAlii^kn nont \ti*n |n*u connus. Il noun |MiroIl donc utile
(i«* n^^umrr Ir^ information*» ront< nur^ »nr n* nujet dann lo bulletin n' VO (deuxième
rdititiin du <'♦•««/ au*i Qtitft, SIC S» n-r-i/ de* Klnl» Tniii', d'autant que lt*H innlructtons
nauli«|uo<» fninvaiM'% «tur re^ mer** renionlent a une dote ancienne.
Ih-HiH In miT dr Rtring, snni dnn!< U*h liaich et dann Ion localiir*ii abritiW, lo Imn-
quiM* <M» c«im|H»M* di* <t clinmps », de « noett >» ' et de " cakcH w *, continuellement en
mouxemoiit i*ou*« l'aclion drn vmU et don couranti»: |n»uhh4'*h |Mir ccfi ngenti«, tantôt
il* H'tmrtrnl, tantôt ÎN m* rappnM*licnt et H*tVroHent. A aucune é|MH|ue de TanniV la
ItnnquJM* ne forme une mn!«M* ^oli«le; en lii>er, elle e!*t mt^me plu» dÎH|<N|U(V qu'au
prinlemp*; en cette dernière M)iM»ii, elle dérive veni le nord, et, dan» ce mouvement,
dt*\irnt plu* romimcte.
1^1 limite nuTidit»nnle dt*9i glncen dan<t la mer de lk*ring peut être tractV par une
lt»;ne |»arlnnt de In iMiie Brit^t^d, et, w dirigeant |>ar i*Ile Saint tieorgi*}* dans Toue^t
n«»nl oui^t, \erH In cote^^ilnTienne. Si |iarfoiiides vents du nonl |M»r8i^tants chassent
I"* irince* n\% !»ud de cette litfiie, elle*» ne MUit pnn rpaiH.4i»s.
En avril. In glace e*t h^immihmV tie In cAle ver» le Inrge; toulefoÎ!», dans les tiaies
rt autour de«» lte>, elle demeure encore pendant un certain temps. I>*lialiitude, la
l»iie Rri«lo| e*»l dèl»nm!«MV de gn»«**»eH gince» du milieu de mai nu 10 juin. « Kn
général, \rr* le f' juin, toute la ImnquiM* cM n'fouleejuM|u*à linuleur de Pile Saint
Laurent, et, un p^H^n^e t^t ouvert dnii* Touc^tt de cette terre. I«a |»artie orientale de
In mer dennun», au contmire, oli^lnnv un |h'U plus tani; souvent» entre les Iles
.^ninl UtuM'ut et Nouni\nk, «m ln»u\e de In gince nw C4>mmencement de juin. I«a
d**tMi'le %\ïr li^ ri\ien*H qui ^e pn duit vrn» la lin de mai nettoie la côte, mais plu-
Meiirm M*mnine* npri*'» cette dote, de In gInce m» n»ncontre dnns le Norton Sound,
tirm rail nK'tit i elle l>«iie n'c«*t |»«i«» AiTe«>^ihle nui li^ttiment.H qui ne !»ont pnn construit h
rn vue de In navigation an*li«|ue avnnt le milieu de juin, fiorfoi» ni^ine p.i*< nvnnt
le 10 juillet.
A partir du 1" oclti|»re, il se f»>rmetle In « jeune glnce »» ««ur le** n\ i«-n** et ^ur les
UiK%. Apri^s le |.*i, dnns le Norton Sound, lr> iin\in*^ m»iiI e\|M»M-î* i un lii\ernnge.
iMn* la pn*mii*re «iin.iinede ce moin, à rem)H>iti'hure du Viik«»n, le* gi»|ée* |M*uveni
rtre tillrment U rt«*« que kU"^ lir.iH «lu lit u\e «««ait ri*rf>u\fr l^. en une MMilenuit, d'une
touche de gtaee trc^ êimi^M*.
I %•» l«i^è fUrnli niim r»> il i I'. j«i n.
1. Bmi tttm m' iO V ' n't e^t '. t. W 1/ . " '•' *»•.*-% *tut\ c's'n;^; Ala*kë, Cititt pllot motr§ «a tht
F *t tU^mi^ê !>»■•'•. I • * * •! * I / H^ . • / *' ». 1 1 < ii-- '.' • o -in ^ tr /i» Vn nt ft^i r^v. I*r^ tr^'i fcv
fiU i'»-^* m»î o< «/r' - ^,. • 'V a*' ' r >' ' '•/ / ^A. IK II Jirii* I *«. Il C. :(. >^««hinKt<»n. 1 »-'■'.
3 fl ^. ul V !•« «ï -Il ' «T'ii n* » ♦.• !■«••
4. f mke, cU<. ••! *\r * 'i;.r »rr ni..
6i MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
« Dans le détroit de Bering, le courant porte vers le nord; s'il n'est pas modi-
fiée par les vents, sa vitesse est d'environ deux milles à l'heure ; par des tempêtes
du sud, elle atteint trois milles. » Ce passage est ouvert vers la première semaine
de juillet, quelquefois un peu plus tôt, mais, à cette date, les eaux libres ne s'étendent
pas loin vers le sud. Avant le 10 ou le 15, Point Hope n'est pas accessible aux navires
ordinaires. La baie de Kotzebue n^est débarassée que vers le 15 juillet; parfois, seu-
lement à la fin de ce mois.
« Au delà du cap des Glaces (Ice cape) aucune date ne peut être indiquée pour
l'ouverture de la navigation. En général, les baleiniers arrivent, le 1" août, à la pointe
Barrow. La navigation le long de cette côte est dangereuse et exige autant d'expé-
rience que de coup d'oeil. Le pack polaire demeure dans le nord, non loin de terre ; par
suite, les vents d'ouest et de sud-ouest peuvent en ramener en arrière des portions
et déterminer ainsi la fermeture du chenal ouvert entre la banquise et la côte.
(( A la pointe Barrow, le pack ne redescend pas vers le sud, avant la fin de sep-
tembre; en 1897, cependant, dès le 1®% il arriva sur la côte américaine. Vers cette
époque, de la « jeune glace » se forme sur les lagunes, dans les eaux littorales et
entre les blocs de « vieille glace ». A partir du 1" octobre, les capitaines commet-
traient une imprudence en demeurant dans l'Océan arctique.
« Parfois, pendant l'été, sur la côte sibérienne, se trouve un champ de glace;
passant devant le cap Oriental, il vient obstruer la côte ouest du détroit de Bering
dès la fin d'août, et rend dans cette région la navigation difficile à une époque
avancée dans la saison )). Cn. R.
Expéditions antarctiques anglaises K — Le lieutenant Robert F. Scott, de la
marine royale, a été nommé au commandement de l'expédition antarctique orga-
nisée par la Société Royale et par la Société de GéQgraphie de Londres. C'est un
jeune officier torpilleur, plein d'énergie et d'audace, sur lequel on fonde les plus
grandes espérances. Le second sera le lieutenant Charles Royds, également de la
marine royale. La direction des travaux scientifiques a été confiée au D' J. W. Gre-
gory, qui, après avoir été longtemps attaché au Brilish Muséum (département de
l'Histoire Naturelle), a été nommé, l'an dernier, professeur de géologie à l'Université
de Melbourne. Le D' J. W. Gregory a accompli en Afrique un remarquable voyage,
et, a, ensuite, acquis, avec sir Martin Conway, au Spîtsberg, une précieuse expérience
des explorations polaires. M. T. V. Hodgson, attaché au laboratoire de zoologie de
Plymouth, et le D' Koettlitz, le géologue de l'expédition Harmsworth-Jackson à la
Terre François-Joseph, ont été également désignés pour faire partie de l'état-major
scientifique. La mission comptera en tout cinquante personnes.
Le navire de l'expédition, The Discovery, est en construction à Dundee sur les
plans de la Discovery, un des bâtiments de sir John Nares dans sa célèbre expé-
dition arctique de 1872-1873. On a choisi un type tout à la fois très marin et capable
d'offrir une grande résistance aux assauts des glaces. Les frais de la construction
sont évalués à un million de francs.
1. Navy and army iilustrated, 16 juin 1900; Thfi Birmingham Daily Gazette, 18 juin 1W)0 el dilTé-
renU journaux de Londres.
lli:r,|ONS |H)LAIRRS. U
luk S<)cic'*t«^ (le (i('H>Kni|»hie ih* I^Hitirr^ a i^tini |M»ur c««tU* entn*pri40 un million, et
une •tiibvcn(îi>n de I 1:^*>()IMI franri a rté pnimtm* |Mir le gi>uvernrmNil, h rondilion
qu*uno <M>mme rtcalo M>it fournie |Mir H4>u<rription publique. Sur non budget la
S4M*iclé Ho>nlea fourni iniint*tl internent li5tNNI franco, main il rente à tri»uver un
million : au^^ï bien, le^ journaux font iU un prennant appel au public, d'autant plu»
que la dunv projette île IVxfNNlition MTait de In mu ann et non plus de deux, comme
«in l'avait tout d'ati4ird d(Vid«*. I^nnn toun Iim ean, on ne aaurait trop mettre en évi*
denre la bnute autorité dont jtuiit la S(H*jrlê de tiéofcraphie de Londres pour avoir
n*u<»^i à pn*|Mirer une ex|N*dition auii*<i dinfiendieuiie, alorn que le gouvernement
ani;lai4 ?M*niblait d'aUird peu favorable à ce projet. Il fierait déttirable que, dann
toun le^ pnv*** l<^ aH4oriation4 similaires sachent acquérir un (!tédïi aussi grand «ur
l'opinion publique.
L'exiMHlition prendra la mer Télé pr(M*tinin.
i/organination de rex|MMiition antan^tiqueiVossaissequi s(«ra dirigt'*e par M. Wil-
liam S. Ilnice e«l en iNtnno voie*. De la s«imme de H751NK) francs mVeii^^inire h
l'exiVution de «vtte entrepris*, plus du quart i.*ît)(N)t) fr.) a déjà été couvert par des
S4>u «cri plions priviVs et on a tout lieu d'esjïérpr que le reste sera prochainement
obtenu.
l.*e\|M^lition du ly \V. S. Bruce partira, en août 191)1, sur un baleinier nor\'égien
defiiMi t«>nnes. Elle se c«)m(M>sera de six naturalistes, de cinq officiers et de vingt- six
homme«i d'é«|ui|Migi*.
iriÙNkSiie le navire S4* dirigera vers les Falklands en explorant en roule une
rrgi«>n situiV |Mir l"» .T de Ijit. S. et £VV de l^>ng. 0. de tîr., où Ross ne rencontra
pas de fond avec une lijcne de HiVIi metrt*s (WM) falhnmt). Apres avoir n*lAché
aux Falkland*!. on «'engagera dans la mer de \Vi>ddel, en suivant te IV)' de l^uig. O.
de tir., et. dansrettedirei*tion. on chert^hera h atterrir sur le continent antarctique, h
une latitude aussi méridi<male que p w^ible, snns compromettre toutefois la mvurilé
du navin». M. Bnn^e annoiM^ expn*^M'*ment qu'il ne se prcqïOHe pas d'atteindre le
IN^e Sud, main de |i«iur«uivre des rechen^hes siMentifiques. Si aucune terre n'est
rrnc«»ntn«e ilans c»»tle din*rtion, on fera n>ute vers l'exln^mité orientale de la terre
de tiraham. afin d'y installer une stnlion. Dans cette station s'établiront rinq nnhi
rnlistes et df*ux malelot«nvr>* d«*H nppro vision nemenis |M)ur trois ni\^, .\pri*s qii'*i. le
navire reviendra au nonl et fMHirsuivra l'exploration bathymétrii|i}e «le l'thv.in
Antarrtique autour «b*^ SAn«lwich et «le la (ît'sirgie du Sud. I/éti* <iii\.int. il reb)ur-
nrra ravitailler la «tali«)n. puis fournira h si»s lml»itants le moy«»n dVn e\pl(»rer les
envinms, i^endant la «^ni^^on « navikMble «. Il twtltra. «*n<*uile. de nouveau en retraite
piHir revenir, letn»i«»it'mefté. rnfvitritT la mi^^ion. PiMulint !«•« hiverna»:*-» !«»s «dwer-
vatîons méti*on>l«»i;iqut*s pi miirn**th|ut'«* «M^fïnt «•tô-uli**»^ |x»ni*tuell4*m«Mit; elli^s pn'*-
■mterimt d'autant plus irim|Nirl.in<v qu'un n*«*tMu «ri»b«*«»rv,Tlions fonctionnera, l'an
pmcbain, autour du IViIe Su<l, h l'Ile KiTtruelen, grâce k rex|>''*<iiti(m allemande du
profe«fieQr K, van UryuMÎ^ki, h MelNnime. en N<»u%-e|le Z**'lande et h la Terre Vie-
t<iria par les s«>iiis d«* la mi<»^ion aniclaiM*. Ijr programme de M. W. S. Bruce com*
t. Voir la 0/ofrmpA$e, n* i\'é%ri\ I ^i.
64 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
porte des recherches dans toutes les branches de la physique du globe dans les
détails desquelles nous ne saurions entrer*. Cd. R.
Expéditioii Borcbgrevink à la Terre Victoria^. — Le 23 juin, Borchgrcvink a
exposé les résultats de son exploration antarctique devant la Société royale de géo-
graphie de Londres présidée par Sir Cléments Markham.
L'expédition rencontra les premières glaces par 51 "56' de Lat. et 153**53' de
Long. E. de Gr., le 30 décembre 1898, mais n'arriva que le 17 février 1899 à la
baie Robertson choisie comme base d'opérations à la Terre Victoria.
Immédiatement on s'occupa de construire une station avec les matériaux
apportés, et, le 1" mars, la Southern Cross repartait vers le nord pour rallier la Nou-
velle-Zélande. La mission débarquée comprenait, outre M. Borcbgrevink, neuf
personnes : le lieutenant W. Colbeck, de la marine Royale, chargé des observations
magnétiques, M. Nicolas Hanson, préparateur de zoologie, M. Louis Bernacchî,
astronome, le D' H. Klostad, M. Flugh Evans, zoologiste, M. Fougner, un cuisinier,
et deux Lapons '.
Pendant l'automne et l'hiver, des recherches scientifiques furent poursuivies avec
succès aux environs de la station. La série des observations météorologiques exécutée
avec soin apportera de précieux renseignements sur le climat de l'Antarctique. La
plus basse température observée a été — 46** (août); les tempêtes ont été très fré-
quentes et très violentes. Dans un de ces ouragans la vitesse du vent aurait atteint
108 milles à l'heure.
Durant l'hiver, des excursions furent entreprises, mais la nature accidentée dut
empêcher les explorateurs de pénétrer au loin dans l'intérieur des terres. Dans le
voisinage immédiat de la baie Robertson laltitude s'élève à 3 600 mètres, et tout
ce relief est couvert de glaciers extrêmement escarpés et très crevassés. Néanmoins
M. Borcbgrevink réussit à atteindre les environs du Mont Sabine.
Le 28 février 1900 la mer devint complètement libre, et le 28 mars, la Southern
Cross arrivait pour rapatrier la mission. Quatre jours plus tard, les explorateurs
s'embarquaient, et immédiatement faisaient route au sud dans la direction ouverte
par Sir James Ross, soixante ans auparavant. On visita en route les îles Coulman,
puis la base du. Mont Terror. De la, le navire arriva jusqu'au 78 34'; débarquant en
ce point, M. Borcbgrevink parvint au 78 '50', la plus haute latitude méridionale à
laquelle l'expédition soit parvenue jusqu'ici*. Après cette excursion, l'expédition
battit en retraite et rallia la Nouvelle Zélande.
1. William S. Bruce, The uroposed xcotlish national antarctic expédition^ in The seottiah gefh
gvaphical Maffnzine^ vol. XVI, juin 1900, n* 6, p. 352.
2. Tmes, 26 juin 1900.
3. Les journaux anglais donnent à ces membrrs de Texpédition le nom de Fines. Dans Tidioroe
norvégien du sud les Ijipons sont désignés en cfTel par le vocable Fin,
4. Sur la foi du télégramme très obscur, expédié de Nouvelle-Zélande pour annoncer le retour
de re:ipédilion» nous avons rapporté k tort que l'expédition s'élait avancée de la baie Roberl-
son au 78 '50' à travers Vinlandsts qui recouvre la terre Victoria. (Voir la Géographie, t., p. 416,
n* d'avril).
BIBLIOGRAPHIE
Lonis Vigoon. — I.^KxploUaùnn de nolrt Empire rolonial, Parin, HartictU\ in- 16.
IVix : :i fr. :î<>.
M. Loiim Vii;ii<»n tiv.ti( tit'jà fnip|H^ raU«*nli«in «l(*it «• roloinatii •• par un Inn* in(t'*n*HH«int
^ur iM/«/<*rir, i|lK lui a\ait ^alu il(*!i n^ ro m p«*ii!M*!i tir lu So< ir|«'> «le l«<'Mi^rtiphi«* f*t tlf* rintlituL
l>«tn» un nou«t*| tMnrat^i* intilulA : VErpUntaiton d** no(re Emptrr cotonittt, il |Niut«uil
9r% fiudes, mai» rn 1rs Imni^porUnl !«ur un lorrain plus vaslr ri m jrur donnani un
carai l^rr plus conterai.
Ol rnipirr esl ronsitlt'rabk. On ('*%'alue se suporllcir, sans romplrr les •< tonrs «l'in-
fluent r • « a M*pt ou huil fots la France; «la population, à ÏTt «>u r>0 millions d'Âmr%. Il v%{
jrunr au^M : la c<»n(|uA|e d«* rAlKf'rir a>anl élr romuienrr«* en (h:m>, el la Tunisie, l'Afruiue
«M • KirnUle, le Gtniso, Madaisasoar, l'Indo Chine ayani /*!«' arqui^'S dans rrs vinicl dri*
nirrr% anntVs. M. Vii:non ju^e avec raison «|ue notre empire ne doit point Mw ron;»idrré
comme un <>|ijt*| de hue ou d'(»rneinenl, mais (|u*il doil ^tre appn'M i«' « oinnie un <les
fat l«*ur» e«HfnlieU tle noire prosp*'*rit<* future, ctimmt* un tlomaiiie tl<* rapptirt tpril faut
**• h.U«*r de mettft* rn «alt*ur. Qurls moyens employer dans ce but?
T«'l t^t Ir pnddt^mr t|ue %«» po%t* rautt*ur el dtinl il cheniie tlrvanl n«>iis la «%tdulion.
Iian* f int| rliapilrt*% tri-« rlaipi, au^ni )ii<*n t»idonnt*H que documeiitt'H, il indique n**%
vu«*«. ^e« pnnt-ipr%, %4*% t ont lti%Min« pralit|u«*<«. Ttiul tl'alMird il f'Iudit* les •• colons •• et lr%
ri>ndilit»ns dr l<*ur t''lal»Ii«^«*mfnt, pui** rfiiiploi d«*s capitaux dans lt**i emprunN colt>nidux
fiits en vue de IVxrculiiin d«*H lra\atix puldif*. dann Ir^ compai^nies privilt'-uirt^s de coni-
ni« r* f* r| d*inda<ilrir. dm^ In» lt«iii(|u**%. In tlrrnier chapitre, t]ui dV%i ni le moins intt^-
r< «vinl ni h* mtMn% haidi, c^t ton^o n'* à nn|r«* n'uiine tloiiani«*r c<»loni,il. \m liherl*'* îles
• • lianfr«*4 |mrall à M. \i«:iion une d<*^ conditions t*sM*nti«*lli'H tlu tlt'>tflopp4*iiirtil de n**%
cdom**» : il la r»'« l.ini«* ph-ine ri rnlH-rr. >an«» excliir»* le « oiM«>ur« de riil.it d.iii«» s«i s|dn re
l'iTiUme, il lui tfa« e d*'% liiiiit«*H el fait surttiul app<*l «1 l'initialne pmtr. Il m* mi'<ii«> d*'>
r«-«'|«*rornUli<>n5. qui as^imilrnl les pays neufs à la lMnli<*uo dt* P.inn t>t nr to^tinvril nul
• 'mptr du |i^i«^* ii*"^ ptqnilalions iiitlii;<'nt*s, de leur conformation « ti*'|if.il«\ d<* l<ur ala-
«i«in«- el dr l«-ur« m<rur^.
ÏM •«»mm«*, «ur lou<i ers prf»bl«*nir<c, difllciles el pt>ur la plup.irt nouv<Mux, M. Viirnon
|i^nw- pour «on propre compte et apport»* m>s sidulion^ p* i*^oiin*'ll« <'. M**'ine «|uand t>n ne
tNin.&ce p^« •*tn a%t«, il v«ms rend h* M*r^i<*** d ('*< lairer It*^ qu(*^lit»n%, d'«n fatir |r lt>ur t*l
de «ou» forcrr à r« t1« • liir.
rV«t un li^re qui %M'nt à ^>ii hniff «»( qui ni«iit* •!•' pifiitlr** un«* pi i« r hi>nt>rablf
tian« o«>lre liii«-iatur«* r .•l.ini.il«** K rjici%Mi\.
CWoirraphique de TAnniV, ^tirfe de ia Carte et du nord-^ti de la Chine,
CriU carte en 9 f^Miilles. achr^.r m arnl I'hii)^ ju*t«- à lemps |»*»ur figurer k TExp^'^^i-
U »D «oiverttelle, e»! a la iB^m<* l'i'h*"!!** qu«* ( '*(!** du s«*nrice (*«*udt*>iqu»* japtmaisel cou%r«*
66 BIBLIOGRAPHIE.
une plus grande surface de pays. Elle se développe, en effet du 44® au 32« de Lat. N. et
du 1140 au 132® de Long, E. de Paris. C'est dire qu'elle s'étend jusqu'à 2<>25' à l'est de
Vladivostok, tandis que la carte japonaise s'arrête au 127o46', un peu à l'ouest de l'em-
bouchure du Tou-men oula et au 35® de Lat. N. pour la Chine.
Les cartographes de l'État-Major français se sont servis des derniers Jevés faits par
les attachés militaires à la légation de France de Pékin, ainsi que des magniOques levés
faits par les topographes de notre armée pendant la campagne de 1860. Ils ont utilisé
d'ailleurs, comme les Japonais, les dernières cartes hydrographique des marines euro-
péennes, américaine et même japonaise, tout particulièrement pour les côtes de Corée.
Le travail est extrêmement soigné, héliogravé sur zinc, à l'échelle de 1/1,000,000 (comme la
carte japonaise) et en couleurs. Le noir est réservé pour la lettre en ce qui concerne les
noms de lieu et pour les montagnes figurées en dégradé au crayon lithographique. Les
eaux et leurs noms sont en bleu, les routes sont en rouge. Les altitudes sont indiquées
ainsi que les principales profondeurs sous-marines. Les lignes télégraphiques et terrestres
sous-marines et les voies ferrées sont portées partout où elles étaient achevées à cette date.
A. -A. Faitvel.
Gabriel Marcel. — Les Origines de la carte d'Espagne. Paris, 1899, in-8 de 33 pages.
Extrait de la Revue Hispanique^ tome VI.
Cette nouvelle étude du consei-vateur de la section des Cartes et Plans de la Biblio-
thèque Nationale passe en revue les premières représentations cartographiques de
l'Espagne, depuis celle qui figure dans la traduction en vers de la Géographie de Ptoléniée
due à Francesco Berlinghieri et qui fut exécutée entre 1474 et 1482, jusqu'à celles qui
datent du milieu du xvii® siècle. M. Gabriel Marcel insiste surtout sur les tentatives faites,
d'abord par Fernand Colon pour réunir en Espagne les éléments d'un dictionnaire topo-
tîraphique et géographique du pays, puis par le gouvernement pour exécuter une des-
cription complète du royaume, — sur la triangulation et sur le lever topographique que
le mathématicien Pedro de Esquivel entreprit au milieu du xvi® siècle, — enfin sur une
carte manuscrite de la péninsule ibérique, dont il publie le tableau d'assemblage et dont
il fait remonter l'exécution à l'intervalle de 20 années compris entre 1640 et 1659.
Au cours de son substantiel travail, M. Gabriel Marcel a été amené à poser bien des
points d'interrogation; plusieurs savants espagnols ont pris à tâche d'y répondre et de
résoudre les problèmes signalés par notre confrère dans son étude. C'est une raison de
plus pour la(juelle on lira avec intérêt les Origines de la carte d'Espagne.
H. Froidevaux.
Pedro Kramer. — La Industria en Bolivia, Première partie. La Paz, Taller, 1899,
in 8 de ii-307 p., carte.
Celle étude, d'ordre purement économique, mérite d'être signalée ici, parce que son auteur
a toujours eu soin de rattacher étroitement à la géographie les sujets qu'il traite. Cette ten-
dance, qui se fait jour très nettement dès le premier chapitre, lequel est un coup d*œil
d'ensemble sur la Bolivie, est encore plus accentué dans les chapitres suivants, dont le plus
iniércssant pour le géographe est certainement le chapitre v, consacré à la viabilité du pays.
M. Kramer n'y parle pas seulement des routes terrestes de la Bolivie, mais aussi de ses
voies fluviales, sur lesquelles, malheureusement, la carte annexée au volume se fournit pas
tous les renseignements désirables.
H. F.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
PHOCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
éance du 18 mai 1900
l'rr»i»lrnce du princf lioland BOXAPARTE.
\j% M-niiiv r^i rotinncnV h In ini*i*iion do rK<|tialeur. Doux oflIriorH du Sonico
iH'<»t;m|»lii(|uo de IWrmrr, Ir^ i*npitninos Ma uni in et Incombe, ont été cliarp''* par
II» Mini«»t«'n* do riiintruotiuii PuMiquo dViïf^cluer une nvoiinnÎH^tnnre en vue d*unc
rrprÎM* de In mesure de Tnn* de ni«Tidirn du IVrou extVutre de I73t) à i7i3 j>ar les
niM«li*riiirieii4 françnifc Bou^uer. I«n (Ii»ndnmine et iiiNliii.
I>* «'.'ipitaiiie Mnurnin fnil un rt|MiM'* den ^rnnden (»|N'Tntion» RéiMlé^dijuen entre-
l»ri«4-« rt mi»ntn* rim|Mir(nnre «|u*il rianimt d*n(tnrlM*rà la mesure m>uh !'K(|unleur
d'un nrt* de nuTidi«*n tU* .*î à (î tlt^crr^ d*nm|ditude a\(V les nit)yenH |NTfec'tionnéH
tl'Mil In «M'iiMirr diH|M»M\
A nllr ini|Mirt/intr rnmmuntrnlion, puldîiV dnn»» re numéro, surWile une i-unfé-
n Mit* \tv< nnim<v et |d«Mne dMiumour de M. le rnpitnine l^iruml»e, ifui hVhI ehnrKÔ
•l'i • **ttMli»«^riptif. Tt»ut vu fni'^.'inl «Irliler une rentntne t!e |di4dni;rnpliM*«4, le rnpitnine
Li .♦ndw» raninte Ir*» in(*id«*n(<* de «v voynpre de plu»* île *i.<MlO kilomMn*** rxn*iilf, de
jiiill'-t n no\eml>n* l^tK^ |»nr u**^ «dlii'terx dann une des n'*ftri<»n<« len jdun i«l«>V(*i-«« tlu
icl«*U*. r<»mpnMinnt le^ Aiide?% r(|nntortnleH et les G»rtliilt*re«« ilu ^ud de In (^domhte
• l du n«»ril tlu IVtoij. V<*nu< de Frnnee pnr le* Aniille**, !••«» n)4*fnl»n'«* dr In min
«i«>n «iiit \i«»iti'* In M;irtini(|U«\ atteint Ir Vên«'*/uéln, In ('^•lomlii*-, IrauTM* ri<.tlinie
•!f l*nnnmn. rn exnininnnt Irn lra\au\ ron-idrnihlrH de |HTirnniit. pour aÎMiutir à
«•ui\i<|uil d.in^ In rcpuhlitiue tlo rK<(unleur.
I«A nx'onnni*«».'un'e ••*! *l l'UtN'Iih-*» à trn^ern In t '.4 ni! il lire, ilNiii êmerjr»*nt den
••>nun«*l« trU «pic Ir tlliinilMiM/o lî.'VMI m.- t*l l«» r^»t4»pa\i ri!)Wttn.i. \a*^ ilifllrultt*?!
<|u'n d«*|M*itilt-% l«.'i lioMtlnminr nu wiii* «»i(s*|t* dnn** un n^'il «l4*nt le e(»nfi'*n*neier a
•I tnnr Itvture ^t* rrii4<»nlrt*iil «•ii4*Mri* h In tin «lu m\* •»i««lf. Il fallut «»4»uvent elle
tninfT, muni du tii«NMlotit«\ a A»^ .iltitU4l4*«« d«* plu^ il<* Sinmi nplrr^, dan*» une réKi<>n
• •! |f« al>r{« fni«ni«*iit tUfaut aul ml 4|tif |n n*>urritun*.
L#-* pui**nnt^ »4Mili*\i'ni«'hU 4lr li i-roûli» lrrn»^lre ipii mrailiTÎH'nt ee»* contrées
ii'inl«Tf**«'nl i»a> ni«»ini In l'»»»!"*:!** fjue In jri-4Mlr«»i«\ (!«•* 4|rut viciM^rH ^*«HM)cie-
68 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
raient très heureusement pendant les quatre ou cinq années de travail que nécessi-
tera la nouvelle mesure de Tare du méridien de Quito.
Après ces deux communications le Président a prononcé l'allocution suivante :
« Au milieu du mouvement scientifique du xvni® siècle, la France a tenu une
grande place en faisant étudier un arc de méridien au Pérou. Aussi, devons-nous
nous féliciter de voir enfin notre pays reprendre, après 160 ans, une de nos plus
glorieuses traditions nationales.
« Comme on vient de vous le dire, le nouvel arc sera mesuré par des officiers de
notre grande et belle armée, qui montrent ainsi une fois de plus que leur savoir
scientifique est toujours à la hauteur de leur valeur militaire.
« En votre nom, je remercie chaleureusement les capitaines Maurain et Lacombe
de leurs fort intéressantes communications. »
Membres admis. — Mme Marie Lourdez; MM. Lovis-Jean-Baptistb Déchet; le
comte EuGEN Zichy; Lefebvre de Sainte-Marie; Philippe Tardent de Serignat.
Candidats présentés. — Mme 0. Coudreau (le baron Hulot et Jules Girard) ;
MM. André Bacot, lieutenant d'artillerie (capitaine d'ÛLLONE et Raymond Bacot) ;
Charles Lemire, résident honoraire de France (Le Myre de Vilers et le prince
Roland Bonaparte); Ludovic Eynac, ancien préfet (Ed. Caspari et le baron Hulot).
Séance du V juin 1900
Présidence du prince Roland BONAPARTE.
Après la lecture de la correspondance, qui contient une lettre de M. Bonin datée
de Tachkent, des mémoires du capitaine Julien sur son itinéraire de Ouango à
Mobaye et de M. Bouyssou sur les tribus du bassin de l'Ogooué, le secrétaire
général présente trois ouvrages : Java et ses habitants par J. Chailley-Bert; Le peu-
plement de nos colonies par Ch. Lemire; L'exploitation de notre empire colonial par
L. Vignon.
M. le baron J. de Guerne offre, de la part de M. Edouard Foà, son nouveau
volume : La traversée de r Afrique.
M. Deniker présente son important ouvrage : Baces et peuples de la Terre.
M. David Levât, ingénieur civil des mines, fait une conférence sur son dernier
voyage dans la Guyane française et le Contesté franco-brésilien.
L'ensemble du pays, dont le relief n'est pas aussi mouvementé qu'on l'a géné-
ralement prétendu, laisse l'impression d'une région très usée par les agents atmos-
phériques, restée constamment émergée depuis les époques géologiques les plus
reculées, ce qui explique l'absence des terrains secondaires et tertiaires. Une plate-
forme sous-marine prolonge la côte. Sur le littoral des Guyanes existe une région
marécageuse, à laquelle succède la savane, puis la forêt vierge, tellement épaisse
qu'elle intercepte la lumière. Toutefois les régions montagneuses se rapprochent
A(.TES OR U ftOCIÉTK UK GitOGRAPHIK. 69
beaucoup {Aun de la cMt dann la (luyane française que dann \rn (•uyanm hollaii
dai^o et ani?laiv\ CVnl ahi^i que la ville de (Mayenne csi construite nur une aMise
de n»cher«. qui hc continue en mer et ft»rfne au larjje une niTie d'Ilot» : /• Père,
hiM'ir^ l/Knfitnl Penlu, /• Cnnn^lahlr, O» dernitT lltit, surmonte* d'un phare,
constitue un point pnVieux d*a t terri <»<«nKe. Sur le^ iH(MN) liahitantH qui peuplent
noire ro|«uiie, li<NN) tont en |>erprtuel drptmM*ment, |mr(*ourant leii pUicm. |^
nombre de«i chen-heur* d*or (i'arcn>it de jour en jour et un courant d'immlKration
venant des Antilles franvaiH<>?i (»ii Tinduntrie iiucriêre diminue, h* de?»<»ine h mesure
que M» poursuivent leji êtudi*H n*lativex aux diiïérenU tracer de vuien fernVH qui
doivent facililtT IVxploitalion minièn\
A la Huile de ci>tterommuni(*ation le Président prononce rallocution suivante :
«« Il y a trt>i< an;*, nou«< avons déjà eu le plaisir d'applaudir M. I^*vat au retour
de Hon beau voyage d'exploration dans la S iU'Tie orientale.
M t> soir, nouH nvons pu constater qu'en quittant lf*s zone** friMtIrs pour se rendre
soos les tmpique^, notre conférencier n'a rien fierdu de crtli* activité scientifique ni
de cette tielle humeur auxquelles noun devons rintén*^<>ante communication que
vous venei d'entendre.
A Au nom de la Société je félicite M. I^vat et je le remercie. »
■embrat admis. — .Mme 0. Coidrkai ; .M.M. .\i«dr£ Ba(.<»t; Cuaru> Lkmire;
LCDOVIC EiXAi.
CanilidâU prètenUs. ^ Mme J.-B. Dcmas, née Miu^e Edwards (Alfred Gra^-
DtDiER et le baron Hiloti; .\LrRED (îurd, professeur à la Faculté des Sciences
(AuRED GRA.1D1DIER et le l>aron IIiuit).
Séance du 15 Juin 1900
Présidence de M. ASTHOISE, vice-i^rsideni.
Prend place au bureau : M, de Rrazza.
La corn'^pondanre n»nferroe une lettre importante de M. Foure.iu, dnliV de
ZInder le i7divrmbre |SîK», — une lettre de M. Liard, dinvtrur de l'EuMM^nemenl
Su|»érlrur. annonçant qu'au 13 mars dernier la min^jt^n F*'Un'au l^my avait o|M*Té
•a jtinction avi*c la mission J«tallnnd et la mi«%«^i>»n (îrntil au nud du lac Tchail, vers
Itoulfei, — une nide du lieutrnant colonri IWninl nur la question de la fn^nlière
franct» man» aine, — un cximi^m'» jMir M. P. Srrn» ilrs explorations p't»l«ïj:iques efTiv
tttéef au cap Nome, «^ur la ente ocrid«*nlaIe de l'Alaska.
.\prî*^ ce% communications divers**, le MN-n'tnire général offre, de la part de
II. R. DuImm^, une nillirtion «le phot«>k'nif»lii« % qu'il a pri**r^ au cours d'un rtVent
To}affe et qui seront publiées dans 5<»n ou\nik'e I.e T* nKn% en 1*J00\ de la part
do comte Henry* de La Vnulx la série di>% nrtit It><> qu'il a fait paraître dans le Tour
eu Mt^mdf sur son Voy'ije en Patagom^,
70 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GEOGRAPHIE.
Le Président fait part à l'assistance de l'impossibilité où se trouve M. le capi-
taine Maire de présenter sa communication sur la race man, puis il donne la parole
à M. Charles Michel, second de la mission de Bonchamps dont les itinéraires se
développent de la mer Rouge au Nil Blanc (1897-98).
Cette mission comprend, en réalité, deux voyages : l'un, dirigé par M. de Bon-
champs, s'étend jusqu'au confluent de la Djoubba et du Sobat; l'autre, effectué par
nos compatriotes MM. Potter et Faivre, en compagnie du colonel ArtamanoS et
sous la conduite du dedjaz Tessama, aboutit au confluent du Sobat et du Nil,
objectif de la mission.
Les résultats recueillis au cours de ce double voyage seront publiés dans la Géo-
graphie,
Le Président remercie le conférencier de son intéressant récit. Il rend hommage
à l'énergie des explorateurs français qui, partis de l'est ou de l'ouest, s'avancèrent
vers les plaines du Nil; il félicite en outre M. Michel d'avoir su recueillir et classer
les matériaux d'un ouvrage sur la mission de Bonchamps auquel il travaille depuis
son retour et qu'il espère publier prochainement.
Membres admis. — Mme J.-B. Duhas, née Milne Edwards; M. Alfred Giard.
Candidats présentés ^ — MM. Jules Bardin, négociant (le baron Hulot et Jlles
Girard); Ernest Nicolle, président de la Société de Géographie de Lille (Edouard
Anthoine et le baron Hulot).
CHRONIQUE DE LA SOCIÉTÉ
Dons et legs. — Par son testament en date du 14 avril 1900, M. Alphonse
Milne Edwards lègue à la Société de Géographie la somme de 20000 francs pour
qu'elle en dispose à sa convenance. Cette libéralité est un dernier témoignage de
l'intérêt qu'a toujours porté au développement de la Société son éminent président.
Mme Herbet a fait remettre à la Société de géographie soixante francs de rente
3 0/0 au porteur, qui seront affectés à la médaille du prix Herbet-Fournet fondé
par Mme Herbet en 1891.
Retour de voyageurs. — Sont revenus de la côte d'Ivoire : MM. Ballay, Clozel;
du Congo : MM. de Lamothe, de Bonchamps ; du Haut Oubangui : le capitaine Julien ;
de rindo-Chine française : MM. Gallois, Berchon, Capus, Comte de Barthélémy;
d'Asie centrale : M. Bonin; de la République Argentine : M. J. Claine; du Brésil :
M. E. Mattoso, membres de la Société.
i. Conformément à Tusage adopté les candidats présentés à la dernière séance de juin, qui
termine la session, sont admis à cette séance même.
ACTES DK la S<m:ikTK DK GKOr.RAPBIB. Il
Lft Société de géographie é l'Expodlion ttnitrenelle. — Im SinlvU*, (|i>nt Iom
pablication» fifriirriit cian« rrxp<>«ition rollo<*live du mininliTo do riii*«trurlion
Puliliqui', a fait doux e&|Hi««iti<)n» H|NVialcrt, Tune dtVninalo, rnutre rontennolc
<groupc III, c\n^M* li .
L'IispotHion Hff^nnalr oonttont : I* In ilorniôro o«illion de la corlo d*Afri<iuc au
|(HiiM»0(MI' publiiV |>ar la Sm'irU»; i* Ioh carton ilinoralroM et le^ pholop^plih^ Ai*^
exploralrum qui ont obtenu depuin WM\ la fcrande médaille d'or (MM. Rincer,
Bonvalot, Prince Henri d*(^riôan!<, Nansen, F(>îi, (lentil, Man*hand), ain<«i que Iei4
portraits de MM. Kli^tV Ret^hn, Mnunoir et le p'^nôral (lallieni, laurt*atM de la grande
in«'*dailleii titre exceptionnel; 3* les lisiten des pn^sjdentM, frrand«« laun*ntH et bien
faileum de la S<M*it*ti*; i* deux bibliotlit\|ue!« n^uni^t^ant lett diversen publicnlic»n« «le
la So(*iété parueti depuis dix ann (Bulletins^ Comptât /inidus^ le?t fiix premier^
numériM de la G^^o^jmphie^ brochunv«, notice?*, elc); .'•• un allium di»?* princi|mlc'»
cartes dreiiii«H*ji (Mir la S«M*ictê de IHIN) è IINNI; (î'' Ic«4 plancher et Kr«nurc% du
voyage de M. Marcel Monnier h trnven* l'Asie.
Pour YtCs/)osiiinn ctntntnah^ la SocicMé «le p'ographie a extrait de w*h colline
lions deux nêrieH de documentH. I/uuc compH-nd des carli»?* gravre«< et colorii'O'*
\\\ feuille*! de TAtlajt de A. Orleliuji du x\\* M<Vle tlue^ a M. Mnunoir), une carte du
Marne dresiH'^e |Mir R«*audoin (iHiH); lautn* ne compose des cartes manuscrites
et de^^inn aulvants : cours de la S4*ine |Mir (IaH<»ini Ii7i7t, deux cro<|uiH par
tlhapiie dWuteroclie (1709) reprtWntant ta grande (^narie et le |N>rt mexicain de
Maxatlan, un cro<|uiH du sud de la (luyane français* par Reynaud (Ih:IKi, la carte
dr la Pentapole cyn''naî(|ue dre^siV par Pacho en \Xt\ i'i, din» profils du Nil HIanc
d(^Mnt'*s par Arnaud Xn^y d*aprt*s ses journaux de route sur IV\|NHlition h la
rrrherrhe des s<»unH»s du Nil (IHMi3), le iNinnin de TAIiynd (Haut-Nil) par
MM. Maliacet Vay4sicn*s(m,*>iK la carie de Francis tiarnier dre.WH» fiendnnt son
Toyage dans la (Ihine centrale ilH73).
Coogrée. — Se tiendront à la Société de gt'*o(ntipbie : le Congri^s internntional
colonial, du 30 juillet au l août; le (longres internntionni de s<N*i(dogie coloniale,
du A au 11 août; le cotigri-s national des Sociétt^ franvniscs de irt'*«»intipliie, du
»» au 24 août.
Le (Iongn*s international de gisigraphie économique et C4)mmcrcin!e aura lieu
du 27 au 31 août dans le palais des t>)ngrès.
72 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
NÉCROLOGIE
Greorges Hasson. — La Société de Géographie vient de faire une perte très sen-
sible dans la personne de M. Georges Masson, enlevé, en pleine activité, à raffection
des siens, le 6 juin dernier, par un mal devenu rapidement inexorable.
Non seulement M. Masson figurait sur nos listes depuis 1877; mais, par la
publication des ouvrages de M. Marcel Dubois, des Leçons de géographie physique
de M. de Lapparent, des cahiers de Cartes d'étude de MM. Dubois et Sieurin, il avait
pris rang parmi les éditeurs soucieux de s'associer au grand mouvement géogra-
phique de répoque. 11 venait, d'ailleurs, d'affirmer cette tendance avec éclat, on
acceptant de prêter le concours de son expérience et des grandes ressources de sa
maison à la transformation, tout récemment inaugurée, de notre bulletin. Le succès
obtenu, dès le début, par cette nouvelle publication, est dû pour une grande part à
l'intelligente et libérale initiative de M. Masson.
Une belle intelligence et un grand cœur : telles étaient les marques distinctives
de cette nature d'élite, chez qui un sens délié des affaires et un large esprit d'entre-
prise s'alliaient à une droiture sans pareille, dont le charme était encore rehaussé
par l'aménité de manières d'un gentleman accompli. Dire le nombre de ses vrais
amis serait énumérer tous ceux avec qui il s'est trouvé en rapport. Si sa brillante
carrière s'est aussi brusquement terminée, c'est qu'il était de ceux qui ne trouvent
la vie bonne qu'à la condition d'être complètement et utilement employée. Chez lui
la lame a usé le fourreau. Frappé, il y a trois ans, dans ses plus chères affections,
il s'est jeté tout entier, sachant bien ce qu'il faisait, dans l'accomplissement de ses
doubles et écrasants devoirs d'éditeur et de président de la Chambre de Commerce. Il
est tombé tout d'un coup, sans avoir connu de défaillance. Si, par sa volonté, tout
témoignage officiel et bruyant a été écarté de ses obsèques, du moins la foule qui
les a suivies disait-elle éloquemment, par le nombre, la qualité et surtout l'émotion
vraie des assistants, quelle place M. Georges Masson avait su se faire dans l'affec-
tion et l'estime de ses contemporains.
Le Yice-amiral Pérégot. — Le 26 juin, le vice-amiral Pérégot s'est éteint, à l'âge
de quatre-vingt-quatre ans. C'était le dernier survivant de l'expédition Dumont
d'Urville (1837 1840) avec V Astrolabe et la Zélée. 11 servait sur le second de ces bîUi
ments comme élève de première classe. Après avoir pris part à la campagne de 1837-
1838 dans l'Océan antarcti(iue au sud du Cap Horn, Pérégot dut débarquer a Valpa
raiso, le 29 mai 1838, pour cause de maladie et fut ainsi privé de l'honneur d'accom-
plir en entier le voyage de circumnavigation qui a immortalisé le nom de Dumont
d'Urville.
Au moment où un assaut va être livré aux glaces australes, la Société de Géogra-
phie avait le devoir de rendre un dernier hommage au vaillant marin qui avait
contribué à ouvrir la voie que d'autres vont suivre.
ACTES DB U SOaiCTE DB GÉOGIUPBIE.
État des Recettes et Dépenses de la Société de Géographie
pendant l'année 1899
Reoettas.
LooUon de mIIm
R^renut divers
GolîsalioiiA, diplômes* et th»ii!i :
CoUiMiUons arrirm»**
— couraïUos
— onUcipces
DipUVmeB
bonti
AbonnemenU* vente de^ publications et divers.
All^K-ations des ministères
Divers
i.l\0 20
7iU »i
3.â)0 »
1.483 W
Déficit
• • • • •
Dépenaea.
S«rrire de Temprunt
Entretien de riiûtel
— du mobilier
Bibli4>thi^ue
Fr«i« de recouvrement den cotisations
Imprv^Mons et pul)li<Mlion5, compter rendus d<*s «i^am-r^ ot
bullrtins trimestriel*» :
T<ȕ te et cartes f.*i.(M>3 W)
Frais dVnvoi l.f.ii S7
Impressions diverses, cArtc^ rCî »
Vfcrrtarial
Frais génrraux :
IVr»f»nnel, assurance, chauffage, éclairage, eau. cimtributions. etc«
l*rii divers
K élections, couvres et divers
9.774 25
521 26
54.CS,1 70
3.222 50
i.7(N) )»
273 H4
70.175 55
72 12
70.247 67
13.474 19
1.980 24
376 40
1.249 30
1.8*2 75
10.723 i7
951 GO
28.939 78
2.a'î9 81
2 3.*V) 13
70.2i7 67
74
ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
Bilan de la Société de Géographie
au 31 décembre 1899
Actif.
Hôtel boulevard Saint-Germain 408.156 01
Mobilier 34.118 24
Bibliothèque 1 »
Valeurs mobilières 495.049 08
Service des prix et des souscriptions (comptes débiteurs), 9.659 95
De Rothschild frères (solde créancier) . . 9.387 64
Mirabaud, Puerari et G* id. 60 . 154 35
id. compte legs Poirier id. 29.382 35
Espèces en caisse 5.817 55
Diverse recevoir 1.300 »
1.0;«.026 17
Déficit au 31 décembre 1898 11.670 72
Moins recettes exceptionnelles 1899 2.100 »
9.642 84
9.570 72
Déficit 1899. . . 72 12
1.062.669 17
Passif.
Capital différé
Emprunt obligations
Obligations amorties
Fondations diverses
Coupons restant à payer
Obligations Emprunt 1877 restant à payer
Obligations remboursables id.
Service des prix et souscriptions (comptes créanciers)
Divers à payer '.
Divers
164.100 »
260.700 »
39.300 ))
494.449 08
6.521 97
301 13
2.400 M
81.358 50
13.313 33
225 »
1.062.669 01
ACTES DE LA SOCIETE DE CKOGRAPHIB. 75
RÈGLEMENT ET PROGRAMME
d*«a Coaooan ooT«rt par la Soolélé dm Oéofraphia •& 190(K1901
1^ Sx-i^té de G^graphie oan*e, en 1900, oo concours sur trois sujets de ^('M>eraphi<*
Al »ot pnncipalement pour objet la France et sos colonies.
RÈOLCMCNT
OrganUation de la Communion du Concours,
1—1^ Commission chargiV d(* choisir trs 5Ujots et de juger le concours est com-
: <M • «!«* U façon »un«inlt» :
I' 1^ pr«^ident d«* la Socu*l«* de Crocraphic;
*• tr pri^ident de la (%»mnii»Mon Onlralf i»n cxcrcici»;
ï" |r pr<^»id<*nt df» la (À>tnniission 0»nlralc de TanntV pn'Trdrntc;
•* 1 ^ prr%idrnt de la Cotnnii^Moii dt* publication;
'*' ÏJ^ secrétaire gi*n<*ral de la >ocirt«* de Céographie ;
f>' ïjr s«*cri'* taire de la rédaction du Bulletin de la SociiHé de C^ograpliie.
% ^ t>lte OmmÎMiun aura la fa«'ulti* de s'adjoindre tout spécialiste dont le concours
* M paraîtra utile.
Z '- 1.^ membres élu» par la i^omnitvsioo du concours pourront être choisis en
J'b -rs m^me de la .^o<'i»''tf^
4. — \j^ nombre dt*n membres ainni «'lus ne {murra dc^ passer cinq.
ft. — Ijt président d«» la Soncié de (iéographie est de droit président de la CommisMon
àM coocoors. En cas de partage, sa voix est prépondérante.
•. — 1^ Commis.«ion ch<»l»it les sujets mis au concours, en rédige le programme et
pcvo«oce le jugement, ain^i qu'il sera dit ci-apres.
CONDITIONS DU CON00UR8
T ^ L'admission au concours e>t exclusivement réservée aux Kran<>it^.
ft — Ijes manuscriU d<»itent «'Ire adresvtW au Sern- taire c»-néral de la Société de (i.'-o-
craflii^, %%k, boulevard >aintCenn.iin. a%ant le 31 d*'r*'inl>re l'JiM.
#. — L#^ mannsents |M>rteront en épiirraphe une dfnHi*. une lettre, un chifTre, ou une
' rm«le dont le double !m* trouvera coutiMiu dann une enveloppe fermée et scr|l«>c,
Atr>ia«een m^me t#*iiip^ qu** !•* iiiaiiu»* lit. t>-tte %••< oii«le cnvrlopiM* renfermera b*% nom
^f adre^^e de I aut'-ur.
10. ^> Les Di4nuv:nts seront imprimé» i la machine ou tout au moins érnt^ très
■ «■Moment.
It. — Les manuscrit^ attp»nt une lonffu«*ur de quatre.\iiii;t« paces au plu^, du format
gr'^mà io*ir, jtt^tiflcatiori d'-^ ni''moires de •• La G*''<)ffraphie •*, Bulletin de la >«•« \* t** de
iS. ^ L«s aunus«*nts devront être accompagnés des cartes, planches, diagramme.
76 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
photographies, etc., nécessaires. Ces documents forment partie intégrante de Tœuvre et,
au même titre que le texte, sont soumis à examen.
13. — Ne sont admis au concours que les textes, cartes, planches, diagrammes, photo-
graphies, etc., absolument inédits.
14. — A Tenveloppe contenant ses nom et adresse, Tauteur joindra une déclaration
signée par laquelle il abandonnera à la Société de Géographie la propriété littéraire et
artistique, pleine et entière, de son mémoire, de ses cartes, photographies, etc., et la
substituera à tous ses droits, sauf l'exception ci-après spécifiée.
15. — Les extraits d'ouvrages en préparation remplissant les conditions ci-dessus
énumérées sont admis au concours. Dans ce cas, Tauteur, conjointement avec son édi-
teur, devra, par avance et dans Tenveloppe adressée au Secrétaire Général de la Société
de Ciéographie, prendre l'engagement de ne faire paraître Touvrage dont le mémoire n'est
qu*un extrait ou qu'un résumé, qu'un an jour pour jour après que son texte aura été
intégralement publié par la Société de Géographie. Cet engagement devra être solidaire
entre l'auteur et l'éditeur. En pareil cas, après un an révolu, l'auteur rentrera dans la
propriété pleine et entière de son texte, de ses cartes, planches, pholographies, sans tou-
tefois pouvoir prétendre au moindre droit sur les clichés, pierres, etc., faits pour l'usage
de la Société de Géographie, et dont la propriété matérielle demeure acquise à celle-ci.
JUGEMENT DU CONCOURS
16. — Immédiatement après la date de clôture du concours — 31 décembre 1901 — la
Commission se réunit; elle confie l'examen des manuscrits à des rapporteurs qui peuvent
être pris en dehors de la Société. Les rapports sont motivés et signés. Si le rapporteur ne
fait pas partie de la Commission, il est prié de se joindre à elle, même si sa présence
élevait l'efTectif de la Commission au delà du nombre prévu de onze. Les rapports sont
déposés entre les mains du président, qui les communique aux membres de la Commis-
sion ; ceux-ci peuvent prendre connaissance en même temps des mémoires.
Après ces opérations, le jugement est rendu à la pluralité des voix, avec admission
du rapporteur avec voix délibérative.
17. — Si la Commission estime qu'aucun des mémoires présentés ne remplit les con-
ditions suffisantes de valeur ou d'intérêt, le concours demeure nul et les manuscrits sont
rendus aux ayants droits.
18. — Tous les manuscrits non couronnés sont rendus.
RÉCOMPENSES
19. — Un prix de 400 francs et une médaille en argent seront attribués à chacun dos
mémoires couronnés.
20. — Ces médailles seront remises à la séance solennelle d'avril 1902.
21. — Les auteurs des mémoires couronnés auront le titre de Lauréats de la Société
de Géographie.
PUBLICATION DES MÉMOIRES
28. -• Les mémoires couronnés, accompagnés des cartes, photographies, etr., seront
publiés par la Société de Géographie, dans les conditions que la Commission du conciiurs
estimera utiles. Ils formeront un ou plusieurs fascicules qui seront distribués gratuitement
aux membres de la Société.
ACTES DB U siOClfiTK DR CiEOGlUPUlB.
1 1
9S. - La r.uiniiiiftsioD da concours juçe souverainement tous les cas non prévus au
pr* »enl règlement.
PROGRAMME
Qu€$Uonâ misrs qu concours en t900.
I. - Ëtuitirr, clans Ic5 Al|ir«i fran(;aiH<»«, le^i rrgions de la Tarentaise, Maurienne et
lln.in(;onfMi^. au pdint de vue d«'<i rtal>liHs<*ni«*tiU liuiimitiH. t'hercher c«>inni<*nt l'altitude,
U t<*|M»i:raphie, la nature du »o|, l'orientation, rhytlroirin|»hir influent *^ur le site des grt>u-
l»^tiirnt», le irenre de %ie» le n«*ml»re et la rt'p«irtilion d«*^ habitauts. Exprimer autant que
{•..%%i|»lr cartot;rapliii|uem('nt le» ré>ult«'iU de ren reclierrliej».
II. » Appli<iuer le% principes ariuels de la géographie physique à Texplication des par-
ti* ulirité^ di%erM*H d'une région naturelle de la France.
III. >- Déterminer, d'après l'état des connaissances, l'étendue de la région forestière
■îe rAfn<|U# tropicale. <m1 raclé ri ^er le> divers aspects tle sa pinsionomie; retracer Taire
«1 • itrn«ion de c-f rtaines espet fs. Montrer iiueU moyens de nourriture et quelles condi
ti 'n% d*ezi«tence elle ofTrt* à l'homme.
CHRONIQUE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES
DE GÉOGRAPHIE
Lt BnUrfin de U SoHétt de (iéographie de Touhuu JIHK), n* 2, man-avril) renferme le
«Ubttt d*oo article de géoi:raphie botanique et commerciale dû à M. Lahille : te Hii : eu/-
imrt, roMiaierrr, mdustrîe^ ain^i que le texte d'une conférence de M. Trutat, Ou LU et de ta
/àvr<l"yn# au Ptomb du Cuntat, 0»mnie Tindique le sous-titre de cette communication,
#.«Mi de ^^fT9pk%t pittoreuiue ^ le savant directeur du Musée d*llistoire naturelle de Tou-
l'>a«r a entrepris une œu%re de vuUaiiHation très intéressante et tn*s digne d'être encou-
râ*-*-* Faire connaître le!i curieux monuments d*une partie de la France centrale, ignorées
!•! vrand public : (Updenao, Ficeac, le^ ChAteaux dWsMer, de (MiMtelnau-de-nretenoux,etc*,
t'I «^ le but poursuivi par l'auteur. L'article est aerompaKué de reproductions photogra-
f ti |Ur«.
l.e f jaio. 4 TocfM^ion du départ du fiénéial Galheni, gouverneur général de Maila-
a »»i ir. U SfC^rU de iW^^jraphie de Moralité a tenu sa s«'*ance s«dennelle. Après une allocu-
t. o du PrV%i«lrnl, M. l>«*libeH, |i* général («allieni a prononcé un brillant discours; après
•|u ••. M. Ittllv, Ihrei iriir des bAliiiifnt*^ nviN a Madai:a*«car, a fait une intéressante confé-
ra n.»- «ir notre grande po!^sr«%ion afriiaine roiiMilétée au p<»int de vue économique.
1 «- t<^ juin, rrtt^ même S4»rirt«'a entendu une importante communication de M. C.harles-
I.U l«t llitnin sur «a ti4%«-rsér «h* l'Asit*, di* prWin au (^^iucas4*.
Lt Sif%eie de iitKHjrityKir de LtUr, à Tort .i^^mn du ^in^tiènie anniversaire de sa f(»ndation,
a |ulli«- une .V*fi<r ht*l"rtfue r< ^uiuaiit ^on irinre, Diitr a^Micialion, qui «oinpte deux
•r.tii»n« 4 HouUiix et 4 T<>ur«'oint;. n'a pas donné moinn de ynô conférence» dans ces
«inat d«rQierr« anri« r«. Elle a. de plu^. in^^liCué d^-s « nurs publics de topographie et de
S' -tfî4phie I -d^inule vi « oronieii i.ile, et. rha {ue .inii**e, fllf niuMnise, soit des «*X( Ur^^ii^ns
•i4n« ta r*i;M*n »oi*llie de Liilr, %4iit iiv% vojak*»'» t-n Kur«q»e. I.e re^iellé M.Paul Tiépy u
#t' te|||pU< è j la Pr*«id* IH •■ lie I rltr .|i iMe >«•. i« |i p.jf M. K. >H oJN».
1^ <*■< r* t'iiir tir ht |t< i/'f« lii'ii.
Ouvrages reçus par la Société de Géographie
EUROPE
France. — Géographie générale du déparie*
ment de V Hérault, publiée par la Société lan-
guedocienne de géographie. Avec cartes spé-
ciales et générales, plans «de villes, vues de
sites, monuments, etc. Tome troisième. Histoire
générale j l*' fascicule. V Hérault aux temps
préhistoriques, avec de nombreuses illustrations
dans le texte, huit planches et une carte hors
texte, Montpellier, 1900, i vol. (193 p.) in-8
(prix, 3 fr.).
(EchaDge.)
Les Alpes françaises, pittoresques, indus-
trielles, agricoles, minières et thermales. Bévue
bi-mensuelle illustrée, Rédacteur en chef, G.
Faliës; administrateur général, A.-S. Pélissier,
Marseille et Paris, l'* année, 1 vol., n' 1 (32 p.),
1" juin 1900, in-8. (Le n% 50 cent.; abonne-
ment, 10 fr.)
(Direction.)
Europe occidentale. — A. Wobikov. —
Climat des hauteurs de VEurope occidentale,
Saint-Pétersbourg, 1900, 1 vol. (pp. 69-212),
in-8 (Texte russe, avec résumé en langue fran-
çaise). Avec 13 diagrammes.
(Auteur.)
Islande. — Damel Bruun. — Arkaeologiske
undersôgelser paa Island foretagne t sommeren
4898, Sœrlryk af Geografisk Tidsskrift. Slu-
dier af nordboernes kulturliv, II, 2. Hefte).
Kjôbenhavn, E. Bojesen, 1899, 47 p. in-8.
(Auteur.)
Alpes : Suisse. — Chemin de fer des Hou-
ches au sommet du Mont Blanc. Projet Saturnin
Fabre. Études préliminaires et avant -projet,
par Joseph Vallot et Henri Vallot. Paris, Stein-
heil, 1809, 1 vol. (81 p.), avec 8 planches.
(Auteur.)
Ed. Wiivmpkr. — The Valley of Zermatt and
Ihe Matlerhom. A guide with illustrations and
maps, 4'* éd. London, Murray, 1900, 1 vol.
(xiv-224 p.), in-12 (pr. 3 s.). — Chamonix and
the range of Mont Blanc, A guide... with illus-
trations aud maps. 5'" éd. London» Murray,
1900, 1 vol. (xiv-206 p.) in-12 (pr. 3 s.)
'.\utcur.)
Russie. — A. Klossovsky. — Matériaux pour
la climatologie du sud-ouesl de la Bussie,
Odessa, 1899, 1 vol. de texte (xl-336-civ p.,
in-4), 1 atlas (9 cartes), in-4 (appendice du
journal Bévue météorologique...), textes russes
et français.
(Échange.)
Roumanie. — Mouvement de la population
de la Boumanie en 1894 (Précédé d'une intro-
duction par L. Colescu). Bucuresci, tip. Drep-
tatea, 1900, 1 vol. (liv-SS p.) in-4 (texte rou-
main).
(Service de la statistique générale, Bucarest.)
Bosnie-Herzégovine. — Bévue générale
des sciences pures et appliquées, IT année, n**6
et 7 (30 mars, 15 avril 1900). Études scientifiques
de la Bévue générale des sciences en Bosnie*
Herzégovine (p. 269-402, 419-555). Paris, Colin,
in-8.
(Don du Dr L. Olivier.)
AFRIQUE
Algérie. — A. Uakoteau et A. Letocrnbux.
— La Kabylie et les coutumes kabyles, seconde
édition revue et augmentée des lois et décrets
formant la législation actuelle, Paris, Challa-
rael, 1893, 3 vol. (x-582, 560, 524 p.), in-8.
(Commandant Hanoteau.)
Dahomey. — Le chemin de fer du Dahomei/.
De V Océan au Niger, La mission Guyon, 1899,
Paris, Nouvelle imprimerie, 37 p., in-8.
Ck>ngo. — Alpiio.nse Poskin. — Bilans con-
golais, Etude sur la valeur commerciale du Congo
par rapport à la Belgique, Bruxelles, 1900, 84 p.,
in-8 (prix, 1 fr. 50).
(O. Schepcns, éditeur.)
Afrique du Sud. Transvaal. — Poultxbt
BiGELow. — Au pays des Uoprs. Le Cap. Lou*
rençO'Marquès. Le Natal. Le Transvaal, 66 illus-
trations d'après des photoffraphies et des docu-
ments inédits. Paris, 1 vol. (316 p.), in-8 (prix,
3 fr. 50).
(F. Juvcn. éditeur.)
R. Vernbau. — Les Boert et les races de
l'Afrique auslrale (Extrait de la Bévue géné-
rale des Sciences, du 15 déc. 1899). Paris, Colin,
19 p., pr. in-8.
(Auteur.)
JosRFn JoL'BERT. — L'élément français dans
VAfrique australe. Extrait de la Bévue des
Questions Héraldiques, Archéologiques et His-
toriques. Vannes, imp. Lafolye, 14 p., in-8.
olYRAOI>> RKrrs PAR KA SiHIlKTK DK GKtHilUPHIK.
B <rt, t*^>nferrn<*^ fâit^ au |ial.it« <le IToiver-
%,\t callioli«|ue il Angfr*, l<* 16 nurt IVOO. An-
•^r», imp. ifermain el tir»%%in, VJoO, 3( p., in-9.
Aatriar
i. ToActixi. — trt fl'MTfl et le Trafuraat,
Kttrait ilu BniUitn tU la S-m-ifté'' tU tjH>*frnphit
U* r.lm ) lloury, I'/um, 2: p.. m *«.
\u(rur
«i«iU . I i>i<*i dr rommuntctitom et nft'^ent de
fr.i««|*Ml<i Mtniaftticttr (Kxirait de» Jtfi^m. S<ir.
W^t in./. fMi/t, mai l*»«iK Pari«. lvoo« :ii p.,
•n ». a%r< cartr.
Attlrur
U. Ga«%MMffa. — > Yoyaqe de la reine Ranarn'
l^mm /** (I Muntrimertntt Kitr.iil «le la Hrntf d^
MadQ'p^êcur^ n* du 10 janvier Itfvu;. Part», imp.
tlu|n>Ot, IV«H), |A p., in-A.
<#i n 1 «c at (•a4JioiiMta. — I <>yi7«» «Iami /^ «imI*
* irt/ <f^ Hadmjatcar. (>>nff'ri*n« r failf a la
* * ictr dr rfr.iftriphi^*, le 5 j.»n%n*r ivoo. Paris,
luip luliurc. riu<i, 27 p., in-'i. avec une carie.
Aulcor
t. P. C«»U^. — /•o«i/i«mj tf*"''/raphnfMes tl
J-* ^'t !/•.•«« mn'fHettifu^t iMr /fi ri*/^ m tenlale
V't i . . t$-tr Tirai?** a p.irl dr* 1 t»mpte*
*' /lit «|r« i/aurrt #/r r.iciidemw det «• ir/iCf*«,
t ( \V\. *<a04e du 7 nui r»*Mi , 3 p. in-l.
Kulrur.
AMÈRIQUB DU NORD
BtatS-Uals. — An muai Re^trl uf the II» tard
' 9'^ i*nt9 ttf IK^ ><ni/A«-''ii<l<i / tdttution^ tff'v-
; t*»r ttperait «If. esyenddure* , nnd c^tudi-
' f tk" tm$tituti .m ft*r the tf^nr endt't'f jt.nr
'■ . #•»;. Hefm»rt »tf IK^ t . >. \ittf.nnl Uutr» »m.
fi'* I. \\ ttliiiit;i«>n, i*«>«crnnirnl Priniiii«r
•■ •, !•/». I «ol i»%|i luil p. *'i pi », IM *.
/••i uri-n^nt »f the Intenor. ft*tn-t i'*t$»h$ uf the
' '* / ^/a'^f 7^'W'-K/»'-'i/ Siirr^v • '"'• ***^ll-
T.' 4 r\»ui Fall« ir<»n l»^«rintf di«tn< l <if Mi-
•-IB, h\ J. MMrtfin < !« nit'nU jiid llrnrx
1 •■! **m;llt. \\ ilîi 4 fhipirr on ihf Mur^*»-»n
•iw tmrfue. I»\ W. >hirlr% Kt>lt*%. and m
; -ifilii lion li^ < Il lli'htrd \ m Hi««*. \Va«<
■ «'ton. Mn. I «•>!. \\\\\ di p. , in-t
\ I WWII K<»«*il Flora «>r (hr jovirr rotl
m» ••«jrr« «»f Mi«««>uri. I>« |it%i*l \\ liilr. W i«-
\..tft.>n. 1»/'/, I %ol 1 %**, p. . III %.
\ ■•'..
* iinifti» AMt — .1 9^f«/r r/ ref'' ' I "n tKe
ê f"r^4y «-^ Vt'V't'i'i \ d ««rrltli^'n ..
I .-.. rr- |U|«rïriirt| fr«iin !!«•/-.•'■/' H'i»-'/''''"'
* .V llr4#A^ **'• t*. «ol I, !*•/, p. U .M'-.
■ • • . I » d
\utr<»r
AMERIQUE CENTRALE
— M^nttljt dei St n * prrtl
!t 4e I4 9^^^»<a de £1 y i/m / •. , U. » tn
et aeto de la tcUmme opertmra de lut te$tomei
ordinartoê df la Âtamblta Saeional el dia tê de
ftltrtrik de t900, San Salvador, p. in-(.
.(•oavero^meoi do SaU^dor.
Informe pretentado ai tehor MinUlro de !»••
friK-eion putlica de la Hepuldica por el dirtetor
del imlitulo nacional central, I8V9. San SaUa*
d«r. f»* p.. in- 4.
CosU Rtea. — El canal inlerocéamco de
Straraffua y Cotta»fitca en léfo y en 1Âi7,
Relartone^ dr Oifjfo de Mercailo y Th<>«.
S. Ile\n4ddft, ron ulr<>« dt>cumento« reri»gidt»a
y anoiadoi por l>. .Manuel M. de Peralda. Bru-
*>elat, tmpr. A. MarU-ns Ihs?, I vol., ht p., in-S.
M%.^ici. II. DR PrR«LT4. — Cotta Rica y Conta
de Mft**futlot. Ihtcumentoâ para la hiêtoria de la
junnilicrnin territorial de Costa Rtca y ( olowbia,
Pari^ IH'JH. I \n\. •iii-:.».« p. , in-H. -- Ltnnteê de
Citàtit'Htra y (*olomf/»a. Suetot dt*cum^ntot para
la htuturia de «m jyridirrtnn terntoiuil^ con
nota*, comentnrutê y un entm^n dr ta carto-
gntfia de Coi ta /îkm y yrroffita. Madrid l»vn,
I v«d. (xii'iVO p.). in-î». - JtlaM htitort'tfqet^'
fprnfiny de la repuldica de (*oj/<i«Af(Vi, l'erayua
y Ctuta de Uatquitoê para terrtr al ar entra je
de la eues t ion de limites entre Cotttt-Hica y
Columhut ii<» rarU*«i, xvr, ivii' ^i^•cIe^ el rarleii
m«wlerne«». erlielle^ v\ dimen!»ion!i di*er*eM.
Madrid fxvo, I vol., inf*.
Aut< ur.
AMÉRIQUE DU 8UD
Bolivie. — Ettud'oM de orografia andina.
Erftloifi' tonei y awenrumeê de Sir Marttn
t ofiHiff en /<»t Ander de Ittinia, frffuid'it de
lai oh*rrtttftijnrt » t*.r^ medïdat tttft*o$urtrtr4i«,
|*or Mr. \, P. lia rn If lier. <'.4)mpilad.t«, tradu*
nil.i<« > precedida« de una iiilrtMliiri mn ptir
M. V. lUlIniin. Ui 1*4/, Otinna na<*. de Innih
iirM mil, K'*iadi*ktii-.i > Pro|ii.v«inda geogniira,
r*«Hi, t ^ol, .'wii:»» p. -, in *.
Piimo Ki«%«iR. ^ La indu*trta en Boltvia
(priiiK-ra pirti* . 1^ P.17, \K*'.*, I «o|. <ii-3in» p.),
iiih M. V. iUii.m«;(;.
République Ar^entlAe. • - Co^rt A^dilo
Dt iîtata^^TW. — l.Wru^ntmn. Rir »*'ttf Ultitte^
Fir**n/e II. S<'»Iht. l"'"», • >ol. .».>4 p., ml
pri». !.. *» .
«• • i\<'ri.« II»* «it If* 1« l<«*|>(ini<|ii«* Arctitine *
Anu'ttio df la ttu^r\i,n ^jfnr'al de ettfidtftwa
c»>r,rtfMittd>ente at at%'t, i^'in. Iliirno^ Air»""»,
1*'», Tomo I ii\ii-m p » H IJH p. , in-N.
^MTi MO R. r.tiiNi\g4. Repuf'lfti ar*i^ntinn»
|Vriu/i li ''•/ •• fif n tnrt'iiri /'rriiir«<ii y «/ftt/o«.
S*r r tu f wtt'»* •riiini.i/>if/et, Dut'ito^ Aire«, l'»*V,
I »ol. •»•.» p , ifi S.
\utf ur.
Republice argealluâ. — f>> ,'*«/'> dr Huimda
■ %iil l«-h « 'ili> il «lu*« «lo «le l*'>T . Pr. |m |m oo<«.
bu«n>»« \ir»« IV'». I %ol. î »| p.>, 111 >»
• • 4». • . I..' I* .«• tA U« pi' . \ ar Kr^ : ■ 1
80
OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
AUSTRALASIE
Nouvelle- Galles du Sud. — Législative
Assemhly New South *Va/e»,1898. Sea Fisheries.
Report upon Trawling Opérations of the coast
of New South Wales between Ihe Manning
River and gervis Bay, carried on by H. M. C. S.
m Thetis », under the Direction of Frank Par-
nell, Bsq., M. P., logether with scientiflc Report
ou the Fishes, by Edgar R, Waite, F. L. S.
Printed under N* 3. Report from Prinling Com-
mittee, 1 July, 1898. Sydney, 1892, 45 p. in-l
(2s. 6d.). — 1899. Annual Report of the Depart-
ment of Mines and agriculture New South
Wales for the year 1898, Printed under N* 1.
Report from Printing Comraittee, 3 August,
1899. Sydney, 1899, 1 vol. (203 p.) in4 (8 s.). —
1899. Nineteenth annual Report of the Depart-
ment of Lands, beiny for the year 4898. Printed
under N* 4 Report from Printing Gomittee,
24 August, 1899. Sydney, 1899, iv-1 19 p. in-4 (5 s.).
NouTelle-Zélande. — Sew Zealand. Paper»
and Report relating to minerais and mining,
comprising : Statmenl by the minister of mines.
Report on the goldfields. Wardens' Reports.
Report on coal-mines... 1896, 1897, 1898, 1899.
The New Zealand mines Record. Issued by the
mining Bureau ofthe New Zealand Mines Depart-
ment, under the Direction of the Hon. A. J. Cad-
man, Minister of Mines. Published monthly
(pr. du fasc. [40 p.], 1 sh.). Wellington, vol. I
(sept. 1897-june 1898), n" 2-12; vol. Il, Aug.
1898-july 1899, n*' 1-12; vol. III, n*« 1-5 (Aug.-
déc. 1899).
Report ofthe Department offMnds and Survey,
New Zealand. for the year 1898-99. By S. P. Smith.
Wellington, by authorily, 1899, 1 vol. (xxiii-
275 p.) avec cartes, in-4.
(Agent géDéral de la Nouvello-Zélande.)
The New Zealand officiai year-book 4899. Pre-
pared under instructions from. the R. H. R. J.
Seddon, premier, by E. J. von Dadelszen, regis-
Irar gênerai. Wellington, by authority (London :
Byrc and Spottiswoode), 1899, 1 vol. iv-702 p.
avec carte, gravures et tableaux), in-8.
Samoa. — Louis Vossion. — Les îles Samoa
et Varrangement anglo-allemand. (Extrait de la
Revue hebdomadaire). Paris, Pion, 1900, 2i p.
in-8.
(Auteur.)
RÉGIONS POLAIRES
The Norv)egian North Polar Expédition, 4893-
4896. Scientific results. Vol. I. (Memoirs I, p. I-
16, 3 pi.; II, p. 1-147, 3 pi.; III, p. 1-26, 2 pi.);
IV, p. 1-53, 2 pi.; V, p. 1-137, 36 pi.). Published
by the Frîdtjof Nansen Fund for the Advance-
ment of science. Christiania, J. Dybwad. 1900,
in-4.
(GonsoU du Fridtjof Nanten Fund.)
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
Ed. Subss. — La face de la terre {Dos Antlitz
derErde). Traduit avec l'autorisation de Pauteur
et annoté sous la direction de Emmanuel de
Margerie, t. H, avec 2 cartes en couleurs et
128 fig. Paris, Colin, 19C0, 1 vol., 878 p. in-8.
G. Lbspaonol. — La conception actuelle de la
géographie, leçon d'ouverture du cours de
géographie professé à la Faculté des Lettres,
Lyon, A. Storck, 19 p., in-8.
(Auteur.)
Otto Bascrin. — Die Entstehung wêllenùhn-
licher Oberflâchenformen. Ein Beitrag zur Kly-
matologie (Sonderabdr. aus der Zeitschr. der
Gesellsch. f. Erdk. zu Berlin, Ed. xxxiv, 1899,
n" 3). Berlin, 1900, 17 p. in-8.
(Auteur.)
Prince Grigori Stodrdza. — Exposé des lois
fondamentales de Vunivers fait à la Société astro-
nomique de France (Société astronomique de
France, séance du 7 mars 1900). Paris, 1900,
1 vol., 88 p., in-8.
GÉOGRAPHIE MATHÉMATIQUE
M. FiORiRi. — Proiezioni castographiche cicloi-
dali (Estr. dalla Rivista geografica Ualianay
anno vui, fasc. iv, 1900). Firenze, 12 p., in-8.
(Auteur.)
A. DE Ret-Pailiiadb. — Société de géographie
de Toulouse. Tables à quatre décimales des loga-
rithmes de toutes les lignes trigonométnques
dans la division décimale du cercle entier, Paris,
A. Hermann, 1900, 14 p. in-8.
(Autour.)
GÉOLOGIE
Geologiska fôreningena i Stockholm. Fôrhand-
lingar, (Band, 22, h. 1, n« 197, jan. 1900, 68 p.
in-8. (Prix, 10 kr. par an).
Bulletin of the geological Society of America.
Rochester (publisled by the Society), in-8.
Vol. XI, 1900 (p. 1-206).
(Abonnement.)
Le gérant : P. Bouchez.
Coulommiers. ^ Imp. Paul BRODARD.
L/_-
n
Notes sur la distribution des plantes
en Sibérie et dans I^Asie centrale
Lft iTtHi^rraphie de I^Asie, depuis le rivage de rocéan (jlacial Arctique jusqu'au
«^r^ot M'ptenirional des plissements himalayens, pourrait s*établir d*apn*'s les
r^^'ioos naturelles lK>taniques; nulle part, i^eut-étre, sur la surface de notre
•*'**l^. U iréofrrapliie botanique n oflre un aussi réel intérêt. Nous allons essayer,
. après quelques données sommaires, d étudier la physionomie caractéristique
- cr» diverses récrions botaniques.
I. — La toundra.
Toat d abord, la zone arctique, limitrophe de Tocéan Glacial Arctique,
.rr^éfoe oniforme dans ses types constitutifs sur les trois continents euro|N'en,
««utique ri américain, depuis la Laponie jusqu*au détroit de Berinfr et depuis
^ drinMt de Berinjr jusqu'au (ir^nland* signalée par Tabsence de formes
êfb«irp«reotes, désignée localement sous le nom de tonndra^ qui nous senira
• qualifier cette lone.
I* l'mif'frmité flm liUoral arctique dans Irx irai» continents. - Prenons, par
uviple^ uo des genres les plus considérables parmi les lichens, le genre
■«ic^nttf. En dehors d*espèces absolument co8mo|K>litos, comme le Cladonia
"l'^JimSa et le Cladonia tquamota^ nous trouvons vingt espaces fréquentes
iA« lr# ré«ioos boréales. De ces vin^t espèces, une, le Cladonia gracili»^ est
a toutes les terres arctiques et antarctiques; six espè<*es : Cladonia
/\ lepidota^ (\ cenotf^a^ C, comucopioides^ C. Mlidiflora et
é^f'jrwnM, sont communes à rEuro|H\ ii TAsie et à TAmériquc boréales, ('ne
''Kv^r. le i'iadomia Mubté/uatnoM^ m* trouve en Europe et en .Vmérique (proba-
*m»ot «UMi en Asie; il doit y avoir là simplement une lacune dans les her-
. -^r» . et sept espèces : C. fimhriata^ C chordatis, (\ comuta^ C. ecmonjna^
'-fmmnfm^ C. fmrcaia^ C. itriata^ ont été recueillies à la ff>is dans VK^ui
.- «>ale et «Un* l'Amérique boréale. Une seule es|»èce, le Cladonia divulsa^ est
1^ •«4«»a»»«ic II 8
I.-
82 G. SAINT-YVES.
spéciale à l'Asie, et trois espèces, les Cladonia crispatay C. acuminata et
C. digilaia^ sont spéciales à rAmérique*.
Si des Cryptogames nous passons aux Phanérogames, en comparant parti-
culièrement la presqu'île des Tchouktschis (Asie) et la presqu'île de TAlaska
(Amérique), nous ferons des observations similaires. Par exemple dans la
famille des Renonculacées, le genre Thalictrum est représenté par une seule
espèce dans la zone arctique de ces flores, et cette espèce, le Thalictrum alpinum,
est commune au littoral américain et au littoral asiatique. Le genre ylnemon^ est
représenté par trois espèces en Asie et par trois en Amérique ; deux, V Anémone
parviflora et 1*^4. Rtchardsoniiy sont communes aux deux régions. Dans la
famille des Crucifères, quatre espèces du genre Draba dans la toundra de
l'Alaska, trois espèces dans la presqu'île des Tchouktschis; or, le Draba alpina^
le D. Btellata et le D. incana se retrouvent dans les deux flores; une espèce
du genre Cardamine en Alaska, deux espèces dans le nord-est sibérien, et
l'espèce sibérienne, Cardamine bellidifolia ^ se rencontre dans la toundra
américaine. Dans la famille des Rosacées, genre Potentilla : Potenlilla gran-
diflora, P. sibbaldia^ P. dissecta, en Amérique; Potentilla grandiflora^ P, sib-
baldia, en Asie. Famille des Légumineuses, genre Astragalus : Aslragalus
frigiduSy A, alpinus, Alaska; A, frigidus^ presqu'île des Tchouktschis. Nous
pourrions multiplier les exemples qui prouvent l'uniformité de cette flore
arctique dans les trois continents '.
2* Limite de la végétation arborescente. — La limite de la végétation arbo-
rescente qui est, en même temps, la limite méridionale de la toundra, est très
variable. M. Karl Roder, qui a étudié avec beaucoup de soin la question,
montre que les forêts s'étendent beaucoup plus au nord en Sibérie que dans
le continent américain; leur limite septentrionale serait le 72''50' de Lat* N.
en Asie (rive orientale de la Khatanga, d'après Stadling), et, seulement le
65* de Lat. N. en Amérique. Mais il ne faut jamais donner une valeur absolue
à ces définitions de limite. Ainsi, dans le nord de la Russie d'Europe, la
limite forestière est presque celle du rivage arctique, puis, elle descend plus
au sud, s'infléchit en formant un vaste golfe dont l'estuaire de l'Obi est le
centre, et qui est entièrement abandonné à la toundra, pour remonter,
ensuite, plus au nord dans le bassin de la Lena, tandis que les rivages du
détroit de Bering sont de nouveau exclusivement occupés par la toundra.
Middendorf attribue le recul constant de la forêt à de fréquentes gelées qui
se produisent pendant Tété, et il se base sur cette observation, assez juste, que
dans le bassin de la Lena où se trouve le pôle du froid, la limite des arbres
1. Waioio, MonograpMa eladoniarum universalis, in Acta Soc. pro fauna et flora fennica^ XIV,
§897.1898, p. 1-268. Abbé Hue, Lichenes exotico»... Nouvelles Archive* du Muséum, y série, T. II.
2. F. Rurtz, Die Flora des Chilcotgebieles; du même, Die Flora der TschukUchenhalbintel^
in Engler*s bolanischen Jahrbùchem, i89i; Kjellroan, Die Phanerogamen^ in Flora an der asiatischen
Kuste der Benng StroMse (RétuUaU êcientifique» de VexpidUion de la Vega\ Lief. V, VI. 1883.
MSTMH-nitS DK!» PLANTES KN SIRËniK ET KN ASIE CENTRALE. M
'•1 plot •eptentrionale que dans le bassin Je l'Obi ou de riénisséi, uù l'Iiiver
'•t puurUal moins rifroureux. Elisée Reclus serait porta (ainsi que Schrcnrk
rt Rirhanlsoni à supponrr une modification du climat de ta Sibérie septon-
iniinalf depuis plusieurs si^clfs. M. Karl Rodfr, qui rejette avec juste raiiton,
I nH>n »ri*, celle hy|NiUH'-se du refruidissemciit, donni' l'explication la plus
;UumMc de celte variabilité de la frontière de la toundra et de la furêl : ce
-«I le« vents du nord, soufQant en tempéle pendant l'été et venant, par rnn-
w^ueol, de roréan (iUrial, i(uî drssvohent les jeuneii plants, détruisent les bou-
•|urt« d*art»re4 isolés — |>eul être au!t>i orrnflionnent len t;eléi'3 estivales dont
(■«lie Hiddendorf, re qui réunirait les deux expliralion». Or, rien n'enl plus
irrryuli^r qu* l'action du *enl; elle s'exerce plus ou moin^ selon la forme du
terrain, l'orientalion des vallée», le dis|M)silif de la forint; de là les piinuositéit
4r tuAn li|roe-limilF *.
•* Formn Ijfpet de la lomtilra. — 1^ toundra n'implique jwis nécessaire-
•e«t ane plaine presque de niveau nvec l'océan, un ninn-< afre, rorniiie on le
8i G. SAINT-YVES.
lit dans certaines géographies. M. Charles Rabot a montré notamment que
dans la presqu'île de Kola» la toundra est souvent une montagne s*élevant au-
dessus de la limite supérieure des forêts. Sur une partie du littoral de Tocéan
Glacial Arctique, les collines ondulées, les plateaux avec vallons intermédiaires
caractérisent le paysage '.
Ce n'est pas, non plus, Tabsence des végétaux phanérogames qui serait le
signe distinctif de la toundra. Dans la presqu'île de Taïmir, on relève dix
genres et vingt et une espèces; dans la toundra à mousses de la presqu'île des
Tchouktschis, M. Kurtz signale dix genres et dix-huit espèces; dans la toundra
à lichens de la même région, dix-neuf genres et vingt-six espèces. Le même
auteur décompose la presqu'île des Tchouktschis de la façon suivante : 1^ rivage
de la mer; 2'' plaine littorale; 3"" limite septentrionale de la zone florale;
4® toundra à mousses; S"" limite des pierres, collines pierreuses; 6** toundra à
lichens ou toundra pierreuse.
11 y a, en effet, deux types de toundras, la toundra où prédominent les
mousses, toundra plutôt marécageuse, et la toundra où prédominent les lichens,
toundra plutôt pierreuse. Dans la toundra à mousses, les phanérogames sont
représentés par une espèce de la famille des Rosacées, une espèce de la famille
des Valérianacées, une espèce de la famille des Composées, une espèce de la
famille des Ëricacées, une espèce de la famille des Empétracées, six espèces
de la famille des Salicacées, une espèce de la famille des Bétulacées, deux
espèces de la famille des Juncacées et quatre espèces de la famille des Cypé-
racées. Dans la toundra, à lichens, nous trouvons, comme phanérogames, un
Crucifère, trois Caryophyllacées, cinq Rosacées, une Caprifoliacée, six Com-
posées, deux Ëricacées, une Crassulacée, une Primulacée, une Gentianée, une
Diapensiacée, une Salicacée, une Mélanfhacée, trois Juncacées '.
Notons, en outre, que Cari Millier a relevé dans la flore de la presqu'île des
Tchouktschis 75 espèces de mousses '.
n. — La taïga.
La zone que nous trouvons au sud de la toundra est la taïga, la zone
forestière, qui s'étend sans interruption de l'Oural à l'océan Paciflque sur un
espace immense, constituant la masse forestière la plus considérable du
monde. Remarquons, tout d'abord, que cette même zone forestière se trouve
immédiatement après le littoral arctique, et sur le continent européen, et sur
le continent américain. Il v a différenciation dans la nature des essences-
frontières. En Scandinavie, en Islande et au Grônland, nous dit M. Charles
1. Rente générale de botanique, VIII. iKyti, p. 3«:j-ll8.
2. Kurtz, op, cit.
3. Cari Mùller, Botanisrhes Centralblatt, Bd. XVI, !R83, p. 1-17.
Itt^TRIBITM» Ued PLANTK^ ES SIBËHIK ¥.7 KN A.-ill^ Cl^NTHALK. NS
lUbul, U limite horizoDtale et verticale de» forets enl formt-e psr des bou-
Iraux. En Laponie et en Finlamlr, Norriin, qui sutidivise la flore lapune en
rreiiHi alpine et r^>^iun fitrcstiAre, «listin^ue, dans ri'tle rv^'itm forestière, une
rrvion de» ronifj're!i et une n'gion îles bouleaux, et il ittVIare que la liando
rlruite, rarartérisée par le bouleau, inar<|uc la tran^tion entre la n^Rion deii
rttatSrtv» et la répun an'lique. De m^uie, Kitilnian établit len divisioriN des
runif^n'» et de;* bouleaux ; Kcllfiren fait ohnerver re râle de transition du bou-
Irâu. et en ronelul qui- la vt'xi-lali<in du Ih.uKmu «erait plulf'il en ndnlion avec
U rniioa |>«daire qu'a\iT la n'::i<'n alpine, re qui expliquerait l'nbM-nre ou le
•Irtrloppement lr>-« n-^tn'iut de n-lle rone dnii5 le rentre de rEuro[H<.
En Siltérie. nou« ne ImuMin* |.l»< le Imoh-nu rtimme e^wnre U plus sepien-
ln«nalf de la tntg-i , nmio le niéirie. />ii-ij- t'fnrint dans U SiU-rie (tcriden-
Ule et centrale, i^tns 'Intirir.t .|.in% la Sil«Tie orif-nlale. Sa rroisnance deve-
oaot plus diffirile au nord du Ou* ■]•■ Lai. N., le mêli'ie «'y pn-mte mius des
formes rabouerie't. WWi- fn.iilii re a étr t-tudire av.'.- vàn par Middenilorf
^ui a donné une deM-riplion |>illor<->qne rt \ivanle de retli* tulle île l'arbre
86 G. SAINT-YVES.
contre le vent froid de Tocéan Arctique. Toutefois la trace des Bétulacées a
Textrème nord de TAsie n'a pas complètement disparu, puisque la famille est
représentée jusqu'à la limite la plus septentrionale du continent par le Betula
nana. On pourrait supposer qu'autrefois il y a eu uniformité du Cap Nord
européen au détroit de Bering, que la forêt arctique était essentiellement
une forêt de bouleaux, et que des conditions climatologiques diOérentes ont
réduit les bouleaux à une espèce naine, les refoulant plus au sud dans la
taïga, tandis que le bouleau se maintenait dans la zone primitive en Europe.
Cette hypothèse coïnciderait avec la théorie d'Andersson sur l'histoire de la
forêt Scandinave; d'après le savant botaniste suédois, les plus anciennes
forêts Scandinaves post-glaciaires étaient constituées par le bouleau avec
quelques saules et le genévrier commun; ce n'est que plus tard qu'apparurent
les conifères, puis le chêne et, en dernier lieu, le hêtre. Le rôle du bouleau est
encore considérable dans le paysage sibérien ; nous le verrons à la limite méri-
dionale de la taïga composer la zone de transition entre la forêt et les steppes.
En dehors du mélèze, les conifères sont représentés, dans la taïga, par les
Aroles {Pinus cembra), les Pesses {Picea obovata), et, au sud, par le sapin de
Sibérie, espèce spéciale à ces régions {Abies pichta ou sibirica) et le Pinus
sylvestris. Il est assez difficile d'établir, dans la forêt sibérienne, cette subdivi-
sion en zone des pins et en zone des sapins que précisent, en Scandinavie et en
Finlande, Norrlin et Kihlman; toutefois, comme en Laponie, le pin s'étendrait
plus au nord que le sapin; cette particularité paraît à peu près constante*.
Dans les forêts de conifères de la Dalécarlie et du Norrland (Scandinavie),
Nilsonn et Norrlin reconnaissent plusieurs types : landes de pins (pineta cla-
dinosa) avec des lichens, des bruyères et quelques graminées; les forêts de
transition (pineta cladino-hylocomiosa), où les mousses accompagnent les
lichens; les forêts de pins, riches en mousses [pineta hylocomiosa), les forêts oii
les pins sont mélangés aux sapins {pineta abiegna hylocomiosa) qui constituent
le passage aux forêts composées uniquement de sapins {abiegna hylocomiosa) \
puis, les forêts de sapins à nombreuses graminées {abiegna graminosa) ; enfin
les forêts marécageuses. Il est certain que, lorsque la taïga sera mieux con-
nue (il ne faut pas oublier qu'elle est la partie la moins explorée de la Sibérie),
on y*reconna!lra des subdivisions de ce genre : par exemple, la forêt inondée
où la base des cèdres sibériens {Pinus cembra) repose dans l'eau d'une façon
permanente, type fréquent, notamment, dans le bassin de la Tara; la forêt où
le sol est, en réalité, une toundra à mousses; la forêt de mélèzes clairsemée de
la frontière septentrionale ou la forêt de sapins clairsemée avec îlots de bou-
leaux, de la frontière méridionale, etc. Diverses causes modifient, du reste, le
1. C.liarles Rahot, op. cit.; !)rii<le. Manuel de fféoffiaphie botanique, trad. fr., p. 382-3S4; Andcrs-
son, Stenska v'ixlvârldens hisloria, Stockholm, 1R%, d'après les Annales de géographie; Kihlman,
Pflanzenb'ologisrhe Studien aus Russiich Lappland^ 18'JO; Norrlin, dans les Mémoires de la Société
de géographie de Finlande (Travaux géographiques esécutés en Finlande),
DlâTIIlBl TKiN lies HLANTKS BN SIBÈRIK KT EN ASIE CENTRAU:. «7
fm}s^r. Daos la vue reproduite ci-dessus, d*aprè8 une photofrraphie de
■• Charles Rabot, Ttle est recouverte d*arbres feuillus; à I epo€|ue des tiion-
4atioos les eaux TeDYahissent, aussi la végétation a-t-elle un faciès plus méri-
4M»nal à cause des alluvions et des graines provenant de Tamont.
Peul-on tracer la frontière méridionale de la taîgal C'est là une question
^â ne manque pas d'intérêt; nous allons essayer d*y répondre pour une partie
Ar la Sibérie occidentale. On peut dire que le chemin de fer transsiliérien est,
4an« la Sibérie occidentale, depuis Tcheliabinsk, où il débouche de TOural,
jiiM|u*a Kolyvan et à TUbi, hors de la taiga; ce qui nous donne une première
limite positive; toutefois, la intga en est plus ou moins rapprochée. Entre
Katn^W et TObi, la voie borde la forél et donne par suite la frontière, fn>nlière
^i corres(K>nd au 5.V de Lat. N. Entre Kainsk et Petropavlosk, cette fron*
lièrr est reportée au 56*, pour se rapprocher et redescendre plus au sud,
jusqu'à Tcheliabinsk, presque à la hauteur du .%.>. Entre l'Obi et l'Irtych, la
f*rijf« se présente surtout sous l'aspect de forêt inondée ou manVageuse.
m. — Les steppes*.
Apri*s la Uihja^ la troisième zone liotanique de la Siliérie, non moins
rteodue que celle des forêts et plus importante au point de vue économique,
e«l c<-lle di's slep|M's. Et il e>t & remarquer que, si nous donnons un coup d'cril
C«*oéral à la carte du frbdH*. nous retrouverons cette zone dt*s steppes, succé-
dant a la zone forestière, aussi bien en Kurop4« et en Amérique qu'en Asie; la
rf»fK«»rdance dans les trois continents subsiste toujours. La seconde obser-
lalion |M»rt««ra sur les différences visibles entre «liverses caté^'ories de stcppen
qu'il e%l indis|M*nsablr de déterminer. Tout d'aliord, zone de transition entre
ta Mi^det h>^ steppes proprement dites, car la nature ne procède jamais pnr
lioci4l« : lei% tie/t/t^ê a bouleaux. Le chemin de fer traiissibéri<*ii, de Tcheliabinsk
« robi, tra\<*rse entièn^ment crtte zone des steppes à b4»uleaux, de Test à
lottfl*^!. (Quelques cotes altimétriques précisenmt le ni\ellement d(*s stepp4*s à
bouleaui : llia«. dans l'Oural orient«il, tHO mètres ; Kouriran, 8H m. 8; iVtro-
pa«b»«k« 144i m. 2; rirt\c|i, au paît du chemin dt* fer, Iti m. HO; Om^k,
H| iD. 9ir»; Kainsk, 122 m. M; Krivochtchokovo, sur l'Obi, 121 mètres.
I^s Iniuleaux s4»nt irrou|N's par bosipiets de dix, quinze, vingt arbn^s, sou-
vent a«MK*iés a\f*c d«*s ln*mblc^; iU constituent parfois d<*s bois d'un à deu:i
kilométrer d«* biiiuucnr. lUtiis c'<*s| IVxcrption. \a* type de s|f|qH* a bouleaux est
4'auiant plu« compl<*l qm* li*% bosqurts dt* ImmiI(mu\ sont plus rapprochés; tel
1 i «I fkiriii itl « rr'.f 'il i«',i>r> la ir«'» r< iiiir-iii tl>i« n. •. ii-*iif «tii!(.«-ti {ur <lii |>riifr«%rtir
Kg G. SAINT-YVES.
est le cas autour de Kourgan et au sud de Petropavlosk. Le long des cours
d^eau, ou auprès des lacs très abondants dans les districts de Petropavlosk et
de Kokchetav, on observe, en outre, des groupes de saules ou de peupliers
{Populus nigrn^ P. alba et P. suaveolens). Le sol des steppes à bouleaux est,
en général, très fertile; dans la région de Tcheliabinsk, Kourgan, Ichim, en
partie Petropavlosk, il est essentiellement constitué par de la terre noire, du
tchernoziom^ comme dans les steppes du midi de la Russie; dans le district
d*Omsk, le sable argileux domine; enfin, entre Omsk et TObi, s*étend la
région lacustre, connue sous le nom de steppe de Baraba, mais qui rentre
dans la catégorie des steppes à bouleaux.
En parlant de la taïga^ nous avons établi la limite septentrionale de la
steppe à bouleaux dans la Sibérie occidentale; il nous reste à établir sa limite
méridionale. La steppe de Baraba est à peu près comprise entre le 55^ et le
52'' de Lat. N. ; dans la steppe à bouleaux du district d'Omsk, que j'ai parti-
culièrement étudiée, la limite septentrionale se trouve sur le oG"" de Lat. N. et
la limite méridionale sur le 53" (à peu près la limite du district); on peut dire
que le district d'Omsk est entièrement compris dans la zone de la steppe à
bouleaux. Dans les districts occidentaux du gouvernement d'Akmolinsk, les
limites sont quelque peu modifiées par Texistence d'une petite Suisse sibérienne
(en miniature), les montagnes de Kokchetav, où des groupes de conifères vien-
nent mêler leurs massifs sombres à la silhouette blanchâtre des bouleaux.
La première floraison s'est produite, lors de mon séjour à Omsk, à la fin
du mois d'avril; c'est une Anémone, V Anémone païens, qui a donné le signal
du printemps, en fleurissant dans le bois situé au nord de la ville, sur la rive
de rirtych. Voici quelques données météorologiques sur la région d'Omsk,
d'après les observations d'une année moyenne faites à la station météorolo-
gique de cette ville : Janvier, moyenne, — 21^*, 8; maximum, — 20"; minimum,
— il®.* — Mars, moyenne, — 7*,7; maximum, — 5"; — minimum, — 26", 3. —
Avril, moyenne, + 1"; maximum, + 1""»3; minimum, — 14%8. — Mai,
moyenne, -|- 10*,l; maximum + 26"; minimum, — 5". — Juin, moyenne,
+ 15",7; maximum, + 29",8; minimum, + 2",9. — Août, moyenne, + n",2;
maximum, + 30"; minimum -}- 3". — Octobre, moyenne, + 3®,3; maximum,
+ 16", 3; minimum, — 7", 6. — Décembre, moyenne, — 19°, 8; maximum,
— l%7; minimum, — 38^3.
Examinons maintenant les formes végétales les plus fréquentes, associées
a ce type de la steppe à bouleaux, en signalant celles qui sont communes aux
steppes de la Russie d'Europe :
Famille des Renoncularées : Thalictrtnn minus. Anémone' silvestris^ lianun-
culusacris, /{anunculus polj/anthemoSj Adonis vernalis, se retrouvent également
dans les gouvernements de Kherson, Bessarabie, Podolie, Kiev, Volhynie,
Perm, Kazan, Samara, Oufa et Urenbourg; Pulsaiilla païens (une forme
IiL^TMUTIoN DKS PLANTES EN SIBKHIE ET EN ASIE CENTRALE. Ht
' irarii*ri»liqutM se retrouve dans les gouvernemenis de Bessarabie, Perm,
kuaii« Sainara, Oufa et Orenhonrg ; Cali ha paluslrù^ une forme qui se trouve
lan% la lone arctique aussi bien asiatique qu'américaine ; Inopifrum fitmar^
•dr%, forme commune i la rc^ion d*Om>k, aux rives du fleuve Oural et à la
Mamlrhourte ; TnAUut enropseuê, se retrouvant dans les steppes de Sarepla
U% Volira).
Famille des Poly^ralacées : Polygala sibiricn (Po^lolie, Kiev, Voihynie,
<«mara. Oufa, Orenbourp).
Famille des Caryophyllacées : (iypsophila allisshna (Samara, Oufa, On*n-
î-"ijnr, steppes de Sarepta (bas Volpi); Stlf^ne otiies{iouU*» les steppes russes);
^''^me cktoramiha (Perm, Kazan, Samara, Oufa, Orenbour^r, Kberson, Bessa-
ribtr'; Silrtêe rhcosa (Kazan. Samara, Oufa, Orenbourg, Kberson, Podolie,
lt«-«vaiabie ; Silène êihiriva (Oufa, Orenbourp, Kberson, Podolie); Silène irf>/-
, ^Miij, forme plus spéciale {frouvernemenls de Tanibof et de Saratof); Stellaria
.r^tmtmeft (toutes lesstep|K>s de la Hussie d'Kurope).
Famille des (jéraniaré4*s : fternninm siifirinifn (Sibérie, Mon^'olie, Mand-
■-iMMirie, Chine bon*ale, Ja|Nin, Tibet occidental).
Famille de?» Légumineuses: Aslraijnlus hijjoglodts (Perm, Kazan, Samara,
<Mifa, OrenlM»unr); Oxt/intfns ptlosn (toutes U*s steppes de la Hussie d'Kurope);
Tfl'AtH9H mohtnnum «toutes b*s steppes de la Hussie dTuinqN*); Thfoitum
mj tnaster^
Famille des Ro«*acéfî* : Sfiif\i*ti fHf^ n'adula; Sjin'uui hiiftfrinfofitii .SV/ik/iii-
■ f'w officinales JVrm, Kazan, Samara, Oufa, Orenbourg, Podolii*, Kiev,
\<dh\nie); PolentUla o/Mira (tout<*H les steppes de la Hussie d^Kunqn*); Poim-
■'. «j aryenieti (Perm, Kazan, t)ufa« Samara, Orenbourg, Kberson, Podolie,
Ki«*%. Volh\niei.
Famille ib*s Hubiarérs : (iaittim m'tnn ( toutrn b*» strppes de la Hussie
d Kuro|M*).
A r«*tte liskte, nous ajoutt^ron?^ \v% noms de (|u<*lques autn^s plantes caracti*-
ri^liques, les Artémisrs, de la famiUe des Composées, les Sttpa prnnata^
^Pr9famum rmltjare^ i^ttèhptmuln silurivn^ Lihum MariOffon^ etc. La step|>e à
UMilraux a, surtout, comme on a pu le renian|uer, de grandes affinités avec
U « stoppes que M. Krai^nof appelle stepprs pré-ouraliennes. L'Oural u\*s{
qu lao coubûr <b* eoniféres entre d(*ux xom^s steppiennes similain*s.
B. ^ Stf/if^rt Afin* t't'ffffition arhur»'yt fnle ri nuit Sfihfirt,
Cetlr seconde zone, que n<>us établi^MinH dans U*% %ti»p|K»s de la SilnTie occi-
drotale, com*%|M»nd aux steppes des terns noin*s et du bi*'^*« du D** Hidde,
dao4 le CaucaM* <prin<*ip<ib*ment step|M*4 riHraura>i(*nn«»^), aux >leppes de
trrtr oi»irr et d*Ab%intbi-s du profe%M*ur Kra^nof, dans sa noiirc* «nr la flore de
90 G. SAINT-YVKS.
rAltaï. Eile difTère de la zone précédente par Tabsence des bouleaux, des
trembles, ou autres espèces arborescentes (sauf dans quelques sporades, par
exemple dans les islets de Tlrtych, i Semipalatinsk) ; elle diffère de la zone sui-
vante par Tabsence d^inflorescences salines. Salimite méridionale, dans la partie
où je Tai traversée, était le cours de la rivière Aïas, tributaire du lac Balkach,
c'est-à-dire, environ, le 48" de Lat. N. ; elle serait, par conséquent, comprise
entre le iS"" et le 53". Vers Test, où elle forme les parties basses du système
de TAltaï, elle est beaucoup plus riche en formes végétales que vers Touest.
Quelques énumérations de plantes choisies dans les familles les plus impor-
tantes du règne végétal nous permettront d'établir ses afflnités caractéristiques :
Famille des Renonculacées. — D'abord, trois formes que nous avons déjà
étudiées dans les steppes à bouleaux et qui ont une aire de dispersion consi-
dérable : Ranunculus acris^ Ranunculus polyanthemos et Pulsatilla païens. Les
formes que nous retrouvons dans les steppes de la Russie d'Europe sont .
Thaliclrum minus, commun dans les steppes russes; Clematis integrifolia
^ (Kherson, Bessarabie, Podolie, Kiev et Volhynie); Ceratocephalus orihoceras
(Kherson, Bessarabie) ;>lcorii7um anlhora (Samara, Oufa, Orenbourg); j4doiif$
wolgensis (Kherson, Bessarabie, Podolie, Kiev et Volhynie). A côté, d'autres
formes, Cletnalis glauca, connue aussi sous le nom de Clematis orientalis,
répandue dans tout le Turkestan, le Caucase, la Perse, la Mongolie, l'Hima-
laya, la Mandchourie; Thaliclrum isopyroïdes (tout le Turkestan, Arménie,
Syrie, Perse, Afghanistan, Himalaya, etc.); Ranunculus pohjrhizos (Russie
d'Europe, Sibérie, Caucase); Ranunculus plalyspermus (ïutkc^ihXï et Altaï);
Ranunculus auricomus (Sibérie, Russie d'Europe et Caucase).
Famille des Crucifères (compte de nombreux représentants) : Megacarpea
/ae/tiia/a (Dzoungarie, Turkestan, rives de la Caspienne); Sisymbriumjunceum
(depuis la Trunsbaïkalie jusqu'à la Hongrie; en Russie : Samara, Oufa, Oren-
bourg, Bessarabie, Volhynie, Kharkof) ; Erysimum sisymbrioideSy forme plus
désertique (Altaï, Sibérie itiéridionale, rives de la Caspienne); Erysimum
amhejovskianum (Mongolie, Dzoungarie, Daourie, Oufa, Orenbourg); Ery-
simum versicolor (Oufa, Orenbourg, Podolie, Kiev); Enjsimum virgalum
(Samara, Oufa, Orenbourg); Meniocus linifolius (Samara, Oufa, Orenbourg,
Kherson, Bessarabie, Podolie, Perse, Afghanistan, Turkestan, Caucase, jus-
qu'en Espagne); Berberoa incana (de la Daourie jusqu'au centre de l'Europe);
Alyssum minimum (Orenbourg, Oufa, Samara, Kherson, Bessarabie, Podolie,
Kiev, Syrie, Hongrie, Roumélie, Grèce), etc.
Famille des Caryophyllacées (également de nombreux représentants) :
Gypsophila paniculala (Oufa, Orenbourg, Kherson, Bessarabie, Podolie, Kiev,
jusque dans le centre de l'Allemagne); Gypsophila Gmelini (Mongolie, Altaï);
Dianlhus crinilus (Dzoungarie, Turkestan, Perse, Transcaucasie, Asie-Mineure);
Dianthns ramosissimus (Orenbourg); Silène mulll/lora (Samara, Oufa, Oren-
mSTUlMTlON IIES PLINTBS EN SIBIvRIK KT KN ASIE <:KNTR\LE. fl
:-'unr. sU'piies tli* Sarepta); Silnîe pt'ocHmhens {T^mhot, Saratof, région Volga-
I^Ki»; Sil^nr abrrica (Oufa, Orenbourg, Astrakhan, Khersoii); Silme viscosa
Tamara, Kaian, Oufa, Orenbourg, Tambof, Saratof, Kharkof), etc.
(^rlqoc» faitA raractéristiques d«*coulent de cotto énumératioii --et se
rv|inMiuiraient, si nous examinions les autres familles de phan^rofcames.
Ij^ premier est la presque complète disparition des formes arctiques (dont quel-
|u«*%-uoes figruraieiit encore dans la steppe à Imuleaux). Dans toutes les
•-*l«'cr% mentionm*es ci-dessus, une seule se retrouve sur le littoral an*lif|ue :
> llamumculus acrig, et encore est-ce une espèce dont Taire de dispersion est
'••ciMjrrabie. Au contraire, on voit apparaître quelques formes de contK^es
■**«-ri«lioDales, par exemple, de Perse et de Syrie, etc. On a pu n*marquer
' j'ilrmenl Ténorme étendue en longitude des plantes qui constituent la flore de
. •■-« «Irppe^; lH»aucoup vont d(*puis la Sibérie orientale jusqu*i TEurope centrale,
\ it-|<|uefois même jusipi'à TEspagne; cVst que nous nous trouvons dans la
«t rilabli* lone steppienne, dont le type a été déformé, dans certaine partie de
I Kunqie, |»ar la culture, mais qui constituait en Eurofie, et en Asie, une bande
; irallêle à la lone toundra, à la lone forêt. La steppe* à bouleaux n'est qu*un
l%|M- de transition entre la forêt et la steppe, comme In step|ie saline ou sablon-
ii«-u««* que nous examinerons ensuite n*est qu*un type de transition entre la
*^-|»|ie et le désert.
J'ai décrit pnVédemment de la façon suivante le type de la steppe .sans
^••rétation arborescente et non »*aline, entre Semipalalinsk et Sergio|M>l :
« pas un arbre dr^n^^ant ses grands bras verdoyants, pas même un arbrisseau
I riMjpi, recroquevillé, si* faisant bien p«*tit df*vant le vent niveleur. Non,
ri«-ii qu'une %aste table, toute verte, constellée de ci. de là, de Heurs jaunes ou
•1 il»^mth<*«. à feuilla;:e blanchi\tre et luisant, qui lui font, comme un tin et
«••\ftjx tapis, une t|élicat«* ré^iHo. » Plus hiin, la strppi' ontiulée : « toujours
i«- même tableau : la st«*p|M* av<*c drs ondulations, des moutonnements, d«*s
rn^m^r^. Ijm naturt^ a épuiM* tout l«* vert de sa palette pour en teindre les
#rrte« de tout«*s cv% Mvj^iw*^: de ci de là, dans les criMix, quebpies flaques dr
jiune, l«^ renoncub^s s<» groupant i*n bataillons s('rré<%. » tVrst la st<*ppe ^uo
lij |innt<*m|>«, car. au co-ur dr Télé, «die n'ofl^re plus qu<* ib»** herix's jaunies,
r.«-ln«*s. brdlé<*«, un*' imiii<*n*»ité morne et comme morte, que n'anime plus le
'«don» %ané des florai'^nn**.
l>« «tep|M*% «alin**^ «*orre«»poiid«*nt, dans la ré;:ion qui nous f»crupe. au
;<dfr iH»rd-e%l de rancidine nier nr<ilo-c.iHpirnne dont le lac lialkacb, l'Ala-
KfHil et b* Si%*»\k-Ki»ul %ont le^ l«tniiins: v\\v% coinmencrut, comme je l'ai dit,
au «ud de SrrLM(q»<d. r'<*%l-;iHlire au point ou on lai^^*. au nonl. rép:inoui«^M*-
92 G. S-VIOT-YVKS.
ment occidental du Tarliagataï, le plissement le plus septentrional des Tian-
Chan, et elles s'étendent jusqu'à la base <lu second plissement, l'Alataou
dzoungare. Le sol est partout recouvert de plaques salines qui craquent sous
le pas des chevaux. La terre est mélangée de cette même poussière blanche et
la modification constitutive du sol a amené une modification des types végé-
taux. Les formes sont plus sèches, plus adaptées à ce milieu spécial dont elles
prennent la teinte grisâtre. On voit apparaître les Rhubarbes (Rheum) aux
rhizomes épais, plantes absolument caractéristiques de l'Asie intérieure. La
famille des Frankeniacées, complètement restreinte aux steppes salines et aux
régions désertiques, compte des représentants, le Frankenia kispida et le Fran-
keiiiu pulverutenta. Il est à remarquer que ces Frankeniacées se retrouvent,
sous une forme ou sous une autre, dans des régions du globe qui s'assimilent
aux steppes salines de l'Asie intérieure. Dans les régions salines et déser-
tiques de la Perse orientale, dans les steppes situées entre Bakou et Lankoran,
ou entre Bakou et Pelrovsk (Caucase), le Frankenia hispida, le /'. pulveru-
tenta, YHi/pericopsis persica ; en Afrique, dans le Karroo de la colonie du Cap,
a\-ec le Frankenia levis, le F. pulverulenta, le F. hrebsii, le F. nothria. Dans
les déserts australiens, dans les régions similaires de la Patagonie et de la
Sonera (Mexique), dans le désert du grand Lac Salé, aux Etats-Unis, des
Frankeniacées se rencontrent également. Les Tamarix sont aussi des plantes
des steppes salines, plantes de transition avec les déserts proprement dits :
Tamarix elongala, T. laxa, T. kispida, T. leptostachys, T. Palasii; également,
dans la même famille, le Myricaria germanica; dans la famille des Zygophyl-
lacées, la Sitraria schoberi. A côté des Stalices et des Salicornes abondent
diverses espèces d'Armoises.
UISTMBITIOS OKS PL.\NTES ES SIBKRIE ET EN ASIE CENTIt^LE. 93
IV. — Les réglons montagneuses '.
^ aroir parcouru ces inimenses et monotones steppes qui constituent
la partie la plus importante de la Sibérie occidentale, nous voici en présence
«ioM puissante chaîne de montagne qui barre Thorizon, diversifie le paysage
et réjouit le regard par la variété des lignes. C*est TAlataou dzoungare, le
«««»iid plissement du système des Tian-i^han. Nous n'avons fait que côtoyer
lextrémité occidentale du premier plissement, le Tarlmgalaï; nous franchi-
riHifl, au contraire, TAlataou dzoungare d*uiie façon suffisante pour nous rendre
c«»aiple de sa flore et de sa faune; puis, nous trouverons une région de dunes
«le «able, i physionomie désertique, bonlant un fleuve, Tlli, et, au deli de ce
flr«iTe« une nouvelle chaîne de montagnes. Cette région de dunes repn^senle
un « Bosphore » géologique, Tancien détroit qui faisait communiquer la mer
aralo-easpienne avec le golfe dzoungare (dépendance de la grande mer inté-
rieure asiatique): la chaîne de montagnes, au contraire, est le troisième plis-
«emeot des Tian-Chan, IWlataou transilien, et les plisisiements montagneux
»e succéderont maintenant sans interruption jusqu'au littoral de Tancienne
mer intérieure asiatique (aujourd'hui la Kachgarie) : Koungei Alataou, Ter-
skei Alataou, grands Tian-Chan et Transalaî <ce dernier plus i l'ouest). Nous
aurons donc une série de flores de régions montagneuses à comparer et h
rtmlier; nous les examinerons successivement : 1* au point de vue de leurs
élémeots respectifs mis en parallèle ; 2* au point de vue de leurs rap|H>rts aver
les réfeioDS naturelles environnantes; 3* au point de vue des limites altitudi-
oales; l* au |MMnt de vue des ré|>artitions |»ar %*ersants. Ne p4»uvant examiner
Uiutes les formes qui sont en nombre considérable, nous prendrons, romme
rxeinple, la famille des Renoncu lacées, les mêmes faits S4' rt^pétant ou à peu
prè« dans toutes les familles, et nous établirons des tableaux successifs, selon
l'excellente méthode du professi^ur Kra.nnof dans ses études sur la flore d«*s
Meppes.
A. - Ktuth rnmi»4tnihvr dru dtvertm f^tfiotêS mot^ayn^u^ra,
Ti 11' *«ii. Afaiii'tm .. .
. > . prriMî »i< 1 1 i^ft fin
I. H* tii.iii^ Liiu'iiti^ a.
I fh»t ^1^ uhli*«-« l« rî oo* i.*rt;>>iir t|r Fr«it hrnWu «Itnt le* ptit lirai |on« «Ir 1*1 ni«rr*il^ «|r
t, lr« n<*rr« «tr ll»tii-iiiwiix <l.iri« l.i rrlidoii »4 irriliii«)iir ilr« «ii\4ftr«f|r Prjr\4|Hki, lr« n<»lirr^
•1' Krtt»fHi# «ur \% f tr •!«- I Util r| •!• « Tiin c.han, \t% truiui du pnifr^^eur rt Jir.i«lrmiririi
iL<«Cftliui*k^ «ur U Horr fiAiiiiri' iinr ri prrpti-iirirnnc .
94 G. SAINT- YVES.
Tian^Chan, Alataou .
Alataou dzoungare. iransUien^Kounsei^Tershei, Alai et Tfxm»a!at. Pamirs. ...
Grands Tian-Chan. prépaminetinei.
3. Atragene alpina.
4. Thalictrum alpinum.^— i
5. Thalictrum isopyroïdes.«
6. Thalictrum fcetidum.-*-
7. Thalictrum minus.
8. Thalictrum simplex.
1. Thalictrum trautvetterianum.
9. Anémone silvestris.'
10. Anémone biflora.—
il. Anémone narcisRiflora.*
12. Anémone albana.
13. Anémone Falconeri.-—
H. Anémone patens.
1. Anémone coronaria.-
2. Anémone ohtusiloba.*
2. Anémone Tschernaewi.—
3. Anémone Zerawschanica.
2. Anémone Kostyczewi.
15. Adonis vernalis.
16. Adonis wolgensis.
3. Adonis œstivaiis.
1. Adonis a|ifnnina.
17. Ceratocephalus orthooeras.
18. Ranunculus «>q«»a*în°
19. Ranunculus p^^y*****--"
4. Hanunculus turkestanicus.
5. Ranunculus 01gn\
6. Ranunculus alpigenus.
i. Ranunculus n^^;^^.^|j^
7. Ranunculus tenuilobus.
8. Ranunculus aureopetalus.
9. Ranunculus Sewerzowi.
20. Ranunculus paucidentatus..
di, Ranunculus pedatus.
22. Ranunculus pulchellus.
23. Ranunculus plantaginifoiius.
24. Ranunculus cymbalariœ.
25. Ranunculus hyperboreus.—
26. Ranunculus **'*"■—
5. Ranunculus Alherti.
27. Ranunculus "'""^•''
*3. Ranunculus Parairi.
28. Ranunculus "^^"f"^"'^""
10. Ranunrulus rubrocalyx.
29. Ranunculus f^'»''""
6. Ranunculus ^«f^^^p»»!''^
7. Ranunculus Brotherusi.
30. Ranunculus «^^"'••-
DISTRIBITIt»! in:^ PLANTKS KN SIBBRIK KT EN ASIB OINTIIALK. M
Sans prolonirer cette énumération qui nous enlraiDerait tr«*s loin et devien*
dniit fastidieuv*. on voit, |>ar ces exemples, qu'il existe déjà une certaine
iUflërenciatî(»n entn* TAlalaou dzoungare et les autres plissenienls des Tian*
Clhan, el que la difliiVenciation est plus accentuée encore entre les plisse-
ments centraux de ces mêmes Tian*CJian et le proufte de TAlaî et du Trannalal.
(>a différenciations constatées nous amènent à rechercher les affinités de ces
flcires montafrneuses.
i). Affhnif^f deg flores dru nagions moniagurusrn,
lieux formes sont communes dans TAlataou dzoungare el ne se retrouvent
pas dans les autres plissemenln des Tian-Chan, le Tkalictrum fœlidum et
VAmemumeiHiient^ de même le Itanuntulun Cymhalaria*; par contre, sept formes,
dont nous avons constaté la présence dans le Terskei Alataou ou les f^rands
Ttan tlhan, ne fi|rurent fnis dans TAlataou dzoun^ran* : Anemonr comnaria^
.4. ^Mmùlt^M^ Adonia irtttraltn^ Ranunculuê flrxicaMlis^ ft. Alhrrli^ H. rufonr-
fmtlms ft IL lirnlheruni. LMwwiowr paten$ i»st une forme européenne et siln*-
ri«*nnt'; «m la trouve dans les plaines de la Bessarabie; nous Tavonn signalée
4ut<Mir d'Om^k; elle en! fréquente dans rAllaî. Le Thnlictrum ftrùdum se
retrouve dans le«i steppes cisraucasiennes, au nord de Piatip>rsk et aussi tians
1 Allai. Au C4intrairi\ YAnnnonr ohtuêilofm <*st une plante alpine que Ton voit
au Til»et, dans rilimalaya, dans les provinces du Kansou et du (Ihansi. Ia^
liitmmmrmimn rymfmtanit m* rattache h la flore de la SilxVie et de rAmérique
boréale; on la signale dans T Altaï, TAlachan; le ftantinrului alln^rti est une
f<»nne alpine.
Dans le jrenre TroHtm$, un penre très répandu en SilwTie et en Asie centrale,
fKms soyons le TrotliuM enro/urêis v. tongorirti^ espère esHentiellenient sibc*-
rieoiie, repn*sentée dans les Tian-(ihan, particulièrement dans TAlataou
daooiifrare, el non repn*sentée dans TAlal et le Transalal; au contraire, le
TroUiM$ nMêaiicuê a une aire de dispersion considérable dans tous les plin-
«emeots que nous examinons.
Parmi les At/milegia, VAquilegia nihirim^ si fréquente en Siln^rie rt dans
rAliai, existe aUmdamment dans TAIataou dvoun^Mre et s<» trouve, quoique
plus rareroeol, dans les Tian-Chan centraux, mais nf»us ne constatons pas sa
pr^aence dans rALii ni dans Ip Transalal; VA/^uUrgia riridiflora, plante de la
ilaboorie, do Tanpout et de la Chine, existe dans TAlaî et Transalai et n est
ptts siitnalée dans nos autres chaînes, etc.
On peut eatimer que le Tarkantal et TAlataou dzounxrare sont, de tons les
pli«««fDeota des Tian-Chan, ceux dont la flore a le plus d'afflnités avec la flore
Mbériefine et se compose princi|)alement d*éléments steppiens. Au contraire,
TAlal el le Transalai ont des affinités avc^- la flore tiln^taine et tanpoute. Dans
9« G. SALNT-YYES.
leKoungei Alataouet les grands Tian-Chan, prédominent les formes steppiennes
à parenté avec celles de TAltaî oriental, tandis que, dans les admirables
prairies ou dans les forêts de TAlataon transilien et du Terskei Alataou,
abondent les formes alpestres. C est dans le Terskei Alataou et FAlataou trans-
ilien, que Ton trouve surtout : Aquilegia vulgaris, Delphinium elatum^ Delphi-
nium alpininum^ toute la série des Aconits lAconithum anihara^ A . lycocUmum^
A. napellus, A. rolundifolium^ Papaver alpinum^ Viola unifloray V. Syl-
veslriSj Gentiane azurea, G. Riparia^ Aster alpinuSj Potentilla nivalis^ Myosotis
alpestriSy Scutellaria alpina, fris siberica, toute une série à'Allium^ des primu-
lacées en grande quantité, Primula nivalis et autres, des tulipes, sans compter
ces géants de la végétation herbacée, les Eremurus^ qui donnent une physio-
nomie si caractéristique aux pentes des montagnes. Cest, également dans le
Terskei Alataou et TAlataou transilien, un peu dans la partie orientale du
Koungei Alataou, que Ton trouve une véritable végétation arborescente : au
débouché des vallées, les Pommiers sauvages, les Peupliers, les Trembles,
les Bouleaux, les Noyers, etc. ; avant les prairies alpestres, de splendides forêts
d*un conifère, le Picea schrenkiana (par exemple dans la haute vallée de la
Karakolka, Terskei Alataou).
C. — Versants et limites altitudinales.
Dans TAlataou transilien, sur le versant nord, les vallées, perpendicu-
laires à la ligne de crête, se terminent par des cônes d*alluvions, extrême-
ment favorables i la culture, où ont été créés tous les villages russes du
district de Vierniy. Même dispositif dans les monts Alexandre, prolongements
du Koungei Alataou, et, par conséquent, dans les districts de Pichpek et
d*Aoulie, Ata, et sur le versant nord de TAlaï (Ferghana). Les eaux des riviè-
res sont éparpillées en une multitude d'ariks ou canaux d^irrigation, qui
achèvent de faire de ces régions des territoires propices à la colonisation.
Lorsque cette zone des cultures est franchie, on trouve, au débouché des
vallées, des bosquets de pommiers sauvages qui se maintiennent jusqu^a une
altitude de 1850 mètres. Les pommiers sauvages sont surtout groupés sur les
rives des torrents, tandis que les pentes des montagnes sont revêtues d*une
végétation herbacée intense, dont certains échantillons atteignent des propor-
tions considérables. Au delà commencent les conifères (Picea schrenkiana)^
particulièrement abondants entre 2 000 et 2 500 mètres, et ayant leur limite
supérieure à 2 850 mètres. La dernière région est constituée par des prairies à
plantes alpines : renoncules, anémones, aconits, gentianes, etc., qui montent
jusqu'à 3100 à 3200 mètres. Ce versant septentrional de FAlataou transilien a
une physionomie alpine; la même observation parait devoir s'appliquer au
versant septentrional des monts Alexandre.
IH-rHlBITION !»»:> PI,A>TI-:> us ï^lHKHII-: KT EN A>IK i IHNTHALK- n
Au rontraire, «ur le versant méridional <le l'.VIataou traosilien, la vrgrta-
Uim arUircttccnlc tlisfiarait pr<>M]ue roiiiptMrmpnl, et aux formeR alpines se
■ubitliluonl, dan» Ipa inUumfirn, des forint» pssrntii-lltMiirnl stpppifnnps. La
tran!>f<irmalic>n f^l tn'-K l>ruM)ui> <'t tn-s ih-IIp; niillr |tart dans rcttr partir de
I'Amp ri-ntralr i-llf n'est aussi visible. Sur le ven.anl septentriunal du Kouiipoi
AUlaou, nous retrouvons les fort^ls de roniféres et les furines alpines, mais,
sans la xme préliminaire «les rônes ilalluvions h ruitun's cl îles Itols de |Kira-
ipurf* «au\aL'e«. Kn rrtnnrlie, piir rxeniiile datl^ I» vnllrt- de la Moreké,
rvitlent de vrrilaldes foriMs vierges avec des ronîfères de IM-Ile dimension; ils
«■ mainlirnnenl entre I KtH) el 2S0O mitres, et la limite des pâlurnges à
l'Unité alpines |»ar.ilt être, ronime dnits l'Alalaou traiisilien, de DlOO A
JïW mèlreH. Sur le versant méridion.il du Kouni><'i Alolaou reparaît la vé)jé-
talH>n «lefipirnne.
Marnes di^[MI<<lili^s dans le T>-rokei Alataou : fon'l^ et fornii"> nl]>iii<-s nur le
«f r*jnt nonl. fl>^tle^ steppi<'nit<'> -ur le \er-anl Mid. Les (''•iiid'-n-. Miiit parti*
tuli<-r«>fflpnt alM>nd.iiits entre 'J KHt el 2 M il nitln-.; <.ii Ironie emore des
|.Unle« alpine-, ou -«leppieime^ *-n 11<-nrs à d<-s altitude-, de :i.l> lt,:t 1 110 il même
J.'iJMl inftre*. Il \ a une irrandc >iniilituile au | oint de \ue l>ot.ini<|ue entre le
Irnkpî Alalaou et I'AIsIaou trnnvilien. D.ins lr« urands Tian C.liati les
•**rnrrs arbore^n-nle^ di'\i>-nnt-iit ilc plu^ in plu*" rnre.>; le l'f-i sihrmrhnua
es G. SAINT-YVES.
disparait pour faire place à un genévrier qui joue un rôle très important dans
la végétation de l'Asie centrale, le Juniperus pseudo sabina. Les p&turages éga-
lement ont une physionomie presque exclusivement steppienne ; sur ce relief
les plantes alpines sont à l'état sporadique, tandis que, sur le versant sud,
que je n'ai pas visité, mais dont le professeur Krasnof a fait une intéressante
étude, les formes ont des affinités très accusées avec celles de l'Altaï oriental
et de l'Alachan. Au contraire. la chaîne transversale que j'ai appelée Alpes du
Fei^hana, offre, sur son versant nord, une végétation alpine, et, sur son versant
sud, une végétation alpine plus accentuée encore, avec des formes herbacées
puissantes; enfin, au bas des vallées, entre 2 000 et 3500 mètres, des arbres :
noyers, pommiers sauvages, abricotiers sauvages.
Dans l'Alaï, le peuplier qui domine dans les basses vallées, le genévrier,
devenu un véritable arbre, dans les vallées moyennes et jusqu'à 3 000 mètres
d'altitude, les plantes alpines entremêlées de formes steppiennes jusqu'à
4 000 mètres : toujours sur le versant nord. De même que dans les autres
plissements, le versant méridional se distingue par la disparition presque
complète de la végétation arborescente et par la prédominance des formes
steppiennes.
Un autre fait à peu pr^s constant dans les divers plissements du système
des Tian-Chan : c'est ta partie orientale de chaque plissement qui est la plus
verdoyante, celle où prédominent les formes alpines et où se trouvent, en plus
grande quantité, les essences forestières ou arborescentes.
Dans le Transalaï, sur le Pamir et dans le.s chaînes occidentales du Tur-
kestan chinois, la limite altituJinale des piaules est beaucoup plus élevée que
dans les chaînes que nous venons d'étudier.
I>|!*THIBl-TIO\ OKS l'LASTKS H> SIBKtIIK ET KN ASIK i>:>THALE. OT
Ffilrhi-nkurtKorsIiinHky !«iF;nal(>iil,auLrninil Knra Kf>ul(l 100 mt-lirn), Aur
l«> l'amir Alilrhour 1 i 300 mMrrit). au col il'Ak-Baïtal {i "50 mèlr<>9', au mois
ir juin : Ctftnatit langulira. AnnnoiK l$rhrnia-ri, lianunculu* aiiualilit («up
le» rive» de l'Aksou), Itanuiicmlut pulcheHun. Hatinnculut cyinhalnrise, vie.
On trouve : Clematïx orientalis, Delphinium ttruminianum, «lans la vaUéc
dr Karakarh. onln* \ 500 et 4 801) m.Mn-n. Hnn/a mi'/tofi, l.ychm» aprlala
ArrHtna tnutriformit, J/y-
nrtirm finulrata, Taraxn-
c»m 4,ffiriiiair, Sonrhui oie-
rafrui , i'iiwngi'i gUtufa ,
f^t-ntuina lenfUa, hmrore-
fJMimm tiaminrum, Kphc'
Jra rnlfiitriÉ, l'riiuula tihi-
r>r». rnln- i 800 ft I 500
■n<-tn'» à la [m^M- «Ir San-
jnu, liant* In liautp va)1<V •!•■
B^nUtrli : cf >f>iit là >U-s
limiti't l'xln^iin'ft ilt- la vi-
pi-taliiin Mir !«• plobr.
i,>Uiinil on »ynth<-li!><-
rrlli- v<-L'<'-lali<in «If 1 Asi<'
o-nlralr- et dt-s Tinn-Chaii,
un pn arrive à ronrcvoir
!•-* «le|i|M*K romiiie U forme
priinilivefondanientnle.Cen tm.kti mu,., — ï,mi» i.«tn-»^
*le|»|H-4 Utnlnient dt* vn!.te> "'^ - ■■■' • ■■■ i ■> - i ■ ■ -.'.i'..» ir m. <i -«...i-n^
dr|»rc«sî(in)i mIii'" : mer
aralo<4-a<i|iienne , mt'ililerrnnt'-e renlrali>-n viatique ou Han-Nnï, aujourd'hui
rrmidaWf» par de vnitte» di-M-rls de vihle. où nouls de» »xnouU el (|uel<|ues
tamarix reprénenlent la vie oruaiiïque. Il est poiiAilde, ronforméinenl â l'hy-
|Mitbèv d*Ubr»ulrhef, qu'à tes mer» nient !tum'-«lé de» na|i|>«*>. itinon d'enu
d<iaee, du moins de» n.i|>|M<!( >auniAtre!i. Les Tian-Clian formaient un nrrhifMd
4oal le* Ile* élaii-iil n'M'^lues lY'alement d'une vé^'étalion !ite|i|iienne : les
forme* al|>>ne« n'ool a|i|>.nni qu'à la ^uite de la [H-rio'le plarinîre qui, là
rorame dan« noln> Kurojie, a niodilié le fnries. El nous reman|uons, à re
»ujet, l'ariinilê de Tio* former al|>iiie< a^inliques avee nos formes arrliques
••ialiquet. Ain*i. H-ihhucuIxi nm*, Itimunenlut af finit, /tintunciilus
ry«/j«laria, Huninrulut tft'ili*. Anem<iH'' n'initti/tum , Anémone iftrri/tora,
.IfNi/eyid (vrtnnft. Artti- •! al/iiiti, Atlr-i-/'ihiâ alpi»Mt, Ciirej alpitta, (Jen-
(M(M U^lit, T'tr'i l'i'Mim ',f/i- iii'ilf, l'ninul'i »('.rri.'i, elr., se n>ln>uvenl sur
le littoral de l'or>-.ii> tila<-i-il Arrtii{ue.
100 G. SAINT-YVES.
Conclusions anihropo-géographiques.
Non seulement la géographie botanique permet de classer à merveille les
diverses régions naturelles de la Sibérie et de TAsie centrale, de les synthé-
tiser, en un mot, toundra, taïga, steppe; mais encore ces zones botaniques
expliquent la répartition des populations. Dans la toundra, de rares éleveurs de
rennes, animal qui se nourrit de mousses et lichens ; dans Timpénétrable taïga,
des populations clairsemées le long des chemins qui marchent, des rivières,
seules voies de pénétration, populations vivant principalement de la pèche. Au
contraire, la steppe à bouleaux, la clairière intermédiaire entre la forêt trop
épaisse et la steppe trop dénudée, est la zone, par excellence, pour la colo-
nisation européenne, pour la population vivant sédenlairement; là passait la
grande route sibérienne, là passe aujourd'hui le chemin de fer. Enfin, ces
steppes immenses, aboutissant à des montagnes où se succèdent jusqu'à la
limite des neiges éternelles, des pâturages steppiens et des pâturages alpestres,
ont déterminé un nomadisme particulier, une transhumance qui est la vie
des Kirghises : dé[)lacement des campements, altitudinalement, au fur et à
mesure des saisons, ascendant avec Therbe des steppes que le soleil dessèche
et celle des pâturages alpestres qu'il fait pousser, descendant avec le retour
victorieux des neiges*.
G. Saint-Yves.
1. Mes colleclions sont particiiHèrement riches en cv qui concerne les steppes? salines, l'Alataou
dzoungare, TAlataou transilien, le Terskei Alataou, le Koungei Alataou, les grands Tian Chan, les
Alpes du Ferghana et l'Alaî, nulles on a peu près pour le Transalaï et les Pamirs où j'ai passé
trop tardivement.
. . • •
« •
L'œuvre géographique
de la mission de Zi-ka-wei
OtMitiiiiiaiit la tradition «le l«*urH rêK^bres coiifrrrcs, qui, ilo 1*03 à 1708,
•ln*^M'mit, |M)UP I Vin[»oreur Kanp-lii, la carte de non empire, le» |MTeîi jé^uitesi
•le la mission du Kiaiig-nan, plus connue dans le mondt* Hctenti(ii|ue mius celui
de Zi-ka-wei, village voisin de Clian^r-hai, où 5e trouve leur oliftervatoire
mel«M»ndoirique, ont exécuté une «euvre ^MMigraphique considrralde.
Kn premier lieu« nous devons si*:naler des caries tle«% provinces de Kianp-
fian. du Ngao-hoei, et du sud-est du Tclie-li,les seules partii^s de la (!hine dont
*«»ient aujounrhui charges les pères jésuites français. Os carl«»s, étaldies
*iir den documents réunis, de 1870 à IHIH, par le r«»i:reUé I*, l^finlrr, sont
•liMnbué«»% aux mi^^sionnaires piMir qu'ils les rompléliMit et ne se tnMiv<>nt
|i«. |»ar «uite, dans le commerce. Klles mesurent 0 m. lîO - 0 m. 15 et sont à
•li%rr%«»% tVh«dh*s. Kllr«* comprennent les dislrirt^ de Sou-tsiMi (S<iu-tcliéou), di*
'*^»n;:-ki.intf, d«» Tclir-tcjiéou-fou, Tlle Tsoii^-min, soit quatre districts seule-
:ï. nt du Kian;;-nan sur les vin;:t-tn»is qui l«* romp(»s«*nt. h.inn la même collée-
tH^ci rt avrc 1rs mém^H dim(*n<ions, on trouve la rarl<» autoL'rapliiéï» ri colo-
n •«• du NiranluMM, p.ir le I*. Henri llavn't <|S*».h, ri un rxtrail de crtte carte
|»ar Ir P. Pierrr. On «lojt encore au I*. II. Ilavret um* catir «mi qnatrr couleurs
d«* la |M»Hion du Yani^-tir-kiari;:, compri^^r d.iiiH la provinrr du N^MU-horit IH1I3)
0 ra. Tfi\ .-^ 0 m. 31 1 •p.i* tians Ir rommrrcr , «l'aprés 1rs sourrrs cliinoiM»s et
!#-« cartes marinrs. Klle montre 1rs frux rt donnr 1rs t!istanr«*H «Ir point rn |NÛnt
«n millrs anglais. d'apr<*s Ir Sauttr*il p4nh*t .IAiiin/i/, dr (lli.in:: liai à I-tclianfr.
Ell«^ rtait dr%tin«*r à arromp.iuner, comme rrlle du N:;.in-hori, |Vtud«* irro^'ca-
pliique ri hi^tonqur dr Iti /Vr/n/i/v» #/»i A'v'in-A'"'' « Vttn*'lr% %n\nhttfttiue%) du
inètDt* |>^re Tou-m» wé; |H*.»3i ri qui, i^w 13t) p.i;:ri^, contirnt tout i^i* qu'il faut
€ffCioaltn* de crtte pro\inrr. t',r tra\ail fait suilr a <rlui dr Y Ile tir Tsnnfffnniff
4u m^nir aul«*ur rt puldié rn lHtl2 [l'ir "*'/'.« «wf'//"7'Y«/''« . On trouvr, dans
r#-lt^ kr«M*hure de liO p.iu'«'s, 13 tartrs illustrant 1rs i h uii'i'nuMits survenus
4an4 IVlal de l'Ilr T'^on&r-mink' et dr rmilHiuchure du Yan::"tjr, depuis le
102 A.-A. FAUYEL.
commencement des temps historiques, puis cinq reproductions de gravures
chinoises.
En 4891, le Père D. Gandar, de Zi-ka-wei, publiait, dans la même collec-
tion des Variétés sinologiqueSy une étude historique et descriptive de grande
valeur, intitulée le Canal impérial (78 p.), illustrée de 17 cartes montrant Tétat
du canal sous les diverses dynasties et aujourd'hui.
h'Hisloire du royaume de Ou^ imprimée, en 1896, parle P. A. Tschepe,
dans la même série, renferme, en plus de 15 gravures, la reproduction en
noir de la carte chinoise du Ou-song-kiang (0,43 X 0,55) et celle de la région
des lacs et des canaux du sud (0,21 X 0,15). La première porte les noms
en chinois et en caractères latins, et montre les pays s*étendant du Chantoung
au Fo-kien et de la côte jusqu'au Chensi, au Hou-pé et au Hou-nan.
En 1896, le P. L. Gaillard a publié un fort beau plan en quatre couleurs de
Nankin (0,92 X 0,70), échelle approximative 0,067 pour 1 kilomètre. Il forme
le n"* 16 des Variétés sinologiques de Timprimerie de la mission et est accom-
pagné d'une notice explicative de quatre pages.
\j Histoire de la mission du Kiang-nan^ en trois volumes in-8°, du P. A.-M.
Colombel, autographiée, en 1899, pour l'usage des missionnaires, sur les presses
de Tou-sé-wé, renferme, à la fin du dernier volume, une série de reproductions à
diverses petites échelles de quinze districts du Kiang-nan, autographiées en noir
avec caractères chinois et leur traduction en caractères latins. Ces petites cartes,
réduites d'après les originaux du P. Pfister, mesurent 0 m. 265 X 0 m. 224.
On trouve aussi disséminés, dans le cours de l'ouvrage, une vingtaine de car-
tons illustrant la géographie de plusieurs points de la Chine, des plans de
plusieurs villes, ceux des concessions de Changhaï de 1847 à 1863» de Zi-ka-
wei et de Tou-sé-wei, etc.
Pour faciliter l'étude des chroniques de Confucius, les PP. I. Lorando et
J.-B. Pé ont publié une carte de la Chine à l'époque du sage (723-481 av. J.-C),
mesurant 1 m. X 0 m. 83. Les noms anciens y sont imprimés en rouge, les
modernes en noir.
Le P. Stan. Chevalier publia, en 1894, une carte murale de la Chine
(0 m. 72x0 m. 67), entièrement en chinois et destinée aux écoles. Tne autre,
beaucoup plus complète, mesurant 1 m. 23x0 m. 84, a été aussi publiée par
la mission, en caractères chinois, pour l'usage du public jaune. Elle est litho-
graphiée et coloriée, mais malheureusement peu lisible dans les petits carac-
tères. C'est une réimpression, croyons-nous, d'une carte due au mission-
naire protestant Wells Williams, qui fut aussi minii*tre d'Amérique à Pékin.
Elle comprend toute la Chine, la Con'e et le Japon, et donne les plans de
Pékin, Chang-hai, Canton, Tokio et Yokohama et une mappemonde. Men-
tionnons encore le plan de Chang-hai et de ses environs du frère Gousery (1873) ;
les petites cartes en couleurs de l'Annuaire de la mission montrant la pro-
t'ir.rVRE (iKttORAPlIIQrE DE LA MISSION DE ZIRAWKt 101
%iii<*r du Kiiin{;-nan et lo Trho-li .nud-ost (189U); le tracé de la route de Chang-
hai aux cfdliiieA de Zo^ré par le V. de Beaurepairc (1891^, et le grand plan en
rrlirf de'^ étaldi^^e^lents de la mission a Zi-ka*\vei (3 m. 70 X2 m.), qui
tiiTurr a rKx|M)sition des mi.ssioiis callioliques au Troradéro.
Nous arrivons, enfin, au grand «euvredcla mission du Kiang-nan annonré,
ra IH99, dans une bn>eliure in-i'de treize pages, intitulée : Im Savi^jalion a
rnf^ursur le haut Vang-ize, Il s*agit du mogniliciue Atlas du liant Yantj-tze^
d«»nt la S€Ton«le moitié a paru, cette année même, accompagnée d*une non-
^fll<« l»n»chure in-i* de cinquante*huit pages dont la première partie seule a
rtf publiée •. Elle décrit le voyage du P. Stan. C'hevalier, sur le Haut Yang-
Ur. dr l-tchang*fou à Tchong-king. La seconde partie décrira le fleuve juM|u*h
Pin:r-clian-hien« limite de la navigation et tiTme du voyage d'exploration du
«a^ant directeur de l'observatoire de Zi-ka-\vei. Dans la première brochure
traitant de la navigation et annon(;ant la publication de Tatlas du Haut Yang-
tir, le P. Che^valier donnait, en avance, un échantillon des cartes en cours
dVxfVutîon; c'étaient : les plans in-i* des rapides de Sin-tan, I-tan et Ta-touiiir,
ain^i que la planche V de Tatlas.
\S.\tlat du Haut Yang-tz^ de l-tchang-fou à Pitig-chaft-lué^n compn*nd
61 cjirle^de 0 m. HO ^< Oin. iO, lithographiées à la presse orientale de Chang-
hai. l«a brochure servant de complément à l'atlas explique comment le voya;:e
fui entnqiris. Elle dtmne deux phototypies des instruments employés et
«louj^ similigravures repréM»iilant les principaux |K)ints fie vue, d'après les
4^««io% du P. Chevalier ou d'autres. Quelques croquis dans le texte ajoutent
a la clarté et à l'intérêt de la lecture.
Ch^nré de visiter et d'instruire les observateurs îles diver>es stations météo»
n>b>sriques établies par le «service des d<»uanes chinoises sur le Haut YaiiL'-tze,
U P. Stan. Chevalier devait, en même temps, établir la |M)sition astniuomique
rxarli- de ces stations au mo\eii des instruments de l'observaloin* de Zika*
«ei. H pen<^a qu'il y avait intérêt à utiliser son vo%a::e et ses in*«tniment5
pfKir compléter et n»ctitier les travaux antérieurs M)uvent entaclié»i d'erreurs.
Ai«lé par deux de ses élèves chinf>is, il a réussi à fixer très exactement la posi-
tioo de quarante-huit stations, qui n'ont pas demamlé moins de huit cents
ff»k«4*r%ations de hauteurs solaires ou sidérales. Dans l'atlas, nii tableau, en
aiibrUi« et en fran<:ais, donne les noms df* ces stations avee leurs lon;:itude
ri btifude et le mode de leur détenniiiatinn. l'ne préface, éuMlem«*nt dan*» les
4rux lansrue^, renferme une description d^^ métho«les suivîtes ««t explique les
fv'slr^ employas pour la transcription en caractères latins des noms chinois.
La prononciation des idé<»grammes rliiiiois est fli::unV, d'après la méthode
f tt Bmmi Ymnç'd^ 'U lu^'iu^j '' », .i /• «i.-rA*»'*. ^i^n m \^*jZ'\***. \'»\ %^r rt «lr»rri|'(inn. «••m-
I •m'tti fl# t «IU« flu II* .'. ^ V »' i-*- ;• r i« H 1*. S t!».. m'-, r S. J l*rt t .. r I .«• !• nk •! I • lii' »* f^u
94 V,. SAINT-YVES.
Tian-Chan^ Alataou . ' >
Alataou dzoungare, iransilien^Kounsei^Terskei, Alax et Tramaldi. Pamirs. , Vailiea
Grands Tian-Chan. prépamtnenneM, a
3. Atragene alpina.
4. Thalictrum alpinum.^— i
5. Thalictrum isopyro1des.<
6. Thalictrum fcetidum.—
7. Thalictrum minus
8. Thalictrum simplex.
t. \
-y
•m"
1. Thalictrum trautvellerianum.
9. Anémone silvestris.<
10. Anémone billora.—
11. Anémone narcissiflora.*
12. Anémone albana.
13. Anémone Falconeri.^-i
M. Anémone patens.
i*-
1. Anémone coronaria.-
'Z. Anémone ohtusiloba.*
2. Anémone Tschernaewi.— ^
il. AniMnone Zerawschanica.
2. Anémone Kostvrxewi.
15. Adonis vernalis.
16. Adonis wolgensis.
3. Adonis œstivalis.
1. Adonis a|M'nnina.
17. Geratocephalus ^-*''^-""'*«"'
1 8. Ranunculus ^^q"*^****"
19. Ranunculus p^'y*'-''^-"
4. Ranunculus turkestanicus.
5. Ranunculus Olga».
6. Ranunculus alpigenus.
i. Ranunculus ^^*^'^Trlii
7. Ranunculus tenuilobus.
8. Ranunculus aureopetalus.
9. Ranunculus Sewerzowi.
20. Ranunculus paucidentatus..
di. Ranunculus pedatus.
22. Ranunculus pulchellus._
23. Ranunculus plantaginifolius.
24. Ranunculus cymbalariœ.
25. Ranunculus hyperboreus.^
26. Ranunculus "**'*'""'r
5. Ranunculus Alherti.
27. Ranunculus ""nT'i
*3. Ranunculus Pamiri.
28. Ranunculus "'-"f"^-*'— *-
10. Ranunculus rubrocalyx.
29. Ranunculus f^^*-*"--
6. Ranunculus ""^^"'"pn'n^
7. Ranunculus Brotherusi.
30. Ranunculus "''""--
Dis^TRIBITlON DKS PLANTES KN SIBKRIE RT KN ASIB CENTRALK. »S
Sans prolonger cette énumération qui nous entraînerait très loin et devien-
«irait fastidieuse, on voit, par ces exemples, qu*il existe déjà une certaine
diflrrenciation entre TAlataou dzoungare et les autres plissements des Tian-
Ciban» et que la diflerenciation est plus accentuée encore entre les plisse-
ments centraux de ces mêmes Tian-Chan et le groupe de TAlai et du Transalaî.
Cr« différenciations constatées nous amènent à rechercher les affinités de C(\s
fk^re^ montagneuses.
Il, - Afl'nùl^s d^$ florei (hs r^giont vionUigneu$e$»
lieux formes Mint commuâtes dans TAlataou dzoungare et ne se retrouvent
pa« dans les autres plissements des Tian-Chan, le Tkalictrum fœîidum et
V Amemume pateM^ de même le Hatiunculns CgmhalarLr; par contre, sept formes,
•loot nous avons constaté la présence dans le Torskei Alataou ou les grands
rianllhan, ne figurent pas dans PAlataou dzoungare : Annnonr comnaria^
.4. '/^'lnii/oAa, Adoniê ,T$i9calis^ Ranunculuê /Irxicaullu^ fi» Alherti^ H. rufonr-
fmtlms ri It. ltrotherH$i. \J Ant^mone paleiis i»st uiir formo européfiine et silw»-
rif-nm*; un la trouve dans les plaines de la Bessarabie; ntuis Tavons signalée
iultMir d'dmsk; elle est fréqueiiti» dans rAltaï. Le Thnlictrum ftrtidum se
rrtniuve dans les steppes cisraucasiennes, au nord de Piatigorsk et aussi dans
I Altaï. Au contraire, VAurmonr ohtustloffa «*Ht une plante alpine que Ton voit
au Tit»et, dans Tllimalaya, dans les provinces du Kansou et du (]hansi. Lo
liiimmnrmlma rym^nt/arix se rattache a la flore do la Sibérie vi de rAmérique
lifiréale; on la signale dans rAltaï, TAlachan; le Ranuncutut aU^rrti est une
fitrme alpine.
bans le genre Tndlêun, un genre trrs répandu ««n SilnVie et en Asie centrale,
mKi« voyons le Trulliun eum^uru» v. ntnfjorirn^ e^^piVi* essentiellement siln»-
riciuie, repn*sentée dans les Tian-Chan, particulièrement dans TAlataou
daoongare, et non représentée dans TAlaï et le Transalaî; au contraire, le
TroUiu$ nstaiêcuê a une aire de dispersion considérable dans tous les plis>
«emeots que nous examinons.
Parmi les A«imihtjm, VAt/uilegia nthirim, si fn»quente en Sil>érie et dans
r Altaï, existe aUmdammenl d.ins 1* Alataou d/oungare et se tnMi\e, quoique
plus rarement, dans les Tian-C«han centraux, mais nous ne constatons pas sa
prrarooe dans rAl.ii ni dans le Transalaî; VA'/uUrgin viridi/lora^ plante de la
llahoorie, du Tanvout et de la Chine, existe dans TAlal et Transalaî et nest
pas signalée dans nos autnvs chaînes, etc.
On peut estimer que le Tarbatrataî et TAlataou dzoungare sont, de tous les
plissemeota îles Tian-Chan, ceux dont la flore a le plus d*affinités avec la flore
MbMenne et m» 4'om|>ose prinri|ialement d'éléments steppiens. Au contraire,
l'Alal et le Tran^aUi ont des aftinités avec la flore tilN*laine et tangoute. Dans
lOi A.-A. FAUVEL.
adoptée dans le Cursus litteralurœ sinicœ du P. Zottoli et qui est acceptée
aujourd'hui par les sinologues français pour le dialecte dit mandarin et ceux
qui s'en rapprochent, soit, en général, pour tous les pays situés au nord du
Yang-tze-kiang. A côté, leur prononciation est encore figurée à l'anglaise,
suivant la méthode de Sir Thomas Wade, adoptée dans les douanes et dans
le service diplomatique anglais. Chacune des soixante-quatre cartes porte
une double graduation montrant à chaque degré de longitude la distance à
l'est de Paris et de Greenwich. Elles sont établies à l'échelle numérique de
1/25000 et l'échelle métrique est indiquée en kilomètres et en milles anglais.
Le li chinois, éminemment variable, a été, avec raison, laissé de côté. Les
légendes sont en français, anglais et chinois, comme tous les noms portés sur
les cartes, ce qui en rend la lecture aussi facile aux habitants du Céleste
Empire qu'à la majorité des étrangers.
Au moyen de signes conventionnels spéciaux, le P. Chevalier a indiqué
tous les accidents de terrain, visibles, sur les deux rives du fleuve, jusqu'à une
distance atteignant souvent trois kilomètres. D'autres montrent la nature des bas
fonds : bancs de roche, de gravier ou de sable fin, ainsi que toutes les roches
qu'il a pu observer dans le lit même du Yang-tze, tant à la montée qu'à la
descente. Les villes, les villages, voire même les temples et tours isolés, sont
indiqués partout où ils sont visibles du fleuve, qui est figuré à l'époque des
basses eaux. Les sondages, pris de trois minutes en trois minutes, sont
exprimés en mètres.
Ce magnifique travail est un monument géographique qui fait le plus grand
honneur à la mission du Kiang-nan et montre, dans le distingué P. Stan. Che-
valier, le digne successeur des savants cartographes de la cour de Kang-hi,
les RR. PP. Gerbillon, Bouvet, Régis, etc., et leurs confrères mathématiciens
et astronomes, Schall, Verbiest, etc., dont les travaux servent encore aujour-
d'hui de base à toutes les cartes de l'intérieur de la Chine.
L'atlas du Haut Yang-tze est devenu le complément indispensable des cartes
hydrographiques des côtes de Chine, relevées par les officiers des navires de
guerre des puissances étrangères, et le vade-mecum des navigateurs, depuis
qu'un audacieux pionnier, M. A. Little, a réussi, en 1898, à conduire, jusqu'au
dessus d'I-tchang, un petit navire à vapeur, le Lee-Vuen,
A.-A. Fauvel.
Exploration
des provinces équatoriales d'Abyssinie '
L'Kin|KTeur Mriirlik II, frap|M» ilt»s réHulInt.n obtonuH jmr h^s KlM^div<\n
d r4r]k|it4*. m plaidant tif\H EuroinViiA h la ÏMv cli^s e.\|N'Mlitinii!( (lrAlill«M*^ à
rlrndn* It^ur piii^sniico tlaiiH Ioh contrn\H iiil(»lii|iirA ^4|iiaU>rialrH, rt*M>lul ilo
ikui^n* l<*» iiK^ines r^^les pi*ntTal(*5 do romliiile ilaii» U*s pn^vinco» du s^ud di*
M»o riii|iirr; il daigna arrêter son choix sur ma p(T>onnr «»t ino nomma Tiou-
%ern*'ur pourrai dos Pn>viures Kquatorialos, avor le grade do dedjnz^ i^w rom-
pUrrnionl do M>n ^ou^in-f:orn)»iu, lo dodjaz To.ssania.
Vsvs provinros. «piiorrupout l'osp.io» romprin onlro le 2* ol lo r>*d«» Lai. N.,
nVUioul rôollonioiil soumison quo dans lour parlio Hoplonlnonalo; tou.> Io.h
trrntoin*^ voi<iiu^ do r«Mpiatour, tiion quo ronlrant dans la sphôro diufluonro
ro%cndi«piôo par IVmpiro d'Kliiiopio, no romunaisHaiont <pio nouuualomoiit
rautoritô du Nô;ru!«.
I^ promiôro rhoM» à fairo olail tlcuir don ii|H'r rtVIIoinonl lo pays ri
d im|H>sor rauloritô do TEuipiro parloul où ello n'oxihlail quo nouiiualoui«*nl,
et où ollo ôlait i^'non*o.
I>an% ro liul, j*orLMui*»ai uno oxprdiliun dont lo> nionibron riiropri*ns
«Ir^aiont t^tri' : S. A. H. lo iViuro llonri d*i)rl<^'iu<, aljoinl au rhof d<* la min-
•MMi, MM. do r.lioiltMivn», fii'ïori un rliof dos lroii|M*s d avant-i'ardt*; FNpon»!,
««•< r»'*Uin*trônôral ; I^*ynarit\ r.ipil lino rominandanl la ri»inp.i;:iiio *«4'*ii«'*LMlaiM* ;
BabiIrlirlT. S'*l»ilion; li«*utonaul do J«il»orl. M*rrôlairo du Priiito; lo 1)' Kaliu ;
Srljan. admini^lralour; Marius HoiirliiiT, «*lian:ô do riutondanro. En oulro,
i'a%ai^ Miu^ mos ordros «pirhpios rosa«|iit*s ilo l't'M'nrlo parliruliôro do S. M.
I Kraporrur do Hu^^io, pa^^'s dans la r«''M*rvo. Lno rom|»a;:nio do ronl lront<*
Urailloum M'*nô;:alai9, rorrul«>o à Ilakar, dovail sorvii d osrorlo pors«(nnt*ll<* ol
de n«») au diM*ip|in«\ taridi*^ quo rinqu.int«* Arai»os, auion«'*«' d'Araliio ol monlo*%
I H :* . .-II!*- •«!# \ji iiJ.» ^, •! • il 1% ili ' .1' Ti* et{>l ir i*t->«i .1 r'** *%!•»%» i« «iui* ti *»io. «•
<lti 4 Wiii I * ■' t lM«>fi 1 Mil lu rt : «ft r 1 1 ( 4r'i * (• ''ir /.n «••«• • ;; ' e t \ fur** ilr* ««• r. ilirt 1 IrUM'iil
•«ar • • î ' î '• • 'I «"l'ir* ». I lî.» » • » f» «1 I \ov i^«* \ic>«i *'f i|' i , rt 1< . '1 -ix «lu n*» f . I • 'i *\* \»^r ri >4 !• h
piNif I r lA' ■■ w i«« nt a<* 1 1 r ir ** j ••'•<'* t • « 1. ■ >.• r>> \' it 'tu •' f * ' 1 r ', « •• -j •r<> / 1 n > t.V tff
106 COMTE N. DE LÉONTIEFF.
sur (les méharis, étaient chargés du service d*éclaireurs. Un certain nombre
d'interprètes et de guides, et deux mille fantassins et cavaliers abyssins
formaient le gros de l'expédition et devaient se concentrer à notre arrivée à
Addis-Abaha. Ils étaient, comme d'habitude, suivis de leurs femmes et de
leurs enfants, prêts à s'installer en colonies déHnitives sur les nouveaux
territoires pour peu que le pays leur convînt. Enfin, une demi-batterie
de mitrailleuses Maxim, portées à dos de mulets, représentait notre
artillerie.
Mon expédition, commencée sous les plus heureux auspices, fut brusque-
ment arrêtée. A peine arrivé à Harrar, au mois de juin 1898, une balle qui
me traversa de part en part m'obligea de regagner la côte en litière et à me
faire ramener de là à Paris, pour me faire opérer. Aussi, le Prince Henri me
voyant immobilisé, et craignant que notre œuvre ne fût interrompue pour
longtemps, reprit-il sa liberté d'action.
Dès que l'état de ma santé me le permit, je me remis l'œuvre commencée
et reformai une forte colonne qui se concentra au camp d'Ada, près d'Addis-
Ababa.
C'est de là que nous partîmes, le I'' juin 1899, pour nous diriger droit vers
le sud.
Immédiatement au delà de TAouache, le pays est très accidenté ot couvert
de forêts, mais contient aussi de vastes pâturages nourrissant de nombreux
troupeaux. Il est fréquemment traversé par des caravanes, transportant, du
sud au nord, les principaux produits de la zone équatoriale, c'est-à-dire
l'ivoire, le café et le musc. La population est composée de plusieurs tribus
Galla; celle que nous rencontrâmes sur la route, les Gallanncs, forment la
plus noble et la plus ancienne des onze tribus dont ia réunion constitue la
.nation Galla. Hommes et femmes présentent un type superbe; ils s'adonnent
principalement à l'agriculture et à l'élevage du bétail.
Pendant plusieurs jours, la route longe, à droite, la chaîne des monts
Nouréna, et, à gauche, des collines dont les crêtes absolument horizontales
ne sont en réalité que les assises de plateaux réguliers.
Ce territoire légèrement boisé, traversé par de nombreuses rivières cou-
lant de l'ouest à l'est et prenant leur source dans les monts Nourena, foisonne
de gibier. J'y remarquai principalement une espèce de très grands singes, qui
nous accompagnaient de leurs cris; il nous arriva souvent aussi de rencontrer
des bandes de cinquante à soixante chiens sauvages, que les indigènes nom-
ment eyes. Ces animaux sont un sujet continuel de préoccupations pour les
naturels; très vigoureux, très féroces, encouragés par leur nombre, ils n'hési-
tent jamais à attaquer; aussi sont-ils redoutés plus que les lions.
Aussitôt après avoir dépassé le village de Nourena, on entre en pays
Gouragué. C'est une des plus anciennes provinces chrétiennes de TAbyssinie;
KXPLoRiTInN DKS PIU>VINr.KS KQrATORULKS DABVSSIMK. loT
rlli* r%i habileté par <lo iiombrruseft tribus dont pliihiours Honl restées chré-
lirnne^. Ix'ur lar^njc» i*%{ assez rapprocbée du ti^n, <]ui vf^l l'idiome du nord
ilr l'AbyMinii*, et que j*ai entendu dési^rner 5ou!i le nom de goudela. r«es
|M»pulationA n'orrupent d'o^'^ricullun* et Hont arrivéen, par leur intelligence et
par leur application, à un baut degré de |M*rfertion. Elle<i récoltent principa-
l<*ment du doumh^ de Tor^e, du froment et une efipéce de banane {muêa
^Hêeitt), La position du territoire occupé par ces peuplades en fait, en quelque
•4irte, l'avant-ganie de l'expansion abyssine vers le sud. Les femmes y sont
•l'une trrande beauté, et c'est une coutume d'ancienne date pour la n(dd(*sse
ab}«^ine d'y aller prendre femme. Malbeureusement, la lèpre et l'éléphan-
ti4%is étendent leur^ ravages sur ces populations, et il n'est pas rare de ren-
r<»ntrrr {Mirnii elles des malbeureux dont les membres sont complètement
mn^és |iar l'une ou Tautre de ces terribles maladies.
Les biliaires ne comptent jamais plus de trente à quarante maisons. Les
habitations, construites en tmis et en paille, sont de forme nmde; elles ne con-
tiennent qu'une seute pièce, et sont entonnées d'un amoncellement de bran*
c he^ épineuses formant un enclos destiné h préserver le bétail de la dent des
fau%e^ p4»ndant la nuit.
tin ne rencontre dans le (iouragué aucune ruine remontant à une époque
tk^^rz reculée; par contre, les dolmens sont assez communs et sont ordinai-
rement couverts de sculptures pnissières repn*sentant généralement des
armes. I^» m>I, d'une couleur rouge bricpie, gn\ce proliablement \ la présence
de i*ot\de de fer, constitue un humus d'une extrême ricbesM». Les essences
qui dominent dans la don* sont : les iicu<, le ricin, les acacias, les mimosas et
les l».inaniers, dont im utilise le |N*tiole pour |iétrir un pain d'une amertume
Mtrème. Par contre, à l'éptHpie où nous traversons le |>ays (début de juin),
l'oniithobicie est très pauvnMuent représentée, fait surprenant en Abyssinie, si
ncht en innombrables variétés d'oiseaux, généralement oniés du plus riant
plumage.
Le 6 juin, pn^s ilu mont llalchi, nous trouvons une vaste étendue lacustre,
f|r«iiroée sur la carte sous le nom île lac ToulTa, mais que les habitants appel-
lent le « lac Arous««i •.
1^ H Juin, laissant derrière nous les montairnes Ambaritrha et Dato,
Dcius entrons dans le pays des Oul.imo par la province de Kainbata, jailis
ro^aum«* vas^l des nionarqurs éthiopiens.
Cr |iays p«»ut être cnn^iilêré comou* le ^'renier d'abondance des pro\ înre^
du Sud. Non s«»iilf ment le bétail y e%t noinbr«*u\, mais on y tp»uve à profu«*ion
t«»ut«*s |e4 variétés de réréab's ainsi qi]«* dt*^ pomme» de terre, ci* qui constitue
une véritable r*in*té. même «ur le platrau éthinpirn. Dans retle ré*: ion. la flore
a an as|>ert dilTérent: a c«'ité di»H sycoumn*** r{ drs ^'♦•né\riers iréants. on com-
mence a rencontrer les preniiiTs palmiiTs. D^us toutes \v^ clairières de la
108 COMTE N. DE LÉONTIEFF.
forêt, on trouve des plantations de maïs, de coton et de musa enseta. Les
habitations également changent de forme et d'aspect; elles prennent le
caractère franchement africain. Rondes à la base et très pointues au sommet,
elles sont accessibles seulement par une entrée très basse.
Les gens du Oulamo, doux et intelligents, ont le teint plus clair que celui
des autres Abyssins. Ils descendent d'une souche fort ancienne; leur langage
est répandu dans les tribus voisines; leur religion est composée d'un mélange
de christianisme et de paganisme. Les différentes tribus : Ouba, Gofa, Koutcha,
Gamo, Bao, Zala, sont, à mon avis, de la même race, quoique continuellement
en guerre entre elles.
Le Oulamo, qui, autrefois, a fait partie de l'Empire d'Ethiopie et a gardé
quelques vagues notions du christianisme, en est resté séparé pendant des
siècles. Ses habitants étant devenus redoutables par les excursions qu'ils
faisaient pour se procurer des esclaves abyssins, l'Empereur Ménélik résolut
de mettre fin à cette situation. Après les sommations d'usage, il dirigea, en
1894, une expédition contre le roi Thona, qui fut fait prisonnier et emmené
quelque temps à Addis-Ababa. Ménélik lui a rendu, depuis, l'administration
de son royaume, sous le contrôle d'un résident abyssin.
Avançant vers le sud , nous longeons le mont Yambo qui nous sépare
du grand lac Abba, appelé aussi Oulamo, placé bien plus au sud, sous le
nom de Lac de la Reine Marguerite sur la carte de Bottego *. Là nous rencon-
trons le roi Thona, qui, sur l'ordre de l'Empereur, nous fournit d'abondantes
provisions. Le tribut que ce souverain vassal paie au Négus consiste en cinq
mille chammas (toges portées en Abyssinie et dont le tissage indique un degré
assez avancé dans l'industrie textile).
Le 21 juin, nous sortîmes du Oulamo pour nous diriger vers la province
d'Ouba, la plus septentrionale des provinces confiées à mon administration.
Des deux routes qui y conduisent, l'une, montagneuse, se dirige vers le mont
Koutcha, l'autre, plus directe, va droit au sud, traversant, pendant deux jours,
le désert de Zala. Nous adoptâmes cette dernière, dont la région désertique
constitue une zone entre les pays plus ou moins soumis à l'Abyssinie et ceux
du sud, qui tendent à l'indépendance. Nous avons suivi le désert de Zala, —
où, par suite de cet état de choses, les attaques à main armée et le pillage
sont fréquents. Nous y avons rencontré une grande quantité de fauves, tels
que lions, léopards, etc., et nous y avons vu les premiers éléphants. Le ser-
i. La posilion du lac de la Reine Margiicrîle a été clélerminée astronomiquement, |>arla seconde
expédilion Bottego, au mois de mai i8'J6. Voici le résultai des observations : extrémité méridio-
nale du lac : 5*59'32* de Lat, N.; extrémité septentrionale : 6»35'9' de Lat. N. — Sa longitude,
déduite de celle de Bourdji (Kiltayamo), est de 3S''i5' de Lon^. E. de Greenw. pour la rive occi-
dentale, et, de 38*11 '28* de Long. B. pour la rive orientale. D'après U»s renseignements donnés
aux journaux par de récentes expéditions anglaises, la position des lacs Rodolphe et de la Reine
Marguerite serait entachée d'une erreur a'j>e.'. forte, comme l'annonce le comte île Lêontieiï.
{SuU du secrétaire de la liédaction,)
i:X>>l.li|llTI*>> DKS rfl(lVIN<:KS Kvtl'ATORIALKS D'ABVt^SIME. I»f
p«nl, nomm^ rffotignet. y {>ttl cummun. D*aprèii li-s inilifi^nfs, TmAuiv cauM'e
par M monun* est produite par l'ititriMturUon de l'air dans les rliaira, nous
l'arlion rapide et profonde de sen inri^ven. Sa |M>au est tiirnV et non ocellée;
M loni.'ueur est de «oixanitwiuilizi' rcnliniMn'H envin>n. En fait d'oiaeaux.
on ne vnit, i la fin de juin, que des lourlerellen. Ira autres espèces ayant
èmijtrr vers le Nord.
1^ rhatne des monts Uorola nous sépare i l'est du pays Boraiia
(MTupé par les fîallas. Otlc n'frion est lÎL'vreuse, ri, le soir, dans les campe-
nienls, nous entendions nos soldats frap)>er dans leurs mains pour chasser,
di«aient-ils, le fanliVme de la lî^vn*. Vers le nm), nous rencontrons les (îallat
AnHiftsi, dont Thabilat est ffénéralement placé, sur les rartes, plus i l'est.
foule relte fn>nliére i's\ rouverte par une sorte de firande muraille; re mur.
rtHi^mit en pierres, suit lout au lonp la fronlién* et met le pays i l'abri dt'i
a([re«sions venant du sud.
I^ fleu*e t)rao se ln»iive, nous dil-on, à une joumtV de marche seulement
du dé*erl de Zala. Ci">t là une dtVoiivertc \ coup sitr inattendue, car nous
le supposions bien plus k l'oui-sl.
Pendant relte partie d<> notre marrhe, il fallut exi-n-<-r la survi-illanee la
plus «rvére <tur lr« «pLiIre cents porteurs «pie le niî Tbona nous avait donnés,
tant rr* frens étaient inipn'ooiomiés [uir l'idée d'avoir à traverser de nouveau,
â leur n-tour. le désert de /nia et de s'y Irouter ex|Mi><'-s aux attaifues des
(■allas. Ijt route fui ilifliril»; n<iii<i ilAmi's «ouvent |Mirter nous-mêmes les
rharves et les milrailb-iiM's à Iravrrs îles délilé- ntcheux. i'.v trajet, ndalive-
ment court, nous mOla un craml nombre de mules rt d'Anes de ehar)te qu'il
fallut abanibmner.
I.<e 22 juin, nous (rra^i^Mnis li- monl KouIiIm, puis n-ilevendons à
lUO mrlrrs au-de«M>iis. I..a l<-m|H'Tiilure.qui s'éli'-vf lejnurjiioquà -f- l.'l*, descend
la nuit a ■*- IK*. Hn-s de la rni.'-n- Miiié. un nfOuent de lOmo, lanrf de quatre
à rinq métrés, au courant rapide, sur bs bonU df biquelle nous rmi^àmes
"-* ■■ II il
110 COMTE N. DE LÉONTIEFF.
pour la première fois Titinéraire de Bottego, je rencontrai quelques centaines
de mes gabares, ou paysans d^Ouba, venus au-devant de moi pour m'offrir en
cadeau de Tivoire et du bétail. Depuis les bords du Mazé jusqu*à la chaîne des
monts Ouba, le pays est couvert d'un fourré de roseaux si élevés qu'on dispa-
raît parfois complètement dans leur inextricable fouillis.
Ayant appris que les habitants des provinces de Bana et de Kouré, pro-
fitant du départ des troupes de mon prédécesseur, avaient incendié les villes
construites par le dedjaz Tessama, je me décidai, tout de suite, à déposer une
partie de mes bagages dans les villages les plus proches, afin de pouvoir, ainsi
allégé, me rendre le plus vite possible sur le théâtre de la rébellion.
Pendant quelques heures, notre route se poursuivit le long des rivières
arrosant la vallée formée, à l'ouest, par les monts Gofa, et, à l'est, par les
montagnes de Zala, sur le penchant desquelles nous pûmes remarquer la
présence de nombreux villages.
Le 21 juillet au matin, nous nous rencontrâmes avec le roi de Bao, un
des vassaux de mon gouvernement, qui venait au-devant de moi avec des
bœufs et des porteurs. Le même jour, après avoir franchi une crête de
1200 mètres d'altitude, nous entrâmes dans le premier district de la province
d'Ouba.
Je fus immédiatement frappé par la différence subite que présentaient
l'aspect de la végétation et l'état des cultures. De tous côtés s'étendaient des
champs de caféiers, d'orge, de froment, de tabac et de millet. Ces champs
communiquaient entre eux par des chemins bordés de cactus, et partout l'on
voyait des chaumières entourées de cs^féiers et de bambous. Le pays était
parsemé d'immenses sycomores, dont l'ombre épaisse peut abriter jusqu'à
deux cents hommes.
Avant d'entrer dans la ville d'Ouba, nous rencontrons une procession
d'habitants vêtus de toges blanches a la mode abyssine, qui venaient
au-devant de nous, précédés de leur petit roi, Tanga, âgé de douze ans. Cette
ville constitue un centre commercial d'une grande importance : les mar-
chands d'ivoire y affluent de tous côtés. La monnaie abyssine est encore usitée
dans les échanges et l'on trouve facilement à acheter de la verroterie, des
tapis, de la soie, diverses étoffes, et même des fusils et des cartouches.
La ville est dominée par le Gebi ou palais du Gouverneur, bâti au sommet
d'une montagne escarpée, suivant l'usage cher aux Abyssins qui cherchent
toujours les sommets les plus inaccessibles pour y placer leur aire. Ce palais
renferme de grands et petits aderachs ou salles de réceptions. Le Saganeyi^
qui domine la cour de justice, les nombreuses chambres, les vastes écuries
semblent copiées sur le modèle du palais de Ménélik.
A peine installé, je reçus les députations des anciens, des marchands et
des artisans. Je distribuai des tuniques de soie aux chefs du pays, en signe
EXPLORATION DES PROVINCES ÉQUATORIALES D'ABYSSINIE. ni
d'invesliture de leurs foQctions, et déclarai à l'assemblée que dorénavant les
impdts seraient réduits de moitié. La fête se termina, selon l'usage abyssin,
par un festin monstre, offert à tous mes chefs et à tous mes soldats, festin
auquel je présidai avec mon état-major.
La première demande que m'adressèrent les chefs réunis du pavs fut
d'expulser l'un d'entre eux, un beau vieillard qui comparut enchaîné et
qu'ils appelaient : « Le Roi des Pluies ». Celui-ci était responsable, selon
leur croyance, de la sécheresse qui régnait depuis trois mois; j'eus la plus
grande peine à les faire revenir sur leur opinion; finalement, je fis mettre le
■ Roi des Pluies > en liberté.
Les Oubas parlent le dialecte oulamo; ils sont gouvernés par un roi qui
Reprwlaclioi] d^ups photographie conunuDjqoéa par l« comte do l.doDlteir.
partage son autorité avec vingt et unDanias, membres de la famille royale,
et avec vingt et un juges ou AacAos. Ces dignités sont héréditaires et trans-
missibles même aux femmes qui sont, ainsi que leurs enfants, aptes à être
investies de ces hautes fonctions. Chaque Racha a sous ses ordres une sorte
de héraut ou crieur public, chargé de convoquer & son de trompe les admi-
nistrés qui se réunissent avec une rapidité extraordinaire au point Gxé.
Par suite de la minorité du jeune roi, la province est gouvernée par l'oncle
de ce dernier qui, i son tour, recevait directement les ordres de mon prédé-
cesseur.
112 COMTE N. DE LÊONTIEFF.
Après avoir passé quelques jours à assurer radministration du pays, à y
installer une garnison et à y aménager une portion des bagages les plus
encombrants, je continuai ma route. Pendant deux jours, je suivis, en quittant
Cuba, une large vallée fortement encaissée, .couverte de forêts et parsemée
d'innombrables termitières. Nous remarquâmes, pendant le trajet, de nom-
breux arbres dont les fruits ressemblaient à de gros concombres amers; ils
pèsent dix kilogrammes.
Au plateau de Bako, nous voici de nouveau à une altitude de 1 500 mètres ;
aussi notre étonnement est-il grand de rencontrer à cette hauteur de nom-
breux bouquets de palmiers. Je reçus, à ce moment, Tavis que huit Abys-
sins faisant partie de mon avant-garde avaient été tués la veille à Bako;
bientôt après se présentèrent les envoyés du roi Benzi, portant, Tun, la che-
mise du roi, l'autre la housse de sa mule. Tous deux me présentèrent du
miel en signe de soumission et me déclarèrent formellement qu'il n'y avait
ni complicité ni connivence entre leur maître et les assassins, lesquels nous
furent livrés.
La ville de Bako est grande et belle; elle contient environ deux mille cases
en bambou, une église et un palais dont la salle de réception peut contenir
plus de mille hommes. Elle est considérée comme la capitale des provinces
équatoriales et constitue le dernier centre de la puissance militaire abyssine.
C'est une forteresse naturelle, située à 2600 mètres d'altitude et commandant
tous les environs. De cette hauteur, la vue s'étend jusqu'à une distance de
100 kilomètres; par un temps clair, on perçoit le reflet des eaux du lac
Rodolphe. Grâce à la limpidité de l'atmosphère, le fleuve Omo al'air de couler
très près de la ville de Bako, tandis qu'il en est à une distance de quarante
kilomètres.
Sur les collines environnantes, on peut voir s'étager quatre autres villes,
dont la principale est Golda.
Le type des habitants de Bako difl%re absolument de celui des gens que
nous avions rencontrés jusqu'à ce jour. Ce sont de beaux hommes, d'une
taille au-dessus de la moyenne et fortement musclés; leur visage se distingue
par la saillie des pommettes. Hommes et femmes sont nus, ces dernières
portant simplement une ceinture à franges. Leur coiflure, en revanche, est
des plus compliquée; elle consiste en boucles roulées comme des boulettes,
s'étendant du front à la nuque et aflectant la forme d'un casque de pompier.
Les guerriers se couvrent la tète de peaux de singes; les chefs se distinguent
par une trompe en corne qu'ils portent à la main.
Leurs huttes en bambou se terminent en pointe; on y accède par une
ouverture si basse qu'il faut y pénétrer en rampant. Aussi, pour y entrer,
les Bakos sont-ils obligés de laisser dehors leurs lances et leurs boucliers, qui
sont, du reste, d'une grande dimension. Ces cases sont réunies au nombre de
EXPl-OnATIOX m.9 PBiiVlMIES KylATOBIALKS I1ABY>>IMK. Ml
Inna ou <|ualrp ilana une onr<>inl<' rommunc; ellefl ont environ <lcux mMiT» de
diamêtn* e I Mtnl recouvertes île palmiers épineux ; oliacune d'elle est entourée
d'une ^érmnda qui altrite Icn uKlenniles de iiiénafre et les iiistnitiienls ariloire».
Ih- res huiles, l'une sert di- salle à manper, l'autre de pn-iiier et ainsi de suite.
r.haque habitant [Ktssrde plusieurs femmeK; relles-ci rimtribuent (rran-
demenl i maintenir une pniprelé scrupuleuse dans res halilatiuns.
Kn dehors des travaux a^riroles, les Dakos s'uf'rupent de la pmdurtion
du miel en grand, mais la cin> reste inutilisée.
Nous ronstatons iri, pour la premii'rc Tois, l'usa^'e d'arrs et de fltVhes,
qui, du ^e^le, sont, ainxi que tous les ustensiles, fabriqués par les habitariLs
eux-mêmes; re qui dénote un deiiré assez élevé de rivilisalion.
Quant à la lein|H>rature, elle est plutôt fnude: k l'altitude de 2 '2HTt mMn-s
où nous Mimnies, le thermo-
mètre ne dépasse [ws + I V.
Je M-joumai i Hako le
moins de temps pos>it)le, dé>i-
reux d'atteindre le tnr Rodol-
|ihe, et de n*taldir la pn'-émi-
nence de l'empire d'Abyssinie
•ur les )in>iinres de l'extrême-
sud, romprisi'S depuis long-
temps dnns la sphère d'in-
fluenre du Nt'^us. J'installai
dtiDr des gamisims i Hako,
Beota, Bana. après y avoir
nommé des ehefs selon la rf>u-
tume abyssine: puis, laissant les
femmes et les enfants dans les k-jt-i ™ .lu,-. ,.i„.i.,t.r.|.' -...«.««.... ,..- '
tilles, je partis avec 800 hom- '*"' "J-''- ■'
mes |N>ur le Karo, l« 1 1 août.
Après avoir descendu le revers du grand plateau abyssin nous |N'-nélhlmes
dan« la pntvtnre de Kourè. réièbre par sa fertilité; re ne sont en eiïel que
rhatnps de raféiers, où grini|>enl les pampres de la vigne sauvage. Celte pro-
vinre. qui (tossèile un roi, comme le llako, et dont les habitants parlent la
même langue, est dans un état de guerre continu avec ce dernier p«ys, ce
qui nous empêcha de nous procurer de l>ons guides.
Le même jour, au bas du dernier contrefort du grand plateau abyssin,
nous trouvâmes la rivière Néri, qui se dévecM- dans l'Onio. («a vallée que ce
fours d'eau parcourt est sillonnée de sentiers, le lont: destjuels le uibier abonde.
Eo une seule joumé-e, en eiïet, sans nous écarter de la mute, nous avons
loé deux èlé|»h«ats. une girafe, deux rhincKéros et plusieurs tèbres.
■^
IIV COMTE N. DE LÊONTIEFF.
Au delà de cette rivière commence le pays de Karo, dont les dimensions sont
faussement indiquées sur les cartes, car il n'occupe, le long de TOmo, qu'une
étroite bande de terrain d'une vingtaine de kilomètres de largeur environ.
C'est, en allant vers le sud de nos provinces , le dernier territoire gouverné
par un roi. En efTet, toutes les tribus habitant la rive droite de l'Omo con-
stituent autant de petites républiques gouvernées par des assemblées d'an-
ciens.
Ces tribus s'appellent Goumbo, Marcha, Labouk, Dousse, Gartchi,
Moursi, Lokolom, Bouma, Mourlé. Quoique se ressemblant beaucoup
entre elles, elles parlent chacune un dialecte absolument spécial et distinct.
Les hommes y sont beaux, d'une taille élevée et de forte corpulence. Ils
s'adonnent surtout à l'agriculture et à la chasse aux éléphants, d'une façon
particulièrement courageuse et pratique. Le guerrier s'approche de l'animal
et lui lance un lourd javelot, dont la pointe creuse renferme une petite flèche
empoisonnée qui se détache et reste dans la plaie, tandis que le bois de la
lance retombe à terre. Ces indigènes échangent l'ivoire qu'ils obtiennent ainsi
contre du bétail, du café et du tabac. Le fer et les verroteries que leur pro-
curent les chasseurs et les marchands arabes représentent pour eux les objets
de la plus grande valeur. Les femmes portent souvent, comme ornement, un
anneau de corne passé dans la lèvre inférieure. Ils n'ont aucune religion et
ont si peu de rapports entre eux que la plupart ignorent l'existence du lac
Rodolphe, bien qu'il ne soit distant que de trente kilomètres.
De Néri jusqu'à l'Omo nous avançâmes parallèlement au mont Moursi,
habité par des tribus pastorales et guerrières. Après avoir marché toute la
nuit, nous arrivâmes, à la pointe du jour, sur les bords de l'Omo : une large
bande jaunâtre, faisant de grandes courbes et coulant majestueusement
entre deux rives escarpées, dont le courant très rapide emportait des débris
d'arbres.
Les bords du fleuve sont couverts de nombreuses cultures de millet blanc,
d'une qualité supérieure à celles que nous avons vues jusqu'ici; ces cultures
sont parsemées de nombreuses cabanes dans lesquelles les chasseurs se
placent à l'aO^ût des oiseaux. En face de nous se trouvait un petit village
composé de cases en chaume, rondes et hautes d'environ deux mètres.
La rive opposée de l'Omo était couverte de naturels groupés en masse,
criant, gesticulant et se préparant à nous opposer une forte résistance. Les
Abyssins, qui, de leur vie, n'avaient vu une si grande rivière, s'arrêtèrent
avec stupéfaction, croyant notre marche déflnitivement arrêtée. La présence
de crocodiles nageant à la surface des eaux intimidait, d'autre part, nos
Sénégïdais, mais l'exemple donné par le docteur Kahn, qui se précipita
dans le fleuve avec son cheval, les entraîna. Gonflants dans leur gris-gris,
ils se jetèrent à l'eau sous la protection des mitrailleuses placées en bat-
Irrir. H aliènent !iVmpan*r Av^ piro^ui*» que Ioh illflig^rleft avaient prudem-
m^nt rrlitM»^ «le raiilri* voU*. Une frrt'^Ie «le lancers el de lliVhest arrueillit les
premier» amvaiiU el leur causa de^ |»erteA stenAible»; deux Sénégalais
notamment furent grièvement blessés. Un feu nourri disp<*rsa bientôt les
i^^illants; aussiliM un va-et-vient s établit, et la traversée de l'Omo se fit
•lins Im meilleures conditions.
Parvenus à Marcha nous y organisons un véritable camp fortifié. l/as|)cct
•lu |kay!^ e%t d<»s plus riants; sur une vaste boucle formée par TChno se trouve
un ;rraiid nombre de villages et de plantations. Les indigènes s*oceu|H*nt
d «dc*>.i;re de bétail et de cbnsse à Téléphant; dans toute la r(*gion, ces pacby-
•lt*rme% %e n*ncontrent encore en grnnils troupeaux. D'immenses forets bor-
d«-nl rOmo et abritent diins leur sein touti* une population de (piadrumanes
•iont |e% 9 Gourez » sunt les plus répandus. Le pa\sai:e a un aspect qui
r.ip|M*||e certains coins de TKurope mériilion.ile.
.\\ant établi dans cette région un centre d'tipéralions et conf<*cliiinné un
r.ideau a Taide de pirogues liéi^s par des lian(*s, nous poursuivîmes la marche
^«ir trt»is ndonnes. Un île mes chefs abyssins, le (irnsmatch Franris, avec
JiMi hommes, suivait la rive gauche, tandis f|ui*, a\ec le p<»rsonnel blanc et
!•• tfn»5 de la ctdonne, je marchais sur la ri%e droite, et «pie le Fttnnri Che-
d«u%rr avfc Marins llouchier et «lix Séni'galais des4<>ndaient le fleuve, ser-
%ant de Irait d*uni«»n entn* nos deux ctdonnes et relevant les sinu«isités «le la
ruit'Ti*. N«>us longeâmes ainsi r()m«», lant«M à travers une bnnisse, extrême-
nirnt difli«*ile à traverser, tant«M à travers une step|»e couverh» «rherbi»s.
Le vill.i:^* «le McMirlé, situé prés du fleuve et ent(»uré d arbres gi^an-
lf-%.|ues, est M bien dissimulé «|ue, à une distan«*e «le qu«d«|ues mètres, jamais
«»n ne se «louterait «prun groupe «riiabitatifuis existe en «*et endroit. Dans
lc% f(»rèts se trouvtMit accumubVs «les provisi«ins de grains |Nmr des mois el
d«'*fc*nsr est faite d'v toucher.
Les indigènes sont de haute stature et absolument nus; leurs bras s«miI
< ouverts «le bracelets en iv«>ire, en cuivre ou en étain. Sur la tète, ils |Nirtent
d«*« rhapraux suivant la forme du crAne, faits de chev«*ux humains c«imprimi''S
• t surchargés «le plumes «rautruches. I>*urs armes c(msi.st«»nt en javelots, en
arr% avec 0<H*he» em|HÛMmn«*<*s. et en un lar.:e C4»uteau en forme de bracelet.
lu érhantrent leur ivoire contre «lu tabac et du café \enant do Bak<», car, à
rrtie faible altitu«le, ces produits ne \iennenl pas. Les f«Mnm«*s portent d«*s
anneaux en fer sur le cou, ainsi «]ue des s«)rb*s de tabliers en p«MU garnis «le
niorreaux de fer. \ Mourlé, les femmes s«» su^|M*ndent a la l«*vn* inférieure de
irraodes rondelles en b«»i^. D'après les indi^rènes, la jal«m««ie de leurs maris
«rrail la cause de cet le étran;re «l«*li;:urali«»n.
\jr% habitants de la %alb*e de rt>m«» ap|Hdl«*nt «'elle rivière \\vi\ : liagui et
LrlW-, sur divers |H»int% «le %«in r<Mirs inférieur, (^hi.int au ntmi Nianam, qui
116 COMTE N. DE LEONTIEFF.
se trouvé porté sur la carte de Donaldson Smith, il signifie simplement
< rivière », en langue boûma.
Enfin, le 21 août, nous arrivons au lac Rodolphe; une immense nappe
d'eau, encore jaunie par les eaux de TOmo.
C'est une véritable mer intérieure, présentant, ainsi que ses rives, tous les
aspects maritimes. Les tempêtes y déterminent des vagues d'une très grande
hauteur et ses eaux renferment de la soude en notable proportion.
Nous parvenons à un campement délaissé, en 1898, par un officier d'une
puissance étrangère venu du sud. Arrivé jusqu'ici pour explorer ces contrées,
il arbora son pavillon sur ce territoire déjà officiellement revendiqué par
l'Empereur d'Ethiopie. Je rétablis les droits de l'Empereur en mettant à sa
place le drapeau éthiopien.
A cet endroit, les indigènes, au nombre de six mille environ, armés d'arcs,
de flèches empoisonnées et de lances, nous firent une résistance acharnée. Le
combat dura près de quatre heures, dégénérant en un corps à corps dans la
brousse où il nous fut impossible d'utiliser les mitrailleuses. Nos pertes
totales pendant cette période de l'expédition ont été de 216 hommes tués et
quelques blessés parmi lesquels le Fitaori Chedeuvre et le cosaque GogassofT.
Notre base d'opérations fut établie aussitôt entre l'endroit que nous sur-
nommâmes Camp LéontiefT et l'embouchure de l'Omo, et l'occupation devint
tout à fait effective. Nous envoyâmes de tous côtés de petites colonnes qui
rayonnaient aux alentours et rapportaient chacune de précieux renseignements.
Moi-même, je me mis en route pour reconnaître le cours de l'Omo en amont
jusqu'à Marcha, et constatai qu'il fait une courbe immense enveloppant la
chaîne du Moursi. Des nouvelles données sur le cours de ce fleuve améliorè-
rent chaque jour notre carte.
Comme je devais aller à Adis-Ababa conférer avec l'Empereur, je donnai
Tordre au lieutenant Sébillon de construire un fort sur la rive gauche de
rOmo et de l'occuper avec deux sections de Sénégalais et une troupe indi-
gène. J'envoyai ensuite le Fitaori Chedeuvre reconnaître la côte occidentale
du lac Rodolphe, ainsi que les parages nous séparant du Nil Blanc jusqu'à la
hauteur de Ouadelaï.
Du rapport qu'a rédigé le D*" Kahn sur cette mission, il résulte que les
rives du lac Rodolphe prennent différents aspects. Au nord, elles sont plates,
sablonneuses, et viennent peu à peu mourir dans le lac; plus bas, au con-
traire, ce sont de véritables dunes de sable atteignant jusqu'à dix-huit et
vingt mètres de hauteur et absolument à pic. A partir du 3"* de Lat. N., ce
sont] des falaises de nature volcanique, très abruptes, contre lesquelles se
brisent les vagues.
Ce lac possède une faune très riche; les poissons y abondent; ce sont sur-
tout des salmonidés. Nous en avons vu qui avaient jusqu'à 1 m. 50 de long
KXPUmATloN DBS PRtiVINCKS KUt'ATORULES O'ABYSSIMK. 117
«ur II m. 15 J<* large, ci dont la chair ^tait excellente. Cette nap|)e renfenne
«1«^ ln>u|ies, ïrv% nonibn*uM*s, d*hi|ip4>potameA et de crocodile». Le^ oiseaux
f«à%oQnenl sur les rives; ils appartiennent surtout au genre paImi|»Ade,
comme le pélican, et au genre échassicr, tels i|ue Taigrette, Tibis, le flamant
r«»^e. Ce> oiseaux par milliers animent le rivage.
1^ rive occidentale du lac Rodidphe.est entourée par un hémicycle de
hautes montagnes très escar|H*es, du sommet desquelles on aperçoit, au loin,
I immensité du dé>ert fauve, où tourbillonnent les sables. Il y a plusieurs Iles
dans le lac, mais ce ne sont que des rochers inhabités.
Les contrées environnantes sont très |>euplées, malgré la difflculté que
pré^*nte la culture; néanmoins, sur les bords du lac, il y a toujours une
ItanJe de terrain, assex large, où les naturels cultivent et obtiennent de
iM-aux champs de millet.
Au nord, à environ !•*> kilomètres, se trouvent les monts Tourkana ; par-
f«»i« la di<%tance qui \vs rappn>che du lac est moindre. Sur la langue de terre
•*ntre ces monts et le lac Rodolphe, vivent les natunls du Tourkana. Ce
M»nt des nétrri's très grdnds, très bien faits et très courageux, |M»SM*danl
d immenM*% trou|MMux de chèvres, de moutons, de bœufs et de chameaux;
r f%t U race la plu> belle que le D' Kahn ait rencontrée au cours de Mm
%o\.iire. Là encore la cha>se est des plus alxindantes ; souvent on voit défiler
dr^ centaines d'antilopes, des éléphants, des zèbres, des autruches.
Iji coiffure des Tourkana mérite «l'être signalée comme la |Mirtie de leur
ri>«»tume i laquelle ils ap|M»rtenl toute la coquetterie dt»nt ils >ont capables.
!««'« femme*» |Mirtent des espèces de tabliers de cuir avec d<*s ornements en
frr ou des perles. .\u nez et aux on^iHes elles susjiendent de larges boucles
d«* cui%re, ornements qui, d*après elles, doivent les rendre plus agn^aUes à
rrtrarder.
I^e^ arme^ de ces indigènes consistent en longues lances, en flèches et
ÀtTs. et au^M en couteaux de forme circulaire qu'ils portent au poignet. Ijen
Tourkana ont un Inmclier très long et tn*s étroit, formé de bagU4*ttes th» |M>is
rtitrelacée^. Ils |M>rtent drs plumes sur la tête et quelques-uns m* |MM,jnent
le vi%a^«* en rf»u;;e et €»n jaune. I)*apr«*s les qu<*iques rf*ns4'iun«*menls que
Ir !>' Kahn a pu iddenir d'eux, iN ap|M»llent KI;:oumé la ré^'ion qui s'étend
\rt% le «ud du lac.
Ciintinuant Irur route. M. (]|ie(leu>re et ses C(»mpaL'nons arrivèrt*nt à un
li<iu«|uet d«* palmiem occupant le lit dune ri^ièn* à m>c, la Turkwell. D'après
1rs obM*r%ations du !>' Kahn, crtte ri\ière n'a jamais dû se jeter ilans le lac
R<N|<dphe. bien a^ant d'arri%er prè«» de crtte nap|M\ elle S4> |H*nl complète-
ment dans les ^able». De là, uw^ cullalNiratrurs continuèn*nt leur ii arche
\rr% Ir %ud; apK*% avoir franchi drs rorhrrH à pic, ils arri\èrent à l'extré*
mile méridionale du lac, que borne un d<*mi-rrrch* «le |H*tit4*s ctdlines escar*
H8 COMTE N. DE LÉONTIEFF.
pées. L*aspect général du pays est parfois sauvage, et les tles que les voya-
geurs avaient en face d*eux, comme les rives opposées du lac, étaient aussi
escarpées que celles qu'ils occupaient. Là s'arrêtait leur tâche; aussi choisis-
sant le sommet le plus élevé de ces collines, y plantèrent-ils le pavillon
abyssin , sur un point qu'ils nommèrent poste Ménélik II.
Dans sa marche le long de la rive occidentale du lac, Chedeuvre décou-
vrit une importante saillie que forme la côte au milieu de la nappe d'eau.
A cette presqu'île je donnai le nom de mon collaborateur qui, le premier, a
signalé cet accident de terrain, et à la baie qu'elle ferme , celui de Ta'Ctou,
nom de l'Impératrice abyssine.
A leur retour, mes compagnons furent reçus avec faveur par l'Empereur
Ménélik, qui voulut bien accorder à mes officiers des distinctions honorifi-
ques, ainsi qu'à nos braves Sénégalais. Ceux-ci étaient arrivés à l'expiration
de leur engagement et je devais les rapatrier. Il n'était que juste d'accorder à
mon personnel, fatigué par deux années du climat d'Afrique, un repos bien
gagné dans leur pays natal. Moi-même, j'étais heureux de revenir en Europe
compléter ce qui me manquait pour assurer le résultat de cette intéressante
expédition. Au cours d'un prochain voyage je compte lancer un bateau à
vapeur sur le lac Rodolphe. Pendant cette expédition, comme durant celle que
je viens d'accomplir, je m'etTorcerai de me montrer digne des sympathies de
la Société de Géographie, en faisant voir que l'expansion européenne est com-
patible avec l'indépendance des peuples africains, et le désir de les élever
jusqu'à nous.
Comte N. de Léontiefp.
Coupe de l'Afrique équatoriale
du sud-est au nord-ouest (Zambéze-Congo)
HvttHOGHAPIIIE. HELIEFS ET ti|^:rnE&.SIii>S
Vuf liu sud. la r»upo Ho l'Arrique t'-igunlorialo ' afTfi-le la foniip d'un ilo»
d'ine iltinl |p vtTsanl orrîilcnlnl svraH Itenucuiip [>lu« rlondu qur li> vorsani
orit-nUl. — L'arfd* rontralp form<>, à pnu \tri'* f xarlrmenl, la lifmc de partapo
de« ranx : au non], wint Ip^ larn AIImtI, AIlHTi-KdouanI ei Virtoria-Nyaiua par
lr«({up|* Im rÎTièiTii R'érDulfnt vita le Nil : A IV^t, m* tntiivt>nl !<■» baMintt de
ta Roufïdji, ilc la Ro\ouma, du ZamlW'K' t>t de m*» frrandfi aflluonts: A I'oumI,
rimroon*' basain du Outtiui-l di- m-* Iriltutain'ii.
I. L>« umto«m Miur* 'Miiw k l* .Ir Lai. >. fl Ip IVdf Ut. S.: < Air la pUnrhe S.
ia> KDOL'ARD FOA.
Au point de vue hydrographique, ces deux versants diffèrent essentielle-
ment l'un de l'autre. Tandis que le versant occidental est riche en cours d'eau
de long trajet et navigables, le versant oriental n'offre, k part le Zambèze, le
Chiré et l'Aroangoua, que des rivières sans importance et d'un parcours
peu étendu.
En revanche, c'est sur le versaot oriental que se concentrent presque tous
les grands lacs du continent africain : les lacs Albert, Albert-Edouard, Kivou,
Victoria-Nyanza, Rodolphe, Stéphanie, Tanganyika ', le Roukoua, le Nyassa,
le Chiroua ' etc. Sur le versant opposé, nous n'en comptons, au contraire, que
quatre : le Léopold, le Toumba, le Moéro et le Bangouéolo qui sont de dimen-
sions restreintes, en proportion des véritables mers intérieures que nous venons
de citer. Malgré cette abondance apparente de moyens de transports, l'hydro-
I. Le Tanfftnvikaeat placé juste snr la Vifcne iletaile:!! apparlienl. par sa position, au versant
oriental, el, par ïod hvdrographii-. nu t).i»in ilu Congo. En elTi'l. il aVcuule dans le Congo pnr la
Loukoiiga. En comprenant la Tcliamliézi et la Tchoii, qui s»nl li's sourci's ilii Cunjio, le point île
partage des ileiix tiassins Zarabèie-Coni-'o est la li(!ne de rollîiii's r|ui sépare l'Aruaniioua <lc la
Tchambézi.
Si l'on Bjoulsit, h l'est du Tanganyika, t'hyilroiiraphic du Malaragazi, «on atHuenl, te liassin du
(kingo, après avoir dépassé le lae Tangan>ika. devrait, en rpalilé, sVtcniIre jiisqu'A TatKira, clans
l'Atrique orientale allemande.
i. Sans compter une Toute d'autres lacs qui sont en dehors de la région qui nous nrrupe : le
lac RuisamiMi, le Niamsijiri. le Rouamaxé. i l'est de l'Alliert-Ëdiiuard: k Inc Jipé, au sud du
Kilimandjaro: les lacs Ouamala. dans l'OuRanda: les lars Dzimba. Loiiensounia, Ouridji, h l'oiKsI
du Virloria Njania; l'Ejasi, le .Vairon, le lianyara, au sud-est du Victoria, etc.
r.
i:i>rpK i>E i.-AFnii.irK K<ji-ATc)tii,\i.i:. lii
rn|ihii- ilu vonuinl oriental t'«t d'un iiiIrrV't |tliil<M local, l'n voynp'iir. <'n Ira-
Tm«iil un lac, pt'iit f>c reiitiro rai'idomcnt iriiii point h un autre, mniis nru-
l<-mrnt Ioru)ii'il a déjA iH-nêlré au rirur ilii |iay5, tamli*! qui' )•■ réseau
b)<)r<ifcniphi<|u<' <lu vt-ruiril ocriijfrtlnl rsl appi'lt' n jout-r un rôle A^n plus
im|H)rlanl9 <lan!> li* tlrvi-loppemnit <lc cv* réfrioris. Le Conso, l'Ouli.innui, le
Ka!W4l. la Sankourou, la Koan^'o, ]<• l,omnnii, le l^>uhali, ete., sont autant
dr portes de l'intérieur ouvertes sur l'océan.
Si If «entant oriental est uioiiiA liien arrosi- >\ni^ mui voi>in, il pii>«è>le, en
retanclie, une orin:rn|iliie im]H>rlaiite et prenijne e\rlu>i\e. Kn Afriiine, on
n-ncuiiln' pn-Mjue juirloul le* jircniii're^ niontn^'neK entre '200 el KHI kiloin<'lre!>
dr la rôlr'; ce Minl ces cli:ilne^ ile nii>iitai;nes 4|ui liarrenl la plupnrl <le.s
(leuienel proilui«enl le-, enl.-ir.icles un cliule* ipii eritravenl 'n naviiMtion pn-*
•lu littoral. 1^ Niper, le (^.mieroun. rt);;i'Hiué, le Conao, le ZanilM-ztf sool -lans
ce ca».
I»4n» U ri»u|M> lie lAfriipie é.|Uiil..ri,ile <|i u-» avons *ou?. les \em, les
[>n'inirra arriilent-^ «le Irrraîno, en i|iiill;irit In côte. <><int : le> monis île t'ri«tnl.
• l'ou-ol. el r<'u\ «lu 4:iiin-, a l'eil. l^-n Mont- de l'ri^lal se li-rniiiient à |h-u
prè« a remlH*urliur<> «le l'Ihili.inuui : le n-'>te ilu |i.'t)> est pl.il ou |i-l'< renient
«n<liil<- «le collines. Sur la côle orii-nl;ile, nu rontr.iire, plusinin. chaînes île
monta:; rtea, massifs ou pic«, suicêileul A n-ux de Cliir»'-; nous v»»joii!» succès-
I It •■■■'• •! \if>: 'rVrt .1. I \ti:-rir. .1^ t,.r-l.'-ii ..u -1' M .nriil. .jm» t".>nttrnl I«rf..i-
r
122 EDOUARD FOA.
sivement : le massif de Milangi(3400m.),leMoroumbala (1000 m.), les mon-
tagnes (lu Chîré ou du Nyassaland, à Blantyre (1600 m.), Zomba (1700 m.),
les monts Lîvingstone, au nord-est du Nyassa (2500 m.), les monts Nyika
(2600 m.) et Dodza (2000 m.), à Touest et au sud du même lac; les mon-
tagnes de la Maravie (de 850 à 1900 m.). Plus au nord se rencontre le
plateau Nyassa-Tanganyika, qui mesure 450 kilomètres de long sur 60 kilo-
mètres de large, et varie entre 1000 et 1800 mètres d*altitude; à cette hau-
teur, la pomme de terre, le blé, les légumes, les fruits croissent avec facilité,
le bétail prospère et l'Européen peut immigrer sans danger. Enfin, à Touest
du Tanganyika s'élèvent les monts Mitoumbas, courant nord-sud, d'abord à
distance du lac, puis le long de la nappe, et qui varient, entre 1500 et
2410 mètres, dans l'Ouroua, 1800 et 2000 dans le Kivou et l'Ouvira.
Les points les plus bas du grand continent sont les côtes, généralement
humides et marécageuses jusqu'à environ 250 kilomètres de la mer, et variant
comme altitude entre 2 et 90 mètres.
Les vallées du bassin immédiat du Congo varient entre 500 et 875 mètres,
celles du bassin du Zambèze entre 500 et 750; elles vont généralement en
augmentant vers le nord, dans la région du Zambèze^ et, vers l'est, dans celle
du Congo, Au nord du Zambèze, nous trouvons 750 à 815 mètres pour la
Maravie, Oundi, etc., de 750 à 800 pour les plaines du Barotsé, de 750 à 1000
pour rOubamba et la côte occidentale du lac Nyassa. Dans les régions monta-
gneuses des monts Livinsgtone, les vallées atteignent 800 mètres; dans l'est du
Haut-Congo, les vallées des monts Mitoumbas s'élèvent à 875 mètres, dans
l'Ouroua à 815, dans le Manyéma, de 820 à 1020. Ce dernier chiffre est à peu
près le maximum d'altitude des vallées du Congo.
Il est assez curieux de comparer entre elles les altitudes relatives des diffé-
rents lacs. Le Nyassa est à 507 mètres au-dessus du niveau de la mer, le Tan-
ganyika à 790, le Roukoua à 760, le Kivou à 1634, l'Albert-Edouard
à 1080, le Victoria-Nyanza à 1270, le Rudolf à 340, le Stéphanie, son voisin
immédiat, à 435, le Jipé à 765. C'est donc le petit lac Kivou (1634 mètres)
qui détient le record de l'altitude en Afrique, de môme que le mont Kiliraand
jaro (6576 mètres), au pied duquel poussent les palmiers et autres végétaux
des tropiques, élève, sous l'équaleur, ses glaciers et ses cimes couverts de
neige, laissant bien loin au-dessous de lui les plus hautes montagnes du
continent noir.
Edouard Foa.
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
La Géographie i rExpostUon. — l/Ex|><>^itlon oiTn* In hitm* la plun rompIMo ol
U plu« iiilrrt^^ntc de d<NnimontM rrInlîN h I Vludc de In Terre qui, depuis Kingtemp»,
ait clé réunie. Touj* le< KUU, toutes les ndminhtratlons, tous les instituts Heietill-
Bqiir* ont è l'envi envoyé au Champ dt* Mars ou au Trorad«*ro leurs plus nVentes
pobli«*ation» gr*oin^plii(|ueHet leuren«*mble lixeletotde nos i*onnai*»'«anresdu ^IoIn*
à U fin de ce M«Vle. Mallieureus4'ment, par suite de In diH|iersion de ees matériaux
dVtude^ dan« les diverses fiarties de rK\po*»ition, de longues p\ |M'nililes expliea*
lHin« deviennent niVensaln^s, simplement |MMiren eonnaltrt* letintenee. MM. K. de
Ikrprrie et Ra%'eneou ont donc rendu un service signalé en entreprenant un cata
bkfcue raiM>nné de la cartographie a rKx|H>sition.
Ce travail* publié dans les .\fi»al»'$ de (Wntjtaphie^ et conduit avec cette sûreté
d'informations et celte préi*ision qui distinguent toutes les œuvres de nos deux col
l«*cue«. e«t mm neulement un guide pnVieux fiour les visiteurs scientifi<|ui*s, mais
rocifeTP pour les travailleurs un mémento indi>fiensable reiiMMgnant sur la valeur
dr» principaux documents cartographiques existant actuellement.
Au Champ de Mars la (MNigraphie n'est pan seulement repréMMiliV |»ar di*** rartes.
A l'occasion de c<*tle grande riMinion internationale* plusieurs Ktat?« (Mit publié des
ni«»nographies tn^s im|Mirtante%, qui seront le^ résultats, |M>ut éirt* b^s p|u«* féeonds.
rn tou» ca* le*» plu«» durables île notre u grande foire du monde »».
.W^rtrift, — i'armi b*** ouvnij^^s qui ntuis s.mt parvenu^ juMprirt. à relui publié
par U Norvège appartient inconte>bibIement le premier raiit?*.
Kn |h7H, le ri'tfn»llé I)' Broeh nou^* avait donné un exeellent tabbMU de In
Aorf *jr ri du j»^ui*U wtrv*iii*»i, re««té pendant li»ni:l«*mps Ptruvre cl;i^««it|ue sur la
Sv^indinavie (Mxidentale. Depuis vini^l deux ans rexpinrniion M-ienlitique de la
NoOricv c«>mme S4»n (b*\e|f>pfM»ment économique ont fait \\v^ protrn*'^ eoii««iilérnbles.
AQ««i bien, la tlhambre norvéïrienne n*a fta** liéHiie à voter une M»mme con^idernble
pNir a*«urrr la publication d'un ex|M>M'' complet de In situation «»« ientitique. érono
miqoe el Mw-tale du royaume à la lin du \i\* si«Vle.
Ijt .V/'T-'çc, redig(*e |Mir un »fniu|M'de«»jMViiiliHti»Henûn«'ntH teN que MM. Andn»a*
Han^eo, Joban Hjort, .\. Th. KI.it, etc. con-*tilue une m<>n«>k'r.ipliie lrè« ri»mp!ete.
rvpoodanl à tous len |H*«i»in^ d*inf«»rmalit>ns. et. d*.i\nn(V. on |H*ut lui pn-dirt* le
•ttcrr« de M devancière.
124 MOUVEMENT GÉOGBAPHIQUE
Dans une intention qui n'est peut-être pas absolument désintéressée au
regard de la politique, M. Andréas Hansen met, tout d'abord, en évidence
l'absolue séparation déterminée par le relief Scandinave entre la Norvège et la
Suède. Si, au point de vue topographique, les deux pays forment un tout organique,
en raison même de leur disposition orographique, ils demeurent absolument fermés
l'un à l'autre. Sur toute l'étendue de leur frontière terrestre (2 460 kilom.), les deux
royaumes sont isolés d'abord par une zone montagneuse, large parfois de deux
cents kilomètres, presque toujours déserte, interrompue seulement à la latitude de
Trondhjem par le seuil du Jemtland, et, plus au sud, par des forêts occupées par
des colons de race flnnoise (Herjedal, Dalécarlie, Wermland [Suède], Tryssil,
Solôr, etc.) jusqu'au district de Sitskogensibia, sous le même parallèle que Krîs-
iiania, en Norvège. La séparation est si complète que seulement 3 p. 100 des expor-
tations norvégiennes passent par voie de terre, en dehors des trois lignes ferrées
reliant Kristiania à Trondhjern et Stockholm.
Signalons, au passage, un chiffre curieux relevé dans ce chapitre. En tenant
compte de toutes les indentations des fjords et des contours des îles principales, la
longueur des côtes de la Norvège atteint le chiffre fantastique de 20000 kilomètres,
la moitié de la circonférence terrestre I
Les études poursuivies depuis une quinzaine d'années ont permis à M. Hansen
de présenter une vue d'ensemble sur l'allure générale du terrain en Norvège,
plus conforme à la réalité que les conceptions imaginées antérieurement, mais qui
n'est cependant pas encore bien nette. La Scandinavie a une structure extrêmement
simple. Dans l'est, s'étend cette large protubérance constituée par des gneiss, des
granités et des lambeaux de terrain paléozoïque, que Suess a très justement dénommé
le bouclier baltique. Cette région, couverte de forêts, occupe la Finlande et la plus
grande partie de la Suède, projetant en Norvège deux saillants, l'un, dans le sud,
le long du Skagerack, l'autre, dans le nord, qui est le plateau de Finmark. Au-
dessus de cette zone, dont l'altitude est d'environ 500 mètres, s'élève, comme un
bouton passant à travers une boutonnière, le relief norvégien, de vastes plateaux
accidentés par des groupes alpins. Ces derniers massifs, formés de roches éruptives
(granités et gabbros), « enfermées dans des couches archécnnes fortement plissées,
ayant la direction des côtes », sont les témoins d'une ancienne crête littorale, d'une
Cordillères. Grâce à la dureté de leurs éléments consécutifs, ces pitons ont résisté
aux érosions, tandis que les autres parties du relief ont été nivelées et ne forment
plus aujourd'hui qu'une voûte aplatie s'abaissant, d'un côté, sur l'océan, de
l'autre, sur le plateau baltique.
En dehors des chapitres consacrés par M. Hansen à la situation fféographigue
et à la topographiey signalons ceux relatifs à la géologie (Reusch), au climat
(A. Stecn), à la flore (H. Gran), à la vie animale (James Grieg), etc.
Ajoutons qu'un résumé de ce magnifique volume se trouve joint au catalogue
de la section norvégienne*, rédigé par M. K. V Hammer, et que la ville de Kris-
1. La Sorvège à VExposUion univenelle de 1900 à Paris, Catalogue spécial^ rédigi^ par K. V.
Hammer. Publié par le comité royal pour la participaUoD de la Norvège à l'Exposition univer-
selle. Kristiania, mai 1900.
KrnopK. us
tiiiii.^ a. lie «Miii cMv, piihlh^ tino moiio^rnpliie mlalanl m>ii clôvoloppomcnl
n-«»iiomh|U(^. «lue à la pliimt* aiitnrÎMV cir M. (i. AmtiéiiH *. Enflii, iioan d<*V(»iiit
mriiti«»iinrr un lii<tnriqur« tn^s inlén's^niil. iI<*h ôlnhli^M^menU han^*atM|ut*9( dr
Brr,n*n, |».ir M. Koreii Wilnrir. O volume, mnirni(l4|uriniMit îllu»*ln*', fvlnli» une iIim
l*!%t:*^ \r^ plu9 curi<*UM»H de ThUloin» rommerrinle de la Ni»r\fVe ■.
.Sf«i-«/^. - A r«MvaMmi de rii\fM>«4itiiin, In Sunle a êKilemiMit publié une mono-
irrnphie lri«n ci>pieu<M*ment illunlnN» de repriNluetions plioto^niplii(|Uf*H e( de
»-*l»enia« '. O «(U|>erl)e ouvrage comble une Ineune diin*« la littérature tri^i^mphifiue;
ju«4|iriri il nViintait |N)int, en e(Tet, en langue françniM* une étude di*taill«*<i* de ce
n»> lume M-andinavo. (Juoii|ue ee livre .nuit .surtout destiné à la vulKart«^tiun. on
n«'U% iirrmettm de n*gri*(ter In brirvrté drs notions ronsarrn's à Torographie ri à la
1:1 <! i|i »^'if» H h* défaut de reuM'ignenirnln .sur les ex|>lornlion^ si («rnndr^ de
\l\l. S\enoniuH4*t llamlMTK, en l^iMUiie, qui i»nt m^Hlilié complètement le^eonn»p
U .11» to|H»ifrnphif|ues admi*»es jus(|u*iri. Il est. d'autre pnrt, rejrrettalde qu'un livre
offii i.'| imprime une erriMir nu*»-i ernve «|ue rrlli* ptn^nnt In pnn»isse d'Enimteki»» en
Su«b» p. H*!. (>di<«lriel, (|ui ftirnie In loimm» et étroite bnntb* île terrnin. M*pnrnnl
U Su«Mle du Kinmnrk norvégien» appartient à la Finlande.
Eu rr\nnelii*, la imrtie iVonomi(|ue du v<ilume, traitiV av<v le plu*» grand «M>in,
f<»nrnit di-^ d«MMiments très utiles. Ijï Sui\le a une su|»er(leie de ti7N»ii7 hei*lare'».M»
dt>'i*m|MHgint ; lae-». .*! tîCifi 7*tO ; tern*s cultivjvs et prairies naturelles, i97«îtMM); fon*t.s,
l'iVipHN»; |..m*s Inculte-* et montagnes, lO.TKilNM). Sa |>opulaUon «élève ll^îW)
à r»(ii;'tiiiMiimli\iduH,d(mt :;s:;H(NNUmplo\é^ h riik'ricultunM^t à la |itVht\ I :t:!7(KNI
•lui indu^trii's di\er^e%. .*i| t(NM)au commerce et aux transjK>rts; 'WîWMNl Suf^ltii*» «*\er
«• nt tlo* pn>(f»SHii»ii« liJNTnlt's. IVndnnt In jM-riode quinquennnie IVM IV>'», In n'^olte
m»»\fnn«» df^ cén-nlr*», par linbitnnt. n été di* \^\\ kil»»irrnmmr«* wn Frnnn* *M).
L*nrri<*ulture t*^t «buic une d«»s princi imitas sources de n*vrnu* de la Su«>le. l/in-
du«trii* fi»rr*tièn» a une non nuMndn* imf»orl«nce. Par cent hnl»itnnts, le n»>nume
ri»mptr n!li hei*tan*^ de Iniis, pro|M)rtitin qui nV**t mémi* |»ns atteinte dnns la Hun^ie
d'Kunqie. Ile tous li's pay«» du monde entier il est. par suite, le plus grand e%|>orta
l«ur de |H>i« ni>n iMivn"**. En moyenne, |M*ntlnnt les nnnn*** l***Jl i^*XK In Suttle a
ri|«di«' |Miur l.%7 m il! ion H île fmncs. En IV^7, In cou nomma tion t^'v^i élevée à
^HtltHimi meln's cuIk^. cliilTre de|»n*«<^nt de trois millitins In cnii^^viniv annuelle
d«« (iirét*. |lnn« In «tali^tique de rt'Xploitntiou minièn\ le fer tient la pn*miere pinee
a%ff^ ^«'|it:S9ll tonnes <|yH). Otte pro«luction augmentera dnn*« une pro|Mirlion
• ti*^uu\ Ij^ l^|M>ni(* renferme tle^ gisement*» d'une étentlue c«»n-i«ltT.il»le, teN que
iiut <l«* Lui»«<^\nrn i^.yHMMl nH].!, de Huoti>nre i:tlN)INM) mq.>. de S\npp'i\nra
^Miiifiiq. . ju«qu'it'i inei|)|i»itr<> et qui neront priH*lMinemeiit relit ^ à In Ikdtique
M a riKt.in |>ar un ehemin «le fer. I>e tous le*» k'îtru melnllifere^ de In .^u«ile «M-plt*n
I ÊM !■/// •/' A'.f/i jf tt. ion rtt -t .ru ^, aif t% t *':'tt ■»*% et «"«l i"»«/' «.'•»', f»'!!!!!!* n» •* l« • j'.»|ii' »••
•lu f « mit^ •W \h HiMir*^ r\ du t^*iiitii«*r< r \vyr <•. Anifi«Mi«. I ««mi. m n «tr | « • \^\^* «
l li'r>n Wilirrrf, h"! t^iir k-^nl » 1 ih-,rn, f » ^ 1 •-,*, H,r,l II t\ t .»r, B^r^tci, J lui («n*tr«
126 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
trionalc, seul jusqu'ici celui de Gellivara (20000 mq.) a été attaqué et se trouve en
communication avec la Baltique par une voie ferrée. Pour finir, une statistique qui
nous parait intéressante : la longueur des lignes téléphoniques en Suède s*élève à
110 000 kilom., et Stockholm, dont la population est de 300 000 habitants, renferme
27000 appareils, soit 900 par dix mille âmes, proportion qui n*est atteinte dans
aucune autre ville du monde.
