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Full text of "La Géographie"

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LA  GÉOGRAPHIE 


BULLETIiN 


DE    LA 


SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


II 


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LA  GÉOGRAPHIE 


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DE   LA 


SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


II 


COULOMMIERS 
Imprimerie  Pail  Drodamd. 


U  GÉOGRAPHIE 


BULLETIN 


l»E    LA 


SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


rt«Ll^      Tt>t*»     Ll»     MOI»     rAR 


La   Harox   HILOT 

Rtrr«Uir»  «tairai  <!•  la  SorivU  <1«  G^ofrapbU 


tr 


Cmaiilbs   RAIU)T 

Meaibr*  de  U  rommittion  centrale  de  le  Socirlé  de  Gro^repbie, 

Secrétaire  de  la  Redaetion. 


TOMK    II 

U-    HEMK*<TltK     lîMM» 


PARIS 

MASSON    KT  (:*•,    KDITEl'HS 

|}«.    ■•>i.tf«»»o   •ainT-b«a«4t^ 

li>UO 


Jr*  7.  f5  JuiUot  iOOO. 


La  Géographie 


Reconnaissance  de  Tare  du  méridien  de  Quito 


I 

Dans  la  Conféirnre  générale  de  IWssocialion  fréotlé»ique  internationale 
tenue  à  Stuttgart,  au  mois  «rortobre  1898,  la  question  de  la  révision,  avec 
tous  les  procédés  de  la  géodésie  moderne,  de  la  mesure  de  Tare  de  méridien 
eflectuée  au  Pérou,  de  1736  à  1713,  par  les  acadéiniriens  franrais  Bouguer, 
La  Condamine  et  (lodin,  question  déjà  posée  en  1889,  fut  soulevée  à  nouveau 
par  le  délégué  des  Etats-l'nisdWmérique.  La  proposition  pn»sentée  à  la  Con- 
férence fut  interprétée,  a  juste  titre,  comme  une  mise  en  demeure  pour  notre 
pays  d'user  des  droits  de  priorité  qu*il  avait  toujours  revendiqués  &  ce  sujet  : 
c'était  un  honneur  auquel  nous  ne  pouvions  pas  nous  soustraire. 

I^  commissi(»n  di's  délé^rués  français  qui  s«»  réunit  peu  après,  au  com- 
mencement d<*  1899,  fut  unanimement  d*avi!i  ipril  y  avait  lieu  de  recom- 
mander cette  entreprise  à  toute  la  Mdlicitutle  du  gouvernement.  Ine  simple 
revision  de  l'ancien  nrc,  qui  comportait  une  amplilutle  d'à  peu  près  trois  degrés, 
ne  n*|M»ntlait  plus  toutefois  aux  deNirata  de  la  nrirnce.  La  commisHion  jugea 
indis|N*nsable  de  donner  à  la  nouvelle  méridienne  un  dével(qqMMn«*iit  ntti*i- 
trnant  au  moins  cinq  degrén^qui  permettrait  de  la  comparer  utib^nent  aux  arcs 
calculée  dans  l'ancien  continent,  en  particulier  à  la  méridienne  de  France,  et 
a  Tare  |Kdaire  rusHO-suédois  actutdlement  en  cnurs  de  ni«*siire. 

lue  pareille  «)|M*rati4pn  ne  pouvait  être  ahurdée  sans  reconnaissance 
pn*alalile;  la  («ommi^sjoii  conseilla  donc  ren>oi  d'une  première  mission, 
C€>m|»<*^ée  de  deux  uéodésiens  clioi^^i^  dans  \v\  cailres  du  Ser\ice  t;éo::rapliique 
de  l'Armée,  chanrée  de  recueillir  tous  lv%  rensiML'nements  nécessaires  pour  la 
pré|»arati(»n  d«*  la  campa;:ne  définitive. 

Telles  fuH'nt  le%  raison^  qui  conduiMn*nt  M.  le  ministre  de  Tlnstruction 
Publique  a  nou^  envoyer,  le  capitaine  LacomlM»  et  nH»i,  dans  la  n*publique  de 
rirlqualrur,  sur  le  territf>ire  de  laquelle  m*  trouve  actuellement  Tare  à  mesurer. 


2  E.  MAURAIN. 

Nous  sommes  restés  en  Equateur  cinq  mois  (de  juillet  à  novembre  1899), 
au  cours  desquels  nous  avons  parcouru  une  des  parties  les  plus  élevées  de  la 
Cordillère  des  Andes,  depuis  les  environs  de  Pasto,  en  Colombie,  jusqu*aux 
régions  septentrionales  du  Pérou,  choisissant,  parmi  les  nombreux  sommets 
dont  nous  avons  fait  Tascension  ceux  qui  nous  ont  paru  le  plus  convenables 
pour  porter  a  six  degrés,  c*est-à-dire  à  près  de  700  kilomètres  Tamplitudc 
de  la  future  méridienne. 

Nous  n^aurions  pu  mener  à  bien  notre  tâche  dans  un  temps  relativement 
si  court,  sans  Tappui  moral  et  matériel  du  gouvernement  de  TÉquateur,  appui 
qui  nous  fut  toujours  accordé  dans  la  plus  large  mesure.  Nous  sommes  heu- 
reux de  pouvoir  adresser  ici  un  témoignage  de  profonde  gratitude  au  général 
Alfaro,  président  delà  République,  dont  l'intervention  personnelle  et  constante 
nous  a  été  précieuse,  et  à  notre  ministre  à  Quito,  M.  Frandin,  qui  nous  a  puis- 
samment aidés  de  son  expérience  du  pays  et  de  la  haute  autorité  qu'il  a  su  s'y 
acquérir.  Nous  avons,  d'ailleurs,  rencontré  partout,  dans  ces  régions  trop  peu 
connues  de  nous,  des  sentiments  de  sincère  amitié  et  de  véritable  admiration 
pour  la  France,  considérée  comme  une  sœur  aînée  ;  nous  y  avons  trouvé  des 
esprits  éclairés,  à  vues  larges,  comprenant  tout  Tintérêt  qui  s'attachait  à 
l'œuvre  scientifique  projetée  chez  eux;  nous  leur  gardons  un  reconnaissant 
souvenir  à  tous,  Equatoriens,  Colombiens  et  Péruviens,  dont  nous  avons 
reçu  pendant  cinq  mois  la  généreuse  hospitalité. 

II 

Un  aperçu  succinct  des  grandes  opérations  géodésiques  entreprises  jus- 
qu'ici permettra  de  mieux  saisir  le  but  et  la  portée  de  celle  qui  nous  occupe. 

Les  premières  recherches  connues  sur  les  dimensions  du  globe  terrestre 
remontent  à  l'antiquité  grecque.  Dès  que  la  forme  sphérique  de  la  terre  fut 
admise,  il  devait  venir  à  l'esprit  des  géomètres  d'en  déterminer  la  dimension. 
Pour  cela,  il  suffisait  de  connaître  la  longueur  d'un  arc  de  méridien  et  son 
amplitude  angulaire,  c'est-à-dire,  l'angle  formé  par  les  deux  rayons  joignant 
ses  deux  extrémités  au  centre  de  la  terre;  la  mesure  de  la  longueur  de  l'arc 
se  faisait  directement  par  des  procédés  d'arpentage  et  la  mesure  de  l'ampli- 
tude par  les  procédés  grossiers  de  l'astronomie  primitive,  en  évaluant,  par 
exemple,  le  même  jour,  dans  les  deux  stations,  la  hauteur  méridienne  du 
soleil;  un  calcul  très  simple  donnait  ensuite  la  longueur  du  degré,  celle  de  la 
circonférence,  et  par  suite  la  valeur  du  rayon.  Tel  fut  le  principe  des  mesures 
faites  par  Archimède,  Ératosthène,  Posidonius,  Ptolémée,  et,  au  moyen  âge 
par  les  astronomes  arabes  dans  les  plaines  de  la  Mésopotamie,  mesures  forcé- 
ment très  imparfaites  conduisant  à  des  résultats  variables,  suivant  les  opéra- 
teurs, du  simple  au  double. 


RECONNAISSANCE  DE  UARC  DU  MERIDIEN  DE  QUITO.  S 

C'est,  cependant,  toujours  à  cette  méthode  que  la  géodésie  moderne  à 
recours,  en  combinant  la  mesure  de  longueur  d'arcs,  soit  de  méridiens,  soit 
de  parallèles,  avec  l'exacte  détermination  de  leur  amplitude  astronomique. 
Mais,  ce  n'est  qu'à  partir  du  milieu  du  xvii^  siècle  qu'elle  devint  réellement 
une  science  positive,  grâce  aux  travaux  du  Hollandais  Snellius  et  de  l'abbé 
Picard.  Le  premier  imagina  de  substituer  à  la  mesure  directe  des  distances, 
totalement  impraticable  dès  que  cette  distance  devient  un  peu  considérable  et 
que  le  terrain  n'est  pas  parfaitement  uni,  la  méthode  de  la  triangulation,  coh- 
sistant  à  former,  le  long  de  l'arc  à  mesurer,  une  chaîne  de  triangles  réunissant 
ses  deux  extrémités.  L'un  des  côtés,  choisi  sur  un  terrain  uni  et  favorable,  est 
mesuré  avec  tout  le  soin  possible,  à  l'aide  d'une  règle-étalon,  et  constitué  la 
base;  tous  les  angles  des  triangles  sont  mesurés  au  goniomètre,  et  le  calcul, 
par  les  formules  rigoureuses  de  la  trigonométrie,  fournit,  ensuite,  de  proche  en 
proche,  tous  les  côtés  des  triangles  et  la  distance  des  deux  extrémités  de  l'arc. 

L'abbé  Picard  rendit  la  mesure  des  angles  à  la  fois  expéditive  et  précise  en 
adaptant  la  lunette  aux  instruments  goniométriques. 

La  géodésie,  en  possession  de  ces  puissants  moyens  d'action,  était  dès  lors 
en  mesure  d'élargir  le  cercle  de  ses  investigations,  en  suivant  le  grand  mouve- 
ment scientifique  créé  par  les  théories  d'Huyghens  sur  la  force  centrifuge  et 
de  Newton  sur  l'attraction  universelle,  et  en  cherchant  à  préciser  davantage 
les  formes  du  globe  terrestre. 

La  théorie  indique  que  la  terre  a  la  forme  d'un  ellipsoïde  aplati  aux 
extrémités  de  son  axe  de  rotation,  c'est-à-dire  que  la  longueur  du  degré  doit 
aller,  en  augmentant,  de  i'équateur  aux  pôles.  Or,  les  mesures  effectuées,  dé 
1670  à  1718,  par  Picard  et  Lahire  entre  Paris  et  Dunkerque,  par  les  Cassini 
entre  Paris  et  les  Pyrénées,  surtout  en  vue  d'assurer  une  base  certaine  à  une 
carte  précise  du  territoire,  conduisirent  à  un  résultat  diamétralement  opposé  : 
le  degré  moyen  fut,  en  effet,  trouvé  de  56  000  toises  entre  Paris  et  Dunkerque, 
de  57  000  environ  entre  Paris  et  les  Pyrénées.  Un  vif  débat  s'engagea  entre 
les  savants  anglais  et  français,  ceux-ci  soutenant  que  la  terre  est  allongée  sui- 
vant l'axe  polaire.  C'est  pour  le  résoudre  que  l'Académie  des  Sciences  décida, 
en  1734,  l'exécution  des  deux  mémorables  triangulations  qui  fixèrent  la 
valeur  du  degré  à  I'équateur  et  sous  le  cercle  polaire.  Maupertuis  et  Clairaut 
mesurèrent  un  arc  en  Laponie  ;  celui  du  Pérou  le  fut  par  Bouguer,  La  Con- 
damine  et  Godin, pendant  que  Lacaille,  en  France,  revisait  l'œuvre  de  Lahire 
et  des  Cassini.  Les  résultats  de  ces  expéditions  apportèrent  une  éclatante  con- 
firmation aux  théories  new  Ioniennes. 

Lorsque,  à  la  fin  du  siècle  dernier,  la  Commission  du  système  métrique, 
instituée  par  l'Assemblée  Constituante  pour  fixer  une  unité  fondamentale 
de  longueur  à  la  fois  nationale  et  universelle,  eut  décidé  d'adopter  la 
10000  000*  partie  du  quart  du  méridien  terrestre,  ce  fut  l'arc  du  Pérou  qui, 


4  E.  MAURAIN. 

combiné  avec  la  méridienne  de  France,  servit  à  fixer  les  dimensions  de  Tellip- 
solde  terrestre  qui  devait  former  la  base  des  calculs;  mais  les  opérations  de 
Cassini  n'étaient  pas  suffisamment  précises;  Delambre  et  Méchain  les  repri- 
rent, de  1792  à  1798,  entre  Dunkerque  et  Barcelone,  en  utilisant  de  nouveaux 
instruments  plus  parfaits,  créés  par  Borda. 

Je  n'insiste  pas  davantage  sur  ces  travaux  universellement  connus,  d'où 
est  sorti  le  système  de  poids  et  mesures  adopté  par  la  presque  totalité  du 
monde  civilisé. 

Depuis  cette  époque,  les  autres  nations  suivirent  la  France  dans  la  voie 
géodésique.  De  nombreux  arcs  couvrirent  successivement  l'Europe,  les  Indes, 
l'Amérique  du  nord,  le  Nord  et  le  Midi  du  continent  africain,  serrant  toujours 
la  terre  de  plus  près.  Legendre,  puis  Gauss,  perfectionnèrent  les  méthodes  de 
calcul  ;  la  théorie  des  erreurs  permit  d'asseoir  les  observations  sur  des  bases 
rationnelles. 

Malgré  le  haut  degré  de  perfection  réalisé  par  Delambre  et  Méchain,  dans 
leurs  mesures  qui  furent  la  base  de  la  grande  carte  dite  de  l'État-Major  et  le 
point  de  départ  des  autres  chaînes  du  réseau  français,  mesurées,  de  1818  à 
1850,  par  les  ingénieurs  géographes,  on  fit  mieux  à  l'étranger.  Le  problème 
s'était  d'ailleurs  élevé;  il  s'agissait  d'étudier,  sur  toute  la  surface  du  globe,  la 
forme  des  courbes  méridiennes,  de  savoir  si  la  terre  est  réellement  un  ellip- 
soïde de  révolution,  ou  si  elle  se  rapproche  plus  ou  moins  d'un  ellipsoïde  î\ 
trois  axes;  d'étudier  patiemment  les  discordances  qui  existent  entre  les  verti- 
cales géodésiques  et  astronomiques;  d'arriver,  en  un  mot,  à  une  connaissance 
plus  approfondie  et  plus  parfaite  aussi  bien  de  la  forme  superficielle  du  globe 
que  de  sa  constitution  intérieure. 

Les  géodésiens  français,  absorbés  par  le  lourd  travail  de  préparation  de  la 
carte,  durent  forcément  lui  sacrifier  ces  divers  points  de  vue  d'intérêt  moins 
immédiat,  et  il  faut  arriver  jusqu'à  la  veille  de  la  guerre  de  1870,  pour 
assister  au  réveil.  C'est  au  général  Perrier,  dont  le  nom  est  dans  toutes  les 
mémoires,  que  revient  l'honneur  de  cette  résurrection;  c'est  en  grande  partie 
sur  son  initiative  que  fut  décidée  la  réfection  de  la  méridienne  de  Delambre, 
qui  ne  pouvait  plus  supporter  la  comparaison  avec  les  travaux  étrangers  plus 
récents.  Cette  importante  opération,  dont  il  a  été  plusieurs  fois  parlé  ici,  fut 
exécutée  de  1870  à  1892,  sous  la  direction  du  général  Perrier,  puis  du  colonel, 
aujourd'hui  général  Bassot,  directeur  du  Service  Géographique,  avec  toutes 
les  garanties  d'exactitude  que  présente  la  science  moderne. 

La  nouvelle  méridienne  de  France  peut  servir  de  modèle  pour  toutes  les 
opérations  du  môme  genre  entreprises  actuellement.  Elle  est  reliée  au  réseau 
anglais,  et,  par  l'intermédiaire  du  réseau  espagnol,  au  réseau  algérien.  Ce  fut 
le  général  Perrier  qui  réalisa,  en  1879,  le  rêve  grandiose  conçu  par  Biot  et 
Arago  de  franchir  la  Méditerranée  en  jetant  par  dessus  quelques  triangles 


RECONNAISSANCE  DE  L'ARC  DU  MÉRIDIEN  DE  QUITO.  5 

gigantesques,  dont  les  côtés  atteignent  270  kilomètres.  L*amplituâe  de  Tare 
qui  s*étend  depuis  les  iles  Shetland,  au  nord  de  TËcosse  jusqu*au  cœur 
même  du  Sahara,  dépassera  30  degrés,  lorsque  sera  terminée  la  triangula- 
tion actuellement  en  cours  d'exécution  entre  Ghardaïa  et  Ouargla;  le  temps 
n  est  d'ailleurs  peut-être  pas  éloigné  où  la  géodésie,  suivant  pas  à  pas  la 
conquête,  atteindra  les  oasis  dln-Salah. 

Devant  une  telle  œuvre,  l'arc  péruvien  de  trois  degrés,  élément  indispensable 
d'une  bonne  détermination  des  dimensions  du  géoïde  ne  peut  plus  entrer  en 
ligne  de  compte;  une  rapide  comparaison  de  la  précision  des  deux  mesures 
fera  encore  mieux  ressortir  toute  la  distance  qui  les  sépare  : 

y  Mesure  des  angles.  —  La  précision  de  la  mesure  des  angles  d'un  triangle 
est  caractérisée  par  ce  qu'on  appelle  l'erreur  de  fermeture,  différence  par  rap- 
port à  180°  ou  200  G.  de  la  somme  des  trois  angles  du  triangle.  Dans  la 
chaîne  de  Bouguer,  l'erreur  moyenne  de  fermeture  est  de  21  secondes  sexa- 
gésimales ou  65  secondes  centésimales;  dans  la  méridienne  de  France,  la 
même  erreur  est  inférieure  à  une  seconde  centésimale. 

2®  Mesure  des  coordonnées  astronomiques.  —  Les  latitudes  déterminées 
par  Bouguer  pouvaient  être  erronées  de  4  ou  5  secondes;  on  les  observe 
aujourd'hui  à  moins  de  2  dixièmes  de  seconde  près. 

Les  longitudes  ne  pouvaient  être  obtenues  à  l'aide  des  signaux  de  feu 
qu'à  1  ou  2  secondes  de  temps;  aujourd'hui  le  télégraphe  les  donne  avec  une 
approximation  de  1  centième  de  seconde  de  temps,  ou  de  15  centièmes  de 
seconde  d'arc. 

3"  Les  bases  étaient  mesurées  au  moyen  de  perches  qu'on  plaçait  bout  à 
bout;  la  précision  ne  dépassait  guère  1/100  000;  aujourd'hui,  l'emploi  des 
règles  bimétalliques  et  des  viseurs  à  microscopes  assure  une  approximation 
de  1  millimètre  par  kilomètre,  soit  de  1/1  000  000. 

Toutes  ces  causes  d'erreur  réunies  conduisaient  à  craindre,  pour  la  lon- 
gueur de  l'arc  du  Pérou,  une  erreur  relative  d'à  peu  près  1/2000;  or,  en  étu- 
diant les  imperfections  qui  affectent  la  nouvelle  méridienne  de  France,  on 
arrive  à  cette  conclusion  que  l'erreur  à  craindre  est  inférieure  à  1/200  000, 
soit  100  fois  moindre. 

On  voit  maintenant  de  quelle  importance  est  la  reprise  de  l'arc  péruvien  et 
son  extension,  puisque  l'erreur  à  craindre  sur  la  détermination  de  la  position 
des  extrémités  se  trouve  répartie  sur  une  distance  plus  considérable. 

III 

Il  me  reste  à  décrire  brièvement  l'ancienne  triangulation  et  à  dire  ce  que 
sera  la  nouvelle,  si  nos  propositions  sont  acceptées. 

L'arc  de  Bouguer  s'étendait  des  environs  de  Quito  à  ceux  de  Cuenca,  sur 


6  E.  MAURAIN. 

une  amplitude  un  peu  supérieure  à  trois  degrés,  déterminée  par  la  différence 
des  latitudes  observées  aux  deux  stations  de  Cotchesqui,  au  nord,  et  dq  Mama* 
tarqui,  au  siid.  Deux  bases,  d*une  douzaine  de  kilomètres,  mesurées  au  nord 
dans  la  plaine  de  Yaruqui,  au  sud  dans  celle  de  Tarqui,  permirent  de  cal- 
culer de  proche  en  proche  les  côtés  de  la  triangulation  et  d'en  déduire  la 
longueur  du  segment  de  méridienne  compris  entre  les  deux  stations 
extrêmes.  Les  sommets  des  triangles  ou  stations  géodésiques,  au  nombre 
de  32,  se  trouvaient  répartis  sur  les  contreforts  de  deux  chaînes  parallèles 
orientées  nord-sud,  distantes  entre  elles  d'une  trentaine  de  kilomètres  en 
moyenne,  formant  les  bords  d'une  sorte  de  cuvette  allongée  dont  l'altitude 
au  fond  varie  entre  2,500  et  3,000  mètres,  et  qui  fut  un  des  centres  les  plus 
brillants  de  Tancienne  civilisation  des  Incas. 

L'altitude  des  stations,  dont  la  connaissance  est  indispensable  pour  rendre 
les  triangulations  comparables  entre  elles  en  les  réduisant  au  niveau  moyen 
des  mers,  fut  déduite  d'observations  d'angles  de  hauteur  et  barométriques 
très  incertaines;  l'erreur  à  craindre  pour  ces  altitudes  dépasse  certainement 
une  cinquantaine  de  mètres. 

De  tous  ces  travaux  nul  vestige  précis  n'existe  plus;  les  observateurs  se 
servaient  de  leurs  tentes  comme  signaux  et  jugeaient  inutile  de  laisser  der- 
rière eux  des  repères  de  quelque  importance.  Les  Indiens,  d'ailleurs,  se  fussent 
probablement  vite  chargés  de  les  démolir,  dans  l'espoir  de  trouver  au-dessous 
quelque  trésor;  les  pyramides  qui  marquaient  les  extrémités  de  la  base  de 
Yaruqui  furent  démolies  jusque  dans  leurs  fondations  après  le  départ  des 
académiciens,  les  inscriptions  qu'elles  portaient  ayant  été  jugées  injurieuses 
pour  le  roi  d'Espagne!  Des  protestations  s'élevèrent  après  la  chute  de  la  domi- 
nation espagnole  : 

«  Des  Pyramides,  dit  Caldas,  un  des  hommes  de  science  les  plus  éminents 
de  l'Amérique  du  Sud,  en  rendant  un  juste  hommage  à  l'œuvre  des  savants 
français,  il  n'y  a  plus  trace;  elles  périrent  du  fait  d'une  sotte  vanité,  par  la 
fanatisme  de  la  barbarie;  les  lys  qui  les  couronnaient  gisent  maintenant 
sur  le  sol;  les  Indiens  de  Yaruqui  et  de  Puembo  foulent  aux  pieds  les  œuvres 
d'une  savante  académie!  Un  Hottentot  eût-il  fait  davantage?  Mais  la  posté- 
rité est  juste;  elle  vengera  les  injures  faites  aux  sciences.  » 

Ce  noble  langage  fut  entendu;  le  gouvernement  de  Quito  fît  restaurer  les 
pyramides  à  peu  près  sur  leurs  anciens  emplacements,  déterminés  malheu- 
reusement d'une  manière  trop  incertaine  pour  qu'on  puisse  attacher  quelque 
importance  à  une  nouvelle  mesure  comparative  de  la  base  dont  elles  marquent 
les  termes. 

La  partie  sud  de  cet  arc  comprise  entre  Riobamba  et  Cuenca,  serait  con- 
servée intégralement,  en  reprenant  à  peu  près  les  anciennes  stations;  la 
partie  nord,  au  contraire,  présentait  des  parties  défectueuses;  nous  l'avons 


RECONNAISSANCE  DE  L'ARC  DU  MÉRIDIEN  DE  QUITO.  1 

modifiée  en  nous  élevant  au-dessus  des  stations  primitives,  non  sans  peine, 
car  nous  nous  heurtions  d'un  côté  aux  masses  du  Pitchincha  (4,800  m.),  de 
riliniza  (5,300  m.),  du  Carihuairazo  (5,f00  m.)  et  du  Chimborazo  (6,300  m.), 
de  l'autre  à  l'Altar  (5,400  m.)  et  aux 
grands  volcans  encore  en  activité  de  la 
Cordillère  orientale,  le  Tungourahua 
(3,100  m.)  et  le  roi  des  Andes,  le  mer- 
veilleux  Cotopaxi,  dont   le   sommet 
atteint  6,000  mètres. 

L'extension  de  l'ancienne  chaine 
présentait  également  de  sérieuses  dif- 
ficultés. Au  nord,  les  deux  Cordil- 
lères, se  rejoignent  en  un  massif  con- 
fus, hérissé  de  nombreux  sommets 
atteignant  5,000  mètres  (je  ne  citerai 
que  la  Cayambe,  5,800  m.  ;  le  Cotaca- 
chi,  5,000  m.;  le  Yana  Urcu,  4,600  m.; 

rimbabura,  4,600  m.;  le  Cumbal  et  le  (Collection  du  capilaine  l.»comhe. 

Chiles,  4,800  m.,  etc.);  au  sud  de 

Cuenca,  la  Cordillère  s'abaisse;  on  tombe  dans  une  région  fiévreuse,  très 

humide,  couverte  de  forêts  où  la  marche  est  des  plus  pénibles. 

Nous  avons  pu  cependant  gagner  au  nord  un  degré  environ  jusqu'au-delà 
de  la  frontière  de  Colombie;  au  sud, 
à  peu  près  deux  degrés  jusqu'aux  envi- 
rons de  la  ville  péruvienne  de  Sullana. 

L'amplitude  du  nouvel  arc  serait 
donc  de  six  degrés;  le  nombre  total 
des  stations  serait  de  cinquante  deux; 
nous  aurions  trois  stations  astronomi- 
ques fondamentales,  une  près  de  Quito, 
les  deux  autres  aux  extrémités  de  la 
chaîne,  où  seraient  déterminées  la 
latitude  et  la  longitude  télégraphiques. 
Des  observations  de  latitudes  intermé- 
diaires permettraient  l'étude  des  dévia- 
tions delà  verticale;  trois  bases  de 8  à 
9  kilomètres  seraient  mesurées;  une 
centrale,  prés  de  Riobamba,  reliée  à 

la  mer  par  un  nivellement  de  précision  dont  l'erreur  ne  dépasserait  pas  quel- 
ques centimètres  ;  deux  de  vérification,  une  en  Colombie,  l'autre  au  Pérou; 
enfin,  pour  donner  à  l'œuvre  toute  la  portée  qu'une  pareille  enireprise  doit 


s  E.  MAURAIN. 

avoir  aujourd'hui,  les  opérations  géodésiques  proprement  dites  seraient  com- 
plétées par  de  nombreuses  observations  de  pesanteur,  de  magnétisme,  par  des 
études  topographiques,  géologiques,  et  accessoirement  par  toutes  celles  qui 
peuvent  intéresser  les  sciences  naturelles,  vaste  programme,  auquel  un  com- 
mencement d'exécution  vient  d'être  donné.  Quito  possède  un  observatoire 
astronomique  et  météorologique  installé  dans  d'excellentes  conditions,  pourvu 
d'instruments  des  plus  récents  modèles  et  qui  acquiert  une  importance  toute 
spéciale  du  fait  de  sa  situation,  à  quelques  minutes  seulement  de  la  ligne  équi- 
noxiale  (latitude  =  0*14'  sud),  à  3000  mètres  environ  d'altitude,  et  au  pied 
du  Pitchincha,  dont  le  sommet,  qui  s'élève  à  4800  mètres,  est  d'accès  relative- 
ment facile  et  permettrait  à  peu  de  frais  l'établissement  d'une  annexe.  Le 
gouvernement  de  l'Equateur,  par  décret  du  mois  de  février  dernier,  en  a  confié, 
la  direction  à  un  astronome  français,  monsieur  Gonessiat,  de  l'observatoire 
de  Lyon,  qui  vient  de  partir  pour  rejoindre  son  poste;  c'est  un  nouveau  et 
important  succès  à  l'actif  de  notre  pays.  Une  difficulté  financière  faillit  en 
compromettre  la  réalisation  :  nos  ressources  budgétaires  ne  permettant  pas 
d'assurer  à  notre  astronome  le  traitement  que  TEquateur  ne  pouvait  davan- 
tage prendre  à  sa  charge  ;  la  science  possède  heureusement  de  généreux  pro- 
tecteurs, à  qui  on  ne  s*adresse  jamais  en  vain  quand  il  s'agit  de  patronner 
une  œuvre  française  et  dont  les  magnifiques  libéralités  ont  fait  disparaître  tout 
obstacle  ;  nous  leur  devons,  et  tous  les  amis  des  sciences  leur  doivent,  un  nouvel 
hommage  de  profonde  reconnaissance. 

IV 

Pour  exécuter  la  mesure  du  nouvel  arc  équatorial  et  entreprendre  toutes 
les  études  complémentaires  qu'il  paraît  indispensable  d'y  joindre,  nous  esti- 
mons que  cinq  géodésiens  devront  y  consacrer  quatre  années  de  labeur  inin- 
terrompu. Ils  auront  à  lutler,  pendant  de  longues  journées,  contre  le  froid, 
contre  les  brouillards,  contre  Tisolement  dans  des  solitudes  désolées  dont  l'al- 
titude atteint  celle  des  plus  hauts  sommets  des  Alpes,  et  trop  souvent  contre 
le  mauvais  vouloir  et  le  fanatisme  superstitieux  des  Indiens;  la  tâche  sera 
lourde;  tout  le  zèle,  tout  le  dévouement  de  ceux  qui  auront  l'honneur  d'y  par- 
ticiper ne  seront  pas  de  trop  pour  la  mener  à  bien;  mais  les  difficultés  maté- 
rielles qui  les  attendent,  loin  de  les  rebuter,  seront  pour  eux  le  plus  actif  des 
stimulants,  et  ils  auront  pour  les  soutenir  dans  les  moments  difficiles  le  sou- 
venir de  leurs  devanciers  et  la  noble  ambition  d'ajouter  leur  part  au  patri- 
moine de  gloire  scientifique  de  leur  pays. 

E.  Maurâin. 


Les  territoires  français  du  Niger 

Leur  valeur  économique 


M.  le  ministre  des  Colonies  a  bien  voulu  me  charger,  en  1898,  d*aller 
fl'*lu(iier  quels  pron'Mlt^  et  quelles  méthodes  doivent  ^tre  appliqués  pour  la 
niiM*  en  valeur  des  territoires  du  Soudan  français. 

Peu  de  temps  après,  M.  le  général  de  Trentinian,  organisant  une  mission 
trétiides  techniques  pour  n*chercher  quelles  matières  premières  peut  produire 
l«*  Soudan  et  dans  quelles  conditions  on  peut  obtenir  ces  matières,  me 
demanda  d'étudier  quelles  relations  commerciales  existaient  actuellement 
entre  nos  possessions  et  les  possessions  anglaises  de  TAfrique  centrale  dans 
sa  |iartie  occidentale,  et  de  quelle  façon  nous  pouvions  en  tirer  parti. 

pour  macquitter  de  ces  difTérentes  missions  j*ai  fait  des  observations 
écommiiques  que  je  voudrais  résumer  ici  en  les  groupant  d*une  manière 
géographique. 

Pour  S4*  n*ndre  de  la  cote  au  Niger  la  voie  la  plus  connue  passe  [mr  Dakar, 
Saint-I#ouis,  Kayes,  llaf(»ulalH\  Hammako;  cVst  la  ligne  appelée  communé- 
ment /«^w*"  de  ranltiilUfiirfU  que  suivent  les  Euro|M'*ens.  D'après  elle,  ils  décri- 
%ent  le  Soudan  comme  un  pays  f(»rnié  par  une  succension  de  montagnes 
au  milieu  deM|nelleH  la  chaleur  anémie  toute  activité,  abirs  qu'ils  connaissent 
M'ulement  b*  massif  montauneux  s'étendant  lie  Ka\e>  au  Niger;  cela  cV^t 
If  Sénétral,  non  le  Soudan. 

1^  nmie  la  plus  fréquentée  n  est  pas  ct*lle  ibmt  il  vient  d'être  question; 
de  Mt^line,  elle  pa^M»  par  Niuro  et  se  diriire  vers  le  Niger  par  Ilanamba. 
Tr<us  esp«Vf«i  de  pruduiln  alimentent  son  trafic  :  b*s  marchandises  euro- 
|M-ennes,  qui  arri\fiit  par  elle  au  Niu(*r,  la  gomme,  que  les  Maures  du  Sahel 
a|>|NiHent   à  no^  comptoir^,  le  s«*l,   que    les    mêmes  Maures  apportent   au 

Troi»  caté;;t>ri«*s  df  u^*u**  si*  rencontrent  dans  ce  ciiuimerce  :  les  commer- 
çants euro|H»en^.  le^  Maures  et  les  Dioulas.  Les  coninirrçants  euro|K*ens  sont 
l<*s  reprévrutants  d<*s  m.itsons  btmlelaises  établies  à  Medine.  Leur  commerce. 
|i»ut  entii*r  ba^é  sur  le  cn'Mlit,  est  trnp  compli(|ué  pnurétre  décrit  ici  dans  ses 
•lét.iiU.  I>»s  seulrs  marchandisen  eumpémnen  que  Ton  vende  au  Soudan  sont, 
ii.ins  b*ur  irrande  majorité,  d<*s  tissus  ou  d«*s  iilés.  Nos  commen;ants  trouvent 
t  •  i.«  *.•«»•>•  n  2 


10  E.  BAILLAUD. 

à  les  échanger  contre  de  l'argent  monnayé  pour  une  moitié  et,  pour  le  reste 
contre  de  la  gomme  *. 

Les  Maures  apportent  à  Médine  ou  à  Nioro  la  gomme  recueillie  par  eux 
dans  les  forêts  de  gommiers  qui  poussent  dans  une  bande  de  terre  large  à  peu 
près  de  200  kilomètres  et  s'étendant  de  Saint-Louis  à  Tombouctou.  Ils  sol- 
dent avec  celte  gomme  les  achats  de  cotonnades  qu'ils  ont  faits  à  crédit. 
A  Nioro,  ils  trouvent  des  traitants  noirs  (des  Ouolofs  de  Saint-Louis,  en  général), 
lesquels  ont  pris  aux  comptoirs  de  Saint-Louis  ou  de  Médine  des  tissus  à 
crédit  pour  des  sommes  importantes,  de  20  à  50,000  francs  par  exemple, 
qu'ils* doivent  solder  avec  une  certaine  quantité  dégomme. 

A  côté  des  Maures  figurent  les  petits  commerçants  que  l'on  appelle  com- 
munément les  Dioulas,  Ce  sont  les  véritables  hôtes  des  routes  soudanaises.  On 
en  dislingue  deux  catégories  :  les  uns,  captifs  de  grands  commerçants  établis 
dans  les  marchés  de  l'intérieur  (Banamba,  Ségou,  Bandiafara)  se  rendent,  en 
général,  avec  leurs  maîtres,  à  Médine  ou  à  Saint-Louis  pour  acheter  les  produits 
européens,  qu'ils  vont  ensuite  échanger  dans  tout  le  Soudan,  tandis  que  leurs 
maîtres  se  reposent.  Les  autres,  pauvres  colporteurs,  ne  transportant  que  leur 
charge,  ne  présentent  pas  des  conditions  de  crédit  suffisantes  pour  que  les 
comptoirs  européens  leur  cèdent  des  marchandises;  aussi  s'adressent-ils  à  ces 
commerçants  noirs  dont  nous  venons  de  parler. 

Les  Dioulas  réalisentl'opération  qui  doit  avoir  pour  conséquence  d'amener 
aux  comptoirs  les  pièces  monnayées  se  trouvant  dans  l'intérieur  :  pour 
cela,  ils  vont  échanger  les  étoffes  européennes  dans  les  pays  où  elles  ont  une 
grande  valeur,  contre  des  produits  que  l'on  y  trouve  à  bas  prix,  par  exemple 
le  sel  et  les  kolas,  qu'ils  transportent  dans  d'autres  contrées  où  elles  sont 
rares.  Ils  arrivent  ainsi  à  s'enrichir  en  matières  indigènes,  et,  d'autre  part, 
à  ramasser  l'argent  monnayé  qu'ils  peuvent  trouver  sur  leur  roule.  Au  bout 


i.  En  1898,  les  exporlfilions  provenant  du  commerce  indigène  ont  été  : 

QUANTITÉS  VALEUR 

Camitcliouc .'9  e-i.'ï  977  'iOl 

Gomme  do  (lalara 171110-2  1  25:î  5C3 

—  de  Tombouctou 179  2G'2  l'27  3;i9 

I  voiro 4  :wy  39  1.V) 

Or 1-28  :i83  7G9 

Totaux 2  021011  kil. 

Les  importations  deslintcs  au  commerce  indigène  ont  été  : 

OUA»TITÊS 

Fils  do  ruton 28  9r»7  kil. 

Ciumi'e  fran<;ais<» 32  8o8  pièces 

—  do  ITndr 159  314       - 

—  dAn^Moierrc 3  >»90      — 

—  do  lif'ltfiijue  et   Hollande 68  3'i2       — 

Tisius  do  colon  français 2  -267      — 

—  éira!iK<*rs 101  7".  1      — 


2  081  112  fr. 

VALEUR 

80  727 

213  253 

938  064 

27  «•75 

512  615 

31915 

1  101  :i25 

Totaux 28  <.>57  kil.  2  <.H»8  87 1  fr. 

—  :«>8  102  pièces. 


LKS  TKRRIToiHKS  FRANf.UIS  IH'  MGKR.  tl 

de  fiouir  à  «li\-liuil  nioi«%,  U*s  rummorçantsqui  ont  des  crédits  à  solder  à  des 
iiitiiMiiis  fraiiraiHO^  peinent  ain^i  le*»  liquider. 

Sur  In  nMjt«*  dont  il  e^t  iri  i|ut*>tion,  la  première  matière  contn*  laquelle 
leH  I>i«»ula^  peuv«*nt  <V|ian;fer  leur?»  tissus  est  le  s<d.  Ce  sel  provient  des  car- 
rièrfs  ?%aliartrnn<*s  de  Tirhil.  Il  est  extrait  |iar  les  Maun*s,  ipii  rapportent  à 
llanatnlia  vu  pa^^s.int  |»ar  Nioro.  I^^'h  Iliouins,  qu'il.*»  soient  indépendants  ou 
qu'iU  déprnd«*nt  de  fommerrants  étaldi^  &  llanamha,  a  Nyamina,  à  Séfrou,  vont 
chrrtiirr.  av(»ns  nou>  dit,  drs  tissus  europ<*ens  à  Médine  ou  h  Nioro.  Il  sem- 
Idrrait  donc  natund  que  lt*>  Maures  tVlianfrent  h  Nioro  leur  tissus  contre  leur 
Sri.  plul«*»t  ipte  iPapporter  ce  srI  à  Banamlia.  (le  n*est  pas  ce  qui  se  passe.  J*ai 
vu  sur  la  route  de  Nioro  à  llanamlia  de.s  caravanes  de  chameaux  portant  des 
tonn(*<«  ile  liarreH  ili»  srI  manher  côte  a  c«Me  avec  des  Ininifs  charf^rs  de  tissus, 
Conduits  par  dt*s  I)ioulas  qui  se  rendaient  a>(*c  d«*s  Maures  à  Banamlia,  où  ils 
de\ aient  éclian;:rr  l«*ur  srl  rontre  Irur?»  lissus;  après  quoi  l«'s  Maures  s'en 
n*touniaient  rechercher  du  sel  dans  leurs  trihus,  où  ils  apportaient  1rs  tissus 
qu'ils  sVtaient  ainsi  procurés,  liindis  que  h*s  I)ioula>  se  répamlaient  dans  le 
S^Hidan  pour  \endre  leur  soi.  i«ela  semble  d'ahord  fort  étonnant;  en  n^alité 
il  vu  vs{  ain^i  pour  Tavanta^'f*  de  tous. 

V  Nioro,  le  prix  de  la  uuinét*  <*st  en  m<i\(*nne  de  7  fr.  TA)  la  piècv,  celui 
ili»  l.t  harn*  «h*  s«d  de  |~  franrs;  en  d'autres  ti'rnn**»  (»n  a  2  pièrrs  I  2  de 
;:uiné«*  pour  un«*  liarn*  de  sel.  A  lianamha,  la  piinét*  vaut  environ  10  francs, 
mai«  Ton  en  a  3  pièrt*s  pour  une  harre  de  sel,  ce  qui  met  la  hnrre  de  sel  à 
.'in  franc*». 

Si,  à  Kanamha,  la  valeur  du  sel  comparée  à  ctdie  de  la  piinée  rst  plus 
irraiiih»  qu*a  Nioro,  et  s\  par  conséquent  1rs  Maures  ont  intérêt  a  venir  vendre 
It*  sêA  à  Hanamlia,  r*oHt  qu«\  pour  mèmr  poid^,  la  \al«'ur  tlu  sel  est  bien  plus 
faible  qii«*  rrlb*  *\r%  tissus.  I^*>  I)ioulas,  m*  sr  si*r>aiit  pas  di*  rhamcaux,  ont 
inlèn^t  à  (*e  qui*  \v^  Maur«*H  Irur  apport«*nt  le  si*l  !<•  plus  près  possible  du 
lieu  il<»  \ente  qui  «*st  la  boucle  du  Ni;:<*r  et  b>  lliMivr;  ils  le  paient  plus  rher 
t*n  raison  d«»  et*  suppléiii<*nt  d«*  transport  qui*  font  a\«'r  plaisir  b*s  Maur<*s, 
|i*^pit*ls  f«*rai«>nt  bioii  plus  di*  kibunèlres  eiiron»  pour  ré.ilis«*r  un  bénélin» 
plu<%  miiiimi*.  O  pliéni»mène  iVoiiuniii|Ut*,  jusqu'ici  inroniiu.a,  sf|«in  moi,  um* 
tn*s  ^rand«*  importa nr«*. 

Nf»us  a\ons  dit  «|Ui*  le  coinnim  «*  français  à  Médiiie  était  aliiiH*iitè  par  la 
traitr  d«*  la  ;:oinm**.  Va*  commiTi  «'  «*st  fnti<*r<*m(*iit  mtri*  b*s  mains  di*s  maisons 
riablies  au  S-im  .r  il  L«s  mèm«*s  Mitins,  qui  \onl  apport«T  la  ;:oinmi'  a  .Mt*dine, 
\ont  ausibi  ap|Mirt«'r  b*  sid  à  HaiMmba.  Li*  jour  où  il  srra  possible  dVx|M>rter 
la  ;?ommr  diq»uis  b»  Ni;ri'r,  c'esl-à-din»  b»  jour  où  un  ebemin  df  fer  arriv«»ra 
au  NiiTiT,  le  jour  où  il  M*ra  possibb*  ib*  vi*n«lrf*aux  Maun*sdrs  tissus  à  meilleur 
compt«*  qu'on  n<*  |N*ut  le  faire  a  MédiiH*.  e'rst*a-dirt*  b>  jour  où  l'on  fabri* 
quera  Cfs  lis^u%  au  Ni;:«*r,  rr  juur-la.  disji».  b»  eoinm«Ti«*  du  S«'*né;:al  awc  le 


12  E.  BAILLAUD. 

Soudan  traversera  une  crise,  et  dans  toute  son  amplitude  sq  créera  le  corn* 
merce  européen  au  Soudan  '. 

La  route  de  Nioro  à  Banamba  est  une  des  plus  intéressantes  de  tout  le 
Soudan.  Je  crois  être  le  premier  blanc  qui  Tait  suivie  depuis  la  conquête  du 
général  Archinard  en  1893.  Le  long  de  cette  route  sont  les  grands  centres 
de  résistance  bancaras  et  toucouleurs  dont  nos  soldats  ont  eu  à  triompher. 
L'état  de  pacification  y  est  absolu.  Pour  rentrer  à  Kayes,  par  Bammako, 
Banamba,  Oussoubégou,  Nioro,  Yélimané  et  Médine,  il  ne  m*a  pas  fallu 
prendre  le  moindre  tirailleur  d'escorte.  Jusqu'à  Banamba,  j'eus  recours  à 
des  porteurs,  ensuite  il  me  parut  plus  simple  de  me  faire  transporter  par  des 
chameliers  maures;  je  suis  demeuré  absolument  seul  entré  leurs  mains  et 
entre  les  mains  de  Toucouleurs  dont  j'ignorais  les  sentiments  à  mon  égard, 
sans  qu'il  me  soit  arrivé,  dans  cette  partie  de  mon  voyage  de  Banamba  à 
Kayes,  le  moindre  ennui. 

Banamba  est  une  de  ces  villes  dont  les  géographes  ne  parlent  pas,  et 
cependant  c'est  un  des  plus  gros  marchés  du  Soudan.  Tous  les  habitants  s'y 
adonnent  au  commerce  du  contact  des  Maures  et  des  noirs.  L'activité  qui  y 
règne  revêt  un  caractère  particulier.  On  sent  que  la  population  jouit  d'une 
grande  aisance.  La  richesse  du  sol  y  contribue.  Tout  autour  de  la  ville  sont 
des  villages  de  culture. 

La  ville  elle-même  est  bâtie  en  pente  sur  un  léger  repli  de  terrain.  Les 
Maures  séjournent  dans  un  campement,  à  côté  de  la  ville. 

Les  vieilles  villes,  Digna,  Oussoubégou,  ne  sont  presque  plus  que  des  ruines. 
Toute  l'activité  s'est  reportée  sur  Banamba. 

Jusqu'à  Digna  on  est  dans  la  plaine  argileuse  du  Niger,  où  la  terre  est 
fertile,  où  les  plantations  de  textiles  tropicaux  réussiront  fort  bien.  La  popu- 
lation y  est  abondante. 

Sur  cette  route  de  Médine,  Nioro,  Banamba,  il  n'est  pas  de  moments 
où  l'on  ne  rencontre  quelques  passants.  Ce  sont  d'abord  les  caravanes  de 
Maures. 

Autant  que  nous  avons  pu  l'observer,  les  fractions  de  tribus  qui  commer- 
cent ont,  en  général,  de  10  à  20  chameaux,  et  elles  se  réunissent  en  longues 
files  comprenant  jusqu'à  200  chameaux.  Les  caravanes  ainsi  constituées  se 
mettent  en  marche  dès  le  lever  du  soleil  et  s'arrêtent  vers  onze  heures.  Le 
reste  de  la  journée,  les  animaux  paissent  dans  la  brousse.  Les  barres  de 
sel  ou  les  sacs  pleins  de  guinée  ou  de  mil  sont  empilés  par  groupes  de  pro- 
priétaires. Bien  rarement  une  tente  sert  d'abri  pendant  la  nuit  :  on  campe 
toujours  auprès  des  villages. 

De  temps  en  temps,  le  long  du  chemin,  on  rencontre  des  tribus  de  Maures 

1.  Pendant  le  mois  de  janvier  1899,  il  est  passé  par  Banamba  5  000  pièces  de  tissus  européens, 
4  000  barres  de  sel  et  60  000  noix  de  kolas. 


LKS  TKRAITOIRES  FRANÇAIS  DC  NUiKR.  13 

pâftteurs.  Noos  aTon»  traversé  quolqucfoin  p<»ndant  plus  d*une  heure  des  Irou- 
|>eaux  inaur«\H  qui  complaienl  plus  de  niNMI  moulons.  Tandis  que  les  rom- 
roerçanls  maure»  rirculenl  frénéralemenl  sans  leur  famille,  les  pasteurs  ont 
leurs  femmes  et  leurs  enfants. 

A  r^ité  des  Maur(*s  sont  ce»  Diiiulas  dont  le  sort  semble  l'aire  d*errer  éter- 
nellement le  lon^  des  S4*n les.  Toute  la  famille  voya^»  en  même  temps,  Thomme 
|K>rtant  quelque  arme  inoiïensive,  vieux  sabre  ou  vieux  fusil.  Lorsqu*il  n*y  a 
pas  d'Anes  ou  de  Inrufs,  eV^l.  en  général,  la  femme  qui  s<»rl  de  béte  de  somme. 
Elle  a  pn*^|ue  toujours  un  enfant  sur  le  dos,  et  souvent  une  barre  et  demie 
de  sel,  de  res  grosses  Imrres  de  Tirhit  qui  pèsent  plus  de  30  kilogrammes. 

Dans  les  vill<i;;es,  les  I>i<iulas  cam|»ent  sous  des  arbres,  le  plus  souvent  i 
Textérieur  de  Tenreinte,  et  ils  paient  de  quelques  kolas  ou  d*un  mon*eau  de  sel 
leur  nourriture.  Souvent,  au  moment  où  ils  vont  devmir  riches,  ils  sont 
dé|N>uillés  de  toute  la  fortune  qu'ils  portent  nur  leur  tête  ou  sur  le  dos  de 
leurs  grands  birufs.  Ils  n^^ommenrent  alors  leurs  pérégrinations  san<«  m« 
plaindn*  et  sans  avoir  d'autres  joies  que  celles  qu'ils  trouvent  A  errer  libn^s 
le  long  de^  mutes. 

1x5  Xiu^'r  est  le  rn»ateur  de  notre  Souilan;  il  lui  donne  .son  unité  géoîfra- 
phique  et  semble  attin*r  à  lui  toute  la  vie  économique  de  ce  juivs.  Tombourtou 
le  divise  en  deux  parties  bien  distinctes. 

Dans  la  première  |»artie  de  son  cours,  Itammako  détermine  un  pnMnier 
bief  dans  le<]uel  le  Nitfer  est  navi&rable.  mnis  où  il  ne  sert  point  de  véiiirule  k 
un  grand  tralic.  S^s  peuples  n*ont  point  snns  doute  les  qualités  commerciales 
de  ceux  qu'il  nourrit  ensuite.  Ils  M>nt  en  rap|K>rt  avec  Médine  par  Niasassola 
et  Kita.  Le  centre  le  plus  important,  Siguiri,  est  devenu  maintenant  le  prin- 
cipal marché  de  caoutrhouc  de  c<*tte  n*::ion,  qui  otTn*  peu  d'intért^t. 

On  a  |Mirlé  maintes  fois  de  la  parlie  du  fleuve  qui  \a  de  Itammako  h  Tom- 
iMiDctoa.  Dammako\  S'x'ou.  N\!imina.  San^anding.  y  servent  ile  pointstledilTu- 
«ion  aux  marchandions  qui  viennent  du  Sénr;:al,  du  Salud  rt  du  Ka.irta,  vers 
la  b(»ucle  du  Nik'cr.  iVv^i  par  ri*s  mnrrhés  que  1rs  produits  d<'  Haiiauiba  arri- 
vent sur  le  NÎC'T.  Ils  sont,  |MMir  ainsi  dire,  b'^  rt*ntres  d'opération  des  Dioulas 
que  nous  avons  rencontn'»s  sur  la  roule  de  Nit»ro;  r«»H  rolporliMirs  \ont  cher- 
cher à  Médine  ou  à  Nioro  len  pir rr%  dVtolTi*  qu'ils  «»e  procurent  au  prix  de 
64*1  francs.  Ils  li*<«ap|»ort«*nt  sur  le  nru\r,  ou  v\\v%  \.ilentde  10  à  12  francs,  et 
delà  dans  les  marchés  «le  kolas  où  <*I1«*h  se  paient  un«*  vingtaine  d«*  francs.  Il 
en  est  de  même  |N»ur  le  m»1,  qui,  d»»  Il  francs  U  barre,  vaut  sur  le  fleuve 
30  francs  et  dans  les  \\ays  de  kolas  M  francs.  Lrs  kolas  qu*ils  rapportent 

I  Ktt  Mw,  il  e%i  («!••«■  |fc%r  Htmmih'i  <»•»  larn-*  «le  •«•I.  *"••>  |k»»rnr*  m«!nr.  nr«,  i-it.  irmi  koU*  ri 
y%  lh(m\M%  ont  «p|Mirtr«  tir  re  |»i»inl  a  ^•l•lt  linii*  lU<i.^  tr  ,  •  k«><'«  ISvn'j  fr  ri  â  Mc>Jut« 
«4  «44  fr.  en  nam«rairr 


14  E.  BA1LL.VUD. 

ensuite  sur  le  fleuve  ont  décuplé  de  valeur.  Il  y  a  là  un  commeree  très 
intense.  Ces  villes  sont  aussi  des  centres  agricoles  importants.  Les  cultures 
de  riz,  de  sorgho,  de  diverses  plantes  alimentaires,  auxquelles  elles  se  livrent, 
nourrissent  les  contrées  voisines.  Elles  ont  comme  champs  la  merveilleuse 
plaine  d'alluvions  du  Niger  près  de  laquelle  devront  s'installer  nos  futurs 
colons  pour  entreprendre  leurs  premières  cultures  de  plantes  tropicales. 

Un  autre  grand  centre  est  Djenné*;  après  la  belle  étude  qu'en  a  faite 
M.  Félix  Dubois  dans  son  ouvrage  sur  Tombouctou  la  mystérieuse^  il  y  a  peu 
de  chose  à  en  dire. 

De  Djenné  à  Tombouctou,  le  Niger  entre  dans  une  zone  spéciale,  celle 
des  inondations,  la  partie  du  Soudan  fertile  par  excellence.  L'afflux  des  eaux 
du  Bani  permet  au  Niger  de  sortir  de  son  lit  pendant  les  hautes  eaux, 
lesquelles  contiennent  le  limon  que  le  fleuve  dépose  sur  les  terres. 

Dès  Diafarabé,  Taspect  du  fleuve  change.  Après  le  retrait  des  eaux,  les 
herbes  grasses»  des  plaines  qui  ont  été  inondées  forment  de  superbes  pâtu- 
rages, alimentant  les  troupeaux  des  Peulhs  qui  parcourent  ces  pays.  Peu  à 
peu  le  soleil  brûle  cette  terre,  les  pluies  arrivent,  et,  avec  elles,  la  saison  des 
cultures.  Les  herbes  sèches  fument  la  terre  que  Ton  retourne  et  que  Ton 
sème  de  riz.  Puis  vient  l'inondation.  De  Diafarabé  aux  grands  lacs,  le  Niger  a 
100  kilomètres  de  large  de  septembre  à  janvier.  Alors  seules,  émergent 
au-dessus  de  l'eau,  les  tiges  élancées  des  rhoniers  qui  indiquent  la  place  des 
villages  construits  sur  des  petits  tertres.  Avant  que  l'inondation  ne  soit  ter- 
minée, montés  sur  leurs  pirogues,  les  cultivateurs  font  leur  récolte. 

Le  delta  intérieur  du  Niger  sert  de  régulateur  des  récoltes.  Lorsque,  en  un 
point  pas  trop  éloigné  du  fleuve,  il  vient  à  y  avoir  disette  de  grains,  c'est  cette 
partie  du  Niger  qui  le  fournit. 

Un  des  phénomènes  les  plus  curieux  occasionnés  par  les  crues  du  Niger 
sont  les  grands  lacs  sahariens,  lesquels  n'ont  cependant  pas,  pour  nous,  la 
valeur  économique  qu'on  leur  a  prêtée  jusqu'ici.  On  a  pensé  que  sur  les  bords 
du  Fati,  du  Télé,  du  Faguibine,  on  pourrait  cultiver  du  blé  en  quantité  illi- 
mitée. Nous  croyons  que  c'est  là  une  erreur. 

Ces  lacs,  en  eflet,  sont  formés  par  le  Niger  dans  un  terrain  sablonneux. 
On  avait  cru  que  des  crues  régulières  venaient  les  remplir  de  sorte  que, 
pendant  toute  la  période  de  dessèchement,  période  que  l'on  fixait  à  quatre 
années,  les  eaux  laissaient  à  découvert  des  terres  très  fertiles.  Seules,  en 
réalité,  de  très  grandes  inondations  peuvent  les  remplir,  et  il  s'est  écoulé  des 
périodes  de  cinquante  ans  sans  qu'il  s'en  présentât  de  telles.  A  deux  reprises 
difliérentes,  il  est  vrai,  il  y  a  eu  de  grandes  crues  dans  un  laps  de  temps  très 
court,  en  1890  et  en  1895.  C'était  un  phénomène  exceptionnel.  Depuis,  les 

i.  En  1808,  il  est  passé  par  Djenné  pour  130  000  fr.  de  marchandises  européennes,  400  000  fr. 
de  marchandises  indigènes  et  pour  50  000  fr.  d'animaux. 


1.KS  TKimmaiiKs  français  nr  nh.kii.  is 

\^c%  ont  (lu  M*  dr^sôchi^r  roinplrtriiient.  Do»  itiondaliotift  n*gulion\H  n<>  viennent 
donc  pas  apporter  au  sable*  le  limon  dont  il  aurait  hosoin  pour  avoir  une 
grande  fertilité.  Il  n'\  a  autour  des  larn  i|u*une  bande  d'une  dizaine  de  mètres 
qui  Miit  eultixV  et  rulli\ab1e.  Lorsque  nous»  a>on»  visité  le  Fati,  les  loutjnn» 
que  se  pHipo^aient  de  fain*  les  habitants  des  rives  étaient  fort  peu  de  chose. 
I^*  %  illape  le  plus  important  de!4  lacs  n*est  qu'un  point  d  eau  pour  les  cara- 
vanes qui  \ont  du  Saliel  a  Tombouclou;  sans  doute  on  en  lire  tous  les  ans 
une  centaine  de  tonnes  de  blé  dur  pour  les  besoins  du  ra\ilaillement,  mais 
cVst,  cro\ons-nouH,  le  maximum  île  la  pnNiuction.  Il  semble  que  Tétroite 
l»ande  de  terre  cultivable  bordant  les  lacs  s(»it  tout  juste  suflisante  pour  nourrir 
sa  populalii»n. 

1^  ré^n'on  de  gramle  culture  du  Nipcr  ne  doit  donc  pas  être  celle  des 
grands  lacs,  mais  bien  celle  ilu  delta. 

Vne  foin  que  le  Nifrer  a  re«;u  tous  les  marifrots  qui  forment  son  delta,  il 
arrive  à  Tombouctou,  sur  laquelle  on  n*a  dit  jusqu'ici,  au  point  de  vue 
économiipie,  i|ue  des  choses  très  peu  précises. 

I^s  personnes  qui  s'occupent  de  |;éo:;raphic  ont  sur  la  f:rande  >ille  saha- 
rienne deux  opinions  extrêmes.  Tour  les  uns,  Tombouctf»u  n*i*st  qu'un  amas 
de  ruines,  un  lieu  dépour\'U  de  la  moindre  valeur  économiipie.  Pour  les 
autres,  au  contraire,  il  semble  que  ce  soit  le  poini  important  de  l'Afrique 
centrale  au  même  titre  du  re«»te  que  le  Tchad.  IViur  eux,  il  suflira  d'arriver  à 
Tonilniuctou  avec  un  chemin  de  fer  et  Ton  y  trouvera  sans  peine  toutes  les 
richesses  désirables,  \  compris  relies  qui  seront  nécessaires  pour  pa\er  les 
frais  du  chemin  de  fer. 

Tout  cela  est  f«»rt  ex.ii:éré.  Ttimbouctou  est  autn*  cliosr  qu'un  champ  de 
déiombn*s,  et,  d'un  autn*  côté.  vi\  Afrique  tropicale,  ou  ne  trouve  point  de 
richesM»s  toutes  faites,  pas  plus  à  Tiunbouctou  qu'ailleurs. 

On  a  dit  maintes  fuis,  re  qui  est  exact,  que  Tombouct(»u  est  né  du  lontacl 
du  Ni;;er  et  du  Sahara.  V<»ila  en  effet  ce  qu'il  faut  avoir  toujours  en  \ue.  Le 
Niffer  amenait  a  Tombouctou  les  produits  tropicaux  et  di*«(ribiiait  au  travers 
du  S»udan  ceux  que  les  caravanes  saharienn<*s  avaient  apportes. 

Tant  que  la  voie  du  déMTt  a  été  la  s«miI«»  liaison  existante  entre  le  Soudan, 
le  bassin  méditerranéen  et  IKuropr.  TomlMMictou  a  été  un  îles  marchés  les 
plus  im|Mfrtints  ilu  continent  afri<  aui.  L«'s  loiiare;:  lui  ont  été  néfaHt(*s;  mais 
l'etabii^vment  sur  la  côte  o(-rid**ntab*  d<*s  rocnptoirs  curopét^ns  lui  a  porté  un 
coup  plus  rude  que  leurs  exactions.  !>«•  cr  jour,  nos  pnMliiit<«  m»  sont  nqmndus 
a  profusion  dans  l'Afrique  oiridentab*.  Hés  lors  Tombouctou  n'a  plus  été  le 
irrand  entrepôt;  on  a  crssé  de  pouvoir  y  trouver  l'or,  b*s  plumes  et  l'ivoire  ipii 
asaieal  fait  sa  nlebrile.  Ntitn*  conquête,  a  ce  point  «le  vue,  lui  a  |Hirté 
le  dernier  coup. 


16  E.  BAILLAUD. 

Il  est  d*un  usage  courant  de  croire  que  la  voie  d^accès  le  meilleur  marché 
à  Tombouctou  est  le  Sahara.  J'estime  que  c'est  là  une  erreur.  On  déclare 
aussi  que  les  grands  commerçants  de  Tombouctou  la  préféreront  tou- 
jours à  toute  autre,  parce  que,  par  elle,  ils  sont  en  relation  avec  les 
villes  du  littoral  méditerranéen,  dont  ils  sont  en  général  originaires,  ou  dont 
tout  au  moins  ils  ont  la  langue  et  la  religion.  C  est  là  mal  les  connaître;  ils 
ont  vite  abandonné  la  voie  du  Sahara  lorsqu'ils  ont  vu  qu'elle  était  la  plus 
coûteuse.  Notre  pacifîcation  leur  a  ouvert  pour  arriver  à  Tombouctou  une  nou- 
velle voie  :  celle  du  Sahel  qui  passe  par  Goundam,  Sokolo,  Goumbou,  Nioro, 
pour  arriver  à  Médine.  A  Médine,  ils  trouvent  les  mêmes  marchandises  qu'au 
Maroc  ou  à  Tripoli.  Le  général  de  Trentinian  les  a  invités  à  venir  s'y  appro- 
visionner. Milad  a  commencé  à  le  faire  et  d'autres  ont  suivi.  Cette  route  étant 
devenue  moitié  moins  coûteuse,  les  commerçants  de  Tombouctou  se  sont  mis 
de  plus  en  plus  à  la  suivre.  En  1898,  sur  200  000  francs  de  marchandises 
européennes  arrivées  dans  leur  ville,  il  n'y  en  a  eu  que  pour  20  000  francs 
qui  soient  passées  par  le  Sahara*. 

Comme  on  le  voit  par  ce  chifTre,  Tombouctou  n'est  plus  le  marché  qui 
alimente  le  Soudan,  car  elle  est  devenue  par  trop  excentrique  par  rapport 
aux  routes  suivies  par  les  marchandises  qui  viennent  de  la  côte  occidentale. 
Tombouctou  ne  reçoit  plus  que  les  marchandises  européennes  qu'elle  con- 
somme. La  grande  ville  a  donc  perdu  la  prérogative  qui  a  fait  autrefois  sa 
grandeur,  d'être  le  lien  entre  le  bassin  méditerranéen  et  le  Soudan  occidental. 

Dans  ce  sens,  on  a  raison  de  dire  que  Tombouctou  est  déchue  de  sa  grandeur. 
Mais  elle  est  toujours  le  plus  grand  marché  de  sel  de  l'Afrique;  voilà  ce 
qui  a  sauvegardé  l'importance  de  cette  ville  et  ce  qui  probablement  la  main- 
tiendra toujours. 

Nous  ne  pouvons  ici  entrer  dans  les  détails  des  transactions  auxquelles 
donne  lieu  le  commerce  du  sel;  leur  mécanisme  est  presque  aussi  compliqué 
que  celui  des  marchés  des  peuples  dits  civilisés.  Spéculations,  accaparements, 
crises  monétaires,  rien  n'y  manque. 

Tombouctou  est  avant  tout  un  entrepôt.  Les  grands  commerçants  indi- 
gènes qui  y  sont  fixés  exploitent,  par  l'intermédiaire  de  correspondants,  les 
mines  de  sel  de  Taodeni.  Les  Maures  leur  paient  fort  cher  leurs  services  en 
effectuant  les  transports  d'abord  jusqu'à  Araouan,  ensuite  jusqu'à  Tombouc- 
tou. Les  habitants  des  rives  et  de  la  boucle  du  Niger  viennent  acheter  ce  sel 
en  apportant  en  échange  leurs  produits.  Les  cultivateurs  de  Djenné  et  du 
Macina  envoient  les  grains,  riz  et  mil  ;  des  commerçants  de  la  boucle,  leurs 
bandes  de  coton,  les  kolas  du  sud  et  leur  fer. 

C'est  ainsi  qu'en  1898  il  est  arrivé  à  Tombouctou  46  000  barres  de  sel 

<.  Du  mois  d'août  18U8  au  15  février  1809  il  a  été  importé  à  Tombouctou,  provenant  de  Sokolo  : 
870  piùces  de  tissus,  de  Goumbou  ;  57,  de  Nioro  :  3000,  de  Blédine  :  400,  de  Kayes  :  700. 


tr.S  TERRITOIR»  FKAM.-AIS   W   M'itll.  17 

rr|irr»cnUQl  une  vnli-ur  iIp   I  01)0000  <|c  francs.  Il  en  a  rli-  importé  dans  U 
bourlp  ilu  Nifrvr  pour  800  000  franc«.  Entre  aulm  rhoHeH,  ce  mI  avait  iié 

ichêDfiv  contre  du  (rrain  ;      

en  l'anmV  IKlCt.  itur  2000 
loniit's  lie  Minrhu  im)Mirl<> 
a  Tombourlou,  I  UflU 
Bvnii'iil  prit  te  chemin  du 
Satinra. 

i'endant  la  naifton  de» 
Im'>m-^  <*aux,  te*  barre* 
de  M-\  Mtiit  pri»eit  |4r  le» 
inier*  i)ui  m>  rentleni  Mtr 
leH  iiiarrliêH  de  M>t  de  Sa- 
nrén-,  Korienu  el  Dou- 
eiitta    en    emportant    en 

icénéral     twulement     trois  mtumw  ■m  l\  irin  <■    B(iLt.tin  *  M«r*M    u  mut* 

barre«    rharuo.    Pendant  Kt>|.r»iii.  ih,i>  janr  i.i.....^(.,.i,,r  ^  m.  k  iwiiuitd. 

le»  liaules  eaux,  au  ron- 
trmire,  partent  les  grand»  navire»  fluviaux  dirifrét  vers  Djenné  et  San. 

On  peut  admettre  i|ue,  par  ce»  dï^-erses  opt>ralioiiH,  les  rummerçanis  de 
Tombuurlou  rfali^ent  un  iM-itélice  de  :t0  pour  100. 

Tel  qu'il  est  artueltemeiit,  ce  contmerce  ile  Tomltoiirtou  ne  semble  {toint 
devoir  diminuer  d'im|>oriance.  U  t-r^t  asseï  intense  {HHir  ruuM-rver  i  la  )frande 
ville  saharienne  son  ca- 
rar l^rr.  C'eat  à  nous  de 
•avoir  profiter  de  ces 
ftrands  rommerçani* 
pour  bénétirier  de  ce 
rAle  d'enlre|MU  du  Sa- 
hara et  du  Soudan. 

H  y  a  peu  matiArr  i 
obftervalifHi  depuis  Tom- 
bouetou  à  Bamba.  I>> 
Nilter  est  eolièremenl 
nn    Béate    du    dé»ert. 

Entre   deux    dunes    de  ,<    ■  ""'V  ".'"r".  ""/- r'-Vl"^!  1.-1 

•able  blanc,  il  laisse  rou- 
ler paresaeuaemenl  ses  eaux  bleue».  Tous  »•■«  manirots  Minl  n'-unis  )>our  la 
prenifre  fois,  sa  profondeur  rt'-|>ond  4  *a  largeur  :  entre  Tomimuctou  et  (îao 
évolwrait  une  escadre. 


18  E.  BÂILLÂUD. 

Sur  le  sable,  quelquefois,  on  aperçoit  des  cases  rondes  au  toit  surbaissé. 
Quelques  noirs  cultivent  sur  le  bord  du  fleuve  le  tabac  connu  dans  tout  le 
Soudan  sous  le  nom  de  tabac  de  Bamba,  ou  encore  de  Forge.  Les  champs 
où  poussent  ces  plantes  sont  fort  bien  entretenus.  Tout  près  de  Teau  est 
élevée  une  petite  butte  dont  le  sommet  forme  cuvette.  Celle-ci,  par  une 
infinité  de  canaux,  communique  avec  une  série  de  petits  carrés  dessinés  par 
des  talus  de  terre  entre  lesquels  sont  plantés  le  tabac  ou  Forge  ;  à  Taide  de  cale- 
basses on  remplit  la  cuvette,  et  peu  à  peu  les  champs  sont  arrosés. 

Ce  tabac  est  toute  la  richesse  de  ces  terres  désolées,  mais  cette  richesse  n  est 
pas  à  dédaigner. 

Les  indigènes  de  cette  partie  du  fleuve  commencent  à  nous  connaître. 
Pendant  ces  deux  dernières  années,  les  canonnières  le  Mage  et  le  Lespiau 
ont  servi  de  liaison  continue  entre  Tombouctou  et  les  colonnes  qui  opéraient 
sur  le  fleuve. 

De  Taôssaye  à  Gao,  il  y  a  quelques  îles,  et,  dans  le  lit  même  du  fleuve, 
de  grands  champs  de  bourgou,  la  plante  productrice  du  sucre  de  Tavenir. 
De  paisibles  populations  vivent  de  Tétevage  des  troupeaux  qui  paissent  dans 
le  bourgou,  et  se  livrent  à  un  petit  commerce;  les  Maures  apportent  dans  les 
villages  le  sel  de  Taodéni  et  l'échangent  contre  du  mil,  du  riz,  du  tabac  et 
surtout  des  bestiaux.  Les  habitants  des  villages  vont  à  leur  tour  porter  ce  sel 
a  Hombori  et  le  donnent  contre  les  tissus  de  la  boucle  du  Niger. 

De  Gao  il  ne  reste  que  quelques  cases  et  les  ruines  du  tombeau  du  grand 
Ashia. 

C*est  le  point  par  lequel  TAïr  était  en  relations  avec  la  boucle  du  Niger.  Il 
serait  du  plus  haut  intérêt  pour  nous  de  renouer  ces  relations. 

Entre  Gao  et  Ansongo  est  le  lieu  de  passage  de  Maures  qui  vont  apporter 
sur  le  marché  de  Dori  le  sel  de  Taodéni;  à  partir  de  Gao  commence  une  région 
du  fleuve  tout  à  fait  intéressante,  la  région  des  îles. 

On  a  admis  jusqu'ici  que  de  Tombouctou  à  Saï  il  n'y  avait  comme 
populations  groupées  d'une  façon  appréciable  que  des  Touareg.  On  y  rencon- 
trait cependant  des  représentants  de  races  noires,  mais  on  ne  voulait  leur 
reconnaître  qu'un  rôle  tout  à  fait  subalterne.  Depuis  que  la  politique  du  colonel 
Klobb  a  débarrassé  le  fleuve  des  Touareg,  il  est  aisé  de  s'apercevoir  du  rôle 
joué  par  les  autres  races.  L'empire  Songhay  a  disparu,  mais  ce  sont  encore 
des  populations  songhayes  qui  mettent  en  valeur  le  fleuve. 

Celte  partie  du  Niger  présente,  en  eflet,  une  multitude  d'iles  subissant  le 
même  régime  d'inondations  que  le  delta  intérieur,  et  représentant  une  super- 
ficie cultivable  de  150  000  hectares.  Les  habitants  y  cultivent  du  riz  et  du 
coton.  Leurs  récoltes  sont  si  abondantes  que,  pour  les  loger,  ils  sont  obligés 
de  construire  de  grands  greniers  de  forme  sphérique,  très  nombreux  (dans 
les  îles  occupés  par  les  villages,  les  cases  disparaissent  entièrement  derrière 


LES  TEnitETOlRES  FRANÇAIS  DU  NIGER.  19 

eux}.  J'estime  la  production  totale  des  lies  en  riz,  d'après  la  contenance  de  ces 
greniers,'  à  SO  000  tonnes  annuelles.  Le  jour  où  il  sera  possible  d'exporter 
les  grains  du  Soudan,  il  y  aura  là  un  précieux  appoint.  De  même,  on  pourra 
exporter  de  grandes  quantités  de  coton. 

Un  autre  produit  est  à  signaler,  qui,  lui,  restera  spécial  aux  Ues  :  les  plumes 
d'autruches.  Les  Songhays  des  lies  élèvent,  en  elTel,  de  nombreuses  autru- 
ches. Les  tles  du  Niger  sont  tout  indiquées  pour  cela  :  les  autruches  ne 
peuvent  s'échapper,  et,  d'un  autre  côté,  il  esl  facile  de  débroussailler  ces 
espaces  limités,  de  fa- 
çon que  les  plumes  ne 
se   déchirent    pas    aux 
ronces. 

Ici  je  suis  obligé  de 
parler  un  peu  politique. 

Il  a  été  de  croyance 
générale  jusqu'à  ces 
derniers  temps  qu'il 
était  nécessaire  de  res- 
pecter la  situation  des 
Touareg  sur  le  fleuve, 
que,  sans  leur  permis- 
sion il  serait  impossible  bégion  sahabiensk  près  de  bamba. 

de  circuler  sur  le  Niger.  KeproductîoD  duno  phologrsphie  do  M.  K.  GaiIJaud. 

Od   n'a    guère    pactisé 

avec  les  Touareg  dans  ces  dernières  années;  il  semblerait  que  cela  ait  dû 
fermer  tout  passage.  Pourtant,  sans  défense  aucune,  j'ai  voyagé  pendant  un 
mois  sur  cette  partie  du  lleuve.  J'ai  passé  mes  nuits  sans  me  garder  aucune- 
ment au  milieu  des  villages  du  fleuve.  A  Sansan  Haoussa,  ofi  je  pouvais  craindre 
quelque  représaille  indirecte,  j'ai  pu  séjourner  de  longues  heures  sans  incon- 
vénient :  c'est  qu'à  cdté  des  Touareg  des  rives,  il  y  a  les  habitants  du 
Qeuve.  Les  ■  terres  légères  *  de  lord  Salisbury  existent  sur  les  deux  rives; 
entre  elles,  il  en  est  qui  peuvent  être  des  sources  considérables  de  richesse. 
Elles  ont  leur  race,  les  derniers  habitants  de  l'empire  songhay,  qui  doivent 
pouvoir  vivre  indépendants  de  leurs  oppresseurs  —  les  Touareg  —  et  mettre 
en  paix  leurs  terres  en  valeur.  Depuis  ces  derniers  temps  nous  empêchons 
les  Touareg  de  venir  les  piller;  les  Songhays  ont  donc  mis  leur  confiance 
en  nous,  et  nous  ont  ouvert  le  fleuve;  nous  devons  continuer  à  les  protéger. 
Nous  ne  venons  pas  prétendre  qu'il  faille  chercher  l'extermination  des 
Touareg.  On  a  inauguré  une  politique  à  leur  égard;  il  faut  la  suivre,  et  cela 
est  facile.  Ces  Touareg  viennent  régulièrement  se  ravitailler  par  leurs 
pillages  au  fleuve;  il  suffira  de  les  en  empêcher.  Sous  peine  de  mourir  de 


20  Ë.  BÂILLâUO. 

faim,  ils  seront  obligés  de  se  soumettre.  Et  de  même  que  certaines  de  leurs 
tribus  ont  fait  soumission  réelle,  de  même  les  autres  apprendront  peut-être 
peu  à  peu  à  vivre,  en  dehors  du  pillage,  des  ressources  de  leurs  troupeaux. 
Le  fleuve  deviendra  libre,  alors  qu'il  ne  Test  pas  réellement  encore. 

Il  faut  que  nous  profitions  de  la  belle  voie  fluviale  que  nous  offre  le 
Niger. 

On  a  pu  croire  un  moment  que  le  Niger  présentait  des  rapides  infranchis- 
sables. En  dehors  de  ceux  de  Boussa  que  nous  ne  connaissons  pas,  il  n*en  est 
pas  un  dans  la  région  connue  sous  le  nom  de  zone  des  rapides,  que  Ton  ne 
puisse  aisément  franchir. 

On  a  fait  actuellement  la  preuve  de  cette  navigabilité.  Les  deux  convois 
de  ravitaillement  qui  ont  suivi.  Tan  dernier,  le  fleuve  jusqu'à  Saï  ont  montré 
remploi  que  Ton  peut  faire  du  Niger  et  ont  amené  à  Saï,  sans  le  moindre 
avarie  ni  le  moindre  accident,  plus  de  80  tonnes  de  marchandises.  Si  les  den- 
rées ainsi  introduites  à  Saï  avaient  été  des  marchandises  d'échange,  elles 
auraient  pu  représenter  une  valeur  de  500  000  francs,  c'est-à-dire  beaucoup 
plus  qu'il  ne  sera  nécessaire  d'en  amener  avant  longtemps  pour  des  opéra- 
tions commerciales  annuelles. 

Ce  qu'il  faut  bien  dire,  c'est  qu'il  faut  avant  tout  prendre  des  guides. 
Dans  certains  bras  du  fleuve,  en  eflet,  il  y  a  des  amas  rocheux  dangereux,  et 
si  l'on  y  passe,  il  peut  en  résulter  quelques  avaries.  Avec  de  bons  guides  et  de 
bons  bateliers  il  est  possible  de  naviguer  sur  le  Niger. 

Pour  nous,  nous  avons  circulé,  sans  l'ombre  d'un  ennui,  sur  notre  pirogue 
de  Djenné.  Non  seulement  nous  avons  pris  des  guides  d'un  village  à  l'autre, 
mais  encore  nous  renouvelions  tout  notre  équipage  et  nous  nous  sommes  abso- 
lument fié  à  lui,  nous  gardant  bien  d'intervenir.  De  plus,  nous  n'avons 
navigué  que  le  jour,  et  c'est  là  la  seule  façon  de  procéder. 

On  aurait  pu  croire  que,  si  la  descente  était  à  la  rigueur  possible,  la  montée 
ne  Tétait  point.  M.  .le  lieutenant  Salaman,  en  exécutant  par  deux  fois 
le  voyage  dans  ce  sens,  a  montré,  de  très  belle  façon  du  reste,  que  l'entre- 
prise n'était  pas  irréalisable.  D'un  autre  côté,  mon  passage  aura  prouvé,  je 
crois,  que  l'on  peut  compter  sur  le  concours  bénévole  des  indigènes  du  fleuve. 
J'étais  entièrement  à  leur  discrétion  et  je  n'ai  eu  qu'à  me  louer  d'eux. 

Au  total,  à  condition  de  ne  se  ser\'ir  que  de  pirogues  ne  dépassant  pas  un 
tonnage  de  5  ou  6  tonnes,  on  pourra  amener  jusqu'à  Boussa  autant  de  mar- 
chandises que  l'on  voudra  du  mois  de  novembre  au  mois  d'avril. 

Une  fois  rendu  dans  la  région  de  Saï,  à  Haoussa,  j'ai  pu  entrer  en  rapport 
avec  les  commerçants  qui  détiennent  le  trafic  dans  les  états  du  Niger  anglais. 
Je  savais  à  ce  moment  qu'il  était  possible  de  porter  sur  les  marchés  de  cette 
région  du  Nijrer  nos  produits  par  le  fleuve  ;  il  me  restait  à  savoir  si,  une  fois  là. 


LES  TERRITOIRES  FRANÇAIS  SU   NIOER.  !1 

ces  produits  pourraient  coocurrencer  ceux  de  la  compagnie  du  Niger.  J'en 
fus  vite  persuadé. 

Les  marchands  qui  mettent  en  rapport  les  marchés  des  états  haoussas  avec 
les  comptoirs  anglais  sont  en  relations  constantes  avec  la  région  nord-est  de 
notre  Soudan.  Ils  y  visitent  trois  points  :  Sansan  Haoussa,  Saï,  Dori.  Ils  ne 
vont  point  à  Tombouctou. 

Je  ne  parle  de  Saï  que  pour  mémoire;  Sansan  Haoussa  l'a  supplanté. 


Re|ifOiiuction  duoo  pholoerapliio  de  M.  K.  Baillaad. 

Autrefois  Saï  était  une  très  grande  ville  :  ses  ruines  couvrent  deux  kilo- 
mètres carrés.  Pendant  la  période  des  trouhles,  Saï  fut  tour  à  tour  pillé 
par  les  Touareg  et  les  Djermabé.  Sansan  Haoussa  resta  en  paix  et  peu  à  peu 
UD  marché  se  constitua  dans  ce  dernier  village.  En  outre  Sansan  Haoussa  est 
pour  les  Haoussas  sur  le  chemin  de  Dori.  La  route  directe  qui  passe  par  Saï 
est  très  pénible,  et  il  est  plus  simple  de  remonter  vers  le  nord  pour  avoir 
moins  de  désert  à  traverser.  Les  Haoussas  qui  arrivent  à  Saï  y  laissent  quel- 
quefois leurs  marchandises,  mais  le  plus  souvent  ils  les  apportent  toutes  à 
Sansan  Haoussa  et  k  Dori.  Ces  marchandises,  ce  sont  les  tissus  de  leur  fabri- 
cation. Us  dilTèrent  de  ceux  de  notre  Soudan  en  ce  que  la  trame  en  est  plus 
fine  et  la  teinture  à  l'indigo  plus  brillante.  On  en  distingue  trois  types  diiïé- 
rents  :  un  grand  boubou  Lieu  orné  de  rosaces,  une  pièce  d'ctolTe  servant  à 
faire  des  pantalons  ou  des  pagnes,  et  enfln  le  lilham  dont  les  peuples  du  désert 


22  E.  BAILLAUD. 

se  couvrent  la  tète  depuis  Tombouctou.  En  échange  les  Haoussas  retirent  du 
Soudan  des  bestiaux. 

Nous  devons  encourager  la  venue  de  ces  Haoussas  chez  nous.  C*est  par 
eux  que  nous  pourrons  faire  parvenir  nos  produits  sur  les  marchés  de  la 
Nigeria.  Tous  les  Haoussas  que  nous  avons  vus  nous  ont  dit,  en  elTet,  que,  s*il 
était  possible  de  trouver  des  marchandises  <  de  blanc  »  à  Sansan  Haoussa  ou 
à  Saï,  ils  viendraient  les  chercher  sur  ces  marchés  et  non  chez  les  Anglais. 
La  route  leur  est  plus  courte  et  surtout  plus  sûre,  car,  de  Kano  à  Egga,  ils 
abandonnent  la  moitié  de  leurs  marchandises  aux  chefs  des  régions  qu'ils 
traversent  et  souvent  ils  sont  pillés.  De  Kano  à  Sansan  Haoussa,  au  contraire, 
ils  viennent  sans  encombre,  à  condition  d'éviter  les  pays  Djermabés. 

11  me  reste  à  caractériser  d'une  façon  générale  les  territoires  formés  par 
la  boucle  du  Niger. 

La  boucle  du  Niger  se  divise  en  trois  parties  fort  distinctes  :  1°  la  zone 
saharienne,  2**  la  zone  soudanaise  proprement  dite,  formée  d'un  sol  argileux 
et  soumise  au  climat  tropical,  S""  la  zone  de  la  forêt  équatoriale.  Les  deux 
premières  zones  seules  nous  intéressent,  car  elles  seules  dépendent  vraiment 
du  Niger.  La  zone  équatoriale  est  presque  uniquement  arrosée  par  les  rivières 
de  la  côte  d'Ivoire  ou  de  la  côte  d'Or. 

Le  Niger  dessine  dans  le  Sahara  un  demi-cercle  limité  par  une  ligne 
courbe  jalonnée  par  Bandiagara,  Dori,  Saï.  Les  populations  de  cette  région 
sont  en  presque  totalité  touareg.  Il  y  a  cependant  de  nombreuses  enclaves 
de  colonies  peulhes.  Les  Peulhs  cultivent  quelque  peu  le  sorgho,  mais  en 
général  la  seule  ressource  du  pays  consiste  en  troupeaux. 

Les  deux  principaux  marchés  de  cette  partie  nord  de  la  boucle  du 
Niger,  Dori  et  Hombori,  comme  Tombouctou,  sont  à  la  fois  des  marchés 
du  désert  et  de  la  terre  fertile,   avant  tout  des  points  de  contact  de  races. 

Dori  se  trouve  au  centre  d'un  désert  sans  eau,  dans  un  rayon  de  80  kilo- 
mètres. Les  commerçants  affrontent  les  fatigues  de  cette  route  en  raison  de 
la  situation  centrale  de  ce  marché  au  milieu  de  pays  fort  différents.  Dori  est, 
avant  tout,  un  marché  de  sel.  Les  Maures  passent  le  fleuve  aux  environs  de 
Gao  pour  apporter  à  Dori  le  sel  de  Taodéni,  surtout  les  demi-barres  qui 
seraient  refusées  à  Tombouctou.  La  barre  de  sel  vaut  à  peu  près  à  Dori 
50  francs.  Les  commerçants  du  Mossi  viennent  échanger  contre  ce  sel  les 
kolas  qu'ils  se  procurent  dans  le  sud  et  les  bandes  de  coton  qu'ils  fabriquent. 
Les  habitants  des  îles  apportent  leurs  grains  et  les  Touareg  leurs  troupeaux. 
Comme  à  Tombouctou,  une  classe  de  commerçants  sédentaires  intervient  dans 
les  échanges.  L'importance  de  Dori  augmentera  considérablement,  le  jour  où 
le  fleuve  sera  la  voie  de  liaison  avec  le  reste  du  Soudan. 

Celte  ville  de  Dori,  qui,  de  loin,  semble  une  oasis  merveilleuse,  présente 


LES  TERRITOIRES  FRANÇAIS  DU  NIGER.  23 

un  grand  caractère  de  misère.  En  réalité,  c'est  une  sorte  de  caravansérail. 
Les  commerçants  et  les  pasteurs  amènent  leurs  produits  et  leurs  troupeaux. 
Les  jours  de  marché, 
sous  les  grands  arbres 
situés  à  l'extrémité  de 
!a  partie  sud  de  la  ville  ; 
plus  de  KOOO  personnes 
sont  parfois  réunies. 

Ilombori,  au  centre 
d'un  grand  soulèvement 
montagneux  effrayant 
d'aridité,  offre  au  point 
de  vue  économique  les 
mêmes  caractères  que 
Dori.  Dans  les  vallées 
du  Hombori  sont,  cepen- 
dant, des  plaines  fertiles  Rcprudutltun  ilono  ptiutai^pbio  à«  M.  K.  IlIiilUui]. 

oïl   vit   une   population 

autochtone.  L'importance  du  marché  de  Hombori  a  varié  en  raison  inverse 
de  celui  de  Tombouctou.  Lorsqu'il  devenait  impossible  d'apporter  le  sel  à 
Tombouctou,  on  le  dirigeait  sur  Hombori,  par  Bamba.  Maintenant  que  rien 
ne  semble  plus  devoir  troubler  les  destinées  de  Tombouctou,  le  rôle  du  marché 
de  Hombori  s'effacera. 
La  reprise  de  la  navi- 
gation   sur    le    neuve 
viendra  également  di- 
minuer   l'importance 
qu'il  tirait  de  sa  situa- 
tion   sur    la    route   de 
Dori  à  Tombouctou. 

Cette  portion  saha- 
rienne de  notre  Soudan 
est  évidemment  la  ré- 
gion la  plus  pauvre  de 
notre  possession,  mais 
nous    pourrons    tirer 

■  Ul    TAT.AISE    DE    BlNnlAGAHA. 

parti  de  ses  troupeaux.  RoproductiuD  duno  photugrapbie  do  M.  H.  Bsillaud. 

Les  Peulhs  surtout  sont 

d'excellents  pasteurs  que  nous  devons  utiliser. 

Le  centre  de  la  boucle  du  Niger  est  formé  par  les  pays  Mossi,  Gourounsi, 
Kipirsi,Yatenga.  La  diversité  de  ces  dénominations  est  plutût  historique  que 


24  E.  BAILLAUD. 

géographique.  Les  terres  qu'elles  définissent  présentent  en  effet  des  analogies 
absolues.  Elles  sont  formées  d*un  immense  plateau.  L*aspect  du  sol  semble 
distinguer  le^Kipirsi  des  autres  régions,  mais  c'est  là  une  simple  apparence, 
car  il  est  peuplé  de  la  même  manière  et  dans  les  plaines  situées  autour  des 
pics  ferrugineux  sont  les  mêmes  cultures.  Cette  partie  centrale  de  la  boucle 
du  Niger  est  un  immense  verger.  Les  arbres  qui  boisent  la  brousse  sont, 
presque  tous,  des  ces  (arbres  à  karite),  des  nérès  (qui  fournissent  la  farine 
de  simbata)y  des  tamarins,  des  baobabs  si  utiles,  et  toute  une  série  d'arbris- 
seaux qui  produisent  des  fruits  h  pulpe.  Toute  cette  région  est  fort  peuplée; 
on  trouve  tous  les  cinq  kilomètres  un  village  formé  de  20  à  100  groupes  de 
cases  représentant  une  population  de  500  à  2000  habitants.  Les  seules  cultures 
sont  le  sorgho  et  le  coton,  ainsi  qu'un  peu  d'indigo. 

L'activité  commerciale  n'est  pas  localisée  en  certains  points;  seuls  peut- 
être  les  marchés  de  Kaya  et  de  Yako  sont  plus  importants  que  ceux  des  autres 
villages.  Ce  qui  fait  la  base  du  commerce  de  ces  peuples,  ce  sont  leurs  relations 
entre  les  pays  à  kolas  et  le  nord  du  Niger.  Depuis  quelque  temps,  cette  activité 
est  favorisée  par  la  consommation  de  viande  que  font  les  troupes  anglaises  qui 
occupent  l'ancien  pays  de  la  Côte  d'Or.  L'échelle  des  transactions  est  alors 
celle-ci  :  les  kolas  du  sud  sont  échangées  à  Tombouctou  contre  du  sel  qui,  à 
son  tour,  dans  le  Mossi  ou  le  Gourounsi,  est  échangé  contre  des  troupeaux, 
échangés  ensuite  avec  des  kolas. 

Il  arrive  quelques  marchandises  européennes  par  Salaga  et  Gambaka;'par 
des  entrepôts  sur  le  Niger,  nous  les  commercerons  parfaitement. 

Le  reste  de  la  partie  tropicale  de  la  boucle  du  Niger  n'est  plus  qu'un  amas 
de  ruines.  Samory  et  les  esclaves  des  chefs  pillards  ont  tout  détruit. 

Une  première  zone  pourrait  être  définie  par  une  ligne  allant  de  Kong  à 
Djenné  par  Bobo-Dioulasso  ;  elle  était  parcourue  par  les  commerçants  de 
Kong  qui  échangeaient  leurs  kolas  et  leurs  tissus  contre  le  fer  qu'ils  trouvaient 
à  Bobo-Dioulasso  et  le  sel  qu'ils  se  procuraient  à  Djenné.  Kong  a  disparu;  le 
trafic  est  maintenant  restreint  aux  relations  de  Djenné  à  Bobo-Dioulasso. 

Une  seconde  zone  est  constituée  par  un  triangle  déterminé  par  Bammako, 
Sikasso  et  Siguiri.  Dans  celte  région  le  sel  de  Tichit  et  les  tissus  européens 
de  Médine  sont  échangés  contre  les  kolas  de  Toutée  et  de  Bougoumi. 

Sous  notre  influence  pacificatrice  ces  contrées  reprendront  leur  aspect 
primitif,  et  la  partie  tropicale  de  la  boucle  du  Niger  pourra  devenir  une  région 
de  grande  culture. 

Nos  possessions  du  Niger  n'ont  point  en  elles  de  trésors  tout  constitués; 
mais,  en  les  mettant  en  valeur  nous  accomplirons  la  plus  belle  œuvre  colo- 
niale qu'aucun  peuple  ait  tentée.  E.  Baillacd. 


Résultats  géographiques 

de  la  mission  de  Bonchamps 


Il  y  a  r\.irl«*inonl  un  an.  M.  Bartholin*.  ingénieur  Acs  min<*s,  notre  corn- 
pa^rnon  «lo  \oyaf;o  {M'Utlanl  touW*  la  mission  tic  Bonchamps,  adressait  i  la 
Société  «le  (jéofrraphie  une  leltn*  qui  a  paru  dans  les  Comptrs  lienduê  îles 
M»ances  Je  celte  Soriélé  •.  Il  y  exposait  les  iliflTérentes  méthodes  que  nous 
avons  employées  jMiur  relever  les  ilénéraires  |iarrourus  par  la  mission.  Nous 
n*y  re\iendrons  \\i\s, 

M.  Ilartholin  exprimait,  en  même  U*mps,  le  désir  de  me  voir  dresser  une 
carte  den  n*f;ions  traversées  en  nMinissant  les  documents  qu*il  me  laissait, 
ritinérain*  que  j*avais  relevé  de  mon  ciMé  et  mes  ohservations  de  route.  En 
elTet,  ce%  documents,  frrossis  de  ceux  que  MM.  Potter  et  Faivreont  recueillis  au 
courH  de  Irur  voynfre  au  Nil  Blanc  par  TAdjoiihlta,  nroiit  |H»rmis  île  dresser  une 
carte  au  1  2nOtHM)  en  li  feuilles.  J'ai  établi  i^alement  une  carti»  d'ensemble 
au  I  3  tNN)  000  dt^stinée  h  accompajnier  la  relation  de  notre  vo\a^e. 

bans  la  carte  au  I  200  000,  les  montagm^s  sont  indiquées  par  des  courbes; 
mais  ce%  courbes  ne  sont  ipie  repréM*nlatives.  Elles  n^prcNluisent  laspect  des 
dt(rén.*ntrs  chaîner  monla^Mieuses,  d*apn'*s  les  cnN|uis  ijue  j'en  ai  faits  sur  le 
terrain  a  chaque  éta|H*,  quand  Titinéraire  de  la  journée  était  construit,  et  la 
|N)sition  des  Mimmets  les  plus  remarquables  déterminée  par  les  recoupements 
des  directions  sous  lesqiirlles  ces  sommets  ont  été  vus,  de  plusieurs  points 
difTériMils,  au  cours  de  la  marche.  A  chaque  camp,  ces  vin^rs  él.iient  faites 
au  tliéiMlolite. 

J'ai  com|mré  chacune  des  \iMM\s  faite  par  .M.  Bartholin  avec  les  miennes  et 
le^  ai  conInMées. 

I^'s  altitudes  sont  les  n'*^iiltals  des  obsiT\ation''  barométriques  faites  pen- 
dant 1rs  éta|M*s  et  au  camp  sur  tnûs  birométrrs  anéroïdes.  iNiur  les  observa- 
tions therm(»métrii|ue^,  je  me  suis  s<*r\i  de  lhrrmoniètr«*s  à  maxima  et  à 
minima. 

I  II  lUfi»  'i«.  r'i*i»\t  m  I  !nr»r.  \r  i  jitin  t*'***.  |*Mir  r*'tn|ilir  une  n«»m«-llr  rii««i<iii,  r%i 
€nf9tmt  «li'i*  l*«i>iii  •!•  ('lif*  lr<>.«  «<iiii.ri«*.  Vi  «rr*-  li»«;ri\r«  ff^rn<*nirnt«  ariin  :%,  n«»ii»  r«>|>cn>nt 
^u  il  |MMirr4  l'tf  fi*'>i  '■  II*  f«irr  |»tr^«  lur  <!«*•  '•   -m^I.*  %  r-i*«iir  i*  ir*. 

t     X*   T,  ••■•Il  -U'» 't.!  rr   |fc»#.  I».    J    I 

• 
L*  <<•■■  •  »•«  •    Il  V 


26  CH.  MICHEL. 

Dans  la  carte  au  1/3  000  000,  qui  accompagne  ces  pages,  les  montagnes 
sont  représentées  par  des  hachures.  Ces  hachures  n'ont  d'autre  prétention  que 
celle  de  donner  le  mouvement  des  massifs  montagneux  et  approximativement 
leur  relief. 

Les  soins  apportés  à  nos  travaux,  en  cours  de  route,  me  permettent  d'espérer 
que  nos  documents  sont  suffisamment  précis  pour  servir  de  base  à  des  obser- 
vations définitives . 


Au  cours  de  notre  voyage,  nous  avons  distingué  trois  régions  bien  diffé- 
rentes : 

1°  Les  déserts  Somali  et  Danakil,  qui  s'étendent  de  la  mer  Rouge  aux  con- 
treforts du  plateau  abyssin,  en  s'élevant  par  gradins  successifs  jusqu'à  800  à 
900  mètres  d'altitude. 

2**  Le  plateau  abyssin. 

3°  La  plaine  du  Nil  Blanc,  comprise  entre  la  falaise  occidentale  du  plateau 
éthiopien  dont  la  crête,  dirigée  du  nord  au  sud,  paraît  limitée  entre  le  32°  el 
le  32^30'  dé  Long.  E.,  et  la  rive  droite  du  Nil  Blanc. 

Déserts  Somali  et  DanakU.  —  Je  ne  m'occuperai  pas  de  cette  pre- 
mière région,  très  connue  déjà,  bien  que  d'intéressantes  études  y  soient  encore 
à  faire.  Cependant,  observons  que  la  position  de  la  ville  de  Harrar,  el,  en 
général,  celle  de  tous  les  points  de  cette  région,  doit  être  reportée  de  22'  plus 
à  l'ouest. 

Le  chemin  des  caravanes,  entre  Harrar  et  Addis-Abeba,  par  le  désert 
Danakil,  est  coupé,  jusqu'à  Herrer-Gotha,  de  nombreux  ruisseaux  qui  se  per- 
dent dans  les  sables,  à  l'est  de  la  route.  Ils  ont  de  Teau  courante  toute  l'année. 

Le  plateau  abyssin.  —  Le  plateau  abyssin  m'a  semblé  pouvoir  être 
divisé  lui-même,  de  l'est  à  l'ouest,  en  trois  zones  : 

1°  De  Baldji,  d'Ankobermême,  à  Test,  jusqu'aux  chaînes  duToké,  duDendi 
et  du  Botor  à  l'ouest. 

2**  Les  chaînes  du  Botor,  du  Dendi,  du  Toké,  du  Rogé,  du  Léka  avec  la 
vallée  de  la  Didessa  (affluent  de  la  rive  gauche  du  Nil  Bleu)  comme  limite  à 
l'ouest. 

3®  De  la  vallée  de  la  Didessa  à  la  plaine  du  Nil  Blanc,  à  l'ouest. 

La  première  zone,  d'Ankoberetde  Baldji  à  l'est,  aux  chaînes  du  Toké  etc., 
est  une  région  de  grandes  plaines  couvertes  d'herbe,  sans  un  arbre,  douce- 
ment ondulées,  d'une  écrasante  monotonie.  L'altitude  varie  entre  2.100  et 
2.700  mètres.  Des  couches  de  calcaire  garnissent  parfois  des  régions  consi- 
dérables. Les  ruisseaux,  assez  peu  nombreux,  qui  sillonnent  ces  plateaux  ont 
creusé  leurs  lits  en  de  véritables  fossés  de  8  mètres  de  profondeur.  Dans  un 


RCMLTATS  (iK(Hia.iPHIQrKS  I»K  LA  MISSION  DR  BONCIIAMPS.  tl 

de  cv%  foft<^4*<i,  à  Tri  kilomMim  au  nord  d*Addi§-Abeba,  un  de  nos  compatriote», 
M.  rinfrrni«*ur  ComlNiul,  vient  de  découvrir  un  important  gisement  de  houille 
i]ui  p«Mirra  j^lre  exploité  à  riel  ouvert.  Ce  gisement  s*étend  sous  Téplise  et  les 
fomiMMUx  de!(  anciens  rois  «rEthiopie,  i  Uébralihanous,  près  de  Sallalé.  Un 
^'iM*menl  de  litrnite  considéralde  a  été  découvert  en  même  temps  i  Tégoulette 
pn»^  de  l)el»rt»lH»rane,  c*<'Hi-4i.dire  enlre  Déhralibanous  et  Ankol>er,  et  on  en 
%i::nale  un  M»mldnide  dans  le  Iter-Meder,  prés  du  lac  Tana. 

Outre  ce^  riciieHS4*s  minières,  dont  Texploitation  commencera  sans  doute 
pn»chain<*ment,  la  région  des  plateaux  herbus  se  prête  encore  à  la  culture  des 
cén'Nileft  (»t  à  lelevax;!*.  Mallieureusi*nient,  des  vents  violents,  des  ora^'es  fré- 
quents accompaunés  de  frréle,  et  parfois  des  sécheresses  —  K*sullat  du  déboi- 
sement complet  du  pays  compromettent  souvent  len  n*C(dtes  et  seront  cer- 
tainement un  obstacle  a  la  pros|NTité  den  arbres  fruitiers  frEnro|H\  auxquels 
la  tem|N*niture  conviendrait  parfaitement  (minimum  -^  11*,  maximum  f  2V)* 
C>|M»ndant,  au  mois  d*octobre,  j*ai  constaté,  la  nuit.  —  4*,ri,  à  2  heures  de 
marche  dWddis-Aboba. 

La  limite  occidentale  de  cette  zone  est  au  point  de  contact  de  trois  des  ver- 
«gints  du  système  hydrographique  éthiopien.  CVst,  en  efTet,  entre  les  monts 
du  Métcha,  du  Toké,  du  Dendi,  que  se  séparent  les  eaux  de  la  Aouachi* 
versant  de  la  mer  Roufre  -  ilu  (iouder,  affluent  rive  irauche  du  Nil  HIeu  - 
vendant  de  la  Méditerranée  —  et  les  nombreux  |M*titH  ruisseaux  tributaires  du 
liuibier  ou  Omo,  versant  du  llasHin  intérieur  du  lac  Rodolphe. 

La  deuxième  7one  comprend  difltTents  ma>sifs  montairneux  enchevêtrés, 
aux  sommets  dé|>asHant  |Mirfois  rtOOO  métrés,  et  sépan*s  par  des  dépn*>>ions 
profondes  comme  les  vallées  de  TOmo  et  de  la  l)ides^a  (I37r»  métrés  et 
IfiNI  métrer).  Os  ma^^^ifn  montagneux  ont  des  formes  arrondies.  Ils  sont 
biunlement  as^i^t,  sou\ent  é|»aulé9  d*é|>aiHSf*s  collines.  CiqM*ndant»  la  chaîne 
du  l>ka,  qui  termine,  h  roue5t,  cette  région,  finit  brusquement  par  une  falaise 
a  |iente  e\ce%4iv«*nH*nt  raidi*,  dominant  île  1200  métn*s  la  rivière  IlidrssA  qui 
M*qM»nte  h  ^on  pied. 

Dan 4  cvïU*  deuxième  ioni\  de»  terrains  aririleux  route -imtc  h«»  rencontrent 
asM^  frts|uemment. 

Ia*%  p«*nte*  de%  montauMies  v»nt  lK>i%ée?»  jusqu  à  mi-côte  de  forêts  ba*»ses 
H  p«'U  toufrut*«k  :  plu<»  b.T^.  uni»  brou «i m»  jM-rcéedr  nombreuM»s  clairièn*%  cultivées, 
dt*^'en«l  ju^|u*au  fond  «b***  \albi»'».  I^e  commet  de  ws  montafrnes  est  tri's  sou- 
^rnt  l»alayé  |iar  di^^^  iiiiaLN»^.  ft  leii  forêt<i  entn*tienniiit  d'innombrables  ruia- 
seaux  qui  |N*rmeltrnt  tiMiti*^  b*^  cultures.  I^  lN*tail,  la  culture  des*  céréales,  en 
même  temps  qui*  rrllr  du  M>n:ho,  du  maïs,  du  coton,  enrichissent  le  pa\s. 
r/e%t  éiralement  dan^  ci*tt«*  n'*;rion  que  commence  Téle^age  des  civettes. 

I#es  %ai«4>nH  <»ont  plu^  n'*L'ulièrr«»  que  «^ur  les  plateaux  qui  pnVèdent.  I^a 
prrmièn*%  pluie%  commmcrnt  en  juin,  m*  n^gularisent,  deviennent  alnindantea 


28  eu.  MICHEL. 

du  15  juillet  au  15  septembre,  et  cessent  complètement  vers  le  25  septembre. 
Une  autre  période  de  pluies  d'une  quinzaine  de  jours  se  produit  ordinairement 
au  commencement  de  février.  Les  paysans  la  mettent  à  profit    pour   les 
semailles  de  la  seconde  récolte. 

Troisième  zone.  —  C'est  à  partir  de  la  Didessa  que  la  mission  de  Boa- 
champs  entra  en  région  inexplorée.  Cette  troisième  zone,  de  la  Didessa  à  la 
plaine  du  Nil,  d'une  largeur  de  170  kilomètres  environ,  forme  un  espèce  de 
triangle  allongé,  dont  le  sommet  serait  auconQuent  du  Dabous  et  de  la  Didessa 
et  la  base,  la  limite  de  la  province  du  Caffa,  au  point  ou  l'Omo  reprend  sa 
direction  nord-sud. 

La  partie  que  nous  avons  traversée  a  l'aspect  d'une  mer  de  collines  :  des 
collines  d'égale  hauteur  (1600  à  1700  mètres)couchées  du  sud  au  nord,  flanc 
contre  flanc,  et,  qui  ne  laissent  pas  entre  elles  un  kilomètre  de  terrain  plat.  Le 
massif  du  Saye,  2  300  mètres  environ,  la  montagne  de  Goré,  2000  mètres,  le 
plateau  du  Motcha,  2  500  mètres,  émergent  seuls  et  jalonnent  la  région  de  l'est 
à  l'ouest.  Au  nord,  vers  le  Birbir,  on  aperçoit  encore  le  Toulou-Dergo  (plus 
de  2  000  mètres) . 

Cette  région  envoie  ses  eaux  au  Nil  Blanc  par  le  Sobat,  qui  draine  le  centre 
et  le  nord  du  plateau  avec  le  Baro  et  son  affluent  de  droite,  le  Birbir,  et  le  sud, 
avec  l'Adjoubba  et  ses  nombreux  affluents.  Elle  pourrait  être  appelée  zone 
du  café  et  du  miel;  car  toutes  les  vallées  sont  tapissées  de  caféiers,  et  les 
grands  arbres  sont  chargés  de  ruches  dans  les  contrées  habitées,  ou  d'essaims 
logés  dans  les  troncs  et  les  branches  dans  les  forêts.  L'humus  est  profond,  la 
terre,  merveilleusement  arrosée,  donne,  par  an,  deux  récoltes  splendides. 
Les  orages  sont  rares,  les  pluies  régulières,  et  sur  le  Saye,  à  Goré,  au  Motcha, 
il  pleut  toute  l'année;  aussi,  les  importantes  rivières  que  nous  avons  traver- 
sées, la  Gabba,  et  ses  affluents  de  gauche,  la  Dogue,  le  Seur,  le  Kaber  ne 
tarissent  pas  en  saison  sèche.  L'élevage  des  bêtes  à  corne,  la  culture  des 
céréales,  du  sorgho,  du  maïs,  des  légumes,  réussit  particulièrement  bien. 
Mais  la  véritable  richesse  du  pays  serait  d'abord  le  café,  qui  croît  spontané- 
ment dans  toutes  les  petites  vallées,  puis,  le  coton,  cultivé  dans  les  parties 
basses  et  sur  les  premiers  contreforts  du  plateau,  la  civette,  et,  enfln,  le  miel 
exporté  au  Choa  et  au  Godjam  pour  fabriquer  l'hydromel. 

Au  point  de  vue  géographique,  il  était  important  de  reconnaître  l'avan- 
cement du  plateau  abyssin  dans  la  plaine  du  Nil  Blanc  et  la  façon  dont  finit 
ce  plateau.  Nous  avons  déterminé  l'avancement  de  ce  plateau  entre  le  6**  et  le 
8^*30'  de  Lat.  N.  Tandis  qu'il  se  termine  par  une  véritable  falaise  à  l'endroit  où 
le  Baro  entre  dans  la  plaine,  il  finit  moins  brutalement  au  sud  de  cette  rivière. 
De  grandes  fondrières,  des  affaissements  brusques  se  remarquent  encore  au- 
dessous  du  plateau  très  élevé  du  Motcha,  mais  bientôt  les  escarpements  sont 
remplacés  par  des  collines,  aux  pentes  encore  assez  raides,  jusqu'au  territoire 


Hl^n.T^T^  <«K(»r.|i\p|||gt'K*<  UE  LA  MISSION  IlK  IIONCIIAMPS.  ^ 

il«*^  Mji^m)||{:o<».  A  pArlir  tlo  ro  |M»tnl,  do^  Aorl«*Air(^|>erons,<]ut!i*a|)puicntàrc9l 
roritro  U  rhalm*  du  (^afTn,  vioniirnl  miiurtr  dariA  la  plaine.  Leur  altitude  varie 
df  tNN)  à  liOi)  et  nii^ine  i:>Otl  tnrtn*j«.  Il»  Mint  liabiti*H  par  den  tribus  tn^^s  dif- 
frrcfite^  :  lantol  rr  M»nl  ilr%  trihun  riiVre^  ap(>arent(*eH  aux  Yainhos  eomme  les 
MaHMintr(»4,  tantôt  d«*n  (ialta«»  furtemnit  m&tiné<t  de  négroiden  comme  le»  Gui- 
miran.  pui*»  I(*a  Sourcil  qui  luit  tou^  h*s  rarartt'^re.s  des  rares  du  Ilaut-Con^o, 
enfin  Ii*h  îndiv'ènes  du  |N*tit  plat<MU  de  Kadjcila,  qui  M)nt  des  Adjibbas,  issus 
tri**H  vraisemblablement  den  rjiillouqueH. 

En  fare  des  Souri»^,  se  dre-M»  une  montagne  isolée  de  la  chaîne  du  Caiïa 
|>ar  une  forte  drpres<^ion;  d<»ux  priM'*minences  rocheuses,  qui  sVl^vent  i  son 
extrémité  nord,  Timt  fait  suniommer  par  les  (lullas,  Gourafarda,  «  oreilles 
de  cheval  ».  Notre  r^irrellé  compa^rnon  et  ami,  Maurice  PotltT,  a  été  tué  non 
loin  de  là,  sur  Ie5%  bonis  <lo  la  rivière  LoflTé;  j*ai  donc  donné  son  nom  au 
Goura-farda.  De  même  j'ai  dtmné  le  nom  dr  mont  Henri  (Pochette  au  trian^Me 
montagneux  qui  m*  dr(*>se  au-dessus  du  confluent  du  Daro  et  du  Uirbir. 

La  Plaine  du  NU  Blanc.  -  -  Abordfms  maintenant  la  dernière  région 
que  nous  avons  parcourue,  la  plaine  du  Nil  Blanc. 

l/hydrographi<*  de  C4*lte  n*gion,  du  rebord  occidt*ntal  du  plateau  abyssin 
jusqu'au  confluent  «les  deux  im|N>rtantes  rivières  Karo  et  Adjoubba  *  qui 
forment  le  Sdiat,  était  complètement  inconnue  avant  notn*  passage,  et  l(*s 
sources  du  S4diat  étaient  resté«*s  indéterminées.  Nous  avons  heureusement  pu 
combler  ci>s  lacunes,  ni  suivant  \r  cour*%  tlu  liaro  et  celui  de  1* Adjoubba,  et,  en 
rele\anl  les  |Miint%  où  notre  itinéraire  a  coupé,  sur  le  plateau,  la  plupart  des 
afflu^Mit.s  de  ces  deux  rivières. 

Nou4  ne  nous  occupen»ns  pas  du  Sob.it  déjà  parfaitem(*nt  connu. 

Le  Baro.  —  I^*  Ram  prend  sa  source  à  100  ou  irîU  kilomètres  au  sud- 
est  de  G«»n\  entre  1rs  chaînes  du  Sav«»  et  du  Cafl*.!  «2000  mètres  d*altitude  . 
Sm  D'jrime  est  torrentiel  jum|u\\  Sarriti  (0  kilomètres  en  a\al  di»  vui  con- 
fluent a>ec  le  Birbir),  |Miint  où  il  entre  dans  la  plaine. 

I^*  lit  du  Bani  d«*\irnt  encaissé  à  Didou  10  kilomètn*s  sud-oufst  di*  ti<»ré>; 
de  bidou  à  Sarriti.  en  "0  kilomètres,  il  descend  de  %'*  )  m»'lr."^î  Kntn*  b»  pla- 
l«»au  <le  Boun*,  rive  dniite,  et  celui  de  Salé,  rive  gau«'he,  il  •»••  faulile  dans  un 
véritable  ca Aon:  ses  eaux  sont  endik^iéen  jusqu'à  la  pliiue  entre  deux  parois 
très  n'^serré«»%  par  endroits  :  .i  D.innabi,  en  particulier,  les  ri\es  n»*  sont 
distantes  que  de  H  niètren. 

I^s  eaux  du  Baro  pani^M^nt  noin*'*,  pirce  qu'elles  n*nètent  les  roches 
<|ui  les  ensem*nt,  mais  elb*^  sont  au  contraire  a^^ex  limpides,  sauf  |»endant  lt»s 
pluies. 

|#    • -«r*  «uiirr.*  *ir  <!'     *'iir  ri».- rr  |.r  «Hfri  •  ni    li    ■•'■j^l*r   «1»  «i^'irrit  nu  m«  :  i  «  «  >tt«  Ir  ii*ni 


30 


CH.  MICHEL. 


Le  Baro  avant  son  confluent  avec  le  Birbir  : 

TOTALE      CHEKAL 

^    .             ■,       .  >                        /Largeur. 11™           8™ 

Croissance  depuis  1      .         ,         l  ti    ?    j  ^  t-n, 

,    ,     .  .  I     Aux  plus     \  Profondeur »           6,50 

le  l**"  iuin  ri 

Crue.  <  ^ ,  1  '     ..  >  hautes  eaux.  <  Vitesse  du  courant  à 

Décroissance  a  partir  i   w  .n  *      **    J    i             j  ,  «/^ 

,    ^„        ,     f  \  Juillet- août.  /    la  seconde »           4,50 

du  25  septembre.     J  i  rr        x    «        j    n  i    ^i\v  -, 

^  '  \^  Température  de  1  eau.        »      +  21%7 

!  Largeur 8™           6™ 

Profondeur »           3™ 
Vitesse  du  courant  a 

la  seconde »           1",25 

Température  de  Teau.  »  +  22«,6 

Le  Birbir.  —  Le  Birbir  prend  sa  source  dans  les  montagnes  du  Ouallaga 
(2000  mètres),  à 250  kilomètres  environ  au  nord-ouest  de  son  confluent avecle 
Baro.  Il  a  un  régime  torrentiel  sur  tout  son  parcours,  mais  il  n'est  pas  aussi 
fortement  encaissé  que  le  Baro,  sauf  à  son  confluent  avec  cette  rivière.  Il  tra- 
verse des  terrains  moins  basaltiques,  et  rencontre  souvent  des  quartz  qui  sont 
parfois  aurifères. 

Ses  eaux  charrient  toujours  des  terres  et  du  sable  ;  elles  ont  une  teinte 
'  jaune  terreux,  même  en  saison  sèche.  Ce  sont  les  affluents  de  la  rive  droite 
qui  lui  apportent  ces  eaux  troubles. 

Les  affluents  de  la  rive  gauche,  tels  que  la  Gabba,  passent  sur  des  terrains 
semblables  à  ceux  que  traverse  le  Baro  sur  les  plateaux.  La  température  des 
eaux  du  Birbir  est  inférieure  de  1*,5  à  la  température  des  eaux  du  Baro. 

Le  Birbir  se  jette  dans  le  Baro  à  Dannaba,  à  5  kilomètres  en  aval  du  gué 
de  ce  nom.  Après  son  confluent  avec  le  Birbir,  le  Baro  poursuit  sa  course  au 
nord,  dans  un  chenal  de  10  mètres  de  large  seulement,  jusqu'à  la  montagne 
Djima;  il  tourne,  alors,  brusquement  au  sud-ouest  pour  venir  déboucher  à 
Sarriti  et  prendre  déflnitivement,  à  ce  point,  la  direction  ouest  qu'il  gardera 
jusqu'au  Sobat. 

Le  Birbir  avant  son  confluent  avec  le  Baro  : 

TOTALE  CHENAL 

^,     .              IN                          /  LarL'eur 19™          12'" 

Croissance  depuis    )      .         ,         1  „    ?     i  ..«  ca 

....              y     Aux  plus     \  Profondeur »»            6",60 

le  1*^*"  juin  II 

Crue.  <  -_  **    ,  '       -    >  hautes  eaux.  <  Vilosse  du  courant  là 

Décroissance  a  partir  (   ,    i,  ,       *^     J    ,               ,  ,     «^ 

.-.,,'          \  Juillet-aout.  /    la  seconde  .....  »            4"™,v>0 

du  2o  septembre.     ;                        r  m        ,    .        j    i.  .    .,/  ^ 

\  Température  de  1  eau.  >»        4"  1^°»6 

/  Largeur 10'»  4^,50 

p,  I     j^-  ■       •        /  à   11X4-  \  Profondeur .>  .l'^^^O 

Basses-eaux  du  l'^*^  lanvier     (  A  létiage.  ),,.,,  , 

,^,  .   .  •]  ,,  ^  <  Vitesse  du  courant  a 

au  1**^  juin.  (  Ln  mars.  J    ,  , 

^  I    \^  seconde »  4" 

V  Température  de  Teau.        »>      -f  21^»*^ 

Le  Baro  prend,  à  Sarriti,  Tallure  calme  des  fleuves  des  plaines.  40  kilo- 
mètres plus  bas,  son  lit  est  complètement  débarrassé  des  rochers  qui  Tencom- 


HK>t  LTATS  i.KOGRAPIIlQrKS  DK  LA  MISSION  DE  BONCHAMPS.  Il 

braM*iit  vi  il  «It^vieiil  navigable.  A  Dca,  tiann  la  plaine,  un  n»ncoaire,  r4*pendanl, 
un  banc  île  rorlie»,  mn\%  un  chenal  suflisanl  reste  encore  libre,  sauf  aux  plus 
Imam*h  eaux;  le  fleure  |m»uI  alors  Hn*  IraverM*  à  fnié  :  un  homme  a  de  Teau 
juM]u*à  mi-rorps.  La  lar^reur,  entn*  leji  rives,  e?(t  de  300  mèlren  a  cet  endroit. 
Le  neu\«*  M*  traîne  entre  des  l>eives  aqfileuses  de  2  i  4  mètres  de  haut,  tail- 
lées à  pic  et  di^tanle-H  l'une  de  l'autre  de  iNI  à  ITiO  mètre;».  A  la  crue,  il  nn^ouvre 
C4*s  lle^:e^,  inonde  la  plaine  et  se  mêle  aux  marais  i|ui  suivent  la  rive  gauche 
jusqu'à  S4in  confluent  avec  TAdjoubba. 

O  Mint  ce%  délMinlementH  sans  doute,  qui  ont  fait  croire  i  l'existence 
d'une  mer  intérieure  —  la  mer  d'Ilaarlcm.  —  Les  marais  qui  accompagnent 
le  fleuve*,  en  cluipelctn  ininterrompus,  sur  les  deux  rives  doivent  en  eflet  se 
n*unir  en  une  MMile  nappe  liquide,  et  le  f^rand  étang  qui  m'a  été  signalé  au 
delà  des  collines  d'Aflala  doit  prendre  des  proportion?^  considérables  |N*ndant 
cette  |K*ri4Mle  des  hautes  eaux. 

Len  affluents  rive  droite  du  Haro,  dans  la  plaine,  sont  des  torn*nts  presque 
tous  i  sec  |N*iidant  l'été.  L*un  di*ux,  la  Nirouailda,  roulerait  de  l'or,  au  dire 
d«*s  indigentes.  Ia*  fait  est  plausible,  puisque  les  stMircrs  île  la  Nirouadda  sont 
dans  la  chaîne  des  Beiii  («honrouls,  et  que  plusieurs  rivières  de  celte  région 
i»nt  il«*s  sables  aurifères.  Sur  le  vorsant  (*st  de  la  chaîne  di*s  Béni  (Ihoiirouls, 
a  deux  journérs  de  marche  du  confluent  du  Dabous  et  de  la  Didessa,  M.  (^>m- 
In>uI  a  d'ailleurs  découvert  et  mis  en  exploitation  des  quartz  aurifèr(\s. 
D'autres  giMMuenls  ont  encore  été  reconnus  plus  au  nonl,  et  une  coiiipa;:nie 
anglaise  en  demande  la  C4MiceH>ion  au  négtius. 

l^*s  autn*s  cours  d'eau  tributaires  de  la  rive  droite  du  Karo  dans  la  plaine 
desrendent  des  montagnes  d«*s  Aflilos,  des(34Mnos  et  du  versant  <»uest  du  Sayo. 
Ces  montagnes  S4>nt  très  rapprochéi»s  «ht  fleuve  et  les  torrents  qui  en  sor- 
tent sont  |K*u  iin|N»rtants. 

I^*s  ri\erains  «lu  itaro,  le^  Yanibos,  ci»iistruiM*nt  b^urs  pelites  huttes  sur 
des  monticules  en  Utu*  rap|K>rtée,  é|e\és  d«»  0  m.  HO  au-dessu>  du  sol.  Uaprès 
eux.  la  grande  in<»ndation  durerait  tirux  lun^%  et  atteindrait  hou  niaxinium  en 
août;  parf<ii*^  iVau  liaigne  la  |M>rte  i\v\  case«». 

|ja  I)éi|e^M,  qui  prend  *^  ^Mirct»  dans  le  tiouniuM.  a  un  cours  a^se/. 
rapide.  1^  profonile  valléi*,  ju^prau  point  ou  elle  s*élran::le  entre  les  mc»n- 
tairnes  de  Léka,  à  droite,  et  d  .\iuia,  à  ::.turlie.  a  la  forme  d'une  imineUM* 
tuile  ren\erv'*e;  tdie  e%t  l.ir:j«*  île  IT»  a  'Mi  kil.,  et  couverte  île  t'caiid****  herbes 
<Mi  de  brou<^M».  Klle  e%t  submer;:«*e  pend  int  les  pluien. 

I^  Ihi|e^H«i  %\*%{  creusé  daii*«  celle  \.ill«e  un  lit  n^st-t  lar^'e,  mais  peu 
pmfimd,  entre  des  In^r^'e^  dont  la  hauteur  e«*l  de  l\  .TiO  à  t*;  de  chaque  coté 
court  une  lit'ne  de  ;rraiidH  arbres  «L'énérab*nient  d«*s  lieu  m.  Les  eaux  gris- 
nMige«ltre  dt*  la  rivière  roulent  ^ur  un  fonti  cailbMiti*ux  et  se  heurb*nt  à  de 
nombreux  s4*uiU  de  hh  hes  ba^^altiqu^'s,  qui  forment  de  petits  barra:;es,  insi* 


32  CH.  MICHEL. 

gnifiants  aux  hautes  eaux.  Cependant  trois  ou  quatre  points  m*ont  été  indi- 
qués, en  aval  de  notre  gué,  comme  impraticables  en  toute  saison. 

La  Didessa  ne  peut  être  comptée  comme  cours  d'eau  navigable.  De  fin 
décembre  à  mai  sa  profondeur  est  de  0",40,  tandis  qu'elle  atteint  4  mètres 
en  saison  des  pluies. 

La  Didessa  à  35  kilomètres  en  aval  du  gué  (en  lace  du  mont  Léka). 

TOTALE        CHEKAL 

if  Largeur liO"»      40"^ 
Croissance  depuis    \                     [  Profondeur  en  dehors 

le  25  mai.           /       Eaux       j    du  chenal 1          3"^,35 
Décroissance  a  partir  r  moyennes.  J  Vitesse  du  courant  a 

du  10  octobre.        ;                     /la  seconde.   ...  4™,30 

\  Température  de  l'eau.  +  18«,8 

La  Didessa  au  gué. 


Largeur  totale H5™ 

à  5™  de  la  rive  gauche.   .   .        2™,80 

à  25™        —         —        ...         3'",55 

,      ,  „     ,  ,  Profondeur^  au  milieu —         —        ...        4'",20 

13  septembre.  Hautes  eaux.        <  j  ,  ,^^„,  j    i      .       i     ..  , 

^.  J  /à  20™  de  la  rive  droite.   .   .        4™ 

à  10™        —         —        ...         3™,05 

Vitesse  du  courant  à  la  seconde 1™,80 

Température  de  l'eau +1*°»^ 

Au  même  endroit,  au  gué,  il  n'y  avait  que  0",45  d'eau  dans  la  Didessa  sur 
une  largeur  de  45°,  au  commencement  d'avril  1898. 

Les  affluents  de  la  rive  gauche  ont  une  origine  très  difficile  à  déterminer. 
A  part  la  Bongaye,  petite  rivière  de  10  mètres  de  large  qui  descend  du  plateau 
de  Salé  et  le  Gandji  ou  Ouangtine,  les  autres  affluents,  TAlouarou,  le  Guilo  ou 
Loffé  ou  Boco,  pourraient  n'être  que  des  écoulements  du  vaste  triangle  maré- 
cageux compris  entre  le  Baro  et  l'Adjoubba,  et  ne  pas  avoir  de  cours  ininter- 
rompu jusqu'aux  montagnes  éthiopiennes. 

Dans  ce  cas,  les  nombreuses  rivières  qui  descendent  du  Motcha  et  de  la 
chaîne  du  Cafla,  en  traversant  les  pays  Massongos,  Guimira  et  Souro,  vien- 
draient se  perdre  dans  cette  vaste  plaine  marécageuse  que  Bottego  a  eu  tant 
de  peine  à  traverser,  en  saison  sèche  cependant.  Ces  marais  constitueraient 
ainsi  un  réservoir  qui  s'écoulerait  soit  au  Baro,  soit  à  l'Adjoubba  par  les 
embouchures  de  rivières  que  nous  avons  remarquées? 

Le  Baro  ne  charrie  pas  d'îlots  d'herbes.  Son  lit  est  encombré  de  bancs  de 
sable  recouverts  dès  la  première  hausse  des  eaux;  du  reste,  le  courant  se  creuse 
toujours  un  chenal  de  20  à  30  mètres  de  large,  facilement  navigable. 
Quelques  îles  de  peu  d'étendue  se  remarquent  également;  mais  elles  ne  sont 
jamais  un  obstacle  à  la  navigation. 

L'Adjoubba.  —  L'Adjoubba  a  ses  sources  sous  le  G''  Lat.  N.  et  draine 


RK^ri.TAT!!  GKOtiRAPHIQl'BS  DK  U  MISSION  DK  BONrjUHPS.  1} 

tout  le  v^rHot  ouesl  de«  monUgaes  du  CcITa..  Elle  est  formée  par  la  réu- 

nion,  au  pird  du  plalrau  abyssin,  d'une  (juantité  de  pelïles  rivièroB.  Son 

f  our»  principal  e»l  pn»»- 

quploutrnlioronplainr. 

Elle  ili'crU  drs  kinuoni- 

Ifs  nani  nombn*,  uiir 

|Fit;ant«'>4|uo   farandole, 

desronlreforlsdu  CafTa 

au  S<>l>at.  Sen  rivea  aonl 

tellemonl  mnr^ra^UKrs 

•|u'il  est  im|MMsible  de 

leitAuirre;  ri  iinme  relies 

du  Bar»,  comme  relira 

de  MB  afiluenlB  et  Mtuf- 

afduenU     de     gaurhe, 

rAdJ<iuarou  el   la   Di-  ,.,  „,,„  »  „»„. 

kouopne  ;    des     lifines  Rr]r<>d~i>M<i>H  vbtogr%pk,*ir  m  ch.  mki..^ 

d'arbres  (mimosa,  ftom- 

Riiert,  Rem)  éloiffnéeB  de  ItOOO  mètres  de  chaijuo  eAté,  les  acrompagnent. 

Parfois,  des  bra^  se  d^larhent  de  la  rivière  pour  y  revenir  après  un  détour 
de  quelques  kilomètres.  L' Adjoubba  se  jette  dans  le  Baro,  après  avoir  reçu,  sur 
la  rive  dniite,  un  seut  af.luenl,  dont  la  source  est  inrerlaine  comme  relie  du 
Guilo.Knlempsdernie, 
an  bras  m>  détache  de 
la  rive  irauche  de  l'Ad- 
inubba  vers    Oupao  el 
met     cette    rivière    en 
communication  avec  le 
Sobat  i  la  hauteur  de 
Niargouay. 

Tandisque  la  r<Vion 
comprise  entre  le  Baro 
el  l'Adjouliba  enl  mart'-- 
cageuv  el  inipraticible 
eu  toutes  MÎMins,  fai- 
sant en    quelque  Mirlc 

pendant  aui  marais  du  """  *'  "  '••-'••■  »  n»imt»  ••  ■«»"  *>«.  n  i-uim. 

Babr-eMiasal,  la  pleine  -i'."  -•    -■^i  ■■  .   i  " 

voisine  des  mimlaL'm-v, 

«iluée  au  sud  de  l'Adjoubba,  e^t  complètement  dépourvue  d'eau,  el  la  terre 
•  reste  aride  pendant  toute  la  saison  sèche. 


Si  CH.  MICHEL. 

La  crue  de  rAdjoubba  commence  le  15  juin,  et  la  décroissance  des  eaux  se 
manifeste  au  commencement  d'octobre. .  Pendant  cette  période,  la  rivière 
charrie  au  Sobat  de  nombreux  îlots  d'ambatch,  mais,  cependant,  en  quantité 
insuffisante  pour  entraver  la  navigation  sur  le  Sobat. 

L*Adjoubba  a  un  moindre  débit  que  le  Baro  et  elle  n'est  navigable  que  sur 
un  parcours  peu  considérable. 

L'Adjoubba  à  son  conflueiit  avec  le  Baro  : 

f  Largeur 100»*» 

no  jx        u      iOA^    )  Profondeur 2'",50 

Eaux  moyennes.  28  décembre  1897.  <  .,.,  ,  ,  ,  ,  ,  a™  -/^ 

^  I  Vitesse  du  courant  a  la  seconde.        0™,/O 

[  Température  de  Teau +25^8 

Eaux  limoneuses,  très  chargées  de  matières  organiques. 

En  résumé,  si  TAdjoubba  ne  peut  servir  de  voie  de  communication  entre 
le  Nil  Blanc  et  l'extrémité  sud-ouest  du  plateau  éthiopien,  le  Baro,  au  contraire, 
constitue  un  débouché  naturel  admirable  aux  provinces  occidentales  du  pla- 
teau abyssin,  le  Ouallaga,  TIlou-Babor,  leMotcha,  le  GafTa.  Pendant  huit  mois 
de  Tannée  au  moins,  des  bateaux  à  vapeur  calant  1  mètre  ou  1  m.  20,  pour- 
raient sans  encombre,  sans  le  moindre  risque  même,  s'avancer  jusqu'à  45  kilo- 
mètres du  pied  de  la  falaise  de  Bouré  et  en  tout  temps,  des  chalands  pour- 
raient circuler  sur  le  Baro.  Les  pays  Galla  de  Bouré  et  Goré,  aux  altitudes 
de  1  600  et  2  000  mètres,  seraient  ainsi  à  8  jours  du  Nil  Blanc  (6  jours  de 
navigation  et  2  jours  de  marche). 

Il  est  donc  à  souhaiter  qu'un  courant  commercial  s'établisse  rapidement 
par  cette  voie  entre  Omdurman  et  Bouré,  et  permette  aux  provinces  Gallas, 
tout  récemment  conquises  par  les  armées  de  Ménélik,  de  tirer  parti  de  leurs 
grandes  richesses  naturelles. 

Gh.  Michel. 


La  Géographie  botanique  et  son  évolution 

au  XIX'  siècle 


La  Géographie  botanique,  c'est-à-dire  l'élude  raisonnée  de  la  distribution  des 
plantes  à  la  surface  du  globe,  est  une  science  des  plus  complexes  et  des  plus  diffi- 
ciles. Cette  science  ne  se  borne  pas  seulement  à  constater  Taire  d'extension  des 
espèces  végétales  ou  à  décrire  les  diverses  régions  naturelles,  travaux  qui  supposent 
déjà  des  connaissances  approfondies  en  Botanique,  en  Géologie,  en  Paléontologie, 
en  Minéralogie,  en  Météorologie  et  en  Géographie  physique;  elle  a  un  but  beau- 
coup plus  élevé  :  elle  doit  chercher  la  solution  d'un  grand  nombre  de  problèmes 
d'ordre  biologique  et  philosophique.  C'est  qu'en  effet,  dit  M.  Gaston  Bonnier,  «  la 
répartition  actuelle  des  végétaux  est  une  résultante  :  le  problème  scientifique  qui  se 
pose  consiste  à  isoler  successivement  les  composantes  diverses  qui  en  sont  les 
causes  et  à  pénétrer  intimement  dans  le  mode  d'agir  propre  à  chacune  d'elles  ». 
En  d'autres  termes,  l'extension  d'une  espèce  végétale  étant  connue,  quel  est  le  rôle 
de  la  Géographie  botanique?  C'est  simplement  de  chercher  à  répondre  à  cette  double 
question  :  pourquoi  et  comment  cette  espèce  est  elle  venue  dans  le  pays  où  elle 
existe  et  pourquoi  et  comment  s'y  maintient-elle?  On  comprend  aisément  combien 
de  questions  peuvent  être  soulevées  ainsi.  Non  seulement  l'étude  de  toutes  les  con- 
ditions actuelles  de  la  vie  d'une  plante  entraîne  celui  qui  ne  se  contente  pas  d'hy- 
pothèses à  des  expériences  physiologiques  et  à  des  cultures  expérimentales,  mais 
rechercher  comment  telle  espèce  est  venue  dans  un  pays,  n'est-ce  pas  faire  l'étude 
des  phénomènes  géologiques  anciens,  n'est-ce  pas  souvent  essayer  d'entrevoir  la 
succession  des  êtres  organisés,  n'est-ce  pas  enfin  vouloir  arriver  à  la  solution  du 
grand  problème  des  sciences  naturelles,  celui  de  l'origine  des  espèces? 

Cette  partie  de  la  Botanique  ainsi  envisagée  est  loin  d'être  encore  une  science 
parfaite.  Les  progrès  furent  très  lents  tant  qu'elle  fut  considérée  aeulement  comme 
une  science  qui  n'a  qu'à  constater  et  non  comme  une  science  biologique  et  philo- 
sophique, éminemment  perfectible  par  conséquent. 

La  Géographie  botanique  est  née  vers  le  milieu  du  xvni"  siècle,  mais  ce  n'est 
guère  qu'au  début  du  xix*  qu'elle  se  dessina  nettement  comme  science  autonome. 
Grâce  aux  travaux  de  Pyrame  de  Candolle  et  de  Robert  Brown,  un  nombre  consi- 
dérable de  matériaux  furent  accumulés  en  quelques  années  ;  cependant,  si  les  pre- 
miers jalons  étaient  posés,  aucun  travail  d'ensemble  n'existait  encore  avant  1815. 


36  A.  MASCLEF. 

C'est  alors  qu*Aie^andre  de  Humboldt,  à  Tapogce  de  sa  gloire,  publie  ses  Prole- 
gomena  dans  lesquels  il  étudie  la  distribution  géographique  des  plantes  ((  secundum 
cœli  temperiem  et  allUudinem  monlium  »;  sept  ans  après.  Fr.  Schouw  faisait  paraître 
un  traité  de  Géographie  botanique  qui  résumait  les  faits  acquis  jusqu'à  ce  jour  et 
critiquait  les  théories  émises. 

L'essor  était  donné.  Pendant  un  quart  de  siècle,  on  vit  paraître  une  telle  quan- 
tité de  flores,  de  catalogues,  de  récits  de  voyages,  de  monographies  et  d'ouvrages 
descriptifs  que  bientôt  1&  nécessité  d'une  nouvelle  revision  se  fit  sentir.  Ce  fut 
Alphonse  de  CandoUe  qui  entreprit  d'étudier  cette  multitude  de  faits  nouveaux,  de 
les  choisir  et  de  les  discuter  ensuite  de  manière  à  bien  établir  les  méthodes  et  à 
arriver  à  des  idées  générales.  La  tâche  était  d'autant  plus  ardue  que  les  idées  fécondes 
de  Lyell  et  de  Darwin,  qui  commençaient  à  se  répandre  et  à  se  trouver  justifiées  sur 
bien  des  points,  ouvraient  alors  de  nouveaux  horizons,  inconnus  à  de  Humboldt  et 
*  à  Schouw;  aussi  Alphonse  de  Candolle  était-il  loin  de  se  dissimuler  les  difficultés 
qu'il  allait  rencontrer.  ((  Mon  but,  écrit-il,  a  été  de  chercher  les  lois  de  la  distribu- 
tion des  plantes  sur  la  terre,  au  moyen  d'un  nombre  limité  de  faits  servant  de  base 
et  de  preuves.  Mais,  parvenu  à  comprendre  les  limites  de  la  Géographie  botanique 
sous  ce  point  de  vue  à  la  fois  général  et  restreint,  je  sentais  une  difficulté  bien  plus 
grave  qui  m'a  fait  renvoyer  d'année  en  année  de  commencer  une  rédaction.  J'avais 
beau  consulter  les  auteurs,  lire  et  relire  les  ouvrages  les  plus  estimés,  je  ne  voyais 
aucune  solution  à  des  questions  très  importantes  qui  s'offraient  les  premières  à 
mon  esprit.  En  général,  on  se  contentait  de  rapprocher  les  faits  sans  les  discuter, 
sans  s'efforcer  de  remonter  aux  causes,  et  cependant  le  rerum  cognoscere  causas  doit 
être  le  but  dans  toute  véritable  science.  Lorsqu'en  Géographie  botanique  on  essayait 
de  deviner  les  causes,  on  errait  dans  les  ténèbres.  J'ai  dû  faire  bien  des  recherches, 
bien  des  réflexions,  et  surtout  il  m'a  fallu  les  lumières  résultant  du  progrès  des 
sciences  voisines,  pour  me  faire  entrevoir  des  explications.  Avant  cette  heureuse 
époque,  je  n'osais  écrire.  » 

Tel  était  l'état  d'âme  du  législateur  de  la  Géographie  botanique,  avant  de  com- 
mencer la  rédaction  de  son  magistral  traité  paru  en  1855  :  La  Géographie  botanique 
raisonnée  ou  exposition  des  faits  et  des  lois  concernant  la  distribution  géographique 
des  plantes  à  V époque  actuelle.  Il  prévoyait  des  difficultés  presque  insolubles  à  une 
époque  où  le  progrès  des  sciences  voisines  de  la  Géographie  botanique  n'étaient  pas 
assez  important  pour  amener  à  une  certitude  absolue.  Son  but  «  était  de  chercher 
les  lois  de  la  distribution  des  plantes  sur  la  terre  »,  mais  il  n'a  fait  qu'  «  entrevoir 
des  explications  ».  Quoi  qu'il  en  soit,  l'ouvrage  de  A.  de  Candolle  est  et  sera  tou- 
jours considéré  comme  le  code  de  la  Géographie  botanique,  car,  sans  parler  des 
lacunes  inévitables  et  même  de  quelques  points  théoriques  mal  interprétés,  les  obser- 
vations  de  l'auteur  sur  le  mode  d'action  de  la  température,  de  la  lumière  et  de 
l'humidité,  ses  considérations  sur  les  espèces  au  point  de  vue  géographique  ou  sur 
les  diverses  contrées  de  la  terre  au  point  de  vue  de  la  végétation  qui  les  recouvre 
ont  ouvert  la  voie  à  bien  des  recherches  nouvelles  et  feront  toujours  autorité. 

Alphonse  de  Candolle  avait  volontairement  repoussé  toute  description  de  pays  ; 
ce  qui  fait  que,  si  les  principes  généraux  de  la  Géographie  botanique  avaient  été 


LA  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  ET  SON  ÉVOLUTION  AU  XIX*  SIÈCLE.  37. 

solidement  établis,  il  restait  encore  beaucoup  à  faire.  On  n'avait  jamais  essayé  de 
tracer  le  tableau  comparé  de  la  végétation  de  toutes  les  parties  du  globe,  et  cepen- 
dant les  matériaux  accumulés  étaient  énormes,  tant  dans  le  domaine  de  la  Géo- 
graphie que  dans  celui  de  la  Botanique. 

Ce  fut  Grisebach  qui  entreprit  ce  travail  considérable.  Il  le  préparait  depuis  de 
longues  années  déjà,  quand  parut  la  Géographie  botanique  raisonnée  d'Alphonse 
de  Candolle,  mais  l'ouvrage  ne  fut  achevé  que  dix-sept  ans  après.  Il  fut  publié  en 
allemand,  en  1872,  puis  traduit  en  français  par  P.  de  Tchihatchef,  en  1875,  sous  le 
titre  de  «  Aa  végétation  du  globe  diaprés  sa  disposition  suivant  les  climats  ». 

Grisebach  subdivise  le  globe  en  vingt-quatre  sections  plus  ou  moins  étendues  ; 
les  plus  vastes  portent  le  nom  de  domaines,  tels,  par  exemple,  le  domaine  forestier 
du  continent  oriental,  le  domaine  méditerranéen,  le  domaine  chino-japonais,  etc. 
Chaque  section  correspond  à  une  flore  naturelle  et  chacune  de  ces  flores  naturelles 
est  toujours  étudiée  par  l'auteur  au  quintuple  point  de  vue  :  1°  du 'climat;  2^  des 
formes  végétales,  c'est  à-dire  des  plantes  considérées  sous  le  rapport  de  leur  organi- 
sation; 3°  des  formations  végétales,  c'est-à-dire  de  l'ensemble  des  végétaux  consi- 
dérés sous  le  point  de  vue  de  la  physionomie  qu'ils  impriment  au  pays;  4°  des 
régions  particulières  ou  domaines  en  question;  5**  enfin,  des  centres  de  végétation 
nettement  limités  dans  la  section  florale  étudiée. 

Ainsi  comprise,  la  Végétation  du  globe  est  le  complément  naturel  de  la 
Géographie  botanique  raisonnée,  et,  l'ensemble  des  deux  traités  forme  un  tout  qui 
constitue  le  monument  le  plus  important  de  la  Géographie  botanique  pendant  le 
XIX*  siècle. 

A  partir  de  cette  période  brillante,  les  travaux  de  Géographie  botanique  se  suc- 
cédèrent sans  interruption.  Beaucoup  ne  sortent  pas  du  cadre  de  la  statistique 
florale,  et,  l'on  s'aperçoit  aisément  que  leurs  auteurs,  certainement  très  versés  dans 
la  Botanique  systématique,  sont  ignorants  de  la  plupart  des  principes  biologiques. 
Cependant  les  progrès  de  l'anatomie,  de  la  morphologie  et  de  la  physiologie  des 
plantes  ont  été  trop  considérables  pour  qu'ils  n'aient  point  retenti  sur  la  Géographie 
botanique  et  n'aient  montré  la  véritable  voie  que  cette  science  doit  suivre  pour 
arriver  à  la  solution  des  grands  problèmes  qu'elle  aborde.  C'est  ce  qui  est  arrivé 
fatalement.  Une  branche  toute  nouvelle  de  la  botanique,  la  Morphologie  expéri- 
mentale  a  été  créée,  et,  bien  qu'elle  soit  vieille  de  vingt  années  à  peine,  elle  a  déjà 
donné  des  résultats  très  importants. 

La  Morphologie  ou  l'Anatomie  expérimentale  a  été  fondée  en  France,  et  c'est 
M.  Gaston  Bonnier  qui  fut  le  promoteur  de  cette  nouvelle  école  botanique.  Grèce 
aux  travaux  du  savant  professeur  de  la  Sorbonne  et  de  ses  élèves,  grâce  aussi  aux 
travaux  de  nombreux  botanistes  étrangers  qui  entrèrent  immédiatement  dans  la 
voie  qui  venait  d'être  tracée,  un  fait  important  fut  dégagé  en  peu  de  temps  ;  c'est 
que  la  nature  des  variations  produites  expérimentalement  chez  les  végétaux  sous 
les  influences  variées  du  climat,  de  la  lumière,  de  l'humidité,  de  la  sécheresse,  de 
la  nature  du  sol,  etc.,  est  identique  aux  adaptations  qui  caractérisent  les  plantes 
croissant  naturellement  sous  l'influence  des  mêmes  agents. 

Je  ne  citerai  qu'un  seul  exemple  emprunté  à  M.  Gaston  Bonnier  :  «  Les  plantes 


38  A.  MASCLEF. 

de  la  région  alpine  ont  une  saison  estivale  très  brève  enlre  la  fonte  des  neiges  et 
l'apparition  de  nouvelles  neiges  définitives.  La  partie  de  la  plante  qui  se  développe 
dans  l'air  doit  produire,  en  un  temps  très  court,  les  tiges,  les  feuilles,  les  fleurs  et  les 
fruits.  Aussi,  leurs  feuilles  réduites  sont-elles  plus  épaisses,  plus  riches  en  chloro- 
phylle, cette  matière  verte  sans  laquelle  l'assimilation  ne  pourrait  se  produire,  et  la 
structure  même  des  tissus  se  combine  de  façon  à  profiter,  dans  le  plus  court  teofips 
possible,  de  l'éclairement  solaire  pendant  la  saison  d  été  dont  la  durée  est  si  res- 
treinte. 

Ceci  n'est  pas  une  hypothèse  fondée  sur  des  observations  comparées  ;  c'est 
un  fait  démontré  expérimentalement.  J'ai  établi,  depuis  plus  de  huit  ans,  des  cultures 
comparées  h  diverses  altitudes,  de  3  à  2  400  mètres,  dans  les  plaines,  sur  les  Alpes 
et  sur  les  Pyrénées;  une  même  touffe  d'une  espèce  donnée  étant  coupée  en  plusieurs 
fragments  comparables,  plantée  dans  les  diverses  stations,  montre,  en  quelques 
années,  une  adaptation  rapide  au  changement  de  climat.  La  plante  de  plaine  cul- 
tivée dans  la  zone  alpine  devient  naine,  acquiert  des  feuilles  plus  épaisses,  plus 
vertes  et  dont  la  structure  intime  se  modifie,  des  fleurs  plus  colorées,  des  tissus  pro- 
tecteurs mieux  organisés  contre  les  variations  de  la  température  ou  contre  les  grands 
froids  des  nuits  d'été  dans  les  hautes  régions.  » 

Des  recherches  expérimentales  analogues  ont  été  faites  au  sujet  de  l'adaptation 
des  plantes  à  chacune  des  diverses  autres  influences  citées  plus  haut,  et  jamais  le 
résultat  n'a  varié  :  le  changement  de  certains  caractères  du  végétal  a  toujours  révélé 
une  adaptation  plus  ou  moins  immédiate. 

Du  moment  où  les  résultats  de  ces  expériences  furent  connus,  la  Géographie 
botanique  entra  dans  une  voie  nouvelle.  Sans  doute,  quelques  auteurs  peu  au  cou- 
rant des  progrès  botaniques  autres  que  ceux  faits  en  systématique  et  en  statistique 
ne  voulurent  point  abandonner  certaines  doctrines  anciennes,  mais  combien  d'au- 
très  ont  agi  autrement!  C'est  ainsi,  qu'après  avoir  écrit,  en  1886,  à  propos  de 
l'influence  du  sol  sur  la  végétation,  que  j'étais  partisan  de  l'influence  chimique  du 
sol  et  que  je  lui  attribuais  une  large  part  dans  la  distribution  des  espèces,  je 
publiais,  en  1892,  un  article  dans  lequel  je  m'efforçais  d'établir  que  tous  les  faits  de 
dispersion  attribues  à  l'influence  du  sol  doivent  être  considérés  comme  des  cas  parti- 
culiers d*  adapta  lion. 

Aujourd'hui,  cette  conclusion  peut  et  doit  être  généralisée.  Avec  les  données 
fournies  par  la  Morphologie  expérimentale  on  peut  affirmer  déjà  que  la  distribution 
géographique  de  la  plupart  des  plantes,  dans  une  région  donnée  de  certaine  étendue, 
la  France  par  exemple,  peut  être  expliquée  par  l'adaptation.  Mais  cette  affirmation 
encore  trop  vague  ne  saurait  toujours  suffire.  Aux  faits  acquis  aujourd'hui  s'en  ajou- 
terons d'autres,  et,  ma  conviction  absolue  est  qu'un  jour  [(peut-être  moins  éloigné 
qu'on  ne  le  croit)  les  matériaux  accumulés  seront  assez  considérables  pour  que  l'on 
puisse  changer  la  définition  actuelle  de  la  Géographie  botanique  et  dire  que  cette 
science  est  la  partie  de  la  Botanique  qui  étudie  les  différentes  conditions  d'adapta- 
tion des  plantes.  En  effet,  après  de  nombreuses  cultures  expérimentales  faites  dans 
les  régions  et  les  stations  les  plus  variées,  on  finira  par  se  rendre  compte  du  mode 
d'adaptation  des  espèces  aux  diverses  variations  de  chacun  des  agents  géographi- 


LA  GÉOGRAPHIE  BOTANIQUE  ET  SON  ÉVOLUTION  AU  XIX*  SIÈCLE.  39 

ques,  et  il  sera  facile  de  dégager  nettement  les  adaptations  produites  par  les  agents 
géographiques  proprement  dits  de  celles  qui  résultent  de  la  lutte  pour  l'existence 
dont  le  rôle  est  si  considérable.  Alors  seulement,  on  pourra,  en  entreprenant  un 
travail  de  Géographie  botanique,  ne  pas  produire  une  simple  statistique  végétale 
de  la  région  étudiée,  mais  faire  une  étude  détaillée  des  différentes  conditions  d'adap- 
tation des  espèces  de  cette  région  aux  milieux  physiques  et  organiques.  En  procé- 
dant ainsi,  on  cherchera  à  répondre  aux  deux  questions  qui  résument  le  rôle  de  la 
Géographie  botanique;  on  recherchera  pourquoi  et  comment  les  espèces  d'une  région 
y  sont  venues  et  aussi  pourquoi  et  comment  elles  s'y  maintiennent.  C'est  bien  là 
faire  de  la  véritable  Géographie  botanique  raisonnée;  c'est  donner  l'explication  de 
toutes  les  causes  actuelles  et  c'est  se  servir  de  la  meilleure  méthode  pour  la  recherche 
des  causes  anciennes. 

Quelques  mots  mointenant  sur  la  manière  dont  il  faut  comprendre  l'adaptation. 
D'après  la  définition  des  maîtres  de  l'école  transformiste,  l'adaptation  est  le  résultat 
de  la  concurrence  vitale,  la  persistance  du  plus  apte.  A  mon  avis,  cette  définition 
reste  toujours  la  seule  véritablement  exacte  en  Géographie  botanique,  qu'il  s'agisse 
d'effets  produits  par  les  agents  géographiques  ou  par  la  lutte  pour  l'existence. 

L'adaptation  est  le  résultat  de  causes  réelles;  elle  se  manifeste  par  des  effets 
tangibles.  Est-ce  que,  par  exemple,  les  diverses  adaptations  végétales  au  climat 
alpin  décrites  par  M.  Gaston  Bonnier  n'entrent  pas  dans  le  domaine  des  faits  réels. 
Les  plantes  de  plaine  qui  résistèrent  à  ce  climat  n'acquièrent-elles  pas  des  carac- 
tères morphologiques  et  une  structure  interne  bien  différents  de  ceux  de  leurs  sem- 
blables restées  en  plaine?  N'est-ce  pas  là  un  effet  évident,  visible  à  l'œil  et  au 
microscope,  de  la  lutte  de  ces  plantes  contre  les  conditions  physiques  du  climat 
nouveau  auquel  elles  sont  soumises?  En  un  mot,  n'y  a-t-il  pas  réellement  adap- 
tation c'est-à-dire,  persistance  de  quelques  espèces  ou  même  d'individus,  plus 
aptes  que  d'autres  à  endurer  les  rigueurs  du  climat  alpin. 

Je  pourrais  multiplier  les  exemples  d'adaptations  non  moins  évidentes  dues  aux 
autres  agents  géographiques  et  à  la  concurrence  vitale. 

Le  cadre  étroit  de  cet  article  n'empêche  de  montrer  ici  comment  la  littérature 
botanique  s'est  transformée  sous  l'influence  des  idées  nouvelles.  On  trouvera  tous 
les  renseignements  sur  ce  sujet  dans  les  derniers  travaux  de  MM.  Costantin*  et 
Engler*,  et  aussi  dans  les  deux  récents  traités  de  Géographie  botanique  publiés 
par  MM.  Drude  '  et  Schimper  *.  Toutefois,  l'importance  de  ces  deux  traités  est  telle 
que  je  dois,  en  terminant,  leur  consacrer  encore  quelques  lignes. 

En  1892,  Drude,  déjà  bien  connu  par  de  nombreux  travaux  de  Géographie  bota- 
nique, notamment  par  ïAtlas  de  la  distribution  des  plantes  (1887),  fit  paraître  son 
Manuel  de  Géographie  botanique,  A  cette  époque,  le  besoin  d'un  précis,  ne  résumant 


1.  J.  Costantin,  Les  végétaux  et  les  milieux  cosmiques,  Paris  1898.  —   La  nature  tropicale^ 
Paris  1899. 

2.  E.  Engler,  Die  Enlwickelung  der  PflanzengeograpMe  in  den  lelzten  Jahrenhundert  und  wei- 
tere  Aufgahen  derselben,  Berlin  1899. 

3.  0.  Drude,  Manuel  de  Géographie  botanique,  traduit  par  G.  Poirault,  Paris,  1897. 

4.  A.  P.  W.  Schimper,  Pflanzen  —  Géographie  auf  Physiologischer  Grundlage,  léna,  1898. 


40  A.  MASCLEF. 

pas  seulement  l'œuvre  de  Candolle  et  de  Grisebach,  mais  la  coordonnant,  la  modi- 
fiant même,  ou  la  Complétant  suivant  la  valeur  des  matériaux  accumulés  depuis,  se 
faisait  vivement  sentir. 

Dès  le  début  de  son  ouvrage,  Drude  s'attache  à  montrer  le  rôle  important  de  la 
biologie  en  géographie  botanique.  «  La  partie  biologique^  dit  Drude,  n'a  pas  besoin 

d'être  justifiée Cette  partie  de  la  Géographie  botanique  ne  peut  donc  suivre 

d'autre  voie  que  d'étudier,  de  concert  avec  la  physiologie  expérimentale,  les  condi- 
tions fondamentales  de  la  vie  des  plantes  et  leurs  variations  avec  la  situation 
géographique  et  topographique.  Ainsi,  on  arrive  à  se  faire  une  idée  du  mode 
d'adaptation  des  plantes  au  caractère  de  chaque  contrée.  On  y  arrive  par  différentes 
voies  où  les  hypothèses  fausses  peuvent  se  croiser  avec  les  réelles;  mais  c'est  la 
physiologie  expérimentale^  il  ne  faut  pas  Voublier,  qui  lient  la  solution  du  problème.  » 
Cette  citation  suffit  pour  montrer  l'originalité  de  l'ouvrage.  En  voici  une  rapide  ana- 
yse.  Dans  la  première  partie  l'auteur  étudie  la  biologie  végétale  géographique,  les 
formes  de  végétation  et  les  zones  de  végétation  du  globe.  La  biologie  végétale  géo- 
graphique comprend  l'étude  :  1°  des  agents  géographiques  (lumière  solaire,  chaleur, 
pluie  et  humidité  de  l'air,  etc.);  2*  des  agents  topographiques  (influence  de  l'exposi- 
tion, du  sol,  etc.);  S»  des  variétés  biologiques  d'organisation  déterminées  parles 
agents  géographiques  et  topographiques.  Dans  la  seconde  partie,  Drude  établit  que 
les  aires  occupées  par  les  plantes  résultent  à  la  fois  de  l'évolution  géologique,  de  la 
structure  superficielle  du  sol  et  du  climat;  dans  la  troisième,  il  traite  de  la  répartition 
des  principaux  groupes  botaniques  dans  les  diverses  régions  florales;  dans  la  qua- 
trième, il  montre  que  les  formations  végétales  résultent  de  l'association  des  formes 
de  végétation  et  des  faciès  botaniques;  enfin,  la  cinquième  et  dernière  partie  est 
consacrée  aux  diverses  régions  de  végétation  du  globe. 

L'ouvrage  de  Schimper  «  La  Géographie  botanique  d'après  les  caractères  physio- 
logiques ))  (1898)  est  conçu  sur  un  plan  différent  des  précédents.  C'est  le  manuel 
moderne  de  la  Géographie  botanique,  un  manuel  qui,  tenant  compte  de  tous  les 
travaux  biologiques  récents,  applique  à  la  Géographie  botanique  les  découvertes 
de  la  morphologie  expérimentale,  et,  expose  tous  les  cas  d'adaptations  végétales 
signalés  pendant  ces  dernières  années.  Deux  mots  seulement  sur  les  grandes  divi- 
sions de  l'ouvrage.  Schimper  le  partage  en  trois  parties.  Dans  la  première,  l'auteur 
traite  successivement  de  l'eau,  de  la  chaleur,  de  la  lumière,  de  l'air,  du  sol  et  des 
animaux;  ce  sont  là  les  principaux  facteurs  de  l'adaptation  des  plantes.  De  nom- 
breuses figures  empruntées  aux  travaux  d'Engler,  Warming,  Volkens,  Lothelier, 
Stahl,  Sehenck,  etc.,  montrent  de  beaux  exemples  de  ces  diverses  adaptations.  La 
seconde  partie  traite  des  formations  végétales  au  point  de  vue  du  climat  et  du  sol; 
enfin,  dans  la  troisième  partie,  l'auteur  étudie  les  zones  et  les  régions. 

A.  Masclef. 


i 


Races  et  peuples  de  la  terre* 


L'ouvrage  que  nous  donne  aujourd'hui  M.  Deniker  était  impatiemment  attendu, 
non  seulement  des  anthropologistcs,  mais  de  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  l'histoire 
de  l'homme  et  du  développement  humain.  Nos  lecteurs  connaissent,  d'ailleurs,  la 
haute  compétence,  l'érudition  encyclopédique  et  surtout  la  conscience  scientifique 
du  savant  bibliothécaire  du  Muséum. 

Baces  et  peuples  de  la  tene  n'aura  pas  trompé  notre  attente.  Ce  gros  volume 
de  692  pages  est  un  résumé,  extraordinairement  concis,  de  l'anthropologie  propre- 
ment dite  et  de  l'ethnographie  du  globe.  La  moindre  de  ses  pages  condense  le  suc 
de  plusieurs  gros  mémoires,  de  livres  parfois,  écrits  en  toutes  langues  et  souvent 
ignorés  même  des  hommes  du  métier. 

Les  recherches  ethnographiques  ont,  en  effet,  pris,  dans  ces  dernières  années,  un 
tel  essort,  produit  un  tel  luxe  de  publications  plus  ou  moins  importantes,  qu'il  est 
pour  ainsi  dire  impossible  de  se  tenir  au  courant,  et  que  nous  devons  remercier 
M.  Deniker  d'avoir  fixé  pour  nous,  ne  fût-ce  parfois  qu'en  quelques  mots,  l'état 
présent  de  nos  connaissances. 

Il  suffit  en  effet  de  se  reporter  au  dernier  en  date  des  traités  analogues,  Vlnlro- 
duction  à  Vétude  des  races  humaines,  de  de  Quatrefages  (1889),  pour  mesurer 
rétendue  des  progrès  accomplis  en  dix  ans  et  pour  se  rendre  compte  de  l'orientation 
nouvelle  qu'ont  prise  depuis  lors  les  études  ethnographiques. 

Le  fait  le  plus  saillant,  à  cet  égard,  est  le  triomphe  définitif  des  méthodes 
anthropologiques  pures,  de  l'anatomie  en  un  mot,  dans  l'étude  scientifique  de 
l'homme.  La  linguistique,  si  longtemps  base  de  toutes  les  classifications,  passe 
dorénavant  au  dernier  plan;  l'étude  du  mobilier,  du  degré  de  civilisation,  des 
mœurs,  des  coutumes,  etc.,  ne  figure  plus  que  comme  appoint;  la  notion  de  race 
ou  d'espèce,  se  substituant  à  celle  de  peuple  ou  de  nation,  a  pris  définitivement  le 
dessus. 

Il  n'y  a  pas,  en  effet,  de  race  germanique,  de  race  anglaise,  de  race  slave,  pas  plus 
que  de  race  française;  il  y  a  des  peuples  de  ce  nom,  produits  de  l'histoire,  il  y  a  des 
langues  de  ce  nom,  imposées  par  des  conquêtes  ou  des  mélanges  séculaires  à  la 
majorité  de  ceux  qui  les  parlent.  Chacun  de  ces  peuples  n'est  qu'une  résultante, 
une  combinaison  de  races  au  sens  où  l'histoire  naturelle  accepte  ce  mot. 

Isoler  celles-ci,  les  retrouver  au  milieu  du  chaos  des  métis  produits  par  leur 

• 

i,  J.  Deniker,  Races  et  peuples  de  la  ferre,  1  vol.  in-8,  692  p.,  Paris,  Schleicher  frères,  1900. 


42  R.   COLLIGNON. 

brassement  maintes  fois  millénaire,  préciser  les  caractères  primitifs  et  spéciaux  de 
chacune  d'entre  elles,  telle  est  la  tâche  ardue  de  Tanthropologiste. 

Nos  efforts  à  tous  en  cette  voie  ont-ils  été  couronnés  de  succès?  La  meilleure 
des  réponses  sera  la  lecture  du  livre  de  M.  Deniker.  On  y  verra  combien,  en  quelques 
années,  le  terrain  a  été  déblayé,  combien  de  notions  précises  se  sont  substituées  a 
des  données  problématiques,  mais  aussi,  peut-être,  se  rendra-ton  mieux  compte  de 
ce  qui  reste  à  faire,  et  de  Fimportance  de  la  tache  que  nous  léguerons  à  ceux  qui 
viendront  après  nous. 

Cet  ouvrage  comporte  deux  parties  complètement  distinctes,  l'une  anthropolo- 
gique et  sociologique,  l'autre  purement  ethnographique. 

Dans  la  première  nous  trouvons  un  véritable  traité  d'anthropologie  élémen- 
taire où  se  trouvent  exposés  à  grands  traits  les  caractères  spécifiques  qui  distin- 
guent l'homme  de  ses  proches  voisins,  les  anthropoïdes,  et  qui  subdivisent  en 
maints  rameaux  le  grand  tronc  humain  lui-même. 

Puis,  viennent  les  méthodes  anthropologiques,  avec  une  rapide  et  claire  descrip- 
tion des  procédés  de  mensuration  les  plus  importants,  leur  but,  leur  portée,  les 
résultats  qu'ils  ont  permis  d'atteindre. 

Aux  caractères  morphologiques  de  l'homme  et  des  races  succèdent  les  caractères 
physiologiques  et  pathologiques,  terminant  tout  ce  qui  concerne  l'homme,  considéré 
dans  sa  vie  animale  et  comme  espèce  naturelle. 

Mais  l'homme  est,  avant  tout,  un  être  sociable.  Les  quatre  chapitres  suivants 
résument  ses  rapports  avec  ses  semblables,  en  étudiant  d'abord  le  facteur  essentiel 
de  toutes  relations,  le  langage,  puis  ces  relations  elles-mêmes,  c'est-à-dire  la  vie 
matérielle,  psychique,  familiale  et  sociale.  C'est  toute  la  sociologie  condensée  en 
150  pages  nourries  de  faits  et  puisées  aux  meilleures  sources. 

La  seconde  partie  de  Races  et  peuples  est,  au  contraire,  une  ethnographie  complète. 

Elle  débute  par  la  classification  des  races  et  des  peuples.  Ce  chapitre  expose  les 
idées  propres  à  M.  Deniker  sur  la  hiérarchie  et  les  rapports  entre  eux  des  divers 
groupes  humains.  Il  est  à  lire  et  à  méditer  ;  lui  aussi  marque  une  étape.  Vient  ensuite 
rénumération  de  toutes  les  races  actuelles  ou  antéhistoriques,  caractérisées  par  des 
chiffres  de  mensurations  et  par  l'exposé  de  tout  ce  qui  peut  les  particulariser  au 
triple  point  de  vue  anatomique,  ethnographique  et  social. 

En  appendice,  lesanlhropologistes  remarqueront  une  série  de  précieux  tableaux, 
où  se  trouvent  réunies  les  mesures  les  plus  importantes  relevées  jusqu'à  ce  jour  sur 
dos  séries  sufilsantes  d'individus  de  toutes  races  :  la  Taille,  288  séries  —  Ylndice 
emphatique,  3^16  séries  —  V Indice  Nasal  du  vivant,  71  séries.  C'est  une  mine  de  docu- 
ments; car,  puisées  aux  sources  mêmes,  libérées  des  doubles  emplois,  et  ramenées 
à  des  termes  strictement  comparables,  ces  séries  sont  sûres. 

Nous  attirerons  l'attention  sur  l'illustration  du  livre.  Ses  175  figures  sont  toutes 
des  photographies  de  sujets  typiques,  souvent  mesurés  par  l'auteur  ou  par  ses  amis, 
et  choisies  après  un  examen  méticuleux  et  raisonné.  A  elles  seules  ces  planches 
constituent  un  véritable  musée  ethnographique. 

R.  COLLIGNON.      . 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


EUROPE 

Le  Pont  aaturel  du  Baousse  del  Biel  (Lozère).  —  Parmi  les  preuves  les  plus 
frappantes  de  la  puissance  à  laquelle  peuvent  atteindre  les  phénomènes  de  réro- 
sion  aqueuse,  et  des  clTcts  extraordinaires  qu'arrive  à  produire  le  ruissellement,  on 
met  avec  raison  au  premier  rang  les  ponls  nalumls,  que  les  cours  d'eau  anciens,  et 
quelquefois  contemporains,  ont 
percés  a  travers  les  roclies  les 
plus  diverses.  Sans  nommer  ici 
les  principales  de  ces  formalions, 
toujours  si  pittoresques,  que  j'oi 
cDumcrées  ailleurs',  je  rappel- 
lerai, au  moins,  qu'il  faut  citer 
comme  les  plus  remarquables 
le  Pont  d'Arc  de  l'Ardècho,  — 
le  Prebischthor  de  la  Suisse 
saxonne,  en  Bohême,  —  le  Ponte 
délia  Veja,  près  Vérone,  en  Ita- 
lie, —  la  grande  arcade  du  Ilio 
Grande  (Amérique),  figurée  par 
M.  de  Lapparent',  d'après  Hoy- 
den,  etc.  Il  ne  me  parait  pas 
indiflérent  de  taire  connaître  que 
je  viens  de  constater  l'existence, 
en  France  même,  d'une  arcade 
naturelle  de  ce  genre,  non  signa-  ,,o.xr  natuhel  ut  baousse  del  uiel  (lozïhe). 

lée  jusqu'à  présent,  et,  au   moins  HcproJm-Hoii  Uuno  i.hoic.grai.hio  Jp  m.  K.  a.  Manol. 

aussi   remarquable,   sinon   plus, 

que  toutes  celles  que  les  traités  de  géologie  et  de  géographie  physique  ont  l'habi- 
tude de  donner  comme  des  exemples  topiques.  C'est  dans  la  partie  inférieure  du 
fameux  caiion  du  Tarn,  qui  semble  être  une  mine  inépuisable  de  sites  fantastiques, 
que,  parmi  les  falaises  occidentales  du  causse  Méjean,  j'ai  pu,  le  23  moi  dernier, 
examiner  de  près  l'extraordinaire  rocher  que  montre  la  vue  ci  dessus.  Depuis  bien 

;t  C",  Paris,  p.  613. 