Danemark. — Les parlements suédois et norvégien, très économes des deniers
publics, n'ont pas fait les frais des beaux volumes que nous venons do signaler,
simplement pour être utiles aux géographes. Dans leurs votes ils ont été guidés par
le désir d'assurer à leur pays une fructueuse réclame commerciale. En Norvège et
en Suède, l'industrie des voyageurs est très florissante, et, avec juste raison, on a
pensé que la publicaiion d'intéressantes descriptions de ces pays contribueraient à
augmenter cette branche du trafic. En second lieu, on a pensé que des pays où les
négociants ne suivent pas une étroite routine, un tableau des productions et des
industries amènerait une clientèle d'acheteurs. Cette préoccupation économique se
retrouve dans les brochures distribuées par la section danoise. Copenhague, capitale
du Danemark, une plaquette superbement illustrée, éditée par l'Union danoise de»
touristes, est destinée à attirer les étrangers, et celle publiée par la Société pour
favoriser l'exportation des produits danois *, indique, par son sous-titre même, le
dessein dans lequel elle est délivrée au public.
Cette brochure renferme d'intéressants renseignements sur les ports danois; elle
met, notamment, en évidence l'imporlanco du nouveau port-franc de Copenhague.
Grâce à cette création, la capitale du Danemark est appelée à devenir l'entrepôt
général des pays baltiques. Alors qu'en 1896, deux ans après son ouverture, il
n'était entré dans le port-franc de Copenhague que ilïMi navires jaugeant
322599 tonnes, en 1899 le mouvement de la navigation s'est élevé à 4075 navires
jaugeant 808981 tonneaux. Pour éviter aux marchandises les transbordements
coûteux que nécessite la situation insulaire de Copenhague, des bacs à vapeur
transportent des trains entiers à travers le Sund et les Belt, des têtes de ligne sué
doises et jutlandaises à celles de l'île de Seiland. De 1894 à 1899, sur ces lignes, le
mouvement des marchandises a augmenté de 82 à 100 p. 100, et celui des voya
geursdel06àll8p. 100.
Le second port danois est Aarhus, sur le Cattegat. En 1898, entrées : 503900 tonnes ;
sorties : 503304 tonnes, provenant, en grande partie, du petit cabotage.
Sur la côte ouest du Jutland, est né, depuis vingt-cinq, ans le port d'Esbierg.
Village de 1000 habitants en 1875, il compte, aujourd'hui, une population de
14000 âmes. C'est le centre d'exportation des denrées agricoles h destination de
l'Angleterre. En 1899 il a expédié pas moins de 19 millions de kilogrammes de beurre,
de 75 791 000 œufs et de 59 millions de kilogrammes de viande de porc et de bœuf.
Principauté de Monaco, — Le D' Jules Richard présente un résumé très complet
et très clair des campagnes scientifiques de S.A. S. le prince Albert I*' de Monaco».
Nul plus que le savant chef du laboratoire de la Princesse Alice n'était qualifié pour
4. Le Danemark. Société pour favoriser rexporlalion des produits danois, Copenhague, 1»00.
2. Exposition universelle de 1900. Principaule de Monaco. Les campagnes scientifiques de
tilTrir uti<* rliiii<* (reiincmhlc ^ur U*^ oxplorntionh ouxqtielirs il a pri» uiio iti large
fiftrl. Au l'ours tic» ilouze cn»iï»itTC5i dirÎKt^cd jinr \v prince Albert !" au(4>ur 4l«*î< Açoron,
tlaii4 rAtlafiU<|UP nord, dann la MédltorrantV et dann l'otvan An*tiqiJO, imih moins
de IKHt o|irrationfi de toute nature ont été elTetTluéen Han^ compter i VNl Hondaicen
flann U Red Ray, au Spit^ljer^* et 170 sur le banc de la PrincenM* Alice, aux Açores.
Ia*^ ex|M'sliti4>nii de VlliromieiU et de la Pruirruf Aitr^ ont montn* <|u*un grand
nomtirr d\*^|NVeH, que Ton cn»yait ^inViale?» à la MédilerrantV, norelrou^enl danii
rAtlantiifue. et. qu*inven»cmenl «les l»^|HVes qui nV(aieiit encore connuen f|ue ilanA
cet iM'i'.in ont été n*ncontrét^ tlann la Mtnli terra ntV.
I^e^ draKagi^, elTivtuéh aux Avores, ont enrichi la faune pn>fonde de cette n'^gion
df forme* }higiial<'*e«i jUH4|u'ici neulemenl dans len imrties ouejtl et e^t de TAtlantique,
ou m^e qui étaient encore inconnues. Ia^h campagnes Hcientiflques du prince de
Monact» ont été de pluH trî*;* fructueuMen au Spit^^lNTg.
Vfm^iu^^la. '- Pour terminer fdgnalons une bnM*hure de M. (Irinanlo Metlina mit
Ir Nt^-anigua'. qui constitue un n))n'*gi'* de la géographie de cette intére<«<iante
rrputdique américaine.
I iuirre. (IllARLKS Rabot.
OrigiM da volcâii de Gra^enoire et des sourcae miniralee de Royal '. - - 1^
i«»lcan de (îravenoire, un tien plus lieaux volcann de l'Auvergne, ï»Vleve immétiiate*
nif^nt au <ie%«ius de la l«imai;ne, à Textri^mité du plateau granitique qui ««upiNirte la
«haine d<^ IMiys, fwir huite dans une hitualion excentni|ue |Mir rap|M»rt à retle
d«-rni«*rr «'haine. I)*aprê^ M. tîtantfeaud, le savant maitn* de «*oiifi>ren«v<« «le la
Faculté dfHi Snencen «le (Itermont Kerrand, Tf^rigine «le re v«il<*nn M»rnit «lue h une
crantle fntlie. Otte faille. «|ui pHnluit, en certains i*ndr«»itt, une «lénivrllnlion de
fiff» «Ir inil m«Mrf»H. et qui ijoit être «-onsidénV comme la ca^^un» princifiale limitant
la Uro.ii:ne, «Vteml de Durtol à l>yrat, et \u\<^t* par Royat et, enniiile, exacti*ment
piir le «entre éruptif «le (travrnoin*. Par elle H«»nt •»«>rti««^ le»% lavi*^ et les projivtions
du %«»l«'an, tandi** (|u*au n<inl. à R«»}at. >e faisaient jiMir des MiunvH minérales et
•lUriiM**. Olle fnille. e-qui^^Mi» di^ le pli«H*éne, a rejoué à ré|MM|ue ilu «piaternaire
loferirur. tlu. R.
Letpaasioo eommerdâle de U Belgique V - Le rhilTn* «lu c(imm«T<'e k'énéral
«ir la B>-lirique a att«*inl, en |s!H.l, un t<dal de M^pt milli:inU «'iiM| million** de fratics
m au»cmrntati«>n •MMi'^ible «ur c«*lui de l^.H. «-omme le m«uilre le taM«MU «»ui%nnt * :
lfli(<iirtftl»i>n« <>»n«omni«U«»n. trin^ii. inlr*]**! i. *''«<»»* i '• • i '^t JT'. Imiinmi
l.t|><rtil»*in« 3 "IV •*.•• rO 3 .l'il t«H' ■♦•*» 311 :••»!» oo
5. M. •». i# ptrtmc^ il^^ri /• ti^ U"n I » |k«r Ir D» Jul*»* nich.irti. i h*»f itii liU»ra'.»irr Ae U i^rtn^tttt
l/«rr. rna«rrv«lrur He« r(»llt < ti-iri« m .< nïtl(i|iir« itr S.A. '^. le |'riii<*i* «)f M<>i no. Impriiiirrir dr
I flri»«iit<» ||#«iiO« Le \tr,ji t^,u t en tfo**. Pari*, Kii»'' Itii «n. l'*-'«i. M p.
S. TN <«Lft«lirvti><l Le t Jc*m «/<» *$t-iren >«/«» et Ui i ,».».ri , •/*•# ./<• /{ , if, tti t''tmf fei renttut
éit9 aémmttt 4€ f %rm4^^ie tie§ Kien et, t. * \\.X, O* .M. 5 juin |'»-», p. \j'S.
3. tf«iirm#fif hé^ftpht'jttt, n juin !> ".
l. LVrftMft««Aenl f^e\ c*l •< •il'-curiit (Jr t'M nn:!i<>n*, Ir %iirp!ii« (tr«>^Knt il** 1« rr«i«i<in «Jr«
128 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Dans ces tableaux le commerce spécial à la Belgique entre pour les valeurs
suivantes :
Importations 2 260 raillions i.
Exportations i 949 —
Total du commerce spécial à la Belgique. . . 4 209 millions.
En proportion du chiffre de sa population, la Belgique occupe le premier rang
dans la statistique économique. Par mille habitants, la valeur du commerce spé-
cial au pays atteint 624 000 francs, tandis qu'en Angleterre, elle n'est que de
480000 francs, en Allemagne de 211 000, et en France de 207000 francs seulement.
En présence de cette situation, un mouvement en faveur de Taugmentation de
la marine marchande se dessine chez nos voisins. Cb. R.
Le lac Bala et le système hydrographique du pays de Galles septentrional —
La constitution et l'évolution des systèmes hydrographiques attirent depuis quelque
temps l'attention des géologues et ont donné lieu à de nombreux travaux. Le pays
de Galles est une des régions qui permettent le mieux d'élucider ce genre de pro-
blèmes. C'est ce que prouve l'étude du lac Bala et de ses environs que vient de
donner M. Philip Lake*. Ce lac, le plus considérable de la région, est long de plus
de 6 kilomètres et large de 800 mètres. Sa forme est très régulière, les deux rives
sont parallèles et à peu près rectilignes. A chaque extrémité le bassin se prolonge
par une bande d'alluvions.
Le niveau de l'eau se trouve à 160 mètres au-dessus de celui de la mer; la pro-
fondeur moyenne est de 40 mètres; elle est assez rapidement atteinte à partir des
rives, et le fond du lac est sensiblement plat. Dirigé du sud-ouest au nord est, le
lac Bala a pour émissaire la Dee, qui s'échappe de son angle nord-est et prend
bientôt une direction ouest-est. La vallée d'Edcyrnion, où coule cette rivière, est
séparée de celfe du Bala par une chaîne de collines, excepté dans la gorge étroite
où passe la Dee. La vallée du lac se prolonge des deux côtés, toujours dirigée
du sud-ouest au nord-est, de Dolgelly à la ville de Bala; sa largeur et sa profondeur
sont hors de proportion avec les ruisseaux qui y passent actuellement. Dans le
même axe, on rencontre le Nant-Meloch, qui coule du nord-est au sud-ouest et qui
se jetterait directement dans le lac Bala, s'il n'était absorbé d'abord par la Dee.
11 est facile devoir, d'après cette description, que l'état de choses actuel n'est pas
primitif et que le Bala devait avoir autrefois un autre émissaire. L'examen géolo-
gique de la région montre que ce lac est un ancien lit de rivière qui s'écoulait, à
l'origine, vers le sud-ouest, en suivant une grande dépression. Le canal ayant été
obturé dans cette direction, les eaux durent chercher une autre voie vers le nord-est
et s'accumulèrent dans la partie la plus profonde de la vallée.
vnipurs ofBciellcs, adoptées par les douanes belges, pour les marchandises qui ne sont pas tari*
tée^ ad valorem. Par suite, les statistiques commerciales donnent une idée relativement exacte du
cliilTre réel des affaires pendant une année.
1. 156 900 000 francs proviennent de l'augmentation du trafic et T^S 600 000 francs de la revi&ion
des valeurs officielles.
2. Geological Magazine, t. Vil, 1900, p. 204 et2il.
ErnopB. itf
Ce chaoïcraient de direction n*est pas dû iiculcinent à I oblitération du cours
d*eao par dea aliuvions, mais aussi è des mouvements de l'écorce terrestre. 1^ dc^pr»-
sicin où est situé le lac est, en réalité, limitée par deux failles qui coïncident avec ses
rives. Il jr a, à l'extrémité méridionale de la vallée, près de Pant-gm'yn, où se trouve
la liiciie actuelle de partage des eaux, tout un système de failles compliquées, les
unes parallèles à celles du lac Bala, les autres perpendiculaires è cette direction. (le
«ont elles qui, indépendamment même des effets de la dénudatlon, ont donné à ce
Icrritoire son relief actuel. Il y a, du reste, là une série de roches volcaniques super-
posées k des dép<Ms siluriens. On est en droit d'admettre que la vallée primitive a été
fermée è son extrémité, grAce à une faille transversale qui y est très apparente. Il est
aaseï difficile de préciser à quelle époque ca^ failles se sont produites. Il se peut
qiill y ait eu des mouvements de l'écorce terrestre, le long de certaines d'entre elles,
k aoe époque relativement récente, et même à la suite des tremblements de terre
ttctaels, d'après les travaux de .M. C. Davison.
Il y a, dans le nord du pays de (lalles, un certain nombre de vallées dont la
iHrectIoD est panillMe à celle du lac Bala, et qui, en rencontrant la mer, forment de
vastes estuaires. Beaucoup d>ntre elles sont à sec sur une grande partie de leur
parruuni, ou bien ne renferment que des ruisseaux hors de proportion avec leur
développement. EIIcm sont croÎMH^ par les principales lignes de partage des eaux de
la région, et, même en ces points, le fond des vallées est asses bas. On peut démon-
trer, pour la plupart d'entre elie«i, qu'elles coïncident avec des failles.
f>» vallées ont exercé une profonde influence sur l'hydrographie du pays,
qu'elleii divisent en tranches parallèles. Cependant, on peut encore établir la situa-
tion et la dirrction des cours d'eau primitifs. Ils formaient un syntème n'Irradiant
antiHir du point occupé maintenant par la source du Conway. Plus tard, ce système
a été brisé en un certain nombre de s<Hrtions,et chacune des nouvelles vallées trans*
rersales a capté les cours d'eau qui se trouvaient sur son passage. Quant au lac Bala,
Il d*M «on cMigine à la présence d'une fo^ise limitée par doux failles parallèles et à
la lemetare de la vallée primitive. D' L. Lalot.
«
La lac Lagoda an poloi da Tua tharmiqua ^ — Le Ladoga est le plus vaste lac
4e ITampe. Long de 2f)i kilomètres et atteignant une largeur maxima de 75 kilo*
mèffrs, il ocrutie une superficie trente et une fois plus grande que celle du Léman*
il appartient au ty|»e des lacs temfiéK's, d'aprî^ la classification du professeur
F. A. Porel. La cartographie et l'hydrographie de cet immense bassin lacustre ayant
été achevées, le savant c<i|onel Jule<( de Schokalsky a entrepris, en lHt»7 et 1H99,
mm% le« au«pire« de h Société lm|NH*iale russe de (itH>graphie, et avec le concourt
au Service Hydrographique et du .Ministère des Voies et Communications, l'étude
de la componition chimique den eaux de cette napfw et l'étude thermique de ses
rbea profondes.
La cuvette du Ladoga augmente n'^gulièrement de profondeur du sud au nord ; les
t 5Uit 4ê m. JsIttfW ScbolulUi>, prr«4^nlrc p«r M. Alfred Grandi Jtrr. dmptei rtméui kthéé
4ê fAcùdêm^f df Sf%tnctt, i. C\XX. n* i^» «i^ juin ISS#., p. i:49. Psrts 11
Um OéamtMPmm n. 13
130
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
plus grands fonds : 120 brasses (219 m.), se rencontrent dans lapartre N.O.' (fig. I).
En juillet 1897, les quatorze sondages thermdmétriques effectués par le colonel
J. de Schokalsky ont montré que la stratification thermique était directe et que la
température, soit h la surface, soit dans les profondeurs, allait en s'abaissant du
sud au nord, conmie'lé montre le tableau suivant :
PARTIR sut)
Surface. T. + IS*,! ; + 11%3
10 mètres. T. + if
PARTIE CENTRALE
Surface. T. + WJ
PARTIE NORD
Surface, T. + 6%8
82 mètres. T. -f *°
De 91 à 219 m. T. -f- 3%9
Str^pVolt
n
Courses faites
pij- J. àe SchoKalsKif
vu 1897 ft 1899.
f 1 Tvnft^ttù^t* da M0Umt€
En juillet 1899,
la stratification therr
mique du Ladoga
était inverse' (vingt
sondages thermo-
métriques), situa-
tion qui, dans les
lacs tempérés, prend
fin au commence-
ment de rété(fig. II).
Cette divergence
entre les observa-
tions effectuées en
1897 et celles de
1899 doit être attri-
buée aux différences
constatées dans la
température de Tair .
Pendant le prin-
temps del897 (avril,,
mai, juin), la tem-
pérature moyenne
mensuelle de l'air
dans la région voi-
sine du Ladoga a été
singulièrement plus
élevée que la nor-
male. A Péters-
bourg, elle est la
plus haute qui ait
été observée depuis
cent cinquante ans. En 1899, au contraire, dans tout le nord-ouest de la Russie, le
Sc1iliflt«lb«iu-|
I. — CARTE BATHTMÉTRIQCK DU LADOGA 1.
I^s lieux lignes briséos, Vane pleine, l'antre au trait, indiquent les courses
faites par M. J. de Schokalsk^'.
1. Cette flgure et la suivante accompagnent la noie de H. J. de Schokalsky dans les Compiei
rendus hebdomadaires des séances de r Académie des Sciences.
EUaOPB.
m
prinlrmpf* cl le commenccmenl de f etc furent irvH froidn. En ma!, pendant vingt
et un jours oinwutih» la température fut inférieure h la normale.
Ikr ce» t>l>9en'ati«ms, le colonel J. de SchokaUky conclut que le Lado^ lie trouve
s:*::o»^s v«'i-ie97 ^i iv-iô99
Slal.ofis U-1897 et 9-1199
n
«^
I-
>%1
II
n — toMiuoK* TanMOMtramcn
tit' LAC l>K l.%M><l«,
par J. 4« H<-hok«l«k V .
•«uitioai <*orri>«p«o tAAU«» trmp<*ra-
fqrr» C4»otiirr« !<<«. niiutcau tt«lr.
•"
• •
f
tri»H prà de la lîicnc ^rparant les
lacs du type temîM*»n» (|o i*eux ap-
l»nrtenant h la rlnHne dru lacs po-
InirtM qui pK^^entont toujoum une
stratilication thermique invente.
La météorologie en RoiuiU'
nia ^ — La Roumanie, |iayii du
fn>ment et île la vi^ne, eut
Miore entre la »• et le iT de I-4>nir. E., et entn' le 4i* et i*<- de Ut. X.
Placé entre ha aaa*^«*if4 dt^i Ciini^itlirs nu noni et h Tout^t. et d«*H Ralkans au
•9â. ee paya ewt baigné, à Tent, }Mir la mer Nt»ire, nur une lotipieur de plu^ de
fliai kilomètm. et par lePruth, fn>ntière de In Ru^^^^ie, «ur une lon^urur de Mnï kilo
mein: La banube mesura 8tî<l kilomHn»H dnni eel rint, depuis le^ Porter <le Fer
|«»<|a a la mer, à Sulinn.
Li Roamanie a une nufierflcla de 131 M) kilomètn*^ rnrn^, dont la mollit* e^t
aa labourage* et nu pâturage.
df JImw^*»'. 1/»i; il. I|rpitr«« Or^mtaltom mét^ttr^ivii^me du Houmant^ |hW:
pimwtom^trt^wt de Hv imante, êve< S lUtirr^ ri S carte».
132 ' MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Le ciel du littoral de là mer Noire est généralement serein. Dés mois entiers
s'écoulent sans que Ton aperçoive le moindre nuage. Sur toute l'étendue du terri-
toire, pendant le jour, le soleil, brillant el éblouissant,' ressemble à une lampe sus-
pendue au milieu de la voûte bleue du firmament; pendant la nuit, au contraire, le
ciel semble parsemé dé clous à tête de brillants.
Le réseau météorologique de cet état comprend 385 stations, savoir : une de
premier ordre, à Bucarest- Filaret; 49 de second ordre dans lesquelles on fait, au
moins, trois observations par jour (à huit heures du matin, à deux heures et à huit
heures du soir), relatives aux éléments suivants : pression atmosphérique, tempéra-
ture, pluie, vent, etc...; 1 de troisième ordre, dans laquelle on n'effectue que deux
lectures par jour, enfin 334 de quatrième ordre, dans lesquelles on ne s'occupe
guère que de la pluie tombée, dont la quantité et la fréquence sont en relation très
étroite avec les récoltes. Ces 385 stations sont réparties dans les régions principales
du territoire; il y en a une par 570 kilomètres carrés.
Baromètre. — Pendant la période de quarante-deux années qui s'est écoulée de
1857 à 1898 inclusivement, la pression atmosphérique moyenne a été de 755 milli-
mètres. Le maximum s'est élevé à 779 millim. 7 et le minimum s'est abaissé à
731 millim. 8. La moyenne barométrique est faible (752 millim. 2), en juin et en
juillet; elle est plus forte (758 millim. 1) en janvier et en novembre.
Thermomètre, — La température moyenne est de 4- 10*,6 ; le maximum s'est élevé
à +40^8, le 7 août 1896, tandis que le minimum a été — 30%5, le 4 janvier 1888.
Le mois le plus froid est celui de janvier, dont la moyenne est — 3<>,5; en 1893,
cette moyenne s'est abaissée à — 6^,3. Les mois de juin et août sont les plus chauds
et ont pour moyennes -f- 22^,9 et + 22'»,3. On compte, dans une année, 109 jours
d'été, dont le maximum est supérieur à + 25'', et 117 jours de gelée, pendant lesquels
le thermomètre s'abaisse au-dessous deO"".
. Pluie. — La hauteur moyenne annuelle est de 605 millimètres en 76 Jours, soit
605 litres par mètre carré ou 1 litre 6 par jour. (Dans le bassin de Paris, nous
n'avons que 540 millim. en 140 jours.) Si l'on considère les différentes quantités
de pluie tombée en divers, lieux, on peut subdiviser la Roumanie en 4 régions :
roi ténia, la Romània-Mare,.la Moldova et la Dobrogea qui reçoivent respectivement,
chaque année, une moyenne de 752, 616, 554 et 508 millimètres d'eau. Ces chiffres
varient chaque année : à Bucarest, par exemple, depuis trente-trois ans, on a
recueilU 860 millimètres en 1897 et 342 milUmètres en 1894. Bistriciora, station
montagneuse, est celle dans laquelle on a enregistré la plus grande quantité d'eau
annuelle : 2079 millimètres; Mangalia, station située au bord de la mer Noire, n'a
reçu, au contraire, que 164 millimètres d'eau. La précipitation atmosphérique est
maxima (900 millim. par an) le long des Carpathes. Elle est minima (inférieure è
400 millim.) en Bessarabie et sur les côtes de la mer Noire. Si l'on répartit la pluie
suivant les diverses saisons, on trouve les chiffres suivants :
Été 33 poar 100 | Printemps 27 pour 100
Automne 32 — | Hiver 18 —
Les trois moisjes plus humides sont : juin 15,6' 0/0, mai 11 0/0, juillet 10,9 0/0.
ASIB. 131
Lm plus MCt ftoni : février 4,9 0/0, janvier 6,1 0 0, septembre 6, i 0/t>. Relative-
Aenl aux heures de la Journée, le maximum pluvial a lieu de cinq è six heures du
S(iir, le minimum de neuf è dix heures du malin. De l8Hi à 1H99, la pluie diurne
OMxima, 77 millim. i,a été recueillie à Bucarest, le i Juin 1897. Dans toute l'étendue
de la Roumanie, le rrcord de la plus forte pluie diurne, iîlR millim. 3, appartient h
Curica de Arges, le 7 août 1889. Do IWH à 1898, la neige est tombée à peu près
91 jours par an.
Des périodes de sécheresse allant juMfu'à KM) jours se priMlulsent asnez fré(|uem-
nent. Du mois de septembre 1898 au 18 mai 1899, il n'est tombé que li5 millimètres
d'eau è Bucarest, au lieu de la normale : UN) millimètres ; et cependant des processions
ayant à leur tête le métropolite ont plusieurs fois parcouru les rues de cette ville
pour implorer la pluie du ciel.
Uumùdiié, — L*humidité relative est en moyenne 71 0 0. I^ degré hygromé-
trique descend à 57 0/0 en août et remonte à 17 0/0 en décembre.
Venu. — Les vents dominants sont ceux du nord est et du nord, qui soufflent
prodanl 66 et 67 jours. Ceux du sud-ouest et de l'ouest se font sentir fiendant
S"» jours. Les moins fréquents viennent du sud-e««t et de l'est. 1^ vent a une vitcHAe
m«iyenoe de 3 millim. 8 par set^onde; il e^^t plus faible (2 millim. 8) en juillet et en
•«lût; plus fort (i millim. 7) en janvier, février et mars (iO jours |Mir an;.
On compte, en une année, iO jours de brouillard et 26 jours d'orage.
L. BAaaÉ.
ASIE
TroiMtarai da Urre i OkhoUk. — Les M*ismeH sont rarement obser^t^ en
Sibérie; rependant il doit s'en pn^luire fnN|uemment sur certains points, |Mr
rxrmple sur la ctNte avoisinant la presqu'île volcanique du Kamtchatka. 1^^ jour-
naux quotidiens russes signalent, par un télégramme daté du 20 mai [t juin), qu*un
grand mouvement M'ismlque s'est produit, le 15 (28) mal à Okhotsk, à 8iN) kilo
Birtir* du point le plus rapproché de la côte du Knmlchatka. Ix> bruit M>utermin a
ete eotrndu jus<|u'à lOt) kilomètres è l'est de la ville et jusqu'à 30 kilomMn»<i au
Dofd. Heureu<iement il n'y a pas eu de dégAls matériels et les habitants en ont été
quittes pour la peur. J. Dkmkbr.
KxplonrtiM d« D' 8Yta Hadia to Asto oeatrala. — Notre intrépide collègue.
M. < Jiaries Eudes Bonin. a l'amabilité de nous communiquer une lettre du D' Sven
Hrdtn, datée de Yangi Kc^ll ( Yangè Kouh, Il mai 1900 \
• Ce que vous me diten de Moul Ouï m'intén^*^ twaucoup. Vous avex tn>uvé
le« partie* orientales de l'ancienne route ', j'en avais découvert le tronçon (myI-
dmtaL maintenant voici la (Mirtie centrale, en suivant l'ancien lit du Tarym et du
Kootîr terj-a, au sud de Kourouk-tnj. qui tomlie dans l'ancien I^nb Nor. J'ai cniinc»
I» basaiu de ce lac. à sec bien entendu, et. ^ur m^ UmU, j'ai déi*ouvert une ancienne
I. T«tf tm Oéofrmpkw, t I» p. 13'*.
i. ▼•ir iha^ p. îkfd.
\U MOUVEMENT. GÉOGRAPHIQUE.
station de. poste avec des maisons ornées de charmantes dculplures en bois, renfer-
mant des ustensiles de. ménage et des monnaies. J'ai trouvé cinq nouveaux « tora »
(pyramides jalonnant les routes), une forteresse, et des vestiges ressemblant à
ceux d*an temple. Malheureusement, lorsque j'ai fait cette dépouverte, la saison
était trop avancée, et je n'avais plus d'eau que pouf cinq jour»; il m'a donc été
impossible de faire des fouilles. En automne, après avoir visité le Tibet septen-
trional, je reviendrai dans cette localité intéressante. Elle renfern^e, en effet, les
ruines les plus intéressantes que j'ai jamais rencontrées en Asie centrale. Pour cela
je prendrai la route de Sa-tcheo et suivrai le conseil que vous m'avez donné à propos
de cette ancienne route dont l'existence bouleverse, jusqu'à Un certain point, nos
idées sur la géographie de l'Asie centrale...
(( En continuant vers le sud, à une journée de marche au nord de Kara-Kochum,
j'ai trouvé un grand lac qui a été formé, il y a seulement deux ou trois ans, par un
bras du Chirgé-tiapganne, près du « Kourgane » de Yakoub Bek que vous ave^
croisé. Le Kara-Kochum devient de plus en plus faible et a une tendance à couler
vers le nord. Tout le système hydrographique du Tarym a une propension à se
diriger vers l'emplacement de l'ancien Lob-Nor *.
« Le voyage que j'ai commencé le 20 décembre 1899, après avoir eu le plaisir de
vous rencontrer, a été très difficile et très dangereux. Vingt jours de marche à trar
vers des montagnes de sable mouvant, et par des froids de trente et un degrés sous
zéro, et pas de.çombustible! Je n'ai, cependant, perdu qu'un chameau, et ma caravane
est arrivée en parfait état à Tjertjen, d'où j'ai visité les ruines au nord d'Andereh.
Pendant toutes mes marches, j'ai évité soigneusement les routes de mes prédéces-
seurs; deux ou trois fois, et pendant quelques kilomètres seulement, j'ai suivi les
pistés que leur caravane avait laissées. S yen Hémn.
Le journal le Verdens Gang^ de Kristiania, annonce, d'autre part, que le roi de
Suède et de Norvège, dont la libéralité éclairée a permis au D' Sven Hedin d'entre-
prendre son nouveau voyage, a reçu de cet explorateur une lettre datée de Yangé-
KôU. Cette lettre renferme une description de la descente du Yarkand Daria et de la
traversée du Takla Makane, du Lob Nor à Tjertjen. Au moment de l'envoi de ce
rapport, le D'Sven Hedin, était revenu, après une excursion de deux mois, prendre
ses quartiers d'hiver à Yangé-KOU. La lettre que M. Charles Euder BoniB a eu la
bonté de nous communiquer indique que l'explorateur suédois a prolongé son
séjour dans ces parages. •
• • •
Réorganisation des territoires militairea au Tonkin. — Le gouverneur général
de rindo-Chine a signé, le 11 avril, plusieurs arrêtés qui remanient la constitution
et l'organisation des territoires militaires du Tonkin. Certaines régions ont été dis-
traites de ces territoires pour être rendues à l'autorité civile. Les districts détachés
du premier territoire ont été incorporés à la province de Bak-Giang. Ceux qui ont
été distraits des trois autres territoires militaires rentrent respectivement dans les
1. Voir Sven Hedin, Trois ans aux déserts cl* Asie , traduit par Gbarles Rabot, Hacbetle,
Paris, 1899.
AFRIQUE. m
proTiociMi lifnitmphes de Bak Kaii, de Tuyen Kouang el de YcnKaî. U» cheh lieui
de» quairr territoire» militain*» ainsi ns^rKonim^s restent : Lang*M>n, pour le pre-
mier; Kao Banic. |M»ur le deuxième; Lao Kaî }K>ur le quatrième. Seul le troisième
territoire a changé de chef lieu, qui ent dt'^sormais Na-CUang. J. I>.
AFRIQUE
La Tictoire de Kouiseri. — l'n télégramme de M. (ientll, commissaire du gou
▼crnement dans le Chari, du iH avril, n*vu le tH juillet, annonce la défaite et la
iD«>rt de Rabi (Habah). Otte brillante victoire remfHirtée, à 5 kilomètres au nord
de Kou«scri, par une colonne formée par lt*s missions Foureau Lamy et Joalland,
et |*ar les tn>u|)es du Chari, nettoie la n'*gion du Tchad. La Société de («éographie
applaudit avec joie à ce nouveau succès de nos armes qui aura pour effet de déliar-
ra««4T cette partie de l'Afrique Ontrale d'un dangereux conquérant nègre et d'en
fiennettre l'accj*s aux explorateurs scientifiques. En cette cirrtin^tamT, on ne sau-
rait trop rapi^eier que la mission Foun*au-Lamy n'a été organiMV i|ue grèce à la
litv^rallt/ de M. Renoust des Orgeries, notre regretté collègue, qui légua sa fortune
k b S^iciété de (H*i>graphie, en la chargeant d'en attribuer le montant à une exfiéili*
tj«>D qui aurait |M>ur objet la jonction de nos |M)ssessions algi*riennes à celles do
G»ngo. Mai* ce beau succès est attristé par un grand deuil. Le commandant Lamy,
d«>nt la par! a été si grande dans le succ(*s de la mis^ion et le capitaine G»inlet ont
rié tués. CiiARLK Rabot.
CofiTtalioa tranoo^eapagiiole du 27 Juin 1900. — Les négiN iations qui s'étaient
|M>urtui%i«*9 «i longtemps entre In France et l'Espagne |M>ur la délimitation de leurs
pi»**r%*i«ni« re^ptvtives au Cial)on et dans le .*^ahnra,ontélé repri^^es dernièrement el
ont enlin alM>uti, le 27 juin dernier, à la signature d'une c«»nvention qui règle défi*
nilnemrnt le^ frontières communes aux deux puissances en .\frique.
On «ait que les prétention** de rE^pagne nu (îiikNin - - prêtent liais qui rei^osaient
•or l'application intégrale d'un traité conclu au x^in* **u^\v .imv Irs P4>rtugnis -- ne
tendaient à rien moin*» qu'à englolier tout un territoire, en fnre It^ Iles de Clorisco et
Eit>Ur\, «'enfonçant ju*M|u*à I dN) kilomètn*«« dans rintérieur, et couvrant unesu|>er*
6**ie de 2**îiMMi0 kilomètres cnm»s nur lesquels le gouvernement t*s|mgnol n'avait
jamau exenn* aucune nuti>rité.
I>e la rôte «aharienne, en fncr U*s (I;innries, où rE<«|uitrne avait, en !*«». nc»tiHé
aox |iui«^niv« |VLibli«»M*nient tie son pn»teclorat, m»^ n'vendii*nti«»ns, dans Tinté-
rieur, «'«tendaient ju^pie «ur l'Adrar, ou rinlluencn? fmnrnNe ♦•Init iv|>endant plus
L'arrangement qui vient d'être «•îjrné, h Paris. |wir .MM. IN-Imn^é et Léon y ilnn-
liMo. met le« cIh»^*« au |Miint.
V<iici tes grandes ligne**» du traité du il juin qui *»era »oumt«> h Ia ratification des
llMmbm.
Sor la tMt du Sahnrn, la limite entre les |M»*.«M«<»Hion!i françaises et esfiagnoles
•viTra une ligne partant do la côte (Kvidcntale de la |H*ninsule du cap Blanc, entra
136 MOUVEMENT GEOGRAPHIQUE.
l'extrémilé de ce cap et la baie de l'Ouest, gagnera le milieu de ladite péninsule, pula,
divisant celle-ci par moitié, autant que le permettra le terrain et de façon que la
partie ouest de la péninsule y compris la baie de l'Ouest soit à l'Espagne — la partie
Est demeurant à la France — remontera au nord jusqu'au point de rencontre avec le
21*20'deLat. N. qu'elle suivra jusqu'à son intersection avec le t6*S0'de Long. 0. de
Paris. De ce point, la frontière suivra la direction nord-sud, en décrivant, entre le
15'SO' et le 16*20' de Long. 0. de Paris, une courbe tracée de façon h laisser à la
France, avec leurs dépendances, les salines de la région d'IdjU, de la rive extérieure
desquelles la frontière se tiendra à une distance d'au moins 20 kilomètres. Du point
Cuu de> rroatitru eotre In poMeuiana fru^tiiM «t «9p*gnolot, il'*prè« I* coDTeDtiaD du 17 JDÎn 1400.
de rencontre de cette courbe avec le 15°â0'0. de Long, de Paris, la frontière gagnerai
aussi directement que possible, l'intersection du tropique du Cancer avec le li*^'
de Long. 0. de Paris, qu'elle suivra dans la direction du nord.
Sur la côte de Guinée, la lîmiteentrcla colonie du Congo français et la possession
espagnole du « Rio Mouni » part du point d'intersection du thalweg de la rivière
Mouni avec une ligne droite tirée de la pointe Coco Beach h la pointe Diéké. Elle
remonte ensuite le thalweg de la rivière Mouni, puis celui de la rivière Outemboni,
jusqu'au point où cette dernière rivière est coupée, pour la première fois, parle l'de
Lat. N. ; elle suit ce parallèle jusqu'à son intersection avec le 9' de Long. E. de Paris,
puis ce dernier méridien jusqu'à sa rencontre avec la frontière méridionale de la
colonie allemande du Cameroun.
Une commission mixte sera nommée, dans un délai de quatre mois, à compter de
la date de l'échanf^ des ratifications, pour tracer, sur les lieux, les lignes de démarca-
tions entre les possessions françaises et espagnoles, en se conformant à l'esprit des
dispositions de la présente convention.
Dans le cas où le gouvernement espagnol voudrait céder, à quelque titre que ce
fût, en tout ou partie, les possessions qui lui sont reconnues dans la présente con-
vention, ainsi que les Iles Elobey et l'ile Corisco, le gouvernement français jouira
d'un droit de préférence dans des conditions semblables à celles qui seraient propo-
sées au gouvernement espagnol. M. Cheshuu.
AFRIQUE. ir
La région des bât-fonds de l'aadanae aier intérieara dn Baot-Cmigo. — La
partie do baMin du Congo entre Bangala et Bolobo forme une cuTette, limitée au
n«ird« au nud et à l'ouest, par de^i relieh de 'Xii) à 700 mèlres, qui, à um» époque
ftrologique antérieure, a été occupe^ |Nir les eaux. Aujourtrhui le lac Tumba, la
Ufrune de Ukuba, les expansions de Bolobo, de Luicolela, d*lrubu, et les marais de
la Likuabi aux Herbes sont les témoins de cet ancien lac; mais, h l'époque des crues,
toute la vaste dépression est, de nouveau, plus ou moins envahie par les eaux et forme
un immense marais. Notre savant collègue bruxellois, M. .\.J. Wauters, rient de
publier, dans \e Mouvrmmt Géi^jraphique^^ une carte indiquant Textension de ces
terres, plus ou moins noyées, et, par suite, les limites approximatives de l'ancienne
nappe congolaise.
Au sud de cette région, le lac Léopold II occupe une cuvette semblable, mais de
plus petites dimensions; il n'est également que le témoin d'une nappe jadis (beaucoup
plus étendue»
Entre les embouchures de l'Alima et de la Likuala-Mosaka, par suite sur la rive
droite du Congo, apparaît, pour la première fois, sur la carte de M. Wauters, la
lagune de Ukuba, un vaste marais communiquant avec le fleuve, et, peut-être éga-
lement avec la Ukuala-Mosaka.
I*n correspondant du Mouvemmî Gt^wjrnpkiqHt a remonté sur un vapeur la
Likoala-Mosaka jusqu'à Toko. Jusc|u'à Loix^ko, soit sur une distance de 100 kilo*
nrtre<», cette deniière rivière t*st encombrée de bancs; au delà, elle devient, au
ciintraire, très saine et trt*s profonde. Pendant tout le trajet, écrit-il, nous n'avons
trouvé que des tribus absolument dociles et dtmreusi*s de faire du commerce avec
l'Eun>|iérn. D'après des renseignements complémentaires reçus pi|r M. Wauters,
ctrtte rivière serait navigable enn>re plus loin, et, de plus, M>n affluent, le (lolo,
•erail une excellente voie de pénétration vers des territoires excessivement riches
en caoutchouc. Ca. R.
La coaiflMroa da l'État Indépendant dn Congo. — Le commerce général de
l'Ktat indépendant du 0>ngo -— ex|M>rtations rt im|M>rtations réunies — a atteint
m IH99 lechiffrede 662y)H(;i fr. H», dont :«l \'M t^ fr. 67 pour les exporUtions et
tlMftTM fr. 18 pour les im|M>rUti(>ns. (> total dépasse de infiTieoig fr. 79c(«lui
de tHîW. f'^t àdlre près de 31 0.0.
Cette augmentation porte pre«M|ue entièrement sur les exportations du caout-
rbooc, qui atteignent 3^4^)131 kilogrammes, repnWntant une valeur de
tH 973 915 francs (commence giWiéral . En |h<KS, IVx|K>rtation du caoutchouc avait
été de î 1 13 165 kilogramme!* repn sentant une valeur de 13 KA)Vfi<l francs. En iHtIO
Teiportation du caoutchouc n'était que de l33<Wîl) ktlttgrammes, repn'*^ntant
336 197 francs. Les exportations de ce produit |uir THlat in<lé|NMidant (r;>mmerce
•périal) «Vlèvent, en l'^tK), à 3 7lli 7^11 kilogrammes valant 2S |00 917 fr. THK
Parmi les autres produits d*ex|M>rtation du Gmico, signalons l'Ivoire pour
t A.-J. WayUn, La r^ymn ifrt haê'fi*tui$ 4* tanrtennt m^r mlifrtnrrr dm il^ruM onyo, ttrc une
l#tU ^o riHiWart. ttfotfprmml (;^ra|»Aiyur. \ juin |y«K), XVII. n* li.>
138 MOUVEMENT GEOGRAPHIQUE.
7535460 francs (377 773 kiiogrammes) [commerce général]; 2&1 731 kilogrammes
et 5834620 au commerce spécial; la noix de palme pour 1 553523 fr. 67 (commerce
général), 1 293 413 fr. (commerce spécial); l'huile de palme pour 834257 fr. 50 (com-
merce générai), 734511 fr. (commerce spécial); les bois, les tabacs, les peaux brutes,
le café et le cacao, qui né font guère que débuter dans lo coiùmerce; les arachides,
•le sésame*. Ned Noll.
Les sources du Congo. — La Belgique Coloniale^ dans son ftuméro du 1'' juillet,
publie des extraits d'un volumineux rapport, envoyé par le lieutenant Lemaire,
chef de l'expédition scientifique du Katanga, dont la Géographie a signalé, dans son
numéro de juin, les premiers résultats géographiques.
M. Lemaire, tout en confessant qu'il n'attribue qu*une minime valeur à la
détermination d'un point à appeler « Sources du Congo )), étudie, néanmoins, cette
question et fait un exposé succinct des trois points qui ont été successivement
proposés comme têtes du grand fleuve africain.
La première opinion, soutenue par les Anglais et maintenue par eux sur leurs
cartes d'Afrique les plus récentes, est que la source du Congo doit être cherchée
dans le Tchambézi, dont l'origine se trouve par environ 9"* de Lat. S. et 30" de
Long. E. de Paris, dans le plateau qui sépare les lacs Nyassa et Tanganyika.
La source du Tchambézi semble être, en effet, le point du Congo le plus éloigné
de l'embouchure du fleuve, et son altitude (environ 1700 m.) parait être la plus
élevée de toutes celles qu'on a étudiées jusqu'ici (cependant, ce dernier argument
r
demande confirmation, car l'expédition Lemaire a reconnu, dans sa traversée du
Koundeloungou, des sources dont l'altitude égale au moins celle du Tchambézi;
aussi un nivellement exact pourra seul donner la solution de la question).
M. Delcommune considère également le Loualaba comme étant la branche
maîtresse du Congo. M. Cornet, au contraire, se plaçant au point de Vue géologique,
dit nettement que la vallée du Congo, en aval du confluent Loualaba-Louapoula,
est bien la continuation de celle du Loualaba et que ce dernier constitue la branche
principale du grand fleuve •.
La troisième opinion, enfin, vx>it la source .du Congo dans celle du Louboudi;
elle a été proposée, en 1894, par M. A.-J. Wauters, dans le Mouvement' géographique
de Bruxelles. .
Après avoir visité et étudié toutes ces sources, M. Lemaire se .range à l'opinion
de M. A.-J. Wauters, et reconnaît dans le Louboudi le cours principal du Congo,
mais en déplaçant le point d'origine choisi jusqu'ici pour le porter aux sources
de la Kouléchi.
Les raisonaînvoquées par M. Lemaire pour justifier son choix sont les suivantes :
si l'on rétablit les anciens lacs en terrasses, en comblant les issues par lesquelles
ils s'écoulent aujourd!hui : Loukouga, goulot du Moéro, chutes de Kioubo, fissure
1. Le Mouvement Géographique, n»21, 27 mai 1900.
2. D*après une lettre adressée à M. A.-J. Wauters, M. Cornet semblerait abandonner son
opinion pour se rallier à celle du directeur du Mouvement Géographique.
AFRiQrE. m
du Niilo. rn rontrrtMi!«, il n'^loro leflruveon dciiii-ccrrlc dont Icit branches extn*fnm
•ud orieoUleii «ont le Louboiidi, la KoukVhi H le LouKt'nda.
La minnion du KaianK<^, ayani IravorH* cch (riiU riviôr» senulblomml imiua le
mt*me parallric, a nvimiiu f|ur l<* dêhil do la KoultVhi était au mohifi le double
de crlui du Laaboudi: c*e$il donc celle I& que M. Lemaire adopte romme «ource
du GifiKo. M. Cii>»EAr.
Atriqoa orientale allemande*. — Voici la situation «Voiiomii|ue df*ri*tte colonie*
en iMilH. Ix rendement dc<* piiMluitH nnliirel^ ivoin*, caoutrhtnic, copal ou n^fiine,
cirr et de^ pnNiuitii cultivr^ sr<*amo, 8ucrc, caf«'* o diminué. Seule la pnNluction
du Ubac ont en liaus^* (iJîiXNNl kilogr. en IHIIM contre lliXNMI en lHtl7 . Otle
diminution sViplique |>ar diver*e< cou!m*s. I^ n'^ion côtiére nonl de Tan^ca, h llar
r^ Snleam, IT^Mimba et la Ikhafr^a, c'4*ï*t h dire Ion fiarties le^ pluH fertiles de la
<ri»l«»nit*, ont éprouvé une s<Vliere«iH<* extnionlinnire et U*n rava^eH di*» MUterf*lleji.
Lr^ mêroe« fléaux ayant causé la famine. Ir^ indi^^nes qui nVoltaient le caoutchouc,
le ri»fial et la cire, w Mint diii|iersés, ce qui explique l'infériorité de rendement de
cr« pHMluitH. L'exportation de Tivoin*, qui vêtait élevtV h lINWNNI kilofcrammcfi
en iHliO, e%t tombi^ h 9tWNN) en \H\n et a .'iHiMNIeu \HW : ce^t que \cn tn»u|M*aux
dVk'phant.H diminuent dans toute l'Afrique orientale. .\ Zanzibar, de même, les
ei|M»rtation9i d*ivoireont flcVhi de l(>(NN) kilof^rammeH en iHtiS.
Ofirnilont, comme h*s prixlnils colt>ninux ont éprouvé une hausse Kcnérale, la
«iloation financière de la colonie nVst pas mauvaiM*.
I«a M>mme totale des «Vhnnffes commensaux a crû de 10 millions de franc»
fitUCiiNiil fr. en iHllH contre |HltO(NN)en IHO?); U^ importationn iiKiilKNM) fr.
<l«|wi««4*nt de lieaucoup h»^ exporlalitins 7 iîKi7.*î(lfr. . U*s princi|MileH mnn*handisefi
im|M>rtrei« sont le^ élofTcs de coton et le riz. Il |M>urra y avoir dans TAfrique orien-
laU allemande un déUuiché |K>ur les prcNluiln de<« rizières de .Madapiscar, quand iU
aun»nt dépasM* U^ liesoinsdela consommation de Tile.
Zanzibar devient de plus en plus le ^rrand marché de TAtrique orientale. (ref»t
a%rs- elle que la cidonie fait les deux licrn «le M»n commence.
Au I** a\ril ly^J, U^ tn)U|M*< d'tHvupation compnMinicnl un effectif de ItiOt ofU-
iirr» H fMddat.H dont 171 .\llemaiids. \j^ n*vcnus hc sont élevée, en 1H1W-SI9, à
7 r»<î «MM) francs, dont i iMH TM) francs fourni?* |Mir les «louanes et rim|N»t ties huttes
ei I H6H 750 francs par la métro|M>le.
Li population blanche a augmenté : KKN) Amen en tH!tS, contre Hso t^n 1897. I«a
favpolation noire est <^tim('*e h Ti iiNiUN) ànx^. chiffre su|N*rieur à celui admi^ ju*m|u*&
licrvent. L'Afrique orientale allemande n'rn n*^tc \u\s moins un |mi\s |h*u |ieuplé,
'•J haliilant* par kilomètre carn'*, |N>ur unr «uiMTfiriede 91HMNI kilomètres carrés.
La «eule exploration di^ne dVtn* mcnlitiunfv* e^t celle accomplie par Kandt
31 drembre iH97 H man 1H«JS . de IVxtrtmité non\ du Tangan.uka à l'Albert-
ÏAUHàmrtï par la valh'Tde Rusini, le lac Kivou et la n''i:ion volcanique du Mfumbin).
iraprnicet explorateur, la dinvtiou du lac Kivou ne ^4*rnit |mis nord sud mais nord-
e«t tod-«>oe«L llK^iti I>éiiéraI5(.
140 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Le chemin de fer dé TOugandà. — La construction du chemin de fer qui doit
réunir la côte de l'océan Indien et celle du lac Victoria est actuellement la grosse
question économique de rAfriquè orientale anglaise. Voici bien longtemps que cette
voie ferrée est projetée. Il en est déjà fait mention dans une note du 25 mai 1884,
par laquelle lord Granvillé, ministre des affaires étrangères de S. M. Britannique^
informait le prince de Bismarck que « quelques capitalistes avaient formé le dessein
de créer un établissement britannique dans la région située entre la côte et les lacs
qui sont la source du Nil Blanc et de les rattacher au littoral par un chemin de fer )>.
L'Impérial Briiish East Africa Company envoya une première mission d'études
qui fut commandée par le capitaine Mac Donald et dont le capitaine Pringle exposa
les travaux dans le Geographical Journal d'août 1893.
En 1894, les affaires de la compagnie à charte se trouvant un peu embarrassées,
te gouvernement britannique résolut d'administrer directement les territoires
auxquels la compagnie renonçait. Après quelques hésitations, il se décida à entre-*
prendre à ses frais la construction du chemin de fer. La ligne part de Mombaz, sur
Tocéan Indien, et aboutira dans le golfe d'Ugooué (rive orientale du lac Victoria).
Un service de bateaux à vapeur mettra en communication la station terminus, que
Ton a appelée Port-Florence, avec l'Ouganda. La ligne aura une longueur de
938 kilomètres, dont 582 sont achevés et en exploitation ^
Elle doit^ravir de hauts escarpements montagneux, les monts Kikouyou d'abord
(2160 mètres), puis les monts Maou (2330 mètres). Passant à 1200 mètres plus haut
que la voie alpestre du Brenner, le chemin de fer de l'Afrique orientale sera l'un des
plus élevés du globe.
Le Parlement anglais avait déjà voté une somme de 3000000 de livres sterling.
Le 30 avril 1900, il a de nouveau voté un subside de 1 930 000 livres sterling. En
admettant que le gouvernement ne soit plus oblige de faire appel à sa libéralité, la
voie aura coûté 4 930 000 livres sterling ou 123 969 500 francs.
L'explorateur Hans Meyer, en revenant, en 1898, de son grand voyage au Kili-
mandjaro, eut l'occasion de voyager sur la section qui s'étend de Voi à Mombasa.
Le magnifique ouvrage qu'il vient de publier, sous le titre Der Kilimandjaro^ renferme
quelques observations qui complètent bien les données précédemment exposées*.
La station Voi est située à environ 160 kilomètres de Mombaz. Ce n'est qu'un
dépôt, et elle doit toute son importance à la rivière Voi, la première eau courante
que l'on rencontre en venant de la côte.
Quand Hans Meyer y arriva, une grande animation y régnait : huit puissantes
locomotives, une cinquantaine de wagons citernes et de wagons de ballast, des
wagons à voyageurs construits sur le modèle indien avec des toits pour protéger
du soleil, occupaient les voies.
Les bâtiments de la station, les logis et les réfectoires des fonctionnaires sont
des bungalows simples, légers, bas, construits en bois et en fer, avec un petit
1. Déclaration faite par M. Brodrick à la Chambre des Communes, Mouvement Géographique de
Bruxelles, 20 mai 1900.
2. Hans Meyer^ Der Kilimandjaro, p. 250-8.
AFRIQUE. 141
ioitlMui«raient de pierre. Ils sont très bien ventili^, condition essentielle dans ces
peys flfvrrai. Près des voies, des centaines de grondes tentes vertes, logements da
personnel et dépôt du matériel, sont é|mrpillées dans la brousse.
La construction du chemin de fer aura lieaucoup acrru l'élément hindou dans
TAfrique orientale. Déjà il était prépondéront à ZaniilMir. Mahométans ou AiWâ,
liouddhistes ou banianê, y sont les moltrra du commerce : les uns, humbles teneurs
d'érhoppes, les autres, gros personnages, riches à millions de roupies, tels que ce
Taria Topan, qui faisait des affaires jusqu'au Congo, ou ce Sewah Haji, qui,
pendant des années, fut le grand entrepreneur des expéditionn européennes, officielles
et privées, dans Tintérieur du continent *•
On voit peu de nègres sur les chantiers du chemin de fer : contremaîtres et
eovriers sont, en très grande majorité, des Hindous, les premiers appartenant aux
CAstrs supérieures. A Mombax, Hans Meyer ne croyait non plus en Afrique, mais
rajeuni de plusieurs années et revenu dans le nord-ouest do l'Inde.
On va, en huit heures, de Vol à Mombax; les caravanes mettaient, Jadis, huit
Joora à faire le même voyage. La voie franchit, sur un pont de fer de 7CN) mètres, le
détniit qui sépare la terre ferme de Tlle dans laquelle s'élève Mombax,
Hans Meyer a été très frappé de voir qu'en cette ville l'activité avait uniquement
If chemin de fer pour objet. Il y était venu neuf ans auparavant, en 18H9. et ne
trouva aucun changement appréciable. On ne s'est préoccupé ni de construire un
phare ni de donner à la ville cet aspect agréable qui séduit le voyageur débarquant
à Tanga ou à DaresSalam. NI sur la cAte ni dans la banlieue II n'y a de routes
on de ponts, pas davantage de plantations européennes, comme dans l'I'sambara,
ou d'autres régions de l'Afrique orientale allemande. Mombax poratt detttinée à
être h tête d'un grand chemin vers l'intérieur de l'Afrique, mais son rôle écono-
Alque pemble devoir se borner là *• H. D.
Afrique artealalo oagUioa. — Le capitaine ri.H. <iorges a entrepris, à la fin de
199, an voyage à traven la région encore inexplorée qui s'étend entra les lacs
Nalvocba et Victoria *.
A la lète d'une caravane de HH hommes, le capitaine (lorges quittait U station
de Nalvocba le 26 novembre, contournait la rive sud du lac où il ol>i«en*ait des
traces d'activité volcanique (orifices volcaniques, cendres olisidiennes, lave?* , et,
aprr« avoir traverk* une grande région herl^euse habitée pendant la sai«»on des
ploies par les Massai, il emraladoit l'escarpement de Maou qui s'élève à environ
M) mètres au dessus du Naîvacha. Lt quatrième jour, rexfiédition pénétrait dans
ooe forêt faiblement arrosé«* et habitée seulement par quelques Ouorobos chaniieurs,
CHte forêt, qui n'a guère à cet endroit qu'une cinquantaine de kilomètres d e|»als-
se«r. mais qui atteint plus au nonl une Urgeur de 115 à 190 kilomètres, renferme
beaociMip d'arbreii gt«nts, principalement des attires et des genévriers.
1 litaaMiMi, Ùmrtk Mm»mtlmmâ lur StiqmtiU^ p. 3.
1 Oa Utm «TM pffoai : Lr ehemim de fer de t.îfi^me ttrientate ûnflmiêê^ psr M* Chsrlf • Mourey,
fcaxn— nais colcMito«i publia par le (lomlU «le l'Afrique (rtn^attc, 1900, n* |.
1 O -M. GttTfrt, À J^wmey from lake Sattiuha /• ihe %'tct'9*ia NyuMS^, in Oe^^jra^hieai Jcmnmif
«•<. XVI. I, p. n. Juillet 1^».
142 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
En sorlarit de la fôrét, M. Gorges se Irouvà dans un vaste, pays découvert et
herbeux, coupé par de nombreux ravins boisés et par des vallées. Ce pays est borné,
au nord et à l'ouest, par des bois et des forêts denses, tandis qu^aù sud et au
sud-ouest se déroulent de. vastes ondulations, légèrement boisées par endroits, que
limitent, au sud, le désert de Dogolani, à Touest, des hauteurs boisées,' et, au sud-
ouest, les deux chaînes de montagnes : Soubougou Loîtoî et Soubougoii Erok.
C'est à travers' ce dernier pàyis, bien arrosé par le Gouaso Nyirb et ses affluents,
dont les deux principaux sont lé Saniveî et le Nôuso, que l'expédition se dirigea,
afin d'éviter les fatigues de la zone forestière.
Le Nyiro, qui draine les pentes méridionales du grand escarpement de Maou,:
coule vers le sud, .a. travers le désert de Dogolani, et se jette finalement dans un lac
salé, à quelques kilomètres au siid,' dans lé territoire allemand. Le sol du haut
bassin dii Nyiro est composé principalement d'une espèce de grès ràugfi plus oo
moins dur, et, en. bien deiéndroits, fortement usé par les eaux; aussi, tandis que les
rives et les lits des cours d'eau sont rocheux, le restant du pays est, en grande partie,
sablonneux. Le 7 décembre, la caravane se dirigeait vers le nord-ouest et traversait
une série de hauteurs boisées qui forment une barrière de 16 à 26 kilomètres de
largeur entre le bassin du Nyiro, à l'est, et Fa région coItÎTée de l'ouest qui com-
prend les pays de Sotik et du Loumboua méridional.
Le Sotik est un petit district assez montagneux, bien arrosé par trois grandes
rivières : l'Amala, le Nyongores et le Kimsonoî. Le sol, très fertile, se compose d'une
terre grasse et noire, et de marne roûge. Les pentes des coteaux sont généralement
assez bien cultivées, mais les pâturages, qui' sont nombreux et excellents, no nour-
rissent que peu de bétail. Le climat est très sain pendant la saison sèche.
Le Loumboua est un pays situé au nord et au sud est du Sotik et qui lui res-
semble sous bien des rapports; mais presque dépourvu d'arbres, il est moins acci-
denté, beaucoup mieux cultivé et beaucoup plus peuplé que ce dernier.
Le pays est bien arrosé par ie Kimsonoî, déjà cité, le Kintoîetle Tougaoué, tous
trois affluents du Sondo qui sépare le Loumboua du Kosova. Les habitants du Loum-
»
boua, dont les hommes offrent dans le port quelque ressemblance avec les Massai,
sont plus beaux que ceux du Sotik — lesquels ont, en général, un air perfide et
faux — ; ils ont les mêmes coutumes, les mêmes parures et les mêmes armes. La
plus terrible de celles-ci consiste en un couteau, dont la lame à double tranchant
mesure de 75 centimètres à 1 mètre de longueur.
Après avoir traversé ces deux pays, M. (lorges et ses compagnons pénétrèrent de
nouveau dans un pays inhabité, large plateau herbeux et maigrement boisé d'une
trentaine de kilomètres de largeur, qui sépare le Loumboua du district habité par
les Katch, sur les rives du Victoria, où la caravane campa le 20 décembre. Les Katch
forment une petite tribu de pasteurs qui ne cultivent pas le sol et qui, constam-
ment en butte aux razzias des indigènes du Kosova et du Kavirondo, habitent de
grands villages fortifiés, entourés de murs de pierre et de boue^ au centre desquels
ils réunissent, dans un enclos, leur bétail pour la nuit.
Le retour de la caravane s'effectua par la même route que l'aller.
H. Chbsneau.
AFRIQUK. 1 43
L'apédiUon floore. — LVx|MNHlion Hoiontifiqno ilo M. M<K>rf , dont nouK fivon<i
dtfjA enrr^tn^ ifuclquos résultaU*, vient de rentnT on Anglfteire o|>H'<« quinze
Bk4« d'fib««enre.
Orjrnni^V, «m)uh le patn>nnge de In Société de K<*oKrnphic de Londren. pur un
eonîté «pcf^nleinent formé p<iur favorlner l'exploration du lac Tan^ciHiyika et celle
du clui|irlrt de lac!i qui «Vtend, nu noni, dnnx la grande dépre!«!tion de TAfrique
centrale, rex|Kxlition fut placiV aium le commandement de M. J. E.-S. Mooh» idéji^
n»nno par pcn intére^iianleH éludes ^ur la faune du Tanfranvika) avec, pour collnlx»-
ratear%, MM. Berrid^*, Arnold Mntthewn et Mnicolm Ferfrui»Hon, ce dernier plus
»|«n*uileiiient chargé du tra%'nil carto^aphiquc et di^ olMcrvaticms aMlmnomiquen.
1^ mi«sion McM>re devait, toutd*nbord, faire ietutle biolofnqHe compléta* du lac
Tan|caD>lka, puU, apn\( avoir examiné la jttructure Kéoloinquc de^t chatneti monta-
irneu^esi qui bonlent m*h rivet», elle devait ne dirlKer vern le nord, pour explorer la
1 allée du Rousisl et la ré^on det* lac«4 Kivou, A llMTt- Edouard et Albert, et, eufln,
menir à la c^te par l'Ou^nda.
L'expétlition quitta I^ndrcK le iU avril IHIIO. Apres un court Héji>ur h Zanzitmr,
rite iragna Chindé, à l'emlniuchure du ZamlM*/e, puis*, par le fleuve et le (Ililn*, elle
parvint, le 2H juin, h Blantyre, chef lieu du NyaM!«aland. Quinze jour» apn*^, elle
atleiirnait lextit^mité méridionale du lac N vanna, où elle pansa un mois h faire de<»
ctlMT^atlon* de toutes ïMirtes et particulièrement dex sonda^cft.
Toulea le<i tentatives faites pnVtHlemment pour déterminer la plus grande prf>-
fi»ndrur du lac avaient échoué par Huite de rinsufflsnnce des tlgnes de sonde; mais
reif»édiUon de M. M(K)re était |mrfaitement outillée* |Kiur ce p*nre de nvlien*lies
H les obaer^'ations donnèrent, comme profondeur maxima du Nyn«%Ha, la cote
T9ii mètres.
A la suite d*un arrangement conclu av<H* sir David (îill, astronome n lohserva-
|f*irr myal du Op, M. Fergusson put utiliser la ligne téléirraphique p«>ur vérilier, h
Btant} rr, la man*hedc ses chronomètres, tandis que les <»l)servations asinmomiques
taite« par la commission de délimitation anglo-allemande lui rendirent le même
M-rrice k la baie de Nkata, sur le lac Nyassa, et h Kitoutn, sur le Tnntcniiyika où
ret|«Niition |Mirvint le âO septembre. I^s ol>M»rvations faites par M. Fergu^Hon en
difrrrnts points des riv«'sdu lac (ob'ier^'ations dont nous avons publié la li.H|e dans
mtfUr d«*rnier numéro), démontrèrent que celui ci, tout en const^rvant sa forme et sen
n>ot«i«r» actuels*, d<Nt être repoHé, dans sa partie septentrionale, d*u m* triMitaine
de kilomèlm vers l'ouest.
Les rt^altats des étude?« faites |>ar rex|>édition M<K)re paraissent devoir liattrc
foHrmenI en brèche rhy|M»thèse, si contr«>ven«V déjà, d*une ancienne (*ommunica-
iKHi do Uc TanganyiLa aviv la mer*. Toutefois les rccherrhes fr(''«»lo^qii(*H fnil«*s
1 Im C^rwpkU^ I' juin \'* ••
2 L# drMi» •rtiirl t\e% ri«r« «lu Ur TituMiiuki pn»^irnt %\r I r\rrllrnf \r\e a U h(Mt*«ol<» ri^-
rvW Ml |i*S-M |«r M. K 0. Il«>rr rt.i)»i>(i>c «ur U l<>i>jiui W d*i^i«lji«lji «Uirrminrr psr 4l4nirn>n
1 *^%t0 hypoUirftr flu Ur Tirti;ir)>tki, Hthktrn <rt rv%\ \'*\\r^ \\t f|'iirn.*tnr mirinr. rumm^U
tt«r 4'Afml), très ta fs^rur rn Arui'Vrrr. a%«it tXr (omUittur, * n 1^ 'i. i^r k \r f. Bruri, *ï^n% un
144 * MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
sur la rive occidentale du lac permettent de supposer qu'il s'étendait autrefois beau-
coup plus vers l'ouest et que ses eaux recouvraient une partie du bassin actuel du
Ck)ngo.
Les montagnes, qui sont très élevées tout le long de la rive occidentale du Tan-
ganyika, s'abaissent doucement, de Temboui, au sud, et de Mtooua, au nord vers
les rives de la Loukouga, et l'examen attentif auquel fut soumis le cours de cette
rivière à sa sortie du lac, permet difficilement de croire qu'elle ait jamais pu être
obstruée par la végétation.
Après avoir terminé l'exploration du Tanganyika, la mission quitta, au mois de
novembre, Ousamboura, la station allemande de la rive septentrionale, et, remontant
la vallée du Rousisi, récemment visitée par M. Grogan *, atteignit le lac Kivou que
les observations de M. Fergusson rejettent, ainsi que la rivière qui s'en échappe,
considérablement vers l'ouest *.
Deux volcans len activité furent découverts dans la région montagneuse, au
nord du Kivou, et M. Moore, d'accord en cela avec M. Grogan, croit pouvoir affirmer
que le mont Mfoumbiro, dont les trois territoires limitrophes, anglais, allemand et
belge, se disputaient la cime, n'a jamais existé.
A l'époque du passage de l'expédition, les relations entre les Allemands et les
agents de l'état indépendant du Congo étaient quelque peu tendues : un poste alle-
mand avait été fondé considérablement à l'ouest du lac Kivou; les Belges, en
retour, avaient créé un poste à l'est de la station allemande, et les deux partis
maintenaient une espèce de neutralité armée.
En quittant la région du Kivou, l'expédition Moore longea la rive occidentale
du lac Albert- Edouard, dont M. Grogan avait précédemment suivi la rive orientale,
et, après avoir traversé la rivière Semliki, consacra quelque temps à l'exploration dû
mont Roouenzori. Elle reconnut que le Roouenzori n'est ni un massif isolé ni un
plateau, mais une chaîne avec de nombreux pics déchiquetés, s'étendant de l'extré-
mité septentrionale du lac Albert-Edouard à l'extrémité méridionale de l'Albert-
Nyanza, dont elle côtoie ensuite la rive orientale dans une direction nord-est. M. Moore
fit l'ascension de ce qu'il croit être le pic le plus élevé de la chaîne à une altitude de
5000 mètres; il détermina la limite des neiges par environ 3950 mètres et constata
l'existence de nombreux glaciers. Les pentes de la montagne étaient recouvertes de
forêts de bambous et de séneçons géants. Près du sommet, M. Moore trouva quelques
mousses et recueillit une quantité considérable d'échantillons géologiques.
arUcle sur les mollusques du Tanganyika publié dans le Congo iUustfé, et par M. J. Cornet, le
géologue belge bien connu, qui a montré que le lac Tanganyika n'est autre chose qu'une nappe
d*eau qui s'est établie assez anciennement dans une partie très effondrée d'une de ces grandes
dépressions qui s'étendent du nord au sud de l'Afrique, principalement dans la région orientale.
C'est, dans la partie septentrionale de cette dépression, que s'étalent successivement les lacs
Kivou, Albert-Edouard et Albert, et que se développe une partie du cours du Nil. {Mouoement
Géographique, 1896.)
1. Voir La Géographie, p. 67.
2. Contrairement à l'opinion d'un voyageur allemand, le D' Kandt, qui, ayant eiploré ce lac au
commencement de 1899, dit que la plus grande partie de son rivage doit être reportée beaucoup
plus vers Veêt qu'on ne le croyait jusqu'alors (Alt7/Aeiittii^en aus den DeuUchtn Schutzgebieien, 1899),
opinion que corroborent absolument les levés exécutés par MM. Sharp et Grogan (v. Geographieai
Journal, 1899, décembre).
AMKRIQUK. m
«
avoir elutliê lo faune do TAIbcrt Nynnu, rcx|>r(litîon gni^nn rOiigancIo,
p<ii«. de U, Mombax, utilisant, ilann la dernitTC |>nrtio de M>n voyafCf, la voie femV
en con»lniction de la c<Me au lac Victoria.
Le* nombreuse?! colleetion«4 géolofcique**, X(M)|o|ri<|ueM et plKilofrra|»iii<|ue<« rap-
piirtre« par M. Mm^re offrent le plus haut intérêt srientifique, et leur examen appni
fondi ne manquera |mH do jeter une nouvelle clarté h^lt les cliver** problèmen de la
crainle dépre^nion tie l'Afrique centrale, tandis que les obttervatioiifi antronomiquen
et le* le\r^ <le M. FerKU^s^on permettront de remanier entièrement la carte do cette
nnrion «i eurieu*^ du continent n«)ir.
Il e«l intén^^nant tIe constater que le laps de temps de dix huit mtù** au moins,
qaon estimait m've^^salre |M>ur celte exploration, loin d'avoir été déjm-HC» n*a même
pft« été atteint, et que la mission, sans avoir rien almudonné de son plan primitif
ni n«-i?li|ré aucune de ses études, a pu rentrer en Angleterre quinze moi» à {teinr
%lvtr^ M»n départ.
IK«4»n«, enlin, pour termfner, que les frais de l'cxinHIition ont été entièrement
cmiTert* par le« généreuses souscriptitms d'un certoin nombre de mi^mlin*^ de la
Stf-irtr de gi'<i>graphie de Londres ^ M. il.
AMÉRIQUE
CuMiUad.on ezeinple curienz de hanta vallée V — l«e Camanland ont ^itué nur
l^ «rroint oriental dt*^ Oi^cade-Mountain^, au centn* de l'état île \Vn««liington et au
ri«4^l ei^t du comté de Kittita. Otie haute valKV, visitiV en |H1>7 |»ar le profe^^Mir
J il, Ru**rll, a été ensuite éludiiV, avet* plus tIe délaiU, |>ar MM. ti. (>. Smith et
• • II. tUirti«. Klle pn'*^ente dans sa structun* un ctTtuin nondire île trniS curieux,
qiftr ni»u« all<in« indi(|uer brièvement. Klle |MMit cire com|ianV h une a«»^ielte ren
%rT^^: en effet, ifuoiqu 'elle domine toute la n'*Kion environnante, elle e<*l entiiunV
«l'un relMinl rrlativement 1mi««. Olui ci e*»l de forme im'*Kulièn*; il ^'cjève de liil mèln*««
rn in«i>enne au de<««*u«* du fond de la valb'^*; sou grand diamèln* e*»! dt* '\ kilom. ««ur
"«■1 m de larireur.
%l<»r* que toute la n'*gi«Mi envirmnanle i^t Irè^ fortement di^M>t|iirr. nwv de<
«•lk«^ prt»f<m«l«*^ et d(*« ligne?» de faite aiguê«<. le OimasIantI, à |n*u |trè<i plat, forme
ua o»ntm«le frapfiant avec elle. 1^ barrière qui l'en <e|>are ne pre<»ente qu'une
#ln*ite c^iHipurr du <V»lé noni oue«l, fiar laquelle «i»rt un |M*lil cour< d'e.iu. le t>inia«
tjrrk. i|ui H7 jette dans le IV^^bn^^tin (Im*k.
%Q |«»int «le vue i;('*«dogique, le fond île la %nlli'*e de (^mat^land i^t formé «Kun
cn^ r^arfie rommun dan** tiMite la n*cion. Il (•%( nvouvert de ilè|NM« alhniaux tn^
«fiai* rt d«»nt la fertilité attin* au (IximnHlnnd un certain nt>nibn' île nilti^aleun* en
'Cr Enfin le rrbi»nl limitant la valliv «*^t fi»rnié par une nN^he érupti\e. la dtalMiM*.
1^ grr^ a |Mirtiei|M'* à toun le^ pli^M^ment^ de ta reirion; h* tlnma*»l:uid m* lrou\e d.'UiH
■n •%f»rlinal dont l'axe e^t nonl oue<>t ntid v*^ï, Ounut à la ili;ibiM\ «i>«i rap|M»rl«
i»nr Ir jm-* nif»ntn*nt dain^ment *»a nature intru«i\e.
I . «••i«««»«tt II i\
1^ MOLTEMENT GÉOGRAPHIQUE.
«
Si Ton cherche à s'expliquer cette persistance d'une disposition aussi particulière
au milieu d'une région très attaquée par l'érosion, on arrive à penser que le
Camn^land, qui domine de beaucoup les canons environnants, est un reste de la
topographie primitive, et que ce bassin recouvert d'alluvions doit, à la fois, son
origine et sa conservation au bourrelet éruptif qui l'entoure. Il faut remarquer
qu'en aval de celui-ci la vallée du Camas Creek est très large et h contours arrondis.
On peut sup[>oser fjue (;'était autrefois une rivière beaucoup plus considérable
c|u'aujourd'luii. A un moment donné, elle s'est trouvée en présence d'une roche
rnifïtlve In'M dure qui bnrrait son cours en deux points opposés. Il y eut, par suite,
une Inlorruption dans le travail général de dégradation opéré par la partie supé-
rieure du (lamas. D'autre part, un cours {^u voisin, le Mission Creek, ne ren-
contrait pas d'obstacles analogues; il continua donc à approfondir sa vallée et finit
par cnf)lurer les branches supérieures du Camas Creek. Mais, auparavant, celui-ci
avnlt (Ml le tcMUps de s'iHeiidro dans la vallée située au milieu de l'anneau éruptif
et de la combler de ses alluvions. Enfm, les roches résistantes qui entourent la
haute vallée ont permis la conservation de celte structure géologique. Le Camasland
ronslKno do In sorte un témoin qui permet de se rendre compte de l'ancienne
topogrnphie de In région et de l'amplitude de la dégradation qu'elle a subie.
D' L. Laloy.
Modifications imprimées à la topographie des Northera-Cascades (Washington)
par IHntrasion de granités tertiaires *. — La géologie des environs du col de
Snoqualmie, dans les Cascnile-Mouutains, à en^i^on 16 kilomètres au nord du point
où le chemin de fer du PacifUiue croise la chaîne, présente quelques points intéres-
sants. MM, (î.-O. Smith et W.-C. Mendenhall ont constaté, dans. cette région,
Texlstence d'une vaste formation granitique qui s'est frayée un passage à travers
«les dépiMs terlinin\«. Des dykos nombreux viennent couper ceux-ci. Au contact de
0(»s niches plutt>niennes les couches tWènes et miocènes ont subi de remarquables
phénomunes de métamorphisme. Elles ont notamment acquis une telle dureté que
In topogrnphie entière de In n*gion s'en est trouvée moilifiée. Les montagnes formées
par ccH nvhes lertîaln^s sont si escar|>«Vs qu'il est au premier aboni impossible de
le*» distinguer de celles qui sont constituivs par du granit ou du porphyre. Les
lignes de cn^te pivsentent des aiguilles qui peuvent être en ro**hes soit sédimentalres.
*4oll tgnrvs. Kniin, aux points de contact on observe des alternances régulières de^
couche^ terliain^s nviv les Ivuides tie quartz et de feldspath.
IV L. L.
Géologie des monts Wichita^ — !>< montairnes, explorées récemment par
M. H. F. IV'^in, «ont situivs dans le sud ouo^t de TOklahoma: leur direction
pMirrnle e^t e^t ouo'-t. Kilos se tln^sseut d*une fno «n abrupte, au milieu de la plaine
envînMinanli\ à di>tan^v seu>îl»lemenl ô^ralo entn^ les rivièn^s Washita et Rtui.c<*.
i. ht, ,f j.. |v liv.
l^^iir fnii«<M« prinripnlo c^it irorifdn«' i^nôr, romfM>M'*e Ae fi^nilf^. dr ^bbn><t ol clr
|»»qA>n^, bu cAlé ilu nonl, olU»^ ^uit UihIinm pnr une ratiK**** Imu»m» de coIIiim^h
cAlmirr». d'a«|ircl mf^inn abrupt ot h runlouri* phin nirondiM. OIIih ci ap|Nirtieiinciit
•uv •ffii*^ ranibrieiitir et onlo%*i«*û*tiiie; oll«**i M»iit «M«|Nin*ci>t de la chaîne prinrifMile
l«r une lanrf^ valliV uîi coule le Medicine BiulT (Ire^'k. Quant aux montairne^t elli^t-
ma'fnr^, ell«»^ 'M»nt Hi'pnn'Nw les un<^ de^ auln**» |mr den pn«M»«« qui M>iit a |ieu pn*»»»
au ni\iMU de la plaine environnante. Il semble, h pn^mière vue, que le^ iMimmelfi
M*ul« lie l'i chaîne MÛent viniblen, le n*^te étant enfoui au d(*«*«»4»UH de«* MVlimentH
r<tii«lituant la plaine.
Il apn-* IfH re«*hert*lies tie l'auteur, il e%t drmontrr qu'il y avait, tout d alN>ni. une
nui««e de n>che^ pnVambriennes d*orif(ine it^mV, ««ur leMjuelIeH m» mmiI dê|M>M'»H. en
««rie n'^^Milièn*. de*» «M'MimenU allant du cnmbrien au trentunien. Puin la ina**^* ?»e
*4*ule\a. et il y eut une intrusion ^r^nilique, aivompa^niV de pli*«M*ment% et tie
fi»nnali<»n<k de faillie dan** les couche<« plu<»nnrienniw. Kniin iVn»Hi(»n atmosphérique
•i-he%a d<* ilonner aux mont« Wirhita le n*lief si tourmenté qui le?* ranii*téri*M*
artuellrment. h' L. L.
Lat morminaa do sad-att do Dakota*. — On !»nit que le^ piiénomènin» fflnriain>H
«•ni eu une n*man|uabie exteu^^ion dans l'Amérique du Nord et que notamment le<»
Hlit* Tni'» *«»nt rouverts de dé|K>tH irlaeiain*{( tri»s eon**idérabl(*s. M. J. Tmld publie
une rluile tfi-^ détaillée nur les moraine» du hakota et sur les dépôl.H ««ilue^ d.ins
leur ^«»i%inatfe. Ijn princi|>ale de ces moraines c«>nimeni*e a Turtie Point, dann le
«-i*mtr tb* J«*rauld. et se diritfi* vers le Kud et le sud ouest ju«M|u'au conlluent du Pr.itt
tlrr«-k a\et* le Mi^^atri. A Tent. elle re|Mirait dnn*« U*^ cuiline*» du tictiar («nvk ; elle ^>
ififiire rn^^uile ver» le sud est, tourne vers le noni et f4»rme le^ tlludeau (In*ek IlilU.
Af»n*« a\oir di«|iani |iendant un certain lemp<«, la moraine n*parait à l'e^t de
Ri»nh«*mme, m* dirifr? vep« re<»t, att4*int Leslerville et tourne de nouveau ver^
Ir %u<| r%l. ju««quepn*«i île YankU»n. Elle chûm» ensuite la Jame River«. f»uit la ri\«*
dr*ite du tllay tlivek, et m* diritre vers le mird et le n<»rd ouenl ju<^iu au voi<«inatft'
dr <IhibUlu« n. oit elle tourne de nouveau ver<« le <»ud e^t. juMpie pré^ de ViTiniljiMi.
Kii i«>ntinuant vers IV^t, se«* traces sont moins di^^tincte^. tlelle moraine t»«»L du
rr%U\ dt»ul4«'«* |»ar d'autres, ayant des trajets au^si C4>mpliqués, ce qui dt»nnv au
|aa%%aire uo caractère tout a fait s|KVial.
lue question Intérej^Aante envi^a^s* par l'aub'ur e^t celle de Tàce de la fo^M>
eu Mi«*i>un. Au ik*«sijs de .Nioltara, elle fHirait d'oriiçine n'iTute. Il e««t à
miiart|urf que celle de la White Hiver éirnie ou même surfia^^M* en largeur le lit
du Ui«««»an. Au-dc^4ous de ct> |M»int. on |N*ut m* demander si le creuM.*ment du lit
e*l prtvla-'iaire ou |mh»1 clarinire, et, tlnii* re dernier «'a-, ^'il a atteint -n p|u<» grande
pri*f*»n«lrur avant IV|»(M|ue tlu \*v^% ou n une |H'*ri<Kle plu<* rén*iite. T«»ut bien |n*hi'.
Il T««l*l pfUM* que le creuM*ment ilu lit e^t d uriirine nvrnle et qu'il cnntinue eni *ire
« w f iir»- i\^ nii« ji>ur^; mai*», ti«mnie (»n n'a |kis de <ivtion compléle »lf la xalb'C, il
r»t |*M*it»lr qu'on trouve encore un lit plu% ancitMi et ^itué plu<* profontlt-ment.
ii8 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
antérieur à l'époque glaciaire. Quant à la date du creusement eomparée à celle du
dépôt du lœss, il suffit de faire observer que, si l'on considère celui-ci comme d'ori
gine éolienne, son dépôt et le creusement du lit ont pu être simultanés. Dans ce
cas, le Missouri aurait commencé à suivre son trajet actuel après l'époque kansienne,
et les matériaux du lœss auraient été enlevés par le vent aux bancs qui bordaient
ses rives en basses eaux, et déposés dans toutes les inégalités des terrains adja-
cents. D' L. Laloy.
Études du comte Ermanno Stradelli sur les territoires de TUaupès. — Le comte
Ermanno Stradelli, qui a commencé en 1881 à étudier le territoire de TUaupès
(Colombie) jusqu'alors exploré sommairement par Wallace, en 1852, a pu remonter
ce fleuve depuis son confluent avec le Rio Negro jusqu'à près de 700 kilomètres
en amont, et suivre le cours de ses affluents, l'Apapory (rive droite) et le
Kerary (rive gaucho), pendant environ 90 kilomètres chacun. En 1884, le voyageur
français Henri Coudreau, mort tout récemment*, avait remonté ITaupès à
160 kilomètres de son embouchure, jusqu'à Ipanoré, et avait donné, de ce cours
d'eau, un tracé à l'écKelle de 1 : 2 500 000'. Le comte Stradelli, qui s'est avancé à plus
de 500 kilomètres en amont d'Ipanoré, vient de publier son lever à la boussole à
l'échelle de 1 : 550 000' * et de fournir ainsi -aux cartographes un document de
réelle valeur. Malheureusement, il n'en a point donné le commentaire géogra-
phique et s'est borné à reproduiyo et à ornementer en même temps que sa carte,
un certain nombre de curieuses inscriptions rupestres qu'il a recueillies sur les
bords de l'Uaupès et de ses affluents'. Ces inscriptions ne sont pas les premières
que M. Stradelli ait découvertes sur les bords de cette rivière, et il convient de les
rapprocher de celles qu'il publia naguère dans le bulletin de la Société italienne
de Géographie ^. Le lieutenant Laurindo, le lieutenant Shaw, M. Barbosa Rodrigues,
d'autres voyageurs encore, en ont trouvé d'autres sur les rives du Rio Negro et du
Rio Branco, de l'Urubu, du Tapajos, du Madeira, etc. H. Fkoidevaux.
AUSTRALASIE
Mission Nieuwenhnis dans la partie centrale de Boméo '. — Le D' A.-W. Nieu*
wenhuis, qui traversa l'île de Bornéo, de l'ouest à l'est, de Pontianab à Samarinda,
pendant les années 1896 et 1897 — traversée qui fut seulement précédée par la vaine
tentative du naturaliste Salomon Muller, tué par les Dayaks en 1825 — , a suivi à
peu près la même route au cours d'une nouvelle expédition exécutée en 1898 et
1899. Quoique ce voyage eût principalement un caractère politique — le Gouverne-
i. Im Géographie, t. I, n« de février 1900, p. 1(1.
2. Bollettino délia Sociela geogmfica ilaliana, série IV, vol. I, n* 5, mai 1900.
3. hcrizioni indigène del la région del Ci'aupés^ in Bollettino délia Societa geografica italiana,
série I, vol. I, n' 5, mai 1900, p. 457-483.
4. Bollettino délia Societa geografica italiana, mai 189').
5. Tijdêchrift tan het Koninklijk Sedcrlandsch Aardrijkskundig Genootfchap, l. XVII, pp. 177 el
411. Comparez la carte dans Pédition nouvelle de TAtlas des Indes orientales néerlandaises, publié
par le Bureau topographique de rÉUit-.Major de Batavia.
Al'STRALASIK. 149
inrat été lodr« Orientales Nverlandainos voulait, par cette ez|)édition, affermir Ben
rrUttiinsavec len tribus Dajab <lu cours supérieur du fleuve Mahabbam — la science
va eo tirer un grand profit. I)e grantles et intéressantes collccUons botaniques,
f4>i4«>iciquo« et ethnographiques ont été faiten, et le t(»|M)graphe militaire de l'expé
ditîon, M. Bier, a accompli un nivellement minutieux de la route, depuis la (ron-
lirre de la RiW^idence oividentale de BorntH) (dont la carte topographique de TKtat
SlaJ4»r à réchelle 1,.*UMIIM) est déjà achevée) ju«|u*À la côte orientale, le long du
llahabkMim. Ainsi on a obtenu, |M>ur la première foin, un nivellement traversant
l4»ule cette immeni«e Ile. de l'ouest à Tent, pouvant nervir de base aux nouveaux
itinrrain^ du IV Nieuwrnhuis. O voyageur est déjà reparti pour Tintérieur, afin
de visiter le pays, tout h fait inconnu, |)arcouni par le Knjan, affluent septentrional
du Mahabliam. J.-F. Ni
■MYMn trojaga da miaaioanaire Kmyt à Calabaa*. — (>lel>es est la seule d(*s
fcraodr^ Iles de la Sonde où Ton pt^ut encore faire de véritablcH diHH>uverte<t tout
aupri*« <le la ct^te. Ia* misitionnaire A. il, Kruyt, bien connu comme explorateur de
la partie centrale de Tlle, en a donné de nouveau la preuve par son vt^yage dans le
pay« des Tomori, situé à IVut et au sud i*s{ de la l>a!e du même nom, partie inté-
rieure du gran<l golfe de Tomaiki ou Toln. M. Kruyt et non comimgnon de rout4\
Ir tr N. Adriani, y ont rencontré le baH«4in d*un fleuve considérable, le La, qui ira-
%erv le plateau Poda, grande savane, situé îi envin>n IW mètres au densiifi de la
mer. et, entouré de tous oMén |iar des montagnes couvertes de forêts denses. .\près
on ciMjr« souterrain h travers le n*lN>nl oriental du plateau, le 1^ rt*|>arait h la sur-
farr. en formant une gramle cascode. l'n autre n^sultat ctnisidérnble du voyage est
U «<*lution déflnitive de In question des grands Inrs tie la |>artie sud est de l'Ile.
C^tttre li>s lac« Touveti et Matanna, diVouverts |iar les !>'* Sarasin, on in>uve. sur
lr« cartes, une troisième nap|M\ nommât» To e|ie, situiV nupK's ilu golft* de Tomori.
M. Kru%t a constaté que T«> epe n'e?tt qu'une dénomination du lac Touveti et qu'il
0Vti«le pas d'autre tm^nin d'eau douce dans «vh rontriVs, à ri*X(vpti«>n d'un terrain
ioondr. n<Hnmé l^mo, lonic de I kilomètres, et profontl de i mètres seulement, pro
lialdemrnt le n^te d'un lit atuindonné du La. J. F. NianatTEii.
RÉOtONS POLÀtRBS
tipédiUoiu areUqoaa. — L^ ii juillet, rex|KNliti«>n du Imnm de
Toll. m<»ntér «ur le Zotvi, a quitté Tr(»m^ ». «mi hmiIc |iar r<H*éiin tîlacial.
Picp»VTU d'oa llollanr da rexpMition Andrte. — l'n mc'^Hjitci* adre^M* à l'Ins
tiitti ropt««»n>li»gique de Oqienhuirue |»ar M. V. Nirl^Mi, otiv>r\*ateur de wi Institut
è Orrbak 'Uland** , annonce «pu*, le 7 jiiilli*L uii'* I»<mii*(* en Ur«?e intacte, portant le
%t#< tMtW, r9*U^ |i4r U l>^ A. Wi< imnnn. |>r«>f< «««-ur A 1 1 iinrrtiU il'l Irrcht.
150 MOUVEMENT GEOGRAPHIQUE.
nom de l'expédition Andrée, a été recueillie en mer, au large de Lopstadur (Islande),
par 63<» 42' de Lai. N., et 20« 53' de Long. 0. de Gr. '.
La bouée, apportée à Copenhague par le dernier vapeur postal arrivé d'Islande, a
été transmise h l'Académie royale des sciences de Stockholm. En présence des pro-
fesseurs Nordenskiold et Nathorst, il a été constaté qu'elle ne renfermait aucun
document, le chapeau fermant le tube destiné à recevoir les messages ayant été enlevé
par suite d*un défaut dans la vis de fermeture '. Cuarles Rabot.
Résultats géographiques de la seconde campagne du prince de Monaco an
Spitsberg'. — En 1899, S. A. S. le prince Albert I" de Monaco a entrepris une nou-
velle croisière au Spitsberg, accomp&gné dans ce voyage comme dans les précédents
par un nombreux état-major scientifique. Les membres de l'expédition étaient
MM. Richard, Bruce, Portier, €hauveau, Smith et le lieutenant de vaisseau Guissez.
Le résultat principal de Texpédition est une carte de la Red bay, levée par le lieu-
tenant Guissez, avec le concours des membres de la mission ^ Pas moins de
4200 angles ont été mesurés et 2 iOO sondages elTectués dons le bassin de ce fjord.
Aucune baie du Spitsberg n'avait jusqu'ici été cartographiée avec une aussi grande
précision, (irâce à la photogrammétrie, M. Bruce a prolongé le lever du terrain à
20 kilomètres dans le sud du fjord. La Red bay, qui n'avait été que très sommaire-
ment visitée par les expéditions suédoises de 1873 et de 1890, est beaucoup plus
étendue vers le sud que ne l'indiquent les cartes existantes.
Sur la rive orientale de la baie, sur Tisthme unissant le Biscavers Hook au conti-
nent, le prince de Monaco a découvert une nappe d*eau longue de quotrc à cinq
kilomètres et large d'un ou deux. Ce bassin, le lac Richard, est creusé dans la roche
en place. Le 26 juillet, il était encore gelé dans sa plus grande étendue. Il est habite
par un salmonidé (Salmo alpinu$),
La Princesse Alice a, dans diverses baies, ressenti, par très beau temps, le pas-
sage subit de quelques ondes qui lui imprimaient un roulis assez fort II n'a pas
semblé aux voyageurs que ce phénomène fût causé par le vêlage des glaciers,
car on le constatait sans qu'il fut précédé par le coup de tonnerre qui accompagne
la marche en liberté d'un glaçon, capable d'agiter ainsi la mer.
Au retour, le prince de Monaco a séjourné dans la baie de la Recherche et déter-
miné la position du front des glaciers de l'Est et des Renards. D'après les observa-
tions du lieutenant Guissez, de 1892 * à 1899, le premier de ces courants a éprouvé
nn TTCul moyen de 4oO mètres; {Mandant la même période, le second n'a éprouvé
qu'une légère régression sur sa face nord, tandis que sa partie sud a rétrograde de
4iO mètres. Cu. R.
1. Vei'dens Gang. Krisliania. n* du 18 juillet 1900.
2. D après le Temps du 3 aoùl 1900.
3. Sur la detixiéme campagne de ta Princesse Alice 11% par S. A. S. le prince Albert l'' de
Monaco, in Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences^ l. CXXX, séance du 5 février i%0;
l^eustèfne voyage au Spitsberg par S. A. S. le prince All)erl I- de Monaco, in Byttetin dm Muséum
tClii^toite naturelle, |y«'0, n" I.
4. t>Ue carie >-»ra pu h liée |»ar le DeinM <ïe> caries cl plans de la Marine.
."• A celle «taie la portion du front de ces (riaciers a élé déterminée d aprî»s mes indications, par
le*» i»flHi»»r> de la Manche.
GEtMilUPHiR PHY:i|grE. ir.i
OÊOGRAPHIB PHYSIQUE
L*ofifia» d« aavz diUt do 6iilf-8trMm*. — JuM|u*iri. |MHir oonnoilrr roriirine
fk«(iilfrrralr« ««tmle« liffiiMc^ qui roiii«litiient lefi na|i(M*ii «in'»iini(|Ufti, ri |iour eumiypr
€§«• cirmurrir U*^ loi« ih» Umip* mouvrni<*iil««. !<•?* ntvmio^rrophfH ne i*e pn'*iirru|iaif»nt
«lor «k^ |>n»pri<'*l('*i« |>iiyHii|i]e?i ou rliifni(|ui^ tie cen cnux. I«e prolpom^ur P.-T. CIoyc,
cll*pfuil, a ru l'iiliV trhi iiiKt*nicuHr ilr faire roiirourir la ziM>lofcie à la M»luti<in ck^
pciil4rmr« qor iMiulôvr la rirrulation (N*raiiiqur, ri d'appliquer à I rlu(le«le« mem anr
iiirth<«lr amilointr à relie rmploy<V rn Hlralifrraphir ptHtr cléterminer Vàfce Aen ter
mîfiii. iraprev lei« n^h*** organiques qu*ilK rrnfermrnl.
Tne rontiai«Mnre ap|>rf>fonilir «lu lAêtnklom lui n fourni la pitMne que la |>iv<M»nrr
«le rertain* oryniniomoii i*A limiliV a Taire onnifiêe |Mir de^t eaux pnWnlanI il<*ii r«Hi-
«liliofM determlnt'e*». iVci^X ain«i que rertainefi iH*|Mvrit rararlrrtKliqui*!*. ifue M. Illevr
clr^itrne «ou« le nom K^nrral de %hjU planklom^ ne ««e nMi<*t»nlrenl que dani« Im eaux
«lile« du <»ulf SIream JrelIeH doni la Mlinitr alleint X\ 0 INI dann rAllanti(|ue nord .
S'4ppu%anl «ur la dintrihutlon fn'*oKraphique de rt* planktun, le «avant prf>ft*^<teur
dTpMl nliê«ite |ia« à affirmer que. contrairement à l'opinion admi.««e|»nr la plupart.
Ie« raux dilen ilu (îulfSIream ne dérivent |mia du rourant iiu|M*rflriel qui mirt du
K«>tfe du Mexique, main |M'*nètrent, ilann rAtlanlii|ite noni. le k>nK delà rûle<Mviilrn-
taie «le l'Afrique rt rn i>n-*ant rnln» Ir^ Açon^s rt l'Eunqie. I>tlr ol>^Tvntion riant
en mnlnNlirtion avrr Ic*^ faits* ronnu«« <*ur Ir mtMtvrment ilivi raux ^n|ierliriellf*«.
*m doit ailmetlrequelej* eauiditen tlu Tiulf Stream ««e meuvrntdan^ le« pn>fondeur«.
l/examen d'éi*hantillon!« pn>%*rnant du courant ilu llrn^urla a ronduit M. Illevr
lieaoïuup plu* loin : il r^linuN <rapri*s \v^ r!*|itVrj« rrnrontn'e*» dan* «•etlr n*inon« qu'il
ne «eniit |ia* improlmble que lr«« eaux du iiuif Stn^am fN*nètrent dan* l'Atlantique
en ikfolilant le tjip de R<mne*E««p«'*rance.
1^ di»trtlMiti4m in'*oirrafdlique derertaine* euprn** du ii»fU-fhmktoH, qui ont une
aire «le di«|ier>ion trr« étendue, m<»iitn* qu'rlli»^ rhrminrnt ver* le noni, «Mtit |iar la
partie iirtentale de l'Atlantique, fuiit |iiir le rcuimnl r«|ualorial. vrr* In mer de«
ljinidir«. et, de lii.|Mirle* riMirant* tU** Aniille'» ri île In Horide, ver* Ti*rrr Nruvr rt
%rr» le Wt' rt Ir TdV de Ijil. N.-A cette Intituikv Ir^ onrani^me* ipii ont ««uiTl «flte
*lrmirtr voir *e reni^^ntrenl avei' «•eux venu* par TA tin n tique orirntnL Ile la il«
«'atanrfut vrr* le nonl, ver» ri*lnn<lr rt Ir* Fîrn». rt rn prtit nombre ju«4|U*nu
S|4t«li^ir. i'MAmjEs Ra»ot.
La flaet dat etraniat', — Tliur) np|H*l;iit ^'lnri<*n*« m «.tnliqur** m rrllm qui n*«int
«lu'onr «cuir ouMTtun*. U^ \mu*^ ulnrirn»'*, rn formr d«* Mn\ À fond plu»» Imi* t|ur
f>ntr»e, rt •• d\nami<|Ut*« » rrllr* ;i tlt'iix «m plti^irur^ «MiMTlun»*, lr% •• utiid ra\r'» n
iMi • «indnM'Iin* •• qui dflrrniiniMil •!<* >io|«Mit« <-«»urnnt» d'air, tlonformrmrul aux
I K -T < irxr.Om tfir *»' .-, i% >,( • f«i«/^ </> •-•/f*i «i if'-r •, i •>iiimmiiii' «i.on fAii« ft V \* i'i«*nii«* It4»\alc
15i MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
résultats des plus récentes recherches, M. Lohmann abandonne, avec raison, les
anciennes théories, trop complexes, de Torigine des glacières, qu'il attribue fort bien,
pour les grottes en sac, à la plus grande densité de Tair froid accumulé dans leur
fond, et, pour les trous à vent, a Tévaporation activée par les courants d'air et au
refroidissement qui en résulte. Je n'ai jamais cessé d'adopter et de propager cette
manière de voir (Les Abîmes, 4894; Mémoires, Soc, spélêol., n" 19, 1899; La Spéologie,
1900) qui simpliOe singulièrement la question en général, tout en satisfaisant à tous
les cas particuliers. M. Lohmann a constaté aussi que la glace des glacières fond,
plus ou moins, en été, et se reforme en hiver, contrairement à la croyance populaire.
Un chapitre original du livre de M. Lohmann est celui qui étudie la glace pris-
matique des cavernes. D'après ce naturaliste, le réseau irrégulier de fines crevasses
que présente parfois la surface, en quelque sorte craquelée, de cette glace ne se
manifeste que pendant la saison chaude et peut atteindre jusqu'à plusieurs centi-
mètres de profondeur; pour expliquer cette structure, il semble bien que R. Emden
ait eu raison d'invoquer un remaniement naturel des cristaux microscopiques de la
glace, sous l'influence de l'élévation de la température; M. Lohmann fait intervenir
aussi, sous cette même influence, le coeflicient de dilatation de la glace.
M. Balch traite le même sujet que M. Lohmann dans son nouveau livre '. Après
avoir préludé à cette étude par deux importantes brochures (Ice caves, 1896 et 1897),
il nous donne ici un traité définitif des glacières naturelles. Le soin luxueux apporté
à l'édition et à l'illustration de ce livre répond à merveille à la scrupuleuse con-
science avec laquelle l'auteur a inspecté lui-même les principales glacières de France,
d'Europe et d'Amérique, et à la justesse des vues par lesquelles il adopte, pour
l'origine des glacières, le froid de l'hiver, la forme de la cavité, sa situation topo-
graphique et l'évaporatiou. M. Balch complète et met au point (jusqu'à fin 1899), avec
une sérieuse critique personnelle et avec l'expérience des choses vues, les ouvrages
antérieurs de Browne, De Luc, Fugger, Lohmann, Schwalbe, Thury, etc. Comme
il réfute victorieusement les anciennes théories (fausses ou trop compliquées) de la
glace des périodes glaciaires, de la chaleur estivale, des sels chimiques, des ondes
alternées de chaud et de froid, de la capillarité ou air comprimé, pour adopter les
idées véritablement justes ci dessus énoncées, il faut considérer son excellent livre
comme ayant épuisé la matière, sauf découvertes nouvelles et imprévues. L'ouvrage
est divisé en cinq parties : 1® Description des glacières visitées par l'auteur; 2» Ori-
gine de la glace souterraine; 3^ Listes des glacières naturelles; 4* Diverses théories
des glacières; 5"* Bibliographie. L'index alphabétique des noms d'auteurs et de
localités ne comprend pas moins de neuf pages.
E. A. M.
1. Edwin Swift Balch, Glacières or freezing caves, in-8, 337 p. et 31 gravures et coupes, Phila-
delphie, Allen. Lane and Scott, 1900.
BIBLIOGRAPHIE
1. de Ptralta : Expotr des droU$ lerritoriaux de la République de Coêta-
Kca^ $ùumi$ à S. t\ M, le Prt^ùdent de la /lêpuhlûpte Franntiie, arbitre de la
fuettion det limites entre Coita-flira et Colombin, ParU, iH9H, in H de vt 37i p.,
dite. — Juridiction territoriale de la République de Cotta-Rira, Réplique n
t exposé de la République de Colomhia soumis à S, £. .V. le Président de la
République Française Paris, ISIW, in H do l\U\ |mp*s.
(>4volome9.du!i 4URiari|ui»d4*Peralta, inintMre |>|t*iii|H>(ontiairr d<* Cu!«ta-Hi(*a -> char^r
par le Ki»uvero«*iii**iil do rrlto H(*^publi4|u** dt* défend n» ^<»5 prt^li«ntionA à la po^M*^<ti«»n du
do* h^ df? WragiM, qur lui conU*sl«»nt los ituu-riii» *\** r.(i|oinbip — onl pour kKi.v*4 truis
•Btrp« oQvrajcr^ ^ InuA rfH*u«Ml5de dorumf*nl!i — publt«'*«« auparavant par l<* m«^ni<* 4ut4>ar.
Ikan* un premier rrcuril, publi«* ii Madri«l en tH'H) jiou< le litre de Limites de t^o^ta-Hicu y
CtUomthm m M de MI-7M0 p.). II. de Peralta avait min au jour une jiérie de dtiruinentâ in«^dit«
roaipn« entre ir»4U et IHhs, et len aiait arrompaf:né» de notes, de commentaire» fort int«^-
rrmvialA» et d'utt eiamen tn*»» nuhsilantiH di* la rartourapliir de tliiMa-Hi* a et du duili** d«*
%«-raj{oa. Pour appr»Virr pleinement relt«* dernière partie du travail de M. de PiTalU,
nn Atla«riAii néir^iairr; don IH'M>, oet atlai parai^Mit, h M.i'lnd ««uiori* \Atl't% ki%tonco*
fei>/r«/l^ fie /é hepuUtcn de CoUa^Hi^'n, Vennjm y co\tn tir Hio^fttitoi^ ordenado por
h Manuel M. de Peralta; in-folio de iï planrhe^ , et prt*N«*ntait. dans l'ordrr «hrctnolo-
C»-|u«>« liMirr<*K«Mond**n4Mrte4 le?» plu^ iniportiintfMit» ta parli*» ni'Midioiiale de r.\ni**ni|ue
r^Dtril**. depQi% eelif d^ Wyttliet, publitV h Louvain eu iri'»T, ju^t^u'à celle d«» Ponci» de
l^»u et Pa4, publitV à B'>tfota, en Inr*». d'après b's travaux d** l'illuntre Atfu^tin r.o<l.iiii.
U^m «arV^, drtH««i«»n par M. il»» Peralta lui-m«'^m«\ fourni^'^^nt la repr»''M»nlalion 8rapliii|ue
d^ DiM c«»noai««anc«»« «mr U*^ ni^me% pay?» en Tann^V Ih*»o, ain^i t|ut* d»'s indi<*alii>nH tn-s
ff*' i^u**^ p«»ur TbiMoire ni*^nie du territoire CMnl»*'»!»* ••Jili«* !•• (^iHla-ltua ••! la t^»l«Mtibie.
En I ■!•«•. à Pan% cetlr fms, Ir laborieux «'TUtlil a publi**, h mi% I»« titrr il«» Cnttali'ci y
« •!« .Ce Htiêqmtot im*H d(* iii-%('»4j p. , un autre n*rii*il ib* il.» uni'MiiH i|ui « ompl«*tr le pr«'M ô-
4'ttf H f«>ttmil de nouvriirs intlnation» «ur la juri«lit-tion l<*rtitMi}ale tb* r.i<%uidlu'a et d«*
ta OAosmht^.
il*M ^n «appuyant sur lr%tettrn rtlit**» \u\r lui - tfxt»»'» «run»* tr»*^ baul«» import«inre
kiU «n'ittr «>l ffv*«Hcr«ipbi«|U«* — «|U** U. d(* Peralta plai«b* la rau^f ib* %*mi ^ou%'«*rnemf ni
4^^èm% lartHlre dt'*iitn4^ par b*siloux r»'publh|u«*^ ain«*rï«Mine'* ^d**vant b» pi>'*Mdfnt de la
R^pfibti itt«* fr4nfai«e «• rt ré i Unie puur ('.o^la*Ui<a la fiMnitrr»* i|u«* U'% r>o% d'E^paitiie
• at aMitfii««* à l'annrnne provin< t* du ni*^iii<* nom. %*»ii t'(l«* d»» l'Kv u>b>-d«*-V«*iai;iia et le
f!^««^ <Zliin«|iu <lilob«-tx»ra Mi< lu%ivrin(*nt, du iM*'- d<' To^ /«an Atlantit|u*\ le lieuse
<lun|ui %!' j I, inrluv«**in'-nt, à r«*«t «b* la point*' llunt-a, du rôt*^ du Pa* ih>|ue.
II. Froiden w \.
C L. B—mlttli. en pi ta i ne du (leiiie, breveté trKtat-mnj«»r. L\\fn*fH'' p*»liti*fiie
em 1900. I r«d. icmnd in H de XM p. Pnn«». H. CbarJe^-U-ivauxelIe.
«> V «Ittme. i|ui «omble un %hb* r*'**l d** la bil>li*>.:ia|>hif afii* iiiif. nf^t pa«. «ouime %on
Ijtrv |«-arrait le fairr «uppM%«»r, un «inipb* m inii* 1 d»*^ it|'!if d*-<« di'brt>iilH pi>« du conti-
15& BIBLIOGRAPHIE.
nenl noir, ni un résumé historique des circonstances qui ont amené la répartition de ce
pays entre les diverses puissances européennes.
C*est un peu tout cela, mais c'est mieux que cela. Condensation méthodique de faits
et de documents puisés aux sources qui ont paru les meilleures, cet ouvrage a pour but
de rassembler, en un faisceau serré, les données politiques et géographiques accumulées
par les travaux incessants des pionniers de toutes nations, afin d'en dégager une vue
d'ensemble qui permette de tirer des conclusions relatives à l'avenir des sociétés euro-
péennes fondées aujourdliui sur tous les points du continent africain.
L'auteur, sur toutes les questions, s'est placé surtout au point de vue des intérêts fran-
çais; il cherche h discerner de quel côté se trouvent les véritables avantages de la France,
et essaie de déterminer la conduite que notre pays doit tenir en présence des situations
qu'elle s'est créées en Afrique.
Outre une préface des plus intéressantes sur les causes et les nécessités de l'expansion
européenne dans le monde et particulièrement en Afrique, nous signalerons les pages
toutes d'actualité que M. Bonnefon a consacrées au Maroc et au Sahara, au Congo fran-
çais et à l'Egypte, ù l'Afrique australe britannique et au Transvaal.
M. CUESNEAU.
L. Hendebert (d'après les notes de M. Georges Révoil). Vers les Grands Lacs de
l'Afrique orientale. Paris, Librairie d'éducation nationale, 1 vol. in-i* de 413 p.
C'est le récit d'un voyage exécuté, il y a déjà une quinzaine d'années (4885-86) jiar notre
co m patriote, M. Georges Révoil, que le gouvernement français avait chargé d'une mission
géographique et ethnographique dans la région des (irands Lacs, en même temps que d'une
mission politique aupiTs de Mouanga, roi d'Ouganda et successeur du fameux M*Tésa,
qui avait manifesté à nos missionnaires, quelque temps avant sa mort, le désir de con-
clure un traité d'amitié avec la France.
On sait que M. Révoil, rappelé par le gouvernement, ne dépassa pas Taborah et que,
malade, il dut regagner l'Europe s<'ins avoir pu mener à bien sa double mission.
Quoique l'ouvrage soit, aujourd'hui, d'un intérêt un peu rétrospectif, néanmoins, écrit
dans un style très familier, il est d*une lecture agréable. M. C.
Corea [Tchao-yang-iu-H-tou), Shanghaï. Septembre 1894.
Cette carte de Corée, en caractères chinois, avec les nrinc
Cette carte de Corée, en caractères chinois, avec les principaux noms en anglais,
n'est pas signée, mais elle répond exactement à celle mentionnée, dès 1895, par VOrienta-
lische Bibliographie (vni, p. 198), comme étant de MM. P.-G. von MOUendorf et R.-A. de
Villard.
L'échantillon que nous avons pu nous procurer à Leipzig est fait de deux feuilles
collées bout à bout donnant dans le cadre 0 m. 88 x 0 m. 59. 11 porte un carton, mon-
trant la situation de la Corée par rapport à la Chine du nord-est et aux îles du Japon.
La légende n'indique ni les télégraphes ni les projets de chemin de fer; elle ne comporte
que quatre catégories de villes, deux de routes et deux de frontières. La graduation, en
chinois et en anglais, est établie d'iipris le méridien de Grcenwich. Les noms !ront
écrits en caractères chinois, dont la prononciation coréenne est figurée en caractère
latins. Bien qu'elle possède sur la carte japonaise du nord-est de la Chine et de la Corée
cet avantage, la carte en question est beaucoup moins complète et moins exacte que le
travail du service géudésique du Japon, dit en chinois KiaiiVtunijya'yU'ti'toUy qui a dû
servir à MM. P.-G. von MOUendorf et R.-A. de Villard, officiers des douanes impériales
chinoises. Nous n'y trouvons ni Tclie-nora-po, ni Mokpo, ports ouverts en 1899. Par contre^
la carte japonaise ne possède aucun des plans portés sur celle-ci et qui paraissent
empruntés (pour les ports) à ceux publiés par les douanes rliinoises à Shanghaï. L'échelle
est le i/ii,200,000. A.-A. YxMYZL.
âCTES DE U SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
II. \V. MoitU Davis, le crirbrc profe«.seur de K<^)gnipliie pliytiique a rrniver*
•itr Hanard, nous annonce i|u*il donnera, en septembiv plusieurs conférences, h
rKcole Intemalionale de rKx|HMiilion. Nous engn^eons vivement nos (MilhVues h
a»M«ler à ces «éanres dont le haut Intêrrt scientilique nVvIiopfiern n fNTsonne. Kn
cette ctrronstanre, la Société de (icMifcnipliie tiendra h honneur de manife^tler mhi
atlmintion au célèbre ^^gi^phe américain dont les travaux ont exercé une «i
|Hii««ante influence. (aï, R.
CHRONIQUE DE LA SOCIÉTÉ
HiNmllas de HH. Gentil et Fourean. — Le courrier du 7 août nous ap|M>rte de%
•cHiTcUcs dirrt*tt*ii de M. (lentil et de M. Kourenu.
La lettiT de kl. (îenlil, dati'*o de Maîufa sur le tlhari, l«i avril ïiHUK n'*«unie IVruvre
•nmoipUe.
iralM>nl« la jonction de« ln»is mi^^ions, fntt sans pnV(*«lent dans Thi^iloire
•Ir* eiplonitione : <( Fourenu et Lamy sont parvenus au but nu prix de MMiflninci>
toottM*«; Joallaod, aprN lepouvantable drame, n néianmoin< fioursuivi son iruvre
jOM|u au liout. »
« ^Niant à nous, tvril M. (itMitil. iU*s le début nous nous tmuvions aux prises avot*
Rabah qui venait île massacrer Bn*tonnet et i|ui nou<« attendait à Kouno. Nou«
1 attaquons et lui faisons aliandonner la \Aace, mais nouj* avons I V> hommes ht»r»
4r cooibet «ur •t|H combattants. Je n'\i<*nH nu tiribin^ui chercher du n*nfort; je
•oia Béme oblip* d*aller ju«M|u*à Hanirui; j*nppren«ls Tnlfaire Voulet. Je retourne au
«Jtan; j apprends que le lieutenant .M<\vnierf|u*on croyait m<»rt avec KIobb était n
Fort .%rrlMiiibaull et que Lamy est à .\iradé^.
• Enfln tout s'est bien terminé, fjimy a prt;» Kon*>*M>uri et je cwU bien que non**
allooc ooa« donner une rackV finale avo«* Hnlmli... »»
M. Foureau. du |Mi%|e de (îribin^ui. le 1" juin VJ^^K informe la S«K4elé qu*il a
rvaii«nlr m pin>Kue le Cliari et li* tîribinfcui et qu'il romplc p'nlrrr vu France par
Il ajoute* : « llepui^le moment où j'ai nt(>tnt If r.h.iri. «lomaine d'exploration d«'
W (jrntîL j'ai considén* mon nMc comme trnniné, et ce nV^t plu^ là (|u'une ronio
4e fpUmr déjà partounie avant moi |iar d4* nombreux et \aillant< explorateur:». Le*
150 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
point principal, c'était la jonction avec le Soudan d'abord, puis avec le gouverne-
ment du Chari. J'ai rencontré M. Gentil descendant le Chari à Mandjafa et je l'ai
quitté le 14 avril pour continuer ma route vers le Congo. Le commandant Lamy et
Tcscortc militaire sont restés dans le Bas-Chari, à la disposition du commissaire du
gouvernement; mais je pense qu'il vont prendre très prochainement la môme route
que moi. »
M. Foureau était loin de se douter alors que son compagnon et son ami, auquel
M. Dorian a rendu un si touchant hommage, serait emporté en infligeant a l'armée
de Habah une dernière défaite.
L'itinéraire qu'a effectué la mission saharienne de Zinder à Kouka, puis au nord
et a l'est du Tchad jusqu'au Chari, complète le tracé qu'elle a décrit à travers TAïr et
nous révèle avec les contours du grand lac tout le pays qui l'environne. H.
P,S, — Il résulterait des correspondances parvenues à la Société que
M. de Behagle aurait été pendu à Dikoa par Fadalallah, (ils de Rabah, avant le mas-
socre de la mission Bretonnet. |
Nous voulons espérer que cette triste nouvelle ne sera pas confirmée.
NÉCROLOGIE
Le général Borgnis-Desbordes. — Le général Borgnis- Desbordes a succombé a
Bien-Hoa, aux suites d'une dysenterie compliquée d'un abcès au foie. En sa per-
sonne, la science géographique et la colonisation africaine, tout particulièrement,
font une perte des plus sensibles.
Le général G. Borgnis-Desbordes, qui commandait en chef les troupes de Tlndo-
Chine, était né h Paris le 22 octobre 1839. Il a été un des officiers qui ont le plus
brillamment contribué à l'expansion de notre empire colonial africain.
Chargé en 1880, par l'amiral Cloué, ministre de la marine, d'occuper le Haut-
Sénégal jusqu'à Kita, d'explorer le pays entre Bafoulabé et le Niger et d'étudier
l'étoblissement d'une voie ferrée destinée à relier ce fleuve au Sénégal, le colonel
Borgnis-Desbordes dirigea trois compagnes (de 1881 à 1883) dans ces régions. Le
25 février 1881,11 fondait un poste à Kita, puis, prenant contact avec les bandes de
Samory, devenues de plus en plus menaçantes pour les progrès de notre occupation,
il les battit, pour la première fois, a la fin de février 1882. Un an après, Borgnis-
Desbordes, à la tète des troupes françaises, arrivait sur les bords du Niger à Bam*
makou, où il fit construire un fort. La lutte recommença alors contre Samory, qui
fut battu h plusieurs reprises, réduit h une impuissance momentanée, et forcé de se
réfugier dans le sud. Borgnis-Desbordes fut ensuite envoyé au Tonkin. Promu
général en 1886, il commonda une brigade du corps d'occupation en Cochinchine.
Le général Borgnis-Desbordes était divisionnaire depuis 1890.
Le lieutenant-colonel Oecœur. — Le lieutenant colonel Dccœur, qui vient de
tomber victime do la fièvre jaune à Dakar, a joué un rôle très important dans les
NKCROLOCUE. 157
rtpk>raUon« qui ont a^fturé è la France la posf^ession des régions situées au nord
«lu Dahomey. En lH9i et i8U3, à lo suite de la brillante campogne du colonel
Iiiidd«, M. Jamais, alors sous secrétaire d*Etat tles colonies, chargea le corn
mandant I>rc<rur de préparer l'expansion de la France dans rarrièrc pays de notre
colonie. Maign* la lenteur avec laquelle on procéda à TorganiHation de cette mission,
Iimrnr, grâce h son activité, sut rottraper le tempn pn'rieux qui avait été perdu; il
traversa le rtourma. atteignit le .Niger et fondo un poste à Saî. (îréce h la rapidité
lie M marche et aux efforts combinent de nombrtnix oHiricrs et explorateurs (lieute-
nant* Baud, Vermersch, capitaine Toutée, etc.), la Fronce fut en excellente situation
pour traiter avec IWngleterre et r.\llemogne la quo«*tion des limites que les traités
do S) juillet IH<I7 et du li juin IH1)H ont dédnitivemont at^signées à nos [lossesHions
du Haot llahomey. M. tl.
Lt commandant Lamy. — Brillant offlcier de combat, en Kn>umirie, puis au
Tonktn, trH apprécié ensuite h l'état major de la division d'Alger, le commamlant
Ijimy affirma, des |H<M, son o*uvro africaine par la cn'*ation a El-Goléa du premier
rticps de tirailleurs è méhara. .Avec un sentiment profond de la psych<»l<»gie intli*
rme. il pré|iarait les gens du Touat h venir deux mêmcH à nous, en les habituant
à n^ms rviiouter, par des raids île M) kilomMn*sen plein été. h nous aimer, {wir vui
humanité charitable envers les Zona et les Ksouriens affomés, ipiand d'autres pro
îet« firent almncionner eette tentative de pénétration progre«*sive au Touat.
Ifertaché alor« au Congo, avec son com|>agnon d'EI (îoléa, le docteur .\lvernhe,
le ca|iitaine I^my y témoigna d'une haute conception de l'esprit militaire, en se
drv<Hiant à sa tAche, quelle qu elle fût. sans autre souei que de la bien remplir, |M)ur
elle mfme : géologue et topographe dans le bahsin minier du .Niari, explorateur
partfkioe «ous les sagaie*i des l*ahouins« dons le Irnssin du .Nyangn.
Chargé, à son retour du Congo, de recruter pour Texpislition de Madaga<H*ar les
rr»oToyeurs kal»\l<*!t, et de les diriger pendant la marche sur Tananarive, puis com
maoïlant d'un cerrle diffieile, il flt preuve, dons ces fonctions diverses, des qualités
d'aHirité et de dévouement, d'intelligence lorge et de jugement sûr, qui le distin-
ruaient partout. Elles le désignèrent, h sa renln^e en Fronce, après un vo\oge ou
Traasvaal, au choix du Président de la Itépublique, pour sa .Maison militaire. Mois
TAfriqoe était la seule ambition du commandant Lomy : la prt*|Mirati<in de ro*uvre
qy'il allait y arcomplir avec M. Foureau, sous les ou<pice« de la S<irieté <le tîéogra
pliir« devint «a «eule penc^'-e.
T«»«is lr« membres de la .Société savent quel a été son grand rôle dans la cou-
dait^ h^orruse et habile de la mission a travers le Sahara, dans son utile interven-
tion as Tchad. Tout ne peuvent savoir avec quel p<»ignant chagrin ceux qui
«tAl coooo et. par cons4*«|uent. aimé cet officier d'une bravoure rhevalere><|uc et
d'urne rare élération de sentiments, d'une si houle valeur intellectuelle et mc»rale.
•f ec If drh<iri d'une simplirité si cordiale, conserveront son fidèle s«»uvenir.
Sea compagnons, tes amis de la mission du Sahara et du Tcha«i. retliront è la
^iririp la perte qu'elle a faite, en tém<»i»:nont que le commandant Lamy était de
€r% hommf€ qui honorent leur rare et leur potrie. A. Ub Cuateluer.
iùi MOUVEMENT GKOGBAPHIQUE.
Samuel B^er et le capitaine de Cointet. — La Société a encore à déplorer la
perte de M. le pasteur Samuel Berger, dont le gracieux concours lui était toujours
assuré, et celle de M. le capitaine de Cointet, membre de la mission Gentil.
Le capitaine de Cointet. qui avait surmonté les fatigues de l'expédition contre
Kabah et pris une part active à la bataille de Konno, est mort en brave à Koussouri
(avril IfKK)), sur le même champ de bataille que le commandant Lamy. H.
CHRONIQUE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES
DE GÉOGRAPHIE
Le Bulletin de la SociW de Géographie de VEst (1900, 2' trimestre) renferme une
élude sur \e Plateau central de Haye par M. Bleicher, accompagnée d'une carte topo-
graphi((ue et géologique au 80000*, et d'une coupe du terrain compris entre Fontenoy-
sur- Moselle et le camp d'Affrique. Sur ce relief s*étend un massif forestier d'un seul
tenant occupant une superficie de 65000 hectares. D'après M. Bleicher, le faciès
actuel du plateau a été déterminé par la dénudation. Les couches bathonienne,
callovienne, oxfordiennc et corallienne, qui le recouvraient sur une épaisseur de
200 mètres, ont été enlevées, en partie, par l'érosion dont l'énergie a été augmentée
par des mouvements dynamiques.
Le même fascicule contient la suite de l'étude de M. A. Fournier sur les ValUes
vosgiennes^ et une notice de L. (lallois sur Waldsemûller^ chanoine de Saint-Dié, un
des trois géographes de Saint-Dié au commencement du xvi* siècle.
Dans le Bulletin de la Société languedocienne de Géographie (1900, 1*'"' et 2" tri-
mestres), signalons : Quelques aperçus de géologie communale, par M. de Rou ville —
la publication de semblables notes, très pratiques pour les agriculteurs, devrait être
entreprise dans tous les centres scientifiques de France — ; et de M. P.-G. de Rou-
ville, le Sidobre, plateau de granulite, compris entre Castres, Brassac et la vallée de
l'Agout. La surface de cette haute plaine enveloppée de schistes est parsemée de
blocs parfois énormes, perchés dans les situations les plus curieuses et qui sont le
produit de la kaoiinisation. A noter, dans le même numéro, une Excursion dans In
Montagne Noire, étude historique sur le canal du Midi, par M. L. Malavialle, le savant
et actif secrétaire général de la Société languedocienne de (îéographie.
Le Bulletin de la Société d*^ Géographie dWlger (1900, 2* trimestre) contient :
io Vltinéraire entre Tripoli et VÉgypte, traduit par M. do Motylinski, des frag-
ments des voyages d'El Abderi (1289), d'El Aiachi (l(ÎOl-i664), de Moulay Ah'med
(1709 1710), d'El Ourtilani (HOG), relatifs à cotte région; 2' les Fouilles de /tus-
guni,t\ par le lieutenant Chardon (description des ruines romaines situées près du
cop Matifou). Ce fascicule renferme la très précieuse Beoue bibliographique, relative
au Moroc, à l'Algérie et à la Tunisie, que M, Augustin Bernard publie, chaque année,
pour le plus grand profit des travailleurs. On ne saurait trop recommander cet
exemple à toutes nos sociétés de province; de semblables publications rendraient
de très grands services à la géographie régionale. ^ Secrétaire de la Rédaction.
Ouvrages reçus par la Société de Géographie
SUROPB
— iHrvrtion irrnenln «le» Doua ne;*.
7 •* '#«t«i éerrnmnt dt» cotnmerct de In France
*f* M9 'viontft et ie» pitutanc^s etraHijrres^
l^n«, !••: 4 l«v»«. Im|> N4l., roar* iiîK), i m»I.
t<«t-Si*l p. Ai UMeaiix ri t*»«6 pJ in-4. —
r«i«>«M ^mrmi dm rommerce et de (a nmiga
'•tfi, •«•#< ffft. T' ro!., commerce de la Frûmre
•tmr iTf #W«»«i«-0 ri Ui puiuancet étranffèreJt,
l«|. Ntt . fn ,lOk -- :yi p.i. r vol., nâvîKn-
ll.i..»t'>rr i|r rtn«trucUon publique ri ilrt
i^Avt Art*. <lait*tt*ftÊe de Ceftteiynement pri'
• » » I •., i:*«^|vi';. pâriv Imp. nal., P>«mi.
I t . . tii-*. .7 p . in-l.
|%1 -. «trrr 'U* rib«trai*ti«iit pu>»iii(ur.)
H. Kni^i — /4i :r>iie Wm Brinnçimnatg,
«•»•• 4r «wteni< t(*«'luni4|ur .Kilr. dr^ Comptes
•em4m9 t|' I \«*«»r fninr. piMir Taviinr. <lr«
» .*«'r«, l'ofiffri-^ i|r IbMiJotfnr-sur'Mer. |ï»'W,
'•'.•'• r«f wm •«!- (4*f tttrittlwns des fflacù r$ et
'»*»^ yr«K*f «/««« /*^ .ilpe$ dauphinoise» onr.i-
»-«tfv« t^r U ^iTirlr tiri IniiriMc* t|u haupliinr
- « L. «.'ir* '.'^fi •!«* \V. kiliin« «i%t'f* la cm11aI>«h
- 'k ■« •!• •* Klu*in rt \c r«>nc«iur« *\f^ pii<li><*
■ ' î« *» -i^ir i|«- l***ii A |'»V'» ri pul>li«*<*«t MiM^
,•4■^.•^.v iU TA* •««•1.1 lion frin«..ii*r pour
• •••r»-nrn» •!#•• •riro«"r<«, .iTrr 9 pl.inrhrA en
;^ t*l«|-.< («rrnohir, imp. Alli«*r. r»<Hi, | \ol.
.1» ^Miilc «Ir* tourt«li'^ ilu Dau-
• « •
«■- '« T'i«n%ir« 'in |i«u|»iii>** r( \V Kii.AO
<• E-MA »«!• - !*/«« ^M rettef de ta loptuira*
j4^ 9'mt*t tftn* flirt 7<ini''n/« </«* Miftenns de
V- m^,:k- fmet de ttirrondtêtement d* Ihtefj
l^«nib'«t )l<»«rllr . ParM. imp. BarilK*, l'ioo.
•I ^ •<--*
• U «'fr d Btpafme iK%lr4it «lo It Hn ue Itf-
p-m.fwr. I \l l*4rif, l*V». j'» p. III*.
\'i'.' ir
llalM — Ilini*lrni (lf| La«ori Piibti' i, iUt't-
• • •«.. f«ifiM^ii/> «/rt «rri<:i «til I' liu'lf*
'•M ftf )l «|ir^ail»rr |«r>. Ilonia, |v<hi. | %oI.
■»• p . 1*» k
- l-«t|«r*iti in iril<*rnti|oiiil«* uni*
vriHrlIr dr 1*jOii. ^ Pari». Section lielire. Cata-
tiHjuc officiel^ llni\ellrs, Bu lent, I1H.0, I vt»i.
<i3i p 1, in-M.
PAIL RAEr4%ET. — Awlenorde à rExpotittin
univertelie internationale de tSOO, a Pari*.
RnurlIfH, bulriin, 41 p. in-K.
AUBmmpie. - - K\tMMiiion univer^rllo dr
1900. Catalo*jue offin^l de la êertion altemande
<4^1ilion frinrainr. t vol. iâi p.; rd. altriiiande,
ilO p. , in-L
Prof. Dr. (t. IIili.m«%^. — Hegenkarte t/rr
Proi-inz OWprriiiJirii,niilrrlaulrrndem Trxl tind
Tabrllen, ini amll. AuflrsKt* liearltritvt. Berlin,
I). Rrimrr, l'.iOo. ir» p. in*H.
Prof. II. Alraloit. — Let trurt-es de salut
M.ciat en Allemagne. Publie «ur le dr*ir du
romilr onrani^teur du lou^ruupe allmiand
|»our «ruvrri» dr «alul H>rial. Berlin, J. Sitirn-
frld, I90<i, I \ol '\i. 1:3 p.>. in4.
4 oiumnuriAi «foucral BiU*mAn(l
Rosfti*. - Sibiftiii'XD TRtvK. — Oie ffn/iricX--
tnnff der ruttischen MililtJr'Kartotjraphir %oiii
Kndr dr^ |K. JahfliundrrU h\% zur (ir»rrn>Karl
(S*tiaral-Ab«lr. au* drn MUtheilun*ien den i. ».
k. mtldiïr tif'hfr. Instituten, \>ui. Iland . Wirn.
lî»r.», p. l-:.«-., iiJii^t*. in-'<.
H«R4i> |>| lu VF. - - tfi .V'Utr'/r flMMir, «^011-
%cnir> d'une iiii<»<*ion .K\ trait dr lu Revue de
tft'tHjiaphirx, Part^, Nil«»^»n, 3i p. in*'*.
iMtnir
RooiBAiiie. - Mini^trrr de l'Airririilturr, di!
rindu»trie. du (*.omiurrce et de» iKunaini». —
In^iilul nirtvondoifiqur de Hounianir. - .4/i-
nahi de rimtttul météorolt^'p'fue de Roumanie,
puldirr*» |*ar Slrfan-tl. Hepite<«. t. XIV, annr«*
|î«>. Bucarest (Pans, (àauthirr-Villar^ , Ivnm,
I v«d. in-4. — t^njantstttùm du serrtce meteoto'
to*/4*fue de Roumante, par St.*C llrpilr<«.
Biirart^^t, imp. indd, l*»'.»"i, t %«d. «-V p..3»i plan-
iUv^t I «arlf in-l. - Rfftme plm»ometn*jue de
lU'Umuutr, |iar >\A\. Ilr)iilr«, a*ci- 3 liKurc^ cl
» «arlr«.. H'irirr^l, Tmiii, | %oI. iTl p.i iii-l. —
Album rl'tmt/'tiouif^ne de Rounutniet (»ar >!.'<'.
ll«I»ilr«*. Bu< urt'«< 1. I », I Vol. :i.. pi.', ifi-r.
RuHrttn 't'i'titi'pte piibli»* |»ar le Srr*H'r«|r
la »lali<«tii{iii' u't-nrr.ili*. %<tii i\ anul IV, n* I
l«f»> pii.ti lhi<-itri*«4-i. ^ti p. in-M.
160
OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
Frédéric Damé. — Histoire de la Roumanie
contemporaine, depuis ravènement des princes
indigènes jusqu'à nos jours — 1822-1900.
(Bibliothèque d'histoire contemporaine.) Paris,
Alcan, 1900, 1 vol. 451 p. in.8(prix7 fr.)
ASIE
Pierre Lbroy-Beauuel'. — La rénovation de.
l'Asie : Sibérie, Chine, Japon, Paris, 1900, 1 vol.
(xxvii-i82 p.>, in-16 (prix 4 fr.).
(A. Colio, éditenr.)
Perse. — Revue franco-persane, économique,
et politique, paraissant tous les mois; rédac
leur en chef, Jean Albiot. Paris, juin 1900, p. 1-
16, in-4 (abonnement, Paris, 6 fr.).
(Direction.)
Sibérie. — N. Pantoussov. — A. Pozdnéev.
— Tamgahj'tas. Yierny, 1897, 12 p. in-8 (en
russe).
N.-N. Paktoussov. — Matériaux pour Vétude
du dialecte sorte, langue turke (tirage à part des
Mémoires scientifiques de l'université deKazan),
Kazan, 1899, 25 p. in-8 (en russe).
Provertes kirqhizes, recueillis dans le district
de Kopal, cercle du Semiriétchié (texte, trans-
cription et traduction russes) (MiV/). Kazan, 1899.
35 p. in-8.
(Auteur.)
Asie centrale. — Capitaine J.-A. MikiiaTlov.
— Les indigènes de la province transcaspienne.
Étude ethnographique rédigée sous la haute
direction du général Bogolougov. Paris, Du-
pont, 1900, 15 p. in-8.
(Commissariat gÔDéral russe à l'Exposition
universelle.)
ATLAS ET CARTES
Atlas général des grandes explorations et
découvertes géographiques, contenant : le tracé
complet et distinct de tous les itinéraires
suivis par les grands explorateurs et voyageurs,
depuis la plus haute antiquité jusqu'à la lin
du XIX* siècle, Paris, 1899, 32 cartes, xvi p. de
texte, in-8.
(Pion, Nourrit et C'*, éditeurs.)
ASIE
Chine. — E. Bretschneider. — Map of China
Second throughiy revised and enlarged édition.
St-Petersburg, A. lliin, 4 feuilles (0",30 X 0*33
chaque). Engl. Stat. Miles 69,16= 1 degree, 1900.
(Auteur.)
Cartes dressées par le vicomte de Vaulserke
en 1899. Mission française d^exploration en Asie
centrale : Relevé topograpfùque du fleuve Bleu
depuis Sui'Fou jusqu'à la hauteur de Ta-Li^Fou^
1/1.000.000 (0,45X0,15), 1 tr,;^ Relevé topogra-
phique du grand coude que le Fleuve Bleu pousse
dans le Yun-Son au sud de Sé-Tchouan, 1/278.5S0
(0,60 X O.iS), 1 fr.; — Voyage dans le Yun-San,
le Kouei'Tchéou et le Kouang-Si , 1/1.000 000
(1,05 X 0,60), 1 fr. Paris, L. Braun.
(Auteur.)
AFRIQUE
Algérie. Carte géologique détaillée de V Al-
gérie, 1/50000 (0",665 X 0,42). Dressée, gravée et
publiée par le Service géographique de l'Armée.
Feuilles n*« 22 (Ménerville), 43 (Palestro), 63
(Blida), 86 (.Médéa), 104 (Renault) (arec légendes).
Publication du Ministère des Travaux publics.
(Gouvernement général de T Algérie.)
/
ERRATUM
Par suite d'une transposilion de texte, le paragraphe sur la rivière Didessa a été
placé p. 31 et 32 (n** 7, Ch. Michel, Résultats géographiques de In Mission de Bon
champs), au lieu d'avoir été inséré p. 21, après le paragraphe relatif a celte rivière,
se terminant par ces mots : « dominant de 120<) mètres la rivière Didessa qui ser
pente à son pied ».
Lr gvrant: P. BorcilEZ.
Coulommicrs. — Imp. Pail BHODARD.
MAsaoR sr
J
I
Le Bassin minier du Niari
I^ lono littorale dans la n^pon du Ccmpo o>l fortnoc d*uno band«* de
•ablr^ el d*annlr«, i faibles ondulations, sur une lar^^our do oO à 80 kilumft*
lrr%. Elb* est caractérisée, au point de vue p'^dotrique, par quelques afneu-
mnent% crétacés près du rivage. M. Dupont J^tinrs sur le Comjo^ Paris, 1889)
sîimaie des calcaires fossilifères miocènes sur la côte du Conffo l>el;:e. On les
rrln»uve à Pointe-Noire, prés de Loanfro, et à Libre%ille.
A |»eu deilistance de la cAte, ces affleurements disparaissent et font place à
ceux df* roclii's anciennes dont le MayomiN* présente Tépanouissement, en
ride acrid<*ntée, sur une épaisseur de 100 à 150 kilométn^s, avec des hauteurs
dé|»a««aot 8INI mètres. En comparant la coupe donnée par M. Du|Hint pour le
G»niro Indxre, et celle de M. Barrât, pour rOj^ooué (T. U. 22 ortobre I81H),
M. Marcel Bertrand (Hev. yt^m^nile det Snt^nr^^s, IT^ nov. 181U> distingue, dans
rr* nN-h#*s, trois séries : • les jmei«4s, la série quarlzo-S4*liisteuM\ et la série
calran'^o srhistcuse. sépanVs Tune de Tautn^ par b»s mouvements du sol, pn»-
lu«i«* des mouvements plus importants qui, h la lin de la |H*ric>de primain\ ont
plisM* tout ren«(*mlde dans une direction à |mmi prt's parallèle «i la ctMe
actuelle. »
Pfistérieun*ment i la formation de ce bourreirt, « une trrande hm^^m* de
^rr-s et d*arkos«»4 j^'ivst étendue sur toute l'Afrique centrale, au début de la
|M-riiN|e S4H*on<laire • (M. Bertrand, /'/c. nf.). Elle couvre iné;ralement les
bia«%ins intériiMirs du c^mlinent afrir.iin. Dans ctdui du Niari, en amont du
M>}i»mlN*. \v% trn's qui f<irment vi ceinture extérieure n*ap[»irai*^MMit que |>ar
pUrr. au c«*ntn» du bassin, entre le fleuve, île Lotidima à Comba, et le Mayombé
lirL"^ rt |Mirtu::ais. I^ Niari, au nord, ^ur une loniMjeur de près de 2(N) kilo*
n^Cff^. U I>»udima, qui s*y jettt», et la Foulakari, affluent du r.on;:o, au s\u\^
lioiit«*nt c«*ttf zone calcain», appelée, [N*ut-ètn\ 2\ jouer un nMe important dans
1^ i|c'-%*dop|*«*ment économique ilu C<mi'«) français, par l'existi^nce, de nom*
Urrux iriM*ments miniers.
162
A. LE CHATELIER.
Les mines de cuivre du Niari sont exploitées par les indigènes, depuis une
époque reculée. Non seulement, les « barrettes » qui s'y fabriquent pénétraient
fort loin dans l'intérieur, sur les marches du Haut-Congo, avant roccupation
européenne, mais les minerais mêmes ont été naguère Tobjet d'une exporta-
tion momentanée, par la côle. Dès la fondation des établissements de l'Asso-
ciation internationale. Inattention se porta vers ces mines, dont M. Dupont,
directeur du Muséum de Bruxelles, commença l'étude, en 1887, à M'Boko-
Songho. Les exploitations indigènes de Mindouli, voisines de la route de
l
Lchelle loso.ooo
eo 30 4okil.
KHUOT DLL
ViàSL
DU NIARI
(LOUDIMA-COMBA)
d après ta carte
buCAP^-cLAMTcT DU o^ALVCRN Hfi
Loango à Brazzaville, furent visitées et signalées postérieurement à plusieurs
reprises. Enfin, en 1894, l'exploration de cette région, entreprise par M. Ré-
gnault, ingénieur civil des mines, pour la Société d'études du Congo français,
put être poursuivie et menée à bien par M. le capitaine Lamy et M. le doc-
teur Alvernhe.
Dans leur ensemble, les gisements miniers du Niari, tels qu'ils sont actuel-
lement connus, se répartissent, suivant un axe principal sud-ouest-nord-est,
de la haute Loudima à la Loukoni, sur une longueur à vol d'oiseau de 123 kilo-
mètres. Quelques petites mines indigènes ont été relevées au nord de cet axe,
à Kissanga, sur la face sud du massif auquel les premières caries locales
donnaient le nom de monts Devarenne, et à Kimbenzé, près du confluent de
la Loubouilou, dans la Loudima. Sur ces deux points les indigènes exploi-
tent, en petite quantité, du carbonate de cuivre disséminé dans l'argile superfi-
cielle, et au voisinage on trouve des mouchetures de cuivre dans les roches
siliceuses.
Mais c'est seulement dans la Haute-Loudima que commence à proprement
parler le bassin minier. Le premier affleurement, en remontant la rivière, est
j^i;
\fi
II
51
16i A. LE CHATELIER.
•
celui d'AbikouIa, peu important, et analogue aux précédents. Puis, à 20 kilo-
mètres, en amont, on arrive à M*boko Songho. Dans cette plaine marécageuse,
d'oii sortent la Loudima, d'un côté, la N'Kenké, de l'autre, s'échelonnent les
mines de Songoudi-Misombo, de Songho à un kilomètre plus loin, et de Paka
Zongolo, à neuf kilomètres, au pied des berges de la vallée.
Songoudi-Misombo n'est exploitée par les indigènes que pour le plomb.
Mais M. Dupont y signale de la galène argentifère et de la malachite, et
M. Régnault y a trouvé de la calamine. A Songho même, où la malachite se
présente en gros blocs, l'exploitation occupe plusieurs centaines d'indigènes
pendant la saison sèche. Moins importante, Paka-Zongolo fournit de la mala-
chite et de la galène.
L'exploration du bassin de la Haute-N'Kenké n'^a rien donné, sauf sur un
point, à Midimba, sur la lisière est. Mais, quand, en sortant de cette vallée,
MM. Lamy et Alvernhe entrèrent dans le bassin des deux Loutété, ils y décou-
vrirent de nombreux gisements, dont M. Régnault avait signalé les plus voisins
de la Haute-Loudima, avant d'être forcé par la maladie à interrompre son
voyage.
Cette région de la Haute-Loutété est remarquablement riche en afQeure-
ments de cuivre, de zinc, de plomb et de fer. Les indigènes y exploitent un
grand nombre de petites mines réparties autour de Moukassou, sur la rive
gauche, et, d'Asîguinga, sur la rive droite, dans un pays très accidenté et dont
une étude complète peut réserver des résultats imprévus. Partout, sur une lon-
gueur de près de vingt kilomètres, et, sur une largeur de cinq à six, le sol est
imprégné de minerais dont, en plusieurs endroits, des collines entières sem-
blent n'être qu'une masse compacte : l'une d'elles, notamment, qui, sur deux
kilomètres de long, est entièrement constituée, en surface, de minerais de fer
et de cuivre. Le plus souvent, la galène et l'oxyde de fer dominent. Cependant
la calamine se présente aussi en gisements importants, et, à Yanga-Koum-
banlza, à l'extrémité est des bassins, le cuivre affleure sous forme de mala-
chite et d'azurile, sur un kilomètre de longueur.
Après la vallée de la Loutété, les affleurements disparaissent, sauf à
Nzombo, sur un affluent de cette rivière, où quelques gisements pointent de
nouveau. Puis, dans la vallée de la Louvifi, il se produit un épanouissement
comparable à celui de la Loutété. Les mines de Pita, Massikou, Louangou,
Tchissongongo, sur la rive gauche de la Louvifi occidentale, le district de
Kinguembo, à dix kilomètres seulement de la route de Loango à Brazzaville,
avec les centres de Kounboumba, Kinguembo, Koumbakou et Moukassou,
constituent un bassin de plus de soixante kilomètres carrés, où les minerais
de cuivre et de plomb se rencontrent de tous côtés. Les exploitations indigènes
V sont, d'ailleurs, moins importantes que dans la Loutété, les silicates et sulfures
de cuivre, plus difficiles à traiter par les procédés primitifs en usage dans le
BASSIN MIMKII IK' MARI. I<^*S
|iay«. n*m|)la<2anl, sur hrauroiip (l«* points, le rarhoimto. Eiiln* la Liiuvili orri-
tirntaN* <*l Min«loiili, il n'a rtt* rolrvi* (|ij*un r<*ntn* dVx|»loilalioii indi^'t'iic, a
Tf»uta I^H'mba, dann la vall«V di* la I^oiixifi orirnlalc, où la malachite afilnirr
a%is* la <iin|itast\ Aiir «leux cvuis inrtn*s ilt» lon^Miriir. Au-ilolà, 1rs ralrain*%
M>nt n'roiiv(*rl!i par Ivs ^nvs jusiprau inasnif ili* Mindoiili.
Ilan* rt'llo rri*ion Irn afflrurrint*nt> sont nonilirnix ri rou\n»nt un \aslr
r*|»arr; mai*», quoii|iit* fi»rl connu par sr» <lioplaM*H ol Irr* rirho, \r ;;iHfnM'nt
tli* Mimlouli n*a pas viv aussi larfrtMnrnt ««xploitr par los indi^^nrs qur lt>s
pnV«'«irnt^, %auf sur un point, vt\ raison di» la rarrlô rrlativi» du rarlionat»* ilc
rui\ri». Lo minorai s'y prrM»nt«\ surtout, sous fonm* di* silicate ri «If Hulfurc,
f}ui, d.in^ le xiiMiia^e do Mindouli niAnir, afflcun* sur qucl<|ues points. C«s
«ulfurr^ sont à forte teneur : un écliantillon de deux kilo^^ramnien, pri^ dans
un kl(»c massif ilo (|uinjc<* kilo;rrammes, qui se tnmvait entre les mains d'iutli-
;:rne% ilr Mintiuulî, a <lonné une t(*neur de cuivre iK» "tî pour 100 lA. L»* Cha-
tilirr, f\ /^, 2\ avril ISÎKl). Sur pluvirur*» points de la réf:ion, \r \Ani%\U v\ le
«ne interviennent éiraleniont, et, «lans quelques ravins les niches sont inj«M-.
\t'v% *\v v«*inuleH d*ar^«*nt, qu'on ptMit recueillir h la surface en petites exsuda-
lions de métal pur.
I-Ki» LMMMnent île Mindouli ne se pré«*i*nle pas, romnie ceux de la Luult'tr i»l de
Ix Kou\ifi, en télé de vallée. Il s'étend, à flanc de coteau, sur les deux \er-.iiits
d une «haine île p(*titr> eollinrs, principalement sur le versant ntird. I-*'* priii-
ripifrs exploitations sont celles de Mpoukou, et de Mindouli même, dont les
ptiit* d'extraction sélendrnt sur ir>oi) métn*s de lon;:ueur.
L'exploration qui a fourni ces d(»nné«>s ;:énérales sur le has^in miiii«T du
Nuri, appuyé»' de coupos de ni^tdlement et di» relevés d'itinéniires ri>^umé%
din^ une excidienle carte au I 2''»0 000, par MM. le capitaine Lam\ et le
d«H li'ur Al\<rnhe, con<luit ilune far«»n ;:énérale à reconnaître qu»» h*^ L-i^«-
m»'nls «le surfare sont limités aux points traffli^urement des c.ilraii«*s did«»nn-
titpo's c ir.ii ti-risliqufs t|«» la réi:ion. P.irttoit où 1rs j^rés appar.ii^<«i>nt, lUi ne
lr«Hne plus Irice «h* minerais, sauf .lu %oi<«in>ij*' même du cale lire. Im.iI 1«*
^••rsint *« pt» ntri««n il «lu Ma\onil»é |mI;:o vi portujiis appart«*nant à la f«»rmi-
liiin d« s -jr» s qui rtctiinn-nt hs t-liiini^s faitiéres, à la séparali«»n du hi^^in du
Nuri, et •!« s |i.is%ins du Tchilirini'u r\ «!♦• la Foulakari, le has^^in niiint*r t-^t
•ifiié, m rnlier, ^ur le territoire du t'oUL'o fr-meais. || osl fort pndiahh* qu'une
• •'! le d» I lillt'e i|r la znne miiiiérr, qui, telle »pi'«-lli' «-si n-iMinnn* arlu»-!!* nifut,
rfnl»ra*M\ d»» Ki*»^ini'i et Kiinl>en/é à Mindouli, un-* aire di' tn»is mtll*' kil*»-
m» 'resr irrés, U'i.i cunn litn* d'aulnes afnturem«*n(s t|** !ilon^ met illiférf* t'rl i
n't%\ pis i|out«*ux. t^n |>irti<'ulier p«Hir la n-jion île Mindouli, où, null«* pirl. on
ni rrh»\é 1rs « cliipiMUX » de tiloll d «Ml proXrtiaient les ld«Ms de sulfure »h»
#«;i*rr vus rntre h s main*» *\rs indi::én« s. l%«(|o éluile aura, au point de \ue
k*' ••graphique, pour pr«»mier réstjUal d«» m* Itre en lumière l'iiMnri* n-marqmhîe
t6« A. LE CHATELIER.
accomplie par MM. le capitaine Lamy et le docteur Alvernhe, qui, en quel-
ques mois, pendant la plus mauvaise saison, celle de Thivernage, alors que le
sol est presque . partout recouvert de grandes herbes, ont réussi, malgré la
mauvaise volonté des indigènes, à déterminer plus de cent points d'affleure-
ments miniers, dont une dizaine seulement étaient connus avant leur voyage.
Elle augmentera, certainement, dans une notable proportion l'importance
superficielle des mines du Niari. Mais ce n'est que par des recherches de
mines accompagnées de sondages qu'on se rendra exactement compte de
l'importance économique de cet énorme dépôt métallifère.
Comme le remarque M. Bertrand (loc. cil,), les premières observations
montrent que « quand le cuivre et le plomb coexistent dans un même champ
d'exploitation, ce qui est fréquent, le minerai de cuivre se trouve toujours à
un niveau supérieur ». Il pourrait sembler ainsi qu'en profondeur on doive
surtout trouver du plomb. Mais, il est a noter que les gîtes plombifères se
trouvent, surtout, au voisinage des dépôts de carbonate de cuivre. Le plomb,
au contraire, est plus rare dans les régions où le cuivre se présente sous forme
de silicate, de même qu'il disparaît dans les ravins de Mindouli, où exsude
l'argent natif. D'autre part, les affleurements de sulfure de cuivre en masses
qui semblent dénoter des gîtes filoniens restent à découvrir, les indigènes de
Mindouli ayant obstinément caché la provenance des blocs trouvés entre leurs
mains.
Il ne semble donc pas qu'on puisse, en l'état, formuler de pronostics précis
sur l'avenir des mines du Niari. Mais il n'est pas douteux que l'importance de
leurs affleurements est de nature à les faire considérer comme pouvant prendre
une place considérable parmi les richesses naturelles du Congo français, et
comme méritant de. faire un jour ou l'autre l'objet des « preparatories
expenses t d'une reconnaissance technique définitive , sans laquelle la
colonie pourrait méconnaître la valeur de cette partie de son domaine.
A. Le Ch atelier.
1. Cet article, destiné à mellre en lumière une partie de l'œuvre péoj:raphique du comiuan*
dant Lamy, était à l'impression depuis deux mois quand la douloureuse nouvelle de sa mort
nous est arrivée.
De Fez à TOranie
à travers le pays des Ghiata (vallée de IMnaoun)
1899
Parli do TttiifTor le 2 janvier 181»9, jVtai». le II, k «lix Iwurr?» du matin,
rn ylvin nrur d«* hVz, la vieille capitale des Miltaiin Idri^?»iles.
C'était le |K>iiit de départ de ma misMun : j'avais à re;ra;^'ner rc^raiiie.donl
me M'-|»araieiit iOO kilomètre>, a travers dt^s peuplades |iillard<*s vi itiM>u-
miM^s, qui ne panlonnenl jamais à un trop auilaritMix c rouini » tie fouler de
»on pii*d impur le sol de leur tribu.
I^»s ruute^ du haut et lia'* T^oul, conduisant de Fex à Messoun, «^ont a«»srz
ciinnues. MM. Colvile et de La Martinière les étudièrent fturtout, et moi*
m^me, en 181M, IH*J2 et 18tKl. je chevauchais sur leurs pistrs. Il ne re^^tait
diMir à reronnaitn* que la route Pez-Taza-Messoun qui loni'e la \ allée de
l'oued Inaoun, inc«»nnue juM|u*â ce jour, les (ihiata, trihu iuMiunuM^ et
lielliqueuse, sVlant toujours fqipt^és à l'entrée du m*ikhz'*n sur Irur lerritiun»
qui s'ôlt^nd de rilaïaîna à Taïa.
Je séjournai à Fei junju'au 23 janvier |N)ur me pn*parer à ma miniion,
m recherchant un homme de confiance, Chi^ikh Said, que je connaissais de
k»iiirue dat«* et qui habitait la trihu dos i^ulad cd-lladj, fraction d<*s thilad
Kbaoua. établie sur les rives du Sehou, dans un f^l'ui pa\^ dit Yamania.
Notre dévoué consul, M. Malpertuy, me reçut a\ec une ct^nlialité (larfaite et
mit a m.1 di»|NiMtion une chambre située dans rimnxMible <le la ponte fran-
raiM*. au ci-ntre de Fez ebllali, non loin d«* riiistoriipie mo«qué«< el-Karaouin
el du quartier d<* Moult>y Idris.
Pour U troi^irme fois, en huit ans, j«* de\enais Tliôte, quebpH* peu forcé,
ir l'antique cité nuk^hrrbine. II<Mucoup Tout d«*peinte sous une impression
i4éalt^int«* et dune plume dé;:.i;ré«'. Voici crp4*ndant et en qurlqut*s litrnes,
mon ««ntiment sur la cité qui, au \i\* sjtVle, rivalisait de splendeur avec
Batfhdad <*t était même sunioiiimé<' la M«*cque de r(lcci«lrnt.
I>'apr**s |«*s historiens, re fut en Tan 703 de notn* èn*. dans un vallon situé
eoln* de haut*«s collinrs, sur b*s rives de Touim] S<*bou, qu'un descendant des
Aka%%îde%, le sultan Idris-lK*n-ldris j«ta b*s premières fondations de la TÎlle
168 G. DELBREL.
de Fez ou Fâs. L'empire du Moghreb (Maroc, ou plus exactement pays du
couchant), brillait alors d'un vif éclat, et le makhzen était à peu près respecté.
La ville nouvelle s'accrut, dit-on, rapidement, et deux siècles plus tard elle
devenait un centre d'érudition et de théologie musulmane.
Fez, par ses tolba (pluriel de taleb, savant), par ses medarça (collèges), son
université qui attirait les savants du monde musulman, son commerce et
son industrie, était devenue la première ville des États maures de l'Occident.
Le Moghreb demeura ainsi florissant durant trois siècles, c'est-à-dire
jusqu'à la chute de la dynastie Idrissite et la dissolution de l'empire
Almohade, qui avait assuré pendant un siècle la tranquillité de l'ancienne
Mauritanie tingitane et de l'Espagne méridionale, sans parvenir à réprimer
complètement l'anarchie qui régna dans le nord de l'Afrique, lors de la
seconde invasion arabe.
Depuis ces temps lointains, tout a bien changé. La plupart des mosquées
et édifices, mal entretenus, s'écroulent; les medarça sont abandonnés, l'indus-
trie locale languit et la population, réduite, n'est plus que le cinquième de ce
qu'elle était autrefois. A bien Tétudier, Fez n'est plus, aujourd'hui, qu'une
énorme carcasse de métropole abandonnée au milieu du Maroc.
Elle affecte une forme rectangulaire et s'étend entre deux collines cou-
ronnées par plusieurs bordjs , ou casbahs ; entre autres la casbah de Bou-
Djeloud, non loin de la place de Souk el-Tenin ou Souk el-Khemis. Cette
forteresse, haute, sombre et crénelée, de proportions colossales et flanquée de
tours formant bordjs, a un cachet moyen âge. Bien qu'appartenant au
makhzen, elle est cependant aux trois quarts inhabitée. Seuls, quelques
loqueteux askaris (soldats) y ont établi leur gîte et, sur de misérables nattes,
vivent abrutis par le kifou le haschich.
Au delà des collines, règne un cercle de montagnes qui se prolongent
à l'ouest jusqu'à Meknès, et au sud jusqu'au massif Aït-Youssi et Aït-Mguild.
L'oued Fez, qui prend sa source chez les Aït-Mter, traverse la ville, tandis
que le Sebou passe à 5 kilomètres à l'est et s'écoule vers le Gharb, en
arrosant les territoires des Oulad-Djema, Oulad-Aïssa et Cherarda. Les indi-
gènes de ces tribus, au moyen de rudimentaires naoras (sortes de roues à
aubes ou à palettes) utilisent son eau pour irriguer leurs champs, jardins et
plantations d'oliviers.
Fez est divisée en deux parties. Fez el-djedid (la nouvelle), construite
en 1276 par un sultan mérinide, et Fez el-bali (l'ancienne) qui, seule, ren-
ferme quelques souvenirs, quelques restes de l'antique et glorieuse cité des
Oulad Mouley Idriss. C'est un amas de vieilles constructions, de maisons
très hautes qui s'efibndrent, crevassées de la base au faîte. Fez est entourée
de murailles en pisé, épaisses de plusieurs mètres, crénelées et défendues par
des sortes de bordjs flanqués à l'enceinte même. Dans la partie supérieure
I»B FRZ A L(»RAMK. !«'>
Je U \ill«* nouvelle v^i située Dur t*l'M«ikluen (iiiaiMiti du pouverneinniti,
a|i|M»|tV .iu^?»i Dar rl-Sultan; la rnr«»rt\ <lomiiu\ blanchi* vi ri>uv«*rl<* «le tuilr»
^t*Ht*%, la kouhlm (ronslrurlion idonlitpn* aux niauMilrr**) «lù Moulry Abil
rIA/i/ fut oflicielItMnrnl |»rorlamô sultan <*n 1S9I.
I^* Ift janvior, f|uatrirm«* jour du rahmadan <ran^nir mu.HuInianK un
courritT de Mcrakcr!: Maroc <iû m* trou\ail le sullan, a|i|Kirta l\ Fez la nou-
velle de victoires reni|Mirti'*es ^ur le^ rebelles allie» a Mouley Haclii«l et annonça
Tenvui de tt'^tes de lîlaouis, entre autres celle d'un chef. En elTet, le lendemain,
ce ln»|dH''e Naufrlant, composé de tlix-neuf tèh'S camphrées, salées et huih'e^,
«tiit e\|MiHé au-ile^sus de liab el-Marouvua ou Kab el-Kheniis. L'impression
morale produite sur le peuple par ce sperl.icle neul pas TelTet d*inlimidation
auquel s'attendait le makhzen, désireux di* rele\er son presti;:e compromis
dins \v nord-ouest mariM*ain. (^^tte «liminution di* pn^sti^re est la cni^e pour
laquelle le r<;ir Ba Ahmed, qui 4 >t, au din* de tous les indi^'ènes, le \éiilable
%ultaji, ne veut à aucun prix abandonner Merakech t»ii il s'est fortifié et où il
compte encun* queb|ues partisans.
1^' 111. je mène («heikh S.iid à Fez devant notre C4»nsul, et je le déri«le non
«in« {HMie à me prendre souh sa pn>tection et à me servir de principal u'unle,
movrnriant la vimme de 2aO francs.
rjiiikh Said, que je connais depuis neuf ans et en qui j'ai la plus absolue
ci*nlianc«\ est un indi^réne A;:é d'environ cinquante ans; il a parc«»uru plu-
*i*'urs fuis les territoires compris entre Fez et Oudjda; il e*t très connu des
rtii-fs ;:hiata et kaouara qui occupent la zone située enire ril.iiauia et la
Moulouia, zone la plus diflicile à franchir à cause d<'s tribus pillardrs qui
rhibil«nL L'état de ;:uerrt* d** e«>r(aines tribus, qui aur.iit pu « omprouiettre
ou iiii'iiie f.iire écluiuer mon vova;:»*, j»' le sus plus tard, lui su::::éra, ilés le
d«-bi;t, de s«'*riiii.s«>H iuipiiétudfs. N«'anmoius il se décida a nu* suivre et il
m i.li .1 aUriudre le but déliré. Lt* mar« hé pas^.« jf lui donnai drs arrhes,
qu* bpifs i.id«Mu\ pour b>s siens, (*t, le 21, il n-pn-nait le clhinin de s.i tribu
o-i j- •!« V lis h* rejoindie ilans la journée ilu 2'L
1^- Tl, il s'o( ru|M a enrôler d(*ux cavaliers qui d«*\ ait-ut forrmT n«»tri*
• s«-i,r|. . Il n'était que leuips pour moi «le quittiT Fez, car tfrlain«'s entraves
{-••uv ii«*nt t^tre apportées à uia mi^sîou.
I«« « Alb'iuands nous font au MartM* unecoui tirren«'erommerciale arharm'e.
I««-uc« pTinluits airivrut par ciravan«s i*t en ;:ran'le quantité, d«* l!.is il»! tu« a,
Râliit et el-Aranh. !*••% draps, lis «^oiiTies et la ipiin* lilleri»* «pii si» v«'U'b*nt
•ur b * m irt Im's de F«*/ et d«* Mi-kné"* pro\i«>nnent. presque ton-», d«*'« faliiiqu«-s
doulif Ithin. tandis qu«* b* thé, b» su«l«' et b-s bo!î;;ii's. rousouimés vi\ ;:t.indi*
quantiif par bs inilii:én«'s , sont la ba^e prim ip île du comment* auirlais.
r«**j\4i si|bstitu«'nt souvient nos iuirqu<-s aux leur-^; ainsi, le sucre arrivant
pir II r/ite atl intique «st au trois q i irts anglais, quoiqui* port int la marqu«*
170 G. DELBREL.
de nos raffineries méditerranéennes. Nous ne faisons d*ailleurs absolument
rien pour sauvegarder nos intérêts.
Mes préparatifs de départ étaient terminés, quand, le 22, je m'aperçus que
mon cheval, ferré de la veille, boitait. Âpres inspection passée, mon sokhar
(domestique) découvrit un énorme clou, planté avec intention, dans le centre
du sabot. C'était la lutte ouverte qui commençait et avant de s'attaquer à
ma personne on avait débuté par ma monture.
Le parcours de Fez à Oudjda, par le Tsoul, est effectué ordinairement,
par les caravanes, en dix jours. Par les Béni Ghiata et Taza, de bons cavaliers
peuvent, à marches forcées, l'accomplir en sept jours, et en autant d'étapes
qui sont : Souk el-Tleta de l'Inaoun, Oulad Ajaj (Ghiata), Messoun, Merarda
(Moulouia), Za, Casbah de Sidi-Mellouk et Oudjda.
Cet itinéraire est de beaucoup préférable à ceux du haut et bas Tsoul que
rendent impraticables les moindres pluies; malheureusement il ne peut être
suivi ni par les caravanes ni par les voyageurs, vu l'état d'indépendance des
tribus qui habitent la vallée de l'oued Inaoun (partie comprise entre Souk
el-Tléla et Taza).
Le 23 janvier, à 3 heures de l'après-midi, je quittai Fez par Bab el-Mellah
(porte du quartier israélite) et me rendis, accompagné d'un indigène, protégé
français qu'avait bien voulu mettre à ma disposition M. Malpertuy, chez les
Oulad el-Hadj Khaoua, territoire de l'Yamania, où se trouvait la demeure de
Cheikh Saïd; j'y arrivai à 6 heures du soir. Le lendemain matin, après avoir
endossé le costume marocain, celui des tribus arabes nomades, nous mon-
tâmes en selle, non sans recevoir les derniers adieux et conseils de la famille
de mon guide. Nous primes la direction de l'Haïaïna, mais mon cheval boita
si fort, par suite de sa blessure, que nous dûmes forcément nous arrêter à
quelques kilomètres plus loin et faire étape à Aïn Ben Chergui, chez le cheikh
Amar, gendre de Cheikh Saïd. De. là j'expédiai une dernière correspondance
à notre consul de Fez et, craignant que mon cheval ne pût pas continuer la
route, ne possédant moi-môme que le strict nécessaire pour accomplir ma
mission, je lui demandai un secours qu'il s'empressa généreusement de me
faire parvenir par el-Fedoul, fils de mon guide.
Les Oulad-el-Hadj, chez qui nous séjournâmes le 24, occupent le territoire
situé entre les Béni Sadden, les Cheragas, l'Haïaïna, les Aït * Youssi et les
Aït Aïche; ils sont divisés en deux grandes fractions, séparées l'une de l'autre
par le Sebou, et ainsi classées par le makhzen :
l*" Les Oulad el-Hadj Khaoua*, limités parles Cheragas, El-Balil, Ait
i. AU, mot berhère analogue au mot arabe ffeni, qui précède chaque nom de tribu et signifie :
gens de
2. Quelques familles Oulad Khaoua campent au Kçabi eUCheurfa, sur les rives de la haute
Moulouia.
DK FEZ A LollAMK. ITf
YooMÎ ri AH Aïrhe et form<^9 par les Oulad-Mansour, les Oula<l-Daho cl le<(
el-Achalfa.
2* LcH Oulatl eMIatlj Arhache, qui occupent la rive (iniiie de Seliou, ^e
conip<>M*nt «les Zeneta, Màarif, Oulad Djellil et el-Eddara.
lA'f^ thilad el-Hadj dépendent directement du makhien et sont places sous
rautorili? des liachas de Fet djedida et dt* Fez balia. I)\»ri|rin4* araU*, ils
habitent des drchrra (villaf:e>) et sont s«*mi*nomadcs ; leur terrain de par*
cours et leurs lerres de labour (bassin du Sebou) sVtpnd«*nt du nord au
sud, entre les Ciiera^ras vi les Béni SaddiMi. Leur industrie est nulle. La
ruiturr i\vs côréttlos et Téleviifre du pros lM*tail constituent seuls leur richi^sHi»,
Ju54|uVn I8'J8, avant que le makhzen frappât d*uni* taxe de îTi |H*Hrtas par
t^to U*^ ÏHVuh sortant de son territoire par la province dWn^ad K»t-Maro-
rain • 1rs Oulad rMIadj conduisaient de nombreux trou|ieaux sur nos marcti«*«
de Lalla Marnia et d*Ain Témouchent. En 1SÎ>8, le nombre de UruN pn>\e-
nant de la pmvince de Fez (Gharb, llalaïna, Oulad el llailj, etc.). menén sur
le niarcbé de Lalla Marnia, se chilTrait à plusieurs milliers de tète*. Aujour-
dhui, vu le mauvais \ouloir des autorités chériliennes, Texportati^fU des
b^rufs man»cains |iar Oudjda et la frontière est |HMir ainsi dirt* nulle.
Réunis, les Oulad ellladj sont évalués & 3500 feux et comptent i 900fusiU.
d«»nt pn**^ de I TiOO tenus par des cavaliers. Leur nrmemenent e^t, aux deux
lier*, c4>mpc^S4* de fusils à silex dits houckf/far; quelques-uns d'entre eux pos-
Mileiitde^ Winchester, calibre II, à 12 et !(• coups.
1^ 2ri, je pus me mettre en route à 8 heures. La direction n«»rd est non*
c«»ndui«tt a quelques kilomètres au suti du |H»nt de Fez, point de départ où
nous de\ions trouver nos hommes; nous v arri\Ames h 10 heun^s i 2.
Ijt pont du Sebou, que j'évitai, est de construction fort ancienne briqut*s
et cilcain» , mais néanmoins bien entretenu. lA\n*j d'environ 80 mètres,
larve de 13. il est formé de 8 arches; les trois routes du makhzen, qui quel-
ques ci- nts mètres plus loin si» s<qKirent |Miur se rejoindre ensuite a Messoun,
•'% rrneontrent. Aucune de c*»s rout«-^ ne préM-ntait les contlitions voulues et
ft|iéi itiet*s dans le pro;;ramme qui in*a\ait été tracé; d'ailleurs j'étais résolu,
ri»ijie que Coûte, a n*connaitre la vallée de rinaonn qui reste en blanc sur nos
caiirs. MM. C«dvile. H. de I^ Martinièn^ et niiti-mème.en 181*2 et tSl)3. a>.int
pi«««* Immucoup plus au noni par le Tsotil, je ne 01*1*01' iL'e.ii pas sur b's mêmes
pi«tr^ rt rrm<»ntai, au contraire, la rive ^Murlie du Sebou. lanre et spoieu»»»»,
jii«<{u'au true dr Mzd<»ura situé aupri*s de plu'^ieurs declura des Oulad lM*n
.^IhIuI .\li. A cet endn»it, le >rlM»u qui nu'^ure 30 à 3.*» mètres «le lanceur
UÊt 0 m. *0 de profondeur, forme un des meilleurs eues connus d.ins la n'*::ion.
I>r« drchara Oulad ben AImIuI Ali, composé*» d'environ r>0 feux, la route
•e CfHitinue sur les flancs il'une colliiii* très ar«*cs^ibleet qui ne r(*sM*mbIe «*n
nrn aux |ientes rapides et anrileuses d'Ani'iK* el-nj«>mel Ue cou du chameau 1
172 G. DELBREL.
que rendent absolument impraticables les moindres pluies ; du haut de cette
montée, on domine la vallée du Sebou sur un parcours de près de 15 kilom.
Au loin, vers Test et le nord-est, se dessinent les monts du Tsoul et ceux
de rHaïaïna vers lesquels nous nous dirigeâmes, en chevauchant sur un plateau
légèrement accidenté, terrain de labour des Oulad el-Hadj Achache. A 3 heures
nou^ arrivâme au dechar d'Abd el-Kerim où nous fîmes étape. Ce dechar,
limite des Oulad el-Hadj Achache, se compose de cinq ou six chaumières; il
est situé sur un point culminant d*où Ton aperçoit la vallée de Toued Inaoun
et les parages du Souk el-Tleta, où campe le Ghérif El-Amrané qui, à la
tête de près de 2 000 hommes, opère contre les Haïaïna insoumis. Les indi- ,
gènes de ce dechar (Haïaïna soumis) nous apprirent que, dans la matinée,
les Oulad Aïad, autre fraction de THaïaïna, s'étaient réfugiés chez les Béni
Ouaraïn, plutôt que de payer le tribut au représentant du makhzen. Ce dernier,
malgré son affectif armé, dut céder devant l'attitude belliqueuse des rebelles
Ghiata et Béni Ouaraïn, qui lui barrèrent la route. Voilà où en est réduit le
makhzen, dans le Gharb et à une journée de Fez.
Les Haïaïna' dont nous devons traverser le pays, sont divisés en plusieurs
amalats (commandements) dépendants de caïds. Les plus importants sont :
1° L'Amalat du Caïd Ould Chenègri, formé par : les Oulad Aïad, Oulad
Yiahïa, Gharaba et Ghezaïna.
2** L'Amalat de Djilati OuldNda, formé par : les Oulad Allé, Béni Stiten et
Hassara.
Les autres fractions de THaïaïna, situées à proximité du ïsoul, sont : les
Oulad Bouzian, Oulad Abd el-Kerim, el-Khaoual et el-Rached.
Mieux armés que les Oulad el-Hadj, les Haïaïnas ont une cavalerie de plus
de 1500 chevaux et le nombre de leurs feux est évalué à 4000.
Tantôt soumis, tantôt rebelles, ils occupent les voies de communication qui
relient la province du Gharb à Test marocain, prélèvent des ztalaii (droits de
passage) sur les caravanes qui traversent leur territoire, et très souvent les
pillent. Les Haberja et les Oulad Sbaïr du Tsoul sont surtout très redoutés,
aux environs du lieu dit Hadjera el-Kahala (rocher noir), ils ne manquent
pas de détrousser les voyageurs trop faibles pour leur résister. Sans eux, les
Tsoul et lesMetalça, les caravanes circuleraient librement entre Fez et TOuest-
Algérien.
Le pays haïani est, en partie, formé par un vaste plateau qui commence à la
vallée de ITnaoun et devient plus accidenté à mesure qu'il s'étend vers l'est
et le nord. Le sol, terre végétale noire et grasse, très bonne pour la culture,
est malheureusement obstrué de touffes de palmiers nains qui nuisent aux
labours.
1. Le nom lldiaina cât aUribuê autant au pays qu'à la tribu qui Thabite.
IIB FEZ A LolUMK. i:$
Sur l«*H h.iul«*urs, «l'importants «Ircliara trarJ4*iit les points tl*eau qui alimc^n-
Irnt «|u«*l<|Ui*H janlinrts et plantations «roliviers ; mieux ronfttruil.H que ceux
qui !M>nt ^ituén entre Tan^rer et Fei, ils ocrupent une excellente punition
^mttVique. L'industrie et le commerre <le Tilaïama se buraeni à la fabrî*
ration de nattrn en doums, de ;:nin>ière poterie et à r«*levape du gron bétail.
L«» 2tN comme nous sellions nos chevaux, un cavalier, venant du camp
rx|NHlitiounaire, pa^^a a proximité du tiechar et fut hélé par un de nos hommes,
s|HVialfment chnr::é de s'enquérir, à chaque étape, de IVtat politique ties
Cfintn*i*% que nous lierions traverMT. Le cavalier interpellé riait un m<»khazeni
ica\alier du makhzen), et, après tes salamaleks d'usage, il nous infiirma que,
la %'eille, les el-Tahar, les Oulad Ajaj et le^ el-Esset|és (fractions de^ (fhiata)«
a^airnl • brùlé la pouilre » contre des fractions du TmiuI. L*enf;a;:ement avait
dun* plusieurs heures et les (ihiata, vainqueurs, avaient razzié les Oulad Shair.
Cett«* nouvelle fut loin de n«His rassurer, car nous avi(»ns à travtTM'r le
théiln» de la ^uern»; elle démoralisa même mes hommes, qui auraient différé
U* départ, Mins Tattitudo tie Cheikh Said, très connu des (jhiata et de leurs
rbef«. A neuf heures 4*1 demie, ni>us franchissions Toued Inaoun, au t;ué de
Sidi Mfdiammed Hen AU, dont la ktmbba (mausolée) »*élève à 500 mètres
devant nous, sur les (lancs d*une forte cidline composée de manies et de
schiMrn. I^i^vint à notre ;:auche la route du Tsoul et des Oulad Abd el-
Krrim. nous nous en^a;:(*Ames dans la \ allée de TlnacKin que nous ne devions
plus quitt«T juMpra Taxa.
L«* trué de Mzdoura (Sebou) nVsl distant de rinaoun (^u^ Sidi Mohammed
Il4*n Alii que d'environ .'tO kilomètres; soit une d«*iiii-journée de marche de
caravane.
A .'Khi mètn^s du frué de Sidi Mohammed lien Ali, v^i remplacement du
S»uk rM'Ii'ta. Non loin de là, était établi le camp du chérif el-Amrani,
rom|H»%é d'en\iron 3<N) tentes. Comme «h* rainuu nou^ TévitAmes.
Au <^**rtir de Souk el-Tléta, nous sui^hnes la rivt* dnûte de l'Iiiaouii, et,
aprt-% a%oir Ir4\erné le territoire abanth»nné des thilad Aia<l, nous arri\ions a
Khrnii^ «*l Itour, dernier vilbiL'e baïaiii situé entn* l'Ilaïauia et les (ihiata. Les
Oulad Alb*, les Iteiii Sliteii et b's lla^nara habitent la ré;:ion.
I^ nous Mimme% en pa\^ ;:hiata. Au nord s'elè\rnl |e^ monts de Tllaïaina
rt du I^'tiul, au suil le djebel Clii ita ipii lon::e l'oueil jusqu'à Taxa. Il e»t
Joriiin*- par le {;i;rantes4|ue djt'iM'l lleiii Ouarain dont (»n a|HT(;oit les cimes
ii«i;:euM'o. Ile nombreux tleehara sont juchés .sur les m imelons a^oisiuant
l'oued. iMMUcoup S4»iit fortifiés et inai « e««oibles à |a c.i\alerit*. Jusqu'ici la
%aUée e«t «U|H*rlH* et tfè<« bien i ulti\ée.
A '^ h. 20. nous arri\oiis en vue d Ain Touta <'t di* I)ap!ara situés sur la
n\v ;:aut he ; e'«*s| entn* c«s d«*u\ p«tints qui* Tou^d Amiil, du 1 snul, se jette
ilafi% I Inaoun. I^i ^albe pfést<nte la ««a plus ;:riiide laru'*'ur, en\iron un kilo*
«74 G. DELBRBL.
mètre; elle est habitée par les Oulad Oucban, les Khemandja, les Mekaket et
les el-Essedès. C'est entre Khemis el-Gour et Dardara que se trouve la partie
la plus accidentée de la vallée de Tlnaoun (après Akda Ben Meguara), appelée
el-Berlha et constituée par le contrefort sud du massif montagneux des Oulad
Abd el-Kerim qui s'avance en éperon dans Toued; cet accident du terrain
n est cependant pas un obstacle pour les caravanes qui» d'ailleurs» peuvent
réviter en franchissant Tlnaoun et en descendant sa rive gauche jusqu'aux
environs de Khemis el-Gour.
Aïn Touta doit son nom à une source assez importante qui vient se perdre
dans rinaoun. Non loin de là, Dardara (frêne) marque l'emplacement du
Souk el-Djemaà (marché du vendredi), où chaque semaine les indigènes
tiennent un grand marché; les Juifs et les Maures en sont exclus. Les bestiaux,
'la vannerie et la poterie, s'y achètent à bas prix.
La route se continue sur la rive droite de l'oued, où pousse en grande
quantité le doum. A S heures 1/2, nous arrivions aux environs de Sidi Bou
Béker; il fallut alors franchir Tlnaoun qui nous séparait de la demeure de
Tami de Cheikh Said, le cheikh Ahmed Ould Blélette, chez qui nous devions
faire étape. Cette habitation, bâtie en pierres sur les flancs du djebel Ghiata,
domine la vallée; vers le nord, une éclaircie de collines laisse à découvert le
haut Tsoul où passe la route du makhzen. De ce point culminant j^apergus
très bien, sous la forme d'un point blanc, le village du cheikh Kadour Ould
Lahien chez qui j'avais fait étape, lors de mon premier voyage d'Angad à
Fez, en novembre 1891.
Au pied de la demeure même de Cheikh Ahmed Ould Blélette, coule, sor-
tant du sein de la montagne, versant nord du djebel Ghiata, et allant à quel-
ques cents mètres plus loin, grossir l'Inaoun, un petit cours d'eau aux ondes
limpides et abondantes, appelé Oued el-Guergueb. De nombreux dechara
situés aux environs occupent les abords de la route Fez-Taza. A ce point
central des el-Tahar et Oulad Ajaj, se joignent plusieurs pistes reliant le
Souk el-Tleta de l'Inaoun à Taza; elles partent de la basse Haïaïna et abou-
tissent non loin du Seïd Bou Béker, après avoir passé par le territoire des
Oulad Abd el-Kerim et la zaouia de Sidi Mohammed Ben Allai, cliérif très
influent chez les Ghiata. La principale de ces routes, celle qui passe par le
Khemis de TUaiaina, beaucoup plus longue que celle de l'Inaoun, est très
accidentée, parfois impraticable.
Le 27, je séjournai chez les Ghiata, employant mon temps a étudier cette
tribu et en même temps les Béni Ouaraïn limitrophes. Ce séjour au milieu
de populations peu connues, redoutées de toutes les autres tribus et rebelles
au makhzen, faillit me coûter la vie. Malgré mon déguisement, ma connais-
sance de la langue et des coutumes du pays, je devins suspect surtout à un chérîf
nommé Si Abdallah. Des indigènes m'apprirent l'assassinat, par eux commis,
DE FEZ A L'OHAMK. I7S
et cimx ôlninpors et lo pillage don n)éiluMiist<*s; ïl% ajoutèreul môme qu*iU
a%ai«*nt jun* <rt^(rr impitoyables pour tout roumi qui ft*a%'entureniit <iur leur
territoire, c|uan4l bien môme il neraii proiépô par dt* puissante rhôrif^! O ne
fut qu'aprr^ de lontrs pourparlers que rjioikli Said parvint à le» r4invainrn\
ro leur jurant sur le (]oran et plusieurs Seides (marabouts), que jVtais un
musulman dr l'Est; malgré cela, ils eonservi«n*nt quelques doutes. lU ne furent
ri>n^ainru<» qu*après nravoir vu faire nvt»r sang-froid mes ablutions et les
prières en môme temps quVux. I^e lendemain, quand nous chevauchions sur
la route de Taxa, Cheikh Saïl et l(*s autres cavaliers m'avouèrent I«'h craintes
que ma p«>%ition leur a%ait inspin«e. Par pn*caution le Cheikh m'avait prié,
la vrîlli». do lui remettre mes papiers (*t autres objets qui auraient pu, en cas
de |H*rtpitsilion» sur ma personne ou <lans \v hi>s,\c de ma S4*lle, me compn>-
mettre, |N*utétre même me condanmer.
l^^s («hiata occupent la vallée de Tlnaoun, de Tiza à rilataina et du ThouI
aux Béni (hiarain. Leur population, évaluée à |dus île louo i\me<, m> lo;:e
«lans de% dechara Ciinstruits en pierres HchisN^s et ulaiMM et occupant, pour la
plu|Miri, des points accidentés et straté^riques. Ils mettent sous len arnie.s
2.*»<N) piétons et 200 cavaliers, armés de fusils de guerre de provenances
|Ml;:e, américaine et espa;rnole; leur ravitaillement en munitions, poudre,
car<€»uche%. etc., se fait par Fez, Meknessa-fouv'ania et Ta/a.
Bien qu'ils soient indépendants et rebelles au makhzen — Mouley
rl-lla^^san lui-même ne peut les soumettre, — ils sont cepenilant assujettis à
une a^s4«niblée de cheikhs nommée Ait Arbaïn. et ainsi ilivisr^ :
I* I««*s Béni Mter (ihiala, Oulad Aiache, Oulad thichen, Khemandja,
Mckaket et el-EsMMb*s, dépendant du cheikh Kadour OubI Tabdi Mohaunned.
2* Les id'Tahar et Oulatl Ajaj ont pour cheikh .\hmed Ould Blélette.
3' Les Beiii .MeiMiara : cheikh Ould l^ha.
I* l««*s Béni t)ujen : cheikh Arouz Ould Neind.
r»* L« ^ Béni Bou (îuitoun : cheikh el (]h«*b Bou Abid eb(iuitount.
t>* cht^ikhs prélèvent les impôts sur len souks, font payr «le-, ilalas
itlriMts de pi^^igei aux caravanes, sans toutefois les préserver du pill.iL'e;
aus*i ne s*iventurent elles dan^ ces contrées qu'armées et en nonibn* suffisant
p»ur n'sister a toute attaque. Les rihiil I ile^servenl 1rs zaouia d*()ue//an et di»s
<hilad Ilamii t Fedjinia'. du iljebel Kl Aiachi. L«*urs voisins, les Béni thiarain,
•ont plus nombreux mais moins bien arnié^. On évalm* leur population a
eii%in»n 1*<M)0 habitants dont rjUOO en état de p«»rler les armes. Auriculleurs et
••Irteurs de li«*tail, les Béni tluarain et b-^ tihiata vontpeu commrrçanls. Leur
ré;:ime i^ditique et MH-ial est le mén)e; tlifTéraiit. en cela, des tribus environ*
oanlrs, iU pratiipient ran*ment la p«dvt:aniie.
plus icriilenté que le djebel (îhiat'i, le m i^sif des Béni Ouaraiil possède
ne G. DELBREL.
peu de voies de communication, et presque toutes sont défectueuses. On ne
peut guère tenter d'y pénétrer que par le pays des Benî Sadden. C'est entre ces
deux massifs, Ghiata et Béni Ouaraïn, que se trouvent les principales sources
de rinaoun.
Le 27, au soir, quelques Ghiata venant du Souk el Khemis (marché deTaza)
nous apprirent que les indigènes de la fraction des Béni Bou Guitoun avaient
attaqué Taza, blessé plusieurs askaris qu'ils avaient ensuite désarmés, et
enlevé le troupeau du Caïd Afoud Cherardi. Devant l'état de lutte qui régnait
dans le haut Inaoun, Cheikh Saïd trouva bon de renforcer notre escorte et
le 28, à 8 heures du matin, accompagnés du cheikh Ahmed Ould Blélette et
de deux cavaliers ghiatis, nous prenions la route de Taza qui, à cet endroit,
traverse plusieurs dechara groupées autour du mausolée du Seïd Bou Béker,
que nous laissâmes à notre droite pour gravir Vakba des Béni Meguara. Cette
côte, rapide et fort rocailleuse, au faîte de laquelle des kerkours (tumulus)
indiquent l'emplacement d'un ancien combat, peut être évitée en passant à
gauche, sur des terres de labour. Non loin de là, à environ un kilomètre et
demi au sud-est, on aperçoit la casbah des Béni Meguara, centre principal
des Ghiatas, composée de trois ou quatre cents chaumières; elle est située
sur une hauteur formant plateau, à un brusque détour de l'Inaoun qui, en
cet endroit, fait un coude.
AH heures 40, nous étions sous les murs de Taza après avoir passé par
el-Fouïdja, Si Hamed Ben Euïdan, el-Ouazzani et le mausolée abandonné du
Seïd Mérèse. Entre ces deux points se trouve le lieu dit Dardara Béni Oujen.
Du Seïd Bou Béker à Taza la route coupe plusieurs fois l'Inaoun, qui, depuis
l'akba Béni Meguara, prend le nom d'oued el-Arbaâ. La contrée, très bien
cultivée, possède de nombreux dechara et de verdoyants bosquets; à mesure
que l'on avance vers l'est, le sol devient plus sablonneux et la densité de la
population diminue.
Taza est un petit centre d'environ 2000 âmes, situé sur les rives de
l'Inaoun, dans une position dominante (830°), bien choisie, vis-à-vis des
djebels Ghiata et Béni Ouaraïn; c'est un bon point stratégique qui commande
la vallée de ITnaoun, celle du Ghebar et la route Taza-Messoun ; sa popula-
tion se compose d'indigènes, de commerçants maures et de quelques Juifs.
Bien moins commerçante que par le passé, par suite d'anarchie, elle possède
un souk et plusieurs mosquées; elle possède, de plus, une Dar el-Makhzen
où réside Yamel (haut fonctionnaire) qui est aussi caïd, mais non reconnu
des Ghiata et des Béni Aïlen de Meknessa-fougania. Taza, défendue par une
faible enceinte en pisé, a une garnison d'environ 300 miliciens armés comme
les réguliers chérifiens. Des routes ou pistes assurent les communications
avec Fez, les deux Meknessa (fougania et tatania) et Messoun. Aujourd'hui,
Taza a beaucoup perdu de son importance.
DB FBZ A L'olUME. i:;
A AINI métros au §u<i-ouoAt Av r<* rrnlre, sur la rive oppofuV, ft*<UAve uu
pic culminant, sur l(H|uel sont i\v% ruin<'S et que los indigènes ap|H'llent liuern
NrA%ani «rorne àv^ Nazaréen»»). Comme il se trouve sur le territoire de^ Béni
Bou (fuiloun, je dus m*alistenir, i mon grand re^rret, d*en faire l'aHronHion.
Apn^s une demi-heure de repos sur la rive de l'oued el Arbàa ou Inaoun,
oou^ entrâmes dans la valK*e très accessible du Ghelmr, en laissant Bit (ihelel
el ses pâturafres à ncdre droite. Le pays, c|uel(|ue peu accidt^ntc* au sortir de
Taxa, s'améliore aux appn>ches de Meknessa-fougania, que nous attei^oions en
deux heures et demie.
<> |K>int S4»mMe Hn* inexactement placé sur nos cartes. D*après mes
calculs. — ma marche en est la preuve, — Taza et Meknessa-foufrania ne vint
distants Tun de l'autre que de 18 à 20 kiloniètreH. I^a rectification n*i*«t pas
|»ortê<« Hur mon itinéraire, car je n*ai pu déterminer la position exacte d*un
de* deux «-entres citén ci-dessus, mais il est évident que IVrn^ur vient «lu côté
«le Mekne*^, placée beaucoup trop au nord, et non de Taza, qui a été déter-
miné en longitude et latitude par M. de Foucault.
Taia, Mekne'^H.i-fougania et Messoun occupent les points e\trénii*s d'un
triangle sralène «Innt le centre, massif montagneux tW^s accidenté, v>\ rlanM*
comme terrain de fuircours et de labour des llaouara de l'ouest et drs (hilad
Bou Khima. La route Taza-Messoun, qui suit la baM» ouest-est de «*i* relief
Iruintrulain* par Blad Fahama, est de iN^aucoup préférable i ceHe qui ndie
Mekne^t'^a-fousrania à Messoun et qui ne peut être suivie à répoipii* des pluies,
à cauM« de S4*% |M*nte< marneuses et argileuses. La véritable roule straléirique
qui relie le (tharb à TEst-Manicain, et qui pourrait servir de base à un projet,
non encore étudié, de voie ferrée entn» l'Algérie, le Centre Man>cain et l'Atlan-
tique, par Fez, Mekn^*», Kabat, est, à mon point de vue, relli» de Fez Inioun-
Taza-\le%4oun et Zon/.it-Ang«id dont je pirlemi \Au^ b»in.
Mekne^vi-fougania, où, le 28 janvier, nous flnien étape, est silu«'>e ^ur un
|M»int culminant qui ronunande la vallée du (iliebar et la routi* du T^^oul. L'oued
ltbrl»ar, ap|H*lé out^d MeknesK.i, parta^'** en deux celle air^'hunération de
2INI rhaumi«*re^, habitét» par les Béni AiU*n et les Oulail .MiMiN^a; iK ^ont forts
d^ TtN) fu<»iU et olN-i*^H«»nt, comme |e% lihiata, à une Ait Arbain. I^eur rhef
principal. Cheikh Ahmed thibl t!helb*uh, vieillard de soixanteH^inq an*^, e^t
tr»*« rrf»uté dan«« la contrée.
A llekne**»i-fou;:ania, les ra%aliers qui juMjue-là nous avaient arrumpigné*
Cheikh S^id et m«>i. reçurent la rélril»ution pronii**e et n»partirent |MMjr leur
tnlni. lU ne \oulai«-nt pi* ^'a\an«'er phin %er«4 l'e^t, le pa\s étant en L'ii«Tre
a^rr les llaouara et b'% Melalra. Deux ca\alierH dt**' Béni Ailen ron>entirent,
après de lonir^ |MMirparb*rs, a n«»us condtiire a Me^^noiui, mais pas au d<da
En^inm X% kilom«*tns sr|».iri*nt Mekin'SH.i-finiiMiiia de Mesquin où n«»ijs
arri%ime« le dimanrlie 2'J janvier. La rout** ^uit une M-rie de fortes rollines,
La 04o%«A»ait U K»
478 G. DELBRBL.
pour la plupart incultes, qui ne disparaissent qu^aux approches de drfta Sidi
Sàada et de l'Oued Helha. Le pays était abandonné entre le dechar Chiana,
situé sur un point culminant, et Messoun; seuls, à environ 10 kilomètres
ouest de la casbah, quelques troupeaux de moutons, surveillés par des cava-
liers armés en guerre, paissaient dans de maigres pâturages. L*aspect de cette
région dénudée remplit de tristesse.
La casbah de Messoun, établie sur les rives de TOued Melha, appelé i cet
endroit Oued Messoun, fut construite par le sultan Mouley Ismaël. Elle est
entourée d'un mur d'enceinte haut d'environ 8 mètres, crénelé et pourvu
d'un chemin de ronde ; l'intérieur, qui représente une superficie d'à peu près
12 000 mètres carrés, est un amas de demeures en pisé, peu élevées et mal
construites.
Cette casbah ne possède aucun représentant du makhzen ; elle est occupée
par les Haouaj'a et dépend, de mémo que Meknessa-fougania, d'une Ait Arbaîn
(assemblée des notables). Bâtie dans l'ouest de la plaine de Djel, la casbah
de Messoun, bien qu'elle occupe la route Fez-Oudjda, n'est point une position
stratégique semblable i celles de Taza etMeknessa.
Sous ses murs se tient, chaque dimanche, un marché, alimenté principale-
ment en cotonnades, sucre et thé qu'apportent les caravanes des Béni Metalça,
trafiquant entre Melilla, Messoun, Meknessa et Taza. L'orge et le blé y sont
à des prix relativement élevés; la ration de nos quatre bétes nous coûta
3 pesetas 1/2, ce qui est énorme pour le pays. Au marché de Meknessa, situé
sur le plateau culminant où est bâtie la boui^ade, les céréales se vendent,
ainsi que les bestiaux, à des prix bien plus bas; c'est d'ailleurs là que sont
achetés, en grande partie, les bœufs que les indigènes de l'est conduisent en
Oranie. Le 28 janvier, jour de notre passage à Meknessa, le prix des bœufs de
taille moyenne variait cnti'e 60 et 80 pesetas et celui des moutons de 7 1/2 à
10 pesetas; à Messoun, les moutons haouara se vendirent de 8 à 12 pese-
tas. Cette région ne prend une importance commerciale qu'à partir d'avril,
époque àlaquelle les cours d'eau, l'Oued Moulouia principalement, peuvent être
franchis sans risques par les caravanes. L'industrie de la région (Béni Oua-
raîn, Oulad Bou Khima, Metalça, etc.) se borne à la poterie, à la vannerie
d'alfa et de doums et à la fabrication d'un goudron recherché, tiré du thuya«
A Messoun, la veille de notre départ, nous passâmes la soirée en compa-
gnie d'un ami de Cheikh Saïd , le caïd Azouz, chef des Haouara Oulad Mes-
saoud; il nous donna une escorte de quatre cavaliers pour nous accompagner
à travers la plaine de Djel (déserte et inhabitée, d'après le livre de M. Mou-
lieras) jusqu'à l'Oued Moulouia, classé comme limite occidentale de la pro-
vince d'Angad.
Le caïd Azouz, un des plus jeunes chefs Haouara, est âgé d'environ vingt-
cinq ans ; rebelle au makhzen, il opère avec son goum (cavalerie) dans la région
I>B PBZ A L'ORAMB. ITf
4e Mf^^iioun» 0& il fait tlt fr^ueriten rojaias. Les cavalien <ie sa Iribut Oulad
Mrs^aoud. pillèrent, en 1898, les rhorfà Oulad Ali« du Sahara, qui se reo-
flai«*nl i Fei.
Los Ilaoura, nomades parleurs, habilout la plaine de Djel ; leur territoire
de parrciurs est limité, au nord, par les Metalça et les Oulad Doukhima; au
sud, par les Béni Ouaraîn et la région de Delnlou; i lest, par la Moulouia et
i l'ouest par Taxa, Messoun et Meknessa-fougania. Le nombre de leurs tentes
est évalué i prés de 2 000. Forts de 600 rhevaux, les Uaoura sont ainsi divises :
1* Oulad Messaoud; Cald Azouz; 2* Oulad Ahmmou Mous^^a et el-Amazzi;
Caid Ali eMIammoussi ; 3* Atamna, Oulad Draoui, Oulad Amara, Oulad Alssa,
el-Sloloukéin; Caïd Ali TAmar; (* Oulad Scddira; Caïd Kadour el-Seiidiri.
Insfiurois au makhzen, ils ne paient aucun tribut et ne dépendent d'ailleurs
ni de Taroalat d*Oudjda ni des autorités de Taza. Leur industrie se Inime i la
fabrication de frrossiers tapis et de tissus employés à la confection de lentes ou
khaima^. L'élevage des moutons o{ des chameaux constitue pour eux un com«
merri» qui, avec celui des laines, leur est d'un grand rapport. Les caïds et
cheikhs prélèvent des ztatas sur les caravanes, ainsi qu'un impôt sur les com-
merçants qui traii(|uent dans le pays, principalement sur les Juifs résidant i
bebdou et i Messoun.
be Mc^ssoun nous nous dirige&mes vers la Moulouia, et, le 30 janvier au
MMr« nous arrivions à Toumiat, petit massif formé de mamelons rocheux
et nmiques, détachés de la pointe orientale du djebel Metalça et situés i
qorlqu«*^ kilomètres au nonl-ouesl du gué de Zouzat (Moulouia); nous y
flnK'^ étape.
A c<*t endnut se trouvaient concentrés les douars des Haouara Atamna; ils
o*el.ii<*nt occupés que |»ar les femmes et les vieillards, les cavaliers étant partis,
Ir matin même, batailler contrt* les Béni Ouaraîn. Néanmoins, grûce aux
goumiers du caid Azouz, les femmes nous ilonnérent Thospitalité et s'occu-
pèrent de nos montures. Vers huit heure^^ du soir un chant lointain nous
anooni^a Tarrivée des hommen qui revenaient vainqueurs, a|>K*s avoir razzié
deux ou trois dechera des Ueni Ouaraîn.
De Messoun à Toumiat et i la Moulouia, la roule dite • du roakhzen • tra-
verse TimmeuM» plaine de Djel. Celte plaine sVlend des Melalça aux Iteni
Oftaraio et de la Moulouia à M^^^^soun et Blad Fahama, qui en est d ailleurs
le |iruloogement. La plaine de Djel, au sol sablonneux, est nue et inculte.
T«jy|rfoi« l'alfa et le thym y crot«»M*nt en quantité ^uffinante et sont la nour-
riture des troupeaux haouara. Leau U} fait pas entii'^rement défaut; le Djel
rfti tra^erM'. de l'ouest à IV^t, par Touel Melah qui ntlt dans le massif des
Beoi Itoukbima, pndofurement oriental du djeln*! Metal^a; celU* dernière
OMNilA^rnr renferme de» gis4*uit*nt<« de sel gemme qui alimentent les souks de
Taza, Mrknessa et Me^^soun; de là pro\ient rauiertuine attribuée aux eaux
180 G. DELBREL.
de rOued Melah. Elles sont cependant très utilisables, et nos montures s'y
abreuvèrent le jour de notre passage, le 31 janvier. Outre cet oued, le Djel
renferme plusieurs points d'eau {ghelatters ou ghedirs), entre autres les
citernes romaines appelées djeboud et nielafia, très considérables et situées à
une quinzaine de kilomètres à Test de la casbah de Messoun. Elles sont
encore en bon état; un escalier de quelques marches donne accès dans le
fond où on puise Teau qui, diaprés les dires des indigènes Haouara, y est
continuellement en abondance, aussi bien en été qu'en hiver.
Le Djel est donc loin d'être une contrée inhabitée et sans ressources pour
les nomades pasteurs ; entièrement plane, elle s'étend à perte de vue de l'ouest
à l'est; ce n'est qu'aux approches de la Moulouia, vers Toumiat, que son sol
est sensiblement crevassé, principalement sur le territoire des Oulad Raha.
Le 31, au matin, nous franchîmes la Moulouia au gué de Zouzat, après
avoir passé chez les Oulad Raha, semi-nomades établis sur les rives, entre le
Seïd Mouley Ahmed et Merarda. Évalués à 300 tentes, ils sont forts de 200 che-
vaux et ont à leur tête, comme caïd, le cheikh £l-Kandoussi Ould Mohammed
Ben Zeggour, non reconnu par le Sultan. Embusqués dans la brousse qui envi-
ronne Zouzat, ils dépouillent les voyageurs et les caravanes qui refusent de leur
payer les droits de passage,, à moins qu'ils ne soient accompagnés de ztats
du pays, c'est-à-dire des cavaliers connus des tribus et rétribués par les cara-
vanes ou voyageurs qu'ils escortent et prennent sous leur protection.
Le gué de Zouzat est situé à un endroit où la Moulouia a environ 30 mètres
de largeur, sur 60 centimètres de profondeur, d'avril à fin novembre ; à partir
de cette époque elle atteint jusqu'à 100 mètres de largeur et 1 mètre de pro-
fondeur; son courant est alors très rapide. C'est à quelques cents mètres en
aval de Zouzat que l'oued Melha vient apporter son tribut à la Moulouia.
Le !•' février, après avoir fait étape à Gada Guettera, chez les Haouara
Oulad Aïssa, douar d'Ali Ben Aïssa, nous arrivions à Zâ Souk el-Tenin, où
nous dûmes séjourner jusqu'au 3 février, à cause d'une pluie intense et d'un
fort vent d'est.
De Zouzat à Gada Gxiettera, le pays est formé par une suite de plaines
nues, désertes et sans eau où ne pousse que le thym ; nous n'y bûmes, de même
qu'à Toumiat, que de l'eau de ghedirs. A partir de ce point, le pays devient
de plus en plus accidenté jusqu'à Zà, surtout passé l'oued el-Abd et Meguessem
Chouaïa. Ces deux oueds sont à sec durant une grande partie de l'année. Le
pays n'offre aucune ressource; seule, la vallée de Zà renferme quelques
champs en bas fond, des bosquets d'arbres fruitiers et de maigres plantations
d'oliviers.
Zà est situé sur le territoire des Hallef et des Khermâ; il est divisé en deux
parties; Zà Souk eKTenin et Zà Dar Ould Chaouï. Zà Souk el-Tenin, située
dans le bas fond de la vallée, est formé par une casbah adossée à un mamelon
DE FEZ A L'ORAME. 111
qui f*in«rgc à un routle de Toucil; celle casbah qui n*est habitée que par
quelques cororoerçanU indigènes et juif», poss<S]e un souk où se rendent, les
lunJis de chaque semaine, les Iraiiquants des tribus de TAngad occidental.
Bile est alimentée par Sidi Meilouk et Meiilia ; les céréales et objets de vannerie
et de sparterie indigène s*y vendent A bon compte. ZA Dar Ould Chaoui est A
peu de distance en amont de Souk el-Tenin ; bAtie sur un pic aride, cette rési-
dence du fameux caïd (Ihaoui, qui, il y a A p<»u près un demi-siècle, comman-
dait de ZA A Oudjda, occupe une position stratégique excellente. Les murs qui
coun>nnent son faite offrent encore une certaine résisiiance et, bien défendus,
le^ restes de Dar Ould Chaoui qui commandent a la vallée de ZA et aux routen
du makhien, de%'iendraient inexpugnables. Deux autres enceintes de casbah
s élèvent non loin de lA, sur la rive gauche de roue<l. Mais le tout est aban-
donné par le makhien et laissé à la merci des indigènes belliqueux et pillards
de la région.
Les llallef et les Kherma, maîtres actuels de ZA, occu|)ent un territoire qui
s étend de TOued el-Abd A Télouet. Ils ont A leur tète un desrendant de Chaoui ,
appelé el-Moktar, qui fut nommé cald en janvier 1893, par feu Mouley el-
Hassan, sultan du Mafrhreb. Leur cavalerie est forte d environ 200 chevaux et
le nombre de leurs tentis s élève A 800; on les divise ainsi : pour les KhermA :
1* les Oulad Omban*k, partisans de Pancien caïd Ben Lahdi, en lutte contre
el-Moktar; 2* Les Ounnan et Oulad Chaoui, partisans de Moktar; V les
Oul-id Mahmoud, du cheikh Kadour; indépendants.
I^*% llallef s<mt formas |Mir les Oulad Sliman et les Oulad Madhi.
Le 3 février, A huit lieun's du matin, nous primes la direction de la caslmb
d'Aiuun Sidi Meilouk où nous arrivAines A trois heun^s de Taprès-niidi ; c^était
le jour du marché (souk jjemAa) et les indif^ènes nous apprin*nt que les
Se«lja, \v% irens d*Aïn SfA(Uussara) et le Mehaïa étant en lutte ouverte, la
plaine d'Anirad offrait |>eu de sécurité. Nos cavaliers haouara ne \oulant pas
aller plus loin, rei;un»nt leur rétribution et encore une foin je me trouvai m'uI
avec Cheikh Said.
La rouir de ZA A Aïoun Sidi Melh»uk e««t tn*s piern*use et fort accidentée
au s«»rtir de l'oued. Elle n*<(te ainsi jusqu'aux envinms et même au delA de
TrliMiet, et ce n'est qu'après avoir dépassé Sm<»unat qu'elle devient prati-
cable'. On entre alors dan^ la partie occidentale du plat<*au d'Anmd. Télouet
et Sm<»unat, lit« nM*ailleux et d«''pour\-us d'eau de deux jwlits otieils, sont
situés entn* lv% |fall«>f et b*s Béni Bouir^'«^'ou, sur le tt»rrit<»in* dt*% Oulad
^hiooan et des Oulad M.ihi. Quf>i<|ue trè^ «>.iblonnt*ux, le ^A est en partie
cultivé; l'alfa y p<iu<«se en quantité.
Les Béni Bou24*t''«:ou, qui o4Tup«*iit le p.i\s, sont di\isé5 en plusieurs frac-
ttoos ri ont pour chef commun le « aid Ahméda ; tn*s bim armés, ils mettent
sor pird de fruerre 1 500 fantassins et 500 cavaliers; ils S4»nt formés par les
182 G. DELBREL.
Oulad Amar, Oulad Tahahouinte, Oulad Mahi, Béni Coulèl et Oulad Bou
el-Ferchich. Leur point central est Mstignemar, contrée très riche en eaa
et où se trouve une vaste enceinte de casbah.
La casbah d*Aïoun (sources) Sidi Mellouk, plus vaste, mais du même type
que celle de Messoun, est située sur le territoire de parcours des Béni Oukil
ou Boukil et des Sedja. Son mur d'enceinte, haut de 8 mètres et pourvu d*un
chemin de ronde, est crénelé, percé de meurtrières et flanqué de dix bordjs
qui permettent aux troupes d'effectuer des.feux croisés.
Une seule porte-bordj donne accès dans Tintérieur qui, outre les habitations
des troupes et des commerçants, contient une dar el-Makhzen, un souk assez
important et une spacieuse mosquée dont Télégant minaret, élevé par Tancien
agha, el-Hadj Mohammed Dotiîda, sert de poste d'observation.
Sidi Mellouk, placé sous le commandement d'un agha, possède une
garnison de 250 réguliers chérifiens originaires d'Ëouse Merakech, armés de
fusils belges ; les munitions proviennent de la fabrique d'armes de Fez, à la
tète de laquelle est placé un colonel italien.
Aïoun Sidi Mellouk, où se tient deux fois par semaine, le mardi et le
vendredi, un marché important, est un des principaux centres commerciaux
de l'Angad. Située à la jonction des routes conduisant d'Oudjda à Fez par Zà,
aux Béni Snassen, Béni Bou Zeggou et Béni Zkkara; cette localité est aussi
le point central des caravanes qui trafiquent entre Melilla, le Riff* et l'Angad
occidental.
Nous la quittâmes le soir même, et aucun indigène ne voulant nous
accompagner jusqu'à Oudjda, nous dûmes, en raison de l'attitude belliqueuse
des tribus, faire le trajet de nuit. Ce ne fut que le samedi 4 février, à
8 heures du matin, que nous atteignîmes Lalla Marnia, premier poste mili-
taire français sur la frontière oranaise, à environ 25 kilomètres d'Oudjda.
Nous y arrivâmes épuisés par une chevauchée de 120 kilomètres, faite en
vingt-quatre heures, dont deux de repos, et sans nourriture depuis trente-six
heures! C'était, en effet, le rahmadan (carême musulman); notre dernier repas
avait été fait à Zâ, le 2 au soir, et à Sidi Mellouk nous n'avions pu prendre
aucune nourriture, le soleil n'étant pas encore disparu lorsque nous quit-
tâmes ce point. Ce ne fut donc qu'à Lalla Marnia que nous pûmes apaiser
notre faim. Nos chevaux, fourbus, ne tenaient plus debout, et, sitôt que nous
mtmes pied & terre, ils s'affalèrent sur le sol.
Les autorités militaires nous reçurent avec la plus grande affabilité, et,
réconfortés, nous accomplîmes sans encombre notre dernière étape. Le 6, a
onze heures quarante du matin, nous arrivions à Oran.
G. Delbrel.
Les études géographiques à Madagascar
Lr« \nUg tur Mûthvfttîrar piililii'*^ |inr Ir tfrnrml <inllicin ilniH la (t*'ugraphie^
oui f\m>M\ iIaii<i m*î» Kn*nti<li*^ li;;iM*^, In .-iiiti' th*^ rtu<lo* tri'^t^n|>liii|iic*i riiln»pri«M*^»
«laiK notre nouvelle ronqm^te mhis «a hnulr ilinvtii»n. Le ilc^'elt»|i|iemenl (h^ faitu
i|ui ont pn''^i«lê À vt^ tfAvnuv |n'iiI ôlre iiilrn***«^nnt h fnin» eonnnltrr '. Sun* revenir
•ur Ir^ ilonnt'-fHi pnVrilemment n^lntnw ilnn** Torliole «lu k^m^'CaI (iiillieni. il y a lieu
«rin^i^lrr Mir IVfTort iKvompli, ««urtoiit h partir du moment oii lo luirillontion, nul
%ant une man*he rationnelle, a |K*rmi«* nuv mi<»**ioni« K*'H*Krnphtt|ue^ dVtre (liri»ct'*es
a\er fruit «ur len tliver* |MiinlH tie l'jle.
Préliainaires. — Pendant la |HTio<|i> i|«* pn'*|iaration <le la ram|M)Kne. le (louver-
urmenl t»Vlait n*mlu compte de rim|N»rtanoe <|u*ii y avait à étendre le eerrie def«
c«»nnai>»Minr«»* iNi'-M'thVH <ur le pay*» îi eiin«|uêrir'.
Iten<» lei« ex|»éiiition*» ndoniales antiTieureH, U^ Ktat*» Major» avaient eu rarement
k kur «li«»fNtMlion autant de doi*umeiit< in^trurliN. Oh nMi<M*iirnement«(, (|ui<4)ntde«
plu« romplet*» fMnir U^ ^uern*> eurofMVnnrH, mani|uent toujoun^. quand il H*a^t At*^
pa>» d'outre mer. n |i«*ine onvert^ h la rivili^ation. Tel n était |»n% le ea<« fMUir Madn
ca«i*ar où \i*% prrmièn'^ notion^ n*montaient à Flnronrt (|r>i^*. Ijn^ im|)ortant!« tra>
vauv de M. A. tîrandidier. Ie«» o|iM»r^'ation<* ih*< RR. IVn*^(l«>lin et RoMet formaient
un rn*emhle pn^'ic^ux, faeililant IVtude du plan de ramiMi^ne.
t^ Ministère de la Marine avait, en outn*. pnM^cSIé. de manière dêlieate et Min»
oeiller l'attention, à de «NTieuM^ n^i'onnai^winn»^. iN's mi<>«ionft hydrographique*
•Vlairnt •ueo««lr nur le* rôten noni oue*l. ri. \t*% avaient n'Ievt'f'» avec ^oin, depuis
Iheirii .<uarez ju<4|u*au rap Snint-Aiidn*. Klh*^ furent dirii;e«*<» |»ar MM. le^ Intfé-
iiirur» h\dn»(rraplit*i» Kave et (lauvet. de |hs7 à l**^H; Mion rt Kiehot. de iHHSh ISUII;
Rollet de ri«lr. hricnrt>urt et l^|N>rtc. d«* lyni à |s«,Ci.
Ver* la même rjN M |ue I !***<*<■, le licultMinnl c *l«>tiel Hideux faillit Irver par le^
offkîrr* d'infanterie de marine placf% hou*» .m»"* onln*4 le lerrit«»in' i|r hicjfo .^uart*x
au i SyinU).
Ile Irur ri'dc. Ic« •»f[|.*irr«» de Tf^M-itrlc du R»«»i«hMiltlc Frauiv à Tananarive établii-
MÎrnl le plan tIe la capitale rt de «e«i enviri»n«*.
I n ^r% «raillriir* utile <!• «r rr^^-irlT {w n tant U !• • t ire t\e rr'ii* *ta\r aut rart^s |»uMiect
c« Bk^S' UfB|Hi t}ite lr« \ -t^t iur Va/ ly t* f lu '#• • '/■'•", I. I .
t L 'tpi»«# ^ai «uit r«i rn |artir W doi- •■•(M** "i* '** ■!>' ^^\»\^ ''t • ir \r •rr«ic<* ir^>i«rraphU|QC dil
€ fpm 4 4v iip«ii«»ii «Ir V« lidii* ar alfv«*^ a I \< 1 1' • * (tr« %• i< o «•« ptr U frn^ril («aUMoi,
ra^fffffCt 4 >ttl H. X. C»r%n*U lirr a {»rr«'-r)i<* un r*-« ini« 1 ■ -• la «' «n <* •! i Iv j ji.iri | «7i.
184 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
Après la première expédition de 1883-1885, les représentants de la France se ren-
dirent compte de la nécessité d'occuper la capitale dans un délai plus ou moins
éloigné. Ils pressentaient qu'au moment de cette prise de possession, la reine pou-
vait s'enfuir dans le sud, pour y continuer la guerre. Ils confièrent dès lors au
R. P. Roblet la mission de reconnaître l'itinéraire de Tananarive à Fianarantsoa,
pour que les troupes pussent l'y poursuivre.
En 1894, le lieutenant d'infanterie de marine Aube reconnut secrètement la route
de Majunga à Tananarive par Suberbieville et Andriba.
La même année, l'enseigne de vaisseau Compagnon s'engageait comme chauf-
feur à bord du Boëni, vapeur de la compagnie Suberbie, pour déterminer l'hydro-
graphie de la Betsiboka.
Le corps expéditionnaire, avait donc à sa disposition une série de renseignements
précis, au moins sur les routes qu'il aVait à suivre. Le Service Géographique de
l'Armée, les mettant à profit ainsi que les cartes déjà parues, avait condensé tous
ces travaux et publié à de nombreux exemplaires de nouvelles cartes qui furent
distribuées aux officiers au moment de leur départ.
Les documents cartographiques, qui s'étaient ainsi échelonnés Jusqu'à l'ouver-
ture des hostilités comprenaient :
1"* Les cartes marines; 2* La carte générale de Madagascar au I/IOOOOOO, dressée
par le R. P. Roblet et parue en 1885; 3** La carte de Madagascar de Laillet et
Suberbie à la même échelle; 4° La province du Betsiléo au 1/300000, levée par le
R. P. Roblet et publiée par M. Grandidier en 1889; 5** La carte topographique de
rimérina au 1/200 000, plus tard agrandie au 1/100000, par M. Grandidier et les
RR. PP. CoUin et Roblet, éditée en 1895.
De 1894 à 1895, le Service Géographique a fait paraître :
1° Une carte générale de l'Ile au 1/2 000000; 2^ Un itinéraire au 1/200 000, de
Majunga à Tananarive, d'après le lieutenant-colonel de Beylié, M. d'Anthouard et
le lieutenant Aube; 3<» L'itinéraire au 1/200000, de Tamatave à Tananarive par
Andévorante, triangulé par le R. P. Colin et levé par le R. P. Roblet; 4° Une réé-
dition au 1/300000, de l'itinéraire de Tananarive à Fianarantsoa, d'après M. Gran-
didier et le R. P. Roblet, les plans de Tananarive, de Fianarantsoa et de leurs
environs, d'après les travaux des officiers de l'escorte et du R. P. Roblet ;
La carte de Hansenau 1/750000, parue un peu plus tard, en 1896, rendit les plus
grands services pendant les troubles de l'insurrection et la période de pacification.
Dans le but de continuer ces études, deux capitaines du service géographique,
MM. Bourgeois et Peyronnel, avaient été adjoints à l'Etat-Major du général Duchesne.
Ils devaient, en s'appuyant sur la triangulation des ingénieurs hydrographes, relier
Majunga à Tananarive. Un officier, par bataillon, était chargé du levé lopographique
des itinéraires et reconnaissances.
Des travaux de ce genre présentent de grandes difficultés pour des opérateurs
astreints à se plier aux nécessités d'une colonne en marche. Le canevas provisoire,
établi suivant l'itinéraire lui-même, dut s'arrêter à Andriba.
Du moment où la colonne légère fut constituée en ce point, pour atteindre à bref
délai la capitale hova, il n'était plus possible d'avoir en vue d'autre objectif et les
UrJ^ ÉTIDES GÊ<HiRAPHlQl*E!« A MADAOASCAIt 1»%
Ci>n«iil«*niti«>n4 inilUain*H tlovoiont primer toutiv« Ic^ nutn'^i. Iji ini<»Hiiin gi'N»ilc*Hii|uo
fat donc obliK^V d^ %ii«ip(*ndrc m*h travnux.
Apn*^ In priM» di* Tmionarivc, «*t tU^ \c drliul de roiiiit'o I^.Kî, une di*|NVIir mlnii
trricllc* du 1 1 a^Til cunotittiA le Hcnire K(^)»rrnphit|ue du corp^id'ocrupation. Le mm
oundant Yrrrirr fut ctiv<iyr h Madnfrn^^ar, avtv une hrigado to|M)fcniphi(|ue, mai«
aurunrcludo ««'rirUM* ne put rire enlreprino. |Mir «uitc do rinxum^clion qui tVlnta, à
rcttr c|HM|ue. on Iniérina. Il fut im|x>HHi|»|c h vr^ t>fllritT!t de sortir de Tatiaiiarive.
il« ne purent m<^me |mi8 utili*ier sur place leur» ronnainnance^i fi|M'viiile«, pui<M|ue
r«»b^r\aloire du H. P. Cdin, à Amtmhidem|M>na, avait elé détruit de fond eu
r«»mhle« avant Tarrivi^e tie non tn>u|>eH dann la capitale.
l^iOMiuVn M*p|emlire lHtN>, le K<«()t*rnl (lallieni devint K<>uveriieur p'*nèral,
quelque^ tentative^ avaient été faites du côlr de Tanntave, |Miur fariitter la ret*on-
nai^^mv d«*^ moyen** de r«)mmunioatitm. l«e e(»lonel du K«*nie Marmier et le eom
manilant tîoudart. de la mc^me arme avaient e^^;iv«* de f*uivn* Tanrienne roule de
Radama et avaient levé un itinéraire, iri^ intére^n.inl, ù traven» les ma^Mf^ Umm'^i
qui M*|Mirent le plateau central de la cMe VM.
Tne liri^de to|Miicraplii(|ue, constitutV plun tanl houh Ic^i (irdreu du capitaine
IlrIcnMX |M>ur pn*|Mirer «ur la cAte e!«t It^ étudi*^ du futur tracé du chemin de fer,
fut attaqutvau dé|»art de Tananarive. a Antalala Kély. l*n tirailleur de ri^nirle fut
tue et le chef de hriicade ble*«!»é«
Organisation nonvella. Impnlaion donnée ans étodos gèographiqnat. — l*ne
iU^ plu« tfrande^ pnMMTU|MititinH du nouveau K<>uverneur KénérnI était de fain* d<»n-
nrf au M*rvi«*e Kt*«)^aphi<|ue qui venait d être vrvé a Tannnarive, le nMulement le
|4u% utile et «urt«»ut le plun rapide.
Il im|M»rtait,en effet, |Hiur diminuer h'H liésitntionsetIcH tâtonnemenlndu début,
de n»n naître nie d.injt M'«t moindn*^ détniN et de vuUariM*r, le plun tôt |M»<t*»itile, par
dr^ public«ilionH, Ic^ d«HMimeiitH m n<Vc%H;iin'<« aux bcHoîrm de IVilen^iitu raison ntV
i|i» l'iv-cupaticm. Ti»u» y étalent Intére^M^n, oftit^itT^. fonctionnain*» et cidnn*; l«*^
prrmier^, |Miur mener à bien l'effort continu de la |»;irilication: U*^ autn»'», |Miur la
miM» t»n v il leur de* terrai ni ain!*i fzrmui's à la o»l<»ni*iation.
Kn attendant ruriraniHation <Ieliiiitive de mi^^^ion^ H|Mvi;ilr'*, de^ cin^ulnin»^ trî-n
|ir« )Mx» fun*nt adre^Mvs aux officier^ de^ tn)U|M*% qui cnmlntt.uent rinHurn*cti«iii.
L'Ktat Mnjor du corpn iriHvuimtion n\,iil à **«N«*u|M»r, non v^ulement de*» o|N'*ra
ti-»ri« militain^, ninis encon* de Tadmini^ttration IimmIc et de la |H»litique indik'êne.
S«% ««-r\i«e« furent n*|>;irtiH en plu^iiMir^i bun^nux a>ant chacun mi t/i«*he bien détrr
mint^* L'un (reui. «ou^ le nomden Hun*au to|)«»irniphiqu*' del'Ktat Major ». prit la
rhirip du •er\i<T p*«tfcrrapbique. L*enM*mble ét.iit pli»*!- '••»««• Ta ut«»r il»* et la ilin*ction
du clirf <rKt.it M.ij«»r, le nimmandnnt tiéranl. Ia* cén.ral en chef n'*uni'"*ant en mi
m-iifi \9-% |iiiu\t»ir^ ci\t!«i et militain^^, d«*» rc^iiltit^ imp triant^ ne m' nri*iit pH
ïttf-fidrt*.
1^* travail qui incomliait au Kun*au to|»*>k'nptii')iie rt.iit anlu et d« (i-it. T<»ut en
atiliMint le« d«M-tjmt*nt« qui eii*»tiirnt *lt ji, <v qui rf^t-iit .1 fiire rt.iit roii*»idérable.
La •u|»erflcl*» de la »rr.ind«» lit» alliiiit. en effet, pri'*» de »î^)iMi kib>métn*^ carn*^. ce
qui rv|uivaut a la «u|M*rfi<'i<* d** la Kfjti* e. .ui.:m«'!it»4* île • *'\U*^ île h l^lcique et de la
186 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A BIADAGASCAR.
Hollande. A part le plateau central, les itinéraires de ses voies de communication
vers Majunga et Tamatave, les routes suivies par divers explorateurs et les levés
hydrographiques des côtes, le reste était inconnu.
Il était indispensable d'établir un plan d'ensemble des études géographiques,
mais certaines d'entre elles étaient d'un intérêt primordial. Une question vitale pour
la colonie consistait dans rétablissement des tracés de pénétration. Aussi en 1897,
dès que l'insurrection fut étouffée en Imorina, et que la liaison fut assurée avec
Tamatave, des missions étaient demandées en France, pour continuer les essais déjà
tentés sur la côte est. Le commandant du génie Roques, directeur de la mission
du chemin de fer, commença l'étude du tracé de la voie ferrée entre Tamatave et
Tananarive. Pour faire converger tous les efforts des spécialistes vers le même but,
les deux brigades topographiques envoyées par le Service Géographique de l'Armée,
furent maintenues sur la côte est et chargées de lever les voies se dirigeant vers le
plateau central.
Constitution et fonctionnement du Bureau topographique. — Sur ces entrefaites
le Bureau topographique s'organisait et commençait à fonctionner.
Après avoir recherché dans les corps de troupes des ouvriers techniques, il lui
fallait un matériel compliqué. Le corps expéditionnaire avait bien emporté quelques
presses, mais elles avaient été égarées. On commanda un nouveau matériel en
France, et on loua, en attendant, à des maisons anglaises de Tananarive des presses
lithographiques.
En vue d'obtenir de sûrs et rapides résultats, trois ateliers furent créés : un atelier
de dessin chargé de la coordination et de la refonte complète des documents; un
atelier de photographie chargé des reproductions et agrandissements; un atelier de
gravure chargé des tirages et des publications.
L'éloignement de la métropole, l'absence des voies de communications et de
moyens de transport, sans parler du manque de personnel technique exercé, consti-
tuaient de grosses difficultés à vaincre pour mènera bien depareils travaux.
En dehors du travail d'assemblage de la carte, des croquis à fournir aux Mînis-
tères et à l'Elat-Major, aux divers commandements territoriaux, l'atelier de photo-
graphie et surtout celui de gravure devinrent tributaires des services extérieurs.
Si, par ces multiples fonctions, les travaux de la carte proprement dite ont été
retardés, les services rendus, d'autre part, à la colonie ont contribué à son essor
rapide.
Le Bureau topographique dut se développer, en même temps que s'étendaient ses
attributions, et l'atelier de gravure dut se subdiviser en plusieurs sections : une
section de lithographie, pour les tirages soignés et les cartes régulières de l'Ile; une
section de zincographie, pour les croquis de la revue mensuelle; une section à'auto-
graphie, pour le tirage des ordres, circulaires, etc. (cette dernière ne tarda pas à se
transformer en section de typographie et d'imprimerie); une section d* héliogravure,
alors à l'étude, donne actuellement d'excellents résultats. Les tirages provisoires sont
faits directement à l'atelier de dessin par les moyens héliographiques ordinaires.
Le personnel indispensable à ces ateliers, formé au début d'éléments empruntés
h la Légion Etrangère et à l'Infanterie de Marine, s'est complété avec des apprentis
LB9 mi>B8 GEOGfUraïQreS A MADAGASCAK. tH
ln«li|r^nr!i qnl n^ndetit aujnunl'hui de réel§ nenriron. Os olelierH ont tlouc ToTanUge
ilVtrr. rn oulrr, de vrritablfs ^oIm pruffunioiinrlloti.
Pendant que !i*organiiiaient le personnel et le malt*rieK le plan h noumetlre au
(•énrral natlienl nVlaborait ot était ausnitât min en rruvre.
tyaUflM da profaoUon* — Le premier point im|M>rtant dann iVlabli^itement de la
carte a été d'en faire une projection rationnelle et de rhoiair Judicieusement, parmi
le* «y^tèmen en una^çe, afin de rrduire au minimum \cn dcformationi inhérentea au
dr\elop|ioment «ur un plan de celle [uirtio de la tern». L'on peut ait>ôment ne rendre
compte que cea déformationn sMint l<»in dVire ncKlip'nlflofi, en rrman|uant que, pour
Ma«la^«car, la proj(*cti<>n aur le méridien de Variai, qui e^t celle employiV pour la
cartr d'Afrique, incline el couche l'Ile Hur le immilrh* moyen d'en vin »n 10 doicréa
en Inip, allonge ncn contours et ominril un larp^ur de (elle façon que aim irmnd aie
|ii>«Milr / 2i kilonùirft en pius, et M»n |M*lit nxi* 5 kdomHret en aïoinf. 1^ projection
iW Merralor, aufflsamment exacte dan<i le voifiinage de Tc^iuateur. acru9*e den défor
matiofi* d'autant pluft con«idéraMe:« qu'on n'en éloigne davantage dan* le« deux
iH'mi^pbèpw. I^en carte» du I>ép<^t de la tîuerrr étant ImWii* sur la pMJtvtitm de
n«m«lmt miMlififV fMir le colonel Bonne, il était d'autant pluii natun*! d'en faire
l'applirnlion |N>ur Madagn^car, qu'en doliont de la c|ur<«(iou d'uniformité avrc Icm
cartr* fninçaiH<*<, l'Ile, par imi forme ovale, ne prêtait admirablement h ce genre de
pn»j<«rti4in. \jr^ deux axoti fiuivant lrs4|ueU f«e fait le dévelop|iement «ont le *îi)' grade
de l^>ng. E. et le il* grade de Lat. S.; ih paMnent h peu prhi par le centre di* ligure
et ri*l«-rn(*nt du cAne, enirendré par le lieu i\t*n tangcnte?i aux méridienu en dm |MMnta
•om^«if« du |iaralléle moyen, n'applique nur le plan îi projeter, Minii que K*!i con
U>tir^ *«»irnt lieauc«Mip deformi")*. O nyslême pnn^ure l'avantage de représenter en
vraie lonirueur le*» arcade |iarallèle; le« longueurn d*an> de méridit^n, m*uU. vont en
augmentant, en pnq*orlton de l'iVortement du mériilien central; le rapp«irt d«^ «ur
f«rr« r»t donc ganlé. bien que len ani;le> s«»ient IrpTement drformé!%, main il n'y a
pa< lieu d en tenir compte, en mi^<»n même tle l'orientation de l'ellipse que repn*
•ente le |n rimètre entier de Madn»mM*nr. Il rt^nvient de n*man|uer, qu'à rinver»e
•Je« rarte* françal^e^. la convexité de«i fvirallèle^ e^t tournée ver* le jmMc *nd. pulM|ue
n«*u« «onimt** dan* rhémi*»ph(*n* auntral. Par ««uite <lf*^ niétho«ie< et de la srraduation
rmp|i»\«Mi AU Service (îr««»»;raphique de TArmée. il élnil écnlement indi%|ien«able
d*%*|o|»ter la division centésimale du cercle, an lieu de la division «exnk'«*«»imale et
d'cifarrr m\rr le* irrndf** au lieu de* deirn**.
Ckoix dat ♦challaa ai Ublaaui d'aaaemblaga. - l>nn* le but de faire face nux
ettirerict-* du moment, il im|M»rtait de f»ui\re un plan *imple et de ne |in* adopicr
00 ln»fi crand n«Hnbre d'trhelle*.
Ijr^ travaux du R. P. Hoblet, appu>t** *ur une triangulation, et c«>mplé((*ii {Mir
crui «le« officier* du cnqm d'iMvupation, |»tTniet talent lemploi du I MiMHil) |Miur
rim«-rina. l/^ le%c* de la ml*^i«»n li.'iden^, appu^c^» «lur le* ci»onlonn«««-* «li»* ingi*-
nt«nir« b}dn<Tapbe*à hiél^>. rtntmt étrajcment ^tifliH,int* jwMir être a^-M^ml»!/** à la
mrme éebelle. |jc* bri»r.ide* to|M>irrap|iiqiic* de l*<1>7, tiiNT'int entre Ta m a lave et
%ut|r%«»rantr |M>ur facilitrr PoMivre de la nn**^i«>n du chemin d«* fer. avalent éirale-
meiit prialel/itlO<lfMK
188 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A iMADAGASCAR.
Le reste de Tîle, trop peu connu, devait former une carte au 1/500000 par
l'assemblage des itinéraires des officiers et des explorateurs.
Il était facile, grâce aux tables dé projection du 1/200 000, dont les calculs avaient
été faits par le Service Géographique de TArmée, de construire des feuilles de pro-
jection du 1/100 000. Le tableau d'assemblage de cette échelle, déterminé d'après la
projection sur le 50* grade de longitude E. et le 21* grade de latitude S, comprend
508 feuilles, don^ les dimensions représentent, pour chacune, 48 km. sur 30; le grand
côté dirigé dans le sens est-ouest.
Le tableau d'assemblage du 1/500000, au lieu de s'appuyer, comme le précédent,
sur les deux axes de projection, a été modifié dans le but de diminuer le nombre de
feuilles, et par suite le nombre des tirages, tout en maintenant des dimensions suffi-
santes pour permettre de les tirer sur les pierres ou les zincs format raisin, qui sont
seuls en la possession du Bureau topographique. Il comporte 8 grandes feuilles, divi-
sibles, chacune, en 4 quarts rectangulaires dont les côtés ont 33 et 35 cm. ; l'ensemble
ne forme plus ainsi que 32 feuilles. Les lignes centrales génératrices de coupure ont
été, pour cela, légèrement déplacées du nord à l'est des axes de projection, et la
feuille sud « Fort-Dauphin » a été mise à cheval sur la ligne de séparation des
feuilles situées au nord.
Géodésie et Triangulation. — A Madagascar, où, en raison de la constitution
géologique du sol, les variations incessantes de la déclinaison, en des points très
voisins comme latitude, atteignent jusqu'à 4 grades, l'agencement des levés et itiné-
raires à la boussole des divers opérateurs, pour la construction de la carte, présen-
tait une véritable impossibilité. Il était indispensable d'avoir des points de repère
et d'asseoir les données sur des enchaînements de triangles. Les coordonnées de
M. A. Grandidier, celles des ingénieurs hydrographes et la triangulation de TEmyrue
étaient un bon commencement.
Le plan adopté à partir de 1897 a été de conduire les chaînes géodésiques suivant
les deux axes de l'île comparée à une ellipse. Dans les parties où l'enchaînement eût
pu être défectueux, les lignes télégraphiques sur Tamatave et sur Majunga permet-
taient des calculs plus exacts de longitude. L'origine était naturellement les coordon-
nées de l'observatoire d'Ambohidempona, près de Tananarive, que le R. P. Colin
avait fixées par des séries d'observations portant sur 551 étoiles pour la longitude et
156 étoiles pour la latitude. Une partie du grand axe s'appuyait sur les études des
ingénieurs hydrographes, de Diego à Majunga, et sur les calculs Bourgeois-Peyronel
de Majunga à Andriba, d'une part, puis sur la triangulation des Pères en Emyrne
poussée par le R. P. Roblet jusqu'à Ambohimandroso, au sud de Fianarantsoa, d'autre
part. La branche orientale du petit axe suivait la ligne Tananarive-Andévorante que
le R. P. Colin avait triangulée, en 1892; mais, les événements politiques qui se
déroulaient alors ne lui avaient pas permis de faire dans la zone forestière de la
cote est les tours d'horizon nécessaires à une bonne liaison avec Andévorante.
Travaux exécutés en 1897. — Le R. P. Colin, ne pouvant songer à reconstruire
son observatoire dès 1897, faisait partie du service géographique du corps d'occu-
pation comme géodèse auxiliaire.
Afin de combler le vide existant entre Tananarive et Andriba, il reçut comme
LKS KTlDEâ OKOOItl Piller ES A MADAGAStJ^R. U9
inU^ion <lf p(>u«MT la IrinnKuliitioii do rimrritin jiiMiuVti cv cIitiiUt |Niinl et lie
IVlrniln* «ufflMiniinrnt tiann Icsl, |NUjr |M'rmrttn* It* rntvoni nvet* U**^ travaux quo
|if>ur»iiivati*nt, h ce tnomont, l(*si brifmiU^ to|M»i;raplii(|tie<^ de Tamnln\e «»ur Amlm
tomint/Aka. lu* lieutenant M(»rit/ lui fut adjoint romme offloier ti»|H»t:rn|die.
La liaÎMin avec la mi<!«i(»n MajunKaAndrilia ne put ««'arromplir. I«i* H. V, (I«»lin
tn>uva. romme |M>«iition de ManiraHoavinn, |M)inl voisin d'AndriUi,
ft' tl 13' de Lon^ilu«lc Est.
I> 35 5' de Latitude Sud.
mM, en différence en Uinfritude : i^) kilomètre**. ave<* le^ n'^nultat^ (ddenu^ par le
ci>qM ex|Mnliti(mnaire en H^Xk
Otte diverKcnct* e%t imputable à ToldlKation. que nm^sitait I état de guerre, de
ne |Miu%ojr nWarter île Pitinéraire nuivi |»ar la colonne, ce <|ui K<**>iait coiiiidcrable
ment U*« (»fficier< danx la lM>nne conformati(»n de leur** triani^h^H.
I>» H. I*. (aAiu étendit le plu»* iMi^-^ilde non ré^rauxer!» Te^t^de manién*â fncilit«*r
la liai<M>n a\ec le^ travaux de triankMilatii»ne\(Vuté> |>ar le«( bri^'nde«l topoifraplii(|urH
qui o|MTai<*nt alors du côté d'.Vmbatontlmzaka.
Camptgne lopographiqne de 1897. — 1^»^ deux brii:ad«^ étaient cnn^^tituée^ de
la favon ^ui\anle : la T*, commandn* |»ar le capitaine Vallet, compn^nait un irt'**»'
d«*«e. le lieutenant Durand et tndn lopti^apht^s. len capitaini*H Maire et Braconnier.
et. I«* lieutenant l^un*au.
Klle a\ait iMiurmi^^^^ion de lever le pay^i compris entn* Tamatave et Aml>atondra
iaka. en «uivant la valt<M* de rivondni.
Ijb t' bri»radc. commandéi* j>ar le capitaine Pn-vo^l, officier Ké«M|i'*irn. a\nit,
ctimme ir«*«Mli*M* o|H*rateur, le Uru tenant tin»^, et, comme t(»|M»K'rnplie%, Ir?» lieu te
nant« llart\ de rierrelNiurK. Loui'^ .\rmantl et l^»ui*< Hcné.
O-tte d«Tni<'n* l>ri^de devait loukvr In côte e^l, \(T«* \v <»ud, jum{u :i .\n<b*>ti
mntf i»l. ti»ut en le\nnt le** lerrainn intrn^^^^nnt l»» tr.icr du rlimiin de ft»r, ratl;n*liiT
«a tria niTu Lit ion a\rc celte que le li. P. Colin n>ait drterminti*. en IV*:!, en In*
Tananarivr et Andévoranle.
Lr* (i|<«T.ition«* ciNNlroiqur** furent eommencis'H Anu^ la dfu\i«'me quin/aine de
m.ii iyJ7 |Mr !«•*• offîeier*» iré«Hlr'»ifn«» nuni»», |M»nd mt <|ue h^^ topucniplM*** e\*vu-
Uîrnt Irur Irvé.en «*appu\.'int nurune trion^MiIntion graphique provi^oin*. l'ne ImM»,
parallrte fi la m«*r. fut nv^nnue pr«*<* irAnkan'*fo« au «*ud de Tamata\<\ l«a m«***ure
de cfttr l»a*«". rnlcultf troi* foi»», jmr ileui tfniUjM»»* iro|MT.it«*ur*« dilTrri'iit*. nu mou*n
d*un ruUin «rnrirrdeitUnrln»'», donna, comnif moyenne. Ti kil. i^^i m. IH. U-^ ofii
rier» ifi-^ulf^len*» ••e «M-|»nr«'rt*nt alor*» |M>ur pour*iiivn* h-ur tri.uik'ulnti'in. nu fur rt à
BH^ur^' de l'a^anermrnt d»-^ \v\vs de leur** brikC-nl»** n*'»|MTli\r*. Il*» (*t.-iblin*nt chirun
■oechalnr d«* tri.ini?I(**i di* pn^mirr ordrr«l«>iit ti*u** It*^ aniclrn purrnt étn* ni<*%ur«*^.
^^urlqu«** %l.itii»n* mi i»nd.iin'% ritncMunh lit n\«v b"» «•t«iti<in-» di» pri'inirr onin* n
d't'finin* r. par inter^vtjon. un nombn* «ufti^.uit *\** *>ii:naux nntun'I^ ou artiliricN,
p^jQf (|ur U"% to|Mt^rapb«'< pu«»M«nt efTtN'tt]«>r l<>iir \r\*\
La nN»»nnaii»*»ancrrt la m«**iire dctiiiili\r ib '^ mclf*» «m* f.-ii«»nit pnr:illt'b*ment. !*«**
ln«tromi*nt« emplo\f* ét.iit |Hiurruii«'. In pHn- !«• llf vi ralidndr nivfllntritv et |Miur
190 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
l'autre le théodolite de campagne à lunette centrée du Service Géograpliique de
l^Armée; chacun des deux limbes divisés en demi-grades et munis de deux verniers
pel'mettait la lecture des directions à 0 g. 02 et à 0 g. 01 près à Testime. L'emploi
de la planchette donnait, immédiatement, un canevas graphique suffîsamment
exaôt, pour faciliter le levé, à condition de vérifier et de rectifier, de temps à autre,
les points ainsi placés, d'après les calculs approchés faits au cours même des opé-
rationfii*
Dails la mesure des angles azimuthaux, on a presque toujours employé (pour les
points de premier ordre au moins) une méthode analogue à celle de la réitération,
bien que Vinstrument nt fût pas réitérateur. On faisait chaque tour d'horizon trois
fois, en permutant, cha(|ue fois, entre elles, sur le trépied, les trois vis calantes du
théodolite et en faisant, sar chaque point visé, deux pointés dans les deux positions
inverses de la lunette. L'eireur de coUimation était ainsi éliminée.
Les distances zénithales étaient mesurées par retournement, en même temps que
les direction^ azimuthales. Les calculs provisoires se faisaient à quatre ou cinq déci-
males en mêifae temps que les opérations, et, chaque fois qu'il le pouvait, l'officier
géodésien envoyait au chef de brigade les principaux triangles, les altitudes provi*
soirement calculées et le canevas graphique.
Les difTérences de niveau entre les points de station étaient obtenues au moyen
de leurs distances zénithales réciproques calculées par les formules ordinaires.
Les signaux etttployés étaient souvent des arbres, soit naturellement isolés, soit
épargnés dans le déboisement des sommets, très rarement, des signaux en pierre
sèche, car la pierre faisait presque partout défaut, ce qui n'a heureusement pas eu
lieu pour la campagne de 1898.
Les principaux obstacles rencontrés en 1897 ont été :
l"" Le très fréquent défaut de limpidité de l'air dû à la brume, à la pluie et aux
nuages ;
2* L'indice de réfraction était totalement inconnu ; on l'augmenta empirique-
ment, surtout en gagnant en altitude, mais, il devait avoir des valeurs variant avec
l'état de l'atmosphère (humidité et température);
3^ Une grande partie du réseau.devait s'établir, en pleine forêt, dans un pays
dépeuplé, où les déboisements étaient des plus difficiles; il a même fallu, une fois,
se contenter de stationner au sommet de l'arbre le plus élevé, dont on avait coupé
la tête pour installer le théodolite, en ne laissant que quelques tronçons de branches
pour supporter l'observateur.
A la suite dcr plan exposé plus haut et pour profiter des travaux déjà accomplis
dans le but d'assurer la branche orientale du petit axe, l'organisation des missions
fut modifiée.
La 2*^ brigade avait atteint Andévorante, et le lieutenant Durand, aidé dans sa
reconnaissance par le capitaine Maire, était parvenu jusqu'à Ambatondrazaka. Au
mois de septembre 1897, les officiers géodésiens furent réunis sous les ordres du
capitaine Prévost, pour former une brigade gcodésique spéciale, tandis que le
réseau, établi jusqu'à Ambatondrazaka, était prolongé jusqu'au côté Vohitralongo-
Ambonivato, de manière à se relier à la triangulation du P. Colin, et, que les
LKS KTlllKH GEOGRAPHlQUeS A MADAGAiMUR. t«t
rr««viiii ^ur Tamnlove, «l'une |iart« et mir Amlôvoninte, de l'autre, ètnieut n*vi!»4'*«
r\ ]r% rnlrul^ «Inzimulh et de latitude dt*niiiUvrmeiit «'«Inlili».
Il roiivient de remnniuer que ren trntaux ont êlê et iVuti^^ dan* une portie den
plu* mnl<Miine3t, en pleine for^l, et dnn^ den fwi\4 |>eu hol>il«*i(.
I^a plu|Mirt de<« (»flicier4 durent ^tre rn|Mitrir4.
f^unnt aux (i|M*rationfl to|N>^rnphique4, elle^ duri*rent cinq m<dâ et demi, et la
Mifierlirie deii levi^i fut de IC^i kilomètres rarrrn pour In première brifrade et de
I ÎKI kilométrai cam'»^ fHHir In neronde.
L'm n^%oun*(*^ liudtfrtiire^ ne |K*rmennnt plun l'emploi d'un iN'monnel tn»p
lUNnlireux. le tcénêmi tiollieni d<Vida la en>ation d'ud^ iM*«<tion de K«nMl«'*9«ie, ne eoni-
prenant pluA (|ue deux oftirier**, lest eapitaines tîros et I>urand. rét^mment promus
17 no%rml>re |HU7). {a*% deux ofliriern emplo>èrent la mauvaim» nai^on è terminer
k* eairui de* ol>>en'ati4>nH (nilen jiendant leur mi^^ion.
lU reprirent, en plut. \vn meMun*!« tle dilTériMiee de loniritude |Mir tranumi^^inn
rio lri«|Ut» il* l'heurr, entn» Tnnniinrive et Tnninlxivo, entn» .\ntl«'*voninte et Tana-
narive.
\ ta fln de In Hni4«»n de<« pluies, le rnpitnine Durand «e n*ndit dans la n'*tfÎ4>n
d*\mlialondni7nkn et pndongea le n^eau jujiqu'à Tananari%'e m^me.
l^^ nw>rdonniV< d«»s divers points de la trian^tilation furent alors enlrulé<*«i n
mMniMu, en |»arlnnt de Tananarive. Le.^ lon^itudr*» |Hmr Tnmatnve et Andi^vorante
e«Mn«-td«*rent aviv la %*aleur fournie par le ti^lé^mphe; l'iVnrt était insiirnilinnt; les
l<»fiirituilrs furent donc nvonnuesexneles. I«e retenu, ai n«i pndonio*, rcmduit a attri-
buer au r«*>té luivohitra-Tananarive une lonfcnc'ur de i.'Mi mètres, d'après la Iwise
d'Anknrrfo; les rnleuls du P. Roblet, fMirtant de la lm«^e d'Ialamalaza 5ri7l mètre%)«
qu'il lirait remesunv nver le I*. (I4»lin nu mo\en de rètcles en kiis, sur le pinteau
•Ui| trAri^i»nimnmo. lui donnent une valeur de t«)ll mè(n*s, soit I mètre dVvnrt,
cr qui t^t un n*ï»ultnt di*> plus reroan|unbles.
■latiOBS dimaes. — Parmi li*^ dlverM*H mi««Hion*« qui |»arrourun*nt l'Ile, en |S1N>
ri 1*^17, il rwinvient d«* rIttT : I* relie du liiMitmnnt de (>»inlrt dan*» l'ouenl. n\ee
MM. linv^-Inuil»». B<Mi^^iniK d'Yerville et le lieutonnnl Ro«'lieri»n; i* OWc de MM. de
Snr«lrl«« «q Roliert diu'» U* B<'t*irtrv; 'V cAU^ d.» MM. Meur^ et lt<Mi«<ind du nonl
tmt^i a Vohrmnr et au •••id di» Fiannrnnl*o.i; \ l**< re<'onnai««*anri»s rxtVudVs par
le lirutennnl tinudoin* ^nr 1rs n>uti*s de Tananarive à Moramanirn et Anknxidié. Ot
oilk-irr, drloelié II In rolonne t^»mlM^, reronnul, en outre, le terrain nimpris entre
Amliatondnijaikaet la lii*t<»il>okn. IMun tard, |M*ndanl les ofHTation*» du eommamiant
(••-rard ronlrr li's Snkalaves, il rapfMirta •ur Um r«»ntnf^ |iam>uru(^ une s<*rie de
ikirttmmts Inéilîtj* qui lui fiermirent de nin^tituer unr carte au I rrfMMMM); Tt le lieu-
tenant Mariti, drtaelii* pn*^ du li. P. Cdin, fit le levé entn* AndrilM et Vohilena H
rmionut le terrain eoniprt^ entre rik4»|»a. le H4*t.«»ibt>ka et la Maliajamtia. Il alla plus
Uni rrm|4arrr dan« l'on *^t h* lieutiMiant tvjoux, tu«* au r<»mlkit de ii(*ména, et. ron
tinua l«^ levè« d<* cr dfrniiT d.-in^ li* riTrl«* di* lt«*tnfi>. Il riv.iiinut. en outre, une inonde
partir d«* la rivière Manii v{ dt* «mmi affluant le Sak«*n> ; lî* ta nii««ion du lieutenant
Boœalirtlle aur lri«vi»; 7' r«»lle du eapitaint* di* Tliuy «^ur ti* Mnnir<»ky; S* la mis
•ina il«* lîeatenant l)uru> «ur T^ratnnani rt No«<«i R'*: \i le capitaine l^efort lit«
192 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
eu 1897 98, de nombreuses reconnaissances, fécondes en résultats de toute sorte,
dans le sud de l'île.
Ces travaux marchaient parallèlement avec ceux exécutés sur place par les offl-
ciers des cercles et territoires militaires. C'était un immense effort accompli au prix
des plus grandes fatigues et quelquefois de pertes cruelles. Le lieutenant Rocheron,
pris par la tempête sur la côte ouest, sombra au large de Béhenjavilo, avec le boutre
qui le portait. Le lieutenant de Pierrebourg fut tué à Antsoa dans le Ménabé; le
lieutenant Gaudairo rentra en France très malade, et le capitaine Lefort dut aussi
être rapatrié.
Travaux de 1898. — La comparaison des résultats des calculs des capitaines
Bourgeois et Peyronnel avec la triangulation du R. P. Colin (1897) avait fait res-
sortir une différence, en longitude, de 20 kilomètres pour la position d'Andriba.
Le R. P. Colin fut chargé d'une mission astronomique dans un double but :
1® Établir entre Tananarive et Majunga des positions astronomiques assez pré-
cises pour trancher la question ;
2® Les travaux topographiques de l'ouest ayant conduit à émettre des doutes
sérieux sur les cartes marines, il était indispensable de les vérifier. Le R. P. Colin fut
donc envoyé sur la côte ouest, à bord d'un deg bâtiments de la division navale, le
Pourvoyeur. Il fut secondé par M. de Masson d'Autume, enseigne de vaisseau, chargé
des montres.
Dans la première partie de sa mission, le R. P. Colin a employé, pour les longi-
tudes, la transmission électrique de l'heure. Les latitudes furent calculées au moyen
des hauteurs du soleil et de la lune, concurremment avec la méthode des culminations
lunaires. La position d'Andriba fut vérifiée et coïncida, à peu de chose près, avec le
graphique qu'il avait primitivement obtenu en 1897. La position de Mévétanana
fut vérifiée à 4' près; celle de Majunga à 2'.
Dans la deuxième partie de ce voyage, les longitudes furent déterminées chrono-
métriquement et par culminations lunaires; les latitudes par les hauteurs solaires.
Les différences relevées par les reconnaissances des officiers existaient réellement
et le tracé de la côte fut notablement modifié.
Opérations des brigades géodésiques. — Le plan de campagne de 1898 consistait
à établir la partie sud du grand axe de l'île, de Fianarantsoa à Fort-Dauphin, avec
une traverse oblique nord-est sud-ouest, de Ihosy à Tuléar.
Deux brigades géodésiques furent formées, comprenant chacune deux officiers
géodésiens et un officier topographe.
La 2* brigade devait relier Tananarive à Ihosy et reconnaître une base sur le
plateau voisin d'Horombé (capitaine Gros, adjudant Déchanet), puis exécuter la
triangulation d'ihosy à Tuléar (capitaine Durand, lieutenant Bodez).
La r*" brigade (capitaines Dumézil et Lallemand, lieutenant Jung), dcbarqm^ à
Fort-Dauphin, devait faire la triangulation, depuis cette ville, jusqu'à Ihosy, et
mesurer, ensuite la base d'Horombé avec l'appareil lœderin.
Opérations de la 1'* brigade. — On mesura une base provisoire près de Fort-
Dauphin, puis on fit les observations de latitude et d'azimuth nécessaires au débat
de la mission. Le capitaine Dumézil opéra, d'un côté, entre Fort-Dauphin et
Les ÊTt'DES GKo4;RAPHIQI KS A MADAf.AMUR. |V3
l\*ihihi«*nimamy (I9i kilom.'lrt, «l'un otitn* rôti*. iMitn* Iho^y et Kihira illokilotn.).
^tiAiit au ro|iitnino l«All(>mnnii, il Irinim^ilaln n'ici<Mi qui ^VI«mhI «Io Kiliirna l\«>
hihi<*niinom> IVM kilornt; main. hli*«%s(* «Inii^ um* roiirotitn* avtv un«* Immlo lU*
rtUllt*«, il m* |uit preiuln» |Mir( aux o)N*rnlioiiH(lc mr^iiro \lo Imim\
Ku mi«oii lit* IVtat il(* trouhh* dr n^ n'ui*»!!**. In lirikMfh* n\n\i t\*^u Ttinln* il«* m*
l>.i« «*i^'/irlrr (l«*la litfii«' dt*^ |Hi««lrH. fv qui p*u«') l**** «»|MTntionH. (in <|nl, |M>ur no \Mn
tr«»|> alJi»ni;t*r l<^ Irian^lt*** (lnn«« Iv ««ouh ilr In ninrrlii*, niuUi]»li<T li*i ««Utiou*» \t\u^
t|u*il nVul flr ni'voMnnin»,
!>*<• t .Miril«»nn«v« tU* Fort'l>nupliin« rfilt*ul<'«*H nu nioyrn tlu rt^«*(vui {Mirtaiit lU*
Tjin.innrt\r : (lonnrn^nt il ^. sfii' | i|i* Lilituilf Sud i*t V) ^r. (iiMNî !l tli» l^uiiri-
lud«* K^l.
\jt*% riMinlnnn«*c<« d<'«« inp'*niiMirH liydrM^rnpJM**' fr.'in«;<iiH rlairnl. |Niur F«»r( l^iu-
l-liiii. il cr. siriT l'ide Lntitudr Sud ot VJ ^r. sUt\ dr bmcitudi* FM .1 «art t^m I on
l-fi.;itudi •. L<*^ oiN)nlonn<V««durapilninonnkMai*»0\\fn. pnur 1«* mômi* |Miint. rtairni :
l\ nit'nir latitude c( VJ ^r. i^V<\' vu lon»:i(udr Kvart. 'MIT I, «Miit :il kiltmi.i.
Opérationi de la 2' brigade. - Apn*^ n\oir n^Ninnu vi mo*»urr pro\iMiirrnirht
Il \'\^e d*llnr«>mlM* et fait 1(*m ol»MTvntiono dt» Intihnie et d'a/imulli n«ve«<iin'<«. la
I' Itriftcade M* divi<^ en deux frnetion«i.
1^ «Mpitaine (iniH m* diri»ct'«) ^ur Kian;irtinN>»a. aviv Tintenlion tie pri»lon»fer mmi
f^'-ou jusqu'il T.inanarive, H*i| en avait lo li*nip<t. Il iNimptait, en raison de% in^lru
m«fit« et nieth(M|e?i employé^, nhlenîr un ri*«»(*au plu*» pnvi?» que «vlui qui e\i-lait
•i«4i. et rendn* ain*»i plu** «»ùn* la liai^m du Sud a\(v r(d»MT\atMire de Tnnanari\f.
Iv* n «ultatH ohtenuH itnt démontré Tulilite di» n-tte nie«un\ qui a fort li«uren<»enient
r u»«i.
N*<u« a\<>n« dit que le ealeut di'^ «Monlonneen, fait h.uih interruption di* Tana
nin%«* a Fort-llaupliin, eonduil à atlrihuer à eelte pi»Hiti<in une lalitude «ufliMini
n*« nt rn a«v«inl a\<v relie de*» inu*'nieur«t hydroK'raplie«.. 1^* eapitoine |luni<'/il a. lui*
fnrme. ii|iM*n'e. à Fort bauptdn, une latitude |h*u difTén*nte di>H pnVi^lfn !•>*».
t> mc*me ealeul de% e«M»nlonné«*«» a fait rr*H«»rlir un fait intére^^^^anl. 1^'- laliludr^
• ■^■•«T%f«'* |wir le eapitaine l)urand, dan*» la ncion *»M*|ie et e|i'\**e d'lho«\ vi
!'H«>n»nitM\ «ont «^ilématiquem *nt en t^virt a\«N* relit»*» du ri*^rau d'une quan
tjf«' .i«««-# f«»rte. lO cr. (N)7o (î en mounnet qui ^(>mM(* nt* p<tn\<>ir «»'i'\pli«|uer que
l»if un«' n-fraeli«»n trî*^ tlifTén'nte île tvlle«» tpii (»nt «••T\i à lVtaMi«M*nient «le«* lald(*«».
Kii rfffl, \t*n idi*ervation«« t»nt été f.'iîti»*, de nianiiTe à éliminer tiuite*» |e«% t*au»e««
■1 «rrrur^. *auf la n*fmrtion |M|»%«T\ati«»n'» er»»i'»«e'» nur le** deux InidN du •••dfd:
Uvtunr du niveau; emploi tIe dt*ux in<»trument*» «lifTen^nt*»'.
prtidint que le capitaine iir."» etal»h*-.iil jusqu'à Tanannri^e une ehaiin* «le
iWi kili»m«'tn'« ilVlendue, ili»nt tou«« lo<« •»«Mnmt>t« rt.iifnt pourvu*» «le ^icnaux et tou<»
!•« an«;l«-« mt-«ure«, le rapitaini* huritid <»•* <liru'i*.ii( *»ur TuN'or. aivunipairne «le
l'offi i^r tiqM»krmphe H«M|e2. L'«'tat tr>>ul»l** «le la r* «:i<>n et la cratitle |MMiurie en re«»
•• «fi-i « tir toute «Mirte ne lui |HTme(tali'nt pi- d«' p'\«'nir en arrit*n\ Il fallut nv.iurir
t Jr^ rt|«*«lM'nt«. |M»ur«»Menir. ««urtli'* ••omnn't*. h.ui«» -ik'n.uix, «!*•- \ !'»*'«'•» «Tire*. i**u«*^
.i^-« |-»int»oii Ton ernikcnait de ne pa<« pou\oir ntoiimt-r. r«»ur attcindn* <*e but. «»n
^brfrbait. ilan« le v<»t«»inaice du «iomnit^t. un |n.ih| ni-t h \iM»r 'nM-her. arhre, arête
194 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
vive, etc.), dont on dessinait, avec soin, Taspect dans le champ de la lunette. Le cro-
quis, quelque complexe qu'il fût, permettait de retrouver sûrement le point visé, en
arrivant à la station nouvelle. La position, par rapport au signal, était repérée en
distance et en azimuth, et la visée provisoire était ramenée à la vraie direction du
signal nouveau, par un calcul identique à celui des réductions au centre des obser-
vations azimuthales.
Le capitaine Durand ne put pas prolonger son réseau jusqu'à Tuléar, ayant
trouvé, près de la côte, une région boisée, dépourvue de points saillants, déserte et
sans eau. Le dernier sommet du réseau a été le signal d'Andrambo, où des obser-
vations astronomiques ont été faites pour vérifier la latitude et Tazimuth.
Au delà de ce point, on ne put déterminer sur la route que quelques positions
astronomiques isolées, n'inspirant pas grande confiance, en raison du peu de pré-
cision qu'on peut attendre des observations astronomiques de campagne.
La longitude était obtenue par les hauteurs égales de la lune et d'une
étoile.
A Tuléar, le capitaine Durand, malade, ne put faire de nouvelles observations;
mais Tuléar a déjà été placé par les ingénieurs hydrographes. 11 dut aussi renoncer
au projet qu'il avait formé de revenir sur ses pas, vers Andrambo, avec un personnel
et des approvisionnements suffisants pour venir à bout de la difficulté qu'il n'avait
pu surmonter, mais sa maladie s'aggravant, il fallut l'évacuer sur l'hôpital de
Majunga.
La longueur de 9537 m. 71 trouvée pour la base de l'Horombé, introduite dans
le calcul des différents réseaux, conduit à une valeur du log. du côté Tananarive-
Lavohilra identique, à la sixième décimale près, à celle déjà trouvée, en 1897, en
partant de la base d'Ankaréfo. ,
A Fort-Dauphin, la vérification se fait pour 4 décimales avec le log. de la base
provisoire.
Autres Hissions. — Pendant cette même année 1898 eurent lieu les missions et
explorations suivantes :
1° La miî^sion de M. Gautier, Directeur de l'Enseignement, dans le Ménabé et le
Mahilaka, situés à l'ouest; intéressante surtout au point de vue de la géologie et de
i'hypsométrie de ces régions.
2^* La mission de M. Jully, ingénieur colonial, dans le nord et le nord-ouest de
l'île. M. Jully découvrit, dans celte mission, des ruines remarquables remontant è
l'invasion arabe. Il fit également des fouilles très intéressantes dans la région vol-
caniciue du plateau central, près d'Antsirabé.
S"" L'exploration de M. Guillaume Grandidier sur l'Onilahy et le Mangoky, entre
Tuléar et Ihosy, fit connaître une partie très curieuse de la chaîne de l'Isalo. 11 se
dirigea ensuite vers le nord, pour compléter les recherches précédemment faites par
M. Jullv sur l'ancienne cité arabe de Mahanara.
4"^ Les lieutenants Bodez et Jung, détachés comme officiers topographes près des
brigades géodésiques, rapportèrent des itinéraires très complets sur les régions du
Sud, encore peu connues.
a*" Dans la région de Tuléar, le capitaine Toquenne et ses officiers firent un
LES ETIDES (.Ki^GRAPIIIQrES A MAl>Ar.AS4:All. 1^3
o*»tnl»ir con«i<l<'*rablr <lr itN*onnni*««tnn<v4 ci |x»rmimit au lirutcnnnt Bouralicille, en
nii*«i«>ti. <!«• ditH<4»r la cnrlr ilo loiito relli» rontnW» nu 1 /5(N> <MMl.
Il* IViiilniit Ion Intiililt^ qui iVIntrrent dann lo noni oui»«l , le rommnnilnnl
LAniiillt* fit tNïmpIrlor U*^ n»n«M»icnomenl»< prtWNh'fnment fourni^ pur le liiMiIruniit
Rii«Unl. L'ititirmin* que rrl oftirîiT nvnit lové ilo MnnMintHotm ilmio cr.\ntnnKilt h
\ii.il.it.i\n (nonI cmio^I do In mtn, par MniuIrtUnrn ri H<*fnmlriAna. nvnit t'*li* vxv
cuir |N*n<innt In liril Imite opomtion mi II In in» do In rompn^nio Clin vol mutn» lo<4
rrl«»ll«* do rotlo n'*Knon.
7* Ijï nvi>nnnl«»Hnnoo irt'»<M|«»Hiijuo, fnito pnr lo onfutnino l)uNd««. rrlin lo^ trnvnux
li\drni:r.iphi<|U0H vonnnt nlMMitir nu onp Snint -André, a Atnl»ato, «ur In lii;no
dVt.ifH*^ do Tannnnrivo h Mnjunffn.
^ l/otplomtion do M. Rn««tnrd dnnn lo pny<« Mnhnfnly n irmndomont fnrilitff* In
|«-n«'tnitif>n do rotto pnrtio «lo Tllo, ln«|U(*Ilo hi» |HMtn«uil notuollomont.
Travaiix ezécaiét en 1899. — MM. Ioh onpitninon llumô/il ot I^nllomnnd, nvnnt
df n*ntnT on Frnnoi\ «mt oomplôlô la Irinnpilntion onln» Tnnnnnrivo ot Anil«''\o
nnt«' quo lo ll.l*. <>»lin n*nvnit pu n«»-iNiir «ur don \m*it*H oortnino^ m IVti.
Il notait «*i;nloniont h ôturid4*r. nu m*»von d*olwor^*ntioiiH i^riMl/^^iquo**. |n quo««lii)ii
du rv"<i»nl n\iv AndriK'i. <|ui n*n pn«» onmrootô trnnolu'*»». Mai** un plan In»*» im|M»r-
t^iit qui o>n«i«*tait n rolitT. par Iriank'ulntinu, |«* rnp d\\ml»n* h In rnpitnio. n d'nlMtnl
rto ml^ on u'uvro. Tnûn bnirado** ont ôtô ron^slilutV-».
Iji r , Miu«» Iph onln^ du rnpilnino Mounior, nvcv lo lioutonnnt ftwlr/ oommo
Ailjoint, t|r\nit |»nrtir do IHôco* on pnMinnt oommo Imm* Ioh trnvnux ih^ iukvniour^
li\df>»i:raph<*«. ot. m» dirii:«T vrr*« lo««iit|, h In n»no«»ntrt» do In i* briirndo, rummnndtV
pir lo lirutonnnt Vioq. lsc< trnvnut ilo ce dornior. «lonl lo rontro m» tnuivnit h Man
«Inl^im. dfvniont MT%ir do Hni^on avtr roux quo In 3* briirido, miu** I«*^ onln»H du
ripitnino Ril»nult. av«v lolioutrnant îunir |H»urndji)int.fMal»li*«^nit «lu pintonu rontrni
^ \n«»<»itnU»alinni:v, nu nonl du Ino AInntrn.
l>f fail»l«"» n**«Miiirri'«» luidcrl.iin'H n'ont malhrun*u*«rniont pa«* |NTini«» rarlii»
%«-ni«nt d«* oo plan. 1^ trianculatiiui. |M>ti*»Hiv ju*»qu*n Ano<»imtNiahnnc>. n'a pu «o
rifi»r n cHlo ilo Hir^o, li»^ f»|M'Tntour^ ayant c\c mp|M»|r*.
iHi li'it*'* «lo Tonr^^t, r«-lal •!•» ifnorn» du piv-» Sakalavo n onij^Thé I«w rtudi***: innl^
«•u i*'Ul prr\olr ipio ro<»>«atun* do la triant:u!ali<»n <|o Ma d a en *»••.! r, il«'jâ n-^-^i^o dan^
• « irmu'li^ liAriif^ *iir d«»^ \n^cM «Itkrnr*» d«* ronfiinro, no tard«Ta pa* à rlro doH ni-
lMrni«>nt ri»nipl«»ttV »!i«^ qu«* IViit do piiM(i<*-ili«in d»» r^n 4Mnlrof><« lo p«Tnirttra.
Iji truariti*. il«''p|o\i'M* pir t'Hi*.. a. ooiurno toujoiir«. rt»'» o«iiin>nn«V par lo HUort»<.
H r'e%i un m-iirninquo ri**»u1tit quo l»* dt'*\ol«qqH*mont «lo i*«*H rfinln**** ilo trinnirlo*.
q«ii atteint plu* «lo liiN) kllomt^tn***, '•i V**n *»«»n,:«* qu'il a fallu moin< do «lout nn^
piitjf i'jirqufrir.
N«>u« donnons miinti^nint la ll^l*^ d»*"* prin-ijnux l«'\»'*«» o\r.'ulr< |M*ndant rotto
liile des levée exécutée. -— N«>its av<<n« A*y\ ni<*ntionn«*l<'^lov«*« n'culiopc nu
I lOflieiildiM InHiTid'^ t«»p »irrTpliiqu«'< do \s*M : Tannlnvo. — Kmlmtondraxnkn ri
Ttmjilevo. — An«l«*vornnto.
Up orrrfc» d'Anjoxi>n»U'' nu I ItNHi'Hï. \nr le lioiittMiant A ufiotU- Durand;
196 LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
Le ôefcle de Moramanga au 1/100 000, par le lieutenant Pernod ;
Le cercle d'Âmbatondrazaka au 1/100000, par le lieutenant Quintard;
Le Valalafotsy au 1/100000, par le lieutenant Sabaton;
Le Mamolakaza au 1/200000, par le lieutenant Quinet;
Le cercle de Bétafo au 1/100 000, par les lieutenants Dejoux, Maritz et le capi-
taine Merîenne-Lucas ;
De Tananarive à Ankavandra au 1/100000, par le lieutenant deCointet;
De Soavinandriana h Békopaka au 1/400000, par le lieutenant Rocheron;
Le cercle d'Analalava au 1/500000, par le capitaine Toquenne, le lieutenant
Bastard et le lieutenant Level ;
De Fianarantsoa à Midongyau 1/400000, par le lieutenant Honschoctte;
De Tsaratanana à Nossi-Bé au 1/300000, par le lieutenant Duruy;
De Vohémar à la côte Nord-Ouest au 1/200000, par MM. Meurs et Boussand;
De Tananarive à Diego au 1/300000, par le lieutenant Boucabeille;
De Tananarive au Manambolo au 1/200 000, par MM. Meurs et Boussand ;
De Tananarive à Ankavandra au 1/300 000, par le capitaine Gallois ;
La carte deTOuest au 1/200000, par le lieutenant Gaudaire;
La carte de la province de Tuléar au 1/500 000, par le capitaine Toquenne et le
lieutenant Boucaille;
Le levé des Pangalanes de la côte Est, d'Andévorante à Mananjary, par le lieute-
nant Jeannot.
Grâce à ces travaux, le capitaine Merienne-Lucas, chef du Bureau topographique,
et, son successeur, le capitaine Bibault, ont pu dresser :
1* Une carte au 1/100000 du plateau central en 28 feuilles, comprenant Vohi-
lena, Ankazobé, Anjozorobé, Tananarive, le lac Itasy, Bétafo et Tsinjoarivo, soit
Une superficie de 39900 kilomètres carrés;
2* Les feuilles au 1/100000 de Diego, Tamatave, Andévorante, Ambaton-
drazaka ;
30 La carte générale de Tile au 1/500000, en 32 feuilles.
Études diverses. — D'autres études des plus intéressantes se poursuivaient con-
curremment avec celles dont nous venons de parler.
Avant la reconstruction de Tobscrvatoire d'Ambohidempona, les obser^^ations
météorologiques furent continuées par les Pères Jésuites à Andohalo. Le Bureau topo-
graphique et le P. Colin profitèrent des instruments en leur possession, pour fournir
certains points de l'île, tels que Ankazobé, Béforona, Tsinjoarivo, Mananjary, Tsi-
manandrafozana. Un projet est à Tétude pour doter Tlle d'un ensemble complet de
postes météorologiques.
Les nombreux mouvements sismiques qui se sont produits en 1897-1898 ont été
notés et observés le mieux possible en l'absence d'instruments spéciaux. Le sens des
ondulations a paru suivre une direction ouest-est. Elles ont été généralement hori-
zontales; quelquefois un soubresaut vertical, très court, s'est produit. La durée des
Oscillations n'a jamais dépassé quelques secondes. Le sismographe Secchi que vient
de recevoir l'Etat-Major est placé à l'Observatoire.
Les études magnétiques, déjà faites en 1888, 1889, 1892, ont été poursuivies par
LES ETrUES GE(K;RAPIIlQrES A MAUAGAS4UIL l'^l
le li. P. G>Un pcntlant Ich miHHion.H |sti7-|HtH. I«eur^ iv!>ulut« ont été commutii'
«lu»** a rAcadomic ilt*î* Soimcoî»,
La balance mafrnélii|ur MaHi^art nviv iiiMTi|>(eur lumineux, de TKlal Major, a vie
c\}UÎU'r au R. P. G)lin |M>ur la C4»ntinunti()n de >e% travaux ma^neti(|uc«.
PnbHcaliOM. -- tirtireùrtirtcnniAntiondu Uun*au tt)|Mi»crn|dii<|ue de l'Ktat -Major,
<|ue MouH a\on!i |>nvi>lem nient ex|H)«iiV, le^ Orele*» et Provinrent ont pu |io!»MNler It*^
tintrt*^ pn>\i<M>tn*»<|ui leur étaient ntVe^^in*)<. 1/Klnt Majora fait |»araltre en outre :
U*^ /Cnvitvnt d^ Taniuvt»w»\ au 1 i«HMKH>, - i feuille» tiriVs en couleur*;
\ji carte dt*^ Ht*ti*^t, nu 1 Tîimhhn», vu li feuillet;, \Mnr la |Nirtie de Tile comprime
entn* MajunicQ et .\nilM»himandroM>. nu ^ud île KianaranlHoa;
La carte den ttint^iatr^^i suivis dnn^ la provinci» de Kort haupliin, au 1.75(MMMI,
par le l(e%tdent U^main*:
luk carte au 1 '5(NMNNI du rrrcU d Atikamhi^;
Vnv M'nvi\i*caru»atimini$iratives au I hMNMMNIeInu i i.'îlNMNNI;
1^ rtrte tj^ntrulr de Tilo, au l.iTilMMMWJ, tin*e en i feuille^ en couleurn;
Ia'^ feuilK*^ de S<Mivinandrtana, Ankn\nntlrn et Morondnvn« de la carte générale
au I rimUNKi, tinViien couleum.
I>an4 h^ 1 Nott»!« et Exploration^ »i n paru, en même lernp^. une grande (|unntité
de «Ti-^nii, chr»mo$^ drstim rt rartfs, tirtVH à TKlal Maj^ir, et dont lei plu« intéren-
«4ut« «4>nt :
I* L'Emyrne nu i .*îlM)(HIO, avi«c Iw prmjrrs </^ /*i puri finit %t,u\
t \jt^ timrnttr^i de Manmntsetra à Portiiadnma par MandritMra au 1 r^MMUN),
|»ar le lieutenant Ba**tard;
Ile KianarantMia a Mananjary. aviv pridil. par le cnpitnine Lefort;
Ile KianaranlMiaà Mi«lonjy |»arJnnjinnnu I ^<NHMMI. parle lieutenant llon*M*h<H*l te;
Ile lli<H»y a Tamotamo au I i(MHNN), par le ropilnine l^ncarrière et le lieutenant
tyMichon:
Ile Tamala%'e À S>anieranaau I TiiMHMNi. |»ar M. K^^rthier;
llan« la pnivince d'Andévi»rantenu I .*iiMHiiiii. par le lieutenant Michel;
lir S<ianierana k Antenina au I .*î(MMNHi. |»;ir M. (lillNTt Pierre;
1^ ili^trict d'AmlNdiinianc.i au I r><MHMXi. p.tr N* «vipjLiine Lefort et le lieutennnt
Jac«|uirr;
Ile Tamatave à AmUitondra/aka au I ^inmnki. pnr le cnpitnine Vnltet;
I>an» la pnivince de Tamatave au I i*i«Miiii>. j,,ir M, rndmifii«*trateur Fram.oi». ;
La > allée de rAndr<inoni(*na et de In Mnnnrika nu I itMHMMl, par le capitiiine
Ilrleuje et le lieutenant Lifont ;
Ijr ««vieur B du cercle d'Anjozond»é nu I I<mm)imI;
Lji carie p-ol<>Ki<|ue de l'Huent au I Iinhuni. |».ir M. (i lutier. I>ir«vt«*ur de rKn^ei*
iroemrnt;
Itinentnrdr T«arntanaua .1 No^-i l(«- au I {(mikki, |».ir le lii-utenant Duruy;
Le cerrle d'An*»*d»«* au I i'ïiHiiiii pir !•• Ii« iil«-ii mt itMi*onni<T;
Ile riko|ia au lac Alaotra au I .'hmhnmi.
La carte de la |kv*ili« itton de |vni.i |vi7 .m | ^immhih;
1^ Maniroka au I ItHMnii». |kir le v ipii iiit«' dr Thu\ ;
tn LES ÉTUDES GÉOGRAPHIQUES A MADAGASCAR.
Les voies de communication en treTama tare et Tananarive : Pangalanes et lignes
d*étafK^, deux cartes ;
Ve Majunga à la Mahajamba au 1/500000, par MM. Milkousky et Boyer;
Les régions entre Fianarantsoa Farafangana et Fort-Dauphin, au 1/100000, par
le capitaine Lefort, avec une annexe ethnographique, au i/500 000;
Le tracé de la route de l'ouest par Arivonimamo, au 1/200000;
La carte hydrographique de Madagascar, au 1/4000000;
De Kéiimafana à Mahanoro, Yatomandry, Tsiazompanir>', au i/400000, par le
capitaine Thévenin ;
Projet de chemin de fer de Tamatave à Tananarive, au 1/500000, par le comman-
dant Roques ;
Fort-Choi.scul au tenips de Lasalle et Benyowsky, au 1/100 000, par M. Jully;
La carie de Madagascar par Robert (1727) ;
La province du Bctsiléo, au 1/500000;
Le plan de Mantasoa au temps de Jean Laborde (1837);
La carte géologique de la Mahavavy, par M. Gautier ;
La presqu'île de Masoala, au 1/375000, par M. Chapot;
La carte des immigrations arabes, par M. Jully;
La carte du pays Mahafaly, au 1/1 000000;
La carte d*Ambatondrazaka, au 1/500000;
La carte ethnographique de l'île, au 1/3000 000;
La carte géologique de TAmbongo, par M. Gautier.
En outre, ont été dressés un grand nombre de cartes de lots de colonisation et
dos plans des villes principales pour rimmatriculation. La préparation des tirages
de la carte au 1/500000 et des feuilles au 1/100000 se' poursuit activement.
Ainsi TEtat-Major a exécuté à Madagascar, même dans sa période de début et
d'installation, de nombreux travaux géographiques; il n'est pas douteux que les
améliorations et les agrandissements subséquents ne lui permettent de continuer
avec succès l'œuvre entreprise.
Le climat de la Suède
et les causes des variations de climat, d'après M. Ekholm'
y. Ekholm <«V<»t pri^iM)**/* IVUkIo iIo In ili<«lritMiti<>ii onliiiAin* di* l.i ti'm|N*rnliiiv
t fi Suitio et «IniM l«»H |Mi\H vtûrtiiiH, vi \n nvluTrln' <h*«» raii-rs ih» n-llr ili-trihtitiuii. Il
.1 vlutlh*. iiu<><i, l(^ coH rxfepUonnoN. U*U t\\u^ h»^ In vrr» <ui l^*^ i'*lo^ Ir»-* fn»i<N <»ii Xri*'*
oliâUtln, Irif» stv* ou Iri*** humiilrî*. Mni**, ••r«« oli^iTYrtlioii*», bn«MV-» «»tir <lt' ^ rnrlr» iri«»o
Ihmne* M dlMinomoIrM 9oi»:nriiM*mciit n'iliici*'*»*, m» Hmitont mit m«»iH dr jnii\H*r rt
<lfl* juillrt. Voiri !«'< n'*MiltntH pritiri|iAtix iiu\(|U('N il r««t nrrivr.
Jttnrtrr: A rom*«»t df In Ntinvtff, unrlmiiderhnudo •*Vl«»iid wr^ l«» nt»nl i*<it.jiiM|irii
r«rr<in (aluHnl 1*1 dcpiniv rinnlIuTmc dt* (^ d»* Horlc <|U«\ ou ll«»rd d(*« l^»fot(*li.
rrlui ci ntlHiil 7i>'.*li)* de I^t. N. - DniiH TlnliTliHir do In |N'*nîn«»iilf* ««niidiiinw,
fi«»u* ln>uvoii* doux roiiln»»* dr froid. I/iin, plu* jh^IH ri m«»in% in.inpiô. r»«t •»i!iiô.
su n«>nl de Chri*«tianin. pnr Vtt' do I^(. — Sn temiN-rnlim* minoniir r%t do — l'i* ri
l«ut dr^rondn*. f>oiulonl lo»« lii\erH In*** froitU, jn^.prh — ii>'. Alnr» lo ininimiim
tiMnIiO piir(«>l< au di'HMiim do — \0\ En fovrior l**^l, on n mi^mo (»|><««-no ■ V,K
L aulrr rvnln*. plu< otondu ol plu** prt>nt>niv. ^^o lr»»uvo dnnn |o non! do In l«n|N»nio.
ri loach4^ h la Suôflo, h la Norvoco et h In Finlnmlo. Sn toinpornlun* moymno
<*«t do - ITi'; fHMidnnt le^ hivor^ ritr«»nreux. ollo doMN*nil h - £\ , n\er un minimum
lie — U>\ fi oola mt*mo eu fôvrior. Kii Europe, on no tn>uvo uno loni|Nr.iturt*
moyenne au ««ki l>n'*-e qu'nu doln ilo In IVlrhorn. Entn» oi»-* doux oonln-* d«» fr«»id m»
rt-noimln* une yono plu* i*linudo. Au «uil du l\\ï* do l*nt,. In loni|MTnluro m«>>rnnoo<>*t
^••-•f uniforme et vnni* eniro - *i* ot 0\ |^ Skau'onirk. Ii» Knltocitt ol Ir* Sund^
ont une tem|M*ratun* mo\onno, loK'oroment au {MÛnt do oonct^lnlitui.
I>tle di«»tril)uti«»n do* tom|M*ratun'H a olo onloultv à Taido dt-<» m'»>onno^ tlo
trente-neuf ann('vH;elle m» n»pr«Hiuit, ti>UH |e% hi\t*rH,dnn<> *«••• Irail* prini't|»:iu\. nini*
elle e*t «urtoul pnuionro*» |M»n>l.'inl le* lii\or» ric«»unMix. \,r^ \^ai\**u\:\U-^ niMulront
IVfeilent de ehnieur le plu* pr^ri'Hirr • tl* . à rmh-%1 do- |«4»fid«*n. un e\rit|fiil
lie ^V le Ion»; «le h rôle de In Nor^'r*;o l'I «I»» \i' « luinai din»» I inlorhtir do la r^**au
dina%îe. «nuf ilnn«« Ioh doux oonlrt»*» fr«»id*. «m il u\-^t «pio do h n !• .
JuilUt, — pondant ct^ mois. In S-mîi hmxio fiil exorptj.in nu r»**!o di» rKnrtt|ie.
•o |»»int de vue de In diroolii»n ir»MiiTi!» •!»•'* i-'d!i«»rm«'*. ot m'Mitn* uno •li«tril*ution
de irfn|irraturr trèd compli<|U«*e. 1^ ni>T «Ir* N"rvi*«:o vi |t> i;*»lfo di* lt«d)init* ont une
fnllurnoe rrfrip'-mnte. l>nnH la pnrlie «ud il* la |Hnin«ulo, Il y n plii«i<Mir« petit*
I ^ Kkbolm. ><r' t;et t^mprf ttut f. ' . . i^n j . ' if 'î trt ' ,-ll*^# | i .'i l ••■*.!*'*. 3.
200
EGNEL.
centres à haute température et deux régions à température plus basse. Nous n'entre-
rons pas dans ces détails qui, du reste, sont différents dans la carte représentant les
températures réduites au niveau de la mer et dans celle représentant les tempéra-
tures réelles. Sur le Kattegatt et le Skagerack, on trouve une température élevée,
ainsi que sur toute la côte ouest du Bohuslan jusqu'à la Scanie, dans rÔstergôtland
et dans la Bothnie septentrionale. D'après M. Ekholm, ces irrégularités tiennent à des
TEMPÉRATURE MOYENNE DE JANVIER RéDlTTE AU NIVEAU DE LA MER.
Daprês VVmer, I^IK), n« 3, Stockholm.
différences dans l'épaisseur du manteau de nuages et dans les précipitations atmo-
sphériques. Les anomalies sont le plus marquées dans le nord de la Scandinavie,
de la Finlande, et, de la Russie (-+- 4*^), et, présentent un maximum de -+- 6° dans
la Bothnie septentrionale.
Le facteur principal de l'état thermique pendant l'hiver est, sans doute, le Gulf-
stream. .Mais, il y en a aussi d'autres, comme la périodicité annuelle des nuages. Le
semestre d'hiver est plus couvert de nuages, surtout dans la Suède méridionale et
moyenne. Cela tient probablement aux vents du sud ouest qui dominent et qui
app(»rtent l'humidité des mers chaudes circonvoisines. Les centres froids pren-
nent naissance dans les régions situées à l'abri de montagnes qui empêchent l'accès
LE CLIUAT DR LA ^l'KDE. It'AI'RtS KKlKtl.V. lot
Jr« *nili rliitudo iIp la miT. IJimii.i I» nv'iKv criminriiw Ji rouvrir li- [«v», Ip (r>'ttl
•Ir\it>nt piiriwr plu« imniornvi li- ntjoniicini-iil i'-(irr(:i<|iiP Vcr- rifimi'P, In omiiIiM'ti
l'ililr- ri r<-%api>rntioii, tn-- faitili--', i)i> lu iiriui' roiitrihiiriil h rcl i-lnt <l(' cIm-»-^.
Eiilin. il •*• (orme nuiivi-iil. nu di-snn ih- In r<'-i:i"ii rmiiU-, un milii-jclimp ijui
rffifitVhi* rnfUucnrr i|<' i'air rhniiil. Kii it<-tii'-rnl. l'nir trotil p^l riinliuu<>lli>m<-iit nilrvi*
[vir II-* \rnU diniKlt •lu -diil oui-it iini- fnit iinllrt' If (mlMn-nni. IVii'IidI h-* hivrr»
M-'i-U'intiHIrmi-iit ri*--'iir.in. .-.■. v.iiN ni- •»• pr-liii-fiil i>n-. |h.f.-.' <|lic rn.-lïi.n du
<.tilf*tmiin r«t nnni|i|i<'. et. m |.irtii'. rim|il.i .■-'■.• jwir r.'llc <l<-<'iin j. -liir-'»; |.ir»ulli*
l^fr t'i -■■■li-ul Mir l»ut \f |.ij..Siii*iril |..iit.- » r li-.-iil.l m.-.-, h ri.-u iir .li-.vrl liiM
huer» •cAn'IinnviM nV-t i,\, .-v («tr |Vxli'U-i>n du fr.iid >l<- h "^il-Tif.
M. Kkh.dm n mli.-r.h.- h r,m-rd- r,.fTiil.li.-.m.-iil du f.ulMr.-.m. •(ui .•nlnliio
•\f* hUrr* ri.'-«ih'tiT. ii'-n "■iil'-m-'it i-n Si- uiliriivi.-. nui- iiii-i •|ii<-!'|ii''f"i« <l.in*
l.-<itr l"Kun.i< H m-'-tnf ■lui- l'V-îi- .■■.ilinl di>. Il .•ij.li.jii.' -■«• fiit d'- l.i nniii-r.-
• uitanlr Ij- l'.ulMrpitm r-l pp-luit \nr l.i di-rHf.iiti.ii <1.- Ii [.•..,i,.ii ntin.-|.li.-
ri-iu»- H fHir |m vcnlofiui i-n ri-iili--iit. .i)rl..iil d m- In /-'n'- -\l'\'*- .Filrr IV lunlrur
H U m .HjiI. \. - Ot idi-ii-m-rii-.. i liiir t-iir. .t- p-nd.-iil d- rin—hti-n «luI
202
EGNEL.
varie avec la température à la surface du soleil, c'est-à-dire en définitive, avec le
nombre et l'étendue de6 taches solaires. M. KOppen a démontré, en effet, que la tem-
pérature moyenne des tropiques varie en raison des taches solaires, avec une ampli-
tude suffisante pour influer sur le mouvement de l'atmosphère. Une correspondance
régulière entre les hivers froids et les taches solaires n'a pas été constatée. Cepen-
dant, d'après les observations faites depuis le milieu du siècle passé, on peut, suivant
TEMPERATURE MOYENNE I>E JUILLET REDUITE AU NIVEAU DE LA MER.
I)'aprc»s rimer, 181)9, n- 3, Stockholm.
M. Ekholm, admettre qu'un maximum de taches solaires a presque toujours été
accompagné par des hivers extrêmement froids. Mais, d'autre part, un minimum de
taches donne aussi des hivers froids. Il semblerait, par suite, que ceux-ci reviennent
deux fois plus fréquemment que le maximum des taches solaires. Quant aux irrégu-
larités de cette période présumée, le savant météorologiste suédois n'a pas d'avis
bien net sur leurs causes; mais il tient pour possible qu'elles dépendent du courant
polaire du Grônland oriental. Pour avoir une explication adéquate du phénomène, il
faudrait, aussi, se rendre compte des états thermiques des autres surfaces continen-
tales et maritimes du monde. Notre auteur ne croit pas que le Gulfstream ait une
influence sur la température des étés. Pendant un été domine le cyclone, pendant
LE CLIMAT DK LA MKDK. |i,\PRt> EKIIitLM. MI
uti autre rnnliryclonr. I^ rnu*^ de iv fnil n >•( pnit n|ili<|un- ; il fniiilrnit la dirrclipr
(Janii la (liolribiiliim ilc« lrm|H''mlurc< ilnn* W i-nuflioit fupt'ritfurt-t dr riitin(>«|>litTC
1> n'«-*t doiir fitip pnr <lt>i rtvlicn-lic^ [H-nu'vi'rniilfjt dan* cpIIm ri. au mttyni d»*
ballon* oii dp rt-rfs volant* (|m' ivllp «[ih^iIdu |ipiit Alir Hm-idiV.
|j lnn|>iTatiin> dp In -urfan' lcmi>lrp f-t dt'-lprmiiK'p fMir di'tix fnrlpiir- priiicl-
[Mus : rin«<>lalii>ii pI Io rayon iipnipnt. Cp-I IV-({iiilj|ir<- dp n-* drus farlpunt ijui.
da|ipr. SI. KVIi-lm. .i.l.rniiiip l.i tp»ii«-nlun' nioj.-iii«' du kI-Iw. h.'|>ni- ijup In »ir
•>fvani<|u<-rii.|i'>itr la It-rn'. rV-t n din-, dt-fiii- nu nioin- i-riil milliiiii" d ntiin-t-, la
b-mcrraturr intiTUr du trl-.|"- n'n i>n nU-wr -.fi-il.l.im-nl ni ■■.■II.- lii- In nuT ni r.-llp
dp ralm<i>)i|irrr.
Lit *orinliitni ilu rnjoi'ii'mfnt n-nt rj.u--' |>nr d-- m.-liliiilion- d.m* l.i
rwoip-iliou dp l'iir. M. Arrli-riiu. n nioiitrr 1p r"-|p |.nj-'»d.Tniit i|ui- j-ur rn.-idp
partmiili(UP à rt-l i-Mnl '. O ^ u r-t trnii.|..-iriiit \-'I>t U iliil-ur luniiiiPUM', mni»
r.... l'U .,-1,. I..I/- . «i«; . Wll VT1 L n I
204 EGNEL.
relativement opaque pour la chaleur obscure, c'est-à-dire, qu'il agit à la façon des
vitres d'une serre. Par suite, une augmentation dans la teneur en acide carbonique
de l'atmosphère s'accompagne nécessairement d'une élévation de la température. La
vapeur d'eau, jouissant de la même propriété, renforce notablement Faction de
l'acide carbonique. Il faut, d'ailleurs^ ajouter que la vapeur d'eau, seule, est
incapable de produire des variations notables dans le climat. En effet, si la tem-
pcrature de l'atmosphère vient à baisser, la vapeur d'eau se condensant en partie,
son influence protectrice diminue d'autant. Le rayonnement augmente alors; d'où
nouvelle condensation, et ainsi de suite.
Les choses se présentent tout autrement, si l'on tient compte de l'influence de
l'acide carbonique. Comme ce gaz ne se condense à aucune des températures qui se
rencontrent dans les couches inférieures de l'atmosphère, son influence est la même
partout. Si sa proportion dans l'atmosphère s'accroît, la température s'élève,
révaporation augmente; par suite, l'air renferme plus de vapeur d'eau, le rayonne-
ment diminue encore et la température tend toujours à monter. Ces phénomènes
se poursuivent jusqu'à ce que le rayonnement, qui augmente parallèlement à l'élé-
vation de la température, soit devenu assez puissant pour contrebalancer celle-ci.
On voit donc que l'influence de l'acide carbonique est considérablement accrue par la
présence de la vapeur d'eau. D'après des calculs récents, il est même probable que
cette influence est encore plus grande que ne le suppose M. Arrhénius.
La diminution de la teneur de l'atmosphère en acide carbonique, exerce une
influence très considérable, dès que le sol est couvert de neige. Le rayonnement
augmente, et, il est vraisemblable que, si la proportion d'acide carbonique se rédui-
sait aux deux tiers de sa quantité actuelle, nous subirions le climat de la période
glaciaire. D'autre part, il suffirait de tripler la dose de ce gaz pour rendre aux
déserts glacés de la région polaire la végétation qui y florissait à l'époque crétacée.
11 existe encore une circonstance intéressante, qui mérite d'être examinée.
Comme le montre le calcul, l'influence de l'acide carbonique est plus forte au pôle
qu'à l'équateur, plus forte, aussi, pendant l'hiver et la nuit que durant l'été ou la
journée. La présence de l'acide carbonique tend à produire un climat, non seule-
ment chaud, mais uniforme pour toute la terre. Au contraire, une diminution de la
quantité de ce gaz ne détermine pas seulement un abaissement général de la tem-
pérature, mais rend aussi plus prononces les contrastes entre les diverses saisons
et entre les climats des différentes zones.
Avant de considérer comme démontrée cette théorie du rôle de l'acide carbo-
nique, dont nous venons d'indiquer les conséquences, il convient d'examiner s'il est
probable que la proportion de ce gaz a subi des variations au cours des âges, et de
se demander quelles causes ont pu les produire, La teneur actuelle de l'atmosphère
en acide carbonique est très faible : 43/100 000 de sa masse totale; par suite, les quan-
tités de ce gaz qui sont produites ou absordées au cours d'une année ne sont pas
absolument négligeables. Ainsi, on calcule que la combustion annuelle de la houille
produit une quantité d'acide carbonique égale à un millième de celle que renferme
l'air ambiant. Ce gaz est détruit par voie chimique, surtout dans le phénomène de
la décomposition des silicates et sous l'influence de la vie végétale. Parmi les
LE CUMAT DK LA SCKOB. t» AI'IIKS BKIIOUI. Hil
«4»urrr4 nfilim*lle« crerido cnrlNinique» il faut citer \cn émanations volcaniques et les
matit*n*s eftsimiques qui sVnflamment n leur entnV ilnn^ ratmoKphère. On |>eut se
rendrr mmple ()e«* quantttrs contiidèrobleHd acide carbonique qui ont passé jadis par
TatmiHiphfftre, en con«»idêrant rnmplitude des couches calcaires qui se rencontrent
dan« nombre de formations ^nilo^iqucH vi qui renferment des quantités de ce gaz
plu^ieur^ mitliepi de foin plus considérables que celles que contient l'air actuel. I«e
rrn4»u\«*IIement de Tacide carlH>nique ayant In plus haute importance pour les étn^^
\irant.«« il |H)urrait se phnluire de véritabh^H cataclysm(^« s*il n'existait pas den
r»*rr*e* de ce isnz, HeuriMiM^ment. il y en a lM»nuroup dVmmaKasiné dans les eaux
il«^ 4H*éan«». M. Arrhénius estime que lf>s riiK] >ixiêmes de Tacide carUmiqua qui se
•lékMi%e dnnt Tatmonpliere se dissolvent dans la mer. M. Qiamberlin con^idîTe cncon\
comme une ciri*oii*«tance imi>orlnnle. Tactivité «le* orjrnnismcî* déca^eant le« car-
|H»nal»*« de chaux. Sebui lui. In provininn d*ncidernrlM»nique exî«itant dans la mer en
dissolution et en bicariNinnte monte just|u'n dix huit ftûn plus que le contenu de
r.itroo%|»hi»n». Par rnclivité «le ces or^iii^me*», le«« bien rlw mates sont d«VomjM»Hej»,
rt, l'acide carU inique, alors déjjntf'*. se fii^<*out ilnns Vvnu île la mer. Olle ci re«i-
lituf. ensuite, à l'a tmo*» pli ère, lor^fue la pn»|M»rtion de ce grn y diminue. In quan-
til«* qui lui e*t mVe^Miin» \
Ij^ refn»idi«i«»ement continuel du rIoIk» terrestre, est, comme on va le montriT, la
<aiiM' fondamentale de»* variations delà teneur de rntmosphèrven acitle carlN>nique.
A re|NM|ue recub'v où toute In surface tem*stre était recouverte par r<Néan,
rfv..rre m» n*fn»iilis*>nnl plus vite que le noynu. se contractait ausfii dnvantntre. Il
en rr%ultait une tri*** forte activité voirnnique, (|ui apportait à l'air et à la mer de^
quantjtr^ eonsidérable^ d'acide carl^onique. I/nlinorption étant alors extrêmement
Liible. b pnqHirtion de ce f?nz auf^mentait: |»ar suite, la tem|KTature de l'atmo
«fdit rr et de TtH-éan montait progr«»sHivemenl. Mais, comme en même lemp* le noyau
cuntinuait à m* refnûdir, TtVorce m» contractait moins que lui; d'tiù pnxluction de
fln-lii^A^^ments dan* cette ts'on'e. ('V^l de celte fnv«m que des montairnes et de* c<»n'
tinrfit» ont pris naissance |MMidnnt la |NTi<Hb* primaire, tînice à la chaleur et à
rhumidité du climat, il %'y tlt*\eloppait une Ri^re tn^ rirhe. En même temps. In
4 un« trt • tftfïr «|ii4riliir d .!• l'Ir « 4rlM»iii(|iir «1 in% Littiio«|ilM-rr n < ^t |ka« nuu^tllr. rllr rtiil
4»,% rornMiW** far 1* • ^** l<»»-ii' • tl y .« nn-imutr an* M4m rlli* n«' rr)»'>«iil p4« ator« *ur «tr« r«il«
•1 r*lrr t4i)%i<{ur. r|, •••iii'ii** ««n «•ip(M»«.iit rrltr (]utntitf «l'ti i<lr rarl»*>uiiiur mornir e\ m \trt%-
«. •• rcalr a un irriiKl n4»i'it r«* «I jtino«pti4*rr«, l N\t«tth« <•<* t Utt irMilnii^MMr Vne \r\ie almntUnre
*!• « r ^ai aurait tii« «m rpijM . 'n U •!. \« !• ; ; « 'ti- ni «Ji la %ir .ininiilf Par Ira trm(>«Ttltir«*« r!r«rt*«
44 "l'hal <Se l« •••I, ti'i<- il}«'ri (• rrt «irf. «in < r<>> ii*. a!<>r*. a tort, «lur Idul 1 «f t<l«* «arl» tni4|u«* *4*
trwMtail t I rlat lil^rt , ttm* I aun<»«|«hrrr, lr« i-Jirtx'nitr^ n«* |Hiin4nt di^lrr h cr% liatiir« lrm|M^'
r%*ur*% Mn« •^ <Ji»*4M icr 11 } 4 eu « 1T> l, •!• « «lui* '.*• « tout i fut rn<irni>** ilariilr f*arl>*»ni<|itr, *••!(
•t*«>rli«« «. tiMt rn « '•mt'if>ii>«>n rtn:.-! |a<* ilin« !' n(t ri* -ir tn«' intlr«.,.inl <lr la Irrrr ïjr* %**\c\i\%,
w*% law« W% m**tr\\r% r\ !«■* »«i«ip •'« f iiau*!' • n*ihil«-nt lU |h%« «Ir* «lutTitite* rnornir» «li* r«* jt\t*
«.*'!«.•. «•*!»■ ^ * t« 'ii|*tr, «|ti 1111 •«-•ii pii.*«. « • I>ji f'ir* • N* ii« «''r^r r». rn Aitlri< tir. i n r tnrt rn« irt»ci
l»i^« kiltt^ramtor* |«r an. Il ii > a |i-%« <l<* ri:« 'O iri'ifn<ttrr <|iir r4tnii>«phrrr ail |irrilu. rn
t<«Bfl»^, |irf|4larit tiHitr 1% dur««* «l* • |»' riH|r« ,;> »'•■»'. «{ii^*. |># iiit-tMie pi«i« <!'•( ulr < arl>itnii|iir i|u'rll<*
n *^ a r^^tt ly»r^iij*» I ml» r.» -ir «I-i »:;i»l «• U rr» ♦irr 'm ra rrfn«i li. la •«•un r intrrnr «) m uW i jrU»-
^•{iK (Anfm, mil* « <* rrfrii.'li**' iii« ni ««t t(i.«'m«r)t !• nt •; ir li ti ni|M raturr in<i)rnnr flu «tIoIm»
ft« |«Aft«'> (|iie *\* I (l«*irrr rn«ir>>:t rn p!>i«i' (ir* • i tl m. i >'i« •! iiiri«r« > >it« (Hiuitint «lonc run-
' f rr #|u# la |int«t*:on «la<'.«|r cmt\*' '-'iiir ilr 1% Urrr t-.'xra p iir lr« |i««->ii% t|r U «ir lirauc<»u|>
^«« iooff#mp« que U chairur Ju %*Ar\\.
206 E6NEL.
vie marine faisait de rapides progrès; la faune malacologiquc particulièrement
s'accroissait dans d'énormes proportions. De par ces deux facteurs il y avait une
forte consommation d'acide carbonique, et, la quantité de ce gaz contenue dans Tair
et dans la mer, après être restée constante, finit par diminuer lentement. Le climat
devint donc de plus en plus rude et la flore tropicale vit son aire d'extension dimi<
nuer progressivement.
L'absorption d'acide carbonique par réactions chimiques dans la nature orga-
nique et inorganique diminuant, la température s'abaissait en conséquence, et
la croûte terrestre se rétrécissait comparativement au noyau. Des fentes se for-
maient, et une nouvelle période d'éruptions volcaniques venait fournir de l'acide
carbonique. Cette seconde période de chaleur dura probablement pendant toute
l'ère mésozoique (secondaire) et la première partie du tertiaire. Il se produisit
encore une fois dans la nature organique un développement très riche et une
forte consommation d'acide carbonique. Le climat devient, par suite, de plus en
plus rigoureux jusqu'à l'arrivée de la grande période glaciaire. Comme auparavant,
la température commença une fois de plus à]se relever légèrement, et, après quelques
variations peu connues, la période quaternaire vint avec son climat tempéré. Si
l'on cherche quelle a été l'influence des mers sur la croûte terrestre, on constate
qu'à toutes les époques géologiques elles ont joué un grand rôle, en protégeant les
couches externes de la terre contre les variations de température et en rendant
ainsi moins brusques les changements de climats qui viennent d'être étudiés.
M. Ekholm décrit ensuite les modifications climatériques causées par les varia-
lions de l'inclinaison de l'axe terrestre sur l'écliptique.
Les botanistes et les géologues ont constaté un changement de climat pendant
la période quaternaire dans les pays du Nord, surtout en Scandinavie, au Spitsberg
et au Grônland. La géographie botanique montre qu'il y eut un temps où le climat
de l'été était plus chaud qu'actuellement. Pour la Suède, par exemple, on a calculé
un abaissement de 2 degrés dans la température moyenne, depuis l'époque où le
climat était le plus chaud, c'est-à-dire, depuis 7000 à 9000 ans.
Ce changement de climat pendant la période quaternaire s'explique d'une façon
simple et complète par les variations séculaires de l'inclinaison de l'axe terrestre sur
l'écliptique. Plus l'angle d'inclinaison est grand, plus les étés des pays du Nord sont
froids; réciproquement, plus il est petit, plus ces étés sont chauds. La période de
cette variation a une durée de 40000 ans environ. La dernière époque de chaleur
remonte à 9000 ans ; elle coïncide avec le maximum de température indiqué ci-dessus.
La phase à température d'été basse, qui a eu lieu, il y a 28346 ans, et, celle à tem-
pérature élevée qui régnait 9 126 ans avant l'époque actuelle, sont pour nous de la
plus haute importance; car toutes deux ont, sans doute, influé sur le climat de la
période quaternaire. En calculant le temps pendant lequel, au milieu de l'été, le
soleil reste continuellement au-dessus de l'horizon, à Karesuando, station météoro-
logique le plus septentrionale de la Suède, on trouve les nombres suivants :
38 jours il y a 28 346 ans.
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54 - — actuellement
LB CLIMAT DE L\ SUKDR, I»'APIIi:> KKIIoLM. SoT
Ain»i iloiir« on constAle qu'il y o 2>S3Ui ans, le semenire d'éUM*lail plus froid que
OMiintrnant. Ln ilifférencr é(ait(!e5di*Kn^}»clan»laau>ncfN>laireJu!M|u aHi)*di>LAL N.,
rt de i dctfn'*^ il Sdegri*'* 5. m Sunlr. Au ronlmin\ il y a \)iif$ an**, la température de
IcIt^M* lr«>uvaitplu!( chaude qu*auj<»un!*hui; la diiïérence était de 3 degn*» dan*» la zone
|M»laireju!M|u'à75*deLat. N.,et,de:SdeKrt'*^(i lfle^*3enSu<Hle. I>*aprt*n ce calcul, la
tero|M*nilurr de Thiver aurait alors «•lé pluH Imkhc que de no» jou». Ofiendant, le fait
e«t di»uteux,car II !»e |)eut que rinllucncr du (lulf^tream ait été un ptni diflen*nte.
lA*n pAKs>ntoloKi^te8 nont tn>uvé, en Suède Ich tracer que d'une neule éfMM]ue
de la pi*rio<le quaternnirtu>ù la flore était plus riche et d'un camctî-n* plu«« méridional
qu'aujourd'hui —celle qui date de 1H(M) ans. Il faut, par suite, !«up|M>%er que ta fflace
qui nv«>uvrait ta SuNle pendnnt In |H*riode glaciaire n'avait pu fondre entièrement il
} a (SUN) ans, ou du moins qu'elle avait dis|iaru depuis si |h*u de temps qu'une
fl«ifr plus riche n'avait pu s'implanter. Il e»t donc certain que nous ne M>mm«*s
rloî«:né% que de !î(HMN^ans nu plus de la lindi* ré|XM|ue Kln<*inire, etilfiarait prolmlile
que la f<»rte ins^dation qui se produi**it il y a V^(nh) ans a contrihut* n In terminer.
L'auteur s'tKVUpe, enfin, de< modifications subies par le climat tiepuis l'aumn*
des temps hi«*toriques, s|N'*cialement dans le nord-ouest de rEuro|ie.
Iah pr«*mièn's observations météi>rologtques que l'on |M>*«MHle se trouvent dans
lr« anciiMincTi chnmiqui^, sous forme d'indications d'hivers ri*;i>un*ux. Klles
pi-rmettent de constater que l'hiver, en Sut^le et dans les |»ays V(ii<»in^, n ete plus
fn*iil |i«*nilant le moyen A^ce que de n<w jtiurs.
IVnd.int l<Hi liiven. lOK liiMiâ-'i, li^Ji et ii%, i:\uy l.'ttrj. lli)7 lios.
U51. Ht\^ le Kattegat et le Skagernck furent nvouvertn d'une nn\i\H* de «rince
suffisamment é|»niH<e pour que lN*tes et gens ponv^nt > cheminer. I«n Itnitique
m-ri<lionnle put être travernée sur ta glnce, durant l'hiver, en litlV. i:UH\ ton
tni\rr«.'i la Imuquiv* d'tllnnil en K*<tltonic), i.'liil.'ti^l ion put che\aucher sur la
fi'ur, du Danemark h ta côte allemande et à In côte HutsInÎM» , l'iii, |.'t*Kt l.'tlll,
l'rf» Uinqui<»e pnitiraMe entre In côte tlnni>i<«e et celli* de IN>nii'r.iiiirt. iin7 lins,
tU*« «m M* rendit %ur In ^Ince. de iKnnemnrk en .Vlleninkrne', ï\i'\ l\:t\ on clie
mito «ur la glnc«* de hnnt/ik' à Liilxv^k-. \\i^\ lii\er nu-^^i \iK<»ur«'ux que le priVr
d«*nl . IWs IVritl, li.")*l l\0\ itoiite In Hnttiquc fut pri*»i* et l'on fuit ctir\.itirlirr de
1.1 «--«tf allemande rt de crile de IJvonic vu iKincni.irk i*t rn Siirdt\ et ri'l.i jusqu'à
U tin de mnn» , V\\l\, ll'M r/i |.")73, tii.'Wî di* il ninr**. nu put rih-nn* tr.'i\er<HT i«ur
l« #:U«v. de Su«Me h Itoniholmi. UV\^\ il'nrmc* '•u** I'»!*»»» trnver^i. cet hi\(*rl.i. le
f«tit Mt «ur In k'lnr«- , ir»7n lo |M*(it et le K'rand \U\\^ furent pri^ . 17ns |7irt» i|i*^
Iblt* ri Ir Sund fun*nl ct»n\ert« d'une Uinqui^* <iur In^pitlleon etieminnde tiothem
l">uri( à Mar^trand; en juin In k'inre rouvrait ein^re U-^ ^ .uinut «le Tarehipel nutour
lie Sl«»ckht»lm . I77r» le Sund. le ll«*ll, le 7.iii.|i'r /.■••• fur» ni »:»'l«-* . hnns rKuro|H*
<arii|«*iitaleet m«*ridionnleIi'n niiiial«*<« 'oi»:iMteiit v^ il< ni«*tit l.t frt-<{iieni'e d')ii\er*«e\trê
metnrnt rig«»un*ut tm\ oi(v|i*«i prei'f<lfntH. h.irin %'in int-^n^^vuil tnn.ûl. M. Kkholm
rip|*»rte lr% dat(*^ de eei \tTit:iMe^ plii'nonient*^ fil l" «rMl^'iriilUe*., tl'npre^ li'^ ren
•ttirnenirnts que lui a commuiitqu«-<» le prif**^<*>'iir H. Ilntifn^on ot irnpn*«* l'MUvrnk^*
d'Ehmiheim. Om rlimat^rnrt i W.x jh»t \\^t\K h'autre pirt. |i4*ndnnt \v^ siirlen
pctrv-«ieot«. U*s été* Mint ilevenu** plu«» frnl«U.
208 EGNEL.
Actuellement, sur les côtes ouest et sud de Suède, la navigation n'est gênée
que lors des hivers particulièrement rigoureux et il ne se forme généralement que
des glaçons isolés, des drifis. De la glace fixe à la côte s'étendant jusqu'à l'extré-
mité du rayon visuel des phares les plus avancés est très rare, et tout à fait excep
tionnellement, comme en 1888, la banquise est suffisamment solide et compacte
pour qu'on puisse la traverser.
On peut donc présumer que, jadis, le Gulfstream a été plus faible ou qu'il se
tlirigeait plus à l'ouest qu'aujourd'hui. Ce serait une variation, soit dans sa puis-
sance, soit dans sa direction, qui aurait gratifié les pays du nord d'un climat plus
maritime. Dans la dernière hypothèse, le courant chaud étant plus occidental,
l'Islande et le Grônland auraient joui autrefois d'une température plus douce. C'est
d'ailleurs ce que tend à montrer l'histoire des colonies établies dans ces pays. Tou-
tefois M. Ëkholm ne peut indiquer aucune cause de cette déviation hypothétique du
^ Gulfstream vers l'est.
En comparant les observations faites, de nos jours, à l'île de Hven, et celles de
Tycho-Brahé, dans la même localité, de 1552 à 1597, on retrouve des variations iden-
tiques du climat. La température du mois de février, par exemple, devait être alors
inférieure de 1 degré à celle d'aujourd'hui. A Copenhague également, le climat est
devenu un peu plus maritime, d'après des observations qui nous reportent à cent
dix ans en arrière. Celles exécutées en divers points de la Suède prouvent qu'il en
est de même dans le sud de ce pays.
On ne peut pas encore juger si les faibles modifications climatériques notées
ci-dessus sont périodiques, permanentes ou accidentelles. Pourtant il semble établi
que le climat tend à se transformer et, de continental, à devenir maritime. Dans
tous les cas, ce changement ne saurait provenir de la variation de l'inclinaison de
Taxe terrestre dont on a parlé plus haut.
Eg.nel.
MOUVEMENT GÉOGRâPHIQUE
EUROPE
La géographie à rEzpotition : S^rhie, ^ 1^ Mini^(^^* de IWgricuHurc, du 0>m-
mrtvt* vi de rinduïitric a publié troi** lnU'TC^*»nntes liroohureH concerniint les >?llc!i
inrtallift*n^ en S<»rbii» ' (D' J. Antulni. ragricnlture * (L. R. YovonovUoh) cl Iom
(••rfl* •. Apn»< un hikt^u de la jfvoloirie de In Serbie, le premier de re^ ouvrait***
fi«««e en re\ue U*^ richesses minières du n>yaume. L'or se rencontre soil tlnn< les
trrmin* d*alluvions i vallées du Pek, de la MIava, de In l*ore<'kn, de la IMnvnica, de
Il Ja<M*ni«M. du Timok^. S4>it h IVtat de filons dans la zone de terrain primitif liord<V
Ifear le hanulN*. le Timok et une ligne brisiV allant de Veliko (îrndi^te a VelikaJnsi-
kitva |iar S^tcnira, ainsi que dans le^» serfHMiUnes irrkMon de Deli lovan) et dans |i*
mi««if tmrhyti(|ue du dri>artement du Timok. I*a Serbie es| Irè*» riche en minerais
|»lombin»res et renferme êi?alement «les ^llos ruprifi»res. |^ principale exploitation,
rrWr de Majdan|H*k, a fourni, en l^tw, lisoi3 lonnen «le cuivre. |)e nombreux kîsc-
nK-ot* lie minerai*» de fer et de houille ont été n»/onnus. Lo travail de M. Antula est
Aii'Mmpncné d'une cartr en couleurs en «juntre feuille^. dre^MV |)nr MM. I>im.
J \ntuln rt I). Sim»»«Mi»»vi«\ sur lni|uclle s#» trouve pi»rlê IVmpIncement de tous les
rit"** minrranx de la S«»rbie.
I«ji StImc e<tt un |»ay4 c«**^ntiellement airricoh*. s:\j\ u o de ses habitants (|x»pu
UtiMU totale : f.lliis^. on IStm, soit i7.!Minb. par kilm(|J. >n\i I mim) individu^,
in» ht rxrjuiivement d*nfrri«Millunv l*n >urfacedeH terre** cultivée» e^t de 1 MiCiîïW bei»-
lip-». «i»i( b»^ 37,30 0 delà sujxTnciedu mynumr i«»up*»rncie delà Serbie : iH:if)iki|i>.
m«-trt*« l'arn*'» . et cellr d«**» terr<»> ennemencifs î»77.Til btvt«n»s. L'élevage du bétail
r»t r^'ilfUM lit une «source im|Mirtanlede revenu. En IVHI. rex|N»rtation des pnnluitH
«iffi' •»!••* %V*l rle\tV h iîl7i7os7 franen pl tvllr di»* pn m luit s de IVlevnjfi» à i7 ii3(N».3.
Ij% pr«»pri**ti*«»Hi tn*^divi«(t\ Pour une surfarr di* i7o7tM;s JHvtare.H. qui constitue
Ir i|«»nninr de In propri«'tr pri\r»\ tin compte :Si^.V.M propriétainw ; 177 *>S2 |xïH«jé
trrit mollir de 5 Iuh tan*^; VJ«;7*J de i; à tO; Ii7.> d«> lO h i<»: Ihim; de il à :i<l; iîtl
.W> 31 .1 il». IVI de il à :>». M uIrmiMit liH plu^ dr r>(» hectare*..
I If ^ti/>rr 'l* r«f;' fultii. *, *#«< r.Mi'i'n^^ ^/ ii^ r."i i»t*h',^ tiu r..tfititn\^ Ht Sfrhie. Srrr»^^ dtt
If •#! tUtuf ',*^' tU •/'« ,.i^-i''«i/« tt^tiJ'ffi^t fn ^'" îr. • / ir U Ir J, Antuiit, qf 4'>ifUf nu >*»m m-^
tf^ff If «^t ■ ^ n^€ ' fte 'if .(^t funrfiur m 'f i 'l'e trrt f'i* Vtr,*. t.Uiix^ I'< '<i* in*^* t)f | o p.
f Ii%mi9t0*t 4m "• n^t^'*-^. ît ( •ffrkCulhft et *it lin t itt--^ *'i4 »•»♦/'"''»'• tle *»> '»i^. L'tt'irirutlittT
#« Vr'. r M * -;'«< *»^ r-*mfm,tre «i T/»- fi* -n ■/' /"Kj; fi-'* '• •••• •*'»i-.'iV </« fifOO f-tr L 'H, I ^#r'l»la-
S If • •.*.'' # I* l'I/r, tU^r' ti , . fn' '* ^t lie l * t ,*' .' fin r.ftitm^ Ht Set *,ie, Srrri e tie$
r,-iM Ut f • •/# fi 1.1 1 Alt»* V\t •. <.iiut. I ' ••
210 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
De toutes les plantes cultivées, le maïs est la plus importante (448334 hect,
exportation en 1899 : 237 72& quintaux; valeur : 2023 988 fr. ; rendement moyen
à rhectare, en 1897 : 19,3 quintaux). Ensuite vient le blé (287699 hectares; exporta-
lion, en 1899 : 773 421 quintaux; valeur : 11 300 472 fr. ; rendement moyen à Thec-
tore, en 1897 : 13,3 quintaux). Le haricot est un des principaux aliments du paysan
serbe; semé seul, il occupe une surface de 4 798 hectares; semé dans les intervalles
du maïs, il couvre 43319 hectares. Dans le premier cas, le rendement moyen à l'hec-
tare est de 12,1 quintaux.
En Serbie, les prairies, pâturages et pacages couvrent une superficie de
047387 hectares. En 1893, la population chevaline, bovine, ovine et porcine s'éle-
vait à 3619030 individus. Dans ce nombre les porcs occupent le premier rang
(904446; exportation, en 1899 : 87463; valeur : 9126 792 francs). La culture des
arbres fruitiers (97971 hect.) est une source importante de revenus. A eux seuls les
pruniers occupent 73000 hectares. En 1899, il a été exporté 403 293 quintaux de pru
neaux, valant 11 198 107 francs.
Dans la brochure Les Forêts et la Chasse, signalons, d'abord, un abrégé très
intéressant de la géographie physique de la Serbie. Jusqu'en 1876, la Serbie était
couverte de vastes futaies ; elle justifiait donc complètement son nom de Schoumadia,
c'est à dire de pays des forêts. Mais, pendant la guerre des Balkans, de 1876 à 1878,
les nécessités des opérations militaires entraînèrent la destruction de 122803 hec-
tares dans les vallées du Timok et de la Dima. Après la guerre, la situation financière
précaire de l'Etat obligea le gouvernement à aliéner de vastes étendues forestières
qui furent rasées. A partir de 1891, cette situation a pris fin. Aujourd'hui, malgré
le déboisement poursuivi depuis 1876, les forêts couvrent encore 1 346000 hectares,
soit 32 0/0 du territoire serbe. Les conifères n'occupent que 123 686 hectares; la
plus grande partie de la surface boisée est formée de futaies d'arbres feuillus,
notamment de chênes (28 0/0 de la superficie forestière). Les bois de chêne
rouvre associé au hêtre et au larix montent jusqu'à 1200 mètres; les forêts d'épicéa
jusqu'à ISOO mètres (district de Zica).
Les pul)lications géographiques faites par la Serbie à l'occasion de l'Exposition
sont très lionorables et pleines de renseignements utiles. D'autre part ce pays
compte des explorateurs de valeur, comme le D' Cvijic, le D"* Smiljanic, dont les
travaux sont très justement estimés. Pour les études qui nous occupent, Belgrade
est donc un centre scientifique régional dont l'activité ne saurait passer inaperçue.
Bosnif, Herzrfjovine, — Le gouvernement de Bosnie et d'Herzégovine a publié
plusieurs brochures de nature à intéresser la géographie '. Tout le monde connaît
l'activité érlniréc du commissaire de cette section, notre collègue, M. Henri Moser;
aussi bien, personne ne sera étonné qu'il ait mis tout en œuvre pour assurer le succès
de son exposition et pour augmenter l'intérêt qu'éveillent les pays qu'il représente
I. L'mdu^trie minérale de Bosnie-Herzégovine. Monographie publiée à V occasion du Congrèê inler'
national des mine< et de la métallurgie de VExposilion universelle de Paris 1900^ sur ordre du ffou»
vernement de Bosnie-Herzégovine, par Franz Poec'i, avec une petite carte géologique et 10 gravures
en terte. Vienne, lUOO.
Le développement de la sylviculture en Bosnie et en llerzégoviney par Ch. Petroichek. \ïenne ,
Imprimerie do la Cour cl de l'État, 1900.
Et'ROPB. t\i
a\<v Uiit (li*tli««(inrlîi>ii. Si>ii (i*u\fr a «lu ri*««(r vie farilitt'-e par In n*mari|UQble nif>ru>-
cra|ihie «juo la tirruf g^ncntlr </#•« >« »»vi'V* q roii-^acnr iv«*fmmrn( fi la lio^nio
Hrnu*;>ivtiii* t»t timil miu** avt»iit n^niliKNimjitoV Ot oti\rn»(c* riMifermo tout n* <|iril
r«t iiiti*n*^«ant do MiviiirMirootto partie do la |H*iiin«*ule den RalkniM.ot le romini*»^
rut «If ll«»»iiif ot d'll(T/r»:oviiu* lo n»nu»l aux travaillotim dr^^iroiu do m» tl<MMimontor
%ur ct-^ rr^ioii». Cc^t riiofumak'o lo plus oninplot <|uo Ton puisM* n*ndre à Tiruvre
du \y OUvirr. (:iiAiiLE> Habot,
La ciptnrt du hant Danube par le Rhin '. - Dans un nvout trovoil K<*<d<»Ki<|uo
do^tinô À montnT quo lo rrouM*mont do la liauto vollôo du baiiuU* ^\ oortniiionK^ni
^^X tni<>«vtio. lo pr<»foHHOur Albnvlit IN'iirk a, do imuvoau, ap|M*lr Ta t tout ion nur le
dninnifr %outorrain d'uno partlodoH(*auidu I)aiiulH\4|ui vA ?«i ouriouHrmont miliM*
pir lo l».i^^in ilu Ithin. dann Pantclo sinl oriental du k'rand «luoliè i\v l(ad<*. Knttc
Umi iu««^*hin^*n iliadi* ot Tultlini;on iWurlrndHT^' .à mi olirmin (rimm(Midink'<*n
% M«hrin»:rn, li*^ oalraln*^ fin^^urt*^ dieta Kalkon.du jura lilam i font hulâr aux oaux
du iMnuU* unr |K'rto fi4»utorraino, vrritahlo >aii;not\ oIimtx^v di*^ ITItl, |»ar lo pr«'lat
V. \\. Hrrutiin«;tT \F*nn Ihinufni primui tt »t'i(tinili$, n\\) . Ol autour ?«up|M)Mi,
|i«*ur Tonili* an^i ali^orU*!*, uno n*appantion à la ftmtaino dWaoli, |M*ti(o \illr nur k*
\f r^tnt ilu lao di* ()4Mi*»tanro. I«a di^(ano(' d*un |Niint h Tautn* r*»ldo M kilom^tro^.ot,
h ilifTt-n-ntv d»» niv«*au do UWt uwin^s, L*h>potlirM* do BrouninpT (ut \rriniV ol
rr*-» »nn uo ria«io. utiwv h ro\|MTirnoo à la lluorf^Tino. atiNinipIio oviv suoiv*» |Mir
kn«*p. on 1^77 ■ \fuf\ Xihrbu' h fut- Mtnfniln4jif uêui ih*>l*»'n*\ I**7h, p. Xh\\, Ainsi, il
(ut ■i\rrr <|U*un<* partio du hanuln* t-tait MtulinVpar TAarli (Ju<*llo, ot.drrivi'i'Miutor-
rainfmrnt wr^ |t* Hhin. Hn*«*nimrnt M. KournitT a fait oonnaitrr <|U*il en l'tait ?ain^
«i 'itr di* nirUH* iMMir II* haut lK»iili«« |»ar rintorm«'diaire do la ^uunvdi' la l^»uo (his
i ««ir» dr n*nlri*t*d«* rt'ni\orHiliMl«»IU"».'iti«;on. no\rndin', IsiCi. ot>'/»«7M""'. I^l^îï, p.7l).
y |iiul»rf«« a rl.ilili l'urori* <|ui* !«' !^>irrt n'rtait 4|u*uno r«'ap|Mirilion d'uno |H>rtitin
I 1% l^»iri\ Il \ aurait l»it*n d*autrt'n f*\i*niplt*H h \\Wt de <'<•<• pluMionirnrsi dt* «'«i/'/ure
» •it'*rr.'iino.
\| iViirk nMn.iniuo ijui'. *i r«»n nr m* d»'t idf p.i- à t»hlit»'n*r. l\ Niu^^lior l«'^ |K*rteî«
î : liiut UmulM*. v\W^ «•'.ikT.'uid iront dr plu* v\\ \\\\\% aviv If Irnip*, ali^^orh* r^tit «lo
i .u* r%\ \t\\\% il <-.iu. rt ni('ltr«»nt nit'int* .'i «mt ImuI !«* lit du l)anu)N\ oo (|ui, |i«'irait il.
ifn\«- d- j I pirf'ii* , «r.'ipn** Om'ii-l«i!l. ptiid ml |i*<»ann(r« \\v ^fflii-n •»-«», Al«»n»
■ I ippr«*f«*ti<li*«rni(*nt de la \.dli-«*dii h.iuult'' ««'.irnttr.i au |M*int (ral>*>orpti«>n; rn
\%y\ d«* M«*linnk'fn «tV-ti-niIra nii«* \.il)« i* d<*^*r«'li*-<\ t«indi«i t|u*rn aniont uni* C't//' ^
.-.W'i' w r-1 tiraint^i* |Mtr un 0* um* %.<ntt>rr nu. .i |mu prr* roninif li TmiIm dt* Mit
Urtnirtf fil Utrio ot In l(«*««a dt* S.iint r.in/i in pri** d<* Tiit^^lo •>. I^*«» autn» drn\a
ti>.u» «"uti rr.iin«-«nnal>>.;u<*^. ^\ frr«|UiMitiH «I.m^ )«> K.ir*»t.«'t notanun«*nt m iKdniatif,
nviotfvnt. |Kir nnAl<ik'i«*. ajoutt» M. IVnrk, or ipji m^nari* la xallco tlu h-inuln*, %i
lh-*ffnnir n'intrr>i«'nt |m%. I«a dur--** tlo la r«' ippiriti^u do Peau a In <»i>urif d'Aarli
\ h* * '^'» i/^ «/«'» ^^ *■ A 'M }u r% tt 'i^}x i .*f I »r 'l'i Ip ' ti.i>» ri «lu I*» .>' r." I • •». in-k*
4» ^9 ; »ktfTiiA«|Ortn<iit illii*tr<.
212 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
(60 heures) fait supposer de longs circuits ou de grands obstacles intérieurs, puisque
la vitesse n'est que de 200 mètres à l'heure pour une pente de 1,37 0/0.
Le lecteur voudra bien noter quelle concordance absolue se rencontre entre les
remarques ci dessus et celles que j'ai présentées moi-même dans la Géographie
(mai 1900, p. 368-370)*, à propos de la substitution de la circulation souterraine à
la circulation superficielle dans les terrains calcaires des Causses et de l'Europe. Je ne
pouvais souhaiter plus agréable confirmation de mes idées que l'opinion parallèle
et si hautement autorisée de M. Penck. Quant aux causes de la dérivation du
Danube par l'Aach, elles se trouvent tout naturellement, ainsi que l'établit M. Penck,
dans la fissuration des calcaires, leur inégale compacité, leur pendageet dans Tap-
profondissement, à un niveau plus basque le haut Danube, du bassin de Constance,
surtout pendant la grande période glaciaire. E. A. Martel.
Démographie delà Serbie méridionale. — Les travaux de démographie ont reçu,
dans ces dernières années, une vigoureuse impulsion. On a compris qu'ils n'ont pas
simplement pour but de fournir des données statistiques, mais bien d'indiquer les
rapports de l'homme avec la nature environnante. Ce progrès a eu sa répercussion
dans l'établissement des cartes. On ne se contente plus d'indiquer, par des couleurs
ou des ombres, la densité respective de la population dans des territoires arbitrai-
rement choisis. Ce procédé avait de multiples inconvénients, entre autres, celui de
ne pas tenir suffisamment compte des centres urbains, dont on était quelquefois
forcé d'indiquer la population par des chiffres. D'autre part, l'influence des accidents
naturels du terrain sur la répartition de la population était loin d'être apparente.
M. Smiljanic a cherché, dans la carte démographique de la Serbie méridionale
qu'il vient de publier', à remédier à ces inconvénients. Il a, dans ce but, indiqué tous
les centres habités, de 12000 à 75 habitants, par une série de neuf signes, très
faciles à reconnaître. Les fermes isolées sont représentées par un pointillé; enfin,
quand il s'agit de maisons éparpillées autour d'un centre constitué par le rappro-
chement de quelques bâtiments, celui-ci est désigné par un point plus gros que les
autres. On a ainsi un tableau très vivant, permettant de se rendre compte, non
seulement du chiffre de la population en chaque endroit, mais encore du mode de
peuplement, en agglomérations compactes ou en établissements distincts. D'autre
part, l'échelle de la carte a permis d'y reporter tous les accidents naturels : les forêts
sont représentées par une teinte verte, les lignes de niveau s'ont dessinées de
200 mètres en 200 mètres. Enfin, les cours d'eau, les routes et les chemins de fer ont
pu également être portés sur la carte. De la sorte, on saisit, d'un coup d'œil, l'in-
fluence de la nature et celle des œuvres humaines sur la répartition de la population.
II serait à désirer qu'une entente générale pût intervenir pour construire toutes ces
cartes d'après les mêmes principes ; la lecture et l'usage en seraient certainement
rendus beaucoup plus faciles.
Le territoire étudié par M. Smiljanic comprend toute la partie moyenne de la
1. Où une erreur d'impression m'a fail employer le terme impropre de captation^ au lieu de
celui (le capture,
2. AUtandlungen der geographischen Gesellschaft in Wien, t. II, 1900, n** !-3.
ErnopB. tu
S<-rt»ir mrriilionale. Il e^t limit«% h Vvsi, par la Morava du sud, au nord et à rouent,
|«ar la Morava «MTÎdenlalc, qui vient ho jetor dan» la prtVédcnte pn*«» de Stalac; enfin,
au ^ud« letf limite» du territoire ne C(»nfundent avcv la frontière turco MTlie. Olle ci
•uit la liicne de |>artnge den eaux entre Tlliar et la Morava du Sud d'une part, le
Vanlar d*autre (lart. C'esit une Morte de « frontière intérieure n, qui roupe en deux le
l«-uple vtU* et a toujours été un den pliiH intindi» ok^itarleo h »4in unitiratitui. Elle
r%i ftimiiv d'une M-rie de montagnen iHoh'tH, ot de clinln<*H. (|ui ne nont eoupiN*^» qu en
dt*ux |M»intH par d<*?« valliV^ tran»ver^le*i, celle de la Morava du suti et celle de
l'Ilor. Kormt'ej» surtout de whintes crintallinH entremélén de njches éruptivi»^, ces
miaitairnes ont des» sommets de ITiiNlà i(NM) mètres. I)*une façon gt*nérale t(»ut le
territoire ctuisidéK* t^t plus élevé au sud qu*au nord»
Otte r\*|don a un climat très continental et est couverte de forets a^M'x étendue*»,
dr hétn**. de chênes et de conifères (voir sujn-a, p. 2|0i. ih\ n fait n*man|uer. que
Ir* \ill.ii;i^ forestiers |)euveut étn* pnuvn*'», ninin qu'on n*y rencontre Jamais un
pr»lrlarial au<«M développé que dans les cc*ntre< agricoles. Si ceux ci ont une im|M>r
Uner ei-onomique plus grande, les premiers sont certainement plus intén^jt^ants au
point tie vue MK*iologique.
l'n r«>up d*iril sur la carte de la Serbie méridionale montrt* immédiatement que
U ili<»tril>ution de la p<»pulation e«it en rap|N>rt avtv celle des cours d'eau. .\u*»<*i la
■irth4Mi«< In p|u<% rationnelle consiste à m* truider sur U*^ Imsnins fluviaux. N<>u% c<Mi«i-
d-fm>n*. d'aUird, celui de la Morava CM*cidentale juH4|u*au confluent de l'IlMir. O ter-
nti*ire a une «urfnce de KKNi kilomètres cnm'^H et i'itîtU habitants <iO hnb. au
Ltl^m '. Il e«»t à |)eu prt's dé|N)un'u de fonMn; In |Mqiulation vit pn*s4|ue t4>ut entière
i\i%n% *\v% frrmes iM»lt'»es. Ia* Ims'^in de rilwir e**t tn'S montueux et n'a jamais été
entièrement M>umis {Nir !«»•* Turcs; nunsi ||h* monuments «le l'ancien ro>aume MTlie
y ••»nl il* tn*^ nombreux. I^ densité de In |Nt|»tilatii>n n'y est que de 17,7; il n'} a
ni %illf^ ni villaices. Mais les hnbitalion.s i!M>l«Vs sont tK*s également n'*|iantlue«i dans
Il >-im|i.ni:ne et «niuvent situtV^s h une n^<vi crantle altitude : 91 i) 0 At^ habitant^
»i%rnt entre $410 et IftM) mètn^*, sur le plateau mas-if et iMiiné cou|)é par Tllvir.
1^ trrrltoire de la RaH«.ina et de la Morava cKYidentale, depuis le confluent de
ril^r ju%4|u'a ^m emlN>urhure dans In Morava du ••uil, e^t limité |»ar une «MTie de
m-intAirne^ qui ri*uniHH|*nt le (hic et le Jnstn»l»nc au Kop.i4inik. C\*^{ au milieu «le ce
liA«»Mi que M» tn)U\e la Zu|kn, n*nomm«V |M>ur la dotnvur de ^m climat et l'excel-
Utiir €!«• «4Hi viirno|>|cHi. il\*Hi un di»^ terri toi n»s U^ plu»» Inlére^Mnnts de la S<Tbie
mmdi'inale. D'une |»art. en effet, ou y ob^^nv <l«*- m^xb»- de cn>u|H*ment de la |Hqiu
Utîi»n «ur le%queU nous auron** n revenir. h*nutre part, la «livep»ilé «le* prmluit«» du
•«•Irl d»-^ c«>ndition<» climalérique^ a amené «le k'r.unb»^ dtffén*n«^«^ dnn*» la ilen*ité
«ir U |Hq»ulation aux diver^^s altilu«b^ : 71 o o di*< h.ibit.int* vivent entre 0 vi
^■» mttrr»; £ï 0 0 entre WK) et ^n) mètn*** et li<» 0 entn» simi ot liiMI mètres. I^*^
«alP-*-^ nlluviale^. fertile*, ont attira' In phi«i i^rnnde |Hirtle de la fM>pulation. t)n y cul-
tive !#• mai*, le Idé ri la vitrne. Enfin unr autn» parti«ulnrité de cette recion, cV«»t la
l^r^^tirr d'babitation« *er\ant !«»•• une- en hiver, le', nutre- |K'nd.int le n*-te de l'n n née.
l^s f»rrmirrr^ •ont dans le voi«*inni;e de^ p/iturace- t|e% monlacnt*** et |>ermettenl do
j«iin«lrr l'rlr^affe du bétail à l'agriculture. I-e -eul renln» notable ilc celte ncion e-t
2U MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Krusevac, ville de 6000 habitants, ancienne èapitâle da royaume serbe, qui tend à
acquérir une certaine importance commerciale depuis l'établisseinent du chemin de
fer dans la vallée de la Morava.
Le bassin de la Morava du sud, entre Supovac et Stalac, est limité par les monts
Jastrebac, qui séparent les affluents directs de la Morava de ceui de la Toplica. Ces
montagnes, composées de schistes cristallins, sont couvertes de forêts de hêtres et à
peu près inhabitées. En revanche, les plaines sont très fertiles et très peuplées. C'est
dans la vallée de la Morava que passait la grande voie romaine reliant Byzance aux
provinces danubiennes. Actuellement, le mouvement commercial amené par le chemin
de fer a redonné une nouvelle vitalité h cette région, et c'est là qu'on rencontre le
plus grand nombre de localités comptant plus de 4000 habitants. Sur les 362 kilo-
mètres carrés de ce territoire, 130 Seulement dépassent Taltitude de 400 mètres. Le
tabac est. une des richesses du pays : il est à noter que la meilleure sorte pousse
entre 400 et 600 mètres;
- La Toplica prend sa source dans les monts Kopaonik et se dirige vers l'est, pour
i^ejoîndre la Morava du sud. Son bassin est entouré de montagnes de tous côtés. La
seule ville importante est Prokuplje; elle compte 4800 habitants. La majeure partie
de la population de ce territoire est concentrée sur le cours inférieur de la Toplica.
Toutefois, ici, les localités les plus considérables ne se trouvent pas dans les vallées
elles mêmes, mais au flanc des coteaux, probablement pour profiter plus longtemp;^
de rinsolation. Si Ton remonte le cours de la Toplica, on remarque qu'à partir de
Blace il n'y a plus de villages compacts, mais des fermes isolées, sans qu'aucune
limite naturelle puisse rendre compte de ce changement. On peut seulement dire
que, si le commerce a pour effet de centraliser le groupement des habitations, celle-ci
ont, au contraire, tendance à s'éparpiller dans les pays montueux et à climat rude.
Sur les 2284 kilomètres carrés de ce territoire, 308 seulement sont situés entre Cet
400 mètres, et 61 0/0 des habitants ne s'élèvent pas au-dessus de cette altitude.
D'ailleurs, le chiffre de la population a beaucoup diminué depuis la guerre de 1876 187H
et l'émigration forcée des Albanais, des Turcs et des Tchcrkesses. Les premiers, sur-
tout, étaient nombreux; ils se sont concentrés dans la Vieille-Serbie et tendent à y
supplanter les Serbes.
Le bassin de la Pusta ne comporte que des collines de faible élévation. La densité
de la population n'y atteint que 31 au kilomètre. Dans la partie méridionale du ter
ritoîre, on observe toutes les formes de transition entre les agglomérations compactes
et les fermes isolées. Souvent on trouve deux noyaux formés chacun de 10 à 15 mai
sons, les autres étant éparpillées dans toutes les directions.
Les deux dernières rivières tributaires de la Morava du sud, la Jablanica et la
Veternica, sont si rapprochées qu'elles ne constituent pour ainsi dire qu'un seul
bassin. Il n'y a plus ici de formes de transition entre les deux modes de groupement.
La fertilité du sol et l'abondance des cours d'eau ont amené dans cette région une
densité de population qui atteint jusqu'à 81 par kilomètre, dans les parties infé-
rieures à 400 mètres. Les principales cultures sont le maïs, le blé, le tabac et le
chanvre.
I-a vallée de la Morava du sud, de Ristovac à Grdelica, constitue une bande étroite
f»û !•*« fermoH ÎMiliVt» dominent. 0|>cn<lnnt le voi^inAKe liu rhcmin ilr for et <iii centre
1 • «mmen^ÎAl île Vranje a une influente e(>nt^llî•»at^^l^ fl . i >n y oh*M»n «» i|nrl(|ur«> fijrnie*
•1«* fio^^atfe aux nK»;lf>mérntion*< iN>m|»nrte<. 1^ fxkpulntion e«tt trr^ flrii^*; elli* ntteint.
•*n ni«>%fnne. iU» hnliiliint«t nu kiiom«'ln*; fur 1(MI lmhilant<«. 'M \i\fiit rnln* (I et
WmI mètres, et Ci. entn* VN) i>( hini ni<'tn*<» iraltitude. (> foit tient à r«* ipn* Ir terrnin
%«*l«Mni«|Ue de la MV*uidr /one r^t nu-«»i frpllle t\Hv |r«* nlluvii»n4 il'*'* ^nlliH-^.
Si ii«»u«» clifTi'li«>nH fnnintrnniit à ex|di<|niT l<* d«'*\(')n|»|M*mrnt lii<»loni|uo di* IVtal
di'm*>cra|dii<|ue idi**orvô en SitImo, noii< n*mar<|uoii«» tt»nl d*alMinl qu'un orL;nni*«me
«{Ml ni > tient une fcrande plaee. t^t^t la zathnit fa mi rommunauh* fnmilinl<*« rV^l-
\ dtrv. IVn^M^mMe <le?i de*iO(*n«lnnt^ d*un mt^me rou|»l(\ qui rontinurnt ri hiliitiT In
n)«''n)<' mniHon au la même forme et qui travaillent «*n ruiniiHin ^«mi% |i*% oriln*^ d'un
rhff. t^'tli» or^nniMition était triw drvelop|x*T son»» Taiirien empin* *rrlM\ pui^|ue
•f« im|>«M< mi*me< étaient ik'pçuh non par léle, niai** |»ar maiM>fui(V. Kllf iwrnlt avoir
tr-ivt*rȎ Ir^ tnd< ecntrinf|uante ans dr domination turi|ue. nann icr.ind rhantromont.
(> nV%t i|ue depui"* la fondation du nouveau ro\aume %i*rlie et nvtv |r« triidan«*i*«
ltHli%idU'ili<»teH qui earaetérÎM^nt notre ê|HM|ue que h»»» ztnfrnii*jnt ont «*onHnt*nri* a
d»i|iMor. A leur N-lle ép(H|ue. er«* oommunautr** familialen pou\ait*n( «•«•nipriMidn'
ju*tpr.i l.% à il) ailulten mnlon. Touten Um pn>fes<«ioiiH niVr-nnin*** à iiih' f\pl"it.'ilion
^■kTii«»l«« y étaient n»pn»^enti''<»'«, de Mirte que la z*uirouqa formait un tout |H»iivanl
•e «uftin* à lui même. Quand le nombre île hiw memhn*^ drvenait trop i'|#»\i\ ello «i»
|iArtiir*Mit en iloux. La diVadenre dr< eommunauté^. au rour« do notn' ««iii It*. a «mi
|»Hir n-<«ultat d auirmenter le nombre de<» rontre**. Aut endntit<« où tm nr \t\*\\\ lit
%utr^'f*»i4 i|u*une maison i^oliV imyu|«V par une znir'fuga, on ron^-onln» maintrnnnt
un h.imtMU formé île plu!«irurH mainon^ habite vh. rhaeun«\ \uir uno partie dr Tan
t s'-nn«* «\»mmunauté.
On |-»*«»«\lo iliMix -tati^tiqui*^ datant du \i\' »»iiVlo. Elb**» ni«»iitrfiit *\ul\ r»'Ho
'î--pio !•*« a«:;;lom(>ration*< étaient pliH |M'tit**<* qiruijounrhiii. qii«* N:iiir.i(i|» «|o
hi'ii* !%u\ ««*%out tran*»forn)é%(Mi villa i»'t>-, otquelMMUt'iiiip d'entlr<>it^ autn t**\^ iIr«.tTt*<
• 'Him* th'ent h m» |M*upl«T. Il y a donr eu un prot:n% L'iMirral. O pr»v'ii'» i-t plii«»
I 'tritiifdan* la pirti** orientale du tiTriloin* iN»n^idtTe : on \ t'unqitr b*- iii>*<iiip «1o
%;!!!.:«*« rt presque |m^ de liameaux. Au runtr.iin*. d iii^ Toiie^t. «Iiiqne \ill:it:e e<*t
-k •••m|âairne di* hameaux; Ixviuroup de roninuiiie^ ne •^••nl int'rne iNtn^titin e*» «pie
p>r un efiM*nible de hamtNiux. h'autie pirt. on rMn<.|.«te que, d iii^ !*• «t. ^iir i!> m lî
••••i«. uno «-^l habitée en eonimun. tan-li». qii«*. du « ôlr ••-.i b-nlal, h pr •jM.rli..ii n'e-l
l lii« qu«* de I |Miiir ti-1. iA*\U* faible^M' du nondm' ile^ eontniun.oili « f.i!nih il« ^ d in^
!'• ';»-«t tient à ee que r»qie reci<»n e-l iiii|t|M>nil mte d«pui«» plu"» l«>iijt> !iij>« que la
|dirtt^ iiTieiitale du U^rritoin*.
hin« la Sorbie meriiliiuiale. il \ i ibiix m»«|e* de di-Iri!'uli«»ii .|e |.i |h.j. il iij.nK
l'un»- ••Il hibitati«»n* i^nlii»'*. Tautn* en ajj!i»in» r;ili«»ri*» eo'i. • ulri . h. || \ .1. .1*»:!
U ur« tirm f«»rme% t|e j>.i**au'e, ^.iiif •l-iri* le ■•iid, <»ii ! 1 Ir iiiHilji.n v^i (.miI :i f.iit bni*qoi'
l-r* t^*«:l«*mt ritt«*n<» ir«Hvii|wnt qui» !'• *t du terril •!'.■. t.iiili« *\i» !• >• ferme* i* •î*»'^
•*■ rrni <»ntrrnt «lan« r«»ue«t et li* «^uil. 1^'^ \ill !*:•'« m* Mp|Mirleiit .1 >\*'\i\ t>|N>«« priori
paat lun* le prrmier. le»» mii^tn*» *^«»rit di*|»»'«»*e* h* lonc d'une r«tute. mai* en
MfJit il'* r» à |0 mètres, et. «*♦ pan*» •» de la v«»ie par uno haie. |liti<» la eiuir ani*i
216 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
constituée sont plantés des arbres fruitiers. En arrière de la maison se trouvent le
jardin et des champs. L'école et Téglise sont situées à quelque distance de l'agglomé-
ration; quelquefois, elles appartiennent en commun à plusieurs villages. Il n'y a
que trois villages, de construction tout à fait récente, où les maisons soient rangées
au ras de la route. Dans un autre type, commun dans les vallées de la Morava du
sud, de la Veternica et de la Jablanica, les habitations sont disposées saiis aucun
ordre et constituent une agglomération confuse coupée de rues' étroites. Elles sont
souvent cachées par des masses d'arbres fruitiers. Cette forme conduit directement
aux fermes isolées, par simple augmentation de la distance entre les maisons.
On pourrait être tenté de croire que les influences climatiques ont seules déter-
miné les différents modes de répartition de la population, les fermes isolées étant
surtout nombreuses dans les régions montagneuses et peu fertiles où une plus
grande quantité de terre est nécessaire pour faire vivre une famille. Cependant, c^
type se rencontre aussi dans les vallées de la Morava occidentale et de ses affluents,
qui ne laissent rien à désirer au point de vue de la fertilité; d'autre part, il y a des
agglomérations compactes dans certaines régions montagneuses. Il est donc très
vraisemblable que des influences ethniques ont été également en jeu, et que ce sont
elles, surtout, qui ont déterminé ces différences dans la distribution de la popula-
tion. C'est à des facteurs du même ordre qu'il faut attribuer le fait que des agglomé-
rations orientales sont généralement situées au bord des cours d'eau, tandis que les
fermes de l'ouest se trouvent au flanc et même au sommet des collines. Cet empla-
cement était déterminé par le désir de se protéger plus facilement contre les atia-
quesdes Albanais. Rappelons enfin l'existence, dans l'oqest, d'établissements d'hiver
et d'été, et, nous aurons un tableau très complet des remarquables différences de
distribution de la population dans un territoire, en somme, assez restreint.
D' L. Laloy.
Les phénomènes éruptifs de la Russie méridionales — D'après M. Jean Brunhes,
les phénomènes éruptifs dans le Caucase et en Crimée présentent presque tous les
types principaux de la série éruptive, tant au point de vue des modes et des formes
qu'à celui de la nature des produits et de l'âge.
Le relief de la Crimée, le long de la côte sud-est, se présente sous la forme de
saillies calcaires, dont les parties culminantes sont des plateaux ( Yaïla) offrant
une grande analogie d'aspect avec nos Causses. La chute brusque du versant sud-
est de la Crimée se prolonge au-dessous du niveau de la mer; la courbe isobathe de
1000 mètres, très voisine de terre, suit exactement le dessin général de la côte; il
est donc clair que la configuration actuelle de la Crimée est en relation étroite avec
l'effondrepent récent de la mer Noire. Les phénomènes éruptifs sont localisés dans
cette zone montagneuse voisine de la mer; ils datent de 1 époque secondaire (fin
du jurassique et commencement du crétacé) et se présentent sous la forme de dykes
et de laccolithes.
I. Jean firuhnes, Phénomènes éruptifs de la Russie méridionale, in Revue générale des Sciences
pures et appliquées, numéro du 15 mai lyoo, Paris.
ASIE. sn
Sur l«* \f»r!aitil nord du Caucaai* dva lacctilitlies «o rencontrent épilcmcnt, aou4
<!«-« a«|ir«^l^ tri*5 |>ittoreH4|ue}4« d^ns la ré^on thormalr de Piati^on^k. I>f^ phén«ini«*ne4
rnipliN HT iMtnt prcMluitH aus?*! dans \r centre d«' la chaîne; Ieiir« mantfe<«talii>n<«
•«• «iint Iraduitesi, avant la périiMli* Klaciaire, |>ar In «turriTlion di* «leux enonnrs cr»nr^
^tklc-aniiiin^it.dimtrun e««t le |M»int culminant <!<* In «*linlne, l'Elliniui (TiflUî m. ;andé
i^ilt' . rt. lautre Ir Kazbc^k (ri(>43 m.; andcsiliM. De |>art et d'autre de la route ifui
tra\trM* le (^ucnse, on reman|ue, de pluî«, d*»»* rouir*»!* de lavrH andé**iUqU(*<(.
AujounKliui, dans la liuhsie mêridionali». \r voloani^me ne se traduit phu <|ue
l»ar d«*« «^Nfd. Oh bouches éruptivrs ««ont limité<*s aux d(*ux extn*milén de la chalnr»
a Bakou et dans len pn*M|u'il(*s de Taman et de KiTtch. Dans cette dt*rnic*rt* n'-cion
rll«% M»nl |Mirticulierement acllves et l>ii*n con-rrvrfs. Ton** nw phenoniênr< *»ont
• o r> lati«»n avec |e«( jailli^soments de |N*trolr a linkou et l<*s tremhlemenls dr t«*rrt^
(iv«|u«*ntH dont cette dernièn* lof*alité r>\ le thciln*. |N)ur terminer, emprunli»n«» à
M. JtMn Bnjnhe<4 un chiffn* intéressant. Dans la zone |K*troUfèrc de Knkou un licc
tirv d«* trrmin a vie payé t 3iN)(NK) francs! Cn. H.
ASIE
■éléondogte de la Sibérie occidentale. — Dans In Siliérie <MTid(*ntale. la tlinn*
ti«>n du vent e^t soumise à de^ variations saisonnières tK*s con^idérahh*!». Cv-^i ce
*)ui n-^ulte de<» n^levén fniU par r01)M*r\'atoir(* d*t>m<k, que publie M. Iln*itîk'am K
\tn«t. fiendant tous les mois de Tannir, c*e>t le vent d'est (|ui souffle le plus
ran-nient; ceux du ntird est et du «ud (^t sont un |h*u plus fn*4iuento. Tous
• ■-« vent« ont une fre4|uence à |m*u prt*H é^nle dan^ le cours de TanniV. tandis
q«e. fw»ur U^ aulnM», s'observe une ci*rlnine |HTi<Hlicité. Si on ne con^idiTi» «pic b'*»
i|uatrr flinvtions princit>ales, on remaniue que le** brises de nord nVnent ^urb»ut
^n jtiitloi vi en août, et s^mt tK's rares en février. Lt* vent du sud a un maximum
Ml I- tolire et en novembn*, el un minimum en juillet; le vent d'ouest e^l «surtout
fm|tjent en oc|i»bre; il e*l tri»^ rart» en mars; enfin, le vent d est a un maximum
trr« I--U mart|ué en juillet et un minimum qui toml»e en (octobre et novembre.
St l'on n'étudie que la directitm dominante du vent, on voit qu'elle <e maintient
♦nirr b* •ui| »ud 4>ut^t el le noni noni oue^t; elle tend, en mars, vrrs la premi«'re
iirv^'tion, et en juin, vers la «Mvoiide. SI Ton con«»idèn* le*» %niMiii». on nuiHlnte
■|ur ir %rnt du norti a son maximum en été, >*tn minimum en hi\er; i|u«* celui
lu «ucl r«t plu« fn*«|uent en automne et en hiver que dans 1^4 deux autri**» «ni«oii«»;
;^ <f*bii de l'ourit. loujoup» plu*» fn^iut-nt que Ir* autn'<*. a »*on maximum en
• it «mnr; que !•• vent d'e^l a la même fr''|uenc«» cn hiver, au printemps et en été.
Bkai* qu'il est rapr en automne. En hi\er, surtout on observe l'ab^MMuv cumplele
î- wtil. lY L. L.
pnbUcatioiu offidellee tur la Chine. — A r«N va<»i<in de% événement** de
0»if.« . b- Srr^'ii e lîeoi;raplii(|ue d»- IWrmée a pul»li«' une .V"M'*»* #/ci'/'^*/o#* *•/ i/'Wu
21 ^ MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
iique du Tché'Li. Cette brochure de 44 pages in-S» est un précis géographique de
cette vic^-royauté chinoise, rempli de renseignements intéressants et pratiques.
Elle renferme notamment une description des routes de Tien-Tsin à Young-Pîng
Fou par Kuin-Ling Tchan, Pe-Tanh et Lou Tai et de Chan-Hai-Kouan à Pékin et
Tien-Tsin, et du terrain contre Chan-Hai-Kouan et la côte au sud. La reconnais-
sance de ces itinéraires a été effectuée et rédigée par le lieutenant-colonel d'Amade.
Le service de l'hydrographie allemande [Deutsche Seewarte) a publié, d'autre
part, une notice sur les côtes de Chine (De Hong Kong à Macao, et à l'embouchure
du fleuve de l'Ouest), de Hong Kong à Canton) accompagnée d'une ligne de son-
dages dans l'embouchure du fleuve de l'Ouest (Annalen der Hydrographie und
maritimem Météorologie, 1900, VU). Le même recueil (1900, VIII) renferme une
d(»scription du golfe de Petchili et de ses ports. C. R.
AFRIQUE
L'Egypte en 1899- — Lord Cromer, agent et consul général de la Grande-Bre-
tagne en Egypte, a récemment adressé à lord Salisbury son rapport annuel *.
Exposé de l'œuvre d'une administration par le chef même de cette administration,
ce document affecte nécessairement une forme apologétique. Quoique ce rapport
traite surtout de matières administratives, financières et judiciaires, il est cepen-
dant possible d'y glaner, pour la géographie économique, quelques notions inté-
ressantes.
L'abaissement vraiment inouï du niveau du Nil, voilà le fait capital de l'année.
Dès le 16 octobre 1899, le commissaire général de l'Ouganda annonçait que la nappe
du lac Victoria se trouvait à 60 centimètres plus bas que d'habitude; bientôt on
constata la répercussion du phénomène en Haute Egypte : le 31 décembre 1899, le
Nil; à Assouan, tombe à 1 m. 75 au-dessous de la moyenne des années précédentes,
et, le 15 janvier 1900, au même lieu, son débit est estimé à 578 mètres cubes par
seconde, alors que, pendant les deux très mauvaises années 1877 et 1889 il s'était
encore respectivement maintenu à 1146 et à 995 mètres cubes. Cette défaillance du
fleuve dans un pays qui ne vit (jue par lui causera certainement un grave préju
dice aux récoltes. Néanmoins, lord Cromer affirme par avance que ce phénomène
n'entraînera pas avec soi certains effets qu'on aurait pu à juste titre redouter. La
solvabilité du gouvernement égyptien ne saurait être mise en question. Les finances»
de l'Egypte sont dans une situation prospère. Grâce à sa très sage administration,
la Commission Internationale de la Dette dispose, cette année, d'une réserve de
34 266 000 francs, propre à parer aux éventualités de ce genre. Notons en passant
que ces accidents, (|ui peuvent se renouveler, justifient l'obligation imposée au gou-
vernement égyptien de verser chaque année une certaine somme dans la caisse de
la Dette. Il peut être incommode aux personnes qui disposent du budget de l'Egypte
1. Egtjpt n" 1 (l'JOO). Beport ày lier Majesty's agent and consut général on the finances, adminiê'
tration and condition of Egypt and the Sudan in 4S99. Une brochure, in-4 Londres, 1900. ((M. 95).
AFRIQl e. tu
•)«' ir;i\oir |io4 U* libir omploi d»* In totnlid* <li* hch rt*V4»nu«;on ne %nuniit cTpciidiint
rii«*r U !*itfi*^M* de ces iV«»nnmios fonV'fs.
L(* miinque d'eau nVnlrftlnera pn^, non |»lii<«, dt* famine, comme cela ne pnMlui^it
j.vli*. fl notamment en IH77. dan?» d«»«< rircoii«»lnnoe^ annlocnef*. Ci»lle année la. la
%iirf If .1.-^ teiTiv» non Im^iuVs fut do :w;oiMH) hrrtare*!. En |XλÎ> VMI^l «elle surfare
nr |>«ir«iit im*» deviMr ^In* Hupôrioun» à ltM»(MM» luvlan*-. (hi oon*»lali» ici le^ !mtvI<*ihi
r« Il lii^ |»ir Ir iMirrogt*, rtnhli à In |M»inti* du Dt'ltn, d<»nt l'ini?t*iii(*ur frnnçnU M(Hifr(*l
l-> tut rinitintive, nous Meli<»m(*t Ali, «t, <|ui fut nohfvô hiiu*- In dinvtjon de ^ir
I..: Il Sotill M<»nrriefT, de |ssr, „ |SîK).
l Ht- autre mo>un», d'ordn» IIm-.iI, mluîl encore la surface do«« terres non arn>
•>'• <». Ju%4|u'à une ê|MM|ue Imite nVriilc, <in levait la taxe ft»nriî*re indi**tinctement
• if l«itito ItTn* |N>rtant nVolte. Pnr >»uil»\ dnnn h» ran où le Nil n'^^lnit Iwi»*, le-» |»ro
j.ri- î ûrn^ qui auraient pu arroser leur terre avee IVau tirée ile puiln, «iVn ab^li»
Il wnl, jwiree <|ue les frais «le forap» et 1rs contributions ab-orl>aient les bénéllt^i'^.
M i."» rannt'v dernière, il fut dtVitle que 1rs tern*s arro«.<Vs avt»c Tenu de»» puits ne
• niint piH «»oumiM*9 à la taxe funcirre. Aufsi. pendant cette «^alHon, n ton vu
' * r f •»!to«» ««unies terres qui, avec l'ancien régime, seraient re^lo''» inculte««.
Kiilin. la misère qui pourrait n''*iuller de la mauvais» nVolte nera atténuée,
»-r--- aux frrands travaux actuellement en ex<Vution dan** la Haute K^ptr et qui
- -:i|int lnMUt'«Mip d'tui V fiers. Indiquons brièvement r«d»jet de ce** travaux et leur
■ • »l d*a\anccment'.
l/intn>i]uetion en Ejrypie de plante** industrielle?», telles que la canne à sucre et
• «••(••n. qui croi^M^nt en été, au m(»\en de rirrtkMlion artillciclle, et Tambition
!i •: •tnernement de K«'^cner toujours sur le dé^Tl de nouvelle^ tern-» arables,
• t *u^'ité de la |»;irt tli's inirénieurs et «le?» «Vonomislen de nombn*ux projets
. -'n» ni,:i>ment «le Teau du Nil. I/uu «le ces projet^ a été réaliM*\ cV«»t le U'irrnice «le
|- -inte du IMIa. I)«»ux autre*» H4iîit eu vt»i«« «rexécution : le ré'*er\«»ir d'.\«»MMinn
■ • l« Uirru'e d*A%Hioul. lir.ice n une dicue de «leux kilomètres «le lontr, qui ci»upera
I* Nil. «-n 4iini»nt d'A*«M>uan. à (Iliell.il. «ui \a cn'*er un lKi^*>in capable de ci»nl<*uir
«;•! milli ird ib» mèirt*** cuIm»'* «r««au. l.a di^'ue M'm p«Tc«*v de \^l nn*b«»'', munies
.'»> j'ie d*unc \nnneen fer. IVinlTut ji* p.i«**;i«:e du Ilot «le crue, 1«»«» vanner n**le
r ni U %•■«••. En «lt*i*«*nîbn», on b's abu-^er.!, pui«*. ver^ février «mi nnr", ori Ivs lèvera
l- ;r di-trtbuer métbodi(|ut*mrut reiu h rK-:\ple. .\ la fin de !•**»*.•, dit b»rd Cromer,
1» î -:.i' . ^lu «V»té «le In rive «»ririitale. él lit «Mlifl<*«' ju**qu'à deux niêlre- de ««a future
• .î'ur. •ur une lonuMieur «li* 1<n) mrtre^. On a trouvé, a une certain** pn»fond«Mir,
! . '*iilie« friable**, (|ui n«-'«*»Hiii'hl de-* fonilationn beaucoup plus profomle* «pie
î * tout «raUirtl pr«»jetees. !>•% travaux «lu canal navijrdde «|ui M-ra ménak?i'»
• .' Il ri\e «M*eid(*ntale procre*Miit p.:uli« renieut.
\ \*-i«»ut, i»n construit un b«rr.i«e «le tWiii mètre" de |.»n^*, destine à reb»uler
•ir.#* k'finde «|uantité «re.iu dum le eaiial Ibrabimieb, (|ui n'iMnre, *»ur la ri\c
• l'i* !>»' du Nil, un |M*u en a\al d\\<»*»i<»ut, denet^nd |>^irallèlement au fleuve et
I L# U<i^or ln>o%er« «Ir» rm»* .^'f-» ;ii» n*» ••ir r.!t#« ]ite«tii»n «Un* 1^ fvmnr.|i»ïl»lr •rtirlr *\t
M jrin Brufih* •, Lft "»-ai»«/« tru .ur »" u • f^i» «fi n *ij^§ h tnil"^ i^ii .\«/. In At^-tin dt
2M
MOCVEME^T GÈOGRjU^lQUE.
aboutit, £/>u% le nom d€ Bahr Itt§^. aa Favoum. D r aura sur la tzt* iruïrit
une é'.'îuwf. dont le* mur* ont déjà d^^j^çsé le niTeaa d't-lé du fk^irrt. A Aîr!.:«ati:-
on emploie dix mille ourrîers et autant à As«k>at. Sur ks lO^J mîîD >it5 5t fr-bir-^.
qui r*-pré^,n\eiii le capital ença^é, les eDlrepreneare lOL Ai»-3 ei C*" iiTiik-z:.
â la fin de 1 W^, r^a 27 millions.
Postions géognqiliiqiies dans le Hinteriand du Togo '. — De se^-ieznifY IV:«7
â août i^JH le D' Kersting a déterminé astronomlquement on certain n<>3ii«Y d?
positions fté^jimpYilques au moyen d'an théodolite de Fennel fils, de Ca$sel.
La pluH fmnde partie des latitudes peuvent être considérées comme exactes
à Ur prê«i; pour quelque«-unes 'Kouchounti, Sirka, Aledjo-Kadara. Baçoa . Ter-
reur [ieut être de îi^f et s^élever pour Dako, Tchamba et Alibi jasqa a 3j'.
Kirikri +nnr 3
iMko îr!2 2C' 2
Tchamba » 03 2(f* 1
AJibî * 5<5'3l' i
P«raUou ♦j'il'lS* 2
ILiiiKh*>uiiti 8 50 17* 1
lUMri y!521' 2
Bafilo '^2120' 2
Hoiidoij îr20'l<'/ 2
Sirka îr^S'iO* 1
obsenr-
Poiote de Koliiu
Sokodé . . .
Kogué. . . •
Pésidé . . .
Kal>ou. . . .
Aledjo-Kadara
Eagou. . . .
Atamdé • . .
Tchyeli . . .
Agouna (Choodou)
y^&5 2r
«
c^l-ï^rr
8-.>**i4*
4
—
9*4i*3i'
—
9-» 5^
—
9-2': 36'
—
9^!5I4*
—^
8»3i!.**
—
S 1125*
—
"•«V'i'j'
—
T*33 4r
.^
Longitudes.
Tchamba — 4% Alibi -f- 3* par rapport à Kirikri (ce dernier incertain).
Kouchounti -f- 1* W par rapport à Parataou.
Différencet en longitude par rapport à Basari.
1-4*
+ 1-4-
Dako
Halllo
Houdoii -f 2-16'
Kirikri -f 2-32"
Sirka -f 2-t'
Kolina + f***
Sokodé
Parataou ....
Kogué
Sansanné-Mangou
Pésidé
Kabou
+ i"24'
-h i-37
— 0-51'
— l-OT*
+ 0-43'
+ 0-iO'
M. Chesneau,
Nouvelle carte du Cameroun. — Les Mitteilungen aus den Deutschen Schutzge^
hirtm (vol. XIII. 2. 1900) renferment une carte en quatre feuilles à l'échelle du
1/l.'îO,000 des refilons méridionales du Cameroun allemand. Cette carte, construite
par M. Max Moisel, d'après les levés exécutés, de 1895 à 1899, par le lieutenant
baron von Slein, combines avec les travaux des voyageurs antérieurs, dont plu-
HJeurs étaient encore inédits, est une contribution, précieuse et de tout premier
ordre, à la cartographie encore si imparfaite de cette région de l'Afrique. Elle est
occompngnée de deux notices explicatives; l'une du baron von Stein sur les voyages
et les levés exécutés, pendant quatre années consécutives, par cet officier dans la
APRIQUE. U\
fo|oni<' du (^mfroun, Tnulrr de M. Moisol sur la^ documenU qui uni ftcni à
ctm^truiiT la cnrie cl sur la façon dont iLs ont éiê utilÎM*!*.
La pntfondc ronnai^sMinco que p^Hncnlnit le ban>n von Strin dos dialrrtes parlés
par I<^ natureU entre LoUnlorf et la station de Yaountlô, la |»atience et Thabileté
qull déployait dans ses relations avec les indigonen, lui avaient permis de nVolter
uneamplr moiH««on de renseifcnements de toute naturt* conn*rnant les voirndf* com
munication^, la situation et la délimitation dos pa)>, remplacement dot» tribus, oto.
t>H ren«M*i^noments, longuement et lalM>riou<oment vôriflôs et contnMô**, lui four
nirenl Ir^ éléments d'une carte qui complète, de la façon la plus heurruM>, le travail
top«>flrniphique si prtVis qui lui sen*ait de base.
Le levé de ritinéraire a été soigneusement exécuté à la boussole, dont les« indica
ti<»ns étaient relevées, en moyenne, toutes les tleux ou troi^ minutes; malheureUM*-
ro«-nt, la nature du pays, où dt>minent I opaisse forêt vierge et les hautes herbes, ne
l-^rmit quo raniment Tusage den visées et ilos tours d'horizon et em|NVha même
trqi «ouvont de déterminer Ion formes du terrain dann le voisinage immi^liat do la
n>ute pan*t>urue. Os levés, mis au net à Berlin [mr M. do Stein lui mémo et cons-
truit^ aux tvhellos du 1/37 TiOO et du I/J375, ont M^rvi de fond à la grande carte
d«* M, Moi?M»L i|ui. |M>ur pouvoir y faire entrer la plus grande quantité po«^*%ible dos
ren^'itmements si soigneusement et si laborieusement recueillie fuir le voyageur, a
rht>i<»i IVIielle du I IS(MNN).
t luire li*^ itinérain's d*explorati*urs antérieurs déjà pul>lie«*. M- M«»i4i>l a pu
utdi«er |H»ur sa carte, troi*» documents encon» ininlits.
i* L'itinéraire du lieutenant von Bo^^t (Idlên ntation de Mpimi. oxirute en
m-ir* ivit;, ri feuilloH au 1.:17:î<I<).
t* L'itinéraire du lieutenant von i^^rnap (Juernhoimb iBipindi ntation do
^ v»unde Sanagni, extvuté de d«Vembre IVMî à mars |SII7, i feuille^ au l 7.*i(ï«N).
.'r l'itinéraire du sergent majf>rllûckorl iBoname SoumbamlMimU)i.(H*t«>brt* IHtIH.
f f'uillc^ I :)7<)(MK
!blalh«'urpu«ement, le manque de |N)><itionH a^tronomitiuo*», tn*"* t»en<«iblo i\iïn^^
Cl-» iVfc'iiin»». cn*'a aux cartographe de <M*rieux embarras |H>ur la mi^» en o*uvn» de
r*-"» dilTt-rents itinéraire^. (linq lntitud<>«i seulement f»nl pu être ulili^Mi»^ : celle
d'E*l«-a, do B«*^ah(mg Mingoyo.do Mpim ancienne -^talioni. dt* H.'iilumurhd«»rf, dftor
mmn*« IMir le lieutenant von Be*«*»«T. et celle de Ynoumle du li«u («liant Kuml.
|ji )*i>«ition de la mi**^ion (IlH»lv«»a, détermiiu'v en latitu*!»* et «*n l«>ntcitude
ri7M Ijit. N. et l:^iO(Nr I^Miir. E. de (ir.i {Kir le IK Beniutt, ni'Mtvin de la
ftlati<»n.a di) être rojettV. la valeur «le roliMTxation étant compl«'t* m*-nt incoiinut*.
T*'Ulo la construction do la carte re|i4»<>e sur la |Nisili(Mi du |H»«te d'K'l'M. qui t*ni
rxtrait*' de l'itinéraire do Von SteiiHîexK'.T i Vi(/. *tti% */oi IK S' hutij* fn* t* ti, ivjs,
p l^^^
I'd** do^ plu4 gri»'*M** dif Acuité-» que r.iiitetir îiit éprouvtvs on dn^'^^anl -^a carte
prt.%irnt il4*coquo la route Kribi Bipiiuli, une «b-^ voir^ len plus lari:o< et le^ plu**
fnFHurnt«"rHi lie la cobmio, et dont le traiv o^t -ult^m'Mit e^^qui^^e «^ur la carte de
ll««firen. n*â jamais été Iovih» nVIlemont, le b.ir«»n v«)n Sl«'in lui même ayant été
fufré par la maladie d'interrompre à Bipindi ^nn travail tiqHicraphiijue entre ce
222 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
point et la côte. H en résulte, ponr tout le réseau de routes entre Edéa, Yaouhdé ei
Bipindi, un flottement considérable auquel on a essayé de remédier en déterminant,
aussi exactement que possible, la position de la station de Yaoundé à Taidc des
trois éléments suivants : — 1^ un renseignement du baron de Stein qui attribue à
la route Kribi- Bipindi une longueur d'environ 65 kilomètres (calculée d'après les
heures de marche); 2° un itinéraire levé par \on Glesczinski, de la tombe du lieulc-
nant Lûbko, dans l'Epfossi, à Grand Batanga, par Komaka Efoulen; 3' la latitude
de Yaoundé, de Kurid. La nouvelle position de YaOundé a été ainsi fixée par 3'»5<)' de
Lat. N. et ll''39'30" de Long. E. de Gr. ; mais elle ne peut, en aucune façon, être
considérée comme définitive.
A rafd'e dès. renseignements nouveaux on a essayé de remanier les anciens
itinéraires de Kund, Tappenbeck et du D*" Weissenborn, mais le manque de noms
géographiques n'ayant pas permis d'identifier de nombreux villages et traversées
de cours d'eau indiquéssur ces routes, îl a été impossible de modifier leur construc-
tion. On sait, en effef, que les Tillages en Afrique sont généralement désignés par
le nom de leurs chefs ; or, presque tous les villages des cartes de Kund et de Morgen,
par exemple, rie portent que le nom du pays ou de la région où ils sont placés.
La notice de M. Moisel se termine par une liste de 16 altitudes (exactes à
30 m. près) qui avaient été calculées trop tard pour pouvoir figurer sur la première
feuille de la carte déjà imprimée. M. G.
La ligne ^e jfaite Qongp-Zambèze. — La Belgique Coloniale * continue à publier
le rapport du lieutenant Lemaire, le chef de l'expédition du Katanga ; nous y
puisons d'intéressants renseignements sur la ligne de faîte Congo-Zambèze.
Cette ligne n'est pas, comme on se l'imaginait, constituée par une n»gion
marécageuse servant de réservoir commun aux affluents du Congo et du Zam-
bèze *; au contraire, quoique le relief montagneux n'y soit souvent qu'à peine
sensible, le partage de§ eaux s'y fait toujours d'une façon absolument nette.
C'est une plainç sablonneuse, parsemée de maigres bouquets de bois palmiers
nains en majorité), alternant avec des parties nues, où abonde la limonite — et
parfois l'hématite, exploitée par les indigènes — et d'où surgissent, de loin en
loin, des roches, plus généralement d'origine éruptive que métamorphique ou sê<li-
mentaire. Un sentier, très fréquenté par les Ouamboundou, en suit continuelle-
ment le faîte, afin d'éviter les marais et les vallées éponges qui se trouvent, non
sur la ligne de partage elle-même, mais dans le bassin bien déterminé du Zam>
bèze, là où l'eau suintante vient former les affluents généralement assez paresseux
de ce fleuve. Au contraire, les ruisseaux coulant vers le Congo, loin d'avoir des
allures marécageuses, se distinguent le plus souvent par la limpidité et la rapidité
de leurs eaux.
Les cours d'eau des deux bassins se reconnaissent de loin à la galerie arbores-
1. Numéros des 13, 22, 29 juillet, 5 et 12 aoiU.
2. On a (ièj.i vu {La Géo<jraphie^ 13 juillet 1900) que le lac Dilolo lui-môme est un étang fermé,
que les fortes pluies font déborder, mais qu'aucun thalweg ne réunit aux rivières environnantes.
AMI^IIHJIE. ii^
rrnir <|ui ii^ jftlonncol qui tranche vigoun*UM*mont <iir ruoiformiU* dv cviiv iiiUt
oiioaMe ptainc Mibii>nneu!io.
M l>*fnAin* n '(itriii»mim'* ivlti* /onc do pnrtAK<* '•i riiriruH» n lu dorMilt* derotn-
mrn'i* > , rAraclrrUnnl aiii^ti hoh nlltin*^ dt* lii;np dr fnilo dr^* deux fcrainln |i4i*i%ifiti et
di* vi>ii« oommertMole im|)ortnnte. Le sontitT dr** OimmlNiundoii. <|ui io fniil ni
eiartrmrnt. e( que |»anNUjrenl, fn^iuemmetit le*, rhoriots h ïhvhU iU-% nrpN'ionU
I«irtu;;.ii4 de TAnf^ola, pn.'seiitc le> plus frraiidrs facili(r<« à In ctiii»lrui'(ion d'un
ehemin «le fer de pénétration dans ce*« réicion.i. M. Coc<>r.Ai .
AMÉRIQUE
Explorations amdricaines dans TAlaska*. — Pendant IVlé I<JN). \e Gé^nlutjnuti
Smrrey de** Etat»» Vuin a orffaniw* les ex {m'hI il ion «nui van tes dans TAla-kn :
i' Ih$iriri tir in Copprr River, — t'ne minnion l•ompo*^*•e de M. F. C Srhrader,
•:^d«»,:ue, et de M. T. tî. (îenlîne, topoi^raphe. aiiltw eharun d'un a*»-iHtnnl, a quilté
*w^ll*-. !•• i'»mal»rharjré<*dV\r»culer le levrr toiNitrrnphiqueet fondoiriqurde la vnIhV
•1^ la rh«'tl>na river. Os travaux, qui porli-ront '•ur une HU|M»rfl«*ie de 7*î<K> kilo-
nirtn^ ram'**», doivent cMn» relié*» a ceux enln»pris par le C*pn$t nmi drmirtir Sarrri^
|»rr* «le Valdi*s. et, *i crin est |>o*»*iili|o. étendus h la région romprisri»nlri' la \alhV de
h fTbtttyna et la cAte du Pariflque. Vn inténM éronomique eonnidéralde «l'altache è
l'riuitf df la valhV de la Ch<*ttyna: un tdte ruprifÎTe, considéraMe. croit on, «•!» rrn-
...nln*din«» cette n*irion, au sud de la chaîne Wranifel, et setond. dans \v nord ile
.»• rrliff. jusi|u*aux s«>urci»s île la NnlM'».iifi et île la (^»pI)er river.
i ththtrttlu Capr ynffir, — m»ux nù^^ioiiH doivent exploHT la n*t:ion du c.-ip
\--me rt une |4irtie de la presqu'île Sew/inl. l/um*, dirifcv par M. E. linrnard.
ri'- ut < m \v h'viT to|M>irraphiqu«* de ci*lle zone et la triangulation ilu t«Trnin r^m
; n* «ntn» |V»rl (Ilarence et la tîolofnin Bay, de concerl avis» le Cn'ui ttn,l f|V.,.A7»-
'^-r-^v. i|iji envoie écalement une exiMnlition dans ces pora^i^s. L'nutn» nii*»«»ion,
•nfi«* a M. Alfre»! Br»H»k'», elT«v(uera la reconnni'^^ance pti|(u'iqiii> lie io /mie
•^■•tf |*ar M. BarnanI, «hq>uis |n Fi^h river ju-qu'nu cnp Nome ei n |»orl t'.iarence,
■t ilu district du cap York. Elle détiTminera rexlen^^ton de«» terrain- niirifèn**» et
U-* ciinditi<in« de iri**«*nient de- fi|t>ns de^ipirN diTJve r«»r d»"» pI.»e«T*.
I '.•• tnii*if*mret|»«dition. compn»naiit M. W. .1. IN'ler*. tMpii{.r;i|ihe. e! M. \V. i\.
M«ril«-nhall. cé<doirue. détMir<|uera a CeNNl I1m|m> |i:i\ . rt*I«''\era la portion nord orii ii
•%U» dr 1.1 pr^*«|u*lle Sewnnl. pui< lraver<»Ta cette pn'-qii'de j>nr In Ihhklatid river
j»«ijr arriver à la Norton hay. Olle mt--ion e-l charu'»'*»» «le ri*«*onnaitre r«*xleii-ion
»^r» le nord e«t des trrrainH aurifère^ du Oip Nome. qui. mmuMc t il. •»«• pndoncent
a Irarer* la pri»*«|u'lle Se\^nrdet hrixiên» K«»eualik.
Enfin, une quatrième ex|>ei|i(iun -« ra nii-e n t«*rre ^ IVmtMiuchure de la ri\iere
%Urn Kakat, hivernera «lans ce<» paracen. vi Y an prmliain explortTa la vallet> de la
ffi^Wre K<'%«kak. Ciuhics ti%i<*r.
I T*' À^^rr^r^n Ofot "fi'i. V..l \XM, n* ! Jo. î- 1 { ••••. j». • 4.
t224 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Les tremblements de terre en Californie en 1896, 1897 et 1898 K — Durant cette
période, les mouvements sismiques, enregistrés au montHamilton ou observés dans
la région environnante, ont été extrêmement fréquents.
Celui du 20 juin 1897, chronométré à la fois à ^ob8e^^'atoire Lick et à Oakland,
a permis de déterminer la vitesse de propagation de Tonde sismique : elle était de
o kilomètres par seconde. Le tremblement de terre le plus violent de la période eut
lieu le 30 mars 1898. 11 dura quarante secondes et occasionna la chute de nom
breuses constructions. Les déplacements maxima ont été de 9 millimètres dans la
direction N. S. et de 3 millimètres dans la direction E.-O.
D'' L. Laloy.
Le climat de Saint- Christophe ^ — L'île de Saint-Christophe est située par
68**5' de Long. 0. et par 17°20' de Lat. N. — Sa longueur est de 37 kilomètres et sa
largeur de 8 kilomètres. Sa région centrale est occupée par une chaîne de monta-
gnes, dont le point le plus élevé est le mont Misery (1250 m.).
En général, le climat de cette terre est sec et sain, purifié par de fréquents orages.
Les matinées et les soirées du mois d'août, le plus chaud de Tannée, sont fraîches et
agréables.
La température moyenne annuelle est-4-27*,2; celle du mois d'août (le plus
chaud) s'élève à -+-28%3, et celle du mois de février (le plus froid) à -l-25",6: il n'y
a donc que de très faibles variations de température.
La hauteur de pluie recueillie en un an atteint 1310 millimètres, dont les 0,37
tombent pendant le premier semestre.
Voyage de H. Cerceau dans le Chaco et la Bolivie orientale. — Depuis 1 891 , notre
compatriote M. Cerceau, ingénieur et géomètre, parcourt les vastes territoires de la
République bolivienne, tantôt chargé par le gouvernement bolivien de tracer de
nouvelles routes, tantôt prospectant des gisements miniers. Il est tout naturel que
dans un pays aussi peu connu il ait passé et repassé par des chemins qu'aucun
voyageur n'avait levés. Il a adressé à la Société de Géographie la relation de ses
périgrinations, accompagnée d'une carte. Nous reproduisons cette carte à échelle
réduite, afin de montrer que les itinéraires de M. Cerceau s'écartent des chemins
connus, et, passent, parfois sur des centaines de kilomètres, à travers des territoires
absolument vierges de toute exploration. Nous n'avons apporté aucune modifica
tion au dessin de la carte envoyée par M. Cerceau, sauf pour le cours du Guapore et
du Rio Verde, que nous avons tracé, d'après les données de la Commission de délî
mitation brésilo-bolivienne. Nous avons exprès laissé intactes les positions de Buena
Vista et de Pampa Grande, quoiqu'elles ne coïncident pas avec celles qu'avait don-
nées Minchin dans la carte de son voyage en Bolivie (Proceedings Geogr. Soc. Ijon-
don, 1881, p. 401). Comme, d'une part, M. Cerceau a fait des déterminations approxi
malives de longitude et de latitude, et comme, d'autre part, M. Minchin n'a pas
été à Buena Vista, et a porté cette localité sur sa carte, d'après les distances indiquées
1. Bulletin of Ihe United States Geological Survet/, n* 135, 189S, el Î6I, «899.
2. r. ^^ Monthlu Weathn' Review.
AMÊiUQUB.
t0
ptr k« indigvnM à Pampa Grande, il se peut que la Térilé soit entre les indieaUona
dai deuK Toyageurs. Ceci dit, nous allons résumer brièvement les nombreux royagea
de M. Cerrvau, d'après son manuscrit.
Cest pendant l*été IS91 que M. Cerceau fit m première tentative pour pénétrer
dans TEst bolivien, en partant de Jujuy (République Argentine) où il se trouvait, à
c^tte date, après un voyage dans les Andes boliviennes. Parti à dos de mulet vem le
--.——. Itifiér«irt
B R C S I L
!•
m^Kii%iiic« i>K «. c:En«:t%i d%5(s l% bouvic oiiirM%iR.
?i'4^l. il a. d'alifinl, visité Ioh m inirenio » (usines h «ucroK où travaillent 1rs Cliiri-
ru4iM»«. 1^ Mu«a4*i»« et autres Imliens « h crAne liomiN* », amènes du Chnoo par
]r% a«r«*nts «iHviaux. Il arriva ensuite imisiblement h Ornn, ville presque morte
ca l*<ll — ellf d«>it maintenant se n»lever «le ses dêsimtres, tlepui^ (|u Vllo e^i il«>venue
y l#nninii« du chemin de fer arirenlin qui lontre la vnllt'o du Vermejo. A fmrtir
d'ilraa. le vo\afre a été plus mouvementé. En traversant le Vermej*», M. •Vnvnu a
p^rda t«>o« M^ hafratres, h<^ instruments et son argent, et, n*a dû son salut qu'aux
»4n« empres«é« d*nn passeur. Français d'orisine. Voulant quand même ronttnu«T
^*o roytkg^, il s'est éiraKMlans un pays désert, et. aprê*» mille aventures, a pu revenir
for u^ pas. en suivant une caravane de marchands indip*ne«« juM]u*à Salta : il a
■IM ain«t quatre moii p(»ur aller de Jujuy h Salta iqui e^t plus au sudi, tandis qu*on
y « 1 eo quatre heures en chemin de fer.
La Ct^mm^pmn If
19
226 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Cet échec ne découragea pas M. Cerceau. QUelcfues mois plas tard, ayant trouvé
un compagnon de voyage, il acheta une mule et repartit d'Ofan. Après une deuxième
tentative pour remonter la vallée de Vcrmejo, il réussit à arriver à Tarija, épuisé
de fatigues.
Tarija est semblable à toutes les villes de la Bolivie montagneuse. Construite sur
la pente d'une montagne, au pied de laquelle coule la rivière Tarija, avec des rues
en pente, pavées de cailloux arrondis, des maisons toutes pareilles, aux murs épais
de briques crues et aux toits de tuiles demi-rondes, silencieuse et presque sans
commerce, elle rappela au voyageur Potosî et tant d'autres cités construites du
temps de la conquête, avec des matériaux apportés de très loin, et tombant aujour-
d'hui en ruine faute d'entretien.
Le commerce d'importation à Tarija, limité aux étoffes et à la quincaillerie, est
presque tout entier entre les mains d'un petit nombre d'étrangers, principalement
d'Allemands. Les vallées des environs de la ville, particulièrement celle de San-
Lorenzo, sont, avec celles de Cinti, les deux seuls points de la Bolivie où la vigne
Boit cultivée ; le vin de Tarija jouit d'une renommée méritée à plusieurs centaines
de kilomètres à la ronde.
Entre Tarija et Santa-Cruz, en passant par Iguembe, et, pendant son séjour à
Araticu, à Aquio, à Lagunillas, et, devant le marché des Indiens qui se tient au
confluent de Rio San-Juan ou Pilaya et du Pilcomayo, M. Cerceau a pu observer
les mœurs des habitants et a même pris part à une expédition de volontaires que le
gouvernement bolivien avait organisée pour combattre les Indiens-Chiriguanos révol-
tés. Le soulèvement des indigènes partit des environs de la ville d'Araticu, non loin
de Lagunillas, et se répandit de là dans toute la province de Santa-Cruz; il avait,
pour cause, l'usurpation, par les colons, des droits de propriété sur le sol que
les Indiens croyaient posséder, non- moins que les traitements brutaux infligés
aux Indiens devenue « peones », c'est-à-dire ouvriers des champs. Les Chiriguanos
sont pourtant d'un caractère très doux. Ils forment l'élément travailleur par excel-
lence de tout l'Est bolivien : ils sont cultivateurs, élèvent du bétail et de plus
fournissent des serviteurs à toutes les familles du pays. D'ailleurs, ils s'assimilent
très vite à leurs maîtres de race espagnols et les cas de métissage sont très fréquents.
Ils sont administrés par des caciques ou chefs indigènes, instruments dociles
du gouvernement bolivien ; leurs différents grades se reconnaissent à la forme
de la tige et de la poignée de leur bâton de commandement. Le costume des
Chiriguanos est très simple ; un pantalon et une chemise de toile de coton blanche,
un chapeau de feuilles de palmier, et pour chaussure, quand ils en portent, une
semelle de cuir épais, maintenue, au dessus du coude-pied, par une petite courroie,
laquelle est attachée à une autre qui passe entre le gros orteil et le deuxième orteil
de chaque pied. Cette chaussure porte le nom d'o/o/fl. Les femmes revêtent une ou
deux chemises superposées qui leur tombent de la gorge légèrement découverte jus-
qu'aux talons. Ces chemises [tipois) n'ont pas de manches. Ces Indiens ont la peau
très peu colorée, presque blanche, comparable à celle des créoles et des blancs ayant
longtemps vécu au soleil dans le même pays. Leurs habitations n'ont pas de murs
et se réduisent à une toiture à double pente, composée de pannes et de faîtages en bots
AMÊRIQrB. tn
•impl^mrnt tsx>rcv, cL de chevriiufi In^ e^|>QrrH, car iU n'ont à supporter que le puiiU
d'une couverture en feuilles de {mlmier dU|NiM^Hi en plui(k*uni oouclit*i«. Otie t4>iturr
e%l appu>êe ^ur tn>U M'*rieti de {Mitenux. fourchu** ii lVxtn'*miti* ««u|M*rieure, dont criui
du milieu i»up|Mirte le falta^e. Lc^ pitVeH de lum ne «ont ni A«iM*mld(V^ ni cloué<*^.
inai« simplement attAclu^t^H imr une linne, ap|»el('n; ^/u^mbr, d'une extrême rr^i^taniT
et imputre<inl>le. Entre len potenux on »u.*i|iend ordinairement le lianinc où Ton
f^iuclie. I)e tempft immémorial Ic^ (Ihtrifrunno^ HAvent DIct et ti^MT le colon, qui
|M>uMe spontanément dantf tout le itovii; ils le teii;nent en rouf(e n\ec le roiicou, et
en bleu ave<* Iomi/ ûndÎKo). Avir leurn arcn en pnlmitT {ckuHht) et leur* lltHrlit*» a
|ii»into de lioin de cAucAiii, il?« attaquent le*» ja^ruars et autres animaux !>»auvaKe<(.
La culture ei^t primitive, nann Tnide de charrue. 1^ défrichem«*nt m* fnit |iar le hrù
laice. l^ qu'il a plu sur la cenilre, on sème rt on plante, et, tpiand le terrain com*
•race h «'épulMT, on nvommence aillt*urH. |^ terrain ainsi cultivé *% np|M«llc rhae*»;
quand on rabanthmne, il devient bétrherho. L4*» ChirÎKuanoH aiment le plaisir et
pn»fitent de toute occasion {niur m* n*unir et iM»tre la rhucha 1 bière de mai^i ou l'eau-
de vie, et dauMT aux smuih du charango iiruitare dont la caiv^e i*^t une cara|Mice de
tat^Ki oti d'un autre animal analogue).
I>e Santa t>u<, M. (>n*eau entn*prit, sur l'invitation du préfet de la pn»vince.
et ac(*ompatfné d'un sous lieutenant et de deux MiltlatH, un vo}aire à liuenn Vi<ita. et
«le là A Pampa tîrande,en suivant un itinéraire al»Ho|ument neuf, t|ui ne «Warte |wi*
beaucoup de la vaille du Ya|Nicani. Li* but de v«»\n^e était IVtude d'une route à
ron«traire entn* Santa Cniz et l^amfMi (irande, M. On*eau a rap|Mirté le plan
«i«*taillr du |Miys pan*ouru et le tracé de la futun* nnite. Apre** la traxer^V |i«*nible
du c%A TarolN>ra. ainni appelé |>anv qu'un colonel Udivien avait tent«*«|e le franchir.
«ans «uci'ès d'ailleurn, au son de la mu!«ique militairt*, la caravane de^N*iidit dan«*
une vallée latérole du Ya|mcani, (»ù Ton thVouvrit un filon de KAlèiie ancentifere.
1^ caravane traver?^ ensuite de^ fon**ts» vierge** et de^i col h étroite, c«»rnme ct*lui
«le • D hij«» de la Neirra », non U»in de la rencontn* du Ya|Micani aviv ^»*u affluent
•le rauche, le Rio Amaritlo. !>* voynk^*ur a dû fninchir plu**ieur** affluents «le dmite
du Yapacani, entn* autn*H un cour« d'eau qu'il ««urnomma Itio Ubuio». pui<» le Rii>
Borrtento^ et le Rio Rafaël. Ce^ affluents ^mt moins im|Nirtant<* que ceux de
icauche : Gd<»rado, Santa Ilo^, Rio Amarillo ilt jti nommé, et. Rio del Millo. comme
Ta pu cimstater M. Onvau dans ^m Mvon«I v«»>a»re à Pam^wi tîrande. I>» Ya|mcani
parmi! couler, dans cette n'*ft(ion, tantôt dan*» de** i;>*rK'i*^ étroite^ à iMir^m vertii^len,
tantiH <lans de^ plaint*^ où il «'«taie et se di\iM* en plu«itiir!i bra*«. Non loin de
llairaoa, un^Mcvimn i, ours brun /irlH»rie«ile, a été vu |Mir le \o>a»:('ur tranquille
ment a««i« dan% iM>n niil, au milieu dt*H branrhes. « I^^s e^^Micr^i fon^tien**i U*n plus
frfnan]uat»le« que j'ai pu noter dan** ce \o}ak'e. dit M. On^tou. ^«mt le i|uina (deux
•spf<r«-. le co|>ahilMi ou c«»|»ahii, th* nonibriMi^e». vjriete^ d«* |»almifr«. P'^'/, arbre
trr« irraml K th** KT*m«, d(»nt le tronr e-t n'ri»u\ert «fune iv.inv *M'niM ihje à celle du
brtre, et qui ré|Mind, [lendant lonct^mp^, une |»«iiftr.inte inlfur d\iil. lor**quun lui
fait une UeMurr. Il y a au«**>i le ^i/'I^i/m. ifont la feuille. %t>u<i 1«- nom de paille.
sert à faire des chafieaux extn'^nienient lin*», et de magnifique** f'*hn%t$ dont les
rariiie«ailTentive«,de S à lOci^nlimêtn^ d'ep.-ii«>^eur. atteii;uent hors de terre jusi|u'A
I
»t MOCTEMETT GÉOGftAPHlQCE.
e ti^n% d« loninjeur sur 3 oa 4 de haateor. Xai ra des rooes de chairîots de
I I». ^>i de dUmHre. découpées, d^une seule pièce, dans une de ces racines plates. »
Kfj 'J-f^^iTrjt/re 1^12, M. Cerceau quitta Santa-Cmz. pour se rendre dans le terri-
^Ar»: -Xt^, Chkjuitoi et visiter les anciens établissements des jésuites, aujourd'hui en
Alfthii Hvoir pas^ par Guarayos lau nord-est de Santa Cruz, non loin du Rio
iifftwi*^- oh Von amène une grande quantité de bœufs, redevenus sauvages, que Ton
i'Mpiuru plu< au nord dans les pampas de Mojos, puis, après avoir traversé le Rio
itViuAH et le Rio San-Miguel. notre voyageur entra dans la région des collines
qu/irf />fim^ aurifères dont les gisements ne sont pas cependant très riches. Le centre
tU^ orpailleurH de la vallée de Quisere. qui débouche dans celle de San-Miguel, est
S/jri(;i Ho^a, marché asi^ez important. Des gisements plus riches doivent se trouver
autour de O^ncepcion; malheureusement on en a perdu complètement la trace, et
nui'.une recherche scientifique nouvelle n'a eu lieu jusqu'à présent.
Oifiœficion, comme toutes les anciennes missions, est actuellement un village
pnfM{ue mort. La population blanche, ou plutôt métisse, y est peu nombreuse; les
hiflicfiff purH y sont la majorité. Aux environs de Concepcîon on trouve, outre le
cotonnier sauvage commun dans tout l'Est bolivien, deux espèces (Tanil ou plante
ilonnant l'indigo, et, l'arbre, appelé lesiga, qui laisse suinter une gomme résineuse,
l/odeur de celte gomme, lorsqu'on la brûle, est identique à celle de l'encens, en guise
duquel elle est employée d'ailleurs dans les églises du pays. Enfin, sur les plateaux
boH et ires étendus, on trouve des arbustes dont les feuilles, lorsqu'on les écrase, de
même que les baies, dégagent une forte odeur de camphre.
Apn^rt un séjour dans la région minière, M. Cerceau se rendit à San-Miguel,
pellle ville sans importance, située sur une hauteur rocailleuse, entourée d'un côté
par des maréeages, et de l'autre par une forêt riciie en cut'upu, arbre de grande
taille (|ue l'on rencontre, comme essence principale de là jusqu'à Corumba, sur
Im frontière du Hrésil. Ot nrbre, dont l'écorcc fournit le tanin, secrète la gomme
iinihl<iue. Entre San-Mi^nel et S/uila-Anna, on rencontre, sur les goyaviers, des
espi'res de fourmis d'un demi-centimètre de longueur avec un abdomen très peu
nvouvert de» poils; elles sécrelent une sorte de cire très plastique et parfumée.
De San-Miguel, notre voyageur se rendit à San-Ignacio, ancien « collège » des
JésuilcH, moins «lélabré que les autres, siège actuellement d'une sous-préfecture;
il revint ensuite sur ses pas et se porta vers Snn-José, ville commerçante, dont le
« collège )) tt une voûte, unique exenq)le dans l'Orient bolivien. La correspondonce
entre S/inta-(Iruz et (lorumlm est faite deux fois par mois par deux courriers à
cheval : l'un va de (lorumlm à SanJo>é, l'autre, de San-José à Santa-Cru2. De
San José, M, Cerceau se riMidit à Santiago, traversant la rivière Tucaboca à San-
Juan. La route passe par <les forets de curupu et de coca dont personne ne tire
parti. Santa Ana est le dernii»r point habité, avant le désert morécageux qui s'étend
ju>(|u*au Uio Paraguay, et, a travers h^quelon se rend à Corumba, ville brésilienne
►ur le l*araguay. La thuiane lMv»*ilienne ^o trouve tout près, h Puerto Suarez, sur le
\H\t\\ occidental du lac, la IJahina di» Caceiv*. qui se déverse dans le Paraguay, et qui
fut ctnle par la Bolivie au HiV'^il, il > a une trentaine d'années. Ce lac, quoique asseï
AMÉRIQIE. ii9
profotifl, r«t olMtruc par iin<* vi'*K(*tûtioii aquotiquc lrt*s 4(*rrtH\ oppckV n camalnlr »»,
i]ui, {M^nilant la »aiM>ti de^ eaux t>o«««.oH, oblige rcn(n*preneur du lrafi«|Mirt h ouvrir
au lra\cn% une o<*ptve de canal constamment n*fermê |mr te^ herbes. L*unic|ue oom-
mervanl du <« |N»rt ») était juh(|u a a^ demient tempt un Français; il a été remplacé
par un Allemand.
La lierniére excursion île M. Orceau fut ver^ le Rio Paracuau, qui n'ent qu'un Ht
dr^MvIiédedeuve, indi(|ué. de place en plan». |>nrde<i nap|N*<»d*eau stagnante infeitro*»
de crociNii|e*i ou par de» filetM d eau courante. Le but de cette excursion était la
recherche d*arbre< à caoutchouc, qui ont été, en effet, trouvé» dann une forêt \iertfi*.
b(»nlanl un {letil lac, a l'est «lu Para^niau, à côté de nombreux arbrt*H (Mloriférantt«
Au voi<»ina»;e de la fon*t une tribu d'Indien?* dit*« •< l»nrlMireA »» a été rencontnV; ce
•<»nt d<*^ apiculteur?*, a^^rz paisibles, qui se tei^nt^nt le coq»«» avec le roucou, con
oai«M*nl Tuiagi* tlu hamac, tlu |M*ifrne en épines licliées dans» un tM»ut de Inm*», vi
p«»rtent un collier formé d'une triple ranp'*e de dent*( d'un mammifèn* et d'une
brge franK<^ tn*% é|iai<«*»e tie |x»ilsde fourmilier. IN* ret(»ur à San-Miguel, M. On*cnu
l4»mtMi gravement malade, et dut n'j^ter prés d'une anni''^* <lan< celte ville. Sou I»n(;ai3*
fut pille {NMidant !^a maladie et la plupart de m*«* note< |M*nlue^. Il e*«t actuellement
à R<»<airio de Santa Fé.
lK*ux fait< saillantH m^ dégagent de la lecture trê?^ attrayante tl«*^ notes de
M. Ccneau. 1^ prrmier, c'est la pn»sence d'un trrand nombre de Franv»i* dann U^
r^»rion« b»^ plu'k nvulées de la It^divie, dans \e^ petites villes |ienlue«. et même au
milieu dem forets et des |)ami>as sauvagi^, où cerl/iinn dVntn* eux virent en véri
Ublr« Hobins<ms. D'ailleurs, parb»ut no«j com|Kitriote<. ont su <e faire une <»ituntion
ri •-inl enb»un**s d'estime et de sympathie*?, mnicré le jm^u de stabilité de l'ét.'il -«ninl
et imlitique bien connu de la It^divie. l'n strond fait, c V^t l'abondance de riclie^M*<«
ninienH. dan** VE^i bolivien. Parmi les riche^HeH miniên^ signalées |»nr M. t'^Tcenu
dan* la n'xi<Mi qu'il a |»arcourue, il faut noter d'abonl une mine de ««el kvnune,
•pf^bv le San Simon, dans les montagnii* qui d4>minent la rive irauche du Itio
Salado. affluent de droite du IMIcoma\o. Otte mine t*^\ expbutiV h ciel ou\ert. et
•*^ pr«t«luit« «^onl trè^ e^^timé*» dann tout VÏM Inilivien. où Icm»!, exce-«»i\enient rire.
r*| un article de irrande valeur. D'apW's M. 0»nvnu. crile saline et le^ Inc- ^nlrn «|ui
•e tr>>uvenl à quarante lieues au sud de .^an Jom» %ont le* m'uN iniint* d'i»rik'ine de
t'Kit le *e| qui M* Ci»n somme dans le dejiartement de Santa-Ouz et dan** une partie
Af^ «eux de Tarija et de (lliu<|uivica V Nou^ axons tb-ji meriti(»nné la df««»u\erte
d'un iri^ment de iralène dans le ba^^^tn du Yaparani; la minerai contient 1^ 0 0
d'ariTeiii pur. I^ rék'ion montacneuM* de«» (IliiquitoH v^\ particulièrement ri» lie en
minerai* de toute «Mirte. t>n y trou\e de rc»r autour de Santa- Ro*a, tIe tlonrrjM ion,
et «urtout prê«i de San J«nier, ou le métal pré<'iru\ e^t souvent cob»n* en blan«\ |»ar
•uite «lu \oi«inap* de% gi^^mients de sulfure de nit-rrure. I^* Rio Sur'doeo, afilueiit
ilr droite du (Jui^en». qui arn»M' San Ja\ier. roui»- il«"* paillrllr% de pi »line. ni.u* les
iti*lih:eD«-^ (bilai^nent ram.T^srr ce • fi-r qui e*»l plu»» l«»unl que l'or •■. ti'r'^l. t';:.tl«»
ni. entrr le SmibMM et le chemin tle t^iucrp' i<<n. au milieu d'une forêt, que
I. Mio'hifi • «i^nilr <t[wtt I ifit unf vihuc à Ta* ijarir.>!t. {«rc* Ju P'U^c Para|*iii. J. D
2ao MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
M. Cerceau a découvert un gisement de minerai d'étain, contenant près de 33 0/0 de
métal. Enfîn, il y a, aux environs de San-Javier, dans les deux a corros » jumeaux
de Jésus et de los Mercedes, du quartz en gros cristaux réguliers d'un blanc pur ou
d'un violet éclatant; plus loin, à trois journées de marche au nord-ouest, au milieu
des forêts impénétrables, au sommet d'une colline isolée, M. Cerceau a constaté la
présence d'un minerai blanc, doué d'un vif éclat métallique, se cassant à arêtes
vives, excessivement dur, mais par trop pesant; malheureusement il n'a pu en faire
l'analyse et ne se prononce pas sur sa nature.
A peu de distance, au nord-est de San-Miguel se trouve un gisement de grafite
dont l'importance est inconnue; entre San-Miguel et Santa- Ana on rencontre une
série de collines exclusivement formées de kaolin. Autour de San-José il y a des
gisements d'or, d'argent et de mercure, non exploités. J. Dkmker.
Explorations chiliennes en Patagonie. —. On sait que l'établissement d'une
frontière entre l'Argentine et le Chili, en Patagonie, a donné lieu, de part et d'autre,
à des contestations et que le jugement de ces différends territoriaux est soumis à
une commission d'arbitrage siégeant à Londres. Pour arriver à une entente, le pre-
mier soin des gouvernements intéressés a été de fournir aux arbitres des cartes pré-
cises et des renseignements géographiques exacts. C'est ainsi que ce dissentiment
politique a tourné au plus grand profit de la géographie et nous a valu la connais-
sance d'un vaste territoire de l'Amérique du Sud. L'œuvre considérable^ accomplie,
dons cet ordre d'idées, sur le versant oriental des Andes par le Musée de la Plata,
sous la direction éclairée du sympathique D" Moreno, a été mentionnée à plusieurs
reprises dans le Bulletin de la Société de Géographie. Les travaux exécutés par les
savants chiliens sont beaucoup moins connus; il nous paraît donc utile de signaler
à l'attention les récentes publications du D*" Steffen, chargé par le gouvernement de
Santiago d'explorer les massifs andins chiliens et les territoires contestés entre les
deux républiques sud-américaines. De 1892 à 1899, M. Steffen a exploré toute la
bande de terrain montueux s'étendant de 41® à 48' de Lat. S. — Les résultats géné-
raux de ces expéditions ont été exposés sous le titre de Reisen in den Patagonischen
Andeîi [Verhandl, d, Gesells. fur Erdk, zu Berlin, vol. XXVII, 1900, n« 4), et de
The Patagonian CordiUera and ils Main Hivers between 41^ and 48^ South Latitude,
{The Geographical Journal, vol. XVI, 1 et 2, juillet et août 1900).
Ces travaux ne se prêtent guère à une analyse; du reste, MM. A. Bertrand,
délégué chilien près la commission réunie à Londres, et M. le professeur Steffen ont
bien voulu nous promettre un exposé de leurs beaux travaux. Nous nous bornerons
donc à noter quelques faits intéressants signalés par M. Steffen.
D'après ce voyageur, les glaciers atteignent le niveau de la mer, dès le 46® 26' de
Lat. S. — Sous ce parallèle, un courant issu des champs de neige du Monte San-
Valeutin descend, en cascade de séracs, jusqu'à la nappe d'une anse du Seno de Ele-
fantes. Déjà deux degrés plus au nord, à l'extrémité nord-est du canal Po^^ehuapi, la
f. Sous le titre de Explorations in Palngonia, ie D' Moreno a publié une monographie de
r Argentine occidentale dans The Geographical Journal (septembre et octobre f 890).
Unirue lermiiiAle d*oo ipiacier 9*élend jusqu'à TalUtude de SU mètres ei jusqu a une
tfi» petite distanœ de la mer. Également, par 4«>V0' de Lat. S.« un glaeier arrive tout
près del*(Man, à Textrémité nord de l'Estero Pillan, une branche du fjord Palena.
Au and du i8* de L.al. S., de nombreux glaciera descendent à la mer et donnent
naissance à des blocs flottants, en assez grande quantité pour encombrer le^ parties
supérieures des fjords. Dès i6*3tr, dans le Seno de Elefantes, on rencontre, il est
rrai, des glaçons; mais ils ne proviennent pas du rc/a^i* direct d*un glacier en mer.
Le lac San Rafaël, voisin de ce fjord, est, en partie, comblé |>ar un glacier et couvert
de blocs pctivenant de ce courant, lesquels sont entraînés* jus<|u'ii la mer par Téniis-
«urr do la nap|ie d'eau.
En comparant la description écrite par l'ofHcier de marine espagnole Don
.%nlonio de Vea qui, en ift75, traversa Tisthme d'Ofqui, h Tétat observé par
Simpson en 1H7I, le glacier San-Hafaêl se serait notablement allongé dans l'esiuice
de 225 ans. En IA7r», il se terminait sur le l>ord du lac du même nom. Pnw4|ue cent
ans plu« tard, en I7lî(», au témoignage du jésuite (larcia, il vêlait dans celte nappe;
aui4»unrhui, il occupe la moitié de ce bassin. Depuis IS71, d'après M. Stciïen, ce
•
placier e«t en état de maximum stationnaire; en tout cas, à en juger d'après la rela-
ti«»n dr Simpson, il n'a subi aucune modification im|M>rtante depuis trente ans.
Iji ïi»ne d<»s terres Imsses de la cAle pntagone présente de vastes territoires c«>u-
veii» de ff>réts mortes. I^s arbres sont demeurés del)out et des>tVhés. Souvent
métne. ci>mme dans le Seno de Elefantes, ces bois sVtendent en mer et consti-
toent un otMtacle sérieux à la navigation. Plusieurs explications ont été pro-
pi>«ée«; d'après Franz Fonck, qui étudia la région en l>Cî7« c(*s inondations seraient
le résultat de la fusion rapide de glaciers voisins en retrait. I^es eaux prinluites par
crtte ablation détermineraient une élévation du niveau des rivières et des Inc*»; par
Mille, intHideraient les terres )mss<*s voisines et le** f<»réls qui les recouvn'nt. I^
IK StelTen a olwené également des étendues de l><»is morts sur les iNird^ Av» Inr^ de
la haute G>rdillère, dans le voisinage de glaciers encore aujourd'hui im(M»rtants.
IKaprès ee voyageur, les glaciers de la Pataironie occidentale auraient donc subi un
rwiil important et rapide — suivi, sur quelques uns, i|<* proirrrssions plus lentes
— comme il s'en est pnvluit, suivant ttiute vraiM^mblanre, sur le versant oriental
Andes'.
Le gouvernement chilien fait poursuivre avec constance lexploration de la Pata*
fVHiie méridionale. Au mois de janvier deniier. il a envo\é. dans cette n'*irion. une
mi««ion c«>mpo««V des D" K. Reiche et R. |N»hlmnnn et tic M. Z. Venmra. IH» Punta
Arrna«, le D' Reiche aat(i*int, h travers IVxtrêmitr ni(*ri<li<<notr du Continent nmêri
raln. la baie l'Itima Es(ieranza, et, de ce |K»int, a entrr|iri*« IVxplt»ralion iHilaniquede
la région andine avt>isinante. Le 7 mars dernier. rei|Nmiti4»ne«it rentrée è Santiago*.
CUAKLLS RaB4|T.
î. Ue ni. la rerh^mdiumyrn dfr Gt$eiU hoft fur Erdkunde zu firWm. «ol. XXVU. 1900 n* I.
p> m ef «an.
t. ÊmiUitm of ike Burtmm of American H^putita, jutWtt !>»•>. \Va<.hini:ton. p. IK
232 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
' Nouvelle exploration océanographique du D' Fridtjof Hansen. — Fridtjof Nansen
a accompli, cet été, une. nouvelle campagne dans l'Océan arctique compris entre
la Norvège et le Grônland, afin d'exécuter une série d'observations océanographi
ques. Cette campagne a été entreprise sur un navire construit et aménagé aux frais
du gouvernement norvégien en vue des recherches scientifiques de la Commission
des Pêcheries. Ce bâtiment porte le nom de Michael Sars, en l'honneur du <îéièbre
naturaliste norvégien qui inaugura les études de biologie dont les résultats ont
été si féconds pour les industries maritimes.
'. Un télégramme du D' Fridtjof Nansen, adressé de Svolvœr (Loffoten) au journal
le Verdens Gang, en date du 18 août, résume ainsi ses recherches.
<( Les alevins des poissons comestibles de nos côtes (Morue [Gadus morrhua],
Morue noire [Gadits carbonaHus]^ Eglefln [Gadus œglefinus]) ont été trouvés,
en quantité, jusqu'à une distance de 60 milles ^(?) au large de la côte de
Norvège, dans toute la région occupée par le courant chaud portant vers le nord.
La même abondance a été observée dans l'ouest et dans le nord de l'Islande. Des
alevins de flétans ont été rencontrés, également flottants à la surface de la mer.
Ces observations confirment d'une manière éclatante les vues formulées par le
D' Hjort sur les migrations des alevins et l'exactitude des recherches d'Ossian
Sars sur l'embryologie de la morue.
(( En pleine mer, soit avec des filets, soit avec des lignes, des morues et des
Sebastes norvégiens ont été péchés à des profondeurs de plusieurs centaines de
brassés, en des localités où la profondeur atteint 1600 brasses (2880 m.). Ces
poissons ne vivent donc pas, comnie on le croyait jusqu'ici, seulement dans les
profondeurs et dans la zone côtière; cette observation éclaire ainsi d'un jour nou-
veau la biologie de nos poissons comestibles et montre que leur habitat comprend
tout l'Atlantique nord.
(( Parmi les autres résultats de l'expédition, je dois signaler la constatation de
grands changements dans l'étendue et dans la force des courants marins. Nous
avons ainsi observé qu'au large de la côte de la Norvège septentrionale, le Gulfstream
avait une température de plusieurs degrés inférieure à celle observée les années
précédentes, et cela jusqu'à une profondeur de plusieurs centaines de mètres. Cette
année, le Gulfstream avait évidemment une puissance beaucoup moindre que
d'habitude; à ce fait doivent être probablement attribués l'été froid de cette année
dans la Norvège septentrionale et la présence de la glace très loin dans le sud de
Beeren Eîland, le courant n'ayant pas eu la force suffisante pour refouler la ban-
quise vers le nord '. )> Charles Rabot.
i. Il s'agit probablement de miUes marins norvégiens valant quatre minutes de latitude.
2. Depuis longtemps, nous avons signalé ce phénomène météorologique. D'après notre expé-
rience, généralement à un été extraordinairement chaud en France correspond un été froid
dans le nord de la Scandinavie déterminé par le voisinage de la banquise; en même temp^r
dans la partie nord du Spitsberg, durant Tarrière-saison, la mer est généralement très dégagée.
En pareil cas, la glace demeure compacte dans la zone arctique moyenne, c'est-à-dire, entre U
latitude de Tlsfjord et le IS* degré de Ut. N. En 1881 se produisirent une (elle distribution des
banquises et une semblable situation météorologique.
La Géographie aux congrès de TExposition
COXr.RÈS DE L'ASSOCIATION' FRANÇAISE POTR
LAVAXCEMEXT DES SCIENCES
section de itv*ttjniphie,
{.*' |»nfit'r Itoland llonopartc, élu Pn^i<lont par la »(*«i$i<>n de IIKK), avait d<*|>rnv^ une
«. Ki»^ dVfTurU roDMd»«rablo pour donner k relie session un éclat exlr.iordinaire; nial-
' .r^-u^^^tnent au dernier moment un deuil de famille Ta obligé à r«*n(ai< rr «i la prt'M-
-.••-. r«»ur man|Uer sa reconnaissance à naître coIl<''i;ue, à Tunanimitt* la MM-tion l'a
:. min*^ pr*-Md*'nl pour Tannée 1901.
\\n I lï*^ nce du prince R. Bonaparte, le baron Hulol, secrétaire trénéral de la Société de
t. «.raphif. a été appelé au fauteuil. Parmi les communications les plus inlér«*n«mnles,
» .mI 'O* I f\W de M. Vi«laJ de la Blache sur l«*s Tt/pes de peuplement. Le s)\ant prufe^%eur
!• . l uii'-imU* d*» Paris est l'initiateur, en France, de rrtle nouvelle brandir de la i:r«»kTa-
i • d«%i»n«^e, m .\llema|cne, «m>us le nom d'Ein^iolvlun'j$kunde, Sa communication ^si
■ {rf^T&mme d'étudeji, conçu avec cette sûreté d** nit'thode et de dorutut'ntatmn ipie
î • > luond** admin* « hn ce maître de la k**''«*kTaphi(* fran<;ai*»e. Par d»'> exrmpi»*'» «'m pi unies
4 -. ■♦ pr«*«ince«, M. Vidal de la Blache niontp-, d'alM>rd, les caracl»«ii«*li«ju«»s d^-s divns
•• •* d^ |M*aplenient .villages en échi«|ui»T. rn éta*:»*. en aculoméralion . pui*» l«*«k • auM»s
al il« d'fi%rnt, S4»it s»M»i;raphi(|Ues ni\eaux t|i*« >Muti t*H« contai l^ de s*»ls dt%ers, fon«*s
••M' • !• «. rir. , M>it liistori«|ues. I/orateur pen^** i|ue la u«'Mik*tapliie tmuvtra. daii^ ces
• î*». on n«»u%el rlément de rerherche>, vt, pifuant comni«» exemple un»* loi il»-,;ii:«*e
• « in«'Mii:alion% la densité compan'-e i]»*s • taMi<H4*menls humains ^iir l«>s plal^aux
lin« !*■• vall»'f» , montre que VKiHMedr(un*j^kun'ir mettra en évid»*nc»' U*s p*Iaiions de
nmr ri du «ol.
1I^Dti<»onon« ensuite la communication d** M. IK l.e\al, iiu'f^nifui d*<H Min«*s, Le *hemtm
fff U U liMyane. l/oral»*ur étu«lie en pa^^mt !»• pumiu»- «!•"» raux en <iii\.in«» vi montre
' a.ru»ot •!•-« c«inditions ft|N'r)alen, rép.itUli<*n d»'% plui»*, ah^^Mic»» dV\.i{ioiation par l»'%
• •. im|H>rm*^abilil*'- du terrain, ^l^wnl la pi«»porhon d«*> cultun-» à un « hilTr»* de
■-Il qp •uj»^ri«»ur 4 crhn de nos formul«*H cnimontal»'*. 31. tiallois étudi«- Vnrt'jnt'' de$
^m* ér |Myi ftamr.ut^ en prenant pour ex»'nipN» eux du BaH^njuv. h'apns !•• savant
&• 'tr d^ Ci>Qfér«*ncff*% 4 l'Kcole Normalt» >uprrM»ure, ces dénoiuinalionH p»*uvrnt être
J r*in* «<>it ricltt*iv<-ment histori<|u«*, «oit «raiincnt i:'*««tfraphi«ju«', et »applit|uant à
■•• r»» n« iutur>*ll«*«. t n** «''lude a>ant pour itl.j.-i df <ll^tlni:u•*r If^pn'iiii'T* d« ^ «»«•« on.U,
• ' i hU ««>it-eUe, |H»ut conduit** à df^ l«-Hultals au^si inlrif^sant^ |h.ui le i;t.»^raj'he
,»» I- jf 1 bitlorirn.
PknBt le« avtrrs communications, no(*«n^ <• ll*% d** M. Blond**! sui rf*r/«4nti(>ft imfri*
• -^ ée fAikwmçme^ de M. Fourneau sur /c« (ri'>iM L>anjits, de M. LiM»** «^ur !«<» Gi'"i4i
^' SmUmhme^ du colonel Qtaillé-Long sur hs l\'/fhtei. de M. Th<'uirt sur les Pnn*
' :o fHi doire^f pre%idrr à lit *^nf^eUon ifc< ctrUh it(h',l> ft'^un *o»M-mariM'*. t>lle d«*r-
- '" «'«■aunaoïcation a donné li<*u k un** bnliintf dixusMon 4 la<iu« 11'* ont pris jmrt
\
234 LA GÉOGRAPHIE AUX CONGRES DE L'EXPOSITION
MM. Arctowsky (de Texpédition de la Belgica), Hulot, Froidevaux, etc. Nous devons enfin
signaler Timportant exposé des richesses minières de la Chine méridionale et du haut
Tonkin, présenté par M. A. Leclère, à la suite de la mission d'exploration qui lui avait
été confiée par le Ministère des Colonies. Entre le fleuve Rouge et le fleuve Bleu, ce voya-
geur a découvert une formation houillère très étendue, souvent d'une qualité exception-
nelle. Ces charbonnages ont une valeur intrinsèque coasidéraële, et de plus permettront
Texploitation des gites métallifères très abondants dans la région.
Louis Marin.
VINGT ET UNIÈME SESSION DU CONGRÈS DES SOCIÉTÉS
FRANÇAISES DE GÉOGRAPHIE.
Le Congrès des Sociétés françaises de Géographie s'est ouvert, le 20 août, en l'hôtel de
la Société de Géographie de Paris.
Préparé avec le plus grand soin et au prix d'un labeur de plusieurs mois par le général
Dérrécagaix, Membre de la Commission Centrale de la Société de Géographie de Paris, et
par le baron Hulot, secrétaire général de la Société de Géographie de Paris, cette session a
obtenu un grand et légitime succès.
Toutes les sociétés françaises étaient représentées à cotte réunion, et trois sociétés étran-
gères (Madrid, Genève et Rome) avaient envoyé des délégués (M. Sarda [Madrid], M. Saba-
tlni [Rome], M. A. de Claparède [Genève]).
Le congrès a été inauguré par une séance générale, présidée par M. A. Grandidier,
membre de l'Institut, représentant du Ministre de l'Instruction Publique.
M. Grandidier prononce un discours très applaudi dont nous extrayons ce qui suit :
«< Messieurs les délégués,
« Messieurs et chers collègues,
» Soyez les bienvenus parmi nous! Il y a aujourd'hui, à quelques jours près, vingt-deux
ans que les membres des diverses Sociétés françaises de Géographie alors existantes ont
tenu leurs premières assises ici-mème, dans cet hôtel que nous étions heureux d'inau-
gurer en leur présence.
«
« Ces sociétés étaient au nombre de huit : c'étaient celles de Lyon et de Bordeaux, fon*
dées en 1874, de Marseille (1876), de Montpellier (1878), d'Oran (1898), auxquelles s'éUit
jointe la Société de Géographie commerciale de Paris, éclose dans le sein de notre Société
en 1874, et, qui, deux années après, a formé un groupe autonome, ainsi que les Sociétés
de Topographie et du Club Alpin dont l'activité s'exerce dans des domaines spéciaux.
" La création de Sociétés rét^ionales de Géographie, les unes purement scientifiques, les
autres économiques et commerciales, répondait à un besoin réel, puisque Texerapie donné
par Lyon et Bordeaux a été suivi par toutes les grandes villes de France et que huit ans
après, en 1881,1e quatrième congrès en réunissait 22, le même nombre qu'aujourd'hui,
dans cette session que j'ai l'honneur d'ouvrir, et qui est la vingt et unième.
« Nous pouvons jeter avec une satisfaction bien légitime un coup d'œil sur l'œuvre
accomplie pendant ces vingt-deux années.
<c Avant 1870 on s'occupait beaucoup du Monde des Anciens, qui est sans nul doute
fort intéressant, mais on étudiait peu et mal le Monde moderne dans lequel nous vivons,
la Terre que nous habitons.
« Vos sociétés, en donnant de cette terre une idée juste, en fournissant au public des
connaissances positives et pratiques sur les diverses contrées, sur leurs habitants et sur
leurs productions, en montrant que la Géographie est une science tout à la fois intéi^es-
tante et utile, ont rendu le plus grand service à notre pays.
LA GÉCKSftAPHlB AUX a)NGB£S DB L'BXIH>SITloN.
Il nr ftonit pas que nos Taillaots et dévoués royatfeun f*xploroDt avoc une artirité
ifi<-«-««aotr U 9urfarr de noirr islohe el effacent p^u h |m*u defi carti»» \r% blancs qai y fai-
«airal, il jr a encorr peu d*anntVs, de si nomhn*UHi*s el d<* si larK<*t tacher. U faut aussi
%*.iirrr l*ai(«*ntion du public sur Ich voyages, il faul rintérrssiT ù leurs résultais, il faut lui
eo aootrrr la portée pratique, il faut lai faire comprendre qu'il y a pour lui une utilité
rvWle i |N»^4é«Jer de^ a»nnai»sanres précises et di'>tailléi><i sur len contrées lointaines et sur
J. 'it% rr^*-iurre».
Te%t*re pas de ces connaissances, en effet, que dépendent la grandeur fulurt* et \v
1- «elopp«*iiienl économique de notre pays?.
- En QQ mol, il faut créer un courant dans Topinion, et c'est ce que tous avei bien fait.
- >(•« si»ci«*trs peuvent se glorifier d'avoir travaillé à la renaissance de l'idée de c«>luui-
«.ition trop longtemps abandonnée et qui, fort heureusement, irrandit chaque jour.
- Autrefois, les explorateurs, civils et militaires, qui ont préparé la conquête des vasten
t'iiitAire%d*outrr'merqui forment aujourd'hui notre vaste empire colonial, dont l'étendue
«-M vintft foi» supérieun* 4 celle de la mère patrie, n'étaient guèrr populaires, maUré le
' ura«rf- et le déni ntért*ss4* ment dont ils ont constamiiient fait pn*uve, et qui «*st l'un des
tratU |f-A plus d limes déloges de notre caractrn* national; le public flirtait un bien p«*ttt
.1 !. f't 4 U ur% d«'Cimvrrt*»s, d«Mit il ne comprenait pas la haute portée.
■ < «* malcnlf-ndu fâelieux e^^t heureusement «lissipé, pour le plus urand bien d«* tous,
»t Rotts nous en réjouissons.
... Me^ueun, je déclare ouverti* la vinvt et unième session du CAinarès national des
<«>.«,«(*« fr4n«.«ii«»f*s de K«*o|{raphie, et je ci*de le fauteuil à votre préMdent, !«• général lK»r-
f.wkix* le mrilleor certainement qu'il nous était possible de choisir, et qui, mieux qu«*
; ' r^iiiif, %aur4 men<M* îi bien vus délibéra (ions. ••
|r tfrnéral Dém'Tagaix, ancien Uireclfur du Senioe géographique de rArinée, pn*»!-
- :.t du (%>ngr»'v a la pande. Nous extrayons dr son iinp<»rtant discours le paHN.igf suuaiit ;
- Messieurs,
pemirttet-nioi de remercier tout d'abord mes honorables coItt'Kues d«* la comini*»-
% o I -rcanisation qui ont bien voulu m'en offrir la pr»'siden«*e. Ci»st un honneur qtn
•n 1 |r«*f«>n dûment touché, et, si j'espère pouvi>ir r»'|»«'nJre à leur conHant **. c'»*M surtout
jT«'^ atii li»*n^ d't'^time et iramitié qui ont toiiiours uni le»? m'ambre* de*» Sori»'t»'s de
••^icrapbie de France.
- T»»«tefiii«, avant d'abonler, avec vous, les questions que nous auront à traiter, p«T-
%'tirt-m<ii d'exprimer un rej:n»t qui sera parta;;!- par \tiiis luu-^, relui «le ne plus %oir
; irmi non* le Mvant illustre qui a si longtemps pp'^id»' la S«m i»'ti' d*» lit'.^'i.ii'hie de Pan*».
V % Îlifne-Ed«arils. Sa cninde expérience, son tart exquis, Si»n infîu«»nr.» et s<»n d«*%-»iV
••♦•f »>Uir^ aurai<*nl été pour nous une aide pui^^^ant**; y <rt»i'» r»'p"ndn* à Vi«s nniti-
i»*tit« intimes en remiant irî, ti>ut d'abord, un pleut h«itnni.u*«' h *^\ ni*'*in«>ire.
1^ chajnn que «a jM-rt*» n«»us rausn ne p« ul *Uv .iit«'nut' que par la p«'ns4'« d»» le vi.jt
r* Bplic^ far un de ses nirilleurs amis, nitinbic roiiinn* lui dr rA«M<l«'nio' d**s sm'IK « ^.
V % i»r»ndidifr. l'eiplorateur de Mada^M^^^ar. «pu m* ul d»- vmu< s"Uhaiti»r la bi«n\Miu»»
11 B m d»" la **••<• I été vi qu«' h' niinistn* de l'Instiin ti<>n ptil^lique a bi«n %««ulu n"iiitii>-r
* a r^pr^s«-otant aupn-s du (!i»in:r»»s. f-n lui a.I)«vn «'»t MM. L«*^ iss^ur, dr 1 lu-litut. et l«»
^^n^re ll«»land B«»na|wirte.
1^ «ai«l« eetU orrasion de remen i»T i» I M. le Miliisttf de rtn^tru tl-n Publi |U«' «l
>'s m^mbfv's du ttou«em«*iii«*nt du n<*u\<-au t*'iii"U'n i.*<* d«* bh*n\* ttliiii*- *'t •!«■ »••!):• itud>*
jj ■!« Mfit d«>nn^ 4 nos travaux en dt-'^i^'iiant «1»h ,!• !• ^h*'^ *!►♦'•• iaux p"Ui a^^isti^r »'n b'ur
ft « a B«t« principales s«'anres. •.
tiimmtt de r^f^fwuÊU. — M. lLi«taid f.iit un** < Minmuiip atiou sur sa mr\«i<iii c\ti /c«
fla&«falf. Ce voyafeur a réus<»i à parcourir, dans le ^ud d»* l'OniIah) . ThM) kdométrrs dans
236 LA GËOGRAPHIti AUX CONGRES DE L'EXPOSITION. •
des régions demeurées jusque-lù fermées. Grâce à son habilelé, il a pu obtenir, par YOte
pacifique, la soumission des peuplades établies au sud de Tuléar. (Voir Voyage de if. Bas-
tard chez les Mahafaly, par M. G. Grandidier, avec une carte, in La Géographie, I, 2, p. 160,
février 1900.)
M. G. Marcel lit un savant mémoire sur un Almanach nautique à l'usage des matelots
bretons au XVl^ siècle, et dont il n'existe que quatre exemplaires. Cet ouvrage est proba-
blement TcBuvre de Jean Brouscon, et Jean Trodec en aurait été Timprimeur.
Le bai'on Hulot résume la communication de M. Fauvel, empêché, sur la Nouvelle car-
tographique chinoise et les nouveaux ports chinois.
Il expose brièvement le but poursuivi par les trois missions (missions Foureau-Lamy,
Joalland-Meynier et Gentil) qui ont dirigé leurs efforts convergents vers le Tchad, et
déplore la mort du capitaine Pallier.
A la suite de cette communication, le Congrès décide que des télégrammes exprimant
sa sympathie seraient adressés aux familles du commandant Lamy et du capitaine de Cointet.
M. Levât fait ensuite une très intéressante conférence sur la géographie économique*
de la Guyane.
Le soir, le prince Roland Bonaparte, président de la commission centrale de la Société
de Géographie, recevait en son hôtel les congressistes.
21 août. Séance de la matinée. — Conférence de M. Marcel Dubois, professeur à l'Uni-
versité de Paris, sur la Géographie, son domaine, ses limites. Classification des sciences
géographiques.
Conférence de M. Lucien Gallois, maître de conférences à TÉcole Normale Supérieure,
sur VÉvolution de la Géographie.
Ce double exposé d'une même question a été particulièrement brillante.
Séance de V après-midi. — Communication de M. G. Capus, Directeur de TAgricultun'
et du Commerce de Tlndo-Chine, sur Us Sanatoria en Indo-Chine. D'après ce savant con-
férencier, le plateau de Langbian, dont la superficie atteint 800 kilomètres et où Taltitude
varie de 14 à 1500 mètres, réunit toutes les conditions requises. Le thermomètre y varie
entre 0« et -f 22\ Dès 1895,1e D^ Yersin avait signalé l'importance du plateau de Langbian,
au point de vue sanitaire. Le gouverneur général, M. Doumer, dont les conceptions haute-
ment clairvoyantes sont toujoure suivies d'exécution, travaille activement à la création
d'un sanatorium dans cette localité.
Communication du gétiéral Bassot, membre de l'Institut, directeur du service géographique
de Carmée. — Le général Bassot expose la part importante prise par le service auquel il pré-
side avec tant de distinction, à l'expansion coloniale, particulièrement en Indo-Chine et à
Madagascar. Il montre le développement rapide du Bureau topographique de l'Indo-Chine,
dirigé, depuis 1885, par des officiers du Service Géographique, et auquel un récent arrt^lé
du gouverneur général vient de donner une extension considérable. Après avoir rappelé
les services rendus au corps expéditionnaire de Madagascar par les officiers du Bureau
Topographique, il relate les travaux accomplis, depuis l'annexion, par les officiers, parti-
culièrement les géodèses, envoyés dans l'île sur la demande de M. le général Gallieni.
Enfin, il rappelle le concours que le Service Géographique a prêté à de nombreuses
missions, soit en leur fournissant un personnel exercé, soit en donnant avant le dt'part
une instruction sommaire -aux explorateurs.
Communication de M. Chanteloube père sur la Culture de VAlfa et du Sorgho en Algérif.
Le général Vénukov présente au Congrès la « carte de l'Asie Russe et des pays limi-
trophes » récemment publiée par le général Koverski.
Communication de M. Ch. Lemire, Président honoraire, sur le Réseau national descnbkii
sous-marins.
^^Communication de M. Clozel, Secrétaire général de la côte d'Ivoire, sur la Côte d^Ivoire
en 4900,
La superficie de cette colonie est d'environ 300 000 kilomètres carrés, peuplés par plus
U Ge(K;RAPRIB Al'X (XiNGRÉS DB L'EXPOSITION. S37
4'- tl^fu millions d'iodîK^n^^ et par tr^is ou quatre cents Eun>p^en<, fonctionnai rest ou
A i e »ujri, un «liplomate anglais, dans un rapport citt^ en France, fait remarquer, non
^»As <|orlque in^nie, que nous y entretenons 348 fonctionnain^s pour 51 colons. l.e chilTre
• «t «l'alMird iu«*xact, pui:^|u'en comptant 1rs employas les plus inUmes nou4 n'en a%ons
; 1^ 2*»i. al«»r« qur U colonie anglais*» voisine, la (toM (Zoost, qui se trouve dans des con-
i.: -ns id«*ntiqur« et avec une population in<litfi'^ne moindre du quart, n*a paît moins de
"ti fonctionnaires nommés sur le colonial ofllce, cVst-À-^lire à |*eu pn*s le triple....
la i ilonie, qui poss**de t5()0 kilomètres de lignes télégraphiques ««t téléphoniques,
£* A rvn ri»ûté à la métro|H>le....
i'^mnuni<*4tion de M. Thoulet, professeur à rrniversité de Nancy, sur le JVodc tU con*
^ctfi^n 4e% rariet hihotoifiques %ou.%'marinf<.
S^'oncf tir la matiner, «- (Communication du commandant Bourgeois, chef de
:* ^^« ti.iD d«» «i«^«Hjéiie et Sen'icc (séouraphique de l'Armée sur les Travaiix du Seruce r;co-
, j; Ak/iu ie t Armer.
1 ««ratrur rapj>ellt* les résultats obtenus (lar le service eé«»dé»iqu«* :
!• ÏJk nouvell»* méridienne d«» France dont la base de départ a été mesurée prés de
i .* *y. U'-n loin de ran«*ienne bas<» de Pirard 7 3(iO métrés, mesurée deux f^î^ aver \> mil-
: .z.' ir» % dV»«art!'. H qui s'appuie en outre .sur deux bast^s de véritlration.
** l*-« nouvelles chaînes méridiennes d'.llgérie-Tunisie, celle de Laghouat au rcMitre,
• .lr H«-* heria à r*>ue>t, celle de Riskra et celle de Médénine à re?»t. I.es deux chatti«*s
l^«:h«»u.it **t d«* Ri%kra sont actuellement poussées jus* |u'à Ouarvla, «'l rn même temps
« d«-ux parallèles. e*»Iui du Tell et celui des Hauts-Plateaux.
I îjr rattachement de la méridienne de France à l'Algérie en se senant de la trian-
• .'itj»n e4paimo|e.i> rattachement s'est effectué su i^'ant le quadrilatère Mulhacen-Tética*
Il ^^btt»a'Filha«*a5ser. Lesci^U'S attei^ment jusqu'«i 270 kilomètres de lonaeueur. Len mesuri*4
i • t «te% plus difllcih's et n'ont été rendues possibles que par IVroploi de projf>< teurs
' ^tnqu*-^ tf>-H put «usants.
•* EfiUn la méridienne de France a été \érillée au moyen d*obs4*rvations a<»troiiomi-
, « dr lotMiiiude, de latitude et d'aziniuts, tint à ses extrémités que de detfré «»n dt-cré.
tk> ;.Xu« .»n a fait une nouvelle détermination d(^c<»ordoniiées astronomiques du Paiitliénn,
. .t Li nr< e^^tr t»^ depuïs l«>iitf temps rt*ci>nnue.
< «-tt* d<*terniinati«»n a été faite «l'aprêit les indications de Villarc**au, en s*établi>»<int
• •^ ije Pans, rn rase campagne, loin dfs tn'*pidationH t-t bon «les impureté^ de ratnio-
• ^re lit* 1% «ille. On a déterminé ain^i les coordonnées astronomiques tb» quatre »t.iti«ais
' -*«^nAbl«*m«*tit rhoi%ifs aux environs de Pari"», et ct*s (4»ordonnéfM« ont éi«* rapport*'^ au
p4iiU»r.»n « t a I «ibsrrtatoire |iar une triaiisulation sptViale. »
C'Oimani* atii»n de TAmiral Senan, PréMdent de la Société de ta*'o(n'aphie d'\lk'*'r, sur
H^tn^/r^ftÂif 4m .Yi'ycr.
V •«imill«* «•u\.ch«'f du H*»r\ice ut-n^raphique des (^-lioni^'s, fait cnnnaitre l»*^ t/^ultit^
-'^ft*i* far la iHi«»toii licndron.
• #tu mis%ii*n, Cfiniposér du coinmantlant tîendron. «lu c.i|»it.iine Jobit, d*'<« jh'uttnanls
L CW ei lii>*m4r«, a déterminé cxacifinent la c«*nstituti«*n cfolnifique t*t Taspert k**'ii«'ral
.1 »a«^if < ••nipns entre l'uréan et l'u;;o..iié. Uaus cviu* i**n*\ b's hauteurs, «pu s^nl bs
,r .fâ^ai'Utft d*-"» nii»nt« d** Cristal, se téparti^H»*nt en d*-ux i:rands mi*^*^ifs k'raiiili>iii* s
•',-ir^% |ar un fo«%é schisteux.
• ckiaiuni« ition de M. E. Leva^^seur, membre i|e rin^titut, sur la /^N«*f»i»M du rhiit^fn m
< 'tt' inmani«4tion fiar.illra dans un <b*s pp>- liiins numéros de L/i tir>"/r^j»htr.
^ 4m uur. — M. A. I.e» b-re. ink'*-ni«'ur en c!i.'f au t*'«rps des Mui»-^, expn^»», au
le ratlenlioQ i^nérale, les ré<«uUitH t*'* titu jM*'^ d«' la ini^^i »ii qui lui a •'(•• (-••nh»''«-
^38 LA QÉOGRAraiE AUX GDNjSB&S DE L'EXPOSITION.
par le Ministère des Colonies pour rexploration des gfites minéraux de la Chine méridio>
nale. Cette communication, dont Timportance, dans les cke^astmces présentes, n'échap-
pera à personne, a été particulièrement bien accueillie.
A la suite de cette conférence, le Congrès a émis, à Tunanimité» le vœu que le rapport
de M. Leclère sur les richesses minérales des provinces voisines du Tonkia soit vulgarisé
le plus complètement et le plus promptement possiblel
23 août. Séance de la matinée. — M. A. Bertrand, de Genève, fait une conférence sur le
Pays des Ba-Rotsi; puis M. Georges Bottin, Président de TUnion Géographique du Nord
de la France, donne lecture d'un rapport sur les Canaux du Nord et sur routillage du port
de Dunkerque, Signalons encore une communication de M. Démontés sur la Démographie
algérienne.
Séance de Vaprès-midi. — M. Flamand présente une description des divers accidents topo-
graphiques (reliefs et dépressions) qui se rencontrent dans le Nord africain et dans le Sahara.
Le colonel Berthaud, chef de la Section de Cartographie au Service Géographique de
l'Armée, donne lecture d'un rapport sur le projet d'une nouvelle carte topographique de
la France au 1,^0 000.
Sur la proposition de M. Le Myre de Vilers, le Congrès émet à l'unanimité le vœu que
le projet de carte de France au 1/50 000, adopté par la Commission centrale des travaux
géographiques et par l'Académie des Sciences, soit amené à exécution dans le plus bref
délai possible.
24 août. Séance de la matinée. — M. Camena d'Almeida, professeur à TUniversité de
Bordeaux, fait une communication sur les Routes conventionnelles des paquebots Iransatlan"
tiques et M. Paul Labbé sur sa mission à ïlle Sakhaline.
M. Edouard Blanc expose ensuite, dans une conférence très documentée, la part de U
Russie dans l'œuvre générale de l'expansion coloniale.
Après avoir sommairement rappelé le plan général du chemin de fer Iranscaspien qui,
depuis vingt ans, va de la Caspienne à Samarkand (1400 kilomètres), M. Blanc indique
l'état d'avancement des nouvelles voies ferrées dans le Turkestan russe. Prolongement
du Transcaspien, de Samarkande à Tachkent, 380 km. (terminé cette année); achèvement
de l'embranchetnent de Merv à Kouchka (vallée du Mourçab), achevé cette année; embran-
chement de Samarkand vers le Ferganah, par Khodjenl, Kokan, Andidjan et Och (en voie
d'achèvement). Le raccordement du réseau du Turkestan à celui de Sibérie, de Tachkent
à Omsk, par Tchemkent, Tokmek, Viernoié, dont le tracé définitif a été arrêté en
août 1898, est en construction. La jonction du réseau du Turkestan au réseau européen,
après avoir été longtemps discutée, vient d'être arrêtée. Deux tracés étaient proposés : Tun
d'Orenbourg à Tachkent (2200 km) par la rive nord de la mer d'Aral et la vallée du Syr
Daria, l'autre, d'Ouralsk à Tcharjouï, par le désert d'Oust-Ourt et la vallée de TOxus. Le
premier tracé vient d'obtenir la préférence. Depuis huit jours, il est décidé, et l'on prévoit
deux ans pour son exécution.
M. E. A. Martel, avec son talent habituel, présente un exposé résumé de la Spéléolgie
et une description des principales grottes.
25 août. — Dans l'après-midi, séance plénière sous la présidence du général Dérrécagaix,
président du Congrès.
Dans un discours très applaudi, le général Dérrécagaix met en lumière les travaux du
Congrès. Pas moins de quarante-trois communications ont été présentées. Presque toutes
ont donné lieu au dépôt d'un mémoire ou d'un résumé qui constituent de précieux
documents pour la solution de plusieurs questions intéressantes. L'ordre du jour étant
épuisé, le savant et sympathique président prononce la clôture du Congrès.
La prochaine réunion des Sociétés françaises de Géographie aura lieu en 1901 h Nancy,
celle de 1902 à Oran.
L. B.UUUS.
âCTES DE U SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
CHRONIQUE DE LA SOCIÉTÉ
'••••«' *• ■• Tonrma. — Réception à Marteilh. — Le 2 septembre, M. Foureau,
* «'Uirucnê de M. VilUtte, son secréUire, et de quatre Chaambos, est arrivé à Mar-
-lilr, M&r la Marne, de la compagnie Paquet. Il a été salué, à bord, par M. Liard,
t.mtror de rEoMgnement Supérieur et délégué du ministère de Tlnstruction Publi-
î j^ : M. iXirian, député et membre de la mission Foureau l^m y ; le baron llulot, seeré
rr ffrnt^lde la S<iciplé de (nH)graphie; le bureau de la Société de Géographie de
Min^lli*: Ir ci»mmandant tiiraud, oncle du chef de bataillon Lamy, etc.
\ qoatre heures a eu lieu à la Préfecture la remise den insignes dV^fficier de la
ly'^n-io d'honneur au chef de la mission saharienne. Des dis<*ours ont élé prononcés, à
?•..• -«-ration, par le délégué du ministre de instruction publique et imr ceux des
•^ • Kl.-^ de r*é«>graphie de Paris et de Marseille. M. Foureau a surtout fait ressortir le
: •.-• du nifDmandant Lamy et la part qui lui revient dans le succès Anal, puis il a
n:f»elr lappui efficace quela Société de (Géographie de Paris a prêté h la mission,
M fai^nt lienéficierdu legs Renoust desOrgeries.
H^^ptu,m à PariM. — Le 3 septembre, M. Foureau est arrivé à la gare de Lyon.
V: a^HD du irouvemement, le ministre de riiislruction Publi(|ue a souhaité la
•'iîeoor à lexplorateur; après lui, .M. C«>rdior, vice président de la Scn-iété de
»' "rfriphle, %'r^i exprimé en ces termes :
ll«>nM^or,
I rkpi4-. «Iaii« une ir^n^reuse ri patrioti(|ue itl«V, M. Renoust <l»»s Orc«'n»*s It'uua uiio for-
* 1 4 la N,M-i«Hf d#» Itroffraphif», dans !•• but « de plac«*r parlflqu^mf'nt sous l*i proloction
iiiflarn««* de la Franci? les contrées encore ind«^penilantes qui, à l'inlérieur de
«.'i..|iif", |»ru%«ot Contribuer h faire un tout honioi:«Mi«* aver nos |>o?i»«»$Mi>ns de l'Al^'érie,
• ^r.^«r«l rX du G»niri» », aurune hénitation nVtail {mtiuîm* dans le rhoix df relui qui
* '• t r^aji^^r l«»s ttrut du donateur : re fut à Vi»us, )lonsi«*ur. que fui tonfi/» rinsimit* hoii.