44  HOUVBHENT  GÉOGRAPHIQUE. 

des  années,  j'en  avais  entrevu  l'ouverture,  fort  peu  visible  des  bords  mômes  du 
Tarn,  mais  je  ne  me  doutais  pas' des  colossales  dimensions  qu'il  présente,  quand 
on  est  parvenu,  par  des  sentiers  assez  malaisés,  à  l'aborder.  Entre  les  Vignes  et 
le  Rozier,  en  aval  et  au-dessus  des   maisons  du  Cambon  (rive  droite  du  Tarn, 
405  mètres  d'altitude),  ce  pont  naturel  du  Baousse  del  Bicl  (en  patois  :  précipice 
brisé  du  Beau-Père)  ouvre  son  ample  seuil,  à  755  mètres  d'altitude,  soit  à  350  mètres 
plus  haut  que  la  rivière  actuelle.  Tandis  que  le  Prebischthor,  pratiqué  dans  les  grès 
crétacés  (quadenandstein),  à  300  mètres  au-dessus  du  Biela  Grand,  mesure  30  mètres 
de  largeur  sur  20  de  bauteur,  le 
pont  du  Baousse  del  Biel  (ouvert 
dans  un  éperon  étroit  des  grandes 
dolomies  jurassiques)   a  25  mè- 
tres de  largeur  seulement,  mais 
27   de   hauteur    sous   voûte   (40 
avec  le  tablier).  La  vue,  où  deux 
personnages     donnent     l'cchellc 
des  dimensions,  dispense  de  plus 
ample    description,    et    montre 
que   l'immense  arcade  est  plus 
grandiose    encore   que    le    Pre- 
bischthor, qui  doit  céder  le  pas 
à  son  nouveau   rival  du  causse 
Méjean. 

L'origine    géologique   est   la 
même.  Sur  le  causse,  actuelle- 
'    ment  haut,  dans  ces  parages,  de 
850  à   1 100  mètres,  mais  jadis 
beaucoup  plus  élevé,  circulaient 
autrefois,  avant  les  grandes  dé- 
nudations  qui  en  ont  abaissé  le 
niveau,  de  puissants  torrents  dont  les  thalwegs  ne  sont  pas  encore  tous  effacés. 
L'énergique  drainage  elTectué  par  le  creusement  de  la  gorge  du  Tarn  a  provoqué; 
sur  les  flancs  de  cette  gorge,  à  même  les  falaises  des  causses,  des  ravinements  pro- 
fonds oii  les  eaux  dressèrent  en  saillie,  comme  des  obélisques,  ou  en  arcades, 
comme  des  arches  de  pont,  les  parties  les  plus  cohérentes,  les  plus  résistantes  du 
calcaire. 

C'est  un  témoin  de  ce  travail  d'érosion,  —  pour  nous  d'autant  plus  élonnant, 
qu'actuellement  tout  ruissclet  est  supprimé  dans  ces  anciens  sillons  des  eaux 
disparues,  —  qui  est  demeuré  au  Baousse  del  Biel.  Il  mérite  de  devenir  classique, 
et  d'être  pourvu  prochainement  d'un  chemin  d'accès  pratique.  A  moins  d'un  kilo- 
mètre au  nord,  et,  à  690  mètres  d'altitude,  dans  les  mêmes  falaises,  une  autre  per- 
cée, le  Pat  de  l'Arc  (haute  de  7  m.,  large  de  3  m.  seulement),  donne  à  penser, 
conjointement  avec  le  bouleversement  des  roches  et  ravines  voisines,  que  peut-être 
s'est  produit  là  quelque  effondrement  de  vastes  cavernes  dont,  pendant  un  temps, 


EUROPE.  45 

le  Pas  de  TArc  et  le  pont  du  Baousse  del  Biel  constituaient  les  issues  et  vomis- 
saient les  eaux  intérieures. 

Mais  ceci  est  une  considération  encore  hypothétique,  sur  laquelle  il  n'y  a  pas 
lieu  d'insister  ici.  Retenons  seulement  que  les  deux  percées  ogivales  du  Pas  de 
l'Arc  et  du  Baousse  del  Biel,  non  seulement,  doivent  être  désormais  classées  parmi 
les  plus  curieux  phénomènes  connus  d'érosion,  mais  qu'encore  leurs  dimensions  et 
leur  position  élevée  et  à  sec,  à  300-350  mètres  au-dessus  d'un  thalweg  actuel,  attes- 
tent, une  fois  de  plus,  la  décadence  des  précipitations  atmosphériques,  depuis 
l'époque  (sans  doute  tertiaire)  où  un  ruissellement  formidable,  dont  les  plus 
effroyables  crues  du  Tarn  et  de  l'Ardèche  ne  donnent  de  nos  jours  qu'une  faible 
idée,  les  a  perforées  d'outre  en  outre.  E.-A.  Martel. 

Études  hydrographiques  dans  le  bassin  moyen  du  Danube.  —  M.  le  Professeur 
Siéger,  de  Vienne,  nous  adresse  l'intéressante  note  suivante  : 

«  L'étude  du  bureau  central  hydrographique  de  Vienne  (k.  k.  hydrographisches 
Centralbureau)  sur  la  crue  du  Danube  de  septembre  1899  doit  être  publiée  prochai- 
nement. Sur  le  même  sujet,  des  publications  bavaroises  ont  déjà  paru  ^  A  ce  propos 
le  D''  Swarowsky  a  récemment  fait  une  intéressante  communication  devant  une 
assemblée  de  spécialistes  viennois.  D'après  ce  savant,  les  grandes  pluies  ont  affecté 
le  côté  septentrional  d'une  zone  de  haute  pression,  qui  s'avançait  au  nord  des 
Alpes  vers  Test,  en  forme  de  coin  ou  de  langue  vers  le  centre  d'un  minimum.  En 
juillet  1897,  ainsi  que  lors  de  la  production  d'autres  crues,  une  semblable  inflexion 
des  isobares  a  été  également  observée.  La  pluie  se  produisit  dans  la  zone  des  hautes 
pressions,  et  non,  comme  on  devait  s'y  attendre,  dans  celle  du  minimum  ;  le  gradient 
n'était  du  reste  pas  trop  à  pic.  En  raison  de  la  basse  température  de  l'air,  les  préci- 
pitations eurent,  en  grande  partie,  lieu  sous  forme  de  neige;  dans  les  hautes  régions 
l'épaisseur  de  la  couche  atteignit  jusqu'à  deux  mètres.  La  limite  temporaire  de  cette 
neige  descendit  jusqu'à  la  cote  de  1200  mètres.  L'apparition  de  la  crue  fut,  par  suite, 
retardée  et  son  cours  un  peu  réglé.  Dans  l'espace  de  quelque  huit  jours  de  pluie,  les 
précipitations  dans  le  Salzkammergut  s'élevèrent  à  plus  de  650  millimètres.  Pendant 
ce  temps  de  crue,  sous  le  pont  Impérial  (Reichsbrûcke)  de  Vienne,  il  passa  environ 
6,4  kilomètres  cubes  d'eau,  et  la  hauteur  des  eaux  atteignit  5  m.  66  de  plus  qu'en 
temps  normal,  c'est-à-dire,  0  m.  14  de  moins  que  le  sommet  de  la  digue  d'inondation. 
Le  maximum  de  la  crue  se  produisit  à  l'embouchure  de  l'Inn  le  16  septembre,  à 
Vienne  le  18,  à  Budapest  le  22,  à  Orsova  du  4  au  5  octobre.  Le  débit  du  Danube 
près  de  Vienne  atteignit  10,600  mètres  cubes  à  la  seconde  lors  du  maximum  de 
la  crue. 

«  Le  docteur  Spigl,  un  élève  du  Professeur  Penck  a  entrepris  une  nouvelle  étude  du 
régime  du  Danube  aux  environs  de  Vienne,  afin  de  déterminer  exactement  son  débit. 
Ses  observations  montrent  que  ce  débit  est  beaucoup  plus  considérable  qu'on  l'admet- 
tait jusqu'ici  ;  il  atteint,  en  moyenne,  2000  mètres  cubes  à  la  seconde.  Cet  écoulement 
correspond  à  une  précipitation  légèrement  supérieure  à  600  millimètres;  comme  le 

1.  Jahrbuch  deshydrolechnhchen  Bureaus  in  Manchen,  1899.  Heft  II  ;  2.  Theil,  Hochwasser  p.  xv-xxi. 


46  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

coefficient  d'écoulement  est  à  peu  près  de  60  pour  100,  pour  le  bassin  du  Danube  en 
amont  de  Vienne,  on  doit  admettre  une  précipitation  atmosphérique  moyenne  de 
1000  à  1050  millimètres.  »  Siéger. 


ASIE 

Explorations  archéologiques  belge  et  anglaise  en  Asie  Mineure.  —  Le  ministre 
de  l'Instruction  Publique  communique  à  la  Société  une  lettre  de  notre  collègue, 
M.  F.  Grenard,  consul  de  France  à  Sivas,  datée  du  13  mai  1900,  donnant  quelques 
renseignements  sur  les  itinéraires  suivis  par  des  missions  archéologiques  belge  et 
anglaise  en  Asie-Mineure. 

«  MM.'Cumont,  archéologues  belges,  partant  de  Samsoun  le  8  avril  dernier,  ont 
visité  d'abord  Bâfra,  puis  se  sont  dirigés  vers  Âmasie  par  Kavak,  Vizir-Keupreu, 
l'ancien  Phizémon,  d'après  MM.  Cumont,  Kavza  et  Mersivan.  Après  avoir  visité  les 
environs  d'Amasie,  les  voyageurs  ont  poursuivi  leur  route  par  Zîlleh,  Soulou  Séraï, 
Yéni-Khan,  et,  sont  arrivés  à  Sivas,  le  10  mai.  De  là,  ils  ont  atteint  Tokat  par  Karguni. 
De  Tokat  la  caravane  gagnera  Trébizonde  par  Niksar,  Endores,  Erzindjan. 

D'après  les  informations  recueillies  par  M.  Grenard,  MM.  Munro  et  Anderson, 
d'Oxford,  partant  de  Samsoun  en  juillet  dernier,  ont  exploré  tout  le  pays  s'éten- 
dant  de  Kihsar  à  Vizir-Keupreu  et  Marsivan.  Rejoints  par  un  troisième  archéologue 
anglais  qui  venait  de  Tokat,  après  avoir  parcouru  la  route  de  Yozgat  à  Tokat  par 
Yanguin  et  Soulou-Seraï,  ces  voyageurs  sont  ensuite  partis  de  Mersivan,  les  uns 
vers  Angora  par  Osmandjik,  les  autres  par  la  route  d'Aladja.  » 

Voyages  dans  les  États  Chans  chinois.  —  M.  F.  W.  Carey,  fonctionnaire  des 
douanes  impériales  maritimes  chinoises,  en  résidence  à  Ssé-Mao,  chargé  de  recueillir 
une  collection  ethnographique  des  Lolos  habitant  les  états  Chans  de  la  Chine,  en  vue 
de  l'exposition  universelle  de  1900,  a  parcouru,  en  décembre  1898,  les  districts  à  thé 
de  I  bang  et  de  I-ou  qui  fournissent  les  thés  connus  sous  le  nom  de  Pou-eul. 
(Journeijs  in  the  chinese  shati  states,  in  7%e  Geographical  Journal,  Mai  1900,  vol.  XV 
n®  5,  p.  486-517).  En  1899,  il  visita  le  pays  de  Meng-lien.  De  ces  deux  expéditions, 
M.  F.  Carey  a  rapporté  des  notes  des  plus  intéressantes  sur  les  aborigènes  de  ces 
montagnes.  Ce  voyageur  signale  l'infiltration  progressive  des  Lolos  par  le  nord  dans 
cette  région  et  le  recul  des  Chans,  jadis  les  maîtres,  avant  les  Chinois,  d'une  bonne 
partie  des  districts  méridional  et  occidental  du  Yun-nan.  Aux  environs  de  Ssé-Mao, 
les  Lolos,  qui  se  donnent  le  nom  de  Ni  Sou,  se  rencontrent  par  petits  villages  isolés; 
dans  ce  canton,  ils  sont  très  métissés,  s'alliant  non  seulement  aux  autres  tribus 
indigènes,  mais  encore  aux  Chinois.  Le  Père  Vial,  des  Missions  étrangères  de  Paris, 
a  pubHé  sur  les  Lolos  un  travail  très  étudié  (Los  Lolos,  [Etudes  sino-orientales. 
Fasc.  A.]  Zi-Ka-\Vei,  1898).  M.  Carey  le  complète  par  de  nouvelles  observations. 
La  plus  curieuse  concerne  les  danses  des  femmes  lolotes.  D'après  le  P.  Vial,  ce 
peuple  n'aurait  pas  connu  la  danse.  Or  l'une  des  quatorze  photogravures,  accom- 
pagnant le  mémoiredu  voyageur  anglais  et  prises  par  lui,  fournit  la  preuve  de  Terreur 


AFRIQUE.  41 

commise  par  le  savant  missionnaire.  M.  Carey  considère  comme  une  utopie  la  créa- 
tion d'un  chemin  de  fer  par  la  France  dans  la  vallée  du  Nam-Ban. 

À.  A.  Fauvel. 


AFRIQUE. 

La  colonie  de  la  Côte-dlvoire  en  1899  ^  —  Au  1'^  janvier  1900  les  recettes  du 
budget  local  de  la  colonie  de  la  côte  d'Ivoire  s'élevaient  à  1  770  604  fr.  21  et  les 
dépenses  à  1  798521  fr.  25,  soit  un  déficit  de  27  917  fr.  04.  Ce  déficit  est  fictif;  il 
provient,  en  effet,  d'avances  faites  aux  différents  cercles  de  la  colonie  et  d'autres  rem- 
boursables par  le  budget  de  la  métropole.  Au  31  décembre  1899,  le  montant  de  la 
Caisse  de  Réserve  s'élevait  à  291  473  fr.  33,  après  prélèvement  d'une  somme  de 
180000  francs  employée,  du  1"  juillet  au  31  décembre  1899,  en  constructions  de 
nouvelles  lignes  télégraphiques  et  en  subvention  à  la  mission  d'études  des  chemins 
de  fer.  La  situation  financière  de  la  colonie  demeure  donc  prospère. 

Le  chiffre  du  mouvement  général  du  commerce  s'est  élevé,  en  1899,  à 
12253141  francs,  en  augmentation  de  près  de  deux  millions  sur  celui  de  l'année 
précédente;  il  se  décompose  ainsi  :  6  389  886  fr.  à  l'importation  et  5863255  fr.  à 
l'exportation.  La  France  et  ses  colonies  ne  participent  au  mouvement  commercial 
de  la  Côte  d'Ivoire  que  pour  une  part  inférieure  a  celle  des  pays  étrangers,  comme 
le  montre  le  tableau  suivant  : 


Imporlalions 
Exportations 


Franco  et  colonies. 

Pays  étrangers. 

1  622  026 

4  757  860 

2  627  955 

3  235  300 

Dans  le  chiffre  représentant  les  importations  des  pays  étrangers,  l'Angleterre 
vient  en  tête.  Elle  a  introduit,  en  effet,  pour  1  502  437  francs  de  tissus,  alors  que  les 
marchandises  de  cette  nature,  d'origine  française,  ne  figurent  dans  le  tableau  du 
commerce  que  pour  97  676  francs. 

Les  produits  exportés  sont  :  l'acajou  (603  483  francs),  les  amandes  de  palme 
(335347  francs),  l'huiîe  de  palme  (1  828  407  francs),  le  café  (61  777  francs),  le  caout- 
chouc (2  850  457  francs)  et  la  poudre  d'or  (103564  francs). 

Le  mouvement  de  la  navigation  s'est  élevé  à  466  entrées  (dont  290  étrangers)  et 
à  465  sorties  (dont  291  étrangers).  Cuaiiles  Rabot. 

Disparition  du  royaume  d'Abomey.  —  Le  royaume  d'Abomey,  qui  avait  été  cons- 
titué, le  29  janvier  1894,  de  la  partie  septentrionale  de  l'ancien  royaume  de  Dahomey*, 

i.  Colonie  de  ta  Cale  cV Ivoire.  Rapport  d^ ensemble  sur  la  situation  générale  de  la  colonie  de  la 
Côte  d'Ivoire  en  1899.  Grand  Bassam,  imprimerie  du  Gouvernement,  1900.  (Clozel.) 

2.  Dès  le  5  janvier  1894,  le  général  Dodds  avait  publié,  dans  une  Déclaration,  qu'il  existait  un 
royaume  d'Abomey  comprenant  le  pays  situé  entre  •  le  Coufo,  à  l'ouest,  la  région  des  Mahis,  au  nord, 
rOuémé,  à  Test,  la  Lama,  au  sud  •  (art.  4).  Ces  limites  ont  été  précisées,  et  déterminées  telles  que 
nous  les  donnons  plus  bas,  dans  l'article  3  du  traité  du  29  janvier  1894  (cf.  A.-L.  d'Albeca  :  La 
France  au  Dahomey,  p.  224  et  226).  Le  royaume  d'Abomey  figure  sur  la  carte  du  Dahomey 
publiée  dans  VAnnée  Cartographique  de  1893  (Hachette,  Paris,  189i,  pi.  11). 


i%  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

et  placé,  à  la  même  époque,  sous  le  protectorat  français,  a  été  supprimé,  il  y  a  quelques 
mois,  par  un  arrêté  du  gouverneur  du  Dahomey  *.  Les  territoires  qui  constituaient 
ce  royaume  (et  que  délimitaient,  au  nord,  le  petit  Goufo,  le  Zou  et  le  Paco;  à  l'est, 
rOuémé;  au  sud,  une  ligne  brisée  allant  du  village  d'Aouangi-Tohoué,  sur  rOuémé, 
à  celui  de  Tandji;  à  l'ouest,  le  Coufo)  sont  actuellement  divisés  en  huit  cantons 
indépendants  :  Dona,  Oumbégamé,  Cana,  Zobodomé,  Sinhoué,  Tindji,  Allahé, 
Tandji.  En  dehors  de  ces  cantons,  placés  sous  l'autorité  directe  du  résident  français, 
se  trouve  la  ville  d'Abomey,  qui  constitue  un  neuvième  canton  et  est  divisée  en 
quartiers  ayant  h  leur  tête  des  chefs  indépendants  les  uns  des  autres. 

H.  Froidevaix. 

Mission  Toutée.  —  Les  nouvelles  reçues  de  la  mission  Toutée  sont  très  favora- 
bles. 

On  sait  que  cet  officier  supérieur  a  reçu,  dans  le  courant  de  Tannée  dernière,  la 
mission  de  se  rendre,  avec  un  personnel  français,  au  Dahomey,  et  d'y  délimiter, 
d'accord  avec  une  mission  anglaise  dirigée  par  M.  le  capitaine  Lang,  la  frontière 
qui  s'étend  de  la  côte  au  Niger,  entre  nos  possessions  et  la  Nigeria  anglaise. 

Parti  de  Cotonou,  le  21  février  dernier,  le  commandant  avait  d'abord  à  suivre 
jusqu'au  9°  de  Lat.  N.,  à  peu  près  son  itinéraire  de  1894.  Grâce  à  sa  connaissance  des 
chefs  du  pays,  il  a  pu  marcher  rapidement  et  atteindre  Tchaourou,  près  de  Carnot- 
ville,  le  11  mars  suivant. 

Il  avait  lieu  de  se  presser,  car  la  mission  anglaise  avait  déjà  pris  les  devants,  en 
partant  de  Lagos.  Grâce  à  la  hâte  de  nos  officiers,  ils  arrivaient  en  même  temps 
qu'elle  sur  les  points  à  délimiter. 

Après  la  signature  de  la  convention  de  1898,  nos  voisins  avaient  déjà  envoyé 
sur  les  lieux  divers  agents,  chargés,  sans  doute,  d'en  faire  connaître  les  clauses,  dans 
la  mesure  du  possible,  aux  populations  environnantes. 

11  ne  restait  plus  après  cela  qu'à  s'entendre  sur  les  textes  et  à  appliquer  les  actes. 

La  commission  anglo-française,  une  fois  constituée,  n'a  pas  tardé  à  préciser  les 
faits  et  à  établir  les  bornes  de  ses  délimitations  ;  mais  il  ne  faut  pas  s'y  tromper;  ces 
travaux  sont  toujours  longs,  difficiles,  et,  en  pays  noir,  particulièrement  pénibles; 
car  on  doit  toujours  s'attendre  à  des  compétitions,  qui  ne  peuvent  être  aplanies  que 
parla  production  des  textes  conférant  les  droits;  bien  heureux  encore  si  ces  textes 
sont  clairs  et  sans  erreurs.  Dans  ces  expéditions,  les  moindres  circonstances  contri- 
buent parfois  involontairement  à  retarder  les  travaux.  Il  suffit  que  les  noirs  d'une 
des  missions  abusent  de  la  liberté  qu'on  leur  laisse  aux  dépens  des  indigènes,  pour 
que  le  vide  se  fasse  autour  d'elles,  entravant  tous  leurs  efforts  et  supprimant  les 
moyens  d'échange  ou  d'existence.  Il  faut  alors  se  garder  jusqu'aux  dents,  en  marche, 
comme  en  station;  le  pays  reste  troublé,  et  la  population,  hostile;  on  vit  en  état 
de  guerre,  et  c'est  au  milieu  des  péripéties  qui  en  résultent,  que  la  déiimination  doit 
s'accomplir. 

Malgré  de  pareils  obstacles,  la  mission  du  commandant  Toutée  semble  s'accomplir 

1.  En  date  du  12  janWer  1900. 


AfWQUL  If 

à%MiL  rnpidfinfnl.  D*«prèfl  Im  drmicTB  rentdirnffnents  reçus,  le  nomma  ti%oé 
dr  notrr  fmntièrr  «r  Irouvrniit  pliiUM  rrfMirtr  vrin  Tciit.  Ainsi  Tabira  ne  B4Taii  pas 
ao  nord,  mai*  à  Veni  do  Ouoria,  f>ur  l*Orpara;  Olcouta  serait  à  l*esl  de  Tabira  el 
Ya«»«ikf^r«*,  plus  h  Test  qu'au  noni. 

Iji  tf mitrraturr  n*a  pas  éir»  non  plu«  faviirabli'.  Lrs  tornades  et  les  étouifements 
do  rhalrur  ont  tUr  rA(Yf>m|mgiiomenl  ordinaire  di*s  travaux.  Malfcré  toutes  ces 
dinirultt^.  reuxri  n'avancent.  Aux  dernirrri  nouvelles»  la  mission  ^tait  parvenue  & 
llonur  le  NipT  c|ui  i*?»(  le  |N)int  extrême  de  la  fnmtiere  à  délimiter.  Il  ne  doit  plus  lui 
refiler  mainlonant  qu'une  révision  h  eff(*cluer,  et.  elle  doit  entrevoir  le  moment,  où 
dans  un  avenir  prochain,  elle  pourra  songer  au  retour. 

G^  DcaaÉCACAix. 

flisalon  FooreaO'Lanj.  -  I^  Société  a  reçu  de  M.  Foureau  la  lettre  suivante, 
datée  de  Zinder,  novembre  1K99  : 

9  Nous  sommes,  enfin,  à  Zinder  depuis  le  2  novembre. 

m  Noirr  inftUlance,  notre  prcHnion,  ont  enfin  partiellement  abouti,  et  nous  avons 
obtenu  du  Sultan  d'A^dez  un  certain  nombre  de  chameaux  ;  malgré  cela,  il  ne  nous 
a  pas  été  posHÎble  de  quitter  Agadez,  avant  le  17  octobre. 

«  Notre  travers*^  du  Tagama  a  été  des  plus  pénibles.  Les  puits  sont  fort  éloignés 
les  un«  de^  autres,  et,  le  nombre  restreint  de  nos  animaux  ne  nous  permettant  d'em- 
porter que  tW^  peu  d*eau,  il  s'ensuit  que  nous  avons  dA  exécuter  des  marches  trîii 
longues,  partant  tr^s  fatigantes,  les  hommes  de  l'escorte  sarts  exception  étant  il  pied. 

«  Le  Tagama  timt  entier,  qui  commence  au  puiU  d'Abellama,  est  un  vaste  pla 
leau  parfois  tr^s  ondulé,  partout  recouvert  de  forêts,  ou,  si  l'on  pn*fère,  de  bal- 
tiers  élevés  et  touffus.  L&.  pullulent  les  antilo|>es  de  ti>utes  variétt'*s,  les  girafes,  les 
gaxelh^,  les  pintad(*M  et  des  tn>up<*s  de  sangliers  d'une  e^pi^e  particulicTe.  1^  pays 
est  complètement  inhabité;  son  sol  est  partout  sablonneux,  et  nous  ne  trouvons 
plus  maintenant,  il  ct*tte  é[)o<|ue  de  l'année,  que  le  fond  d'argile  fendillée  des 
cuvettes,  au  p4>int  où  gisaient  de  \A<iti^  mare«  apri^  la  sais«>n  pluvieuse.  Je  doute 
queccK  man*4  aient  contenu  Ix^nurniip  dVnu  «vite  année,  car  la  saisim  des  pluies  a 
été  insignifiante  et  nous  fMiuton^  dire  que  noti!i  n'avons  pas  vu  la  pluie  depuis 
Alger.  Quoi  qu'il  en  î*oit,  nu  temps  oii  co^  mares  «lont  sèches,  la  route  r«»t  dure  et 

■ 

1rs  marrhf*^  fort  loiit;ut*<«  fM>ur  j«»iudre  le^  |Miit%. 

•  l>u  Tagama  -  dont  réjmiH*rur  nonI  *ud  e^t  d'environ  170  kilomMres  —  nous 
avons  |Mi««c  au  Damer^ou;  lîi.  le^  hnllicrs  di«pnmi«««Mit  et  font  pince  h  de  vastes 
culture*  de  herkno  (di\rr^r^  ^ortr^  de  millet  et  do  ^or^'lioi,  cul Ium'h  dont  In  haute 
tige,  «eule,  rmtcartuellrmmt.  I.t  nooltp  rinnl  f.iilo.  I^'^  pinnintinnn  M»nt  |»nr«M»méi»s 
de  petite»  touff«4  d'nrbn-*  niitrrf'»i'*  r»Mi|N^  j^ur  i»«»rmottn»  rouM'monronvnl,  puis 
rrpou«M*«  du  pÎMl;  on  dtmil  «!«•«*  nr!»n*<  fruili«T<,  un  vercrr.  cl  non  point  des 
brou«saillo«.  |)r  nomhrrux  villnt'i-^  *ont  épnrpilj*'-^  dnns  le  OnmortriHi:  ÎN  ont  une 
pi»pulati<'n  tr«^  im|Nirtnnto  qui  n'np^nrtirnt  f^>int  n  In  rnn*  touan*g.  mai«i  ii  la  race 
que  le«  in«iiirrn«'«  n<*mm'*nt  V^ifisotmi.  O^  h^mmo*  M»nt  noirn  ou  ctmleur  chocolat 
foncT,  mai*  un  tn-*  crunl  rh'ml»rr  d*i*nlrr  rut  no  pri-^mt^nt  aucun  do»  caractères 
do  n^^ÇTP.  Tou<  cr^  %ill.Tc»*«  •«•  n««>rn)M(  ni;  il*  M»nl  rompc»M*«  de  cases  ou  de  pail 

La   (j<  »  ••'«  t    il-  6 


50  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

lottes  recouvertes  d'un  toit  de  chaume,  pointu^  souvent  surmonté  d*un  œuf  d'au- 
truche. Ces  cases,  serrées  les  unes  contre  les  autres,  sont  toujours  entourées  d'une 
enceinte  générale,  tantôt  en  fortes  branches  épineuses,  tantôt  en  un  mur  de  terre, 
mais  le  plus  souvent  consistant  en  une  haie  extrêmement  compacte  d'agoua,  sorte 
de  grande  euphorbe  (je  le  crois,  du  moins)  poussant  très  drue  et  garnissant  bien 
depuis  le  bas. 

((  Les  seules  armes  que  possèdent,  en  général,  ces  indigènes  consistent  en  sabres, 
couteaux^  arcs  et  flèches,  encore  n'en  ont-ils  pas  tous. 

«  Bien  que  ces  villages  soient  très  populeux,  l'eau  y  est  très  peu  abondante  en 
saison  sèche;  chaque  village  comporte  plusieurs  groupes  de  puits  au  fond  desquels, 
en  général,  on  est  obligé  de  recueillir  l'eau,  litre  par  litre,  ou  à  peu  près.  Certains 
villages  n'ont  que  l'eau  des  mares  —  en  saison  pluvieuse  — ;  le  reste  de  l'année,  Us 
vont  souvent  chercher  leur  eau  à  4,  5  et  6  kilomètres. 

«  Le  bechna,  leur  grande  richesse,  pousse  avec  une  énorme  rapidité  ;  semé  un 
peu  après  l'ouverture  de  la  saison  des  pluies^  il  a  atteint  son  complet  développe- 
ment et  mûri  ses  grains  moins  de  deux  mois  après. 

a  Dans  les  villages  du  Damergou  on  rencontre  des  autruches  domestiques,  beau; 
coup  de  volailles  et  souvent  des  quantités  de  bœufs  et  de  moutons. 

((  La  région  qui  sépare  le  Damergou  du  village  de  Bakimarane,  premier  village 
de  la  région  de  Zinder,  contient  encore  quelques  halliers,  soit  une  bande  est-ouest 
qui  s'étend  au  nord  de  Bakimarane;  puis,  dès  ce  village,  on  entre  dans  un  pays 
boisé  de  très  grands  arbres,  très  séparés,  qui  poussent  au  milieu  des  cultures  de 
bechna,  et  cela  jusqu'à  Zinder. 

«  La  ville  de  Zinder  (Damagara,  pour  les  gens  du  pays)  a  été  occupée  en  juillet 
par  la  mission  Voulet  —  ou  du  moins  par  les  officiers  qui  restaient  de  cette  mis- 
sion. —  Elle  comporte  un  iata  français  —  Fort  Cazemajou  —  situé  entre  Zinder 
et  Zengou,  sur  un  petit  mamelon  entouré  d'un  chaos  d'énormes  blocs  de  granit. 
C'est  dans  ce  tata  même  —  qui  appartenait  à  un  commerçant  connu,  l'homme  le 
plus  influent  de  Zinder,  Mâllem-Yarô  —  que  se  sont  défendus  les  tirailleurs  de  la 
suite  du  capitaine  Cazemajou. 

«  On  a  nommé,  comme  nouveau  sultan,  Âhmidou,  le  frère  de  l'ancien,  lequel  a 
juré  fidélité  à  la  France;  jusqu'à  présent  :  parait  être  animé  des  meilleurs  senti- 
ments. 

«  Le  poste  est  confié  au  sergent  d'infanterie  de  marine  Bouthel  qui  commande 
une  centaine  de  Sénégalais;  l'autre  portion  de  la  garnison  des  Sénégalais  a  fait 
route,  vers  le  l*""  octobre,  pour  le  Tchad  et  le  Kànem  sous  le  commandement  du  lieu- 
tenant Joalland,  secondé  par  le  lieutenant  Mésnier. 

((  Zinder  est  une  très  grande  ville,  entourée  d'une  haute  muraille  de  terre,  très 
épaisse  et  en  parfait  étal.  Ce  point  présente  pour  la  France  une  grande  importance» 
tout  le  commerce  du  Soudan,  qui  se  dirige  vers  l'Aïr  et  Ghàt,  de  même  que  le  com- 
merce de  retour  devant  forcément  passer  à  Zinder. 

«  C'est  en  janvier  que  les  caravanes  arrivent  du  Nord;  elles  s'arrêtent  non  pas  à 
Zinder  mais  à  Zengou,  banlieue  de  Zinder,  et,  à  1  300  ou  1  800  mètres  au  nord-ouest 
de  cette  dernière.  Zengou  compte  2  ou  3000  habitants;  ce  nombre  est  doublé  au 


in«»nirnt  liu  pA%<AKc  ((«'"^  rnrnvoiioM.  Ik?  nombreux  puitM  cxUlmt  danii  Zindor,  auHiii 
|iit*ii  «|iir  <lnn%  Zi^nioMi  cl  «urlout  «Iniin  In  plnirir  nu  non!  i*fit  et  prt*it  de  Zengou. 

*■  1^  rlimnl  M*ml»lo  it*i  iti*^  haîii;  daiin  rrtte  n'^ion,  len  pluien  ne  me  parainiient 
l»n^  «li«\«iir  t*tre  |)er«ti<ftanl(^  ni  imf>«>rtnnteH  durnnt  In  fHTi«Nle(*«ttivaie;  depuis  juillet 
II*  chvî  de  |Mi%lr  n'a  vu  plrtivnir  iri  que  (|ualn*  foin. 

H  lN*n  mninlenant,  la  pn*miîTe  |Kirlie  de  notre  pmfn*amme  <*^t  arromplie;  noua 
allons  entamrr  la  Mvi»nde;  dr%  (|ue  rlinmeaux  et  vivre**  seront  n'unin,  nouA  nou» 
mHIronn  en  mute  pour  le  Trhad,  lo  Kanem  et  enfin  MasMMiya  duù  la  mi»i<iion 
n*ntnTn  |»ar  lianirui  et  le  (l^mi^o. 

•<  ljn%  travaux  Mni*ntili«|ur!«de  la  mi**«*ion  continuent  fuinn  interruption;  j*eii|M*re 
f|ue  nouH  rap|Mirlrron4  une  moin^m  ^uflinante  —  au  motn^  pour  certaines  par- 
tii»^,  --  f>our  que  Ton  pui«»M»  h«»  fain»  une  opinion  tn*«*  nrtte  don  imivh  iMireourun.  Je 
ne  voux  envoie  aucune  il('<«  l«itihi«lo4  ou  lonfcituden  provi^ioi rement  et  fn^>?*Hierement 
cairul«v%,  attendu  qu'il  faudra  au  n^tour  dlM*uter  Iri  marrlien  den  montren  et  la 
métlitMle  d*ol»H4*rvation  avant  de  conclure  d«*linitivrment;  celli*»  que  M.  de  (Iham 
l»run  me  dit  envoyer  à  de  Rraz/a,  mou  lN*au-fn*ns  |K>ur  lui  |>entonnellement,  etc(»lleM 
donnê«*n  au  jttur  le  jour  au  commandant  l^my  pour  mhi  journal  militaire  de  route, 
nVtant  qu'appn>ximatives  et  n*?«tant  entactir^en  d'une  ern*ur  plun  ou  moind  grande. 

n  FoiasAi*. 

«  P.'S,  -'  Je  n*ai  aucune  nouvelle  nn^ente  de  Hnhali:  on  dit  qu'il  a  laissé  un  de 
M^  \\\%  à  hikoa  et  qu'il  a  marché  vrr^  le  Ouadaî.  On  ajoute  f|u*il  ne  «erait  heurté, 
dan«  ce  vo\aire,  h  une  c<donne  de  tnMifN*^  blanchen  (|ui  lui  aurait  innigé  une  com- 
plète démute. 

Quoi  qu'il  en  M>it,  la  nouvelle  parvenue  l'an  dernier  en  France,  el  di'^nnt  que 
RalNih  avait  pri^  Zinder  et  y  avait  innlallc  un  de  nen  fiU  comme  sultan,  r^t  nli^o 
lument  fau«^*i'*;  jnmni«  Hnhah  n'a  |»nru  h  Zintier  ni  aux  envin>n<«. 

P.'S.  '-  /T  Ihc^mbrr  I  S*JiK  —  NiHi»  partons  pnd»atilement  le 31  décembre  pour 
re«t;  un  télégramme  au  ministre  de  rin^tructitm  Puldique  vouh  en  avisera  *. 

Afriq««  orientale  portogaiie.  —  l«e  capitaine  angini»  F.  B.  lVan*e  n  travers*, 
en  I*<1I9,  la  contnv  inconnue  «pii  nVtend  entre  le  lac  (Ihiuta  et  la  ri\i«'n>  Liili '.  1^* 
lac  (Ihiuta  donne  nai*»Hance  à  la  rivière  Lujenda,  le  principal  nflluenl  de  droite  de 
le  Ro^ume.  Il  a  une  forme  de  |>oire,  une  bmgueur  i\^*  10  kilom^iri*-*  et  une  largeur 
lie  l  kdonv'tre^.  Sa  pMfondeur  fKirait  varier  entre  0  m.  ÎN)  ri  t  m.  70.  et  M>n  niveau 
rester  prr«4|ue  constamment  a  la  même  hauteur.  Li  rt-k'ion  qui  f*Vlrnd  entre  le  lac 
Oitule  et  la  rivière  Luli  di(T«'n«  rompl«lemrnl.  r.»inmr  n^|  rrt.  de«»  |kamt:e«*  imninlialti 
du  lec  :  le  plaine  t^K  remplarit*  pir  l«i  f<»n*'l.  Mai^  ri'tte  f«>rrt  ne  re^^H^mble  pa««  à  celle 
«le  le  ciMe  oivitlentale  d'Afrique.  com|»*io(-<*  d'artire<»  immeii<«r<«  qui  »  élancent  d'un 

I  far  «11^  Irtirr.  M  l.tir.l.  «Iim  irur  •!<  I  D'-m  i.*n<-mrn(  "«oik-rKtir  4u  mtni«lrrf  «1^  TinvInKlton 
f  «bliqtt#.  •  infonnr  \\  ^  *  l'i^  Ar  I  «rri«rr  il*  U  iiii*«ii*n  KiMirr«'il.«m%  A  (xnilft^l.  «ur  Ir  (Jun.  à 
l«  4sl«  •!«  flt  mar*.  h\*fr%%\»Ht  •»|>«rr  m  ji»'i«  iion  «««f*  \r%  nii««i-n«  J<ft.iilanil  ri  (•rnlil. 

t    S^fm  Ike  c**-»ntry  W^^*a  li^t  i  ^l«/l   an  i  Ih^   r.r^r  h^l,^  Onl/ul  Afttcm  iii€0^n\»Uirél 


52  MOUVExMËNT  GÉOGRAPHIQUE. 

fourré  touffu  :  c'est  une  fôrèt  clairsemée  dont  les  arbres  ne  dépassent  guère  10  mètres 
de  hauteur.  Cette  région  boisée  est  presque  complètement  inhabitée  sur  une  étendue 
de  60  kilomètres.  En  en  sortant,  Pearce  arriva  sur  les  bords  de  la  rivière  Mtamkulu, 
affluent  de  la  Luli.  Elle  avait  54  mètres  de  large,  et,  à  cette  époque  de  l'année  (août), 
qui  était  celle  de  la  saison  sèche,  présentait,  non  un  courant  continu,  mais  un 
chapelet  de  flaques  d'eau.  Pearce  suivit  le  Mtamkulu  jusqu'à  une  gorge  formée  par 
les  Namouero  Hills,  au  sud,  et  le  mont  Mtungoué,  au  nord;  il  a  évalué  à  l'œil  la 
hauteur  de  cette  montagne  à  2  700  mètres.  Les  seules  agglomérations  humaines  que 
l'explorateur  rencontra  furent  les  villages  de  Kouamba,  placés  sur  le  versant  est 
des  Namouero  Hills.  Hs  étaient  entourés  de  champs  de  millet,  de  cassaves,  de 
tabac,  et  de  cannes  à  sucre.  La  construction  des  huttes  indigènes  offre  une  certaine 
originalité.  Henri  DEfiÊRAiN. 

Exploration  du  Zambôze  supérieur  par  le  Major  Gibbon.  ~  Le  Major  Gibbon 
a  poursuivi  son  intéressante  exploration  du  Zambèze  supérieur,  dont  La  Géographie 
a  indiqué  les  premiers  résultats  \  Partant  de  Lialoui,  il  a  remonte  le  fleuve  en  canot 
jusqu'à  Nana  Kandoundou,  à  Test  du  lac  Dilolo.  Cette  section  du  Zambèze  ne  pré- 
sente pas  de  grandes  difllcultés  à  la  navigation  et  la  .plupart  des  rapides  que  l'on 
rencontre  ne  constituent  point  d'obstacles  au  passage  de  vapeurs  d'un  faible  tirant 
d'eau.  Le  pays  est  élevé  et  boisé,  bref  d'un  aspect  pittoresque.  De  Lialoui  le  major 
Gibbon  a  poursuivi  sa  route  vers  les  sources  du  Zambèze  par  voie  de  terre.  De  ce 
côté  le  sol  s'élève  par  de  longues  ondulations  jusqu'à  l'altitude  de  1  500  mètres  que 
l'on  observe  à  l'origine  du  bassin.  Toute  la  région  est  couverte  de  forêts.  De  là  la 
caravane  fit  route  vers  la  Loufira,  et,  dans  ce  trajet,  a  reconnu,  avec  le  capitaine 
Lemaire*  qu'elle  a  rencontré,  que  la  ligne  de  partage  entre  ce  bassin  et  celui  du 
Zambèze  est  nettement  marquée.  Le  major  Gibbon  a  ensuite  rejoint  la  station  de 
Loukafou,  et  poursuivi  sa  route  vers  Mpouetou  ',  puis,  vers  le  Tanganyika  et  le  Nil. 
Le  3  mai,  il  se  trouvait  à  Doufilé  (The  Geographical  Journal,  XVI,  1"  juillet  4900, 
p.  104).-  Charles  Rabot. 

Zambézie  septentrionale.  —  MM.  Alfred  Sharpe  et  G.-D.  Gray  ont  fait  un 
voyage  de  l'extrémité  sud  du  Tanganyika  jusqu'au  lac  Moéro  \  M.  Alfred  Sharpe 
est  un  vétéran  de  ces  contrées;  dans  un  précédent  voyage,  il  avait  établi  la  carte  du 
lac  Mocro,  découvert  le  grand  marais  salé  situé  entre  ce  lac  et  le  Tanganyika,  exploré 
la  Louapoula  et  la  Louanga.  Actuellement  il  est  Commissaire  et  Consul  général 
dans  le  Protectorat  britannique  de  l'Afrique  centrale.  Dans  une  région  si  connue 
les  voyageurs  ne  pouvaient  guère  espérer  faire  de  grandes  découvertes.  Cependant 
M.  Gray  donne  quelques  détails  intéressants  sur  l'île  Kiloua,  à  l'extrémité  dud  du 
lac  Moéro.  «  C'est  l'un  des  plus  beaux  endroits  de  la  contrée;  sur  ses  plateaux,  qui 

1.  Voir  La  Géographiey  l.  I,  p.  160,  février  1900. 

2.  /6iV/.  p.  i6,  juin  1900. 

3.  r/r**  6Vo</rflp/itc«/ ./oMilw/,  XV,  n' 6,  Jiiin*1900,'p.  6U.-         .  •  •  .  .' 

4.  Mi</.,  p.  645.  .    .  .'•  ,  ..!  ..:    •  A'      ••  ' 


AKIUQIB.  U 

nVIrvcnt  h  (>ri*ii  «le  iiM)  mrlriH»  au  «Ichkuii  tia  lac,  loir  cui  frah  cl  soin,  le  sol  mc, 
<*ouvt*r(  tl*un  gaiofi  mu  et  ombroKi*  «!<*  place  en  plare  pardo  ginfuU  arfomi«  n  Celte 
Ile  iNirall  doiir  pii%mnI(t  louten  le**  (MiKlilionii  nalurHI«*3i  (1*1111  Imiii  «aiialoriuin. 

|)e  ce  \ «)>  nici\  il  faut  auHouI  n*lenir  «leux  roristaUilioiiM  de  giniicrophie  politique.  La 
preroit*re,  cV?«t  la  clii«|Mirilion  irraduelle  tlon  Araben  sur  le  plateau  NynHrta-Tan^nyika. 

Il  jr  a  aotxnnle  ou  »oixniile  dix  an*,  len  Aralieji  de  Zanxibar,  qui  commençaient  à 
ae  n*|iaudre  dnn**  rinlérieur  du  c<»nUnetil  |Niur  en  rap|M»rter  de  l'ivoire  et  des 
e^la%e^,  enlri*n*nl  en  nip(H>rt  a\«v  |i^  Yao  qui  linbilaient  li*4  plaleoux  situés  en  Ire 
le  N> atna  et  IWran  Indien.  Ha  le^  con vertin*nt  h  la  rt*liKion  rou<(uUnane,  en  firent  des 
fanatiques,  puis,  en  rom|MiKiM<*  decvH  alli껫eonUnuêrenth  prc^Krenner  dann  Toue^t. 
Vent  IH5.S  W.  IJ\in»c^lone  el  John  Kirk  le^  Irouvcrent  élabliiidans  do  fortes  Zerihat 
dan»  le  Singn*  nxion  travenuv  |iar  la  L.f»uan^,  affluent  de  gauche  du  Zamb^ze. 
Pendant  rinquanti*  an<i,  le  marche  de  Zanzibar  fut  Inrfrement  pour\'U  d  esi'lavei» 
pmvenaut  du  Ny.ivMiland.  Mniî*,  vern  1HS»I.  h»*  minnionH  an^laincs  ou  plutôt  *Vos- 
Nii'M*H  commencèrent  à  de\enir  bh-m»!  aclivcn  «ur  len  bonis  du  Chin'î  et  ilu  Nyanna. 
Tn  am^ul  an^hiin  fut  inf»lallé  à  Blantyn*  en  IHS:).  Au^Hi,en  1HS8,  un  premier  conflit 
eut  il  lieu  entre  Aratx^H  et  Euro|MVn<.  iK^puin  lom,  la  lutte  a  continué  et  a  été  parti- 
culiêrrroent  aniente  eutn*  IHSH  et  IH*H  *.  Shnrfie  et  (îray  viennent  de  («fm^later  que 
Tinfluence  amix*  clait  en  diVndciire  nu  **ud  du  Taiiganyika. 

t*n  luviind  |Miint  im|iortant  quIU  mentitinnent  dann  leur  rapport  enl  louver- 
turr  dcrAmemlM  ou  Ouliemlia  aux  KunqNVnn.  OIte  contnV,  »itui*G  eiitn*  le**  Incs 
Tanfcan>ika  et  llaa^)uêlo  et  au  i^ud  de  laquelle  coule  le  haut  TchamlM*xi,  (*tait  restée 
juMiuen  ces  dernieni  lemfm  inaccen^ihlt».  \a^  \ValN*ml>a  avaient  entoun*  leur  |mys 
d'une  ceinture  de  forten*«^Hi»%  et  ny  livraient  impuncment  h  toute  la  barlMirie  de 
leun«  in^tincti*  («^crificcH  humain*,  mulilati«>nH).  (^«pendant,  depui?»  la  m<irt  du  der- 
nier chef,  une  vraie  n'*volulion  |M>lîtii|ue  el  MM*inh*  s'y  e^t  pHnluile.  1^*  p:i>H  a  été 
di%iM'»  entre  pi u^ieur»  |H»titH  «•!»•[•»,  et,  h»^  nio*ur^  |iarni<(Hcnt  nëtreadoucic»*».  U»!*  efforts 
de^  mi^<*ionnain*<t  franvaln,  de?*  IVnM  Hl.incH  du  (la  ni  in. 'il  l<4ivik^*rie,  qui,  en  t><'^'>, 
■  rtablin^aient  «lann  le  Pnndn.  pro\in<v  nonl  de  rt)uli<*ml».i,  y  |M'*nétrnient  courn- 
gru«ement  en  l*<*J7.  y  cn^niml,  enllii.  en  IVH.  un  \hMv  cl  un  lieu  de  n'fu*:e,  n'ont 
pa«  mêil  il  Mûrement  contribué  â  ce  n'^^ultal.  lMpui«*,  les  ofli>'icr<  de  In  Hrili-^h  S.miI!i 
Africa  Clompany  m*  «ont  à  leur  li>ur  flic^  dnnn  le  pays. 

E^lortlions  «ngUiaas  dans  l'Afrique  orientale  et  dans  la  bassin  dn  Nil.  — 

Deux  eipetlition^  nn^laincn  \iftincnt  dV\plonT  U^  ri'É;i'»n«  en«*ore  |m>u  ninnu«*<«, 
cf>m|iriM'^  entre  le  .Nil  et  le  lac  HiM|<i||»|)r  v\  au  *»ihl  ili*  cr  Iki-hîii.  |^*  |>'  l>itfuilt]H4»n 
Smilh  a  Ira^er^'*  I(*h  ti*rntnirr<«  «lituc^  à  V^^^i  «lu  lac  lim)Mt|ilH\  et  e««t  tinalcmcnt 
arh%é  au  fort  IWkcIry,  prc»  l-^ido,  ^an'»  rcimaitnT.  M-mblc  (  il,  de  cour^  d'eau  nu 
»iad  du  StUit  '. 

pillant  IWUTa,  le  I"  n»»ril  |y»*.>,  ce  \«i\  i^r.Mir,  a«  i  ••iiipik'fic  de  M.  Kra^T,  nllci- 

I.  II.   H.  Joh«  %».  n.  !r    f«  :.<l|iriir   u  i  jifitV.  Inral  |irit jiiiiM;i:r   «Jr  r\fri>|iir  r^olrile,  S  rtpo4r  r^« 
éféA^OMalft  dan»  titn  oiinragr  .  Hr.i.ih  ienlr^ti    l'r»«-if.  |  ttil.  »*  |ji>o«lrrft.  l»i<. 

X.   JhÊ  l#^-yf'i,  ^1  .;/  J.ut^ui,  %••!.  \V.  n    ••    jH.ii  I  •    •  .  p    0»'.. 


54  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

-gnit  le  Chebeli,  au  nord  de  Bali,  puis,  traversa  une  région  montagneuse  qui  n'avait 
pas  encore  été  relevée,  et  arriva,  finalement,  à  la  Jouba,  qu'il  franchit  un  peu  au  nord 
de  Buntal.  Après  avoir  coupé  la  rivière  Daoua,  M.  Smith  reprit  l'itinéraire  qu'il 
avait  suivi  dans  une  précédente  expédition  de  18941895,  et  arriva  à  El-Deré  dans  le 
•pays  de  Boram,  une  région  pittoresque  et  riche,  où  les  Abyssins  se  sont  établis 
depuis  quelques  années  d'une  manière  plus  ou  moins  permanente.  D'El-Déré,  le 
D"^  Donaldson  Smith  parvint  à  Egder,  et,  après  avoir  traversé  une  région  montueuse 
où  la  caravane  souffrit  de  la  soif,  atteignit  l'extrémité  méridionale  du  lac  Stéphanie. 
De  là,  il  fit  route  vers  la  rive  nord  du  lac  Rodolphe.  Ayant  remonté  l'Omo  deux  jours 
-durant,  il  marcha,  ensuite,  dans  l'ouest,  en  suivant  à  peu  près  le  o"30'  de  Lat.  N. 
Dans  cette  direction,  il  rencontra  une  très  large  plaine  qui  s'étend  peut-être  jusqu'au 
Sobat;  située  à  l'altitude  de  500  mètres,  elle  est  marécageuse  pendant  la  saison 
des  pluies,  et,  sans  eau  durant  la  saison  sèche.  Tournant  au  sud,  les  explorateurs 
gagnèrent  Tarangolé,  et,  finalement,  le  15  mars  de  cette  année,  le  fort  Berkeley,  le 
•poste  le  plus  septentrional  de  l'Afrique  orientale  anglaise  sur  le  Nil. 

Le  D"  Donaldson  Smith  a  exécuté  une  triangulation  très  soignée,  s'étendant  des 
bords  du  lac  Rodolphe  aux  points  déterminés  par  le  colonel  Macdonald  aux  envi- 
rons de  Tarangolé.  De  plus,  les  collections  d'histoire  naturelle  faites  par  M.  Fraser 
ont  une  très  grande  importance*. 

D'autre  part,  MM.  William  Fitz  Hugh  Whitehouse,  J.  J.  Harrison,  Powell  Cotton 
et  A.  Butter,  partis  de  Zeila  en  novembre  dernier,  ont  visité  les  lacs  Rodolphe  et 
Stéphanie  et,  descendant  au  sud,  sont  arrivés  à  Monbasa.  Les  environs  de  ces  deux 
nappes  étaient  déserts;  des  habitants,  les  uns  avaient  fui,  les  autres  avaient  été 
massacrés,  tous  les  villages  étaient  remplis  de  squelettes.  Cette  mission  a  relevé 
soigneusement  son  itinéraire;  d'après  les  journaux  de  Londres,  auxquels  nous 
empruntons  ces  renseignements,  la  position  des  lacs  Rodolphe  et  Marguerite  serait 
entachée  d'une  erreur  de  trente-cinq  kilomètres.  Cu.  R. 


AMÉRIQUE 

Le  bassin  supérieur  du  Tukon^.  —  La  partie  du  bassin  du  Yukon  comprise  entre 
le  59**  et  le64°ll'deLat.  N.,et  dont  l'étendue  est  évaluée  à  247  000  kilomètres  carrés, 
appartient  au  Canada.  Elle  est  limitée,  au  sud-ouest,  par  un  puissant  relief  qui  se 
dresse  à  pic  au-dessus  du  Pacifique  en  formant,  à  quelques  kilomètres  de  sa  base, 
la  ligne  de  faîte  entre  les  eaux  tributaires  directes  de  l'Océan  et  celles  se  rendant  au 
Yukon.  Cette  crête,  à  laquelle  M.  Tyrrel  propose  de  donner  le  nom  de  Monts  Chilcat, 
atteint  une  altitude  de  2  400  à  5  850  mètres  et  renferme  de  vastes  glaciers.  A  l'est  et 
au  nord-est,  la  ceinture  du  bassin  est  dessinée  par  une  chaîne  qui  est  évidemment  le 
prolongement  d'une  crête  quelconque  des  Montagnes  Rocheuses.  Quoique  ses  points 

{.Times  {ir  Donaldson  SmilfCs  journey  beiween  the  Omo  and  the  Sile  [21  juin  i900J)  et  The 
geographicalJottrnaU  XVI,  1.  Juillet,  1900,  p.  l(J2. 

2.  J.  B.  Tyrrel,  The  bassin  of  the  Yukon  hiver  in  Canada.  (The  Scoltish  Geographical  Magazine, 
vol.  XVI,  juin  1900,  n*  6.) 


AMERIUIR.  53 

culmiiianU  demeurrat  parsemés  de  nfigo  en  été,  elle  ne  pareil  pas  porter  de  gla- 
ricr«.  S<»n  altitude  varie  de  t  TiOO  è  2400  mètrru.  (le  faite  oriental  okI  encore  très 
peu  connu;  m  IKIK),  nur  plusirun  points,  des  troupes  de  mineurs  se  rendant  des 
rives  du  Mackenitio  au  KUindike  lont  traversé. 

l/o«i|ia(Y  rompri.H  entre  ers  deux  chaînes,  le  «  plateau  du  Yukon  »,  comme 
Tapiiellent  les  K«'*«iUtfcues  américains,  a  subi,  apK*s  le  crétacé,  un  affaissement  d*en- 
Tinm  1  dio  mètres;  apri*s  quoi,  |)endoni  le  tertiaire,  un  exhaussement  sest  pro- 
duit, et.  »ous  l'action  des  érosions,  l'ancienne  surface  a  été  divisée  en  un  massif 
confus  de  monlAfrn<*^  de  6  è  900  mètres  d'altitude,  dont  les  sommets  plats  sont 
les  témoinn  de  l'ancienne  plaine.  Alors  que  les  valh^s  avaient  déjà  atteint  leurs 
dimension*!  actuelles,  e^t  sunenu  un  nouveau  soulèvement  :  au  dei^sus  de 
Dam  Min,  une  terrasse  cn'UM*c  dans  la  roche  en  place  marque  la  hauteur  de  Tancien 
thalweg. 

Seule  la  partie  méridionale  du  tMi.H»in  a  été  soumise  à  la  glaciation.  Les  diffé- 
rences qui  f»e  manift»9tent  dans  le  réseau  hvdn>graphif|ue  permettent  h  première  vue 
de  la  distinguer  des  territoirt*s  qui  n'ont  point  été  envahis  |>ar  h*s  glaciers.  Dans 
ceux  ci,  k*s  cours  d  eau  Hi>nt  arriv(%  h  maturité,  et,  sur  leurs  rives,  les  terrasH^^i,  |ph- 
quelles  n'atteignent  |jas  une  grande  élévation  (510  mètres  au  maximum,  pri*^  de 
Dawson),  paraissent  avoir  une  origine  marine  ou  lacustre,  alora  que  dans  la  région 
qui  a  eu  une  pt'riode  glaciaire,  tes  rivières  n'ont  pas  atteint  leur  profil  d'(H|uilibrp,  et 
les  terrasses,  com|K)MV?«  de  matériaux  semblables  h  ceux  charrie^  aujourd'hui  |»ar  l(*8 
torrents  glaciairvs,  montent  jusqu'à  1  !)00  mètres  et  ont  été  formet^s  |iar  des  barragt*s 
de  glace. 

Le  subsiratum  de  cette  partie  du  Canada  est  formé  presque  |Mirtout  (Mir  des 
schistes  chloriteux  et  micacés,  r(*cou|M^s  de  filons  de  dinbasi*  {?),  de  granité  et  do 
qoartl.  (Voir  plus  Imis  Kjpioraiîon  gnMujiifue  du  Hlondike.)  Au  dessus,  dans  quel* 
que»  localités.  ap|»araissent  des  argiles,  dt*s  conglomérats  pmbablement  enlacés 
renfermant  d(*s  lits  de  charb<m,  et  fmrtout  abcmdent  d(*s  accumulations  de  débris 
détritique*,  d'origines  trf*s  diver^'s,  <|ui  ont  été  distribué»  en  terrasses  h  la  suite  do 
OMMlifications  ap|M>rti'H»s  au  n'*gime  Indro^aphique  imr  ib^  influences  tivtoniques. 
I>*après  M.  Tyrrell,  let»  mou\rmenls  de  l'ironT  tern*?*tre  ont  même  changé  le  M^ns 
de  l'écoulement  de«i  eaux.  et.  jus4|u*au  M>ulèvement  n*lnti\ement  n'Ment  (ir>  .Monts 
Chilcat,  la  plupart  de*  rivières*  devaient  s'écouler  dan*  le  Pnritii|ue. 

riimmi.  '    Le  climat  du  Yukon  su|M'*rieur  e!«t  reman|iHihlrniral  «^iv.  1^  hauteur 
dc9S  prrdpitation**  atmi»^|)lieriques  ne  dépasse  pnn  .'itiV  niillimrlrr**  et  e«*t  fournie  prin 
rtpairment  en  auli»mne.  I«es  tempélen  M>nt  rnn'?*;  le  \(*nt  le  plu*  \ioient  o|i>er\é  à 
Ilamiion   ne  di-pA^M»   {m*   une   \«'t(rité  de  mm/i*  kiionirtn**»  a  riteuro.  Kn  été.  le 
Ibennometrr  •»>!«•% r  n    ♦    Il^'J!..  ri,  en  Iiïmt,  >'iih.ii*'M'  ,'i  —  ^.V.,*»  c. 

Horr,  —  Iji  limite  •►u|Kri«ure  de?i  l-««i^  j»a-He  entre  I  0,*i<)  metn*H  idnns  le  KIon 
dtke)  et  1350  metn*  u!nn«i  le  l>olton  tailL  I^*h  e>Henc4**  f(»n*^tièrt**  H»nt  :  le  Pura 
êàhm  qui  atteint  un  dinmèln*  de  0  m.  .'îO,  le  {w'Uplier  du  flanada  {Popuiut  baita 
mtfrra\,  BUr  les  t^Td*  du   ccur*  d'enu,  le  Ptrta  nu, m  «înn»  les  terrains  humidr* 
(diamètre  mo}en  :  o  m.  I*»  ,  le  it*tula  />/;;>vri/'  nun    niénir»  dimensions).  Dons 
ko    localités    iKchis    m*    rrninntrcnt  de  fictits   exemplaires   do   Popului  ir^'mu- 


56  MOUVEMENT   GÉOGRAPHIQUE. 

doidei.  Sur  les  bords  du  Yukon,  le  Pinus  Murrayana  avance  sur  les  berges  sèches 
jusqu'aux  rapides  des  five  Fingers, 

Une  liste  de  plantes  recueillies  par  M.  Tyrrell  se  compose  de  cent  trente-trois 
phanérogames  et  cryptogames. 

Faune,  —  Les  graviers  aurifères  renferment  des  défenses  de  mammouth,  des 
cornes  et  des  crânes  de  bison,  des  cornes  de  caribou,  associés  à  des  ossements 
4'autres  animaux. 

Dans  tous  les  districts  qui  n'ont  pas  encore  été  occupés  par  les  mineurs,  on 
rencontre  l'élan  (Alces  americanus)^  le  caribou,  qui,  dit-on,  traverse  le  pays  en  nom- 
breux troupeaux  dans  ses  migrations  de  l'intérieur  des  terres  vers  l'Océan  Glacial 
et  vice- versa;  VOvis  Dalli.  L'écureuil  (Sciurus  Hudsonius?)  est  abondant,  et,  lesper- 
mophile  de  Parry  dans  les  parties  sèches  du  sud  du  bassin.  Le  cheval,  introduit  dans 
la  région  en  1891,  passe  sans  inconvénient  l'hiver  en  plein  air. 

Cq.  R. 

Exploration  géologique  du  Klondike  '.  —  La  Société  a  reçu  la  lettre  suivante  de 
son  correspondant  à  Québec,  Mgr  Laflammc,  professeur  à  l'Université  Laval  : 

'((  En  1899,  M.  R.-G.  Me  Gonnel,  du  Geological  Survey  du  Canada,  a  exploré  la 
région  du  Klondike.  Son  rapport,  publié  par  le  Geological  Survey,  est  le  premier 
document  publié  par  cet  Institut  sur  ce  pays  ;  à  ce  titre,  il  mérite  une  attention  toute 
spéciale.  D'après  M.  Me  Connell,  le  district  aurifère  a  une  superficie  de  800  milles 
carrés  anglais  (1  600  kilomètres  carrés),  délimitée  par  le  Yukon  à  l'ouest,  le  Klon- 
dike au  nord,  le  Fiat  Creek,  affluent  du  Klondike,  et  par  le  Dominion  Creek,  tribu- 
taire de  rindian  River,  à  l'est,  enfin  par  l'indian  River  au  sud. 

«  La  région  peut  être  décrite  comme  un  haut  plateau  découpé  dans  toutes  les  direc- 
tions par  des  réseaux  de  larges  vallées,  profondes  de  500  mètres,  rayonnant  autour  du 
Dom,  le  point  culminant.  C'est  comme  une  agglomération  de  collines  arrondies;  les 
cimes  algues  font  complètement  défaut.  Le  Dom  atteint  une  altitude  de  1270  mètres, 
s'élevant  à  915  mètres  au-dessus  de  Dawson  et  dominant  de  150  mètres  les  reliefs 
voisins. 

«  La  plupart  des  vallées  principales  actuelles  ont  été  creusées  dans  le  thalweg 
de  vallées  plus  anciennes,  qui  étaient  plus  larges  et  moins  inclinées. 

«  Ces  vallées  se  rétrécissent  à  mesure  qu'on  les  remonte  et  se  terminent  en  gorges 
abruptes,  aboutissant  assez  souvent  à  de  véritables  cirques  taillés  dans  le  flanc 
des  collines  rocheuses.  Leur  partie  inférieure  est  presque  toujours  boisée  et  maréca- 
geuse. Les  ruisseaux  qui  les  drainent  sont,  en  général,  très  faibles.  Leur  largeur 
varie  de  5  à  6  mètres  et  devient  môme  moindre  dans  la  traversée  des  gisements  auri- 
fères. Seul  le  Klondike  est  un  puissant  cours  d'eau,  atteignant  une  largeur  de  plus 
de  60  mètres,  mais  innavîgable  en  raison  des  nombreux  seuils  qui  le  coupent.  Sa 
pente  est  d'environ  5  à  6  mètres  par  mille  (1609  m). 

«  Forêts.  —  Les  essences  de  haute  futaie  sont  les  suivantes  :  Epinctte  noire  et 

i.  Geological  Survey  a f  Canada,  PMiminary  report  on  the  Klondike  Gold  Fields,  Yukon  Vistriel^ 
Canada,  by  H.  G,  Me  Connell,  B,  A.  Ollawa,  lUOO,  n"*  687. 


AMKnigCK. 


SI 


bUnch^  i.46i>i  nigra  ei  alia.  Midi.),  IVu|»licr  4lu  Canada  {Poputui  halêamifrra^  L.), 
Bfiule.iu  {/friuia  paptgntrea,  Mirh.).  Toute  la  fiarlio  At  la  surface  du  pay«,  dont  lo 
ni\c*au  nr  «Ii*|ni«m«  \w%  U\W  mMn*ii  au  ili*«<tui  du  niveau  de  la  mer,  enl  couverte  de 
fon^t*;  deo  e|>inf*l(e<  rabougrien  nVIêvent  ju^iue  nur  len  Mimmets  le»  pluit  élevêH.  Le 
lm«  lU*^  yalU^-n  ont  miuveiit  «nvu|n*  fuir  ile^  fMivaniM;  leurs  efiux  «tannantes  rendent 
tin|M>^««ihle  L'i  rrni«t!»nnre  dei«  ftniniU  orbre^. 

«  l/K|Mnetto  blanche  ent  re^«4*nce  |>rinci(>alement  employcV  dani  IVxploitation 
|i»<*file.  Klle  (^t  tellement  alNmdnnte  qu'il  nWt  pan  à  craindre  qu'elle  tn»9e  défaut 
avant  de  lon^uen  anni'*!*"!.  On  est  tout  étonné  île  trouver  h  une  latitude  ousmî  élevée 


^  ^     ^  «  ^*  *   *    ^ 


r^:  ^  \j,  ^ • .  •    »  .  •  •     » •  - 


l^ta  4m 


nu.  I.        croire  Tfi%^«^cii«%tj:  de  L4  v«uli.i  »o^%^xa. 

I»4).rr«  \|    R   li    M<<  Cunut^l 


de««  arbn*«»  aU'^M  lH*aux  et  au<?»i  élevés  que  ceux  que  Ton  rencontre,  en  plunieunt 
endroit»,  »ur  le^  ri\cH  du  Yukon  et  du  KIondike. 

•(  La  n'^trion  i^t  constitutV  |Nir  dc^  r(N*lii*s  «itrnlilii't^  ou  feuille(éi*H.  |N)ur  In  phipnrt 
dViirc  paltM/i tique,  et  |Nir  de^  fnrmationn  éruptiven  tertiairen '^rnnite««  et  rhyolitcH?  . 
|je^  premirn**  M»nt  divi^Vs  |>nr  M.  Me  (l^innell  en  troin  >érieî«,  lesquclliw  ne  p<*nvent 
rtre  rapfNirttV^  à  aucune  det  ftirmalionn  connut*)*  de  la  Oihimbie  nngiaJM*  ou  du 
Yukon.  (le  sont  :  l'M'rie  dcTIndian  river,  i'vTiederilunker, «isériedu  KIondike, 
ti»utr«  Iroii  com|M»^V««  prinri|Milemcnt  par  den  whiste««,  |mH<(Ant,  en  différent'» 
endnâtii  et  par  dcjcn*^  in«M'iiHiblrH,  h  iU*^  varié lén  de  ^nei^s;  enfin  In  MTie  île  Moiw,» 
Unie,  ci>n4titutV  de  dinlk'iM*<»  phin  ou  moinn  nllénvn.  t"e%t  dnnn  |ih»  rt'K'itMiH  np|».irle 
oant  à  riiori/on  du  KIondike  que  «m»  n*nroiitn*nl  le^  gmvicni  \v^  \ù\i'^  rii  Ih*^.  Les 
•«'biMr^de  ci*l  i*t«-ii;e  %«)rit  n*«'oii|N*H  |k'ir  de  th*s  iiomtireux  lilnti<«  ili*  qiiirt/.  m  lin  juh 
qu'ici  on  n'en  a  |Miint  iltvou\<Tl  dont  In  riclii*HM*  M»il  iiitHn|tiililf  d'une  exploitntion 
rrmunrratrire.  M.  Me  t>»nriell  estime  toutefois  qm*  bd  nu  tard  ou  n^ncoiitnT.i  d>w 
f||«*n«  «  iMiyant»  «.  Tout  l'or  c|i*«»  pLutT**  pro\ii*iit  e\iilrtiiiii>'iit  di'<«  nnlirH  rfit\ii<« 
»aote4,  rtimnie  Ir  proini*  ro<»<%iM'i  ili«iti  d«*  fru'iufiiln  dr  qti^irtz  nui  |M*|iiU*%  et  leur 
nature  an^iJi'iiM',  p.irh«'iili<  rrinini  n'iiianiuiMi'  •«iir  le^  n  li.uitilloiin  nviM'illin  dtinn 
lr«  |iartit*«  «u|iiTi(*un'<»(|t>%\.i||i>i*«.  Sui\nnt  toute  \rai*«rmbl<'iiirc*.  rero^tioii  n'a  |>n*i  fait 
«li«(aamitre  Iimi%  lr%  IîIhim  nunfrn*^,  et  il  e^t  |K*rniiH  de  |k*iimt  qu'un  jour  |M*ut  ùtrc 
ou  eo  din'ou*rira  n\niit  unr  irniiiile  vnleur.  Ih^  n^ilirrrlie^  ont  ete  faites  dann  ce  but 
rn  IMIIH  ri  Ivrj;  t*\W%  %«»iit  n*nduen  irx^n  dtflit'ili*^  i^ir  r«-|wii«%M»  couche  de  niou'^M"* 
qui  rcroutre  l«*^  nvh«*«. 


U  MOUVEMENT   GÉOGRAPHIQUE. 

■i'  Jusqu'ici,  l'or  n'a  été  extrait  que  des  graviers  qui  occupent  lefond  ou  les  flancs 
der  vallées  et  des  rivières.  La  section  transversale  que  nous  donnons  de  la  vallée 
de  la  Bonanza  montre  la  disposition  générale  de  ces  dépôts.  Ce  mode  de  gisement 
est  le  même  à  peu  près  partout  ;  seules,  l'épaisseur  et  l'étendue  des  débris  détritiques 
varient  suivant  les  localités. 

«  Ces  formations  sont  divisées  par  M.  Me  Conoell  en  quatre  étages  : 

1°  Gravier  de  rivière  {slream  gravels)  [b.  fig.  1],  le  plus  exploité 
jusqu'ici.  Sa  puissance  varie  de  1  m.  20  à  3  mètres.  11  repose  sur 
des  fragments  de  roches  paléozoïques  in  situ  dans  lesquelles  on 
trouve  de  l'or,  et  se  trouve  recouvert  par  une  couche  a  6  de  tits  de 
tourbe  et  de  sables  interstratillés,  épaisse  de  3  mètres  à  4  m.  50. 
Cette  couche  ne  renferme  point  d'or.  (Voir  la  fig.  1.} 

2°  Gravier  de  terrasses  (Ihrace  graveU)  [c.  fig.  I],  ^tués  sur 
d'étroites  terrasses  creusées  dans  la  roche  en  place  et  qui  se  pro- 
longent sur  de  grandes  distances  à  flanc  de  coteaux.  Leur  altitude 
au  dessus  des  vallées  actuellesest  très  variable,  4m.50à  15  mètres 
dans  une  partie  du  Dominion  Creek,  30  mètres,  dans  le  Hunker 
Creck.  La  puissance  de  cette  formation  varie  de  4  m.  30  à 
12  mètres. 

3"  Di-ifl  quartzeux  {quartz  drift]  [rf.  fig.  1,]  La  puissance  de 
cette  couche  peut  atteindre  43  mètres;  sa  largeur,  très  faible 
dans  la  partie  supérieure  des  vafiées,  acquiert,  vers  l'aval,  une 
étendue  de  plus  en  plus  grande  jusqu'à  mesurer  98  mètres.  Dans 
un  vallée  tributaire  de  la  vallco  Bonanza,  il  se  rencontre  à  l'alti- 
tude de  42  mètres  au  dessus  du  fond  de  la  vallée. 
no.  II.  —  C01P8  ES  4°  Graviers  des  hauteurs  {upper  gravels)  [e.  fig.  I],  situés  entre 

VASimn  Ilig.i)       ''^  a'i/f  quarlzeux  et  le  versant  des  colhnes. 
Da]irèi  M.  K.-G.  «  L'oHgine  du  drifl  quartzeux  demeure  obscure.  Ce  n'est  un 

''     ""''  dépôt   ni   glaciaire,  ni  lacustre,   ni  fiuvialile.  D'après  le  faciès 

dg  aille  iiiicrtira-  angulcux  dc  SCS  éléments  et  leur  distribution  peu  conforme  aux 
3-  l  i'.^i'^lc,  '"'*  ^^  ^^  pesanteur,  M.  Me  Connell  estime  qu'il  dérive  des  mon- 
j^Tiendo rivière;  tagues  vojsîncs  à  la  Huitc  d'unc  augmentation  du  ruissellemenl 
loiquos.  agissant  sur  des  surfaces  préalablement  attaquées  par  l'érosion 

atmosphérique. 
«  L'or  ne  se  rencontre  en  quantités  payantes  que  dans  les  trois  premières  forma- 
tions. 11  se  trouve  partout  dans  les  graviers  de  rivière,  mais,  en  général,  il  est  par- 
ticulièrement abondant  h  mi  distance  entre  la  source  et  l'embouchure  des  cours 
d'eau.  Seulement  dans  les  vallées  de  l'Eldorado  et  de  lo  Bonanza,  M.  Me  Connell 
évalue  la  richesse  de  ces  graviers  à  473  millions. 

(1  ErphiJSalian.  —  On  exploite  le  gravier  dc  rivière  par  puits  et  galeries,  ou  à  ciel 
ouvert.  Le  premier  mode  permettant  de  travailler  l'hiver  est,  par  suite,  le  plus 
employé.  Dons  tous  les  cas,  la  nappe  de  graviers  étant  complètement  gelée,  été 
comme  hiver,  et  jusqu'à  une  très  grande  profondeur,  on  doit  commencer  par 
faire  dégeler  le  sol.  On  obtient  ce  résultat,  soit  en  allumant  des  feux  dans  les  gale- 


REGIONS  POLAIRES.  S9 

rien  rt  nu  fcmcl  den  puiU,  mni  h  Taide  de  d^gfUur$  tkaw^n)  h  vapeur.  Ces  apparpilu, 
d'un  uviK^  tout  n'vonl,  !M>nt  dcn  pluii  efficaceii.  lia  ronsiateni  en  tubes  d'acier,  larges 
de  1  m.  :^)  ci  |Miintu*«,  que  Ton  enfonce  dans  la  masse  de  graviers  gelée,  et  dans 
lc^]uels  cinnilc  «le  In  vn|KHir  prinlutte  par  un  bouilleur  installé  à  l'entrée  du  puits. 
AprcH  un  trailcmrnt  de  cinq  ou  n\x  heures,  le  sol  est  dégelé  sur  une  assez  grande 
élendue.  On  n*lin*n|om  le  gravier  dénagrégi*,  on  Tacrumuleen  tas  aulourdu  puits, 
n'*MTvnnt  le  ln\Atfc  fNiur  Télé  suivant.  Les  travaux  de  boisage  sont  rarement  nettes 
sairt^H,  \n  gi*l<'f'  donnant  a  la  lourlie  une  lénacilé  étonnante.  C'est  ainsi  que  l'on  voit 
dr<«  voùli***  de  lourlM*  rt  de  sable,  ayant  une  portée  de  plus  de  30  mètres,  se  soutenir 
«*eule<<.  «auH  aut*un  appui  au  centre. 

H  \ux  cxpliiilatiiin^  h  ciel  ouvert,  on  ne  travaille  que  l'été.  IM  encore,  il  faut 
déireler  le  «^ol.  Pour  cela  on  fait  circuler  h  la  surface  des  daims  des  courants  d'eau 
de^<M*ni<»  |>ar  une  «canalisation  appn>pri«V. 

M  Ijt  gravirr  «l»*^  terrn?»M»^  et  le  dnfi  quarLeeux  M>nt  travaillc*s  au  brreeau  \rorkrr)^ 
vu  la  grande  difn<*ulté  (|u'il  y  a  a  tran<|M>rter  l'eau  aux  niveaux  relativement  élevini 
où  M*  tr«>u\ent  ce<»  gÎM^mentH. 

«  Ijcn  miii(*H  «lu  Kl«>ndike,  quoique  exploitées  depuis  trois  ans  seulement,  ont  déjà 
produit  lii.rîiNMMNtfr. 

|i»v:  liso«)ooo 

ivii  %oo«Miooa 

|vo  KO  000  04)0 

«  Ijr  pn»gri*<  «lan«i  l«*^  métho<leH  d'extraction,  et  surtout  l'emploi  de  machines 
|ierf<vti«>nfi(V%,  encore  à  |»eu  pri*s  inc«)nnu(*s  au  KIondike,  en  raincm  de  la  difficulté 
d(*%  tran«|Nirt«».  augmentera  le  remlement  pendant  plusieurs  anniVs  cni*«in*.  D'au- 
tant que  Inm  n«>mhn*  de  placen»,  tr«>p  imuvn***  |Muir  être  travaillée  a vei*  profit  par  les 
metii«Nl4*%  rmiimenlnire^  nujounl'hui  en  unage,  donnemnt  de  trt*H  bon«»  n**»ultatH,  |o 
j«»ur  «m  on  >  applî<|uem  le<  nietlitHlc^  plus  »cientifiques  et  plus  |>nrfnitee  (|u*on 
emploie  ailleurs. 

•>  AujiMinrhui.  un  chemin  «le  f(»r  tra\erM*  la  White  Panji,  et  d<*H  va|>eurs  cirt*ulent 
•uria  l^*>%«*«  et  le  ^ukon;  nu«*M  bien,  aujounrhui  le  trajet  deQuéUvoude  M<»ntrt''al 

À  l>a««<»n  ne  <lun*  phi<»  f|U4*  huit  <iu  «lix  j(»ur««.  »» 

J.  il.  Lailamhf.. 


RÉGIONS   POLAIRES 

Déooaverta  du  point  culmiiunt  da  Spitaberg.  -  -  Tninlin  que  \vn  gi'mlr^iens 
franvai«  pn*|»nn*nl  un«*  ii«»ij\i')tt*  tnr^iirc  •!«*  l'arc  du  mt-ritlirn  du  IVmu.  I«i  Hu^^^-ie  et 
la  Sueile  |Niur*ui\«'iit  i|i*roiii*iT(  1  *\**  ulion  «l'une  rntrepri<M*M*mblnblenti  S|>it««UTg. 
Ij^  tr.Daui  «nnifunix  <*  fii  |VJ^  «mt  e(e  «Irpuis  continues  «Min»  interruption;  alin 
d'arti\«*r  leur'»  h|nt iti«»ii*,  *\rtix  iiii**i«»ii*,  Tune  ru««M\  l'autre  sue«l<»i*<\  ont  pa«»M' 
rhnrr  KK^  VMui  il.m^  ni  nn'hi|M*|  |Mitnin*. 

l'ne  communiiMthiii  .iilr<*<>^i-f  n  1*  \(*  nli  mit*  Ho\iile  de4  S«-iences  de  St4M*kh«»lm, 
le  H  n«»vrmbrr  Î^*KK  ptr  M.  V.  <lirlh<ini  <i>llfn^k'>ld.4ur  les  travaux  de  rex|N*ditiun 


60  MOUVEMENT  GÈOGRAPUIQUE. 

Scandinave  ',  rapporté  une  très  intéressante  découverte  faite  par  ce  savant,  en  1893, 
dans  le  nord  du  Spitsberg.  Du  sommet  de  la  montagne  Lovén,  voisine  de  la  Treu- 
renberg  bay  il  a  aperçu,  à  la  lunette,  à  une  distance  de  45  kilomètres  dans  le  sud, 
des  cimes  s'élevant  à  l'altitude  de  1700  mètres,  soit  à  340  mètres  plus  haut  que  le 
Uornsundstind  (1344  m.)  *  qui  passait  jusqu'ici  pour  le  point  culminant  du  Spits- 
berg. Ces  sommités  font  partie  d'un  relief  qui  semble  la  continuation  de  la  crête 
Cbydenius.  La  plupart  affectent  la  forme  de  coupoles,  et  sont  constituées  par  des 
roches  d'un  rouge  clair;  tel  est  notamment  l'aspect  des  pointes  Laplace,  Jacobr  et 
Poincaré.  Dans  le  voisinage,  quelques  cimes  présentent,  au  contraire,  la  silhouette 
d'aiguilles  si  fréquente  au  Spitsberg,  et  semblent  par  suite,  formées  de  schistes  cris- 
tallins 

D'après  les  observations  des  géodésiens  suédois ,  dans  d'autres  parties  du 
Spitsberg  les  altitudes  sont  beaucoup  plus  fortes  qu'on  ne  l'avait  cru  jusqu'à  pré- 
sent Ainsi,  autour  de  l'extrémité  supérieure  de  la  Widje  bay  les  montagnes  attei- 
gnent 1000  mètres;  dans  le  sud  ouest  de  la  branche  orientale  de  ce  long  fjord,  un 
sommet,  le  Gyldensfjell  (montagne  Gylden)  s'élève  même  à  1190  mètres'. 

D'après  les  renseignements  recueillis  par  M.  Carlheim  Gyllcnskôld  auprès  du 
pilote  des  glaces  de  l'expédition,  le  glacier  du  fond  de  la  Kingsbay  a  recouvert  une 
petite  île  et  rempli  un  mouillage  qu'elle  renfermait.  En  1896,  le  courant  qui  débou- 
chait a  l'extrémité  septentrionale  de  la  Dicksonbay  s'était,  par  contre,  retiré  de 
5  kilomètres.  D'autre  part,  l'île  d'Hypérite  placée  sur  la  carte  de  Nordenskiôld  de 
1861  devant  la  côte  calcaire  de  l'entrée  septentrionale  de  l'Hinlopen  Strait  est 
devenue  une  presqu'île  rattachée  au  continent  par  le  glacier  descendant  de  la  Kalk- 
berg  (la  montagne  calcaire).  Charles  Rabot. 

Récolté  zoologique  du  brise-glace  »  L'Iermak  ))  dans  les  eaux  du  Spitsberg.  — 
Les  rares  spécimens  zoologiques  recueillis  par  les  dragages  du  navire  brise-glace 
Irrmak  dan»  l'Océan  arctique  autour  du  Spitsberg*;  viennent  d'être  offertes,  par 
MM.  Koudrin  et  Issnïef  au  musée  zoologique  de  TUniversilé  de  Moscou.  La  collection 
ne  compte  que  13  spécimens  :  9  oursins,  5  mollusques,  1  ver  et  1  crustacé;  certains 
de  ces  spécimens  ont  été  retirés  de  2  à  3000  mètres  de  profondeur.  (PrauUelstvenmjx 
Viestnik,  17  mars  1900.)  J.  Demker. 

Ifouvelles  des  expéditions  arctiques.   —  Dans  les  premiers  jours  de  juin 
rex[)édition  suédoise  dirigée  par  M.  Kolthoff  a  quitté  le  nord  de  la  Norvège,  faisant 
•  route  vers  le  Spitsberg,  et,  le  10  de  ce  même  mois,  la  mission  danoise  du  lieute- 
nant de  vaisseau  G.  Amdrup,  montée  sur  VAntarctic,  a  appareillé  de  Copenhague 
vers  le  Gronland  oriental*. 

\.  Ofoerêifjt  af  KongL  Velenskaps  Àkndemiens  Fôrhandlingnr.  \t  18'J9.  Stockholm,  1900.  p.  889. 

2.  D'ftpr»"*  la  carte  marino  anKlaisc  —  1318  m.  d'après  une  triangulation  exécutée  par  Scoresby. 
13ii  m.  d'aprcH  M.  Oarnwood  (observation  barométrique)  qui  a  fait  la  première  ascension  de  ce 
pic  (Sir  Martin  Con\\a\,  The  firsl  Crossing  of  Spilsheryen,  Dent,  18'J7,  p.  332). 

3.  Ofrn'Httff,  p.  8'J!  et  892. 

i.  Voyez  La  (i^of/raphie,  T.  I,  1900,  n*  2,  p.  1«5. 

S.  Voir  pour  ie  programme  de  ces  expéditions,  La  Géographie^  T.  I,  numéro  d'avril,  p.  339  et 
namérode  mai,  p.  418. 


RÉGIONS  P(ilJilRR9.  «1 

Ijt  /ÏMrit,  vaftctir  (lu  «•n'irc  hydrogmphiqite  ruinw  enl  nrrivé  à  Trom«5,  lo 
il  juin,  m|Kitrinnt  In  mi">«inn  ni'^M'  rtinr^V  de  la  mmure  du  méridien  au  SpiU* 
t'er»?,  qui  avait  lii\rrné  «lur  Im  lM>nU  du  HoniMind*. 

L*éUt  des  gUcat  dans  U  mer  de  Bering  et  rOcéaii  arctique  au  nord  de  l'Alaïka. 

I«A  -iln;i(if>n  «Ir^  glnrr<«  ri  Irun»  m«>uv(*m«'nl!i  dam»  la  mor  do  liorinfc  et  dana 
ronnn  Artliqiir  nu  nord  dr  rAlii^kn  nont  \ti*n  |n*u  connus.  Il  noun  |MiroIl  donc  utile 
(i«*  n^^umrr  Ir^  information*»  ront<  nur^  »nr  n*  nujet  dann  lo  bulletin  n'  VO  (deuxième 
rdititiin  du  <'♦•««/  au*i  Qtitft, SIC  S»  n-r-i/ de*  Klnl»  Tniii',  d'autant  que  lt*H  innlructtons 
nauli«|uo<»  fninvaiM'%  «tur  re^  mer**  renionlent  a  une  dote  ancienne. 

Ih-HiH  In  miT  dr  Rtring,  snni  dnn!<  U*h  liaich  et  dann  Ion  localiir*ii  abritiW,  lo  Imn- 
quiM*  <M»  c«im|H»M*  di*  <t  clinmps  »,  de  «  noett  >»  '  et  de  "  cakcH  w  *,  continuellement  en 
mouxemoiit  i*ou*«  l'aclion  drn  vmU  et  don  couranti»:  |n»uhh4'*h  |Mir  ccfi  ngenti«,  tantôt 
il*  H'tmrtrnl,  tantôt  ÎN  m*  rappnM*licnt  et  H*tVroHent.  A  aucune  é|MH|ue  de  TanniV  la 
ItnnquJM*  ne  forme  une  mn!«M*  ^oli«le;  en  lii>er,  elle  e!*t  mt^me  plu»  dÎH|<N|U(V  qu'au 
prinlemp*;  en  cette  dernière  M)iM»ii,  elle  dérive  veni  le  nord,  et,  dan»  ce  mouvement, 
dt*\irnt  plu*  romimcte. 

1^1  limite  nuTidit»nnle  dt*9i  glncen  dan<t  la  mer  de  lk*ring  peut  être  tractV  par  une 
lt»;ne  |»arlnnt  de  In  iMiie  Brit^t^d,  et,  w  dirigeant  |>ar  i*Ile  Saint  tieorgi*}*  dans  Toue^t 
n«»nl  oui^t,  \erH  In  cote^^ilnTienne.  Si  |iarfoiiides  vents  du  nonl  |M»r8i^tants  chassent 
I"*  irince*  n\%  !»ud  de  cette  litfiie,  elle*»  ne  MUit  pnn  rpaiH.4i»s. 

En  avril.  In  glace  e*t  h^immihmV  tie  In  cAle  ver»  le  Inrge;  toulefoÎ!»,  dans  les  tiaies 
rt  autour  de«»  lte>,  elle  demeure  encore  pendant  un  certain  temps.  I>*lialiitude,  la 
l»iie  Rri«lo|  e*»l  dèl»nm!«MV  de  gn»«**»eH  gince»  du  milieu  de  mai  nu  10  juin.  «  Kn 
général,  \rr*  le  f'  juin,  toute  la  ImnquiM*  cM  n'fouleejuM|u*à  linuleur  de  Pile  Saint 
Laurent,  et,  un  p^H^n^e  t^t  ouvert  dnii*  Touc^tt  de  cette  terre.  I«a  |»artie  orientale  de 
In  mer  dennun»,  au  contmire,  oli^lnnv  un  |h'U  plus  tani;  souvent»  entre  les  Iles 
.^ninl  UtuM'ut  et  Nouni\nk,  «m  ln»u\e  de  In  gince  nw  C4>mmencement  de  juin.  I«a 
d**tMi'le  %\ïr  li^  ri\ien*H  qui  ^e  pn  duit  vrn»  la  lin  de  mai  nettoie  la  côte,  mais  plu- 
Meiirm  M*mnine*  npri*'»  cette  dote,  de  In  gInce  m»  n»ncontre  dnns  le  Norton  Sound, 
tirm  rail  nK'tit  i  elle  l>«iie  n'c«*t  |»«i«»  AiTe«>^ihle  nui  li^ttiment.H  qui  ne  !»ont  pnn  construit  h 
rn  vue  de  In  navigation  an*li«|ue  avnnt  le  milieu  de  juin,  fiorfoi»  ni^ine  p.i*<  nvnnt 
le  10  juillet. 

A  partir  du  1"  oclti|»re,  il  se  f»>rmetle  In  «  jeune  glnce  »»  ««ur  le**  n\  i«-n**  et  ^ur  les 
UiK%.  Apri^s  le  |.*i,  dnns  le  Norton  Sound,  lr>  iin\in*^  m»iiI  e\|M»M-î*  i  un  lii\ernnge. 
iMn*  la  pn*mii*re  «iin.iinede  ce  moin,  à  rem)H>iti'hure  du  Viik«»n,  le*  gi»|ée*  |M*uveni 
rtre  tillrment  U  rt«*«  que  kU"^  lir.iH  «lu  lit  u\e  «««ait  ri*rf>u\fr  l^.  en  une  MMilenuit,  d'une 
touche  de  gtaee  trc^  êimi^M*. 

I    %•»  l«i^è  fUrnli   niim  r»>  il  i  I'.  j«i  n. 

1.  Bmi  tttm  m'  iO  V  '  n't  e^t  '.  t.  W  1/  .  "  '•'  *»•.*-%  *tut\  c's'n;^;  Ala*kë,  Cititt  pllot  motr§  «a  tht 
F  *t  tU^mi^ê  !>»■•'•.  I  •  *  *  •!  *  I  /  H^  .  •  /  *'  ».  1 1  <  ii--  '.' •  o  -in  ^  tr  /i»  Vn  nt  ft^i  r^v.  I*r^  tr^'i  fcv 
fiU  i'»-^*  m»î  o<  «/r'  -  ^,.  •  'V  a*'  '   r  >'  '  '•/  /  ^A.  IK  II  Jirii*  I     *«.  Il    C.  :(.  >^««hinKt<»n.  1  »-'■'. 

3    fl  ^.  ul V  !•«  «ï  -Il  '   «T'ii  n*  »  ♦.•      !■«•• 

4.  f  mke,  cU<.  ••!  *\r  *   'i;.r  »rr   ni.. 


6i  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

«  Dans  le  détroit  de  Bering,  le  courant  porte  vers  le  nord;  s'il  n'est  pas  modi- 
fiée par  les  vents,  sa  vitesse  est  d'environ  deux  milles  à  l'heure  ;  par  des  tempêtes 
du  sud,  elle  atteint  trois  milles.  »  Ce  passage  est  ouvert  vers  la  première  semaine 
de  juillet,  quelquefois  un  peu  plus  tôt,  mais,  à  cette  date,  les  eaux  libres  ne  s'étendent 
pas  loin  vers  le  sud.  Avant  le  10  ou  le  15,  Point  Hope  n'est  pas  accessible  aux  navires 
ordinaires.  La  baie  de  Kotzebue  n^est  débarassée  que  vers  le  15  juillet;  parfois,  seu- 
lement à  la  fin  de  ce  mois. 

«  Au  delà  du  cap  des  Glaces  (Ice  cape)  aucune  date  ne  peut  être  indiquée  pour 
l'ouverture  de  la  navigation.  En  général,  les  baleiniers  arrivent,  le  1"  août,  à  la  pointe 
Barrow.  La  navigation  le  long  de  cette  côte  est  dangereuse  et  exige  autant  d'expé- 
rience que  de  coup  d'oeil.  Le  pack  polaire  demeure  dans  le  nord,  non  loin  de  terre  ;  par 
suite,  les  vents  d'ouest  et  de  sud-ouest  peuvent  en  ramener  en  arrière  des  portions 
et  déterminer  ainsi  la  fermeture  du  chenal  ouvert  entre  la  banquise  et  la  côte. 

((  A  la  pointe  Barrow,  le  pack  ne  redescend  pas  vers  le  sud,  avant  la  fin  de  sep- 
tembre; en  1897,  cependant,  dès  le  1®%  il  arriva  sur  la  côte  américaine.  Vers  cette 
époque,  de  la  «  jeune  glace  »  se  forme  sur  les  lagunes,  dans  les  eaux  littorales  et 
entre  les  blocs  de  «  vieille  glace  ».  A  partir  du  1"  octobre,  les  capitaines  commet- 
traient une  imprudence  en  demeurant  dans  l'Océan  arctique. 

«  Parfois,  pendant  l'été,  sur  la  côte  sibérienne,  se  trouve  un  champ  de  glace; 
passant  devant  le  cap  Oriental,  il  vient  obstruer  la  côte  ouest  du  détroit  de  Bering 
dès  la  fin  d'août,  et  rend  dans  cette  région  la  navigation  difficile  à  une  époque 
avancée  dans  la  saison  )).  Cn.  R. 

Expéditions  antarctiques  anglaises  K  —  Le  lieutenant  Robert  F.  Scott,  de  la 
marine  royale,  a  été  nommé  au  commandement  de  l'expédition  antarctique  orga- 
nisée par  la  Société  Royale  et  par  la  Société  de  GéQgraphie  de  Londres.  C'est  un 
jeune  officier  torpilleur,  plein  d'énergie  et  d'audace,  sur  lequel  on  fonde  les  plus 
grandes  espérances.  Le  second  sera  le  lieutenant  Charles  Royds,  également  de  la 
marine  royale.  La  direction  des  travaux  scientifiques  a  été  confiée  au  D'  J.  W.  Gre- 
gory,  qui,  après  avoir  été  longtemps  attaché  au  Brilish  Muséum  (département  de 
l'Histoire  Naturelle),  a  été  nommé,  l'an  dernier,  professeur  de  géologie  à  l'Université 
de  Melbourne.  Le  D' J.  W.  Gregory  a  accompli  en  Afrique  un  remarquable  voyage, 
et,  a,  ensuite,  acquis,  avec  sir  Martin  Conway,  au  Spîtsberg,  une  précieuse  expérience 
des  explorations  polaires.  M.  T.  V.  Hodgson,  attaché  au  laboratoire  de  zoologie  de 
Plymouth,  et  le  D'  Koettlitz,  le  géologue  de  l'expédition  Harmsworth-Jackson  à  la 
Terre  François-Joseph,  ont  été  également  désignés  pour  faire  partie  de  l'état-major 
scientifique.  La  mission  comptera  en  tout  cinquante  personnes. 

Le  navire  de  l'expédition,  The  Discovery,  est  en  construction  à  Dundee  sur  les 
plans  de  la  Discovery,  un  des  bâtiments  de  sir  John  Nares  dans  sa  célèbre  expé- 
dition arctique  de  1872-1873.  On  a  choisi  un  type  tout  à  la  fois  très  marin  et  capable 
d'offrir  une  grande  résistance  aux  assauts  des  glaces.  Les  frais  de  la  construction 
sont  évalués  à  un  million  de  francs. 

1.  Navy  and  army  iilustrated,  16  juin  1900;  Thfi  Birmingham  Daily  Gazette,  18  juin  1W)0  el  dilTé- 
renU  journaux  de  Londres. 


lli:r,|ONS  |H)LAIRRS.  U 

luk  S<)cic'*t«^  (le  (i('H>Kni|»hie  ih*  I^Hitirr^  a  i^tini  |M»ur  c««tU*  entn*pri40  un  million,  et 
une  •tiibvcn(îi>n  de  I  1:^*>()IMI  franri  a  rté  pnimtm*  |Mir  le  gi>uvernrmNil,  h  rondilion 
qu*uno  <M>mme  rtcalo  M>it  fournie  |Mir  H4>u<rription  publique.  Sur  non  budget  la 
S4M*iclé  Ho>nlea  fourni  iniint*tl internent  li5tNNI  franco,  main  il  rente  à  tri»uver  un 
million  :  au^^ï  bien,  le^  journaux  font  iU  un  prennant  appel  au  public,  d'autant  plu» 
que  la  dunv  projette  île  IVxfNNlition  MTait  de  In  mu  ann  et  non  plus  de  deux,  comme 
«in  l'avait  tout  d'ati4ird  d(Vid«*.  I^nnn  toun  Iim  ean,  on  ne  aaurait  trop  mettre  en  évi* 
denre  la  bnute  autorité  dont  jtuiit  la  S(H*jrlê  de  tiéofcraphie  de  Londres  pour  avoir 
n*u<»^i  à  pn*|Mirer  une  ex|N*dition  auii*<i  dinfiendieuiie,  alorn  que  le  gouvernement 
ani;lai4  ?M*niblait  d'aUird  peu  favorable  à  ce  projet.  Il  fierait  déttirable  que,  dann 
toun  le^  pnv***  l<^  aH4oriation4  similaires  sachent  acquérir  un  (!tédïi  aussi  grand  «ur 
l'opinion  publique. 

L'exiMHlition  prendra  la  mer  Télé  pr(M*tinin. 

i/organination  de  rex|MMiition  antan^tiqueiVossaissequi  s(«ra  dirigt'*e  par  M.  Wil- 
liam S.  Ilnice  e«l  en  iNtnno  voie*.  De  la  s«imme  de  H751NK)  francs  mVeii^^inire  h 
l'exiVution  de  «vtte  entrepris*,  plus  du  quart  i.*ît)(N)t)  fr.)  a  déjà  été  couvert  par  des 
S4>u «cri plions  priviVs  et  on  a  tout  lieu  d'esjïérpr  que  le  reste  sera  prochainement 
obtenu. 

l.*e\|M^lition  du  ly  \V.  S.  Bruce  partira,  en  août  191)1,  sur  un  baleinier  nor\'égien 
defiiMi  t«>nnes.  Elle  se  c«)m(M>sera  de  six  naturalistes,  de  cinq  officiers  et  de  vingt- six 
homme«i  d'é«|ui|Migi*. 

iriÙNkSiie  le  navire  S4*  dirigera  vers  les  Falklands  en  explorant  en  roule  une 
rrgi«>n  situiV  |Mir  l"»  .T  de  Ijit.  S.  et  £VV  de  l^>ng.  0.  de  tîr.,  où  Ross  ne  rencontra 
pas  de  fond  avec  une  lijcne  de  HiVIi  metrt*s  (WM)  falhnmt).  Apres  avoir  n*lAché 
aux  Falkland*!.  on  «'engagera  dans  la  mer  de  \Vi>ddel,  en  suivant  te  IV)'  de  l^uig.  O. 
de  tir.,  et.  dansrettedirei*tion.  on  chert^hera  h  atterrir  sur  le  continent  antarctique,  h 
une  latitude  aussi  méridi<male  que  p  w^ible,  snns  compromettre  toutefois  la  mvurilé 
du  navin».  M.  Bnn^e  annoiM^  expn*^M'*ment  qu'il  ne  se  prcqïOHe  pas  d'atteindre  le 
IN^e  Sud,  main  de  |i«iur«uivre  des  rechen^hes  siMentifiques.  Si  aucune  terre  n'est 
rrnc«»ntn«e  ilans  c»»tle  din*rtion,  on  fera  n>ute  vers  l'exln^mité  orientale  de  la  terre 
de  tiraham.  afin  d'y  installer  une  stnlion.  Dans  cette  station  s'établiront  rinq  nnhi 
rnlistes et  df*ux  malelot«nvr>*  d«*H  nppro vision nemenis  |M)ur  trois  ni\^,  .\pri*s  qii'*i.  le 
navire  reviendra  au  nonl  et  fMHirsuivra  l'exploration  bathymétrii|i}e  «le  l'thv.in 
Antarrtique  autour  «b*^  SAn«lwich  et  «le  la  (ît'sirgie  du  Sud.  I/éti*  <iii\.int.  il  reb)ur- 
nrra  ravitailler  la  «tali«)n.  puis  fournira  h  si»s  lml»itants  le  moy«»n  dVn  e\pl(»rer  les 
envinms,  i^endant  la  «^ni^^on  «  navikMble  «.  Il  twtltra.  «*n<*uile.  de  nouveau  en  retraite 
piHir  revenir,  letn»i«»it'mefté.  rnfvitritT  la  mi^^ion.  PiMulint  !«•«  hiverna»:*-»  !«»s  «dwer- 
vatîons  méti*on>l«»i;iqut*s  pi  miirn**th|ut'«*  «M^fïnt  «•tô-uli**»^  |x»ni*tuell4*m«Mit;  elli^s  pn'*- 
■mterimt  d'autant  plus  irim|Nirl.in<v  qu'un  n*«*tMu  «ri»b«*«»rv,Tlions  fonctionnera,  l'an 
pmcbain,  autour  du  IViIe  Su<l,  h  l'Ile  KiTtruelen,  grâce  k  rex|>''*<iiti(m  allemande  du 
profe«fieQr  K,  van  UryuMÎ^ki,  h  MelNnime.  en  N<»u%-e|le  Z**'lande  et  h  la  Terre  Vie- 
t<iria  par  les  s«>iiis  d«*  la  mi<»^ion  aniclaiM*.  Ijr  programme  de  M.  W.  S.  Bruce  com* 

t.  Voir  la  0/ofrmpA$e,  n*  i\'é%ri\  I  ^i. 


64  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

porte  des  recherches  dans  toutes  les  branches  de  la  physique  du  globe  dans  les 
détails  desquelles  nous  ne  saurions  entrer*.  Cd.  R. 

Expéditioii  Borcbgrevink  à  la  Terre  Victoria^.  —  Le  23  juin,  Borchgrcvink  a 
exposé  les  résultats  de  son  exploration  antarctique  devant  la  Société  royale  de  géo- 
graphie de  Londres  présidée  par  Sir  Cléments  Markham. 

L'expédition  rencontra  les  premières  glaces  par  51  "56'  de  Lat.  et  153**53'  de 
Long.  E.  de  Gr.,  le  30  décembre  1898,  mais  n'arriva  que  le  17  février  1899  à  la 
baie  Robertson  choisie  comme  base  d'opérations  à  la  Terre  Victoria. 

Immédiatement  on  s'occupa  de  construire  une  station  avec  les  matériaux 
apportés,  et,  le  1"  mars,  la  Southern  Cross  repartait  vers  le  nord  pour  rallier  la  Nou- 
velle-Zélande. La  mission  débarquée  comprenait,  outre  M.  Borcbgrevink,  neuf 
personnes  :  le  lieutenant  W.  Colbeck,  de  la  marine  Royale,  chargé  des  observations 
magnétiques,  M.  Nicolas  Hanson,  préparateur  de  zoologie,  M.  Louis  Bernacchî, 
astronome,  le  D'  H.  Klostad,  M.  Flugh  Evans,  zoologiste,  M.  Fougner,  un  cuisinier, 
et  deux  Lapons  '. 

Pendant  l'automne  et  l'hiver,  des  recherches  scientifiques  furent  poursuivies  avec 
succès  aux  environs  de  la  station.  La  série  des  observations  météorologiques  exécutée 
avec  soin  apportera  de  précieux  renseignements  sur  le  climat  de  l'Antarctique.  La 
plus  basse  température  observée  a  été  —  46**  (août);  les  tempêtes  ont  été  très  fré- 
quentes et  très  violentes.  Dans  un  de  ces  ouragans  la  vitesse  du  vent  aurait  atteint 
108  milles  à  l'heure. 

Durant  l'hiver,  des  excursions  furent  entreprises,  mais  la  nature  accidentée  dut 
empêcher  les  explorateurs  de  pénétrer  au  loin  dans  l'intérieur  des  terres.  Dans  le 
voisinage  immédiat  de  la  baie  Robertson  laltitude  s'élève  à  3 600  mètres,  et  tout 
ce  relief  est  couvert  de  glaciers  extrêmement  escarpés  et  très  crevassés.  Néanmoins 
M.  Borcbgrevink  réussit  à  atteindre  les  environs  du  Mont  Sabine. 

Le  28  février  1900  la  mer  devint  complètement  libre,  et  le  28  mars,  la  Southern 
Cross  arrivait  pour  rapatrier  la  mission.  Quatre  jours  plus  tard,  les  explorateurs 
s'embarquaient,  et  immédiatement  faisaient  route  au  sud  dans  la  direction  ouverte 
par  Sir  James  Ross,  soixante  ans  auparavant.  On  visita  en  route  les  îles  Coulman, 
puis  la  base  du. Mont  Terror.  De  la,  le  navire  arriva  jusqu'au  78  34';  débarquant  en 
ce  point,  M.  Borcbgrevink  parvint  au  78  '50',  la  plus  haute  latitude  méridionale  à 
laquelle  l'expédition  soit  parvenue  jusqu'ici*.  Après  cette  excursion,  l'expédition 
battit  en  retraite  et  rallia  la  Nouvelle  Zélande. 

1.  William  S.  Bruce,  The  uroposed  xcotlish  national  antarctic  expédition^  in  The  seottiah  gefh 
gvaphical  Maffnzine^  vol.  XVI,  juin  1900,  n*  6,  p.  352. 

2.  Tmes,  26  juin  1900. 

3.  Les  journaux  anglais  donnent  à  ces  membrrs  de  Texpédition  le  nom  de  Fines.  Dans  Tidioroe 
norvégien  du  sud  les  Ijipons  sont  désignés  en  cfTel  par  le  vocable  Fin, 

4.  Sur  la  foi  du  télégramme  très  obscur,  expédié  de  Nouvelle-Zélande  pour  annoncer  le  retour 
de  re:ipédilion»  nous  avons  rapporté  k  tort  que  l'expédition  s'élait  avancée  de  la  baie  Roberl- 
son  au  78 '50'  à  travers  Vinlandsts  qui  recouvre  la  terre  Victoria.  (Voir  la  Géographie,  t.,  p.  416, 
n*  d'avril). 


BIBLIOGRAPHIE 


Lonis  Vigoon.  —  I.^KxploUaùnn  de  nolrt  Empire  rolonial,   Parin,  HartictU\  in- 16. 

IVix  :  :i  fr.  :î<>. 

M.  Loiim  Vii;ii<»n  tiv.ti(  tit'jà  fnip|H^  raU«*nli«in  «l(*it  «•  roloinatii  ••  par  un  Inn*  in(t'*n*HH«int 
^ur  iM/«/<*rir,  i|lK  lui  a\ait  ^alu  il(*!i  n^ ro m p«*ii!M*!i  tir  lu  So<  ir|«'>  «le  l«<'Mi^rtiphi«*  f*t  tlf*  rintlituL 

l>«tn»  un  nou«t*|  tMnrat^i*  intilulA  :  VErpUntaiton  d**  no(re  Emptrr  cotonittt,  il  |Niut«uil 
9r%  fiudes,  mai»  rn  1rs  Imni^porUnl  !«ur  un  lorrain  plus  vaslr  ri  m  jrur  donnani  un 
carai  l^rr  plus  conterai. 

Ol  rnipirr  esl  ronsitlt'rabk.  On  ('*%'alue  se  suporllcir,  sans  romplrr  les  •<  tonrs  «l'in- 
fluent r  •  «  a  M*pt  ou  huil  fots  la  France;  «la  population,  à  ÏTt  «>u  r>0  millions  d'Âmr%.  Il  v%{ 
jrunr  au^M  :  la  c<»n(|uA|e  d«*  rAlKf'rir  a>anl  élr  romuienrr«*  en  (h:m>,  el  la  Tunisie,  l'Afruiue 
«M  •  KirnUle,  le  Gtniso,  Madaisasoar,  l'Indo  Chine  ayani  /*!«' arqui^'S  dans  rrs  vinicl  dri* 
nirrr%  anntVs.  M.  Vii:non  ju^e  avec  raison  «|ue  notre  empire  ne  doit  point  Mw  ron;»idrré 
comme  un  <>|ijt*|  de  hue  ou  d'(»rneinenl,  mais  (|u*il  doil  ^tre  appn'M  i«'  «  oinnie  un  <les 
fat  l«*ur»  e«HfnlieU  tle  noire  prosp*'*rit<*  future,  ctimmt*  un  tlomaiiie  tl<*  rapptirt  tpril  faut 
**•  h.U«*r  de  mettft*  rn  «alt*ur.  Qurls  moyens  employer  dans  ce  but? 

T«'l  t^t  Ir  pnddt^mr  t|ue  %«»  po%t*  rautt*ur  el  dtinl  il  cheniie  tlrvanl  n«>iis  la  «%tdulion. 

Iian*  f  int|  rliapilrt*%  tri-«  rlaipi,  au^ni  )ii<*n  t»idonnt*H  que  documeiitt'H,  il  indique  n**% 
vu«*«.  ^e«  pnnt-ipr%,  %4*%  t  ont  lti%Min«  pralit|u«*<«.  Ttiul  tl'alMird  il  f'Iudit*  les  ••  colons  ••  et  lr% 
ri>ndilit»ns  dr  l<*ur  t''lal»Ii«^«*mfnt,  pui**  rfiiiploi  d«*s  capitaux  dans  lt**i  emprunN  colt>nidux 
fiits  en  vue  de  IVxrculiiin  d«*H  lra\atix  puldif*.  dann  Ir^  compai^nies  privilt'-uirt^s  de  coni- 
ni«  r*  f*  r|  d*inda<ilrir.  dm^  In»  lt«iii(|u**%.  In  tlrrnier  chapitre,  t]ui  dV%i  ni  le  moins  intt^- 
r<  «vinl  ni  h*  mtMn%  haidi,  c^t  ton^o  n'*  à  nn|r«*  n'uiine  tloiiani«*r  c<»loni,il.  \m  liherl*'*  îles 

•  •  lianfr«*4  |mrall  à  M.  \i«:iion  une  d<*^  conditions  t*sM*nti«*lli'H  tlu  tlt'>tflopp4*iiirtil  de  n**% 
cdom**»  :  il  la  r»'«  l.ini«*  ph-ine  ri  rnlH-rr.  >an«»  excliir»*  le  «  oiM«>ur«  de  riil.it  d.iii«»  s«i  s|dn  re 
l'iTiUme,  il  lui  tfa«  e  d*'%  liiiiit«*H  el  fait  surttiul  app<*l  «1  l'initialne  pmtr.  Il  m*  mi'<ii«>  d*'> 
r«-«'|«*rornUli<>n5.  qui  as^imilrnl  les  pays  neufs  à  la  lMnli<*uo  dt*  P.inn  t>t  nr  to^tinvril  nul 

•  'mptr  du  |i^i«^*  ii*"^  ptqnilalions  iiitlii;<'nt*s,  de  leur  conformation  «  ti*'|if.il«\  d<*  l<ur  ala- 
«i«in«-  el  dr  l«-ur«  m<rur^. 

ÏM  •«»mm«*,  «ur  lou<i  ers  prf»bl«*nir<c,  difllciles  el  pt>ur  la  plup.irt  nouv<Mux,  M.  Viirnon 
|i^nw-  pour  «on  propre  compte  et  apport»*  m>s  sidulion^  p*  i*^oiin*'ll«  <'.  M**'ine  «|uand  t>n  ne 
tNin.&ce  p^«  •*tn  a%t«,  il  v«ms  rend  h*  M*r^i<***  d  ('*<  lairer  It*^  qu(*^lit»n%,  d'«n  fatir  |r  lt>ur  t*l 
de  «ou»  forcrr  à  r«  t1«  •  liir. 

rV«t  un  li^re  qui  %M'nt  à  ^>ii  hniff  «»(  qui  ni«iit*  •!•'  pifiitlr**  un«*  pi  i«  r  hi>nt>rablf 
tian«  o«>lre  liii«-iatur«*  r  .•l.ini.il«**  K   rjici%Mi\. 


CWoirraphique  de  TAnniV,  ^tirfe  de  ia  Carte  et  du  nord-^ti  de  la  Chine, 

CriU  carte  en  9  f^Miilles.  achr^.r  m  arnl  I'hii)^  ju*t«-  à  lemps  |»*»ur  figurer  k  TExp^'^^i- 
U  »D  «oiverttelle,  e»!  a  la  iB^m<*  l'i'h*"!!**  qu«*  (  '*(!**  du  s«*nrice  (*«*udt*>iqu»*  japtmaisel  cou%r«* 


66  BIBLIOGRAPHIE. 

une  plus  grande  surface  de  pays.  Elle  se  développe,  en  effet  du  44®  au  32«  de  Lat.  N.  et 
du  1140  au  132®  de  Long,  E.  de  Paris.  C'est  dire  qu'elle  s'étend  jusqu'à  2<>25'  à  l'est  de 
Vladivostok,  tandis  que  la  carte  japonaise  s'arrête  au  127o46',  un  peu  à  l'ouest  de  l'em- 
bouchure du  Tou-men  oula  et  au  35®  de  Lat.  N.  pour  la  Chine. 

Les  cartographes  de  l'État-Major  français  se  sont  servis  des  derniers  Jevés  faits  par 
les  attachés  militaires  à  la  légation  de  France  de  Pékin,  ainsi  que  des  magniOques  levés 
faits  par  les  topographes  de  notre  armée  pendant  la  campagne  de  1860.  Ils  ont  utilisé 
d'ailleurs,  comme  les  Japonais,  les  dernières  cartes  hydrographique  des  marines  euro- 
péennes, américaine  et  même  japonaise,  tout  particulièrement  pour  les  côtes  de  Corée. 
Le  travail  est  extrêmement  soigné,  héliogravé  sur  zinc,  à  l'échelle  de  1/1,000,000  (comme  la 
carte  japonaise)  et  en  couleurs.  Le  noir  est  réservé  pour  la  lettre  en  ce  qui  concerne  les 
noms  de  lieu  et  pour  les  montagnes  figurées  en  dégradé  au  crayon  lithographique.  Les 
eaux  et  leurs  noms  sont  en  bleu,  les  routes  sont  en  rouge.  Les  altitudes  sont  indiquées 
ainsi  que  les  principales  profondeurs  sous-marines.  Les  lignes  télégraphiques  et  terrestres 
sous-marines  et  les  voies  ferrées  sont  portées  partout  où  elles  étaient  achevées  à  cette  date. 

A. -A.  Faitvel. 

Gabriel  Marcel.  —  Les  Origines  de  la  carte  d'Espagne.  Paris,  1899,  in-8  de  33  pages. 
Extrait  de  la  Revue  Hispanique^  tome  VI. 

Cette  nouvelle  étude  du  consei-vateur  de  la  section  des  Cartes  et  Plans  de  la  Biblio- 
thèque Nationale  passe  en  revue  les  premières  représentations  cartographiques  de 
l'Espagne,  depuis  celle  qui  figure  dans  la  traduction  en  vers  de  la  Géographie  de  Ptoléniée 
due  à  Francesco  Berlinghieri  et  qui  fut  exécutée  entre  1474  et  1482,  jusqu'à  celles  qui 
datent  du  milieu  du  xvii®  siècle.  M.  Gabriel  Marcel  insiste  surtout  sur  les  tentatives  faites, 
d'abord  par  Fernand  Colon  pour  réunir  en  Espagne  les  éléments  d'un  dictionnaire  topo- 
tîraphique  et  géographique  du  pays,  puis  par  le  gouvernement  pour  exécuter  une  des- 
cription complète  du  royaume,  —  sur  la  triangulation  et  sur  le  lever  topographique  que 
le  mathématicien  Pedro  de  Esquivel  entreprit  au  milieu  du  xvi®  siècle,  —  enfin  sur  une 
carte  manuscrite  de  la  péninsule  ibérique,  dont  il  publie  le  tableau  d'assemblage  et  dont 
il  fait  remonter  l'exécution  à  l'intervalle  de  20  années  compris  entre  1640  et  1659. 

Au  cours  de  son  substantiel  travail,  M.  Gabriel  Marcel  a  été  amené  à  poser  bien  des 
points  d'interrogation;  plusieurs  savants  espagnols  ont  pris  à  tâche  d'y  répondre  et  de 
résoudre  les  problèmes  signalés  par  notre  confrère  dans  son  étude.  C'est  une  raison  de 
plus  pour  la(juelle  on  lira  avec  intérêt  les  Origines  de  la  carte  d'Espagne. 

H.  Froidevaux. 

Pedro  Kramer.  —  La  Industria  en  Bolivia,  Première  partie.  La  Paz,  Taller,  1899, 
in  8  de  ii-307  p.,  carte. 

Celle  étude,  d'ordre  purement  économique,  mérite  d'être  signalée  ici,  parce  que  son  auteur 
a  toujours  eu  soin  de  rattacher  étroitement  à  la  géographie  les  sujets  qu'il  traite.  Cette  ten- 
dance, qui  se  fait  jour  très  nettement  dès  le  premier  chapitre,  lequel  est  un  coup  d*œil 
d'ensemble  sur  la  Bolivie,  est  encore  plus  accentué  dans  les  chapitres  suivants,  dont  le  plus 
iniércssant  pour  le  géographe  est  certainement  le  chapitre  v,  consacré  à  la  viabilité  du  pays. 
M.  Kramer  n'y  parle  pas  seulement  des  routes  terrestes  de  la  Bolivie,  mais  aussi  de  ses 
voies  fluviales,  sur  lesquelles,  malheureusement,  la  carte  annexée  au  volume  se  fournit  pas 
tous  les  renseignements  désirables. 

H.  F. 


ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


PHOCÈS-VERBAUX   DES   SÉANCES 


éance  du  18  mai  1900 

l'rr»i»lrnce  du  princf  lioland  BOXAPARTE. 

\j%  M-niiiv  r^i  rotinncnV  h  In  ini*i*iion  do  rK<|tialeur.  Doux  oflIriorH  du  Sonico 
iH'<»t;m|»lii(|uo  de  IWrmrr,  Ir^  i*npitninos  Ma  uni  in  et  Incombe,  ont  été  cliarp''*  par 
II»  Mini«»t«'n*  do  riiintruotiuii  PuMiquo  dViïf^cluer  une  nvoiinnÎH^tnnre  en  vue  d*unc 
rrprÎM*  de  In  mesure  de  Tnn*  de  ni«Tidirn  du  IVrou  extVutre  de  I73t)  à  i7i3  j>ar  les 
niM«li*riiirieii4  françnifc  Bou^uer.  I«n  (Ii»ndnmine  et  iiiNliii. 

I>*  «'.'ipitaiiie  Mnurnin  fnil  un  rt|MiM'*  den  ^rnnden  (»|N'Tntion»  RéiMlé^dijuen  entre- 
l»ri«4-«  rt  mi»ntn*  rim|Mir(nnre  «|u*il  rianimt  d*n(tnrlM*rà  la  mesure  m>uh  !'K(|unleur 
d'un  nrt*  de  nuTidi«*n  tU*  .*î  à  (î  tlt^crr^  d*nm|ditude  a\(V  les  nit)yenH  |NTfec'tionnéH 
tl'Mil  In  «M'iiMirr  diH|M»M\ 

A  nllr  ini|Mirt/intr  rnmmuntrnlion,  puldîiV  dnn»»  re  numéro,  surWile  une  i-unfé- 
n  Mit*  \tv<  nnim<v  et  |d«Mne  dMiumour  de  M.  le  rnpitnine  l^iruml»e,  ifui  hVhI  ehnrKÔ 
•l'i  •  **ttMli»«^riptif.  Tt»ut  vu  fni'^.'inl  «Irliler  une  rentntne  t!e  |di4dni;rnpliM*«4,  le  rnpitnine 
Li  .♦ndw»  raninte  Ir*»  in(*id«*n(<*  de  «v  voynpre  de  plu»*  île  *i.<MlO  kilomMn***  rxn*iilf,  de 
jiiill'-t  n  no\eml>n*  l^tK^  |»nr  u**^  «dlii'terx  dann  une  des  n'*ftri<»n<«  len  jdun  i«l«>V(*i-««  tlu 
icl«*U*.  r<»mpnMinnt  le^  Aiide?%  r(|nntortnleH  et  les  G»rtliilt*re««  ilu  ^ud  de  In  (^domhte 

•  l  du  n«»ril  tlu  IVtoij.  V<*nu<  de  Frnnee  pnr  le*  Aniille**,  !••«»  n)4*fnl»n'«*  dr  In  min 
«i«>n  «iiit  \i«»iti'*  In  M;irtini(|U«\  atteint  Ir  Vên«'*/uéln,  In  ('^•lomlii*-,  IrauTM*  ri<.tlinie 
•!f  l*nnnmn.  rn  exnininnnt  Irn  lra\au\  ron-idrnihlrH  de  |HTirnniit.  pour  aÎMiutir  à 
«•ui\i<|uil  d.in^  In  rcpuhlitiue  tlo  rK<(unleur. 

I«A  nx'onnni*«».'un'e   ••*!  *l  l'UtN'Iih-*»  à  trn^ern  In   t '.4  ni!  il  lire,  ilNiii  êmerjr»*nt   den 
••>nun«*l«  trU  «pic  Ir  tlliinilMiM/o   lî.'VMI  m.-  t*l  l«»  r^»t4»pa\i  ri!)Wttn.i.  \a*^  ilifllrultt*?! 
<|u'n  d«*|M*itilt-%  l«.'i  lioMtlnminr  nu  wiii*  «»i(s*|t*  dnn**  un  n^'il  «l4*nt  le  e(»nfi'*n*neier  a 
•I  tnnr  Itvture  ^t*  rrii4<»nlrt*iil  «•ii4*Mri*  h  In  tin  «lu  m\*  •»i««lf.  Il  fallut  «»4»uvent  elle 
tninfT,  muni  du  tii«NMlotit«\  a  A»^  .iltitU4l4*««  d«*  plu^  il<*  Sinmi  nplrr^,  dan*»  une  réKi<>n 

•  •!  |f«  al>r{«  fni«ni«*iit  tUfaut  aul  ml  4|tif  |n  n*>urritun*. 

L#-*  pui**nnt^  »4Mili*\i'ni«'hU  4lr  li  i-roûli»  lrrn»^lre  ipii  mrailiTÎH'nt  ee»*  contrées 
ii'inl«Tf**«'nl  i»a>  ni«»ini  In  l'»»»!"*:!**  fjue  In  jri-4Mlr«»i«\  (!«•*  4|rut   viciM^rH  ^*«HM)cie- 


68  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

raient  très  heureusement  pendant  les  quatre  ou  cinq  années  de  travail  que  nécessi- 
tera la  nouvelle  mesure  de  Tare  du  méridien  de  Quito. 

Après  ces  deux  communications  le  Président  a  prononcé  l'allocution  suivante  : 

«  Au  milieu  du  mouvement  scientifique  du  xvni®  siècle,  la  France  a  tenu  une 
grande  place  en  faisant  étudier  un  arc  de  méridien  au  Pérou.  Aussi,  devons-nous 
nous  féliciter  de  voir  enfin  notre  pays  reprendre,  après  160  ans,  une  de  nos  plus 
glorieuses  traditions  nationales. 

«  Comme  on  vient  de  vous  le  dire,  le  nouvel  arc  sera  mesuré  par  des  officiers  de 
notre  grande  et  belle  armée,  qui  montrent  ainsi  une  fois  de  plus  que  leur  savoir 
scientifique  est  toujours  à  la  hauteur  de  leur  valeur  militaire. 

«  En  votre  nom,  je  remercie  chaleureusement  les  capitaines  Maurain  et  Lacombe 
de  leurs  fort  intéressantes  communications.  » 

Membres  admis.  —  Mme  Marie  Lourdez;  MM.  Lovis-Jean-Baptistb  Déchet;  le 
comte  EuGEN  Zichy;  Lefebvre  de  Sainte-Marie;  Philippe  Tardent  de  Serignat. 

Candidats  présentés.  —  Mme  0.  Coudreau  (le  baron  Hulot  et  Jules  Girard)  ; 
MM.  André  Bacot,  lieutenant  d'artillerie  (capitaine  d'ÛLLONE  et  Raymond  Bacot)  ; 
Charles  Lemire,  résident  honoraire  de  France  (Le  Myre  de  Vilers  et  le  prince 
Roland  Bonaparte);  Ludovic  Eynac,  ancien  préfet  (Ed.  Caspari  et  le  baron  Hulot). 


Séance  du  V  juin  1900 

Présidence  du  prince  Roland  BONAPARTE. 

Après  la  lecture  de  la  correspondance,  qui  contient  une  lettre  de  M.  Bonin  datée 
de  Tachkent,  des  mémoires  du  capitaine  Julien  sur  son  itinéraire  de  Ouango  à 
Mobaye  et  de  M.  Bouyssou  sur  les  tribus  du  bassin  de  l'Ogooué,  le  secrétaire 
général  présente  trois  ouvrages  :  Java  et  ses  habitants  par  J.  Chailley-Bert;  Le  peu- 
plement de  nos  colonies  par  Ch.  Lemire;  L'exploitation  de  notre  empire  colonial  par 
L.  Vignon. 

M.  le  baron  J.  de  Guerne  offre,  de  la  part  de  M.  Edouard  Foà,  son  nouveau 
volume  :  La  traversée  de  r Afrique. 

M.  Deniker  présente  son  important  ouvrage  :  Baces  et  peuples  de  la  Terre. 

M.  David  Levât,  ingénieur  civil  des  mines,  fait  une  conférence  sur  son  dernier 
voyage  dans  la  Guyane  française  et  le  Contesté  franco-brésilien. 

L'ensemble  du  pays,  dont  le  relief  n'est  pas  aussi  mouvementé  qu'on  l'a  géné- 
ralement prétendu,  laisse  l'impression  d'une  région  très  usée  par  les  agents  atmos- 
phériques, restée  constamment  émergée  depuis  les  époques  géologiques  les  plus 
reculées,  ce  qui  explique  l'absence  des  terrains  secondaires  et  tertiaires.  Une  plate- 
forme sous-marine  prolonge  la  côte.  Sur  le  littoral  des  Guyanes  existe  une  région 
marécageuse,  à  laquelle  succède  la  savane,  puis  la  forêt  vierge,  tellement  épaisse 
qu'elle  intercepte  la  lumière.  Toutefois  les  régions  montagneuses  se  rapprochent 


A(.TES  OR  U  ftOCIÉTK  UK  GitOGRAPHIK.  69 

beaucoup  {Aun  de  la  cMt  dann  la  (luyane  française  que  dann  \rn  (•uyanm  hollaii 
dai^o  et  ani?laiv\  CVnl  ahi^i  que  la  ville  de  (Mayenne  csi  construite  nur  une  aMise 
de  n»cher«.  qui  hc  continue  en  mer  et  ft»rfne  au  larjje  une  niTie  d'Ilot»  :  /•  Père, 
hiM'ir^  l/Knfitnl  Penlu,  /•  Cnnn^lahlr,  O»  dernitT  lltit,  surmonte*  d'un  phare, 
constitue  un  point  pnVieux  d*a t terri <»<«nKe.  Sur  le^  iH(MN)  liahitantH  qui  peuplent 
noire  ro|«uiie,  li<NN)  tont  en  |>erprtuel  drptmM*ment,  |mr(*ourant  leii  pUicm.  |^ 
nombre  de«i  chen-heur*  d*or  (i'arcn>it  de  jour  en  jour  et  un  courant  d'immlKration 
venant  des  Antilles  franvaiH<>?i  (»ii  Tinduntrie  iiucriêre  diminue,  h*  de?»<»ine  h  mesure 
que  M»  poursuivent  leji  êtudi*H  n*lativex  aux  diiïérenU  tracer  de  vuien  fernVH  qui 
doivent  facililtT  IVxploitalion  minièn\ 

A  la  Huile  de  ci>tterommuni(*ation  le  Président  prononce  rallocution  suivante  : 

««  Il  y  a  trt>i<  an;*,  nou«<  avons  déjà  eu  le  plaisir  d'applaudir  M.  I^*vat  au  retour 
de  Hon  beau  voyage  d'exploration  dans  la  S iU'Tie  orientale. 

M  t>  soir,  nouH  nvons  pu  constater  qu'en  quittant  lf*s  zone**  friMtIrs  pour  se  rendre 
soos  les  tmpique^,  notre  conférencier  n'a  rien  fierdu  de  crtli*  activité  scientifique  ni 
de  cette  tielle  humeur  auxquelles  noun  devons  rintén*^<>ante  communication  que 
vous  venei  d'entendre. 

A  Au  nom  de  la  Société  je  félicite  M.  I^vat  et  je  le  remercie.  » 

■embrat  admis.  —  .Mme  0.  Coidrkai  ;  .M.M.  .\i«dr£  Ba(.<»t;  Cuaru>  Lkmire; 

LCDOVIC  EiXAi. 

CanilidâU  prètenUs.  ^  Mme  J.-B.  Dcmas,  née  Miu^e  Edwards  (Alfred  Gra^- 
DtDiER  et  le  baron  Hiloti;  .\LrRED  (îurd,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences 
(AuRED  GRA.1D1DIER  et  le  l>aron  IIiuit). 


Séance  du  15  Juin  1900 

Présidence  de  M.  ASTHOISE,  vice-i^rsideni. 

Prend  place  au  bureau  :  M,  de  Rrazza. 

La  corn'^pondanre  n»nferroe  une  lettre  importante  de  M.  Foure.iu,  dnliV  de 
ZInder  le  i7divrmbre  |SîK»,  —  une  lettre  de  M.  Liard,  dinvtrur  de  l'EuMM^nemenl 
Su|»érlrur.  annonçant  qu'au  13  mars  dernier  la  min^jt^n  F*'Un'au  l^my  avait  o|M*Té 
•a  jtinction  avi*c  la  mission  J«tallnnd  et  la  mi«%«^i>»n  (îrntil  au  nud  du  lac  Tchail,  vers 
Itoulfei,  —  une  nide  du  lieutrnant  colonri  IWninl  nur  la  question  de  la  fn^nlière 
franct»  man»  aine,  —  un  cximi^m'»  jMir  M.  P.  Srrn»  ilrs  explorations  p't»l«ïj:iques  efTiv 
tttéef  au  cap  Nome,  «^ur  la  ente  ocrid«*nlaIe  de  l'Alaska. 

.\prî*^  ce%  communications  divers**,  le  MN-n'tnire  général  offre,  de  la  part  de 
II.  R.  DuImm^,  une  nillirtion  «le  phot«>k'nif»lii«  %  qu'il  a  pri**r^  au  cours  d'un  rtVent 
To}affe  et  qui  seront  publiées  dans  5<»n  ou\nik'e  I.e  T*  nKn%  en  1*J00\  de  la  part 
do  comte  Henry*  de  La  Vnulx  la  série  di>%  nrtit  It><>  qu'il  a  fait  paraître  dans  le  Tour 
eu  Mt^mdf  sur  son  Voy'ije  en  Patagom^, 


70  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GEOGRAPHIE. 

Le  Président  fait  part  à  l'assistance  de  l'impossibilité  où  se  trouve  M.  le  capi- 
taine Maire  de  présenter  sa  communication  sur  la  race  man,  puis  il  donne  la  parole 
à  M.  Charles  Michel,  second  de  la  mission  de  Bonchamps  dont  les  itinéraires  se 
développent  de  la  mer  Rouge  au  Nil  Blanc  (1897-98). 

Cette  mission  comprend,  en  réalité,  deux  voyages  :  l'un,  dirigé  par  M.  de  Bon- 
champs,  s'étend  jusqu'au  confluent  de  la  Djoubba  et  du  Sobat;  l'autre,  effectué  par 
nos  compatriotes  MM.  Potter  et  Faivre,  en  compagnie  du  colonel  ArtamanoS  et 
sous  la  conduite  du  dedjaz  Tessama,  aboutit  au  confluent  du  Sobat  et  du  Nil, 
objectif  de  la  mission. 

Les  résultats  recueillis  au  cours  de  ce  double  voyage  seront  publiés  dans  la  Géo- 
graphie, 

Le  Président  remercie  le  conférencier  de  son  intéressant  récit.  Il  rend  hommage 
à  l'énergie  des  explorateurs  français  qui,  partis  de  l'est  ou  de  l'ouest,  s'avancèrent 
vers  les  plaines  du  Nil;  il  félicite  en  outre  M.  Michel  d'avoir  su  recueillir  et  classer 
les  matériaux  d'un  ouvrage  sur  la  mission  de  Bonchamps  auquel  il  travaille  depuis 
son  retour  et  qu'il  espère  publier  prochainement. 

Membres  admis.  —  Mme  J.-B.  Duhas,  née  Milne  Edwards;  M.  Alfred  Giard. 

Candidats  présentés  ^  —  MM.  Jules  Bardin,  négociant  (le  baron  Hulot  et  Jlles 
Girard);  Ernest  Nicolle,  président  de  la  Société  de  Géographie  de  Lille  (Edouard 
Anthoine  et  le  baron  Hulot). 


CHRONIQUE  DE  LA  SOCIÉTÉ 


Dons  et  legs.  —  Par  son  testament  en  date  du  14  avril  1900,  M.  Alphonse 
Milne  Edwards  lègue  à  la  Société  de  Géographie  la  somme  de  20000  francs  pour 
qu'elle  en  dispose  à  sa  convenance.  Cette  libéralité  est  un  dernier  témoignage  de 
l'intérêt  qu'a  toujours  porté  au  développement  de  la  Société  son  éminent  président. 
Mme  Herbet  a  fait  remettre  à  la  Société  de  géographie  soixante  francs  de  rente 
3  0/0  au  porteur,  qui  seront  affectés  à  la  médaille  du  prix  Herbet-Fournet  fondé 
par  Mme  Herbet  en  1891. 

Retour  de  voyageurs.  —  Sont  revenus  de  la  côte  d'Ivoire  :  MM.  Ballay,  Clozel; 
du  Congo  :  MM.  de  Lamothe,  de  Bonchamps  ;  du  Haut  Oubangui  :  le  capitaine  Julien  ; 
de  rindo-Chine  française  :  MM.  Gallois,  Berchon,  Capus,  Comte  de  Barthélémy; 
d'Asie  centrale  :  M.  Bonin;  de  la  République  Argentine  :  M.  J.  Claine;  du  Brésil  : 
M.  E.  Mattoso,  membres  de  la  Société. 

i.  Conformément  à  Tusage  adopté  les  candidats  présentés  à  la  dernière  séance  de  juin,  qui 
termine  la  session,  sont  admis  à  cette  séance  même. 


ACTES  DK  la  S<m:ikTK  DK  GKOr.RAPBIB.  Il 

Lft  Société  de  géographie  é  l'Expodlion  ttnitrenelle.  —  Im  SinlvU*,  (|i>nt  Iom 
pablication»  fifriirriit  cian«  rrxp<>«ition  rollo<*live  du  mininliTo  do  riii*«trurlion 
Puliliqui',  a  fait  doux  e&|Hi««iti<)n»  H|NVialcrt,  Tune  dtVninalo,  rnutre  rontennolc 
<groupc  III,  c\n^M*  li  . 

L'IispotHion  Hff^nnalr  oonttont  :  I*  In  ilorniôro  o«illion  de  la  corlo  d*Afri<iuc  au 
|(HiiM»0(MI'  publiiV  |>ar  la  Sm'irU»;  i*  Ioh  carton  ilinoralroM  et  le^  pholop^plih^  Ai*^ 
exploralrum  qui  ont  obtenu  depuin  WM\  la  fcrande  médaille  d'or  (MM.  Rincer, 
Bonvalot,  Prince  Henri  d*(^riôan!<,  Nansen,  F(>îi,  (lentil,  Man*hand),  ain<«i  que  Iei4 
portraits  de  MM.  Kli^tV  Ret^hn,  Mnunoir  et  le  p'^nôral  (lallieni,  laurt*atM  de  la  grande 
in«'*dailleii  titre  exceptionnel;  3*  les  lisiten  des  pn^sjdentM,  frrand««  laun*ntH  et  bien 
faileum  de  la  S<M*it*ti*;  i*  deux  bibliotlit\|ue!«  n^uni^t^ant  lett  diversen  publicnlic»n«  «le 
la  So(*iété  parueti  depuis  dix  ann  (Bulletins^  Comptât  /inidus^  le?t  fiix  premier^ 
numériM  de  la  G^^o^jmphie^  brochunv«,  notice?*,  elc);  .'••  un  allium  di»?*  princi|mlc'» 
cartes  dreiiii«H*ji  (Mir  la  S«M*ictê  de  IHIN)  è  IINNI;  (î''  Ic«4  plancher  et  Kr«nurc%  du 
voyage  de  M.  Marcel  Monnier  h  trnven*  l'Asie. 

Pour  YtCs/)osiiinn  ctntntnah^  la  SocicMé  «le  p'ographie  a  extrait  de  w*h  colline 
lions  deux  nêrieH  de  documentH.  I/uuc  compH-nd  des  carli»?*  gravre«<  et  colorii'O'* 
\\\  feuille*!  de  TAtlajt  de  A.  Orleliuji  du  x\\*  M<Vle  tlue^  a  M.  Mnunoir),  une  carte  du 
Marne  dresiH'^e  |Mir  R«*audoin  (iHiH);  lautn*  ne  compose  des  cartes  manuscrites 
et  de^^inn  aulvants  :  cours  de  la  S4*ine  |Mir  (IaH<»ini  Ii7i7t,  deux  cro<|uiH  par 
tlhapiie  dWuteroclie  (1709)  reprtWntant  ta  grande  (^narie  et  le  |N>rt  mexicain  de 
Maxatlan,  un  cro<|uiH  du  sud  de  la  (luyane  français*  par  Reynaud  (Ih:IKi,  la  carte 
dr  la  Pentapole  cyn''naî(|ue  dre^siV  par  Pacho  en  \Xt\  i'i,  din»  profils  du  Nil  HIanc 
d(^Mnt'*s  par  Arnaud  Xn^y  d*aprt*s  ses  journaux  de  route  sur  IV\|NHlition  h  la 
rrrherrhe  des  s<»unH»s  du  Nil  (IHMi3),  le  iNinnin  de  TAIiynd  (Haut-Nil)  par 
MM.  Maliacet  Vay4sicn*s(m,*>iK  la  carie  de  Francis  tiarnier  dre.WH»  fiendnnt  son 
Toyage  dans  la  (Ihine  centrale  ilH73). 

Coogrée.  —  Se  tiendront  à  la  Société  de  gt'*o(ntipbie  :  le  Congri^s  internntional 
colonial,  du  30  juillet  au  l  août;  le  (longres  internntionni  de  s<N*i(dogie  coloniale, 
du  A  au  11  août;  le  cotigri-s  national  des  Sociétt^  franvniscs  de  irt'*«»intipliie,  du 
»»  au  24  août. 

Le  (Iongn*s  international  de  gisigraphie  économique  et  C4)mmcrcin!e  aura  lieu 
du  27  au  31  août  dans  le  palais  des  t>)ngrès. 


72  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


NÉCROLOGIE 


Greorges  Hasson.  —  La  Société  de  Géographie  vient  de  faire  une  perte  très  sen- 
sible dans  la  personne  de  M.  Georges  Masson,  enlevé,  en  pleine  activité,  à  raffection 
des  siens,  le  6  juin  dernier,  par  un  mal  devenu  rapidement  inexorable. 

Non  seulement  M.  Masson  figurait  sur  nos  listes  depuis  1877;  mais,  par  la 
publication  des  ouvrages  de  M.  Marcel  Dubois,  des  Leçons  de  géographie  physique 
de  M.  de  Lapparent,  des  cahiers  de  Cartes  d'étude  de  MM.  Dubois  et  Sieurin,  il  avait 
pris  rang  parmi  les  éditeurs  soucieux  de  s'associer  au  grand  mouvement  géogra- 
phique de  répoque.  11  venait,  d'ailleurs,  d'affirmer  cette  tendance  avec  éclat,  on 
acceptant  de  prêter  le  concours  de  son  expérience  et  des  grandes  ressources  de  sa 
maison  à  la  transformation,  tout  récemment  inaugurée,  de  notre  bulletin.  Le  succès 
obtenu,  dès  le  début,  par  cette  nouvelle  publication,  est  dû  pour  une  grande  part  à 
l'intelligente  et  libérale  initiative  de  M.  Masson. 

Une  belle  intelligence  et  un  grand  cœur  :  telles  étaient  les  marques  distinctives 
de  cette  nature  d'élite,  chez  qui  un  sens  délié  des  affaires  et  un  large  esprit  d'entre- 
prise s'alliaient  à  une  droiture  sans  pareille,  dont  le  charme  était  encore  rehaussé 
par  l'aménité  de  manières  d'un  gentleman  accompli.  Dire  le  nombre  de  ses  vrais 
amis  serait  énumérer  tous  ceux  avec  qui  il  s'est  trouvé  en  rapport.  Si  sa  brillante 
carrière  s'est  aussi  brusquement  terminée,  c'est  qu'il  était  de  ceux  qui  ne  trouvent 
la  vie  bonne  qu'à  la  condition  d'être  complètement  et  utilement  employée.  Chez  lui 
la  lame  a  usé  le  fourreau.  Frappé,  il  y  a  trois  ans,  dans  ses  plus  chères  affections, 
il  s'est  jeté  tout  entier,  sachant  bien  ce  qu'il  faisait,  dans  l'accomplissement  de  ses 
doubles  et  écrasants  devoirs  d'éditeur  et  de  président  de  la  Chambre  de  Commerce.  Il 
est  tombé  tout  d'un  coup,  sans  avoir  connu  de  défaillance.  Si,  par  sa  volonté,  tout 
témoignage  officiel  et  bruyant  a  été  écarté  de  ses  obsèques,  du  moins  la  foule  qui 
les  a  suivies  disait-elle  éloquemment,  par  le  nombre,  la  qualité  et  surtout  l'émotion 
vraie  des  assistants,  quelle  place  M.  Georges  Masson  avait  su  se  faire  dans  l'affec- 
tion et  l'estime  de  ses  contemporains. 

Le  Yice-amiral  Pérégot.  —  Le  26  juin,  le  vice-amiral  Pérégot  s'est  éteint,  à  l'âge 
de  quatre-vingt-quatre  ans.  C'était  le  dernier  survivant  de  l'expédition  Dumont 
d'Urville  (1837  1840)  avec  V Astrolabe  et  la  Zélée.  11  servait  sur  le  second  de  ces  bîUi 
ments  comme  élève  de  première  classe.  Après  avoir  pris  part  à  la  campagne  de  1837- 
1838  dans  l'Océan  antarcti(iue  au  sud  du  Cap  Horn,  Pérégot  dut  débarquer  a  Valpa 
raiso,  le  29  mai  1838,  pour  cause  de  maladie  et  fut  ainsi  privé  de  l'honneur  d'accom- 
plir en  entier  le  voyage  de  circumnavigation  qui  a  immortalisé  le  nom  de  Dumont 
d'Urville. 

Au  moment  où  un  assaut  va  être  livré  aux  glaces  australes,  la  Société  de  Géogra- 
phie avait  le  devoir  de  rendre  un  dernier  hommage  au  vaillant  marin  qui  avait 
contribué  à  ouvrir  la  voie  que  d'autres  vont  suivre. 


ACTES  DB  U  SOaiCTE  DB  GÉOGIUPBIE. 


État  des  Recettes  et  Dépenses  de  la  Société  de  Géographie 

pendant  l'année  1899 


Reoettas. 

LooUon  de  mIIm 

R^renut  divers 

GolîsalioiiA,  diplômes*  et  th»ii!i  : 

CoUiMiUons  arrirm»** 

—  couraïUos 

—  onUcipces 

DipUVmeB 

bonti 

AbonnemenU*  vente  de^  publications  et  divers. 

All^K-ations  des  ministères 

Divers 


i.l\0  20 

7iU  »i 
3.â)0  » 
1.483  W 


Déficit 


•    •    •    •    • 


Dépenaea. 

S«rrire  de  Temprunt 

Entretien  de  riiûtel 

—        du  mobilier 

Bibli4>thi^ue 

Fr«i«  de  recouvrement  den  cotisations 

Imprv^Mons  et    pul)li<Mlion5,   compter   rendus   d<*s    «i^am-r^    ot 
bullrtins  trimestriel*»  : 

T<ȕ te  et  cartes f.*i.(M>3  W) 

Frais  dVnvoi l.f.ii  S7 

Impressions  diverses,  cArtc^ rCî    » 

Vfcrrtarial 

Frais  génrraux  : 

IVr»f»nnel,  assurance,  chauffage,  éclairage,  eau.  cimtributions.  etc« 

l*rii  divers 

K  élections,  couvres  et  divers 


9.774  25 
521  26 


54.CS,1  70 


3.222  50 

i.7(N)     )» 

273  H4 

70.175  55 
72  12 

70.247  67 


13.474  19 

1.980  24 

376  40 

1.249  30 

1.8*2  75 


10.723  i7 

951  GO 

28.939  78 
2.a'î9  81 
2  3.*V)  13 


70.2i7  67 


74 


ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


Bilan   de   la   Société    de   Géographie 
au   31    décembre   1899 


Actif. 

Hôtel  boulevard  Saint-Germain 408.156  01 

Mobilier 34.118  24 

Bibliothèque 1     » 

Valeurs   mobilières 495.049  08 

Service  des  prix  et  des  souscriptions                (comptes  débiteurs),  9.659  95 

De  Rothschild  frères                                          (solde  créancier)  .   .  9.387  64 

Mirabaud,  Puerari  et  G*                                            id.  60 .  154  35 

id.                       compte  legs  Poirier              id.  29.382  35 

Espèces  en  caisse 5.817  55 

Diverse  recevoir 1.300    » 

1.0;«.026  17 
Déficit  au  31  décembre  1898 11.670  72 

Moins  recettes  exceptionnelles  1899 2.100    » 

9.642  84 
9.570  72 

Déficit  1899.   .   .  72  12 


1.062.669  17 


Passif. 

Capital  différé 

Emprunt   obligations 

Obligations  amorties 

Fondations  diverses 

Coupons  restant  à  payer 

Obligations  Emprunt  1877  restant  à  payer 

Obligations  remboursables  id.  

Service  des  prix  et  souscriptions  (comptes  créanciers) 

Divers  à  payer '. 

Divers 


164.100    » 

260.700    » 

39.300    )) 

494.449  08 

6.521  97 

301  13 

2.400    M 

81.358  50 

13.313  33 

225    » 

1.062.669  01 


ACTES  DE  LA  SOCIETE  DE  CKOGRAPHIB.  75 


RÈGLEMENT   ET  PROGRAMME 

d*«a  Coaooan  ooT«rt  par  la  Soolélé  dm  Oéofraphia  •&  190(K1901 


1^  Sx-i^té  de  G^graphie  oan*e,  en  1900,  oo  concours  sur  trois  sujets  de  ^('M>eraphi<* 
Al  »ot  pnncipalement  pour  objet  la  France  et  sos  colonies. 

RÈOLCMCNT 

OrganUation  de  la  Communion  du  Concours, 

1—1^  Commission  chargiV  d(*  choisir  trs  5Ujots  et  de  juger  le  concours  est  com- 
:    <M  •  «!«*  U  façon  »un«inlt»  : 

I'  1^  pr«^ident  d«*  la  Socu*l«*  de  Crocraphic; 

*•  tr  pri^ident  de  la  (%»mnii»Mon  Onlralf  i»n  cxcrcici»; 

ï"  |r  pr<^»id<*nt  df»  la  (À>tnniission  0»nlralc  de  TanntV  pn'Trdrntc; 

•*  1  ^  prr%idrnt  de  la  Cotnnii^Moii  dt*  publication; 

'*'  ÏJ^  secrétaire  gi*n<*ral  de  la  >ocirt«*  de  Céographie  ; 

f>'  ïjr  s«*cri'* taire  de  la  rédaction  du  Bulletin  de  la  SociiHé  de  C^ograpliie. 

%  ^  t>lte  OmmÎMiun  aura  la  fa«'ulti*  de  s'adjoindre  tout  spécialiste  dont  le  concours 
*  M  paraîtra  utile. 

Z  '-  1.^  membres  élu»  par  la  i^omnitvsioo  du  concours  pourront  être  choisis  en 
J'b  -rs  m^me  de  la  .^o<'i»''tf^ 

4.  —  \j^  nombre  dt*n  membres  ainni  «'lus  ne  {murra  dc^ passer  cinq. 

ft.  —  Ijt  président  d«»  la  Soncié  de  (iéographie  est  de  droit  président  de  la  CommisMon 
àM  coocoors.  En  cas  de  partage,  sa  voix  est  prépondérante. 

•.  —  1^  Commis.«ion  ch<»l»it  les  sujets  mis  au  concours,  en  rédige  le  programme  et 
pcvo«oce  le  jugement,  ain^i  qu'il  sera  dit  ci-apres. 

CONDITIONS    DU    CON00UR8 

T  ^  L'admission  au  concours  e>t  exclusivement  réservée  aux  Kran<>it^. 

ft  —  Ijes  manuscriU  d<»itent  «'Ire  adresvtW  au  Sern- taire  c»-néral  de  la  Société  de  (i.'-o- 
craflii^,  %%k,  boulevard  >aintCenn.iin.  a%ant  le  31  d*'r*'inl>re  l'JiM. 

#.  —  L#^  mannsents  |M>rteront  en  épiirraphe  une  dfnHi*.  une  lettre,  un  chifTre,  ou  une 
'  rm«le  dont  le  double  !m*  trouvera  coutiMiu  dann  une  enveloppe  fermée  et  scr|l«>c, 
Atr>ia«een  m^me  t#*iiip^  qu**  !•*  iiiaiiu»*  lit.  t>-tte  %••<  oii«le  cnvrlopiM*  renfermera  b*%  nom 
^f  adre^^e  de  I  aut'-ur. 

10.  ^>  Les  Di4nuv:nts  seront  imprimé»  i  la  machine  ou  tout  au  moins  érnt^  très 
■  «■Moment. 

It.  —  Les  manuscrit^  attp»nt  une  lonffu«*ur  de  quatre.\iiii;t«  paces  au  plu^,  du  format 
gr'^mà  io*ir,  jtt^tiflcatiori  d'-^  ni''moires  de  ••  La  G*''<)ffraphie  •*,  Bulletin  de  la  >«•«  \*  t**  de 

iS.  ^  L«s  aunus«*nts  devront  être  accompagnés  des  cartes,  planches,  diagramme. 


76  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

photographies,  etc.,  nécessaires.  Ces  documents  forment  partie  intégrante  de  Tœuvre  et, 
au  même  titre  que  le  texte,  sont  soumis  à  examen. 

13.  —  Ne  sont  admis  au  concours  que  les  textes,  cartes,  planches,  diagrammes,  photo- 
graphies, etc.,  absolument  inédits. 

14.  —  A  Tenveloppe  contenant  ses  nom  et  adresse,  Tauteur  joindra  une  déclaration 
signée  par  laquelle  il  abandonnera  à  la  Société  de  Géographie  la  propriété  littéraire  et 
artistique,  pleine  et  entière,  de  son  mémoire,  de  ses  cartes,  photographies,  etc.,  et  la 
substituera  à  tous  ses  droits,  sauf  l'exception  ci-après  spécifiée. 

15.  —  Les  extraits  d'ouvrages  en  préparation  remplissant  les  conditions  ci-dessus 
énumérées  sont  admis  au  concours.  Dans  ce  cas,  Tauteur,  conjointement  avec  son  édi- 
teur, devra,  par  avance  et  dans  Tenveloppe  adressée  au  Secrétaire  Général  de  la  Société 
de  Ciéographie,  prendre  l'engagement  de  ne  faire  paraître  Touvrage  dont  le  mémoire  n'est 
qu*un  extrait  ou  qu'un  résumé,  qu'un  an  jour  pour  jour  après  que  son  texte  aura  été 
intégralement  publié  par  la  Société  de  Géographie.  Cet  engagement  devra  être  solidaire 
entre  l'auteur  et  l'éditeur.  En  pareil  cas,  après  un  an  révolu,  l'auteur  rentrera  dans  la 
propriété  pleine  et  entière  de  son  texte,  de  ses  cartes,  planches,  pholographies,  sans  tou- 
tefois pouvoir  prétendre  au  moindre  droit  sur  les  clichés,  pierres,  etc.,  faits  pour  l'usage 
de  la  Société  de  Géographie,  et  dont  la  propriété  matérielle  demeure  acquise  à  celle-ci. 


JUGEMENT    DU    CONCOURS 

16.  —  Immédiatement  après  la  date  de  clôture  du  concours  —  31  décembre  1901  —  la 
Commission  se  réunit;  elle  confie  l'examen  des  manuscrits  à  des  rapporteurs  qui  peuvent 
être  pris  en  dehors  de  la  Société.  Les  rapports  sont  motivés  et  signés.  Si  le  rapporteur  ne 
fait  pas  partie  de  la  Commission,  il  est  prié  de  se  joindre  à  elle,  même  si  sa  présence 
élevait  l'efTectif  de  la  Commission  au  delà  du  nombre  prévu  de  onze.  Les  rapports  sont 
déposés  entre  les  mains  du  président,  qui  les  communique  aux  membres  de  la  Commis- 
sion ;  ceux-ci  peuvent  prendre  connaissance  en  même  temps  des  mémoires. 

Après  ces  opérations,  le  jugement  est  rendu  à  la  pluralité  des  voix,  avec  admission 
du  rapporteur  avec  voix  délibérative. 

17.  —  Si  la  Commission  estime  qu'aucun  des  mémoires  présentés  ne  remplit  les  con- 
ditions suffisantes  de  valeur  ou  d'intérêt,  le  concours  demeure  nul  et  les  manuscrits  sont 
rendus  aux  ayants  droits. 

18.  —  Tous  les  manuscrits  non  couronnés  sont  rendus. 

RÉCOMPENSES 

19.  —  Un  prix  de  400  francs  et  une  médaille  en  argent  seront  attribués  à  chacun  dos 
mémoires  couronnés. 

20.  —  Ces  médailles  seront  remises  à  la  séance  solennelle  d'avril  1902. 

21.  —  Les  auteurs  des  mémoires  couronnés  auront  le  titre  de  Lauréats  de  la  Société 
de  Géographie. 

PUBLICATION    DES    MÉMOIRES 

28. -•  Les  mémoires  couronnés,  accompagnés  des  cartes,  photographies,  etr.,  seront 
publiés  par  la  Société  de  Géographie,  dans  les  conditions  que  la  Commission  du  conciiurs 
estimera  utiles.  Ils  formeront  un  ou  plusieurs  fascicules  qui  seront  distribués  gratuitement 
aux  membres  de  la  Société. 


ACTES  DB  U  siOClfiTK  DR  CiEOGlUPUlB. 


1 1 


9S.  -    La  r.uiniiiiftsioD  da  concours  juçe  souverainement  tous  les  cas  non  prévus  au 
pr*  »enl  règlement. 

PROGRAMME 
Qu€$Uonâ  misrs  qu  concours  en  t900. 

I.  -  Ëtuitirr,  clans  Ic5  Al|ir«i  fran(;aiH<»«,  le^i  rrgions  de  la  Tarentaise,  Maurienne  et 
lln.in(;onfMi^.  au  pdint  de  vue  d«'<i  rtal>liHs<*ni«*tiU  liuiimitiH.  t'hercher  c«>inni<*nt  l'altitude, 
U  t<*|M»i:raphie,  la  nature  du  »o|,  l'orientation,  rhytlroirin|»hir  influent  *^ur  le  site  des  grt>u- 
l»^tiirnt»,  le  irenre  de  %ie»  le  n«*ml»re  et  la  rt'p«irtilion  d«*^  habitauts.  Exprimer  autant  que 
{•..%%i|»lr  cartot;rapliii|uem('nt  le»  ré>ult«'iU  de  ren  reclierrliej». 

II.  »  Appli<iuer  le%  principes ariuels  de  la  géographie  physique  à  Texplication  des  par- 
ti* ulirité^  di%erM*H  d'une  région  naturelle  de  la  France. 

III.  >-  Déterminer,  d'après  l'état  des  connaissances,  l'étendue  de  la  région  forestière 
■îe  rAfn<|U#  tropicale.  <m1  raclé  ri  ^er  le>  divers  aspects  tle  sa  pinsionomie;  retracer  Taire 
«1  •  itrn«ion  de  c-f rtaines  espet  fs.  Montrer  iiueU  moyens  de  nourriture  et  quelles  condi 
ti  'n%  d*ezi«tence  elle  ofTrt*  à  l'homme. 


CHRONIQUE   DES  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES 

DE  GÉOGRAPHIE 


Lt  BnUrfin  de  U  SoHétt  de  (iéographie  de  Touhuu  JIHK),  n*  2,  man-avril)  renferme  le 
«Ubttt  d*oo  article  de  géoi:raphie  botanique  et  commerciale  dû  à  M.  Lahille  :  te  Hii  :  eu/- 
imrt,  roMiaierrr,  mdustrîe^  ain^i  que  le  texte  d'une  conférence  de  M.  Trutat,  Ou  LU  et  de  ta 
/àvr<l"yn#  au  Ptomb  du  Cuntat,  0»mnie  Tindique  le  sous-titre  de  cette  communication, 
#.«Mi  de  ^^fT9pk%t  pittoreuiue ^  le  savant  directeur  du  Musée  d*llistoire  naturelle  de  Tou- 
l'>a«r  a  entrepris  une  œu%re  de  vuUaiiHation  très  intéressante  et  tn*s  digne  d'être  encou- 
râ*-*-*  Faire  connaître  le!i  curieux  monuments  d*une  partie  de  la  France  centrale,  ignorées 
!•!  vrand  public  :  (Updenao,  Ficeac,  le^  ChAteaux  dWsMer,  de  (MiMtelnau-de-nretenoux,etc*, 
t'I  «^  le  but  poursuivi  par  l'auteur.  L'article  est  aerompaKué  de  reproductions  photogra- 

f  ti  |Ur«. 

l.e  f  jaio.  4  TocfM^ion  du  départ  du  fiénéial  Galheni,  gouverneur  général  de  Maila- 
a »»i  ir.  U  SfC^rU  de  iW^^jraphie  de  Moralité  a  tenu  sa  s«'*ance  s«dennelle.  Après  une  allocu- 
t.  o  du  PrV%i«lrnl,  M.  l>«*libeH,  |i*  général  («allieni  a  prononcé  un  brillant  discours;  après 
•|u  ••.  M.  Ittllv,  Ihrei  iriir  des  bAliiiifnt*^  nviN  a  Madai:a*«car,  a  fait  une  intéressante  confé- 
ra n.»-  «ir  notre  grande  po!^sr«%ion  afriiaine  roiiMilétée  au  p<»int  de  vue  économique. 

1  «-  t<^  juin,  rrtt^  même  S4»rirt«'a  entendu  une  importante  communication  de  M.  C.harles- 
I.U  l«t  llitnin  sur  «a  ti4%«-rsér  «h*  l'Asit*,  di*  prWin  au  (^^iucas4*. 

Lt  Sif%eie  de  iitKHjrityKir  de  LtUr,  à  Tort  .i^^mn  du  ^in^tiènie  anniversaire  de  sa  f(»ndation, 
a  |ulli«-  une  .V*fi<r  ht*l"rtfue  r<  ^uiuaiit  ^on  irinre,  Diitr  a^Micialion,  qui  «oinpte  deux 
•r.tii»n«  4  HouUiix  et  4  T<>ur«'oint;.  n'a  pas  donné  moinn  de  ynô  conférence»  dans  ces 
«inat  d«rQierr«  anri«  r«.  Elle  a.  de  plu^.  in^^liCué  d^-s  «  nurs  publics  de  topographie  et  de 
S'  -tfî4phie  I  -d^inule  vi  «  oronieii  i.ile,  et.  rha  {ue  .inii**e,  fllf  niuMnise,  soit  des  «*X(  Ur^^ii^ns 
•i4n«  ta  r*i;M*n  »oi*llie  de  Liilr,  %4iit  iiv%  vojak*»'»  t-n  Kur«q»e.  I.e  re^iellé  M.Paul  Tiépy  u 
#t'    te|||pU<  è  j  la  Pr*«id*  IH  •■  lie  I  rltr  .|i  iMe  >«•.  i«  |i    p.jf  M.   K.  >H  oJN». 

1^  <*■<  r*  t'iiir  tir  ht  |t<  i/'f«  lii'ii. 


Ouvrages  reçus  par  la  Société  de  Géographie 


EUROPE 

France.  —  Géographie  générale  du  déparie* 
ment  de  V Hérault,  publiée  par  la  Société  lan- 
guedocienne de  géographie.  Avec  cartes  spé- 
ciales et  générales,  plans  «de  villes,  vues  de 
sites,  monuments,  etc.  Tome  troisième.  Histoire 
générale j  l*'  fascicule.  V Hérault  aux  temps 
préhistoriques,  avec  de  nombreuses  illustrations 
dans  le  texte,  huit  planches  et  une  carte  hors 
texte,  Montpellier,  1900,  i   vol.  (193  p.)   in-8 

(prix,  3  fr.). 

(EchaDge.) 

Les  Alpes  françaises,  pittoresques,  indus- 
trielles, agricoles,  minières  et  thermales.  Bévue 
bi-mensuelle  illustrée,  Rédacteur  en  chef,  G. 
Faliës;  administrateur  général,  A.-S.  Pélissier, 
Marseille  et  Paris,  l'*  année,  1  vol.,  n'  1  (32  p.), 
1"  juin  1900,  in-8.  (Le  n%  50  cent.;  abonne- 
ment, 10  fr.) 

(Direction.) 

Europe  occidentale.  —  A.  Wobikov.  — 
Climat  des  hauteurs  de  VEurope  occidentale, 
Saint-Pétersbourg,  1900,  1  vol.  (pp.  69-212), 
in-8  (Texte  russe,  avec  résumé  en  langue  fran- 
çaise). Avec  13  diagrammes. 

(Auteur.) 

Islande.  —  Damel  Bruun.  —  Arkaeologiske 
undersôgelser  paa  Island  foretagne  t  sommeren 
4898,  Sœrlryk  af  Geografisk  Tidsskrift.  Slu- 
dier  af  nordboernes  kulturliv,  II,  2.  Hefte). 
Kjôbenhavn,  E.  Bojesen,  1899,  47  p.  in-8. 

(Auteur.) 

Alpes  :  Suisse.  —  Chemin  de  fer  des  Hou- 
ches  au  sommet  du  Mont  Blanc.  Projet  Saturnin 
Fabre.  Études  préliminaires  et  avant -projet, 
par  Joseph  Vallot  et  Henri  Vallot.  Paris,  Stein- 
heil,  1809,  1  vol.  (81  p.),  avec  8  planches. 

(Auteur.) 

Ed.  Wiivmpkr.  —  The  Valley  of  Zermatt  and 
Ihe  Matlerhom.  A  guide  with  illustrations  and 
maps,  4'*  éd.  London,  Murray,  1900,  1  vol. 
(xiv-224  p.),  in-12  (pr.  3  s.).  —  Chamonix  and 
the  range  of  Mont  Blanc,  A  guide...  with  illus- 
trations aud  maps.  5'"  éd.  London»  Murray, 
1900,  1  vol.  (xiv-206  p.)  in-12  (pr.  3  s.) 

'.\utcur.) 

Russie.  — A.  Klossovsky.  —  Matériaux  pour 
la  climatologie  du  sud-ouesl  de  la  Bussie, 
Odessa,   1899,  1    vol.    de  texte  (xl-336-civ  p., 


in-4),  1  atlas  (9  cartes),  in-4  (appendice  du 
journal  Bévue  météorologique...),  textes  russes 
et  français. 

(Échange.) 

Roumanie.  —  Mouvement  de  la  population 
de  la  Boumanie  en  1894  (Précédé  d'une  intro- 
duction par  L.  Colescu).  Bucuresci,  tip.  Drep- 
tatea,  1900,  1  vol.  (liv-SS  p.)  in-4  (texte  rou- 
main). 

(Service  de  la  statistique  générale,  Bucarest.) 

Bosnie-Herzégovine.  —  Bévue  générale 
des  sciences  pures  et  appliquées,  IT  année,  n**6 
et  7  (30  mars,  15  avril  1900).  Études  scientifiques 
de  la  Bévue  générale  des  sciences  en  Bosnie* 
Herzégovine  (p.  269-402,  419-555).  Paris,  Colin, 
in-8. 

(Don  du  Dr  L.  Olivier.) 

AFRIQUE 

Algérie.  —  A.  Uakoteau  et  A.  Letocrnbux. 
—  La  Kabylie  et  les  coutumes  kabyles,  seconde 
édition  revue  et  augmentée  des  lois  et  décrets 
formant  la  législation  actuelle,  Paris,  Challa- 
rael,  1893,  3  vol.  (x-582,  560,  524  p.),  in-8. 

(Commandant  Hanoteau.) 

Dahomey.  —  Le  chemin  de  fer  du  Dahomei/. 
De  V Océan  au  Niger,  La  mission  Guyon,  1899, 
Paris,  Nouvelle  imprimerie,  37  p.,  in-8. 

Ck>ngo.  —  Alpiio.nse  Poskin.  —  Bilans  con- 
golais, Etude  sur  la  valeur  commerciale  du  Congo 
par  rapport  à  la  Belgique,  Bruxelles,  1900, 84  p., 
in-8  (prix,  1  fr.  50). 

(O.  Schepcns,  éditeur.) 

Afrique  du  Sud.  Transvaal.  —  Poultxbt 
BiGELow.  —  Au  pays  des  Uoprs.  Le  Cap.  Lou* 
rençO'Marquès.  Le  Natal.  Le  Transvaal,  66  illus- 
trations d'après  des  photoffraphies  et  des  docu- 
ments inédits.  Paris,  1  vol.  (316  p.),  in-8  (prix, 
3  fr.  50). 

(F.  Juvcn.  éditeur.) 

R.  Vernbau.  —  Les  Boert  et  les  races  de 
l'Afrique  auslrale  (Extrait  de  la  Bévue  géné- 
rale des  Sciences,  du  15  déc.  1899).  Paris,  Colin, 
19  p.,  pr.  in-8. 

(Auteur.) 

JosRFn  JoL'BERT.  —  L'élément  français  dans 
VAfrique  australe.  Extrait  de  la  Bévue  des 
Questions  Héraldiques,  Archéologiques  et  His- 
toriques. Vannes,  imp.  Lafolye,  14  p.,  in-8. 


olYRAOI>>  RKrrs  PAR  KA  SiHIlKTK  DK  GKtHilUPHIK. 