1' 4^ porter le pavillon tricolore, de la Médilfrranéf au lac Tclia»!, h trawrN le désert
'..tat do >«ihar«« f>anni les tribus hostile!^ à la rivihsaliun orrid«*nt<il«* qui I** «iljonnent
la d^'^mbre IMJ, vous enlrepreniei votre premier voyai:»* saharien, et depuis lors
' .« «f 't I ofi^arrf Totre ind«)niptabte éneruie et votn* expért(*nce s<ins ét^alv à nous
- r 1«« mW^res de U partie 5ept«*ntrionale du continent africain.
^;*'»* 4t.»ir eMor»»ntré t»ts le milieu d'ortohi»* Im'.ih \»»ire etpédili^m & (Miarula, \o\i»
* :• !-n,r>^« rert le sud, et le *ri no%'einbre vuiis arrivin h Tema-^Mnin.oû vouh étahlinsicc
1* ^h«lr militaire, pots le 22 décembre àTi&rhenimar; npré^ einq jours de la traversée du
!'««^t, |-'niHr k cause de la «iérhen^se du |m>^ et l'absence de tout pdtura«e, vous
T-ai»"! aa riiinmencem«*nt de janvier de l'annér d«Tni»T«* tk I'Ou.mI AITathAkha. Le 20
• • T, %«»u« étiri à Tadrnt, dont vouh rerlilu»-! la po»itiMn et d'où. a<-« umpairné du rom-
r^ïlaat LMmy ei ^«eort^ de trente <Ihaambas, vuus allit^z viMt**r Tailjenouh, où il y a
■-^ ftat p*' rirent Flatters et se^ mfortunés cuinpiirnoos. Le y févri»'r, vou» arriviex k In-
':• ma, «I •#<! tt>ii« vous mettîei en route pour l'Air. Parti d'Atnd**! le 17 ortobre \H\t*j,
' -•tr«f«r«ieg le plateau de Ta|nima«et enlin %'on<(iarveni»'i au i)anier»:ou et à /intb*r i*n
* ■•mW»', rej«»icfiaAt le po«te français commantlé par le srii;**nt U«»uth<'l, d«* la uii>Mon
• -« itfi^^ pax le* lieutenants Voulet et Chanoine.
240 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
A Zinder commence la seconde partie de votre voyage, qui a pour objectif le Congo paT"
le lac Tchad, le Kanem etBangui. De Zinder vous vous rendez à Kouka, la ville de Barlfc —
détruite par le grand bandit que fut Rabah, vous longez ensuite le lac en remontant Tert)£ i
le nord, puis vers Test et vous arrivez au Chari;-le i3 avril de cette année, vous rejoigne
Gentil sur ce (leuve, où déjà Joalland et Meynier étaient arrivés. La jonctions des posse|£|^
sions françaises du Soudan, de l'Algérie et du Congo sur les bords du lac Tchad était ehos
accomplie. Fait unique, dans Thistoire de l'exploration africaine que cette jonction à ui-O
point prévu d'avance de ces trois groupes de vaillants Français, partis du nord, de l'ouesl
du sud, pour porter au cœur de l'Afrique le nom à la fois aimé et redouté de notre patri<
ajoutant ainsi une nouvelle page glorieuse à l'épopée de la conquête du continent noir! !
Votre mission était terminée, Monsieur, elle avait réussi malgré les diffîcultés de tou
sorte et au-delà de toute espérance. Insatiable de gloire, votre vaillant compagnon, ^
commandant Lamy était resté pour aider ses frères d'armes : ce fut au milieu de la vi^
toire qui détruisait la puissance de notre vieil ennemi Rabah, que cet intrépide soh
cueillit ses derniers et sanglants lauriers. Comme vous l'avez dit vous-même, Lamy péi
au moment même de recevoir les félicitations que lui aurait values sa réussite. Sans doi
vous regrettez, dans le triomphe, de ne pas voir à vos côtés le fidèle camarade qui a^
partagé tous les dangers de votre grande et fructueuse mission.
Bien certainement aussi vous' regrettez de n'avoir paa devant vous la figure aimée ^
célèbre savant dont nous déplorons la perte : Milne- Edwards, qui, avec l'aide de no
dévoué secrétaire général, assumant une grande responsabilité, permit, par son initiât
hardie, le départ de votre mission, que le moindre retard pouvait compromettre.
Je ne saurais dans cette circonstance solennelle prétendre remplacer l'illustre Pi
sident qui fut mon ami, mais soyez certain, Monsieur, que je m'inspire de son souve4-j^
en vous souhaitant, d'un cœur aussi chaud que le sien, au nom de la Société de Géog^
phie, la bienvenue au retour de la grande exploration qui vous assure l'admiration
monde entier et la reconnaissance éternelle de la Science et de la Patrie.
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M. Foureau a eu ramabilité de remettre à la Société la note suivante accomi
gnée de Titinéraire joint à ce numéro :
« Le tracé d'itinéraire, que je vous envoie, de Zinder au Tchad et au Haut Cha ^^^^
n'est que provisoire et simplement tracé sur la carte du Service Géographiq
au 1/2000000. Il ne sera définitivement dessiné qu'après développement du cak
de mes observations astronomiques. Après avoir marché vers Test jusqu'à la Kon
dougou Yobé, puis, fait une pointe jusqu'aux ruines de Kouka, nous avons remoi J,
vers le nord, en suivant, à peu près, la bordure du Tchad, et, en passant par
villages et lieux dits de Barroua, Woudi, lara, Kologo, Kiskaoua, SuoulouKokkoclç
Néguéléoua. De ce dernier village, l'itinéraire s'infléchit vers le sud est, pour arriv ûXS
à la région du Kanem, descend ensuite sur Tingaga et s'infléchit vers le sudoue
pour atteindre le Chari à la hauteur du village de Goulfeï. A partir de ce poil
l'itinéraire remonte le Chari jusqu'au poste de Tounia (Fort Archambault), puis
haut Chari, puis, enfin, le Gribingui jusqu'au poste français du même nom. »
Retoar de M. François et du capitaine Roulet. — M. Fraliçois, consul
France au Yunnan, et le capitaine Roulet, chef d'une mission dans le Bahr
Ghazal qui devait renforcer la mission Marchand, sont rentrés en France à la fin
mois d'août. La Société de Géographie leur a fait parvenir ses félicitations.
Le gérant: P. Bouchez.
Cottlommicra. — lœp. Paul BRODARD.
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240 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
A Zinder commence la seconde partie de votre voyage, qui a pour objectif le Congo par
le lac Tchad, le Kanem etBangui. De Zinder vous vous rendez à Kouka, la ville de Barth
détruite par le grand bandit que fut Rabah, vous longez ensuite le lac en remontant vers
le nord, puis vers Test et vous arrivez au Chari;-le i3 avril de cette année, vous rejoignez
Gentil sur ce fleuve, où déjà Joalland et Meynier étaient anivés. La jonctions des posses-
sions françaises du Soudan, de TAIgérie et du Congo sur les bords du lac Tchad était chose
accomplie. Fait unique, dans Thistoire de l'exploration africaine que cette jonction à un
point prévu d'avance de ces trois groupes de vaillants Français, partis du nord, de Touest,
du sud, pour porter au cœur de l'Afrique le nom à la fois aimé et redouté de notre patrie,
ajoutant ainsi une nouvelle page glorieuse à l'épopée de la conquête du continent noir!
Votre mission était terminée, Monsieur, elle avait réussi malgré les diUicultés de toute
sorte et au-delà de toute espérance. Insatiable de gloire, votre vaillant compagnon, le
commandant Lamy était resté pour aider ses frères d'armes : ce fut au milieu de la vic-
toire qui détruisait la puissance de notre vieil ennemi Rabah, que cet intrépide soldat
cueillit ses derniers et sanglants lauriers. Comme vous l'avez dit vous-même, Lamy périt
au moment même de recevoir les félicitations que lui aurait values sa réussite. Sans doute
vous regrettez, dans le triomphe, de ne pas voir à vos côtés le fidèle camarade qui avait
partagé tous les dangers de votre grande et fructueuse mission.
Bien certainement aussi vous' regrettez de n'avoir paa devant vous la figure aimée du
célèbre savant dont nous déplorons la perte : Milne- Edwards, qui, avec l'aide de notre
dévoué secrétaire général, assumant une grande responsabilité, permit, par son initiative
hardie, le départ de votre mission, que le moindre retard pouvait compromettre.
Je ne saurais dans cette circonstance solennelle prétendre remplacer l'illustre Pré-
sident qui fut mon ami, mais soyez certain, Monsieur, que je m'inspire de son souvenir
en vous souhaitant, d'un cœur aussi chaud que le sien, au nom de la Société de Géogra-
phie, la bienvenue au retour de la grande exploration qui vous assure l'admiration dtt
monde entier et la reconnaissance éternelle de la Science et de la Patrie.
M. Foureau a eu l'amabilité de remettre à la Société la note suivante accompa-
gnée de ritinéraire joint à ce numéro :
« Le tracé d'itinéraire, que je vous envoie, de Zinder au Tchad et au Haut Chari,
n'est que provisoire et simplement tracé sur la carte du Service Géographique
au 1/2 000 000. Il ne sera définitivement dessiné qu'après développement du calcul
de mes observations astronomiques. Après avoir marché vers l'est jusqu'à la Koma-
dougou Yobé, puis, fait une pointe jusqu'aux ruines de Kouka, nous avons remonté
vers le nord, en suivant, à peu près, la bordure du Tchad, et, en passant par les
villages et lieux dits de Barroua, Woudi, lara, Kologo, Kiskaoua, Suoulou Kokkodo,
Négucléoua. De ce dernier village, l'itinéraire s'infléchit vers le sud est, pour arriver
à la région du Kanem, descend ensuite sur Tingaga et s'infléchit vers le sud-ouest,
pour atteindre le Chari à la hauteur du village de Goulfeî. A partir de ce point*
l'itinéraire remonte le Chari jusqu'au poste de Tounia (Fort Archambault), puis le
haut Chari, puis, enfin, le Gribingui jusqu'au poste français du même nom. »
Retour de H. François et du capitaine Roulet. — M. Frdliçois, consul de
France au Yunnan, et le capitaine Roulet. chef d'une mission dans le Bahr ei
Ghazal qui devait renforcer la mission Marchand, sont rentrés en France à la fin du
mois d'août. La Société de Géographie leur a fait par\*enir ses félicitations.
Le gérant: P. Dolxhez.
CoulomiDicra. — loip. Paul BRODA RD.
JJ(
kl
15 Octobre i900.
De Ouargla au Tchad
Itinéraire général de la mission saharienne
Partir île OuarfcU on ortnbrf IH%, la mission xaharicniir sVst avanr^
1 -rs U' sud par Timaasàniiu-, le Tassili di-s AiJjor, li' Tindi-ssr-l, l'Analief f>l,
t i.ilfmf ni, a atteint le [mils d'in-Azaoua. Lo croquis |trovis(>ire Je l'ilinéraira
r lf« notes sucrinles relatifs à ct-tU* [lartie du parcours onl t-l^ envoyés i la
ï tr'fW' df 4it'>ograpliic et publiV-s cii temps voulu.
A In-Asaoua, par suite du inan()ue de ehanieaux — un grand nombre d'ani-
.iLius avant |M''ri en mute — , il a fallu nmstruire une p«'lile redoute en pierre»
■ Fort Flallers) et y
laJK^er uoe (wriie des
l>ar>ices (tardés [>ar
•i'-s hommes tuius le
romiiiandemt-nl du
lifuirnaiit llondeiiey.
1.1 mi-»ii>n a alors
"•iiliiiué vers l'Air,
• t. buvant au puits de
Tvrliaii, elle a enlin
(•■urlié le pn'miervil-
l..- de lAir. Ife-
n-iiiite.>lansla vallée
-1 lKli4i4r.
Apn-* ronslrur- ^_ ,..■,« i„,.r («....■,■ ■, 4- m f K..ir<-ai
li<>0 d'une srritm rn
.•••mmit-rs, que le rommaiKtant l^my avait voulu faire très forte, et i l'abri de
l.iiff allaqiie: apn'--. de v:iitn-s n-ilierehes de rliameaux de luealion de-tiiié> i
»llrf rt-preiidre IV-ilielon rr-lé en arrière, le rommandani I-amy re|«irlit (tour
lii-AtAKua avec U-^ animaux disponibles ri avrr une partit- de» hommes d«
I rvorte. Il ramena bienliM à lferi>uane 1rs Imufx-s re>lées en arriére ; maïs,
•Irtant la (ténurie des m<>><-ns de lrniis|iorl, il a\Bit été diins robli}.'ation de
urnlirruneitarliedr* rb.in;>"tclav.iil ilit brûler re qui ne |Miuvait être enlevé.
242 F. FOUREAU.
Ce raid fut extrêmement pénible à cause de la très haute température
du moment, et à cause du manque d*eau sur la route. Le commandant et ses
troupes rentrèrent donc très fatigués par cette marche.
De nouveau au complet, à Iferouane, tous les efforts portèrent sur la
recherche des chameaux indispensables pour la continuation de notre route.
Les Touareg Kéloui faisaient le vide autour de nous ; les promesses de quelques^
uns d*entre eux n'étaient qu*un leurre, et il était impossible de se procurer
le moindre animal. Leurs propriétaires se tenaient toujours à distance et,
bien entendu, hors de notre portée.
Devant cette situation sans issue il fut donc décidé qu*on fractionnerait
Tescorte en deux échelons : Tun attendant à Iferouane, Tautre se rendant
à Âguellal, village dont le chef et la population avaient pris part à une attaque
dirigée contre nous peu de jours après notre arrivée à Iferouane, et contre
lequel par conséquent des représailles étaient autorisées.
Nous trouvâmes ce village désert, mais des reconnaissances poussées dans
les environs nous permirent de faire quelques prisonniers et de mettre la
main sur un certain nombre de chameaux et d'ânes appartenant aux fractions
qui avaient flguré àTattaque d'Iferouane. Ces gens, du reste, avaient essayé un
nouveau coup de force en tombant inopinément sur Tarrière-garde d'une de
nos reconnaissances et en nous tuant un homme.
Avec les quelques animaux nouveaux recueillis, il fut possible de ramener
avec nous, à Aguellal, l'échelon d'arrière resté à Iferouane; nous nous trou-
vâmes, encore une fois, tous réunis. Malheureusement il avait encore fallu
procéder à de nouveaux et bien douloureux sacrifîces; on avait dû brûler entiè-
rement la pacotille : étoffes, perles, articles de traite de tous genres, nos lits,
nos tentes, la presque totalité des vêtements de rechange des officiers et des
hommes, les appareils lourds, etc., de façon à alléger le convoi pour lequel
nous n'avions plus le nombre d'animaux de transport nécessaire.
C'est dans ces conditions, et après un mois de séjour près du village
d'Aguellal, que nous fimes une nouvelle marche en avant, marche qui nous
conduisit au village d'Aoudéras, où Ton nous signalait des vivres et peut-être
la possibilité de trouver quelques chameaux.
Cette recherche était pour nous une constante et très fatigante obsession,
et nous ne devions rien trouver â Aoudéras en fait de chameaux. Quant aux
vivres, ils étaient, en réalité, très rares, et nous dûmes, à peu près, nous
contenter d'un convoi de mil qui nous y fut envoyé — sur notre demande — par
le sultan d'A^adès, dont les représentants, en celte occasion, firent une belle
opération commerciale.
Toutes ces tribulations, je les ai déjà décrites dans des lettres confiées à
des hommes du Nord devant remonter vers la Tripolitaine ; elles errent proba-
blement encore de campement en campement.
DV. lH\niA.\ Al' TCIIA». !(1
A(>n-A un muez
i"iirt *t^jour h AouiU^
n-, où l« Ailualion no
V ilr««innit (nK're plnn
ri'llf <|in' |t«r !»■ imi*jm'',
r»tu« •K-riilAnM'ii (l'aller
1 AiM'li'i nn^iiif. (M-n-
^iiili|ii>-iii>tn>|in'-M-nrp
• I nulrt- arliun Jireclc
*<tr If sultan luraient
ilii« «IcfTrt. |>lu!t ilr
\-niU i|Uf <l)'fl Irttn's
rt n'»u« fernifiit «ililf-
iiir |llll^ farilflIHMil Im „j,,, n tH>iiii.jtii h % m r>*»ti
iiiMtfn'» iIp ronlinuer n-i- ii.i.n i.n^ ,r .. .-ii'- !■ m t i...rr^«
'.\ miooiim. Il ^lait «l'aiilanl |»lufl loptiur de p<■n^^^ ain>i <)iie le tiuUan, <lan!i
*• « mi««i> e» ou (mit la vois aie m-» envoyé». noUH faisait ilire •!** ne |i.i!> jm^M-r
■j\r AL'ailV-i, nous prét<>xtt' iraltn<|ii)-!i probables ou <le «lanper» à mûrir. Il
r>-l»ul«it. en M>mme. imlre arriv.'-i-.
Nou* reprlmen nuire mairho. ri, «pielipifA jour» npr>'4, nou» rampions à
(HiKl nii-trr» <l'At:»ilt'7, le rirnpenienl ucrupanl un mamelon niinuM-ule ipii
enloumit un pui1>, et <lan» une AÎlua-
" ~ l lion où non» romniamliomi bien la
ville. (> poini Re nommait Tinrha-
mnne.
I^'H relations aver le nullan et sen
[larenU et vi>ir!« furent plulôlam<'ne!t.
Miii», Ji'K l'oricinr, il était larile >!••
roii>laler i(Hr ^ho^lili1é ^<l»^l^^• ronlre
nous était la nti'>n)e à Airn'lèi ipie
plus an nonl:i]ue le nullan n'a\ail.
|Miur ain^i tlin>, «|u'un pouvoir illu-
soire 9ur se» a<lminiotn'-> : <|u'il étnil
bien plutôt une éli(|uflle qu'un rlief
réfl. et tpie. «l'nulre pari, tou» les
nommiez lU-n •■n\ iron» rontinuaienl à
faire le ville autour di- nous; ijue
noire présfniearn'tait les lran?>artiona
onlinaires entre le» cens «le la ville
et reux ilu ileborft. enlili, que les
■«wxvTm >(» M tivHxtt qu•-lque^^ba^L'esd'objet^quel^onques
244 F. FOUREAU.
venant encore à Agadèz n'y arrivaient plus que la nuit, et en très petit
nombre.
Notre ravitaillement était extrêmement pénible, et ce n'est qu'avec la plus
grande peine, et sous le coup de menaces que nous obtenions le strict néces-
saire — et encore pas toujours — ; pourtant nous payions fort cher les sacs
de mil que l'on nous apportait et sur lesquels l'entourage du sultan, aussi
bien que les négociants tripolitains qui mènent la politique du pays, réali-
saient de fort beaux bénéfices.
Peu à peu cependant on nous donnait plus facilement, de l'extérieur^
des moutons, un peu de lait aigre, un peu de tabac et des arachides. Mais les
moyens de continuer la marche manquaient toujours.
Nous décidâmes, malgré le petit nombre de nos animaux, chameaux et
ânes, auxquels le sultan avait ajouté quelques têtes de plus, de pousser de
l'avant, coûte que coûte, pour gagner Zinder. Munie d'un guide fourni par le
sultan, et qui passait pour un homme de premier ordre connaissant parfaite-
ment toute la contrée, la mission s'ébranla, un beau matin, dans la direction
du sud, où, nous avait-on assuré, l'eau se rencontrerait tous les jours. Hélas!
dès la première marche, au puits d'Abellakh, il nous fut impossible d'abreuver
le troupeau et les hommes, et chacun dut se contenter de quelques gouttes
d'eau.
Le lendemain, après une étape extrêmement longue et fatigante, par une
journée d'intolérable chaleur, les hommes étant très chargés, tous les officiers
à pied, leurs chevaux portant des fardeaux, nous n'atteignîmes que des puits
à sec^ et ce n'est que très tard que les Chambba, envoyés en éclaireurs avec
le guide, rencontrèrent un ghedir où, dans des roches de grès, des pluies, déjà
anciennes, avaient laissé un volume d'eau assez considérable pour assurer la
boisson à tous. C'étaient là les ghedirs d'Irhaiene. La marche qui nous les
fit atteindre restera inoubliable pour tous les membres de la mission saha-
rienne.
La route fut reprise le surlendemain, mais le guide nous perdit dans une
direction entièrement opposée à celle que nous devions suivre, et cela avec
des intentions qui ne nous parurent pas douteuses. Il devenait dangereux de
le suivre et la mission, faisant demi-tour, dut, les jours suivants, regagner
Âgadèz et notre ancien campement.
Là, les pourparlers continuèrent, mais nous trouvâmes la même inertie de
la part des autorités au sujet des animaux de bât à nous fournir.
Ce n'est qu'au prix d'une pression constante et en occupant les deux prin-
cipaux puits des environs d'Agadèz, que nous finîmes, enfin, par obtenir un
petit nombre de chameaux, qui, à la rigueur, pouvaient nous suffire pour
le convoi d'eau et pour le transport de ce qui restait de matériel. Les habi-
tants avaient bien, dans la ville, d'autres puits libres, mais l'eau de ces
i)K oi .\iu;i.\ At' Ti:ii\i>.
fl«*mit*r« est beaucoup mciin» bonne et iU
pn*feniient celle Jes puits que noun occu-
pions.
Ce^t ilan» ces conditions, et avec un
oiêlan^'e h«*téroclite <le chameaux médio-
rrvfk et d'Anes rtValcilrants, que, le 11 octo-
bre isyy, nous n»prlmes la roule du Sou-
dan.
I^*s puits, dans cette direction, étaient
éloipirs les uns des autres; quelques-uns
avaient fort peu d*eau, toutefois nous pas-
%imes. non s«'ins souffrances et sans travail,
mai% vins trop d*encomlires.
A cause de la pénurie d*eau, la mis*
ftM»o cheminait en deux échelons : le pn'-
mier a%ec le commandant Lamv; le se-
con«l que ji* suivais. («Vst dans c«*tte partie
«ir l'itinéraire que nous touchâmes les puits
il '.\l»ell.ima, d(* TemiH»lla^M, de Tadélaka,
dr T«*cliiaM*o, que nous tra\er>;\nies le
Ta;:ama et le I>anier;;ou. Les d«*ux éclie-
bms de la mif>ion se n^joi^MÛrent à (ian-
i;ara,rundes;:randHvilla;:(*sdu Damenrou,
coolrre décrite ilans dt*s lettres datées de
Zin«l«*r en novembre et qui ont eu la chance
Ar |uir%enir à la Société, {ht (lêoijvai»hie^
II. p. ly. n*l, 15 juillet.)
1^2 novembre, nous arrivions à Zinder,
ou nous trouvions, sous le commandement
du M*r;jent Bouthel, la garnison de Séné-
;raUi^ lai^*^'*e là par les lieutenants Joalland
ri yir\ nirr, partis eux-mêmes pour le Tchad
H !•• K4nrm avec le reste de leurs tn>up«*s.
\je^ terrains qui s«'*pan*nt In-Azaoua de
I Air M>nt tout à fait infertiles et très durs
a lra^ers«T: |MÛnt d*«MU, peu de vét'étation
r«»olini-«* dans le?» th.il^«*::s des chaln«*s de
iDontairm-<i granitiques coupées de \allérs.
I fiftfirr* un Ir»**** rr|> irtr y\r M. Fiiijr«*iii ^iir
\0^ f#(i •* f rr< «f»io«)jii'' « •!«* U i' \rW *\ \'t\ \\ir
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I ii.M.i •• rtiM\i* .11.1 «fi I iTt^in^int ut
Il «i^Mm I.
2W F. FOUIIEAU.
Le puils (le Taghazi est silué a peu près à mi-chemin; il est perdu au fond
du lit de la rivière du même nom, et on n'y accède qu'en traversant un kilo-
mètre de chaos de blocs de roches 1res difficiles, superposées, éboulées, et au
milieu desquelles on ne peut défiler qu'un a un, disposition qui a rendu très
pénible l'abreuvagc en ce poinL
Après Ifcrouanc la route est en montagne toujours très pénible jusqu'à
Aguellal, et clic se poursuit ainsi jusqu'à Aoudéras; on traverse même entre
ces deux villages des cols ardus et élevés. La route reste à peu près semblable,
mais dans des conditions un peu moins dures, depuis Aoudéras jusqu'aux
environs d'Agadèz ; puis, là c'est la plaine presque nue, ou du moins recouverte
d'une végétation basse très clair semée.
Au départ d'Agadèz une zone nue et aride s'étend jusqu'à la limite nord du
ïagama, et, à parlir de celte région jusqu'à Zinder, je ne pourrais que répéter
ma lettre de novembre 1899.
A Agadèz et aussi dans tous les villages du Damergou on trouve une assez
grande quantité d'aulruches privées; libres dans les environs des habitations,
ces oiseaux sont complètement déplumés et extrêmement gras.
Des renseignements m'indiquent que dans la direction d'Agadèz vers
Sokoto, et dans la région qui est actuellement blanche sur les cartes, il existe
une ligne très fournie de villages de Kélguérez qui peu à peu viennent joindre
les villages peuls ou foullanes qui s'étendent vers le nord à partir de Vourno.
On me cite un grand nombre de noms, avec leur placement probable sur la
carte. Ce serait là une région productrice de mil que l'on ne soupçonnait pas,
et où s'élèvent des villages très importants comme population, au dire des
informateurs. Cette région sera très intéressante à étudier dans l'avenir, et
rien ne sera plus facile pour le chef de poste de Zinder qui, avec une cen-
taine de cavaliers, pourra parcourir à son aise toute cette contrée qui dépendra
de son commandement.
A cette relation sommaire je joins un croquis provisoire de l'itinéraire
entre In-Azaoua et Zinder, croquis que j'avais déjà adressé à la Société de
Géographie, mais que les incertitudes de la poste saharienne ont égaré je ne
sais où ^
1. Voir les leUres adressées à la Société de Géographie par M. Foureau pendanl son voyage:
d'Ain Taiba le 2 nov., de TiniAssinine le 23 nov., de Tnimani le 14 déc. 1898 {Comptes Rendus de
la S. (le C, 1899 p. il), de Tihodayen le 29 déc. C. 71., p. 58); de POuad AffaUakha le 6 janv. 18V9
(C. R., p. 108), «le Tadenl le 20 janv., de In-Azaoïia le 9 févr. (C. H., p. UO-Hi), de In-Azaoua le
6 févr. [C. /L, p. 218), de Zinder en nov. avec posl-scriplum du 27 déc. 1899 {La Géographie
2* semestre, p. 19).
F. FOCREAU.
Notes sur la Basse-Mésopotamie
OV?^l i la |H*riot]e miocène, nu temps où se ilt*posaîenl, en France, les
vibif s marins «le Fontainebleau et crÉtaropes et les calcaires lacustres île la
Beauce, que S4» dessinèrent les grands n>liefs de l'Asie antérieure; c'est à cette
«•|HM|ue que le plateau iranien sortit des mers, que sV*levèn*nt les hautes mon-
t.Mrnrs de l'Arménie et les chaînes fNirallèles du Liban et de l'Antiliban. Ce
irrand mouvement de l'écorce terrestre fut, il est vrai, suivi de phénomènes
pluloniens qui a^'onisent, aujounrhui, dans les scdfatares du Démavend, du
>4hcnd, du Savalan et des autn*s volcans persans; mais, dès le milieu de
|f|MM|ue tertiaire, les reliefs du sol étaient, dans leurs grandes lignes, des-
Mfié^, teN qu'ils sont encore aujounrhui.
Pen«iant que se constituaient les plateaux, de vastes dépre^sions sou-
vraient ^ur leurs bonis. Ce furent : au nord, la mer Caspienne et la step|)e
turkomane, et, nu sud, le golfe Persique et la Mésopotamie; vers l'ouest, la
Vt-diterram^e vint baigner le pitMl du Liban.
Le Plateau |>ersan atteint une altitude moyenne de 1200 mètres au-dessus
•lu niveau «les mers; stm raccord nvee les bas-fonds de Chaldée se fait au
m«iyrn d'une large chaîne aux plis |iarallèles, qu'on ne saurait mieux définir
qu en la comi^rant au Jura. Les plus hauts s<mimets de ce masnif montagneux
•«*Dt presque tous situés sur le pli le plus voisin du plateau; ils dépannent
(rt-qurmment une altitude de r>(NKI mètn's, et, bien qu'ils soient dépourvus de
«rlarirn, n'en conM^r^ent pas moins, |iendant toute Tannée, des masM's c<msi-
•U*rable« de neifre.
A l'intérieur de ce pli, on rencontre une lontaJe bande de roches graniti-
que^, dont l'Elvend, près dellamuilnn,est rund«*s|Kiints saillants. Cette bande,
t%rzr parfois de quelques kilomètr«*s à peine, s*étend en longueur, depuis les
rn«iroo« du lacd'Ourmiah, jusqu'au delà du Fars; plus hûn, %ers l'est, elle se
j-'iot aox roches cristallines du U^^loutchistan. Sur ces granités s'appuient les
^•Hicbes WMlimentain*H les plus anciennes de la Pers4*. Ce sont des schistes et
<!•■% calraîre», qui, malgré l'absence de fossiles, semblent devoir être rattachés
aux rlace^ paltHizoïques.
Eo marchant vers le sud-ouejit, on rencontre les a^^ises du trias, du juras-
248 J. DE MORGAN.
sique, du crétacé, d*un développement considérable, et des lambeaux du
terrain nummulitique.
Après Téocène, cessent les formations marines; elles sont continuées par
des masses énormes de gypses, par des marnes, des grès, et des ai^iles appar-
tenant au miocène, et dont les plis disparaissent graduellement sous les allu-
vions de la cavité mésopotamique. Ces mêmes couches gypseuses traversent
toute la dépression et vont efQeurer au delà, dans les collines de T Arabie et
en avant de TAntiliban. On les rencontre en masses considérables entre
TEuphrate et Damas, aux environs de Palmyre, et dans le désert, entre
Damas et le golfe Persique.
Dès que les reliefs furent formés, les eaux pluviales commencèrent leur
œuvre, des lacs se formèrent dans toutes les cuvettes laissées entre les plis
du soulèvement. Ces eaux, rompant leurs digues, vinrent se précipiter dans
la plaine, entraînant avec une violence extrême, les débris des obstacles sur-
montés. Des amoncellements de galets se déposèrent, alors, au pied de la
grande chaîne, en couches qui présentent parfois mille mètres d*épaisseur.
Dans la plaine de Mésopotamie, les galets recouvrirent tous les bas-fonds, en
refoulant les eaux de la mer. Ils s'étendirent au loin, et formèrent le désert
caillouteux qui s'étend, de Biredjik et de Mossoul, sur tout le Sindjar jusqu'aux
environs de Bagdad, entre le Haurân et le golfe Persique, jusqu'aux confins
de l'Arabie.
Le désert de Syrie ne ressemble en rien à celui qui borde la vallée du Nil.
Alors que, dans le voisinage de l'Egypte et du Bahr-Bela-Mà, d'immenses
dunes de sable fin oscillent au gré des vents, dans le désert syrien l'on ne
voit qu'une surface caillouteuse, sillonnée d'ouadis tracés par les eaux. Le
désert de Nubie est d'un beau jaune d'or, celui de Syrie est noir et triste.
Quand les fleuves eurent établi leur régime, quand leur fougue se fut
calmée, quand leur direction fut définitivement arrêtée, ils creusèrent leur lit
au milieu de leurs propres alluvions solidifiées. C'est ainsi qu'entre Deir-el-Zor
et Feloudjah, le cours sinueux de l'Euphrate est encaissé de falaises hautes
de 20 ou 30 mètres, et, que la plaine, ne recevant d'eau que celle des orages,
est devenue stérile et déserte.
Parfois, dans les falaises du fleuve, sous l'épais lit de galets, on voit des
affleurements de roches poreuses, appartenant à la période miocène ; ce sont
les crêtes de plis, très écrasés, qui relient le Jura persan aux chaînes du Liban
et du Haurân.
A la période des alluvions caillouteuses succéda celle des limons, qui dure
encore de nos jours, et, de même que l'Egypte fut un don du Nil, de même la
Chaldée fut un présent de l'Euphrate et du Tigre.
Le désert caillouteux, privé d'eau, n'était pas apte à entretenir la vie, et,
jamais l'homme ne se serait développé dans les pays brûlés par le soleil, si, par
NOTKS SIR lA B.\S>K.MKSO|H)TAVIK. t%9
lr% iv\H\ïfi de leun limons» les fleuves D*avaieiit fait sortir «les eaux If |>ani<iis
terrestre. Les limons se concentrèrent aux emlMmchuren, les chenaux creusés
«Uns les galets étant trop étroits pour |M*rmettre un dépôt sur les bonis.
De même que le Nil a formé loasis é^^yplienne au milieu du désert, de
m^me la («haldée et la Suj«iane font une tache de venlure au milieu d*une
immensité stérile.
Deux nVions se disputent Thonneur d'avoir enfanté les premières civili-
sations : la («haldée et TÉtrypte. Ces pays oITrent de frappantes analopes,
tant par la nature de leur sol que par leur climat et par leurs^ pn>ductions
naturelle». Il n*est, toutefois, pas douteux que la civilisation n*ait déluité dans
I un d<»s deux pays seulement, et non dans les deux à la fois, comme on Ta
quelquefois prétendu, et que Tun ne fut qu*une colonie de Tautre.
LesnVentes dtVouvertes tendent à prouver que c'est la Chaldée qui, lapro*
miêre, connut le dévelop|>ement intellectuel île rhomme,el,que cVstdVIlequc
|»artit le courant civilisateur qui, par TK^ypte, so répandit dans le monde
entier. Autrefois, on s*en rapportait, pour l«*s oritrines.aux traditicms hildiques
et |»aienne5, puis, né^lifreant ces vieuK souvenir», on crut pouvoir attrihuer au
h*pl r;r\ ptien les débuts de la civilisation humaine. Longtemps on nia rinlluencc
pn*|Minderante delà (Chaldée; mais, aujourd'hui, bien que ces anciennes opi-
nions soient encore partapM>s par quelques érudits, cm tend à n>venir aux
donniVs ft^umies par l'antiquité, les faits nouvellement relevés conconlant
%\rc elle».
L'Kfnpte. avant rép<N]ue de la première d\ nantie pharaonique, était loin de
pr»-M'nter l'a^ip^n-t qu'elle oflVe aujounl'hui. La vaMée du Nil, entrecou|MV de
marais. cou\erte de brousnailles et de forêts, était en voie de formation et les
grandes plaines du Delta ne sortaient pas en entier des eaux. Ia^s hommes
«i«ai«*nt. soit sur le bord du désert, soit dans les Ilots boueux où paissaient leurs
tniu|»eaux d'antilopes et de ;:azelles. Ils chassaient et |>«Vhaient, réunis en
prtitrfi tribu» cantonnées dans divers districts riches en ffibier et en poisson.
(Test, dansce milieu déjà relativement pnispére, qu'un homme venu de loin
et qu'«»n a coutume de nommer Menés vint jeter le p^rme de la s«N*iété pha-
raoni<|ue; il ap|H»rta l'écriture, les céréales, le^ métaux, des arts nouveaux, et,
aier eux. des vues d'ensemble qui permirent à l'Kfr^pte de s«* constituer en
Boilé i^ditique.
I^e^ débuts du S4d de la Chaldée, bien que semblables en In^iiucoup de points
a ceux de la terre d'K;r)pte. présentent. ce|iendant, plus de tendances à la divi-
SMio, à la formation de |N*tits foyers où vécurent des tribus nombn'usi^s qui,
^oft tard, de\inrent de |H*tits royaumes.
Au moment où cesM»rent les phéiii»mènes d'én»sion, et |>ar suite le dép«*»t
(
I
j
250 J. DE MORGAN.
des alluvions caillouteuses, à Tépoque où les fleuves de Chaldée, renonçant à
leur r^me torrentiel, adoptèrent celui qu'ils possèdent encore de nos jours,
le Golfe Persique s^avançaitau loin, vers le nord-ouest, jusqu'à 100 kilomètres
au moins en amont de Bagdad. Ce golfe était bordé, au sud, à Touest, et au
nord, par une série de collines basses formées de bancs de galets, qui s élèvent
encore aujourd'hui au-dessus de la plaine chaldéenne. A l'ouest, le Djebel-
Hamrin, dernier contrefort des montagnes loures, formait le rivage. Une
presqu'île, la pointe méridionale du Pouchtè-Kouh s'avançait dans la mer,
pour séparer le golfe chaldéen de la grande baie susienne. Et, dans ces dépres-
sions, se jetaient séparément toutes les rivières qui se réunissent aujourd'hui
dans le Chatt-el-Arab. C'étaient : l'Euphrate, le Tigre, la Diyalla, tous les
ruisseaux du Poucht-è-Kouh, pour le golfe chaldéen; la Kerkha, l'Ab-è-Diz,
le Karoun et le Djerrahi, pour la* baie susienne.
Ces divers fleuves portent à la mer les eaux de la majeure partie de l'Asie
antérieure; ils viennent de régions très éloignées les unes des autres, et, roulent
dans leur lit les débris pulvérisés des montagnes du Taurus, de l'Arménie, du
Petit Caucase, du Kurdistan, du Louristan et des Baktyaris. Tous ces cours
d'eau travaillèrent, séparément, au comblement de la dépression chaldéo-
susienne. Chacun eut son delta, et, suivant Timportance de son débit, l'étcndit
plus ou moins rapidement. Peu à peu, par suite des progrès incroyables du
Tigre et de l'Euphrate, les rivières secondaires cessèrent de couler pour leur
propre compte et se joignirent aux grandes artères. A la hauteur de Bagdad,
le Tigre et l'Euphrate faillirent se réunir. Ils ne sont, en eflet, distants I ua
de l'autre que de 45 kilomètres. Mais le niveau des deux fleuves n'était pas le
même. L'Euphrate coule encore de nos jours, à 9 mètres au-dessus des eaux
du Tigre; de plus, les deux fleuves étant d'importance presque égale par les
alluvions qu'ils portent, n'acceptèrent, ni l'un ni l'autre, le vasselage, et, pous-
sant devant eux leur delta, s'éloignèrent pour former la Chaldée et ne se
réunir que, plus fard, dans les marais de Korna, alors qu'un élément nouveau,
la marée, venait entraver leur course, déjà bien ralentie par la traversée de
la plaine qu'ils venaient de former.
La baie susienne se combla de la même manière et se remplit de ces fines
alluvions qui font sa richesse. Le Karoun et l'Ab-è-Diz se réunirent rapide-
ment et vinrent rejoindre le Chatt-el-Arab. Quant à la Kerkha, elle se montra
dissidente, et, portant ses eaux à l'ouest, elle alla se perdre dans les marais
voisins du Tigre.
Le progrès des limons sur la mer fut extrêmement rapide et il l'est encore
aujourd'hui (car on évalue à plus de 50 mètres, par an, l'avancement du delta
du Chatt-el-Arab, sur la mer). Mais il fut aussi très irrégulier. Il se forma de
vastes marais couvrant une partie de la Chaldée et la rendant inhabitable sur
bien des points. Aujourd'hui encore, dix ou douze mille ans après les débuts
15 OcUOtn SOOO.
De Ouargla au Tchad
Itinéraire général de la mission saharienne
partie lie Ouarfrl* en octobre 1S'.)8, la mission saliarienne s'est avanr^
Trrs le suil par Timassftniiie, le Tassili des Aiiljer, le Tin<lesse(, l'Anahef el,
liiiatemeni, a atteint le puits il'ln-AzaouB. Le rroquJs provisoire de l'itinéraire
(■( li-> notes surrinles relatifs à cette partie du parrours ont été envoyés i In
S'M-iélé de Tiéoirrapliic et publiés en temps voulu.
A In-Ataoua, par suite du manque de chameaux — un fïrantl nombre il'ani-
ni iiii ayant [H-ri en roule — , il a fallu construire une p4>tite retloute en pierres
Kort Klallers) et y
laïK^er une partie des
l-*k'aees franlés |>ar
'i>^ hommes sous le
r'-iiimandemeni «lu
li<-ulenant Hondeney.
I.i million a alors
• xiitiiiué vers l'Aïr,
•!. butant au puits de
I u'baii, elle a entîn
■•■•.(-lié le pn-miervil-
l-.e de lAir. Ife-
r-'iirie.iUnsIa vallée
l lirbai^r.
Apre* ronstruc- '""" "^^rV/r^." 'i""..rii''""M "'"kÙ,"».""'
'.-"O J une im/-*! en
.-"moiiiTs. que le commandant l^my avait voulu faire tn's forte, el n Tabri de
t' '.!'• alla<|UF; apW-s de vaincs rerbcrclies de cliameaux de lornlion destinés à
*iW reprendre l'échelon rc-té en arriére, le commandant I>amy rejuirtit |K>ur
lr> .Vuoua avec les animaux dis|xiiiildes el avec une partie des hommes de
I •«'itrie. Il ramena bientôt à Ifi-rouane les trou|H-t restées en arriére ; mais,
i'iaol la pénurie des moyens de Ininsport. il avait été dans l'obli^ialion de
>i<-nlipruDe partie des cbiirueset aviiil dit brûler ce qui ne juiuvail être enlevé.
25i
J. DE MORGAN.
A Nasserî se trouve Touverture d'un canal, probablement* celui qui,
creusé par ordre de Cyrus, permit au conquérant de s'emparer de la capitale
chaldéenne.
Ce canal, dit aujourd'hui Hindiyeh, offrant au fleuve un cours plus direct
que le lit naturel, la masse des eaux s'y dirige, et force fut de le barrer pour
ne pas ruiner toutes les bourgades du bas Euphrate. C'est Babylone qui a
fourni les matériaux de cette vaste construction dont les briques sont presque
toutes au sceau de Nabuchodonosor.
De Nasseri à Hilleh (Babylone), nous sommes allés par eau, ma caravane
ayant été envoyée, à l'avance, à cette station, d'où nous devions partir pour
visiter le Sud.
Il ne reste plus aujourd'hui de Babylone que des buttes informes couvertes
de débris. C'est dans ces collines artificielles que la mission allemande, avec
beaucoup de méthode, recherche les fortifîcations qui arrêtèrent autrefois
Cyrus. Les résultats des fouilles sont très intéressants; on voit aujourd'hui
d'énormes masses de maçonnerie, faites de briques cuites cimentées au
bitume; mais je n'ai pas le droit de parler de découvertes qui ne sont pas les
miennes, malgré tout le bien que je serais disposé à dire de travaux aussi
savamment conduits.
Bien que ruinée et démolie mainte fois, Babylone n'est pas entièrement
disparue comme Suse, Ctésiphon et Séleucie. Elle vit encore dans la bour-
gade de Hilleh, petite ville très propre où résident les autorités et où sont
cantonnées des troupes.
A Hilleh, nous traversons l'Euphrate, sur un pont de bateaux, et, en deux
jours de caravane, nous gagnons Divaniyeh, autre bourgade située sur
l'Euphrate.
La route que nous suivons traverse une plaine basse, où nos chevaux
écrasent des foules de coquilles lacustres, preuve que cette plaine n'était qu'un
marais, il y a peu de temps encore. Çà et là, quelques santons, mais aucune
ruine, aucune butte antique dans cette région qui jadis était inhabitée. Au
loin, la silhouette de Birs Nimroud disparaît lentement à l'horizon. Sur notre
gauche, un cordon sombre de dattiers signale les rives de l'Euphrate.
A Divaniyeh, nouvelle traversée de l'Euphrate sur un pont de bateaux; là,
nous prenons une dizaine de gendarmes, car, dit-on, au delà de Niffer, le pays
n'est pas sûr.
Pour se rendre de Divaniyeh à Niffer on contourne, par le nord, le marais
dit Khor-el-Afèk. 11* existe bien un passage plus court par le sud, mais le
sol détrempé ne permettrait pas à notre caravane d'en profiter.
Le pays que nous traversons est bas et humide, couvert de roseaux et de
tamaris, d'où partent sans cesse des francolins, des lièvres et des renards. Le
sol est un fond de marais, entrecoupé de fossés naturels et de canaux que
MiTKS srn l.\ BA<SK->^^.^^ltHlTAillK. til
|.irfiiiti ni)U!( «VOUA dp la ffîne k Iran-ntiT. Lon <)c> haut)'» vaux «le rEu|>hralf!
toiil Ir |ta\> vf.\ iriundt'.
Enlin. apn^5 tirux jour» Ao mute. noii'« arrivons à NiHiT H |)|ntil(inft nuira
i-iinp 1I.11M It-s ruint'fl mAiii(>9, on fnn> «le la mnismi 011, il<-|>ui5 iinii- ann,
Ktliilcnl U'n mt'mltn'ft il>> la iiiisi^iHn ami'-rirninr.
M. rt M" M)ii<>K, vrrilahli-i [lioniijrrs <li- la Krienre, lutiM oITn-iit l'lio<i]ii-
t4lilf U |iliis praririiKi'. Nhuii intiiiiiirii, je i-n>i«. Icn premiers Kiir<>|H'-<'iin i)ui
•.-.n'iit terni* leur rcniln- vi»iti>.
l^-« (nivaux «le la mission aniéritniiic nr>nl rutiNJilêrnltlfA. Li-s nii)i«-Kun(
■ ■■■ alt.-i<]ii<''t'!t sur loiit leur
i-'iirtuur, et, aujounl'hiii, r'est
* .r If Zipourat ({iie sont rtm-
-■Miln-* 1 (Tdrls. Ij's n'-siil-
Ul» 5<-i<-ntili<|iies do ers tra-
ij>i\ Mtnt In'-s im|H)rlan1s.
Du Miiniiu-t du U'II <!«> Nif-
trr. la vuf Néti'iid, vers IV'sl,
•<ir une \a^^■ plaine sans rul-
I irr« t>t s.ins 4>au, au milit-u
:■■ Ui|Ui-lle s'i-lt-vent i\v noni-
l-i- lit miiiilirules, n'sIt'H iIp
«ill-* aiiliijur^. A l'oui-sl. ce
»--iil If- mirai» ipie nnu"* avons
l- inn--. Ii'ît r.iiiaux H !<•■* rui- „ . ^^ ^ ^ ^ ^^ , ,^.^_ ,, , .^^ , _ ',', y j 1, y ,, .,„
; .r. » .1.-» t)<.Mi.i<lrs Afèks, doni
'•* jr'>ij(M'* de lente- noires m' disUn^'uenl, à |»erle de vue, au milieu des jonr-
A NifTer (ommenrent let pays ipii, dans la liaule nnli<|uilé, fun-nt le- plus
[•■ipli-, le» ruine» s'élévenl en [imml nombre, ari-onip.i::n<'-es de leurs ranaux
> -/'unl'hui roinblê»: des monlii'ules de moindr<' imp'irtanre si^'nalent le»
• *■ » df- .ineiens villa^'es.
I^< tfll* le.N plu» remarf]unlt|i-s <|ue nous ayon» reriritiilrr« sur noire
■ .t.- entre NilTer el Clialra, muiI : Delaviu, llidand. Kl Meil>a, llismav.i. e(
■ '''iD. Ël-ilammaro. Ujokha et Ouni-el-Acareb. O- (mi- dernier» renferment
■• »r,lu-.» .le la ville rélèltre de Ouli-liou '.
I«.ule la région ne pn''-ente pa» de ruine* nVuliêrement di-lrihuée». II e-l
'.• « ■•I.-- (•»|tao-» i|ui jamais n'ont été haliité- el ou le moI, rouvert de i'oi|uille»
>' .«In». n'e»( ifue le fond d'um'ien- miirnis.
Villi or», re s<in( des dune» de snide lin, ni<d>ile» rorniue relie» de rKi;yp(e
1 T.it*ik«*nl Iflî.ril-ft.. J»|.r" I.- . irl-, rim. if..rm*-.
256
J. DE MORGAN.
et opposant au voyageur de réelles difficiiltés ; plus loin, on rencontre de
véritables forêts de tamaris occupant des terrains bas où Teau salée se trouve
à peu de profondeur. Entre Niffer et le Chatt-el-Haï Teau potable fait entière-
ment défaut, et, sauf près de Djokha où les nomades ont creusé quelques
puits fournissant un liquide saumàtre, nous n'avons rencontré aucun canal
permettant d'abreuver nos bêtes.
Il est aisé de voir, d'après les débris qu'on rencontre à la surface des tells,
que cette région était encore florissante, à l'époque où elle subissait la domi-
nation des rois sassanides de Perse. Son absolue stérilité ne date que de la
conquête arabe.
Mais, si certains vestiges nous amènent jusqu'au viu' siècle de notre ère,
d'autres nous font remonter beaucoup plus avant dans la nuit des temps.
Quelques ruines reposent sur des couches épaisses de cendres et de poussières
où abondent les silex travaillés par la main de l'homme.
Quelle date pouvons-nous assigner à ces couches profondes? Nulle évalua-
tion ne peut être faite; elles sont beaucoup plus anciennes que les monuments
laissés par les Patesis, elles sont antérieures à la connaissance des métaux, et,
peut-être aussi de l'écriture.
Châtra, où nous sommes arrivés en longeant le Chatt-el-Haï, est une bour-
gade de quelque importance ; c'est la résidence des autorités civiles, et, en
même temps, le centre d'où les troupes ottomanes peuvent tenir les Arabes
nomades dans l'obéissance. Dans cette localité, chacun fut pour nous on ne
peut plus gracieux, et, je dois le déclarer, j'ai été surpris de rencontrer dans
ce district éloigné des troupes aussi bien tenues et une police aussi bien faite.
Tout ce qui nous avait été dit par nos gendarmes au sujet de l'insécurité
du pays n'était que pure fantaisie : les braves gens voulaient faire valoir
leurs services. Il existe bien des colonies européennes, réputées pour leur
bonne administration, dans lesquelles la sécurité est moindre qu'en Chaldée.
Turcs et Arabes vivent en assez bons termes ; les seules causes de troubles
sont la perception des taxes qui, bien que légères, n'en sont pas moins un
lourd fardeau pour la pauvreté des nomades. Quant à l'action des officiels,
civils ou militaires, elle est généralement très douce, et, si la rigueur doit être
parfois employée, ce n'est que, lorsque les nomades se fiant à la force des
armes qui leur sont fournies par des mains étrangères, ennemies de l'ordre,
commettent quelques méfaits ou se mettent ouvertement en révolte contre le
gouvernement.
De Châtra, nous avons traversé le Chatt-el-Haï, pour nous rendre, en quel-
ques heures, à Tello, localité célèbre* par les belles collections qui en ont été
rapportées au Louvre par M. de Sarzec.
Tello était une ville de province, une bourgade de peu d'importance, mais
qui, ayant ses chefs particuliers, jouissait de son autonomie.
258
J. DE MORGAN.
Il existe, dans la basse Chaldée, une foule de localités présentant autant
d'intérêt queTello et que NiEFer. Malheureusement, jusqu'ici les fouilles ont été
peu nombreuses, par suite des difOcultés naturelles du pays. S'il avait été tenté
en Chaldée autant d'efforts que dans la vallée du Nil, la civilisation antique
de ce pays nous apparaîtrait sous un tout autre jour que celui sous lequel nous
l'envisageons. Malgré les efforts des missions françaises, américaines et alle-
mandes, nous ne possédons encore que des documents bien vagues et sans
liens sur les générations qui précédèrent Naramsin et ses contemporains.
La steppe entre Châtra et Amara n'avait jamais été parcourue par des Euro-
péens; nous l'avons visitée en quatre jours.
En quittant Tello, nous avons rencontré, sur notre droite, de vastes maré-
cages que nous avons dû tourner; puis, ce fut une plaine semblable à celle que
nous venions de parcourir entre Niffer et Châtra, avec cette différence qu'on
n'y voit aucune trace de végétation et que le sol est couvert de croules
salines.
Les ruines sont très nombreuses dans cette région; elles n'ont pas, il est
vrai, la grandeur des tells situés au nord du Chatt-el-Haï, mais leur multi-
plicité, compensant leur défaut d'étendue, montre combien ces pays étaient
autrefois peuplés.
Les Arabes, lors de la conquête, trouvèrent là un district florissant; si nous
en jugeons par les débris d'époque sassanide qui abondent dans les ruines,
eux-mêmes s'y fixèrent pendant quelques siècles, et, le tombeau vénéré de Seïd
Akhmed El-Roufaï, qui s'élève à unejournéed'Amara,en est une preuve. Mais
peu à peu les canaux se comblèrent et la stérilité envahit la plaine.
Les restes des travaux d'irrigation sont extrêmement nombreux; on voit
même encore, aux approches de certaines ruines, les divisions du sol pour les
cultures.
Entre le tombeau de Seïd Akhmed El-Amara, la plaine basse est, en grande
partie, couverte par les eaux, et, ailleurs le sol est semé de coquilles lacustres.
Les villages antiques s'élevaient dans des îlots au milieu des marais.
Aujourd'hui, cette plaine est habitée par les nomades arabes et la tribu des
Abou-Dorradj, gens redoutés, dans tout le pays, comme d'intrépides pillards,
mais qui nous laissèrent fort poliment traverser leur territoire.
Au fur et à mesure qu'on avance vers le Tigre inférieur, les ruines remon-
tant aux premières civilisations deviennent plus rares; on ne rencontre plus
que des restes du moyen âge. Ces régions étaient, il y a peu de temps encore,
couvertes par les eaux, et, nous savons que la fondation de Bassorah est de peu
d'années antérieure à la conquête musulmane.
C'est principalement sur les bords de l'Euphrate et dans la plaine du Dje-
zireh, située au nord du Chatt-el-Haï, que se développa, dans la haute antiquité,
la civilisation chaldéenne; c'est là que s'élevèrent les villes les plus impor-
lAnt<->, k commencer par Ouruu, patrie d'Alirahiin, et tant il'autres rili'>ti dont
I- « sitev n'ont pas encore ^té nettement préci»'^.
L'Euphrale et le Tipre. tout comme le Nil. sortent, |K'Tio(li<|U«-ment chaque
iim.f. Je leur lit, et. leur» i-atix couvrent lo pajs. Il sorail tlonc aisé, en n'It-
l'ii'^ant len anciens canaux, île n'mlre la fiTlilîlé à ces vastes plnines; mais il
f Mxlrait lies bras {lour «le smildnltles travaux, il en faudrait pour le^ cullun-s,
• I. c'est ce i|ui m.in<|ue le plus à la Clmldt'-e. l/<in prut reprorlier aux musul-
iii.irt^ d'avoir laissé tonilter dnii» la pauvreté n-s riche* pavs; il sernil, cejH'n-
Unl, injuste d acruser radniinislratiiiu ni'luelte oltomaiie : elle ne dis|i<iso plus
injutinlliui de la niain-d'ieuvn' nécessaire pour rendre aux clininps l'eau <|ui
Vur fait défaut et pnur les cultiver.
La Œaldée est un pays au climat rude; les grandes rlialeurs de l'été ijui
l-irfois atteignent iTt ou Kl) dc-
.•r>-> Mtnl le plus grand olislacle
» \* ciilitniHiition au moyen de
|»i(iutali<>ns menant d'autres par-
In « de l'etnpire ottoman. Seuls,
l> « AraUs et les Clialdéens |x>U-
vriti eiKlurer le* tein|NTatures
rvlrém»'*. Ka hiver, il n'e-l pas
r*re de Voir le thenntinu'-tn"
iii'li<|iier 6 ou 8 decn'-s nu-des-
•"•<!• de ïéro, mais ces froids
'. ni dr courte dun-e.
Kn i|uittanl Amara, ville
. 'iiti- ci-rt.iine iin|Mirtanct', je
-.1* r.t...inié a Had;.Md, sur un T«i».r,.H. ... .,,i...m. » ""»'|^^^
!'il>4U lurc n-riioiil:int le TiLTC, h. .,.,■. >4,,.. ,- ■ .-., ■ :■ v i wv ■><••!
'I *an* une «piarantaine de dix
, ir* établie a Kout-el-Amarn pour arrêter les progrès du choléra vers le
■•cl. jr M-rais arrivé en tnii* j.mrs dans le chef-lieu de la MéMiiH)tamie.
l-« navigation sur le Tigre est a*sei diTlirile par suite des sinuosités sans
■iiibre *|ue fait le fleuve et aussi à cause de l'extrême mobilité des Iwinrs de
•■:.lr. Toulefiiis. elle se fait tn'- régulièrement, c'est la M-ule voie |K»ur les
^'inliindiM-s entre la mer et llriL'dad.
-Vu rours de ci- vov.iu'e. j'ai vu Ifs ruines inrcirmrs de Sdeucie, rrlles de
' '■-.iphon. dont l'arc monumenlal a été. dans ces deniién-s année*, en p.irtie '
-'tniil [lar un |iacba dé-irru\ de se prot-oriT des matériaux |Ktur construire
.1^ rc.dr.
Par suite de ladifliciillé artuellrd<-s ciiumuniciition*, Itogdad <-»t. peut être
» •|"^I^I hui. l'une des villes du monde 1rs plus él.iiirnéi-s d.* c<-iitre* de civili-
J. ME MORGAN.
i y arrive, sans avoir touché ailleurs qu'en Egypte et aux
m qu'on ressent est celle dune petite ville de province. Mais
(, loi'sque, venant des montagnes de Perse, on entre dans la
ifes; tout semble civilisé et peu s'en faut qu'on ne se croie
•e impression en novembre 1899, quand, après avoir quitté
mai, et, avoir passé notre été dans les montagnes du Pouclit-
:ristan, nous sommes arrivés dans les rues de Bagdad,
négliin que nous sommes entrés sur le territoire ottoman, en
naturelle qui jadis relia Ecbatane (Hamadan) et Persépolis
ne, par la voie que suivirent les armées de Cyrus et celles de
us peu, grâce à la vapeur, ouvrira l'Iran à la civilisation,
me en Turquie, le besoin de créer des voies ferrées se fait de
r. L'éloignement dans leijuel Bagdad se trouve de Constan-
commercialement et politiquement, la Mésopotamie ne rend
îrvices h la Porte. En Perse, les communications sont si tlif-
nt la famine sévit dans les villes, alors que les campagne.'^
ources.
i>le de dire aujourd'hui dans combien d'années ce réseau d<-
1 établi. Sa construction dépend de ijuestions politiques dans
pas à entrer. Mais il est intéressant de se rendre compte dès
icé de ces voies.
le turque, concédée depuis |)cu de temps, et, qui, dît-on, doil
uit années, partira dcKonîa dans l'Asie Mineure, et, passant
Diredjik. et Mossoul, gagnera Bagdad. De là, en traversant
tf, elle aboutira à la baie de Koueit, où s'ouvre un port
able.
Eagdad par la rive droite de l'Ëuphrate est le tracé d'une voie
r se faire sous peu, alors qu'un tronçon entre Bagdad et
Ira la réalisation des projets de chemins de fer dans l'Iran,
nmunication Téhéran avec la Mésopotamie via Hamadan.
nt des voies ferrées est rendu, de jour en jour, plus utile par
;s ileuves de Chaldée, au point de vue des transports.
- au Tigre sa navigabilité, il sera, sous peu, nécessaire d'y
travaux; les approches de son confluent avec l'Ëuphrate,
ensablent et se comblent de vase. Cette obstruction est due
naréc qui se fait sentir jusqu'à iSO kilomètres environ, en
ien des siècles, l'Ëuphrate s'est, dans la même région, fermé
Son cours se perd dans de vastes marais peu profonds que
i peuvent traverser.
NOTES Srn LA DASSKMKSOPUTAMIE. S6I
h«* ce% marais à la petite ville de Hit, localité réli^bre |>ar ses mines de
1 iîume, le fl«*uve est navigable pour les steamers de faible tirant deau, mais,
:* nii^me <|u en aval la circulation est arrêtée par les marais, de mt^me en
4'..Mii| i»||«« c<it rendue impossible par les seuils naturels et artificiels <]ui bar»
n lit. à rhjque instant, le lit du fleuve.
L<'^ flottes de Julien TApostat, dans la campagne de Bléso|Hitamie où cet
• 'n|MTeur tniuva la mort, descendirent l'Euphrate, mais cette flotte netait
«t*rn|M»5«'tM|uede barques analo^es a celles qui, de nos jours, encore viennent
•■* M<•ske^seh, conduites |iar d*habiles pilotes qui savent éviter les écueils et
i>nfiaisM*nt les portes des barrages.
I/Euphrate« [H>ur être rendu vraiment navigable, exigerait d*immenses
t'i«4ux; M*ul le Tigre peut être employé romme voie de communication et
n iiiiintr jusc}u*i Bagdad.
A r«'*po4|ue où florissait Babylone, TEuphrate était libre jus<|u*à la mer;
i «^pjr le fleuve se combla, la capitale de la Chaldée quitta ses rives pour
i.i* r M* bAtir sur les bords du Tigre Ctesiphon, Seleucie et Bagdad furent le
r- «'iltat <le cette transformation imposée aux hommes par la nature.
Bai:«lad cons4«r%'era toujours son importance commerciale et |M)litiqne.
T* '•• dt* li::ne de la navif;ation du Tigre, ptiint de croisement des voies Srutari-
K «ot it et Téhéran- Beyrouth, elle sera toujours le grand marché de la Clialdét*.
U« indu^^tries s*y créeront, son commerce augmentera très sensibb^ment et
« h r«Me S4>ra pn*pondérant; mais Bassorah sera comlamné au profit de Kout*ït.
h un aininl diflirile à cause des marais qui Tentourent, r(*lte |H*tite ville n<*
^ri plus ap(K*lée qu'à servir de magasin pour les grc»ssos marrhandiM^s qi;i,
^•■nut*^ |».ir mer, auront à être transbordées sur les steamers fluviaux.
\ Barilad, les intérêts commerciaux français sont, dés aujourd'hui, fort
.-:.j->riafits ; nos roarcliandiseN y viennent en concurrence a^er criles di*s
A.'.jlii^ et des Allemands, et, il ne tient qu*à nous d'accroître les débouchés.
N !n* colonie, presi|ue entièrement c<»mposée de religieux ensiMiriianlH. main-
' Mil notre prt*stige, et forme d«*s clients pour la France. Nous p4»ssédons <lans
I < JiabW. sinon la pK*pondérance commerciale, du moins rinlIutMice morale.
1^ création des voies fernVs vient nous olTrir une excellente occasion d'af-
fTiiur cette situation déjà très avantageuse et de créer un centre français
•'•.[^triant. 11 nous suffit, en elTet, de relier par une ligne de steamers Marseille
• Il Me«4>|Mitamie, et d*aut;ment(*r notre repré>entation officielle, en transfor-
- icit en (Consulat notre vice-t>onsulat de Bagdad. Les Busm*s, les Anglais, les
A.i«mai»d« sont représentés a Basrdad par des fonctionnaires importants, et,
:. .♦ *<uU n'avons qu'un vice-(>onsul, alors que nos intérêts commerciaux
• tit tiKit aussi importants que ceux de nos concurrents et que notre colonie
'** |-lu« nombreuM'. L'archevêché de Bab\lone, dont le siège est à Ba^'dad,
••• rf doit toujours rester français. Le titulaire actuel. M*" Henri .\ltme\fr,
J. DE UOHGAN.
'ordre des Domiaicains, jouit dans le pays d'une très grande autorité.
pouvoir s'étend jusqu'aux sources du Tigre et de l'Euphrate; de lui
tndent tous les catholiques du Kurdistan, de la Mésopotamie, du Sindjar
une partie de l'Arménie. Ce digne prélat, aussi bon Français qu'excellent
eur, a créé des écoles sur toute l'étendue de ses vastes provinces et par-
y fait enseigner notre langue.
[e ne m'étendrai pas plus longuement sur mes souvenirs de Mésopotamie :
idre qui m'est assigné ne me permet pas de traiter à fond chacune des
breuses questions qui se posent, tant au point de vue national qu'à celui
IL science pure. Je crois en avoir dit assez pour montrer tout l'intérêt que
ente la Chaldée. Elle mériterait de nombreuses missions commerciales et
itifîques et une élude très détaillée.
J. DE MOHCAN.
Travaux astronomiques et topographiques
dans le Haut-Oubanghi
Avant Je présenter les résultats <les détenninations astronomi(|iies et to|io*
«•raphîques que j*ai elTectuées dans le Ilaut-Oubanfchi, de 181H> i 18119, je
Jc-Mrprmis entrer dans quelques détails sur les instruments et les méthodes dont
j«- me suis servi. J'espère ainsi atteindre un double but : d'abord, pi*rmettre aux
personnes compétentes de critiquer la valeur des n*sultals ; ensuite, f^iurnir dea
nen4*Mtfnementa utiles à celles qui voudraient se livrer aux mém(*s travaux
dans l'Afrique tropicale. On a trop de tendance h conclure des conditions
d'une contn^e h celles d'une autre; dans la n^alité, ces conditions >ont souvent
l^#rt diflTérentes, parfois tout i fait contraires, dans des régions vdi^ines et
ftitu«Vs sous le même climat. Les obstacles imprt*vus mettent vite en défaut
Tanalogie et les déductions trop hfUives : un embarras dans les transports, le
rhuix peu judicieux des instruments, lescirccMintances, en apparence, les plus
f itilt*s, ont suffi |M)ur priver la fréo^rraphie de documents précieux. H y a |N)ur-
tint enrore beaucoup à fain* en Afrique (MHir Tastronome V4»ya|?eur.
Je me i^uis servi d'un tliéddolite répétiteur de (iautiiT, muni de cercles de
M crniimétres de diamètn*, d'une lunette g^o^sissant 30 fois environ, de deux
atvraux donnant 2',8 par divi>ion. Le cercle vertical est pourvu de quatre
vrmirrs gradués aux 10' sexa^résimales; le cercle horii(Mit.il n'en a que deux.
L m«trumenl comporte un louni pied à trois branches. Mais, cli«ique fois qu'il
« «^ fM»«^Mble, je l'ai installé ^ur un pilier en mac^onnerie, ou ^ur un grcts
tr«»nc d'arbre profondément enfoncé dans le sol. L'instrument, démonté en
•i«-ux parties, est enfermé dans deux Uittes, contenues, elles-mêmes, dans des
''lisses 4<dides et imp«*rméablt*s*. .\in^i pn'servé, il a constamment voyagé
tiec moi par pirogues ou |Kir |M>rtcurs, sans qu'il lui soit jamais arrivé le
n«MD«lrr accidc*nt. En cours de route, à pied, chaipie ciii>M>, augmentée d'une
Wf^n* «urrliai^e et sus|H»ndue i une longue porche, était |M>rté4* par deux
bi>aim#a«
Lc»nM|«*oo recherche une moindre préri>înn, un |K*tit théodtdite léger»
I Iji ioiMÏttr 4« SM ifittrunit 'it« A«rr leur» i-4i««« ^ nr |*« <m* }t4« |»lu^ de >> kti<iirrftmine» cl
.-^ *î. -
264
D' A. CUREAU.
'•• •
T -
K«
porté par un seul homme, est parfaitement suffisant*. On a trop recommandé
le sextant pour les voyages d'exploration. Cet instrument, unique pour les
observations en mer, est mal adapté aux conditions d'une existence nomade
dans des contrées sauvages. Ses ressources sont limitées; la puissance de la
lunette est très faible; il ne peut servir aux déterminations d'azimut que par
des procédés indirects; la nuit, il prête aux confusions d'étoiles. Ces défauts
sont loin d'être compensés par la commodité du transport, avantage très
contestable en ce qui regarde l'horizon mercuriel, facile à répandre, impos-
sible à remplacer, toujours terni* et qui restreint beaucoup l'étendue obser-
vable du ciel. Si l'on veut se borner aux seules observations de soleil, on se
trouve en présence d'un empêchement absolu de déterminer les latitudes.
L'emploi de l'horizon artificiel limite à 60" la hauteur maximum qu'il est
possible d'atteindre. Dans les pays équatoriaux, le soleil, même aux solstices,
culmine plus près encore du zénith et reste ainsi hors de portée du sextant.
Les observations de nuit sont très laborieuses, même en ne se servant
que des astres les plus brillants. On se trouve obligé d'attendre, pendant de
longues heures, le moment d'observer une étoile de première ou deuxième
grandeur.
On aura donc toujours bien plus de satisfaction avec un petit théodolite,
même gradué aux 30" ou à la minute, surtout s'il est pourvu d'une lunette
assez puissante et d'un niveau approprié au grossissement de celle-ci. Les
voyageurs qui ont le plus observé dans les conditions où je me suis trouvé
moi-même accusent pareille préférence. Je citerai, entre autres, M. d'Abbadie*
et M. de Brazza.
Pour l'observation des occultations, je me suis servi d'une lunette astro-
nomique de Bardou de 60 millimètres d'ouverture et grossissant 50 et 100 fois.
Pour restreindre le bagage, le pied d'un appareil photographique lui servait
de support. Grâce à un oculaire à prisme, on peut observer commodément
au zénith, ainsi qu'il est souvent nécessaire entre les tropiques. Enfin, une
tige à crémaillère donne un mouvement lent en hauteur, tout en assurant
une certaine stabilité.
La mesure du temps était fournie par trois montres dites de torpilleur»
qui se trouvèrent bientôt réduites à deux, par arrêt de l'une d'elles.
On ne saurait apporter trop de soin au choix et à la composition de son
matériel instrumental, si Ton veut en tirer tout le parti désirable. Ce qui doit
guider, c'est le souci de concilier le minimum d'encombrement et de poids
\. Les brelellcs dont on munit certaines boites d'instruments sont superOues. Sauf de très
rares exceptions, les noirs ne peuvent s'accoutumer à porter sur le dos. C'est sur la léte qu'ilî*
portent leur charge. De plus, la simple boite en chône où l'on enferme le théodolite, ne saurait
le préserver contre l'humidité, les pluies et les immersions.
2. Le mercure parait plus sujet à se ternir dans ces pays que dans nos contrées, sans doute à
cause <le la forte proportion d'ozone contenue dans l'air.
3. Bulletin de la Société de Géographie^ mars I8C7, p. 2oI.
TKWAIX ASTRoNoJlIQrES ET ToPottRAPHIlil» I>ANS LE HAIT-4U HVNtJIII. SM
U plus frranfic commodité possible «lans Tusacc. II no faut pas |N>rdre de
«UT que, dans les voyages dVxploration , los travaux astronomiques ronsli-
tut-nt parfois une sujc^ion fort pénible, en raison des fatigues de la marrlie,
Ar^ ronrées de toutes sortes, des privations, des fic'^vres', du défaut din^talla-
liiin. des contrariétés prov<*nant de la nature ou des hommes. Ces obstacles
^trnnent à lM>ut de toute la meilleure volonté du monde, quand on n*a pas %u
«e munir d*un outillafre approprié au Imt que Ton |>oursuit, de maniement
facile et d'installation rapide. C'est li une précaution essentielle. On y traîne,
au triple |H>int de vue de la santé, de Tabondance des documents et de Irur
prrriMon.
LVnumération rapide de quelques-unes des difficultés inhérentes aux tra-
vaux astmnomiques dans l'Afrique équatoriale fera mieux ressortir Timpor-
tjoce de cette question.
I^s conditions climatériques sont des plus défavorables dans l'Afrique
r<|uati»riale. La Ta|>eur d'eau est constamment en très forte pnquirtion dans
lair. de fiO à or» |H)ur 100 dans la rt^pon fluviale. Cette vapeur d'eau, tenue
en suspension dans l'atmosphère pendant la fort«* chaleur du jour, se condense
i*ruM|uement peu après la tombée de la nuit. La soudaineté du phénomène
r%\ reman|uable. Un soir, le ciel vous parait propice; quelques étoiles brillent.
Lr ti*inp^ d'installer le théodolite et de le niveler, le ciel s'rst «entièrement
ri.u%«Tt; la brume commence à brouiller l'objectif des lunetti*s et le verre des
miintres, à ramollir les feuilles de papier, a tremper les \(Mements.
En I81H, h Brazzaville, disposant d'une lunette méridienne, je nai pu
trouver. <'n huit mois, les deux heures con>écntives qu'il aurait fallu pour une
wule observation complète dt' culmination. Pendant la demièn' campaL^ne
dans le llaut-Oubanf:hi, j'ai fait un relevé de Tétat du ci«*l, tous les jours pen-
dant une assez bmgue périoile de temps. En voici le résultat :
• ff'l |M«au T'O ,
— l»*u«i«'in«'nl bruiiH'iu. .ri \ '
— niiaw«*iii par i>la««-*. iri / ,
— liruilirui 5^ s
tp»* l»ruiii«'ux. . . . 3H j ..
l*n\î !••» ToTa it'»
Oo voit que len nuits favorables sont à |HMne dans la pn>portion d'une
Hir quatn*. Cette circonstance n'^luit, ni»tablement, 1rs chanrr!^ d'ob^rr^rr
r*rlams phénomèn<*s, déjà peu fn'Mpients, comm<* h*s orrultations.
Ijê^ laml»eaux de brume, qui courent pn^sque con<«tamment d.in^^ Tair,
impriment |»arfois aux ima^'es des mouvement*» [m*u compatibles avrr l'iw.icti-
tu«lr du p«>inté. Tantôt l'autre parait vu à la ^u^face d'une eau ai'itée, ou bien,
d fait de s^mdaine^ et rapides explovion^^, en «'n>o\ant dt*% projections en tous
\
266 D' A. CUREAU.
sens. D*autres fois, il subit un déplacement brusque dans sa totalité : la Lune,
par exemple, semble un disque auquel on imprimerait, avec la main, de rapides
secousses dans son propre plan. Cette dernière apparence me parait explicable
par le passage, au-devant de Tastre, de paquets de brumes chaudes montant
de la terre, charriées par le vent, et, afTectant, dans leur ensemble, des formes
plus ou moins arrondies ou cylindriques. Mais alors, ces apparences seraient
de nature à légitimer des doutes sur la constance de la réfraction dans les
pays tropicaux.
En saison sèche, le ciel est, à peu près constamment, couvert dans la région
fluviale. Sur les plateaux de l'intérieur, la sécheresse est extrême. Pourtant
la pureté de l'atmosphère laisse encore beaucoup à désirer. Il règne dans l'air
un mélange de poussière impalpable et de fumée provenant de l'incendie des
herbes, peu gênants pendant la nuit, mais qui, le jour, devient d'une excessive
luminosité et dissimule l'horizon derrière un voile d'une blancheur éclatante.
Les lointains, au delà d'une quinzaine de kilomètres, apparaissent comme de
pâles nuages, à peine perceptibles dans les lunettes sur un fond très bril-
lant. La visibilité devient parfois si faible que, pour distinguer l'image, on
n'a d'autre ressource que d'imprimer à la lunette une légère oscillation, à l'aide
de la vis de rappel; le pointé se fait alors au jugé. Il s'agit là sans doute,
quoique avec moins d'intensité, d'un phénomène analogue à celui que M. d'Ab-
badie décrit, en Ethiopie, sous le nom de qobar^.
L'observation du soleil ne donne que des résultats médiocres. Les déplace-
ments de l'air surchaufle produisent une ondulation rapide et d'amplitude
notable du bord de l'astre, qui rend indécis l'instant du contact avec le fil
horizontal. Cette cause d'erreur se complique d'une autre plus grave encore :
c'est l'action de la chaleur solaire sur l'instrument. La bulle du niveau est
animée d'un mouvement incessant d'oscillation, d'un bout à l'autre de la fiole,
sans qu'on puisse affirmer, à priori^ que ses positions extrêmes sont symétri-
ques par rapport à la verticale. De plus, réchauffement dérègle le niveau et
courbe la branche du pied plus directement exposée aux rayons solaires. Si
l'on est dans la nécessité d'avoir recours au soleil, il est bon de dresser le
théodolite quelque temps d'avance, pour le laisser se mettre en équilibre de
température avec l'air ambiant. Eviter de faire des pointés par-dessus le toit
d'une case ou des masses rocheuses, même la nuit.
Une grosse source d'erreurs, qui peut passer inaperçue, se trouve dans les
feux de toute nature, feux de campement de la caravane et surtout incen-
dies de la brousse couvrant parfois une étendue considérable de pays. Puis
viennent les ennuis causés par les insectes de toute nature ; leurs piqûres,
leurs frôlements, leur irruption par multitudes innombrables, leur inter-
1. D'Abbadie, Géodésie dCÉlhiopie, Paris 1813.
Tiuwrx AsTiio\t)MiQrKs BT T(Hmm;r\i»iiiui>:s ovns lk iiAiT-4irB\ViHi. jn?
p«»^ilioii 4l«»vanl l\pn. pnivoquent une im|mttpnro, un a|raromrnl qui font
rommrllre des mou%*emenl inronstdi^rés ou pcnirc lo l>att«*ment ilu chnuio*
riiMn* : a^ sont dos assaub de moustiques, de fourmin iM*xui*es, de termites
ailés, de minuscules papillons. Tne fois, pendant trois soirées ronsé-
rnlive*. je dus réder la place à une invasion de petits diptères de couleur
^efie« d*un millimètre de lon^rueur à peine. Os bestioles étaient en si pro-
«ii:*i«*UM» quantité que mes lioys et moi en avions plein le net, les yeux et les
orrillfl*^: le ^lol>e du photophore et la lanterne en furent à moitié remplis; les
i frrlfH du théodolite se refusèrent k tourner.
Ia*^ plus frnisscs erreurs instrumentales proviennent des montres de tor-
pilleur. I«e cadran des secondes est trop petit, les division^^ tn>p fines et trop
%4-rrt^*%. I^irsque Tœil quitte le champ ohscur de la lunette pour ^e reporter
« ir le cadran vivement éclairé, il subit un éblouisMMniMit qui nuit à la 1er-
î'in* ri peul occasionner des fautes assez prossiéres. (-«'S fautes, dilTérant des
iriitlvertances habituelles, ne portent pas, comme elles, sur un nombre rond
d • ^►coudes, multiples de ?> ou de 10; elles ne peuvent dé'^ lors être n»rtilîées.
J«» n'ai pointa pirler ici d«*s erreurs propres aux instniments et qui relé-
%frH t|e Irur théorie. Je voudrais seulement donner un rapide aperçu des con*
dition« particulières aux voyapes dans l'Afrique tnq»icale, susceptibles d'ocra-
*i«»iiner d«*s erreurs accidentelles aux cours des travaux astn)nomiques. Je
Voudrais enraiement faire ressortir ce point important : que la prérision des
f»li^»r>ations, en cours de voyai:e. ne dépend pas seulement de Thabileté de
I tiiM-ruteur. mais encore, et pcuir une grande part, de son état physîcdopique
« t ilv^ influence^ ambiantes.
MÉTHODES D'OBSERVATION
En préM»nce de ces difficultés d'ordre naturel, il convient de rerourir aux
m«*llMM|«*^ d'obs4T\'ation, qui joisrnmt é la plus pramle prérisian le ma\imuni
dt* «simplicité dans le manuel o(N*ratoire. In baiLMieur de^ rnlruU subsrqut^ntH
îu- doit point entn*r en li::ne de compte : on en trouvera toujours le temps
{w-ndint les p<>ri<Mles de n'pos, et, après le retour ^n France.
Iv«-* pr«Vautions suivantes tendent à sati^fai^» ce double dé^iratum : ■ -
rv^biirf le nombn* des lectures des rerrlrs, qui prètrnt à l'emMir, avec \r\
• Uir.i;:«*s défecteux dont on disposi*, i»t, qui exi'rent autour de rinstrumeiit
lia piétint^ment de r<qM'*rateur et «le ^on aille |M>rle-lumîère, très préjudiriable
«M ni%«*llement; — rejeter les méthodes ba.sét»s sur b»s obsiTvations d'azimut;
U* nnrllrmentde Taxe horizontal, Ion:; et délicat, ne donne qu'une pnVision
tIlQ«i»ire, quand le théodolite n*«'st pas établi sur un solide pili<»r, — s'rlTorrrr
it r»*aliM*r les meilleun*s conditions pour com|H«nser les ern*urs instrumen-
talr«. Ir^ anomalies de réfraction, les erreurs tabulain*^; observer les autres
±03
D' A. CUREAU.
. .i
le. '
r
ir
-.«-
dans les circonstances favorables au but proposé; je m'empresse d'ajouter que
l'état du ciel, le manque de temps, les mille exigences d'une vie accidentée ne
permettent guère d'y satisfaire pleinement; — éviter les trop fortes distances
zénithales; — réunir la plus grande somme de documents, tels que croquis,
plans à main levée ou à la boussole, mesures au pas ou à la chaîne pour relier
une station à un point remarquable voisin; calculer ses observations en cours
de voyage, au moins d'une façon approchée, pour se rendre compte de leur
valeur.
T. — Angle horaire.
L'état de la montre a été obtenu par les méthodes suivantes : — 1" Dis-
tances zénithales aux environs du premier vertical; — 2° Distances zénithales
à divers azimuts; — 3° Hauteurs égales; — 4° Hauteurs correspondantes.
1** Distances zénithales. — C'est la méthode bien connue; je n'ai donc rien
de particulier à en dire. Aux environs de l'Equateur, il y a fort peu d'étoiles
susceptibles de se présenter dans les circonstances favorables, puisque leur
mouvement apparent s'effectue presque parallèlement au premier vertical.
Toutefois, les étoiles les plus rapprochées de ce plan sont équatoriales et leur
mouvement rapide les met dans de très bonnes conditions pour déterminer
l'heure.
Quand l'intervalle des deux pointés à droite et à gauche a dépassé deux ou
trois minutes, il a été tenu compte des différences secondes.
Sauf de rares exceptions, les observations sont prises des deux côtés du
méridien. Les résultats est et ouest peuvent, en effet, différer de quantités nota-
bles, deux secondes de temps et même davantage, quand les distances zéni-
thales sont un peu grandes.
Les observations ont toujours été calculées séparément. La moyenne des
diverses valeurs de l'état est prise comme correspondant à la moyenne des
heures de la montre, au moins, aux environs du premier vertical, quand le
facteur de ^ dans la formule différentielle, est à peu près constant pour toute
la série.
2° Distances zénithales à divers azimuts. — Ce procédé a surtout été utilise
pour la détermination de la latitude. J'y reviendrai à cette occasion.
3* Hauteurs égales. — Cette méthode consiste à caler la lunette à une dis-
tance zénithale arbitraire et à noter l'heure du passage des astres au cercle
de hauteur que Taxe optique décrit sur le ciel, en tenant compte des indica-
tions du niveau. Celte méthode est extrêmement recommandable. Elle met
à la disposition de l'observateur un très grand nombre d'étoiles horaires, une
cinquantaine au moins, en une soirée, avec les seules ressources de la Coi\'
naissance des Temps. Grâce au procodé de prédiction, dont je vais*parler, on
peut d'avance braquer la lunette sur le point du ciel où l'astre doit couper
1^^^
THWU'X ASTiloNoMlurE> ET Top(N;R\PlllurKS t>\\s LB lUrT-^UnWilM. Mf
If ri^rrli» «lo hauteur et ^e mettre en (»l)servati<m, au moment mt^me du pas-
ita;:t*. On nVi^t aMreint à aucune lecture, .sauf celle du niveau. Les étoiles de
irv% failde i'*clat deviennent accessibles à !*ohs(*rvation, avanta^^e refusé aux
nirthoilcs pnWdentes, et, avantage 1res précieux; lt*s t*toiles brillantes présen-
tent, €*n elTet.dans la lunette, un diamètre sensible, i|ui, par un fait d*irradiation,
nuit à la visibilité du fil et à la bissection exacte de Tastre. Au contraire, les
ftoilr^ de i^etite grandeur, au mcmieiit du passa|re sous le fil horizontal, subis-
sent une f>ccultalion d*autânt plus rapide qu*«dles sont plus proches du premier
Vf^rtical. L*inslant de cette courte disparition est perçu avec la plus grande
pnVi^ion; dans le cas où sa durée serait sensible, sans pourtant être trop con-
sidénilde, il n*y aufait aucune difficulté A apprécier, entre la disparition et la
riip|»arition, le moment du pas<n:;e au milieu du fil.
pour tirer de cette méthode tout le parti possible, après qu*on a fait choix
d<* la distance zénithale fixe, il faut connaître, approximativrment, Tazimul du
|fc.i^va|re de Tastn* à cette distance zénithale et l'heure de la montre correspon-
dante. Le calcul dirt*ct en serait très laborieux. Il est beaucoup plus simple
d«* ronstruire d'avance, pour b*s latitudes entre les<|uelles on doit voyager, de
|M-tites tables (|ui donnent à vue les éléments de la prédiction. Voici comment
j'axais établi celles qui m*ont servi dans le llaut-Oubanghi.
Soient : P, l'angle horaire; z, Tangleau zénith, supplémentaire de Tazimut
Z; ^ la latitude; X la colatitude; I) la déclinaison; o la dislance |K>laire; s la
distance* ztWiithalc qui est ici une quantité c<mstante; pour me mettre sûre-
nifol À l'abri des anomali(*s de réfraction, j'ai pris !^' -20*.
Si l'on fait : ^ -- o — À ^ — I), les formules <le llorda subissait les modi-
li<*ations suivantes, plus appnq»rié<*s au but pro|Kisé :
- , I t, **in B Sin A
Z ^\u A **iii 0
diti« lr«4|ii«db*s :
A-s-e-'-v
H S - i - *
7
<:-> — ;-:* — A
Kn pr»'ii int p«»iir ar;:uiiH*Mt \erlical 7, de dei:iv i»n <b»i:ré, entre — 20" r\ -f- 20*
M l'on a < hoi^i 1^ 20' , et. pour arjunuMit horiz(»nlal, les latitud«*s extrémea
•!•• la rrjmn où Ton <q»êri», ou les latitudes de 2 en 2 ou de o en 5 deirrés, si
Il rt'vH'n e%t étendue, le rairui suceen^if t»t méthodique «les (piailtités qui
«*n!rrnt dan% ces formules m» f.iit avec ra[iidité. l'ne simple inttTpolutitin pro-
|"irtioUD«*lle, av4T inter\'entii»n des différences secondes, si l'on recherche
210 D' A. CUREAU.
plus de précision, donne les valeurs intermédiaires pour les latitudes de degré
en degré. Enfin, sur deux tables séparées, avec y, pour argument vertical, el,
la latitude, pour argument horizontal, on inscrit les valeurs définitives de P et
de z. Ces valeurs sont symétriques de part et d*autre de l'Equateur. On inscrira
donc les latitudes boréales en haut de la page, et, les q correspondants dans
une colonne à gauche, croissant de haut en bas; les latitudes australes, au
bas de la page et les q correspondants, dans une colonne à droite croissant
de bas en haut. Pour plus de commodité dans la pratique, il sera bon d'aug-
menter les quantités q d'un nombre d'unités égal à s (ici de 20), afin de les
rendre toutes positives.
Il faut en outre connaître l'angle horaire maximum P„ compatible avec la
distance zénithale v H est fourni par la relation :
Sin Pm = Sin ç Séc ç.
On en calculera une petite table entre les latitudes extrêmes de la région.
Tout ce travail n'est ni long, ni compliqué; il peut être fait rapidement
avant le départ et simplifie beaucoup, dans la suite, les opérations sur le ter»
rain.
Pour se servir des tables ainsi dressées, soient H et H' les heures temps
moyen entre lesquelles on veut observer, par exemple celles qui comprennent
une occultation ou des hauteurs comparées de lune et d'étoile. On commence
par déterminer les limites en ascension droite et en déclinaison, entre les-
quelles on devra chercher les étoiles dans les catalogues/ En appelant r^ l'état
approché de la montre; S^, le temps sidéral, à midi moyen du lieu, on a, avec
une approximation suffisante :
Limites en A > „, „ , _
Limites en ^^ ' *
"i
9 + ?
Prenant ensuite, à vue, dans la Connaissance des Temps, la correction de la
Table V, correspondant à une heure intermédiaire entre H et H', on calcule
On drosse une liste verticale des étoiles choisies dans le catalogue, et, en
regard, on inscrit : les ^R à la minute de temps près; les D à la minute d'arc
près; dans une quatrième colonne, les ç = ç — D + 20 ; dans les colonnes
suivantes, les P et les z, pris dans nos tables, d'où l'on déduit l'heure de la
montre et l'azimut de la façon suivante :
I. — Heure de la montre :
i"" pa^ sage — astre dans l'Est ., Aj=iR — 6 — P.
f passage — astre dans l'Ouest A,=:iii — 6 + P.
TRWirX ANTHoNoMIQl'ES ET TOPlKmAPHlQrKS DANS LK HAIT-ornAVilit. 271
11. — Atimut :
I* Ucmispherr nurd.
f'ia^^itfp -■ aMn» «lans VVM Z, := IKO*» -:. s.
i |M*'^.n;t» — aslre «Luiî* rOin»M Z,- : IHO" — x.
r* i».!*^!!,'*» z, — 3f»()« — S.
i* l».i«»<ii:«» Z, ■— s.
<ir:\r«» ik la ron^lrurlion |irt*liminnire Aos petites tables, la pn'paration
«iuiK* %oiri'o <robM*rvationH ilemandera, au plus, une demi-heure; elle pourra
riH^inr MTvir plusieurs jours de suite, en retranchant, en chiffres ronds, 4" par
jotir A riieure de la montre: Tazimut ne change pas.
IN»ur mettrt* Tinstrument en station, il faut maintenant connaître la verti-
tii -ih* fl |.t méridienne. On les déterminera aisément par plusieurs procédés;
l'ir «*\«*mple. la pnMuiére, par le pointé sous le fil horizontal d*une étoil.\ à
iM*n pi^^vif'e méridien, connaissant appmximativement la latitude; la seconde
p-ir II* pointé <(ous le fil vertical d'une étoile, aux environs du premier vertical.
I>n fait mari|uer« d avance, aux vemiers la distance zénithale (en tenant compte
d«' l<i réfraction) et Tazimut de ces deux astres; puis, on fixe les cercles et on
r.il«' la lunetti* à la division iX — réfr ), ilans le cas pn»î«enl 19* 59' 10\ Il suffit
alor% ilf faire marquer au cercle horizontal Tazimut de la première étoile de
Il li^l»»: uno ou deux minutes avant l'heure calculée de la montre, l'étoile
app.ir.iitra dans le champ. On rectifie le pointé en azimut; on note l'heure
r\artr rt la leiiure du niv«Mu. Et ainsi de suite pour les autres étoiles de la
li%te.
A%«*«* ral»ondance de pointés que l'on peut ainsi prendre en peu de temps,
Ir nH*ill«*ur pnicédé de calcul consiste è établir des équations de condition, où
I on fait fiinircr les corrertions à apporter è la dislance zénithale et à l'état
t %tinH*«. O^s équations, résolues par la méthode des moindres carrés, permet-
If-nl d r^aluer l'erreur proimble sur l'étal corri^'é. Cette erreur, déduite d'un
n«»mlin' a-M»z n»«itreint de déterminations de la quantité cherchée, donne
r>'-u*'nib*ment trop bonne opinion «lu n-sultat; néanmoins elle permet de se
fjirr uni* idée approximative de la valeur de l'en^^emlde.
J'ai cru d«*vf>ir m*ét«Mit|re a\ec quelques détails sur la méthode des hau-
Irur* é;;.il«»*. parce que jr m'en suis souvent servi vi que j'ai pu en apprécier la
préft^ion el l'extrême vimplirité opératoire'.
I • ••'• ti.''(hfMlr prt«irr4i( •u*^! •«•r^ir à i)«»lcnnincr la h(ilii<lc. en inlnMluiMnl iinr inconnue
4' : .• liin* U« e<|Msii<'ri« dr <nrititi>in. On |»riit en« orr lui ili>ru.rr une autre forme. On fait
•* » lî*- *Uu\ el.Mir*. rulniinint a jn-h prr* a nit*Mne liantrur «tf*» «leux c6irs du fcnîth, el, l'on
• êrr» '■•'*' 'Ir manit re <{ue le lil hnri/i)(it.tl r«»u(M* |r» o-n 1**^ lii' «1* clin>iiMjn le plun |»rf**i {M>'4«tible
i* aMTtt.r-n. I. inter«enti<»fi île* rr<liirtiiiri« «u nirriilit*n Mni«-nf a la methoiie de TalroU et en
p^f" »i ifj'lt' 4iion fmur le rïl<ul df \\ l.i(i(ti<!e. J'.ii ru «nn^iMn d't'ni(»lo>er re pnn'fdf avec un
|--..'. ij • !•...'• en fort m-iuiiM rlâl et jen ai olitcnu df* re^tutil^ \rv% ^li^rai^iiil».
272 D' A. CUREAU.
4** Hauteurs correspondantes. — Cette méthode, qui consiste à noter
rheure du passage d'un même astre, à la même hauteur de' part et d'autre du
méridien, a le grand inconvénient. d'exiger un temps trop long, pour n'obtenir,
en somme, qu'un seul état de la montre. Il se passe de quatre à six heures
entre le pointé Est et le pointé Ouest. On serait donc, avec une étoile,
entraîné à veiller jusqu'à deux heures du matin, ce qui peut être fort pénible
en cours de voyage. D'ailleurs, la méthode des hauteurs égales donne souvent
l'occasion d'observer les deux passages d'une même étoile.
Les hauteurs correspondantes sont surtout indiquées, lorsqu'on veut obtenir
rapidement, dans la journée, l'état approché de la montre, en vue d'une série
d'observations pour la nuit suivante. Il ne faut pas en attendre une grande
précision, en raison des causes d'erreur attachées aux observations du soleil,
comme je l'ai expliqué plus haut. En revanche, le calcul est vite fait; j'en
donne la formule, pour laquelle des tables à trois ou quatre décimales suf-
fisent :
2A, = (/^ + /.')+(V-A).^..±gg^+»'^yfg-y-d
OÙ les lettres accentuées se rapportent au second pointé Ouest et où on
appelle : — h^, l'heure du passage méridien du soleil; — A et h\ les lectures
de la montre; — [x, la marche horaire; — n' et n, les lectures du niveau; le
signe + pour la position directe de l'instrument; — Ro, la réfraction prise
dans la table, pour la distance zénithale à laquelle on a observé; — /i, /*?, les
facteurs thermométrique et barométrique; — d, la variation en déclinaison du
soleil pour une heure, prise dans la Connaissance des Temps \ — r-Z, l'azimut
compté du Sud dans le sens des aiguilles d'une montre; — \ la colatitudc;
— P, l'angle horaire toujours positif; on prend pour sa valeur ^ (A' -A),
exprimé en temps vrai; — l'exposant {h) indique que le temps doit être
exprimé en heures*.
En observant les deux bords, on a une vérification.
II. — Latitude.
i" Circomméridiennes, — Presque toutes les latitudes ont été obtenues par
la méthode des circomméridiennes. Afin de réduire le nombre des lectures et
de faire un plus grand nombre de pointés dans le voisinage du méridien, j'ai
utilisé le procédé de la répétition, en bornant le nombre des lectures à deux, la
première et la dernière; il faut seulement prêter une grande attention à ne pas
commettre de confusion dans la manœuvre des cercles et serrer énergique-
I. Voir, sur le môme sujet» une brochure inliUiIée : De l'emploi du Sextant, par J. W.Scherer.
lieutenant (le vaisseau, avec des tables qui facilitent le calcul.
Tn\V\rX ASTnoNoMiQl'KS et ToPoORAPIIlgrKS dans I.B ltAl*T«4)rBAM;ill. JTl
inrni lt*<% vifi tir pression. Il suffit alors, à chaque poiiiU*, «le lire Tlieure de la
tiiontn* et le niveau.
l^*% n'ductions au mc^ridien sont évalutVs séparément p<ftur rharune des
heun*^, et la distance zénithale méridienne est donnée par la formule :
;, = »>.-:»• •^;- ^'' s'Jhu.
^fii e?»t la distance zénithale méridienne; — n, le nombre fie ré|M*titions; —
II. la première lecture, dans la p<isition dinuie; — I., la derniers lecture,
d.in^ la |H>sition inverse; — Ir, la somme Avs réductions au méridien; — U et
1<« n^^^iM^ctivement les sommes des lectures du niveau dans les {positions directe
rt inverse; — R^, la réfraction pour la distance zénithale méridienne.
J*ai toujours obs4*rvé Nord et Sud. Dans le cas où je recherchais des diiTé'»
n*ncrs de latitude, en vue, par exemple, de la mesure d*une base astronomique,
jai ciunparé des astres culminants à peu près à même hauteur, du même côté
du r**iitth.
I««*s chilTres suivants |H«rmettronl d'apprécier quelques-uns des résultats
que m'ont donné les circomméridiennes :
ZKMIO , DKM 7jnKn | TA34BorRA
t
4«T»t
AHIHR |.4TITl-|>r ; I 4«1lllft
. I
a->
2' thfianrrn zrniihatru a tlîvrrs mimuls, — OlU» méthode, tW^s analogue
a ««Ile dt*H droites de hauteurs, a ravanta;;e de n*<*\i;;tT aucum* prépara-
tion, ft. |iar conMMpj«»iit, de se préler aux oh.M*rvation^ faites» à rimpro\i?«lf
d«n« un lieu où Ton m* dt>it qut* passer. Dans ces cunditions, un certain
b«»nibn* de di«»tances zénithales de tlivt*rses étoiles prtnenf ètn* rapid«*ment
pri^*% i*t foumisM*nt. a la fois, l'état de la monln» et la latitude; 1rs étoilr<« pro-
'hr% du méridien donn(*nt niitMix c<*tte tl^rniére; b's étoiles proches du pre-
fiii«r vertical, l'angle horaire; les ét<»iles intermédiaires concourent aux deux
résultats dans des pn»portioiis \arialdi*H.
1^* calcul M* fait a\ee dt*^ valeurs approchéi^s des deux inconnues; les
««-«ris entn» le^ distances zénithales calculées et «disinées entrent dans des
274
D' A. CURE AU.
équations de condition, qui sont résolues par la méthode des moindres carrés ^
Les résultats fournis par cette méthode sont très satisfaisants. Ainsi, i
Zémio, une seule série de distances zénithales m'a donné, à très peu près, la
même latitude, S'^l'SO", que la moyenne des circomméridiennes. A Riada-
Bèka, la différence est de 4"; encore les circonaméridiennes n'avaient-elles été
prises que d'un seul côté du zénith et par un temps très brumeux. A Rafaï,
l'écart est de 1",5, avec deux séries de circomméridiennes.
.V
♦j.*
F
'i
m. — Longitude.
1** Transport du Temps. — Avec tous les hasards de la vie nomade, les
méthodes chronométriques laissent fort à désirer. Le transport des montres
dans des malles, sur la tète des porteurs, les expose à des chocs, à un balan-
cement régulier et continuel, voire même à des chutes. La chaleur du soleil,
au milieu du jour, entretient dans les caisses des températures élevées. Un
thermomètre à maxima, que j'y avais enfermé, pendant mon voyage à Dem
Ziber, a marqué -j- 49% + 50** et jusqu'à + 52'*,5. Il est impossible de compter
sur les marches de montres aussi malmenées; l'application des constantes
thermométriques est tout à fait impraticable.
Néanmoins, j'ai toujours calculé les* longitudes, déduites de la marche
moyenne entre deux points déterminés par d'autres mét^iodes. Elles ont quel-
quefois donné lieu à des coïncidences remarquables. Ainsi les longitudes
d'Ali, résultant de chacune de mes deux montres, ne diffèrent que de 3 se-
condes de temps.
Dans mon voyage entre Djéma et Tamboura, les deux points extrêmes
furent déterminés par des occultations et des hauteurs comparées de lune et
d'étoile; deux points intermédiaires, Sinangba et Mbima» par cette dernière
méthode et le transport du temps. L'une de mes montres dotme, ayec la lonpri-
tude absolue, des écarts considérables, 52 et 24 secondes de temps; ) autre ne
diffère que de 4 secondes pour Sinangba et 3 secondes pour Mbima. Cette
concordance parait relier assez étroitement les déterminations absolues des
quatre points.
2^ Les Occultations d'étoiles par la Lune fournissent les résultats les plus
précis. Je m'en suis servi aussi souvent qu'il m'a été possible, c'estrà-dire toutes
les fois que l'état du ciel s'y est prêté. La rareté de la coïncidence* entre un ciel
pur et une occultation visible dans le lieu rend inutile bien des calculs de pré-
diction. Il est vrai que l'emploi de la méthode graphique simplifie considéra-
blement ce travail *.
1. Voir Caspari, Cours (Vas^ronomie pratique^ t. II, p. 299 el 328.
2. Berry, Traité complet des occultations, — Cours manuscrit de M. Oltramare. -- G.Bîgounlan,
Prédiction des occuUaliona d'étoiles par la lune, ia Annales de l'Observatoire de Paris^ Mémoires,
l. XXIII).
<
i
THIVAIX A>rB(>NO>||Ql*ES ET TOraOllAPIIIgl Ks DANS LB HAlT-lUBANCilII, «S
De<i obï^n'anons d*angle horaire avant et aprt'A déterminent IVlat flu ehro*
noinètre; la moyenne des diverses valeur5 de cet état tombe à |hmi prA<% aux
rn\in»ns du moment de rocniltatîon; la connaisHanre approcliée de la marche
r^m^^ne, s^mi erreur appréciable, la valeur moyenne à Tinstant du phrnom^oe.
La Km^itude est calculée par les formules de la Connainsance dru Trtnpt.
L*rrreur sur la lalitude a pour cfTet d*altértT l'an^rle M et si* n*porte sur la
tiofrente de cet anf^le, paralbMe à la ligne des x. L'erreur sur la longitude est
alt»r« exprimée par le rapport de Terreur sur crtte tangente à la quantiti* p\ qui
r%t la composante du mouvement en ascension droite de la lune suivant la
mrine direction. L*expression de cette erreur est assez compliquée. On a, avec
lr% notations de la Connaizsance des Trmps :
(I— r-lj.!-
i^ calcul nVst pas toutefois tr^s long, la plupart des quantités ncurantdéji
J^ns le calcul préliminaire.
L erreur sur l'état de la montre et Theure du phénomène ont un facteur
«^o<»iblement ^al i un.
I^*s résultats des diverses observations sont combinés en raison inverse des
ftrtfurs de d^
G*tte méthode est celle qui donne les longitudes les plus exactes et les
|>lu« conconlantes. Pour Zémio, par exemple, les écarts des résultats de
t^•l« occultations, avec leur moyenne, sont de 0\2, 1*,R, 2*,2, croissant sensi-
bUment dans le même sens que les facteurs de Terreur sur la latitude. G>tte
(•r»*rtsion. bien su|»érieure à celle di^s autres méthodes, annule les n^sultaU de
€'•% dernières vis-i-vis de ceux dt*s occultations.
3* ttauieun éyaUt de la Lune et d'Anne étoile. — Cette méth<Mle consiste i
«l'wnrr le passage, a une même hauteur, de la Lune et d'une étoile voisine.
U«i-ind le théodolite possède une bonne lunette, on utilis4» avec avantage les
-t<*îlr« d'occultation qui font appulse dans le li«*u ; leur faible éclat, comme je
î «I dit plus haut, permet d'apprécier avi^c précision l'instant du pasvige sous
1' tu bortxonlal. En vo>ax:e, il ne dé|N*nd guère de Ttdi^ervateur de m* mettre
iui4 Iff circonstances fav4»r.ibtt*s voisina;:** du premiiT \erlical et moment
■ -« la tân;:c*nte à la traj«*ct4iire lunaire passe par le zénith), ni de multiplier et
i- «arirr les conditions Avs observations. Malgré cela, c'est s<iuvent le seul
fDo%ro, a défaut d'autre plus pnVis, que Ton ait i sa disposition pour déter*
miner la longitude d*un lieu où Ton ne doit que passer. Yuici quelques chiITn*s
'''•mparatifs :
276
D' A. CUREAU.
'. \
UEU
Zémio. . .
Dem Ziber.
Tamboura .
Djéma. . .
OCCULTATIONS
Nombre
d'observ.
3
3
3
1
Longitude.
{h 3im 42»
1 35
15
1 40 8
i 31 44
HAUTEURS iOALES DE LUNB ET D*£tOILE
Nombre
de séries.
2
3
4
1
d'observ.
11
9
18
4
Longitude.
Ih 31"» 20»
1 35 26
1 40 23
1 31 53
DiFFÉR.
entre
les deux
méthodes.
8»
11
15
9
Les diflerences des résultats de chaque observation isolée avec leur
moyenne peuvent être assez fortes. Yçici, par exemple, celles des hauteurs de
Lune, à Tamboura.
+ 27%0
+ ii-,o
+ 6»,0
-0%1
— 5«,4
— 23%0
+ 12,7
+ 8.2
+ 5,7
— 0,9
— 5,6
--23,0
+ 12 ,2
+ 6.1
+ 4,8
— 12 ,7
— 27,3
La grandeur de quelques-uns de ces écarts démontre Futilité de multiplier
les observations. Les longues séries sont moins avantageuses que des séries
plus courtes, en des jours différents et dans des conditions variées de situation
de la Lune, soit sur son orbite, soit par rapport au zénith du lieu *.
Pour le calcul des moyennes, j'ai combiné les résultats isolés, en raison
inverse d'erreurs types évaluées, en aflectant aux dtj dl\ etc., de la formule dif-
férentielle appropriée des valeurs arbitraires prises pour unités; par exemple :
erreur sur l'instant du pointé de la Lune et de l'étoile = 1* sur l'A de la
lune = 0',1 ; sur sa déclinaison =► 1", etc.
^ IV. — Azimut.
Les déterminations d'azimut ont toutes été appliquées à l'orientation de
points terrestres. Comme j'opérais seul, l'usage des signaux lumineux, la
nuit, m'était interdit; j'ai dû opérer le jour, à l'aide d'observations solaires par
l'un des deux procédés connus : — l** Azimut du point de tangence du disquo
avec le fil horizontal, en fonction de la distance zénithale; — 2*. Azimut du
bord droit ou gauche, en fonction de l'angle horaire.
Il serait superflu de rechercher ici une grande précision, en raison du peu
de netteté des signaux naturels. D'ailleurs, avec les plus grands côtés de
triangles que j'ai employés, 30 kilomètres environ, une erreur de 1' sur l'angle
ne produit qu'un déplacement du point visé de 9 mètres environ, ce qui est
insignifiant pour le but proposé; les autres causes d'erreur, notamment la
1. Chauvenct, A manual ofspherical and praclical astronomy, — Zh^^ù^ A9tronomie jprati^ue .
TRWAIX AsTRoNoMIQlES UT TOIN MIRAI» II IQrE'i OINS I.E lUrToriUNGHI. iVi
forme arrondie «les soinmeU et le ilofaut «le visibilité des loinUiiiH, sont iK*au*
roiip |ilus ini|H>rtantes. Aussi, me siiis-jr toujours ilispeuM* du nivellement de
I aie horixontal, une fois bien réglé quant à sa |M*r|H*ndirularité avec Taxe
vertical, le nivellement frénéral étant bien assuré. L'instrument reste, d'ail-
leurs, |Mirfaitement stable sur les sommets rocbeux.
V. — Bases astronomiques et Triangulation.
L'abondance, sur le versant du Nil, de |»ies irranitiques au milieu d'une
plaine aasex unie se prèle merveilleusement à rétablissement de grands
triangles destinés i relier des points éloignés à une station astromnnique
principale.
Si Ton connaît les latitudes ou les longitudes de deux points, dont l'un est
déjà fixé en position, l'azimut qui les joint précise leur situation réciproque
et leur distance. J'ai fait application de cette méthode, entre Tamboura et le
S<>ué. d'une part, entre Dem Ziber et le Djebel-Mangayat, d'autre part. Je ne
n*e suis servi que des diflerences de latitudes, que je pouvais obtenir avec une
certaine précision. Les différences de longitudes, au contraire, m'étaient
refusées, puisque l'emploi des chronomMrcs est impraticable dans ces pays.
Les principales difficultés que rencontre cette méth<Mie sont surtout d'ordre
matériel ou physiologique : ascension des pics; station prolonuéc dans 1rs
chaudes heures du jour sur des roches fortement échauffées par le si>li*il;
impression |>énible sur la vue, causée |Mir l'extrême luminosité de Tatmo^phére.
I* O/tératiant entre Dem Zthfr et le l^jeheh.Mangnyat, — La chaîne
Yamba, et, à plus forte raison, les sommets du Djebel-Mangayat ne sont pas
visibles de Dem Ziber. La première est visiblodos collines de Deleb et du mont
lU^uphira; les collines de Deleb 5ont visibles de Dem Ziber. C'est ce qui m'a
• riir.'»t;é, pour relier ce dernier point au Mant:a\at, à passer par ces divers
intermédiaires, et cela, de la façon suivante tiu. \)\ — base astronomique par
•iiffén*nce de latitude et azimut entre Ziber et la colline nt>rd-ouest de Deleb
7.1),»; — mesure des angles du triangle formé par les ilenx collines de IMeb
H Ziber <ZD,D«) ; — calcul de la distance des deux collines ^D,D,); -- utili-
Mtion de cette distance (D,DJ, comme d'une nouvelle base pour mesurer leur
dislance aux deux points culminants de la chaîne Yamba, Y, et Y,, l'un de ces
p«»ints devant s«'r\*ir de vérification à l'autre ; — calcul des coordonnées gé4>-
crapbiques de Y^, et Y\; — enfin, avec \vs azimuts qui joignent respectivement
ces deux sommets Y',, Y„ au mont Roughira (premier pic du Djebel-Mangayat)
r\ tvec les latitudes de et s trois points, les deux premières déduites, la Iroi-
iieme observée, calcul de la longitude du mont HouL^hira.
Celte série d'o|)érations prête à deux gn>s5es objections : — 1* les deux
tnanirles iZD,D,) et (D,Y,D,) ou, pour vérification (D,Y,D,) sont extrêmement
I.. <M h.ft.r.it If. il
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278
D' A. CUREAU.
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allongés; — 2° les pointés, assez indécis, surtout celui de Ziber vu de Deleb,
pour les raisons dont j'ai déjà plusieurs fois parlé, ont donné des triangles
qui ferment assez mal.
A cela, je puis répondre que je n'avais pas le choix des triangles et que, à
tout prendre, ces conditions sont encore meilleures que celles où m'auraient
FIO. I. — TRIANGULATION ENTRR DEM ZtBER KT LE DJEBEL MAN6ATAT, PAR LE t/ CUREAU.
placé, soit des déterminations absolues de longitude, soit Tincertitude attachée
au transport du temps dans ces pays.
Les deux valeurs obtenues par Y, et par Y„ pour la longitude du mont
Boughira, diffèrent de 15" d'arc, soit V de temps, écart dont il aurait été diffi-
cile de répondre par une autre méthode. Le calcul des erreurs, suivi au
travers des diverses opérations sucessives, donne, pour 5" d'erreur sur les dif-
férences de latitude et une erreur de 2' sur les angles (ce qui est une estima-
tion considérable), une erreur sur la longitude de db 20" par Y^ et d= 21" par
Y,. Les deux résultats ont concouru à la détermination de la movenne en
raison inverse de ces valeurs.
2" Opérations entre Tamboura et la chaîne des Pambias. — Le Mbia-Baé-
doukou, premier pic de la chaîne des Pambias, a été relié à la station de Tam-
boura par deux procédés : — base astronomique par différence de latitude et
azimut; — distance par la vitesse du son et relèvement magnétique, com-
plétés par un petit itinéraire (fig. II et III).
La différence des résultats est de 3" en latitude ; elle est pour ainsi dire
insignifiante en longitude.
4
4
I
]
TUVAIX ASTm'MiilimK> KT ToPiHlHAPHIylKS tU>'S l,K IIAlT-iHBW.III. ÎT!.
3* (PpéralionM entre In rhahf des Pumhtas et IfSoué. — k) Mhi'ErouhoH*.
r<M.r.[onfnVi( iibtenucK par dilTt'Tcnrc <!e Intiluile et azimut, tl'apn''* rt-lli-s Ju
Ul>i.i-IUr.)..ukuii.
■t fitiline de M/iimi. — Trinfii-lp rorni*^ aver Im rel^v<>m(>iil!t jiti'* <lii Sllia-
lla-.)..ukoii et du Mbi' Erou-
tx'ii. rn |in-nant pour Ims» la
•lnlanc <l<' CVS di'ux stalimis.
' l'oiHls entre le M/ii'
f.'f.a'-.u H In rivière S'iiiè. -
A» inotiifiil d<> ma viaîU-
ail S..U.''. Ii> lom|.* dtmt je dis-
l"vm .-Uil In^s liiiiitt>. I/rlal
ii-l.iil.'u\ du rici !»• si> pn^lnil
[•i< a unit ulisi-naliori de hnu-
l'-tir* lunaire», à dôfaut d'oc- n<
fulUlicin. Ji> (MIS ni'-niiinoiii» *' Mm..%<. i-.n i» ■.■ .m... .
■■!.|iiiir um* bonnr talilu<li>. Je
furi* du S<m.! à Tamlmiirn. en fjiisont \e rcli'v.'- de la mii'e h la IhhissoI.- ri ni
«■■"iHiLiff.* di'5 |inA. Tu rcrtnin nnmltrr de rol^vomcnls des (Kiiiit» culiiiinniil
f.irrnl jiris au ruurs di- liliruTairt-,
I-e* nit'IlHMieA as(ron«mi<|ucs me donnaient les coordonnées );/-oj:rn]diii|U*-
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rair* et des re- ai,.i..ii tu m'.* i i.» r- ■■
i'TeiDents i la ii.|t...iu. i..» ii.^ ..-,.. :. i' .-....«
'■•aoole. Je pouvais tirer approximativement les difTôrenrcs en lontfitiide el
'T tatilude, ainsi que les positions relative*, du rorher remanju-ible et «lu
I f— ■»*■«, qui • iltt uilloi
ao D' A. CLREAU.
Ndzoun^u, en ayant ^ard à ce que ces détermioalioiis de longitude el <le
latitude avaient une valeur difTérente suivant l'azimut du relèvement. J'ai
essayé alors de corriger ces positions estimées, au moyen des données astro-
nomiques exactes, et cela de la façon suivante.
La figure approchée de l'ensemble des positions estimées étant obtenue, le
problème consistait h en faire varier les dimensions et l'orientation, J(^
manière que les azimuts pris du Mbi'Eroubou vinssent passer par les points
correspondants et que la station du Soué restât constamment sur le même
parallèle. Je ne puis rapporter ici le développement des calculs, qui sont assez
longs.
On obtient, pour la longitude du confluent Yobo-Soué, deux valeurs, l'une
par l'azimut du rocher remarquable, l'autre par l'azimut du Ndzoungou, qui
diffèrent de l'9". Cet écart, relativement considérable, est dû à ce que les
azimuts qui servent de repères sont orientés dans la direction générale Ae
l'itinéraire et dans la direction même de l'inconnue à déterminer, c'est-à-ilire
de la longitude. Leur situation la plus avantageuse aurait été à angle droit
avec celte direction.
VL — Tours d'borizoD.
Quelques tours d'horizon ont été pris au Djebel Mangayat et dans la région
du Soué. Ils ont servi, soit pour les opérations qui viennent d'être exposées,
soit pour rectifier des itinéraires. L'étendue des massifs granitiques a été
fixée à l'aide de tangentes aux contours avec le théodolite ou la boussole.
VIL — Altitudes.
Les altitudes au-dessus du niveau de la mer ont été obtenues, à l'aide d'un
baromètre Fortin, pour les points principaux; pour les points secondaires, au
moyen d'un anéroïde comparé de temps à autre avec le Fortin.
J'ai profité de séjours plus prolongés à Zémio et à Tamboura pour
prendre d'assez longues séries : 151 hauteurs à Zémio, 174 à Tamboura'. J'ai
pu dresser, avec leur moyenne, les courbes barométrique et thermométrique
diurnes. J'y ai joint une courbe des altitudes calculées avec les données du
thermomètre et du baromètre & chaque moment de la journée; elle permet de
ramener celle-ci à la moyenne, à l'aide d'une correction positive ou négative.
Cette manière de faire me parait préférable k celle qui consisterait à réduire
séparément le baromètre et le thermomètre ; car leurs moyennes ne corres-
pondent pas à la même heure du jour (fig. IV).
s observations n'oni pas
TRAVArX ASTRONoMK^rE'i ET TofNKiRAPIIlUl K!« DANS LB HAlToriUNGHI. ni
Les trois courbes passent |iar leur valeur moyenne aux heures suivantes :
Raromrtn* :
miili .10 m.
9 h lUkir
Thrrmoiiieire :
y h 30 matin
6 h !u>ir
Altitude :
Il h 30 matin
H h !u>ir
7K
Bftr.
AK.
M.
l%-
».
to.
. 10
10
♦ M
Si« donc, on voulait n*avoir aucune correction à faire, c est %'ers 11 h. 30
rt H h. du soir qu*il serait préférable d'opérer. Tout cela, bien entendu, n*est
f{u*a»«ei irrossièrement approximatif. La courlie diurne subit, d'un jour i
l'autre, des variations notables qui introduisent dans Taltitude des écarts de
10 mètres et plus. Une
autre cause d'erreur,
vraisemblablement
ronsidérable, vient des
hypothèses qu'on est
obligé de faire sur l'état
•lu thermomètre au ni*
vt-au de la mer*. On
«dmet généralement
que la tfl*m|)érature de
I air dtVmlt aviK* Talti-
t«j'lf\ à raisim de i* pour
1^1 mètn's. Dans la
iv^'ioo où je me trou-
vais, à 630 mètres en-
Mnm. la quantité à
•j«Hiti*r de ce fait, |iour
•*Uenir la tempt^rature au niveau de la mer, est de 3*,rî« 1^ tempt'rature sur
l«^ platfaux pouvant aller & + 38 ou + iO defm'*s à l'onibn*. on en déduit,
au oivrau de la mer, une température + de iO à + 13 degrés, qu'on est fort
l<*tii d'observer jamais à la cote. L'hy|K)thèse sur laqmdle on se fonde est
•l<»nc purement gratuite; rien n'autorise à supposer que la même localité,
•i^scrndue 630 mètn*s plus bas, subirait réellement l'accroissement théorique
•!«* -i- 3',5. H n'y a |N»urtant pas d'autn* moyen de se tirer d embarras.
Pour mesurer la hauteur des pics, je faisais trois stations, la première dans
U plaior. la deuxième au sommet, la troisième, de nouveau, dans la plaine. En
«'ktque station, je notais les indications du baromètre, du thermomètre et de
U montre. Une inteqKdation me donnait les b^tures du baromètre et du ther-
■aomètie, au moment de la station du sommet. Ce procédé serait trt's criti»
'pabic dans les pays tempérés, h cause des bruM|ues variations de la pn*ssion
no. i\. «:<M Riir% ii%iioiiiTaiut r ct rauoioiitTKivi r minxi»
Rr «:«>IIIHK b'ALTITVI>K \ XIMIO RT T%ll»OllU, r%R LE »* « I «BAI
I La baMUtir bar«>mrlniin<* mo>4>nn«* .m ni^f-au d«* U tnrr. |»»ur U Utiluile ou I on tr Ironie,
*^ •4aetiaiii :^i, a la Utiiu«l< «Ir i.>*. r^i fji* tir â ralcuirr.
t.* OiMAAMta. Il t(
«a D' A. CUREAU.
atmosphérique; mais, aous les tropiques, la courbe barométrique est d'une
telle régularité que la proportionnalité peut être admise sans erreur appré-
ciable.
Les anéroïdes sont sujets à de grosses erreurs provenant, soit des frotte-
menls du mécanisme, soit de la position donnée à l'instrument. Leurs indica-
tions sont généralement trop fortes, quand la pression atmosphérique baisse;
trop faibles, quand elle monte. Il convient de les lire toujours dans la mime
position, plutôt à plat.
Les incertitudes auxquelles ces instruments sont sujets, surtout en voyage,
me paraissent rendre tout à fait illusoires les corrections, de température ou
autres, qu'on a voulu y appliquer et qu'on a mises en formules *. Les essais
que j'ai faits à ce sujet m'ont donné des résultats discordants. Par contre, il
faut tenir compte de la correction constante ou état de l'anéroïde, déterminé
de temps à autre par comparaison avec un baromètre à mercure.
Vin. — Remarques sur quelques stations ou localités-
Ali. — Zériba d'un fils de Rafaï, située à très peu près sur l'emplacemen!
du Mbaoua de Junker.
Bakari. — Résidence de Boudué, fils de Zémio, à 300 mètres environ
directement au sud du point désigné par Junker sous le nom de Hbanga de
Zémio ; cette mbanija existe
encore. (Le mot mbanga, et
non ombanga, est la traduction
en zandé du mot arabe zériba).
Mont Boughira. — Pic isolé
à l'extrémité orientale du mas-
sif du Djebel-Mangayal. Il me-
A (coté 0 L'EST).
RepradDciioD d'an croqaia do D- cureau. surc 1 50 mètres envirou au-des-
sus de la plaine, soit 910 mètres
au-dessus du niveau de la mer (iig. V). — Le sommet le plus élevé de Djebel-
Mangayat, le Tchighigoua, a 210 mètres de hauteur (980 m.)
Collines de Deleb. — Deux pics rocheux d'une trentaine de mètres, aisé-
ment visibles de Dem Ziber, vers le nord.
Dem Ziber, désigné aussi sur les cartes sous les noms de Dem Soliman et
Moudiria. Cette dernière appellation se trouve encore assez souvent dans U
bouche des gens du pays. U a été visité par plusieurs voyageurs, Schn-eiofurth,
Junker, Gessi, Lupton, Felkin et Wilson, etc. Il y existe encore de nom-
TllAV\rX AHTRONoMIQtBS KT T(»P(N;RAPHlQrBS DAN> LK HAlT^iTHANGHI. lU
krfu^*s ruines de maisonn et de fortifications en briques, de» citernes. M. Lio>
tard y a fait construire, en 1897, un fort en briques de TA) twHrvn de cAt^.
Mbimn. — Village situé au milieu d*afneurements granitiques. C'est un
dts points qui relient nos itinéraires et ceux de Junker. Mbima m*a parlé du
|wi%««ire du voyageur russe, encore bien connu dans tout le pa\s zandé sous le
D4KD de Kavaja.
MomU Sdour. — Sur la face ouest de ce massif très compact se trouve
M# 4 • m • •'
.- — k
n«« M. " IN%IHE m MONT HliIiM >««(»! . \\l M. L% «T4Tlo\ Ut* MO.^T* ^MM R.
|*r«>nl «Irr^v* |»âr \r It^ (*urraa.
un i:ro^ rtH'her n'man|uahle, visible à grande distance et qui aiïecte assez bien
Il funne d'un |N>uce dressé verticalement .'fig. VI).
titnda-lfrka. — Ils*a;:it ici de Tancienne résidence de Rinda, sur Templnce-
ni«nt de la lériba de son |KTe Itéka. ('/est le point que Junker ap|Ndle Linita^
» r\u%r de la facile confusion, dans ces langues, entre la prononciation des
i'ïtrt*^ / et r. Rinda sVsl depuis transporté de Tautre rôté du Rokou,
y^nghiii. -- Petite rivière, dont le confiuent avec le Mbomou se trouve à
^niximité du poste de Zémio et qui en fixe le point géiigrapbiqneinent; elle a,
• :i r#*l endnut, une quinzaine de m«*tres de largeur; sa jonction a\ec le
MUmiou M' fait au milieu d'un lit de rochers qui se prolonge au milieu de ce
!*miff*ret y forme, aux basses eaux, un petit rapide.
SimangfMi, — Ici comme pour plusieurs autres endroits, j'ai res|M»rté Tor-
'■'■♦craphe officielle. L*orthograplie exacte en zandé serait si'Hn-mtjwa^ • qui
• A Irtin ». t> %illatre a déjà disparu, mais, fixe le point de rencontre de deux
i*.iitrraire%.
Somé, — L*observation a été faite au conOuent même du Yobo et du Soué.
L- YoIm> est encaissé dans un lit de rochers, couvert aux environs de lem*
l'iirhure S4IIIS une épaisse couche d*alluvions récentes. Le confluent disparaît
*• «« la crue des hautes eaux de juin A septembre.
Tnmfpoura. — Poste fondé sur le Yobo par M. Liotard, en !8%. Plus tard,
a'i «uile de la mort du premier capitaine, qui en eut le commandement, il
r«^.(jt le nom de Fort-Ilos!^inger, nom qui s'applique plus s|MVialement au |M*tit
f- flin en terre qui y avait été construit dés le début. L'emplacement du |K>fite,
raijiitrnant al>andc»nné, est facile à n»trouver par les itinérain*s, les relève-
■ ^Dts et la distance des Monts des Pambias (fig. II), enfin, par un puits de 10
« '\tt% de pmfondeur, creus<'» au milieu du |>oste, à pmximité du pilier qui
n. « «eni d'observatoin».
Woula. — La dénomination de Utoirru, donnée par Junker, n'est pas le
»1 D' A. CUHEAU.
moins du inonde comprise par les indigènes. Celle que je donne est conforme
à la prononciation des Zandés, telle que je l'ai entendue et répétée moi-même
maintes fois avec eux pendant trois ans. L'appellation de Ouetla, portée sur
quelques cartes, d'après Lupton, est plus exacte que celle de Junker. La
transcription du nom zandé est impossible, sans l'intervention du w anglais.
Zémio. — Poste français fondé, en 189S, par M. Liotard, sur la rive droit*'
du Mbomou, à 18 kilomètres en amont de la mbanga actuelle du SulUo,
laquelle se trouve sur la rive gauche. Les cartes allemandes orthographient
Semio, conformément à la prononciation germanique.
Les itinéraires français, qui ont servi à dresser la carte jointe à et-
mémoire, sont reproduits, d'après les travaux suivants :
M. le lieutenant Angot : de Zémio à Tamhoura et Bongourou.
M. le D' Cureau : de Djéma à Sinangba; — de Mbimaà Bakari par Rinda-
Bèka; — de Tamboura au Soué; — de Kipa à Djéma; — côté nord du DjebeU
Mangayat.
M. le lieutenant Fouquc : le cours du Mbari.
M. Grech, interprète militaire : de Baso aux Vidirïs.
M. le lieutenant Jacques : de Rafaï à Angaré; — de Dem Ziber i Atèkièk
et à Naser-Andel.
TnWAl'X ASTIH'V"MlQIKs KT TnhHlIlAPlIlurK- HAN- LK HArTol'HAM.III. »«t
SI. le lii>ul<>n«nt Li'C«r[>entier : il»- tlano A In;:«; — de 7.*-mio à Rifii.
M. Liolanl. 0>^lmi^!Uli^' du 4t(>ureni<'niriil : ilitii'-rnin'» m pnyii Niakora;
- - Mbomou (!<' naiifcnssuii à ilar.-ij; — i\e KaTaï à Baiii.'ii>«i>u |>ar lli'liiian: —
J*- nafai « Z*>iniu: — «le lt.il>pl i Dnn '/ÂUt; — de IVin /iln-r au Djrliel-
M«iiL-a\al |r(lli'> »uil). à Mousa-Alimeil. .Nast-r-Aridcl ft n-toiir k YÀÏivr par la
TtM' dniitc du Si|k>: — tir Dji'Uia h .\ninin-: — de Ki|>a à Djrina (ntulc eslj.
M. le lii'ulonanl Maliieu : de /éiiiio à Itiiliel (deux njulcn t'iilre Uakari el
Ki]>«>: - de Bakari au Mhoiiiou: — >U' llnknri à la ritU'rc tîù par (talaii)ra;
- >\f Rafa'i à Uan^aixxtu par Drrltaki.
M. le lieutenant Verniot : ]<■ lias Mbomou.
J'ai joint à ce» itinéraires ceux des .-incieiis viiyat'eur» et reux deK itflïriers
Le» poMlionit f:éi>(.'rapliii{ue.s qui mit seni a dre>ser la rarte et qui ont été
^-lermioée* par les méthodes exposées plus haut, stml prt'senlée-» en deux
LabWux : le premier comprend les positions dont les ralruls ont été véritié»
par !••* *..iiis du Bun-au des lxtn):itude>; ce sont aussi celles qui sont obtenues
p«r ]rA pnrcédés les plus exacts, cireomméridiennes |»our les latitudes, occul-
UlMtas jMtur les tf>n^itudes. l'n M-cond tableau comprend les positions
déduites des précédentes par des travaux de triangulation, et, qui, par consé-
quent, dans les limites de l'exactitude de ceux-ci, participent au d^ré de
précision <les premières; mais leur nature, plutôt topographique, sortait des
attributions purement astronomiques du Bureau des Longitudes qui n'avait
pas dès lors à eo contrôler les résultats. On trouvera également sur ce second
tableau les longitudes obtenues par bauteurs de lune que leur défaut de
précision rejette au
second plan, et, qui,
pour celte raison,
n'ont pas non plus
été vérifiées,
En(in,j'aifaitHgu-
rer, en dernier lieu
et i part, les coo^
données géographi-
ques de Brazzaville.
La latitude en a été
déterminée, en 1895,
par la méthode de
Tatcott, à l'aide d'une
lunette méridienne
portative ; la longi-
tude par deux occul-
tations, l'une, en
1895,l'autre,cnl8%,
dont les résultats dif-
fèrent de 0',8. L'alti-
tude a été donnée par
une année entière
d'observations baro-
métriques,
no. IX. - FoHOEiioNs IANDÉ3. Ces coordonnécs
HoprodaclioB Jooe pl.ougraphie du D' Cure.o. gg rapprochent bcaU-
coup de celles trou-
vées, en 1886, par M. le commandant Bouvier, soit — i''n'10"pour la latitude,
et — O"»!"!!' pour la longitude, chiffres ramenés tous deux de la rivière de
Mfaa anmàt de pavillon. La longitude avait été obtenue par le transport du
temps.
Afin d'atténuer un peu l'aridité des considérations qui précèdent, je donne,
d'après des photographies, quelques aspects de notre vaste colonie africaine.
TRl\AI\ ANr«ii\(H||y|>> KT TlXMl.H »PHHjrES 1»\\^ I.K IHITnlHXStiHl. tV.
C>*t d'alxirJ une vue |>«norami<|uc du Cuiifro, 8 kilomrlre» au-4l(>Mou!t
Jr Braxuvill<>, au confluent dr Djout'-, dont Icinbourhun' se voit au pre-
niirr plaa parmi dos bouquets de immianus (fijr. VII). Ln rummeiire, a\er
k» rbut<-ft de Kinlamo, celle longue st^rie de rapides qui n- ronlinuent jus-
qu aupr*» de Manyanffa, pour reprendre un [k-u plus bas, aiirression inin-
Irrroropue de ratararles, de courants impétueux, de formidalden remous
^ui rendent tout à fait inaccessible à la navii-ation rette partie du craml
I^ deusii'^me photo:rrapbie (li;;. VIIIp nous tran>|Ktrte en plein |ini,s
B«>ni-nyani. dans la zêriba du sultan Itafaî ; c'est le vilbi^'c de srs femmes.
n> quelque sorte, son b.in'rn.
L'»cci'* en est formellement ijilenlit ; c'e^t un peu par surpriM' que j'ai pu
■■Urttir de Karii la permission 'l'y installer mon appareil. Des racine* de
in*iit>>c •x'-chenl sur des nattes: une jeune esclave les tniiisforme en fnrine :
^paniers, des écuelle», des inirniites attestent iju'on prépare le rej>as de
288 D' A. CUREAU.
midi. Les épouses du sultan et les enfants se tiennent sous des sortes de dais
en paille pendant les chaudes. heures de la journée.
Chez un autre sultan zandé, Zémio, ce sont des forgerons indigènes au
travail; outils bien simples, installation bien primitive (fig. IX). Avec du
temps et grâce à une habileté relative, ils parviennent, cependant, à fabriquer,
sinon avec art, du moins avec une certaine élégance, des couteaux, des fers
de lance, des iroumbacheSy des bracelets de cuivre. Un aide-forgeron actionne
le soufflet, grossière pièce de bois creusée de deux cavités recouvertes de
peaux et percée de deux canaux par où s'échappe Tair. Un second aide
dégrossit les pièces. Le vieux maître leur donne la forme déflnitive en les
martelant sur sa petite enclume.
La quatrième vue est prise dans le bassin du Soué, sur le côté est des Monts
Ndour (fig. X). Dans le fond, on aperçoit le dernier des pics, qui termine la
chaîne vers le nord-est. Cette photographie, rapprochée des figures III, V
et VI, donnera une idée de l'aspect caractéristique de ces soulèvements Je
roches cristallines; on les rencontre seulement sur le versant du bassin du
Nil, dressés comme de gigantesques pierres tumulaires au milieu de plaines
infertiles, dont le sol a été formé, au cours des siècles, par reffritemenl du
granit sous Faction des agents atmosphériques. Ces sommets, disséminés à
quinze ou vingt kilomètres les uns des autres dans une contrée plate et dénudée,
se prêteraient merveilleusement à rétablissement d'une vaste triangulation.
La chaîne pourrait s'étendre presque sans interruption des bords du Mbomou
jusqu'aux territoires du Kordofan.
Les croquis, les plans à main levée, l'indication des gisements par rapport
à des points connus, permettront de retrouver aisément sur place les princi-
pales stations et d'en bien préciser la position. Pour les autres, leur situation
au confluent de deux rivières, comme Zémio, ou sur un rapide, comme
Ouango-Mbomou, ou bien des ruines importantes, des citernes, la notoriété
de la localité parmi les indigènes, rendront facile leur identification sur le
terrain.
D'. A CuREAU.
Voir tableau.
TRAVArX ASTRONOMlQrKS ET jOP0(;RAPlllurKS DANS LK IULT-OUH\N(;ill. im»
FotiUons géographiqnat des pays Hsakain et Zandé, dèUrminéas
de 1896 A 1899 par le 0' A. Coreaa.
Tableau I. <— Potitions d^termin^e$ par circomm^ridiennes et occuUaliong.
WrilliVs par U» Itiiirfto «le* Loti,;iiu t<*«
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1^ *êt.m^%pmf. 11.
25
290
D' A. CUREAa
ABRÉVIATIONS
C : Circomméridiennes.
G : Hauteurs à divers azimuts.
0 : Occultation.
L : Hauteurs comparées de Lune et d'étoiles.
T : Transport du temps.
Z : Différence de latitude et azimut.
A : Triangulation.
E : Estime rectifiée.
(Zémio)y (Ali) : Points rattachés par un petit
travail topographique.
Tal : Méthode de Talcott.
TOURS D'HOBIZON (ArimuU)
1** Station du Mont Boughira.
Mont Galabourou 71» 8'
Mont Sarogo •...-• 7^ 5
2^ Station du Mbia Baédoukou K
Montagne B 239» 9'
— Cl , . . . 228 2
— C, . . . 223 2
— C, 215 6
— C^ 204 15
]^ T)* ( près du village de Amôt ) 287 36
Village de Tamboura . . . ^ 34 o?-
3* Station du MbPEi'oubou.
Mbia Ndzoungou 224o33'
Pic près du village de Rêndji 265 26
Rocher remarquable des monts Ndour 209 34
Tangente à Textrémité Sud des monts Ndour 214 11
/.u . D 1 ( 167 26
Chaîne Bekou ••••/4i8nfi
-— Sommet culminant • • 161 34
Chaîne Uiya. Sommet culminant 169 36
4** Station des monts Ndour,
MontTabi 198MO'
Mont Landakidi 215 55
Montagne près du village de Bongourou 247 37
Monts Ndoum, entre Poï et Gambavourou \ ' ,
( 2i6 4
Pic près du village de Rêndji 328 28
Chaîne du Mbia Ndzoungou ) ^A o»
Mont Ndzoungou 8 27
1. Voir le plan à main levée du Mbia- Baédoukou et environs (flg. II).
Voyage du lieutenant R. de Segonzac
dans le Sud-Ouest Marocain
Lr lieutenant R. de Stgonxac a afTectué, flann les cloniierti moU de
raoniH" 1899, une exploration du Haut-Atlas occidental et de la vallée du Sous,
dans le sud-ouest du Maroc, qui, nia^pré la rapidité de la marche du voyageur,
a donné d'excellents résultats.
Parti, vers le milieu d octobre de Casablanca, port de Tocéan Atlantique,
auquel, il y a peu de mois, ici-méme le D^ Waîsgerber a consacré une notice
détaill«*e, le lieutenant de Se^roniac attei^it Merrakech, en cinq étapes, h travers
les plaines admirablement fertiles des Chaonla et des Rehamna, que, par un
mot heun»ux, il appelle la Beauce marocaine. Apr^s un court séjour dans la
capitale du sud, accompagné seulement d*un Algérien et d*un serviteur noir,
le voyageur gagna, droit au sud, par la vallée étroite et tourment4*e de Toued
Nefts, parfois réduite à cinquante métrés, le pays de Gouodali, situé dans la
haute vallée de cet oued. C*est, par le /ûi (ou col) Ouichdan ou par un col ouvert
|Jos à Touest et employé par Joaquin Gatell en 18r>l, que M. de Segoniac
enflerait atteindre le haut Sous, ou Ras-el>Oued, en parcourant cette grande
«allét* longitudinale du Goundali, découverte et explorée par le voyageur espa-
find, mais dont Texistence ne fut connue que vingt-quatre ans plus tard, à la
«uited«* l'exploration de Jos4*ph Tomson, qui la parcourut en 1888. Le maître
du (foundaij, Si-Taieb, dont les volontés sont ol>éies jusqu*à Tikirt et & Taze-
lukht, opposa un veto formel aux desseins de Texplorateur. Force lui fut
door de revenir sur m's pas, et, retraversant les montagnes schisteu'^es, où,
au fond d<*s gorges profondes, lK)uillonne le Nefis, il atteignit Amsmiz, après
a%(Hr franchi un col difficile de 2 2r»2 métrés d'altitude, au sud de cette ville.
CVst donc la route îles diahra^ ou des poitrails, qui fut suivie. Ce chemin
est aia^i pittoresquement appelé à cause des contreforts de TAtlas qu'il con-
loame. En plaine, facilement, M. de S^goniac parvint à Imintanout (l'entrée
4q petit puits), ori^Mue de la princip«ile route du Sous, celle du c(d des
Bikaoun* «les févesK plus facile, plus fréipientée, mais malheureusement plus
I L'uftlMfrsph^ correclc <lc c^ nom ^riil lUi«>'in« «l'aprc» M. Moulpriv
292 U. DE FLOTTE-ROQUEVAIRE.
connue que celle du Goundafi, et conduisant directement à Taroudant, capitale
du Sous et résidence du bâcha Hammou', gouverneur chérifien.
A partir dlmintanout la route parcourue a été suivie, à plusieurs reprises,
par des Européens. Sans remonter jusqu*aux Portugais qui nous ont laissé
d'intéressantes relations de cette traversée de TAtlas, successivement Lem-
prière (1190), Jackson, quelques années plus tardj Joseph Thomson (1888), et
H. de La Martinière (1891) en publiaient des descriptions, sans dissiper tout
à fait rindécision qui régnait sur la position et Taltitude^du col des Bibaoun.
Enfin, après avoir passé la véritable ligne de partage des eaux entre le Ten-
sift et le Sous, au Tizi ou Machou^, par 1465 mètres, M. de Segonzac descendit
la large vallée de Toued, qui, portant successivement les noms d'oued Tala-
tirhal, Ait Moussi, Issen, va se jeter dans le Sous, au Souk-et-ïnin-Oulad-
Teïma, sous la désignation d'Asif-n' Hamerin; c'est sur la crête du versant
sud de cette vallée que s'ouvre le tizi Bibaoun, vers le sud-est, par lequel
passa le voyageur qui, par la construction de son itinéraire, assigne, au point
culminant du col; dit Ferk-er-Riah, la position suivante : 30^43' Lat. N., et
11°15' Long. 0. de ?• et 1470 mètres d'altitude. Peu avant d'arriver à Tarou-
dant M. de Segonzac put jeter un coup d'œil sur les ruines romaines de Gaba,
dont les vestiges sont encore fort visibles. Les restes.de l'occupation romaine
sont d'ailleurs très nombreux dans toute la vallée du Sous : c'est ainsi que
subsistent^ très près de Taroudant, les ruines d'un aqueHuc, haut de vingt à
vingt-cinq mètres, qui franchissait l'oued Ouar, et dont il reste encore cinq
arches qui témoignent de l'importance considérable de la construction dont
elles faisaient partie. Plus à l'ouest, et sur la rive gauche du Sous, où M. de
Segonzac traça l'itinéraire qui le conduisit près du Tazeroualt, furent rencon-
trées, à plusieurs reprises, les ruines d'un grand aqueduc, qui, selon toute
probabilité, prenait son origine dans le cours supérieur du fleuve et desser-
vait les postes romains, dont des fossés et parfois des débris de poteries
marquent seulement l'emplacement. Ces restes montrent donc que l'occupa-
tion romaine descendait beaucoup plus au sud qu'on ne le pensait et qu'elle
n'avait aucun caractère de précarité. Bien malheureusement le peu de temps
dont disposait M. de Segonzac, et son costume musulman, ne lui permirent
pas d'exécuter des fouilles et de rechercher les inscriptions qui, certainement,
doivent exister parmi ces ruines.
Après avoir suivi le pied de l'Anti-Atlas et déterminé la position d'un
point intéressant au point de vue de l'articulation de la chaîne, le djebel
Tachilla, où l'Anti-Atlas, jusque-là orienté . nord-est-sud-ouest, se brise et
prend la direction nord-sud, Tofficier français parvint à Tiznit, ville fondée,
ou mieux, agrandie et transformée par Moulei-Hassan en 1882. La présence
1. Les journaux ont récemment enregistré le bruit de son assassinat par des tribus révoltées,
(remp*, juillet jyoo.).
VoY\c;K Dr LlEtTKNANT R. DK MKiONZAC DANS LE SI IM)rKST MAIIoCAIN. «V)
ién% rHtc ville du Kald EMiuellouli, qui, depuis deux ans, puerniyail, i la
t^U* d*uno colonne cht»ri(ienne, contre les tribus du Sud révolt«Vs, le força à
remonter au nord, par les plaines du Sahel, aux terres ar)ni<*uses et roupeà-
lrr% couvertes de foh^ts d'ar^^aniers, vers Agadir-nJgliir et Mo^ador, où Tex*
plorateur et son |)etit convoi arrivaient, le i décembre 18911, npri*s avoir
détermina' dans cette dernière partir de Titinéraire, Tidentilication de certaines
loralit«*s citées par Dou-el-Mofrhdad^lHGl) et Panet (i8r»0) dont on n'avait pu,
ju<i4|u*ici, retniuver remplacement.
• •
t'ne fois de plus, M. de Se^onzac, après Rohifs, Erckmann, de Foucauld,
vante l'incomparable fertilité de la vallée dt* Toued Sous, couverte de jardins,
di* vrrpers et de champs de céréales, mais malheureusement fermée encore
au commerce euro|H»en par Thostilité et les faux calculs du pouverncmrnt
man»cain plus encore que par la sauva^rorie des habitants.
Au {Hiint de vue purement p'>of;raphique le voya;:e de M. de Se^onzac
noUH apporte un itinéraire très bien le\é au 100 000*, di* nombreuses altituile?!
déterminées à Tanéroïde, des photo^rraphies, des 4)bser\ations météondo-
;:ii{U€*s et une série de profils de monta^rnes qui permettront de préciser le
dr^%in de la carte du Sous, qui, pour bien de:* partie!^, reste ejicore h)|N>thé-
tique.
L'interdiction qui pèse sur le S<ius est d'autant plus regrettable que c'est
»ur cett«* côte que m^ trouve le seul port di^ne de ce nom de tout le Maroc :
Aira<iir*n'lirhir, qui, jusqu'à la (in du siècle dernier, servait de déiiouché aux
pHnluit^ du Sous et de résidence aux consuls et aux commer<:ants étran:;ers.
M. de Se^ofizac a constaté, de nouveau, la ruine totale de cette place d'un si
;rraiid intérêt commercial et militaire, dont la réouverture au commerce
marquerait la lin de Mo^ador.
\ ce sujet, il n'est peut-être pas sans utilité de citer quebpies lii^nes d'un
mémoire manuscrit, dans lequel fauteur, un inL^'*ni<*ur qui étudia sur place
timte la côte du Sous, s'exprime ainsi en parlant d'ALMilir : « Dans aucun des
p«iiiit% étudiés on ne |H'ut construire un véritable |K»rt, sans faire un môle; cet
tnciin^énient n'existe |»as à A^radir. La ma^rnifique baie dont la nature a iloté
te |Miint et rimmenne plaire qui l'environne sont des circonstances favorables
qui rarement se trouvent réunies. Si Von ajoute à cela la riclies>e du pa>s, on
c<»mpn*ndra qu'il est réellement déplorable de ne pas établir en ce point un
ffrand |M»rt de commerce... comme il en existe en |m*u d'endroitn, et où les
baleaui de^ plus forts tonnafres pourraient mouiller avec autant de sécurité
que dans un arsenal. »
R. i»K Fi.orn:-Ko«Hf;vAim:.
Les houillères des provinces chinoises
voisines du Tonicin
Note sur les résultats techniques de la mission de M. A. Leclère.
Au XXP congrès des Sociétés françaises de Géographie (séance du 22 août,
présidée par l'amiral Servan), M. A. Leclère, ingénieur en chef des mines, a
fait connaître les résultats techniques de la mission qu'il a remplie en Chine,
du 4 décembre 1897 au 15 juillet 1899, et, dont La Géographie a déjà publié
un aperçu géographique *.
Organisée par le Ministère des Colonies, sur la demande du Ministère des
Affaires Étrangères, cette mission avait pour objet Tétude des ressources
minérales des provinces chinoises voisines du Tonkin.
D'après M. Leclère, les régions élevées comprises entre la frontière nord
du Tonkin et la boucle du fleuve Bleu, renferment des gisements exception-
nellement étendus de houille grasse, d'une qualité, non seulement inconnue au
Tonkin, mais même rare en Europe et en Chine. Et pourtant cette dernière
contrée parait plus riche en houille que toutes les autres régions du globe.
L'analyse des échantillons de ces houilles, faite au bureau d'essais de l'École
supérieure des Mines, a indiqué une teneur de 30 à 38 p. 100 en matières
volatiles, et, un pouvoir calorique dépassant 7 500 calories. Ce combustible ne
donne que 5 à 6 p. 100 de cendre. Cette houille, qui appartient à l'étage rhétien,
quoique dure, renferme souvent un peu plus d'eau que la houille carbonifé-
rienne. Par ce caractère elle se rapproche des charbons maigres du Tonkin,
rhétiens comme elle.
Les houillères découvertes par M. Leclère dans le Yun-Nan, n'ont aucun
rapport avec celles signalées à Laokay. Ces dernières paraissent situées à la
base du système carboniférien, tandis que celles de Mong-Tze sont d'âge beau-
coup plus récent. L'identification de l'horizon des houilles supérieures du Yun-
Nan avec celui des houilles de la côte du Tonkin résulte des déterminations
1. A. Leclère, Géographie générale des provinces chinoises voisines du Tonkin, in La Géographie f
1, 4, (avril 1900).
LES IIOUILLKRBS DBS PROVINCES CHINOISES. tIS
effectuées par M. Zeîller. G* résultat, t^^s remarquahlr, étend ju»qu*i Ilongay
le bassin roésoiolquo du Se-Tchouan.
A Mong-Tie, il se fait déjà un commerce de cette houille grasse, tr^s riche
eo matières volatiles. Elle est employée ainsi dans une distillerie située i
Tesi de 1% ville, prés des remparts. Elle brûle dans des foyers construila pour
le chauffage au bois; elle est donc n^ellement Oambante. La mine dont elle
provenait, située i Ni-Ou-Ko,à 40 kilomètres à Test de BlonK-Txe,a été visitée
par M. Leclère. CVst un simple grattage d*affleurement dans une couche
de 1 m. 50 d*é|)aisseur. D autn*s affleurements sont également exploités
dans les environs immédiats de la ville, i quelques kilomètres du tracé du
chemin de fer.
Oii trouve encore de la houille flambante et très pure sur un grand nombre
d*autn*s marchés du Yun-Nan, notamment à A-Mi-Tcheou, Lin-Gan, Tong-llal,
Yuo-Nan-Sen, et, dans* toute la région & Test de cette ville. Les affleurements»
très fréquents, montrent, en général, des couches d'épaisseur moyenne. Des
rourhes puissantes existent, cependant, en quelques localités, comme i Man-
llao et i Pou-Tchao-Pa.
lK*s gîtes de houille carboniférieiine et rhétienne se rencontrent de plus
depuis Yun-Nan-Sen jusqu'aux bonis du fleuve Bleu, où ils se relient au
bav«»in du Se-Tchouan. Les plus beaux gisements du Yun-Nan sont peut-
étrv ceux de la boucle du fleuve HIeu. Ils fournissent une houille flambante,
san^ fumée, que les Chinois brûlent par terre, sur le sol de leur maison, tout
rotnme le bois résineux qui est leur combustible habituel.
Actuellement la houille grasse du Yun-Naji, exploitât* i la chinoise par
Ir» procédés les plus ruilirnentaires, vaut au plus 10 francs la tonne, sur les
marchés que le chemin de fer de Lao-Kay à Y'un-Nan-Sen met à moins de
*IW kil. du fleuve Houge. b*aprt's M. Leclère, elle pourra donc arriver jus*
qu À Ilai*Phong, au prix de 2r» francs par tonne. Ionique le chemin de fer du
Yuo-Nan sera construit, et, faciliter, par des mrlangi^s, la vente drn menus
maigres qui forment 10 0 0 de la production du l'onkin. Elle |M»urra, en
outre, devenir la bas4* d'une industrie locale, trouvant autour dVIle des gise*
meots di* fer magnétique, ab<mdant et très pur, situés sur les bords mêmes
du flt»uve Rouge, en territoire tonkinois, et d'innombrables gisements de
raivrr. CU^s derniers sont exploités par b*s indigènes depuis Tépoque la plus
rprubi* et par Tadminislration impériale chincusr depuis les premiers tomps
de la conquête effectuée au xvii* siècle; ils ont élé mis en régie par Tndmi-
tûstratioD chinoise, en vue, surtout, d obtenir le métal ntVe^^aire à la fabrica*
tifio des monnaies.
Au XVII* siècle, la production totale de ces mines atteignait 5000 à
6W0 tonnes de cuivre. Elle est aujourd'hui t^imbée i environ i 500 tonnes, par
MÛtc de la dis|iarition du combustible végétal, seul employé dans le traite-
2«6 RÉSULTATS TECHNIQUES DE LA MISSION DE M. A. LEGLÈRE.
ment métallurgique indigène. Avant les événements actuels qui interdisent
aux , Européens Taccès de ces régions, des propositions d*achat avaient été
faites au gouvernement chinois. Les gisements métallifères du Yun-Nan
ont été signalés, pour la première fois, dans Touvrage classique de M. Rocher,
dont M. Leclère confirme toutes les appréciations favorables à Tavenir indus-
triel des régions voi'sines du Tonkin. Cet avenir résulte, surtout, de la décou-
verte des gisements de houille grasse qui n'avaient jamais été signalés avant
Texploration géologique à laquelle s'est livré M. Leclère et à laquelle le
vicomte de Vaulserre et M. G. -H. Monod ont prêté leur concours, à partir de
la fin de Tannée 1898.
La mission Lyonnaise n'avait rencontré, dans le Yun-Nan septentrional et
«
au Kouei-Tcheou, que des gisements aussi anthraciteux et plus cendreux que
ceux de la côte du Tonkin. Les premières indications de M. Leclère, après
avoir été signalées avec empressement, ilans le courant de 1898, par la presse
coloniale, ont été, ensuite, accueillies avec un certain scepticisme; aujourd'hui
aucun doute n'est plus permis sur l'importance de la découverte que nous
signalons, en présence des échantillons authentiques exposés au Pavillon des
Produits de l'Indo-Chine, mais désignés, par erreur, au catalogue général de
l'Exposition sous le nom de Bois du Tonkin.
Au point de vue économique, les résultats de la mission A. Leclère fixent
définitivement la valeur comparative des provinces voisines du Tonkin. Ils
donnent un but précis a la construction des chemins de fer entreprise par la
France avant Içs événements actuels.
Au point de vue purement scientifique, ce voyage acquiert une importance
de premier ordre par l'extension jusqu'au Tonkin, de l'exploration géologique
accomplie dans les régions centrales de la Chine par MM. von Richthofen et
Loczy.
Aussi bien, après avoir entendu la remarquable communication de
M. A. Leclère, dont le présent travail est un extrait, appréciant la valeur de
cette publication autorisée par le Ministre des Colonies, le Congrès des Sociétés
françaises de Géographie a émis le vœu : Que les renseignements rapportés par
AL Leclère sur les ressources minérales des j^rovinces chinoises voisines du
Tonkin, soient vulgarisés le plus complètement et le plus promptement possible.
Cii. R.
i
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
Lm CMm allemandes de la mer da Hord. M. RoinhoM llaago viont ilcdfmiMT.
*'ir l.i |tfirtic allcmonde du liUoral do la mor du Nord, une ôtudo h laqurllo la nVoiito
; iMirnIton du socond volume de In F*irf rf#* /#i t^rre d«» Sur^M donne un lnlên*l |»nr-
•rnlirr 'Mitthrti, di^s \Wntts fur Erdkuudr lu hipzig, |H<H.Ml!NNM. p. 1 <\].
rtiltvint \cH travaux s|NVîaux d*OhlinK (IHIN», Jen*M*n (ISTHK Titlel {\S*M],
Mir^hall ilstCn, les dm^ge8 du Ihutrht* il^sf fssSï, |i»s rnrle^ el les ra|i|H>rtM \v^
\ \ I* n««YnlH du her\'ire hydrr»Krnphi(|ue de la marine allemande. Tauteur étudie
«iirt<»ut It^ conditions dynnmiqueM|ui ont prt'HJdê à la formation de la côte nlle-
nmidrdfl* la mer du Nonl et qui y n^is^ent aujourd'hui. Il examine avtv MÛn len
ri;.|Mtrt< de la tern» ferme avtv In mer et eonsnrre d'intêressanU ehapitn*'^ aux
M .//^«. formatiftns amphibies qui ômer^'^nt, aux linj^ses mer<» entre h»s llr?» do In
f r.«r rt le Continent. ImmeuMW vnsièn»s «pie l'cHvan dispute à la mer, qui tendent n
r • iMir r('i|uililiri»r(»mpu par le lont affaissement du sol. •
V,Hioi qu'en pense Sue<s, il imrait hors de doute, en effet, qu'un affai^M^ment de
■ îrm* ferme s*«*^t pnnluit sur les ri\ntfr> de la Frise, qu'il '^'y est fniur'^uixi ju*
, l'iux «livles Voisins du notn»: |M'ut ètn* même n*at il fwis re*.M'». t> n'**»ultat de
*<*rr*ation confirme roux auxquels s<int arrives les naturali**tes Scandinaves rt'la-
t.i'mt-nt a lemersion lente de la côte Baltique en Finlande ', les in*t>loi:ue** frnn
■ • ri |irl»n^ au sujet de Taffai^M^ment ties côten «le Flnntlre el d\\rtt»i*» *.
• /••^t entre les ê|io<|ues mitnvne et pliocène qu a été trnce le cnnevn> sur lequel
• •t ile**ine le contmir de la c«Me nllemnnde actuelle de la mer du .Winl. (Tc^t m»u-
• '■*«ot A In fin de la deuxi^mi* |MTi(Hle ^lacinin* que paraît avoir été conildei* ta mer
;• 1 |trof<»nde qu\MVU|)ent maintenant le*< plaines bas*«e< de la FriM\ du llnno\n* et
' . H*l*t«in.
En il«*pit de quelques tradilionn anrit*nne«, il ne ftaralt pan que des pliénoniènes
^ '.iniques ou séi<mi(pies ai(*nt pri** aucune fuirt à la formation de celle cûte. \jt*>
i^.:««rr^du //nrrAf* ont établi que le fond de la mer du Ni»rd e>t invariablement
' 'mt de «Able quartzt*ux ou d*ar»;ile <«alileuse, san» ttihuur iunt^ d»i'fnfnts mtpttfM
* •'• Bien (|ue la côte n'ait p:i< été miiiiium* à des me>ures méthtMliqut^ |iendant
'*^ l*>h«;ue p(*riode, comme relle*^ tie Suiile et de Finlande, il faut admellrt* que la
298 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
côté s'est affaissée. Les catastrophes de la baie de Dollart, du Jade, du Zuydcrzée
sont difficilemant explicables par l'action seule des tempêtes. Les forêts et les tour-
bières, aujourd'hui submergées et recouvertes parfois d'une couche de schlick de 2
à3 mètres, se rencontrent à Helgoland et un peu partout, depuis Sylt jusqu'à la chaîne
des îles de la Frise orientale. La tourbe n'y contient que des débris de végétaux ter-
restres et d'eau douce ; les tourbières n'ont donc pu se former qu'au-dessus du
niveau de la mer. La zone ininterrompue des Watlen^ qui s'étend entre les îles fri-
sones et la côte actuelle, était occupée par une lagune d'eau douce; les îles actuelles
sont les restes d'un rivage continu qui mettait la lagune à l'abri des tempêtes. Le
fond de la lagune et la rive continentale ont dû s'affaisser, lentement et pendant
longtemps, jusqu'à se trouver au-dessous du niveau de la mer ; un jour, le bourrelet
littoral primitif a été rompu parles tempêtes, et, la mer a envahi la lagune, noyé ses
tourbières et ses bois.
Les îles de la Frise n'ont donc pas la même origine que les cordons littoraux de
la Baltique. Des îles simplement formées de dunes ne sauraient se développer en
mer, en dehors du contact avec la terre ferme. Du reste, le chenal des cours d'eau
continentaux se continue à travers les Waiten et coupe la chaîne des lies dans le
prolongement de l'axe de chacun d'eux. Ajoutons que, si les iles de la Frise orientale
peuvent donner l'illusion d'un cordon littoral coupé et égrené, celles de la côte du
Holstein ne se prêtent pas à une pareille interprétation. Elles sont éparses ou grou-
pées d'une manière irrégulière, d'âge et de constitution variable. En réalité, tout
tend à démontrer que les îles actuelles, au nord, comme au sud, jalonnent le conti-
nent d'autrefois, dont elles sont les débris.
Quant aux dépôts de schlick (limon argileux) qui forment les Walien, leur ori-
gine est à peu près exclusivement fluviale; l'analyse physique et chimique le prouve.
Nous avons vu que le fond de la mer du Nord est composé presque partout de sable
quartzeux ; il ne peut donc fournir les éléments constitutifs du schlick. Ces dépôt»
ont pour base les matériaux solides et les débris organiques, apportés sans cesse à
la mer par les fleuves et les courants de toutes sortes qui sillonnent la basse pleine
alluviale, du Holstein à la Frise hollandaise. Les matériaux solides arrivant à la
mer peuvent atteindre la proportion de 24 p. 100000 parties d'eau; c'est ainsi qu'ils
ont formé ces lais de mer, d'une incomparable fertilité, qui couvrent 23345 kilomè-
tres carrés des territoires émerges de l'Allemagne et de la Hollande.
Les Watien unissent presque toutes les îles au continent pendant les basses
eaux. Amrum et Foehr en sont séparées par un étroit chenal; Borkum, seule» Test
par un bras de mer. Il n'y a pas de Watien au dessous de l'isobathe de 3 mètres.
Abstraction faite d'Helgoland, dont il n'est pas question ici, les Waiten couvrent
3 655 kilomètres carrés sur les côtes allemandes de la mer du Nord, dont 3372, soit
92 p. 100, forment une bande littorale continue.
Nous aurions voulu trouver, dans ce mémoire, des notions sur la participation
des êtres vivants, animaux et plantes, à la constitution et à la fixation du sol des
Watten. L'auteur a passé sous silence ce côté de la question; il n'est pas douteux
pourtant qu'il n'ait une réelle importance.
Cu. Flahault.
EIROPE. rw
OèogTiphfa pkjrifiia ûê k péainfliile des Balkass *. — l>*apm M. J. Cvijic,
U-^ Irmt^e» df*« phénomènes glaciaire!* 9ont abonilantei* dann li*ii Balkans. Pendant
I r|MH|ue glaciaire la limite des neigm |irrHi>(onU*H rlAÎt à t KNI mètrv«; <»r les som-
mrU clc{>aiuMin( i<IUO mèlreH «ont nombn^ux. Dann la mi»itiê occidenliile de la
{«nintule len précipitations atmosphcriquoH «lont plu» alNuidanten que dans la
m«ittié orientale, de sorte que la limite des neiges |H>uvait y d(*^cend^e plus luis.
Le s>«tème du Rhodt)|>e est un massif granitique et S4*hihteui. On y tmuve lea
i'ime« les plus éleviVs de toute lo région; de nombreux commets atteignent tlÀVÙ
a .'ItsMl mètres. Cette grande allitutle favorisait la formation des anciens glaciers,
t»ien que tout le système appartint au domaine de la mer Noire et de la Mt^liter-
ran«*e. trcH pauvre en pnVipitotions. Ia^h trarch glarinires ont été relevivs sur tn>is
nè<»ntagnes : le Rila en Bulgarie» le IVristori dons la MactVloine ocoidentAle, le Sar
d.ia(h dans la Vieille Serbie. Cest sur le iiila (|ue ci^s traces Muit le plus drvelop-
|M<«-«i. On n'y a pas constaté moins de 3i cirque> entre iKM) et i7U0 mètres; dans
!*« rtn|ues se trouvent de nombreux témoins de la glaciation ancienne : iMirrages
rif«irainMiue«» roches mt>ulonné<*> et striées, |ietits lnc<^ tantôt creusés dans la rtn^lie
• :i placr. tantôt déterminés {Kir des l»nrnig«*< mtirainique**. Les glorirr* étaient,
I adteun», Umitt^i à la |iartie su|H*rieurc des vallées et ne descendaient guèn* h plus
' t kil<»mètres audessous des cirques.
Le ?»ystème Dinarique est ft»rmé de r<H*hes siHlimentaires, notamment île calcaire.
!>• Iftii^Hin de l'Adriatique était déjà constitué, dans nés irrands traits, h rc|M><|tie
•: •• i.iirr; sa |»rêsence eut une grande inlltience sur le phénomène, puiHi|tic, encore
ï .^'-unrhui, elleest cause de rab«)n«lance <li^ plui«»s dans celte région. H autre |Mirt»
i ooml>reux plateaux du système s'élèvent au dc^^sus de i (NIO mètres, tiet ensemble
'•^ c«»ndititHis a donné lieu a un grand dévclop|M*ment des phénomènes (glaciaires
! ftbft «rtte rt*gion. Les cin|ues sont grands et S4* continuent, en gi*neraL iHirune S4'*rio
ir d»*hnet ou |Mir une gramle cuvette karstique. l>*ur fond e>t entrt» I TiiN) et
<;■■•• mrtrrs; ils Mont dtmc plus bas que ceux du Hil.i.
Mai* ce m\%\\ surtout les mt»rain(^ qui ««ont n*man|uablt^ et donnent au |Miys/iA(e
•- a caractère. Klles sont très étendues, et. tranctniit. par leur \r;:itation abondante
'• fr.>Mbr. avec la blanclieur et la séi'ben''»^» de^» niMnta.;n«*?« environnantes. I^h
>l* et les cabanes servant aux |wturai:es tein|HTair<*<« m» tmuvent sur les
r. ni nés mi dans leur voisinage.
En résumé, les anciens glaciers de la |>«'>ninsule Kijka nique étaient plus nom*
:r*njt que ceux di*s deux autres pres4]u*iles de rEun»!^» méridionale, le% l*yri*»n«''es
't *|>tre*. Les p(*titii glaciers de cirques d(»minaient; rare*» étaient b*s grands i?la
. r« dr^t*ndant dans les valltVs. (>h| dernier^ avaient un bien plu*« i?rand dévelop-
.'«i^nt dan« leMntème |)inari(|ue c|ue d.ins celui du lih«Nlti|M*. A de ran*s excep
\. ft« prr*. 1rs glaciers étaient limiter aux verHanti nord ele^^t de»» monlacne.s. SI
RiU. a\iv *eji cirr|ues, ses lacs, se^ valh'tw etacees en gradins et ^fs ea*^rades, a
^ f'iiiement modelé {wr les glacej^, dans le syntème binarique, cette influenix' a
I L tpm^mt piarmtrt dant ia f*t*\%muU th$ HnU r««f, in Anmtlrt ih n^ "."'''• ^"'. I * '. p *>'-*: Jtfcir*
300 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
été, en partie, voilée par le phénomène karstique qui a été favorisé par l'abondance
des pluies. Il est, d'ailleurs, intéressant de constater que celui-ci est, en grande
partie, préglaciaire. On trouve, par exemple, sur la Treskavica, une cuvette kars-
tique, qui a été plus tigird polie et striée par les glaces. Après le retrait de celles-ci,
le phénomène karstique a repris son cours ; il s'est formé un grand nombre de
petites dolines où les lacs glaciaires ont trouvé un écoulement souterrain.
En dehors des territoires occupés par les glaces, tout le pays a subi l'influence
du climat glaciaire. Celui-ci était très humide et caractérisé par une évaporation très
faible; la masse d eau était plus considérable et l'érosion plus intense. C'est à cette
influence qu'il faut attribuer la forme de caflon affectée par certaines vallées. Dans
les hautes montagnes de l'Herzégovine et du Monténégro, ces caftons, profondé-
ment encaisses dans les calcaires trlasiques et jurassiques, ont jusqu'à 1 000 mètres
de profondeur. Les fleuves qui y coulent sont rapides et ne reçoivent que de faibles
affluents. Ils sont toujours à fort débit. En effet, dans le système Dinarique, les
fleuves, peu volumineux, ne peuvent maintenir leur lit superficiel, à cause du phé-
nomène karstique : le calcaire se dissout, des entonnoirs se creusent, et la circulation
des eaux finit par devenir souterraine. Actuellement, de nombreux canons, celui de
la Susica par exemple, ne renferment de l'eau sur toute leur longueur qu'au moment
de la fonte des neiges. Quant aux canons courts qui servent de lit aux faibles
affluents des fleuves principaux, ils doivent résulter de l'érosion souterraine des
canaux des sources, qui avaient, par suite, une tendance à reculer de plus en plus,
et, en second lieu, de l'accélération de l'érosion provcnant.de l'approfondissement
du fleuve principal et de la descente progressive de l'embouchure de l'affluent.
La répartition actuelle des neiges sur les montagnes de la péninsule correspond à
la distribution des anciens glaciers. C'est principalement le Rila qui est remarquable
par l'abondance de ses champs de neige, surtout dans les cirques, plus rarement
sur la crête même. Les plus grands se conservent toute l'année. En général, le Rila
est entièrement couvert de neige, dès le commencement de septembre. Sur les autres
hautes montagnes du système du Rhodope, les champs de neige sont plus petits et
bien moins nombreux. Au contraire, les monts Dinariques sont, après le Rila, les
cimes les plus neigeuses de la péninsule; ceci tient aux conditions climatiques, aux
plateaux élevés et étendus du système et aux formes karstiques qui offrent de nom-
breuses cavités propres à l'accumulation et à la conservation des neiges. En somme,
les hauts sommets de la péninsule des Balkans sont à la limite même des neiges.
Un léger abaissement de température suffirait pour les faire rentrer dans la zone
des neiges éternelles. D" L. Laloy.
ASIE
Les habitations dans le Caucase. — Chez les populations qui sont restées jus(|u*à
ce jour isolées des grands mouvements de la civilisation et chez lesquelles les formes
anciennes ont pu se conserver, l'étude des habitations peut donner de précieux
renseignements sur leur psychologie. Les Caucasiens, répondent mieux que tout
ASIE. »ll
•iitrr pruple à cm conditions. Sur ro hujcI, le livre* publié nHTmment f Bîld^ auM
dém A'fuAatiif, I^ipzif?, Dunckerei llumblol, tlNNI, in H, :i:r>p.) par M. il, von llahn
(••umit de iùm intén^^Hants renseignements. Les besoins de re!« indifrèneu n'oni
(«ft4 auirmenté depuiii les époques les plus recuKVs, et« si la stVurité iiemonnelle est
€k*>enue plus grande qu'autrefois, ce pn>grèM n*a pas amené de mo<lilicatif>n corré-
htivedans les moeurs. La plupart des maisons sont fortin('*es, et. on n'en sort qu*armé
ju«<|u*aux dents, et même revêtu ifune armure complète t*<»mme chez les KhevMiures.
Li crainte de la vendetta, à la(|uelle chacun est ex(N)M\ explique la |ftersîstance de
ce% me^uD'î* de précaution.
Liii (laucasiens primitifs devaient habiter des cavernes natun*lh»s ou arlincielles«
Enci»rv aujourd'hui, on trouve, chez les Tatares, et. souvent au«î, chez les Arméniens
de* iri»uverneroents de Tiflis et d'Êlisal>eth|K>l, des habitatii>ns nommées takHt, ereu
wv^ entièrement dans la terre. Chez les (irousines, la maison est h demi enfoncée
<Un« le «ol et n'a souvent pour seule ouverture que la porte. Le toit aplati est porté
l*Yr <lff^ |M>utre8. Ces habitations, sont d'onlinaire, adossées à une éroinence natu-
nilr. nu au tas de déblais provenant de leur construction. L'intérieur ne présente
4ucun< suUlivision. Ia»s maisons ne sont st^parées l'une de l'autre que |Mir des rou
i ir* ••Iniits et irn'»Kulier«.
En Kartalinie et en Kakhélie, on trouve des constructions sitmVs en entier
«'1 de^^us du S4>l, à murs de pierres reliées par du limon. Il y a, h l'intérieur,
(l(i«iff*Qr* chambres et une é«*urie. La lumière arrive par de petites fenétn*** ou par
«i«-^ lantemeiiux situé<( sur le toit. Dans tout<*s c«\s niions, l'éloifcnemenl des vil
I >«.-«-« rt \epcu <lt* solidité de«* constructionn en rendaient la défense trî^sdifllrilc. Aus?ii,
tr >*ne t on. dans la plu|mrlilt^ villafces ^rousim^. des tours fortilitVn où In |M»pula
t: 'U p«>u%*ait se K*fuirier. Kilos sont surtout fn^iucntes dans les valhVs mon t/ikMieuses
<i|«ir*«^rs aux incursions des Lesicliiens. Chrz los Touch<*s, on rencontre d«"» \illnires
r»'m|»o*és exclusivement de tours, par exrmple iVhontio et Parsma. ti^s tours,
. im^*. Cll>^^^^nn^Vs d'un petit toit et construites en irn>s bloi*s de picrn». ont un
«•jiort tn*^ iruerrier. Chaque habitation constitue une f«irlere^<e, sans rnp|Mirtavtv
1 ^ aulrt^: il n'y a ni citndolle ni mur d*enc<*inte enloumnt le villnci* entiiT.
!>*% 'U9uU des OH%ètt»s siliH'H dans les hautes vnllt'*es n*HM*mtdent au*»*»! à une
r uni'in dr chi^teaux fiirln. Mais les Iciurs ne sont pis aussi rIan<*«Vs que celles des
T -urbe«. I«a maison «l'un riehe Os^Mi» «.e prê'^ente sous la ft>rme d'un tmtiment de
( "TTi* a deux ou trois élatfes, dont l'inférieur est destiné au lielail, le moyen s«»rl
•t «'ibitatitm et lesuptTieur à nvevnir les hôti^. Cette hnbitnli«)n est enttMin'^ d'une
* l'jtr muraille flanqu«'*e de tourelles. Les On^rion ihi versant méridional du Cau-
riw %i\entdanH des mni««<»ns de ImiIs, dont plu<»ieur^ S4»nt réunit*^ dans une cour
riil.iunf de forti** iiali^'^aiIeH,
i.Uri h»* Tehélchène'» des mon ta (cn****, on relrouvele** loup^. dont le*» unes servent
•S'h^l»! talion, les autn*^ de forten*«»s(*s. Au eunlraire. reut de la plaine habitent den
Biti*4>n«de twiisà deux i'!a;:es. C*t*st,*turtout.en Suanelirque Ton renconln» les plus
1- (!r«tf»iir<de pierre; i*ll<*«* atteiuMiaient plus de i')me(n*s de hauteur. En Min;;rélie. en
lm«-frthie ri en (ît>urie. les aii<'iens ehileaux fijrl'» s int eoniplètement ruines et les
tibitati«in<% Ufni de Im^Ucs maisons de bois entourét*^ d'un lar*:e Italenn. Si l'ttn eon
302 MOUVEKBBrf «ftOCMMlVUL
tinue à descendre la vallée du Rion, on arrive à des phin» hmoatum il a été néces
saire de garantir les habitations contre Thumidité d'un sol maréeàgeu. Aussi, sont-
elles élevées sur pilotis et rappellent-elles les palaiittes. Ces maisons sont ea Iiois;
elles sont isolées et entourées de vastes cours.
On trouve aussi des maisons en bois sur le versant nord du Caucase, chez les
Tatares des montagnes, et, dans le Karatchaî. Elles sont petites et très rapprochées les
unes des autres. C'est chez les Abchases qu'on rencontre les habitations les plus
primitives de toute la région ; sur des pieux enfoncés dans le sol, on tresse des parois
de branchages. Le toit de paille repose sur cinq piquets placés en dehors des angles de
la bâtisse ; il est traversé par une cheminée. Les villages lesghiensdu Daghestan sont
très pittoresques; accrochés au flanc des montagnes, ils sont, d'<»dinahre, construits
en pierre. Le toit plat de chaque maison sert de cour à celle située au-dessus. Les
rues sont étroites et très escarpées. Ces villages en terrasses ont toujours opposé les
plus grandes difficultés aux envahisseurs. Dans les régions planes, les aouls
lesghiens sont plus étendus ; chaque maison est entourée d'un mur en pierres, et
toutes ses ouvertures donnent sur la cour intérieure.
On peut juger par cet extrait de l'intérêt de l'ouvrage de M. von Hahn, Bilder
aus dem Kaukasus, Il nous est impossible de résumer ici les autres chapitres, qui ne
se prêtent pas à un compte rendu analytique. Ce sont des récits de voyages où les
données ethnographiques et géographiques abondent; il y a aussi de bien intéres-
santes études sur le droit coutumier, la hiérarchie et la religion des Khevsoures,
sur les coutumes des Abchases et des Tatares de Transcaucasie, enfin, sur le régime
de quelques rivières du Caucase. D' L. Laloy.
La position géographique de la Mecque. -- M. J.J Hess publie dans le deuxième
fhscicule des Études géographiques (I, 2. Fribourg, Suisse. Institut géographique de
l'Université, 1900), une étude très serrée sur la position géographique de la Mecque
(Die geographische Lage Mekkas und die Strasse von Gidda nach Mekka),
Cette position, qui est, surtout au point de vue cartographique, de première
importance, puisque presque tous les itinéraires de l'Arabie partent de la ville sainte
ou y aboutissent, est placée, par rapport à la côte, de la façon suivante sur les deux
meilleures cartes modernes de ces contrées, celle de Kiepert et celle de Dougbty :
différence de longitude entre la Mecque et Djeddah, sur Kiepert : 54' = 93 kilomè-
tres; sur Dougbty : 1"2' = 108 kilomètres; différence de latitude entre les mêmes
villes, sur Kiepert : 8' = 14 kilomètres, sur Dougbty : 3' = 6 kilomètres ; dislance à
vol d'oiseau entre les deux points, sur Kiepert : 94 kilomètres, sur Doughty : 108 kilo-
mètres. En ajoutant à ce dernier chiffre 8 0/0 pour les détours, on obtient, comme
longueur de la route, sur la carte de Kiepert, 101 kilomètres, et, pour Doughty*
117 kilomètres.
L'inexactitude de ces chiffres se manifeste assez clairement, si on contrôle la lon-
gueur de la route ainsi déterminée par le temps employé par les différents voya-
geurs pour la parcourir. En effet, Burkhard a effectué le trajet entre les deux
villes en dix-sept heures, à pied, et, en treize heures, à âne. Schlmper (d après
Ritter, Erdkunde von Arabien, II, 29) évalue à treize heures quarante-cinq minutes
ASIE. 90)
\t lrm|K nf«*r<9airp poar pnfrourir cette mi^mc (ilntance, et. d'api^ Moliammeil Pacha
"^ l'itk, \e% lenten caravane» depMerins emploient vingt heurt*^ trente minutrii h faire
4 • trajet. Donc, »i le rliiffre de Doughty était exact. Biirkbard aurait fait, en moyenne,
T.r» l^locnètrM h l'heure, oc qui est mat4*riellement iroiN>Mlble.
Si Ton recherche maintenant l'orifcine de la position de la Mei*quc nur le^ docu-
menU cites plus haut, on verra que HittiT {Erdkunde nm Arahim) 4^»t la <H>urce où
l'on m puisé pour la construction de la carte Dou^hty, et, trt'i* pn>baklement aussi,
l«mr celle de la carte Kiepert. Ritter dit, ailleurs. f|ue Rerirbaus a déterminé, d'apn^s
le j«Burnal de route de Burkhanl, la position de la .Mec^que h it^iHW de Lat. N. et
a 37*5i'V5* E. de Paris. Or, Rer^haus a simplement empninté ces coordonnées è
louvraire d'Ali Bey {rrorels of Ali Bnj el Abasai. Undres, 1816, II, p. 9i),qui dit
a%iiir drterminc la longitude de la Mecque par dt^ cVlipses des satellitt*s de Jupiter.
iKmc. en même temps qu*on appn*nd les sourcil primitives de la position de la
U«vi|ue. on apprend aussi sn grande inexactitude, car, outre f|ue la méthoilc employée
l«r Ali iley donne des résultats lrî*s défectueux, les observations astronomiques
failf% |)ar ce voyageur sont, en général. tW's mauvaises.
ire«»t à Taide des données si remarquablement prcVi^es de M. (Iharies Iluber que
M. He«n est par%*enu à rocNlifler d'une manière sensible la position si incertaine de la
Tîlle «ainie. En ccmstniisant soigneusement, d'après les renseignements circonstan*
• !(-« du voyageur français, un tracé de sa route entre Djeddah — dont les ciMmbin nées
•*nt ff*tétrrs exactement iléterminées par l'amirauté anglaise — et la Mecque, M. Iii*ss
a i»blena, p4>ur la longueur de cette route, le chiffre de 96.5 kilomètres, et, en a
•l«^luit la fioftition de la ville, qu'il place par IV^ .'îàMir de Long. B. de lîreenwich et
if SI' W de Lat. .N.
titfirome contri'ile, l'auteur met. de nouveau, en rap|N)rt la longueur de la mute
aiu«i déterminée et le temps employé par les diffénnits voyageurs |M)ur la par-
^i*urir; il obtient, cette fois, des ré^ultaU beaucoup plus conformes h la rt*alité.
Rcirkhard. qui devait faire 7 kilom. 5 h l'heure — ce qui était inadmissible -^ |K)ur
1- *u%nr. en dix-sept heures, le trajet de Djetldah à la Mei^que ([lOMtion de Doughty),
aVn doit plus faire que .%,l. si on adopte la position de M. Iles«; la vilenie de la
OMfrhe du même voyageur h Ane M*rait de fî,7 ; celle 4le S<*himp4T, éiralement à
ior. de 6,3: celle de HuImt, a dos de chameau, de 6, enfin celle des caravanes de
pr|.Tin*, de 3.9.
M. He<*^ fait remanpier que, «i, dans les chiffn'< ci^iessus. la vite>M* du chameau
<^t Inférieure à celle de l'Ane, cela tient h ce que le cliameau monté par M. Iluber,
•|0i Tenait d'a«vomplîr le long voynge du Neiljed, était trî*s fatigué.
L'auteur t4*rmine mhi travail en e«%Hn\ant d'in<li(|uer quelles sont les différentes
)mII'« de cette n>ute !*i fn'vpient^V de Djeddah à la Mcvque et en faisant une étude
'ntî«tue de tims les noms de lieux qui s'y rencontrent. M. CuES^KAl^
Lat tnrtvi do Gaological Sonrey de l'Inde V — Quoique un giVdogue ait été
atla«-lH> AU MTvice du grand levé triironométrique de l'Inde depuis I^IH, il n'y a pas
U \mtttt9, ii« I5'4. IS nul I9>i. L<>ri<)rrf.
B04 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
plas de cinquante ans que le premier Report sur cette science a été publié sous
le litre : Report of the Geological Survèy of India for i 848-49 by />' John M, Cld-
land. Toutefois, ce n'est qu'en 1856 que le Geological Survey fut organisé en
service régulier. Les, principaux résultats du travail accompli par cet institut en
moins d'un demi-siècle consistent : 1° en une carte géologique (aussi exacte dans
Tensemble de ses grands traits que dans la majorité de ses détails), qui embrasse
presque toute l'Inde proprement dite; 2* en informations considérables, accompa-
gnées de nombreuses cartes, sur les régions montagneuses du nord-ouest et du
nord et sur les pays de l'est de l'empire Indien. Tous ces renseignements sont publiés
dans les trente volumes des Records, les vingt-neuf volumes des Memoirsei les vingt
volumes (sans compter ceux qui ne sont encore publiés qu'en partie) de la Paleonto-
logia Indica, Indépendamment de cette collection de travaux détachés, le senice a
publié,en 1879, un manuel de géologie de l'Inde en deux volumes par MM. H.-B. Medli
cott et W.-T. Blanford, auxquels vinrent s'ajouter, plus tard, un volume sur la géo-
logie économique, par le D' Vàlentine Bail, et, un volume sur la minéralogie par
M. F.-R. Mallet. Cet ouvrage, qui réunissait et condensait les renseignements épars
dans les nombreuses publications du service, fournit, pour la première fois, une vue
d'ensemble sur la géologie de l'Inde. Le succès de ce travail fut tel qu'on dut,
en 1894, en faire une nouvelle édition. Les deux premiers volumes, grâce aux
progrès accomplis par le levé géologique depuis 1879, durent être complètement
refondus et ont été publiés sur un plan tout à fait nouveau. Une réimpression du
troisième volume : Géologie économique, a été également entreprise, mais ce sera,
encore plus peut être que les deux premiers volumes, une réfection complète de
l'œuvre primitive.
Les résultats pratiques les plus remarquables du Geological Survey ont été la
découverte et l'exploration de deux gisements de houille : Singai'enni et Umaria,
<lont l'importance est considérable, moins encore par leur rendement que par leur
situation géographique qui leur permet d'alimenter de combustible à bon marché
toute une vaste région qui, sans eux, en eût été complètement privée.
Au point de vue scientifique, le Geological Si&vey a particulièrement étudié
et démontré l'importance des dépôts qui se sont effectués sur terre ferme. Il a fait
voir que la plaine alluvionnaire du Gange, que l'on regardait jusqu'alors comme un
dépôt marin, est, au contraire, du moins dans ses couches supérieures, un dépôt
terrestre; que les grès et les conglomérats dont se composent les collines situées
au pied de l'Himalaya ont été formés, non par la mer, mais sur terre, par les fleuves
qui étaient les ancêtres de ceux qui drainent aujourd'hui l'Himalaya, et que les
grands systèmes du Gondwana et du Vindhyan ont la même origine.
Le Geological Survey a reconnu, en outre, l'existence de l'époque glaciaire |>cr
mienne. Celte idée rencontra d'abord une grande opposition, mais elle fit lentement
son chemin et aujourd'hui il est généralement admis que les lits de roches per-
miennes de l'Inde, quoique s'étendaht sur des régions aujourd'hui situées sous les
tropiques, sont les vestiges d'une époque glaciaire disparue.
Le Geological Survey a également étudié les effets du grand tremblement de terre
de 1897 et a recueilli sur ce phénomène — .le plus considérable de ce genre qu'on
APRIQrK. 30S
(•>nii«i«v» historiquement — dest ren«ieiicnemen(fi dunt il conviendra de tenir romple
ilin« Ie4 observation!! néismiqucs de i*Qvenir. M. C.
AFRIQUE
HooTel itinèrtira da D' Weiagerber dans la provinca de Chaonia *. — Au prin
l'mi»*. le IK \Vei*fferlMT a arrompli une nouvelle exrun*ion «Innn In pro\inr«* de
Ui.i'iut.i. Ih* C^Hablanen il 9V*<t rendu a Settat, par une n^ute dinvte |»n<«vint *-i
r.iur%t i\r |)nr lier Keehid, di'In. pnrlîuUrr. n In kn^ha den |ii»ni Me^kin. pnr M/nm'n.
Oulol Saiil.Ouled Rou Ziri,()uled Si Ben-I)n<iud. Au retournée! explorateur n |Miu«>Hr
ju^Mpia rthim er-Heliin, qu'il a lont?é. vit.-* Inmont, ju^qu'h Mivhrn hrn Klinlon
..viiiTnb'ment dê<«ii?né o tort souh le nom de Mivlirn rl llalouf, <(ur le<«enrteH). lu* l.i.
il f-%t n*\t*nu a tiasablanea, en suivnnt un itinêrniro passant, à re*«t de la kn<«ba de«
lu ni \lr<«kin. pnr la kastui des Oubnl-Sidi ben Dnoud et Seltal.
I nt* fKirtie de cet itinéraire a déjà été suivie, nênn moins les carb*s de In rêirion
* 'rit eiioire défectueuses, et les oliserva lions du IV Weis^iTber ci>nstitu«*nt une
n «u^ellert prtVieuM* contribution à la connaissance de ce coin du Man^*.
Orgaaitalion du Congo français. Création da territoira militaira des pays et
prolactorals du Tchad. — .\ In date «lu *> <optenibre IIMMi*, b* mini^itére ilr- <:(i|oiiir%
1 «NiHimt^ «I la «iicnnturt* du Pr«'*^i«b*nt tie la République un décret qui oncaninr Uw
r ji«»ii* *«'pb*ntrionalr*4 de no»» po*i*.r^«»it»n*» du Coniji» frani;ai*« et tU* rthik'umlii, <»ii
li'*ii rtinini«*n*inle ne peut encon» remplacer Taiiion |H»ljti«|ue et nii la '•ûrrié «le
■. (r** ■ (.it»li^^*'mtMit néc('H%itt\ pendant quelque temp»* enci»re, une ot*t*up:iti<in niili
î '-ri' ffTrtti\o.
|*ir n* dtvnq le^ terri toi ^e^ du C.onp) franeai*i comprenant :
r \j' Ui«»*in de la rivière Kémc»:
t \u ntinl, le bnn'iin du Clinri i*! de *ies nflliients. h IVxeeplion des conrt^«.^iMn<«
' ^1 .Il .-onlti»^. nin**ique les |»a\s placée mmih la dominatitui franeai-i». en \ertu t|r%
■i«« iiti«»ii* ilu li juin |X1H et du il mars l.stltl, \ r«>nq»ri« le HaLTiiirmi. le thiad.ii
ï 1' K.itiem; «««Milconstituéncn une eirct»n<cription ««INMMale dite •• Territoire niitil.iin*
:■<• p»>« et prolivb>rnl'» du Tchad "«et qui est p|acn*MMis la t|jn*''tioii d'un coinmi*»-
* \rr ilu liouvernement. n*le\nnt lui même dinviemeni du commi^*»airf* ceneral du
If ■nirn«*ment au t *«< in ^o français. I^*c«immantlant de< tr«»u|Mw tlu tiou\e.iu terriloin*
■ .'it.iire e»l«hark'é deTintérinidu commi'^sain» du tîouvcrnement ileee»» reirion-. en
*-• •l*.ib*«'nce de celui ci.
T«Mi* II** lerritoin**» ilutloriiro frane-d'*. non conipri** dan*» la nou\elle«'in'oiiMTip
••.•■•nt pla«-«*. nu|Miint de vue administratif et (InaneitT. s«»u* rantorili'direite du
'Mmi*«airf* jn''néral tlu tî ou ver ne ment ilu (lonco franeai'». U* budget particulier île
OuiMnchi <*^t supprimé.
I. t^rUfr %f|rp««rr par l** D* Wri^^'t-rlMT Ml »«rr« Uirr «l«- U Rf J i<"li •»»
t J fermai e/'/irirl, il) wptrmtirc t>'*'.
L4 «••'M.ft«r«lft II.
2**1
306 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Toutes dispositions contraires et notamment le décret du 20 octobre 1894, portant
organisation des territoires de l'Oubanghi, sont et demeurent abrogés.
Les dépenses militaires de toute nature du nouveau territoire des pays et protec-
torats du Tchad figurent au budget colonial.
Les recettes et les dépenses locales de la circonscription formeront, à Tavenir, un
budget autonome, arrêté, chaque année, par le commissaire du Gouvernement
et approuvé par le commissaire général du Gouvernement au Congo français en
Conseil d'administration.
Le commissaire du Gouvernement est ordonnateur de ce budget.
Les recettes comprennent :
!• Une somme à prélever sur les recettes douanières et proportionnelles aux
importations et exportations constatées.
2<* Les impôts, tributs et redevances à percevoir sur les populations indigènes.
M. CllESNEÂU.
Mission du capitaine Ronlet dans le Bahr-el-GhazaL — La région du Bahr el-
Ghazal, située dans le bassin du Haut-Nil, s'étend du 25' au 28''30' de Long. E.,
et du 4°30 au 9** de Lat N., sur une longueur d'environ 350 kilomètres, et une
largeur de 400, ce qui représente une superficie à peu près égale au quart de la
France.
C'est un vaste plateau ferrugineux, à peine semé çà et là de pitons granitiques
hauts d'une centaine de mètres, qui descend, en pente douce, du sud vers le nord.
Son altitude est d'environ 500 mètres, mais sa déclivité est si faible que l'on note à
peine quelques dizaines de mètres entre le point le plus élevé et le point le plus bas.
Les différents ruisseaux, le Soueh, l'Ibah, le Roua, le Tuang, qui descendent du
sud vers le nord, en formant d'innombrables méandres, sont presque à sec pen-
dant la saison sèche de décembre à mai. Lors de la saison des pluies, au contraire,
de juin à novembre, leurs crues atteignent de 5 à 8 mètres; alors, leurs rives s'éten-
dent et forment, vers les 8^ et 9° de Lat. N., un vaste marécage, ce lac de plusieurs
centaines de kilomètres de côté, si utile pour la basse Eg}^pte, car il sert de modéra-
teur aux crues du Nil, ce qui permet l'irrigation du Delta pendant une plus longue
période.
La flore de ces pays forme, du sud au nord, le trait d'union entre la végétation
luxuriante des tropiques et l'aridité absolue du Sahara. Les bananiers disparais-
sent, à mesure que l'on marche ver? le nord, tandis que les palmiers, cactus ou
borassus, font leur apparition. Les cultures des indigènes consistent en manioc, mil,
sorgho, arachides, patates et ignames ; la liane à caoutchouc y est rare, mais, le
karité, qui fournit une espèce de guttapercha, y est extrêmement abondant.
Le climat du sud est trop humide pour permettre l'élevage, mais, dans le nord,
des milliers de bœufs et de moutons forment la richesse des Djeugués ou Dinckas;
Les lions, les panthères, les éléphants, les hippopotames, les girafes, les autruches
et surtout les antilopes se rencontrent dans la région.
Des nombreuses races habitant autrefois ces pays, il n'en subsiste que deux prin-
cipales : celle des Zandés ou Niam-Niam, venant du sud-ouest et marchant pro-
AFRIQirB. 107
i:Tr4*ivrtni»nl Trr« loiionl «*sl, vi crllo clos I)jcuguê«( ou Dinckon. (>*» Heriilrrs, ficupli*
(a«tror «lont lo vie on pAVs plot et rnbsonce dViïortA oui alrophir tmipi Im miificlefi
frv^ frran(l«, In»^ lotifT^, itv^ mince}*, «e re|M)s«»iil souvent »ur une jnmlie iI«rliArnée,
rn repliant rautre; nin^i plnnlt^ immobil(*s et entièrement m», ou milieu de leum
manu. iU donnent rimpres«tion d'une iMinde d'oiïieaux oquiiU«|ueH.
K. II.
RèmlUiU de la mUston Bonnel de Hétièree* ~ Ij^ territoin^ vi^itéH pur b
nit%«it>n iionuei de Mézièn»** nont rompris h |m»u pr^î» en In» le 4* et le X" de I^t. N. et
futrelc 23* et Iei9*de l^m^. B. — Ils sont nrniM'^ i>arle M*IWimou, le Itniir el Ithoziil
r\ leur« aflluentH. lA*n prineliwuix nflluents du M'Ilomou sont, h dnûle : le (iall, le
Vlimiko, le tiuarra, le Kêré, le llokou, et. au ««ud : le Hili. ipii lui f*^t |MirnllMe.
Otte rt*irion forme l'un des troi*» i^rnndH ptntenux d«' In cuvette du tliui^o, le pin
trau noni, qui fait |ien<lnnt nu plateau ^nd, >î im|M»rlanl, du Kalantca. dont il <^1
M |»an'» |»ar le*» cimes êlevres delà Mitnmtm, noinmnient Ici ma^^^iNdu Virun^^» et du
Ka\cnl/uri <*'i*î4Nlni). 1^ MitamIm H*nbni«>**4MMitrele .M'ItiimoU'.Nil (Iliari/ilWîilmi*tn»s,
Cl* <|ui ficrmet aux nuap»^ de TiNvan lndi«*n de monter, m>U!« rinlluenci* de l'ali/i*,
••-* |i«Mitr^ orientale^, fort ilouce»* d*aiilcurs, et «le pHnluin* lf*s icnindc*» vr\u*s ilc la
«ii<4»0 drsi pluies.
I^ ma«tM« continentale du nord africain S4)udt'v à la ma^^e euro|wiHin tique, lM*au
• ••up plu< consiiltVahle que la ma^^* australe, donne h l'alité du ^ud une grande
•u|wniiritê de puissance sur ra!i/ê noni et le n»foule juM|ue \ers le Tr de L'it. .N. nur
\r \ri(f»ni<»u. lu* lii, dans h»^ iv^ions arn»-i"*«»H |Mr ce lleuve. piv^pic \*n^ de |M>tit(*««
•. ii*«tn«» <MVIi(*set liumides. mni> pn»M|ue i*\clu««ivement ileux «rrantlen H.ii^on««, qui le
tnn^forment alternativement, en ♦<ix nuûs décrue, souh rinlIucniT du r/».i#i/ rni*;,
{«nilant l«*^jueU il e^l h peu pré** navik'able, et, en -i\ m«M«» île s<Vheri**.*e |N*nilant
!"*«|U«-U il n'e^t plus qu'une MTÎe d'elace*» de lac«» î*u|kt|m»m''«4, d'un anjMvt fort pil-
t'«n^|ue.
l-r terrain du M'H^mou, ctanme ci'lui de toute In cuvette coiii;i»l.iiM\ ^urtoul
•ninir criui de miu |KMitlnnt, le KalnuLM, e«»t an^tieiMi, anteri* iir au terrain
• -uiî'tr, îi\iv couche de ciiri*.»* mi«*aM*lïi«»li»H et de*» c«»uclies rpnis^'s de minenii de
'•r «iIuM^tr et makMietitei, trnn««formi'«*H p;ir la pluie, à la ««urface du ««oL ni limotiile
f 1- it<*mrnt e\p|oil(*«*|wirle<>^ indik'eneH. à r.'iidiMlu cliarJMUi dt* Inii^, main ilifticilement
'ip|i*ilalde fiar la irrande imlustrie. \^\r Hniti» de TahM^icc à |n»u prè-^ tolali* de la
K«tiillr. Ot te riches M» minien* e^l (Niurtant la plus Cfiii«*idi'*ral»te de runivcrx mais
• '-n^titue un «di^laele à la fertilité tlu *»ol.
\M«*i Inen, la >tk'flaliou n'e^»! pui'^'^aiite que -^ur les lM»rd de*» ri\irri*^ où r||r
' mur de* iralerie*» d'arbre^ enln-laci»»» île liane**, imnien«»e voûte tie \efdun* sans
mite 1/iiitenalle de% r.»iirs d'eau e^t fermuMiietix. miné par les inceinlii**» p«**rio
|iK« qu'} allument |i'** indi;:**iit*^ et n'e**t n*nipli (pie |»nr la ImMi^^^i* rt la
ljr% rie|ir«M^ caoutrlhiiilitTr*» du pays M»nt tri"» coii«.îderalde«» et p<iurraient
liinwhtrT lr«» man'li**-^ du mentir fiitirr.
I»an* le*» rt*i;ion** la-*»»-^ et ni.irrr;ik'tMi*»es vivent de% trou|MMUX d'elfphanl^, mai**
SOS MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
une chasse sans pitié, favorisée par les fusils h lir rapide, n'en laissera guère, après
vingt ans, que de rares représentants.
Malheureusement, la main d'œuvre est rare dans le pays : la traite, l'anthropo-
phagie et la polygamie immodérée des chefs appauvrissent la population. Le pays
n'aura d'avenir qu'à la condition de se repeupler par la suppression plus ou moins
complète de ces trois fléaux.
La race conquérante de ces régions y est représentée par les A'Zendés qui forment
les deux tribus des Bandjias et des Avongouros. Ils paraissent sortir des Nubos, race
relativement élevée, mélangée elle même avec les Nigritiens et les Chamites de
l'Egypte. Les Bantus, quoi qu'on en ait dit, ne paraissent pas être des autochtones,
mais bien dès métis de Chamites et de Nigritiens.
Les sultans qui gouvernent la région sont : Bangasso, Rofaï et Djabbir, de In
tribu des Bandjias; Zemio, Tamboura, Sassa, N'Doruma et M'Bio, de la tribu dos
Avarigouros. Zemio est, de tous, de beaucoup le j)lus puissant. Ces chefs furent de
précieux auxiliaires à Gessi-Pacha et à Luckton-Bey pour leur politique égyptienne.
Les Belges s'en servirent dans leur poussée vers le Bahr-el-Djehel, le Bahr-el-Ghazai
et le bassin du Tchad. Ils rendirent de même des services sérieux à M. Liotard, pour
lequel ils avaient une amitié toute particulière, et à Marchand dans sa marche vers
Fachoda.
Voici les résultats de notre mission :
1'* Dans le sultanat de Bangasso M. Martel a relevé plusieurs itinéaires, notam-
ment celui du cours de la Bali.
2^ M. Cliarles Pierre a fait la reconnaissance du pays Abonda, traversé le bassin
de la Kotto ou Kota et est parvenu dans le bassin du Tchad Jusque chez le sultan
Snoussi. Parcours très intéressant, qui lui fait le plus grand honneur et qui compte
750 kilomètres.
3" Dans le sultanat de Rafaï, M. Colrat a exploré le Schinko et les routes allant
de Rafaï à Darbaki, Rato et Basso.
4* Dans le sultanat de Zémio, j'ai visité la région comprise entre le M'Bomou ol
la rivière Guarra, contrée importante, habitée par les Akarés et les Biris. J'ai envoyé
des reconnaissances jusqu'à Ziber et même jusqu'à Auko, au nord de Ziber.
5" Le pays entre Zémio et Tamboura a été étudié sur deux routes différentes par
M. Bourgeau.
Nous pénétrâmes aussi presque jusqu'aux sources du M'Bomou, où se trouve la
résidencede N'Doruma. Du Tamboura, M. Cobrat poussa une reconnaissance jusqu'à
Dem-Bekir et vers Fort-Desaix, et même jusque chez Limbo, chef Djours, voisin du
Bahr-el-Hom. Nous nous mîmes en relation avec M'Bio, qui possède des domaines
dans le sud du Bahr-el-Ghazal.
L'itinéraire de notre mission, poursuivi par nous tous depuis Banghi jus<ïuedans
le Bahr-el Ghazal, ne s'y termina qu'à la nouvelle de l'évacuation de Fachoda. Il fut
d'environ 31)00 kilomètres. La Mission a rapporté, outre le tracé de l'itinéraire, de
nombreuses collections ethnologiques, scientifiques et commerciales, notamment un
stock d'environ 40000 kilogrammes d'ivoire.
BONNEL DE MÉZIÈRES.
Angola portugais. — Tne cxfHnlUion, i^|ui|MV |>ar lo » 0)mf»anhia de Mo^sa-
mftli*^ »». et, tliriKi*e |>ar M. Pielor van der Kt^lleii, v>i parlie de Mti*»Mimetlesi, en
a\nl IS1I9, |N>ur explorer rhinterloiid delà jmrUe mênduuioltMlerAnKola. M. Pieter
van diT Kellen se proponnit de suivre l'itinêmin* siiivnnt : de Mo*i*%Ani4Hle4, droit
au %ud, juM|u a la rivière Kon»kn« de In, à iùHva, non loin «riloumU*, iNi^te militain^
rlaldi -ur le Kunéné, suivre le Kuném*, nttcintire ll.indn, pui?» (>iih*IIo Mur In
Koubaniro, franchir cette rivière, puis la dcHitMidn* ju^qu'h Damba Cliicomim,
rrjuindre. enfin, le ZamlM*ze, en traversant In C(»nlnV jum|u n pnWnt inexplorée
«itu<*e entn* le 15' et le It»^ de Lnt. S. — (lomme il semlde y avi>ir de grandes
anal<»Ki(^ <le climat et de sol entn* le sud de TAn^^ola et In fmrtie septentrionale
de rAfri<|ue nllrmnnde du sud ouest ou Amholnnd, te h'niinfial'Wtrtirhafilufir
A mri*''* «»Vst intéressé à IVxprtlition tle M. Pieter van der Kellen et a drlrctH*,
f«»ur } |»artiri|H*r. M. II. Bnune, attnclu* nu Jnnlin llotanique de Iterlin. (> dernier
%i<*nt d*envoy«*r queltfues renseignements sur les rèsullnts de la premièn* |»nrtic
du \tiya(ce*. l/e\|M'tiition a voyn^ê, à In mtNle des I^hts, dans quatn* \oitun*s
«ttriti^ chacune de t\ Ixeufs. De Mossnmedes à Porto Pindn h remlM>uchure du
Koroka, la cVite est sablonneuse et déserte. En quittant le Koroka, h*^ voink^rur*
lra%er^êrent, pt^ndant quatorze jours, un |>ays absolument inhabité. IN Krn\irent
1- « muntH Chetia et arriveriMit sur le plnb*au, dont Inltitude est tle liiN) nicln*H.
Au )K>int de vue économique, les expKtrnteurs ont été très surpris d<*s quantités
t\v ra«*ine^ n caoutchouc f^irprtUnus lauctuAatu$) qu'ils ont rtMiconlnVs tlnns la
r»«:ion de Koulmngo. M. van der Kellen nssure que, chaque annét\ on en ex|Hirte
dr Bancuela <I(MN) tonnes, et qu'il y a tX) à 70 maisons qui en achètent aux
iradiiTt^nes.
LVx(»cdition a ausni ou pour K'sultat tle ctaitirmtT la preM*nt*e tle Tt^r ttans Ich
viblf^ tle rtlkachitantla, un affluent de gauche du Kunéné. i|ui t*inileà lni\ers dt*s
r<<-h«pi de quartz et d<*s bltH*s de granit. On sup|M)HO que tle Utus instrumenta
•i't iphùtalitin <lt»nnemient un rtMitlcnimt rémuniTuteur; un syndit*at anglais a
.1- ja priqHMÔ d achettT une concessit)n jMmr iWKH) livn»s sterling-
Henri Dr.nERAix.
OboemUons mélAorologiqnas dans le Snd-Oiiest africain allemand en 1899 V -^
t'oe »tation mêtétir«d<ii;it|ue tle Mrt>ntl ortlre a été ft»ntl«V a S\\ak«»pmund, au tM>m-
mrntvmenl de ranntV IVH.Ï. I>*s 4»bs4Tvalions tle t*e |w»sle s*aji>utnnt h la M'*rie
• xr»-al»v. tlepuis plusieurs nnn«'*«*s. à Walti-^chlMiy. leur n^sultal nt»us ft>urnit un
Ubkrou il(*^ plus intt'Te**<»ants ««ur lu climati»t«>kMe de tvtte régi«in tVitière du Sud
ihic^t africain. .Ncmih en extrayt»n< len n*n«^*iKnement*« •»ui\ants :
l«a m«>>cnne «le** plus fortt»s prcs^^i^ïU- baromélrit|uc- fut td>MT\fe en septembre
Ttii.i mili. ■: celle dtw plus faibb*-* en janxicr j7.**»>*,S mill.K La plus ft»rte pn*'*sion
•r pnifiui<»it le il juin (7t>>^,3 milLi, la plus faible le ti févritT i753,7 milL).
La moyenne annuelle tle In température fut tle -^ ir»*.ri; le mt>i'* le plu» chaud
fut le mou de mars j-hii)*.Si, le plus froid, celui tle *»eplembre i — 13'». La mt»\enne
2 Mittkttimnfm ûui dwm timtêchtm Sthutzfjflteten^ %o\. XVI, 2. t>'0.
310 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
des plus hautes températures fut de -4- 22°, 4, celle des plus basses de -4- 12%9. Le
point le plus élevé atteint par le thermomètre fut -h 38°, le 20 mai, et, le plus bas
-f- 2°,5, le 9 août.
La nébulosité, qui était en moyenne de 4,7, atteignit son point le plus bas en
juin (1,7), et, le plus élevé en novembre (7,4); elle diminue considérablement du
matin à l'après-midi (6,6 à 3,6), pour augmenter ensuite légèrement jusqu'à neuf
heures du soir.
La force moyenne du vent fut à son minimum, en juin (1,4), et, à son maximum
de septembre à octobre (environ 2,3). Les vents dominants sont ceux du sud-ouest
qui soufflent surtout l'après-midi.
La quantité d'eau qui tombe sur ces régions côtières est extraordinairemcnt
faible; elle ne dépassa pas, pour •toute l'année, 13,2 mill. On nota vingt jours plu-
vieux sur lesquels neuf seulement avec une pluie appréciable aux instruments. Les
mois de juin à septembre et de novembre à janvier furent d'une sécheresse absolue.
Les brouillards sont assez fréquents, surtout aux heures matinales, malheureu-
sement on paraît ne pas les avoir observés pendant le dernier trimestre de l'année.
Les orages sont très rares ; on en a noté deux en septembre, le 18 et le 27, et
quelques éclairs les 19 et 20 avril.
De très intéressantes observations ont été faites sur l'humidité de l'air. On avait
déjà remarqué, pendant les mois d'hiver de l'hémisphère austral, que des séche-
resses atmosphériques, tout à fait anormales, associées à de très hautes températures,
survenaient, par moment, d'une façon irrégulière sur la côte sud-ouest d'Afrique.
Ce phénomène, ayant une certaine analogie avec le fôhn, avait été déjà signalé
au mois de juillet 1891, à Walfischbay et à Port-NoUoth ; il a été observé, en 1899.
pendant les mois de mai à juillet, à Swakopmund où il fut particulièrement sensible
au mois de juin. Le fort vent d'est, chargé de sable, qui se levait alors le matin, fai-
sait généralement place, vers midi ou deux heures, au plus tard, à un faible vent du
sud-sud-ouest ou du sud-ouest, et, chose curieuse, malgré cette brise de mer, la
sécheresse atmosphérique et la chaleur restaient tout à fait anormales. Pendant
cette période des vents d'est, le ciel était généralement très pur. Malheureusement,
faute d'un réseau de stations météorologiques dans l'intérieur du pays, il a été
impossible jusqu'à présent de suivre de plus près ce très intéressant phénomène.
M. Chesneav.
La végétation des monts Oulougourou K — Les botanistes du Musée de Berlin
mettent la plus grande activité à faire connaître la flore et la végétation du nouvel
empire colonial allemand. Son savant directeur, A. Engler, donne tous ses soins n
l'Afrique orientale allemande. Il a donné, en 1894, une description complète de la
végétation de l'Ousambara qu'il proclame la perle de cette colonie. Celle des monts
Oulougourou est restée complètement inconnue jusqu'aux explorations de Stuhlman
(1894) et de Goetze (1898). Situés entre le 6*»40 et le 7^0 de Lnt. S., les monts Oulou
gourou forment une partie du plateau cristallin qui couvre Tintérieur du pays, con-
i. A. Engler, Siizungsb, d. K. preuss, Akad, d, \Vis$., XVI, 1900. — Engler^s botan. Jahrb.,
XXYlll, iVOO.
AFRIQUE. 311
UnuanI, au ouil du Pangani, lacholnedes monU Ousambaro, Nptun»u vi le platenu
frOu«4*p)uni. lUalleifriient l'nltiUuiocIo ilM) mMres.
I«a |»lainr qu*iU dominent est couverte de steppe* de gramintV< |MirM*mtV<* d*oco-
ctA«i i.M>U*< ou formant des Innu clairières. I^cvh avant-montii du maH*«if «mnt 04*cu|m'*i«,
jUM|ue \erH (îiMI mètres, par des stepin^s plus ou moins tMitMrs C4>niprt*nant une
fCrandr variole d'es|)èces ligneuses, parmi leM|uelles beaucoup sont nouvelles |N)ur
la iM*ience. La x«>ne des ft>n>ts montagneuses tropicales ((UN) llNN) m.) a sut)! Iiien
d«*« transformations, grince au dcvelopfx^ment de l'agriculture. MAme stuivcnt au
«l<-«%u« de ce niveau, on ne trouve plus guère aujounl'liui que Ica rt*s(es de la fonH
|irimiti\e, nuMt^ à des éléments intrtMluits inconsi*iemment |Mir Thomme, former de
•tepjir< rtautn*s, adventices dans les cultures. Il faut atteindre, en n'*alité, 14lM), par-
fi»i« même IHIM) mètres pour alM>nler la foret tropicale, toujours verte, pleine et
*«*rT%v; encorr l'agriculture lentame telle un |ieu partout. 1^ grande humidité
atm«>«plieri(|ue qui y rt*gne sans C(*sse y dévelopfie une flore épipbyte au^si variée
qu'alHmdante; mais à mesure qu*on sVloigne des côtes, vers l'intérieur du conti-
nent, 4»n y rencontre des étendues de plus en plus grandie de terrain^ qui n'ont
jamais» été Ikm^m-Vs, où dominent le^ (iramincN^ et les plantes de step|>es. Au dc^nu^
de I ÎHiii mètres, sur le plateau et sur les crêtes supérieures, la forêt «•st formée d'es
l<ii-H difT^Tentes de celles qui la constituent plus tms, sans pn^sque clinn^er de phy-
*i«»iioniie. Elle |>erd pourtant de sa majesté; les bambt)us a tigen mince<, haut< m*u
lem«*nt de 6 a K mètres, y abondent; l«*s arbren y déi>a<M.*nt |)eu la hauteur de
l<» mêtn-^, mais ils ont, comme plus bas, la cime large ; iU S4int couverts de lichens
rt d'autres épiphytes et abritent un sousbois d*arbustes très variée. En H>mme,
.'•Ile florv révèle d'étroites afllnités avec celles du Kilimandjaro, de r.\by%*inie et
dt* rifrique au«(trale; mais il y a lieu de croin* que tieaucoup dV^piVes de l'Oulou
ir-»urt»u <M>nt endémiques.
1>^ p<»inls les plus élevé> du massif M)nt couverts de prairie** intern»mpue«« for
mi^r* de touffe!» épars4>s de (îramint^es et de Cy|>éracéi»s, hautes île iti à 'M) centimè-
lrr%; iiii y rrncontre aussi (pielques Ft>ugères, quel<|Ut»s Orchidé«*s vi ilen planti*s
4p|i4rtenant aux ty|N»s des plaines de nos régions tem|K*rées, Renoncule-», Violette^*,
ltt»nci-^. Millepertuis, etc. Cii. Flauailt.
DécoiiTerto daaioiircasdaRil. Le lacKivoa*. — D'octobre 181)7 à janvier l^js,
•r ir R. Kandt a n^levé le cours de l'Ougalla Sindi jusqu'à non confluent aviv le
WLarnni<ii. (l'est une n*gion lielle au delà de toute attente, mais qui, malgn* sa véué
Litii^n luxuriante, ei»t pn*^que partout inhnbittr.
Rentn* a TatNira au milieu de janvier, l'explorateur entn*prit, quin/t* jour^ plus
Uni. une Mvonde ex|H'*«lttion, dans le but lie fni>er une route nouvelle, qui fut la plus
niurtr |M>ur se rendre è Ouchirombo. pui^de là à Missougui. dans l'Ouha ^-pten
U>>ual.
I nr iil««e p|u«< M'ientiliijue : la nrherche des véritabli*^ MUjnN»^du Nil, d«*termina
U tr-i*i«meex|MHlition du D' Kandt. On n'ignore |»a^que le pn>blème de ce*« M>urivs,
I. WttiKtttmm^tm au$ dtn ââiàUchen Srhutig^f»ite >o\. XtU, f«^. 3 .
312 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
obscurci par les conclusions de Baumann *, était resté sans solution depuis la décou-
verte de Stanley (quoique les expéditions de Trotha et de Ramsay eussent jeté sur
la question un jour tout nouveau); aussi, le D*" Randt, en quittant Missougui, se
dirigea-t il immédiatement, par Késa (placé par renseignements sur les cartes), vers
le confluent du Rouvouvou et du Kaghéra, où il commença, de suite, la série des
observations qui devaient lui permettre de marcher sûrement vers le but qu'ils était
proposé.
On sait que, pour déterminer les sources d*un fleuve, les géographes ne considè-
rent pas uniquement la distance qui sépare la plus lointaine des sources de ce fleuve
avec son embouchure, mais qu'ils font également entrer en ligne de compte son
volume. Or, le D' Kandt se proposa, chaque fois qu'il rencontrerait deux cours d'eau
s'unissant pour en former un troisième, de mesurer la largeur, la profondeur et la
vitesse de chacun d'eux, et, de remonter ainsi, en connaissance de cause, le plus
important, en recommençant l'opération à chaque nouveau confluent.
Au confluent du Rouvouvou et du Kaghéra, le voyageur reconnut que le bras
principal du fleuve n'était pas, comme Baumann se l'était imaginé, le premier de
oes deux cours d'eau, mais, au contraire, conformément aux observations de GOlzcn,
Trotha et Ramsay, le Kaghéra, et, ce fut ce dernier que releva M. Kandt, à travers
un pays marécageux et lacustre, tantôt habité et tantôt désert mais toujours fertile,
jusqu'au confluent de l'Akanyarou et du Niavarongo. Là, de nouvelles mensura-
tions montrèrent la supériorité manifeste du Niavarongo, qui fut remonté.
Un sentier qui cheminait dans le fond de la vallée permit au voyageur de noter
fldèlement sur son journal tous les méandres que faisait la rivière. Après six jours
de marche, il rencontra, à quelques heures en aval du deuxième passage de (iôtzen,
un nouvel affluent, le Mkounga dont la source devait se trouver dans le voisinage
des volcans. Abandonnant donc momentanément sa montée du Niavarongo,
M. Kandt fit une excursion autour de la région volcanique, située au nord du
Kivou. Après avoir visité le Kirounga (faussement appelé Oufoumbiro sur les cartes
de la région, tout récemment parcourue par l'expédition Behringe), l'explorateur
croisa la route du capitaine Bethe et trouva, au nord et au nord-ouest, dans le pays
d'Oufombiro, un groupe peu élevé de volcans éteints avec plusieurs centaines de
pics et de cratères. Ce groupe forme la limite entre le Rouanda et les pays situés
au nord (Ndoroua),
Ce pays est des plus intéressants, car c'est là, dans un espace relativement res-
treint, que se trouve la région des sources allant aux deux principaux affluents des
lacs Victoria et Albert-Edouard : le Kaghéra et le Routchourou. Si on voulait abso-
lument reconnaître un fondement géographique à l'antique légende des montagnes
de la Lune, c'est dans ce massif volcanique, dont les terribles éruptions ont, pendant
des centaines d'années peut être, illuminé les cieux nocturnes, qu'il conviendrait de
le chercher.
Du Kirounga, M. Kandt se dirigea vers l'ouest, puis vers le sud, jusqu'à la large
1. Baumann, lors de son voyage de 1892, avait cru pouvoir identifier ces sources avec cellw d«
Rouvouvou qui naît, à 1810" d'altitude, dans le Misosi-Mouizi ou Montagne de la Lune.
plainr ili* ln\i*% qui sVIciul cnirr lt*H ^^nuiprs volrAiiî«|uc^ ilc* rcuir^t et ilu noni;
lir lÂ. il icn^iin KoiiniisM'*iiyr« sur li^ Inr Kivoii. |N»ijr m* pn!% ««iiivn* uiir ruutr drjh
fwiivuurur |Mir U0t/4*n, IVxploraloiir trovcrKO lo payn do HoiiKnir (Ihilh mu* dlnrlion
f«*iiomciit «11(1 r?«l; oiidn, nu Intut ih* \iiiKl ^'ix jours, il rrfcrmnit miii itiui-niin^ nu
iMnflucut du MkouriKQ vi du Ninvoronp». Kn n*in4»ntnnt le cours dr ri>ltr dmiirro
n%i<n\ qui n l'nsiKvt d'un lorn*ii( de muntii^iie, M. Kniidl |iorvinl l»irtil«'it ou ron
t!ut ut di*^ rtvièn*!! MhoK^ et Itouknro. Celte dernière fut rironnue lo |ilu«« imfMir-
tiiili* d<^ deux et remt>nttV à son tour. Mni** In \nll(V qui m* rétreri^^Miit de plun m
pl-t« n*ndnit la mnrrhe lri*s diflieile. Lv pnys tMnit de toute lN»nutê. Ln lrin|H*raturf
i.'^lurnc, îi celte altitude de i i<N> à 2i<N) mètres, tomlmit souvent nu d<*«»MMH de
iïn>. <> fut, nu milieu de juillet isiM, que IVxplornleur atteignit rexirémitô de la
*.dl«t».
U* Houknrarn HÏvhappait |>arun ehenni de.'M^rentimèln^ delark^Mjr d'une tfor^e
<)*«lrutM* |»ar une vêKêtation luxurinnte n trnvers la(|uelle rexiH'*dilînn dut m» fmyer
un (ki^^iire nu sahre d*abattis, pour parvenir*» la Miun*e de la rivière. Olle ei ne
■•■dlit |»n4 du mA en eau vive, mnis souni, K^^^'tte à goutte, d'un |K*tit ereu\ humide.
La «Mnir»**» du .Nil était trouver!
(>(»endant, M. Kandt voulut aus*<i rechercher la s<»urce du deuxième hrnndu .Nia
\ ir\>nct». le Mlio^'t), et y parvint mnl^n* la sourde ho^^tilitè des indik'enes. Le* G sep
:'ml»re IH!ls. IVipt^lilion atteifcnnit ()uN4UimlN)urn.
\ imrtir de la lin de l'année iMtlS et pendant une partie de l'année iStKI, M. Kandt
' ip|t>n la valliV du l<ousi>i, dont il lit le premier levé« le lac Ki\ou et la rt'^on
i<>l«-aiiii|uc\ Mtut'i* entre le lac .\llKTtKdouanl «voir ci d(**«^ouHi; pui«*. il fonda nur le
Ki\i»u. «1 l'extrémité du promonltiire qui «répare le^ di*ux grandes l»ni(^ du sud, à
l'^i) in« lr«'» d'altitude, une *»tation qu'il appela HerK^frit*<len. tlV^^t là qu'il travnilln,
' n-«l;int i\v l'année, à mettre «»n tinln» se** note*» et .-c^ levc^^et « pn''|>arer le« c\plo-
rili«iii« qui d4*\aient compléter, |K>ur toute cette région, m*s intén^^^int^ tra\aux.
iKin* une lettn» a4lre*isrt» de Hcn;frieilen. à la tin île janvier VM^K au comte Ji»an
\i!«rt lie M«H*LlemlN»urc pré^itlmt de la S<H*iété (*^»|tini.'ili* allemande*, le Ir Kandt
-. tioffiiv qu'il n l'intention d'entreprendn* h la lin delà saison ile^ pluies, une ex|N»-
t ti*»ri iHiur déterminer exactement, de sa source à m in emlNMichun*. le cour« de
I Kkimiarou et éluilier le pa\*« hitué au sud de la n'*trion den volcan*^, .\\ant al«»n«,
î« la *4»rte, ndevé et cartografdiié, dans son en-M'mlde. toute la <lcpn**»«*ion située
.itrv* le lac Tanganyika et les appnn^lio du lac .\lU*rt E«louard, aiuM que le cours
«u|«-ri4*ur du Nil Kauhéra, jusqu'au conflui nt du Kouvituvou, le «^axant «Aplora
l'ur entreprendra un s<*cond voyace autour du lac Kivou. de façon ii améliorer et à
p^ÎMT dan«» S4'!» détails la carte qu'il a déjà cim>truiteet à fournir. |M>ur ce lac, un
tn%ad comme il n'en existe encort* d*aus»*i détaille {Huir aucun lac de l'.Vfrique Cen
tnle. O travail ilemnndera tieaucoup de temp<, car le Kivou, dont le comte de
<r tirn n'a pière vu qu'un tiers, a, dans m»s deux autres tiers, une ph\«ionomip
«I ri»mpli«|uê<*, des haies, de^» Iles et des In n trucs de tern* si nombreuses que son
• riroUtion est as^ei difficile à déterminer; auoi le D' Kandt suppose t il qu'apn^s
I Pttbli#« p«r le Ufuiêch^ kùloutaiiettung^ t9 juillet i'«it>.
314 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
son second voyage autour du lac, il devra encore, pour compléter son levé, en faire
la circumnavigation.
Le voyageur allemand termine sa lettre en demandant au président de la Société
Coloniale la permission de donner au grand golfe du Sud- Est — que les négocia-
tions en cours rendront, suivant toute apparence, possession allemande — le nom
de Golfe Jean-Albert. Le comte de Mecklembourg a accepté à la condition que le
Golfe du Sud-Ouest portât le nom de son explorateur et fût inscrit sur la carte
sous le nom de golfe Kandt. M. Cdesneau.
L'expédition du major Gibbons. — La Géographie a déjà, à deux reprises
difîérentes, parlé de l'expédition que le major Gibbons à conduite à travers l'Afrique
(voir n" du 15 février et du 15 juillet). Les journaux anglais* donnent d'intéres-
sants renseignements sur les travaux exécutés par cette importante mission.
L'expédition du major Gibbons, qui avait pour but principal la reconnaissance
cartographique du pays des Barotsé et l'étude des tribus qui l'habitent, quitta
l'Angleterre, au mois de mai 1898. Elle se composait, outre son chef, des capitaines
Quieke, Stevensen Hamilton et Alexander — ce dernier s'occupant plus spécialement
d'ornithologie — et de MM. L.-C. Weller et Muller.
L'exploration de la région des Barotsé dura dix mois , et chacun des voyageurs
travailla séparément à l'œuvre commune. Pendant ce temps, la mission reconnut,
hydrographiquement et elhnographiquement, tout le pays qui s'étend de la rivière
Kafoukoué à l'est, à la rivière Kouito à l'ouest et de la ligne de partage des eaux du
Znmbèze et du Congo au 18° de Lat. S., soit une superficie de plus de 5(X)0IK) kilo
mètres carrés. L'œuvre du capitaine Quieke fut particulièrement remarquable; il tra
versa le continent de l'est à l'ouest en levant un itinéraire dont la longueur dépassa
du double, au moins, celle d'une traversée ordinaire.
Les travaux exécutés par l'expédition faciliteront grandement, il faut l'espérer,
la fixation définitive des frontières anglo-portugaises dans ces régions.
Au point de vue géographique, la découverte la plus intéressante de la mission,
dans cette partie du continent fut celle des sources du Zambèzc dont l'emplace-
ment fut fixé à 160 kilomètres à peu près au nord-ouest de l'endroit qu'on lui assi
gnait sur les cartes, dans une région ondulée, mais non montagneuse, par
1500 mètres d'altitude environ. Tout le pays avoisinant est presque dépeuplé par le
commerce des esclaves qui se pratique activement dans les districts les plus reculés
de ces régions.
La nature du pays rendait souvent la marche de l'expédition très difficile. Les
Vallées éponges nécessitaient l'établissement de ponts, et, il fallait quelquefois con
struire trois ponts dans une journée et affermir le sol marécageux pour permettre
le passage de la caravane.
Le major Gibbons rencontra dans le Barotsé une tribu fort curieuse de Bushmen.
Très timides, d'assez petite taille, les indigènes ont des lèvres rentrantes rjui leur
donnent l'aspect d'édentés; leur peau très claire ressemble à celle d'un blanc brûlée
i. Times^ Mominfj Post, 45 seplemhro i900.
AFniQUB. 3n
par II- Milcll. lu Mmi ormes d'nros ol do fltVhos ol n'^nl nuruiie r«»|MVo iriinbiUitiDii.
Ijrur joiiriitV (le dinsHt» tcrmiiié<\ il^ sv jettent sur le sol et dorment flhiM, en quoU|Uc
rtnlnMt qu'il?* «e tmiiveiit. Leur eostume, trè^ primitif, rouMl^te en une |N*au de ch.it
ifui leur |>end h In ceinture.
En i|uiltAnt le poys des Bnrotsé, le mnjor (iii>lM>n<. qui liVtiiit srparé de Ho^ rom
;• •ini«Mi'». M* dirigea vers le nord et renr4»ntra, nur In frontière de TKtnt Indéftendnnt,
! I \|irilition Mge du lieutenant U'mnin\ nv(v Inquelle il elieminn jusqu'à la station
•!«• U^ukafou. dans le Katan^cn.
In- In. il piirna le lac Mot'to, puis lo Tanganyika qu*ii remonta en steamer jusqu'à
(Infini. |Mi%li» Ijclge situe à rextrémilê septentrionale du Inc. Par la vaille du Rou-
*i«i rr\|»|i*niteursediri^en, ensuite, vers le Kivou, oîi il put constater que les rnp-
\**rU entn» Allemands et lkMp»s étaient, h ce moment, fort tendus.
A>.inl trovcrM» le district volcanique qui sVtend entre les lacs Kivou et AIlnTt*
bl«tuani. Mins avoir trouvé aucun indice du cannibalisme quVm dit exister dann ces
.'••>»n*. il atteiirnit les rives de ce dernier Inc, dévasltVs, à cette é|NN|ue, |»ar l«*s
rmta%, ta famine et l'incendie, puis pi'iiétra dans l'Ouganda, où, |M>ur la pre
rni-n* Uh^ depuis son dé|»nrt du Bns-ZamlH»ze, il vil des indigènes m» promenant
*.»ii* imi«*s.
In* rouirnnda, M. (iihlM)ns gagna la station lielire de Kén'^ sur le Nil, d'où, après
■iir In-* longue attente, un hnlenu a vnpeur le C4)nduisit nu Cnire.
h'.ipn*'» h»s IcvcH du voynjreur nnginis. de nomlireuses cornvtions devront être
)(*|«i»rtt't^ dan> la |M»sitit)n, l'étendue et la forme de la plupart des grands lacs de la
■ !' |fn-««ti»n centrale.
1^^ lie Mticrt Hiiouanl, notamment, aurait une physionomie toute différente de
'iï«*<|u*offn*nt les cartes.
L't'tiMtlition du major (îildNins a duré vingt srpt mois et l'ensemble Avs itiné
f'irr ihiriMiurus dé|inHHi> iiMNNi kilomètre*». d«int près de l»l<MK) en pays HandM*.
U n**mbnMix il<Hniments de toute nature (»nt été nHMieillis au cours de ce buiir
i}.ij^\ |irn«lant Iwjuel rex|NHlition, qui s*i»^t mainte fois tnuiviV en contact a vit
!• ■« tril»u<k h<»«»tiles, a réussi, ;;nicc au calme, au santr froid et n l'humanité de ^nn
S'f. Ârviter tout ciuiflit avec les indik^èn^s. M. (-.
Expéditioa de H. E.-S. Grogan, do Cap an Caire*. — Parti du ('^p dans le cou-
ri'it *lt IV*H. afin d'oxploriT le pays peu connu qui s*ét«*nd entn» le Taiignnyika et
î* llou*»ucn^»ri, .M. (intgnn atteignit U*^ rives du Zambè/e et remonta la rivièn^Chin*.
'.u in«»i» d*o<'li»bre tie la même année. Après av«iir vi^^ité, en iKisnant, le ma«**if du
( !*i|«-rwni. |niussi'« une |M>inte jusqu'au TchamlMV.i (In véritabtt* source du tlonco.
•I i(ir*-s lui . il ne tardait |>as h i^acner les haute** tern'*« du Kivou.
Le R«»u«^i'*i. qui sort du lac Kivou, S4> jette dans le Tanc«inyika, très |m*u pn»foiid
i\n% sa |»artie Mqitenirionale. par cinq emlMiuchun^s dont les deltas ninri*«*ai;(Mix
•■ ot (lartirllement nvou verts par la forêt tropicale. On y trouve de n«»mbreu\ e|é-
;-hânt« dont Iteaucoup. au dire de«* indiàrènes. siéraient pri\és de dtfen*«i*s.
I fArvM'/A Afrwn ffX/m Ihr C*tf^ to <\i'r.>, ir» Th^ Ur*» j i/ f,t^ il /*m. .i»'. XVI, i a.«.^l I »-'0.
316 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Lq vallée du Roussisî, qui monte très doucement jusqu'à 35 kilomètres environ
au sud du Kivou, se redresse alors brusquement, et la rivière, qui devait couler autre
fois au fond d'une autre vallée qui serpente à Test de celle qu'elle suit actuellement,
tombe en une succession de rapides et de cascades à travers le chenal qu'elle s'est
creusé; la partie inférieure de la vallée paraît avoir été soulevée à une époque assez
récente, géologiquement parlant, car, de tous côtés, on y rencontre des dépôts
de coquilles à l'état demi-fossile; elle est fermée, de chaque côté, par d'immenses
murailles montagneuses qui se continuent sans interruption jusqu'à l'endroit où
le Nil sort du lac Albert.
Les Allemands ont habilement profité des troubles qui régnent depuis cinq ans
sur la frontière belge; ils ont fondé deux postes sur la rivière et un troisième, à près
de 65 kilomètres au delà de la frontière, à l'extrémité sud du lac Kivou; de plus ils
ont envoyé le D'Kandtdanslarégion, avec mission d'étudier les ressources du pays'.
La partie méridionale du lac Kivou est couverte d'îles, dont la plus grande, au
nord, est celle de Kouidjoui. Le développement de la ligne des côtes doit l'trc énorme.
Sur la rive orientale, deux longues baies s'enfoncent de plusieurs kilomètres dans
les terrés, et des millliers de petits bras sinueux, parsemés d'îlots et découpés en
criques innombrables, rayonnent dans toutes les directions*.
Le lac est très profond et, de même que les petits lacs et rivières du voisinage,
il ne renferme ni crocodiles ni hippopotames; par contre on y trouve une quantité
considérable de loutres de grande espèce, et beaucoup de grues de Numidie. Les indi-
gènes prennent et conservent de nombreux poissons ressemblant h la carpe; mais
aucune espèce ne parait pouvoir rivaliser, pour la grosseur, avec ceux du Tanganyika.
Tout le pays environnant est parsemé de petites collines isolées, tassées les unes
contres les autres et dont les vallées, très étroites, sont souvent remplies de marais
de papyrus. Ces collines sont couvertes de magnifiques pâturages où paissent d'im
menses troupeaux de bétail appartenant aux Ouatousi. Les Ouatousi, presque exclu-
sivement pasteurs, ressemblent aux Ouahouma; ils forment la classe aristocratique
des Ouarouanda, dont les Ouahoutou sont la population servile. Ils paraissent des-
cendre des anciens Gallas qui s'avancèrent jadis jusqu'au Tanganyika.
Le paysage du Kivou est superbe ; c'est un mélange heureux de paysage d'Ecosse,
du Japon et des mers du Sud. A l'extrémité nord-orientale du lac, les collines cessent
et le pays, parsemé çà et là de cônes volcaniques aux formes encore intactes, s'élève
doucement, depuis le niveau des eaux, jusqu'à la base des volcans. La partie orien-
tale de cette plaine est fortement peuplée et très bien cultivée, mais la partie oroi
dentale a été trop récemment recouverte par les laves pour pouvoir déjà être pro-
pice à la culture.
Les principaux volcans au nord du lac sont au nombre de six, dont deux encore
1. Une commission mixte de délimitation va partir prochainement pour les territoires con(e^t»'<.
Les commissaires sont le lieutenant Ilermann pour rAÏlemagne et le capitaine Bastin pour l'État
du Congo.
2. Les divergences qui paraissent exister entre les renseignements fournis par les diffén^nts
explorateurs du lac (Moore, Randt, Grogan) relativement à sa position réelle (v. iM Géographf,
13 août) peuvent s'expliquer de la façon suivante : la baie orientale du lac est, en effet, lêpiTemenl
repoussée par M. Grogan vers Vest^ de 5 minutes environ, tandis que la baie méridionale et lerour*
supérieur du Roussisi sont reportés de 25 minutes vers V ouest.
AFRIUCK. 31T
.* ':f« l'iu^i t\e tivntoMX noms (lifT('*roriU ftiroiit fourniH par \r^ tnilip*iir<i |M)ur l«*
;'!!« rlr\r dViitri^ ciix; 0114M, dniis rimpo^^^ibilid* irolilonu uni* (it*ric>minnti<Mi
■.iii|ii\ M. rinipiri» |H>ur omprchor Umio ronfiiHion dans In nomonriaturp, n-t il
l 'iiin* nii% «loux pirH iKTid<*n(iiu\ U^ iiomn ili* Ti^^t/iMi (anrioii Kimuiitcni vi «h*
>>! ir|> — «V «Icrnier n rtr forint* Unii nVommrnl à la Hinh* iVuuv foriiii(iiihl<*rrii|>ti(Hi
l«»% iiii.-itn* nuln*H volrnii> fiironl npj>Hr«< K>rr«<. Knmll. WntI et (ihnnilMTlnin. 1^
M 'fit Mfouiiil>in>, romtiic Ta ôk^alrniriit (M»iis(a(i'* IVxiHHiitioii M«Mirr. n'a jamais
r%i%tt*. .1 m<»iii«« (|tio l(* iii»m m* >*npplii{tn^ à un ili*^ volraiis ri dr^nim ninitioiiiirH *.
\jk foH'l qui nrouvrtMvUo rr;;it)ii volrani<|n«' i»*»! uiu» hrain'ln* «W» la craiido fon'l
•'■ r\ri>ulioinmi: elle t*si hahilrt* par (1i*s poupla<It*s tir nains qui rlian^^mt IVI«'*phanl
'I H'toltriit ilu miol.
I«li<r%tilt(c (|(^ Baleka <*( lo mnn<|uo(I(* pr(ivi*«ions no |)orminMit |mih h M. Itrot^an
•'. \i*ilrr «l«Mi\ |M»lils \nv< qu'il avail vus vor> Toui^sl, ni ili» s'assurer si rômin-^ain»
! I plu « fn<*rt«lional dVntiv eux roulait vers le («on^'o ou so jetait dans le Kivou.
LVt|M-«litii>n, continuant ensuite sa manche vers le nord, de«ieendit la valUV tlu
K tli» — plus loin dénommée Uouleliourou — , cours dVau qui prend sa M»urce sur
• rt.inr'^ «M'plentrionaux des volcans, se jette dans le lac AllxTt-Kilouard et ct>n^ti
î I- W liiur* •»u|M'Tieur du Xil AllH»rt.
Iji' liTTain s'alwi*»**»» rapidement depuis la crête di*s mont^ volcanique^ jusqu'au
i.vfiu «l«* la va^lo plaine tie rAlliiTt K<louanl. Lf'<« |NMites mvidentales de In vallée
- it ii»u\<'rl(*^ d'une épai«»H» forél, tandis que le versant h Vv>i •le déroule en «mdu
'•«•II* h« rl^HiM»*».
\ lîTi Wilomètn^H i^nviron du lac. commence la plaine. LVau du Itoulcliourou
M» nt alt»r* pr^^que trop >»alée pour être fMdalde l'I la végétation clianp* hruM|ue-
lit il«' c.u.irtcn*. I«a fon'^t luxuriante fait place à la l>rou«i«i4M'>pinf'UM\ aui euphorhcs.
•"i: m» •*-!'•, rlr.. qui cnractérÎM'ut la vallée du Xil Alhert. Cette vép*tation »Vten«l
. **pr.i la n'LMon d«*«« Uira^Hns au c<inl1uent du l(alir(*l-Zaraf.
1^ lt«*ijt 'Imurou «e jettt*dan<< le lac Alln^t-Kdouanl. en formant un \as|e niarni<*
i\irt lit* rMM>nu\.oi'i vit unr |Mipnlation tIe [NVIieur> id(Miti(pi«*àc<*lli* tli*<* Ouan\a
• u«:-i «lui li.il»itent un pa\H Hiiiul;iire. à IVntnvdu Si^ndiki d.in** 1<* lai* AIUtI.
Li «urf«'uv tlu lac diminue rapidement. Uvux cours tl'fau, la Sa^a et le Nttiun
• -.• %r |ifnlf*nl. à IV**! du l(«»ulchourou, tlan< un trrand marnj«« tpii borde la nap|K*
: iu Ih' nombreux freVM'r^, qui lancent «lans toutes 1rs tlirection*^ tb^» cid«inne^ tIe
'.n»'^*. |>ar<^4*ment Tancien lit du lat* et témoignent «le IVtendue tIe Tarti^ité vidca-
U. liritcan |N*nM>qut* c*e*4t dans la réiri<»n du Kivou qu'il faut clierrbtT la nolulion
. |in»blrm«* jrtiiirrnpliico-i:éob»jrique modtTm* tIe TAfriqur, et, pn»l»ablcmonl dons
(nt*«if du Hi>uoU(*n/ori. celli* du prtdd<*m(* «b^^ t<»nq»s pa^sr^.
Eii rv-«umé. c»n |Hnit dire que le^ vallér*< <lu Hou<»<»i<i, du HtMilrbmmiu vi du Sem
kl ii«» «Mttit autre chose que d*ancien> bunU lacustres qu'un soul«*\i*ment p*<do-
• 1^ rifiittin^ llflhf*. «|ui a<*> ontplit un ^«»>.ijrf iJar* ci'* rrk*ion«. m l^v», a f*:!. ««i»^!. I»nl.
•■ •'««»<iQ tl tin ««*!•* .m iip|*<*|ff* \s\r lr« in<ltk'''n*-« kir>.tiH'in-} a-Ou num'tfi «|tii (ijiriit «Irr \r pin*
iiii *Èr U Uenr i\r |»i< * 4(M-ri;iir |mr \v « t\n\ unr ^|m kc. rt. n<»n Ir Kiroiin|f4 d«* Von <»«»tfi n <l<>nl
■ . ■» r »<n|ilrl r%l Kiri>tin«:.i-lr|i.i-<fiiri/i». >••(! iltittnl»* •l«-|o»M-r.iil. «lu rr»lf, r«l> «le < «• «Irniirr
318 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
giqiie a exhaussés. L'existence de cette succession de fonds lacustres que continuent
si visiblement, au nord, la plate vallée du Nil jusqu'à rétranglement^dc Doufilc,
puis, plus loin les vastes marais du Bôr, du Bahr-el-Ghazal, du Bahr-el Djebel et du
Bahr-el-Zaraf, milite, dit M. Grogan, en faveur de Thypothèse d'une ancienne et
_ »
vaste mer intérieure, ou bras de mer, dont les lacsTanganyika, Kivou, Albert- Edouard
et Albert sont les derniers vestiges.
9
. L'expédition longea la rive orientale de l'Albert Edouard et parvint au port
Gerry dans le Toro. Là, M. Sharp quitta la caravane et retourna à la côte par TOu-
ganda.
M. Grogan, poursuivant sa route vers le nord, gagna Ouadelaî, puis Bôr, d'où,
le long du Nil Gertrude, à travers des marais immenses, habités par les Dinkas et
parcourus par une quantité prodigieuse d'éléphants et d'hippopotames, il rejoignit
le Bahr-el-Zaraf, puis le Sobat.
Quinze jours après, l'expédition était au Caire.
Le tracé de la route parcourue par M. Grogan fut relevé à la montre et à la bous-
sole à prisme; les hauteurs furent déterminées à l'anéroïde. La perte du sextant et
de l'hypsomètrc et l'abandon du théodolite faute de porteurs, ne permit pas de faire
des observations précises; aussi, pour diminuer l'importance des erreurs, le trace
de la route a t il été assujetti aux trois points déjà plus ou moins bien déterminés
d'Ousambara, de Vitchoumbi et de Katoué.
Telle qu'elle est, la carte de M. Grogan est suffisamment exacte pour montrer
quelles seront les difficultés qu'auront à vaincre dans ces régions les constructeurs
du chemin de fer qui doit relier un jour le Caire au Cap.
M. C.
Voyage du capitaine M. -S. Wellby en Abyssinie '. — Le capitaine Wellby, à la
tête d'une petite caravane de huit chevaux, partit de Berbéra, le 13 septembre 1898, en
compagnie de Douffadar Chahzad Mir, du 11" lanciers du Bengale, topographe émé-
rite qui avait déjà été son compagnon dans un voyage à travers la Chine et le Tibet
En dix jours les voyageurs atteignirent la frontière abyssine à Djig Djigga. A partir
de ce point, l'aspect du pays change; aux plaines sablonneuses parsemées de
buissons épineux, qui caractérisent les paysages de la Somalie, succède une riante
région de collines et de vallées bien arrosées où abondent les cultures; Ton com-
prend alors que Ménélik n'a pas réclamé au hasard le fort de Djig Djigga comme
limite orientale de son empire.
A Addis-Ababa la caravane parvint le 25 octobre. Les abords de la capitale de
l'Ethiopie sont complètement déboisés, les arbres ayant été graduellement ooupcîj
jusqu'à une grande distance de la ville pour les besoins domestiques. Le capitaine
Wellby chemina quelque temps avec la forte armée que le ras Makonnen condui-
sait vers le nord, pour soutenir celle que Ménélik envoyait contre Mangachia, le ras
du Tigré qui s'était révolté. Le ras Makonnen permit au voyageur de parcourir le
i. M.-S. WeUhy, King Menelik's Dominions and the Sile Valley, in The geographical Journal,
vol. .\VI, 31 Sepl. laOO.
AFRigiE. 319
|Hn« cil |4>UM M*n!«, lui pntmeltoiil parUnit son n^^Hintaiiro et lui dcmAfidaiit unique-
nKnl.rtitnnM*n*mt*n*tmeiitti(» lui fournir unoro|>iod(*^rnrlos (lesrt*fnonsi|u*il li^vorait.
nWtkli!» AImiIm, la camvnne. (|ui rompronnit nlor*« .'ttl AbysHinn, 9 S<»maliii rt
.1 Ntutlnnoi*» in^ dcrnicTH a vont norompog^né pn^vilommont la mi^^HJon lUttloffo , ne
•Itrigra Trr» le sud, viniln le mont snrré de Snkounin, dont le sommet renferme un
««*mbn* loe, qu'on dit itiMindnble et au sujet duquel eoun*nt maintes l<*^M*ndes, puis
lr.iveni4i de nombnniM^H tribus fialla qui vivent aujourd*hui en |Miix sous In.dêfien
•Unre de Ménélik.
Apn*^ avoir franehi TAouache, trt's |M>issonneux et plein friiip|NqHitames,
M. Wrllby atteignit le lar Zouaî, qui reçtût a son extrt'^mité septentrionale la rivière
\|jli. Le Ziiuaî e?«t le premier Imssin du chafM'Iet presque ininterrompu d«' la«*s qui
♦Virnil juM|u*au Stéphanie. (re**t. à i TilM) mMres d*altilude, une napfN* d Vau fralehe,
M»nirue de pri*s de 5 ktlometrt*s, se déversant par la petite rivière SoukM»uk. ipii coule
rntrr île hauti^ rives crayeuses, dans un s<V4»ntl lac nommé Hora^ <lont les eaux,
>]UMi«|uc sauroAtres, sont cefMUidant encore buvables. I^s rives du lac Ifora sont
•*«»u\erte<» d*une croire blanche de carbtmnte de soude; un p<*lit cour^i dVau joint
«•:ilemcnicc lac h une troisième nappe, le lac lamina, dont les eaux ne «^ont plun
|M.iat»l«-« que |N»ur les sauvages qui en |H»uplcnt les Iles. Tous ces lues aliondent en
hq»pi»|it»tames. Des différentes tribus d't)uaroussi chasseurs qui habitent li^ rives
• «' identab*^ île ces nap|)es d eau. la plu< méridionale, celle des Touki, h Toue^t du
Limina. tVhange avec les tiouragué le carlnuiate de Muide qu*ils rivueillent sur le
r.\-i»rr. ct»n Ire des graines. *
LVxfitilitton visita ensuite la source chaude du Kamimta, fn^|uenttV imr \vn
•:.5.^nr^ p«>ur ses vertus mt*ilicinalcs. pni«* traversa le ravissant et trè?* fertile
:.«tncl tUt Oualamo, malheureu*M*ment hanté |>ar les « démons m, et le< |>ays monta*
• - ' ux, pluA riants peut être encore, du ikinnla et du tîamo que jalonnent des |M»>le'*
'*}«Mn«> et d*<»ù l'on jouit tie splemlides (M*linp|NVs hur les lacs qui n'étendent à
. <«t, au pii*tl des haul(*s montagnes. .\prè«« êtn* |>arvenu dans les plaine*» «ituiVH nu
• ni du lac Stéphanie ou (Ihououaha, .M. Wellby franchit U*^ collines de llnmmer
K ^1, im'i alM»nde le marbn* blanc, et, |K*ut étn* tle< gi Moments aurifènN, **ur tes
.■ rilr* ««videntales, et atteignit le lac l{<N|<i|phe ou tînllop. Enln» ce dernier lac et
^tf phnnie vivent le«( .V^iJli, qui se divi^^nt en neuf tribus, dont les Kacha et les
■* «ititr^difino sont con!*idénVs comme les plus guerrièn*'». — .\\nnt de <Vito\cr, au
• .J. le* rivage^ du Ro<b>lphe, lexploratcur vî**ita, h Mi»urlé, In ri>ièn» timo, «pii
*i *\9\i, h «^*t endn»it, |>a< plu<« de iH mètn*s de largeur, sur environ It niètn*s de
;<ri-(otiiieur et dcuit le courant était pn'<que in*<ensible. Hlle |Mirait étn* h* ^ru\ nflluent
i-'rmanent du lac, car aucune rivière ne >e dc\erM* sur la côte orientale. C>*|>entlant
. « dimensions ilu RcMlojphe, dont le** eaux, quoiffue |M)tables. sont n^^ri impun**<,
'•- «rmltlmt fms diminuer.
In* IVxtn*milé mériilionale du lac, où \i\ent le^ |N*uplades annex indu<«trieusi^
I "• i»koub et «les B<»mi, l'expénlition «m* dirigea ver** le noni i>ueHt, a travers une
r .rKio de collines tlont lieaucoup de commet** i>b*véH | m raineraient couronnés de
iTr% t4Anc«i et n>*es b>mbant |KT|HMidiculnirement, tanilis <jue, sur le«* |M*ntes,
••ifiTi^^aient, ça et là. des nKhem )m^ilti(|ue<«. \\*r\'^ avoir tniverM* le lit nnbbui-
320 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
neux de la Tourkouel!, aux rives superbement boisées, et plusieurs autres vallées
merveilleusement fertiles, mais cependant inhabitées, la caravane découvrit le cours
supérieur d'une des branches du Sobat, qu'elle descendit vers le nord jusqu'à sa
rencontre avec le puissant affluent du Nil Blanc. Ce cours d'eau, nommé Rouzi, — ce
qui paraît vouloir signifier eau, rivière, dans le langage du pays — reçoit de rouesl.
vers 7°3()' de Lat. N., un affluent que les indigènes nomment également Rouzi,
et qui, prenant sa source dans une chaîne de collines bordant la rivière prin-
cipale, court, parallèlement à celle-ci, pendant près de deux degrés et demi vers
le nord. Le pays traversé par ces deux cours d'eau est giboyeux, bien cultivé et
parsemé de nombreux villages. \ers Ie7°o0' l'expédition eut à franchir un troisième
affluent, venant du sud-est, large de 25 à 30 mètres, profond de 3 mètres, avec une
vitesse atteignant près de 5 kilomètres h l'heure. Cette rivière est infestée d alligators.
La Rouzi, ainsi grossie, continue à couler vers le nord, à travers d'immenses plaine-
dont les villages avaient été désertés depuis bien des mois. Après avoir franchi un
nouvel affluent venu de l'est, la caravane fut arrêtée dans sa marche en avant par
le cours du Baro ou Keïr, dont les eaux, sans doute grossies par les pluies qui
devaient commencer à tomber sur le haut plateau éthiopien, étaient rapides el
limoneuses. Cette rivière, large de 4a mètres environ, s'unit h la Rouzi pour former
le Sobat, que l'expédition descendit, avec l'aide que lui prêtèrent les Nouersriverainiî,
jusqu'au fort anglo égyptien de Nasser. En suivant la rive gauche de la rivière,
M. Wellby et ses compagnons gagnèrent, ensuite, le Nil Blanc, puis Fachoda, iVoù
un bateau anglais les conduisit à Omdourman et de là au Caire.
Entre l'extrémité méridionale du lac Rodolphe et le Nil, l'expédition s'est trouvée
en contafct avec de nombreuses peuplades : Loka, Tourkana (une des plus belles
races de ces régions), Sokoul, Bomi, Karamodjo, Abba, Tamata, Djeyou, Borna,
Morelli, Nidjouro, qui toutes se montrèrent très bienveillantes. La plupart de ces
tribus possèdent des ânes et des moutons; quelques-unes, surtout vers le nord,
cultivent le doura. Plus au nord, M. Wellby rencontra les Chillouk {?), qui s'enfuirent
toujours îi l'approche de la caravane, qu'ils prenaient pour une expédition abyssine.
L'itinéraire suivi par la mission Wellby a été levé à sa planchette par Chnhzad
Mir, le chef de l'expédition s'étant réservé la détermination des latitudes, des alli
tudes et les observations de température. M. Cuesneau.
AMÉRiaVE
Les forêts des États-Unis. — Les réserves forestières d'un pays ont la plus
haute importance, non seulement pour son avenir économique, mais encore el sur
tout à cause de leurs effets sur le climat, sur l'érosion atmosphérique et sur le
régime des cours d'eau. Aussi est-il absolument nécessaire de ne procéder a leur
exploitation qu'avec méthode de façon à permettre la repousse régulière des parlie-*
coupées. Il ne semble malheureusement pas que les Etats-Unis aient échappé à la
manie du déboisement qui a ruiné le stock forestier de la plupart des pays d'Eu-
rope. Dans bien des cas l'exploitation des forêts a eu lieu d'une façon tout à fait
barbare : on ne cherchait pas à ménager l'avenir, mais à tirer le plus grand prolit
AMKRlQre. 321
immnUiil (ir la quantité do bob existante. C^est ce qui rcfisort de la lecture du volu-
minrui nipp«»rt * publié nVemment par le G^ological Sure^if, On peut le considérer
ciHnme un inventaire de IVtat actuel des richesneii forestières des Ktatn l'nis.
On Mtt que la partie oriiMitale de ce pays, de la nMe de l'Atlantique à la ré^on
Ai^ pniirif*?*, est naturellement lK)isée; car, les pluies y sont assi>z alN>ndantes pour
fiVfiriser la croissant* des arbres. Dans toute cette zone les seules fiarties délM>is('*es
l'uni été de la main de Thomme. I)<»s qu*on abandonne le sol à lui-même, il se
rm>avre de forêts. Dans les prairies et les MontaKnt^s H(M*lieusos, les arbres pous
•rnt partout où la pluie est assez alx>ndante, et, comme elle Test davantage sur les
nK»nlairnes que dans les plaines, cVst sur les hauteurs que les forêts se rencontrent
If plus communément. Enlin, sur le littoral du nord-ouest, où les pluies sont extré-
OKment at)ondantes, les foréis sont nombreuses et touffues.
1^ pnqiortion moyenne du territoire boisé h Tensemblc tlu territoire des Klaln-
l'iiU e^t de 37 0/0, en ne tenant pas compte de TAlaska. (Xte prop<irtion varie
trauci>up suivant les Ktats considérés. Elle n'est que de 1 O/l) dans le Dakota sep*
(rntrional, de 3 i\'U dans le Dakota méridional et le Nébraska, de 6 0,0 dans le
Nr\a4la,de 7 0/0 dans le Kansas. En revanche, elle atteint 70 0/0 dans le Missisi^lpl,
71 dans la tséorgie, 73 dans la (Caroline du Nord et la Virginie (Mvidentale, 7i dans
l'\labama et 79 dans le Maine.
Lrs fiiréts des Etats l'nis sont surtout caractérisées par les conifères. Dans les
ll«»nlagne^ R(N*lieuses et sur la cote du PaciDque les arbri's h feuilles caduqut^ font
OK^me pfr!M|ue entièrement défaut. Les espîvcs les plus n*|)andues appartiennent
tut iDenres .lAiVf, Pinus^ Pic^a, T*uga^ Thuya et Larir, O sont le pin-pignon et les
^urvrier» qui exigent le moins d'eau. Aussi, quand on passe d'une n*gion À pluies
f id»le« à une autre à pluies plus alnindantes, on rencontre, d'alMinl. res deux es|itvei*,
p'ii* «urTf^^i^ivement /**MMf pondero$a et /'. murrnyana, PseudoUuga tnxifoiia, divers
/*•'' t et des cî*drrH. l'ne carte de^ la distribution des pluies tbuinerait tlonc de f4>rt
N*nnr* notions *iur la n'^partition et même sur la composition de^ fon*ls.
Un vnil, d'apri*s les renscMgnements que nous avons donnée tout h l'heure, que le
•ti<-k forestier dt»î« Etats l'nis est encore assezationdant, el, qu'avtv quel(|u<*s prét*au
!. >n« il pourrait facilement être maintenu toujours égal h lui-même. MalheunMise-
■l'vt. loin de prendre dt^i mesures en vue du repeuplement, on ne songe qu'à se
ïMrrr à une exploitation tout h fait barliare. Les tn>ncs sont cou|m'*s bien au de<4sus
i j ««»l ; dan« le> Black Hills, on {)enl, en mi>yenne, M 0 0 du tM>is cou|m* qui ent nim
^''-inrnt aijandonné «(ur le sol. Il arrive même qu'<m aliat les arbn*4 san-i les utiliser,
simplement pour em|Nvher qu'une entreprise rivale puisse en pn>liter. Un convoit
•jar. dan« ct*% cfuiditions, et, si une rt»fonte gi*nérale des loi** fon*^tières ne vient
s
foriirr un terme è ces abus, les Etats l'nis verrt)nt bientôt diminuer d'une fneon
i'H|uirlante leurs n^>rv(^ de Ihûs. IV L. Laloy.
64ofnphte physique do ■aryUnd *. •— L'état de Mar> land ?« Vlentl sur une faible
• XXI* Ammmni r^p»*rt of ihe t'. S. qr^d'» jictil Sutrrtf, part. V, Fon^-^t Rr-rr»*"», Wa^hiiiiilon,
'*^. t»-t, 4#a p.. nombre U"^* plane hr» el r4rif«.
î (IWf^Uml Abb« Jr., A tfrmenti rrfptri on Ih^ pPt*fUi*fta^h*f *>f Mar^flami i\ dissertation pre-
•r^iH loihfe prrMdenI and Faculty of Oir Jotin llopkiii» L'nitcr»it> for tlie d<*icre« of Durtor of
^^-«•Mpli)", IT5 p.. 13 pi.; lUIUmorr, Ma> !•*«.
La G««b«4r«ta II tt
32i MOUVEMENT (iÊOGUAPHlQUE.
portion de trois provinces topographiques distinctes : la plaine côtière à l'est, le
plateau de Piedmont au centre, et la chaîne des Appalaches à l'ouest. Chacune de
CCS provinces a donné lieu à de magnifiques études de la part de MM. Me Gee,
Davis, Gulliver, Kcith, Russell, Tarr, qui ont rendu ces régions classiques. La réu-
nion de ces différents travaux a permis à M. Abbe de présenter un tableau d'en-
semble de la physîographie du Maryland. Après avoir rappelé l'action des divers
agents qui interviennent dans l'établissement du modelé, l'auteur étudie successi-
vement chacune des trois grandes régions. 11 montre l'extension de la plaine
côtière, sous les eaux de l'Atlantique; il insiste sur la forme si découpée du rivage
qui révèle une topographie submergée. L'étude des sédiments meubles de cette zone
lui permet d'en reconstituer l'histoire. Il retrace de même l'évolution si curieuse des
plateaux du Piedmont et delà chaîne des Appalaches. L'étude spéciale des rivières
du plateau du Piedmont à laquelle il s'est livré montre que les anomalies observées
dans leurs cours sont généralement dues à des phénomènes de surimposition.
Cette étude, très consciencieuse et très méthodique, est accompagnée de nom-
breuses cartes ou figures, qui en font un ouvrage fort intéressant. On regrette seu-
lement de ne pas y rencontrer des résumés plus nombreux qui mettraient mieux
en évidence les données nouvelles et les grands faits de l'histoire topographique de
la région étudiée. J. Giraud.
La végétation de Rio Grande do Sul. — L'état du Rio Grande do Sul, le plus
méridional du Brésil, s'étend entre le 27° et le 33' de Lat. S. — Un botaniste suédois,
M. Lindman, qui l'a parcouru pendant deux ans, vient de publier le résultat de ses
observations (C. A. M. Lindman, Vegetationen i Rio grande do Sul, vol. g. in-8,
239 p., 2 cartes et 69 fig., Stockholm, 1900). Nous le résumons d'autant plus volon-
tiers que le territoire qu'il a exploré avait été plus négligé jusque-là. H convient
pourtant de rappeler que nos compatriotes, Bonpland, le compagnon et collabora-
rateur d'Al. de Humboldt, et Aug. Saint-Hilaire ont contribué à le faire connaître.
La superficie du Rio Grande est de 237 000 kilom. carrés; c'est plus de la moitié
de celle de la Suède. Si étendu qu'il soit, il ne forme pas une région naturelle. Il
offre avec tous les pays qui le bordent moins de différences que de caractères com-
muns. Par sa moitié septentrionale, il se rattache à la région des forêts tropicales du
Brésil ; sa partie méridionale le relie étroitement à la région des pampas de l'Argen-
tine. Une zone littorale, remarquablement large, s'étend sans interruption du nord
au sud, avec tous les caractères qu'ont les rivages de la mer dans les pays tempérés.
Le haut plateau brésilien se termine vers le 29® de Lat. S., au nord du rio
Jacuhy; les forêts tropicales y occupent une place importante, coupées pourtant par
de grandes étendues de campas, surfaces couvertes de grandes herbes et particulière
ment propres au pâturage. La moitié méridionale du pays est occupée par une péné-
plaine, d'une altitude moyenne de 500 m., coupée de cours d'eau peu importants.
Elle est couverte de campos, pâturages souvent très pauvres, ayant avec les pnmptis
beaucoup de caractères communs.
Le territoire se répartit, en somme, entre trois domaines naturels qui s'étendent
au delà des limites politiques du Rio Grande.
AMKRIUl'K. m
\jt <^>If du Hiit (iraïKlf r<tt unifiirmi-inpiil ba>M- ri foniKr |uir un n[i|inn'il allu
ai oaUrui qui nVIfiicI nanN intprruplion ttur uii<- loiiKUfiinlc UM) kilt>m. aviv Ht ri
iK-mr U> kiluin. de larirpur. Il psI «omc tir mon-s ttalérs d iMinlr, ilu rnd- ilr l'iiiUTirur,
■4'r*^ ^b> ^ afbr*4 ^m^ l A''"f'ri
■ OOP imiiipnar iBfpine lUftiwi <U.!i I*alt>>i. 1^ wiil.- («>>.■ i|ui ixTinrllc a'ntlriitilcv
• (•■rt* <lr U lamine, la Barra du Rin (irandt-. ot {m'U [iroforiilr. comnip ta laininc
mr-ae. H diftlrilrmenl prnliinblo nui Iui-m-4 t'oui. \a- dninaiuf IJIIoral ■lri>|iiral.
324 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
caractérisé par les palétuviers, finit vers le 26"* de La t. S. — La flore des rivages du Rio
Grande, comme celle des côtes de l'Argentine, appartient au même type que celle des
rivages des pays tempérés — chauds et secs, comme le sont nos côtes méditerra-
néeunes. Ce sont surtout des dunes couvertes de grandes herbes, parsemées d'ar-
bustes rabougris^ à croissance lente, lorsque le sable n'est pas mouvant à l'excès.
On y trouve aussi quelques Cactus , Yucca, Ananas et d'autres plantes xérophiles.
Vers l'intérieur, la zone littorale passe insensiblement au domaine des campos
ou savanes. Le campo n'est pas boisé; c'est un sol herbeux dont le nom varie
dans le langage du pays, suivant les espèces qui le couvrent. Il est parsemé de
broussailles, d'arbustes ou d'arbrisseaux, surtout au voisinage des thalwegs et des
moindres dépressions. Les campos forment un paysage aussi monotone que celui
des steppes de la Russie méridionale; ils s'étendent souvent à perte de vue; les
herbes en sont moins élevées que celles des pampas de l'Argentine; il y a pourtant
de fréquentes transitions entre ces deux formes de végétation. Les campos du haut
plateau ne diffèrent pas de celles de la plaine; elles sont seulement moins uniformes.
Des composées xérophiles et souvent épineuses, des arbustes à feuilles dures et per-
sistantes y forment des broussailles ou des bois fort analogues à nos maquis médi-
terranéens. On y retrouve les mêmes formes d'adaptation au climat, chez des
plantes toutes différentes de celles qui peuplent notre Midi.
Les forêts tropicales des plateaux élevés du Brésil ne cessent qu'au voisinage du
Rio Jacuhy, par 29** 30, de Lat. S. environ. C'est un fait très remarquable que ce déve-
loppement de forêts vierges, au contact des campos et des pampas. Il importe de faire
remarquer que, si le climat des plaines est sec, celui des plateaux doit au courant
subéquatorial du Brésil une assez grande humidité en même temps que des tem-
pératures relativement élevées. On peut classer ces plateaux dans le groupe des
pays tempérés-chauds sans saison sèche. C'est grâce à cette circonstance que la forêt
vierge du Rio Grande n'est pas seulement comparable, mais identique, suivant
M. Lindman, à celle du Brésil équatorial; elle y est épaisse, profonde, impénétrable
à la lumière. Nous relevons pourtant des différences qui paraissent n'avoir pas
frappé M. Lindman et qui sont pourtant très significatives. On n'y rencontre qu'un
seul palmier de haute taille, le Cocos Homanzoffiana (fréquemment cultivé dans les
jardins de la Côte d'Azur). L'étage supérieur formé par les cijnes des palmiers
manque donc à la forêt du Rio Grande. L'auteur nous fait remarquer que les épi-
phytes sont moins nombreux, moins variés et plus réduits que sous les tropique:^.
C'est un point important qui marque, sans doute, une diminution notable dans Thu
midité atmosphérique. Quant aux familles et aux espèces qui forment la masse de
la forêt, ce sont, en effet, surtout celles que Ton rencontre le plus fréquemment dans
les forêts du Brésil tropical.
Il convient d'insister, aussi, sur ce fait que l'espèce dominante de beaucoup de
forêts du Brésil méridional est VAraucaria brasUiana, Aucun autre arbre n'atteint
ses dimensions dans les forêts où il se trouve; il leur a valu le nom de pinèdes
{pinheiro, pmhal). L'Araucaria vit d'ordinaire à l'état très serré; les couronnes s en-
tremêlent au sommet de fûts qui atteignent 20 ou 30 m. au-dessus de la naissance
des premières branches. Le sous-bois des forêts d'Araucarias est plus maigre que
AMÉHMB.
3iS
rrlut lie* autres fcrandc^ forêts du Rio Grande, mah il comprend In mnjuritë des
hh-iikh e*p«Ves.
LorM|ue l'homme atiat la forôt ou l'aUtTe, elle se réduit |>eu à |»i*u ii IVlnt de
tn»u%«Aille et revient finalement au ty|»e dvs rnm(»OH, averquelqui^s vnriolionj^dans
h o»m|Mwition des herbes qui les peuplent. O Ht)nt alors les puttfiros d»»s indi
c» ni-^. Tout M»mble établir que le vrai oampo est un tyjH' primitif de végétation, que
I homme n*a [>as moilifié.
Il e*l «liflirile de dét«'rminer les causes qui établissent des limites s\ ri;:*>ureuses
rîïliTilrux ty|M's de véfjétation au<si difTérents que la forêt tropirnii* rt le i*am|>o.
L-^ ct»nditions climatique^ n'y suflîsent |ms; M. \V. Schimper Ta nronuu.
V. Lindman en chrrt^he l'explication dans les caractères physique^, stratigra-
. .i«|ue< et minéralo^ques du sol; ils agiraient indirectement par rinflurnrc qu'ils
'^irnvnt sur l'absorption de l'eau et de l'air par le sol.
Cil. Flaiiallt.
Lit giiemenU tariféres da cap Nome. — M. F.C. Schrader, tlu (J»'i»lnfjirni Survry
*."* Klal* Irii'*, a expl«>ré. |MMidant Tautomur |s«Jî>, 1rs ^^isements auriférr> du cap
N m*-. iVoir /m ft*^nifraphif, I, .'î, \*\ mars IIXM), p. iil. On sait l'iniportiiiiri' de rcs
; . »T* vi II' rush de pros|HMteurs et di' mineurs (pii s>>( prinluit. à la -uit«» de
i -ir d«vini\rrt«*. vrrs celle n''>:ioii an*tique; alin «le fournir dr^ indirations
• ' ^ î*« - aux intén**»M'*N, h» (J*'nln/firal Stirvrif <b»H Klats luis n publl»* Ir rapfNirt
, • liminaire' d«* M. F. C Srliradrr et M. Alfretl H. Hrooks, avcv un»* r.ipidité «jue
» - .idmini<>lralioiis d«» l'ancien Monde ilevraient imibT en pareil cas. Cv d«N iimrnt,
' fiMii* dt'voiis h l'cddij^eance de M. Haymond Auzia*» Turciin»', a^r«*nl ««iiisiil/iire
Kranre à I^wmui Cily (Klondike). renfcrmr >ur Ii*s environ^ du cap .Nonir tout ce
1 .•• r«»fi en <iit acluellemeiil.
fy rap \«>mr o*ii une saillie peu accu^i» de la «'ôte méritlionale de la prt'-qn'ile
**- »anl. laquelle v'qMire la miT de Brrin^^ ilc l'iMN-nii tilaiial. Ix* pn»monloire e^l
• '«i- |»aren\iron t>i*3l>' de l^t. N. et ir>.'i .'ttl tir I^«»n^. O. de lir.. par roii''rqurnl
l'It^int* zi>ne arctique américaine. Au noni de la tumnii'i rôljére. l'intmirur de la
; ••-^|u*ile e^l (hvu|n'* par un n'Iief mamelonné, d'une altituile dr .'i ii t»<Hï mélres
' • iilr *iii\.inl uniMlireiMion nord <»uesl, de la baie (îolofnine à Port Cl/in*nc*««. CV«*l,
1 bi*r m*'ridionali* de ces montagnes, dans la plaine <*ôlicn*. que '•i* ninonlre l'or.
' t- |4aih«*. «•ur une puissance de 'ii mètres environ, est ciinstituc^^par ilt^ lil> aller-
•ii <ir <ibl4*«. de raviers et d'argile. La slratiticali4in comme le fa«-ies <lc ces
~ >-'n«u\ iiidif|uent l'origine marine de i-ette formation; le*« |M*|iiles qu'elle ren-
-TK {h*ftrtil. tUi nv-'le. lies traces évidentes du travail «le> eaux; elle s'e-i de|N>s4'*c,
» r* qu#» la mer re«'ouvniil res|»aee (m*cu|h'* aujourd'hui |>ar la loumlm el venait
'*TT Ir piei] des monla^ne^ de Tinlérieur, tran*<formant en fjonN les valli-es
Il •'•^l produit, ensuite, un mouvement <rémer'<ion (|ui a amené la configuration
' t^t^rUme%t of Ikt Inierîor {i'nUefi Stiitt^n] G^oloq'wal Surrry. l'rrlimmftrt/ r^i,^trt on thf capt
^^^ r^'i »^i«»^. ALuka, iri/A muipt and ilUtlmltont b>j Frank C. Schni'if, an'i .Ufr^^t H. Uro^jks^
«M^«a/ ftoûyiMi^ Wathinirton, r>00, 56 p.
U GéMa4»«tt. n. '2H
326 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
que nous voyons aujourd'hui ; des terrasses étagées s'observent sur les pentes
des montagnes. D'après MM. F.-C. Schrndcr et Brooks, Texhaussement du sol a été
coupé de phases station naires et même de phases d'aiïaissement. A ces dernières
périodes correspondraient certaines argiles renfermant des débris végétaux. Dans
le territoire examiné parles géologues américains, aucune trace de glaciation n'a été
relevée, et, ces naturalistes affirment que les graviers aurifères du cap Nome n'ont
point été déposés par les glaciers.
Tout l'or recueilli, en 1899, autour du cap Nome dérive de placers, principalement
de ceux situés dans les ravins d'érosion creusés à travers la toundra (creeks) et sur
la plage. Dans les creeks on a recueilli, en 1899, deux pépites pesant de vingt à vingt-
cinq onces, valant de 1500 à 2000 francs. Les graviers de la toundra elle-même et de^
terrasses seraient également « payants », supposent MM. Schrader et Brooks. Sur
la plage, les plus belles trouvailles ont été faites dans un lit d'argile tenace qui se
rencontre, à (juelques centimètres de la surface du sol, près de la toundra, et, à deux
ou trois mètres de profondeur, sur le bord de la mer. Le travail de^ mineurs est sin-
gulièrement facilité par l'érosion. Les vagues attaquent sans cesse rescarpement
formé par la toundra, entraînent les sables et les graviers, tandis que, en raison de
sa densité, l'or demeure sur la plage. Ce processus a du se produire de tout temps et
dans l'épaisseur de la plage côtière, le prérieux minéral doit se trouver concentré
dans'certaines couches correspondant aux anciennes plages.
D'après MM. F.-C. Schrader et Brooks, la production de l'or au cap Nome,
en 1899, a atteint quinze millions de francs *.
L'existence de gisements aurifères a d'autre-part été reconnue au cap York, sur
les bords des rivières Bonanza et Solomon (à l'est du cap Nome), autour de la baie
Golofnine, et, dans la vallée de la Fish river, sur la côte de la baie Norton, dans les
vallées de l'Unalaklik, de l'Anvik et de Nulato, enfin, dans le bassin du Koyukuk.
affluent du Yukon. Bref, l'or paraît se rencontrer, en quantité payante, sur toute la
périphérie de la vaste presqu'île Seward.
Cette région, tout au moins la zone maritime, a un climat beaucoup moins roil?
que le Klondike, grâce à l'influence du Kuro-Sivo. Mais, l'été y est court et froid.
Tout ce district se trouve au nord de la limite septentrionale des forêts; néanmoins,
grâce au bois flotté, on rencontre partout en abondance du combustible et les
matériaux nécessaires à l'édification d'abris. Ces bois flottés sont principalemmt
des pins d'Alaska apportés à la mer par le Yukon. Parmi ces épaves on a trouvé,
dit-on, des planches portant la marque de scieries du Fuget sound.
Avant l'invasion des mineurs, la population de la presqu'île Seward se compo-
sait seulement de 800 Eskimos, disséminés par groupes de huit a dix familles.
Aujourd'hui, au cap Nome, existe une véritable ville où règne, paraît-il, un ordre
parfait. Malheureusement, sur cette cote, n'existeaucun mouillage, et, une barre rend
la communication très difficile entre la terre et les navires qui doivent demeurer au
large. Par suite de cette circonstance non, moins qu'en raison de l'éloignement,
I. Dans un précédent travail (Nalionai géographie Magazine, vol. XI, janvier IMO, anafysé in
La Géographie, I, 3. 15 mars 1900), M. F.-C. Schrader avait évalué celle produclion à 10 millions
de francs.
ainthai.asie. ir
lr% «lrtin'*«^ ili» pirmière nmwîiilô nttoiicnrnt, o N«)mp. un taux fiiiita%tii|uo. En
.luttimiir ry>ll, tint* lonne de houille volnit i)£\ fraurn cl un n*|>an ilo 7 fr. .'î^l À
ITi frnnrA; li*% HAlAin';* éUiient, il «*^t vrai, proiMirtionneU & nw prix; un mnufruvn*
kM»;nai( iMir jour M fmnoH.
Pour l<*^ |H*rHonneH qui vouilraiiMit nllor tentrr fortune nu cn\i Nomi\ ajoutons
<|ue le rnp|M)r( île MM. Sctiratler el HnM>k<« renferme une noUee prnli(|ue f»ur In
l»aeiilille« IV*<|ui|>ement el le^ nppnivJHioniiemenU nêre^Hnire'» nux mineurn.
CIuarlkh Rabot.
ÀDSTRÀLÀSIE
11m llâpia^ — Lors de lactation den lien Cin>line<4 pnr le^ E<»|»n^noh nux
Allrmnndi*. en vertu de rarrangement du \i février |h*.K), len lien Mnpia ont été
ri»n«i<iéréo«i comme faisant partie den p<>s*ieH««ion!t e?*pngnole4. Or, nynni visité, h
plu«ieuM repri^^e^. cet archipel, et. en aynnt pri<t poHfuvsHJon. en iHSi, \p% ||i»llnndni«<,
le n*clament actuellement comme leur bien, l-es ïM>urparlerH entn* leH irouverne-
ment^ allemand et nëorlandain n'ont pn« encore abouti à une solution.
ITapri*^ le I)'J.-E. Neeren» le KroufN* innu taire de Mn pin, appelé an <<*i Snint hxiviil
rilanden.Pre<*>vill eilamlen et Bunaj eilnnden, est situé au nonldela Ni»uvt*lle tiuini'e,
au noni oui^^t de la liaie Geelvink, |Nir 1* de !«at. N. et 13^* de Lonic. K. («reenw.
Il « * rt>m|M>He de cinq Iles a^^nises sur un rérif corallier. La plus grande |M»rte le nom
d • IVcun.ou Petfau, ou Saint David et possède une Inie bien abrittV; len autn*^ Ile**
» nt : Rurat ou Rrnss, Vanildor ou Fnnelda, Vanernk el un Ilot sann nom **|MM*inl.
1^ |Mipulation primitive de rile« de snng micrtn^nien, a presque ei^mplètemenl
ili«pinie. lK*jà en 1^79 on nen romptait que 13 n^présentanU; aetuellement it^U^i
il nVn n*^te que 7 individus : le chef ou reija^ sa femme el m^ cini| enfants. |^
pqiulation immitrn'r se eom|>osait, en istis, de Tm insulnin^s <|e«« Oindine^ du Sud et
«|i* rde IMe;i<ifit Mine d«»s Iles (iin>ert) et de 5 blanes. I^t» r^djn avait, en effet, ai^Nirilé.
d-*puis quel(|Uf*^ annc^^s, h un Américain, le mono|Mde de la |Ms<he du tri|>aniç dan**
I' ^ eiux lie rarrhifiel et de la réeolte di»s clous de icirofle dans le^ lle%. r.et .Xmérieain
a%rc *a femme, »a fille et ses deux employés, constituent le sinil élément «< civi-
li^' I. de Tile,
Xjt r<*/;a, dont le tîtrc Indiirene e*»l s^nya^lji, se rei^onnnit eomme vnss.il du
•ullan de Tidon* iTernate. Moluques); il n^-jde dans Tintérieur de Tlle de IVirun.
A part quelqui*^ eml»an*ationH de^ indit:ênesdes(>irolines et des liateaux du irouver
nemenl néerlandais (|ui viennent de temps en temps |Kmr hi**MT le |»avilliui hollan-
dais dan* nie. aurun navin* n Vnln»tienl de eommunication entre Mnpia el le n**le
do m*»nde. Nolon*. pour Hiiir. que le naturaliste ru^se Mikiouht) Maelay a visité
nie IVirun, il y a plus de vingt et un ans, et, a donné une Umne de^eription «le
ioiliirênrs *. J. Demkih.
I TtjHtcKrtft ««A het K. Sr<i^t!tn*l»h Aartlrtjktkuniivj Cwtn*>eit%'\itp. T *«»ri *, T. XVII, n" t
f««nrr lv«i .
1 hw%tiiia de la So<. ruut dr Of^jr., 1^T"el |t«7i; Zrti'^hnft f. Kfhn ! y»^, |»>.
328 MOm^EMENT GÉOGRAPHIQUE.
La distribution des pluies à Java ^ -^ Probablement aucun pays tropical ne
possède un réseau de stations pluviométriques aussi serré que Java. Dans les îles
de la Sonde, qui subissent le régime des moussons, la pluie est le facteur le plus
important du climat, aussi les administrateurs des plantations de café, de sucre,
de thé, de tabac, etc., ont prêté tout leur concours au gouvernement pour multi-
plier les stations. Toutes les observations, dont une grande partie embrasse déjà
une période de vingt ans, ont servi à M. Bôeseken pour construire une fort belle carto
de la distribution des pluies à Java (1: 1,500,000). Ce document nous montre la
grande île de la Sonde partagée en neuf zones oii la hauteur annuelle dos pluies
atteint respectivement les valeurs suivantes en décimètres : 1° moins de 15, 2* de
15 à 20, 30 de 20 à 25, 4» de 25 à 30, 5*» de 30 à 35, 6<> de 35 à 40, 7*» de 40 à 4o,
8° de 45 à 50, 9" plus de 50. Toutefois, dans certaines parties de Tîle, les observations
manquent encore presque complètement, au Bantam par exemple, où elles ne sont pas
assez nombreuses pour permettre d'y dessiner les limites exactes des zones. Sur la
carte, ces districts sont marqués d'un point d'interrogation Le beau travail de
M. Bôeseken montre, cependant, clairement les relations entre le relief de l'île et la
repartition des pluies. Comme le fait observer dans le texte le D' J.-P. van der Sok,
le savant directeur de l'observatoire météorologique et magnétique de Batavia, la
carte montre, pour la première fois, que la sécheresse relative de la partie orien-
tale de l'île est limitée aux plaines (région de 10-15 décimètres, contre 15-20 dans
l'ouest)*; sur les volcans de l'Idjen, du Jang, du Tengger, la chute annuelle atteint
de 30 à 40 décimètres. Signalons un autre fait intéressant : le maximum des pré
cipitations se produit, non pas à Buitenzorg comme on le croyait (43 décimètres), ni
même sur les montagnes de l'ouest du Préanger, mais dans la partie centrale de
l'île, qui est la plus étroite et où il n'existe qu'une seule chaîne de montagnes éle-
vées, laquelle subit directement l'influence des vents maritimes.
J. F. NiERMEVER.
Un port nouveau sur la route de l'Extrême- Orient *. — En 1894, le capitaine
Van der Belt, du Service topographique de l'Armée des Indes néerlandaises, a
exécuté le lever de l'île Poeloe Weh, située auprès de l'extrémité septentrionale de
Sumatra. Aujourd'hui M. Heldring publie le mémoire joint à la carte topographique
de l'île. Cette terre montagneuse, dont la superficie n'est que de 130 klmqs., n'a
d'autre importance que celle que lui donnent sa position merveilleuse et son port
magnifique, la baie de Sabang. Cette île est le point de l'insulinde le plus rapproché
de l'Europe, par suite Poeloe Weh est appelé à avoir un rôle considérable comme
port de transit pour les produits des Indes néerlandaises, surtout pour ceux des
régions voisines, comme le riche pays du Déli, qui produit en abondance du tabac,
et les plaines fertiles de l'Atjeh, dont la pacification définitive sera oblenue dans
peu de temps. Au point de vue international, le port de Sabang a, dès aujourd'hui,
1. M. J.-H. Bôeseken, Regenkaarl van Java, avec lexte par le D' J.-P. van der Slok, in Tijdichrift
vanhet K. \ederlandsch Aardrijkskundig Genootschap, 2* série, XVII, 2, 31 aoûl 1900.
2. D.-E. Heldring, Poeloe weh, in Tijdschnfl vanhet K, Sederlandsch Aardrijhskundig Genooi'
schap^ XVII, 4, du 31 août (avec carie 1/100000).
AISTIULASIK, 3JV
uni* («*rt.iiii«* irn|Nirlnii«v romme **t:ilif»ii mnritimo el i\v{M do rliarlM>n, ^iir In niute
dir«*i !•• «Ir* luilr^ frniiv«i*4*'». <l«' 1« r.liiiif ri tlii Ja|»oii. h/'j/i tli»'» iinvirt»% de (fiiorre
fmni..ii<-. nlIrniaïKNrl nt*«M**« viriitinit >\ rnvitnillor tMi rombunliblf*. au lieu d'nlIiT
n'l.i«'tii*rnux |Mirt«* aimHnU ilf IV»el<K* Piiiniiic (*1 Siiica|H)n\
J. V. NlKHVEII.H.
Réapparition de 1 Ile Falcon. — Ndln* roUccuo. M. VoH..ioii. Connul t:«*ni'riil ilt*
Fr.iih'1*. iiiMi<« t'iiiiionrr4|iir Iccommniiclnnl HavtMiliill. du rmiMMir Porpniw^ nu n*lour
d'uiH' «'nti^iiTr diiti*^ II" Pnritii|ui\ *»i>:nnl<* la nVriili» ni'*inrr>r<*in'«' d«» l'Jlf FAlri>n. Il
y .i<|ur|«|uo<» niiiiiV**, coite lrrrr<|ui fait |»arlitMh* rarrlH|M'l i\v** Toiica di^|>/irut, ion*
d'uni* (ru|ition mmi** marine; en !hi>S, le /W/***!*** n'en dtVouvril nurnne Irnee.
Au e«»ur^ di» >n dernière eroj-iêre son exi^^lenee a el«'\ au eonlrain», de nouveau
r«in«»tali"e.
ITaprî^ une noh' ^ur oe |diéni»inêne publiée |»ar In Dfuttrhf Rtmdirhau fur
fi't»f,-ifthî^ utui Stntniik (XXII, 12, p. .*i77ï. Tili» Kaleon formerait, au deH«iui4 du
ni\iMU de la mer. une pro(utH*ranee linute de 3 mêlre?<.
RÉGIONS POLAIRES
Rootalles de l'eipédition de ToU K — 1/Aentlêmie lm|N'*riale de*» M-ienee^ de
S tint IN-ter^lHMirtf a n«vu, du Iwiron de Toll, ehef de re\|HMlition anMii|ue ru«»M'
«*mlMri|Uf-i* «»ur la S*ir'nt, un têir'uTnmmi* np|»<»rtê à ArkantceNk |Mir le eliariMinnier
•|ui .1 rn\itnille la mi<«**ion à Tenln'e du You^or (Ilinr. Le 7 août, re\|MMlition
I tnit arTt\n* devant ce détroit. Tne trê^ |M*tite f| nanti té de irlnoe** étnit i*n vue et la
•U'Min iKimi-'^ait fnvornhie. Le même jour W baron tie Toll «m* di«»|»«i^ait n frnneliir
b* YoUATor ilbnr et à |M'*nétrer dann la m^r tIe Karn. Ol explorateur a Tin lent ion de
p l'ii-ber à Porl l>iek-on, a rembotir|iun»ib» rieni**M«i. Sui>nnt toute vrni'^i'mblanoe,
il MT.i doue |N>o«ible d'obtenir ult^TJrunMnent t|e«* nouvel|t*% «le la S'imt,
L'expédition àmdnip à la c6te orientale da Gronland V — L'ex|M*iliiioii d^mid^e,
rnibinpiiv Hiir IWniarrtir^ pt, rommand«*(* pir le litMitenant de vni-^^'MU Amdrup,
«pli .1 |*<»ur mi*<^i4>n d'e\pb)rer la •«•'liiMi d-* bi v»*U* orientale du (tr uil.ind l'onipriM*
entre le Seore«»by Smind et letw'ii de Lit. N. parait en biHine v^iir d'e\iiMiti«ui,
d'apr» b^ dernière- nouvelle^». Partie île tli|HMiliatcne, le 15 juin dt*rnier. elle
m«»uillat(. dix jour* plu- tnnl. à Jan Mayen, dm*» la lui*» du B»i'* tlolti* note r-li.
Pendant In relâebe. le IK Otto Xorib-n*kj"ld. et M. K«ndi, lieutenant de vai-vau,
ont \î«»ite le irlarier du Sud [Su*i'jl*'t%^h''r\ v{ plu^^ieur* cratère** ouvert- à In l>n«»<»
du ll«*i*nMilMTir. i> irlarier a apporté une moraine frontale Kicnnte«M|ue et une
mofnine latérale, plu-ancienne. d'un relief ♦•;:.ileni«»nt ei»n-i«|ernble. .\u |Hiint id»*er\é
••Ml altitude -Vlève à H4 mètre-. O courant n n'«'ulé; le fnei«"% du *o| environnant
iiidt«pi4* (|u*n une e|HMpie nntfrieure il «*l.iit plu- eteinlu et atti*ii:nait In mer. I>nii«t
t %rrttr»,f tiitm*f tir kri«<iiriii. n* ilii lO *«|>*«ntl»rf 1 t*»!.
S f»«l»rr* U r«*liti<irt (»iiI>Im'«* pjir Ir htMit«tiint ilr «4i*«« «u J «f*. Kiirh (Un« Ir journal «Unoi»
^' '-</*' N'Mi* «lr«(>n» • !■* «hn'iiiiK nt^ A I .imalolit«* <!• I \'niril W iii'l»'. |»rr*i»lrnl «lu 0»ttiitr »|r»
ct|4 r«ti4fO« irrtitfra|ilii>|ur» ci •.•••••î"»in'|«ic* au ((P»iiian<l, iu»'tul»rr c<»rri «(«oiidiul *\f iioirr S» irlc»
330 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
la journée et pendant la nuit suivante, les naturalistes furent exposes à un véri-
table simoun. De grandes étendues de Jan Mayen, notamment toute la plage
de la baie du Bois flotté où les Danois avaient établi leur bivouac, sont couvertes
de sable volcanique très mobile; chassés par le vent, les particules minérales s'éle-
vaient en nuage et enveloppaient les explorateurs. Ce n'est pas, du reste, la pre
mière fois que ce phénomène de transport éolien est signalé dans celte île.
Sur toutes les plages de cette terre la mer rejette des quantités énormes de bois
flotté et d'épaves; nulle part, en dépit des plus actives recherches, les Danois n'y
découvrirent quelque épave d'Andrée.
Le 28 juin, l'expédition quitta Jan Mayen et fit route au nord ouest, vers la cote
orientale du Grônland. D'abord très morcelée, la glace devint, ensuite, de plus
en plus épaisse, et, dans la nuit du 29 au 30, VAntarciic dut revenir en arrière
et rallier Jan Mayen. De là, on marcha dans le nord et le nord-est, en suivant la
lisière de la banquise, jusqu'au 74° de Lat. N. — Sous ce parallèle, les glaces présen-
tent généralement, à cette époque de l'année, une profonde échancrure, le « golfe
du nord », ouvert dans la direction du Grônland. Le 6 juillet, en eflFet, dans cette
position, on aperçut à perte de vue de l'eau libre, mais, avant de l'atteindre, il
fallut se frayer, de vive force, un passage à travers une masse de glace résistante.
Cet obstacle franchi, VAntarciic avança facilement dans l'ouest, arrêté seulement
de temps h autre par la brume.
La banquise qui s'étend de Jan Mayen à la côte est du Grônland présente des
aspects très différents, rapporte le lieutenant Koch. Sur la lisière, les blocs formés
de vieilles glaces, sont, en général, de faible étendue, mais entassés et serrés les
uns contre les autres, et très fréquemment présentent des formes fantastiques
produites par lerosion de la mer. Ces glaçons proviennent évidemment du bassin
polaire. ÎMus à l'ouest, à ccMé de la vieille glace, on rencontre de la glace de
l'année, le tout formant des « champs » qui atteignent une étendue de plusieurs
kilomètres carrés. Leur surface est tantôt unie, tantôt hérissée de monticules de
pression dont la hauteur varie de six à dix mètres.
Le 10 juillet, l'expédition arriva en vue de l'île Clavering, et, après une relâche
de trois jours dans cette île, avança dans le sud. Le 18, elle arrivait au cap Dalton
(69° 25' de Lat. N.), où le lieutenant de vaisseau Amdrup débarquait, suivi de trois
compagnons, afin d'explorer la section de la côte comprise entre ce point et Ie67'*22'de
Lat. N. et de relier ses levers à ceux exécutés par lui, en 1899, au nord d'Angmag
salik (La G^'ograpkie, I, 1, p. 72, janvier 1900). Vers le sud, l'étal des glaces parais
sait favorable; on a donc lieu d'espérer que le lieutenant Amdrup a pu acc(»mplir
son programme. Après le débarquement de cet officier, VAntarctic, qui portail une
seconde mission scientifique dirigée par M. Hartz, a exploré la côte entre le 09*23'
et l'embouchure du fjord du roi Oscar découvert, en 1899, par l'expédition Nntliorst
(voir ci dessous). Elle a pu débarquer sur plusieurs points dans cette section du lit
toral et en dresser la carte. L'œuvre exécutée par le professeur Nathorst et s<*s com-
pagnons en 1899 (carte de la page 332) se trouve donc étendue à quatre degn's plus
au sud, et on a bon espoir que le lieutenant Amdrup continuera ce travail avec
succès vers Angmagsalik.
illiiliiSS i'oLAIRCS. IJI
1j- |-*--|'l<-riil>r<-. r lMMrrr,>(|i,iti:iit tf lïroiil.'iiitl •■1. .-iii<| jour- |>lii- t.-inl.rnfli.iil
n-l.i„l.- ..Il M. IUtU .lrK-in)iinil |»nir n-Mi.ir .11 Kiif..|..-. .\|.r.-^ -Vin- rn^it.nn.-
Ml ■ti>rl-.ii. Il' hiitintviil n n-iiri^ l.-i iti.r. m- .lii ii.-< mil trr» Aiii:n);ii:>.-il<k. I.1 «InliMn
.1 i-.- ilr h <-.'>t>' oriiriliili- ilii ('.r< iil.Mi.l >'l>il>li.' -.■11- 1.- Ki .l.-|jil. N. I>;iii' •'<-
iill.ii;i- I.- Ii.'u1<'aniit Aniilniji n Frj..ihr V.\ui.,n!<r ,-\. .iir .r hiitinn ii(. t-^l r<-iitn'
.1 i:..|.-iilij.i;ii.'. If i("t..|.n-. I.V\|..ilili"ii iliiiMii-.- n oiii-i u|>t.-iiii titi -ii.-.;-- .'i.ni|.|il
.Itï k I l><it>il<-l<- de > -)i<-r. !.<■ liiiili'iiniit .\(ii.lni|> n nii-.! n .Ih-mt I.-i •-.-irtc .l<- l.>
. ..t.- .Iti v.:t ii nii «7- £i ili- l,ii). N.. r. k'i-.ii jii-.|irii-i toluliiiirril iiir.tiMiii-. tl'.-l m
.•<i>.inl .!.• (rnti<-hir In l>.iii.|uiM- i|iii .!< f.-ti.l <->• |jtl<>rnl «lu'.ii Kiî W l>ri.-k frniivni-.
/'i l,ll;t.-. ...mmnii.lr |>.ir .!<■ lll.>-^'\ ill.'. m- i-nlil ><.r|>. •-( Wi.it. Cn. Umi'>i.
BJtnlUU géographiques de l'expëditioD Nalbonl ■■ CrAnlaDd on'ental '.
r.ri.l.iiit IM.i IVCi. ),- rr.if.".iir A. (i. N;illi..r-r. ,i,-...t»|'ii:m'- .rnii ri.milir.iix ilnl
iv.Tmap' •».( SttKitvi.in
1. (ititi.|ii<-. t'X" n lN.r.l.l.ll"f'n./i'-.iiiii-tr.- iiii|-.rl:iiil.- .ti.l-.t
II' iTÎrnlnlr ilii lin iiliiuil. nilri-lc T:» •! k 'u <li- \M. N.
332 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
On sait qu'il est relativement facile d'atteindre cçtte partie du Grôniand, en
attaquant la banquise, au nord de Jean Mayen entre 73° et 75" de Lat. N., comme
nous l'avons indiqué plus haut. UAntarclic suivit cet itinéraire et, sans encombre,
parvint, le 6 juillet, à l'île du Pendule. Sur la lisière de la banquise, les glaces
étaient peu étendues, 5 à 100 mètres de large au plus, tandis que plus avant
elles formaient de vastes « champs » d'un seul tenant dont la superficie dépassait
dix kilomètres carrés. Le lieutenant Amdrup a fait cette année la même observation.
Il y a donc, semble-t-il, constance du môme fait.
De l'île du Pendule, l'expédition du Professeur Nathorst descendit au sud,
jusqu'à l'embouchure du Scoresby sound, où elle exécuta le lever du Hurry Inlel;
puis, remontant au nord, explora, pendant le mois d'août, le fjord François-Joseph,
et, au sud de ce goulet, découvrit un profond réseau fjordien auquel elle donna le
nom du Roi Oscar. Le lever précis de la portion de la côte comprise entre le 74* et le
72° de Lat. N.,dont nous publions ci-contre une réduction *, est le principal résultat
géographique de la mission suédoise. 11 remplit une tache blanche de la carte et,
d'autre part, rectifie les contours donnés jusqu'à présent au fjord François-Joseph.
Ce dernier fjord, découvert en 1869-1870, par la seconde expédition allemande dont
faisait partie Payer, est représenté d'une manière absolument inexacte et informe,
sur les trois cartes publiées par les membres de cette exploration *. Il est d'abord
singulièrement plus ramifié, et au lieu de s'élargir dans sa partie supérieure, comme
le figurent Koldew ey et Payer, il devient, au contraire, plus étroit.
A l'extrémité supérieure du fjord François-Joseph s'élève le pic Petermann
(Petermann Spiize) dont Payer évalue l'altitude à 3 480 mètres, et les Petennanm
Mittheilungen à 4267 mètres. D'après les observations de l'expédition suédoise, cette
altitude serait singulièrement exagérée; elle ne dépasserait pas 2 500 à 2800 mètres.
La carte publiée par le professeur Nathorst est la réduction d'un lever sous vapeur
appuyé sur la mesure d'une base déplus de trois kilomètres (fjord Kjerulf) et sur la
détermination des coordonnées en neuf stations différentes. Ce beau travail est
l'œuvre de l'ingénieur P. Dusen '. Ca. R.
L'expédition du duc des Abruzzes. — Le duc des Abruzzes vient d'obtenir un
succès arctique sans précédent. Le second de son expédition, le capitaine de corvette
Cagni, a battu le record de Nansen et est parvenu au 86° 34' de Lat. N., soit à vingt
minutes de latitude plus loin que le célèbre explorateur norvégien.
Au moment où nous écrivons cette note (6 octobre) aucune relation officielle de
, l'expédition n'a été publiée; la relation que nous présentons aux lecteurs de Afl 0^*0-
graphie a été rédigée à l'aide d'un article de revue, œuvre du D' Maranelli, et, de
notices parues dans des journaux italiens sous la signature de M. A. Faustiui,
i. L'original {Ymer, 1900, 2) est à l'échelle du 1/500000*.
2. Comparez le Carton ilber den Kaiser-Fï'anz'Josephs Fjord, la carie générale du Grônlaml orien-
tal (Die zweite dexUsche Sordpolarfahri in den Jahren 1869-1 810 unter Fiihrung des Kapitân Knri
Koldevey^ Leipzig. 1873), et celle contenue dans J. Payera Die àstevreichisch-ungarische Sorâpoi-
Expédition in den Jahren i87i-tS7S nebst einer Skizze dcr zweiten Sordpol'Epedition 1869-1870.
3. Pour les conditions d'établissement de cette carte, consulter: P. Dusen, Ont Karllâggningne
of Kejsar Frans-Josefs fjord och Konung Oscars fjord, in Ymer, 1900, 2.
RKtanNS POLlinES. U)
Mv^•lai^r A«lj(»iiit do In Sikm^Ii* (I<* (•rti;;rn|>liii* ilnliciino et (|iit» tuitn* nillt'cui* a ru
r^mAliiUlfl* (II* iioii«« fnin* |MirvtMiir nviv uik» iNiiinr ^nirr vi un i*mpn*^M*nicnt dont
ii'iu^ lcMit»ii«« h l(* n*m«*ri*u*r. Noii< nvtui*» i*k'al(*nnMi( rni|»rtiiil('* <riiUlt*«« n^nniMgfii*-
riMMil*» au \'rrJrusj*nt*j^ do Krintiaiifi, «fui, lo |»romi(T. a pulilir un i9ii**rttnr du
I ipiUiihi* (micui vi lo pHHvs \(t1i.iI iIo rriMiurto judiciain* ou\(tI(*. riinf<»rm<'*monl
.1 la loi ii(irwt;ionno. AU n*lnurdu naviri\ à la suito d<* ta di«»)>aritioM du mtraniriou
du )«»nl.
LV\|M'*ililii>ii rt>mmnnd«V par le dur d«'^ AI»ru/7.os était mon(<''<* ««ur un Imloi-
II HT. la S te lia l*t*lar*\ PauriiMi J*tson, Kn |s'js^ ce rlui'^M'ur ilo |di<N|urH n\nit trnn»»
{••rti* NnnM*n n In rotoorionlnli* du tînmlnud ft plu** tnni ofTtvIur uni* rn»Ujt*n* «Inuii
r \nlnn*ti«|U(\ nu ^ud do In l*»rro do tiralinm. Ln Strlltt Pohirr ijnuco notto :
'X'*s lirk:i%l(*r |ouni*>i, ^rôôo on tmi^i mâts tmri| uo ot nuinio (Pu no marliino nutilinirr,
t tait Ir»"» «Milido, sans j>rr>ontor, or|H*ndant, In foroo do n^^i-^lanoo du /inwi; or qui,
du n»^tr. rinit inutilo, loduo do*» Aliru/zrs m» m» proposant |mis i\v pou^Hor. nv«r Hi»n
11.1% in\ n travers In iMinquiso fMdniro. \a* hâlimonl rtnil oommnndô fuir h* oapitnim*
nor\r,:i«*n C F. Kvoummi, un linldlo mnriii rompu h In nnvi^ntion nrotique, ot
monte ftar dix mntelots norvêicion*«. I/(*xpnlition itnlionne oompronnit. nutro le dur
•Jr^ Ahni//eH, le onpitnine do oi>rvell(» l'ml>ort(i Omni, lo lioutennnl do \ni*«H<*au
F. ^utrini, lo IV A. (Invnlli Mollinolli di Sale, doux nintolots <lo la mnrine ro\alo,
(t. tl.initiiti et S. (I;ine|tn, et quatn* ^uido^ vnitlôtnins. J. IVtilcnx. Al«'\i^ K«»nouillet,
K»'li\ Ol!H»ri* et Mirliol S«\4»jo '. i]e nV^l |wi> la première fois i|u«* di** cuidos tU*^
\I|>»>^ pnnn<*nl part à dos explorations |N»lairrs. I^nyer nvnit. o«»mmo «ui **** le rnp«
1* Ile |K*ut être, doux Tendions «lans son oxpr<liti(»n du l87i 1^73 i|ui amena In
1 * •unerle do In lern* Krnnvoi«* Joseph.
U» 51 Juin ISÎMJ, In >'/<*//if /^>//l'vnpparoilln doTroms.i, puis. npri»«» avi»iremUin|ué
1 \rkantn*Nk une meute do oent vin^t srpt eliiens do SilH'*rie, lit route, li* Il juillet
^ r* In lerro Krnnçi»is Jonopli, rlioi^io |>nr lo duo tlos Almiz/rs, romm«* ha ho d*o|it'*
' .!i«»n* |Mmr In mnrohe proj«*t«V vers le pôle. Ia* il juillet. re\|M «lilion nrrivnit nu
• ip Kl'»ra. •i;»!'» i|Uo les ^Inres ou^isont cippo^» de irrosM»s diftioulti**» a •»•••» pnitfri's.
1 li* ii<»u\«'lle d«'*terminntion do^ riNirdonncoH dr oo point, oxi^iMitro par lo oapitnine
Ci.'in n*%(*ln une erreur do U\' dan** In longitude ju^prici admiM*; iftlr stntitm m«
tr-»u>#' plu*%d.in« Te^l que ne Pindiquont li»s oarti'n.
\pn- n\oir Ini^^r un dépôt do vivn*«» nu oap Klorn. In S/#7/i /*o//f/v n>partit ver*
N fii*rd, le ii juillet, m* diriirt^nnl vers |n Mnnohe nn triai m* tic Bnitth (lutnuH de
Ji**k««»n . par leil»*troil de Niolitin^nle (entn* In terre Aleinmlrn et Pile Hruooi. I^**
*'îiri-« ctnicnt oompnctes dans ces k^oulot*», et, MUilement le M noût. rot|N*4lilion
r- u**it a di*tMiurlier dnns la mer ilo ln H«»ine Victoria (Ou'V»! l i./.^rMi'f *»'i ilo Jnrkson)
• u rUrrrneonlrn In mi^Hion n m«'* non i ne de Woll ma n, |>ar Mrii'.'Hr df hnt. X., prî*H
■!•• Pile Ktiti>n. Otto nnvik'ntion semlde n\i»ir v\v fnvorivv jmr une haute tem|H*ni
turr. Ilan* une lettre, le ^uido iVtitunx mentionne une lem(H>nitun* de -»- 10*.
Rruxuilant la mer de la Keine Viotorin, In Sulln Pobirr put avancer jutMfu'au
ilAhém^ III, «, il •rptrnil>r<* I'/'mi. ||«»ui«-.
33 i MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
82M4'; arrêtée là par une banquise impénétrable, elle revint en arrière, pour hiverner
dans la baie Teplitz (81° 54' de Lat..N.), sur la côte orientale de Tîle du prince
Rodolphe.
Le 6 septembre, le mouillage fut entièrement couvert de glaces; deux jours après,
une violente pression se produisit et détermina l'ouverture d'une large voie d'eau
dans la coque du navire. L'équipage n'eut que le temps de quitter le bord; la
Stella Polare allait couler, lorsqu'une vague de pression la saisit et la jeta à la côte.
Le navire était avarié, mais il n'était pas perdu.
L'expédition s'établit sous deux tentes et passa l'hiver dans d'excellentes con-
ditions. Malheureusement, le 25 décembre, le duc des Abruzzes eut deux doigts
gelés, et dut, en raison de ce grave accident, renoncer à prendre part à la marche
vers le nord.
Le 11 mars le capitaine Cagni se mit en route vers le pôle, accompagné de treize
hommes, tous Italiens, à l'exception du machiniste Stôcken, de treize traîneaux et
de 104 chiens.
Neuf jours plus tard, pour diminuer le nombre des bouches de la caravane, le
lieutenant Quirini, le guide Ollière, et le machiniste Stokken revinrent en arrière.
Dans leur retraite ces trois hommes ont succombé. A la suite de quel accident? Nul
ne le saura jamais. L'escouade était munie de vivres pour dix jours, de munitions
et d'instruments d'observation; toutes les précautions avaient donc été prises pour
assurer son retour, comme l'a démontré l'enquête. Le pôle a fait trois nouvelles
victimes.
Au début, la marche fut très difficile et très pénible, en raison des nombreux
accidents que présentait la banquise; après vingt-quatre jours de marche, le
23 mars, on arriva seulement au 83* de Lat. N. — Là le D"" Cavalli et deux hommes
battirent en retraite, laissant le capitaine Cagni, les guides Petitgax, Fenouillet et le
matelot Canopa poursuivre seuls leur marche en avant.
Plus loin, la route devint plus facile, et, le 15 avril, Cagni et ses vaillants compa-
gnons atteignaient le 86°33' de Lat. N. par environ 65^ de Long. E. de Or., après
avoir gagné cinq degrés de latitude en quarante-cinq jours de marche. Nansen
avait touché le 86'14' par 90" de Long. E. — Le point atteint par l'expédition ita-
lienne se trouve donc dans l'ouest de celui auquel le célèbre explorateur norvégien
est parvenu. La marche en ^vant fut arrêtée par le manque de vivres.
Extrêmement laborieuse fut la retraite. Sous l'influence du courant polaire, la ban-
quise sur laciuello avançait la caravane dérivait dans l'ouest, avec une rapidité beau
coup plus grande que celle qui avait été calculée, et, rejetait la caravane en dehors
de sa route. De plus, les y ivres faisaient défaut; pendant un mois, le capitaine Cagni
et ses compagnons durept se nourrir de viande de chien. Quatre-vingt-dix sept de
ces malheureux animaux furent sacrifiés ou succombèrent aux fatigues de la
marche.
Le 8 juin la petite escouade atteignait, enfin, l'île Ommaney, et, le 23, ralliait le
reste de l'expédition à la baie Teplitz. Son absence avait duré cent quatre jours.
Après le retour du capitaine Cagni, l'équipage travailla à réparer et à renflouer
la Stella Polare, Le 8 août, la banquise qui retenait prisonnier le navire ayant
REr.liiNS poiaiRics. t}&
v\tf%Ht\r une (l«4ento, on !i*nrlicmiiin v<ts U^ ««ud. 1^ novitcntioii «laiin in Maiii'Iic
.inclt-ii^** /frit ta h f^hanufl) fui In'»** diftirili*; |i* lU) notU Mnilomoiit, iVx|Mmtlion imr-
%itit au rA|i Flora ol, lo (i seplombrr. nrrivnil a II a m mer font.
iViiilant toute la duriv du voyn^i*. d'alMindnnto** ohncrvation^ Hrirutint|U(*?( ont
flr rutvul«iHi, rnaJA HIcs m» sout point rnron» ronnurn. l'ii r<'*<«uHat p*«»^ra|»lii4|ur
«!unr cn'.indf* im(K>rtanco M»ul<»m<»nt a vU* n'»vrl«» : la non rti«*liMm* df» Iith'** IVUt-
oiaii vi du lloi Osciir, dans le nord de Tarrhip^*! FranvoU J(»^pli.
Sur la nniti» du |hMo, le due des Abruzzes a nTnjïorlé un triomphe iVl.ttant.
)u<|u«*l l'i S<N'iélô de (iêofrrapilie de Pari»* e^i lieunMHe d*applaudir. IK'»» i*a prfmii»n»
rrnriMitre aviv N»m ^laeen an*tii|ues, la marine italienne a fcnffn*'* la bataille, et, «ur
iiri trrr.iin <|ui leur était ineonnu, les vaillants guides du val d'Aoste si» Hont rou-
\rrt« lie irloire. (liiARtcii Rabot.
HéfQlUU •cientiflqoas de Texpédition de la « Belgica ». — I^ Soeirtô Hovale
H-Ice d«» <Mn»gTaphie a n*»unl. dans un numéro antart*ti<|ue V acrom|Mitcnê de earte^
••l tli» nomlireuses n^pHnluelions photoirraphiques ln*s intéressanli^s, le texte At^
|u.itn* iNinfépenres dans leMpielles les membres de TexpiNlttion de la Bfhjic'i ont
fut mnnaUre les prinei|>aux n'»*iuUats seientiliffues de leur voyatfi». t> j*onl :
I* .1/ •'•/■• M c/r^j travaux tci**tiiifi*pt**s dr VExpMiû*nk^ par le lieutenant tiftir^reu
l>voiiil<»: i' V/i'/droijraphie dans ie d*'troil de h Bel»?iea ft /»•» obtrrcah**ni astrono
«iiyi«<-f et uîtignètiquen dam la zone australe^ par le même; IV* la (h'ographt^ phifiqu^
i/^ Il i /ii»n aniatrtiifur visit*Y par lerptdUion d** la Bi'li?iea. |«r Henr}'k An*to\vski;
\* 1.1 II' drt animaux rt df$ piantn dans /Mii/arr/i#/M^, \u\r Kmile (•. HaeovitXA.
Apr»*» re\|Mi^é lumineux de** résultats fcênéraux de eelte n*man|uabli* ex|do-
r.ili*»n pn'M»ntê iei même par M. Rarovilza Jm Gf^t^graphir^ I, i, f««vrirr lî^N) ,
|ii<'t<|ii«*« n*nseit?nements 04>mplêmen laines intéresseront nos lecteurs.
Sut r.irclii|M*l PalmiT et sur la Terre Daneo qui Inmlent le dt*troit de (iiTlarlie ',
■ mm-* «ur la terre de (iraliam silu«V plus au su«I (Voir la planche IV d** la l.n
h- 7'-i/ '»!*•. I. i, février VM^)), la Kbici-ition se manif(*^te avtv une très frrandc pui%-
onif >ur la terre AIo\aniln\ «pie Ton reneontr.» plus loin ilans Touest, et» pli-Mio
m»Mif .i«**|utf*rt une énertrie rneon? plun intense, n Li. iVrit M. H. An'tou-ky, le^
•:li »••'•* n- *<• trouvent séparé*» que par quelques rréles de montat(ncs, à |M»ine
\i*ibU^. et ver* le ba- ils ^oui tous soudrs les un*« aux auln»*» en un seul fri^i^'i
r:j%.ifr qui b«>nle toute cette tern», et fi)rme un pied «le ulace qui plonge dans la
mrr. |itf*ul éln» bien au delà de la côte, »» M. II. .Vni^iU'nky divÎM» le» placiers de la
^^^^n .intanqique vî«»itrr |Mir la fi^l'ji'a, en « placiers il"s vallé *'• »\ »« placier»
)«|.MM-«. plat<(, n''p'*nén*«« »». « k'iacicr-* bomln^s de^ p«'titi*s ||ch »., m c!ii»min«VH de
cUcr , «q, •« tnînndut >*, Si Ton emploie U*^ ib*nomination<i usuelle», celte division
I-nit •** ram«*ncr aux l'-rnirn <*uivant> : I" uIaci«T> de valbV*»; t placiers n*manic'»
ii r».:»-nén*»s; 3* glari«»rs sunpcndu^ li^lafirrH adoH«i«'^ vi cheminé«*H de jçlaci»»;
I f » «>tin n* I di* I9«M).
î h «prr* iinr f|fri«i(>n du romitr <l*Mr.Mni<ition «le IVip«* lili«m. Ir «Irinul lr»%rr*r |«r la
^ , » ^-i (>niiiiliirrnirnt t|« n 'iiinif «U ir^il »lr \x Itfljirii, a n .u le n 'Hi du »«>inm\nd»nl de U
■il**, n
336 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
4" Piedmont glaciers ' (glaciers adossés, plais); 5° calottes glaciaires {Katotim-
gletscher) (glaciers bombes des petites îles) ; 6"" Inlandsis,
A rentrée du golfe de Hughes, le niveau des neiges persistantes est situé par
20 ou 30 mètres d'altitude. Dans la baie des Flandres (Terre de Danco) et sur la
côte ouest de la Terre de Graham, il descend encore plus bas. .
Les glaciers, observés par la mission de la Belgica, ne portaient point de moraines
superficielles; par contre, ils avaient des moraines profondes ou intraglaciaires.
Dans l'Antarctique, la glace de mer est recouverte d'une couche de neige qui,
avec le temps, augmente d'épaisseur et la force, par son poids, à s'enfoncer légèa*-
ment dans l'eau. 11 se forme, par suite, au dessus de la glace de mer qui constitue le
substratum du glaçon, une nappe superficielle de glace d'eau douce. En été, la
neige se transforme en névé; en hiver, elle demeure poudreuse, et, chassée par les
vents, forme des accidents semblables à ceux que l'on observe dans les déserts de
sable. Les packs antarctiques, dans la région visitée par la Belgica^ sont donc
d'immenses champs de neige.
Recommandons la lecture du mémoire de M. Racovitza, la Vie des animaux et
des plantes dans V Antarctique^ travail intéressant, non seulement pour les natura-
listes, mais encore pour le grand public.
M. Racovitza signale un fait géologique très curieux. C'est la présence de lianes
coquillers, situés à une certaine hauteur au-dessus de l'océan et qui ne sont nulle-
ment la preuve d'un changement dans les niveaux respectifs de la terre et de la
mer. Ces mollusques, des patelles, ont été transportés là par des goélands domini-
cains [fMvus dominicanus). Ces goélands, très grands amateurs de ces mollusques,
vont chercher leur proie sur les grèves, puis, l'emportent sur les rochers où ils
la dévorent, en laissant la coquille. Us déposent ainsi, au-dessus du niveau de la mer,
des petits amas de dix ou douze coquilles qui représentent la valeur d'un déjeuner.
« Comme il y a beaucoup de goélands dominicains qui mangent beaucoup de mol-
lusques, il y a beaucoup d'amas de coquilles le long des bords des mers qu'ils habi
tent. Et, si l'on considère qu'ils font ce métier depuis des milliers d'années, on ne
s'étonnera pas que les coquilles apportées par eux forment quelquefois de véritables
bancs que la vase et le sable, produit de la désagrégation des roches, viennent
cimenter pour former des assises coquillières. » Les géologues ne devront pas oublier
cette observation dans l'étude des terrasses fjordiennes.
Cu. R.
En raison des vacances, la Liste des ouvrages offerts n'a pas été fournie en temps
utile au Secrétaire de la Rédaction.
1. La figure 1i (p. 123): Le glacier plat sur la côte de la terre DancOy fournit un exemple de
cette forme glaciaire qui rappelle, à s'y méprendre, les cirques glacés de la côit ouest du Spiti>t>erg,
immédiatement au nord de l'entrée de l'Isijord.
Le gérant: P. BoucuEZ.
Coulommiers. — Imp. Paul BRODARD.
d
» •
\
I
338 A. HAUTREUX.
rivage et des estuaires voisins; puis, les fonds de la mer et des fleuves qui s'y
jettent, enfin les mouvements historiques que dévoile la comparaison des
cartes hydrographiques anciennes.
Telles- sont les recherches qui ont été entreprises et qui n'ont d'autre but
que d'indiquer les voies dans lesquelles des études scientifiques sérieuses
amèneront certainement à bref délai des résultats importants.
I
Les Vents.
Les récentes études météorologiques ont montré que la grande circulation
atmosphérique a lieu, de l'ouest à l'est, autour des régions polaires arctiques et
antarctiques, dans les zones tempérées de chaque hémisphère, entre les 45* et
lO"" de Latitude. Ce sont aussi les régions des grandes oscillations barométri-
ques. Les dépressions qui s'y produisent marchent l'une après l'autre, avec une
sorte de régularité ondulatoire, à intervalles de 250 à 300 milles, au nombre
de huit à dix par mois, en hiver, et de quatre à cinq, en été.
Dans la zone inter tropicale où le baromètre n'a que de faibles variations,
les vents deviennent réguliers, de directions presque constantes suivant les
saisons; ce sont les vents alizés et les moussons. Les ouragans qui prennent
naissance dans ces régions, sur les confins de la zone des pluies équatoriales,
ne sont que des accidents ; ils engendrent des vents d'une violence extrême,
et suivent des parcours presque identiques. Les vents y tourbillonnent-autour
du centre de la dépression barométrique, comme le fait l'eau dans un entonnoir,
et ce mouvement de rotation a toujours lieu dans le même sens pour le même
hémisphère.
Les dépressions du mouvement circumpolaire ont les mêmes mouve-
ments de rotation; le centre se meut avec l'ondulation qui l'a formé, avec
des vitesses de 100 à 150 lieues par jour. On peut donc prévoir, à un ou deux
jours près, l'arrivée d'un de ces coups de vent et les régions où ils déchaîne-
ront leur violence.
Ces grands mouvements de l'atmosphère ne sont pas arrêtés par les
chaînes de montagne; il y a de ces dépressions qui, nées dans les parages de
la Chine et du Japon, ont été suivies, dans leur parcours à travers l'océan Paci-
fique, les États-Unis, l'Atlantique et l'Europe jusqu*au delà de la mer Noire.
Cependant, chaque région montagneuse exerce une action dérivatrice, toujours
dans le même sens, sur ces phénomènes généraux, et l'on constate facilement
que l'air froid des sommets glacés tend à s'écouler vers les plaines ou vers les
mers adjacentes dont la température est moins basse que celle des sommets.
Les plaines étendues, plus ou moins désertiques, qui s'échauffent facilement,
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lonuiu'i'llcs «ont voisine* de* mrn. tltirenl k rlli's l'air plus fraî^ iIps or^anii;
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338 A. HAUTREUX.
rivage et des estuaires voisins; puis, les fonds de la mer et des fleuves qui s*y
jettent, enfin les mouvements historiques que dévoile la comparaison des
cartes hydrographiques anciennes.
Telles- sont les recherches qui ont été entreprises et qui n'ont d'autre but
que d'indiquer les voies dans lesquelles des études scientifiques sérieuses
amèneront certainement à bref délai des résultats importants.
I
Les Vents.
Les récentes études météorologiques ont montré que la grande circulation
atmosphérique a lieu, de l'ouest à Test, autour des régions polaires arctiques et
antarctiques, dans les zones tempérées de chaque hémisphère, entre les 45* et
70*" de Latitude. Ce sont aussi les régions des grandes oscillations barométri*
ques. Les dépressions qui s'y produisent marchent l'une après l'autre, avec une
sorte de régularité ondulatoire, à intervalles de 250 à 300 milles, au nombre
de huit à dix par mois, en hiver, et de quatre à cinq, en été.
Dans la zone inter tropicale où le baromètre n'a que de faibles variations,
les vents deviennent réguliers, de directions presque constantes suivant les
saisons; ce sont les vents alizés et les moussons. Les ouragans qui prennent
naissance dans ces régions, sur les confins de la zone des pluies équatoriales,
ne sont que des accidents ; ils engendrent des vents d'une violence extrême,
et suivent des parcours presque identiques. Les vents y tourbillonnent-autour
du centre de la dépression barométrique, comme le fait l'eau dans un entonnoir,
et ce mouvement de rotation a toujours lieu dans le même sens pour le même
hémisphère.
Les dépressions du mouvement circumpolaire ont les mêmes mouve-
ments de rotation; le centre se meut avec l'ondulation qui l'a formé, avec
des vitesses de 100 à 150 lieues par jour. On peut donc prévoir, à un ou deux
jours près, l'arrivée d'un de ces coups de vent et les régions où ils déchaîne-
ront leur violence.
Ces grands mouvements de l'atmosphère ne sont pas arrêtés par les
chaînes de montagne; il y a de ces dépressions qui, nées dans les parages de
la Chine et du Japon, ont été suivies, dans leur parcours à travers l'océan Paci-
fique, les États-Unis, l'Atlantique et l'Europe jusqu'au delà de la mer Noire.
Cependant, chaque région montagneuse exerce une action dérivatrice, toujours
dans le même sens, sur ces phénomènes généraux, et l'on constate facilement
que l'air froid des sommets glacés tend à s'écouler vers les plaines ou vers les
mers adjacentes dont la température est moins basse que celle des sommets.
Les plaines étendues, plus ou moins désertiques, qui s*échauQent facilement,
• «
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lonqaVlle* toot voisine» des men, attirent k elles l'air plus frai* di-s ori'ann;
c*est le pbéoonifoe bien connu îles brises du lar)fi- de IVlé. 41c d<iubl« plii'no-
m^oe, causé par l«s altitudes el par les plaines surchaufTi-os, se produit dans
Ik récioB do «uj^ou—t de U France.
-, chaque jour, à
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rivage et des estuaires voisins; puis, les fonds de la mer et des fleuves qui s'y
jettent, enfîn les mouvements historiques que dévoile la comparaison des
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mène, rauv« par !<*» altitudes et par le^ plaines surrhaulTreA, se produit dans
la K*uion du sud-out^st de la Franro.
Les observalitins faites, matin et M»ir, |H*ndant qualn» ans, chaque jour, i
Diarriti, i Arcachon et à la t'.oubre. ont toute la rigueur d'une démonstration
Golfe de Gascogne.
Le prurôtlô |rra|tlii<|ii«* adopté lient romptc tir la direction et «le la forre du
vent, rhaque ji»ur, matin et Aoir. On a aiii»i une fiuurt> <|ui donne une idée
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un 4s%rmld.iji» i\v pflilf% !ii*iH'5 qui produit un traré vii«*isHanl. r'r^l le prorédé
dont M» M*r%rnt l«*s ni.iriii^ pour indiqurr Irur rouir rniiiiut' ^ur l.i r.irtr.
Biarritz. Lo^ jr;ipliii|ij« ^. tr.tr«'*«. •'iii^ant 1 1 dirrrtion «l«'<« VfMit««4*t l«'ur forci*,
|r matin *<*pt Ip iin*^ i»l l«» M»ir M»pt hrun-^, pour lr% tn»is ann<*«*s |s*».H-lhMl-
I vCi, afL'^'tt'iit uîii» r»L'ul.irilf t| .i^|i4m l |Hiur r^rt uuh inoi% qui est vraiment vii-
si«%.int4*. Kt d il'ord. U'\ dim tion% rr<»ult.iiitr«k d** t(*ut«-s rrs annrrs M»nt ab^n
340 A. HAUTRBDX.
lument dissemblables entre celles du matin et celles du soir, tandis qu^elles
sont presque identiques pour les mêmes saisons, pour les trois années et les
mêmes heures.
Le soir, les résultantes viennent du nord-ouest. Le matin, les résultantes
viennent du sud-ouest.
L'analyse de détail a une importance considérable en faisant toucher du
doigt les causes locales qui agissent avec cette régularité.
Soir, Du mois de mars au mois de septembre, la direction est régulière, les
vents soufflent du nord-ouest; ils viennent de l'Océan et se dirigent vers le
pied des Pyrénées.
Du mois d'octobre au mois de février, les graphiques n'ont plus la même
régularité, les vents viennent du sud et de l'est, suivant que les hivers sont
froids ou moites.
Les causes de ces directions variées sont évidentes. Pendant les mois
chauds, les plaines des Landes, surchauffées, appellent du large les masses
d'air océaniennes; ce sont des vents étésiens. Pendant les mois froids, l'at-
traction landaise disparait et les influences locales ne dévient plus les mouve-
ments généraux de l'atmosphère, dont les intensités sont plus énergiques.
Matin. Les graphiques ont encore leur éloquence particulière. Les résul-
tantes des années se dirigent vers le nord-est, mais indiquent deux périodes
bien distinctes :
De mars à septembre, les vents viennent de TouesUsud-ouest, c'est-à-dire
des monts Gantabres de Galice; de septembre à mars, ils soufflent des monts
pyrénéens, de la Navarre et du Guipozcoa; ils viennent franchement du sud.
Ici encore, les eOets sont bien évidents et démontrent, hiver comme été, la
puissance déviatrice des causes locales. Le matin, l'air s'écoule des sommets
glacés des Pyrénées espagnoles vers la mer; pendant les mois chauds, la
plaine des Landes dévie ces masses d'air vers Test-nord-est ; pendant les
mois froids, cette influence déviatrice n'existant plus, l'air des sommets glacés
s'écoule directement du sud vers le nord.
Arcachon. Les trois années 1893-1894-1895 fournissent des graphiques
analogues à ceux de Biarritz, mais avec des dissemblances notables pour
ceux du matin.
Le soir, pendant les mois chauds, la direction des vents vient nettement
du nord-ouest; pendant les mois froids, il se produit des variantes dues aux
mômes causes qu'à Biarritz.
Le matin, les graphiques montrent que, pendant les mois chauds, les vents
viennent de directions variées dépendant de l'ouest et du nord-ouest; pendant
LA COTB DES L\NDKn DE «U^kUH^NK.
341
les mois froids, les directions, plus variables encore, dé|>endent du sud et de Test.
Les causes de ces dissemblances M>nt faciles i déterminer par la situation
topofrraphique d'Arcachon ; il n*y a pas ici de hautes montagnes dans le voisi-
nage, pour donner, le matin, un écoulement d*air vers la mer; mais il y a la
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vents, a la t^tubrr. dr^ tndirations st* rapprochant U^auroup de cellrs d(*» gra-
phiques d'Arr.'irliiin.
Le S4Ûr, on troine, touj(»ur5 p<*ndant 1rs moin rli.iinl^, 1rs vents dominant
qui ^ionnent du nord-ouc%t, et, |N*n(l«int le» mot^ fniids. den dirt*ctions plus
variable» mcon* et ornant de IV^I.
Le nulin, Tinfluence du plateau landai» ne m* fait plus M*utir, et le» vents
suivent le«i mouvement^ L'ênêniux de ratmo»plière, s.in% directi<in loi'ale bien
dctinie.
342 A. HAUTREUX.
Cette déviation des vents vers le sud-est, qui existe pendant la saison esti-
vale Taprès-midi, est donc générale sur toute la côte des Landes, depuis Cor-
douan jusqu*à Biarritz. D'autre part, les graphiques de Biarritz ont montré
Tair des hauts sommets s*écoulant vers la mer ou vers la plaine, à la suite des
refroidissements nocturnes; cette action est plus marquée pendant Thiver que
pendant Tété.
Ces déviations locales des mouvements généraux de l'atmosphère agissent
d'autant plus dans le fond du golfe de Gascogne que cette région est plus
éloignée du passage ordinaire des tourbillons cycloniques de l'Atlantique nord.
On a souvent remarqué que dans la région landaise le baromètre est
moins vigilant que dans le nord de la France et qu'en Angleterre ; c'est qu'ici
nous sommes sur le bord extérieur de l'entonnoir barométrique, et que nous
ressentons les modifications qu'amènent les dépressions, pluies, vents, orages,
sans que le baromètre local ait été fortement influencé.
Ces déviations locales dues à la topographie de la région des Landes, se
reproduisent également dans toutes les régions montagneuses, où elles sont
plus accentuées le matin que dans l'après-midi, 'l'hiver que l'été. C'est ce qui
arrive dans le golfe du Lions, où le cirque montagneux des Alpes, des
Cévennes et des Pyrénées qui entourent le Bas-Languedoc et la Provence,
donne naissance à des vents qui, le matin et surtout pendant l'hiver, s'écou-
lent de ces sommets glacés en convergeant vers le centre du golfe, et qui pen-
dant les mois chauds de l'été déviés à leur tour par les plaines surchauffées,
prennent la direction du nord-ouest vers le sud-est, sous le nom local de
Mistral ou de Tramontane.
Aux environs d'Alger, les montagnes du Djurjura et de la Kabylie produi-
sent les mêmes effets, l'air froid s'écoulant vers la mer, du sud vers le nord.
Ces effets de déviation locale sont naturellement d'autant plus sensibles
qu'on s'éloigne davantage du trajet ordinaire du grand mouvement giratoire
circumpolaire.
{A suivre.) A. Hautreux.
Le cours inférieur de la Likouala aux Herbes
Ju.H4|u*iri lc% in«ltk'<*iH*^ HanaimaH, (|ui lialMUMil li*^ |>onU *lv la Saii::iia,
!MMi^ II» 1 ilo Lat. N., rtairiil, vu urn«*»ral. m.il ili'*|MiHÔH à Ir^'ard «Ir^ lilanrn.
I^»ur itfiniraiioo frinto, roinim» Inir rofiM <lo i:iii«ItT I«»h %'oyaL'«*iin*» a va il
iltVmiM:;*'* h*^ tt*tilntivrH <I«» | m* iiôl ration «lafi<» la rt*:;ioii Ihhm*(* roiii|iriM* ni In*
la Saii;:lia t»l rOiihaiiv'hi ; «*t, la Likouala aux II<tIm»^ riait loujour» n::unM* rn
|N>iiitillr sur l(*^ rartr!«. Au r(»mnu*nrt*iiM*iit ilo IIMM), <|fH n*prrMMilantH i|<» mai-
Miti% lit* roinmorco fran<:ai>rH, au^^i liahilrn «|uo palinitA, parviiimit à apai^T
rt^tti' ho^tilitô et «i «*V4*illor rlirz vv% iiaturcln le dr>ir «l'entnT en n-lationH
rommercialt*^. Dans crlle ron<|ut^lr «l'un nnu\<'au ^enre, un Av% tnn\vu%
il'artion l«'** jiluH eflirai*«»H fut la ;;alanterie fnin«;ai^r ; elle n*u<«sit ti»ujiMir«,
mc^nie au|»r«'5 «rhorriM*'^ nriTe^^Hf^. Kn tVlian;.'!' de qurlqurH roin|)limenl.4.
Je f|uel<|u<*ft ratlraux, no^ vii'ux Africaine, ^*atta^ll^rent nin^i île fiilMf% auxi-
liain*^, crArr auxqurU iU ^u^*ul l>ii*nl«*»t tout rc t|u'on l<*ur rarliait, et arijui-
n*nt |M»u à |M*u une \éri(ahle autorit«'* ^ur rrlle |M»|iulation iralionl ho^tili*.
(IV^t ain^i «|U*rn mar^ IIHMI. M. PiranI t-lait devenu Tenfint chéri du un»%
%illi::«* de PruilM».
A lam«'uie i'*|MH|ue, une mission tti|MiL'ra|dii(|ue diriL'«V par le romniandant
(tendn»n, d«* TArtillerie, fi|N'Tait dann le Cnirjo fran(\ii«^, divi?^re rn d«*ux hri-
t:vli*<». L'une, |dae«'*o ^oua la direetion immédiate du rli«*f de la mi««<«ion, a\ait
|Miur rliam|i d'o|M*rationH U*s i*nvir«»ns d«» Rnir/a%'«dle, la H«*ronde, miu!( mon
roromand4*mrnt, la n'»;:i«>n eompriM» vuirv la rôti» et le lia^^in de l'Alima.
A|>rt-!^ qu«* la deuxième briL'ade rut a<lie\é rexfdoration de^ ha^^inn du
N'ir<»unié, de la N\.iiit:i rt de la haute Lou«*té, je fu^ d«»tarhé pour elTrrtuer
la driimitatifui rnlrr Ir tIim<'roun et Ir tj»nL*o fran<;ai^, dan^ la résrion San^rha-
N'joko. Au rrtour d<» r%{U* o|Hratii>n, m«*ttant h protit rinfluenrr «le M. Pi*
rani, je réu^^i^ à tra\«T*«T la n •'ion «*om|»riM» rntrr le <N»ur5 inf«Ti«*ur d«» la
Sanctia et rrlui «le la Likouala aux II«tIm-^, rt a d«*M'«'ndre, rn«»uite. celte
ri%i«Te. J'ai, ain«ki, reconnu crt important rour^ d'«'au. «mr une distance «le
drux décret de lalltudi^
Ijs II mars llNHj. a<('i*mpa;:né «le radju«hnt tiiUiuleau et de i^ix miliciens.
344 E. JOBIT.
je quittai Pembé, pour atteindre la Likouala aux Herbes. Nous dûmes, d*abord,
traverser la forêt tropicale qui couvre les bords de la Saugha, en formant,
sur chaque rive, un épais rideau de verdure; vers l'est, la forêt s'étend sur
80 kilomètres. Pendant les huit premiers kilomètres, le terrain, élevé de
25 mètres au-dessus de la Sangha, est sec; par suite, le sentier aisé et fré-
quenté. Les habitants de cette zone vivent dans Fabondance, se nourrissant
de bananes, de poules, de cabris, et, des produits de leur chasse : buffles,
sangliers, canards. Plus loin, la marche devient singulièrement difflcile : on
rencontre un chapelet d'étangs remplis d'une nappe de boue liquide, profonde
d'un mètre en saison sèche, et qui demeure stagnante sous le couvert de la
forêt. Les noirs, aux pieds larges et aux reins souples, avancent aisément sur
ce nouvel élément, ni eau ni terre; l'Européen et le porteur ioango sont
obligés, pour ne pas rester enlisés, d'exécuter de véritables tours de force
d'équilibre, en passant, de racine en racine, et de tertre en tertre, sur des
nervures de palmier qu'ils jettent devant eux. On franchit environ 1300 mè-
tres en trois heures. De temps en temps, le sol se relève d'un à deux mètres,
et le sentier redevient praticable.
Cette forêt marécageuse est très riche en lianes à caoutchouc {Landolphia
Florida) et en Ficus de 0 m. 30 à 0 m. 60 de diamètre. Des villages d'une cen-
taine d'habitants sont établis sur des buttes, hautes de 20 à 30 mètres, qui
émergent au-dessus du marais. La population en est hospitalière, assez riche
en vivres et en ivoire. Déjà les traitants noirs de nos maisons de commerce
ont pris pied dans ces villages et y font d'excellentes affaires.
C'est dans cette région, près du village d'Ebemba, que nous passâmes
insensiblement du bassin de la Sangha dans celui de la Likouala aux Herbes.
Au delà de Malanga, encore habité par la même race que celle établie sur la
Sangha, un vaste marais large de 15 kilom., qui s'écoule vers la Likouala,
marque la fin du pays Basanga. Passé ce marécage, l'aspect du pays change
brusquement. La forêt s'arrête devant une immense plaine, couverte d'herbes
hautes d'un mètre, rayée de lignes sinueuses tracées par les rideaux d'arbres
qui bordent les cours d*eau. Au milieu de la journée, la température s'élève
brusquement de + 28% à + 35" et même + 40". Quelques mares rappellent,
seules, qu'à deux kilomètres de là, le marais étend indéfiniment vers le sud sa
fange noirâtre.
Entre la plaine et le marais de Malanga coule une rivière qui draine ce
dernier, la Bailly, affluent de la Likouala. Elle mesure 30 mètres de large sur
0 m. 60 de profondeur, et n'a presque point de courant. Son cours tortueux
conduit, vers le sud-est, à M' Poko, le premier village des Balingos, population
curieuse et entièrement distincte des races voisines.
Là, nouveau contraste : cent hommes hauts de 1 m. 80 en moyenne, vigou-
reux, bien musclés, presque nus, portant seulement par devant un carré de
u: <:<>nts lypCRiErR nu i.v i.iki>i-,\u xv% iii:k»:s. lu
JoDc^ tnsM-fl susftciHlu à une rfiolurp, «rrivriit, ro trouito bien on]c»nD<^, i
Dulrv mirontrf. Charuo d'eux tirnt A la main ud {«aqurl de «jualre A rinq
lonfiura lanrc^, k fntiA et larjre for «Itarhi- A U liampr giar une ronlfletlf
In-W-c. Lo fhef marrhe on avant, et »oiiiblr -- rlioM- ran* — jouir d'un»-
nVItr auti>rit<'. On érliannr Jt'it |K>ifrnt'-*'H de main, drn • maUmuu • (iM)n-
jouri: mais, ilupeale, le rlief fait si^rnc qu'il n«iuH înlcnlit l'arra-H de Mm \it-
la^'e. Les lanre« $*> dreSM-nl nienai;nnl<>!t, M-* nos (triMni^n-^ tentalivcN pour
furror rctte ronniime. El, |h'iiiI.-iiiI la halle que nouo faiMiix A nHtmèln-Adu
villnpr, une ^'.-int<> nrnire ne nous quitte ]i,i*, rani.'<'-e en un <-n>i5Mril o(^en^i^
qui nouft liarrf le x-iitier.
Olle riinrcnsioi) une Uns obtenue, 1rs llalinff»» w inontn'nl tri-* pn'-vc-
nanl*. IN nl>u^ a|>|Hirlfnl drs vivri-» il>iinaiif« ot [mulrM, Mn» pn-^iuc vouloir
dr {t^iemenl. Mnllieureu^einenl b'iir l.iiiL'ue fol iiiri>m|>rt'li<-ii«itile aussi bii-o
(xiur li-^ It.io.)n;:as ipn- |M>ur les l^idin;..*, i-t m>^ini- [Miur les mîlîrii-iin qui uni
loyo^r fhrt b-s ltari;.Mla« dans rOub.in;.'lii el il.iiis ),i liautt- S.uivlia.
C<'s in<)i;:<'-ot-> m- nianifrotonl amunt- rii>ii' df* marchandises onlinaireu
de trailf «-I. t.ilwr, .■■l..iï.s. Il* ne d- ■•inni que .1. a f.rs dr la»..», harli.-s.
marh.-ll.'s t-n fer, .-l du til •]•■ lailitn. M.iis b iir oouhail h- |>lus vif col. <'-vi<b'ni-
nienl. «If nuis \iiir i|'-;.*u«r(>ir; sur h-urs in^l nii'i*, la iiiarchc en a\anl eol
refiriM-. s..ii4 U .■i>nduile de ^iiinl Liei.iirs cnii m.us wrxi-nl ilc u-uiih-». sans
dernanib-r la rrotimlrc n'Inliution.
La «uil-- .lu ii.\.i;;i- a nionln'' qu.- c-llf altilu-le l'Iail ino|iin'-e [lar la rrainte
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346 E. JOBIT.
nous épièrent, en effet, pendant la halte, en se dissimulant derrière les
bananiers. Elles sont plus petites que les hommes, de moins belle anatomîe»
et semblent un peu plus vêtues : chez elles, le carré de jonc tressé fait tout le
tour des reins.
A Mogouma, le. second village des Balingos, nous pûmes forcer l'entrée,
en faisant marcher nos six miliciens baïonnette au canon. Lea cases sont
disposées autrement que dans le reste du Congo. Au lieu de former une
seule rue plus ou moins longue, elles sont isolées au milieu de touffes de
bananiers, à 25 ou 30 mètres l'es unes des autres, éparses, et, sans direction
constante, comme les villas d'une de nos villes d'hiver. Chacune d'elles est
longue de 15 mètres et large de 6, couverte d'un toit en forme de berceau
renversé dont le faite est à une hauteur de 3 ou 4 mètres. Les parois,
formant pignon, sont à 2 mètres en retrait du bord du toit, laissant, en avant
et en arrière de la case, une sorte de marquise où l'on fait le feu, et où on
entasse la provision de bois, coupée avec soin, en prévision des inondations.
L'intérieur de chaque case est divisé par des cloisons en huit petites chambres
communiquant par un couloir central. La couverture est en chaume d'herbes,
la charpente en bois dur, et les parois en nervures et feuilles de palmier.
L'ordre et la propreté régnent dans ces cases où doivent se dissimuler des
réserves d'ivoire.
Les Balingos dédaignent les fusils, qu'ils connaissent, cependant, pour en
avoir pris aux villages qu'ils ont combattus. Ils n'ont pas d'arcs et semblent
peu chasseurs : les canards et pintades abondent, en effet, près de leurs villages
et se laissent facilement approcher. La principale industrie de ces indigènes
est la pêche. Ils capturent le poisson au moyen de claies et de nasses et savent
le fumer. Les bananes constituent le fond de leur nourriture; ici le manioc
est inconnu.
Les piroques des Balingos, qui ressemblent à celles des Bondjos, sont à
fond rond, étroites, cylindriques, prolongées, à l'avant et à l'arrière, par une
plate-forme rectangulaire longue de 1 mètre formant pont volant quand on
accoste. Les indigènes possèdent un grand nombre de ces embarcations, qu'ils
taillent dans des bois durs et plus lourds que l'eau; à notre arrivée, ils s'em-
pressèrent de les cacher en les coulant. Cependant, pour un prix raisonnable
en machettes et en cuivre, je réussis à acquérir six de ces pirogues sur
lesquelles ma colonne descendit la Bailly.
Cette rivière est navigable à partir du village de Mogouma. Large de
30 à 50 mètres, profonde de 1 à 3 mètres aux basses eaux, ayant un faible
courant, elle constitue une voie de pénétration facile pour de petits vapeurs.
Son lit est formé de sable mélangé de débris végétaux ; l'accès de ses rives
est défendu par des bancs épais d'herbes palustres. Les méandres décrits par
la Bailly dans la plaine triplent et même quadruplent la longueur de son cours.
LE ^.l>rR^ IM'KHIMR DE L\ IJkor\LA At'X HBRIlKv 3i:
Oltr rivière €*î»l lrè«* |N>ivM>nnou^*, et, ?a»% lionU In'»» piho\oux ; rananlf», |»iii-
UtloA, ai^rfUcA, inaralNiutA alKindont »ur f^*s ri^rfi. Uan^ la plaine voi%ini\
rtMi|N*<* <lt* inart*s cl Av. rui?tM*aux fanfreux, ou ri*lève Av nomkri*uft«*s tracer de
A|»rès un voyage d'une jouniéo de piro;:ue, nou^ arrivons au confluent de
la Itailly et de la Likouala aux llerhe^. En re |N>int, cvs deux rivi^rt»» ont
chacune fiO mMn*s de Itiv^o et 2 mètres de profondeur; la Likouala e^t moini»
rn*u»4\ ce|M*ndant, que ^nn tributaire; tout prè^ du confluent, elle pn*M*nte un
pi«* où la pnifondeur e^t de I m. 20 aux l>a«M>n eaux. Ce fait autori^Tail,
MMukle-t-il, à |HMiM*r que la Likouala ne vient pa% de foK loin, et qu'à
lexeniple de la llailly, elle pn*nd nai^^mcr dan.n den marais nilucA au phM, i
une cinquantaine de kilometn*.^ dan» le nonl. Tou<» le% indic^neii remontréi^
plu« lia^ étaient, cep4*ndant, unanimes à nous afiiriner que, |M)ur atteindre les
Miurreu de la Lik(»uala, il fallait navicuiT un irrand nombre de jour». Il eM
diflicilc de ré>oudn> le probli^me, a ^»nnn, car la Likouala |KMit très bien
former plusieurs bran, faciles i confondn» avec les nombn*ux d«'lMiucbé^ de
marais qui viennent la gro<«sir à tous \v% points de M>n cours.
1^1 n'Minion «les ileux cour* d^*au birme une belle rivière Av |U0 mMres de
iar.:e. \\ mètres de profondeur mo\ennc, 5er|H*ntant toujours capricieus«»ment
rntrt* di*n ri\es sablonneuses de 3 mètnvs de haut. (>|M*ndant, de btin en loin
on n*nci»ntre un seuil n>clieux formé de limonite.
Plusieurs bois de 2 à 3 kilomètres carrés |>an(èmeut la plaine, n*couverte,
en général, d'une herbe haute, à ti;re f<»rte, analc»firue à nos joncs. Au-dessous de
cette herlN\ une couche «le débris %«*;:élaux de 0 m. 50 d'épaiss4»ur feutre le
uA, Ko dehors des pintes créé«»s par b»s buffles, la circubition est pn»*que impos-
ikible sur ce terrain; le f«*u lui-même ne parvient pas a détruire complètement
cette vé::étati(»n entretenue par l'humidité du sol et les pluies continuelles.
L4*s villages llalin^os situés sur les iHinIs de la Likouala Mmt tellement
bien dissimulés tians b's b«ii%, qu*«in ne sou|M;onnerait jamais leur existence,
ii Ton ne vo\ait Truibarcadèn* dt*s pirojrues, toujours C4immandé |Mir un talus
facile «\ défeuilre. IVirftiis un arbn» fttiche, couvert de milliers de chauves-
M>uris qui s*y suspend«Mit en prappe* ira<»|H*rt n'*pu;;nant, est le phare qui
ftiirnale c«»s ports sommaires et peu hospilali»Ts, car pirtout défense nous
était faite d'entrer iltns bs \illa;:i*s. Plus ona>an<«* vers Taval, plus il devient,
il est vrai, facile de violer ct-tte déleuM*.
Par 0 :U>' de l^it. N., n-Mis nMicontràines des hipiNipotamesen assri crand
nombre, dans ces para::i %, des bandi*^ de canards, d'ait^rettes et de maralMiuts
couvrent les bancs île *ibb* et s«-mblent icnon»r b's de^M*in% malfaiMiits de
l'hofume.
A DaUMTloro «0 2"» d«» l#.lt. X». chei b»s indi»'i'n«'*« «in voit iléja quebpies
lamlM*au\ A*'Uf^** n'mplaifr le «^.lu^ i;r«' coutume île jimcs tn^^^'s.
338 A. HAUTtlEUX.
rivage et des estuaires voisins; puis, les fonds de la mer et des fleuves qui s'y
jettent, enfin les mouvements historiques que dévoile la comparaison des
cartes hydrographiiues^anciennes. ,»
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LA t.nTB OKîi L^NOK** DE «.AS^oiiNK.
139
l«irsi|uVlle!i {loni voinino^ de^ mers, attirenl à ellm Pair pliisi frai% <li*<i oroans;
rVut le ph^nomt^ne bien connu (I«*h brisc*^ du laiye de IVlé. (!e double phéno-
niAne, raus<' par le» altitudes et par les plaines surrhauiïées, se pmduit dans
la n^trion du sud<ouest de la France.
Les ol)servati(»ns faites, matin et viir, pendant quatre ans, chaque jour, i
Biarriti, à Arcachon et à la t'oubre, <»nt toute la ritrueur d'une démonstration
Golfe de Gascogne.
Le proct^lé (rraphii|u«> ailopU* tient roin|>lc do la «lirtM-tinn cl «le In f«»iT4> du
vrnt, chaque j<iur, matin rt !M>ir. On a ainsi une (itruro qui donne une id«>e
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BIARRITZ
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prtViM* du niiiuvriniMit atiiio^|i|irri4|iif* pour TlM^un* indiquée; le dessin forme
un as^rmld.iu'** d«» pelIl^^ liL'nr> f|ui proiluit un Iraré ^ainissant, cVnt le procédé
dont M* M*nrnt !«*% marine |Hiijr indiquer b*iir route estimer sur la carte.
Biarritz. Le%;;rapliii|u«'s, tnct-^. suivant la dir«*ction il«'^ vent.s<*t IcMir force,
!•• matin **pt h«un's ft Ir soir M'pl hi^ins, pour 1rs troi^ annérs ls*»:uih!»l-
IH'.C», ant'<*li*nt ufM' ri u'ul irité d'.is|MM'| pour ct»rlains nuûî* qui est vraiment sai«
«iss,iiiti*. Kt d .iboni, b's dirrrtiiins résultantf^^ do toutr?» cr?» années S4»nt aliso-
340 A. HAUTREUX.
lument dissemblables entre celles du matin et celles du soir, tandis qu^elles
sont presque identiques pour les mêmes saisons, pour les trois années et les
mêmes heures.
Le soir, les résultantes viennent du nord-ouest. Le matin, les résultantes
viennent du sud-ouest.
L'analyse de détail a une importance considérable en faisant toucher du
doigt les causes locales qui agissent avec cette régularité.
Soir. Du mois de mars au mois de septembre, la direction est régulière, les
vents soufflent du nord-ouest; ils viennent de l'Océan et se dirigent vers le
pied des Pyrénées.
Du mois d'octobre au mois de février, les graphiques n'ont plus la même
régularité, les vents viennent du sud et de l'est, suivant que les hivers sont
froids ou moites.
Les causes de ces directions variées sont évidentes. Pendant les mois
chauds, les plaines des Landes, surchauffées, appellent du large les masses
d'air océaniennes; ce sont des vents étésiens. Pendant les mois froids, l'at-
traction landaise disparait et les influences locales ne dévient plus les mouve-
ments généraux de l'atmosphère, dont les intensités sont plus énergiques.
Matin. Les graphiques ont encore leur éloquence particulière. Les résul-
tantes des années se dirigent vers le nord-est, mais indiquent deux périodes
bien distinctes :
De mars à septembre, les vents viennent de l'ouest-sud-ouest, c'est-à-dire
des monts Cantabres de Galice ; de septembre à mars, ils soufflent des monts
pyrénéens, de la Navarre et du Guipozcoa; ils viennent franchement du sud.
Ici encore, les effets sont bien évidents et démontrent, hiver comme été, la
puissance déviatrice des causes locales. Le matin, l'air s'écoule des sommets
glacés des Pyrénées espagnoles vers la mer; "pendant les mois chauds, la
plaine des Landes dévie ces masses d'air vers l'est-nord-est; pendant les
mois froids, cette influence déviatrice n'existant plus, l'air des sommets glacés
s'écoule directement du sud vers le nord.
Arcachon. Les trois années 1893-1894-1895 fournissent des graphiques
analogues à ceux de Biarritz, mais avec des dissemblances notables pour
ceux du matin.
Le soir, pendant les mois chauds, la direction des vents vient nettement
du nord-ouest; pendant les mois froids, il se produit des variantes dues aux
mêmes causes qu'à Biarritz.
Le matin, les graphiques montrent que, pendant les mois chauds, les vents
viennent de directions variées dépendant de l'ouest et du nord-ouest; pendant
LA CAlTB DES L.INDES DE O^l^lKAK.
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les mois froids, les directions, plus variables eorore, dé|H*ndent du sud et de Test.
Les causes de ces dis>emblances Mint faciles i déterminer par la situation
to|Kifrraphique d'Arcachon ; il n*y a pas ici de hautes monta^rnes dans le voisi*
nage, pour donner, le matin, un écoulement d*air vers la mer; mais il y a la
Matin
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région land<li^e (}ui exerce son action d'ap|K*l, matin <*t Miir, |K*ndant la sai>on
chaude.
La Cotibre. Les t:raphi(|ut*s faits en iS'.i.l dcHinent, pour la direction des
vents, a la C^oubn*, dv^ indi« ation» m* rapprorhant beaucoup de celles de» pra*
phiques d'Arcarhon.
Le Miir. on trouve, toujours pendant les mois rliauds, len \ents doiniuiint
qui tiennent du nonl^ouc^^^t, et, |H-ndant \vs moifi fn>id5. de» dirertionf» plus
variablcfi encon* et \i*nant de re>t.
Le matm, rinfluenre du plateau landais ne >e fait plus sentir, et le?» vents
suivent le% mouvements ;:ént'raux de ^atmo^plltTe, >aii«> direction locale bien
detinie.
342 A. HADTRBUX.
Cette déviation des vents vers le sud-est, qui existe pendant la saison esti-
vale Taprès-midi, est donc générale sur toute la côte des Landes, depuis Cor-
douan jusqu'à Biarritz. D autre part, les graphiques de Biarritz ont montré
Tair des hauts sommets s'écoulant vers la mer ou vers la plaine, à la suite des
refroidissements nocturnes ; cette action est plus marquée pendant Thiver que
pendant Tété.
Ces déviations locales des mouvements généraux de l'atmosphère agissent
d'autant plus dans le fond du golfe de Gascogne que cette région est plus
éloignée du passage ordinaire des tourbillons cycloniques de TAtlantique nord.
On a souvent remarqué que dans la région landaise le baromètre est
moins vigilant que dans le nord de la France et qu'en Angleterre ; c'est qu'ici
nous sommes sur le bord extérieur de l'entonnoir barométrique, et que nous
ressentons les modifications qu'amènent les dépressions, pluies, vents, orages,
sans que le baromètre local ait été fortement influencé.
Ces déviations locales dues à la topographie de la région des Landes, se
reproduisent également dans toutes les régions montagneuses, où elles sont
plus accentuées le matin que dans l'après-midi, l'hiver que l'été. C'est ce qui
arrive dans le golfe du Lions, où le cirque montagneux des Alpes, des
Cévennes et des Pyrénées qui entourent le Bas-Languedoc et la Provence,
donne naissance à des vents qui, le matin et surtout pendant l'hiver, s'écou-
lent de ces sommets glacés en convergeant vers le centre du golfe, et qui pen-
dant les mois chauds de l'été déviés à leur tour par les plaines surchauffées,
prennent la direction du nord-ouest vers le sud-est, sous le nom local de
Mistral ou de Tramontane.
Aux environs d'Alger, les montagnes du Djurjura et de la Kabylie produi-
sent les mêmes effets, l'air froid s'écoulant vers la mer, du sud vers le nord.
Ces effets de déviation locale sont naturellement d'autant plus sensibles
qu'on s'éloigne davantage du trajet ordinaire du grand mouvement giratoire
circumpolaire.
{A suivre.) A. Hautredx.
Le cours inférieur de la Likouala aux Herbes
JuM|u*iri le^ indk'riir^ ita^!Ui;;iiH, qui haliitiMit I<*h lionU ilt* In Safi;:lia,
54mH le i' (lo Lai. N., rtai«*nl, m i:i'*n<'*ral, mal di^iMinr*, à Tr^Mnl *lv% lilaiirn.
Ij<*ur t:nioraiii*«« f«*inl(\ roinmo lotir n*fiM ilo t:iii«I«*r U'^ voyiL'i'iirH, n\ait
«ItVoiirav^i* l«*H |rnlati\<*s <|i* priirlratioii ilaiin la r«'*::iiiii lioi^^rf* rotn|»riM* l'iiln*
la Saii;riia vi rOiiliaiiL'Iii : <*l, la Likouala aux II<tIm*^ rtail loujourn li;:un''r m
|M>intillt'* ^ur 1rs rarlfn. Au roiiiiii(*nr«*iiirnl i|«» IIMM), i|t»H n*|irrHriilantn «le mai-
M»ii<t lie roinineroe frati<;aiseH, aussi hahiles que palienl.H, |)arvinrent à apainor
relie litintilité el à éveiller rliex res iiaiureU le désir «l'entrer en relation*^
rommerriales. Dans cette conquête il'un nouveau pMire, un ilc^ moNenn
«l'arlitin len |i|u'* eflîcacen fui la ;:alanterie française; elle riMisnit touj«>ur^,
même auprès «riiorrilil«'H né::ressi-s. Kn échan;;^ de qu<*li|ueH compliments,
de quelques cadeaux, nos vieux Africains, s'altacliéront ainsi de lit|è|i»s auxi-
liain*«, crAce auxqmds iN sun*nl l»i«*nt«*it tout ce qu'on leur cachait, el acqui*
n*nt |M*u à |M*u une \éritalde autorité sur c«*lte ptquilalion fKaKord hostile.
CV%t ainsi t|uVn mars IIHIO, M. Pic.ird était de\fnu IVnfant chéri du uros
villi;:(* de Pemhé.
A la même ép«iqu«*. une mission topoi^^raphi(|ue dirik'ée par le commandant
Gendnm, t|e TArtillerie, o|HTait «lans le (!on;ro français, divisée i*n deux hri-
(Tides. L'une, placée sous la direction immédiate du chef de la mission, axait
pour champ d*(qM*rations les en\iron^ «le Hrar/avidie, la seconde, sous nnm
commandement, la ré;:ion compriM* entn* la côte et le hassin de TAlima.
Après que la deuxième hri::ade eut achevé IVxploralion des has^ins «lu
SV'»unié, de la N)in;:.i et de la haute l*ou«lé, je fus détaché pour effectufT
la d«dimitation entrt* le<]ameroun et leTonu^o français, dans la rétritin Sancha*
N'joko, Au ri»tour •!«• crllt» opération, mettant h pn»tit rinfluenc** «le M- Pi-
rani, je réussis a lra\er*«T la n •'ion compriM» entre le c<iurs inférieur de la
Sanirha el crlui de la Lik<iua!a aux IlrrlM>s, et à d«*sri*ndre, ensuite, cette
ri\ién*. J*ai, ainsi, rrconnu cet important ci»urs dVau. sur une distance tle
deux degrés de lalitudf.
I^ Il mars VMH), arc4impa;:né de Tatljudant (iihouleau el do six miliciens.
342 A. HAUTREUX.
Cette déviation des vents vers le sud-est, qui existe pendant la saison esti-
vale Taprès-midi, est donc générale sur toute la côte des Landes, depuis Cor-
douan jusqu'à Biarritz. D'autre part, les graphiques de Biarritz ont montré
Tair des hauts sommets s*écoulant vers la mer ou vers la plaine, à la suite des
refroidissements nocturnes; cette action est plus marquée pendant Thiver que
pendant Tété.
Ces déviations locales des mouvements généraux de Tatmosphère agissent
d'autant plus dans le fond du golfe de Gascogne que cette région est plus
éloignée du passage ordinaire des tourbillons cycloniques de TAtlantique nord.
On a souvent remarqué que dans la région landaise le baromètre est
moins vigilant que dans le nord de la France et qu'en Angleterre ; c'est qu'ici
nous sommes sur le bord extérieur de l'entonnoir barométrique, et que nous
ressentons les modifications qu'amènent les dépressions, pluies, vents, orages,
sans que le baromètre local ail été fortement influencé.
Ces déviations locales dues à la topographie de la région des Landes, se
reproduisent également dans toutes les régions montagneuses, où elles sont
plus accentuées le matin que dans l'après-midi, l'hiver que l'été. C'est ce qui
arrive dans le golfe du Lions, où le cirque montagneux des Alpes, des
Cévennes et des Pyrénées qui entourent le Bas-Languedoc et la Provence,
donne naissance à des vents qui, le matin et surtout pendant l'hiver, s'écou-
lent de ces sommets glacés en convergeant vers le centre du golfe, et qui pen-
dant les mois chauds de l'été déviés à leur tour par les plaines surchauffées,
prennent la direction du nord-ouest vers le sud-est, sous le nom local de
Mistral ou de Tramontane.
Aux environs d'Alger, les montagnes du Djurjura et de la Kabylie produi-
sent les mêmes effets, l'air froid s'écoulant vers la mer, du sud vers le nord.
Ces effets de déviation locale sont naturellement d'autant plus sensibles
qu'on s'éloigne davantage du trajet ordinaire du grand mouvement giratoire
circumpolaire.
{A suivre.) A. Hautreux.
Le cours inférieur de la Likouala aux Herbes
Jii«M|u*it*i loH in(li;:rnoH Ha^antras, qui halûtcMil I<*h lionls ilc h San;;lia,
^Min II» I' ilo Lai. N., ôlati'iil, i-n s:«''iit'Tal, iimI ili>nosi''» à l'rir.inl ilos iilaiirs.
Ia^ut itfiii>ranro ffinto, rommf l«Mir rt»fiin ilo f:iii(|<T I«»h vciy;i::riirn, avait
iliViMirac«'' l«*^ liMitali\<»s «l«» |h*ii<'*I ration tlaiin la n*;:i<»ii hui*»/*!» nuiiprix* eiiln»
1.1 Saiiirlia vi ri)ulMn::lii; «*t, la Likouala aux IIitIm^s riait toujour^i fli::urr*i* en
|N»intillr Hur l«»s rarir*». Au romnH*nr«'niiMil •!«• IIMM), iI«»h n'|»n*^fnlantH ilo niai-
Min% <io roninMTto fran<:aiHr<, au.H«»i haliilrn quo iiatit^nU, parvînn*nl à a|>aiv»r
ct'iU* hu«ktilité el À rvrillrr cUvz vv% naturel» Iv- ilc^ir d'entror <*n n*!ationH
romm<»rrialrH. I>an^ cviU* mnqut'^lf» «l'un ni>u\<*au p«'nro, un «If?» nioyrn<«
d'arlitin l<*H plu'^ 4*flira(«*^ fui la caLinli'rii* fnini;ai*»r; rll«« nMts>it louj«»ur^«
mi^nn» au|»rrî» <riiorrilil«'s n«'';:ro*»v^. Kn rrlian::»» ilo qurlqurs r(»mplinuMil5,
i|<* qu«'l<|ur» ra«l«Mux. no% \irux Africains, ^^'llta^ll^ronl ain^i <lo litlMrs auxi-
liairt*<», crAn* au\i|u«'U iU ««urt'nl lii«Mil«M loul rv qu'on l(Mjr radiait, vi ar(|ui«
n*nl |M*u à |N*u une \<Tilal>lo auloril/* sur ri'tlt» |Mqiu!alion <ral»onl hontih*.
(I\'^t ain'^i qu*i*n mar^ llHio, M. Pir.inl rt.iit «Irx'nu IVnfant rlirri «lu Mrn%
vill.i;;i» iU* PrnilM».
A lanit^nio i*|MN|tit\ un*' mission lo|>oL'ra|»liiquo iliri::iM* par lo rornniandant
(fon<iron, «!•• TArtilliTi*», iqMTait »Ians Ir (Ion^M> fraur-iis, ilivi^V m iloiix liri-
Ci«lt*^. L*un<\ plar/f %(MM la «liriH'tion iinmédiaU* du rlirf ili» la nli«'^ion, a\ait
pour champ d*o|M*r.ition^ lf*<( t»n% iron^ di* Rrar^avidlc*, la MTondi*, hkis mon
r«imniand«*m4*nl, la rr;.Mon ronipriM» rnin* la ciMi* rt h* han^in d(* TAlima.
Aprt*« qu«* la d<Mixi«'*nie l»ri::ad<* rui at lH*\t* l'rxploralion dt*s l>a*««^ins du
SV'»unii'', df la Njuitri vi de la haute Lou«*ti'*, je fu5 driarhé pour oITerturr
la d«'dimilalion entre le Cameroun et leCon;ro fmn«;ai5, dan^ la rétrion Sancrha-
N'joko. Au retour de cflt*» o|M'*ralion, ni«*tlant à prolit Tinfluenre de M. IM-
rartl, je n*u««^i4 à Iravi^rvr la rf;:ion rompriM» entre le mur^ inférieur d»» la
Santfha et relui de la Likou.il.i aux llf^rlM"». el à deMi»ndre, en^^utte, relie
ri\i«*re. J*ai, ain*»!, rfroiuiu ivt iiiip«»rlant rour^ dVau, sur une dislance de
deux dei:rê« île l.ititiidi*.
I^ Il mars IIHHI, at ronip.ikMU* d«* l'adjudant Itibouleau et de six milieien*".
344 E. JOBIT.
je quittai Pembé, pour atteindre la Likouala aux Herbes. Nous dûmes, d*abord,
traverser la forêt tropicale qui couvre les bords de la Sangha, en formant,
sur chaque rive, un épais rideau de verdure; vers Test, la forêt s'étend sur
80 kilomètres. Pendant les huit premiers kilomètres, le terrain, élevé de
25 mètres au-dessus de la Sangha, est sec; par suite, le sentier aisé et fré-
quenté. Les habitants de cette zone vivent dans Tabondance, se nourrissant
de bananes, de poules, de cabris, et, des produits de leur chasse : bufOes,
sangliers, canards. Plus loin, la marche devient singulièrement difficile : on
rencontre un chapelet d*étangs remplis d'une nappe de boue liquide, profonde
d*un mètre en saison sèche, et qui demeure stagnante sous le couvert de la
forêt. Les noirs, aux pieds larges et aux reins souples, avancent aisément sur
ce nouvel élément, ni eau ni terre; TEuropéen et le porteur loango sont
obligés, pour ne pas rester enlisés, d'exécuter de véritables tours de force
d'équilibre, en passant, de racine en racine, et de tertre en tertre, sur des
nervures de palmier qu'ils jettent devant eux. On franchit environ 1300 mè-
tres en trois heures. De temps en temps, le sol se relève d'un à deux mètres,
et le sentier redevient praticable.
Cette forêt marécageuse est très riche en lianes à caoutchouc {Landolphia
Florida) et en Ficus de 0 m. 30 à 0 m. 60 de diamètre. Des villages d'une cen-
taine d'habitants sont établis sur des buttes, hautes de 20 à 30 mètres, qui
émei^ent au-dessus du marais. La population en est hospitalière, assez riche
en vivres et en ivoire. Déjà les traitants noirs de nos maisons de commerce
ont pris pied dans ces villages et y font d'excellentes affaires.
C'est dans cette région, près du village d'Ebemba, que nous passâmes
insensiblement du bassin de la Sangha dans celui de la Likouala aux Herbes.
Au delà de Malanga, encore habité par la même race que celle établie sur la
Sangha, un vaste marais large de 15 kilom., qui s'écoule vers la Likouala,
marque la fin du pays Basanga. Passé ce marécage, l'aspect du pays change
brusquement. La forêt s'arrête devant une immense plaine, couverte d'herbes
hautes d'un mètre, rayée de lignes sinueuses tracées par les rideaux d'arbres
qui bordent les cours d'eau. Au milieu de la journée, la température s'élève
brusquement de + 28% à + 35° et même -f- 40"*. Quelques mares rappellent,
seules, qu'à deux kilomètres de là, le marais étend indéfiniment vers le sud sa
fange noirâtre.
Entre la plaine et le marais de Malanga coule une rivière qui draine ce
dernier, la Bailly, afQuent de la Likouala. Elle mesure 30 mètres de large sur
0 m. 60 de profondeur, et n'a presque point de courant. Son cours tortueux
conduit, vers le sud-est, à M' Poko, le premier village des Balingos, population
curieuse et entièrement distincte des races voisines.
Là, nouveau contraste : cent hommes hauts de 1 m. 80 en moyenne, vigou-
reux, bien musclés, presque nus, portant seulement par devant un carré de
LK «.iil'HS IXTERICI'II l*K lA l.IKol'AU AIX IIKHBKS. SU
jonr* trvuôft luapcndu A une rrinturr, arrivfiil. rn trou|M< IticD onlonoct', t
ootrr miroiilrr. Charun <)>ux lienl à la main un paquet ilr «(uatro â rintj
lonfTurs lanrr^, à prantl ri Uiyr Tit altarlH'> â la liampf par unr ronlrlrtti'
In-AMV. Ia' rhcf marrhe rn avanl, et nrniltlr -- rlioM' raro — jouir d'uni'
n^llr aulitrili'-. On tVliantii- Ar* |ioipntVn île main, den • milamuu > ilNin-
Jouri ; mais, du fir-sle, le rlief fait sifinr qu'il nous intrniil rarn**» de Kin vil-
lape. Lm lances »»• dreSM-nl menac;nnti-s. Ai"* tut* pr^*mi^^•» tentalivrH p<«ir
furrer rrlte ('i)n5ifme. El, |H'iid.iril la Imite que noun r.iiM)ii« à l(H) m^tn'S du
tillifrc, une (;.irile armée ne nous quille pn^, rsn^'i'-f eu un rnii^unl <l|T<■n^if
qui ui>u< t>arre le snilirr.
Olte ^llll^<■^oi<ln une fois uhlenue, le» l)alint;i>5 ne nutnirent US-» préve-
nant*. lU nou!> apiN)r(<-nl dr« vivre^ ilinnan<-A et |h>uIi'->i, naiiii |tr<-M|uc vnuloir
de |>«ieinrnt. M. il lieu reij m' ment Ifur lanL'ue eM in<-<■mp^éll•-u^ilde ausNÎ bien
{H>ur If^ U>i«Ani:.-i« que |Htur le^ |,<iiini;<>«, d même pour U-s milieii-nit qui ont
voj.tKé rln'/ II-* IL1Ul■nla^ daus l'OuImn^-lii et dan» la haute S^n^-lia.
t>4 iiidiL'i'm-'' III' iiiaiiir<->'tent au< une eini<- d<-^ ni>irrliandis4-!t onlinain-i*
de traite : •.,■}. lalmr, élorTi;.. lU ne désin-nt que de» fir» de lanet», harlies.
marh)-ll<'« en fer, i-t -lu lil d<- laiton. Mai- li-iir M>uliail le pluA vif i-»t. évidem-
mml. lif n<>U4 mut dn-iurpir; «ur l<-iir% in»l.irie."., la marrhe en avant e«l
repriM-, »4iu* la coiidiiiti- de ïiiift Limii-r* qui ih.us M-rveiit de L'uidri. •.niiit
drmaitdt-r la nioiiirlri' ptnliution.
La »uit»' ilii \..\,ii-i- a iii'intn'' que rclli- a1tiliid<- ér.iit iu*pin'-e par la erajnlr
L4'auf<.iip plii« -pic j..ir llio.lililé. i:.ii.iiil a lfiir< iiri"»ilé naturelle, le» femme»
344 E. JOBIT.
je quittai Pembé, pour atteindre la Likouala aux Herbes. Nous dûmes, d*abord,
traverser la forêt tropicale qui couvre les bords de la Sangha, en formant,
sur chaque rive, un épais rideau de verdure; vers Test, la forêt s'étend sur
80 kilomètres. Pendant les huit premiers kilomètres, le terrain, élevé de
25 mètres au-dessus de la Sangha, est sec; par suite, le sentier aisé et fré-
quenté. Les habitants de cette zone vivent dans Tabondance, se nourrissant
de bananes, de poules, de cabris, et, des produits de leur chasse : buffles,
sangliers, canards. Plus loin, la marche devient singulièrement difficile : on
rencontre un chapelet d*étangs remplis d'une nappe de boue liquide, profonde
d'un mètre en saison sèche, et qui demeure stagnante sous le couvert de la
forêt. Les noirs, aux pieds laides et aux reins souples, avancent aisément sur
ce nouvel élément, ni eau ni terre; l'Européen et le porteur loango sont
obligés, pour ne pas rester enlisés, d'exécuter de véritables tours de force
d'équilibre, en passant, de racine en racine, et de tertre en tertre, sur des
nervures de palmier qu'ils jettent devant eux. On franchit environ 1300 mè-
tres en trois heures. De temps en temps, le sol se relève d'un à deux mètres,
et le sentier redevient praticable.
Cette forêt marécageuse est très riche en lianes à caoutchouc {Landolphia
Florida) et en Ficus de 0 m. 30 à 0 m. 60 de diamètre. Des villages d'une cen-
taine d'habitants sont établis sur des buttes, hautes de 20 à 30 mètres, qui
émergent au-dessus du marais. La population en est hospitalière, assez riche
en vivres et en ivoire. Déjà les traitants noirs de nos maisons de commerce
ont pris pied dans ces villages et y font d'excellentes aflaires.
C'est dans cette région, près du village d'Ebemba, que nous pass&mes
insensiblement du bassin de la Sangha dans celui de la Likouala aux Herbes.
Au delà de Malanga, encore habité par la même race que celle établie sur la
Sangha, un vaste marais large de 15 kilom., qui s'écoule vers la Likouala,
marque la fin du pays Basanga. Passé ce marécage, l'aspect du pays change
brusquement. La forêt s'arrête devant une immense plaine, couverte d'herbes
hautes d'un mètre, rayée de lignes sinueuses tracées par les rideaux d'arbres
qui bordent les cours d*eau. Au milieu de la journée, la température s'élève
brusquement de -}- 28°, à -f 35° et même -f 40°. Quelques mares rappellent,
seules, qu'à deux kilomètres de là, le marais étend indéfiniment vers le sud sa
fange noirâtre.
Entre la plaine et le marais de Malanga coule une rivière qui draine ce
dernier, la Bailly, affluent de la Likouala. Elle mesure 30 mètres de laiçe sur
0 m. 60 de profondeur, et n'a presque point de courant. Son cours tortueux
conduit, vers le sud-est, à M' Poko, le premier village des Balihgos, population
curieuse et entièrement distincte des races voisines.
Là, nouveau contraste : cent hommes hauts de 1 m. 80 en moyenne, vigou-
reux, bien musclés, presque nus, portant seulement par devant un carré de
LK ccirns i!(niiiErR nu u Liii<>v\u Atx hkrbes. su
joDr« lrrM4-s suspendu i uiw roiaturt*, arrivont, rn lrou|M> biro onlonDét', i
outre mironlrp. Ch«run d'eux tient à U main un {taquet de i)ualro à rinq
lonfcuei lanroii, à grand et Uiye fer attarlié à la liainpe |t«r une curdelelle
IresM-e. Le chef marrhe en avant, et wiiible - - rln)»<> ran- — jouir d'uin-
rt-elle autttrité. On échange de» [KtigntV» de main, de» < malamou > (iHin-
Jiiuri ; mais, du geste, le elief fait siime qu'il nous înlenlit l'arrès de son vil-
la^. Les lances w dresvnt menaçantes, di^s mts pn-mi^ren tentatives pour
furrer celle con.iigTie. Et, |>endiiiit la Imite que nous hivuis à l(M) m^tn-s du
villige, une ganle armée ne nous quitte jm^, rangt'-e en un rroinsant oiïeasif
qui nous Itarre le s<-ntier.
Olle r<inrf>i*i(in mu' foi» obtenue, le* Italin^'os se montrent tr«'< [iréve-
Dants. IN non» a{qHirt<-nt des vim-» ilmnancs et [Hiulesl, sans |>n-M]ue vctiilnir
de fiairinent. MnlheureuM'iiit-nt b'ur lan^'ue c-t incoiiipréheiioilde au^^i bien
|Miur l<-« Ua«.inL'a<t que |H>ur le^ L(>,-ini;<i". et mt^me |H»ur les roilirien.% qui ont
to\.iL'é rbei ).■» I(;in;:ala* d.ins rOub.iiiL-lii el il.nis la liant»' Sanglia.
Cf\ in<ltL'>'-ii('o ne riianifi^leiil au'une rn\if île* niiirrlianili.M-s ordinain-s
de Iraile : »el. lalwe. (■I,.(r.<.. IN ne d.MrenI «[ue .!.-» f.rs de lanees, hacbes.
marhetles en fer, el «lu lil <b- laiton. Mat* b'ur -^oubail le plus vif r>l, évidein-
m<'nt, de n"U* Voir <l.ju'Tpir; sur b-ur^ iii->l.iiiri'«, la marrhe en a^ant e»!
repri»!'. *'iii» la rortduile de viiift l.inei'T* qui iimu* «ervent de L'iiiih-^. !>ans
demaniler l.i iiioinilre n'trilHiljitn.
La »uite ilu \..yii:e a nmnlré que r.-tle allilu<le rt.iit in»['in''e par la rraintc
LeauDiup plu* que p.ir Ib'.fctilil.-, (1. -Uni a leiir.uri...ii;- njtun-lle. le-. fenime«
360 E. LEVASSEUR.
par des couches profondes et dont ceux des comtés de Lanark, d'Ayr, d'Edimbourg
et du golfe de Forth sont les principaux. A la fin du siècle, on estimait la richesse
de ces bassins à 9 milliards de tonnes au moins.
Depuis 1870, la production et la consommation de la houille britannique ont
doublé. La production était évaluée à 109 millions de tonnes en 1870; elle a été de
201,6 en 1898. Le tableau ci joint fait connaître la production de chacun des groupes
de bassins aux deux dates :
1870 1898
MillioBs d« toBaw. Ililli«iu de tp— ■■.
Durham et Northumberland • 26.6 45.3
Cumberland 1.4 2.0
Lancashire et Cheshire 14.7 25.0
Midland (avec Leicester et Warwickshire) 19.0 51.4
Staffordshire et Worcestershire 13.2 44.6
Shropshire 1.3 0.7
Gloucester et Somersetshire (avec la forêt de Dean) . ... 1.9? 2.5
Montmoutshire (partie orientale du bassin sud du pays de
Galles 4.3 6.0
Devonshire (lignite) insignifiant 2.3 3.2
South Wales 9.3 20.6
Ecosse 14.9 30.2
Irlande 0.1 01
Production totale 109.0 201.6
Exportation (ancienne méthode de calcul) 10.7 36.5
— nouvelle méthode 16.0 48.2
Pendant que doublait la production, l'exportation a triplé. En calculant d'après
une jauge moyenne de 3000 tonnes par navire, elle fournirait aujourd'hui le char-
gement d'environ 15000 navires.
Nous avons dit que, même par suite d'une demande intense. Tannée 1899
avait vu un accroissement anormal de la production : 220 millions de tonnes.
La houille n'est pas, comme les végétaux, une substance que l'industrie
humaine puisse reproduire; elle ne fait que l'extraire. Combien de temps durera et
dans quelles conditions de prix pourra continuer cette extraction? C'est un pro-
blème que les Anglais ont commencé à se poser sérieusement, lorsque le traité de
commerce de 1860 avec la France a ouvert plus largement l'exportation. Fallait-il
gêner cette exportation? Mais la houille, par les cargaisons pleines qu'elle fournit,
procure à la marine britannique le moyen de prendre le fret de retour à des condi-
tions avantageuses et contribue à assurer à l'Angleterre la prépondérance sur mer
et l'alimentation de ses manufactures, et l'Angleterre s'est gardée de tuer la poule
aux œufs d'or *.
Cependant Jevons jeta l'alarme en 1866 par son livre The coal question. Calcu-
lant d'après une progression constante de la consommation, il estimait qu'en 110 ans
cette consommation devait absorber 100 milliards de tonnes, c'est-à-dire épuiser
1. En 18C0 rexportâtioD totale de houille de la Grande-Bretagne était de 7,3 millions de tonnes;
en 1899 elle a été, selon les évaluations de 36 à 48 millions.
LA HorilJ.K BIIIT\NMUCB RT U C^rKSTION l>K L'KPI'tSKMKNT. Jél
\m minf^. cl (|ue, ni on n'omUail pan c(*Ur pn>Kr«^^ioii, la (iniiiile BrrtiiKnr penlraU
Mm rnnic de grande putf><uinrr industrielle, l'ne r<>mmi*»<«i4>ii dVnquèle fut nommtT;
M>n nip|K>rt, publié en 1H7I, était pUm (>ptimi<*le; elle admettait IV&iiilenri* de
lUî millianln et demi de tonne!«. dont W millianN dan« \m f(i<M»menti» runnun à une
pn>ftindeur de moinn de lilU mrtn'^, et inrlinnit à |ien<»er, h |m*u pn*K comme
M. PriiY William, c|u*il y avait den pn>vi*(ionft nuffinanleH |Miur le^ iM^^iinn rroin«Minttf
de tnH« ouquatimitVIen. Ri'vemment, M. Hull, dan^ ha dernière puldieation, Our a>at
rrtinttrrfM^ |H97, laquelle nvtille rertaint oalcuU antérieurr* de l'auteur, e<ilimait à
Ht milliani<« et demi de ttHinen la quantité tie oharlion dani li*^ ici^ementii viniblen
ou raoluM ju<M|u*à une profondeur de iixwï pi«*i|î. (Iil9 mètre?*».
M. FiMtor Broun, pn*<»ident de rA*»MM*intton minière de la (îramie Bn^tairne,
dan« une communication faite, en juillet iHIKt, à In S4M*ieté di*^ Art<i, a dtvlan* accepter
i évaluation de M. Ilull, iu)it ^i millianN en nomlire rond, ««ur le«M|uelii ;9I mil-
lianU M* trouvent à une pn>fondeur de moinn de OlO metn»^. et il ajoute que. sur
cr* iii millianN, il en restait 15 en \^*MK
Main tout rt» ciiartNin n Vî*t \ut% également acce^i^ible. Aujouni*hui, en Angleterre,
on n*i*xploite guère au de^noiH tle 7(Mt mètren, et l«^ exploitations à 7iN) mètres
•«»nt tri'H rares, et la profondeur moyenne à laquelle on ei«t descendu jus<|u'ict n*(^t
inicn* que de 7.*îO à H.*U) pitnls i:^*» à 5"m mètreni. Entre V<M>et 7(>)mètn*s. on e^tdans
un milieu dont la tcm|M*niture n't^t |m)h moindn* de £\ à 27 ileifn*<i. QueN nli^itacles
rencuntn*Mit «>n et quel MTnit le prix tle n*vii*nt à de plus gramltHi profondeur^?
M. léAtfv %\^i nltAche à ex|>o«M»r aviv détaiU les 4tonn«'vn de ce pndilème; la ques-
tion ile I epui«4*m€Mit Ta |iarticulièrement intére'»v\
A>t*c M. Fo<*ter Brt>wn, il ac«*epterait volontiers le chiffre de 15 milliard^ de
tonm*^ e\i««tant en IIMN). dont IVtploi talion, ne dt*^n'ndant \u%^ au-de«»«»ou<i de
6tO mètres, M*ra pmti(|ue, et il calcule à son tt>ur que la consommation. de ItNMUers
l*X'à\, %era de li milliard^ et demi, et que |iarconHéf|uent la quantité c«>nnue suflira
ju^iu«* là. Mais rin(|uniite annef*^ ne ««ont Kuèn* que la dunv d'une «rénération et
demie. ^Krndviendrn t il en<»iiite?
!)•»•» ampli*^ H'MTve^ qui existent tlnn^ \r< pnif<uideurs. nu de^M»u»de tîK) mètri*s,
l'exlrartion M-ra vrn i^^ernlilnblemenl plus coûteuse, et M. l*«»/e %acconle av<v des
homnn*^ tn'i ct»miN'ient!i de TAnirletern' |M»ur pn'*'»nifiT, «ui%nnt IVipn's^ion de
Jevon««, un M epuiM*m«-nt commercial ■», c'e«*t h dire, rim}Mi<»«ilr)|i(r |M>ur l'Angleterre
d'alimenter, dnn^ la ^von<le moitié <lu w si«vle. m^i fnl>riqu«*« à un prix at<M*/ bus
|*our «4Mitenir h.i |>«»^i(iiiu commensale dan*» le monde.
NoUH nediriiri% |>.ih n\iv Mac Clutlo«*li que In <|tie%(ion de l'epui^M^ment e>t futile;
car elle a cert.iiiiement une tn*^ irmuile im|»<)rtance |»<»ur tirer un hon»«M*iq>e *ur la
grandeur futun* de l'AnKleterre. T<>utef«>i<t le*» donn<vH n^^us parni^M'ut tn>p varialdcs
d.in« leur procn'-«i*'n et plusieurs ^^i\ tn»p incertaine^ p»ur ^*r\ir de Imm* h une
appn>timitton %.iti^f ii^nnte rel itî\em**nt à la lin du r('«:ne de In lioutlle en ttrnnde-
Brrt«icfi«*.
On «lit qu'au xi\* sits le la |N»pulntion de TKunqie a cru plus rapidement t|ue
dan« h^ •i«"t!e^ 'pn*«'«*'leii(%, mni«» on ne nnit pis qm-ll»' en M^ra la cn>i*snnce au
\f •lei le.
362 E. LBVASSEUR.
On peut prédire assurément que la consommation de la houille augmentera, mais
on ne saurait calculer dans quelle proportion, parce qu'on n'a pas la mesure du
développement industriel de Tavenir, ni la notion des autres forces dont l'homme
pourra disposer.
On voit l'industrie de nations jeunes ou rajeunies grandir rapidement à côté de
l'Angleterre; on constate particulièrement que l'Amérique vient de prendre, en 1899,
le premier rang dans la production de la houille', qu'elle la produit même mainte-
nant dans certaines usines à meilleur marché que l'Angleterre, et la statistique
nous apprend que, de 1864 à 1897, pendant que la production de l'Angleterre
augmentait de 120 0/0 (94,3 millions de tonnes en 1864 et 208 en 1898), celle du
monde s'accroissait de 279 0/0 (173,8 millions de tonnes en 1864 et 660 en 1898).
Mais on ne peut dire par quelle énergie et par quelles ressources nouvelles le génie
anglais saura soutenir la concurrence.
On calcule peut-être avec un certain degré d'exactitude les 15 milliards de tonnes
qui sont sous la main des exploitants, mais on ne sait quelle influence l'exporta-
tion des États-Unis et d'autres contrées ' aura sur l'exportation de la houille
anglaise; d'autre part, on ignore quelle puissance et quelle économie les inventions
procureront pour l'extraction d'ici cinquante ans, et quelle extension les découvertes
du genre de celle qu'on a faite sous les terrains de Douvres donneront au stock
total pour lequel les évaluations actuelles flottent vaguement entre 81 à 146 mil-
liards de tonnes.
Ê
La diffusion des industries, la croissance des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la
Russie, la concurrence des nations, l'avenir commercial de l'Angleterre : problèmes
très graves, que nous n'abordons pas, voulant nous borner strictement à un
exposé de la question de la houille en Angleterre.
Cette question en comprend deux : l'état actuel de la richesse en houille que ren-
ferme le sol britannique et la durée future de l'exploitation de cette richesse, Nous
venons de voir comment on est renseigné sur la première; sur la seconde. M. Fosler
Brown est très afflrmatif : « Toute la provision de houille sera épuisée, dit-il, dons
trois siècles, et le charbon à bon marché le sera dans un demi-siècle ». Quant à
nous, nous déclarons qu'il y a trop d'inconnues dans un tel problème pour qu'un
statisticien en tire une solution chronologique et nous nous abstenons. Mais TAn-
gleterre, avertie, doit, dès aujourd'hui, se préoccuper de ménager ses provisions,
dont elle use peut-être trop libéralement et que le système du fermage des mines
fait peut-être exploiter en vue du présent plutôt que de l'avenir.
E. Levassbur.
Membre de Tlnstitul.
1. En 1868, les États-Unis figuraient à raison de 14.9 dans la production totale de la houille;
en 1898, ils figurent à raison de 30 pour 100. Voir The coal Trade ofthe United States and ihe WorUfs
Coal supply and trade, in Uonlhly Summary of Commerce and Finance of the United Staie$)t
avril 1900.
2. M. Mulhall évalue h 194 000 milles carrés la surface des terrains carbonifères des États-
Unis, à 200 000 celle de la Chine, à 350 000 celle de Tlnde, h 270 000 celle de la Russie, tandis que
TAnKlelerre n'en possède que 0 000 et la France que 1 800. L*autcur ne donne pas retendue, encore
inconnue, dans le Canada, l'Australasie, l'Afrique, ni celle des dépôts de lignite, qui est énorme.
L'Elbe,
son régime et son importance économique
Apn*<i Avoir vie l<inf:tem|iH nt»nn<I(>nn(VM« Icn v<ii«*<» lluviiilco ont reprin au jour*
li'hui uiir iin|M>rtAn«*r cv<>iiomif|ue roii«ii(irmNc. On «^il Ich ImvAux coIoumux ex«'*-
cutr^ |Mr rAlIcmok^ic |M»ur Amélion»r m*«» Rtniv***» v\ |K>ur Irn rrlicr |Mir d«*i( rauAUi,
rn VU4* dVtnlilir, rntrr m^< riMiIren influ«»lnrU H U^ frrAn«N |H>rtii il>iiH>rtA(ion, un
n*^*nu ilr voii»^ di* nAviirntion intôrûnin»; on «II, d'Autro |»nrl, Tinlrn^l i|ue crlle
rriMtîon rvrilli» en Framt», cl, li»% tlilIrrenN pn^joU pn^^^onlr^ nnYmmont |M>ur onln»-
|»n*ndn* dnn«4 noin* |mi)m une o*uvn* M^mblnMe.
li.UM r<*% rondition^, il mnin M*ml>le utile dr fniro ronnAitrr lr«i re?»ultAiii olilrnu*
•ur rKIU», c|u*un<* |iuldirAUon oflirirl du p>uvcrncmonl ImiMTial ollrmond vient
«le met Ire en ê\ idenre '.
I. — Régime.
Ijï iiU|M*rlioie du domaine île rKll^eeKt de ii7 7ii ktlometitM rAm'*ii, dont 117 U>i
Apiuirtimnent à l'AllemakMie. <^n |>i*ul di^tin^ucr. dAnn ce domAlne, quatre lMii«««in<i;
le pn'mtiT, de Ia Miun-e n TelM'lM'n,roiTe«»pond h la Ikdième; le «N'oml, de TelM'hon
à ltArli>« nuv ntfionf» nri idriili>«-4 de la Snie. du llarz; le^ prinri|Miux affluent^ y
«ont la Mulde et la San le. I.,e Inij^irnie hn^<*in, de llarhv a Hit/aeker, n elend i»iir
la plaine renlrnle de l'AllemnkMie: rKllw y nv'ït Ia Hn\el. Ijn dernier, de IlitzAoker
à (*uilia\<'ii. r<>rn*«|Mind aux rt*ft:i(»nH, moin* Iwi«»m*^. de<( landes de LunelK>ur^ et du
MtvLlemlM»ur»?.
I«A valeur h>dn>t:raphi<|ue de ee<» difTerrnl* lia^oin^ e«| indi<|UtV i»ar le tahleau
•ui>ant.
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11(11 bl« vntl« ^%«M*%»tr«
K^ ftit«»atT«i«
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IV 307
I l.ri :;! ; '• ..» r« m. f.. 'rr* il>i i •>(ir« «Jr M'l«. «|r li •■.»jr«*'' ft Mr'd.k. nt •-•ni j^i» fia«tm*
!••«'•. U l» r.'r r «! 1> 1 .'
364 ^ R. CHUDEAU.
La hauteur annuelle des pluies est peu considérable en Allemagne; sa valeur
moyenne est, pour le domaine de l'Elbe, de 0 m. 60. Un tableau, placé à la fin de
l'ouvrage (p. 374), donne, pour 34 stations, les moyennes mensuelles. Les maxima
ont lieu presque tous (28 stations) en juin et en juillet; les minima, moins régu-
liers (21), en janvier et février. L'Elbe apporterait à son embouchure 28 0/0 de l'eau
que reçoit son bassin. Mais c'est là un résultat douteux; un autre tableau (p. 167)
donne 13 0/0 pour la Saale, 96 0/0 pour la Sude, et ces deux chiffres, suivis d'ailleurs
d'un point d'interrogation, paraissent suspects.
Le débit habituel de l'Elbe serait de 234 mètres cubes à Mûhlberg, 555 à Artlen-
bourg; celui de la Saale 90 mètres cubes, de la Havel 50 mètres cubes. Le rapport
entre l'étiage et les eaux moyennes de l'Elbe est de 1/4. Entre l'étiage et les grandes
crues, le rapport, mesuré à Torgau, est moindre que 1/53*. Ces mesures sont, d'ail-
leurs, fort délicates et les observations faites jusqu'à présent sont trop peu nom-
breuses, pour que l'on puisse voir, dans les chiffres précédents, autre chose qu'une
simple approximation.
La façon dont se présentent les crues et les étiages de l'Elbe et de ses principaux
affluents est exposée, dans une série de tableaux numériques qui donnent les
moyennes mensuelles des hauteurs lues aux échelles, les plus hautes et les plus
basses eaux, etc., pour 28 stations (p. 357-370). Les moyennes sont calculées par
périodes de quatre années; les observations portent le plus souvent sur douze
années. D'autres tableaux (p. 251 323) donnent, avec les dates, les plus hautes eaux
connues pour les affluents, les plus hautes et les plus basses pour l'Elbe,
depuis 1799.
Les graphiques, que l'on peut construire avec ces données et qu'il est vraiment
regrettable de ne pas trouver dans l'ouvrage, mettent en évidence quelques faits
importants.
D'une manière générale, les eaux sont au-dessus du niveau moyen, de février à
juin, période correspondant à la fonte des neiges. Mais, pour l'Elbe et bon nombre
de ses affluents, ceux de la rive gauche surtout, il se présente des crues fréquentes
en juillet, août et septembre, en relation avec les pluies de l'été. En sorte que les
courbes des maxima, des moyennes et des minima ont des allures fort différentes.
Pour Dresde, par exemple, en septembre 1890, l'eau a atteint 5*,37 à l'échelle; les
plus hautes eaux de mars, dans la période 1878-97 s'étaient arrêtées à 4,35*. Pen-
dant la même période, la différence entre les plus basses et les plus hautes eaux a
été de 9 m. 85 à Schandau, 7 m. 29 à Dresde, 6 m. 19 à Wittenberg. L'influence de
la Saale (5 m. 83 entre les côtes extrêmes) sur le régime de l'Elbe, est bien visible,
lorsque Ton compare les graphiques de Dresde et de Magdebourg.
Pour la Havel, la Sprée, le régime est beaucoup plus régulier : pour la Havel, en
particulier, de 1873 à 1893, la différence entre les cotes extrêmes est de 2 m. 18, à
l'échelle de Rathenow, et les courbes des maxima et des minima suivent presque
exactement la courbe des moyennes. Les nombreux lacs de la Prusse et du Mecklem*
1. Les chilTres extrêmes, maUieureusement extrapolés, donnent 1/79. Le chiffre correspondant
est 1/30 pour la Seine.
2. Le niveau moyen de cette période esl — 0,5 i.
LT.LBE, M>N RHilME BT S)M IMPoRTANCB KroNolltgrK. U\
bi>arft expliquent facilomcnt rr n'*«ulia( et annihilent leffet de rimpermi^abilitë habi
tuelle aux f(>rmation< i;lariaire!i. La n'*Kularitr et au«i4i lu faihli*?i!ie du débit de
la llavel font que, malirrê IVtenduc de non ba«iHin, cet allluent influe peu sur le
rr^inie du fleuvp.
Len iclacrN interrom|M*nt tous le^ anfi la naviicnti^^n |M*ndant deux ou troin moiA.
Mni«, il y a de tn*i» fn^nilt^^ variations d'une anmV a l'autn* : k MagilelM>urir« le fleuve
a fil* prift |Mnidant Hi journ, en iHtC», cl I en IHtlH. Pour le Snalc, il y a eu Ht joum
de (Tiare en Ihmii, :« m KS*.
Len man^ font m*ntirleur influence ju!M|u*à lli km. 6 de lemliouchure: k Ham
lM»urK(l<^') kilomètres*) leur amplitude moyenne ci^i de I m. Hl); h Cuxhaven, de
i m. K\. La différence d*heurpH entre ce.-» deux porta esil de i"* il».
n. — TtaTaux effectués.
lK*puifi I V|NMiue romaine, au moins, l'importance commerciale de l'Elbe et denea
affluents a été connue; et nombreux sont les travaux effectui'^ avant le \i\* siècle'
idc p. 115 à la p. IIH). Ils prt>uvent que d«*s conditions iréoirraphiqu(^ ftermanentes
ont amené Aen préoccupations semidables chex lt»s inp'*nieurs de tous les temps.
Mai« ce n'e^t qu'à fMirtlr du (longrî^s de Vienne qu'il y a eu acconi rvel entre
IfHi riverains; letat actuel de la navigaliilité de TEItie n*sulte surtout des travaux
n«>uvcaux et dt^i remaniements cffc^ctuén deputn IKîO.
Pour rKllie. les travaux de correction ont eu |M>ur but et |M)ur n*<iultat principal
r.ipprofondi!»M>ment du chenal navi^rnble. Avant l^ii, en amont de la llavel jusqu'à
la frontière «axt>nne, les points les moins profonds avaient 0 m. 3l), en aval de
la llaw*l i) m. Tiil. Actuellement, |Mir Ich ba^nt^s eaux habituelli^, les profondeurs li^s
lAu^ faibles !M>nt de (I m. IH en amont de Ma^lelM>urfc. I m. U\ en aval i moyenne
«*alcultv de \Hl\ à I^^V». En août et M*ptembre 1^117, Tannée la plus défavorable de
la fH-riiMte conlem|Miniine, il restait, eneop' au moins, de 0 m. tr» à 0 m. Vi de hau-
teur d'eau •.
En a%'al de HamUiurg, (>ar li*s plus ba«>M*<4 man*fH, le chenal a au moins
l mrlre^; en quatre annei-!» (IHSM îHl, il a pu entrer dans le ïH>rt I |hh navires ayant
an tirant dVau iiu|HTii*ur à tî m. 3^^ (p. i*')*.
Otie nvtilirati«>n dr TEUh* depuis In fninti«*re saxonne jusqu'à llambouric
• irii»kilomèlrr«. H|:'ikitMmt(n^^ de (ra\nu\ n cNiûtr. de KVJà IViTi. rit ."M M H II M» marks >
rn%in»n. Iv l*v'»** à !**«'»**. la de|K»nM» mn\rnne nniiu<*tle rt.iil deTITlMMi marks; tie
I ljr% n mt»r<*it*r'« rn -«I:'*- Ji'i«>n« tt-»tiani**rr«. ir>.). ;•!*«•• aiii nu inrt (kaKr«, oni slitMJti. le
tt j '.n I*' ■ a là «upi'rt ««i >n «l* « <t<'uanr« inlrrirur* •
1 1^* l-i<t* f»»ru nifir. • •!« IK li* ont, â pN loe « »nr.'r. l*,"«» |^ tirint «I rau, A «Irmi rhanrr iv*«*i.
Kn Ui'. Î4 nâ«i«k'»tM'n n • «l iitU rro<i.|»ue <(ue \»>%r !««■:& <« eu !<•« lr« • tii>it«« r«ut.
!•*» '•** • ■• ii.irkt. » ,.i I •«» nuir»i«.
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V \r aiirr « i:*. I fr .*
356 R. GHUDEAU.
1883 â 1893, elle est passée à 2021000 marks. Jusqu*en 1884, les dépenses pour les
travaux nouveaux dépassaient les frais d^entretien, qui sont maintenant devenus
les plus considérables.
La liaison entre TOder et TElbe est largement assurée : le canal Frédéric-Guil-
laume, creusé à la fin du xvii* siècle et remanié plusieurs fois depuis, la Sprcc,
la Havel et le Plauer-Kanal établissent, entre Francfort-sur- Oder et Magdebourg,
une ligne passaht par Berlin, avec une profondeur de 1 m. 40. L'Oder-Sprée Kanal,
qui double cette voie entre Berlin et TOder, a 1 m. 75; il a été construit de 1887 à
1891, et, a coûté 12 600000 marks.
Plus au nord, les canaux de Finow *, de Ruppin et de Fehrbellin et le Rhin'
établissent une voie plus directe, mais peu profonde (1 m. à 1 m. 20) entre Stettin
et l'Elbe moyen. Le canal de Finow permet, d'ailleurs, aux produits de la Baltique
d'arriver directement h Berlin par la Havel (profondeur 1 m. 40).
L'Elbe est encore relié à la Baltique par le Elde-Stôr Kanal (1 m.) et par le canal
de l'Elbe à Lûbeck (Stecknitz-Kanal) '. Le canal maritime de Kiel (9 m.) complète
cet ensemble. Il est d'ailleurs impossible de suivre en détail tous les travaux faits
ces dernières années dans le domaine de l'Elbe ; leur exposé complet se trouve, d'ail-
leurs, dans l'ouvrage que nous analysons (p. 118-147).
Les travaux de correction de l'Elbe et de ses affluents ont été complétés par des
digues mettant les terrains bas à l'abri des inondations. L'établissement des digues
et des canaux de drainage a été entrepris, il y a longtemps, au xii" siècle au moins.
Maïs presque tout a été repris. Par exemple, entre la frontière de Saxe et l'Anh^t,
une digue longue de 520 kilomètres fut rompue par les hautes eaux de 1845 en
70 points. Depuis, on l'a remplacée par 191 kilomètres de digues qui n'arrêtent que
les crues ordinaires (celles qui dépassent de 5 à 6 m. le niveau moyen). Ce travail,
effectué de 1850 à 1866, a coûté 2 850 000 marks, dont 340000 (12 0/0) au compte
de l'État, le reste aux frais des riverains. Il protège 398 kmq sur les 510 qui, dans
le second bassin de l'Elbe, constituent le domaine inondable.
Pour les terres basses voisines de l'embouchure, nous trouvons une donnée
intéressante : les frais de protection d'un hectare sont annuellement de 4 marks
en moyenne; le chiffre le plus bas est 1,20, le plus élevé 12 marks.
m. — Matériel d'exploitation.
La flotte de l'Elbe est nombreuse; en 1887 elle comptait 471* vapeurs et
10 151 bateaux à voile (dont 8665 au-dessous de 150 tonnes); 5930 naviguent habi-
tuellement sur l'Elbe; 3700 sur la Havel et la Sprée. 3 768 appartiennent à Ham-
bourg et 5894 aux ports prussiens*.
1. Ce canal date du xvi' siècle. Des travaux récents (1880) ont porté sa profondeur à l",75.
2. Rivière du Brandebourg.
3. Ce canal date du xiv* siècle. Abandonné par la navigation depuis quelques années, il est en
reconstruction depuis 1896. Sa profondeur sera de 2 mètres.
ï. Dont 198 transportent les voyageurs; 30 les marchandises en grande vitesse; 203 sont
des remorqueurs, 30 des loueurs. Il y a de plus un bac à vapeur. En 1892 le chiffre des vapeurs
est de 551, dont le plus grand a 68 mètres de long et 750 chevaux.
3. Les bateaux autrichiens ne sont pas compris dans ces chiffres.
Ijt^ |»lii<» irmiuitt iU>n liAteaui mm À vo|MMir (•• Elbc-KUine ». u Srhiopp Kihnr ••)
oui fw mMn*^ de lon^, i<) mrtn*«i tl«* Inr^i* et portent jUM|u'à VàiO tonnes, av<v un
tirant creaii de 1 m. 70. lU |Nnivent aller de Bi^rlin à TCMer et de liamlKiurK à
.\ii«««ii;. A roté de ren iMileaiix Holtd«'ment c«)n4lriitlH vi iVn*^^ri lonfnie dunV ^en fer,
ein(|uante an^, rn chêne vintrt an*«i, il y a lieu de mentionner len » Zillen » qui ont
Ml à .*!«> mMn^t de lon^ et i.rM) h •• mMn»»» de larjfe; il^ fNirtent ju«M|U*à 3."H) tonne«»«
«urtout Km |>r«Hluil«« airrieolefi, le tiiarbon de terre et le^ pierre*» à destination de
Stettin, l)erlin et liamlMMir^. (Ie« » Zillen »», en Immh tie pin ou de ^apin, durent tie
<|uatn* à ?»iv niifi. Au iNMit de ee tenipn, len matêriauv provenant de leur dèrmilition
(tout emplo\rii comme l>oi< de clinufTnire ou de c«»n«*trurlion. (In construit annuelle
ment, dann le wul |>ortd*Auîi-ijr,.'ïilOtle ce^ navires, et, leur m«w!r dVmpItH explique
que, tou"* lis an**, il entre îi Berlin à |k'U prts ')tNi li.i(iviux qui ne n^nurtent |»afi.
Ijk navitrntion h va|Knirest as«unv par t|uatorx4' «MH^iftis; le% tmi^ prinri|Nile«*
iMint :
!• S'h'hsirh^Btrhmitrhf lhnnpftchi[fi\hrtt'fi*'^»'li%rhafl Dd'mIim. Elle a^«»ure le
•ervice d<s voya»^*uni entn» MûhllMTic et l«(»itmeril/ au moyon de irt vaiMMirn.
f DW K^tlr (Drenilc a^nure le touace sur TEUïe. de llamUiurir à la It<ihême
Hiilkm.iet nur la Saaie |t)7 km* au mown de :^< toueure de ti!l ifU» rlievaux.
Otte »MH'iêlr fNiiM^le. en outn\ Il remoripieurH ITiO >««l eh. , Il va|>eur*( |x»ur le*»
mar«*handiMs en ^ande vile*» ni» et iiï(l autns Imteaux ; elle a d«s entre|»»M'» h lln»M|r,
MatrdelMiurx et HamlN»urtc.
'M ^#/i/»*f iviVAiii A#» .X'n'tiH'i-sUhtmftf Srhi/f'ihit* fî^wiitt h'tft fuit le touatce entre
Melnik et la fnuilièn* de Itiihême 110 km. . Elle |MK(«.nle 7 loueur^ liO ITiO ch.
17 rrm<»n|urur« i^iO 7u» , îl vapeur* mpi<li**< et i**«i aulns |»aliMux *.
Sur r El lie la vite** ho moyenne den va|N*uni e*»t île 15 kllomelns k l'heure ver<
Taval; |0 \fr*i ram<»nt; r«-lle di»*« n»m«»nnH»ur^ de 10 kilomètres ot de Ti kilomrtn**».
Sur Its cnnaux le<» liateaux halc^ par homme*» font t kiloniètns, |»nr chevaux
t km. H Plauer Kanal . i]»*^ «Imiier*» chiffre^ ne donnent qu'une indiration
iiir«lii»crp : ain«i, ^ur rKMi* et le StOrkanal. il \ a, de |l<»mit/ a IMau, l'iM km. .*î. |«e%
liatf'aux hall*» jmr hommes mettent, en ifênéral, onxe jour* à accomplira» trajet.
Mai*, à cauM* d«s di\ ">«'pt «vlu^s qu'il*» n*ncontn*nt, le minimum de la dun'v du
%o\.*iart* e%t di« *»ix jour^, le maximum de vinct **i\ ; le |wi%%aK'e «h* LulMx*k a l«auen-
l»iHiri? varie d«» îl a ïi j«nir^ '.
Ijr n*dtai:** joue un r**U* im|H»rtant à côté de la na\ii:alion pnq)n*ment ilile; lis
radeaux c«tmmenirnt. «»ur I'HIIh*. à Jo*^epli^(.iilt ti\ km. en amont de .Melnik ; la
Moldau |N»ut If^ |>*»rter pr^'.que «ifpui< *a %ouri*r; *»ur la .'^aale iU c<»mmena*nt à
I.Vl kilom* Ins c*n am<>ii( de .N.uimtM>urt:, |»«>int inilitil de l.i navik'ation. O mittle
cvi>n<imiqii«* «!•• tran*iiNTt du Ih»!»» «'rtriul *tjr 7<»0 kil«»ni«'tns ih* phi«i que la ImiIcI-
lrn«' ***I«»n l***» \Miis %ui\it-^ d«s ra«l«MUX. la lorik'urur \.iric de U) à l.'H) m«*lns. In
lark'vMir «h» i a 11 nn-tn**»'.
I. Ijt t.Hiitfr rtl*'» • •!■ 'fr * li*r» 1'» f .f» ■ ' l*i' *.» '• ! -ff .' ■ W 11. .
*, i^% •• Tr» • ir •••!!• j-r •.il-..-"i. -it ; 4 rii (• «t . ri.|» f ' «Cl* tri^tuttlr rr<'iio«tru<'ii4»n «ni
<*'<*.»mt4«''«i.rtii»«'.«»rll."!<rr**ri. il. p »
1 |«r Cotiw*' «11* '.M'ir il i ifii>rti'i' c . t ' \* .*, llatnU urff ji rr-. u 4* ■> ti>nnr« *lr hi*U de ron«'
368 R. CHUDEAU.
Les quais, les appontements sont distribués abondamment le long de toutes les
voies 'navigables; sur l'Elbe, de Melnik à Cuxhaven (833 kilomètres) on compte
71 172 stations. Laissant de côté la plus importante d'entrés elles, Hambourg, nous
voyons que dans 23 (6 en Bohème, 17 en Allemagne) la liaison directe entre la
batellerie et le chemin de fer est assurée ; dans quelques grandes villes, la liaison
est multiple et plusieurs quais sont munis de rails (4 à Dresde, 5 à Magdebourg);
97 grues à vapeur et élévateurs, 62 grues à mains sont répartis assez inégalement
entre ces différents ports. Sur les voies navigables de la rive gauche, il y a 109 sta-
tions; 304, dont 57 à Berlin, sur celles de la rive droite. Soit, en tout, 585 stations
pour 3315 kilomètres (1 station par 5 km, 6). Un certain nombre de ports sont
aménagés pour abriter les navires pendant l'hiver.
Les ports les plus importants sont :
1^ Hambourg. 88 kilomètres carrés, pris sur les territoires de Hambourg et de
la Prusse, ont été, en 1888, laissés hors de la douane. En 1891, 99 hect, 7 d'eau
pour la navigation maritime; 48 hect, 9 pour celle d'eau douce étaient en service;
42 hect, et 15 hect, 5 étaient en construction. 649 hect, 5 de terre desservent la
navigation; à cette date les entrepôts couvraient 16 hect, 9 (23 hect, en 1893). Les
quais, presque tous reliés au chemin de fer atteignaient, en 1891, une longueur de
9 km, 8; en 1893, 15 km, 5 *. (p. 172).
2® Berlin. 22 km de quais, dont 13,6 sur la Sprée; quatre quais sont munis
de rails. Il y a 136 grues et élévateurs;
3" Charlottenbourg^ 6 km., 2 de quai;
4** Magdebourg^ 4 km. 6; deux ports d'hiver pour 216 bateaux;
5* Harbourg, 4 km. 1, dont 1 kilomètre garni de rails;
6^» Dresde, 3 km. 8.
IV. — Stati8tiq[ae.
Les résultats obtenus par tous les travaux dont le domaine de l'Elbe a été
l'objet, ressortent des statistiques indiquées dans l'ouvrage; on peut regretter,
cependant, qu'elles s'arrêtent à une date ancienne (1889 en général). Des modiflca-
tions douanières importantes ont eu lieu en 1888 (port franc de Hambourg);
rOder-Sprée Kanal a été achevé en 1891 ; le Kaiser- Wilhelm Kanal a été inauguré
en 1895. Il est donc impossible de savoir d'après les chiffres publiés dans l'ouvrage
quels progrès sont résultés pour le commerce allemand de ces derniers travaux.
J'ai cru, cependant, qu'il était intéressant d'en relever quelques-uns pour faciliter
les comparaisons avec les chiffres plus récents qu'il est facile de se procurer.
Pour la ville de Prague les transports par eau ont, en général, diminué ; seuls les
bois de construction amenés par radeaux ont une réelle importance; la moyenne
de 1883-89 accuse ,300000 tonnes environ, dont le dixième reste à Prague; le pro-
grès est peu marqué (275000 T. en 1865).
2. La navigation maritime était autrefois interrompue par les glaces pendant quelques semai-
nes. Depuis 1876 un brise-glace maintient toujours le fleuve libre.
I/KLBB. S4»\ RKGIMK F.T S<>N IMPiiRTAX E LCtiNoVIi^rE. )«v
Schandau, «Ulion iloiiaiiièrp allemande, ntiu4 doiiiio len chilTrr4 nuivanlH (en
inilliert de U>nne^) (Tab. I, o et Hi;
IHV, 2H\ 17
«KM! I 3l. . k*}
IHV» i33«i 2iH
Le* pr(NluUii le^ plim im|M>rlanN ^mi : ver» I aval, \vh \iiicn\U*n (I .v'i.') r( Im In>U
de eonniruction (2.'îtî). vem Tamont, le<* métaux ir>l) rt len marrhandi^*<» (loti '.
Led im|Miriatiun4 allemandes ««e M>nl acenjes, de |H7«i à iHSt), de llk'l 0 0, je^
exporlattonji de £\i\ oo; ni \\m ne roiiHidèn* que lr« pnxiiiiu manufartun'*^, leur
expurlation »V^I aivrue de 7li 0 0 dan» la môme |N*ri(Mle.
O transit im|M)rtant a mtxiitU* le oommeire de Sohandau qui, en l^^i, a imp4>rlê
23 mille tonnet^ el ex|M>rte V.l; en iHStK (VH o( VA) itab. 0, p. Tw).
A Dre^le le mouvement tlu p<)rt e!%t pann*» de 1.10 mille tonnen (moyenne de
1h73 Si) h 51 i (l*<H| H<|j. Dnwde i>\oil |M»r «"«u !»urtout «li»^ plefTt»î« de ct>n<»truction
il6l mille tonnes en l**y>', el ox|HHiie dt*Hmart*bnndiM*st ills mille tâmne^ en l*<y>).
Ijf m4»uvement drs vi»ynireur* entre U>itmeritz, l>n*?Mle, Slrehla. etc. «75 î»la
tiouH, |si) kilomitn>Hi ftatt de r>:MMNNK en Kkl, et de i7'<iMlOO en |h:M.
P«>ur llamUMinr* on a le«i rhilTnw suivanln :
|Hj|-i».» *:jko ki
iHiii-u» ri'M.T 3H
tHio.i'.i : :h«j M
lH.«u:,'.i H iil To
iKi.4i.<.«i , ysHj ::
ih:o.:: n i*h» ui
IHMUV» il M«» MH
L*au lamentation do la oliari;e m<>\iMine est en rrlation immiMiate avtx* Tnppro-
f«ihf|i«%i*nirnt du rlii*nnl.
Ix mou%eni«*nt Mu^ial d<* llnnitHiurk: |»nr |»a\illi»ns r«t en pn»tfrt'«*, Miuf n\ee
Luli«*«'k. I^e*» ohifTn*<« «iui\ant4 en lonnr*». qui ne ti«Mineut pan ri»mpti* de la nalio-
nahtf d«*n nn\in'n, jM»rnïettrnt rr|»iMiilîint d«» ^» fain» uin* idif i|i» la ehoM*.
I*M l**l
•»•»«' •• • ■"-^•'nu.. ""'"',-.....
\. fn lu iliit . . IT t«»H \ » ., ,1.2 \
II.. Mi.l.h-n.. |..M,: / ^^^^^^ I-.M4 , ^^^^^^
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|i«- hi» - 1' . . .71 iio / . . lil *»•»•. i ^
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|.«. H M ' K O O
I «,« • -luiirr !. ."i.i ?• c'...*r' » • ■ r i, ,• 'f î* fil il»*)
370
R. CHUDEAU.
Le tonnage total était de 754 870 tonnes, en 1873, et, de 1 838151 en 1881. C'est
donc avec TAutriche que le progrès des échanges est le plus marqué.
Hambourg reçoit de l'intérieur surtout des marchandises, 66 0/0, et des grains
10 0/0; il envoie des marchandises, 40 0/0; des grains, 19 0/0; du pétrole, 10 0/0;
du charbon de terre, 10 0/0; des métaux et minerais, 10 0/0.
Les bateaux apportent à Berlin surtout des matériaux de construction et des
combustibles : les premiers formaient, de 1840 à 48, 41 0/0; de 1880 à 89, 64 0/0 du
tonnage du port; les seconds 33 0/0 et 11 0/0 pendant les mêmes périodes. Pour
l'exportation le fret fait toujours défaut ; il est constitué principalement par des
marchandises (43 0/0. Moyenne 1880-89).
La lutte entre les différentes modes de transport n'est indiquée que pour les
matières alimentaires et les combustibles.
UATIÈRES ALIMENTAIRES
COMBUSTIBLRA
PAR EAU
PAR TEHHE
PAR CHEMIN DK PKR
EAU KT TERRE
CHEMIN DE rzn
1860^5
1866-71
1886-90
64 700 T.
49 000
231 000
12 600 T.
5 000
700
73 100 T.
146 000
168 000
591 000 T.
522 000
404 000
253 000 T.
523 000
1700 000
Pour les matières alimentaires, la batellerie a repris nettement l'avantage; pour
les combustibles elle a perdu. La consommation du bois est restée stationnaire à
Berlin (200 000 T.); celle de la tourbe disparaît (157 000 T. en 1860, 5000 en 1888).
Les combustibles minéraux est, au contraire, en grand progrès (357 (XK) T. en 1860,
2113000 en 1890) : les charbons de la Silésie, mal reliée à l'Oder, en forment la
masse principale (56 0/0) ; d'où l'avantage du cliemin de fer.
1. Nombre de navires :
1840-18(9
1860-1869
1880-i889
Charge
Arriv<
5s à Berlin.
Partis.
Ed Transit
niovcnno.
Chargés.
Vides.
Chargés
Vides.
27
21 700
noo
2 300
19 700
4 000
3'J
28 700
800
2 500
26 700
3 500
55
33 300
1900
4 200
30 700
4 300
Des qualres voies fluviales qui aboutissent à Berlin, deux seulement sont
importantes. Par Stettin, le canal de Finow et la haute Havel, il arrive 48 0,0 du
tonnage total; par la moyenne Havel, vers l'Elbe 2'* 0/0. — Ces chiffres sont anté-
rieurs à l'ouverture de rOder-Sprée Kanal.
La partie cartographique de l'ouvrage est tout à fait insuffisante. Si on trouve
dans le texte le plan de TOdcr Sprée Kanal (p. 12î)), des voies navigables de Berlin
(p. 137) et du canal de TElbo à Lubeck (p. 376), la carte consacrée au domaine de
l'Elbe, ne peut rendre aucun service.
R. CllUDEAU.
La Géographie de l'Asie à TExposition
LAftie.
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ToUlr* n»*» Ullilrs |>o|ilit|lir%. «ciuf Ulir ^rulr. rAftrhAlli^lnn. wUll r«'|irrnr|ilô*«» À
rK^|Mi<»iliiiii; ni.ii*» nu |Niiiil «li* \iir t:<'<»k'r:i)>tii4iur. Irtir^ r\|M»<*ition!« iir «muiI |ia«« luu
joiir^ ni m|»|N)rt amv jrur imiMirLuKr n'^'llr. Si Ir*» |Ni%M*H«*ion«i frAhraÎM»*», ru^M**!
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in<lt-fMMitlAiiN. Ir Jii|Niii. M'iiL nirritt* ili^ln* mrrili«*iiiir;lrH auln*** n'oiil |in*^«|ur rirn
t*i|Mi«u» «II» «-r t|ui |Miiirr<iil inl«*n*-«*«T k i:» ••fc'r.»|»h»*, l!«« oui lai'^M* Ir ^atu «Ir f.iirr Iriir
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frAiirnÎM* rt j.i|mi|i.iim* tlr iiMniImMiY ilthiiiimiN iri^ok^mpliMiui*** qui !«*<» c«)iirrrtinil.
Noii« Ali*»ii*» «lofiiMT «l>ui« !«'« |i.i«;r<* «|ui «Mi\nil Ir n'^tiriir <lr vt* (|tir n«Hi<» A>on*»
|»u fiolrr «rtnl(Ti*'«'«.iiil. AU |M»iiit dr \ur u** •É:r ipliiqur. «{.iiih I««« ii(»iiilinMU roiti^ «•!
n>"lll*«|i* rKt|M»*ltl«'n Utii>«T*«'llr Mil ^••ut r%|M.*i% |r* |»r«NluiU <lr r«irtj\iii* niAtr
ri«-ll<* ri iiilf I!* <-liii'||i' i|i>^ \^^y* n*>i:i(ii|iii-«. Nmi** lir iioii<% l»oriirro|i^ \u\n h rrxAfiirii
i|«-« iMrti*« '. N<>ii<* tl<>tirirr<«ii^ nii'*^i iiut-l'iu'»"» p*ii«<'i«:iii*(iiriil«i iioi]\r:iuv lin*^ «It^^^
ii*iml>r«'ii««% |iiit li« i(i »ti« i(iril ni»ii« a <tr |Mriiii^ «li* rMii<»iillrr à rK\|M»*»ilioii i*l
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372 J. DENIRER.
Indo-Cbine française.
L'exposition de notre jeune colonie asiatique, très remarquable sous d'autres rap-
ports, n'est pas très riche au point de vue géographique. Ainsi, par. exemple, aucun
document géographique, carte ou diagramme, ne fait ressortir le fait, saillant entre
tous, du développement de la puissance française en Asie depuis les quinze dernières
années. Il aurait suffi, pour cela, de mettre côte à côte des expressions graphiques
quelconques représentant la superficie et la population des possessions françaises
dans le grand continent en 1884 et en 1899. On aurait vu alors ce développement
prodigieux qui, parti de la Cochinchine, c'est-à-dire d'une étendue de 60 000 kilo-
mètres carrés à peine, avec un million et demi d'habitants en 1884, a abouti,
vers la fin du siècle, à un empire Indo-Chinois plus vaste que la France elle-même :
environ 700000 kilomètres carrés, avec près de 23 millions d'habitants, sans compter
la zone neutre de 25 kilomètres le long de la rive droite du Mékong, et la zone
d'influence dans le Siam. Avec ces derniers territoires on n'est pas loin de 950 000 kilo
mètres carrés et de 28 millions d'habitants. Aucun état européen n'a fait de progrès
aussi rapides dans l'extension de ses territoires en Asie durant les quinze dernières
années du siècle, et l'effort eût valu la peine d'être rappelé à l'Exposition Indo-
Chinoise. On trouve, il est vrai, au Pavillon des Colonies, des données statistiques
inscrites sur les murs ; mais elles ne se rapportent qu'à l'état actuel et ne donnent
aucune idée du développement de la puissance française en Asie. Heureusement, un
autre fait, non moins saillant, celui de la reconnaissance géographiqile remarqua-
blement rapide de l'Indo-Chine, faite exclusivement par des Français, se trouve
présenté, et bien présenté, au public, à l'exposition de la Mission Pavie, dans le
sous-sol du (( Pnom )> ou colline qui supporte la « Pagode des Bouddhas ». On y voit
les reproductions fidèles des colonnes et des bas-reliefs qui ornent les murs et les
tours des fameux monuments Kmers : l'Angkor-Wat, l'Angkor-Tom, et tant d'autres,
qui, tout en étant situés dans la a zone neutre », appartiennent bien à la France,
car c'est exclusivement des savants français qui les ont découverts et décrits *. Cette
exposition comprend cinq parties distinctes : 1^ les volumes parus du grand ouvrage
consacré à l'histoire de la mission Pavie et à la publication des résultats scientifiques
qu'elle a obtenus ; 2'' de nombreuses cartes géographiques ; 3"" des spécimens ou
des dessins des plantes, animaux et roches recueillis par la mission ; 4*^ les agran-
dissements de photographies de types et de vues du Laos et du Haut-Tonkin;
5° un petit musée ethnographique.
L'ouvrage, intitulé Mission Pavie, est divisé en deux séries. La première, Études
géographiques, contient le récit de tous les voyages en Indo-Chine accomplis. Je
1879 à 1895, par M. Pavie et ses 40 collaborateurs, parmi lesquels nous relevons les
noms de Cupet, de Massie, de Vacle, de Lefèvre-Pontalis, de Dugast, de Macey, de
1. On a pu se faire une idée approximative de ces magnifiques ruines et de ce qu*étaient \ei
temples aux jours de la prospérité du brahmano-bouddhisme au Cambodge, en visitant, outre U
pago<le en question, l'Exposition de l'art kmer au Musée ethnographique du Trocadëro, et en
admirant la reconstitution (modèle et plan) du temple de Baion, dans Penceinte d'Angkor-Tom»
par le capitaine Filhoz (classe 23, Enseignement supérieur; missions scientifiques).
LA CàK(K;nAraiR DE t*ASIB A L'fiXHlsITloM. 37)
Ix iWintfV, lie lie MalKlaive, de Penne(|uin, de Frii|ut*krnon, de Tlioinai««in. dette |ire
mirn» MTÎe comprend, dit Ch. Pnvie dan«( lit pn*(nre de relie iru%Te maKi^trale. « le
nvtt de m«*ii voyntrr't et le<i ndntioriH de ceux de in<^ cutnpafrti*^"'* <|ui ont marrhé
i<M»lrnient «ui comme cheN de im>u|ie m. Elle m* cumiMinern tie qtiatrr ou cinq %'olume4.
1^ <MN*onde fM'rie, intitiiKV Htudet dirrrwt^ m' com|MMera de deui volume* de
<• Herlien*hc4 sur In littcrature du (ùimlNHl»n* |«oo» Siam et nur rtd»toirp de ces
|wi>«» M, |Mr M. Pavie; d'un volume connacn* à rhi*»liiirp naturelle di^ ^yn iMircourun,
et d'un autre volume »ur rethno^raphie et la linirui*^ tique d**^ haliitant» qu'on a
eu riMvnnjon d'oiMMTver et dVtuilier. Oh ilrux dernicM volum<*H ««ont le n*«»ultat de
In c«dlalN)ration de |>lu««ieun<i memlin*^ de la mi«^*«ton et de t|uelque!« «iavant««. Trois
volumt^ ont |wiru juM|u'à pn*M'nt : un de In pn*mien* (Voya^e^ de Cu|M*t) et deux
de In «uvonde M*rie (Itttératun* et hi«toinMtu (>imlN»dio*-Stam |iar Pavici; mai^ déjà
iN ^uttiM'nt à montriT rim|H>rtnnce de celle «nivre qui <*^t, en «Mtmme« la rei'on
nnî^vince M*ientiUque de toute l'Indo Chine (Irienlnle. Olte nvonnaiHHnnce e*»t
n<lmiraMement n^HumiV dans le^ carte** ex|N><4i^, surtout dan^ rintition iHInitive
i|y»-l, de In Carte nu I 000 OOO* d^ V/ftdo-rhutr Orientale, En la comparant à la
deniiên*i*ilition de Incnrletlela même n'^tritin dn*«*Mv. ii la même (vhe|le« |>ar Dutreuil
de Hhin*i et |M)rue en l'^'^l, au moment où Un, iravnux de Pa\ie commençaient n
|M*ine. t»n ju»:em de l'ampleur du travail accompli et du lM*nu n<»ullnl iddenu. 1^
nouvelle cnrte de l'Indo (Iliine i*^t. |»ar plnc«^, pn*M|ue nu^^^i complète qu'une cnrte
de France à la même iVIielle «nnuf |H»ur l'oroin^aphie»; d'ailleur«, on |M»ut m» rendre
compte tIe lexaclitude <lu de*»î»in, en examinant le*» levé*» et le** cnrt*'^ delnlllit»^ des
ilinemire% ex|>os«»< n coté de la carte K^'^êrale. Il faut noter «lurtout : les l^vft d^
/*.iri#» Qu Cnffih»pd'ff rt nu Sutm («nlition re\iMV, lîNMIi ; les /-* r»-j du (\iftît'ttnr Cu^^^t
•iM h\**t ilîiin»-. et la cnrte générale des itinemin*s de la mi^^nion.
\a^ ci»||tvlit»ns d*lii«>tt*ire nntun*Ile. nvueillie^ fwir le«» memltren de la mi<««»ion
et qui M'tnunent nu Mu^Him, s«»nt n'pn*MMitiv«» pnr tle^ «•jwvimen* de mnmmifêres
el d'i»iMMux em|wiill<*'*, pnr de* lH»ltei d'iu'^ivle* pn-pnn'-». j»nr de* N^viux cunlenant
quelqijf* ran»* e*|MN-e^ de |H>i<.Hiin<t et de reptijen. l'ii ciTtain n«»mlin» ile planclien
irra\tf% el cti|oritr«. r»'prr*«'ntnnl des e*jMve* n«iU>elli*s de cru«»tnces el «riuMvle*.
il«HTile% \u\T M. It«u>ier. pn»fe**eur nu Mu^'um, i>u «le* e^i^ve* «le mollusques
il«termiiifi*s pnr M. Henri Ki'^elirr. chef di's Irnvnux h In Fn«'ulli- tl«*s Sciences,
i|i>nnenl l'idii» de i*e que *ern le ln^nu Volume «le la ■« .Mi«»'»ii»n Pn\ie »• c«>n*acn'* h
rilMliȔn* n ilurv'lle.
l«es p!ioto.:rriplii*-* de ta nii«<»i<>n •'•>mp|i'lenl lieureunemenl tvtle* que l'on
\oi| ftnii* tl'.'iiitrt** p'i\ill'>ti'» de r«*\|Mi%itioii Indo llhinoi^e. A noter ««urltiul In vue
|win<*r.inn<iu«*dt* Lu m.: Pr-ilmic en I***^^, |i»ni:uf*de deux nH-tn»* el demi.
l*Vllin..^T ip!ne r*l n pn •»«*nlr«* n |'i\)>'i'«it!<'n lVi\i«-. non %<'ulemt-nt par de nom*
l»rrui jM.ftf ut* «I«% iiflu'* n«*«. Th"*, M^o, Moi*. Uiotien*. elc , ninjs encun* |iar
ln*i/e tu'»ir«*^ vu ein*. e\tiu!i««» il.ipr. * !«•* plii'l.i.;r iplii»**. Inhilh*e* en cti^^tunifs
nulhf-dd ju»'* «l n\ iiit il»* |h.*«»^ |rt* irilurell»'*. N"U"» n\on«» «urtiMil reni.-injue le*
f<mme* \f«-<i et lio dti H oit Li<*« «'I du Yun uni. .'i\<v l^ur eoifftire hi^uirre. nin*i
i|ue II « fr tnni*** Kl. iKh** (*t Lue du ri*'ri du l«.i»<». A\i*«* >!• «> ohjet* elhnoi;rnphiqut*s
tirm»*. u*l«-n*il«*. \i l»rnfiit*, •»l'jel* du rulle NMi.!.lhi*te. dt'^^ins indiicènes. etc.
374 J. DENIKER.
disposés à côté, en panoplies, et dans les vitrines, ces mannequins forment un petit
musé ettinographique de premier ordre.
En dehors de l'exposition Pavie, on ne trouve que peu de documents géographi-
ques dans les divers pavillons de Tlndo-Chine. Dans le « Pavillon des Produits »,
quelques belles photographies de la baie d'Along, des environs de la ligne en cons-
truction qui va vers Lang-tchoum en Chine (cercle de Lang-son), des rapides du
Mékong, donnent une idée générale des différents points du nord de rindo-Chine.
Mais elles ne valent pas les dioramas, dus au pinceau habile de M. Dumoulin,
exposés dans le sous sol de la « Pagode » déjà mentionnée, et, très bien choisis pour
donner une idée d'ensemble de Tlndo-Chine. Pour la Cochinchine, on a « la rue
Catinat à Saigon », et « les bords du Mékong à Mytho »; pour l'Annam, le « tom-
beau de Tu-Duc aux environs de Hué »; enfin, pour le Tonkin la baie d'Along et le
chantier du Pont-Doumer, au bord du fleuve Rouge, à Hanoï, dont le modèle se trouve
au (( Pavillon des Produits w. Seuls, le Cambodge et le Laos ne sont pas représentés
dans cette belle série de dioramas. Les vues cinématographiques complètent celle
exhibition de tableaux pris sur le vif.
Quant aux cartes, nous renvoyons le lecteur à l'article de MM. de Margerie et
Raveneau. Notons, cependant, dans lea Pavillon des Produits » : les plans cavaliers
assez originaux, des capitales des quatre grandes divisions de l'IndoChine : Saigon,
Hanoï, Hué et Pum-Penh ; les cartes de Kouang tcheou-ouan * ; le réseau des stations
météorologiques de l'Indo-Chine indiqué, par des ronds de différentes grandeur, sur
la carte Pavie, au 1 : 1 000000 (1 observatoire, à Phu-lien, entre Hanoï et Haïphong,
7 stations principales et 35 secondaires), ainsi que deux cartes murales (au 100000')
qui, sans prétention à l'exactitude topographique, montrent : l'une, les itinéraires
des explorateurs depuis la conquête (1862); l'autre, la distribution des produits éco-
nomiques, les voies de communication, les courants commerciaux. Si l'on veut avoir
des renseignements nombreux sur ce dernier point, comme, en général, sur l'Indo
Chine, on les trouvera dans le « Guide » ' publié par la section indo-chinoise. Cet
ouvrage, malgré quelques lacunes, dues sans doute à la rapidité d'exécution, est
fait de façon à satisfaire, et celui qui veut avoir une idée générale du pays, et celui
qui chercherait les détails sur chacune des parties qui le composent.
RuBBie d*A6ie.
La Russie a voulu montrer aux visiteurs de l'Exposition que sa mission était
en Asie, et elle a consacré son pavillon national exclusivement aux « confins »,
c'est-à-dire, à la partie non-européenne et boréale de son vaste empire.
Dans ce beau pavillon, la Sibérie occupe la place prépondérante. Actuellement
1. Carte de Koiiang-tcheou-ottanj (Paprès la Carte du père Lovché, elc, par L. Sculforl, directeur
de la Chine Souvelle dont les numéros parus (in-IC) Ut^urenl à côté, suivis d'une carie de Kouang-
loung. Au-dessus (ie la vitrine : grande carie murale de Kounng-lclicou-ouan.
2. La cou ver lu re du guide porte la lé^'ende suivante : Exposition uniiprseile 4900. Colonies
françaises. Indo-Chine. Le vrai litre de l'ouvrage est : Notices sur rindo-Chine, Cochinchine, Cam»
bodge, Annam, Tonkin, Laos, Kouanf/-Tcheou-Ouan, publiées à Voccasion de VExposiiion L'niterselU
de 1900 sous la direction de M. Pierre Nicolas, s. 1. n. d. (lUOD), in-S", 320 p., avec cartes, planches
et figures.
LA CMM.R\PH1K l»K I/AMB A LKXPi»MTloN. TIJ
m rlTrl. rV«»t rfltrfnirli<* tlorA*iir Ru*«»i*<juiolliro rntlf*nlii>n jMir mi trnii*»formAUoit
m|ii<ir. n mt^^un» que lo KMKniilt*<(t|iii« i»iilri'|»ri«^ tlu rlirnûn île frr Trnn'»«»ilifririi
toiiihr è VI lin. I>llf f*iiln»|>riM\ i»lle mcinc, v^i «liirnrmriit rriir»»-»''!!!!*»'!! rK\p<i«iUon,
ri l«*<k In^H nnlIcH «|ui lui m»iiI r«nKU'nv4 <1aii<i Ir pA\ill4»u ru*M» ilu TriN'inIrni
r«*k'«»r»n*nt de* (i<i«-umontH iiiti*n'^'»an(<t |Niur U*^ i;<N>(;ni|»lit*H '.
1*1* Tmiiî«MlNTifn « i*li' rommoinv Ir lîl m<ii I**1M, O jtuir In fui |m>mV In prc
mirfv piom» dt» la ftlntion de Vlndivo*«l(»k par IVm|M'nMir Ni«i»l.i* .\li*xniidn>\il«'h,
iilor* icmiid duc lirrilirr. Au riimnn*nrrmf iil ilc Iînni, rV*»! « «lin» nprr'* riivinm
nruf nnntvH de lm\:iil« 'î^iNI ki|omr(n*<» «If r.iil^ <»iil rl«'* |m»*i»m. «t «pii il«Hinr uiif
in«»>f*niio do lî<i<> kil«im«*trrH jmr nii. i^»'* r«*ullnl« |MMni*nt rin» nin%idrn*«»rotnmc
It* nvunl lie nipi<lilé : \v Trnii<M*onlimMitnl rniiii<lii'n un vU* iN»ii<«truil (|u*ii rniooii dr
i7o kihimMrm imr nu,
l«n IttfiK* n«Murllc luil In dirtvti«>fi «|U<* r«»n n pn<jt*l«M*rn IVH. «nuf |M>ur le
(n»nv<>n riirum lMiknli<|ur r( In |Mirti4>ti kliiilinr«iv«»k Sn^d^n^k, <|ui r^**ui irm-
pln<-<-n pnr le rlirmin tU* frr K**l (itiinniH <|ont ii«»u« |>nrl«*n»ii<» plu« loin *. V«>iri,
d*Ailleur«, IVlnl nrturi «M^plembn* lîHMh du rlirmin «lo fer, d*npr«*^ IrM dernien» ren
M*icnetnent4 : IW» Trlu^linliin^^k, |M>iiil où le Tran-«»ilH'Tien m« «MMhle nu n*M»nu île In
Hu%«ie eun>|M*ennr, n Srrlrni**k. ^ur In r.hilkn . V 4il kil<imêtn^i. Ii*^ lrnln*ile v«>>n
i?eur« et de mnn*hnndiH4H« «*inndeii( n'*^ulirrrmenl ilexpn»'»?», une f«ii* |inr •emnine
ju«M|u*â IrkouUki. n\<v (rnn«»lH>nlemen(, |M)ur In trA\er«M''e du Inr liniknl i(»V kil«>m<**
trt*«i. «»ur dei« Imteaux liri«»e t(l.i«*e «{Mvinux. «lnn<» le^queUon I(»kc '<* trnin liMit entier
A Inulre eilrêinil<\ «le VIn«livn«l«»k n Klinl>nn>v«»k *1VA\ kilitmt'ln"^'. In likMie e^t
expl<»il«v dt*pui» iVU; nini«, |HMir «e rendrt* de Sn*(en<*k li Kliiilmn»\«»k, «m d«>il
enipl«i\er le^ %n|H*ur«« «le In Dliilkn el «le TAmour. S«>iil<*nirnl n\ifi*^ rnehô^emenl «li*^
lra>nut, (^omnieaet**^ en IV^I. «lu lnai<;iin (*inMilnirt> ^"rftkilonii'lre^ i|uii«*nli»urnr,
au oûd. le |.i>* ItnikaI el unit IrkunUk a M>«H4ivHk«i i. el, Apn*« In (*«>n*«tni«*ti«»n du
rh< min «le fer dit VM liliin«iî«« i\XU\ kil(inH'lr«*«>. <|ui »«* dt tarlietle In likMie prin<*i|»nle
à Knidal«i\<i .«Milre Trliila vi Nerlr|iiii«»k . «»m pourra iII»t. «^an^ «piitter h^ r.ûU, île
rAtlinti«|ue au Pa< iti«|ue. O nV^t «|u'al«>p* «|u*i»n pi*tjrr-i m* nMidn* en <• **UvpiMi; »,
|>ar e\«*mpl<'. du llaxrt* u Vl.idi\<>«»ti>k, pa^^nant |»;ir l*'Ui«. Oi|mi;iii\ lU*rltn, Ale\an
«ln»\i». V.ir*«»\i«\ M<»*«»'U. Toula, Saniara. Trlieliabin^k, IrkouUk, K:iid'dn\o. Tj:i
tiik ir. Kharlitn (*l NikoUkou*. Kn pn*nanl a Klinrliin IVmlir.in< hmient wr^ le
•ud. «»n |Miurra r«»iiltr \rr^ Port Arthur «»u Pckin. I«a l(»nt:uf'ur totale «le cvlle
routr «« rt d«* ll'.Kiii kit*'nièlr<*«* ill.i\n* Vl.idi>o«t4»k>. dont |c« «i\ ««•pti«*nie ««ur l«*<t
«li«niiii« lie f I r ru»** * <i.ilu «lur U* Tnn«'»iU rM*n et K*t l!hinoi<>. 'IT.'Ui %ur le r^M^au
dr la Hu<*«i«* trKurojN' . (j» \o\,ik'«* |M.nrM *e f.iin» ii<M ni«*nt en «piin/e jour^ el ne
1 I »».»•■• 1.» % I i;- * • I ' I l r *• ir- r- • ii'i I i! .« «4 •' 'i «t i Tr ii- ••■(•* rirn rt in (itiil«*r
1.^ . ■' f •••■ '* <i. I • t :" i *'>.*• tr r • é * .'• / • U .■' ». *•* I*» l' i*!"Mirrf llii|iri-
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•l' »f * -•'1^ , . f ■»• fi it . M •'■ •■ !• •%...• .'.f I ••• I •• ■ • 1 f' ' • 'i ifi ! A I»*i..' !• f
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^••i' •!> .<». ■■*»..'.••. I.' -'r■ll••JJll'^«trt•r•
I ■ .• I •. 1» r •» \l «■ - 1 ■ K ' i 1 «. N ■. . ' N • »► \ • fc f- • «* •] ir t|f «• ' : I kl.>.
376 J. DENIRËR.
coûtera que 600 francs environ en premières. Mais on peut, dès maintenant,
se faire une idée de ce que sera ce voyage, en visitant le pavillon russe et ses
annexes.
On y voit, tout d'abord, dans la !'• salle, un grand globe terrestre sur lequel le
ruban d'acier qui reliera le Pacifique à l'Atlantique est indiqué par une ligne rouge,
ondulant légèrement autour du 55*^ de Lat. N., dont il prend un bon tiers (environ
130 degrés de longitude). A côté, voici des séries d'albums de dessins ou de photo-
graphies*, donnant les vues des villes et des sites le long de la voie, ainsi que
des travaux d'art, dont un grand nombre sont représentés par des modèles très
instructifs. Une idée générale des pays que traverse le Transsibérien est donnée par
le panorama, long d'un kilomètre, de l'artiste- voyageur bien connu, le D' Piassetski,
qui représente les différents sites avec beaucoup de vérité, ainsi que par le « Pano-
rama du Transsibérien » brossé par Jambon et Bailly, et dont certaines parties sont
très artistiques. Ceci pour le côté pittoresque; pour l'étude sérieuse, il y a d'autres
documents à consulter.
D'abord la belle Carte du chemin de fer Sibérien en 6 feuilles, à l'échelle de
1 : 1 665000, exposée par le ministère des Voies de communication, avec un profil
détaillé de la voie ; ce profil fait bien saisir les difficultés principales qu'on eût à
vaincre les ingénieurs : la rencontre des cours d'eau, dont la direction est cons-
tamment perpendiculaire au tracé. Si l'on plaçait bout à bout les ponts qu'on a
dû construire, ils occuperaient une longueur de 48 kilomètres. Le pont principal,
celui du Yenissei, dont le modèle figure à l'exposition en face de la carte en ques-
tion, n'a pas moins de 895 mètres de longueur. On trouve aussi, dans la même
salle, la carte du tronçon moyen du Transsibérien (ATar/a SrednéSibirskoï jeleznoi
Dorogi^ entre l'Ob et Irkoutsk, au 1 : 630 000, avec profils, graphiques, etc. A côté
de ces cartes détaillées, celle de M. Koversky *, quoique beaucoup plus petite,
donne une idée plus exacte de l'importance économique de la nouvelle voie. On
y voit toutes les branches latérales qui relient les différents points de l'artère prin-
cipale, d'abord aux régions minières (Tcheliabinsk-Ekaterinbourg, 241 kilomètres),
puis, au centre intellectuel de la Sibérie (Taïga-Tomsk, 95 kil.), et aux ports libres
de glace du Pacifique (Kharbin, Port- Arthur (1015 kilomètres); enfin, aux ports
de la mer Blanche (par Ekaterinbourg et la nouvelle ligne Perm-Kotlas, longue
de 867 kilomètres).