B  <rt,  t*^>nferrn<*^  fâit^  au  |ial.it«  <le  IToiver- 
%,\t  callioli«|ue  il  Angfr*,  l<*  16  nurt  IVOO.  An- 
•^r»,  imp.  ifermain  el  tir»%%in,  VJoO,  3(  p.,  in-9. 

Aatriar 

i.   ToActixi.  —   trt   fl'MTfl  et  le   Trafuraat, 
Kttrait  ilu  BniUitn  tU  la  S-m-ifté''  tU  tjH>*frnphit 
U*  r.lm  )  lloury,  I'/um,  2:  p..  m  *«. 

\u(rur 


«i«iU  .  I  i>i<*i  dr  rommuntctitom  et  nft'^ent  de 
fr.i««|*Ml<i  Mtniaftticttr  (Kxirait  de»  Jtfi^m.  S<ir. 
W^t  in./.  fMi/t,  mai  l*»«iK    Pari«.  lvoo«  :ii  p., 

•n  ».  a%r<  cartr. 

Attlrur 

U.  Ga«%MMffa.  — >  Yoyaqe  de  la  reine  Ranarn' 
l^mm  /**  (I  Muntrimertntt  Kitr.iil  «le  la  Hrntf  d^ 
MadQ'p^êcur^  n*  du  10  janvier  Itfvu;.  Part»,  imp. 
tlu|n>Ot,  IV«H),  |A  p.,  in-A. 

<#i  n  1  «c  at  (•a4JioiiMta.  —  I  <>yi7«»  «Iami  /^  «imI* 

*  irt/   <f^    Hadmjatcar.   (>>nff'ri*n«  r   failf  a   la 

*  *  ictr  dr  rfr.iftriphi^*,  le  5  j.»n%n*r  ivoo.  Paris, 
luip    luliurc.  riu<i,  27  p.,  in-'i.  avec  une  carie. 

Aulcor 

t.    P.    C«»U^.    —    /•o«i/i«mj    tf*"''/raphnfMes   tl 

J-*  ^'t  !/•.•««    mn'fHettifu^t  iMr   /fi    ri*/^  m  tenlale 

V't  i . .  t$-tr     Tirai?**  a    p.irl    dr*    1  t»mpte* 

*'     /lit  «|r«  i/aurrt  #/r  r.iciidemw  det  «•  ir/iCf*«, 

t    (  \V\.  *<a04e  du  7  nui  r»*Mi  ,  3  p.  in-l. 

Kulrur. 

AMÈRIQUB  DU  NORD 

BtatS-Uals.  —  An  muai  Re^trl  uf  the  II»  tard 

'  9'^  i*nt9  ttf  IK^  ><ni/A«-''ii<l<i  /  tdttution^  tff'v- 

;    t*»r    ttperait  «If.    esyenddure* ,    nnd    c^tudi- 

'  f  tk"  tm$tituti  .m  ft*r  the  tf^nr  endt't'f  jt.nr 

'■  .  #•»;.  Hefm»rt  »tf  IK^  t  .  >.  \ittf.nnl  Uutr»  »m. 

fi'*      I.    \\  ttliiiit;i«>n,    i*«>«crnnirnl    Priniiii«r 

•■       •,  !•/».  I  «ol      i»%|i  luil  p.   *'i   pi  »,  IM  *. 

/••i  uri-n^nt  »f  the  Intenor.  ft*tn-t  i'*t$»h$  uf  the 
'  '*  /  ^/a'^f  7^'W'-K/»'-'i/  Siirr^v  •  '"'•  ***^ll- 
T.'  4  r\»ui  Fall«  ir<»n  l»^«rintf  di«tn<  l  <if  Mi- 
•-IB,  h\  J.  MMrtfin  <  !«  nit'nU  jiid  llrnrx 
1  •■!  **m;llt.  \\  ilîi  4  fhipirr  on  ihf  Mur^*»-»n 
•iw  tmrfue.  I»\  W.  >hirlr%  Kt>lt*%.  and  m 
;  -ifilii  lion  li^  <  Il  lli'htrd  \  m  Hi««*.  \Va«< 
■  «'ton.  Mn.  I  «•>!.  \\\\\  di  p.  ,  in-t 
\  I  WWII  K<»«*il  Flora  «>r  (hr  jovirr  rotl 
m»  ••«jrr«  «»f  Mi«««>uri.  I>«  |it%i*l  \\  liilr.  W  i«- 
\..tft.>n.  1»/'/,  I    %ol      1  %**,  p.  .  III  %. 

\    ■•'.. 

*  iinifti»  AMt    —   .1  9^f«/r  r/  ref'' '  I  "n  tKe 

ê     f"r^4y    «-^    Vt'V't'i'i       \    d  ««rrltli^'n  .. 

I       .-..   rr-     |U|«rïriirt|  fr«iin  !!«•/-.•'■/'  H'i»-'/''''"' 

*  .V  llr4#A^   **'•  t*.  «ol     I,   !*•/,  p.    U  .M'-. 

■  •  • .  I  »  d 

\utr<»r 

AMERIQUE  CENTRALE 


—     M^nttljt   dei    St  n    *    prrtl 
!t  4e  I4  9^^^»<a  de  £1  y  i/m  /  •.  ,  U.     »  tn 


et  aeto  de  la  tcUmme  opertmra  de  lut  te$tomei 
ordinartoê  df  la  Âtamblta  Saeional  el  dia  tê  de 
ftltrtrik  de  t900,  San  Salvador,  p.  in-(. 

.(•oavero^meoi  do  SaU^dor. 

Informe  pretentado  ai  tehor  MinUlro  de  !»•• 
friK-eion  putlica  de  la  Hepuldica  por  el  dirtetor 
del  imlitulo  nacional  central,  I8V9.  San  SaUa* 

d«r.  f»*  p..  in- 4. 

CosU  Rtea.  —  El  canal  inlerocéamco  de 
Straraffua  y  Cotta»fitca  en  léfo  y  en  1Âi7, 
Relartone^  dr  Oifjfo  de  Mercailo  y  Th<>«. 
S.  Ile\n4ddft,  ron  ulr<>«  dt>cumento«  reri»gidt»a 
y  anoiadoi  por  l>.  .Manuel  M.  de  Peralda.  Bru- 
*>elat,  tmpr.  A.  MarU-ns  Ihs?,  I  vol.,  ht  p.,  in-S. 

M%.^ici.  II.  DR  PrR«LT4.  —  Cotta  Rica  y  Conta 
de  Mft**futlot.  Ihtcumentoâ  para  la  hiêtoria  de  la 
junnilicrnin  territorial  de  Costa  Rtca  y  (  olowbia, 
Pari^  IH'JH.  I  \n\.  •iii-:.».«  p.  ,  in-H.  --  Ltnnteê  de 
Citàtit'Htra  y  (*olomf/»a.  Suetot  dt*cum^ntot  para 
la  htuturia  de  «m  jyridirrtnn  terntoiuil^  con 
nota*,  comentnrutê  y  un  entm^n  dr  ta  carto- 
gntfia  de  Coi  ta  /îkm  y  yrroffita.  Madrid  l»vn, 
I  v«d.  (xii'iVO  p.).  in-î».  -  JtlaM  htitort'tfqet^' 
fprnfiny  de  la  repuldica  de  (*oj/<i«Af(Vi,  l'erayua 
y  Ctuta  de  Uatquitoê  para  terrtr  al  ar  entra  je 
de  la  eues  t  ion  de  limites  entre  Cotttt-Hica  y 
Columhut  ii<»  rarU*«i,  xvr,  ivii'  ^i^•cIe^  el  rarleii 
m«wlerne«».  erlielle^   v\  dimen!»ion!i    di*er*eM. 

Madrid  fxvo,  I  vol.,  inf*. 

Aut<  ur. 

AMÉRIQUE   DU   8UD 

Bolivie.  —  Ettud'oM  de  orografia  andina. 
Erftloifi'  tonei  y  awenrumeê  de  Sir  Marttn 
t  ofiHiff  en  /<»t  Ander  de  Ittinia,  frffuid'it  de 
lai  oh*rrtttftijnrt  »  t*.r^  medïdat  tttft*o$urtrtr4i«, 
|*or  Mr.  \,  P.  lia  rn  If  lier.  <'.4)mpilad.t«,  tradu* 
nil.i<«  >  precedida«  de  una  iiilrtMliiri  mn  ptir 
M.  V.  lUlIniin.  Ui  1*4/,  Otinna  na<*.  de  Innih 
iirM  mil,  K'*iadi*ktii-.i  >  Pro|ii.v«inda  geogniira, 
r*«Hi,  t  ^ol,  .'wii:»»  p. -,  in  *. 

Piimo  Ki«%«iR.  ^  La  indu*trta  en  Boltvia 
(priiiK-ra  pirti*  .  1^  P.17,  \K*'.*,  I  «o|.  <ii-3in»  p.), 
iiih  M.  V.  iUii.m«;(;. 

République  Ar^entlAe.  •  -  Co^rt  A^dilo 

Dt  iîtata^^TW.  —  l.Wru^ntmn.  Rir  »*'ttf  Ultitte^ 
Fir**n/e  II.  S<'»Iht.   l"'"»,  •    >ol.     .».>4  p.,    ml 

pri».  !..  *»  . 

«•  •  i\<'ri.«  II»*  «it   If*  1«  l<«*|>(ini<|ii«*  Arctitine  * 

Anu'ttio  df  la  ttu^r\i,n  ^jfnr'al  de  ettfidtftwa 
c»>r,rtfMittd>ente  at  at%'t,  i^'in.  Iliirno^  Air»""», 
1*'»,  Tomo  I    ii\ii-m  p   »  H    IJH  p.  ,  in-N. 

^MTi  MO  R.  r.tiiNi\g4.  Repuf'lfti  ar*i^ntinn» 
|Vriu/i li ''•/ ••  fif  n  tnrt'iiri  /'rriiir«<ii  y  «/ftt/o«. 
S*r  r  tu  f  wtt'»*  •riiini.i/>if/et,  Dut'ito^  Aire«,  l'»*V, 
I  »ol.     •»•.»  p    ,   ifi  S. 

\utf  ur. 

Republice  argealluâ.  —  f>>  ,'*«/'>  dr  Huimda 

■  %iil  l«-h  « 'ili>  il  «lu*«  «lo  «le  l*'>T  .  Pr.  |m  |m  oo<«. 
bu«n>»«  \ir»«  IV'».  I  %ol.     î  »|  p.>,  111  >» 

•  •    4».  •  .   I..'  I*    .«•  tA  U«  pi'  .  \  ar  Kr^      :  ■  1 


80 


OUVRAGES  REÇUS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


AUSTRALASIE 


Nouvelle- Galles  du  Sud.  —  Législative 
Assemhly  New  South  *Va/e»,1898.  Sea  Fisheries. 
Report  upon  Trawling  Opérations  of  the  coast 
of  New  South  Wales  between  Ihe  Manning 
River  and  gervis  Bay,  carried  on  by  H.  M.  C.  S. 
m  Thetis  »,  under  the  Direction  of  Frank  Par- 
nell,  Bsq.,  M.  P.,  logether  with  scientiflc  Report 
ou  the  Fishes,  by  Edgar  R,  Waite,  F.  L.  S. 
Printed  under  N*  3.  Report  from  Prinling  Com- 
mittee,  1  July,  1898.  Sydney,  1892,  45  p.  in-l 
(2s.  6d.).  —  1899.  Annual  Report  of  the  Depart- 
ment of  Mines  and  agriculture  New  South 
Wales  for  the  year  1898,  Printed  under  N*  1. 
Report  from  Printing  Comraittee,  3  August, 
1899.  Sydney,  1899, 1  vol.  (203  p.)  in4  (8  s.).  — 
1899.  Nineteenth  annual  Report  of  the  Depart- 
ment of  Lands,  beiny  for  the  year  4898.  Printed 
under  N*  4  Report  from  Printing  Gomittee, 
24  August,  1899.  Sydney,  1899,  iv-1 19  p.  in-4  (5  s.). 

NouTelle-Zélande.  —  Sew  Zealand.  Paper» 
and  Report  relating  to  minerais  and  mining, 
comprising  :  Statmenl  by  the  minister  of  mines. 
Report  on  the  goldfields.  Wardens'  Reports. 
Report  on  coal-mines...  1896,  1897,  1898,  1899. 

The  New  Zealand  mines  Record.  Issued  by  the 
mining  Bureau  ofthe  New  Zealand  Mines  Depart- 
ment, under  the  Direction  of  the  Hon.  A.  J.  Cad- 
man,  Minister  of  Mines.  Published  monthly 
(pr.  du  fasc.  [40  p.],  1  sh.).  Wellington,  vol.  I 
(sept.  1897-june  1898),  n"  2-12;  vol.  Il,  Aug. 
1898-july  1899,  n*'  1-12;  vol.  III,  n*«  1-5  (Aug.- 
déc.  1899). 

Report  ofthe  Department  offMnds  and  Survey, 
New  Zealand.  for  the  year  1898-99.  By  S.  P.  Smith. 
Wellington,  by  authorily,  1899,  1  vol.  (xxiii- 
275  p.)  avec  cartes,  in-4. 

(Agent  géDéral  de  la  Nouvello-Zélande.) 

The  New  Zealand  officiai  year-book  4899.  Pre- 
pared  under  instructions  from.  the  R.  H.  R.  J. 
Seddon,  premier,  by  E.  J.  von  Dadelszen,  regis- 
Irar  gênerai.  Wellington,  by  authority (London  : 
Byrc  and  Spottiswoode),  1899,  1  vol.  iv-702  p. 
avec  carte,  gravures  et  tableaux),  in-8. 

Samoa.  —  Louis  Vossion.  —  Les  îles  Samoa 
et  Varrangement  anglo-allemand.  (Extrait  de  la 
Revue  hebdomadaire).  Paris,  Pion,  1900,  2i  p. 

in-8. 

(Auteur.) 

RÉGIONS  POLAIRES 

The  Norv)egian  North  Polar  Expédition,  4893- 
4896.  Scientific  results.  Vol.  I.  (Memoirs  I,  p.  I- 


16,  3  pi.;  II,  p.  1-147,  3  pi.;  III,  p.  1-26,  2  pi.); 

IV,  p.  1-53,  2  pi.;  V,  p.  1-137,  36  pi.).  Published 

by  the  Frîdtjof  Nansen  Fund  for  the  Advance- 

ment  of  science.  Christiania,  J.  Dybwad.  1900, 

in-4. 

(GonsoU  du  Fridtjof  Nanten  Fund.) 

GÉOGRAPHIE   PHYSIQUE 

Ed.  Subss.  —  La  face  de  la  terre  {Dos  Antlitz 
derErde).  Traduit  avec  l'autorisation  de  Pauteur 
et  annoté  sous  la  direction  de  Emmanuel  de 
Margerie,  t.  H,  avec  2  cartes  en  couleurs  et 
128  fig.  Paris,  Colin,  19C0,  1  vol.,  878  p.  in-8. 

G.  Lbspaonol.  —  La  conception  actuelle  de  la 

géographie,   leçon   d'ouverture    du    cours    de 

géographie  professé  à  la  Faculté  des  Lettres, 

Lyon,  A.  Storck,  19  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

Otto  Bascrin.  —  Die  Entstehung  wêllenùhn- 

licher  Oberflâchenformen.  Ein  Beitrag  zur  Kly- 

matologie  (Sonderabdr.  aus  der  Zeitschr.  der 

Gesellsch.  f.  Erdk.  zu  Berlin,  Ed.  xxxiv,  1899, 

n"  3).  Berlin,  1900,  17  p.  in-8. 

(Auteur.) 

Prince  Grigori  Stodrdza.  —  Exposé  des  lois 
fondamentales  de  Vunivers  fait  à  la  Société  astro- 
nomique de  France  (Société  astronomique  de 
France,  séance  du  7  mars  1900).  Paris,  1900, 
1  vol.,  88  p.,  in-8. 

GÉOGRAPHIE  MATHÉMATIQUE 

M.  FiORiRi.  —  Proiezioni  castographiche  cicloi- 
dali  (Estr.  dalla  Rivista  geografica  Ualianay 
anno  vui,  fasc.  iv,  1900).  Firenze,  12  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

A.  DE  Ret-Pailiiadb.  —  Société  de  géographie 
de  Toulouse.  Tables  à  quatre  décimales  des  loga- 
rithmes de  toutes  les  lignes  trigonométnques 
dans  la  division  décimale  du  cercle  entier,  Paris, 

A.  Hermann,  1900,  14  p.  in-8. 

(Autour.) 

GÉOLOGIE 

Geologiska  fôreningena  i  Stockholm.  Fôrhand- 
lingar,  (Band,  22,  h.  1,  n«  197,  jan.  1900,  68  p. 
in-8.  (Prix,  10  kr.  par  an). 

Bulletin  of  the  geological  Society  of  America. 

Rochester    (publisled    by    the  Society),  in-8. 

Vol.  XI,  1900  (p.  1-206). 

(Abonnement.) 


Le  gérant  :  P.  Bouchez. 


Coulommiers.  ^  Imp.  Paul  BRODARD. 


L/_- 


n 


Notes  sur  la  distribution  des  plantes 

en  Sibérie  et  dans  I^Asie  centrale 


Lft  iTtHi^rraphie  de  I^Asie,  depuis  le  rivage  de  rocéan  (jlacial  Arctique  jusqu'au 
«^r^ot  M'ptenirional  des  plissements  himalayens,  pourrait  s*établir  d*apn*'s  les 
r^^'ioos  naturelles  lK>taniques;  nulle  part,  i^eut-étre,  sur  la  surface  de  notre 
•*'**l^.  U  iréofrrapliie  botanique  n  oflre  un  aussi  réel  intérêt.  Nous  allons  essayer, 
.  après  quelques  données  sommaires,  d  étudier  la  physionomie  caractéristique 
-  cr»  diverses  récrions  botaniques. 


I.  —  La  toundra. 

Toat  d  abord,  la  zone  arctique,  limitrophe  de  Tocéan  Glacial  Arctique, 
.rr^éfoe  oniforme  dans  ses  types  constitutifs  sur  les  trois  continents  euro|N'en, 
««utique  ri  américain,  depuis  la  Laponie  jusqu*au  détroit  de  Berinfr  et  depuis 
^  drinMt  de  Berinjr  jusqu'au  (ir^nland*  signalée  par  Tabsence  de  formes 
êfb«irp«reotes,  désignée  localement  sous  le  nom  de  tonndra^  qui  nous  senira 
•  qualifier  cette  lone. 

I*  l'mif'frmité  flm  liUoral  arctique  dans  Irx  irai»  continents.    -  Prenons,  par 

uviple^  uo  des  genres  les  plus  considérables  parmi  les  lichens,  le  genre 

■«ic^nttf.  En  dehors  d*espèces  absolument  co8mo|K>litos,  comme  le  Cladonia 

"l'^JimSa  et  le  Cladonia  tquamota^  nous  trouvons  vingt  espaces  fréquentes 

iA«  lr#  ré«ioos  boréales.  De  ces  vin^t  espèces,  une,  le  Cladonia  gracili»^  est 

a  toutes  les  terres  arctiques  et  antarctiques;  six  espè<*es  :  Cladonia 

/\    lepidota^    (\    cenotf^a^    C,    comucopioides^    C.    Mlidiflora    et 

é^f'jrwnM,  sont  communes  à  rEuro|H\  ii  TAsie  et  à  TAmériquc  boréales,  ('ne 

''Kv^r.  le  i'iadomia  Mubté/uatnoM^  m*  trouve  en  Europe  et  en  .Vmérique  (proba- 

*m»ot  «UMi  en  Asie;  il  doit  y  avoir  là  simplement  une  lacune  dans  les  her- 

.  -^r»  .  et  sept  espèces  :  C.  fimhriata^  C  chordatis,  (\  comuta^  C.  ecmonjna^ 

'-fmmnfm^  C.  fmrcaia^  C.  itriata^  ont  été  recueillies  à  la  ff>is  dans  VK^ui 

.-  «>ale  et  «Un*  l'Amérique  boréale.  Une  seule  es|»èce,  le  Cladonia  divulsa^  est 

1^   •«4«»a»»«ic    II  8 


I.- 


82  G.  SAINT-YVES. 

spéciale  à  l'Asie,  et  trois  espèces,  les  Cladonia  crispatay  C.  acuminata  et 
C.  digilaia^  sont  spéciales  à  rAmérique*. 

Si  des  Cryptogames  nous  passons  aux  Phanérogames,  en  comparant  parti- 
culièrement la  presqu'île  des  Tchouktschis  (Asie)  et  la  presqu'île  de  TAlaska 
(Amérique),  nous  ferons  des  observations  similaires.  Par  exemple  dans  la 
famille  des  Renonculacées,  le  genre  Thalictrum  est  représenté  par  une  seule 
espèce  dans  la  zone  arctique  de  ces  flores,  et  cette  espèce,  le  Thalictrum  alpinum, 
est  commune  au  littoral  américain  et  au  littoral  asiatique.  Le  genre  ylnemon^  est 
représenté  par  trois  espèces  en  Asie  et  par  trois  en  Amérique  ;  deux,  V Anémone 
parviflora  et  1*^4.  Rtchardsoniiy  sont  communes  aux  deux  régions.  Dans  la 
famille  des  Crucifères,  quatre  espèces  du  genre  Draba  dans  la  toundra  de 
l'Alaska,  trois  espèces  dans  la  presqu'île  des  Tchouktschis;  or,  le  Draba  alpina^ 
le  D.  Btellata  et  le  D.  incana  se  retrouvent  dans  les  deux  flores;  une  espèce 
du  genre  Cardamine  en  Alaska,  deux  espèces  dans  le  nord-est  sibérien,  et 
l'espèce  sibérienne,  Cardamine  bellidifolia ^  se  rencontre  dans  la  toundra 
américaine.  Dans  la  famille  des  Rosacées,  genre  Potentilla  :  Potenlilla  gran- 
diflora,  P.  sibbaldia^  P.  dissecta,  en  Amérique;  Potentilla  grandiflora^  P,  sib- 
baldia,  en  Asie.  Famille  des  Légumineuses,  genre  Astragalus  :  Aslragalus 
frigiduSy  A,  alpinus,  Alaska;  A,  frigidus^  presqu'île  des  Tchouktschis.  Nous 
pourrions  multiplier  les  exemples  qui  prouvent  l'uniformité  de  cette  flore 
arctique  dans  les  trois  continents  '. 

2*  Limite  de  la  végétation  arborescente.  —  La  limite  de  la  végétation  arbo- 
rescente qui  est,  en  même  temps,  la  limite  méridionale  de  la  toundra,  est  très 
variable.  M.  Karl  Roder,  qui  a  étudié  avec  beaucoup  de  soin  la  question, 
montre  que  les  forêts  s'étendent  beaucoup  plus  au  nord  en  Sibérie  que  dans 
le  continent  américain;  leur  limite  septentrionale  serait  le  72''50'  de  Lat*  N. 
en  Asie  (rive  orientale  de  la  Khatanga,  d'après  Stadling),  et,  seulement  le 
65*  de  Lat.  N.  en  Amérique.  Mais  il  ne  faut  jamais  donner  une  valeur  absolue 
à  ces  définitions  de  limite.  Ainsi,  dans  le  nord  de  la  Russie  d'Europe,  la 
limite  forestière  est  presque  celle  du  rivage  arctique,  puis,  elle  descend  plus 
au  sud,  s'infléchit  en  formant  un  vaste  golfe  dont  l'estuaire  de  l'Obi  est  le 
centre,  et  qui  est  entièrement  abandonné  à  la  toundra,  pour  remonter, 
ensuite,  plus  au  nord  dans  le  bassin  de  la  Lena,  tandis  que  les  rivages  du 
détroit  de  Bering  sont  de  nouveau  exclusivement  occupés  par  la  toundra. 

Middendorf  attribue  le  recul  constant  de  la  forêt  à  de  fréquentes  gelées  qui 
se  produisent  pendant  Tété,  et  il  se  base  sur  cette  observation,  assez  juste,  que 
dans  le  bassin  de  la  Lena  où  se  trouve  le  pôle  du  froid,  la  limite  des  arbres 

1.  Waioio,  MonograpMa  eladoniarum  universalis,  in  Acta  Soc.  pro  fauna  et  flora  fennica^  XIV, 
§897.1898,  p.  1-268.  Abbé  Hue,  Lichenes  exotico»...  Nouvelles  Archive*  du  Muséum,  y  série,  T.  II. 

2.  F.  Rurtz,  Die  Flora  des  Chilcotgebieles;  du  même,  Die  Flora  der  TschukUchenhalbintel^ 
in  Engler*s  bolanischen  Jahrbùchem,  i89i;  Kjellroan,  Die  Phanerogamen^  in  Flora  an  der  asiatischen 
Kuste  der  Benng  StroMse  (RétuUaU  êcientifique»  de  VexpidUion  de  la  Vega\  Lief.  V,  VI.  1883. 


MSTMH-nitS  DK!»   PLANTES   KN  SIRËniK    ET    KN  ASIE  CENTRALE.  M 

'•1  plot  •eptentrionale  que  dans  le  bassin  Je  l'Obi  ou  de  riénisséi,  uù  l'Iiiver 
'•t  puurUal  moins  rifroureux.  Elisée  Reclus  serait  porta  (ainsi  que  Schrcnrk 
rt  Rirhanlsoni  à  supponrr  une  modification  du  climat  de  ta  Sibérie  septon- 
iniinalf  depuis  plusieurs  si^clfs.  M.  Karl  Rodfr,  qui  rejette  avec  juste  raiiton, 
I  nH>n  »ri*,  celle  hy|NiUH'-se  du  refruidissemciit,  donni'  l'explication  la  plus 
;UumMc  de  celte  variabilité  de  la  frontière  de  la  toundra  et  de  la  furêl  :  ce 
-«I  le«  vents  du  nord,  soufQant  en  tempéle  pendant  l'été  et  venant,  par  rnn- 


w^ueol,  de  roréan  (iUrial,  i(uî  drssvohent  les  jeuneii  plants,  détruisent  les  bou- 
•|urt«  d*art»re4  isolés  —  |>eul  être  au!t>i  orrnflionnent  len  t;eléi'3  estivales  dont 
(■«lie  Hiddendorf,  re  qui  réunirait  les  deux  expliralion».  Or,  rien  n'enl  plus 
irrryuli^r  qu*  l'action  du  *enl;  elle  s'exerce  plus  ou  moin^  selon  la  forme  du 
terrain,  l'orientalion  des  vallée»,  le  dis|M)silif  de  la  forint;  de  là  les  piinuositéit 
4r  tuAn  li|roe-limilF  *. 

•*  Formn  Ijfpet  de  la  lomtilra.  —  1^  toundra  n'implique  jwis  nécessaire- 
•e«t  ane  plaine  presque  de  niveau  nvec  l'océan,  un  ninn-<  afre,  rorniiie  on  le 


8i  G.  SAINT-YVES. 

lit  dans  certaines  géographies.  M.  Charles  Rabot  a  montré  notamment  que 
dans  la  presqu'île  de  Kola»  la  toundra  est  souvent  une  montagne  s*élevant  au- 
dessus  de  la  limite  supérieure  des  forêts.  Sur  une  partie  du  littoral  de  Tocéan 
Glacial  Arctique,  les  collines  ondulées,  les  plateaux  avec  vallons  intermédiaires 
caractérisent  le  paysage  '. 

Ce  n'est  pas,  non  plus,  Tabsence  des  végétaux  phanérogames  qui  serait  le 
signe  distinctif  de  la  toundra.  Dans  la  presqu'île  de  Taïmir,  on  relève  dix 
genres  et  vingt  et  une  espèces;  dans  la  toundra  à  mousses  de  la  presqu'île  des 
Tchouktschis,  M.  Kurtz  signale  dix  genres  et  dix-huit  espèces;  dans  la  toundra 
à  lichens  de  la  même  région,  dix-neuf  genres  et  vingt-six  espèces.  Le  même 
auteur  décompose  la  presqu'île  des  Tchouktschis  de  la  façon  suivante  :  1^  rivage 
de  la  mer;  2''  plaine  littorale;  3""  limite  septentrionale  de  la  zone  florale; 
4®  toundra  à  mousses;  S""  limite  des  pierres,  collines  pierreuses;  6**  toundra  à 
lichens  ou  toundra  pierreuse. 

11  y  a,  en  effet,  deux  types  de  toundras,  la  toundra  où  prédominent  les 
mousses,  toundra  plutôt  marécageuse,  et  la  toundra  où  prédominent  les  lichens, 
toundra  plutôt  pierreuse.  Dans  la  toundra  à  mousses,  les  phanérogames  sont 
représentés  par  une  espèce  de  la  famille  des  Rosacées,  une  espèce  de  la  famille 
des  Valérianacées,  une  espèce  de  la  famille  des  Composées,  une  espèce  de  la 
famille  des  Ëricacées,  une  espèce  de  la  famille  des  Empétracées,  six  espèces 
de  la  famille  des  Salicacées,  une  espèce  de  la  famille  des  Bétulacées,  deux 
espèces  de  la  famille  des  Juncacées  et  quatre  espèces  de  la  famille  des  Cypé- 
racées.  Dans  la  toundra, à  lichens,  nous  trouvons,  comme  phanérogames,  un 
Crucifère,  trois  Caryophyllacées,  cinq  Rosacées,  une  Caprifoliacée,  six  Com- 
posées, deux  Ëricacées,  une  Crassulacée,  une  Primulacée,  une  Gentianée,  une 
Diapensiacée,  une  Salicacée,  une  Mélanfhacée,  trois  Juncacées  '. 

Notons,  en  outre,  que  Cari  Millier  a  relevé  dans  la  flore  de  la  presqu'île  des 
Tchouktschis  75  espèces  de  mousses  '. 

n.  —  La  taïga. 

La  zone  que  nous  trouvons  au  sud  de  la  toundra  est  la  taïga,  la  zone 
forestière,  qui  s'étend  sans  interruption  de  l'Oural  à  l'océan  Paciflque  sur  un 
espace  immense,  constituant  la  masse  forestière  la  plus  considérable  du 
monde.  Remarquons,  tout  d'abord,  que  cette  même  zone  forestière  se  trouve 
immédiatement  après  le  littoral  arctique,  et  sur  le  continent  européen,  et  sur 
le  continent  américain.  Il  v  a  différenciation  dans  la  nature  des  essences- 
frontières.  En  Scandinavie,  en  Islande  et  au  Grônland,  nous  dit  M.  Charles 

1.  Rente  générale  de  botanique,  VIII.  iKyti,  p.  3«:j-ll8. 

2.  Kurtz,  op,  cit. 

3.  Cari  Mùller,  Botanisrhes  Centralblatt,  Bd.  XVI,  !R83,  p.  1-17. 


Itt^TRIBITM»    Ued   PLANTK^  ES   SIBËHIK   ¥.7  KN  A.-ill^  Cl^NTHALK.  NS 

lUbul,  U  limite  horizoDtale  et  verticale  de»  forets  enl  formt-e  psr  des  bou- 
Iraux.  En  Laponie  et  en  Finlamlr,  Norriin,  qui  sutidivise  la  flore  lapune  en 
rreiiHi  alpine  et  r^>^iun  fitrcstiAre,  «listin^ue,  dans  ri'tle  rv^'itm  forestière,  une 
rrvion  de»  ronifj're!i  et  une  n'gion  îles  bouleaux,  et  il  ittVIare  que  la  liando 
rlruite,  rarartérisée  par  le  bouleau,  inar<|uc  la  tran^tion  entre  la  n^Rion  deii 
rttatSrtv»  et  la  répun  an'lique.  De  m^uie,  Kitilnian  établit  len  divisioriN  des 
runif^n'»  et  de;*  bouleaux  ;  Kcllfiren  fait  ohnerver  re  râle  de  transition  du  bou- 


Irâu.  et  en  ronelul  qui-  la  vt'xi-lali<in  du  Ih.uKmu  «erait  plulf'il  en  ndnlion  avec 
U  rniioa  |>«daire  qu'a\iT  la  n'::i<'n  alpine,  re  qui  expliquerait  l'nbM-nre  ou  le 
•Irtrloppement  lr>-«  n-^tn'iut  de  n-lle  rone  dnii5  le  rentre  de  rEuro[H<. 

En  Siltérie.  nou«  ne  ImuMin*  |.l»<  le  Imoh-nu  rtimme  e^wnre  U  plus  sepien- 
ln«nalf  de  la  tntg-i ,  nmio  le  niéirie.  />ii-ij-  t'fnrint  dans  U  SiU-rie  (tcriden- 
Ule  et  centrale,  i^tns  'Intirir.t  .|.in%  la  Sil«Tie  orif-nlale.  Sa  rroisnance  deve- 
oaot  plus  diffirile  au  nord  du  Ou*  ■]•■  Lai.  N.,  le  mêli'ie  «'y  pn-mte  mius  des 
formes  rabouerie't.  WWi-  fn.iilii  re  a  étr  t-tudire  av.'.-  vàn  par  Middenilorf 
^ui  a  donné  une  deM-riplion  |>illor<->qne  rt  \ivanle  de  retli*  tulle  île  l'arbre 


86  G.  SAINT-YVES. 

contre  le  vent  froid  de  Tocéan  Arctique.  Toutefois  la  trace  des  Bétulacées  a 
Textrème  nord  de  TAsie  n'a  pas  complètement  disparu,  puisque  la  famille  est 
représentée  jusqu'à  la  limite  la  plus  septentrionale  du  continent  par  le  Betula 
nana.  On  pourrait  supposer  qu'autrefois  il  y  a  eu  uniformité  du  Cap  Nord 
européen  au  détroit  de  Bering,  que  la  forêt  arctique  était  essentiellement 
une  forêt  de  bouleaux,  et  que  des  conditions  climatologiques  diOérentes  ont 
réduit  les  bouleaux  à  une  espèce  naine,  les  refoulant  plus  au  sud  dans  la 
taïga,  tandis  que  le  bouleau  se  maintenait  dans  la  zone  primitive  en  Europe. 
Cette  hypothèse  coïnciderait  avec  la  théorie  d'Andersson  sur  l'histoire  de  la 
forêt  Scandinave;  d'après  le  savant  botaniste  suédois,  les  plus  anciennes 
forêts  Scandinaves  post-glaciaires  étaient  constituées  par  le  bouleau  avec 
quelques  saules  et  le  genévrier  commun;  ce  n'est  que  plus  tard  qu'apparurent 
les  conifères,  puis  le  chêne  et,  en  dernier  lieu,  le  hêtre.  Le  rôle  du  bouleau  est 
encore  considérable  dans  le  paysage  sibérien  ;  nous  le  verrons  à  la  limite  méri- 
dionale de  la  taïga  composer  la  zone  de  transition  entre  la  forêt  et  les  steppes. 

En  dehors  du  mélèze,  les  conifères  sont  représentés,  dans  la  taïga,  par  les 
Aroles  {Pinus  cembra),  les  Pesses  {Picea  obovata),  et,  au  sud,  par  le  sapin  de 
Sibérie,  espèce  spéciale  à  ces  régions  {Abies  pichta  ou  sibirica)  et  le  Pinus 
sylvestris.  Il  est  assez  difficile  d'établir,  dans  la  forêt  sibérienne,  cette  subdivi- 
sion en  zone  des  pins  et  en  zone  des  sapins  que  précisent,  en  Scandinavie  et  en 
Finlande,  Norrlin  et  Kihlman;  toutefois,  comme  en  Laponie,  le  pin  s'étendrait 
plus  au  nord  que  le  sapin;  cette  particularité  paraît  à  peu  près  constante*. 

Dans  les  forêts  de  conifères  de  la  Dalécarlie  et  du  Norrland  (Scandinavie), 
Nilsonn  et  Norrlin  reconnaissent  plusieurs  types  :  landes  de  pins  (pineta  cla- 
dinosa)  avec  des  lichens,  des  bruyères  et  quelques  graminées;  les  forêts  de 
transition  (pineta  cladino-hylocomiosa),  où  les  mousses  accompagnent  les 
lichens;  les  forêts  de  pins,  riches  en  mousses  [pineta  hylocomiosa),  les  forêts  oii 
les  pins  sont  mélangés  aux  sapins  {pineta  abiegna  hylocomiosa)  qui  constituent 
le  passage  aux  forêts  composées  uniquement  de  sapins  {abiegna  hylocomiosa)  \ 
puis,  les  forêts  de  sapins  à  nombreuses  graminées  {abiegna  graminosa)  ;  enfin 
les  forêts  marécageuses.  Il  est  certain  que,  lorsque  la  taïga  sera  mieux  con- 
nue (il  ne  faut  pas  oublier  qu'elle  est  la  partie  la  moins  explorée  de  la  Sibérie), 
on  y*reconna!lra  des  subdivisions  de  ce  genre  :  par  exemple,  la  forêt  inondée 
où  la  base  des  cèdres  sibériens  {Pinus  cembra)  repose  dans  l'eau  d'une  façon 
permanente,  type  fréquent,  notamment,  dans  le  bassin  de  la  Tara;  la  forêt  où 
le  sol  est,  en  réalité,  une  toundra  à  mousses;  la  forêt  de  mélèzes  clairsemée  de 
la  frontière  septentrionale  ou  la  forêt  de  sapins  clairsemée  avec  îlots  de  bou- 
leaux, de  la  frontière  méridionale,  etc.  Diverses  causes  modifient,  du  reste,  le 

1.  C.liarles  Rahot,  op.  cit.;  !)rii<le.  Manuel  de  fféoffiaphie  botanique,  trad.  fr.,  p.  382-3S4;  Andcrs- 
son,  Stenska  v'ixlvârldens  hisloria,  Stockholm,  1R%,  d'après  les  Annales  de  géographie;  Kihlman, 
Pflanzenb'ologisrhe  Studien  aus  Russiich  Lappland^  18'JO;  Norrlin,  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
de  géographie  de  Finlande  (Travaux  géographiques  esécutés  en  Finlande), 


DlâTIIlBl  TKiN   lies  HLANTKS  BN  SIBÈRIK  KT    EN   ASIE  CENTRAU:.  «7 

fm}s^r.  Daos  la  vue  reproduite  ci-dessus,  d*aprè8  une  photofrraphie  de 
■•  Charles  Rabot,  Ttle  est  recouverte  d*arbres  feuillus;  à  I  epo€|ue  des  tiion- 
4atioos  les  eaux  TeDYahissent,  aussi  la  végétation  a-t-elle  un  faciès  plus  méri- 
4M»nal  à  cause  des  alluvions  et  des  graines  provenant  de  Tamont. 

Peul-on  tracer  la  frontière  méridionale  de  la  taîgal  C'est  là  une  question 
^â  ne  manque  pas  d'intérêt;  nous  allons  essayer  d*y  répondre  pour  une  partie 
Ar  la  Sibérie  occidentale.  On  peut  dire  que  le  chemin  de  fer  transsiliérien  est, 
4an«  la  Sibérie  occidentale,  depuis  Tcheliabinsk,  où  il  débouche  de  TOural, 
jiiM|u*a  Kolyvan  et  à  TUbi,  hors  de  la  taiga;  ce  qui  nous  donne  une  première 
limite  positive;  toutefois,  la  intga  en  est  plus  ou  moins  rapprochée.  Entre 
Katn^W  et  TObi,  la  voie  borde  la  forél  et  donne  par  suite  la  frontière,  fn>nlière 
^i  corres(K>nd  au  5.V  de  Lat.  N.  Entre  Kainsk  et  Petropavlosk,  cette  fron* 
lièrr  est  reportée  au  56*,  pour  se  rapprocher  et  redescendre  plus  au  sud, 
jusqu'à  Tcheliabinsk,  presque  à  la  hauteur  du  .%.>.  Entre  l'Obi  et  l'Irtych,  la 
f*rijf«  se  présente  surtout  sous  l'aspect  de  forêt  inondée  ou  manVageuse. 


m.  —  Les  steppes*. 

Apri*s  la  Uihja^  la  troisième  zone  liotanique  de  la  Siliérie,  non  moins 
rteodue  que  celle  des  forêts  et  plus  importante  au  point  de  vue  économique, 
e«l  c<-lle  di's  slep|M's.  Et  il  e>t  &  remarquer  que,  si  nous  donnons  un  coup  d'cril 
C«*oéral  à  la  carte  du  frbdH*.  nous  retrouverons  cette  zone  dt*s  steppes,  succé- 
dant a  la  zone  forestière,  aussi  bien  en  Kurop4«  et  en  Amérique  qu'en  Asie;  la 
rf»fK«»rdance  dans  les  trois  continents  subsiste  toujours.  La  seconde  obser- 
lalion  |M»rt««ra  sur  les  différences  visibles  entre  «liverses  caté^'ories  de  stcppen 
qu'il  e%l  indis|M*nsablr  de  déterminer.  Tout  d'aliord,  zone  de  transition  entre 
ta  Mi^det  h>^  steppes  proprement  dites,  car  la  nature  ne  procède  jamais  pnr 
lioci4l«  :  lei%  tie/t/t^ê  a  bouleaux.  Le  chemin  de  fer  traiissibéri<*ii,  de  Tcheliabinsk 
«  robi,  tra\<*rse  entièn^ment  crtte  zone  des  steppes  à  b4»uleaux,  de  Test  à 
lottfl*^!.  (Quelques  cotes  altimétriques  précisenmt  le  ni\ellement  d(*s  stepp4*s  à 
bouleaui  :  llia«.  dans  l'Oural  orient«il,  tHO  mètres  ;  Kouriran,  8H  m.  8;  iVtro- 
pa«b»«k«  144i  m.  2;  rirt\c|i,  au  paît  du  chemin  dt*  fer,  Iti  m.  HO;  Om^k, 
H|  iD.  9ir»;  Kainsk,  122  m.  M;  Krivochtchokovo,  sur  l'Obi,  121  mètres. 

I^s  Iniuleaux  s4»nt  irrou|N's  par  bosipiets  de  dix,  quinze,  vingt  arbn^s,  sou- 
vent a«MK*iés  a\f*c  d«*s  ln*mblc^;  iU  constituent  parfois  d<*s  bois  d'un  à  deu:i 
kilométrer  d«*  biiiuucnr.  lUtiis  c'<*s|  IVxcrption.  \a*  type  de  s|f|qH*  a  bouleaux  est 
4'auiant  plu«  compl<*l  qm*  li*%  bosqurts  dt*  ImmiI(mu\  sont  plus  rapprochés;  tel 

1    i  «I  fkiriii  itl  «  rr'.f 'il   i«',i>r>   la   ir«'»    r<  iiiir-iii  tl>i«    n.       •.  ii-*iif    «tii!(.«-ti  {ur  <lii  |>riifr«%rtir 


Kg  G.   SAINT-YVES. 

est  le  cas  autour  de  Kourgan  et  au  sud  de  Petropavlosk.  Le  long  des  cours 
d^eau,  ou  auprès  des  lacs  très  abondants  dans  les  districts  de  Petropavlosk  et 
de  Kokchetav,  on  observe,  en  outre,  des  groupes  de  saules  ou  de  peupliers 
{Populus  nigrn^  P.  alba  et  P.  suaveolens).  Le  sol  des  steppes  à  bouleaux  est, 
en  général,  très  fertile;  dans  la  région  de  Tcheliabinsk,  Kourgan,  Ichim,  en 
partie  Petropavlosk,  il  est  essentiellement  constitué  par  de  la  terre  noire,  du 
tchernoziom^  comme  dans  les  steppes  du  midi  de  la  Russie;  dans  le  district 
d*Omsk,  le  sable  argileux  domine;  enfin,  entre  Omsk  et  TObi,  s*étend  la 
région  lacustre,  connue  sous  le  nom  de  steppe  de  Baraba,  mais  qui  rentre 
dans  la  catégorie  des  steppes  à  bouleaux. 

En  parlant  de  la  taïga^  nous  avons  établi  la  limite  septentrionale  de  la 
steppe  à  bouleaux  dans  la  Sibérie  occidentale;  il  nous  reste  à  établir  sa  limite 
méridionale.  La  steppe  de  Baraba  est  à  peu  près  comprise  entre  le  55^  et  le 
52''  de  Lat.  N.  ;  dans  la  steppe  à  bouleaux  du  district  d'Omsk,  que  j'ai  parti- 
culièrement étudiée,  la  limite  septentrionale  se  trouve  sur  le  oG""  de  Lat.  N.  et 
la  limite  méridionale  sur  le  53"  (à  peu  près  la  limite  du  district);  on  peut  dire 
que  le  district  d'Omsk  est  entièrement  compris  dans  la  zone  de  la  steppe  à 
bouleaux.  Dans  les  districts  occidentaux  du  gouvernement  d'Akmolinsk,  les 
limites  sont  quelque  peu  modifiées  par  Texistence  d'une  petite  Suisse  sibérienne 
(en  miniature),  les  montagnes  de  Kokchetav,  où  des  groupes  de  conifères  vien- 
nent mêler  leurs  massifs  sombres  à  la  silhouette  blanchâtre  des  bouleaux. 

La  première  floraison  s'est  produite,  lors  de  mon  séjour  à  Omsk,  à  la  fin 
du  mois  d'avril;  c'est  une  Anémone,  V Anémone  païens,  qui  a  donné  le  signal 
du  printemps,  en  fleurissant  dans  le  bois  situé  au  nord  de  la  ville,  sur  la  rive 
de  rirtych.  Voici  quelques  données  météorologiques  sur  la  région  d'Omsk, 
d'après  les  observations  d'une  année  moyenne  faites  à  la  station  météorolo- 
gique  de  cette  ville  :  Janvier,  moyenne,  —  21^*, 8;  maximum,  —  20";  minimum, 

—  il®.* — Mars,  moyenne,  —  7*,7;  maximum, — 5";  —  minimum, —  26", 3.  — 
Avril,  moyenne,  +  1";  maximum,  +  1""»3;  minimum,  —  14%8.  —  Mai, 
moyenne,  -|-  10*,l;  maximum  +  26";  minimum,  —  5".  — Juin,  moyenne, 
+  15",7;  maximum,  +  29",8;  minimum,  +  2",9.  —  Août,  moyenne,  +  n",2; 
maximum,  +  30";  minimum  -}-  3".  —  Octobre,  moyenne,  +  3®,3;  maximum, 
+  16", 3;  minimum,  —  7", 6.  —  Décembre,  moyenne,  —  19°, 8;  maximum, 

—  l%7;  minimum,  — 38^3. 

Examinons  maintenant  les  formes  végétales  les  plus  fréquentes,  associées 
a  ce  type  de  la  steppe  à  bouleaux,  en  signalant  celles  qui  sont  communes  aux 
steppes  de  la  Russie  d'Europe  : 

Famille  des  Renoncularées  :  Thalictrtnn  minus.  Anémone' silvestris^  lianun- 
culusacris,  /{anunculus polj/anthemoSj  Adonis  vernalis,  se  retrouvent  également 
dans  les  gouvernements  de  Kherson,  Bessarabie,  Podolie,  Kiev,  Volhynie, 
Perm,  Kazan,  Samara,  Oufa  et  Urenbourg;  Pulsaiilla  païens  (une  forme 


IiL^TMUTIoN   DKS   PLANTES  EN  SIBKHIE  ET  EN  ASIE  CENTRALE.  Ht 

'  irarii*ri»liqutM  se  retrouve  dans  les  gouvernemenis  de  Bessarabie,  Perm, 
kuaii«  Sainara,  Oufa  et  Orenhonrg  ;  Cali ha  paluslrù^  une  forme  qui  se  trouve 
lan%  la  lone  arctique  aussi  bien  asiatique  qu'américaine  ;  Inopifrum  fitmar^ 
•dr%,  forme  commune  i  la  rc^ion  d*Om>k,  aux  rives  du  fleuve  Oural  et  à  la 
Mamlrhourte  ;  TnAUut  enropseuê,  se  retrouvant  dans  les  steppes  de  Sarepla 
U%  Volira). 

Famille  des  Poly^ralacées  :  Polygala  sibiricn  (Po^lolie,  Kiev,  Voihynie, 
<«mara.  Oufa,  Orenbourp). 

Famille  des  Caryophyllacées  :  (iypsophila  allisshna  (Samara,  Oufa,  On*n- 
î-"ijnr,  steppes  de  Sarepta  (bas  Volpi);  Stlf^ne  otiies{iouU*»  les  steppes  russes); 
^''^me  cktoramiha  (Perm,  Kazan,  Samara,  Oufa,  Orenbour^r,  Kberson,  Bessa- 
ribtr';  Silrtêe  rhcosa  (Kazan.  Samara,  Oufa,  Orenbourg,  Kberson,  Podolie, 
lt«-«vaiabie  ;  Silène  êihiriva  (Oufa,  Orenbourp,  Kberson,  Podolie);  Silène  irf>/- 
,  ^Miij,  forme  plus  spéciale  {frouvernemenls  de  Tanibof  et  de  Saratof);  Stellaria 
.r^tmtmeft  (toutes  lesstep|K>s  de  la  Hussie  d'Kurope). 

Famille  des  (jéraniaré4*s  :  fternninm  siifirinifn  (Sibérie,  Mon^'olie,  Mand- 
■-iMMirie,  Chine  bon*ale,  Ja|Nin,  Tibet  occidental). 

Famille  de?»  Légumineuses:  Aslraijnlus  hijjoglodts  (Perm,  Kazan,  Samara, 
<Mifa,  OrenlM»unr);  Oxt/intfns  ptlosn  (toutes  U*s  steppes  de  la  Hussie d'Kurope); 
Tfl'AtH9H  mohtnnum  «toutes  b*s  steppes  de  la  Hussie  dTuinqN*);  Thfoitum 
mj  tnaster^ 

Famille  des  Ro«*acéfî*  :  Sfiif\i*ti  fHf^ n'adula;  Sjin'uui  hiiftfrinfofitii  .SV/ik/iii- 
■  f'w  officinales  JVrm,  Kazan,  Samara,  Oufa,  Orenbourg,  Podolii*,  Kiev, 
\<dh\nie);  PolentUla  o/Mira  (tout<*H  les  steppes  de  la  Hussie  d^Kunqn*);  Poim- 
■'.  «j  aryenieti  (Perm,  Kazan,  t)ufa«  Samara,  Orenbourg,  Kberson,  Podolie, 
Ki«*%.  Volh\niei. 

Famille  ib*s  Hubiarérs  :  (iaittim  m'tnn  (  toutrn  b*»  strppes  de  la  Hussie 
d  Kuro|M*). 

A  r«*tte  liskte,  nous  ajoutt^ron?^  \v%  noms  de  (|u<*lques  autn^s  plantes  caracti*- 
ri^liques,  les  Artémisrs,  de  la  famiUe  des  Composées,  les  Sttpa  prnnata^ 
^Pr9famum  rmltjare^  i^ttèhptmuln  silurivn^  Lihum  MariOffon^  etc.  La  step|>e  à 
UMilraux  a,  surtout,  comme  on  a  pu  le  renian|uer,  de  grandes  affinités  avec 
U  «  stoppes  que  M.  Krai^nof  appelle  stepprs  pré-ouraliennes.  L'Oural  u\*s{ 
qu  lao  coubûr  <b*  eoniféres  entre  d(*ux  xom^s  steppiennes  similain*s. 

B.  ^  Stf/if^rt  Afin*   t't'ffffition  arhur»'yt  fnle  ri  nuit  Sfihfirt, 

Cetlr  seconde  zone,  que  n<>us  établi^MinH  dans  U*%  %ti»p|K»s  de  la  SilnTie  occi- 
drotale,  com*%|M»nd  aux  steppes  des  terns  noin*s  et  du  bi*'^*«  du  D**  Hidde, 
dao4  le  CaucaM*  <prin<*ip<ib*ment  step|M*4  riHraura>i(*nn«»^),  aux  >leppes  de 
trrtr  oi»irr  et  d*Ab%intbi-s  du  profe%M*ur  Kra^nof,  dans  sa  noiirc*  «nr  la  flore  de 


90  G.  SAINT-YVKS. 

rAltaï.  Eile  difTère  de  la  zone  précédente  par  Tabsence  des  bouleaux,  des 
trembles,  ou  autres  espèces  arborescentes  (sauf  dans  quelques  sporades,  par 
exemple  dans  les  islets  de  Tlrtych,  i  Semipalatinsk)  ;  elle  diffère  de  la  zone  sui- 
vante par  Tabsence  d^inflorescences  salines.  Salimite  méridionale,  dans  la  partie 
où  je  Tai  traversée,  était  le  cours  de  la  rivière  Aïas,  tributaire  du  lac  Balkach, 
c'est-à-dire,  environ,  le  48"  de  Lat.  N.  ;  elle  serait,  par  conséquent,  comprise 
entre  le  iS""  et  le  53".  Vers  Test,  où  elle  forme  les  parties  basses  du  système 
de  TAltaï,  elle  est  beaucoup  plus  riche  en  formes  végétales  que  vers  Touest. 
Quelques  énumérations  de  plantes  choisies  dans  les  familles  les  plus  impor- 
tantes du  règne  végétal  nous  permettront  d'établir  ses  afflnités  caractéristiques  : 

Famille  des  Renonculacées.  —  D'abord,  trois  formes  que  nous  avons  déjà 
étudiées  dans  les  steppes  à  bouleaux  et  qui  ont  une  aire  de  dispersion  consi- 
dérable :  Ranunculus  acris^  Ranunculus  polyanthemos  et  Pulsatilla  païens.  Les 
formes  que  nous  retrouvons  dans  les  steppes  de  la  Russie  d'Europe  sont  . 
Thaliclrum  minus,  commun  dans  les  steppes  russes;  Clematis  integrifolia 
^  (Kherson,  Bessarabie,  Podolie,  Kiev  et  Volhynie);  Ceratocephalus  orihoceras 
(Kherson,  Bessarabie)  ;>lcorii7um  anlhora  (Samara,  Oufa,  Orenbourg);  j4doiif$ 
wolgensis  (Kherson,  Bessarabie,  Podolie,  Kiev  et  Volhynie).  A  côté,  d'autres 
formes,  Cletnalis  glauca,  connue  aussi  sous  le  nom  de  Clematis  orientalis, 
répandue  dans  tout  le  Turkestan,  le  Caucase,  la  Perse,  la  Mongolie,  l'Hima- 
laya, la  Mandchourie;  Thaliclrum  isopyroïdes  (tout  le  Turkestan,  Arménie, 
Syrie,  Perse,  Afghanistan,  Himalaya,  etc.);  Ranunculus  pohjrhizos  (Russie 
d'Europe,  Sibérie,  Caucase);  Ranunculus  plalyspermus  (ïutkc^ihXï  et  Altaï); 
Ranunculus  auricomus  (Sibérie,  Russie  d'Europe  et  Caucase). 

Famille  des  Crucifères  (compte  de  nombreux  représentants)  :  Megacarpea 
/ae/tiia/a  (Dzoungarie,  Turkestan,  rives  de  la  Caspienne);  Sisymbriumjunceum 
(depuis  la  Trunsbaïkalie  jusqu'à  la  Hongrie;  en  Russie  :  Samara,  Oufa,  Oren- 
bourg,  Bessarabie,  Volhynie,  Kharkof)  ;  Erysimum  sisymbrioideSy  forme  plus 
désertique  (Altaï,  Sibérie  itiéridionale,  rives  de  la  Caspienne);  Erysimum 
amhejovskianum  (Mongolie,  Dzoungarie,  Daourie,  Oufa,  Orenbourg);  Ery- 
simum  versicolor  (Oufa,  Orenbourg,  Podolie,  Kiev);  Enjsimum  virgalum 
(Samara,  Oufa,  Orenbourg);  Meniocus  linifolius  (Samara,  Oufa,  Orenbourg, 
Kherson,  Bessarabie,  Podolie,  Perse,  Afghanistan,  Turkestan,  Caucase,  jus- 
qu'en Espagne);  Berberoa  incana  (de  la  Daourie  jusqu'au  centre  de  l'Europe); 
Alyssum  minimum  (Orenbourg,  Oufa,  Samara,  Kherson,  Bessarabie,  Podolie, 
Kiev,  Syrie,  Hongrie,  Roumélie,  Grèce),  etc. 

Famille  des  Caryophyllacées  (également  de  nombreux  représentants)  : 
Gypsophila  paniculala  (Oufa,  Orenbourg,  Kherson,  Bessarabie,  Podolie,  Kiev, 
jusque  dans  le  centre  de  l'Allemagne);  Gypsophila  Gmelini  (Mongolie,  Altaï); 
Dianlhus  crinilus  (Dzoungarie,  Turkestan,  Perse, Transcaucasie, Asie-Mineure); 
Dianthns  ramosissimus  (Orenbourg);  Silène  mulll/lora  (Samara,  Oufa,  Oren- 


mSTUlMTlON   IIES  PLINTBS  EN   SIBIvRIK  KT   KN  ASIE  <:KNTR\LE.  fl 

:-'unr.  sU'piies  tli*  Sarepta);  Silnîe  pt'ocHmhens  {T^mhot,  Saratof,  région  Volga- 
I^Ki»;  Sil^nr  abrrica  (Oufa,  Orenbourg,  Astrakhan,  Khersoii);  Silme  viscosa 
Tamara,  Kaian,  Oufa,  Orenbourg,  Tambof,  Saratof,  Kharkof),  etc. 

(^rlqoc»  faitA  raractéristiques  d«*coulent  de  cotto  énumératioii  --et  se 
rv|inMiuiraient,  si  nous  examinions  les  autres  familles  de  phan^rofcames. 
Ij^  premier  est  la  presque  complète  disparition  des  formes  arctiques  (dont  quel- 
|u«*%-uoes  figruraieiit  encore  dans  la  steppe  à  Imuleaux).  Dans  toutes  les 
•-*l«'cr%  mentionm*es  ci-dessus,  une  seule  se  retrouve  sur  le  littoral  an*lif|ue  : 
>  llamumculus  acrig,  et  encore  est-ce  une  espèce  dont  Taire  de  dispersion  est 
'••ciMjrrabie.  Au  contraire,  on  voit  apparaître  quelques  formes  de  contK^es 
■**«-ri«lioDales,  par  exemple,  de  Perse  et  de  Syrie,  etc.  On  a  pu  n*marquer 
'  j'ilrmenl  Ténorme  étendue  en  longitude  des  plantes  qui  constituent  la  flore  de 
.  •■-«  «Irppe^;  lH»aucoup  vont  d(*puis  la  Sibérie  orientale  jusqu*i  TEurope  centrale, 
\  it-|<|uefois  même  jusipi'à  TEspagne;  cVst  que  nous  nous  trouvons  dans  la 
«t  rilabli*  lone  steppienne,  dont  le  type  a  été  déformé,  dans  certaine  partie  de 
I  Kunqie,  |»ar  la  culture,  mais  qui  constituait  en  Eurofie,  et  en  Asie,  une  bande 
;  irallêle  à  la  lone  toundra,  à  la  lone  forêt.  La  steppe*  à  bouleaux  n'est  qu*un 
l%|M-  de  transition  entre  la  forêt  et  la  steppe,  comme  In  step|ie  saline  ou  sablon- 
ii«-u««*  que  nous  examinerons  ensuite  n*est  qu*un  type  de  transition  entre  la 
*^-|»|ie  et  le  désert. 

J'ai  décrit  pnVédemment  de  la  façon  suivante  le  type  de  la  steppe  .sans 
^••rétation  arborescente  et  non  »*aline,  entre  Semipalalinsk  et  Sergio|M>l  : 
«  pas  un  arbre  dr^n^^ant  ses  grands  bras  verdoyants,  pas  même  un  arbrisseau 
I  riMjpi,  recroquevillé,  si*  faisant  bien  p«*tit  df*vant  le  vent  niveleur.  Non, 
ri«-ii  qu'une  %aste  table,  toute  verte,  constellée  de  ci.  de  là,  de  Heurs  jaunes  ou 
•1  il»^mth<*«.  à  feuilla;:e  blanchi\tre  et  luisant,  qui  lui  font,  comme  un  tin  et 
«••\ftjx  tapis,  une  t|élicat«*  ré^iHo.  »  Plus  hiin,  la  strppi'  ontiulée  :  «  toujours 
i«-  même  tableau  :  la  st«*p|M*  av<*c  drs  ondulations,  des  moutonnements,  d«*s 
rn^m^r^.  Ijm  naturt^  a  épuiM*  tout  l«*  vert  de  sa  palette  pour  en  teindre  les 
#rrte«  de  tout«*s  cv%  Mvj^iw*^:  de  ci  de  là,  dans  les  criMix,  quebpies  flaques  dr 
jiune,  l«^  renoncub^s  s<»  groupant  i*n  bataillons  s('rré<%.  »  tVrst  la  st<*ppe  ^uo 
lij  |innt<*m|>«,  car.  au  co-ur  dr  Télé,  «die  n'ofl^re  plus  qu<*  ib»**  herix's  jaunies, 
r.«-ln«*s.  brdlé<*«,  un*'  imiii<*n*»ité  morne  et  comme  morte,  que  n'anime  plus  le 
'«don»  %ané  des  florai'^nn**. 

l>«  «tep|M*%  «alin**^  «*orre«»poiid«*nt,  dans  la  ré;:ion  qui  nous  f»crupe.  au 
;<dfr  iH»rd-e%l  de  rancidine  nier  nr<ilo-c.iHpirnne  dont  le  lac  lialkacb,  l'Ala- 
KfHil  et  b*  Si%*»\k-Ki»ul  %ont  le^  l«tniiins:  v\\v%  coinmencrut,  comme  je  l'ai  dit, 
au  «ud  de  SrrLM(q»<d.  r'<*%l-;iHlire  au  point  ou  on  lai^^*.  au  nonl.  rép:inoui«^M*- 


92  G.  S-VIOT-YVKS. 

ment  occidental  du  Tarliagataï,  le  plissement  le  plus  septentrional  des  Tian- 
Chan,  et  elles  s'étendent  jusqu'à  la  base  <lu  second  plissement,  l'Alataou 
dzoungare.  Le  sol  est  partout  recouvert  de  plaques  salines  qui  craquent  sous 
le  pas  des  chevaux.  La  terre  est  mélangée  de  cette  même  poussière  blanche  et 
la  modification  constitutive  du  sol  a  amené  une  modification  des  types  végé- 
taux. Les  formes  sont  plus  sèches,  plus  adaptées  à  ce  milieu  spécial  dont  elles 
prennent  la  teinte  grisâtre.  On  voit  apparaître  les  Rhubarbes  (Rheum)  aux 
rhizomes  épais,  plantes  absolument  caractéristiques  de  l'Asie  intérieure.  La 
famille  des  Frankeniacées,  complètement  restreinte  aux  steppes  salines  et  aux 
régions  désertiques,  compte  des  représentants,  le  Frankenia  kispida  et  le  Fran- 


keiiiu  pulverutenta.  Il  est  à  remarquer  que  ces  Frankeniacées  se  retrouvent, 
sous  une  forme  ou  sous  une  autre,  dans  des  régions  du  globe  qui  s'assimilent 
aux  steppes  salines  de  l'Asie  intérieure.  Dans  les  régions  salines  et  déser- 
tiques de  la  Perse  orientale,  dans  les  steppes  situées  entre  Bakou  et  Lankoran, 
ou  entre  Bakou  et  Pelrovsk  (Caucase),  le  Frankenia  hispida,  le  /'.  pulveru- 
tenta, YHi/pericopsis  persica  ;  en  Afrique,  dans  le  Karroo  de  la  colonie  du  Cap, 
a\-ec  le  Frankenia  levis,  le  F.  pulverulenta,  le  F.  hrebsii,  le  F.  nothria.  Dans 
les  déserts  australiens,  dans  les  régions  similaires  de  la  Patagonie  et  de  la 
Sonera  (Mexique),  dans  le  désert  du  grand  Lac  Salé,  aux  Etats-Unis,  des 
Frankeniacées  se  rencontrent  également.  Les  Tamarix  sont  aussi  des  plantes 
des  steppes  salines,  plantes  de  transition  avec  les  déserts  proprement  dits  : 
Tamarix  elongala,  T.  laxa,  T.  kispida,  T.  leptostachys,  T.  Palasii;  également, 
dans  la  même  famille,  le  Myricaria  germanica;  dans  la  famille  des  Zygophyl- 
lacées,  la  Sitraria  schoberi.  A  côté  des  Stalices  et  des  Salicornes  abondent 
diverses  espèces  d'Armoises. 


UISTMBITIOS  OKS  PL.\NTES  ES  SIBKRIE  ET  EN    ASIE  CENTIt^LE.  93 

IV.  —  Les  réglons  montagneuses  '. 

^  aroir  parcouru  ces  inimenses  et  monotones  steppes  qui  constituent 
la  partie  la  plus  importante  de  la  Sibérie  occidentale,  nous  voici  en  présence 
«ioM  puissante  chaîne  de  montagne  qui  barre  Thorizon,  diversifie  le  paysage 
et  réjouit  le  regard  par  la  variété  des  lignes.  C*est  TAlataou  dzoungare,  le 
«««»iid  plissement  du  système  des  Tian-i^han.  Nous  n'avons  fait  que  côtoyer 
lextrémité  occidentale  du  premier  plissement,  le  Tarlmgalaï;  nous  franchi- 
riHifl,  au  contraire,  TAlataou  dzoungare  d*uiie  façon  suffisante  pour  nous  rendre 
c«»aiple  de  sa  flore  et  de  sa  faune;  puis,  nous  trouverons  une  région  de  dunes 
«le  «able,  i  physionomie  désertique,  bonlant  un  fleuve,  Tlli,  et,  au  deli  de  ce 
flr«iTe«  une  nouvelle  chaîne  de  montagnes.  Cette  région  de  dunes  repn^senle 
un  «  Bosphore  »  géologique,  Tancien  détroit  qui  faisait  communiquer  la  mer 
aralo-easpienne  avec  le  golfe  dzoungare  (dépendance  de  la  grande  mer  inté- 
rieure asiatique):  la  chaîne  de  montagnes,  au  contraire,  est  le  troisième  plis- 
«emeot  des  Tian-Chan,  IWlataou  transilien,  et  les  plisisiements  montagneux 
»e  succéderont  maintenant  sans  interruption  jusqu'au  littoral  de  Tancienne 
mer  intérieure  asiatique  (aujourd'hui  la  Kachgarie)  :  Koungei  Alataou,  Ter- 
skei  Alataou,  grands  Tian-Chan  et  Transalaî  <ce  dernier  plus  i  l'ouest).  Nous 
aurons  donc  une  série  de  flores  de  régions  montagneuses  à  comparer  et  h 
rtmlier;  nous  les  examinerons  successivement  :  1*  au  point  de  vue  de  leurs 
élémeots  respectifs  mis  en  parallèle  ;  2*  au  point  de  vue  de  leurs  rap|H>rts  aver 
les  réfeioDS  naturelles  environnantes;  3*  au  point  de  vue  des  limites  altitudi- 
oales;  l*  au  |MMnt  de  vue  des  ré|>artitions  |»ar  %*ersants.  Ne  p4»uvant  examiner 
Uiutes  les  formes  qui  sont  en  nombre  considérable,  nous  prendrons,  romme 
rxeinple,  la  famille  des  Renoncu lacées,  les  mêmes  faits  S4'  rt^pétant  ou  à  peu 
prè«  dans  toutes  les  familles,  et  nous  établirons  des  tableaux  successifs,  selon 
l'excellente  méthode  du  professi^ur  Kra.nnof  dans  ses  études  sur  la  flore  d«*s 
Meppes. 

A.      -   Ktuth  rnmi»4tnihvr  dru  dtvertm  f^tfiotêS  mot^ayn^u^ra, 

Ti  11'  *«ii.  Afaiii'tm  ..     . 

.         >  .  prriMî »i<  1 1  i^ft fin 


I.  H*  tii.iii^  Liiu'iiti^  a. 


I  fh»t  ^1^  uhli*«-«  l«  rî  oo*  i.*rt;>>iir  t|r  Fr«it  hrnWu  «Itnt  le*  ptit  lirai |on«  «Ir  1*1  ni«rr*il^  «|r 
t,  lr«  n<*rr«  «tr  ll»tii-iiiwiix  <l.iri«  l.i  rrlidoii  »4  irriliii«)iir  ilr«  «ii\4ftr«f|r  Prjr\4|Hki,  lr«  n<»lirr^ 
•1'  Krtt»fHi#  «ur  \%  f  tr  •!«-  I  Util  r|  •!•  «  Tiin  c.han,  \t%  truiui  du  pnifr^^eur  rt  Jir.i«lrmiririi 
iL<«Cftliui*k^  «ur  U  Horr  fiAiiiiri' iinr  ri  prrpti-iirirnnc . 


94  G.  SAINT- YVES. 


Tian^Chan,  Alataou  . 

Alataou  dzoungare.     iransUien^Kounsei^Tershei,  Alai  et  Tfxm»a!at.        Pamirs.  ... 

Grands  Tian-Chan.  prépaminetinei. 


3.  Atragene  alpina. 

4.  Thalictrum  alpinum.^— i 

5.  Thalictrum  isopyroïdes.« 

6.  Thalictrum  fcetidum.-*- 

7.  Thalictrum  minus. 

8.  Thalictrum  simplex. 


1.  Thalictrum  trautvetterianum. 


9.  Anémone  silvestris.' 
10.  Anémone  biflora.— 


il.  Anémone  narcisRiflora.* 

12.  Anémone  albana. 

13.  Anémone  Falconeri.-— 
H.  Anémone  patens. 


1.  Anémone  coronaria.- 

2.  Anémone  ohtusiloba.* 


2.  Anémone  Tschernaewi.— 

3.  Anémone  Zerawschanica. 


2.  Anémone  Kostyczewi. 

15.  Adonis  vernalis. 

16.  Adonis  wolgensis. 


3.  Adonis  œstivaiis. 

1.  Adonis  a|ifnnina. 

17.  Ceratocephalus  orthooeras. 

18.  Ranunculus  «>q«»a*în° 

19.  Ranunculus  p^^y*****--" 


4.  Hanunculus  turkestanicus. 

5.  Ranunculus  01gn\ 

6.  Ranunculus  alpigenus. 
i.  Ranunculus  n^^;^^.^|j^ 


7.  Ranunculus  tenuilobus. 

8.  Ranunculus  aureopetalus. 

9.  Ranunculus  Sewerzowi. 


20.  Ranunculus  paucidentatus.. 
di,  Ranunculus  pedatus. 


22.  Ranunculus  pulchellus. 

23.  Ranunculus  plantaginifoiius. 

24.  Ranunculus  cymbalariœ. 

25.  Ranunculus  hyperboreus.— 


26.  Ranunculus  **'*"■— 

5.  Ranunculus  Alherti. 

27.  Ranunculus  "'""^•'' 


*3.  Ranunculus  Parairi. 


28.  Ranunculus  "^^"f"^"'^"" 

10.  Ranunrulus  rubrocalyx. 

29.  Ranunculus  f^'»''"" 

6.  Ranunculus  ^«f^^^p»»!''^ 

7.  Ranunculus  Brotherusi. 

30.  Ranunculus  «^^"'••- 


DISTRIBITIt»!  in:^  PLANTKS  KN  SIBBRIK  KT  EN  ASIB  OINTIIALK.  M 

Sans  prolonirer  cette  énumération  qui  nous  enlraiDerait  tr«*s  loin  et  devien* 
dniit  fastidieuv*.  on  voit,  |>ar  ces  exemples,  qu'il  existe  déjà  une  certaine 
iUflërenciatî(»n  entn*  TAlalaou  dzoungare  et  les  autres  plissenienls  des  Tian* 
Clhan,  el  que  la  difliiVenciation  est  plus  accentuée  encore  entre  les  plisse- 
ments centraux  de  ces  mêmes  Tian*CJian  et  le  proufte  de  TAlaî  et  du  Trannalal. 
(>a  différenciations  constatées  nous  amènent  à  rechercher  les  affinités  de  ces 
flcires  montafrneuses. 

i).         Affhnif^f  deg  flores  dru  nagions  moniagurusrn, 

lieux  formes  sont  communes  dans  TAlataou  dzoungare  el  ne  se  retrouvent 
pas  dans  les  autres  plissemenln  des  Tian-Chan,  le  Tkalictrum  fœlidum  et 
VAmemumeiHiient^  de  même  le  Itanuntulun  Cymhalaria*;  par  contre,  sept  formes, 
dont  nous  avons  constaté  la  présence  dans  le  Terskei  Alataou  ou  les  f^rands 
Ttan  tlhan,  ne  fi|rurent  fnis  dans  TAlataou  dzoun^ran*  :  Anemonr  comnaria^ 
.4.  ^Mmùlt^M^  Adonia  irtttraltn^  Ranunculuê  flrxicaMlis^  ft.  Alhrrli^  H.  rufonr- 
fmtlms  ft  IL  lirnlheruni.  LMwwiowr  paten$  i»st  une  forme  européenne  et  siln*- 
ri«*nnt';  «m  la  trouve  dans  les  plaines  de  la  Bessarabie;  nous  Tavonn  signalée 
4ut<Mir  d'Om^k;  elle  en!  fréquente  dans  rAllaî.  Le  Thnlictrum  ftrùdum  se 
retrouve  dans  le«i  steppes  cisraucasiennes,  au  nord  de  Piatip>rsk  et  aussi  tians 
1  Allai.  Au  C4intrairi\  YAnnnonr  ohtuêilofm  <*st  une  plante  alpine  que  Ton  voit 
au  Til»et,  dans  rilimalaya,  dans  les  provinces  du  Kansou  et  du  (Ihansi.  Ia^ 
liitmmmrmimn  rymfmtanit  m*  rattache  h  la  flore  de  la  SilxVie  et  de  rAmérique 
boréale;  on  la  signale  dans  T Altaï,  TAlachan;  le  ftantinrului  alln^rti  est  une 
f<»nne  alpine. 

Dans  le  jrenre  TroHtm$,  un  penre  très  répandu  en  SilwTie  et  en  Asie  centrale, 
fKms  soyons  le  TrotliuM  enro/urêis  v.  tongorirti^  espère  esHentiellenient  sibc*- 
rieoiie,  repn*sentée  dans  les  Tian-(ihan,  particulièrement  dans  TAlataou 
daooiifrare,  el  non  repn*sentée  dans  TAlal  et  le  Transalal;  au  contraire,  le 
TroUiM$  nMêaiicuê  a  une  aire  de  dispersion  considérable  dans  tous  les  plin- 
«emeots  que  nous  examinons. 

Parmi  les  At/milegia,  VAquilegia  nihirim^  si  fréquente  en  Siln^rie  rt  dans 
rAliai,  existe  aUmdamment  dans  TAIataou  dvoun^Mre  et  s<»  trouve,  quoique 
plus  rareroeol,  dans  les  Tian-Chan  centraux,  mais  nf»us  ne  constatons  pas  sa 
pr^aence  dans  rALii  ni  dans  Ip  Transalal;  VA/^uUrgia  riridiflora,  plante  de  la 
ilaboorie,  do  Tanpout  et  de  la  Chine,  existe  dans  TAlaî  et  Transalai  et  n  est 
ptts  siitnalée  dans  nos  autres  chaînes,  etc. 

On  peut  eatimer  que  le  Tarkantal  et  TAlataou  dzounxrare  sont,  de  tons  les 
pli«««fDeota  des  Tian-Chan,  ceux  dont  la  flore  a  le  plus  d'afflnités  avec  la  flore 
Mbériefine  et  se  compose  princi|)alement  d*éléments  steppiens.  Au  contraire, 
TAlal  el  le  Transalai  ont  des  affinités  avc^-  la  flore  tiln^taine  et  tanpoute.  Dans 


9«  G.  SALNT-YYES. 

leKoungei  Alataouet  les  grands  Tian-Chan,  prédominent  les  formes  steppiennes 
à  parenté  avec  celles  de  TAltaî  oriental,  tandis  que,  dans  les  admirables 
prairies  ou  dans  les  forêts  de  TAlataon  transilien  et  du  Terskei  Alataou, 
abondent  les  formes  alpestres.  C  est  dans  le  Terskei  Alataou  et  FAlataou  trans- 
ilien, que  Ton  trouve  surtout  :  Aquilegia  vulgaris,  Delphinium  elatum^  Delphi- 
nium  alpininum^  toute  la  série  des  Aconits  lAconithum  anihara^  A .  lycocUmum^ 
A.  napellus,  A.  rolundifolium^  Papaver  alpinum^  Viola  unifloray  V.  Syl- 
veslriSj  Gentiane  azurea,  G.  Riparia^  Aster  alpinuSj  Potentilla  nivalis^  Myosotis 
alpestriSy  Scutellaria  alpina,  fris  siberica,  toute  une  série  à'Allium^  des  primu- 
lacées  en  grande  quantité,  Primula  nivalis  et  autres,  des  tulipes,  sans  compter 
ces  géants  de  la  végétation  herbacée,  les  Eremurus^  qui  donnent  une  physio- 
nomie si  caractéristique  aux  pentes  des  montagnes.  Cest,  également  dans  le 
Terskei  Alataou  et  TAlataou  transilien,  un  peu  dans  la  partie  orientale  du 
Koungei  Alataou,  que  Ton  trouve  une  véritable  végétation  arborescente  :  au 
débouché  des  vallées,  les  Pommiers  sauvages,  les  Peupliers,  les  Trembles, 
les  Bouleaux,  les  Noyers,  etc.  ;  avant  les  prairies  alpestres,  de  splendides  forêts 
d*un  conifère,  le  Picea  schrenkiana  (par  exemple  dans  la  haute  vallée  de  la 
Karakolka,  Terskei  Alataou). 

C.  —  Versants  et  limites  altitudinales. 

Dans  TAlataou  transilien,  sur  le  versant  nord,  les  vallées,  perpendicu- 
laires à  la  ligne  de  crête,  se  terminent  par  des  cônes  d*alluvions,  extrême- 
ment favorables  i  la  culture,  où  ont  été  créés  tous  les  villages  russes  du 
district  de  Vierniy.  Même  dispositif  dans  les  monts  Alexandre,  prolongements 
du  Koungei  Alataou,  et,  par  conséquent,  dans  les  districts  de  Pichpek  et 
d*Aoulie,  Ata,  et  sur  le  versant  nord  de  TAlaï  (Ferghana).  Les  eaux  des  riviè- 
res sont  éparpillées  en  une  multitude  d'ariks  ou  canaux  d^irrigation,  qui 
achèvent  de  faire  de  ces  régions  des  territoires  propices  à  la  colonisation. 

Lorsque  cette  zone  des  cultures  est  franchie,  on  trouve,  au  débouché  des 
vallées,  des  bosquets  de  pommiers  sauvages  qui  se  maintiennent  jusqu^a  une 
altitude  de  1850  mètres.  Les  pommiers  sauvages  sont  surtout  groupés  sur  les 
rives  des  torrents,  tandis  que  les  pentes  des  montagnes  sont  revêtues  d*une 
végétation  herbacée  intense,  dont  certains  échantillons  atteignent  des  propor- 
tions considérables.  Au  delà  commencent  les  conifères  (Picea  schrenkiana)^ 
particulièrement  abondants  entre  2  000  et  2  500  mètres,  et  ayant  leur  limite 
supérieure  à  2  850  mètres.  La  dernière  région  est  constituée  par  des  prairies  à 
plantes  alpines  :  renoncules,  anémones,  aconits,  gentianes,  etc.,  qui  montent 
jusqu'à  3100  à  3200  mètres.  Ce  versant  septentrional  de  FAlataou  transilien  a 
une  physionomie  alpine;  la  même  observation  parait  devoir  s'appliquer  au 
versant  septentrional  des  monts  Alexandre. 


IH-rHlBITION  !»»:>   PI,A>TI-:>   us  ï^lHKHII-:   KT   EN  A>IK   i IHNTHALK-  n 

Au  rontraire,  «ur  le  versant  méridional  <le  l'.VIataou  traosilien,  la  vrgrta- 
Uim  arUircttccnlc  tlisfiarait  pr<>M]ue  roiiiptMrmpnl,  et  aux  formeR  alpines  se 
■ubitliluonl,  dan»  Ipa  inUumfirn,  des  forint»  pssrntii-lltMiirnl  stpppifnnps.  La 
tran!>f<irmalic>n  f^l  tn'-K  l>ruM)ui>  <'t  tn-s  ih-IIp;  niillr  |tart  dans  rcttr  partir  de 
I'Amp  ri-ntralr  i-llf  n'est  aussi  visible.  Sur  le  ven.anl  septentriunal  du  Kouiipoi 
AUlaou,  nous  retrouvons  les  fort^ls  de  roniféres  et  les  furines  alpines,  mais, 
sans  la  xme  préliminaire  «les  rônes  ilalluvions  h  ruitun's  cl  îles  Itols  de  |Kira- 


ipurf*  «au\aL'e«.  Kn  rrtnnrlie,  piir  rxeniiile  datl^  I»  vnllrt-  de  la  Moreké, 
rvitlent  de  vrrilaldes  foriMs  vierges  avec  des  ronîfères  de  IM-Ile  dimension;  ils 
«■  mainlirnnenl  entre  I  KtH)  el  2S0O  mitres,  et  la  limite  des  pâlurnges  à 
l'Unité  alpines  |»ar.ilt  être,  ronime  dnits  l'Alalaou  traiisilien,  de  DlOO  A 
JïW  mèlreH.  Sur  le  versant  méridion.il  du  Kouni><'i  Alolaou  reparaît  la  vé)jé- 
talH>n  «lefipirnne. 

Marnes  di^[MI<<lili^s  dans  le  T>-rokei  Alataou  :  fon'l^  et  fornii">  nl]>iii<-s  nur  le 
«f  r*jnt  nonl.  fl>^tle^  steppi<'nit<'>  -ur  le  \er-anl  Mid.  Les  (''•iiid'-n-.  Miiit  parti* 
tuli<-r«>fflpnt  alM>nd.iiits  entre 'J  KHt  el  2  M  il  nitln-.;  <.ii  Ironie  emore  des 
|.Unle«  alpine-,  ou  -«leppieime^  *-n  11<-nrs  à  d<-s  altitude-,  de  :i.l>  lt,:t  1 110  il  même 
J.'iJMl  inftre*.  Il  \  a  une  irrandc  >iniilituile  au  |  oint  de  \ue  l>ot.ini<|ue  entre  le 
Irnkpî  Alalaou  et  I'AIsIaou  trnnvilien.  D.ins  lr«  urands  Tian  C.liati  les 
•**rnrrs  arbore^n-nle^  di'\i>-nnt-iit  ilc  plu^  in  plu*"  rnre.>;  le  l'f-i  sihrmrhnua 


es  G.   SAINT-YVES. 

disparait  pour  faire  place  à  un  genévrier  qui  joue  un  rôle  très  important  dans 
la  végétation  de  l'Asie  centrale,  le  Juniperus  pseudo  sabina.  Les  p&turages  éga- 
lement ont  une  physionomie  presque  exclusivement  steppienne  ;  sur  ce  relief 
les  plantes  alpines  sont  à  l'état  sporadique,  tandis  que,  sur  le  versant  sud, 
que  je  n'ai  pas  visité,  mais  dont  le  professeur  Krasnof  a  fait  une  intéressante 
étude,  les  formes  ont  des  affinités  très  accusées  avec  celles  de  l'Altaï  oriental 
et  de  l'Alachan.  Au  contraire.  la  chaîne  transversale  que  j'ai  appelée  Alpes  du 
Fei^hana,  offre,  sur  son  versant  nord,  une  végétation  alpine,  et,  sur  son  versant 
sud,  une  végétation  alpine  plus  accentuée  encore,  avec  des  formes  herbacées 


puissantes;  enfin,  au  bas  des  vallées,  entre  2  000  et  3500  mètres,  des  arbres  : 
noyers,  pommiers  sauvages,  abricotiers  sauvages. 

Dans  l'Alaï,  le  peuplier  qui  domine  dans  les  basses  vallées,  le  genévrier, 
devenu  un  véritable  arbre,  dans  les  vallées  moyennes  et  jusqu'à  3  000  mètres 
d'altitude,  les  plantes  alpines  entremêlées  de  formes  steppiennes  jusqu'à 
4  000  mètres  :  toujours  sur  le  versant  nord.  De  même  que  dans  les  autres 
plissements,  le  versant  méridional  se  distingue  par  la  disparition  presque 
complète  de  la  végétation  arborescente  et  par  la  prédominance  des  formes 
steppiennes. 

Un  autre  fait  à  peu  pr^s  constant  dans  les  divers  plissements  du  système 
des  Tian-Chan  :  c'est  ta  partie  orientale  de  chaque  plissement  qui  est  la  plus 
verdoyante,  celle  où  prédominent  les  formes  alpines  et  où  se  trouvent,  en  plus 
grande  quantité,  les  essences  forestières  ou  arborescentes. 

Dans  le  Transalaï,  sur  le  Pamir  et  dans  le.s  chaînes  occidentales  du  Tur- 
kestan  chinois,  la  limite  altituJinale  des  piaules  est  beaucoup  plus  élevée  que 
dans  les  chaînes  que  nous  venons  d'étudier. 


I>|!*THIBl-TIO\   OKS    l'LASTKS   H>   SIBKtIIK  ET  KN  ASIK  i>:>THALE.  OT 

Ffilrhi-nkurtKorsIiinHky  !«iF;nal(>iil,auLrninil  Knra  Kf>ul(l  100  mt-lirn),  Aur 
l«>  l'amir  Alilrhour  1  i  300  mMrrit).  au  col  il'Ak-Baïtal  {i  "50  mèlr<>9',  au  mois 
ir  juin  :  Ctftnatit  langulira.  AnnnoiK  l$rhrnia-ri,  lianunculu*  aiiualilit  («up 
le»  rive»  de  l'Aksou),  Itanuiicmlut  pulcheHun.  Hatinnculut  cyinhalnrise,  vie. 

On  trouve  :  Clematïx  orientalis,  Delphinium  ttruminianum,  «lans  la  vaUéc 
dr  Karakarh.  onln*  \  500  et  4  801)  m.Mn-n.  Hnn/a  mi'/tofi,  l.ychm»  aprlala 
ArrHtna  tnutriformit,  J/y- 
nrtirm  finulrata,  Taraxn- 
c»m  4,ffiriiiair,  Sonrhui  oie- 
rafrui ,  i'iiwngi'i  gUtufa , 
f^t-ntuina  lenfUa,  hmrore- 
fJMimm  tiaminrum,  Kphc' 
Jra  rnlfiitriÉ,  l'riiuula  tihi- 
r>r».  rnln-  i  800  ft  I  500 
■n<-tn'»  à  la  [m^M-  «Ir  San- 
jnu,  liant*  In  liautp  va)1<V  •!•■ 
B^nUtrli  :  cf  >f>iit  là  >U-s 
limiti't  l'xln^iin'ft  ilt-  la  vi- 
pi-taliiin  Mir  !«•  plobr. 

i,>Uiinil  on  »ynth<-li!><- 
rrlli-  v<-L'<'-lali<in  «If  1  Asi<' 
o-nlralr-  et  dt-s  Tinn-Chaii, 
un  pn  arrive  à  ronrcvoir 
!•-*  «le|i|M*K  romiiie  U  forme 

priinilivefondanientnle.Cen  tm.kti  mu,.,    —  ï,mi»  i.«tn-»^ 

*le|»|H-4  Utnlnient  dt*  vn!.te>  "'^  - ■■■'  •  ■■■  i ■> -  i  ■  ■  -.'.i'..» ir  m. <i  -«...i-n^ 

dr|»rc«sî(in)i    mIii'"    :    mer 

aralo<4-a<i|iienne ,  mt'ililerrnnt'-e  renlrali>-n viatique  ou  Han-Nnï,  aujourd'hui 
rrmidaWf»  par  de  vnitte»  di-M-rls  de  vihle.  où  nouls  de»  »xnouU  el  (|uel<|ues 
tamarix  reprénenlent  la  vie  oruaiiïque.  Il  est  poiiAilde,  ronforméinenl  â  l'hy- 
|Mitbèv  d*Ubr»ulrhef,  qu'à  tes  mer»  nient  !tum'-«lé  de»  na|i|>«*>.  itinon  d'enu 
d<iaee,  du  moins  de»  n.i|>|M<!(  >auniAtre!i.  Les  Tian-Clian  formaient  un  nrrhifMd 
4oal  le*  Ile*  élaii-iil  n'M'^lues  lY'alement  d'une  vé^'étalion  !ite|i|iienne  :  les 
forme*  al|>>ne«  n'ool  a|i|>.nni  qu'à  la  ^uite  de  la  [H-rio'le  plarinîre  qui,  là 
rorame  dan«  noln>  Kurojie,  a  niodilié  le  fnries.  El  nous  reman|uons,  à  re 
»ujet,  l'ariinilê  de  Tio*  former  al|>iiie<  a^inliques  avee  nos  formes  arrliques 
••ialiquet.  Ain*i.  H-ihhucuIxi  nm*,  Itimunenlut  af finit,  /tintunciilus 
ry«/j«laria,  Huninrulut  tft'ili*.  Anem<iH''  n'initti/tum ,  Anémone  iftrri/tora, 
.IfNi/eyid  (vrtnnft.  Artti- •!  al/iiiti,  Atlr-i-/'ihiâ  alpi»Mt,  Ciirej  alpitta,  (Jen- 
(M(M  U^lit,  T'tr'i l'i'Mim  ',f/i- iii'ilf,  l'ninul'i  »('.rri.'i,  elr.,  se  n>ln>uvenl  sur 
le  littoral  de  l'or>-.ii>  tila<-i-il  Arrtii{ue. 


100  G.  SAINT-YVES. 

Conclusions  anihropo-géographiques. 

Non  seulement  la  géographie  botanique  permet  de  classer  à  merveille  les 
diverses  régions  naturelles  de  la  Sibérie  et  de  TAsie  centrale,  de  les  synthé- 
tiser, en  un  mot,  toundra,  taïga,  steppe;  mais  encore  ces  zones  botaniques 
expliquent  la  répartition  des  populations.  Dans  la  toundra,  de  rares  éleveurs  de 
rennes,  animal  qui  se  nourrit  de  mousses  et  lichens  ;  dans  Timpénétrable  taïga, 
des  populations  clairsemées  le  long  des  chemins  qui  marchent,  des  rivières, 
seules  voies  de  pénétration,  populations  vivant  principalement  de  la  pèche.  Au 
contraire,  la  steppe  à  bouleaux,  la  clairière  intermédiaire  entre  la  forêt  trop 
épaisse  et  la  steppe  trop  dénudée,  est  la  zone,  par  excellence,  pour  la  colo- 
nisation européenne,  pour  la  population  vivant  sédenlairement;  là  passait  la 
grande  route  sibérienne,  là  passe  aujourd'hui  le  chemin  de  fer.  Enfin,  ces 
steppes  immenses,  aboutissant  à  des  montagnes  où  se  succèdent  jusqu'à  la 
limite  des  neiges  éternelles,  des  pâturages  steppiens  et  des  pâturages  alpestres, 
ont  déterminé  un  nomadisme  particulier,  une  transhumance  qui  est  la  vie 
des  Kirghises  :  dé[)lacement  des  campements,  altitudinalement,  au  fur  et  à 
mesure  des  saisons,  ascendant  avec  Therbe  des  steppes  que  le  soleil  dessèche 
et  celle  des  pâturages  alpestres  qu'il  fait  pousser,  descendant  avec  le  retour 

victorieux  des  neiges*. 

G.  Saint-Yves. 

1.  Mes  colleclions  sont  particiiHèrement  riches  en  cv  qui  concerne  les  steppes?  salines,  l'Alataou 
dzoungare,  TAlataou  transilien,  le  Terskei  Alataou,  le  Koungei  Alataou,  les  grands  Tian  Chan,  les 
Alpes  du  Ferghana  et  l'Alaî,  nulles  on  a  peu  près  pour  le  Transalaï  et  les  Pamirs  où  j'ai  passé 
trop  tardivement. 


.  .  •    • 

«    • 


L'œuvre  géographique 

de  la  mission  de  Zi-ka-wei 


OtMitiiiiiaiit  la  tradition  «le  l«*urH  rêK^bres  coiifrrrcs,  qui,  ilo  1*03  à  1708, 
•ln*^M'mit,  |M)UP  I Vin[»oreur  Kanp-lii,  la  carte  de  non  empire,  le»  |MTeîi  jé^uitesi 
•le  la  mission  du  Kiaiig-nan,  plus  connue  dans  le  mondt*  Hctenti(ii|ue  mius  celui 
de  Zi-ka-wei,  village  voisin  de  Clian^r-hai,  où  5e  trouve  leur  oliftervatoire 
mel«M»ndoirique,  ont  exécuté  une  «euvre  ^MMigraphique  considrralde. 

Kn  premier  lieu«  nous  devons  si*:naler  des  caries  tle«%  provinces  de  Kianp- 
fian.  du  Ngao-hoei,  et  du  sud-est  du  Tclie-li,les  seules  partii^s  de  la  (!hine  dont 
*«»ient  aujounrhui  charges  les  pères  jésuites  français.  Os  carl«»s,  étaldies 
*iir  den  documents  réunis,  de  1870  à  IHIH,  par  le  r«»i:reUé  I*,  l^finlrr,  sont 
•liMnbué«»%  aux  mi^^sionnaires  piMir  qu'ils  les  rompléliMit  et  ne  se  tnMiv<>nt 
|i«.  |»ar  «uite,  dans  le  commerce.  Klles  mesurent  0  m.  lîO  -  0  m.  15  et  sont  à 
•li%rr%«»%  tVh«dh*s.  Kllr«*  comprennent  les  dislrirt^  de  Sou-tsiMi  (S<iu-tcliéou),  di* 
'*^»n;:-ki.intf,  d«»  Tclir-tcjiéou-fou,  Tlle  Tsoii^-min,  soit  quatre  districts  seule- 
:ï.  nt  du  Kian;;-nan  sur  les  vin;:t-tn»is  qui  l«*  romp(»s«*nt.  h.inn  la  même  collée- 
tH^ci  rt  avrc  1rs  mém^H  dim(*n<ions,  on  trouve  la  rarl<»  autoL'rapliiéï»  ri  colo- 
n  •«•  du  NiranluMM,  p.ir  le  I*.  Henri  llavn't  <|S*».h,  ri  un  rxtrail  de  crtte  carte 
|»ar  Ir  P.  Pierrr.  On  «lojt  encore  au  I*.  II.  Ilavret  um*  catir  «mi  qnatrr  couleurs 
d«*  la  |M»Hion  du  Yani^-tir-kiari;:,  compri^^r  d.iiiH  la  provinrr  du  N^MU-horit  IH1I3) 
0  ra.  Tfi\  .-^  0  m.  31 1  •p.i*  tians  Ir  rommrrcr  ,  «l'aprés  1rs  sourrrs  cliinoiM»s  et 
!#-«  cartes  marinrs.  Klle  montre  1rs  frux  rt  donnr  1rs  t!istanr«*H  «Ir  point  rn  |NÛnt 
«n  millrs  anglais.  d'apr<*s  Ir  Sauttr*il  p4nh*t  .IAiiin/i/,  dr  (lli.in::  liai  à  I-tclianfr. 
Ell«^  rtait  dr%tin«*r  à  arromp.iuner,  comme  rrlle  du  N:;.in-hori,  |Vtud«*  irro^'ca- 
pliique  ri  hi^tonqur  dr  Iti  /Vr/n/i/v»  #/»i  A'v'in-A'"''  «  Vttn*'lr%  %n\nhttfttiue%)  du 
inètDt*  |>^re  Tou-m»  wé;  |H*.»3i  ri  qui,  i^w  13t)  p.i;:ri^,  contirnt  tout  i^i*  qu'il  faut 
€ffCioaltn*  de  crtte  pro\inrr.  t',r  tra\ail  fait  suilr  a  <rlui  dr  Y  Ile  tir  Tsnnfffnniff 
4u  m^nir  aul«*ur  rt  puldié  rn  lHtl2  [l'ir  "*'/'.«  «wf'//"7'Y«/''«  .  On  trouvr,  dans 
r#-lt^  kr«M*hure  de  liO  p.iu'«'s,  13  tartrs  illustrant  1rs  i  h  uii'i'nuMits  survenus 
4an4  IVlal  de  l'Ilr  T'^on&r-mink'  et   dr  rmilHiuchure  du  Yan::"tjr,  depuis  le 


102  A.-A.  FAUYEL. 

commencement  des  temps  historiques,  puis  cinq  reproductions  de  gravures 
chinoises. 

En  4891,  le  Père  D.  Gandar,  de  Zi-ka-wei,  publiait,  dans  la  même  collec- 
tion des  Variétés  sinologiqueSy  une  étude  historique  et  descriptive  de  grande 
valeur,  intitulée  le  Canal  impérial  (78  p.),  illustrée  de  17  cartes  montrant  Tétat 
du  canal  sous  les  diverses  dynasties  et  aujourd'hui. 

h'Hisloire  du  royaume  de  Ou^  imprimée,  en  1896,  parle  P.  A.  Tschepe, 
dans  la  même  série,  renferme,  en  plus  de  15  gravures,  la  reproduction  en 
noir  de  la  carte  chinoise  du  Ou-song-kiang  (0,43  X  0,55)  et  celle  de  la  région 
des  lacs  et  des  canaux  du  sud  (0,21  X  0,15).  La  première  porte  les  noms 
en  chinois  et  en  caractères  latins,  et  montre  les  pays  s*étendant  du  Chantoung 
au  Fo-kien  et  de  la  côte  jusqu'au  Chensi,  au  Hou-pé  et  au  Hou-nan. 

En  1896,  le  P.  L.  Gaillard  a  publié  un  fort  beau  plan  en  quatre  couleurs  de 
Nankin  (0,92  X  0,70),  échelle  approximative  0,067  pour  1  kilomètre.  Il  forme 
le  n"*  16  des  Variétés  sinologiques  de  Timprimerie  de  la  mission  et  est  accom- 
pagné d'une  notice  explicative  de  quatre  pages. 

\j  Histoire  de  la  mission  du  Kiang-nan^  en  trois  volumes  in-8°,  du  P.  A.-M. 
Colombel,  autographiée,  en  1899,  pour  l'usage  des  missionnaires,  sur  les  presses 
de  Tou-sé-wé,  renferme,  à  la  fin  du  dernier  volume,  une  série  de  reproductions  à 
diverses  petites  échelles  de  quinze  districts  du  Kiang-nan,  autographiées  en  noir 
avec  caractères  chinois  et  leur  traduction  en  caractères  latins.  Ces  petites  cartes, 
réduites  d'après  les  originaux  du  P.  Pfister,  mesurent  0  m.  265  X  0  m.  224. 
On  trouve  aussi  disséminés,  dans  le  cours  de  l'ouvrage,  une  vingtaine  de  car- 
tons illustrant  la  géographie  de  plusieurs  points  de  la  Chine,  des  plans  de 
plusieurs  villes,  ceux  des  concessions  de  Changhaï  de  1847  à  1863»  de  Zi-ka- 
wei  et  de  Tou-sé-wei,  etc. 

Pour  faciliter  l'étude  des  chroniques  de  Confucius,  les  PP.  I.  Lorando  et 
J.-B.  Pé  ont  publié  une  carte  de  la  Chine  à  l'époque  du  sage  (723-481  av.  J.-C), 
mesurant  1  m.  X  0  m.  83.  Les  noms  anciens  y  sont  imprimés  en  rouge,  les 
modernes  en  noir. 

Le  P.  Stan.  Chevalier  publia,  en  1894,  une  carte  murale  de  la  Chine 
(0  m.  72x0  m.  67),  entièrement  en  chinois  et  destinée  aux  écoles.  Tne  autre, 
beaucoup  plus  complète,  mesurant  1  m.  23x0  m.  84,  a  été  aussi  publiée  par 
la  mission,  en  caractères  chinois,  pour  l'usage  du  public  jaune.  Elle  est  litho- 
graphiée  et  coloriée,  mais  malheureusement  peu  lisible  dans  les  petits  carac- 
tères. C'est  une  réimpression,  croyons-nous,  d'une  carte  due  au  mission- 
naire protestant  Wells  Williams,  qui  fut  aussi  minii*tre  d'Amérique  à  Pékin. 
Elle  comprend  toute  la  Chine,  la  Con'e  et  le  Japon,  et  donne  les  plans  de 
Pékin,  Chang-hai,  Canton,  Tokio  et  Yokohama  et  une  mappemonde.  Men- 
tionnons encore  le  plan  de  Chang-hai  et  de  ses  environs  du  frère  Gousery  (1873)  ; 
les  petites  cartes  en  couleurs  de  l'Annuaire  de  la  mission  montrant  la  pro- 


t'ir.rVRE  (iKttORAPlIIQrE  DE  LA  MISSION  DE  ZIRAWKt  101 

%iii<*r  du  Kiiin{;-nan  et  lo  Trho-li  .nud-ost  (189U);  le  tracé  de  la  route  de  Chang- 
hai  aux  cfdliiieA  de  Zo^ré  par  le  V.  de  Beaurepairc  (1891^,  et  le  grand  plan  en 
rrlirf  de'^  étaldi^^e^lents  de  la  mission  a  Zi-ka*\vei  (3  m.  70  X2  m.),  qui 
tiiTurr  a  rKx|M)sition  des  mi.ssioiis  callioliques  au  Troradéro. 

Nous  arrivons,  enfin,  au  grand  «euvredcla  mission  du  Kiang-nan  annonré, 
ra  IH99,  dans  une  bn>eliure  in-i'de  treize  pages,  intitulée  :  Im  Savi^jalion  a 
rnf^ursur  le  haut  Vang-ize,  Il  s*agit  du  mogniliciue  Atlas  du  liant  Yantj-tze^ 
d«»nt  la  S€Ton«le  moitié  a  paru,  cette  année  même,  accompagnée  d*une  non- 
^fll<«  l»n»chure  in-i*  de  cinquante*huit  pages  dont  la  première  partie  seule  a 
rtf  publiée  •.  Elle  décrit  le  voyage  du  P.  Stan.  C'hevalier,  sur  le  Haut  Yang- 
Ur.  dr  l-tchang*fou  à  Tchong-king.  La  seconde  partie  décrira  le  fleuve  juM|u*h 
Pin:r-clian-hien«  limite  de  la  navigation  et  tiTme  du  voyage  d'exploration  du 
«a^ant  directeur  de  l'observatoire  de  Zi-ka-\vei.  Dans  la  première  brochure 
traitant  de  la  navigation  et  annon(;ant  la  publication  de  Tatlas  du  Haut  Yang- 
tir,  le  P.  Che^valier  donnait,  en  avance,  un  échantillon  des  cartes  en  cours 
dVxfVutîon;  c'étaient  :  les  plans  in-i*  des  rapides  de  Sin-tan,  I-tan  et  Ta-touiiir, 
ain^i  que  la  planche  V  de  Tatlas. 

\S.\tlat  du  Haut  Yang-tz^  de  l-tchang-fou  à  Pitig-chaft-lué^n  compn*nd 
61  cjirle^de  0  m.  HO  ^<  Oin.  iO,  lithographiées  à  la  presse  orientale  de  Chang- 
hai.  l«a  brochure  servant  de  complément  à  l'atlas  explique  comment  le  voya;:e 
fui  entnqiris.  Elle  dtmne  deux  phototypies  des  instruments  employés  et 
«louj^  similigravures  repréM»iilant  les  principaux  |K)ints  fie  vue,  d'après  les 
4^««io%  du  P.  Chevalier  ou  d'autres.  Quelques  croquis  dans  le  texte  ajoutent 
a  la  clarté  et  à  l'intérêt  de  la  lecture. 

Ch^nré  de  visiter  et  d'instruire  les  observateurs  îles  diver>es  stations  météo» 
n>b>sriques  établies  par  le  «service  des  d<»uanes  chinoises  sur  le  Haut  YaiiL'-tze, 
U  P.  Stan.  Chevalier  devait,  en  même  temps,  établir  la  |M)sition  astniuomique 
rxarli-  de  ces  stations  au  mo\eii  des  instruments  de  l'observaloin*  de  Zika* 
«ei.  H  pen<^a  qu'il  y  avait  intérêt  à  utiliser  son  vo%a::e  et  ses  in*«tniment5 
pfKir  compléter  et  n»ctitier  les  travaux  antérieurs  M)uvent  entaclié»i  d'erreurs. 
Ai«lé  par  deux  de  ses  élèves  chinf>is,  il  a  réussi  à  fixer  très  exactement  la  posi- 
tioo  de  quarante-huit  stations,  qui  n'ont  pas  demamlé  moins  de  huit  cents 
ff»k«4*r%ations  de  hauteurs  solaires  ou  sidérales.  Dans  l'atlas,  nii  tableau,  en 
aiibrUi«  et  en  fran<:ais,  donne  les  noms  df*  ces  stations  avee  leurs  lon;:itude 
ri  btifude  et  le  mode  de  leur  détenniiiatinn.  l'ne  préface,  éuMlem«*nt  dan*»  les 
4rux  lansrue^,  renferme  une  description  d^^  métho«les  suivîtes  ««t  explique  les 
fv'slr^  employas  pour  la  transcription  en  caractères  latins  des  noms  chinois. 
La  prononciation  des  idé<»grammes  rliiiiois  est  fli::unV,  d'après  la  méthode 

f    tt  Bmmi  Ymnç'd^  'U  lu^'iu^j  ''  »,  .i  /•  «i.-rA*»'*.  ^i^n  m  \^*jZ'\***.  \'»\  %^r  rt  «lr»rri|'(inn.  «••m- 
I  •m'tti  fl#  t  «IU«  flu  II*  .'.  ^  V  »'  i-*-  ;•   r   i«    H    1*.  S    t!»..  m'-,  r  S.  J    l*rt  t  ..  r   I  .«•  !•  nk  •!  I  •  lii'  »*  f^u 


94  V,.  SAINT-YVES. 

Tian-Chan^  Alataou  .                                 '  > 

Alataou  dzoungare,     iransilien^Kounsei^Terskei,  Alax  et  Tramaldi.  Pamirs.           ,  Vailiea 

Grands  Tian-Chan.  prépamtnenneM,                       a 


3.  Atragene  alpina. 

4.  Thalictrum  alpinum.^— i 

5.  Thalictrum  isopyro1des.< 

6.  Thalictrum  fcetidum.— 

7.  Thalictrum  minus 

8.  Thalictrum  simplex. 


t.  \ 


-y 


•m" 


1.  Thalictrum  trautvellerianum. 


9.  Anémone  silvestris.< 
10.  Anémone  billora.— 


11.  Anémone  narcissiflora.* 

12.  Anémone  albana. 

13.  Anémone  Falconeri.^-i 
M.  Anémone  patens. 


i*- 


1.  Anémone  coronaria.- 
'Z.  Anémone  ohtusiloba.* 


2.  Anémone  Tschernaewi.— ^ 
il.  AniMnone  Zerawschanica. 


2.  Anémone  Kostvrxewi. 

15.  Adonis  vernalis. 

16.  Adonis  wolgensis. 


3.  Adonis  œstivalis. 

1.  Adonis  a|M'nnina. 

17.  Geratocephalus  ^-*''^-""'*«"' 

1 8.  Ranunculus  ^^q"*^****" 

19.  Ranunculus  p^'y*'-''^-" 


4.  Ranunculus  turkestanicus. 

5.  Ranunculus  Olga». 

6.  Ranunculus  alpigenus. 
i.  Ranunculus  ^^*^'^Trlii 


7.  Ranunculus  tenuilobus. 

8.  Ranunculus  aureopetalus. 

9.  Ranunculus  Sewerzowi. 


20.  Ranunculus  paucidentatus.. 
di.  Ranunculus  pedatus. 


22.  Ranunculus  pulchellus._ 

23.  Ranunculus  plantaginifolius. 

24.  Ranunculus  cymbalariœ. 

25.  Ranunculus  hyperboreus.^ 


26.  Ranunculus  "**'*'""'r 

5.  Ranunculus  Alherti. 

27.  Ranunculus  ""nT'i 


*3.  Ranunculus  Pamiri. 


28.  Ranunculus  "'-"f"^-*'— *- 

10.  Ranunculus  rubrocalyx. 

29.  Ranunculus  f^^*-*"-- 

6.  Ranunculus  ""^^"'"pn'n^ 

7.  Ranunculus  Brotherusi. 

30.  Ranunculus  "''""-- 


Dis^TRIBITlON  DKS  PLANTES  KN  SIBKRIE  RT  KN  ASIB  CENTRALK.  »S 

Sans  prolonger  cette  énumération  qui  nous  entraînerait  très  loin  et  devien- 
«irait  fastidieuse,  on  voit,  par  ces  exemples,  qu*il  existe  déjà  une  certaine 
diflrrenciation  entre  TAlataou  dzoungare  et  les  autres  plissements  des  Tian- 
Ciban»  et  que  la  diflerenciation  est  plus  accentuée  encore  entre  les  plisse- 
ments centraux  de  ces  mêmes  Tian-Chan  et  le  groupe  de  TAlai  et  du  Transalaî. 
Cr«  différenciations  constatées  nous  amènent  à  rechercher  les  affinités  de  C(\s 
fk^re^  montagneuses. 

Il,     -  Afl'nùl^s  d^$  florei  (hs  r^giont  vionUigneu$e$» 

lieux  formes  Mint  commuâtes  dans  TAlataou  dzoungare  et  ne  se  retrouvent 
pa«  dans  les  autres  plissements  des  Tian-Chan,  le  Tkalictrum  fœîidum  et 
V  Amemume pateM^  de  même  le  Hatiunculns  CgmhalarLr;  par  contre,  sept  formes, 
•loot  nous  avons  constaté  la  présence  dans  le  Torskei  Alataou  ou  les  grands 
rianllhan,  ne  figurent  pas  dans  PAlataou  dzoungare  :  Annnonr  comnaria^ 
.4.  '/^'lnii/oAa,  Adoniê  ,T$i9calis^  Ranunculuê  /Irxicaullu^  fi»  Alherti^  H.  rufonr- 
fmtlms  ri  It.  ltrotherH$i.  \J Ant^mone  paleiis  i»st  uiir  formo  européfiine  et  silw»- 
rif-nm*;  un  la  trouve  dans  les  plaines  de  la  Bessarabie;  ntuis  Tavons  signalée 
iultMir  d'dmsk;  elle  est  fréqueiiti»  dans  rAltaï.  Le  Thnlictrum  ftrtidum  se 
rrtniuve  dans  les  steppes  cisraucasiennes,  au  nord  de  Piatigorsk  et  aussi  dans 
I  Altaï.  Au  contraire,  VAurmonr  ohtustloffa  «*Ht  une  plante  alpine  que  Ton  voit 
au  Tit»et,  dans  Tllimalaya,  dans  les  provinces  du  Kansou  et  du  (]hansi.  Lo 
liiimmnrmlma  rym^nt/arix  se  rattache  a  la  flore  do  la  Sibérie  vi  de  rAmérique 
lifiréale;  on  la  signale  dans  rAltaï,  TAlachan;  le  Ranuncutut  aU^rrti  est  une 
fitrme  alpine. 

bans  le  genre  Tndlêun,  un  genre  trrs  répandu  ««n  SilnVie  et  en  Asie  centrale, 
mKi«  voyons  le  Trulliun  eum^uru»  v.  ntnfjorirn^  e^^piVi*  essentiellement  siln»- 
riciuie,  repn*sentée  dans  les  Tian-Chan,  particulièrement  dans  TAlataou 
daoongare,  et  non  représentée  dans  TAlaï  et  le  Transalaî;  au  contraire,  le 
TroUiu$  nstaiêcuê  a  une  aire  de  dispersion  considérable  dans  tous  les  plis> 
«emeots  que  nous  examinons. 

Parmi  les  A«imihtjm,  VAt/uilegia  nthirim,  si  fn»quente  en  Sil>érie  et  dans 
r Altaï,  existe  aUmdammenl  d.ins  1* Alataou  d/oungare  et  se  tnMi\e,  quoique 
plus  rarement,  dans  les  Tian-C«han  centraux,  mais  nous  ne  constatons  pas  sa 
prrarooe  dans  rAl.ii  ni  dans  le  Transalaî;  VA'/uUrgin  viridi/lora^  plante  de  la 
llahoorie,  du  Tanvout  et  de  la  Chine,  existe  dans  TAlal  et  Transalaî  et  nest 
pas  signalée  dans  nos  autnvs  chaînes,  etc. 

On  peut  estimer  que  le  Tarbatrataî  et  TAlataou  dzoungare  sont,  de  tous  les 
plissemeota  îles  Tian-Chan,  ceux  dont  la  flore  a  le  plus  d*affinités  avec  la  flore 
MbMenne  et  m»  4'om|>ose  prinri|ialement  d'éléments  steppiens.  Au  contraire, 
l'Alal  et  le  Tran^aUi  ont  des  aftinités  avec  la  flore  tilN*laine  et  tangoute.  Dans 


lOi  A.-A.  FAUVEL. 

adoptée  dans  le  Cursus  litteralurœ  sinicœ  du  P.  Zottoli  et  qui  est  acceptée 
aujourd'hui  par  les  sinologues  français  pour  le  dialecte  dit  mandarin  et  ceux 
qui  s'en  rapprochent,  soit,  en  général,  pour  tous  les  pays  situés  au  nord  du 
Yang-tze-kiang.  A  côté,  leur  prononciation  est  encore  figurée  à  l'anglaise, 
suivant  la  méthode  de  Sir  Thomas  Wade,  adoptée  dans  les  douanes  et  dans 
le  service  diplomatique  anglais.  Chacune  des  soixante-quatre  cartes  porte 
une  double  graduation  montrant  à  chaque  degré  de  longitude  la  distance  à 
l'est  de  Paris  et  de  Greenwich.  Elles  sont  établies  à  l'échelle  numérique  de 
1/25000  et  l'échelle  métrique  est  indiquée  en  kilomètres  et  en  milles  anglais. 
Le  li  chinois,  éminemment  variable,  a  été,  avec  raison,  laissé  de  côté.  Les 
légendes  sont  en  français,  anglais  et  chinois,  comme  tous  les  noms  portés  sur 
les  cartes,  ce  qui  en  rend  la  lecture  aussi  facile  aux  habitants  du  Céleste 
Empire  qu'à  la  majorité  des  étrangers. 

Au  moyen  de  signes  conventionnels  spéciaux,  le  P.  Chevalier  a  indiqué 
tous  les  accidents  de  terrain,  visibles,  sur  les  deux  rives  du  fleuve,  jusqu'à  une 
distance  atteignant  souvent  trois  kilomètres.  D'autres  montrent  la  nature  des  bas 
fonds  :  bancs  de  roche,  de  gravier  ou  de  sable  fin,  ainsi  que  toutes  les  roches 
qu'il  a  pu  observer  dans  le  lit  même  du  Yang-tze,  tant  à  la  montée  qu'à  la 
descente.  Les  villes,  les  villages,  voire  même  les  temples  et  tours  isolés,  sont 
indiqués  partout  où  ils  sont  visibles  du  fleuve,  qui  est  figuré  à  l'époque  des 
basses  eaux.  Les  sondages,  pris  de  trois  minutes  en  trois  minutes,  sont 
exprimés  en  mètres. 

Ce  magnifique  travail  est  un  monument  géographique  qui  fait  le  plus  grand 
honneur  à  la  mission  du  Kiang-nan  et  montre,  dans  le  distingué  P.  Stan.  Che- 
valier, le  digne  successeur  des  savants  cartographes  de  la  cour  de  Kang-hi, 
les  RR.  PP.  Gerbillon,  Bouvet,  Régis,  etc.,  et  leurs  confrères  mathématiciens 
et  astronomes,  Schall,  Verbiest,  etc.,  dont  les  travaux  servent  encore  aujour- 
d'hui de  base  à  toutes  les  cartes  de  l'intérieur  de  la  Chine. 

L'atlas  du  Haut  Yang-tze  est  devenu  le  complément  indispensable  des  cartes 
hydrographiques  des  côtes  de  Chine,  relevées  par  les  officiers  des  navires  de 
guerre  des  puissances  étrangères,  et  le  vade-mecum  des  navigateurs,  depuis 
qu'un  audacieux  pionnier,  M.  A.  Little,  a  réussi,  en  1898,  à  conduire,  jusqu'au 
dessus  d'I-tchang,  un  petit  navire  à  vapeur,  le  Lee-Vuen, 

A.-A.  Fauvel. 


Exploration 
des  provinces  équatoriales  d'Abyssinie  ' 


L'Kin|KTeur  Mriirlik  II,  frap|M»  ilt»s  réHulInt.n  obtonuH  jmr  h^s  KlM^div<\n 
d  r4r]k|it4*.  m  plaidant  tif\H  EuroinViiA  h  la  ÏMv  cli^s  e.\|N'Mlitinii!(  (lrAlill«M*^  à 
rlrndn*  It^ur  piii^sniico  tlaiiH  Ioh  contrn\H  iiil(»lii|iirA  ^4|iiaU>rialrH,  rt*M>lul  ilo 
ikui^n*  l<*»  iiK^ines  r^^les  pi*ntTal(*5  do  romliiile  ilaii»  U*s  pn^vinco»  du  s^ud  di* 
M»o  riii|iirr;  il  daigna  arrêter  son  choix  sur  ma  p(T>onnr  «»t  ino  nomma  Tiou- 
%ern*'ur  pourrai  dos  Pn>viures  Kquatorialos,  avor  le  grade  do  dedjnz^  i^w  rom- 
pUrrnionl  do  M>n  ^ou^in-f:orn)»iu,  lo  dodjaz  To.ssania. 

Vsvs  provinros.  «piiorrupout  l'osp.io»  romprin  onlro  le  2*  ol  lo  r>*d«»  Lai.  N., 
nVUioul  rôollonioiil  soumison  quo  dans  lour  parlio  Hoplonlnonalo;  tou.>  Io.h 
trrntoin*^  voi<iiu^  do  r«Mpiatour,  tiion  quo  ronlrant  dans  la  sphôro  diufluonro 
ro%cndi«piôo  par  IVmpiro  d'Kliiiopio,  no  romunaisHaiont  <pio  nouuualomoiit 
rautoritô  du  Nô;ru!«. 

I^  promiôro  rhoM»  à  fairo  olail  tlcuir  don  ii|H'r  rtVIIoinonl  lo  pays  ri 
d  im|H>sor  rauloritô  do  TEuipiro  parloul  où  ello  n'oxihlail  quo  nouiiualoui«*nl, 
et  où  ollo  ôlait  i^'non*o. 

I>an%  ro  liul,  j*orLMui*»ai  uno  oxprdiliun  dont  lo>  nionibron  riiropri*ns 
«Ir^aiont  t^tri'  :  S.  A.  H.  lo  iViuro  llonri  d*i)rl<^'iu<,  aljoinl  au  rhof  d<*  la  min- 
•MMi,  MM.  do  r.lioiltMivn»,  fii'ïori  un  rliof  dos  lroii|M*s  d  avant-i'ardt*;  FNpon»!, 
««•<  r»'*Uin*trônôral  ;  I^*ynarit\  r.ipil  lino  rominandanl  la  ri»inp.i;:iiio  *«4'*ii«'*LMlaiM*  ; 
BabiIrlirlT.  S'*l»ilion;  li«*utonaul  do  J«il»orl.  M*rrôlairo  du  Priiito;  lo  1)'  Kaliu  ; 
Srljan.  admini^lralour;  Marius  HoiirliiiT,  «*lian:ô  do  riutondanro.  En  oulro, 
i'a%ai^  Miu^  mos  ordros  «pirhpios  rosa«|iit*s  ilo  l't'M'nrlo  parliruliôro  do  S.  M. 
I  Kraporrur  do  Hu^^io,  pa^^'s  dans  la  r«''M*rvo.  Lno  rom|»a;:nio  do  ronl  lront<* 
Urailloum  M'*nô;:alai9,  rorrul«>o  à  Ilakar,  dovail  sorvii  d  osrorlo  pors«(nnt*ll<*  ol 
de  n«») au  diM*ip|in«\  taridi*^  quo  rinqu.int«*  Arai»os,  auion«'*«'  d'Araliio  ol  monlo*% 

I  H  :*  .  .-II!*- •«!#  \ji  iiJ.»  ^,  •!  •  il  1%  ili  '  .1' Ti*  et{>l  ir i*t->«i  .1  r'**  *%!•»%»  i«  «iui*  ti  *»io.  «• 
<lti  4  Wiii  I  *  ■'  t  lM«>fi  1  Mil  lu  rt  :  «ft  r  1 1  (  4r'i  *  (•  ''ir  /.n  «••«•  •  ;;  '  e  t  \  fur**  ilr*  ««•  r.  ilirt  1  IrUM'iil 
•«ar  •  •  î  '  î  '•  •  'I  «"l'ir*  ».  I  lî.»  »  •  »  f»  «1  I  \ov  i^«*  \ic>«i  *'f  i|'  i  ,  rt  1<  .  '1  -ix  «lu  n*»  f .  I  •  'i  *\*  \»^r  ri  >4  !•  h 
piNif   I  r  lA'    ■■  w  i««  nt   a<*    1 1  r  ir  **   j  ••'•<'*    t   •  «    1.  ■  >.•  r>>     \'  it  'tu   •'    f  *  '  1     r   ', «  ••       -j    •r<>   /  1    n  >   t.V   tff 


106  COMTE  N.  DE  LÉONTIEFF. 

sur  (les  méharis,  étaient  chargés  du  service  d*éclaireurs.  Un  certain  nombre 
d'interprètes  et  de  guides,  et  deux  mille  fantassins  et  cavaliers  abyssins 
formaient  le  gros  de  l'expédition  et  devaient  se  concentrer  à  notre  arrivée  à 
Addis-Abaha.  Ils  étaient,  comme  d'habitude,  suivis  de  leurs  femmes  et  de 
leurs  enfants,  prêts  à  s'installer  en  colonies  déHnitives  sur  les  nouveaux 
territoires  pour  peu  que  le  pays  leur  convînt.  Enfin,  une  demi-batterie 
de  mitrailleuses  Maxim,  portées  à  dos  de  mulets,  représentait  notre 
artillerie. 

Mon  expédition,  commencée  sous  les  plus  heureux  auspices,  fut  brusque- 
ment arrêtée.  A  peine  arrivé  à  Harrar,  au  mois  de  juin  1898,  une  balle  qui 
me  traversa  de  part  en  part  m'obligea  de  regagner  la  côte  en  litière  et  à  me 
faire  ramener  de  là  à  Paris,  pour  me  faire  opérer.  Aussi,  le  Prince  Henri  me 
voyant  immobilisé,  et  craignant  que  notre  œuvre  ne  fût  interrompue  pour 
longtemps,  reprit-il  sa  liberté  d'action. 

Dès  que  l'état  de  ma  santé  me  le  permit,  je  me  remis  l'œuvre  commencée 
et  reformai  une  forte  colonne  qui  se  concentra  au  camp  d'Ada,  près  d'Addis- 
Ababa. 

C'est  de  là  que  nous  partîmes,  le  I''  juin  1899,  pour  nous  diriger  droit  vers 
le  sud. 

Immédiatement  au  delà  de  TAouache,  le  pays  est  très  accidenté  ot  couvert 
de  forêts,  mais  contient  aussi  de  vastes  pâturages  nourrissant  de  nombreux 
troupeaux.  Il  est  fréquemment  traversé  par  des  caravanes,  transportant,  du 
sud  au  nord,  les  principaux  produits  de  la  zone  équatoriale,  c'est-à-dire 
l'ivoire,  le  café  et  le  musc.  La  population  est  composée  de  plusieurs  tribus 
Galla;  celle  que  nous  rencontrâmes  sur  la  route,  les  Gallanncs,  forment  la 
plus  noble  et  la  plus  ancienne  des  onze  tribus  dont  ia  réunion  constitue  la 
.nation  Galla.  Hommes  et  femmes  présentent  un  type  superbe;  ils  s'adonnent 
principalement  à  l'agriculture  et  à  l'élevage  du  bétail. 

Pendant  plusieurs  jours,  la  route  longe,  à  droite,  la  chaîne  des  monts 
Nouréna,  et,  à  gauche,  des  collines  dont  les  crêtes  absolument  horizontales 
ne  sont  en  réalité  que  les  assises  de  plateaux  réguliers. 

Ce  territoire  légèrement  boisé,  traversé  par  de  nombreuses  rivières  cou- 
lant de  l'ouest  à  l'est  et  prenant  leur  source  dans  les  monts  Nourena,  foisonne 
de  gibier.  J'y  remarquai  principalement  une  espèce  de  très  grands  singes,  qui 
nous  accompagnaient  de  leurs  cris;  il  nous  arriva  souvent  aussi  de  rencontrer 
des  bandes  de  cinquante  à  soixante  chiens  sauvages,  que  les  indigènes  nom- 
ment eyes.  Ces  animaux  sont  un  sujet  continuel  de  préoccupations  pour  les 
naturels;  très  vigoureux,  très  féroces,  encouragés  par  leur  nombre,  ils  n'hési- 
tent jamais  à  attaquer;  aussi  sont-ils  redoutés  plus  que  les  lions. 

Aussitôt  après  avoir  dépassé  le  village  de  Nourena,  on  entre  en  pays 
Gouragué.  C'est  une  des  plus  anciennes  provinces  chrétiennes  de  TAbyssinie; 


KXPLoRiTInN   DKS  PIU>VINr.KS  KQrATORULKS  DABVSSIMK.  loT 

rlli*  r%i  habileté  par  <lo  iiombrruseft  tribus  dont  pliihiours  Honl  restées  chré- 
lirnne^.  Ix'ur  lar^njc»  i*%{  assez  rapprocbée  du  ti^n,  <]ui  vf^l  l'idiome  du  nord 
ilr  l'AbyMinii*,  et  que  j*ai  entendu  dési^rner  5ou!i  le  nom  de  goudela.  r«es 
|M»pulationA  n'orrupent  d'o^'^ricullun*  et  Hont  arrivéen,  par  leur  intelligence  et 
par  leur  application,  à  un  baut  degré  de  |M*rfertion.  Elle<i  récoltent  principa- 
l<*ment  du  doumh^  de  Tor^e,  du  froment  et  une  efipéce  de  banane  {muêa 
^Hêeitt),  La  position  du  territoire  occupé  par  ces  peuplades  en  fait,  en  quelque 
•4irte,  l'avant-ganie  de  l'expansion  abyssine  vers  le  sud.  Les  femmes  y  sont 
•l'une  trrande  beauté,  et  c'est  une  coutume  d'ancienne  date  pour  la  n(dd(*sse 
ab}«^ine  d'y  aller  prendre  femme.  Malbeureusement,  la  lèpre  et  l'éléphan- 
ti4%is  étendent  leur^  ravages  sur  ces  populations,  et  il  n'est  pas  rare  de  ren- 
r<»ntrrr  {Mirnii  elles  des  malbeureux  dont  les  membres  sont  complètement 
mn^és  |iar  l'une  ou  Tautre  de  ces  terribles  maladies. 

Les  biliaires  ne  comptent  jamais  plus  de  trente  à  quarante  maisons.  Les 
habitations,  construites  en  tmis  et  en  paille,  sont  de  forme  nmde;  elles  ne  con- 
tiennent qu'une  seute  pièce,  et  sont  entonnées  d'un  amoncellement  de  bran* 
c  he^  épineuses  formant  un  enclos  destiné  h  préserver  le  bétail  de  la  dent  des 
fau%e^  p4»ndant  la  nuit. 

tin  ne  rencontre  dans  le  (iouragué  aucune  ruine  remontant  à  une  époque 
tk^^rz  reculée;  par  contre,  les  dolmens  sont  assez  communs  et  sont  ordinai- 
rement couverts  de  sculptures  pnissières  repn*sentant  généralement  des 
armes.  I^»  m>I,  d'une  couleur  rouge  bricpie,  gn\ce  proliablement  \  la  présence 
de  i*ot\de  de  fer,  constitue  un  humus  d'une  extrême  ricbesM».  Les  essences 
qui  dominent  dans  la  don*  sont  :  les  iicu<,  le  ricin,  les  acacias,  les  mimosas  et 
les  l».inaniers,  dont  im  utilise  le  |N*tiole  pour  |iétrir  un  pain  d'une  amertume 
Mtrème.  Par  contre,  à  l'éptHpie  où  nous  traversons  le  |>ays  (début  de  juin), 
l'oniithobicie  est  très  pauvnMuent  représentée,  fait  surprenant  en  Abyssinie,  si 
ncht  en  innombrables  variétés  d'oiseaux,  généralement  oniés  du  plus  riant 
plumage. 

Le  6  juin,  pn^s  ilu  mont  llalchi,  nous  trouvons  une  vaste  étendue  lacustre, 
f|r«iiroée  sur  la  carte  sous  le  nom  île  lac  ToulTa,  mais  que  les  habitants  appel- 
lent le  «  lac  Arous««i  •. 

1^  H  Juin,  laissant  derrière  nous  les  montairnes  Ambaritrha  et  Dato, 
Dcius  entrons  dans  le  pays  des  Oul.imo  par  la  province  de  Kainbata,  jailis 
ro^aum«*  vas^l  des  nionarqurs  éthiopiens. 

Cr  |iays  p«»ut  être  cnn^iilêré  comou*  le  ^'renier  d'abondance  des  pro\  înre^ 
du  Sud.  Non  s«»iilf  ment  le  bétail  y  e%t  noinbr«*u\,  mais  on  y  tp»uve  à  profu«*ion 
t«»ut«*s  |e4  variétés  de  réréab's  ainsi  qi]«*  dt*^  pomme»  de  terre,  ci*  qui  constitue 
une  véritable  r*in*té.  même  «ur  le  platrau  éthinpirn.  Dans  retle  ré*: ion.  la  flore 
a  an  as|>ert  dilTérent:  a  c«'ité  di»H  sycoumn***  r{  drs  ^'♦•né\riers  iréants.  on  com- 
mence a  rencontrer  les  preniiiTs  palmiiTs.   D^us  toutes  \v^  clairières  de  la 


108  COMTE  N.  DE  LÉONTIEFF. 

forêt,  on  trouve  des  plantations  de  maïs,  de  coton  et  de  musa  enseta.  Les 
habitations  également  changent  de  forme  et  d'aspect;  elles  prennent  le 
caractère  franchement  africain.  Rondes  à  la  base  et  très  pointues  au  sommet, 
elles  sont  accessibles  seulement  par  une  entrée  très  basse. 

Les  gens  du  Oulamo,  doux  et  intelligents,  ont  le  teint  plus  clair  que  celui 
des  autres  Abyssins.  Ils  descendent  d'une  souche  fort  ancienne;  leur  langage 
est  répandu  dans  les  tribus  voisines;  leur  religion  est  composée  d'un  mélange 
de  christianisme  et  de  paganisme.  Les  différentes  tribus  :  Ouba,  Gofa,  Koutcha, 
Gamo,  Bao,  Zala,  sont,  à  mon  avis,  de  la  même  race,  quoique  continuellement 
en  guerre  entre  elles. 

Le  Oulamo,  qui,  autrefois,  a  fait  partie  de  l'Empire  d'Ethiopie  et  a  gardé 
quelques  vagues  notions  du  christianisme,  en  est  resté  séparé  pendant  des 
siècles.  Ses  habitants  étant  devenus  redoutables  par  les  excursions  qu'ils 
faisaient  pour  se  procurer  des  esclaves  abyssins,  l'Empereur  Ménélik  résolut 
de  mettre  fin  à  cette  situation.  Après  les  sommations  d'usage,  il  dirigea,  en 
1894,  une  expédition  contre  le  roi  Thona,  qui  fut  fait  prisonnier  et  emmené 
quelque  temps  à  Addis-Ababa.  Ménélik  lui  a  rendu,  depuis,  l'administration 
de  son  royaume,  sous  le  contrôle  d'un  résident  abyssin. 

Avançant  vers  le  sud ,  nous  longeons  le  mont  Yambo  qui  nous  sépare 
du  grand  lac  Abba,  appelé  aussi  Oulamo,  placé  bien  plus  au  sud,  sous  le 
nom  de  Lac  de  la  Reine  Marguerite  sur  la  carte  de  Bottego  *.  Là  nous  rencon- 
trons le  roi  Thona,  qui,  sur  l'ordre  de  l'Empereur,  nous  fournit  d'abondantes 
provisions.  Le  tribut  que  ce  souverain  vassal  paie  au  Négus  consiste  en  cinq 
mille  chammas  (toges  portées  en  Abyssinie  et  dont  le  tissage  indique  un  degré 
assez  avancé  dans  l'industrie  textile). 

Le  21  juin,  nous  sortîmes  du  Oulamo  pour  nous  diriger  vers  la  province 
d'Ouba,  la  plus  septentrionale  des  provinces  confiées  à  mon  administration. 
Des  deux  routes  qui  y  conduisent,  l'une,  montagneuse,  se  dirige  vers  le  mont 
Koutcha,  l'autre,  plus  directe,  va  droit  au  sud,  traversant,  pendant  deux  jours, 
le  désert  de  Zala.  Nous  adoptâmes  cette  dernière,  dont  la  région  désertique 
constitue  une  zone  entre  les  pays  plus  ou  moins  soumis  à  l'Abyssinie  et  ceux 
du  sud,  qui  tendent  à  l'indépendance.  Nous  avons  suivi  le  désert  de  Zala,  — 
où,  par  suite  de  cet  état  de  choses,  les  attaques  à  main  armée  et  le  pillage 
sont  fréquents.  Nous  y  avons  rencontré  une  grande  quantité  de  fauves,  tels 
que  lions,  léopards,  etc.,  et  nous  y  avons  vu  les  premiers  éléphants.  Le  ser- 

i.  La  posilion  du  lac  de  la  Reine  Margiicrîle  a  été  clélerminée  astronomiquement,  |>arla  seconde 
expédilion  Bottego,  au  mois  de  mai  i8'J6.  Voici  le  résultai  des  observations  :  extrémité  méridio- 
nale du  lac  :  5*59'32*  de  Lat,  N.;  extrémité  septentrionale  :  6»35'9'  de  Lat.  N.  —  Sa  longitude, 
déduite  de  celle  de  Bourdji  (Kiltayamo),  est  de  3S''i5'  de  Lon^.  E.  de  Greenw.  pour  la  rive  occi- 
dentale, et,  de  38*11 '28*  de  Long.  B.  pour  la  rive  orientale.  D'après  U»s  renseignements  donnés 
aux  journaux  par  de  récentes  expéditions  anglaises,  la  position  des  lacs  Rodolphe  et  de  la  Reine 
Marguerite  serait  entachée  d'une  erreur  a'j>e.'.  forte,  comme  l'annonce  le  comte  île  Lêontieiï. 
{SuU  du  secrétaire  de  la  liédaction,) 


i:X>>l.li|llTI*>>   DKS  rfl(lVIN<:KS  Kvtl'ATORIALKS  D'ABVt^SIME.  I»f 

p«nl,  nomm^  rffotignet.  y  {>ttl  cummun.  D*aprèii  li-s  inilifi^nfs,  TmAuiv  cauM'e 
par  M  monun*  est  produite  par  l'ititriMturUon  de  l'air  dans  les  rliaira,  nous 
l'arlion  rapide  et  profonde  de  sen  inri^ven.  Sa  |M>au  est  tiirnV  et  non  ocellée; 
M  loni.'ueur  est  de  «oixanitwiuilizi'  rcnliniMn'H  envin>n.  En  fait  d'oiaeaux. 
on  ne  vnit,  i  la  fin  de  juin,  que  des  lourlerellen.  Ira  autres  espèces  ayant 
èmijtrr  vers  le  Nord. 

1^  rhatne  des  monts  Uorola  nous  sépare  i  l'est  du  pays  Boraiia 
(MTupé  par  les  fîallas.  Otlc  n'frion  est  lÎL'vreuse,  ri,  le  soir,  dans  les  campe- 
nienls,  nous  entendions  nos  soldats  frap)>er  dans  leurs  mains  pour  chasser, 
di«aient-ils,  le  fanliVme  de  la  lî^vn*.  Vers  le  nm),  nous  rencontrons  les  (îallat 
AnHiftsi,  dont  Thabilat  est  ffénéralement   placé,  sur  les  rartes,  plus  i  l'est. 


foule  relte  fn>nliére  i's\  rouverte  par  une  sorte  de  firande  muraille;  re  mur. 
rtHi^mit  en  pierres,  suit  lout  au  lonp  la  fronlién*  et  met  le  pays  i  l'abri  dt'i 
a([re«sions  venant  du  sud. 

I^  fleu*e  t)rao  se  ln»iive,  nous  dil-on,  à  une  joumtV  de  marche  seulement 
du  dé*erl  de  Zala.  Ci">t  là  une  dtVoiivertc  \  coup  sitr  inattendue,  car  nous 
le  supposions  bien  plus  k  l'oui-sl. 

Pendant  relte  partie  d<>  notre  marrhe,  il  fallut  exi-n-<-r  la  survi-illanee  la 
plus  «rvére  <tur  lr«  «pLiIre  cents  porteurs  «pie  le  niî  Tbona  nous  avait  donnés, 
tant  rr*  frens  étaient  inipn'ooiomiés  [uir  l'idée  d'avoir  à  traverser  de  nouveau, 
â  leur  n-tour.  le  désert  de  /nia  et  de  s'y  Irouter  ex|Mi><'-s  aux  attaifues  des 
(■allas.  Ijt  route  fui  ilifliril»;  n<iii<i  ilAmi's  «ouvent  |Mirter  nous-mêmes  les 
rharves  et  les  milrailb-iiM's  à  Iravrrs  îles  délilé-  ntcheux.  i'.v  trajet,  ndalive- 
ment  court,  nous  mOla  un  craml  nombre  de  mules  rt  d'Anes  de  ehar)te  qu'il 
fallut  abanibmner. 

I.<e   22    juin,    nous   (rra^i^Mnis  li-    monl    KouIiIm,  puis    n-ilevendons    à 

lUO  mrlrrs  au-de«M>iis.  I..a  l<-m|H'Tiilure.qui  s'éli'-vf  lejnurjiioquà  -f-  l.'l*,  descend 

la  nuit  a  ■*-  IK*.  Hn-s  de  la  rni.'-n-  Miiié.  un  nfOuent  de  lOmo,  lanrf  de  quatre 

à  rinq  métrés,  au  courant  rapide,  sur  bs  bonU  df  biquelle  nous  rmi^àmes 

"-* ■■   II  il 


110  COMTE  N.  DE  LÉONTIEFF. 

pour  la  première  fois  Titinéraire  de  Bottego,  je  rencontrai  quelques  centaines 
de  mes  gabares,  ou  paysans  d^Ouba,  venus  au-devant  de  moi  pour  m'offrir  en 
cadeau  de  Tivoire  et  du  bétail.  Depuis  les  bords  du  Mazé  jusqu*à  la  chaîne  des 
monts  Ouba,  le  pays  est  couvert  d'un  fourré  de  roseaux  si  élevés  qu'on  dispa- 
raît parfois  complètement  dans  leur  inextricable  fouillis. 

Ayant  appris  que  les  habitants  des  provinces  de  Bana  et  de  Kouré,  pro- 
fitant du  départ  des  troupes  de  mon  prédécesseur,  avaient  incendié  les  villes 
construites  par  le  dedjaz  Tessama,  je  me  décidai,  tout  de  suite,  à  déposer  une 
partie  de  mes  bagages  dans  les  villages  les  plus  proches,  afin  de  pouvoir,  ainsi 
allégé,  me  rendre  le  plus  vite  possible  sur  le  théâtre  de  la  rébellion. 

Pendant  quelques  heures,  notre  route  se  poursuivit  le  long  des  rivières 
arrosant  la  vallée  formée,  à  l'ouest,  par  les  monts  Gofa,  et,  à  l'est,  par  les 
montagnes  de  Zala,  sur  le  penchant  desquelles  nous  pûmes  remarquer  la 
présence  de  nombreux  villages. 

Le  21  juillet  au  matin,  nous  nous  rencontrâmes  avec  le  roi  de  Bao,  un 
des  vassaux  de  mon  gouvernement,  qui  venait  au-devant  de  moi  avec  des 
bœufs  et  des  porteurs.  Le  même  jour,  après  avoir  franchi  une  crête  de 
1200  mètres  d'altitude,  nous  entrâmes  dans  le  premier  district  de  la  province 
d'Ouba. 

Je  fus  immédiatement  frappé  par  la  différence  subite  que  présentaient 
l'aspect  de  la  végétation  et  l'état  des  cultures.  De  tous  côtés  s'étendaient  des 
champs  de  caféiers,  d'orge,  de  froment,  de  tabac  et  de  millet.  Ces  champs 
communiquaient  entre  eux  par  des  chemins  bordés  de  cactus,  et  partout  l'on 
voyait  des  chaumières  entourées  de  cs^féiers  et  de  bambous.  Le  pays  était 
parsemé  d'immenses  sycomores,  dont  l'ombre  épaisse  peut  abriter  jusqu'à 
deux  cents  hommes. 

Avant  d'entrer  dans  la  ville  d'Ouba,  nous  rencontrons  une  procession 
d'habitants  vêtus  de  toges  blanches  a  la  mode  abyssine,  qui  venaient 
au-devant  de  nous,  précédés  de  leur  petit  roi,  Tanga,  âgé  de  douze  ans.  Cette 
ville  constitue  un  centre  commercial  d'une  grande  importance  :  les  mar- 
chands d'ivoire  y  affluent  de  tous  côtés.  La  monnaie  abyssine  est  encore  usitée 
dans  les  échanges  et  l'on  trouve  facilement  à  acheter  de  la  verroterie,  des 
tapis,  de  la  soie,  diverses  étoffes,  et  même  des  fusils  et  des  cartouches. 

La  ville  est  dominée  par  le  Gebi  ou  palais  du  Gouverneur,  bâti  au  sommet 
d'une  montagne  escarpée,  suivant  l'usage  cher  aux  Abyssins  qui  cherchent 
toujours  les  sommets  les  plus  inaccessibles  pour  y  placer  leur  aire.  Ce  palais 
renferme  de  grands  et  petits  aderachs  ou  salles  de  réceptions.  Le  Saganeyi^ 
qui  domine  la  cour  de  justice,  les  nombreuses  chambres,  les  vastes  écuries 
semblent  copiées  sur  le  modèle  du  palais  de  Ménélik. 

A  peine  installé,  je  reçus  les  députations  des  anciens,  des  marchands  et 
des  artisans.  Je  distribuai  des  tuniques  de  soie  aux  chefs  du  pays,  en  signe 


EXPLORATION  DES   PROVINCES  ÉQUATORIALES  D'ABYSSINIE.  ni 

d'invesliture  de  leurs  foQctions,  et  déclarai  à  l'assemblée  que  dorénavant  les 
impdts  seraient  réduits  de  moitié.  La  fête  se  termina,  selon  l'usage  abyssin, 
par  un  festin  monstre,  offert  à  tous  mes  chefs  et  à  tous  mes  soldats,  festin 
auquel  je  présidai  avec  mon  état-major. 

La  première  demande  que  m'adressèrent  les  chefs  réunis  du  pavs  fut 
d'expulser  l'un  d'entre  eux,  un  beau  vieillard  qui  comparut  enchaîné  et 
qu'ils  appelaient  :  «  Le  Roi  des  Pluies  ».  Celui-ci  était  responsable,  selon 
leur  croyance,  de  la  sécheresse  qui  régnait  depuis  trois  mois;  j'eus  la  plus 
grande  peine  à  les  faire  revenir  sur  leur  opinion;  finalement,  je  fis  mettre  le 
■  Roi  des  Pluies  >  en  liberté. 

Les  Oubas  parlent  le  dialecte  oulamo;  ils  sont  gouvernés  par  un  roi  qui 


Reprwlaclioi]  d^ups  photographie  conunuDjqoéa  par  l«  comte  do  l.doDlteir. 

partage  son  autorité  avec  vingt  et  unDanias,  membres  de  la  famille  royale, 
et  avec  vingt  et  un  juges  ou  AacAos.  Ces  dignités  sont  héréditaires  et  trans- 
missibles  même  aux  femmes  qui  sont,  ainsi  que  leurs  enfants,  aptes  à  être 
investies  de  ces  hautes  fonctions.  Chaque  Racha  a  sous  ses  ordres  une  sorte 
de  héraut  ou  crieur  public,  chargé  de  convoquer  &  son  de  trompe  les  admi- 
nistrés qui  se  réunissent  avec  une  rapidité  extraordinaire  au  point  Gxé. 

Par  suite  de  la  minorité  du  jeune  roi,  la  province  est  gouvernée  par  l'oncle 
de  ce  dernier  qui,  i  son  tour,  recevait  directement  les  ordres  de  mon  prédé- 
cesseur. 


112  COMTE  N.  DE  LÊONTIEFF. 

Après  avoir  passé  quelques  jours  à  assurer  radministration  du  pays,  à  y 
installer  une  garnison  et  à  y  aménager  une  portion  des  bagages  les  plus 
encombrants,  je  continuai  ma  route.  Pendant  deux  jours,  je  suivis,  en  quittant 
Cuba,  une  large  vallée  fortement  encaissée,  .couverte  de  forêts  et  parsemée 
d'innombrables  termitières.  Nous  remarquâmes,  pendant  le  trajet,  de  nom- 
breux arbres  dont  les  fruits  ressemblaient  à  de  gros  concombres  amers;  ils 
pèsent  dix  kilogrammes. 

Au  plateau  de  Bako,  nous  voici  de  nouveau  à  une  altitude  de  1  500  mètres  ; 
aussi  notre  étonnement  est-il  grand  de  rencontrer  à  cette  hauteur  de  nom- 
breux bouquets  de  palmiers.  Je  reçus,  à  ce  moment,  Tavis  que  huit  Abys- 
sins faisant  partie  de  mon  avant-garde  avaient  été  tués  la  veille  à  Bako; 
bientôt  après  se  présentèrent  les  envoyés  du  roi  Benzi,  portant,  Tun,  la  che- 
mise du  roi,  l'autre  la  housse  de  sa  mule.  Tous  deux  me  présentèrent  du 
miel  en  signe  de  soumission  et  me  déclarèrent  formellement  qu'il  n'y  avait 
ni  complicité  ni  connivence  entre  leur  maître  et  les  assassins,  lesquels  nous 
furent  livrés. 

La  ville  de  Bako  est  grande  et  belle;  elle  contient  environ  deux  mille  cases 
en  bambou,  une  église  et  un  palais  dont  la  salle  de  réception  peut  contenir 
plus  de  mille  hommes.  Elle  est  considérée  comme  la  capitale  des  provinces 
équatoriales  et  constitue  le  dernier  centre  de  la  puissance  militaire  abyssine. 
C'est  une  forteresse  naturelle,  située  à  2600  mètres  d'altitude  et  commandant 
tous  les  environs.  De  cette  hauteur,  la  vue  s'étend  jusqu'à  une  distance  de 
100  kilomètres;  par  un  temps  clair,  on  perçoit  le  reflet  des  eaux  du  lac 
Rodolphe.  Grâce  à  la  limpidité  de  l'atmosphère,  le  fleuve  Omo  al'air  de  couler 
très  près  de  la  ville  de  Bako,  tandis  qu'il  en  est  à  une  distance  de  quarante 
kilomètres. 

Sur  les  collines  environnantes,  on  peut  voir  s'étager  quatre  autres  villes, 
dont  la  principale  est  Golda. 

Le  type  des  habitants  de  Bako  difl%re  absolument  de  celui  des  gens  que 
nous  avions  rencontrés  jusqu'à  ce  jour.  Ce  sont  de  beaux  hommes,  d'une 
taille  au-dessus  de  la  moyenne  et  fortement  musclés;  leur  visage  se  distingue 
par  la  saillie  des  pommettes.  Hommes  et  femmes  sont  nus,  ces  dernières 
portant  simplement  une  ceinture  à  franges.  Leur  coiflure,  en  revanche,  est 
des  plus  compliquée;  elle  consiste  en  boucles  roulées  comme  des  boulettes, 
s'étendant  du  front  à  la  nuque  et  aflectant  la  forme  d'un  casque  de  pompier. 
Les  guerriers  se  couvrent  la  tète  de  peaux  de  singes;  les  chefs  se  distinguent 
par  une  trompe  en  corne  qu'ils  portent  à  la  main. 

Leurs  huttes  en  bambou  se  terminent  en  pointe;  on  y  accède  par  une 
ouverture  si  basse  qu'il  faut  y  pénétrer  en  rampant.  Aussi,  pour  y  entrer, 
les  Bakos  sont-ils  obligés  de  laisser  dehors  leurs  lances  et  leurs  boucliers,  qui 
sont,  du  reste,  d'une  grande  dimension.  Ces  cases  sont  réunies  au  nombre  de 


EXPl-OnATIOX    m.9  PBiiVlMIES   KylATOBIALKS  I1ABY>>IMK.  Ml 

Inna  ou  <|ualrp  ilana  une  onr<>inl<'  rommunc;  ellefl  ont  environ  <lcux  mMiT»  de 
diamêtn*  e I  Mtnl  recouvertes  île  palmiers  épineux  ;  oliacune  d'elle  est  entourée 
d'une  ^érmnda  qui  altrite  Icn  uKlenniles  de  iiiénafre  et  les  iiistnitiienls  ariloire». 
Ih-  res  huiles,  l'une  sert  di-  salle  à  manper,  l'autre  de  pn-iiier  et  ainsi  de  suite. 

r.haque  habitant  [Ktssrde  plusieurs  femmeK;  relles-ci  rimtribuent  (rran- 
demenl  i  maintenir  une  pniprelé  scrupuleuse  dans  res  halilatiuns. 

Kn  dehors  des  travaux  a^riroles,  les  Dakos  s'uf'rupent  de  la  pmdurtion 
du  miel  en  grand,  mais  la  cin>  reste  inutilisée. 

Nous  ronstatons  iri,  pour  la  premii'rc  Tois,  l'usa^'e  d'arrs  et  de  fltVhes, 
qui,  du  ^e^le,  sont,  ainxi  que  tous  les  ustensiles,  fabriqués  par  les  habitariLs 
eux-mêmes;  re  qui  dénote  un  deiiré  assez  élevé  de  rivilisalion. 

Quant  à  la  lein|H>rature,  elle  est  plutôt  fnude:  k  l'altitude  de  2  '2HTt  mMn-s 
où   nous  Mimnies,   le   thermo- 
mètre ne  dépasse  [ws  +  I  V. 

Je  M-joumai  i  Hako  le 
moins  de  temps  pos>it)le,  dé>i- 
reux  d'atteindre  le  tnr  Rodol- 
|ihe,  et  de  n*taldir  la  pn'-émi- 
nence  de  l'empire  d'Abyssinie 
•ur  les  )in>iinres  de  l'extrême- 
sud,  romprisi'S  depuis  long- 
temps dnns  la  sphère  d'in- 
fluenre  du  Nt'^us.  J'installai 
dtiDr  des  gamisims  i  Hako, 
Beota,  Bana.  après  y  avoir 
nommé  des  ehefs  selon  la  rf>u- 
tume  abyssine:  puis,  laissant  les 

femmes  et  les  enfants  dans  les  k-jt-i ™  .lu,-.  ,.i„.i.,t.r.|.'  -...«.««....  ,..-  ' 

tilles,  je  partis  avec  800  hom-  '*"' "J-''-  ■' 

mes  |N>ur  le  Karo,  l«  1 1  août. 

Après  avoir  descendu  le  revers  du  grand  plateau  abyssin  nous  |N'-nélhlmes 
dan«  la  pntvtnre  de  Kourè.  réièbre  par  sa  fertilité;  re  ne  sont  en  eiïel  que 
rhatnps  de  raféiers,  où  grini|>enl  les  pampres  de  la  vigne  sauvage.  Celte  pro- 
vinre.  qui  (tossèile  un  roi,  comme  le  llako,  et  dont  les  habitants  parlent  la 
même  langue,  est  dans  un  état  de  guerre  continu  avec  ce  dernier  p«ys,  ce 
qui  nous  empêcha  de  nous  procurer  de  l>ons  guides. 

Le  même  jour,  au  bas  du  dernier  contrefort  du  grand  plateau  abyssin, 
nous  trouvâmes  la  rivière  Néri,  qui  se  dévecM-  dans  l'Onio.  («a  vallée  que  ce 
fours  d'eau  parcourt  est  sillonnée  de  sentiers,  le  lont:  destjuels  le  uibier  abonde. 
Eo  une  seule  joumé-e,  en  eiïet,  sans  nous  écarter  de  la  mute,  nous  avons 
loé  deux  èlé|»h«ats.  une  girafe,  deux  rhincKéros  et  plusieurs  tèbres. 


■^ 


IIV  COMTE  N.  DE  LÊONTIEFF. 

Au  delà  de  cette  rivière  commence  le  pays  de  Karo,  dont  les  dimensions  sont 
faussement  indiquées  sur  les  cartes,  car  il  n'occupe,  le  long  de  TOmo,  qu'une 
étroite  bande  de  terrain  d'une  vingtaine  de  kilomètres  de  largeur  environ. 
C'est,  en  allant  vers  le  sud  de  nos  provinces ,  le  dernier  territoire  gouverné 
par  un  roi.  En  efTet,  toutes  les  tribus  habitant  la  rive  droite  de  l'Omo  con- 
stituent autant  de  petites  républiques  gouvernées  par  des  assemblées  d'an- 
ciens. 

Ces  tribus  s'appellent  Goumbo,  Marcha,  Labouk,  Dousse,  Gartchi, 
Moursi,  Lokolom,  Bouma,  Mourlé.  Quoique  se  ressemblant  beaucoup 
entre  elles,  elles  parlent  chacune  un  dialecte  absolument  spécial  et  distinct. 
Les  hommes  y  sont  beaux,  d'une  taille  élevée  et  de  forte  corpulence.  Ils 
s'adonnent  surtout  à  l'agriculture  et  à  la  chasse  aux  éléphants,  d'une  façon 
particulièrement  courageuse  et  pratique.  Le  guerrier  s'approche  de  l'animal 
et  lui  lance  un  lourd  javelot,  dont  la  pointe  creuse  renferme  une  petite  flèche 
empoisonnée  qui  se  détache  et  reste  dans  la  plaie,  tandis  que  le  bois  de  la 
lance  retombe  à  terre.  Ces  indigènes  échangent  l'ivoire  qu'ils  obtiennent  ainsi 
contre  du  bétail,  du  café  et  du  tabac.  Le  fer  et  les  verroteries  que  leur  pro- 
curent les  chasseurs  et  les  marchands  arabes  représentent  pour  eux  les  objets 
de  la  plus  grande  valeur.  Les  femmes  portent  souvent,  comme  ornement,  un 
anneau  de  corne  passé  dans  la  lèvre  inférieure.  Ils  n'ont  aucune  religion  et 
ont  si  peu  de  rapports  entre  eux  que  la  plupart  ignorent  l'existence  du  lac 
Rodolphe,  bien  qu'il  ne  soit  distant  que  de  trente  kilomètres. 

De  Néri  jusqu'à  l'Omo  nous  avançâmes  parallèlement  au  mont  Moursi, 
habité  par  des  tribus  pastorales  et  guerrières.  Après  avoir  marché  toute  la 
nuit,  nous  arrivâmes,  à  la  pointe  du  jour,  sur  les  bords  de  l'Omo  :  une  large 
bande  jaunâtre,  faisant  de  grandes  courbes  et  coulant  majestueusement 
entre  deux  rives  escarpées,  dont  le  courant  très  rapide  emportait  des  débris 
d'arbres. 

Les  bords  du  fleuve  sont  couverts  de  nombreuses  cultures  de  millet  blanc, 
d'une  qualité  supérieure  à  celles  que  nous  avons  vues  jusqu'ici;  ces  cultures 
sont  parsemées  de  nombreuses  cabanes  dans  lesquelles  les  chasseurs  se 
placent  à  l'aO^ût  des  oiseaux.  En  face  de  nous  se  trouvait  un  petit  village 
composé  de  cases  en  chaume,  rondes  et  hautes  d'environ  deux  mètres. 

La  rive  opposée  de  l'Omo  était  couverte  de  naturels  groupés  en  masse, 
criant,  gesticulant  et  se  préparant  à  nous  opposer  une  forte  résistance.  Les 
Abyssins,  qui,  de  leur  vie,  n'avaient  vu  une  si  grande  rivière,  s'arrêtèrent 
avec  stupéfaction,  croyant  notre  marche  déflnitivement  arrêtée.  La  présence 
de  crocodiles  nageant  à  la  surface  des  eaux  intimidait,  d'autre  part,  nos 
Sénégïdais,  mais  l'exemple  donné  par  le  docteur  Kahn,  qui  se  précipita 
dans  le  fleuve  avec  son  cheval,  les  entraîna.  Gonflants  dans  leur  gris-gris, 
ils  se  jetèrent  à  l'eau  sous  la  protection  des  mitrailleuses  placées  en  bat- 


Irrir.  H  aliènent  !iVmpan*r  Av^  piro^ui*»  que  Ioh  illflig^rleft  avaient  prudem- 
m^nt  rrlitM»^  «le  raiilri*  voU*.  Une  frrt'^Ie  «le  lancers  el  de  lliVhest  arrueillit  les 
premier»  amvaiiU  el  leur  causa  de^  |»erteA  stenAible»;  deux  Sénégalais 
notamment  furent  grièvement  blessés.  Un  feu  nourri  disp<*rsa  bientôt  les 
i^^illants;  aussiliM  un  va-et-vient  s  établit,  et  la  traversée  de  l'Omo  se  fit 
•lins  Im  meilleures  conditions. 

Parvenus  à  Marcha  nous  y  organisons  un  véritable  camp  fortifié.  l/as|)cct 
•lu  |kay!^  e%t  d<»s  plus  riants;  sur  une  vaste  boucle  formée  par  TChno  se  trouve 
un  ;rraiid  nombre  de  villages  et  de  plantations.  Les  indigènes  s*oceu|H*nt 
d  «dc*>.i;re  de  bétail  et  de  cbnsse  à  Téléphant;  dans  toute  la  r(*gion,  ces  pacby- 
•lt*rme%  %e  n*ncontrent  encore  en  grnnils  troupeaux.  D'immenses  forets  bor- 
d«-nl  rOmo  et  abritent  diins  leur  sein  touti*  une  population  de  (piadrumanes 
•iont  |e%  9  Gourez  »  sunt  les  plus  répandus.  Le  pa\sai:e  a  un  aspect  qui 
r.ip|M*||e  certains  coins  de  TKurope  mériilion.ile. 

.\\ant  établi  dans  cette  région  un  centre  d'tipéralions  et  conf<*cliiinné  un 
r.ideau  a  Taide  de  pirogues  liéi^s  par  des  lian(*s,  nous  poursuivîmes  la  marche 
^«ir  trt»is  ndonnes.  Un  île  mes  chefs  abyssins,  le  (irnsmatch  Franris,  avec 
JiMi  hommes,  suivait  la  rive  gauche,  tandis  f|ui*,  a\ec  le  p<»rsonnel  blanc  et 
!••  tfn»5  de  la  ctdonne,  je  marchais  sur  la  ri%e  droite,  et  «pie  le  Fttnnri  Che- 
d«u%rr  avfc  Marins  llouchier  et  «lix  Séni'galais  des4<>ndaient  le  fleuve,  ser- 
%ant  de  Irait  d*uni«»n  entn*  nos  deux  ctdonnes  et  relevant  les  sinu«isités  «le  la 
ruit'Ti*.  N«>us  longeâmes  ainsi  r()m«»,  lant«M  à  travers  une  bnnisse,  extrême- 
nirnt  difli«*ile  à  traverser,  tant«M  à  travers  une  step|»e  couverh»  «rherbi»s. 

Le  vill.i:^*  «le  McMirlé,  situé  prés  du  fleuve  et  ent(»uré  d  arbres  gi^an- 
lf-%.|ues,  est  M  bien  dissimulé  «|ue,  à  une  distan«*e  «le  qu«d«|ues  mètres,  jamais 
«»n  ne  se  «louterait  «prun  groupe  «riiabitatifuis  existe  en  «*et  endroit.  Dans 
lc%  f(»rèts  se  trouvtMit  accumubVs  «les  provisi«ins  de  grains  |Nmr  des  mois  el 
d«'*fc*nsr  est  faite  d'v  toucher. 

Les  indigènes  sont  de  haute  stature  et  absolument  nus;  leurs  bras  s«miI 
< ouverts  «le  bracelets  en  iv«>ire,  en  cuivre  ou  en  étain.  Sur  la  tète,  ils  |Nirtent 
d«*«  rhapraux  suivant  la  forme  du  crAne,  faits  de  chev«*ux  humains  c«imprimi''S 
•  t  surchargés  «le  plumes  «rautruches.  I>*urs  armes  c(msi.st«»nt  en  javelots,  en 
arr%  avec  0<H*he»  em|HÛMmn«*<*s.  et  en  un  lar.:e  C4»uteau  en  forme  de  bracelet. 
lu  érhantrent  leur  ivoire  contre  «lu  tabac  et  du  café  \enant  do  Bak<»,  car,  à 
rrtie  faible  altitu«le,  ces  produits  ne  \iennenl  pas.  Les  f«Mnm«*s  portent  d«*s 
anneaux  en  fer  sur  le  cou,  ainsi  «]ue  des  s«)rb*s  de  tabliers  en  p«MU  garnis  «le 
niorreaux  de  fer.  \  Mourlé,  les  femmes  s«»  su^|M*ndent  a  la  l«*vn*  inférieure  de 
irraodes  rondelles  en  b«»i^.  D'après  les  indi^rènes,  la  jal«m««ie  de  leurs  maris 
«rrail  la  cause  de  cet  le  étran;re  «l«*li;:urali«»n. 

\jr%  habitants  de  la  %alb*e  de  rt>m«»  ap|Hdl«*nt  «'elle  rivière  \\vi\  :  liagui  et 
LrlW-,  sur  divers  |H»int%  «le  %«in  r<Mirs  inférieur,  (^hi.int  au  ntmi  Nianam,  qui 


116  COMTE  N.  DE  LEONTIEFF. 

se  trouvé  porté  sur  la  carte  de  Donaldson    Smith,  il  signifie  simplement 
<  rivière  »,  en  langue  boûma. 

Enfin,  le  21  août,  nous  arrivons  au  lac  Rodolphe;  une  immense  nappe 
d'eau,  encore  jaunie  par  les  eaux  de  TOmo. 

C'est  une  véritable  mer  intérieure,  présentant,  ainsi  que  ses  rives,  tous  les 
aspects  maritimes.  Les  tempêtes  y  déterminent  des  vagues  d'une  très  grande 
hauteur  et  ses  eaux  renferment  de  la  soude  en  notable  proportion. 

Nous  parvenons  à  un  campement  délaissé,  en  1898,  par  un  officier  d'une 
puissance  étrangère  venu  du  sud.  Arrivé  jusqu'ici  pour  explorer  ces  contrées, 
il  arbora  son  pavillon  sur  ce  territoire  déjà  officiellement  revendiqué  par 
l'Empereur  d'Ethiopie.  Je  rétablis  les  droits  de  l'Empereur  en  mettant  à  sa 
place  le  drapeau  éthiopien. 

A  cet  endroit,  les  indigènes,  au  nombre  de  six  mille  environ,  armés  d'arcs, 
de  flèches  empoisonnées  et  de  lances,  nous  firent  une  résistance  acharnée.  Le 
combat  dura  près  de  quatre  heures,  dégénérant  en  un  corps  à  corps  dans  la 
brousse  où  il  nous  fut  impossible  d'utiliser  les  mitrailleuses.  Nos  pertes 
totales  pendant  cette  période  de  l'expédition  ont  été  de  216  hommes  tués  et 
quelques  blessés  parmi  lesquels  le  Fitaori  Chedeuvre  et  le  cosaque  GogassofT. 

Notre  base  d'opérations  fut  établie  aussitôt  entre  l'endroit  que  nous  sur- 
nommâmes Camp  LéontiefT  et  l'embouchure  de  l'Omo,  et  l'occupation  devint 
tout  à  fait  effective.  Nous  envoyâmes  de  tous  côtés  de  petites  colonnes  qui 
rayonnaient  aux  alentours  et  rapportaient  chacune  de  précieux  renseignements. 
Moi-même,  je  me  mis  en  route  pour  reconnaître  le  cours  de  l'Omo  en  amont 
jusqu'à  Marcha,  et  constatai  qu'il  fait  une  courbe  immense  enveloppant  la 
chaîne  du  Moursi.  Des  nouvelles  données  sur  le  cours  de  ce  fleuve  améliorè- 
rent chaque  jour  notre  carte. 

Comme  je  devais  aller  à  Adis-Ababa  conférer  avec  l'Empereur,  je  donnai 
Tordre  au  lieutenant  Sébillon  de  construire  un  fort  sur  la  rive  gauche  de 
rOmo  et  de  l'occuper  avec  deux  sections  de  Sénégalais  et  une  troupe  indi- 
gène. J'envoyai  ensuite  le  Fitaori  Chedeuvre  reconnaître  la  côte  occidentale 
du  lac  Rodolphe,  ainsi  que  les  parages  nous  séparant  du  Nil  Blanc  jusqu'à  la 
hauteur  de  Ouadelaï. 

Du  rapport  qu'a  rédigé  le  D*"  Kahn  sur  cette  mission,  il  résulte  que  les 
rives  du  lac  Rodolphe  prennent  différents  aspects.  Au  nord,  elles  sont  plates, 
sablonneuses,  et  viennent  peu  à  peu  mourir  dans  le  lac;  plus  bas,  au  con- 
traire, ce  sont  de  véritables  dunes  de  sable  atteignant  jusqu'à  dix-huit  et 
vingt  mètres  de  hauteur  et  absolument  à  pic.  A  partir  du  3"*  de  Lat.  N.,  ce 
sont]  des  falaises  de  nature  volcanique,  très  abruptes,  contre  lesquelles  se 
brisent  les  vagues. 

Ce  lac  possède  une  faune  très  riche;  les  poissons  y  abondent;  ce  sont  sur- 
tout des  salmonidés.  Nous  en  avons  vu  qui  avaient  jusqu'à  1  m.  50  de  long 


KXPUmATloN  DBS  PRtiVINCKS  KUt'ATORULES  O'ABYSSIMK.  117 

«ur  II  m.  15  J<*  large,  ci  dont  la  chair  ^tait  excellente.  Cette  nap|)e  renfenne 
«1«^  ln>u|ies,  ïrv%  nonibn*uM*s,  d*hi|ip4>potameA  et  de  crocodile».  Le^  oiseaux 
f«à%oQnenl  sur  les  rives;  ils  appartiennent  surtout  au  genre  paImi|»Ade, 
comme  le  pélican,  et  au  genre  échassicr,  tels  i|ue  Taigrette,  Tibis,  le  flamant 
r«»^e.  Ce>  oiseaux  par  milliers  animent  le  rivage. 

1^  rive  occidentale  du  lac  Rodidphe.est  entourée  par  un  hémicycle  de 
hautes  montagnes  très  escar|H*es,  du  sommet  desquelles  on  aperçoit,  au  loin, 
I  immensité  du  dé>ert  fauve,  où  tourbillonnent  les  sables.  Il  y  a  plusieurs  Iles 
dans  le  lac,  mais  ce  ne  sont  que  des  rochers  inhabités. 

Les  contrées  environnantes  sont  très  |>euplées,  malgré  la  difflculté  que 
pré^*nte  la  culture;  néanmoins,  sur  les  bords  du  lac,  il  y  a  toujours  une 
ItanJe  de  terrain,  assex  large,  où  les  naturels  cultivent  et  obtiennent  de 
iM-aux  champs  de  millet. 