Mais il ne faut pas oublier que la construction du Transsibérien a été envisagée
parle gouvernement russe comme une œuvre sociale, et devait être par conséquent,
accompagnée d'autres entreprises, destinées à favoriser le développement agricole,
commercial et industriel le long de la voie. Aussi le Comité du Transsibérien,
présidé par l'Empereur en personne, a-t-il institué toute une série de recherches
1. Album du chemin de fer de l'Oussouri (proQs, plans, photographies); album du chemin de
fer Transsibérien (vues photographiques), etc.
2, Carte de la Russie d'Asie et des pays limitrophes, avec indication de l'itinéraire du voyage de
S. M, V Empereur Sicolas If, alors grand-duc héritier, en 4890-91, et du tracé de la grande voie
Transsibérienne, dressée sons la direction du lieutenant général d*é Lit- major E. Koversky et exé-
cutée par A. Zouni, topographe militaire, St-Pétersbourg, 1900, échelle : 1/8 400 000. Arec une
Notice de 230 p. in-i6 el figures. La légende de la carte est en russe.
L\ (;MN;ilArillB DE L \MB X L'BXIHiSITUiN. 317
<M*iriitin<|tici» c*fi vue (It* In <i(V<»uvrrt(* iU*^ nrh«*««4Hi mitirmlni vi ilm MHim*4 ilVaii
|m>(aIiU*, m viir au^^i do IVUnIr ilii m A nmhlo. rn ^rnrraL l^* plu« lo n imité «'ait
iMrii|H*arli\t'mrnt clWkMiii^MT ol ilo n'»jrulnriMT In ro|orii%nti<iii. qui |»ril de* profior-
lioiii iuMililofi, d»-^ le rommonromoiit do^ tr.i\nux nur la liffii**-
U*« noml>n*u<M*^ rnrli*^ cl U^ puMirntion^ txInhmnhi d/in<i la druiiônio «allr du
Tniii«»<»dMTioii doniiiMit unr idtv d<* ce «pii a viv fnil au |M>in( dr vue m toiilîllque le
kiiitf «lu rhomiti dt* f<*r HilMTi«*n. Ia^ nvhf*rrh(^ fOHdnfn(|U4*^ •mmiI U*n |irrmiôrrii à
»iifii.i|pr*.
Parmi Ich n^^ultat» prntiipH^ ohU*iiu% l»nr W^ c«*<»loh:ut*<*, m dehors de ri«*lio« mali^*
riaui <M*ii*ii(if|f|ur<t, il fnul iKiltT In d«Vouvrrli* lii* ci^^mniU d<* houill<\ «oit è pn>xi'
miU* dr la vojo ferrt'v. «>immo aux oii\ir<»ii« «|«>« «*lati«»tM di* Soudjriika. «le Tohrrrm*
klio\o, dt»M>HM>v»knin((*(M4M*^ttlu Kiiknli, ^tit plun ou moitié n l'nartdt* In li^ni* i\^r
cxrmplr, liM i^inomiMit.H d*Kkil>nz ToukM, prî*"* il<* In villr do l*nvl«Nlnr pro\ inrr dr Somi*
|»alatiti<»k ), olr. Qurlquf*^ uim do 00% ciM^montn Kkil»nx Toutra, ot, en fiartio, Soud*
jorika) MWit dôjà oxplottô^ |Nir di^ oom|»a»rnif*H pri\i'*«^. Kn dolior^ do la h4>uillo,
lo* ^Nd«>inH*^ ont «lifcnajo don if\{t*% do for ou TrniMlMiikalio, do ouivro ilan* Ir
ir<ai\oniomont k'ônoral do« Stop|M*ii. do n«'*plirilo dan« la pnninro d'lrki>ut%k, aluni
<|uo do nomhn^ux ^Iton aurif«*roH dan^ lt*^ r«'*k'i«>UH du Yoni^M*i, do l'Amour ot do la
U^ua. l*uo o\|»cilition !«|Hvialo a ôlo olinr^riV dVtudior. au {Miiut do \ur aurtfôrr, la
r«*»to ui>nl out*«t «lo la mor d'Okhotsk; ollo y a dtV«)u\ort, dau<« lo«% l»n<*«»in^ fluviaux,
d<*« tfiM*mouti» d*4)r. diuit l'oxpltutation dumut quin/o an«i dovnit rin* atlju^i*^, on
lîHM>, à d<*H ctimpntcnioM pri^t^i'^ «>(Tranl do^ trarnntii*^ MTtouMHi'. |)*nutn*« fri^omouti
i>nt oli* Imuvo** dnuH la pn*<M|u*llo do Kounn t«iuiitc**
h*aulroH Iraxriut. tinjrtinnl otiooro i\e plti^ pn>^ Iihi qu<^tion<i prallipio^ do la
r*d«»iii«»ntiou, ont otô outn^pri* par Ioh irt^d'^ut^. lo«* nnturali?*toA ol \r% lufcônioum.
h'alHini, IVtuilodoî» n*«»M»un*i'« on lorn»^ ot on oaux d^*^ n''Ki«>ii* avot«*iiinnt la irrando
Voio. On n\fiil ox|m»m\ dann la «louxiômi» •«^.illo du Trnnn-iilH'rion, d«»H horbiop» trô^
ci»mplrt««, (orm«*<» fiar M. rji;itji»ultn« do |:i t1<*n*i|r|.i |»r<»vinrr d\\kmn|in«*k floro Aen
n'»:i<*n« %.iIiiioh, rolli» d»-'» rfcion* do^ «mui dourr^ rt d«^ onux ^-lunLUri*^ . rommo
|i«»ur montn*rf|uo In ^rcdnti'tn «l'un p.i)* o^t la promit-n* indiiMti«m |>our la nvhon'he
df*« «M>iirrr« dVnu p<»t.ili|o r{ !<• «T«*tiM*ni<*nt do% puit<». A n'itô dr*» plnnti*«. on avait
di<»|M>M* \i*% is>h.intill<»M«« du «»o| ri «tu %*i\i^ %4i| t|i« ortto n*»:ion iwiuvn» on oau, qu*»
tr.i\rr*o la l«MN»moli\«* rntn» K*»ur«:.in ol tim*>k. ol qui i^irlo lo nt»m do l.i Slopp-»
d'Irhim. O»mmo n «uM.il pnti<|iif ilr« Im.iux li>ilri»l«ik'i<|Uf^ l»a<M-<t lur r<*tudo do
la florr ot du •*»!. on put i«»n*l.ilrr rMU>orluro. nu !•* jnn\ior VM^^, ilo plu* do
1 (Wt puiU d V.ni |hi| iMt' d.ifM o Itr %tt |i|m*.
Au d« ! I d'Otit^k. d'.nitn'^ «lifti- ti)t.<« m» pn*^rntn*-nl {«^ur l*t roloni<*«ilion : \e%
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378 J. DENIKER.
marais et les eaux stagnantes de la steppe de Baraba. Une très belle Carte en relief
au Baraba^ avec indication de la canalisation pour le dessèchement des marais^
à 1 : 210000, donne une idée des travaux exécutés au milieu des dunes alignées
régulièrement, du sud-ouest au nord est, autour du lac Tchany. Au commencement
de Tannée 1900, plus de 700 kilomètres de canaux d'assèchement ont rendu à l'agri*
culture de vastes terrains jusqu'alors déserts.
En ce qui concerne la colonisation elle-même, c'est un sujet tellement vaste que
nous ne pouvons le traiter que dans ses grandes lignes, en nous aidant des publi-
cations, des cartes et des diagrammes exposés *. La colonisation de la Sibérie,
commencée, pour ainsi dire, en même temps que la conquête, au xvn* siècle, n'a
pas été très intense jusqu'en 1861. Ce n'est qu'après la grande réforme de l'éman-
cipation des serfs qu'elle commença à se dessiner comme courant constant et qu'elle
augmenta d'année en année. Vers 1893, elle devint tellement forte que le gouver-
nement songea à la réglementer. Depuis le commencement des travaux du chemin
de fer sibérien qui coïncida avec les années de famine (1891-92) en Russie d'Europe,
le mouvement avait pris des proportions telles que l'administration, débordée, ne
put pourvoir à l'allocation équitable des terrains. L'émigration fut officiellement
arrêtée pour un certain temps (1892-93), et une commission spéciale de colonisa-
tion, présidée par M. Koulomzin, Secrétaii'e d'Etat, fut nommée au sein du Comité
du Transsibérien. Dès 1893, elle envoya sur place des topographes arpenteurs et
des agronomes, chargés de reconnaître les terrains inoccupés, de lever des plans
cadastraux, de dresser l'inventaire des allotements, en somme, de préparer les
« territoires de colonisation ». Grâce aux travaux des spécialistes, en l'espace de
six années (1893-99), plus de 7 700000 hectares de terres libres appartenant à l'Etat
ont été transformés en « territoires de colonisation «. Près de 5500000 hectares
de ces territoires sont déjà occupés parles colons. Comme le montre une belle Carte
de la région colonisée par les soins du Comité entre V Oural et It* Ba'ikal, au 1 : 630 (MM),
la plus grande partie de ces terres se trouve dans les provinces de Tobolsk et
d'Akmolinsk * ; viennent, ensuite, les provinces de Tomsk et de lénisseîk ; la province
d'Irkoutsk est au dernier rang. La même carte indique les espaces reconnus par les
topographes arpenteurs au milieu des taiga^ ou plaines boisées, situées au nord de
la voie ferrée, où les terrains vont être préparés en vue de l'épuisement des lots
dans la région cultivée située au sud de la voie'.
Un tableau graphique, placé en face de ctiie carte, indique sur le nombre des
émigrants en Sibérie depuis 1882, où il n'y en avait que 10028; ce nombre su,
en 1893, atteint 61 4*'ij pour arriver aux chiffres de 76(KX), en 1894 {ouverture
1. Tnc centaine de volumes exposés contiennent toutes sortes «Je documents relatifs à la marche,
h riiistoire, k 1 urj^anisalion de l'émigration. Deux brochures en français résument le contenu
de ces volumes. L'une d'elles est intitulée : Aperçu historique tiet travaux (Varpentagt entrepris
en Sibérie pour la formation des territoires de colonisation^ \n\h\\e par le mini*itt^re de !*Agricul-
turc et des domaines, St-Pêtorsbourp (imprim. de TËtal). lV»nO, Cm\ p. in-S. L'autre porte le litre :
Apervu de V histoire de la rolonisation en Sibérie^ pul>lié \^^T la Chancellerie du Comité ile^
Mini>tn»s; Paris (P. Dupont^. PJOO, 55 p., in-8.
2. Cette répartition se comprend très bien, CAr le& provinces de TotH>l<k et d*AkmoUnsk sont
IcN plus rapprochées de la Hussie. et comme distance, et comme n.iture des terres.
3. On trouvera, >ur rexcoilente carte de M. Kover>ky déjà citée, Tindieation de renseraldc du
terrain reconnu et levé par les arpcntcur>.
lA I.K<K;nAl*HIS lie 1/\HK X LFAP<»MTIoN. iTv
du Tnni^^iluTipii). «le HKMRM). m lyd. de ifikHiMNK ni |h<N>. A|iri-<i une rliute à N7<N)i»
m |K!I7. ir iliifTiT dr» rmik'rnnU <»*rlr\r a iiN^MNI. m Ï^A\ rt. n i£l UN), on IMIMI. Si
Ton Ajoiilr h ro rliillrp le lumibn* d'i*micr<-iiitH tniii<»|Mtrtr«, «l«« IS[K\ h 1HU9, pur la
floltr %o|ontnirr riivM* diiii«i In n%'i(»ii *U* ViUi^^*ur\ liTHiiMi iiiih\idii«) \ on arrive à
un li»lnl d«* pn*<« i|u*un milli«Mi dro»l(»n«i (|ui ont nin**i |mmi|»Ii* lu SïUth* dc|>ui<i |Htl,'|.
|)r |v,»i n Iv.iîi In |irnvin«v df Toin^k m « n«vu plii^ dt* Vmhmni; (vIK» d*Akmo|iriHk
|>lu« dr iriDUM»: ivllr île To|m>M litHMMl. r|r.
f^iucll**» Minl It^ rr»;i«>nH de In Hu^^ir qui f4Mirni«»M«n( lo idun trêmi^rranU m
SiUtic? Tnr cntiv mann^MTilr d|Mi<MV noiin m donnr imin<^lintemont In n*|H»n*M* :rc
«ont |irin<M|»alemrnt U*^ |>rt»vinri*^4|ui f(»nnont In |».-irtic* «loptrntnonnli* et le<*enln*«l«*«
M tiTri*"» noin^ ••Ur/i»*M«":i'*wii.«%iluiv«»a|ipn»\ininli\rnuMil rnlrrl«*'»ri«r rlTM'de |jil. N.
et \r^ i^* et is- fie I^MikHt. K. de PnriH. iN* Is'.n.i ItMM). In prti>inrede Pottnva n fourni
|i|ii« de hMMMMI rniitfrant*«, relie*» d«* Trliernik'ov et «le K«Mjr«»k. «le Tii) h lOiMMMI; «Tllen
d*Orrl, de V«»n»n«'k'e» ileTnmUiv, «le |Vn««n. de Khnrk«t\ vi «!«♦ Snmnra. entn» £\ «i TiHUHl,
1^^ |»ro\ineeH du ntird, du )«u«l et «le r«)ue^t «le In Hu««<*ie ne |Kirtiri|iiMit |>n*Hf|ue |mi«»
au m«Mi\«*nient de fniKrati«»n.
Iji rnU'M» «le n»tte n*|»nrtiti«in t;i'H»a;rn|»liii|ue e*»t fnrile n Mij»ir • le^ pnivinri»* dr In
f4»ne d<^ <« terrtHi n«»in'H i» Mint pn^Hipie e\<-Iu«iiv«*nient de« |in>>*.i»;rie<»leH; «ir. In |M»pu
lnti<»n, «|ui y a au^nit^nti* «le pn*^«|ue Tit) |M>ur «vnt «l«*puiH Ihi;!, n«* tn>uve phu n^M*/
de t«*m*^ |NMir «uli^i*»ter. I^*«» lui** in<li\i«lu«*N «amt de i h •! iHvlnn*^ nu plu<i en
m«»>enne; \v^ |Mi\«nn<». n*.'i>«int p-i^ h proximité de eentr«*<i in«in«itrie|H. eotnnu* eV%t
|r<M««lnn<* le n«»nl, ri»ui>tel l«* «u«l it«» la Hu'^^^ie, ne|NMi\ent plu»». *nii%n\oir reeiMir**
a In cultun* inten*»i\e, |N>ur tn<|uell«* iU ne Mint \w% «lutille^, timr pndit «le |eur«
t«*m*«. Kn SiIxTie. nu ('<»iitr-iin*. c»n leur n'|ou«* |»nr individu II» luvtnn*<» et demi de
trrn*« \ieri;*"«. et r«'ln d.uiH un |»<t>«» «mi liMir^^ pnNtMlt'»^ de «'ultun*. t<»ut niinpl**'» «lu'iU
*«»nt. k* pl.irrni eih»»re nu dr^^^u^ ^\v% iMilti\nt«*ur^ primitif*» iiMlivcetn^^.
Kn d<*li«»r^ ilu Mw»n «r.n ti«*n «lu Traii<»*»ilMTi«*n. In k'4*«»i:rnpliie de In SiU-rii* r«»l
fad*l«'ment n*pp*«»«'iil«r .1 rK\p*i<.iti«»n. NMti»h-.i*»'|M»nd.int. h h rarli*^ «i «rnudeiM-helle,
|M»ur In plu|kirt manu««'riti «*. <1« « di'^lri* U it prii\iiiti*^ <>ii «m* tr«»u\«*iit It*^ ci«>«'tni'nt*»
millier*». rt|HiHr«i ,1 l.i t;i.i*»M* l*.'i .ni«'t«dlur*:h\ tlli.unp <l«* M.ir«» '. I^e^ patin«'.'iuv
«li^ «ir.itift t\v 1.1 «.djf .itT«^'t(v .'I U StU-rH*. du« au pinrt* ui tl«* M. Ki»n>\ in. dtinnent une
i«|tv %\vn /«Il /•! i»u fi»n*!^ \iirfc:»*^ «|i» la SiInih», aiii^i «pi«» «!«•«» pa\«»4i^'r^ d»**» pinrrpi
fl*t ili*« ri\f« «!«• j'iNiMn U\ tn i! ; m u<*. «i y*»t\ \fitt .i\oir un talil«MU «*\ai*t «l<* In nature
«lu |M)<» arriiM* pir !«• ^t(tt<««« i il f.ml m* n-t»ift«T â la In jlr rofli^i tii»n d<* tnlil<*aiix de
M. \nrt««*f. ifi il)i« iirt 11^4 int-nt plut'*! i i- lu^ <pri*\|M*««« dan*» un «*m.iIiit \eiutnt «I<*
I I 'i' ■ ir '• •.-• . * II" .'1 1 ». \ii I l'i ' , ,.i • /,! . i ■ t' . 'r f t rtr-''* r Ofie^i
"" .'./Mi ,, «,1. , «'»»*««i%i, r., •ii,ir>*i«!i('trt*.i|iii'lc*
!■. » !• ••%;••! • ■' 1 .•* |,i{ii.>-t.i>i**>" lii:l.%i;iirlr ti<»r<l
• •!■• ii'-»»|.r' '%lii •!• • i''".ir«iiTi' .'»!««l»'»l%r«», M.ff««l«Tnifr«
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380 J. DENlK^T
la première salle du Transsibérien au premier étage du restaurant transsibérien. Là
on peut admirer la tristesse de cette plaine marécageuse et glacée qu'on appelle la
toundra, à côté des (( paysages de forêts de pectines dans TExtrémeNord », et le
magnifique spectacle du a mois de mai en Sibérie » qui paraît être bien plus a fleuri )>
là-bas que chez nous.
La géographie du Turkestan ou de TAsie Centrale russe a été évidemment sacri-
fiée à l'Exposition. Si les énormes panneaux de M. Korovin nous transportent au
milieu des paysages de ce pays, nous montrant un bazar à Samarkand en face d'une
mosquée, un marché de chevaux, le système d'irrigation des rizières; si les riches
tapisseries, les objets et les ornements en métal groupés autour d'une délicieuse
fontaine, au milieu desquels circulent les marchands Sartes, deux Boukhanotes à
grand turban et un milicien turcoman, rappellent bien les intérieurs des citadins
aisés du Turkestan, par contre, on y chercherait en vain les belles cartes de l'état-
major (section du Turkestan), les publications géographiques ou statistiques et les
documents relatifs au chemin de fer Transcaspicn et ses embranchements, etc. Le
Relief du Turkestan (échelle de longueur i : 210 000), exécuté, en 1880, par Baranof,
n'est pas à la hauteur des connaissances actuelles sur la contrée. C'est dans la salle
voisine, celle des « Apanages » ou des Domaines impériaux, que l'on trouve une
œuvre, plus moderne : Plan en relief du réseau d*irrigation dans le domaine impérial
du Mourghab (échelle de longueur à 1 : 10000).
Ce vaste domaine, situé à Test et au sud de la ville de Merv, autour de la digue
et de la station de Baïram-Ali (28 kil. E. de Merv) et le long de la rivière de Mour
ghab, couvre 445 hectares de terres irrigués et occupés par des cultures variées qui
sont indiquées par des teintes conventionnelles sur le plan-relief.
Quant aux chemins de fer de l'Asie Centrale, on trouvera quelques renseigne-
ments dans les cartes et les tableaux graphiques exposés à la classe 29. Nous
empruntons à l'une des publications ^ qui y figurent également, les données sui-
vantes. Comme on le sait, le chemin de fer Transcaspicn, dont la construction a
commencé en 1881, relie Samarkand à la Caspienne. En 1888, la ligne a été prolongée
à l'est jusqu'à Tchernïaévo, Andidjan et Marghilane dans la Ferghanu, où la loco-
motive arriva en 1898. D'autre part, un embranchement se détache, depuis 1899, de
cette ligne à Baïram-Ali, et va rejoindre Kouck, sur la frontière russo-afghane. Sa
longueur est de 315 kilomètres. D'autres embranchements de moindre importance
se détachent de Tchernïaévo à Tachkcnt (156 kil.), et de Sorlchakovo ou Khadja-
Maghir à Novyi-Marghilane (65 kil.). A l'heure actuelle, on travaille au prolonge-
ment de la ligne de Marghilane jusqu'à Och, vers la frontière du Turkestan Oriental,
(Empire Chinois). D'autre part, les ingénieurs terminent- les études sur la future
direction de la voie qui reliera Pétersbourg, par Moscou, Riazan, Kozlov, Tambov,
Saralov, Ourbakh et Alexandrof Gay (sur la frontière entre les provinces d'Astrakhan
et d'Ouralsk) , à la station actuelle du Transcaspicn apjielée Amou-Daria . La •
nouvelle ligne, partant d'Alexandrof-Gay et passant par Koungrad, aura 1 814 kilo-
1. Aperçu statistique des chemifuf de fer et des roies navi*jahtes de ta fiussie. Avec annexe de
carlps el 4le taltleaiix graphiques. Édition de la section de statistique et de carlographie du
mini>lèrc des Voies de communication; Sl-Pétcrsbourg, 180 p., in-K, av. 6 cartes et diagrammes.
U r.i^milllPIllB DE l.'\MK A L'KXINi^lTloN. im
mMrru «U* longueur. La longueur titlAlr ilr la ligne Sainl IN*(on»b«>urg Amou Dnria
•rm «le 3riM> kilotnMn'^.
N«>u<» nvon^t pu voir rgnlrmrnl, nu bun*ou «It*^ rommi«Miin^ du pavtlltm ru^*^,
gnWe à r«»bligi*An4*r ilo M. Nik<il«rv*ky, une r«rle ellinotfniiiliitiue imnnu<«rritri île
la |>n»vint*t* TmnM*AH|>icnne au I : N^HMMl, publiiv |Mir la (Ihaiurllenedu commandant
en cUvî de la |in>\ina*. (In y a re|Mirlê riialiitnt de tou(e<i U*n tribu* turromane%
t(H»klnnH, Yamoud, elr.i; mni^ leM Kora Kal|)aky nV figurrnt \*nn\
Sano nou4 arreler longuement xur reY|Mi^ilion du T^uimm* dan* le |ia\illim
ru«iH*. dan^ laquelle, re|HMidant, on n*man]ue t|i]cl«|U(^ lM>nne<» enrlr^i et le« 1n*II«^
fiublir/ilion}» de M. Hadde V diMUiii encon* deux nitilit, au ««ujet de <|uel<|ue« d<M*u-
ment« 4|ui M* ra|>|Mirtenl a la RuH««io d*A«ie dnn« M>n en^^mble.
En premier lieu, il faut mentionner la (larte de la Ru^^ie d*A<«ie t*t «le* \uïyn Umi
Iropln*^ |»ar de it«ilehev, en quatre feuilb*^, au 1 : t iiNHHN», «lur lai|uelle (»n a indi
qut\ à la main, le*» ilinérain*^ de«« pnnn|»aux v«»\nt:eurA ru«*M*<ten A**te. pf>ur le|MM|ue
allant «le I7i.*»à iV^i. t>tte «*arte e!*t e%|M»Mv à la ela^M* llll, dan* le |»a\il|on hj^m*
i\v^ ArmtM»^ de terre, l-a bnn'bure qui ht tnMive à rôle «le la earte rontient la li*le
ih^ ni»m* de |n7 vo\ai:i»ur* a\<v eourte mention «le leur itinéraire et de re|HM|ue de
b*ur \o\.ik'i*. L*e\rrllente earte de M. Ko\er!»k\ . que non* avon^ritiH* pluix loin, p<irle
evMlement 117 itinerairt**» qui ^mt explit|U(^ d-in< la « Notiee >•; main ce «ont b^
itinernin*^ de<« prineiiKiux vo\nfcrruni de touten leo nnti«»nali(en dan* le rn)on embra^M*
|Nnr la «*rtrte.
Kntin, il faut noter len U*ll<^ earti^ de MM. V. I^man^ky et V. S4»menov, (|u*il
n«»U4 a rie donné de voir au bun*au de?i eommi<«<^airen, ci qui c«in«tituent un vérl-
tatile atla« ph>niqne et tvtmomifiue du Nonl de la ltii<»«ie. de la SiU'Tie et
ib» TA «il» (Ii'nlrale ru*M\ t*^»mme re«» rnrtm «Mint manu«M'rit4»ji et ne wnmt pn»
blement \u\< publi«H*<* de «^i lui. U^ leeli«ur» nr n«>un en viHidnuit pa% île b»ur donner
qui'lt|u«^ di'laîN à leur •»uj«'l. Klb'*» *ont touli** dabv* de Tannin* lîMHI et fl*tabli<*ii •»ur
une «vh«*lle n*liili\ement |N'lilf. pour eharune ilr% nvi^n^ ^u* nienliiïnnn-^.on adi'^
e.irb*** n'prrM»nlanl : /'i *!' nttir tU Ut ft'tpuhiii"» m |VJ7 vu SiN'ri»». maximum de
i»! b.ibibuiU par vrr*ti' *;irn"* ou I, i kilom«'ln* earn*'; Ut roirt d^ rifmnttnnrn
/i 'H rbnninn «le f<T. >'<*h« ni\iirabl«*^, n*a:ion** ou <l«»niinent l**^ «'ommuni^'alioiiH à
Vnu\v <!«• rhi« n«. «!»• n'uri»*». «b' i'br\aux, «b' * ham«MUX ; /^ //c/m^n- ri les r«i7i»-ti#*t
iiMM'nf/'i 'I nlr»' aulrr** : pli«»^plMlr^ pn-* «b* \i.ilka rt «b*^ Miiirn^n de la Kamai;
. .Vf r<ii>nifi . d*.ipri'«i Till»» «l llli*»k.-il«k\ . /'•• 'h'tttti d';ipn»^ Sb'llink'-; /et ptuift
•rapr«><« Ibrê:; •> ninirqinT li ;:nii*l** qinntitr d<* pliti<*«, t nii^ln* t>t au «b'I.i «lnn<(
b* «ud du Kanil«'h.ilkn el *iir le |itt'>r.il d'Okhol^^k. deux r« «TÎtinH de la SilN'*ne
f i%«>ri«««'<* *«'U* ««• rapport . t « fit^i» ««m .1 i)»r»«i >»t»*lliii«:; «♦lit-** ««int «lirign**
pn^^pie r«-.:Mi.i r« fii«*nl «lu N'>ril nu Sud A** i ««u o .i |h ou i^^ , la ft/nfut^aimn
li^ /•! ^ii4iii .'.' ri.ii' '-M .li-'- « .irb* !ii*l'»ri'|Uf . /'i ••7'îM-M !li»n* iMil.iire, f«»r«'*N,
• lrp|«*« ; i'i *i-*ti iffiiti"n fi»-% Il *i un |*«'U Ir^p •:• tu raie; n«* r«»mpr«*nil «pie \r%
\ \ • \ • ■ .'r % • •• jt •' •- • ■Tii ■ \' »' . Il "f %''* y » '1 •••rt- ■ I a;».ttin^
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382 J. DENIKER.
peuples suivants : Russes, Lapons, Fiimoifi» Samoyèdes, Turcs, Mongols, Toun-
gouz, Mondchoux, « peuples de race américaine » (?) c'est-à-dire, Tchouktchis
Aïnos, etc.); Voccupation de la population (exploitalioa des forêts, des placers d'or,
élève des rennes et des chiens; pèche; chasse, etc.) *.
Indes Néerlandaises.
L'exposition deî5 Indes Néerlandaises*, abritée dans le coquet pavillon du Troca-
déro, donne une juste idée de l'activité féconde de ce pays, sur le terrain économique
et scientifique, dans ces quinze ou vingt dernières années. C'est, en effet, l'étude
scientifique profonde et la mise en valeur intensive des richesses naturelles qui
caractérisent l'état des colonies néerlandaises à la fin duxix* siècle. La préoccupation
scientifique s'est manifestée même dans l'organisation intérieure du pavillon ; c'est
le seul à l'Exposition qui ait organisé, dès le mois de juillet, une salle de lecture où
l'on pouvait consulter toutes les publications récentes sur les Indes Néerlandaises.
Elle a publié aussi un excellent guide*. Au point de vue plus spécialement géogra-
phique, ce qui frappe surtout au pavillon néerlandais, c'est le contraste entre les
recherches très munitieuses dans les deux grandes îles de Java et de Sumatra, et
l'abandon relatif dans lequel se trouve l'étude des Moluques et de la Nouvelle-(îuini»e.
Le fait s'explique d'ailleurs par les nécessités économiques : par suite de la concur-
rence mondiale, les cultures et les exploitations dans les colonies deviennent de
plus en plus intensives, et doivent se baser, par conséquent, sur des données scien-
tifiques sérieuses. C'est pour cela que l'on étudie tant les questions agricoles et
minières à Java et Sumatra, et l'on n'explore guère la Nouvelle-Guinée. Comme
preuve de ce que nous disons, il suffirait d'examiner les travaux du bureau topo-
graphique établi à Batavia *; on verrait alors que, pour la moitié de l'île de Java, on
a des cartes imprimées plus détaillées que celles que nous avons pour la Franco.
Depuis 1880, 11 résidences ou provinces sur '2'2 ont été cartographiées sur
2 117 feuilles à l'échelle du 1 : 20 000, avec courbes de niveau équidistanles do
10 mètres. 11 faut dire, cependant, que la totalité de l'Ile n'a été figurée jusqu'à pré-
sent qu'à l'échelle beaucoup plus réduite du 1 : 100 000, quoique encore très suffi-
sante, attendu qu'il y a bien des pays en Europe qui ne possèdent pas encore de
1. Notre article était déjà sous presse quand nous avons re<;u rcxcellent ouvrage qui aurait pu
servir de guide au pavillon des confins : Okrahuf Rossii, Sibir, Tourkestan, Karkaz i poliamaia
tchast Erropeûkoi liossii: Les Confins de la Russie^ Sibérif^ Turkestan^ Caucase et la partie polaire de
la Russie d'Europe^ sous la rédaction de P. P. Semenov, éd. du Ministère des finances, Saint-
Pétersbourg, 1900, in-8% 2S7 p., av. 1 carte. On nous a dit qu'il y aura une traduction française
<le ce volume.
•2. Les dt'ux pavillons de la section «les hules Néerlandaises, construits dans le style des habi-
tations imligènes de la côle ouest de Sumalra, dont le toit en forme de bateau est Tait en
idjok (libres à la base des li^os des palmiers), sont réunis |>ar un bâtiment central reproduisant
le> motifs do décorations des trois temples en ruines : Tyandi Sari, Tyandi Sevon et Bouroub«>ii-
dour, les seuls n-stes de bouddhisme à Java.
3. Erposiiion L'niverseUtf internationale de I9nn à Paris. Guide à t travers la section des Inde*
SWrlandni.ses. Gmupr XVII {Colonisation). Ln. Haye, T-HK), 4r.5 p., in-S, av. i cartes.
i. \o\. pour b'S détails : .Sotire sur les cartes^ livres et objets composés et recueiUiê par le
service tojm(jraphi(jue des Indes Orientales Sëerlandaise^ et destinés à VExposWon L'nirerseUe dt
Paris de 1000, Batavia, imprimerie île Thlat, 18U'J, 20 p., in-8, av. i carte.
LA i;MN.RAff'HIK DE l.M>IK A LKXPi»>tTIo\ Jtj
rnrli** a cviir ivhclk |MHjr In toUlili* ilr Inir Irrriloirr. (ri»%l Mir rrtir rnriv i|iron
rnpiMirU* li^ ftniiiii'«*'« n*lnli\t^ n la \if* noniiniiiiur du |Miy"i, p^Hir pttbiirr, (Mintiili*,
ilm r/irli*^ h iiiHMvhi'llt» |>lii« n'*<luili\ a\n\% pliM <*\nllii*ti<|iii*«. où li*^ rt*nH4*ii;tirrnf*tit«
Notoii«« |Mirmi n^»* dcrnirn*^ : In Caitr i/^i tmntn» à Jnra ri ilitJitura, propm n
ttign* ulturr^ <|ui. n\vc ile^ UiMfAUV i;riiplii«(U«*4 nriiim|».uMi«''<* ilo iM'iiiu flf*-«*iii<4 de
|»liinlc»«, avcf* iU^ vurn |»li«»to^rn|»lii<|ijf*«» nnmhrt*u«M*4 vi U*^ (li(Tt*rt*tilf^ |iiit»lirAtioii4
ilr Ia Halle do livturr. iltinno tint» id<v rumplrtr «lr% n*^*»«iiin'<*« nirrirnlr^ dt* rrtti* lli*.
dont la |Hi|iuln(ion (cnvin>n :ît»(NNMMiii hnh. vu lyN'ii rcnl«* |i*% :f *l do rrllr dr la
FraiMT.
I«a rultiin* du rafr. qui n lN*aur<>up diiniuui* ilr|Mii^ l'aU'uidi»!! fwirtirl de* In
• rnllurr olilikMtoin* »» vn ï^<\, jmvujn^ nirorr In |»n'iniiTi' |ilnrr a Java. IMu* do
:îvitMMi famillc<< «nul oin'un* rtinrc»**'* do la oui t un* «dtli^Mhiiro; vlU*^ uut n Hi>i^nf*r
lîlî million^ d*arhuH|r%. A colo d'rux. Ir*» 1îi7»«ni |»lniilour« lihn*^ |H)*MNlriil
IKI millioiiH J'arhu'tto^; IViiM*mli|o t\vn plant.)ti«iii!« dr raft* rou\n* uno «lUiNTlirio
do I:SMmhi luvlnn'** \ l*n oanno à «urro tond a nTnjdaror lo rafo dnu% iH-auroup
dVipluilatititM libn*"», cl, on t><lH. on no rom|dai( p'ti nioin*» tlo^)*L17 lMvlnn*<i do
plnnlation*» do raniio, pr«Nlui**nn( TlTiiL'Iil t<»nno^ <|o <»uoro.
léM^ plantation^ do f|uin<|uina. ronimonrô<^. on l>C>V |iar lo trouvornomont
holl.-uidni**, <Mint on ploino pro<«|ioriti*, ot .\m*«lonl*im o*»t dovonu lo man*ho |»ar
otri'llonro do 00 pnvioux n^niiilo. Tout lo terrain iju'iNvnjM^nt aujounriiui lo^ plnn-
tati<in<* k'ou\ornomonlalo<i lîHNl li«vlaro«» nV^l qu'un \:i*»lo oh.unp d*o\|wrionoo, i»ii
Ton ohoti'lio tmijouri, nyvt* V:\'u\r tlo^ ^n\nntH do ltuiton/<»rk' '. a anu*lioror lo4
o>|Mir* oii^tnnto^. à atvlinintor li»^ o'*jm\*o- nouvojl»*^. oto. !>•% plantation*» uou^or
nom«*nt.dom no f«>urni**M*nt au o«immon*o quo .'Wmhnmi kil«»k'r.'inim«'^ «IVriinv. tandis
quorin«lu%tno prt\t'«\ qui oYptoito«lr% torniin^ plu«* \a<«to«. ni.ii«« natun*llomont d'uno
fA<;«»n ni* «MM •H*ionti(ii|uo. fournit 5 millioni do kilocra'nnio^ d*(von*o, ri*nforniant
tïv *• .1 I» |Kjur n*nt do qui ni no.
I m* do<i oarti'« ot|Mi«i'«>% au I : .TWhmni d«>nno. a\(N-il«-% pmtiNot don tnhIoauY
impliiquo*. d«'H n*nM*icni>monl*« ••ur lo*» ohoniin* do (or do J.n.i. .\\iv Taoliô^omonl
d'un |M*tit tn>tii;on '^7 kil<»m.! qui %n. dan** IV^t do J.i\2i« i\v Koli^at loôto nonl' a
ll.inft:i»u\fin.:hi im do #•%!'. un pourra Irixor^T t'»uto l'ilo d«» l'oui^^l a r«*^t.o*o%t a iliro
d'Viik'or n lluiifiMM irik'hi > I *liti kil^m >. on rli**nnn df (or. ot ot-lo n |nmi pri*« on
d«ui jour* l««» train* no ni ir« lirnt p.i- la nuit a J.i\.i . t"^-tlo \niw\ «un M^iNMito
U" h*U^ dr \.\Xr i|o J.i\.i. rt dont lo (H»int !«' plu* rl»\r o*t ••ihio a *MV.*i nioln**
AU-d('**u* ilu nn».ïU «lo li nior. rn\Mi«» plu«ionr* onil»rano|ioniont*. lo ro'MMU i\r%
; I* ' '• • ■' I i •• ■ • i I- !« ■•,%••• I f •• ■«. . >it i|t « r. It • \» * f I m*
«I • •. t . * t '• :• • . i*# I \ • tr 'Il ■ I «• ♦• ii'i l< I' '. I I ■ • n •• ««Il * Ir «i" •'• • i
I. «ti ••, :•!.' ••• » •'!»:. !«'i' s.*.!'.»!! l'i'im»' *rli
I . . » ♦ • ■ I • j ■• • • I ■ « •■• lî i.« , I I I • '• t I |»h\» • •■ %• »•• ■ « «l'i**
•1» , • ••«. ••*! « ' ' . •■'»••- ''fi», ••;!." I :• • .1*1» ♦•.•*»■ .• •îi'fHiur
!■.%•; . I i-i i' • • » ■. . •• .; I .,ii ,.i . • ' t ilf ' « \ .! « r i • Ir i|., ii« . ••■iilr
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384 J. DBMKER.
voies ferrées dans Tile avait atteint, en 1899, une longueur de 1 744 kilomètres, sans
compter les 1 005 kilomètres de tramways à vapeur.
Pour Sumatra, les travaux géographiques sont nombreux, particulièrement en
ce qui concerne la côte ouest. La triangulation de Tile, commencée en 1883, n'est
pas terminée. Les travaux sont achevés dans la province ou gouvernement de la
côte occidentale de Sumatra, qui occupe le tiers moyen du littoral ouest de l'Ile
(entre Atchin et Benkoulen ^), ainsi que dans la province de Lampong, dans iei
sud de Tile, où le réseau est rattaché à celui de Java. Entre ces deux provinces, dans
l'ouest de Palembong et dans le Benkoulen, le réseau principal est aussi établi; il est
relié aux points terminaux des deux réseaux décrits plus haut, et l'extension des tra-
vaux se poursuit activement. D'autre part, les levers réguliers ont été faits dans la
résidence de la côte orientale (deux tiers de la côte est) ; elles sont en préparation
dans Test de Palembong. Ainsi donc, sous peu, on pourra avoir des cartes détaillées
exactes pour toute l'île, sauf Tarrière-pays d'Atchin, Tlndraghiri (dépendant de la
résidence Riou-Lingas) et quelques lambeaux du territoire des Battasin dépendants.
En attendant, le bureau topographique a dressé des cartes au 20 000* et au 40000'
(caries militaires) de quelques régions importantes du territoire occupé dans le
nord d'Atchin et de la province dite côte occidentale de Sumatra, qui, d'ailleurs,
est figurée en entier sur une carte au 80000*. Les régions de l'île où se sont
implantées les industries nouvelles, Ombilien sur la côte ouest pour le charbon,
Deli sur la côte est pour le tabac, Palemboug pour le pétrole, sont représentées
à l'Exposition non seulement par les cartes détaillées, souvent en relief, mais
encore par des cartes géologiques ', par des tableaux graphiques \ par des photo-
graphies, etc.
Les îles qui s'égrènent le long de la côte ouest de Sumatra (Nias, Mentavei,
Engano, etc.) sont surtout représentées par des objets, des photographies et des
publications ethnographiques *.
Pour Bornéo, les connaissances géographiques sont inégales. La résidence
Ouest-Bornéo (145000 kilom. carrés) a été levée topographiquement, prenant pour
base 104 stations astronomiques, ce qui a permis d'en établir une belle carte en
1. Ce réseau comprend 59 points de premier ordre, 107 de deuxième et 1 484 de troisième
ordre, distribués sur une superficie de 50 000 kil. carrés. Voy. la Notice du Serv. topographique
citée plus haut, p. 17, et carte.
2. Plan-relief à gradins d'une partie de Padangsche Bovenlanden (bas pays de Padang). à
l'échelle du 1 : 20 000 pour les longueurs et pour les hauteurs, représentant, par conséquent, le
relief exact d'une des plus belles contrées de la côte occidentale, avec ses vastes rivières semées
de villages et dominées par les massifs volcaniques de Tandikat, de Singgalang et de Merapi,
vers lesquelles serpente le chemin de fer qui mène du port de Padang au Fort de Rock et aux
houillères de Sarvah.
3. Carte géologique des terrains carbonifères de Sumatra à 1 : 100 000 Çenvirons du lac de Siboga).
etc.
4. Par exemple. Tableau de V accroissement de la production du tabac dans Sumatra depuis 187f
(3 922 paquets, ayant donné 1 600 000 francs de bénéfice) jusqu'à 1897 (200 094 paquets, et
75 000 000 francs de bénéfice).
5. A noter les objets et les belles photographies des indigènes des Iles Mentavei, dont une
vient d'être publiée dans l'article de Pleyle, Herinnerungen uit Oost-Indie in Tijdschrift van het A'.
Sederland, Aardrijkskundig Genoolschap., Amsterdam; 2' sér., T. XVII, n" 2, p. 20. C'est un spé-
cimen typique de la race indonésienne. Parmi les objets, on voit aussi les modèles des huttes
rondes de Nias et d'En^ano, forme primitive d'habitations indigènes, qui a presque complètement
disparu aujourd'hui, cédant la place à la maison quadrangu lai re ordinaire des Malais.
U GBOGIUPIIIR 1>E L'AMB A L EXPOSITION. US
vinirt (|uatrr fcuilIcNi, au I : dMMMM), n\cc rourbr^ <lr ni vitiu c^uidinUnlm cir UNI mrtrai
(il rxi^ie unr n'*«liirtit>n àr cplle rarti», au I : nmHwm. rn qualir fcuillc«). Par r<»nlft»,
IfHi n*i«i(lriii*«*^ c!i| rt %xu\ enl mml otir4>rr ni |iou rnnnuiM au p«>int de vue lofMifrra*
|iliii|ur que la CarU ^jn^frrtie de l'Ile de Hornin» (t^dition de |Nt»H, HaUiviai,<|ui iïffxirt
h rEx|M»»ili4iii, n*a |»u c^tre dn^<>««k* qu*à Tivlielle de I : ilMMMMMI.
Iji place noun manque |Miur nnentitinner le<i travaux Ki*«*Kra|diif|ut*<« n*ialiffi à
d*autn*H lle^; di^witiii «leulement qun fiart le^ Mi*^ l^>mlNik et Riliton (rnrle^ au
f : dMHHMlK aiuM que la prr«4|u*ile Mid de G*lêlie<t« aucune Ile ou K*trion dnn«i In fiartie
1*^1 de l*arelii|»el n*a êtr le\<'v n*irulit*ri*m«*nt.
Quant aux études ilenn^niMe «ur l'arrhifM'I. \c< plun inlén^H^antc^ ilan« cet
deniiern lemp<« »4int le^ études ziM>|otfiquei% et (rh>flri>frraphie marine. m'*jà lea
Irn^auv de Max WVU^r, de Fi^rU»^. il'A. B. Meyer, de Sara^in« etc., ont fait élever
dcH d4»ute«i «ur lexifitence de la ct»l«*l»re li^ne île dcmarration entre la faune
et celle de rAustralie, li|rne I racine fwir Wallan^entre lialiet UimlM>k et entre Bornéo
et (y'lcU*«. I>*aprî*5 U*n travaux de« «uivantH cilr<» plu h haut, la faune de iy*lèliei<
aiM«i (pic (*elle di*^ |K*titc<i ili^ de la Sonde, offn* un caractère intermi'*«linire entre
celli*^ de r.\%ie et de rAu«tmlie et |wirfoto un faciès tout h fait ftarticulier '. Ia^
rrclierchi-^ «le i«x»loine marine et le^ «onda^^^H exirutri h lionl de la ^thttga,
dont lr<t n*«ullatH ont été rapiMirti'*^ jiur une carte manuscrite qui fitrun* à rKx|>o
«ition, ont enlicn»menl confirmé ce^ d<iuti^ : Talilme marin énorme que Wnllan
«up|M»<»4iit eijoler entn* Bail et l^omlMïk et entre (I«*lrlH»<« et B<»m<*o, m* n^luit II une
pri»f«»ndeur «le 'Mi m«*tre^; le ^critahle aliime ^e tn>uve. au contraire, plu« à Te^t,
dan* lc«» mer* «le Flon** el île liAiida •.
Noti>n». |M»ur liTUiincr. et ilan** un auln* cmn* dVtudi**. |r<i cnrte* n*pn'M*nlant
Il la «ttuntion metit»ro|oi;ique et la di**lriliution de In pluie ilnn< ran*lii|N'l InduMi »
en j.uiviiT «*t en août, et l'Atln!* di** %cnl«». il«»* mnni^. de* courant* du târand
Arctii|H*|'. nin*i que d'autn^ pul»li«*.'itii»n* de r<M»<*er\nlt>ire mncnrlique et mel«M>
r<»l<»cique «le B.il«i\i(i, «m'i *<»iit iNui^ijrne»* le* n'*iillnt*i ile<» oliMT^.itiiin* n*:uliêre<
fnitc« d«-pui* tn*nte et un nii* |M»ur In meti*<*ri»|i>cte et defMii* oni4* an* |Hiur le
mniTtielt^me :i Kita^t-n, nin*i que |«** d«uin«*e* de plu* de ^Ml id»*<*r\at<iirt** pluvio
metritpn**. di*|N'pM'» *ur toute IVtcndue de rnrclii)M*l.
Ih«<*n«. |M>iir lenniii«T. «pi'a la ««'«tion jn|Niti;iiM* île r«*itucation <k'r«MqM* | «»ti |n>u
\.iit %«»ir un Im.iil «IVnM'mMe. a\«v cnrl***. *ur In fc^-^OoCHM'l In *tructun* Iet-|«ini4|ue
«l«* r»ntii|N'| M ilu*. ilû n M. Koti'i. rt Ui^* print-ipilmient «ur le* n*mnnpinl»l4*ft
tr.i\.iiix «l«*« *a\.ifit* h^lLuidai* ou *iito^*«. «*i»nime K. Martin. S. Wirhmnnn,
VirUi'k. Kititi'Hin. K. lhilNii% ri \rn (n-p* I*. et F. S.ira^in •.
1 \ ■% |. jf '• • 1' ' t. • M tt Wrl». r. I»»^ Si. »i ■ .•• - h' ■ ,* ii^% In i * ^n irrhif^îê ne* •! Hf^er
II. ,*•% 't ^ t r t ' , . t ^ /* ! f 1 I I •« « <iV' ^» 1 . 1« . I • *• '••fil m'. M r III «Ir %c% / «M ,!»• 'ir
i \ » 1 • •! I' Il "» ' » • • II* Il • n l<* » '. • •!• Il •!.'" 'i-(i \\r M. Mât M « l« r \o\. |ii>ur
l#« .1» • I • I • «»• ;» ; • ' I 1 t " » I •«"!i .1» .'.'1. I • » • •
I \%r, •! ' *•' k. U . . ;. -^'iiKer, ur-r-t'*, t\ 'i .•■■■/ / I-.' *t-ftn^* m t^t Imi-tn A'thtpti*i f0,
Atla», II, •
4. k' • • I" . " • /»' ' * ^' - •'." .^ /\' W* , * •» * f't,'» lu Ji'urm. t>f tht i\4U^ of
> »e^^, /^^-- f *.. - I /^ f 4 . it. •!. l XI, I irî : î" * î". • :. â»f r urx cirtr 4 I . li '. «u rtv^.
Là ••• «A» • c 11 •*•
386 J. DENIKER.
Indes Britaimiques.
L'exposition des Indes Anglaises ne correspond point à la place qu'occupe en
Asie cette colonie. Tous ceux qui, comme l'auteur de cet article, ont eu l'occasion
de visiter l'exposition coloniale et indienne de South-Kensington en 1886, la section
indienne à l'exposition de 1889, et même la petite exposition indienne organisée h
Londres en 1896, trouveront que le pavillon du Trocadéro est bien mesquin et ce
qu'il contient bien insuffisant pour représenter l'Inde, qui est un monde à part
si riche et si varié. C'est à peine si l'on trouve dans le pavillon quelques objets
pour faire, par exemple, cette constatation qu'on aurait dû rendre facile et saisis-
sante, que l'Inde fut le berceau de l'art et surtout de l'art décoratif dit oriental,
répandu aujourd'hui du Cambodge à la Bosnie, des îles de la Sonde au Turkestan
et si bien représenté à l'Exposition.
En ce qui concerne les sciences géographiques, peu de documents. Les objets
ethnographiques qui se trouvent au premier étage du pavillon de l'Inde ont été
recueillis un peu partout et mal présentés. Le spectre d'un certain « indigène de
Kachemir » tenant la pique, nous poursuit encore aujourd'hui. Quant aux cartes
et publications, elles sont assez nombreuses et intéressantes.
Notons une Carte géologique générale de VInde au 1 : 2000000, corrigée jusqu'en
1892; puis, des cartes des districts miniers (à côté, des spécimens de roches et de
houille), à Téchelle d'un pouce pour un mille (l : 63360) : Ciridit Coal Field,
Bengal; Aurung et Huher Coal Field; Distr. of Lohardugga (ou Lohardaga), dans le
nord ouest de la province de Tchota Nagpour, etc. Il y aussi des caries géologiques
de la (( Slate zone » dans le Hazara district, Pendjab, et les cartes inédites du « Rewa
Survey », n°" 415, 453 et 475 (à 1 : 63360). Ce qui est le mieux représenté, c'est
l'exploitation et l'administration des forols. La belle carte d'ensemble * et plusieurs
cartes détaillées, ainsi que les publications du « Forcst Department m, montrent ce
que peut la persévérance anglo-saxonne même sous les tropiques. Un exemple suffit.
De 24300 kilomètres carrés en 1872-73, la superficie des forêts aménagées ou
nouvellement plantées sur les terres du département monte à 257 186 kilomètres
carrés en 1897-98, donnant un revenu brut de 44 000 000 francs.
Notons, pour finir, que, dans le pavillon de Ceylan, on voit un plan en relief des
travaux d'agrandissement du port de Colombo et plusieurs cartes intéressantes '.
Japon.
Si la plupart des Etats asiatiques indigènes n'ont presque rien exposé de ce qui
pourrait intéresser les géographes, le Japon se signale, au contraire, par la profusion
de caries, de publications, de photographies et surtout de diagrammes. A ce compte,
il est en avance même sur les possessions européennes en Asie, sauf peut être
celles de la Russie.
1. India^showinff the Distribution of Forest Linds under Governement central on 30''^ jun? iS99:
échelle ! : 6 0S2 560.
2. Pour les détails, voy. TarUcle de de Margerie el Raveneau, cilé plus haul, p. 397.
L\ fiKiN.IIAraiB DB L'\SIK A L'EXPOSITION. SUT
Ijr^ pn^irn*^ HonrianU fait^, ilnim ct^ (ImiioM I(«mp4 par le JafMm, mmt clii«,
«urtfiut. h uiir forirct intriligrnir orK'iiiivilhm (li*riii%triirtion piibliqur qui a fonni*
dc^ ii|MVinli<«lr% |M>ur toulr«i |(hi limnrhfH» do l'artivitt'* in(rlln*lurllr. (ri*^l ilunr à la
«rtticiit ilr riiiHlrtiction Pulili(|iio, au rjmmp il<* Mam (^nMi|ir I, cIahmh^ | à f»i <|ur l'on
InMivc |in^|uo |ou« W^ n*nM*i^nofnrtit< po^^^tn^phiqur^. Ofirmlanl. Ic*^ M^iioru de
l'a^rullunM*! di* la nirlallur^ric fourni««Hriil au««ii lN)n nombre do tiiM*umi*n(«.
Noun ne |M>uvonii mAmo \v%% rnum<*iTr iW l<*^ innomhrablcn rartr^ ri dia^rammcii
ft*latifii, |Mir evrmpir, aux dilTrirnle*» «*uUurr?>, aui minr<». h la inrti*orolot(iiMiu Japon *.
<^mirnb»n«» nou% do citer i|urlqu4*«i d<N'ument<i |>rinri|iaux.
Vn rvr«»llont R^êum^ iiotiêiii/ur r/#* VKminrr dm Ja^nm (en français H jafionaU),
/.l* annrr, Tokio, iMtil), |Mir M. llanabuMi, dinvlrur du Bureau de fdati«ti(|ue ', aver
une carte liu JA|M>n l'îOiNMIOir'). montrant U*^ divi^ionn |Mdittf|ue4 et le^ cliemin« de
fer, riMiM'ik'ne ^ur le dô\e!op|iement du rommtTce, de Tindu^trie et de I en«»et^ne-
ment. Ij*^ cnrtotrrammeH et le^ titairrammi*^ ipii ornent li*^ mum de rei|NH»ition
ia|H>nai«»e |»n*«M*ntent ce4ren!(eii;nement«« mïuh Irn former trraphiquen le« plu4 vari<V<i.
tUton*!, |Mirmi U*^ carte'» n»l«live*»à IVn«M*i^nement, celles du yombmiVUr^s tmrnlt
fmr T'tp^ttî à ia p'»pulalton ch/iiii/hk*, qui fi»nt \i»ir rintenHtlr de ren%4*iifnement
tian*» le .Ni|qM»n «Mvidental, et *on |nmi dedt*velo|q>ement à Y<*k», etc.*; le* dirlrg drt
rommttnmilhtni ifUgntphitfu^i; la Cart^ tj^n^-ntU du trrrirr poilnl de t tCmp^rt du
/•i/**»*!, IV^J\ et auln*«> publication** de la IHnvIion générale dc^ fionttM et t««l<*irra
|dir% •; In ^''i»M dti pimr^i, etc. Un Vi>il, à IVxiHi'tilion «M't»laire jniHinai^, len |ire
m lêre^ feuilles |virue^ d'un «luvrauv mn^i^lral : Atlnt ph'ftvi fntphù^ue d^ tKmp%rt
Jitfytnait, |Kir M. Aknmnro Tanaka. Klb*^ rej»n*'»enlent la I'* *^*rir de la !•• fiartie «le
Touvract* -AIIah K«*«d<>k'iquci, qui «m» rn|i|Mirte aux volcan*. Ia*^ ^lix carte* rx|N»Mi»n,
a(*iom|wik'n<«c^ dcquatn* feuillet** de texte, Mint tn**« finement graviv* au Jap«>n.à la
niAnii*n*Allcmnnil«*. avec l«*in*nil«*** en jn|MMini*i et une foule de carton*, cartoucliei et
de%%in**.
Siirnal<»n* plu'^itMir*» Im'IIi*** |iublicnti«)n** |icn<idiqui'^ ^ et le* manueU <le Ki'*4»);ra-
|diie |MKjr le*» ivob'^ Mi'irndnin^ de jcunc'» lille*; ri*% dernier* (Mirni«**^nt In**» bien
f«il% et *Mint illu^lre* «!•• |>htdo^ra>un*^, lu\e dont «e di*»fM*n*K*nt encon» |e% tnlilcur*
I On \r HM.ri. *\\n% I irli »• «l'jl fii»* «If t\r ytr»'«*n<* ri llttrnrâM p. 4" • . •|iir|,|iir* rrn*ri-
fAroirtit* *«r 1^* • %f\*-* •! % %'r»Kf« tf« 'î •• ,■!' , i»r»»« imi'Hir «l in«'lr«»r«»l«iir. i«ir
I I *»l I* I h l«ii%il. ifi ili I .|iii«to .1'^ ir it ,t ttt^têt tie iempkrt dé J»t^'»% ^tt»r ttf%%'* fiy7 m
J |V>ur l« • «l'ii l« «••« : >••'! r 9iir t .'■ /if*iii|/i .n ii^imfllf *l* Ctn^truch^m f'U^t'fme «m /i/^oi.
4*i%l4* pm' it .riii'f * tr finit •. / . % fnf'ii fu^ 'fu J^ti ^. • |»r.ij»i% i|r | l-;i|"»*»li«»n , • I n. il i|»»»«i,
4 i^ ipi ff »: ,•« il m* «rîlf • %r.# f >*l If n •! »î'f« f.in*i !• r*l»'« Tl rn |^«« »*! ttr |iiirt-4iit *\r
pi»*t#« ri t« r^r \\»tte9 M ^o'iii..%«. n*» I* r«* rn- ••rr i^n* • tlrmt ^tu««irr
^ HfH •.# ' •.' •, .* et ■/ ■/ I. ,H^ !• • ■ ' »l |. -tV* if4 J,t m. ^"tr lit i/i»^/» >• tfmtrtth dti
^•im rt I- • .'. r , I /.*', T..fc , iiit:.r. lit ■ .• u i,- .m . :.'*»nri.. •!« I|« ijt ♦■".^•|»,irf in**.
# l«« r.irf. 1 fr , r« ^ ntr l>iti« |«««..i. «fi« m «r !••* • %iir ut»r i irir «u I • ■• «mmi ri rr«ni« |Mr
d#^lu*M#« .> ff , : ,■ • »..; èi.jK*. I * i»''t» •iri«» •• i.innN.»*Ml «Ir pUn*. «tir*. r«rir« m
f i»* •»* .>. « «ri.* •• «.j «••!»«•. ■! • • • 1- 1 • ilr !•« r. 4ii.«i ; if ilf « < ■Kii'rt ^** •' •»' -l'i' « «l«*
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T |<- |. .. . n |. '. -il |i.r ,:« s;ri;.*. ,ii«<liiJi|> n fl Wî i » T»» •; •*• ^ • A -t .' Il**i- kn
Hmp,*-i9 H* . ^t *-<.i/r;.j^. «v,. .'if/ ^• , i*- .rfr r • . . p»r4i«*%m. il«pui« !•••. iu**! ««rr
Ir iiirr «fi.- .1* f.^ J , m *l .f 7^.; I. . |. .' •• / ^, /^' f -v- ••'^-*'U'^ »» ^- "v. *« f«»niU-
ii'iO r» r, •••# à I •* « Lt Ht 4f ■, '/ ' # •' '• '• '• • /•»•• . « 1- • ■" l»»r Ir Ir k<>( • » TokM. n'a
rtr f •'! î' • •! I * ii I ■ ■ « l.« • «l'-itt (• i' '• 1*1 -'i* • t II. n»'i. '• •
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J. DENIKER.
<4
i\4
de nos livres de classes; les atlas scolaires contiennent de bonnes cartes, pour la plu-
part, au 1 : 2500000 et au 1 : 3 000000.
9
Les cartes détaillées du Japon, dressées par TEtat-major de Tarmée, n'ont pas
figuré à l'exposition; mais, dans la classe 63 (Métallurgie, etc.), on pouvait voir
quelques feuilles au 1 : 200 000 et au 1 : 400000 de la grande carte topographique
(terminée) du Japon au 1: 100000, à côté des mêmes feuilles, coloriées pour les
terrains géologiques * .
, Notons, aussi, sur la nouvelle possession du Japon, l'île de Formose, une carte à
grande échelle et plusieurs publications '.
Pays de cyclones et de tremblements de terre, le Japon a admirablement organisé
la lutte contre ces terribles phénomènes. Comme aux Etats-Unis, le service météorolo-
gique signale les cyclones en marche, et, cherche, par la coordination des observations
recueillies sur tous les points du territoire, à déterminer les conditions générales
dans lesquelles se produisent les grands mouvements atmosphériques '. Le service
seismologique, de son côté, est arrivé, grâce aux observations qui datent de
plus de vingt ans, à déterminer les axes principaux du mouvement de Técorce ter
restre au Japon; il essaie, également, de trouver les rapports qui existeraient entre
la direction de ces axes et la structure géologique des îles*.
Grâce à l'activité de la Société anthropologique de Tokio fondée en 1888
(15 volumes)', l'étude de l'homme est vivement poussée au Japon. Les séries
d'archéologie préhistorique, accompagnées de dessins, plans et photographies,
rivalisent avec les collections ethnographiques relatives aux Aïnos, aux indigènes
de Riou-Kiou (par Tsuboï) et surtout aux insulaires demi-sauvages de Formose *.
Plusieurs cartes manuscrites à petite échelle représentent la répartition de ces
tribus ; elles ne concordent pas toujours entre elles pour les détails. Celle de M. N. Ono,
qui parait la plus claire, montre les territoires successifs, occupés (du nord au sud).
\
1. Voy. les indications dans larlicle de de Margerie et Kaveneau, déjà cité, p. 409.
2. La carie en question (au 1 : 800 000), publiée par la Soc. géogr. de Tokio, n'est pas f^ans
reproche. Le figuré du terrain y est. notamment, tout à fait rudimentaire. La môme société a publié,
dans ses Bulletins de 1899-1900, une description détaillée de Formose par M. Onagawa. Nous parloo»
plus bas des travaux ethnographiques sur cette Ile.
3. Voy. Solice explicative sur les objets exposés par tobseruatoire météorologique central du
Japon [fondé en 1883J, à l'Exposition universelle de i900, i9 p., in-8. Parmi les caries (en partie
manuscrites) exposées par l'Observatoire, il faut noter les Cartes des trajectoires moyennes des
aires de basse et de haute pression autour du Japon. Elles nous apprennent, que la fré<]uence
maxima (28 pour cent de la totalité) des basses pressions se trouve, hiver comme été. sur la
trajectoire qui passe à Test du Japon.
4. La Seismological Society of Japon ayant cessé d'exister vers 1897, après Pincendie qui a déiruit
une grande partie de sa bibliothèque et de ses archives, ses publications ont été avantageusement
remplacées par les Extraits des Comptes rendus et des Mémoires du Comité d'investigation siamique
du Japon {(om\é en 1891), publiés en français; les L 1(103 p.) et 11(141 p.) ont paru à Tokio en 19C0,
avec nombreux diagrammes et planches. L'observatoire météorologique a publié et exposé une
Carte de fréquence sismique au Japon (celte fréquence est maxima sur la côte est de Nippon).
3. Nous donnons, depuis quatre ans, dans V Anthropologie : le sommaire, avec quelques notes,
de cette publication (en japonais) qui porte le titre anglais de : The Journal of the Anthi^poiogical
Society ofTokyOy et, le titre japonais : Tokio Juinri gaku.
6. La façon même de présenter les objets ethnographiques mérite d'attirer l'attention de no^
muséologues. La photographie de chaque indigène est munie d'un chiffre qui correspond à celui
de la carte montrant la distribution des tribus; de plus, les représentations des objets (armes,
ornements, etc.) sont reliées par des fils rouges aux objets eux-mêmes disposés autour, de sorte qne
l'on comprend, sans légende, la destination de chacun d'entre eux.
LA (iiUXiRAPniE DB U'ASIB A L*E\lH>SITIoN. U3
nur \e litlornl t^i ilc rili», pur Ic^ Ani4 invcv quflf|iic4 lloU fie Poph, Ic^ Pyiima et
lc« l*aioti/in; (Irrrièir ruK, liiin^ l<*^ lorn^^ (toujoun du iionl au iiu<i)« lr% AUyal
(qui rm|>it*lriit nuAni un |m*u «ur la tV»lr. au iionl (Ion AiiU). Ie« Vonuin rt le^ Taruma.
Nouh avoii% pu vtiir au»*»!, fcrAiT à robltin^nt-r ilo M. Mn«aki, iii«|MvU*ur K^'^nêral
fie rrn«MMirti(*mciit au JafMin, Ic*^ Kranflf*<i carltHi inainiMTili»^ <|ui. faule «le platv,
«e tniuvaiont rn rouleaux tlaru h*^ vilrtiir^i. iA*n rartt»*. dre^^V^ |Mir MM. Turii
et litf». n*pn'*«M*ntetil la flUtriliulhMi flelailItV tli*^ tribu** de Kf>rfn(»'w*, la n*|MirtUifin
dm roractrre'4 fHimat«»lt»fri(|ueH île «t^ tribun ihulif^ rephnliffue. taille, etc.l. D<*ux
carte* «e rnp|K>rteiit h la tli<«tributioii dt^ tumuli et ib** <itatif>ii^ ib* Vi\kv de la pierre
au Ja|Niu.
Chine.
|Kiti«» |e« fleux |Mivilbiii<i fit* la tliitii«\ nu Tnx*ndt*n), b'^tfbunimtMitH »(rH>^rapbi«|U(*«»
•e rr«luiM*iit à: I* In piam df Li rilU d^ TrHinnuj^kiitg iSm» trhuniii, travail chinois,
a>er lrk^*iide en «*Amrl<*n*^ rbinuis et traduction frnnvniHe ojf>uttV i% la main ; i* Cttrie
onp'jrttfthtffurd^' h putvtnci' df AoM-Xi<i»f ; travail l'Iiinni*» avtv un «>«t«*mt* <rf>n>icra
pbie \x\^ t'urifMix, et. b*t:entle en r.Trnrtî^n»^ f*hin(>i<«. t)n a indi<|ue, «lur fi*lte carte, lesi
fn**«*menl<» tb*^ diffi»nMit« minf*rni«. i\\*^\ aux |MivtlbMi4 de l'Imb» tibine français* et
fie TAmi* ltuH««\ nin^i <|u'h IV\|M>«ition M'olnin* jn|NMi»iM* f|ue «m* tn»uvi*nt b*^ Immuh**
rartt*« ib*^ di(Tf*nMilc'« |>«'irtit*«» de la (Ibine eoiitit^uê** aux |H»<«M*<*««ion<« fran«;«iiM^ et
à lenipin* ilf^ l^ar». Nnu» citenui* : T /a i^hiuf Mrndionalf rt Jonhn, \u\r le i*npilnine
Fri(|Uf*kMi<»n. publi«'v|mr le S»t^ iivtir«»crnpbi*|uedcHr^donie**, l*arii II. llarh'nM. I*<!fj,
au 1 : i<HHHiiNi. ciiinpn'tinnl le^ pr«»\inct*H «!«• Kouniii; ttiunic. de Kouan»? <»i. fie
Yun nnn <*t une |Mrti«Mlu S«*e ti*b<»uan. «lu ll«»u n/in et «tu Kouim t«*b<NMi; i' «|U(*b|ue<«
teuilb** fie bi «Mrte «le li<»b*b(*v *; ri'Uf ri «*iimpr«Mi'lrn bmb» l.i t'.binf, %iuf la |Mirtie
•ud (|ui litfun* pn'N'i*^«'*m(*iit. et h unt*ri*b«*lle nt»pn»«*b<'v, %ur la «*nrb* «le Kri(|n«*irn(»n.
N«it«ut4 au%si le^ ''m/*-» ,manu<MTite<«i '/'• llat-tvtn |Mr tll. Madndieel A. Baille, ex |n>
•er* il la «•1.1^'M» Il k'iN»trnipbi*M V pour IVn«M'mbl«' d«» IVmpire rbinoi^ |ou ni«**ine
«eulem«Mil de la tlliine propn*ni«'nt «lite. non*» n'a^MH* «pie b*^ pn*mi«*re«» f«*uilb*«» «le
la Cartr de V.Xttr nu I : I INNIUNI. d«>nt le S«T\ic«* (M-ocr.ipbitpie «le rArm«'v a entre
pri* Itnit n-«vmment ta publicntion. de<» rnrb'^ a un** «i lifUe inoindn*. «*«»inine «vlb*^
fie«k ex|M»^i(iuii^ *M-o|air«*^ «b*^ «lifTfn*nt*» piy« «*l «le r«*\|»i>«itiofi d(^ Mi*««ion4 catb«>ti-
f|iK*^. t>u nouHav«in« n*nMn|iit*: /'i/'ur/f i/^ la Vifti'»M */'' Ai f^nm^hviuit d^Jt^tutdam
U Tihi h Sud'Ktf, publi.-*- pir t^im/. C. J.. |vfci. nu I : :'»«hhnii> i?i. t>lte earte,
aver di\i«i«»nH |Nditi(|u«*«*. n*pn'M*nlf* la parti** li nioini» «connue «lu Tcliili '•
I |Wil< ti- « 4 , Aitr/ 1 I ■ «"I •! p*/<fti / '• I »i ;» • ■ . I:. i.'(4 f| A tiii. i' A te fie la um^ fmmît^rr
<n/ri*itt.ii . 'le It Uniti*» «/ I r ;. II». !,♦••• |.i' It •« ;, . J. t., •.•r4;''ii- m. '.•un lîr 1 KUI-Mi^or
f#<Drr«l. M.rit l»rif r«U».i'.* t*-»!'»"»!, • . f# m r» i . i !•• ' n La T i /r 4U U Chmt ^rt^mtaU,
t It m* 1 1** '( *i* •I'*. |i i*> • i-ir it *«<M tf <»tfr •! * T » *. • m f» •■> r»t m '.ri* Imniir
S I i.r ' %tW lu I . • t «• |iri,i> % ^ I *• « « I I • • I r« |> » ' fit • 1% tr«-->iit|fi«* el
|r« ai.fi' r i.it lit.:* • • . ii <!■ • '« 1)' u |» «p ii 1 . • 1 . .1 -1 1 * • ■ |» ■;•'■{ i< • r> H •{•«'ru '« . Ii • • prio-
Ci(a*ut {•%ri< '• • tl"At*t '\ »n% \f riiir*l « «1 rt 1 •.••*. U'ikk 1 S 1 ■• > n-jf 1 «m*"*!. I.4 ii-4 # «ur lr% « «*!«•
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et f ^.1 11, t » H'*È *ir$ Vi* »%*% Il ê ir :.i f , . , e // Jrt »$, pf • • e ti* t Samp^jmt Ml«lloa «Itf
390 i' DENIKEIL
' Corée.
Le Pavillon de la Corée ne contient aucun document géographique, sauf peut-
être les n** des The Korean ReposUory (t. I à IV^ tout ce qui a paru jusqu'en 1898).
Les meilleures cartes de ce pays sont au Pavillon russe (certaines feuilles de la
Carte de la zone frontière de Bolchev, citée plus haut, etc.) et à la section de Tenseî
gnement du Japon (Carte de la presqu^ile de Corée ^ éditée par la Société de Géographie
de Tokio, 1894, 1 : 1680000). Cette carte, précieuse pour les divisions politiques,
laisse à désirer au point de vue de l'orographie; la légende est en caractères chinois.
Toutes ces publications sont surpassées pour la feuille « Corée » de la carte de TAsie
au 1 : 1 000000 du Service Géographique de TArmée (Paris, 1900).
Siam.
Le Pavillon de Siam ne renferme qu'une grande carte du royaume avec por-
tions du pays environnant (i : 760320) : Map of Siam from govemmmt Survey under
the direction ofVL. R. H. Prince Damrong Rajanubhab and H. Phya Suraskadi
Montri; s. 1. n. d. Les limites politiques ne sont pas indiquées. (Figure du terrain
radimen taire.)
Le Pavillon de la Perse, dans la rue des Nations, ne contient aucun document
géographique '. C'est au pavillon des Armées de terre de la Russie (Cl. 119) que Ton
voit la carte, la plus détaillée, de la Perse au 1 : 840000 (16 feuilles), publiée par l'Etat
Major russe, en 1886, et, que Ton est en train de reviser.
Turquie d^Asie.
Le Pavillon de la Turquie, ne renferme presque aucun document géographique.
Au l*** étage, on remarque une carte du chemin de fer de Beyrouth à Damas et des
modèles de cette crémaillère (système, Romain Abt), la plus longue du monde.
Dans le Pavillon des Missions Catholiques (Trocadéro) se trouve une Carte de la
Syrie moyenne des Écoles des pères. Mission de la Compagnie de Jésus, pat Abdallach
Tohmeh, s. 1., 1900, au 1 : 500000 (manuscrite). Ces écoles sont groupées entre
Beyrouth et Balbeck et entre Tripoli et Mendjez.
Une des feuilles parues de la Carte d'Asie du Service Géographique de notre
armée comprend la Turquie d'Asie, sauf les possessions du Sultan en Arabie.
En terminant cet article, nous ne croyons nullement avoir épuisé le sujet; nous
avons relaté ce qui nous a frappé le plus dans nos multiples pérégrinations à tra-
vers l'Exposition. Les oublis doivent être nombreux, et nous serons reconnaissant
à tous ceux qui nous les signaleront.
J. Deniker.
1. D'ailleurs, sauf la tapisserie et les pierres précieuses, presque aucun autre produit indus-
triel de la Perse n*a été exposé. Au pavillon, nous avons cherché en vain les sucres de la pre-
mière raffinerie fondée par les Belges en 1893, à Rherizek, à 20 kil. de Téhéran. Voyez à ec
propos la brochure de C. Roberts, La France en Perse; Essai de réponse à un questionnaire^ Paris
(Société de publication, 23, rue de Provence), 1900, 19 p. in-8.
Voyage d'Obroutchev en Asie Centrale
Si \o% premicn HncAmi^iitn de la pnilok'io ilc l'Agio Oiitralr oui v\v imcvA |»ar
If fMivant Richthofeti, la vrritablo ôtudi* dVii^rnible nnr la coiiiilitulioii du m>I dann
rrltr l'aile n'^fn^n e^t Ttruvri^ du jrutirp*«i|o^e ru«»v*« Obruutchrv. Kii cffel, avant
l<*ii n*inan|unl>li^ V(»}aKi^dorel 4*x|doratour. v*uU k*?> rt'bonNdc n*iW n*tfi«»ii a%'aicnt
rtr rrconiiun. fcrAiT aux travaux dt* Rirlilhofm, dt* Lcirxy, de B<»folA<i«*^ i^^'li ^^ ^l*"
<in»um Grjimailo. Auruiu* olinonalion» mm pluK. n'a^'ait v\v failo «»ni*i»n* dau4 li^
rnomof^ «u>litud(*fi du lîidd, et, m p'*ni'*rnL daii% loutr la |Mirti«* (Montrait* vi (»rii*iilalf*
dr la Haute Anie. C*e<«t à Obnmlrhev que n*viriit riioniieur d'avoir ronddi'* (vUc
lacune, et. d avoir donné un Inidenu dVnM^mlde de roroffraphie et de la K^^ilo^e
aIv l'Asie Ontrnir.
1^ v«»\iitc<^de M. t)bn»uti*hev a <'*trt*\rrutr, il y a déjà <|uelf|Uf*ii anni*«*<» • l^Ji \^\).
L'itinrrnire p*nérnl, ain«i «fue In n»lnli«*M |iini>n*M|ue de o^tte ex|M'Nlition f|Ui a duré
troi< oniii*i*<« environ, nont drjâ <*onnu« par U^ tuAm M*ientili«|U(^ |>ublii*<*ii dan^
le* |it*rt<Nlif|ur<« ru^M*^ et i»ar Ir^ Iflln»'» ndn**^»-* |»nr Tauleur a i»a mén» et n'^unii*»
en deux ><»luni«»fi |Miru«* en AllenintrneV Aujounriiui M*ulement le journal de
vo\afre fHini|>li*t et len ol»M»r\nli<»nH M-irutirique^. faites en roun* de route ou dann
le« lalM»nitoin*<«, d'apn*"* l«*« «•«*li.uitillon<» i?«*i»loi;i4|u<*4 et |Milt-ontido^ii|U(*« ra|»|M>rtt'^,
roRimenri* à |>amitn*. Ia* pn mi*'r \olunif d<* wi iniiM»rtant ouvrnui* «lue publie
la Swi»»lé ImiMTiflle ru*M» dr tMi»tfrnpliir, miu* In n*«lnrtion de M. T. Moudikelof,
|n»rtr \v titn» ««uivant : T»» nlr*ii»tat*i j4:i'i, Si**nrn'fi Allai i .Vufi-eiWifi ; Oit hrt o pnU"
Irt hrttt II ■••r«'M hntttnm I'** i' »t*tut*'h*'m"U I /t*tuttk't'fo Gke*i*jral%tchftkatf** Ohrktrhcêtta
e /.^ .'*/♦?/ 1 tfodak, '/••iri/jyo tnjfn^nt V. S. OaaotTUIEIA .Ifi*' f'rntuiU, f^Hine
S^ptrntrumaU *•! .V<tii«rA.i« ; rapf'rt c/e /'oi'/'-fii^ur i/^-f min^i V, S. Obkoi tcuev, fur
ion r'»ynq^ fait $out Un autpt^^t dr /a .S* fift*' ru$$r dt GrtMfrttf htr en />\*^^-5/l, 1^
Tomr I e^t itilituir : JournnI du \o\.ià:** ri>u«'tTii:iiit la Moiii;«»lie OrirntnIe, \cn pn>*
viiirr* de Tthi li. de (Ibaii ^i. ilo Clhfn *i. d»» K>-inM>u. rt>nl«Hi. TAIn t'.hnn et le Nan
eh.nn iirit-titat ; Siinl |Nlfr^U»ur*r. \*^^^ I *oL in i. x\\\ii t- «kM p., a\«v H carte*,
M phot<il\pi«*^ rt lit Uii, i\:\n^ le iv\U\
(li»mm«* <»n |m ut «Vu n*iidn* rumpti* d'.ipr«-« l.i Ifvtun* île ce titre, le v<»luine ne
I /:t ^•^« /••;-*»■ i/ »- «4 .A.i.*i4f , O' '■?-**•.'• i t»* fluU-ht ttr tQ < ir ru* ^ Hf ii^- .^
f^i#.T \\l\ t«'-.j» M . T \\\ »*«4,p ».•;*•.• ; *•! • •# 1.31. p..'! nr*'j.,if.Kie ée r itté
*U i4 s ^ ruê$f *U M-i"* }.'■;# . T «T. I*' . p »4« . o«Bt ?»• atv, .lio < 4m<i, L^ipiin, impi,
t «ol. IO-I4 rr^ii «la «••«i«r« «••«!• fomir «le U'.ir«« t m m<>rr
392 J. DENIRBR.
comprend que le récit de la première partie du voyage, mais la préface donne un
aperçu général sur Tensemble de l'expédition, et nous allons résumer cette préface.
L'itinéraire qui va être donné ici est d'autant plus important à noter que, dans
l'ouvrage même, l'auteur ne suit pas l'ordre chronologique, mais groupe ses itiné-
raires par régions.
Après les préparatifs nécessaires faits à Irkoutsk et à Kiakhta, l'organisation
définitive de la caravane eut lieu à Ourga, d'où M. Obroutchev partit, le 14 (26)
octobre 1892, se dirigeant vers Kalgan, à travers le Gobi oriental. La route qu'il
suivit pendant un mois, ne voyageant que de jour, afin de pou voir faire les observa-
tions géologiques, s'écarte peu des routes postales appelées Tchoïmin-Dzam (entre
Ourga et le puits d'ikhé-Oudé) et Darkham-Dzam (entre Ikhé-Oudé et Kalgan),
comme on peut le voir, en comparant la carte n" 2 de l'ouvrage d'Obroutchev avec
les itinéraires en Mongolie publiés par Bretschneider dans ses commentaires au
voyage de Palladius ^ A partir de Kalgan, commence le voyage dans les limites de
la Chine proprement dite, en suivant, le plus souvent, des routes non touchées par
les itinéraires de Richthofen : de Siouan-houa-fou à Pékin, et, de là, par Pao-ting,
Taï-yuan-fou, capitale de la province de Chan-si, et, Ou-tchen, à Ou-pao, sur le fleuve
Jaune. Quittant Ou-pao, M. Obroutchev se rendit, par le Chen-si septentrional, à
la station des missionnaires belges de Hsiaotchao, dans l'Ordos méridional. Aprè^
la traversée de ce pays, le long de la Grande Muraille jusqu'à Nin-hsiafou, Obrout-
chev fit une excursion dans la chaîne de l'Ala-Chan, et, arriva, par In-ngan-choui, le
14 mars 1893, à Lan-tcheou, capitale de Kan-sou.
De cette ville l'explorateur russe gagna Sou-tcheou, par une route différente
de celle qu'avait suivie le géologue hongrois Loczy, de l'expédition du comte Bêla
Széchenyi, et, explora le Nan-Chan occidental. Il réussit à débrouiller le chaos
orographtque de ce pays, en traversant, en vinghuit jours, ses sept chaînes prin-
cipales (en allant du nord au sud : chaîne de Richthofen, Ta-sin-chan, Ye-machan,
chaîne de Humboldt, Tsagan-tcholou, Dakhyn-daban et chaîne de Mouchketof),
ainsi que les cinq rivières qu'elles encadrent (Sou-leï-ho , Yé-ma-ho, Chara-Goldjin,
Khaltyn-Gol et Baga-Khadyn-Gol). Longeant, ensuite, le versant sud des chaînes
de Mouchketof et du Koukou-Nor méridional, qui regardent le Zaîdam, il arriva
au Koukou-Nor, puis revînt à Sou-tcheou, par Donkyr et Sinin, après avoir recoupé
. les quatre chaînes du Nan-chan central (Loé-chan, Tsin-chi-ling, Ma-ling, et, la
chaîne de Richthofen, en allant du sud au nord).
De Sou-tcheou, M. Obroutchev entreprit un voyage au Sse-tchouan, mais en fai-
sant un long détour par la Mongolie Centrale et par l'Ordos. Il descendit la vallée
d'Edzin-Gol jusqu'au lac Gachioun qui la termine, et, traversa ensuite, pbur la pre-
mière fois, la Mongolie Centrale, de l'ouest à l'est, jusqu'au voisinage des monts
Gourban-Saîkan (extrémité sud-est de l'Altaï mongol). De là, il tourna droit au sud-
est, vers la station des missionnaires de San-to-ho, sur le fleuve Jaune. Après avoir
reparé dans cette ville ses forces, épuisées par les privations dans le désert, notre
i. L*Archimaxdritb Palladil's, Deux traversées de la Mongolie^ trad. du russe par les élèves de
l'Ecole des lan^^ues vivantes, sous la direction de M. L. Boyer, Paris, 1894, Extrait du BuU,
Géogr, hist. et descriptive, 1894, Carte.
VoYAUK h'flBAolTCHEV EN ASIE r>:>TlUtK. )»l
voyageur IraverM de nouveau rOnlo^, cette foin du nord nord ouent au iuduud eut,
(ian4 un M>nii perpendi4*ulairp à celui dan^ lequel «étaient dirigi>4 toun ««en pmlé-
re*»!M»urH.
Ile la %tlle de ll.iia-lrhao, Aur le reUtnl tie r<>rdo<i, M. ()bn>ulc*liev te n»ndit,
par le plateau de la*H«t du Kan-iMiu oriental, dann le S««e trhouan, où il atteUnlt
la ville de Kouan-yuan ou Kouantf yen, |N»int e&tr^me ven le «ud de tout le
vo>Aire. <rt*^t là qu*il rattac*lia m^h Irvi^ t(»fMiirra|dii<|U(*^ et «mm obfier^'atiomi kiniIo
fCique^ à oeux de Uiczy et de Potniiine.
I>e n*(our h Lan trluniu en avril lH9i, l'explorateur ni^ite entreprit une nouvelle
excupiion dan» le Nan chan, afin dVtudior la partie orientale du f»><»t(*me mirnta-
icneux de cette province; il i^nn^ par Linn^-tcheou et arriva de nouveau h Sa-
tciieou, d\»ù il lit d*autre!i reconnaissance danii le Nan chan central, escaladant,
du nord au nud. leji chalnesi de Richothfen, de Tolnî chan et dWlexandre lli. ainul
f|ue \vn hnulc*^ valliVn de^ rivière^ Ling choui. Tolaî ho et S4>ulel ho. Apri*^ avoir
examiné h^i avant-monts Heptentrionaux de la chaîne de Sue^t^ il rebrou«Mi che
min, irmvt<««ant de nouveau, main h Touent de Min premier itinéraire, \r% tnd*
chaîner déjà mentionn»*H pour rt*venir à Sa theou.
1^ 17 juillet, le voyage de n*lour commença |Mir la traver^v du «y^tème monta-
irneui de iVi chan (entre Yu-men et llnmii« puis «MM^mttnua, le lonir du ver^nt
meriiliiinnl du Thinn chan oriental, ju<M|u*à la station mél(*orolot;i<|ue de l^tuk
ti'houn *. d*on une excursion ven le» montu Tchol Taich fut entn*pri<ie. 1^ n*tour
Vache\a |iar la route de TtHirfan ()un>umtchi et Kouidja.
IVndant toute la dun*e de cette exploration, dont Titinérain* couvre |iri*s de
|.%<iiiil Lilomètren. M. Obmutchev n*a été acc<»m|»ngné que d*un cosaque d'abord,
puis d'un traducteur indifn*ne et de quelques «|om<*stiques. Pour couvrir les (rais de
rexiM'vIition de tn»is ans, la StM^ich* im|MTinle ru<«M* de gt^iigraphie n*a déliourM* que
£»<MMi fmncs.
f^unnt aux rêNultat.s M'icntiliqut^ de ivtle ex|K*«lition, on |M*ut le«« résumer ainsi
qu'il suit :
I3f*il*iil kilomètres d'itinmire dan^ les limite^ de l'empire chinois ule Kiakhta à
KiMililjfit. dont î* W> kitometn»<» levr-* h la Nui^^^nle et I HT'iii décrits rn détail, avec la
direction di*» n»uti»s. etc., ce qui a permis de re^'lilier ou «le i»mptcter les cartes exis-
ta nti*s;
<MH»4T\Ati«»n<t giNi|otnque<% n'*inili<*res sur ti7riii kilomrtn*s. rt nt>les rapides »ur
lMHIauln*s kil(»mêtrt*^:
Sur r«*ii«emblt* de l'itinériin*, T» liO kiloméln^ S4» trou%'ent dans les réirions ct>ro'
piêtrment neu^i's et incxplonv»».
|N*ti*rminnli«>n di« rnllitudoili* s:is |H»ints. h Vnu\v^\ry^t\^*r^^u\vvi de l'hyp^^^^mètre;
diil i*lti*ht*s piii»|iii:r.iphii|u«*^. prinripnlement di*s vut»« d<*s l«sMtiti'*s intéressa ntea
au |»i*itit di* \tii' »:>'^»l«*t;tque rt dont le Volume I ronlit'ut d«* tn^ Ih'aux s|Mvimens;
aHiiifvh.ititdlons «le nn'Iit'^ et I iiWNvhnnlill«»ns«ler»s^ilr*. 0|»s<*rvati<Mis metéi>
ri»l«»i:ii|u«*« frn«:mcntaires;
I. Voir Lt Otf ,r<t^Air, I** •rncttrr, Un,. T I, p. V^
I
394 J. DENIRER.
En résumé, M. Obrouichev a dû faire la réconnaissance géologique de 24 kilo-
mètres de route par jour; ce qui permet de dire que son voyage, tout en n'étant pas
une étude détaillée, représente, néanmoins, la première reconnaissance géologique de
l'Asie Centrale.
Ce premier volume de M. Obroutchev, sera suivi, à la fin dé cette année, d'un
second, qui comprendra le journal de voyage dans le Nan-chan occidental et cen-
tral, dans le Tsinlingchan, dans la Mongolie centrale, dans le Peichan et dans
le Thian-chan oriental.
Le tome III, dont la date de la publication ne peut être encore fixée, con-
tiendra une étude critique de la littérature géographique et géologique des pays
parcourus, puis, un aperçu détaillé de ces pays, tant géographique que géologique,
d'après les observations personnelles de l'auteur et celles de ses prédécesseurs;
enfin, les résultats des recherches sur certains points spéciaux (composition du sol
et des roches; phénomènes d'érosion et de transport éolien des sables mouvants
et du lœss, etc.).
Il est absolument impossible de résumer le contenu d'un journal dé voyage,
même épuré de toute la partie anecdotique, comme c'est le cas pour celui de
M. Obroutchev. Il faut, cependant, reproduire ici les titres des chapitres, afin d'indi-
quer le groupement des itinéraires par régions, donnés dans l'ouvrage et présentés
plus haut dans l'ordre chronologique.
Chapitres I à III, Mongolie orientale : Kiakhta-Ourga ; Ikhé Oudé-Ka Igan ; chap. IV,
Tchi-li : Kalgan-Pekin ; chap. V, Tchi-li et Chan-si : Pekin-Taï-yuan-fou; chap. VI,
Chan-si : Taï yuan-fou, fleuve Jaune à Ou-pao; chap. VII, Chen si et Ordos méri-
dional : Ou-pao-Ning'hsia-fou dans le Kan-sou (observation sur les sables mouvants
de rOrdos ; trouvaille d'un crâne de Rhinocéros tichorhinus dans la vallée de Hsia-ho;
(ce crâne doit se trouver aujourd'hui dans le musée des missions belges à Louvain) ;
renseignements sur le pétrole de Ou-ie-pou et le charbon de Yu-ling-fou sur le pla-
teau de Chan-si, etc.); chap. VIII, Ordos occidental : de San-to-ho, sur le fleuve
Jaune, à Hsiao-tchao, dans l'Ordos méridional (Ruines deTsagan-Balgassoun, carac-
téristique générale des tertres sableux de l'Ordos, etc.); chap. IX, plateau de lœss
du Kan-sou et du Chensi septentrional : de Hsiao-tchao (dans l'Ordos) à Pao-ki-hsicn,
sur le VVei-ho ou Ouei-ho (avec des notes générales sur les roches formant l'ossature
primitive du plateau, etc.); chap. X, chaîne de l'Âla-chan, Kan-sou et Nan-chan
oriental : de Ninghsia-fou à Lan-tcheou (structure de l'Ala-chan, ses gisements
houillers, etc.); chap. XI et XII, Nan-chan oriental : de Lan-tcheou à Lian-tcheou,
et, de là à Ping-fan ; chap. XIII à XV, les oasis du nord-ouest du Kan sou (gisements
de charbon de Kang-tchouan, de Tchan-fan).
L'Appendice comprend les déterminations préliminaires des fossiles par
Lamansky, Kraner et Sturani. Les caries représentant les itinéraires, ont été dres-
sées par le général Bolchef, avec l'habileté qu'on lui connaît, d'après les croquis de
l'auteur; ces cartes sont les unes à l'échelle de 1 : 840 000% les autres à l'échelle
de 1:1050000. J. Demker.
(
i
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
BUBOPB
Le Congrès inUnuitioiiâl dat Américanisiet. — 1^ C«)iitrn«<» intrmnliooal dm
AmrrirAnifilt^ a triiu mi dimiirmc* iM^nioti, nu r^>llr»;c <li* France, du 17 au it Kop-
Irtnbrr IIMN), imhii« la |>n*^idi*iirr do M. I<« l>' K. T. Ilnmy. l>cii communiralbnB
rrlalivoïi a l'hintoirr du Nciuvoau Monde, h «>oii f(luioftcro|>liir, h non Ari*lu*«do^c, h
«a linirui«Uqur. y i>nt viv faille en fcmnd nc»ml>n*; i|uH<|ut*^ unt*H méritent, |Mir leur
intérêt et leur miuvenutê, d'être |NiHirulii*n*nient «•ttfnn !('•«*# ici.
I>iin<« un trnvnil tri*H chicunienté, fort «Jivnmment onhmné et trî*^ clcframment
écrit, M. Henri Vi^rnaud apfirlje l*nttention ?»ur la c«'*lêbre lettre de ToM*anelli au
chanoine Mnrtin*», en date du ÎH juin ti7i. et, êlê\e de» dcHiten «ur ce dt rumen t qui
a été acc«*ptt'\ Minn contnMe, par li*f* dernier* hi«*ti>rien'* de (lolomb.
Plunaffirmatif encore. M. tM»nxAlezde la RiH^a n'hérite |Mi«»ii diVIarrr que c*<*^t un
tauiimpudrnt.lla.d^ailleurK.pnVi'tiéM. H. V i »cnn ud da n t cet te voie, ai n^ que celui ci
la rt*connu. et. il étudie certain» |NiintH o!»«M'iir», nTtaine% néhuleUM*^ de la vie du
deiou%renr de l'Amérique. Ce^it ain«i qu*il explique tn*^ info'*nieu!Mnneut lc«i rniMinn
de la fuilr de Odomb du Pt»rtntfnl en l>|»;ii;ne |Mir m*^ n^lntion* de famille a\iv le*
prince% de la m.iiMin de Rrnunnce, Ion» de la couKpirntion île ceui ci contre Jean II,
en IKlHi. il démoiiln*que la diVouverte du Nouveau Monde n*a jamatji été pru-
|K>M*e au roi de Portuu.-il, quVlle n*e»t due ni à In lecture de Pierre d'Ailly ni aux
pn*tendue^ étude« du («imuMi tienoi«, bien plu«* jeune qu'on ne l'a dit, puiM|u*il e»i
né en tir>f .et que le |»n*jet ne h la Habida un été pnqMi^M* h nucun autre MKiv«*rain
qu'aux Roiti (>itlioliqiii«. T« !« *Miiit 1«^ principaux pitint** éturide^ |wir M. de la Rf»«a
et qui viennent n*\oItili«iiirHT toute la biographie de tlob^mb et rbi^ti»ire de la
ilecuuverte de TAmiTique.
M. le h' l^ehninnn Ntt<»rbe a |inrlé iU*n Indien* TaK<*liik du (Ihat*<) Ar»(entin (l(*3i
ToImi« qui ont n«^i%<«in<' le |r t!n\au\). MM. le (I«»mte de l«n VnuK et le |K Verneau,
de« nnci«n« h.ibitnnl* ilc*^ n^«*^ du lac (U>lbue ■l^nl;ii;ontei. t> dernier a fait une
f€>rt erudite communication «•ur le*» ;o»i/'i'/"riii tli>% tl.innri«'<« qu'd a rappnï<-lM*M»« de
celli*^ de ril.illef*t lie rAmeriipie.
M. tî.ibrit'I .Manvl a M^M*nililr nombre de fait* curieux et f>eu connu» i»ur le^
exploit* de* corsaire* frnn«..'n* dan* le* Antitlt-*. nu x^r *ntle, et. particulièrement
•ur le «at' de la lia \ a ne. Il i*^t |Mir>enu à n*lron\ir qu«*lqn4** un* de c«-* ititri*pide«
OMnn* et .1 l< « «ui\rv nu «Mur* de leur a\('ntur« um- i*xi«tenre.
IN'UX de« plii% iiniNTt.intr^^i'oninHjnK .ition« .inn*»ni«^*<» île .M. I>i*niker. *urle t>|ic
ph}»ique di « \uu n* •:ii«. tt du .Mar«|ui* de iVr.iIî.i. «>ur la cartocrnphie centro amé-
396 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
ricaine au xvi'' siècle) n'ont pu être présentées au Congrès, mais ont été insérées
dans le compte rendu de la session.
Le D" Seler a résumé, de la façon la plus attachante, ses fouilles archéologiques
dans l'Amérique centrale.
Quelques vœux ont été émis, à la fin de session, qui concernent, soit la géographie,
soit l'histoire de la géographie; ils sont relatifs à la rédaction d'un manuel de
l'explorateur en Amérique, h une édition critique des manuscrits du P. Marquette
(sur lequel M. Henri Cordier a fait au Congrès une excellente communication), enfin,
à la rédaction d'une biographie du P. Fritz (à la suite d'une note très complète de
M. Froidevaux), et, à Tachèvement de la grande publication sur le Mexique com-
mencée par le ministère de l'Instruction Publique et interrompue depuis plusieurs
années.
De fort intéressantes visites à l'Exposition, §ous la conduite de M. Pector, au
Musée d'ethnographie et au Muséum d'histoire naturelle, avec les si érudites explica-
tions de M. le D' Hamy, ont vivement intéressé les membres de ce congrès, qui mar-
quera dans la série comme l'un des plus réussis à tous les points de vue.
C. R.
Le congrès de géographie économique et commerciale. •— Du 27 au 31 août 19()0,
a eu lieu, sous la présidence de M. E. Levasseur, le Congrès international de
géographie économique et commerciale, organisé par la Société de géographie
commerciale. Aussitôt après avoir entendu le discours présidentiel de M. Levas-
seur, relatif aux récents progrès de la géographie économique, le Congrès a com-
mencé à discuter les questions portées au programme de la session; parmi les rap
ports distribués avant l'ouverture, il convient de signaler comme présentant un réel
intérêt géographique celui de M. le D' Spire sur les meilleures conditions d'une
exploration économique et commerciale, celui de M. Marcel Dubois sur les meil-
heures méthodes et les moyens pratiques d'enseignement de la géographie écono-
mique. Ces rapports ont été, ainsi que beaucoup d'autres, examinés et discutés dans
les séances plénicres de l'après-midi. Le matin, avaient lieu des séances de section,
où furent faites de très intéressantes communications sur la Patagonie, par
M. Carlos Daireaux (1"" section : explorations et voies commerciales), sur la coloni-
sation à Sakaline par les forçats russes, par M. Paul Labbé (3' section : émigra'
tion et colonisation), enfin, sur l'enseignement géographique par M. Jean Brunhes
{4« section : enseignement). Ce dernier travail, intitulé : « Différences psychologi-
ques et pédagogiques entre la conception statistique et la conception géographique
de la géographie énonomique : représentations statistiques et représentations géo-
graphiques » mérite une mention particulière, à cause des idées, très justes, formu-
lées par M. Brunhes, et, à cause de la discussion très ardente qui en a suivi la présen-
tation. Un certain nombre de vœux ont été votés dans la séance de clôture du
31 août ; voici le texte de ceux qu'il convient surtout de faire connaître aux lecteurs
de La Géographie : 1^ que chaque exploration soit accompagnée d'un lever à vue ou
d'un plan topographique permettant de se rendre compte de toutes les ressources de la
contrée : nature du terrain pour l'établissement des voies de communication; cours
d*f«u cl force motricr qu'iU pcavrnt dtinncr; \hïU, forfU, nnturr de« ciillum, ainsi
c|ur tou<« \cn irnurigncmfnU JUM)li>|ri4|ur4, niinrnil«»iriMU<^ ^^ lM>latik|ur«: 2* <|ur IVn-
•rifrnrmfnt i\e la K«'*<i)Kniphir, dann \en rnivernili^, «VITom» de* r<M)|M'*iTr nu dt«%clop
lirmrnl r( aiii prc»frn*^ di'^ rarrirrc^ cxlniiinivrn«ilain*«»: «i* que rriiM*iKnrment de
la Kn«»trraphie tienne une plare de plun en plu*» ïnrue dan* leii pn»frramme» d'iVIura
lion, à tou« l(*it de^mni, — que re(en«(eiirnement prenne. {M»ur 1nim« e^nenltelle. I étude
de la pH>fcmphie physique, mat» d'une p*4iirraphie phonique ntrirlement limiliM*aux
phénomènes aelueN. adaptiV et pndiante, - - que, dan* le* pnN*t'Nlr4 de ret en*ei
imcment, le* devuir*. qui*^tion5, étudia oom|M»*4V* et (iriirinale*. remplaçant le plu*
«4»uvent |Hw«ible et complètent toujours rcxen*ti-e mnêm^iterhnique des cours
appris et de* n^laction* rrcopiiVs. H. Knoihk^ %i'v.
Lft Sodèté d'Océaaographia du golte de Oaacogna. - A la suite du Oiufcrè*
international <l<^ Science* pM»i;raplilqutH% tenu n Itcriin en I^KK |4u*ieun de no*
ci>mpalrio|e^ hnhitant le Sud thie*l. justement fraf^fM*» deTabandim de« explorations
oivanoirrapliiqiif»?i en France, n**olun*nt de combler t^tle lacune el de fonder, h llor-
d4*nux, une >«»ri**/'* cf ^>»'**i#K>^ni/*Aie du *jolf^ </e (i*i%rngn^,
M. tlhnrlem BrnanI, officier de marine, di*l«*i;ué du mini«»lêre des (lolonie* au
Cfjnirrî*^ de ll«*rlin. et M. tl^mena d'Almeiiia. pn»f<'^'^ur à ri*nivep»ité île H<inleaux
a*«umèrrnl la rlinrire «le l'orimni^^titMi de cette %iM*irlê. l/etude d<*^ im|»ortanl* pni
lili*mi*^<|ue«oul«*\e!n ronnai<»Hiincede 1* Atlantique. en xtMicral.etdu fr<>lfedr tin«M*(ifrne,
en |Kirttrulier. au |M>int de vue pliy<*ique. chimique et hioloicique, et. In connai*HAnce
de« m«MtincAtii>n* ««uImc^ |kir le<H côtei». tel e^t le prt»t;rnmme de la nouvelle a^«»4HMa
tion *4*ienti(ii|ue.
Kn pn*^«*nre d«»s résultai*, si im|M>rtnnt.<« |M»ur le drveltqqiemcnt des |i«Vherie*.
ol»tenu«.iliin« l'f** dernière*» ann«f*. parlt*^ etplorntioii^o^vanoifrapliiqueiêlrnn^fên'*,
notammt^nt |Mr h** navanl* <MMndinn\«^« l<*s fnndnleur* de la Sm-irte d*(>ci*nnt>irra
phie tlu k'«»lfe de (;.iMM>krne ont n"»Mlu tic ne |in* limitiT leur^ travaux aux reiheri-he*»
d«* ««*iene«* pun*; iU m* pn»|H»«i>iit rk'^iem«*nl de |Miur%uivre rrlude ph\«»ique et hio
lokTtque du tf«»|f«», dnno le dr^^M^n de connniln» le* m<rur* de'» p<>i**on* et leur»
m iirr.it h »n«. (.<*rnme iU le di*»ent tn**^ ju«tenit*nl. •« il e«t funeste |Miur no^i inten**ln
n«*iii»niiqu«*« qtie la Krnn«'e ne m* pn*iMvu|M: |wi% de re«» question*» d'une im|M>rlance
r.ipit.ilt* |Miur n«»^ ifidn^lri**^ maritime* •>. l/a*>*»«NM*ition UinlflniM* e%t tlune tout à la
fol* un ri*riln* dVtudt>* «m ieittilti|ue^ et un bureau de^ |MVherie«. t«»ul tïxt m«iin« local,
c«>mme il i-n «'xi^b* ••h*»/ touli'^» le^ nntii^n* mnrilim«*«». *auf en Frinrr.
iK'^nujounriiui. I.i *iNirlr |Mi%M<«|e une liibitMtb(<i|iirir<Mvanoi:rn|»bir tfftH-rale.drjâ
lm|Mirt.inl«'#:r'««i-.iux d«»ii*»|uVllea nvii*, |^*plu*. élira ortcnniM* un ^ «rr I a nntchanrê
de n*|**»ndre .1 t«»utt* d«>rn.uiile de nMiM*it;f)rm(*nt«« «pli lui M*ra ndn*«««'<i* «le Kranr^
«»u «!•• r« lriîii:»T, *iir df* ^ujtti» *r r* ft-ruit à *<•* trn\nux. iMix l.iU*nit<iir^>« ont èti»
in*t.illt«. l'un. bi«<l<»u'iqur et ph>«ii'«» rliimique n \nMrhon |»ar le pr<»f«-*««*ijr IbMJirr,
•«^nl.iin* tie la *<•• i< U\ l'-iiilrr .1 li<>ril<>nux. pir !«• M««Ti'lnire »:• n»-r.il, M. Kun*tler.
In i»l-«4*rA attire %W m« tt«»n>l*»ci«* pli^oiqu** U*\\* lii>nn<> d.in* b* l.ilMirntt'ire |karti<Milier
tlu pn"*i*b'iit.
iN-nd.int le «'«-lar* «le Ti l«', r.i«ti\il«' «le la *m*it'li« %'«'*l exer't«* |kir rextVu-
398 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
tion de deux séries de sondages. La première, effectuée à l'entrée des passes
de la Gironde, a démontré « que l'estuaire uniformise les profondeurs et diminue
la qualité des passes depuis la pointe de Grave jusqu'au large de la Coubre ». La
seconde série, entreprise au large d'Arcachon, a permis de retrouver les traces de
l'ancien lit de la Leyre. En novembre, une commission présidera au lancement, dans
tout le golfe, d'une série de flotteurs, suivant un plan méthodique et rationnel. Les
services côtiers do France, d'Espagne et de Portugal recevront des instructions
pour la récolte de ces flotteurs, et, pour le renvoi des notices qu'ils renferment et
des renseignements nécessaires & la détermination de la position des lieux de trou-
vaille.
A partir du !«*" janvier fonctionnera un bureau météorologique.
La société a organisa^ au printemps dernier, deux conférences, à Bordeaux, et, une
cet été, à Arcachon pour hs yachlmen du Bassin. Enfin, h la demande de l'autorité
maritime, MM. Ch. Bénard et Camena d'Almeida ont fait également deux conférences
sur l'océanographie aux élèves de TEcole de Santé Navale.
Dans un but de propagande, la Société se propose d'instituer des conférences et
de publier des travaux de vulgarisation. A cet effet, elle vient de faire paraître une
brochure très intéressante : L* Océanographie et la pisciculture à tFxposiiion,
de i900. Rapport de MM, Charles Bénard et Gabriel Deshats^ Bordeaux. Cette bro-
chure forme un document précieux par les nombreux renseignements qu'elle
renferme.
La Société de Géographie de Paris est heureuse de souhaiter la bienvenue à la
Société d'océanographie du golfe de Gascogne. Elle se félicite que les beaux travaux
poursuivis, pendant vingt ans, par M. Hautreux aient, enfin, abouti à créer un centre
d'études maritimes scientifiques à Bordeaux. Sous la direction active et éclairée de
son président, la nouvelle association, qui a de vastes et nobles ambitions, réussira
dans son œuvre. Charles Rabot.
Rivières de TOmbrie. — Une fois de plus, pendant un séjour que nous avons
fait en Ombrie, durant le mois de septembre, nous avons remarqué le caractère par-
ticulier de sécheresse des rivières en cette saison. Il n'y avait pas une goutte d'eau
dans le Chiaggio, affluent de gauche du Tibre, que l'on peut suivre, au loin, dans la
plaine du haut de l'admirable terrasse du couvent laïcisé de San Francesco, à Assise;
pas une goutte d'eau non plus dans les petits torrents qui, entre Pérouse et Cor
tone, descendent vers le lac Trasimène. D'Orvieto, on aperçoit, sur une longue dis-
tance, le lit très large de la Paglia, mais le cours d'eau même âe réduit, en cette
saison, à un étroit filet d'eau, relégué tantôt sur la partie gauche, tantôt sur la
partie droite, de l'espace trop vaste que le fleuve aurait le droit de remplir.
Sur la plaine, où trois couleurs dominent, le brun des terres débarrassées de leurs
récoltes, le vert des vignes et le gris bleuté des oliviers, les lits pierreux des rivières
tranchent par leur blancheur et se développent comme de longs rubans capricieu-
sement déroulés. Seul le Tibre, que l'on traverse à quelque distance de Pérouse,
mérite véritablement le nom de cours d*eau. Les rivières de l'Ombrie offrent donc
bien les caractères du type hydrographique dit méditerranéen^ dont la Ligurie, la
RIHOPR. m
l*n»vcnrr, l*AlK<*rif pn^M^nlrnt Ac ni iTinnn|uiiblon cicmplrn : rivlôrr* roulant t\e%
floU dVau pondant une rourto imt^mIo île l*anniV rt h mv Ir rmtr du tcmpii.
On nr Miurait non plu4 néKiiK<*r dt* rrman|urr combien n*n rivièn^n d'Omlirio
ont ru |ieu d'influence «ur Ioh frrou|»emenU urbain*. Klh**» n'offrent aucun de* tnds
a%'anUiire«i que les hommen deniandent au\ ctium dVau; ellei* ne «ervent ni à l'ail
inenlation d'une manière citnnlanle, ni a In drfen«ie, ni nui relnlion« commerciales.
AuMi» aucune dcM Ktandes» cih'^ ombriennes ne n'i^l-rlle établie nur le Uml d'un
ci>uni il'eau. A«ni!«e domine de haut le (^btn»cirio« et <)rvieti>, la Pa^rlia; lVn>u«e, (lor-
tone, Montepulciano HonI êloi^nt'vH de tuute rivière. I«es fondateum de ce» citi'*i».
|H>pulation«i antêrieumi aux Etni!M|u<»<(, Elninques eux mrmc*«>, llomntn«, ont oIm'*!
non à di»« rai<M>ni4 liydn»Krnphi«|u<»^. mais h de^ moliN on»tfraphi<|ues; tU ont choisi
de* p<iint<* êlev«^, particulièrement faciles h défendre. On ne voit pan ici trace de
cr« rrlalionit entre villen et rivièren dont toute?* ien |kartie«i du m<»nde offnuit des
exemple* ni nombreux et ni varié?*. IU51RI DciitRAn.
Explorations géologiqnat et géognpUipiaa do M. Orifiè dans 1« preaqn'lle
balkanique. - iVpuiM inst». M. (Mjt«\ pnife*H.*ur de gi^i^graphie à n'niver»îtê de
Hel^rnile. |ftarcourt, tous le* an*. |iendnnt tmis, mois In iiéninnule des llnlkans. Il
n'e*t diinné |M>ur but d'en faire IVlude au**»! complète que possible aux |M>ints de
%uede la psi^raphie physique et de rnnthro|>«>iri'*«»irmphie. Ju<H|u'à ce j«»ur, il n'a
publié que des monoKmpbic* de |»eu d'clendue. Voici len tilri'a des princi|iab*s :
A^^kandiuntf^m, \\ 3, Vienne, Isîtii. t, A#*i tjroiUi cl fhijdrtHfrapht^ snui^rramr df l't
Srihtt' in-ruirttialr. [HuU. S*iC. Sftrh'„h>gte^ (yNi et \^M, Vtin^t, 'I. t^*n tt%l'Uirlnr';r
uttd $rinr ehrmnligr VrrgUltt h» mny. \, MtTfthulitjtsche und glantiU Studt^n tth^r
fîréfrge r«»« Boifurn^ i/rrz^qortna und M**nt*^'fn'no, t. Th*'tl, l^as Horhfjrhti'i^ und
é%^ Kannnthilrr. <.tM«fa</ drr A\ h\ Geo^f. fiefrlU, Vienne. iiUU), t , T%. Ihr Kart
ptdjrt ton Botntrn und drr fi^rz^'fovtna, Ahhnnd drr A. A'. Gf**g. i$r%tth. Vienne,
lîHiK 3 I. fi. Im formr dr la jKnintiti^ balkattnf%i^ \l,r G',*»hr^ 5* ^érie, XI, tienève,
ItiHl . 7. I,'* i^^^fuf^ giacMtr^ dan* ht p'nttuuh d*'t tialkant, |.triM/i/«*i dr f»r*»fntpht^^
Xll, n* juillet. lîHNii H. //!#• tna*'ed'»nt»fkrm S^^n (Ri^iumé de la S«iciété de tiiHi^rapliie
de tloti^riri. !•. tCtnr B^it^'tgung dfr Snrdaqk, ttrrirht d. yeiHfrapkrnr^rrin, IHÎH,
Viennei.
Ju<M|u*ii ci^ dernier» temps le* i>b<M»r\ntiofis de A. B4»ué et de Viqui^nel étaient
le* meiUeun^ *^»un*e* |H»ur In k''«»«:rnphie et In c»t»l«»^ii» de* yiartii^ reiitrnle^ de la
|ir*ninsule, de In Maritliitiie et île la Vieille Serbie. Mm* il n*«tnit n n*oiidre nombre
deqii«»*tiiin« im|M»rtnnte« |»«iiir la «truetun* et la ili^i^hMi des «\«tème* de monta-
icne*. I<^*^ pli«'»i*meiit*. tri*<« <i>mpli<|ue«i tl.ins cette n'k'i*»n, dt»nnrnt litu n tli^» pbéni>
mène* cittliiciqui** et k'«"»»Mrnphiqu«'^ rrmari|unl»|e^. Il y en n, en j>utre, l»eauct>up
de \.i%lr<« l.ir^. K.nlîn. liMjle In |k<)rtie centrale de In |M-nin«ule i^t intére^nanle piuir
rantbni|Mi^'t«i^'ra|»hi<\ |ian-e (|uVlle n ele le ^ïvi:j* d'une riiili^atioii In'"* d«\e!i»p|Hr,
•urti»ut .lu m<i>en .*i*:e.
M t'.%ijii *'< «t aK.iilii, t*»ut d'.itN*ril. Il ri>rri*;iT In carte nu I : ^MMIiM) de
rin*titiit t;i<»i:r iplii'pie nnh(tîrt*il« \ii*niie. .idn d'.M'or une |»am* d'«*tui|«^. Pui<». il a
400 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
exécuté la carte géologique au 1 : 400.000 de tout le territoire. L'étude pctrogra-
phique des matériaux recueillis a été faite par des spécialistes. Quant aux lacs, si
nombreux et en partie inexplorés, ils furent étudiés avec le plus grand soin.
M. Cvijic a été aidé, dans ce travail, par un de ses élèves, M. P. Jankovic. De nom-
breuses observations furent faites sur la température et la transparence de Teau et
sur ses courants. L'étude des profils géologiques et des terrasses a permis d'intéres-
santes conclusions sur le mode de formation des bassins lacustres et sur les varia-
tions de niveau des lacs. Un atlas des lacs de Macédoine, sur le modèle de celui de
M. Delebecque, pour la France, et de MM. Penck et Richter, pour l'Autriche, est déjà
dessiné. Il sera publié l'année prochaine.
Nous empruntons aux travaux du savant professeur de Belgrade des données
suivantes, qui sont susceptibles d'intéresser nos lecteurs. Le vaste territoire qui
s'étend de la mer Egée à la Serbie et des rivières Mestra et Struma jusqu'au Drim
blanc, est formé principalement de granité et de schistes cristallins. Ceux ci appar-
tiennent à une série ancienne, caractérisée par des gneiss et des micaschistes, et à
une série plus récente où se trouvent des phyllites et des marbres. Les roches érup-
tives récentes, de nature trachytique, sont nombreuses. Par endroits, comme aux
environs de Kratovo et de Novo Brdo, elles forment de vaste territoires volcaniques,
où se trouvent de riches gisements miniers. La série paléozoïque semble faire tota-
lement défaut. Les terrains mésozoïque sont représentés par des calcaires crétacés et
par des roches appartenant au flysch, qui se trouvent en stratification discordante
au-dessus des schistes cristallins.
Dans les régions déclives de cette partie centrale de la péninsule, le tertiaire
marin n'apparaît qu'en deux localités: aux environs de Seres et de Cocanc. La plu-
part des grands bassins de la Macédoine, de la Vieille-Serbie et de l'Albanie
septentrionale renferment des couches d'eau douce, en général pliocènes. Tandis
que les terrains oligocènes sont disloqués. Les sédiments pliocènes sont, d'ordinaire,
horizontaux; ce n'est qu'au bord des bassins, où ils reposent sur des roches plus
anciennes, qu'ils sont relevés, souvent d'une façon très notable. Ces observations
permettent à M. Cvijic des conclusions très intéressantes sur la structure des
chaînes de montagnes. 11 a observé des traces de l'époque glaciaire sur le Périster,
près de Monastir. Dès 1891, il avait trouvé des lacs sur le Sardagh, et en avait
conclu que cette montagne avait pu être recouverte de glaces. Cette hypothèse a
été confirmée récemment par la découvertes de moraines, de roches striées et de
dépôts fluvio-glaciaires très puissants.
Dans ses précédents voyages, M. Cvijic avait étudié les massifs centraux de la
péninsule depuis Constantinople et la frontière grecque, jusqu'à la latitude de
Koprûlû (Vêles). L'été dernier, du commencement de juin au 10 octobre, ce voyageur
s'est appliqué a explorer les petits massifs encore inconnus du nord ouest de la
Macédoine, compris entre KoprOlû et la frontières serbo-bulgare, puis la Vieille- Serbie
et l'Albanie septentrionale, où il avait déjà reconnu le groupe montagneux du
Char itS9i) et les environs de Scutari (1897). Voici, d'après une lettre adressée par
M. Cvijic au Secrétaire de la Rédaction, l'itinéraire suivi par lui : I* Itinéraire dans
le nord-ouest de In Macédoine, le long de la frontière jusqu'à Uskub; puis, d'Uskub
riplorntion tlo l*Ovft» VoWe ci du mn^^-if «le MaIi'^ t^r Koumniiovo cl Kicri Pnliinko,
Krntnvo, K<vntin, Strumiraot n*loiir n K«'|»rulii |»nr Nlil». Kn«iiit<\ vi«i(iMio% mn^^iiN
Itohiinii vX <lf' <î<>lr/iiit*ii, piiÎH n*toiir h l'*«kiib \u\r ro\rc iNitio; II* Ilinrrnin* tlnn«
1.1 Virilji» SitIiîo vi rAll>niiic : I' ni.i««>if do Knra f^iirh jum|ij*(i In fnmlitTi* *rrl«% If
Knr^jnk, U^ iMinninA de Trlnvorl «le (M>^li\rir; i' d'r*>kiil). M. (Mji«* m» n*ndil h Fit
«4i\h* |wir l(* rniiyon de h lwi*(Mvn et le |».i>h de Siriiii<\ |Mii«*, lnner»nril In |ilnine
\''l]r\ de Ki»<M)Vo, ntleit;iiit (îiiilnne el In Mt»ra\n; \i«itnnt, eti«iijile, le mn*»*»!!
mtiiiiT tie Novolinlo» il |»nrvin( h l*n*»tinn il*run*iidi pnr lniiiê\o. Ilrmitiilnnt» nu
iKinl. In |dnine de Ki»^(»vo. re vo\niceur pnniiit h Novi Hn/iir, |»nr Milmvirn et le
tnn%<»if de K<<«»«»lin, |uii«», de Milr^virn ciirne INv il|N*k {mr le Inr^'e K'i^oin de Melo
eliijn. el Kiitrnvo |»nr In i:«»riri* île lli^trirn. (|iii rou|H' Irn AI|m»^ d'AlImnie. !>!• iNv
M. (Aijiè <M* riMidil n I)jn«Ni\ien« \n\\^ nu eonflueiit du l>rtn iinir el du Drin Idnne,
fl, de In, h Pri^liiin. Il n*nlrn, en«*uite« en S«Tl'i«\ nprt»^ n\Mir Irnver^r le mn<»«>if de
Crnolir\n, le lin*»«»iri de K(Wt»vo. ri %\\\\'\ In fn»nlirn* «mtIn*. depuin Sn vor ju<M|u*nux
mollir Ki^iKiriùk.
Ix^ rlude^ de M. Ilvljir doiineiil «le^ n'<«ullnt*« Xry^ im|MirtnnU |i4»ur l'orokcmphie.
1^' *\^t«'me diiinrique. i|ui i>eeu|ie Poue^t de In (M*iiiii««ulel>nlkniii<|ue, ne im» pndoritfe
jM*» \«Tn le ««uil, ilnnn le* monlnirm^ de rAllciriie, rnmme tin nvnil cru ju<M|u'h ee
jour Knln* Seuinri, Ipek el Milri»vien, le* jdin dinnri«|ue*, nins que le** rlininen de
mniiln^rne, rlinnk'tMil de dire«*lion : du h«»rd ouo*t-Hud e*t, iU |wiH*enl nu noni «**l
«Uil «»ur««L C]V*t In un phi*iit»mvne oroi;rn|diii|ue et tiH*(onit|ue den |du< im|N>rlnnt««.
1^** AI|M»* nllknnnÎM** :Pnikl«'lij(" roU'^lilurnl uneMTie de |di*»M*metit4 île retle même
t|ir«vlii*n noni e^l ^\\i\ «mii'-I. Klh*'* ^<»iil fi»rmi''«*«* d*a**iM-H IriA^itiur*» jurn*«*t4|u«*«i
ri rrvIntV-rM. 1^ rlinntrrmenl de dinvlion n lieu nulour du irrand luiH*in de Melvi-
tijn 'l|H»k'. «|ui 'ke r4>mtMirte rnmme une ma-'M* n'^-i^lnnle.
Terniin«*n<i en fi'liritnnl M. r,\tjio d n\oir ««ii m<*ii> r h l»i«*n cen eiplornlion*! et
oMniir tl(*<» r«'«ult«iU nu*»*i im|M>rt«'uiN dnn<* dr% n ^'ti»iiH tlttliriltH» d*nrrr<t et t|ue le
ninu^nin vouloir de^ hal>it:ui(«. «urtotil. en AlU'inie. n*nd «M>ii\enl partirulii'n'nienl
d ificm'U^e*. \y l«. LiLoY.
ASIE
Tracé •sâct du chemin d« Iw Eft-Chinoii on Mâodchoarieo. — JuM|u'n er*
d«rni«r^ trmp*. on ti«* |M»*<.ol.iil |Niinl de Iran* e\.ii I. *ur l<^ rnrl(*« put>lii*«*<*, du
rtif-niin d«* f«T di»*tMn* a al»nk''T la rouli* niln» rKuri»|M» ri la llliinr et (|ui n*m-
pli«e iliii« II* projet priniilifilu Trin**ilM rii n. le troiHiin Snl^n^k Khal»aro\*k. i.n
I iii»4< «n •■«! I»it'fi *ifii;i|i* : r*r*l (|iit* li' c«'U\fTfH*mrnt ni**t* m* «»\*tail pa* enron*
<i* hnitn* nient ur» ti i TinK^oua 1* niln* •!«•* «linHli»»M* pr"|M»*««** par lf«» incfuifur*.
1^* m« tlJMir iliM iinu'hl à tt-t «ctr^l. la «'irir île M-iii 1* Imiirii' j«>int«* n rou\rai;e d«*
\| l*M/iltiii« (. iti<li<|it lit «l'Ut trait* prin«'i|iiu\ prt»p"*«* pir li** inu'»Miieur*. ht*pui*,
I h l*. *'•■•• f. O^ I f. »/ V<|i| ; f-'i t^nrr'p'' ,^ 'tt il II'*/ ». ur,^ , *«iiril |*r ■# r«Uiurtr I «Il
I. I -t I I .. ..«vrr ii< « 1-. I ^» • ♦ !• '*, m *•. r. I. \ • » ; ' • \| p , âirr I carU . T. Il '*uiij»U-
i:. '«II. i:il-rr •!< I i ■ . • * jUiTiri i* . M •}•• • . i> j ir \.\t ,-.
I.* •««•>•« t 11 \\
402 MOUVEMENT GËOGnAPHIQUE.
le gouvernement a pris une décision, et la nouvelle édition de la carte en question
porte le tracé définitif et exact que nous allons donner ici, et, qui pourra avanta-
geusement remplacer tous les trajets fantaisistes donnés jusqu'à présent dans diffé-
rentes publications *.
La ligne de TEst-Chinois ou de Mandchourie se détache du tronc principal du
Transsibérien à la station de Kaïdalovo (h 106 kil. de Tchita, dans la direction de
Nertchinsk), et se dirige, tout d'abord, au sud-est, vers la frontière chinoise ou mand
chourienne, qu'elle passe (à 3o0 kil. de Kaïdalovo) à la station de Nagadan, non
loin du poste dit Bagatouièvski. Elle traverse, ensuite, le bras de TÂrgoun appelé
Moutny Protok, puis la rivière Argoun ou Khallar elle-même, qui sort du Dalaï-
Nor ; enfin, elle tourne a Test, en empruntant, un instant, la vallée de TArgoun, vers
la ville de Khaîlar (500 à 1000 habitants, Chinois et Mandchous) et, en se dirigeant
vers le sud-est, s'approche de la chaîne du Grand-Khingan. Sur tout le parcours, de
Nagadan au pied du Khingan (110 kil), le pays est une plaine, coupée seulement par
les collines de Khoukhoundour. Dépourvu de toute végétation arborescente, il n*est
visité que pendant les trois mois d'été par des nomades qui y amènent leurs trou-
peaux. L'eau est rare; l'une des stations de la nouvelle voie doit être approvi-
sionnée en eau potable par le chemin de fer. Le Khingan, qui forme la ligne de
partage entre l'Argoun et la Soungari, est couvert de forêts jusqu'à une quinzaine
de mètres des sommets. Son versant ouest est en pente douce, tandis que le versant
opposé, très abrupt, se présente sous forme de falaises ayant de 300 à 400 mètres
de hauteur. Le Khingan et ses environs sont absolument désertes; le climat est
fort malsain, surtout sur le versant est, où abondent les moustiques.
Le chemin de fer traverse la chaîne par le col de Tche-Dyn, longe, ensuite, la
rive gauche du Yal, jusqu'à son confluent avec le Tzitsin, et coupe la Noni à 16 kilo-
mètres, au sud de Tzitzikar, chef-lieu de la province la plus septentrionale de la Mand-
chourie. Après cette ville, la ligne traverse la Soungari, à 25 kilomètres au sud de
la ville de Khoulan-tcheng, un peu en aval de son confluent avec le Khoulan lio,
puis, non loin du fleuve, passe par Kharbin (Har ping) et arrive à Ajé-ho, ville située
à l'ouest de Pin-tcheou. La plaine qui s'étend du versant est du Khingan à la vallée
de la Soungari offre par places des champs bien cultivés, des potagers et de beaux
pâturages. La population est assez dense mais on est obligé d'amener de loin tous
les matériaux de construction, bois, pierre, chaux, etc.
Sorti d'Ajé-ho, le chemin de fer Est-Chinois, après avoir franchi les monts Tchang-
kouan-tsi ling, se dirige sur Taou mo-mi, village situé sur le Mou-tan-kiang, à
3,') kilomètres en aval deNingouta; il touche, ensuite, le poste de Mourisché, sur la
rivière Mouren, après avoir passé la chaîne de Kentei-Alin, et traverse l'embouchure
du Pa-tao-khet, affluent de Hsiao Souïfoun, pour atteindre la frontière russo-mand-
ohourienne, à Rossypnaïa Pad, non loin de la « stanitsa m Pogranitchnasa. Presque
tout ce parcours est hérissé de chaînes, et offre un relief très compliqué à cause des
i. U faut en excepter la Notice sur la carte de la Russie d*A»ie et des pays limitrophes par
Koverskii, Sainl-Pétershourp, 1900, 230 p. in-!6. Sur la carie en quesUon lelracé n'est pas, cepen-
dant, exempt de quelques incorrections, et contredit parfois le texte du peUl volume qui est 1res
explicite. Nous lui faisons même quelques emprunts.
ASIE. UJ
•itiiio«iliH» qui (li^iiiirnt ct*n rhAliir^; c*v^i un chAo«» mtintAffiiinix, Min«» an'd* <l<»mi
n/iiilr ni pointu Av n*jH*rr i>n»»:r«|ihif|uc'». Ih» |»lu«». !«•«» nin«»-r^ nirhruM»^ uv *imiI
l».!^ «MkHilf^; ollr«i HVITritrnt rn |ii«lrm«Mi( «»<iu« rinfluiMirr (1i»h pluies (ilM>n«liiiiti*<*, ili*^
« h.ilrur^ torri*!»*»» «If l*«'lt\ «!••% fn»iiU ilo riii\rr. I^'«» rnMrii ipii iNinIcnt In Mou Inn
kinn»; |Mirtrn( li*^ Irnri*^ di* r«irlion \o|i*nniquo. 1^* (Inn r Souifoun«i|ui ni«*nlc plutôt
lo n«>m ilo tonvnt, pn^nl ^n noun^r nur Ir vrr^nnl i^^l «1»^^ mont*i Pn >« lin. m» ilirip»
il'iilMirtl AU noni, ot, npr«*^ A\oir n^^u, n droitr, Ir lUiao Souifoun, iKjii mrtitionn«\
f.ul |ini<M|urmcnt un nanlo vor* IV«»t. Vrv^ i\v\n fn>nti«'n\ nini* tlijh «^ur Ir Ifrntoîn»
ru'»M\ rn nmont <lr la «« «^tniiit^^i >» INilt/iviknin. Ir Souifi»un M»rt (lr<« pirk'»*^ <|ui le*
n»%M'rn'nl. ri, mo»îrnuit «miu aIIuiv on fnn» ilo NiknNk« \a m» jetrr dnn% Ir k'olfr
Am«iur»ki. I*a \a1Iiv <!«• INin Snuifoun r^l Ihw frrtilr; ilrn ntrrirultc*up% rliiiioi«« h\
M»ut rtAl»li<i i*n Krand nomlin*.
Ti>ute la partir do In Mandrliourio nituiv n IV^l dr Ia SouuKnri rtt «tujillr à dr
fnt|Uonli*^ in<uidntionH taumVi» fMir lr<* plui<*<i torrt*ntiollo<«; I(h% |iH\ilitr% ipii mit h*
pliiH .1 MMiffrirdorr llrau MUit ivllt*^ <|ui m* trouvent dnnt»lr«» |iA<»<«in*« duSi»ui(t»un.du
Mmu tankiantr, du Moun*nrt du Tunirn OuIa 'frontirn* ru«»Mi mAndrliournnrnnr .
A i»Arlir do Ho«»\vpnaiA PaiI, I«» rlirmîn drfrr VM Cliln<»iH trA\rr<M* lo torritoirr ru«»M*
«ir r<hi«<M)un |M>ur n^JMÎndn* Ia Vi^uc KliAl»nn»\«k VlAdivo<itnk, qui. d«in<« l««» pri>jt>t<i
primitiN. tlrvntl m» <M»ndrr nu Tran-^iU»! trn, h Sn*lrn«*k. rn lon^rnut l'Amour v\ Ia
riiilkA. I«A joiK'lion «'op«TO il Ia «itntiiin d«* NikoUk tlu«»«ourii<«k\ . n |».irtir dr
Inqurlli* Ia Voie* lt»rik'i* Ia rivi* k<ui«*Iii* du Souifoun. In «V»tt* du ^<dfc* Ani^'ur^ki,
|M>ur AlMiutir au |Miitit trrminuH Vlndivo<itok |N>rt \
Ijï |ont;ut*ur t(»t<il«* de In li»;nt* Nnfc;a<lAn Ho«<*\pn;iin Pnd <*^t do VWl kil«»mrtrf">«
Ijï di«lnn<^*do RM«%\pnnM P.id h NîkoUk r^t do 117 kilomotn**« ot do NtkoNk à
VI:idivt><«tok |HM kiloni«-(rf>«.
t*/r«»t h Ia f»t.ilion ilr Kli irl'in illar pinci tlo In li^no prinri|»nlo. n WA kîloniftn*^
do N.iH'id.in. i|u<* «M* di t V h«' roml'rnnrlu'nxMit \«'r« Port Arthur ol Tn Iku ounn,
dnn<» In ni*u\rllt* pn»\in<'i' ru<^^r dr Koitm tmiiK; '. I««»iik dt* U>\1 ktl(»m<*lrr«*. rt. m*
diriiTtMut nu %ud ou<'<l il t<>u«-)ir lr«« |M»int«» «»ui\niiU : S:ui toia l\\ «ur la Stiim^ irr.
In vil!t*drTrtinnir t« lifii'i tui Kounn Irlirui; {**vh IIH kil«*mitrr<> a r«iut*^l d«- tîliirin*,
••l. *«» diri*»*. «'ti^ui!**. *iir Ti« lin Tw lui»:', on lai-H-nil Trli.iii*' Iimi fou à r««iif*|, ri.
rn p-i««aiil à .'I MU r» kiî«>iii« tti •» .1 TiMir^l d**Moukdi'n. 1^' la. il lilrparLio \.in tr)it>MU
Li.iM^.iii,; tihmu «t. K ti \*M\^, |Hiurnrri\tTh l*orl Arthur.
l'ii |M'tit tr«»ii< iiii «h* 17 kit«>rn( ln*« i|r Imicurur. ««' di tailif drofl rml>ran< li*-ni< ni
a Kl «• n |»*»u. n \^ kitaii* tn"» nu n<*ril do |*<>rt Arthur. |H»ur nh^utir nu ciff du
Ta li« n «'Il m ri df»*! r\ \r li villf ri h* jH.rl dr lKilti\ .
tri*«t. pr>«haht« m« lit n 11 ^tati<>M tli' Tn rhr klaii*: qur tn li.:tif* Prkiu Tit n t«in
iA »n ho k»«iiaii. if«ir T'-M pr^hi j«' a ^im: N« |Hirt«lf Niii t« h ■•imi;. irar»;«»indrr
|"rn,t - ,1,. ».,rni ht lîi- p.Tl \rlliiir *. J. Ihmkih.
Il '•^« M.i ^ • ' » . ■•"■*' if. ■• I I I •:••»•'»»» ■ ■ • ■ : •!• f' r tra'f .'•« «in n. •« ' ! ' • ' «•
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404 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
La province russe de Souantoung en Handchourie. — Depuis roccupation de
Port- Arthur, de Ta-lienouan et du pays adjacent dans la presqu'île de Liao-ioung,
la Russie s'est trouvée en possession d'un territoire assez important dans le sud de
la Mandchourie.
De ce territoire organisé par l'ukaze impérial du 16/28 août 1899, nous allons
donner une brève description, d'après les documents russes publiés récemment.
Le nom de la nouvelle province, Kouanioung, sonne, comme Kouangtoung, et
beaucoup de personnes ont dû faire une confusion, en lisant les récentes dépêches
sur les affaires de Chine, entre ce Kouantoung russe et la province méridionale
de l'empire chinois, dont la capitale est plus connue sous le nom de Canton. Ce
terme de Kouantoung a dû être emprunté par les autorités russes à la carte de la
presqu'île de Liao toung, publiée par la marine anglaise en 1860. On y lit, en effet,
entre autres, les mots Kuang-lung peninsula. Cette transcription est fautive suivant
M. BretschneiderS attendu que le motde a Kouantoung » est un terme général dont se
servent les Chinois pour désigner la Mandchourie; il signifie (( à l'est de la barrière »,
et désigne, par conséquent, le pays situé à l'est de la palissade élevée par les Chinois
h partir de Chan- haï-kouan, vers le nord, entre la Chine proprement dite et la
Mandchourie. Du Halde (La Chine, Paris, 1736, préface, p. xxxvm) dit, parlant de
la Mandchourie : « Leao-tong ou Quan-tong. Les Chinois donnent à la province
indifféremment ces deux noms ». L'orthographe correcte du mot, en transcription
employée généralement en Europe, devrait être Kuan-tung, et, en transcription
russe, Gouari'doun. La transcription française se rapprochant le plus de la trans-
cription phonétique serait donc Kouaû-tong, mais, si l'on veut se conformer à l'or-
thographe officielle russe on est obligé d'écrire Kouantoung ou même Kvantoan.
Dès la prise de possession officielle du nouveau territoire, après le traité de
Pékin, du 15 mars 1898, le gouvernement russe a donné mission à MM. Borodovski
et Kotvitch d'étudier le pays au point de vue géographique et historique'. En
même temps des topographes exécutaient un lever détaillé d'après lequel le
cartographe russe bien connu, le général A. Bolchev, a pu dresser une belle
carte du Kouantoung, à l'échelle de o verstes par pouce (1 : 210000)'. Enfin,
M. Pokotilov, actuellement directeur de la banque russo-chinoise à Pékin, et M. Tche-
chev ont fait, en avril et mai 1898, le tour du pays pour en étudier les ressources éco-
nomiques. La relation de leur voyage, intitulé, Polézdka veçnoiou 1 898 po ioujnoi
tchasli LiaO'dounskago polouoslrova ( Voyage, au printemps i 898, dans la partie sud
de Pclermann, contenant la reproduction de la nouvelle édition de la carte de la Mandchourie
citée plus haut.
i. E. Bretschneider, Po povodou naïmenovania nedavno voznikcheî v ioujnoï Mantijourii rousskoi
ohlaçti {A propos du nom d^une province russe nouvellement crée dans la Mandchourie méridionale*;
Saint-Pétershourg, 1900 (Extrait des • Izviéstia - de la Soc. imp. russe de géographie, 1900, fasc. 1),
avec 2 cartes. Cet article vient d'être traduit par M. Bretschneider lui-même dans les Mitteilungen
de Pelermann, n*9 (22 sept. 1900, p. 197) avec une variante de sa carte.
2. Les résultats de ce voyage ont été publiés dans une brochure : Liao-toung i egoporlg^ Port
Arthur i Ta-tien-ouan, Saint-Pétersbourg, 1898, avec caries et plans.
3. On pouvait voir h TErposition universelle (Pavillon de la Russie d'Asie, section sibérienne)
une carte encore plus détaillée (i verstes par pouce, soit I : 168 OoO) avec courbes de niveau;
cette carte accompagne l'ouvrage de Bogda.no vitcii. Gîtes aurifères dans la partie sud du t^iao-
toung. Saint-Pêlerahourg, 1900 (Publication de la Société de Minéralogie de Saint-Pétersbourg).
Ht In pf^i^juH^ #/*• Ai'i'^/ou»!^ , ptiNitH* vn *i*|»lpmlirr !WH, n^ parait im» avoir éU»
mÎM* «Iniin le oimmen^r. Mnin Hh* a rir uliliMv dnii*! un article' nVemmrnt iMiru <*t
<|onl n«iU4 extrn><»n« Ir^ n*ii«*(Mi;nrniont.H «uivaiiln, en lci« rompirtaiil (rapn»<i une
noir piililitv |inr h» X^mU* • i# •//•wi»* th» Mi»^4*ou •.
I^ pnivintv ru«M* tir K«Minn louii»; (»ccu|H*la |»arlif* tir la pn*^|u*llr ilr Ua tounc
«itu«^ au «nd «l'une liirnr |rk'«Tenient (indulf'*e <|ui \n <lu \illn(;e Mon kin tourne ih
Tonr^t «Ir Kiii-lchnii»:', f»ur Ir jfi»lfr ilr (lonV. pn»^|ur iltnvtrmrnt \eri Toueml, Ju*
c|u*à rextn'*mitr «M*ptrntnoiirtlr «lu Port A(iom*«, il«*|M*ii«l.inrr «lu k'olfe de Liao touni; ;
crltr lie ne ron^titur nin^i. <*ur unr «'«Irmlue tir VS Lili*mrtrr«i, la fronlit're ruH«io rhi
noi^\ tlV^t, ni même lrmp«. la Inrcrur de Ti^thme (|ui n'unit In pn**t|u'lle ru!»*r de
KtMian-ttiunir a la pn*M|u*llr iW l.tn t(»untr proprrmrnt dilt*. tltmt unr Umne iwirtir
ron*ititur In «< xonr nruin* ». I><'in« «m*h Itmttt*^, la provint*ra envin>n 3ilN)kiltim«*lnHi
rnrn*«».
«
Xjt rrlief tlu |>n>«ie*t n*M»/ niouvt^mrntr : t*r nV%t (|U*unr !«utMH*^«»i«»n tir rollim*^
et «le rnvinA *an«* cn^lrn moiiInciiruM^^* pn»premrnt tlilr^. !>« «commet le plurt rlrv«'\
le in<int SnmpM>n. ••itur h rr*«t tie Kin trh<^»u m* tl«'*|»nHso i^nn Tnltitudr dr G7u m. :
la plu|»nrt tle^ autrt»^ rtillim*** ntItMk'nrnt à |>eine TiiN) mt*ln^ (mont Kounn tounir
au «ud-r<*tdu |Mirt Adam**: *î<M^ m.« Triple iVnk, à l*ou4^t tir l>nnly : i^iOm.rtr.L l«n
ri'»lr rmt tn»^ tlivouiM-r. Tout h fait h IV^tn-mitr ««ud tir la pn'M|u*ilr ^r tn»u\r la
Unr tir |N»rl Arthur. Kllr r'»t a«»vx \n>lr; ninlhrun*UM*mrnt mi rntir r^t t>u\rrlr
aut %rnt< tir <«ud rt «rr-»!. ri dr M»-» drux rri<jut*M. Tune ri*t tn»p |M*lilr et l'autn*
p.i« n^%e/ profnihlf ; d«* plti«. «v«i nnM*«» nr t*onimuni<|ueiit n\vc la rndr f|ue |»ar
unr |k.i%M* n*tnli\rin«*nt t'^troitt*. fui l»nlr dr Ta lirn-ounn. %itui*t* plu<« nu nonl, <»ur la
r..lr r^l, tiMirnt*<* vrr«* If k'olfr dr r.nriv e^l plun vn<»lr; en m«'*mr temp«» rllr r^t tr»**i
prt»f«indr rt Inrk'rmrnl nii\rrtr .TmlnV r-t tir lO kilonii'ln'**:. Kllr fïn^'^rnlr tn»i%
indrntalh'n^ : Viitiirn hi\. n ToUt***!. Junk Uiv rt llnnd Ui\ , au ntml. t/r^t rntn*
• • •
ct*% tlrui diTnJfn»^ tpir «*r lr«»uvr, niir un pri»m«»nloire, la ville tir Ta lirn tMinn, rt
r'«*«t au fond dr In Viilon-i l>.i\ i|ur l<*«» Hu^*»!*"» ont ft>n<lr la r.ipitnlr tir Irur* nou-
\rll«»^ |N»%M*^«>if>n«*. In \ill«' h.dny « /.''/••»y»#''*, lrnn<»fornintion «|r « Tn li^n »» «»u
yr.|fti/r- f*tfrii<«ii \\v% (Ili||i««i% .
1^4*^ ri»un» d'<MU «ont ifioijtnti iiit<«: la plu|wirl n'ont Irnr lit n*mp!i «pir in^ntlnnl
le Mii^oii p|ii\irii«i* vt\ v\v ; <M*uN. Ir l«4Mii-t«e i«|ui drUiurlir tlnn% In Iwiinle l>»ui*M*',
|r Mnliin ho ri |r Njui U«* h«) roiihnt toiitr l'annir.
Tout rn rt.int *il i«r *ur !•• niûnr i^indlt^jr ijui* la Sirilr rt Athriir*. In pro\inrr tir
K"tiiii loiiiii; n un I litiitt ri*:*>(irru\ : au\ ft>rtr^ rli drur^ y\i^ VvW juM^rn * «17'..% ,
a\«v \rnN hiimi'l''^ •!• *iid rt d»* *ud our«»l, «nrtftlr un hi^rr n^M'/ fn»iil n>iv tlr^
*rnl* •«^ «• d«» n »r-l v\ il»* n«»r I r^l. .it« «ini|»ak;nf« k\%* tiMirnirntr^ dr ntik't*. tpii font
dr««c*ndrr !•• nit-nurr jti^.pj i |*.» . |ra|irf<« li»% dMtitif«*% dr In «tatit»n m«*l«i»rtdo
in«|ur. oii\iTli\ a ft-rl \rllmr. rn niarn lye.l. r|. «ihiM* a 3^ nii-tn»'» d'altitmlt*. In
trmjwr.ïtnrr ni"\i*iiif •!•• l'inutt' v%\ dr • \t ,| a\tvi|i*« mo%rnnt^ m<*ri«urllf«» nu
i06 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
dessous du zéro seulement pendant deux mois : janvier ( — 3*',9) et février ( — 2*).
Mais, même pendant ces deux mois, il y a des journées où la température s*élève
au dessus de zéro. La quantité de pluie tombée est de 319 millimètres (maximum
mensuel, en août, 103 mm.).
La population de la province est de 300000 habitants environ, dont un millier
de Russes, un millier d*autres Européens et de Japonais. La densité de la population
est plus forte qu'en France (100 habitants par kilomètre carré).
L'agriculture est la principale ressource des habitants : millet, maïs, orge, fro-
ment; on fait deux récoltes par an. Le sol, formé de sables argileux, est très ingrat,
mais, telle est l'application et l'assiduité du cultivateur chinois qu'il en tire encore
de bonnes récoltes. Toutefois, le rendement ne sufflt pas à la consommation locale,
et l'on est obligé d'acheter du blé importé des parties voisines de la Chine, du Japon
et d'Amérique. En fait de légumes, on cultive surtout les fèves, qui donnent une
excellente huile, la pomme de terre, les concombres, les oignons, etc. Peu ou pas
d'arbres fruitiers : quelques pommiers, poiriers et abricotiers, donnant des fruits
médiocres. Les forêts ayant été détruites, les Chinois font quelques plantations de
chênes et de sapins sur les pentes des montagnes ; ils plantent aussi des peupliers et
des saules le long des cours d'eau; mais les arbres prennent mal sur le sol rocheux.
Pas de prairies, par conséquent presque pas de bétail; les bœufs et les chevaux
sont rares; par contre, on élève des porcs, des poules et des canards en grande
quantité.
Comme richesses minérales, il faut signaler les gisements d'or, découverts dans
plusieurs endroits, mais non encore exploités \ puis, le sel marin. La population du
littoral, s'adonne la pêche; de la province on expédie annuellement de 60 à
80000 kilogrammes de poisson.
L'industrie, très peu développée, se trouve concentré dans la ville de Pi-lsou-ouo
(près de la frontière nord-est); on y trouve 12 fabriques d'huile de fèves, des tanne-
ries, des manufactures de feutre et une fonderie.
Jusqu'à ces derniers temps il n'y avait pas de routes dans le pays, car ce qu'on
appelle la « route mondaine » n'est qu'une succession de sentiers et d'ornières qui
traverse la presqu'île dans sa longueur. Actuellement, cette « route » est remplacée
par le chemin de fer, long de 114 kilomètres, qui va de Port- Arthur à Kin-lchéou,
après avoir détaché une branche vers Dalny, et se dirige, ensuite, vers Po-lan-pou,
pour rejoindre, à Kharbin, la ligne magistrale du chemin de fer de la Chine orientale
(voy. l'article précédent).
On compte actuellement cinq grands centres de population dans le Kouantoung :
Port-Arthur, Pi tsou ouo. Ta lien-ouan. Dalny et Kin-tchéou.
Au moment de l'occupation par les troupes russes, en mars 1898, Port-Arthur
n'était qu'un village à demi ruiné par les Japonais et dont les rues étaient rem-
plies d'immondices. Par ordre des autorités russes des canaux de drainage furent
creusés pour assainir le sol, les rues élargies, leur éclairage organisé, enfin, un
approvisionnement d'eau potable assuré par la construction d'un aqueduc et par
1. Voir la brochure <ie Bogdanovitch, citée plus haut.
i|r% riliTnc^. IVu il |N*u In villo «M* (r.in-^formn : aiil(»iir triitit* t^Hm* «ur^finnl i\v^
rnMTnr«, un hA|iitiil, uni* iV«ilo |MMir lr«« iMifnnU i\v% nûlilnin*^, uni* nuire ivoli*
«lu nom «lu |MK*li* pMMrhkino n\(v unr %nllo dr hvlun* Krnlutli*. la <MYtii>n «K* lo
lHn<|ui* ruH«»o rliinoi%i\ un nlkittoir n\iv uii<* «l/ili«»n lMrtrno|(ii;t<|u«\ um* %lntion
lrlt*|ilii»ni(|Ut\ r(<*. Tn Inru*' Inmlo^nnl lra\iT^4* In \illi\ IK^ ronrr«*«»ii»n« i;rntuilr%
«iint nroinlii*^ nux «niIouh qui «Ir^irrnl Ikilir. 1^ |M)|>ulnliiin m'Iurllr M*rnm|Miiii< il'un
nitllirr i\t* Huî»M'M, lU» *îiM> rlran^iT'» l'nvirtm ol ilc liHU) ('.hiimin rn\in»n, Min^»
com|»t(*rlf*^ trou|M*<i cl In |M>|»nlnlion n<»Unn(r(lor«MiliM, dont le nomhn* df|m%^c cHui
iU*n linliitnnN Ûm^ do In vïU'\ \ji\ \\cr^\ Iri*^ cUrtv ri mi»notom*dnnH <v |Miinlt'*loitfnf*
do l«»u(rrnlnTivili*«\ Li |N»*trn*y |»nnirnl<|ur hiu»* li*«» $0 jour»». Au*^l, r*f^l «viv
une \«Ttlnhle Halî**fnrlion i|uo In |mr(to inlrllik^onti* do In |Mi|iulnlion o mvuoilli In
iTiation d'un journni hn-al, intitulô .V^r 71 Arm iPn>H Nouvrnu). f^url<|u«»^ |»ri
> ilt'k'it**», offirifTH t*( fiinrlionnnm»%, oui nu^ni h ItMir di«»|Mi%i(ion un r<*n*lo, un
«-n<*in<», un rlinmi» d«* ri»ur<M*^, un Inun-trni*»* vie. lj\ vlllo de* Tn lion ounn, «implo
hnmonu nvnni TorriviV Ars Hu**«m»m. romplo nrluoUomonl |du<» do i.'iiMl linhilnnl**.
Kn inct* Hur In ri\o %ud t\v In Vitiorin l».i> . tn ncMivolto \illo ni^^'^o, hnliiy. dtVinnv
I-»rl-frnno. olo. 1*1 t*»ou ouo -on rti'»'*o lii N> \i»i o^t un ronln* intlu<«triol irn|M»r
Luit. mni«< ^«n |N»rt n*«***t nrri*'^«*ihli* i|u*nu\ jon<|uo«» rliinoinr^. Il oompto litNM) linhi
tint*. Im villo i\v Kiii 1»*Ihn.u « /*o/«-/'-A ."U m ni«»MM o^l nu«»*i In"* |»ou|it«v; Iim
Hu*M^ y ontoon«M*no rori:nni^nti(»n muni«'i|»nlo oliinoi^v
J. IH MKI.11.
Projet de chemin de ter indo- européen*. — b* rolonol ^ir T. Il lloldirli, monihn*
•lo 1.1 oommi««ion do driimitalion ru**^o nfi;linno, n fait, lo lO M*|itoinl»n\ dnn«i tiiio
do* MMn«*o^ tonuo*. h lirmlfonl, |>ar In /// tinch l«»«.«*i*i/i"»#, uno oommun irai ion ilani
ln«|iii*l|o il oxarniiM' \v% \Hi^%\Wi\i\t ^ do ot»n«»lrui'(ion ffuno \oi(* fornV dim*to onln*
rKiiro|n» vi rindo. .\|»ro^ n\t»ir di*»rulo on dflail difîoronU |»rojr|«», il %r do«'laro |>.ir-
ti*.ui d'uno liuMio «pn irait t|o Koiiihk a kaiitlahar par lltT.it. I«n {Mirlion di* \oir t%
« ««ii^truin'onln' K*>ti» lik fl tllnman aurait oii\iri»ri ^mi kil>>nii tro«« do l<iiicuourot Ira
%*'r^T.iit utio n-fc;i<ih.i < «(Mtu'tir.ititMi ph>«*i<pio tn** favont'lo nu l'on nonMiroiiln*rnit
iii« unt* difth uUo toi htii'pio iin(H»rlanlo. I^i n*^i<*la(irt* (|u*op|N)v»m infnillildonioni a
or pntjft rKriiir tl* \fk'li ifii'ot m *oriil «iiM*nioiit \aiiniii\ ^j r.\iu'tolrrro ot la l(u*»*»io
«t'iiloiid iitiit. r ir t'Afi;)' iiit<*t.in. pa* plu* «pio In tlhitio ou d*aulrr« pn)"*. iio |H>ut
.'i\oir In pn*tt ntinn d'op|MtM*r Ioii«:(i nip* d*** Uirrit-n** .1111 prok'To* Av In «*i\tli*atitin.
I<n «'t«tit rn^iori lit* la hk'tio *'iititifiiilr.iit f.niltMuonl n la huIIi* d'un arranci^nit-rit p<»li-
h'pio ri liiMti* hT.
Ht |Mitid<iiit. oii^iiito. lUY ••l'j<'<'(i<>fi<« d< ^ riulil.iirt*^ ipii rr:ut:ii«Jit quo la lik'no pn>
jittf lit* tl<iiitir un a< • •'* f itilr <1 m* Tltido atii tp>u|i<** ru-M**. lo otilnnol llolditli
.i**'irr tpif If « lit tiiiii •!•* ft-r ho !»■ «'irr 1 j 'iii u* tr m^ptir It-r d'« f «ri» * ^ufli'^anti** |>-»ur
atlipior |o* piii-* uih'* p«»*ilMii* ti. ft'i*i\o* qu'ollo* n-nrofilroriiont nu lorniiiuM
iiid.> n. Au «iirpiu^. tt-Mf lu'iio no t*i*trM( pi* uno ii<>u\oll<* rouir i*ntn* In liu**iool
riii'l*' mu* .un* li>r< r lit *uiiplonioiil I1 r>nto ••li^l.-uilo. M. Iltildh'h inolino n on»iro.
n\«N- M. I*»»i»if ipu a n***onun«'nt o» rit *«ir «o *uj« I. ipio |f» tliflit-ulto* |Mditi«pii*^
\
408 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
seraient plutôt amoindries si les communications et le commerce étaient facîUtés
entre les deux pays, car les deux nations, se connaissant davantage, seraient à même
de mieux apprécier leurs visées légitimes réciproques, et, les probalités d'un conflit
diminueraient d'autant. M. Holdich ne croit pas que la création de ce chemin de fer
nécessite Tentretien d'une plus grande quantité de troupes dans la région ou l'éta-
blissement d'un plus grand nombre de postes militaires; du reste, les autorités in-
diennes peuvent tirer de cette voie ferrée un bien plus grand parti pour la défense
qu'il ne sera possible aux Russes d'en tirer pour l'attaque*
Le colonel Holdich termine, enGn, sa communication en émettant l'assertion qui
ne sera, dit-il, contestée par aucun offfcier connaissant le district, que la ligne
locale, à elle seule, donnerait desbénéflces, sans préjudice de ceux que pourrait rap-
porter le trafic général. Il pense que la construction de cette voie ferrée détourne-
rait, au profit de l'Angleterre, une grande partie du commerce de l'orient qui va pré
sentement à la Russie. M. Cuesnbau.
•
Une carte orographique de l'Afghanistan et du Baloutchistan. — Le colonel
Holdich publie dans le Geographical journal * une carte orographique fort intéres-
sante de l'Afghanistan et du Baloutchistan, à l'échelle de 1 pouce pour % milles, et,
dans une courte étude comparative qui accompagne cette carte, il montre la grande
similitude qui existe dans la structure des deux régions qui s'étendent à l'ouest
du Tibet central'et du Pamir. Sir R. Strachey a résumé, dans les articles Asie et
Himalaya qu'il donna, il y a déjà bien des années, à la Fncyclopaedia Britannica^
\ les connaissances que l'on possédait sur les masses montagneuses du nord de
l'Inde et sur la structure de l'Himalaya ; quoique ces articles soient déjà anciens,
les recherches des observateurs modernes, tels que Godwin-Austen, Lydekker,
Gricsbach, Oldfield et Tanner, n'ont pas modifié sensiblement les opinions qui s'y
trouvent exprimées.
Sir R. Strachey montre que l'Himalaya, avec sa prolongation à l'ouest de l'indus,
constitue, en réalité, la large pente montagneuse qui descend du bord méridional du
grand plateau tibétain vers les niveaux plus bas de l'Hindoustan et les plaines de
la Caspienne.
Une pente semblable conduit du bord septentrional du même plateau à une autre
grande plaine qui s'étend loin vers l'est, jusqu'aux frontières septentrionales de la
Chine. Aucune des nombreuses chaînes montagneuses qui constituent cette grande
région élevée ne peut être considérée comme ayant une existence spéciale, indépen-
dante de la masse principale dont toutes sont des parties constituantes. Le Tibet ne
peut donc être décrit correctement ainsi qu'il l'a souvent été comme s'étendant
dans rintervalle compris entre les soi-disantes chaînes de l'Himalaya et les Kouen-
Loun ou Kara-Koroum. Ce n'est, en réalité, que le sommet d'une grande protubé-
rance, s'élevant au dessus de la surface terrestre, et dont les susdites chaînes forment
les rebords septentrionaux et méridionaux, tandis que les autres chaînes qui la
traversent ne sont que des plissements de la masse, plus ou moins fortement îndi*
1. XVl. i. Novembre 1900.
A^IK. Ï09
i|ii«^ et clt*%'cl€>|ipr^. (y<*<«t. aiilnnt qu'il r«t connu, le relN»ni iM*|itenUional tlu pin
IrAU UU'tnin — ou le nommel lie Mm vcr«»Ant M*|)l«*iitrionAl *- qui |feaniU nin<«ti
luer Ia vniir ligne «le imrlAtfe ilc'» eAux en In» le^» rivli-n*^ qui mutent ver% r<nvnn
Indien et relh^i qui m* |N*nlent ilnn^i le^ plaine% du Turkr«tAn et île Ia Mon-
f^>lie. 1^ «ommet de Ia |M*nte de rHimAln\A t«)nne une lit;ne de fiArtnce «Mvondiiire.
«M'iiArnnt len rivièn»* qui coulent \er» r«Hvan Indien en deux cati'tforif** : cel|r% qui
|»A*»MMit dinvlemenl k lrAVer< rHimala>A. ver^ le% idnineo lie Tlmle, et celle»» qui m»
n'uni*»M*nt «ur le commet du plAlenu, |MMir «'(l'ouler «*»:niemrnt à traven» riliniAlAVA,
mni%. |>Ar deux courAntj»conrentrr% à di*««|Niint«* rfoiciir*» >er% Ir-exln-mil*»*» iq^NèM-^»*»
d<* Ia cil Aine. Sir R. Slrache} A|qM*lle cette ligne ««vondnirt* Ia li*;ne indirnn«* de
|i.Trtatfi» ile^ eAUX.
Ia*^ diffiTiMice* de ni venu qu'on fd»M<»rve «»ur rilimAlA\n doi\ent être con«»iden*<'*.
Comme etAut du4 plutôt h une contrAction u^'u/taIc du k'Iolieri-^ullAnt de»on refroi
df^^emenl qu*À de» Houlèvement*« dtnvt<» d<»nt on ne |MMirMit imnk'inrr Toricine.
1^*^ effet*» de crtte contraction auraient éti* dVle>er de crnnd***» êtendui*^ hori/on
ta|i*^.en |iarlie |»Ar trn^ion.et en i»arlie |»nrci»mpn'^<*ion. le long de licne*» niqiroxi
mAti\ement |Mirallè!(*^, et. dan*» certAÎni^ con«]ition<«. |NT|NMidirulain*ment le** uni*«»
AUX Autn^ et à la UkMie où ne fait sentir la crande com|>n><««i<»n et, |»ar conMN|uent.
la plu*i kTnn«le tension. Il i*^t |»reH<|ue luir^ de <loute que \v^ |»rinci|ftnux cour» tIVau
diii\ent leur dinvtion à de«« licne*» de di«»l<N*ntion Ant«'Ti(*uri*; le iMirol Idiome qui *m*
n*ftr«intn* dan^ un grand nombn* de lleuveo» tilN^tain*» et liimala\an"» M*rnit comple
trnient inripliralde autn*ment. Il e«it AU«»*»i à |>n''«»umer que \vh e(Tet.<« «structuraux
«Ir er^ contrartltm*» expliquent c«'«* likMien de |>artace tran«»\er«*ale^ qui n'Mini'^M'nt
I«M, plio%i>m«Mit% parallri<'<*. de même que \v% ti«»H|iri*H vi h*% crexa^^vn qui jMTmettent
If (m^^^.iu'f .1 de*. e»»ur* d'i-au pre^jne |KT|H*ndiculain*m<*nt h leur dinvlion gfn«rale.
|ji*« mrn)<*« inl1uenre«« t(vtHnii|ue^ qui ont formé riltmala\a ci*ntral d.in^ l«*«
t«'mp^ pn- liTti lire^ n'pnN|iii%ent, pour W^ plateaux «le rAfi:hani**lan et de la IVr^e
»»ur une i>i UvWr m«»indn\ mai*» d*uiu* fa«;on plu«» rl.iin». le même -\«»lême Av ^luleve
m«'nt« tli' hiulf"* terr»'* erntr.i!»**, flanqun»^ de*» nirinf*» Hexurt-^ ri pli^M>menl<» i«iral
lil*''». tra\iT%«-* ot>)iqu«*mrrit |»ar df ifranih'^ lii?fi«'^ df eour^ d'eiu i|ui M»nt Ir*» mar-
qiif*« di«tin< li\<*^ dominant«'« ~ quoique pa«» tiMijour» è\i«liMilrH - tic la ««trui'tun*
d«* riiimili\a.
1^1 rhaine nKTiilionale il«» S irik«d, à IV^t d**»» l'amir^. «•••t un ••\«»l«»me montacniMix
t>pt'iU(*. eitfioi^t.itit en di'ux rntt-*» |»aralli'li*^. d*>nt frllr de lV'«t e^t la ch.iln«* domi
nintr qui dofiht> p.i->«;i»:i* aux priiii ipal<*« lik'iir^ dr «'our^ dNviu, taiidi*» (|u<* crile dt*
l'our^t formt* la >r.iie lit:iit* de pirt.iu'i* d< ^ imux. A l'ouc^^t tlu S.iHktil, la ctuilik'ura
li**n du ptiliMu tiNliMi «>•* tn»u\«* plu^ i>u ni«>in<» r«'{M tfi\ tr.itM»ril tian*» la r»*k'it>n
I \r\t%' du P.unir. rti«uiti* il iu« le pi itt lu *\* U.iduk«'li ui. «*t. riifiu. dan« lf*« plalf/iux
«lu Turk«'^l m .if*:!; ui qui m» |«'fd« ut luii «1 m* V luIre. |Hiur *« fontln» en tlernur lifu
H\n' \r% Il iutf« tfrr»** df la \\r^ «M-pl» iilri««h ili*.
l/llif)<l*>u K'*i>*'ti fliiiqur \rm pliif'iux fl«'*» iVunir^ rt du Ikidukiinn d<* la nh'-me
fa'/'U ipif l'Iliïii j! i\ I M iii<|Mr If Ti1m*(.
Li *;r.iti<lf Coupure l*>ii.:itudiii il*- itf l'Iiflu* ft tlu T«>in|Mi nu «Ifl.i tie l*llini.da\a
e^t r |H i'e fmr l'Oxu^. df Tt Ictkin iktiii a l« hk.i* liiiu: par la t^iupun* ritrat»rdinain*
410 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
de THcrî Roud, de Doalatyarà Kouhsan; par le Mourghab; et, à un degré moindre
par les cours de TAndarab et du Bamian .
Entre le Tibet et la coupure de rHéri Roud à travers les Paropamisades il y a une
immense étendue de chaîne montagneuse, coïncidant avec la ligne de partage des
eaux, principale ou centrale. Cette chaîne, tantôt domine les masses montagneuses
qui J'entourent, tantôt s'abaisse jusqu'à devenir presque insignifîante.
Au sud de cette grande ligne de partage des eaux existe un plissement systéma-
tique de flcxures parallèles, séparées de la chaîne principale et reliées par des lignes
de partage transversales — la contrepartie des chaînes mineures d'Himalaya —
fortement prononcé dans le Koh-i-Soufed, au sud de l'Héri-Roud et les crêtes plus
basses qui le flanquent.
Mais, si l'on veut observer les lignes de la structure de l'Himalaya dans des con-
ditions de simplicité presque primitive, sans irrégularités ni amplifications, il faut
considérer les frontières de l'Inde et de la Pei'se. Là, les montagnes qui forment les
murs de soutènement du plateau central sont souvent marquées par une chaîne
massive de pics crétacées, coupée, obliquement à sa direction générale, par les
cours d'effu du plateau, qui passent à travers des gorges magnifiques, pour gagner
les plaines de provinces de l'Indus. En Perse, quoique la régularité du système soit
plus ou moins altérée, on la retrouve, néanmoins, très visiblement, et il n'est pas rare
de constater que les lignes de partage des eaux les plus longues et les plus continues
suivent des lignes transversales aux crêtes principales. M. Cuesneau.
AFRIQUE
Note sur la crue du Sénégal. — Le Sénégal et le Niger présentent, au point de
vue de la crue, des phénomènes tout à fait distincts, et dont l'existence est aussi
facile à expliquer qu'à faire saisir au lecteur.
Alors que le Niger traverse une région lacustre située dans la partie moyenne
de son cours, le Sénégal est, à partir de la jonction du Bafing et du Bakoï, et sur-
tout à partir de Kayes, un long fossé à parois verticales, bordé, sur chaque rive, d'un
léger remblai, qui sépare le fleuve d'une dépression en pente douce, peu profonde
d'ailleurs, dans laquelle le trop plein des eaux s'écoule pour inonder, mais aussi
pour fertiliser la campagne pendant l'hivernage. Les lacs irrigués par le Niger
jouent, vis à-vis de ce fleuve, le rôle de condenseurs et de régulateurs. C'est pour-
quoi sa crue se maintient à des hauteurs constantes, pendant des périodes de temps
atteignant jusqu'à douze et quinze jours, c'est pourquoi les ondes du Niger font
leur apparition avec moins de violence, c'est pourquoi, enfin, la navigation du Ni!
soudanais est possible à des embarcations calant 1 m. 30 pendant sept mois de
l'année, alors que celles ci ne peuvent circuler que, de juin à octobre, sur le Sénégal.
Les lacs du moyen Niger aspirent les eaux du fleuve ou déversent leur trop plein
dans celui-ci, en sorte que son débit reste à peu près constant, pendant une période
très appréciable de temps.
Le Sénégal, au contraire, présente les allures d'un torrent dont le delta com-
AFRlurK.
411
mcnro nnx rnvirtHiJi dr Rnkrl, en avAl dr «m jonrlion avec lo Fnirmé. On tnmvo,
rn Qvnl ilo Ka>o'«, doux <o\nU n>i*heiix : cHtii do TnmtMKi N'Kntié, à H) kllomMir».
piiiH rrlui lie |K)uidc'* IMniM*, en nmonl de Mofoii. Oh deux M*uili confliliient, en
nMlilé, lt*ii MUilf^ tete^ de biefn, le^ «mmiIh iMiimtcen ini|M>rlnnt«. I^cii l^nucn île «uible,
(|iit ferment le fleuve aux I««i-|M4 oaux, |ieuvenl nuhir den drformillon* et de*» dêpln
ci^mentH |M'Ti<Ml îipu^, et leur di^iwiriUim ê\enturlle |H*ut être n»mpenM^ par la fur-
niAtion rt)rre«|N)ndnnte d*un nuin* l»aiie Iran-^ver^^/il ou d*un linrragi* latéral.
I«a largeur tlu SiMiéiral varie entre iall et V*î<) mètn'H. Gimme noui» ravon<i dit,
M*« lier»^^ 4ont à pic, et le navigateur qui rin*ule aux Imihm«ii eaux m» trouve ron««
JUIM
IH4«*llt1l%IK !■»% I Ht K« l»l «l^t*«il 4 ft%tr«
lammrnt mire e«*n deux munilh^n arcilfUM**, de |0 n ïi m«*lrt'H <!•• InutiMir,^ «|ui
emm.ikM^iht'nt une ehnjrnr tr«^ inliMiM». main d«uit rnHp.vt montr* «ufli^nniment
riinitMrn il e^t fnrilo aux naviron «m la ut '^ m. .*'»'> et 4 niMn*^ do m«»riler à Ki\i'*.
l«>r**juo le HiMno oiMilf n pi» in* |Mird<*.
lN>pui« K.i\«»«» ju-|uVi M.'ifoii. Il» M«Mi\e o*l frui'iMo ««n f i«v df t>»ii4 l.*^ \ill.'it:(*<».
In lt »:»T til«»t dV.ni tr»*<* i*l liro. il«» l\ a *l»> i-iMilinifïn** ilo pr»f<Mi'ltMir, rouir %ur un
(••nd oli|i»ntM*ui, m«>u\;in(. «^.iii* «*«»n-i*I.T!iir t»l «iii«i r»*^i«»l iii«v. On «m» n^nd oi»mpte
ain«i du trt\iid inii^^.int <|ui prt*«i U* h t.i d f"rnMh>iii rt .iu d«'pl i<'t*rn(*nt dt* loun
h*% Uuir* do •■iMi» Kii miiiil"» fiidri'il'». lo ni'uvo o^l pr»finil; il pn-i-nto do irriiid*
triiu«. lonk'ui'* <Mi\t'tlr<* *\\un )i «<pii llc^ |i* r*Miririt <*^t nli^<itum**nt nul |»<*n<liiit ta
•.ii%4»n Ml ti#\ r.V«.l •im^ «t*^ »MU\ ^t.t^ii.Hil*** ipio *«• r«'fu.:i«*ut liip|K»{)*itnmt'^ ri imi
niiiu^. en nltrndint «pu* l.i «Tiit* h ur |MTm<'tlo «h* |niii tri*r t\n\% !«•% miricd*. Lf*«
iloruhT* Uin»*^ %\r *.iMo «m» trou\«'tit à |mmi pn*-* à t» kil*»ni Ire* m a\.il de Mif(»u:
e'r*t le pi»int où U nianv ilr rAtl'inti«pii* o«»mmt'nro à *•* f.iin» MMitir. oV*t là i|uo |«»
412 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
fleuve devient praticable, en toute saison, jusqu'à Saint-Louis pour les vapeurs du
service fluvial calant 1 m. 30 et 2 mètres. En amont de Kaj'^es, le fond du Sénégal
est rocheux et parsemé d'aiguilles; la navigation y est dangereuse, plusieurs vapeurs
qui tentèrent de remonter jusqu'à Médine restèrent empalés sur les roches. En amont
de Médine se trouvant les belles chutes du Félou. Toute circulation sur le fleuve
devient impossible à partir de ce point, excepté pour les petites pirogues indigènes.
La crue du Niger commence vers les premiers jours de mai, pour finir en octobre,
celle du Sénégal commence en juin, pour finir en septembre. Elle est due aux pluies
du Fouta ainsi qu'aux tornades, assez rares mais excessivement violentes, qui
sévissent entre Médine et Podor pendant l'hivernage. Dès le début de la crue (en
juin), le fleuve monte lentement. Le Bafing et le Bakoï, qui forment le Sénégal, gros-
sissent, eux, rapidement d'abord; la campagne avoisinante s'inonde en amont de
Médine, puis, ces rivières doivent forcer les étranglements rocheux qui les barrent :
c'est ce qui explique pourquoi la crue se montre si tardive à Kayes.
La Falémé, qui reçoit les eaux très hâtives du moyen Foula, monte rapidement
et grossit directement le fleuve à Bakel. C'est également la raison pour laquelle
l'étiage de ce poste est toujours plus élevé que celui de Kayes durant une même période.
En juillet, les tornades s'abattent sur tout le pays. Alors le Sénégal reçoit des
apports d'eau qui impriment de violentes secousses à sa crue. Lorsque plusieurs
tornades tombent simultanément sur Kayes et sur la campagne environnante, le
fleuve devient un vaste torrent, animé d'une vitesse de S à 7 kilomètres à l'heure;
puis, il se fait un appel d'eau en aval, dans les régions où règne encore la sécheresse,
et le fleuve est littéralement happé jusqu'à la trombe d'eau suivante. C'est ainsi
qu'il procède jusqu'en septembre pour redescendre ensuite progressivement.
11 suffît de consulter les graphiques de la page précédente (dressés chaque année
à Kayes par les officiers de l'état-major) pour se rendre compte de ces phénomènes.
Les observations suivantes se déduisent des données qui précèdent :
1° Les vapeurs, ne calant pas plus de 1 m. 30, peuvent monter à Kayes depuis les
premiers jours de juillet jusque fin octobre.
2* Les navires de mer qui ont réglé leur chargement à Saint-Louis, de manière à
caler 3 m. 50 ou 4 mètres, peuvent monter depuis les premiers jours d'août jusque
fin septembre.
3** Enfin, les bateaux calant de 0 m. 30 à 0 m. 75 peuvent montera Kayes depuis
les premiers jours de juin jusqu'à mi novembre.
Pendant les autres mois de l'année, le service fluvial est assuré par des chalands
à fond plat, qui passent les seuils en glissant sur le sable ou sur les roches.
Le cours du Sénégal se modifie progressivement à travers la vaste plaine dans
laquelle il s'écoule et se répand. Le fleuve arrache ses berges en divers points, pour
faire des apports en d'autres endroits; ce mouvement est dû à la violence de sou
courant qui fait souvent courir de grands risques aux navires ancrés à Kayes. A
chaque hivernage, le Sénégal monte sur ses rives et inonde la campagne; celle-ci se
couvre, aussitôt après, de champs de mil, de maïs, de tabac, d'arachides, etc., i^^^
la verdure est un véritable repos pour l'œil, qui, depuis sept mois, est fatigué parle
rayonnement de ces plaines désertes et brûlantes.
RrlAtivomonl au NiK<*r, \e Svnvj^nl e^i un fM^Ut nouvo; U^ noini (|ui habitent lesi
villAC(*4 riverai n» n*y ptVIient |mi«« oI n*y rin*ulont |ireH4|ue \Hïn en |>ir«»ifue. Noua
avtin« remarr|uê f|uelf|ues hutten ilo S(»mono!i venu<( (l«* S'^tcou |M>ur «m* livrer à leur
('•«mmeriY île pn*<lileiMion : la {mVIio; mai4 noun n*avon«i |»aH vurim U^llefi et irramlen
|>tn»init^ du NJKcr qui |NHivent |M>rter ju<M|u*à trente tonni*^, ni re« innombralilt^
emlian*ation<( in(lifo*neït qui filent, fn^rieu<i4^ et rapides, nur le irrand fleuve du
Soudan.
Aeluellement, nou^ utiliniuiH le Smé^l, |iendant f|uel«|ue«i moi% de TanncV,
|Hiur étendre notre elvilisalion Kur le StMidnn, vi*r!« le Ni»;er. Il e^t dunr utile de le
l>it*n eonnaitn*, au moins en ee qui concerne «a navigation. (l'ent |M»uniUi>i nou««
|NMi%i»n^ être utile au navicnleur, en mettant snu^ m*h yeux le^ t;m|diii|ue^ de plu*
%iiMim eruen !iueiv«i!tivi>, afin t|u'il pui«»«.e compléter \v^ tlonm'v» de la carie hydn»
crnphique du SiMiéknil, en com|mrant la crue actuelle «Miit avcv une crue i»emldal»le,
•»«iit avfv la mo\enne di^it étia^es liKun'^ par le*» courU^?» ci jointt^n.
t'fhljmda» — Parmi len ailmini^lrateun cidoninui britannique^, «ir Unrry
II. J<»hn4ton oivu|»e actuellement une plnco do pn*mirr rnn»;. Sa lonk'ue adminin
trntii»n du Rriti«»h Ontral African Pn)tet*torate, ce territoire <»itué au <«utl et à l'ouest
du lac Nya*«*«a, et souvent apfN^Ié jmr abn^vialion h N^n^^^aland ». le mit liorA de
^MÎr. Rnv«)yé comme consul général du Hf>\aume l'ni h Tuni<». il pn»fita dr«» loi^^irs
que lui lat*»<iit 4*e (Mi«»te de n*|M»<t. |Miur comfMiMT une ht^toin* de la coloni%atton t|e
TAfrique*. qui e»»t un den meilleur^ |¥qilH manueU que îHm^ |Hw*^Mli«in«» «»ur le^ujet.
IMu<i nvemment, il a cté nomme commi«<iire h|MVinl de TOuk^nda. et il \ient
dVt|K»M»r, •Miu'» forme de rap|N>rt pnMimin«'iin* à loni .*^ali^bury, m*»» première^ împn»^-
•u*u% *ur le |Mi\*'.
Orte<-, rtlu»;anda nV«*t plun une tern* inconnue. t*l. ilcpuin tnnt«*»t quarante an»
qut* S|i«*ke et lirant i't^nt inInMiuite dan<» la t;i'<»i:raphie, bien de«i KunqM*«*n< y (Mit
«•-journc : fonctionnaire^ du Kli«M|ivr d*Kic>pte. irU que Unant de lit^llefomN HN et
Emin llfTentli. explorateur* teN que Stnniey. Junker et Sluhlmann, mi<»<»ionnaire»
c.ilholi«|u«*^ et pri)ti^t:int4, fonctionnntn*<* «le rini|M*rial lirili^h K^i^^t .\frican Oim-
|>any et du »;«»u\cni<*mcut brit«uinique. On |»(>-M\|f» donc dcjà un euM^mble n^^M*/
ci*n*îd«*mble de noti<»n<i «ur roiu'anil.i. Itim de4 |MMnt<« notent, ce|MMidanl, encun*
iri«ufti«amm<*fit it Inircin, rt cr riiq»<»rt de ^tr II. II. John^lon peut être con%idcré
c«»mme une utiU* r«»fitriliuli<»n a la ctiim.ii^Hnncc de celle ri*»ri(*n.
li<*mari|U«»n% d*alMinl que le Irrme tVOuffttn*i i r%t en vtMe de changer île ^*n%,
Ju««|u'i pn^'M'nt, il de^itjnnit M*uli*ni« ni ta ci*nlr«*i* %ituee au ni»nl oue<»t du lac Vie-
ti»riA. et «ur laquelle n*i:nêrent Mte^a pui«» MiMian,: i. ce^ •• n»i* •• neirn*^ »ur le*»
queU. fil It iir ti'mpH, |t*< explomteum uimm ren«»ei.:nen*nt aUiiiilamment. Sir II. II.
J>*hn«l«»n et* iid n»ii«*iii«Tablt-iiient racci>pti(»n du mot. Il entend par •< IVanila Pro
V% t.irilf ■ ren*«*niM«* de^ |»-»>^ ^ihie*» *ur le* ri\e* «If* lac* Vicbiria et All»ert, ilani
t r^# '»'•.: itil '» 'f l^'ï -1. I 1 -1 \m II' m *. |<,*»f»'*r- • !• •>.
414 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
lesquels le goavernement britannique entretient des fonctiqnnaires, c'est-à-dire,
outre l'ancien royaume d'Ouganda, les districts de Mau, Baringo, Nandi, Kavirondo,
Ousoga, Ankole, Torou, Ounyoro, une petite partie du Boukedi, et la rive droite du
haut Nil Blanc. Ainsi défini, l'Ouganda est limitrophe, au sud, de l'Afrique orientale
allemande, et, à l'ouest, de l'État indépendant du Congo. Il ne parait pas, à Test,
nettement séparé du protectorat britannique de l'Afrique orientale, et il ne l'est cer-
tainement pas au nord du Soudan Egyptien.
Les conditions sanitaires du pays varient avec l'altitude. A l'abri de la malaria au-
dessus de 1 800 mètres, modérément malsain entre 1 800 et 1 150, il l'est tout à fait
au-dessous de 1 150 mètres. Parmi les districts les plus dangereux à habiter, il faut
citer les rives du Nil, sauf l'emplacement d'Ouadelaï, et celles des lacs Albert et
Baringo. Les bords du lac Victoria, quoique à une altitude de 1 300 à 1 400 mètres,
sont fiévreux; la dysenterie règne près du lac Rodolphe. Plusieurs observations con-
firment la relation entre l'existence de la malaria et la présence des moustiques, qu'une
enquête récente sur les côtes de l'Afrique occidentale parait avoir établie. Johnston
cite, en particulier, un fait curieux. Port- Alice, sur la rive orientale du lac Victoria,
future station terminus du chemin de fer de l'Afrique orientale, était, il y a quel-
ques années encore, entouré de hautes herbes et de fourrés de bois très épais. Les
Européens y souffraient beaucoup des piqûres des moustiques et de la fièvre. On
défriche le sol, disparition des moustiques et de la fièvre. Mais il y a quelque temps,
on constata de nouveaux cas de malaria, et simultanément aussi la présence de
moustiques.
La moyenne annuelle des pluies dans le protectorat parait être de 1 m. 60 ; en 1899,
année exceptionnellement sèche, il n'est tombé que 1 mètre d'eau. Dans les districts
d'Ousoga, Ouganda, Ounyoro, Torou et Ankole, il pleut toute l'année, et on peut
à peine dire qu'il existe une saison sèche. Cependant, les mois de.mars, avril, mai et
de septembre, octobre, novembre, sont particulièrement pluvieux. Des orages, mêlés
d'éclairs d'une prodigieuse intensité, constituent l'un des phénomènes météorologi*
ques les plus caractéristiques de ces districts. Sur les rives du Nil Blanc, le régime des
pluies est différent. Elles tombent de mars à septembre, et cessent d'octobre à
février*. Dans cette province ainsi que dans l'Ounyoro, la chaleur est extrême. Le
thermomètre reste souvent tout le jour a -h 38° C, à l'ombre et monte parfois a
47*^,2 C. Dans l'Ouganda et districts limitrophes, la chaleur est beaucoup moindre.
Le thermomètre ne dépasse pour ainsi dire jamais et même atteint rarement
32^,2 C. La nuit il descend habituellement à 18<»,3 et parfois à 10°
Leclimat des contrées situées à plus de 1 800 mètres ressemble à celui de r.\frique
du nord et de l'Afrique du sud.
Johnston fait le plus grand éloge de la fertilité de l'Ouganda et compte qu'il
deviendra, quand la ligne Mombasa-Port-Alice sera exploitée, et quand une flottille
commerciale naviguera sur le lac Victoria, un centre d'exportation de produits dits
1. Ce fait avail déjà élé établi en i8iO-i2 par les premières expéditions égyptiennes sur le
Haul-Nil commandées par d'Ârnaud-bcy, dont les notes, que nous avons utilisées pour composer
notre ouvrage, Le Soudan égyptien sous Méhémet Alif sont conservées dans les archives de la
Société de Géographie.
AFRIQUE. 41 S
r«i|oniAUX.IIfon(ic|MirtiruliriTmrnt «lelV«*|M»ir Mir In rulttire du cAfi'*i(T, i|iii |M>ufiatc
ilrj.i on lieourou|MlViMln»iU h IVtnt ^auvn^f^ H qui Irouvrra, dann lii iinlun* du miI,
rolMmdniuvdr l'eau et rt>ml>rp «Un f<in*U, Irn contliticiiis iinturellcn iuvt*<«<iirr** à Mm
dt'*vi*li)|»|M*fn4*iil.
ArturlIomiMit, (V|irndant, In cullun* t^i rv*U^* h IVtnt tout à fait rudimeiitnin*. I^*ii
hnhitnnift viviMil uiiîi|ucmrnt di* iMiiintu^. t>r, ïv Iniinnior r««( un arlin* ntlmirnlilo. qui
•««Mlr\i*tii|i|HT(dt>nned(*«i fruits, wiii** qu'dii nit n 5»\Nvu|H*rilo lut. Qunnd un lln^nnda
a rintt»nti(in dVinhIir une pinnintinn, il vuu\te ten n*ji*lonH iMirtin du pini de^ nrlin^n
ailultt*^ et ie*i plante, pu in il ni Ion d len fruits*, (•ênênilemenl, il eueille U*m linnnni^ft
avant maturité, et lei« man^e eniteH.
Le bananier a gtUi* len Bnirandn.H : etinliantii en lui, et en attendant toute leur
•ut»«»i«tanee, iU ne !< 'adonnent à la culture d'aucune autir plante. Ot etclutivinme
am«*ne parfois* tle» dé»astre.M. L«>r< des anntVn de îMVhere*»*»^, \vh bananiem languii»
<»<'nt. ne |M>rtent pan de (ruiU, et la (nmine ravage le pa>*«. (retit ce qui e^l arriva
en l^MK dnun TOufioga.
John-iton entime la population du proli^torat h envin>n i millions d'individun.
Le% |M»pulation5 de l'Ouganda. Ankole. Torou, t)un>or«>, (hiMiga et Kavirondo par
Irnt le Itantou et un l>antou pur et ancien. t>» fMipulationH ont Thaliitude de ne
%tMir et n^^nnlent avtHr mépris Ir^ Imbitanln dcjt pnrtit^fi <»rientale et méridi(»nale du
pn>tivtt»mt,qui vont complètement nu*«, à l'exception iU*n MaH^aiii, dont If*^ femmen
«'habillent, (lofait a une im|N>rtanceiVonomique : tandis quelen êtotTe}%eur«»|N'vnm^
tn»u\ent actuellemmt un dêlH>uché chez len un?*, il vsi t^iut à fait inutile tien pn>-
|M>M'raux autrt*!i.
Il > a encore d'autres diffêriMicrn entre les|N>pulationM de ces deux gn>u|N>. Alom
€|uf celle*» tlu Mvond «^ont n^-^têes n l'état l«irl>are, cellcîi du premier, de Tthi^anda
prtiprrment dit, en |»nrticulier. sont déjà arrivi^'s a un état relatif de civili*^nti<in.
I/Aurien roynume d'Ouirnndn e?»t ï^illonné de lnrK»*s routen bienentretenut*?*, qui tra
>rr«rnt «urde^ |>«)nt< le* ninniis et les rivière^ de mitlitH^re largeur. Lc< Ilairnndns,
n-i^iftOiteur^ lianli'^.construiHent de«* cnn«>t*». dont crrtntn» |N'Uvent, dit t»n. riintenir
i<nt hommes. IU mnnife«ib*nt du goût (Miur l'in^^tructitm. I«e nombre d«* cnix qui
••fit appris h lire et a n-rircdnii«» le^tviiIcH dt**» mi^-i*»ns e-l élonnnnt. Plu»» leur- chef'*
w MT^ent de mm'hîne^ à nrin*, ri Jolin«»ton nflirme qu'il nN;oit, t^iMigrnphtn^H. |t»s
i*»mniunicatton*« (»ffh'irlli*H m kiicniidn ou en Miii.iheli que le<« princi|iaux chef** lui
>ln»«ent. Sou% d'autrv'* rapiN»rt-. nu rotilrnin\ \r% Hncnndos jM»nt extn^nrmrnt
tnu-tvH : iU ne m* •MT\rnt i^i** «b* eharni<*-, et font !•«'•« h rr le wd |»nr leup» frmmr»».
|y ur manièn* île con^truin» f-iit pi tir : leur< nini*»4ins. en forme de rurîirs, M»nt Iwties
t n j«»nr% et en brrlu' '•nlir. In li-rn» !»»ittiir mtI de pl.ifw 1ht; pn^t «le mobilier n l'inte
n« ur. «nuf pnrfoin un lit m ti»;**** (*t ni ffiiilb's de pltnu^^^ et une cliniM*. ninin en
n \.nii<-b<\ de la \ermin(* vu qiMhtili*.
.\u |Niîiit de vue ndmini**trntif. J*ihn^lon applique un ««y^téme qui lui a rt u*>*ti,
dit il. <i.iii«» \v N}n«<«alnnd. et qui con*i*lr h imjH>MT «!«••• 1;i\(*h m4HlériV!« aux |"q»u
litit*n«. thi |HT\oit nrtu<'ltrmt*fit U'^ uu\>*'*i^ «^ui\nnt«» : taxe lU^s huttes tit**** h
."• frnhi'^ pnr Initie rt par nn; taxr do port »!«• fu«»il ti\e<* a la même Mimme; {Mmii^
t\v cbi«««*a rflipbniil; {M-rmi^ dr cha«»*«» à tout nutn* gil»i«T ni-» •••»*« ire, oblicatitire
416 MOUVEMENT GÉOGHAPHIQUE.
aussi bien pour les indigènes que pour les sportsmen européens ^ Si les deux pre-
miers impôts seuls atteignaient leur rendement complet, ils produiraient
4 125000 francs, mais on devra être satisfait, si, cette année, on reçoit de 375 000 à
500 000 francs. Johnston ne veut pas obliger par la violence les populations a payer
les taxes; il espère les y amener par une contrainte morale. Toutes les fois qu'un
indigène demande à un fonctionnaire de s'occuper de lui pour une affaire quelconque,
celui-ci doit, d'abord, s'informer si la taxe de hutte a été payée, et, dans la négative
congédier le demandeur. En outre, les chefs locaux sont intéressés personnellement
h la rentrée de l'impôt. D'ailleurs, d'ici longtemps, le protectorat restera hors d'état
de payer ses dépenses.
Sir H. H. Johnston insiste, enfin, sur l'état de pacification du pays. Il y a bien
encore au nord et à l'est quelques groupes en armes : au nord nord-est de Foweîra,
une bande de soldats soudanais, dernier groupe de ces Soudanais restés dans l'Equa-
toria après le départ d'Emin et que les officiers anglais eurent le tort de prendre a
leur service; au nord du mont Elgon, une bande d'esclavagistes arabes; à l'est,
enfin, deux peuplades indigènes, les Nandis et les Loumbouas, restent toujours hos
tiles. Cependant, quand on se souvient de la terrible révolte des mercenaires sou-
danais, qui, il y a deux ans, mit la domination britannique en péril, on doit consi-
dérer la situation politique actuelle comme satisfaisante.
Henri Debérain.
Expédition de M. L. Dècle. — Le Daiiy 7elegraph a communiqué au Geogra-
phicnl Journal ' des renseignements sur l'expédition que poursuit pour le compte de
ce journal M. Dècle, dans l'Afrique centrale. Le 14 juin 1900, M. Dècle venant du
Tanganyika, se trouvaitdans l'Ounyogoma (Afrique Orientale allemande), se dirigeant
vers rOuganda. Entre le Tanganyika et l'Ounyogoma, il avait traversé l'Ouroundi
(coupant perpendiculairement les routes de ses prédécesseurs), et déterminé la limite
méridional du bassin dû Nil dans ces régions et le cours supérieur du Rouvouvou
qu'il considère, ainsi que l'avait fait Baumann avant lui, comme la branche principale
du Kaghéra '.
Contrairement aux autres tributaires méridionaux du bassin du Nil antérieure-
ment visités par M. Dède au nord de Tabora, les différentes branches du Rouvouvou
roulent de l'eau en toute saison. La limite méridionale du bassin nilotique est cons-
tituée par une chaîne de montagnes, courant, de l'ouest à l'est, sur une distance de
plus de 95 kilomètres perpendiculairement à la chaîne qui borde le Tanganyika. Au
point de jonction des deux chaînes s'élève le mont Msimanga h 2300 mètres d'alti-
tude environ. Le col le plus bas conduisant du lac au bassin du Nil s'élève très
abruptement à 1290 mètres au-dessus du niveau du Tanganyika. M. Dccle place le
l.S'ilfaiilencroireledernierexpIoraleurrcvenu de ces régions, M. Ewarl S. Grogan,ceâderniênrï
taxes ne seraient pas équitablcment perçues sur tons les chasseurs. II se plaint d'avoir dû payer
<>25 francs son permis de chasse à Télcphant, alors que des Bagandas, qui chassaient dans la mênK
rê^'ion que lui et qui tuaient, d'ailleurs, indistinctement mâles, femelles et petits, n*avaientrîen|>a\r
du tout. Througk Afrka from the Cape to Cairo in The Geograpfncal Journal aoiH 1900, p. 876-7.
2. XVI. 5. Novembre 1000.
3. M. Dècle, à rencontre du D' Kandt (voir La .Géographie, 13 octobre), n'a pas visité le
confluent des deux rivières.
J
hniit llcnivouvini con«ii(lrniblrmonl plut ou {«ud ilu |Miiiit qu'il f)rru|)C «ur lo cnrtr
ilr ItAumnnn. ll|Mtrnlt fnin* un cnn^hrl wrn li* nont |Mnir iv<lrH4Tn<in\ rti««uilr. ou «ud
ri^joiiiflro In Louvir«Hi/ii rn nmDnl <!«* Inqurllo «m»^ (*aux pn>f«»tiil(*?« ont une hr^rur
«lo Tm môtrv'H el un C4»urnnt i\v II kilotnrliT^n Thruiv. Tout Ir pin (mu. rouvert «l'une
IhtIn* «'ourlf. en! pre*M|ueenti<*n*ment il«'*|M>urvuf*irnrlire^; le'» villntc»'* '•«•ni ncimbrrux
mni^ «*|»arpilii*'*.
I«n ni<»>iMine de 51 «dwiTvntionn faiti**« nu\ m«»i«i il«* mni (*t juin, «urle plnlenu «le
rounmndi •nl(itu<le n)<)\enne 1.7.1.*» m.), montre une (em|MTnlun* mnximn d*«*n
vinm i^' C et un minimum dVnviron \i\lK l«i*mn\imum nl»M)|u n «'ti* de 'i^ ,\\
«^t l«* minimum d«* ll*.ll.
M. I^i-jt* ne pnH*<»iiiH«»|inH In fon^tructit'n d*unrh«'min «lef<Tn (rn\er^ rOumundi,
v{ <T«»i( (|ur In \i)ie tlu Houni/i pn'M^nternit prnlwiM<*metit en<*on* [Au^ de dtfti«*ultr<«.
ni.'ii^ une vtiit* frrni* <|ui. d*<)udji«lji, n*join«lr.-ii( U* Ml.icirn/i rt n*monternit, en«%ui(e.
1.1 x.ill*-** de <*i*(lt* ri\ii'ri\ MTnit, «l'npri'H lui, une ««xivution rixtinA |NMiilde.
M. Du'^M \v,
L(M miaai d'émeniade de TÊtbal saptentrional. — Ver«« In lin de l'étui, une e\|M*
dilioii n viv env<>\«V \u\t MM. Stnvler vi iV* ilnn*» le di«»trirt du Djrlwd Siknit,
din* rKlUii «M'ptfni(ri«HinL ntin «le vinilnr et dVtudirr le«« nnrirnne** minr*» «IVme-
Mude, i*«»nnue^ m»uh !«• n<>m «le mine^ de (Ih'opnln*.
LVf |MNlilion M» «Mm|M»H.ii( ih» MM. Kor>ler, U* (inde, Mnr Alisier el «le tri»i^
\ni:lni%. Elle «|utttn iK'iniw. ^ur le Nil, le ti iKVrmhn^. et <*«* diricivi nu noni «*^t
\rr^ riiumli Ch;inl. I*e «|untri(*me jour, elle ntteJK'nnit Oum Solim, n*M»rv«»ir '*itui*
dui« le lit d'un intil nfllutMit du «»undi et premier p4iin( dVnu *tur In r«»ute. |>«*ui
hi'un** «le nnn h<* on nm<>nl «li> <v point «'«Hiduinil In «Mrnvnne à r«»un«li .M<»u<Mln
<»u %Vmhrnni'ti«* un** "««imimIo n»u((' monnut à Siknil, <|ui rejoint, plu^ tnnl. In nMite
priiK i|wde nu pnit«iirAl>«>u Hnd. U* lit «lo Toundi (Ilinid. «lotit r«»rientnti4»n e«*t pn^Mpn*
<tii«^«( i*«t. «'«'I.irk'it hi(*h(<'>t ju*»4pr.i dt*vt*nir une ptnint* entoun*e de ctdliiH*^ Iin<«^r4«.
!>••* mimo*;!* r|wir«» vi un«» l»niu*M» Im^*o n«»M'/. d«»n*e tn**» nppntitn» d«*^ (*linnirnu\
nnnpnnt. n Im\»th o'Itf pl.iiiM», !«•* liN «!«•«• t*our» «I'imu. M. M«»>«T <|ui \i-itn t«>ule
«•tt«* ri-ft:i>in. a In tt lo «rniio ovp«Nli(h»n on\o\«*<* pnr lo Kh«*di\o. «h^orit o«'tl«* pinine
«•.nmio unt* • pl.iin«* *i\«i* arbrt*» •.
1 n |wu a\ant !«• dj«'U'| Soufra. |o* r«H|n»% do r«»%iMr}H»moiil «lo l'tMindi. o«>noti(ut'«*^
ju«^pralor* par di « kcrt^. d«*\i4 mit ni rn*>(.illin(*«. piii<». •M-}ii%touM*«» ot molntntirplit-
•I i'«. Ln roiilf ipiitt*- :il«*r^ r«*u.i>li <ili iid. <|ui tourno a l'c^-t du dji-|i«*l Soufrn. |Miur
•'•i\n* lo tliiadi \\"*\i M«*nrad i|iii |»,ihm* au piitl m<*ridii»iril du dj«'tM*| Kliouroudj
•jiii In f.irl»' lit' \| I !'»\»r 1 1 n'i' a 1^ kil^inifln-'» el «Irmi eii\irt»n nu n«»nl oui»*t de
«1 |M'«iliiin n I il«*.
A In jon* tit>iid>'<*<l' ii\ nMito^tli* Sik ni ro\|H' lili^m ron< oiilrn lo puit«»«r.\lMMi llad.
«PUw*i|.in« lo k'r.ttiit it I •iili-niiit eii« on* un |M*ti «l't m %.i|i\ (^* piiiN fut di'|iln\oo|
appr<*f*>iidi jii-pi «I II' iiiril fournit .'i^.î lilr»-^ iTmi pir j«»ur. I*«* i** «K-^-omhn», toulo
1 «'il^dition apri'» n\i«ir *'ii\i U% lit^ di ^ imuIi- Il if «lit. hjt*nnl «'( Siknit. rampait
anpr»-* «!«•* niiin*^ «l'onitT iii<!< % nu pi»d «lu m«»nl *^ik nt.
^tl lit I *l •lin- .1 t\ kitoin* Ip* d«* 1 1 m» r à \ol tlMi*. .lu et h M) kil^'Uiotiv^ jMr la
418 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
voie de Touadi Djémal. De petites collines basses coupées de (( ouadis » les séparent.
L'ensemble du pays est sauvage et désert. Au nord et au sud des montagnes se
dressent dans Téloignement. La plus forte température obser\'^ée fut de -+- 52% 78 C.
à Tombre.
Le pays, sur un espace étendu, parait avoir subi un métamorphisme régional.
Le sol a été plissé légèrement en anticlinaux, et des pressions latérales ont probable
ment aidé la chaleur interne à produire une discordance dans l'ordre primitif des
strates. Les alternatives de chaleurs diurnes et de refroidissements nocturnes jointes
aux pluies occasionnelles qui, d'après la forme et les dimensions des « ouadis », durent
être jadis beaucoup plus importantes que de nos jours, ont, par leurs actions de désagré
gation, dénudé la région du Sikaït. Un puissant massif de gneiss se dresse entre les
trois (( ouadis » de la région, le Sikaït, le Nougrous et l'Abou Rouchaîd; et ceux-ci,
ayant tracé leurs lits dans la zone de contact des gneiss et des schistes, ont leur?
deux rives formées d'une roche différente. Les schistes du mont Sikaït ont une
direction d'environ N. 60° 0. et une inclinaison d'environ 45*. Ils recouvrent de<
gneiss d'un côté, tandis que, de l'autre, ils sont recouverts par une grossière serpen
tine verte translucide (olivine transformée) qui constitue la partie supérieure de la
montagne. Les schistes talqueux et les micaschistes se rencontrent sur de vajifc^
espaces; beaucoup de ceux ci sont hydratés. C'est dans ces roches que se trouve le
béryl, qui fut exploité dans ces régions il y a deux mille ans. Les micaschistes
varient beaucoup de composition; quelques-uns contiennent très peu de quartz,
tandis que d'autres ont l'apparence de grès contournés à grains très fins. Les
gneiss, les schistes, les phyllades sont largement représentés. La tourmaline et
l'actinote, etc., sont des minéraux communs.
Les mines de la région sont des plus primitives. Les anciens creusaient simple
ment dans les schistes où ils croyaient trouver de l'émeraude un entrelacs de Ionu^<
et tortueux couloirs à peine suffisants pour le passage du corps; dans très peu de
cas seulement ils essayaient de suivre entièrement le filon. On croit qu'ils faisaient
leurs excavations aussi étroites, afin d'éviter l'étayage que le manque de bois eût
rendu des plus coûteux. Les mines passeraient même inaperçues à un observateur
superficiel, si l'attention n'était attirée par les débris rejetés à l'orifice de chaque
ouverture.
L'expédition visita dans les schistes du Sikaït plus d'une centaine de mines, qui
furent exploitées à des époques souvent fort éloignées l'une de l'autre, si on en jup*
par les différents procédés employés. Il y a sept ou huit groupes de mines dans le<
environs immédiats de la montagne; indépendamment des ruines éparses : lorob<^*.
tours de guet, etc., on y trouve les restes de cinq localités bâties à des époques
distinctes et par des peuples différents.
Les constructions plus ou moins primitives sont toutes assez élevées au-dessu>
du ((ouadi », pour échapper aux inondations causées par les pluies périodiques; «K'
nombreux débris de poteries s'y rencontrent. L'expédition découvrit trois temple'"
taillés dans les talcschistes du ouadi Sikaït. Les murs portaient encore des traces
vagues de peintures, et une inscription grecque devenue illisible ornait le fronton
de l'un de ces édifices. A la jonction du ouadi Chaïd et du ouadi Moueïla il y a un
RIvlilONS HiUIIIKS. 419
nnimaux. «mviic^ ilr fnmille ri lio rumltnt*.
lMn«i (|ticl(|ii(*^ cnilmiU fiivori*»«'^, on rrnruntrc ilo |>rUl% «Mm|)rmrnU ii'iiiili);«*iH*«.
trî*^ iiifrnciiri, |»h\4ii|ucini*nt |Mirianl,nux ArnlN>^ dt* In \(iIIim* ilu Nil. IN (huiI \Aun
f<iniv4 (|iii* ft»Mx ci, ln*^-i»iil loiin rhrvoux mmmi» nuix ilr»» Hirhfirin«> cl vimncnt
|H*n<Mn«|iirtn(*nl, «iiir l<^ rivi^ tlti nrtivc, l'vhntitcrr liMir^ rhrvrr^ ou hnini moiitim^
|Miur<lu Mo.
IViix « irnlU •» fiii n'*«MTv«»ip» m» trfMivml ilann le vi»i!«iiintn* ili»^ niitir^; Tun, rnMiM»
«lnii«i l«*^ »;n«*i%<t poq>li\nt|iirH truii |¥*(il IrilMilnirr du ouadi Noutri)urati<i« roiiliiMit
«ufli^Ammriit dVnu |M)ur Hubwiiirnux U'^ftinn d*iiri«« oi|M^liiion d(* vinKi |M*rMiiiiir^
|iriidtinl Ia «^fii«M>ii ; rnutre, f|ui «m* lMu\r d.iii«« un |»*ti( nflliK'iil du oun«li Siknil,
(•Mirnil. |M)r une h*»Hun« de ro«'hrr. do IV.-iu |M»tAhI<* |M'iii|:uit unr |M'Ti«Nlo de* t(*m|><«
n^^^i oourtr.
Iji fnuiH* di» In n*»rif>n o^l n»pri*M»iilif» i»ar tU*^ kM/«*ll'*^. do« nMinnU, dr% Inpin*.
i\vn rnlH et di-^ «Miuri* vu irrnnd nomhn*. •iin«»i i|uo |wir i\rn Ir/iinU, «lo*» M*ri>i'nl«« ot
dr* itiMvU^ do touloo H4irU*H. On y ln»uvo nu«»'*i i|uoli|uo<i lirvti'H ol lo«« h>ôno*» Mint
n^mlirouv^H dnn^ Ioh onvinui^ du tljrind Midjif. M. Ciib^xeai'.
RÉGIONS POLAIRES
Expédition frmnco-belge à lergoelen. — Au rommon«vmout do divomUn*. M. A.
•l«'lMTl.ii*li«\ nfi«'itMn'ln*f «lo rctjH'^Uli^Mi do In /^'•/'/«••i, for.i nuil-» vor«» K«Ti;uolfn. nlin
d') f.nn» uiio toiil.'i(i\o di» o«doniMiliMn jHuir lo romplo d*uno %4N*ir|ô frnnv«i'»<\ dilo
Oiiii|^i.:ino ili« Kor^Mioloii. Li mi<««»h>n d'o\|dorntion mt.i oinlMr«|u«*' ««ur lo 7«i/iA«
\:iji«-iir, 1 1 >• 'd I, ol .lura à *.i «Ii-|n»'»iIi»u uu >odior frnn«,.ii'«. In AVi'in»/. I> dornior
l*ihin«'tit d«»il .ilItT prfiidr»' nii K.ilkl iiid. d«uil lo rlim.il pr^^onlo ilo trr.uido<« nnn-
l*>.:i«-« .i\i-i* <-> )iii do K> r^ii< I ti. |.'»<iit ni^Mititti*» d<»(il l'iiri htiMt<itiMii %i'rn tonltv ««ur
ii««ln* jN>%«»i»«.Hi.iii :iti<»trili\ l«.i / i- ••/ .im»iMT.i, on oiilrr. «i KtT»:u«-l«*n do* |n»rk'«T«» tlo«*
\ tlkhtidv
M do lirrl.'ii )i«* *• r 1 .!♦ • • rii|M«;iit* 11*1111 |in»*|Ms|f'ur v{ Ar drui /•»i»|<uM«.|r* frnn
«. n*. M. Jiil»'* lUainitT « I M. V* f»/, « h ir,;«-'* d'ftndhT rhi'»l'»ir'* ii iliin-llo At* l'do. |>r-
• •!■•« r\.ili«*ti<k ni«lt ''r"»!"^; |«i< * *• r--nl i j il*-ni«-iit o\ii*nl» f •. |m*iii| itit h* •«•jour h Kff
i:ii('lt*n. *U* Il l!o *orti* iju»- i • !!•• « \jn «Itti'*!! di* «•••loni'» »t|i.M nr jh r»|r i |i m %W y u«' \r%
iiilfn't* i\v In M it ii.f <I ». H.
BIBLIOGRAPHIE
Société royale de médecine et de topographie médicale de Belgique. — Rapport sur
le climat, la constitution du sol et V hygiène de l'Etat Indépendant du Congo,
rédigé par une commission composée de MM. A. Bourguignon, J. Cornet,
G. Dryepondt, Ch. Friket, A. Lancaster et E. Meuleman, et présenté au Congrès
national d*hygiène et de climatologie tenu à Bruxelles du 9 au 14 août 1897.
Bruxelles, Hayez, 1898, in-8 de 647 p.
Dès 1895, la Société de médecine publique et de topographie médicale de Belgique entre-
prit d'étudier aussi complètement que possible la climatologie et Thygiène de TÉtat Indé-
pendant du Congo; elle rédigea, dans ce but, un questionnaire qu'elle adressa à tous les
chefs de poste, missionnaires ou agents commerciaux établis sur le territoire de TÉtat.
et qui fut rempli, plus ou moins complètement, par une centaine de personnes. Grâce
à ces réponses, à la communication de documents météorologiques, statistiques et médi-
caux conservés, soit dans les archives mêmes de TÉtat, soit dans celles de la Compagnie
du chemin de fer du Congo, il a été possible d'exécuter un travail d'une précision remar-
quable.
L'ouvrage comprend 5 chapitres : I Le climat météorique, par MM. A. Lancaster et
E. Meuleman; II La constitution du sol, par M. J. Cornet; III, Morbidité et mortalité. Ren-
seignements statistiques, par MM. Alexandre Bourguignon, G. Dryepondt et Ch. Firkel;
IV, Adaptation. Acclimatement et hygiène, par MM. Alexandre Bourguignon, G. Dryepondt
et Ch. Firket; V, Conditions physiques, climatologiques et hygiéniques des principales
stations, missions, etc., d'après les questionnaires et les documents réunis par la Com-
mission.
Un livre de ce genre, accompagné de cartes, de graphiques, de gravures, ne s'analyse
pas; il suffit de signaler ici le soin avec lequel il a été rédigé, et l'intérêt que son étude
présente, non seulement pour l'État Indépendant du Congo, mais encore pour l'Afrique
équatoriale en général, et, le Congo français, en particulier.
Henri FRornEVAUx.
H. Hauser, professeur à l'Université de Clermont. — Colonies allemandes impé-
riales et spontanées {Études d'économie coloniale), 1" fascicule, in-8°, 140 p., Xony
et C'% Paris.
Sous ce titre M. Hauser se propose d'étudier les questions relatives à la valeur éco-
nomique des différentes colonies européennes (peuplement, plantations, main-d'œuvre,
communications, etc.). Le premier fascicule de ce travail est spécialement consacré à
r Allemagne, dont l'élévation au rang de puissance coloniale date de seize ans à peine.
M. Hauser montre comment s'est formé l'empire colonial allemand, comment il oM
administré, ce qu'il vaut et l'avenir qui parait lui être réservé. Il remarque que presque
toutes les acquisitions territoriales de l'Allemagne dans le monde sont dues, en grande
partie, à l'initiative privée secondée par un véritable parti colonial qui s'est créé vers
BIBIJCN.RArHIK. itl
|HHi), ri (|ui» tlr|iiii« IhmT, a UiiiiVi* <i«in rrilirt* 4r.irtiiiii «Litm l.i |»ui««an((* fâniltcA/ Koionml'
'/fwil* Ktp, «li>nl l'orif-inr h r Mu mail un*. I.i lU'ut* hf K't**ntitii^ttunfj, a f(»iirni 4 l'aulrur U
|»lu« k'ran«t<* |Mrlir tlr« rrn««*ik'n«*tnt*iiU 'fii'il ptiMi** «uijt>uiil hui.
I.'\l)«* tu. 11:11 1\ malhrurruM'inrtit |Hiur «*)|f\ r%X riitr«'r> lr«»|» tanl dan^ \^ ni(Miv«*inrnC
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«II* «l*'ri%«*r irf*r^ «l«*n pay^ all(*nian«U 1«* Ir^p plnn (1«* la pMpiil.itii»n <|iit. « liA(|ur ann<*r, %*«
tli^ri h'^r forluno à rtlranu«»r, !M»n r^poir a rlr iK'i;u. »ai au«'mi«' ♦!••* rnl^ini»** allrman*!*^
n«- pr»«*#»nt«' »!»• \alrur rt)inni«* rii|.»nn» il«* pi'Upl«»m»»nl 'vmf prul «^Ir»», «lan* unr rrrlaint*
nirnut*». Ir >uil-Oii«*^( \fn<ain, i|iii nV%| pr»*««|Ut* tprun «Ir^^Tl, ri, ilan^ un avenir rloiirnô
< ii« ••!«*, U r«'vi«>n tien liauU plalcatii il«* rAfn«|ii«* orienlal*' .
r.«>iiiiii** r«i|onie)i <1(* <'i>mtn(*rt*«*, !«•% pinln torat^ !«•% plii« pr'iipl*'^, roinni** l«* T«»i:'>. I«*
(-iiu«'iiiiin. r.\fn<|U<* «»iifnUl«* «*l, %urli>ul, l«' nHU%«*l rtalili*t^«Mn<*nl <!«* Ki.io^li li**«iij, ofTn-
r>*nl un h«»n d«'*|N)urh«^ aui piolutU tir rin(lu«lri«* all<*inanil«*; m 114 (-V%| «urt<>ul foutnir
ri*l.iiiif*^ (Ir planUiliun^ (|u«* !«*« rtilonir^ all«*m inilf^ uni un«* i«*«'llr imp«<rUn*'«*. M. Ilau^4«r
c«tnt»«* 4|u'r||«*« %4»nl appt*|t*r< A j«»u<*r. pluH Uni, un r**>lr pr*''p4tn«l' rani <lan« la pkmIui ti«in
«lu la .ii», «lu r.ift\ (lu «*aoulrhi>ur, t\»'% liuilt*^ d<* palnir^ rt dr ropra ri, pruU«^li«* au««i.
«tu tll'.i*' ri «lu ( «»li»n.
l/ault*ur ••lu«li«», rntio, IVmitfralion allfoiandi* vrn» \r% lemuprnitMiU allriii.in<i«« • lr%
«-«•Ittni**^ «|HinUn«'«>^ ■• «l«*^ KlaW Tni^, ^urt«»ul au j%ud «*! a I ou«*h| d«^ k'ran«U lai % du
Hrr%il m**ti«lh>nal. du IMiat;uay, «It* la Plala, du CU\\i vi «Ir la Palr%iin<*.
I.r% riu*l«*^ «|ui r«>inp«»*«'nl u* pnMiinr fa^ u ulr «Ir rtiuvra«;r «|r M llau^T 4vai«»nl «l«*j.'i
paru %*in% Irur pn*niit'rr furni** «l.in« Ir^ {jw*liotu ttipt'tmnh'fu^t et rn^i' ni ilr%^ mai4«*llf*H ont
rl« 4 i>iiip|«*irin<'iil r«'%u«*'» ««l ini^**«» à p»ur a%Mnl «IVir«» r»*uni«'* m l»f«»« liuro. \'nr ^'-nr «l«»
|irtil«*« « ari*'^«*r»»«jtu%, 4Mi «mil ^)nthf|i%<-^ \v% prinripiui r»MiM'n:n«*in«'nl.< ••« onoini«|u«**
d*» I hi.jur r.d«»ni»\ rlu«i«l«*iil !«• I«'ilr. M. Oiit^Nr\r.
Albert ?andal. dv rAmdrmii* fmnvnÎM». //♦•#/yti<.- tfun Amh»itimi»'ttr, /•! roi/zf^»-! Jh
mnnftiii dr Si/inUl lil^O-lti^O ^ I v<d. In *H do \ii ll'^i p.; Pnri*». IMon
Nourrit cl (>, lîHH) ii lirli«»tn'n\un*Hi.
!.•• niari|ui« •!«* N<«itil«*t. anihi^^i t* ur «lu r*i aupt< « «lu sultan 3lali«»mrt |V. a>ant iru«%i
rn KiT I, apr>'<» l«*« n«'»**»< i.iiinn^ !«'« pl'M ardu^ ^. .'1 r«'%«>u\> ItT lr« ritftttui ttum* *\tu aui:ni<*n-
Llirtil U'% f.ii tlil»'^ «lu n< if-M-r fi in< 11% tl ii\s Ir |.r% iti( ri « li .iH* k'*MI''nl lr% rti irc*'^, « ofTnl.
rn niimt'fr dr r**i-ump* n*»». un «••») i.;»* «Iiii^ li ll«*'l!l"rr iti«-r urirtiLil**. Il pr«imriia, loniru**-
niriil ri IriiifMurnl. sa • UM«*<»il* «!«• Ih'I r^pni r| %.in fa*l»* «!•• «Iipl«»nial«* dan^ l«** II*** d«*
I At« Ittprl, rn ÎVd«*«»tinr r| rn l»f * • r. Il |.»ii Ita à CUut, à Na\«»'k. à l*ai«»*, ri à Ch>pir;
il h»iiu**a la «•'•l»* «Ir S\ii»« «'1 an i\a. m niir* l«»Tk. à i«'-ru*.il« m. p-»ur y a^^i*U*r aui «*• i»'-
in>>iii*« «I»* la «M'iimnr s.iiiilr II *r r* n lil «Ir \\ à liaia ri «'ii*pr«''tail à pa^^r rn Ki:>plr,
«|uin<l il fui rapp**l«- à r..>ii.«( intm. .>.;.• p ir un «•t-lrr iiiip«*i itif «lu i;t-iii'l %iiir Kupruly,
•|UI .1^ lit ptt« «tinhl !•;<* dr ir \**\ \^» , il iil« 1« <{U* I N'Htitt'l .ifT«*« t.iil «1*'« allurr^ dr %«»u*
»rrain, M nr *«• **»u ml pi* d»* l»» »"ir riilp r «liiri t« mrui «-ii f.ipp«»rt 4\»«* • l»'«* pui*«
ii«ti< • « d I «r^pl**.
N<»iiit«-I r«'«iiit d «H' , t n 1! 'iti lut 1« I 'II.; ilt-^ |.. ti* !!• «, ti« ta \1« p. «-n in< a ju««|uVi TKu-
phr lit*. 4l>**r 11. • iiiiti» «Il (tni**. Il «tilt piiti •!«* roii%i.inliii«»,-I« I*' .1 ^'pl*'iiil»rr |i»Tl; il
y rr%inl Ir *n f. \rii 1 iii*'i
1^ li^rr .lin« 1« |u* I M. \inld *i»nl •l»* r.i'«'nt«r |«»l\«*. •• «!•• r.'l aml»a%^id«*ur *r hl
a««-«' lr |.!ii« iif iiii« r- 1. Ih^ ni un «lr iiiiiir« il 4 «u «!*'• iiff |r« iiidi%idu% ri \*% i:r<«up«** %i
».i!i«*» »»•• !• * l'p !« >*. iiit» I %'« *l li'.ii»»- «n «•■iital : pi»*lir« «1 m«>iiir% t-alli"li |ur« ri
«»rll. • l'«l« *, « ••f'^.iir» % il II» II* ri lijii %, « II* * %'irt% i\r U «l!»\ pl« h l« ri « l«ll*, .\l4l»r^ dU
d* «' ri. 4U niili* •! d« « {•!• u .!;-;> ir ni t<»ijj ••!' * i<i pi* iiimt |>t iti la luurr dr r4nil>4««*i«lrur.
«U|>«rl-^, p«>rlafil t»«- lU, viti«fiil d** ««* fm* « iiit- iii| !• r pu l«-«i p4»put4li«»n« ranifrr» «ur
•••Il p.i«« !•:•*. Hn .i| j-r- • !• r I. I«*ul piili' *il • r* mm ni. Miil*il«l(' 4vr« U«|urllr r4Ulcur a
422 BIBLIOGRAPHIE.
encadré les détails particuliers dains Tensëinble de Thistoire générale de l'Europe et de
rOrient.
Il y a dans Touvrage de M. Vandal beaucoup de faits à glaner pour la géographie his-
torique et politique. Il est remarquable combien, deux siècles après la conquête de
Gonstantinople, la domination ottomane était encore superficielle dans TArchipel.
L'ancienne domination génoise avait laissé des traces profondes. Rien n*y avait changé,
depuis qu'un prédécesseur du Nointel, François de Pàvie, passant en 1585 à u ce petit
paradis, Ciot », écrivait : « Les maisons sont bâties à la génoise, comme aussi le terroir,
et les maisons des riches aux champs et leurs jardinages sont du tout à la façon de ceux
de Genncs, dont les hommes principaux retiennent encore le langage et Thabit *■ ».
Aussi, n'est-il pas étonnant que, pendant ce long interrègne, entre la domination
génoise d'hier et la domination ottomane de demain, le roi de France ait réussi à
prendre une autorité considérable. Il apparaissait aux populations de l'Archipel comme
le protecteur unique des chrétiens, et, Nointel était partout reçu, bien plus en vice-roi
qu'en voyageur de qualité. Par des faits précis et habilement présentés, M. Vandal nous
a une fois de plus montré la grande place que la France tenait en Orient au xyii^* siècle *.
Henri Dehérain.
Le Port de la Rochelle. Vieux Port et Bassin de la Palliée. — Note descriptive,
commerce et industrie. Public par les soins de la Chambre de Commerce de la
. Rochelle.
Cette brochure de 37 pages, superbement illustrée, contient sur la Rochelle et la Pallice
tous les renseignements utiles aux marins et aux armateurs, et, énumère les avantages de
ces deux ports. C'est une réclame non déguisée en faveur de ces plans, et on ne sauitiit
trop applaudir à Tinitiative prise par la Chambre de Commerce de la Rochelle. Aucun
effort ne doit être épargné pour essayer de ramener, tout au moins en partie, la clientèle
sur nos côtes; les publications, comme celle que nous signalons, sont, à notre avis, le
moyen le plus efficace d'action, comme le prouve, du reste, le succès obtenu par les
brochures anglaises ou américaines du même genre. Mais, pour produire un effet utile,
ces publications doivent être répandues, à profusion, à l'étranger, et éditées en plusieurs
langues. Ajoutons qu'elles doivent être accompagnées de cartes en couleurs, très lisibles,
et, non point, de schémas obscurs et d'un aspect peu agréable. Charles Rabot.
V//P Congrès géologique international, 1900, Excursions en France. 1 vol. in-8*de ^
1032 p., 372 fig. et 25 planches et cartes.
*
A l'occasion du VIK Congrès géologique international qui s'est tenu à Paris, le Comité
d'organisation a fait paraître un livret-guide contenant la description de toutes lt»s
régions de la France visitées par les membres du Conprrs. Ce volume n'est pas seulement
une publication de circonstance; c'est, sous un titre modeste, une œuvre dont Tinti'n^t
restera permanent, et sur laquelle on ne saurait trop appeler l'attention de nos collègues.
Renfermant une description de tous les terrains du sol français, il est, par cela même, un
résumé de la géologie de notre pays, très utile h, consulter dans le cabinet, et non moins
précieux .sur le terrain pour les voyageui-Sjqui, tout en visitant un pays, veulent étudier sa
ccmstilulion géologique. C'est, tout à la fois,. un guide et un manuel, composé de vingt
notices rédigées par des spécialistes sur vingt régions typiques.
Ce supîîrbe volume fait le plus grand honneur au Comité d'organisation, à son Prési-
d»*nt, M. AllM*rt Caudry, membre de l'Institut, l'éminent professeur du Muséum, et à son
ser.r.'-taire général, M. Charles Barrois. Cii. R.
1. Dib. Nationale. Fonds français, mss n'* 6277, p. 101.
2. Nous exprimons le regret de constater dans ce livre, par ailleurs si soigné, deux lacunes:
il n'y a pas d*index, ni de bibliographie critique.
BIBIJiN.lUPHIK. m
Jvlat LtcWrq. — /h i'-jour dttm fii^ de CryUtn, in 10 de ^X\ p., avec 16 fmvumi
hon U'itrcl une carie. IMon Nourrit ri C'\ PhHh, IIUMK |*rii. i fr.
M. Jiilr« Lr< |rri| t^\ un 9/0^^ Irotter inrati»;4M«*. I>u ra|t Ni^nl À r.\fn<|u^ Au*tialr« rt
d^ U t«ilifiiinie À Java il 4 «lUoiiné \r% rontin«*nU rt tr% iiitf*it». Kl. .lu iclour il«* fh.11 un«»
•!«• iM»% |iiint4in**« i*\<'ur«i«»nH, ni»(i«* r(iitt*k*u<* f*iit iMiaitir uitr irLitiun au*%i rriuar*
i|iuM«* |»»ii «4 %in('*''tili^ «lu'ai; trahir |k.ii vi fornir atritr. M. Lri Irn t| ua |*a« publir moin%
<l«* 16 vuluiM«*^: à « rtt«» <»«*nr il vmmi( •! .ij<miI<m un nnii^rau niim^ru : Vn trjonr ilam* fiU de
Vr^lan, AU^M |il«*in irint^M't <|llt« \v% pircrtlrnU ouvi.ii;r«.
Kn lrini<*% |iiri i« «•! |Ml(ott*^«|U<'«, ii«»(ir («»iiftrrr non» ofTt** un t.ilil«*.iu In**^ fnni|il«*t •*(
tti'% %tat (l«* ril«* (*n« lianl«*it*%<^«\ t<'HiiUal «Ir im^ olt'M't'^alMMi^ <*l «!«* Irluth* atl<*oll%r i\r%
«l«KUni«'nt« anl**ri«*ui'«. Sii:niiloiM, nolainnH*nt, ««'^ i lia|»ili«*% «ni la %iilf iii<»ilr«rAnur4(llia*
pnra, la Itabyliai** t|r«i Ti«»|Mi|Uf«.«ni I«*<»il«i7(>''at. Mit 1«'% |fni|»lr% Miul«*iiain« dr hanibulla.
rt Mir l«* faintMiv Fkmi, Atf * anji»ut«riiui «l«* %iiiirt-ilfui %i«*« t<'%. «|ui «u*iail l'atlii** hi«l4iri4|U«*
l«* plu« «iriix tlu in«*n<lf*. M. l«t*« Irn q tniiiiiM* mu\ U\tv |mi nn «liapittr %ur l'adminiMia-
la<*ii «i*|ontatt* aniclaiM». 0*)lan t*%l une (Vomi l'o/uNy; rllr pair an i;«*ii%t*nirint*nt ni^lt<>*
l*i*lilain <|uatr^ million*» dr fiante, m ivuib«»ui'^*inrnt ilf« <l'''|M*n^**^ inililaii«'«. Niuliailon»
un t«*l t-'Miltat (laiiH un a\«*nii pnn hain |M>tir no^ pi>^H<'^%i«in« iroutrr*niri.
Cil. n.
0. ▼•nchaiir. — Ayr miomrt d'Attr n d*t9%$ tnrntn indti*ti, | vol. in Itî ilr WJ |>.
Pari*, llarhrlte. lîUM). Prit i fr.
M. \« l'^rhiini t-^t tin infatuMMr pi«iin<*nt*tir ; ilrpiim pln« dr iinct an«t, il |Mf««inil
ii>ii% \*'% u* i'»\u% v\ %'i%it«* !«•% tfri**% \v% plii% loiiiLiint*^. Uv « h.it nn %\v m*h %o\.il'»*«, il a
r4p|K»itr i|t'% Iflalioti^ .lllta\aiilt*% «•! «loi iiiiiriitr«*%, «*t iili*% a%«*r rl«-k'aiMc ••! r^plil, pli*int*%
i|r l«*(1«*\l<MI« %.l«M«'c<% v\ pl.ilH|Ut*%. Il y a t|tl**t4|tl«*« aitlir**^, tl4»ll% pouvions If %tll%|r IMI
<Ktj|iif ri «iaii^ 1 Vni' tiipii* «hi Hiiil.«laii% •«oii %i»ltiiii«* Aiix AnttjnHirt Ila< li* U**. IH'.M 11 a
««•tiliMiir v« f|ii<l«*« Hiit 1 \iti«*i ii|ii«* tlati% ^«*ii V»y«i7€ 0UX ir%H* (tuy<iii^« H ûux Anttllrt
lli*ti«il**. |H*U . Il noii« « oiiiImiI iiiaiiitt'iiaiil t*n \<kir «*t «Mtn nourri otniawf* n*' pf*''«Miii<«
pa% in«*iit^ «I iiil'if^l <|ii«- !«•*. !»!• « •••l«'tit«».
I. aul* iir f|<*«til IM»« iii|m|||*^ «r \^i«- a\\ |Hiiiit <l«< y\\v pill'»M*«4iii«\ rti itiAm*' l«'Mip« «piil
l<*^ Jtl«;<' Mill« Ir lapfMitt «'-• oiioitlHiiH*. Il lii>*tl(|v, tf't llli!li<-tit, (••liilt|«|| il r<»t |t jictt il>l«*
qtit lc% I «iliiti^ fi .ui«;.it% ii« <M> p'Mt'til pa^ il.t^aiit i^'i %i't% 1 litiiatii. pa\% «''iiiiiifiiiiiu'iit f« 1-
lilfl II iiiiii% iititif jit\ iiiiriii^ <1«*<« l'ai^i<». n«'ii« fait p<'*iirti* r «laii<» % ** iiiiirtit Ja|M»ii, ^1
Ir iM^f«>tiii** a 4 «M** tl«* 1 1 r.liiti*' itiiiiiu.il»l«\ ii«iii% %ii:ii.iif 1 «•iHHtn<* il«'\«'lopp« mt'ul dr llonic-
Kott»* rt (|r> ^liaiik' II. «'t ii'iii% ilitiiiif «|ti' 1 |ii< ^ ap«'ii ii« %tii I i)<- l|aiiii'i'« la ll<^iiiiio|i t*t
lla<l I.: i^^af . ^«'^ 1 ••iii|i .i .ii%<»ii« • 11 tir 1* ^ < iiltMii»-*» am^'I ii«4<% « ( tiMllaii« la !*»«■«», d utit* paît, f*l
fr iri< I «4 » tir 1 iiiîi< , m* I .'• lit •!«' Ii\i*i 1 iM« iition i;. HittLI^rt actUi.
E. A. MârUl. ■ Ail i/'**/"/o.^r.-. i:«d)«viion >'i*-i»/i<i. Wnrrv cl Nnuil, Parti, lî*H)
Prii i fr.
t iM p!i*)i«tt* •!•■ I ^t* |i <^i « «|iii % |iit *i-''.il-t«* •!• ^1 .t^ tiitnin* *. ^«'11^ tiiii roitiit* « «iin i%«*,
•I iiri« I I iti* it<« ■•u* .11 K \. Il lit* I ii-'-.« pM <k« lit* u:i iii.iiint I il< <ij «' '.• ••lo^it' i«>%uiii iiit
1 « '. il ili I • '.!• *i • 11! , *. fi •!» \* !«<! !'• iii« 'il *'\ %• * j'i"„t«'«». I II»" ail i|\«k«* d* I t» li%if* lit %
« •••! I* <l«^«* tl* *' f lit «pi itiM ll^ti* «!• t'!| • « ■(• « Il Ip '!• « . ||til|« Il • Il 'hl ■•ll« d<*||« ||*'ll, %ll|o||
qii li t «I I I* f i:t «I «I .1 • "t ii> I ''I « 'I* .1 .• l'ii k* >^t iplp % t \ ii)i •• ■ ! •kii* ^. .nit «'t plot a*
!• «.r* I -ni »•■ I it »'•>;'•% I -Il • 'Il P ir « • • • p ii .■• il «II, li«»li» • oli*'.'i|« .1 |* iitlu uil
ii-'»n» fi •»• I %i • aMi • • î» * ^« • »i i: îp j i» *. « t » ♦ *1 p"Ui iioii% titi d» *«»ir *\v toiii»* jii%||i f^
il« |-i • I itiir I . Il »it «< .' iii* it. i I > il* (Il .1 «••M •! i:% M*, tn |i<> I iiili'l' lu I- « ilillaiff «ttl'i ll«*
r \* I ■ * d i'i« !• d m I II' ili II ^- . !i- ( -l'-i ii"i:% I ri (• I •«<'*. V H it 1* I a (ail d** n«>riil>it ut
f .• %' *. * I i!ii* II* I • «I Un »t • i, • ii.i) ••!* l'.l a I • 't. • .(• « j>||* ;i<i|iif \\t'% ,|( hji 1%, M*^iill.|(
42 (. BIBLIOGRAPHIE.
singulièrement précieux dans un pays où Tobsei'Vation de la nature demeuve encore
trop négligée. Cu. R.
D'' Max Freiherr von Oppenheim. Von MUtehneer zum Persischer Golf durch den
Hauran, die syrische Wûsie und Mesopotamien, 2 vol. en 8*, cinq cartes et
nombreuse gravures, Berlin, 1899-1900. Dietrich Rcimer (Ernest Volisen).
Ce magnifique ouvrage, édité, avec le luxe que la librairie Dietrich Reimer, apporte à
toutes ses publications géographiques, est la relation d'un voyage effectué par le comte
M. von Oppenheim, en 1893, de Beyrouth à Bassorah. Le premier volume, paru Tan der-
nier, avait déjà montré tout l'intérêt de cette œuvre. L'auteur ne s'est pas, en effet,
borné à présenter un récit de ses marches et contre-marches; ayant pris la peine de
compulser toute la littérature historique et géographique, les classiques grecs et latins
comme les annalistes arabes, les modernes comme les anciens, il complète très savam-
ment ses observations par l'étude critique de tous les documents antérieure. Le comte
von Oppenheim s'est proposé d'offrir à ses compatriotes un exposé aussi complet que
possible de l'état actuel de nos connaissances en Syrie et en Mésopotamie, dans ces pays
où l'Allemagne poursuit un travail de pénétration de longue haleine.
Le deuxième volume de l'ouvrage de M. M. von Oppenheim est spécialement consacré à
la Mésopotamie et à ses habitants, que M. de Morgan nous décrivait dans le dernier
numéro de La Géographie avec autant d'érudition que d'agrément. D'Ed Der à Nesibin;
les Bédouins; Mossoul etNinive; la descente du Tigre; Bagdad; de Bagdad à Bassorah;
le golfe Persique; la flore estivale de la Syrie etde la Mésopotamie, tels sont les diffé-
rents chapitres de celte seconde partie. Un des plus intéressants est celui concernant les
Bédouins. Ces indigènes, qui habitent les contins du désert, devenus sédentaires, se livrent
à l'agriculture. Cependant, ils habitent encore des tentes ou des huttes de roseaux, comme
d l'époque où ils étaient nomades. Ils le redeviennent, du reste, facilement, lorsque les
brigandages de leurs voisins leur rendent la vie trop difficile. Le gouvernement turc a
tâché d'amener les Bédouins à adopter une vie définitivement sédentaire, mais sans grand
succès. Il a aussi fondé à Constantinople une école destinée aux enfants des Bédouins.
Leur entretien, ainsi que les frais de voyage, sont entièrement à la charge de l'État.
L'état social des Bédouins est patriarcal : la tribu est formée par un plus ou moins
grand nombre de familles ou de clans; à la tête de chacun d'eux est un chef librement
choisi, qui obéit, dans une mesure,- d'ailleurs, assez restreinte, au chef suprême de toute
la tribu. Cette dernière dignité est, en général, héréditaire dans la même famille.*
Au point de vue familial, si l'autorité du père est toujours incontestée, la situation de la
femme et des enfants est, cependant, beaucoup moins dépendante chez les Bédoins du
désert que chez les habitants des villes. C'est la femme qui s'occupe de tous les travaux
du ménage,. de la traite des chamelles, de la confection du beurre, du broyage du grain,
de la recherche de Teau et du combustible. La polygamie n'est, d'ailleurs, pas rare, surtout
chez les chefs.
Signalons, pour terminer, à Tattention de nos collègues, le tableau très complet delà
situation politique et économique dans le Golfe Perisque.
Le livre du Comte Max von Oppenheim est superbement illustré et accompagné d'une
carte de la Syrie et de la Mésopotamie en deux feuilles, au 850 000«, dressée par le
D»- Richard Kiepert. D' L. Laloy.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
CHRONIQUE DE LA SOCIÉTÉ
Retonr de ratcorie de U Histion Saharienne - li^'-^pt^un n Bonl^umx. - LV^
mrtr «Irla MU'^hiii Salinriniiico^l nrri\rt\ le iTi (M*|nbn\ h Itonlratix. Kilo nvnit (|uiUi\
Ml viif <le Pntiilliir, U IV/*" Hr Prmamhttro^iU* \n com|i/itfni(* cli»«» llhnr^ciin* Hôunin,
p<»ur ivimmlcr le fleuvo sur le Uitonu Gntnuie ft Ganmn^, oii nvntnit |>ri« |ilnrr
MM. Fiuiimu, iKtrinii ot li* lipiilrnanl do (Ilifimbnin. Iji tlistribution dm m«Nlaille<«
ri»toninlc« nviv ntcnift*^ «i|N'*<'mloH |M>rlniit <• MiH<«ioii SnlinritMinc » «m* fit nu nom du
Miiii^lrr do In liuorn» |M*iidniit iv drrniiT Imjol.
L niTi\<V tlo In vnillnrite lri>u|ic du oommnndniit HoiU*ll el In nvoptiori cnlhou
•^i.i«toi|uiratUMidnildrvniit los Quiiu^uiot^ t>iit étrdiVriti^ f*ndôtnil,dr m(^mo<|ur In
rrini-M» %\\^ rn»it, in«'Hlnill«*^ ri pnlmc^s. Tous roux qui ont n«»Hi«»iô h rollr im|»-i%nntr
m.inifo<>tntion on Knn!on>nl lo iMiuvonir. Parmi Ioh oftioiort qui winl revenu* nver
roM-<»rto<M* tn>u\aiont lo ra|)ilaino Hi»ndonoy, lon lioutonanU Vorlot-llanu*, llri(ï»rh«
Mrlloi%, Oudjnri. auxquoU nVtait joint lo W Ftiurnial. \jp lioulonant do Tliôjcillat
rt Inido maJ4>r II a lier Mint rt^ti*n avtv M. (lontil.
Six iliMMur» ont olô pnMioïKVH jmr li»* ro|»rÔM»ntantii du l*n'*^idonl do la llopu-
bliquo. do la (luorn*. tlo riiiHtruoti«>ii puhliqiio, d<*H t3olont<*s, do la SM*iôtô do tu*o-
frrnpliio ol {mit M. K(»nri*«'iu. (><» diM-our* !%«Mit la Miilo nnlun^llo do oi^ux qui ont
«laluo a Mnpioillo ol a i*nn«» lo n*(our du chof do mi^*»itin. Apn*^ avoir (ait ro«»Mirtir
lo« priiioi|»aux rt*^uUa(H <»ririititiquo<i i>titonu.H au muni do ootto oxploralion romar
quntilo onln* touti*^, il im|>«irlnit do n»ndn* liommntn* à la vnlour do roux qui on ont
a««un* la nvdiHaiîon. d*:iivl«imor |VM*orto ilont rartion H*i>^t pndoim'iv au «ud du
Trlmd |H*ndniil uiio <^ink'l<into ol K'l(>n<Mi^M*nm|Kii;no; v%\f\î\ do o«»iiHiirror uno dor-
nioro |M*n«M«o à la ni<'nv»in*ilu r<»mmandnnt l^my, m«»rl on horo*. ot do roux qui
tomlM*ivnt à M"* rôt**'*, \i«'timo% do Irur di*Vi»uomoiil.
La S«ii*i<*lf iXt* riiMi^'rnpIiio, qui nvnil ou riioiinotir ili* |>.-irli«'i|MT h la pn'*|»aration
do la Mi*>^t«»n S.ilinrit'iino «*l d«' HMidro (Hi^HlIih* «mih d**|».irt |»ar lo don du fond*
Hi*iiou«l do^ OrK'tTir*», n ou l.i «^Jili^f.i-'tioii dVxprimor ti la mi««*»ion tout on lion* sa
nv«»niiai«»«aii«*o ri ^«m admiration. En frliritaiit lo commandant Hoiboll cl «m^* rama-
rndi-^, aus**! hii*n qti«* MM. F<*uronu ot iKiri.ui. ollo a pu tômojtcnor do !M»n dt*^ir
qu*uno «uMuro «M^lriiiirllt* !«'« ri'Uni«<M* .lu Tn^MiItTu ou à In SorlMinno, li*jour oti !i4*ra
fait lo nvil dr* lr.i\.iu\ »lr t.i nu««i«»n.
Iji ntvpUon ofti« it llr a tto «ui\io dt* i|<*ux rouiiîon* plu<« inlimt*^. ruiiooricanivV
|Mir ta Sn'iolo «lo tio'k'r.ipliii* r.»mmrnii!o «!«' lt«»rd(MUx, Taulrr fwir lo Orrio don
o(tltlrr«. Ht'LoT.
COURS DE GÉOGRAPHIE
Professés dans les Universités et les Instituts catholiques de France et des pays de langue
française pendant le premier seaiestre de Tannée scolaire 1900-1901.
UNIVERSITE DE PARIS
Faculté des Lettres. — M. Vidal de la Blache, professeur : 1* Géographie de la
France, le mardi, à 3 h. 30 du soir; 2^ Questions de Géographie générale, le samedi, à
10 heures du matin; 3*^ Exercices pratiques, le samedi, à il heures du matin.
GÉOGRAPHIE COLONIALE. — M. Mttrcel Dubois, professeur; 1® Géographie de l'Afrique
occidentale française, le jeudi, à 4 heures du soir; 2^ Questions de Géographie coloniale
portées au programme d'Agrégation, le samedi, à 2 heures du soir; 3<^ Exercices pratiques
des étudiants du Diplôme d*études et de Licence, le samedi, à 3 heures du soir.
M. Schirmer, maître de Conférences, dirigera, le mardi (9 h. 15), des exercices prati-
ques en vue de TAgrégation; à 10 h. 45, il dirigera des exercices pratiques en vue de la
Licence ; le mercredi, il traitera de questions du programme d'Agrégation et de Licence.
Faculté des Sciences. — Géographie physique. — M. Ch. Vélain, professeur : i* Con-
ditions générales du modelé terrestre avec étude spéciale de la France et de l'Asie, le
mardi, à i h. 45 du soir; 2° Développement des questions portées à la première partie du
programme du Certificats d'études de Géographie physique, le samedi, à 10 h. 30 du
malin; 3° Travaux pratiques dans le laboratoire, le mercredi, à 1 h. 30 du soir, et, le ven-
dredi, à 0 heures du matin.
UNIVERSITÉ D'AIX-MARSEILLE
Faculté des Lettres. — M. Masson, professeur d'Histoire et de Géographie économi-
ques : 1° L'Extrôme-Orienl : situation et avenir économiques. (Un cours par semaine.)
2* Exercices pratiques. (Une conférence par semaine.)
ALGER
École supérieure des Lettres. — M. Gautier, chargé de cours : Géographie de
l'Afrique.
École supérieure des Sciences. — M. Flamand, chargé de cours: 1° Physique du Globe,
Morphologie, Morphogénie, Hydrographie. Les déserts; étude détaillée du Sahara, sa
paléogéographie et sa préhistoire. ^Un cours par semaine.; 2*' Notions sur Técorce ter-
rostre, lithologie, ressoun-es minérales et agricoles. (Une conférence par semaine.)
3® Travaux pratiques : études des cartes et des reliefs, détermination des roches et des
minéraux, applications des méthodes d'observation pour l'exploration scientifique.
UNIVERSITÉ DE BE.SANÇON
Faculté des Lettres. — Pas d'enseignement spécial de la Géographie.
M. Guiraud, professeur d'Histoire et de Géographie du moyen âge, et M. Pingaud,
professeur d'Histoire et de (Géographie modernes, font des conférences aux étudiants en
vue des examens de la Licence.
M. Pingaud traitera de la Géographie de la France.
D»rns DE GiUKiRAraie.
iSl
rMVKIISITK UE RIIRIIEAIX
FMvIté ém LtWM. — M. P. ramena d Almritk, prufr^M-ur : I* a, Notimi^ iriii%loir<»
Jr U lÀroiiraplii^ ; 6.. Prv'*|»aniiit>n à U lirruit* ri à r.iisrrfsalioii; t* LWMr; l 1^ Fraori»
itriM« riiur» |4r «««mainr .
<iL4M«n\jmtiL u>u>M\tc : M. Lorio, prof(*M»eur : 1" l/lmJo-r.hiur frAn«;4i««* un • ««ui^ p^r
««"Uiainri. Inr conft'Trnri* par »<*mainr aus t*tii«liatii<i : rr\ue dr% ruiir^, rtrrru r«
pradtjar!!.
rMVKHSITÊ IH: C.\KN
Ptettlté dML«ltrM. ^ II. A. lUinaud, rharK^ ^<* rour» : f * Afni|u«* D<>iil-i*rt«*iiUlr :
Mrr H«>Ui:r. Kntlirt r, Ab>^Mnir, hjilH»uti. lUrar, et, pA>ii S>mali<k un r«>uni |».ir «rmainr ;
;f* dnf«'rrn<'f* dr l»«M>i;rapliir g^néralr : On-aniignipliif* ilin . rlinial»|Mi;ir, unr foi« |kar
iM*mai nr 3* E&rrrh r% pratii|uc» »ur \r% (|u<n((ion% du pr«»i:f aninir d'Airr^fcalion : Fran* r vi
A Mr.
rMVKHMTK l»K CI.UtMoNTKKIUUMl
FlMttlté d#t L«ttrM. — M. lN*Ml«•%icl*^ du ht^rrt, pnir«*<»M*ur. Vnr conférvni •• de k/mi.
itnphi** par «««roainr.
M. Rn-liirr, rb«-iiut* dr ci>ur«. IliMAiirr dt* K«'*otfrapiiir du mo\rn àur une i ouft-n^nre
par M»main<*-.
Faevlté émê >ct»DC»a« — M. Julirn, pmfrjijieur de i;<Mil(»i;it*, iraitrra dm pli/*n<>ni«*n(*5
ai lurU dan« tr i ourant du premier M'iueMn*.
IMYEHSITtv DE IHJoN
FlMulté d«a I««tirM« — M, I*. (•a(Tan*l. profr«itu*ur ; 1" <M'*oi;raplii«* pli>»i«|ar df la Fian« r;
^ Fornialit»n trtnionair tW% K(al.<^l'ni4. t\mr\ %tihttniû»Hn< />«ir ta StKtetc r/'-« Ahim i/e
/ I Mit rr»!/!* i/r Ihjom.
rMXKiiSlTÉ hE GIIRNOBI.K
F)iealt4 dM L«ttr»a* M. de iTuiaU. profev^M^ur : Le pi^nple d'Ilannim; I. Afrique
AU n«ird de I K*iuat«*ur.
I M\KI(MTK liK UI.I.K
Ptettlié 4m L^tirvt. M. Arhullon. prtifi»^<M<ur.
M. l^«-p« rrt. pri'f* *»^-tir <!«' i;*'Mlt»i;i«*. <'iirr«*^|Mindanl<|f 1 ln«liluL
ltu<lr dr« I an^* « tir dr<»(rti« lit'ii du r« li« f lerit^tr** : rfit^itin. dt>nudali«*n, f(»Mii iti(»n *\*'%
f'w Aut lndr<i«:i.i|<hi«|ur%.
V. I^*p.i*'in'l. pri»f«-»N» tir. !• I. Iiidf un ««.iji* pu «m m un* j" (!4iiif*'-irn« «-« p«nir la
Il 'II**-. V.^ur«iio|i% d« i:» Ma;ia|>lii<- pli\«h|Uf r«vi"nai«' d«- li Kian<«*; I Ain*Ti<|ur du Ni>rd;
I' « r* «:i«*iM \*"\ itr''«. « \*t* i« <*% pi iti ju«-% <*! li< **u> %\t % • wiA* irit% iiii«* li«'ure par ^-ttiaine ;
I \**>xit I Ak'r* •' iti^n ^hi«"«li.>ti ilu pii «'r.ifiiiiit» d Ai;f • ^ il^'ii. travaux et |« • ««n^ dt-n
«t'i'tiiiit* un** h* ijif |».ii ^« III l'h* .
ElK^fhfftr, W K ( h iiitt<*. %<>ii^ *lir** 1* «ir du Mxi*^ uni d liiot-»irf naluiellr. \.»'% p* iipl<*<«
•!•■ I A*i»'.
< <»t M i>i (-l'H H^iiiii i..imnmij: i.\Tii«*t \:\ii.«(T\.ii» I i\ (iiimuic t>r o»iiuiiici.
HM. /iniiii*-iiti 11,11, pr'>(« "»«« ur : 1 r.**!!»!! «% fi hp !•«'% il \ft. |.if tm •••ur^k par j^-iii.titir ;
* I l'i II» 4 liiiif rt rhitM*iii«* (iMt ni 'ui ( • ur« I il «« tu iiti* ; i' ^u««!i'-ii«« ^^ n* r«ili-^ t-i
\. «t ii*|u> « •li\rr^« % un iouf» I it «• rii mi'
42» COURS DE GÉOGRAPHIE.
UNIVERSITE DE MONTPELLIER
Faculté des Lettres. — Pas de cours public. M. L. Malavialie, inuttrc de conférences,
traitera dans des confén^nces préparatoires à l'Agrégation et à la Licence : Géographie
physique générale; la France; TAsie.
Sous les auspices de la Société de Géographie languedocienne, M. L. Malavialle fera, h.
la Falcuté des Lettres, une conférence publique sur le Mouvement géographique et les
explorations de 1000.
UNIVERSITÉ DE NAWCY
Faculté des Lettres. — M. Auerbacli, professeur : L'Asie Russe. Les Pays de France.
Bibliographie géographique. Exercices pratiques.
UNIVERSITÉ DE POITIERS
Faculté des Lettres. — M. Roissonade, professeur. Conférences pratiques pour les
étudiants. L'Amérique.
Facultés des Sciences. — M. Welsch, professeur de géologie, chargé d'une conférence
de (iéographie physique créée par le conseil de l'Université : Morphologie terrestre et
Géomorphogénie (une conférence par semaine).
UNIVERSITÉ DE RENNES
Faculté des Lettres. M. de Martonne, professeur : i^ l'Afrique, l'Amérique (un cours
par semaine); 2© Géographie générale, première partie : Géographie physique (un cours
par semaine); 3" Exercices pratiques (une heure par semaine).
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR UBRE.
INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS
Cours littéraires. — M. l'abbé Lebel, maitre de conférences. La France. (Un cours
par semaine.)
INSTITUT CATHOLIQUE D'ANGERS
M. l'abbé Marchand, professeur. Études des colonies françaises (un cours par semaine).
INSTITUT CATHOLIQUE DE LILLE
M. Tabbé Lebel. Questions de géographie lun cours par semaine).
BELGIQUE
UNIVERSITÉ NOUVELLE DE RRUXELLES
M. Elisée Reclus, professeur : Géographie historitiue — Les Normands; M. Maes, pro-
fesseur : Astronomie physique et Géographie mathématique; M. Patesson : Dessin carto-
graphique.
L'Institut géographique de l'Université Nouvelle donne, en outre, des conférences sur
difTérents sujets de géographie.
(.oins l)K (•K(H;iUPIIlK. 119
l.M\KllvirK 14: KAMI
Faculté d« Philosophie •! (!•• Lotirai.— M. Van (htrov, |irMr«i.H«Mir. Kirr« i« «-^
Pseolté da Dioit. — KtAinm «l** l.i« ^nt i*'* tlii il<-k'r«' «up«'iMur <>n »< i«*nr«'« «otntnti.
Ii.^-H . i|f Kr.tlokMf* ri tlf L'<*«i«:i «iithi** pti\ ^i«|iif ; M. F. M»ilfn, |»n»f« ^3«*ur : (•«♦«•jjt.iiihif
iii*lii«(iit ll<* <*( I ••iitiinTf lalt' : it«*L'i>|U(\ Krant-**. Ilnll.iiitt*'. All« tn.ii;ii«\ llf%-HriUnni<|u«*«»,
< ••iik". I liin«*. J.iiMiti.
Faculté dot Sclencot. - 1* K\aiiit>ii di* r.an«li<l.it «*ii s* iruv*'% ii itnirll**^. I'* r|itru%r.
M. ril'lM* A. Hfiiaril : NnlioriH «'•l«''iiit*iitain*% dr tiiin**talM^M*\ i|t» iffnlu.'if vX tir (;«'**«;t<i|»liii*
|'Ky'»iipir ; ;* htMlutat fH-jwirnrfH naUirtlJrH, )| F, IMal*aii. |i|fif« **»• ut : /ih».:! 4i,;iMplii**
rX paît on(i*l<i«i** aiiiiitalr; M. J. Ma<' L*-otl. |irufi'H*»<*ur : t»* «i^M.iplii** l»>taiiii|u«* ri |ml«'i»ii
t-.l..,;ir v« ^'t lalf ; M. 1 ahlu'» A. H«-iiattl. pr"f»'H<*««ur : •••'•••Tapliir |»h>^i'|iif; i* Kiaiii«n ili<
• i!)«li<lat4 ••Il j» •».:rapln«\ !'• r|»i«*u\f, M. I ahl»*'* A. Idiiaiil, |«rnf.*H«ur. >«»lMiDn i !• iikii-
liirr il«» iniii«'ra|o«:i4*. «!•• i:fol««i:t»' ri il«» i;*'4>i;i«i|*lii»* |»!i\^i«niiv
IMYKHSITK UK I.IKkK
Faculté dot Se icncai. -M.KuLfl, proffs^tMtr. Pa« «!•* <«iiit^ p«*ntl.int 1«* pm'iumt
*• tu* «ktlf
INhUl^lTi: |)K l.or\AIX
Jlrfii'tirr.
9U188B
IM>KU<!tK DE Fiiinorm.
Faculté dea Sclencea — M. Jfiii Hiuntir*», pi.ifiHH«-iii * i* (•rn^'i i|>liif pti\«i'|iif
k' *>• I il*' •!«- 1 \«i«* *'\ il*- 1 \fM |>i'' <l*'iiY i^itit<» pal •»*'iii iiii*- . 'J** (•• t)i:ia| i.i* hum iiiK-
I' « f>-iiM* «» il i..«:l<*iiiriati"M uil>iin«* ^t !• ^ t\ ).<•«» il h il.it.itfii il* m « ••uih pii ^«iiiiiii* .
I «I.. iri«i«:i i; '.••* un i •>ur'« p ir "«•-m itn* ;• K\« i* i< « <» piati.|u< «^ un** li* uit- p u «»f|ii mif
I MMII^ITK I»K L\r^\NM:
H V iuri< *' Imj««*ii, pixfiHK. iii : i* l«t n,:! iplm* pli\%.<|iir (fM|tii«* tlu d^l*. tliinat*'
!■ *!• . il»*«ii*. •f'»*i"t». l:'i'|«i«». pir *• iimiih- : \ liiiiirn; i* I.'Kui»»p«» i«'«:i «ii^ li< t« \
II • ••u- *. l'-.'ti» * 1 1 ni' 'lih ( lati • ut». % . p ir *« !ii.iM»«* • I 1p un . .1* Kluil»- «1« l •••mi u'« «lu
|f 'f« **• uf ^u» *^ . Lt f'i' *" '• ii T'r-f. p..uf 1»* !•!• \» •» a\ iiii •••, pai ^i tiiaiiii 1 li'ijir.
»' ( t* 1' •• • « I I i'.. pi« % p lt «k* lu I II' : I t.* ui*'«»; Ti Ki«*ii i< «'^ p •! i«.*i..iiU' ^. p ir ^* m nu*- *
l MM.H^irK hK NKI «H ail.
H <.. Kiii ;. I t"f« **^« Ml. ^»u. ^ri..ii% <)\«|x*%! I,a < 'nii» ; 1 1 I^MiI in«l< ; l»-* î«»i.»ii*
I r* « ar t j'i«%. l*-^ r* •c-ii^ p'-lut*^ atit ii« ti |u> s. I ail iti«i l*»p^ujl«'% pitniitif^.
» »f ] '•!• <!■ ! I %••!«' t ( •! I ri>l"ii. p II «< II) iiii** i ti< iji* «.
422 BIBLIOGRAPHIE.
encadré les détails particuliers dans Tensemble de Thistoire générale de TEurope et de
rOrient.
Il y a dans Touvrage de M. Vandal beaucoup de faits à glaner pour la géographie his-
torique et politique. Il est remarquable combien, deux siècles après la conquête de
Constantinople, la domination ottomane était encore superflcielle dans TArchipel.
L'ancienne domination génoise avait laissé des traces profondes. Rien n*y avait changé,
depuis qu'un prédécesseur du Nointel, François de Pavie, passant en 1585 à » ce petit
paradis, Ciot », écrivait : « Les maisons sont bâties à la génoise, comme aussi le terroir,
et les maisons des riches aux champs et leurs jardinages sont du tout à la façon de ceux
de Gennes, dont les hommes principaux retiennent encore le langage et Thabit * ».
Aussi, n'est-il pas étonnant que, pendant ce long interrègne, entre la domination
génoise d'hier et la domination ottomane de demain, le roi de France ait réussi à
prendre une autorité considérable. Il apparaissait aux populations de l'Archipel comme
le protecteur unique des chrétiens, et, Nointel était partout reçu, bien plus en vice-roi
qu*en voyageur de qualité. Par des faits précis et habilement présentés, M. Vandal nous
a une fois de plus montré la grande place que la France tenait en Orient au xvii« siècle *.
Henri Dehérain.
Le Port de la Rochelle, Vieux Port et Bassin de la Palliée, — Note descriptive,
commerce et industrie. Publié par les soins de la Chambre de Commerce de la
, llochelle.
Cette brochure de 37 pages, superbement illustrée, contient sur la Rochelle et la Pallice
tous les renseignements utiles aux marins et aux armateurs, et, énumère les avantages de
ces deux ports. C'est une réclame non dépuisée en faveur de ces plans, et on ne saurait
trop applaudir à l'initiative prise par la Chambre de Commerce de la Rochelle. Aucun
effort ne doit être épargné pour essayer de ramener, tout au moins en partie, la clientèle
sur nos côtes; les publications, comme relie que nous signalons, sont, k notre avis, le
moyen le plus efficace d'action, comme le prouve, du reste, le succès obtenu par les
brochures anglaises ou américaines du même genre. Mais, pour produire un eflet utile,
ces publications doivent être répandues, à profusion, à l'étranger, et éditées en plusieurs
langues. Ajoutons qu'elles doivent être accompagnées de caries en couleurs, très lisibles,
et. non point, de schémas obscui^ et d'un aspect peu agréable. Ch.arles Rabot.
VHP Congrès géologique international, 1900. Excursions en France. 1 vol. in-8*de
1032 p., 372 fig. et 25 planches et cartes.
•
A l'occasion du Vll« Congrès géologique international qui s'est tenu à Paris, le Comité
d'organisation a fait paraître un livret-guide contenant la description de toutes les
régions de la France visitées par les membres du Congrt's. Ce volume n'est jias seulement
une publication de circonstance; c'est, sous un titre modeste, une œuvre dont l'intéi-él
reslt.'ra permanent, et sur laquelle on ne saurait trop appeler l'attention de nos collègues.
Renfermant une description de tous les terrains du sf)l français, il est, par cela même, un
résumé de la géologie de notre pays, très utib' h consulter dans le cabinet, et non moins
précieux .sur le terrain pour les voyageui*s, qui, tout en visitant un pays, veulent étudier sa
constitution géologique. C'est, tout à la fois,^un guide et un manuel, composé de vingt
notices rédigées par des spécialistes sur vingt régions typi(iues.
Ce supcMiie volume fait le plus grand honneur au Comité d'organisation, *i son Prési-
dt*nt, M. Albf»rt (iaudry, membre de l'Institut, l'éminent prof«*sseur du Must'^um, et à son
serr/'taire générai, M. Charles Barrois. Cn. R.
1. Bib. Nationale. Fonds français, mss n" 6277, p. 107.
2. Nous exprimons le regret de constater dans ce livre, par ailleurs si soigné, deux lacunes :
il n'y a pas d*indcx, ni de bibliographie critique.
BIBIJcN.llAraïK. 4»
Jvlat Ltdtrq. — t'n %rj*mrtlnnt Cilr d^ Crylatt. in 10 dr 21I*'! p., avfc lll ^rravumi
hom t<*itr H une curte. IMon Nourrit ci C". pQri<«, ilNNK Prii. i fr.
M. Jule% Lrt lrri| e%X ttii y/o/»^ IrotUr inftiiiK.ilil<*. hu ra|» Nonl & rAftniiK* AuMt-alr, ri
dp U r^iifoinie à Java il • <»illoiiiir \rn ronlinf«nl«» «*t !«*% tii(M<«. K(, au rel«*ur J«* rha«-un«*
fllf* MM» loinUin**^ r\rur«ion%, noUr riill**i;u(* fatl iMiallir unr rrlalion «u*^*»! iPiiiar-
quahif* |»ai «a «in4'*''til<^ «|u\it£ti ali|«* |»ar u formr alrttr. M. I.rrlrtcii n'a |»a.% |»ul>li^ moMi%
df* 16 vulunit*^: a i rit** «««'rif* il viml irajoii(<*i un nouveau numAio : Vh $tjour «/ani T^/^ dr
(Vy/«ii, «U^M |»l«*in crinl^l«^t i|U<* li*% |iirc«'*t|<*nU oU%'tacr«».
Kn l**im«*<t pir* lit <*| pi(ton*H«|U(*% noitf f onfirrt* nouji nfTiv un lablcau lr«'*% (i>ni|ilfl ri
Uv% %tai iIp ril«' rn«tianl«Ttii»»»\ n'-Hullal <!<• im»% ii|»H«>n'alit)nH fl il«» lVtu«l«' allroli«f* «|i*%
il4>cuni«*nl« Ant**n<«ur«. Siirnaloii*», notainni«*tit, ^4*^ < lia|»iltf*% «»ur ta \ill<* ni«iitr il'Anuraillia*
|Kiia, la llahylonr «l«*^Tii>|ii«|U<'H. %url(*<«r/4t4/o^a<. Mir |t*n ti*ni|»lt*% <M>ut<*tiain^ tl<* llanibulla,
ri %ur It* fatn«Mii Firuê, A|r * aujouitTliui d** vini;t-il«*ux hi«*i U*%, qui ^«*i.iit l'arhir Iii<«l4>rii|u««
Ir |»liiji «trux ilu ni4«iii|r. U. ïj'* lf*ir«| tf*niiiii<* M>n livn* |Mr un iliapilir Mir raiIminiMia*
U«>ii rti|i»niat«* anf{laiM». C>\laii «*!*! unr Croun Cohny; 4»||r pair au k'<»u%«*rnrnirnl méln»-
pitliUin (|uatit* niilli«>ii% ilr fiance, i*n iruih4»ui-M*ni4*nt tlf% il-|M*nHi>H uiiIiUitt*!». S4iuhaiti>iiA
un l«*l t>'*^ulUI «laiiH un awiiir pi«H-tiain p4>ur n<»H p«>Hs«>^«^ion<i iffiulrr-nirt.
Cil. n.
0. ▼•nchaar. — Ayr miumn d'Attr ri tians tncMn Itultm, \ vol. in Iti de W} p.
Pari». Harhctlp, IINN). Prix \ fr.
M. \«'i^cliuui 4*hI un infalikMl»!** pt«»in«*nrur: «Ifjiuin plu% <|4* viiii*! ati^, il pairnutl
liiti« |4«% iH 4'mii% ft vi*il4» l4»% t4»ti4»H |4»% pUi^ loi U U 1 iit*5. \w ( tia< uu «If >4'H \n)aL'('*», il a
r4p|H>tli^ 4|4*^ rt*lalioii« AtUa>aiil4*n 4*t tlorutiirnt«'4*%, <'i 11(4*% avtT «'•|f;;aiir4> 4*t 4*«|iiit, p|('in4*H
dr trllrtioiin %i;:a<*4*H ri piatl4|UrH. || y a i|U4<l<|Ut*^ ailll«'*«'««, tli»U<« potlVi4i||% jr «iUI%ir v%\
tKt-anir ri ilan% t \ni« tt«|ur du Mitl. «laii^ >oii v<»)unir .liix AnU^^nirt llarlirllr, |>«9I . Il a
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qu«' l**^^ 4'iil«iii% fiaii4;ai% iir «m* poMrnt \u\> ilavaiitak'** ^i*r> rAiiiiani. pa>s •*iiiiiiriiiinrtil f«*i'
lllr 11 nnU^ lllilir au\ llltrill'^ i|r% |*al^lH, ||i»u% fait priM^itT «taiis ir 4itMru« ia|Min, ^î
Ir iri^foriiii* a 4-Atr ilr la illniir imiiiualtlr, n4iu^ sit:iial<* rriioiiii** «U'^rltqiprniriil de lloMk'*
ki»fii; ri dr Mi.intfai. «*t nou^ iloiinr «|nrli|u«*% ap4'i«*iis mii l'ili* Mauii«4>, la H^uiii<»ii «-t
liada.;a«^ai . S«*^ • <ini|MiaiM»ii% nitir !••% « oIimik-s «tiL*lais«>% r( Indlandai^r^, d'unr |Mtt, ri
fraiM..! ««*« il** I audr, iiitMil*'iil il*- ti\4*i 1 all«'iili<>n. It. REOLl>l*t;a(»IJI.
E. A. MârUl. - Im $prh'ni,».f,r, (:4dlpi*(ion Srirntia. C^nv cl Naud, Pari?», VMn).
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< olid< 11^^ IM' ^ fait «in iin«' li^tf d«' till*-% d* ( li.i|>|i|t %; luais ll'4'il tlltMii.s dulH ll«*ll. !%in<»n
qu il •*«! p.iif lit f| i|ii .1 ••«( iiiili^^iM nsi|i|i« ant k'«''«>«i t|di*H rt aiii k**''<d*«.:ii***«. atix rxplma*
triir^ I ••tiiin*- .Mit %iiii|>!< « «■ui«iit. l'.ii i*l'«* {itil'lr .iiiMii, iiiiiir < (dlr;:u4* a t4*ii4tu un
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432
.^OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
D' Jules Richard. — Les campagnes scienti.
. fiques de S. A. S. Je prince Albert 1" de Monaco
(Exposition universelle, principauté de Monaco),
imp. de Monaco, 1900, 1 vol. (140 p.), in-8.
(S. A. S. lo P" Albert I" do Monaco.)
MÉTÉOROLOGIE
Observa Hong made at the Royal magnelical
and meleorological Observatory at Batavia.
Published by order of Ihe government of Ne-
Iherlands India. Vol. XXI, 1898. Containing the
meleorological and magnetical Observations
made in 1898 ; and Seismometric Records during
1898-1899. With a supplément : Die Abweichung
d«' Magnelnadel; Beobachtungen, Silcular- Varia-
tion, Werl-und Isogonensys terne bis zur Mitte
des xviii"" Jahrhunderts. Von D' \V. Van
Bemmelen. Batavia, 1899, 2 vol.(xi-216 et 109 p.
avec cartes), in-4.
(Échange.)
Nautisk-meteorologisk aarbog^ 1899. Udg. af
det danskemeteorologiske Institut. KJobenhavn,
1900, 1 vol. (xLvi-200, p. avec cartes), in-4
(textes danois et anglais).
Minislerio da industria, viaçao e obras pufdi-
ca», Boletim mensal doObservatorio do Rio de
Janeiro. Janeiro de 1900. Rio de Janeiro, impr.
nac, 1900, p. 1-18, in-8.
(Observatoire de Rio de Janeiro.)
HISTOIRE NATURELLE.
BIOLOGIE. — MÉDECINE.
E. G. Paris. — Index bryologicus sive enu-
meratio muscorum hucusque cognitorum... Sup-
plementum primum, Genève et Bâle, Georg, 1900,
1 vol. (234 p.) in-8.
(Auteur.)
Die Végétation der Erde. Sammlung pflan-
zungeographischer Monographien. Herausgeg.
von A. Engler und 0. Drusde. III. Grundzùge
der Pflauzenverbreitung in den Raucasushlndern
von der unteren Wolga ûber den Manyloch-
Scheider bis zur Scheilelflûche Hocharmeniens,
von Gustav Radde. Mit 13 TextOguren, 7 Helio-
graviiren und 3 karten. Leipzig, Engelmann,
1899,1 vol. (xii-500 p.)in.8.
(D' G. Raddo.)
Bergens Muséums aarbog for 1898. Afhand-
linger og aarsbe retning udgivne af Bergens
Muséum ved Dr. J. Brunchorst, Bergen, 1899.
1 vol. in-8.
G. Grakdidirr. — Description d'ossements de
Lémuriens disparus, — Description d'une nou-
velle espèce de Mus provenant de Madagascar.
— Description d'une nouvelle espèce d'insec-
tivore provenant de Madagascar (Extraits du
Bulletin du Musdum cThistoire naturelle, 1899\
14 p.
(Auteur. )
Raphaël Blancuahd. — Instructons à tmngp
des médecins, des naturalistes et des voyageun,
rédigées au nom de la Commission du palu-
disme. Extrait du Bull, de V Académie de méde-
cine, 3» série, t. xuv, p. 6-58). Paris, Masson, in-8.
ANTHROPOLOGIE, ETHNO-
GRAPHIE
J. Deniker. — Les races et les peuples de la
terre. Éléments d'anthropologie el d'ethnogra-
phie, avec 176 planches et figures, et 2 cartes,
Paris, Schleicher, 1900, l vol. (vu-692 p.), in-16.
(Auteur.)
Baron de Baye. — Fouilles de Kourgancs au
Kouban (Caucase). (Extrait des Mémoires de In
Société nationale des Antiquaires de France,
t. LIX). Paris, Niisson, 1900, 19 p., in-8.
(Auteur.'
F. Max Mullir. — Introduction à ta philoso'
phie védanta. Trois conférences faites à J'InstiluI
royal en mars 1894. Traduit de Tanglais, par
Léon Sorg. (Annales du Musée Guimel. biblio-
thèque de vulgarisation). Paris, Leroux, 1 vol.
(vii-*20o, p.), in-12.
^ Échange.;
Henri Chevalier. — Les anciennes coiffures
chinoises, d'après un manuscrit coréen du musée
Guimet. Conférence faite à la société acadt^-
mique indo-chinoise de France. Tirage à i»art
de V Internationales Arckiv. fur Ethnographie,
XI, 1898, 5 p. in-4, avec 2 planches. — Les coif-
fures coréennes. (Ibid., XII, 1899), 8 p. in-4, avec
2 planches.
Auteur. I
D' R. Verkeau. — V homme de la Barma-
Grande (Baoussé-Roussé); Étude des collections
réunies dans le Muséum Pœrhistoricum fondé
par le Commendalore Th. Hanbury près de Men-
ton. Baoussé-Roussé, Fr. .\bbo, 1893, 1 vol. diS
p.) in-12.
(Auteur. •
Le gérant: P. BorcHEZ.
Coulommiers. — Imp. Paul BUODARD.
43i RÉCEPTION DE LA MISSION SAHARIENNE.
rAtlaniique à l'ouest, nous sont assez bien connues, il existe, entre TAlgérie et nos
colonies du Sénégal et du Congo, un territoire immense qui, jusqu'à cette année,
nous avait été fermé. Plusieurs fois, on a tenté de le traverser et de l'explorer, tou-
jours sans succès. Le désastre de la mission Flatters et la fin tragique de ses
membres en 1881 sont présents a toutes les mémoires. M. Foureau a réussi là où
tant d'audacieux voyageurs avaient échoué, et, il a enfln résolu le problème, capital
pour la grandeur et la prospérité de notre empire africain, de relier nos possessions
du nord à celles du sud, en un mot, de les unifier. L'admirable exploration dont
nous allons entendre le récit, est certainement une des plus hardies et des plus
utiles pour la France qui ait jamais été exécutée en Afrique, si fertile pourtant en
voyages extraordinaires.
La Société de Géographie savait bien ce qu'elle faisait, mon cher M. Foureau,
lorsque, légataire de la fortune de Renoust des Orgeries, elle vous confiait la
difficile et dangereuse mission d'explorer, conformément aux intentions patriotiques
de notre généreux collègue, les contrées qui séparent l'Algérie du Soudan français
et d'affirmer notre prise de possession du vaste domaine saharien. Nul mieux que
vous, je dois même dire, nul autant que vous n'eût été capable de mener à bonne
fin une entreprise aussi délicate et aussi aventureuse. La volonté, l'énergie, l'endu-
rance sont des qualités nécessaires aux explorateurs, et elles ne sont pas rares chez
nos compatriotes, mais elles ne suffisent pas toujours à leur assurer le succès; pour
réussir avec certitude, il leur faut, en outre, de la patience et de la persévérance, il
leur faut, ce qui est plus rare, une éducation et, surtout, le sens scientifiques, il
faut, enfin, qu'ils connaissent à fond le pays et les mœurs, l'étatd'esprit et la langue
de ses habitants. Toutes ces conditions, vous les remplissiez. Le commandant
Lamy, le chef de l'escorte, avait, aussi, toutes les qualités essentielles pour coopérer
activement et utilement à votre entreprise; sa longue expérience du Sud- Algérien
et de ses habitants l'avaient justement désigné au choix du gouvernement, de
sorte que Tunion de vos deux intelligences et de vos deux énergies devait en assurer
le succès définitif.
Mesdames et Messieurs, quand, à la fin de 1898, M. Foureau est parti pour la
grande expédition dont nous fêtons aujourd'hui l'heureux- succès, il y avait déjà
vingt-trois ans qu'il explorait le Sahara, car, si je ne me trompe, c'est, en 1876, qu'il
y a fait ses débuts. Après de nombreuses excursions dans le Sud-Algérien et après
un long séjour dans l'Oued-Rihr, il y a rempli, depuis 1883, sous les auspices du
ministère de l'Instruction Publique, neuf missions successives pendant lesquelles il
a accumulé une foule de documents précieux : levés géographiques, observations
astronomiques et météorologiques, collections de toutes sortes. A cette époque, ses
itinéraires formaient déjà le total énorme de 21 000 kilomètres, dont 2/3 levés au
1/100000 et jalonnés par 500 déterminations de latitudes ou de longitudes; sur
ces 21 000 kilomètres, plus de 9000 étaient en pays nouveau. Pendant ses multiples
explorations, il a, non seulement, étudié consciencieusement le pays nu point de vue
physique et naturel, mais aussi, ses habitants, les dangereux Touareg, sur lesquels
il a su prendre un réel ascendant.
Comment, avec roxpi'rience ainsi acquise d'ancienne date, mon cher M. Foureau,
DISCOURS DE M. GRANDIDIER. 435
n'eussiez-vous pas réussi là où tant d'autres, moins bien préparés, ont tristement
péri? Déjà, en 1886, Henri Duveyrier, qui connaissait si bien les choses de l'Afrique,
disait que vous étiez (( l'homme le plus capable de conduire avec succès une mission
de l'Algérie au Soudan français ». — En 1897, la Société de Géographie a eu la
même foi en vous. Qu'il eût été heureux, son éminent et regretté Président,
Alphonse Milne-Edwards, de vous féliciter aujourd'hui, lui qui, comme nous tous,
plus que nous tous, n'a jamais douté du succès final de votre entreprise, dont il a
suivi jusqu'à sa mort les heureux progrès, avec une émotion patriotique, et, qui, avec
notre cher et dévoué secrétaire général, lui a si noblement donné l'aide généreuse
sans laquelle elle n'eût pu être accomplie et dont nous leur sommes profondément
reconnaissants. Il est juste qu'aux noms de Milne-Edwards et du baron Hulot, je
joigne, dans un même sentiment de gratitude, ceux de MM. Alfred et Louis
Le Chàtelier, les amis de M. Renoust des Orgerîes, dont les conseils lui ont été
précieux pour formuler ses volontés et qui ont veillé avec zèle à leur exécution.
Au nom de la Commission du legs Renoust des Orgeries et de la Société de Géo-
graphie tout entière, je vous adresse, mon cher Foureau, nos plus chaleureuses féli-
citations pour votre magnifique exploration, qui, comme celle de Marchand, laissera
une trace ineffaçable dans les annales de l'Afrique. La volonté dernière du généreux
donateur, auquel nous devons d'avoir pu consacrer la somme considérable de
250000 francs, soit les S/8 de la dépense totale, et, sans qui, malgré l'appui bien-
veillant et efficace du gouvernement, elle n'eût point été possible, est aujourd'hui
accomplie; la fortune de M. Renoust des Orgeries, si dignement acquise par toute
une vie d'honorable labeur, et qui vient de contribuer si largement au développe-
ment de la puissance coloniale de la France, ne pouvait avoir un meilleur, ni un
plus noble emploi.
Mesdames et Messieurs, après avoir rendu hommage à M. Foureau, il convient
que la Société de Géographie adresse aussi ses très chaleureuses félicitations aux
officiers et civils, à MM* le commandant Reibell, le capitaine Rondeney, les lieute-
nants Metois, Verlet-Hanus, Britsch, au major Fournial, à M. le député Charles Dorian ,
que nous sommes heureux d'avoir à nos côtés et qui l'ont si activement et si intelli-
gemment secondé, dont il est juste de louer hautement l'énergie morale et le courage
indomptable. Nous n'oublierons pas de citer à notre ordre du jour MM. le lieutenant
Thézillat, l'aide-major Haller, et, M. Leroy, qui sont encore en Afrique, ainsi que
MM. le capitaine Oudjari, le lieutenant de Chambrun, et, Villatte, qui n'ont pu
assister à cette séance. Enfin, nous envoyons un souvenir à ces admirables tirail-
leurs dont le dévouement a assuré la réalisation de cette grande entreprise.
Pourquoi faut-il qu'un deuil attriste notre réunion? pourquoi faut-il que le com-
mandant Lamy, auquel nous eussions été si heureux d'adresser un salut cordial et
reconnaissant pour la très grande part qui lui revient dans le succès de la mission
transsaharienne, soit tombé, en même temps que le regretté capitaine de Cointet,
victime du potentat Rabah, au moment même où cette mission venait de terminer
son œuvre et où l'heureuse jonction des trois importantes expéditions parties du
nord, de Touest et du sud de nos possessions, expédition Foureau-Lamy, expédi-
tion Joalland-Meynier, expédition Gentil, a permis d'abattre à jamais la puissance
436 RECEPTION DE LA MISSION SAHARIENNE.
de notre redoutable ennemi. Le commandant Lamy est mort en héros et son nom
restera lié indissolublement à Thistoire de notre empire africain.
Mon cher M. Foureau, je suis heureux en terminant de vous annoncer que la
Société de Géographie vous décerne, à très juste titre, pour la belle et utile expédi-
tion que vous avez menée à bien et qui vous place au premier rang des explorateurs
de l'Afrique, sa grande médaille d'or, la plus haute récompense dont elle dispose,
et qui vous sera remise à notre assemblée générale d'avril 1901. Chacun des membres
de la mission en recevra un exemplaire en argent *.
Communication de M. FOUREAU
DE L'AIiGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS PAR L'AIR ET LE TCHAD *
Mesdames, Messieurs, M. le Ministre, M. le Président,
Permettez-moi d'abord de vous donner quelques brèves explications sur l'origine
de la mission saharienne. J'avais, depuis de longues années, tenté de pénétrer dans
le Sahara, et, de le traverser avec le simple appui d'une escorte indigène à faible
effectif; chaque fois, j'avais pénétré un peu plus profondément dans l'intérieur de ce
mystérieux inconnu, mais, chaque fois aussi, je m'étais heurté à un très significatif
mauvais vouloir des Touareg, dont le résultat — bien prévu par eux, d'ailleurs —
avait fatalement amené mon retour vers l'Algérie.
La preuve était donc faite, et, j'étais obligé de penser que, pour traverser cette
région fermée, que ses habitants veulent conserver vierge de toute pénétration et
de tout contact, il était nécessaire de s'appuyer sur une force armée importante.
Je restais, pourtant, persuadé que cette force, il fallait seulement la posséder, et, que
le voyageur n'aurait qu'exceptionnellement besoin de l'employer. La suite des faits
m'a, à peu près, donné raison, caries attaques touareg dont la mission a été l'objet
étaient peu redoutables, en raison de l'importance de notre effectif, dont la présence
— il est bon de le noter — a suffi pour que les Touareg Ahaggar, si guerriers, si
audacieux, n'aient même pas paru, pendant les jours où nous côtoyions immédiate-
ment leur territoire.
Je vous disais en terminant mon dernier rapport de 1897 : « Rien ne se peut
faire dans le Sahara, sans sacrifices et sans argent. Qu'il surgisse un Mécène et la
question trouvera immédiatement sa solution... »
.Ce Mécène a heureusement surgi, et, c'est lui qui nous a fourni les moyens de
résoudre le problème. Nul, maintenant, n'ignore que M. Renouât des Orgeries avait
laissé à la Société de Géographie une somme considérable, avec mandat de l'employer
dans des conditions qui concordaient absolument avec le programme de la mission
1. Dans la soirée, M. Grandidier a reçu de M. Forest, président de la Société de Géographe
de St-Ètienne, le télégramme suivant : - La Société de Géographie Sléphanoise, qui, samedit
acclamait son vaillant compatriote Dorian, envoie au glorieux chef de la mission saharienne
M. Foureau, Texpression de son admiration et de sa sympathie •.
2. Reproduction interdite.
J
DE L'ALGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS. 4S7
saharienne : « Réunir entre elles nos colonies de TAlgérie, dû Sénégal et du Congo
Français... »
La Société de Géographie et la Commission spéciale chargée de l'application du
legs, ont pensé que j'étais, avec la collaboration militaire du commandant Lamy,
capable de réaliser le desideratum de M. des Orgeries, et m'ont remis le montant de
ce legs, résolution dont j'ai été très touché, puisqu'elle m'apportait une preuve écla-
tante de la confiance de la Société, comme la décision de la Commission des Missions
ni'avait apporté celle du ministère de l'Instruction Publique.
Je ne vous dirai pas les ennuis, les démarches sans fin qui précédèrent l'orga-
nisation définitive. J'ai été, à cette époque, extrêmement ému par la bonne volonté
de tous : bureau de la Société, Commission centrale, Secrétaire général, Commis-
sion du legs, et, j'ai pu juger de la large part de responsabilité personnelle que
chacun de ces messieurs n'a pas hésité à assumer, dans des conditions de désin-
téressement tout à fait admirables, pour assurer la réussite de notre œuvre. Un de
mes plus vifs regrets est de ne plus voir ici notre éminent président d'alors,
M. Milne-Edwards, qui, ayant assisté au départ, n'aura, malheureusement, pas pu
goûter la joie du retour.
La mission avait reçu le patronage officiel du ministère de l'Instruction Publique,
auquel elle appartient. Elle avait obtenu des subventions des ministères de l'Ins-
truction Publique, de la Guerre, des Colonies, des Finances, du Comité de l'Afrique
française, du Gouvernement général de l'Algérie, des Conseils généraux d'Algérie,
de M. C. Dorian, député de la Loire, qui fut, lui-même, notre aimable compagnon de
route, et, enfin, de quelques autres mécènes.
Le commandant Lamy s'occupait plus spécialement des relations avec le minis-
tère de la Guerre, duquel il obtint, pour la mission, l'escorte des tirailleurs algériens
qui était nécessaire pour la faire respecter pendant son long itinéraire.
Je ne saurais assez hautement affirmer ici, combien je suis reconnaissant, à
M. le Ministre de l'Instruction Publique, de sa foi inébranlable en notre réussite,
de son dévouement incessant, de sa bienveillance et de sa sollicitude à l'égard de
la mission. Je le prie d'en recevoir tous mes remerciments et de les faire partager
partons ses collaborateurs du Département qui ont donné, sans compter, leur peine,
leur temps, et, leur influence, pour assurer notre marche et notre succès.
De même, j'offre à Messieurs les Ministres de la Guerre et des Colonies le témoi-
gnage de ma haute gratitude, pour le concours énergique et constant qu'ils ont
bien voulu nous apporter sans relâche et qui a permis notre organisation.
Des appuis aussi unanimes et aussi élevés me faisaient, il est vrai, le plus grand
honneur, mais, en même temps, ils ajoutaient un poids considérable à ma responsa-
bilité. C'est donc avec une très vive joie et une très vive reconnaissance qu'aujour-
d'hui je puis venir leur dire que le mandat, qui nous avait été confié par le Gouver-
nement de la République, est rempli dans son intégralité, et que je viens leur en
faire l'hommage...
C'est dans ces conditions que la mission saharienne fit route pour le Sahara.
Je ne vous parlerai pas de l'organisation des troupes et des convois depuis Alger
jusqu'à Sedrata, point de concentration définitive et point de départ ultime. La
438 FOUREAU.
bonne volonté du Gouvernement général de l'Algérie, dont le siège était alors occupé
par M. Laferrière, nous était acquise, et, c'est, avec la plus parfaite bienveillance et la
plus grande bonne volonté, que M. le Gouverneur assura tous ces transports et toute
cette concentration. M. Laferrière avait bien voulu continuer la tradition de bien-
veillance à mon égard que m'avait toujours très largement témoigné son prédé-
cesseur M. Jules Cambon.
A Sedrata étaient arrivés peu à peu, par les soins des officiers des bureaux arabes
du sud, les chameaux, les bâts, les outres, les sacs de charge, et, les dattes. Tout
étant en bon ordre, nous quittâmes Sedrata, le 23 octobre 1895.
Outre son chef, la mission comptait quatre membres civils : MM. Dorian, Vil-
latte, Leroy, Du Passage; outre son chef, le commandant Lamy, l'escorte comptait
dix officiers : le capitaine Reibell, les lieutenants Rondeney, Métois, Verlet, Bristch,
et, Oudjari, le sous-lieutenant de Chambrun, les docteurs Fournial et Haller, enfin,
à partir d'In-Azaoua, le lieutenant de Thczillat qui, ayant escorté un convoi, ne
pouvait, sans imprudence, être renvoyé sur l'arrière.
L'effectif troupe comptait au départ 280 hommes environ, et le convoi de cha-
meaux plus de 1 000 animaux.
Je suis heureux de voir réunis ici ce soir presque tous les collaborateurs que je
viens d'énumérer. Je ne voudrais pas porter atteinte à leur modestie, en faisant leur
éloge, mais, je ne puis pourtant m'empèchcr de dire que tous ont fait plus qu'il
n'était permis d'attendre de qui que ce fut, que leur endurance et leur dévouement
dépassent ce que l'on peut supposer, et, que les travaux auxquels ils se sont livrés
constituent un excellent appoint. Ma seule douleur est de ne pas voir avec eux celui
qui fût leur chef militaire et l'âme de l'escorte, le regretté commandant Lamy,
qu'un sort aveugle a frappé à la fin de notre œuvre commune, renversant, en pleine
gloire et en plein triomphe, cet ardent patriote, ce brillant et loyal officier.
Je ne m'arrêterai point à détailler les divers travaux scientifiques auxquels je
me suis livré au cours de la mission ; qu'il me suffise d'indiquer que j'ai fait un lever
complet de l'itinéraire, 512 observations astronomiques destinées à en fixer les points
principaux; que j'ai rapporté des échantillons géologiques permettant de donner
une idée de la stratigraphie des régions parcourues. Ces travaux, de même que
ceux relatifs à la météorologie, à la botanique et à l'ethnographie (ces deux der-
nières séries plus spécialement confiées à M. le docteur Fournial, avec la collabora-
tion du docteur Haller), tous ces travaux, disjc, seront publiés ultérieurement.
Que dire de la traversée des grandes dunes, du séjour à Timassanine, et de la
marche dans le Tassili du nord, que vous ne sachiez déjà par mes précédentes com-
munications? Mieux vaut arriver h Aîn El-Hadjadj, point d'où nous allons nous
élancer directement dans l'inconnu. Bien que nous devions prendre la route de
Vouad Samene, qui m'a toujours été indiquée par les Azdjer, nous faisons, pour-
tant, opérer des reconnaissances pour savoir si aucun autre passage ne peut être
utilement pratiqué dans l'ouest.
Nous avons provisoirement quelques serfs des Azdjer qui peuvent nous diriger
dans le massif du sud. Mes Chambba, qui nous avaient trouvé et conduit ces serfs
en amènent bientôt d'autres, parmi lesquels se trouve un Targui que je connais et
DE L'ALGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS. 139
qui fut jadis mon guide. C'eat cet tiommc qui nous a fourni, un peu plus tord, a
Tigliammar, les deux guides déAnitifs qui noua ont conduits jusque dans l'Air. Les
noiables des Azdjer, prévenus & Ghadamès par un homme que je leur avais expédié
antérieurement, ont bien envoyé une dizaine de guides, mais, ces derniers sont
arrives en retard à Ain El-Hadjadj, où nous leur avons fait savoir que nous
n'avions plus besoin de leurs ser^-ices.
L'attaque et la Irarersée du massif montagneux nommé Tindesset emploient
quatre jours, mais des jours mémorables, étant donné les difllcultcs de terrain û
vaincre. De hautes cimes
de grès noirci par les in-
tempéries, se dressent,
menaçantes, devant et
autour de nous, en un
spectacle morne mais
grandiose, dans lequel
nous semblons une ar-
mée de fourmis montant
àrasaaut d'une pyramide
d'Bgyptc. Partout des
ravins que l'on ne peut
traverser qu'au prix d'ef-
forts constantsBU milieu
des éboulis.
FIO. I. — L ATANT-G.MIDE DANft LE'T|:<DI9SET.
Tout à coup, une /,,prorf«(f«i ».*<«(((««.?>.«« «m i«™s(ri,«-.pr,.;«x,.w«».(/nAVr*i,(.
cascade superbe , sans
eau bien entendu, mais d'un splendide aspect, avec sa table de pierre qui sur-
plombe d'une vingtaine de mctrea le baasin inférieur de l'ouad Angarab!
Le chaos continue longtemps ainsi; puis, toute cette masse de roches se
termine brusquement au sud, et, c'est par une vertigineuse descente qu'il nous
faut atteindre la plaine par un sentier en lacets encombré de blocs, qui por-
fois ne laissent pas même entre eux l'eapace nécessaire pour le passage d'un
chameau.
En bas, on campe dans l'ouata Oudjidl, au pied de hauts mamelons dont les
roches sont couvertes d'inscriptions touareg anciennes, et, dont les flancs portent
d'énormes et antiques tombes que la légende assure devoir contenir des trésors.
A ce sujet, un Targui qui nous suivait me raconte ceci :
(( Un Targui, accompagne d'un nègre, ayant senti s'enfoncer facilement sa lance
dans le sol d'une de ces tombes, se mit à la fouiller. 11 trouva, à faible profondeur,
d'abord, une marmite en terre cuite, vide, puis, en dessous, une seconde marmite
remplie de pépites d'or. Comme il cachait sa trouvaille dans un pan de son vête-
ment, le nègre lui demanda ce que c'était. Ce n'est rien, lui répondit le Targui,
dis seulement : Bismillahi, etc... Le nègre ayant prononcé la phrase sacramentelle,
l'or se changea immédiatement en vieux tessons... »
<( Le Targui avait oublié, avant sa recherche, d'immoler sur la tombe une chèvre
410 FOUHEAU.
OU une chamelle, et, les dieux mécontents ne lui permettaient pas de s'approprier le
trésor... »
La suite de la route, qui nous fait passer à Tighammar et à Ahelledjem, est
bien toujours plus ou moins en montagne, mais, de parcours beaucoup plus facile.
De ce dernier point, nous atteignons, ensuite, Afara, où nous passons un pre
mier janvier tellement glacé que nous aurions pu croire, pour un instant, n'avoir
point quitté la France.
Là, nous sommes dominés par la haute falaise sud du Tassili qui découpe sa
fantastique silhouette sur tout le nord de l'horizon : profils de cathédrale, obélis-
ques, tours, constructions massives, énormes, à lignes presque géométriques, rien
n'y manque.
C'est là que nous rejoignent les deux guides touareg, Sidi et Chaouchi, qui doi-
vent nous conduire au premier village de l'Aïr. Nous sommes donc définitivement
en route, ne possédant, il est vrai, que des renseignements confus, souvent même
contradictoires, sur les points d'eau intermédiaires, mais, enfin, nous sommes en
route.
Bientôt commence la traversée de la région montagneuse nommée Anahef, où
tout n'est que quartz et granit, succession de lignes de montagnes, de plateaux
difficiles, de lits de rivières encombrés de roches; au milieu de cette zone, nous
franchissons la ligne de partage des eaux des bassins méditerranéen et atlantique,
pour aller camper ensuite à Tadent.
Une courte excursion de cinq jours, du 20 au 24 janvier 1899, nous conduit, le
commandant Lamy, Dorian, Leroy et moi, au puits de Tadjenout, point où furent
massacrés le colonel Flatters et ses collaborateurs. Nous étions tous montés à
méhari, et, nous n'avions pour escorte que 30 Chambba, de Ouargla, et, un guide
nommé Thâleb, Targui de l'oasis de Djanet.
Cette excursion fut extrêmement pénible, tant à cause de la vitesse de notre
marche que des difficultés du terrain et du manque d'eau. Nous avons traversé les
gorges imposantes et sauvages de la rivière Obazzer, et, des régions schisteuses
et granitiques, d'une tristesse et d'une désolation dont rien ne peut donner l'idt^.
De puissants massifs, Zerzaro, Sodderai et Serkout, rudes et déchiquetés, hérisséi^
d'aiguilles, s'élevaient au loin, autour de nous, gigantesques témoins qui se dres-
sent imposants sur l'infertile et inhospitalier plateau.
De Tadent, nous gagnons bientôt l'interminable plaine que Barth a si bien
dénommée mer de roches, et, que les Touareg appellent 7'intn. Là, le sol de gravier de
quartz plan est semé de blocs de granit, de mamelons, de lignes de collines farou-
ches, nues, arides et menaçantes. Pas d'eau; nulle végétation; les chameaux portent
en surcharge un peu d'herbe pour leur nourriture, un peu de bois pour la cuisine.
Ils tombent les uns après les autres, et, cela du reste, depuis le Tindesset; leurs car
casses viennent se joindre aux innombrables squelettes antérieurs qui bordent cette
piste terrible sur laquelle ils ont fourni leurs derniers efforts. C'est la période de$
marches interminables, fatigantes, décevantes, où l'on chemine sans cesse, sans
jamais arriver.
Pourtant la mission atteint, enfin, In-Azaoua, après avoir vainement demandé
I)K L*AU.KH1K AV lM\i.it FWAN'AIl Ml
nu rrî.l.rc pulU «I'Amiou l'num.'.Hf ilr «lud-iui- litn» ilrnu. (> puilu i-l à mv ^I
lii-AMitiin le r«<m|>lni-o.
Ijt morlnlilr .lu) n «M «ur ii"- Uu-^ in>u- f..r.f à Ini-^r i.i uin- |.nrli.- .Im
rliiifin"'. «l'aulont pluii qu'un r..fi\..i. r-norU- |M»r Ir Unili-riniil .le Thiiillnl. \i«-iil •li*
iioUN iii>|H)rlcr «lot (laltr*. l'ri n^iuit ni l'ii-m-*. fiii.|u.| «-l iloitin- le m-iri ilr KiTt
Malien, •britcni, *n nn^mr temp*. .-.•. IwKstt.-- cl :ni liomm.-- .1.- r.-«i.rW. ju-iunu
jouriiii lp nimmanilnnl Lnniv n-viftulra h-* rlien-liiT. i*..ur U-» ramener n Idn-uain-
où n<>u< ilcviinn M-journer.
r.i^t n In-AinuuB c|ue ^p rompl k lien i|ui ii"U-. rattn.hnit n la Krainv; r".--t In
ijuc le- (kriiien enurricru, e»j«ilie» par
|<-* Miiii4 (tu eapitaine l'ein. n<>u« arrî-
»êmil. et, t\uc nt'U* leur emiliAnn-» ik"
Jeniièn*^ letln*« pmir le iioril. Aph-. le
■ileiiei' ilevinl eomplet el. il lue (alliil.
|ier<»iiiiieltefiieul. Rlteudre juxpi a Itrni-
fnville -- »<iit ilii'itepi nn-i- imiir
r<-lr"Uverile«n»ine]W<l<-» mien-. Seul-,
tleui li-leirranimi"! nllieielo uoiih furent
n-iui-, •Inii* riiitervnlle. n Ziinler.
Ifie ma n-lietleoiijte jour» imu- amène
n lfer>'uane. pn'mier vill^^'e île l'Air.
■ ilue il.iii* In vntl.-e il'lrlminr. l'n m'uI
puil* iiilermeilinire. n'Iui tie Tniflin/i.
n<>u« n |H-rTni« île renouveler iintn'
pn>ti>)>>u irenu. m mule. r,'>-t là une
rih'ion moritacneu-e. luiHoi* tri-- dit
lieite.rl.iiii ilomineut te^ (|unrl/. le-^rn
uiti-*el le« ifnei>«. «e pn--entAI)l. le plu<t
■>>uveiil. eu nn-hi-- romle^ et en IiI-hj»
•■nitrn»-^. l>i- Inrk'M IHo de rivi<"T»-« enu- "" " ' '"'■'•'* •" *-' ■'*'•■• "■••"'"•
|"-nl ei-» mn"-i(«. «e <lirit:<-.iiit lou- ' (. '■ ■- ■■ :• \ < ■
»er« r<>u<-I. 1^ M-icelnliou **■ Inmve
eontiriii- lie ee- Uinluiv»; le iril.ier. traielle- el niilili.(H-, y e-l Iri-- nl->li.).inl.
Ifer-iMIie e-t UU \ill:it;e p.-u im|N>rlnlit, e.im|N"-e de hutte» tri*» e-p-mt--. I)ien
(nileo el *>.u\rut nk-k-lonti-nv- en un eertniii noinhre.je |>nillolle- entonne- irunc
eneeltite ntii<|u<' en l>rnn<-|i>'- «-.lu-- de l'.,l..l,..f,„ /..■.. ,.,i. lioti-lruil -iir le I-tiI
mènH-deh \nM.v. iv\illni;e|H....-.led.Hjnrdin-et iin<- |K-lite (<>r<'l .le |>nluii''r-. U-
liatiilant- «ml .l.< T--iinn'tr Kil.-iii. n.>in. el, lenr-e-. \n\i-.
U • h'I. Vi llidj \|..|i.iin.-.|. n-u* r».«it <le r», ■•■ntennlde: il o e.<tinn Fj-«iri
de lLtr>. Il nxii. pr.-..-nle. |.-u npr.-. «m Lan [--re. Kl H^idj Yatn. ni-ill.-.r.l de plu4
de •ptilre *iiu-t- nii-, rr..-..re dr-il et pre-'jne *ift. » ieui pliil..-,.p(ie, p,'<Tl:inl fort
l-H-n ]'.irit>e et plein d',itn< iiil>- et d'nrUiiMl<-. Uni: mlr le «ou^enir itu |i.i->.ili' de
K.r1l>. et. n..u-.-i>lr. (..i,t d Knon d.-it.r> .|iii (ni l-nh-temi» «ui l»'>le. Il Intiile le
tilli.;.- .).• Tiiiln.'li ..\t. i-i-iii d ir<>Mii.,„v
442 FOUREAU.
C'est lui qui, nous recevant un jour dans sa case, me montre un tapis de haute
laine, en me demandant si je le reconnais. Je lui réponds que ce tapis est certaine-
ment de provenance algérienne, mais, que je suis incapable de lui assigner une
origine exacte. Il réplique alors : u Mais c'est toi-même qui en as fait cadeau, il y
a quelques années & Guidassen, le sultan des Azdjer, et, ce dernier m'en a vendu la
moitié ». i'^ais lieu d'être quelque peu surpris de retrouver dans l'Aïr un morceau
de mes libéralités de l'ouad Mihero.
Une chaîne de hautes montagnes, le Timgué ou Tenguek, domine Iferouanc à
l'est et tout près de nous; ce ne sont que pics élevés, abrupts, rugueux, inacces
sibles, et, nus, que sillonnent des vallées étroites et profondes. Ces montagnes pren-
nent, le soir et le matin, d'admirables colorations, et, étendent devant nous un impo-
sant et merveilleux panorama.
Nous sommes en pleine lutte pour obtenir des animaux de transport, destinés à
remplacer ceux, hélas! trop nombreux, qui ont péri en route depuis l'Algérie; mais,
point de chameaux; nul n'en amène, les nomades Kéloui font le vide autour de
nous, et, se tiennent hors de portée. Quant aux villageois, ils en ont peu ou point.
Nous sommes dans une situation fort embarrassante. Devant l'absence de pro-
positions, le commandant Lamy part, avec nos propres animaux, pour aller chercher
l'échelon resté à In-Azaoua, et, après un voyage de vingt-trois jours, très pénible
à cause des chaleurs élevées et du manque d'eau, il le ramène à Iferouane ; mais il
a été mis dans l'obligation de brûler une grande quantité d'objets d'échange, des
cotonnades, des dattes, etc., qu'il ne pouvait enlever, faute d'animaux ; obligation
pénible, désolante et à laquelle nous allions malheureusement être soumis à nouveau,
h brève échéance, nos chameaux fondant comme une cire molle autour de nous.
Entre temps, le 12 mars, une bande de Touareg, forte de 4 ou 500 hommes, tant
montés que fantassins, était venue, au lever du jour, attaquer notre camp, au son
des tam-tam, et, en psalmodiant l'invocation musulmane Im illa illallah. Attaque
aussi folle que vaine; deux ou trois feux de salve dispersent celte horde qui fuit de
toutes parts, sans essayer aucun retour offensif, laissant la plaine jonchée de cada-
vres de méhara et d'hommes. Cette aventure nous met en possession de quelques
animaux abandonnés par nos agresseurs.
Nos vivres sont épuisés; l'achat de mil et de sorgho — qui constituent, mainte-
nant, avec la viande des chameaux invalides, le fond de notre nourriture, — est
très difficile; on n'en recueille que de très petites quantités, ces denrées venant du
Damergou, et, les caravanes de ravitaillement des villages n'étant pas arrivées ou ne
voulant pas se montrer.
Des négresses, louées à cet effet, passent leurs journées à piler, au camp, dans
de grands mortiers de bois, ces grains indigestes. Quand le temps et la quantité de
mil le permettent, elles séparent et enlèvent le son, opèrent un second broyage entre
deux pierres préparées à cet effet, et, produisent ainsi une farine passable; dans le
cas contraire, qui est le plus fréquent, nous absorbons le tout, sans triage, sous la
forme d'une sorte de bouillie grise qui ressemble beaucoup plus à un cataplasme
d'hôpital qu'à un potage bisque.
Quelques litres de lait aigre, quelques fromages secs du pays, viennent parfois
I>B l/Ai.<*KHIB Al' r.oxoo Fn\^\Al^. lU
\.iniT n«>lrr menu, mni^i, m ni |H*ltto quaiitilt* i|iif» cV<*t in^i>;nifiniil. Toul h* momir
oiiti" il<* joii\ c|iinn<l on a pu nclirttT une pn%li**|uc ou une tlou/ninc tl'oiKniMi^.
Ia*^ loriinilr* *iVhe**, w>rtc <li» firlitat tn>mln*^ miiht** ri Iri'^ di^vit»*, *oMlr%*iV%
l»-ir un \rnl vîmIimiI, wint fn'*4|UfMili^ c( It*"* chnlrur* iti*^ («iii(^ h ivllc* t'*|MN|uc
«II* rnnnrv* imiir«. avril, mni). Nou^ «ommoi tlnn"* une «Mi(T\nn(e ntlenlr. |in'HMVU|N'*<i
«!«• In qut*^Uon «Ii*h vivre<« et <le ivllo ilen tnin<»|M)rS. (Ih.ii|ue jour m* |>rtNlui<*«*tit de
h<'mlin*ux |iAlnl>n*i> ilunn li»<ii|ueN on iliM'ute nur le« n»ut«*^ à <tuivn\ «ur la |M>iiilion
«Ir^ |ta»int<» ilVnu, nur le<i elmmenui h m* pr«NMinT; mfilheunMiM*ni«*nt v**^ |Milal»re4
h'.ilMMiti«<M*nl jamnit, et, %nut I«*m queli|ut*^ rhnmeaux nvueilli** apn»^ In fuite «lu
«/'l'ii vi unequininine crautre** f«Mirni<« en kication |»ar Kl lladj Ynta. nou*« n*avon<«
rit-n %ii.
r^»mme il c^t im|MKHiMe d'attendri» iei plu«t l(»ni;temp«*, onn«< nMirir le ri^iue |m*u
.ikimMc d'y mtuirir de faim, il e^»! d«Vid<* que non« ferons un pn<« en a\nnt, en
riil«>\.int tout t*r que no<i aniniauv di«*|Miiiil»lf*^ |NMivi*nt |Mirter, et, en lai<*«ant le
n^'^tr au cnmp. *ou«» In »;nnle d*une partie il«* IV^'urte c«immant|tv |>ar le capitaine
ItriUlL
Ni»U4 ir.itftion*. ain««l, le t^\ mai, le viltatre d'.\»rurllal, |mr une marrlie d'une
niiqii.intainf* «Ir kilom«*tn*«. et, aprè^ un M-jour de t*> jour» à lfen«iane,
Airuellalt^t «kitue au pii*il mrme «l'une haute elialne abrupte et ?M»ml>n* ii«''i mon*
l:)i;nr% de TAir. en un |»«»int où h*^ etn»itH mvini, %'fnant il«»* •»ommft«», !»V|ian«ui<
M'fil en un lari:«* lit d«* ri\i«*n*, alMMi«laiument «^uivert par d«*^ foum'** de trî*^ lN*aux
k:<»mn)i«*r«. Nou* «l«imin«>n« leur» eim«*«4 touiTut^ du haut «le n(dnM*amp t|ui e<it in*«
tnllt* «ur une rniinrnt^e i<Mdt*4% iMirte d*ii«»t de li|o«\<« de irranit qui n«>U4 d«>nne une
|Hi«iti(in t«»ut à (ait ine\putrnatde.
Ijr ^illafce e^t d«*^iTt. al»an«l<>nné |»ar <m»4 hahitant^ qui a\ai«*nt |»ri< |Mirt h
ralta«|ui* de ntiln* camp à lfen»uane. «m m* la eon«luite de leur rlit*f, i^orte de niarn-
U'ut. n<>nim«'* Kl lla«ij M«Mi«<»a.
Nou« avions, il crtt«* t*|MM|ue. av«v n«»u«. un Tnrirui d«*^ Kel Ken»uane, du n(»m
«rirhait». «M»rle ih* l»an«iit (»u dVumeur d«* irrand*'^ n>ute<», qui êlait «|Mintanrment
*rnu n»* mettn» À notn» «ii«»|MHkiiion. A\«v lui. th^ nv«»nnai**an«'^*^ furiMil et«vut*Vi»n
nutour ti'AtfUfdlal; «*i^ nvonnai^^int*!*^ n«)U4 fin*nt pn*n«!r«* |M)*»M*H<«ion d'un eiTtain
iM*mhre «h» <<ham«*auY. «le ImimiN. dVuH'^ et «le «'ht-vn»*. appartenant. Mdt au\ ff'*»"
«lu ^îll-ik'c. «»<»it auY autres tribut n\nnt |»arti«*i|M* à ratta«|ue d'IfrnMiane.
t/c*l dan** mu* d«' «*e* nvonfi.ii«»*nn«*e*. «Iirifcr«v par le commandant l«amy. qu'une
|»artîe de Tc^M'orte fut l)ru^|urm(*iit a*«Miillic, à liueltara. |iar un |Mirti de 7 à HIM)
T«>uan*ir (|ui lui tu«*ri*iit un h<«mm(* «*t m hl«*«M*n*nt qu«*l«pi«*« autres. tU>mme la f(»i<t
pr«*«*i-«l«*nte. <!•*« |i*^ pn nii<*r<» feuK de <vnl\<\ t«Mit le m«Mi<le rt.iit en fuite, lain^ant «ur
le c.irrr.iu un <* rl.nn n«iml»n* «le m«»rt« et «pii^lquc^ atiimauv.
tl'«*^t «liri« l«* 0*r.\u pri« «la h* le harn.it'lH'mf'iit d«* l'un de «"«^^ m«»rt<i <|U*«int été
ncueilli« t\vn fr.i.:nii ni* «le p'ipier. n\ant in«'«»Mtt-«l.-il»leni«Mit ap|»artenu au \«»\airimr
Krmin «le Hïr\ ij^% fricmeiit* |»«»rtent, «vriU au cra)«»n. «|ue|t|ue* chiffrer et Ai^
«•irm-li n** •!• ih'MTiplii.pie'». of, clin, un ^"lit «pie «le llar\ r»-«licealt iréneralenient •»<»%
n'»l«-« en «•t«ïh»*'f i| lue.
tir.i«*e aui pri*«*» f lit» ^ A in* !»♦* *li\« r*e* n» ••nu «i^viiici *. n«dn^ camp e*t «le\ejiu
4i0 FOUBBAU.
OU une chamelle, et, les dieux mécontents ne lui permettaient pas de s'approprier le
trésor... »
La suite de la route, qui nous fait passer à Tighammar et à Ahelledjem, es(
bien toujours plus ou moins en montagne, mais, de parcours beaucoup plus facile.
De ce dernier point, nous atteignons, ensuite, Afara, où nous passons un pre
mier janvier tellement glacé que nous aurions pu croire, pour un instant, n'avoir
point quitté la France.
Là, nous sommes dominés par la haute falaise sud du Tassili qui découpe sa
fantastique silhouette sur tout le nord de Thorizon : profils de cathédrale, obélis-
ques, tours, constructions massives, énormes, à lignes presque géométriques, rien
n'y manque.
C'est là que nous rejoignent les deux guides touareg, Sidi et Chaouchi, qui doi-
vent nous conduire au premier village de l'Aïr. Nous sommes donc définitivement
en route, ne possédant, il est vrai, que des renseignements confus, souvent même
contradictoires, sur les points d'eau intermédiaires, mais, enfin, nous sommes en
route.
Bientôt commence la traversée de la région montagneuse nommée Anahef, où
tout n'est que quartz et granit, succession de lignes de montagnes, de plateaux
difficiles, de lits de rivières encombrés de roches; au milieu de cette zone, nous
franchissons la ligne de partage des eaux des bassins méditerranéen et atlantique,
pour aller camper ensuite à Tadent.
Une courte excursion de cinq jours, du 20 au 24 janvier 1899, nous conduit, le
commandant Lamy, Dorian, Leroy et moi, au puits de Tadjenout, point où furent
massacrés le colonel Flatters et ses collaborateurs. Nous étions tous montés à
méhari, et, nous n'avions pour escorte que 30 Chambba, de Ouargla, et, un guide
nommé Thâleb, Targui de l'oasis de Djanet.
Cette excursion fut extrêmement pénible, tant à cause de la vitesse de notre
marche que des difficultés du terrain et du manque d'eau. Nous avons traversé les
gorges imposantes et sauvages de la rivière Obazzer, et, des régions schisteuses
et granitiques, d'une tristesse et d'une désolation dont rien ne peut donner l'idée.
De puissants massifs, Zerzaro, Sodderai et Serkout, rudes et déchiquetés, hérissés
d'aiguilles, s'élevaient au loin, autour de nous, gigantesques témoins qui se dres-
sent imposants sur l'infertile et inhospitalier plateau.
De Tadent, nous gagnons bientôt l'interminable plaine que Barth a si bien
dénommée mer de roches^ et, que les Touareg appellent IHtnn. Là, le sol de gravienle
quartz plan est semé de blocs de granit, de mamelons, de lignes de collines farou*
ches, nues, arides et menaçantes. Pas d'eau ; nulle végétation ; les chameaux portent
en surcharge un peu d'herbe pour leur nourriture, un peu de bois pour la cuisine.
Ils tombent les uns après les autres, et, cela du reste, depuis le Tindesset; leurs car
casses viennent se joindre aux innombrables squelettes antérieurs qui bordent cette
piste terrible sur laquelle ils ont fourni leurs derniers efforts. C'est la période des
marches interminables, fatigantes, décevantes, où l'on chemine sans cesse, sans
jamais arriver.
Pourtant la mission atteint, enfin, In-Azaoua, après avoir vainement demandé
Notre second séjour à Agadez n'amena aucun changement dans l'altitude des
autorités locales; toujours même indolence et même inertie, et, pourtant il était
déplorable de nous éterniser en ce point où nous n'avions plus rien à faire. li
fallut donc employer les moyens de rigueur et l'argument le plus décisif fut la main-
mise par l'escorte sur les deux puits qui alimentaient la ville. Nous ne laissions
eux habitants que les puits d'eau de mauvaise qualité qui se trouvent dans Agadez
même. Le résultat fut assez prompt; nous pAmes, ainsi, obtenir un renfort d'une
centaine de chameaux et de quelques ânes.
Le 17 octobre 1899, sous la conduite de Mili-Menzou et de deux ou trois autres
guides, nous quittions, enfin, Agadez, et, par des marches longues et rapides, nous
traversions les régions de l'Azaouakh et du Tagama.
L'Azaouakh est une zone désertique, non boisée, aride, où se montrent quelques
petits mornes de grès roux. Le Tagama — qui, en langue touareg, signifie forêt —
est partout recouvert de brousse plus ou moins dense, coupée, çà et là, de surfaces
nues. Le sous-bois et les parties sans arbres sont tapissés de graminées dont la
plus abondante se nomme kareadjia. Cette plante est une joie pour les animaux
qui la mangent avidement; en revanche, elle est une véritable plaie pour les
voyageurs. Ses graines, enfermées dans de petites enveloppes hérissées de pointes
imperceptibles, s'attachent à tout et produisentdc douloureuses piqûres. Les jambes
des chevaux et des chameaux, celles des hommes, en sont entièrement recouvertes;
Isientôt, les couvertures même en sont entièrement feutrées- Je laisse ù penser
combien il peut être agréable de coucher sur un tel lit d'épines. Je ne puis que
conseiller de consulter à l'égard du karendjia la relation de Barth qui lui consacre
plusieurs pages de son ouvrage. Le karendjia nous a accompagné, avec quelques
intermittences, toutefois, jusque sur le bas Chari.
La brousse est surtout composée de gommiers de taille petite ou moyenne que
dominent, çà et là, quelques plus grands arbrca, surtout une sorte de Ficus à fron-
daison très fournie et dont l'aspect rappelle de loin absolument celui du châ-
taignier.
Le Tagama est un véritable paradis pour les chosseurs. La quantité et la multi-
plicité du gibier y sont incroyables; on trouve là trois ou quatre variétés d'antilopes,
des phacochères, des lions, des perdrix, des pintades, et, bien d'autres que j'omets.
Ces animaux sont peu farouches; nous avons vu des girafes défiler tout près de
nous. Une autre, quelque temps auparavant, avait, pour ainsi dire, déboulé sous nos
pieds, et reçu une balle de l'un de mes Chambba. Bien que touchée, elle ne fut pas
poursuivie, parce qu'il était onze heures du soir, et, que, profitant du clair de lune,
nous étions dans l'obligation de marcher, sans laisser personne derrière nous.
Le Damergou est beaucoup plus découvert que le Tagama. On y voit quelques
bouquets de bois et d'immenses champs de mil, qui est actuellement récolté. Çà et
là, des arbres coupés très bas au milieu des plantations qui sont régulières et dont
les tiges sont très élevées.
C'est à Gangara, grand village du Damergou, que nous rejoignons le premier
échelon qui nous avait précédé deux jours auparavant sous Je commandement de
Lamy. Après avoir traversé les villages deSabankafiet de Dambiri, puis une région
442 FOUREAU.
C'est lui qui, nous recevant un jour dans sa case, me montre un tapis de haute
laine, en me demandant si je le reconnais. Je lui réponds que ce tapis est certaine-
ment de provenance algérienne, mais, que je suis incapable de lui assigner une
origine exacte. Il réplique alors : « Mais c'est toi-même qui en as fait cadeau, il y
a quelques années à Guidassen, le sultan des Azdjer, et, ce dernier m'en a vendu la
moitié ». i'^rvais lieu d'être quelque peu surpris de retrouver dans l'Aïr un morceau
de mes libéralités de l'ouad Mihero.
Une chaîne de hautes montagnes, le Timgué ou Tenguek, domine Iferouane à
l'est et tout près de nous; ce ne sont que pics élevés, abrupts, rugueux, inacces-
sibles, et, nus, que sillonnent des vallées étroites et profondes. Ces montagnes pren-
nent, le soir et le matin, d'admirables colorations, et, étendent devant nous un impo-
sant et merveilleux panorama.
Nous sommes en pleine lutte pour obtenir des animaux de transport, destinés à
remplacer ceux, hélas I trop nombreux, qui ont péri en route depuis l'Algérie; mais,
point de chameaux; nul n'en amène, les nomades Kéloui font le vide autour de
nous, et, se tiennent hors de portée. Quant aux villageois, ils en ont peu ou point.
Nous sommes dans une situation fort embarrassante. Devant l'absence de pro-
positions, le commandant Lamy part, avec nos propres animaux, pour aller chercher
l'échelon resté à In-Azaoua, et, après un voyage de vingt-trois jours, très pénible
à cause des chaleurs élevées et du manque d'eau, il le ramène à Iferouane; mais il
a été mis dans l'obligation de brûler une grande quantité d'objets d'échange, des
cotonnades, des dattes, etc., qu'il ne pouvait enlever, faute d'animaux ; obligation
pénible, désolante et à laquelle nous allions malheureusement être soumis à nouveau,
à brève échéance, nos chameaux fondant comme une cire molle autour de nous.
Entre temps, le 12 mars, une bande de Touareg, forte de 4 ou 500 hommes, tant
montés que fantassins, était venue, au lever du jour, attaquer notre camp, au son
des tam-tam, et, en psalmodiant l'invocation musulmane Iji illa illallah. Attaque
aussi folle que vaine; deux ou trois feux de salve dispersent cette horde qui fuit de
toutes parts, sans essayer aucun retour oiïcnsif , laissant la plaine jonchée de cada-
vres de méhara et d'hommes. Cette aventure nous met en possession de quelques
animaux abandonnés par nos agresseurs.
Nos vivres sont épuisés; l'achat de mil et de sorgho — qui constituent, mainte-
nant, avec la viande des cliameaux invalides, le fond de notre nourriture, — est
très difficile; on n'en recueille que de très petites quantités, ces denrées venant du
Damergûu, et, les caravanes de ravitaillement des villages n'étant pas arrivées ou ne
voulant pas se montrer.
Des négresses, louées à cet effet, passent leurs journées à piler, au camp, dans
de grands mortiers de bois, ces grains indigestes. Quand le temps et la quantité de
mil le permettent, elles séparent et enlèvent le son, opèrent un second broyage entre
deux pierres préparées à cet effet, et, produisent ainsi une farine passable; dans le
cas contraire, qui est le plus fréquent, nous absorbons le tout, sans triage, sous la
forme d'une sorte de bouillie grise qui ressemble beaucoup plus à un cataplasme
d'hôpital qu'à un potage bisque.
Quel(|ues litres de lait aigre, quelques fromages secs du pays, viennent parfois
DE L»ALGÉH1B AU CONGO FRANÇAIS. 443
varier notre menu, mais, en si petite quantité que c'est insignifiant. Tout le monde
saute de joie, quand on a pu acheter une pastèque ou une douzaine d'oignons.
Les tornades sèches, sorte de petites trombes minces et très élevées, soulevées
par un vent violent, sont fréquentes et les chaleurs très fortes à cette époque
de l'année (mars, avril, mai). Nous sommes dans une énervante attente, préoccupés
de la question des vivres et de celle des transports. Chaque jour se produisent de
nombreux palabres dans lesquels on discute sur les routes à suivre, sur la position
des points d'eau, sur les chameaux a se procurer; malheureusement ces palabres
n*aboutissent jamais, et, sauf les quelques chameaux recueillis après la fuite du
ghezi et une quinzaine d'autres fournis en location par El-Hadj-Yata, nous n'avons
rien vu.
Comme il est impossible d'attendre ici plus longtemps, sans courir le risque peu
aimable d'y mourir de faim, il est décidé que nous ferons un pas en avant, en
enlevant tout ce que nos animaux disponibles peuvent porter, et, en laissant le
reste au camp, sous la garde d'une partie de l'escorte commandée par le capitaine
Reibell.
Nous gagnons, ainsi, le 26 mai, le village d'Aguellal, par une marche d'une
cinquantaine de kilomètres, et, après un séjour de 90 jours à Iferouane.
Aguellal est situé au pied même d'une haute chaîne abrupte et sombre des mon-
tagnes de l'Aïr, en un point où les étroits ravins, venant des sommets, s'épanouis-
sent en un large lit de rivière, abondamment couvert par des fourrés de très beaux
gommiers. Nous dominons leurs cimes touffues du haut de notre camp qui est ins-
tallé sur une éminence isolée, sorte d'îlot de blocs de granit qui nous donne une
position tout à fait inexpugnable.
Le village est désert, abandonné par ses habitants qui avaient pris part à
l'attaque de notre camp à Iferouane, sous la conduite de leur chef, sorte de mara-
bout, nommé El-Hadj-Moussa.
Nous avions, à cette époque, avec nous, un Targui des Kel-Ferouane, du nom
d'Arhaio, sorte de bandit ou d'écumeur de grandes routes, qui était spontanément
venu se mettre à notre disposition. Avec lui, des reconnaissances furent exécutées
autour d'Aguellal; ces reconnaissances nous firent prendre possession d'un certain
nombre de chameaux, de bœufs, d'anes et de chèvres, appartenant, soit aux gens
du village, soit aux autres tribus ayant participé à l'attaque d'iferouane.
C'est dans une de ces reconnaissances, dirigée par le commandant Lamy, qu'une
partie de l'escorte fut brusquement assaillie, à Guettara, par un parti de 7 à 800
Touareg qui lui tuèrent un homme et en blessèrent quelques autres. Comme la fois
précédente, dès les premiers feux de salve, tout le monde était en fuite, laissant sur
le carreau un certain nombre de morts et quelques animaux.
C'est dans le Coran pris dans le harnachement de l'un de ces morts qu'ont été
recueillis des fragments de papier, ayant incontestablement appartenu au voyageur
Erwin de Bary. Ces fragments portent, écrits au crayon, quelques chiffres et des
caractères sténographiques, or, chacun sait que de Bary rédigeait généralement ses
notes en sténographie.
Grâce aux prises faites dans les diverses reconnaissances, notre camp est devenu
4i4 FOUREAU.
une véritable ménagerie. Pendant la nuit, c'est un concert ininterrompu de beugle-
ments, de braiements, de bêlements des plus assourdissants et des plus variés; ce
sont des promenades rapides et incessantes de jeunes chamillons, de veaux, d'ânes
et de chèvres, qui nous piétinent à qui mieux mieux, puisque nous couchons à
terre, et, qui, lorsque l'on fait un mouvement pour les chasser, opèrent une retraite
précipitée, en chargeant, avec effroi et en masse, sur un autre point du camp où iU
vont bousculer d'autres dormeurs.
Rien à manger ici, si ce n'est de la viande; il faut donc partir, mais les animaux
que nous possédons actuellement, tant ânes que chameaux, ne nous permettent point
d'emporter ce qui nous reste de bagages. Le commandant Lamy a ramené, le It juin.
d'Iferouane, l'échelon resté en arrière, mais, on a dû brûler les étoffes, tous les objets
d'échange, tous les appareils lourds, les vêtements de rechange des officiers et des
hommes, les lits, les tentes, etc. Nous procédons ici à une opération du même genre,
de façon à ne garder que le strict indispensable. On sacrifie donc tout ce qui
restait : étoffes, livres, appareils et plaques photographiques, ne gardant qu'une
partie des tonnelets et les cartouches, et, la mission se met encore une fois en mou-
vement vers le sud, le 25 juin, après un mois de séjour à Aguellal.
Dix jours de marche lente et pénible, en montagne, nous amènent au villagi*
d'Aoudéras. Les chameaux, et surtout les ânes, tombent en route ou refusent
d'avancer; on met leurs charges sur les chevaux des spahis et des officiers qui
sont ainsi dans l'obligation de marchera pied, mais, enfin, en dépit de toutes ce-»
peines, toutes ces fatigues, nous gagnons Aoudéras.
Là, malgré des lettres affables envoyées par plusieurs chefs Kéloui, nous n'ar-
rivons point à trouver d'animaux. Nous ne vivons que sur un ravitaillement envoyt-
et vendu par le sultan d'Agadez, qui voudrait bien nous voir continuer droit au
sud, sans passer par sa capitale.
Telle n'est pas actuellement notre opinion : mieux vaut nous rendre au cœur
de la place, où peut-être notre présence forcera le sultan à agir; aussi, après une
halte de dix-sept jours, temps employé en stériles démarches et en vaines recher-
ches, nous nous décidons à marcher sur Agadez.
Nous avions passé à Aoudéras une bien triste période, lassés par les protes-
tations des divers chefs Kéloui, qui nous criblaient de correspondances mais qui ne
paraissaient point inquiets, au point de vue de la question nourriture; pourtant,
le i4 juillet, on avait organisé une grande revue avec défilé, et une fête de nuit pour
les tirailleurs. Les spectateurs s'étaient formés en un grand carré au centre duquel
brûlait un immense feu destiné à éclairer. Là, tous les gradés français viennent, ou
chanter des chœurs, ou débiter des monologues ou des chansons. De temps en temps,
quelque intermède ou une farce mimée, jouée par des tirailleurs indigènes affublés
de déguisements bizarres, aident à varier le programme.
11 est deux figures touareg qu'il convient de citer ; ce sont celle d'Akhedou et
celle de Mili-Menzou ; le premier, très remuant, un peu agité mais très sociable, nous
a rendu de grands services comme intermédiaire, comme interprète et comme
fourrier de colonne, tant à Aoudéras qu'à Agadez. Le second, qui était le vizir le
plus notable du sultan d'Agadez, était un homme de parole, de bon scn<, et
DE L'ALGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS. itS
d'énergie; il s'est toujours conduit, vis à-vis de nous, de la façon la plus correcte et
la plus dévouée; il fut notre chef guide final d'Agadez à Zinder; de là, il accom-
pagna le commandant Lamy dans sa tournée à Tessaoua et fut envoyé por lui aux
nouvelles à Sokkoto. Dans la suite, il a rendu des services à notre compagnon
Dorion, lops de son mémorable raid de retour entre Zinder et Say.
La route d'Aoudéras à Agadez se poursuit d'abord en montagnes, à sol dur et
rocheux, avec quelques cols assez difficiles; puis, apparaissent des rangées de col-
lines granitiques, plus basses, séparées par des vallées à très belle végétation au
milieu de laquelle do-
mine le Doum ou pal-
mier d'Egypte, Le pays
s'ouvre de plus en plus,
et, c'est dans une plaine,
plus ou moins couverte
de petits gommiers, que
s'élève Agadez, où nous
arrivons le 28 juillet.
Notre campementoccupe,
à 1 800 mètres de la ville,
un petit mamelon planté
de quelques arbres, et, au
centreduquel se trou ve un
puits abondant, nommé ^^^ ^^ _ f^^,„^ louiRBo
Tinchamane. «epndutlioH iaUrdUt en Fraact tl A Cêlrangtr^ comprit la Suéde el ta A'oreigi!.
L'aspect de la ville
d'Agadez est plutôt triste. Sa surface est considérable, et, pour plus de la moitié,
recouverte de maisons en ruines. Les constructions intactes sont en pisé; plusieurs
possèdent un étage. Des monticules, composés d'immondices ou de murs affaissés
et détruits, font, çà et là, des éminences au pied desquelles s'ouvrent des trous qui
deviennent des mares après les pluies, et, dont l'eau sert à abreuver les habitants.
Quelques rares maisons sont assez coquettes; elles appartiennent toutes à des
gens du Touat ou de la Tripolitaine. Celle du sultan — qui est pourvue d'un étage
percé de petites fenêtres régulières — n'a aucun caractère. Elle s'élève, massive,
tout près de la mosquée dont le haut minaret, en forme de tronc de pyramide,
n'a point changé depuis l'époque où Barth en a dessiné la typique silhouette.
Les pluies ont creusé, sur ses flancs d'argile, des ruisseaux larmoyants qui menacent
de les traverser complètement. Les poutres d'étages sont saillantes au dehors et
lui donnent un aspect hérissé et farouche.
Un marché s'est créé à la porte de notre camp : on y amène de rares bœufs,
mais, beaucoup de moutons et de chèvres, des pintades, des poules, des pigeons,
des arachides, des galettes de farine de mil, des fromages secs, des haricots, un peu
de lait aigre, enfin, du tabac, en petite quantité, provenantdeKanoetde Katschéna;
ce dernier, qui est présenté en liasses contenant 40 ou 50 feuilles pressées, est d'ex-
cellente qualité.
446 FOUREAU.
Le mil de nourriture ne nous est fourni qu'au jour le jour, et, encore avec la
plus grande difficulté, et, constamment sous le coup de menaces. C'est désespérant
et pourtant le sultan, ses parents, ses vizirs, se confondent en protestations de
dévouement, promettant du grain en abondance, des chameaux, des ânes.
On a planté, sur le sommet de la maison du sultan, un pavillon français, et, il
a promis de hisser ce pavillon, chaque fois qu'un blanc quelconque se présenterait
devant la ville. Nous avons obtenu de lui quelques chameaux et quelques ânes.
Comme nous avions acquis la certitude que le pouvoir du sultan était, sinon nul
du moins h peu près insignifiant, que son autorité s'étendait surtout sur la ville,
et quelle autorité I que d'autres chefs importants, entre autres l'Anastafidet Yatau,
se partageaient le territoire des Kéloui, il fut décide que nous partirions pour Zinder,
avec les seuls moyens dont nous disposions, et qui ne nous permettaient malheu
reusement point d'organiser un équipage d'eau.
Le 10 août, nous nous mettions en route, à deux heures du matin, munis d'un
guide fourni par le sultan, et décrété excellent, même la nuit; il devait nous faire
camper, chaque jour, à un point d'eau. Mais, amère désillusion I Dès la première
halte aux puits d'Abellakh, nous ne trouvâmes que la quantité d'eau strictement
nécessaire pour nous empêcher de mourir de soif, soit à peu près un verre d'eau par
homme. Aucun des animaux n'avait pu boire. Nous poursuivions la marche dès
minuit; le lendemain, à l'arrivée aux puits signalés, nous ne trouvions pas unegoutte
de liquide I Ce n'est que beaucoup plus tard, et, grâce aux recherches du guide et des
Chambba dévoués qui m'accompagnaient depuis Ouargla, que l'on découvre une
réserve d'eau de pluie dans les anfractuosités de roches des collines d'Irhaiene.
Pendant le séjour fait ici, on rencontre d'autres mares du même genre. C'était
enfin l'abondance! Aussi, l'une des mares, taillée en baignoire dans le grès, servit,
tout un jour, de iub bienfaisant à bon nombre d'entre nous; peu favorisés ceux qui
furent les derniers!
La mission reprend sa marche, mais, le guide, si excellent nous disait on, se
perd et nous perd, et ses intentions sont très transparentes; c'est, à dessein, qu*il
nous fait peu à peu retourner vers le nord. Il n'y avait pas à hésiter en pareille
occurrence; ordre de revenir aux mares d'Irhaiene est donné, et, nous atteignons de
nouveau Agadez, après une absence totale de dix jours.
Ce déplacement avait été terrible pour tout le monde. Son souvenir restera long-
temps gravé dans ma mémoire. Jamais la mission entière n'a affronté de plus redou<
table péril. Cette marche, accomplie, sous une température élevée, par des hommes
privés de boisson, très lourdement chargés, pieds nus pour la plupart, est sans
précédents. Tous les officiers l'ont faite à pied, leurs chevaux, de même que ceux
des spahis, portant des charges de toute nature.
Notre dénûment est très grand et on ne peut guère se faire une idée de l'étal de
délabrement de nos pauvres tirailleurs. Tous leurs effets de toile ne sont plus que
de la dentelle; les pantalons ont depuis longtemps disparu; heureux sont les rares
qui possèdent encore des lambeaux de caleçons. La forme des chaussures — pour
ceux qui en ont — leur dissymétrie pour le même homme, sont de vrais poèmes.
C'est inénarrable comme aspect et comme variété de guenilles.
Notre second séjour à Agadez n'ameiis aucun chantaient dans l'attitude des
autorités locales; toujours même indolence et même inertie, et, pourtant il était
déplorable de nous éterniser en ce point où nous n'avions plus rien à faire. Il
fallut donc employer les moyens do rigueur et l'argument le plus décisif fut la main-
mise par l'escorte sur les deux puits qui alimentaient la ville. Nous ne laissions
aux habitants que les puits d'eau de mauvaise qualité qui se trouvent dans Agadez
même. Le résultat fut assez prompt; nous pilmes, ainsi, obtenir un renfort d'une
centaine de chameaux et de quelques ânes.
Le 17 octobre 1899, sous la conduite de Mili Menzou et de deux ou trois autres
guides, nous quittions, enlin, Agadez, et, par des marches longues et rapides, nous
traversions les régions de l'Azaoualch et du Tagama.
L'Azaouakh est une zone désertique, non boisée, aride, où se montrent quelques
petits mornes de grès roux. Le Tagama — qui, en langue Louareg, signifie forêt —
est partout recouvert de brousse plus ou moins dense, coupée, çà et là, de surfaces
nues. Le sous-bois et les parties sans arbres sont tapissés de graminées dont la
plus abondante se nomme karendjia. Cette plante est une joie pour les animaux
qui la mangent avidement; en revanche, elle est une véritable plaie pour les
voyageurs. Ses graines, enfermées dans de petites enveloppes hérissées de pointes
imperceptibles, s'attachent h tout et produisent de douloureuses piqûres. Les jambes
des chevaux et des chameaux, celles des hommes, en sont entièrement recouverles;
bientôt, les couvertures même en sont entièrement feutrées. Je laisse à penser
combien il peut être agréable de coucher sur un tel lit d'épines. Je ne puis que
conseiller de consulter à l'égard du karendjia la relation de Barth qui lui consacre
plusieurs pages de son ouvrage. Le karendjia nous a accompagné, avec quelques
intermittences, toutefois, jusque sur le bas Ghari.
La brousse est surtout composée de gommiers de taille petite ou moyenne que
dominent, çà et là, quelques plus grands arbres, surtout une sorte de Ficus à fron-
daison très fournie et dont l'aspect rappelle de loin absolument celui du châ-
taignier.
Le Tagama est un véritable paradis pour les chasseurs. La quantité et la multi-
phcité du gibier y sont incroyables; on trouve là trois ou quatre variétés d'antilopes,
des phacochères, des lions, des perdrix, des pintades, et, bien d'autres que j'omets.
Ces animaux sont peu farouches; nous avons vu des girafes défiler tout près de
nous. Une outre, quelque temps auparavant, avait, pour ainsi dire, déboulé sous nos
pieds, et reçu une balle de l'un de mes Chambba. Bien que touchée, elle ne fut pas
poursuivie, parce qu'il était onze heures du soir, et, que, profitant du clair de lune,
nous étions dans l'obligation de marcher, sans laisser personne derrière nous.
Le Damergou est beaucoup plus découvert que le Tagama. On y voit quelques
bouquets de bois et d'immenses champs de mil, qui est actuellement récolté. Çà et
là, des arbres coupés très bas au milieu des plantations qui sont régulières et dont
les tiges sont très élevées.
C'est à Gangara, grand village du Damergou, que nous rejoignons le premier
échelon qui nous avait précédé deux jours auparavant soua le commandement de
Lamy. Après avoir traversé les villages de Sabankafi et de Dambiri, puis une région
448 FOUREAU.
de halliers assez serrés, nous touchons aux villages de Bakimarane et de Delladî,
pour arriver ensuite à Zinder.
Je n'ai point encore parié des nombreuses négresses volontaires qui accompa-
gnaient la mission, et, dont le nombre grossissait à chacune de nos haltes. Ce$
femmes, généralement très gaies, très causeuses, supportaient assez bien les fatigues
de la route, bien qu'elles fussent chargées, sur la tête, de calebasses remplies d'une
infinité de choses les plus disparates et les plus inattendues. C'étaient, pour la
plupart, des esclaves qui, ayant fui le domicile de leurs maîtres, venaient chercher la
liberté sous le pavillon de la mission, profitant de notre marche vers les pays où
elles avaient écoulé leurs jeunes années et qu'elles espéraient ainsi revoir; c'est
pourquoi, plus tard, beaucoup d'entre elles restèrent égrenées dans divers villages
du Soudan où elles avaient retrouvé leur père, leur mère ou leurs frères. Elles
avaient, du reste, pratiqué presque toutes, la doctrine du mariage libre, et, étaient
devenues les épouses temporaires d'un grand nombre de nos tirailleurs, dont elles
partageaient aussi bien le menu que les travaux.
A Zinder, nous trouvons un détachement d'une centaine de tirailleurs sénégalais
commandes par le sergent Bouthel et formant la garnison du poste. Ces hommes
qui, accompagnés du sultan et de sa cavalerie, étaient venus à quelques kilomètres
au-devant de nous, virent défiler devant leurs yeux toute notre escorte, déguenillée,
mais vaillante et superbe. Le salut des deux drapeaux, affirmé par des sonneries de
clairon, évoquait en ce point et dans ce cadre, un tableau émouvant, et, les flbreç
patriotiques de chacun de nous vibrèrent en cet ibstant d'une chaude et réconfor
tante émotion.
De l'ancienne mission Voulet, seuls, ces cent hommes restaient à Zinder; le lieu-
tenant Pallier était reparti- pour. le Sénégal; les lieutenants Joalland et Meynier
avaient fait route vers le lac Tchad, un mois environ avant notre arrivée.
Zinder est une grande et belle ville, entourée de hautes murailles en terre, très
épaisses à la base, et percées de sept portes. La ville couvre une très grande sur-
face; elle renferme des maisons dont, partie en pisé qui rappellent assez bien le type
de celles de Djenné, si bien décrites par M. Dubois, et, partie en paillottes bien
faites, et, pourvues d'une petite cour entourée de nattes élevées soutenues par des
pieux. Le palais du serki ou sultan occupe une assez grande étendue, construit
aussi en pisé; il ne présente aucun caractère artistique.
Ce qui donne à la ville un aspect riant et heureux, c'est d'abord la diversité
de forme de ses cases, l'irrégularité des positions qu'elles occupent, enfin, la pré-
sence un peu partout, jetés au hasard, d'arbres et de grands arbustes : alinnka,
baobab et borassus, ces derniers au tronc lisse terminé par une belle couronne de
feuilles flabclliformes.
Toute une partie de la ville est occupée par une agglomération de grands rochers
et de blocs de granit qui s'élèvent plus haut que les murs et dominent tous les
alentours. De leur sommet le spectacle est fort beau : sous les pieds s'étend la ville,
tout autour une forêt très claire composée de grands et magnifiques arbres : juju-
biers énormes, palmiers, baobabs et grands gâo, sorte de gommiers robustes à
feuilloge vert grisâtre et à siliques dorées.
DE L'ALGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS. 449
Non loin du mur et à l'extérieur, on voit se dresser le tata français de comman-
dement, nommé Fort Cazemajou, sur un amoncellement de gros blocs de granit,
et qui commande au loin tous les environs. C'est là qu'habitent les Sénégalais de la
garnison. Ce tata appartenait auparavant à un grand négociant touareg, nommé
Mallem Yaro, qui en a fait don à la France. Mallem Yaro est un homme remar-
quable; sa conduite envers nous a toujours été absolument correcte. Il nous a été
fort utile en maintes occasions, et, s'est toujours prêté, sans hésitation, aux démar-
ches que nous lui faisions faire et aux recherches dont nous le chargions.
Il habite actuellement Zengou, banlieue touareg de Zinder, où il possède de nom-
breux immeubles. C'est dans sa maison, qui est, en même temps, un magasin, que
j'ai trouvé, au milieu de cotonnades, de peaux, de plumes d'autruches, de soieries,
d'épices, etc., les objets les plus disparates et les plus étranges, tels que bouteilles
d'absinthe pleines, flacons de parfums d'origine française, boîtes de bonbons arabes
provenant de Tunis et ornées de chromos, bouteilles d'Hunydi Janos, un réveil de
provenance allemande, des cages contenant des civettes vivantes dont, chaque
semaine, on extrait le musc; mais, j'arrête cette énumération qui deviendrait fasti-
dieuse.
C'est à Mallem Yaro que j'avais remis un courrier pour la France, le 3 novembre
4899. Ce courrier, que je croyais perdu, a été remis le 23 octobre dernier, par un
homme de Ghadamès, entre les mains du Consul général de France à Tripoli, qui a
eu l'obligeance de me le réexpédier. Ces correspondances ont donc mis une année
pour parvenir à leur adresse, mais, enfin, elles sont parvenues ; ce qui prouve que les
hommes de Mallem Yaro remplissent fidèlement les consignes dont ils sont chargés.
C'est aussi Mallem Yaro qui nous avait fourni trois de ses parents ou agents qui
ont fidèlement accompagné la mission de Zinder au Tchad et jusqu'à Koussri, et,
qui ont. sans compter et sans hésiter une seule fois, rendu les plus grands services,
tant comme guides que comme interprètes, intermédiaires, et, fourriers de colonne.
Devant l'une des portes de Zinder s'élève un marché composé de cases régulières
divisées en petites boutiques. Entre ces rangées de cases, on voit, accroupies en
lignes parallèles, des négresses vendeuses. Il se débite un peu de tout ici, depuis les
cotonnades jusqu'au tabac, des bijoux, du sel, du natron, des noix de gouro (kola),
des harnachements de chevaux, quelques légumes, du bois, des nattes, etc. On
vend même des grillades des plus appétissantes et des mieux présentées. Autour
d'un petit foyer circulaire, formé par un tas de terre, surélevé d'une vingtaine de
centimètres, les grillades, enfilées sur des baguettes, sont exposées régulièrement
en cercle, et, retournées de temps à autre par des enfants ou des femmes.
Tout ce marché est fort animé; surtout vers quatre heures, le va-et-vient y est
incessant, au milieu du caquetage bruyant et rapide de toutes ces négresses dont les
cheveux, soigneusement et artistiquement relevés en un casque élégant, sont for-
tement enduits d'indigo délayé dans du beurre. Parfois même, on y coudoie quel-
ques « horizontales » du pays qui passent, d'un air très affairé, portant sur la tête
une petite corbeille dans laquelle un ou deux oignons tiennent compagnie à une
tomate ou à un igname.
La propreté du marché et de la ville, et la corvée de nettoyage, sont convenable-
La Gcooraphic. n. 3Q
450 FOUREÂU.
ment assurés par les innombrables vautours chauves, qui planent de toutes parU,
ou qui se perchent philosophiquement — immobiles pendant des heures entières
— sur chacune des dentelures régulières du mur d'enceinte. Je dois dire que cette
variété d'oiseau est répandue à profusion partout, depuis TAîr jusqu'au Congo.
On peut en dire autant des innombrables variétés de tourterelles qui voltigent, sans
cesse, dans tous les arbres, et, que nous avons rencontrées sans interruption.
Pendant la période de séjour à Zinder, le commandant Lamy, avec la moitié de
l'escorte, avait fait un déplacement vers Tessaoua, et, aux environs de cette ville,
pour ramener à l'obéissance les chefs de cette région qui devenaient récalcitrants.
Après avoir remis ces gens à la raison, et, assuré l'ordre dans la région au prix
de quelques combats, Lamy était rentré à Zinder. Son absence avait duré trente-
jours. Il avait recueilli en route, comme tribut et comme amendes des révoltés, près
de 300 chevaux.
D'autre part, une fraction des Touareg Kéloui nous fournissait à Zinder, et dans
un but politique, une centaine de chameaux. Nous avions donc à ce moment les
éléments nécessaires pour continuer notre route.
J'avais heureusement trouvé, en arrivant à Zinder, un télégramme de M. le
Ministre de l'Instruction Publique qui comblait tous mes vœux. Ce télégramme me
donnait liberté de manœuvre pour choisir la route qui me conviendrait, me laissant
seul juge de l'opportunité de revenir, soit par le Soudan, soit par le Congo.
Je n'avais point à hésiter un seul instant puisque le programme que nous avions
remis avant le départ, tant à l'Instruction Publique qu'aux Colonies et à la Société
de Géographie, comportait la traversée du Sahara jusqu'au Soudan, la route du
Soudan au Tchad, puis, au Kanem, et, enfln, la jonction avec M. Gentil, sur le Cbari;
c'est donc, avec la plus douce satisfaction, que je décidai que la marche devait se
continuer vers l'est.
Le commandant Lamy avait pieusement rapporté de son voyage dans la région
de Tessaoua la dépouille du colonel KIobb. Nous procédâmes, le 27 décembre, à son
inhumation dans le cimetière situé au pied du fort, en même temps qu'à celle des
ossements du capitaine Cazemajou et de son interprète Olive, dont la mission de
l'Afrique Centrale avait antérieurement recueilli les restes, enfouis après l'assassinat
dans un puits à sec, voisin de la ville. Celte cérémonie fut imposante et triste;
toutes les troupes présentes rendirent les honneurs.
MM. Dorian et Leroy restaient à Zinder, comptant rentrer en France par Say et
le Dahomey.
Le commandant Lamy quittfi Zinder, avec le premier échelon, le 26 décembre,
et moi même, avec le reste de l'escorte, sous le commandement du capitaine Rei
bell, le 29. Nous restions en communication avec Lamy qui nous transmettait It^
renseignements utiles à connaître sur les points d'eau et les villages. Nous le rejoi
gnimes, le 9 janvier 1900, aux villages d'Adeber, pour faire, ensuite, roule com-
mune.
Le pays parcouru comporte quelques beaux villages. La brousse est très claire,
avec bouquets de grands arbres et vastes plaines couvertes de hautes graminn*-
sèches, dans lesquelles le gibier abonde. De nombreuses mares ou petits lacs, aux
eaux ctiorgéesde carbonate de soude, segTÈnenttoutle long du cnemin. ues dépres-
sions sontloujours entourées de palmiers doum. Tel est le pays nommé Manga. On
y trouve de nombreuses exploitations de sel que les indigènes extraient des boues,
des eaux, et, des cristallisations des lacs, sel très impur, du reste, mais qui, néanmoins,
se vend bien et dont la consommation s'étend au loin. Les producteurs de ce sel, qui
sont des industriels et non des agriculteurs, l'échangent contre du mil, pour leur
nourriture.
Du village d'Adeber, marchant toujours à travers des plaines à hautes graminées
que dominent, çh et là. d'imposants tamariniers, nous atteignons la rivière Koma-
dougou Yobé, ou coule un filet d'eau, et, dont les bords sont partout voilés par
une bande forestière assez épaisse.
Cette rivière arrose l'important village de Begra, où nous trouvons le cheikh
Ahmar Scindda, fils de l'ancien sultan de Kouka, détrôné par Rabah. Nous assis-
tons à son investiture comme nouveau sultan du Bornou, au milieu d'un grand
concours de chefs, venus un peu de toutes parts.
Ahmar Scindda arrivait, lui-même, de Zinder oii il s'était autrefois réfugié. Il
semble compter uniquement sur nous pour ressaisir son trône. Il a été, avec une
suite de quelques cavaliers et auxiliaires, notre compagnon de route, et, ne nous a
pas un instant quitte; il était encore avec l'escorte au moment où j'ai repris le
chemin de la France.
Pendant toute cette période, aussi bien que dans celle qui a suivi, nous étions
toujours très limités comme rations de vivres. Le mil était extrêmement rare dans
ce pays où l'exploitation du sel se substitue complètement aux travaux agricoles,
si bien que nous avions souvent faim; je me rappelle ma joie en découvrant, un
jour inopinément, quelques minuscules tablettes de chocolat de réclame, insérées
dans une botte d'échontillons d'autres produits. C'était une richesse inespérée, un
régal inattendu pour un palais, depuis longtemps, privé de nourriture sucrée. Pen-
dant un instant, l'homme était redevenu un enfant.
Nos malheureux animaux s'égrenaient encore sur la route; nous n'avions que
de l'herbe sèche à leur fournir, nourriture qui leur constituait un très maigre ordi-
naire, surtout en raison des services, plutôt pénibles, que nous leur demandions.
Cette situation, au point de vue de l'alimentation des hommes et des animaux, ne
fit, au surplus, qu'empirer chaque jour jusqu'à Koussri, où, pour changer, elle
continua, après une courte période d'aisance relative.
Tous les villages rencontrés, dans le voisinage de la rivière Komadougou, ont
été pillés et brûlés par les bandes de Rabah. Ce ne sont partout qu'amoncellements
d'ossements humains, de crânes, de tibias, qui blanchissent dans la brousse,
lamentable épilogue de cette sauvage et cruelle invasion.
Kouka, l'ancienne merveilleuse capitale du Bornou, la ville aux cent mille habi-
tants, n'a pas été plus épargnée; ce n'est plus maintenant qu'un immense et attris-
tant amas de ruines. Des murs à demi écroulés qui dressent encore leurs silhouettes
déjà recouvertes de lianes, des arbres élevés qui poussent dans l'intérieur des cases,
des milliers de jarres en terre, les unes brisées, les autres intactes, voilà tout ce qui
reste de l'antique reine du Soudan. Ce spectacle est d'une infinie tristesse, et, la
4&0 FOUREAU.
OU une chamelle, et, les dieux mécontents ne lui permettaient pas de s'approprier le
trésor... »
La suite de la route, qui nous fait passer à Tighammar et à Âhelledjem, est
bien toujours plus ou moins en montagne, mais, de parcours beaucoup plus facile.
De ce dernier point, nous atteignons, ensuite, Afara, où nous passons un pre-
mier janvier tellement glacé que nous aurions pu croire, pour un instant, n'avoir
point quitté la France.
Là, nous sommes dominés par la haute falaise sud du Tassili qui découpe sa
fantastique silhouette sur tout le nord de Thorizon : profils de cathédrale, obélis-
ques, tours, constructions massives, énormes, à lignes presque géométriques, rien
n'y manque.
C'est là que nous rejoignent les deux guides touareg, Sidi et Chaouchi, qui doi-
vent nous conduire au premier village de l'Aïr. Nous sommes donc définitivement
en roule, ne possédant, il est vrai, que des renseignements confus, souvent même
contradictoires, sur les points d'eau intermédiaires, mais, enfin, nous sommes en
route.
Bientôt commence la traversée de la région montagneuse nommée Ânahef, où
tout n'est que quartz et granit, succession de lignes de montagnes, de plateaux
difficiles, de lits de rivières encombrés de roches; au milieu de cette zone, nous
franchissons la ligne de partage des eaux des bassins méditerranéen et atlantique,
pour aller camper ensuite à Tadent.
Une courte excursion de cinq jours, du 20 au 24 janvier 1899, nous conduit, le
commandant Lamy, Dorian, Leroy et moi, au puits de Tadjenout, point où furent
massacrés le colonel Flatters et ses collaborateurs. Nous étions tous montés à
méhari, et, nous n'avions pour escorte que 30 Chambba, de Ouargla, et, un guide
nommé Thâleb, Targui de l'oasis de Djanet.
Cette excursion fut extrêmement pénible, tant à cause de la vitesse de notre
marche que des difficultés du terrain et du manque d'eau. Nous avons traversé les
gorges imposantes et sauvages de la rivière Obazzer, et, des régions schisteuses
et granitiques, d'une tristesse et d'une désolation dont rien ne peut donner l'idée.
De puissants massifs, Zerzaro, Sodderai et Serkout, rudes et déchiquetés, hérisson
d'aiguilles, s'élevaient au loin, autour de nous, gigantesques témoins qui se dres-
sent imposants sur l'infertile et inhospitalier plateau.
De Tadent, nous gagnons bientôt l'interminable plaine que Barth a si bien
dénommée mer de roches, et, que les Touareg appellent Jwin. Là, le sol de gravier de
quartz plan est semé de blocs de granit, de mamelons, de lignes de collines farou-
ches, nues, arides et menaçantes. Pas d'eau; nulle végétation; les chameaux portent
en surcharge un peu d'herbe pour leur nourriture, un peu de bois pour la cuisine.
Ils tombent les uns après les autres, et, cela du reste, depuis le Tindesset; leurs car-
casses viennent se joindre aux innombrables squelettes antérieurs qui bordent cette
piste terrible sur laquelle ils ont fourni leurs derniers efforts. C'est la période des
marches interminables, fatigantes, décevantes, où Ton chemine sans cesse, sans
jamais arriver.
Pourtont la mission atteint, enfin, In-Azaoua, après avoir vainement demandé
HE L'ALGÉRIE AL CONGO FRANÇAIS. (33
TcIiikI s'éloigne de nous, et, le lac se divise en multiples logunes, sorles de tentacules
dont les méandres capricieux et diOus s'avancent souvent fort loin dans les terres,
nous formant h des circuits et a des crochets fastidieux. Ce n'est qu'aux villages de
Néguéléoua qu'il nous est donné de revoir — et pour la dernière fois — la nappe
brillante du Tchad émaillêe, en cette région, de nombreuses îles.
Nous passons, ensuite, dans la région du Kanen, dont les oasis principales, qui
nourrissent des palmiers, sont dans notre est. Une marche oblique nous conduit à
Ocguénemdji, village situé non loin de Negouri et de Mûo.
Le lieutenant Joalland, qui avait reçu les lettres à lui précédemment adressées
par Lamy, est venu ici,
avec 30 cavaliers, au-de- j ■
vant de nous, son comp |
étant resté en face de '
Cioulféï, sur le bord du
Chari, sous le comman-
dement du lieutenant
Meynier.
he Uéguénemdji, une
marche rapide de cinq
jours nous amène au
Chari, au campementdc
la mission de l'Afrique
Centrale. La jonction
était donc dérmitive-
menl faite avec cette ' dans lb tchad a vahiu
mission (ancienne mis- aiproduelionialerdlleenFranceeldrétrnngerfMiapHiIttSutdttlliif/or^ge.
sion Vonlet).
La région parcourue pendant ces cinq jours nous a amené — dans la première
partie — à marcher dans des plaines plates, couvertes de grands roseaux secs, et,
qu'inondent les eaux en saison pluviale, puis, à côtoyer des mares ou de grandes
lagunes, bordées de hauts roseaux et plus ou moins obscurément reliées au lac.
La plaine, ensuite, est ondulée et mouchetée de bouquets de bois que parfois
dominent d'énormes figuiers sycomores et où abonde le leboraq, cet arbre qui ne
nous a pas quittés depuis le Sahara du nord et que nous verrons encore jusqu'aux
environs du 7° de Lat, N. — Les indigènes emploient son écorce broyée en guise
de savon, et, mangent l'amande, à saveur légèrement amère, de ses fruits.
Nous avons traverse la région nommée Bahar-el-GhazaI sur les cartes. Il faut
être prévenu pour soupçonner là une rivière; du reste le Bahar-el-Ghazal n'est point
un afiluent du Tchad, comme certains étaient tentés de l'admettre, c'est seulement
une sorte de lagune ou de golfe très allongé dans lequel — au dire des indigènes,
et, lors des très hautes crues du Tchad — l'eau s'avance jusqu'à une soixantaine de
kilomètres dans l'intérieur des terres-
Plus loin, la brousse s'épaissit, et, sur un sous-bois de graminées ininterrompues,
s'élèvent des hallicrs plus ou moins touffus, dominés, çft et là, par des bouquets de
442 FOUREAU.
C'est lui qui, nous recevant un jour dans sa case, me montre un tapis de haute
laine, en me demandant si je le reconnais. Je lui réponds que ce tapis est certaine-
ment de provenance algérienne, mais, que je suis incapable de lui assigner une
origine exacte. Il réplique alors : u Mais c'est toi-même qui en as fait cadeau, il y
a quelques années à Guidassen, le sultan des Azdjer, et, ce dernier m'en a vendu la
moitié )). J'^rvais lieu d'être quelque peu surpris de retrouver dans l'Aîr un morceau
de mes libéralités de l'ouad Mihero.
Une chaîne de hautes montagnes, le Timgué ou Tenguek, domine Iferouane a
l'est et tout près de nous; ce ne sont que pics élevés, abrupts, rugueux, inacces-
sibles, et, nus, que sillonnent des vallées étroites et profondes. Ces montagnes pren-
nent, le soir et le matin, d'admirables colorations, et, étendent devant nous un impo-
sant et merveilleux panorama.
Nous sommes en pleine lutte pour obtenir des animaux de transport, destinés à
remplacer ceux, hélas I trop nombreux, qui ont péri en route depuis l'Algérie; mais,
point de chameaux; nul n'en amène, les nomades Kéloui font le vide autour de
nous, et, se tiennent hors de portée. Quant aux villageois, ils en ont peu ou point.
Nous sommes dans une situation fort embarrassante. Devant l'absence de pro-
positions, le commandant Lamy part, avec nos propres animaux, pour aller chercher
l'échelon resté à In-Azaoua, et, après un voyage de vingt-trois jours, très pénible
a cause des chaleurs élevées et du manque d'eau, il le ramène à Iferouane; mais il
a été mis dans l'obligation de brûler une grande quantité d'objets d'échange, des
cotonnades, des dattes, etc., qu'il ne pouvait enlever, faute d'animaux; obligation
pénible, désolante et à laquelle nous allions malheureusement être soumis à nouveau,
a brève échéance, nos chameaux fondant comme une cire molle autour de nous.
Entre temps, le 12 mars, une bande de Touareg, forte de 4 ou 500 hommes, tant
montés que fantassins, était venue, au lever du jour, attaquer notre camp, au son
des tam-tam, et, en psalmodiant l'invocation musulmane Im illa iUallah, Attaque
aussi folio que vaine; deux ou trois feux de salve dispersent cette horde qui fuit de
toutes parts, sans essayer aucun retour offensif, laissant la plaine jonchée de cada-
vres de méhara et d'hommes. Cette aventure nous met en possession de quelques
animaux abandonnés par nos agresseurs.
Nos vivres sont épuisés; l'achat de mil et de sorgho — qui constituent, mainte
nant, avec la viande des chameaux invalides, le fond de notre nourriture, — est
très difficile; on n'en recueille que de très petites quantités, ces denrées venant du
DamergoH, et, les caravanes de ravitaillement des villages n'étant pas arrivées ou ne
voulant pas se montrer.
Des négresses, louées à cet efTet, passent leurs journées à piler, au camp, dans
de grands mortiers de bois, ces grains indigestes. Quand le temps et la quantité de
mil le permettent, elles séparent et enlèvent le son, opèrent un second broyage entre
deux pierres préparées à cet effet, et, produisent ainsi une farine passable; dans le
cas contraire, qui est le plus fréquent, nous absorbons le tout, sans triage, sous la
forme d'une sorte de bouillie grise qui ressemble beaucoup plus à un cataplasme
d'hôpital qu'à un potage bisque.
Quelques litres de lait aigre, quelques fromages secs du pays, viennent parfois
i>E L'algéhie au cungo français. «ss
ville, fuyant Rabah et venant, pour ainsi dire, se mettre sous In protection de
l'escorte de la mission. On peut, sans exagération, évoluer À 10 ou 12000 le
nombre de ces gens, qui, dans l'espace d'un mois, sont venus se grouper
autour de Koussri. Us avaient amené leurs troupeaux dont on peut fixer l'impor-
tance à environ 15000 têtes, boeufs, moutons ou chèvres. Ces indigènes apparte-
naient tous aux diverses tribus des Choua.
Les Choua sont des hommes de couleur très peu foncée, largement répandus
por groupes dons tout le Bornou et sur la rive est du Cliorï. Leur provenance est
incontestablement orien-
tale et leur langue d'ori-
gine est l'arabe, que tous
connaissent et porlent
plus ou moins, bien que,
dans leurs relations en
général, ils se servent
habituellement de la lan-
gue bornouonc et baguir-
mienne. Leurs femmes
ont d'asisez beaux types,
et des traits assez fins,
sans trace notobledesang
nègre. Leurscheveux sont
longs, divisésen une mul- no. v. — dasqui dr iëcbk du mb chahi.
titude de petites tresses n'pr(>dMhnt.UirdilftnFr<.,uxet(ir»n»eerfei)mpri,laSu4dtilla.\on-.-!ii!.
rondes ; parfois, par der-
rière, une tresse plus forte est relevée en forme de catogan. Toutes portent, sous
leurs vêtements, à la hauteur des hanches, une série de colliers de grosses perles
blanches et bleues; parfois elles arrivent à avoir ainsi jusqu'à dix ou douze ron-
gées de ces colliers. U est facile de s'en rendre compte, car elles ne quittent point
cet ornement à l'heure du bain, et fréquemment elles se plongent dons la rivière,
La population des villes du bas Chari : Cliaoui, Gouiféï, Mora, Koussri, Kornock-
Logone, et, quelquesau très, est composée d'une racedegens appelés Kottoko. Déteinte
noire très foncée, avec descheveux extrêmement laineux, ces indigènes sont générale-
ment laids, mais bien faits; les femmes, surtout, sont des chefs-d'œuvre de laideur.
C'est là une population exclusivement adonnée à la pêche, lia pèchent ou fllct, au
harpon, au filet uur pirogue. A cet effet, leurs pirogues sont extrêmement stables,
longues d'une douzaine de mètres, larges de 1 m. 50 à 1 m. 60, à l'orrière où se
trouve situé le maître-bau ; l'ovont est très étroit, très élevé et se relevant en pointe,
l'n grand filet, monté sur deux énormes ontennes divergentes, est placé sur l'ex-
trême arrière et monœuvré ou moyen d'un gros levier composé d'une pièce de bois
coudi-e à ongle droit. On abaisse ce filet, jusqu'à ce qu'il avoisine le fond de la rivière,
et, la pirogue avance très lentement, pendant qu'une autre petite pirogue, montée
par deux gamins, vient vers le filet, en faisant grand tapage, bottant l'eau avec des
perches, frappant en cadence sur le plat-bord du petit esquif. A ce moment, le filet
456 FOUREAU.
est relevé, et, la capture retombe d'elle-même dans le bateau de pêche. Comme les
rivières de ce pays sont très poissonneuses, les prises sont généralement bonnes.
Pour donner une idée de la quantité de poissons du Chari, je dirai qu'à maintes
reprises, pendant que je remontais cette rivière, des poissons de belle taille sau-
taient d'eux-mêmes, dans ma pirogue où il ne restait plus qu'à les saisir.
Koussri domine le Logone d'une dizaine de mètres et les maisons viennent
jusqu'au sommet de la berge à pic. Les constructions sont bien faites, en pisé
solide, recouvertes de toits de chaume supportés par une charpente de perches assez
résistante. Elles sont généralement de forme rectangulaire, parfois aussi de forme
cylindrique. Quelques-unes des premières possèdent un étage. Assez élevées de pla-
fond, elles n'ont qu'une ouverture très petite servant de porte. Souvent elles sont
précédées de cours qui entourent deux ou trois maisons. Dans l'intérieur, on trouve
toujours les immuables magasins à mil, sorte de hauts cylindres en terre cuite ou
en torchis.
Un très grand nombre de maisons de Koussri abritent des ruches à abeilles,
disposées, à très peu de chose près, comme dans les logements des Kabyles de
l'Aurès : que l'on s'imagine des jarres presque cylindriques, en vannerie recou
verte d'un enduit d'argile, et, dont le goulot, beaucoup plus étroit, est placé le long
du mur en face d'un petit trou pratiqué pour l'entrée et la sortie des insectes. On
trouve aussi de ces ruches placées, non seulement dans les arbres de la ville, mais,
dans les grands arbres de la brousse, dans toute la région où, du reste, pullulent
de très nombreuses abeilles sauvages, comme sur tout le cours du Chari et du Grî-
bingui. Le miel est, pour cette raison, un article commun dans tout le pays.
Par suite des énormes distances à parcourir, de l'insécurité du pays, et de la
lenteur des communications par indigènes dans ces régions, nous n'avions encore pu
recevoir de M. Gentil, lui-même, de réponses à nos lettres; mais, nous en avions du
capitaine de Lamothe, qui se trouvait à Masséré, ville du Baguirmi peu éloignée de
l'ancienne capitale Massénya. Cet offlcier et les hommes qu'il commandait, formait
l'avant-garde de la mission Gentil qui descendait le Chari, avec tout son convoi
pour venir nous rejoindre.
Entre temps, le commandant Lamy avait envoyé le sous-lieutenant de Chambrun
conduire une soixantaine de nos chameaux au capitaine de Lamothe, pour aidecaux
transports de la mission. Des nouvelles de M. de Chambrun et de M. de Lamothe
nous arrivèrent à Koussri le 2 avril, au matin. Aussitôt, Lamy décida d'envoyer à
M. Gentil un renfort d'une vingtaine de pirogues, pour faciliter la descente de son
convoi.
La mission saharienne avait, à ce moment, accompli en entier son programme:
Sahara, Soudan, Tchad, et, Chari. Son rôle était donc terminé, et, l'escorte de la mis-
sion saharienne comme celle de la mission de l'Afrique Centrale restait désormais
à la disposition du Commissaire du Gouvernement, M. Gentil, pour les opérations
de guerre qu'il jugerait nécessaire de faire. Je me mettais donc en route, le soir même,
avec les pirogues escortées par 30 hommes.
Ce n'est que le 11 avril que je rencontrai M. Gentil à Mandjafa. Cette rencontre
nous pénétra tous les deux d'une bien vive et bien naturelle émotion. Rien ne
^
t>K L'ALUEBIE AU CONGO FRANÇAIS. *Ï7
pouvait 6Lrc plus impressionnant qu'une semblable situation. Gentil s'avançont
dans un pays qui est sien, qu'il a découvert et fait connaître au monde, voyant
tout à coup apparaître un autre homme de sa nation parti de la Méditerronéc el qui
vient prendre sa main sur le Chari, c'était là la soudure détinitive du dernier
anneau de la chaîne française s'élendant maintenant à travers tout le continent
africain.
M. Gentil mit gracieusement à ma disposition, six miliciens d'escorte, deux
pirogues, des pagayeurs, des vivres, et, un guide — ami particulier du sultan Gaou-
rang — et qni avait fait,
en 1898, le voyage de
Paris.
Le H avril, je con-
tinuais à remonter le
fleuve, tandis que la mis-
sion Gentil de.scendnit
rejoindre Koussri. Pen-
dant trois mois et demi,
je restai t^ansaucunc nou-
velle de l'arrière, et, ce
n'est qu'à Brazzaville, le
21 juillet, que j'eus la
douleur d'apprendre la
mort de Lamy. Ce n'est ^^ ^., _ pj^gg^QE i>i nAPioEs slh
que beaucoup plus tord, Jtrpnd«elii>a intentHe tn Fmatr el <i nii-anttr ^ tomin-iM la Suètlr el la .Vonri/t.
en France, que j'eus con-
naissance des combats qui avaient amené la déroute complète des troupes de
Rabali, combats si brillamment conduits par le capitaine Rcibell qui, après la
mort du commandant Lamy, était devenu commandant des troupes sur le Chari.
Notre navigation, tant sur le Chari que sur le Gribingni, duracinquante six jours,
J'avais avec moi Villattc, et, les quatre Chambba, de Ouargla, qui nous avaient si
bravement et si fidèlement servis depuis l'Algérie. Cette période de navigation fut
plutôt monotone. Chaque soir, nous campions sur un banc de sable, précaution
qui n'empêchait pourtant pas. nos pagayeurs de déserter de temps en temps. Il
fallait alors s'en procurer de nouveaux dans les villages de paillottes établis sur le
cours de la rivière, et, ce recrutement était toujours laborieux. Nous étions dans la
saison des basses eaux; aussi, parfois le peu d'épaisseur de la couche liquide nous
forçait â des traînages plus ou moins longs. Notre allure était extrêmement lente
et permettait à nos Chambba de descendre à terre, de chasser, puis, de nous rejoindre,
ou même de nous précéder, très facilement en amont. Chaque jour ainsi, nous
avions deux ou trois antilopes; ce nombre était subordonné d'ailleurs, à nos
besoins de viande, cor le gibier pullule littéralement sur le cours du Chari, et les
hautes herbes étant partout incendiées à cette époque de l'année, les animaux sont
très faciles à voir.
Nous entrions en ce moment dans la saison des pluies, et les tornades nous ren-
458 FOUREAU.
daient de fréquentes visites, soulevant en grosses vagues les eaux du fleuve, et, nous
forçant à chercher un refuge le long des berges. C'est dans ces occasions que Ton
pouvait voir le spectacle suivant : aussitôt les pirogues accotées à la berge, pendant
la pluie, tous les pagayeurs se jettent à l'eau jusqu'au cou, se mettent sur la tète
une calebasse à l'envers, et se maintiennent philosophiquement ainsi jusqu'à la fin
de l'orage. La raison en est fort simple, la température des eaux de la rivière est
d'environ 30 degrés et celle de la pluie n'est que de 24 degrés; les indigènes ne s'im
mergent que pour ne pas grelotter.
Je ne parlerai pas des hippopotames, ni des crocodiles, ni des antilopes; ils sont
innombrables. Le lion est très fréquent; si on ne le voit guère, on l'entend Itiutes
les nuits. Les rhinocéros abondent; quant aux éléphants, certains cantons des bonis
du Chari en sont peuplés. Une nuit, campés dans une île de sable, nous avions
toute une bande de ces grands animaux, à deux ou trois cents mètres du camp. Ils
sont restés là plus de deux heures, souillant, ronflant, pateaugeant dans Teau,
s'aspergeant à qui mieux mieux, pendant qu'une troupe d'hippopotames grognait
à quelques pas de nous, exprimant bruyamment leur fureur de nous voir occuper le
lieu habituel de leurs ébats. Nous avions autour de nous quelques maigres feux de
campement, dont le faible éclat ne paraissait point troubler la quiétude de ces nix^-
turnes visiteurs qu'une nuit profonde nous empêchait, au reste, de distinguer.
Sur les rives du Chari, s'élevaient, il y a encore peu de temps, de grands et lieaux
villages; tous ont été détruits par les troupes de Rabah. Leur population, baguîr
mienne pour certains, bornouanne pour les autres, — pour le bas et moyen Chari
du moins — s'est, en partie, dispersée dans la brousse; ceux des habitants re^trs
ont construit des villages de paillottes, soit sur les rives, soit plus fréquemment sur
les bancs de sable; villages de pécheurs essentiellement éphémères, puisqu'ils ne
peuvent subsister au moment des hautes eaux qui les recouvriraient.
Le Chari, même à cette époque de basses eaux, est une très belle rivière, dont le
lit est fort large. Pendant la saison des hautes eaux, non seulement il devient un
fleuve majestueux, atteignant, en certains points, 6 à 8 kilomètres de largeur,
mais encore, il s'épanche de toutes parts dans les plaines de bordure, en formant
d'innombrables marigots, lacs ou étangs temporaires. Les berges majeures sont, au
loin, limitées par une brousse élevée qui prend, peu à peu, à mesure que l'on remonte
vers le sud, un aspect tropical. Un seul poste a été créé sur cette rivière, celui de
Tounia nommé Fort Archnmhaull.
Lorsque Ton abandonne le Chari proprement dit, pour remonter son affluent le
Gribingui, la scène change. Cette rivière est beaucoup plus étroite et n'excède pa>
60 mètres à son embouchure, pour arriver à une vingtaine de mètres seulement, à
la hauteur du poste de (iribingui. Son cours est composé de plusieurs biefs créés par
une succession de rapides qui régularisent son débit. Ces rapides sont actueUement
recouverts de très peu d'eau et nous forcent à quelques traînages parfois Ih-*
pénibles. Mais, aux hautes eaux, ces rapides disparaissent pour faire place à dt
violents remous, où le cours du (iribingui vient se heurter à de gros blocs de rocbt*.
et, acquiert en ces points un courant de grande vitesse.
La brousse, entrecoupée de parties nues, qui borde la rivière, est gaie et animi^
I)E L'ALGERIE AU CONGO FRANIIAIS. 13V
par une inflnitc d'oiseaux et de singes, pendant que le sous bois recèle un praiid
nombre de fauves. Des berges rocheuses h pic, des coudes brusques et fréquents
couronnés de forêts, donnent au pnjsnge des aspects variés et intéressants.
La rivière est littéralement seméi; de pièges à poissons qui, parfois sont fort
encombrants, en ce sens qu'ils obstruent fréquemment tout le courant. Les indigènes
choisissent, en effet, de grands et beaux arbres do bordure, les abattent en trnvers et
barrent ainsi la rivière; il ne leur reste plus qu'à faire des trouées dans les brandies
submergées, et, a poser en face de grandes nasses. Ces nasses sont l'objet dos
convoitises de mes pa-
gayeurs ; il me faut, à cha-
que instant, intervenir
pour les empêcher d'aller
leur rendre visite et de les
allêfier de leur contenu.
Dans la partie supé-
rieure du Gribingui. on
rencontre ([uelques ponts
suspendus du plus pitto-
resque effet. Profilant de
deux grands arbres des
berges, les indigènes les
réunissent par des lianes
longues et robustes, re- ,,^ ,.„ _ „„^, ^^^^ts^^ sm le ghwinco.
lient ces lianes entre elles HcpnKUcUo» mlentUe m Fi-ance et A niranger y comprit la SucJe el la .Xorr^-jr.
par d'autres lianes, tis-
sant ainsi une sorte de grossier fdet, en formedc V, qui sert à la fois de pont
et de parapet.
.\u poste de Gribigui , nous abandonnions les pirogues pour prendre In roule de
terre, sur un espace de près de 300 kilomètres. J'étais monté à bœuf et les bagages
transportés par des porteurs. Là, nous étions en saison des pluies; les graminées
étaient vertes et très élevées; dans celte région, à pareille époque, on peut dire que
l'on ne sèche jamais. Un voyage sans incident nous conduisit au poste de la Kémo,
foil de Possd, sur l'Oubangbi, De ce point des pirogues, puis des vapeurs nous
firent atteindre Brazzaville.
A partir de Bangui, j'avais eu le plaisir de voyager en l'aimable compagnie de
M. Honnel de Mêzièrcs et de M. Mercuri. Ces deux explorateurs revenaient, le pre-
mier de In région desSultnnats et du Bahar cl-GhazaI, et le second du Haut
Oubangui et de chez Senoussi. J'espère que les très intéressants travaux, qu'un long
séjour leur a permis défaire en ces contrées si peu connues, verront bientôt le jour;
et je suis certain qu'ils attireront très vivement l'attention de la Société et du public.
Je n'ai point voulu m'étendrc davantage sur les régions du Chari et du Gribingui
déjà si bien décrites par les plumes autorisées de MM. Gentil et Prins. Que dire
aussi de la région équatoriale que j'ai si rapidement parcourue? Nombreux sont
ceux qui l'ont dépeinte, et, je ne veux pas m'y arrêter; je tiens seulement â donner
460 FOUREAU.
mon impression personnelle. Autant le Sahara, les montagnes sahariennes, la
brousse saharienne sont agréables, au point de vue des silhouettes, au point de vue
des colorations, de la lumière, de Tair ; autant est triste, sombre, décevante la zone
équatoriale avec ses énormes forêts qui vous masquent Thorizon, vous oppressent,
vous étreignent, pour ainsi dire, et vous laissent éternellement plongé dans une
atmosphère de cave sans luminosité. Je reste donc, quoique Ton puisse en penser,
Tamoureux des régions sahariennes bien plus que de la haute forêt des bords de
rOubanghi et du Congo.
Nous avions reçu dans tous les postes, tant du Chari que de l'Oubanghi et du
Congo, l'accueil le plus affable, le plus cordial, le plus dévoué de tous les résidents
ou agents installés dans ce coin éloigné de la patrie. Ils nous ont tous prêté le plus
bienveillant et le plus empressé concours et je suis heureux de les en remercier
devant vous.
De Brazzaville, un court et facile voyage nous conduisait à Matadi. Nous n'atten-
dions plus qu'un vapeur pour France; ma traversée de l'Afrique était définitive-
ment .terminée.
Trop souvent hélas, la faim, la soif avaient été notre partage pendant de bien
longs mois. Nous avions exécuté des marches de i\uit ou de jour, longues et pénibles,
fastidieuses, énervantes, tantôt au milieu de plaines immenses ou de rochers fan
tastiques, tantôt dans les sinueux sentiers d'une brousse âpre et épineuse qui
enlevait à nos épaules les derniers lambeaux des misérables guenilles qui nous recou
vraient encore.
Nous constations avec tristesse, chaque soir, la perte de quelques-uns de nos
animaux que la faim, la soif, la fatigue avaient terrassés. Nous avions été oblifr(*$
de sacrifier des munitions, de brûler peu à peu tout notre matériel, tontes nos paco
tilles, tous les objets qui auraient pu nous donner un semblant de confort. Rien ne
peut rendre la tristesse qui nous envahissait à chacun de ces douloureux sacrifices.
Nous subissions toutes ces épreuves, les unes après les autres, comme autant de
blessures saignantes, et, pourtant, la mission restait toujours homogène et vaillante.
L'image et le souvenir de la France lointaine qui nous avait envoyés, nous mon
trant du doigt l'espace à parcourir, l'ardent désir de la réussite, le sentiment du
devoir, maintenaient, dans le cœur de tous, une ardeur, une confiance et une énergie
qui, jamais, en aucun moment, ne se sont démenties.
C'est là ce qui a permis à la mission saharienne de parcourir, souffrante, lassée,
blessée, mais, calme, triomphante et jamais abattue, cette partie redoutable et
inviolée du continent mystérieux ; c'est là ce qui lui a donné la joie de promener
pacifiquement le pavillon de son pays, de l'Algérie au Soudan et du lac Tchad au
Congo.
C'est donc avec l'intense satisfaction du devoir accompli, pleinement, sainement,
et, dans tous les détails énumérés par le mandat qui m'avait été confié au départ, que
je suis venu ici vous rendre compte de notre traversée du continent noir.
Dans mes précédentes communications je vous ai toujours dit au revoir mais
non pas adieu, je ne pouvais, ni ne voulais croire à un arrêt dans ma marche vers
le sud; aujourd'hui, l'œuvre est terminée, et, c'est bien le mot adieu que je dois vous
DE L'ALGÉRIE AU CONGO FRANÇAIS. 461
adresser en même temps que le mot merci à tous ceux — et ils sont nombreux —
qui ont bien voulu m'honorer de leur confiance et m'aider de leur influence et
de leur énergie.
La part qui revient à mes collaborateurs dans la réussite, est considérable, je
veux vous le dire, et une fois de plus le leur répéter en leur affirmant l'expression de
ma gratitude.
La mission saharienne vous dit donc adieu, avec le ferme espoir que la voie
ouverte par elle ne restera pas infertile pour la France qui saura profiter de l'im-
mense effort qu'elle a, elle-même, encouragé, soutenu et si largement récompensé.
Discours de M. LEYGUESi ministre de i'instruction Publique
et des Beaux-Arts.
Mesdames, Messieurs,
Par un arrêté en date du 5 mars 1898, l'un de mes prédécesseurs, M. Rambaud,
confiait à M. Foureau et au commandant Lamy une mission à l'effet de traverser le
Sahara, du nord au sud, de parcourir le grand désert, de l'Algérie au Soudan.
Foureau avait depuis vingt ans exploré les régions sahariennes. 11 était fami-
liarisé avec la langue et les mœurs des indigènes; il n'ignorait rien des hommes et
des choses, de ces mystérieuses contrées. Lamy', dont nous léguerons pieusement
le nom à l'avenir, avait acquis, par de longs séjours dans le sud algérien, l'expérience
et l'entraînement qui en faisaient le chef d'escorte nécessaire.
Le 23 octobre 1898 la mission quittait Ouargla; le 3 mars 1900 elle quittait
Koussri pour rentrer en France.
Toute son histoire tient entre ces deux dates.
Arrivé aux affaires en novembre 1898, j'ai pu suivre, pour ainsi dire, étape par
étape, la marche de cette mémorable exploration.
La conférence que vous venez d'applaudir ne peut vous en donner qu'une faible
idée. Vous en lirez plus tard le récit complet et vous serez remplis de reconnais-
sance et d'admiration pour la poignée de braves que nous fêtons ce soir.
Mais moi qui sais la grandeur de l'œuvre réalisée, je m'étonne, après avoir
entendu Foureau, que l'on puisse être si modeste et si simple, quand on a accompli
de si grandes choses.
La mission saharienne est sans précédent dans les annales de notre histoire.
Civils et militaires, officiers et soldats, Français et indigènes ont rivalisé
d'énergie et de vaillance.
Je connais. Messieurs, le journal de cette marche épique qui nous a conduits de
l'Algérie au Congo.
L'entreprise semblait dépasser les forces humaines. Vous avez réalisé l'irréali-
sable.
1. Afin de perpétuer la mémoire du commandant Lamy, dans le régiment où il a fait presque
toute sa brillante carrière, la Société de Géographie ouvre une souscription destinée à fonder un
prix du commandant ÏMmy au 1" Tirailleurs algériens. (Voir plus loin : Actes de la Société.) (Noie
du Secrétaire Général).
450 FOUREAU.
ment assurés par les innombrables vautours chauves, qui planent de toutes parts,
ou qui se perchent philosophiquement — immobiles pendant des heures entières
— sur chacune des dentelures régulières du mur d'enceinte. Je dois dire que cette
variété d'oiseau est répandue h profusion partout, depuis l'Aîr jusqu'au Ck>ngo.
On peut en dire autant des innombrables variétés de tourterelles qui voltigent, sans
cesse, dans tous les arbres, et, que nous avons rencontrées sans interruption.
Pendant la période de séjour à Zinder, le commandant Lamy, avec la moitié de
l'escorte, avait fait un déplacement vers Tessaoua, et, aux environs de cette ville,
pour ramener à l'obéissance les chefs de cette région qui devenaient récalcitrants.
Après avoir remis ces gens à la raison, et, assuré l'ordre dans la région au prix
de quelques combats, Lamy était rentré à Zinder. Son absence avait duré trente-
jours. Il avait recueilli en route, comme tribut et comme amendes des révoltés, près
de 300 chevaux.
D'autre part, une fraction des Touareg Kéloui nous fournissait à Zinder, et dans
un but politique, une centaine de chameaux. Nous avions donc à ce moment les
éléments nécessaires pour continuer notre route.
J'avais heureusement trouvé, en arrivant à Zinder, un télégramme de M. le
Ministre de l'Instruction Publique qui comblait tous mes vœux. Ce télégramme me
donnait liberté de manœuvre pour choisir la route qui me conviendrait, me laissant
seul juge de l'opportunité de revenir, soit par le Soudan, soit par le Congo.
Je n'avais point à hésiter un seul instant puisque le programme que nous avions
remis avant le départ, tant à l'Instruction Publique qu'aux Colonies et à la Société
de Géographie, comportait la traversée du Sahara jusqu'au Soudan, la route du
Soudan au Tchad, puis, au Kanem, et, enfin, la jonction avec M. Gentil, sur le Chari ;
c'est donc, avec la plus douce satisfaction, que je décidai que la marche devait se
continuer vers l'est.
Le commandant Lamy avait pieusement rapporté de son voyage dans la région
de Tessaoua la dépouille du colonel Klobb. Nous procédâmes, le 27 décembre, à son
inhumation dans le cimetière situé au pied du fort, en même temps qu'à celle des
ossements du capitaine Cazemajou et de son interprète Olive, dont la mission de
l'Afrique Centrale avait antérieurement recueilli les restes, enfouis après l'assassinat
dans un puits à sec, voisin de la ville. Cette cérémonie fut imposante et triste;
toutes les troupes présentes rendirent les honneurs.
MM. Dorian et Leroy restaient à Zinder, comptant rentrer en France par Soy et
le Dahomey.
Le commandant Lamy quitte Zinder, avec le premier échelon, le 26 décembre,
et moi même, avec le reste de l'escorte, sous le commandement du capitaine Rei-
bell, le 29. Nous restions en communication avec Lamy qui nous transmettait le$
renseignements utiles à connaître sur les points d'eau et les villages. Nous le rejoi
gnimes, le 9 janvier 1900, aux villages d'Adeber, pour faire, ensuite, route com-
mune.
Le pays parcouru comporte quelques beaux villages. La brousse est très claire,
avec bouquets de grands arbres et vastes plaines couvertes de hautes graminées
sèches, dans lesquelles le gibier abonde. De nombreuses mares ou petits lacs, aux
La côte des Landes de Gascogne
II
Les courants.
La poussée des vents et les marées produisent des dénivellations du
niveau de la surface des mers ; ce sont les causes presque uniques des cou-
rants de surface. Les vents alizés engendrent un vaste tourbillon qui, de l'Europe
à TAmérique, occupe dans Thémisphère nord toute la zone tropicale. C'est le
circuit méridional qui tourne dans le sens des aiguilles d'une montre. Les
vents généraux de la zone tempérée, qui tournent dans le sens contraire des
alizés, engendrent le circuit septentrional qui marche dans le même sens que
les vents. Ces deux circuits se tangentent suivant une ligne variable avec les
saisons; pendant l'été, cette ligne de séparation va du banc de Terre-Neuve à
l'Islande ; pendant l'hiver, elle va du cap Hatteras aux Açores et au détroit de
Gibraltar. Cette ligne éprouve de larges oscillations avec les coups de vent,
et les deux circuits se pénètrent mutuellement par leur bord tangentiel.
Les observations de carcasses et de bouteilles flottantes permettent d'ap-
précier la vitesse de transport des eaux dans les diverses régions de chacun de
ces circuits. Six cents trajets partiels de carcasses et sept cents de bouteilles
flottantes ont permis de dresser ce tableau.
Les deux graphiques de carcasses flottantes montrent que le bord septen-
trional du grand circuit tropical se déplace, non seulement avec les saisons,
mais aussi avec les années ; il parait osciller, suivant que les glaces du Grand
Banc de Terre-Neuve descendent en plus ou moins grande abondance, de
même que nos climats paraissent influencés par cette débâcle glaciaire.
Lorsque les glaces sont très nombreuses, lorsqu'elles occupent le Grand Banc
au delà du mois d'août, les trajets des carcasses se rapprochent des Açores,
comme si la masse des icebergs poussait vers le sud le courant du Gulf-
Stream ; dans ce cas, nos hivers sont rigoureux. Dans le cas d'une faible
débâcle glaciaire, les trajets de carcasses se dirigent davantage vers le nord,
et nos hivers sont moins rigoureux. (Consulter les Pilot Charts,)
450 FOUREÂU.
ment assurés par les innombrables vautours chauves, qui planent de toutes parts,
ou qui se perchent philosophiquement — immobiles pendant des heures entières
— sur chacune des dentelures régulières du mur d'enceinte. Je dois dire que cette
variété d'oiseau est répandue à profusion partout, depuis TAïr jusqu'au Congo.
On peut en dire autant des innombrables variétés de tourterelles qui voltigent, sans
cesse, dans tous les arbres, et, que nous avons rencontrées sans interruption.
Pendant la période de séjour à Zinder, le commandant Lamy, avec la moitié de
l'escorte, avait fait un déplacement vers Tessaoua, et, aux environs de cette ville,
pour ramener à l'obéissance les chefs de cette région qui devenaient récalcitrants.
Après avoir remis ces gens à la raison, et, assuré l'ordre dans la région au prix
de quelques combats, Lamy était rentré à Zinder. Son absence avait duré trente-
jours. Il avait recueilli en route, comme tribut et comme amendes des révoltés, près
de 300 chevaux.
D'autre part, une fraction des Touareg Kéloui nous fournissait à Zinder, et dans
un but politique, une centaine de chameaux. Nous avions donc à ce moment les
éléments nécessaires pour continuer notre route.
J'avais heureusement trouvé, en arrivant à Zinder, un télégramme de M. le
Ministre de l'Instruction Publique qui comblait tous mes vœux. Ce télégramme me
donnait liberté de manœuvre pour choisir la route qui me conviendrait, me laissant
seul juge de l'opportunité de revenir, soit par le Soudan, soit par le Congo.
Je n'avais point à hésiter un seul instant puisque le programme que nous avions
remis avant le départ, tant à l'Instruction Publique qu'aux Colonies et à la Société
de Géographie, comportait la traversée du Sahara jusqu'au Soudan, la route du
Soudan au Tchad, puis, au Kanem, et, enfîn, la jonction avec M. Gentil, sur le Chari :
c'est donc, avec la plus douce satisfaction, que je décidai que la marche devait se
continuer vers l'est.
Le commandant Lamy avait pieusement rapporté de son voyage dans la région
de Tessaoua la dépouille du colonel Klobb. Nous procédâmes, le 27 décembre, à son
inhumation dans le cimetière situé au pied du fort, en même temps qu'à celle de>
ossements du capitaine Cazemajou et de son interprète Olive, dont la mission de
l'Afrique Centrale avait antérieurement recueilli les restes, enfouis après l'assassinat
dans un puits à sec, voisin de la ville, (^étte cérémonie fut imposante et triste;
toutes les troupes présentes rendirent les honneurs.
MM. Dorian et Leroy restaient à Zinder, comptant rentrer en France par Say cl
le Dahomey.
Le commandant Lamy quitta Zinder, avec le premier échelon, le 26 décembrv.
et moi même, avec le reste de l'escorte, sous le commandement du capitaine Rei
bell, le 29. Nous restions en communication avec Lamy qui nous transmettait U^
renseignements utiles à connaître sur les points d'eau et les villages. Nous le rey^
gnimes, le 9 janvier 1900, aux villages d'Adeber, pour faire, ensuite, route com-
mune.
Le pays parcouru comporte quelques beaux villages. La brousse est très rlain.
avec bouquets de grands arbres et vastes plaines couvertes de hautes gramin^A-*
sèches, dans lesquelles le gibier abonde. De nombreuses mares ou petits lacs« aui
I.\ (UiTK DES LANDKn I»K fi\s4iNiNE. US
I>*autr« part. le lieutenanl Sîmart, dans sa ('ari^ d^t courant»^ indique
(|uVn toute MÎsun le courant côtirr du ^'olfc de (jasro(?ne %e dirige du nord
vent le Mid; rest le contraire de la l(»i de RennelL De leur C(^té aussi» les
pihttâ rharti américains avaient siffnalé dix é|>aves flottantes qui avaient
M'*journé quelque temps dan^ le golfe de (iaM*o^'ne et avaient été aperçues plu*
sieum foin; Irurs |»arcours absolument ernitique<% ne permettaient aucune
déduction rationnelle. I^ seule chose à constater, c*e^t qui* ces carcasM^s de
navirt*%, qui étaient entn*es dans le golfe, y avaient ti>urbillonné quelque
temp<k. puis en étaient sorties pour disparaltn* dans li^s eaux portuu'aises.
pour étudier h nouveau celte question controverMM*, nous avons employé
le %y%téme du lancement de bouteilles flottantis lestées de façon i ne pas
rouler à la surface des eaux. Par les soins du capitaine Durand, des /VvAcri/*#
</'* l'Ot'Hii h Arcaclion, il a été lancé 300 boutrille^, pendant deux années
conMVutivf«%. Il en fut n'cueilli environ une centaine presque toutes sur la
cntc den limites, par les services de la Douane. Du |Miint île départ au point
«rarri\ér. chaque trajet porté sur la carte donne une image de ces ensembles,
qui vs{ «aigrissante par la netteté des résultats.
Sur 10(1 lNiuteille« recueillies, on note :
I»,f.' t n Non/ 't»
\f|^ l r»»| ot II* *i|.|-f*t Tt»
\rr* !•• ni»ril-»'si ii
\»'rs \f «iht 4iii«-Ht %
La prédominance \ers le sud*est v%i tr«*s remari|uable et est contraire h la
loi de Rennell. Autre fait im|Nirtanl, les atlerris<nres ^e^^mt faits sur les côtes
landaiM's, à l'fxrlusion de« coIi»h d*Ksp.i::ne. Enfin, lr> trajt-ls \ers le nord*
l'st ont eu lirti |M*fiilant la vii^on d*hi\(*r, alors que rV*::nent les vents du sud
a l'oursl.
I^a direction wr^ \v <»ud-our«rt est, aussi la C4inst'*quence des |H»riodes de
yn»* \rnts «Irsl de riii\er.
Le<i "i» boul«*ill«*s de rété ont été entnilm*»j»s vers nos places par les
>eiitH»lu nuril-«»ii«"»t. qui sont b»s >enls ilominants de nos elt's;res faits démon-
trent que |.i |«ii de Itennell n'e\is(e pas. (I«*pendant, même pendant Tété, il y
a, prè« de la eôle de* Lautles. un lit de courant fort élrmt qui >e dirige vers le
noni, et. ipie |fs p«*rlti*iirs ont siiu\ent «»i::iialé. (l'est, u i, un courant de retour,
produit par r.Hruniulali«»n «biseaux |MMiss«'rs au foii«l ^lu u'ojfe par les >enls du
iii>r«l-<Hif%| donnii.int^ peiidint bs ji*urné(>s dite, i i-s eiut accumulées jiont
fi»rré«*% de s !•< happer. st»il en cnurant simis marin, c e%l la plus ;:rande |»artie,
soit en lour int de surfait* latéral, t'/est. lout«»s priq»ortions gardées, ce qui se
pi**«* dans la nier «i«s Aritill*-s vX dni% b-s piHsiu'«*<» ilu Yu«Mlan. Les mêmes
cau^fs pr«M|uiM*n| les inêines efb'U
I • «•• • I i II
46d
HAUTREUX.
:i>T»: n£> i wim dk r.v-nMiM.
468
HAUTREUX.
La vitesse des eaux poussées vers le sud est intéressante à constater, elle
est beaucoup plus faible que la vitesse océanienne; elle est plus rapide encore
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à certaine distance des côtes que dans la zone voisine. Les bouteilles indi-
quent :
Au lari^t* de iO milles 6 milles j»ar 2i heures.
Iji dedans de 10 milles 3 milles par 24- —
La côte semble repousser les corps flottants et atténuer leur vitesse de
transport.
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Températures et densités de la mer.
Températures. — Les observations furent faîtes à Ârcaclion, par le capi-
taine au long cours Durand,
(les Pêcheries rfe fOcéan,
chaque jour, au moment
des pleines mers et des
basses mers, dans la rade
d*Eyrac, et, presque tous
les jours, en mer, au point
où se trouvaient les va-
peurs en pèche, pendant
les années 1894, 1895,
1896, 1891, et, 1898.
Pendant cette lonjrue
série d'observations, il s'est
trouvé deux hivers très
froids, ceux de 1893-1891
et de 1894-1893; puis, un
automne très pluvieux, ce
lui de 189"-1898, ce qui a
ofTert un grand intérêt pour
les modificationséprou vées,
au large et dans le bassin,
au point de vue thermique
et à celui de la densité.
Tout d'abord, on a con-
staté la fixité relative des
températures de la surface
de la mer, sur laquelle les
modifications de la tempé-
rature de Tair, du jour à la
nuit, n'ont qu'une inQuence
à peine perceptible; il faut
une baisse thermale, du*
rant plusieurs jours, pour
que la surface de l'Océan
en soit impressionnée. Les hivers les plus rigoureux de cette période de cinq
années n'ont pu abaisser la température de la surface de l'Océan au-dessous
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|>rr^ la loinporalure île «surface de TOréan, à riunert du tuAtv de (ja9<*o;;ne,
et, |ftar la laltlude d*Arrachon.
A An'arhon, dan» ce interne teuip», la lem|MTalure, oli%4'rv«V en rade
d*K>rac, ne dr|M«»^a pa» pluftieun foin ; |* el t- '^ ; elle élail donc inférieun*
de H' à U' i relie de l'Océan >t)iMn, maign* la puÎA.^ance du jeu de% marée!» dan?»
le luïk^^in; & la pleine mer 9kui vante, im notait un arrroissiement de 2' ou 3*,
lain^^nt enron* le<% eaux du ba^^in inférieun^s de 5 a t» aux eaux de TOcéan.
t*e^ difTrrenceH 5*attrnuaient naturellement en se ra|>|in>rhant de la mer; ellen
étaient déjji moitié moindres à la hauteur tlu plian* du Ferret.
pendant le^ |rrande% rliah^urs de l'été, le haH^in »V*chau(Te davantage que
rOréan, et, peut atteindre * 21»'; la côte, elle*méme, éeliaulTe les eaux rive-
raint*H. et. la surface de la mer atteint -f 2*i , depuis le rivage juM|u*à une
centaine de milles au large, tandi^ que la tem|N*rature de Ttlcéan, à cette
latitude, à Touvert du golfe de Gascogne, uV>t que de -^ IH i |- lU' au
maximum. Otte nappt* d'«'au, surcliaulTée par \vs plag«*^ de sable des Landes,
« rtend vers le large; elle indique par sa p4*n»istance, la non-existence du cou-
rant de Rennell qui y ferait brèche, et, amènerait un lit de courant n'ayant que
- IH de températun*.
Temi^raittrr$ ih surfarr, — Lc5 obM*rvation> de tem|>ératurt» |>ouvent t^tre
ain^i résumé«*s :
I* Au lanre de la cote des Landes, juM|u'lk une di>tance de \\\) mille^^.
Obs4«r%-atioiiH Durand :
Miniiiiitiii
l|.i\>iiintii
11
• 'il
T Sur la route di» l'embouchure delà tîin>nile au cap Fini«»tére (Kspa;:ne),
jmr les paquebots des Mi*ssagf*ries Maritimes :
Miniiiiuiti
M.t\Mlilltll
• • •
II*
J Sur la n»ule de la (loubre à New-York» par les |»aquelK)ts Hordes et
jusi|u'au m de Loin:, tl.
Miintnufii
M IttMl'Illl
T<9hf*^rfiturrn %'»u%m'innr%. tlûte des Landes, jusqu'à 100 métr<»s de
pn»f«»ndeur. de la ente juMpia JO millrs au lar^re. Observations Durand :
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470
HAUTREUX.
III
Températures et densités de la mer.
Températures. — Les observations furent faites à Arcaclion, par le capi-
taine au long cours Durand,
des Pêcheries de V Océan ^
chaque jour, au moment
des pleines mers et des
basses mers, dans la rade
d'Eyrac, et, presque tous
les jours, en mer, au point
où se trouvaient les va-
peurs en pèche, pendant
les années 1894, 1893,
1896, 1897, et, 1898.
Pendant cette longue
série d'observations, il s'est
trouvé deux hivers très
froids, ceux de 1893-1891
et de 1894-1893; puis, un
automne très pluvieux, ce-
lui de 1897-1898, ce qui a
offert un grand intérêt pour
les modiiicationséprou vées,
au large et dans le bassin,
au point de vue thermique»
et à celui de la densité.
Tout d'abord, on a con-
staté la fixité relative des
températures de la surface
de la mer, sur laquelle les
modiOcations de la tempé-
rature de Tair, du jour à la
nuit, n'ont qu'une influence
à peine perceptible; il faut
une baisse thermale, du-
rant plusieurs jours, pour
que la surface de l'Océan
en soit impressionnée. Les hivers les plus rigoureux de cette période de cinq
années n'ont pu abaisstM- la température de la surface de l'Océan au-dessous
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il«* *- 10 . Il en a ott* de mt^me au M^maphorc <le Cap'Bn*ton. C*e5( i un defriv
pn''> la lem|K*raluro «le ï^urface tie TOrêan, i Touvert du polfe de (saseo;:ne,
et, |»ar la latitude d*Amirh(»n.
A Arrarhon» dan» re nu^me tempA, la tein|N*ralure, oliM*rvée en rade
d*E)rar, ne dê|»a?«%«i pa» plui^ieun ti>i^ *■ I* et t* '-^'i ••ll«' «'*lftil donr inférieure
de H à 9' à celle de TOcéan >oi*%in, malgré la pui»>ance du jeu de?» inan*e<i dan^i
le lia^^in; & la pleine nier .suivante, (m notait un arrrois.sernent de 2' ou 3',
lai<»%ant enrore leii eaux du bassin inférieure?i de Ti a !>' aux eaux de l'Océan.
t*e% dilTérences s'atténuaient natun*llement en ^e rapprochant de la mer; elles
étaient déjà moitié moindn»s à la hauteur ilu phan* du Ferret.
Pendant le^ irrandes chah*urs de Tt^lé, le ha^sin ji'échauiTe davantap* que
rOcéan, et, peut atteindre - âtî'; la cote, elle-même, échauffe le» eaux rive-
raines, et, la surface de la mer atteint -^- 22', depuis le rivage juM|u*à une
centaint* de milles au lar^t*, tandis que la li^mpérature de TOcéan, à cette
latilutle, à Ttiuvert ilu pdfe de GaïkCOfrne, nVst que de + 18 i 4- 1*«^' au
maxinmm. (A*tte nappi* d'eau, surchaufTée par le< plâtres de sable des Landes,
s'étend vers le lartfe; elle indique |iar sa [H^rsislance. la non-existence «lu cou-
rant ib* Rennell qui y ferait bnVhe, et, amènerait un lit de courant n*a}ant que
r IH de tenipératun*.
Temyrraiurtsi </#• nitrfari*. — Les oliservations de tem|>ératun^ |K>uvent iHre
ainsi n*sumées :
I* Au lanre de la cùt«* des landes, JuMpià une distance d«* «10 milles.
Obs4*r\ations Durand :
Miniiiiuiii • . .
M.i\uiiiiiii .
• • .
Il
• *i^
2* Sur la route de rembouchure delà (îironde au cap Finistère (Kspai'ne),
par les paquebots des Messageries Maritimes :
Mitiiiiiuiti . •
M.i\iiiitjiii . .
• II*
* l«»«
3 Sur la ri»u(e de la (loubre à New-York, p.tr les |»aquel>ots Hordes et
jusi|u'au lO «le Lnwj. O.
Miiiifiiuiii
M llHil'llll
II*
Tr9n /partit urf 9 %'tu%t9vtr9nr%. tliMe des Landes, jusqu'à 100 mMn*s de
proft»ndeur. de la côte jiisipra 30 nulb*s au lar^'e. Observations Durand :
I-
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y»».* !• \*'\ I
stirfi.f .
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• 1 1
4*32 HAUTREUX.
4* Arcachon.
Arcachoa. Rade d'Eyrac, rainimuin O^
— — maximum + 2d<*
Sémaphore du cap Breton, minimum + iO»
— — maximum -\- ^2?
5° Rivière de Bordeaux. Les températures de surface suivent à peu près
la même loi que celle du bassin d'Arcachon.
»
Minimum observé 0<»
Maximum + 25<>
Les deux courbes de température de TOcéan et de la rivière, étant superpo-
sées, se coupent en deux points, en avril et octobre; à ces époques, la rivière
est à la même température que l'Océan, puis, elle devient plus chaude pendant
Tété. C'est en avril que les saumons et aloses remontent le fleuve.
La courbe tracée sur les données sous- marines de la côte des Landes
montre Tinfluence de la nature du fond — sable ou vase — sur la pénétration
de la chaleur dans les couches profondes, et, la profondeur à laquelle se fait
sentir Tinfluence de Tévaporation de surface. Ainsi, si le refroidissement est
rapide depuis la surface jusqu'à 1 mètres, c'est l'évaporation. Il devient moins
rapide de 7 à 25 mètres, c'est l'influence du rayonnement sur le fond de sable,
puis, très rapide de 25 mètres à 45 mètres ; c'est l'influence du fond noir et
absorbant des vases des fonds plus profonds que 25 mètres. Enfin, la chute
thermique devient très lente de 45 mètres à iOO mètres et au delà; c'est
que la pénétration solaire devient de plus en plus faible, à partir de 50 mètres
de profondeur.
Il n'a pas' été fait d'observation de ce genre dans le bassin d'Arcachon,
non plus que dans les lacs d'Hourtin, Lacanau et Cazaux. Ces observations
faites dans les lacs et à Arcachon, en rade d'Eyrac, et du Feret, celles des
époques des minima (février) et des maxima (août) auraient probablement un
grand intérêt.
Densités. — Les densités ont été observées par le capitaine Durand, avec
un aréomètre Bouchardat plusieurs fois comparé à la Faculté des Sciences de
Bordeaux, à la surface de l'Océan, pendant quatre années, presque journel-
lement. L'eau de la surface, recueillie dans une bouteille, était analysée à
terre dans le repos des instruments. L'aréomètre a oscillé entre 1025 et 1027,
suivant à quelque distance les modifications hygrométriques de la côte. En
eau profonde, il a été recueilli de l'eau à environ 50 mètres, au moyen de
bouteilles bouchées vides, et, dont le bouchon s'enfonçait sous les cinq atmos-
phères de pression; l'eau analysée à la Faculté a donné une densité de 102^).
On peut dire que la masse océanique entière n'est pas sensible aux variations
hygrométriques, même à la surface.
LA iÔTB DKS I^INDI^ OE <aS4:at;NB.
(U
Il nVii vsl imji de m^mc tlans
le lia«Mn J'Arrarhon. Il ft*y jolie
une pelile riviAn», la Leyn», el,
Jf nombreux ruituM^aux a|i|M>r-
tanl le tribul Av^ eaux lamlaiM*»;
«le plui«, l<*H Mble:^ une foift imbi-
Ih*%, lai>H<*nl cirruler au-«leHnu»
•le la couche d*alioA un volume
«IVau considérable, fort lent i
découler. C'est ce que démonin*
pleinement la varialion de<( den*
%\U*s obM*rY«*(*!i dan» la rade
d'Ejrac. de|iui^ le moin d*i>c-
lobre 18% jusqu'au moi% de
mai IKtn.
En radt» d'Evrac, !•••* raux
«
n^cueillirn i la^urfare mar-
quent à rar«*omètre Itouchar-
dat, de 1020 Â lOUi. Ellt*s Mint
un |MMi mollir mI«m*s que crllo<^
«le l'Océan ri\erain; le jou de^
manV^ auLMn(>nt«* Imr densité
de dt*u% unil«'\s. au nnmientde la
|dcin«* mer. Otl«* faible inllurnce
do la man*M\ maign* le vtMsinagi*
«i proche de TOccan et la maftsi»
dt*^ eaux mi*ie«^ en m(»u\cm«*nt.
vsi nMnan|ii.tbb*. Ain^^i, dann la
rade d'E^rnr, oii l'on a con«»talé
plu^i«*urs foi^ de* den*ilr< de
l(MU. a ninrêe Im*»m>, on notait
^•ulement lOOT à marée haute.
Il vmble que le% e.nix «le^cen-
dant \or^ la mer, de la rôle lan
diiM», depuis Ar»'«» ju<»qu'au
Tei« h, *e ra<^M*mbIe|it dann le*»
canaux profoinN. .%an<% m* inr-
lanifer btMucoup a\ec Tcmu ma
rine de^ pa^M*^, et, n'Hioulant
av«M' le flot dann leurs aneicns
«henaux, v ramènent Us minws
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471 HAUTREUX.
eaux, modifiées très légèrement par leur contact avec Tocéan AUantique.
Les grandes périodes pluvieuses modifient cet état de choses. Un exemple
frappant est fourni par le mois d'octobre 1896, où il est tombé dans le bassin
342 millimètres d'eau. Ces pluies commencèrent le 10, et, durèrent vingt jours;
la densité, qui, le 5 octobre, était de 1023, tomba brusquement, le 13 octobre,
à 1008, et, se maintint à ce chifTre jusqu'au 2 novembre. II a donc fallu huit
jours de pluies abondantes pour imbiber les sables et amener Técoulemenl
des eaux landaises jusqu'en rade d'Eyrac. Une autre période pluvieuse, en
février, fit baisser la densité à 1004, à la date du 10 février 1897; pour la
même cause, le 7 avril 1897, on constata une densité de 1007. Enfin, la salure
habituelle ne fut atteinte que le 12 mai 1897 ; le doucin avait duré six mois.
Il n'est pas besoin de développement pour comprendre Teflet nuisible
d'une telle dessalure, aussi prolongée, sur l'élevage des coquillages; les pertes
furent considérables.
Les observations ont été faites tous les jours, a basse mer et à la pleine
mer; l'eau de la surface, recueillie dans des bouteilles, était pesée à terre.
Elles embrassent une période de quatre années.
Le graphique de 189G, page 473, montre que, dans les années ordinaires, la
densité de l'eau du bassin se maintient entre 1020 et 1024, toujours un peu
inférieure à celle de l'Océan, mais, que dans la période pluvieuse qui dura
tout l'hiver de 1896-1897, elle tomba brusquement à des chiffres très infé-
rieurs et atteignit lOOi.
Les marées de svzvc^ies ont naturellement une action très sensible sur ces
phénomènes, mais malgré que le bassin se vide aux deux tiers, les eaux rentrant
avec les fortes marées ne modifient l'état de basse mer que de trois unités.
Embouchure de la Gironde. — Dans les -petites baies qui avoisinent Royan
et dans lesquelles sont situées des stations balnéaires, il se produit des faits
singuliers. La densité, observée à la pleine et, à la basse mer, près, du rivage,
pendant tout un mois d'août, s'est constamment trouvée plus forte de deux à
trois unités à basse mer qu'àpleine mer; et, cependant, au large et à toucher les
pointes des baies, la rivière, à basse mer, contient plus d'eau douce qu'à mer
haute. C'est donc un fait d'évaporation locale, qui est détruit par la marée
montante.
IV
Fonds de la mer.
La nature des fonds marins, à petite distance du rivage, est identique à
celle de la plaine des Landes; le sable, sous une faible épaisseur, y recouvre
des argiles, la pente est presque la continuation de celle du sol terrestre,
abstraction faite des dunes.
I^*^ Laii<l<*A Aont <*onMi(u('N»s |>ar tlo% liTrainn Mratiiirs. Miblr» vl anrilc».
I^»n^<|u<« Irî* |»lîftS€inonU «lo réiorn» torn»!«trp ont |iro<luit rapprofondift^o*
ment «Ic9i m<*rs A Iv s«Milè%omont «Ic*^ monta^nr^, \v% rau\. m* n*tirant danA
li*n dt'iirr^'^ionn, ont dtVouvort !<> |>lali*aii landais jii»4|irà d<*A limîlt*^ voi*
siuv% i|<*^ ri\a4;i*A artu«*U. Ia*^ uouvrlli*» tt*rn*H d«'*roiiv«Tti*8 daii^ le ni<»ndo
rutier <int nicHlilit* h* n'^'imo do4 %'i*nt.^ ^'tMi«T.iiix, t»t changé la dirprti(»n de^
< ourant^ marine, et. par !iuit«\ inodilîé lt*^ clifnat> dos rr^rions vtâ»in«*9 Avs
«M*t'*an'%. La |>t'-riod«« glaciaire, la période du diluviiim, i*n ont été l<*^ conM-
t|i]enrr% n*M*i«%viin*5; le Md de^ Landes |N»rle le^^ lra>'t*^ f|«* vv% niodiliration*».
IsÊ*^ nionl<k (*aulal»re<i et de?i A^luni*!^ ronlienut*iit du minerai de fer en qiian*
lilé.ce minerai, sou» une forme cri9»lailineilure, la ma;rn«*lite. m* renronire, en
uran<le i|iiantilé, dans le salde .HU|KTliriel de*^ Landc*^. dtVrlanl hh provenance,
mais on ne \v tnnive |ms dan* les an:ili»'*, ni dan»» le% ^ables niuvjarent».
On le rencontre é;ralement dans les «able?^ des première^ pentes «lonH-martne^,
ou <<! dureté le fait n'*^i^ter aux a;:enlH de de^truclion marins. Le diluvjum
anrib'ux pn»vient de^ Pyrénét^n ronlrales, d*où Marient TAdour i^t la (f.ironne;
la couche arénacée ma^rnétiipie provient de<% monts Cantahres, f|ui Tout pro-
jetée en mer <*t sur le terrain landais.
Cette pente du sid sous-marin, continue et lente à |»artir du riva::e, se
prt»lonu'*- prt*M|ue unifonne jusipi'â la profondeur de 2(M) m^tre^. Là, lirUM|ue-
ment a |H0 kilonW'tn*^ de la côte, le std n'alTaissi» de 2 MH) mètres, ri atteint
rapidement *l's pn»f(mdi*ur^ de iTiiH) mètres, à moins de 2011 kilomètn^n de la
terre; c*r%t le pli^Hruient pmfond (|ui a mis à sec U*% terres artuelle>.
Lor^pii* \v% besoins île li na%iLMti<in amenèrent les marins à étudier la
profondeur, aux en>irt»ns des jMirts (pi'iU pouvaient fréi|uenter, la natun* de
la c«*i(i* landaisis le |mmi d'abri «{u'elle oITrait, le dan;:er <|u'> courait un navire
a \(»ilrs, la ri-;:ularité appin-nle dt* la p<*nte du terrain sous-nmrin, tirent
ni';;liL't>r «le^ recherches minutieuses qui S4*mblaient navtur aucun but pra-
tique. Il fut constaté s4*ubMnent. ipfil n*e\istait pas de n»chers dangenMix
entre TAdour et la tîaronne, •*!. «pie la |N»nte du terrain était plus rapide vers
le cap Breton <pie vers Cordoii.ui: cr|N*ndaiit les |MVheurs n*c(»nnai«saient qu'il
\ a\ait d«'s (n»us, des fossr% d'une certaine étendue, et, leurs lilets étaient S4»u-
>ent avariés pir des n*ncoiitres fortuites a\ec d<*s conuloniérats piern*ux. Il
sembb» que des rerlien*ht*s hvdroirraphiques séri«'Us«»^ ile\ raient être faites
d^n* cfllf ri'*;:ion.
IVndint que le capitaine Ihiraiid <diM*rvait les temp«'Tatun*^ et les densités
de la mer au larje «le la cote, penil.uit quil lançait k la mer des bouteilles
|M>ur I o|»s«r\.iln4i des courant^, il preii;tit la pn»fondeur où il devait mouiller
S4»s chaluts i-t ram«*nait des érhaiitillons du fond. tUrs observation», faites «»ur
re|è\i>mt*nt des phares de la ciMi*. n'ont pas la pm ision nécessain*. c'est é\i«
drnt, mai^ telles qurlles liMir multiplicité < llN) en^inmi dans un es|>ace cir-
416 IIAUTREUX.
conscrit à 30 milles, au nord, à Touest et au sud d*Arcachon, n*en est pas
moins fort intéressante. Ainsi, elle fait voir que la régularité de la penlo du
sol sous-marin n'est qu^apparente, et, qu'il existe, dans Touest du phare du ca|>
Ferret, suivant la direction est-ouest, une sorte de fosse qui se prolonge jus-
qu'au large. L'intérêt de cette constatation est assez considérable, car son
emplacement correspond à la direction même de la rade d'Eyrac, du bassin
d'Arcachon, et à la limite ancienne du cap Ferret, il y a deux cents ans. Celle
fosse, encore profonde d'une vingtaine de mètres; par rapport aux terrains
qui sont au nord et au sud, est encore sensible à 15 milles de la côte. Si des
observations scientifiques en démontraient l'existence, ce serait un vestige de
l'ancienne fosse de l'entrée d'Arcachon, qui, déjà du temps de Masse, il y a
deux cents ans, était portée de 3 500 mètres plus au sud, et que l'avancement
du cap Ferret, vers 1782, déplaça encore d'autant, par l'érosion de la mon-
tagne du Pilât qui se poursuit encore de nos jours. On voit l'intérêt historique
que pourrait avoir la constatation de cette fosse.
En dehors de cette fosse, au sud comme au nord, la déclivité du sol sous-
marin est assez rapide, jusqu'à 10 milles au large et à la profondeur Je
50 mètres; elle diminue, ensuite, considérablement, pendant les 10 mille>
suivants, pour redevenir, de nouveau, raide entre 15 et 20 milles de terre
et les cotes de 60 à 90 mètres; puis, la pente, uniforme et lente, continu»*
jusqu'à 50 milles de distance du rivage, où se trouve la chute brusque à
2000 mètres de profondeur. Cette inflexion du fond entre 15 et 20 milles Je
distance, correspond bien exactement à la région côtière des courants litto-
raux sous-marins, conséquence de la surcharge des eaux produite au fond Ju
golfe par la poussée du nord-ouest.
La nature du fond est intéressante à connaître; c'est du sable pur, qui
recouvre l'argile, jusqu'à la distance de 10 à 15 milles, et, jusqu'à la profon-
deur de 23 à 30 mètres; au delà, le fond est de vase ou d'argile, plus i)U
moins mélangée de sable. Ce sont ces sables qui forment les plages, et, qui,
surélevés par les vents d'ouest, ont formé les dunes et envahi peu à j^eu le^
terres jusqu'à la limite des Landes. On retrouve cette argile dénudée dans !♦•
bassin d'Arcachon, où elle maintient les chenaux de marée dans leurs lit^
actuels, et, permet la construction des parcs à coquillages.
L'étude du fond marin a été étendue à la Gironde et à ses deux afOuent>.
Garonne et Dordogne. Ces deux rivières sont parsemées de bancs nombreux
qui sont, en majeure partie, restés dans les mémo emplacements depuis tn»*
longtemps. On constate, tout d'abord, que tousles bancs sont constitués par J*"^
sables très fins, et, que les vases n'existent que dans les profondeurs qui ser-
vent de passes de navigation. Plus de cinquante échantillons de ces bancs <»nt
été recueillis, et, l'on a constaté, avec surprise, que les bancs de le Giron«li\
depuis Pauillac jusqu'à la pointe de Graves, avaient une tout autre apparemr
u oiTB wj^ L\Nni-:.4 UK g\smn«\k.
f|ti«* cou\ provriiant, noit de la Donloirno, Miit «Ir la Gamiitie, el, au^^i i|U(*
ri*iix iio!( lianr^ qui <*iiloun*nl (lunlouaii juM|u'àla Coiilm». 0«i dilTi'nMirr^ »oiil
HaUi'^^^iilt'^ & la
\ii<»,el,fiulehorî%
«lo toute aiiaUse
rhiniM|Uoqu'ilM'-
rail bien ilrjiira*
ble qui* r<Mi fil,
|iour montrer
que (VHhaiiCHoiit
iU'% |irti\enanrr%
ililTén'nli»î* el une
orifrine loeale
M% |»artiruli«Te
aus^i:e^lnme^es
l>anr% ne Contien-
nent pan ilo\a%e«i,
le% «lilT«*renet*<( lie
roloration qu*iU
|»n'*v*nti*nt indi-
quent • forti*'-
nient, une diiïé-
rrnee dr mat»*»-
riaux et d«* |»ro-
^••nanri\Tou^rr%
•'•Irmmt^ sont,
ilailleur^Jt*'*»!»**-
IîIh (*| u^«'^ p.irlt*^
roulements de
*urfae«» «h*^ épu-
rants allrrn.iliN
di* 1.1 niari*«*.
La s|ii*4*t de
r«»s «.ild«-%. lor%-
(|U lU siiiii hiiitii.
dr%, vs{ .liiHidu*
ment t\ |iiqui*.
Ilans l.i Il<iri|«»-
;:ne, dr|i(ns Li.
lNiuni<*jii^«|ii .1 |H.|\r, |r^ h.uK s il«* * ilili' n«» ei>utif*nnt*nt |».is |dus d«* a p. lOO
tW \a*r^. lU ^fiht ::ri^ jiunAIrrs, ri, roiitiriint*nt du mi« i Id.inr. les rirmrnt*.
I %iitf iiirMiMi rni •! r u* i « < *• i \M»%t*f
478 , HAUTREUX.
un peu graveleux près de Libourne, diminuent graduellement de grosseur,
et, au bec d'Ambès, ils n'ont guère qu'un millimètre de diamètre. Dans la
Garonne, depuis le pont de Bordeaux jusqu'à Pauillac, les bancs ne contien-
nent pas plus de 5 p. 100 de vases, des graviers un peu gros, et, des cailloux,
dans leurs couches profondes, près de Bordeaux ; puis, les éléments diminuent
rapidement, et, deviennent très fins au bec d'Ambès; leur couleur est grise;
ils ne contiennent pas de mica. Dans la Gironde maritime, depuis Pauillac
jusqu'à la pointe de Graves, sqr la rive gauche, les bancs sont composés d'élé-
ments très fins, d'un demi-millimètre de diamètre; ils ne contiennent que 5
à 8 p. 100 de vases ou d'éléments très usés; leur coloration est gris foncé
presque noir; on y trouve en abondance de la magnétite et du mica blanc.
Au toucher, ils donnent la sensation savonneuse, tellement les éléments en
sont usés. Il est évident que ces sables n'ont pas la même provenance que
ceux qui forment les bancs de la Dordogne et de la Garonne. A l'embou-
chure, de Cordouan, de la pointe de Graves et de Royan jusqu'à la Coubre,les
*bancs de sable ne contiennent pas trace de vases. Ils sont de couleur jaune
d'or, composés d'éléments un peu plus gros que les sables du Verdon el de
Talais; ils contiennent du mica, du fer magnétique et des débris de coquilles:
ils sont semblables à ceux qui forment le rivage de la côte des Landes.
Ces différences si tranchées d'aspect, de coloration et de composition indi-
quent une sorte de localisation de chacun de ces groupes de bancs de sables;
les bancs de Saint-Estèphe, de Talais et du Verdon, spécialement, montrent
une formation tout à fait landaise d'origine, et qui n'est pas altérée par les
apports modernes des deux affluents Garonne et Dordogne, non plus que par
des apports de sable marin que pourrait faire supposer la violence des
courants de la marée.
Ces quebiues indications montrent l'intérêt que présenterait l'analyse
scientifique de ces échantillons des bancs de sable d'un estuaire marin.
Les vases de la Gironde.
Les eaux de la Gironde sont chargées de vase en toute saison; c'est, entre
Pauillac et Mortagne, que le fleuve est le plus bourbeux, et, c'est pendant Tété,
lorsque le fleuve est à l'éliage, que le fait est le plus marqué. Ces constata-
tions suffisent pour indiquer que cet état de trouble ne provient pas seule-
ment des apports terreux des deux affluents, Garonne et Dordogne. Pendant
l'été, lorsque les deux rivières sont très près de l'étiage, qu'elles n'apportent
que peu d'eau dans l'estuaire, leurs eaux sont claires en amont de Langon el
de Castets, au delà des points limites de la marée; les eaux de l'Océan sont
claires aussi, et, c'<»st dans l'intervalle <le ces deux limites que les eaux se
rhariTt^nt de vases. Il C1^i é\îJent que le |ilii*iH»mène enl dû principalement à
l'artion alternalive des marées.
1*4*^ couranU d«* din*rlions «>ppov'*eH, beaucoup p|ii% violenU i|ue ceux des
ri\iéreH, remuent profondément le^ vas«*> ipii furmeiit le fond de^ passer do
na\i;:ati(m, et, Irur elTet maximum se pHnluit ilan^ la partie la plu^ lar^e du
flf*u\e. Mais une partie considérable de vv% eaux tn»uldée«i «ort du fleuve avec
la man*e descendante; lorsque cv% eaux ont tlépa<»M* H<»yan, tdies se ré|»andent
dan» la vaste embouchure juMpi'ù la Coubre et aux rocht^ d«*s Olive*»; elb*»
subi^MMit les mouvements de rotation «pi'y produit le changement delà marée;
de» ««aux marines nou%'elles apporb*nt d.m^ Tiiitérieur du fleuve de^ eaux
clain*s qui »*y chargent de vase et, sortant av4*c le jusant Miivant, em|Kirtent
avec elles un nouveau continirent de xa^en. tlha(|ue jour, il Mirt ainsi de la
Cfimnde une quantité considérable de limon; des expériences facile» à
reprendre montrent que les quantités expuKérs sont, au moins, é;:ale» à l'en-
semble des apports des deux affluent», (lanmne f*t Donlopie. De» ex|H'*rience»
ont été faite» |H'ndant les mois de juin, juillet et août IKHft. .IH échantillon^
dVau ont été pris à la surface du fleute. entre lly et MaulH*rt, décantés, pui»
pesés; dans des eaux qui ne |»arai»^aient qut* laiteu»e», on a trouvé une
moyenne de aUO prammes de vase sèche, par mètre cube d*«*au ; les jour» de
grande manV, on n'cueillait jus<|u*à 2 kilo^r. de tern*. |»ar mètn* cuIm* dVau.
(Ir, t(»ut le volume de» l'auxcompri*^ entre Mauln^rt et Royan dépaH»e la |M»inti*
de Cirave» dan» la marée de jusant. Li* ci>urant dfM'enilant dure une demi-
heure de plu» que le courant montant; cettodruii-heun* d*i*xcè» |Miur le jurant
fait sortir du fleuve à tout jamai» un \(»lume de.iu de crnt cinquante a deux
cent» millions de mètres cubes à cliaque maréi*.
|*iMfitn.|ftir in'i>«-tni«* :?«l —
>••« li.»ii trrln .ili« .lu lî'in • ImM» m nr ||t*% r itT< ^.
I^ vit(*»M*irrcoulement de la marée, tant en flot qu'en jusant, v^i de I m. TA\
k 2 mètre», par MM*iin<b'.
Le ju»ant a une durée d«* 20 minute*» de plu*» que b* flot, soit |Hiur
I 2<NI »4*condt'H, à ta %iteH«^e de | m. TiO. un parcoure, ciui^.icrr \ récoub^nimt ilu
fleu>»'. d«' I SOO mètres à 2000 iiiètn*^. |Siur un»» •»rrtioii de lOOOOO mètrrs
carré», r«*coub*ment %«*ra de iKOOUOOOOa 2 mmmioooO niètn»» cuIm^». C«*» i*aux
é\acuét*% coiitii*nnent au minimum TiOO urinimi»s de \aM* m »u»pen»ii»n par
mètre cuIm». L*é\acuatiiin d(*» %a^«'s |n>uI donc allrindre mit mill«* tonm*» par
manV. Dans »«-% étutlr» sur b»s apports trrriMix d«'% diMix ifflu«Mils» (laromir •♦t
Donbi^rne, b» M»rxic«» d«s Ponts vi (!hiu*»^«r% .i<lui«'t le cliiffn* dr cinq million*^
de mètn*» cuIm«» ilr \asr%; Mut, en nioxi^nno, H J> o mètn*» culws par jour, thi
voit par ers cliiffrr^ qtit» ré>acu.ilion par b» ji-ti d«'s niarérs |MMit être dix foi»
480 HAUTRECX.
plus considérable que Tapporl des rivières, lorsque le régime du fleuve, fondé
sur ralternance des marées, vient à subir quelque accident par suite des
inondations.
VI
Modifications des rivages.
La côte des Landes de Gascogne a éprouvé de grandes modifications
depuis les temps anciens. Les documents précis sur lesquels on puisse se
baser pour cette étude sont relativement modernes.
L^état désertique des Landes, Tinsécurité de la côte ont empêché toute
tradition sérieuse. Les portulans qui datent du xiw^ siècle donnent un dessin
de la côte qui se rapproche beaucoup de la forme actuelle. Les caries hollan-
daises du xvi° siècle sont plus précises et donnent des renseignements nau-
tiques que Ton peut considérer comme exacts. L*cmbouchurc de la Gironde,
Cordouan, les bancs de l'extérieur et de l'intérieur du fleuve, l'entrée d*Arca-
chon, la barre de Bayonne sont indiquées bien suffisamment pour le naviga-
teur, mais, il faut arriver à l'année 1690 et aux cartes de Masse pour avoir
un document hydrographique et topographique qui puisse être comparé,
point par point, aux cartes actuelles.
Les données antérieures au xv!!"" siècle peuvent se résumer ainsi. La côte
des Landes, entre TÂdour et la Gironde, présentait plusieurs échancrures qui
formaient des ports à marée. Dès l'époque de la domination anîrlaise en
Guyenne, Talbot se servait de l'un deux, vers Hourtin, pour y débarquer
iOOO hommes. L'Adour, qui se jetait à la mer vers le cap Breton, a déplacé
son embouchure vers Bayonne; la grande échancrure d'Arcachon s'est trans-
portée, vers le suil, de plusieurs kilomètres; les bancs qui existaient à l'entrée
delà Gironde et qui formaient les passes se sont déplacés, d'autres ont disparu
dans l'intérieur du fleuve. Les modifications de dessin du rivage des Landes
ont donc été considérables dans les temps anciens, et, toutes ont eu pour cause
le déplacement des sables.
A dater de 1690 et des levers hydrographique de l'ingénieur Masse, les
choses se précisent, et, l'on peut suivre les modifications qui se sont produites
depuis deux cents ans.
L'embouchure de la Gironde est la plus intéressante à étudier.
La Gironde appuie sa rive droite sur les falaises rocheuses du Blayais.
sur la côte royannaise, depuis Talmont jusqu'à Terre-Nogre, et, sur les rc^chers
de nie d'Oléron ; il ne peut y avoir eu de grandes modifications de ce rut/».
Sur sa rive gauche, on ne trouve, comme assise solide, que le rocher de
Cordouan, et, quelques tètes de roches sous-marines qui constituent le plateau
de Cordouan et l'ossature de la pointe de Graves. Ce plateau rocheux sert
LA COTE DES lJtM[>K!) HK C.l>4'.<l(.\K. it
d'appui i ihs wiMr* nw. rux. pcuvi-iil ^In- .lô|ilar*-!i par If» (loU. On no sait i
UmXTlt-KE nF. U CtEOiOC
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480 HAUTREUX.
plus considérable que Tapport des rivières, lorsque le régime du fleuve, fondé
sur ralternance des marées, vient à subir quelque accident par suite des
inondations.
YI
Modifications des rivages.
La côte des Landes de Gascogne a éprouvé de grandes modifications
depuis les temps anciens. Les documents précis sur lesquels on puisse se
baser pour cette étude sont relativement modernes.
L'état désertique des Landes, Tinsécurilé de la côte ont empêché toute
tradition sérieuse. Les portulans qui datent du xiv' siècle donnent un dessin
de la côte qui se rapproche beaucoup de la forme actuelle. Les caries hollan-
daises du xvi° siècle sont plus précises et donnent des renseignements nau-
tiques que Ton peut considérer comme exacts. L'embouchure de la Gironde,
Cordouan, les bancs de l'extérieur et de l'intérieur du fleuve, l'entrée d'Arca-
chon, la barre de Bayonne sont indiquées bien suffisamment pour le naviga-
teur, mais, il faut arriver à l'année 1690 et aux caries de Masse pour avoir
un document hydrographique et topographique qui puisse être comparé,
point par point, aux cartes actuelles.
Les données antérieures au xwf siècle peuvent se résumer ainsi. La côte
des Landes, entre l'Âdour et la Gironde, présentait plusieurs échancrures qui
formaient des ports à marée. Dès l'époque de la domination anglaise en
Guyenne, Talbot se servait de l'un deux, vers Hourtin, pour y débarquer
4000 hommes. L'Adour, qui se jetait à la mer vers le cap Breton, a déplacé
son embouchure vers Bayonne; la grande échancrure d'Arcachon s'est trans-
portée, vers le sud, de plusieurs kilomètres; les bancs qui existaient à l'entn^
de la Giromie et qui formaient les passes se sont déplacés, d'autres ont disparu
dans l'intérieur du fleuve. Les modifications de dessin du rivage des Landes
ont donc été considérables dans les temps anciens, et, toutes ont eu pour cause
le déplacement des sables.
A dater de 1690 et des levers hydrographique de l'ingénieur Masse, les
choses se précisent, et, Ton peut suivre les modifications qui se sont produites
depuis deux cents ans.
L'embouchure de la Gironde est la plus intéressante h étudier.
La Gironde appuie sa rive droite sur les falaises rocheuses du Blayais.
sur la côte royannaise, depuis Talmont jusqu'à Terre-Nègre, et, sur les rochers
de l'île d'Oléron; il ne peut y avoir eu de grandes modifications de ce côlô.
Sur sa rive gaucho, on ne trouve, comme assise solide, que le rocher de
Cordouan, et, quelques tètes de roches sous-marines qui constituent le plateau
de Cordouan et l'ossature de la pointe de Graves. Ce plateau rocheux sert
d'appui è >\r» mUIp^ qui, rux, pruvci>l Hn- it<^]iUr(-4 par le» OoU. On n<' Mit fti
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Ciinlouaii a ji.)i>. f.-iit pirli>- •!•- I.i |>oiiilr <lu M<-<1ih- . il •■«l rcrLiin, en l-rut r;i<,
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Les travaux du « Coast and Geodetic Survey »
des États-Unis dans l'Alaska de 1867 à 1900
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M. Henry S. Pritchett, surintendant du Coast and Geodetic Survey des Etals-
Unis, a eu Tamabilité d'adresser au secrétaire de la Rédaction de La Géographie la
note suivante. La Société exprime au savant directeur de cet important établisse-
• ment scientifique l'expression de ses remerciements pour cette intéressante com-
munication :
« Aussitôt après l'acquisition de l'Alaska par les États-Unis, en juin 1867, le Coast
and Geodetic Survey entreprit la reconnaissance géographique de ce vaste territoire.
La première expédition, dirigée par u l'assistant » George Davidson, consacra
les mois d'août, septembre et octobre à explorer le pays et à recueillir des observa
tions scientifiques. Elle observa ainsi, pendant deuJt mois, les marées à Sitka. Les
coordonnées géographiques d'Unalaska, Chilkat et Sitka furent déterminées, et, en
ces mêmes localités, des observations magnétiques furent exécutées.
(( Les opérations du Coast and Geodetic Survey dans l'Alaska se réfèrent a quatre
périodes.
« Durant la première période, de 1867 à 1880, en outre de l'exploration de
G. Davidson, furent entreprises l'expédition pour l'observation de l'éclipsé totale du
soleil en 1869, et, une étude des courants océaniques; on fit, de plus, une abondante
série de sondages et une collection d'échantillons de fond des profondeurs, des
observations pour déterminer l'altitude du mont Saint-Eiie, qui n'était pas alors
contestée, enfin, des observations météorologiques pendant plusieurs mois aux
Pribilov. Parmi les explorateurs de cette période, la première place appartient h
M. W. H. Dali. En 1873, il choisit l'emplacement d'une station télégraphique à
l'Ile de Kyska, en vue de la pose d'un câble à travers le Pacifique septentrional. Au
cours de ce voyage, M. Dali, exécuta un grand nombre d'observations astronomiques
et magnétiques, ainsi que des sondages en mer profonde; enfin, il détermina la posi-
tion de quatorze mouillages, non mentionnés sur les cartes antérieures. Par ses
soins, un marégraphe enregistreur fut placé à Uiouliouk (pointe orientale des
Aléoutiennes), et, pendant huit mois des observations météorologiques furent faites
sur l'ile Saint-Paul.
« Dali commença ses travaux dans l'Alaska en 1871, et, jusqu'à 1880, accomplit
un grand nombre d'explorations dans cette région, rapportant de chacun de ses
thavai'x w . coast and geodbtic srnvBV . dans i/ala>ka as
xnya^n ilt^ informaticmii do volour concortiant le magnélififno lrrn^*tre, le pilotaKf,
rhyiln»«rra|>liie ri la balhymt«trtr«
«• 1^ Mrtuule pêriiHlr (IHSih|MMîi| fui prinri|Milcincnt c*>n*ofnV h rhyilri»frniphic
(lu nud VTki (le l'Alaitka. !)(*• travaux coniiidrnililoH furrut rxiVuhHi (Inti^ lo canal de
Porlland. I«a propriété de cette n'irion fn>ntièrt* étant contestée entre li*<i Ktat<« rnin
et la tirande-Bretaime. dt** lèvent t4)p(>^aphii|ueH et hydn^fcraphiquest noifcné^ y
furent |M»urHuiviii, en même tem|)f( que de?* reccmnaUnancea de pilota^n*. Pendant cette
Itcrimie, le r#Kij| andG^odflir Surrry c(M)|M''ra enraiement, avec la (I«>mmi«*»ion jMïlaire
inlernatûmale et le Sujnai Srrvicr des KtatH-l'nin, h rétabli«t>ement d'une station
mct(^»ndtiKi<|ue et ma^rnétique h la |)«>inte liam»w.
«1 IK» IMMÎ) h 1H*J7, <«ifrnalonfl h»* travaux de Mclirath et de Turner, charin*Hi d'une
mi^Hion en vue de la Mdulion de la question litiKieutie de^ fn>nti(*n'«*. t>H deux
\ti\ngeurM devaient reconnaUre lest deux |N>inl.H où le lit' de l^tng. O, de (irei'nwich
o>u|ie le Yukon et le Porcupine. l)c Saint-Michel, IVxiMmition iHiurnuivit na mute
ju«4|u au delta du Yukon, et, remonta, «ur un va|)eur, le fleuve jusqu'au con-
fluent du Porcupine. La, Mcrirath et mi trim|ie délMirquerent et explun*rrnt le?i
enviriMiH. ju<M|u*au rt*lourdu steamer ^urle<|U(*ITurner remonta le Porrupine ju<M|ue
dan» le voi«*tiiAKe du lit* de I«on^. (). — Mctireath détermina Icm ciMinltinneen île
plu«it*urH |M»intjt. L'été suivant, Turner entn*prit un voyage le long du Itl' méri
dien, juM|u a rt)tH^n. Otie traver^'e d'une n'*trion totalement inconnue, qui
n avnit jnmai<« été imrcourue par un Idanc. |M*ut être même |iar aucun élre humain,
fut accomplie en dix -huit jour*.
H 1^ !«lcnmer, de retour au confluent du Yukon et du Porcupine. emlNin|ua
Mclirath.el, remonta le Yukon ju«M|u'aux envin>nH«le Forty Milendnvk. Iji inmition
Aolron4»mi(|uede ce |Miint fut drliTniiniV. I«a plu** Iia^hc lem|M'ratun* ulM»er%'(V par
MHin^ath |M*ndant M»n hivernage en «Ttte ntation fut — Tiir*,? €♦, en jan\ier, et, —
iH-.a (*., on février; la lem|«»ratun* la plufi haute, en février, fut - Hs .,*» t'. — Au
cour* tie c«*lle eifiéilition, la vitt^M» dVvoulement du Yukon fut me<»uriv et le levé
«lu P«>n*upine, du Camp (^^donna ju^|u*au Fort Yukon, ex«Vuté. Troi^ p\rnmide^
furent (•rik'tt*i |N>ur indiquer la |»*»«»ititin de la fnmtiére.
" Kn IVi, le Pn*^iilenl di^Kt.il<« l'nJH nomma un commissaire chnriOMle conférer
a\iv un CMmnii«»<^ire liritanni«|Uff\ en vue dVlAhlir une communauté de vue dam»
rorftrnni<ili«»n di*^ minninn* dV\pl«>mtion et de c«M>rii«»nner leur« o|M*ration«. lh*n
deux C(Mi<i, ct*t acc«»ril détermina l'enxoi de mi*»si<>n<« internationale^ le lonir de la
fn»nliéreenlrerAla<»ka et Ir* |M»«<M*^«»i«>n«« l>ntannii|Uf^. depuis le Fort Simp4<m, au
noni, ju^iu'a Sitka. Ia'< c«M»nionn(Vi« tr«^»in^phique« d'un grand nomt»re de loca-
lili'^ furtMtt t!flcrminei'«». et. ^ur lN*nuc«>iip île jNiini^ dr^ o|i<M*rvati«»n<« magnétiqm*?»
furent f.iitff*«. En iVNî, fut «ltlermin«v la «li(fi*n*n<*e en longitude de Plie Kadiak et
d't'nala«kn en prenant |Miur l»a««* d'ii{K*rntiiin la |Mi«ition connue de Sitka.
•i En 1*^**^ commence l.i d(*rnirn* |M'rio«le. durant Inquelle la plu« gmnde attention
fut ap|M»rlffv à Iji nvonn.ii<»<«,inre i\v% emlM»uchun*s du Yuk«»n. de la Gq>|N*r Ri\'er,
et, d<*<4 enln'i*"* «h*^ canaux conduisant du canal de L\nn au Klondike.
•« l*n lr>er<i»mplela rlé fait, i\v IVnlnv du canal *le L>nn aux |ia-M»^qui mènent
a la n*kM«»n du Kloiitliki*. Plu* il<* .'ttHnit) vo\ uvur^ ««uivirrnt, |H*ndant une sieule
476 HAUTREUX.
conscrit à 30 milles, au nord, à Touest et au sud d*Arcachon, n'en est pas
moins fort intéressante. Ainsi, elle fait voir que la régularité de la penlo du
sol sous-marin n'est qu apparente, et, qu'il existe, dans l'ouest du phare du cap
Ferret, suivant la direction est-ouest, une sorte de fosse qui se prolonge jus-
qu'au large. L'intérêt de cette constatation est assez considérable, car son
emplacement correspond à la direction même de la rade d'Eyrac, du bassin
d'Arcachon, et à la limite ancienne du cap Ferret, il y a deux cents ans. Cette
fosse, encore profonde d'une vingtaine de mètres; par rapport aux terrains
qui sont au nord et au sud, est encore sensible à 15 milles de la côte. Si des
observations scientifiques en démontraient l'existence, ce serait un vestige de
l'ancienne fosse de l'entrée d'Arcachon, qui, déjà du temps de Masse, il y a
deux cents ans, était portée de 3 500 mètres plus au sud, et que l'avancement
du cap Ferret, vers 1782, déplaça encore d'autant, par l'érosion de la mon-
tagne du Pilât qui se poursuit encore de nos jours. On voit l'intérêt historique
que pourrait avoir la constatation de cette fosse.
En dehors de cette fosse, au sud comme au nord, la déclivité du sol sous-
marin est assez rapide, jusqu'à 10 milles au large et à la profondeur de
50 mètres; elle diminue, ensuite, considérablement, pendant les 10 milles
suivants, pour redevenir, de nouveau, raide entre 15 et 20 milles de terre
et les cotes de 60 à 90 mètres; puis, la pente, uniforme et lente, continue
jusqu'à 50 milles de dislance du rivage, où se trouve la chute brusque â
2000 mètres de profondeur. Cette inflexion du fond entre 15 et 20 milles de
distance, correspond bien exactement à la région côtière des courants litto-
raux sous-marins, conséquence de la surcharge des eaux produite au fond du
golfe par la poussée du nord-ouest.
La nature du fond est intéressante à connaître; c'est du sable pur, qui
recouvre l'argile, jusqu'à la distance de 10 à 15 milles, et, jusqu'à la profon-
deur de 25 à 30 mètres; au delà, le fond est de vase ou d'argile, plus ou
moins mélangée de sable. Ce sont ces sables qui forment les plages, et, qui,
surélevés par les vents d'ouest, ont formé les dunes et envahi peu à |h?u les
terres jusqu'à la limite des Landes. On retrouve celte argile dénudée dans le
bassin d'Arcachon, où elle maintient les chenaux de marée dans leurs lit>
actuels, et, permet la construction des parcs à coquillages.