Au  nord,  à  environ  !•*>  kilomètres,  se  trouvent  les  monts  Tourkana ;  par- 
f«»i«  la  di<%tance  qui  \vs  rappn>che  du  lac  est  moindre.  Sur  la  langue  de  terre 
•*ntre  ces  monts  et  le  lac  Rodolphe,  vivent  les  natunls  du  Tourkana.  Ce 
M»nt  des  nétrri's  très  grdnds,  très  bien  faits  et  très  courageux,  |M»SM*danl 
d  immenM*%  trou|MMux  de  chèvres,  de  moutons,  de  bœufs  et  de  chameaux; 
r  f%t  U  race  la  plu>  belle  que  le  D'  Kahn  ait  rencontrée  au  cours  de  Mm 
%o\.iire.  Là  encore  la  cha>se  est  des  plus  alxindantes  ;  souvent  on  voit  défiler 
dr^  centaines  d'antilopes,  des  éléphants,  des  zèbres,  des  autruches. 

Iji  coiffure  des  Tourkana  mérite  «l'être  signalée  comme  la  |Mirtie  de  leur 
ri>«»tume  i  laquelle  ils  ap|M»rtenl  toute  la  coquetterie  dt»nt  ils  >ont  capables. 
!««'«  femme*»  |Mirtent  des  espèces  de  tabliers  de  cuir  avec  d<*s  ornements  en 
frr  ou  des  perles.  .\u  nez  et  aux  on^iHes  elles  susjiendent  de  larges  boucles 
d«*  cui%re,  ornements  qui,  d*après  elles,  doivent  les  rendre  plus  agn^aUes  à 
rrtrarder. 

I^e^  arme^  de  ces  indigènes  consistent  en  longues  lances,  en  flèches  et 
ÀtTs.  et  au^M  en  couteaux  de  forme  circulaire  qu'ils  portent  au  poignet.  Ijen 
Tourkana  ont  un  Inmclier  très  long  et  tn*s  étroit,  formé  de  bagU4*ttes  th»  |M>is 
rtitrelacée^.  Ils  |M>rtent  drs  plumes  sur  la  tête  et  quelques-uns  m*  |MM,jnent 
le  vi%a^«*  en  rf»u;;e  et  €»n  jaune.  I)*apr«*s  les  qu<*iques  rf*ns4'iun«*menls  que 
Ir  !>'  Kahn  a  pu  iddenir  d'eux,  iN  ap|M»llent  KI;:oumé  la  ré^'ion  qui  s'étend 
\rt%  le  «ud  du  lac. 

Ciintinuant  Irur  route.  M.  (]|ie(leu>re  et  ses  C(»mpaL'nons  arrivèrt*nt  à  un 
li<iu«|uet  d«*  palmiem  occupant  le  lit  dune  ri^ièn*  à  m>c,  la  Turkwell.  D'après 
1rs  obM*r%ations  du  !>'  Kahn,  crtte  ri\ière  n'a  jamais  dû  se  jeter  ilans  le  lac 
R<N|<dphe.  bien  a^ant  d'arri%er  prè«»  de  crtte  nap|M\  elle  S4>  |H*nl  complète- 
ment dans  les  ^able».  De  là,  uw^  cullalNiratrurs  continuèn*nt  leur  ii  arche 
\rr%  Ir  %ud;  apK*%  avoir  franchi  drs  rorhrrH  à  pic,  ils  arri\èrent  à  l'extré* 
mile  méridionale  du  lac,  que  borne  un  d<*mi-rrrch*  «le  |H*tit4*s  ctdlines  escar* 


H8  COMTE  N.  DE  LÉONTIEFF. 

pées.  L*aspect  général  du  pays  est  parfois  sauvage,  et  les  tles  que  les  voya- 
geurs avaient  en  face  d*eux,  comme  les  rives  opposées  du  lac,  étaient  aussi 
escarpées  que  celles  qu'ils  occupaient.  Là  s'arrêtait  leur  tâche;  aussi  choisis- 
sant le  sommet  le  plus  élevé  de  ces  collines,  y  plantèrent-ils  le  pavillon 
abyssin ,  sur  un  point  qu'ils  nommèrent  poste  Ménélik  II. 

Dans  sa  marche  le  long  de  la  rive  occidentale  du  lac,  Chedeuvre  décou- 
vrit une  importante  saillie  que  forme  la  côte  au  milieu  de  la  nappe  d'eau. 
A  cette  presqu'île  je  donnai  le  nom  de  mon  collaborateur  qui,  le  premier,  a 
signalé  cet  accident  de  terrain,  et  à  la  baie  qu'elle  ferme ,  celui  de  Ta'Ctou, 
nom  de  l'Impératrice  abyssine. 

A  leur  retour,  mes  compagnons  furent  reçus  avec  faveur  par  l'Empereur 
Ménélik,  qui  voulut  bien  accorder  à  mes  officiers  des  distinctions  honorifi- 
ques, ainsi  qu'à  nos  braves  Sénégalais.  Ceux-ci  étaient  arrivés  à  l'expiration 
de  leur  engagement  et  je  devais  les  rapatrier.  Il  n'était  que  juste  d'accorder  à 
mon  personnel,  fatigué  par  deux  années  du  climat  d'Afrique,  un  repos  bien 
gagné  dans  leur  pays  natal.  Moi-même,  j'étais  heureux  de  revenir  en  Europe 
compléter  ce  qui  me  manquait  pour  assurer  le  résultat  de  cette  intéressante 
expédition.  Au  cours  d'un  prochain  voyage  je  compte  lancer  un  bateau  à 
vapeur  sur  le  lac  Rodolphe.  Pendant  cette  expédition,  comme  durant  celle  que 
je  viens  d'accomplir,  je  m'etTorcerai  de  me  montrer  digne  des  sympathies  de 
la  Société  de  Géographie,  en  faisant  voir  que  l'expansion  européenne  est  com- 
patible avec  l'indépendance  des  peuples  africains,  et  le  désir  de  les  élever 
jusqu'à  nous. 

Comte  N.  de  Léontiefp. 


Coupe  de  l'Afrique  équatoriale 

du  sud-est  au   nord-ouest  (Zambéze-Congo) 

HvttHOGHAPIIIE.    HELIEFS    ET    ti|^:rnE&.SIii>S 

Vuf  liu  sud.  la  r»upo  Ho  l'Arrique  t'-igunlorialo  '  afTfi-le  la  foniip  d'un  ilo» 
d'ine  iltinl  |p  vtTsanl  orrîilcnlnl  svraH  Itenucuiip  [>lu«  rlondu  qur  li>  vorsani 
orit-nUl.  —  L'arfd*  rontralp  form<>,  à  pnu  \tri'*  f  xarlrmenl,  la  lifmc  de  partapo 


de«  ranx  :  au  non],  wint  Ip^  larn  AIImtI,  AIlHTi-KdouanI  ei  Virtoria-Nyaiua  par 
lr«({up|*  Im  rÎTièiTii  R'érDulfnt  vita  le  Nil  :  A  IV^t,  m*  tntiivt>nl  !<■»  baMintt  de 
ta  Roufïdji,  ilc  la  Ro\ouma,  du  ZamlW'K'  t>t  de  m*»  frrandfi  aflluonts:  A  I'oumI, 
rimroon*'  basain  du  Outtiui-l  di-  m-*  Iriltutain'ii. 

I.  L>«  umto«m  Miur*  'Miiw  k  l*  .Ir  Lai.  >.  fl  Ip  IVdf  Ut.  S.:  < Air  la  pUnrhe  S. 


ia>  KDOL'ARD  FOA. 

Au  point  de  vue  hydrographique,  ces  deux  versants  diffèrent  essentielle- 
ment l'un  de  l'autre.  Tandis  que  le  versant  occidental  est  riche  en  cours  d'eau 
de  long  trajet  et  navigables,  le  versant  oriental  n'offre,  k  part  le  Zambèze,  le 
Chiré  et  l'Aroangoua,  que  des  rivières  sans  importance  et  d'un  parcours 
peu  étendu. 

En  revanche,  c'est  sur  le  versaot  oriental  que  se  concentrent  presque  tous 
les  grands  lacs  du  continent  africain  :  les  lacs  Albert,  Albert-Edouard,  Kivou, 


Victoria-Nyanza,  Rodolphe,  Stéphanie,  Tanganyika  ',  le  Roukoua,  le  Nyassa, 
le  Chiroua  '  etc.  Sur  le  versant  opposé,  nous  n'en  comptons,  au  contraire,  que 
quatre  :  le  Léopold,  le  Toumba,  le  Moéro  et  le  Bangouéolo  qui  sont  de  dimen- 
sions restreintes,  en  proportion  des  véritables  mers  intérieures  que  nous  venons 
de  citer.  Malgré  cette  abondance  apparente  de  moyens  de  transports,  l'hydro- 

I.  Le  Tanfftnvikaeat  placé  juste  snr  la  Vifcne  iletaile:!!  apparlienl.  par  sa  position,  au  versant 
oriental,  el,  par  ïod  hvdrographii-.  nu  t).i»in  ilu  Congo.  En  elTi'l.  il  aVcuule  dans  le  Congo  pnr  la 
Loukoiiga.  En  comprenant  la  Tcliamliézi  et  la  Tchoii,  qui  s»nl  li's  sourci's  ilii  Cunjio,  le  point  île 
partage  des  ileiix  tiassins  Zarabèie-Coni-'o  est  la  li(!ne  de  rollîiii's  r|ui  sépare  l'Aruaniioua  <lc  la 
Tchambézi. 

Si  l'on  Bjoulsit,  h  l'est  du  Tanganyika,  t'hyilroiiraphic  du  Malaragazi,  «on  atHuenl,  te  liassin  du 
(kingo,  après  avoir  dépassé  le  lae  Tangan>ika.  devrait,  en  rpalilé,  sVtcniIre  jiisqu'A  TatKira,  clans 
l'Atrique  orientale  allemande. 

i.  Sans  compter  une  Toute  d'autres  lacs  qui  sont  en  dehors  de  la  région  qui  nous  nrrupe  :  le 
lac  RuisamiMi,  le  Niamsijiri.  le  Rouamaxé.  i  l'est  de  l'Alliert-Ëdiiuard:  k  Inc  Jipé,  au  sud  du 
Kilimandjaro:  les  lacs  Ouamala.  dans  l'OuRanda:  les  lars  Dzimba.  Loiiensounia,  Ouridji,  h  l'oiKsI 
du  Virloria  Njania;  l'Ejasi,  le  .Vairon,  le  lianyara,  au  sud-est  du  Victoria,  etc. 


r. 


i:i>rpK  i>E  i.-AFnii.irK  K<ji-ATc)tii,\i.i:.  lii 

rn|ihii-  ilu  vonuinl  oriental  t'«t  d'un  iiiIrrV't  |tliil<M  local,  l'n  voynp'iir.  <'n  Ira- 
Tm«iil  un  lac,  pt'iit  f>c  reiitiro  rai'idomcnt  iriiii  point  h  un  autre,  mniis  nru- 
l<-mrnt  Ioru)ii'il  a  déjA  iH-nêlré  au  rirur  ilii  |iay5,  tamli*!  qui'  )•■  réseau 
b)<)r<ifcniphi<|u<'  <lu  vt-ruiril  ocriijfrtlnl  rsl  appi'lt'  n  jout-r  un  rôle  A^n  plus 
im|H)rlanl9  <lan!>  li*  tlrvi-loppemnit  <lc  cv*  réfrioris.  Le  Conso,  l'Ouli.innui,  le 
Ka!W4l.  la  Sankourou,  la  Koan^'o,  ]<•  l,omnnii,  le  l^>uhali,  ete.,  sont  autant 
dr  portes  de  l'intérieur  ouvertes  sur  l'océan. 


Si  If  «entant  oriental  est  uioiiiA  liien  arrosi-  >\ni^  mui  voi>in,  il  pii>«è>le,  en 
retanclie,  une  orin:rn|iliie  im]H>rlaiite  et  prenijne  e\rlu>i\e.  Kn  Afriiine,  on 
n-ncuiiln'  pn-Mjue  juirloul  le*  jircniii're^  niontn^'neK  entre  '200  el  KHI  kiloin<'lre!> 
dr  la  rôlr';  ce  Minl  ces  cli:ilne^  ile  nii>iitai;nes  4|ui  liarrenl  la  plupnrl  <le.s 
(leuienel  proilui«enl  le-,  enl.-ir.icles  un  cliule*  ipii  eritravenl  'n  naviiMtion  pn-* 
•lu  littoral.  1^  Niper,  le  (^.mieroun.  rt);;i'Hiué,  le  Conao,  le  ZanilM-ztf  sool  -lans 
ce  ca». 

I»4n»  U  ri»u|M>  lie  lAfriipie  é.|Uiil..ri,ile  <|i u-»  avons  *ou?.  les  \em,  les 

[>n'inirra  arriilent-^  «le  Irrraîno,  en  i|iiill;irit  In  côte.  <><int  :  le>  monis  île  t'ri«tnl. 
•  l'ou-ol.  el  r<'u\  «lu  4:iiin-,  a  l'eil.  l^-n  Mont-  de  l'ri^lal  se  li-rniiiient  à  |h-u 
prè«  a  remlH*urliur<>  «le  l'Ihili.inuui  :  le  n-'>te  ilu  |i.'t)>  est  pl.il  ou  |i-l'<  renient 
«n<liil<-  «le  collines.  Sur  la  côle  orii-nl;ile,  nu  rontr.iire,  plusinin.  chaînes  île 
monta:; rtea,  massifs  ou  pic«,  suicêileul  A  n-ux  de  Cliir»'-;  nous  v»»joii!»  succès- 

I      It  •■■■'•    •!  \if>:  'rVrt  .1.     I  \ti:-rir.  .1^    t,.r-l.'-ii    ..u  -1'    M  .nriil.  .jm»    t".>nttrnl    I«rf..i- 


r 


122  EDOUARD  FOA. 

sivement  :  le  massif  de  Milangi(3400m.),leMoroumbala  (1000  m.),  les  mon- 
tagnes (lu  Chîré  ou  du  Nyassaland,  à  Blantyre  (1600  m.),  Zomba  (1700  m.), 
les  monts  Lîvingstone,  au  nord-est  du  Nyassa  (2500  m.),  les  monts  Nyika 
(2600  m.)  et  Dodza  (2000  m.),  à  Touest  et  au  sud  du  même  lac;  les  mon- 
tagnes de  la  Maravie  (de  850  à  1900  m.).  Plus  au  nord  se  rencontre  le 
plateau  Nyassa-Tanganyika,  qui  mesure  450  kilomètres  de  long  sur  60  kilo- 
mètres de  large,  et  varie  entre  1000  et  1800  mètres  d*altitude;  à  cette  hau- 
teur, la  pomme  de  terre,  le  blé,  les  légumes,  les  fruits  croissent  avec  facilité, 
le  bétail  prospère  et  l'Européen  peut  immigrer  sans  danger.  Enfin,  à  Touest 
du  Tanganyika  s'élèvent  les  monts  Mitoumbas,  courant  nord-sud,  d'abord  à 
distance  du  lac,  puis  le  long  de  la  nappe,  et  qui  varient,  entre  1500  et 
2410  mètres,  dans  l'Ouroua,  1800  et  2000  dans  le  Kivou  et  l'Ouvira. 

Les  points  les  plus  bas  du  grand  continent  sont  les  côtes,  généralement 
humides  et  marécageuses  jusqu'à  environ  250  kilomètres  de  la  mer,  et  variant 
comme  altitude  entre  2  et  90  mètres. 

Les  vallées  du  bassin  immédiat  du  Congo  varient  entre  500  et  875  mètres, 
celles  du  bassin  du  Zambèze  entre  500  et  750;  elles  vont  généralement  en 
augmentant  vers  le  nord,  dans  la  région  du  Zambèze^  et,  vers  l'est,  dans  celle 
du  Congo,  Au  nord  du  Zambèze,  nous  trouvons  750  à  815  mètres  pour  la 
Maravie,  Oundi,  etc.,  de  750  à  800  pour  les  plaines  du  Barotsé,  de  750  à  1000 
pour  rOubamba  et  la  côte  occidentale  du  lac  Nyassa.  Dans  les  régions  monta- 
gneuses des  monts  Livinsgtone,  les  vallées  atteignent  800  mètres;  dans  l'est  du 
Haut-Congo,  les  vallées  des  monts  Mitoumbas  s'élèvent  à  875  mètres,  dans 
l'Ouroua  à  815,  dans  le  Manyéma,  de  820  à  1020.  Ce  dernier  chiffre  est  à  peu 
près  le  maximum  d'altitude  des  vallées  du  Congo. 

Il  est  assez  curieux  de  comparer  entre  elles  les  altitudes  relatives  des  diffé- 
rents lacs.  Le  Nyassa  est  à  507  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  le  Tan- 
ganyika à  790,  le  Roukoua  à  760,  le  Kivou  à  1634,  l'Albert-Edouard 
à  1080,  le  Victoria-Nyanza  à  1270,  le  Rudolf  à  340,  le  Stéphanie,  son  voisin 
immédiat,  à  435,  le  Jipé  à  765.  C'est  donc  le  petit  lac  Kivou  (1634  mètres) 
qui  détient  le  record  de  l'altitude  en  Afrique,  de  môme  que  le  mont  Kiliraand 
jaro  (6576  mètres),  au  pied  duquel  poussent  les  palmiers  et  autres  végétaux 
des  tropiques,  élève,  sous  l'équaleur,  ses  glaciers  et  ses  cimes  couverts  de 
neige,  laissant  bien  loin  au-dessous  de  lui  les  plus  hautes  montagnes  du 
continent  noir. 

Edouard  Foa. 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


EUROPE 

La  Géographie  i  rExpostUon.  —  l/Ex|><>^itlon  oiTn*  In  hitm*  la  plun  rompIMo  ol 
U  plu«  iiilrrt^^ntc  de  d<NnimontM  rrInlîN  h  I Vludc  de  In  Terre  qui,  depuis  Kingtemp», 
ait  clé  réunie.  Touj*  le<  KUU,  toutes  les  ndminhtratlons,  tous  les  instituts  Heietill- 
Bqiir*  ont  è  l'envi  envoyé  au  Champ  dt*  Mars  ou  au  Trorad«*ro  leurs  plus  nVentes 
pobli«*ation»  gr*oin^plii(|ueHet  leuren«*mble  lixeletotde  nos  i*onnai*»'«anresdu  ^IoIn* 
à  U  fin  de  ce  M«Vle.  Mallieureus4'ment,  par  suite  de  In  diH|iersion  de  ees  matériaux 
dVtude^  dan«  les  diverses  fiarties  de  rK\po*»ition,  de  longues  p\  |M'nililes  expliea* 
lHin«  deviennent  niVensaln^s,  simplement  |MMiren  eonnaltrt*  letintenee.  MM.  K.  de 
Ikrprrie  et  Ra%'eneou  ont  donc  rendu  un  service  signalé  en  entreprenant  un  cata 
bkfcue  raiM>nné  de  la  cartographie  a  rKx|H>sition. 

Ce  travail*  publié  dans  les  .\fi»al»'$  de  (Wntjtaphie^  et  conduit  avec  cette  sûreté 
d'informations  et  celte  préi*ision  qui  distinguent  toutes  les  œuvres  de  nos  deux  col 
l«*cue«.  e«t  mm  neulement  un  guide  pnVieux  fiour  les  visiteurs  scientifi<|ui*s,  mais 
rocifeTP  pour  les  travailleurs  un  mémento  indi>fiensable  reiiMMgnant  sur  la  valeur 
dr»  principaux  documents  cartographiques  existant  actuellement. 

Au  Champ  de  Mars  la  (MNigraphie  n'est  pan  seulement  repréMMiliV  |»ar  di***  rartes. 
A  l'occasion  de  c<*tle  grande  riMinion  internationale*  plusieurs  Ktat?«  (Mit  publié  des 
ni«»nographies  tn^s  im|Mirtante%,  qui  seront  le^  résultats,  |M>ut  éirt*  b^s  p|u«*  féeonds. 
rn  tou»  ca*  le*»  plu«»  durables  île  notre  u  grande  foire  du  monde  »». 

.W^rtrift,  —  i'armi  b***  ouvnij^^s  qui  ntuis  s.mt  parvenu^  juMprirt.  à  relui  publié 
par  U  Norvège  appartient  inconte>bibIement  le  premier  raiit?*. 

Kn  |h7H,  le  ri'tfn»llé  I)'  Broeh  nou^*  avait  donné  un  exeellent  tabbMU  de  In 
Aorf  *jr  ri  du  j»^ui*U  wtrv*iii*»i,  re««té  pendant  li»ni:l«*mps  Ptruvre  cl;i^««it|ue  sur  la 
Sv^indinavie  (Mxidentale.  Depuis  vini^l  deux  ans  rexpinrniion  M-ienlitique  de  la 
NoOricv  c«>mme  S4»n  (b*\e|f>pfM»ment  économique  ont  fait  \\v^  protrn*'^  eoii««iilérnbles. 
AQ««i  bien,  la  tlhambre  norvéïrienne  n*a  fta**  liéHiie  à  voter  une  M»mme  con^idernble 
pNir  a*«urrr  la  publication  d'un  ex|M>M''  complet  de  In  situation  «»«  ientitique.  érono 
miqoe  el  Mw-tale  du  royaume  à  la  lin  du  \i\*  si«Vle. 

Ijt  .V/'T-'çc,  redig(*e  |Mir  un  »fniu|M'de«»jMViiiliHti»Henûn«'ntH  teN  que  MM.  Andn»a* 
Han^eo,  Joban  Hjort,  .\.  Th.  KI.it,  etc.  con-*tilue  une  m<>n«>k'r.ipliie  lrè«  ri»mp!ete. 
rvpoodanl  à  tous  len  |H*«i»in^  d*inf«»rmalit>ns.  et.  d*.i\nn(V.  on  |H*ut  lui  pn-dirt*  le 
•ttcrr«  de  M  devancière. 


124  MOUVEMENT  GÉOGBAPHIQUE 

Dans  une  intention  qui  n'est  peut-être  pas  absolument  désintéressée  au 
regard  de  la  politique,  M.  Andréas  Hansen  met,  tout  d'abord,  en  évidence 
l'absolue  séparation  déterminée  par  le  relief  Scandinave  entre  la  Norvège  et  la 
Suède.  Si,  au  point  de  vue  topographique,  les  deux  pays  forment  un  tout  organique, 
en  raison  même  de  leur  disposition  orographique,  ils  demeurent  absolument  fermés 
l'un  à  l'autre.  Sur  toute  l'étendue  de  leur  frontière  terrestre  (2  460  kilom.),  les  deux 
royaumes  sont  isolés  d'abord  par  une  zone  montagneuse,  large  parfois  de  deux 
cents  kilomètres,  presque  toujours  déserte,  interrompue  seulement  à  la  latitude  de 
Trondhjem  par  le  seuil  du  Jemtland,  et,  plus  au  sud,  par  des  forêts  occupées  par 
des  colons  de  race  flnnoise  (Herjedal,  Dalécarlie,  Wermland  [Suède],  Tryssil, 
Solôr,  etc.)  jusqu'au  district  de  Sitskogensibia,  sous  le  même  parallèle  que  Krîs- 
iiania,  en  Norvège.  La  séparation  est  si  complète  que  seulement  3  p.  100  des  expor- 
tations norvégiennes  passent  par  voie  de  terre,  en  dehors  des  trois  lignes  ferrées 
reliant  Kristiania  à  Trondhjern  et  Stockholm. 

Signalons,  au  passage,  un  chiffre  curieux  relevé  dans  ce  chapitre.  En  tenant 
compte  de  toutes  les  indentations  des  fjords  et  des  contours  des  îles  principales,  la 
longueur  des  côtes  de  la  Norvège  atteint  le  chiffre  fantastique  de  20000  kilomètres, 
la  moitié  de  la  circonférence  terrestre  I 

Les  études  poursuivies  depuis  une  quinzaine  d'années  ont  permis  à  M.  Hansen 
de  présenter  une  vue  d'ensemble  sur  l'allure  générale  du  terrain  en  Norvège, 
plus  conforme  à  la  réalité  que  les  conceptions  imaginées  antérieurement,  mais  qui 
n'est  cependant  pas  encore  bien  nette.  La  Scandinavie  a  une  structure  extrêmement 
simple.  Dans  l'est,  s'étend  cette  large  protubérance  constituée  par  des  gneiss,  des 
granités  et  des  lambeaux  de  terrain  paléozoïque,  que  Suess  a  très  justement  dénommé 
le  bouclier  baltique.  Cette  région,  couverte  de  forêts,  occupe  la  Finlande  et  la  plus 
grande  partie  de  la  Suède,  projetant  en  Norvège  deux  saillants,  l'un,  dans  le  sud, 
le  long  du  Skagerack,  l'autre,  dans  le  nord,  qui  est  le  plateau  de  Finmark.  Au- 
dessus  de  cette  zone,  dont  l'altitude  est  d'environ  500  mètres,  s'élève,  comme  un 
bouton  passant  à  travers  une  boutonnière,  le  relief  norvégien,  de  vastes  plateaux 
accidentés  par  des  groupes  alpins.  Ces  derniers  massifs,  formés  de  roches  éruptives 
(granités  et  gabbros),  «  enfermées  dans  des  couches  archécnnes  fortement  plissées, 
ayant  la  direction  des  côtes  »,  sont  les  témoins  d'une  ancienne  crête  littorale,  d'une 
Cordillères.  Grâce  à  la  dureté  de  leurs  éléments  consécutifs,  ces  pitons  ont  résisté 
aux  érosions,  tandis  que  les  autres  parties  du  relief  ont  été  nivelées  et  ne  forment 
plus  aujourd'hui  qu'une  voûte  aplatie  s'abaissant,  d'un  côté,  sur  l'océan,  de 
l'autre,  sur  le  plateau  baltique. 

En  dehors  des  chapitres  consacrés  par  M.  Hansen  à  la  situation  fféographigue 
et  à  la  topographiey  signalons  ceux  relatifs  à  la  géologie  (Reusch),  au  climat 
(A.  Stecn),  à  la  flore  (H.  Gran),  à  la  vie  animale  (James  Grieg),  etc. 

Ajoutons  qu'un  résumé  de  ce  magnifique  volume  se  trouve  joint  au  catalogue 
de  la  section  norvégienne*,  rédigé  par  M.  K.  V  Hammer,  et  que  la  ville  de  Kris- 

1.  La  Sorvège  à  VExposUion  univenelle  de  1900  à  Paris,  Catalogue  spécial^  rédigi^  par  K.  V. 
Hammer.  Publié  par  le  comité  royal  pour  la  participaUoD  de  la  Norvège  à  l'Exposition  univer- 
selle. Kristiania,  mai  1900. 


KrnopK.  us 

tiiiii.^  a.  lie  «Miii  cMv,  piihlh^  tino  moiio^rnpliie  mlalanl  m>ii  clôvoloppomcnl 
n-«»iiomh|U(^.  «lue  à  la  pliimt*  aiitnrÎMV  cir  M.  (i.  AmtiéiiH  *.  Enflii,  iioan  d<*V(»iiit 
mriiti«»iinrr  un  lii<tnriqur«  tn^s  inlén's^niil.  iI<*h  ôlnhli^M^menU  han^*atM|ut*9(  dr 
Brr,n*n,  |».ir  M.  Koreii  Wilnrir.  O  volume,  mnirni(l4|uriniMit  îllu»*ln*',  fvlnli»  une  iIim 
l*!%t:*^  \r^  plu9  curi<*UM»H  de  ThUloin»  rommerrinle  de  la  Ni»r\fVe  ■. 

.Sf«i-«/^.  -  A  r«MvaMmi  de  rii\fM>«4itiiin,  In  Sunle  a  êKilemiMit  publié  une  mono- 
irrnphie  lri«n  ci>pieu<M*ment  illunlnN»  de  repriNluetions  plioto^niplii(|Uf*H  e(  de 
»-*l»enia«  '.  O  «(U|>erl)e  ouvrage  comble  une  Ineune  diin*«  la  littérature  tri^i^mphifiue; 
ju«4|iriri  il  nViintait  |N)int,  en  e(Tet,  en  langue  françniM*  une  étude  di*taill«*<i*  de  ce 
n»>  lume  M-andinavo.  (Juoii|ue  ee  livre  .nuit  .surtout  destiné  à  la  vulKart«^tiun.  on 
n«'U%  iirrmettm  de  n*gri*(ter  In  brirvrté  drs  notions  ronsarrn's  à  Torographie  ri  à  la 
1:1  <! i|i »^'if»  H  h*  défaut  de  reuM'ignenirnln  .sur  les  ex|>lornlion^  si  («rnndr^  de 
\l\l.  S\enoniuH4*t  llamlMTK,  en  l^iMUiie,  qui  i»nt  m^Hlilié  complètement  le^eonn»p 
U  .11»  to|H»ifrnphif|ues  admi*»es  jus(|u*iri.  Il  est.  d'autre  pnrt,  rejrrettalde  qu'un  livre 
offii  i.'|  imprime  une  erriMir  nu*»-i  ernve  «|ue  rrlli*  ptn^nnt  In  pnn»isse  d'Enimteki»»  en 
Su«b»  p.  H*!.  (>di<«lriel,  (|ui  ftirnie  In  loimm»  et  étroite  bnntb*  île  terrnin.  M*pnrnnl 
U  Su«Mle  du  Kinmnrk  norvégien»  appartient  à  la  Finlande. 

Eu  rr\nnelii*,  la  imrtie  iVonomi(|ue  du  v<ilume,  traitiV  av<v  le  plu*»  grand  «M>in, 
f<»nrnit  di-^  d«MMiments  très  utiles.  Ijï  Sui\le  a  une  su|»er(leie de  ti7N»ii7  hei*lare'».M» 
dt>'i*m|MHgint  ;  lae-».  .*! tîCifi  7*tO  ;  tern*s  cultivjvs  et  prairies  naturelles,  i97«îtMM);  fon*t.s, 
l'iVipHN»;  |..m*s  Inculte-*  et  montagnes,  lO.TKilNM).  Sa  |>opulaUon  «élève  ll^îW) 
à  r»(ii;'tiiiMiimli\iduH,d(mt  :;s:;H(NNUmplo\é^  h  riik'ricultunM^t  à  la  |itVht\  I  :t:!7(KNI 
•lui  indu^trii's  di\er^e%.  .*i|  t(NM)au  commerce  et  aux  transjK>rts;  'WîWMNl  Suf^ltii*»  «*\er 
«•  nt  tlo*  pn>(f»SHii»ii«  liJNTnlt's.  IVndnnt  In  jM-riode  quinquennnie  IVM  IV>'»,  In  n'^olte 
m»»\fnn«»  df^  cén-nlr*»,  par  linbitnnt.  n  été  di*  \^\\  kil»»irrnmmr«*  wn  Frnnn*  *M). 
L*nrri<*ulture  t*^t  «buic  une  d«»s  princi imitas  sources  de  n*vrnu*  de  la  Su«>le.  l/in- 
du«trii*  fi»rr*tièn»  a  une  non  nuMndn*  imf»orl«nce.  Par  cent  hnl»itnnts,  le  n»>nume 
ri»mptr  n!li  hei*tan*^  de  Iniis,  pro|M)rtitin  qui  nV**t  mémi*  |»ns  atteinte  dnns  la  Hun^ie 
d'Kunqie.  Ile  tous  li's  pay«»  du  monde  entier  il  est.  par  suite,  le  plus  grand  e%|>orta 
l«ur  de  |H>i«  ni>n  iMivn"**.  En  moyenne,  |M*ntlnnt  les  nnnn***  l***Jl  i^*XK  In  Suttle  a 
ri|«di«'  |Miur  l.%7  m  il!  ion  H  île  fmncs.  En  IV^7,  In  cou  nomma  tion  t^'v^i  élevée  à 
^HtltHimi  meln's  cuIk^.  cliilTre  de|»n*«<^nt  de  trois  millitins  In  cnii^^viniv  annuelle 
d««  (iirét*.  |lnn«  In  «tali^tique  de  rt'Xploitntiou  minièn\  le  fer  tient  la  pn*miere  pinee 
a%ff^  ^«'|it:S9ll  tonnes  <|yH).  Otte  pro«luction  augmentera  dnn*«  une  pro|Mirlion 
•  ti*^uu\  Ij^  l^|M>ni(*  renferme  tle^  gisement*»  d'une  étentlue  c«»n-i«ltT.il»le,  teN  que 
iiut  <l«*  Lui»«<^\nrn  i^.yHMMl  nH].!,  de  Huoti>nre  i:tlN)INM)  mq.>.  de  S\npp'i\nra 
^Miiifiiq.  .  ju«qu'it'i  inei|)|i»itr<>  et  qui  neront  priH*lMinemeiit  relit  ^  à  In  Ikdtique 
M  a  riKt.in  |>ar  un  ehemin  «le  fer.  I>e  tous  le*»  k'îtru  melnllifere^  de  In  .^u«ile  «M-plt*n 

I     ÊM  !■///  •/'  A'.f/i  jf  tt.  ion  rtt  -t    .ru  ^,  aif    t%  t    *':'tt  ■»*%  et  «"«l   i"»«/'  «.'•»',  f»'!!!!!!*  n»  •*  l«  •  j'.»|ii'  »•• 
•lu  f  «  mit^  •W  \h  HiMir*^  r\  du  t^*iiitii«*r<  r  \vyr  <•.  Anifi«Mi«.  I  ««mi.  m  n  «tr  |  «  •  \^\^*  « 

l    li'r>n  Wilirrrf,  h"!  t^iir  k-^nl  »  1  ih-,rn,    f  »  ^  1  •-,*,    H,r,l   II  t\     t    .»r,  B^r^tci,  J   lui  («n*tr« 


126  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

trionalc,  seul  jusqu'ici  celui  de  Gellivara  (20000  mq.)  a  été  attaqué  et  se  trouve  en 
communication  avec  la  Baltique  par  une  voie  ferrée.  Pour  finir,  une  statistique  qui 
nous  parait  intéressante  :  la  longueur  des  lignes  téléphoniques  en  Suède  s*élève  à 
110 000  kilom.,  et  Stockholm,  dont  la  population  est  de  300 000  habitants,  renferme 
27000  appareils,  soit  900  par  dix  mille  âmes,  proportion  qui  n*est  atteinte  dans 
aucune  autre  ville  du  monde. 

Danemark.  —  Les  parlements  suédois  et  norvégien,  très  économes  des  deniers 
publics,  n'ont  pas  fait  les  frais  des  beaux  volumes  que  nous  venons  do  signaler, 
simplement  pour  être  utiles  aux  géographes.  Dans  leurs  votes  ils  ont  été  guidés  par 
le  désir  d'assurer  à  leur  pays  une  fructueuse  réclame  commerciale.  En  Norvège  et 
en  Suède,  l'industrie  des  voyageurs  est  très  florissante,  et,  avec  juste  raison,  on  a 
pensé  que  la  publicaiion  d'intéressantes  descriptions  de  ces  pays  contribueraient  à 
augmenter  cette  branche  du  trafic.  En  second  lieu,  on  a  pensé  que  des  pays  où  les 
négociants  ne  suivent  pas  une  étroite  routine,  un  tableau  des  productions  et  des 
industries  amènerait  une  clientèle  d'acheteurs.  Cette  préoccupation  économique  se 
retrouve  dans  les  brochures  distribuées  par  la  section  danoise.  Copenhague,  capitale 
du  Danemark,  une  plaquette  superbement  illustrée,  éditée  par  l'Union  danoise  de» 
touristes,  est  destinée  à  attirer  les  étrangers,  et  celle  publiée  par  la  Société  pour 
favoriser  l'exportation  des  produits  danois  *,  indique,  par  son  sous-titre  même,  le 
dessein  dans  lequel  elle  est  délivrée  au  public. 

Cette  brochure  renferme  d'intéressants  renseignements  sur  les  ports  danois;  elle 
met,  notamment,  en  évidence  l'imporlanco  du  nouveau  port-franc  de  Copenhague. 
Grâce  à  cette  création,  la  capitale  du  Danemark  est  appelée  à  devenir  l'entrepôt 
général  des  pays  baltiques.  Alors  qu'en  1896,  deux  ans  après  son  ouverture,  il 
n'était  entré  dans  le  port-franc  de  Copenhague  que  ilïMi  navires  jaugeant 
322599  tonnes,  en  1899  le  mouvement  de  la  navigation  s'est  élevé  à  4075  navires 
jaugeant  808981  tonneaux.  Pour  éviter  aux  marchandises  les  transbordements 
coûteux  que  nécessite  la  situation  insulaire  de  Copenhague,  des  bacs  à  vapeur 
transportent  des  trains  entiers  à  travers  le  Sund  et  les  Belt,  des  têtes  de  ligne  sué 
doises  et  jutlandaises  à  celles  de  l'île  de  Seiland.  De  1894  à  1899,  sur  ces  lignes,  le 
mouvement  des  marchandises  a  augmenté  de  82  à  100  p.  100,  et  celui  des  voya 
geursdel06àll8p.  100. 

Le  second  port  danois  est  Aarhus,  sur  le  Cattegat.  En  1898,  entrées  :  503900  tonnes  ; 
sorties  :  503304  tonnes,  provenant,  en  grande  partie,  du  petit  cabotage. 

Sur  la  côte  ouest  du  Jutland,  est  né,  depuis  vingt-cinq,  ans  le  port  d'Esbierg. 
Village  de  1000  habitants  en  1875,  il  compte,  aujourd'hui,  une  population  de 
14000  âmes.  C'est  le  centre  d'exportation  des  denrées  agricoles  h  destination  de 
l'Angleterre.  En  1899  il  a  expédié  pas  moins  de  19  millions  de  kilogrammes  de  beurre, 
de  75  791  000  œufs  et  de  59  millions  de  kilogrammes  de  viande  de  porc  et  de  bœuf. 

Principauté  de  Monaco,  —  Le  D' Jules  Richard  présente  un  résumé  très  complet 
et  très  clair  des  campagnes  scientifiques  de  S.A.  S.  le  prince  Albert  I*'  de  Monaco». 
Nul  plus  que  le  savant  chef  du  laboratoire  de  la  Princesse  Alice  n'était  qualifié  pour 

4.  Le  Danemark.  Société  pour  favoriser  rexporlalion  des  produits  danois,  Copenhague,  1»00. 
2.  Exposition    universelle  de   1900.  Principaule   de  Monaco.   Les  campagnes  scientifiques  de 


tilTrir  uti<*  rliiii<*  (reiincmhlc  ^ur  U*^  oxplorntionh  ouxqtielirs  il  a  pri»  uiio  iti  large 
fiftrl.  Au  l'ours  tic»  ilouze  cn»iï»itTC5i  dirÎKt^cd  jinr  \v  prince  Albert  !"  au(4>ur  4l«*î<  Açoron, 
tlaii4  rAtlafiU<|UP  nord,  dann  la  MédltorrantV  et  dann  l'otvan  An*tiqiJO,  imih  moins 
de  IKHt  o|irrationfi  de  toute  nature  ont  été  elTetTluéen  Han^  compter  i  VNl  Hondaicen 
flann  U  Red  Ray,  au  Spit^ljer^*  et  170  sur  le  banc  de  la  PrincenM*  Alice,  aux  Açores. 

Ia*^  ex|M'sliti4>nii  de  VlliromieiU  et  de  la  Pruirruf  Aitr^  ont  montn*  <|u*un  grand 
nomtirr  d\*^|NVeH,  que  Ton  cn»yait  ^inViale?»  à  la  MédilerrantV,  norelrou^enl  danii 
rAtlantiifue.  et.  qu*inven»cmenl  «les  l»^|HVes  qui  nV(aieiit  encore  connuen  f|ue  ilanA 
cet  iM'i'.in  ont  été  n*ncontrét^  tlann  la  Mtnli terra ntV. 

I^e^  draKagi^,  elTivtuéh  aux  Avores,  ont  enrichi  la  faune  pn>fonde  de  cette  n'^gion 
df  forme*  }higiial<'*e«i  jUH4|u'ici  neulemenl  dans  len  imrties  ouejtl  et  e^t  de  TAtlantique, 
ou  m^e  qui  étaient  encore  inconnues.  Ia^h  campagnes  Hcientiflques  du  prince  de 
Monact»  ont  été  de  pluH  trî*;*  fructueuMen  au  Spit^^lNTg. 

Vfm^iu^^la.  '-  Pour  terminer  fdgnalons  une  bnM*hure  de  M.  (Irinanlo  Metlina  mit 
Ir  Nt^-anigua'.  qui  constitue  un  n))n'*gi'*  de  la  géographie  de  cette  intére<«<iante 
rrputdique  américaine. 

I  iuirre.  (IllARLKS   Rabot. 

OrigiM  da  volcâii  de  Gra^enoire  et  des  sourcae  miniralee  de  Royal  '.  -  -  1^ 

i«»lcan  de  (îravenoire,  un  tien  plus  lieaux  volcann  de  l'Auvergne,  ï»Vleve  immétiiate* 
nif^nt  au  <ie%«ius  de  la  l«imai;ne,  à  Textri^mité  du  plateau  granitique  qui  ««upiNirte  la 
«haine  d<^  IMiys,  fwir  huite  dans  une  hitualion  excentni|ue  |Mir  rap|M»rt  à  retle 
d«-rni«*rr  «'haine.  I)*aprê^  M.  tîtantfeaud,  le  savant  maitn*  de  «*oiifi>ren«v<«  «le  la 
Faculté  dfHi  Snencen  «le  (Itermont  Kerrand,  Tf^rigine  «le  re  v«il<*nn  M»rnit  «lue  h  une 
crantle  fntlie.  Otte  faille.  «|ui  pHnluit,  en  certains  i*ndr«»itt,  une  «lénivrllnlion  de 
fiff»  «Ir  inil  m«Mrf»H.  et  qui  ijoit  être  «-onsidénV  comme  la  ca^^un»  princifiale  limitant 
la  Uro.ii:ne,  «Vteml  de  Durtol  à  l>yrat,  et  \u\<^t*  par  Royat  et,  enniiile,  exacti*ment 
piir  le  «entre  éruptif  «le  (travrnoin*.  Par  elle  H«»nt  •»«>rti««^  le»%  lavi*^  et  les  projivtions 
du  %«»l«'an,  tandi**  (|u*au  n<inl.  à  R«»}at.  >e  faisaient  jiMir  des  MiunvH  minérales  et 
•lUriiM**.  Olle  fnille.  e-qui^^Mi»  di^  le  pli«H*éne,  a  rejoué  à  ré|MM|ue  ilu  «piaternaire 
loferirur.  tlu.  R. 

Letpaasioo  eommerdâle  de  U  Belgique  V  -  Le  rhilTn*  «lu  c(imm«T<'e  k'énéral 
«ir  la  B>-lirique  a  att«*inl,  en  |s!H.l,  un  t<dal  de  M^pt  milli:inU  «'iiM|  million**  de  fratics 
m  au»cmrntati«>n  •MMi'^ible  «ur  c«*lui  de  l^.H.  «-omme  le  m«uilre  le  taM«MU  «»ui%nnt  *  : 

lfli(<iirtftl»i>n«      <>»n«omni«U«»n.   trin^ii.    inlr*]**!  i. *''«<»»* i '•   •  i '^t        JT'.  Imiinmi 

l.t|><rtil»*in« 3  "IV  •*.••  rO         3  .l'il  t«H' ■♦•*»         311  :••»!»  oo 


5.  M.  •».  i#  ptrtmc^  il^^ri  /•  ti^  U"n  I    »    |k«r  Ir  D»  Jul*»*  nich.irti.  i  h*»f  itii  liU»ra'.»irr  Ae  U  i^rtn^tttt 
l/«rr.  rna«rrv«lrur  He«  r(»llt  <  ti-iri«  m  .<  nïtl(i|iir«  itr  S.A.  '^.   le  |'riii<*i*  «)f    M<>i  no.  Impriiiirrir  dr 

I     flri»«iit<»  ||#«iiO«    Le  \tr,ji  t^,u  t  en  tfo**.  Pari*,  Kii»'' Itii  «n.  l'*-'«i.  M  p. 

S.  TN   <«Lft«lirvti><l    Le  t  Jc*m  «/<»  *$t-iren  >«/«»  et  Ui  i  ,».».ri     ,  •/*•#  ./<•  /{    ,  if,  tti  t''tmf  fei   renttut 

éit9  aémmttt  4€  f  %rm4^^ie  tie§  Kien  et,  t.  *  \\.X,  O*  .M.  5  juin  |'»-»,  p.  \j'S. 
3.  tf«iirm#fif  hé^ftpht'jttt,  n  juin  !>  ". 
l.  LVrftMft««Aenl  f^e\  c*l  •<  •il'-curiit  (Jr  t'M  nn:!i<>n*,  Ir  %iirp!ii«  (tr«>^Knt  il**  1«  rr«i«i<in  «Jr« 


128  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Dans  ces  tableaux  le  commerce  spécial  à  la  Belgique  entre  pour  les  valeurs 
suivantes  : 

Importations 2  260  raillions  i. 

Exportations i  949        — 

Total  du  commerce  spécial  à  la  Belgique.  .  .        4  209  millions. 

En  proportion  du  chiffre  de  sa  population,  la  Belgique  occupe  le  premier  rang 
dans  la  statistique  économique.  Par  mille  habitants,  la  valeur  du  commerce  spé- 
cial au  pays  atteint  624  000  francs,  tandis  qu'en  Angleterre,  elle  n'est  que  de 
480000  francs,  en  Allemagne  de  211  000,  et  en  France  de  207000  francs  seulement. 

En  présence  de  cette  situation,  un  mouvement  en  faveur  de  Taugmentation  de 
la  marine  marchande  se  dessine  chez  nos  voisins.  Cb.  R. 

Le  lac  Bala  et  le  système  hydrographique  du  pays  de  Galles  septentrional  — 

La  constitution  et  l'évolution  des  systèmes  hydrographiques  attirent  depuis  quelque 
temps  l'attention  des  géologues  et  ont  donné  lieu  à  de  nombreux  travaux.  Le  pays 
de  Galles  est  une  des  régions  qui  permettent  le  mieux  d'élucider  ce  genre  de  pro- 
blèmes. C'est  ce  que  prouve  l'étude  du  lac  Bala  et  de  ses  environs  que  vient  de 
donner  M.  Philip  Lake*.  Ce  lac,  le  plus  considérable  de  la  région,  est  long  de  plus 
de  6  kilomètres  et  large  de  800  mètres.  Sa  forme  est  très  régulière,  les  deux  rives 
sont  parallèles  et  à  peu  près  rectilignes.  A  chaque  extrémité  le  bassin  se  prolonge 
par  une  bande  d'alluvions. 

Le  niveau  de  l'eau  se  trouve  à  160  mètres  au-dessus  de  celui  de  la  mer;  la  pro- 
fondeur moyenne  est  de  40  mètres;  elle  est  assez  rapidement  atteinte  à  partir  des 
rives,  et  le  fond  du  lac  est  sensiblement  plat.  Dirigé  du  sud-ouest  au  nord  est,  le 
lac  Bala  a  pour  émissaire  la  Dee,  qui  s'échappe  de  son  angle  nord-est  et  prend 
bientôt  une  direction  ouest-est.  La  vallée  d'Edcyrnion,  où  coule  cette  rivière,  est 
séparée  de  celfe  du  Bala  par  une  chaîne  de  collines,  excepté  dans  la  gorge  étroite 
où  passe  la  Dee.  La  vallée  du  lac  se  prolonge  des  deux  côtés,  toujours  dirigée 
du  sud-ouest  au  nord-est,  de  Dolgelly  à  la  ville  de  Bala;  sa  largeur  et  sa  profondeur 
sont  hors  de  proportion  avec  les  ruisseaux  qui  y  passent  actuellement.  Dans  le 
même  axe,  on  rencontre  le  Nant-Meloch,  qui  coule  du  nord-est  au  sud-ouest  et  qui 
se  jetterait  directement  dans  le  lac  Bala,  s'il  n'était  absorbé  d'abord  par  la  Dee. 

11  est  facile  devoir,  d'après  cette  description,  que  l'état  de  choses  actuel  n'est  pas 
primitif  et  que  le  Bala  devait  avoir  autrefois  un  autre  émissaire.  L'examen  géolo- 
gique de  la  région  montre  que  ce  lac  est  un  ancien  lit  de  rivière  qui  s'écoulait,  à 
l'origine,  vers  le  sud-ouest,  en  suivant  une  grande  dépression.  Le  canal  ayant  été 
obturé  dans  cette  direction,  les  eaux  durent  chercher  une  autre  voie  vers  le  nord-est 
et  s'accumulèrent  dans  la  partie  la  plus  profonde  de  la  vallée. 

vnipurs  ofBciellcs,  adoptées  par  les  douanes  belges,  pour  les  marchandises  qui  ne  sont  pas  tari* 
tée^  ad  valorem.  Par  suite,  les  statistiques  commerciales  donnent  une  idée  relativement  exacte  du 
cliilTre  réel  des  affaires  pendant  une  année. 

1.  156  900  000  francs  proviennent  de  l'augmentation  du  trafic  et  T^S  600  000  francs  de  la  revi&ion 
des  valeurs  officielles. 

2.  Geological  Magazine,  t.  Vil,  1900,  p.  204  et2il. 


ErnopB.  itf 

Ce  chaoïcraient  de  direction  n*est  pas  dû  iiculcinent  à  I  oblitération  du  cours 
d*eao  par  dea  aliuvions,  mais  aussi  è  des  mouvements  de  l'écorce  terrestre.  1^  dc^pr»- 
sicin  où  est  situé  le  lac  est,  en  réalité,  limitée  par  deux  failles  qui  coïncident  avec  ses 
rives.  Il  jr  a,  à  l'extrémité  méridionale  de  la  vallée,  près  de  Pant-gm'yn,  où  se  trouve 
la  liiciie  actuelle  de  partage  des  eaux,  tout  un  système  de  failles  compliquées,  les 
unes  parallèles  à  celles  du  lac  Bala,  les  autres  perpendiculaires  è  cette  direction.  (le 
«ont  elles  qui,  indépendamment  même  des  effets  de  la  dénudatlon,  ont  donné  à  ce 
Icrritoire  son  relief  actuel.  Il  y  a,  du  reste,  là  une  série  de  roches  volcaniques  super- 
posées k  des  dép<Ms  siluriens.  On  est  en  droit  d'admettre  que  la  vallée  primitive  a  été 
fermée  è  son  extrémité,  grAce  à  une  faille  transversale  qui  y  est  très  apparente.  Il  est 
aaseï  difficile  de  préciser  à  quelle  époque  ca^  failles  se  sont  produites.  Il  se  peut 
qiill  y  ait  eu  des  mouvements  de  l'écorce  terrestre,  le  long  de  certaines  d'entre  elles, 
k  aoe  époque  relativement  récente,  et  même  à  la  suite  des  tremblements  de  terre 
ttctaels,  d'après  les  travaux  de  .M.  C.  Davison. 

Il  y  a,  dans  le  nord  du  pays  de  (lalles,  un  certain  nombre  de  vallées  dont  la 
iHrectIoD  est  panillMe  à  celle  du  lac  Bala,  et  qui,  en  rencontrant  la  mer,  forment  de 
vastes  estuaires.  Beaucoup  d>ntre  elles  sont  à  sec  sur  une  grande  partie  de  leur 
parruuni,  ou  bien  ne  renferment  que  des  ruisseaux  hors  de  proportion  avec  leur 
développement.  EIIcm  sont  croÎMH^  par  les  principales  lignes  de  partage  des  eaux  de 
la  région,  et,  même  en  ces  points,  le  fond  des  vallées  est  asses  bas.  On  peut  démon- 
trer, pour  la  plupart  d'entre  elie«i,  qu'elles  coïncident  avec  des  failles. 

f>»  vallées  ont  exercé  une  profonde  influence  sur  l'hydrographie  du  pays, 
qu'elleii  divisent  en  tranches  parallèles.  Cependant,  on  peut  encore  établir  la  situa- 
tion  et  la  dirrction  des  cours  d'eau  primitifs.  Ils  formaient  un  syntème  n'Irradiant 
antiHir  du  point  occupé  maintenant  par  la  source  du  Conway.  Plus  tard,  ce  système 
a  été  brisé  en  un  certain  nombre  de  s<Hrtions,et  chacune  des  nouvelles  vallées  trans* 
rersales  a  capté  les  cours  d'eau  qui  se  trouvaient  sur  son  passage.  Quant  au  lac  Bala, 
Il  d*M  «on  cMigine  à  la  présence  d'une  fo^ise  limitée  par  doux  failles  parallèles  et  à 
la  lemetare  de  la  vallée  primitive.  D'  L.  Lalot. 

« 

La  lac  Lagoda  an  poloi  da  Tua  tharmiqua  ^  —  Le  Ladoga  est  le  plus  vaste  lac 
4e  ITampe.  Long  de  2f)i  kilomètres  et  atteignant  une  largeur  maxima  de  75  kilo* 
mèffrs,  il  ocrutie  une  superficie  trente  et  une  fois  plus  grande  que  celle  du  Léman* 
il  appartient  au  ty|»e  des  lacs  temfiéK's,  d'aprî^  la  classification  du  professeur 
F.  A.  Porel.  La  cartographie  et  l'hydrographie  de  cet  immense  bassin  lacustre  ayant 
été  achevées,  le  savant  c<i|onel  Jule<(  de  Schokalsky  a  entrepris,  en  lHt»7  et  1H99, 
mm%  le«  au«pire«  de  h  Société  lm|NH*iale  russe  de  (itH>graphie,  et  avec  le  concourt 
au  Service  Hydrographique  et  du  .Ministère  des  Voies  et  Communications,  l'étude 
de  la  componition  chimique  den  eaux  de  cette  napfw  et  l'étude  thermique  de  ses 

rbea  profondes. 

La  cuvette  du  Ladoga  augmente  n'^gulièrement  de  profondeur  du  sud  au  nord  ;  les 

t    5Uit  4ê  m.  JsIttfW  ScbolulUi>,  prr«4^nlrc  p«r  M.  Alfred  Grandi Jtrr.  dmptei  rtméui  kthéé 

4ê  fAcùdêm^f  df  Sf%tnctt,  i.  C\XX.  n*  i^»  «i^  juin  ISS#.,  p.  i:49.  Psrts  11 


Um  OéamtMPmm  n.  13 


130 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 


plus  grands  fonds  :  120  brasses  (219  m.),  se  rencontrent  dans  lapartre  N.O.'  (fig.  I). 
En  juillet  1897,  les  quatorze  sondages  thermdmétriques  effectués  par  le  colonel 
J.  de  Schokalsky  ont  montré  que  la  stratification  thermique  était  directe  et  que  la 
température,  soit  h  la  surface,  soit  dans  les  profondeurs,  allait  en  s'abaissant  du 
sud  au  nord,  conmie'lé  montre  le  tableau  suivant  : 


PARTIR   sut) 

Surface.      T.  +  IS*,!  ;  +  11%3 
10  mètres.  T.  +  if 


PARTIE  CENTRALE 

Surface.  T.  +  WJ 


PARTIE   NORD 

Surface,  T.  +  6%8 

82  mètres.        T.  -f  *° 
De  91  à  219  m.  T.  -f-  3%9 


Str^pVolt 


n 


Courses  faites 
pij-  J.  àe  SchoKalsKif 

vu  1897  ft  1899. 


f  1  Tvnft^ttù^t*  da  M0Umt€ 


En  juillet  1899, 
la  stratification  therr 
mique  du  Ladoga 
était  inverse'  (vingt 
sondages  thermo- 
métriques),  situa- 
tion qui,  dans  les 
lacs  tempérés,  prend 
fin  au  commence- 
ment de  rété(fig.  II). 

Cette  divergence 
entre  les  observa- 
tions effectuées  en 
1897  et  celles  de 
1899  doit  être  attri- 
buée aux  différences 
constatées  dans  la 
température  de  Tair . 
Pendant  le  prin- 
temps del897  (avril,, 
mai,  juin),  la  tem- 
pérature moyenne 
mensuelle  de  l'air 
dans  la  région  voi- 
sine du  Ladoga  a  été 
singulièrement  plus 
élevée  que  la  nor- 
male. A  Péters- 
bourg,  elle  est  la 
plus  haute  qui  ait 
été  observée  depuis 
cent  cinquante  ans.  En  1899,  au  contraire,  dans  tout  le  nord-ouest  de  la  Russie,  le 


Sc1iliflt«lb«iu-| 


I.  —  CARTE  BATHTMÉTRIQCK  DU  LADOGA  1. 

I^s  lieux  lignes  briséos,  Vane  pleine,  l'antre  au  trait,  indiquent  les  courses 

faites  par  M.  J.  de  Schokalsk^'. 


1.  Cette  flgure  et  la  suivante  accompagnent  la  noie  de  H.  J.  de  Schokalsky  dans  les  Compiei 
rendus  hebdomadaires  des  séances  de  r Académie  des  Sciences. 


EUaOPB. 


m 


prinlrmpf*  cl  le  commenccmenl  de  f  etc  furent  irvH  froidn.  En  ma!,  pendant  vingt 
et  un  jours  oinwutih»  la  température  fut  inférieure  h  la  normale. 

Ikr  ce»  t>l>9en'ati«ms,  le  colonel  J.  de  SchokaUky  conclut  que  le  Lado^  lie  trouve 


s:*::o»^s  v«'i-ie97  ^i  iv-iô99 


Slal.ofis  U-1897  et  9-1199 


n 

«^ 


I- 


>%1 


II 


n —  toMiuoK*  TanMOMtramcn 

tit'  LAC  l>K  l.%M><l«, 

par  J.  4«  H<-hok«l«k V . 

•«uitioai  <*orri>«p«o  tAAU«»  trmp<*ra- 

fqrr»  C4»otiirr«  !<<«.  niiutcau  tt«lr. 


•" 


•  • 


f 


tri»H  prà  de  la  lîicnc  ^rparant  les 
lacs  du  type  temîM*»n»  (|o  i*eux  ap- 
l»nrtenant  h  la  rlnHne  dru  lacs  po- 
InirtM  qui  pK^^entont  toujoum  une 
stratilication  thermique  invente. 

La  météorologie  en  RoiuiU' 
nia  ^  —  La  Roumanie,  |iayii  du 
fn>ment  et  île  la  vi^ne,  eut 
Miore  entre  la  »•  et  le  iT  de  I-4>nir.  E.,  et  entn'  le  4i*  et  i*<-  de  Ut.  X. 
Placé  entre  ha  aaa*^«*if4  dt^i  Ciini^itlirs  nu  noni  et  h  Tout^t.  et  d«*H  Ralkans  au 
•9â.  ee  paya  ewt  baigné,  à  Tent,  }Mir  la  mer  Nt»ire,  nur  une  lotipieur  de  plu^  de 
fliai  kilomètm.  et  par  lePruth,  fn>ntière  de  In  Ru^^^^ie,  «ur  une  lon^urur  de  Mnï  kilo 
mein:  La  banube  mesura  8tî<l  kilomHn»H  dnni  eel  rint,  depuis  le^  Porter  <le  Fer 
|«»<|a  a  la  mer,  à  Sulinn. 

Li  Roamanie  a  une  nufierflcla  de  131  M)  kilomètn*^  rnrn^,  dont  la  mollit*  e^t 
aa  labourage* et  nu  pâturage. 


df  JImw^*»'.  1/»i;  il.  I|rpitr««  Or^mtaltom  mét^ttr^ivii^me  du  Houmant^  |hW: 
pimwtom^trt^wt  de  Hv  imante,  êve<  S  lUtirr^  ri  S  carte». 


132  '  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Le  ciel  du  littoral  de  là  mer  Noire  est  généralement  serein.  Dés  mois  entiers 
s'écoulent  sans  que  Ton  aperçoive  le  moindre  nuage.  Sur  toute  l'étendue  du  terri- 
toire, pendant  le  jour,  le  soleil,  brillant  el  éblouissant,'  ressemble  à  une  lampe  sus- 
pendue au  milieu  de  la  voûte  bleue  du  firmament;  pendant  la  nuit,  au  contraire,  le 
ciel  semble  parsemé  dé  clous  à  tête  de  brillants. 

Le  réseau  météorologique  de  cet  état  comprend  385  stations,  savoir  :  une  de 
premier  ordre,  à  Bucarest- Filaret;  49  de  second  ordre  dans  lesquelles  on  fait,  au 
moins,  trois  observations  par  jour  (à  huit  heures  du  matin,  à  deux  heures  et  à  huit 
heures  du  soir),  relatives  aux  éléments  suivants  :  pression  atmosphérique,  tempéra- 
ture, pluie,  vent,  etc...;  1  de  troisième  ordre,  dans  laquelle  on  n'effectue  que  deux 
lectures  par  jour,  enfin  334  de  quatrième  ordre,  dans  lesquelles  on  ne  s'occupe 
guère  que  de  la  pluie  tombée,  dont  la  quantité  et  la  fréquence  sont  en  relation  très 
étroite  avec  les  récoltes.  Ces  385  stations  sont  réparties  dans  les  régions  principales 
du  territoire;  il  y  en  a  une  par  570  kilomètres  carrés. 

Baromètre.  —  Pendant  la  période  de  quarante-deux  années  qui  s'est  écoulée  de 
1857  à  1898  inclusivement,  la  pression  atmosphérique  moyenne  a  été  de  755  milli- 
mètres. Le  maximum  s'est  élevé  à  779  millim.  7  et  le  minimum  s'est  abaissé  à 
731  millim.  8.  La  moyenne  barométrique  est  faible  (752  millim.  2),  en  juin  et  en 
juillet;  elle  est  plus  forte  (758  millim.  1)  en  janvier  et  en  novembre. 

Thermomètre,  —  La  température  moyenne  est  de  4- 10*,6  ;  le  maximum  s'est  élevé 
à  +40^8,  le  7  août  1896,  tandis  que  le  minimum  a  été  —  30%5,  le  4  janvier  1888. 
Le  mois  le  plus  froid  est  celui  de  janvier,  dont  la  moyenne  est  —  3<>,5;  en  1893, 
cette  moyenne  s'est  abaissée  à  —  6^,3.  Les  mois  de  juin  et  août  sont  les  plus  chauds 
et  ont  pour  moyennes  -f-  22^,9  et  +  22'»,3.  On  compte,  dans  une  année,  109  jours 
d'été,  dont  le  maximum  est  supérieur  à  +  25'',  et  117  jours  de  gelée,  pendant  lesquels 
le  thermomètre  s'abaisse  au-dessous  deO"". 

.  Pluie.  —  La  hauteur  moyenne  annuelle  est  de  605  millimètres  en  76  Jours,  soit 
605  litres  par  mètre  carré  ou  1  litre  6  par  jour.  (Dans  le  bassin  de  Paris,  nous 
n'avons  que  540  millim.  en  140  jours.)  Si  l'on  considère  les  différentes  quantités 
de  pluie  tombée  en  divers,  lieux,  on  peut  subdiviser  la  Roumanie  en  4  régions  : 
roi  ténia,  la  Romània-Mare,.la  Moldova  et  la  Dobrogea  qui  reçoivent  respectivement, 
chaque  année,  une  moyenne  de  752,  616,  554  et  508  millimètres  d'eau.  Ces  chiffres 
varient  chaque  année  :  à  Bucarest,  par  exemple,  depuis  trente-trois  ans,  on  a 
recueilU  860  millimètres  en  1897  et  342  milUmètres  en  1894.  Bistriciora,  station 
montagneuse,  est  celle  dans  laquelle  on  a  enregistré  la  plus  grande  quantité  d'eau 
annuelle  :  2079  millimètres;  Mangalia,  station  située  au  bord  de  la  mer  Noire,  n'a 
reçu,  au  contraire,  que  164  millimètres  d'eau.  La  précipitation  atmosphérique  est 
maxima  (900  millim.  par  an)  le  long  des  Carpathes.  Elle  est  minima  (inférieure  è 
400  millim.)  en  Bessarabie  et  sur  les  côtes  de  la  mer  Noire.  Si  l'on  répartit  la  pluie 
suivant  les  diverses  saisons,  on  trouve  les  chiffres  suivants  : 

Été 33  poar  100     |     Printemps 27  pour  100 

Automne 32       —  |     Hiver 18       — 

Les  trois  moisjes  plus  humides  sont  :  juin  15,6' 0/0,  mai  11  0/0,  juillet  10,9  0/0. 


ASIB.  131 

Lm  plus  MCt  ftoni  :  février  4,9  0/0,  janvier  6,1  0  0,  septembre  6,  i  0/t>.  Relative- 
Aenl  aux  heures  de  la  Journée,  le  maximum  pluvial  a  lieu  de  cinq  è  six  heures  du 
S(iir,  le  minimum  de  neuf  è  dix  heures  du  malin.  De  l8Hi  à  1H99,  la  pluie  diurne 
OMxima,  77  millim.  i,a  été  recueillie  à  Bucarest,  le  i  Juin  1897.  Dans  toute  l'étendue 
de  la  Roumanie,  le  rrcord  de  la  plus  forte  pluie  diurne,  iîlR  millim.  3,  appartient  h 
Curica  de  Arges,  le  7  août  1889.  Do  IWH  à  1898,  la  neige  est  tombée  à  peu  près 
91  jours  par  an. 

Des  périodes  de  sécheresse  allant  juMfu'à  KM)  jours  se  priMlulsent  asnez  fré(|uem- 
nent.  Du  mois  de  septembre  1898  au  18  mai  1899,  il  n'est  tombé  que  li5  millimètres 
d'eau  è  Bucarest,  au  lieu  de  la  normale  :  UN)  millimètres  ;  et  cependant  des  processions 
ayant  à  leur  tête  le  métropolite  ont  plusieurs  fois  parcouru  les  rues  de  cette  ville 
pour  implorer  la  pluie  du  ciel. 

Uumùdiié,  —  L*humidité  relative  est  en  moyenne  71  0  0.  I^  degré  hygromé- 
trique descend  à  57  0/0  en  août  et  remonte  à  17  0/0  en  décembre. 

Venu.  —  Les  vents  dominants  sont  ceux  du  nord  est  et  du  nord,  qui  soufflent 
prodanl  66  et  67  jours.  Ceux  du  sud-ouest  et  de  l'ouest  se  font  sentir  fiendant 
S"»  jours.  Les  moins  fréquents  viennent  du  sud-e««t  et  de  l'est.  1^  vent  a  une  vitcHAe 
m«iyenoe  de  3  millim.  8  par  set^onde;  il  e^^t  plus  faible  (2  millim.  8)  en  juillet  et  en 
•«lût;  plus  fort  (i  millim.  7)  en  janvier,  février  et  mars  (iO  jours  |Mir  an;. 

On  compte,  en  une  année,  iO  jours  de  brouillard  et  26  jours  d'orage. 

L.  BAaaÉ. 

ASIE 

TroiMtarai  da  Urre  i  OkhoUk.  —  Les  M*ismeH  sont  rarement  obser^t^  en 
Sibérie;  rependant  il  doit  s'en  pn^luire  fnN|uemment  sur  certains  points,  |Mr 
rxrmple  sur  la  ctNte  avoisinant  la  presqu'île  volcanique  du  Kamtchatka.  1^^  jour- 
naux quotidiens  russes  signalent,  par  un  télégramme  daté  du  20  mai  [t  juin),  qu*un 
grand  mouvement  M'ismlque  s'est  produit,  le  15  (28)  mal  à  Okhotsk,  à  8iN)  kilo 
Birtir*  du  point  le  plus  rapproché  de  la  côte  du  Knmlchatka.  Ix>  bruit  M>utermin  a 
ete  eotrndu  jus<|u'à  lOt)  kilomètres  è  l'est  de  la  ville  et  jusqu'à  30  kilomMn»<i  au 
Dofd.  Heureu<iement  il  n'y  a  pas  eu  de  dégAls  matériels  et  les  habitants  en  ont  été 
quittes  pour  la  peur.  J.  Dkmkbr. 

KxplonrtiM  d«  D'  8Yta  Hadia  to  Asto  oeatrala.  —  Notre  intrépide  collègue. 
M.  <  Jiaries  Eudes  Bonin.  a  l'amabilité  de  nous  communiquer  une  lettre  du  D'  Sven 
Hrdtn,  datée  de  Yangi  Kc^ll  ( Yangè  Kouh,  Il  mai  1900  \ 

•  Ce  que  vous  me  diten  de  Moul  Ouï  m'intén^*^  twaucoup.  Vous  avex  tn>uvé 
le«  partie*  orientales  de  l'ancienne  route  ',  j'en  avais  découvert  le  tronçon  (myI- 
dmtaL  maintenant  voici  la  (Mirtie  centrale,  en  suivant  l'ancien  lit  du  Tarym  et  du 
Kootîr  terj-a,  au  sud  de  Kourouk-tnj.  qui  tomlie  dans  l'ancien  I^nb  Nor.  J'ai  cniinc» 
I»  basaiu  de  ce  lac.  à  sec  bien  entendu,  et.  ^ur  m^  UmU,  j'ai  déi*ouvert  une  ancienne 

I.  T«tf  tm  Oéofrmpkw,  t  I»  p.  13'*. 
i.  ▼•ir  iha^  p.  îkfd. 


\U  MOUVEMENT.  GÉOGRAPHIQUE. 

station  de.  poste  avec  des  maisons  ornées  de  charmantes  dculplures  en  bois,  renfer- 
mant des  ustensiles  de.  ménage  et  des  monnaies.  J'ai  trouvé  cinq  nouveaux  «  tora  » 
(pyramides  jalonnant  les  routes),  une  forteresse,  et  des  vestiges  ressemblant  à 
ceux  d*an  temple.  Malheureusement,  lorsque  j'ai  fait  cette  dépouverte,  la  saison 
était  trop  avancée,  et  je  n'avais  plus  d'eau  que  pouf  cinq  jour»;  il  m'a  donc  été 
impossible  de  faire  des  fouilles.  En  automne,  après  avoir  visité  le  Tibet  septen- 
trional, je  reviendrai  dans  cette  localité  intéressante.  Elle  renfern^e,  en  effet,  les 
ruines  les  plus  intéressantes  que  j'ai  jamais  rencontrées  en  Asie  centrale.  Pour  cela 
je  prendrai  la  route  de  Sa-tcheo  et  suivrai  le  conseil  que  vous  m'avez  donné  à  propos 
de  cette  ancienne  route  dont  l'existence  bouleverse,  jusqu'à  Un  certain  point,  nos 
idées  sur  la  géographie  de  l'Asie  centrale... 

((  En  continuant  vers  le  sud,  à  une  journée  de  marche  au  nord  de  Kara-Kochum, 
j'ai  trouvé  un  grand  lac  qui  a  été  formé,  il  y  a  seulement  deux  ou  trois  ans,  par  un 
bras  du  Chirgé-tiapganne,  près  du  «  Kourgane  »  de  Yakoub  Bek  que  vous  ave^ 
croisé.  Le  Kara-Kochum  devient  de  plus  en  plus  faible  et  a  une  tendance  à  couler 
vers  le  nord.  Tout  le  système  hydrographique  du  Tarym  a  une  propension  à  se 
diriger  vers  l'emplacement  de  l'ancien  Lob-Nor  *. 

«  Le  voyage  que  j'ai  commencé  le  20  décembre  1899,  après  avoir  eu  le  plaisir  de 
vous  rencontrer,  a  été  très  difficile  et  très  dangereux.  Vingt  jours  de  marche  à  trar 
vers  des  montagnes  de  sable  mouvant,  et  par  des  froids  de  trente  et  un  degrés  sous 
zéro,  et  pas  de.çombustible!  Je  n'ai,  cependant,  perdu  qu'un  chameau,  et  ma  caravane 
est  arrivée  en  parfait  état  à  Tjertjen,  d'où  j'ai  visité  les  ruines  au  nord  d'Andereh. 
Pendant  toutes  mes  marches,  j'ai  évité  soigneusement  les  routes  de  mes  prédéces- 
seurs; deux  ou  trois  fois,  et  pendant  quelques  kilomètres  seulement,  j'ai  suivi  les 
pistés  que  leur  caravane  avait  laissées.  S  yen  Hémn. 

Le  journal  le  Verdens  Gang^  de  Kristiania,  annonce,  d'autre  part,  que  le  roi  de 
Suède  et  de  Norvège,  dont  la  libéralité  éclairée  a  permis  au  D'  Sven  Hedin  d'entre- 
prendre son  nouveau  voyage,  a  reçu  de  cet  explorateur  une  lettre  datée  de  Yangé- 
KôU.  Cette  lettre  renferme  une  description  de  la  descente  du  Yarkand  Daria  et  de  la 
traversée  du  Takla  Makane,  du  Lob  Nor  à  Tjertjen.  Au  moment  de  l'envoi  de  ce 
rapport,  le  D'Sven  Hedin,  était  revenu,  après  une  excursion  de  deux  mois,  prendre 
ses  quartiers  d'hiver  à  Yangé-KOU.  La  lettre  que  M.  Charles  Euder  BoniB  a  eu  la 
bonté  de  nous  communiquer  indique  que  l'explorateur  suédois  a  prolongé  son 

séjour  dans  ces  parages.    • 

•  •     • 

Réorganisation  des  territoires  militairea  au  Tonkin.  —  Le  gouverneur  général 
de  rindo-Chine  a  signé,  le  11  avril,  plusieurs  arrêtés  qui  remanient  la  constitution 
et  l'organisation  des  territoires  militaires  du  Tonkin.  Certaines  régions  ont  été  dis- 
traites de  ces  territoires  pour  être  rendues  à  l'autorité  civile.  Les  districts  détachés 
du  premier  territoire  ont  été  incorporés  à  la  province  de  Bak-Giang.  Ceux  qui  ont 
été  distraits  des  trois  autres  territoires  militaires  rentrent  respectivement  dans  les 

1.  Voir  Sven  Hedin,  Trois  ans  aux  déserts  cl* Asie ,  traduit  par  Gbarles  Rabot,  Hacbetle, 
Paris,  1899. 


AFRIQUE.  m 

proTiociMi  lifnitmphes  de  Bak  Kaii,  de  Tuyen  Kouang  el  de  YcnKaî.  U»  cheh  lieui 
de»  quairr  territoire»  militain*»  ainsi  ns^rKonim^s  restent  :  Lang*M>n,  pour  le  pre- 
mier; Kao  Banic.  |M»ur  le  deuxième;  Lao  Kaî  }K>ur  le  quatrième.  Seul  le  troisième 
territoire  a  changé  de  chef  lieu,  qui  ent  dt'^sormais  Na-CUang.  J.  I>. 

AFRIQUE 

La  Tictoire  de  Kouiseri.  —  l'n  télégramme  de  M.  (ientll,  commissaire  du  gou 
▼crnement  dans  le  Chari,  du  iH  avril,  n*vu  le  tH  juillet,  annonce  la  défaite  et  la 
iD«>rt  de  Rabi  (Habah).  Otte  brillante  victoire  remfHirtée,  à  5  kilomètres  au  nord 
de  Kou«scri,  par  une  colonne  formée  par  lt*s  missions  Foureau  Lamy  et  Joalland, 
et  |*ar  les  tn>u|)es  du  Chari,  nettoie  la  n'*gion  du  Tchad.  La  Société  de  («éographie 
applaudit  avec  joie  à  ce  nouveau  succès  de  nos  armes  qui  aura  pour  effet  de  déliar- 
ra««4T  cette  partie  de  l'Afrique  Ontrale  d'un  dangereux  conquérant  nègre  et  d'en 
fiennettre  l'accj*s  aux  explorateurs  scientifiques.  En  cette  cirrtin^tamT,  on  ne  sau- 
rait trop  rapi^eier  que  la  mission  Foun*au-Lamy  n'a  été  organiMV  i|ue  grèce  à  la 
litv^rallt/  de  M.  Renoust  des  Orgeries,  notre  regretté  collègue,  qui  légua  sa  fortune 
k  b  S^iciété  de  (H*i>graphie,  en  la  chargeant  d'en  attribuer  le  montant  à  une  exfiéili* 
tj«>D  qui  aurait  |M>ur  objet  la  jonction  de  nos  |M)ssessions  algi*riennes  à  celles  do 
G»ngo.  Mai*  ce  beau  succès  est  attristé  par  un  grand  deuil.  Le  commandant  Lamy, 
d«>nt  la  par!  a  été  si  grande  dans  le  succ(*s  de  la  mis^ion  et  le  capitaine  G»inlet  ont 
rié  tués.  CiiARLK  Rabot. 

CofiTtalioa  tranoo^eapagiiole  du  27  Juin  1900.  —  Les  négiN  iations  qui  s'étaient 
|M>urtui%i«*9  «i  longtemps  entre  In  France  et  l'Espagne  |M>ur  la  délimitation  de  leurs 
pi»**r%*i«ni«  re^ptvtives  au  Cial)on  et  dans  le  .*^ahnra,ontélé  repri^^es  dernièrement  el 
ont  enlin  alM>uti,  le  27  juin  dernier,  à  la  signature  d'une  c«»nvention  qui  règle  défi* 
nilnemrnt  le^  frontières  communes  aux  deux  puissances  en  .\frique. 

On  «ait  que  les  prétention**  de  rE^pagne  nu  (îiikNin  -  -  prêtent  liais  qui  rei^osaient 
•or  l'application  intégrale  d'un  traité  conclu  au  x^in*  **u^\v  .imv  Irs  P4>rtugnis  --  ne 
tendaient  à  rien  moin*»  qu'à  englolier  tout  un  territoire,  en  fnre  It^  Iles  de  Clorisco  et 
Eit>Ur\,  «'enfonçant  ju*M|u*à  I  dN)  kilomètn*««  dans  rintérieur,  et  couvrant  unesu|>er* 
6**ie  de  2**îiMMi0  kilomètres  cnm»s  nur  lesquels  le  gouvernement  t*s|mgnol  n'avait 
jamau  exenn*  aucune  nuti>rité. 

I>e  la  rôte  «aharienne,  en  fncr  U*s  (I;innries,  où  rE<«|uitrne  avait,  en  !*«».  nc»tiHé 
aox  |iui«^niv«  |VLibli«»M*nient  tie  son  pn»teclorat,  m»^  n'vendii*nti«»ns,  dans  Tinté- 
rieur,  «'«tendaient  ju^pie  «ur  l'Adrar,  ou  rinlluencn?  fmnrnNe  ♦•Init  iv|>endant  plus 


L'arrangement  qui  vient  d'être  «•îjrné,  h  Paris.  |wir  .MM.  IN-Imn^é  et  Léon  y  ilnn- 
liMo.  met  le«  cIh»^*«  au  |Miint. 

V<iici  tes  grandes  ligne**»  du  traité  du  il  juin  qui  *»era  »oumt«>  h  Ia  ratification  des 
llMmbm. 

Sor  la  tMt  du  Sahnrn,  la  limite  entre  les  |M»*.«M«<»Hion!i  françaises  et  esfiagnoles 
•viTra  une  ligne  partant  do  la  côte  (Kvidcntale  de  la  |H*ninsule  du  cap  Blanc,  entra 


136  MOUVEMENT  GEOGRAPHIQUE. 

l'extrémilé  de  ce  cap  et  la  baie  de  l'Ouest,  gagnera  le  milieu  de  ladite  péninsule,  pula, 
divisant  celle-ci  par  moitié,  autant  que  le  permettra  le  terrain  et  de  façon  que  la 
partie  ouest  de  la  péninsule  y  compris  la  baie  de  l'Ouest  soit  à  l'Espagne  —  la  partie 
Est  demeurant  à  la  France  —  remontera  au  nord  jusqu'au  point  de  rencontre  avec  le 
21*20'deLat.  N.  qu'elle  suivra  jusqu'à  son  intersection  avec  le  t6*S0'de  Long.  0.  de 
Paris.  De  ce  point,  la  frontière  suivra  la  direction  nord-sud,  en  décrivant,  entre  le 
15'SO'  et  le  16*20' de  Long.  0.  de  Paris,  une  courbe  tracée  de  façon  h  laisser  à  la 
France,  avec  leurs  dépendances,  les  salines  de  la  région  d'IdjU,  de  la  rive  extérieure 
desquelles  la  frontière  se  tiendra  à  une  distance  d'au  moins  20  kilomètres.  Du  point 


Cuu  de>  rroatitru  eotre  In  poMeuiana  fru^tiiM  «t  «9p*gnolot,  il'*prè«  I*  coDTeDtiaD  du  17  JDÎn  1400. 

de  rencontre  de  cette  courbe  avec  le  15°â0'0.  de  Long,  de  Paris,  la  frontière  gagnerai 
aussi  directement  que  possible,  l'intersection  du  tropique  du  Cancer  avec  le  li*^' 
de  Long.  0.  de  Paris,  qu'elle  suivra  dans  la  direction  du  nord. 

Sur  la  côte  de  Guinée,  la  lîmiteentrcla  colonie  du  Congo  français  et  la  possession 
espagnole  du  «  Rio  Mouni  »  part  du  point  d'intersection  du  thalweg  de  la  rivière 
Mouni  avec  une  ligne  droite  tirée  de  la  pointe  Coco  Beach  h  la  pointe  Diéké.  Elle 
remonte  ensuite  le  thalweg  de  la  rivière  Mouni,  puis  celui  de  la  rivière  Outemboni, 
jusqu'au  point  où  cette  dernière  rivière  est  coupée,  pour  la  première  fois,  parle  l'de 
Lat.  N.  ;  elle  suit  ce  parallèle  jusqu'à  son  intersection  avec  le  9'  de  Long.  E.  de  Paris, 
puis  ce  dernier  méridien  jusqu'à  sa  rencontre  avec  la  frontière  méridionale  de  la 
colonie  allemande  du  Cameroun. 

Une  commission  mixte  sera  nommée,  dans  un  délai  de  quatre  mois,  à  compter  de 
la  date  de  l'échanf^  des  ratifications,  pour  tracer,  sur  les  lieux,  les  lignes  de  démarca- 
tions entre  les  possessions  françaises  et  espagnoles,  en  se  conformant  à  l'esprit  des 
dispositions  de  la  présente  convention. 

Dans  le  cas  où  le  gouvernement  espagnol  voudrait  céder,  à  quelque  titre  que  ce 
fût,  en  tout  ou  partie,  les  possessions  qui  lui  sont  reconnues  dans  la  présente  con- 
vention, ainsi  que  les  Iles  Elobey  et  l'ile  Corisco,  le  gouvernement  français  jouira 
d'un  droit  de  préférence  dans  des  conditions  semblables  à  celles  qui  seraient  propo- 
sées au  gouvernement  espagnol.  M.  Cheshuu. 


AFRIQUE.  ir 

La  région  des  bât-fonds  de  l'aadanae  aier  intérieara  dn  Baot-Cmigo.  —  La 
partie  do  baMin  du  Congo  entre  Bangala  et  Bolobo  forme  une  cuTette,  limitée  au 
n«ird«  au  nud  et  à  l'ouest,  par  de^i  relieh  de  'Xii)  à  700  mèlres,  qui,  à  um»  époque 
ftrologique  antérieure,  a  été  occupe^  |Nir  les  eaux.  Aujourtrhui  le  lac  Tumba,  la 
Ufrune  de  Ukuba,  les  expansions  de  Bolobo,  de  Luicolela,  d*lrubu,  et  les  marais  de 
la  Likuabi  aux  Herbes  sont  les  témoins  de  cet  ancien  lac;  mais,  h  l'époque  des  crues, 
toute  la  vaste  dépression  est,  de  nouveau,  plus  ou  moins  envahie  par  les  eaux  et  forme 
un  immense  marais.  Notre  savant  collègue  bruxellois,  M.  .\.J.  Wauters,  rient  de 
publier,  dans  \e  Mouvrmmt  Géi^jraphique^^  une  carte  indiquant  Textension  de  ces 
terres,  plus  ou  moins  noyées,  et,  par  suite,  les  limites  approximatives  de  l'ancienne 
nappe  congolaise. 

Au  sud  de  cette  région,  le  lac  Léopold  II  occupe  une  cuvette  semblable,  mais  de 
plus  petites  dimensions;  il  n'est  également  que  le  témoin  d'une  nappe  jadis  (beaucoup 
plus  étendue» 

Entre  les  embouchures  de  l'Alima  et  de  la  Likuala-Mosaka,  par  suite  sur  la  rive 
droite  du  Congo,  apparaît,  pour  la  première  fois,  sur  la  carte  de  M.  Wauters,  la 
lagune  de  Ukuba,  un  vaste  marais  communiquant  avec  le  fleuve,  et,  peut-être  éga- 
lement avec  la  Ukuala-Mosaka. 

I*n  correspondant  du  Mouvemmî  Gt^wjrnpkiqHt  a  remonté  sur  un  vapeur  la 
Likoala-Mosaka  jusqu'à  Toko.  Jusc|u'à  Loix^ko,  soit  sur  une  distance  de  100  kilo* 
nrtre<»,  cette  deniière  rivière  t*st  encombrée  de  bancs;  au  delà,  elle  devient,  au 
ciintraire,  très  saine  et  trt*s  profonde.  Pendant  tout  le  trajet,  écrit-il,  nous  n'avons 
trouvé  que  des  tribus  absolument  dociles  et  dtmreusi*s  de  faire  du  commerce  avec 
l'Eun>|iérn.  D'après  des  renseignements  complémentaires  reçus  pi|r  M.  Wauters, 
ctrtte  rivière  serait  navigable  enn>re  plus  loin,  et,  de  plus,  M>n  affluent,  le  (lolo, 
•erail  une  excellente  voie  de  pénétration  vers  des  territoires  excessivement  riches 
en  caoutchouc.  Ca.  R. 

La  coaiflMroa  da  l'État  Indépendant  dn  Congo.  —  Le  commerce  général  de 
l'Ktat  indépendant  du  0>ngo  -—  ex|M>rtations  rt  im|M>rtations  réunies  —  a  atteint 
m  IH99  lechiffrede  662y)H(;i  fr.  H»,  dont  :«l  \'M  t^  fr.  67  pour  les  exporUtions  et 
tlMftTM  fr.  18  pour  les  im|M>rUti(>ns.  (>  total  dépasse  de  infiTieoig  fr.  79c(«lui 
de  tHîW.  f'^t  àdlre  près  de  31  0.0. 

Cette  augmentation  porte  pre«M|ue  entièrement  sur  les  exportations  du  caout- 
rbooc,  qui  atteignent  3^4^)131  kilogrammes,  repnWntant  une  valeur  de 
tH  973 915  francs  (commence  giWiéral  .  En  |h<KS,  IVx|K>rtation  du  caoutchouc  avait 
été  de  î  1 13 165  kilogramme!*  repn  sentant  une  valeur  de  13  KA)Vfi<l  francs.  En  iHtIO 
Teiportation  du  caoutchouc  n'était  que  de  l33<Wîl)  ktlttgrammes,  repn'*^ntant 
336  197  francs.  Les  exportations  de  ce  produit  |uir  THlat  in<lé|NMidant  (r;>mmerce 
•périal)  «Vlèvent,  en  l'^tK),  à  3  7lli  7^11  kilogrammes  valant  2S  |00  917  fr.  THK 

Parmi  les  autres  produits  d*ex|M>rtation   du  Gmico,   signalons  l'Ivoire  pour 


t    A.-J.  WayUn,  La  r^ymn  ifrt  haê'fi*tui$  4*  tanrtennt  m^r  mlifrtnrrr  dm  il^ruM  onyo,  ttrc  une 
l#tU  ^o  riHiWart.  ttfotfprmml  (;^ra|»Aiyur.  \  juin  |y«K),  XVII.  n*  li.> 


138  MOUVEMENT  GEOGRAPHIQUE. 

7535460  francs  (377  773  kiiogrammes)  [commerce  général];  2&1  731  kilogrammes 
et  5834620  au  commerce  spécial;  la  noix  de  palme  pour  1  553523  fr.  67  (commerce 
général),  1 293 413  fr.  (commerce  spécial);  l'huile  de  palme  pour  834257  fr.  50  (com- 
merce générai),  734511  fr.  (commerce  spécial);  les  bois,  les  tabacs,  les  peaux  brutes, 
le  café  et  le  cacao,  qui  né  font  guère  que  débuter  dans  lo  coiùmerce;  les  arachides, 
•le  sésame*.  Ned  Noll. 

Les  sources  du  Congo. —  La  Belgique  Coloniale^  dans  son  ftuméro  du  1''  juillet, 
publie  des  extraits  d'un  volumineux  rapport,  envoyé  par  le  lieutenant  Lemaire, 
chef  de  l'expédition  scientifique  du  Katanga,  dont  la  Géographie  a  signalé,  dans  son 
numéro  de  juin,  les  premiers  résultats  géographiques. 

M.  Lemaire,  tout  en  confessant  qu'il  n'attribue  qu*une  minime  valeur  à  la 
détermination  d'un  point  à  appeler  «  Sources  du  Congo  )),  étudie,  néanmoins,  cette 
question  et  fait  un  exposé  succinct  des  trois  points  qui  ont  été  successivement 
proposés  comme  têtes  du  grand  fleuve  africain. 

La  première  opinion,  soutenue  par  les  Anglais  et  maintenue  par  eux  sur  leurs 
cartes  d'Afrique  les  plus  récentes,  est  que  la  source  du  Congo  doit  être  cherchée 
dans  le  Tchambézi,  dont  l'origine  se  trouve  par  environ  9"*  de  Lat.  S.  et  30"  de 
Long.  E.  de  Paris,  dans  le  plateau  qui  sépare  les  lacs  Nyassa  et  Tanganyika. 

La  source  du  Tchambézi  semble  être,  en  effet,  le  point  du  Congo  le  plus  éloigné 
de  l'embouchure  du  fleuve,  et  son  altitude  (environ  1700  m.)  parait  être  la  plus 
élevée  de  toutes  celles  qu'on  a  étudiées  jusqu'ici  (cependant,  ce  dernier  argument 

r 

demande  confirmation,  car  l'expédition  Lemaire  a  reconnu,  dans  sa  traversée  du 
Koundeloungou,  des  sources  dont  l'altitude  égale  au  moins  celle  du  Tchambézi; 
aussi  un  nivellement  exact  pourra  seul  donner  la  solution  de  la  question). 

M.  Delcommune  considère  également  le  Loualaba  comme  étant  la  branche 
maîtresse  du  Congo.  M.  Cornet,  au  contraire,  se  plaçant  au  point  de  Vue  géologique, 
dit  nettement  que  la  vallée  du  Congo,  en  aval  du  confluent  Loualaba-Louapoula, 
est  bien  la  continuation  de  celle  du  Loualaba  et  que  ce  dernier  constitue  la  branche 
principale  du  grand  fleuve  •. 

La  troisième  opinion,  enfin,  vx>it  la  source  .du  Congo  dans  celle  du  Louboudi; 
elle  a  été  proposée,  en  1894,  par  M.  A.-J.  Wauters,  dans  le  Mouvement' géographique 
de  Bruxelles.  . 

Après  avoir  visité  et  étudié  toutes  ces  sources,  M.  Lemaire  se  .range  à  l'opinion 
de  M.  A.-J.  Wauters,  et  reconnaît  dans  le  Louboudi  le  cours  principal  du  Congo, 
mais  en  déplaçant  le  point  d'origine  choisi  jusqu'ici  pour  le  porter  aux  sources 
de  la  Kouléchi. 

Les  raisonaînvoquées  par  M.  Lemaire  pour  justifier  son  choix  sont  les  suivantes  : 
si  l'on  rétablit  les  anciens  lacs  en  terrasses,  en  comblant  les  issues  par  lesquelles 
ils  s'écoulent  aujourd!hui  :  Loukouga,  goulot  du  Moéro,  chutes  de  Kioubo,  fissure 

1.  Le  Mouvement  Géographique,  n»21,  27  mai  1900. 

2.  D*après  une  lettre  adressée  à  M.  A.-J.  Wauters,  M.  Cornet  semblerait  abandonner  son 
opinion  pour  se  rallier  à  celle  du  directeur  du  Mouvement  Géographique. 


AFRiQrE.  m 

du  Niilo.  rn  rontrrtMi!«,  il  n'^loro  leflruveon  dciiii-ccrrlc  dont  Icit  branches  extn*fnm 
•ud  orieoUleii  «ont  le  Louboiidi,  la  KoukVhi  H  le  LouKt'nda. 

La  minnion  du  KaianK<^,  ayani  IravorH*  cch  (riiU  riviôr»  senulblomml  imiua  le 
mt*me  parallric,  a  nvimiiu  f|ur  l<*  dêhil  do  la  KoultVhi  était  au  mohifi  le  double 
de  crlui  du  Laaboudi:  c*e$il  donc  celle  I&  que  M.  Lemaire  adopte  romme  «ource 
du  GifiKo.  M.  Cii>»EAr. 

Atriqoa orientale  allemande*.  —  Voici  la  situation  «Voiiomii|ue  df*ri*tte  colonie* 
en  iMilH.  Ix  rendement  dc<*  piiMluitH  nnliirel^  ivoin*,  caoutrhtnic,  copal  ou  n^fiine, 
cirr  et  de^  pnNiuitii  cultivr^  sr<*amo,  8ucrc,  caf«'*  o  diminué.  Seule  la  pnNluction 
du  Ubac  ont  en  liaus^*  (iJîiXNNl  kilogr.  en  IHIIM  contre  lliXNMI  en  lHtl7  .  Otle 
diminution  sViplique  |>ar  diver*e<  cou!m*s.  I^  n'^ion  côtiére  nonl  de  Tan^ca,  h  llar 
r^  Snleam,  IT^Mimba  et  la  Ikhafr^a,  c'4*ï*t  h  dire  Ion  fiarties  le^  pluH  fertiles  de  la 
<ri»l«»nit*,  ont  éprouvé  une  s<Vliere«iH<*  extnionlinnire  et  U*n  rava^eH  di*»  MUterf*lleji. 
Lr^  mêroe«  fléaux  ayant  causé  la  famine.  Ir^  indi^^nes  qui  nVoltaient  le  caoutchouc, 
le  ri»fial  et  la  cire,  w  Mint  diii|iersés,  ce  qui  explique  l'infériorité  de  rendement  de 
cr«  pHMluitH.  L'exportation  de  Tivoin*,  qui  vêtait  élevtV  h  lINWNNI  kilofcrammcfi 
en  iHliO,  e%t  tombi^  h  9tWNN)  en  \H\n  et  a  .'iHiMNIeu  \HW  :  ce^t  que  \cn  tn»u|M*aux 
dVk'phant.H  diminuent  dans  toute  l'Afrique  orientale.  .\  Zanzibar,  de  même,  les 
ei|M»rtation9i  d*ivoireont  flcVhi  de  l(>(NN)  kilof^rammeH  en  iHtiS. 

Ofirnilont,  comme  h*s  prixlnils  colt>ninux  ont  éprouvé  une  hausse  Kcnérale,  la 
«iloation  financière  de  la  colonie  nVst  pas  mauvaiM*. 

I«a  M>mme  totale  des  «Vhnnffes  commensaux  a  crû  de  10  millions  de  franc» 
fitUCiiNiil  fr.  en  iHllH  contre  |HltO(NN)en  IHO?);  U^  importationn  iiKiilKNM)  fr. 
<l«|wi««4*nt  de  lieaucoup  h»^  exporlalitins  7  iîKi7.*î(lfr.  .  U*s  princi|MileH  mnn*handisefi 
im|M>rtrei«  sont  le^  élofTcs  de  coton  et  le  riz.  Il  |M>urra  y  avoir  dans  TAfrique  orien- 
laU  allemande  un  déUuiché  |K>ur  les  prcNluiln  de<«  rizières  de  .Madapiscar,  quand  iU 
aun»nt  dépasM*  U^  liesoinsdela  consommation  de  Tile. 

Zanzibar  devient  de  plus  en  plus  le  ^rrand  marché  de  TAtrique  orientale.  (ref»t 
a%rs-  elle  que  la  cidonie  fait  les  deux  licrn  «le  M»n  commence. 

Au  I**  a\ril  ly^J,  U^  tn)U|M*<  d'tHvupation  compnMinicnl  un  effectif  de  ItiOt  ofU- 
iirr»  H  fMddat.H  dont  171  .\llemaiids.  \j^  n*vcnus  hc  sont  élevée,  en  1H1W-SI9,  à 
7  r»<î  «MM)  francs,  dont  i  iMH  TM)  francs  fourni?*  |Mir  les  «louanes  et  rim|N»t  ties  huttes 
ei  I H6H  750  francs  par  la  métro|M>le. 

Li  population  blanche  a  augmenté  :  KKN)  Amen  en  tH!tS,  contre  Hso  t^n  1897.  I«a 
favpolation  noire  est  <^tim('*e  h  Ti  iiNiUN)  ànx^.  chiffre  su|N*rieur  à  celui  admi^  ju*m|u*& 
licrvent.  L'Afrique  orientale  allemande  n'rn  n*^tc  \u\s  moins  un  |mi\s  |h*u  |ieuplé, 
'•J  haliilant*  par  kilomètre  carn'*,  |N>ur  unr  «uiMTfiriede  91HMNI  kilomètres  carrés. 
La  «eule  exploration  di^ne  dVtn*  mcnlitiunfv*  e^t  celle  accomplie  par  Kandt 
31  drembre  iH97  H  man  1H«JS  .  de  IVxtrtmité  non\  du  Tangan.uka  à  l'Albert- 
ÏAUHàmrtï  par  la  valh'Tde  Rusini,  le  lac  Kivou  et  la  n''i:ion  volcanique  du  Mfumbin). 
iraprnicet  explorateur,  la  dinvtiou  du  lac  Kivou  ne  ^4*rnit  |mis  nord  sud  mais  nord- 
e«t  tod-«>oe«L  llK^iti  I>éiiéraI5(. 


140  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Le  chemin  de  fer  dé  TOugandà.  —  La  construction  du  chemin  de  fer  qui  doit 
réunir  la  côte  de  l'océan  Indien  et  celle  du  lac  Victoria  est  actuellement  la  grosse 
question  économique  de  rAfriquè  orientale  anglaise.  Voici  bien  longtemps  que  cette 
voie  ferrée  est  projetée.  Il  en  est  déjà  fait  mention  dans  une  note  du  25  mai  1884, 
par  laquelle  lord  Granvillé,  ministre  des  affaires  étrangères  de  S.  M.  Britannique^ 
informait  le  prince  de  Bismarck  que  «  quelques  capitalistes  avaient  formé  le  dessein 
de  créer  un  établissement  britannique  dans  la  région  située  entre  la  côte  et  les  lacs 
qui  sont  la  source  du  Nil  Blanc  et  de  les  rattacher  au  littoral  par  un  chemin  de  fer  )>. 

L'Impérial  Briiish  East  Africa  Company  envoya  une  première  mission  d'études 
qui  fut  commandée  par  le  capitaine  Mac  Donald  et  dont  le  capitaine  Pringle  exposa 
les  travaux  dans  le  Geographical  Journal  d'août  1893. 

En  1894,  les  affaires  de  la  compagnie  à  charte  se  trouvant  un  peu  embarrassées, 
te  gouvernement  britannique  résolut  d'administrer  directement  les  territoires 
auxquels  la  compagnie  renonçait.  Après  quelques  hésitations,  il  se  décida  à  entre-* 
prendre  à  ses  frais  la  construction  du  chemin  de  fer.  La  ligne  part  de  Mombaz,  sur 
Tocéan  Indien,  et  aboutira  dans  le  golfe  d'Ugooué  (rive  orientale  du  lac  Victoria). 
Un  service  de  bateaux  à  vapeur  mettra  en  communication  la  station  terminus,  que 
Ton  a  appelée  Port-Florence,  avec  l'Ouganda.  La  ligne  aura  une  longueur  de 
938  kilomètres,  dont  582  sont  achevés  et  en  exploitation  ^ 

Elle  doit^ravir  de  hauts  escarpements  montagneux,  les  monts  Kikouyou  d'abord 
(2160  mètres),  puis  les  monts  Maou  (2330  mètres).  Passant  à  1200  mètres  plus  haut 
que  la  voie  alpestre  du  Brenner,  le  chemin  de  fer  de  l'Afrique  orientale  sera  l'un  des 
plus  élevés  du  globe. 

Le  Parlement  anglais  avait  déjà  voté  une  somme  de  3000000  de  livres  sterling. 
Le  30  avril  1900,  il  a  de  nouveau  voté  un  subside  de  1 930  000  livres  sterling.  En 
admettant  que  le  gouvernement  ne  soit  plus  oblige  de  faire  appel  à  sa  libéralité,  la 
voie  aura  coûté  4  930  000  livres  sterling  ou  123  969  500  francs. 

L'explorateur  Hans  Meyer,  en  revenant,  en  1898,  de  son  grand  voyage  au  Kili- 
mandjaro, eut  l'occasion  de  voyager  sur  la  section  qui  s'étend  de  Voi  à  Mombasa. 
Le  magnifique  ouvrage  qu'il  vient  de  publier,  sous  le  titre  Der  Kilimandjaro^  renferme 
quelques  observations  qui  complètent  bien  les  données  précédemment  exposées*. 

La  station  Voi  est  située  à  environ  160  kilomètres  de  Mombaz.  Ce  n'est  qu'un 
dépôt,  et  elle  doit  toute  son  importance  à  la  rivière  Voi,  la  première  eau  courante 
que  l'on  rencontre  en  venant  de  la  côte. 

Quand  Hans  Meyer  y  arriva,  une  grande  animation  y  régnait  :  huit  puissantes 
locomotives,  une  cinquantaine  de  wagons  citernes  et  de  wagons  de  ballast,  des 
wagons  à  voyageurs  construits  sur  le  modèle  indien  avec  des  toits  pour  protéger 
du  soleil,  occupaient  les  voies. 

Les  bâtiments  de  la  station,  les  logis  et  les  réfectoires  des  fonctionnaires  sont 
des  bungalows  simples,  légers,  bas,  construits  en  bois  et  en  fer,  avec  un  petit 


1.  Déclaration  faite  par  M.  Brodrick  à  la  Chambre  des  Communes,  Mouvement  Géographique  de 
Bruxelles,  20  mai  1900. 

2.  Hans  Meyer^  Der  Kilimandjaro,  p.  250-8. 


AFRIQUE.  141 

ioitlMui«raient  de  pierre.  Ils  sont  très  bien  ventili^,  condition  essentielle  dans  ces 
peys  flfvrrai.  Près  des  voies,  des  centaines  de  grondes  tentes  vertes,  logements  da 
personnel  et  dépôt  du  matériel,  sont  é|mrpillées  dans  la  brousse. 

La  construction  du  chemin  de  fer  aura  lieaucoup  acrru  l'élément  hindou  dans 
TAfrique  orientale.  Déjà  il  était  prépondéront  à  ZaniilMir.  Mahométans  ou  AiWâ, 
liouddhistes  ou  banianê,  y  sont  les  moltrra  du  commerce  :  les  uns,  humbles  teneurs 
d'érhoppes,  les  autres,  gros  personnages,  riches  à  millions  de  roupies,  tels  que  ce 
Taria  Topan,  qui  faisait  des  affaires  jusqu'au  Congo,  ou  ce  Sewah  Haji,  qui, 
pendant  des  années,  fut  le  grand  entrepreneur  des  expéditionn  européennes,  officielles 
et  privées,  dans  Tintérieur  du  continent  *• 

On  voit  peu  de  nègres  sur  les  chantiers  du  chemin  de  fer  :  contremaîtres  et 
eovriers  sont,  en  très  grande  majorité,  des  Hindous,  les  premiers  appartenant  aux 
CAstrs  supérieures.  A  Mombax,  Hans  Meyer  ne  croyait  non  plus  en  Afrique,  mais 
rajeuni  de  plusieurs  années  et  revenu  dans  le  nord-ouest  do  l'Inde. 

On  va,  en  huit  heures,  de  Vol  à  Mombax;  les  caravanes  mettaient,  Jadis,  huit 
Joora  à  faire  le  même  voyage.  La  voie  franchit,  sur  un  pont  de  fer  de  7CN)  mètres,  le 
détniit  qui  sépare  la  terre  ferme  de  Tlle  dans  laquelle  s'élève  Mombax, 

Hans  Meyer  a  été  très  frappé  de  voir  qu'en  cette  ville  l'activité  avait  uniquement 
If  chemin  de  fer  pour  objet.  Il  y  était  venu  neuf  ans  auparavant,  en  18H9.  et  ne 
trouva  aucun  changement  appréciable.  On  ne  s'est  préoccupé  ni  de  construire  un 
phare  ni  de  donner  à  la  ville  cet  aspect  agréable  qui  séduit  le  voyageur  débarquant 
à  Tanga  ou  à  DaresSalam.  NI  sur  la  cAte  ni  dans  la  banlieue  II  n'y  a  de  routes 
on  de  ponts,  pas  davantage  de  plantations  européennes,  comme  dans  l'I'sambara, 
ou  d'autres  régions  de  l'Afrique  orientale  allemande.  Mombax  poratt  detttinée  à 
être  h  tête  d'un  grand  chemin  vers  l'intérieur  de  l'Afrique,  mais  son  rôle  écono- 
Alque  pemble  devoir  se  borner  là  *•  H.  D. 

Afrique  artealalo  oagUioa.  —  Le  capitaine  ri.H.  <iorges  a  entrepris,  à  la  fin  de 
199,  an  voyage  à  traven  la  région  encore  inexplorée  qui  s'étend  entra  les  lacs 
Nalvocba  et  Victoria  *. 

A  la  lète  d'une  caravane  de  HH  hommes,  le  capitaine  (lorges  quittait  U  station 
de  Nalvocba  le  26  novembre,  contournait  la  rive  sud  du  lac  où  il  ol>i«en*ait  des 
traces  d'activité  volcanique  (orifices  volcaniques,  cendres  olisidiennes,  lave?*  ,  et, 
aprr«  avoir  traverk*  une  grande  région  herl^euse  habitée  pendant  la  sai«»on  des 
ploies  par  les  Massai,  il  emraladoit  l'escarpement  de  Maou  qui  s'élève  à  environ 
M)  mètres  au  dessus  du  Naîvacha.  Lt  quatrième  jour,  rexfiédition  pénétrait  dans 
ooe  forêt  faiblement  arrosé«*  et  habitée  seulement  par  quelques  Ouorobos  chaniieurs, 
CHte  forêt,  qui  n'a  guère  à  cet  endroit  qu'une  cinquantaine  de  kilomètres  d  e|»als- 
se«r.  mais  qui  atteint  plus  au  nonl  une  Urgeur  de  115  à  190  kilomètres,  renferme 
beaociMip  d'arbreii  gt«nts,  principalement  des  attires  et  des  genévriers. 

1    litaaMiMi,  Ùmrtk  Mm»mtlmmâ  lur  StiqmtiU^  p.  3. 

1  Oa  Utm  «TM  pffoai  :  Lr  ehemim  de  fer  de  t.îfi^me  ttrientate  ûnflmiêê^  psr  M*  Chsrlf  •  Mourey, 
fcaxn— nais  colcMito«i  publia  par  le  (lomlU  «le  l'Afrique  (rtn^attc,  1900,  n*  |. 

1  O  -M.  GttTfrt,  À  J^wmey  from  lake  Sattiuha  /•  ihe  %'tct'9*ia  NyuMS^,  in  Oe^^jra^hieai  Jcmnmif 
«•<.  XVI.  I,  p.  n.  Juillet  1^». 


142  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

En  sorlarit  de  la  fôrét,  M.  Gorges  se  Irouvà  dans  un  vaste,  pays  découvert  et 
herbeux,  coupé  par  de  nombreux  ravins  boisés  et  par  des  vallées.  Ce  pays  est  borné, 
au  nord  et  à  l'ouest,  par  des  bois  et  des  forêts  denses,  tandis  qu^aù  sud  et  au 
sud-ouest  se  déroulent  de.  vastes  ondulations,  légèrement  boisées  par  endroits,  que 
limitent,  au  sud,  le  désert  de  Dogolani,  à  Touest,  des  hauteurs  boisées,'  et,  au  sud- 
ouest,  les  deux  chaînes  de  montagnes  :  Soubougou  Loîtoî  et  Soubougoii  Erok. 
C'est  à  travers'  ce  dernier  pàyis,  bien  arrosé  par  le  Gouaso  Nyirb  et  ses  affluents, 
dont  les  deux  principaux  sont  lé  Saniveî  et  le  Nôuso,  que  l'expédition  se  dirigea, 
afin  d'éviter  les  fatigues  de  la  zone  forestière. 

Le  Nyiro,  qui  draine  les  pentes  méridionales  du  grand  escarpement  de  Maou,: 
coule  vers  le  sud, .a.  travers  le  désert  de  Dogolani,  et  se  jette  finalement  dans  un  lac 
salé,  à  quelques  kilomètres  au  siid,'  dans  lé  territoire  allemand.  Le  sol  du  haut 
bassin  dii  Nyiro  est  composé  principalement  d'une  espèce  de  grès  ràugfi  plus  oo 
moins  dur,  et,  en. bien  deiéndroits,  fortement  usé  par  les  eaux;  aussi,  tandis  que  les 
rives  et  les  lits  des  cours  d'eau  sont  rocheux,  le  restant  du  pays  est,  en  grande  partie, 
sablonneux.  Le  7  décembre,  la  caravane  se  dirigeait  vers  le  nord-ouest  et  traversait 
une  série  de  hauteurs  boisées  qui  forment  une  barrière  de  16  à  26  kilomètres  de 
largeur  entre  le  bassin  du  Nyiro,  à  l'est,  et  Fa  région  coItÎTée  de  l'ouest  qui  com- 
prend les  pays  de  Sotik  et  du  Loumboua  méridional. 

Le  Sotik  est  un  petit  district  assez  montagneux,  bien  arrosé  par  trois  grandes 
rivières  :  l'Amala,  le  Nyongores  et  le  Kimsonoî.  Le  sol,  très  fertile,  se  compose  d'une 
terre  grasse  et  noire,  et  de  marne  roûge.  Les  pentes  des  coteaux  sont  généralement 
assez  bien  cultivées,  mais  les  pâturages,  qui'  sont  nombreux  et  excellents,  no  nour- 
rissent que  peu  de  bétail.  Le  climat  est  très  sain  pendant  la  saison  sèche. 

Le  Loumboua  est  un  pays  situé  au  nord  et  au  sud  est  du  Sotik  et  qui  lui  res- 
semble sous  bien  des  rapports;  mais  presque  dépourvu  d'arbres,  il  est  moins  acci- 
denté, beaucoup  mieux  cultivé  et  beaucoup  plus  peuplé  que  ce  dernier. 

Le  pays  est  bien  arrosé  par  ie  Kimsonoî,  déjà  cité,  le  Kintoîetle  Tougaoué,  tous 
trois  affluents  du  Sondo  qui  sépare  le  Loumboua  du  Kosova.  Les  habitants  du  Loum- 

» 

boua,  dont  les  hommes  offrent  dans  le  port  quelque  ressemblance  avec  les  Massai, 
sont  plus  beaux  que  ceux  du  Sotik  —  lesquels  ont,  en  général,  un  air  perfide  et 
faux  — ;  ils  ont  les  mêmes  coutumes,  les  mêmes  parures  et  les  mêmes  armes.  La 
plus  terrible  de  celles-ci  consiste  en  un  couteau,  dont  la  lame  à  double  tranchant 
mesure  de  75  centimètres  à  1  mètre  de  longueur. 

Après  avoir  traversé  ces  deux  pays,  M.  (lorges  et  ses  compagnons  pénétrèrent  de 
nouveau  dans  un  pays  inhabité,  large  plateau  herbeux  et  maigrement  boisé  d'une 
trentaine  de  kilomètres  de  largeur,  qui  sépare  le  Loumboua  du  district  habité  par 
les  Katch,  sur  les  rives  du  Victoria,  où  la  caravane  campa  le  20  décembre.  Les  Katch 
forment  une  petite  tribu  de  pasteurs  qui  ne  cultivent  pas  le  sol  et  qui,  constam- 
ment en  butte  aux  razzias  des  indigènes  du  Kosova  et  du  Kavirondo,  habitent  de 
grands  villages  fortifiés,  entourés  de  murs  de  pierre  et  de  boue^  au  centre  desquels 
ils  réunissent,  dans  un  enclos,  leur  bétail  pour  la  nuit. 

Le  retour  de  la  caravane  s'effectua  par  la  même  route  que  l'aller. 

H.  Chbsneau. 


AFRIQUK.  1 43 

L'apédiUon  floore.  —  LVx|MNHlion  Hoiontifiqno  ilo  M.  M<K>rf ,  dont  nouK  fivon<i 
dtfjA  enrr^tn^  ifuclquos  résultaU*,  vient  de  rentnT  on  Anglfteire  o|>H'<«  quinze 
Bk4«  d'fib««enre. 

Orjrnni^V,  «m)uh  le  patn>nnge  de  In  Société  de  K<*oKrnphic  de  Londren.  pur  un 
eonîté  «pcf^nleinent  formé  p<iur  favorlner  l'exploration  du  lac  Tan^ciHiyika  et  celle 
du  clui|irlrt  de  lac!i  qui  «Vtend,  nu  noni,  dnnx  la  grande  dépre!«!tion  de  TAfrique 
centrale,  rex|Kxlition  fut  placiV  aium  le  commandement  de  M.  J.  E.-S.  Mooh»  idéji^ 
n»nno  par  pcn  intére^iianleH  éludes  ^ur  la  faune  du  Tanfranvika)  avec,  pour  collnlx»- 
ratear%,  MM.  Berrid^*,  Arnold  Mntthewn  et  Mnicolm  Ferfrui»Hon,  ce  dernier  plus 
»|«n*uileiiient  chargé  du  tra%'nil  carto^aphiquc  et  di^  olMcrvaticms  aMlmnomiquen. 

1^  mi«sion  McM>re  devait,  toutd*nbord,  faire  ietutle  biolofnqHe  compléta*  du  lac 
Tan|caD>lka,  puU,  apn\(  avoir  examiné  la  jttructure  Kéoloinquc  de^t  chatneti  monta- 
irneu^esi  qui  bonlent  m*h  rivet»,  elle  devait  ne  dirlKer  vern  le  nord,  pour  explorer  la 
1  allée  du  Rousisl  et  la  ré^on  det*  lac«4  Kivou,  A llMTt- Edouard  et  Albert,  et,  eufln, 
menir  à  la  c^te  par  l'Ou^nda. 

L'expétlition  quitta  I^ndrcK  le  iU  avril  IHIIO.  Apres  un  court  Héji>ur  h  Zanzitmr, 
rite  iragna  Chindé,  à  l'emlniuchure  du  ZamlM*/e,  puis*,  par  le  fleuve  et  le  (Ililn*,  elle 
parvint,  le  2H  juin,  h  Blantyre,  chef  lieu  du  NyaM!«aland.  Quinze  jour»  apn*^,  elle 
atleiirnait  lextit^mité  méridionale  du  lac  N vanna,  où  elle  pansa  un  mois  h  faire  de<» 
ctlMT^atlon*  de  toutes  ïMirtes  et  particulièrement  dex  sonda^cft. 

Toulea  le<i  tentatives  faites  pnVtHlemment  pour  déterminer  la  plus  grande  prf>- 
fi»ndrur  du  lac  avaient  échoué  par  Huite  de  rinsufflsnnce  des  tlgnes  de  sonde;  mais 
reif»édiUon  de  M.  M(K)re  était  |mrfaitement  outillée*  |Kiur  ce  p*nre  de  nvlien*lies 
H  les  obaer^'ations  donnèrent,  comme  profondeur  maxima  du  Nyn«%Ha,  la  cote 
T9ii  mètres. 

A  la  suite  d*un  arrangement  conclu  av<H*  sir  David  (îill,  astronome  n  lohserva- 
|f*irr  myal  du  Op,  M.  Fergusson  put  utiliser  la  ligne  téléirraphique  p«>ur  vérilier,  h 
Btant}  rr,  la  man*hedc  ses  chronomètres,  tandis  que  les  <»l)servations  asinmomiques 
taite«  par  la  commission  de  délimitation  anglo-allemande  lui  rendirent  le  même 
M-rrice  k  la  baie  de  Nkata,  sur  le  lac  Nyassa,  et  h  Kitoutn,  sur  le  Tnntcniiyika  où 
ret|«Niition  |Mirvint  le  âO  septembre.  I^s  ol>M»rvations  faites  par  M.  Fergu^Hon  en 
difrrrnts  points  des  riv«'sdu  lac  (ob'ier^'ations  dont  nous  avons  publié  la  li.H|e  dans 
mtfUr  d«*rnier  numéro),  démontrèrent  que  celui  ci,  tout  en  const^rvant  sa  forme  et  sen 
n>ot«i«r»  actuels*,  d<Nt  être  repoHé,  dans  sa  partie  septentrionale,  d*u m*  triMitaine 
de  kilomèlm  vers  l'ouest. 

Les  rt^altats  des  étude?«  faites  |>ar  rex|>édition  M<K)re  paraissent  devoir  liattrc 
foHrmenI  en  brèche  rhy|M»thèse,  si  contr«>ven«V  déjà,  d*une  ancienne  (*ommunica- 
iKHi  do  Uc  TanganyiLa  aviv  la  mer*.  Toutefois  les  rccherrhes  fr(''«»lo^qii(*H  fnil«*s 


1  Im  C^rwpkU^  I'  juin  \'*  •• 

2  L#  drMi»  •rtiirl  t\e%  ri«r«  «lu  Ur  TituMiiuki  pn»^irnt  %\r  I  r\rrllrnf  \r\e  a  U  h(Mt*«ol<»  ri^- 
rvW  Ml  |i*S-M  |«r  M.  K  0.  Il«>rr  rt.i)»i>(i>c  «ur  U  l<>i>jiui  W  d*i^i«lji«lji  «Uirrminrr  psr  4l4nirn>n 

1    *^%t0  hypoUirftr  flu  Ur  Tirti;ir)>tki,  Hthktrn  <rt   rv%\  \'*\\r^  \\t  f|'iirn.*tnr  mirinr.  rumm^U 
tt«r  4'Afml),  très  ta  fs^rur  rn  Arui'Vrrr.  a%«it  tXr  (omUittur,  *  n  1^  'i.  i^r  k  \r  f.  Bruri,  *ï^n%  un 


144  *  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

sur  la  rive  occidentale  du  lac  permettent  de  supposer  qu'il  s'étendait  autrefois  beau- 
coup plus  vers  l'ouest  et  que  ses  eaux  recouvraient  une  partie  du  bassin  actuel  du 
Ck)ngo. 

Les  montagnes,  qui  sont  très  élevées  tout  le  long  de  la  rive  occidentale  du  Tan- 
ganyika,  s'abaissent  doucement,  de  Temboui,  au  sud,  et  de  Mtooua,  au  nord  vers 
les  rives  de  la  Loukouga,  et  l'examen  attentif  auquel  fut  soumis  le  cours  de  cette 
rivière  à  sa  sortie  du  lac,  permet  difficilement  de  croire  qu'elle  ait  jamais  pu  être 
obstruée  par  la  végétation. 

Après  avoir  terminé  l'exploration  du  Tanganyika,  la  mission  quitta,  au  mois  de 
novembre,  Ousamboura,  la  station  allemande  de  la  rive  septentrionale,  et,  remontant 
la  vallée  du  Rousisi,  récemment  visitée  par  M.  Grogan  *,  atteignit  le  lac  Kivou  que 
les  observations  de  M.  Fergusson  rejettent,  ainsi  que  la  rivière  qui  s'en  échappe, 
considérablement  vers  l'ouest  *. 

Deux  volcans  len  activité  furent  découverts  dans  la  région  montagneuse,  au 
nord  du  Kivou,  et  M.  Moore,  d'accord  en  cela  avec  M.  Grogan,  croit  pouvoir  affirmer 
que  le  mont  Mfoumbiro,  dont  les  trois  territoires  limitrophes,  anglais,  allemand  et 
belge,  se  disputaient  la  cime,  n'a  jamais  existé. 

A  l'époque  du  passage  de  l'expédition,  les  relations  entre  les  Allemands  et  les 
agents  de  l'état  indépendant  du  Congo  étaient  quelque  peu  tendues  :  un  poste  alle- 
mand avait  été  fondé  considérablement  à  l'ouest  du  lac  Kivou;  les  Belges,  en 
retour,  avaient  créé  un  poste  à  l'est  de  la  station  allemande,  et  les  deux  partis 
maintenaient  une  espèce  de  neutralité  armée. 

En  quittant  la  région  du  Kivou,  l'expédition  Moore  longea  la  rive  occidentale 
du  lac  Albert- Edouard,  dont  M.  Grogan  avait  précédemment  suivi  la  rive  orientale, 
et,  après  avoir  traversé  la  rivière  Semliki,  consacra  quelque  temps  à  l'exploration  dû 
mont  Roouenzori.  Elle  reconnut  que  le  Roouenzori  n'est  ni  un  massif  isolé  ni  un 
plateau,  mais  une  chaîne  avec  de  nombreux  pics  déchiquetés,  s'étendant  de  l'extré- 
mité  septentrionale  du  lac  Albert-Edouard  à  l'extrémité  méridionale  de  l'Albert- 
Nyanza,  dont  elle  côtoie  ensuite  la  rive  orientale  dans  une  direction  nord-est.  M.  Moore 
fit  l'ascension  de  ce  qu'il  croit  être  le  pic  le  plus  élevé  de  la  chaîne  à  une  altitude  de 
5000  mètres;  il  détermina  la  limite  des  neiges  par  environ  3950  mètres  et  constata 
l'existence  de  nombreux  glaciers.  Les  pentes  de  la  montagne  étaient  recouvertes  de 
forêts  de  bambous  et  de  séneçons  géants.  Près  du  sommet,  M.  Moore  trouva  quelques 
mousses  et  recueillit  une  quantité  considérable  d'échantillons  géologiques. 

arUcle  sur  les  mollusques  du  Tanganyika  publié  dans  le  Congo  iUustfé,  et  par  M.  J.  Cornet,  le 
géologue  belge  bien  connu,  qui  a  montré  que  le  lac  Tanganyika  n'est  autre  chose  qu'une  nappe 
d*eau  qui  s'est  établie  assez  anciennement  dans  une  partie  très  effondrée  d'une  de  ces  grandes 
dépressions  qui  s'étendent  du  nord  au  sud  de  l'Afrique,  principalement  dans  la  région  orientale. 
C'est,  dans  la  partie  septentrionale  de  cette  dépression,  que  s'étalent  successivement  les  lacs 
Kivou,  Albert-Edouard  et  Albert,  et  que  se  développe  une  partie  du  cours  du  Nil.  {Mouoement 
Géographique,  1896.) 

1.  Voir  La  Géographie,  p.  67. 

2.  Contrairement  à  l'opinion  d'un  voyageur  allemand,  le  D'  Kandt,  qui,  ayant  eiploré  ce  lac  au 
commencement  de  1899,  dit  que  la  plus  grande  partie  de  son  rivage  doit  être  reportée  beaucoup 
plus  vers  Veêt  qu'on  ne  le  croyait  jusqu'alors  (Alt7/Aeiittii^en  aus  den  DeuUchtn  Schutzgebieien,  1899), 
opinion  que  corroborent  absolument  les  levés  exécutés  par  MM.  Sharp  et  Grogan  (v.  Geographieai 
Journal,  1899,  décembre). 


AMKRIQUK.  m 

« 

avoir  elutliê  lo  faune  do  TAIbcrt  Nynnu,  rcx|>r(litîon  gni^nn  rOiigancIo, 
p<ii«.  de  U,  Mombax,  utilisant,  ilann  la  dernitTC  |>nrtio  de  M>n  voyafCf,  la  voie  femV 
en  con»lniction  de  la  c<Me  au  lac  Victoria. 

Le*  nombreuse?!  colleetion«4  géolofcique**,  X(M)|o|ri<|ueM  et  plKilofrra|»iii<|ue<«  rap- 
piirtre«  par  M.  Mm^re  offrent  le  plus  haut  intérêt  srientifique,  et  leur  examen  appni 
fondi  ne  manquera  |mH  do  jeter  une  nouvelle  clarté  h^lt  les  cliver**  problèmen  de  la 
crainle  dépre^nion  tie  l'Afrique  centrale,  tandis  que  les  obttervatioiifi  antronomiquen 
et  le*  le\r^  <le  M.  FerKU^s^on  permettront  de  remanier  entièrement  la  carte  do  cette 
nnrion  «i  eurieu*^  du  continent  n«)ir. 

Il  e«l  intén^^nant  tIe  constater  que  le  laps  de  temps  de  dix  huit  mtù**  au  moins, 
qaon  estimait  m've^^salre  |M>ur  celte  exploration,  loin  d'avoir  été  déjm-HC»  n*a  même 
pft«  été  atteint,  et  que  la  mission,  sans  avoir  rien  almudonné  de  son  plan  primitif 
ni  n«-i?li|ré  aucune  de  ses  études,  a  pu  rentrer  en  Angleterre  quinze  moi»  à  {teinr 
%lvtr^  M»n  départ. 

IK«4»n«,  enlin,  pour  termfner,  que  les  frais  de  l'cxinHIition  ont  été  entièrement 
cmiTert*  par  le«  généreuses  souscriptitms  d'un  certoin  nombre  de  mi^mlin*^  de  la 
Stf-irtr  de  gi'<i>graphie  de  Londres  ^  M.  il. 

AMÉRIQUE 

CuMiUad.on  ezeinple  curienz  de  hanta  vallée  V  —  l«e  Camanland  ont  ^itué  nur 
l^  «rroint  oriental  dt*^  Oi^cade-Mountain^,  au  centn*  de  l'état  île  \Vn««liington  et  au 
ri«4^l  ei^t  du  comté  de  Kittita.  Otie  haute  valKV,  visitiV  en  |H1>7  |»ar  le  profe^^Mir 
J  il,  Ru**rll,  a  été  ensuite  éludiiV,  avet*  plus  tIe  délaiU,  |>ar  MM.  ti.  (>.  Smith  et 
•  •  II.  tUirti«.  Klle  pn'*^ente  dans  sa  structun*  un  ctTtuin  nondire  île  trniS  curieux, 
qiftr  ni»u«  all<in«  indi(|uer  brièvement.  Klle  |MMit  cire  com|ianV  h  une  a«»^ielte  ren 
%rT^^:  en  effet,  ifuoiqu 'elle  domine  toute  la  n'*Kion  environnante,  elle  e<*l  entiiunV 
«l'un  relMinl  rrlativement  1mi««.  Olui  ci  e*»l  de  forme  im'*Kulièn*;  il  ^'cjève  de  liil  mèln*«« 
rn  in«i>enne  au  de<««*u«*  du  fond  de  la  valb'^*;  sou  grand  diamèln*  e*»!  dt*  '\  kilom.  ««ur 
"«■1  m   de  larireur. 

%l<»r*  que  toute  la  n'*gi«Mi  envirmnanle  i^t  Irè^  fortement  di^M>t|iirr.  nwv  de< 
«•lk«^  prt»f<m«l«*^  et  d(*«  ligne?»  de  faite  aiguê«<.  le  OimasIantI,  à  |n*u  |trè<i  plat,  forme 
ua  o»ntm«le  frapfiant  avec  elle.  1^  barrière  qui  l'en  <e|>are  ne  pre<»ente  qu'une 
#ln*ite  c^iHipurr  du  <V»lé  noni  oue«l,  fiar  laquelle  «i»rt  un  |M*lil  cour<  d'e.iu.  le  t>inia« 
tjrrk.  i|ui  H7  jette  dans  le  IV^^bn^^tin  (Im*k. 

%Q  |«»int  «le  vue  i;('*«dogique,  le  fond  île  la  %nlli'*e  de  (^mat^land  i^t  formé  «Kun 
cn^  r^arfie  rommun  dan**  tiMite  la  n*cion.  Il  (•%(  nvouvert  de  ilè|NM«  alhniaux  tn^ 
«fiai*  rt  d«»nt  la  fertilité  attin*  au  (IximnHlnnd  un  certain  nt>nibn'  île  nilti^aleun*  en 
'Cr  Enfin  le  rrbi»nl  limitant  la  valliv  «*^t  fi»rnié  par  une  nN^he  érupti\e.  la  dtalMiM*. 
1^  grr^  a  |Mirtiei|M'*  à  toun  le^  pli^M^ment^  de  ta  reirion;  h*  tlnma*»l:uid  m*  lrou\e  d.'UiH 
■n  •%f»rlinal  dont  l'axe  e^t  nonl  oue<>t  ntid  v*^ï,  Ounut  à  la  ili;ibiM\  «i>«i  rap|M»rl« 
i»nr  Ir  jm-*  nif»ntn*nt  dain^ment  *»a  nature  intru«i\e. 

I  .  «••i«««»«tt    II  i\ 


1^  MOLTEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

« 

Si  Ton  cherche  à  s'expliquer  cette  persistance  d'une  disposition  aussi  particulière 
au  milieu  d'une  région  très  attaquée  par  l'érosion,  on  arrive  à  penser  que  le 
Camn^land,  qui  domine  de  beaucoup  les  canons  environnants,  est  un  reste  de  la 
topographie  primitive,  et  que  ce  bassin  recouvert  d'alluvions  doit,  à  la  fois,  son 
origine  et  sa  conservation  au  bourrelet  éruptif  qui  l'entoure.  Il  faut  remarquer 
qu'en  aval  de  celui-ci  la  vallée  du  Camas  Creek  est  très  large  et  h  contours  arrondis. 
On  peut  sup[>oser  fjue  (;'était  autrefois  une  rivière  beaucoup  plus  considérable 
c|u'aujourd'luii.  A  un  moment  donné,  elle  s'est  trouvée  en  présence  d'une  roche 
rnifïtlve  In'M  dure  qui  bnrrait  son  cours  en  deux  points  opposés.  Il  y  eut,  par  suite, 
une  Inlorruption  dans  le  travail  général  de  dégradation  opéré  par  la  partie  supé- 
rieure du  (lamas.  D'autre  part,  un  cours  {^u  voisin,  le  Mission  Creek,  ne  ren- 
contrait pas  d'obstacles  analogues;  il  continua  donc  à  approfondir  sa  vallée  et  finit 
par  cnf)lurer  les  branches  supérieures  du  Camas  Creek.  Mais,  auparavant,  celui-ci 
avnlt  (Ml  le  tcMUps  de  s'iHeiidro  dans  la  vallée  située  au  milieu  de  l'anneau  éruptif 
et  de  la  combler  de  ses  alluvions.  Enfm,  les  roches  résistantes  qui  entourent  la 
haute  vallée  ont  permis  la  conservation  de  celte  structure  géologique.  Le  Camasland 
ronslKno  do  In  sorte  un  témoin  qui  permet  de  se  rendre  compte  de  l'ancienne 
topogrnphie  de  In  région  et  de  l'amplitude  de  la  dégradation  qu'elle  a  subie. 

D'  L.  Laloy. 

Modifications  imprimées  à  la  topographie  des  Northera-Cascades  (Washington) 
par  IHntrasion  de  granités  tertiaires  *.  —  La  géologie  des  environs  du  col  de 
Snoqualmie,  dans  les  Cascnile-Mouutains,  à  en^i^on  16  kilomètres  au  nord  du  point 
où  le  chemin  de  fer  du  PacifUiue  croise  la  chaîne,  présente  quelques  points  intéres- 
sants. MM,  (î.-O.  Smith  et  W.-C.  Mendenhall  ont  constaté,  dans. cette  région, 
Texlstence  d'une  vaste  formation  granitique  qui  s'est  frayée  un  passage  à  travers 
«les  dépiMs  terlinin\«.  Des  dykos  nombreux  viennent  couper  ceux-ci.  Au  contact  de 
0(»s  niches  plutt>niennes  les  couches  tWènes  et  miocènes  ont  subi  de  remarquables 
phénomunes  de  métamorphisme.  Elles  ont  notamment  acquis  une  telle  dureté  que 
In  topogrnphie  entière  de  In  n*gion  s'en  est  trouvée  moilifiée.  Les  montagnes  formées 
par  ccH  nvhes  lertîaln^s  sont  si  escar|>«Vs  qu'il  est  au  premier  aboni  impossible  de 
le*»  distinguer  de  celles  qui  sont  constituivs  par  du  granit  ou  du  porphyre.  Les 
lignes  de  cn^te  pivsentent  des  aiguilles  qui  peuvent  être  en  ro**hes  soit  sédimentalres. 
*4oll  tgnrvs.  Kniin,  aux  points  de  contact  on  observe  des  alternances  régulières  de^ 
couche^  terliain^s  nviv  les  Ivuides  tie  quartz  et  de  feldspath. 

IV  L.  L. 

Géologie  des  monts  Wichita^  —  !><  montairnes,  explorées  récemment  par 
M.  H.  F.  IV'^in,  «ont  situivs  dans  le  sud  ouo^t  de  TOklahoma:  leur  direction 
pMirrnle  e^t  e^t  ouo'-t.  Kilos  se  tln^sseut  d*une  fno  «n  abrupte,  au  milieu  de  la  plaine 
envînMinanli\  à  di>tan^v  seu>îl»lemenl  ô^ralo  entn^  les  rivièn^s  Washita  et  Rtui.c<*. 

i.  ht,  ,f  j..  |v  liv. 


l^^iir  fnii«<M«  prinripnlo  c^it  irorifdn«'  i^nôr,  romfM>M'*e  Ae  fi^nilf^.  dr  ^bbn><t  ol  clr 
|»»qA>n^,  bu  cAlé  ilu  nonl,  olU»^  ^uit  UihIinm  pnr  une  ratiK****  Imu»m»  de  coIIiim^h 
cAlmirr».  d'a«|ircl  mf^inn  abrupt  ot  h  runlouri*  phin  nirondiM.  OIIih  ci  ap|Nirtieiinciit 
•uv  •ffii*^  ranibrieiitir  et  onlo%*i«*û*tiiie;  oll«**i  M»iit  «M«|Nin*ci>t  de  la  chaîne  prinrifMile 
l«r  une  lanrf^  valliV  uîi  coule  le  Medicine  BiulT  (Ire^'k.  Quant  aux  montairne^t  elli^t- 
ma'fnr^,  ell«»^  'M»nt  Hi'pnn'Nw  les  un<^  de^  auln**»  |mr  den  pn«M»««  qui  M>iit  a  |ieu  pn*»»» 
au  ni\iMU  de  la  plaine  environnante.  Il  semble,  h  pn^mière  vue,  que  le^  iMimmelfi 
M*ul«  lie  l'i  chaîne  MÛent  viniblen,  le  n*^te  étant  enfoui  au  d(*«*«»4»UH  de«*  MVlimentH 
r<tii«lituant  la  plaine. 

Il  apn-*  IfH  re«*hert*lies  tie  l'auteur,  il  e%t  drmontrr  qu'il  y  avait,  tout  d  alN>ni.  une 
nui««e  de  n>che^  pnVambriennes  d*orif(ine  it^mV,  ««ur  leMjuelIeH  m»  mmiI  dê|M>M'»H.  en 
««rie  n'^^Milièn*.  de*»  «M'MimenU  allant  du  cnmbrien  au  trentunien.  Puin  la  ina**^*  ?»e 
*4*ule\a.  et  il  y  eut  une  intrusion  ^r^nilique,  aivompa^niV  de  pli*«M*ment%  et  tie 
fi»nnali<»n<k  de  faillie  dan**  les  couche<«  plu<»nnrienniw.  Kniin  iVn»Hi(»n  atmosphérique 
•i-he%a  d<*  ilonner  aux  mont«  Wirhita  le  n*lief  si  tourmenté  qui  le?*  ranii*téri*M* 
artuellrment.  h'  L.  L. 

Lat  morminaa  do  sad-att  do  Dakota*.  —  On  !»nit  que  le^  piiénomènin»  fflnriain>H 

«•ni  eu  une  n*man|uabie  exteu^^ion  dans  l'Amérique  du  Nord  et  que  notamment  le<» 
Hlit*  Tni'»  *«»nt  rouverts  de  dé|K>tH  irlaeiain*{(  tri»s  eon**idérabl(*s.  M.  J.  Tmld  publie 
une  rluile  tfi-^  détaillée  nur  les  moraine»  du  hakota  et  sur  les  dépôl.H  ««ilue^  d.ins 
leur  ^«»i%inatfe.  Ijn  princi|>ale  de  ces  moraines  c«>nimeni*e  a  Turtie  Point,  dann  le 
«-i*mtr  tb*  J«*rauld.  et  se  diritfi*  vers  le  Kud  et  le  sud  ouest  ju«M|u'au  conlluent  du  Pr.itt 
tlrr«-k  a\et*  le  Mi^^atri.  A  Tent.  elle  re|Mirait  dnn*«  U*^  cuiline*»  du  tictiar  («nvk  ;  elle  ^> 
ififiire  rn^^uile  ver»  le  sud  est,  tourne  vers  le  noni  et  f4»rme  le^  tlludeau  (In*ek  IlilU. 
Af»n*«  a\oir  di«|iani  |iendant  un  certain  lemp<«,  la  moraine  n*parait  à  l'e^t  de 
Ri»nh«*mme,  m*  dirifr?  vep«  re<»t,  att4*int  Leslerville  et  tourne  de  nouveau  ver^ 
Ir  %u<|  r%l.  ju««quepn*«i  île  YankU»n.  Elle  chûm»  ensuite  la  Jame  River«.  f»uit  la  ri\«* 
dr*ite  du  tllay  tlivek,  et  m*  diritre  vers  le  mird  et  le  n<»rd  ouenl  ju<^iu  au  voi<«inatft' 
dr  <IhibUlu«  n.  oit  elle  tourne  de  nouveau  ver<«  le  <»ud  e^t.  juMpie  pré^  de  ViTiniljiMi. 
Kii  i«>ntinuant  vers  IV^t,  se«*  traces  sont  moins  di^^tincte^.  tlelle  moraine  t»«»L  du 
rr%U\  dt»ul4«'«*  |»ar  d'autres,  ayant  des  trajets  au^si  C4>mpliqués,  ce  qui  dt»nnv  au 
|aa%%aire  uo  caractère  tout  a  fait  s|KVial. 

lue  question  Intérej^Aante  envi^a^s*  par  l'aub'ur  e^t  celle  de  Tàce  de  la  fo^M> 
eu  Mi«*i>un.  Au  ik*«sijs  de  .Nioltara,  elle  fHirait  d'oriiçine  n'iTute.  Il  e««t  à 
miiart|urf  que  celle  de  la  White  Hiver  éirnie  ou  même  surfia^^M*  en  largeur  le  lit 
du  Ui«««»an.  Au-dc^4ous  de  ct>  |M»int.  on  |N*ut  m*  demander  si  le  creuM.*ment  du  lit 
e*l  prtvla-'iaire  ou  |mh»1  clarinire,  et,  tlnii*  re  dernier  «'a-,  ^'il  a  atteint  -n  p|u<»  grande 
pri*f*»n«lrur  avant  IV|»(M|ue  tlu  \*v^%  ou  n  une  |H'*ri<Kle  plu<*  rén*iite.  T«»ut  bien  |n*hi'. 
Il  T««l*l  pfUM*  que  le  creuM*ment  ilu  lit  e^t  d  uriirine  nvrnle  et  qu'il  cnntinue  eni  *ire 
«  w  f  iir»-  i\^  nii«  ji>ur^;  mai*»,  ti«mnie  (»n  n'a  |kis  de  <ivtion  compléle  »lf  la  xalb'C,  il 
r»t  |*M*it»lr  qu'on  trouve  encore  un  lit  plu%  ancitMi  et  ^itué  plu<*  profontlt-ment. 


ii8  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

antérieur  à  l'époque  glaciaire.  Quant  à  la  date  du  creusement  eomparée  à  celle  du 
dépôt  du  lœss,  il  suffit  de  faire  observer  que,  si  l'on  considère  celui-ci  comme  d'ori 
gine  éolienne,  son  dépôt  et  le  creusement  du  lit  ont  pu  être  simultanés.  Dans  ce 
cas,  le  Missouri  aurait  commencé  à  suivre  son  trajet  actuel  après  l'époque  kansienne, 
et  les  matériaux  du  lœss  auraient  été  enlevés  par  le  vent  aux  bancs  qui  bordaient 
ses  rives  en  basses  eaux,  et  déposés  dans  toutes  les  inégalités  des  terrains  adja- 
cents. D'  L.  Laloy. 

Études  du  comte  Ermanno  Stradelli  sur  les  territoires  de  TUaupès.  —  Le  comte 
Ermanno  Stradelli,  qui  a  commencé  en  1881  à  étudier  le  territoire  de  TUaupès 
(Colombie)  jusqu'alors  exploré  sommairement  par  Wallace,  en  1852,  a  pu  remonter 
ce  fleuve  depuis  son  confluent  avec  le  Rio  Negro  jusqu'à  près  de  700  kilomètres 
en  amont,  et  suivre  le  cours  de  ses  affluents,  l'Apapory  (rive  droite)  et  le 
Kerary  (rive  gaucho),  pendant  environ  90  kilomètres  chacun.  En  1884,  le  voyageur 
français  Henri  Coudreau,  mort  tout  récemment*,  avait  remonté  ITaupès  à 
160  kilomètres  de  son  embouchure,  jusqu'à  Ipanoré,  et  avait  donné,  de  ce  cours 
d'eau,  un  tracé  à  l'écKelle  de  1 :  2  500  000'.  Le  comte  Stradelli,  qui  s'est  avancé  à  plus 
de  500  kilomètres  en  amont  d'Ipanoré,  vient  de  publier  son  lever  à  la  boussole  à 
l'échelle  de  1  :  550  000'  *  et  de  fournir  ainsi  -aux  cartographes  un  document  de 
réelle  valeur.  Malheureusement,  il  n'en  a  point  donné  le  commentaire  géogra- 
phique et  s'est  borné  à  reproduiyo  et  à  ornementer  en  même  temps  que  sa  carte, 
un  certain  nombre  de  curieuses  inscriptions  rupestres  qu'il  a  recueillies  sur  les 
bords  de  l'Uaupès  et  de  ses  affluents'.  Ces  inscriptions  ne  sont  pas  les  premières 
que  M.  Stradelli  ait  découvertes  sur  les  bords  de  cette  rivière,  et  il  convient  de  les 
rapprocher  de  celles  qu'il  publia  naguère  dans  le  bulletin  de  la  Société  italienne 
de  Géographie  ^.  Le  lieutenant  Laurindo,  le  lieutenant  Shaw,  M.  Barbosa  Rodrigues, 
d'autres  voyageurs  encore,  en  ont  trouvé  d'autres  sur  les  rives  du  Rio  Negro  et  du 
Rio  Branco,  de  l'Urubu,  du  Tapajos,  du  Madeira,  etc.  H.  Fkoidevaux. 


AUSTRALASIE 

Mission  Nieuwenhnis  dans  la  partie  centrale  de  Boméo  '.  —  Le  D'  A.-W.  Nieu* 
wenhuis,  qui  traversa  l'île  de  Bornéo,  de  l'ouest  à  l'est,  de  Pontianab  à  Samarinda, 
pendant  les  années  1896  et  1897  —  traversée  qui  fut  seulement  précédée  par  la  vaine 
tentative  du  naturaliste  Salomon  Muller,  tué  par  les  Dayaks  en  1825  — ,  a  suivi  à 
peu  près  la  même  route  au  cours  d'une  nouvelle  expédition  exécutée  en  1898  et 
1899.  Quoique  ce  voyage  eût  principalement  un  caractère  politique  —  le  Gouverne- 

i.  Im  Géographie,  t.  I,  n«  de  février  1900,  p.  1(1. 

2.  Bollettino  délia  Sociela  geogmfica  ilaliana,  série  IV,  vol.  I,  n*  5,  mai  1900. 

3.  hcrizioni  indigène  del  la  région  del  Ci'aupés^  in  Bollettino  délia  Societa  geografica  italiana, 
série  I,  vol.  I,  n'  5,  mai  1900,  p.  457-483. 

4.  Bollettino  délia  Societa  geografica  italiana,  mai  189'). 

5.  Tijdêchrift  tan  het  Koninklijk  Sedcrlandsch  Aardrijkskundig  Genootfchap,  l.  XVII,  pp.  177  el 
411.  Comparez  la  carte  dans  Pédition  nouvelle  de  TAtlas  des  Indes  orientales  néerlandaises,  publié 
par  le  Bureau  topographique  de  rÉUit-.Major  de  Batavia. 


Al'STRALASIK.  149 

inrat  été  lodr«  Orientales  Nverlandainos  voulait,  par  cette  ez|)édition,  affermir  Ben 
rrUttiinsavec  len  tribus  Dajab  <lu  cours  supérieur  du  fleuve  Mahabbam  —  la  science 
va  eo  tirer  un  grand  profit.  I)e  grantles  et  intéressantes  collccUons  botaniques, 
f4>i4«>iciquo«  et  ethnographiques  ont  été  faiten,  et  le  t(»|M)graphe  militaire  de  l'expé 
ditîon,  M.  Bier,  a  accompli  un  nivellement  minutieux  de  la  route,  depuis  la  (ron- 
lirre  de  la  RiW^idence  oividentale  de  BorntH)  (dont  la  carte  topographique  de  TKtat 
SlaJ4»r  à  réchelle  1,.*UMIIM)  est  déjà  achevée)  ju«|u*À  la  côte  orientale,  le  long  du 
llahabkMim.  Ainsi  on  a  obtenu,  |M>ur  la  première  foin,  un  nivellement  traversant 
l4»ule  cette  immeni«e  Ile.  de  l'ouest  à  Tent,  pouvant  nervir  de  base  aux  nouveaux 
itinrrain^  du  IV  Nieuwrnhuis.  O  voyageur  est  déjà  reparti  pour  Tintérieur,  afin 
de  visiter  le  pays,  tout  h  fait  inconnu,  |)arcouni  par  le  Knjan,  affluent  septentrional 
du  Mahabliam.  J.-F.  Ni 


■MYMn  trojaga  da  miaaioanaire  Kmyt  à  Calabaa*.  —  (>lel>es  est  la  seule  d(*s 
fcraodr^  Iles  de  la  Sonde  où  Ton  pt^ut  encore  faire  de  véritablcH  diHH>uverte<t  tout 
aupri*«  <le  la  ct^te.  Ia*  misitionnaire  A.  il,  Kruyt,  bien  connu  comme  explorateur  de 
la  partie  centrale  de  Tlle,  en  a  donné  de  nouveau  la  preuve  par  son  vt^yage  dans  le 
pay«  des  Tomori,  situé  à  IVut  et  au  sud  i*s{  de  la  l>a!e  du  même  nom,  partie  inté- 
rieure du  gran<l  golfe  de  Tomaiki  ou  Toln.  M.  Kruyt  et  non  comimgnon  de  rout4\ 
Ir  tr  N.  Adriani,  y  ont  rencontré  le  baH«4in  d*un  fleuve  considérable,  le  La,  qui  ira- 
%erv  le  plateau  Poda,  grande  savane,  situé  îi  envin>n  IW  mètres  au  densiifi  de  la 
mer.  et,  entouré  de  tous  oMén  |iar  des  montagnes  couvertes  de  forêts  denses.  .\près 
on  ciMjr«  souterrain  h  travers  le  n*lN>nl  oriental  du  plateau,  le  1^  rt*|>arait  h  la  sur- 
farr.  en  formant  une  gramle  cascode.  l'n  autre  n^sultat  ctnisidérnble  du  voyage  est 
U  «<*lution  déflnitive  de  In  question  des  grands  Inrs  tie  la  |>artie  sud  est  de  l'Ile. 
C^tttre  li>s  lac«  Touveti  et  Matanna,  diVouverts  |iar  les  !>'*  Sarasin,  on  in>uve.  sur 
lr«  cartes,  une  troisième  nap|M\  nommât»  To  e|ie,  situiV  nupK's  ilu  golft*  de  Tomori. 
M.  Kru%t  a  constaté  que  T«>  epe  n'e?tt  qu'une  dénomination  du  lac  Touveti  et  qu'il 
0Vti«le  pas  d'autre  tm^nin  d'eau  douce  dans  «vh  rontriVs,  à  ri*X(vpti«>n  d'un  terrain 
ioondr.  n<Hnmé  l^mo,  lonic  de  I  kilomètres,  et  profontl  de  i  mètres  seulement, pro 
lialdemrnt  le  n^te  d'un  lit  atuindonné  du  La.  J.  F.  NianatTEii. 


RÉOtONS  POLÀtRBS 

tipédiUoiu  areUqoaa.  —  L^  ii  juillet,  rex|KNliti«>n  du  Imnm  de 
Toll.  m<»ntér  «ur  le  Zotvi,  a  quitté  Tr(»m^  ».  «mi  hmiIc  |iar  r<H*éiin  tîlacial. 

Picp»VTU  d'oa  llollanr  da  rexpMition  Andrte.  —  l'n  mc'^Hjitci*  adre^M*  à  l'Ins 
tiitti  ropt««»n>li»gique  de  Oqienhuirue  |»ar  M.  V.  Nirl^Mi,  otiv>r\*ateur  de  wi  Institut 
è  Orrbak  'Uland**  ,  annonce  «pu*,  le  7  jiiilli*L  uii'*  I»<mii*(*  en  Ur«?e  intacte,  portant  le 

%t#<  tMtW,  r9*U^  |i4r  U  l>^  A.  Wi<  imnnn.  |>r«>f<  «««-ur  A  1 1  iinrrtiU  il'l  Irrcht. 


150  MOUVEMENT  GEOGRAPHIQUE. 

nom  de  l'expédition  Andrée,  a  été  recueillie  en  mer,  au  large  de  Lopstadur  (Islande), 
par  63<»  42'  de  Lai.  N.,  et  20«  53'  de  Long.  0.  de  Gr.  '. 

La  bouée,  apportée  à  Copenhague  par  le  dernier  vapeur  postal  arrivé  d'Islande,  a 
été  transmise  h  l'Académie  royale  des  sciences  de  Stockholm.  En  présence  des  pro- 
fesseurs Nordenskiold  et  Nathorst,  il  a  été  constaté  qu'elle  ne  renfermait  aucun 
document,  le  chapeau  fermant  le  tube  destiné  à  recevoir  les  messages  ayant  été  enlevé 
par  suite  d*un  défaut  dans  la  vis  de  fermeture  '.  Cuarles  Rabot. 

Résultats  géographiques  de  la  seconde  campagne  du  prince  de  Monaco  an 
Spitsberg'.  —  En  1899,  S.  A.  S.  le  prince  Albert  I"  de  Monaco  a  entrepris  une  nou- 
velle croisière  au  Spitsberg,  accomp&gné  dans  ce  voyage  comme  dans  les  précédents 
par  un  nombreux  état-major  scientifique.  Les  membres  de  l'expédition  étaient 
MM.  Richard,  Bruce,  Portier,  €hauveau,  Smith  et  le  lieutenant  de  vaisseau  Guissez. 
Le  résultat  principal  de  Texpédition  est  une  carte  de  la  Red  bay,  levée  par  le  lieu- 
tenant Guissez,  avec  le  concours  des  membres  de  la  mission  ^  Pas  moins  de 
4200  angles  ont  été  mesurés  et  2  iOO  sondages  elTectués  dons  le  bassin  de  ce  fjord. 
Aucune  baie  du  Spitsberg  n'avait  jusqu'ici  été  cartographiée  avec  une  aussi  grande 
précision,  (irâce  à  la  photogrammétrie,  M.  Bruce  a  prolongé  le  lever  du  terrain  à 
20  kilomètres  dans  le  sud  du  fjord.  La  Red  bay,  qui  n'avait  été  que  très  sommaire- 
ment visitée  par  les  expéditions  suédoises  de  1873  et  de  1890,  est  beaucoup  plus 
étendue  vers  le  sud  que  ne  l'indiquent  les  cartes  existantes. 

Sur  la  rive  orientale  de  la  baie,  sur  Tisthme  unissant  le  Biscavers  Hook  au  conti- 
nent,  le  prince  de  Monaco  a  découvert  une  nappe  d*eau  longue  de  quotrc  à  cinq 
kilomètres  et  large  d'un  ou  deux.  Ce  bassin,  le  lac  Richard,  est  creusé  dans  la  roche 
en  place.  Le  26  juillet,  il  était  encore  gelé  dans  sa  plus  grande  étendue.  Il  est  habite 
par  un  salmonidé  (Salmo  alpinu$), 

La  Princesse  Alice  a,  dans  diverses  baies,  ressenti,  par  très  beau  temps,  le  pas- 
sage subit  de  quelques  ondes  qui  lui  imprimaient  un  roulis  assez  fort  II  n'a  pas 
semblé  aux  voyageurs  que  ce  phénomène  fût  causé  par  le  vêlage  des  glaciers, 
car  on  le  constatait  sans  qu'il  fut  précédé  par  le  coup  de  tonnerre  qui  accompagne 
la  marche  en  liberté  d'un  glaçon,  capable  d'agiter  ainsi  la  mer. 

Au  retour,  le  prince  de  Monaco  a  séjourné  dans  la  baie  de  la  Recherche  et  déter- 
miné la  position  du  front  des  glaciers  de  l'Est  et  des  Renards.  D'après  les  observa- 
tions du  lieutenant  Guissez,  de  1892  *  à  1899,  le  premier  de  ces  courants  a  éprouvé 
nn  TTCul  moyen  de  4oO  mètres;  {Mandant  la  même  période,  le  second  n'a  éprouvé 
qu'une  légère  régression  sur  sa  face  nord,  tandis  que  sa  partie  sud  a  rétrograde  de 
4iO  mètres.  Cu.  R. 

1.  Vei'dens  Gang.  Krisliania.  n*  du  18  juillet  1900. 

2.  D  après  le  Temps  du  3  aoùl  1900. 

3.  Sur  la  detixiéme  campagne  de  ta  Princesse  Alice  11%  par  S.  A.  S.  le  prince  Albert  l''  de 
Monaco,  in  Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des  Sciences^  l.  CXXX,  séance  du  5  février  i%0; 
l^eustèfne  voyage  au  Spitsberg  par  S.  A.  S.  le  prince  All)erl  I-  de  Monaco,  in  Byttetin  dm  Muséum 
tClii^toite  naturelle,  |y«'0,  n"  I. 

4.  t>Ue  carie  >-»ra  pu  h  liée  |»ar  le  DeinM  <ïe>  caries  cl  plans  de  la  Marine. 

."•  A  celle  «taie  la  portion  du  front  de  ces  (riaciers  a  élé  déterminée  d  aprî»s  mes  indications,  par 
le*»  i»flHi»»r>  de  la  Manche. 


GEtMilUPHiR  PHY:i|grE.  ir.i 

OÊOGRAPHIB  PHYSIQUE 

L*ofifia»  d« aavz  diUt  do  6iilf-8trMm*.  —  JuM|u*iri.  |MHir  oonnoilrr  roriirine 
fk«(iilfrrralr«  ««tmle«  liffiiMc^  qui  roiii«litiient  lefi  na|i(M*ii  «in'»iini(|Ufti,  ri  |iour  eumiypr 
€§«•  cirmurrir  U*^  loi«  ih»  Umip*  mouvrni<*iil««.  !<•?*  ntvmio^rrophfH  ne  i*e  pn'*iirru|iaif»nt 
«lor  «k^  |>n»pri<'*l('*i«  |>iiyHii|i]e?i  ou  rliifni(|ui^  tie  cen  cnux.  I«e  prolpom^ur  P.-T.  CIoyc, 
cll*pfuil,  a  ru  l'iiliV  trhi  iiiKt*nicuHr  ilr  faire  roiirourir  la  ziM>lofcie  à  la  M»luti<in  ck^ 
pciil4rmr«  qor  iMiulôvr  la  rirrulation  (N*raiiiqur,  ri  d'appliquer  à  I  rlu(le«le«  mem  anr 
iiirth<«lr  amilointr  à  relie  rmploy<V  rn  Hlralifrraphir  ptHtr  cléterminer  Vàfce  Aen  ter 
mîfiii.  iraprev  lei«  n^h***  organiques  qu*ilK  rrnfermrnl. 

Tne  rontiai«Mnre  ap|>rf>fonilir  «lu  lAêtnklom  lui  n  fourni  la  pitMne  que  la  |>iv<M»nrr 
«le  rertain*  oryniniomoii  i*A  limiliV  a  Taire  onnifiêe  |Mir  de^t  eaux  pnWnlanI  il<*ii  r«Hi- 
«liliofM  determlnt'e*».  iVci^X  ain«i  que  rertainefi  iH*|Mvrit  rararlrrtKliqui*!*.  ifue  M.  Illevr 
clr^itrne  «ou«  le  nom  K^nrral  de  %hjU  planklom^  ne  ««e  nMi<*t»nlrenl  que  dani«  Im  eaux 
«lile«  du  <»ulf  SIream  JrelIeH  doni  la  Mlinitr  alleint  X\  0 INI  dann  rAllanti(|ue  nord  . 
S'4ppu%anl  «ur  la  dintrihutlon  fn'*oKraphique  de  rt*  planktun,  le  «avant  prf>ft*^<teur 
dTpMl  nliê«ite  |ia«  à  affirmer  que.  contrairement  à  l'opinion  admi.««e|»nr  la  plupart. 
Ie«  raux  dilen  ilu  (îulfSIream  ne  dérivent  |mia  du  rourant  iiu|M*rflriel  qui  mirt  du 
K«>tfe  du  Mexique,  main  |M'*nètrent, ilann  rAtlanlii|ite  noni.  le  k>nK  delà  rûle<Mviilrn- 
taie  «le  l'Afrique  rt  rn  i>n-*ant  rnln»  Ir^  Açon^s  rt  l'Eunqie.  I>tlr  ol>^Tvntion  riant 
en  mnlnNlirtion  avrr  Ic*^  faits*  ronnu««  <*ur  Ir  mtMtvrment  ilivi  raux  ^n|ierliriellf*«. 
*m  doit  ailmetlrequelej*  eauiditen  tlu  Tiulf  Stream  ««e  meuvrntdan^  le«  pn>fondeur«. 
l/examen  d'éi*hantillon!«  pn>%*rnant  du  courant  ilu  llrn^urla  a  ronduit  M.  Illevr 
lieaoïuup  plu*  loin  :  il  r^linuN  <rapri*s  \v^  r!*|itVrj«  rrnrontn'e*»  dan*  «•etlr  n*inon«  qu'il 
ne  «eniit  |ia*  improlmble  que  lr««  eaux  du  iiuif  Stn^am  fN*nètrent  dan*  l'Atlantique 
en  ikfolilant  le  tjip  de  R<mne*E««p«'*rance. 

1^  di»trtlMiti4m  in'*oirrafdlique  derertaine*  euprn**  du  ii»fU-fhmktoH,  qui  ont  une 
aire  «le  di«|ier>ion  trr«  étendue,  m<»iitn*  qu'rlli»^  rhrminrnt  ver*  le  noni,  «Mtit  |iar  la 
partie  iirtentale  de  l'Atlantique,  fuiit  |iiir  le  rcuimnl  r«|ualorial.  vrr*  In  mer  de« 
ljinidir«.  et,  de  lii.|Mirle*  riMirant*  tU**  Aniille'»  ri  île  In  Horide,  ver*  Ti*rrr  Nruvr  rt 
%rr»  le  Wt'  rt  Ir  TdV  de  Ijil.  N.-A  cette  Intituikv  Ir^  onrani^me*  ipii  ont  ««uiTl  «flte 
*lrmirtr  voir  *e  reni^^ntrenl  avei'  «•eux  venu*  par  TA  tin  n  tique  orirntnL  Ile  la  il« 
«'atanrfut  vrr*  le  nonl,  ver»  ri*lnn<lr  rt  Ir*  Fîrn».  rt  rn  prtit  nombre  ju«4|U*nu 
S|4t«li^ir.  i'MAmjEs  Ra»ot. 

La  flaet  dat  etraniat',  —  Tliur)  np|H*l;iit  ^'lnri<*n*«  m  «.tnliqur**  m  rrllm  qui  n*«int 
«lu'onr  «cuir  ouMTtun*.  U^  \mu*^  ulnrirn»'*,  rn  formr  d«*  Mn\  À  fond  plu»»  Imi*  t|ur 
f>ntr»e,  rt  ••  d\nami<|Ut*«  »  rrllr*  ;i  tlt'iix  «m  plti^irur^  «MiMTlun»*,  lr%  ••  utiid  ra\r'»  n 
iMi  •  «indnM'Iin*  ••  qui  dflrrniiniMil  •!<*  >io|«Mit«  <-«»urnnt»  d'air,  tlonformrmrul  aux 

I    K -T   <  irxr.Om  tfir  *»' .-,  i%  >,(  •  f«i«/^  </> •-•/f*i  «i  if'-r  •,  i •>iiimmiiii'  «i.on  fAii«  ft  V  \*  i'i«*nii«*  It4»\alc 


15i  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

résultats  des  plus  récentes  recherches,  M.  Lohmann  abandonne,  avec  raison,  les 
anciennes  théories,  trop  complexes,  de  Torigine  des  glacières,  qu'il  attribue  fort  bien, 
pour  les  grottes  en  sac,  à  la  plus  grande  densité  de  Tair  froid  accumulé  dans  leur 
fond,  et,  pour  les  trous  à  vent,  a  Tévaporation  activée  par  les  courants  d'air  et  au 
refroidissement  qui  en  résulte.  Je  n'ai  jamais  cessé  d'adopter  et  de  propager  cette 
manière  de  voir  (Les  Abîmes,  4894;  Mémoires,  Soc,  spélêol.,  n"  19, 1899;  La  Spéologie, 
1900)  qui  simpliOe  singulièrement  la  question  en  général,  tout  en  satisfaisant  à  tous 
les  cas  particuliers.  M.  Lohmann  a  constaté  aussi  que  la  glace  des  glacières  fond, 
plus  ou  moins,  en  été,  et  se  reforme  en  hiver,  contrairement  à  la  croyance  populaire. 

Un  chapitre  original  du  livre  de  M.  Lohmann  est  celui  qui  étudie  la  glace  pris- 
matique des  cavernes.  D'après  ce  naturaliste,  le  réseau  irrégulier  de  fines  crevasses 
que  présente  parfois  la  surface,  en  quelque  sorte  craquelée,  de  cette  glace  ne  se 
manifeste  que  pendant  la  saison  chaude  et  peut  atteindre  jusqu'à  plusieurs  centi- 
mètres de  profondeur;  pour  expliquer  cette  structure,  il  semble  bien  que  R.  Emden 
ait  eu  raison  d'invoquer  un  remaniement  naturel  des  cristaux  microscopiques  de  la 
glace,  sous  l'influence  de  l'élévation  de  la  température;  M.  Lohmann  fait  intervenir 
aussi,  sous  cette  même  influence,  le  coeflicient  de  dilatation  de  la  glace. 

M.  Balch  traite  le  même  sujet  que  M.  Lohmann  dans  son  nouveau  livre  '.  Après 
avoir  préludé  à  cette  étude  par  deux  importantes  brochures  (Ice  caves,  1896  et  1897), 
il  nous  donne  ici  un  traité  définitif  des  glacières  naturelles.  Le  soin  luxueux  apporté 
à  l'édition  et  à  l'illustration  de  ce  livre  répond  à  merveille  à  la  scrupuleuse  con- 
science avec  laquelle  l'auteur  a  inspecté  lui-même  les  principales  glacières  de  France, 
d'Europe  et  d'Amérique,  et  à  la  justesse  des  vues  par  lesquelles  il  adopte,  pour 
l'origine  des  glacières,  le  froid  de  l'hiver,  la  forme  de  la  cavité,  sa  situation  topo- 
graphique et  l'évaporatiou.  M.  Balch  complète  et  met  au  point  (jusqu'à  fin  1899),  avec 
une  sérieuse  critique  personnelle  et  avec  l'expérience  des  choses  vues,  les  ouvrages 
antérieurs  de  Browne,  De  Luc,  Fugger,  Lohmann,  Schwalbe,  Thury,  etc.  Comme 
il  réfute  victorieusement  les  anciennes  théories  (fausses  ou  trop  compliquées)  de  la 
glace  des  périodes  glaciaires,  de  la  chaleur  estivale,  des  sels  chimiques,  des  ondes 
alternées  de  chaud  et  de  froid,  de  la  capillarité  ou  air  comprimé,  pour  adopter  les 
idées  véritablement  justes  ci  dessus  énoncées,  il  faut  considérer  son  excellent  livre 
comme  ayant  épuisé  la  matière,  sauf  découvertes  nouvelles  et  imprévues.  L'ouvrage 
est  divisé  en  cinq  parties  :  1®  Description  des  glacières  visitées  par  l'auteur;  2»  Ori- 
gine de  la  glace  souterraine;  3^  Listes  des  glacières  naturelles;  4*  Diverses  théories 
des  glacières;  5"*  Bibliographie.  L'index  alphabétique  des  noms  d'auteurs  et  de 
localités  ne  comprend  pas  moins  de  neuf  pages. 

E.  A.  M. 


1.  Edwin  Swift  Balch,  Glacières  or  freezing  caves,  in-8,  337  p.  et  31  gravures  et  coupes,  Phila- 
delphie, Allen.  Lane  and  Scott,  1900. 


BIBLIOGRAPHIE 


1.  de  Ptralta  :  Expotr  des  droU$  lerritoriaux  de  la  République  de  Coêta- 
Kca^  $ùumi$  à  S.  t\  M,  le  Prt^ùdent  de  la  /lêpuhlûpte  Franntiie,  arbitre  de  la 
fuettion  det  limites  entre  Coita-flira  et  Colombin,  ParU,  iH9H,  in  H  de  vt  37i  p., 
dite.  —  Juridiction  territoriale  de  la  République  de  Cotta-Rira,  Réplique  n 
t exposé  de  la  République  de  Colomhia  soumis  à  S,  £.  .V.  le  Président  de  la 
République  Française Paris,  ISIW,  in  H  do  l\U\  |mp*s. 

(>4volome9.du!i  4URiari|ui»d4*Peralta,  inintMre  |>|t*iii|H>(ontiairr  d<*  Cu!«ta-Hi(*a  ->  char^r 
par  le  Ki»uvero«*iii**iil  do  rrlto  H(*^publi4|u**  dt*  défend  n»  ^<»5  prt^li«ntionA  à  la  po^M*^<ti«»n  du 
do*  h^  df?  WragiM,  qur  lui  conU*sl«»nt  los  ituu-riii»  *\**  r.(i|oinbip  —  onl  pour  kKi.v*4  truis 
•Btrp«  oQvrajcr^  ^  InuA  rfH*u«Ml5de  dorumf*nl!i  —  publt«'*««  auparavant  par  l<*  m«^ni<*  4ut4>ar. 
Ikan*  un  premier  rrcuril,  publi«*  ii  Madri«l  en  tH'H)  jiou<  le  litre  de  Limites  de  t^o^ta-Hicu  y 
CtUomthm   m  M  de  MI-7M0  p.).  II.  de  Peralta  avait  min  au  jour  une  jiérie  de  dtiruinentâ  in«^dit« 
roaipn«  entre  ir»4U  et  IHhs,  et  len  aiait  arrompaf:né»  de  notes,  de  commentaire»  fort  int«^- 
rrmvialA»  et  d'utt  eiamen  tn*»»  nuhsilantiH  di*  la  rartourapliir  de  tliiMa-Hi*  a  et  du  duili**  d«* 
%«-raj{oa.  Pour  appr»Virr  pleinement  relt«*  dernière  partie  du  travail  de  M.  de  PiTalU, 
nn  Atla«riAii  néir^iairr;  don  IH'M>,  oet  atlai  parai^Mit,  h  M.i'lnd  ««uiori*  \Atl't%  ki%tonco* 
fei>/r«/l^  fie   /é  hepuUtcn  de  CoUa^Hi^'n,    Vennjm  y  co\tn  tir  Hio^fttitoi^  ordenado    por 
h   Manuel  M.  de  Peralta;  in-folio  de  iï  planrhe^  ,  et  prt*N«*ntait.  dans  l'ordrr  «hrctnolo- 
C»-|u«>«  liMirr<*K«Mond**n4Mrte4  le?»  plu^  iniportiintfMit»  ta  parli*»  ni'Midioiiale  de  r.\ni**ni|ue 
r^Dtril**.  depQi%  eelif  d^  Wyttliet,  publitV  h  Louvain  eu  iri'»T,  ju^t^u'à  celle  d«»   Ponci»   de 
l^»u  et  Pa4,  publitV  à  B'>tfota,  en  Inr*».  d'après  b's  travaux  d**  l'illuntre  Atfu^tin  r.o<l.iiii. 
U^m  «arV^,  drtH««i«»n  par  M.  il»»  Peralta  lui-m«'^m«\  fourni^'^^nt  la  repr»''M»nlalion  8rapliii|ue 
d^  DiM  c«»noai««anc«»«  «mr  U*^  ni^me%  pay?»  en  Tann^V  Ih*»o,  ain^i  t|ut*  d»'s  indi<*alii>nH  tn-s 
ff*'  i^u**^  p«»ur  TbiMoire  ni*^nie  du  territoire  CMnl»*'»!»*  ••Jili«*  !••  (^iHla-ltua  ••!  la  t^»l«Mtibie. 

En  I ■!•«•.  à  Pan%  cetlr  fms,  Ir  laborieux  «'TUtlil  a  publi**,  h  mi%  I»«  titrr  il«»  Cnttali'ci  y 
«  •!«  .Ce  Htiêqmtot  im*H  d(*  iii-%('»4j  p.  ,  un  autre  n*rii*il  ib*  il.»  uni'MiiH  i|ui  «  ompl«*tr  le  pr«'M  ô- 
4'ttf  H  f«>ttmil  de  nouvriirs  intlnation»  «ur  la  juri«lit-tion  l<*rtitMi}ale  tb*  r.i<%uidlu'a  et  d«* 
ta  OAosmht^. 

il*M  ^n  «appuyant  sur  lr%tettrn  rtlit**»  \u\r  lui  -  tfxt»»'»  «run»*  tr»*^  baul«»  import«inre 
kiU  «n'ittr  «>l  ffv*«Hcr«ipbi«|U«*  —  «|U**  U.  d(*  Peralta  plai«b*  la  rau^f  ib*  %*mi  ^ou%'«*rnemf  ni 
4^^èm%  lartHlre  dt'*iitn4^  par  b*siloux  r»'publh|u«*^  ain«*rï«Mine'*  ^d**vant  b»  pi>'*Mdfnt  de  la 
R^pfibti  itt«*  fr4nfai«e  «•  rt  ré i  Unie  puur  ('.o^la*Ui<a  la  fiMnitrr»*  i|u«*  U'%  r>o%  d'E^paitiie 
•  at  aMitfii««*  à  l'annrnne  provin<  t*  du  ni*^iii<*  nom.  %*»ii  t'(l«*  d»»  l'Kv  u>b>-d«*-V«*iai;iia  et  le 
f!^««^  <Zliin«|iu  <lilob«-tx»ra  Mi<  lu%ivrin(*nt,  du  iM*'-  d<'  To^ /«an  Atlantit|u*\  le  lieuse 
<lun|ui  %!' j  I,  inrluv«**in'-nt,  à  r«*«t  «b*  la  point*'  llunt-a,  du  rôt*^  du  Pa*  ih>|ue. 

II.  Froiden  w  \. 


C  L.   B—mlttli.  en  pi  ta  i  ne  du   (leiiie,    breveté  trKtat-mnj«»r.    L\\fn*fH''   p*»liti*fiie 
em  1900.  I  r«d.  icmnd  in  H  de  XM  p.  Pnn«».  H.  CbarJe^-U-ivauxelIe. 

«>  V  «Ittme.  i|ui  «omble  un  %hb*  r*'**l  d**  la  bil>li*>.:ia|>hif  afii*  iiiif.  nf^t  pa«.  «ouime  %on 
Ijtrv  |«-arrait  le  fairr  «uppM%«»r,  un  «inipb*  m  inii*  1  d»*^  it|'!if  d*-<«  di'brt>iilH  pi>«  du  conti- 


15&  BIBLIOGRAPHIE. 

nenl  noir,  ni  un  résumé  historique  des  circonstances  qui  ont  amené  la  répartition  de  ce 
pays  entre  les  diverses  puissances  européennes. 

C*est  un  peu  tout  cela,  mais  c'est  mieux  que  cela.  Condensation  méthodique  de  faits 
et  de  documents  puisés  aux  sources  qui  ont  paru  les  meilleures,  cet  ouvrage  a  pour  but 
de  rassembler,  en  un  faisceau  serré,  les  données  politiques  et  géographiques  accumulées 
par  les  travaux  incessants  des  pionniers  de  toutes  nations,  afin  d'en  dégager  une  vue 
d'ensemble  qui  permette  de  tirer  des  conclusions  relatives  à  l'avenir  des  sociétés  euro- 
péennes fondées  aujourdliui  sur  tous  les  points  du  continent  africain. 

L'auteur,  sur  toutes  les  questions,  s'est  placé  surtout  au  point  de  vue  des  intérêts  fran- 
çais; il  cherche  h  discerner  de  quel  côté  se  trouvent  les  véritables  avantages  de  la  France, 
et  essaie  de  déterminer  la  conduite  que  notre  pays  doit  tenir  en  présence  des  situations 
qu'elle  s'est  créées  en  Afrique. 

Outre  une  préface  des  plus  intéressantes  sur  les  causes  et  les  nécessités  de  l'expansion 
européenne  dans  le  monde  et  particulièrement  en  Afrique,  nous  signalerons  les  pages 
toutes  d'actualité  que  M.  Bonnefon  a  consacrées  au  Maroc  et  au  Sahara,  au  Congo  fran- 
çais et  à  l'Egypte,  ù  l'Afrique  australe  britannique  et  au  Transvaal. 

M.   CUESNEAU. 

L.  Hendebert  (d'après  les  notes  de  M.  Georges  Révoil).  Vers  les  Grands  Lacs  de 
l'Afrique  orientale.  Paris,  Librairie  d'éducation  nationale,  1  vol.  in-i*  de  413  p. 

C'est  le  récit  d'un  voyage  exécuté,  il  y  a  déjà  une  quinzaine  d'années  (4885-86)  jiar  notre 
co  m  patriote,  M.  Georges  Révoil,  que  le  gouvernement  français  avait  chargé  d'une  mission 
géographique  et  ethnographique  dans  la  région  des  (irands  Lacs,  en  même  temps  que  d'une 
mission  politique  aupiTs  de  Mouanga,  roi  d'Ouganda  et  successeur  du  fameux  M*Tésa, 
qui  avait  manifesté  à  nos  missionnaires,  quelque  temps  avant  sa  mort,  le  désir  de  con- 
clure un  traité  d'amitié  avec  la  France. 

On  sait  que  M.  Révoil,  rappelé  par  le  gouvernement,  ne  dépassa  pas  Taborah  et  que, 
malade,  il  dut  regagner  l'Europe  s<'ins  avoir  pu  mener  à  bien  sa  double  mission. 

Quoique  l'ouvrage  soit,  aujourd'hui,  d'un  intérêt  un  peu  rétrospectif,  néanmoins,  écrit 
dans  un  style  très  familier,  il  est  d*une  lecture  agréable.  M.  C. 


Corea  [Tchao-yang-iu-H-tou),  Shanghaï.  Septembre  1894. 
Cette   carte  de  Corée,   en  caractères  chinois,  avec  les  nrinc 


Cette  carte  de  Corée,  en  caractères  chinois,  avec  les  principaux  noms  en  anglais, 
n'est  pas  signée,  mais  elle  répond  exactement  à  celle  mentionnée,  dès  1895,  par  VOrienta- 
lische  Bibliographie  (vni,  p.  198),  comme  étant  de  MM.  P.-G.  von  MOUendorf  et  R.-A.  de 
Villard. 

L'échantillon  que  nous  avons  pu  nous  procurer  à  Leipzig  est  fait  de  deux  feuilles 
collées  bout  à  bout  donnant  dans  le  cadre  0  m.  88  x  0  m.  59.  11  porte  un  carton,  mon- 
trant la  situation  de  la  Corée  par  rapport  à  la  Chine  du  nord-est  et  aux  îles  du  Japon. 
La  légende  n'indique  ni  les  télégraphes  ni  les  projets  de  chemin  de  fer;  elle  ne  comporte 
que  quatre  catégories  de  villes,  deux  de  routes  et  deux  de  frontières.  La  graduation,  en 
chinois  et  en  anglais,  est  établie  d'iipris  le  méridien  de  Grcenwich.  Les  noms  !ront 
écrits  en  caractères  chinois,  dont  la  prononciation  coréenne  est  figurée  en  caractère 
latins.  Bien  qu'elle  possède  sur  la  carte  japonaise  du  nord-est  de  la  Chine  et  de  la  Corée 
cet  avantage,  la  carte  en  question  est  beaucoup  moins  complète  et  moins  exacte  que  le 
travail  du  service  géudésique  du  Japon,  dit  en  chinois  KiaiiVtunijya'yU'ti'toUy  qui  a  dû 
servir  à  MM.  P.-G.  von  MOUendorf  et  R.-A.  de  Villard,  officiers  des  douanes  impériales 
chinoises.  Nous  n'y  trouvons  ni  Tclie-nora-po,  ni  Mokpo,  ports  ouverts  en  1899.  Par  contre^ 
la  carte  japonaise  ne  possède  aucun  des  plans  portés  sur  celle-ci  et  qui  paraissent 
empruntés  (pour  les  ports)  à  ceux  publiés  par  les  douanes  rliinoises  à  Shanghaï.  L'échelle 
est  le  i/ii,200,000.  A.-A.  YxMYZL. 


âCTES  DE  U  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


II.  \V.  MoitU  Davis,  le  crirbrc  profe«.seur  de  K<^)gnipliie  pliytiique  a  rrniver* 
•itr  Hanard,  nous  annonce  i|u*il  donnera,  en  septembiv  plusieurs  conférences,  h 
rKcole  Intemalionale  de  rKx|HMiilion.  Nous  engn^eons  vivement  nos  (MilhVues  h 
a»M«ler  à  ces  «éanres  dont  le  haut  Intêrrt  scientilique  nVvIiopfiern  n  fNTsonne.  Kn 
cette  ctrronstanre,  la  Société  de  (icMifcnipliie  tiendra  h  honneur  de  manife^tler  mhi 
atlmintion  au  célèbre  ^^gi^phe  américain  dont  les  travaux  ont  exercé  une  «i 
|Hii««ante  influence.  (aï,  R. 


CHRONIQUE    DE   LA    SOCIÉTÉ 


HiNmllas  de  HH.  Gentil  et  Fourean.  —  Le  courrier  du  7  août  nous  ap|M>rte  de% 
•cHiTcUcs  dirrt*tt*ii  de  M.  (lentil  et  de  M.  Kourenu. 

La  lettiT  de  kl.  (îenlil,  dati'*o  de  Maîufa  sur  le  tlhari,  l«i  avril  ïiHUK  n'*«unie  IVruvre 
•nmoipUe. 

iralM>nl«  la  jonction  de«  ln»is  mi^^ions,  fntt  sans  pnV(*«lent  dans  Thi^iloire 
•Ir*  eiplonitione  :  <(  Fourenu  et  Lamy  sont  parvenus  au  but  nu  prix  de  MMiflninci> 
toottM*«;  Joallaod,  aprN  lepouvantable  drame,  n  néianmoin<  fioursuivi  son  iruvre 
jOM|u  au  liout.  » 

«  ^Niant  à  nous,  tvril  M.  (itMitil.  iU*s  le  début  nous  nous  tmuvions  aux  prises  avot* 
Rabah  qui  venait  île  massacrer  Bn*tonnet  et  i|ui  nou<«  attendait  à  Kouno.  Nou« 
1  attaquons  et  lui  faisons  aliandonner  la  \Aace,  mais  nouj*  avons  I  V>  hommes  ht»r» 
4r  cooibet  «ur  •t|H  combattants.  Je  n'\i<*nH  nu  tiribin^ui  chercher  du  n*nfort;  je 
•oia  Béme  oblip*  d*aller  ju«M|u*à  Hanirui;  j*nppren«ls  Tnlfaire  Voulet.  Je  retourne  au 
«Jtan;  j  apprends  que  le  lieutenant  .M<\vnierf|u*on  croyait  m<»rt  avec  KIobb  était  n 
Fort  .%rrlMiiibaull  et  que  Lamy  est  à  .\iradé^. 

•  Enfln  tout  s'est  bien  terminé,  fjimy  a  prt;»  Kon*>*M>uri  et  je  cwU  bien  que  non** 
allooc  ooa«  donner  une  rackV  finale  avo«*  Hnlmli...  »» 

M.  Foureau.  du  |Mi%|e  de  (îribin^ui.  le  1"  juin  VJ^^K  informe  la  S«K4elé  qu*il  a 
rvaii«nlr  m  pin>Kue  le  Cliari  et  li*  tîribinfcui  et  qu'il  romplc  p'nlrrr  vu  France  par 

Il  ajoute*  :  «  llepui^le  moment  où  j'ai  nt(>tnt  If  r.h.iri.  «lomaine  d'exploration  d«' 
W  (jrntîL  j'ai  considén*  mon  nMc  comme  trnniné,  et  ce  nV^t  plu^  là  (|u'une  ronio 
4e  fpUmr  déjà  partounie  avant  moi  |iar  d4*  nombreux  et  \aillant<  explorateur:».  Le* 


150  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

point  principal,  c'était  la  jonction  avec  le  Soudan  d'abord,  puis  avec  le  gouverne- 
ment du  Chari.  J'ai  rencontré  M.  Gentil  descendant  le  Chari  à  Mandjafa  et  je  l'ai 
quitté  le  14  avril  pour  continuer  ma  route  vers  le  Congo.  Le  commandant  Lamy  et 
Tcscortc  militaire  sont  restés  dans  le  Bas-Chari,  à  la  disposition  du  commissaire  du 
gouvernement;  mais  je  pense  qu'il  vont  prendre  très  prochainement  la  môme  route 
que  moi.  » 

M.  Foureau  était  loin  de  se  douter  alors  que  son  compagnon  et  son  ami,  auquel 
M.  Dorian  a  rendu  un  si  touchant  hommage,  serait  emporté  en  infligeant  a  l'armée 
de  Habah  une  dernière  défaite. 

L'itinéraire  qu'a  effectué  la  mission  saharienne  de  Zinder  à  Kouka,  puis  au  nord 
et  a  l'est  du  Tchad  jusqu'au  Chari,  complète  le  tracé  qu'elle  a  décrit  à  travers  TAïr  et 
nous  révèle  avec  les  contours  du  grand  lac  tout  le  pays  qui  l'environne.  H. 

P,S,  —  Il  résulterait  des  correspondances  parvenues  à  la  Société  que 
M.  de  Behagle  aurait  été  pendu  à  Dikoa  par  Fadalallah,  (ils  de  Rabah,  avant  le  mas- 
socre  de  la  mission  Bretonnet.  | 

Nous  voulons  espérer  que  cette  triste  nouvelle  ne  sera  pas  confirmée. 


NÉCROLOGIE 


Le  général  Borgnis-Desbordes.  —  Le  général  Borgnis- Desbordes  a  succombé  a 
Bien-Hoa,  aux  suites  d'une  dysenterie  compliquée  d'un  abcès  au  foie.  En  sa  per- 
sonne, la  science  géographique  et  la  colonisation  africaine,  tout  particulièrement, 
font  une  perte  des  plus  sensibles. 

Le  général  G.  Borgnis-Desbordes,  qui  commandait  en  chef  les  troupes  de  Tlndo- 
Chine,  était  né  h  Paris  le  22  octobre  1839.  Il  a  été  un  des  officiers  qui  ont  le  plus 
brillamment  contribué  à  l'expansion  de  notre  empire  colonial  africain. 

Chargé  en  1880,  par  l'amiral  Cloué,  ministre  de  la  marine,  d'occuper  le  Haut- 
Sénégal  jusqu'à  Kita,  d'explorer  le  pays  entre  Bafoulabé  et  le  Niger  et  d'étudier 
l'étoblissement  d'une  voie  ferrée  destinée  à  relier  ce  fleuve  au  Sénégal,  le  colonel 
Borgnis-Desbordes  dirigea  trois  compagnes  (de  1881  à  1883)  dans  ces  régions.  Le 
25  février  1881,11  fondait  un  poste  à  Kita,  puis,  prenant  contact  avec  les  bandes  de 
Samory,  devenues  de  plus  en  plus  menaçantes  pour  les  progrès  de  notre  occupation, 
il  les  battit,  pour  la  première  fois,  a  la  fin  de  février  1882.  Un  an  après,  Borgnis- 
Desbordes,  à  la  tète  des  troupes  françaises,  arrivait  sur  les  bords  du  Niger  à  Bam* 
makou,  où  il  fit  construire  un  fort.  La  lutte  recommença  alors  contre  Samory,  qui 
fut  battu  h  plusieurs  reprises,  réduit  h  une  impuissance  momentanée,  et  forcé  de  se 
réfugier  dans  le  sud.  Borgnis-Desbordes  fut  ensuite  envoyé  au  Tonkin.  Promu 
général  en  1886,  il  commonda  une  brigade  du  corps  d'occupation  en  Cochinchine. 
Le  général  Borgnis-Desbordes  était  divisionnaire  depuis  1890. 

Le  lieutenant-colonel  Oecœur.  —  Le  lieutenant  colonel  Dccœur,  qui  vient  de 
tomber  victime  do  la  fièvre  jaune  à  Dakar,  a  joué  un  rôle  très  important  dans  les 


NKCROLOCUE.  157 

rtpk>raUon«  qui  ont  a^fturé  è  la  France  la  posf^ession  des  régions  situées  au  nord 
«lu  Dahomey.  En  lH9i  et  i8U3,  à  lo  suite  de  la  brillante  campogne  du  colonel 
Iiiidd«,  M.  Jamais,  alors  sous  secrétaire  d*Etat  tles  colonies,  chargea  le  corn 
mandant  I>rc<rur  de  préparer  l'expansion  de  la  France  dans  rarrièrc  pays  de  notre 
colonie.  Maign*  la  lenteur  avec  laquelle  on  procéda  à  TorganiHation  de  cette  mission, 
Iimrnr,  grâce  h  son  activité,  sut  rottraper  le  tempn  pn'rieux  qui  avait  été  perdu;  il 
traversa  le  rtourma.  atteignit  le  .Niger  et  fondo  un  poste  à  Saî.  (îréce  h  la  rapidité 
lie  M  marche  et  aux  efforts  combinent  de  nombrtnix  oHiricrs  et  explorateurs  (lieute- 
nant* Baud,  Vermersch,  capitaine  Toutée,  etc.),  la  Fronce  fut  en  excellente  situation 
pour  traiter  avec  IWngleterre  et  r.\llemogne  la  quo«*tion  des  limites  que  les  traités 
do  S)  juillet  IH<I7  et  du  li  juin  IH1)H  ont  dédnitivemont  at^signées  à  nos  [lossesHions 
du  Haot  llahomey.  M.  tl. 

Lt  commandant  Lamy.  —  Brillant  offlcier  de  combat,  en  Kn>umirie,  puis  au 
Tonktn,  trH  apprécié  ensuite  h  l'état  major  de  la  division  d'Alger,  le  commamlant 
Ijimy  affirma,  des  |H<M,  son  o*uvro  africaine  par  la  cn'*ation  a  El-Goléa  du  premier 
rticps  de  tirailleurs  è  méhara.  .Avec  un  sentiment  profond  de  la  psych<»l<»gie  intli* 
rme.  il  pré|iarait  les  gens  du  Touat  h  venir  deux  mêmcH  à  nous,  en  les  habituant 
à  n^ms  rviiouter,  par  des  raids  île  M)  kilomMn*sen  plein  été.  h  nous  aimer,  {wir  vui 
humanité  charitable  envers  les  Zona  et  les  Ksouriens  affomés,  ipiand  d'autres  pro 
îet«  firent  almncionner  eette  tentative  de  pénétration  progre«*sive  au  Touat. 

Ifertaché  alor«  au  Congo,  avec  son  com|>agnon  d'EI  (îoléa,  le  docteur  .\lvernhe, 
le  ca|iitaine  I^my  y  témoigna  d'une  haute  conception  de  l'esprit  militaire,  en  se 
drv<Hiant  à  sa  tAche,  quelle  qu  elle  fût.  sans  autre  souei  que  de  la  bien  remplir,  |M)ur 
elle  mfme  :  géologue  et  topographe  dans  le  bahsin  minier  du  .Niari,  explorateur 
partfkioe  «ous  les  sagaie*i  des  l*ahouins«  dons  le  Irnssin  du  .Nyangn. 

Chargé,  à  son  retour  du  Congo,  de  recruter  pour  Texpislition  de  Madaga<H*ar  les 
rr»oToyeurs  kal»\l<*!t,  et  de  les  diriger  pendant  la  marche  sur  Tananarive,  puis  com 
maoïlant  d'un  cerrle  diffieile,  il  flt  preuve,  dons  ces  fonctions  diverses,  des  qualités 
d'aHirité  et  de  dévouement,  d'intelligence  lorge  et  de  jugement  sûr,  qui  le  distin- 
ruaient  partout.  Elles  le  désignèrent,  h  sa  renln^e  en  Fronce,  après  un  vo\oge  ou 
Traasvaal,  au  choix  du  Président  de  la  Itépublique,  pour  sa  .Maison  militaire.  Mois 
TAfriqoe  était  la  seule  ambition  du  commandant  Lomy  :  la  prt*|Mirati<in  de  ro*uvre 
qy'il  allait  y  arcomplir  avec  M.  Foureau,  sous  les  ou<pice«  de  la  S<irieté  <le  tîéogra 
pliir«  devint  «a  «eule  penc^'-e. 

T«»«is  lr«  membres  de  la  .Société  savent  quel  a  été  son  grand  rôle  dans  la  cou- 
dait^ h^orruse  et  habile  de  la  mission  a  travers  le  Sahara,  dans  son  utile  interven- 
tion as  Tchad.  Tout  ne  peuvent  savoir  avec  quel  p<»ignant  chagrin  ceux  qui 
«tAl  coooo  et.  par  cons4*«|uent.  aimé  cet  officier  d'une  bravoure  rhevalere><|uc  et 
d'urne  rare  élération  de  sentiments,  d'une  si  houle  valeur  intellectuelle  et  mc»rale. 
•f  ec  If  drh<iri  d'une  simplirité  si  cordiale,  conserveront  son  fidèle  s«»uvenir. 

Sea  compagnons,  tes  amis  de  la  mission  du  Sahara  et  du  Tcha«i.  retliront  è  la 
^iririp  la  perte  qu'elle  a  faite,  en  tém<»i»:nont  que  le  commandant  Lamy  était  de 
€r%  hommf€  qui  honorent  leur  rare  et  leur  potrie.  A.  Ub  Cuateluer. 


iùi  MOUVEMENT  GKOGBAPHIQUE. 

Samuel  B^er  et  le  capitaine  de  Cointet.  —  La  Société  a  encore  à  déplorer  la 
perte  de  M.  le  pasteur  Samuel  Berger,  dont  le  gracieux  concours  lui  était  toujours 
assuré,  et  celle  de  M.  le  capitaine  de  Cointet,  membre  de  la  mission  Gentil. 

Le  capitaine  de  Cointet.  qui  avait  surmonté  les  fatigues  de  l'expédition  contre 
Kabah  et  pris  une  part  active  à  la  bataille  de  Konno,  est  mort  en  brave  à  Koussouri 
(avril  IfKK)),  sur  le  même  champ  de  bataille  que  le  commandant  Lamy.        H. 


CHRONIQUE  DES  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES 

DE  GÉOGRAPHIE 


Le  Bulletin  de  la  SociW  de  Géographie  de  VEst  (1900,  2'  trimestre)  renferme  une 
élude  sur  \e  Plateau  central  de  Haye  par  M.  Bleicher,  accompagnée  d'une  carte  topo- 
graphi((ue  et  géologique  au  80000*,  et  d'une  coupe  du  terrain  compris  entre  Fontenoy- 
sur- Moselle  et  le  camp  d'Affrique.  Sur  ce  relief  s*étend  un  massif  forestier  d'un  seul 
tenant  occupant  une  superficie  de  65000  hectares.  D'après  M.  Bleicher,  le  faciès 
actuel  du  plateau  a  été  déterminé  par  la  dénudation.  Les  couches  bathonienne, 
callovienne,  oxfordiennc  et  corallienne,  qui  le  recouvraient  sur  une  épaisseur  de 
200  mètres,  ont  été  enlevées,  en  partie,  par  l'érosion  dont  l'énergie  a  été  augmentée 
par  des  mouvements  dynamiques. 

Le  même  fascicule  contient  la  suite  de  l'étude  de  M.  A.  Fournier  sur  les  ValUes 
vosgiennes^  et  une  notice  de  L.  (lallois  sur  Waldsemûller^  chanoine  de  Saint-Dié,  un 
des  trois  géographes  de  Saint-Dié  au  commencement  du  xvi*  siècle. 

Dans  le  Bulletin  de  la  Société  languedocienne  de  Géographie  (1900,  1*'"'  et  2"  tri- 
mestres), signalons  :  Quelques  aperçus  de  géologie  communale,  par  M.  de  Rou ville  — 
la  publication  de  semblables  notes,  très  pratiques  pour  les  agriculteurs,  devrait  être 
entreprise  dans  tous  les  centres  scientifiques  de  France  — ;  et  de  M.  P.-G.  de  Rou- 
ville,  le  Sidobre,  plateau  de  granulite,  compris  entre  Castres,  Brassac  et  la  vallée  de 
l'Agout.  La  surface  de  cette  haute  plaine  enveloppée  de  schistes  est  parsemée  de 
blocs  parfois  énormes,  perchés  dans  les  situations  les  plus  curieuses  et  qui  sont  le 
produit  de  la  kaoiinisation.  A  noter,  dans  le  même  numéro,  une  Excursion  dans  In 
Montagne  Noire,  étude  historique  sur  le  canal  du  Midi,  par  M.  L.  Malavialle,  le  savant 
et  actif  secrétaire  général  de  la  Société  languedocienne  de  (îéographie. 

Le  Bulletin  de  la  Société  d*^  Géographie  dWlger  (1900,  2*  trimestre)  contient  : 
io  Vltinéraire  entre  Tripoli  et  VÉgypte,  traduit  par  M.  do  Motylinski,  des  frag- 
ments des  voyages  d'El  Abderi  (1289),  d'El  Aiachi  (l(ÎOl-i664),  de  Moulay  Ah'med 
(1709  1710),  d'El  Ourtilani  (HOG),  relatifs  à  cotte  région;  2'  les  Fouilles  de  /tus- 
guni,t\  par  le  lieutenant  Chardon  (description  des  ruines  romaines  situées  près  du 
cop  Matifou).  Ce  fascicule  renferme  la  très  précieuse  Beoue  bibliographique,  relative 
au  Moroc,  à  l'Algérie  et  à  la  Tunisie,  que  M,  Augustin  Bernard  publie,  chaque  année, 
pour  le  plus  grand  profit  des  travailleurs.  On  ne  saurait  trop  recommander  cet 
exemple  à  toutes  nos  sociétés  de  province;  de  semblables  publications  rendraient 
de  très  grands  services  à  la  géographie  régionale.  ^  Secrétaire  de  la  Rédaction. 


Ouvrages  reçus  par  la  Société  de  Géographie 


SUROPB 

—  iHrvrtion  irrnenln  «le»  Doua  ne;*. 
7  •*  '#«t«i  éerrnmnt  dt»  cotnmerct  de  In  France 
*f*  M9  'viontft  et  ie»  pitutanc^s  etraHijrres^ 
l^n«,  !••:  4  l«v»«.  Im|>  N4l.,  roar*  iiîK),  i  m»I. 
t<«t-Si*l  p.  Ai  UMeaiix  ri  t*»«6  pJ  in-4.  — 
r«i«>«M  ^mrmi  dm  rommerce  et  de  (a  nmiga 
'•tfi,  •«•#<  ffft.  T'  ro!.,  commerce  de  la  Frûmre 
•tmr  iTf  #W«»«i«-0  ri  Ui  puiuancet  étranffèreJt, 
l«|.   Ntt  .  fn  ,lOk  --  :yi  p.i.  r  vol.,  nâvîKn- 

ll.i..»t'>rr  i|r  rtn«trucUon  publique  ri  ilrt 
i^Avt  Art*.  <lait*tt*ftÊe  de  Ceftteiynement  pri' 
•  »  »  I  •.,  i:*«^|vi';.  pâriv  Imp.  nal.,  P>«mi. 
I  t  .       .  tii-*.  .7  p  .  in-l. 

|%1  -.  «trrr  'U*  rib«trai*ti«iit  pu>»iii(ur.) 

H.  Kni^i  —  /4i  :r>iie  Wm  Brinnçimnatg, 
«•»••  4r  «wteni<  t(*«'luni4|ur  .Kilr.  dr^  Comptes 
•em4m9  t|'  I  \«*«»r  fninr.  piMir  Taviinr.  <lr« 
»  .*«'r«,  l'ofiffri-^  i|r  IbMiJotfnr-sur'Mer.   |ï»'W, 

'•'.•'•  r«f wm  •«!-  (4*f  tttrittlwns  des  fflacù  r$  et 
'»*»^  yr«K*f  «/«««  /*^  .ilpe$  dauphinoise»  onr.i- 
»-«tfv«  t^r  U  ^iTirlr  tiri  IniiriMc*  t|u  haupliinr 

-  «  L.  «.'ir*    '.'^fi  •!«*  \V.  kiliin«  «i%t'f*  la  cm11aI>«h 

-  'k  ■«  •!•   •*    Klu*in  rt   \c  r«>nc«iur«  *\f^  pii<li><* 
■  '   î«   *»  -i^ir  i|«-  l***ii  A    |'»V'»  ri  pul>li«*<*«t  MiM^ 

,•4■^.•^.v   iU    TA* •««•1.1  lion    frin«..ii*r   pour 

•  •••r»-nrn»  •!#••  •riro«"r<«,  .iTrr  9  pl.inrhrA  en 

;^  t*l«|-.<     («rrnohir,  imp.  Alli«*r.  r»<Hi,  |   \ol. 

.1»      ^Miilc    «Ir*   tourt«li'^   ilu  Dau- 


•  «  • 


«■-  '«  T'i«n%ir«  'in  |i«u|»iii>**  r(  \V    Kii.AO 

<•  E-MA  »«!•  -  !*/««  ^M  rettef  de  ta  loptuira* 
j4^  9'mt*t  tftn*  flirt  7<ini''n/«  </«*  Miftenns  de 
V-    m^,:k-  fmet    de    ttirrondtêtement    d*    Ihtefj 

l^«nib'«t  )l<»«rllr  .  ParM.  imp.  BarilK*,  l'ioo. 

•I  ^  •<--* 

•  U    «'fr  d Btpafme  iK%lr4it  «lo  It  Hn  ue  Itf- 

p-m.fwr.  I     \l      l*4rif,  l*V».  j'»  p.   III*. 

\'i'.'  ir 

llalM    —  Ilini*lrni  (lf|  La«ori  Piibti'  i,  iUt't- 
•  •   •«..  f«ifiM^ii/>  «/rt   «rri<:i    «til    I'   liu'lf* 
'•M  ftf    )l  «|ir^ail»rr   |«r>.  Ilonia,  |v<hi.    |    %oI. 
■»•  p   .  1*»  k 

-  l-«t|«r*iti  in  iril<*rnti|oiiil«*  uni* 


vriHrlIr  dr  1*jOii.  ^  Pari».  Section  lielire.  Cata- 
tiHjuc  officiel^  llni\ellrs,  Bu  lent,  I1H.0,  I  vt»i. 
<i3i  p  1,  in-M. 

PAIL  RAEr4%ET.  —  Awlenorde  à  rExpotittin 
univertelie  internationale  de  tSOO,  a  Pari*. 
RnurlIfH,  bulriin,  41  p.  in-K. 

AUBmmpie.  -  -  K\tMMiiion  univer^rllo  dr 
1900.  Catalo*jue  offin^l  de  la  êertion  altemande 
<4^1ilion  frinrainr.  t  vol.  iâi  p.;  rd.  altriiiande, 
ilO  p.  ,  in-L 

Prof.  Dr.  (t.  IIili.m«%^.  —  Hegenkarte  t/rr 
Proi-inz  OWprriiiJirii,niilrrlaulrrndem  Trxl  tind 
Tabrllen,  ini  amll.  AuflrsKt*  liearltritvt.  Berlin, 
I).  Rrimrr,  l'.iOo.  ir»  p.  in*H. 

Prof.  II.  Alraloit.  —  Let  trurt-es  de  salut 
M.ciat  en  Allemagne.  Publie  «ur  le  dr*ir  du 
romilr  onrani^teur  du  lou^ruupe  allmiand 
|»our  «ruvrri»  dr  «alul  H>rial.  Berlin,  J.  Sitirn- 
frld,  I90<i,  I   \ol  '\i.  1:3  p.>.  in4. 

4  oiumnuriAi  «foucral  BiU*mAn(l 


Rosfti*.  -  Sibiftiii'XD  TRtvK.  —  Oie  ffn/iricX-- 
tnnff  der  ruttischen  MililtJr'Kartotjraphir  %oiii 
Kndr  dr^  |K.  JahfliundrrU  h\%  zur  (ir»rrn>Karl 
(S*tiaral-Ab«lr.  au*  drn  MUtheilun*ien  den  i.  ». 
k.  mtldiïr  tif'hfr.  Instituten,  \>ui.  Iland  .  Wirn. 
lî»r.»,  p.  l-:.«-.,  iiJii^t*.  in-'<. 

H«R4i>    |>|     lu  VF.  -  -   tfi     .V'Utr'/r    flMMir,    «^011- 

%cnir>  d'une  iiii<»<*ion  .K\ trait  dr  lu  Revue  de 
tft'tHjiaphirx,  Part^,  Nil«»^»n,  3i  p.  in*'*. 

iMtnir 

RooiBAiiie.  -  Mini^trrr  de  l'Airririilturr,  di! 
rindu»trie.  du  (*.omiurrce  et  de»  iKunaini».  — 
In^iilul  nirtvondoifiqur  de  Hounianir.  -  .4/i- 
nahi  de  rimtttul  météorolt^'p'fue  de  Roumanie, 
puldirr*»  |*ar  Slrfan-tl.  Hepite<«.  t.  XIV,  annr«* 
|î«>.  Bucarest  (Pans,  (àauthirr-Villar^  ,  Ivnm, 
I  v«d.  in-4.  —  t^njantstttùm  du  serrtce  meteoto' 
to*/4*fue  de  Roumante,  par  St.*C  llrpilr<«. 
Biirart^^t,  imp.  indd,  l*»'.»"i,  t  %«d.  «-V  p..3»i  plan- 
iUv^t  I  «arlf  in-l.  -  Rfftme  plm»ometn*jue  de 
lU'Umuutr,  |iar  >\A\.  Ilr)iilr«,  a*ci-  3  liKurc^  cl 
»  «arlr«..  H'irirr^l,  Tmiii,  |  %oI.  iTl  p.i  iii-l.  — 
Album  rl'tmt/'tiouif^ne  de  Rounutniet  (»ar  >!.'<'. 
ll«I»ilr«*.  Bu<  urt'«<  1.  I »,  I  Vol.    :i..  pi.',    ifi-r. 

RuHrttn  't'i'titi'pte  piibli»*  |»ar  le  Srr*H'r«|r 
la   »lali<«tii{iii'  u't-nrr.ili*.  %<tii  i\  anul  IV,  n*  I 
l«f»>  pii.ti     lhi<-itri*«4-i.  ^ti  p.  in-M. 


160 


OUVRAGES  REÇUS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


Frédéric  Damé.  —  Histoire  de  la  Roumanie 
contemporaine,  depuis  ravènement  des  princes 
indigènes  jusqu'à  nos  jours  —  1822-1900. 
(Bibliothèque  d'histoire  contemporaine.)  Paris, 
Alcan,  1900,  1  vol.  451  p.  in.8(prix7  fr.) 

ASIE 

Pierre  Lbroy-Beauuel'.    —  La  rénovation  de. 
l'Asie  :  Sibérie,  Chine,  Japon,  Paris,  1900,  1  vol. 
(xxvii-i82  p.>,  in-16  (prix  4  fr.). 

(A.  Colio,  éditenr.) 

Perse.  —  Revue  franco-persane,  économique, 
et  politique,  paraissant  tous  les  mois;  rédac 
leur  en  chef,  Jean  Albiot.  Paris,  juin  1900,  p.  1- 
16,  in-4  (abonnement,  Paris,  6  fr.). 

(Direction.) 

Sibérie.  —  N.  Pantoussov.  —  A.  Pozdnéev. 

—  Tamgahj'tas.  Yierny,  1897,  12   p.  in-8  (en 

russe). 

N.-N.  Paktoussov.  —  Matériaux  pour  Vétude 
du  dialecte  sorte,  langue  turke  (tirage  à  part  des 
Mémoires  scientifiques  de  l'université  deKazan), 
Kazan,  1899,  25  p.  in-8  (en  russe). 

Provertes  kirqhizes,  recueillis  dans  le  district 
de  Kopal,  cercle  du  Semiriétchié  (texte,  trans- 
cription et  traduction  russes)  (MiV/).  Kazan,  1899. 

35  p.  in-8. 

(Auteur.) 

Asie  centrale.  —  Capitaine  J.-A.  MikiiaTlov. 

—  Les  indigènes  de  la  province  transcaspienne. 
Étude  ethnographique  rédigée  sous  la  haute 
direction  du  général  Bogolougov.  Paris,  Du- 
pont, 1900,  15  p.  in-8. 

(Commissariat   gÔDéral    russe   à   l'Exposition 

universelle.) 


ATLAS  ET    CARTES 

Atlas  général  des  grandes    explorations   et 

découvertes  géographiques,  contenant  :  le  tracé 

complet  et  distinct   de    tous   les   itinéraires 

suivis  par  les  grands  explorateurs  et  voyageurs, 

depuis  la  plus  haute  antiquité  jusqu'à  la  lin 

du  XIX*  siècle,  Paris,  1899,  32  cartes,  xvi  p.  de 

texte,  in-8. 

(Pion,  Nourrit  et  C'*,  éditeurs.) 

ASIE 

Chine.  —  E.  Bretschneider.  —  Map  of  China 
Second  throughiy  revised  and  enlarged  édition. 
St-Petersburg,  A.  lliin,  4  feuilles  (0",30  X  0*33 
chaque).  Engl.  Stat.  Miles  69,16=  1  degree,  1900. 

(Auteur.) 

Cartes  dressées  par  le  vicomte  de  Vaulserke 
en  1899.  Mission  française  d^exploration  en  Asie 
centrale  :  Relevé  topograpfùque  du  fleuve  Bleu 
depuis  Sui'Fou  jusqu'à  la  hauteur  de  Ta-Li^Fou^ 
1/1.000.000  (0,45X0,15),  1  tr,;^  Relevé  topogra- 
phique du  grand  coude  que  le  Fleuve  Bleu  pousse 
dans  le  Yun-Son  au  sud  de  Sé-Tchouan,  1/278.5S0 
(0,60  X  O.iS),  1  fr.;  —  Voyage  dans  le  Yun-San, 
le    Kouei'Tchéou   et  le   Kouang-Si ,   1/1.000  000 

(1,05  X  0,60),  1  fr.  Paris,  L.  Braun. 

(Auteur.) 

AFRIQUE 

Algérie.  Carte  géologique  détaillée  de  V Al- 
gérie, 1/50000  (0",665  X  0,42).  Dressée,  gravée  et 
publiée  par  le  Service  géographique  de  l'Armée. 
Feuilles  n*«  22  (Ménerville),  43  (Palestro),  63 
(Blida),  86  (.Médéa),  104  (Renault)  (arec  légendes). 
Publication  du  Ministère  des  Travaux  publics. 
(Gouvernement  général  de  T Algérie.) 


/ 


ERRATUM 


Par  suite  d'une  transposilion  de  texte,  le  paragraphe  sur  la  rivière  Didessa  a  été 
placé  p.  31  et  32  (n**  7,  Ch.  Michel,  Résultats  géographiques  de  In  Mission  de  Bon 
champs),  au  lieu  d'avoir  été  inséré  p.  21,  après  le  paragraphe  relatif  a  celte  rivière, 
se  terminant  par  ces  mots  :  «  dominant  de  120<)  mètres  la  rivière  Didessa  qui  ser 
pente  à  son  pied  ». 


Lr  gvrant:  P.  BorcilEZ. 


Coulommicrs.  —  Imp.  Pail  BHODARD. 


MAsaoR  sr 


J 

I 


Le  Bassin  minier  du  Niari 


I^  lono  littorale  dans  la  n^pon  du  Ccmpo  o>l  fortnoc  d*uno  band«*  de 
•ablr^  el  d*annlr«,  i  faibles  ondulations,  sur  une  lar^^our  do  oO  à  80  kilumft* 
lrr%.  Elb*  est  caractérisée,  au  point  de  vue  p'^dotrique,  par  quelques  afneu- 
mnent%  crétacés  près  du  rivage.  M.  Dupont  J^tinrs  sur  le  Comjo^  Paris,  1889) 
sîimaie  des  calcaires  fossilifères  miocènes  sur  la  côte  du  Conffo  l>el;:e.  On  les 
rrln»uve  à  Pointe-Noire,  prés  de  Loanfro,  et  à  Libre%ille. 

A  |»eu  deilistance  de  la  cAte,  ces  affleurements  disparaissent  et  font  place  à 
ceux  df*  roclii's  anciennes  dont  le  MayomiN*  présente  Tépanouissement,  en 
ride  acrid<*ntée,  sur  une  épaisseur  de  100  à  150  kilométn^s,  avec  des  hauteurs 
dé|»a««aot  8INI  mètres.  En  comparant  la  coupe  donnée  par  M.  Du|Hint  pour  le 
G»niro  Indxre,  et  celle  de  M.  Barrât,  pour  rOj^ooué  (T.  U.  22  ortobre  I81H), 
M.  Marcel  Bertrand  (Hev.  yt^m^nile  det  Snt^nr^^s,  IT^  nov.  181U>  distingue,  dans 
rr*  nN-h#*s,  trois  séries  :  •  les  jmei«4s,  la  série  quarlzo-S4*liisteuM\  et  la  série 
calran'^o  srhistcuse.  sépanVs  Tune  de  Tautn^  par  b»s  mouvements  du  sol,  pn»- 
lu«i«*  des  mouvements  plus  importants  qui,  h  la  lin  de  la  |H*ric>de  primain\  ont 
plisM*  tout  ren«(*mlde  dans  une  direction  à  |mmi  prt's  parallèle  «i  la  ctMe 
actuelle.  » 

Pfistérieun*ment  i  la  formation  de  ce  bourreirt,  «  une  trrande  hm^^m*  de 
^rr-s  et  d*arkos«»4  j^'ivst  étendue  sur  toute  l'Afrique  centrale,  au  début  de  la 
|M-riiN|e  S4H*on<laire  •  (M.  Bertrand,  /'/c.  nf.).  Elle  couvre  iné;ralement  les 
bia«%ins  intériiMirs  du  c^mlinent  afrir.iin.  Dans  ctdui  du  Niari,  en  amont  du 
M>}i»mlN*.  \v%  trn's  qui  f<irment  vi  ceinture  extérieure  n*ap[»irai*^MMit  que  |>ar 
pUrr.  au  c«*ntn»  du  bassin,  entre  le  fleuve,  île  Lotidima  à  Comba,  et  le  Mayombé 
lirL"^  rt  |Mirtu::ais.  I^  Niari,  au  nord,  ^ur  une  loniMjeur  de  près  de  2(N)  kilo* 
n^Cff^.  U  I>»udima,  qui  s*y  jettt»,  et  la  Foulakari,  affluent  du  r.on;:o,  au  s\u\^ 
lioiit«*nt  c«*ttf  zone  calcain»,  appelée,  [N*ut-ètn\  2\  jouer  un  nMe  important  dans 
1^  i|c'-%*dop|*«*ment  économique  ilu  C<mi'«)  français,  par  l'existi^nce,  de  nom* 
Urrux  iriM*ments  miniers. 


162 


A.  LE  CHATELIER. 


Les  mines  de  cuivre  du  Niari  sont  exploitées  par  les  indigènes,  depuis  une 
époque  reculée.  Non  seulement,  les  «  barrettes  »  qui  s'y  fabriquent  pénétraient 
fort  loin  dans  l'intérieur,  sur  les  marches  du  Haut-Congo,  avant  roccupation 
européenne,  mais  les  minerais  mêmes  ont  été  naguère  Tobjet  d'une  exporta- 
tion momentanée,  par  la  côle.  Dès  la  fondation  des  établissements  de  l'Asso- 
ciation internationale.  Inattention  se  porta  vers  ces  mines,  dont  M.  Dupont, 
directeur  du  Muséum  de  Bruxelles,  commença  l'étude,  en  1887,  à  M'Boko- 
Songho.  Les  exploitations  indigènes  de  Mindouli,  voisines  de  la  route  de 


l 


Lchelle    loso.ooo 


eo       30      4okil. 


KHUOT  DLL 


ViàSL 


DU  NIARI 

(LOUDIMA-COMBA) 

d  après  ta  carte 
buCAP^-cLAMTcT  DU  o^ALVCRN  Hfi 


Loango  à  Brazzaville,  furent  visitées  et  signalées  postérieurement  à  plusieurs 
reprises.  Enfin,  en  1894,  l'exploration  de  cette  région,  entreprise  par  M.  Ré- 
gnault,  ingénieur  civil  des  mines,  pour  la  Société  d'études  du  Congo  français, 
put  être  poursuivie  et  menée  à  bien  par  M.  le  capitaine  Lamy  et  M.  le  doc- 
teur Alvernhe. 

Dans  leur  ensemble,  les  gisements  miniers  du  Niari,  tels  qu'ils  sont  actuel- 
lement connus,  se  répartissent,  suivant  un  axe  principal  sud-ouest-nord-est, 
de  la  haute  Loudima  à  la  Loukoni,  sur  une  longueur  à  vol  d'oiseau  de  123  kilo- 
mètres. Quelques  petites  mines  indigènes  ont  été  relevées  au  nord  de  cet  axe, 
à  Kissanga,  sur  la  face  sud  du  massif  auquel  les  premières  caries  locales 
donnaient  le  nom  de  monts  Devarenne,  et  à  Kimbenzé,  près  du  confluent  de 
la  Loubouilou,  dans  la  Loudima.  Sur  ces  deux  points  les  indigènes  exploi- 
tent, en  petite  quantité,  du  carbonate  de  cuivre  disséminé  dans  l'argile  superfi- 
cielle, et  au  voisinage  on  trouve  des  mouchetures  de  cuivre  dans  les  roches 
siliceuses. 

Mais  c'est  seulement  dans  la  Haute-Loudima  que  commence  à  proprement 
parler  le  bassin  minier.  Le  premier  affleurement,  en  remontant  la  rivière,  est 


j^i; 


\fi 


II 

51 


16i  A.  LE  CHATELIER. 

• 

celui  d'AbikouIa,  peu  important,  et  analogue  aux  précédents.  Puis,  à  20  kilo- 
mètres, en  amont,  on  arrive  à  M*boko  Songho.  Dans  cette  plaine  marécageuse, 
d'oii  sortent  la  Loudima,  d'un  côté,  la  N'Kenké,  de  l'autre,  s'échelonnent  les 
mines  de  Songoudi-Misombo,  de  Songho  à  un  kilomètre  plus  loin,  et  de  Paka 
Zongolo,  à  neuf  kilomètres,  au  pied  des  berges  de  la  vallée. 

Songoudi-Misombo  n'est  exploitée  par  les  indigènes  que  pour  le  plomb. 
Mais  M.  Dupont  y  signale  de  la  galène  argentifère  et  de  la  malachite,  et 
M.  Régnault  y  a  trouvé  de  la  calamine.  A  Songho  même,  où  la  malachite  se 
présente  en  gros  blocs,  l'exploitation  occupe  plusieurs  centaines  d'indigènes 
pendant  la  saison  sèche.  Moins  importante,  Paka-Zongolo  fournit  de  la  mala- 
chite et  de  la  galène. 

L'exploration  du  bassin  de  la  Haute-N'Kenké  n'^a  rien  donné,  sauf  sur  un 
point,  à  Midimba,  sur  la  lisière  est.  Mais,  quand,  en  sortant  de  cette  vallée, 
MM.  Lamy  et  Alvernhe  entrèrent  dans  le  bassin  des  deux  Loutété,  ils  y  décou- 
vrirent de  nombreux  gisements,  dont  M.  Régnault  avait  signalé  les  plus  voisins 
de  la  Haute-Loudima,  avant  d'être  forcé  par  la  maladie  à  interrompre  son 
voyage. 

Cette  région  de  la  Haute-Loutété  est  remarquablement  riche  en  afQeure- 
ments  de  cuivre,  de  zinc,  de  plomb  et  de  fer.  Les  indigènes  y  exploitent  un 
grand  nombre  de  petites  mines  réparties  autour  de  Moukassou,  sur  la  rive 
gauche,  et,  d'Asîguinga,  sur  la  rive  droite,  dans  un  pays  très  accidenté  et  dont 
une  étude  complète  peut  réserver  des  résultats  imprévus.  Partout,  sur  une  lon- 
gueur de  près  de  vingt  kilomètres,  et,  sur  une  largeur  de  cinq  à  six,  le  sol  est 
imprégné  de  minerais  dont,  en  plusieurs  endroits,  des  collines  entières  sem- 
blent n'être  qu'une  masse  compacte  :  l'une  d'elles,  notamment,  qui,  sur  deux 
kilomètres  de  long,  est  entièrement  constituée,  en  surface,  de  minerais  de  fer 
et  de  cuivre.  Le  plus  souvent,  la  galène  et  l'oxyde  de  fer  dominent.  Cependant 
la  calamine  se  présente  aussi  en  gisements  importants,  et,  à  Yanga-Koum- 
banlza,  à  l'extrémité  est  des  bassins,  le  cuivre  affleure  sous  forme  de  mala- 
chite et  d'azurile,  sur  un  kilomètre  de  longueur. 

Après  la  vallée  de  la  Loutété,  les  affleurements  disparaissent,  sauf  à 
Nzombo,  sur  un  affluent  de  cette  rivière,  où  quelques  gisements  pointent  de 
nouveau.  Puis,  dans  la  vallée  de  la  Louvifi,  il  se  produit  un  épanouissement 
comparable  à  celui  de  la  Loutété.  Les  mines  de  Pita,  Massikou,  Louangou, 
Tchissongongo,  sur  la  rive  gauche  de  la  Louvifi  occidentale,  le  district  de 
Kinguembo,  à  dix  kilomètres  seulement  de  la  route  de  Loango  à  Brazzaville, 
avec  les  centres  de  Kounboumba,  Kinguembo,  Koumbakou  et  Moukassou, 
constituent  un  bassin  de  plus  de  soixante  kilomètres  carrés,  où  les  minerais 
de  cuivre  et  de  plomb  se  rencontrent  de  tous  côtés.  Les  exploitations  indigènes 
V  sont,  d'ailleurs,  moins  importantes  que  dans  la  Loutété,  les  silicates  et  sulfures 
de  cuivre,  plus  difficiles  à  traiter  par  les  procédés  primitifs  en  usage  dans  le 


BASSIN  MIMKII   IK'  MARI.  I<^*S 

|iay«.  n*m|)la<2anl,  sur  hrauroiip  (l«*  points,  le  rarhoimto.  Eiiln*  la  Liiuvili  orri- 
tirntaN*  <*l  Min«loiili,  il  n'a  rtt*  rolrvi*  (|ij*un  r<*ntn*  dVx|»loilalioii  indi^'t'iic,  a 
Tf»uta  I^H'mba,  dann  la  vall«V  di*  la  I^oiixifi  orirnlalc,  où  la  malachite  afilnirr 
a%is*  la  <iin|itast\  Aiir  «leux  cvuis  inrtn*s  ilt»  lon^Miriir.  Au-ilolà,  1rs  ralrain*% 
M>nt  n'roiiv(*rl!i  par  Ivs  ^nvs  jusiprau  inasnif  ili*  Mindoiili. 

Ilan*  rt'llo  rri*ion  Irn  afflrurrint*nt>  sont  nonilirnix  ri  rou\n»nt  un  \aslr 
r*|»arr;  mai*»,  quoii|iit*  fi»rl  connu  par  sr»  <lioplaM*H  ol  Irr*  rirho,  \r  ;;iHfnM'nt 
tli*  Mimlouli  n*a  pas  viv  aussi  larfrtMnrnt  ««xploitr  par  los  indi^^nrs  qur  lt>s 
pnV«'«irnt^,  %auf  sur  un  point,  vt\  raison  di»  la  rarrlô  rrlativi»  du  rarlionat»*  ilc 
rui\ri».  Lo  minorai  s'y  prrM»nt«\  surtout,  sous  fonm*  di*  silicate  ri  «If  Hulfurc, 
f}ui,  d.in^  le  xiiMiia^e  do  Mindouli  niAnir,  afflcun*  sur  qucl<|ues  points.  C«s 
«ulfurr^  sont  à  forte  teneur  :  un  écliantillon  de  deux  kilo^^ramnien,  pri^  dans 
un  kl(»c  massif  ilo  (|uinjc<*  kilo;rrammes,  qui  se  tnmvait  entre  les  mains  d'iutli- 
;:rne%  ilr  Mintiuulî,  a  <lonné  une  t(*neur  de  cuivre  iK»  "tî  pour  100  lA.  L»*  Cha- 
tilirr,  f\  /^,  2\  avril  ISÎKl).  Sur  pluvirur*»  points  de  la  réf:ion,  \r  \Ani%\U  v\  le 
«ne  interviennent  éiraleniont,  et,  «lans  quelques  ravins  les  niches  sont  inj«M-. 
\t'v%  *\v  v«*inuleH  d*ar^«*nt,  qu'on  ptMit  recueillir  h  la  surface  en  petites  exsuda- 
lions  de  métal  pur. 

I-Ki»  LMMMnent  île  Mindouli  ne  se  pré«*i*nle  pas,  romnie  ceux  de  la  Luult'tr  i»l  de 
Ix  Kou\ifi,  en  télé  de  vallée.  Il  s'étend,  à  flanc  de  coteau,  sur  les  deux  \er-.iiits 
d  une  «haine  île  p(*titr>  eollinrs,  principalement  sur  le  versant  ntird.  I-*'*  priii- 
ripifrs  exploitations  sont  celles  de  Mpoukou,  et  de  Mindouli  même,  dont  les 
ptiit*  d'extraction  sélendrnt  sur  ir>oi)  métn*s  de  lon;:ueur. 

L'exploration  qui  a  fourni  ces  d(»nné«>s  ;:énérales  sur  le  has^in  miiii«T  du 
Nuri,  appuyé»'  de  coupos  de  ni^tdlement  et  di»  relevés  d'itinéniires  ri>^umé% 
din^  une  excidienle  carte  au  I  2''»0  000,  par  MM.  le  capitaine  Lam\  et  le 
d«H  li'ur  Al\<rnhe,  con<luit  ilune  far«»n  ;:énérale  à  reconnaître  qu»»  h*^  L-i^«- 
m»'nls  «le  surfare  sont  limités  aux  points  traffli^urement  des  c.ilraii«*s  did«»nn- 
titpo's  c  ir.ii  ti-risliqufs  t|«»  la  réi:ion.  P.irttoit  où  1rs  j^rés  appar.ii^<«i>nt,  lUi  ne 
lr«Hne  plus  Irice  «h*  minerais,  sauf  .lu  %oi<«in>ij*'  même  du  cale  lire.  Im.iI  1«* 
^••rsint  *«  pt»  ntri««n  il  «lu  Ma\onil»é  |mI;:o  vi  portujiis  appart«*nant  à  la  f«»rmi- 
liiin  d«  s  -jr»  s  qui  rtctiinn-nt  hs  t-liiini^s  faitiéres,  à  la  séparali«»n  du  hi^^in  du 
Nuri,  et  •!«  s  |i.is%ins  du  Tchilirini'u  r\  «!♦•  la  Foulakari,  le  has^^in  niiint*r  t-^t 
•ifiié,  m  rnlier,  ^ur  le  territoire  du  t'oUL'o  fr-meais.  ||  osl  fort  pndiahh*  qu'une 
•  •'!  le  d»  I  lillt'e  i|r  la  znne  miiiiérr,  qui,  telle  »pi'«-lli'  «-si  n-iMinnn*  arlu»-!!*  nifut, 
rfnl»ra*M\  d»»  Ki*»^ini'i  et  Kiinl>en/é  à  Mindouli,  un-*  aire  di'  tn»is  mtll*'  kil*»- 
m»  'resr  irrés,  U'i.i  cunn  litn*  d'aulnes  afnturem«*n(s  t|**  !ilon^  met  illiférf*  t'rl  i 
n't%\  pis  i|out«*ux.  t^n  |>irti<'ulier  p«Hir  la  n-jion  île  Mindouli,  où,  null«*  pirl.  on 

ni   rrh»\é  1rs  «   cliipiMUX   »   de  tiloll   d  «Ml   proXrtiaient   les  ld«Ms  de   sulfure  »h» 

#«;i*rr  vus  rntre  h  s  main*»  *\rs  indi::én«  s.  l%«(|o  éluile  aura,  au  point  de  \ue 
k*' ••graphique,  pour  pr«»mier  réstjUal  d«»  m*  Itre  en  lumière  l'iiMnri*  n-marqmhîe 


t6«  A.   LE  CHATELIER. 

accomplie  par  MM.  le  capitaine  Lamy  et  le  docteur  Alvernhe,  qui,  en  quel- 
ques mois,  pendant  la  plus  mauvaise  saison,  celle  de  Thivernage,  alors  que  le 
sol  est  presque .  partout  recouvert  de  grandes  herbes,  ont  réussi,  malgré  la 
mauvaise  volonté  des  indigènes,  à  déterminer  plus  de  cent  points  d'affleure- 
ments miniers,  dont  une  dizaine  seulement  étaient  connus  avant  leur  voyage. 
Elle  augmentera,  certainement,  dans  une  notable  proportion  l'importance 
superficielle  des  mines  du  Niari.  Mais  ce  n'est  que  par  des  recherches  de 
mines  accompagnées  de  sondages  qu'on  se  rendra  exactement  compte  de 
l'importance  économique  de  cet  énorme  dépôt  métallifère. 

Comme  le  remarque  M.  Bertrand  (loc.  cil,),  les  premières  observations 
montrent  que  «  quand  le  cuivre  et  le  plomb  coexistent  dans  un  même  champ 
d'exploitation,  ce  qui  est  fréquent,  le  minerai  de  cuivre  se  trouve  toujours  à 
un  niveau  supérieur  ».  Il  pourrait  sembler  ainsi  qu'en  profondeur  on  doive 
surtout  trouver  du  plomb.  Mais,  il  est  a  noter  que  les  gîtes  plombifères  se 
trouvent,  surtout,  au  voisinage  des  dépôts  de  carbonate  de  cuivre.  Le  plomb, 
au  contraire,  est  plus  rare  dans  les  régions  où  le  cuivre  se  présente  sous  forme 
de  silicate,  de  même  qu'il  disparaît  dans  les  ravins  de  Mindouli,  où  exsude 
l'argent  natif.  D'autre  part,  les  affleurements  de  sulfure  de  cuivre  en  masses 
qui  semblent  dénoter  des  gîtes  filoniens  restent  à  découvrir,  les  indigènes  de 
Mindouli  ayant  obstinément  caché  la  provenance  des  blocs  trouvés  entre  leurs 
mains. 

Il  ne  semble  donc  pas  qu'on  puisse,  en  l'état,  formuler  de  pronostics  précis 
sur  l'avenir  des  mines  du  Niari.  Mais  il  n'est  pas  douteux  que  l'importance  de 
leurs  affleurements  est  de  nature  à  les  faire  considérer  comme  pouvant  prendre 
une  place  considérable  parmi  les  richesses  naturelles  du  Congo  français,  et 
comme  méritant  de. faire  un  jour  ou  l'autre  l'objet  des  «  preparatories 
expenses  t  d'une  reconnaissance  technique  définitive ,  sans  laquelle  la 
colonie  pourrait  méconnaître  la  valeur  de  cette  partie  de  son  domaine. 

A.  Le  Ch atelier. 


1.  Cet  article,  destiné  à  mellre  en  lumière  une  partie  de  l'œuvre  péoj:raphique  du  comiuan* 
dant  Lamy,  était  à  l'impression  depuis  deux  mois  quand  la  douloureuse  nouvelle  de  sa  mort 
nous  est  arrivée. 


De  Fez  à  TOranie 


à  travers  le  pays  des  Ghiata  (vallée  de  IMnaoun) 

1899 


Parli  do  TttiifTor  le  2  janvier  181»9,  jVtai».  le  II,  k  «lix  Iwurr?»  du  matin, 
rn  ylvin  nrur  d«*  hVz,  la  vieille  capitale  des  Miltaiin  Idri^?»iles. 

C'était  le  |K>iiit  de  départ  de  ma  misMun  :  j'avais  à  re;ra;^'ner  rc^raiiie.donl 
me  M'-|»araieiit  iOO  kilomètre>,  a  travers  dt^s  peuplades  |iillard<*s  vi  itiM>u- 
miM^s,  qui  ne  panlonnenl  jamais  à  un  trop  auilaritMix  c  rouini  »  tie  fouler  de 
»on  pii*d  impur  le  sol  de  leur  tribu. 

I^»s  ruute^  du  haut  et  lia'*  T^oul,  conduisant  de  Fex  à  Messoun,  «^ont  a«»srz 
ciinnues.  MM.  Colvile  et  de  La  Martinière  les  étudièrent  fturtout,  et  moi* 
m^me,  en  181M,  IH*J2  et  18tKl.  je  chevauchais  sur  leurs  pistrs.  Il  ne  re^^tait 
diMir  à  reronnaitn*  que  la  route  Pez-Taza-Messoun  qui  loni'e  la  \  allée  de 
l'oued  Inaoun,  inc«»nnue  juM|u*â  ce  jour,  les  (ihiata,  trihu  iuMiunuM^  et 
lielliqueuse,  sVlant  toujours  fqipt^és  à  l'entrée  du  m*ikhz'*n  sur  Irur  lerritiun» 
qui  s'ôlt^nd  de  rilaïaîna  à  Taïa. 

Je  séjournai  à  Fei  junju'au  23  janvier  |N)ur  me  pn*parer  à  ma  miniion, 
m  recherchant  un  homme  de  confiance,  Chi^ikh  Said,  que  je  connaissais  de 
k»iiirue  dat«*  et  qui  habitait  la  trihu  dos  i^ulad  cd-lladj,  fraction  d<*s  thilad 
Kbaoua.  établie  sur  les  rives  du  Sehou,  dans  un  f^l'ui  pa\^  dit  Yamania. 
Notre  dévoué  consul,  M.  Malpertuy,  me  reçut  a\ec  une  ct^nlialité  (larfaite  et 
mit  a  m.1  di»|NiMtion  une  chambre  située  dans  rimnxMible  <le  la  ponte  fran- 
raiM*.  au  ci-ntre  de  Fez  ebllali,  non  loin  d«*  riiistoriipie  mo«qué«<  el-Karaouin 
el  du  quartier  d<*  Moult>y  Idris. 

Pour  U  troi^irme  fois,  en  huit  ans,  j«*  de\enais  Tliôte,  quebpH*  peu  forcé, 
ir  l'antique  cité  nuk^hrrbine.  II<Mucoup  Tout  d«*peinte  sous  une  impression 
i4éalt^int«*  et  dune  plume  dé;:.i;ré«'.  Voici  crp4*ndant  et  en  qurlqut*s  litrnes, 
mon  ««ntiment  sur  la  cité  qui,  au  \i\*  sjtVle,  rivalisait  de  splendeur  avec 
Batfhdad  <*t  était  même  sunioiiimé<'  la  M«*cque  de  r(lcci«lrnt. 

I>'apr**s  |«*s  historiens,  re  fut  en  Tan  703  de  notn*  èn*.  dans  un  vallon  situé 
eoln*  de  haut*«s  collinrs,  sur  b*s  rives  de  Touim]  S<*bou,  qu'un  descendant  des 
Aka%%îde%,  le  sultan  Idris-lK*n-ldris  j«ta  b*s  premières  fondations  de  la  TÎlle 


168  G.  DELBREL. 

de  Fez  ou  Fâs.  L'empire  du  Moghreb  (Maroc,  ou  plus  exactement  pays  du 
couchant),  brillait  alors  d'un  vif  éclat,  et  le  makhzen  était  à  peu  près  respecté. 
La  ville  nouvelle  s'accrut,  dit-on,  rapidement,  et  deux  siècles  plus  tard  elle 
devenait  un  centre  d'érudition  et  de  théologie  musulmane. 

Fez,  par  ses  tolba  (pluriel  de  taleb,  savant),  par  ses  medarça  (collèges),  son 
université  qui  attirait  les  savants  du  monde  musulman,  son  commerce  et 
son  industrie,  était  devenue  la  première  ville  des  États  maures  de  l'Occident. 

Le  Moghreb  demeura  ainsi  florissant  durant  trois  siècles,  c'est-à-dire 
jusqu'à  la  chute  de  la  dynastie  Idrissite  et  la  dissolution  de  l'empire 
Almohade,  qui  avait  assuré  pendant  un  siècle  la  tranquillité  de  l'ancienne 
Mauritanie  tingitane  et  de  l'Espagne  méridionale,  sans  parvenir  à  réprimer 
complètement  l'anarchie  qui  régna  dans  le  nord  de  l'Afrique,  lors  de  la 
seconde  invasion  arabe. 

Depuis  ces  temps  lointains,  tout  a  bien  changé.  La  plupart  des  mosquées 
et  édifices,  mal  entretenus,  s'écroulent;  les  medarça  sont  abandonnés,  l'indus- 
trie locale  languit  et  la  population,  réduite,  n'est  plus  que  le  cinquième  de  ce 
qu'elle  était  autrefois.  A  bien  Tétudier,  Fez  n'est  plus,  aujourd'hui,  qu'une 
énorme  carcasse  de  métropole  abandonnée  au  milieu  du  Maroc. 

Elle  affecte  une  forme  rectangulaire  et  s'étend  entre  deux  collines  cou- 
ronnées par  plusieurs  bordjs ,  ou  casbahs  ;  entre  autres  la  casbah  de  Bou- 
Djeloud,  non  loin  de  la  place  de  Souk  el-Tenin  ou  Souk  el-Khemis.  Cette 
forteresse,  haute,  sombre  et  crénelée,  de  proportions  colossales  et  flanquée  de 
tours  formant  bordjs,  a  un  cachet  moyen  âge.  Bien  qu'appartenant  au 
makhzen,  elle  est  cependant  aux  trois  quarts  inhabitée.  Seuls,  quelques 
loqueteux  askaris  (soldats)  y  ont  établi  leur  gîte  et,  sur  de  misérables  nattes, 
vivent  abrutis  par  le  kifou  le  haschich. 

Au  delà  des  collines,  règne  un  cercle  de  montagnes  qui  se  prolongent 
à  l'ouest  jusqu'à  Meknès,  et  au  sud  jusqu'au  massif  Aït-Youssi  et  Aït-Mguild. 
L'oued  Fez,  qui  prend  sa  source  chez  les  Aït-Mter,  traverse  la  ville,  tandis 
que  le  Sebou  passe  à  5  kilomètres  à  l'est  et  s'écoule  vers  le  Gharb,  en 
arrosant  les  territoires  des  Oulad-Djema,  Oulad-Aïssa  et  Cherarda.  Les  indi- 
gènes de  ces  tribus,  au  moyen  de  rudimentaires  naoras  (sortes  de  roues  à 
aubes  ou  à  palettes)  utilisent  son  eau  pour  irriguer  leurs  champs,  jardins  et 
plantations  d'oliviers. 

Fez  est  divisée  en  deux  parties.  Fez  el-djedid  (la  nouvelle),  construite 
en  1276  par  un  sultan  mérinide,  et  Fez  el-bali  (l'ancienne)  qui,  seule,  ren- 
ferme quelques  souvenirs,  quelques  restes  de  l'antique  et  glorieuse  cité  des 
Oulad  Mouley  Idriss.  C'est  un  amas  de  vieilles  constructions,  de  maisons 
très  hautes  qui  s'efibndrent,  crevassées  de  la  base  au  faîte.  Fez  est  entourée 
de  murailles  en  pisé,  épaisses  de  plusieurs  mètres,  crénelées  et  défendues  par 
des  sortes  de  bordjs  flanqués  à  l'enceinte  même.  Dans  la  partie  supérieure 


I»B  FRZ  A  L(»RAMK.  !«'> 

Je  U  \ill«*  nouvelle  v^i  située  Dur  t*l'M«ikluen  (iiiaiMiti  du  pouverneinniti, 
a|i|M»|tV  .iu^?»i  Dar  rl-Sultan;  la  rnr«»rt\  <lomiiu\  blanchi*  vi  ri>uv«*rl<*  «le  tuilr» 
^t*Ht*%,  la  kouhlm  (ronslrurlion  idonlitpn*  aux  niauMilrr**)  «lù  Moulry  Abil 
rIA/i/  fut  oflicielItMnrnl  |»rorlamô  sultan  <*n  1S9I. 

I^*  Ift  janvior,  f|uatrirm«*  jour  du  rahmadan  <ran^nir  mu.HuInianK  un 
courritT  de  Mcrakcr!:  Maroc  <iû  m*  trou\ail  le  sullan,  a|i|Kirta  l\  Fez  la  nou- 
velle de  victoires  reni|Mirti'*es  ^ur  le^  rebelles  allie»  a  Mouley  Haclii«l  et  annonça 
Tenvui  de  tt'^tes  de  lîlaouis,  entre  autres  celle  d'un  chef.  En  elTet,  le  lendemain, 
ce  ln»|dH''e  Naufrlant,  composé  de  tlix-neuf  tèh'S  camphrées,  salées  et  huih'e^, 
«tiit  e\|MiHé  au-ile^sus  de  liab  el-Marouvua  ou  Kab  el-Kheniis.  L'impression 
morale  produite  sur  le  peuple  par  ce  sperl.icle  neul  pas  TelTet  d*inlimidation 
auquel  s'attendait  le  makhzen,  désireux  di*  rele\er  son  presti;:e  compromis 
dins  \v  nord-ouest  mariM*ain.  (^^tte  «liminution  di*  pn^sti^re  est  la  cni^e  pour 
laquelle  le  r<;ir  Ba  Ahmed,  qui  4  >t,  au  din*  de  tous  les  indi^'ènes,  le  \éiilable 
%ultaji,  ne  veut  à  aucun  prix  abandonner  Merakech  t»ii  il  s'est  fortifié  et  où  il 
compte  encun*  queb|ues  partisans. 

1^'  111.  je  mène  («heikh  S.iid  à  Fez  devant  notre  C4»nsul,  et  je  le  déri«le  non 
«in«  {HMie  à  me  prendre  souh  sa  pn>tection  et  à  me  servir  de  principal  u'unle, 
movrnriant  la  vimme  de  2aO  francs. 

rjiiikh  Said,  que  je  connais  depuis  neuf  ans  et  en  qui  j'ai  la  plus  absolue 
ci*nlianc«\  est  un  indi^réne  A;:é  d'environ  cinquante  ans;  il  a  parc«»uru  plu- 
*i*'urs  fuis  les  territoires  compris  entre  Fez  et  Oudjda;  il  e*t  très  connu  des 
rtii-fs  ;:hiata  et  kaouara  qui  occupent  la  zone  située  enire  ril.iiauia  et  la 
Moulouia,  zone  la  plus  diflicile  à  franchir  à  cause  d<'s  tribus  pillardrs  qui 
rhibil«nL  L'état  de  ;:uerrt*  d**  e«>r(aines  tribus,  qui  aur.iit  pu  «  omprouiettre 
ou  iiii'iiie  f.iire  écluiuer  mon  vova;:»*,  j»'  le  sus  plus  tard,  lui  su::::éra,  ilés  le 
d«-bi;t,  de  s«'*riiii.s«>H  iuipiiétudfs.  N«'anmoius  il  se  décida  a  nu*  suivre  et  il 
m  i.li  .1  aUriudre  le  but  déliré.  Lt*  mar«  hé  pas^.«  jf  lui  donnai  drs  arrhes, 
qu*  bpifs  i.id«Mu\  pour  b>s  siens,  (*t,  le  21,  il  n-pn-nait  le  clhinin  de  s.i  tribu 
o-i  j-   •!«  V  lis  h*  rejoindie  ilans  la  journée  ilu  2'L 

1^-  Tl,  il  s'o(  ru|M  a  enrôler  d(*ux  cavaliers  qui  d«*\ ait-ut  forrmT  n«»tri* 
•  s«-i,r|.  .  Il  n'était  que  leuips  pour  moi  «le  quittiT  Fez,  car  tfrlain«'s  entraves 
{-••uv  ii«*nt  t^tre  apportées  à  uia  mi^sîou. 

I««  «  Alb'iuands  nous  font  au  MartM*  unecoui  tirren«'erommerciale  arharm'e. 
I««-uc«  pTinluits  airivrut  par  ciravan«s  i*t  en  ;:ran'le  quantité,  d«*  l!.is  il»!  tu«  a, 
Râliit  et  el-Aranh.  !*••%  draps,  lis  «^oiiTies  et  la  ipiin*  lilleri»*  «pii  si»  v«'U'b*nt 
•ur  b  *  m  irt  Im's  de  F«*/  et  d«*  Mi-kné"*  pro\i«>nnent.  presque  ton-»,  d«*'«  faliiiqu«-s 
doulif  Ithin.  tandis  qu«*  b*  thé,  b»  su«l«'  et  b-s  bo!î;;ii's.  rousouimés  vi\  ;:t.indi* 
quantiif  par  bs  inilii:én«'s  ,  sont  la  ba^e  prim  ip  île  du  comment*  auirlais. 
r«**j\4i  si|bstitu«'nt  souvient  nos  iuirqu<-s  aux  leur-^;  ainsi,  le  sucre  arrivant 
pir  II  r/ite  atl  intique  «st  au  trois  q  i  irts  anglais,  quoiqui*  port  int  la  marqu«* 


170  G.  DELBREL. 

de  nos  raffineries  méditerranéennes.  Nous  ne  faisons  d*ailleurs  absolument 
rien  pour  sauvegarder  nos  intérêts. 

Mes  préparatifs  de  départ  étaient  terminés,  quand,  le  22,  je  m'aperçus  que 
mon  cheval,  ferré  de  la  veille,  boitait.  Âpres  inspection  passée,  mon  sokhar 
(domestique)  découvrit  un  énorme  clou,  planté  avec  intention,  dans  le  centre 
du  sabot.  C'était  la  lutte  ouverte  qui  commençait  et  avant  de  s'attaquer  à 
ma  personne  on  avait  débuté  par  ma  monture. 

Le  parcours  de  Fez  à  Oudjda,  par  le  Tsoul,  est  effectué  ordinairement, 
par  les  caravanes,  en  dix  jours.  Par  les  Béni  Ghiata  et  Taza,  de  bons  cavaliers 
peuvent,  à  marches  forcées,  l'accomplir  en  sept  jours,  et  en  autant  d'étapes 
qui  sont  :  Souk  el-Tleta  de  l'Inaoun,  Oulad  Ajaj  (Ghiata),  Messoun,  Merarda 
(Moulouia),  Za,  Casbah  de  Sidi-Mellouk  et  Oudjda. 

Cet  itinéraire  est  de  beaucoup  préférable  à  ceux  du  haut  et  bas  Tsoul  que 
rendent  impraticables  les  moindres  pluies;  malheureusement  il  ne  peut  être 
suivi  ni  par  les  caravanes  ni  par  les  voyageurs,  vu  l'état  d'indépendance  des 
tribus  qui  habitent  la  vallée  de  l'oued  Inaoun  (partie  comprise  entre  Souk 
el-Tléla  et  Taza). 

Le  23  janvier,  à  3  heures  de  l'après-midi,  je  quittai  Fez  par  Bab  el-Mellah 
(porte  du  quartier  israélite)  et  me  rendis,  accompagné  d'un  indigène,  protégé 
français  qu'avait  bien  voulu  mettre  à  ma  disposition  M.  Malpertuy,  chez  les 
Oulad  el-Hadj  Khaoua,  territoire  de  l'Yamania,  où  se  trouvait  la  demeure  de 
Cheikh  Saïd;  j'y  arrivai  à  6  heures  du  soir.  Le  lendemain  matin,  après  avoir 
endossé  le  costume  marocain,  celui  des  tribus  arabes  nomades,  nous  mon- 
tâmes en  selle,  non  sans  recevoir  les  derniers  adieux  et  conseils  de  la  famille 
de  mon  guide.  Nous  primes  la  direction  de  l'Haïaïna,  mais  mon  cheval  boita 
si  fort,  par  suite  de  sa  blessure,  que  nous  dûmes  forcément  nous  arrêter  à 
quelques  kilomètres  plus  loin  et  faire  étape  à  Aïn  Ben  Chergui,  chez  le  cheikh 
Amar,  gendre  de  Cheikh  Saïd.  De.  là  j'expédiai  une  dernière  correspondance 
à  notre  consul  de  Fez  et,  craignant  que  mon  cheval  ne  pût  pas  continuer  la 
route,  ne  possédant  moi-môme  que  le  strict  nécessaire  pour  accomplir  ma 
mission,  je  lui  demandai  un  secours  qu'il  s'empressa  généreusement  de  me 
faire  parvenir  par  el-Fedoul,  fils  de  mon  guide. 

Les  Oulad-el-Hadj,  chez  qui  nous  séjournâmes  le  24,  occupent  le  territoire 
situé  entre  les  Béni  Sadden,  les  Cheragas,  l'Haïaïna,  les  Aït  *  Youssi  et  les 
Aït  Aïche;  ils  sont  divisés  en  deux  grandes  fractions,  séparées  l'une  de  l'autre 
par  le  Sebou,  et  ainsi  classées  par  le  makhzen  : 

l*"  Les   Oulad  el-Hadj   Khaoua*,  limités  parles  Cheragas,  El-Balil,  Ait 

i.  AU,  mot  berhère  analogue  au  mot  arabe  ffeni,  qui  précède  chaque  nom  de  tribu  et  signifie  : 
gens  de 

2.  Quelques  familles  Oulad  Khaoua  campent  au  Kçabi  eUCheurfa,  sur  les  rives  de  la  haute 
Moulouia. 


DK  FEZ  A  LollAMK.  ITf 

YooMÎ  ri  AH  Aïrhe  et  form<^9  par  les  Oulad-Mansour,  les  Oula<l-Daho  cl  le<( 
el-Achalfa. 

2*  LcH  Oulatl  eMIatlj  Arhache,  qui  occupent  la  rive  (iniiie  de  Seliou,  ^e 
conip<>M*nt  «les  Zeneta,  Màarif,  Oulad  Djellil  et  el-Eddara. 

lA'f^  thilad  el-Hadj  dépendent  directement  du  makhien  et  sont  places  sous 
rautorili?  des  liachas  de  Fet  djedida  et  dt*  Fez  balia.  I)\»ri|rin4*  araU*,  ils 
habitent  des  drchrra  (villaf:e>)  et  sont  s«*mi*nomadcs  ;  leur  terrain  de  par* 
cours  et  leurs  lerres  de  labour  (bassin  du  Sebou)  sVtpnd«*nt  du  nord  au 
sud,  entre  les  Ciiera^ras  vi  les  Béni  SaddiMi.  Leur  industrie  est  nulle.  La 
ruiturr  i\vs  côréttlos  et  Téleviifre  du  pros  lM*tail  constituent  seuls  leur  richi^sHi», 
Ju54|uVn  I8'J8,  avant  que  le  makhzen  frappât  d*uni*  taxe  de  îTi  |H*Hrtas  par 
t^to  U*^  ÏHVuh  sortant  de  son  territoire  par  la  province  dWn^ad  K»t-Maro- 
rain  •  1rs  Oulad  rMIadj  conduisaient  de  nombreux  trou|ieaux  sur  nos  marcti«*« 
de  Lalla  Marnia  et  d*Ain  Témouchent.  En  1SÎ>8,  le  nombre  de  UruN  pn>\e- 
nant  de  la  pmvince  de  Fez  (Gharb,  llalaïna,  Oulad  el  llailj,  etc.).  menén  sur 
le  niarcbé  de  Lalla  Marnia,  se  chilTrait  à  plusieurs  milliers  de  tète*.  Aujour- 
dhui,  vu  le  mauvais  \ouloir  des  autorités  chériliennes,  Texportati^fU  des 
b^rufs  man»cains  |iar  Oudjda  et  la  frontière  est  |HMir  ainsi  dirt*  nulle. 

Réunis,  les  Oulad  ellladj  sont  évalués  &  3500  feux  et  comptent  i  900fusiU. 
d«»nt  pn**^  de  I  TiOO  tenus  par  des  cavaliers.  Leur  nrmemenent  e^t,  aux  deux 
lier*,  c4>mpc^S4*  de  fusils  à  silex  dits  houckf/far;  quelques-uns  d'entre  eux  pos- 
Mileiitde^  Winchester,  calibre  II,  à  12  et  !(•  coups. 

1^  2ri,  je  pus  me  mettre  en  route  à  8  heures.  La  direction  n«»rd  est  non* 
c«»ndui«tt  a  quelques  kilomètres  au  suti  du  |H»nt  de  Fez,  point  de  départ  où 
nous  de\ions  trouver  nos  hommes;  nous  v  arri\Ames  h  10  heun^s  i  2. 

Ijt  pont  du  Sebou,  que  j'évitai,  est  de  construction  fort  ancienne  briqut*s 
et  cilcain»  ,  mais  néanmoins  bien  entretenu.  lA\n*j  d'environ  80  mètres, 
larve  de  13.  il  est  formé  de  8  arches;  les  trois  routes  du  makhzen,  qui  quel- 
ques ci- nts  mètres  plus  loin  si»  s<qKirent  |Miur  se  rejoindre  ensuite  a  Messoun, 
•'%  rrneontrent.  Aucune  de  c*»s  rout«-^  ne  préM-ntait  les  contlitions  voulues  et 
ft|iéi  itiet*s  dans  le  pro;;ramme  qui  in*a\ait  été  tracé;  d'ailleurs  j'étais  résolu, 
ri»ijie  que  Coûte,  a  n*connaitre  la  vallée  de  rinaonn  qui  reste  en  blanc  sur  nos 
caiirs.  MM.  C«dvile.  H.  de  I^  Martinièn^  et  niiti-mème.en  181*2  et  tSl)3.  a>.int 
pi«««*  Immucoup  plus  au  noni  par  le  Tsotil,  je  ne  01*1*01'  iL'e.ii  pas  sur  b's  mêmes 
pi«tr^  rt  rrm<»ntai,  au  contraire,  la  rive  ^Murlie  du  Sebou.  lanre  et  spoieu»»»», 
jii«<{u'au  true  dr  Mzd<»ura  situé  aupri*s  de  plu'^ieurs  declura  des  Oulad  lM*n 
.^IhIuI  .\li.  A  cet  endn»it,  le  >rlM»u  qui  nu'^ure  30  à  3.*»  mètres  «le  lanceur 
UÊt  0  m.  *0  de  profondeur,  forme  un  des  meilleurs  eues  connus  d.ins  la  n'*::ion. 

I>r«  drchara  Oulad  ben  AImIuI  Ali,  composé*»  d'environ  r>0  feux,  la  route 
•e  CfHitinue  sur  les  flancs  il'une  colliiii*  très  ar«*cs^ibleet  qui  ne  r(*sM*mbIe  «*n 
nrn  aux  |ientes  rapides  et  anrileuses  d'Ani'iK*  el-nj«>mel  Ue  cou  du  chameau  1 


172  G.  DELBREL. 

que  rendent  absolument  impraticables  les  moindres  pluies  ;  du  haut  de  cette 
montée,  on  domine  la  vallée  du  Sebou  sur  un  parcours  de  près  de  15  kilom. 

Au  loin,  vers  Test  et  le  nord-est,  se  dessinent  les  monts  du  Tsoul  et  ceux 
de  rHaïaïna  vers  lesquels  nous  nous  dirigeâmes,  en  chevauchant  sur  un  plateau 
légèrement  accidenté,  terrain  de  labour  des  Oulad  el-Hadj  Achache.  A  3  heures 
nou^  arrivâme  au  dechar  d'Abd  el-Kerim  où  nous  fîmes  étape.  Ce  dechar, 
limite  des  Oulad  el-Hadj  Achache,  se  compose  de  cinq  ou  six  chaumières;  il 
est  situé  sur  un  point  culminant  d*où  Ton  aperçoit  la  vallée  de  Toued  Inaoun 
et  les  parages  du  Souk  el-Tleta,  où  campe  le  Ghérif  El-Amrané  qui,  à  la 
tête  de  près  de  2  000  hommes,  opère  contre  les  Haïaïna  insoumis.  Les  indi-  , 
gènes  de  ce  dechar  (Haïaïna  soumis)  nous  apprirent  que,  dans  la  matinée, 
les  Oulad  Aïad,  autre  fraction  de  THaïaïna,  s'étaient  réfugiés  chez  les  Béni 
Ouaraïn,  plutôt  que  de  payer  le  tribut  au  représentant  du  makhzen.  Ce  dernier, 
malgré  son  affectif  armé,  dut  céder  devant  l'attitude  belliqueuse  des  rebelles 
Ghiata  et  Béni  Ouaraïn,  qui  lui  barrèrent  la  route.  Voilà  où  en  est  réduit  le 
makhzen,  dans  le  Gharb  et  à  une  journée  de  Fez. 

Les  Haïaïna'  dont  nous  devons  traverser  le  pays,  sont  divisés  en  plusieurs 
amalats  (commandements)  dépendants  de  caïds.  Les  plus  importants  sont  : 

1°  L'Amalat  du  Caïd  Ould  Chenègri,  formé  par  :  les  Oulad  Aïad,  Oulad 
Yiahïa,  Gharaba  et  Ghezaïna. 

2**  L'Amalat  de  Djilati  OuldNda,  formé  par  :  les  Oulad  Allé,  Béni  Stiten  et 
Hassara. 

Les  autres  fractions  de  THaïaïna,  situées  à  proximité  du  ïsoul,  sont  :  les 
Oulad  Bouzian,  Oulad  Abd  el-Kerim,  el-Khaoual  et  el-Rached. 

Mieux  armés  que  les  Oulad  el-Hadj,  les  Haïaïnas  ont  une  cavalerie  de  plus 
de  1500  chevaux  et  le  nombre  de  leurs  feux  est  évalué  à  4000. 

Tantôt  soumis,  tantôt  rebelles,  ils  occupent  les  voies  de  communication  qui 
relient  la  province  du  Gharb  à  Test  marocain,  prélèvent  des  ztalaii  (droits  de 
passage)  sur  les  caravanes  qui  traversent  leur  territoire,  et  très  souvent  les 
pillent.  Les  Haberja  et  les  Oulad  Sbaïr  du  Tsoul  sont  surtout  très  redoutés, 
aux  environs  du  lieu  dit  Hadjera  el-Kahala  (rocher  noir),  ils  ne  manquent 
pas  de  détrousser  les  voyageurs  trop  faibles  pour  leur  résister.  Sans  eux,  les 
Tsoul  et  lesMetalça,  les  caravanes  circuleraient  librement  entre  Fez  et  TOuest- 
Algérien. 

Le  pays  haïani  est,  en  partie,  formé  par  un  vaste  plateau  qui  commence  à  la 
vallée  de  ITnaoun  et  devient  plus  accidenté  à  mesure  qu'il  s'étend  vers  l'est 
et  le  nord.  Le  sol,  terre  végétale  noire  et  grasse,  très  bonne  pour  la  culture, 
est  malheureusement  obstrué  de  touffes  de  palmiers  nains  qui  nuisent  aux 
labours. 

1.  Le  nom  lldiaina  cât  aUribuê  autant  au  pays  qu'à  la  tribu  qui  Thabite. 


IIB  FEZ  A  LolUMK.  i:$ 

Sur  l«*H  h.iul«*urs,  «l'importants  «Ircliara  trarJ4*iit  les  points  tl*eau  qui  alimc^n- 
Irnt  «|u«*l<|Ui*H  janlinrts  et  plantations  «roliviers  ;  mieux  ronfttruil.H  que  ceux 
qui  !M>nt  ^ituén  entre  Tan^rer  et  Fei,  ils  ocrupent  une  excellente  punition 
^mttVique.  L'industrie  et  le  commerre  <le  Tilaïama  se  buraeni  à  la  fabrî* 
ration  de  nattrn  en  doums,  de  ;:nin>ière  poterie  et  à  r«*levape  du  gron  bétail. 

L«»  2tN  comme  nous  sellions  nos  chevaux,  un  cavalier,  venant  du  camp 
rx|NHlitiounaire,  pa^^a  a  proximité  du  tiechar  et  fut  hélé  par  un  de  nos  hommes, 
s|HVialfment  chnr::é  de  s'enquérir,  à  chaque  étape,  de  IVtat  politique  ties 
Cfintn*i*%  que  nous  lierions  traverMT.  Le  cavalier  interpellé  riait  un  m<»khazeni 
ica\alier  du  makhzen),  et,  après  tes  salamaleks  d'usage,  il  nous  infiirma  que, 
la  %'eille,  les  el-Tahar,  les  Oulad  Ajaj  et  le^  el-Esset|és  (fractions  de^  (fhiata)« 
a^airnl  •  brùlé  la  pouilre  »  contre  des  fractions  du  TmiuI.  L*enf;a;:ement  avait 
dun*  plusieurs  heures  et  les  (ihiata,  vainqueurs,  avaient  razzié  les  Oulad  Shair. 

Cett«*  nouvelle  fut  loin  de  n«His  rassurer,  car  nous  avi(»ns  à  travtTM'r  le 
théiln»  de  la  ^uern»;  elle  démoralisa  même  mes  hommes,  qui  auraient  différé 
U*  départ,  Mins  Tattitudo  tie  Cheikh  Said,  très  connu  des  (jhiata  et  de  leurs 
rbef«.  A  neuf  heures  4*1  demie,  ni>us  franchissions  Toued  Inaoun,  au  t;ué  de 
Sidi  Mfdiammed  Hen  AU,  dont  la  ktmbba  (mausolée)  »*élève  à  500  mètres 
devant  nous,  sur  les  (lancs  d*une  forte  cidline  composée  de  manies  et  de 
schiMrn.  I^i^vint  à  notre  ;:auche  la  route  du  Tsoul  et  des  Oulad  Abd  el- 
Krrim.  nous  nous  en^a;:(*Ames  dans  la  \  allée  de  TlnacKin  que  nous  ne  devions 
plus  quitt«T  juMpra  Taxa. 

L«*  trué  de  Mzdoura  (Sebou)  nVsl  distant  de  rinaoun  (^u^  Sidi  Mohammed 
Il4*n  Alii  que  d'environ  .'tO  kilomètres;  soit  une  d«*iiii-journée  de  marche  de 
caravane. 

A  .'Khi  mètn^s  du  frué  de  Sidi  Mohammed  lien  Ali,  v^i  remplacement  du 
S»uk  rM'Ii'ta.  Non  loin  de  là,  était  établi  le  camp  du  chérif  el-Amrani, 
rom|H»%é  d'en\iron  3<N)  tentes.  Comme  «h*  rainuu  nou^  TévitAmes. 

Au  <^**rtir  de  Souk  el-Tléta,  nous  sui^hnes  la  rivt*  dnûte  de  l'Iiiaouii,  et, 
aprt-%  a%oir  Ir4\erné  le  territoire  abanth»nné  des  thilad  Aia<l,  nous  arri\ions  a 
Khrnii^  «*l  Itour,  dernier  vilbiL'e  baïaiii  situé  entn*  l'Ilaïauia  et  les  (ihiata.  Les 
Oulad  Alb*,  les  Iteiii  Sliteii  et  b's  lla^nara  habitent  la  ré;:ion. 

I^  nous  Mimme%  en  pa\^  ;:hiata.  Au  nord  s'elè\rnl  |e^  monts  de  Tllaïaina 
rt  du  I^'tiul,  au  suil  le  djebel  Clii  ita  ipii  lon::e  l'oueil  jusqu'à  Taxa.  Il  e»t 
Joriiin*-  par  le  {;i;rantes4|ue  djt'iM'l  lleiii  Ouarain  dont  (»n  a|HT(;oit  les  cimes 
ii«i;:euM'o.  Ile  nombreux  tleehara  sont  juchés  .sur  les  m  imelons  a^oisiuant 
l'oued.    iMMUcoup  S4»iit  fortifiés  et   inai  «  e««oibles  à  |a  c.i\alerit*.  Jusqu'ici  la 

%aUée  e«t  «U|H*rlH*  et  tfè<«  bien  i  ulti\ée. 

A  '^  h.  20.  nous  arri\oiis  en  vue  d  Ain  Touta  <'t  di*  I)ap!ara  situés  sur  la 
n\v  ;:aut  he  ;  e'«*s|  entn*  c«s  d«*u\  p«tints  qui*  Tou^d  Amiil,  du  1  snul,  se  jette 
ilafi%  I  Inaoun.  I^i  ^albe  pfést<nte  la  ««a  plus  ;:riiide  laru'*'ur,  en\iron  un  kilo* 


«74  G.  DELBRBL. 

mètre;  elle  est  habitée  par  les  Oulad  Oucban,  les  Khemandja,  les  Mekaket  et 
les  el-Essedès.  C'est  entre  Khemis  el-Gour  et  Dardara  que  se  trouve  la  partie 
la  plus  accidentée  de  la  vallée  de  Tlnaoun  (après  Akda  Ben  Meguara),  appelée 
el-Berlha  et  constituée  par  le  contrefort  sud  du  massif  montagneux  des  Oulad 
Abd  el-Kerim  qui  s'avance  en  éperon  dans  Toued;  cet  accident  du  terrain 
n  est  cependant  pas  un  obstacle  pour  les  caravanes  qui»  d'ailleurs»  peuvent 
réviter  en  franchissant  Tlnaoun  et  en  descendant  sa  rive  gauche  jusqu'aux 
environs  de  Khemis  el-Gour. 

Aïn  Touta  doit  son  nom  à  une  source  assez  importante  qui  vient  se  perdre 
dans  rinaoun.  Non  loin  de  là,  Dardara  (frêne)  marque  l'emplacement  du 
Souk  el-Djemaà  (marché  du  vendredi),  où  chaque  semaine  les  indigènes 
tiennent  un  grand  marché;  les  Juifs  et  les  Maures  en  sont  exclus.  Les  bestiaux, 
'la  vannerie  et  la  poterie,  s'y  achètent  à  bas  prix. 

La  route  se  continue  sur  la  rive  droite  de  l'oued,  où  pousse  en  grande 
quantité  le  doum.  A  S  heures  1/2,  nous  arrivions  aux  environs  de  Sidi  Bou 
Béker;  il  fallut  alors  franchir  Tlnaoun  qui  nous  séparait  de  la  demeure  de 
Tami  de  Cheikh  Said,  le  cheikh  Ahmed  Ould  Blélette,  chez  qui  nous  devions 
faire  étape.  Cette  habitation,  bâtie  en  pierres  sur  les  flancs  du  djebel  Ghiata, 
domine  la  vallée;  vers  le  nord,  une  éclaircie  de  collines  laisse  à  découvert  le 
haut  Tsoul  où  passe  la  route  du  makhzen.  De  ce  point  culminant  j^apergus 
très  bien,  sous  la  forme  d'un  point  blanc,  le  village  du  cheikh  Kadour  Ould 
Lahien  chez  qui  j'avais  fait  étape,  lors  de  mon  premier  voyage  d'Angad  à 
Fez,  en  novembre  1891. 

Au  pied  de  la  demeure  même  de  Cheikh  Ahmed  Ould  Blélette,  coule,  sor- 
tant du  sein  de  la  montagne,  versant  nord  du  djebel  Ghiata,  et  allant  à  quel- 
ques cents  mètres  plus  loin,  grossir  l'Inaoun,  un  petit  cours  d'eau  aux  ondes 
limpides  et  abondantes,  appelé  Oued  el-Guergueb.  De  nombreux  dechara 
situés  aux  environs  occupent  les  abords  de  la  route  Fez-Taza.  A  ce  point 
central  des  el-Tahar  et  Oulad  Ajaj,  se  joignent  plusieurs  pistes  reliant  le 
Souk  el-Tleta  de  l'Inaoun  à  Taza;  elles  partent  de  la  basse  Haïaïna  et  abou- 
tissent non  loin  du  Seïd  Bou  Béker,  après  avoir  passé  par  le  territoire  des 
Oulad  Abd  el-Kerim  et  la  zaouia  de  Sidi  Mohammed  Ben  Allai,  cliérif  très 
influent  chez  les  Ghiata.  La  principale  de  ces  routes,  celle  qui  passe  par  le 
Khemis  de  TUaiaina,  beaucoup  plus  longue  que  celle  de  l'Inaoun,  est  très 
accidentée,  parfois  impraticable. 

Le  27,  je  séjournai  chez  les  Ghiata,  employant  mon  temps  a  étudier  cette 
tribu  et  en  même  temps  les  Béni  Ouaraïn  limitrophes.  Ce  séjour  au  milieu 
de  populations  peu  connues,  redoutées  de  toutes  les  autres  tribus  et  rebelles 
au  makhzen,  faillit  me  coûter  la  vie.  Malgré  mon  déguisement,  ma  connais- 
sance de  la  langue  et  des  coutumes  du  pays,  je  devins  suspect  surtout  à  un  chérîf 
nommé  Si  Abdallah.  Des  indigènes  m'apprirent  l'assassinat,  par  eux  commis, 


DE  FEZ  A  L'OHAMK.  I7S 

et  cimx  ôlninpors  et  lo  pillage  don  n)éiluMiist<*s;  ïl%  ajoutèreul  môme  qu*iU 
a%ai«*nt  jun*  <rt^(rr  impitoyables  pour  tout  roumi  qui  ft*a%'entureniit  <iur  leur 
territoire,  c|uan4l  bien  môme  il  neraii  proiépô  par  dt*  puissante  rhôrif^!  O  ne 
fut  qu'aprr^  de  lontrs  pourparlers  que  rjioikli  Said  parvint  à  le»  r4invainrn\ 
ro  leur  jurant  sur  le  (]oran  et  plusieurs  Seides  (marabouts),  que  jVtais  un 
musulman  dr  l'Est;  malgré  cela,  ils  eonservi«n*nt  quelques  doutes.  lU  ne  furent 
ri>n^ainru<»  qu*après  nravoir  vu  faire  nvt»r  sang-froid  mes  ablutions  et  les 
prières  en  môme  temps  quVux.  I^e  lendemain,  quand  nous  chevauchions  sur 
la  route  de  Taxa,  Cheikh  Saïl  et  l(*s  autres  cavaliers  m'avouèrent  I«'h  craintes 
que  ma  p«>%ition  leur  a%ait  inspin«e.  Par  pn*caution  le  Cheikh  m'avait  prié, 
la  vrîlli».  do  lui  remettre  mes  papiers  (*t  autres  objets  qui  auraient  pu,  en  cas 
de  |H*rtpitsilion»  sur  ma  personne  ou  <lans  \v  hi>s,\c  de  ma  S4*lle,  me  compn>- 
mettre,  |N*utétre  même  me  condanmer. 

l^^s  («hiata  occupent  la  vallée  de  Tlnaoun,  de  Tiza  à  rilataina  et  du  ThouI 
aux  Béni  (hiarain.  Leur  population,  évaluée  à  |dus  île  louo  i\me<,  m>  lo;:e 
«lans  de%  dechara  Ciinstruits  en  pierres  HchisN^s  et  ulaiMM  et  occupant,  pour  la 
plu|Miri,  des  points  accidentés  et  straté^riques.  Ils  mettent  sous  len  arnie.s 
2.*»<N)  piétons  et  200  cavaliers,  armés  de  fusils  de  guerre  de  provenances 
|Ml;:e,  américaine  et  espa;rnole;  leur  ravitaillement  en  munitions,  poudre, 
car<€»uche%.  etc.,  se  fait  par  Fez,  Meknessa-fouv'ania  et  Ta/a. 

Bien  qu'ils  soient  indépendants  et  rebelles  au  makhzen  —  Mouley 
rl-lla^^san  lui-même  ne  peut  les  soumettre,  —  ils  sont  cepenilant  assujettis  à 
une  a^s4«niblée  de  cheikhs  nommée  Ait  Arbaïn.  et  ainsi  ilivisr^  : 

I*  I««*s  Béni  Mter  (ihiala,  Oulad  Aiache,  Oulad  thichen,  Khemandja, 
Mckaket  et  el-EsMMb*s,  dépendant  du  cheikh  Kadour  OubI  Tabdi  Mohaunned. 

2*  Les  id'Tahar  et  Oulatl  Ajaj  ont  pour  cheikh  .\hmed  Ould  Blélette. 

3'  Les  Beiii  .MeiMiara  :  cheikh  Ould  l^ha. 

I*  l««*s  Béni  t)ujen  :  cheikh  Arouz  Ould  Neind. 

r»*  L«  ^  Béni  Bou  (îuitoun  :  cheikh  el  (]h«*b  Bou  Abid  eb(iuitount. 

t>*  cht^ikhs  prélèvent  les  impôts  sur  len  souks,  font  payr  «le-,  ilalas 
itlriMts  de  pi^^igei  aux  caravanes,  sans  toutefois  les  préserver  du  pill.iL'e; 
aus*i  ne  s*iventurent  elles  dan^  ces  contrées  qu'armées  et  en  nonibn*  suffisant 
p»ur  n'sister  a  toute  attaque.  Les  rihiil  I  ile^servenl  1rs  zaouia  d*()ue//an  et  di»s 
<hilad  Ilamii  t  Fedjinia'.  du  iljebel  Kl  Aiachi.  L«*urs  voisins,  les  Béni  thiarain, 
•ont  plus  nombreux  mais  moins  bien  arnié^.  On  évalm*  leur  population  a 
eii%in»n  1*<M)0  habitants  dont  rjUOO  en  état  de  p«»rler  les  armes.  Auriculleurs  et 
••Irteurs  de  li«*tail,  les  Béni  tluarain  et  b-^  tihiata  vontpeu  commrrçanls.  Leur 
ré;:ime  i^ditique  et  MH-ial  est  le  mén)e;  tlifTéraiit.  en  cela,  des  tribus  environ* 
oanlrs,  iU  pratiipient  ran*ment  la  p«dvt:aniie. 

plus   icriilenté  que  le  djebel  (îhiat'i,  le  m  i^sif  des  Béni  Ouaraiil  possède 


ne  G.  DELBREL. 

peu  de  voies  de  communication,  et  presque  toutes  sont  défectueuses.  On  ne 
peut  guère  tenter  d'y  pénétrer  que  par  le  pays  des  Benî  Sadden.  C'est  entre  ces 
deux  massifs,  Ghiata  et  Béni  Ouaraïn,  que  se  trouvent  les  principales  sources 
de  rinaoun. 

Le  27,  au  soir,  quelques  Ghiata  venant  du  Souk  el  Khemis  (marché  deTaza) 
nous  apprirent  que  les  indigènes  de  la  fraction  des  Béni  Bou  Guitoun  avaient 
attaqué  Taza,  blessé  plusieurs  askaris  qu'ils  avaient  ensuite  désarmés,  et 
enlevé  le  troupeau  du  Caïd  Afoud  Cherardi.  Devant  l'état  de  lutte  qui  régnait 
dans  le  haut  Inaoun,  Cheikh  Saïd  trouva  bon  de  renforcer  notre  escorte  et 
le  28,  à  8  heures  du  matin,  accompagnés  du  cheikh  Ahmed  Ould  Blélette  et 
de  deux  cavaliers  ghiatis,  nous  prenions  la  route  de  Taza  qui,  à  cet  endroit, 
traverse  plusieurs  dechara  groupées  autour  du  mausolée  du  Seïd  Bou  Béker, 
que  nous  laissâmes  à  notre  droite  pour  gravir  Vakba  des  Béni  Meguara.  Cette 
côte,  rapide  et  fort  rocailleuse,  au  faîte  de  laquelle  des  kerkours  (tumulus) 
indiquent  l'emplacement  d'un  ancien  combat,  peut  être  évitée  en  passant  à 
gauche,  sur  des  terres  de  labour.  Non  loin  de  là,  à  environ  un  kilomètre  et 
demi  au  sud-est,  on  aperçoit  la  casbah  des  Béni  Meguara,  centre  principal 
des  Ghiatas,  composée  de  trois  ou  quatre  cents  chaumières;  elle  est  située 
sur  une  hauteur  formant  plateau,  à  un  brusque  détour  de  l'Inaoun  qui,  en 
cet  endroit,  fait  un  coude. 

AH  heures  40,  nous  étions  sous  les  murs  de  Taza  après  avoir  passé  par 
el-Fouïdja,  Si  Hamed  Ben  Euïdan,  el-Ouazzani  et  le  mausolée  abandonné  du 
Seïd  Mérèse.  Entre  ces  deux  points  se  trouve  le  lieu  dit  Dardara  Béni  Oujen. 

Du  Seïd  Bou  Béker  à  Taza  la  route  coupe  plusieurs  fois  l'Inaoun,  qui,  depuis 
l'akba  Béni  Meguara,  prend  le  nom  d'oued  el-Arbaâ.  La  contrée,  très  bien 
cultivée,  possède  de  nombreux  dechara  et  de  verdoyants  bosquets;  à  mesure 
que  l'on  avance  vers  l'est,  le  sol  devient  plus  sablonneux  et  la  densité  de  la 
population  diminue. 

Taza  est  un  petit  centre  d'environ  2000  âmes,  situé  sur  les  rives  de 
l'Inaoun,  dans  une  position  dominante  (830°),  bien  choisie,  vis-à-vis  des 
djebels  Ghiata  et  Béni  Ouaraïn;  c'est  un  bon  point  stratégique  qui  commande 
la  vallée  de  ITnaoun,  celle  du  Ghebar  et  la  route  Taza-Messoun ;  sa  popula- 
tion se  compose  d'indigènes,  de  commerçants  maures  et  de  quelques  Juifs. 
Bien  moins  commerçante  que  par  le  passé,  par  suite  d'anarchie,  elle  possède 
un  souk  et  plusieurs  mosquées;  elle  possède,  de  plus,  une  Dar  el-Makhzen 
où  réside  Yamel  (haut  fonctionnaire)  qui  est  aussi  caïd,  mais  non  reconnu 
des  Ghiata  et  des  Béni  Aïlen  de  Meknessa-fougania.  Taza,  défendue  par  une 
faible  enceinte  en  pisé,  a  une  garnison  d'environ  300  miliciens  armés  comme 
les  réguliers  chérifiens.  Des  routes  ou  pistes  assurent  les  communications 
avec  Fez,  les  deux  Meknessa  (fougania  et  tatania)  et  Messoun.  Aujourd'hui, 
Taza  a  beaucoup  perdu  de  son  importance. 


DB  FBZ  A  L'olUME.  i:; 

A  AINI  métros  au  §u<i-ouoAt  Av  r<*  rrnlre,  sur  la  rive  oppofuV,  ft*<UAve  uu 
pic  culminant,  sur  l(H|uel  sont  i\v%  ruin<'S  et  que  los  indigènes  ap|H'llent  liuern 
NrA%ani  «rorne  àv^  Nazaréen»»).  Comme  il  se  trouve  sur  le  territoire  de^  Béni 
Bou  (fuiloun,  je  dus  m*alistenir,  i  mon  grand  re^rret,  d*en  faire  l'aHronHion. 

Apn^s  une  demi-heure  de  repos  sur  la  rive  de  l'oued  el  Arbàa  ou  Inaoun, 
oou^  entrâmes  dans  la  valK*e  très  accessible  du  Ghelmr,  en  laissant  Bit  (ihelel 
el  ses  pâturafres  à  ncdre  droite.  Le  pays,  c|uel(|ue  peu  accidt^ntc*  au  sortir  de 
Taxa,  s'améliore  aux  appn>ches  de  Meknessa-fougania,  que  nous  attei^oions  en 
deux  heures  et  demie. 

<>  |K>int  S4»mMe  Hn*  inexactement  placé  sur  nos  cartes.  D*après  mes 
calculs.  —  ma  marche  en  est  la  preuve,  —  Taza  et  Meknessa-foufrania  ne  vint 
distants  Tun  de  l'autre  que  de  18  à  20  kiloniètreH.  I^a  rectification  n*i*«t  pas 
|»ortê<«  Hur  mon  itinéraire,  car  je  n*ai  pu  déterminer  la  position  exacte  d*un 
de*  deux  «-entres  citén  ci-dessus,  mais  il  est  évident  que  IVrn^ur  vient  «lu  côté 
«le  Mekne*^,  placée  beaucoup  trop  au  nord,  et  non  de  Taza,  qui  a  été  déter- 
miné en  longitude  et  latitude  par  M.  de  Foucault. 

Taia,  Mekne'^H.i-fougania  et  Messoun  occupent  les  points  e\trénii*s  d'un 
triangle  sralène  «Innt  le  centre,  massif  montagneux  tW^s  accidenté,  v>\  rlanM* 
comme  terrain  de  fuircours  et  de  labour  des  llaouara  de  l'ouest  et  drs  (hilad 
Bou  Khima.  La  route  Taza-Messoun,  qui  suit  la  baM»  ouest-est  de  «*i*  relief 
Iruintrulain*  par  Blad  Fahama,  est  de  iN^aucoup  préférable  i  ceHe  qui  ndie 
Mekne^t'^a-fousrania  à  Messoun  et  qui  ne  peut  être  suivie  à  répoipii*  des  pluies, 
à  cauM«  de  S4*%  |M*nte<  marneuses  et  argileuses.  La  véritable  roule  straléirique 
qui  relie  le  (tharb  à  TEst-Manicain,  et  qui  pourrait  servir  de  base  à  un  projet, 
non  encore  étudié,  de  voie  ferrée  entn»  l'Algérie,  le  Centre  Man>cain  et  l'Atlan- 
tique, par  Fez,  Mekn^*»,  Kabat,  est,  à  mon  point  de  vue,  relli»  de  Fez  Inioun- 
Taza-\le%4oun  et  Zon/.it-Ang«id  dont  je  pirlemi  \Au^  b»in. 

Mekne^vi-fougania,  où,  le  28  janvier,  nous  flnien  étape,  est  silu«'>e  ^ur  un 
|M»int  culminant  qui  ronunande  la  vallée  du  (iliebar  et  la  routi*  du  T^^oul.  L'oued 
ltbrl»ar,  ap|H*lé  out^d  MeknesK.i,  parta^'**  en  deux  celle  air^'hunération  de 
2INI  rhaumi«*re^,  habitét»  par  les  Béni  AiU*n  et  les  Oulail  .MiMiN^a;  iK  ^ont  forts 
d^  TtN)  fu<»iU  et  olN-i*^H«»nt,  comme  |e%  lihiata,  à  une  Ait  Arbain.  I^eur  rhef 
principal.  Cheikh  Ahmed  thibl  t!helb*uh,  vieillard  de  soixanteH^inq  an*^,  e^t 
tr»*«  rrf»uté  dan««  la  contrée. 

A  llekne**»i-fou;:ania,  les  ra%aliers  qui  juMjue-là  nous  avaient  arrumpigné* 
Cheikh  S^id  et  m«>i.  reçurent  la  rélril»ution  pronii**e  et  n»partirent  |MMjr  leur 
tnlni.  lU  ne  \oulai«-nt  pi*  ^'a\an«'er  phin  %er«4  l'e^t,  le  pa\s  étant  en  L'ii«Tre 
a^rr  les  llaouara  et  b'%  Melalra.  Deux  ca\alierH  dt**'  Béni  Ailen  ron>entirent, 
après  de  lonir^  |MMirparb*rs,  a  n«»us  condtiire  a  Me^^noiui,  mais  pas  au  d<da 

En^inm  X%  kilom«*tns  sr|».iri*nt  Mekin'SH.i-finiiMiiia  de  Mesquin  où  n«»ijs 
arri%ime«  le  dimanrlie  2'J  janvier.  La  rout**  ^uit  une  M-rie  de  fortes  rollines, 

La  04o%«A»ait    U  K» 


478  G.  DELBRBL. 

pour  la  plupart  incultes,  qui  ne  disparaissent  qu^aux  approches  de  drfta  Sidi 
Sàada  et  de  l'Oued  Helha.  Le  pays  était  abandonné  entre  le  dechar  Chiana, 
situé  sur  un  point  culminant,  et  Messoun;  seuls,  à  environ  10  kilomètres 
ouest  de  la  casbah,  quelques  troupeaux  de  moutons,  surveillés  par  des  cava- 
liers armés  en  guerre,  paissaient  dans  de  maigres  pâturages.  L*aspect  de  cette 
région  dénudée  remplit  de  tristesse. 

La  casbah  de  Messoun,  établie  sur  les  rives  de  TOued  Melha,  appelé  i  cet 
endroit  Oued  Messoun,  fut  construite  par  le  sultan  Mouley  Ismaël.  Elle  est 
entourée  d'un  mur  d'enceinte  haut  d'environ  8  mètres,  crénelé  et  pourvu 
d'un  chemin  de  ronde  ;  l'intérieur,  qui  représente  une  superficie  d'à  peu  près 
12  000  mètres  carrés,  est  un  amas  de  demeures  en  pisé,  peu  élevées  et  mal 
construites. 

Cette  casbah  ne  possède  aucun  représentant  du  makhzen  ;  elle  est  occupée 
par  les  Haouaj'a  et  dépend,  de  mémo  que  Meknessa-fougania,  d'une  Ait  Arbaîn 
(assemblée  des  notables).  Bâtie  dans  l'ouest  de  la  plaine  de  Djel,  la  casbah 
de  Messoun,  bien  qu'elle  occupe  la  route  Fez-Oudjda,  n'est  point  une  position 
stratégique  semblable  i  celles  de  Taza  etMeknessa. 

Sous  ses  murs  se  tient,  chaque  dimanche,  un  marché,  alimenté  principale- 
ment en  cotonnades,  sucre  et  thé  qu'apportent  les  caravanes  des  Béni  Metalça, 
trafiquant  entre  Melilla,  Messoun,  Meknessa  et  Taza.  L'orge  et  le  blé  y  sont 
à  des  prix  relativement  élevés;  la  ration  de  nos  quatre  bétes  nous  coûta 
3  pesetas  1/2,  ce  qui  est  énorme  pour  le  pays.  Au  marché  de  Meknessa,  situé 
sur  le  plateau  culminant  où  est  bâtie  la  boui^ade,  les  céréales  se  vendent, 
ainsi  que  les  bestiaux,  à  des  prix  bien  plus  bas;  c'est  d'ailleurs  là  que  sont 
achetés,  en  grande  partie,  les  bœufs  que  les  indigènes  de  l'est  conduisent  en 
Oranie.  Le  28  janvier,  jour  de  notre  passage  à  Meknessa,  le  prix  des  bœufs  de 
taille  moyenne  variait  cnti'e  60  et  80  pesetas  et  celui  des  moutons  de  7  1/2  à 
10  pesetas;  à  Messoun,  les  moutons  haouara  se  vendirent  de  8  à  12  pese- 
tas. Cette  région  ne  prend  une  importance  commerciale  qu'à  partir  d'avril, 
époque  àlaquelle  les  cours  d'eau,  l'Oued  Moulouia  principalement,  peuvent  être 
franchis  sans  risques  par  les  caravanes.  L'industrie  de  la  région  (Béni  Oua- 
raîn,  Oulad  Bou  Khima,  Metalça,  etc.)  se  borne  à  la  poterie,  à  la  vannerie 
d'alfa  et  de  doums  et  à  la  fabrication  d'un  goudron  recherché,  tiré  du  thuya« 

A  Messoun,  la  veille  de  notre  départ,  nous  passâmes  la  soirée  en  compa- 
gnie d'un  ami  de  Cheikh  Saïd ,  le  caïd  Azouz,  chef  des  Haouara  Oulad  Mes- 
saoud;  il  nous  donna  une  escorte  de  quatre  cavaliers  pour  nous  accompagner 
à  travers  la  plaine  de  Djel  (déserte  et  inhabitée,  d'après  le  livre  de  M.  Mou- 
lieras)  jusqu'à  l'Oued  Moulouia,  classé  comme  limite  occidentale  de  la  pro- 
vince d'Angad. 

Le  caïd  Azouz,  un  des  plus  jeunes  chefs  Haouara,  est  âgé  d'environ  vingt- 
cinq  ans  ;  rebelle  au  makhzen,  il  opère  avec  son  goum  (cavalerie)  dans  la  région 


I>B  PBZ  A  L'ORAMB.  ITf 

4e  Mf^^iioun»  0&  il  fait  tlt  fr^ueriten  rojaias.  Les  cavalien  <ie  sa  Iribut  Oulad 
Mrs^aoud.  pillèrent,  en  1898,  les  rhorfà  Oulad  Ali«  du  Sahara,  qui  se  reo- 
flai«*nl  i  Fei. 

Los  Ilaoura,  nomades  parleurs,  habilout  la  plaine  de  Djel  ;  leur  territoire 
de  parrciurs  est  limité,  au  nord,  par  les  Metalça  et  les  Oulad  Doukhima;  au 
sud,  par  les  Béni  Ouaraîn  et  la  région  de  Delnlou;  i  lest,  par  la  Moulouia  et 
i  l'ouest  par  Taxa,  Messoun  et  Meknessa-fougania.  Le  nombre  de  leurs  tentes 
est  évalué  i  prés  de  2  000.  Forts  de  600  rhevaux,  les  Uaoura  sont  ainsi  divises  : 

1*  Oulad  Messaoud;  Cald  Azouz;  2*  Oulad  Ahmmou  Mous^^a  et  el-Amazzi; 
Caid  Ali  eMIammoussi  ;  3*  Atamna,  Oulad  Draoui,  Oulad  Amara,  Oulad  Alssa, 
el-Sloloukéin;  Caïd  Ali  TAmar;  (*  Oulad  Scddira;  Caïd  Kadour  el-Seiidiri. 

Insfiurois  au  makhzen,  ils  ne  paient  aucun  tribut  et  ne  dépendent  d'ailleurs 
ni  de  Taroalat  d*Oudjda  ni  des  autorités  de  Taza.  Leur  industrie  se  Inime  i  la 
fabrication  de  frrossiers  tapis  et  de  tissus  employés  à  la  confection  de  lentes  ou 
khaima^.  L'élevage  des  moutons  o{  des  chameaux  constitue  pour  eux  un  com« 
merri»  qui,  avec  celui  des  laines,  leur  est  d'un  grand  rapport.  Les  caïds  et 
cheikhs  prélèvent  des  ztatas  sur  les  caravanes,  ainsi  qu'un  impôt  sur  les  com- 
merçants qui  traii(|uent  dans  le  pays,  principalement  sur  les  Juifs  résidant  i 
bebdou  et  i  Messoun. 

be  Mc^ssoun  nous  nous  dirige&mes  vers  la  Moulouia,  et,  le  30  janvier  au 
MMr«  nous  arrivions  à  Toumiat,  petit  massif  formé  de  mamelons  rocheux 
et  nmiques,  détachés  de  la  pointe  orientale  du  djebel  Metalça  et  situés  i 
qorlqu«*^  kilomètres  au  nonl-ouesl  du  gué  de  Zouzat  (Moulouia);  nous  y 
flnK'^  étape. 

A  c<*t  endnut  se  trouvaient  concentrés  les  douars  des  Haouara  Atamna;  ils 
o*el.ii<*nt  occupés  que  |»ar  les  femmes  et  les  vieillards,  les  cavaliers  étant  partis, 
Ir  matin  même,  batailler  contrt*  les  Béni  Ouaraîn.  Néanmoins,  grûce  aux 
goumiers  du  caid  Azouz,  les  femmes  nous  ilonnérent  Thospitalité  et  s'occu- 
pèrent de  nos  montures.  Vers  huit  heure^^  du  soir  un  chant  lointain  nous 
anooni^a  Tarrivée  des  hommen  qui  revenaient  vainqueurs,  a|>K*s  avoir  razzié 
deux  ou  trois  dechera  des  Ueni  Ouaraîn. 

De  Messoun  à  Toumiat  et  i  la  Moulouia,  la  roule  dite  •  du  roakhzen  •  tra- 
verse TimmeuM»  plaine  de  Djel.  Celte  plaine  sVlend  des  Melalça  aux  Iteni 
Oftaraio  et  de  la  Moulouia  à  M^^^^soun  et  Blad  Fahama,  qui  en  est  d  ailleurs 
le  |iruloogement.  La  plaine  de  Djel,  au  sol  sablonneux,  est  nue  et  inculte. 
T«jy|rfoi«  l'alfa  et  le  thym  y  crot«»M*nt  en  quantité  ^uffinante  et  sont  la  nour- 
riture des  troupeaux  haouara.  Leau  U}  fait  pas  entii'^rement  défaut;  le  Djel 
rfti  tra^erM'.  de  l'ouest  à  IV^t,  par  Touel  Melah  qui  ntlt  dans  le  massif  des 
Beoi  Itoukbima,  pndofurement  oriental  du  djeln*!  Metal^a;  celU*  dernière 
OMNilA^rnr  renferme  de»  gis4*uit*nt<«  de  sel  gemme  qui  alimentent  les  souks  de 
Taza,  Mrknessa  et  Me^^soun;  de  là  pro\ient  rauiertuine  attribuée  aux  eaux 


180  G.  DELBREL. 

de  rOued  Melah.  Elles  sont  cependant  très  utilisables,  et  nos  montures  s'y 
abreuvèrent  le  jour  de  notre  passage,  le  31  janvier.  Outre  cet  oued,  le  Djel 
renferme  plusieurs  points  d'eau  {ghelatters  ou  ghedirs),  entre  autres  les 
citernes  romaines  appelées  djeboud  et  nielafia,  très  considérables  et  situées  à 
une  quinzaine  de  kilomètres  à  Test  de  la  casbah  de  Messoun.  Elles  sont 
encore  en  bon  état;  un  escalier  de  quelques  marches  donne  accès  dans  le 
fond  où  on  puise  Teau  qui,  diaprés  les  dires  des  indigènes  Haouara,  y  est 
continuellement  en  abondance,  aussi  bien  en  été  qu'en  hiver. 

Le  Djel  est  donc  loin  d'être  une  contrée  inhabitée  et  sans  ressources  pour 
les  nomades  pasteurs  ;  entièrement  plane,  elle  s'étend  à  perte  de  vue  de  l'ouest 
à  l'est;  ce  n'est  qu'aux  approches  de  la  Moulouia,  vers  Toumiat,  que  son  sol 
est  sensiblement  crevassé,  principalement  sur  le  territoire  des  Oulad  Raha. 

Le  31,  au  matin,  nous  franchîmes  la  Moulouia  au  gué  de  Zouzat,  après 
avoir  passé  chez  les  Oulad  Raha,  semi-nomades  établis  sur  les  rives,  entre  le 
Seïd  Mouley  Ahmed  et  Merarda.  Évalués  à  300  tentes,  ils  sont  forts  de  200  che- 
vaux et  ont  à  leur  tête,  comme  caïd,  le  cheikh  £l-Kandoussi  Ould  Mohammed 
Ben  Zeggour,  non  reconnu  par  le  Sultan.  Embusqués  dans  la  brousse  qui  envi- 
ronne Zouzat,  ils  dépouillent  les  voyageurs  et  les  caravanes  qui  refusent  de  leur 
payer  les  droits  de  passage,,  à  moins  qu'ils  ne  soient  accompagnés  de  ztats 
du  pays,  c'est-à-dire  des  cavaliers  connus  des  tribus  et  rétribués  par  les  cara- 
vanes ou  voyageurs  qu'ils  escortent  et  prennent  sous  leur  protection. 

Le  gué  de  Zouzat  est  situé  à  un  endroit  où  la  Moulouia  a  environ  30  mètres 
de  largeur,  sur  60  centimètres  de  profondeur,  d'avril  à  fin  novembre  ;  à  partir 
de  cette  époque  elle  atteint  jusqu'à  100  mètres  de  largeur  et  1  mètre  de  pro- 
fondeur; son  courant  est  alors  très  rapide.  C'est  à  quelques  cents  mètres  en 
aval  de  Zouzat  que  l'oued  Melha  vient  apporter  son  tribut  à  la  Moulouia. 

Le  !•'  février,  après  avoir  fait  étape  à  Gada  Guettera,  chez  les  Haouara 
Oulad  Aïssa,  douar  d'Ali  Ben  Aïssa,  nous  arrivions  à  Zâ  Souk  el-Tenin,  où 
nous  dûmes  séjourner  jusqu'au  3  février,  à  cause  d'une  pluie  intense  et  d'un 
fort  vent  d'est. 

De  Zouzat  à  Gada  Gxiettera,  le  pays  est  formé  par  une  suite  de  plaines 
nues,  désertes  et  sans  eau  où  ne  pousse  que  le  thym  ;  nous  n'y  bûmes,  de  même 
qu'à  Toumiat,  que  de  l'eau  de  ghedirs.  A  partir  de  ce  point,  le  pays  devient 
de  plus  en  plus  accidenté  jusqu'à  Zà,  surtout  passé  l'oued  el-Abd  et  Meguessem 
Chouaïa.  Ces  deux  oueds  sont  à  sec  durant  une  grande  partie  de  l'année.  Le 
pays  n'offre  aucune  ressource;  seule,  la  vallée  de  Zà  renferme  quelques 
champs  en  bas  fond,  des  bosquets  d'arbres  fruitiers  et  de  maigres  plantations 
d'oliviers. 

Zà  est  situé  sur  le  territoire  des  Hallef  et  des  Khermâ;  il  est  divisé  en  deux 
parties;  Zà  Souk  eKTenin  et  Zà  Dar  Ould  Chaouï.  Zà  Souk  el-Tenin,  située 
dans  le  bas  fond  de  la  vallée,  est  formé  par  une  casbah  adossée  à  un  mamelon 


DE  FEZ  A  L'ORAME.  111 

qui  f*in«rgc  à  un  routle  de  Toucil;  celle  casbah  qui  n*est  habitée  que  par 
quelques  cororoerçanU  indigènes  et  juif»,  poss<S]e  un  souk  où  se  rendent,  les 
lunJis  de  chaque  semaine,  les  Iraiiquants  des  tribus  de  TAngad  occidental. 
Bile  est  alimentée  par  Sidi  Meilouk  et  Meiilia  ;  les  céréales  et  objets  de  vannerie 
et  de  sparterie  indigène  s*y  vendent  A  bon  compte.  ZA  Dar  Ould  Chaoui  est  A 
peu  de  distance  en  amont  de  Souk  el-Tenin  ;  bAtie  sur  un  pic  aride,  cette  rési- 
dence du  fameux  caïd  (Ihaoui,  qui,  il  y  a  A  p<»u  près  un  demi-siècle,  comman- 
dait de  ZA  A  Oudjda,  occupe  une  position  stratégique  excellente.  Les  murs  qui 
coun>nnent  son  faite  offrent  encore  une  certaine  résisiiance  et,  bien  défendus, 
le^  restes  de  Dar  Ould  Chaoui  qui  commandent  a  la  vallée  de  ZA  et  aux  routen 
du  makhien,  de%'iendraient  inexpugnables.  Deux  autres  enceintes  de  casbah 
s  élèvent  non  loin  de  lA,  sur  la  rive  gauche  de  roue<l.  Mais  le  tout  est  aban- 
donné par  le  makhien  et  laissé  à  la  merci  des  indigènes  belliqueux  et  pillards 
de  la  région. 

Les  llallef  et  les  Kherma,  maîtres  actuels  de  ZA,  occu|)ent  un  territoire  qui 
s  étend  de  TOued  el-Abd  A  Télouet.  Ils  ont  A  leur  tète  un  desrendant  de  Chaoui , 
appelé  el-Moktar,  qui  fut  nommé  cald  en  janvier  1893,  par  feu  Mouley  el- 
Hassan,  sultan  du  Mafrhreb.  Leur  cavalerie  est  forte  d  environ  200  chevaux  et 
le  nombre  de  leurs  tentis  s  élève  A  800;  on  les  divise  ainsi  :  pour  les  KhermA  : 
1*  les  Oulad  Omban*k,  partisans  de  Pancien  caïd  Ben  Lahdi,  en  lutte  contre 
el-Moktar;  2*  Les  Ounnan  et  Oulad  Chaoui,  partisans  de  Moktar;  V  les 
Oul-id  Mahmoud,  du  cheikh  Kadour;  indépendants. 

I^*%  llallef  s<mt  formas  |Mir  les  Oulad  Sliman  et  les  Oulad  Madhi. 

Le  3  février,  A  huit  lieun's  du  matin,  nous  primes  la  direction  de  la  caslmb 
d'Aiuun  Sidi  Meilouk  où  nous  arrivAines  A  trois  heun^s  de  Taprès-niidi  ;  c^était 
le  jour  du  marché  (souk  jjemAa)  et  les  indif^ènes  nous  apprin*nt  que  les 
Se«lja,  \v%  irens  d*Aïn  SfA(Uussara)  et  le  Mehaïa  étant  en  lutte  ouverte,  la 
plaine  d'Anirad  offrait  |>eu  de  sécurité.  Nos  cavaliers  haouara  ne  \oulant  pas 
aller  plus  loin,  rei;un»nt  leur  rétribution  et  encore  une  foin  je  me  trouvai  m'uI 
avec  Cheikh  Said. 

La  rouir  de  ZA  A  Aïoun  Sidi  Melh»uk  e««t  tn*s  piern*use  et  fort  accidentée 
au  s«»rtir  de  l'oued.  Elle  n*<(te  ainsi  jusqu'aux  envinms  et  même  au  delA  de 
TrliMiet,  et  ce  n'est  qu'après  avoir  dépassé  Sm<»unat  qu'elle  devient  prati- 
cable'. On  entre  alors  dan^  la  partie  occidentale  du  plat<*au  d'Anmd.  Télouet 
et  Sm<»unat,  lit«  nM*ailleux  et  d«''pour\-us  d'eau  de  deux  jwlits  otieils,  sont 
situés  entn*  lv%  |fall«>f  et  b*s  Béni  Bouir^'«^'ou,  sur  le  tt»rrit<»in*  dt*%  Oulad 
^hiooan  et  des  Oulad  M.ihi.  Quf>i<|ue  trè^  «>.iblonnt*ux,  le  ^A  est  en  partie 
cultivé;  l'alfa  y  p<iu<«se  en  quantité. 

Les  Béni  Bou24*t''«:ou, qui  o4Tup«*iit  le  p.i\s,  sont  di\isé5  en  plusieurs  frac- 
ttoos  ri  ont  pour  chef  commun  le  «  aid  Ahméda  ;  tn*s  bim  armés,  ils  mettent 
sor  pird  de  fruerre  1  500  fantassins  et  500  cavaliers;  ils  S4»nt  formés  par  les 


182  G.  DELBREL. 

Oulad  Amar,  Oulad  Tahahouinte,  Oulad  Mahi,  Béni  Coulèl  et  Oulad  Bou 
el-Ferchich.  Leur  point  central  est  Mstignemar,  contrée  très  riche  en  eaa 
et  où  se  trouve  une  vaste  enceinte  de  casbah. 

La  casbah  d*Aïoun  (sources)  Sidi  Mellouk,  plus  vaste,  mais  du  même  type 
que  celle  de  Messoun,  est  située  sur  le  territoire  de  parcours  des  Béni  Oukil 
ou  Boukil  et  des  Sedja.  Son  mur  d'enceinte,  haut  de  8  mètres  et  pourvu  d*un 
chemin  de  ronde,  est  crénelé,  percé  de  meurtrières  et  flanqué  de  dix  bordjs 
qui  permettent  aux  troupes  d'effectuer  des.feux  croisés. 

Une  seule  porte-bordj  donne  accès  dans  Tintérieur  qui,  outre  les  habitations 
des  troupes  et  des  commerçants,  contient  une  dar  el-Makhzen,  un  souk  assez 
important  et  une  spacieuse  mosquée  dont  Télégant  minaret,  élevé  par  Tancien 
agha,  el-Hadj  Mohammed  Dotiîda,  sert  de  poste  d'observation. 

Sidi  Mellouk,  placé  sous  le  commandement  d'un  agha,  possède  une 
garnison  de  250  réguliers  chérifiens  originaires  d'Ëouse  Merakech,  armés  de 
fusils  belges  ;  les  munitions  proviennent  de  la  fabrique  d'armes  de  Fez,  à  la 
tète  de  laquelle  est  placé  un  colonel  italien. 

Aïoun  Sidi  Mellouk,  où  se  tient  deux  fois  par  semaine,  le  mardi  et  le 
vendredi,  un  marché  important,  est  un  des  principaux  centres  commerciaux 
de  l'Angad.  Située  à  la  jonction  des  routes  conduisant  d'Oudjda  à  Fez  par  Zà, 
aux  Béni  Snassen,  Béni  Bou  Zeggou  et  Béni  Zkkara;  cette  localité  est  aussi 
le  point  central  des  caravanes  qui  trafiquent  entre  Melilla,  le  Riff*  et  l'Angad 
occidental. 

Nous  la  quittâmes  le  soir  même,  et  aucun  indigène  ne  voulant  nous 
accompagner  jusqu'à  Oudjda,  nous  dûmes,  en  raison  de  l'attitude  belliqueuse 
des  tribus,  faire  le  trajet  de  nuit.  Ce  ne  fut  que  le  samedi  4  février,  à 
8  heures  du  matin,  que  nous  atteignîmes  Lalla  Marnia,  premier  poste  mili- 
taire français  sur  la  frontière  oranaise,  à  environ  25  kilomètres  d'Oudjda. 
Nous  y  arrivâmes  épuisés  par  une  chevauchée  de  120  kilomètres,  faite  en 
vingt-quatre  heures,  dont  deux  de  repos,  et  sans  nourriture  depuis  trente-six 
heures!  C'était,  en  effet,  le  rahmadan  (carême  musulman);  notre  dernier  repas 
avait  été  fait  à  Zâ,  le  2  au  soir,  et  à  Sidi  Mellouk  nous  n'avions  pu  prendre 
aucune  nourriture,  le  soleil  n'étant  pas  encore  disparu  lorsque  nous  quit- 
tâmes ce  point.  Ce  ne  fut  donc  qu'à  Lalla  Marnia  que  nous  pûmes  apaiser 
notre  faim.  Nos  chevaux,  fourbus,  ne  tenaient  plus  debout,  et,  sitôt  que  nous 
mtmes  pied  &  terre,  ils  s'affalèrent  sur  le  sol. 

Les  autorités  militaires  nous  reçurent  avec  la  plus  grande  affabilité,  et, 
réconfortés,  nous  accomplîmes  sans  encombre  notre  dernière  étape.  Le  6,  a 
onze  heures  quarante  du  matin,  nous  arrivions  à  Oran. 

G.  Delbrel. 


Les  études  géographiques  à  Madagascar 


Lr«  \nUg  tur  Mûthvfttîrar  piililii'*^  |inr  Ir  tfrnrml  <inllicin  ilniH  la  (t*'ugraphie^ 
oui  f\m>M\  iIaii<i  m*î»  Kn*nti<li*^  li;;iM*^,  In  .-iiiti'  th*^  rtu<lo*  tri'^t^n|>liii|iic*i  riiln»pri«M*^» 
«laiK  notre  nouvelle  ronqm^te  mhis  «a  hnulr  ilinvtii»n.  Le  ilc^'elt»|i|iemenl  (h^  faitu 
i|ui  ont  pn''^i«lê  À  vt^  tfAvnuv  |n'iiI  ôlre  iiilrn***«^nnt  h  fnin»  eonnnltrr  '.  Sun*  revenir 
•ur  Ir^  ilonnt'-fHi  pnVrilemment  n^lntnw  ilnn**  Torliole  «lu  k^m^'CaI  (iiillieni.  il  y  a  lieu 
«rin^i^lrr  Mir  IVfTort  iKvompli,  ««urtoiit  h  partir  du  moment  oii  lo  luirillontion,  nul 
%ant  une  man*he  rationnelle,  a  |K*rmi«*  nuv  mi<»**ioni«  K*'H*Krnphtt|ue^  dVtre  (liri»ct'*es 
a\er  fruit  «ur  len  tliver*  |MiinlH  tie  l'jle. 

Préliainaires.  —  Pendant  la  |HTio<|i>  i|«*  pn'*|iaration  <le  la  ram|M)Kne.  le  (louver- 
urmenl  t»Vlait  n*mlu  compte  de  rim|N»rtanoe  <|u*ii  y  avait  à  étendre  le  eerrie  def« 
c«»nnai>»Minr«»*  iNi'-M'thVH  <ur  le  pay*»  îi  eiin«|uêrir'. 

Iten<»  lei«  ex|»éiiition*»  ndoniales  antiTieureH,  U^  Ktat*»  Major»  avaient  eu  rarement 
k  kur  «li«»fNtMlion  autant  de  doi*umeiit<  in^trurliN.  Oh  nMi<M*iirnement«(,  (|ui<4)ntde« 
plu«  romplet*»  fMnir  U^  ^uern*>  eurofMVnnrH,  mani|uent  toujoun^.  quand  il  H*a^t  At*^ 
pa>»  d'outre  mer.  n  |i«*ine  onvert^  h  la  rivili^ation.  Tel  n  était  |»n%  le  ea<«  fMUir  Madn 
ca«i*ar  où  \i*%  prrmièn'^  notion^  n*montaient  à  Flnronrt  (|r>i^*.  Ijn^  im|)ortant!«  tra> 
vauv  de  M.  A.  tîrandidier.  Ie«»  o|iM»r^'ation<*  ih*<  RR.  IVn*^(l«>lin  et  RoMet  formaient 
un  rn*emhle  pn^'ic^ux,  faeililant  IVtude  du  plan  de  ramiMi^ne. 

t^  Ministère  de  la  Marine  avait,  en  outn*.  pnM^cSIé.  de  manière  dêlieate  et  Min» 
oeiller  l'attention,  à  de  «NTieuM^  n^i'onnai^winn»^.  iN's  mi<>«ionft  hydrographique* 
•Vlairnt  •ueo««lr  nur  le*  rôten  noni  oue*l.  ri.  \t*%  avaient  n'Ievt'f'»  avec  ^oin,  depuis 
Iheirii  .<uarez  ju<4|u*au  rap  Snint-Aiidn*.  Klh*^  furent  dirii;e«*<»  |»ar  MM.  le^  Intfé- 
iiirur»  h\dn»(rraplit*i»  Kave  et  (lauvet.  de  |hs7  à  l**^H;  Mion  rt  Kiehot.  de  iHHSh  ISUII; 
Rollet  de  ri«lr.  hricnrt>urt  et  l^|N>rtc.  d«*  lyni  à  |s«,Ci. 

Ver*  la  même  rjN M |ue  I  !***<*<■,  le  licultMinnl  c  *l«>tiel  Hideux  faillit  Irver  par  le^ 
offkîrr*  d'infanterie  de  marine  placf%  hou*»  .m»"*  onln*4  le  lerrit«»in'  i|r  hicjfo  .^uart*x 
au  i  SyinU). 

Ile  Irur  ri'dc.  Ic«  •»f[|.*irr«»  de  Tf^M-itrlc  du  R»«»i«hMiltlc  Frauiv  à  Tananarive  établii- 
MÎrnl  le  plan  tIe  la  capitale  rt  de  «e«i  enviri»n«*. 

I  n  ^r%  «raillriir*  utile  <!•  «r  rr^^-irlT  {w  n  tant  U  !•  •  t  ire  t\e  rr'ii*  *ta\r  aut  rart^s  |»uMiect 
c«  Bk^S'  UfB|Hi  t}ite  lr«  \  -t^t  iur  Va/ ly  t*    f     lu  '#•  •      '/■'•",  I.  I  . 

t  L 'tpi»«#  ^ai  «uit  r«i  rn  |artir  W  doi-  •■•(M**  "i*  '**  ■!>'  ^^\»\^  ''t  •  ir  \r  •rr«ic<*  ir^>i«rraphU|QC  dil 
€  fpm  4  4v  iip«ii«»ii  «Ir  V«  lidii*  ar  alfv«*^  a  I  \<  1 1'  •  *  (tr«  %•  i<  o  «•«  ptr  U  frn^ril  («aUMoi, 
ra^fffffCt  4  >ttl  H.  X.  C»r%n*U  lirr  a  {»rr«'-r)i<*  un  r*-«  ini«    1  ■  -•  la  «'  «n  <*  •!  i  Iv  j  ji.iri  |  «7i. 


184  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

Après  la  première  expédition  de  1883-1885,  les  représentants  de  la  France  se  ren- 
dirent compte  de  la  nécessité  d'occuper  la  capitale  dans  un  délai  plus  ou  moins 
éloigné.  Ils  pressentaient  qu'au  moment  de  cette  prise  de  possession,  la  reine  pou- 
vait s'enfuir  dans  le  sud,  pour  y  continuer  la  guerre.  Ils  confièrent  dès  lors  au 
R.  P.  Roblet  la  mission  de  reconnaître  l'itinéraire  de  Tananarive  à  Fianarantsoa, 
pour  que  les  troupes  pussent  l'y  poursuivre. 

En  1894,  le  lieutenant  d'infanterie  de  marine  Aube  reconnut  secrètement  la  route 
de  Majunga  à  Tananarive  par  Suberbieville  et  Andriba. 

La  même  année,  l'enseigne  de  vaisseau  Compagnon  s'engageait  comme  chauf- 
feur à  bord  du  Boëni,  vapeur  de  la  compagnie  Suberbie,  pour  déterminer  l'hydro- 
graphie de  la  Betsiboka. 

Le  corps  expéditionnaire,  avait  donc  à  sa  disposition  une  série  de  renseignements 
précis,  au  moins  sur  les  routes  qu'il  aVait  à  suivre.  Le  Service  Géographique  de 
l'Armée,  les  mettant  à  profit  ainsi  que  les  cartes  déjà  parues,  avait  condensé  tous 
ces  travaux  et  publié  à  de  nombreux  exemplaires  de  nouvelles  cartes  qui  furent 
distribuées  aux  officiers  au  moment  de  leur  départ. 

Les  documents  cartographiques,  qui  s'étaient  ainsi  échelonnés  Jusqu'à  l'ouver- 
ture des  hostilités  comprenaient  : 

1"*  Les  cartes  marines;  2* La  carte  générale  de  Madagascar  au  I/IOOOOOO,  dressée 
par  le  R.  P.  Roblet  et  parue  en  1885;  3**  La  carte  de  Madagascar  de  Laillet  et 
Suberbie  à  la  même  échelle;  4°  La  province  du  Betsiléo  au  1/300000,  levée  par  le 
R.  P.  Roblet  et  publiée  par  M.  Grandidier  en  1889;  5**  La  carte  topographique  de 
rimérina  au  1/200  000,  plus  tard  agrandie  au  1/100000,  par  M.  Grandidier  et  les 
RR.  PP.  CoUin  et  Roblet,  éditée  en  1895. 

De  1894  à  1895,  le  Service  Géographique  a  fait  paraître  : 

1°  Une  carte  générale  de  l'Ile  au  1/2  000000;  2^  Un  itinéraire  au  1/200  000,  de 
Majunga  à  Tananarive,  d'après  le  lieutenant-colonel  de  Beylié,  M.  d'Anthouard  et 
le  lieutenant  Aube;  3<»  L'itinéraire  au  1/200000,  de  Tamatave  à  Tananarive  par 
Andévorante,  triangulé  par  le  R.  P.  Colin  et  levé  par  le  R.  P.  Roblet;  4°  Une  réé- 
dition au  1/300000,  de  l'itinéraire  de  Tananarive  à  Fianarantsoa,  d'après  M.  Gran- 
didier et  le  R.  P.  Roblet,  les  plans  de  Tananarive,  de  Fianarantsoa  et  de  leurs 
environs,  d'après  les  travaux  des  officiers  de  l'escorte  et  du  R.  P.  Roblet  ; 

La  carte  de  Hansenau  1/750000,  parue  un  peu  plus  tard,  en  1896,  rendit  les  plus 
grands  services  pendant  les  troubles  de  l'insurrection  et  la  période  de  pacification. 

Dans  le  but  de  continuer  ces  études,  deux  capitaines  du  service  géographique, 
MM.  Bourgeois  et  Peyronnel,  avaient  été  adjoints  à  l'Etat-Major  du  général  Duchesne. 
Ils  devaient,  en  s'appuyant  sur  la  triangulation  des  ingénieurs  hydrographes,  relier 
Majunga  à  Tananarive.  Un  officier,  par  bataillon,  était  chargé  du  levé  lopographique 
des  itinéraires  et  reconnaissances. 

Des  travaux  de  ce  genre  présentent  de  grandes  difficultés  pour  des  opérateurs 
astreints  à  se  plier  aux  nécessités  d'une  colonne  en  marche.  Le  canevas  provisoire, 
établi  suivant  l'itinéraire  lui-même,  dut  s'arrêter  à  Andriba. 

Du  moment  où  la  colonne  légère  fut  constituée  en  ce  point,  pour  atteindre  à  bref 
délai  la  capitale  hova,  il  n'était  plus  possible  d'avoir  en  vue  d'autre  objectif  et  les 


UrJ^  ÉTIDES  GÊ<HiRAPHlQl*E!«  A  MADAOASCAIt  1»% 

Ci>n«iil«*niti«>n4  inilUain*H  tlovoiont  primer  toutiv«  Ic^  nutn'^i.  Iji  ini<»Hiiin  gi'N»ilc*Hii|uo 
fat  donc  obliK^V  d^  %ii«ip(*ndrc  m*h  travnux. 

Apn*^  In  priM»  di*  Tmionarivc,  «*t  tU^  \c  drliul  de  roiiiit'o  I^.Kî,  une  di*|NVIir  mlnii 
trricllc*  du  1 1  a^Til  cunotittiA  le  Hcnire  K(^)»rrnphit|ue  du  corp^id'ocrupation.  Le  mm 
oundant  Yrrrirr  fut  ctiv<iyr  h  Madnfrn^^ar,  avtv  une  hrigado  to|M)fcniphi(|ue,  mai« 
aurunrcludo  ««'rirUM*  ne  put  rire  enlreprino.  |Mir  «uitc  do  rinxum^clion  qui  tVlnta,  à 
rcttr  c|HM|ue.  on  Iniérina.  Il  fut  im|x>HHi|»|c  h  vr^  t>fllritT!t  de  sortir  de  Tatiaiiarive. 
il«  ne  purent  m<^me  |mi8  utili*ier  sur  place  leur»  ronnainnance^i  fi|M'viiile«,  pui<M|ue 
r«»b^r\aloire  du  H.  P.  Cdin,  à  Amtmhidem|M>na,  avait  elé  détruit  de  fond  eu 
r«»mhle«  avant  Tarrivi^e  tie  non  tn>u|>eH  dann  la  capitale. 

l^iOMiuVn  M*p|emlire  lHtN>,  le  K<«()t*rnl  (lallieni  devint  K<>uveriieur  p'*nèral, 
quelque^  tentative^  avaient  été  faites  du  côlr  de  Tanntave,  |Miur  fariitter  la  ret*on- 
nai^^mv  d«*^  moyen**  de  r«)mmunioatitm.  l«e  e(»lonel  du  K«*nie  Marmier  et  le  eom 
manilant  tîoudart.  de  la  mc^me  arme  avaient  e^^;iv«*  de  f*uivn*  Tanrienne  roule  de 
Radama  et  avaient  levé  un  itinéraire,  iri^  intére^n.inl,  ù  traven»  les  ma^Mf^  Umm'^i 
qui  M*|Mirent  le  plateau  central  de  la  cMe  VM. 

Tne  liri^de  to|Miicraplii(|ue,  constitutV  plun  tanl  houh  Ic^i  (irdreu  du  capitaine 
IlrIcnMX  |M>ur  pn*|Mirer  «ur  la  cAte  e!«t  It^  étudi*^  du  futur  tracé  du  chemin  de  fer, 
fut  attaqutvau  dé|»art  de  Tananarive.  a  Antalala  Kély.  l*n  tirailleur  de  ri^nirle  fut 
tue  et  le  chef  de  hriicade  ble*«!»é« 

Organisation  nonvella.  Impnlaion  donnée  ans  étodos  gèographiqnat.  —  l*ne 
iU^  plu«  tfrande^  pnMMTU|MititinH  du  nouveau  K<>uverneur  KénérnI  était  de  fain*  d<»n- 
nrf  au  M*rvi«*e  Kt*«)^aphi<|ue  qui  venait  d  être  vrvé  a  Tannnarive,  le  nMulement  le 
|4u%  utile  et  «urt«»ut  le  plun  rapide. 

Il  im|M»rtait,en  effet,  |Hiur  diminuer  h'H  liésitntionsetIcH  tâtonnemenlndu  début, 
de  n»n naître  nie  d.injt  M'«t  moindn*^  détniN  et  de  vuUariM*r,  le  plun  tôt  |M»<t*»itile,  par 
dr^  public«ilionH,  Ic^  d«HMimeiitH  m  n<Vc%H;iin'<«  aux  bcHoîrm  de  IVilen^iitu  raison ntV 
i|i»  l'iv-cupaticm.  Ti»u»  y  étalent  Intére^M^n,  oftit^itT^.  fonctionnain*»  et  cidnn*;  l«*^ 
prrmier^,  |Miur  mener  à  bien  l'effort  continu  de  la  |»;irilication:  U*^  autn»'»,  |Miur  la 
miM»  t»n  v  il  leur  de*  terrai  ni  ain!*i  fzrmui's  à  la  o»l<»ni*iation. 

Kn  attendant  ruriraniHation  <Ieliiiitive  de  mi^^^ion^  H|Mvi;ilr'*,  de^  cin^ulnin»^  trî-n 
|ir«   )Mx»  fun*nt  adre^Mvs  aux  officier^  de^  tn)U|M*%  qui  cnmlntt.uent  rinHurn*cti«iii. 

L'Ktat  Mnjor  du  corpn  iriHvuimtion  n\,iil  à  **«N«*u|M»r,  non  v^ulement  de*»  o|N'*ra 
ti-»ri«  militain^,  ninis  encon*  de  Tadmini^ttration  IimmIc  et  de  la  |H»litique  indik'êne. 
S«%  ««-r\i«e«  furent  n*|>;irtiH  en  plu^iiMir^i  bun^nux  a>ant  chacun  mi  t/i«*he  bien  détrr 
mint^*  L'un  (reui.  «ou^  le  nomden  Hun*au  to|)«»irniphiqu*'  del'Ktat  Major  ».  prit  la 
rhirip  du  •er\i<T  p*«tfcrrapbique.  L*enM*mble  ét.iit  pli»*!-  '••»««•  Ta ut«»r il»*  et  la  ilin*ction 
du  clirf  <rKt.it  M.ij«»r,  le  nimmandnnt  tiéranl.  Ia*  cén.ral  en  chef  n'*uni'"*ant  en  mi 
m-iifi  \9-%  |iiiu\t»ir^  ci\t!«i  et  militain^^,  d«*»  rc^iiltit^  imp  triant^  ne  m'  nri*iit  pH 
ïttf-fidrt*. 

1^*  travail  qui  incomliait  au  Kun*au  to|»*>k'nptii')iie  rt.iit  anlu  et  d«  (i-it.  T<»ut  en 
atiliMint  le«  d«M-tjmt*nt«  qui  eii*»tiirnt  *lt  ji,  <v  qui  rf^t-iit  .1  fiire  rt.iit  roii*»idérable. 
La  •u|»erflcl*»  de  la  »rr.ind«»  lit»  alliiiit.  en  effet,  pri'*»  de  »î^)iMi  kib>métn*^  carn*^.  ce 
qui  rv|uivaut  a  la  «u|M*rfi<'i<*  d**  la  Kfjti*  e.  .ui.:m«'!it»4*  île  •  *'\U*^  île  h  l^lcique  et  de  la 


186  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  BIADAGASCAR. 

Hollande.  A  part  le  plateau  central,  les  itinéraires  de  ses  voies  de  communication 
vers  Majunga  et  Tamatave,  les  routes  suivies  par  divers  explorateurs  et  les  levés 
hydrographiques  des  côtes,  le  reste  était  inconnu. 

Il  était  indispensable  d'établir  un  plan  d'ensemble  des  études  géographiques, 
mais  certaines  d'entre  elles  étaient  d'un  intérêt  primordial.  Une  question  vitale  pour 
la  colonie  consistait  dans  rétablissement  des  tracés  de  pénétration.  Aussi  en  1897, 
dès  que  l'insurrection  fut  étouffée  en  Imorina,  et  que  la  liaison  fut  assurée  avec 
Tamatave,  des  missions  étaient  demandées  en  France,  pour  continuer  les  essais  déjà 
tentés  sur  la  côte  est.  Le  commandant  du  génie  Roques,  directeur  de  la  mission 
du  chemin  de  fer,  commença  l'étude  du  tracé  de  la  voie  ferrée  entre  Tamatave  et 
Tananarive.  Pour  faire  converger  tous  les  efforts  des  spécialistes  vers  le  même  but, 
les  deux  brigades  topographiques  envoyées  par  le  Service  Géographique  de  l'Armée, 
furent  maintenues  sur  la  côte  est  et  chargées  de  lever  les  voies  se  dirigeant  vers  le 
plateau  central. 

Constitution  et  fonctionnement  du  Bureau  topographique.  —  Sur  ces  entrefaites 
le  Bureau  topographique  s'organisait  et  commençait  à  fonctionner. 

Après  avoir  recherché  dans  les  corps  de  troupes  des  ouvriers  techniques,  il  lui 
fallait  un  matériel  compliqué.  Le  corps  expéditionnaire  avait  bien  emporté  quelques 
presses,  mais  elles  avaient  été  égarées.  On  commanda  un  nouveau  matériel  en 
France,  et  on  loua,  en  attendant,  à  des  maisons  anglaises  de  Tananarive  des  presses 
lithographiques. 

En  vue  d'obtenir  de  sûrs  et  rapides  résultats,  trois  ateliers  furent  créés  :  un  atelier 
de  dessin  chargé  de  la  coordination  et  de  la  refonte  complète  des  documents;  un 
atelier  de  photographie  chargé  des  reproductions  et  agrandissements;  un  atelier  de 
gravure  chargé  des  tirages  et  des  publications. 

L'éloignement  de  la  métropole,  l'absence  des  voies  de  communications  et  de 
moyens  de  transport,  sans  parler  du  manque  de  personnel  technique  exercé,  consti- 
tuaient de  grosses  difficultés  à  vaincre  pour  mènera  bien  depareils  travaux. 

En  dehors  du  travail  d'assemblage  de  la  carte,  des  croquis  à  fournir  aux  Mînis- 
tères  et  à  l'Elat-Major,  aux  divers  commandements  territoriaux,  l'atelier  de  photo- 
graphie et  surtout  celui  de  gravure  devinrent  tributaires  des  services  extérieurs. 

Si,  par  ces  multiples  fonctions,  les  travaux  de  la  carte  proprement  dite  ont  été 
retardés,  les  services  rendus,  d'autre  part,  à  la  colonie  ont  contribué  à  son  essor 
rapide. 

Le  Bureau  topographique  dut  se  développer,  en  même  temps  que  s'étendaient  ses 
attributions,  et  l'atelier  de  gravure  dut  se  subdiviser  en  plusieurs  sections  :  une 
section  de  lithographie,  pour  les  tirages  soignés  et  les  cartes  régulières  de  l'Ile;  une 
section  de  zincographie,  pour  les  croquis  de  la  revue  mensuelle;  une  section  à'auto- 
graphie,  pour  le  tirage  des  ordres,  circulaires,  etc.  (cette  dernière  ne  tarda  pas  à  se 
transformer  en  section  de  typographie  et  d'imprimerie);  une  section  d* héliogravure, 
alors  à  l'étude,  donne  actuellement  d'excellents  résultats.  Les  tirages  provisoires  sont 
faits  directement  à  l'atelier  de  dessin  par  les  moyens  héliographiques  ordinaires. 

Le  personnel  indispensable  à  ces  ateliers,  formé  au  début  d'éléments  empruntés 
h  la  Légion  Etrangère  et  à  l'Infanterie  de  Marine,  s'est  complété  avec  des  apprentis 


LB9  mi>B8  GEOGfUraïQreS  A  MADAGASCAK.  tH 

ln«li|r^nr!i  qnl  n^ndetit  aujnunl'hui  de  réel§  nenriron.  Os  olelierH  ont  tlouc  ToTanUge 
ilVtrr.  rn  oulrr,  de  vrritablfs  ^oIm  pruffunioiinrlloti. 

Pendant  que  !i*organiiiaient  le  personnel  et  le  malt*rieK  le  plan  h  noumetlre  au 
(•énrral  natlienl  nVlaborait  ot  était  ausnitât  min  en  rruvre. 

tyaUflM  da  profaoUon*  —  Le  premier  point  im|M>rtant  dann  iVlabli^itement  de  la 
carte  a  été  d'en  faire  une  projection  rationnelle  et  de  rhoiair  Judicieusement,  parmi 
le*  «y^tèmen  en  una^çe,  afin  de  rrduire  au  minimum  \cn  dcformationi  inhérentea  au 
dr\elop|ioment  «ur  un  plan  de  celle  [uirtio  de  la  tern».  L'on  peut  ait>ôment  ne  rendre 
compte  que  cea  déformationn  sMint  l<»in  dVire  ncKlip'nlflofi,  en  rrman|uant  que,  pour 
Ma«la^«car,  la  proj(*cti<>n  aur  le  méridien  de  Variai,  qui  e^t  celle  employiV  pour  la 
cartr  d'Afrique,  incline  el  couche  l'Ile  Hur  le  immilrh*  moyen  d'en  vin  »n  10  doicréa 
en  Inip,  allonge  ncn  contours  et  ominril  un  larp^ur  de  (elle  façon  que  aim  irmnd  aie 
|ii>«Milr  / 2i  kilonùirft  en  pius,  et  M»n  |M*lit  nxi*  5  kdomHret  en  aïoinf.  1^  projection 
iW  Merralor,  aufflsamment  exacte  dan<i  le  voifiinage  de  Tc^iuateur.  acru9*e  den  défor 
matiofi*  d'autant  pluft  con«idéraMe:«  qu'on  n'en  éloigne  davantage  dan*  le«  deux 
iH'mi^pbèpw.  I^en  carte»  du  I>ép<^t  de  la  tîuerrr  étant  ImWii*  sur  la  pMJtvtitm  de 
n«m«lmt  miMlififV  fMir  le  colonel  Bonne,  il  était  d'autant  pluii  natun*!  d'en  faire 
l'applirnlion  |N>ur  Madagn^car,  qu'en  doliont  de  la  c|ur<«(iou  d'uniformité  avrc  Icm 
cartr*  fninçaiH<*<,  l'Ile,  par  imi  forme  ovale,  ne  prêtait  admirablement  h  ce  genre  de 
pn»j<«rti4in.  \jr^  deux  axoti  fiuivant  lrs4|ueU  f«e  fait  le  dévelop|iement  «ont  le  *îi)'  grade 
de  l^>ng.  E.  et  le  il*  grade  de  Lat.  S.;  ih  paMnent  h  peu  prhi  par  le  centre  di*  ligure 
et  ri*l«-rn(*nt  du  cAne,  enirendré  par  le  lieu  i\t*n  tangcnte?i  aux  méridienu  en  dm  |MMnta 
•om^«if«  du  |iaralléle  moyen,  n'applique  nur  le  plan  îi  projeter,  Minii  que  K*!i  con 
U>tir^  *«»irnt  lieauc«Mip  deformi")*.  O  nyslême  pnn^ure  l'avantage  de  représenter  en 
vraie lonirueur  le*»  arcade  |iarallèle;  le«  longueurn  d*an>  de  méridit^n,  m*uU.  vont  en 
augmentant,  en  pnq*orlton  de  l'iVortement  du  mériilien  central;  le  rapp«irt  d«^  «ur 
f«rr«  r»t  donc  ganlé.  bien  que  len  ani;le>  s«»ient  IrpTement  drformé!%,  main  il  n'y  a 
pa<  lieu  d  en  tenir  compte,  en  mi^<»n  même  tle  l'orientation  de  l'ellipse  que  repn* 
•ente  le  |n  rimètre  entier  de  Madn»mM*nr.  Il  rt^nvient  de  n*man|uer,  qu'à  rinver»e 
•Je«  rarte*  françal^e^.  la  convexité  de«i  fvirallèle^  e^t  tournée  ver*  le  jmMc  *nd.  pulM|ue 
n«*u«  «onimt**  dan*  rhémi*»ph(*n*  auntral.  Par  ««uite  <lf*^  niétho«ie<  et  de  la  srraduation 
rmp|i»\«Mi  AU  Service  (îr««»»;raphique  de  TArmée.  il  élnil  écnlement  indi%|ien«able 
d*%*|o|»ter  la  division  centésimale  du  cercle,  an  lieu  de  la  division  «exnk'«*«»imale  et 
d'cifarrr  m\rr  le*  irrndf**  au  lieu  de*  deirn**. 

Ckoix  dat  ♦challaa  ai  Ublaaui  d'aaaemblaga.    -  l>nn*  le  but  de  faire  face  nux 

ettirerict-*  du  moment,  il  im|M»rtait  de  f»ui\re  un  plan  *imple  et  de  ne  |in*  adopicr 
00  ln»fi  crand  n«Hnbre  d'trhelle*. 

Ijr^  travaux  du  R.  P.  Hoblet,  appu>t**  *ur  une  triangulation,  et  c«>mplé((*ii  {Mir 
crui  «le«  officier*  du  cnqm  d'iMvupation,  |»tTniet talent  lemploi  du  I  MiMHil)  |Miur 
rim«-rina.  l/^  le%c*  de  la  ml*^i«»n  li.'iden^,  appu^c^»  «lur  le*  ci»onlonn«««-*  «li»*  ingi*- 
nt«nir«  b}dn<Tapbe*à  hiél^>.  rtntmt  étrajcment  ^tifliH,int*  jwMir  être  a^-M^ml»!/**  à  la 
mrme  éebelle.  |jc*  bri»r.ide*  to|M>irrap|iiqiic*  de  l*<1>7,  tiiNT'int  entre  Ta  m  a  lave  et 
%ut|r%«»rantr  |M>ur  facilitrr  PoMivre  de  la  nn**^i«>n  du  chemin  d«*  fer.  avalent  éirale- 
meiit  prialel/itlO<lfMK 


188  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  iMADAGASCAR. 

Le  reste  de  Tîle,  trop  peu  connu,  devait  former  une  carte  au  1/500000  par 
l'assemblage  des  itinéraires  des  officiers  et  des  explorateurs. 

Il  était  facile,  grâce  aux  tables  dé  projection  du  1/200  000,  dont  les  calculs  avaient 
été  faits  par  le  Service  Géographique  de  TArmée,  de  construire  des  feuilles  de  pro- 
jection du  1/100  000.  Le  tableau  d'assemblage  de  cette  échelle,  déterminé  d'après  la 
projection  sur  le  50*  grade  de  longitude  E.  et  le  21*  grade  de  latitude  S,  comprend 
508  feuilles,  don^  les  dimensions  représentent,  pour  chacune,  48  km.  sur  30;  le  grand 
côté  dirigé  dans  le  sens  est-ouest. 

Le  tableau  d'assemblage  du  1/500000,  au  lieu  de  s'appuyer,  comme  le  précédent, 
sur  les  deux  axes  de  projection,  a  été  modifié  dans  le  but  de  diminuer  le  nombre  de 
feuilles,  et  par  suite  le  nombre  des  tirages,  tout  en  maintenant  des  dimensions  suffi- 
santes pour  permettre  de  les  tirer  sur  les  pierres  ou  les  zincs  format  raisin,  qui  sont 
seuls  en  la  possession  du  Bureau  topographique.  Il  comporte  8  grandes  feuilles,  divi- 
sibles, chacune,  en  4  quarts  rectangulaires  dont  les  côtés  ont  33  et  35  cm.  ;  l'ensemble 
ne  forme  plus  ainsi  que  32  feuilles.  Les  lignes  centrales  génératrices  de  coupure  ont 
été,  pour  cela,  légèrement  déplacées  du  nord  à  l'est  des  axes  de  projection,  et  la 
feuille  sud  «  Fort-Dauphin  »  a  été  mise  à  cheval  sur  la  ligne  de  séparation  des 
feuilles  situées  au  nord. 

Géodésie  et  Triangulation.  —  A  Madagascar,  où,  en  raison  de  la  constitution 
géologique  du  sol,  les  variations  incessantes  de  la  déclinaison,  en  des  points  très 
voisins  comme  latitude,  atteignent  jusqu'à  4  grades,  l'agencement  des  levés  et  itiné- 
raires à  la  boussole  des  divers  opérateurs,  pour  la  construction  de  la  carte,  présen- 
tait une  véritable  impossibilité.  Il  était  indispensable  d'avoir  des  points  de  repère 
et  d'asseoir  les  données  sur  des  enchaînements  de  triangles.  Les  coordonnées  de 
M.  A.  Grandidier,  celles  des  ingénieurs  hydrographes  et  la  triangulation  de  TEmyrue 
étaient  un  bon  commencement. 

Le  plan  adopté  à  partir  de  1897  a  été  de  conduire  les  chaînes  géodésiques  suivant 
les  deux  axes  de  l'île  comparée  à  une  ellipse.  Dans  les  parties  où  l'enchaînement  eût 
pu  être  défectueux,  les  lignes  télégraphiques  sur  Tamatave  et  sur  Majunga  permet- 
taient des  calculs  plus  exacts  de  longitude.  L'origine  était  naturellement  les  coordon- 
nées de  l'observatoire  d'Ambohidempona,  près  de  Tananarive,  que  le  R.  P.  Colin 
avait  fixées  par  des  séries  d'observations  portant  sur  551  étoiles  pour  la  longitude  et 
156  étoiles  pour  la  latitude.  Une  partie  du  grand  axe  s'appuyait  sur  les  études  des 
ingénieurs  hydrographes,  de  Diego  à  Majunga,  et  sur  les  calculs  Bourgeois-Peyronel 
de  Majunga  à  Andriba,  d'une  part,  puis  sur  la  triangulation  des  Pères  en  Emyrne 
poussée  par  le  R.  P.  Roblet  jusqu'à  Ambohimandroso,  au  sud  de  Fianarantsoa,  d'autre 
part.  La  branche  orientale  du  petit  axe  suivait  la  ligne  Tananarive-Andévorante  que 
le  R.  P.  Colin  avait  triangulée,  en  1892;  mais,  les  événements  politiques  qui  se 
déroulaient  alors  ne  lui  avaient  pas  permis  de  faire  dans  la  zone  forestière  de  la 
cote  est  les  tours  d'horizon  nécessaires  à  une  bonne  liaison  avec  Andévorante. 