L'étude du fond marin a été étendue à la Gironde et à ses deux affluents,
Garonne et Dordogne. Ces deux rivières sont parsemées de bancs nombreux
qui sont, en majeure partie, restés dans les même emplacements depuis tri'^s
longtemps. On constate, tout d'abord, que tousles bancs sont constitués par des
sables très fins, et, que les vases n'existent que dans les profondeurs qui ser-
vent de passes de navigation. Plus de cinquante échantillons de ces bancs ont
été recueillis, et, l'on a constaté, avec surprise, que les bancs de le Girondr.
depuis Pauillac jusqu'à la pointe de Graves, avaient une tout autre apparenr^"
U CiïTB WS L\M>KS I>K r.\M:iM.\K.
4r
iiiio C4*u\ |»rov«*iiaiil, »oit ilo la DonloiriK', mhI do la Garonne, el, auA^t <|uo
riMix *lr^ banrn <|ui mtoun^nl (lonlouon juM|u'àla CouKro. Crn iliiïrrt*nr<*s Minl
^aifti^'^anU*^ h la
\uo,rl,en4lehnr!*
<lo toute analyse
rlnmM|uequ'ilM»-
rail bien ilr^îra-
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i|uciv<»lianrH<Mit
dos pru^enanern
(li(n*renti*<^ et une
origine locale
Ir**^ |iartiruli(*re
au^'»i;ronim«MT5
haneHneciintion-
nent|>a«««li*\asi*H,
Ir* ililTi'renri'H tie
niloration iju'ilA
|in*M»nl4*nt iudi-
quenl . forrr-
ment, unr iliiïr-
n»nei* df luatt*-
riaux <*t d<* |iro-
vcnanrr.Tou^rr^
rli'*mrnU sont,
d*ailK»up*,lr«»N|»f-
Il I ^ l't u •»•'"* |».irlr«%
roulenii*nt^ de
^urfari» d«*% rmi-
rant% allfruatif^
d«* l.t inar«'*«*.
l*'a^|»iTl de
cr% ^ald*'"». I*»r«»-
qu'iU ^nnt liuiiii-
d«»^, v%i .il»Hu!u*
nient l\ |>i«|iH».
|lan% la llufilu-
enr. d«*|M]i% Li-
l>ounM*jij%t|ii 4 IM.nc. \r's liante do ^.ild«* n«» ronlimniMit y*\s plu'* d«* T» p. tOO
d«* \aM's. iU M»nl ::ri«^-j.iuii.\tri*«», «*t, ronli«'nnt»iit «lu niira Idanr. Ifîi rlônuMit*,
fhn/îx Fharf
'àkT
478 , HAUTREUX.
un peu graveleux près de Libourne, diminuent graduellement de grosseur,
et, au bec d*Ambès, ils n'ont guère qu*un millimètre de diamètre. Dans la
Garonne, depuis le pont de Bordeaux jusqu'à Pauillac, les bancs ne contien-
nent pas plus de 5 p. 100 de vases, des graviers un peu gros, et, descailloux,
dans leurs couches profondes, près de Bordeaux; puis, les éléments diminuent
rapidement, et, deviennent très fins au bec d*Ambès; leur couleur est grise;
ils ne contiennent pas de mica. Dans la Gironde maritime, depuis Pauillar
jusqu'à la pointe de Graves, sqr la rive gauche, les bancs sont composés d'élé-
ments très fins, d'un demi-millimètre de diamètre; ils ne contiennent que 5
à 8 p. 100 de vases ou d'éléments très usés; leur coloration est gris foncé
presque noir; on y trouve en abondance de la magnétite et du mica blanc.
Au toucher, ils donnent la sensation savonneuse, tellement les éléments en
sont usés. Il est évident que ces sables n'ont pas la même provenance que
ceux qui forment les bancs de la Dordogne et de la Garonne. A l'embou-
chure, de Cordouan, de la pointe de Graves et de Royan jusqu'à la Coubro, les
'bancs de sable ne contiennent pas trace de vases. Ils sont de couleur jaune
d'or, composés d'éléments un peu plus gros que les sables du Yerdon et de
Talais; ils contiennent du mica, du fer magnétique et des débris de coquilles;
ils sont semblables à ceux qui forment le rivage de la côte des Landes.
Ces différences si tranchées d'aspect, de coloration et de composition indi-
quent une sorte de localisation de chacun de ces groupes de bancs de sables ;
les bancs de Saint-Estèphe, de Talais et du Verdon, spécialement, montrent
une formation tout à fait landaise d'origine, et qui n'est pas altérée par les
apports modernes des deux affluents Garonne et Dordogne, non plus que par
des apports de sable marin que pourrait faire supposer la violence des
courants de la marée.
Ces quelques indications montrent l'intérêt que présenterait l'analyse
scientifique de ces échantillons des bancs de sable d'un estuaire marin.
Les vases de la Gironde.
Les eaux de la Gironde sont chargées de vase en toute saison; c'est, entre
Pauillac et Mortagne, que le fleuve est le plus bourbeux, et, c'est pendant lV»té,
lorsque le fleuve est à l'étiage, que le fait est le plus marqué. Ces constata-
tions suffisent pour indiquer que cet état de trouble ne provient pas seule-
ment des apports terreux des deux affluents, Garonne et Dordogne. Pendant
l'été, lorsque les deux rivières sont très près de l'étiage, qu'elles n'apportent
que peu d'eau dans l'estuaire, leurs eaux sont claires en amont de Langon el
de Castels, au delà des points limites de la marée; les eaux de l'Océan sont
claires aussi, et, c'est dans l'intervalle do ces deux limites que les eaux se
rhargont de vases. 11 esl évident que le pliviiomi'ne e^t dû prinripalement à
raction alternative des mart*es.
Cv% courant?» de din^rtions o|i|M)M*e5, l>4Muruu|i plus violents f|ue reux îles
rivière«», remuent profondément les \aM*H ipii forment le foml drn pasM»% dv
na\itfation, et, leur efTel maximum se produit dans la partie la plu% laq^e du
fleuve. Mais une partie ronsidiTalde de ri*H eaux Irouldées sort du fleure avee
la manV desrendante; lorsque ces eaux <»nt dép«)<«M* Hoyan, vlU*ti se ré|ftandent
dans la vaste embouchure jusqu'à la (louhre et aux nirhes d<*s Olives; ellrs
sul»isS4Mit les mouvements de rotation qu'y produit le changement de la marée;
des eaux marines nou^'elles ap|Hirti*nt «I.uih l'intérieur du fleuve des eaux
clain*s qui s*y chargent de vase et, stirtant avec le jusant suivant, em|»ortent
avec elles un nouveau contingent de >asc>. (Ihaque jour, il M>rt ainsi de la
Ginmde une quantité considéralih* de limon; des expériences faciles à
reprendre montrent que les quantités expul^'^'s hmiI, au moins, égales à Ten-
•4*mhle des appiirts des deux affluents, (taronne vi I)oni(»gne. Des ex|N*riences
ont été faites |NMidant les mois de juin, juillet et août IKHli. 38 échantillons
dVau ont été pris à la surface du fleu\e. entre Ky et MaulH*rl, décantés, pui%
pesés; dans des eaux qui ne parai^Hnient qu«* laiteuses, on a trouvé une
moyenne de r>UO grammes de vase sèche, par métré cnhe d'rau ; les jours de
grande man*e, on nM'ueillait jus4|u'à 2 kilng. de tern*, |iar métn* cuIm* d'eau.
Or, tout le volume des cauxc4>mpri**entn* .MaulH*rt et Hoyan dépasse la |Niint<*
de Graves dans la marée de jusant. L<* courant di^^^cendanl dure une demi-
heure de plus que le courant montant; cette dcmi-lienn* d'<*xcés |H»ur le jusant
fait S4)rtir du fleuve a tout jamais un \oIume d'eau «le vvu\ cinquante à deux
cvntA millions de mètres cuhes à cliaipie marér.
l^rK**ur «lu fVuvc *!•• I.i fMinilr ili» i.r.i^t* .i n>i\«'ti . . *iii««i nirlif^.
|*l«»f*»n«l«*tjr III' «X**!!!!** •»! —
**••• h.iii «rrlital** «lu n« in • |iNM»i«» lit [!«>«» r.iit *
I^a vitf^siMlVcoiihMnentde l.t marée, tant en flot qu'en jusant, e^t de 1 m. TA)
k 2 mètr«*s, par s«*runde.
Le jiis.int a une durée do 20 minutes de plus que |p flot, s(»it |>our
1 21NI «rcondes. «"i la \ite%M* de 1 m. TiO, un parcours, consacré à récoulement du
fleuvf. de I KUO mètren «î 2000 mètres, pour une ^eclinn tle lOOOOO mètres
ram'*s, IVcoulement s<*ra de 180 000 000 a 2 lO 000 000 mètres cuhes. Ces eaux
é\acué«*s contiennent au mininiutn TiOO :;ranimeH de va m» en suspension par
mètre eu Ih*. L*é\acuation des va^^en |MMit donc atl(»indre r«*nt mille tonnes par
man'*e. Dans ses études sur les apports terreux de^ d«Mix affluent*, (iaronne et
Ilonlogne, le M*r\icr ijr* iVint<» et Chiunscfs aijuiet h* diilTre de cinq millions
de mètn*s cuIm*s di* \a*«'s; M»it, en mi»\enni\ 1 1 0 lu nn'tres cuIm»s par jour. On
voit |»ar ces chifln^s que ré\aruatinn par le j«mi des maréi*s |NMit être dix fois
v^ V
M *
J f
480
HAUTREUX,
plus considérable que l'apport des rivières, lorsque le régime du fleuve, fondé
sur Talternance des marées, vient à subir quelque accident par suite des
inondations.
YI
Modifications des rivages.
La côte des Landes de Gascogne a éprouvé de grandes modifîcations
depuis les temps anciens. Les documents précis sur lesquels on puisse se
baser pour cette étude sont relativement modernes.
L'état désertique des Landes, l'insécurité de la côte ont empêché toute
tradition sérieuse. Les portulans qui datent du xiv" siècle donnent un dessia
de la côte qui se rapproche beaucoup de la forme actuelle. Les cartes hollan-
daises du XVI® siècle sont plus précises et donnent des renseignements nau-
tiques que l'on peut considérer comme exacts. L'embouchure de la Gironde,
Cordouan, les bancs de l'extérieur et de l'intérieur du fleuve, l'entrée d'Arca-
chon, la barre de Rayonne sont indiquées bien suffisamment pour le naviga-
teur, mais, il faut arriver à Tannée 1690 et aux cartes de Masse pour avoir
un document hydrographique et topographique qui puisse être comparé,
point par point, aux cartes actuelles.
Les données antérieures au xyu*" siècle peuvent se résumer ainsi. La côte
des Landes, entre l'Âdour et la Gironde, présentait plusieurs échancrures qui
formaient des ports à marée. Dès l'époque de la domination anglaise en
Guyenne, Talbot se servait de l'un deux, vers Hourtin, pour y débarquer
4000 hommes. L'Adour, qui se jetait à la mer vers le cap Breton, a déplacé
son embouchure vers Bayonne ; la grande échancrure d'Arcachon s'est trans-
portée, vers le sud, de plusieurs kilomètres; les bancs qui existaient à l'entrée
delà Gironde et qui formaient les passes se sont déplacés, d'autres ont disparu
dans l'intérieur du fleuve. Les modifications de dessin du rivage des Lamles
ont donc été considérables dans les temps anciens, et, toutes ont eu pour cause
le déplacement des sables.
A dater de 1690 et des levers hydrographique de l'ingénieur Masse, les
choses se précisent, et, Ton peut suivre les modifications qui se sont produites
depuis deux cents ans.
L'embouchure de la Gironde est la plus intéressante à étudier.
La Gironde appuie sa rive droite sur les falaises rocheuses du Blayais,
sur la côte royannaise, depuis Talmont jusqu'à Terre-Nègre, et, sur les rochers
de l'île d'Oléron; il ne peut y avoir eu de grandes modifications de ce côté.
Sur sa rive gauche, on ne trouve, comme assise solide, que le rocher de
Cordouan, et, quelques tètes de roches sous-marines qui constituent le plateau
do Cordouan et l'ossature de la pointe de Graves. Ce plateau rocheux sert
1^
LA ri.TB DEi* UMUa» l»R «a'^:(M;M;. t>i
(l'appui À <lfft luiltle^ f|ui, i>ux. |h>uv<>iiI ^Im' i)«'>|ilan'-n par 1rs llftU. On m' uît ti
uonm-RE PC ucQUMic
Conlouaii a j.i<liA f.iil parlù' >)<■ |.t |> U- An .M<'<l>i<- : il i-tt rerUin, m tnul rat,
■)u<-. «m I an KlHti. il ■•M'.t.nt itiir Iti- h;il>il.ilil<-. «[ipcli- Corlan, (|ui i-lail
U> •.•-.„r.i€ Il Ht
49à GABRIEL MARCEL.
La traversée du Pacifique permet l'examen de la géographie et des cartes de
Guillaume et de J. Nicolas Delisle, de Buache et de Robert de Vaugondy, les décou
vertes fabuleuses de Famiral de Fonte qui furent si discutées au xviii® siècle.
Puis, sont passés au crible de la critique la découverte des Galapagos, la légende
de Selkirk, sont étudiées les conditions du commerce et le juge des contrebandes de
Chine, enfin, Tauteur résume les incidents du voyage de retour en France de M. de
Frondât. Il complète son travail en résumant un certain nombre d'expéditions
françaises dans les mêmes parages, notamment celles de RaguenneMareuil, de
Du Bocage, de Brunet, de Le Gentil, de La Barbinais.
Nous ne suivrons pas plus en détail M. Dahlgren ; ce que nous avons dit de son
excellente étude suffit pour en montrer tout l'intérêt. Ajoutons qu'il a donné une
liste très complète des bâtiments français qui allèrent commercer dans le Pacifique
entre 1703 et 1725, le prix des marchandises à Canton, des détails sur les observa
tions magnétiques faites sur le Saint-Antoine de 1707 à 1711. Enfin une table alpha-
bétique des noms de localités et des personnes citées complète très heureusement
cet excellent travail.
En terminant, nous émettrons le souhait qu'il soit rapidement traduit en fran-
çais ou dans une langue plus répandue, comme n'a pas hésité à le faire notre érudit
ami, M. le baron Nordenskiuld pour son Fac simile Atlas et son Periplus.
Par cette étude de géographie historique, M. E. Dahlgren prouve toute la matu-
rité de son esprit, l'étendue et la variété de ses connaissances historiques et géogra-
phiques.
Gabriel Marcel.
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
Us tacleas court àê TAar, prte de Meiringen. Exemple de enrimpotition
glaciaire. — l^m nombrrux tourintcH, qui immtunMit lo piU(»rr«^4|ii<* route «h*
Moiringen au (îrimnol, Minl I4>U4 frnpiN'*^ |Mir In ^nrii'U* ilr^ A«|Mvt<* <lr In vnlltV de
l'Aer. \pri*n avi>ir (|uitti* Meirintfrn. on irn\vrM\ dnlMinl, la plnim* «rnlUnion^ du
Inr (II» Bricnz, puU, on CM^alnde lomoiiUrulc rnlrnin* ilu Kiri*iit*t. (|ul forint* rompit*
lf*menl la vnlItV. fl, h linven ltN|ut*l IWar nV^l t*rtMiM* une Kor^'t* profuiult*. Ol
ni «tarie franchi, la naitr roufio une nouvi^llc plaint* d*alluvion« h innt*rtkirrlH*n,
pui«, rrint^nte le Ha^li, IVlroiti» vi pn>font|o vnlltv. tpie TAar *»V^t tniljtv tlan«» lt»«»
icmnite<« et len gnein^ du mfi«»«iif du FinHti*rnnrhorn.
Par •kuilo tie (jucN phfnonit*neM le rem|>art du rnlt-nire tlu Kin'hel. n t il n'^ni^tf à
IVr«>«i<»n du torrent, «Itirn t|uVn amont elle ^*vsi eion*iT nvtv unt» (•ncrcit* •»! inteuM»?
I)an« une note prêM»nttV h TArailt^mie tien Srit-nn»^ par M^ «!«• Lnp|»ari*nl '.
M. Mauritv Lukv*<hi expli(|ue In |N*rmanem*e <le «vite Uirn*.
En nmt>n( tlu Kin*het, le^ jflafiep* de rrrlwich \Vn«»MT et du Trift \Vn-*er
n*j<»ii;naient r«*lui tie TAar. lU t»nl tli) entn*>Hi*r «lur ce monlirule unt* momine
t'*nonne tl«int il ituti^i^tte enrtirt» aujourtriiui fie •< formitlnMt*^ *> \i*Htik:t*^, (> dt*|M*it
aurait am'lf Toi^tion tIe IVni»»ion Intfmle de In vnllt^e en tv |Hiint, el» par suite,
l»n*^r^e le Kiri'het.
l>*Autrf port, ce montirule pn^^ente un In*^ intere«»*ante\t»mple«ir «*iirim|M>Hitii>n
tfliriaire. Ilurant la |M*riiM|e tIe kur ffran«le e\ti*n^ioii. ri»mme de non j«Mir?i, It*^
k'Iarirn tuit !»ulii dt*^ vnrintionH de lonk'utnir. |N*ndant lt*« phnM*^ de n*.;n*H«*ion,
l'Aar avait. d*at>«»rd, a drlilayer le* t'« norme «• mornim**». nmoni'fl«v«» nul«Mir tlu iflarier,
pui». une fiit« seulement cv travail efTet^lut*. elle m* (*rtMi«»ait une t'*troile xa'iv tIe sortie
a tm%er« le Kin*h<*l. mai<t. avant quVIle ait pu en alwittn* It*^ |»ar«â**. ot* thalv^t*^
rtait rtimlilô |»nr une pr«»trr«'«*»ion tlu ularirr. \ ««a |H'riiM|t» sui\:inli> trartivitt*,
ri»rrr^|M>ndant à un retrait tl«* In k'l.i« iatiMH, \e torn^nt. tr«>utnnt ^i trotk'e t|e sortie
ImmioIicv, «Vn fra\ait une ntMi\elle t!.in<* IV|»ai<«Hrnr du InrraM't* calfain*. M. Maurice
Luiri*«ui a, en elTft, n*leve «lur le Kinlit^t. en outn* du ttialufk' nrlurl. tnâ<* autre*
plu* am'irn*, |»nrnllil«-* nu premi«T et nii*^! pn^fond* t|ur lui. et, unr ««•rk'e tran*
%rr*ale reliant tlfux df ee-» t'^mi-^^ain*^ I/un de rr* a ni ivu^ ranaux tIe Mirtit** e*t
en^^iriMdiitrué |>ar la morairir. rV*t ain*i «ju'i'U |Mr.d\«»ant IVn»*ion du torrent, le*
irheier« t>nt rtHitribut^ *ou* une nutre forme nu maintim du Kin^het.
492 GABRIEL MARCEL.
La traversée du Pacifique permet l'examen de la géographie et des cartes de
Guillaume et de J. Nicolas Delisle, de Buache et de Robert de Vaugondy, les décou
vertes fabuleuses de l'amiral de Fonte qui furent si discutées au xviii® siècle.
Puis, sont passés au crible de la critique la découverte des Galapagos, la légende
de Selkirk, sont étudiées les conditions du commerce et le juge des contrebandes de
Chine, enfin, l'auteur résume les incidents du voyage de retour en France de M. de
Frondât. Il complète son travail en résumant un certain nombre d'expéditions
françaises dans les mêmes parages, notamment celles de Raguenne-Mareuil, de
Du Bocage, de Brunet, de Le Gentil, de La Barbinais.
Nous ne suivrons pas plus en détail M. Dahlgren ; ce que nous avons dit de son
excellente étude suffit pour en montrer tout l'intérêt. Ajoutons qu'il a donné une
liste très complète des bâtiments français qui allèrent commercer dans le Pacifique
entre 1703 et 1723, le prix des marchandises à Canton, des détails sur les observa-
tions magnétiques faites sur le Saint-Antoine de 1707 à 1711. Enfin une table alpha-
bétique des noms de localités et des personnes citées complète très heureusement
cet excellent travail.
En terminant, nous émettrons le souhait qu'il soit rapidement traduit en fran-
çais ou dans une langue plus répandue, comme n'a pas hésité à le faire notre érudit
ami, M. le baron Nordenskiôld pour son Fac simile Atlas et son Periplus.
Par cette étude de géographie historique, M. E. Dahlgren prouve toute la matu-
rité de son esprit, l'étendue et la variété de ses connaissances historiques et géogra-
phiques.
Gabriel Marcel.
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE
EUROPE
L« tacleas court d« TAar, près de Meiringen. Exemple de surimpotition
glaciaire. — l^m nombnnix touriHlc^, qui immuinMit la iiillorr^im* nnile île
Mciringrn au (îriniHel, Mint Um% fnip|N'*H |inr In \nriotô iit»H fii«|Mvt<» dr Ia vnlli*o de
TAiir. ApH*9 avtMr <|tiit(ô Moiriiitfon. on trnvrrM», crnlMinl. la plnifH* «rallmioiiH du
lar de Brienz, pUH, on c**M*nlnde le monlirule rairnin* tlu Kiri*liet, qui ferme mmplè
temeni la vnll«v. et, à linvem l<s|uel TAar n'v^i i-hmim» une »;orKe profonde. O't
ol^lacle franchi, la n>ule cou\v une nouvelle plaine dnlluvionn à Iniierlkin^lien,
pui*. remonte le Ha^li, réln»ile el profttnde valltv. que IWar **\^i lailliv dan** le*»
»;mnite<i el lei« frnei<«4 du ma*»<»if du Fin«»leraarlioni.
Par i»uite de queU phenomêneji le rrm|Mir( du rnloaire du Kirehel. a ( il n'*«»i*«ti* à
IVriMion du torrent, alom quVn amont elle sV^l exenV^e nxi'C uneénrrcir «^i inteuM*?
Dan* une note preM»ntiV h IWcadémie de^ Srimce^t par M. de LapimnMit •,
M. Maurttv Lutfeon explique la |»ermanemY de relie Uirn*.
En amont du Kin*liet, le* iflarier» de l'IVlinrh Wa^vr el du Trift \Va«»MT
n*joiicnaient ei*lui de IWar. lU ont dû enla*«M*r f»ur re monttrule une mt»raine
énorme dont il «ul»<»i*te enrore aujourd'hui de « formitiald(**i »> ve^litce^. O de|M*it
aurait amMê Portion de I en»'»ion latérale de la vallée en c«» |Niinl. el. par luile,
l^rt'M^r^ele Ktri*het.
I)*autre |iart. ce monlirule pn*M»nte un tr** inléreH«.nnt exemple de ««urimiM^Hition
ifiirîairr. Durant la |MTiiM|e de leur irrande extension, comme de no«« j«*ur!(. Ie<»
tflacier» ont *ulii di**» variation*» île lonk'ueur. IN'nilant le-* pha*»*»'* de nvn»*»Hion,
TAar avait. d*atH»ni, à dehl«i>er le^ énorme^ moraine*», amonceliv*» aul«'ur du k'Iaeier.
put«. une foi< «eutement tv travail e(Tet*tui*, elle *»e criMi^ait une élroile \oie de iMirtie
a tra\er« le Kin*het. mai*», avant qu'elle ait pu en alialtri* lt**i |wir«>i%. re thalv^eir
rtait comlile |iar une pn»ftrrf**»*»ion du »:laeier. A -»a iKTJtNle *»ui\.uitt* irarlivite,
«orrr*»|M>ndant à un retrait de la i;I.i<-iilion. le torn*nt. tri»uvant «^a cork'e de «»ortie
l»ou<'h«<«\ «en fra\ait une nouvelle dan** re|»ai<»*»eur du hirratre ealrninv M. Mauriee
Luirt*«>n a. en elTet, n*le\e «ur le Kin'hel. en i»utn* tlu thalwft: nrliiel. tn»i*» autn*«
plu* aneien*. |wir.-illil«-*» nu pn'mi«*r et aii'»*i pn»fonil* que lui. et, une mipki* tran*»
\er*ale reliant deux «le re* émi**.iire* L'un de re* amien* ranaux de <M»rlie*» \^\
enr«»re ol»*»trué |iar la miirnine. r/e*t ain*i quVn piril)*^ant lVrti*i«in ilu torrent, le»
tflirier» ont contrihuê «mmi* une autre f(»rme au nuintirn du Kirrhel.
494 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Dans le Hasli, des rétrécissements existent souvent en aral des confluences. lis
ont une origine semblable. Dans d'autres vallées des Alpes, le sftYoat professeur de
Géographie à l'Université de Lausanne a observé d'autres caé de surimposition
glaciaire, moins grandioses il est vrai, mais non moins dignes de remarque. Dans
des barres sciées en gorge par le torrent, apparaissent d'anciens thalwegs, comblés
par les moraines, et, plus ou moins parallèles au premier.
Crari.es Rabot.
Monographie de la vallée de Joux. — M. Victor Dingelstedt a publié dans le
ScoUish Geographical Magazine (vol. xvi, 11 nov. 1900) une monographie de la vallt^
de Joux ( The valley of the Joux [Jw^a]), très intéressante et très complète, sur laquelle
il nous parait utile d'appeler l'attention.. Elle peut, en effet, servir de modèle aux
travaux de ce genre. Cette monographie comprend les chapitres suivants : Descrip-
tion générale du Jura; superficie; sol; hydrologie; lacs; climat (étude très détaillée);
végétation (distribution en altitude); faune; population; industries; établissements
humains. Cii. R.
Traces glaciaires dans les Abruzzes^ — Au cours de trois voyages dans les
Abruzzes, dont le dernier date de l'automne 1899, le D' Kurt Hassert a constaté
l'existence de formations glaciaires autour du Sibilla, du Gran Sasso, de la
Majella (2 795 m.), du Velino (2 487 m.), du Terminillo (2 213 m.), et, dans le massif
de la Meta (2241 m.). Ce naturaliste croit même avoir reconnu les traces de deux
périodes de glaciation, tout au moins autour du Gran Sasso. L'action glaciaire est
révélée par l'existence de cirques, d'anciennes moraines, non moins que par le faciès
arrondi des roches. Sur le versant méridional du Gran Sasso, ces vestiges sont visi-
bles jusqu'à l'altitude de ISOO à 1700 mètres. La glaciation était donc limitée aux
hautes régions. Lors de leur première extension, la longueur des glaciers ne dépas-
sait pas, en moyenne, 2 à 3 kilomètres, 4 ou 5, au maximum ; la seconde phase u*a
donné naissance qu'à de petites plaques de glace, et, seulement autour du sommet du
Gran Sasso. A cette époque, les neiges persistantes dans les Abruzzes devaient des*
cendre jusqu'à 1 900 mètres. En raison de la perméabilité des roches calcaires qui
constituent la région, les lacs de cirque font défaut, et, le^ moraines profondes ne
conservent, dans leurs dépressions, que quelques mares permanentes, comme les
deux petites nappes situées au pied du Vettore (2004 m.). En revanche, les vestiges
d'anciens bassins lacustres d'origine karstique, sont abondants, notamment, à la
base occidentale du Mont Vettore, au pied du Velino, et, entre cette cime et le
Sirento, aux altitudes de 1 400 et de 1 347 à 1 250 mètres.
Les pentes inférieures du relief des Abruzzes sont sillonnées de gorges et «le
canons, profonds de plusieurs centaines de mètres, à sec pendant l'été, dont l'oripne
date, vraisemblablement, d'un régime hydrographique^ très abondant, déterminé par
la fusion des glaciers quaternaires. Cu. R.
1. Tracce glaciali negli Abàruzii. yoia prelbninare del *ociodùlt. Kurt Hasseri^ accompagné <l<-
six reproductions photographiques, in Sociela geografica italiana. BoUttino^ série IV, toL I, d* t.
p. 620, juillet lUOO, Rome.
EUROPE. 495
• • • ■
L*ile d'Oland '. — L'île d'OIand offre. cette anomalie singulière de présenter
dans la région baltique Taspect d'une steppe de l'Europe orientale. Cette terre est
constituée par un plateau s'élevant au-dessus de la Baltique en deux gradins : le
premier domine de quelques pieds seulement la surface de la mer, le second,
beaucoup plus accusé, forme une falaise: Sur la côte ouest, cette muraille porte
le nom de Vâstra landborg, et, sur la côte est, celui d'Ostra landborg. Cet escarpe-
ment est une ligue de rivage de la mer à Liltorina et du lac à Ancylus, tandis que
le premier gradin marque la côte de la mer, lors de la dernière phase quaternaire.
Le plateau compris entre les deux landborg, est constitué par un calcaireà ortho-
cères, presque partout à nu. La moraine profonde de Vinlandsis quaternaire a glissé
par-dessus l'île, et, sur quelques points seulement, au centre du plateau, apparaissent
des dépôts glaciaires très minces d'ailleurs; les plus développés sont situés près de
Stora Dalby.. Us proviennent de la moraine profonde du grand inlandsis quater-
naire, tandis que les nombreux blocs, épars sur le plateau, dérivent des moraines
superficielles arrivées à la surface de l'île après la fusion des glaciers.
Les formations meubles ont été, pour la plupart, engendrées par le délitement de
la roche en place. Le calcaire constitutif du plateau offrant une très grande résis^
tance aux érosions, l'épaisseur de ces couches est très faible : 0 m. 01 à 0 m. 04.
Dans les dépressions, le ruissellement ayant entraîné ces matériaux, leur puissance
atteint deOm. lOàOm. 20.
Au milieu de la surface nue du plateau apparaissent de petites mares, orientées
nord-sud, pour la plupart allongées et étroites. La benne ouest de ces bassins
présente généralement une pente douce; de ce côté, leur cuvette est formée par
la roche en place, alors que leur plus grande cavité se trouve près de leur rive
orientale et est recouverte d'un dépôt de slams, plus ou moins épais. Cette dispo-
sition est le résultat du pendage des couches d'ouest en est.
L'île d'OIand est une des localités de l'Europe où les précipitations atmosphé-
riques sont le plus faible. La hauteur annuelle des pluies n'y dépasse pas
400 millimètres, chiffre inférieur a celui de toutes les autres stations de la Suède. Le
plateau présente, par suite, un aspect désolé qui rappelle les déserts de l'Asie et de
l'Europe orientale. La végétation y est rabougrie; les plantes qui, dans d'autres
localités, atteignent une taille deO m. 30 à 0 m. 60, ne dépassent pas, ici, une hauteur
de quelques centimètres; d'autre part,, elles sont remarquables par la petitesse
comme par la fréquence de la coloration rouge de leurs feuilles.
La flore du plateau comprend environ 500 espèces ou variétés, dont 300 phané-
rogames appartenant à six groupes : plantes glaciaires, plantes subglaciaires,
plantes de l'époque du chêne, plantes des steppes, plantes de l'époque du hêtre;
plantes importées par l'homme. Les premières se sont établies pendant la période
de la grande extension des glaciers, les secondes, à l'époque du lac à Ancylus, les
plantes de l'époque du chêne, postérieurement, lorsque le Baltique était encore
un lac. Le climat fut, ensuite, croit-on, sec, et, à cette période on rapporte l'immigra-
tion des plantes des steppes de l'Europe sud-orientale, telles que le Ranunculus
l. Johan Erikson, Del Ôlandska alfoarets naturfôrhallanden, in Svenska Turistfôreningens
ârsskriftf 1900, Stockholm.
496 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
itlyricus, qui atteint ici sa limite septentrionale. A Pépoque suivante, chaude et
humide, arriva le hêtre. Si cet arbre ne s'avance pas jusqu'à Oland, on trouve, en
revanche, dans cette lie, les plantes qui l'accompagnaient. La flore du plateau
comprend 70 phanérogames glaciaires (soit, environ 230/0), que l'on peut considérer
comme des plantes reléguées dans cette ile, éloignée du relief Scandinave, 90 sub-
glaciaires, 80 de l'époque du chêne, 14.des steppes et 9 de l'époque du hêtre.
Charles Rabot.
La végétation de la Russie. Cartographie phytogéographique. — On connaît le
bel ouvrage que M. G. Raddc a consacré, en 1899, à la végétation du Caucase ' ; nous
lui devons des cartes delà géographie physique du Caucase, plus détaillées que toutes
celles que nous possédions jusqu'alors. Les botanistes et les géographes russes
poursuivent avec ardeur l'étude des rapports de la végétation de l'Empire avec If
climat et les possibilités de la mise en valeur du sol.
M. J. Âkinfief (Travaux du jardin ùotan. de Tifiis, IIÏ, 1899) consacre une longue
étude à la ligne de partage des eaux entre le Koubane et le Terek et à la n'*gion
de l'Elbrouz. Compris entre 1 300 et 3300 mètres, ce territoire est en contact avec
les steppes, du. côté du nord, et avec toute la masse du Caucase vers le sud; il e^i
soumis, à la fois, aux vents humides de l'ouest et aux vents secs de l'est. Il subît pro
fondement ces diverses influences. Il se divise naturellement en trois 2ones : 1" la
base des montagnes et les vallées avec leurs sources minérales; 2* la chaîne rocheuse
qui comprend les sommets de Bermamout, Kindjal-Gora, Almaly-Kaîa, à l'est, Koum-
bachi et Tamtchiaîr à l'ouest; 3"" l'Elbrouz et les montagnes noires. La flore des hau-
teurs, entre 1300 et 1600 mètres, serait nettement subalpine, suivant l'auteur, et, la
flore alpine se développerait aussi à une altitude relativement inférieure. IlconvienU
pourtant, de faire remarquer que 50 p. 100 des plantes signalées comme subalpines,
observées sur les pentes du Djinala et du Goustchadji, se rencontrent, non pas dans
la zone subalpine de nos Alpes, mais jusque dans les collines de la France occidcn
taie. Il paraît y avoir là une interprétation très différente de celle qu'admettent k^
phytogéographes, comme base de la distinction des zones de végétation dans le<
hautes montagnes de l'Europe centrale et occidentale; cette différence dans les base>
de comparaison montre la nécessite d'une entente sur les questions fondameniaIe^
de la géographie botanique. Dans l'espèce, il semble, d'après les longues observa-
tions de M. Raddo, que la limite entre la zone des forêts et la zone subalpine soit
plus nette au Caucase que dans nos Alpes. Au Caucase, les arbres à feuille»
caduques s'élèvent aussi haut que les résineux. Aux forêts succèdent brusquement
les buissons continus de Rhododendron caucasicum; ils marquent la limite des deux
zones. Elle est à 2000 mètres en moyenne; mais, là comme ailleurs, bien desespèce>
subalpines descendent beaucoup plus bas, à la faveur de particularités locales; le
contraire nous étonnerait. Vers l'est, la limite des zones forestière et subalpine atteint
l'altitude de 2 500 mètres ; mais le Rhododendron y manque, et, la limite y pertl dau
l. G. Radde, Gnindzùge der Pftanzenverbreitung in tleii Kttukaaujtlanâem, etc. ^ in Die VeqetatH^^
derErde, Band lil, Leipzig, W. Engelmann, in-8, 500 p.. fip.. 7 héliogr, 3 caries. — Ch. KlahaulU
La végétation du Caucase, d'après M. 0, Radde^ in Annales de Géogr., IX, 1900, p. 3i-»2, 1 carte.
Sl'ROFt. M7
tint |>lu4 »A iiritctr* que loi CH{Kreti xén»|»hiliM oiiiaU<|Uf^ <i*y m^^lnit nus c^p^ce^
^iilmliiini^ cl alpiiit*i«.
l-r< nciiTi^ |MTiiiiitantc^ cl«*^iTmlont jusqu'à ism) motiva environ, nur le vemaot
n«»nl, cl, y formeni une homlc ronlinue vcni Tc^l. h fMirlir «ic rOohIcn li^M) m. i. Sur
II* vrrMinl HU(i, la lîmile «Ich nci^c?i r(crncll<*f« c<tl a VX¥) mctn*<* a l'ouc^l, 3 £10 im*lre<i
(inn^ la chaîne cenirale; elle altcini 3 UMI mMn^^, à m<*««ure i|u*on «m» ra|i|>Mclie île la
ll«i«|>icnnne. Il ne fnul donc |mim jiVlonner i|ue lM*aui*(Mi|i di^ ihi|hv(hi, i||||» uouh con*
«i«lrrtin4 comme cararteriH(H|ue^ tie la zone fore^ticn» tlann non AI|m»«(. nUrit;nenl, clan«
le (IflUcaM», 3<WM)mèln*H el plu**.
Tou<« le<i UilanintcH miuI irnrconl |M»ur nvonnnltn* i|ue IVndémi^me e^l {uirll*
ruli<'ri*menl prononce ilnnn le Oiumm*. et, d'unlnnl plu<% qu'on con^tiilrn* diw manMifn
plu* rl«»ve%, el, |iArcon*«'N|uenl phiA wolrn; |c nombre iIch c*|Hi*fi» alpinen M|MViale4
nu <l.Tu»'n*e y alleinl i<> p. ItNitle* e»»|HVe% «le la lone *u|M''ricun\
M. l«ip«*Ly {Honi k'tU'kaza^ in Trumux du Jnuiui hnttin, de J^tflit^ |V, l*<ÎKM, à
r«Nv.i*ion «le la ]i(att*ti<|ue floriHlique «Irlailln* du T^ucaM*, inf«i«»te nnr le fait que
le llaurn%i\ li*l qu'on IVnlen«l nu mmi* ndmini<ilrAtif depui» lacont|U(*lc, neron«»lilue
|M* une n^ifion nalun^lle. Il fnul lui adrihuer un mmk licnucoup plu«« n**lreint.
I^*% difTôrcncc^ HonI profond«*M i»nln* Bakou et ll^iloum, entre li*^ )>lep|M««« du nord
••t \i^ montnicne^ ilrM^rtiquen du |M»lil (jiui^nM». I«a Crlm«V a plu«< de rapjMirtH ave*'
1.1 K'rnnde chninr cfuc I«*h \^yA 4i(iir<% nu Hud cl au ntinl nVn ont entre eux. l/auleur
pro|M»«M« de Cl* irrand ensemble une divi*i(»n en provinces ou doninincH nnlurf*U;
noii«» n\on*« e^nn^ê de ««vnlhetiMT. ««urce iM»iiil. lenoh'MTvnlion^tie M. Hntlde, en difi
linirnnnt : la r'-yioij d'-t tt^pit^t qui monte, «le l4»u* côIch, h rn^^^aut île In moiil/if(ne,
«iir la m«»itiê oue«»(du versant nord. .\ re\trêmitétirientale de la nier .Nt»in\ h«»u* l'in*
nu«*M«*e dt*^ pluie<« nlM>ndnnte* i|uVlle nvtijt. In Cdehide **e%t ciunerte de ]»tti«*««niit(*9«
(•m'I*; elle constitue un d<»mni(ie |mrtieulier« le donvun^ fun-itt^r de f\d^hidt,
nu<*lque rtiM^r île pan*il «e pro«ltiil nu contnel de* irrnndH mn**if4 (|iii lN>nlenl la
tli*pi«*fine nu hihI et nu *utl oue*t : rV*l le f/.»iiMwi#» /ii»vi/i/T du Tttfyh, Quant au
mn^^if nioiitoirneux lui même, il *e Hnt»'lt\i*e en /«^ne* eumimr.iMr* n celji** de»
iSnMK'i'^. d«^ .\I|M** cl dei» Itnlknn^. I«a vewvlntion <iVle\nnt |M»iirlant plu* haut
il.in* le r«nutM*e (|ue tlnn«» K** mi**iN «le rKun»|N» o<viilentnlc, rntrrtcullun* cl Tlia-
|ttt.iti«>n humaine *Vlè\ent nvis* elle. Dnn* le* \\\m^ de Pn»venee. l'h-'ibilnlion |M»r
nnneiite de l'homme rr'»^» ver* iiNHI mêln»*, au contnel den diThirn** cultures;
il.in* le llnurn*<», U»* >illa»ri»* nlleiiriient .'l.'iiNIel depn**i»nl même iiHNI mêln**. 1^*^
|i.it^ ri !••-* meloriH mûri>*M*nt ju*<ju*h 17«NI mêln** nu non!, 'l.'JiBi mêln*-. au %ud; le?»
almrid* ju*qu*a *i«ii«> nieln*^.
(re*l dm* In n-k'ion de TOurnl que nou* lrAn*porle M. K«ir*hin*k> i/V'i/'tm^ii
H ,r ii. iti * t*i l' tttalti. in l/''»ii. \*\ S'tmi /V/»T»/#.iii/y, Vlll* *er., |y•^ . \ rivrn*ton
«l'une *l.ili*li<|iie M'iriolique trê^ dt'l.iijlii* d*** t;i>u\ern«*m(*nl* «le Ki/ui, Viatkn,
iVrm, Oiif.i. On-mh-'ur»:. Sim.irn el .^imhir*k. ee *.*i\nnl n'jMrlit. enln* quatn*
àrruid»** nvion* mlunll*--». le liTril«»in* «le 'JT^nbi kil«imetn** *arn'* «pril n etplorê.
I*a n^ri-'U i:*»»!» »i//m#.** *Nru|M« |r% *iimm«*t* »le l'Ournl au nt»rd «le la «-Inine; la
lion» rii r^l nn'li««» alpine. I^ f",i..»i «/'•i />>"/• muvn* In moitié n«»r«l du J*^!)*; elh»!i
••Mil (••rniie^ «ri!pi««'i*. el, en pirli»*. «le .^ipin* Je Sil-TÎe, d»* Pin* *>I\«'*ln'^, de
!.«<•« .ii»r.-ff II •»'
k9» MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Mélèfzes parfois. Vers le sud, elles sont entremêlées de forêts à feuilles caduques;
vient, ensuite, une région intermédiaire entre celle des forêts et celle des steppes. Dans
les plaines, le sol, formé de tcftei^ozom^ est couvert de prairies peuplées surtout d'es-
pèces austro-occidentales (danubiennes) et altaîques. Les steppes forment des ilot5
sur les pentes méridionales des collines. La plaine est semée de forêts de Chênes, à
Touest, de Bouleaux, surtout, h Test, toujours à Tétat clair; des Pinèdes prosixèrent
aussi sur les sols pierreux ou sablonneux. Vers le sud, cette région passe insensible-
ment à celle des steppes, ha région des steppes occupe presque toute la partie méri-
dionale de la Russie orientale. Des steppes à Siipa, couvrent d'herbes éparscs les
plaines et les collines. Le sol, riche encore en humus, ne mérite plus pourtant le
Hom de terre noire. Les forêts font à peu près défaut. La flore de la Russie méridio-
nale et celle du Turkestan septentrional paraissent surtout originaires du Caucase.
M. G. J. Tanfilief s'est fait un nom parmi les géographes grâce à plusieurs tra-
vaux d'ensemble sur la géographie physique de la Russie. Dans un article intitulé :
(( Géographie des plantes » (Gheografia Rasténiê)^ publié dans le supplément de VEn-
egclopédie complète de la culture rurale russe (p. 527-570, 1900), il résume les don
nées essentielles de la géographie des plantes, et, donne une description phytogéo-
graphique de l'immense territoire qui s'étend de la Pologne au Kamtchatka, de la
mer Glaciale à la Perse. Une carte au 1/25200000, plus détaillée que toutes celles
que nous possédons, ajoute beaucoup à l'intérêt de ce travail. Les régions des
Toundras, des forêts de Conifères, des forêts de feuillus et mélangées, les préslep|>es
des sols clairs telles que les a définies Bekhétoff, les présteppes des terres noires
peuplées de chênes à l'ouest et de bouleaux à l'est de l'Oural, les steppes avec
leurs îles de forêts de pins, les plaines sablonneuses salées ou non, les steppes argi-
leuses du Turkestan, les forêts de montagnes et les forêts subalpines, les forèU
humides et profondes de la Colchide, du Talych et des bords de l'Amour sont au^^si
nettement délimitées que le permettent l'échelle de la carte et l'état de nos con
naissances. Cet article, qu'accompagne une bonne bibliographie spéciale, se recom-
mande particulièrement à l'attention des géographes.
Cu. Flaqault.
ASIE
Récentes études sur la structure et sur la morphologie de TAsie Orientale. —
On sait que toute l'Asie orientale, et, en particulier l'immense empire ehinoi«^.
se divise naturellement en deux régions complètement distinctes, h la fois par la
nature du sol et par l'orographie générale.
L'une est une zone maritime, de faible altitude, parsemée de collines composées^
en général, de formations sédimentaires très récentes; l'autre, une région intérieure
de très haut relief. La zone maritime est parcourue par tout un réseau de neu%*e«
et de rivières navigables. Elle peut être très étroite, comme dans le voisinage de la
mer d'Okhotsk, ou, entre Pékin et Moukden — ou bien elle peut atteindre une lar
gour de plus de 1 000 kilomètres, comme dans le reste de la Mandchourie el de la
Chine. La région intérieure est séparée de la zone maritime par une série d'escarpe
mriit^ qiH* \r% fcmtuU llruvr^ ImviTMMit, m tn''ii('*rnK mnU iin»«Mjiir lutijttiir^ on ri*%
fuint ilVln» iin\i^Mli|i*4. (I*»î« eî%cûr|H'm<'iilH (>|)|N>M*nt au romnifnv lrrn'«»lrr Ir mi^mr
ul»«lm*lr (luoui n'Intioni* pnr vou* nini.ilo, «le Mirtr qu'iU ron«itihiciil iiim* fn»fitii*iT
prrMiiJc continue entre In lune maritime rt In |»artie intrneun^ du rontinent A<iia-
Uque. l/influenre de cette dénivellation ^fnrrnle nV^t paA muini nette **ur le climat
et sur la llonv
(Xtfl avi^iration en deux n'*«ci<>ti*« n |Hiur cmt^* prof(>n4le une drnivrjlaiion
ftt*«>lotfi(|ue fc^nérnle, (|ue M. Ferdinand von Hiclithofen a, le premier, tn\<c en
r\identv dan^ non a*lèlin* ouvrnin' **ur la (Iliine. l/im|Mirtance de crt iitvidrnt K*'*4do
irl<|ue, au |)oint de vue de la ««truclun* dt*-» c(»nloupi ilu Pnciti4|U4\ n rtf* dcmontnV
par le pn>fesMnir Su«**î* *, et, tt»ut nvcnunent. M. Uvlrre a npjH»li'» lot ton lion f»ur
k* pnduntfi^ment de la mt^me »tructuri* orocraplii<|ue dan** la (Ihine méridionale *.
haUH un mémoirt» préM»nlê, le |h tH»t«din\ h TAcailêmie de»» S«'ien«'fH de D^Tlin ',
le Kinni Kerdi nanti von liichtlit>fcn pnviHO Tctat actuel «le In ^rienri* nur 1*1* trait
(iMtdamcntal de la con>litution de l'A^tie orientale. Non connai**HnnreH p^olo-
ici<|U4*^ «Mint maintenant iï>M*t, avanci-f%, |Niur (|u*il nuit |N><4»ible d'aflirmor que, de
IVitn*miti* miTÎdionale du Yun Nan ju^iua la |H'*ninHule dc<« Tcliouktchi«,
c'r%t à dirv, nuT une ctrndue de quarante quatre de^cs de latitude, I'AhIo ori«*ntale
r^t tra\frMH» |mr une ï»êrie de ^nidin^. phM ou moins arquer, relié*» le% un^ aux
autn*«. lt*^queN *»épan*nt la n^knon <Hvid«*ntale et montueuHcde^t ploinen litt«>rnlf^ de
IV-t. irapn»^ \v vivant prf«»iilent «le In So<*i«»tc ilc (îéotfrnpliie de Berlin, In convexité
de crn *ort«'^ tic iM^lioUH cnt tt»uj»»urH tliri*'t*i» \crs le nud ei^t. (Iliacun «IVux e*t
(t>rmf de tlcux tiranclics n'uni?* |>nr un nrc. tie ravtui vnrinble. l/une de t^c*» hrancho^»
n lat|uelle il tlonne le nt»m de mrnitmtt'', c^\ diri»:ir du »ud oue-t au nt»rtl «*î*t,
mai^ hc rnppr«>clie davanta»?!* du nt»rtl tlnn^ lt*H ^radinn les plu** M*ptcntrii»naux.
I«n «*«*i*on«lo tirnnche, tlite ♦■•/ii*j/o* uil*\ c^i «liri;:iv ilc rt>U(*>t*«*ud t»ue««t 0 Tc^t n«»nl t»Ht ;
en k'i*n«*ml, elle t^t »itutv (ddit|ucmfnt vu a^ant tir la liranche nitTitlifiinc tic l'arc
pr«t< dt^nt; pir ••uitf, It»*» urnilin*! «.u» ••••'-iN m* tran«»por(ent vtT^ Tc^t. à mesure
t|u*«»n «»*avancc vtT*» 1»* nortl.
!*«• profe^MMir K. \ot\ Hiclitlit>(cn a n»*umé *t»% ct)n«vptit>n<« t)ri».:r.iphiiiut'4 tIe
rA«it*t>n^ntnle tl.in« un tnMcnu trt*«i intfn*«<*ant n*pnHluit a la |Mip* •»ui\ante.
1^*^ limiter n^<»ii;nv<'** par M. F. %<»n l(iclitlit>fcn aux ^ratlin*» tlu K(»ut'i et du
Yun nan n«»u^ inti-re*»^**!)! |wirticulit*ri'ni**nt au pi»int tic vue tlc«« n*I ition*» du Tonkin
.i\tv la (Un ne.
!*•• pn»nii«T de ce*» cr.ihn<*. t|ui h\ i.U'l tlu .'ii* IV\* au i*»' t|o IM. N., ^ur une
distance tlViniron .'ii«l kili»nif(n***. cl. «pii e««t c«mijh'' par le Ifir tl«» I^^wu*. K. de
tir. tlaii^ le ||i>u n.ui t*« ntral. i*^t l**>rn>' par une lient* tIe frartur* .q»p> Iii\ i^ir
M. \t»n ith'hlhoftri, trartiin* tlu lf<»ii K'*u mu'. Kil<* <««*r.ut(»nentf-e tlu nonl t*^! au «utl
tMie^t. I>e^ fn\in»n* tl'l titinit;. tir l.i %i>rtif tir l.i u'or^'e tlu Yan,: U»\ ellr m» pn>-
I I I ^.J• ••, / • f » ' ■'*• «'i f*--^ \'i' .t» ij. r K' ! 1 r I I i.t *.»ii« h ihrr • 1 .! I • 1 untirl
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1/ 4 ;. 'u • Ai . t .'• I' W I" ■•• ^ i'f'« ;.. /.*• *. l » ■. M.
1%^
500
MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
GRADINS
UMITB SUD
DU
BORD
DU
ÉTENDUE
EN LAUTUDS
DES GRADINS
LONG.
DBS
PROGRES
APPROXIMATIP
DB CHAOUB GRAnm
VERS L^EST
RAPPORT
ENTRE
GRADI?t
GRADIN
•D degrés
d« latitDde
eo
kilomètres
ARCS
aa degrés
de loDgilade
es
kilomrtrcfl
m. tt n.
!• Yun-nan.
Arc du
Yunnan
Fracture du
Yunnan
22*40'. N.
à 25» N.
(m)
255
450
2^0'
250
1 à 1
2* Kouei. .
Arc du Kouei
Fracture du
Hou-Rouang
25''N.à32«30'N.
830
1200
4H0'
550
1,5 à 1
3" Tsinling.
Arc du
Hou-nan
Fracture du^
Hou-nan i
•
4«Chan-si
Arc du Taf
Fracture du>32-30'N.à38»N.
600
750
3"
270
2,2 à 1
méridional.
hang Chan
Taï-hang\
1
'
Chan /
5' Mongolie
Arc du
Fracture du
38«N.à54*N.
1760
1900
8»
580
3 à 1
orientale. .
Khingan
Khingan
OMelaLena.
Slanovoï
méridionaux
Monts
Aldan
50» N. à er N.
1330
2 000
18»30'
1 100
U2àl
r de la Ko-
Slanovoï sep-
Pas de nom
62- N. à 66" N.
440
2 600
49»
2 400
0,18 à t
lyma . . . tentrionaux particulier
longe entre le Hou-nan et le Kouei-tcheou jusqu'au point où elle a été observée par
M. A. Leclère *, sur la frontière du Kouei-tcheou et du Kouang-sî. En ce point, l'émi-
nent académicien de Berlin place Textrémité méridionale du gradin et de la ligne de
fracture. Au delà, dans le Kouang-si, s'étendrait une zone plate, accidentée de col-
lines. Interprétant les renseignements contenus dans les relations du consul Bourne
et de M. Brenier, directeur de la Mission lyonnaise, il la prolonge jusqu'au sud de
Hsin-i fou, par suite, lui donne une direction générale nord-est, sud-ouest.
Près de Hsîn i-fou, commence le gradin du Yun-nan sud-oriental, qui se relie, au
nord-ouest, au relief du Tibet et du Sé-tchouane, et, vers l'est- nord-est, aux plateaux
du Kouei-tcheou. L'arc du Yun-nan parait avoir une direction sensiblement voisine du
nord-sud, et, passe dans le voisinage de la frontière du Tonkin : « Cet arc, écrit le
professeur von Richthofen, termine le système linéaire des gradins de l'Asie orien-
tale. Le massif de l'Annam et son hinlerland paraissent appartenir à un autre
système. »
Le système de fracture est indépendant de la structure interne du sol. Ainsi, Tare
méridional du Stanovoïest eu terrain paléozoïque ancien; le gradin du Taî-hnng-
chan limite un plateau carbonifère; les gradins méridionaux du Yun-nan et du
Kouei-tcheou, seraient essentiellement calcaires et karstiques. Les dépôts marins
postérieurs au trias manquant dans toute l'Asie orientale, l'âge des fractures est
donc difficile à déterminer. Les sédiments marins cessent même, en général, avec
le carboniférien. Cependant, on peut affirmer que les chaînes parallèles formant
le Ro^t^ du nord du Tchi-li et du Chan-si ont pris naissance avant l'algonkien.
1. l/>c. cit.
2. M. de Uichlhoren donne le nom de Rost (grille) k des syslèmes de chaînes parallèle».
A91K.
801
Il nV%t |Mi!i ccrlain (|u*il y ntt eu dr« mouvemenU ontir le Cambrien et le Corbo-
niCrrieii, mni-i. en loim ont, il y en o eu nprr^ celle inTimle, et, h en jnuer |Mir les
nn'he'» éruptiveji, il o n'^m'** ^ tliverM moment** et jum|u*Ii une é(MM|ue nVenle, une
iieti\it4* viilt-anlque Iri'M jrrnnde. Le^i frnrtun»^. dili»* mm«lienne», couinmiI, entre
Aulrt'<«, le ma^Hif du Ta |»a rlinn. (I4>mme celui ci ne |)eut «volrncquiM «ui ct>nfiKura-
tton ilctinitîve qu'à |Nirtir ilu Trin>« c*t*^t cette é|MN|uc «|ui constitue la cIaIc In plun
ancienne qu*cMi put*ise assigner ii ce s\Htcme i\v fracturer. 1^ début dt* vvn mou
\ement<( ne peut guère setn* finNluit plus tant, i>i*il e*tt exact que les gn*fi qui
nviiuvn^nt la région ba*iM* S4>nt m«'*sozoî<|ue<». D'autre |mrt, i«i la dénivellation était
tré^ ancienne danit le Hud tie la
ZékéUm —1
1»C M. %o^ |l|«-NTIlolft^) * TII4%CII« iJ TfiHftt^.
I*
% \| 1^1 .« r
ri'K'inn con«»idért'v, b*^ gramU
neu\e» auraient eu le lemp«*
de creuMT en arrière leur lit
tieaui'iiup plus pn»ft>ndément
qu'il?» ne l'ont fait, et, ne
M*mi4>nt |»nH encombn*s de
rapiib*^ dans leur cou rn supé-
rieur. Au<*^i, |H*ut on aflirmer,
qu'où m4»inH dans la |»artie
mmdionale de la n'*Kit)n, la
di*ni\ellnlion n'a acquis ^a va-
leur nrtuelle qu'à une é|MM|ue
riMf»nli«. IMver* fait» S4*niblent,
«r.id)«*urs, motitnT que laf-
f.ii«M*nient m* ci mi tin ne encore
d»* n*»«* jour*»,
A 1.1 Mvinrc de rAcadi'*mic
lif^ S«icncrH du *l dtvcmbn». M. Micbel I^'vy a pn'*M»nlé une note de M. A. Uvièn»
111/ /•! rofi/ffiiii/«' /c^f /'iriiyii«- du 7'fftktn arrr la rhtnf\ continuant la publicntion
.itin«»iuVv |»ar notre CMlItVue au (>»ngrè^ di'«» StK'iélé^ fran^aiv^s de (léo^raphie, et
di»nl 1.1 publication a été aut4>riMr tout n*«emmeiit nmlement.
ir.iprè* M. Uvli-re, la dinn li<in méridienne admiv' |»ar M. von Hiclitliofen,
depii.* I (cbauK' juM|u'â la frinticre du Kouei IcIhniu et du Kouani; ^i, hVtend
ju^|u I la Uiie d'Ali»iiC- •• S nif b"* ilrprc'^^ion* bn-alr* cnvc^ |»ar le n^M^au dt»s
frarture^du Flcu\e Roukv -iK'tï.ilic» anli'ri«*un*meiit par M. Jounl> , et qui ont pn'*-
ciili* il.in% la n'k'i«»n l'apparition du n*li(*f actu(>l'. \v^ formalionm du Tonkin probm-
>:«'nt Ir« ftrr.iiliuH il.icr<« du Yun nnii vi du KoU(*i tcbi*t>u. d.uis lr^]ue!t Iouh Ichuiou
\cmen(% »;• tili.^'iqur^ im|Mirl.iii(% <»<Mit orienté** dan«» la dinvtjon nt»rd n<»ril r^i. »•
Sur une b>n»:u«*ur de TiO kili»mè(re« d.ui** r.in Iiîjk'I d'Alonc. le ri\ak'e mon In* des
lamUaui de terrain rlhlit-n |»<trle<« |».ir le rnlraire cirlHiuifrrien, le«»queU %e ratta-
cbent elrititemenl <iu Ui^^in me<»t»/Mii)ue du Se (cbou.iiie [<\r une **i-rie de lanitM*aux
inteniK'ili.iiri*^».
p. ^*, ••âfi».
508 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
En second Geû, le Kouang-si ne serait pas uniquement composé par Textension
de l'ensemble de collines basses signalé par M. von Richtofen. Les indications recueil-
lies par M. Leclère dans le pays tendent à prouver qu'elles renferment, notamment,
entre Se-ngan, et Setchen, de grandes surfaces escarpées dont le régime hydrogra-
phique parait semblable à celui du Yiin-nan.
En résumé, d'après M. Leclère, « la zone d'affaissement de l'Asie orientale n'est
pas déviée d'une manière définitive vers le sud-ouest dans la province du Kouang-si.
A travers les démantèlements et les déviations locales, cette zone parait «e pro-
longer jusqu'à l'embouchure du fleuve Rouge, eh passant auprès de Nanning-fou.
Il n'existe ainsi aucune limite tectonique entre le Yun-nan et le Tonkin. Même la
houille rhctienne dont M. de Richthofen a signalé la qualité supérieure dans les
régions centrales du Se-tchouane, conserve cette qualité jusqu'au Tonkin. »
D' Laloy.
AFRIQUE
La population européenne en Algérie. — Deux ouvrages seulement ont été,
jusqu'à présent, consacrés à l'histoire statistique des populations de l'Algérie :
celui de MM. Martin et Foley, en 1851, et, celui de M. Ricoux, en 1880. Mais le
mouvement de transformation des jeunes colonies est si rapide que ces études,
aujourd'hui vieillies, seront remplacées par celles que viennent de publier
MM. G. Mandeville et V. Démontés *.
Trois grands problèmes dominent toute la démographie algérienne : accrois-
sement des populations européennes; acclimatement de ces populations; péné-
tration des différentes nationalités. C'est par l'action et la réaction réciproques de
toutes les colonies de races diverses que se forme, au-delà de la Méditerranée, un
peuple nouveau où l'élément français domine et devra dominer de plus en plus.
Dans la présente étude, MM. Mandeville et Démontés se préoccupent seulement
du peuplement de l'Algérie par les Européens, de leur accroissement, de leur
densité et de leur origine.
Accroissement général, — La population euro|K»enne s'est accrue, en Algérie,
d'une façon constante, depuis 1830 jusqu'à nos jours; trois interruptions seule-
ment détruisent la continuité de cet accroissement : en 1847, la population perJ
5537 unités, en 18W, 2494, enfin, en 1860, 371 unités. Ces oscillations s'expli-
quent par des épidémies meurtrières et par des crises économiques internes; elles
n'offrent qu'un intérêt historique, car les années suivantes comblent régulièrement
ces vides accidentels. La marche de cet accroissement n'est pas régulière : on y
distingue trois périodes :
1' De 1830 à 1851, progrès, d'abord, très lents, puis, à partir de 1840, affluence
considérable de colons, ensuite, arrêt de l'immigration vers 1846-1847 et bonds
successifs. La moyenne de l'accroissement annuel est très difficile à estimer.
2" De 1851 à 1872, progrès plus réguliers, sauf un faible arrêt en 1860, et, une
1. Revue des questions diptomaliques et coloniales, n** des 15 août et l** septemboe t900.
APRIQllC. Mt
aiicmriitaUoii miriimo ni IMfWi. 1^ moyenne de r«ccToiiii«eineul cinnuci cni «le
5iiil unil«*«.
3* Ile |H7i h mm jour*, arcroi!*«etnent ptun n^gulier et plus ron^iJrnilile. I^et
raii«MH» mrurlriiTi*M de df'*|Mipninlion, in^ur^^(*Uonf«, rliol(*ra, malaria, etc. Oi«(|ia.
rai^^Mit ou !«*alliMiuenl. Cha(|ue rocetiiM*men( n(»uveau montre une pn^^v^^-^ion
de irî(MM) à lîiHMNl Amen, M>it une moyenne annuelle de II 459.
Otie continuité, celte n'cularitr et eiMIe pn>Kre?«Hion M>nt de la plun haute
valeur |Muir préjuger, |»ar l«*s calcuh, le chiffre futur de la population alprienne
h telle ou telle ép(M|ue. Mathématiquement, la |M»pulalion euro|MVnne en AltfiTie
compti*mil un niillitin ver«« Il^'i7, et, dmiMerait en f|uarante*i«ix an<, <«i la vit<*«^
acquÎM*. une immigration plus forte, une natalité pluH abondante n*ac4vl<»rent |ni«
le mouvement actuel.
\tii%»»tmliifs, — !• Durant U^ deux première?* iitTi^Nlen, Franvaix et étrangiT*» «^
disputent In HU|HTiorité numénifue et ganlent tour à tour la pn^lominance. Ok
ivnrt^ hru^pM»^ tiennent, natun*]lement,è de;* cau!>eii hiatoriqui»!* et aux diffénMite»
mt*lli«Hlr« de coloninAtion.
i \h* |h:îI h lH7i, le* Français ne cessent pan detre le«« plun nombreux et
riiitkMlité rntn* eux et le« étranger* K'^ndit. En IHGi, iU remportent de«l2CMNI uni
t«*«. A i^irlir de ce moment, la colonisât i<»n françai.*^e. mal lavori^M'-e, ^arrête,
tandis 4|U4* le^ gnind«« travaux puldirn entrepris vers cette éiHN|ue amènent uu
afflux énorme d'étranger*, et Tegn II té tend h i«e nMablir.
|Hi;i Fniirai-* Hiii9 ÉtrangrrB hor.l7
\h:* — l^HM^^ — ir»:iit>
A |»nrtir di* ce mi>ment, rimmit;rati<in français* augmente conMtlérablemenl,
|f« r.nnicrn (|ue le pli\ll4>xéni rnuM* dnn*« h*» vignoble?! de la métro|H»le incitant uu
grand nombn* de proprit- tairez dt^ ngion»* ^inicolen du r>ud delà Franci* à défri-
cher «t il pj.inlrr de la vik'ne en Alui-rie. l/accri»i«»M*ment delà nati«inalité frnnvni'^
v%\ di* H à liMMMi iime«» cn\inMi pnr an.
1^^ l'tranKtT**, au contraire, après avoir, de iHTft h ISS(>, gn^ce aux travaux
•le chemin* île fer et de tiefriclirment, progre-nr, pro|M»rti«mnellement, presque
autant «pie len Francai-, ont vu, lor><|U« C4*f( travaux ont pri** lin. leur nombre
dtvroitn» ou notera peu pre<* «^Intionnaire, « n \>^*M et IMH». I^^i p«.|i^^r||(,|„ ,,(.iil^^
gr.ice À une immigra tiou con «étante, à une natalité trrK élev<H* et a I excellent i\rn
nai**ance^ «.ur le^ de**!***, ont cuntitiuéde pn»gn'«»M*r légèrement.
I^'<» cau<M»% de la diminution <le% elrancer^ M>nt, d*alNird, TémigratitMi dt*«
t»u\rien» itniii ti<% et nnltni« en Tunisie, pui*, le mariage dVtrangèn»* aviv de»
Franvai*. enfin, et ««urtoul. le* nnlionnli^ationH individuelle*! et ci»ll«iivi*H. I>om%
fi la nationalité fran^ai^M* cncne o cfinque n^en^ement quln«|uennal enviroa
TiiMMMl unitf%, leii Franrai* d'origine nVtitn*nt (|ue |Hiur la moitié daii!» ce* gaiiin,
l'autre mcMtie i^^t fournie par le* etrank'er«i.
/Vfifi/'- qrn^vtU, — \ji population euri»|««'enne e^t trî-^* inégalement n'*|»artle ea
Alg'-rie. IVn*«* «^ur le litb»rol et dan» la n*t:ion tellienne, elle eut (*»rt claintem^'r à
trader* |e« «tepiM^i (|«*it haut* plateaux, et, tn** rare dan« Ic9 oasi^ ^harienneH.
«04 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
De tous ces agents de peuplement le plus actif a été la colonisation officielle.
Les premiers colons s'établissent, tout d*abord, dans le voisinage immédiat des
places fortes occupées par nos troupes, et, principalement autour des deux villes
d'Alger et d'Oran, où se formèrent les groupes les plus compacts. Dans la province
de Constantine, où le manque de centre de ralliement sur la côte ne permet pas
cette constitution d'un groupe compact, les colons s'établissent le long des deux
lignes de villages qui s'étendent de Philippeville à Constantine et de Bône h
Guelma.
Après les plaines du littoral, la colonisation gagna les hautes plaines, puis les
massifs montagneux, enfin, en tout dernier lieu, les hauts plateaux.
C'est dans le département d'Oran que la densité progresse avec le plus de rapi-
dité et de la façon la plus égale. Tous les villages, tant sur le littoral que dans
l'intérieur, voient grossir leur population européenne, qui refoule peu à peu l'élé-
ment indigène.
Le département d'Alger progresse aussi, mais d'une façon bien moins générale.
C'est, dans le Sahel et la Mitidja, surtout, que les Européens se groupent, et, l'arron-
dissement d'Alger semble malheureusement centraliser tous les efforts de la colo-
nisation.
Le département de Constantine est le plus mal partagé des trois; quoique le
nombre des Européens y augmente dans son ensemble, la progression de la densité
est très lente; en certains endroits même, elle diminue.
Densité comparée des Européens. — On formule généralement cette opinion,
qui est exacte dans son ensemble, que les Espagnols ont la majorité numérique
dans l'ouest de l'Algérie, les Français dans le centre, et, les Italiens et les Mallais
dans Test; ce qui est, du reste, conforme à la situation géographique des troi<(
provinces qui font face, celle d'Oran aux côtes espagnoles, celle d'Alger aux côtes
de France et celle de Constantine aux rivages de l'Italie et de la Sicile.
En 1896, dans le département d'Oran, le nombre exact d'Espagnols s'iMcvait
h 105538 contre 97 260 Français, 3 774 Italiens et 4412 étrangers de nationalités
diverses. La supériorité des Espagnols est donc écrasante; ils se livrent, du reste,
plus facilement au défrichement, achètent des propriétés aux indigènes, et, vivent
dans les tribus, tandis que les Français préfèrent l'existence des villes.
Dans la province d'Alger, les étrangers ne forment partout qu'une minorité
vis-à-vis du groupe français. La densité des Espagnols va en diminuant de Touest
a l'est, et, celle des Italiens et des Maltais de l'est à l'ouest. L'arrondissement d'Alger
a une situation spéciale; la population y est des plus denses, et, les Français qui se
trouvent en groupes serrés occupent toutes les fonctions libérales, toutes les places
administratives, le haut commerce, etc.; ils ont constitué, dans les environs, de
riches et splendides vignobles qui couvrent le Sahel et la haute Mitidja. Les
étrangers remportent, au contraire, sur les côtes.
Dans la province de Constantine, a part quelques villes du littoral où s'est
établie une forte colonie étrangère, en majorité italienne, la population est exclu-
sivement française; mais sa densité y est excessivement faible, et, elle tend plutôt
à diminuer qu'à augmenter.
AFRIQUE. 505
Donc, des trois départements algériens ce dernier seul, où domine la population
française, reste stationjiaire, alors que les deux autres prospèrent. MM. G. Mande-
ville et Démontes attribuent ce phénomène, d'abord, à l'état de la propriété. C'est
dans le département de Constantine, en effet, que l'on a concédé les plus grands
domaines- à des compagnies financières ou à des individus, ce qui a entraîné le
ralentissement du peuplement et l'accroissement très lent de la richesse, contraire-
ment au morcellement des terres, qui favorise la prospérité des régions où il a. été
pratiqué. Ensuite, l'état de la population étrangère : les Italiens et les Maltais, au
lieu d'être des auxiliaires dévoués et utiles aux propriétaires français comme les
Espagnols le sont dans l'Oranais, préfèrent travailler pour les grandes entreprises
publiques, ou se livrer au commerce ou à la spéculation. Enfin, le phylloxéra a
envahi les vignobles de ce département, et, les colons abandonnent leurs conces-
sions, pour se louer dans les villes ou pour se ruer vers les nouvelles mines dont
les découvertes se multiplient.
Origines de la population, — L'accroissement de la population algérienne, qui
se faisait surtout au début par immigration, se produit aujourd'hui par l'excédent
des naissances sur les décès. En 1872, on comptait 48488 habitants nés en Algérie
et 67028 nés en Europe; en 1896, la proportion s'est renversée, elle est de 106960
contre 111 552. L'intervertion a dû se produire en 1886.
De 1830 à 1855 l'immigration, seule donne un contingent, et, jusqu'en 1854, la
natalité n'a jamais été assez abondante pour compenser la mortalité. Ce n'est qu'à
partir de 1856 que cet excédent joue un rôle dans l'augmentation de la population.
Aujourd'hui, on peut dire que, chaque fois que l'Algérie voit sa population aug-
menter de 10 unités, 7 à 8 lui viennent du dehors, et 2 à 3 représentent les natifs
du pays.
Le peuple algérien n'est déjà plus cette collectivité confuse de races diverses
qu'il était au début de la colonisation ; il forme aujourd'hui une individualité
ethnique qui « puise une partie de ses forces vives en elle-même, et, transforme, en
se les assimilant, les élépients venus de l'extérieur w.
Il est matériellement impossible de connaître le lieu d'origine des ancêtres des
colons nés en Algérie; mais, si l'on recherche celle des colons nés en France, on
verra que la majorité provient des départements méridionaux de la métropole,
où la colonisation officielle, la proximité de l'Algérie, la similitude des climats,
des cultures, et des récoltes ont provoqué un magnifique mouvement de colons
provençaux, languedociens et dauphinois.
On n'a aucun renseignement sur l'origine des colons espagnols; les statis-
tiques, insuffisantes, que l'on possède sur celle des Italiens montrent que le groupe
le plus compact provient des campagnes populeuses de la Campanie et de l'indigente
Calabre. Les Campaniens ne se fixent pas en Algérie; pêcheurs, en grande majo-
rité, ils regagnent leur patrie, après chaque campagne de pêche, pour revenir l'année
suivante. Les Calabrais sont, peut-être, plus sédentaires, mais leur nombre varie
fortement d'une année à l'autre.
■
MM. Mandeville et Démontés affirment, en concluant, que la colonisation offi-
cielle, malgré tous, les défauts qu'on lui reproche à juste titre, a toujours été néces-
504 MOUVEMENT GÉGGEAPHIQUE.
saîrc et l'est encore actuellement « pour permettre aux Français de garder leur
avance et d'assumer, dans la formation du peuple francoalgériën, la part légitime-
ment prépondérante qui leur revient ». M. Cbesneau.
Levés dans le désert oriental d*Ëgypte par 6. Schwéixifurth. — On s'imagine
généralement assez volontiers que l'Egypte est une des régions les moins ignorées
de l'Afrique, et, que, dans cette partie du continent, si proche de notre civilisation
européenne, il ne reste plus grand chose à explorer.
C'est là une profonde erreur, et, si l'on jette un coup d'oeil sur une carte à grande
échelle de ces contrées, on verra qu'à part l'étroite vallée du Nil, bien peu des territoires
avoisinants sont connus.
L'orographie de la région à l'est du fleuve, notamment, est figurée encore sur
beaucoup de nos cartes d'une façon enfantine, et, comme au temps de Strabon, les
gradins inférieurs du plateau, qui bordent les deux rives du Nil, sont trop souvent
considérés tels qu'ils apparaissent au touriste qui les contemple du fleuve ou de
ses rives, c'est-à-dire, comme des chaînes de montagnes.
Aussi, l'Académie royale des Sciences de Berlin a-t-elle décidé de faire éditer une
partie des levés entrepris, de 1875 à 1888, dans le désert oriental d'Egypte par le
professeur D** Georges Schweinf urth, alors qu'il sillonnait en tous sens le pays, pour
en faire l'étude botanique et géologique *-
Ces travaux, exécutés avec le plus grand soin, comprennent plusieurs milliers de
kilomètres d'itinéraires et des triangulations. Ils apportent, tant par la valeur des
documents recueillis que par la façon dont ils on tété mis en œuvre et raccordés avec
les travaux antérieurs et principalement avec ceux de Raffenau-Délile, de Nares, et, de
P. Gûssfeldt (pour les feuilles parues), une contribution des plus précieuses à la carto-
graphie de ces régions jusqu'alors si mal représentées.
La première série de 10 feuilles de ces levés à l'échelle de 1/200000 (les dessins
originaux sont au 1/100000) embrasse la moitié septentrionale du désert compris
entre la mer Rouge et le Nil, depuis le Caire jusqu a Kench.
Des soins tout particuliers ont été apportés par l'auteur au dessin de l'orographie
qui est flgurée au crayon et tirée en rouge bistre. Quant aux ouadis, étant donnée
l'importance du rôle qu'ils jouent, malgré leur caractère temporaire, dans la trans-
formation de la surface du sol, ils ont été tracés par des lignes vertes, avec une pré-
cision qu'on ne rencontre pas habituellement sur la plupart des cartes existantes.
Cette précision a été jugée d'autant plus nécessaire que, dans les déserts du nord, les
ouadis marquent la limite de la végétation, jusqu'à une altitude de 1000 m. au-
dessus du niveau de la mer.
Les légères erreurs, qui peuvent affecter, tant en longitude qu'en latitude, les
différents points de la carte, sont limitées, à l'ouest, par les levés exécutés dans la
vallée du Nil, et, à l'est, par les travaux hydrographiques de l'Amirauté anglaise,
sur la côte de la mer Rouge. Ces erreurs, du reste, il faut l'espérer, pourront être
prochainement rectifiées par les déterminations astronomiques du capitaine
• • •
1. Voir Verhandlungen der 6esellscha/t fûrErUkunde zu Berlin (1888, yoI. XV}.
AFBIQUB.. 501
G.-H. Lyons, du Geological Survey de VÈgy pie; mais les rectifications, dans tous
ces cas, ne feront subir aux grands traits orographiques et hydrographiques de la
carte du D' G. Schweinfurth que des déplacements insignifiants.
Les seules longitudes astronomiques que Tauteur a pu utiliser avec certitude dans
la construction de ses itinéraires sont celles du Caire et de. Suez.
De ce superbe atlas, publié par la librairie Dietrich Reimer (Ernst Vohsen), de
Berlin, sous le titre Aufnahmen in der ôstlichen Wûste von ^gypten; les feuilles
parues comprennent : — L Les environs d'Hélouan au 1/30 000"^; — IL La région
entre Delbès et Suez; — IIL Les vallées des ouadis Moathil et Tarfeh; — IV. Le
Galala méridional et la partie septentrionale des montagnes cristallines côtières ; —
V. La région au sud de la précédente. M. Gh.
Expédition Donaldson Smith entre le lac Rodolphe et le Nil '. — M. Donaldson
Smith partit de Berbera, le l''' août 1899, se dirigeant par Hargheisaet Milmil sur
Sésébané où il commença ses levés. Entre ce point situé sous le 8® de Lat. N. et les
approches du 5° de Lat. N., le voyageur trayersa une région inexplorée, sauf dans
les environs de Tourr où il croisa son ancien itinéraire de 1895. Le 8 septembre, à
Godi, Texpédition passa le Ghébehli, qui ne roulait, à cette époque, que 30 à 90 cen-
timètres d'eau, puis, traversant un plateau granitique, peu habité, de 760 mètres
d'altitude, rejoignit à Gohoulé, son itinéraire de 1895 qu'eUe suivit, sans écarts,
jusqu'à Edgder, sauf entre Déré et Lé, où elle traversa unç région calcaire très
accidentée et très boisée. A l'époque du passage de l'expédition, l'Oueb et le Djouba
ne roulaient que la moitié de leur volume d'eau habituel.
Entre Goff, à 30 kilomètres à l'est d'Edgder, et le lac Stéphanie, les hauts plateaux
éthiopiens se continuent jusqu'aux monts Koroli et Marsabit,à l'extrémité méridio-
nale du lac Rodolphe, sous forme d'une longue chaîne montagneuse.
Le 9 novembre, l'expédition pénétrait dans la région des fraîches et riches prairies
de Méga. Bientôt après, à une altitude d'environ 1500 mètres, elle se trouva sur le
rebord occidental des plateaux du Boran qui forme, là, une muraille tombant presque
perpendiculairement de 500 mètres sur une large plaine. Au delà de cette plaine, à une
cinquantaine de kilomètres, s'élève une chaîne basse, qui paraît être le prolongement
méridional des montagnes de Tertala. Cette plaine, qui a plus de 600 mètres d'altitude,
est parsemée de villages, dont le plus important est Saki. Le 19 novembre, l'expédition
entrait de nouveau dans la région montagneuse, et, M. Smith faisait l'ascension du
Djanissa, pic à peu près isolé, du haut duquel il obtenait une vue splendide sur les
pays environnants; ce qui lui permit de vérifier l'emplacement de points déjà
visités par lui, dans son voyage précédent, et, de constater l'exactitude de son
travail.
Les voyageurs campèrent, le 26 novembre, sur les bords du lac Stéphanie dont les
eaux trop saumâtres n'étaient pas buvables. Le 10 décembre, M. Smith et ses compa-
gnons parvenaient sur les rives presque inhabitées du lac Rodolphe qu'ils côtoyèrent
vers le nord, jusqu'à la rivière Nianam. Le niveau des eaux du lac était de 3 m. 65
plus bas qu'en 1895.
1. The Geographical Journal^ XVl, 5 décembre 1900 (v. La Géographi*, 7, 15 juillet, p. 53).
508 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
Du reste, presque tous les lacs et cours d*eau visités par Texpédition étaient à
moitié desséchés. M. Smith croit qu'on doit chercher les raisons de Taridilé do la
Somalie et des terres basses au sud de TAbyssinie dans l'influence qu'exercent les
hauts plateaux d'Ethiopie sur les vents de nord qu'ils dépouillent, lors de leur pas-
sage, de presque toute leur humidité. Aussi, attribue-t-il à la faiblesse des précipi-
tations atmosphériques, cette année-là, sur le plateau éthiopien la sécheresse extra
ordinaire de la contrée qu'il a parcourue. En 1895, l'explorateur, qui avait remonté
jusqu'à Mêla une rivière qu'il prenait pour le cours principal du Nianam, reconnaît
qu'elle se réunit, à volume d'eau égal, à l'Omo, un peu en amont de Goumba, pour
former le grand tributaire du lac, nommé Nianam par Téléki.
A partir de cet endroit, la faune, mammifères et oiseaux, change complètement.
Peut-être y a-t-il corrélation entre ce changement de faune et les conditions clima-
tologiques de la contrée.
Le 3 janvier 1900, l'expédition quittait les rives de l'Omo, se dirigeant dans
l'ouest; elle ne devait plus communiquer avec les indigènes que par signes jusqu'à
sa rencontre avec les tribus nilotiques.
Le 6, elle franchissait la crête de la première chaîne de collines et entrait dans une
vaste plaine où paissaient de nombreux animaux domestiques. Les lits des cours
d'eau contenaient de nombreuses mares. A l'ouest, une belle chaîne montagneuse»
borde la vallée pendant une trentaine de kilomètres; son sommet culminant, le
mont Etoua, d'origine volcanique, se dresse à plus de 2000 mètres de hauteur.
La caravane se trouvait alors dans le pays des Mouchas, et son itinéraire suivît
presque constamment les vallées, dont l'altitude est d'environ 500 mètres, et, dont le
soi est formé d'alluvions reposant sur de l'argile. Les plus hautes chaînes monta
gneuses de cette région sont d'origine éruptive, tandis que la plupart des collines
à sommets plats sont constituées par des grès et des schistes argileux. M. Smith.
considérant l'aspect et l'altitude des vallées alluvionnaires qu'il a traversées, émet
rhypothcse que le lac Rodolphe, le Nil et le Sobat s'unissaient jadis en une vasle
mer intérieure.
Le 21 janvier, l'expédition, en franchissant un col de plus de 900 mètres d'alti-
tude, voyait se dérouler, à perte de vue, vers l'ouest et le nord-ouest, une immense
plaine dont la surface assez riante, tout d'abord, prenait vers l'horizon une teinte
monotone blanc grisâtre qui lui donnait l'apparence la plus désolée.
Au pied des collines, elle croisa, à angle droit, l'itinéraire du capitaine Wellbyet se
trouva en contact avec la tribu des Magoïs que M. Smith suppose être une branche
des Dinkas. Voulant pousser vers le nord-ouest, la caravane s'engagea sur un sol
spongieux et pénible, où le manque d'eau la força de rétrogader.
Après avoir reconnu un cours d'eau coulant vers le nord qui fut, plus tard, iden-
tifie avec la rivière suivie par M. Wellby vers, le Sobat, M. Smith prenait, à travers
l'abominable plaine, la route du sud ouest, rencontrait la tribu des Katoua (autre
branche des Mogoïs) qui sont, comme les Hindous, adorateurs de la vache, et, attei
gnait, le 15 février, des puits situés dans de jolies collines formant le proloogement
le plus septentrional des plateaux de l'Ouganda. Vers l'ouest,* le pays compte une
population très dense d'Akara; quelques villages ont quinze cents âmes et plus* De
ncmihrt^iix coum ilo ouatitM h «o«\ venant «Ich Imult*"* monlnirnr<« du •»u<l ol ho illri-
fn*nnt vert le Sobot, furent trfiveriM^«i par In mnivane, qui eon^tâta que leur^ liU
«Ablonneux ne tardaient pan à 9C confondre avtv la plaine (lênerfe, non loin de
Kaloua. .\pri*4 avoir contourné, au nonl, len mont** den hinka IHnfr**, cl, au «ud, le<i
monliClkatrla, lexiMmitioupa^Hailà Tarantodê. le fMiint le phin M»ptentrional visite
fwir la miHoion du cidonel Mac<lonald. Ia^ levers tie cet oflirier ayant rté ret*onnu<% nda*
ti\i*ment trî^H exacte, la Iriantrulaticm que M. Smith |Muir«uivait depui«> retln'«mitir
<M*plentrionale du lacl(«)do|phe fut intrrrompu«\ et, le levé de ritinérain* nmlinui* à
la NMi%M»le ju<M|u*au Nil, <|ui fut atteint au Fort HcTkelev, le li mar<. Au commence-
ment de juin, exactement dix mojn nprî^ avoir quilti* IWrlN*ra. M. I>. Smith était au
C^iire. et. quinie j«>urK plu** tant, à Lmdres.
I«4*% n*^ultat4 carlofrraphiqueH ohtenuH par M. I>. Smith nont de pn*mier onlre.
IV noml)r«MjM*%altitudeM ont été déterminera parrhyi»^omMn»et ranrnMde.et, toute
la pn'mif're |inrtie di» ritinérain» MiiirneuM»ment lKi«*'t» ««ur des |KtHiti«Mi4 a<»lronomi
que^ f.iite^ à Taided'un thé^xlolite. d'un «extant. et. de In»!** chn>nom«*trf^. Ou lac
HinImIpIh» h Tarancoté. rim|M>rtante tria ntrulat ion eITtvtuiV a été appuy«V ^ur quel
i|ue« oliMTva lions de latitude. I«a carte publi<V |knr M. Smith dans le fif»')rnphicnl
Jt'U,nni pn'«M*nte donc un tn*** craml intérêt. * M. tliir^^M-'Ar.
AMÉRIQUE
Recenieioent de la population du Dondike en i900. >- M. Raymond Auzia<-
Turt'unf, \ ice consul de France, a l)a\^ non City, a eu Tamahilité d*adn*^M»r au Htvn»
t.-iin* ite la iti^daction le n'^<«ultat oiVirirl «lu nvi'n<«em(*nt de la |Mq>ulalion fait, en
mai IIMMI. dans la vall(v<lu Yuknn iKtondiki**.
A (vUrilite. la ixqiulnlion était de ir»:t1dindi\iduH (H Oi hommes. lltCi femm€>s
et 'W'rfi ludion*» t. «M* déct»m|Mi**-int aiii*«i par |»a\« d^oricine.
Il «1. !..♦••
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$1B MOUVEMENT GfiOGRAPHIQUB.
'En présence de reflfectif considérable de rélément français, le gouverneraeni a
dû installet dans ses bureaux des employés parlant couramment notre languie.
M. Auzias Turenne nous informe, en même temps, qu'en 1899, la valeur de la
production de l'or dans le Yukon a atteint 80 millions de francs, en augmenta-
tion de 30 millions de francs sur le rendement de 1898 (50 millions). En 1897, la
valeur des extractions ne s'était élevée qu'à 30950000 francs, et, en 18%, qu'à
14051 030 francs. Ainsi donc, en quatre ans, le rendements presque sextuplé.
- Le désert du Colorado. — Si le cours supérieur du Colorado est devenu classique
par ses gigantesques cations, la partie inférieure de son bassin est encore fort mal
connue. Aussi les détails que publie M. David P. Barrows * sur cette région désignée
sOus le nom de déseiH du Colorado, sur sa formation, son régime hydrographique
si spécial, sontil des plus intéressants.
Ce désert, qui forme la partie méridionale de l'État de Californie, est une vaste
étendue de collines sableuses et de plaines desséchées, limitée, à l'ouest, parles der
niers contreforts des montagnes de San Jacinto, au nord, par la chaîne désertique de
San Bernardino, et, au sud, par le Colorado, de TArizona jusqu'au golfe. Toute celte
surface serait d'origine récente et aurait été recouverte, à une époque géologique
très rapprochée, par un bras de mer qui serait arrivé jusqu'à Yuma. La surélévation
de l'immense delta du Colorado par l'apport incessant des alluvions et le soulè%*e-
ment de l'écorce terrestre sous la partie méridionale tlu delta auraient suffi, d'après
M. Barrows, à réduire le golfe à ses limites actuelles. Il est probable que le soulève
ment a été accompagné d'un affaissement de la partie septentrionale qui se trouve
au-dessous du niveau de la mer. Cette région déprimée fut remplie par le Colorado
et transformé en un immense lac d'eau douce, comme le prouvent d'épaisses allu-
vions remplies de débris de coquilles et aussi riches que celles du Nil. La limite
atteinte par les eaux du lac est marquée, sur de grandes étendues, par les bancs cal-
caires qui se rencontrent au pied des montagnes. Mais la dépression fut bientôt
comblée par des sédiments apportés par le fleuve, qui finit par se frayer un chemin
jusqu'à la mer. Cet ancien lac est aujourd'hui réduit au marais de Salton et à quel-
ques marécages disséminés.
Après la disparition du lac, les chutes de pluies étant très rares et la température
fort élevée, grâce à la ceinture de collines qui arrêtent la brise de mer, les tempêtes
de vent du sud est accumulèrent les dunes de sable qui firent disparaître toute
végétation. Les inondations annuelles du Colorado qui, d'après des traditions
indiennes, permettaient autrefois des cultures variées, auraient pris fin depuis le
commencement du siècle. En 1849, une caravane d*émigrants, en traversant le
désert de Yuma à San Diego, se trouva en présence d'un fort courant se dirigeant
vers le nord dans Tintérieur des terres; c'était là une soudaine réapparition des
débordements du Colorado. Ces inondations se sont fréquemment reproduites, et,
depuis 1890, elles sont devenues annuelles.
Le fait d'inondations périodiques dans une région désertique est déjà assez rare
i. Davi»! P. IJirrows. The Colorado désert^ in The national Géographie Magazine, vol. XI, n" ?»
septembre l^oo, p. 337-352, l carie.
AMKlUQte. ftll
IKHirnirriliT dVIrp 9*ifcnali'\ maU le trfij<*l «lutvi imr liVoaui qui otiHiriiriil lo maniift
lit* Snilon <^l peut «^(it^ |iltiH intêrf*<»4Ant niron*. Ia^ haiiti*** fviiii «lu Otlorath» vioii-
nrnt 1*11 mai cl juin; k» (li'lionh*moiil im* priMliiil h II» kil«iiut*ln*f« au «Ictâ de In fron-
titfr du Monique, prfH d'Alitailonf'^. Prî*» «Iimt point, un coum dVnu r<*lnti\oinciil
faillir, la rivière ilr Ti*?*! ou Alamt», tra(*r ^4>n rlional ver* rtiuo^t «ur «io kil<»miqn*«.
tourne, cn»uilf\ au noni oursitilnn» le««KtAtH l*iiin ot.rn M^rrnilnnlau latMlo Salton,
tni\rrM* une larg^i* drp^*^Hion, connue «miuk le nom tlo lac de MeM|uite. Mai% la plu»
Krnnde |»artie de Tinondation Huit une voie diiTênMite et f^ïvoule ver^ le Hud ouett,
à traven» la |iartie la plu« ba^sc du dt*«>erl, ju<m|u n ee qu elle rencontre len premières
|M*iite« di*!« montaKnefi C(M^o|iali, où elle forme une longue et «'*tnMti* napiie d'eau, le
lac Volcano. O |Miint e^t »ur In liirne de partage entre les |H*ntes du dr^ert au nortl.
%er» lest Ktal^ l'ni», et celles qui vont vers le g<»lfe. Ia^ eaui de ce Inc «tWoulent
«Inn^ lieux directionn. La plu** fcr^^ndt' fwirtie <»c dirige* ver« le ««ud, miu» le nom de
Cdorntlo de llaniy. ou rivière llnrdy. Mnifi. lor^iue Tinondalion f^t ii M>n maximum,
un fort courant, la Nouvelle Kivicre, tlr^cend nur le«* |NMile«i M»ptenlrtt)na)rH, tra
verM» la fn»nlièn\ remplit une di*pn^^ion fine de t^meron) et alleint le lac de
Salton. Ijc" courant communi<|ue n\'t*c de nombreux marais, qui m* tmn<*formeut,
euïtuite, en iMuirbiers. I^e Inc (lameron e^t (ï%%vi profond |N>ur |>er<^ister entn* deux
inondaliouH «»uccc<Hive«i. La* tUilornJo de llnnly e?tt au!i<»i |N*rHi*.tnnt, et, il va
n^joindre le principnl lirn^ du (lolorndo |m*u avnnt le i(o|fe. Iji |»artie la pUw Im^M*
et In plii«« aride «lu dc^Tt, nitiKM* nu-de««M>U!* du nivenu de In mer, n Ttiue^t dc^
nKuiInkrm*^ (>K*o|»nli, e^t quejquefoi** inondt'-e |»nr la rivière de llnnly, qui y forme
la Liiniiin Mni|untn.
Il <^t n*»M*x curieux de mder que toute cette |Mirtie du dév^rt du (lolorndo jouit
d'un «o| d'alluvion*! très riche, frriili**** encore pnr rnp|K)rt annuel de% inondation*^;
M»ii nriilttè lient iturloiit n In tcmjMTntun* êle\n\ n TnliHence d(*s plnic«i,el, ^urtout
à i'npiMirt tn>p t;rnnd di*s i>.iM(*h p.ir Ich tem|M'*(cH du «*ud e^t. (^Minnt h In |>artie
m«*ridioiinle du déport, ell«» e*t ••urloul iiit(*n*<»«nnte j»nr m»s nncien*» vojcnn*». m'«»
innoml»rnl>li^ Hntirci'H mimTnl<*s ri m-« xtdi'.ui^ de l»oue qui **ont une dernièn* mani-
fi*^tation de Tnctivitè èruptive. J. tiUtAi d.
DélimtUtlair de b trontiére entre les ÊUU-OnU et le Mexique. A In ««uite di*
la dtvou\erle de mint'** d.'iii<* !«• \oi«»iiiaci» »!•» In fnMitière enlrr Ivn Klnt^-l'ntH v{ le
Mc\ique. d«*H ihi'idiMit^ ««'rl.itit pr*N|iiit«, une <'.in\«*nlion ilu i\^ juill«*< l^^^i «l«Vida
qu'il MT.iit pn*«-ii|f il un«' rr^i^ion df j.i liuMie di* <*r|i:irntion entn* l(*« drut Ktnt«.
1^* tm\nil u*i>.int pi* ••»•• l«Trniti»* d.i!i«» l»-* •hlii'* \\\r^, une nouvrljt* commi»
*i«»n. Vous In diriH-linii i|«» XL J. W. il'irl<iw | oiir 1rs Kl.il*» Tni^ ri dr M. JncolN»
BInnro |Ntur !r M*'\iq(it*. fui M«»mnitr !«• |s ft\ mr l**y>. Ln commi-^iMU inleruntît»
nnle d«* dtlirnililioti. nprr« «inq nii<» dt* tri\ lux. xirnl de publier un intt*n*«<>nnl
mp|N»rl * n-^uniitil l«'«» o|i«M*r\«iti<>ii^ n«lr>>(i-*(ni<|Ui'^. ui'iMlc^iqut*^ . t(»|M)^niplii-
qu»**. rl«* , •l"i»l !•• i|i I ul in*i*«'fn|» «rlr \n^ m«»iii^ «!•• il vtdum»'^ in h v\ i»C» \olumr<»
|A# I H tr^l S! r^9 44/ Mei.' , H. If ' ^ f.' h * 'f 1.''. /!>/ /'i M9« >%.i«liifiir''n l«^v ilo |i.
I a' i«
^r;
512 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
divers de calculs, cartes, profils, etc. Un allas de 238 photogravures reproduit les
258 monuments qui jalonnent la frontière sur 1 126 kilomètres. La zone explorée,
qui comprend une bande de 4 kilomètres de chaque côté de la frontière, est très
aride, sauf au voisinage immédiat du Pacifique et sur les rives du Colorado. Des
montagnes nues, déchiquetées, émergent des immenses plaines sableuses (( comme
des îles de la mer ». Les preuves d'une activité éruptive récente se rencontrent à
chaque pas, soit dans les chaînes de montagnes, toutes paraHèles à la côte Pacifique,
soit dans les régions intermédiaires. Les arbres manquent généralement. La cou*
leur vert sombre de la plupart des plantes, presque toutes épineuses, les fleurs sans
parfum, l'odeur résineuse qui émane de toute cette végétation rabougrie dominée
par des Cactus gigantesques, donnent à ce pays un cachet de tristesse et de déso-
lation. Avec cela, les habitations sont fort rares; on ne compte guère qu'une
vingtaine d'agglomérations tout le long de la frontière et sur une bande de
60 kilomètres de largeur, les seules villes de quelque importance sont Bisbee, Santa-
Cruz, Nogalcs, Yuma, et, San Diego. En dehors de ces agglomérations, le reste de
la population, sur 38 000 kilomètres carrés, ne compte pas 100 habitants, occupés
surtout à des travaux de mine. Et cependant, en beaucoup d'endroits le sol est
fertile. Mais l'obstacle absolu à toute culture et presque aux déplacements est
l'excessive rareté de l'eau. La frontière, en effet, bien qu'elle coupe normalement dans
les conditions les plus favorables les montagnes et les vallées, ne rencontre que cinq
cours d'eau permanents entre le Rio Grande et le Pacifique sur un parcours total de
1 126 kilomètres! Nulle part aux Etats-Unis, les chutes d'eau sont plus faibles et ta
chaleur de l'été plus intense. La moyenne des précipitations atmosphériques atteint
à peine 20 centimètres sur la frontière ; elle tombe même à S on 7 centimètres pour
les déserts de Yuma et du Colorado. Les chutes d'eau se produisent à deux
périodes : l'une, au milieu de l'hiver, l'autre, plus abondante, au milieu de l'été, du
l""' juillet au 20 septembre. Dans le court espace de trois ou quatre mois la végéta-
tion évolue complètement.
Il est intéressant de remarquer que la frontière coïncide à peu près, entre le Rio
Grande et le Colorado, avec la ligne de partage entre les eaux coulant vers le nord,
du côté des Etats-Unis, et, celles allant au sud, dans le Mexique.
J. G.
Recensement de Porto-Rico '. — D'après le recensement effectué, le 16 octobre 1899,
par les soins du ministère de la Guerre des Etats-Unis ( War Department), et, dont le^
résultats viennent d'être publiés dans les bulletins de ce département, Porlo-Ri<*o
comptait, à cette date, une population de 953 243 individus répartis ainsi dans les
sept districts de recensement : Guayama, ili 986;Humacao, 88 501; Ponce, 2031î>l;
Arecibo, 162308; Bayamon, 160046; Mayaguez, 127 566; Aguadilla, 996io. L'île a
une surpcrficie de 9 288 kilomètres carrés; elle compte donc 102 habitants au kilo-
mètre carré. 203 792 individus ou les 21,4 p. 100 de la population totale sont
répartis dans 57 agglomérations ayant moins de 1000 habitants. La population de
!. Henry Gannett, The census of Porto-Rien, in Buft. of the American Geogr, Soc., XXXIl, n" 4,
1900, New- York.
Al'STRALAStK. SU
IN»rto-Rirt) ^i iloiir <M*ioii(irllomon( rurale. Qunlrr villes ««eiilement onl un chiffre
irhAbiUntu fiU|HTieur h nimni. San Juan (aiOlH;, ponce (i795i), Mayagnea
(15IH7K ArrriU» HINIH .
Lcn enfant!» au de!i!«ous de dix ann muiI daufi la pni|M)rlion de 31 p. UNI par rap-
piMi au nombre total den indigènes, pm|M»rtion plu^ élevcV qu'aux klalA Tniii
i\ p. UNI et que dansi TEurope occidentale.
«)H, 2 p. KNI de la population de Porto Rico ei«t de race ne^re r»!i:t9(l neffren,
:iiHXi2mulAtn*!% . Dan» ce rapfiort on a fait entrer 75 Chinoi». 1^ pro|N>rtion dcA
illettn^ calculée sur Ick individu'^ au-deHsu!i de dix ann e<4t de 77,3 p. ItMK
Charles Rabot.
Port boliTien mr la Paraguay. — En vue de faciliter l'exportation des priNluitii
de la pnivince de Sant^ Ouz, le gouvernement iMdivien a diVidé Touverture d*un
pi>rt et d*un bureau de douane nur ïv^ Itords de la l^fcuna tîaibon qui commu
nique avec le Parainiay *• Ca. R.
L'asploralion do l'Amiriqua méridionala an HX* liAcla. — Sou^ le titre de
Pie geotjmpkiseke £rfor$rkung SHdnmerikai in XIX. Jnkrkundert^ M. W. Siewem
publie, dans les Prîrrmann» M»tinlun*jrn (XLVI« 6 juin IINM)), un ri*sumê histo-
rique de IVxploration de r.AmiTique méridionale pendant le cours de ce si^le. O
travail e^t aci*om|Mif(né de cartons en couleur* montrant les proirn*^ de nos con
nai«4ances pendant cha<|ue |MTi<Mle dtWnnale. I«a reconnaissance de IWmérique
méridionale durant le xt\* siivle est due, en tre^ icrande |Mirtie, aux efforts indivi*
ducU des voyafTf'urs, pendant lonfctemps les république^ his|Minoaméricaine8
•Vtant d<**^inlén»S'MVs de toute rnchen'he. Depuis une vinfrtaine d'anntVs, cette situa-
tt<»n s*e^t m4Hlifi«v; IWrgentine a entn*priH l'élude scientifique de son territoire, et,
le K«^nvemement chilien a envoyé plusieurs importantes mi^nions scientifiques en
Patairrinie; mai<t. d*immen«M*s trrritoiren sont entNirr compIMement inconnus, tels
que rintérieur du Rn'*il — a IVxceplion des cour* des rivién*^ -, Iimi n»frions des
•4»urrrs du Ta|Mijoz et celles de la Madré de Dios, — enfin , Tintérieur du (Ihaco lK>n«al.
<:a. R.
AU8TRALA8tB
Aathropogéographto do la >oiiTdlaGiiiDéo britanniqiio. -- D'après le profes-
seur A. il. Haddon, chef de la mission anthro|Mi|ofrique envo>iV, en IHîW, par rt'nl-
versiléde (lambridicedans la Nouvelle -tiuiniV britannique et aux lli*s du détroit de
Tiirr» •, on |>eut diviîMT, au fwint de vue anlhr»pt>toirique. la .Nouvelle tîuint'*r anglaise
m deux partit*!!, out^t et e^t, •M'iMire**^ par une li(?ne |Mirtant de la Fre«hmater Bay
et le pa>» drs Toaripi. Chacune de c*^ fMirties peut être subdiviwV en deux réirions
I. MoAlA/y hmlUftm nf th^ Hmrmm of IK^ Âmtn^an Hepmhhct. 4V|. |>si, p. IM. Washioftoo.
t^i Jmimml^ T. X\l, 3 n i v^'^l'lt^ml^r** et iirt«il>rr i>hi , p. S4S el %\k, ««ce liir. cl cartes.
La Oi'M*a4rait ^^
i.
/
f •' 514 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
f^. ^ à son tour. La partie occidentale se divise ainsi en : l^ une région de plaines tantôt
[} marécageuses, tantôt boisées, arrosées par le fleuve Fly, et, dominées, au nord, par
r la chaîne centrale de la grande île, à laquelle s'ajoutent les deux archipels du détroit
de Torrcs, celui de l'ouest (îles Moa-Nagir, Kiriri, Muralung, etc.) et celui de l'est
(îles Uga, Erub, Murray, etc.); 2° le pourtour du golfe des Papous, arrosé parles
fleuves côtiers : Turama, Kikori, Purari, Vailala, etc. De même, dans la partie orien-
taie formée par la presqu'île sud-est de la Nouvelle-Guinée on distingue : 1* les
districts centraux : Mekeo, Central District, et, Rigo; 2* les districts oriçntaux ou
pays des Massim, avec les archipels de Louisiade, de d'Entrecasteaux, et de Tro-
briand Bennet, qui l'entourent.
L'intérieur du pays arrosé par le Fly est encore inexploré au point de vue
anthropologique. Les renseignements donnés par M. Haddon, ne se rapportent
qu'à l'estuaire de ce fleuve et au pays dé Daoudaï situé plus à l'ouest. Le fait le
plus intéressant observé par le savant anglais, est la présence, déjà soupçonnée
par Miklouho-Maclay, A.-B. Meyer, de Quatrefages et Hamy, d'Albertis et Man
tegazza, des brachycéphales parmi la population si dolichocéphale de la Nouvelle
Guinée. La brachycéphalie signalée par M. Haddon est, toutefois, très légère (indicf
cephalique maximum, 81, sur le crâne), et, l'auteur n'indique pas toujours la pro-
portion de brachycéphales par rapport au nombre des sujets examinés. Néanmoins,
sa petite carte de la distribution des formes crâniennes est instructive. Elle nous
apprend que les formes relativement arrondies de la tête (avec l'indice méso ou
sous-brachycéphale, c'est-à-dire, au-dessus de 78, sur le crâne) sont cantonnés sur
deux seuls points de la Nouvelle-Guinée, aux environs de l'embouchure du Fly,
comme nous l'avons constaté aussi tout récemment*, et, sur la côte ouest (la seule
explorée anthropologiquement) des districts centraux, où, toutefois, cette particu-
larité peut être attribuée (sauf pour le district de Mekeo et le pays des Toaripi) à
l'immigration mélanésienne. La mésocéphalie de la pointe sud-est et des archipels
qui l'avoisinent provient, très certainement, de la même cause. D'ailleurs, ce relève-
ment de l'indice cephalique est accompagné, dans les districts centraux et dans
l'archipel de Trobriand-Bennet, par une coloration plus claire de la peau et par la
fréquence de cheveux droits ou ondulés (5 0/0 du total).
Les idiomes parlés sur la côte ouest des districts centraux, depuis le pays des
Toaripi jusqu'à celui des Mairus, appartiennent, d'après Ray, à la famille méiané
sienne, et il est permis de voir dans les habitants de ces régions, appelés commu
nément Motous, des métis Papous Mélanésiens. Il est bien probable qu'il en est
de même pour les indigènes du reste de la presqu'île sud est de la Nouvelle-Guinée.
Dès lors s'expliquent les différences dans les caractères ethniques entre les par
ties est et ouest des possessions anglaises dans la Nouvelle-Guinée. Tandis que
dans l'ouest, on rencontre les grandes maisons communes ou phalanstères, si carac-
téristiques des Papous, on ne voit, dans l'est, que de petites maisons familiales *.
1. J. Denikor, Les races el les peuples de la Terre, Paris (Schleicher), 1900, p. 5ftS.
2. Notons que, dans les deux cas, les maisons sont bâties sur pilotis. Les constructions reposant
directement sur le sol sont très rares; on ne les rencontre que dans les archipels du dëtroil de
Totrès, dans les montagnes du district de Mekeo cl dans les Iles Trobriand, Muroaet Nada.
lA*n crr\*mon\e% «l'initiation, fi«*mhliil>!ni è reWvn ilm AiMtnilirti«« H clnnit l(Hu|ucllefi
la pifinriirtir iMiunlon jnuo un ri ^mntl nMr, Miint n*|Min(lu(*H cUrt Iimk len pQ|Miufe
(te Toiio^t, tnni^ r||t*«i Muit inconnue*^ ilfinn la pn^firilp du «ml ^ii il m vni de
fn«*iiic i«*airf iMuir le tlinlrirl do Mrkc<» . do Tunn^c* drn inn<M|ur«, rt dr Tarr.
Par rontrr, Icm indifriMic**» di» r«*^t *4>nt armcA de lanrr^' el fahriquont diM |M>t^
ri(*<«. rn «|U(M iN lic di^^lin^tirnl d«* Unî% U^ autn*^ Pa[MMi<i.
lu^n ilittvrenw^ a$iM*z f^rando^ ont c*tô n*lrv4*«*fi auMi par M. Iladtlon danit Ira
ni(MlH<*^ i\rH ranotn et dnn<« l'art diVuratif don indiK«*nr9i dii« quatn* n*»?ion4 riiu-
ni<'*ni*« plurt haut. Autour tlu drila ilu Fly vi dan^ rarrliifiel du drtmit il** T4»rK**«, Ira
rant>l«i Mint munindr doux llottour^ou lialancirm rt d'une voile otiKinirue en naîtra,
tandi** t|ue, Mir le |Miurtour du pdfe tien Pa|M>u«(, on ifcnorr IVmploi du iMilanHer
et de'* vot|«*«». Sur la ente den di<*lrirt<( f*entraut le iMilanrier r«*af»|iarall, main ile^t
unit|ue, et. la voile v^i en f«»mie deneur iVhanen* en haut; ennn,dan<» l«*« dii«trirtfl
orientaux, on n*man|ue Ira rantit^ douhira h iMilanrier av<v voile ellip(i(|ue.
I«i'« niotiN d*f»rnemen talion ^ont, dan<( la n*fn«^n du My, dra n*pn*M*ntalion!* de
la faune on île la lion* (motiN xtMimorphra ou phytomoridien), nur |i*h rùte« du
i;«)ire dra Pa(M»u«i. de*» Hirun'H humnine<« lanthr«ip<imorplieM . l/ornemeni rat plui«
ou rnoin^ tfii>nielri(|ue datiH |e< di^^lrirU centraux, et, |»a*«M* aux motif«(**piraloidra,
drrivra do la tôle de l'oJM'au fn'*i:alo. ilann Ioh dintrirtH orientaux. TeN ••tint U*^
ipioli|ura Irait.H osM»ntioU tin-» d'un ^rand nondirr de ren<H*iKnemenU éiM»mV»^ par
M. Il.iddon et dont non*i alloiidon** aviv impatience la puhliration délnilh'v.
J. llr.MKKtt.
RÊOIONS POLAIRES
Exploration géologique do Booren Eiltnd. — Pendant I Vlê istHl, une mi*»Hion
«»u«N|<ii«e roni|Ni%4'e «lo MM. J<din ttunnar Ander^niin, tt. S«enander et II. A. Fort
U»ri:. a |Miur«ui\i l'olndo ff«Hi|oKM<|ue de IWnMi Kiland. entrepriM* TanniV pn'»tn^lente
|»nr ro\|ioililion du prufo^MMir .\. tî. NalhorHt.
1^ n*«ullnt do M*% nvliorrhi*^ m* tmuve cnnHii^nê dann un mémoire de M. John
tiiinn.'ir Andrr»*iMi. / *'f*^r i/i«- .>7iiiliyr«i/#/ii> uwi Tfklonik tUr Hnr^tê In^^t, iltullelin
o(lho»;i>i>|ouM«Mt iii<«tilulion of tho l*nivor^ity of l'p^uila, vol. IV. P. 2, iHtKI, n'^. PJMI|
l«*«|uo|i*«t aroiim|».ik'ii«* iTunorarlo p*<>loirii|ue de Tlle, la première «pii ail oto pulilitV.
lioi*n*n Kl la ml m» o«ini|M»M» île doux n'^on** «rn^fieot et dVlontlue tri*^ diiïôrrntfi.
han« le «ud. un mn^^if m<»ntai;noux, el, dan4 lo noni, une plaine qui «Hvupe la
plu« irrando {lorlio di* l'ilo.
TonniiMv. pn*«que partout, au dra*>u<« i\%* la mer |»ar une falaJM*, tiaule. en
m«*>onno. d<' 5i â «iHmotn**». ootio plaine hVIô\o, \oi« Trat, au pi(*«l du Mount MiMT>,
•I l'oltilutlo do |(M) niotn^^ tl<>mplôli*ment plniio dnii4 mi |Mirlie «Mviilrnlale. rette
pi ilf fiinno o^t |»nrM*mfe friMii<»inhriiblo« nnp|M>«, |m*u profi»nil4*«, et de dimeuMonH
\nrt.ilile«. Kilo o^l mn'^tiliKo p,ir do* a*-iM»* dr\iinionn<*« '^U|n'rieurt ot oarNmifé-
"••*
4r
f
t
^^ 510 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
H riennes. Au point de vue géologique, le Mount Misery (465 m.), le point culminant
de Beeren Eiland, doit être annexé à cette région, formé qu'il est de strates presque
horizontales appartenant au Dévonien supérieur, au Carboniférien, et, au Trias. Ce
!• relief est donc un témoin respecté par Tabrasion qui a modelé la plaine. Le restant
du massif montagneux du sud est constitué par l'horizon de l'Hekla Hook (Silurien
inférieur) caractérisé par des traces de dynamométamorphisme.
L'histoire géologique de Beeren Eiland peut se résumer ainsi :
Sur les couches de l'Hekla Hook, Fégèrement relevées et profondément attaquées
par la dénudation, s'est déposée, pendant le Dévonien supérieur, une puissante
assise gréseuse renfermant des strates charbonneuses et des empreintes fossiles.
Ensuite, pendant tout le Carboniférien, se sont produites des transgressions, précé-
dées, et, suivies de régressions durant lesquelles les terrains mis à découvert étaient
soumis à une dénudation très active et à des dislocations. Les divers phénomènes
orogéniques peuvent être présentés dans l'ordre suivant : i"* régression pendant le
Carboniférien inférieur ; 2^ transgression carboniférienne moyenne — les formations
de cet horizon, à Beeren Eiland, présentent le caractère de dépôts littoraux et sub
littoraux — ; 3** régression accompagnée de dislocations et d'abrasion. Des affaisse-
ments donnent naissance aux cavités de la vallée de l'Ymer (Ymersdal), du port du
Sud (Sydhamn), etc., et la dénudation enlève tous les dépôts du Carboniférien
moyen, dans le sud et dans Test de l'île; 4^* transgression et dépôt du Carboniférien
supérieur (grès coralligène; calcaire à Prvductus cora, d'Orb.); 5** régression; mou-
vements orogéniques affaiblis dans le sud de'l'ile et dénudation; 6* transgression
pendant le Carboniférien supérieur le plus récent (calcaire à spirifère, Producius ura
f licus, Tschern., Pr. limanicus, Stuckenb.). Ensuite, interruption de la sédimentation
j jusqu'au Trias. De ce système, il ne reste plus que quelques lambeaux sur les sommets
du Mount Misery. D'après M. J. Gunnar Andersson, un dépôt jurassique a dû se pro-
' duire à Beeren Eiland, mais il a totalement disparu. A une date indéterminée.
que l'on peut placer entre le Trias et le Pléistocène, une transgression a affecté la
plus grande partie de Tile et modelé la plaine qui recouvre la moyenne étendue de
I cette terre. M. J. Gunnar Andersson voit dans cette région une surface d'abrasion*
j dans le sens que le Professeur von Richthofen attache à cette expression. Les strates
- dévoniennes et carbonifériennes, qui constituent cette zone, n'ont pu opposer qu*une
faible résistance aux agents qui les attaquaient, tandis que le massif de THekla
i Hook, constitué de roches plus compactes, a été beaucoup moins modifié. Les traits
f*
J topographiques de l'ile les plus saillants produits par les actions extra marines»
telles que le modelé de la vallée de l'Ymer et le creusement du canyon du Rusself
sont antérieurs au Pléistocène.
Pendant son séjour de deux mois à Beeren Eiland (25 juin-16août), M. Forsberg
a exécuté une série complète d'observations météorologiques. L'observatoire était
placé h l'altitude de 26 mètres, à 200 mètres au sud-est de l'embouchure du Rusself.
Les résultats obtenus sont les suivants * :
{ , Meieoroiogische und Wassersiand-Beobachtungen auf der Bâren* Intel wâhrtnd der tehittdt-
ichen expédition 4B99, von C. A. Forsberg; in Bihang tiU k, av. Vet-Akad. Handlingnr, XX\\ I,
. Stockholm, 1900.
r
Mufrttft^ Mat Hio^ Mis «n»; M«»^i*b»i» Mmx »o.'i. Mtn mot. » aiiiiiut
Juin, 2r» au 30 . . Tfii.S.l IfVî.ao ItHAl ♦• l*.*<> ♦ 6\:î5 -f «'.Il -ft/a
Juillri ::»4,Mi ::i#i.:»û ::»3.îi -.-km ^ft%iH -f i^.n" -i-3»,«i6
Août, ju«i|u au u. 74ri.-::i :4«.o4 ;44.t: 4 .f.t.H -f 4-.:h . t- ,r.6 t :r.i4
1^ mt^moin* de M. FundirrK, publiô (Iaiim Ich ttikang iiil H, Sv. Vei, Akad, llaml-
ItHgar, ci»l acc()m|iagtié d*uiie cnrti* batli}m(*trU|ur du Hyfii«liamn et dr non ctitnV.
au TiiMMr. (IiiAioss RAMrr.
RoordU expédilioB arctique saMoiae*. — LVxpiHlition munloiiic, dirigiV par
M. (lUfitaf Kolthoff et qui avait |M)ur olijet IVliide de la faune den n'*gionH arcti-
ques *, quitta, le i juin dernier, la riMe ncinl de la N<»ni'èKe, h de«itinati(»n du Spitii-
lierfT* \pri*n avoir doublé, dan» TcHie**!, rextn*mitê nud oues^t de la banqui^*, qui
ft»nne. frênéralement, a cette é|Mic|ue de TanniV et même quelquefois lieaucoup plus
tard, un pn>mt)ntoire au «lud de lk*eren Eiland,on arriva, le H, dans des eaux librei«,
au large de In eiMe Hud oue^t du Spitj«l>erfc. I/ex|MHiition visita le liom!«ound, It*» Iles
à lluvet {DunOar en suêtk»is, Dunin lond de la carte anf^lai^e), puiji risfjord, quelle
trouva olMiniéde tirifi», |«a pafine de TAdventlmy était couverte d*une nap|N* de
fdace encore fixe au rivage, l^^ dragaffeM purt*nt, néanmoins, être extVutc^ dan«> ce
fjonl.
M. Kolthoff relAclia, ensuite, sur la ctMe sud ouest de Tlle du Prince Charles, au
milieu d'un |M*tit archi|K*l qui n avait jamais été expion* auparavant |iar des natu-
ralistes. t>tte excursion pnicurera, tn'*^ certainement, d*intére^«aintsrenseiKnements
lO'v^Kraphiquet» sur cette n*inon du Spilslierg enr«»re complètement inconnue. Apres
avoir expion* la KinirsiMiy et la Koldie bay, rex|N*ililion fut amMée, au nonl de Tlle
d*Am"»lenlam, par la grande Iianquis4^ |M)laire, qui se montra ab*Milument im|N'*né*
Irablel juillet).
Revenant dans le nud, M. Kolthoff «e dirigea, de Tile du Prince Charle<i, vert
Toue^it-sud oue*«t, |Miur atteindre Jan Mayen.
Ilans cette direction, dè<« le lî juillet, le navire rencontra de la glace; le lende-
main, |Mir 77'^i de l^t. N., et, I*i7' de Umg. O. de tîr., il se tn»uva au milieu d'un
pttek Xrrn é|Mii<». IVndant plusieurs joun», on dut faire dt*^ rr>ute<i liivertes u au milieu
de plaques infranchi«»4Ableo, arridenltVH de monticules produits par les pressions,
les4|ueU «Vtevaient, parfois, en pyramides iriganti*s4|ues, et parsemées de lacs d'un
bleu pn»fond. Ottr glace finit partout recf>uverte d'une éfmisse cf>uche de vieille
neige, m A cette deM*rifdion on recfUinnlt In vi«Mlle glace polaire, en un mot, la ban
qui«een dérive le long de la c<Me orientale du tiK»nland. Faisant n>ute dans le sud,
puis, dans le sml ouest, on entrait dans d(*s mux libres, seulement en vue de
Jan Maven.
Cette Ile visiti^e. rex|Mi|ilion «e dirigra vers le (înmland, et, le 31 juillet, atteignit
la Iwie Markeniie. Tout autour du mouillnmr, \r S4»|, complètement déiMirrasM»
I. Ymer, Ntorkh-'lm. IXi. III, p. IT».
t. pour ronr4rii«.itif><i t\r crxtr nii««i«in, «mr />i '*ri»yr.i^*Air, T. I, I, |i. m. \Mirr//r« erpedi»
518 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
de neige, était couvert d'une végétation relativement développée. Poursuivant la
marche vers le nord, on parvint, le 4, à l'île des Morses (Hvalrôss ô), puis, à l'île du
Pendule. Par 74^58' de Lat. N. à perte de vue, du nid de corbeau, la mer apparais-
sait complètement libre. Néanmoins, comme il n'entrait pas dans les plans de
M. Kolthofl, de faire une pointe vers le nord, il battit en retraite, pour revenir, à la
baie de Mackenzie, exécuter des recherches zoologiques. Le 14 août, l'expédition
entrait dans le fjord François Joseph, dont, sept jours auparavant, elle avait trouvé
l'entrée complètement fermée. En une semaine, toute la glace qui remplissait cette
baie avait disparu. La mission suédoise pénétra jusqu'au fjord des Bœufs musqués
(Myskoxfjord) où elle demeura jusqu'au 23 août. Dans cette région, elle captura
deux jeunes bœufs musqués qu'elle ramena en Suède.
Après avoir dragué dans les grandes profondeurs entre le GrOnland et Jaii
Mayen, l'expédition rallia la côte de Norvège.
D'après les indications données par M. Kolthofî, Tétat des glaces ne parait pas
avoir été favorable dans les parages du Spitsberg et de Beeren Eiland, tout au
moins pendant la première partie de l'été dernier. En revanche, la côte orientale du
Grônland était, semblet-il, très dégagée. Cu. R.
«
Nouvelles des expéditions Stein, Sverdnip, et Peary. — En août 1899, trois
Américains, le D' Robert Stein, du Geological Survetf des États-Unis, le D' L. Kann et
M. Samuel Warmboth, préparateur, qui avaient pris passage à bord de la Diana, lo
navire envoyé pour ravitailler Peary, débarquaient sur la côte est de la Terre d'EI-
lesmere,au cap Sabine, avec le projet d'explorer cette île. Le sort de ces aventureux
explorateurs partis avec un équipement absolument insuffisant inspirait les plus
graves inquiétudes, lorsque l'on apprit l'arrivée de l'un d'eux, le D*^ Kann, à Dundee
(7 novembre ;. Ayant rencontré V Éclipse, baleinier écossais en croisière dans la mer
de BafTin, cet explorateur s'était embarqué sur ce navire, tandis que ses compagnons
ont, paraît il, préféré attendre le passage problématique d'un autre baleinier pour
revenir dans le sud.
Les journaux annéricains {New- York Times du 10 nov., PhUdelphia Press, 1 1 nov. »
donnent, d'après le D' Kann, des renseignements assez confus sur les expéditions
Sverdrup et Peary, qui ne doivent être acceptés que sous les réser>'es les plus
expresses. Aux dernières nouvelles qui remontent à août 1899, Sverdrup projetait de
poursuivre le plus tôt possible sa marche vers le nord par le détroit de Smith. Or,
d'après le D"^ Kann, l'expédition norvégienne aurait passé l'hiver 1899-1900 dans le
détroit de Jones. Si le fait est exact, Sverdrup aurait donc renoncé à son projet
d'exécuter la circumnavigation du Grônland.
Suivant le D"^ Kann, le lieutenant Peary, aurait atteint le fort Conger, au prin-
temps de 1900, et, y hivernerait actuellement. Tous ces renseignements sont très
sujets à caution. Ajoutons que l'on n'a aucune nouvelle du Windicard sur lequel
Mme Peary est partie avec sa fille pour rejoindre son mari. On n'a plus entendu
parler de ce navire depuis le commencement d'août, date de son départ de Godfaavo.
Co. R.
HÉGlOiNS POLAIRES. 51»
Libéralité américaine pour les explorations polaires. — Un Américain»
M. Zeigler, (( The Royal Baking Powder Man », a résolu de faire entreprendre, à
ses frais, une expédition vers le Pôle Nord. 11 en a confié la direction à un ancien
collaborateur de Peary et de Wellman, M. Evelyn B. Baldwyn, membre du Weather
Bureau (Bureau central météorologique des Etats-Unis), en lui ouvrant un crédit
illimité. M. Zeigler doit acheter deux solides navires, dont Tun sqrvirait de dépôt
et de base d'opérations. L'expédition se mettrait en route Tété prochain, et, partirait
de la Terre François-Joseph. Ch. R.
Projet d'une organisation internationale de stations météorologiques dans les
réglons antarctiques. — L'année prochaine, l'Angleterre, l'Allemagne, et, probable-
ment également, l'Ecosse, mettront en route, chacune, une grande expédition vers
les régions encore inconnues qui enveloppent le pôle sud. Les observatoires du Cap
et de Melbourne doivent collaborer à cette grande œuvre pour la météorologie et le
magnétisme terrestre; des stations seront, d'autre part, installées à Kerguelen, aux
Shetlands du sud, et, à l'île des Etats.
bans une communication adressée à la Société de Géographie en même temps
qu'à d'autres associations et à la presse scientifique, M. Henryk Arctowsky demande
que les nations maritimes se concertent, pour participer à cette entreprise, en
installant, pendant une année, un polygone de stations météorologiques entre
l'Amérique du Sud et les terres antarctiques. Ce polygone comprendrait : Punta-
9
Arenas, l'île des Etats, le cap Pilar, et, l'une des îles de l'archipel de Diego
Ramirez, au sud ouest du cap Horn, puis, les îles Falkland, la Géorgie méridionale
et les Shetland du Sud, enfin, une ou deux stations dans la région des terres décou-
vertes par l'expédition de la Belgica, Un pareil réseau de stations fournirait une
connaissance approfondie de la météorologie de toute cette partie de l'Antarctique,
et, une année d'observations sufiirait pour faire connaître la marche des dépres-
sions barométriques qui passent au sud du cap Horn.
L'ensemble des observations formerait une contribution des plus importantes
à l'étude de la situation atmosphérique en général.
D'après M. H. Arctowsky, la France pourrait, sans trop de frais, établir une
mission aux îles Diego Ramirez, qui forment un avant-poste admirablement placé.
Expédition antarctique suédoise. — On annonce, pour 1901, une nouvelle expédi-
tion antarctique, organisée par le D' Otto Nordenskjôld, et battant pavillon suédois.
M. 0. Nordenskjôld a entrepris de nombreuses explorations dans les régions
arctiques et boréales, ainsi que dans la zone australe; nul n'est donc plus qualifié
que lui pour explorer les régions polaires et y faire de bonne besogne scientifique.
Les frais de l'expédition, évalués à 250 000 fr., sont déjà à moitié couverts par de
généreux mécènes, et, S. M. le roi Oscar, qui a déjà donné tant de preuves de sa
libéralité éclairée en faveur de la géographie, a promis une importante subvention.
L'expédition sera embarquée sur VAutarctic dont la carrière a déjà été si brillante
dans les mers polaires.
Cil. R.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE
PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Séance du 9 novembre 1900.
Présidence du prince Roland BONAPARTE.
La Géographie donnant chaque mois le mouvement géographique, grâce à l'-aeli-
vité du Secrétaire de la rédaction, le Secrétaire général se borne à rap^er les faits
qui ont plus spécialement marqué la vie de la Société depuis ia dernière réunion de
juin.
A l'Exposition Universelle, la Société a obtenu un grand prix, la plus haute
récompense à laquelle elle pouvait prétendre. Elle a participé à tous les congrès où
il a été question de géographie (congrès colonial, de sociologie coloniale^ de géogra-
phie économique et commerciale, de géologie, des américanistes, de l'association
française pour l'avancement des sciences). En outre, elle a organisé le congrès
national des Sociétés françaises de Géographie, présidé par le général Derrécagaix.
Par la part qu'il a prise aux travaux des comités comme par l'éclat de ses réceptions,
le prince Roland Bonaparte a contribué, dans la plus large mesure, au succès de ces
réunions et de presque toutes les manifestations scientifiques dont l'Exposition Uni-
verselle a été l'occasion.
11 appartenait, en6n, à la Société de fêter au retour le chef et l'escorte de la Mis-
sion Saharienne. Des dispositions seront prises pour recevoir à la Sorbonne M. Fou-
reau et ses compagnons, pour perpétuer la mémoire du commandement, Lamy, eU
pour assurer la publication de leurs travaux.
M. Auge de Lassus fait une conférence sur son récent voyage, De Damas à Palmyre,
Il décrit, d'abord, Damas, la cité vivante et prospère, qui contraste si étrangement
avec la misérable bourgade qu'on nomme aujourd'hui Tadmor, et, qui, sous le nom de
I*almyre, connut deux siècles de splendeur. Deux cent quarante kilomètres séparent
ces deux villes. Pour les franchir, il faut s'enfoncer dans le désert de Syrie, à travers
un terrain sablonneux, où les points d'eau font défaut. A Kariétéîn, le seul village
rencontré, le voyageur est frappé par l'existence féodale qu'on y mène. La route se
poursuit entre deux rangées de hauteurs, qui se resserrent, à mesure qu'on approche
du but et sur la crête desquelles se détachent des tombes monumentales. M. de
Airrr.^ i>k u soc:iktk ok gkographib. ui
l^«f»uii iMmlno Ml confrirnce par une brillanto deurripUon dm ruine* de Paimyre,
deniim U*moin«i de la splendeur d'une rite qui fui un iui^tant la rivale de Rome et
qui devait dittparaltrr miu» le ri*fcne de la fameuiie Zénciliie.
Ix président romerrie le ronfrrencier d'avoir fait prtililer la S«>riêtê de «en iropres-
Mionii de voyage* rendues pluii Miininnanteii |Mir le^ aouvenim lii^tori<|ues quVIlea
éveillent
Candidala préaestte. M*" Marie lamine- Amélie Mk%A4*e {le baron llcaaK Wyîc
et le lMn>n Hilot); MM. Roliert DesaaiùiK (le Kénéral DEaatcAïuu et(jimille<iUY);
l^iuÎA Dr Pat Di Saixt Mair (Alfre<l (îramimimkr et René or l*nt de SAirr Mair);
Max RoBFNT, admtnt>lrateur deji C4i|onic*M (Henri df. LAMonicet Imron Htu>T); Roix-
LA>D m: l*Kmul£, publici<«le (le baron llrL<»T et Paul Laddi:); (fabriel Rat^aid, até-
niigraphe reviiieurde la(Ihambrede»députi'*^ iI«B M^acDK VuxMset le baron II ilôt);
T«»ny RouiiAiD, adminiolraleur dt*ii colonii**! (le tiaron IItlot et Louin Bncca);
Andn* <îe«>rKt*?* MiuoT, capitaine d'infanterie le imron Ht lot et le commandant
tioiRAtii ; RobiTt ht iiorar. DE Rozah (Maurice Spohi.k et le IV Hamy : R. Cheval
ueaAreERT, né|ctH*iant (ImnMi lliLor et JuIi^m (iirard); Kilouard Roilkt, capitaine
d'infanterie de marine lie l>nntn lltLor et l'Idouani A^ratiiHE); Ijiurent Alliert Pou-
lain, capitaine d'infanterie, ilétaché au Service (léiigraphique de Tarmée; Emma-
nuel Ludovic MarieJoiM»ph Perret, capitaine d'infanterie, détaché au Service Géo
irraphique de TarmtV (lieutenant colonel taiir^EAC de Mi**sy et baron Hclot);
tlliarim Marie U>uiii t:uAi>i5i, mmih lieutenant de n*«%erY'e au IH* drapmK (•eorgen
Rl«imiel et i»K Vilmorin); Raiiiuilt de la mainon ItadifOiet et Mamiiot', conHlnicteur
d'in«itnimentii |M>ur la M*ienct* i A. Molte."!! et baron IIllot ; Charle«« IKiria^, député
le Imnin lltLiiTet le comte Sa\org%a% de Bra£/ji ; Eu»rî*ne Rah^ (vicomte de Saixt
K\tri.Ri et le baron lliLi»Ti; MantihDkiae^, capitaine d'artillerie (le capitaine de
Larri et le Imron Ht ldti; Eup'ne Armand Ler» a.tt, capitaine d'artillerie de marine
tiabriel Marcel et le Imnm Hilot).
Séance du 23 novembre 1900.
Prr$uhHce du i>rificr Holnnd ItOSAPMiTE.
Ikiniv 4*i»mmuniratii»n'« concernent la nVeption de la Mi<»<ti«tn Saharienne, qui
aura lieu le adect^mbn* à In SoriM»iine ^»uh In pn^^idencedu mini«*treile rin<»truction
Publi<|iie. et In «MuiM^ription ouverte {lar In S«M-ie(é dnn«» le but de foniler au l*' ré^d
ment «le Tir.-iilleur» nlpTieim un prii annuel dt^^tiiiè à y |ii*r|H-tuer la mémoirv du
commandant l^mv.
\jt «4vn taire ffrnéral mentionne de«« publication*» pc('<»iCTiiphiqueH offertes k la
bi idiot he<|ue |mr li*^ «Miction*» allemniHh*^. autrichienne?», rut»HOf», norvéïdeiine^ et
»ui-tloiM^ de rKi|M>«ition de P.hMl. nin«»i i|u'une ccdifvtion de livrer bmchureR et cartes
rruni«* |»ar le<« <H»in« de M. Paul l«aliU\ commi**<*ain* Je la Mvtion ru»<^. Dann c<*tte
5t2 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
collection, donnée à la Société, se trouve une belle carte ethnographique en relief
du Caucase dressée par M. Bogdanov.
M. de Lapparent présente, de la part des auteurs et des éditeurs, le guide dans
la Lozère, par MM. Cord et Viré, second volume d'une collection géographique
dont M. Masson a entrepris la publication sous la direction de M. M. Boule. Il insiste
sur la valeur de ces guides, accompagnés d'illustrations excellentes et choisies avec
le plus grand discernement.
M. Cordier dépose sur le bureau l'atlas du Haut Yang-tse, de I-Tchang-fou h
P'in chan-hien, par le père Stanislas Chevalier. S. J. — Cet ouvrage, qui comprend
64 caries au 1/25000 et une carte d'assemblage, a été publié par l'observatoire de
Zi-kaweï; il est accompagné d'un fascicule de texte sur un voyage effectué por ce
savant entre I-Tchang et Tchong-King.
Le secrétaire de la Rédaction appelle l'attention sur l'hommage rendu indirecte-
ment aux explorateurs par le Livre Jaune récemment publié. Ce document rapporte
que les premiers renseignements parvenus au ministre de France à Pékin sur le
mouvement préparé contre les étrangers en Chine, émanent de M. Ch. E. Bonin.
Notre collègue avait été informé, dès 1898, du complot, préparé au cours de son
explo^ation dans l'Ala chan.
M. E.-J. Bas tard fait ensuite le récit de son exploration Dans le sud-ouest d^
Madagascar, où il avait déjà voyagé de 1895 à 1898. Chargé par le général (lalliéni
d'une nouvelle mission en 1899, il explora le pays Mahafaly, réfractaire jusqu'alors
à notre occupation. M. Bastard amena le roi Refotaka à accepter l'autorité français^e
et poursuivit ses reconnaissances chez des potentats voisins. Malgré les difficultés
et les dangers de la route, il réussit à tracer en pays nouveau un itinéraire de
.')00 kilomètres. Le fleuve Onilahy marque la limite septentrionale du territoire des
Mahafaly; ses rives, comme celles de l'IIinta, sont riches. La population, brave et
superstitieuse, se rapproche par ses caractères physiques du type Baro.
M. Bastard, en ouvrant pacifiquement le pays Mahafaly au commerce, y a faci-
lité l'établissement des cinq postes français qui y sont actuellement installés. Les
résultats scientifiques de son exploration ont été mentionnés dans La Géographie
du 15 février dernier.
Le Président félicite M. Bastard du succès de sa périlleuse et délicate mission,
dont il vient de faire en passant un récit plein d'humour.
Membres admis. — M'"" Marie-Louise-Amélie Ménagé; MM. Robert Desbrière;
Louis DU Pré de Saint Malr; Max Robert; Boillano de i/Escale; Gabriel Raynacd;
Tony Rouuaud; André Georges Millot; le vicomte du Bourg de Bozas; R. CoevaL'
UER- Appert; Edouard Boulet; Roland Albert Poulain; Emmanuel-Ludovic-Marie
Joseph Perret; CharlesMarie-Louis Cuauvin; Radiguet (de la maison Radiguel et
Massiot); Charles Dorian; Eugène Bazin; Martin-Decaen; Eugène- Armand Lenpaxt.
Candidats présentés. — MM. Edmond Labour (Henri Farjas et le baron Hi lut);
R. DE Segonzac, lieutenant de cavalerie (le commandant Frézard et René de Flottc
DE Roquevaire); Henri -Léopold- Auguste Porche, ingénieur (Jules Roussel et
M** Demarquet); Henri Rouyer (le prince Roland Bonaparte et le D^ Hamy).
ACTES DE LA S^OOETH 1>E GEOOlUPHIK. sn
CIIHONIQI'E DE LA SOCIÉTÉ
Doo. - Vn Mvontl ilon do Iroi?» ootiU franc» niiti« oITirtnlinn %|Nviiilf» n v\v fnit
h \n Srirlt* |>ar M. Vicl<>r hiiniyjiinilotinnl au 1" rôtrimriitdcTirnilIrui» alp*rt<*ii««.
Reioor de fojtgeart. - - Sont nVrmmonl rrntn*** m KrniHv : le liinitonarit
Joiiiiinl (înmlN*na et M. Dommu. ili* la mU«»ioii lUaiioliol lAdrnrl: Ir lirtilonanl
M«*>tiit*r, f|iii, Mf^M* aiii cMv^ ilii tuihuicl KlnM». n*|»rit n\tv Ir rn|iitaino J«ialtnii<l le
pritin'nfiinio ilo In mi"***!!»!! Vouirt (lliniiuitio <*t iwirliriim ii In rniii|tnkMie du lllinri
roiitn* Hnlmh; M. I^»i«*(| ilo I«4»Im*I, n*vrnnnt ilu ii4>nl mir^t rniindii*!! rt <li* TAln^kn.
Déptrl de voyagaort. -- M. Ilnllny, |»nrti |M»iir lo Sonrvrnl |N<ii(lniit IV|»iilrmi«'
«II» llrvn» jnuiit*, r^l nrrivr Ir ii août a Saint -l^>iii«* vi n v\r iioiiimô W \" fio\rml»n*
inMi\f*rnf*iir iri'*ti(Tnl ilr rAfri«|iie (kviiloiilnli* fmiivnÎM*. M. t^iolnnl nv tviul nu
lUliomry on qunliti* dt* cou\rrn(Mir. 1^* rtdonrl IVn»/, oimmniidnnl fiU|HTiiHir du
triii%ii*mc U*rritoin* militnin*. i*t ItMNitnmnndnnI (MUirnud ^i* dirikrrtil ^ur Zindrr. \à*
W (lunMU |inrl en rni^^ion d«* ilrlimitatitin ontn* h* r^»ntf«> fr.'Mh.aiH r( K* (^normun.
MM. \v \irointi* du Houri; v{ Mnurirt* S|Nin*k rnlrr|»n*niirnt uno t*\|>lorntion dnn**
rAfii<|Ut* orirnlnlo.
CoDmiasion des prix. • hnn^ mi HÔnniv du i(î nuM^mhn*. In (^immUf^itm dr^
|irix n di'v'idô que* In grande mt*«lnitle d*<>r de In S«N*ie(ê serait ntlrihuiH* eu VM^l h
M. Kernaml Kourenu, elieC de In Mi^**iou Saharienne el que le*. o(flieier«» île Ti^^'orle
rivi*\rnieiil eltneun un e\«*ni|dnin* en nr»rent tie relie ni(*ilnille.
Tirage das oldigtUons de U Société ii'vtnr^^ii / S mai éiH)0\. -- Numêni<« i7u.
iTk an. :il«, ito, r»:»;. TiTit, 71 h, s vu, \^\\.
NÉCROLOGIE
Piol BUnchet. 1^* eh«*f de In nii'^*»i<>n f|ut «>e n*ndtt du Smi-cnl dniin TAdrar
ri \ «ul»t( une en|>tivitê de \A\\^ de deni nioi%. M. I*nul lllanriiet, a ««ueromU* à un
nrrt*^ de lii-\n* Jaune au moment <»ij il m* di«|Mi<i.iit n rentrer en France aviv %e^
eom|Mi»;non4, MM. Jouimd tiamlN*ttn et l^*nMm<*. At:n'*kV* d*lii«ti»in* et de k'i'N»icra|diie
rn iHlCi. il fut n<»mmc iir^ff^M'ur au l\r«i* de (>»nHlnnttne et entreprit de^» rivhen^he^
arclN^dok'ique^ rntn* lti<«krn el thiarcln. Vy^ lrn\nui. «|u'il communiqua à la
SiM^ifle en «enm^e de In eMmmi''«»iim eentrnle. rnmi*nèn*nl n fomler rA*»Miriatîon
hi«lori«|ur piiur I etuik* de rA(ri<|ue du .N'ont. La Soeirté de (•«««i^rraphie, dont il rUil
mrmbftr de|iui«i lH9l. n*Krette en lui le vo\ngeur hnrdi qui avait ambitionné de
524 ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
relier par un itinéraire le Sénégal à l'Algérie, et le savant qui, jeune encore, pouvait
tirer des explorations les résultats techniques qu'elles comportent.
Ferdinand de Behagle. — Les renseignements recueillis pendant la campagne
dirigée contre Rabah ne permettent plus de douter de la mort de M. de Béhagie.
Ck>llaborateur de M. Casimir Maistre, en 1892-1893, avec MM. Clozei, Bonne! de Mai-
zières, Brunache et Briquez, il traversa le pays compris entre l'Oubanghi et la
Bénoué. Les péripéties de sa dernière mission, d'un caractère commercial, ont été
mentionnées dans le Bulletin de la Société. Nous ne pouvons qu'adresser un dernier
souvenir à cet audacieux, qui s'était consacré à l'œuvre coloniale et dont les tenta-
tives ont contribué à mieux faire connaître les bassins de l'Oubangui et du Chari.
Jacques du Passage. — Ce jeune voyageur, qui compta, au début, parmi les
membres de la Mission Saharienne, s'était dirigé l'an dernier vers les territoires de
la Compagnie des Produits de la Sangha (Congo français). La nouvelle de sa mort,
survenue à Ouesso, nous est parvenue en octobre.
Armand David. — L'abbé Armand David, missionnaire lazariste français, qui vient
de s'éteindre, était correspondant de l'Institut depuis 1872 et lauréat de la Société
depuis 1875. En faisant son éloge à la séance du 23 novembre dernier, M. Cordier a
rappelé ses trois voyages en Chine : le premier en Mongolie (1864) ; le deuxième dans
la province de Pe-tchi-li et sur le Yang-tsé-Kiang (1869-1870); le troisième dans les
provinces du Ho-nan et du Chen-si, puis du Kiang-si et au Fo kien, d'où il revint
définitivement en France.
Otto Torell. — Le 11 septembre dernier, à l'âge de soixante-douze ans, s'est
éteint le professeur Otto Torell, l'ancien directeur du Service géologique de la Suède,
l'initiateur des explorations suédoises au Spitsberg dont les résultats ont été si
féconds.
A une époque où l'étude des phénomènes actuels n'attira guère l'attention, Torell
eut l'idée géniale de chercher à résoudre les problèmes que soulevaient les forma-
tions glaciaires par l'observation des grands glaciers polaires. En 1857, il Wsitait
rislande, en 1858, le Spitsberg, en 1859, le Gronland, puis de nouveau le Spitsberg
en 1861, en compagnie de son élève et ami, A. E. Nordenskjôld. Nommé directeur
du Service géologique de la Suède en 1857, il occupa pendant quarante ans ce
poste éminent pour le plus grand profit de cette science et de ses applications indus-
trielles. La mise en exploitation des gîtes de fer d'une si prodigieuse valeur situés
dans le Norrland est duc à son initiative.
Parmi les œuvres les plus importantes de Torell citons : Bilrag till Spetsba-^ens
mollusk-fauna jàmte en allmân Ofverslkt af arktiska regionens naturfôrhâttanden ock
fomtida ulbredning, 1859 (Stockholm, 154 p. et 2 pi.); Undersôkningar Ofver isiiden
(Stockholm, I, 1872; II, 1873; III, 1887); On the causes of ihe glacial phenomena in
the north easlern potien of Norlh Amenca, Stockholm (1877).
Otto Torell était correspondant de la Société depuis 1875. Ck. R.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE. 525
La Société a encore à déplorer ta perte du contre-amiral Brossard de Corbigny,
du contre-amiral O'Ncil, de MM. Bing, Pucey, Frédéric-Hermann Krûger, Paul
Leprince-Ringuet, Elias Zérolo.
Le Secrétaire général de la Société de Géographie,
Souscription
ouverte par la Société de Géographie pour fonder, au /*' Tirailleurs algériens,
un prix du Gommandant LAMY
Désireux de consacrer le souvenir du commandant Lamy et des officiers et sol-
dats du 1" Tirailleurs algériens qui l'ont si héroïquement secondé, M. Foureau,
d'accord avec M. Ch. Dorian et quelques amis du commandant, a deiAandé à la
Société de Géographie de prendre Tinitiative d'une souscription intime, pour la fon-
dation d'un prix au l""" Tirailleurs algériens, destiné à être remis tous les ans par le
colonel, sous le nom de Prix du Commandant Lamy, à un vieux tirailleur particuliè-
rement désigné par ses bons services.
La Société de Géographie, heureuse de s'associer à cette pensée, de perpétuer le
souvenir du commandant Lamy dans le régiment où il a fait presque toute sa car-
rière et de rendre un nouvel hommage à la Mission Saharienne, recevra jusqu'au
1" février 1901 les souscriptions qui lui seront envoyées *.
CHRONIQUE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES
DE GÉOGRAPHIE
La Société de géographie de Marseille a repris, le 8 novembre, ses travaux. La première
séance a été consacrée à une conférence de M. A. Gros-Jean, négociant à Hankéou : De
Hankéou à Marseille. La Chine actuelle, le Transsibérien. Les séances ont lieu deux fois par
mois.
Le bulletin de la Société de Géographie .de l'Est, auquel les membres de TUniversité de
Nancy apportent une très active collaboration, demeure un de nos meilleurs périodiques
géographiques. Dans le n^ 3 de 1900, signalons le très intéressant mémoire de M. G. Pa-
riset, professeur-adjoint à TUniversité de Nancy : sur V Arbitrage anglo-vénézuélien de
Guyane. Cet article contient des renseignements curieux sur la bibliographie de ce
contesté, 2635 pièces ont été soumises à Texamen des arbitres; les comptes rendus sténo-
graphiques des séances forment onze volumes in-folio; si on ajoute ces documents aux
publications faites avant que l'arbitrage n'ait été déridé, aux mémoires, contre-mémoires,
rédigés conformément à la procédure du traité de Washington, on arrive au total formi-
I. Prière d*adresser les souscriptions au Secrétaire général de la Société de Géographie, 18 i,
boulevard Saint-Germain, ou à M. Terrier, Secrétaire général du Comité de TAfrique française,
15, rue de la Ville-rÉvôque, le Comité ayant bien voulu répondre à l'appel de la Société de Géo-
graphie et lui assurer son concours. Les noms des souscripteurs seront publiés quel que soit le
chifTre de leur souscription.
526 CHRONIQUE DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES DE GÉOGRAPHIE. ,
dable d'uQe cinquantaine de volumes. Et, cet amas de pièces est loin de fournir des ren-
seignements complets. M. Pariset signale, notamment, la négligence dont on a fait pi'eure
à regard des dépôts français d'archives ou cartographiques, lesquels renferment, certai-
nement, des pièces, intéressantes. En 1689, une petite troupe française é&blit un fort au
cap Barima, le point, peut-être, le plus important du Contesté. Cette occupation a dû laisser
des traces dans les dépôts français. Mentionnoi^s encore dans ce même bulletin de la
Société de TEst : En Casamance/ par M. E. Courtet, note précise accompagnée d'indica-
tions botaniques.
Le Bulletin de la Société languedocienne éUf Géographie (XXIIl, 3^^ trim, 1900) renferme
une étude sur les Conditions physiques du département de VHétvult^ par M. P. G. de Houville.
Elle est accompagnée' d*une photographie très nette d'une carte viticole en relief de THé-
rault. La région montueuse du département présente deux aspects très différents. Dans
l'arrondissement de Lodève et dans la presque totalité de celui de Montpellier domi-
nent de « larges surfaces surélevées, découpées en fragqients aux arêtes saillantes, aux
versants rapides, parfois même verticaux, formant de hautes murailles, et, ces surfaces se
présentent absolument dénuées d'aucun de ces vallons que creusent d'ordinaire les eaux
courantes. A gauche; au contraire, s'offrent des surfaces continues, sans brusques rup-
tures..., sillonnées et ravinées, sur les pentes déclives, parle travail d'affouilleraent deseaoi
courantes. Ces faciès, si dissemblables, dérivent de la différence de propriétés hygrosco-
piques que présentent les sols de ces deux régions. A droite, dominent les calcaii-es et
les grès, dans lesquels s'engouffrent les eaux météoriques, sans pouvoir exercer d*aclion
importante sur le modelé du sol, tandis que, à gauche, les eaux pluviales, rencontrant un
terrain imperméable, ruissellent à sa surface, et, le sillonnent de vallées et de ruisseaux •.
D'après M. P. G. de Rouville, en général, la vigne « se montre indifférente aux natures
particulières du sol. L'altitude et l'exposition semblent constituer ses deux seules con-
ditions d'existence. Dans le nord du département de l'Hérault où elle se montre en Ilots
espacés, au gré des conditions, toutes locales, de relief et de température, ello se montiv
moins accommodante et exige des sols appropriés à ses diverses variétés ».
Le Secrétaire de la Rédaction
F
Ouvrages reçus par la Société de Géographie
EUROPE
Allemagne. — Jahresbericht der Gesellchaft
far Erdkunde zu Kôln fUr das Vereinsjahr 1898-
1899. Kôln, Dr. von A. Steven, 1900, 50 p., in-8.
(Société de ^^^éographie de Cologne.)
Grande Bretagne. — Yorkshire Ramblers
Cluby Annual report, rulesy list of mcmbers^etc,
1894-95, 1896-97, 1897-98 (21 à 26. p.), in-8.
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
Météorologie. — Gabriel Carrasco. — La
meteorologia aplicada al fomento de la industria.
Ësludio presentadoal congreso industrial argen-
tino de Buenos-Aires. Buenos-Aires, imp. A
Alsina, 1900, 18 p., in-8.
(Auteur.)
ENCYCLOPÉDIE
La Grande Encyclopédie. Inventaire raisonné
des sciences, des lettres et des arts, t. XXVII,
Poincaré- Rabbin, Paris, 1 vol., 1200 p., in-4.
(Échange.)
LINGUISTIQUE
Diciionnaii^e encyclopédique français-alle-
mand et allemand' français y donnant pour ces
deux langues la nomenclature complète de...
tous les termes usuels de la vie pratique, du
commerce... Rédige en utilisant de nombreux
matériaux fournis par M. B. Schmitz, pir
Césaire Yillatte et Ch. Sachs, édition complète,
Berlin, Langenscheidt, 1899, 10* et H* éd. T. 1,
français-allemand, augmenté d'un supplément
(.XXIV-XVI-1630-VIU-VIII-329 p.); t. II, allemand-
français (xxn-2132 p.), in-18.
(Prince Roland Bonaparte.)
SCIENCES POLITIQUES
ET ÉCONOMIQUES
The Sta'esman's year-book. Statistical and
historical annual of the States of the world for
the year 1900. Edited by J. Scott Keltie, with
the assistance of I. P. A. Renwick. 27*'* annual
publication. Revised after officiai returns. Lon-
don, Macmillan and Co., 1900, 1 vol. (xxxvi-
1280 p.), avec cartes, in-12.
(J. S. Keltie.)
Société de géographie de Marseille, — Confé-
rence par le prince Henri d'Orléans, 23 fé-
vrier 1900, Paris, Flammarion, 61 p., in-12.
(Prince Henri d'Orléans.)
Documents diplomatiques. Conférence inter-
nationale de la paix, 1899, Paris, imp. nat., 1900,
1 vol. 108 p., in-4.
(Ministère des AtTaires étrangères.)
Mittheilungen des Deutschen Seefischerei-Ve-
reins, redakteur, D' Herwig, Hannover. Druck
und Verlag W. Moeser, Berlin. Abonnement
jâhrlich, 3 M. ~ B. XVI, n*» 1, Jànuar 1900,
p. 1-37, avec carte et flgures, in-8.
(Abonnement.)
La pesca suite spiagge atlantiche del Sahara j
Relazione del dottore Enrico Stassano con nota
intorno aile specie raccolte del dottor Decio
Vincigucrra, Roma (Ministero di Agricoltura...,
Annali di agricoUura, 1890, n** 172), 1890, 1 vol.,
103 p., in-S*.
(Auteur.)
G. BucHET. — Contribution à Vélude des pèches
canariennes (Extrait des Comptes rendus de
l'Association française pour l'avancement des
sciences, congrès de Boulogne-sur-Mer, 1900),
Paris, 2 p., in-8.
(Auteur.)
Ch. Lemirb. — La défense nationale. La France
et les cdbles sous-marins avec nos possessions et
les pays étrangers, avec cinq cartes des réseaux
actuels terrestres et sous-marins cl des projets
français. Paris, Société de colonisation, 1900,
57 p. in-8, avec trois cartes (prix, 1 fr. 50).
Ch. Lemirb. — Le peuplement de nos colonie.*,
Concessions de terres, Madagascar, Indo-Chine
française, Nouvelle-Calédonie, Congo, Tunisie,
Djibouti. 4* édition, augmentée et accompagnée
de documents officiels annexes, Paris, Chal-
lamel, 1900, 1 vol. in-12 (prix, 1 fr. 50).
(Auteur.)
Ulysse Pila. — Vingt ans de progrès colonial,
Rapport présenté à la Société d'économie poli-
tique de Lyon le 23 février 1900. Lyon, A. Rey,
1900, 33 p., in-8.
(Auteur.)
Louis ViGxoN. — V exploitation de notre
empire colonial, Paris, Hachette, 1900, 1 vol.
(335 p.) gr. in-10(prix, 3 fr. 50),
(Auteur.)
He.nri Lec03ite. — La production agricole et
5â8
OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
forestière dans les colonies françaises. Travail
publié par les soins du Ministère des colonies,
pour TExposition de 1900. Paris, Challamel,
1900, 1 Yol. (296 p.) in-8.
(Aateor.)
Bollettino del minislero degli A/fari Esteri,
Roma, n** 154-166, gennaio-aprile, in-8 (fasci-
cules d'étendue et de prix divers).
(Ministère dos affaires étrangères d'Italie.)
J.-B« Piolet. — Exposition universelle de
1900. Happort sur les missions catholiques fran-
çaises dressé au nom du comité d'organisation
de l'Exposition des missions. Paris, Téqui,
1900, 1 vol. (126 p.) in-8.
(Auteur.)
G. RoLAKD. — Déposition faite le 98 juin 1900
devant la Commission du Sénat chargée d'exa-
miner le projet de loi sur Vinstitution des con»
cessions de mines, présenté au Sénat le 23 mars
1900 par M. le Ministre des travaux publics.
Paris, imp. Barthe, 1900, 12 p. in-8.
(Aotear.)
BIOGRAPHIE. NÉCROLOGIE
Liste des publications et portraits (à différents
Ages) de M. le D' G. Radde.
(D' G. Radde.)
D' E. T. Haut. — Le père de la zoologie
française, Pierre Gilles, d'Albi. (Tirage à part
des Nouvelles Archives du Muséum, 4* sér., Il),
Paris, Masson, 24 p. in-4.
(Antear.)
D' HsiuiANTSif Katb. —In Memoriam. C. W, M.
van de Yelde (overgedr. uit het Tijdschr. v, het
kon. nederl. aardrijksk. Genootsch, 4 p. in-8).
(Auteur.)
Alexandre Pedorovileh Goloubev, Esquisse
biographique. Avec deux articles et portrait de
A. F. Goloubev (tirage à part des publications
de la section de la Sibérie occidentale de la
Société imp. russe de géographie. Omsk, 1900,
20, 47 et 10 p. (en une brochure), in-8 (en
russe).
(Echange.)
G. E. Rayerstein. — Martim de Bohemia
{Martin Behaim). Ribliolheca da Hevista Por-
tugueza colonial e maritima, Lisboa, lîTr.
Ferln, 67 p., in-8.
(Autour.)
Gustave REGELsmcBR. — Nécrologie (H. Gou-
dreau). Tirage à part du Bulletin de la Société
de géographie de Roche fort, année 1900, 9 p.,
in-8.
(Auteur.)
G. Dalla Vedova. >- Irecenti lutti delta socfeiv
geograficaitaliana (con sei ritratti ed uno schizzo
cartografico). (Estr. dalle Afemorte délia societa
Geografica italiana, vol. VIII, 1890). Roma, 1898«
31 p., in-8.
(Auteur.)
G. Dalla Vedova. — Il conte L. Palma di
Cesnola e il museo metropolitano di Nuova York
(Estratto dalla Rivista d^italia. Fasc 3, 18*J9),
Roma, 1899, 15 p., in-8.
G. Dalla Vedova. — Giovanni Maninelli. Corn-
memorazione letta il 14 giugno 1900 (Estratto
dal Bollettino delta société geografica italiama.
Fasc. VU, 1900). Roma 1900, 28 p., in-8.
(Auteur).
Alode Macé. ^ Essai sur Suétone (Bîblîo-
thèq\ie des Écoles franc. d*Athènes et de Rome.
fasc. 82). Paris, Fontemoing, 1900, 1 vol. (450 p.),
in-8.
(Ministère de rinstruction publique. *i
P. Dorand-Lapie. — Le comte d'Escagrae de
Lauture, voyageur et explorateur français. Sa
vie et ses ouvrages. Paris, H. Champion, 1899,
1 vol., 180 p., in-8.
(Auteur.)
Hexri Cordibr. — > Camille If/%bault'BmarL
(Extrait du Bulletin de géographie historique et
descriptive, n"* 3, 1898). Paris, 1900, 8 p., in-8.
( Auteur. >
Christiak WissMtiLLBR. — I>er geograph Luigi
Ferdinando GrafMarsigli (1658-1 730). Inaugural
Dissertation. NurDl)erg, 1900, 1 vol., 108 p.,
in-8.
ill. Gaidoc.'t
Le gérant : P. BoncBEZ.
Coulommiers. — Imp. Paul BRODARD.
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518 MOUVEMENT GÉOGRAPHIQUE.
de neige, était couvert d'une végétation relativement développée. Poursuivant la
marche vers le nord, on parvint, le*4, à l'île des Morses (Hvalrôss ô), puis, à l'île du
Pendule. Par 74^38' de Lat. N. à perte de vue, du nid de corbeau^ la mer apparais-
sait complètement libre. Néanmoins, comme il n'entrait pas dans les plans de
M. KolthofT, de faire une pointe vers le nord, il battit en retraite, pour revenir, à la
baie de Mackenzie, exécuter des recherches zoologiques. Le 14 août, l'expédition
entrait dans le fjord François Joseph, dont, sept jours auparavant, elle avait trouvé
l'entrée complètement fermée. En une semaine, toute la glace qui remplissait cette
baie avait disparu. La mission suédoise pénétra jusqu'au fjord des Bœufs musqués
(Myskoxfjord) où elle demeura jusqu'au 23 août. Dans cette région, elle captura
deux jeunes bœufs musqués qu'elle ramena en Suède.
Après avoir dragué dans les grandes profondeurs entre le (irônland et Jaii
Mayen, l'expédition rallia la côte de Norvège.
D'après les indications données par M. KolthofT, l'état des glaces ne parait pas
avoir été favorable dans les parages du Spitsberg et de Beeren Eiland, tout au
moins pendant la première partie de l'été dernier. En revanche, la cote orientale du
Gronland était, semble- t-il, très dégagée. Cu. R.
Nouvelles des expéditions Stein, Sverdrup, et Peary. — En août 1899, trois
Américains, le D' Robert Stein, du Geological Survei/ des Etats-Unis, le D' L. Kann et
M. Samuel Warmboth, préparateur, qui avaient pris passage à bord de la Diana, le
navire envoyé pour ravitailler Peary, débarquaient sur la côte est de la Terre d'EJ-
lesmerc, au cap Sabine, avec le projet d'explorer cette Ile. Le sort de ces aventureux
explorateurs partis avec un équipement absolument insuffisant inspirait les plus
graves inquiétudes, lorsque l'on apprit l'arrivée de l'un d'eux, le D*" Kann, a Dundee
(7 novembre). Ayant rencontré V Eclipse, baleinier écossais en croisière dans la mer
de BafTin, cet explorateur s'était embarqué sur ce navire, tandis que ses compagnons
ont, paraitil, préféré attendre le passage problématique d'un autre baleinier i>our
revenir dans le sud.
Les journaux américains [New- York Times du 10 nov., Phildelphia Press, 1 1 nov. )
donnent, d'après le D*" Kann, des renseignements assez confus sur les expéditions
Sverdrup et Peary, qui ne doivent être acceptés que sous les réser>es les plus
expresses. Aux dernières nouvelles qui remontent à août 1899, Sverdrup projetait de
poursuivre le plus tôt possible sa marche vers le nord par le détroit de Smith. Or,
d'après le D"* Kann, l'expédition norvégienne aurait passé l'hiver 1899 1900 dans le
détroit de Jones. Si le fait est exact, Sverdrup aurait donc renoncé à son projet
d'exécuter la circumnavigation du Gronland.
Suivant le D'^ Kann, le lieutenant Peary, aurait atteint le fort Conger, au prin-
temps de 1900, et, y hivernerait actuellement. Tous ces renseignements sont très
sujets h caution. Ajoutons que l'on n'a aucune nouvelle du Windward sur lequel
Mme Peary est partie avec sa fille pour rejoindre son mari. On n'a plus entendu
parler de ce navire depuis le commencement d'août, date de son départ de Godbavn.
Ca. R.
Ubérmlitè américtina pour !«• ezpkvaUoiu polaires. ^ Vn Américain*
M. Zrt^lor, « Tht* Hoyal BakiiiK Powder Man », a n*M»lu do hire entre|iiTii(lrr, à
«m (itiin, une ex|M'<<lition vers le PcMo Nortl. il rti a couilv lo diiniMin h un ancion
<t>llaU»rateur de IVarv i*l Av WVIIman, M. Kvelvn B. Hald\^\n, merolirp du W'^alhrr
Bureau Huirau contnil mét('N>nilo^i(|ue de^t KtaU l'ninK vu lui ouvrant un crtnlil
illimiU*. M. Zritfler doil acheter deux nolidcH nnvin*««. dont Tun servirait de dê|HH
et «le Imih* d*t»|K*nitiou!i. L ex|KHlitiun m* mettrait en ruute Vviv prtH^hain, et, partirait
de Ui Terre Franv^ÎH Jf)S4*ph. tlli. H.
Proiet d*iiiia organisation intamalionala da stations météorologiques dans las
réglons antarctiques. — L*anntH* prtN*liaiiie, l'Angleterre, TAIlema^ne, et. pridmble-
ment é((nlem«*nl, ri->o«tM\ mettront en mute, oliatMine, une grande ex|K*<litîon ven
l«*A n*Rion*i encon* inninnue** qui envelop|MMit le |MMe nud. Ij*^ ot^tervatoin^^ du Oip
et de MeliNMirne tloivent rollalM»rt*r à eetle ^^rande o*u%'re |iour la mél(Vf>ro|o^e et le
maicnèli««me tern>««lre; de«> H(alionM Hei\>nt, d'autre |Mirt, imttalItV» h Kericuelen, aux
ShetlamN du nud, et, a Tile des KtaU.
Ilan» une cummuniration ailn*^sêe à la S<N*it*té de (ir^^fcrapliie en même tempH
«|u*à d auln*ii a«iH4M*iationn et a la pn^^M* M*ientili4|ue, M. Henr> k An*to« ?*ky demande
que U^ nation** maritime» m» eonrertent, |Hiur partiri|M*r à cette entn*priH«\ en
iii*»tallant, fHMidant une anntV. un |M>l\K(»ne de Ntation** mcl(*oro|ogiqueH entn*
l'Amérique du Sud et le^ terres antan'ti(|ueH. (> p<i|yi;one eompn'ndrait : Punta
Armai», l'ile dt^ Ktats, le cap IMIar, et. Tune dt^ Iles de ran*lii|»el de Diep)
Itamirez. au »ud 4»ue^t du cap llorn. puis, le*» ile^ Falkland, la (itMir^ie méridionale
et le«» SlietlantI du Su<i, enfin, une«>u deux station*» dans la n'*Ki<>n des tern*s divou-
vertt*n |Mir IVxiMHlition de la //f/'/K-'i. In |Niml n-M*nu de stations fournirait une
ci»nnai*»Mince approfondie de la météi»rolof;ie de toute cc*tte |Nirtie de l'Antartitque,
et, une annn* d'idwTvnlionH »unirnit |N>ur faire connattn* la man*lie d<*s dépren-
•»ion% tMin>metn(|ueH qui |MHM*nt au sud du cap Iforn.
L*enM*ml>le dt*s i»hs(*rvations fornirrait une contributitMi des plus imfNirtantes
à IVtudede la Mtuatitm atmo«»piiérit|ue en k'enéral.
irapn-s M. II. An*l4msky, la Fnin«x* |N>urrait, sans trop de frais, établir une
mission aux lien l)irt;o ltamin*z, qui f<»rment un a\ant |N>«*te admiralilement plan*.
Expédition antarctique suédoise. — t Ml annonce, |Miur I1M)I, une nouvelle ex|M'*tli
tion antan^tique, (trtfnniMr |mr le U' tMlo .\iinlen«»kj<t|d. et tMittnnt |»a\illon suétiois.
M. (). .\ortlen<»kj*i|d a entn^prin de n«*mhnMiM*H explorations dans l«*s n'*Kionii
an*tiqueii v{ |>i»n*ale«>, ain««i que <lnns la xone au«drale; nul nV«»t donc plus qualifié
que lui |M>ur explorer les nVi^^i)^ |M»lairvn et y faire de Uinne tie<M>^ie M*ientilique.
Le* frai« de l'exiM^lition, évalués à ITrfl IMN) fr., M»nt déjà h mtiitié couverts par de
fri*nrrpux mt^'fne«, i*t, S. M. le n»i tK^ar, qui a itijà donné tant de pn*uvi*j« de sa
litirralite éi*lainV en faveur de la p'^Krapliie, a pn>mih une im|M»rtante f«ul>vention.
L'exfHViliiioii *era emlMin|utvsur V.iuianhr d«»nt la carrière a drjà été si brillante
dan* le» mrm |ii>lairvs.
Cil. H.
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530
TABLE DES MATIÈRES DU TOME II.
Séance solennelle de la Société de Géographie du 5 décembre 1903. Réception de la
mission saharienne 433
Discours de M. Grandidier, de Tlnstilut, Président de la Société de Géographie. . 433
Communication de H. Poureau. — De l'Algérie au Congo français par TAîr et le
Tchad (avec sept figures dans le texte et une carte hors texte) 436
Discours de M. Laygues, ministre de Tlnstruction Publique et des Beaux- Arts . . 46 i
Hautreux. — La côte des Landes de Gascogne (suite), [avec onze figures dans le texte). 464
Les travaux du « Coast and Geodetic Survey « des États-Unis dans TAlaska, de 1867
à i900 484
Ned NoU. — Note sur la cartographie, du Dahomey (arec une carte dans le texte) , 487
Gabriel Marcel. — Les navigations des Français dans les mers du «Sud au début du
xviii<» siècle 490
INDKX ALIMIAHftTlgrK KT ANALYTIQIK
4ftr, «Maaricn* raur« prrt «tr M'*irinff«'n, l'j3.
AârilV*, ton »ou«»mfnl r<»iniiieri ii), li«».
Abb« 1^;, lU,
Ami <*I (fr4«f«^r |>h>ti«|u«* «lu M4r)l.tntl.
3il.
I. I<*ur« hiliiUlii»n«. >ii.
.Ih*|kirili<m du ri>\aiimi* d* . 4*.
Atikt#ti% l>u< ilr* . BilMstiUt»n .in :.>|ii<*. '13i.
ibruim, Iriir^ trrr«in« irUcMir*«. «ii.
AbywUl i*lttraii>, JT..
«• t«rmin«i*in ilftn« 1% valkr> du Nil
ilUm . i%
— Kipl'>rilion «Ir •■■% {•ro«iii'«'f e«|U.Ht»»
ri»l« *. I" • •
— Vojwr .1^ M. \Vrin»>. 31*
A^ui^ i>ir/. l'/u^, »«»ri a« lion »-ir le rAxonnr-
inriil. i* I
\Arii(i'in« t|r la i]iito*iti* r •■«■«'nu^' «l«n«
1 4tfn «^îilirrf , AU i»tur« i|« * «po«)ii«'«
,1 ' •; ' '.'i ». ••Il ft-'r lî »'i« Ij «1.- ..i»:ti«i'i il< *
fior« •. j*.
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Alf bamtUn. « n or •- i • . • -
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Alnqti« «lUflMAéa. -'. . '^ ••! «*•• •>. ^ ni* ;< r<
A|nqti« •quatonalt. «••i.*- -i i / ■•• /«* a-i
Atnq«« ontault I t; n*. •*•• « .
- on«aUte a:>BUind«. * '
-- «oqUii* !•'
portugaut. i.
A9*4é«. /»*
Aqtdtr. • I > '. I . • mi' ' '■ .' '
I , ■ . ■ » . \ . r • . it
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AqvAllal* t*
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AaMfiKr J Kl«»rr ilu (jiik.t.-, i'if,.
Alal, «« florr, v«.
Alaska i:ui (lr« irUcr« au rfnl tW D, r.t.
- Kipliiralion« aitirnrair»r«, j*.'1.
■ - Tra%auiduOk4%tan<lt lrlicSurTr%.i«i.
Alala9«« «Itounmrv e l transi li**ti, v3.
Alhait-Edottard lUr . 3i:.
Alféria. «a |m»|iu laiton cun>^' rnnr, 'hJ.
AllaaagM, CAtra dr la mrr «lu Nord. JV:.
•r* rolonir«, ii\.
âlUmaaâs. li*iir ri>tnnirrrr au Maroc. K/i.
Altar, «<>n 4liiiii<lr. 7.
.iUttuiU, pt*u inHurnrr «ur h ^' i:«*Ulion, )«.
AUttuiien, Irur iur%urr, '.**■».
- d*»* AmJc* de Quit«». T.
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532
INDEX ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE.
Arctiques (Expéditions), 60, 149, 329, 517.
— (Régions), leur flore, 81.
Argent du bassin du Niari, 165.
Arméniens, leurs habilalions, 301.
Arroenius. Action de Tacide carbonique de
l'atmosphère sur le rayonnement, 203.
Asie, 46, 133, 217, 300, 401, 498.
— (Géographie de 1'), à TExposition, 371.
Asie Antérieure, Géologie, 247.
Asie Centrale, Distribution des plantes, 81.
— Exploration de M. Sven lledin, 133.
Asie Centrale Voyage de M. Obroutchef, 391.
— Mineure, Explorations archéologiques
belge et anglaise, 46.
— Orientale, sa morphologie, 498.
Association française pour Tavancement des
sciences, 233.
Assouan, son bassin de retenue, 219.
Assyrie, 252.
Astronomiques (Travaux), dans le Haut-Ouban-
ghi, 263.
Atakora (Monts), 487.
Atlantique (Océan), 463.
Australasie, lis, 327,513.
Auti'uche, son élevage sur le Niger, 19.
— à Agadôs et dans le Damergou, 2i6.
Asaouakh, 447.
A'Zendé, 308.
Babylone, 254.
Bagandas, 415.
Bagdad, 253, 259.
— son importance commerciale, 261.
Bahar-el-Ghazal, 453.
Bahina de Caceres, Lac, 228.
Bahr-el-Ghazal, Mission du capitaine Roulet, 306.
Daillacd (E.). Les terriloires français du Niger,
leur valeur économique, 9.
Bailly, rivière, 344, 346.
Bain (H. F.). Géologie des Monts Wichita, 146.
Bakari, 282.
Bako, 112.
Bail (Lac), 128.
B\Lcii (Ë. S.). Les glacières naturelles, 152.
Balingos, 345.
Balkans (Péninsule des). Géographie physique,
2U9.
— Exploration de M. Cvijic, 399.
Baloutchistan, son orographie, 408.
Banamba, 11.
Banquise du Grœnland, 330.
Baoussedel Biel, son pont naturel, 43.
Baraba, steppe, 378.
Baro, description de son cours, 29, 320.
Barotsé, Expédition du major Gibbons, 3(4.
IVxuRowa (D.-P.). Le désert du Colorado, 510.
Dis- fonds de l'ancienne mer intérieure du Haut-
Congo, 137.
lialelierie sur TEIbe, 366.
— sur le Sénégal, 410.
— sur le Tchad, 452.
licrhna, sa culture au Soudan, 49.
Bédouins de Syrie et de Mésopotamie, 424.
Beeran-Eiland, sa géologie, 515.
Behring (Mer de), État des glaces, 61.
ll.'lifica (Expédition de la), ses résultats scien-
t. Piques, 335.
Belgique, son expansion commerciale, 127.
Berlin, son port, 368.
Biarritz, ses vents, 339;
Bibaoun (Col de), 292.
Birbir, description de son cours, 30.
Bochimans du Barotsé, 314.
DôBSBKEN (J. H ). La distribution des pluies à
Java, 328.
Bolivie orientale, voyage de M. Cerceau, 224.
BoivcHAMPS (De). Mission en Afrique orientale.
25.
BoxNEFON (E. L.). L'Afrique politique en 1900
(analyse), 153.
BoNKEL UB MÉzièftBS. Mission au Bahr-eI*Ghazal,
307.
Bo.>(MEii (Gaston) et la géographie tx)tanique,37.
BoRCiiORBViXK. Expédition à la terre Victoria, 6 >.
Bornéo, mission Nieuwenhuis, 148.
— à l'Exposition, 384.
Bosnie, à l'Exposition, 210.
Botanique (Géographie), son évolution au
XIX" siècle, 35.
— de la Sibérie et de l'Asie Centrale, 81.
— de la Russie, 496.
Boucle du Niger, 22.
Boughira (Mont), 282.
Bouleau, son rôle dans les forêts arctiques, 84.
BounoKOis (Le commandant), travaux du service,
géodésique de l'armée, 237.
Bouzeggou, 181.
Brbitigah, météorologie de la Sibérie occiden-
tale, 217.
Brésilien (Plateau), 322.
Brooks (A. H.). Les gisements aurifères du cap
Nome, 325.
Bruhnbs (J.). Les phénomènes éruptifs de I&
Russie méridionale, 216.
Buitenzorg, son jardin botanique, 383.
Bureau topographique de Madagascar, 186.
Cafi, sa culture en Abysstnie, 28.
— — à Java, 383.
Californie, tremblements de terre, 2S4.
Camasland, 145.
Cameroun (Nouvelle carte du), 220.
(.•a7n;>oj du Brésil, 324.
Canaux (iv\ bassin de l'Elbe. 366.
Candollb(A. de) et la géographie botanique, 36.
Canne à sucre, sa culture à Java, 383.
Canons des Balkans, 300.
Capture du haut Danube par le Rhin, 211.
— des anciens affluents du golfe Persique
par le Tigre et TEuphrale, 250.
Capcs (G.). Les sanatoria en Indo-Chîne, 236.
Carbt (F. W.). Voyages dans les États Chftns
chinois, 46.
Carihuaizaro, son altitude, 7.
Carlhbim-Gyllbnskold (V.). Découverte du point
culminant de Spitzberg. 59.
Carte de la Corée et du N. E. de la Chine
(anal.), 65.
— du Cameroun, 220.
Cartographie : Madagascar, 184.
— Indo-Chine, 372.
— Russie d'Asie, 376.
— Indes Néerlandaisee, 382.
— Indes britanniques, 386.
INOKX ALMIABI-.TlurE ET ANALYTIgl K.
:.33
— l.hinr. i*'l,
— Tunjiiir «r\%i<. i"»,
GMC«d«-llemaUiBS. li'.
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1 t/imtr «If U oMf «l'Ivoirr en I*'»». 4T.
(4>Miiirf fr4n<;4i*f«, Inir «urfArf, leur it-ipulA*
tii>n. If iir rt(ilt«iUiti«in. f**».
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— ilti iMr.fniArlh. li*"».
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COBQO. An« i«*niif tnfr inirrifurf, HT.
It»:nf tlf f «itf «r(»ArAtit *itn tu-^m «If f « lui
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I ut «l«i «4>ti romnirrrf I3T.
CoA^O frAn«..ii«. «Miii tinrAni^AlMin, T-f»'
f f ,'-« tlf r\«««M uiiinn fran*. ii<k<* |M*ur l'a^An-
rt :iii nt «|r* •! Knri ^, ;» ". I.
«lr« «IM irt«*« fr'iiw,.iiftf« df K*'**ltr3l|dilf »S34.
«If« \in» rif.nii^lf *. ï •"•
tlf k*' •■:rA|ihif r* •*ni»fnitiiir rt c«iininrr>
< î ijf , s^*».
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t'tmrrnft -n frtiu t> f*|M*?n«»li», 1.1t.
Coponho^QO. tni|MirtAnrf r«iRittirmilf. Ii*>.
Coppor Rivor. o«>
( fuuU»» llint« «If* rri;ton« Ant4rlit|ur«, Ifur
«•r.*:iM«* 1 .* .
I. «(Ml A |ii«< tiur*tlf rfrrplioii .1 M. Ft»urraii, iJ *.
Cordoooa lt< • h. r «l* . \^\.
CorOO t.irt*- lit «Ah «!>««* . l'i.
I . I \'» *il'«iri. J •'»
CoiACAChl. • ••! iît.lii«lf, T.
t te •!« « Uiti l*-* tlf i»4««tii:nf, i 3.
Cdto é Ivptrt KtAt 'If U • oioMi - fil 1 «'*0, k",.
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Coiopaxi. "i> tUitiKif. :
COttbra 1 I *''« «fnt«. 341.
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Crtoiéo. I*.*i* i)i>m< fif « rrupiif«. il*,
r» iitA L : •:>(»*.« m l"»*»"'. il*.
« M-r r «lu l-i<«in «lu ^tAn. l'^i.
f»» ^» rt-if . i«»>.
«If I \li*kt. iil
<lt 1.1 I iiiii' iii<ri4li«>nAlf. r^j,
Osatiolt «A»* Aliiiii«lr, T.
< I A*»^?. l.t|>i>>rjtii>o Arrhr«t|«iin«iu« eo A«ic
Uitifurr. •«..
«Aiftc % TniAui A*tr<in«inii«|ue« rt U>p »-
grAt'Ii. jii' « «Un* If UauI Oul*Anflii, i36.
634
INDEX ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE.
CviJic (J.)< Géographie physique de la péninsule
des Balkans, 299.
-^ Explorations géolojgiques et géographiques
dans la péninsule des Balkans, 399.
Daiilorben (E.-W.). Les navigations des Français
dans les mers du Sud, 490.
Dahomé, .sa délimitation, 48.
— sa cartographie, 487.
Dakota, ses moraines, li7.
Damergou, 49, 447.
Danemark à l'Ëxposilion, 126.
Danube. Études hydrographiques dans son
bassin moyen, 45.
— Capture d'une partie de ses eaux par le
Rhin, 211.
Déboisement aux États-Unis, 320.
Dèglb. Expédition en Afrique Centrale, 416.
Dehéhaln (H.). Rivières de TOmbrie, 398.
Delbrbl (G.). De Fez à TOranie, à travers le
pays des Ghiata (Vallée de i'Inaoun), 167.
Délimilation, du Dahomé, 48.
— des possessions françaises et espagnoles en
Guinée et sur la côte du Sahara, 133.
— entre la Costa-Rica et la Colombie, 133.
— entre les États-Unis et le Mexique, 511.
Delta intérieur du Niger, 14.
Démographie de la Serbie, 212.
— de TAlgérie, 502.
— du Klondike, 509.
— de Porto-Rico, 512.
Dem Ziber, 282.
Dbrikbh (J.). La géographie de TAsie à TExposi-
tion, 371.
— Voyage d*Obroutchef en Asie Centrale, 391.
— Races et peuples de la terre (analyse), 41.
Densités de la mer sur les côtes de Gascogne,
472.
Derbécaoaix (Le général). Discours au Congrès
des sociétés de géographie, 235.
Didessa (Vallée de la), 27, 31.
Dinarique (Système), 299, 401.
DmoELSTEDT (V.). Mouographie de la vallée de
Joux, 494.
Dinka, 307.
Dionlas, leur commerce au Soudan, 10.
Djel (Plaine de), 179.
Djenné. 14.
Dolmens en Abyssinie, 107.
Dordogne, ses bancs de sable, 477.
Don, 22.
Dresde, son port, 368.
DauuB (0.) et la géographie botanique, 39.
Dunes de Gascogne, 337.
Économique (Géographie) de la Suéde, 125.
— — (Congrès de), 396.
— > (Situation) de TAfriquc orientale alle-
mande, 139.
— — de l'Egypte, 218.
— (Valeur) des territoires français du Ni-
ger, 9.
EoNBL. Le climat de la Suède et les causes des
variations de climat, d'après M. Ekholm, 199.
Egypte, situation, économique, 218.
— origine de sa civilisation, 249.
— sa cartographie, 506.
Ekhoui. Le climat la Suède 19^.
Elam, 252.
Elbe, son origine et son importance écono-
mique, 363.
Éléphant, s& chasse en Abyssinie, 114.
Emeraude (Mines d') de TEtbal septentrional,
417.
Encler (A.). Végétation des monts Oulougourou,
310.
Eriksor (J.). L'île d'Oland, 495.
Êruptifs (Phénomènes) de la Russie méridio-
nale, 216.
Esbierg, son mouvement commercial, 126.
Espagne (Les origines de la carte d'), 66.
Espagnols en Algérie, 504.
Êtain en Bolivie, 230.
États-Unis, leurs forêts, 320.
Etbai septentrional, scH mines d'éraeraude, 417.
Ethiopie voir Abyssinie.
Ethnogi*aphie Am plateau abyssin, 29.
— des provinces équatoriates de TAbys-
stnie, 106.
— de la Bolivie, 226.
— du bassin de la Likouala, 343.
— de rOuganda, 415.
— des Choua, 455.
Ethnographiques (Études) au Japon, 388.
Ethnologie, ses progrès, 41.
Études géographiques à Madagascar, 183.
Eaphrate, 250.
— sa navigabilité, 260.
Europe, 43, 123, 209, 297, 395, 493.
Européens en Algérie, 502.
Expédition Borchgrevink à la Terre Victoria, 6 1.
— Moore en Afrique centrale, 143.
— Gibbons au Barotsé, 314.
— Grogan du Cap au Caire, 313.
— de ToU dans la mer de Rara, 329.
— Amdrup au Grœnland, 329.
— Nathorst au Grœnland, 331.
— du duc des Abruzzes, 332.
— de la Betgica, 335.
— du Pendule, 351.
— de M. Dècle en Afrique centrale, 416.
— franco- belge à Rerguelen, 419.
— Donaldson Smith, entre le lac Rodolphe
et le Nil, 307.
Expéditions arctiques, 60, 149, 329^ 517.
— antarctiques, 62, 6i, 333, 519.
— américaines dans l'Alaska, 223.
— Stein, Sverdrup et Pear>', 518.
Exploration du Zambèze, 52.
— de la Zambézie septentrionale, 52.
— de TAfrique orientale et du Nil, 53.
— de TAbyssinie, 105.
— de M. Sven Hedin en Amc centrale, 133.
— OcéanographiqRC de Fr. Nansen, 232.
>- de M. Gibbons au Barotsé, 314.
Explorations archéologiques en Asie Mineure, 46.
— américaines dans TAlaska, 223.
— chiliennes en Patagonie, 230.
— de la péninsule des Balkans, 299, 399.
Exposition universelle (La société de géographie
à T), 71.
^ (U Géographie à D, 123, 209, 371.
— (Congrès de 1'), 233.
i (Lac), 354.
IM»EX ALFilABI^rrKirK ET A.XAnTIQIK.
&»
Têàùom l>«* . M rapf>anti(»n. 3i'*.
fumn^ lia lMi««in(tu \ukon, »•.
~ «lu \\f lUMlol|i|ir, nn.
.- «lu iMiir-Mrr«m, IM.
~ ilu Hihr ri <;h«Ml. Mf*.
- «lu li<* Knou, 31^
-. «Ir I M 1*41. iir
-- tlu !• Iu<l, 4 >i.
— «lu i.hari. i'«.
>* tn«rinr «lu *i|HUtirr^, rA.
faumeê inilonr%iriinr cl auftlMlimms leur liirn<'
«le <!' niftiralioci, J-'i.
Kat^it 'A. A.<. l/tru«rr i:r«iKrapliH|U€«lr /i 1»!
«ri. lui.
Trr (llinrr«i« «Ir^ rn î^urtlr. U"».
- du t»«%*in ilii NUri, K4.
~ — «lu Tonkm, f».
<* — tUn% Ir M lk>mou, >UiT.
— «ir« LAn«lr« de lyi*r«i|tnr. i".'»,
ftITtI t'-Ap .«r^ dr|iUrrRirnU, |)«i.
nalaaé*. *r« rt»rru. »
^7< nr du ) uk«tn «ui» fM-ur. >
— «Ir U S»l«rnr ri ilr I A«lr Ontralr. » I.
- du liahr ri <»li«iAl. l* <•.
- «lr« )|4»nt« Oul«>u*r«»iirt>u, JIO.
f«trr«lirrr dr« KUU-I i *. lil.
- «lu llio «randr do ^ul, •.'•'.
<lu T4tf4in«, HZ.
■ - «Ir l'tlr d'nUtid. «» ..
-- dr U Hu**ir. 4 • •.
Flou» n«^•lt«Ai»fc H. «t« V>ï> jfc du liruU nuit
Il dr '«•-|(oiiia<' dao« Ir «<'ii 1 Uur^t )ltn««Ain,
T»\,
Fi«* 'l.d. . C^Mifr dr rAfriiJur rtjtialon.ilr du
^Ud K«l au >ofN| Hiirvt Zamlirfrl t»ni;o , W».
F«i attta Hrii>. *«il«Mii<<n << on(»i.,(.iu« dr TA-
fnt|ur lifirtittlr .il|rin«n<lr. 1 . '.
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«Ir 1 A«ir antrrtrurr. J4T.
«Ir la flliinr nirrulionale, i*>4.
dr u rt'ttr dr U inrr du Nord, $'^7.
«Ir U |»rntn«ulr «lr« Itolkan*. iW. 400.
du l>a%%in du M* H4>roou. 307.
du Rioimindr do Sul, tll*
«lu cap N«mir. 3i'«.
• dr la Grande Brrlairfir, 3'T.
- «Ir rKtliat trpUninonal, 417.
- du «^ahara. 4i'».
- - dr l'iir «rOland, 4''"!.
-- dr iWvrrn KiU»'d, M%.
itetftri du lac All-^iLdiioard, 317.
OllMtA. I7J, l*%.
I»iaan»ft. K%plorali«»n du /ambrir «uprnear, M.
r%t*rilili4»n au ltart>l»r. 314.
Oll^Md*. «r« lMinr« dr «uildr, 47f*.
ni*>ililiiati*ii« *W *«»n rmbouchurr, 4^0.
#»/ i^-r «Ir* ra*rrnr». IM.
u. *% Kial d<«- da(i« lA mrr dr Brhring cl
I «»<rin Jiri'(ii]ur. «•!.
f#'.iri-iirr ^ |Hi.|tif . • *« raUM^, i04. iS^,
«ti.i'unm iTrrram^ jiu |iak(»la, 147.
dan« la |krt.in%ulr dr« Balkans, iW, 400.
«lan« rindr. l>i».
-- d4ii« U «all«r «Ir l'Air, 4*>3.
i\.%n% I' « Al>riirir«. «<*
dan* l'ilr «1 (Man«l. 4'i3.
a. : irn %\r Fat.A«r'«nir. i\»*.
dr iMr Jan Ma>rn. 3.*-*.
dr% rr .*i>»n^ anUrri|«|ur», j3».
(•lAv t «I » 'Ml. .\jt ^tiiran dr itravenoire et Ici
MMifff • oiinrralr%dr Ro^at, li7.
«•i4t»i%*. Ki|Mdilion du Prn«lulr, 3*1.
t,,.ftmr f !4»niiiirrrr tic la; au Siludan, lu.
Ooré Mont . i*.
(. •a-.t* -<•. Il • Vii}af^ du Ur Nalraclia au Uc
\u t«iria. lit.
0«m Farte. .**.
Q^vrtfM. lu««.
Otttn«. ">i.
Or—ét I BrtU^a. «a h<Niille, 3 v».
i«aft%fit>nB -A ; lh*«our» au Congrri de« N>-
cictr% de («ri./rapliie, ;S34.
536
INDEX ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE,
— Discours prononcé à l'occasion la de
réception de la mission saharienne, 434.
Granit des Northern Cascades, son action sur
les roches tertiaires, 146.
Graphite en Bolivie, 230.
Gravenoire (volcan), son origine, 127.
Grat (G. D.). Exploration de la Zambézie, 52.
Gribingui, 458.
Gkisbbâch et la géographie botanique, 37.
Grœnland. Expédition Amdrup à la côte orien-
tale, 329.
— Expédition Nathorst, 331.
Grogan (E. s.). Expédition du Cap au Caire,
315.
Grousines, leurs habitations, 30 1.
Guinée. Délimitation des possessions françaises
et espagnoles, 136.
GuU-Stream. Origine de ses eaux, 151.
— son influence sur le climat de l'Europe
occidentale, 200.
— variation dans sa puissance et sa direc-
tion, 208, 232.
Guyane. Voyage de M. Levât, 68.
Haagb (W.). Les côtes allemandes de la mer du
Nord, 297.
Hahitations en Serbie, 212.
— des Chiriguanos, 226.
— dans le Caucase, 300.
— des Balingos, 346.
— dans la Nouvelle-Guinée, 514.
Haddon (A.-C). Anthropogéographie de la Nou-
velle-Guinée, 513.
Hahn (C. von). Les habitations dans le Caucase,
300.
Haîalna, 172.
Hambourg, son port, 368.
Haoura, 179.
Haoussas, leur commerce, 21.
Harrar, ba position, 26.
Hasli. ses terrains glaciaires, 49 i.
Hassert (Kurt). Traces glaciaires dans les
Abruzzes, 494.
Hal'sek (H.). Colonies allemandes impériales et
spontanées (analYi>c), 420,
Hautrëcx (A.). La côte des Landes de Gascogne,
. 337, 463.
Heldring (D. E.). Un nouveau port sur la
route de l'Extrême-Orient, 328.
Hepites (S. C). Météorologie de la Roumanie,
131.
Hérault, ses conditions physiques, 526.
HerxégoYine à l'Exposition, 210.
Hess (J. J,). Position géographique de La
Mecque, 3()2.
I1eui>euekt (L). Vers les grands lacs de l'Afrique
orientale (^analyse), 154.
Himalaya, 40.'<.
Hindou-Kouch, 40«J.
Hindous (Commer(;ants), en Afrique orientale,
141.
Hindonstan. Travaux du Géological Survcy, 303.
— à l'Exposition, 3s6.
— projet de chemin de fer indo-européen,
407.
HoLDiCH (T. H,). Projet de chemin de fer indo-
tun)pcen, 407.
— Carte orographique de rAfghanisUn et
du Baloutchistan, 408.
Hollande, .son afTaissement, 298.
Hombori, 23.
Hora (Lac) 319.
HouWe en Abyssinie, 27.
— en Chine méridionale, 294.
— dans l'Inde, 304.
— en Angleterre (la question de Tépuise-
ment), 356.
— en Sibérie, ,377.
Hydrographie du bassin du Nil Blanc, 29.
— du bassin moyen du Danube, 45.
— de l'Afrique équatorialc, 119.
— du pays de Galles septentrional, 128.
— du Bahr-el-Ghazal, 306.
— de la Likouala aux IJcrbes, 344.
— du bassin de TElbe, 363.
— de rOmbrie, 398.
— de l'Asie centrale, 403.
Ichim, steppe, 377.
Iferouane, 441.
Iliniza, son altitude, 7.
Imbabura, son altitude, 7.
Iméréthie, 301.
Inaoun (Vallée de 1'), 173.
In-Âzaoua, 441.
Indhuùson de l'axe terrestre, son influence sur
les climats, 206.
Inde anglaise. Voir Hindonstan.
Indes Néerlandaises à TExposition, 382.
Indo-Chine française à l'Exposition, 372.
Inondations dans le désert du Colorado, 510.
Iran, 247.
Italiens en Algérie, 504.
Itinéraire de la mission Foureau-Lamy, 24.
Jan Hayen (Ile), 329.
Japon à l'Exposition, 386.
Jarvis (D. H.). Etat des glaces dans la mer de
Bering et l'Océan arctique au nord de TAUs»-
ka, 61.
Jastrebac (Monts), 214.
Java. La distribution des pluies, 328.
JoRiT (E.). Le cours inférieur de la Likouala
aux llerbes, 343.
JonNSTox (H). L'Ouganda, 413.
Joux (vallée de), 494.
Kaghéra, rivière, 312.
Kakhétie, habitations, 301.
Kandt (11.). Découverte des sources du Nil. 311.
Kanem, 453.
Karo, 114.
Karstique (Phénomène) dans les Balkans, 293.
Kartalinie, habitations, 301.
Katanga (.Mission du), 138.
Katch, 142.
Kellen (P. van der). Expédition dans lliinier-
land de TAngola, 309.
Kerguelen. Expédition franco-belge, 419.
Kehsting. Positions géographiques dans Thin-
tcrland du Togo, 220.
Khingan (Grand), Montagnes, 402.
Kiloua (lie), 52.
Kirchet (Mont, ses terrains glaciaires, 493.
Kirounga, volcan, 317.
Kivon, lac. 313, 315.
INDEX ALPUABbTlQlK ICT ANALliTM K.
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i. Ki|>)i»ralioii fri*ok»iriquf« TA,
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Mit i«»\^ii II 1» > IUpp»rt «ur lr« cImbi»
d*««r d»i kl'tfulikr. ■#«..
HadagMcar «Kiudr^ irrtiffnphiqur^ à), f U.
Mtadcbori» <.lirinin dr frr dn. 40i.
. •pn>%inrr ru*M» d<» Koi«n-Tuunir^ Wl.
! y 4\t»t«ltli («.I ri I>aiio^Tt« V.|. Li |m|HlUlki«
run>|Mrnnr rn AlKirir, *miJ.
■ftaga. i'it.
Haagmrail^ir), 3 M.
Haayara I44- . 3V*.
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M*«t tL li . \jr% iinirinr« dr Li rartc d*Knmf<»
. mal , <Wk
Lr« Il i> i^Mtttin* 4t«*« Kran<ai* dan» le* mer»
du >u«l au 4lrt»ul du \%%n* «trrir, 4M.
.V«i'«-*i«iN>/ii^i run>|««*nnr« «rndue»«u Suodaa,
♦».
V'.ftfTf d4n« ta <ain>n>lr, 4**1.
Haroc, ti.:.
Vo>.ik'r dr M. dr Srfrimaxr, t9l.
)|«iitti Ih:. A.-, tx (Minl nalurrl du Itooune d«l
lîirt l^i/rri". il.
1^ «l<rliM»tiitrir anat>«r\ 4.3
MaryUad i»r.it;ra|ilii- |>h%«ii|ur. an.
Mi«<itr A . La irrtitfraiihir ItaïUnique et «oa
r\4»lulli>n au Itl* <*ir«-lr. JS.
\I4i1iAn K . nr«-«>nnai%«anre dr t*arr du mrri-
4jirn dr ^Iuil4>. I, fiV
Hamrat. l.rur ('4>tunicr(r au N>U4Un« V.
Mbiaa, i^ \.
M'BoMou, . •:.
Hacqua Ui "^i |<«>*)(i*)n |^4>^ra|lhîl|ur, Sti.
;;• I " / . I r.i Ï>{H* ti}dr\vra(i*iiqur'« J9t.
MtkBMMlougauia. t::.
*;.♦ m.'' .'Hir Au'»«*nn«' dr I'Amc <>nlnile«M«
•tu lliut (.•»t)«*«i. I iT.
«I • lu • dr I \fri|«r Onlrile, 3|P.
r. r K' I •.' nttii-t, *• n ri|t|tir«liuo, I.
MatopoUflua. zr.,
Mcttoua. 1'.:
' .- . ; %•• .r 4lu t« rtiiiri* par lolrusion de
•rrinit, 1 •' .
t/w«- '• • ,'-r <tr \y H«»uiiianir, 131.
- dr \x ^il^rfir. ilT.
- du >ti'1 iiu« «I arrt«4in atlrmaMl« 3tf.
«t«* U «'t •!< (»t««-iitnr, Xto.
«1>* |i«Ttf 11 I i*in«|. ^|7.
V'.'-.' .1, ft *"i!i.*ii» «Un* les réffMiaa au-
Ktudr« Ml Ji|«in. 3 «.
Vi Mil I M |t. «uiuu jh^'ffriidikioc» lia la
ini%%i«>n «Ir lUi... Iiamt**. «S, *#.
< HtsdouU. t« '*.
ViMv du Ki<»n>lilkC. trur riploiUlîon H ter
pr«M|u( li«'n. »*.
Vi*i#r .lU««iri du Nian* l'il.
lii4M*rrt .llirhr«*4» de rK«l Udivien, tM.
Mtafrélta, 3«|.
V>«i •'N de HtMM hamirt, f^.
Tuulcc, 4«.
838
INDEX ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE.
— Fouredu-Lamy, 49, 135, 241, 425, 433.
— du Kalanga, 138.
— Nieuwenhuis à Bornéo, 148.
• — Leclère en Chine, 294.
— Roolet dans le fiiihr el fibuftl, SML
— Bonnet de Mézîères, 307.
— Pavie en Indo-Chine, 372.
Missions topographiques à Madagascar, 191.
Missionnaires français de Zi-ka-wei, 101.
— de Bagdad, 261.
Miflsouri, âge de sa fosse, 147.
Hombaz, 141.
Monaco (Prince de). Résullals géographiques de
sa seconde campagne au Spilzberg, 150.
Monaco (Principauté de) à l'Exposition, 126.
Hong-Tze, ses houillères, 29i.
MoonE(J. E. S.). Expédition au Tanganyika, 143.
Moraines du Dakota, 147.
— - dans les Balkans, 299.
MoRENO. Explorations en Palagonic, 230.
MoROAx (J. de). Noies sur la Basse-Mésopo-
tamie, 247.
Morue, sa biologie, 232.
Motcha (Plateau du), 28.
Houlouia (Rivière), 180.
Hourlé, 115.
Moussoura, 49.
MuxRO. Exploration archéologique en Asie
Mineure, 46.
Nansen (Fr.) Nouvelle exploration océanogra-
phique, 232.
Nathorst (A. G.). Expédition au Grœnland
oriental 331.
Navigations des Français dans les mers du sud
au début du xvnr siècle, 490.
Ndour (Monts). 283.
Nécrologie Béhagle (F. de), 52V,
— Berger (S.), 158.
— Blanchet (P.), 523.
— Borgnis-Desbordes (le général), 156.
— Cointet (de), 158.
— David (A.), 524.
— Decœur (le lieutenant-colonel), 156.
— Lamy (le commandant), 157.
— Masson (G.), 72.
— Passage (J. de), 524.
— Pérégot (le vice-amiral), 72,
— Torell (0.), 524.
Neige dans les Balkans, 300.
— dans les régions antarctiques 333.
Neigesy leurs limites dans le Caucase, VJT.
Niari, son bassin minier, 161.
Niavarongo, rivière, 312.
•NiEuwERHuis (A. W.). Mission à Bornéo, 148.
Nifler, 2oo.
Niger (Territoires français du) leur valeur éco-
nomique, 9.
— le cours du fleuve, 13.
— ses rapides, 20.
— son régime, 410.
Nil, abaissement de son niveau en 1899, 218.
— Travaux d'aménagement, 219.
— Découverte de ses sources, 311,
— limite méridionale de son bassin, 416.
Nil Blanc, 29.
Nioro, 4:0.
Noi.NTEL (le marquis de), ses voyages, 421»
NoLL (Ned). Notice sur la cartographie «Ju
Dahomey, 487.
Nome (Cap) ses gjisemmuU awifèneSy 3SS.
Muté (Merdn) GMm allenuMlea, »7.
WOTtiwm-Gatcades, leur géologie, 140.
Norwége à l'Exposition, 123.
NouTeUe-Guinée, son anthropogéographie, 513.
Nyiro. 142.
Nzakara, 289.
Odroutchbf, Voyage en Asie Centrale, 391.
Observatoire de Quito, 8.
Océanographie (Société d*), 397.
Océanographique (exploration) de Fr. Nansen «
232.
Œland (lie d'), 495.
Œuvre géographique de la mission de Zi-ka-
wei, 101.
Okhotsk (Tremblement de terre ù), 133.
Ombrie, ses rivières, 398.
Omo (Vallée de l'), 27, Uii, 319.
Omsk (températures relevées dans la région dM,
88.
Oppenheim (Max Frh. von). Vom Mittelmcer
zum persischen Golf (analyse), 424.
Or dans la vallée du Baro, 31.
— au Klondike, 56, 510.
— en Serbie, 209.
— en Bolivie, 228.
- dans l'Angola, 309.
— au cap Nome, 325.
— en Sibérie, 377.
Orographie de l'Afrique Equatoriale, 121.
— de la Péninsule Scandinave, 124.
— — balkanique, 299, 401.
— de la Mandchourie russe, 405.
— de TArghanistan et du Baloutchtstan. 4>.s.
Ossétes, leurs habitations, 301.
Ouambonndou, 222.
Ouargla, 241.
Ouha, 108, 110.
Ouhanghi (Travaux astronomiii^ues et topo^sra-
phiques dans le Haut), 263.
Ouganda, son chemin de fer, 140.
— Climat, ethnographie, administ ation«
413.
Oulad-el-Hadj, 170.
Oulamo, 107.
Oulougonrott (Monts) leur régélation, 310.
Oural, sa flore, 497.
Oussouri, sa colonisation, 379.
Fada, 1(9.
Paludisme, rôle des moustiques, 414.
Pamir, sa flore, 9!^.
— son orographie, 409.
Parisbt (G.). L'arbitrage anglo-vénézuélien d •
Guyane, ol^">.
Pas de l'Arc (Lozère), 44.
Patagonie (explorations chiliennes en), 2)0.
Pavie. Mission en Indo-Chine, 372.
Pearce (F. B.) Voyage en Afrique orientale, 51«
Pèche sur le Chari, 455.
— sur le Gribingui, i59.
Pegun (11.^), 327.
Pt.vcK (A.).La capture du haut Danubj par le
Ubin, 211.
INDKX ALPHABrnQl'S KT ANALYTIUtB.
Piii*Lr4 •Manuel <1«). R&po«^ dr« droiU terrils
ri«u\ il«* U Rrpubltqoe de C«*«U*iUca (AIM-
lj%r , I5J.
Pmaa l*uii*âu-, iC.
fênê à rKi{Mi«itton, 3<>i.
-- Mtn onnrniphir, in'».
fwik|«« 4»«»ir<'-.««Hi comhirmeni propre»* i f p«r
feUrmuui i)l<>nt>, }3i.
Trrn- . n.r.,
l'Sv^v*' «M^oiTraphir-. làl.
U<* U |»rnin«ulr ik« Ball»«o«, SVt, 3W.
iJu lUnUncl. 3ii.
FiUhtBcba. «Ain altiiiKlr, T.
êUitnki"H flu (fUirMrr«nis IM.
Vhittne en Ikdt^ir, /?•.
/*/>"«^iiu Ik4««in «lu Nun, K>i.
rn H'tlnir. i»v.
riuuÊ itiri« Ir lMi««in tlu t>anutM>, r».
rn Uotimanir, 1 1».
. i\kn% \e U««ln «li* l'KII»r Xr,ï.
— «Un« l'Miiifan^U. ili.
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lU^ryttmf ttiom iïf% trrriloircA iniliUiref au
Tonkin» I U.
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Mhim '«Ufdurr du baul Uaiiubr par Ir - >. :»||.
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llii inNotEX -F. «ofi . Miiriditd«»/ic «lr V\%%^
t»rirnl4lr. •'»«
Rikotta Jjir « .
Rila, «r^irrretn* irUnairrt. i»"».
IUq Or«i4« 4« tvl. «a ^«-v* uti«»n. 3ii.
/{fifi'/rt, lrur« mi>ilili«-ati4»n« «ur l« « r<*Ua d**
Gs%«*4>frnr, 4*i»»
li«. «a ruilurr »ur Ir Niirrr, l«.
Rodolpha -Ut . 116. ilv.
Roi OMtr iTrrrr , J.i$.
iMonli. 144.
I, n«irrr. 313.
lloitat, inift*ion dana Ir RabreMihaial, 3M.
RovaubO* M tnriétirtdofitr, 131.
Ro««tUi. rnirrr. Ji:».
Rovtelioviw. rivirrr, 31 7.
Koi</r llr Nion>a Banamba, li.
I;«m'%iu« I*. Ci. de-. r.ondiii«»nt pb>«i«|tte« «tu
d'ihirtrnirnl «Ir l'IlrrauM, '«i^.
Roavwivott. n^nrr, 31i, 4K*.
Roosi. n>irrr. .t.M.
Royal <iiurrr« dr , Irur «>nfftne, 1*7.
Bmt k Ki|MdiUon arrli«|ur du-,«l.
ROMIO. «.1 florr. »'•).
RttMio d'Asit a 1 KtpcMition. 374.
Rastio aiéndloaalo. Pbrnoiornea enipiiN. 3K.
Sabaag. ««m {««rt. 3>.
Sahara, hriifu.uiio» dr«|itn«e%»ioa» fran^ai^*
Sal. il
Salai Quialopbo llr dr . ««m rhmaU ÎÎ4.
>«i%i>1«i* <i Nttira «ur It «luinhuUon dr«
|tltnlr« rn **(!>< rtr ri iliti« rA«ir Ontralr, *l
.^/it'trf dr U llu**ir nirri*lM»iwktr. 317.
8aB-Rala#l. »*•«• icr «lr l*«t4i;onir. SJi.
^iin-i|'«n«j rn lfi(J<» <'Jiinr, • t*».
Saagba. u »,
Saaaaa Haoaaaa. il.
Sastkol M<'nU . 4-*.
Saya Ma«*ir du , £^.
Icaadiaatta. art for^tt. »4. »'•
— ««Hi orofraphir rt «a aroloaie, Ii4.
!M««iaAi.%aT \y dr . I.<r lac L«d«>fra au puiot
dr «ur lbrmiii|ur, li"*.
A. 1*. W.i cl la aeographia bolaak|a«.
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S.«aAMa F. C . Laa itiicmaoU aimfèrea du
cap Nomr, UA.
>oi«mMaTa ■<# \ l.^Tr« dan* le drtcrt oriaolal
d lv> pir, Uth,
540
INDEX ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE.
Sebon, rivière, 111.
Sboonzac (R. de). Voyage dans le Sud-Ouest
Marocain, 201.
5e/, commerce du — an Soudan, 11.
— à Tombouctou, 16.
— des steppes de TAsic Centrale, 91.
— de Bolivie, 229.
— au Soudan, 451.
Sel végétal des Balingos, 3i8.
Sénégal, note sur sa crue, 410.
Senghia, 283.
Serbie à TExposition, 209.
— méridionale, démographie, 212.
Seward (Presqu'île) ses gisements aurifères, 326.
Sharpe (A.). Exploration de la Zambézie, 52.
Siam à l'Exposition, 390.
Sibérie, Distribution des plantes, 81.
— ' chemins de fer, 375.
— richesses minières, 377.
— colonisation, 378.
Sibérie occidentale. Météorologie, 217.
Sidi Mellouk, 182.
SiEWERS (W.). L*exploralion de TAmérique mé-
ridionale au xix** siècle, 513.
Sikait, rivière, 418. .
<UmiafU€s (Mouvements) & Madagascar, 196.
S11U.JAMC. Démographie de la Serbie méridio-
nale, 212.
Smith (D.). Exploration en Afrique orientale, 53.
— Expédition entre le lac Rodolphe et le
Nil, 507.
SviTH (G. 0.) et CuRTis (G. C). Camasland, un
exemple curieux de haute vallée, 145.
— et MsNDENUALL (W.). Topographic des
Northern-Cascades, 146.
Snellius, 3.
Sobat, 28, 320.
Société de géographie. Procès- verbaux des
séances, 07, 155, 239, 425 520.
— Séance solennelle du 5 décembre, 4'i4.
— à l'Exposition universelle, 71.
— (Concours ouvert par la), 75.
Société d'Océanographie du golfe de Gascogne,
397.
Sociétés françaises de géographie (Chronique
des), 77, 158, 525.
-— congrès, 23 S.
Soleil. Influence de ses tâches sur les climats,
202.
Somalie, son climat, SOS.
Songho, 164.
Sotik, 142.
Souifoun, rivière, 403.
Sources du Congo, 138.
— du Nil. 311.
— du Zambèze, 314.
— thermales de l'Afrique orientale alle-
mande, 352.
Sous (Vallée du), 292.
Spigl. Débit du Danube, 45.
Spitsberg. Découverte de son point culminant,
59.
— sa faune marine, 60.
— seconde campagne du prince de Monaco,
150.
STBPrsN. Explorations en Patagonie, 230.
.STBiif (Baron von). Nouvelle carte du Cameroun,
220.
Stéphanie (Lac), 319.
Steppes de Sibérie, 87, 377.
Sthadblu (E.). Éludes sur les territoires de
rUaupès, 148.
Structure et morphologie de l'Asie Orientale, 49? .
Suanétie, habitations, 301.
Suède à l'Exposition, 125.
— son climat, 199.
Sumatra à l'Exposition, 384.
SvEK Hbdin. Exploration en Asie Centrale, 133.
Swakopmund, sa météorologie, 309.
SwAROwsKY, les crues du Danube, 45.
Syrie (Désert de), 248.
Tabac, sa culture au Niger, 18. '
Taches du soleil, leur influence sur les cUnials,
202.
Tagama, 49, 447.
Taïga, zone forestière de Sibérie, 84.
Ta-lien-ouan, 405.
Tamboura, 283.
Tanfiliev, Phytogéographie de la Russie, 498.
Tanganyika, 120, 143.
Taodeni, ses mines de sel, 16.
Tarija, 226.
Tassili (.Monts), 440.
Tatares du Caucase, leurs habitations, 301.
Taxa, 176.
Tchad (Lac), 452.
Tchad, organisation des protectorats fraoçais,
305.
TchétchéneBi leurs habitations, 301.
Telle, 256.
Températures relevées aux environs d*Omsk.
88.
— des eaux du lac Ladoga, 130.
— (le la mer à Arcachon, 470.
— dans l'Alaska, 485.
Théodolite^ ses avantages sur le sextant, 263.
Tian-Chan, sa flore, 97.
Tibet, sa constitution, 408.
Tigre, 250.
— sa navigabilité, 260.
Tindesset (Monts), 439.
Tiniri (Plaine de), 440.
ToDD (J.). Les moraines du sud-est du Dakota,
147.
Togo. (Positions géographiques dans le hinter-
land du), 220.
ToLL (Baron de). Expédition arctique, 329.
Tombouctou, sa valeur économique, 15.
— ses voies d'accès, 16.
Tonkin, réorganisation des territoires mili*
taires, 134.
Topographiques (Travaux), dans le Haut-Ouban-
ghl, 263.
Touareg, leur rôle sur le Niger, 19.
Touches, leurs habitations, 301.
Toulou-Dergo, 28.
Toundra j sa flore, 81.
Tourkana, 117.
Tours serrant d'habitations dans le Caucase.
301.
ToCTÉi. Mission au Dahomey, 48.
Transcaspien (Chemin de fer), 380.
iNhKX iLPiiAB^rriQri-: kt analytiui k.
5it
îraïuf^^ten, ton étal Mturl. 3*V
Tt»"fMem^ni$ éê Irrrt à OlchuUk. I31.
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I '>i^f u<f<N^t mXrr la c>«Me rt \r >i»r^r. 'J-
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\ 'J- tn^ ,ut \la«*ir . «ilur |ir« « ilu Iai* Koi»3,
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r y i^r <|r M. (Urry Uan« Ir^ KUU r.hati4 <*lii-
- i|r \|. «;4irfCr«, ilu l4r Nai%a( ha au lie Vir-
loMi. Ul
- (le II. Kr.ixt a OtrU,. ti».
- «Jr 11. I)«M.r«|. fjr Vrt a l'Uranir, I».:.
— i|«* y. On «MU ni lkili«ir, il\.
I
- (|r M. «If SegoocAr cUn« Ir f>.-(). lUru*
rain. r>l.
•le II. Wi*llln en Ati>%«inir, SIR.
<lr M. OhrtMiti hrf ra A«U* Oninir, 3Vt.
WnUrn de la Fri*e, r*:.
\V%iTrii« \, J '. Iji rv»:i>>n t\r% lMi««foni|« dr
rannmnr mer inlenrure ilu llaut'(>>ngo.
137.
\VRi«4.raaia. N«Mi«rl itinéraire <Un« la province
de r.liKiuia. tii't.
Wffii.ni y. > \.i> ii:r rn Al>)**inie, 3|«*.
WichiU \l*ini« . leur fre«>l«i|ri<*, I \'».
Tasa^Ores. «<»n altiiudr. 7.
Tapacani. rturre dr Bolivie. .*i7.
Tuoa* «w»n lia*Mn «uikerirur, *»i.
Tao^Haa, m>« lu lut lierez, i**L
- ^f» mmc« dr cuivre, £'»\.
Si. l^o.
Zndn)Hf/*t^ il1.
lala UrM^ri . i tv
Xaibéia ♦ l.ik'iK* de f.iiie M (karani *t»n lia««in
*\v i-rlui du « ••tirfii, iii.
taabiaa »u|ieri«*ur. ^>n e\|doraiion |«r le
major titl»U»n. '*i,
drcou^erle de *e4 «ourer*, SU.
laabétta *4>plenlnonale, .j.
laadé» .**:. 3'"*.
Zéaao. >•
Il ka wai yi««ion «lf . Mtn uuiregëoirraphiitMe.
|ii|.
/fjir du Iwi^^^in du Niiri, l'îL
Iiadar. >*k 2k\ ki%.
toaal. lac, 3iv.
lapa, SU.
TABLE DES GRAVURES
Un sommet du Rucu Pichincha , 7
Le Mojanda de Malchingui 7
Pirogue sur laquelle M. Baillaud a descendu le Niger 17
Djenné, maison où a logé Caillé i7
Région saharienne près de Bamba ' 19
Greniers à blé à Zinder 21
Dans les rapides du Niger 2:î
La falaise de Bandiagara 23
Le Baro à Idoni n:î
Pied de la falaise à l'entrée du Baro dans la plaine Xi
Pont naturel du Baousse del Biel (Lozère) 43
Pas de TArc (Lozère) 44
Coupe transversale de la vallée Bonanza 57
Coupe en profondeur — — r»8
La Khibinskaya toundra, presqu'île de Kola 83
La forêt sibérienne, île de TObi HT»
Village de Kara-Boulak, à la fin de la région des steppes . . , 92
Alataou transilien, bosquets de pommiers sauvages , 97
— type subalpin , 9^
Terskeï Alataou, vallée d'Arasan 99
La mission Léontieff et la compagnie de tirailleurs sénégalais 109
Vue prise dans la vallée de rOuba 111
— sur les bords de la rivière Néri , lia
Le cap Kassaoua, extrémité mérodiale du lac Tanganyika 119
Le mont Houenzori 12i>
La côte d'Afrique (Guinée) vue du large 121
Sondages thermonuHriques du lac Ladoga 131
Chaînes de montagnes de grès près Afara , 241
Havin d'Alielledjem 243
Descente sud du Tindesset 243
Le Tigre en aval de Bagdad 251
Ruines h Tello 255
Vue de Badgad 257
Transport de cadavres h Kerbala 239
Trianirulation entre Dem Zibcrel le Djebol Mangayat 278
Le poste de Tamboura 279
Extrémité nord de la chaîne dos Pambias 279
Courbes barométriques, thermomélriques et d'altitude à Zémio et Tamboura . . . 2H1
Mont Boughira 2«2
— Xdzoungou 283
Le Congo pr^'s do Brazzaville 284
TABLB DES GRAVl'RKsl. S13
liilrrt<«ur (1<* la 7.«*iil»a (lu sulUn lUfai in:»
Vt^Tf^Tun» TAIldrn iHù
I n d«*« |iir^ «Ir^ iii<inU Ntlt»ur 2NT
Fnrf l J'araucam* A l'fnl ilr t"rui Alla ni.l
liiamtl : dircrtion ri fonr th'•^ tcnln :i39
Arrachon : — — 341
Ciptun» d^uti liip|Mitiotain«* !iur ir«» l»or K «Ir la i.iWoiiala :i(r*
|tiai?ramin<* d»»^ rrw»'« du Si-u^'umI 411
)|i«MonK(>uriMU'l^ui>.l/a%atit-kMnl«* dt* la iiii%*»itin tlan;( l(« Tiiiil>-*><»«t P>*.)
— l.oïKfi do la nv rir oUaiirr i4l
i»uid<*H t«Miiit*i: ur*
l.cA th*'%aux d«> la tiii^t^ion à TalirtMiroir, dan» Ir T< li iil . . i53
— Itarque dt* jH^i lie du IU%-<Iliaii îr»:»
— — PaHsii;t« «|f* lapidi*^ Mit !•• <•! iliiiiitut 13T
— I*«»nt MiH)»«*ndu Mir If (iribiiiifui 45'J
(louraiiU de rAnllafith|Ut' : t:if«a%*^'^ lltittatit' <« A** |hH<; à Ivi7 îi* > « l l<i:
— Tiaj« U «le |KiUteill«*> tlultaiilt «k l «h i i 44iii
Tenip«*ralun*«i de la Hiiff.i^e dr la intT 470
l»rn%iit'»n de la nier daiH k l»a**»in «l'Aria* h«»n 17.1
TABLE DES CARTES
nede Quito, parMM:MaorainelLacombe(échelle 1/1.000.000) 80-t>l
iDomique des pays français ilu Mger, par G. Binger et E. Raillaud . . . HO-M
le Bonchamps, de Djibouti au Nil Blanc, parCh. Miche! (échelle 1/3.000.000) WMI
)ga, carte bathymÉtrique, par J. de Schokalsky 130
es des pos-sessions françaises et espagnoles en Afrique occidentale . . . Vfi
a équatorialcs de l'Ethiopie, par N. de LcontieIT (échelle l,'r)OO.00fl) . . . t60-lfFl
i l'Afrique équalorialo du S. E. au N. W, par E. Foa {échelle 1/I2.500.00O) iCO-lfil
lu Niari ffii
ainier de la Haute LouUima l''>i
impërature moyenne de janvier WU
lomalie thermique de janvier S>f
mpërature moyenne de juillet 3(li
lomalie thermique de juillet î63
rientale, itinéraire de H. Cerceau i£>
i de Feï fi la Moulouia, par G. Delbi-el (échelle l/500.0pO) 2U>-âtt
de la mission Foureau-I.amy entre Zinder et le Fort Crampel
Ile 1/200.000.000) 7 . . . 240-iit
e de la mission Foureau-Lamy entre In-Azaoua et Zinder (échelle
W.OOO) iB
d oriental : Fjords du roi Oscar et de l'empereur François-Joseph, par
isen 33t
. Niakara et Zandé, par A. Cureau (échelle 1/100.000.000) 336-337
: la Likouala aux Herbes, par HM. Jobit et Gibouleau (échelle 1/750.OO0) 4:t2-4l.l
Ifayméirique de la cAte landaise h''
lure de la Gironde on ITOfi et en 1894 *M
'eolrée d'Arcachon ii'i
lomey, d'après le commandant Ricour t'*'
lion de l'arc du Hou-Kouang à travers le Tonkin, d'après M. Leclère . . 301
} de la mission Foureau-Lamy (échelle 1/13.500.000) 53»
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