Travaux  exécutés  en  1897.  —  Le  R.  P.  Colin,  ne  pouvant  songer  à  reconstruire 
son  observatoire  dès  1897,  faisait  partie  du  service  géographique  du  corps  d'occu- 
pation comme  géodèse  auxiliaire. 

Afin  de  combler  le  vide  existant  entre  Tananarive  et  Andriba,  il  reçut  comme 


LKS  KTlDEâ  OKOOItl  Piller  ES  A  MADAGAStJ^R.  U9 

inU^ion  <lf  p(>u«MT  la  IrinnKuliitioii  do  rimrritin  jiiMiuVti  cv  cIitiiUt  |Niinl  et  lie 
IVlrniln*  «ufflMiniinrnt  tiann  Icsl,  |NUjr  |M'rmrttn*  It*  rntvoni  nvet*  U**^  travaux  quo 
|if>ur»iiivati*nt,  h  ce  tnomont,  l(*si  brifmiU^  to|M»i;raplii(|tie<^  de  Tamnln\e  «»ur  Amlm 
tomint/Aka.  lu*  lieutenant  M(»rit/  lui  fut  adjoint  romme  offloier  ti»|H»t:rn|die. 

La  liaÎMin  avec  la  mi<!«i(»n  MajunKaAndrilia  ne  put  ««'arromplir.  I«i*  H.  V,  (I«»lin 
tn>uva.  romme  |M>«iition  de  ManiraHoavinn,  |M)inl  voisin  d'AndriUi, 

ft'  tl    13'  de  Lon^ilu«lc  Est. 
I>  35     5'  de  Latitude  Sud. 

mM,  en  différence  en  Uinfritude  :  i^)  kilomètre**.  ave<*  le^  n'^nultat^  (ddenu^  par  le 
ci>qM  ex|Mnliti(mnaire  en  H^Xk 

Otte  diverKcnct*  e%t  imputable  à  ToldlKation.  que  nm^sitait  I  état  de  guerre,  de 
ne  |Miu%ojr  nWarter  île  Pitinéraire  nuivi  |»ar  la  colonne,  ce  <|ui  K<**>iait  coiiiidcrable 
ment  U*«  (»fficier<  danx  la  lM>nne  conformati(»n  de  leur**  triani^h^H. 

I>»  H.  I*.  (aAiu  étendit  le  plu»*  iMi^-^ilde  non  ré^rauxer!»  Te^t^de  manién*â  fncilit«*r 
la  liai<M>n  a\ec  le^  travaux  de  triankMilatii»ne\(Vuté>  |>ar  le«(  bri^'nde«l  topoifraplii(|urH 
qui  o|MTai<*nt  alors  du  côté  d'.Vmbatontlmzaka. 

Camptgne  lopographiqne  de  1897.  —  1^»^  deux  brii:ad«^  étaient  cnn^^tituée^  de 
la  favon  ^ui\anle  :  la  T*,  commandn*  |»ar  le  capitaine  Vallet,  compn^nait  un  irt'**»' 
d«*«e.  le  lieutenant  Durand  et  tndn  lopti^apht^s.  len  capitaini*H  Maire  et  Braconnier. 
et.  I«*  lieutenant  l^un*au. 

Klle  a\ait  iMiurmi^^^^ion  de  lever  le  pay^i  compris  entn*  Tamatave  et  Aml>atondra 
iaka.  en  «uivant  la  valt<M*  de  rivondni. 

Ijb   t'  bri»radc.  commandéi*  j>ar  le  capitaine  Pn-vo^l,  officier  Ké«M|i'*irn.  a\nit, 
ctimme  ir«*«Mli*M*  o|H*rateur,  le  Uru  tenant  tin»^,  et,  comme  t(»|M»K'rnplie%,  Ir?»  lieu  te 
nant«  llart\  de  rierrelNiurK.  Loui'^  .\rmantl  et  l^»ui*<  Hcné. 

O-tte  d«Tni<'n*  l>ri^de  devait  loukvr  In  côte  e^l,  \(T«*  \v  <»ud,  jum{u  :i  .\n<b*>ti 
mntf  i»l.  ti»ut  en  le\nnt  le**  lerrainn  intrn^^^^nnt  l»»  tr.icr  du  rlimiin  de  ft»r,  ratl;n*liiT 
«a   tria  niTu  Lit  ion  a\rc  celte  que  le  li.    P.  Colin  n>ait  drterminti*.  en   IV*:!,  en  In* 
Tananarivr  et  Andévoranle. 

Lr*  (i|<«T.ition«*  ciNNlroiqur**  furent  eommencis'H  Anu^  la  dfu\i«'me  quin/aine  de 
m.ii  iyJ7  |Mr  !«•*•  offîeier*»  iré«Hlr'»ifn«»  nuni»»,  |M»nd  mt  <|ue  h^^  topucniplM***  e\*vu- 
Uîrnt  Irur  Irvé.en  «*appu\.'int  nurune  trion^MiIntion  graphique  provi^oin*.  l'ne  ImM», 
parallrte  fi  la  m«*r.  fut  nv^nnue  pr«*<*  irAnkan'*fo«  au  «*ud  de  Tamata\<\  l«a  m«***ure 
de  cfttr  l»a*«".  rnlcultf  troi*  foi»»,  jmr  ileui  tfniUjM»»*  iro|MT.it«*ur*«  dilTrri'iit*.  nu  mou*n 
d*un  ruUin  «rnrirrdeitUnrln»'»,  donna,  comnif  moyenne.  Ti  kil.  i^^i  m.  IH.  U-^  ofii 
rier»  ifi-^ulf^len*»  ••e  «M-|»nr«'rt*nt  alor*»  |M>ur  pour*iiivn*  h-ur  tri.uik'ulnti'in.  nu  fur  rt  à 
BH^ur^'  de  l'a^anermrnt  d»-^  \v\vs  de  leur**  brikC-nl»**  n*'»|MTli\r*.  Il*»  (*t.-iblin*nt  chirun 
■oechalnr  d«*  tri.ini?I(**i  di*  pn^mirr  ordrr«l«>iit  ti*u**  It*^  aniclrn  purrnt  étn*  ni<*%ur«*^. 
^^urlqu«**  %l.itii»n*  mi  i»nd.iin'%  ritncMunh  lit  n\«v  b"»  «•t«iti<in-»  di»  pri'inirr  onin*  n 
d't'finin*  r.  par  inter^vtjon.  un  nombn*  «ufti^.uit  *\**  *>ii:naux  nntun'I^  ou  artiliricN, 
p^jQf  (|ur  U"%  to|Mt^rapb«'<  pu«»M«nt  efTtN'tt]«>r  l<>iir  \r\*\ 

La  nN»»nnaii»*»ancrrt  la  m«**iire  dctiiiili\r  ib  '^  mclf*»  «m*  f.-ii«»nit  pnr:illt'b*ment.  !*«** 
ln«tromi*nt«  emplo\f*  ét.iit  |Hiurruii«'.  In  pHn-  !«•  llf  vi  ralidndr  nivfllntritv  et  |Miur 


190  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

l'autre  le  théodolite  de  campagne  à  lunette  centrée  du  Service  Géograpliique  de 
l^Armée;  chacun  des  deux  limbes  divisés  en  demi-grades  et  munis  de  deux  verniers 
pel'mettait  la  lecture  des  directions  à  0  g.  02  et  à  0  g.  01  près  à  Testime.  L'emploi 
de  la  planchette  donnait,  immédiatement,  un  canevas  graphique  suffîsamment 
exaôt,  pour  faciliter  le  levé,  à  condition  de  vérifier  et  de  rectifier,  de  temps  à  autre, 
les  points  ainsi  placés,  d'après  les  calculs  approchés  faits  au  cours  même  des  opé- 
rationfii* 

Dails  la  mesure  des  angles  azimuthaux,  on  a  presque  toujours  employé  (pour  les 
points  de  premier  ordre  au  moins)  une  méthode  analogue  à  celle  de  la  réitération, 
bien  que  Vinstrument  nt  fût  pas  réitérateur.  On  faisait  chaque  tour  d'horizon  trois 
fois,  en  permutant,  cha(|ue  fois,  entre  elles,  sur  le  trépied,  les  trois  vis  calantes  du 
théodolite  et  en  faisant,  sar  chaque  point  visé,  deux  pointés  dans  les  deux  positions 
inverses  de  la  lunette.  L'eireur  de  coUimation  était  ainsi  éliminée. 

Les  distances  zénithales  étaient  mesurées  par  retournement,  en  même  temps  que 
les  direction^  azimuthales.  Les  calculs  provisoires  se  faisaient  à  quatre  ou  cinq  déci- 
males en  mêifae  temps  que  les  opérations,  et,  chaque  fois  qu'il  le  pouvait,  l'officier 
géodésien  envoyait  au  chef  de  brigade  les  principaux  triangles,  les  altitudes  provi* 
soirement  calculées  et  le  canevas  graphique. 

Les  difTérences  de  niveau  entre  les  points  de  station  étaient  obtenues  au  moyen 
de  leurs  distances  zénithales  réciproques  calculées  par  les  formules  ordinaires. 

Les  signaux  etttployés  étaient  souvent  des  arbres,  soit  naturellement  isolés,  soit 
épargnés  dans  le  déboisement  des  sommets,  très  rarement,  des  signaux  en  pierre 
sèche,  car  la  pierre  faisait  presque  partout  défaut,  ce  qui  n'a  heureusement  pas  eu 
lieu  pour  la  campagne  de  1898. 

Les  principaux  obstacles  rencontrés  en  1897  ont  été  : 

l""  Le  très  fréquent  défaut  de  limpidité  de  l'air  dû  à  la  brume,  à  la  pluie  et  aux 
nuages  ; 

2*  L'indice  de  réfraction  était  totalement  inconnu  ;  on  l'augmenta  empirique- 
ment, surtout  en  gagnant  en  altitude,  mais,  il  devait  avoir  des  valeurs  variant  avec 
l'état  de  l'atmosphère  (humidité  et  température); 

3^  Une  grande  partie  du  réseau.devait  s'établir,  en  pleine  forêt,  dans  un  pays 
dépeuplé,  où  les  déboisements  étaient  des  plus  difficiles;  il  a  même  fallu,  une  fois, 
se  contenter  de  stationner  au  sommet  de  l'arbre  le  plus  élevé,  dont  on  avait  coupé 
la  tête  pour  installer  le  théodolite,  en  ne  laissant  que  quelques  tronçons  de  branches 
pour  supporter  l'observateur. 

A  la  suite  dcr  plan  exposé  plus  haut  et  pour  profiter  des  travaux  déjà  accomplis 
dans  le  but  d'assurer  la  branche  orientale  du  petit  axe,  l'organisation  des  missions 
fut  modifiée. 

La  2*^  brigade  avait  atteint  Andévorante,  et  le  lieutenant  Durand,  aidé  dans  sa 
reconnaissance  par  le  capitaine  Maire,  était  parvenu  jusqu'à  Ambatondrazaka.  Au 
mois  de  septembre  1897,  les  officiers  géodésiens  furent  réunis  sous  les  ordres  du 
capitaine  Prévost,  pour  former  une  brigade  gcodésique  spéciale,  tandis  que  le 
réseau,  établi  jusqu'à  Ambatondrazaka,  était  prolongé  jusqu'au  côté  Vohitralongo- 
Ambonivato,  de  manière  à  se  relier  à  la  triangulation  du  P.  Colin,  et,  que  les 


LKS  KTlllKH  GEOGRAPHlQUeS  A  MADAGAiMUR.  t«t 

rr««viiii  ^ur  Tamnlove,  «l'une  |iart«  et  mir  Amlôvoninte,  de  l'autre,  ètnieut  n*vi!»4'*« 
r\  ]r%  rnlrul^  «Inzimulh  et  de  latitude  dt*niiiUvrmeiit  «'«Inlili». 

Il  roiivient  de  remnniuer  que  ren  trntaux  ont  êlê  et iVuti^^  dan*  une  portie  den 
plu*  mnl<Miine3t,  en  pleine  for^l,  et  dnn^  den  fwi\4  |>eu  hol>il«*i(. 

I^a  plu|Mirt  de<«  (»flicier4  durent  ^tre  rn|Mitrir4. 

f^unnt  aux  (i|M*rationfl  to|N>^rnphique4,  elle^  duri*rent  cinq  m<dâ  et  demi,  et  la 
Mifierlirie  deii  levi^i  fut  de  IC^i  kilomètres  rarrrn  pour  In  première  brifrade  et  de 
I ÎKI  kilométrai  cam'»^  fHHir  In  neronde. 

L'm  n^%oun*(*^  liudtfrtiire^  ne  |K*rmennnt  plun  l'emploi  d'un  iN'monnel  tn»p 

lUNnlireux.  le  tcénêmi  tiollieni  d<Vida  la  en>ation  d'ud^ iM*«<tion  de  K«nMl«'*9«ie,  ne  eoni- 

prenant  pluA  (|ue  deux  oftirier**,  lest  eapitaines  tîros  et  I>urand.  rét^mment  promus 

17  no%rml>re  |HU7).  {a*%  deux  ofliriern  emplo>èrent  la  mauvaim»  nai^on  è  terminer 

k*  eairui  de*  ol>>en'ati4>nH  (nilen  jiendant  leur  mi^^ion. 

lU  reprirent,  en  plut.  \vn  meMun*!«  tle  dilTériMiee  de  loniritude  |Mir  tranumi^^inn 
rio  lri«|Ut»  il*  l'heurr,  entn»  Tnnniinrive  et  Tnninlxivo,  entn»  .\ntl«'*voninte  et  Tana- 
narive. 

\  ta  fln  de  In  Hni4«»n  de<«  pluies,  le  rnpitnine  Durand  «e  n*ndit  dans  la  n'*tfÎ4>n 
d*\mlialondni7nkn  et  pndongea  le  n^eau  jujiqu'à  Tananari%'e  m^me. 

l^^  nw>rdonniV<  d«»s  divers  points  de  la  trian^tilation  furent  alors  enlrulé<*«i  n 
mMniMu,  en  |»arlnnt  de  Tananarive.  Le.^  lon^itudr*»  |Hmr  Tnmatnve  et  Andi^vorante 
e«Mn«-td«*rent  aviv  la  %*aleur  fournie  par  le  ti^lé^mphe;  l'iVnrt  était  insiirnilinnt;  les 
l<»fiirituilrs  furent  donc  nvonnuesexneles.  I«e  retenu,  ai n«i  pndonio*,  rcmduit  a  attri- 
buer au  r«*>té  luivohitra-Tananarive  une  lonfcnc'ur  de  i.'Mi  mètres,  d'après  la  Iwise 
d'Anknrrfo;  les  rnleuls  du  P.  Roblet,  fMirtant  de  la  lm«^e  d'Ialamalaza  5ri7l  mètre%)« 
qu'il  lirait  remesunv  nver  le  I*.  (I4»lin  nu  mo\en  de  rètcles  en  kiis,  sur  le  pinteau 
•Ui|  trAri^i»nimnmo.  lui  donnent  une  valeur  de  t«)ll  mè(n*s,  soit  I  mètre  dVvnrt, 
cr  qui  t^t  un  n*ï»ultnt  di*>  plus  reroan|unbles. 

■latiOBS dimaes.  —  Parmi  li*^  dlverM*H  mi««Hion*«  qui  |»arrourun*nt  l'Ile,  en  |S1N> 
ri  1*^17,  il  rwinvient  d«*  rIttT  :  I*  relie  du  liiMitmnnt  de  (>»inlrt  dan*»  l'ouenl.  n\ee 
MM.  linv^-Inuil»».  B<Mi^^iniK  d'Yerville  et  le  lieutonnnl  Ro«'lieri»n;  i*  OWc  de  MM.  de 
Snr«lrl««  «q  Roliert  diu'»  U*  B<'t*irtrv;  'V  cAU^  d.»  MM.  Meur^  et  lt<Mi«<ind  du  nonl 
tmt^i  a  Vohrmnr  et  au  •••id  di»  Fiannrnnl*o.i;  \  l**<  re<'onnai««*anri»s  rxtVudVs  par 
le  lirutennnl  tinudoin*  ^nr  1rs  n>uti*s  de  Tananarive  à  Moramanirn  et  Anknxidié.  Ot 
oilk-irr,  drloelié  II  In  rolonne  t^»mlM^,  reronnul,  en  outre,  le  terrain  nimpris  entre 
Amliatondnijaikaet  la  lii*t<»il>okn.  IMun  tard,  |M*ndanl  les  ofHTation*»  du  eommamiant 
(••-rard  ronlrr  li's  Snkalaves,  il  rapfMirta  •ur  Um  r«»ntnf^  |iam>uru(^  une  s<*rie  de 
ikirttmmts  Inéilîtj*  qui  lui  fiermirent  de  nin^tituer  unr  carte  au  I  rrfMMMM);  Tt  le  lieu- 
tenant Mariti,  drtaelii*  pn*^  du  li.  P.  Cdin,  fit  le  levé  entn*  AndrilM  et  Vohilena  H 
rmionut  le  terrain  eoniprt^  entre  rik4»|»a.  le  H4*t.«»ibt>ka  et  la  Maliajamtia.  Il  alla  plus 
Uni  rrm|4arrr  dan«  l'on  *^t  h*  lieutiMiant  tvjoux,  tu«*  au  r<»mlkit  de  ii(*ména,  et.  ron 
tinua  l«^  levè«  d<*  cr  dfrniiT  d.-in^  li*  riTrl«*  di*  lt«*tnfi>.  Il  riv.iiinut.  en  outre,  une  inonde 
partir  d«*  la  rivière  Manii  v{  dt*  «mmi  affluant  le  Sak«*n>  ;  lî*  ta  nii««ion  du  lieutenant 
Boœalirtlle  aur  lri«vi»;  7'  r«»lle  du  eapitaint*  di*  Tliuy  «^ur  ti*  Mnnir<»ky;  S*  la  mis 
•ina  il«*  lîeatenant  l)uru>  «ur  T^ratnnani  rt  No«<«i  R'*:  \i   le  capitaine  l^efort  lit« 


192  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

eu  1897  98,  de  nombreuses  reconnaissances,  fécondes  en  résultats  de  toute  sorte, 
dans  le  sud  de  l'île. 

Ces  travaux  marchaient  parallèlement  avec  ceux  exécutés  sur  place  par  les  offl- 
ciers  des  cercles  et  territoires  militaires.  C'était  un  immense  effort  accompli  au  prix 
des  plus  grandes  fatigues  et  quelquefois  de  pertes  cruelles.  Le  lieutenant  Rocheron, 
pris  par  la  tempête  sur  la  côte  ouest,  sombra  au  large  de  Béhenjavilo,  avec  le  boutre 
qui  le  portait.  Le  lieutenant  de  Pierrebourg  fut  tué  à  Antsoa  dans  le  Ménabé;  le 
lieutenant  Gaudairo  rentra  en  France  très  malade,  et  le  capitaine  Lefort  dut  aussi 
être  rapatrié. 

Travaux  de  1898.  —  La  comparaison  des  résultats  des  calculs  des  capitaines 
Bourgeois  et  Peyronnel  avec  la  triangulation  du  R.  P.  Colin  (1897)  avait  fait  res- 
sortir une  différence,  en  longitude,  de  20  kilomètres  pour  la  position  d'Andriba. 

Le  R.  P.  Colin  fut  chargé  d'une  mission  astronomique  dans  un  double  but  : 

1®  Établir  entre  Tananarive  et  Majunga  des  positions  astronomiques  assez  pré- 
cises pour  trancher  la  question  ; 

2®  Les  travaux  topographiques  de  l'ouest  ayant  conduit  à  émettre  des  doutes 
sérieux  sur  les  cartes  marines,  il  était  indispensable  de  les  vérifier.  Le  R.  P.  Colin  fut 
donc  envoyé  sur  la  côte  ouest,  à  bord  d'un  deg  bâtiments  de  la  division  navale,  le 
Pourvoyeur.  Il  fut  secondé  par  M.  de  Masson  d'Autume,  enseigne  de  vaisseau,  chargé 
des  montres. 

Dans  la  première  partie  de  sa  mission,  le  R.  P.  Colin  a  employé,  pour  les  longi- 
tudes, la  transmission  électrique  de  l'heure.  Les  latitudes  furent  calculées  au  moyen 
des  hauteurs  du  soleil  et  de  la  lune,  concurremment  avec  la  méthode  des  culminations 
lunaires.  La  position  d'Andriba  fut  vérifiée  et  coïncida,  à  peu  de  chose  près,  avec  le 
graphique  qu'il  avait  primitivement  obtenu  en  1897.  La  position  de  Mévétanana 
fut  vérifiée  à  4'  près;  celle  de  Majunga  à  2'. 

Dans  la  deuxième  partie  de  ce  voyage,  les  longitudes  furent  déterminées  chrono- 
métriquement  et  par  culminations  lunaires;  les  latitudes  par  les  hauteurs  solaires. 
Les  différences  relevées  par  les  reconnaissances  des  officiers  existaient  réellement 
et  le  tracé  de  la  côte  fut  notablement  modifié. 

Opérations  des  brigades  géodésiques.  —  Le  plan  de  campagne  de  1898  consistait 
à  établir  la  partie  sud  du  grand  axe  de  l'île,  de  Fianarantsoa  à  Fort-Dauphin,  avec 
une  traverse  oblique  nord-est  sud-ouest,  de  Ihosy  à  Tuléar. 

Deux  brigades  géodésiques  furent  formées,  comprenant  chacune  deux  officiers 
géodésiens  et  un  officier  topographe. 

La  2*  brigade  devait  relier  Tananarive  à  Ihosy  et  reconnaître  une  base  sur  le 
plateau  voisin  d'Horombé  (capitaine  Gros,  adjudant  Déchanet),  puis  exécuter  la 
triangulation  d'ihosy  à  Tuléar  (capitaine  Durand,  lieutenant  Bodez). 

La  r*"  brigade  (capitaines  Dumézil  et  Lallemand,  lieutenant  Jung),  dcbarqm^  à 
Fort-Dauphin,  devait  faire  la  triangulation,  depuis  cette  ville,  jusqu'à  Ihosy,  et 
mesurer,  ensuite  la  base  d'Horombé  avec  l'appareil  lœderin. 

Opérations  de  la  1'*  brigade.  —  On  mesura  une  base  provisoire  près  de  Fort- 
Dauphin,  puis  on  fit  les  observations  de  latitude  et  d'azimuth  nécessaires  au  débat 
de  la  mission.   Le  capitaine  Dumézil  opéra,  d'un  côté,   entre  Fort-Dauphin  et 


Les  ÊTt'DES  GKo4;RAPHIQI  KS  A   MADAf.AMUR.  |V3 

l\*ihihi«*nimamy  (I9i  kilom.'lrt,  «l'un  otitn*  rôti*.  iMitn*  Iho^y  et  Kihira  illokilotn.). 

^tiAiit  au  ro|iitnino  l«All(>mnnii,  il  Irinim^ilaln  n'ici<Mi  qui  ^VI«mhI  «Io  Kiliirna  l\«> 
hihi<*niinom>   IVM  kilornt;  main.  hli*«%s(*  «Inii^  um*  roiirotitn*  avtv  un«*   Immlo  lU* 
rtUllt*«,  il  m*  |uit  preiuln»  |Mir(  aux  o)N*rnlioiiH(lc  mr^iiro  \lo  Imim\ 

Ku  mi«oii  lit*  IVtat  il(*  trouhh*  dr  n^  n'ui*»!!**.  In  lirikMfh*  n\n\i  t\*^u  Ttinln*  il«*  m* 
l>.i«  «*i^'/irlrr  (l«*la  litfii«'  dt*^  |Hi««lrH.  fv  qui  p*u«')  l****  «»|MTntionH.  (in  <|nl,  |M>ur  no  \Mn 
tr«»|>  alJi»ni;t*r  l<^  Irian^lt***  (lnn««  Iv  ««ouh  ilr  In  ninrrlii*,  niuUi]»li<T  li*i  ««Utiou*»  \t\u^ 
t|u*il  nVul  flr  ni'voMnnin», 

!>*<•  t  .Miril«»nn«v«  tU*  Fort'l>nupliin«  rfilt*ul<'«*H  nu  nioyrn  tlu  rt^«*(vui  {Mirtaiit  lU* 
Tjin.innrt\r  :  (lonnrn^nt  il  ^.  sfii'  |  i|i*  Lilituilf  Sud  i*t  V)  ^r.  (iiMNî  !l  tli»  l^uiiri- 
lud«*  K^l. 

\jt*%  riMinlnnn«*c<«  d<'««  inp'*niiMirH  liydrM^rnpJM**'  fr.'in«;<iiH  rlairnl.  |Niur  F«»r(  l^iu- 
l-liiii.  il  cr.  siriT  l'ide  Lntitudr  Sud  ot  VJ  ^r.  sUt\  dr  bmcitudi*  FM  .1  «art  t^m  I  on 
l-fi.;itudi  •.  L<*^  oiN)nlonn<V««durapilninonnkMai*»0\\fn.  pnur  1«*  mômi*  |Miint.  rtairni  : 
l\  nit'nir  latitude c(  VJ  ^r.  i^V<\'  vu  lon»:i(udr  Kvart.  'MIT  I,  «Miit  :il  kiltmi.i. 

Opérationi  de  la  2'  brigade.  -  Apn*^  n\oir  n^Ninnu  vi  mo*»urr  pro\iMiirrnirht 
Il  \'\^e  d*llnr«>mlM*  et  fait  1(*m  ol»MTvntiono  dt»  Intihnie  et  d'a/imulli  n«ve«<iin'<«.  la 
I'   Itriftcade  M*  divi<^  en  deux  frnetion«i. 

1^  «Mpitaine  (iniH  m*  diri»ct'«)  ^ur  Kian;irtinN>»a.  aviv  Tintenlion  tie  pri»lon»fer  mmi 
f^'-ou  jusqu'il  T.inanarive,  H*i|  en  avait  lo  li*nip<t.  Il  iNimptait,  en  raison  de%  in^lru 
m«fit«  et  nieth(M|e?i  employé^,  nhlenîr  un  ri*«»(*au  plu*»  pnvi?»  que  «vlui  qui  e\i-lait 
•i«4i.  et  rendn*  ain*»i  plu**  «»ùn*  la  liai^m  du  Sud  a\(v  r(d»MT\atMire  de  Tnnanari\f. 
Iv*  n  «ultatH  ohtenuH  itnt  démontré  Tulilite  di»  n-tte  nie«un\  qui  a  fort  li«uren<»enient 
r  u»«i. 

N*<u«  a\<>n«  dit  que  le  ealeut  di'^  «Monlonneen,  fait  h.uih  interruption  di*  Tana 
nin%«*  a  Fort-llaupliin,  eonduil  à  atlrihuer  à  eelte  pi»Hiti<in  une  lalitude  «ufliMini 
n*«  nt  rn  a«v«inl  a\<v  relie  de*»  inu*'nieur«t  hydroK'raplie«..  1^*  eapitoine  |luni<'/il  a.  lui* 
fnrme.  ii|iM*n'e.  à  Fort  bauptdn,  une  latitude  |h*u  difTén*nte  di>H  pnVi^lfn !•>*». 

t>  mc*me  ealeul  de%  e«M»nlonné«*«»  a  fait  rr*H«»rlir  un  fait  intére^^^^anl.  1^'-  laliludr^ 
•  ■^■•«T%f«'*  |wir  le  eapitaine  l)urand,  dan*»  la  ncion  *»M*|ie  et  e|i'\**e  d'lho«\  vi 
!'H«>n»nitM\  «ont  «^ilématiquem  *nt  en  t^virt  a\«N*  relit»*»  du  ri*^rau  d'une  quan 
tjf«'  .i«««-#  f«»rte.  lO  cr.  (N)7o  (î  en  mounnet  qui  ^(>mM(*  nt*  p<tn\<>ir  «»'i'\pli«|uer  que 
l»if  un«'  n-fraeli«»n  trî*^  tlifTén'nte  île  tvlle«»  tpii  (»nt  «••T\i  à  lVtaMi«M*nient  «le«*  lald(*«». 
Kii  rfffl,  \t*n  idi*ervation««  t»nt  été  f.'iîti»*,  de  nianiiTe  à  éliminer  tiuite*»  |e«%  t*au»e«« 
■1  «rrrur^.  *auf  la  n*fmrtion  |M|»%«T\ati«»n'»  er»»i'»«e'»  nur  le**  deux  InidN  du  •••dfd: 
Uvtunr  du  niveau;  emploi  tIe  dt*ux  in<»trument*»  «lifTen^nt*»'. 

prtidint  que  le  capitaine  iir."»  etal»h*-.iil  jusqu'à  Tanannri^e  une  ehaiin*  «le 
iWi  kili»m«'tn'«  ilVlendue,  ili»nt  tou««  lo<«  •»«Mnmt>t«  rt.iifnt  pourvu*»  «le  ^icnaux  et  tou<» 
!•«  an«;l«-«  mt-«ure«,  le  rapitaini*  huritid  <»•*  <liru'i*.ii(  *»ur  TuN'or.  aivunipairne  «le 
l'offi  i^r  tiqM»krmphe  H«M|e2.  L'«'tat  tr>>ul»l**  «le  la  r*  «:i<>n  et  la  cratitle  |MMiurie  en  re«» 
••  «fi-i  «  tir  toute  «Mirte  ne  lui  |HTme(tali'nt  pi-  d«'  p'\«'nir  en  arrit*n\  Il  fallut  nv.iurir 
t  Jr^  rt|«*«lM'nt«.  |M»ur«»Menir.  ««urtli'*  ••omnn't*.  h.ui«» -ik'n.uix,  «!*•- \  !'»*'«'•»  «Tire*.  i**u«*^ 
.i^-«  |-»int»oii  Ton  ernikcnait  de  ne  pa<«  pou\oir  ntoiimt-r.  r«»ur  attcindn*  <*e  but.  «»n 
^brfrbait.  ilan«  le  v<»t«»inaice  du  «iomnit^t.  un  |n.ih|  ni-t  h  \iM»r  'nM-her.  arhre,  arête 


194  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

vive,  etc.),  dont  on  dessinait,  avec  soin,  Taspect  dans  le  champ  de  la  lunette.  Le  cro- 
quis, quelque  complexe  qu'il  fût,  permettait  de  retrouver  sûrement  le  point  visé,  en 
arrivant  à  la  station  nouvelle.  La  position,  par  rapport  au  signal,  était  repérée  en 
distance  et  en  azimuth,  et  la  visée  provisoire  était  ramenée  à  la  vraie  direction  du 
signal  nouveau,  par  un  calcul  identique  à  celui  des  réductions  au  centre  des  obser- 
vations  azimuthales. 

Le  capitaine  Durand  ne  put  pas  prolonger  son  réseau  jusqu'à  Tuléar,  ayant 
trouvé,  près  de  la  côte,  une  région  boisée,  dépourvue  de  points  saillants,  déserte  et 
sans  eau.  Le  dernier  sommet  du  réseau  a  été  le  signal  d'Andrambo,  où  des  obser- 
vations astronomiques  ont  été  faites  pour  vérifier  la  latitude  et  Tazimuth. 

Au  delà  de  ce  point,  on  ne  put  déterminer  sur  la  route  que  quelques  positions 
astronomiques  isolées,  n'inspirant  pas  grande  confiance,  en  raison  du  peu  de  pré- 
cision qu'on  peut  attendre  des  observations  astronomiques  de  campagne. 

La  longitude  était  obtenue  par  les  hauteurs  égales  de  la  lune  et  d'une 
étoile. 

A  Tuléar,  le  capitaine  Durand,  malade,  ne  put  faire  de  nouvelles  observations; 
mais  Tuléar  a  déjà  été  placé  par  les  ingénieurs  hydrographes.  11  dut  aussi  renoncer 
au  projet  qu'il  avait  formé  de  revenir  sur  ses  pas,  vers  Andrambo,  avec  un  personnel 
et  des  approvisionnements  suffisants  pour  venir  à  bout  de  la  difficulté  qu'il  n'avait 
pu  surmonter,  mais  sa  maladie  s'aggravant,  il  fallut  l'évacuer  sur  l'hôpital  de 
Majunga. 

La  longueur  de  9537  m.  71  trouvée  pour  la  base  de  l'Horombé,  introduite  dans 
le  calcul  des  différents  réseaux,  conduit  à  une  valeur  du  log.  du  côté  Tananarive- 
Lavohilra  identique,  à  la  sixième  décimale  près,  à  celle  déjà  trouvée,  en  1897,  en 
partant  de  la  base  d'Ankaréfo.     , 

A  Fort-Dauphin,  la  vérification  se  fait  pour  4  décimales  avec  le  log.  de  la  base 
provisoire. 

Autres  Hissions.  —  Pendant  cette  même  année  1898  eurent  lieu  les  missions  et 
explorations  suivantes  : 

1°  La  miî^sion  de  M.  Gautier,  Directeur  de  l'Enseignement,  dans  le  Ménabé  et  le 
Mahilaka,  situés  à  l'ouest;  intéressante  surtout  au  point  de  vue  de  la  géologie  et  de 
i'hypsométrie  de  ces  régions. 

2^*  La  mission  de  M.  Jully,  ingénieur  colonial,  dans  le  nord  et  le  nord-ouest  de 
l'île.  M.  Jully  découvrit,  dans  celte  mission,  des  ruines  remarquables  remontant  è 
l'invasion  arabe.  Il  fit  également  des  fouilles  très  intéressantes  dans  la  région  vol- 
caniciue  du  plateau  central,  près  d'Antsirabé. 

S""  L'exploration  de  M.  Guillaume  Grandidier  sur  l'Onilahy  et  le  Mangoky,  entre 
Tuléar  et  Ihosy,  fit  connaître  une  partie  très  curieuse  de  la  chaîne  de  l'Isalo.  11  se 
dirigea  ensuite  vers  le  nord,  pour  compléter  les  recherches  précédemment  faites  par 
M.  Jullv  sur  l'ancienne  cité  arabe  de  Mahanara. 

4"^  Les  lieutenants  Bodez  et  Jung,  détachés  comme  officiers  topographes  près  des 
brigades  géodésiques,  rapportèrent  des  itinéraires  très  complets  sur  les  régions  du 
Sud,  encore  peu  connues. 

a*"  Dans  la  région  de  Tuléar,  le  capitaine  Toquenne  et  ses  officiers  firent  un 


LES  ETIDES  (.Ki^GRAPIIIQrES  A  MAl>Ar.AS4:All.  1^3 

o*»tnl»ir  con«i<l<'*rablr  <lr  itN*onnni*««tnn<v4  ci  |x»rmimit  au  lirutcnnnt  Bouralicille,  en 
nii*«i«>ti.  <!«•  ditH<4»r  la  cnrlr  ilo  loiito  relli»  rontnW»  nu  1  /5(N>  <MMl. 

Il*  IViiilniit  Ion  Intiililt^  qui  iVIntrrent  dann  lo  noni  oui»«l ,  le  rommnnilnnl 
LAniiillt*  fit  tNïmpIrlor  U*^  n»n«M»icnomenl»<  prtWNh'fnment  fourni^  pur  le  liiMiIruniit 
Rii«Unl.  L'ititirmin*  que  rrl  oftirîiT  nvnit  lové  ilo  MnnMintHotm  ilmio  cr.\ntnnKilt  h 
\ii.il.it.i\n  (nonI  cmio^I  do  In  mtn,  par  MniuIrtUnrn  ri  H<*fnmlriAna.  nvnit  t'*li*  vxv 
cuir  |N*n<innt  In  liril  Imite  opomtion  mi  II  In  in»  do  In  rompn^nio  Clin  vol  mutn»  lo<4 
rrl«»ll«*  do  rotlo  n'*Knon. 

7*  Ijï  nvi>nnnl«»Hnnoo  irt'»<M|«»Hiijuo,  fnito  pnr  lo  onfutnino  l)uNd««.  rrlin  lo^  trnvnux 
li\drni:r.iphi<|U0H  vonnnt  nlMMitir  nu  onp  Snint -André,  a  Atnl»ato,  «ur  In  lii;no 
dVt.ifH*^  do  Tannnnrivo  h  Mnjunffn. 

^  l/otplomtion  do  M.  Rn««tnrd  dnnn  lo  pny<«  Mnhnfnly  n  irmndomont  fnrilitff*  In 
|«-n«'tnitif>n  do  rotto  pnrtio  «lo  Tllo,  ln«|U(*Ilo  hi»  |HMtn«uil  notuollomont. 

Travaiix  ezécaiét  en  1899.  —  MM.  Ioh  onpitninon  llumô/il  ot  I^nllomnnd,  nvnnt 
df  n*ntnT  on  Frnnoi\  «mt  oomplôlô  la  Irinnpilntion  onln»  Tnnnnnrivo  ot  Anil«''\o 
nnt«'  quo  lo  ll.l*.  <>»lin  n*nvnit  pu  n«»-iNiir  «ur  don  \m*it*H  oortnino^  m  IVti. 

Il  notait  «*i;nloniont  h  ôturid4*r.  nu  m*»von  d*olwor^*ntioiiH  i^riMl/^^iquo**.  |n  quo««lii)ii 
du  rv"<i»nl  n\iv  AndriK'i.  <|ui  n*n  pn«»  onmrootô  trnnolu'*»».  Mai**  un  plan  In»*»  im|M»r- 
t^iit  qui  o>n«i«*tait  n  rolitT.  par  Iriank'ulntinu,  |«*  rnp  d\\ml»n*  h  In  rnpitnio.  n  d'nlMtnl 
rto  ml^  on  u'uvro.  Tnûn  bnirado**  ont  ôtô  ron^slilutV-». 

Iji  r  ,  Miu«»  Iph  onln^  du  rnpilnino  Mounior,  nvcv  lo  lioutonnnt  ftwlr/  oommo 
Ailjoint,  t|r\nit  |»nrtir  do  IHôco*  on  pnMinnt  oommo  Imm*  Ioh  trnvnux  ih^  iukvniour^ 
li\df>»i:raph<*«.  ot.  m»  dirii:«T  vrr*«  lo««iit|,  h  In  n»no«»ntrt»  do  In  i*  briirndo,  rummnndtV 
pir  lo  lirutonnnt  Vioq.  lsc<  trnvnut  ilo  ce  dornior.  «lonl  lo  rontro  m»  tnuivnit  h  Man 
«Inl^im.  dfvniont  MT%ir  do  Hni^on  avtr  roux  quo  In  3*  briirido,  miu**  I«*^  onln»H  du 
ripitnino  Ril»nult.  av«v  lolioutrnant  îunir  |H»urndji)int.fMal»li*«^nit  «lu  pintonu  rontrni 
^   \n«»<»itnU»alinni:v,  nu  nonl  du  Ino  AInntrn. 

l>f   fail»l«"»  n**«Miiirri'«»  luidcrl.iin'H   n'ont   malhrun*u*«rniont   pa«*  |NTini«»  rarlii» 
%«-ni«nt  d«*  oo  plan.  1^  trianculatiiui.  |M>ti*»Hiv  ju*»qu*n  Ano<»imtNiahnnc>.  n'a  pu  «o 
rifi»r  n  cHlo  ilo  Hir^o,  li»^  f»|M'Tntour^  ayant  c\c  mp|M»|r*. 

iHi  li'it*'*  «lo  Tonr^^t,  r«-lal  •!•»  ifnorn»  du  piv-»  Sakalavo  n  onij^Thé  I«w  rtudi***:  innl^ 
«•u  i*'Ul  prr\olr  ipio  ro<»>«atun*  do  la  triant:u!ali<»n  <|o  Ma  d  a  en  *»••.!  r,  il«'jâ  n-^-^i^o  dan^ 
•  «  irmu'li^  liAriif^  *iir  d«»^  \n^cM  «Itkrnr*»  d«*  ronfiinro,  no  tard«Ta  pa*  à  rlro  doH ni- 
lMrni«>nt  ri»nipl«»ttV  »!i«^  qu«*  IViit  do  piiM(i<*-ili«in  d»»  r^n  4Mnlrof><«  lo  p«Tnirttra. 

Iji  truariti*.  il«''p|o\i'M*  pir  t'Hi*..  a.  ooiurno  toujoiir«.  rt»'»  o«iiin>nn«V  par  lo  HUort»<. 
H  r'e%i  un  m-iirninquo  ri**»u1tit  quo  l»*  dt'*\ol«qqH*mont  «lo  i*«*H  rfinln****  ilo  trinnirlo*. 
q«ii  atteint  plu*  «lo  liiN)  kllomt^tn***,  '•i  V**n  *»«»n,:«*  qu'il  a  fallu  moin<  do  «lout  nn^ 
piitjf  i'jirqufrir. 

N«>u«  donnons  miinti^nint  la  ll^l*^  d»*"*  prin-ijnux  l«'\»'*«»  o\r.'ulr<  |M*ndant  rotto 

liile  des  levée  exécutée.  -—  N«>its  av<<n«  A*y\  ni<*ntionn«*l<'^lov«*«  n'culiopc  nu 
I  lOflieiildiM  InHiTid'^  t«»p  »irrTpliiqu«'<  do  \s*M  :  Tannlnvo.  —  Kmlmtondraxnkn  ri 
Ttmjilevo.  —  An«l«*vornnto. 

Up  orrrfc» d'Anjoxi>n»U''  nu  I  ItNHi'Hï.  \nr  le  lioiittMiant  A ufiotU- Durand; 


196  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

Le  ôefcle  de  Moramanga  au  1/100  000,  par  le  lieutenant  Pernod  ; 

Le  cercle  d'Âmbatondrazaka  au  1/100000,  par  le  lieutenant  Quintard; 

Le  Valalafotsy  au  1/100000,  par  le  lieutenant  Sabaton; 

Le  Mamolakaza  au  1/200000,  par  le  lieutenant  Quinet; 

Le  cercle  de  Bétafo  au  1/100  000,  par  les  lieutenants  Dejoux,  Maritz  et  le  capi- 
taine Merîenne-Lucas  ; 

De  Tananarive  à  Ankavandra  au  1/100000,  par  le  lieutenant  deCointet; 

De  Soavinandriana  h  Békopaka  au  1/400000,  par  le  lieutenant  Rocheron; 

Le  cercle  d'Analalava  au  1/500000,  par  le  capitaine  Toquenne,  le  lieutenant 
Bastard  et  le  lieutenant  Level  ; 

De  Fianarantsoa  à  Midongyau  1/400000,  par  le  lieutenant  Honschoctte; 

De  Tsaratanana  à  Nossi-Bé  au  1/300000,  par  le  lieutenant  Duruy; 

De  Vohémar  à  la  côte  Nord-Ouest  au  1/200000,  par  MM.  Meurs  et  Boussand; 

De  Tananarive  à  Diego  au  1/300000,  par  le  lieutenant  Boucabeille; 

De  Tananarive  au  Manambolo  au  1/200  000,  par  MM.  Meurs  et  Boussand  ; 

De  Tananarive  à  Ankavandra  au  1/300  000,  par  le  capitaine  Gallois  ; 

La  carte  deTOuest  au  1/200000,  par  le  lieutenant  Gaudaire; 

La  carte  de  la  province  de  Tuléar  au  1/500  000,  par  le  capitaine  Toquenne  et  le 
lieutenant  Boucaille; 

Le  levé  des  Pangalanes  de  la  côte  Est,  d'Andévorante  à  Mananjary,  par  le  lieute- 
nant Jeannot. 

Grâce  à  ces  travaux,  le  capitaine  Merienne-Lucas,  chef  du  Bureau  topographique, 
et,  son  successeur,  le  capitaine  Bibault,  ont  pu  dresser  : 

1*  Une  carte  au  1/100000  du  plateau  central  en  28  feuilles,  comprenant  Vohi- 
lena,  Ankazobé,  Anjozorobé,  Tananarive,  le  lac  Itasy,  Bétafo  et  Tsinjoarivo,  soit 
Une  superficie  de  39900  kilomètres  carrés; 

2*  Les  feuilles  au  1/100000  de  Diego,  Tamatave,  Andévorante,  Ambaton- 
drazaka  ; 

30  La  carte  générale  de  Tile  au  1/500000,  en  32  feuilles. 

Études  diverses.  —  D'autres  études  des  plus  intéressantes  se  poursuivaient  con- 
curremment avec  celles  dont  nous  venons  de  parler. 

Avant  la  reconstruction  de  Tobscrvatoire  d'Ambohidempona,  les  obser^^ations 
météorologiques  furent  continuées  par  les  Pères  Jésuites  à  Andohalo.  Le  Bureau  topo- 
graphique et  le  P.  Colin  profitèrent  des  instruments  en  leur  possession,  pour  fournir 
certains  points  de  l'île,  tels  que  Ankazobé,  Béforona,  Tsinjoarivo,  Mananjary,  Tsi- 
manandrafozana.  Un  projet  est  à  Tétude  pour  doter  Tlle  d'un  ensemble  complet  de 
postes  météorologiques. 

Les  nombreux  mouvements  sismiques  qui  se  sont  produits  en  1897-1898  ont  été 
notés  et  observés  le  mieux  possible  en  l'absence  d'instruments  spéciaux.  Le  sens  des 
ondulations  a  paru  suivre  une  direction  ouest-est.  Elles  ont  été  généralement  hori- 
zontales; quelquefois  un  soubresaut  vertical,  très  court,  s'est  produit.  La  durée  des 
Oscillations  n'a  jamais  dépassé  quelques  secondes.  Le  sismographe  Secchi  que  vient 
de  recevoir  l'Etat-Major  est  placé  à  l'Observatoire. 

Les  études  magnétiques,  déjà  faites  en  1888,  1889, 1892,  ont  été  poursuivies  par 


LES  ETrUES  GE(K;RAPIIlQrES  A  MAUAGAS4UIL  l'^l 

le  li.  P.  G>Un  pcntlant  Ich  miHHion.H  |sti7-|HtH.  I«eur^  iv!>ulut«  ont  été  commutii' 
«lu»**  a  rAcadomic  ilt*î*  Soimcoî», 

La  balance  mafrnélii|ur  MaHi^art  nviv  iiiMTi|>(eur  lumineux,  de  TKlal  Major,  a  vie 
c\}UÎU'r  au  R.  P.  G)lin  |M>ur  la  C4»ntinunti()n  de  >e%  travaux  ma^neti(|uc«. 

PnbHcaliOM.  --  tirtireùrtirtcnniAntiondu  Uun*au  tt)|Mi»crn|dii<|ue de  l'Ktat -Major, 
<|ue  MouH  a\on!i  |>nvi>lem nient  ex|H)«iiV,  le^  Orele*»  et  Provinrent  ont  pu  |io!»MNler  It*^ 
tintrt*^  pn>\i<M>tn*»<|ui  leur  étaient  ntVe^^in*)<.  1/Klnt  Majora  fait  |»araltre  en  outre  : 

U*^  /Cnvitvnt  d^  Taniuvt»w»\  au  1  i«HMKH>,    -  i  feuille»  tiriVs  en  couleur*; 

\ji  carte  dt*^  Ht*ti*^t,  nu  1  Tîimhhn»,  vu  li  feuillet;,  \Mnr  la  |Nirtie  de  Tile  comprime 
entn*  MajunicQ  et  .\nilM»himandroM>.  nu  ^ud  île  KianaranlHoa; 

La  carte  den  ttint^iatr^^i  suivis  dnn^  la  provinci»  de  Kort  haupliin,  au  1.75(MMMI, 
par  le  l(e%tdent  U^main*: 

luk  carte  au  1  '5(NMNNI  du  rrrcU  d  Atikamhi^; 

Vnv  M'nvi\i*caru»atimini$iratives  au  I   hMNMMNIeInu  i  i.'îlNMNNI; 

1^  rtrte  tj^ntrulr  de  Tilo,  au  l.iTilMMMWJ,  tin*e  en  i  feuille^  en  couleurn; 

Ia'^  feuilK*^  de  S<Mivinandrtana,  Ankn\nntlrn  et  Morondnvn«  de  la  carte  générale 
au  I  rimUNKi,  tinViien  couleum. 

I>an4  h^  1  Nott»!«  et  Exploration^  »i  n  paru,  en  même  lernp^.  une  grande  (|unntité 
de  «Ti-^nii,  chr»mo$^  drstim  rt  rartfs,  tirtVH  à  TKlal  Maj^ir,  et  dont  lei  plu«  intéren- 
«4ut«  «4>nt  : 

I*  L'Emyrne  nu  i  .*îlM)(HIO,  avi«c  Iw  prmjrrs  </^  /*i  puri finit %t,u\ 

t  \jt^  timrnttr^i  de  Manmntsetra  à  Portiiadnma  par  MandritMra  au  1  r^MMUN), 
|»ar  le  lieutenant  Ba**tard; 

Ile  KianarantMia  a  Mananjary.  aviv  pridil.  par  le  cnpitnine  Lefort; 

Ile  KianaranlMiaà  Mi«lonjy  |»arJnnjinnnu  I  ^<NHMMI.  parle  lieutenant  llon*M*h<H*l  te; 

Ile  lli<H»y  a  Tamotamo  au  I  i(MHNN),  par  le  ropilnine  l^ncarrière  et  le  lieutenant 
tyMichon: 

Ile  Tamala%'e  À  S>anieranaau  I  TiiMHMNi.  |»ar  M.  K^^rthier; 

llan«  la  pnivince  d'Andévi»rantenu  I  .*iiMHiiiii.  par  le  lieutenant  Michel; 

lir  S<ianierana  k  Antenina  au  I  .*î(MMNHi.  |»;ir  M.  (lillNTt  Pierre; 

1^  ili^trict  d'AmlNdiinianc.i  au  I  r><MHMXi.  p.tr  N*  «vipjLiine  Lefort  et  le  lieutennnt 
Jac«|uirr; 

Ile  Tamatave  à  AmUitondra/aka  au  I  ^inmnki.  pnr  le  cnpitnine  Vnltet; 

I>an»  la  pnivince  de  Tamatave  au  I  i*i«Miiii>.  j,,ir  M,  rndmifii«*trateur  Fram.oi».  ; 

La  > allée  de  rAndr<inoni(*na  et  de  In  Mnnnrika  nu  I  itMHMMl,  par  le  capitiiine 
Ilrleuje  et  le  lieutenant  Lifont  ; 

Ijr  ««vieur  B  du  cercle  d'Anjozond»é  nu  I   I<mm)imI; 

Lji  carie  p-ol<>Ki<|ue  de  l'Huent  au  I  Iinhuni.  |».ir  M.  (i  lutier.  I>ir«vt«*ur  de  rKn^ei* 
iroemrnt; 

Itinentnrdr  T«arntanaua  .1  No^-i  l(«- au  I  {(mikki,  |».ir  le  lii-utenant  Duruy; 

Le  cerrle  d'An*»*d»«*  au  I  i'ïiHiiiii  pir  !••  Ii«  iil«-ii  mt  itMi*onni<T; 

Ile  riko|ia  au  lac  Alaotra  au  I   .'hmhnmi. 

La  carte  de  la  |kv*ili«  itton  de  |vni.i  |vi7  .m  |  ^immhih; 

1^  Maniroka  au  I  ItHMnii».  |kir  le  v  ipii  iiit«'  dr  Thu\  ; 


tn  LES  ÉTUDES  GÉOGRAPHIQUES  A  MADAGASCAR. 

Les  voies  de  communication  en treTama tare  et  Tananarive  :  Pangalanes  et  lignes 
d*étafK^,  deux  cartes  ; 

Ve  Majunga  à  la  Mahajamba  au  1/500000,  par  MM.  Milkousky  et  Boyer; 

Les  régions  entre  Fianarantsoa  Farafangana  et  Fort-Dauphin,  au  1/100000,  par 
le  capitaine  Lefort,  avec  une  annexe  ethnographique,  au  i/500  000; 

Le  tracé  de  la  route  de  l'ouest  par  Arivonimamo,  au  1/200000; 

La  carte  hydrographique  de  Madagascar,  au  1/4000000; 

De  Kéiimafana  à  Mahanoro,  Yatomandry,  Tsiazompanir>',  au  i/400000,  par  le 
capitaine  Thévenin  ; 

Projet  de  chemin  de  fer  de  Tamatave  à  Tananarive,  au  1/500000,  par  le  comman- 
dant Roques  ; 

Fort-Choi.scul  au  tenips  de  Lasalle  et  Benyowsky,  au  1/100  000,  par  M.  Jully; 

La  carie  de  Madagascar  par  Robert  (1727)  ; 

La  province  du  Bctsiléo,  au  1/500000; 

Le  plan  de  Mantasoa  au  temps  de  Jean  Laborde  (1837); 

La  carte  géologique  de  la  Mahavavy,  par  M.  Gautier  ; 

La  presqu'île  de  Masoala,  au  1/375000,  par  M.  Chapot; 

La  carte  des  immigrations  arabes,  par  M.  Jully; 

La  carte  du  pays  Mahafaly,  au  1/1  000000; 

La  carte  d*Ambatondrazaka,  au  1/500000; 

La  carte  ethnographique  de  l'île,  au  1/3000  000; 

La  carte  géologique  de  TAmbongo,  par  M.  Gautier. 

En  outre,  ont  été  dressés  un  grand  nombre  de  cartes  de  lots  de  colonisation  et 
dos  plans  des  villes  principales  pour  rimmatriculation.  La  préparation  des  tirages 
de  la  carte  au  1/500000  et  des  feuilles  au  1/100000  se' poursuit  activement. 

Ainsi  TEtat-Major  a  exécuté  à  Madagascar,  même  dans  sa  période  de  début  et 
d'installation,  de  nombreux  travaux  géographiques;  il  n'est  pas  douteux  que  les 
améliorations  et  les  agrandissements  subséquents  ne  lui  permettent  de  continuer 
avec  succès  l'œuvre  entreprise. 


Le  climat  de  la  Suède 

et  les  causes  des  variations  de  climat,  d'après  M.  Ekholm' 


y.  Ekholm  <«V<»t  pri^iM)**/*  IVUkIo  iIo  In  ili<«lritMiti<>ii  onliiiAin*  di*  l.i  ti'm|N*rnliiiv 
t  fi  Suitio  et  «IniM  l«»H  |Mi\H  vtûrtiiiH,  vi  \n  nvluTrln'  <h*«»  raii-rs  ih»  n-llr  ili-trihtitiuii.  Il 
.1  vlutlh*.  iiu<><i,  l(^  coH  rxfepUonnoN.  U*U  t\\u^  h»^  In vrr»  <ui  l^*^  i'*lo^  Ir»-*  fn»i<N  <»ii  Xri*'* 
oliâUtln,  Irif»  stv*  ou  Iri***  humiilrî*.  Mni**,  ••r««  oli^iTYrtlioii*»,  bn«MV-»  «»tir  <lt' ^  rnrlr»  iri«»o 
Ihmne*  M  dlMinomoIrM  9oi»:nriiM*mciit  n'iliici*'*»*,  m»  Hmitont  mit  m«»iH  dr  jnii\H*r  rt 
<lfl*  juillrt.  Voiri  !«'<  n'*MiltntH  pritiri|iAtix  iiu\(|U('N  il  r««t  nrrivr. 

Jttnrtrr:  A  rom*«»t  df  In  Ntinvtff,  unrlmiiderhnudo  •*Vl«»iid  wr^  l«»  nt»nl  i*<it.jiiM|irii 

r«rr<in    (aluHnl   1*1   dcpiniv  rinnlIuTmc   dt*  (^  d»*   Horlc  <|U«\   ou    ll«»rd    d(*«    l^»fot(*li. 

rrlui  ci  ntlHiil  7i>'.*li)*  de  I^t.  N.  -  DniiH  TlnliTliHir  do  In  |N'*nîn«»iilf*  ««niidiiinw, 
fi«»u*  ln>uvoii*  doux  roiiln»»*  dr  froid.  I/iin,  plu*  jh^IH  ri  m«»in%  in.inpiô.  r»«t  •»i!iiô. 
su  n«>nl  de  Chri*«tianin.  pnr  Vtt'  do  I^(.  —  Sn  temiN-rnlim*  minoniir  r%t  do  —  l'i*  ri 
l«ut  dr^rondn*.  f>oiulonl  lo»«  lii\erH  In***  froitU,  jn^.prh  —  ii>'.  Alnr»  lo  ininimiim 
tiMnIiO  piir(«>l<  au  di'HMiim  do  —  \0\  En  fovrior  l**^l,  on  n  mi^mo  (»|><««-no  ■  V,K 
L  aulrr  rvnln*.  plu<  otondu  ol  plu**  prt>nt>niv.  ^^o  lr»»uvo  dnnn  |o  non!  do  In  l«n|N»nio. 
ri  loach4^  h  la  Suôflo,  h  la  Norvoco  et  h  In  Finlnmlo.  Sn  toinpornlun*  moymno 
<*«t  do  -  ITi';  fHMidnnt  le^  hivor^  ritr«»nreux.  ollo  doMN*nil  h  -  £\  ,  n\er  un  minimum 
lie  —  U>\  fi  oola  mt*mo  eu  fôvrior.  Kii  Europe,  on  no  tn>uvo  uno  loni|Nr.iturt* 
moyenne  au ««ki  l>n'*-e  qu'nu  doln  ilo  In  IVlrhorn.  Entn»  oi»-*  doux  oonln-*  d«»  fr«»id  m» 
rt-noimln*  une  yono  plu*  i*linudo.  Au  «uil  du  l\\ï*  do  l*nt,.  In  loni|MTnluro  m«>>rnnoo<>*t 
^••-•f  uniforme  et  vnni*  eniro  -  *i*  ot  0\  |^  Skau'onirk.  Ii»  Knltocitt  ol  Ir*  Sund^ 
ont  une  tem|M*ratun*  mo\onno,  loK'oroment  au  {MÛnt  do  oonct^lnlitui. 

I>tle  di«»tril)uti«»n  do*  tom|M*ratun'H  a  olo  onloultv  à  Taido  dt-<»  m'»>onno^  tlo 
trente-neuf  ann('vH;elle  m»  n»pr«Hiuit,  ti>UH  |e%  hi\t*rH,dnn<>  *«•••  Irail*  prini't|»:iu\.  nini* 
elle  e*t  «urtoul  pnuionro*»  |M»n>l.'inl  le*  lii\or»  ric«»unMix.  \,r^  \^ai\**u\:\U-^  niMulront 
IVfeilent  de  ehnieur  le  plu*  pr^ri'Hirr  •  tl*  .  à  rmh-%1  do-  |«4»fid«*n.  un  e\rit|fiil 
lie  ^V  le  Ion»;  «le  h  rôle  de  In  Nor^'r*;o  l'I  «I»»  \i'  «  luinai  din»»  I  inlorhtir  do  la  r^**au 
dina%îe.  «nuf  ilnn««  Ioh  doux  oonlrt»*»  fr«»id*.  «m  il  u\-^t  «pio  do  h   n  !•  . 

JuilUt,  —  pondant  ct^  mois.  In  S-mîi  hmxio  fiil  exorptj.in  nu  r»**!o  di»  rKnrtt|ie. 
•o  |»»int  de  vue  de  In  diroolii»n  ir»MiiTi!»  •!»•'*  i-'d!i«»rm«'*.  ot  m'Mitn*  uno  •li«tril*ution 
de  irfn|irraturr  trèd  compli<|U«*e.  1^  ni>T  «Ir*  N"rvi*«:o  vi  |t>  i;*»lfo  di*  lt«d)init*  ont  une 
fnllurnoe  rrfrip'-mnte.  l>nnH  la  pnrlie  «ud  il*  la  |Hnin«ulo,  Il  y  n  plii«i<Mir«  petit* 

I    ^  Kkbolm.  ><r'  t;et  t^mprf  ttut  f.  '     .      .  i^n  j  .     '      if   'î  trt     '     ,-ll*^#     |     i    .'i  l  ••■*.!*'*.  3. 


200 


EGNEL. 


centres  à  haute  température  et  deux  régions  à  température  plus  basse.  Nous  n'entre- 
rons pas  dans  ces  détails  qui,  du  reste,  sont  différents  dans  la  carte  représentant  les 
températures  réduites  au  niveau  de  la  mer  et  dans  celle  représentant  les  tempéra- 
tures réelles.  Sur  le  Kattegatt  et  le  Skagerack,  on  trouve  une  température  élevée, 
ainsi  que  sur  toute  la  côte  ouest  du  Bohuslan  jusqu'à  la  Scanie,  dans  rÔstergôtland 
et  dans  la  Bothnie  septentrionale.  D'après  M.  Ekholm,  ces  irrégularités  tiennent  à  des 


TEMPÉRATURE  MOYENNE   DE  JANVIER    RéDlTTE  AU    NIVEAU   DE   LA    MER. 

Daprês  VVmer,  I^IK),  n«  3,  Stockholm. 


différences  dans  l'épaisseur  du  manteau  de  nuages  et  dans  les  précipitations  atmo- 
sphériques. Les  anomalies  sont  le  plus  marquées  dans  le  nord  de  la  Scandinavie, 
de  la  Finlande,  et,  de  la  Russie  (-+-  4*^),  et,  présentent  un  maximum  de  -+-  6°  dans 
la  Bothnie  septentrionale. 

Le  facteur  principal  de  l'état  thermique  pendant  l'hiver  est,  sans  doute,  le  Gulf- 
stream.  .Mais,  il  y  en  a  aussi  d'autres,  comme  la  périodicité  annuelle  des  nuages.  Le 
semestre  d'hiver  est  plus  couvert  de  nuages,  surtout  dans  la  Suède  méridionale  et 
moyenne.  Cela  tient  probablement  aux  vents  du  sud  ouest  qui  dominent  et  qui 
app(»rtent  l'humidité  des  mers  chaudes  circonvoisines.  Les  centres  froids  pren- 
nent naissance  dans  les  régions  situées  à  l'abri  de  montagnes  qui  empêchent  l'accès 


LE  CLIUAT  DR  LA  ^l'KDE.  It'AI'RtS  KKlKtl.V.  lot 

Jr«  *nili  rliitudo  iIp  la  miT.  IJimii.i  I»  nv'iKv  criminriiw  Ji  rouvrir  li-  [«v»,  Ip  (r>'ttl 
•Ir\it>nt  piiriwr  plu«  imniornvi  li-  ntjoniicini-iil  i'-(irr(:i<|iiP  Vcr-  rifimi'P,  In  omiiIiM'ti 
l'ililr-  ri  r<-%api>rntioii,  tn--  faitili--',  i)i>  lu  iiriui'  roiitrihiiriil  h  rcl  i-lnt  <l('  cIm-»-^. 
Eiilin.  il  •*•  (orme  nuiivi-iil.  nu  di-snn  ih-  In  r<'-i:i"ii  rmiiU-,  un  milii-jclimp  ijui 
rffifitVhi*  rnfUucnrr  i|<'  i'air  rhniiil.  Kii  it<-tii'-rnl.  l'nir  trotil  p^l  riinliuu<>lli>m<-iit  nilrvi* 
[vir  II-*  \rnU  diniKlt  •lu  -diil  oui-it  iini-  fnit  iinllrt'  If  (mlMn-nni.  IVii'IidI  h-*  hivrr» 


M-'i-U'intiHIrmi-iit  ri*--'iir.in.  .-.■.  v.iiN  ni-  •»•  pr-liii-fiil  i>n-.  |h.f.-.'  <|lic  rn.-lïi.n  du 
<.tilf*tmiin  r«t  nnni|i|i<'.  et.  m  |.irtii'.  rim|il.i .■-'■.•  jwir  r.'llc  <l<-<'iin  j.  -liir-'»;  |.ir»ulli* 
l^fr  t'i  -■■■li-ul  Mir  l»ut  \f  |.ij..Siii*iril  |..iit.-  »  r  li-.-iil.l  m.-.-,  h  ri.-u  iir  .li-.vrl  liiM 

huer»  •cAn'IinnviM  nV-t  i,\,  .-v («tr  |Vxli'U-i>n  du  fr.iid  >l<-  h  "^il-Tif. 

M.  Kkh.dm  n  mli.-r.h.- h  r,m-rd-  r,.fTiil.li.-.m.-iil  du  f.ulMr.-.m.  •(ui  .•nlnliio 
•\f*  hUrr*  ri.'-«ih'tiT.  ii'-n  "■iil'-m-'it  i-n  Si- uiliriivi.-.  nui-  iiii-i  •|ii<-!'|ii''f"i«  <l.in* 
l.-<itr  l"Kun.i<  H  m-'-tnf  ■lui-  l'V-îi-  .■■.ilinl  di>.  Il  .•ij.li.jii.'  -■«•  fiit  d'-  l.i  nniii-r.- 
•  uitanlr  Ij- l'.ulMrpitm  r-l  pp-luit  \nr  l.i  di-rHf.iiti.ii  <1.-  Ii  [.•..,i,.ii  ntin.-|.li.- 
ri-iu»-  H  fHir  |m  vcnlofiui  i-n  ri-iili--iit.  .i)rl..iil  d  m-  In  /-'n'-  -\l'\'*-  .Filrr  IV  lunlrur 
H  U  m  .HjiI.  \.  -  Ot  idi-ii-m-rii-..  i  liiir  t-iir.  .t- p-nd.-iil  d-  rin—hti-n  «luI 


202 


EGNEL. 


varie  avec  la  température  à  la  surface  du  soleil,  c'est-à-dire  en  définitive,  avec  le 
nombre  et  l'étendue  de6  taches  solaires.  M.  KOppen  a  démontré,  en  effet,  que  la  tem- 
pérature moyenne  des  tropiques  varie  en  raison  des  taches  solaires,  avec  une  ampli- 
tude suffisante  pour  influer  sur  le  mouvement  de  l'atmosphère.  Une  correspondance 
régulière  entre  les  hivers  froids  et  les  taches  solaires  n'a  pas  été  constatée.  Cepen- 
dant, d'après  les  observations  faites  depuis  le  milieu  du  siècle  passé,  on  peut,  suivant 


TEMPERATURE   MOYENNE   I>E  JUILLET   REDUITE  AU   NIVEAU   DE  LA   MER. 

I)'aprc»s  rimer,  181)9,  n-  3,  Stockholm. 


M.  Ekholm,  admettre  qu'un  maximum  de  taches  solaires  a  presque  toujours  été 
accompagné  par  des  hivers  extrêmement  froids.  Mais,  d'autre  part,  un  minimum  de 
taches  donne  aussi  des  hivers  froids.  Il  semblerait,  par  suite,  que  ceux-ci  reviennent 
deux  fois  plus  fréquemment  que  le  maximum  des  taches  solaires.  Quant  aux  irrégu- 
larités de  cette  période  présumée,  le  savant  météorologiste  suédois  n'a  pas  d'avis 
bien  net  sur  leurs  causes;  mais  il  tient  pour  possible  qu'elles  dépendent  du  courant 
polaire  du  Grônland  oriental.  Pour  avoir  une  explication  adéquate  du  phénomène,  il 
faudrait,  aussi,  se  rendre  compte  des  états  thermiques  des  autres  surfaces  continen- 
tales et  maritimes  du  monde.  Notre  auteur  ne  croit  pas  que  le  Gulfstream  ait  une 
influence  sur  la  température  des  étés.  Pendant  un  été  domine  le  cyclone,  pendant 


LE  CLIMAT  DK  LA  MKDK.  |i,\PRt>  EKIIitLM.  MI 

uti  autre  rnnliryclonr.  I^  rnu*^  de  iv  fnil  n >•(  pnit  n|ili<|un-  ;  il  fniiilrnit  la  dirrclipr 
(Janii  la  (liolribiiliim  ilc«  lrm|H''mlurc<  ilnn*  W  i-nuflioit  fupt'ritfurt-t  dr  riitin(>«|>litTC 
1>  n'«-*t  doiir  fitip  pnr  <lt>i  rtvlicn-lic^  [H-nu'vi'rniilfjt  dan*  cpIIm  ri.  au  mttyni  d»* 
ballon*  oii  dp  rt-rfs  volant*  (|m'  ivllp  «[ih^iIdu  |ipiit  Alir  Hm-idiV. 

|j  lnn|>iTatiin>  dp  In  -urfan'  lcmi>lrp  f-t  dt'-lprmiiK'p  fMir  di'tix  fnrlpiir-  priiicl- 
[Mus  :  rin«<>lalii>ii  pI  Io  rayon iipnipnt.  Cp-I  IV-({iiilj|ir<-  dp  n-*  drus  farlpunt  ijui. 


da|ipr.  SI.  KVIi-lm.  .i.l.rniiiip  l.i  tp»ii«-nlun'  nioj.-iii«'  du  kI-Iw.  h.'|>ni-  ijup  In  »ir 
•>fvani<|u<-rii.|i'>itr  la  It-rn'.  rV-t  n  din-,  dt-fiii-  nu  nioin-  i-riil  milliiiii"  d  ntiin-t-,  la 
b-mcrraturr  intiTUr  du  trl-.|"-  n'n  i>n  nU-wr  -.fi-il.l.im-nl  ni  ■■.■II.-  lii-  In  nuT  ni  r.-llp 
dp  ralm<i>)i|irrr. 

Lit  *orinliitni  ilu  rnjoi'ii'mfnt  n-nt  rj.u--'  |>nr  d--  m.-liliiilion-  d.m*  l.i 
rwoip-iliou  dp  l'iir.  M.  Arrli-riiu.  n  nioiitrr  1p  r"-|p  |.nj-'»d.Tniit  i|ui-  j-ur  rn.-idp 
partmiili(UP  à  rt-l  i-Mnl  '.  O  ^  u  r-t  trnii.|..-iriiit  \-'I>t  U  iliil-ur  luniiiiPUM',  mni» 

r....     l'U  .,-1,.    I..I/-     .    «i«;    .  Wll    VT1     L   n     I 


204  EGNEL. 

relativement  opaque  pour  la  chaleur  obscure,  c'est-à-dire,  qu'il  agit  à  la  façon  des 
vitres  d'une  serre.  Par  suite,  une  augmentation  dans  la  teneur  en  acide  carbonique 
de  l'atmosphère  s'accompagne  nécessairement  d'une  élévation  de  la  température.  La 
vapeur  d'eau,  jouissant  de  la  même  propriété,  renforce  notablement  Faction  de 
l'acide  carbonique.  Il  faut,  d'ailleurs^  ajouter  que  la  vapeur  d'eau,  seule,  est 
incapable  de  produire  des  variations  notables  dans  le  climat.  En  effet,  si  la  tem- 
pcrature  de  l'atmosphère  vient  à  baisser,  la  vapeur  d'eau  se  condensant  en  partie, 
son  influence  protectrice  diminue  d'autant.  Le  rayonnement  augmente  alors;  d'où 
nouvelle  condensation,  et  ainsi  de  suite. 

Les  choses  se  présentent  tout  autrement,  si  l'on  tient  compte  de  l'influence  de 
l'acide  carbonique.  Comme  ce  gaz  ne  se  condense  à  aucune  des  températures  qui  se 
rencontrent  dans  les  couches  inférieures  de  l'atmosphère,  son  influence  est  la  même 
partout.  Si  sa  proportion  dans  l'atmosphère  s'accroît,  la  température  s'élève, 
révaporation  augmente;  par  suite,  l'air  renferme  plus  de  vapeur  d'eau,  le  rayonne- 
ment diminue  encore  et  la  température  tend  toujours  à  monter.  Ces  phénomènes 
se  poursuivent  jusqu'à  ce  que  le  rayonnement,  qui  augmente  parallèlement  à  l'élé- 
vation de  la  température,  soit  devenu  assez  puissant  pour  contrebalancer  celle-ci. 
On  voit  donc  que  l'influence  de  l'acide  carbonique  est  considérablement  accrue  par  la 
présence  de  la  vapeur  d'eau.  D'après  des  calculs  récents,  il  est  même  probable  que 
cette  influence  est  encore  plus  grande  que  ne  le  suppose  M.  Arrhénius. 

La  diminution  de  la  teneur  de  l'atmosphère  en  acide  carbonique,  exerce  une 
influence  très  considérable,  dès  que  le  sol  est  couvert  de  neige.  Le  rayonnement 
augmente,  et,  il  est  vraisemblable  que,  si  la  proportion  d'acide  carbonique  se  rédui- 
sait aux  deux  tiers  de  sa  quantité  actuelle,  nous  subirions  le  climat  de  la  période 
glaciaire.  D'autre  part,  il  suffirait  de  tripler  la  dose  de  ce  gaz  pour  rendre  aux 
déserts  glacés  de  la  région  polaire  la  végétation  qui  y  florissait  à  l'époque  crétacée. 

11  existe  encore  une  circonstance  intéressante,  qui  mérite  d'être  examinée. 
Comme  le  montre  le  calcul,  l'influence  de  l'acide  carbonique  est  plus  forte  au  pôle 
qu'à  l'équateur,  plus  forte,  aussi,  pendant  l'hiver  et  la  nuit  que  durant  l'été  ou  la 
journée.  La  présence  de  l'acide  carbonique  tend  à  produire  un  climat,  non  seule- 
ment chaud,  mais  uniforme  pour  toute  la  terre.  Au  contraire,  une  diminution  de  la 
quantité  de  ce  gaz  ne  détermine  pas  seulement  un  abaissement  général  de  la  tem- 
pérature, mais  rend  aussi  plus  prononces  les  contrastes  entre  les  diverses  saisons 
et  entre  les  climats  des  différentes  zones. 

Avant  de  considérer  comme  démontrée  cette  théorie  du  rôle  de  l'acide  carbo- 
nique, dont  nous  venons  d'indiquer  les  conséquences,  il  convient  d'examiner  s'il  est 
probable  que  la  proportion  de  ce  gaz  a  subi  des  variations  au  cours  des  âges,  et  de 
se  demander  quelles  causes  ont  pu  les  produire,  La  teneur  actuelle  de  l'atmosphère 
en  acide  carbonique  est  très  faible  :  43/100  000  de  sa  masse  totale;  par  suite,  les  quan- 
tités de  ce  gaz  qui  sont  produites  ou  absordées  au  cours  d'une  année  ne  sont  pas 
absolument  négligeables.  Ainsi,  on  calcule  que  la  combustion  annuelle  de  la  houille 
produit  une  quantité  d'acide  carbonique  égale  à  un  millième  de  celle  que  renferme 
l'air  ambiant.  Ce  gaz  est  détruit  par  voie  chimique,  surtout  dans  le  phénomène  de 
la  décomposition  des  silicates  et  sous  l'influence  de  la  vie  végétale.  Parmi  les 


LE  CUMAT  DK  LA  SCKOB.  t»  AI'IIKS  BKIIOUI.  Hil 

«4»urrr4  nfilim*lle«  crerido  cnrlNinique»  il  faut  citer  \cn  émanations  volcaniques  et  les 
matit*n*s  eftsimiques  qui  sVnflamment  n  leur  entnV  ilnn^  ratmoKphère.  On  |>eut  se 
rendrr  mmple  ()e«*  quantttrs  contiidèrobleHd  acide  carbonique  qui  ont  passé  jadis  par 
TatmiHiphfftre,  en  con«»idêrant  rnmplitude  des  couches  calcaires  qui  se  rencontrent 
dan«  nombre  de  formations  ^nilo^iqucH  vi  qui  renferment  des  quantités  de  ce  gaz 
plu^ieur^  mitliepi  de  foin  plus  considérables  que  celles  que  contient  l'air  actuel.  I«e 
rrn4»u\«*IIement  de  Tacide  carlH>nique  ayant  In  plus  haute  importance  pour  les  étn^^ 
\irant.««  il  |H)urrait  se  phnluire  de  véritabh^H  cataclysm(^«  s*il  n'existait  pas  den 
r»*rr*e*  de  ce  isnz,  HeuriMiM^ment.  il  y  en  a  lM»nuroup  dVmmaKasiné  dans  les  eaux 
il«^  4H*éan«».  M.  Arrhénius  estime  que  lf>s  riiK]  >ixiêmes  de  Tacide  carUmiqua  qui  se 
•lékMi%e  dnnt  Tatmonpliere  se  dissolvent  dans  la  mer.  M.  Qiamberlin  con^idîTe  cncon\ 
comme  une  ciri*oii*«tance  imi>orlnnle.  Tactivité  «le*  orjrnnismcî*  déca^eant  le«  car- 
|H»nal»*«  de  chaux.  Sebui  lui.  In  provininn  d*ncidernrlM»nique  exî«itant  dans  la  mer  en 
dissolution  et  en  bicariNinnte  monte  just|u'n  dix  huit  ftûn  plus  que  le  contenu  de 
r.itroo%|»hi»n».  Par  rnclivité  «le  ces  or^iii^me*»,  le««  bien rlw mates  sont  d«VomjM»Hej», 
rt,  l'acide  carU inique,  alors  déjjntf'*.  se  fii^<*out  ilnns  Vvnu  île  la  mer.  Olle  ci  re«i- 
lituf.  ensuite,  à  l'a  tmo*»  pli  ère,  lor^fue  la  pn»|M»rtion  de  ce  grn  y  diminue.  In  quan- 
til«*  qui  lui  e*t  mVe^Miin»  \ 

Ij^  refn»idi«i«»ement  continuel  du  rIoIk»  terrestre,  est,  comme  on  va  le  montriT,  la 
<aiiM'  fondamentale  de»*  variations  delà  teneur  de  rntmosphèrven  acitle  carlN>nique. 

A  re|NM|ue  recub'v  où  toute  In  surface  tem*stre  était  recouverte  par  r<Néan, 
rfv..rre  m»  n*fn»iilis*>nnl  plus  vite  que  le  noynu.  se  contractait  ausfii  dnvantntre.  Il 
en  rr%ultait  une  tri***  forte  activité  voirnnique,  (|ui  apportait  à  l'air  et  à  la  mer  de^ 
quantjtr^  eonsidérable^  d'acide  carl^onique.  I/nlinorption  étant  alors  extrêmement 
Liible.  b  pnqHirtion  de  ce  f?nz  auf^mentait:  |»ar  suite,  la  tem|KTature  de  l'atmo 
«fdit  rr  et  de  TtH-éan  montait  progr«»sHivemenl.  Mais,  comme  en  même  lemp*  le  noyau 
cuntinuait  à  m*  refnûdir,  TtVorce  m»  contractait  moins  que  lui;  d'tiù  pnxluction  de 
fln-lii^A^^ments  dan*  cette  ts'on'e.  ('V^l  de  celte  fnv«m  que  des  montairnes  et  de*  c<»n' 
tinrfit»  ont  pris  naissance  |MMidnnt  la  |NTi<Hb*  primaire,  tînice  à  la  chaleur  et  à 
rhumidité  du  climat,  il  %'y  tlt*\eloppait  une  Ri^re  tn^  rirhe.  En  même  temps.  In 

4  un«  trt  •  tftfïr  «|ii4riliir  d  .!•  l'Ir  «  4rlM»iii(|iir  «1  in%  Littiio«|ilM-rr  n  <  ^t  |ka«  nuu^tllr.  rllr  rtiil 
4»,%  rornMiW**  far  1*  •  ^**  l<»»-ii' •  tl  y  .«  nn-imutr  an*  M4m  rlli*  n«'  rr)»'>«iil  p4«  ator«  *ur  «tr«  r«il« 
•1  r*lrr  t4i)%i<{ur.  r|,  •••iii'ii**  ««n  «•ip(M»«.iit  rrltr  (]utntitf  «l'ti  i<lr  rarl»*>uiiiur  mornir  e\  m  \trt%- 
«.  ••  rcalr  a  un  irriiKl  n4»i'it  r«*  «I  jtino«pti4*rr«,  l  N\t«tth«  <•<*  t  Utt  irMilnii^MMr  Vne  \r\ie  almntUnre 
*!•  «  r  ^ai  aurait  tii«  «m  rpijM  . 'n  U  •!.  \«  !•  ;  ;  « 'ti- ni  «Ji  la  %ir  .ininiilf  Par  Ira  trm(>«Ttltir«*«  r!r«rt*« 
44  "l'hal  <Se  l«  •••I,  ti'i<- il}«'ri  (•  rrt  «irf.  «in  <  r<>>  ii*.  a!<>r*.  a  tort,  «lur  Idul  1  «f  t<l«*  «arl» tni4|u«*  *4* 
trwMtail  t  I  rlat  lil^rt ,  ttm*  I  aun<»«|«hrrr,  lr«  i-Jirtx'nitr^  n«*  |Hiin4nt  di^lrr  h  cr%  liatiir«  lrm|M^' 
r%*ur*%  Mn«  •^  <Ji»*4M  icr  11  }  4  eu  «  1T>  l,  •!•  «  «lui*  '.*•  «  tout  i  fut  rn<irni>**  ilariilr  f*arl>*»ni<|itr,  *••!( 
•t*«>rli««  «.  tiMt  rn  « '•mt'if>ii>«>n  rtn:.-!  |a<*  ilin«  !'  n(t  ri* -ir  tn«' intlr«.,.inl  <lr  la  Irrrr  ïjr*  %**\c\i\%, 
w*%  law«  W%  m**tr\\r%  r\  !«■*  »«i«ip  •'«  f  iiau*!' •  n*ihil«-nt  lU  |h%«  «Ir*  «lutTitite*  rnornir»  «li*  r«*  jt\t* 
«.*'!«.•.  «•*!»■  ^  *  t«  'ii|*tr,  «|ti  1111  •«-•ii  pii.*«.  «  •  I>ji  f'ir*  •  N*  ii«  «''r^r  r».  rn  Aitlri<  tir.  i  n  r  tnrt  rn«  irt»ci 
l»i^«  kiltt^ramtor*  |«r  an.  Il  ii  >  a  |i-%«  <l<*  ri:« 'O  iri'ifn<ttrr  <|iir  r4tnii>«phrrr  ail  |irrilu.  rn 
t<«Bfl»^,  |irf|4larit  tiHitr  1%  dur««*  «l*  •  |»' riH|r«  ,;>   »'•■»'. «{ii^*.  |>#  iiit-tMie  pi«i«  <!'•(  ulr  <  arl>itnii|iir  i|u'rll<* 

n  *^  a  r^^tt  ly»r^iij*»  I  ml»  r.»  -ir  «I-i  »:;i»l  «•  U  rr»  ♦irr  'm  ra  rrfn«i  li.  la  •«•un  r  intrrnr  «)  m  uW  i  jrU»- 
^•{iK  (Anfm,  mil*  «  <*  rrfrii.'li**' iii«  ni  ««t  t(i.«'m«r)t  !•  nt  •;  ir  li  ti  ni|M  raturr  in<i)rnnr  flu  «tIoIm» 
ft«  |«Aft«'>  (|iie  *\*  I  (l«*irrr  rn«ir>>:t  rn  p!>i«i'  (ir*  •  i  tl  m.  i  >'i«  •!  iiiri«r«  >  >it«  (Hiuitint  «lonc  run- 
'  f rr  #|u#  la  |int«t*:on  «la<'.«|r  cmt\*'  '-'iiir  ilr  1%  Urrr  t-.'xra  p  iir  lr«  |i««->ii%  t|r  U  «ir  lirauc<»u|> 
^««  iooff#mp«  que  U  chairur  Ju  %*Ar\\. 


206  E6NEL. 

vie  marine  faisait  de  rapides  progrès;  la  faune  malacologiquc  particulièrement 
s'accroissait  dans  d'énormes  proportions.  De  par  ces  deux  facteurs  il  y  avait  une 
forte  consommation  d'acide  carbonique,  et,  la  quantité  de  ce  gaz  contenue  dans  Tair 
et  dans  la  mer,  après  être  restée  constante,  finit  par  diminuer  lentement.  Le  climat 
devint  donc  de  plus  en  plus  rude  et  la  flore  tropicale  vit  son  aire  d'extension  dimi< 
nuer  progressivement. 

L'absorption  d'acide  carbonique  par  réactions  chimiques  dans  la  nature  orga- 
nique et  inorganique  diminuant,  la  température  s'abaissait  en  conséquence,  et 
la  croûte  terrestre  se  rétrécissait  comparativement  au  noyau.  Des  fentes  se  for- 
maient, et  une  nouvelle  période  d'éruptions  volcaniques  venait  fournir  de  l'acide 
carbonique.  Cette  seconde  période  de  chaleur  dura  probablement  pendant  toute 
l'ère  mésozoique  (secondaire)  et  la  première  partie  du  tertiaire.  Il  se  produisit 
encore  une  fois  dans  la  nature  organique  un  développement  très  riche  et  une 
forte  consommation  d'acide  carbonique.  Le  climat  devient,  par  suite,  de  plus  en 
plus  rigoureux  jusqu'à  l'arrivée  de  la  grande  période  glaciaire.  Comme  auparavant, 
la  température  commença  une  fois  de  plus  à]se  relever  légèrement,  et,  après  quelques 
variations  peu  connues,  la  période  quaternaire  vint  avec  son  climat  tempéré.  Si 
l'on  cherche  quelle  a  été  l'influence  des  mers  sur  la  croûte  terrestre,  on  constate 
qu'à  toutes  les  époques  géologiques  elles  ont  joué  un  grand  rôle,  en  protégeant  les 
couches  externes  de  la  terre  contre  les  variations  de  température  et  en  rendant 
ainsi  moins  brusques  les  changements  de  climats  qui  viennent  d'être  étudiés. 

M.  Ekholm  décrit  ensuite  les  modifications  climatériques  causées  par  les  varia- 
lions  de  l'inclinaison  de  l'axe  terrestre  sur  l'écliptique. 

Les  botanistes  et  les  géologues  ont  constaté  un  changement  de  climat  pendant 
la  période  quaternaire  dans  les  pays  du  Nord,  surtout  en  Scandinavie,  au  Spitsberg 
et  au  Grônland.  La  géographie  botanique  montre  qu'il  y  eut  un  temps  où  le  climat 
de  l'été  était  plus  chaud  qu'actuellement.  Pour  la  Suède,  par  exemple,  on  a  calculé 
un  abaissement  de  2  degrés  dans  la  température  moyenne,  depuis  l'époque  où  le 
climat  était  le  plus  chaud,  c'est-à-dire,  depuis  7000  à  9000  ans. 

Ce  changement  de  climat  pendant  la  période  quaternaire  s'explique  d'une  façon 
simple  et  complète  par  les  variations  séculaires  de  l'inclinaison  de  l'axe  terrestre  sur 
l'écliptique.  Plus  l'angle  d'inclinaison  est  grand,  plus  les  étés  des  pays  du  Nord  sont 
froids;  réciproquement,  plus  il  est  petit,  plus  ces  étés  sont  chauds.  La  période  de 
cette  variation  a  une  durée  de  40000  ans  environ.  La  dernière  époque  de  chaleur 
remonte  à  9000  ans  ;  elle  coïncide  avec  le  maximum  de  température  indiqué  ci-dessus. 
La  phase  à  température  d'été  basse,  qui  a  eu  lieu,  il  y  a  28346  ans,  et,  celle  à  tem- 
pérature élevée  qui  régnait  9 126  ans  avant  l'époque  actuelle,  sont  pour  nous  de  la 
plus  haute  importance;  car  toutes  deux  ont,  sans  doute,  influé  sur  le  climat  de  la 
période  quaternaire.  En  calculant  le  temps  pendant  lequel,  au  milieu  de  l'été,  le 
soleil  reste  continuellement  au-dessus  de  l'horizon,  à  Karesuando,  station  météoro- 
logique le  plus  septentrionale  de  la  Suède,  on  trouve  les  nombres  suivants  : 

38  jours  il  y  a        28  346  ans. 
62     —        —  Ç  126    — 

54  - —     actuellement 


LB  CLIMAT  DE  L\  SUKDR,  I»'APIIi:>  KKIIoLM.  SoT 

Ain»i  iloiir«  on  constAle  qu'il  y  o  2>S3Ui  ans,  le  semenire  d'éUM*lail  plus  froid  que 
OMiintrnant.  Ln  ilifférencr  é(ait(!e5di*Kn^}»clan»laau>ncfN>laireJu!M|u  aHi)*di>LAL  N., 
rt  de  i  dctfn'*^  il  Sdegri*'*  5.  m  Sunlr.  Au  ronlmin\  il  y  a  \)iif$  an**,  la  température  de 
IcIt^M*  lr«>uvaitplu!(  chaude  qu*auj<»un!*hui;  la  diiïérence  était  de  3  degn*»  dan*»  la  zone 
|M»laireju!M|u'à75*deLat.  N.,et,de:SdeKrt'*^(i  lfle^*3enSu<Hle.  I>*aprt*n  ce  calcul,  la 
tero|M*nilurr  de  Thiver  aurait  alors  «•lé  pluH  Imkhc  que  de  no»  jou».  Ofiendant,  le  fait 
e«t  di»uteux,car  II  !»e  |)eut  que  rinllucncr  du  (lulf^tream  ait  été  un  ptni  diflen*nte. 

lA*n  pAKs>ntoloKi^te8  nont  tn>uvé,  en  Suède  Ich  tracer  que  d'une  neule  éfMM]ue 
de  la  pi*rio<le  quaternnirtu>ù  la  flore  était  plus  riche  et  d'un  camctî-n*  plu««  méridional 
qu'aujourd'hui  —celle qui  date  de  1H(M)  ans.  Il  faut,  par  suite,  !«up|M>%er  que  ta  fflace 
qui  nv«>uvrait  ta  SuNle  pendnnt  In  |H*riode  glaciaire  n'avait  pu  fondre  entièrement  il 
}  a  (SUN)  ans,  ou  du  moins  qu'elle  avait  dis|iaru  depuis  si  |h*u  de  temps  qu'une 
fl«ifr  plus  riche  n'avait  pu  s'implanter.  Il  e»t  donc  certain  que  nous  ne  M>mm«*s 
rloî«:né%  que  de  !î(HMN^ans  nu  plus  de  la  lindi*  ré|XM|ue  Kln<*inire,  etilfiarait  prolmlile 
que  la  f<»rte  ins^dation  qui  se  produi**it  il  y  a  V^(nh)  ans  a  contrihut*  n  In  terminer. 

L'auteur  s'tKVUpe,  enfin,  de<  modifications  subies  par  le  climat  tiepuis  l'aumn* 
des  temps  hi«*toriques,  s|N'*cialement  dans  le  nord-ouest  de  rEuro|ie. 

Iah  pr«*mièn's  observations  météi>rologtques  que  l'on  |M>*«MHle  se  trouvent  dans 
lr«  anciiMincTi  chnmiqui^,  sous  forme  d'indications  d'hivers  ri*;i>un*ux.  Klles 
pi-rmettent  de  constater  que  l'hiver,  en  Sut^le  et  dans  les  |»ays  V(ii<»in^,  n  ete  plus 
fn*iil  |i«*nilant  le  moyen  A^ce  que  de  n<w  jtiurs. 

IVnd.int  l<Hi  liiven.    lOK  liiMiâ-'i,    li^Ji  et    ii%,    i:\uy  l.'ttrj.   lli)7  lios. 
U51.  Ht\^  le  Kattegat  et  le  Skagernck  furent  nvouvertn  d'une  nn\i\H*  de  «rince 
suffisamment  é|»niH<e  pour  que  lN*tes  et  gens  ponv^nt  >  cheminer.   I«n    Itnitique 
m-ri<lionnle  put  être   travernée  sur  ta  glnce,   durant  l'hiver,  en   litlV.   i:UH\  ton 
tni\rr«.'i  la  Imuquiv*  d'tllnnil  en  K*<tltonic),  i.'liil.'ti^l  ion  put  che\aucher  sur  la 
fi'ur,  du  Danemark  h  ta  côte  allemande  et  à  In  côte  HutsInÎM»  ,  l'iii,   |.'t*Kt  l.'tlll, 
l'rf»   Uinqui<»e  pnitiraMe  entre  In  côte  tlnni>i<«e  et  celli*  de  IN>nii'r.iiiirt.  iin7  lins, 
tU*«    «m  M*  rendit  %ur  In  ^Ince.  de  iKnnemnrk  en  .Vlleninkrne',  ï\i'\  l\:t\   on  clie 
mito  «ur  la  glnc«*  de  hnnt/ik'  à  Liilxv^k-.  \\i^\    lii\er  nu-^^i  \iK<»ur«'ux  que  le  priVr 
d«*nl  .  IWs  IVritl,  li.")*l  l\0\  itoiite  In  Hnttiquc  fut  pri*»i*  et  l'on  fuit  ctir\.itirlirr  de 
1.1  «--«tf  allemande  rt  de  crile  de  IJvonic  vu  iKincni.irk  i*t  rn  Siirdt\  et  ri'l.i  jusqu'à 
U  tin  de  mnn»  ,  V\\l\,  ll'M  r/i  |.")73,  tii.'Wî  di*  il  ninr**.  nu  put  rih-nn*  tr.'i\er<HT  i«ur 
l«  #:U«v.  de  Su«Me  h  Itoniholmi.  UV\^\  il'nrmc*  '•u**  I'»!*»»»  trnver^i.  cet  hi\(*rl.i.  le 
f«tit  Mt  «ur  In  k'lnr«-  ,  ir»7n    lo  |M*(it  et  le  K'rand  \U\\^  furent  pri^  .  17ns  |7irt»  i|i*^ 
Iblt*  ri  Ir  Sund  fun*nl  ct»n\ert«  d'une  Uinqui^*  <iur  In^pitlleon  etieminnde  tiothem 
l">uri(  à  Mar^trand;  en  juin  In  k'inre  rouvrait  ein^re  U-^  ^  .uinut  «le  Tarehipel  nutour 
lie  Sl«»ckht»lm  .  I77r»    le  Sund.  le  ll«*ll,  le  7.iii.|i'r  /.■•••  fur»  ni  »:»'l«-*  .  hnns  rKuro|H* 
<arii|«*iitaleet  m«*ridionnleIi'n  niiiial«*<«  'oi»:iMteiit  v^  il<  ni«*tit  l.t  frt-<{iieni'e  d')ii\er*«e\trê 
metnrnt  rig«»un*ut  tm\  oi(v|i*«i  prei'f<lfntH.  h.irin  %'in  int-^n^^vuil  tnn.ûl.  M.  Kkholm 

rip|*»rte  lr%  dat(*^  de  eei   \tTit:iMe^  plii'nonient*^  fil    l"  «rMl^'iriilUe*.,  tl'npre^   li'^  ren 

•ttirnenirnts  que  lui  a  commuiitqu«-<»  le  prif**^<*>'iir  H.  Ilntifn^on  ot  irnpn*«*  l'MUvrnk^* 
d'Ehmiheim.  Om  rlimat^rnrt  i  W.x  jh»t  \\^t\K  h'autre  pirt.  |i4*ndnnt  \v^  siirlen 
pctrv-«ieot«.  U*s  été*  Mint  ilevenu**  plu«»  frnl«U. 


208  EGNEL. 

Actuellement,  sur  les  côtes  ouest  et  sud  de  Suède,  la  navigation  n'est  gênée 
que  lors  des  hivers  particulièrement  rigoureux  et  il  ne  se  forme  généralement  que 
des  glaçons  isolés,  des  drifis.  De  la  glace  fixe  à  la  côte  s'étendant  jusqu'à  l'extré- 
mité du  rayon  visuel  des  phares  les  plus  avancés  est  très  rare,  et  tout  à  fait  excep 
tionnellement,  comme  en  1888,  la  banquise  est  suffisamment  solide  et  compacte 
pour  qu'on  puisse  la  traverser. 

On  peut  donc  présumer  que,  jadis,  le  Gulfstream  a  été  plus  faible  ou  qu'il  se 
tlirigeait  plus  à  l'ouest  qu'aujourd'hui.  Ce  serait  une  variation,  soit  dans  sa  puis- 
sance, soit  dans  sa  direction,  qui  aurait  gratifié  les  pays  du  nord  d'un  climat  plus 
maritime.  Dans  la  dernière  hypothèse,  le  courant  chaud  étant  plus  occidental, 
l'Islande  et  le  Grônland  auraient  joui  autrefois  d'une  température  plus  douce.  C'est 
d'ailleurs  ce  que  tend  à  montrer  l'histoire  des  colonies  établies  dans  ces  pays.  Tou- 
tefois M.  Ëkholm  ne  peut  indiquer  aucune  cause  de  cette  déviation  hypothétique  du 
^  Gulfstream  vers  l'est. 

En  comparant  les  observations  faites,  de  nos  jours,  à  l'île  de  Hven,  et  celles  de 
Tycho-Brahé,  dans  la  même  localité,  de  1552  à  1597,  on  retrouve  des  variations  iden- 
tiques du  climat.  La  température  du  mois  de  février,  par  exemple,  devait  être  alors 
inférieure  de  1  degré  à  celle  d'aujourd'hui.  A  Copenhague  également,  le  climat  est 
devenu  un  peu  plus  maritime,  d'après  des  observations  qui  nous  reportent  à  cent 
dix  ans  en  arrière.  Celles  exécutées  en  divers  points  de  la  Suède  prouvent  qu'il  en 
est  de  même  dans  le  sud  de  ce  pays. 

On  ne  peut  pas  encore  juger  si  les  faibles  modifications  climatériques  notées 
ci-dessus  sont  périodiques,  permanentes  ou  accidentelles.  Pourtant  il  semble  établi 
que  le  climat  tend  à  se  transformer  et,  de  continental,  à  devenir  maritime.  Dans 
tous  les  cas,  ce  changement  ne  saurait  provenir  de  la  variation  de  l'inclinaison  de 
Taxe  terrestre  dont  on  a  parlé  plus  haut. 

Eg.nel. 


MOUVEMENT  GÉOGRâPHIQUE 


EUROPE 

La  géographie  à  rEzpotition  :  S^rhie,  ^  1^  Mini^(^^*  de  IWgricuHurc,  du  0>m- 
mrtvt*  vi  de  rinduïitric  a  publié  troi**  lnU'TC^*»nntes  liroohureH  concerniint  les  >?llc!i 
inrtallift*n^  en  S<»rbii»  '  (D'  J.  Antulni.  ragricnlture  *  (L.  R.  YovonovUoh)  cl  Iom 
(••rfl*  •.  Apn»<  un  hikt^u  de  la  jfvoloirie  de  In  Serbie,  le  premier  de  re^  ouvrait*** 
fi«««e  en  re\ue  U*^  richesses  minières  du  n>yaume.  L'or  se  rencontre  soil  tlnn<  les 
trrmin*  d*alluvions  i  vallées  du  Pek,  de  la  MIava,  de  In  l*ore<'kn,  de  la  IMnvnica,  de 
Il  Ja<M*ni«M.  du  Timok^.  S4>it  h  IVtat  de  filons  dans  la  zone  de  terrain  primitif  liord<V 
Ifear  le  hanulN*.  le  Timok  et  une  ligne  brisiV  allant  de  Veliko  (îrndi^te  a  VelikaJnsi- 
kitva  |iar  S^tcnira,  ainsi  que  dans  le^»  serfHMiUnes  irrkMon  de  Deli  lovan)  et  dans  |i* 
mi««if  tmrhyti(|ue  du  dri>artement  du  Timok.  I*a  Serbie  es|  Irè*»  riche  en  minerais 
|»lombin»res  et  renferme  êi?alement  «les  ^llos  ruprifi»res.  |^  principale  exploitation, 
rrWr  de  Majdan|H*k,  a  fourni,  en  l^tw,  lisoi3  lonnen  «le  cuivre.  |)e  nombreux  kîsc- 
nK-ot*  lie  minerai*»  de  fer  et  de  houille  ont  été  n»/onnus.  Lo  travail  de  M.  Antula  est 
Aii'Mmpncné  d'une  cartr  en  couleurs  en  «juntre  feuille^.  dre^MV  |)nr  MM.  I>im. 
J  \ntuln  rt  I).  Sim»»«Mi»»vi«\  sur  lni|uclle  s#»  trouve  pi»rlê  IVmpIncement  de  tous  les 
rit"**  minrranx  de  la  S«»rbie. 

I«ji  StImc  e<tt  un  |»ay4  c«**^ntiellement  airricoh*.  s:\j\  u  o  de  ses  habitants  (|x»pu 
UtiMU  totale  :  f.lliis^.  on  IStm,  soit  i7.!Minb.  par  kilm(|J.  >n\i  I  mim)  individu^, 
in»  ht rxrjuiivement d*nfrri«Millunv  l*n >urfacedeH  terre** cultivée»  e^t  de  1  MiCiîïW bei»- 
lip-».  «i»i(  b»^ 37,30  0  delà  sujxTnciedu  mynumr  i«»up*»rncie  delà  Serbie  :  iH:if)iki|i>. 
m«-trt*«  l'arn*'»  .  et  cellr  d«**»  terr<»>  ennemencifs  î»77.Til  btvt«n»s.  L'élevage  du  bétail 
r»t  r^'ilfUM  lit  une  «source  im|Mirtanlede  revenu.  En  IVHI.  rex|N»rtation  des  pnnluitH 
«iffi'  •»!••*  %V*l  rle\tV  h  iîl7i7os7  franen  pl  tvllr  di»*  pn  m  luit  s  de  IVlevnjfi»  à  i7  ii3(N».3. 

Ij%  pr«»pri**ti*«»Hi  tn*^divi«(t\  Pour  une  surfarr  di*  i7o7tM;s  JHvtare.H.  qui  constitue 
Ir  i|«»nninr  de  In  propri«'tr  pri\r»\  tin  compte  :Si^.V.M  propriétainw  ;  177  *>S2  |xïH«jé 
trrit  mollir  de  5  Iuh  tan*^;  VJ«;7*J  de  i;  à  tO;  Ii7.>  d«>  lO  h  i<»:  Ihim;  de  il  à  :i<l;  iîtl 
.W>  31  .1  il».  IVI  de  il  à  :>».  M  uIrmiMit  liH  plu^  dr  r>(»  hectare*.. 

I      If  ^ti/>rr  'l*  r«f;'  fultii.  *,  *#«<  r.Mi'i'n^^  ^/  ii^    r."i  i»t*h',^  tiu   r..tfititn\^  Ht  Sfrhie.   Srrr»^^  dtt 
If  •#!    tUtuf  ',*^'    tU  •/'«   ,.i^-i''«i/«  tt^tiJ'ffi^t  fn  ^'"  îr.  •  /  ir  U  Ir  J,  Antuiit,  qf  4'>ifUf  nu  >*»m  m-^ 
tf^ff    If  «^t     ■  ^    n^€  '  fte  'if      .(^t  funrfiur  m  'f  i  'l'e  trrt    f'i*      Vtr,*.  t.Uiix^   I'< '<i*  in*^*  t)f  |  o  p. 
f     Ii%mi9t0*t  4m  "•    n^t^'*-^.   ît  (  •ffrkCulhft  et  *it  lin  t  itt--^  *'i4  »•»♦/'"''»'•  tle  *»>  '»i^.  L'tt'irirutlittT 
#«  Vr'.  r     M    *  -;'«<  *»^  r-*mfm,tre  «i  T/»-  fi*    -n  ■/'  /"Kj;     fi-'*    '•   ••••  •*'»i-.'iV  </«    fifOO  f-tr  L 'H,    I  ^#r'l»la- 
S    If  •  •.*.''  #    I*  l'I/r,    tU^r'     ti  ,    .      fn'    '*  ^t    lie  l     *  t  ,*'   .'  fin    r.ftitm^   Ht  Set  *,ie,  Srrri  e  tie$ 

r,-iM  Ut  f  •  •/#  fi  1.1 1  Alt»*  V\t  •.  <.iiut.  I  ' •• 


210  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

De  toutes  les  plantes  cultivées,  le  maïs  est  la  plus  importante  (448334  hect, 
exportation  en  1899  :  237  72&  quintaux;  valeur  :  2023  988  fr.  ;  rendement  moyen 
à  rhectare,  en  1897  :  19,3  quintaux).  Ensuite  vient  le  blé  (287699  hectares;  exporta- 
lion,  en  1899  :  773  421  quintaux;  valeur  :  11  300  472  fr. ;  rendement  moyen  à  Thec- 
tore,  en  1897  :  13,3  quintaux).  Le  haricot  est  un  des  principaux  aliments  du  paysan 
serbe;  semé  seul,  il  occupe  une  surface  de  4  798  hectares;  semé  dans  les  intervalles 
du  maïs,  il  couvre  43319  hectares.  Dans  le  premier  cas,  le  rendement  moyen  à  l'hec- 
tare est  de  12,1  quintaux. 

En  Serbie,  les  prairies,  pâturages  et  pacages  couvrent  une  superficie  de 
047387  hectares.  En  1893,  la  population  chevaline,  bovine,  ovine  et  porcine  s'éle- 
vait à  3619030  individus.  Dans  ce  nombre  les  porcs  occupent  le  premier  rang 
(904446;  exportation,  en  1899  :  87463;  valeur  :  9126  792  francs).  La  culture  des 
arbres  fruitiers  (97971  hect.)  est  une  source  importante  de  revenus.  A  eux  seuls  les 
pruniers  occupent  73000  hectares.  En  1899,  il  a  été  exporté 403 293  quintaux  de  pru 
neaux,  valant  11 198  107  francs. 

Dans  la  brochure  Les  Forêts  et  la  Chasse,  signalons,  d'abord,  un  abrégé  très 
intéressant  de  la  géographie  physique  de  la  Serbie.  Jusqu'en  1876,  la  Serbie  était 
couverte  de  vastes  futaies  ;  elle  justifiait  donc  complètement  son  nom  de  Schoumadia, 
c'est  à  dire  de  pays  des  forêts.  Mais,  pendant  la  guerre  des  Balkans,  de  1876  à  1878, 
les  nécessités  des  opérations  militaires  entraînèrent  la  destruction  de  122803  hec- 
tares dans  les  vallées  du  Timok  et  de  la  Dima.  Après  la  guerre,  la  situation  financière 
précaire  de  l'Etat  obligea  le  gouvernement  à  aliéner  de  vastes  étendues  forestières 
qui  furent  rasées.  A  partir  de  1891,  cette  situation  a  pris  fin.  Aujourd'hui,  malgré 
le  déboisement  poursuivi  depuis  1876,  les  forêts  couvrent  encore  1  346000  hectares, 
soit  32  0/0  du  territoire  serbe.  Les  conifères  n'occupent  que  123  686  hectares;  la 
plus  grande  partie  de  la  surface  boisée  est  formée  de  futaies  d'arbres  feuillus, 
notamment  de  chênes  (28  0/0  de  la  superficie  forestière).  Les  bois  de  chêne 
rouvre  associé  au  hêtre  et  au  larix  montent  jusqu'à  1200  mètres;  les  forêts  d'épicéa 
jusqu'à  ISOO  mètres  (district  de  Zica). 

Les  pul)lications  géographiques  faites  par  la  Serbie  à  l'occasion  de  l'Exposition 
sont  très  lionorables  et  pleines  de  renseignements  utiles.  D'autre  part  ce  pays 
compte  des  explorateurs  de  valeur,  comme  le  D'  Cvijic,  le  D"*  Smiljanic,  dont  les 
travaux  sont  très  justement  estimés.  Pour  les  études  qui  nous  occupent,  Belgrade 
est  donc  un  centre  scientifique  régional  dont  l'activité  ne  saurait  passer  inaperçue. 
Bosnif,  Herzrfjovine,  —  Le  gouvernement  de  Bosnie  et  d'Herzégovine  a  publié 
plusieurs  brochures  de  nature  à  intéresser  la  géographie  '.  Tout  le  monde  connaît 
l'activité  érlniréc  du  commissaire  de  cette  section,  notre  collègue,  M.  Henri  Moser; 
aussi  bien,  personne  ne  sera  étonné  qu'il  ait  mis  tout  en  œuvre  pour  assurer  le  succès 
de  son  exposition  et  pour  augmenter  l'intérêt  qu'éveillent  les  pays  qu'il  représente 

I.  L'mdu^trie  minérale  de  Bosnie-Herzégovine.  Monographie  publiée  à  V occasion  du  Congrèê  inler' 
national  des  mine<  et  de  la  métallurgie  de  VExposilion  universelle  de  Paris  1900^  sur  ordre  du  ffou» 
vernement  de  Bosnie-Herzégovine,  par  Franz  Poec'i,  avec  une  petite  carte  géologique  et  10  gravures 
en  terte.  Vienne,  lUOO. 

Le  développement  de  la  sylviculture  en  Bosnie  et  en  llerzégoviney  par  Ch.  Petroichek.  \ïenne , 
Imprimerie  do  la  Cour  cl  de  l'État,  1900. 


Et'ROPB.  t\i 

a\<v  Uiit  (li*tli««(inrlîi>ii.  Si>ii  (i*u\fr  a  «lu  ri*««(r  vie  farilitt'-e  par  In  n*mari|UQble  nif>ru>- 
cra|ihie  «juo  la  tirruf  g^ncntlr  </#•«  >«  »»vi'V*  q  roii-^acnr  iv«*fmmrn(  fi  la  lio^nio 
Hrnu*;>ivtiii*  t»t  timil  miu**  avt»iit  n^niliKNimjitoV  Ot  oti\rn»(c*  riMifermo  tout  n*  <|iril 
r«t  iiiti*n*^«ant  do  MiviiirMirootto  partie  do  la  |H*iiin«*ule  den  RalkniM.ot  le  romini*»^ 
rut  «If  ll«»»iiif  ot  d'll(T/r»:oviiu*  lo  n»nu»l  aux  travaillotim  dr^^iroiu  do  m»  tl<MMimontor 
%ur  ct-^  rr^ioii».  Cc^t  riiofumak'o  lo  plus  oninplot  <|uo  Ton  puisM*  n*ndre  à  Tiruvre 
du  \y  OUvirr.  (:iiAiiLE>  Habot, 

La  ciptnrt  du  hant  Danube  par  le  Rhin  '.  -  Dans  un  nvout  trovoil  K<*<d<»Ki<|uo 
do^tinô  À  montnT  quo  lo  rrouM*mont  do  la  liauto  vollôo  du  baiiuU*  ^\  oortniiionK^ni 
^^X  tni<>«vtio.  lo  pr<»foHHOur  Albnvlit  IN'iirk  a,  do  imuvoau,  ap|M*lr  Ta  t  tout  ion  nur  le 
dninnifr  %outorrain  d'uno  partlodoH(*auidu  I)aiiulH\4|ui  vA  ?«i  ouriouHrmont  miliM* 
pir  lo  l».i^^in  ilu  Ithin.  dann  Pantclo  sinl  oriental  du  k'rand  «luoliè  i\v  l(ad<*.  Knttc 
Umi  iu««^*hin^*n  iliadi*  ot  Tultlini;on  iWurlrndHT^'  .à  mi  olirmin  (rimm(Midink'<*n 
%  M«hrin»:rn,  li*^  oalraln*^  fin^^urt*^  dieta  Kalkon.du  jura  lilam  i  font  hulâr  aux  oaux 
du  iMnuU*  unr  |K'rto  fi4»utorraino,  vrritahlo  >aii;not\  oIimtx^v  di*^  ITItl,  |»ar  lo  pr«'lat 
V.  \\.  Hrrutiin«;tT  \F*nn  Ihinufni  primui  tt  »t'i(tinili$,  n\\)  .  Ol  autour  ?«up|M)Mi, 
|i«*ur  Tonili*  an^i  ali^orU*!*,  uno  n*appantion  à  la  ftmtaino  dWaoli,  |M*ti(o  \illr  nur  k* 
\f  r^tnt  ilu  lao  di*  ()4Mi*»tanro.  I«a  di^(ano('  d*un  |Niint  h  Tautn*  r*»ldo  M  kilom^tro^.ot, 
h  ilifTt-n-ntv  d»»  niv«*au  do  UWt  uwin^s,  L*h>potlirM*  do  BrouninpT  (ut  \rriniV  ol 
rr*-» »nn uo  ria«io.  utiwv  h  ro\|MTirnoo  à  la  lluorf^Tino.  atiNinipIio  oviv  suoiv*»  |Mir 
kn«*p.  on  1^77  ■  \fuf\  Xihrbu'  h  fut-  Mtnfniln4jif  uêui  ih*>l*»'n*\  I**7h,  p.  Xh\\,  Ainsi,  il 
(ut  ■i\rrr  <|U*un<*  partio  du  hanuln*  t-tait  MtulinVpar  TAarli  (Ju<*llo, ot.drrivi'i'Miutor- 
rainfmrnt  wr^  |t*  Hhin.  Hn*«*nimrnt  M.  KournitT  a  fait  oonnaitrr  <|U*il  en  l'tait  ?ain^ 
«i  'itr  di*  nirUH*  iMMir  II*  haut  lK»iili««  |»ar  rintorm«'diaire  do  la  ^uunvdi'  la  l^»uo  (his 
i  ««ir»  dr  n*nlri*t*d«*  rt'ni\orHiliMl«»IU"».'iti«;on.  no\rndin',  IsiCi.  ot>'/»«7M""'.  I^l^îï,  p.7l). 
y  |iiul»rf««  a  rl.ilili  l'urori*  <|ui*  !«'  !^>irrt  n'rtait  4|u*uno  r«'ap|Mirilion  d'uno  |H>rtitin 
I  1%  l^»iri\  Il  \  aurait  l»it*n  d*autrt'n  f*\i*niplt*H  h  \\Wt  de  <'<•<•  pluMionirnrsi  dt*  «'«i/'/ure 
»  •it'*rr.'iino. 

\|    iViirk  nMn.iniuo  ijui'.  *i  r«»n  nr  m*  d»'t  idf  p.i-  à  t»hlit»'n*r.  l\  Niu^^lior  l«'^  |K*rteî« 

î  :  liiut  UmulM*.  v\W^  «•'.ikT.'uid iront  dr  plu*  v\\  \\\\\%  aviv  If  Irnip*,  ali^^orh*  r^tit  «lo 

i  .u*  r%\  \t\\\%  il  <-.iu.  rt  ni('ltr«»nt  nit'int*  .'i  «mt  ImuI  !«*  lit  du  l)anu)N\  oo  (|ui,  |i«'irait  il. 

ifn\«-   d- j  I   pirf'ii* ,  «r.'ipn**  Om'ii-l«i!l.  ptiid  ml    |i*<»ann(r«   \\v  ^fflii-n  •»-«»,    Al«»n» 

■  I  ippr«*f«*ti<li*«rni(*nt  de  la  \.dli-«*dii  h.iuult''  ««'.irnttr.i  au  |M*int  (ral>*>orpti«>n;  rn 

\%y\  d«*  M«*linnk'fn  «tV-ti-niIra  nii«*  \.il)«  i*  d<*^*r«'li*-<\  t«indi«i  t|u*rn  aniont  uni*  C't//' ^ 

.-.W'i'  w  r-1  tiraint^i*  |Mtr  un  0*  um*  %.<ntt>rr  nu.  .i  |mu  prr*  roninif  li  TmiIm  dt*  Mit 

Urtnirtf  fil  Utrio  ot  In  l(«*««a  dt*  S.iint  r.in/i  in  pri**  d<*  Tiit^^lo  •>.  I^*«»  autn»  drn\a 

ti>.u»  «"uti rr.iin«-«nnal>>.;u<*^.  ^\  frr«|UiMitiH «I.m^  )«>  K.ir*»t.«'t  notanun«*nt  m  iKdniatif, 

nviotfvnt.  |Kir  nnAl<ik'i«*.  ajoutt»  M.  IVnrk,  or  ipji  m^nari*  la  xallco  tlu  h-inuln*,  %i 

lh-*ffnnir  n'intrr>i«'nt  |m%.  I«a  dur--**  tlo  la  r«' ippiriti^u  do  Peau  a  In  <»i>urif  d'Aarli 

\    h*      *     '^'»  i/^  «/«'»  ^^    *■  A  'M  }u  r%  tt  'i^}x  i  .*f    I    »r    'l'i   Ip  '  ti.i>»  ri  «lu   I*»  .>'  r."   I  •  •».  in-k* 
4»  ^9  ;     »ktfTiiA«|Ortn<iit  illii*tr<. 


212  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

(60  heures)  fait  supposer  de  longs  circuits  ou  de  grands  obstacles  intérieurs,  puisque 
la  vitesse  n'est  que  de  200  mètres  à  l'heure  pour  une  pente  de  1,37  0/0. 

Le  lecteur  voudra  bien  noter  quelle  concordance  absolue  se  rencontre  entre  les 
remarques  ci  dessus  et  celles  que  j'ai  présentées  moi-même  dans  la  Géographie 
(mai  1900,  p.  368-370)*,  à  propos  de  la  substitution  de  la  circulation  souterraine  à 
la  circulation  superficielle  dans  les  terrains  calcaires  des  Causses  et  de  l'Europe.  Je  ne 
pouvais  souhaiter  plus  agréable  confirmation  de  mes  idées  que  l'opinion  parallèle 
et  si  hautement  autorisée  de  M.  Penck.  Quant  aux  causes  de  la  dérivation  du 
Danube  par  l'Aach,  elles  se  trouvent  tout  naturellement,  ainsi  que  l'établit  M.  Penck, 
dans  la  fissuration  des  calcaires,  leur  inégale  compacité,  leur  pendageet  dans  Tap- 
profondissement,  à  un  niveau  plus  basque  le  haut  Danube,  du  bassin  de  Constance, 
surtout  pendant  la  grande  période  glaciaire.  E.  A.  Martel. 

Démographie  delà  Serbie  méridionale.  —  Les  travaux  de  démographie  ont  reçu, 
dans  ces  dernières  années,  une  vigoureuse  impulsion.  On  a  compris  qu'ils  n'ont  pas 
simplement  pour  but  de  fournir  des  données  statistiques,  mais  bien  d'indiquer  les 
rapports  de  l'homme  avec  la  nature  environnante.  Ce  progrès  a  eu  sa  répercussion 
dans  l'établissement  des  cartes.  On  ne  se  contente  plus  d'indiquer,  par  des  couleurs 
ou  des  ombres,  la  densité  respective  de  la  population  dans  des  territoires  arbitrai- 
rement choisis.  Ce  procédé  avait  de  multiples  inconvénients,  entre  autres,  celui  de 
ne  pas  tenir  suffisamment  compte  des  centres  urbains,  dont  on  était  quelquefois 
forcé  d'indiquer  la  population  par  des  chiffres.  D'autre  part,  l'influence  des  accidents 
naturels  du  terrain  sur  la  répartition  de  la  population  était  loin  d'être  apparente. 

M.  Smiljanic  a  cherché,  dans  la  carte  démographique  de  la  Serbie  méridionale 
qu'il  vient  de  publier',  à  remédier  à  ces  inconvénients.  Il  a,  dans  ce  but,  indiqué  tous 
les  centres  habités,  de  12000  à  75  habitants,  par  une  série  de  neuf  signes,  très 
faciles  à  reconnaître.  Les  fermes  isolées  sont  représentées  par  un  pointillé;  enfin, 
quand  il  s'agit  de  maisons  éparpillées  autour  d'un  centre  constitué  par  le  rappro- 
chement de  quelques  bâtiments,  celui-ci  est  désigné  par  un  point  plus  gros  que  les 
autres.  On  a  ainsi  un  tableau  très  vivant,  permettant  de  se  rendre  compte,  non 
seulement  du  chiffre  de  la  population  en  chaque  endroit,  mais  encore  du  mode  de 
peuplement,  en  agglomérations  compactes  ou  en  établissements  distincts.  D'autre 
part,  l'échelle  de  la  carte  a  permis  d'y  reporter  tous  les  accidents  naturels  :  les  forêts 
sont  représentées  par  une  teinte  verte,  les  lignes  de  niveau  s'ont  dessinées  de 
200  mètres  en  200  mètres.  Enfin,  les  cours  d'eau,  les  routes  et  les  chemins  de  fer  ont 
pu  également  être  portés  sur  la  carte.  De  la  sorte,  on  saisit,  d'un  coup  d'œil,  l'in- 
fluence de  la  nature  et  celle  des  œuvres  humaines  sur  la  répartition  de  la  population. 
II  serait  à  désirer  qu'une  entente  générale  pût  intervenir  pour  construire  toutes  ces 
cartes  d'après  les  mêmes  principes  ;  la  lecture  et  l'usage  en  seraient  certainement 
rendus  beaucoup  plus  faciles. 

Le  territoire  étudié  par  M.  Smiljanic  comprend  toute  la  partie  moyenne  de  la 

1.  Où  une  erreur  d'impression  m'a  fail  employer  le  terme  impropre  de  captation^  au  lieu  de 
celui  (le  capture, 

2.  AUtandlungen  der  geographischen  Gesellschaft  in  Wien,  t.  II,  1900,  n**  !-3. 


ErnopB.  tu 

S<-rt»ir  mrriilionale.  Il  e^t  limit«%  h  Vvsi,  par  la  Morava  du  sud,  au  nord  et  à  rouent, 
|«ar  la  Morava  «MTÎdenlalc,  qui  vient  ho  jetor  dan»  la  prtVédcnte  pn*«»  de  Stalac;  enfin, 
au  ^ud«  letf  limite»  du  territoire  ne  C(»nfundent  avcv  la  frontière  turco  MTlie.  Olle  ci 
•uit  la  liicne  de  |>artnge  den  eaux  entre  Tlliar  et  la  Morava  du  Sud  d'une  part,  le 
Vanlar  d*autre  (lart.  C'esit  une  Morte  de  «  frontière  intérieure  n,  qui  roupe  en  deux  le 
l«-uple  vtU*  et  a  toujours  été  un  den  pliiH  intindi»  ok^itarleo  h  »4in  unitiratitui.  Elle 
r%i  ftimiiv  d'une  M-rie  de  montagnen  iHoh'tH,  ot  de  clinln<*H.  (|ui  ne  nont  eoupiN*^»  qu  en 
dt*ux  |M»intH  par  d<*?«  valliV^  tran»ver^le*i,  celle  de  la  Morava  du  suti  et  celle  de 
l'Ilor.  Kormt'ej»  surtout  de  whintes  crintallinH  entremélén  de  njches  éruptivi»^,  ces 
miaitairnes  ont  des»  sommets  de  ITiiNlà  i(NM)  mètres.  I)*une  façon  gt*nérale  t(»ut  le 
territoire  ctuisidéK*  t^t  plus  élevé  au  sud  qu*au  nord» 

Otte  r\*|don  a  un  climat  très  continental  et  est  couverte  de  forets  a^M'x  étendue*», 
dr  hétn**.  de  chênes  et  de  conifères  (voir  sujn-a,  p.  2|0i.  ih\  n  fait  n*man|uer.  que 
Ir*  \ill.ii;i^  forestiers  |)euveut  étn*  pnuvn*'»,  ninin  qu'on  n*y  rencontre  Jamais  un 
pr»lrlarial  au<«M  développé  que  dans  les  cc*ntre<  agricoles.  Si  ceux  ci  ont  une  im|M>r 
Uner  ei-onomique  plus  grande,  les  premiers  sont  certainement  plus  intén^jt^ants  au 
point  tie  vue  MK*iologique. 

l'n  r«>up  d*iril  sur  la  carte  de  la  Serbie  méridionale  montrt*  immédiatement  que 
U  ili<»tril>ution  de  la  p<»pulation  e«it  en  rap|N>rt  avtv  celle  des  cours  d'eau.  .\u*»<*i  la 
■irth4Mi«<  In  p|u<%  rationnelle  consiste  à  m*  truider  sur  U*^  Imsnins  fluviaux.  N<>u%  c<Mi«i- 
d-fm>n*.  d'aUird,  celui  de  la  Morava  CM*cidentale  juH4|u*au  confluent  de  l'IlMir.  O  ter- 
nti*ire  a  une  «urfnce  de  KKNi  kilomètres  cnm'^H  et  i'itîtU  habitants  <iO  hnb.  au 
Ltl^m  '.  Il  e«»t  à  |)eu  prt's  dé|N)un'u  de  fonMn;  In  |Mqiulation  vit  pn*s4|ue  t4>ut  entière 
i\i%n%  *\v%  frrmes  iM»lt'»es.  Ia*  Ims'^in  de  rilwir  e**t  tn'S  montueux  et  n'a  jamais  été 
entièrement  M>umis  {Nir  !«»•*  Turcs;  nunsi  ||h*  monuments  «le  l'ancien  ro>aume  MTlie 
y  ••»nl  il*  tn*^  nombreux.  I^  densité  de  In  |Nt|»tilatii>n  n'y  est  que  de  17,7;  il  n'}  a 
ni  %illf^  ni  villaices.  Mais  les  hnbitalion.s  i!M>l«Vs  sont  tK*s  également  n'*|iantlue«i  dans 
Il  >-im|i.ni:ne  et  «niuvent  situtV^s  h  une  n^<vi  crantle  altitude  :  91  i)  0  At^  habitant^ 
»i%rnt  entre  $410  et  IftM)  mètn^*,  sur  le  plateau  mas-if  et  iMiiné  cou|)é  par  Tllvir. 

1^  trrrltoire  de  la  RaH«.ina  et  de  la  Morava  cKYidentale,  depuis  le  confluent  de 
ril^r  ju%4|u'a  ^m  emlN>urhure  dans  In  Morava  du  ••uil,  e^t  limité  |»ar  une  «MTie  de 
m-intAirne^  qui  ri*uniHH|*nt  le  (hic  et  le  Jnstn»l»nc  au  Kop.i4inik.  C\*^{  au  milieu  «le  ce 
liA«»Mi  que  M»  tn)U\e  la  Zu|kn,  n*nomm«V  |M>ur  la  dotnvur  de  ^m  climat  et  l'excel- 
Utiir  €!«•  «4Hi  viirno|>|cHi.  il\*Hi  un  di»^  terri  toi  n»s  U^  plu»»  Inlére^Mnnts  de  la  S<Tbie 
mmdi'inale.  D'une  |»art.  en  effet,  ou  y  ob^^nv  <l«*-  m^xb»-  de  cn>u|H*ment  de  la  |Hqiu 
Utîi»n  «ur  le%queU  nous  auron**  n  revenir.  h*nutre  part,  la  «livep»ilé  «le*  prmluit«»  du 
•«•Irl  d»-^  c«>ndition<»  climalérique^  a  amené  «le  k'r.unb»^  dtffén*n«^«^  dnn*»  la  ilen*ité 
«ir  U  |Hq»ulation  aux  diver^^s  altilu«b^  :  71  o  o  di*<  h.ibit.int*  vivent  entre  0  vi 
^■»  mttrr»;  £ï  0  0  entre  WK)  et  ^n)  mètn***  et  li<»  0  entn»  simi  ot  liiMI  mètres.  I^*^ 
«alP-*-^  nlluviale^.  fertile*,  ont  attira'  In  phi«i  i^rnnde  |Hirtle  de  la  fM>pulation.  t)n  y  cul- 
tive !#•  mai*,  le  Idé  ri  la  vitrne.  Enfin  unr  autn»  parti«ulnrité  de  cette  recion,  cV«»t  la 
l^r^^tirr  d'babitation«  *er\ant  !«»••  une-  en  hiver,  le',  nutre-  |K'nd.int  le  n*-te  de  l'n  n  née. 
l^s  f»rrmirrr^  •ont  dans  le  voi«*inni;e  de^  p/iturace-  t|e%  monlacnt***  et  |>ermettenl  do 
j«iin«lrr  l'rlr^affe  du  bétail  à  l'agriculture.  I-e  -eul  renln»  notable  ilc  celte  ncion  e-t 


2U  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Krusevac,  ville  de  6000  habitants,  ancienne  èapitâle  da  royaume  serbe,  qui  tend  à 
acquérir  une  certaine  importance  commerciale  depuis  l'établisseinent  du  chemin  de 
fer  dans  la  vallée  de  la  Morava. 

Le  bassin  de  la  Morava  du  sud,  entre  Supovac  et  Stalac,  est  limité  par  les  monts 
Jastrebac,  qui  séparent  les  affluents  directs  de  la  Morava  de  ceui  de  la  Toplica.  Ces 
montagnes,  composées  de  schistes  cristallins,  sont  couvertes  de  forêts  de  hêtres  et  à 
peu  près  inhabitées.  En  revanche,  les  plaines  sont  très  fertiles  et  très  peuplées.  C'est 
dans  la  vallée  de  la  Morava  que  passait  la  grande  voie  romaine  reliant  Byzance  aux 
provinces  danubiennes.  Actuellement,  le  mouvement  commercial  amené  par  le  chemin 
de  fer  a  redonné  une  nouvelle  vitalité  h  cette  région,  et  c'est  là  qu'on  rencontre  le 
plus  grand  nombre  de  localités  comptant  plus  de  4000  habitants.  Sur  les  362  kilo- 
mètres carrés  de  ce  territoire,  130  Seulement  dépassent  Taltitude  de  400  mètres.  Le 
tabac  est.  une  des  richesses  du  pays  :  il  est  à  noter  que  la  meilleure  sorte  pousse 
entre  400  et  600  mètres; 

-  La  Toplica  prend  sa  source  dans  les  monts  Kopaonik  et  se  dirige  vers  l'est,  pour 
i^ejoîndre  la  Morava  du  sud.  Son  bassin  est  entouré  de  montagnes  de  tous  côtés.  La 
seule  ville  importante  est  Prokuplje;  elle  compte  4800  habitants.  La  majeure  partie 
de  la  population  de  ce  territoire  est  concentrée  sur  le  cours  inférieur  de  la  Toplica. 
Toutefois,  ici,  les  localités  les  plus  considérables  ne  se  trouvent  pas  dans  les  vallées 
elles  mêmes,  mais  au  flanc  des  coteaux,  probablement  pour  profiter  plus  longtemp;^ 
de  rinsolation.  Si  Ton  remonte  le  cours  de  la  Toplica,  on  remarque  qu'à  partir  de 
Blace  il  n'y  a  plus  de  villages  compacts,  mais  des  fermes  isolées,  sans  qu'aucune 
limite  naturelle  puisse  rendre  compte  de  ce  changement.  On  peut  seulement  dire 
que,  si  le  commerce  a  pour  effet  de  centraliser  le  groupement  des  habitations,  celle-ci 
ont,  au  contraire,  tendance  à  s'éparpiller  dans  les  pays  montueux  et  à  climat  rude. 
Sur  les  2284  kilomètres  carrés  de  ce  territoire,  308  seulement  sont  situés  entre  Cet 
400  mètres,  et  61  0/0  des  habitants  ne  s'élèvent  pas  au-dessus  de  cette  altitude. 
D'ailleurs,  le  chiffre  de  la  population  a  beaucoup  diminué  depuis  la  guerre  de  1876  187H 
et  l'émigration  forcée  des  Albanais,  des  Turcs  et  des  Tchcrkesses.  Les  premiers,  sur- 
tout, étaient  nombreux;  ils  se  sont  concentrés  dans  la  Vieille-Serbie  et  tendent  à  y 
supplanter  les  Serbes. 

Le  bassin  de  la  Pusta  ne  comporte  que  des  collines  de  faible  élévation.  La  densité 
de  la  population  n'y  atteint  que  31  au  kilomètre.  Dans  la  partie  méridionale  du  ter 
ritoîre,  on  observe  toutes  les  formes  de  transition  entre  les  agglomérations  compactes 
et  les  fermes  isolées.  Souvent  on  trouve  deux  noyaux  formés  chacun  de  10  à  15  mai 
sons,  les  autres  étant  éparpillées  dans  toutes  les  directions. 

Les  deux  dernières  rivières  tributaires  de  la  Morava  du  sud,  la  Jablanica  et  la 
Veternica,  sont  si  rapprochées  qu'elles  ne  constituent  pour  ainsi  dire  qu'un  seul 
bassin.  Il  n'y  a  plus  ici  de  formes  de  transition  entre  les  deux  modes  de  groupement. 
La  fertilité  du  sol  et  l'abondance  des  cours  d'eau  ont  amené  dans  cette  région  une 
densité  de  population  qui  atteint  jusqu'à  81  par  kilomètre,  dans  les  parties  infé- 
rieures à  400  mètres.  Les  principales  cultures  sont  le  maïs,  le  blé,  le  tabac  et  le 
chanvre. 

I-a  vallée  de  la  Morava  du  sud,  de  Ristovac  à  Grdelica,  constitue  une  bande  étroite 


f»û  !•*«  fermoH  ÎMiliVt»  dominent.  0|>cn<lnnt  le  voi^inAKe  liu  rhcmin  ilr  for  et  <iii  centre 
1  •  «mmen^ÎAl  île  Vranje  a  une  influente  e(>nt^llî•»at^^l^  fl .  i >n  y  oh*M»n  «»  i|nrl(|ur«>  fijrnie* 
•1«*  fio^^atfe  aux  nK»;lf>mérntion*<  iN>m|»nrte<.  1^  fxkpulntion  e«tt  trr^  flrii^*;  elli*  ntteint. 
•*n  ni«>%fnne.  iU»  hnliiliint«t  nu  kiiom«'ln*;  fur  1(MI  lmhilant<«.  'M  \i\fiit  rnln*  (I  et 
WmI  mètres,  et  Ci.  entn*  VN)  i>(  hini  ni<'tn*<»  iraltitude.  (>  foit  tient  à  r«*  ipn*  Ir  terrnin 
%«*l«Mni«|Ue  de  la  MV*uidr  /one  r^t  nu-«»i  frpllle  t\Hv  |r«*  nlluvii»n4  il'*'*  ^nlliH-^. 

Si  ii«»u«»  clifTi'li«>nH  fnnintrnniit  à  ex|di<|niT  l<*  d«'*\(')n|»|M*mrnt  lii<»loni|uo  di*  IVtal 
di'm*>cra|dii<|ue  idi**orvô  en  SitImo,  noii<  n*mar<|uoii«»  tt»nl  d*alMinl  qu'un  orL;nni*«me 
«{Ml  ni  >  tient  une  fcrande  plaee.  t^t^t  la  zathnit fa  mi  rommunauh*  fnmilinl<*«  rV^l- 
\  dtrv.  IVn^M^mMe  <le?i  de*iO(*n«lnnt^  d*un  mt^me  rou|»l(\  qui  rontinurnt  ri  hiliitiT  In 
n)«''n)<'  mniHon  au  la  même  forme  et  qui  travaillent  «*n  ruiniiHin  ^«mi%  |i*%  oriln*^  d'un 
rhff.  t^'tli»  or^nniMition  était  triw  drvelop|x*T  son»»  Taiirien  empin*  *rrlM\  pui^|ue 
•f«  im|>«M<  mi*me<  étaient  ik'pçuh  non  par  léle,  niai**  |»ar  maiM>fui(V.  Kllf  iwrnlt  avoir 
tr-ivt*rȎ  Ir^  tnd<  ecntrinf|uante  ans  dr  domination  turi|ue.  nann  icr.ind  rhantromont. 
(>  nV%t  i|ue  depui"*  la  fondation  du  nouveau  ro\aume  %i*rlie  et  nvtv  |r«  triidan«*i*« 
ltHli%idU'ili<»teH  qui  earaetérÎM^nt  notre  ê|HM|ue  que  h»»»  ztnfrnii*jnt  ont  «*onHnt*nri*  a 
d»i|iMor.  A  leur  N-lle  ép(H|ue.  er«*  oommunautr**  familialen  pou\ait*n(  «•«•nipriMidn' 
ju*tpr.i  l.%  à  il)  ailulten  mnlon.  Touten  Um  pn>fes<«ioiiH  niVr-nnin***  à  iiih'  f\pl"it.'ilion 
^■kTii«»l««  y  étaient  n»pn»^enti''<»'«,  de  Mirte  que  la  z*uirouqa  formait  un  tout  |H»iivanl 
•e  «uftin*  à  lui  même.  Quand  le  nombre  île  hiw  memhn*^  drvenait  trop  i'|#»\i\  ello  «i» 
|iArtiir*Mit  en  iloux.  La  diVadenre  dr<  eommunauté^.  au  rour«  do  notn'  ««iii  It*.  a  «mi 
|»Hir  n-<«ultat  d  auirmenter  le  nombre  de<»  rontre**.  Aut  endntit<«  où  tm  nr  \t\*\\\  lit 
%utr^'f*»i4  i|u*une  maison  i^oliV  imyu|«V  par  une  znir'fuga,  on  ron^-onln»  maintrnnnt 
un  h.imtMU  formé  île  plu!«irurH  mainon^  habite vh.  rhaeun«\  \uir  uno  partie  dr  Tan 
t  s'-nn«*  «\»mmunauté. 

On  |-»*«»«\lo  iliMix  -tati^tiqui*^  datant  du  \i\'  »»iiVlo.  Elb**»  ni«»iitrfiit  *\ul\  r»'Ho 
'î--pio  !•*«  a«:;;lom(>ration*<  étaient  pliH  |M'tit**<*  qiruijounrhiii.  qii«*  N:iiir.i(i|»  «|o 
hi'ii*  !%u\  ««*%out  tran*»forn)é%(Mi  villa i»'t>-,  otquelMMUt'iiiip  d'entlr<>it^  autn  t**\^  iIr«.tTt*< 
•  'Him*  th'ent  h  m»  |M*upl«T.  Il  y  a  donr  eu  un  prot:n%  L'iMirral.  O  pr»v'ii'»  i-t  plii«» 
I  'tritiifdan*  la  pirti**  orientale  du  tiTriloin*  iN»n^idtTe  :  on  \  t'unqitr  b*- iii>*<iiip  «1o 
%;!!!.:«*«  rt  presque  |m^  de  liameaux.  Au  runtr.iin*.  d  iii^  Toiie^t.  «Iiiqne  \ill:it:e  e<*t 
-k  •••m|âairne  di*  hameaux;  Ixviuroup  de  roninuiiie^  ne  •^••nl  int'rne  iNtn^titin  e*»  «pie 
p>r  un  efiM*nible  de  hamtNiux.  h'autie  pirt.  on  rMn<.|.«te  que,  d  iii^  !*•  «t.  ^iir  i!>  m  lî 
••••i«.  uno  «-^l  habitée  en  eonimun.  tan-li».  qii«*.  du  «  ôlr  ••-.i  b-nlal,  h  pr  •jM.rli..ii  n'e-l 
l  lii«  qu«*  de  I  |Miiir  ti-1.  iA*\U*  faible^M'  du  nondm'  ile^  eontniun.oili  «  f.i!nih  il«  ^  d  in^ 
!'•  ';»-«t  tient  à  ee  que  r»qie  reci<»n  e-l  iiii|t|M>nil  mte  d«pui«»  plu"»  l«>iijt>  !iij>«  que  la 
|dirtt^  iiTieiitale  du  U^rritoin*. 

hin«  la  Sorbie  meriiliiuiale.  il  \    i  ibiix  m»«|e*  de  di-Iri!'uli«»ii  .|e  |.i  |h.j.  il  iij.nK 
l'un»-  ••Il  hibitati«»n*  i^nlii»'*.  Tautn*  en   ajj!i»in»  r;ili«»ri*»  eo'i.  •  ulri .  h.  ||  \   .1.   .1*»:! 
U ur«  tirm  f«»rme%  t|e  j>.i**au'e,  ^.iiif  •l-iri*  le  ■•iid,  <»ii  !  1  Ir  iiiHilji.n  v^i  (.miI  :i  f.iit  bni*qoi' 
l-r*  t^*«:l«*mt  ritt«*n<»  ir«Hvii|wnt  qui»  !'•  *t  du  terril  •!'.■.  t.iiili«  *\i»   !•  >•  ferme*  i*  •î*»'^ 
•*■  rrni  <»ntrrnt  «lan«  r«»ue«t  et  li*  «^uil.  1^'^  \ill  !*:•'«  m*  Mp|Mirleiit  .1  >\*'\i\  t>|N>««  priori 
paat    lun*  le  prrmier.  le»»  mii^tn*»  *^«»rit  di*|»»'«»*e*  h*  lonc  d'une  r«tute.  mai*  en 
MfJit  il'*  r»  à  |0  mètres,  et.  «*♦  pan*»  •»  de  la   v«»ie  par  uno  haie.  |liti<»  la  eiuir  ani*i 


216  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

constituée  sont  plantés  des  arbres  fruitiers.  En  arrière  de  la  maison  se  trouvent  le 
jardin  et  des  champs.  L'école  et  Téglise  sont  situées  à  quelque  distance  de  l'agglomé- 
ration; quelquefois,  elles  appartiennent  en  commun  à  plusieurs  villages.  Il  n'y  a 
que  trois  villages,  de  construction  tout  à  fait  récente,  où  les  maisons  soient  rangées 
au  ras  de  la  route.  Dans  un  autre  type,  commun  dans  les  vallées  de  la  Morava  du 
sud,  de  la  Veternica  et  de  la  Jablanica,  les  habitations  sont  disposées  saiis  aucun 
ordre  et  constituent  une  agglomération  confuse  coupée  de  rues' étroites.  Elles  sont 
souvent  cachées  par  des  masses  d'arbres  fruitiers.  Cette  forme  conduit  directement 
aux  fermes  isolées,  par  simple  augmentation  de  la  distance  entre  les  maisons. 

On  pourrait  être  tenté  de  croire  que  les  influences  climatiques  ont  seules  déter- 
miné les  différents  modes  de  répartition  de  la  population,  les  fermes  isolées  étant 
surtout  nombreuses  dans  les  régions  montagneuses  et  peu  fertiles  où  une  plus 
grande  quantité  de  terre  est  nécessaire  pour  faire  vivre  une  famille.  Cependant,  c^ 
type  se  rencontre  aussi  dans  les  vallées  de  la  Morava  occidentale  et  de  ses  affluents, 
qui  ne  laissent  rien  à  désirer  au  point  de  vue  de  la  fertilité;  d'autre  part,  il  y  a  des 
agglomérations  compactes  dans  certaines  régions  montagneuses.  Il  est  donc  très 
vraisemblable  que  des  influences  ethniques  ont  été  également  en  jeu,  et  que  ce  sont 
elles,  surtout,  qui  ont  déterminé  ces  différences  dans  la  distribution  de  la  popula- 
tion. C'est  à  des  facteurs  du  même  ordre  qu'il  faut  attribuer  le  fait  que  des  agglomé- 
rations orientales  sont  généralement  situées  au  bord  des  cours  d'eau,  tandis  que  les 
fermes  de  l'ouest  se  trouvent  au  flanc  et  même  au  sommet  des  collines.  Cet  empla- 
cement était  déterminé  par  le  désir  de  se  protéger  plus  facilement  contre  les  atia- 
quesdes  Albanais.  Rappelons  enfin  l'existence,  dans  l'oqest,  d'établissements  d'hiver 
et  d'été,  et,  nous  aurons  un  tableau  très  complet  des  remarquables  différences  de 
distribution  de  la  population  dans  un  territoire,  en  somme,  assez  restreint. 

D'  L.  Laloy. 

Les  phénomènes  éruptifs  de  la  Russie  méridionales  —  D'après  M.  Jean  Brunhes, 
les  phénomènes  éruptifs  dans  le  Caucase  et  en  Crimée  présentent  presque  tous  les 
types  principaux  de  la  série  éruptive,  tant  au  point  de  vue  des  modes  et  des  formes 
qu'à  celui  de  la  nature  des  produits  et  de  l'âge. 

Le  relief  de  la  Crimée,  le  long  de  la  côte  sud-est,  se  présente  sous  la  forme  de 
saillies  calcaires,  dont  les  parties  culminantes  sont  des  plateaux  (  Yaïla)  offrant 
une  grande  analogie  d'aspect  avec  nos  Causses.  La  chute  brusque  du  versant  sud- 
est  de  la  Crimée  se  prolonge  au-dessous  du  niveau  de  la  mer;  la  courbe  isobathe  de 
1000  mètres,  très  voisine  de  terre,  suit  exactement  le  dessin  général  de  la  côte;  il 
est  donc  clair  que  la  configuration  actuelle  de  la  Crimée  est  en  relation  étroite  avec 
l'effondrepent  récent  de  la  mer  Noire.  Les  phénomènes  éruptifs  sont  localisés  dans 
cette  zone  montagneuse  voisine  de  la  mer;  ils  datent  de  1  époque  secondaire  (fin 
du  jurassique  et  commencement  du  crétacé)  et  se  présentent  sous  la  forme  de  dykes 
et  de  laccolithes. 

I.  Jean  firuhnes,  Phénomènes  éruptifs  de  la  Russie  méridionale,  in  Revue  générale  des  Sciences 
pures  et  appliquées,  numéro  du  15  mai  lyoo,  Paris. 


ASIE.  sn 

Sur  l«*  \f»r!aitil  nord  du  Caucaai*  dva  lacctilitlies  «o  rencontrent  épilcmcnt,  aou4 
<!«-«  a«|ir«^l^  tri*5  |>ittoreH4|ue}4«  d^ns  la  ré^on  thormalr  de  Piati^on^k.  I>f^  phén«ini«*ne4 
rnipliN  HT  iMtnt  prcMluitH  aus?*!  dans  \r  centre  d«'  la  chaîne;  Ieiir«  mantfe<«talii>n<« 
•«•  «iint  Iraduitesi,  avant  la  périiMli*  Klaciaire,  |>ar  In  «turriTlion  di*  «leux  enonnrs  cr»nr^ 
^tklc-aniiiin^it.dimtrun  e««t  le  |M»int  culminant  <!<*  In  «*linlne,  l'Elliniui  (TiflUî  m.  ;andé 
i^ilt'  .  rt.  lautre  Ir  Kazbc^k  (ri(>43  m.;  andcsiliM.  De  |>art  et  d'autre  de  la  route  ifui 
tra\trM*  le  (^ucnse,  on  reman|ue,  de  pluî«,  d*»»*  rouir*»!*  de  lavrH  andé**iUqU(*<(. 

AujounKliui,  dans  la  liuhsie  mêridionali».  \r  voloani^me  ne  se  traduit  phu  <|ue 
l»ar  d«*«  «^Nfd.  Oh  bouches  éruptivrs  ««ont  limité<*s  aux  d(*ux  extn*milén  de  la  chalnr» 
a  Bakou  et  dans  len  pn*M|u'il(*s  de  Taman  et  de  KiTtch.  Dans  cette  dt*rnic*rt*  n'-cion 
rll«%  M»nl  |Mirticulierement  acllves  et  l>ii*n  con-rrvrfs.  Ton**  nw  phenoniênr<  *»ont 

•  o  r>  lati«»n  avec  |e«(  jailli^soments  de  |N*trolr  a  linkou  et  l<*s  tremhlemenls  dr  t«*rrt^ 
(iv«|u«*ntH  dont  cette  dernièn*  lof*alité  r>\  le  thciln*.  |N)ur  terminer,  emprunli»n«»  à 
M.  JtMn  Bnjnhe<4  un  chiffn*  intéressant.  Dans  la  zone  |K*troUfèrc  de  Knkou  un  licc 
tirv  d«*  trrmin  a  vie  payé  t  3iN)(NK)  francs!  Cn.  H. 

ASIE 

■éléondogte  de  la  Sibérie  occidentale.  —  Dans  In  Siliérie  <MTid(*ntale.  la  tlinn* 
ti«>n  du  vent  e^t  soumise  à  de^  variations  saisonnières  tK*s  con^idérahh*!».  Cv-^i  ce 
*)ui  n-^ulte  de<»  n^levén  fniU  par  r01)M*r\'atoir(*  d*t>m<k,  que  publie  M.  Iln*itîk'am  K 
\tn«t.  fiendant  tous  les  mois  de  Tannir,  c*e>t  le  vent  d'est  (|ui  souffle  le  plus 
ran-nient;  ceux    du  ntird  est  et   du  «ud  (^t  sont   un  |h*u  plus  fn*4iuento.  Tous 

•  ■-«  vent«  ont  une  fre4|uence  à  |m*u  prt*H  é^nle  dan^  le  cours  de  TanniV.  tandis 
q«e.  fw»ur  U^  aulnM»,  s'observe  une  ci*rlnine  |HTi<Hlicité.  Si  on  ne  con^idiTi»  «pic  b'*» 
i|uatrr  flinvtions  princit>ales,  on  remaniue  que  le**  brises  de  nord  nVnent  ^urb»ut 
^n  jtiitloi  vi  en  août,  et  s^mt  tK's  rares  en  février.  Lt*  vent  du  sud  a  un  maximum 
Ml  I-  tolire  et  en  novembn*,  el  un  minimum  en  juillet;  le  vent  d'ouest  e^l  «surtout 
fm|tjent  en  oc|i»bre;  il  e*l  tri»^  rart»  en  mars;  enfin,  le  vent  d  est  a  un  maximum 
trr«  I--U  mart|ué  en  juillet  et  un  minimum  qui  toml»e  en  (octobre  et  novembre. 

St  l'on  n'étudie  que  la  directitm  dominante  du  vent,  on  voit  qu'elle  <e  maintient 
♦nirr  b*  •ui|  »ud  4>ut^t  el  le  noni  noni  oue^t;  elle  tend,  en  mars,  vrrs  la  premi«'re 
iirv^'tion,  et  en  juin,  vers  la  «Mvoiide.  SI  Ton  con«»idèn*  le*»  %niMiii».  on  nuiHlnte 
■|ur  ir  %rnt  du  norti  a  son  maximum  en  été,  >*tn  minimum  en  hi\er;  i|u«*  celui 
lu  «ucl  r«t  plu«  fn*«|uent  en  automne  et  en  hiver  que  dans  1^4  deux  autri**»  «ni«oii«»; 
;^  <f*bii  de  l'ourit.  loujoup»  plu*»  fn^iut-nt  que  Ir*  autn'<*.  a  »*on  maximum  en 

•  it  «mnr;  que  !••  vent  d'e^l  a  la  même  fr''|uenc«»  cn  hiver,  au  printemps  et  en  été. 
Bkai*  qu'il  est  rapr  en  automne.  En  hi\er,  surtout  on  observe  l'ab^MMuv  cumplele 
î-  wtil.  lY  L.  L. 


pnbUcatioiu  offidellee  tur  la  Chine.  —  A  r«N va<»i<in  de%  événement**  de 

0»if.«  .  b-  Srr^'ii  e  lîeoi;raplii(|ue  d»-  IWrmée  a  pul»li«'  une  .V"M'*»*  #/ci'/'^*/o#*  *•/  i/'Wu 


21  ^  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

iique  du  Tché'Li.  Cette  brochure  de  44  pages  in-S»  est  un  précis  géographique  de 
cette  vic^-royauté  chinoise,  rempli  de  renseignements  intéressants  et  pratiques. 
Elle  renferme  notamment  une  description  des  routes  de  Tien-Tsin  à  Young-Pîng 
Fou  par  Kuin-Ling  Tchan,  Pe-Tanh  et  Lou  Tai  et  de  Chan-Hai-Kouan  à  Pékin  et 
Tien-Tsin,  et  du  terrain  contre  Chan-Hai-Kouan  et  la  côte  au  sud.  La  reconnais- 
sance de  ces  itinéraires  a  été  effectuée  et  rédigée  par  le  lieutenant-colonel  d'Amade. 
Le  service  de  l'hydrographie  allemande  [Deutsche  Seewarte)  a  publié,  d'autre 
part,  une  notice  sur  les  côtes  de  Chine  (De  Hong  Kong  à  Macao,  et  à  l'embouchure 
du  fleuve  de  l'Ouest),  de  Hong  Kong  à  Canton)  accompagnée  d'une  ligne  de  son- 
dages dans  l'embouchure  du  fleuve  de  l'Ouest  (Annalen  der  Hydrographie  und 
maritimem  Météorologie,  1900,  VU).  Le  même  recueil  (1900,  VIII)  renferme  une 
d(»scription  du  golfe  de  Petchili  et  de  ses  ports.  C.  R. 


AFRIQUE 

L'Egypte  en  1899-  —  Lord  Cromer,  agent  et  consul  général  de  la  Grande-Bre- 
tagne  en  Egypte,  a  récemment  adressé  à  lord  Salisbury  son  rapport  annuel  *. 
Exposé  de  l'œuvre  d'une  administration  par  le  chef  même  de  cette  administration, 
ce  document  affecte  nécessairement  une  forme  apologétique.  Quoique  ce  rapport 
traite  surtout  de  matières  administratives,  financières  et  judiciaires,  il  est  cepen- 
dant possible  d'y  glaner,  pour  la  géographie  économique,  quelques  notions  inté- 
ressantes. 

L'abaissement  vraiment  inouï  du  niveau  du  Nil,  voilà  le  fait  capital  de  l'année. 
Dès  le  16  octobre  1899,  le  commissaire  général  de  l'Ouganda  annonçait  que  la  nappe 
du  lac  Victoria  se  trouvait  à  60  centimètres  plus  bas  que  d'habitude;  bientôt  on 
constata  la  répercussion  du  phénomène  en  Haute  Egypte  :  le  31  décembre  1899,  le 
Nil;  à  Assouan,  tombe  à  1  m.  75  au-dessous  de  la  moyenne  des  années  précédentes, 
et,  le  15  janvier  1900,  au  même  lieu,  son  débit  est  estimé  à  578  mètres  cubes  par 
seconde,  alors  que,  pendant  les  deux  très  mauvaises  années  1877  et  1889  il  s'était 
encore  respectivement  maintenu  à  1146  et  à  995  mètres  cubes.  Cette  défaillance  du 
fleuve  dans  un  pays  qui  ne  vit  (jue  par  lui  causera  certainement  un  grave  préju 
dice  aux  récoltes.  Néanmoins,  lord  Cromer  affirme  par  avance  que  ce  phénomène 
n'entraînera  pas  avec  soi  certains  effets  qu'on  aurait  pu  à  juste  titre  redouter.  La 
solvabilité  du  gouvernement  égyptien  ne  saurait  être  mise  en  question.  Les  finances» 
de  l'Egypte  sont  dans  une  situation  prospère.  Grâce  à  sa  très  sage  administration, 
la  Commission  Internationale  de  la  Dette  dispose,  cette  année,  d'une  réserve  de 
34  266  000  francs,  propre  à  parer  aux  éventualités  de  ce  genre.  Notons  en  passant 
que  ces  accidents,  (|ui  peuvent  se  renouveler,  justifient  l'obligation  imposée  au  gou- 
vernement égyptien  de  verser  chaque  année  une  certaine  somme  dans  la  caisse  de 
la  Dette.  Il  peut  être  incommode  aux  personnes  qui  disposent  du  budget  de  l'Egypte 

1.  Egtjpt  n"  1  (l'JOO).  Beport  ày  lier  Majesty's  agent  and  consut  général  on  the  finances,  adminiê' 
tration  and  condition  of  Egypt  and  the  Sudan  in  4S99.  Une  brochure,  in-4  Londres,  1900.  ((M.  95). 


AFRIQl  e.  tu 

•)«'  ir;i\oir  |io4  U*  libir  omploi  d»*  In  totnlid*  <li*  hch  rt*V4»nu«;on  ne  %nuniit  cTpciidiint 
rii«*r  U  !*itfi*^M*  de  ces  iV«»nnmios  fonV'fs. 

L(*  miinque  d'eau  nVnlrftlnera  pn^,  non  |»lii<«,  dt*  famine,  comme  cela  ne  pnMlui^it 
j.vli*.  fl  notamment  en  IH77.  dan?»  d«»«<  rircoii«»lnnoe^  annlocnef*.  Ci»lle  année  la.  la 
%iirf  If  .1.-^  teiTiv»  non  Im^iuVs  fut  do  :w;oiMH)  hrrtare*!.  En  |XλÎ>  VMI^l  «elle  surfare 
nr  |>«ir«iit  im*»  deviMr  ^In*  Hupôrioun»  à  ltM»(MM»  luvlan*-.  (hi  oon*»lali»  ici  le^  !mtvI<*ihi 
r«  Il  lii^  |»ir  Ir  iMirrogt*,  rtnhli  à  In  |M»inti*  du  Dt'ltn,  d<»nt  l'ini?t*iii(*ur  frnnçnU  M(Hifr(*l 
l->  tut  rinitintive,  nous  Meli<»m(*t  Ali,  «t,  <|ui  fut  nohfvô  hiiu*-  In  dinvtjon  de  ^ir 
I..:   Il   Sotill  M<»nrriefT,  de   |ssr,  „  |SîK). 

l  Ht-  autre  mo>un»,  d'ordn»  IIm-.iI,  mluîl  encore  la  surface  do««  terres  non  arn> 
•>'•  <».  Ju%4|u'à  une  ê|MM|ue  Imite  nVriilc,  <in  levait  la  taxe  ft»nriî*re  indi**tinctement 

•  if  l«itito  ItTn*  |N>rtant  nVolte.  Pnr  >»uil»\  dnnn  h»  ran  où  le  Nil  n'^^lnit  Iwi»*,  le-»  |»ro 
j.ri-  î  ûrn^  qui  auraient  pu  arroser  leur  terre  avee  IVau  tirée  ile  puiln,  «iVn  ab^li» 
Il  wnl,  jwiree  <|ue  les  frais  «le  forap»  et  1rs  contributions  ab-orl>aient  les  bénéllt^i'^. 
M  i."»  rannt'v  dernière,  il  fut  dtVitle  que  1rs  tern*s  arro«.<Vs  avt»c  Tenu  de»»  puits  ne 

•  niint  piH  «»oumiM*9  à  la  taxe  funcirre.  Aufsi.  pendant  cette  «^alHon,  n  ton   vu 
'  *  r  f  •»!to«»  ««unies  terres  qui,  avec  l'ancien  régime,  seraient  re^lo''»  inculte««. 

Kiilin.  la  misère  qui  pourrait  n''*iuller  de  la  mauvais»  nVolte  nera  atténuée, 
»-r---  aux  frrands  travaux  actuellement  en  ex<Vution  dan**  la  Haute  K^ptr  et  qui 
-  -:i|int  lnMUt'«Mip  d'tui  V  fiers.  Indiquons  brièvement  r«d»jet  de  ce**  travaux  et  leur 

■  •  »l  d*a\anccment'. 

l/intn>i]uetion  en  Ejrypie  de  plante**  industrielle?»,  telles  que  la  canne  à  sucre  et 

•  «••(••n.  qui  croi^M^nt  en  été,  au  m(»\en  de  rirrtkMlion  artillciclle,  et  Tambition 
!i  •:  •tnernement  de  K«'^cner  toujours  sur  le  dé^Tl  de  nouvelle^  tern-»  arables, 

•  t    *u^'ité  de  la  |»;irt  tli's  inirénieurs  et  «le?»  «Vonomislen  de  nombn*ux  projets 

.  -'n»  ni,:i>ment  «le  Teau  du  Nil.  I/uu  «le  ces  projet^  a  été  réaliM*\  cV«»t  le  U'irrnice  «le 

|-  -inte  du  IMIa.  I)«»ux  autre*»  H4iîit  eu  vt»i««  «rexécution  :  le  ré'*er\«»ir  d'.\«»MMinn 

■  •  l«  Uirru'e  d*A%Hioul.  lir.ice  n  une  dicue  de  «leux  kilomètres  «le  lontr,  qui  ci»upera 
I*  Nil.  «-n  4iini»nt  d'A*«M>uan.  à  (Iliell.il.  «ui  \a  cn'*er  un  lKi^*>in  capable  de  ci»nl<*uir 
«;•!  milli  ird  ib»  mèirt***  cuIm»'*  «r««au.  l.a  di^'ue  M'm  p«Tc«*v  de  \^l  nn*b«»'',  munies 
.'»>  j'ie  d*unc  \nnneen  fer.  IVinlTut  ji*  p.i«**;i«:e  du  Ilot  «le  crue,  1«»«»  vanner  n**le 
r  ni  U  %•■«••.  En  «lt*i*«*nîbn»,  on  b's  abu-^er.!,  pui«*.  ver^  février  «mi  nnr",  ori  Ivs  lèvera 
l-  ;r  di-trtbuer  métbodi(|ut*mrut  reiu  h  rK-:\ple.  .\  la  fin  de  !•**»*.•,  dit  b»rd  Cromer, 
1»   î  -:.i'  .  ^lu  «V»té  «le  In  rive  «»ririitale.  él  lit  «Mlifl<*«'  ju**qu'à  deux  niêlre-  de  ««a  future 

•  .î'ur.  •ur  une  lonuMieur  «li*  1<n)  mrtre^.  On  a  trouvé,  a  une  certain**  pn»fond«Mir, 
!  .      '*iilie«  friable**,  (|ui  n«-'«*»Hiii'hl  de-*  fonilationn  beaucoup  plus  profomle*  «pie 

î  *   tout  «raUirtl  pr«»jetees.  !>•%  travaux   «lu  canal   navijrdde  «|ui   M-ra  ménak?i'» 
• .'  Il  ri\e  «M*eid(*ntale  procre*Miit  p.:uli«  renieut. 

\  \*-i«»ut,  i»n  construit  un  b«rr.i«e  «le  tWiii  mètre"  de  |.»n^*,  destine  à  reb»uler 
•ir.#*   k'finde   «|uantité  «re.iu  dum  le  eaiial  Ibrabimieb,  (|ui  n'iMnre,  *»ur  la  ri\c 

•  l'i*  !>»'  du  Nil,  un  |M*u   en    a\al  d\\<»*»i<»ut,   denet^nd  |>^irallèlement  au  fleuve  et 

I    L#  U<i^or  ln>o%er«  «Ir»  rm»*  .^'f-»  ;ii»  n*»  ••ir  r.!t#«    ]ite«tii»n  «Un*  1^  fvmnr.|i»ïl»lr  •rtirlr  *\t 
M    jrin  Brufih* •,  Lft  "»-ai»«/«  tru  .ur  »"        u  •    f^i»    «fi  n  *ij^§  h  tnil"^  i^ii  .\«/.  In  At^-tin  dt 


2M 


MOCVEME^T  GÈOGRjU^lQUE. 


aboutit,  £/>u%  le  nom  d€  Bahr  Itt§^.  aa  Favoum.  D  r  aura  sur  la  tzt*  iruïrit 
une  é'.'îuwf.  dont  le*  mur*  ont  déjà  d^^j^çsé  le  niTeaa  d't-lé  du  fk^irrt.  A  Aîr!.:«ati:- 
on  emploie  dix  mille  ourrîers  et  autant  à  As«k>at.  Sur  ks  lO^J  mîîD  >it5  5t  fr-bir-^. 
qui  r*-pré^,n\eiii  le  capital  ença^é,  les  eDlrepreneare  lOL  Ai»-3  ei  C*"  iiTiik-z:. 
â  la  fin  de  1 W^,  r^a  27  millions. 


Postions  géognqiliiqiies  dans  le  Hinteriand  du  Togo  '.  —  De  se^-ieznifY  IV:«7 
â  août  i^JH  le  D'  Kersting  a  déterminé  astronomlquement  on  certain  n<>3ii«Y  d? 
positions  fté^jimpYilques  au  moyen  d'an  théodolite  de  Fennel  fils,  de  Ca$sel. 

La  pluH  fmnde  partie  des  latitudes  peuvent  être  considérées  comme  exactes 
à  Ur  prê«i;  pour  quelque«-unes  'Kouchounti,  Sirka,  Aledjo-Kadara.  Baçoa  .  Ter- 
reur  [ieut  être  de  îi^f  et  s^élever  pour  Dako,  Tchamba  et  Alibi  jasqa  a  3j'. 


Kirikri +nnr  3 

iMko îr!2  2C'  2 

Tchamba »  03  2(f*  1 

AJibî *  5<5'3l'  i 

P«raUou ♦j'il'lS*  2 

ILiiiKh*>uiiti 8  50  17*  1 

lUMri y!521'  2 

Bafilo '^2120'  2 

Hoiidoij îr20'l<'/  2 

Sirka îr^S'iO*  1 


obsenr- 


Poiote  de  Koliiu 

Sokodé  .  .  . 
Kogué.  .  .  • 
Pésidé  .  .  . 
Kal>ou.  .  .  . 
Aledjo-Kadara 
Eagou.  .  .  . 
Atamdé  •  .  . 
Tchyeli .  .  . 
Agouna  (Choodou) 


y^&5  2r 

« 

c^l-ï^rr 

8-.>**i4* 

4 

— 

9*4i*3i' 

— 

9-»  5^ 

— 

9-2':  36' 

— 

9^!5I4* 

—^ 

8»3i!.** 

— 

S  1125* 

— 

"•«V'i'j' 

— 

T*33  4r 

.^ 

Longitudes. 

Tchamba  —  4%  Alibi  -f-  3*  par  rapport  à  Kirikri  (ce  dernier  incertain). 
Kouchounti  -f-  1*  W  par  rapport  à  Parataou. 

Différencet  en  longitude  par  rapport  à  Basari. 


1-4* 


+  1-4- 


Dako 

Halllo 

Houdoii -f  2-16' 

Kirikri -f  2-32" 

Sirka -f  2-t' 

Kolina +  f*** 


Sokodé  

Parataou  .... 

Kogué 

Sansanné-Mangou 

Pésidé 

Kabou 


+  i"24' 

-h  i-37 

—  0-51' 

—  l-OT* 
+  0-43' 
+  0-iO' 


M.  Chesneau, 


Nouvelle  carte  du  Cameroun.  —  Les  Mitteilungen  aus  den  Deutschen  Schutzge^ 
hirtm  (vol.  XIII.  2.  1900)  renferment  une  carte  en  quatre  feuilles  à  l'échelle  du 
1/l.'îO,000  des  refilons  méridionales  du  Cameroun  allemand.  Cette  carte,  construite 
par  M.  Max  Moisel,  d'après  les  levés  exécutés,  de  1895  à  1899,  par  le  lieutenant 
baron  von  Slein,  combines  avec  les  travaux  des  voyageurs  antérieurs,  dont  plu- 
HJeurs  étaient  encore  inédits,  est  une  contribution,  précieuse  et  de  tout  premier 
ordre,  à  la  cartographie  encore  si  imparfaite  de  cette  région  de  l'Afrique.  Elle  est 
occompngnée  de  deux  notices  explicatives;  l'une  du  baron  von  Stein  sur  les  voyages 
et  les  levés  exécutés,  pendant  quatre  années  consécutives,  par  cet  officier  dans  la 


APRIQUE.  U\ 

fo|oni<'  du  (^mfroun,  Tnulrr  de  M.  Moisol   sur  la^  documenU  qui  uni  ftcni  à 
ctm^truiiT  la  cnrie  cl  sur  la  façon  dont  iLs  ont  éiê  utilÎM*!*. 

La  pntfondc  ronnai^sMinco  que  p^Hncnlnit  le  ban>n  von  Strin  dos  dialrrtes  parlés 
par  I<^  natureU  entre  LoUnlorf  et  la  station  de  Yaountlô,  la  |»atience  et  Thabileté 
qull  déployait  dans  ses  relations  avec  les  indigonen,  lui  avaient  permis  de  nVolter 
uneamplr  moiH««on  de  renseifcnements  de  toute  naturt*  conn*rnant  les  voirndf*  com 
munication^,  la  situation  et  la  délimitation  dos  pa)>,  remplacement  dot»  tribus,  oto. 
t>H  ren«M*i^noments,  longuement  et  lalM>riou<oment  vôriflôs  et  contnMô**,  lui  four 
nirenl  Ir^  éléments  d'une  carte  qui  complète,  de  la  façon  la  plus  heurruM>,  le  travail 
top«>flrniphique  si  prtVis  qui  lui  sen*ait  de  base. 

Le  levé  de  ritinéraire  a  été  soigneusement  exécuté  à  la  boussole,  dont  les«  indica 
ti<»ns  étaient  relevées,  en  moyenne,  toutes  les  tleux  ou  troi^  minutes;  malheureUM*- 
ro«-nt,  la  nature  du  pays,  où  dt>minent  I  opaisse  forêt  vierge  et  les  hautes  herbes,  ne 
l-^rmit  quo  raniment  Tusage  den  visées  et  ilos  tours  d'horizon  et  em|NVha  même 
trqi  «ouvont  de  déterminer  Ion  formes  du  terrain  dann  le  voisinage  immi^liat  do  la 
n>ute  pan*t>urue.  Os  levés,  mis  au  net  à  Berlin  [mr  M.  do  Stein  lui  mémo  et  cons- 
truit^  aux  tvhellos  du  1/37 TiOO  et  du  I/J375,  ont  M^rvi  de  fond  à  la  grande  carte 
d«*  M,  Moi?M»L  i|ui.  |M>ur  pouvoir  y  faire  entrer  la  plus  grande  quantité  po«^*%ible  dos 
ren^'itmements  si  soigneusement  et  si  laborieusement  recueillie  fuir  le  voyageur,  a 
rht>i<»i  IVIielle  du  I  IS(MNN). 

t luire  li*^  itinérain's  d*explorati*urs  antérieurs  déjà  pul>lie«*.   M-  M«»i4i>l   a   pu 
utdi«er  |H»ur  sa  carte,  troi*»  documents  encon»  ininlits. 

i*  L'itinéraire  du  lieutenant  von  Bo^^t  (Idlên  ntation  de  Mpimi.   oxirute  en 
m-ir*  ivit;,  ri  feuilloH  au  1.:17:î<I<). 

t*  L'itinéraire  du  lieutenant  von  i^^rnap  (Juernhoimb  iBipindi  ntation  do 
^  v»unde  Sanagni,  extvuté  de  d«Vembre  IVMî  à  mars  |SII7,  i  feuille^  au  l  7.*i(ï«N). 

.'r  l'itinéraire  du  sergent  majf>rllûckorl  iBoname  SoumbamlMimU)i.(H*t«>brt*  IHtIH. 
f  f'uillc^  I  :)7<)(MK 

!blalh«'urpu«ement,  le  manque  de  |N)><itionH  a^tronomitiuo*»,  tn*"*  t»en<«iblo  i\iïn^^ 
Cl-»  iVfc'iiin»».  cn*'a  aux  cartographe  de  <M*rieux  embarras  |H>ur  la  mi^»  en  o*uvn»  de 
r*-"»  dilTt-rents  itinéraire^.  (linq  lntitud<>«i  seulement  f»nl  pu  être  ulili^Mi»^  :  celle 
d'E*l«-a,  do  B«*^ah(mg  Mingoyo.do  Mpim  ancienne  -^talioni.  dt*  H.'iilumurhd«»rf,  dftor 
mmn*«  IMir  le  lieutenant  von  Be*«*»«T.  et  celle  de  Ynoumle  du  li«u («liant  Kuml. 
|ji  )*i>«ition  de  la  mi**^ion  (IlH»lv«»a,  détermiiu'v  en  latitu*!»*  et  «*n  l«>ntcitude 
ri7M  Ijit.  N.  et  l:^iO(Nr  I^Miir.  E.  de  (ir.i  {Kir  le  IK  Beniutt,  ni'Mtvin  de  la 
ftlati<»n.a  di)  être  rojettV.  la  valeur  «le  roliMTxation  étant  compl«'t*  m*-nt  incoiinut*. 
T*'Ulo  la  construction  do  la  carte  re|i4»<>e  sur  la  |Nisili(Mi  du  |H»«te  d'K'l'M.  qui  t*ni 
rxtrait*' de  l'itinéraire  do  Von  SteiiHîexK'.T  i  Vi(/.  *tti%  */oi  IK  S'  hutij*  fn*  t*  ti,  ivjs, 
p   l^^^ 

I'd**  do^  plu4  gri»'*M**  dif Acuité-»  que  r.iiitetir  îiit  éprouvtvs  on  dn^'^^anl  -^a  carte 
prt.%irnt  il4*coquo  la  route  Kribi  Bipiiuli,  une  «b-^  voir^  len  plus  lari:o<  et  le^  plu** 
fnFHurnt«"rHi  lie  la  cobmio,  et  dont  le  traiv  o^t  -ult^m'Mit  e^^qui^^e  «^ur  la  carte  de 
ll««firen.  n*â  jamais  été  Iovih»  nVIlemont,  le  b.ir«»n  v«)n  Sl«'in  lui  même  ayant  été 
fufré  par  la  maladie  d'interrompre  à  Bipindi  ^nn  travail  tiqHicraphiijue  entre  ce 


222  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

point  et  la  côte.  H  en  résulte,  ponr  tout  le  réseau  de  routes  entre  Edéa,  Yaouhdé  ei 
Bipindi,  un  flottement  considérable  auquel  on  a  essayé  de  remédier  en  déterminant, 
aussi  exactement  que  possible,  la  position  de  la  station  de  Yaoundé  à  Taidc  des 
trois  éléments  suivants  :  —  1^  un  renseignement  du  baron  de  Stein  qui  attribue  à 
la  route  Kribi- Bipindi  une  longueur  d'environ  65  kilomètres  (calculée  d'après  les 
heures  de  marche);  2°  un  itinéraire  levé  par  \on  Glesczinski,  de  la  tombe  du  lieulc- 
nant  Lûbko,  dans  l'Epfossi,  à  Grand  Batanga,  par  Komaka  Efoulen;  3'  la  latitude 
de  Yaoundé,  de  Kurid.  La  nouvelle  position  de  YaOundé  a  été  ainsi  fixée  par  3'»5<)'  de 
Lat.  N.  et  ll''39'30"  de  Long.  E.  de  Gr.  ;  mais  elle  ne  peut,  en  aucune  façon,  être 
considérée  comme  définitive. 

A  rafd'e  dès.  renseignements  nouveaux  on  a  essayé  de  remanier  les  anciens 
itinéraires  de  Kund,  Tappenbeck  et  du  D*"  Weissenborn,  mais  le  manque  de  noms 
géographiques  n'ayant  pas  permis  d'identifier  de  nombreux  villages  et  traversées 
de  cours  d'eau  indiquéssur  ces  routes,  îl  a  été  impossible  de  modifier  leur  construc- 
tion. On  sait,  en  effef,  que  les  Tillages  en  Afrique  sont  généralement  désignés  par 
le  nom  de  leurs  chefs  ;  or,  presque  tous  les  villages  des  cartes  de  Kund  et  de  Morgen, 
par  exemple,  rie  portent  que  le  nom  du  pays  ou  de  la  région  où  ils  sont  placés. 

La  notice  de  M.  Moisel  se  termine  par  une  liste  de  16  altitudes  (exactes  à 
30  m.  près)  qui  avaient  été  calculées  trop  tard  pour  pouvoir  figurer  sur  la  première 
feuille  de  la  carte  déjà  imprimée.  M.  G. 

La  ligne  ^e  jfaite  Qongp-Zambèze.  —  La  Belgique  Coloniale  *  continue  à  publier 
le  rapport  du  lieutenant  Lemaire,  le  chef  de  l'expédition  du  Katanga  ;  nous  y 
puisons  d'intéressants  renseignements  sur  la  ligne  de  faîte  Congo-Zambèze. 

Cette  ligne  n'est  pas,  comme  on  se  l'imaginait,  constituée  par  une  n»gion 
marécageuse  servant  de  réservoir  commun  aux  affluents  du  Congo  et  du  Zam- 
bèze  *;  au  contraire,  quoique  le  relief  montagneux  n'y  soit  souvent  qu'à  peine 
sensible,  le   partage  de§   eaux   s'y  fait  toujours  d'une  façon  absolument  nette. 
C'est  une  plainç  sablonneuse,  parsemée  de  maigres  bouquets  de  bois    palmiers 
nains  en  majorité),  alternant  avec  des  parties  nues,  où  abonde  la  limonite  —  et 
parfois  l'hématite,  exploitée  par  les  indigènes  —  et  d'où  surgissent,  de  loin  en 
loin,  des  roches,  plus  généralement  d'origine  éruptive  que  métamorphique  ou  sê<li- 
mentaire.  Un  sentier,  très  fréquenté  par  les  Ouamboundou,  en  suit  continuelle- 
ment le  faîte,  afin  d'éviter  les  marais  et  les  vallées  éponges  qui  se  trouvent,  non 
sur  la  ligne  de  partage  elle-même,  mais  dans  le  bassin  bien  déterminé  du  Zam> 
bèze,  là  où  l'eau  suintante  vient  former  les  affluents  généralement  assez  paresseux 
de  ce  fleuve.  Au  contraire,  les  ruisseaux  coulant  vers  le  Congo,  loin  d'avoir  des 
allures  marécageuses,  se  distinguent  le  plus  souvent  par  la  limpidité  et  la  rapidité 
de  leurs  eaux. 

Les  cours  d'eau  des  deux  bassins  se  reconnaissent  de  loin  à  la  galerie  arbores- 

1.  Numéros  des  13,  22,  29  juillet,  5  et  12  aoiU. 

2.  On  a  (ièj.i  vu  {La  Géo<jraphie^  13  juillet  1900)  que  le  lac  Dilolo  lui-môme  est  un  étang  fermé, 
que  les  fortes  pluies  font  déborder,  mais  qu'aucun  thalweg  ne  réunit  aux  rivières  environnantes. 


AMI^IIHJIE.  ii^ 

rrnir  <|ui  ii^  jftlonncol  qui  tranche  vigoun*UM*mont  <iir  ruoiformiU*  dv  cviiv  iiiUt 
oiioaMe  ptainc  Mibii>nneu!io. 

M  l>*fnAin*  n  '(itriii»mim'*  ivlti*  /onc  do  pnrtAK<*  '•i  riiriruH»  n  lu  dorMilt*  derotn- 
mrn'i*  > ,  rAraclrrUnnl  aiii^ti  hoh  nlltin*^  dt*  lii;np  dr  fnilo  dr^*  deux  fcrainln  |i4i*i%ifiti  et 
di*  vi>ii«  oommertMole  im|)ortnnte.  Le  sontitT  dr**  OimmlNiundoii.  <|ui  io  fniil  ni 
eiartrmrnt.  e(  que  |»anNUjrenl,  fn^iuemmetit  le*,  rhoriots  h  ïhvhU  iU-%  nrpN'ionU 
I«irtu;;.ii4  de  TAnf^ola,  pn.'seiitc  le>  plus  frraiidrs  facili(r<«  à  In  ctiii»lrui'(ion  d'un 
ehemin  «le  fer  de  pénétration  dans  ce*«  réicion.i.  M.  Coc<>r.Ai . 


AMÉRIQUE 

Explorations  amdricaines  dans  TAlaska*.  —  Pendant  IVlé  I<JN).  \e  Gé^nlutjnuti 
Smrrey  de**  Etat»»  Vuin  a  orffaniw*  les  ex  {m'hI  il  ion  «nui  van  tes  dans  TAla-kn  : 

i'  Ih$iriri  tir  in  Copprr  River,  —  t'ne  minnion  l•ompo*^*•e  de  M.  F.  C  Srhrader, 
•:^d«»,:ue,  et  de  M.  T.  tî.  (îenlîne,  topoi^raphe.  aiiltw  eharun  d'un  a*»-iHtnnl,  a  quilté 
*w^ll*-.  !••  i'»mal»rharjré<*dV\r»culer  le  levrr  toiNitrrnphiqueet  fondoiriqurde  la  vnIhV 
•1^  la  rh«'tl>na  river.  Os  travaux,  qui  porli-ront  '•ur  une  HU|M»rfl«*ie  de  7*î<K>  kilo- 
nirtn^  ram'**»,  doivent  cMn»  relié*»  a  ceux  enln»pris  par  le  C*pn$t  nmi  drmirtir  Sarrri^ 
|»rr*  «le  Valdi*s.  et,  *i  crin  est  |>o*»*iili|o.  étendus  h  la  région  romprisri»nlri'  la  \alhV  de 
h  fTbtttyna  et  la  cAte  du  Pariflque.  Vn  inténM  éronomique eonnidéralde  «l'altache  è 
l'riuitf  df  la  valhV  de  la  Ch<*ttyna:  un  tdte  ruprifÎTe,  considéraMe.  croit  on,  «•!»  rrn- 
...nln*din«»  cette  n*irion,  au  sud  de  la  chaîne  Wranifel,  et  setond.  dans  \v  nord  ile 
.»•  rrliff.  jusi|u*aux  s«>urci»s  île  la  NnlM'».iifi  et  île  la  (^»pI)er  river. 

i  ththtrttlu  Capr  ynffir,  —  m»ux  nù^^ioiiH  doivent  exploHT  la  n*t:ion  du  c.-ip 
\--me  rt  une  |4irtie  de  la  presqu'île  Sew/inl.  l/um*,  dirifcv  par  M.  E.  linrnard. 
ri'- ut <  m  \v  h'viT  to|M>irraphiqu«*  de  ci*lle  zone  et  la  triangulation  ilu  t«Trnin  r^m 
;  n*  «ntn»  |V»rl  (Ilarence  et  la  tîolofnin  Bay,  de  concerl  avis»  le  Cn'ui  ttn,l  f|V.,.A7»- 
'^-r-^v.  i|iji  envoie  écalement  une  exiMnlition  dans  ces  pora^i^s.  L'nutn»  nii*»«»ion, 
•nfi«*  a  M.  Alfre»!  Br»H»k'»,  elT«v(uera  la  reconnni'^^ance  pti|(u'iqiii>  lie  io  /mie 
•^■•tf  |*ar  M.  BarnanI,  «hq>uis  |n  Fi^h  river  ju-qu'nu  cnp  Nome  ei  n  |»orl  t'.iarence, 
■t  ilu  district  du  cap  York.  Elle  détiTminera  rexlen^^ton  de«»  terrain-  niirifèn**»  et 
U-*  ciinditi<in«  de  iri**«*nient  de-  fi|t>ns  de^ipirN  diTJve  r«»r  d»"»  pI.»e«T*. 

I  '.••  tnii*if*mret|»«dition.  compn»naiit  M.  W.  .1.  IN'ler*.  tMpii{.r;i|ihe.  e!  M.  \V.  i\. 
M«ril«-nhall.  cé<doirue.  détMir<|uera  a  CeNNl  I1m|m>  |i:i\  .  rt*I«''\era  la  portion  nord  orii  ii 
•%U»  dr  1.1  pr^*«|u*lle  Sewnnl.  pui<  lraver<»Ta  cette  pn'-qii'de  j>nr  In  Ihhklatid  river 
j»«ijr  arriver  à  la  Norton  hay.  Olle  mt--ion  e-l  charu'»'*»»  «le  ri*«*onnaitre  r«*xleii-ion 
»^r»  le  nord  e«t  des  trrrainH  aurifère^  du  Oip  Nome.  qui.  mmuMc  t  il.  •»«•  pndoncent 
a  Irarer*  la  pri»*«|u'lle  Se\^nrdet  hrixiên»  K«»eualik. 

Enfin,  une  quatrième  ex|>ei|i(iun  -«  ra  nii-e  n  t«*rre  ^  IVmtMiuchure  de  la  ri\iere 
%Urn  Kakat,  hivernera  «lans  ce<»  paracen.  vi  Y  an  prmliain  explortTa  la  vallet>  de  la 
ffi^Wre  K<'%«kak.  Ciuhics  ti%i<*r. 


I    T*'  À^^rr^r^n  Ofot  "fi'i.  V..l   \XM,  n*  !   Jo.  î- 1  {  ••••.  j».  •  4. 


t224  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Les  tremblements  de  terre  en  Californie  en  1896, 1897  et  1898  K  —  Durant  cette 
période,  les  mouvements  sismiques,  enregistrés  au  montHamilton  ou  observés  dans 
la  région  environnante,  ont  été  extrêmement  fréquents. 

Celui  du  20  juin  1897,  chronométré  à  la  fois  à  ^ob8e^^'atoire  Lick  et  à  Oakland, 

a  permis  de  déterminer  la  vitesse  de  propagation  de  Tonde  sismique  :  elle  était  de 

o  kilomètres  par  seconde.  Le  tremblement  de  terre  le  plus  violent  de  la  période  eut 

lieu  le  30  mars  1898.  11  dura  quarante  secondes  et  occasionna  la  chute  de  nom 

breuses  constructions.  Les  déplacements  maxima  ont  été  de  9  millimètres  dans  la 

direction  N.  S.  et  de  3  millimètres  dans  la  direction  E.-O. 

D''  L.  Laloy. 

Le  climat  de  Saint- Christophe  ^  —  L'île  de  Saint-Christophe  est  située  par 
68**5'  de  Long.  0.  et  par  17°20'  de  Lat.  N.  —  Sa  longueur  est  de  37  kilomètres  et  sa 
largeur  de  8  kilomètres.  Sa  région  centrale  est  occupée  par  une  chaîne  de  monta- 
gnes, dont  le  point  le  plus  élevé  est  le  mont  Misery  (1250  m.). 

En  général,  le  climat  de  cette  terre  est  sec  et  sain,  purifié  par  de  fréquents  orages. 
Les  matinées  et  les  soirées  du  mois  d'août,  le  plus  chaud  de  Tannée,  sont  fraîches  et 

agréables. 

La  température  moyenne  annuelle  est-4-27*,2;  celle  du  mois  d'août  (le  plus 
chaud)  s'élève  à  -+-28%3,  et  celle  du  mois  de  février  (le  plus  froid)  à  -l-25",6:  il  n'y 
a  donc  que  de  très  faibles  variations  de  température. 

La  hauteur  de  pluie  recueillie  en  un  an  atteint  1310  millimètres,  dont  les  0,37 
tombent  pendant  le  premier  semestre. 

Voyage  de  H.  Cerceau  dans  le  Chaco  et  la  Bolivie  orientale.  —  Depuis  1 891 ,  notre 
compatriote  M.  Cerceau,  ingénieur  et  géomètre,  parcourt  les  vastes  territoires  de  la 
République  bolivienne,  tantôt  chargé  par  le  gouvernement  bolivien  de  tracer  de 
nouvelles  routes,  tantôt  prospectant  des  gisements  miniers.  Il  est  tout  naturel  que 
dans  un  pays  aussi  peu  connu  il  ait  passé  et  repassé  par  des  chemins  qu'aucun 
voyageur  n'avait  levés.  Il  a  adressé  à  la  Société  de  Géographie  la  relation  de  ses 
périgrinations,  accompagnée  d'une  carte.  Nous  reproduisons  cette  carte  à  échelle 
réduite,  afin  de  montrer  que  les  itinéraires  de  M.  Cerceau  s'écartent  des  chemins 
connus,  et,  passent,  parfois  sur  des  centaines  de  kilomètres,  à  travers  des  territoires 
absolument  vierges  de  toute  exploration.  Nous  n'avons  apporté  aucune  modifica 
tion  au  dessin  de  la  carte  envoyée  par  M.  Cerceau,  sauf  pour  le  cours  du  Guapore  et 
du  Rio  Verde,  que  nous  avons  tracé,  d'après  les  données  de  la  Commission  de  délî 
mitation  brésilo-bolivienne.  Nous  avons  exprès  laissé  intactes  les  positions  de  Buena 
Vista  et  de  Pampa  Grande,  quoiqu'elles  ne  coïncident  pas  avec  celles  qu'avait  don- 
nées Minchin  dans  la  carte  de  son  voyage  en  Bolivie  (Proceedings  Geogr.  Soc.  Ijon- 
don,  1881,  p.  401).  Comme,  d'une  part,  M.  Cerceau  a  fait  des  déterminations  approxi 
malives  de  longitude  et  de  latitude,  et  comme,  d'autre  part,  M.  Minchin  n'a  pas 
été  à  Buena  Vista,  et  a  porté  cette  localité  sur  sa  carte,  d'après  les  distances  indiquées 

1.  Bulletin  of  Ihe  United  States  Geological  Survet/,  n*  135,  189S,  el  Î6I,  «899. 

2.  r.  ^^  Monthlu  Weathn'  Review. 


AMÊiUQUB. 


t0 


ptr  k«  indigvnM  à  Pampa  Grande,  il  se  peut  que  la  Térilé  soit  entre  les  indieaUona 
dai  deuK  Toyageurs.  Ceci  dit,  nous  allons  résumer  brièvement  les  nombreux  royagea 
de  M.  Cerrvau,  d'après  son  manuscrit. 

Cest  pendant  l*été  IS91  que  M.  Cerceau  fit  m  première  tentative  pour  pénétrer 
dans  TEst  bolivien,  en  partant  de  Jujuy  (République  Argentine)  où  il  se  trouvait,  à 
c^tte  date,  après  un  voyage  dans  les  Andes  boliviennes.  Parti  à  dos  de  mulet  vem  le 


--.——.  Itifiér«irt 


B  R   C  S   I    L 


!• 


m^Kii%iiic«  i>K  «.  c:En«:t%i    d%5(s  l%  bouvic  oiiirM%iR. 


?i'4^l.  il  a.  d'alifinl,  visité  Ioh  m  inirenio  »  (usines  h  «ucroK  où  travaillent  1rs  Cliiri- 
ru4iM»«.  1^  Mu«a4*i»«  et  autres  Imliens  «  h  crAne  liomiN*  »,  amènes  du  Chnoo  par 
]r%  a«r«*nts  «iHviaux.  Il  arriva  ensuite  imisiblement  h  Ornn,  ville  presque  morte 
ca  l*<ll  —  ellf  d«>it  maintenant  se  n»lever  «le  ses  dêsimtres,  tlepui^  (|u  Vllo  e^i  il«>venue 
y  l#nninii«  du  chemin  de  fer  arirenlin  qui  lontre  la  vnllt'o  du  Vermejo.  A  fmrtir 
d'ilraa.  le  vo\afre  a  été  plus  mouvementé.  En  traversant  le  Vermej*»,  M.  •Vnvnu  a 
p^rda  t«>o«  M^  hafratres,  h<^  instruments  et  son  argent,  et,  n*a  dû  son  salut  qu'aux 
»4n«  empres«é«  d*nn  passeur.  Français  d'orisine.  Voulant  quand  même  ronttnu«T 
^*o  roytkg^,  il  s'est  éiraKMlans  un  pays  désert,  et.  aprê*»  mille  aventures,  a  pu  revenir 
for  u^  pas.  en  suivant  une  caravane  de  marchands  indip*ne««  juM]u*à  Salta  :  il  a 
■IM  ain«t  quatre  moii  p(»ur  aller  de  Jujuy  h  Salta  iqui  e^t  plus  au  sudi,  tandis  qu*on 
y  «  1  eo  quatre  heures  en  chemin  de  fer. 


La  Ct^mm^pmn    If 


19 


226  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Cet  échec  ne  découragea  pas  M.  Cerceau.  QUelcfues  mois  plas  tard,  ayant  trouvé 
un  compagnon  de  voyage,  il  acheta  une  mule  et  repartit  d'Ofan.  Après  une  deuxième 
tentative  pour  remonter  la  vallée  de  Vcrmejo,  il  réussit  à  arriver  à  Tarija,  épuisé 
de  fatigues. 

Tarija  est  semblable  à  toutes  les  villes  de  la  Bolivie  montagneuse.  Construite  sur 
la  pente  d'une  montagne,  au  pied  de  laquelle  coule  la  rivière  Tarija,  avec  des  rues 
en  pente,  pavées  de  cailloux  arrondis,  des  maisons  toutes  pareilles,  aux  murs  épais 
de  briques  crues  et  aux  toits  de  tuiles  demi-rondes,  silencieuse  et  presque  sans 
commerce,  elle  rappela  au  voyageur  Potosî  et  tant  d'autres  cités  construites  du 
temps  de  la  conquête,  avec  des  matériaux  apportés  de  très  loin,  et  tombant  aujour- 
d'hui en  ruine  faute  d'entretien. 

Le  commerce  d'importation  à  Tarija,  limité  aux  étoffes  et  à  la  quincaillerie,  est 
presque  tout  entier  entre  les  mains  d'un  petit  nombre  d'étrangers,  principalement 
d'Allemands.  Les  vallées  des  environs  de  la  ville,  particulièrement  celle  de  San- 
Lorenzo,  sont,  avec  celles  de  Cinti,  les  deux  seuls  points  de  la  Bolivie  où  la  vigne 
Boit  cultivée  ;  le  vin  de  Tarija  jouit  d'une  renommée  méritée  à  plusieurs  centaines 
de  kilomètres  à  la  ronde. 

Entre  Tarija  et  Santa-Cruz,  en  passant  par  Iguembe,  et,  pendant  son  séjour  à 
Araticu,  à  Aquio,  à  Lagunillas,  et,  devant  le  marché  des  Indiens  qui  se  tient  au 
confluent  de  Rio  San-Juan  ou  Pilaya  et  du  Pilcomayo,  M.  Cerceau  a  pu  observer 
les  mœurs  des  habitants  et  a  même  pris  part  à  une  expédition  de  volontaires  que  le 
gouvernement  bolivien  avait  organisée  pour  combattre  les  Indiens-Chiriguanos  révol- 
tés. Le  soulèvement  des  indigènes  partit  des  environs  de  la  ville  d'Araticu,  non  loin 
de  Lagunillas,  et  se  répandit  de  là  dans  toute  la  province  de  Santa-Cruz;  il  avait, 
pour  cause,  l'usurpation,  par  les  colons,  des  droits  de  propriété  sur  le  sol  que 
les  Indiens  croyaient  posséder,  non-  moins  que  les  traitements  brutaux  infligés 
aux  Indiens  devenue  «  peones  »,  c'est-à-dire  ouvriers  des  champs.  Les  Chiriguanos 
sont  pourtant  d'un  caractère  très  doux.  Ils  forment  l'élément  travailleur  par  excel- 
lence de  tout  l'Est  bolivien  :  ils  sont  cultivateurs,  élèvent  du  bétail  et  de  plus 
fournissent  des  serviteurs  à  toutes  les  familles  du  pays.  D'ailleurs,  ils  s'assimilent 
très  vite  à  leurs  maîtres  de  race  espagnols  et  les  cas  de  métissage  sont  très  fréquents. 
Ils  sont  administrés  par  des  caciques  ou  chefs  indigènes,  instruments  dociles 
du  gouvernement  bolivien  ;  leurs  différents  grades  se  reconnaissent  à  la  forme 
de  la  tige  et  de  la  poignée  de  leur  bâton  de  commandement.  Le  costume  des 
Chiriguanos  est  très  simple  ;  un  pantalon  et  une  chemise  de  toile  de  coton  blanche, 
un  chapeau  de  feuilles  de  palmier,  et  pour  chaussure,  quand  ils  en  portent,  une 
semelle  de  cuir  épais,  maintenue,  au  dessus  du  coude-pied,  par  une  petite  courroie, 
laquelle  est  attachée  à  une  autre  qui  passe  entre  le  gros  orteil  et  le  deuxième  orteil 
de  chaque  pied.  Cette  chaussure  porte  le  nom  d'o/o/fl.  Les  femmes  revêtent  une  ou 
deux  chemises  superposées  qui  leur  tombent  de  la  gorge  légèrement  découverte  jus- 
qu'aux talons.  Ces  chemises  [tipois)  n'ont  pas  de  manches.  Ces  Indiens  ont  la  peau 
très  peu  colorée,  presque  blanche,  comparable  à  celle  des  créoles  et  des  blancs  ayant 
longtemps  vécu  au  soleil  dans  le  même  pays.  Leurs  habitations  n'ont  pas  de  murs 
et  se  réduisent  à  une  toiture  à  double  pente,  composée  de  pannes  et  de  faîtages  en  bots 


AMÊRIQrB.  tn 

•impl^mrnt  tsx>rcv,  cL  de  chevriiufi  In^  e^|>QrrH,  car  iU  n'ont  à  supporter  que  le  puiiU 
d'une  couverture  en  feuilles  de  {mlmier  dU|NiM^Hi  en  plui(k*uni  oouclit*i«.  Otie  t4>iturr 
e%l  appu>êe  ^ur  tn>U  M'*rieti  de  {Mitenux.  fourchu**  ii  lVxtn'*miti*  ««u|M*rieure,  dont  criui 
du  milieu  i»up|Mirte  le  falta^e.  Lc^  pitVeH  de  lum  ne  «ont  ni  A«iM*mld(V^  ni  cloué<*^. 
inai«  simplement  attAclu^t^H  imr  une  linne,  ap|»el('n;  ^/u^mbr,  d'une  extrême  rr^i^taniT 
et  imputre<inl>le.  Entre  len  potenux  on  »u.*i|iend  ordinairement  le  lianinc  où  Ton 
f^iuclie.  I)e  tempft  immémorial  Ic^  (Ihtrifrunno^  HAvent  DIct  et  ti^MT  le  colon,  qui 
|M>uMe  spontanément  dantf  tout  le  itovii;  ils  le  teii;nent  en  rouf(e  n\ec  le  roiicou,  et 
en  bleu  ave<*  Iomi/  ûndÎKo).  Avir  leurn  arcn  en  pnlmitT  {ckuHht)  et  leur*  lltHrlit*»  a 
|ii»into  de  lioin  de  cAucAiii,  il?«  attaquent  le*»  ja^ruars  et  autres  animaux  !>»auvaKe<(. 
La  culture  ei^t  primitive,  nann  Tnide  de  charrue.  1^  défrichem«*nt  m*  fnit  |iar  le  hrù 
laice.  l^  qu'il  a  plu  sur  la  cenilre,  on  sème  rt  on  plante,  et,  tpiand  le  terrain  com* 
•race  h  «'épulMT,  on  nvommence  aillt*urH.  |^  terrain  ainsi  cultivé  *%  np|M«llc  rhae*»; 
quand  on  rabanthmne,  il  devient  bétrherho.  L4*»  ChirÎKuanoH  aiment  le  plaisir  et 
pn»fitent  de  toute  occasion  {niur  m*  n*unir  et  iM»tre  la  rhucha  1  bière  de  mai^i  ou  l'eau- 
de  vie,  et  dauMT  aux  smuih  du  charango  iiruitare  dont  la  caiv^e  i*^t  une  cara|Mice  de 
tat^Ki  oti  d'un  autre  animal  analogue). 

I>e  Santa  t>u<,  M.  (>n*eau  entn*prit,  sur  l'invitation  du  préfet  de  la  pn»vince. 
et  ac(*ompatfné  d'un  sous  lieutenant  et  de  deux  MiltlatH,  un  vo}aire  à  liuenn  Vi<ita.  et 
«le  là  A  Pampa  tîrande,en  suivant  un  itinéraire  al»Ho|ument  neuf,  t|ui  ne  «Warte  |wi* 
beaucoup  de  la  vaille  du  Ya|Nicani.  Li*  but  de  v«»\n^e  était  IVtude  d'une  route  à 
ron«traire  entn*  Santa  Cniz  et  l^amfMi  (irande,  M.  On*eau  a  rap|Mirté  le  plan 
«i«*taillr  du  |Miys  pan*ouru  et  le  tracé  de  la  futun*  nnite.  Apre**  la  traxer^V  |i«*nible 
du  c%A  TarolN>ra.  ainni  appelé  |>anv  qu'un  colonel  Udivien  avait  tent«*«|e  le  franchir. 
«ans  «uci'ès  d'ailleurn,  au  son  de  la  mu!«ique  militairt*,  la  caravane  de^N*iidit  dan«* 
une  vallée  latérole  du  Ya|mcani,  (»ù  Ton  thVouvrit  un  filon  de  KAlèiie  ancentifere. 

1^  caravane  traver?^  ensuite  de^  fon**ts»  vierge**  et  de^i  col  h  étroite,  c«»rnme  ct*lui 
«le  •  D  hij«»  de  la  Neirra  »,  non  U»in  de  la  rencontn*  du  Ya|Micani  aviv  ^»*u  affluent 
•le  rauche,  le  Rio  Amaritlo.  !>*  voynk^*ur  a  dû  fninchir  plu**ieur**  affluents  «le  dmite 
du  Yapacani,  entn*  autn*H  un  cour«  d'eau  qu'il  ««urnomma  Itio  Ubuio».  pui<»  le  Rii> 
Borrtento^  et   le  Rio  Rafaël.  Ce^  affluents   ^mt  moins   im|Nirtant<*  que  ceux  de 
icauche  :  Gd<»rado,  Santa  Ilo^,  Rio  Amarillo  ilt  jti  nommé,  et.  Rio  del  Millo.  comme 
Ta  pu  cimstater  M.  Onvau  dans  ^m  Mvon«I  v«»>a»re  à  Pam^wi  tîrande.  I>»  Ya|mcani 
parmi!  couler,  dans  cette  n'*ft(ion,  tantôt  dan*»  de**  i;>*rK'i*^  étroite^  à  iMir^m  vertii^len, 
tantiH  <lans  de^  plaint*^  où  il  «'«taie  et  se  di\iM*  en  plu«itiir!i  bra*«.  Non  loin  de 
llairaoa,  un^Mcvimn i,  ours  brun  /irlH»rie«ile,  a  été  vu  |Mir  le  \o>a»:('ur  tranquille 
ment  a««i«  dan%  iM>n  niil,  au  milieu  dt*H  branrhes.  «  I^^s  e^^Micr^i  fon^tien**i  U*n  plus 
frfnan]uat»le«  que  j'ai  pu  noter  dan**  ce  \o}ak'e.  dit  M.  On^tou.  ^«mt  le  i|uina  (deux 
•spf<r«-.  le  co|>ahilMi  ou  c«»|»ahii,  th*  nonibriMi^e».  vjriete^  d«*  |»almifr«.  P'^'/,  arbre 
trr«  irraml  K  th**  KT*m«,  d(»nt  le  tronr  e-t  n'ri»u\ert  «fune  iv.inv  *M'niM  ihje  à  celle  du 
brtre,  et  qui  ré|Mind,  [lendant  lonct^mp^,  une  |»«iiftr.inte  inlfur  d\iil.  lor**quun  lui 
fait  une  UeMurr.  Il  y  a  au«**>i  le  ^i/'I^i/m.  ifont  la  feuille.   %t>u<i  1«-  nom  de  paille. 
sert  à  faire  des  chafieaux  extn'^nienient  lin*»,  et  de  magnifique**  f'*hn%t$  dont  les 
rariiie«ailTentive«,de  S  à  lOci^nlimêtn^  d'ep.-ii«>^eur.  atteii;uent  hors  de  terre  jusi|u'A 


I 


»t  MOCTEMETT  GÉOGftAPHlQCE. 


e  ti^n%  d«  loninjeur  sur  3  oa  4  de  haateor.  Xai  ra  des  rooes  de  chairîots  de 

I  I».  ^>i  de  dUmHre.  découpées,  d^une  seule  pièce,  dans  une  de  ces  racines  plates.  » 

Kfj  'J-f^^iTrjt/re  1^12,  M.  Cerceau  quitta  Santa-Cmz.  pour  se  rendre  dans  le  terri- 

^Ar»:  -Xt^,  Chkjuitoi  et  visiter  les  anciens  établissements  des  jésuites,  aujourd'hui  en 

Alfthii  Hvoir  pas^  par  Guarayos  lau  nord-est  de  Santa  Cruz,  non  loin  du  Rio 
iifftwi*^-  oh  Von  amène  une  grande  quantité  de  bœufs,  redevenus  sauvages,  que  Ton 
i'Mpiuru  plu<  au  nord  dans  les  pampas  de  Mojos,  puis,  après  avoir  traversé  le  Rio 
itViuAH  et  le  Rio  San-Miguel.  notre  voyageur  entra  dans  la  région  des  collines 
qu/irf />fim^  aurifères  dont  les  gisements  ne  sont  pas  cependant  très  riches.  Le  centre 
tU^  orpailleurH  de  la  vallée  de  Quisere.  qui  débouche  dans  celle  de  San-Miguel,  est 
S/jri(;i  Ho^a,  marché  asi^ez  important.  Des  gisements  plus  riches  doivent  se  trouver 
autour  de  O^ncepcion;  malheureusement  on  en  a  perdu  complètement  la  trace,  et 
nui'.une  recherche  scientifique  nouvelle  n'a  eu  lieu  jusqu'à  présent. 

Oifiœficion,  comme  toutes  les  anciennes  missions,  est  actuellement  un  village 
pnfM{ue  mort.  La  population  blanche,  ou  plutôt  métisse,  y  est  peu  nombreuse;  les 
hiflicfiff  purH  y  sont  la  majorité.  Aux  environs  de  Concepcîon  on  trouve,  outre  le 
cotonnier  sauvage  commun  dans  tout  l'Est  bolivien,  deux  espèces  (Tanil  ou  plante 
ilonnant  l'indigo,  et,  l'arbre,  appelé  lesiga,  qui  laisse  suinter  une  gomme  résineuse, 
l/odeur  de  celte  gomme,  lorsqu'on  la  brûle,  est  identique  à  celle  de  l'encens,  en  guise 
duquel  elle  est  employée  d'ailleurs  dans  les  églises  du  pays.  Enfin,  sur  les  plateaux 
boH  et  ires  étendus,  on  trouve  des  arbustes  dont  les  feuilles,  lorsqu'on  les  écrase,  de 
même  que  les  baies,  dégagent  une  forte  odeur  de  camphre. 

Apn^rt  un  séjour  dans  la  région  minière,  M.  Cerceau  se  rendit  à  San-Miguel, 
pellle  ville  sans  importance,  située  sur  une  hauteur  rocailleuse,  entourée  d'un  côté 
par  des  maréeages,  et  de  l'autre  par  une  forêt  riciie  en  cut'upu,  arbre  de  grande 
taille  (|ue  l'on  rencontre,  comme  essence  principale  de  là  jusqu'à  Corumba,  sur 
Im  frontière  du  Hrésil.  Ot  nrbre,  dont  l'écorcc  fournit  le  tanin,  secrète  la  gomme 
iinihl<iue.  Entre  San-Mi^nel  et  S/uila-Anna,  on  rencontre,  sur  les  goyaviers,  des 
espi'res  de  fourmis  d'un  demi-centimètre  de  longueur  avec  un  abdomen  très  peu 
nvouvert  de»  poils;  elles  sécrelent  une  sorte  de  cire  très  plastique  et  parfumée. 
De  San-Miguel,  notre  voyageur  se  rendit  à  San-Ignacio,  ancien  «  collège  »  des 
JésuilcH,  moins  «lélabré  que  les  autres,  siège  actuellement  d'une  sous-préfecture; 
il  revint  ensuite  sur  ses  pas  et  se  porta  vers  Snn-José,  ville  commerçante,  dont  le 
«  collège  ))  tt  une  voûte,  unique  exenq)le  dans  l'Orient  bolivien.  La  correspondonce 
entre  S/inta-(Iruz  et  (lorumlm  est  faite  deux  fois  par  mois  par  deux  courriers  à 
cheval  :  l'un  va  de  (lorumlm  à  SanJo>é,  l'autre,  de  San-José  à  Santa-Cru2.  De 
San  José,  M,  Cerceau  se  riMidit  à  Santiago,  traversant  la  rivière  Tucaboca  à  San- 
Juan.  La  route  passe  par  <les  forets  de  curupu  et  de  coca  dont  personne  ne  tire 
parti.  Santa  Ana  est  le  dernii»r  point  habité,  avant  le  désert  morécageux  qui  s'étend 
ju>(|u*au  Uio  Paraguay,  et,  a  travers  h^quelon  se  rend  à  Corumba,  ville  brésilienne 
►ur  le  l*araguay.  La  thuiane  lMv»*ilienne  ^o  trouve  tout  près,  h  Puerto  Suarez,  sur  le 
\H\t\\  occidental  du  lac,  la  IJahina  di»  Caceiv*.  qui  se  déverse  dans  le  Paraguay,  et  qui 
fut  ctnle  par  la  Bolivie  au  HiV'^il,  il  >  a  une  trentaine  d'années.  Ce  lac,  quoique  asseï 


AMÉRIQIE.  ii9 

profotifl,  r«t  olMtruc  par  iin<*  vi'*K(*tûtioii  aquotiquc  lrt*s  4(*rrtH\  oppckV  n  camalnlr  »», 
i]ui,  {M^nilant  la  »aiM>ti  de^  eaux  t>o«««.oH,  oblige  rcn(n*preneur  du  lrafi«|Mirt  h  ouvrir 
au  lra\cn%  une  o<*ptve  de  canal  constamment  n*fermê  |mr  te^  herbes.  L*unic|ue  oom- 
mervanl  du  <«  |N»rt  »)  était  juh(|u  a  a^  demient  tempt  un  Français;  il  a  été  remplacé 
par  un  Allemand. 

La  lierniére  excursion  île  M.  Orceau  fut  ver^  le  Rio  Paracuau,  qui  n'ent  qu'un  Ht 
dr^MvIiédedeuve,  indi(|ué.  de  place  en  plan».  |>nrde<i  nap|N*<»d*eau  stagnante  infeitro*» 
de  crociNii|e*i  ou  par  de»  filetM  d  eau  courante.  Le  but  de  cette  excursion  était  la 
recherche  d*arbre<  à  caoutchouc,  qui  ont  été,  en  effet,  trouvé»  dann  une  forêt  \iertfi*. 
b(»nlanl  un  {letil  lac,  a  l'est  «lu  Para^niau,  à  côté  de  nombreux  arbrt*H  (Mloriférantt« 
Au  voi<»ina»;e  de  la  fon*t  une  tribu  d'Indien?*  dit*«  •<  l»nrlMireA  »»  a  été  rencontnV;  ce 
•<»nt  d<*^  apiculteur?*,  a^^rz  paisibles,  qui  se  tei^nt^nt  le  coq»«»  avec  le  roucou,  con 
oai«M*nl  Tuiagi*  tlu  hamac,  tlu  |M*ifrne  en  épines  licliées  dans»  un  tM»ut  de  Inm*»,  vi 
p«»rtent  un  collier  formé  d'une  triple  ranp'*e  de  dent*(  d'un  mammifèn*  et  d'une 
brge  franK<^  tn*%  é|iai<«*»e  tie  |x»ilsde  fourmilier.  IN*  ret(»ur  à  San-Miguel,  M.  On*cnu 
l4»mtMi  gravement  malade,  et  dut  n'j^ter  prés  d'une  anni''^*  <lan<  celte  ville.  Sou  I»n(;ai3* 
fut  pille  {NMidant  !^a  maladie  et  la  plupart  de  m*«*  note<  |M*nlue^.  Il  e*«t  actuellement 
à  R<»<airio  de  Santa  Fé. 

lK*ux  fait<  saillantH  m^  dégagent  de  la  lecture  trê?^  attrayante  tl«*^  notes  de 
M.  Ccneau.  1^  prrmier,  c'est  la  pn»sence  d'un  trrand  nombre  de  Franv»i*  dann  U^ 
r^»rion«  b»^  plu'k  nvulées  de  la  It^divie,  dans  \e^  petites  villes  |ienlue«.  et  même  au 
milieu  dem  forets  et  des  |)ami>as  sauvagi^,  où  cerl/iinn  dVntn*  eux  virent  en  véri 
Ublr«  Hobins<ms.  D'ailleurs,  parb»ut  no«j  com|Kitriote<.  ont  su  <e  faire  une  <»ituntion 
ri  •-inl  enb»un**s  d'estime  et  de  sympathie*?,  mnicré  le  jm^u  de  stabilité  de  l'ét.'il  -«ninl 
et  imlitique  bien  connu  de  la  It^divie.  l'n  strond  fait,  c V^t  l'abondance  de  riclie^M*<« 
ninienH.  dan**  VE^i  bolivien.  Parmi  les  riche^HeH  miniên^  signalées  |»nr  M.  t'^Tcenu 
dan*  la  n'xi<Mi  qu'il  a  |»arcourue,  il  faut  noter  d'abonl  une  mine  de  ««el  kvnune, 
•pf^bv  le  San  Simon,  dans  les  montagnii*  qui  d4>minent  la  rive  irauche  du  Itio 
Salado.  affluent  de  droite  du  IMIcoma\o.  Otte  mine  t*^\  expbutiV  h  ciel  ou\ert.  et 
•*^  pr«t«luit«  «^onl  trè^  e^^timé*»  dann  tout  VÏM  Inilivien.  où  Icm»!,  exce-«»i\enient  rire. 
r*|  un  article  de  irrande  valeur.  D'apW's  M.  0»nvnu.  crile  saline  et  le^  Inc-  ^nlrn  «|ui 
•e  tr>>uvenl  à  quarante  lieues  au  sud  de  .^an  Jom»  %ont  le*  m'uN  iniint*  d'i»rik'ine  de 
t'Kit  le  *e|  qui  M*  Ci»n somme  dans  le  dejiartement  de  Santa-Ouz  et  dan**  une  partie 
Af^  «eux  de  Tarija  et  de  (lliu<|uivica  V  Nou^  axons  tb-ji  meriti(»nné  la  df««»u\erte 
d'un  iri^ment  de  iralène  dans  le  ba^^^tn  du  Yaparani;  la  minerai  contient  1^  0  0 
d'ariTeiii  pur.  I^  rék'ion  montacneuM*  de«»  (IliiquitoH  v^\  particulièrement  ri»  lie  en 
minerai*  de  toute  «Mirte.  t>n  y  trou\e  de  rc»r  autour  de  Santa- Ro*a,  tIe  tlonrrjM  ion, 
et  «urtout  prê«i  de  San  J«nier,  ou  le  métal  pré<'iru\  e^t  souvent  cob»n*  en  blan«\  |»ar 
•uite  «lu  \oi«inap*  de%  gi^^mients  de  sulfure  de  nit-rrure.  I^*  Rio  Sur'doeo,  afilueiit 
ilr  droite  du  (Jui^en».  qui  arn»M'  San  Ja\ier.  roui»-  il«"*  paillrllr%  de  pi  »line.  ni.u*  les 
iti*lih:eD«-^  (bilai^nent  ram.T^srr  ce  •  fi-r  qui  e*»l  plu»»  l«»unl  que  l'or  •■.  ti'r'^l.  t';:.tl«» 

ni.  entrr  le  SmibMM  et  le  chemin  tle  t^iucrp'  i<<n.   au  milieu  d'une  forêt,  que 

I.  Mio'hifi  •  «i^nilr  <t[wtt  I  ifit  unf  vihuc  à  Ta*  ijarir.>!t.  {«rc*  Ju  P'U^c  Para|*iii.  J.  D 


2ao  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

M.  Cerceau  a  découvert  un  gisement  de  minerai  d'étain,  contenant  près  de  33  0/0  de 
métal.  Enfîn,  il  y  a,  aux  environs  de  San-Javier,  dans  les  deux  a  corros  »  jumeaux 
de  Jésus  et  de  los  Mercedes,  du  quartz  en  gros  cristaux  réguliers  d'un  blanc  pur  ou 
d'un  violet  éclatant;  plus  loin,  à  trois  journées  de  marche  au  nord-ouest,  au  milieu 
des  forêts  impénétrables,  au  sommet  d'une  colline  isolée,  M.  Cerceau  a  constaté  la 
présence  d'un  minerai  blanc,  doué  d'un  vif  éclat  métallique,  se  cassant  à  arêtes 
vives,  excessivement  dur,  mais  par  trop  pesant;  malheureusement  il  n'a  pu  en  faire 
l'analyse  et  ne  se  prononce  pas  sur  sa  nature. 

A  peu  de  distance,  au  nord-est  de  San-Miguel  se  trouve  un  gisement  de  grafite 
dont  l'importance  est  inconnue;  entre  San-Miguel  et  Santa- Ana  on  rencontre  une 
série  de  collines  exclusivement  formées  de  kaolin.  Autour  de  San-José  il  y  a  des 
gisements  d'or,  d'argent  et  de  mercure,  non  exploités.  J.  Dkmker. 

Explorations  chiliennes  en  Patagonie.  —.  On  sait  que  l'établissement  d'une 
frontière  entre  l'Argentine  et  le  Chili,  en  Patagonie,  a  donné  lieu,  de  part  et  d'autre, 
à  des  contestations  et  que  le  jugement  de  ces  différends  territoriaux  est  soumis  à 
une  commission  d'arbitrage  siégeant  à  Londres.  Pour  arriver  à  une  entente,  le  pre- 
mier soin  des  gouvernements  intéressés  a  été  de  fournir  aux  arbitres  des  cartes  pré- 
cises et  des  renseignements  géographiques  exacts.  C'est  ainsi  que  ce  dissentiment 
politique  a  tourné  au  plus  grand  profit  de  la  géographie  et  nous  a  valu  la  connais- 
sance d'un  vaste  territoire  de  l'Amérique  du  Sud.  L'œuvre  considérable^  accomplie, 
dons  cet  ordre  d'idées,  sur  le  versant  oriental  des  Andes  par  le  Musée  de  la  Plata, 
sous  la  direction  éclairée  du  sympathique  D"  Moreno,  a  été  mentionnée  à  plusieurs 
reprises  dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  Géographie.  Les  travaux  exécutés  par  les 
savants  chiliens  sont  beaucoup  moins  connus;  il  nous  paraît  donc  utile  de  signaler 
à  l'attention  les  récentes  publications  du  D*"  Steffen,  chargé  par  le  gouvernement  de 
Santiago  d'explorer  les  massifs  andins  chiliens  et  les  territoires  contestés  entre  les 
deux  républiques  sud-américaines.  De  1892  à  1899,  M.  Steffen  a  exploré  toute  la 
bande  de  terrain  montueux  s'étendant  de  41®  à  48'  de  Lat.  S.  — Les  résultats  géné- 
raux de  ces  expéditions  ont  été  exposés  sous  le  titre  de  Reisen  in  den  Patagonischen 
Andeîi  [Verhandl,  d,  Gesells.  fur  Erdk,  zu  Berlin,  vol.  XXVII,  1900,  n«  4),  et  de 
The  Patagonian  CordiUera  and  ils  Main  Hivers  between  41^  and  48^  South  Latitude, 
{The  Geographical  Journal,  vol.  XVI,  1  et  2,  juillet  et  août  1900). 

Ces  travaux  ne  se  prêtent  guère  à  une  analyse;  du  reste,  MM.  A.  Bertrand, 
délégué  chilien  près  la  commission  réunie  à  Londres,  et  M.  le  professeur  Steffen  ont 
bien  voulu  nous  promettre  un  exposé  de  leurs  beaux  travaux.  Nous  nous  bornerons 
donc  à  noter  quelques  faits  intéressants  signalés  par  M.  Steffen. 

D'après  ce  voyageur,  les  glaciers  atteignent  le  niveau  de  la  mer,  dès  le  46®  26'  de 
Lat.  S.  —  Sous  ce  parallèle,  un  courant  issu  des  champs  de  neige  du  Monte  San- 
Valeutin  descend,  en  cascade  de  séracs,  jusqu'à  la  nappe  d'une  anse  du  Seno  de  Ele- 
fantes.  Déjà  deux  degrés  plus  au  nord,  à  l'extrémité  nord-est  du  canal  Po^^ehuapi,  la 

f.  Sous  le   titre  de  Explorations  in  Palngonia,  ie  D'  Moreno  a  publié  une  monographie  de 
r Argentine  occidentale  dans  The  Geographical  Journal  (septembre  et  octobre  f  890). 


Unirue  lermiiiAle  d*oo  ipiacier  9*élend  jusqu'à  TalUtude  de  SU  mètres  ei  jusqu  a  une 
tfi»  petite  distanœ  de  la  mer.  Également,  par  4«>V0'  de  Lat.  S.«  un  glaeier  arrive  tout 
près  del*(Man,  à  Textrémité  nord  de  l'Estero  Pillan,  une  branche  du  fjord  Palena. 
Au  and  du  i8*  de  L.al.  S.,  de  nombreux  glaciera  descendent  à  la  mer  et  donnent 
naissance  à  des  blocs  flottants,  en  assez  grande  quantité  pour  encombrer  le^  parties 
supérieures  des  fjords.  Dès  i6*3tr,  dans  le  Seno  de  Elefantes,  on  rencontre,  il  est 
rrai,  des  glaçons;  mais  ils  ne  proviennent  pas  du  rc/a^i*  direct  d*un  glacier  en  mer. 
Le  lac  San  Rafaël,  voisin  de  ce  fjord,  est,  en  partie,  comblé  |>ar  un  glacier  et  couvert 
de  blocs  pctivenant  de  ce  courant,  lesquels  sont  entraînés*  jus<|u'ii  la  mer  par  Téniis- 
«urr  do  la  nap|ie  d'eau. 

En  comparant  la  description  écrite  par  l'ofHcier  de  marine  espagnole  Don 
.%nlonio  de  Vea  qui,  en  ift75,  traversa  Tisthme  d'Ofqui,  h  Tétat  observé  par 
Simpson  en  1H7I,  le  glacier  San-Hafaêl  se  serait  notablement  allongé  dans  l'esiuice 
de  225  ans.  En  IA7r»,  il  se  terminait  sur  le  l>ord  du  lac  du  même  nom.  Pnw4|ue  cent 
ans  plu«  tard,  en  I7lî(»,  au  témoignage  du  jésuite  (larcia,  il  vêlait  dans  celte  nappe; 
aui4»unrhui,  il  occupe  la  moitié  de  ce  bassin.  Depuis  IS71,  d'après  M.  Stciïen,  ce 

• 

placier  e«t  en  état  de  maximum  stationnaire;  en  tout  cas,  à  en  juger  d'après  la  rela- 
ti«»n  dr  Simpson,  il  n'a  subi  aucune  modification  im|M>rtante  depuis  trente  ans. 

Iji  ïi»ne  d<»s  terres  Imsses  de  la  cAle  pntagone  présente  de  vastes  territoires  c«>u- 
veii»  de  ff>réts  mortes.  I^s  arbres  sont  demeurés  del)out  et  des>tVhés.  Souvent 
métne.  ci>mme  dans  le  Seno  de  Elefantes,  ces  bois  sVtendent  en  mer  et  consti- 
toent  un  otMtacle  sérieux  à  la  navigation.  Plusieurs  explications  ont  été  pro- 
pi>«ée«;  d'après  Franz  Fonck,  qui  étudia  la  région  en  l>Cî7«  c(*s  inondations  seraient 
le  résultat  de  la  fusion  rapide  de  glaciers  voisins  en  retrait.  I^es  eaux  prinluites  par 
crtte  ablation  détermineraient  une  élévation  du  niveau  des  rivières  et  des  Inc*»;  par 
Mille,  intHideraient  les  terres  )mss<*s  voisines  et  le**  f<»réls  qui  les  recouvn'nt.  I^ 
IK  StelTen  a  olwené  également  des  étendues  de  l><»is  morts  sur  les  iNird^  Av»  Inr^  de 
la  haute  G>rdillère,  dans  le  voisinage  de  glaciers  encore  aujourd'hui  im(M»rtants. 
IKaprès  ee  voyageur,  les  glaciers  de  la  Pataironie  occidentale  auraient  donc  subi  un 
rwiil  important  et  rapide  —  suivi,  sur  quelques  uns,  i|<*  proirrrssions  plus  lentes 
—  comme  il  s'en  est  pnvluit,  suivant  ttiute  vraiM^mblanre,  sur  le  versant  oriental 

Andes'. 


Le  gouvernement  chilien  fait  poursuivre  avec  constance  lexploration  de  la  Pata* 
fVHiie  méridionale.  Au  mois  de  janvier  deniier.  il  a  envo\é.  dans  cette  n'*irion.  une 
mi««ion  c«>mpo««V  des  D"  K.  Reiche  et  R.  |N»hlmnnn  et  tic  M.  Z.  Venmra.  IH»  Punta 
Arrna«,  le  D' Reiche  aat(i*int,  h  travers  IVxtrêmitr  ni(*ri<li<<notr  du  Continent  nmêri 
raln.  la  baie  l'Itima  Es(ieranza,  et,  de  ce  |K»int,  a  entrr|iri*«  IVxplt»ralion  iHilaniquede 
la  région  andine  avt>isinante.  Le 7  mars  dernier.  rei|Nmiti4»ne«it  rentrée è  Santiago*. 

CUAKLLS  RaB4|T. 


î.  Ue   ni.  la  rerh^mdiumyrn  dfr  Gt$eiU  hoft  fur  Erdkunde  zu  firWm.  «ol.  XXVU.  1900  n*  I. 
p>  m  ef  «an. 

t.  ÊmiUitm  of  ike  Burtmm  of  American  H^putita,  jutWtt  !>»•>.  \Va<.hini:ton.  p.  IK 


232  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

'  Nouvelle  exploration  océanographique  du  D'  Fridtjof  Hansen.  —  Fridtjof  Nansen 
a  accompli,  cet  été,  une.  nouvelle  campagne  dans  l'Océan  arctique  compris  entre 
la  Norvège  et  le  Grônland,  afin  d'exécuter  une  série  d'observations  océanographi 
ques.  Cette  campagne  a  été  entreprise  sur  un  navire  construit  et  aménagé  aux  frais 
du  gouvernement  norvégien  en  vue  des  recherches  scientifiques  de  la  Commission 
des  Pêcheries.  Ce  bâtiment  porte  le  nom  de  Michael  Sars,  en  l'honneur  du  <îéièbre 
naturaliste  norvégien  qui  inaugura  les  études  de  biologie  dont  les  résultats  ont 
été  si  féconds  pour  les  industries  maritimes. 

'.  Un  télégramme  du  D'  Fridtjof  Nansen,  adressé  de  Svolvœr  (Loffoten)  au  journal 
le  Verdens  Gang,  en  date  du  18  août,  résume  ainsi  ses  recherches. 

<(  Les  alevins  des  poissons  comestibles  de  nos  côtes  (Morue  [Gadus  morrhua], 
Morue  noire  [Gadits  carbonaHus]^  Eglefln  [Gadus  œglefinus])  ont  été  trouvés, 
en  quantité,  jusqu'à  une  distance  de  60  milles  ^(?)  au  large  de  la  côte  de 
Norvège,  dans  toute  la  région  occupée  par  le  courant  chaud  portant  vers  le  nord. 
La  même  abondance  a  été  observée  dans  l'ouest  et  dans  le  nord  de  l'Islande.  Des 
alevins  de  flétans  ont  été  rencontrés,  également  flottants  à  la  surface  de  la  mer. 
Ces  observations  confirment  d'une  manière  éclatante  les  vues  formulées  par  le 
D'  Hjort  sur  les  migrations  des  alevins  et  l'exactitude  des  recherches  d'Ossian 
Sars  sur  l'embryologie  de  la  morue. 

((  En  pleine  mer,  soit  avec  des  filets,  soit  avec  des  lignes,  des  morues  et  des 
Sebastes  norvégiens  ont  été  péchés  à  des  profondeurs  de  plusieurs  centaines  de 
brassés,  en  des  localités  où  la  profondeur  atteint  1600  brasses  (2880  m.).  Ces 
poissons  ne  vivent  donc  pas,  comnie  on  le  croyait  jusqu'ici,  seulement  dans  les 
profondeurs  et  dans  la  zone  côtière;  cette  observation  éclaire  ainsi  d'un  jour  nou- 
veau la  biologie  de  nos  poissons  comestibles  et  montre  que  leur  habitat  comprend 
tout  l'Atlantique  nord. 

((  Parmi  les  autres  résultats  de  l'expédition,  je  dois  signaler  la  constatation  de 
grands  changements  dans  l'étendue  et  dans  la  force  des  courants  marins.  Nous 
avons  ainsi  observé  qu'au  large  de  la  côte  de  la  Norvège  septentrionale,  le  Gulfstream 
avait  une  température  de  plusieurs  degrés  inférieure  à  celle  observée  les  années 
précédentes,  et  cela  jusqu'à  une  profondeur  de  plusieurs  centaines  de  mètres.  Cette 
année,  le  Gulfstream  avait  évidemment  une  puissance  beaucoup  moindre  que 
d'habitude;  à  ce  fait  doivent  être  probablement  attribués  l'été  froid  de  cette  année 
dans  la  Norvège  septentrionale  et  la  présence  de  la  glace  très  loin  dans  le  sud  de 
Beeren  Eîland,  le  courant  n'ayant  pas  eu  la  force  suffisante  pour  refouler  la  ban- 
quise vers  le  nord  '.  )>  Charles  Rabot. 

i.  Il  s'agit  probablement  de  miUes  marins  norvégiens  valant  quatre  minutes  de  latitude. 

2.  Depuis  longtemps,  nous  avons  signalé  ce  phénomène  météorologique.  D'après  notre  expé- 
rience, généralement  à  un  été  extraordinairement  chaud  en  France  correspond  un  été  froid 
dans  le  nord  de  la  Scandinavie  déterminé  par  le  voisinage  de  la  banquise;  en  même  temp^r 
dans  la  partie  nord  du  Spitsberg,  durant  Tarrière-saison,  la  mer  est  généralement  très  dégagée. 
En  pareil  cas,  la  glace  demeure  compacte  dans  la  zone  arctique  moyenne,  c'est-à-dire,  entre  U 
latitude  de  Tlsfjord  et  le  IS*  degré  de  Ut.  N.  En  1881  se  produisirent  une  (elle  distribution  des 
banquises  et  une  semblable  situation  météorologique. 


La  Géographie  aux  congrès  de  TExposition 


COXr.RÈS  DE  L'ASSOCIATION'   FRANÇAISE  POTR 
LAVAXCEMEXT  DES   SCIENCES 

section  de  itv*ttjniphie, 

{.*'  |»nfit'r  Itoland  llonopartc,  élu  Pn^i<lont  par  la  »(*«i$i<>n  de  IIKK),  avait  d<*|>rnv^  une 

«.  Ki»^  dVfTurU  roDMd»«rablo  pour  donner  k  relie  session  un  éclat  exlr.iordinaire;  nial- 

'  .r^-u^^^tnent  au  dernier  moment  un  deuil  de  famille  Ta  obligé  à  r«*n(ai<  rr  «i  la  prt'M- 

-.••-.  r«»ur  man|Uer  sa  reconnaissance  à  naître  coIl<''i;ue,  à  Tunanimitt*  la  MM-tion  l'a 

:.  min*^  pr*-Md*'nl  pour  Tannée  1901. 

\\n  I  lï*^  nce  du  prince  R.  Bonaparte,  le  baron  Hulol,  secrétaire  trénéral  de  la  Société  de 

t.    «.raphif.  a  été  appelé  au  fauteuil.  Parmi  les  communications  les  plus  inlér«*n«mnles, 

»  .mI  'O*  I  f\W  de  M.  Vi«laJ  de  la  Blache  sur  l«*s  Tt/pes  de  peuplement.  Le  s)\ant  prufe^%eur 

!•  .  l  uii'-imU*  d*»  Paris  est  l'initiateur,  en  France,  de  rrtle  nouvelle  brandir  de  la  i:r«»kTa- 

i     •  d«%i»n«^e,  m  .\llema|cne,  «m>us  le  nom  d'Ein^iolvlun'j$kunde,  Sa  communication  ^si 

■  {rf^T&mme  d'étudeji,  conçu  avec  cette  sûreté  d**  nit'thode  et  de  dorutut'ntatmn  ipie 

î     •  >  luond**  admin*  «  hn  ce  maître  de  la  k**''«*kTaphi(*  fran<;ai*»e.  Par  d»'>  exrmpi»*'»  «'m pi  unies 

4  -.  ■♦  pr«*«ince«,  M.  Vidal  de  la  Blache  niontp-,  d'alM>rd,  les  caracl»«ii«*li«ju«»s  d^-s  divns 

••  •*  d^  |M*aplenient  .villages  en  échi«|ui»T.  rn  éta*:»*.  en  aculoméralion  .  pui*»  l«*«k  •  auM»s 

al  il«  d'fi%rnt,  S4»it  s»M»i;raphi(|Ues   ni\eaux  t|i*«  >Muti  t*H«  contai  l^  de  s*»ls  dt%ers,  fon«*s 

••M' •  !•  «.  rir.  ,  M>it  liistori«|ues.  I/orateur  pen^**  i|ue  la  u«'Mik*tapliie  tmuvtra.  daii^  ces 

•  î*».  on  n«»u%el  rlément  de  rerherche>,  vt,  pifuant  comni«»  exemple  un»*  loi  il»-,;ii:«*e 

•  «  in«'Mii:alion%   la  densité  compan'-e  i]»*s  •  taMi<H4*menls  humains  ^iir  l«>s  plal^aux 

lin«  !*■•  vall»'f»  ,  montre  que  VKiHMedr(un*j^kun'ir  mettra  en  évid»*nc»'  U*s  p*Iaiions  de 

nmr  ri  du  «ol. 

1I^Dti<»onon«  ensuite  la  communication  d**  M.  IK  l.e\al,  iiu'f^nifui  d*<H  Min«*s,  Le  *hemtm 

fff  U  U  liMyane.  l/oral»*ur  étu«lie  en  pa^^mt  !»•  pumiu»-  «!•"»  raux  en  <iii\.in«»  vi  montre 

'   a.ru»ot  •!•-«  c«inditions  ft|N'r)alen,  rép.itUli<*n  d»'%  plui»*,  ah^^Mic»»  dV\.i{ioiation  par  l»'% 

•  •.  im|H>rm*^abilil*'-  du  terrain,  ^l^wnl  la  pi«»porhon  d«*>  cultun-»  à  un  «  hilTr»*  de 

■-Il     qp  •uj»^ri«»ur  4  crhn  de  nos  formul«*H  cnimontal»'*.  31.  tiallois  étudi«-  Vnrt'jnt''  de$ 

^m*  ér  |Myi  ftamr.ut^  en  prenant  pour  ex»'nipN»  eux  du  BaH^njuv.  h'apns  !••  savant 

&•  'tr  d^  Ci>Qfér«*ncff*%  4  l'Kcole  Normalt»  >uprrM»ure,  ces  dénoiuinalionH  p»*uvrnt  être 

J    r*in*  «<>it  ricltt*iv<-ment  histori<|u«*,  «oit   «raiincnt  i:'*««tfraphi«ju«',  et  »applit|uant  à 

■••  r»»    n«  iutur>*ll«*«.  t  n**  «''lude  a>ant  pour  itl.j.-i  df  <ll^tlni:u•*r  If^pn'iiii'T*  d«  ^  «»«•«  on.U, 

•  '      i  hU  ««>it-eUe,  |H»ut  conduit**  à  df^  l«-Hultals  au^si   inlrif^sant^  |h.ui    le  i;t.»^raj'he 

,»»  I-  jf  1  bitlorirn. 

PknBt  le«  avtrrs  communications,  no(*«n^  <•  ll*%  d**  M.  Blond**!  sui  rf*r/«4nti(>ft  imfri* 

•  -^  ée  fAikwmçme^  de  M.  Fourneau  sur  /c«  (ri'>iM  L>anjits,  de  M.  LiM»**  «^ur  !«<»  Gi'"i4i 
^'  SmUmhme^  du  colonel  Qtaillé-Long  sur  hs  l\'/fhtei.  de  M.  Th<'uirt  sur  les  Pnn* 
'  :o  fHi  doire^f  pre%idrr  à  lit  *^nf^eUon  ifc<  ctrUh  it(h',l> ft'^un  *o»M-mariM'*.  t>lle  d«*r- 
-    '"  «'«■aunaoïcation  a  donné  li<*u  k  un**  bnliintf  dixusMon  4  la<iu«  11'*  ont  pris  jmrt 


\ 


234  LA  GÉOGRAPHIE  AUX  CONGRES  DE  L'EXPOSITION 

MM.  Arctowsky  (de  Texpédition  de  la  Belgica),  Hulot,  Froidevaux,  etc.  Nous  devons  enfin 
signaler  Timportant  exposé  des  richesses  minières  de  la  Chine  méridionale  et  du  haut 
Tonkin,  présenté  par  M.  A.  Leclère,  à  la  suite  de  la  mission  d'exploration  qui  lui  avait 
été  confiée  par  le  Ministère  des  Colonies.  Entre  le  fleuve  Rouge  et  le  fleuve  Bleu,  ce  voya- 
geur a  découvert  une  formation  houillère  très  étendue,  souvent  d'une  qualité  exception- 
nelle. Ces  charbonnages  ont  une  valeur  intrinsèque  coasidéraële,  et  de  plus  permettront 
Texploitation  des  gites  métallifères  très  abondants  dans  la  région. 

Louis  Marin. 


VINGT   ET   UNIÈME   SESSION   DU   CONGRÈS   DES   SOCIÉTÉS 

FRANÇAISES  DE   GÉOGRAPHIE. 

Le  Congrès  des  Sociétés  françaises  de  Géographie  s'est  ouvert,  le  20  août,  en  l'hôtel  de 
la  Société  de  Géographie  de  Paris. 

Préparé  avec  le  plus  grand  soin  et  au  prix  d'un  labeur  de  plusieurs  mois  par  le  général 
Dérrécagaix,  Membre  de  la  Commission  Centrale  de  la  Société  de  Géographie  de  Paris,  et 
par  le  baron  Hulot,  secrétaire  général  de  la  Société  de  Géographie  de  Paris,  cette  session  a 
obtenu  un  grand  et  légitime  succès. 

Toutes  les  sociétés  françaises  étaient  représentées  à  cotte  réunion,  et  trois  sociétés  étran- 
gères (Madrid,  Genève  et  Rome)  avaient  envoyé  des  délégués  (M.  Sarda  [Madrid],  M.  Saba- 
tlni  [Rome],  M.  A.  de  Claparède  [Genève]). 

Le  congrès  a  été  inauguré  par  une  séance  générale,  présidée  par  M.  A.  Grandidier, 
membre  de  l'Institut,  représentant  du  Ministre  de  l'Instruction  Publique. 

M.  Grandidier  prononce  un  discours  très  applaudi  dont  nous  extrayons  ce  qui  suit  : 

«<  Messieurs  les  délégués, 

«  Messieurs  et  chers  collègues, 

»  Soyez  les  bienvenus  parmi  nous!  Il  y  a  aujourd'hui,  à  quelques  jours  près,  vingt-deux 
ans  que  les  membres  des  diverses  Sociétés  françaises  de  Géographie  alors  existantes  ont 
tenu  leurs  premières  assises  ici-mème,  dans  cet  hôtel  que  nous  étions  heureux  d'inau- 
gurer en  leur  présence. 

« 

«  Ces  sociétés  étaient  au  nombre  de  huit  :  c'étaient  celles  de  Lyon  et  de  Bordeaux,  fon* 
dées  en  1874,  de  Marseille  (1876),  de  Montpellier  (1878),  d'Oran  (1898),  auxquelles  s'éUit 
jointe  la  Société  de  Géographie  commerciale  de  Paris,  éclose  dans  le  sein  de  notre  Société 
en  1874,  et,  qui,  deux  années  après,  a  formé  un  groupe  autonome,  ainsi  que  les  Sociétés 
de  Topographie  et  du  Club  Alpin  dont  l'activité  s'exerce  dans  des  domaines  spéciaux. 

"  La  création  de  Sociétés  rét^ionales  de  Géographie,  les  unes  purement  scientifiques,  les 
autres  économiques  et  commerciales,  répondait  à  un  besoin  réel,  puisque  Texerapie  donné 
par  Lyon  et  Bordeaux  a  été  suivi  par  toutes  les  grandes  villes  de  France  et  que  huit  ans 
après,  en  1881,1e  quatrième  congrès  en  réunissait  22,  le  même  nombre  qu'aujourd'hui, 
dans  cette  session  que  j'ai  l'honneur  d'ouvrir,  et  qui  est  la  vingt  et  unième. 

«  Nous  pouvons  jeter  avec  une  satisfaction  bien  légitime  un  coup  d'œil  sur  l'œuvre 
accomplie  pendant  ces  vingt-deux  années. 

<c  Avant  1870  on  s'occupait  beaucoup  du  Monde  des  Anciens,  qui  est  sans  nul  doute 
fort  intéressant,  mais  on  étudiait  peu  et  mal  le  Monde  moderne  dans  lequel  nous  vivons, 
la  Terre  que  nous  habitons. 

«  Vos  sociétés,  en  donnant  de  cette  terre  une  idée  juste,  en  fournissant  au  public  des 
connaissances  positives  et  pratiques  sur  les  diverses  contrées,  sur  leurs  habitants  et  sur 
leurs  productions,  en  montrant  que  la  Géographie  est  une  science  tout  à  la  fois  intéi^es- 
tante  et  utile,  ont  rendu  le  plus  grand  service  à  notre  pays. 


LA  GÉCKSftAPHlB  AUX  a)NGB£S  DB  L'BXIH>SITloN. 

Il  nr  ftonit  pas  que  nos  Taillaots  et  dévoués  royatfeun  f*xploroDt  avoc  une  artirité 
ifi<-«-««aotr  U  9urfarr  de  noirr  islohe  el  effacent  p^u  h  |m*u  defi  carti»»  \r%  blancs  qai  y  fai- 
«airal,  il  jr  a  encorr  peu  d*anntVs,  de  si  nomhn*UHi*s  el  d<*  si  larK<*t  tacher.  U  faut  aussi 
%*.iirrr  l*ai(«*ntion  du  public  sur  Ich  voyages,  il  faul  rintérrssiT  ù  leurs  résultais,  il  faut  lui 
eo  aootrrr  la  portée  pratique,  il  faut  lai  faire  comprendre  qu'il  y  a  pour  lui  une  utilité 
rvWle  i  |N»^4é«Jer  de^  a»nnai»sanres  précises  et  di'>tailléi><i  sur  len  contrées  lointaines  et  sur 
J.  'it%  rr^*-iurre». 

Te%t*re  pas  de  ces  connaissances,  en  effet,  que  dépendent  la  grandeur  fulurt*  et  \v 
1-  «elopp«*iiienl  économique  de  notre  pays?. 

-  En  QQ  mol,  il  faut  créer  un  courant  dans  Topinion,  et  c'est  ce  que  tous  avei  bien  fait. 

-  >(•«  si»ci«*trs  peuvent  se  glorifier  d'avoir  travaillé  à  la  renaissance  de  l'idée  de  c«>luui- 
«.ition  trop  longtemps  abandonnée  et  qui,  fort  heureusement,  irrandit  chaque  jour. 

-  Autrefois,  les  explorateurs,  civils  et  militaires,  qui  ont  préparé  la  conquête  des  vasten 
t'iiitAire%d*outrr'merqui  forment  aujourd'hui  notre  vaste  empire  colonial,  dont  l'étendue 
«-M  vintft  foi»  supérieun*  4  celle  de  la  mère  patrie,  n'étaient  guèrr  populaires,  maUré  le 
'  ura«rf-  et  le  déni ntért*ss4* ment  dont  ils  ont  constamiiient  fait  pn*uve,  et  qui  «*st  l'un  des 
tratU  |f-A  plus d limes  déloges  de  notre  caractrn*  national;  le  public  flirtait  un  bien  p«*ttt 
.1  !.  f't  4  U  ur%  d«'Cimvrrt*»s,  d«Mit  il  ne  comprenait  pas  la  haute  portée. 

■  <  «*  malcnlf-ndu  fâelieux  e^^t  heureusement  «lissipé,  pour  le  plus  urand  bien  d«*  tous, 
»t  Rotts  nous  en  réjouissons. 

...  Me^ueun,  je  déclare  ouverti*  la  vinvt  et  unième  session  du  CAinarès  national  des 
<«>.«,«(*«  fr4n«.«ii«»f*s  de  K«*o|{raphie,  et  je  ci*de  le  fauteuil  à  votre  préMdent,  !«•  général  lK»r- 
f.wkix*  le  mrilleor  certainement  qu'il  nous  était  possible  de  choisir,  et  qui,  mieux  qu«* 
;  '  r^iiiif,  %aur4  men<M*  îi  bien  vus  délibéra  (ions.  •• 

|r  tfrnéral  Dém'Tagaix,  ancien  Uireclfur  du  Senioe  géographique  de  rArinée,  pn*»!- 
-  :.t  du  (%>ngr»'v  a  la  pande.  Nous  extrayons  dr  son  iinp<»rtant  discours  le  paHN.igf  suuaiit  ; 

-   Messieurs, 

pemirttet-nioi  de  remercier  tout  d'abord  mes  honorables  coItt'Kues  d«*  la  comini*»- 
%  o  I -rcanisation  qui  ont  bien  voulu  m'en  offrir  la  pr»'siden«*e.  Ci»st  un  honneur  qtn 
•n  1  |r«*f«>n dûment  touché,  et,  si  j'espère  pouvi>ir  r»'|»«'nJre  à  leur  conHant  **.  c'»*M  surtout 
jT«'^  atii  li»*n^  d't'^time  et  iramitié  qui  ont  toiiiours  uni  le»?  m'ambre*  de*»  Sori»'t»'s  de 
••^icrapbie  de  France. 

-  T»»«tefiii«,  avant  d'abonler,  avec  vous,  les  questions  que  nous  auront  à  traiter,  p«T- 
%'tirt-m<ii  d'exprimer  un  rej:n»t  qui  sera  parta;;!-  par  \tiiis  luu-^,  relui  «le  ne  plus  %oir 
;  irmi  non*  le  Mvant  illustre  qui  a  si  longtemps  pp'^id»'  la  S«m  i»'ti'  d*»  lit'.^'i.ii'hie  de  Pan*». 

V  %  Îlifne-Ed«arils.  Sa  cninde  expérience,  son  tart  exquis,  Si»n  infîu«»nr.»  et  s<»n  d«*%-»iV 
••♦•f  »>Uir^  aurai<*nl  été  pour  nous  une  aide  pui^^^ant**;  y  <rt»i'»  r»'p"ndn*  à  Vi«s  nniti- 
i»*tit«  intimes  en  remiant  irî,  ti>ut  d'abord,  un  pleut  h«itnni.u*«'  h  *^\  ni*'*in«>ire. 

1^  chajnn  que  «a  jM-rt*»  n«»us  rausn  ne  p«  ul  *Uv  .iit«'nut'  que  par  la  p«'ns4'«  d»»  le  vi.jt 
r*  Bplic^  far  un  de  ses  nirilleurs  amis,  nitinbic  roiiinn*  lui  dr  rA«M<l«'nio'  d**s  sm'IK  «  ^. 

V  %  i»r»ndidifr.  l'eiplorateur  de  Mada^M^^^ar.  «pu  m*  ul  d»-  vmu<  s"Uhaiti»r  la  bi«n\Miu»» 
11  B  m  d»"  la  **••<•  I  été  vi  qu«'  h'  niinistn*  de  l'Instiin  ti<>n  ptil^lique  a  bi«n  %««ulu  n"iiitii>-r 
*  a  r^pr^s«-otant  aupn-s  du  (!i»in:r»»s.  f-n  lui  a.I)«vn  «'»t  MM.  L«*^  iss^ur,  dr  1  lu-litut.  et  l«» 
^^n^re  ll«»land  B«»na|wirte. 

1^  «ai«l«  eetU  orrasion  de  remen  i»T  i»  I  M.  le  Miliisttf  de   rtn^tru   tl-n    Publi  |U«'   «l 

>'s  m^mbfv's  du  ttou«em«*iii«*nt  du  n<*u\<-au  t*'iii"U'n  i.*<*  d«*  bh*n\*  ttliiii*-  *'t  •!«■  »••!):•  itud>* 
jj  ■!«  Mfit  d«>nn^  4  nos  travaux  en  dt-'^i^'iiant  «1»h  ,!•  !•  ^h*'^  *!►♦'••  iaux  p"Ui  a^^isti^r  »'n  b'ur 
ft  «  a  B«t«  principales  s«'anres.  •. 

tiimmtt  de  r^f^fwuÊU.  —  M.  lLi«taid  f.iit  un**  <  Minmuiip  atiou  sur  sa  mr\«i<iii  c\ti  /c« 
fla&«falf.  Ce  voyafeur  a  réus<»i  à  parcourir,  dans  le  ^ud  d»*  l'OniIah) .  ThM)  kdométrrs  dans 


236  LA  GËOGRAPHIti  AUX  CONGRES  DE  L'EXPOSITION.  • 

des  régions  demeurées  jusque-lù  fermées.  Grâce  à  son  habilelé,  il  a  pu  obtenir,  par  YOte 
pacifique,  la  soumission  des  peuplades  établies  au  sud  de  Tuléar.  (Voir  Voyage  de  if.  Bas- 
tard  chez  les  Mahafaly,  par  M.  G.  Grandidier,  avec  une  carte,  in  La  Géographie,  I,  2,  p.  160, 
février  1900.) 

M.  G.  Marcel  lit  un  savant  mémoire  sur  un  Almanach  nautique  à  l'usage  des  matelots 
bretons  au  XVl^  siècle,  et  dont  il  n'existe  que  quatre  exemplaires.  Cet  ouvrage  est  proba- 
blement TcBuvre  de  Jean  Brouscon,  et  Jean  Trodec  en  aurait  été  Timprimeur. 

Le  bai'on  Hulot  résume  la  communication  de  M.  Fauvel,  empêché,  sur  la  Nouvelle  car- 
tographique chinoise  et  les  nouveaux  ports  chinois. 

Il  expose  brièvement  le  but  poursuivi  par  les  trois  missions  (missions  Foureau-Lamy, 
Joalland-Meynier  et  Gentil)  qui  ont  dirigé  leurs  efforts  convergents  vers  le  Tchad,  et 
déplore  la  mort  du  capitaine  Pallier. 

A  la  suite  de  cette  communication,  le  Congrès  décide  que  des  télégrammes  exprimant 
sa  sympathie  seraient  adressés  aux  familles  du  commandant  Lamy  et  du  capitaine  de  Cointet. 

M.  Levât  fait  ensuite  une  très  intéressante  conférence  sur  la  géographie  économique* 
de  la  Guyane. 

Le  soir,  le  prince  Roland  Bonaparte,  président  de  la  commission  centrale  de  la  Société 
de  Géographie,  recevait  en  son  hôtel  les  congressistes. 

21  août.  Séance  de  la  matinée.  —  Conférence  de  M.  Marcel  Dubois,  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Paris,  sur  la  Géographie,  son  domaine,  ses  limites.  Classification  des  sciences 
géographiques. 

Conférence  de  M.  Lucien  Gallois,  maître  de  conférences  à  TÉcole  Normale  Supérieure, 
sur  VÉvolution  de  la  Géographie. 
Ce  double  exposé  d'une  même  question  a  été  particulièrement  brillante. 

Séance  de  V après-midi.  —  Communication  de  M.  G.  Capus,  Directeur  de  TAgricultun' 
et  du  Commerce  de  Tlndo-Chine,  sur  Us  Sanatoria  en  Indo-Chine.  D'après  ce  savant  con- 
férencier, le  plateau  de  Langbian,  dont  la  superficie  atteint  800  kilomètres  et  où  Taltitude 
varie  de  14  à  1500  mètres,  réunit  toutes  les  conditions  requises.  Le  thermomètre  y  varie 
entre  0«  et  -f  22\  Dès  1895,1e  D^  Yersin  avait  signalé  l'importance  du  plateau  de  Langbian, 
au  point  de  vue  sanitaire.  Le  gouverneur  général,  M.  Doumer,  dont  les  conceptions  haute- 
ment clairvoyantes  sont  toujoure  suivies  d'exécution,  travaille  activement  à  la  création 
d'un  sanatorium  dans  cette  localité. 

Communication  du  gétiéral  Bassot,  membre  de  l'Institut,  directeur  du  service  géographique 
de  Carmée.  —  Le  général  Bassot  expose  la  part  importante  prise  par  le  service  auquel  il  pré- 
side avec  tant  de  distinction,  à  l'expansion  coloniale,  particulièrement  en  Indo-Chine  et  à 
Madagascar.  Il  montre  le  développement  rapide  du  Bureau  topographique  de  l'Indo-Chine, 
dirigé,  depuis  1885,  par  des  officiers  du  Service  Géographique,  et  auquel  un  récent  arrt^lé 
du  gouverneur  général  vient  de  donner  une  extension  considérable.  Après  avoir  rappelé 
les  services  rendus  au  corps  expéditionnaire  de  Madagascar  par  les  officiers  du  Bureau 
Topographique,  il  relate  les  travaux  accomplis,  depuis  l'annexion,  par  les  officiers,  parti- 
culièrement les  géodèses,  envoyés  dans  l'île  sur  la  demande  de  M.  le  général  Gallieni. 

Enfin,  il  rappelle  le  concours  que  le  Service  Géographique  a  prêté  à  de  nombreuses 
missions,  soit  en  leur  fournissant  un  personnel  exercé,  soit  en  donnant  avant  le  dt'part 
une  instruction  sommaire  -aux  explorateurs. 

Communication  de  M.  Chanteloube  père  sur  la  Culture  de  VAlfa  et  du  Sorgho  en  Algérif. 

Le  général  Vénukov  présente  au  Congrès  la  «  carte  de  l'Asie  Russe  et  des  pays  limi- 
trophes »  récemment  publiée  par  le  général  Koverski. 

Communication  de  M.  Ch.  Lemire,  Président  honoraire,  sur  le  Réseau  national  descnbkii 
sous-marins. 

^^Communication  de  M.  Clozel,  Secrétaire  général  de  la  côte  d'Ivoire,  sur  la  Côte  d^Ivoire 
en  4900, 

La  superficie  de  cette  colonie  est  d'environ  300  000  kilomètres  carrés,  peuplés  par  plus 


U  Ge(K;RAPRIB  Al'X  (XiNGRÉS  DB  L'EXPOSITION.  S37 

4'-  tl^fu  millions  d'iodîK^n^^  et  par  tr^is  ou  quatre  cents  Eun>p^en<,  fonctionnai rest  ou 

A  i  e  »ujri,  un  «liplomate  anglais,  dans  un  rapport  citt^  en  France,  fait  remarquer,  non 
^»As  <|orlque  in^nie,  que  nous  y  entretenons  348  fonctionnain^s  pour  51  colons.  l.e  chilTre 
•  «t  «l'alMird  iu«*xact,  pui:^|u'en  comptant  1rs  employas  les  plus  inUmes  nou4  n'en  a%ons 
;  1^  2*»i.  al«»r«  qur  U  colonie  anglais*»  voisine,  la  (toM  (Zoost,  qui  se  trouve  dans  des  con- 
i.:  -ns  id«*ntiqur«  et  avec  une  population  in<litfi'^ne  moindre  du  quart,  n*a  paît  moins  de 
"ti  fonctionnaires  nommés  sur  le  colonial  ofllce,  cVst-À-^lire  à  |*eu  pn*s  le  triple.... 

la  i  ilonie,  qui  poss**de  t5()0  kilomètres  de  lignes  télégraphiques  ««t  téléphoniques, 
£*  A  rvn  ri»ûté  à  la  métro|H>le.... 

i'^mnuni<*4tion  de  M.  Thoulet,  professeur  à  rrniversité  de  Nancy,  sur  le  JVodc  tU  con* 
^ctfi^n  4e%  rariet  hihotoifiques  %ou.%'marinf<. 


S^'oncf  tir  la  matiner,  «-  (Communication  du  commandant  Bourgeois,  chef  de 
:*  ^^«  ti.iD  d«»  «i«^«Hjéiie  et  Sen'icc  (séouraphique  de  l'Armée  sur  les  Travaiix  du  Seruce  r;co- 
,    j;  Ak/iu  ie  t Armer. 

1  ««ratrur  rapj>ellt*  les  résultats  obtenus  (lar  le  service  eé«»dé»iqu«*  : 
!•  ÏJk  nouvell»*  méridienne  d«»  France  dont  la  base  de  départ  a  été  mesurée  prés  de 
i  .*  *y.  U'-n  loin  de  ran«*ienne  bas<»  de  Pirard   7  3(iO  métrés,  mesurée  deux  f^î^  aver  \>  mil- 
:  .z.'  ir»  %  dV»«art!'.  H  qui  s'appuie  en  outre  .sur  deux  bast^s  de  véritlration. 

**  l*-«  nouvelles  chaînes  méridiennes  d'.llgérie-Tunisie,  celle  de  Laghouat  au  rcMitre, 

•  .lr  H«-*  heria  à  r*>ue>t,  celle  de  Riskra  et  celle  de  Médénine  à  re?»t.  I.es  deux  chatti«*s 
l^«:h«»u.it  **t  d«*  Ri%kra  sont  actuellement  poussées  jus* |u'à  Ouarvla,  «'l  rn  même  temps 

«  d«-ux  parallèles.  e*»Iui  du  Tell  et  celui  des  Hauts-Plateaux. 

I   îjr  rattachement  de  la  méridienne  de  France  à  l'Algérie  en  se  senant  de  la  trian- 

•  .'itj»n  e4paimo|e.i>  rattachement  s'est  effectué  su  i^'ant  le  quadrilatère  Mulhacen-Tética* 
Il  ^^btt»a'Filha«*a5ser.  Lesci^U'S  attei^ment  jusqu'«i  270  kilomètres  de  lonaeueur.  Len  mesuri*4 

i  •  t  «te%  plus  difllcih's  et  n'ont  été  rendues  possibles  que  par  IVroploi  de  projf><  teurs 
'    ^tnqu*-^  tf>-H  put  «usants. 

•*  EfiUn  la  méridienne  de  France  a  été  \érillée  au  moyen  d*obs4*rvations  a<»troiiomi- 
,  «  dr  lotMiiiude,  de  latitude  et  d'aziniuts,  tint  à  ses  extrémités  que  de  detfré  «»n  dt-cré. 
tk>  ;.Xu«  .»n  a  fait  une  nouvelle  détermination  d(^c<»ordoniiées  astronomiques  du  Paiitliénn, 
.    .t  Li  nr<  e^^tr  t»^  depuïs  l«>iitf temps  rt*ci>nnue. 

<  «-tt*  d<*terniinati«»n  a  été  faite  «l'aprêit  les  indications  de  Villarc**au,  en  s*établi>»<int 

•  •^  ije  Pans,  rn  rase  campagne,  loin  dfs  tn'*pidationH  t-t  bon  «les  impureté^  de  ratnio- 

•  ^re  lit*  1%  «ille.  On  a  déterminé  ain^i  les  coordonnées  astronomiques  tb»  quatre  »t.iti«ais 
'  -*«^nAbl«*m«*tit  rhoi%ifs  aux  environs  de  Pari"»,  et  ct*s  (4»ordonnéfM«  ont  éi«*  rapport*'^  au 
p4iiU»r.»n  «  t  a  I  «ibsrrtatoire  |iar  une  triaiisulation  sptViale.  » 

C'Oimani*  atii»n  de  TAmiral  Senan,  PréMdent  de  la  Société  de  ta*'o(n'aphie  d'\lk'*'r,  sur 
H^tn^/r^ftÂif  4m  .Yi'ycr. 

V  •«imill«*  «•u\.ch«'f  du  H*»r\ice  ut-n^raphique  des  (^-lioni^'s,  fait  cnnnaitre  l»*^  t/^ultit^ 
-'^ft*i*  far  la  iHi«»toii  licndron. 

•  #tu  mis%ii*n,  Cfiniposér  du  coinmantlant  tîendron.  «lu  c.i|»it.iine  Jobit,  d*'<«  jh'uttnanls 
L  CW  ei  lii>*m4r«,  a  déterminé  cxacifinent  la  c«*nstituti«*n  cfolnifique  t*t  Taspert  k**'ii«'ral 
.1  »a«^if  <  ••nipns  entre  l'uréan  et  l'u;;o..iié.  Uaus  cviu*  i**n*\  b's  hauteurs,  «pu  s^nl  bs 
,r  .fâ^ai'Utft  d*-"»  nii»nt«  d**  Cristal,  se  téparti^H»*nt  en  d*-ux  i:rands  mi*^*^ifs  k'raiiili>iii*  s 
•',-ir^%  |ar  un  fo«%é  schisteux. 

•  ckiaiuni«  ition  de  M.  E.  Leva^^seur,  membre  i|e  rin^titut,  sur  la  /^N«*f»i»M  du  rhiit^fn  m 

<  'tt'      inmani«4tion  fiar.illra  dans  un  <b*s  pp>- liiins  numéros  de  L/i  tir>"/r^j»htr. 

^  4m  uur.  —  M.  A.  I.e»  b-re.  ink'*-ni«'ur  en  c!i.'f  au  t*'«rps  des  Mui»-^,  expn^»»,  au 
le  ratlenlioQ  i^nérale,  les  ré<«uUitH  t*'*  titu  jM*'^  d«'  la  ini^^i  »ii  qui  lui  a  •'(••  (-••nh»''«- 


^38  LA  QÉOGRAraiE  AUX  GDNjSB&S  DE  L'EXPOSITION. 

par  le  Ministère  des  Colonies  pour  rexploration  des  gfites  minéraux  de  la  Chine  méridio> 
nale.  Cette  communication,  dont  Timportance,  dans  les  cke^astmces  présentes,  n'échap- 
pera à  personne,  a  été  particulièrement  bien  accueillie. 

A  la  suite  de  cette  conférence,  le  Congrès  a  émis,  à  Tunanimité»  le  vœu  que  le  rapport 
de  M.  Leclère  sur  les  richesses  minérales  des  provinces  voisines  du  Tonkia  soit  vulgarisé 
le  plus  complètement  et  le  plus  promptement  possiblel 

23  août.  Séance  de  la  matinée.  —  M.  A.  Bertrand,  de  Genève,  fait  une  conférence  sur  le 
Pays  des  Ba-Rotsi;  puis  M.  Georges  Bottin,  Président  de  TUnion  Géographique  du  Nord 
de  la  France,  donne  lecture  d'un  rapport  sur  les  Canaux  du  Nord  et  sur  routillage  du  port 
de  Dunkerque,  Signalons  encore  une  communication  de  M.  Démontés  sur  la  Démographie 
algérienne. 

Séance  de  Vaprès-midi.  —  M.  Flamand  présente  une  description  des  divers  accidents  topo- 
graphiques  (reliefs  et  dépressions)  qui  se  rencontrent  dans  le  Nord  africain  et  dans  le  Sahara. 

Le  colonel  Berthaud,  chef  de  la  Section  de  Cartographie  au  Service  Géographique  de 
l'Armée,  donne  lecture  d'un  rapport  sur  le  projet  d'une  nouvelle  carte  topographique  de 
la  France  au  1,^0  000. 

Sur  la  proposition  de  M.  Le  Myre  de  Vilers,  le  Congrès  émet  à  l'unanimité  le  vœu  que 
le  projet  de  carte  de  France  au  1/50  000,  adopté  par  la  Commission  centrale  des  travaux 
géographiques  et  par  l'Académie  des  Sciences,  soit  amené  à  exécution  dans  le  plus  bref 
délai  possible. 

24  août.  Séance  de  la  matinée.  —  M.  Camena  d'Almeida,  professeur  à  TUniversité  de 
Bordeaux,  fait  une  communication  sur  les  Routes  conventionnelles  des  paquebots  Iransatlan" 
tiques  et  M.  Paul  Labbé  sur  sa  mission  à  ïlle  Sakhaline. 

M.  Edouard  Blanc  expose  ensuite,  dans  une  conférence  très  documentée,  la  part  de  U 
Russie  dans  l'œuvre  générale  de  l'expansion  coloniale. 

Après  avoir  sommairement  rappelé  le  plan  général  du  chemin  de  fer  Iranscaspien  qui, 
depuis  vingt  ans,  va  de  la  Caspienne  à  Samarkand  (1400  kilomètres),  M.  Blanc  indique 
l'état  d'avancement  des  nouvelles  voies  ferrées  dans  le  Turkestan  russe.  Prolongement 
du  Transcaspien, de  Samarkande  à  Tachkent, 380  km.  (terminé  cette  année);  achèvement 
de  l'embranchetnent  de  Merv  à  Kouchka  (vallée  du  Mourçab),  achevé  cette  année;  embran- 
chement de  Samarkand  vers  le  Ferganah,  par  Khodjenl,  Kokan,  Andidjan  et  Och  (en  voie 
d'achèvement).  Le  raccordement  du  réseau  du  Turkestan  à  celui  de  Sibérie,  de  Tachkent 
à  Omsk,  par  Tchemkent,  Tokmek,  Viernoié,  dont  le  tracé  définitif  a  été  arrêté  en 
août  1898,  est  en  construction.  La  jonction  du  réseau  du  Turkestan  au  réseau  européen, 
après  avoir  été  longtemps  discutée,  vient  d'être  arrêtée.  Deux  tracés  étaient  proposés  :  Tun 
d'Orenbourg  à  Tachkent  (2200  km)  par  la  rive  nord  de  la  mer  d'Aral  et  la  vallée  du  Syr 
Daria,  l'autre,  d'Ouralsk  à  Tcharjouï,  par  le  désert  d'Oust-Ourt  et  la  vallée  de  TOxus.  Le 
premier  tracé  vient  d'obtenir  la  préférence.  Depuis  huit  jours,  il  est  décidé,  et  l'on  prévoit 
deux  ans  pour  son  exécution. 

M.  E.  A.  Martel,  avec  son  talent  habituel,  présente  un  exposé  résumé  de  la  Spéléolgie 
et  une  description  des  principales  grottes. 

25  août.  —  Dans  l'après-midi,  séance  plénière  sous  la  présidence  du  général Dérrécagaix, 
président  du  Congrès. 

Dans  un  discours  très  applaudi,  le  général  Dérrécagaix  met  en  lumière  les  travaux  du 
Congrès.  Pas  moins  de  quarante-trois  communications  ont  été  présentées.  Presque  toutes 
ont  donné  lieu  au  dépôt  d'un  mémoire  ou  d'un  résumé  qui  constituent  de  précieux 
documents  pour  la  solution  de  plusieurs  questions  intéressantes.  L'ordre  du  jour  étant 
épuisé,  le  savant  et  sympathique  président  prononce  la  clôture  du  Congrès. 

La  prochaine  réunion  des  Sociétés  françaises  de  Géographie  aura  lieu  en  1901  h  Nancy, 
celle  de  1902  à  Oran. 

L.  B.UUUS. 


âCTES  DE  U  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


CHRONIQUE  DE  LA  SOCIÉTÉ 

'••••«'  *•  ■•  Tonrma.  —  Réception  à  Marteilh.  —  Le  2  septembre,  M.  Foureau, 

*  «'Uirucnê  de  M.  VilUtte,  son  secréUire,  et  de  quatre  Chaambos,  est  arrivé  à  Mar- 
-lilr,  M&r  la  Marne,  de  la  compagnie  Paquet.  Il  a  été  salué,  à  bord,  par  M.  Liard, 
t.mtror  de  rEoMgnement  Supérieur  et  délégué  du  ministère  de  Tlnstruction  Publi- 
î  j^  :  M.  iXirian,  député  et  membre  de  la  mission  Foureau  l^m y  ;  le  baron  llulot,  seeré 

rr  ffrnt^lde  la  S<iciplé  de  (nH)graphie;  le  bureau  de  la  Société  de  Géographie  de 
Min^lli*:  Ir  ci»mmandant  tiiraud,  oncle  du  chef  de  bataillon  Lamy,  etc. 

\  qoatre  heures  a  eu  lieu  à  la  Préfecture  la  remise  den  insignes  dV^fficier  de  la 
ly'^n-io  d'honneur  au  chef  de  la  mission  saharienne.  Des  dis<*ours  ont  élé  prononcés,  à 
?•..•  -«-ration,  par  le  délégué  du  ministre  de  instruction  publique  et  imr  ceux  des 
•^  •  Kl.-^  de  r*é«>graphie  de  Paris  et  de  Marseille.  M.  Foureau  a  surtout  fait  ressortir  le 
:  •.-•  du  nifDmandant  Lamy  et  la  part  qui  lui  revient  dans  le  succès  Anal,  puis  il  a 
n:f»elr  lappui  efficace  quela  Société  de  (Géographie  de  Paris  a  prêté  h  la  mission, 
M  fai^nt  lienéficierdu  legs  Renoust  desOrgeries. 

H^^ptu,m  à  PariM.  —  Le  3  septembre,  M.  Foureau  est  arrivé  à  la  gare  de  Lyon. 
V:  a^HD  du  irouvemement,  le  ministre  de  riiislruction  Publi(|ue  a  souhaité  la 
•'iîeoor  à  lexplorateur;  après  lui,  .M.  C«>rdior,  vice  président  de  la  Scn-iété  de 
»'  "rfriphle,  %'r^i  exprimé  en  ces  termes  : 

ll«>nM^or, 

I   rkpi4-.  «Iaii«  une  ir^n^reuse  ri  patrioti(|ue  itl«V,  M.  Renoust  <l»»s  Orc«'n»*s  It'uua  uiio  for- 

*  1    4  la  N,M-i«Hf  d#»  Itroffraphif»,  dans  !••  but  «  de  plac«*r  parlflqu^mf'nt  sous  l*i  proloction 

iiiflarn««*  de  la  Franci?  les  contrées  encore    ind«^penilantes  qui,  à  l'inlérieur  de 
«.'i..|iif",  |»ru%«ot  Contribuer  h  faire  un  tout  honioi:«Mi«*  aver  nos  |>o?i»«»$Mi>ns  de  l'Al^'érie, 

•  ^r.^«r«l  rX  du  G»niri»  »,  aurune  hénitation  nVtail  {mtiuîm*  dans  le  rhoix  df  relui  qui 

*  '•  t  r^aji^^r  l«»s  ttrut  du  donateur  :  re  fut  à  Vi»us,  )lonsi«*ur.  que  fui  tonfi/»  rinsimit*  hoii. 
1'  4^  porter  le  pavillon  tricolore,  de  la  Médilfrranéf  au  lac  Tclia»!,  h  trawrN  le  désert 

'..tat  do  >«ihar««  f>anni  les  tribus  hostile!^  à  la  rivihsaliun  orrid«*nt<il«*  qui  I**  «iljonnent 

la  d^'^mbre  IMJ,  vous  enlrepreniei  votre  premier  voyai:»*  saharien,  et  depuis  lors 
'   .«  «f 't  I  ofi^arrf  Totre  ind«)niptabte   éneruie  et  votn*  expért(*nce  s<ins  ét^alv  à  nous 
-  r  1««  mW^res  de  U  partie  5ept«*ntrionale  du  continent  africain. 
^;*'»*  4t.»ir  eMor»»ntré  t»ts  le  milieu  d'ortohi»*  Im'.ih  \»»ire  etpédili^m  &  (Miarula,  \o\i» 

*  :•  !-n,r>^«  rert  le  sud,  et  le  *ri  no%'einbre  vuiis  arrivin  h  Tema-^Mnin.oû  vouh  étahlinsicc 
1*  ^h«lr  militaire,  pots  le  22  décembre  àTi&rhenimar;  npré^  einq  jours  de  la  traversée  du 

!'««^t,  |-'niHr  k  cause  de  la  «iérhen^se  du  |m>^  et  l'absence  de  tout  pdtura«e,  vous 

T-ai»"!  aa  riiinmencem«*nt  de  janvier  de  l'annér  d«Tni»T«*  tk  I'Ou.mI  AITathAkha.  Le  20 

•  •  T,  %«»u«  étiri  à  Tadrnt,  dont  vouh  rerlilu»-!  la  po»itiMn  et  d'où.  a<-«  umpairné  du  rom- 

r^ïlaat  LMmy  ei  ^«eort^  de  trente  <Ihaambas,  vuus  allit^z  viMt**r  Tailjenouh,  où  il  y  a 

■-^  ftat  p*' rirent  Flatters  et  se^  mfortunés  cuinpiirnoos.  Le  y  févri»'r,  vou»  arriviex  k  In- 

':•  ma,  «I  •#<!  tt>ii«  vous  mettîei  en  route  pour  l'Air.  Parti  d'Atnd**!  le   17  ortobre  \H\t*j, 

'  -•tr«f«r«ieg  le  plateau  de  Ta|nima«et  enlin  %'on<(iarveni»'i  au  i)anier»:ou  et  à  /intb*r  i*n 

*  ■•mW»',  rej«»icfiaAt  le  po«te  français  commantlé  par  le  srii;**nt  U«»uth<'l,  d«*  la  uii>Mon 

•  -«  itfi^^  pax  le*  lieutenants  Voulet  et  Chanoine. 


240  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

A  Zinder  commence  la  seconde  partie  de  votre  voyage,  qui  a  pour  objectif  le  Congo  paT" 
le  lac  Tchad,  le  Kanem  etBangui.  De  Zinder  vous  vous  rendez  à  Kouka,  la  ville  de  Barlfc — 
détruite  par  le  grand  bandit  que  fut  Rabah,  vous  longez  ensuite  le  lac  en  remontant  Tert)£  i 
le  nord,  puis  vers  Test  et  vous  arrivez  au  Chari;-le  i3  avril  de  cette  année,  vous  rejoigne 
Gentil  sur  ce  (leuve,  où  déjà  Joalland  et  Meynier  étaient  arrivés.  La  jonctions  des  posse|£|^ 
sions  françaises  du  Soudan,  de  l'Algérie  et  du  Congo  sur  les  bords  du  lac  Tchad  était  ehos 
accomplie.  Fait  unique,  dans  Thistoire  de  l'exploration  africaine  que  cette  jonction  à  ui-O 
point  prévu  d'avance  de  ces  trois  groupes  de  vaillants  Français,  partis  du  nord,  de  l'ouesl 
du  sud,  pour  porter  au  cœur  de  l'Afrique  le  nom  à  la  fois  aimé  et  redouté  de  notre  patri< 
ajoutant  ainsi  une  nouvelle  page  glorieuse  à  l'épopée  de  la  conquête  du  continent  noir!  ! 

Votre  mission  était  terminée,  Monsieur,  elle  avait  réussi  malgré  les  diffîcultés  de  tou 
sorte  et  au-delà  de  toute  espérance.  Insatiable  de  gloire,  votre  vaillant  compagnon,  ^ 
commandant  Lamy  était  resté  pour  aider  ses  frères  d'armes  :  ce  fut  au  milieu  de  la  vi^ 
toire  qui  détruisait  la  puissance  de  notre  vieil  ennemi  Rabah,  que  cet  intrépide  soh 
cueillit  ses  derniers  et  sanglants  lauriers.  Comme  vous  l'avez  dit  vous-même,  Lamy  péi 
au  moment  même  de  recevoir  les  félicitations  que  lui  aurait  values  sa  réussite.  Sans  doi 
vous  regrettez,  dans  le  triomphe,  de  ne  pas  voir  à  vos  côtés  le  fidèle  camarade  qui  a^ 
partagé  tous  les  dangers  de  votre  grande  et  fructueuse  mission. 

Bien  certainement  aussi  vous' regrettez  de  n'avoir  paa  devant  vous  la  figure  aimée  ^ 
célèbre  savant  dont  nous  déplorons  la  perte  :  Milne- Edwards,  qui,  avec  l'aide  de  no 
dévoué  secrétaire  général,  assumant  une  grande  responsabilité,  permit,  par  son  initiât 
hardie,  le  départ  de  votre  mission,  que  le  moindre  retard  pouvait  compromettre. 

Je  ne  saurais  dans  cette  circonstance  solennelle  prétendre  remplacer  l'illustre  Pi 
sident  qui  fut  mon  ami,  mais  soyez  certain,  Monsieur,  que  je  m'inspire  de  son  souve4-j^ 
en  vous  souhaitant,  d'un  cœur  aussi  chaud  que  le  sien,  au  nom  de  la  Société  de  Géog^ 
phie,  la  bienvenue  au  retour  de  la  grande  exploration  qui  vous  assure  l'admiration 
monde  entier  et  la  reconnaissance  éternelle  de  la  Science  et  de  la  Patrie. 


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M.  Foureau  a  eu  ramabilité  de  remettre  à  la  Société  la  note  suivante  accomi 
gnée  de  Titinéraire  joint  à  ce  numéro  : 

«  Le  tracé  d'itinéraire,  que  je  vous  envoie,  de  Zinder  au  Tchad  et  au  Haut  Cha  ^^^^ 
n'est  que  provisoire  et  simplement  tracé  sur  la  carte  du  Service  Géographiq 
au  1/2000000.  Il  ne  sera  définitivement  dessiné  qu'après  développement  du  cak 
de  mes  observations  astronomiques.  Après  avoir  marché  vers  Test  jusqu'à  la  Kon 
dougou  Yobé,  puis,  fait  une  pointe  jusqu'aux  ruines  de  Kouka,  nous  avons  remoi  J, 
vers  le  nord,  en  suivant,  à  peu  près,  la  bordure  du  Tchad,  et,  en  passant  par 
villages  et  lieux  dits  de  Barroua,  Woudi,  lara,  Kologo,  Kiskaoua,  SuoulouKokkoclç 
Néguéléoua.  De  ce  dernier  village,  l'itinéraire  s'infléchit  vers  le  sud  est,  pour  arriv  ûXS 
à  la  région  du  Kanem,  descend  ensuite  sur  Tingaga  et  s'infléchit  vers  le  sudoue 
pour  atteindre  le  Chari  à  la  hauteur  du  village  de  Goulfeï.  A  partir  de  ce  poil 
l'itinéraire  remonte  le  Chari  jusqu'au  poste  de  Tounia  (Fort  Archambault),  puis 
haut  Chari,  puis,  enfin,  le  Gribingui  jusqu'au  poste  français  du  même  nom.  » 

Retoar  de  M.  François  et  du  capitaine  Roulet.  —  M.  Fraliçois,  consul 
France  au  Yunnan,  et  le  capitaine  Roulet,  chef  d'une  mission  dans  le  Bahr 
Ghazal  qui  devait  renforcer  la  mission  Marchand,  sont  rentrés  en  France  à  la  fin 
mois  d'août.  La  Société  de  Géographie  leur  a  fait  parvenir  ses  félicitations. 


Le  gérant:  P.  Bouchez. 


Cottlommicra.  —  lœp.  Paul  BRODARD. 


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240  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

A  Zinder  commence  la  seconde  partie  de  votre  voyage,  qui  a  pour  objectif  le  Congo  par 
le  lac  Tchad,  le  Kanem  etBangui.  De  Zinder  vous  vous  rendez  à  Kouka,  la  ville  de  Barth 
détruite  par  le  grand  bandit  que  fut  Rabah,  vous  longez  ensuite  le  lac  en  remontant  vers 
le  nord,  puis  vers  Test  et  vous  arrivez  au  Chari;-le  i3  avril  de  cette  année,  vous  rejoignez 
Gentil  sur  ce  fleuve,  où  déjà  Joalland  et  Meynier  étaient  anivés.  La  jonctions  des  posses- 
sions françaises  du  Soudan,  de  TAIgérie  et  du  Congo  sur  les  bords  du  lac  Tchad  était  chose 
accomplie.  Fait  unique,  dans  Thistoire  de  l'exploration  africaine  que  cette  jonction  à  un 
point  prévu  d'avance  de  ces  trois  groupes  de  vaillants  Français,  partis  du  nord,  de  Touest, 
du  sud,  pour  porter  au  cœur  de  l'Afrique  le  nom  à  la  fois  aimé  et  redouté  de  notre  patrie, 
ajoutant  ainsi  une  nouvelle  page  glorieuse  à  l'épopée  de  la  conquête  du  continent  noir! 

Votre  mission  était  terminée,  Monsieur,  elle  avait  réussi  malgré  les  diUicultés  de  toute 
sorte  et  au-delà  de  toute  espérance.  Insatiable  de  gloire,  votre  vaillant  compagnon,  le 
commandant  Lamy  était  resté  pour  aider  ses  frères  d'armes  :  ce  fut  au  milieu  de  la  vic- 
toire qui  détruisait  la  puissance  de  notre  vieil  ennemi  Rabah,  que  cet  intrépide  soldat 
cueillit  ses  derniers  et  sanglants  lauriers.  Comme  vous  l'avez  dit  vous-même,  Lamy  périt 
au  moment  même  de  recevoir  les  félicitations  que  lui  aurait  values  sa  réussite.  Sans  doute 
vous  regrettez,  dans  le  triomphe,  de  ne  pas  voir  à  vos  côtés  le  fidèle  camarade  qui  avait 
partagé  tous  les  dangers  de  votre  grande  et  fructueuse  mission. 

Bien  certainement  aussi  vous' regrettez  de  n'avoir  paa  devant  vous  la  figure  aimée  du 
célèbre  savant  dont  nous  déplorons  la  perte  :  Milne- Edwards,  qui,  avec  l'aide  de  notre 
dévoué  secrétaire  général,  assumant  une  grande  responsabilité,  permit,  par  son  initiative 
hardie,  le  départ  de  votre  mission,  que  le  moindre  retard  pouvait  compromettre. 

Je  ne  saurais  dans  cette  circonstance  solennelle  prétendre  remplacer  l'illustre  Pré- 
sident qui  fut  mon  ami,  mais  soyez  certain,  Monsieur,  que  je  m'inspire  de  son  souvenir 
en  vous  souhaitant,  d'un  cœur  aussi  chaud  que  le  sien,  au  nom  de  la  Société  de  Géogra- 
phie, la  bienvenue  au  retour  de  la  grande  exploration  qui  vous  assure  l'admiration  dtt 
monde  entier  et  la  reconnaissance  éternelle  de  la  Science  et  de  la  Patrie. 

M.  Foureau  a  eu  l'amabilité  de  remettre  à  la  Société  la  note  suivante  accompa- 
gnée de  ritinéraire  joint  à  ce  numéro  : 

«  Le  tracé  d'itinéraire,  que  je  vous  envoie,  de  Zinder  au  Tchad  et  au  Haut  Chari, 
n'est  que  provisoire  et  simplement  tracé  sur  la  carte  du  Service  Géographique 
au  1/2  000  000.  Il  ne  sera  définitivement  dessiné  qu'après  développement  du  calcul 
de  mes  observations  astronomiques.  Après  avoir  marché  vers  l'est  jusqu'à  la  Koma- 
dougou  Yobé,  puis,  fait  une  pointe  jusqu'aux  ruines  de  Kouka,  nous  avons  remonté 
vers  le  nord,  en  suivant,  à  peu  près,  la  bordure  du  Tchad,  et,  en  passant  par  les 
villages  et  lieux  dits  de  Barroua,  Woudi,  lara,  Kologo,  Kiskaoua,  Suoulou  Kokkodo, 
Négucléoua.  De  ce  dernier  village,  l'itinéraire  s'infléchit  vers  le  sud  est,  pour  arriver 
à  la  région  du  Kanem,  descend  ensuite  sur  Tingaga  et  s'infléchit  vers  le  sud-ouest, 
pour  atteindre  le  Chari  à  la  hauteur  du  village  de  Goulfeî.  A  partir  de  ce  point* 
l'itinéraire  remonte  le  Chari  jusqu'au  poste  de  Tounia  (Fort  Archambault),  puis  le 
haut  Chari,  puis,  enfin,  le  Gribingui  jusqu'au  poste  français  du  même  nom.  » 

Retour  de  H.  François  et  du  capitaine  Roulet.  —  M.  Frdliçois,  consul  de 
France  au  Yunnan,  et  le  capitaine  Roulet.  chef  d'une  mission  dans  le  Bahr  ei 
Ghazal  qui  devait  renforcer  la  mission  Marchand,  sont  rentrés  en  France  à  la  fin  du 
mois  d'août.  La  Société  de  Géographie  leur  a  fait  par\*enir  ses  félicitations. 


Le  gérant:  P.  Dolxhez. 


CoulomiDicra.  —  loip.  Paul  BRODA RD. 


JJ( 


kl 


15  Octobre  i900. 


De  Ouargla  au  Tchad 

Itinéraire  général  de  la  mission  saharienne 


Partir  île  OuarfcU  on  ortnbrf  IH%,  la  mission  xaharicniir  sVst  avanr^ 
1  -rs  U'  sud  par  Timaasàniiu-,  le  Tassili  di-s  AiJjor,  li'  Tindi-ssr-l,  l'Analief  f>l, 
t  i.ilfmf ni,  a  atteint  le  [mils  d'in-Azaoua.  Lo  croquis  |trovis(>ire  Je  l'ilinéraira 
r  lf«  notes  sucrinles  relatifs  à  ct-tU*  [lartie  du  parcours  onl  t-l^  envoyés  i  la 
ï  tr'fW'  df  4it'>ograpliic  et  publiV-s  cii  temps  voulu. 

A  In-Asaoua,  par  suite  du  inan()ue  de  ehanieaux  —  un  grand  nombre  d'ani- 
.iLius  avant  |M''ri  en  mute  — ,  il  a  fallu  nmstruire  une  p«'lile  redoute  en  pierre» 
■  Fort  Flallers)  et  y 
laJK^er  uoe  (wriie  des 
l>ar>ices  (tardés  [>ar 
•i'-s  hommes  tuius  le 
romiiiandemt-nl  du 
lifuirnaiit  llondeiiey. 
1.1  mi-»ii>n  a  alors 
"•iiliiiué  vers  l'Air, 
•  t.  buvant  au  puits  de 
Tvrliaii,  elle  a  enlin 
(•■urlié  le  pn'miervil- 
l..-  de  lAir.  Ife- 
n-iiiite.>lansla  vallée 
-1  lKli4i4r. 

Apn-*      ronslrur-  ^_   ,..■,«  i„,.r    («....■,■  ■,  4- m   f  K..ir<-ai 

li<>0  d'une    srritm  rn 

.•••mmit-rs,  que  le  rommaiKtant  l^my  avait  voulu  faire  très  forte,  et  i  l'abri  de 
l.iiff  allaqiie:  apn'--.  de  v:iitn-s  n-ilierehes  de  rliameaux  de  luealion  de-tiiié>  i 
»llrf  rt-preiidre  IV-ilielon  rr-lé  en  arrière,  le  rommandani  I-amy  re|«irlit  (tour 
lii-AtAKua  avec  U-^  animaux  disponibles  ri  avrr  une  partit-  de»  hommes  d« 
I  rvorte.  Il  ramena  bienliM  à  lferi>uane  1rs  Imufx-s  re>lées  en  arriére  ;  maïs, 
•Irtant  la  (ténurie  des  m<>><-ns  de  lrniis|iorl,  il  a\Bit  été  diins  robli}.'ation  de 
urnlirruneitarliedr*  rb.in;>"tclav.iil  ilit  brûler  re  qui  ne  |Miuvait  être  enlevé. 


242  F.  FOUREAU. 

Ce  raid  fut  extrêmement  pénible  à  cause  de  la  très  haute  température 
du  moment,  et  à  cause  du  manque  d*eau  sur  la  route.  Le  commandant  et  ses 
troupes  rentrèrent  donc  très  fatigués  par  cette  marche. 

De  nouveau  au  complet,  à  Iferouane,  tous  les  efforts  portèrent  sur  la 
recherche  des  chameaux  indispensables  pour  la  continuation  de  notre  route. 
Les  Touareg  Kéloui  faisaient  le  vide  autour  de  nous  ;  les  promesses  de  quelques^ 
uns  d*entre  eux  n'étaient  qu*un  leurre,  et  il  était  impossible  de  se  procurer 
le  moindre  animal.  Leurs  propriétaires  se  tenaient  toujours  à  distance  et, 
bien  entendu,  hors  de  notre  portée. 

Devant  cette  situation  sans  issue  il  fut  donc  décidé  qu*on  fractionnerait 
Tescorte  en  deux  échelons  :  Tun  attendant  à  Iferouane,  Tautre  se  rendant 
à  Âguellal,  village  dont  le  chef  et  la  population  avaient  pris  part  à  une  attaque 
dirigée  contre  nous  peu  de  jours  après  notre  arrivée  à  Iferouane,  et  contre 
lequel  par  conséquent  des  représailles  étaient  autorisées. 

Nous  trouvâmes  ce  village  désert,  mais  des  reconnaissances  poussées  dans 
les  environs  nous  permirent  de  faire  quelques  prisonniers  et  de  mettre  la 
main  sur  un  certain  nombre  de  chameaux  et  d'ânes  appartenant  aux  fractions 
qui  avaient  flguré  àTattaque  d'Iferouane.  Ces  gens,  du  reste,  avaient  essayé  un 
nouveau  coup  de  force  en  tombant  inopinément  sur  Tarrière-garde  d'une  de 
nos  reconnaissances  et  en  nous  tuant  un  homme. 

Avec  les  quelques  animaux  nouveaux  recueillis,  il  fut  possible  de  ramener 
avec  nous,  à  Aguellal,  l'échelon  d'arrière  resté  à  Iferouane;  nous  nous  trou- 
vâmes, encore  une  fois,  tous  réunis.  Malheureusement  il  avait  encore  fallu 
procéder  à  de  nouveaux  et  bien  douloureux  sacrifîces;  on  avait  dû  brûler  entiè- 
rement la  pacotille  :  étoffes,  perles,  articles  de  traite  de  tous  genres,  nos  lits, 
nos  tentes,  la  presque  totalité  des  vêtements  de  rechange  des  officiers  et  des 
hommes,  les  appareils  lourds,  etc.,  de  façon  à  alléger  le  convoi  pour  lequel 
nous  n'avions  plus  le  nombre  d'animaux  de  transport  nécessaire. 

C'est  dans  ces  conditions,  et  après  un  mois  de  séjour  près  du  village 
d'Aguellal,  que  nous  fimes  une  nouvelle  marche  en  avant,  marche  qui  nous 
conduisit  au  village  d'Aoudéras,  où  Ton  nous  signalait  des  vivres  et  peut-être 
la  possibilité  de  trouver  quelques  chameaux. 

Cette  recherche  était  pour  nous  une  constante  et  très  fatigante  obsession, 
et  nous  ne  devions  rien  trouver  â  Aoudéras  en  fait  de  chameaux.  Quant  aux 
vivres,  ils  étaient,  en  réalité,  très  rares,  et  nous  dûmes,  à  peu  près,  nous 
contenter  d'un  convoi  de  mil  qui  nous  y  fut  envoyé  —  sur  notre  demande —  par 
le  sultan  d'A^adès,  dont  les  représentants,  en  celte  occasion,  firent  une  belle 
opération  commerciale. 

Toutes  ces  tribulations,  je  les  ai  déjà  décrites  dans  des  lettres  confiées  à 
des  hommes  du  Nord  devant  remonter  vers  la  Tripolitaine  ;  elles  errent  proba- 
blement encore  de  campement  en  campement. 


DV.  lH\niA.\   Al'  TCIIA».  !(1 

A(>n-A    un    muez 

i"iirt  *t^jour  h  AouiU^ 

n-,  où  l«  Ailualion  no 

V  ilr««innit  (nK're  plnn 

ri'llf  <|in'  |t«r  !»■  imi*jm'', 

r»tu«  •K-riilAnM'ii  (l'aller 

1  AiM'li'i  nn^iiif.  (M-n- 

^iiili|ii>-iii>tn>|in'-M-nrp 

•  I  nulrt-  arliun  Jireclc 

*<tr  If  sultan  luraient 

ilii«    «IcfTrt.    |>lu!t    ilr 

\-niU  i|Uf  <l)'fl    Irttn's 

rt  n'»u«  fernifiit  «ililf- 

iiir  |llll^  farilflIHMil  Im  „j,,,  n  tH>iiii.jtii    h %  m    r>*»ti 

iiiMtfn'»   iIp   ronlinuer  n-i-  ii.i.n  i.n^  ,r  ..  .-ii'-  !■  m  t    i...rr^« 

'.\  miooiim.  Il  ^lait  «l'aiilanl  |»lufl  loptiur  de  p<■n^^^  ain>i  <)iie  le  tiuUan,  <lan!i 

*•  «  mi««i>  e»  ou  (mit  la  vois  aie  m-»  envoyé».  noUH  faisait  ilire  •!**  ne  |i.i!>  jm^M-r 

■j\r  AL'ailV-i,   nous  prét<>xtt'  iraltn<|ii)-!i  probables  ou  <le  «lanper»   à   mûrir.  Il 

r>-l»ul«it.  en  M>mme.  imlre  arriv.'-i-. 

Nou*   reprlmen  nuire  mairho.  ri,  «pielipifA  jour»  npr>'4,  nou»  rampions  à 

(HiKl  nii-trr»  <l'At:»ilt'7,  le  rirnpenienl  ucrupanl  un  mamelon  niinuM-ule  ipii 

enloumit  un  pui1>,  et  <lan»  une  AÎlua- 

"  ~  l       lion  où   non»  romniamliomi  bien    la 

ville.  (>   poini  Re   nommait  Tinrha- 

mnne. 

I^'H  relations  aver  le  nullan  et  sen 
[larenU  et  vi>ir!«  furent  plulôlam<'ne!t. 
Miii»,  Ji'K  l'oricinr,  il  était  larile  >!•• 
roii>laler  i(Hr  ^ho^lili1é  ^<l»^l^^•  ronlre 
nous  était  la  nti'>n)e  à  Airn'lèi  ipie 
plus  an  nonl:i]ue  le  nullan  n'a\ail. 
|Miur  ain^i  tlin>,  «|u'un  pouvoir  illu- 
soire 9ur  se»  a<lminiotn'->  :  <|u'il  étnil 
bien  plutôt  une  éli(|uflle  qu'un  rlief 
réfl.  et  tpie.  «l'nulre  pari,  tou»  les 
nommiez  lU-n  •■n\  iron»  rontinuaienl  à 
faire  le  ville  autour  di-  nous;  ijue 
noire présfniearn'tait  les  lran?>artiona 
onlinaires  entre  le»  cens  «le  la  ville 
et  reux  ilu  ileborft.  enlili,  que  les 
■«wxvTm  >(»  M  tivHxtt  qu•-lque^^ba^L'esd'objet^quel^onques 


244  F.  FOUREAU. 

venant  encore  à  Agadèz  n'y  arrivaient  plus  que  la  nuit,  et  en  très  petit 
nombre. 

Notre  ravitaillement  était  extrêmement  pénible,  et  ce  n'est  qu'avec  la  plus 
grande  peine,  et  sous  le  coup  de  menaces  que  nous  obtenions  le  strict  néces- 
saire —  et  encore  pas  toujours  — ;  pourtant  nous  payions  fort  cher  les  sacs 
de  mil  que  l'on  nous  apportait  et  sur  lesquels  l'entourage  du  sultan,  aussi 
bien  que  les  négociants  tripolitains  qui  mènent  la  politique  du  pays,  réali- 
saient de  fort  beaux  bénéfices. 

Peu  à  peu  cependant  on  nous  donnait  plus  facilement,  de  l'extérieur^ 
des  moutons,  un  peu  de  lait  aigre,  un  peu  de  tabac  et  des  arachides.  Mais  les 
moyens  de  continuer  la  marche  manquaient  toujours. 

Nous  décidâmes,  malgré  le  petit  nombre  de  nos  animaux,  chameaux  et 
ânes,  auxquels  le  sultan  avait  ajouté  quelques  têtes  de  plus,  de  pousser  de 
l'avant,  coûte  que  coûte,  pour  gagner  Zinder.  Munie  d'un  guide  fourni  par  le 
sultan,  et  qui  passait  pour  un  homme  de  premier  ordre  connaissant  parfaite- 
ment toute  la  contrée,  la  mission  s'ébranla,  un  beau  matin,  dans  la  direction 
du  sud,  où,  nous  avait-on  assuré,  l'eau  se  rencontrerait  tous  les  jours.  Hélas! 
dès  la  première  marche,  au  puits  d'Abellakh,  il  nous  fut  impossible  d'abreuver 
le  troupeau  et  les  hommes,  et  chacun  dut  se  contenter  de  quelques  gouttes 
d'eau. 

Le  lendemain,  après  une  étape  extrêmement  longue  et  fatigante,  par  une 
journée  d'intolérable  chaleur,  les  hommes  étant  très  chargés,  tous  les  officiers 
à  pied,  leurs  chevaux  portant  des  fardeaux,  nous  n'atteignîmes  que  des  puits 
à  sec^  et  ce  n'est  que  très  tard  que  les  Chambba,  envoyés  en  éclaireurs  avec 
le  guide,  rencontrèrent  un  ghedir  où,  dans  des  roches  de  grès,  des  pluies,  déjà 
anciennes,  avaient  laissé  un  volume  d'eau  assez  considérable  pour  assurer  la 
boisson  à  tous.  C'étaient  là  les  ghedirs  d'Irhaiene.  La  marche  qui  nous  les 
fit  atteindre  restera  inoubliable  pour  tous  les  membres  de  la  mission  saha- 
rienne. 

La  route  fut  reprise  le  surlendemain,  mais  le  guide  nous  perdit  dans  une 
direction  entièrement  opposée  à  celle  que  nous  devions  suivre,  et  cela  avec 
des  intentions  qui  ne  nous  parurent  pas  douteuses.  Il  devenait  dangereux  de 
le  suivre  et  la  mission,  faisant  demi-tour,  dut,  les  jours  suivants,  regagner 
Âgadèz  et  notre  ancien  campement. 

Là,  les  pourparlers  continuèrent,  mais  nous  trouvâmes  la  même  inertie  de 
la  part  des  autorités  au  sujet  des  animaux  de  bât  à  nous  fournir. 

Ce  n'est  qu'au  prix  d'une  pression  constante  et  en  occupant  les  deux  prin- 
cipaux puits  des  environs  d'Agadèz,  que  nous  finîmes,  enfin,  par  obtenir  un 
petit  nombre  de  chameaux,  qui,  à  la  rigueur,  pouvaient  nous  suffire  pour 
le  convoi  d'eau  et  pour  le  transport  de  ce  qui  restait  de  matériel.  Les  habi- 
tants avaient  bien,  dans  la  ville,  d'autres  puits  libres,  mais   l'eau   de   ces 


i)K  oi  .\iu;i.\  At'  Ti:ii\i>. 


fl«*mit*r«  est  beaucoup  mciin»  bonne  et  iU 
pn*feniient  celle  Jes  puits  que  noun  occu- 
pions. 

Ce^t  ilan»  ces  conditions,  et  avec  un 
oiêlan^'e  h«*téroclite  <le  chameaux  médio- 
rrvfk  et  d'Anes  rtValcilrants,  que,  le  11  octo- 
bre isyy,  nous  n»prlmes  la  roule  du  Sou- 
dan. 

I^*s  puits,  dans  cette  direction,  étaient 
éloipirs  les  uns  des  autres;  quelques-uns 
avaient  fort  peu  d*eau,  toutefois  nous  pas- 
%imes.  non  s«'ins  souffrances  et  sans  travail, 
mai%  vins  trop  d*encomlires. 

A  cause  de  la  pénurie  d*eau,  la  mis* 
ftM»o  cheminait  en  deux  échelons  :  le  pn'- 
mier  a%ec  le  commandant  Lamv;  le  se- 
con«l  que  ji*  suivais.  («Vst  dans  c«*tte  partie 
«ir  l'itinéraire  que  nous  touchâmes  les  puits 
il '.\l»ell.ima,  d(*  TemiH»lla^M,  de  Tadélaka, 
dr  T«*cliiaM*o,  que  nous  tra\er>;\nies  le 
Ta;:ama  et  le  I>anier;;ou.  Les  d«*ux  éclie- 
bms  de  la  mif>ion  se  n^joi^MÛrent  à  (ian- 
i;ara,rundes;:randHvilla;:(*sdu  Damenrou, 
coolrre  décrite  ilans  dt*s  lettres  datées  de 
Zin«l«*r  en  novembre  et  qui  ont  eu  la  chance 
Ar  |uir%enir  à  la  Société,  {ht  (lêoijvai»hie^ 
II.  p.  ly.  n*l,  15  juillet.) 

1^2 novembre,  nous  arrivions  à  Zinder, 
ou  nous  trouvions,  sous  le  commandement 
du  M*r;jent  Bouthel,  la  garnison  de  Séné- 
;raUi^  lai^*^'*e  là  par  les  lieutenants  Joalland 
ri  yir\  nirr,  partis  eux-mêmes  pour  le  Tchad 
H  !••  K4nrm  avec  le  reste  de  leurs  tn>up«*s. 

\je^  terrains  qui  s«'*pan*nt  In-Azaoua  de 
I  Air  M>nt  tout  à  fait  infertiles  et  très  durs 
a  lra^ers«T:  |MÛnt  d*«MU,  peu  de  vét'étation 
r«»olini-«*  dans  le?»  th.il^«*::s  des  chaln«*s  de 
iDontairm-<i  granitiques  coupées  de  \allérs. 

I     fiftfirr*  un    Ir»****   rr|>  irtr   y\r  M.  Fiiijr«*iii   ^iir 
\0^   f#(i     •*   f    rr<  «f»io«)jii'' «   •!«*    U   i' \rW    *\  \'t\  \\ir 


TF 


Wdlf\Ér«uan4 


^mé'Agumllml 


%it4m 


C^é, 


%' 


Icti^lm 


OKil 


I  ii.M.i  ••  rtiM\i*  .11.1   «fi    I  iTt^in^int   ut 
Il  «i^Mm  I. 


2W  F.  FOUIIEAU. 

Le  puils  (le  Taghazi  est  silué  a  peu  près  à  mi-chemin;  il  est  perdu  au  fond 
du  lit  de  la  rivière  du  même  nom,  et  on  n'y  accède  qu'en  traversant  un  kilo- 
mètre de  chaos  de  blocs  de  roches  1res  difficiles,  superposées,  éboulées,  et  au 
milieu  desquelles  on  ne  peut  défiler  qu'un  a  un,  disposition  qui  a  rendu  très 
pénible  l'abreuvagc  en  ce  poinL 

Après  Ifcrouanc  la  route  est  en  montagne  toujours  très  pénible  jusqu'à 
Aguellal,  et  clic  se  poursuit  ainsi  jusqu'à  Aoudéras;  on  traverse  même  entre 
ces  deux  villages  des  cols  ardus  et  élevés.  La  route  reste  à  peu  près  semblable, 
mais  dans  des  conditions  un  peu  moins  dures,  depuis  Aoudéras  jusqu'aux 
environs  d'Agadèz  ;  puis,  là  c'est  la  plaine  presque  nue,  ou  du  moins  recouverte 
d'une  végétation  basse  très  clair  semée. 

Au  départ  d'Agadèz  une  zone  nue  et  aride  s'étend  jusqu'à  la  limite  nord  du 
ïagama,  et,  à  parlir  de  celte  région  jusqu'à  Zinder,  je  ne  pourrais  que  répéter 
ma  lettre  de  novembre  1899. 

A  Agadèz  et  aussi  dans  tous  les  villages  du  Damergou  on  trouve  une  assez 
grande  quantité  d'aulruches  privées;  libres  dans  les  environs  des  habitations, 
ces  oiseaux  sont  complètement  déplumés  et  extrêmement  gras. 

Des  renseignements  m'indiquent  que  dans  la  direction  d'Agadèz  vers 
Sokoto,  et  dans  la  région  qui  est  actuellement  blanche  sur  les  cartes,  il  existe 
une  ligne  très  fournie  de  villages  de  Kélguérez  qui  peu  à  peu  viennent  joindre 
les  villages  peuls  ou  foullanes  qui  s'étendent  vers  le  nord  à  partir  de  Vourno. 
On  me  cite  un  grand  nombre  de  noms,  avec  leur  placement  probable  sur  la 
carte.  Ce  serait  là  une  région  productrice  de  mil  que  l'on  ne  soupçonnait  pas, 
et  où  s'élèvent  des  villages  très  importants  comme  population,  au  dire  des 
informateurs.  Cette  région  sera  très  intéressante  à  étudier  dans  l'avenir,  et 
rien  ne  sera  plus  facile  pour  le  chef  de  poste  de  Zinder  qui,  avec  une  cen- 
taine de  cavaliers,  pourra  parcourir  à  son  aise  toute  cette  contrée  qui  dépendra 
de  son  commandement. 

A  cette  relation  sommaire  je  joins  un  croquis  provisoire  de  l'itinéraire 
entre  In-Azaoua  et  Zinder,  croquis  que  j'avais  déjà  adressé  à  la  Société  de 
Géographie,  mais  que  les  incertitudes  de  la  poste  saharienne  ont  égaré  je  ne 
sais  où  ^ 

1.  Voir  les  leUres  adressées  à  la  Société  de  Géographie  par  M.  Foureau  pendanl  son  voyage: 
d'Ain  Taiba  le  2  nov.,  de  TiniAssinine  le  23  nov.,  de  Tnimani  le  14  déc.  1898  {Comptes  Rendus  de 
la  S.  (le  C,  1899  p.  il),  de  Tihodayen  le  29  déc.  C.  71.,  p.  58);  de  POuad  AffaUakha  le  6  janv.  18V9 
(C.  R.,  p.  108),  «le  Tadenl  le  20  janv.,  de  In-Azaoïia  le  9  févr.  (C.  H.,  p.  UO-Hi),  de  In-Azaoua  le 
6  févr.  [C.  /L,  p.  218),  de  Zinder  en  nov.  avec  posl-scriplum  du  27  déc.  1899  {La  Géographie 
2*  semestre,  p.  19). 

F.  FOCREAU. 


Notes  sur  la  Basse-Mésopotamie 


OV?^l  i  la  |H*riot]e  miocène,  nu  temps  où  se  ilt*posaîenl,  en  France,  les 
vibif  s  marins  «le  Fontainebleau  et  crÉtaropes  et  les  calcaires  lacustres  île  la 
Beauce,  que  S4»  dessinèrent  les  grands  n>liefs  de  l'Asie  antérieure;  c'est  à  cette 
«•|HM|ue  que  le  plateau  iranien  sortit  des  mers,  que  sV*levèn*nt  les  hautes  mon- 
t.Mrnrs  de  l'Arménie  et  les  chaînes  fNirallèles  du  Liban  et  de  l'Antiliban.  Ce 
irrand  mouvement  de  l'écorce  terrestre  fut,  il  est  vrai,  suivi  de  phénomènes 
pluloniens  qui  a^'onisent,  aujounrhui,  dans  les  scdfatares  du  Démavend,  du 
>4hcnd,  du  Savalan  et  des  autn*s  volcans  persans;  mais,  dès  le  milieu  de 
|f|MM|ue  tertiaire,  les  reliefs  du  sol  étaient,  dans  leurs  grandes  lignes,  des- 
Mfié^,  teN  qu'ils  sont  encore  aujounrhui. 

Pen«iant  que  se  constituaient  les  plateaux,  de  vastes  dépre^sions  sou- 
vraient  ^ur  leurs  bonis.  Ce  furent  :  au  nord,  la  mer  Caspienne  et  la  step|)e 
turkomane,  et,  nu  sud,  le  golfe  Persique  et  la  Mésopotamie;  vers  l'ouest,  la 
Vt-diterram^e  vint  baigner  le  pitMl  du  Liban. 

Le  Plateau  |>ersan  atteint  une  altitude  moyenne  de  1200  mètres  au-dessus 
•lu  niveau  «les  mers;  stm  raccord  nvee  les  bas-fonds  de  Chaldée  se  fait  au 
m«iyrn  d'une  large  chaîne  aux  plis  |iarallèles,  qu'on  ne  saurait  mieux  définir 
qu  en  la  comi^rant  au  Jura.  Les  plus  hauts  s<mimets  de  ce  masnif  montagneux 
•«*Dt  presque  tous  situés  sur  le  pli  le  plus  voisin  du  plateau;  ils  dépannent 
(rt-qurmment  une  altitude  de  r>(NKI  mètn's,  et,  bien  qu'ils  soient  dépourvus  de 
«rlarirn,  n'en  conM^r^ent  pas  moins,  |iendant  toute  Tannée,  des  masM's  c<msi- 
•U*rable«  de  neifre. 

A  l'intérieur  de  ce  pli,  on  rencontre  une  lontaJe  bande  de  roches  graniti- 
que^, dont  l'Elvend,  près  dellamuilnn,est  rund«*s|Kiints  saillants.  Cette  bande, 
t%rzr  parfois  de  quelques  kilomètr«*s  à  peine,  s*étend  en  longueur,  depuis  les 
rn«iroo«  du  lacd'Ourmiah,  jusqu'au  delà  du  Fars;  plus  hûn,  %ers  l'est,  elle  se 
j-'iot  aox  roches  cristallines  du  U^^loutchistan.  Sur  ces  granités  s'appuient  les 
^•Hicbes  WMlimentain*H  les  plus  anciennes  de  la  Pers4*.  Ce  sont  des  schistes  et 
<!•■%  calraîre»,  qui,  malgré  l'absence  de  fossiles,  semblent  devoir  être  rattachés 
aux  rlace^  paltHizoïques. 

Eo  marchant  vers  le  sud-ouejit,  on  rencontre  les  a^^ises  du  trias,  du  juras- 


248  J.  DE  MORGAN. 

sique,  du  crétacé,  d*un  développement  considérable,  et  des   lambeaux  du 
terrain  nummulitique. 

Après  Téocène,  cessent  les  formations  marines;  elles  sont  continuées  par 
des  masses  énormes  de  gypses,  par  des  marnes,  des  grès,  et  des  ai^iles  appar- 
tenant au  miocène,  et  dont  les  plis  disparaissent  graduellement  sous  les  allu- 
vions  de  la  cavité  mésopotamique.  Ces  mêmes  couches  gypseuses  traversent 
toute  la  dépression  et  vont  efQeurer  au  delà,  dans  les  collines  de  T Arabie  et 
en  avant  de  TAntiliban.  On  les  rencontre  en  masses  considérables  entre 
TEuphrate  et  Damas,  aux  environs  de  Palmyre,  et  dans  le  désert,  entre 
Damas  et  le  golfe  Persique. 

Dès  que  les  reliefs  furent  formés,  les  eaux  pluviales  commencèrent  leur 
œuvre,  des  lacs  se  formèrent  dans  toutes  les  cuvettes  laissées  entre  les  plis 
du  soulèvement.  Ces  eaux,  rompant  leurs  digues,  vinrent  se  précipiter  dans 
la  plaine,  entraînant  avec  une  violence  extrême,  les  débris  des  obstacles  sur- 
montés. Des  amoncellements  de  galets  se  déposèrent,  alors,  au  pied  de  la 
grande  chaîne,  en  couches  qui  présentent  parfois  mille  mètres  d*épaisseur. 
Dans  la  plaine  de  Mésopotamie,  les  galets  recouvrirent  tous  les  bas-fonds,  en 
refoulant  les  eaux  de  la  mer.  Ils  s'étendirent  au  loin,  et  formèrent  le  désert 
caillouteux  qui  s'étend,  de  Biredjik  et  de  Mossoul,  sur  tout  le  Sindjar  jusqu'aux 
environs  de  Bagdad,  entre  le  Haurân  et  le  golfe  Persique,  jusqu'aux  confins 
de  l'Arabie. 

Le  désert  de  Syrie  ne  ressemble  en  rien  à  celui  qui  borde  la  vallée  du  Nil. 
Alors  que,  dans  le  voisinage  de  l'Egypte  et  du  Bahr-Bela-Mà,  d'immenses 
dunes  de  sable  fin  oscillent  au  gré  des  vents,  dans  le  désert  syrien  l'on  ne 
voit  qu'une  surface  caillouteuse,  sillonnée  d'ouadis  tracés  par  les  eaux.  Le 
désert  de  Nubie  est  d'un  beau  jaune  d'or,  celui  de  Syrie  est  noir  et  triste. 

Quand  les  fleuves  eurent  établi  leur  régime,  quand  leur  fougue  se  fut 
calmée,  quand  leur  direction  fut  définitivement  arrêtée,  ils  creusèrent  leur  lit 
au  milieu  de  leurs  propres  alluvions  solidifiées.  C'est  ainsi  qu'entre  Deir-el-Zor 
et  Feloudjah,  le  cours  sinueux  de  l'Euphrate  est  encaissé  de  falaises  hautes 
de  20  ou  30  mètres,  et,  que  la  plaine,  ne  recevant  d'eau  que  celle  des  orages, 
est  devenue  stérile  et  déserte. 

Parfois,  dans  les  falaises  du  fleuve,  sous  l'épais  lit  de  galets,  on  voit  des 
affleurements  de  roches  poreuses,  appartenant  à  la  période  miocène  ;  ce  sont 
les  crêtes  de  plis,  très  écrasés,  qui  relient  le  Jura  persan  aux  chaînes  du  Liban 
et  du  Haurân. 

A  la  période  des  alluvions  caillouteuses  succéda  celle  des  limons,  qui  dure 
encore  de  nos  jours,  et,  de  même  que  l'Egypte  fut  un  don  du  Nil,  de  même  la 
Chaldée  fut  un  présent  de  l'Euphrate  et  du  Tigre. 

Le  désert  caillouteux,  privé  d'eau,  n'était  pas  apte  à  entretenir  la  vie,  et, 
jamais  l'homme  ne  se  serait  développé  dans  les  pays  brûlés  par  le  soleil,  si,  par 


NOTKS  SIR  lA   B.\S>K.MKSO|H)TAVIK.  t%9 

lr%  iv\H\ïfi  de  leun  limons»  les  fleuves  D*avaieiit  fait  sortir  «les  eaux  If  |>ani<iis 
terrestre.  Les  limons  se  concentrèrent  aux  emlMmchuren,  les  chenaux  creusés 
«Uns  les  galets  étant  trop  étroits  pour  |M*rmettre  un  dépôt  sur  les  bonis. 

De  même  que  le  Nil  a  formé  loasis  é^^yplienne  au  milieu  du  désert,  de 
m^me  la  («haldée  et  la  Suj«iane  font  une  tache  de  venlure  au  milieu  d*une 
immensité  stérile. 


Deux  nVions  se  disputent  Thonneur  d'avoir  enfanté  les  premières  civili- 
sations :  la  («haldée  et  TÉtrypte.  Ces  pays  oITrent  de  frappantes  analopes, 
tant  par  la  nature  de  leur  sol  que  par  leur  climat  et  par  leurs^  pn>ductions 
naturelle».  Il  n*est,  toutefois,  pas  douteux  que  la  civilisation  n*ait  déluité  dans 
I  un  d<»s  deux  pays  seulement,  et  non  dans  les  deux  à  la  fois,  comme  on  Ta 
quelquefois  prétendu,  et  que  Tun  ne  fut  qu*une  colonie  de  Tautre. 

LesnVentes  dtVouvertes  tendent  à  prouver  que  c'est  la  Chaldée  qui,  lapro* 
miêre, connut  le  dévelop|>ement  intellectuel  île  rhomme,el,que  cVstdVIlequc 
|»artit  le  courant  civilisateur  qui,  par  TK^ypte,  so  répandit  dans  le  monde 
entier.  Autrefois,  on  s*en  rapportait,  pour  l«*s  oritrines.aux  traditicms  hildiques 
et  |»aienne5,  puis,  né^lifreant  ces  vieuK  souvenir»,  on  crut  pouvoir  attrihuer  au 
h*pl  r;r\  ptien  les  débuts  de  la  civilisation  humaine.  Longtemps  on  nia  rinlluencc 
pn*|Minderante  delà  (Chaldée;  mais,  aujourd'hui,  bien  que  ces  anciennes  opi- 
nions soient  encore  partapM>s  par  quelques  érudits,  cm  tend  à  n>venir  aux 
donniVs  ft^umies  par  l'antiquité,  les  faits  nouvellement  relevés  conconlant 

%\rc  elle». 

L'Kfnpte. avant  rép<N]ue  de  la  première  d\  nantie  pharaonique,  était  loin  de 
pr»-M'nter  l'a^ip^n-t  qu'elle  oflVe  aujounl'hui.  La  vaMée  du  Nil,  entrecou|MV  de 
marais.  cou\erte  de  brousnailles  et  de  forêts,  était  en  voie  de  formation  et  les 
grandes  plaines  du  Delta  ne  sortaient  pas  en  entier  des  eaux.  Ia^s  hommes 
«i«ai«*nt.  soit  sur  le  bord  du  désert,  soit  dans  les  Ilots  boueux  où  paissaient  leurs 
tniu|»eaux  d'antilopes  et  de  ;:azelles.  Ils  chassaient  et  |>«Vhaient,  réunis  en 
prtitrfi  tribu»  cantonnées  dans  divers  districts  riches  en  ffibier  et  en  poisson. 

(Test,  dansce milieu  déjà  relativement  pnispére,  qu'un  homme  venu  de  loin 
et  qu'«»n  a  coutume  de  nommer  Menés  vint  jeter  le  p^rme  de  la  s«N*iété  pha- 
raoni<|ue;  il  ap|H»rta  l'écriture,  les  céréales,  le^  métaux,  des  arts  nouveaux,  et, 
aier  eux.  des  vues  d'ensemble  qui  permirent  à  l'Kfr^pte  de  s«*  constituer  en 
Boilé  i^ditique. 

I^e^  débuts  du  S4d  de  la  Chaldée,  bien  que  semblables  en  In^iiucoup  de  points 
a  ceux  de  la  terre  d'K;r)pte.  présentent.  ce|iendant,  plus  de  tendances  à  la  divi- 
SMio,  à  la  formation  de  |N*tits  foyers  où  vécurent  des  tribus  nombn'usi^s  qui, 
^oft  tard,  de\inrent  de  |H*tits  royaumes. 

Au  moment  où  cesM»rent  les  phéiii»mènes  d'én»sion,  et  |>ar  suite  le  dép«*»t 


( 


I 


j 


250  J.  DE  MORGAN. 

des  alluvions  caillouteuses,  à  Tépoque  où  les  fleuves  de  Chaldée,  renonçant  à 
leur  r^me  torrentiel,  adoptèrent  celui  qu'ils  possèdent  encore  de  nos  jours, 
le  Golfe  Persique  s^avançaitau  loin,  vers  le  nord-ouest,  jusqu'à  100  kilomètres 
au  moins  en  amont  de  Bagdad.  Ce  golfe  était  bordé,  au  sud,  à  Touest,  et  au 
nord,  par  une  série  de  collines  basses  formées  de  bancs  de  galets,  qui  s  élèvent 
encore  aujourd'hui  au-dessus  de  la  plaine  chaldéenne.  A  l'ouest,  le  Djebel- 
Hamrin,  dernier  contrefort  des  montagnes  loures,  formait  le  rivage.  Une 
presqu'île,  la  pointe  méridionale  du  Pouchtè-Kouh  s'avançait  dans  la  mer, 
pour  séparer  le  golfe  chaldéen  de  la  grande  baie  susienne.  Et,  dans  ces  dépres- 
sions, se  jetaient  séparément  toutes  les  rivières  qui  se  réunissent  aujourd'hui 
dans  le  Chatt-el-Arab.  C'étaient  :  l'Euphrate,  le  Tigre,  la  Diyalla,  tous  les 
ruisseaux  du  Poucht-è-Kouh,  pour  le  golfe  chaldéen;  la  Kerkha,  l'Ab-è-Diz, 
le  Karoun  et  le  Djerrahi,  pour  la* baie  susienne. 

Ces  divers  fleuves  portent  à  la  mer  les  eaux  de  la  majeure  partie  de  l'Asie 
antérieure;  ils  viennent  de  régions  très  éloignées  les  unes  des  autres,  et,  roulent 
dans  leur  lit  les  débris  pulvérisés  des  montagnes  du  Taurus,  de  l'Arménie,  du 
Petit  Caucase,  du  Kurdistan,  du  Louristan  et  des  Baktyaris.  Tous  ces  cours 
d'eau  travaillèrent,  séparément,  au  comblement  de  la  dépression  chaldéo- 
susienne.  Chacun  eut  son  delta,  et,  suivant  Timportance  de  son  débit,  l'étcndit 
plus  ou  moins  rapidement.  Peu  à  peu,  par  suite  des  progrès  incroyables  du 
Tigre  et  de  l'Euphrate,  les  rivières  secondaires  cessèrent  de  couler  pour  leur 
propre  compte  et  se  joignirent  aux  grandes  artères.  A  la  hauteur  de  Bagdad, 
le  Tigre  et  l'Euphrate  faillirent  se  réunir.  Ils  ne  sont,  en  eflet,  distants  I  ua 
de  l'autre  que  de  45  kilomètres.  Mais  le  niveau  des  deux  fleuves  n'était  pas  le 
même.  L'Euphrate  coule  encore  de  nos  jours,  à  9  mètres  au-dessus  des  eaux 
du  Tigre;  de  plus,  les  deux  fleuves  étant  d'importance  presque  égale  par  les 
alluvions  qu'ils  portent,  n'acceptèrent,  ni  l'un  ni  l'autre,  le  vasselage,  et,  pous- 
sant devant  eux  leur  delta,  s'éloignèrent  pour  former  la  Chaldée  et  ne  se 
réunir  que,  plus  fard,  dans  les  marais  de  Korna,  alors  qu'un  élément  nouveau, 
la  marée,  venait  entraver  leur  course,  déjà  bien  ralentie  par  la  traversée  de 
la  plaine  qu'ils  venaient  de  former. 

La  baie  susienne  se  combla  de  la  même  manière  et  se  remplit  de  ces  fines 
alluvions  qui  font  sa  richesse.  Le  Karoun  et  l'Ab-è-Diz  se  réunirent  rapide- 
ment et  vinrent  rejoindre  le  Chatt-el-Arab.  Quant  à  la  Kerkha,  elle  se  montra 
dissidente,  et,  portant  ses  eaux  à  l'ouest,  elle  alla  se  perdre  dans  les  marais 
voisins  du  Tigre. 

Le  progrès  des  limons  sur  la  mer  fut  extrêmement  rapide  et  il  l'est  encore 
aujourd'hui  (car  on  évalue  à  plus  de  50  mètres,  par  an,  l'avancement  du  delta 
du  Chatt-el-Arab,  sur  la  mer).  Mais  il  fut  aussi  très  irrégulier.  Il  se  forma  de 
vastes  marais  couvrant  une  partie  de  la  Chaldée  et  la  rendant  inhabitable  sur 
bien  des  points.  Aujourd'hui  encore,  dix  ou  douze  mille  ans  après  les  débuts 


15  OcUOtn  SOOO. 


De  Ouargla  au  Tchad 

Itinéraire  général  de  la  mission  saharienne 


partie  lie  Ouarfrl*  en  octobre  1S'.)8,  la  mission  saliarienne  s'est  avanr^ 
Trrs  le  suil  par  Timassftniiie,  le  Tassili  des  Aiiljer,  le  Tin<lesse(,  l'Anahef  el, 
liiiatemeni,  a  atteint  le  puits  il'ln-AzaouB.  Le  rroquJs  provisoire  de  l'itinéraire 
(■(  li->  notes  surrinles  relatifs  à  cette  partie  du  parrours  ont  été  envoyés  i  In 
S'M-iélé  de  Tiéoirrapliic  et  publiés  en  temps  voulu. 

A  In-Ataoua,  par  suite  du  manque  de  chameaux  —  un  fïrantl  nombre  il'ani- 
ni  iiii  ayant  [H-ri  en  roule  — ,  il  a  fallu  construire  une  p4>tite  retloute  en  pierres 
Kort  Klallers)  et  y 
laïK^er  une  partie  des 
l-*k'aees  franlés  |>ar 
'i>^  hommes  sous  le 
r'-iiimandemeni  «lu 
li<-ulenant  Hondeney. 
I.i  million  a  alors 
•  xiitiiiué  vers  l'Aïr, 
•!.  butant  au  puits  de 
I  u'baii,  elle  a  entîn 
■•■•.(-lié  le  pn-miervil- 
l-.e  de  lAir.  Ife- 
r-'iirie.iUnsIa  vallée 
l  lirbai^r. 

Apre*     ronstruc-         '"""  "^^rV/r^." 'i""..rii''""M  "'"kÙ,"».""' 
'.-"O  J  une   im/-*!  en 

.-"moiiiTs.  que  le  commandant  l^my  avait  voulu  faire  tn's  forte,  el  n  Tabri  de 
t'  '.!'•  alla<|UF;  apW-s  de  vaincs  rerbcrclies  de  cliameaux  de  lornlion  destinés  à 
*iW  reprendre  l'échelon  rc-té  en  arriére,  le  commandant  I>amy  rejuirtit  |K>ur 
lr>  .Vuoua  avec  les  animaux  dis|xiiiildes  el  avec  une  partie  des  hommes  de 
I  •«'itrie.  Il  ramena  bientôt  à  Ifi-rouane  les  trou|H-t  restées  en  arriére  ;  mais, 
i'iaol  la  pénurie  des  moyens  de  Ininsport.  il  avait  été  dans  l'obli^ialion  de 
>i<-nlipruDe  partie  des  cbiirueset  aviiil  dit  brûler  ce  qui  ne  juiuvail  être  enlevé. 


25i 


J.  DE  MORGAN. 


A  Nasserî  se  trouve  Touverture  d'un  canal,  probablement*  celui  qui, 
creusé  par  ordre  de  Cyrus,  permit  au  conquérant  de  s'emparer  de  la  capitale 
chaldéenne. 

Ce  canal,  dit  aujourd'hui  Hindiyeh,  offrant  au  fleuve  un  cours  plus  direct 
que  le  lit  naturel,  la  masse  des  eaux  s'y  dirige,  et  force  fut  de  le  barrer  pour 
ne  pas  ruiner  toutes  les  bourgades  du  bas  Euphrate.  C'est  Babylone  qui  a 
fourni  les  matériaux  de  cette  vaste  construction  dont  les  briques  sont  presque 
toutes  au  sceau  de  Nabuchodonosor. 

De  Nasseri  à  Hilleh  (Babylone),  nous  sommes  allés  par  eau,  ma  caravane 
ayant  été  envoyée,  à  l'avance,  à  cette  station,  d'où  nous  devions  partir  pour 
visiter  le  Sud. 

Il  ne  reste  plus  aujourd'hui  de  Babylone  que  des  buttes  informes  couvertes 
de  débris.  C'est  dans  ces  collines  artificielles  que  la  mission  allemande,  avec 
beaucoup  de  méthode,  recherche  les  fortifîcations  qui  arrêtèrent  autrefois 
Cyrus.  Les  résultats  des  fouilles  sont  très  intéressants;  on  voit  aujourd'hui 
d'énormes  masses  de  maçonnerie,  faites  de  briques  cuites  cimentées  au 
bitume;  mais  je  n'ai  pas  le  droit  de  parler  de  découvertes  qui  ne  sont  pas  les 
miennes,  malgré  tout  le  bien  que  je  serais  disposé  à  dire  de  travaux  aussi 
savamment  conduits. 

Bien  que  ruinée  et  démolie  mainte  fois,  Babylone  n'est  pas  entièrement 
disparue  comme  Suse,  Ctésiphon  et  Séleucie.  Elle  vit  encore  dans  la  bour- 
gade de  Hilleh,  petite  ville  très  propre  où  résident  les  autorités  et  où  sont 
cantonnées  des  troupes. 

A  Hilleh,  nous  traversons  l'Euphrate,  sur  un  pont  de  bateaux,  et,  en  deux 
jours  de  caravane,  nous  gagnons  Divaniyeh,  autre  bourgade  située  sur 
l'Euphrate. 

La  route  que  nous  suivons  traverse  une  plaine  basse,  où  nos  chevaux 
écrasent  des  foules  de  coquilles  lacustres,  preuve  que  cette  plaine  n'était  qu'un 
marais,  il  y  a  peu  de  temps  encore.  Çà  et  là,  quelques  santons,  mais  aucune 
ruine,  aucune  butte  antique  dans  cette  région  qui  jadis  était  inhabitée.  Au 
loin,  la  silhouette  de  Birs  Nimroud  disparaît  lentement  à  l'horizon.  Sur  notre 
gauche,  un  cordon  sombre  de  dattiers  signale  les  rives  de  l'Euphrate. 

A  Divaniyeh,  nouvelle  traversée  de  l'Euphrate  sur  un  pont  de  bateaux;  là, 
nous  prenons  une  dizaine  de  gendarmes,  car,  dit-on,  au  delà  de  Niffer,  le  pays 
n'est  pas  sûr. 

Pour  se  rendre  de  Divaniyeh  à  Niffer  on  contourne,  par  le  nord,  le  marais 
dit  Khor-el-Afèk.  11*  existe  bien  un  passage  plus  court  par  le  sud,  mais  le 
sol  détrempé  ne  permettrait  pas  à  notre  caravane  d'en  profiter. 

Le  pays  que  nous  traversons  est  bas  et  humide,  couvert  de  roseaux  et  de 
tamaris,  d'où  partent  sans  cesse  des  francolins,  des  lièvres  et  des  renards.  Le 
sol  est  un  fond  de  marais,  entrecoupé  de  fossés  naturels  et  de  canaux  que 


MiTKS  srn  l.\  BA<SK->^^.^^ltHlTAillK.  til 

|.irfiiiti  ni)U!(  «VOUA  dp  la  ffîne  k  Iran-ntiT.  Lon  <)c>  haut)'»  vaux  «le  rEu|>hralf! 
toiil  Ir  |ta\>  vf.\  iriundt'. 

Enlin.  apn^5  tirux  jour»  Ao  mute.  noii'«  arrivons  à  NiHiT  H  |)|ntil(inft  nuira 
i-iinp  1I.11M  It-s  ruint'fl  mAiii(>9,  on  fnn>  «le  la  mnismi  011,  il<-|>ui5  iinii-  ann, 
Ktliilcnl  U'n  mt'mltn'ft  il>>  la  iiiisi^iHn  ami'-rirninr. 

M.  rt  M"  M)ii<>K,  vrrilahli-i  [lioniijrrs  <li-  la  Krienre,  lutiM  oITn-iit  l'lio<i]ii- 
t4lilf  U  |iliis  praririiKi'.  Nhuii  intiiiiiirii,  je  i-n>i«.  Icn  premiers  Kiir<>|H'-<'iin  i)ui 
•.-.n'iit  terni*  leur  rcniln-  vi»iti>. 

l^-«  (nivaux  «le  la  mission  aniéritniiic  nr>nl  rutiNJilêrnltlfA.  Li-s  nii)i«-Kun( 

■  ■■■    alt.-i<]ii<''t'!t     sur    loiit    leur 

i-'iirtuur,  et,  aujounl'hiii,  r'est 

*  .r  If  Zipourat  ({iie  sont  rtm- 

-■Miln-*  1 (Tdrls.   Ij's  n'-siil- 

Ul»  5<-i<-ntili<|iies   do  ers   tra- 
ij>i\  Mtnt  In'-s  im|H)rlan1s. 

Du  Miiniiu-t  du  U'II  <!«>  Nif- 
trr.  la  vuf  Néti'iid,  vers  IV'sl, 
•<ir  une  \a^^■  plaine  sans  rul- 
I  irr«  t>t  s.ins  4>au,  au  milit-u 
:■■  Ui|Ui-lle  s'i-lt-vent  i\v  noni- 
l-i-  lit  miiiilirules,  n'sIt'H  iIp 
«ill-*  aiiliijur^.  A  l'oui-sl.  ce 
»--iil  If-  mirai»  ipie  nnu"*  avons 

l-  inn--.  Ii'ît  r.iiiaux  H  !<•■*  rui-  „ .  ^^  ^  ^  ^  ^^   ,  ,^.^_  ,,  ,   .^^  ,  _  ',',  y  j   1,  y ,,  .,„ 

;  .r.  »  .1.-»  t)<.Mi.i<lrs  Afèks,  doni 
'•*  jr'>ij(M'*  de  lente-  noires  m'  disUn^'uenl,  à  |»erle  de  vue,  au  milieu  des  jonr- 

A  NifTer  (ommenrent  let  pays  ipii,  dans  la  liaule  nnli<|uilé,  fun-nt  le-  plus 
[•■ipli-,  le»  ruine»  s'élévenl  en  [imml  nombre,  ari-onip.i::n<'-es  de  leurs  ranaux 
> -/'unl'hui  roinblê»:  des  monlii'ules  de  moindr<'  imp'irtanre  si^'nalent   le» 

•  *■  »  df-  .ineiens  villa^'es. 

I^<  tfll*    le.N  plu»    remarf]unlt|i-s  <|ue   nous  ayon»  reriritiilrr«  sur  noire 

■  .t.-  entre  NilTer  el  Clialra,  muiI  :  Delaviu,  llidand.  Kl  Meil>a,  llismav.i.  e( 

■  '''iD.  Ël-ilammaro.  Ujokha  et  Ouni-el-Acareb.  O-  (mi-  dernier»  renferment 
■•  »r,lu-.»  .le  la  ville  rélèltre  de  Ouli-liou  '. 

I«.ule  la  région  ne  pn''-ente  pa»  de  ruine*  nVuliêrement  di-lrihuée».  II  e-l 
'.•  «  ■•I.--  (•»|tao-»  i|ui  jamais  n'ont  été  haliité-  el  ou  le  moI,  rouvert  de  i'oi|uille» 
>'  .«In».  n'e»(  ifue  le  fond  d'um'ien-  miirnis. 

Villi  or»,  re  s<in(  des  dune»  de  snide  lin,  ni<d>ile»  rorniue  relie»  de  rKi;yp(e 

1    T.it*ik«*nl  Iflî.ril-ft..  J»|.r"  I.-  .  irl-,  rim.  if..rm*-. 


256 


J.  DE  MORGAN. 


et  opposant  au  voyageur  de  réelles  difficiiltés  ;  plus  loin,  on  rencontre  de 
véritables  forêts  de  tamaris  occupant  des  terrains  bas  où  Teau  salée  se  trouve 
à  peu  de  profondeur.  Entre  Niffer  et  le  Chatt-el-Haï  Teau  potable  fait  entière- 
ment défaut,  et,  sauf  près  de  Djokha  où  les  nomades  ont  creusé  quelques 
puits  fournissant  un  liquide  saumàtre,  nous  n'avons  rencontré  aucun  canal 
permettant  d'abreuver  nos  bêtes. 

Il  est  aisé  de  voir,  d'après  les  débris  qu'on  rencontre  à  la  surface  des  tells, 
que  cette  région  était  encore  florissante,  à  l'époque  où  elle  subissait  la  domi- 
nation des  rois  sassanides  de  Perse.  Son  absolue  stérilité  ne  date  que  de  la 
conquête  arabe. 

Mais,  si  certains  vestiges  nous  amènent  jusqu'au  viu'  siècle  de  notre  ère, 
d'autres  nous  font  remonter  beaucoup  plus  avant  dans  la  nuit  des  temps. 
Quelques  ruines  reposent  sur  des  couches  épaisses  de  cendres  et  de  poussières 
où  abondent  les  silex  travaillés  par  la  main  de  l'homme. 

Quelle  date  pouvons-nous  assigner  à  ces  couches  profondes?  Nulle  évalua- 
tion ne  peut  être  faite;  elles  sont  beaucoup  plus  anciennes  que  les  monuments 
laissés  par  les  Patesis,  elles  sont  antérieures  à  la  connaissance  des  métaux,  et, 
peut-être  aussi  de  l'écriture. 

Châtra,  où  nous  sommes  arrivés  en  longeant  le  Chatt-el-Haï,  est  une  bour- 
gade de  quelque  importance  ;  c'est  la  résidence  des  autorités  civiles,  et,  en 
même  temps,  le  centre  d'où  les  troupes  ottomanes  peuvent  tenir  les  Arabes 
nomades  dans  l'obéissance.  Dans  cette  localité,  chacun  fut  pour  nous  on  ne 
peut  plus  gracieux,  et,  je  dois  le  déclarer,  j'ai  été  surpris  de  rencontrer  dans 
ce  district  éloigné  des  troupes  aussi  bien  tenues  et  une  police  aussi  bien  faite. 

Tout  ce  qui  nous  avait  été  dit  par  nos  gendarmes  au  sujet  de  l'insécurité 
du  pays  n'était  que  pure  fantaisie  :  les  braves  gens  voulaient  faire  valoir 
leurs  services.  Il  existe  bien  des  colonies  européennes,  réputées  pour  leur 
bonne  administration,  dans  lesquelles  la  sécurité  est  moindre  qu'en  Chaldée. 

Turcs  et  Arabes  vivent  en  assez  bons  termes  ;  les  seules  causes  de  troubles 
sont  la  perception  des  taxes  qui,  bien  que  légères,  n'en  sont  pas  moins  un 
lourd  fardeau  pour  la  pauvreté  des  nomades.  Quant  à  l'action  des  officiels, 
civils  ou  militaires,  elle  est  généralement  très  douce,  et,  si  la  rigueur  doit  être 
parfois  employée,  ce  n'est  que,  lorsque  les  nomades  se  fiant  à  la  force  des 
armes  qui  leur  sont  fournies  par  des  mains  étrangères,  ennemies  de  l'ordre, 
commettent  quelques  méfaits  ou  se  mettent  ouvertement  en  révolte  contre  le 
gouvernement. 

De  Châtra,  nous  avons  traversé  le  Chatt-el-Haï,  pour  nous  rendre,  en  quel- 
ques heures,  à  Tello,  localité  célèbre*  par  les  belles  collections  qui  en  ont  été 
rapportées  au  Louvre  par  M.  de  Sarzec. 

Tello  était  une  ville  de  province,  une  bourgade  de  peu  d'importance,  mais 
qui,  ayant  ses  chefs  particuliers,  jouissait  de  son  autonomie. 


258 


J.  DE  MORGAN. 


Il  existe,  dans  la  basse  Chaldée,  une  foule  de  localités  présentant  autant 
d'intérêt  queTello  et  que  NiEFer.  Malheureusement,  jusqu'ici  les  fouilles  ont  été 
peu  nombreuses,  par  suite  des  difOcultés  naturelles  du  pays.  S'il  avait  été  tenté 
en  Chaldée  autant  d'efforts  que  dans  la  vallée  du  Nil,  la  civilisation  antique 
de  ce  pays  nous  apparaîtrait  sous  un  tout  autre  jour  que  celui  sous  lequel  nous 
l'envisageons.  Malgré  les  efforts  des  missions  françaises,  américaines  et  alle- 
mandes, nous  ne  possédons  encore  que  des  documents  bien  vagues  et  sans 
liens  sur  les  générations  qui  précédèrent  Naramsin  et  ses  contemporains. 

La  steppe  entre  Châtra  et  Amara  n'avait  jamais  été  parcourue  par  des  Euro- 
péens; nous  l'avons  visitée  en  quatre  jours. 

En  quittant  Tello,  nous  avons  rencontré,  sur  notre  droite,  de  vastes  maré- 
cages que  nous  avons  dû  tourner;  puis,  ce  fut  une  plaine  semblable  à  celle  que 
nous  venions  de  parcourir  entre  Niffer  et  Châtra,  avec  cette  différence  qu'on 
n'y  voit  aucune  trace  de  végétation  et  que  le  sol  est  couvert  de  croules 
salines. 

Les  ruines  sont  très  nombreuses  dans  cette  région;  elles  n'ont  pas,  il  est 
vrai,  la  grandeur  des  tells  situés  au  nord  du  Chatt-el-Haï,  mais  leur  multi- 
plicité, compensant  leur  défaut  d'étendue,  montre  combien  ces  pays  étaient 
autrefois  peuplés. 

Les  Arabes,  lors  de  la  conquête,  trouvèrent  là  un  district  florissant;  si  nous 
en  jugeons  par  les  débris  d'époque  sassanide  qui  abondent  dans  les  ruines, 
eux-mêmes  s'y  fixèrent  pendant  quelques  siècles,  et,  le  tombeau  vénéré  de  Seïd 
Akhmed  El-Roufaï,  qui  s'élève  à  unejournéed'Amara,en  est  une  preuve.  Mais 
peu  à  peu  les  canaux  se  comblèrent  et  la  stérilité  envahit  la  plaine. 

Les  restes  des  travaux  d'irrigation  sont  extrêmement  nombreux;  on  voit 
même  encore,  aux  approches  de  certaines  ruines,  les  divisions  du  sol  pour  les 
cultures. 

Entre  le  tombeau  de  Seïd  Akhmed  El-Amara,  la  plaine  basse  est,  en  grande 
partie,  couverte  par  les  eaux,  et,  ailleurs  le  sol  est  semé  de  coquilles  lacustres. 
Les  villages  antiques  s'élevaient  dans  des  îlots  au  milieu  des  marais. 

Aujourd'hui,  cette  plaine  est  habitée  par  les  nomades  arabes  et  la  tribu  des 
Abou-Dorradj,  gens  redoutés,  dans  tout  le  pays,  comme  d'intrépides  pillards, 
mais  qui  nous  laissèrent  fort  poliment  traverser  leur  territoire. 

Au  fur  et  à  mesure  qu'on  avance  vers  le  Tigre  inférieur,  les  ruines  remon- 
tant aux  premières  civilisations  deviennent  plus  rares;  on  ne  rencontre  plus 
que  des  restes  du  moyen  âge.  Ces  régions  étaient,  il  y  a  peu  de  temps  encore, 
couvertes  par  les  eaux,  et,  nous  savons  que  la  fondation  de  Bassorah  est  de  peu 
d'années  antérieure  à  la  conquête  musulmane. 

C'est  principalement  sur  les  bords  de  l'Euphrate  et  dans  la  plaine  du  Dje- 
zireh,  située  au  nord  du  Chatt-el-Haï,  que  se  développa,  dans  la  haute  antiquité, 
la  civilisation  chaldéenne;  c'est  là  que  s'élevèrent  les  villes  les  plus  impor- 


lAnt<->,  k  commencer  par  Ouruu,  patrie  d'Alirahiin,  et  tant  il'autres  rili'>ti  dont 
I-  «  sitev  n'ont  pas  encore  ^té  nettement  préci»'^. 

L'Euphrale  et  le  Tipre.  tout  comme  le  Nil.  sortent,  |K'Tio(li<|U«-ment  chaque 
iim.f.  Je  leur  lit,  et.  leur»  i-atix  couvrent  lo  pajs.  Il  sorail  tlonc  aisé,  en  n'It- 
l'ii'^ant  len  anciens  canaux,  île  n'mlre  la  fiTlilîlé  à  ces  vastes  plnines;  mais  il 
f  Mxlrait  lies  bras  {lour  «le  smildnltles  travaux,  il  en  faudrait  pour  le^  cullun-s, 
•  I.  c'est  ce  i|ui  m.in<|ue  le  plus  à  la  Clmldt'-e.  l/<in  prut  reprorlier  aux  musul- 
iii.irt^  d'avoir  laissé  tonilter  dnii»  la  pauvreté  n-s  riche*  pavs;  il  sernil,  cejH'n- 
Unl,  injuste  d  acruser  radniinislratiiiu  ni'luelte  oltomaiie  :  elle  ne  dis|i<iso  plus 
injutinlliui  de  la  niain-d'ieuvn'  nécessaire  pour  rendre  aux  clininps  l'eau  <|ui 
Vur  fait  défaut  et  pnur  les  cultiver. 

La  Œaldée  est  un  pays  au  climat  rude;  les  grandes  rlialeurs  de  l'été  ijui 
l-irfois  atteignent  iTt  ou  Kl)  dc- 
.•r>->  Mtnl  le  plus  grand  olislacle 
»  \*  ciilitniHiition  au  moyen  de 
|»i(iutali<>ns  menant  d'autres  par- 
In  «  de  l'etnpire  ottoman.  Seuls, 
l>  «  AraUs  et  les  Clialdéens  |x>U- 
vriti  eiKlurer  le*  tein|NTatures 
rvlrém»'*.  Ka  hiver,  il  n'e-l  pas 
r*re  de  Voir  le  thenntinu'-tn" 
iii'li<|iier  6  ou  8  decn'-s  nu-des- 
•"•<!•  de  ïéro,  mais  ces  froids 
'.  ni  dr  courte  dun-e. 

Kn  i|uittanl  Amara,  ville 
. 'iiti-  ci-rt.iine  iin|Mirtanct',  je 
-.1*  r.t...inié  a  Had;.Md,  sur  un  T«i».r,.H.  ...  .,,i...m.  »  ""»'|^^^ 

!'il>4U  lurc  n-riioiil:int  le  TiLTC,  h.  .,.,■. >4,,..  ,-  ■  .-.,    ■  :■  v  i    wv  ■><••! 

'I   *an*  une  «piarantaine  de  dix 

,  ir*  établie  a  Kout-el-Amarn  pour  arrêter  les  progrès  du  choléra  vers  le 
■•cl.  jr  M-rais  arrivé  en  tnii*  j.mrs  dans  le  chef-lieu  de  la  MéMiiH)tamie. 
l-«  navigation  sur  le  Tigre  est  a*sei  diTlirile  par  suite  des  sinuosités  sans 
■iiibre  *|ue  fait  le  fleuve  et  aussi  à  cause  de  l'extrême  mobilité  des  Iwinrs  de 
•■:.lr.  Toulefiiis.  elle  se  fait  tn'-  régulièrement,  c'est  la  M-ule  voie  |K»ur  les 
^'inliindiM-s  entre  la  mer  et  llriL'dad. 

-Vu  rours  de  ci-  vov.iu'e.  j'ai  vu  Ifs  ruines  inrcirmrs  de  Sdeucie,  rrlles  de 
'  '■-.iphon.  dont  l'arc  monumenlal  a  été.  dans  ces  deniién-s  année*,  en  p.irtie  ' 
-'tniil  [lar  un  |iacba  dé-irru\  de  se  prot-oriT  des  matériaux  |Ktur  construire 
.1^  rc.dr. 

Par  suite  de  ladifliciillé  artuellrd<-s  ciiumuniciition*,  Itogdad  <-»t.  peut  être 
» •|"^I^I  hui.  l'une  des  villes  du  monde  1rs  plus  él.iiirnéi-s  d.*  c<-iitre*  de  civili- 


J.   ME  MORGAN. 

i  y  arrive,  sans  avoir  touché  ailleurs  qu'en  Egypte  et  aux 
m  qu'on  ressent  est  celle  dune  petite  ville  de  province.  Mais 
(,  loi'sque,  venant  des  montagnes  de  Perse,  on  entre  dans  la 
ifes;  tout  semble  civilisé  et  peu  s'en  faut  qu'on  ne  se  croie 

•e  impression  en  novembre  1899,  quand,  après  avoir  quitté 
mai,  et,  avoir  passé  notre  été  dans  les  montagnes  du  Pouclit- 
:ristan,  nous  sommes  arrivés  dans  les  rues  de  Bagdad, 
négliin  que  nous  sommes  entrés  sur  le  territoire  ottoman,  en 
naturelle  qui  jadis  relia  Ecbatane  (Hamadan)  et  Persépolis 
ne,  par  la  voie  que  suivirent  les  armées  de  Cyrus  et  celles  de 
us  peu,  grâce  à  la  vapeur,  ouvrira  l'Iran  à  la  civilisation, 
me  en  Turquie,  le  besoin  de  créer  des  voies  ferrées  se  fait  de 
r.  L'éloignement  dans  leijuel  Bagdad  se  trouve  de  Constan- 
commercialement  et  politiquement,  la  Mésopotamie  ne  rend 
îrvices  h  la  Porte.  En  Perse,  les  communications  sont  si  tlif- 
nt  la  famine  sévit  dans  les  villes,  alors  que  les  campagne.'^ 
ources. 

i>le  de  dire  aujourd'hui  dans  combien  d'années  ce  réseau  d<- 
1  établi.  Sa  construction  dépend  de  ijuestions  politiques  dans 
pas  à  entrer.  Mais  il  est  intéressant  de  se  rendre  compte  dès 
icé  de  ces  voies. 

le  turque,  concédée  depuis  |)cu  de  temps,  et,  qui,  dît-on,  doil 
uit  années,  partira  dcKonîa  dans  l'Asie  Mineure,  et,  passant 
Diredjik.  et  Mossoul,  gagnera  Bagdad.  De  là,  en  traversant 
tf,  elle  aboutira  à  la  baie  de  Koueit,  où  s'ouvre  un  port 
able. 

Eagdad  par  la  rive  droite  de  l'Ëuphrate  est  le  tracé  d'une  voie 
r  se  faire  sous  peu,  alors  qu'un  tronçon  entre  Bagdad  et 
Ira  la  réalisation  des  projets  de  chemins  de  fer  dans  l'Iran, 
nmunication  Téhéran  avec  la  Mésopotamie  via  Hamadan. 
nt  des  voies  ferrées  est  rendu,  de  jour  en  jour,  plus  utile  par 
;s  ileuves  de  Chaldée,  au  point  de  vue  des  transports. 
-  au  Tigre  sa  navigabilité,  il  sera,  sous  peu,  nécessaire  d'y 
travaux;  les  approches  de  son  confluent  avec  l'Ëuphrate, 
ensablent  et  se  comblent  de  vase.  Cette  obstruction  est  due 
naréc  qui  se  fait  sentir  jusqu'à  iSO  kilomètres  environ,  en 

ien  des  siècles,  l'Ëuphrate  s'est,  dans  la  même  région,  fermé 
Son  cours  se  perd  dans  de  vastes  marais  peu  profonds  que 
i  peuvent  traverser. 


NOTES  Srn  LA  DASSKMKSOPUTAMIE.  S6I 

h«*  ce%  marais  à  la  petite  ville  de  Hit,  localité  réli^bre  |>ar  ses  mines  de 
1  iîume,  le  fl«*uve  est  navigable  pour  les  steamers  de  faible  tirant  deau,  mais, 
:*  nii^me  <|u  en  aval  la  circulation  est  arrêtée  par  les  marais,  de  mt^me  en 
4'..Mii|  i»||««  c<it  rendue  impossible  par  les  seuils  naturels  et  artificiels  <]ui  bar» 
n  lit.  à  rhjque  instant,  le  lit  du  fleuve. 

L<'^  flottes  de  Julien  TApostat,  dans  la  campagne  de  Bléso|Hitamie  où  cet 
•  'n|MTeur  tniuva  la  mort,  descendirent  l'Euphrate,  mais  cette  flotte  netait 
«t*rn|M»5«'tM|uede  barques  analo^es  a  celles  qui,  de  nos  jours,  encore  viennent 
•■*  M<•ske^seh,  conduites  |iar  d*habiles  pilotes  qui  savent  éviter  les  écueils  et 
i>nfiaisM*nt  les  portes  des  barrages. 

I/Euphrate«  [H>ur  être  rendu  vraiment  navigable,  exigerait  d*immenses 
t'i«4ux;  M*ul  le  Tigre  peut  être  employé  romme  voie  de  communication  et 
n  iiiiintr  jusc}u*i  Bagdad. 

A  r«'*po4|ue  où  florissait  Babylone,  TEuphrate  était  libre  jus<|u*à  la  mer; 
i  «^pjr  le  fleuve  se  combla,  la  capitale  de  la  Chaldée  quitta  ses  rives  pour 
i.i*  r  M*  bAtir  sur  les  bords  du  Tigre  Ctesiphon,  Seleucie  et  Bagdad  furent  le 
r-  «'iltat  <le  cette  transformation  imposée  aux  hommes  par  la  nature. 

Bai:«lad  cons4«r%'era  toujours  son  importance  commerciale  et  |M)litiqne. 
T*  '••  dt*  li::ne  de  la  navif;ation  du  Tigre,  ptiint  de  croisement  des  voies  Srutari- 
K  «ot  it  et  Téhéran- Beyrouth,  elle  sera  toujours  le  grand  marché  de  la  Clialdét*. 
U«  indu^^tries  s*y  créeront,  son  commerce  augmentera  très  sensibb^ment  et 
«  h  r«Me  S4>ra  pn*pondérant;  mais  Bassorah  sera  comlamné  au  profit  de  Kout*ït. 
h  un  aininl  diflirile  à  cause  des  marais  qui  Tentourent,  r(*lte  |H*tite  ville  n<* 
^ri  plus  ap(K*lée  qu'à  servir  de  magasin  pour  les  grc»ssos  marrhandiM^s  qi;i, 
^•■nut*^  |».ir  mer,  auront  à  être  transbordées  sur  les  steamers  fluviaux. 

\  Barilad,  les  intérêts  commerciaux  français  sont,  dés  aujourd'hui,  fort 
.-:.j->riafits  ;  nos  roarcliandiseN  y  viennent  en  concurrence  a^er  criles  di*s 
A.'.jlii^  et  des  Allemands,  et,  il  ne  tient  qu*à  nous  d'accroître  les  débouchés. 
N  !n*  colonie,  presi|ue  entièrement  c<»mposée  de  religieux  ensiMiriianlH.  main- 
'  Mil  notre  prt*stige,  et  forme  d«*s  clients  pour  la  France.  Nous  p4»ssédons  <lans 
I  <  JiabW.  sinon  la  pK*pondérance  commerciale,  du  moins  rinlIutMice  morale. 

1^  création  des  voies  fernVs  vient  nous  olTrir  une  excellente  occasion  d'af- 
fTiiur  cette  situation  déjà  très  avantageuse  et  de  créer  un  centre  français 
•'•.[^triant.  11  nous  suffit,  en  elTet,  de  relier  par  une  ligne  de  steamers  Marseille 

•  Il  Me«4>|Mitamie,  et  d*aut;ment(*r  notre  repré>entation  officielle,  en  transfor- 
-  icit  en  (Consulat  notre  vice-t>onsulat  de  Bagdad.  Les  Busm*s,  les  Anglais,  les 
A.i«mai»d«  sont  représentés  a  Basrdad  par  des  fonctionnaires  importants,  et, 
:.   .♦  *<uU  n'avons  qu'un  vice-(>onsul,  alors  que  nos  intérêts  commerciaux 

•  tit  tiKit  aussi  importants  que  ceux  de  nos  concurrents  et  que  notre  colonie 
'**  |-lu«  nombreuM'.  L'archevêché  de  Bab\lone,  dont  le  siège  est  à  Ba^'dad, 
•••  rf  doit  toujours  rester  français.  Le  titulaire  actuel.  M*"  Henri  .\ltme\fr, 


J.  DE  UOHGAN. 

'ordre  des  Domiaicains,  jouit  dans  le  pays  d'une  très  grande  autorité. 

pouvoir  s'étend  jusqu'aux  sources  du  Tigre  et  de  l'Euphrate;  de  lui 
tndent  tous  les  catholiques  du  Kurdistan,  de  la  Mésopotamie,  du  Sindjar 
une  partie  de  l'Arménie.  Ce  digne  prélat,  aussi  bon  Français  qu'excellent 
eur,  a  créé  des  écoles  sur  toute  l'étendue  de  ses  vastes  provinces  et  par- 

y  fait  enseigner  notre  langue. 

[e  ne  m'étendrai  pas  plus  longuement  sur  mes  souvenirs  de  Mésopotamie  : 
idre  qui  m'est  assigné  ne  me  permet  pas  de  traiter  à  fond  chacune  des 
breuses  questions  qui  se  posent,  tant  au  point  de  vue  national  qu'à  celui 
IL  science  pure.  Je  crois  en  avoir  dit  assez  pour  montrer  tout  l'intérêt  que 
ente  la  Chaldée.  Elle  mériterait  de  nombreuses  missions  commerciales  et 
itifîques  et  une  élude  très  détaillée. 

J.    DE   MOHCAN. 


Travaux  astronomiques  et  topographiques 

dans  le  Haut-Oubanghi 


Avant  Je  présenter  les  résultats  <les  détenninations  astronomi(|iies  et  to|io* 
«•raphîques  que  j*ai  elTectuées  dans  le  Ilaut-Oubanfchi,  de  181H>  i  18119,  je 
Jc-Mrprmis  entrer  dans  quelques  détails  sur  les  instruments  et  les  méthodes  dont 
j«-  me  suis  servi.  J'espère  ainsi  atteindre  un  double  but  :  d'abord,  pi*rmettre  aux 
personnes  compétentes  de  critiquer  la  valeur  des  n*sultals  ;  ensuite,  f^iurnir  dea 
nen4*Mtfnementa  utiles  à  celles  qui  voudraient  se  livrer  aux  mém(*s  travaux 
dans  l'Afrique  tropicale.  On  a  trop  de  tendance  h  conclure  des  conditions 
d'une  contn^e  h  celles  d'une  autre;  dans  la  n^alité,  ces  conditions  >ont  souvent 
l^#rt  diflTérentes,  parfois  tout  i  fait  contraires,  dans  des  régions  vdi^ines  et 
ftitu«Vs  sous  le  même  climat.  Les  obstacles  imprt*vus  mettent  vite  en  défaut 
Tanalogie  et  les  déductions  trop  hfUives  :  un  embarras  dans  les  transports,  le 
rhuix  peu  judicieux  des  instruments,  lescirccMintances,  en  apparence,  les  plus 
f  itilt*s,  ont  suffi  |M)ur  priver  la  fréo^rraphie  de  documents  précieux.  H  y  a  |N)ur- 
tint  enrore  beaucoup  à  fain*  en  Afrique  (MHir  Tastronome  V4»ya|?eur. 

Je  me  i^uis  servi  d'un  tliéddolite  répétiteur  de  (iautiiT,  muni  de  cercles  de 
M  crniimétres  de  diamètn*,  d'une  lunette  g^o^sissant  30  fois  environ,  de  deux 
atvraux  donnant  2',8  par  divi>ion.  Le  cercle  vertical  est  pourvu  de  quatre 
vrmirrs  gradués  aux  10'  sexa^résimales;  le  cercle  horii(Mit.il  n'en  a  que  deux. 
L  m«trumenl  comporte  un  louni  pied  à  trois  branches.  Mais,  cli«ique  fois  qu'il 
«  «^  fM»«^Mble,  je  l'ai  installé  ^ur  un  pilier  en  mac^onnerie,  ou  ^ur  un  grcts 
tr«»nc  d'arbre  profondément  enfoncé  dans  le  sol.  L'instrument,  démonté  en 
•i«-ux  parties,  est  enfermé  dans  deux  Uittes,  contenues,  elles-mêmes,  dans  des 
''lisses  4<dides  et  imp«*rméablt*s*.  .\in^i  pn'servé,  il  a  constamment  voyagé 
tiec  moi  par  pirogues  ou  |Kir  |M>rtcurs,  sans  qu'il  lui  soit  jamais  arrivé  le 
n«MD«lrr  accidc*nt.  En  cours  de  route,  à  pied,  chaipie  ciii>M>,  augmentée  d'une 
Wf^n*  «urrliai^e  et  sus|H»ndue  i  une  longue  porche,  était  |M>rté4*  par  deux 
bi>aim#a« 

Lc»nM|«*oo  recherche  une  moindre   préri>înn,  un  |K*tit  théodtdite  léger» 

I    Iji  ioiMÏttr  4«  SM  ifittrunit 'it«  A«rr  leur»  i-4i«««  ^  nr  |*«  <m*  }t4«  |»lu^  de  >>  kti<iirrftmine»  cl 


.-^  *î.  - 


264 


D'  A.  CUREAU. 


'••  • 


T  - 


K« 


porté  par  un  seul  homme,  est  parfaitement  suffisant*.  On  a  trop  recommandé 
le  sextant  pour  les  voyages  d'exploration.  Cet  instrument,  unique  pour  les 
observations  en  mer,  est  mal  adapté  aux  conditions  d'une  existence  nomade 
dans  des  contrées  sauvages.  Ses  ressources  sont  limitées;  la  puissance  de  la 
lunette  est  très  faible;  il  ne  peut  servir  aux  déterminations  d'azimut  que  par 
des  procédés  indirects;  la  nuit,  il  prête  aux  confusions  d'étoiles.  Ces  défauts 
sont  loin  d'être  compensés  par  la  commodité  du  transport,  avantage  très 
contestable  en  ce  qui  regarde  l'horizon  mercuriel,  facile  à  répandre,  impos- 
sible à  remplacer,  toujours  terni*  et  qui  restreint  beaucoup  l'étendue  obser- 
vable du  ciel.  Si  l'on  veut  se  borner  aux  seules  observations  de  soleil,  on  se 
trouve  en  présence  d'un  empêchement  absolu  de  déterminer  les  latitudes. 
L'emploi  de  l'horizon  artificiel  limite  à  60"  la  hauteur  maximum  qu'il  est 
possible  d'atteindre.  Dans  les  pays  équatoriaux,  le  soleil,  même  aux  solstices, 
culmine  plus  près  encore  du  zénith  et  reste  ainsi  hors  de  portée  du  sextant. 
Les  observations  de  nuit  sont  très  laborieuses,  même  en  ne  se  servant 
que  des  astres  les  plus  brillants.  On  se  trouve  obligé  d'attendre,  pendant  de 
longues  heures,  le  moment  d'observer  une  étoile  de  première  ou  deuxième 
grandeur. 

On  aura  donc  toujours  bien  plus  de  satisfaction  avec  un  petit  théodolite, 
même  gradué  aux  30"  ou  à  la  minute,  surtout  s'il  est  pourvu  d'une  lunette 
assez  puissante  et  d'un  niveau  approprié  au  grossissement  de  celle-ci.  Les 
voyageurs  qui  ont  le  plus  observé  dans  les  conditions  où  je  me  suis  trouvé 
moi-même  accusent  pareille  préférence.  Je  citerai,  entre  autres,  M.  d'Abbadie* 
et  M.  de  Brazza. 

Pour  l'observation  des  occultations,  je  me  suis  servi  d'une  lunette  astro- 
nomique de  Bardou  de  60  millimètres  d'ouverture  et  grossissant  50  et  100  fois. 
Pour  restreindre  le  bagage,  le  pied  d'un  appareil  photographique  lui  servait 
de  support.  Grâce  à  un  oculaire  à  prisme,  on  peut  observer  commodément 
au  zénith,  ainsi  qu'il  est  souvent  nécessaire  entre  les  tropiques.  Enfin,  une 
tige  à  crémaillère  donne  un  mouvement  lent  en  hauteur,  tout  en  assurant 
une  certaine  stabilité. 

La  mesure  du  temps  était  fournie  par  trois  montres  dites  de  torpilleur» 
qui  se  trouvèrent  bientôt  réduites  à  deux,  par  arrêt  de  l'une  d'elles. 

On  ne  saurait  apporter  trop  de  soin  au  choix  et  à  la  composition  de  son 
matériel  instrumental,  si  Ton  veut  en  tirer  tout  le  parti  désirable.  Ce  qui  doit 
guider,  c'est  le  souci  de  concilier  le  minimum  d'encombrement  et  de  poids 

\.  Les  brelellcs  dont  on  munit  certaines  boites  d'instruments  sont  superOues. Sauf  de  très 
rares  exceptions,  les  noirs  ne  peuvent  s'accoutumer  à  porter  sur  le  dos.  C'est  sur  la  léte  qu'ilî* 
portent  leur  charge.  De  plus,  la  simple  boite  en  chône  où  l'on  enferme  le  théodolite,  ne  saurait 
le  préserver  contre  l'humidité,  les  pluies  et  les  immersions. 

2.  Le  mercure  parait  plus  sujet  à  se  ternir  dans  ces  pays  que  dans  nos  contrées,  sans  doute  à 
cause  <le  la  forte  proportion  d'ozone  contenue  dans  l'air. 

3.  Bulletin  de  la  Société  de  Géographie^  mars  I8C7,  p.  2oI. 


TKWAIX  ASTRoNoJlIQrES  ET  ToPottRAPHIlil»  I>ANS  LE  HAIT-4U  HVNtJIII.       SM 

U  plus  frranfic  commodité  possible  «lans  Tusacc.  II  no  faut  pas  |N>rdre  de 
«UT  que,  dans  les  voyages  dVxploration ,  los  travaux  astronomiques  ronsli- 
tut-nt  parfois  une  sujc^ion  fort  pénible,  en  raison  des  fatigues  de  la  marrlie, 
Ar^  ronrées  de  toutes  sortes,  des  privations,  des  fic'^vres',  du  défaut  din^talla- 
liiin.  des  contrariétés  prov<*nant  de  la  nature  ou  des  hommes.  Ces  obstacles 
^trnnent  à  lM>ut  de  toute  la  meilleure  volonté  du  monde,  quand  on  n*a  pas  %u 
«e  munir  d*un  outillafre  approprié  au  Imt  que  Ton  |>oursuit,  de  maniement 
facile  et  d'installation  rapide.  C'est  li  une  précaution  essentielle.  On  y  traîne, 
au  triple  |H>int  de  vue  de  la  santé,  de  Tabondance  des  documents  et  de  Irur 
prrriMon. 

LVnumération  rapide  de  quelques-unes  des  difficultés  inhérentes  aux  tra- 
vaux astmnomiques  dans  l'Afrique  équatoriale  fera  mieux  ressortir  Timpor- 
tjoce  de  cette  question. 

I^s  conditions  climatériques  sont  des  plus  défavorables  dans  l'Afrique 
r<|uati»riale.  La  Ta|>eur  d'eau  est  constamment  en  très  forte  pnquirtion  dans 
lair.  de  fiO  à  or»  |H)ur  100  dans  la  rt^pon  fluviale.  Cette  vapeur  d'eau,  tenue 
en  suspension  dans  l'atmosphère  pendant  la  fort«*  chaleur  du  jour,  se  condense 
i*ruM|uement  peu  après  la  tombée  de  la  nuit.  La  soudaineté  du  phénomène 
r%\  reman|uable.  Un  soir,  le  ciel  vous  parait  propice;  quelques  étoiles  brillent. 
Lr  ti*inp^  d'installer  le  théodolite  et  de  le  niveler,  le  ciel  s'rst  «entièrement 
ri.u%«Tt;  la  brume  commence  à  brouiller  l'objectif  des  lunetti*s  et  le  verre  des 
miintres,  à  ramollir  les  feuilles  de  papier,  a  tremper  les  \(Mements. 

En  I81H,  h  Brazzaville,  disposant  d'une  lunette  méridienne,  je  nai  pu 
trouver.  <'n  huit  mois,  les  deux  heures  con>écntives  qu'il  aurait  fallu  pour  une 
wule  observation  complète  dt'  culmination.  Pendant  la  demièn'  campaL^ne 
dans  le  llaut-Oubanf:hi,  j'ai  fait  un  relevé  de  Tétat  du  ci«*l,  tous  les  jours  pen- 
dant  une  assez  bmgue  périoile  de  temps.  En  voici  le  résultat  : 

•  ff'l  |M«au T'O     , 

—  l»*u«i«'in«'nl  bruiiH'iu.  .ri  \  ' 

—  niiaw«*iii   par   i>la««-*.  iri  /  , 

—  liruilirui 5^  s 

tp»*  l»ruiii«'ux.    .    .    .       3H  j  .. 

l*n\î !••»  ToTa it'» 

Oo  voit  que  len  nuits  favorables  sont  à  |HMne  dans  la  pn>portion  d'une 
Hir  quatn*.  Cette  circonstance  n'^luit,  ni»tablement,  1rs  chanrr!^  d'ob^rr^rr 
r*rlams  phénomèn<*s,  déjà  peu  fn'Mpients,  comm<*  h*s  orrultations. 

Ijê^  laml»eaux  de  brume,  qui  courent  pn^sque  con<«tamment  d.in^^  Tair, 
impriment  |»arfois  aux  ima^'es  des  mouvement*»  [m*u  compatibles  avrr  l'iw.icti- 
tu«lr  du  p«>inté.  Tantôt  l'autre  parait  vu  à  la  ^u^face  d'une  eau  ai'itée,  ou  bien, 
d  fait  de  s^mdaine^  et  rapides  explovion^^,  en  «'n>o\ant  dt*%  projections  en  tous 


\ 


266  D'  A.  CUREAU. 

sens.  D*autres  fois,  il  subit  un  déplacement  brusque  dans  sa  totalité  :  la  Lune, 
par  exemple,  semble  un  disque  auquel  on  imprimerait,  avec  la  main,  de  rapides 
secousses  dans  son  propre  plan.  Cette  dernière  apparence  me  parait  explicable 
par  le  passage,  au-devant  de  Tastre,  de  paquets  de  brumes  chaudes  montant 
de  la  terre,  charriées  par  le  vent,  et,  afTectant,  dans  leur  ensemble,  des  formes 
plus  ou  moins  arrondies  ou  cylindriques.  Mais  alors,  ces  apparences  seraient 
de  nature  à  légitimer  des  doutes  sur  la  constance  de  la  réfraction  dans  les 
pays  tropicaux. 

En  saison  sèche,  le  ciel  est,  à  peu  près  constamment,  couvert  dans  la  région 
fluviale.  Sur  les  plateaux  de  l'intérieur,  la  sécheresse  est  extrême.  Pourtant 
la  pureté  de  l'atmosphère  laisse  encore  beaucoup  à  désirer.  Il  règne  dans  l'air 
un  mélange  de  poussière  impalpable  et  de  fumée  provenant  de  l'incendie  des 
herbes,  peu  gênants  pendant  la  nuit,  mais  qui,  le  jour,  devient  d'une  excessive 
luminosité  et  dissimule  l'horizon  derrière  un  voile  d'une  blancheur  éclatante. 
Les  lointains,  au  delà  d'une  quinzaine  de  kilomètres,  apparaissent  comme  de 
pâles  nuages,  à  peine  perceptibles  dans  les  lunettes  sur  un  fond  très  bril- 
lant. La  visibilité  devient  parfois  si  faible  que,  pour  distinguer  l'image,  on 
n'a  d'autre  ressource  que  d'imprimer  à  la  lunette  une  légère  oscillation,  à  l'aide 
de  la  vis  de  rappel;  le  pointé  se  fait  alors  au  jugé.  Il  s'agit  là  sans  doute, 
quoique  avec  moins  d'intensité,  d'un  phénomène  analogue  à  celui  que  M.  d'Ab- 
badie  décrit,  en  Ethiopie,  sous  le  nom  de  qobar^. 

L'observation  du  soleil  ne  donne  que  des  résultats  médiocres.  Les  déplace- 
ments de  l'air  surchaufle  produisent  une  ondulation  rapide  et  d'amplitude 
notable  du  bord  de  l'astre,  qui  rend  indécis  l'instant  du  contact  avec  le  fil 
horizontal.  Cette  cause  d'erreur  se  complique  d'une  autre  plus  grave  encore  : 
c'est  l'action  de  la  chaleur  solaire  sur  l'instrument.  La  bulle  du  niveau  est 
animée  d'un  mouvement  incessant  d'oscillation,  d'un  bout  à  l'autre  de  la  fiole, 
sans  qu'on  puisse  affirmer,  à  priori^  que  ses  positions  extrêmes  sont  symétri- 
ques par  rapport  à  la  verticale.  De  plus,  réchauffement  dérègle  le  niveau  et 
courbe  la  branche  du  pied  plus  directement  exposée  aux  rayons  solaires.  Si 
l'on  est  dans  la  nécessité  d'avoir  recours  au  soleil,  il  est  bon  de  dresser  le 
théodolite  quelque  temps  d'avance,  pour  le  laisser  se  mettre  en  équilibre  de 
température  avec  l'air  ambiant.  Eviter  de  faire  des  pointés  par-dessus  le  toit 
d'une  case  ou  des  masses  rocheuses,  même  la  nuit. 

Une  grosse  source  d'erreurs,  qui  peut  passer  inaperçue,  se  trouve  dans  les 
feux  de  toute  nature,  feux  de  campement  de  la  caravane  et  surtout  incen- 
dies de  la  brousse  couvrant  parfois  une  étendue  considérable  de  pays.  Puis 
viennent  les  ennuis  causés  par  les  insectes  de  toute  nature  ;  leurs  piqûres, 
leurs  frôlements,  leur  irruption   par  multitudes  innombrables,  leur  inter- 

1.  D'Abbadie,  Géodésie  dCÉlhiopie,  Paris  1813. 


Tiuwrx  AsTiio\t)MiQrKs  BT  T(Hmm;r\i»iiiui>:s  ovns  lk  iiAiT-4irB\ViHi.     jn? 

p«»^ilioii  4l«»vanl  l\pn.  pnivoquent  une  im|mttpnro,  un  a|raromrnl  qui  font 
rommrllre  des  mou%*emenl  inronstdi^rés  ou  pcnirc  lo  l>att«*ment  ilu  chnuio* 
riiMn*  :  a^  sont  dos  assaub  de  moustiques,  de  fourmin  iM*xui*es,  de  termites 
ailés,  de  minuscules  papillons.  Tne  fois,  pendant  trois  soirées  ronsé- 
rnlive*.  je  dus  réder  la  place  à  une  invasion  de  petits  diptères  de  couleur 
^efie«  d*un  millimètre  de  lon^rueur  à  peine.  Os  bestioles  étaient  en  si  pro- 
«ii:*i«*UM»  quantité  que  mes  lioys  et  moi  en  avions  plein  le  net,  les  yeux  et  les 
orrillfl*^:  le  ^lol>e  du  photophore  et  la  lanterne  en  furent  à  moitié  remplis;  les 
i  frrlfH  du  théodolite  se  refusèrent  k  tourner. 

Ia*^  plus  frnisscs  erreurs  instrumentales  proviennent  des  montres  de  tor- 
pilleur. I«e  cadran  des  secondes  est  trop  petit,  les  division^^  tn>p  fines  et  trop 
%4-rrt^*%.  I^irsque  Tœil  quitte  le  champ  ohscur  de  la  lunette  pour  ^e  reporter 
«  ir  le  cadran  vivement  éclairé,  il  subit  un  éblouisMMniMit  qui  nuit  à  la  1er- 
î'in*  ri  peul  occasionner  des  fautes  assez  prossiéres.  (-«'S  fautes,  dilTérant  des 
iriitlvertances  habituelles,  ne  portent  pas,  comme  elles,  sur  un  nombre  rond 
d  •  ^►coudes,  multiples  de  ?>  ou  de  10;  elles  ne  peuvent  dé'^  lors  être  n»rtilîées. 

J«»  n'ai  pointa  pirler  ici  d«*s  erreurs  propres  aux  instniments  et  qui  relé- 
%frH  t|e  Irur  théorie.  Je  voudrais  seulement  donner  un  rapide  aperçu  des  con* 
dition«  particulières  aux  voyapes  dans  l'Afrique  tnq»icale,  susceptibles  d'ocra- 
*i«»iiner  d«*s  erreurs  accidentelles  aux  cours  des  travaux  astn)nomiques.  Je 
Voudrais  enraiement  faire  ressortir  ce  point  important  :  que  la  prérision  des 
f»li^»r>ations,  en  cours  de  voyai:e.  ne  dépend  pas  seulement  de  Thabileté  de 
I  tiiM-ruteur.  mais  encore,  et  pcuir  une  grande  part,  de  son  état  physîcdopique 
«  t  ilv^  influence^  ambiantes. 

MÉTHODES    D'OBSERVATION 

En  préM»nce  de  ces  difficultés  d'ordre  naturel,  il  convient  de  rerourir  aux 
m«*llMM|«*^  d'obs4T\'ation,  qui  joisrnmt  é  la  plus  pramle  prérisian  le  ma\imuni 
dt*  «simplicité  dans  le  manuel  o(N*ratoire.  In  baiLMieur  de^  rnlruU  subsrqut^ntH 
îu-  doit  point  entn*r  en  li::ne  de  compte  :  on  en  trouvera  toujours  le  temps 
{w-ndint  les  p<>ri<Mles  de  n'pos,  et,  après  le  retour  ^n  France. 

Iv«-*  pr«Vautions  suivantes  tendent  à  sati^fai^»  ce  double  dé^iratum  :  ■  - 
rv^biirf  le  nombn*  des  lectures  des  rerrlrs,  qui  prètrnt  à  l'emMir,  avec  \r\ 
•  Uir.i;:«*s  défecteux  dont  on  disposi*,  i»t,  qui  exi'rent  autour  de  rinstrumeiit 
lia  piétint^ment  de  r<qM'*rateur  et  «le  ^on  aille  |M>rle-lumîère,  très  préjudiriable 
«M  ni%«*llement;  —  rejeter  les  méthodes  ba.sét»s  sur  b»s  obsiTvations  d'azimut; 
U*  nnrllrmentde  Taxe  horizontal,  Ion:;  et  délicat,  ne  donne  qu'une  pnVision 
tIlQ«i»ire,  quand  le  théodolite  n*«'st  pas  établi  sur  un  solide  pili<»r,  —  s'rlTorrrr 
it  r»*aliM*r  les  meilleun*s  conditions  pour  com|H«nser  les  ern*urs  instrumen- 
talr«.  Ir^  anomalies  de  réfraction,  les  erreurs  tabulain*^;  observer  les  autres 


±03 


D'  A.  CUREAU. 


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dans  les  circonstances  favorables  au  but  proposé;  je  m'empresse  d'ajouter  que 
l'état  du  ciel,  le  manque  de  temps,  les  mille  exigences  d'une  vie  accidentée  ne 
permettent  guère  d'y  satisfaire  pleinement;  — éviter  les  trop  fortes  distances 
zénithales;  —  réunir  la  plus  grande  somme  de  documents,  tels  que  croquis, 
plans  à  main  levée  ou  à  la  boussole,  mesures  au  pas  ou  à  la  chaîne  pour  relier 
une  station  à  un  point  remarquable  voisin;  calculer  ses  observations  en  cours 
de  voyage,  au  moins  d'une  façon  approchée,  pour  se  rendre  compte  de  leur 
valeur. 

T.  —  Angle  horaire. 

L'état  de  la  montre  a  été  obtenu  par  les  méthodes  suivantes  :  —  1"  Dis- 
tances zénithales  aux  environs  du  premier  vertical;  —  2°  Distances  zénithales 
à  divers  azimuts;  —  3°  Hauteurs  égales;  —  4°  Hauteurs  correspondantes. 

1**  Distances  zénithales.  —  C'est  la  méthode  bien  connue;  je  n'ai  donc  rien 
de  particulier  à  en  dire.  Aux  environs  de  l'Equateur,  il  y  a  fort  peu  d'étoiles 
susceptibles  de  se  présenter  dans  les  circonstances  favorables,  puisque  leur 
mouvement  apparent  s'effectue  presque  parallèlement  au  premier  vertical. 
Toutefois,  les  étoiles  les  plus  rapprochées  de  ce  plan  sont  équatoriales  et  leur 
mouvement  rapide  les  met  dans  de  très  bonnes  conditions  pour  déterminer 
l'heure. 

Quand  l'intervalle  des  deux  pointés  à  droite  et  à  gauche  a  dépassé  deux  ou 
trois  minutes,  il  a  été  tenu  compte  des  différences  secondes. 

Sauf  de  rares  exceptions,  les  observations  sont  prises  des  deux  côtés  du 
méridien.  Les  résultats  est  et  ouest  peuvent,  en  effet,  différer  de  quantités  nota- 
bles, deux  secondes  de  temps  et  même  davantage,  quand  les  distances  zéni- 
thales sont  un  peu  grandes. 

Les  observations  ont  toujours  été  calculées  séparément.  La  moyenne  des 
diverses  valeurs  de  l'état  est  prise  comme  correspondant  à  la  moyenne  des 
heures  de  la  montre,  au  moins,  aux  environs  du  premier  vertical,  quand  le 
facteur  de  ^  dans  la  formule  différentielle,  est  à  peu  près  constant  pour  toute 
la  série. 

2°  Distances  zénithales  à  divers  azimuts.  —  Ce  procédé  a  surtout  été  utilise 
pour  la  détermination  de  la  latitude.  J'y  reviendrai  à  cette  occasion. 

3*  Hauteurs  égales.  —  Cette  méthode  consiste  à  caler  la  lunette  à  une  dis- 
tance zénithale  arbitraire  et  à  noter  l'heure  du  passage  des  astres  au  cercle 
de  hauteur  que  Taxe  optique  décrit  sur  le  ciel,  en  tenant  compte  des  indica- 
tions du  niveau.  Celte  méthode  est  extrêmement  recommandable.  Elle  met 
à  la  disposition  de  l'observateur  un  très  grand  nombre  d'étoiles  horaires,  une 
cinquantaine  au  moins,  en  une  soirée,  avec  les  seules  ressources  de  la  Coi\' 
naissance  des  Temps.  Grâce  au  procodé  de  prédiction,  dont  je  vais*parler,  on 
peut  d'avance  braquer  la  lunette  sur  le  point  du  ciel  où  l'astre  doit  couper 


1^^^ 


THWU'X  ASTiloNoMlurE>  ET  Top(N;R\PlllurKS  t>\\s  LB  lUrT-^UnWilM.      Mf 

If  ri^rrli»  «lo  hauteur  et  ^e  mettre  en  (»l)servati<m,  au  moment  mt^me  du  pas- 
ita;:t*.  On  nVi^t  aMreint  à  aucune  lecture,  .sauf  celle  du  niveau.  Les  étoiles  de 
irv%  failde  i'*clat  deviennent  accessibles  à  !*ohs(*rvation,  avanta^^e  refusé  aux 
nirthoilcs  pnWdentes,  et,  avantage  1res  précieux;  lt*s  t*toiles  brillantes  présen- 
tent, €*n  elTet.dans  la  lunette,  un  diamètre  sensible,  i|ui,  par  un  fait  d*irradiation, 
nuit  à  la  visibilité  du  fil  et  à  la  bissection  exacte  de  Tastre.  Au  contraire,  les 
ftoilr^  de  i^etite  grandeur,  au  mcmieiit  du  passa|re  sous  le  fil  horizontal,  subis- 
sent une  f>ccultalion  d*autânt  plus  rapide  qu*«dles  sont  plus  proches  du  premier 
Vf^rtical.  L*inslant  de  cette  courte  disparition  est  perçu  avec  la  plus  grande 
pnVi^ion;  dans  le  cas  où  sa  durée  serait  sensible,  sans  pourtant  être  trop  con- 
sidénilde,  il  n*y  aufait  aucune  difficulté  A  apprécier,  entre  la  disparition  et  la 
riip|»arition,  le  moment  du  pas<n:;e  au  milieu  du  fil. 

pour  tirer  de  cette  méthode  tout  le  parti  possible,  après  qu*on  a  fait  choix 
d<*  la  distance  zénithale  fixe,  il  faut  connaître,  approximativrment,  Tazimul  du 
|fc.i^va|re  de  Tastn*  à  cette  distance  zénithale  et  l'heure  de  la  montre  correspon- 
dante. Le  calcul  dirt*ct  en  serait  très  laborieux.  Il  est  beaucoup  plus  simple 
d«*  ronstruire  d'avance,  pour  b*s  latitudes  entre  les<|uelles  on  doit  voyager,  de 
|M-tites  tables  (|ui  donnent  à  vue  les  éléments  de  la  prédiction.  Voici  comment 
j'axais  établi  celles  qui  m*ont  servi  dans  le  llaut-Oubanghi. 

Soient  :  P,  l'angle  horaire;  z,  Tangleau  zénith,  supplémentaire  de  Tazimut 
Z;  ^  la  latitude;  X  la  colatitude;  I)  la  déclinaison;  o  la  dislance  |K>laire;  s  la 
distance*  ztWiithalc  qui  est  ici  une  quantité  c<mstante;  pour  me  mettre  sûre- 
nifol  À  l'abri  des  anomali(*s  de  réfraction,  j'ai  pris  !^'  -20*. 

Si  l'on  fait  :  ^  --  o  —  À  ^  —  I),  les  formules  <le  llorda  subissait  les  modi- 
li<*ations  suivantes,  plus  appnq»rié<*s  au  but  pro|Kisé  : 

-       ,  I  t,      **in  B  Sin  A 
Z         ^\u  A  **iii  0 


diti«  lr«4|ii«db*s  : 


A-s-e-'-v 


H      S  -  i  -  * 


7 


<:->  —  ;-:*  —  A 

Kn  pr»'ii  int  p«»iir  ar;:uiiH*Mt  \erlical  7,  de  dei:iv  i»n  <b»i:ré,  entre  —  20"  r\  -f-  20* 
M  l'on  a  <  hoi^i  1^  20'  ,  et.  pour  arjunuMit  horiz(»nlal,  les  latitud«*s  extrémea 
•!••  la  rrjmn  où  Ton  <q»êri»,  ou  les  latitudes  de  2  en  2  ou  de  o  en  5  deirrés,  si 
Il  rt'vH'n  e%t  étendue,  le  rairui  suceen^if  t»t  méthodique  «les  (piailtités  qui 
«*n!rrnt  dan%  ces  formules  m»  f.iit  avec  ra[iidité.  l'ne  simple  inttTpolutitin  pro- 
|"irtioUD«*lle,  av4T  inter\'entii»n  des   différences  secondes,  si  l'on   recherche 


210  D'  A.  CUREAU. 

plus  de  précision,  donne  les  valeurs  intermédiaires  pour  les  latitudes  de  degré 
en  degré.  Enfin,  sur  deux  tables  séparées,  avec  y,  pour  argument  vertical,  el, 
la  latitude,  pour  argument  horizontal,  on  inscrit  les  valeurs  définitives  de  P  et 
de  z.  Ces  valeurs  sont  symétriques  de  part  et  d*autre  de  l'Equateur.  On  inscrira 
donc  les  latitudes  boréales  en  haut  de  la  page,  et,  les  q  correspondants  dans 
une  colonne  à  gauche,  croissant  de  haut  en  bas;  les  latitudes  australes,  au 
bas  de  la  page  et  les  q  correspondants,  dans  une  colonne  à  droite  croissant 
de  bas  en  haut.  Pour  plus  de  commodité  dans  la  pratique,  il  sera  bon  d'aug- 
menter les  quantités  q  d'un  nombre  d'unités  égal  à  s  (ici  de  20),  afin  de  les 
rendre  toutes  positives. 

Il  faut  en  outre  connaître  l'angle  horaire  maximum  P„  compatible  avec  la 
distance  zénithale  v  H  est  fourni  par  la  relation  : 

Sin  Pm  =  Sin  ç  Séc  ç. 

On  en  calculera  une  petite  table  entre  les  latitudes  extrêmes  de  la  région. 

Tout  ce  travail  n'est  ni  long,  ni  compliqué;  il  peut  être  fait  rapidement 
avant  le  départ  et  simplifie  beaucoup,  dans  la  suite,  les  opérations  sur  le  ter» 
rain. 

Pour  se  servir  des  tables  ainsi  dressées,  soient  H  et  H'  les  heures  temps 
moyen  entre  lesquelles  on  veut  observer,  par  exemple  celles  qui  comprennent 
une  occultation  ou  des  hauteurs  comparées  de  lune  et  d'étoile.  On  commence 
par  déterminer  les  limites  en  ascension  droite  et  en  déclinaison,  entre  les- 
quelles on  devra  chercher  les  étoiles  dans  les  catalogues/  En  appelant  r^  l'état 
approché  de  la  montre;  S^,  le  temps  sidéral,  à  midi  moyen  du  lieu,  on  a,  avec 
une  approximation  suffisante  : 

Limites  en  A  >  „,      „     ,  _ 
Limites  en  ^^  '  * 


"i 


9  +  ? 


Prenant  ensuite,  à  vue,  dans  la  Connaissance  des  Temps,  la  correction  de  la 
Table  V,  correspondant  à  une  heure  intermédiaire  entre  H  et  H',  on  calcule 

On  drosse  une  liste  verticale  des  étoiles  choisies  dans  le  catalogue,  et,  en 
regard,  on  inscrit  :  les  ^R  à  la  minute  de  temps  près;  les  D  à  la  minute  d'arc 
près;  dans  une  quatrième  colonne,  les  ç  =  ç  —  D  +  20  ;  dans  les  colonnes 
suivantes,  les  P  et  les  z,  pris  dans  nos  tables,  d'où  l'on  déduit  l'heure  de  la 
montre  et  l'azimut  de  la  façon  suivante  : 

I.  —  Heure  de  la  montre  : 

i""  pa^ sage  —  astre  dans  l'Est .,     Aj=iR  —  6  —  P. 

f  passage — astre  dans  l'Ouest A,=:iii  —  6  + P. 


TRWirX  ANTHoNoMIQl'ES  ET  TOPlKmAPHlQrKS  DANS  LK  HAIT-ornAVilit.      271 

11.  —  Atimut  : 

I*  Ucmispherr  nurd. 

f'ia^^itfp  -■  aMn»  «lans  VVM Z,  :=  IKO*» -:.  s. 

i  |M*'^.n;t»  —  aslre  «Luiî*  rOin»M Z,- :  IHO"  —  x. 

r*  i».!*^!!,'*» z,  —  3f»()«  — S. 

i*  l».i«»<ii:«» Z,  ■— s. 

<ir:\r«»  ik  la  ron^lrurlion  |irt*liminnire  Aos  petites  tables,  la  pn'paration 
«iuiK*  %oiri'o  <robM*rvationH  ilemandera,  au  plus,  une  demi-heure;  elle  pourra 
riH^inr  MTvir  plusieurs  jours  de  suite,  en  retranchant,  en  chiffres  ronds,  4"  par 
jotir  A  riieure  de  la  montre:  Tazimut  ne  change  pas. 

IN»ur  mettrt*  Tinstrument  en  station,  il  faut  maintenant  connaître  la  verti- 
tii -ih*  fl  |.t  méridienne.  On  les  déterminera  aisément  par  plusieurs  procédés; 
l'ir  «*\«*mple.  la  pnMuiére,  par  le  pointé  sous  le  fil  horizontal  d*une  étoil.\  à 
iM*n  pi^^vif'e  méridien,  connaissant  appmximativement  la  latitude;  la  seconde 
p-ir  II*  pointé  <(ous  le  fil  vertical  d'une  étoile,  aux  environs  du  premier  vertical. 
I>n  fait  mari|uer«  d  avance,  aux  vemiers  la  distance  zénithale  (en  tenant  compte 
d«'  l<i  réfraction)  et  Tazimut  de  ces  deux  astres;  puis,  on  fixe  les  cercles  et  on 
r.il«'  la  lunetti*  à  la  division  iX — réfr  ),  ilans  le  cas  pn»î«enl  19*  59'  10\  Il  suffit 
alor%  ilf  faire  marquer  au  cercle  horizontal  Tazimut  de  la  première  étoile  de 
Il  li^l»»:  uno  ou  deux  minutes  avant  l'heure  calculée  de  la  montre,  l'étoile 
app.ir.iitra  dans  le  champ.  On  rectifie  le  pointé  en  azimut;  on  note  l'heure 
r\artr  rt  la  leiiure  du  niv«Mu.  Et  ainsi  de  suite  pour  les  autres  étoiles  de  la 
li%te. 

A%«*«*  ral»ondance  de  pointés  que  l'on  peut  ainsi  prendre  en  peu  de  temps, 
Ir  nH*ill«*ur  pnicédé  de  calcul  consiste  è  établir  des  équations  de  condition,  où 
I  on  fait  fiinircr  les  corrertions  à  apporter  è  la  dislance  zénithale  et  à  l'état 
t  %tinH*«.  O^s  équations,  résolues  par  la  méthode  des  moindres  carrés,  permet- 
If-nl  d  r^aluer  l'erreur  proimble  sur  l'étal  corri^'é.  Cette  erreur,  déduite  d'un 
n«»mlin'  a-M»z  n»«itreint  de  déterminations  de  la  quantité  cherchée,  donne 
r>'-u*'nib*ment  trop  bonne  opinion  «lu  n-sultat;  néanmoins  elle  permet  de  se 
fjirr  uni*  idée  approximative  de  la  valeur  de  l'en^^emlde. 

J'ai  cru  d«*vf>ir  m*ét«Mit|re  a\ec  quelques  détails  sur  la  méthode  des  hau- 
Irur*  é;;.il«»*.  parce  que  jr  m'en  suis  souvent  servi  vi  que  j'ai  pu  en  apprécier  la 
préft^ion  el  l'extrême  vimplirité  opératoire'. 

I  •  ••'•  ti.''(hfMlr  prt«irr4i(  •u*^!  •«•r^ir  à  i)«»lcnnincr  la  h(ilii<lc.  en  inlnMluiMnl  iinr  inconnue 
4'  :  .•  liin*  U«  e<|Msii<'ri«  dr  <nrititi>in.  On  |»riit  en«  orr  lui  ili>ru.rr  une  autre  forme.  On  fait 
•*  »  lî*-  *Uu\  el.Mir*.  rulniinint  a  jn-h  prr*  a  nit*Mne  liantrur  «tf*»  «leux  c6irs  du  fcnîth,  el,  l'on 
•  êrr» '■•'*'  'Ir  manit  re  <{ue  le  lil  hnri/i)(it.tl  r«»u(M*  |r»  o-n  1**^  lii'  «1*  clin>iiMjn  le  plun  |»rf**i  {M>'4«tible 
i*  aMTtt.r-n.  I.  inter«enti<»fi  île*  rr<liirtiiiri«  «u  nirriilit*n  Mni«-nf  a  la  methoiie  de  TalroU  et  en 
p^f"  »i  ifj'lt' 4iion  fmur  le  rïl<ul  df  \\  l.i(i(ti<!e.  J'.ii  ru  «nn^iMn  d't'ni(»lo>er  re  pnn'fdf  avec  un 
|--..'.  ij  •     !•...'•  en  fort  m-iuiiM  rlâl  et  jen  ai  olitcnu  df*  re^tutil^  \rv%  ^li^rai^iiil». 


272  D'  A.  CUREAU. 

4**  Hauteurs  correspondantes.  —  Cette  méthode,  qui  consiste  à  noter 
rheure  du  passage  d'un  même  astre,  à  la  même  hauteur  de' part  et  d'autre  du 
méridien,  a  le  grand  inconvénient. d'exiger  un  temps  trop  long,  pour  n'obtenir, 
en  somme,  qu'un  seul  état  de  la  montre.  Il  se  passe  de  quatre  à  six  heures 
entre  le  pointé  Est  et  le  pointé  Ouest.  On  serait  donc,  avec  une  étoile, 
entraîné  à  veiller  jusqu'à  deux  heures  du  matin,  ce  qui  peut  être  fort  pénible 
en  cours  de  voyage.  D'ailleurs,  la  méthode  des  hauteurs  égales  donne  souvent 
l'occasion  d'observer  les  deux  passages  d'une  même  étoile. 

Les  hauteurs  correspondantes  sont  surtout  indiquées,  lorsqu'on  veut  obtenir 
rapidement,  dans  la  journée,  l'état  approché  de  la  montre,  en  vue  d'une  série 
d'observations  pour  la  nuit  suivante.  Il  ne  faut  pas  en  attendre  une  grande 
précision,  en  raison  des  causes  d'erreur  attachées  aux  observations  du  soleil, 
comme  je  l'ai  expliqué  plus  haut.  En  revanche,  le  calcul  est  vite  fait;  j'en 
donne  la  formule,  pour  laquelle  des  tables  à  trois  ou  quatre  décimales  suf- 
fisent : 

2A,  =  (/^  +  /.')+(V-A).^..±gg^+»'^yfg-y-d 

OÙ  les  lettres  accentuées  se  rapportent  au  second  pointé  Ouest  et  où  on 
appelle  :  —  h^,  l'heure  du  passage  méridien  du  soleil;  —  A  et  h\  les  lectures 
de  la  montre;  —  [x,  la  marche  horaire;  —  n'  et  n,  les  lectures  du  niveau;  le 
signe  +  pour  la  position  directe  de  l'instrument;  —  Ro,  la  réfraction  prise 
dans  la  table,  pour  la  distance  zénithale  à  laquelle  on  a  observé;  — /i,  /*?,  les 
facteurs  thermométrique  et  barométrique;  —  d,  la  variation  en  déclinaison  du 
soleil  pour  une  heure,  prise  dans  la  Connaissance  des  Temps  \  — r-Z,  l'azimut 
compté  du  Sud  dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre;  —  \  la  colatitudc; 

—   P,  l'angle  horaire  toujours  positif;  on  prend  pour  sa  valeur  ^  (A' -A), 

exprimé  en  temps  vrai;  —  l'exposant  {h)  indique  que  le  temps  doit  être 
exprimé  en  heures*. 

En  observant  les  deux  bords,  on  a  une  vérification. 


II.  —  Latitude. 

i"  Circomméridiennes,  —  Presque  toutes  les  latitudes  ont  été  obtenues  par 
la  méthode  des  circomméridiennes.  Afin  de  réduire  le  nombre  des  lectures  et 
de  faire  un  plus  grand  nombre  de  pointés  dans  le  voisinage  du  méridien,  j'ai 
utilisé  le  procédé  de  la  répétition,  en  bornant  le  nombre  des  lectures  à  deux,  la 
première  et  la  dernière;  il  faut  seulement  prêter  une  grande  attention  à  ne  pas 
commettre  de  confusion  dans  la  manœuvre  des  cercles  et  serrer  énergique- 

I.  Voir,  sur  le  môme  sujet»  une  brochure  inliUiIée  :  De  l'emploi  du  Sextant,  par  J.  W.Scherer. 
lieutenant  (le  vaisseau,  avec  des  tables  qui  facilitent  le  calcul. 


Tn\V\rX  ASTnoNoMiQl'KS  et  ToPoORAPIIlgrKS  dans  I.B  ltAl*T«4)rBAM;ill.      JTl 

inrni  lt*<%  vifi  tir  pression.  Il  suffit  alors,  à  chaque  poiiiU*,  «le  lire  Tlieure  de  la 
tiiontn*  et  le  niveau. 

l^*%  n'ductions  au  mc^ridien  sont  évalutVs  séparément  p<ftur  rharune  des 
heun*^,  et  la  distance  zénithale  méridienne  est  donnée  par  la  formule  : 

;,  =  »>.-:»•  •^;-  ^''  s'Jhu. 

^fii  e?»t  la  distance  zénithale  méridienne;  —  n,  le  nombre  fie  ré|M*titions;  — 
II.  la  première  lecture,  dans  la  p<isition  dinuie;  —  I.,  la  derniers  lecture, 
d.in^  la  |H>sition  inverse;  —  Ir,  la  somme  Avs  réductions  au  méridien;  —  U  et 
1<«  n^^^iM^ctivement  les  sommes  des  lectures  du  niveau  dans  les  {positions  directe 
rt  inverse;  —  R^,  la  réfraction  pour  la  distance  zénithale  méridienne. 

J*ai  toujours  obs4*rvé  Nord  et  Sud.  Dans  le  cas  où  je  recherchais  des  diiTé'» 
n*ncrs  de  latitude,  en  vue,  par  exemple,  de  la  mesure  d*une  base  astronomique, 
jai  ciunparé  des  astres  culminants  à  peu  près  à  même  hauteur,  du  même  côté 
du  r**iitth. 

I««*s  chilTres  suivants  |H«rmettronl  d'apprécier  quelques-uns  des  résultats 
que  m'ont  donné  les  circomméridiennes  : 

ZKMIO  ,  DKM  7jnKn  |  TA34BorRA 

t 


4«T»t 


AHIHR  |.4TITl-|>r         ;     I  4«1lllft 


.  I 


a-> 


2'  thfianrrn  zrniihatru  a  tlîvrrs  mimuls,  —  OlU»  méthode,  tW^s  analogue 
a  ««Ile  dt*H  droites  de  hauteurs,  a  ravanta;;e  de  n*<*\i;;tT  aucum*  prépara- 
tion,  ft.  |iar  conMMpj«»iit,  de  se  préler  aux  oh.M*rvation^  faites»  à  rimpro\i?«lf 
d«n«  un  lieu  où  Ton  m*  dt>it  qut*  passer.  Dans  ces  cunditions,  un  certain 
b«»nibn*  de  di«»tances  zénithales  de  tlivt*rses  étoiles  prtnenf  ètn*  rapid«*ment 
pri^*%  i*t  foumisM*nt.  a  la  fois,  l'état  de  la  monln»  et  la  latitude;  1rs  étoilr<«  pro- 
'hr%  du  méridien  donn(*nt  niitMix  c<*tte  tl^rniére;  b's  étoiles  proches  du  pre- 
fiii«r  vertical,  l'angle  horaire;  les  ét<»iles  intermédiaires  concourent  aux  deux 
résultats  dans  des  pn»portioiis  \arialdi*H. 

1^*  calcul  M*  fait  a\ee  dt*^  valeurs  approchéi^s  des  deux  inconnues;  les 
««-«ris  entn»  le^  distances  zénithales  calculées  et  «disinées  entrent  dans  des 


274 


D'  A.  CURE  AU. 


équations  de  condition,  qui  sont  résolues  par  la  méthode  des  moindres  carrés  ^ 
Les  résultats  fournis  par  cette  méthode  sont  très  satisfaisants.  Ainsi,  i 
Zémio,  une  seule  série  de  distances  zénithales  m'a  donné,  à  très  peu  près,  la 
même  latitude,  S'^l'SO",  que  la  moyenne  des  circomméridiennes.  A  Riada- 
Bèka,  la  différence  est  de  4";  encore  les  circonaméridiennes  n'avaient-elles  été 
prises  que  d'un  seul  côté  du  zénith  et  par  un  temps  très  brumeux.  A  Rafaï, 
l'écart  est  de  1",5,  avec  deux  séries  de  circomméridiennes. 


.V 


♦j.* 


F 


'i 


m.  —  Longitude. 

1**  Transport  du  Temps.  —  Avec  tous  les  hasards  de  la  vie  nomade,  les 
méthodes  chronométriques  laissent  fort  à  désirer.  Le  transport  des  montres 
dans  des  malles,  sur  la  tète  des  porteurs,  les  expose  à  des  chocs,  à  un  balan- 
cement régulier  et  continuel,  voire  même  à  des  chutes.  La  chaleur  du  soleil, 
au  milieu  du  jour,  entretient  dans  les  caisses  des  températures  élevées.  Un 
thermomètre  à  maxima,  que  j'y  avais  enfermé,  pendant  mon  voyage  à  Dem 
Ziber,  a  marqué  -j-  49%  +  50**  et  jusqu'à  +  52'*,5.  Il  est  impossible  de  compter 
sur  les  marches  de  montres  aussi  malmenées;  l'application  des  constantes 
thermométriques  est  tout  à  fait  impraticable. 

Néanmoins,  j'ai  toujours  calculé  les* longitudes,  déduites  de  la  marche 
moyenne  entre  deux  points  déterminés  par  d'autres  mét^iodes.  Elles  ont  quel- 
quefois donné  lieu  à  des  coïncidences  remarquables.  Ainsi  les  longitudes 
d'Ali,  résultant  de  chacune  de  mes  deux  montres,  ne  diffèrent  que  de  3  se- 
condes de  temps. 

Dans  mon  voyage  entre  Djéma  et  Tamboura,  les  deux  points  extrêmes 
furent  déterminés  par  des  occultations  et  des  hauteurs  comparées  de  lune  et 
d'étoile;  deux  points  intermédiaires,  Sinangba  et  Mbima»  par  cette  dernière 
méthode  et  le  transport  du  temps.  L'une  de  mes  montres  dotme,  ayec  la  lonpri- 
tude  absolue,  des  écarts  considérables,  52  et  24  secondes  de  temps;  )  autre  ne 
diffère  que  de  4  secondes  pour  Sinangba  et  3  secondes  pour  Mbima.  Cette 
concordance  parait  relier  assez  étroitement  les  déterminations  absolues  des 
quatre  points. 

2^  Les  Occultations  d'étoiles  par  la  Lune  fournissent  les  résultats  les  plus 
précis.  Je  m'en  suis  servi  aussi  souvent  qu'il  m'a  été  possible,  c'estrà-dire  toutes 
les  fois  que  l'état  du  ciel  s'y  est  prêté.  La  rareté  de  la  coïncidence*  entre  un  ciel 
pur  et  une  occultation  visible  dans  le  lieu  rend  inutile  bien  des  calculs  de  pré- 
diction. Il  est  vrai  que  l'emploi  de  la  méthode  graphique  simplifie  considéra- 
blement ce  travail  *. 

1.  Voir  Caspari,  Cours  (Vas^ronomie  pratique^  t.  II,  p.  299  el  328. 

2.  Berry,  Traité  complet  des  occultations,  —  Cours  manuscrit  de  M. Oltramare. --  G.Bîgounlan, 
Prédiction  des  occuUaliona  d'étoiles  par  la  lune,  ia  Annales  de  l'Observatoire  de  Paris^  Mémoires, 
l.  XXIII). 


< 


i 


THIVAIX  A>rB(>NO>||Ql*ES  ET  TOraOllAPIIIgl  Ks  DANS  LB  HAlT-lUBANCilII,      «S 

De<i  obï^n'anons  d*angle  horaire  avant  et  aprt'A  déterminent  IVlat  flu  ehro* 
noinètre;  la  moyenne  des  diverses  valeur5  de  cet  état  tombe  à  |hmi  prA<%  aux 
rn\in»ns  du  moment  de  rocniltatîon;  la  connaisHanre  approcliée  de  la  marche 
r^m^^ne,  s^mi  erreur  appréciable,  la  valeur  moyenne  à  Tinstant  du  phrnom^oe. 

La  Km^itude  est  calculée  par  les  formules  de  la  Connainsance  dru  Trtnpt. 

L*rrreur  sur  la  lalitude  a  pour  cfTet  d*altértT  l'an^rle  M  et  si*  n*porte  sur  la 
tiofrente  de  cet  anf^le,  paralbMe  à  la  ligne  des  x.  L'erreur  sur  la  longitude  est 
alt»r«  exprimée  par  le  rapport  de  Terreur  sur  crtte  tangente  à  la  quantiti*  p\  qui 
r%t  la  composante  du  mouvement  en  ascension  droite  de  la  lune  suivant  la 
mrine  direction.  L*expression  de  cette  erreur  est  assez  compliquée.  On  a,  avec 
lr%  notations  de  la  Connaizsance  des  Trmps  : 

(I— r-lj.!- 

i^  calcul  nVst  pas  toutefois  tr^s  long,  la  plupart  des  quantités  ncurantdéji 
J^ns  le  calcul  préliminaire. 

L  erreur  sur  l'état  de  la  montre  et  Theure  du  phénomène  ont  un  facteur 
«^o<»iblement  ^al  i  un. 

I^*s  résultats  des  diverses  observations  sont  combinés  en  raison  inverse  des 
ftrtfurs  de  d^ 

G*tte  méthode  est  celle  qui  donne  les  longitudes  les  plus  exactes  et  les 
|>lu«  conconlantes.  Pour  Zémio,  par  exemple,  les  écarts  des  résultats  de 
t^•l«  occultations,  avec  leur  moyenne,  sont  de  0\2,  1*,R,  2*,2,  croissant  sensi- 
bUment  dans  le  même  sens  que  les  facteurs  de  Terreur  sur  la  latitude.  G>tte 
(•r»*rtsion.  bien  su|»érieure  à  celle  di^s  autres  méthodes,  annule  les  n^sultaU  de 
€'•%  dernières  vis-i-vis  de  ceux  dt*s  occultations. 

3*  ttauieun  éyaUt  de  la  Lune  et  d'Anne  étoile.  —  Cette  méth<Mle  consiste  i 
«l'wnrr  le  passage,  a  une  même  hauteur,  de  la  Lune  et  d'une  étoile  voisine. 
U«i-ind  le  théodolite  possède  une  bonne  lunette,  on  utilis4»  avec  avantage  les 
-t<*îlr«  d'occultation  qui  font  appulse  dans  le  li«*u  ;  leur  faible  éclat,  comme  je 
î  «I  dit  plus  haut,  permet  d'apprécier  avi^c  précision  l'instant  du  pasvige  sous 
1'  tu  bortxonlal.  En  vo>ax:e,  il  ne  dé|N*nd  guère  de  Ttdi^ervateur  de  m*  mettre 
iui4  Iff  circonstances  fav4»r.ibtt*s  voisina;:**  du  premiiT  \erlical  et  moment 
■  -«  la  tân;:c*nte  à  la  traj«*ct4iire  lunaire  passe  par  le  zénith),  ni  de  multiplier  et 
i-  «arirr  les  conditions  Avs  observations.  Malgré  cela,  c'est  s<iuvent  le  seul 
fDo%ro,  a  défaut  d'autre  plus  pnVis,  que  Ton  ait  i  sa  disposition  pour  déter* 
miner  la  longitude  d*un  lieu  où  Ton  ne  doit  que  passer.  Yuici  quelques  chiITn*s 
'''•mparatifs  : 


276 


D'  A.  CUREAU. 


'.    \ 


UEU 


Zémio.  .  . 
Dem  Ziber. 
Tamboura . 
Djéma.  .   . 


OCCULTATIONS 


Nombre 
d'observ. 


3 
3 
3 
1 


Longitude. 


{h  3im  42» 


1     35 


15 


1     40      8 
i     31     44 


HAUTEURS    iOALES    DE    LUNB  ET    D*£tOILE 


Nombre 


de  séries. 


2 

3 
4 
1 


d'observ. 


11 

9 

18 

4 


Longitude. 


Ih  31"»  20» 
1     35    26 
1     40    23 
1     31     53 


DiFFÉR. 

entre 

les  deux 

méthodes. 


8» 
11 
15 

9 


Les  diflerences  des  résultats  de  chaque  observation  isolée  avec  leur 
moyenne  peuvent  être  assez  fortes.  Yçici,  par  exemple,  celles  des  hauteurs  de 
Lune,  à  Tamboura. 


+  27%0 

+  ii-,o 

+  6»,0 

-0%1 

—    5«,4 

—  23%0 

+  12,7 

+   8.2 

+  5,7 

—  0,9 

—   5,6 

--23,0 

+  12  ,2 

+   6.1 

+  4,8 

—  12  ,7 

—  27,3 

La  grandeur  de  quelques-uns  de  ces  écarts  démontre  Futilité  de  multiplier 
les  observations.  Les  longues  séries  sont  moins  avantageuses  que  des  séries 
plus  courtes,  en  des  jours  différents  et  dans  des  conditions  variées  de  situation 
de  la  Lune,  soit  sur  son  orbite,  soit  par  rapport  au  zénith  du  lieu  *. 

Pour  le  calcul  des  moyennes,  j'ai  combiné  les  résultats  isolés,  en  raison 
inverse  d'erreurs  types  évaluées,  en  aflectant  aux  dtj  dl\  etc.,  de  la  formule  dif- 
férentielle appropriée  des  valeurs  arbitraires  prises  pour  unités;  par  exemple  : 
erreur  sur  l'instant  du  pointé  de  la  Lune  et  de  l'étoile  =  1*  sur  l'A  de  la 
lune  =  0',1  ;  sur  sa  déclinaison  =►  1",  etc. 

^  IV.  —  Azimut. 

Les  déterminations  d'azimut  ont  toutes  été  appliquées  à  l'orientation  de 
points  terrestres.  Comme  j'opérais  seul,  l'usage  des  signaux  lumineux,  la 
nuit,  m'était  interdit;  j'ai  dû  opérer  le  jour,  à  l'aide  d'observations  solaires  par 
l'un  des  deux  procédés  connus  :  —  l**  Azimut  du  point  de  tangence  du  disquo 
avec  le  fil  horizontal,  en  fonction  de  la  distance  zénithale;  — 2*.  Azimut  du 
bord  droit  ou  gauche,  en  fonction  de  l'angle  horaire. 

Il  serait  superflu  de  rechercher  ici  une  grande  précision,  en  raison  du  peu 
de  netteté  des  signaux  naturels.  D'ailleurs,  avec  les  plus  grands  côtés  de 
triangles  que  j'ai  employés,  30  kilomètres  environ,  une  erreur  de  1'  sur  l'angle 
ne  produit  qu'un  déplacement  du  point  visé  de  9  mètres  environ,  ce  qui  est 
insignifiant  pour  le  but  proposé;  les  autres  causes  d'erreur,  notamment  la 


1.  Chauvenct,  A  manual  ofspherical  and  praclical  astronomy,  —  Zh^^ù^  A9tronomie  jprati^ue . 


TRWAIX  AsTRoNoMIQlES  UT  TOIN MIRAI» II IQrE'i  OINS  I.E  lUrToriUNGHI.       iVi 

forme  arrondie  «les  soinmeU  et  le  ilofaut  «le  visibilité  des  loinUiiiH,  sont  iK*au* 
roiip  |ilus  ini|H>rtantes.  Aussi,  me  siiis-jr  toujours  ilispeuM*  du  nivellement  de 
I  aie  horixontal,  une  fois  bien  réglé  quant  à  sa  |M*r|H*ndirularité  avec  Taxe 
vertical,  le  nivellement  frénéral  étant  bien  assuré.  L'instrument  reste,  d'ail- 
leurs, |Mirfaitement  stable  sur  les  sommets  rocbeux. 

V.  —  Bases  astronomiques  et  Triangulation. 

L'abondance,  sur  le  versant  du  Nil,  de  |»ies  irranitiques  au  milieu  d'une 
plaine  aasex  unie  se  prèle  merveilleusement  à  rétablissement  de  grands 
triangles  destinés  i  relier  des  points  éloignés  à  une  station  astromnnique 
principale. 

Si  Ton  connaît  les  latitudes  ou  les  longitudes  de  deux  points,  dont  l'un  est 
déjà  fixé  en  position,  l'azimut  qui  les  joint  précise  leur  situation  réciproque 
et  leur  distance.  J'ai  fait  application  de  cette  méthode,  entre  Tamboura  et  le 
S<>ué.  d'une  part,  entre  Dem  Ziber  et  le  Djebel-Mangayat,  d'autre  part.  Je  ne 
n*e  suis  servi  que  des  diflerences  de  latitudes,  que  je  pouvais  obtenir  avec  une 
certaine  précision.  Les  différences  de  longitudes,  au  contraire,  m'étaient 
refusées,  puisque  l'emploi  des  chronomMrcs  est  impraticable  dans  ces  pays. 

Les  principales  difficultés  que  rencontre  cette  méth<Mie  sont  surtout  d'ordre 
matériel  ou  physiologique  :  ascension  des  pics;  station  prolonuéc  dans  1rs 
chaudes  heures  du  jour  sur  des  roches  fortement  échauffées  par  le  si>li*il; 
impression  |>énible  sur  la  vue,  causée  |Mir  l'extrême  luminosité  de  Tatmo^phére. 

I*  O/tératiant  entre  Dem  Zthfr  et  le  l^jeheh.Mangnyat,  —  La  chaîne 
Yamba,  et,  à  plus  forte  raison,  les  sommets  du  Djebel-Mangayat  ne  sont  pas 
visibles  de  Dem  Ziber.  La  première  est  visiblodos  collines  de  Deleb  et  du  mont 
lU^uphira;  les  collines  de  Deleb  5ont  visibles  de  Dem  Ziber.  C'est  ce  qui  m'a 
•  riir.'»t;é,  pour  relier  ce  dernier  point  au  Mant:a\at,  à  passer  par  ces  divers 
intermédiaires,  et  cela,  de  la  façon  suivante  tiu.  \)\  —  base  astronomique  par 
•iiffén*nce  de  latitude  et  azimut  entre  Ziber  et  la  colline  nt>rd-ouest  de  Deleb 
7.1),»;  —  mesure  des  angles  du  triangle  formé  par  les  ilenx  collines  de  IMeb 
H  Ziber  <ZD,D«)  ;  —  calcul  de  la  distance  des  deux  collines  ^D,D,);  --  utili- 
Mtion  de  cette  distance  (D,DJ,  comme  d'une  nouvelle  base  pour  mesurer  leur 
dislance  aux  deux  points  culminants  de  la  chaîne  Yamba,  Y,  et  Y,,  l'un  de  ces 
p«»ints  devant  s«'r\*ir  de  vérification  à  l'autre  ;  —  calcul  des  coordonnées  gé4>- 
crapbiques  de  Y^,  et  Y\;  —  enfin,  avec  \vs  azimuts  qui  joignent  respectivement 
ces  deux  sommets  Y',,  Y„  au  mont  Roughira  (premier  pic  du  Djebel-Mangayat) 
r\  tvec  les  latitudes  de  et  s  trois  points,  les  deux  premières  déduites,  la  Iroi- 
iieme  observée,  calcul  de  la  longitude  du  mont  HouL^hira. 

Celte  série  d'o|)érations  prête  à  deux  gn>s5es  objections  :  —  1*  les  deux 
tnanirles  iZD,D,)  et  (D,Y,D,)  ou,  pour  vérification  (D,Y,D,)  sont  extrêmement 

I..  <M  h.ft.r.it    If.  il 


<,■ 


278 


D'  A.  CUREAU. 


r 


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♦i: 


\ 


4 


* 

1 


allongés;  —  2°  les  pointés,  assez  indécis,  surtout  celui  de  Ziber  vu  de  Deleb, 
pour  les  raisons  dont  j'ai  déjà  plusieurs  fois  parlé,  ont  donné  des  triangles 
qui  ferment  assez  mal. 

A  cela,  je  puis  répondre  que  je  n'avais  pas  le  choix  des  triangles  et  que,  à 
tout  prendre,  ces  conditions  sont  encore  meilleures  que  celles  où  m'auraient 


FIO.    I.    —   TRIANGULATION    ENTRR   DEM   ZtBER   KT    LE   DJEBEL  MAN6ATAT,    PAR    LE    t/  CUREAU. 

placé,  soit  des  déterminations  absolues  de  longitude,  soit  Tincertitude  attachée 
au  transport  du  temps  dans  ces  pays. 

Les  deux  valeurs  obtenues  par  Y,  et  par  Y„  pour  la  longitude  du  mont 
Boughira,  diffèrent  de  15"  d'arc,  soit  V  de  temps,  écart  dont  il  aurait  été  diffi- 
cile de  répondre  par  une  autre  méthode.  Le  calcul  des  erreurs,  suivi  au 
travers  des  diverses  opérations  sucessives,  donne,  pour  5"  d'erreur  sur  les  dif- 
férences de  latitude  et  une  erreur  de  2'  sur  les  angles  (ce  qui  est  une  estima- 
tion considérable),  une  erreur  sur  la  longitude  de  db  20"  par  Y^  et  d=  21"  par 
Y,.  Les  deux  résultats  ont  concouru  à  la  détermination  de  la  movenne  en 
raison  inverse  de  ces  valeurs. 

2"  Opérations  entre  Tamboura  et  la  chaîne  des  Pambias.  —  Le  Mbia-Baé- 
doukou,  premier  pic  de  la  chaîne  des  Pambias,  a  été  relié  à  la  station  de  Tam- 
boura par  deux  procédés  :  —  base  astronomique  par  différence  de  latitude  et 
azimut;  —  distance  par  la  vitesse  du  son  et  relèvement  magnétique,  com- 
plétés par  un  petit  itinéraire  (fig.  II  et  III). 

La  différence  des  résultats  est  de  3"  en  latitude  ;  elle  est  pour  ainsi  dire 
insignifiante  en  longitude. 


4 

4 


I 

] 


TUVAIX  ASTm'MiilimK>  KT  ToPiHlHAPHIylKS  tU>'S  l,K   IIAlT-iHBW.III.      ÎT!. 

3*  (PpéralionM  entre  In  rhahf  des  Pumhtas  et  IfSoué.  —  k)  Mhi'ErouhoH*. 
r<M.r.[onfnVi(  iibtenucK  par  dilTt'Tcnrc  <!e  Intiluile  et  azimut,  tl'apn''*  rt-lli-s  Ju 
Ul>i.i-IUr.)..ukuii. 

■t  fitiline  de  M/iimi.  —  Trinfii-lp  rorni*^  aver  Im  rel^v<>m(>iil!t  jiti'*  <lii  Sllia- 
lla-.)..ukoii  et  du  Mbi'  Erou- 
tx'ii.  rn  |in-nant  pour  Ims»  la 
•lnlanc  <l<'  CVS  di'ux  stalimis. 

'  l'oiHls  entre  le  M/ii' 
f.'f.a'-.u    H    In    rivière    S'iiiè.       - 

A»  inotiifiil  d<>  ma  viaîU- 
ail  S..U.''.  Ii>  lom|.*  dtmt  je  dis- 
l"vm  .-Uil  In^s  liiiiitt>.  I/rlal 
ii-l.iil.'u\  du  rici  !»•  si>  pn^lnil 
[•i<  a  unit  ulisi-naliori  de  hnu- 
l'-tir*  lunaire»,  à  dôfaut  d'oc-      n< 

fulUlicin.    Ji>    (MIS   ni'-niiinoiii»  *' Mm..%<.  i-.n  i»  ■.■  .m... . 

■■!.|iiiir  um*  bonnr  talilu<li>.  Je 

furi*  du  S<m.!  à  Tamlmiirn.  en  fjiisont  \e  rcli'v.'-  de  la  mii'e  h  la  IhhissoI.-  ri  ni 
«■■"iHiLiff.*  di'5  |inA.  Tu  rcrtnin  nnmltrr  de  rol^vomcnls  des  (Kiiiit»  culiiiinniil 
f.irrnl  jiris  au  ruurs  di-  liliruTairt-, 

I-e*  nit'IlHMieA  as(ron«mi<|ucs  me  donnaient  les  coordonnées  );/-oj:rn]diii|U*- 
lu     MUErou- 


1...,  H 

I.'»   nii- 

•.jl.  .: 

1.-,    .I.'U< 

••'inin*' 

■l.  «iluc-. 

•  ntrr 

lo    Mbi' 

Emul. 

.u    ol    le 

>..u^ 

:Mliia- 

NJi» 

unpnu 

--a,.-- 


'oer  Ffmarqua-  ""      ^  ■. 

Ue   des   Hoots     •'  .  t  ■;"/ 

NJoar|. 

De         ritinè-  ""■    '"■  ilTHmiM     ^hMU     m    u    i»HIM    «m     rtliait*.    TIT    II    J    KIL"«ltMr> 

rair*  et  des  re-  ai,.i..ii  tu  m'.*  i i.»     r-  ■■ 

i'TeiDents  i  la  ii.|t...iu. i..»  ii.^  ..-,..  :.  i'  .-....« 

'■•aoole.  Je  pouvais  tirer  approximativement  les  difTôrenrcs  en  lontfitiide  el 

'T  tatilude,  ainsi  que  les  positions  relative*,  du  rorher  remanju-ible  et  «lu 


I  f—  ■»*■«,  qui  •  iltt  uilloi 


ao  D'  A.  CLREAU. 

Ndzoun^u,  en  ayant  ^ard  à  ce  que  ces  détermioalioiis  de  longitude  el  <le 
latitude  avaient  une  valeur  difTérente  suivant  l'azimut  du  relèvement.  J'ai 
essayé  alors  de  corriger  ces  positions  estimées,  au  moyen  des  données  astro- 
nomiques exactes,  et  cela  de  la  façon  suivante. 

La  figure  approchée  de  l'ensemble  des  positions  estimées  étant  obtenue,  le 
problème  consistait  h  en  faire  varier  les  dimensions  et  l'orientation,  J(^ 
manière  que  les  azimuts  pris  du  Mbi'Eroubou  vinssent  passer  par  les  points 
correspondants  et  que  la  station  du  Soué  restât  constamment  sur  le  même 
parallèle.  Je  ne  puis  rapporter  ici  le  développement  des  calculs,  qui  sont  assez 
longs. 

On  obtient,  pour  la  longitude  du  confluent  Yobo-Soué,  deux  valeurs,  l'une 
par  l'azimut  du  rocher  remarquable,  l'autre  par  l'azimut  du  Ndzoungou,  qui 
diffèrent  de  l'9".  Cet  écart,  relativement  considérable,  est  dû  à  ce  que  les 
azimuts  qui  servent  de  repères  sont  orientés  dans  la  direction  générale  Ae 
l'itinéraire  et  dans  la  direction  même  de  l'inconnue  à  déterminer,  c'est-à-ilire 
de  la  longitude.  Leur  situation  la  plus  avantageuse  aurait  été  à  angle  droit 
avec  celte  direction. 

VL  —  Tours  d'borizoD. 

Quelques  tours  d'horizon  ont  été  pris  au  Djebel  Mangayat  et  dans  la  région 
du  Soué.  Ils  ont  servi,  soit  pour  les  opérations  qui  viennent  d'être  exposées, 
soit  pour  rectifier  des  itinéraires.  L'étendue  des  massifs  granitiques  a  été 
fixée  à  l'aide  de  tangentes  aux  contours  avec  le  théodolite  ou  la  boussole. 

VIL  —  Altitudes. 

Les  altitudes  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  ont  été  obtenues,  à  l'aide  d'un 
baromètre  Fortin,  pour  les  points  principaux;  pour  les  points  secondaires,  au 
moyen  d'un  anéroïde  comparé  de  temps  à  autre  avec  le  Fortin. 

J'ai  profité  de  séjours  plus  prolongés  à  Zémio  et  à  Tamboura  pour 
prendre  d'assez  longues  séries  :  151  hauteurs  à  Zémio,  174  à  Tamboura'.  J'ai 
pu  dresser,  avec  leur  moyenne,  les  courbes  barométrique  et  thermométrique 
diurnes.  J'y  ai  joint  une  courbe  des  altitudes  calculées  avec  les  données  du 
thermomètre  et  du  baromètre  &  chaque  moment  de  la  journée;  elle  permet  de 
ramener  celle-ci  à  la  moyenne,  à  l'aide  d'une  correction  positive  ou  négative. 
Cette  manière  de  faire  me  parait  préférable  k  celle  qui  consisterait  à  réduire 
séparément  le  baromètre  et  le  thermomètre  ;  car  leurs  moyennes  ne  corres- 
pondent pas  à  la  même  heure  du  jour  (fig.  IV). 

s  observations  n'oni  pas 


TRAVArX  ASTRONoMK^rE'i  ET  TofNKiRAPIIlUl  K!«  DANS  LB  HAlToriUNGHI.      ni 

Les  trois  courbes  passent  |iar  leur  valeur  moyenne  aux  heures  suivantes  : 


Raromrtn*  : 

miili  .10  m. 

9  h  lUkir 

Thrrmoiiieire  : 

y  h  30        matin 

6  h  !u>ir 

Altitude  : 

Il  h  30        matin 

H  h  !u>ir 

7K 


Bftr. 


AK. 


M. 


l%- 


». 


to. 


.  10 


10 


♦  M 


Si«  donc,  on  voulait  n*avoir  aucune  correction  à  faire,  c  est  %'ers  11  h.  30 
rt  H  h.  du  soir  qu*il  serait  préférable  d'opérer.  Tout  cela,  bien  entendu,  n*est 
f{u*a»«ei  irrossièrement  approximatif.  La  courlie  diurne  subit,  d'un  jour  i 
l'autre,  des  variations  notables  qui  introduisent  dans  Taltitude  des  écarts  de 
10  mètres  et  plus.  Une 
autre  cause  d'erreur, 
vraisemblablement 
ronsidérable,  vient  des 
hypothèses  qu'on  est 
obligé  de  faire  sur  l'état 
•lu  thermomètre  au  ni* 
vt-au  de  la  mer*.  On 
«dmet  généralement 
que  la  tfl*m|)érature  de 
I  air  dtVmlt  aviK*  Talti- 
t«j'lf\  à  raisim  de  i*  pour 
1^1  mètn's.  Dans  la 
iv^'ioo  où  je  me  trou- 
vais, à  630  mètres  en- 
Mnm.  la  quantité  à 
•j«Hiti*r  de  ce  fait,  |iour 

•*Uenir  la  tempt^rature  au  niveau  de  la  mer,  est  de  3*,rî«  1^  tempt'rature  sur 
l«^  platfaux  pouvant  aller  &  +  38  ou  +  iO  defm'*s  à  l'onibn*.  on  en  déduit, 
au  oivrau  de  la  mer,  une  température  +  de  iO  à  +  13  degrés,  qu'on  est  fort 
l<*tii  d'observer  jamais  à  la  cote.  L'hy|K)thèse  sur  laqmdle  on  se  fonde  est 
•l<»nc  purement  gratuite;  rien  n'autorise  à  supposer  que  la  même  localité, 
•i^scrndue  630  mètn*s  plus  bas,  subirait  réellement  l'accroissement  théorique 
•!«*  -i-  3',5.  H  n'y  a  |N»urtant  pas  d'autn*  moyen  de  se  tirer  d  embarras. 

Pour  mesurer  la  hauteur  des  pics,  je  faisais  trois  stations,  la  première  dans 
U  plaior.  la  deuxième  au  sommet,  la  troisième,  de  nouveau,  dans  la  plaine.  En 
«'ktque  station,  je  notais  les  indications  du  baromètre,  du  thermomètre  et  de 
U  montre.  Une  inteqKdation  me  donnait  les  b^tures  du  baromètre  et  du  ther- 
■aomètie,  au  moment  de  la  station  du  sommet.  Ce  procédé  serait  trt's  criti» 
'pabic  dans  les  pays  tempérés,  h  cause  des  bruM|ues  variations  de  la  pn*ssion 


no.  i\.        «:<M  Riir%  ii%iioiiiTaiut  r  ct  rauoioiitTKivi  r  minxi» 

Rr    «:«>IIIHK     b'ALTITVI>K    \     XIMIO     RT     T%ll»OllU,     r%R   LE    »*    «  I  «BAI 


I   La  baMUtir  bar«>mrlniin<*  mo>4>nn«*  .m  ni^f-au  d«*  U  tnrr.  |»»ur  U  Utiluile  ou  I  on  tr  Ironie, 
*^  •4aetiaiii  :^i,  a  la  Utiiu«l<  «Ir  i.>*.  r^i  fji*  tir  â  ralcuirr. 

t.*  OiMAAMta.   Il  t( 


«a  D'  A.  CUREAU. 

atmosphérique;  mais,  aous  les  tropiques,  la  courbe  barométrique  est  d'une 
telle  régularité  que  la  proportionnalité  peut  être  admise  sans  erreur  appré- 
ciable. 

Les  anéroïdes  sont  sujets  à  de  grosses  erreurs  provenant,  soit  des  frotte- 
menls  du  mécanisme,  soit  de  la  position  donnée  à  l'instrument.  Leurs  indica- 
tions sont  généralement  trop  fortes,  quand  la  pression  atmosphérique  baisse; 
trop  faibles,  quand  elle  monte.  Il  convient  de  les  lire  toujours  dans  la  mime 
position,  plutôt  à  plat. 

Les  incertitudes  auxquelles  ces  instruments  sont  sujets,  surtout  en  voyage, 
me  paraissent  rendre  tout  à  fait  illusoires  les  corrections,  de  température  ou 
autres,  qu'on  a  voulu  y  appliquer  et  qu'on  a  mises  en  formules  *.  Les  essais 
que  j'ai  faits  à  ce  sujet  m'ont  donné  des  résultats  discordants.  Par  contre,  il 
faut  tenir  compte  de  la  correction  constante  ou  état  de  l'anéroïde,  déterminé 
de  temps  à  autre  par  comparaison  avec  un  baromètre  à  mercure. 


Vin.  —  Remarques  sur  quelques  stations  ou  localités- 

Ali.  —  Zériba  d'un  fils  de  Rafaï,  située  à  très  peu  près  sur  l'emplacemen! 
du  Mbaoua  de  Junker. 

Bakari.  —  Résidence  de  Boudué,  fils  de  Zémio,  à  300  mètres  environ 
directement  au  sud  du  point  désigné  par  Junker  sous  le  nom  de  Hbanga  de 
Zémio  ;  cette  mbanija  existe 
encore.  (Le  mot  mbanga,  et 
non  ombanga,  est  la  traduction 
en  zandé  du  mot  arabe  zériba). 
Mont  Boughira.  —  Pic  isolé 
à  l'extrémité  orientale  du  mas- 
sif du  Djebel-Mangayal.  Il  me- 


A   (coté   0 L'EST). 

RepradDciioD  d'an  croqaia  do  D-  cureau.  surc  1 50  mètres  envirou  au-des- 

sus  de  la  plaine,  soit  910  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  la  mer  (iig.  V).  —  Le  sommet  le  plus  élevé  de  Djebel- 
Mangayat,  le  Tchighigoua,  a  210  mètres  de  hauteur  (980  m.) 

Collines  de  Deleb.  —  Deux  pics  rocheux  d'une  trentaine  de  mètres,  aisé- 
ment visibles  de  Dem  Ziber,  vers  le  nord. 

Dem  Ziber,  désigné  aussi  sur  les  cartes  sous  les  noms  de  Dem  Soliman  et 
Moudiria.  Cette  dernière  appellation  se  trouve  encore  assez  souvent  dans  U 
bouche  des  gens  du  pays.  U  a  été  visité  par  plusieurs  voyageurs,  Schn-eiofurth, 
Junker,  Gessi,  Lupton,  Felkin  et  Wilson,  etc.  Il  y  existe  encore  de  nom- 


TllAV\rX  AHTRONoMIQtBS  KT  T(»P(N;RAPHlQrBS  DAN>  LK  HAlT^iTHANGHI.       lU 

krfu^*s  ruines  de  maisonn  et  de  fortifications  en  briques,  de»  citernes.  M.  Lio> 
tard  y  a  fait  construire,  en  1897,  un  fort  en  briques  de  TA)  twHrvn  de  cAt^. 

Mbimn.  —  Village  situé  au  milieu  d*afneurements  granitiques.  C'est  un 
dts  points  qui  relient  nos  itinéraires  et  ceux  de  Junker.  Mbima  m*a  parlé  du 
|wi%««ire  du  voyageur  russe,  encore  bien  connu  dans  tout  le  pa\s  zandé  sous  le 
D4KD  de  Kavaja. 

MomU  Sdour.  —  Sur  la  face  ouest  de  ce  massif  très  compact  se  trouve 


M#  4  •  m  •  •' 


.- — k 


n««     M.     "  IN%IHE   m     MONT    HliIiM  >««(»!  .   \\l   M.   L%   «T4Tlo\    Ut*   MO.^T*    ^MM  R. 

|*r«>nl  «Irr^v*  |»âr  \r  It^  (*urraa. 

un  i:ro^  rtH'her  n'man|uahle,  visible  à  grande  distance  et  qui  aiïecte  assez  bien 
Il  funne  d'un  |N>uce  dressé  verticalement  .'fig.  VI). 

titnda-lfrka.  —  Ils*a;:it  ici  de  Tancienne  résidence  de  Rinda,  sur  Templnce- 
ni«nt  de  la  lériba  de  son  |KTe  Itéka.  ('/est  le  point  que  Junker  ap|Ndle  Linita^ 
»  r\u%r  de  la  facile  confusion,  dans  ces  langues,  entre  la  prononciation  des 
i'ïtrt*^  /  et  r.  Rinda  sVsl  depuis  transporté  de  Tautre  rôté  du  Rokou, 

y^nghiii.  --  Petite  rivière,  dont  le  confiuent  avec  le  Mbomou  se  trouve  à 
^niximité  du  poste  de  Zémio  et  qui  en  fixe  le  point  géiigrapbiqneinent;  elle  a, 

•  :i  r#*l  endnut,  une  quinzaine  de  m«*tres  de  largeur;  sa  jonction  a\ec  le 
MUmiou  M'  fait  au  milieu  d'un  lit  de  rochers  qui  se  prolonge  au  milieu  de  ce 
!*miff*ret  y  forme,  aux  basses  eaux,  un  petit  rapide. 

SimangfMi,  —  Ici  comme  pour  plusieurs  autres  endroits,  j'ai  res|M»rté  Tor- 
'■'■♦craphe  officielle.  L*orthograplie  exacte  en  zandé  serait  si'Hn-mtjwa^  •  qui 

•  A  Irtin  ».  t>  %illatre  a  déjà  disparu,  mais,  fixe  le  point  de  rencontre  de  deux 
i*.iitrraire%. 

Somé,  —  L*observation  a  été  faite  au  conOuent  même  du  Yobo  et  du  Soué. 
L-  YoIm>  est  encaissé  dans  un  lit  de  rochers,  couvert  aux  environs  de  lem* 
l'iirhure  S4IIIS  une  épaisse  couche  d*alluvions  récentes.  Le  confluent  disparaît 
*•  ««  la  crue  des  hautes  eaux  de  juin  A  septembre. 

Tnmfpoura.  —  Poste  fondé  sur  le  Yobo  par  M.  Liotard,  en  !8%.  Plus  tard, 
a'i  «uile  de  la  mort  du  premier  capitaine,  qui  en  eut  le  commandement,  il 
r«^.(jt  le  nom  de  Fort-Ilos!^inger,  nom  qui  s'applique  plus  s|MVialement  au  |M*tit 
f-  flin  en  terre  qui  y  avait  été  construit  dés  le  début.  L'emplacement  du  |K>fite, 
raijiitrnant  al>andc»nné,  est  facile  à  n»trouver  par  les  itinérain*s,  les  relève- 
■  ^Dts  et  la  distance  des  Monts  des  Pambias  (fig.  II),  enfin,  par  un  puits  de  10 
«  '\tt%  de  pmfondeur,  creus<'»  au  milieu  du  |>oste,  à  pmximité  du  pilier  qui 
n.  «  «eni  d'observatoin». 

Woula.  —  La  dénomination  de  Utoirru,  donnée  par  Junker,  n'est  pas  le 


»1  D'  A.  CUHEAU. 

moins  du  inonde  comprise  par  les  indigènes.  Celle  que  je  donne  est  conforme 
à  la  prononciation  des  Zandés,  telle  que  je  l'ai  entendue  et  répétée  moi-même 
maintes  fois  avec  eux  pendant  trois  ans.  L'appellation  de  Ouetla,  portée  sur 
quelques  cartes,  d'après  Lupton,  est  plus  exacte  que  celle  de  Junker.  La 
transcription  du  nom  zandé  est  impossible,  sans  l'intervention  du  w  anglais. 
Zémio.  —  Poste  français  fondé,  en  189S,  par  M.  Liotard,  sur  la  rive  droit*' 
du  Mbomou,  à  18  kilomètres  en  amont  de  la  mbanga  actuelle  du  SulUo, 


laquelle  se  trouve  sur  la  rive  gauche.  Les  cartes  allemandes  orthographient 
Semio,  conformément  à  la  prononciation  germanique. 

Les  itinéraires  français,  qui  ont  servi  à  dresser  la  carte  jointe  à  et- 
mémoire,  sont  reproduits,  d'après  les  travaux  suivants  : 

M.  le  lieutenant  Angot  :  de  Zémio  à  Tamhoura  et  Bongourou. 

M.  le  D'  Cureau  :  de  Djéma  à  Sinangba;  —  de  Mbimaà  Bakari  par  Rinda- 
Bèka; —  de  Tamboura  au  Soué;  —  de  Kipa  à  Djéma;  —  côté  nord  du  DjebeU 
Mangayat. 

M.  le  lieutenant  Fouquc  :  le  cours  du  Mbari. 

M.  Grech,  interprète  militaire  :  de  Baso  aux  Vidirïs. 

M.  le  lieutenant  Jacques  :  de  Rafaï  à  Angaré;  —  de  Dem  Ziber  i  Atèkièk 
et  à  Naser-Andel. 


TnWAl'X  ASTIH'V"MlQIKs  KT  TnhHlIlAPlIlurK-  HAN-   LK  HArTol'HAM.III.      »«t 

SI.  le  lii>ul<>n«nt  Li'C«r[>entier  :  il»-  tlano  A  In;:«;  —  de  7.*-mio  à  Rifii. 

M.  Liolanl.  0>^lmi^!Uli^'  du  4t(>ureni<'niriil  :  ilitii'-rnin'»  m  pnyii  Niakora; 
-  -  Mbomou  (!<'  naiifcnssuii  à  ilar.-ij;  —  i\e  KaTaï  à  Baiii.'ii>«i>u  |>ar  lli'liiian:  — 
J*-  nafai  «  Z*>iniu:  —  «le  lt.il>pl  i  Dnn  '/ÂUt;  —  de  IVin  /iln-r  au  Djrliel- 
M«iiL-a\al  |r(lli'>  »uil).  à  Mousa-Alimeil.  .Nast-r-Aridcl  ft  n-toiir  k  YÀÏivr  par  la 
TtM'  dniitc  du  Si|k>:  —  tir  Dji'Uia  h  .\ninin-:  —  de  Ki|>a  à  Djrina  (ntulc  eslj. 

M.  le  lii'ulonanl  Maliieu  :  de  /éiiiio  à  Itiiliel  (deux  njulcn  t'iilre  Uakari  el 


Ki]>«>:     -  de  Bakari  au  Mhoiiiou:  —  >U'  llnknri  à  la  ritU'rc  tîù  par  (talaii)ra; 
-  >\f  Rafa'i  à  Uan^aixxtu  par  Drrltaki. 

M.  le  lieutenant  Verniot  :  ]<■  lias  Mbomou. 

J'ai  joint  à  ce»  itinéraires  ceux  des  .-incieiis  viiyat'eur»  et  reux  deK  itflïriers 

Le»  poMlionit  f:éi>(.'rapliii{ue.s  qui  mit  seni  a  dre>ser  la  rarte  et  qui  ont  été 
^-lermioée*  par  les  méthodes  exposées  plus  haut,  stml  prt'senlée-»  en  deux 
LabWux  :  le  premier  comprend  les  positions  dont  les  ralruls  ont  été  véritié» 
par  !••*  *..iiis  du  Bun-au  des  lxtn):itude>;  ce  sont  aussi  celles  qui  sont  obtenues 
p«r  ]rA  pnrcédés  les  plus  exacts,  cireomméridiennes  |»our  les  latitudes,  occul- 
UlMtas   jMtur   les    tf>n^itudes.    l'n    M-cond    tableau    comprend    les    positions 


déduites  des  précédentes  par  des  travaux  de  triangulation,  et,  qui,  par  consé- 
quent, dans  les  limites  de  l'exactitude  de  ceux-ci,  participent  au  d^ré  de 
précision  <les  premières;  mais  leur  nature,  plutôt  topographique,  sortait  des 
attributions  purement  astronomiques  du  Bureau  des  Longitudes  qui  n'avait 
pas  dès  lors  à  eo  contrôler  les  résultats.  On  trouvera  également  sur  ce  second 
tableau  les  longitudes  obtenues  par  bauteurs  de  lune  que  leur  défaut  de 

précision  rejette  au 
second  plan,  et,  qui, 
pour  celte  raison, 
n'ont  pas  non  plus 
été  vérifiées, 

En(in,j'aifaitHgu- 
rer,  en  dernier  lieu 
et  i  part,  les  coo^ 
données  géographi- 
ques de  Brazzaville. 
La  latitude  en  a  été 
déterminée,  en  1895, 
par  la  méthode  de 
Tatcott,  à  l'aide  d'une 
lunette  méridienne 
portative  ;  la  longi- 
tude par  deux  occul- 
tations, l'une,  en 
1895,l'autre,cnl8%, 
dont  les  résultats  dif- 
fèrent de  0',8.  L'alti- 
tude a  été  donnée  par 
une  année  entière 
d'observations  baro- 
métriques, 
no.  IX.  -  FoHOEiioNs  IANDÉ3.  Ces  coordonnécs 

HoprodaclioB  Jooe  pl.ougraphie  du  D' Cure.o.  gg   rapprochent  bcaU- 

coup  de  celles  trou- 
vées, en  1886,  par  M.  le  commandant  Bouvier,  soit —  i''n'10"pour  la  latitude, 
et  — O"»!"!!'  pour  la  longitude,  chiffres  ramenés  tous  deux  de  la  rivière  de 
Mfaa  anmàt  de  pavillon.  La  longitude  avait  été  obtenue  par  le  transport  du 
temps. 

Afin  d'atténuer  un  peu  l'aridité  des  considérations  qui  précèdent,  je  donne, 
d'après  des  photographies,  quelques  aspects  de  notre  vaste  colonie  africaine. 


TRl\AI\  ANr«ii\(H||y|>>   KT  TlXMl.H  »PHHjrES  1»\\^   I.K  IHITnlHXStiHl.      tV. 

C>*t  d'alxirJ  une  vue  |>«norami<|uc  du  Cuiifro,  8  kilomrlre»  au-4l(>Mou!t 
Jr  Braxuvill<>,  au  confluent  dr  Djout'-,  dont  Icinbourhun'  se  voit  au  pre- 
niirr  plaa  parmi  dos  bouquets  de  immianus  (fijr.  VII).  Ln  rummeiire,  a\er 
k»  rbut<-ft  de  Kinlamo,  celle  longue  st^rie  de  rapides  qui  n-  ronlinuent  jus- 
qu  aupr*»  de  Manyanffa,  pour  reprendre  un  [k-u  plus  bas,  aiirression  inin- 
Irrroropue   de   ratararles,  de  courants    impétueux,  de  formidalden   remous 


^ui  rendent  tout  à  fait  inaccessible  à  la  navii-ation  rette   partie  du  craml 

I^  deusii'^me  photo:rrapbie  (li;;.  VIIIp  nous  tran>|Ktrte  en  plein  |ini,s 
B«>ni-nyani.  dans  la  zêriba  du  sultan  Itafaî  ;  c'est  le  vilbi^'c  de  srs  femmes. 
n>  quelque  sorte,  son  b.in'rn. 

L'»cci'*  en  est  formellement  ijilenlit  ;  c'e^t  un  peu  par  surpriM'  que  j'ai  pu 
■■Urttir  de  Karii  la  permission  'l'y  installer  mon  appareil.  Des  racine*  de 
in*iit>>c  •x'-chenl  sur  des  nattes:  une  jeune  esclave  les  tniiisforme  en  fnrine  : 
^paniers,  des  écuelle»,  des  inirniites  attestent  iju'on  prépare  le  rej>as  de 


288  D'  A.  CUREAU. 

midi.  Les  épouses  du  sultan  et  les  enfants  se  tiennent  sous  des  sortes  de  dais 
en  paille  pendant  les  chaudes. heures  de  la  journée. 

Chez  un  autre  sultan  zandé,  Zémio,  ce  sont  des  forgerons  indigènes  au 
travail;  outils  bien  simples,  installation  bien  primitive  (fig.  IX).  Avec  du 
temps  et  grâce  à  une  habileté  relative,  ils  parviennent,  cependant,  à  fabriquer, 
sinon  avec  art,  du  moins  avec  une  certaine  élégance,  des  couteaux,  des  fers 
de  lance,  des  iroumbacheSy  des  bracelets  de  cuivre.  Un  aide-forgeron  actionne 
le  soufflet,  grossière  pièce  de  bois  creusée  de  deux  cavités  recouvertes  de 
peaux  et  percée  de  deux  canaux  par  où  s'échappe  Tair.  Un  second  aide 
dégrossit  les  pièces.  Le  vieux  maître  leur  donne  la  forme  déflnitive  en  les 
martelant  sur  sa  petite  enclume. 

La  quatrième  vue  est  prise  dans  le  bassin  du  Soué,  sur  le  côté  est  des  Monts 
Ndour  (fig.  X).  Dans  le  fond,  on  aperçoit  le  dernier  des  pics,  qui  termine  la 
chaîne  vers  le  nord-est.  Cette  photographie,  rapprochée  des  figures  III,  V 
et  VI,  donnera  une  idée  de  l'aspect  caractéristique  de  ces  soulèvements  Je 
roches  cristallines;  on  les  rencontre  seulement  sur  le  versant  du  bassin  du 
Nil,  dressés  comme  de  gigantesques  pierres  tumulaires  au  milieu  de  plaines 
infertiles,  dont  le  sol  a  été  formé,  au  cours  des  siècles,  par  reffritemenl  du 
granit  sous  Faction  des  agents  atmosphériques.  Ces  sommets,  disséminés  à 
quinze  ou  vingt  kilomètres  les  uns  des  autres  dans  une  contrée  plate  et  dénudée, 
se  prêteraient  merveilleusement  à  rétablissement  d'une  vaste  triangulation. 
La  chaîne  pourrait  s'étendre  presque  sans  interruption  des  bords  du  Mbomou 
jusqu'aux  territoires  du  Kordofan. 

Les  croquis,  les  plans  à  main  levée,  l'indication  des  gisements  par  rapport 
à  des  points  connus,  permettront  de  retrouver  aisément  sur  place  les  princi- 
pales stations  et  d'en  bien  préciser  la  position.  Pour  les  autres,  leur  situation 
au  confluent  de  deux  rivières,  comme  Zémio,  ou  sur  un  rapide,  comme 
Ouango-Mbomou,  ou  bien  des  ruines  importantes,  des  citernes,  la  notoriété 
de  la  localité  parmi  les  indigènes,  rendront  facile  leur  identification  sur  le 
terrain. 

D'.   A   CuREAU. 


Voir  tableau. 


TRAVArX  ASTRONOMlQrKS  ET  jOP0(;RAPlllurKS  DANS  LK  IULT-OUH\N(;ill.      im» 


FotiUons  géographiqnat  des  pays  Hsakain  et  Zandé,  dèUrminéas 

de  1896  A  1899  par  le  0'  A.  Coreaa. 

Tableau  I.  <—  Potitions  d^termin^e$  par  circomm^ridiennes  et  occuUaliong. 

WrilliVs  par  U»  Itiiirfto  «le*  Loti,;iiu  t<*« 


LiBrx 


I.ATITrOE 
NORD 


Djrni.i 

TimUiara  (Fori  llosningor 

/•niio : 

Dritt  Zibrr    ...*.•  ^  •   • 


6»  3' 19' 
7  4233 


UiN^.ITlDK  KST 


C5  Tiiin 


K%  âRC 


1   U)     H 


i.:u 
.1  3:» 


12 

ir. 


22-r»6'  0* 
25    2    0 

22  4I«   0 

23  4N  K» 


ALTmW. 


670* 
622 

t.U 
670 


TablcaU  II..—  PosUions  dt*duiir$  des  pn*rédf'ni(s  r(  p<»init  $erundairt't. 


IJBVX 


LATirrhK 

NOKD 


•^•^ 


\ll 


6'  27* 


RikAfl ..I   5  2i  3ft  .      r,    . 

H^OkMMu.u I   4  i:i  31)  (T 

B.>u»'hira  .Monfi,  i*am|i<.j   H    2  2t>  C 

soinnitM.,   H    2  3%  trainp*.) 

I»rïrb  roU.N.-O.  ,rttm|>».'    7  54  Vi  C 

—  ^»iiiiii«*l    .  *.    .  '.    ._   7  54  47  ramp^.* 

—  <  olhiie    S.-K.'  .    .     7  53  37  A 

Ki(4 5  43     0  r. 

>ltM.i-lti^<!i.ukoa.    ...    5  :»3  14  C 

^tu.vtttMiiik'ou.  .  .•.[':;  :n>  2.T  'E 

Vl*i  Erouboo,  raoïp* I  tî  4:»  57  |       ii* 

5  46  10  ,  .raiiif** 


Mf.THOI>K 


H09ii|iH.   .j   r»  kO  10  I  .raiiip' 


m  iiia 5  »•>   45   I 

Vbtmi    r.>liiD«*> 5  34  2H  I 

M'»ttr     ra«»iiU-,    nMli#»r, 

r»  marqu.iM«* 6    0  3» 

\!.'ar    im»nt<  ,  ^l«li«»n.'  6    o  :\\ 

'* iinjo-MlNimou     .    .   J  4  |H  .».» 

Kiî-l I  6  Ji  20 

Kifii 4  *•'.♦     3 

Huit  ll'Wa 5  3:  Il 

1-   llb-*iu«»ui   ......  5    J   35 

^■mn^hi 5  44     N 

*  •  «.nflurnl«iXi  Yobo  .  5  l'i  54 
^   ••!!    •  iinnu<*nt  .!%•*«- 1« 

llS<m*»ti 5    6     I 

>uiit»i    tnoQt  .    «Miinuii'l  7   >m  15 


Rruiavill^    «il  4»  H**Bia 


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21    44 


33  30 
II 


K«   A  lie 

22  lo'.ur 

23  14  30 
20  26     6 

23  22  31» 

■ 

23  47  51 


35 

35  13   '  23  4H  IN 

32  16  -1  23  4     0 

40  4   I  25  I      4 

4r  11      2.  17  VJ 


40  43      25  10  51» 

37  ;i;      24  26  24 

40  55    I  25  13   46 

■ 

41  16  25  10  3 
41  2«»  25  II»  52 
*20  H7      2«»    1»  12 


I 


t. 


31 

26  4'» 

36  #7 

.M  12 

i»  21 

41  3«. 

2H  42 

J4  1<» 

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I    • 


'  22    .5  M* 

21  42  2<» 
24  11   54» 

22  47  5#» 
2«  i  I  5«» 
2.  24     »» 

22  10    \u 

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1^    *êt.m^%pmf.    11. 


25 


290 


D'  A.  CUREAa 


ABRÉVIATIONS 


C  :  Circomméridiennes. 

G  :  Hauteurs  à  divers  azimuts. 

0  :  Occultation. 

L  :  Hauteurs  comparées  de  Lune  et  d'étoiles. 

T  :  Transport  du  temps. 

Z  :  Différence  de  latitude  et  azimut. 


A  :  Triangulation. 

E  :  Estime  rectifiée. 

(Zémio)y  (Ali)  :  Points  rattachés  par  un  petit 

travail  topographique. 
Tal  :  Méthode  de  Talcott. 


TOURS  D'HOBIZON    (ArimuU) 

1**  Station  du  Mont  Boughira. 

Mont  Galabourou 71»  8' 

Mont  Sarogo •...-•        7^    5 

2^  Station  du  Mbia  Baédoukou  K 

Montagne  B 239»  9' 

—  Cl ,  .   .   . 228    2 

—  C,  .  .   . 223    2 

—  C, 215    6 

—  C^ 204  15 

]^         T)*  (  près  du  village  de  Amôt )  287  36 

Village  de  Tamboura .   .   .   ^    34  o?- 

3*  Station  du  MbPEi'oubou. 

Mbia  Ndzoungou 224o33' 

Pic  près  du  village  de  Rêndji 265  26 

Rocher  remarquable  des  monts  Ndour 209  34 

Tangente  à  Textrémité  Sud  des  monts  Ndour 214  11 

/.u  .      D  1  (  167  26 

Chaîne  Bekou ••••/4i8nfi 

-—  Sommet  culminant •  •      161  34 

Chaîne  Uiya.  Sommet  culminant 169  36 

4**  Station  des  monts  Ndour, 

MontTabi 198MO' 

Mont  Landakidi 215  55 

Montagne  près  du  village  de  Bongourou 247  37 

Monts  Ndoum,  entre  Poï  et  Gambavourou \     '       , 

(  2i6    4 

Pic  près  du  village  de  Rêndji 328  28 

Chaîne  du  Mbia  Ndzoungou )  ^A  o» 

Mont  Ndzoungou 8  27 


1.  Voir  le  plan  à  main  levée  du  Mbia- Baédoukou  et  environs  (flg.  II). 


Voyage  du  lieutenant  R.  de  Segonzac 

dans  le  Sud-Ouest  Marocain 


Lr  lieutenant  R.  de  Stgonxac  a  afTectué,  flann  les  cloniierti  moU  de 
raoniH"  1899,  une  exploration  du  Haut-Atlas  occidental  et  de  la  vallée  du  Sous, 
dans  le  sud-ouest  du  Maroc,  qui,  nia^pré  la  rapidité  de  la  marche  du  voyageur, 
a  donné  d'excellents  résultats. 

Parti,  vers  le  milieu  d  octobre  de  Casablanca,  port  de  Tocéan  Atlantique, 
auquel,  il  y  a  peu  de  mois,  ici-méme  le  D^  Waîsgerber  a  consacré  une  notice 
détaill«*e,  le  lieutenant  de  Se^roniac  attei^it  Merrakech,  en  cinq  étapes,  h  travers 
les  plaines  admirablement  fertiles  des  Chaonla  et  des  Rehamna,  que,  par  un 
mot  heun»ux,  il  appelle  la  Beauce  marocaine.  Apr^s  un  court  séjour  dans  la 
capitale  du  sud,  accompagné  seulement  d*un  Algérien  et  d*un  serviteur  noir, 
le  voyageur  gagna,  droit  au  sud,  par  la  vallée  étroite  et  tourment4*e  de  Toued 
Nefts,  parfois  réduite  à  cinquante  métrés,  le  pays  de  Gouodali,  situé  dans  la 
haute  vallée  de  cet  oued.  C*est,  par  le  /ûi  (ou  col)  Ouichdan  ou  par  un  col  ouvert 
|Jos  à  Touest  et  employé  par  Joaquin  Gatell  en  18r>l,  que  M.  de  Segoniac 
enflerait  atteindre  le  haut  Sous,  ou  Ras-el>Oued,  en  parcourant  cette  grande 
«allét*  longitudinale  du  Goundali,  découverte  et  explorée  par  le  voyageur  espa- 
find,  mais  dont  Texistence  ne  fut  connue  que  vingt-quatre  ans  plus  tard,  à  la 
«uited«*  l'exploration  de  Jos4*ph  Tomson,  qui  la  parcourut  en  1888.  Le  maître 
du  (foundaij,  Si-Taieb,  dont  les  volontés  sont  ol>éies  jusqu*à  Tikirt  et  &  Taze- 
lukht,  opposa  un  veto  formel  aux  desseins  de  Texplorateur.  Force  lui  fut 
door  de  revenir  sur  m's  pas,  et,  retraversant  les  montagnes  schisteu'^es,  où, 
au  fond  d<*s  gorges  profondes,  lK)uillonne  le  Nefis,  il  atteignit  Amsmiz,  après 
a%(Hr  franchi  un  col  difficile  de  2  2r»2  métrés  d'altitude,  au  sud  de  cette  ville. 

CVst  donc  la  route  îles  diahra^  ou  des  poitrails,  qui  fut  suivie.  Ce  chemin 
est  aia^i  pittoresquement  appelé  à  cause  des  contreforts  de  TAtlas  qu'il  con- 
loame.  En  plaine,  facilement,  M.  de  S^goniac  parvint  à  Imintanout  (l'entrée 
4q  petit  puits),  ori^Mue  de  la  princip«ile  route  du  Sous,  celle  du  c(d  des 
Bikaoun*  «les  févesK  plus  facile,  plus  fréipientée,  mais  malheureusement  plus 

I    L'uftlMfrsph^  correclc  <lc  c^  nom  ^riil  lUi«>'in«  «l'aprc»  M.  Moulpriv 


292  U.  DE  FLOTTE-ROQUEVAIRE. 

connue  que  celle  du  Goundafi,  et  conduisant  directement  à  Taroudant,  capitale 
du  Sous  et  résidence  du  bâcha  Hammou',  gouverneur  chérifien. 

A  partir  dlmintanout  la  route  parcourue  a  été  suivie,  à  plusieurs  reprises, 
par  des  Européens.  Sans  remonter  jusqu*aux  Portugais  qui  nous  ont  laissé 
d'intéressantes  relations  de  cette  traversée  de  TAtlas,  successivement  Lem- 
prière  (1190),  Jackson,  quelques  années  plus  tardj  Joseph  Thomson  (1888),  et 
H.  de  La  Martinière  (1891)  en  publiaient  des  descriptions,  sans  dissiper  tout 
à  fait  rindécision  qui  régnait  sur  la  position  et  Taltitude^du  col  des  Bibaoun. 
Enfin,  après  avoir  passé  la  véritable  ligne  de  partage  des  eaux  entre  le  Ten- 
sift  et  le  Sous,  au  Tizi  ou  Machou^,  par  1465  mètres,  M.  de  Segonzac  descendit 
la  large  vallée  de  Toued,  qui,  portant  successivement  les  noms  d'oued  Tala- 
tirhal,  Ait  Moussi,  Issen,  va  se  jeter  dans  le  Sous,  au  Souk-et-ïnin-Oulad- 
Teïma,  sous  la  désignation  d'Asif-n' Hamerin;  c'est  sur  la  crête  du  versant 
sud  de  cette  vallée  que  s'ouvre  le  tizi  Bibaoun,  vers  le  sud-est,  par  lequel 
passa  le  voyageur  qui,  par  la  construction  de  son  itinéraire,  assigne,  au  point 
culminant  du  col;  dit  Ferk-er-Riah,  la  position  suivante  :  30^43'  Lat.  N.,  et 
11°15'  Long.  0.  de  ?•  et  1470  mètres  d'altitude.  Peu  avant  d'arriver  à  Tarou- 
dant  M.  de  Segonzac  put  jeter  un  coup  d'œil  sur  les  ruines  romaines  de  Gaba, 
dont  les  vestiges  sont  encore  fort  visibles.  Les  restes.de  l'occupation  romaine 
sont  d'ailleurs  très  nombreux  dans  toute  la  vallée  du  Sous  :  c'est  ainsi  que 
subsistent^  très  près  de  Taroudant,  les  ruines  d'un  aqueHuc,  haut  de  vingt  à 
vingt-cinq  mètres,  qui  franchissait  l'oued  Ouar,  et  dont  il  reste  encore  cinq 
arches  qui  témoignent  de  l'importance  considérable  de  la  construction  dont 
elles  faisaient  partie.  Plus  à  l'ouest,  et  sur  la  rive  gauche  du  Sous,  où  M.  de 
Segonzac  traça  l'itinéraire  qui  le  conduisit  près  du  Tazeroualt,  furent  rencon- 
trées, à  plusieurs  reprises,  les  ruines  d'un  grand  aqueduc,  qui,  selon  toute 
probabilité,  prenait  son  origine  dans  le  cours  supérieur  du  fleuve  et  desser- 
vait les  postes  romains,  dont  des  fossés  et  parfois  des  débris  de  poteries 
marquent  seulement  l'emplacement.  Ces  restes  montrent  donc  que  l'occupa- 
tion romaine  descendait  beaucoup  plus  au  sud  qu'on  ne  le  pensait  et  qu'elle 
n'avait  aucun  caractère  de  précarité.  Bien  malheureusement  le  peu  de  temps 
dont  disposait  M.  de  Segonzac,  et  son  costume  musulman,  ne  lui  permirent 
pas  d'exécuter  des  fouilles  et  de  rechercher  les  inscriptions  qui,  certainement, 
doivent  exister  parmi  ces  ruines. 

Après  avoir  suivi  le  pied  de  l'Anti-Atlas  et  déterminé  la  position  d'un 
point  intéressant  au  point  de  vue  de  l'articulation  de  la  chaîne,  le  djebel 
Tachilla,  où  l'Anti-Atlas,  jusque-là  orienté  .  nord-est-sud-ouest,  se  brise  et 
prend  la  direction  nord-sud,  Tofficier  français  parvint  à  Tiznit,  ville  fondée, 
ou  mieux,  agrandie  et  transformée  par  Moulei-Hassan  en  1882.  La  présence 

1.  Les  journaux  ont  récemment  enregistré  le  bruit  de  son  assassinat  par  des  tribus  révoltées, 
(remp*,  juillet  jyoo.). 


VoY\c;K  Dr   LlEtTKNANT  R.  DK  MKiONZAC  DANS  LE  SI  IM)rKST  MAIIoCAIN.      «V) 

ién%  rHtc  ville  du  Kald  EMiuellouli,  qui,  depuis  deux  ans,  puerniyail,  i  la 
t^U*  d*uno  colonne  cht»ri(ienne,  contre  les  tribus  du  Sud  révolt«Vs,  le  força  à 
remonter  au  nord,  par  les  plaines  du  Sahel,  aux  terres  ar)ni<*uses  et  roupeà- 
lrr%  couvertes  de  foh^ts  d'ar^^aniers,  vers  Agadir-nJgliir  et  Mo^ador,  où  Tex* 
plorateur  et  son  |)etit  convoi  arrivaient,  le  i  décembre  18911,  npri*s  avoir 
détermina' dans  cette  dernière  partir  de  Titinéraire,  Tidentilication  de  certaines 
loralit«*s  citées  par  Dou-el-Mofrhdad^lHGl)  et  Panet  (i8r»0)  dont  on  n'avait  pu, 
ju<i4|u*ici,  retniuver  remplacement. 


•  • 


t'ne  fois  de  plus,  M.  de  Se^onzac,  après  Rohifs,  Erckmann,  de  Foucauld, 
vante  l'incomparable  fertilité  de  la  vallée  dt*  Toued  Sous,  couverte  de  jardins, 
di*  vrrpers  et  de  champs  de  céréales,  mais  malheureusement  fermée  encore 
au  commerce  euro|H»en  par  Thostilité  et  les  faux  calculs  du  pouverncmrnt 
man»cain  plus  encore  que  par  la  sauva^rorie  des  habitants. 

Au  {Hiint  de  vue  purement  p'>of;raphique  le  voya;:e  de  M.  de  Se^onzac 
noUH  apporte  un  itinéraire  très  bien  le\é  au  100  000*,  di*  nombreuses  altituile?! 
déterminées  à  Tanéroïde,  des  photo^rraphies,  des  4)bser\ations  météondo- 
;:ii{U€*s  et  une  série  de  profils  de  monta^rnes  qui  permettront  de  préciser  le 
dr^%in  de  la  carte  du  Sous,  qui,  pour  bien  de:*  partie!^,  reste  ejicore  h)|N>thé- 
tique. 

L'interdiction  qui  pèse  sur  le  S<ius  est  d'autant  plus  regrettable  que  c'est 
»ur  cett«*  côte  que  m^  trouve  le  seul  port  di^ne  de  ce  nom  de  tout  le  Maroc  : 
Aira<iir*n'lirhir,  qui,  jusqu'à  la  (in  du  siècle  dernier,  servait  de  déiiouché  aux 
pHnluit^  du  Sous  et  de  résidence  aux  consuls  et  aux  commer<:ants  étran:;ers. 
M.  de  Se^ofizac  a  constaté,  de  nouveau,  la  ruine  totale  de  cette  place  d'un  si 
;rraiid  intérêt  commercial  et  militaire,  dont  la  réouverture  au  commerce 
marquerait  la  lin  de  Mo^ador. 

\  ce  sujet,  il  n'est  peut-être  pas  sans  utilité  de  citer  quebpies  lii^nes  d'un 
mémoire  manuscrit,  dans  lequel  fauteur,  un  inL^'*ni<*ur  qui  étudia  sur  place 
timte  la  côte  du  Sous,  s'exprime  ainsi  en  parlant  d'ALMilir  :  «  Dans  aucun  des 
p«iiiit%  étudiés  on  ne  |H'ut  construire  un  véritable  |K»rt,  sans  faire  un  môle;  cet 
tnciin^énient  n'existe  |»as  à  A^radir.  La  ma^rnifique  baie  dont  la  nature  a  iloté 
te  |Miint  et  rimmenne  plaire  qui  l'environne  sont  des  circonstances  favorables 
qui  rarement  se  trouvent  réunies.  Si  Von  ajoute  à  cela  la  riclies>e  du  pa>s,  on 
c<»mpn*ndra  qu'il  est  réellement  déplorable  de  ne  pas  établir  en  ce  point  un 
ffrand  |M»rt  de  commerce...  comme  il  en  existe  en  |m*u  d'endroitn,  et  où  les 
baleaui  de^  plus  forts  tonnafres  pourraient  mouiller  avec  autant  de  sécurité 
que  dans  un  arsenal.  » 

R.  i»K  Fi.orn:-Ko«Hf;vAim:. 


Les  houillères  des  provinces  chinoises 

voisines  du  Tonicin 

Note  sur  les  résultats  techniques  de  la  mission  de  M.  A.  Leclère. 


Au  XXP  congrès  des  Sociétés  françaises  de  Géographie  (séance  du  22  août, 
présidée  par  l'amiral  Servan),  M.  A.  Leclère,  ingénieur  en  chef  des  mines,  a 
fait  connaître  les  résultats  techniques  de  la  mission  qu'il  a  remplie  en  Chine, 
du  4  décembre  1897  au  15  juillet  1899,  et,  dont  La  Géographie  a  déjà  publié 
un  aperçu  géographique  *. 

Organisée  par  le  Ministère  des  Colonies,  sur  la  demande  du  Ministère  des 
Affaires  Étrangères,  cette  mission  avait  pour  objet  Tétude  des  ressources 
minérales  des  provinces  chinoises  voisines  du  Tonkin. 

D'après  M.  Leclère,  les  régions  élevées  comprises  entre  la  frontière  nord 
du  Tonkin  et  la  boucle  du  fleuve  Bleu,  renferment  des  gisements  exception- 
nellement étendus  de  houille  grasse,  d'une  qualité,  non  seulement  inconnue  au 
Tonkin,  mais  même  rare  en  Europe  et  en  Chine.  Et  pourtant  cette  dernière 
contrée  parait  plus  riche  en  houille  que  toutes  les  autres  régions  du  globe. 

L'analyse  des  échantillons  de  ces  houilles,  faite  au  bureau  d'essais  de  l'École 
supérieure  des  Mines,  a  indiqué  une  teneur  de  30  à  38  p.  100  en  matières 
volatiles,  et,  un  pouvoir  calorique  dépassant  7  500  calories.  Ce  combustible  ne 
donne  que  5  à  6  p.  100  de  cendre.  Cette  houille,  qui  appartient  à  l'étage  rhétien, 
quoique  dure,  renferme  souvent  un  peu  plus  d'eau  que  la  houille  carbonifé- 
rienne.  Par  ce  caractère  elle  se  rapproche  des  charbons  maigres  du  Tonkin, 
rhétiens  comme  elle. 

Les  houillères  découvertes  par  M.  Leclère  dans  le  Yun-Nan,  n'ont  aucun 
rapport  avec  celles  signalées  à  Laokay.  Ces  dernières  paraissent  situées  à  la 
base  du  système  carboniférien,  tandis  que  celles  de  Mong-Tze  sont  d'âge  beau- 
coup plus  récent.  L'identification  de  l'horizon  des  houilles  supérieures  du  Yun- 
Nan  avec  celui  des  houilles  de  la  côte  du  Tonkin  résulte  des  déterminations 

1.  A.  Leclère,  Géographie  générale  des  provinces  chinoises  voisines  du  Tonkin,  in  La  Géographie f 
1,  4,  (avril  1900). 


LES  IIOUILLKRBS  DBS  PROVINCES  CHINOISES.  tIS 

effectuées  par  M.  Zeîller.  G*  résultat,  t^^s  remarquahlr,  étend  ju»qu*i  Ilongay 
le  bassin  roésoiolquo  du  Se-Tchouan. 

A  Mong-Tie,  il  se  fait  déjà  un  commerce  de  cette  houille  grasse,  tr^s  riche 
eo  matières  volatiles.  Elle  est  employée  ainsi  dans  une  distillerie  située  i 
Tesi  de  1%  ville,  prés  des  remparts.  Elle  brûle  dans  des  foyers  construila  pour 
le  chauffage  au  bois;  elle  est  donc  n^ellement  Oambante.  La  mine  dont  elle 
provenait,  située  i  Ni-Ou-Ko,à  40  kilomètres  à  Test  de  BlonK-Txe,a  été  visitée 
par  M.  Leclère.  CVst  un  simple  grattage  d*affleurement  dans  une  couche 
de  1  m.  50  d*é|)aisseur.  D  autn*s  affleurements  sont  également  exploités 
dans  les  environs  immédiats  de  la  ville,  i  quelques  kilomètres  du  tracé  du 
chemin  de  fer. 

Oii  trouve  encore  de  la  houille  flambante  et  très  pure  sur  un  grand  nombre 
d*autn*s  marchés  du  Yun-Nan,  notamment  à  A-Mi-Tcheou,  Lin-Gan,  Tong-llal, 
Yuo-Nan-Sen,  et,  dans*  toute  la  région  &  Test  de  cette  ville.  Les  affleurements» 
très  fréquents,  montrent,  en  général,  des  couches  d'épaisseur  moyenne.  Des 
rourhes  puissantes  existent,  cependant,  en  quelques  localités,  comme  i  Man- 
llao  et  i  Pou-Tchao-Pa. 

lK*s  gîtes  de  houille  carboniférieiine  et  rhétienne  se  rencontrent  de  plus 
depuis  Yun-Nan-Sen  jusqu'aux  bonis  du  fleuve  Bleu,  où  ils  se  relient  au 
bav«»in  du  Se-Tchouan.  Les  plus  beaux  gisements  du  Yun-Nan  sont  peut- 
étrv  ceux  de  la  boucle  du  fleuve  HIeu.  Ils  fournissent  une  houille  flambante, 
san^  fumée,  que  les  Chinois  brûlent  par  terre,  sur  le  sol  de  leur  maison,  tout 
rotnme  le  bois  résineux  qui  est  leur  combustible  habituel. 

Actuellement  la  houille  grasse  du  Yun-Naji,  exploitât*  i  la  chinoise  par 
Ir»  procédés  les  plus  ruilirnentaires,  vaut  au  plus  10  francs  la  tonne,  sur  les 
marchés  que  le  chemin  de  fer  de  Lao-Kay  à  Y'un-Nan-Sen  met  à  moins  de 
*IW  kil.  du  fleuve  Houge.  b*aprt's  M.  Leclère,  elle  pourra  donc  arriver  jus* 
qu  À  Ilai*Phong,  au  prix  de  2r»  francs  par  tonne.  Ionique  le  chemin  de  fer  du 
Yuo-Nan  sera  construit,  et,  faciliter,  par  des  mrlangi^s,  la  vente  drn  menus 
maigres  qui  forment  10  0  0  de  la  production  du  l'onkin.  Elle  |M»urra,  en 
outre,  devenir  la  bas4*  d'une  industrie  locale,  trouvant  autour  dVIle  des  gise* 
meots  di*  fer  magnétique,  ab<mdant  et  très  pur,  situés  sur  les  bords  mêmes 
du  flt»uve  Rouge,  en  territoire  tonkinois,  et  d'innombrables  gisements  de 
raivrr.  CU^s  derniers  sont  exploités  par  b*s  indigènes  depuis  Tépoque  la  plus 
rprubi*  et  par  Tadminislration  impériale  chincusr  depuis  les  premiers  tomps 
de  la  conquête  effectuée  au  xvii*  siècle;  ils  ont  élé  mis  en  régie  par  Tndmi- 
tûstratioD  chinoise,  en  vue,  surtout,  d  obtenir  le  métal  ntVe^^aire  à  la  fabrica* 
tifio  des  monnaies. 

Au  XVII*  siècle,  la  production  totale  de  ces  mines  atteignait  5000  à 
6W0  tonnes  de  cuivre.  Elle  est  aujourd'hui  t^imbée  i  environ  i  500  tonnes,  par 
MÛtc  de  la  dis|iarition  du  combustible  végétal,  seul  employé  dans  le  traite- 


2«6  RÉSULTATS  TECHNIQUES  DE  LA  MISSION  DE  M.  A.  LEGLÈRE. 

ment  métallurgique  indigène.  Avant  les  événements  actuels  qui  interdisent 
aux ,  Européens  Taccès  de  ces  régions,  des  propositions  d*achat  avaient  été 
faites  au  gouvernement  chinois.  Les  gisements  métallifères  du  Yun-Nan 
ont  été  signalés,  pour  la  première  fois,  dans  Touvrage  classique  de  M.  Rocher, 
dont  M.  Leclère  confirme  toutes  les  appréciations  favorables  à  Tavenir  indus- 
triel des  régions  voi'sines  du  Tonkin.  Cet  avenir  résulte,  surtout,  de  la  décou- 
verte des  gisements  de  houille  grasse  qui  n'avaient  jamais  été  signalés  avant 
Texploration  géologique  à  laquelle  s'est  livré  M.  Leclère  et  à  laquelle  le 
vicomte  de  Vaulserre  et  M.  G. -H.  Monod  ont  prêté  leur  concours,  à  partir  de 
la  fin  de  Tannée  1898. 

La  mission  Lyonnaise  n'avait  rencontré,  dans  le  Yun-Nan  septentrional  et 

«  

au  Kouei-Tcheou,  que  des  gisements  aussi  anthraciteux  et  plus  cendreux  que 
ceux  de  la  côte  du  Tonkin.  Les  premières  indications  de  M.  Leclère,  après 
avoir  été  signalées  avec  empressement,  ilans  le  courant  de  1898,  par  la  presse 
coloniale,  ont  été,  ensuite,  accueillies  avec  un  certain  scepticisme;  aujourd'hui 
aucun  doute  n'est  plus  permis  sur  l'importance  de  la  découverte  que  nous 
signalons,  en  présence  des  échantillons  authentiques  exposés  au  Pavillon  des 
Produits  de  l'Indo-Chine,  mais  désignés,  par  erreur,  au  catalogue  général  de 
l'Exposition  sous  le  nom  de  Bois  du  Tonkin. 

Au  point  de  vue  économique,  les  résultats  de  la  mission  A.  Leclère  fixent 
définitivement  la  valeur  comparative  des  provinces  voisines  du  Tonkin.  Ils 
donnent  un  but  précis  a  la  construction  des  chemins  de  fer  entreprise  par  la 
France  avant  Içs  événements  actuels. 

Au  point  de  vue  purement  scientifique,  ce  voyage  acquiert  une  importance 
de  premier  ordre  par  l'extension  jusqu'au  Tonkin,  de  l'exploration  géologique 
accomplie  dans  les  régions  centrales  de  la  Chine  par  MM.  von  Richthofen  et 
Loczy. 

Aussi  bien,  après  avoir  entendu  la  remarquable  communication  de 
M.  A.  Leclère,  dont  le  présent  travail  est  un  extrait,  appréciant  la  valeur  de 
cette  publication  autorisée  par  le  Ministre  des  Colonies,  le  Congrès  des  Sociétés 
françaises  de  Géographie  a  émis  le  vœu  :  Que  les  renseignements  rapportés  par 
AL  Leclère  sur  les  ressources  minérales  des  j^rovinces  chinoises  voisines  du 
Tonkin,  soient  vulgarisés  le  plus  complètement  et  le  plus  promptement  possible. 

Cii.  R. 


i 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


EUROPE 

Lm  CMm  allemandes  de  la  mer  da  Hord.  M.  RoinhoM  llaago  viont  ilcdfmiMT. 
*'ir  l.i  |tfirtic  allcmonde  du  liUoral  do  la  mor  du  Nord,  une  ôtudo  h  laqurllo  la  nVoiito 
;  iMirnIton  du  socond  volume  de  In  F*irf  rf#*  /#i  t^rre  d«»  Sur^M  donne  un  lnlên*l  |»nr- 
•rnlirr  'Mitthrti,  di^s  \Wntts  fur  Erdkuudr  lu  hipzig,  |H<H.Ml!NNM.  p.  1  <\]. 

rtiltvint  \cH  travaux  s|NVîaux  d*OhlinK  (IHIN»,  Jen*M*n  (ISTHK  Titlel  {\S*M], 
Mir^hall  ilstCn,  les  dm^ge8  du  Ihutrht*  il^sf  fssSï,  |i»s  rnrle^  el  les  ra|i|H>rtM  \v^ 
\  \  I*  n««YnlH  du  her\'ire  hydrr»Krnphi(|ue  de  la  marine  allemande.  Tauteur  étudie 
«iirt<»ut  It^  conditions  dynnmiqueM|ui  ont  prt'HJdê  à  la  formation  de  la  côte  nlle- 
nmidrdfl*  la  mer  du  Nonl  et  qui  y  n^is^ent  aujourd'hui.  Il  examine  avtv  MÛn  len 
ri;.|Mtrt<  de  la  tern»  ferme  avtv  In  mer  et  eonsnrre  d'intêressanU  ehapitn*'^  aux 
M  .//^«.  formatiftns  amphibies  qui  ômer^'^nt,  aux  linj^ses  mer<»  entre  h»s  llr?»  do  In 
f  r.«r  rt  le  Continent.  ImmeuMW  vnsièn»s  «pie  l'cHvan  dispute  à  la  mer,  qui  tendent  n 
r  •  iMir  r('i|uililiri»r(»mpu  par  le  lont  affaissement  du  sol.  • 

V,Hioi  qu'en  pense  Sue<s,  il  imrait  hors  de  doute,  en  effet,  qu'un  affai^M^ment  de 

■  îrm*  ferme  s*«*^t  pnnluit  sur  les  ri\ntfr>  de  la  Frise,  qu'il  '^'y  est  fniur'^uixi  ju* 

,  l'iux  «livles  Voisins  du  notn»:  |M'ut  ètn*  même  n*at  il  fwis  re*.M'».  t>  n'**»ultat  de 
*<*rr*ation  confirme  roux  auxquels  s<int  arrives  les  naturali**tes  Scandinaves  rt'la- 
t.i'mt-nt  a  lemersion  lente  de  la  côte  Baltique  en  Finlande  ',  les  in*t>loi:ue**  frnn 

■  •  ri  |irl»n^  au  sujet  de  Taffai^M^ment  ties  côten  «le  Flnntlre  el  d\\rtt»i*»  *. 

•  /••^t  entre  les  ê|io<|ues  mitnvne  et  pliocène  qu  a  été  trnce  le  cnnevn>  sur  lequel 

•  •t  ile**ine  le  contmir  de  la  c«Me  nllemnnde  actuelle  de  la  mer  du  .Winl.  (Tc^t  m»u- 

•  '■*«ot  A  In  fin  de  la  deuxi^mi*  |MTi(Hle  ^lacinin*  que  paraît  avoir  été  conildei*  ta  mer 
;•  1  |trof<»nde  qu\MVU|)ent  maintenant  le*<  plaines  bas*«e<  de  la  FriM\  du  llnno\n*  et 
'  .  H*l*t«in. 

En  il«*pit  de  quelques  tradilionn  anrit*nne«,  il  ne  ftaralt  pan  que  des  pliénoniènes 
^  '.iniques  ou  séi<mi(pies  ai(*nt  pri**  aucune  fuirt  à  la  formation  de  celle  cûte.  \jt*> 
i^.:««rr^du  //nrrAf*  ont  établi  que  le  fond  de  la  mer  du  Ni»rd  e>t  invariablement 
'  'mt  de  «Able  quartzt*ux  ou  d*ar»;ile  <«alileuse,  san»  ttihuur  iunt^  d»i'fnfnts  mtpttfM 

*  •'•  Bien  (|ue  la  côte  n'ait  p:i<  été  miiiiium*  à  des  me>ures  méthtMliqut^  |iendant 
'*^  l*>h«;ue  p(*riode,  comme  relle*^  tie  Suiile  et  de  Finlande,  il  faut  admellrt*  que  la 


298  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

côté  s'est  affaissée.  Les  catastrophes  de  la  baie  de  Dollart,  du  Jade,  du  Zuydcrzée 
sont  difficilemant  explicables  par  l'action  seule  des  tempêtes.  Les  forêts  et  les  tour- 
bières, aujourd'hui  submergées  et  recouvertes  parfois  d'une  couche  de  schlick  de  2 
à3  mètres,  se  rencontrent  à  Helgoland  et  un  peu  partout,  depuis  Sylt  jusqu'à  la  chaîne 
des  îles  de  la  Frise  orientale.  La  tourbe  n'y  contient  que  des  débris  de  végétaux  ter- 
restres et  d'eau  douce  ;  les  tourbières  n'ont  donc  pu  se  former  qu'au-dessus  du 
niveau  de  la  mer.  La  zone  ininterrompue  des  Watlen^  qui  s'étend  entre  les  îles  fri- 
sones  et  la  côte  actuelle,  était  occupée  par  une  lagune  d'eau  douce;  les  îles  actuelles 
sont  les  restes  d'un  rivage  continu  qui  mettait  la  lagune  à  l'abri  des  tempêtes.  Le 
fond  de  la  lagune  et  la  rive  continentale  ont  dû  s'affaisser,  lentement  et  pendant 
longtemps,  jusqu'à  se  trouver  au-dessous  du  niveau  de  la  mer  ;  un  jour,  le  bourrelet 
littoral  primitif  a  été  rompu  parles  tempêtes,  et,  la  mer  a  envahi  la  lagune,  noyé  ses 
tourbières  et  ses  bois. 

Les  îles  de  la  Frise  n'ont  donc  pas  la  même  origine  que  les  cordons  littoraux  de 
la  Baltique.  Des  îles  simplement  formées  de  dunes  ne  sauraient  se  développer  en 
mer,  en  dehors  du  contact  avec  la  terre  ferme.  Du  reste,  le  chenal  des  cours  d'eau 
continentaux  se  continue  à  travers  les  Waiten  et  coupe  la  chaîne  des  lies  dans  le 
prolongement  de  l'axe  de  chacun  d'eux.  Ajoutons  que,  si  les  iles  de  la  Frise  orientale 
peuvent  donner  l'illusion  d'un  cordon  littoral  coupé  et  égrené,  celles  de  la  côte  du 
Holstein  ne  se  prêtent  pas  à  une  pareille  interprétation.  Elles  sont  éparses  ou  grou- 
pées d'une  manière  irrégulière,  d'âge  et  de  constitution  variable.  En  réalité,  tout 
tend  à  démontrer  que  les  îles  actuelles,  au  nord,  comme  au  sud,  jalonnent  le  conti- 
nent d'autrefois,  dont  elles  sont  les  débris. 

Quant  aux  dépôts  de  schlick  (limon  argileux)  qui  forment  les  Walien,  leur  ori- 
gine est  à  peu  près  exclusivement  fluviale;  l'analyse  physique  et  chimique  le  prouve. 
Nous  avons  vu  que  le  fond  de  la  mer  du  Nord  est  composé  presque  partout  de  sable 
quartzeux  ;  il  ne  peut  donc  fournir  les  éléments  constitutifs  du  schlick.  Ces  dépôt» 
ont  pour  base  les  matériaux  solides  et  les  débris  organiques,  apportés  sans  cesse  à 
la  mer  par  les  fleuves  et  les  courants  de  toutes  sortes  qui  sillonnent  la  basse  pleine 
alluviale,  du  Holstein  à  la  Frise  hollandaise.  Les  matériaux  solides  arrivant  à  la 
mer  peuvent  atteindre  la  proportion  de  24  p.  100000  parties  d'eau;  c'est  ainsi  qu'ils 
ont  formé  ces  lais  de  mer,  d'une  incomparable  fertilité,  qui  couvrent  23345  kilomè- 
tres carrés  des  territoires  émerges  de  l'Allemagne  et  de  la  Hollande. 

Les  Watien  unissent  presque  toutes  les  îles  au  continent  pendant  les  basses 
eaux.  Amrum  et  Foehr  en  sont  séparées  par  un  étroit  chenal;  Borkum,  seule»  Test 
par  un  bras  de  mer.  Il  n'y  a  pas  de  Watien  au  dessous  de  l'isobathe  de  3  mètres. 
Abstraction  faite  d'Helgoland,  dont  il  n'est  pas  question  ici,  les  Waiten  couvrent 
3  655  kilomètres  carrés  sur  les  côtes  allemandes  de  la  mer  du  Nord,  dont  3372,  soit 
92  p.  100,  forment  une  bande  littorale  continue. 

Nous  aurions  voulu  trouver,  dans  ce  mémoire,  des  notions  sur  la  participation 
des  êtres  vivants,  animaux  et  plantes,  à  la  constitution  et  à  la  fixation  du  sol  des 
Watten.  L'auteur  a  passé  sous  silence  ce  côté  de  la  question;  il  n'est  pas  douteux 
pourtant  qu'il  n'ait  une  réelle  importance. 

Cu.  Flahault. 


EIROPE.  rw 

OèogTiphfa  pkjrifiia  ûê  k  péainfliile  des  Balkass  *.  —  l>*apm  M.  J.  Cvijic, 
U-^  Irmt^e»  df*«  phénomènes  glaciaire!*  9ont  abonilantei*  dann  li*ii  Balkans.  Pendant 
I  r|MH|ue  glaciaire  la  limite  des  neigm  |irrHi>(onU*H  rlAÎt  à  t  KNI  mètrv«;  <»r  les  som- 
mrU  clc{>aiuMin(  i<IUO  mèlreH  «ont  nombn^ux.  Dann  la  mi»itiê  occidenliile  de  la 
{«nintule  len  précipitations  atmosphcriquoH  «lont  plu»  alNuidanten  que  dans  la 
m«ittié  orientale,  de  sorte  que  la  limite  des  neiges  |H>uvait  y  d(*^cend^e  plus  luis. 

Le  s>«tème  du  Rhodt)|>e  est  un  massif  granitique  et  S4*hihteui.  On  y  tmuve  lea 
i'ime«  les  plus  éleviVs  de  toute  lo  région;  de  nombreux  commets  atteignent  tlÀVÙ 
a  .'ItsMl  mètres.  Cette  grande  allitutle  favorisait  la  formation  des  anciens  glaciers, 
t»ien  que  tout  le  système  appartint  au  domaine  de  la  mer  Noire  et  de  la  Mt^liter- 
ran«*e.  trcH  pauvre  en  pnVipitotions.  Ia^h  trarch  glarinires  ont  été  relevivs  sur  tn>is 
nè<»ntagnes  :  le  Rila  en  Bulgarie»  le  IVristori  dons  la  MactVloine  ocoidentAle,  le  Sar 
d.ia(h  dans  la  Vieille  Serbie.  Cest  sur  le  iiila  (|ue  ci^s  traces  Muit  le  plus  drvelop- 
|M<«-«i.  On  n'y  a  pas  constaté  moins  de  3i  cirque>  entre  iKM)  et  i7U0  mètres;  dans 
!*«  rtn|ues  se  trouvent  de  nombreux  témoins  de  la  glaciation  ancienne  :  iMirrages 
rif«irainMiue«»  roches  mt>ulonné<*>  et  striées,  |ietits  lnc<^  tantôt  creusés  dans  la  rtn^lie 
•  :i  placr.  tantôt  déterminés  {Kir  des  l»nrnig«*<  mtirainique**.  Les  glorirr*  étaient, 
I  adteun»,  Umitt^i  à  la  |iartie  su|H*rieurc  des  vallées  et  ne  descendaient  guèn*  h  plus 
'    t  kil<»mètres  audessous  des  cirques. 

Le  ?»ystème  Dinarique  est  ft»rmé  de  r<H*hes  siHlimentaires,  notamment  île  calcaire. 
!>•  Iftii^Hin  de  l'Adriatique  était  déjà  constitué,  dans  nés  irrands  traits,  h  rc|M><|tie 
•:  ••  i.iirr;  sa  |»rêsence  eut  une  grande  inlltience  sur  le  phénomène,  puiHi|tic,  encore 
ï  .^'-unrhui,  elleest  cause  de  rab«)n«lance  <li^  plui«»s  dans  celte  région.  H  autre  |Mirt» 
i  ooml>reux  plateaux  du  système  s'élèvent  au  dc^^sus  de  i  (NIO  mètres,  tiet  ensemble 
'•^  c«»ndititHis  a  donné  lieu  a  un  grand  dévclop|M*ment  des  phénomènes  (glaciaires 
!  ftbft  «rtte  rt*gion.  Les cin|ues sont  grands  et  S4* continuent,  en  gi*neraL  iHirune  S4'*rio 
ir  d»*hnet  ou  |Mir  une  gramle  cuvette  karstique.  l>*ur  fond  e>t  entrt»  I  TiiN)  et 
<;■■••  mrtrrs;  ils  Mont  dtmc  plus  bas  que  ceux  du  Hil.i. 

Mai*  ce  m\%\\  surtout  les  mt»rain(^  qui  ««ont  n*man|uablt^  et  donnent  au  |Miys/iA(e 
•-  a  caractère.  Klles  sont  très  étendues,  et.  tranctniit.  par  leur  \r;:itation  abondante 
'•    fr.>Mbr.  avec  la  blanclieur  et  la  séi'ben''»^»  de^»  niMnta.;n«*?«  environnantes.  I^h 

>l*  et  les  cabanes  servant  aux  |wturai:es  tein|HTair<*<«  m»  tmuvent  sur  les 
r.   ni  nés  mi  dans  leur  voisinage. 

En  résumé,  les  anciens  glaciers  de  la  |>«'>ninsule  Kijka nique  étaient  plus  nom* 
:r*njt  que  ceux  di*s  deux  autres  pres4]u*iles  de  rEun»!^»  méridionale,  le%  l*yri*»n«''es 
't  *|>tre*.  Les  p(*titii  glaciers  de  cirques  d(»minaient;  rare*»  étaient  b*s  grands  i?la 
.  r«  dr^t*ndant  dans  les  valltVs.  (>h|  dernier^  avaient  un  bien  plu*«  i?rand  dévelop- 
.'«i^nt  dan«  leMntème  |)inari(|ue  c|ue  d.ins  celui  du  lih«Nlti|M*.  A  de  ran*s  excep 
\.   ft«  prr*.  1rs  glaciers  étaient  limiter  aux  verHanti  nord  ele^^t  de»»  monlacne.s.  SI 

RiU.  a\iv  *eji  cirr|ues,  ses  lacs,  se^  valh'tw  etacees  en  gradins  et  ^fs  ea*^rades,  a 
^  f'iiiement  modelé  {wr  les  glacej^,  dans  le  syntème  binarique,  cette  influenix'  a 

I    L  tpm^mt  piarmtrt  dant  ia  f*t*\%muU  th$  HnU  r««f,  in  Anmtlrt  ih  n^  "."'''•  ^"'.  I  *    '.  p  *>'-*:  Jtfcir* 


300  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

été,  en  partie,  voilée  par  le  phénomène  karstique  qui  a  été  favorisé  par  l'abondance 
des  pluies.  Il  est,  d'ailleurs,  intéressant  de  constater  que  celui-ci  est,  en  grande 
partie,  préglaciaire.  On  trouve,  par  exemple,  sur  la  Treskavica,  une  cuvette  kars- 
tique, qui  a  été  plus  tigird  polie  et  striée  par  les  glaces.  Après  le  retrait  de  celles-ci, 
le  phénomène  karstique  a  repris  son  cours  ;  il  s'est  formé  un  grand  nombre  de 
petites  dolines  où  les  lacs  glaciaires  ont  trouvé  un  écoulement  souterrain. 

En  dehors  des  territoires  occupés  par  les  glaces,  tout  le  pays  a  subi  l'influence 
du  climat  glaciaire.  Celui-ci  était  très  humide  et  caractérisé  par  une  évaporation  très 
faible;  la  masse  d  eau  était  plus  considérable  et  l'érosion  plus  intense.  C'est  à  cette 
influence  qu'il  faut  attribuer  la  forme  de  caflon  affectée  par  certaines  vallées.  Dans 
les  hautes  montagnes  de  l'Herzégovine  et  du  Monténégro,  ces  caftons,  profondé- 
ment encaisses  dans  les  calcaires  trlasiques  et  jurassiques,  ont  jusqu'à  1  000  mètres 
de  profondeur.  Les  fleuves  qui  y  coulent  sont  rapides  et  ne  reçoivent  que  de  faibles 
affluents.  Ils  sont  toujours  à  fort  débit.  En  effet,  dans  le  système  Dinarique,  les 
fleuves,  peu  volumineux,  ne  peuvent  maintenir  leur  lit  superficiel,  à  cause  du  phé- 
nomène karstique  :  le  calcaire  se  dissout,  des  entonnoirs  se  creusent,  et  la  circulation 
des  eaux  finit  par  devenir  souterraine.  Actuellement,  de  nombreux  canons,  celui  de 
la  Susica  par  exemple,  ne  renferment  de  l'eau  sur  toute  leur  longueur  qu'au  moment 
de  la  fonte  des  neiges.  Quant  aux  canons  courts  qui  servent  de  lit  aux  faibles 
affluents  des  fleuves  principaux,  ils  doivent  résulter  de  l'érosion  souterraine  des 
canaux  des  sources,  qui  avaient,  par  suite,  une  tendance  à  reculer  de  plus  en  plus, 
et,  en  second  lieu,  de  l'accélération  de  l'érosion  provcnant.de  l'approfondissement 
du  fleuve  principal  et  de  la  descente  progressive  de  l'embouchure  de  l'affluent. 

La  répartition  actuelle  des  neiges  sur  les  montagnes  de  la  péninsule  correspond  à 
la  distribution  des  anciens  glaciers.  C'est  principalement  le  Rila  qui  est  remarquable 
par  l'abondance  de  ses  champs  de  neige,  surtout  dans  les  cirques,  plus  rarement 
sur  la  crête  même.  Les  plus  grands  se  conservent  toute  l'année.  En  général,  le  Rila 
est  entièrement  couvert  de  neige,  dès  le  commencement  de  septembre.  Sur  les  autres 
hautes  montagnes  du  système  du  Rhodope,  les  champs  de  neige  sont  plus  petits  et 
bien  moins  nombreux.  Au  contraire,  les  monts  Dinariques  sont,  après  le  Rila,  les 
cimes  les  plus  neigeuses  de  la  péninsule;  ceci  tient  aux  conditions  climatiques,  aux 
plateaux  élevés  et  étendus  du  système  et  aux  formes  karstiques  qui  offrent  de  nom- 
breuses cavités  propres  à  l'accumulation  et  à  la  conservation  des  neiges.  En  somme, 
les  hauts  sommets  de  la  péninsule  des  Balkans  sont  à  la  limite  même  des  neiges. 
Un  léger  abaissement  de  température  suffirait  pour  les  faire  rentrer  dans  la  zone 
des  neiges  éternelles.  D"  L.  Laloy. 


ASIE 

Les  habitations  dans  le  Caucase.  —  Chez  les  populations  qui  sont  restées  jus(|u*à 
ce  jour  isolées  des  grands  mouvements  de  la  civilisation  et  chez  lesquelles  les  formes 
anciennes  ont  pu  se  conserver,  l'étude  des  habitations  peut  donner  de  précieux 
renseignements  sur  leur  psychologie.  Les  Caucasiens,  répondent  mieux  que  tout 


ASIE.  »ll 

•iitrr  pruple  à  cm  conditions.  Sur  ro  hujcI,  le  livre*  publié  nHTmment  f  Bîld^  auM 
dém  A'fuAatiif,  I^ipzif?,  Dunckerei  llumblol,  tlNNI,  in  H,  :i:r>p.)  par  M.  il,  von  llahn 
(••umit  de  iùm  intén^^Hants  renseignements.  Les  besoins  de  re!«  indifrèneu  n'oni 
(«ft4  auirmenté  depuiii  les  époques  les  plus  recuKVs,  et«  si  la  stVurité  iiemonnelle  est 
€k*>enue  plus  grande  qu'autrefois,  ce  pn>grèM  n*a  pas  amené  de  mo<lilicatif>n  corré- 
htivedans  les  moeurs.  La  plupart  des  maisons  sont  fortin('*es,  et.  on  n'en  sort  qu*armé 
ju«<|u*aux  dents,  et  même  revêtu  ifune  armure  complète  t*<»mme  chez  les  KhevMiures. 
Li  crainte  de  la  vendetta,  à  la(|uelle  chacun  est  ex(N)M\  explique  la  |ftersîstance  de 
ce%  me^uD'î*  de  précaution. 

Liii  (laucasiens  primitifs  devaient  habiter  des  cavernes  natun*lh»s  ou  arlincielles« 
Enci»rv  aujourd'hui,  on  trouve,  chez  les  Tatares,  et.  souvent  au«î,  chez  les  Arméniens 
de*  iri»uverneroents  de  Tiflis  et  d'Êlisal>eth|K>l,  des  habitatii>ns  nommées  takHt,  ereu 
wv^  entièrement  dans  la  terre.  Chez  les  (irousines,  la  maison  est  h  demi  enfoncée 
<Un«  le  «ol  et  n'a  souvent  pour  seule  ouverture  que  la  porte.  Le  toit  aplati  est  porté 
l*Yr  <lff^  |M>utre8.  Ces  habitations,  sont  d'onlinaire,  adossées  à  une  éroinence  natu- 
nilr.  nu  au  tas  de  déblais  provenant  de  leur  construction.  L'intérieur  ne  présente 
4ucun<  suUlivision.  Ia»s  maisons  ne  sont  st^parées  l'une  de  l'autre  que  |Mir  des  rou 
i  ir*  ••Iniits  et  irn'»Kulier«. 

En  Kartalinie  et  en  Kakhélie,  on  trouve  des  constructions  sitmVs  en  entier 
«'1  de^^us  du  S4>l,  à  murs  de  pierres  reliées  par  du  limon.  Il  y  a,  h  l'intérieur, 
(l(i«iff*Qr*  chambres  et  une  é«*urie.  La  lumière  arrive  par  de  petites  fenétn***  ou  par 
«i«-^  lantemeiiux  situé<(  sur  le  toit.  Dans  tout<*s  c«\s  niions,  l'éloifcnemenl  des  vil 
I  >«.-«-«  rt  \epcu  <lt*  solidité  de«*  constructionn  en  rendaient  la  défense  trî^sdifllrilc.  Aus?ii, 
tr  >*ne  t  on.  dans  la  plu|mrlilt^  villafces  ^rousim^.  des  tours  fortilitVn  où  In  |M»pula 
t:  'U  p«>u%*ait  se  K*fuirier.  Kilos  sont  surtout  fn^iucntes  dans  les  valhVs  mon t/ikMieuses 
<i|«ir*«^rs  aux  incursions  des  Lesicliiens.  Chrz  los  Touch<*s,  on  rencontre  d«"»  \illnires 
r»'m|»o*és  exclusivement  de  tours,  par  exrmple  iVhontio  et  Parsma.  ti^s  tours, 
.  im^*.  Cll>^^^^nn^Vs  d'un  petit  toit  et  construites  en  irn>s  bloi*s  de  picrn».  ont  un 
«•jiort  tn*^  iruerrier.  Chaque  habitation  constitue  une  f«irlere^<e,  sans  rnp|Mirtavtv 
1  ^  aulrt^:  il  n'y  a  ni  citndolle  ni  mur  d*enc<*inte  enloumnt  le  villnci*  entiiT. 

!>*%  'U9uU  des  OH%ètt»s  siliH'H  dans  les  hautes  vnllt'*es  n*HM*mtdent  au*»*»!  à  une 
r  uni'in  dr  chi^teaux  fiirln.  Mais  les  Iciurs  ne  sont  pis  aussi  rIan<*«Vs  que  celles  des 
T  -urbe«.  I«a  maison  «l'un  riehe  Os^Mi»  «.e  prê'^ente  sous  la  ft>rme  d'un  tmtiment  de 
(  "TTi*  a  deux  ou  trois  élatfes,  dont  l'inférieur  est  destiné  au  lielail,  le  moyen  s«»rl 
•t  «'ibitatitm  et  lesuptTieur  à  nvevnir  les  hôti^.  Cette  hnbitnli«)n  est  enttMin'^  d'une 
*  l'jtr  muraille  flanqu«'*e  de  tourelles.  Les  On^rion  ihi  versant  méridional  du  Cau- 
riw  %i\entdanH  des  mni««<»ns  de  ImiIs,  dont  plu<»ieur^  S4»nt  réunit*^  dans  une  cour 
riil.iunf  de  forti**  iiali^'^aiIeH, 

i.Uri  h»*  Tehélchène'»  des  mon  ta  (cn****,  on  relrouvele**  loup^.  dont  le*»  unes  servent 
•S'h^l»! talion,  les  autn*^  de  forten*«»s(*s.  Au  eunlraire.  reut  de  la  plaine  habitent  den 
Biti*4>n«de  twiisà  deux  i'!a;:es.  C*t*st,*turtout.en  Suanelirque  Ton  renconln»  les  plus 
1-  (!r«tf»iir<de  pierre;  i*ll<*«*  atteiuMiaient  plus  de  i')me(n*s  de  hauteur.  En  Min;;rélie.  en 
lm«-frthie  ri  en  (ît>urie.  les  aii<'iens  ehileaux  fijrl'»  s  int  eoniplètement  ruines  et  les 
tibitati«in<%  Ufni  de  Im^Ucs  maisons  de  bois  entourét*^  d'un  lar*:e  Italenn.  Si  l'ttn  eon 


302  MOUVEKBBrf  «ftOCMMlVUL 

tinue  à  descendre  la  vallée  du  Rion,  on  arrive  à  des  phin»  hmoatum  il  a  été  néces 
saire  de  garantir  les  habitations  contre  Thumidité  d'un  sol  maréeàgeu.  Aussi,  sont- 
elles  élevées  sur  pilotis  et  rappellent-elles  les  palaiittes.  Ces  maisons  sont  ea  Iiois; 
elles  sont  isolées  et  entourées  de  vastes  cours. 

On  trouve  aussi  des  maisons  en  bois  sur  le  versant  nord  du  Caucase,  chez  les 
Tatares  des  montagnes,  et,  dans  le  Karatchaî.  Elles  sont  petites  et  très  rapprochées  les 
unes  des  autres.  C'est  chez  les  Abchases  qu'on  rencontre  les  habitations  les  plus 
primitives  de  toute  la  région  ;  sur  des  pieux  enfoncés  dans  le  sol,  on  tresse  des  parois 
de  branchages.  Le  toit  de  paille  repose  sur  cinq  piquets  placés  en  dehors  des  angles  de 
la  bâtisse  ;  il  est  traversé  par  une  cheminée.  Les  villages  lesghiensdu  Daghestan  sont 
très  pittoresques;  accrochés  au  flanc  des  montagnes,  ils  sont,  d'<»dinahre,  construits 
en  pierre.  Le  toit  plat  de  chaque  maison  sert  de  cour  à  celle  située  au-dessus.  Les 
rues  sont  étroites  et  très  escarpées.  Ces  villages  en  terrasses  ont  toujours  opposé  les 
plus  grandes  difficultés  aux  envahisseurs.  Dans  les  régions  planes,  les  aouls 
lesghiens  sont  plus  étendus  ;  chaque  maison  est  entourée  d'un  mur  en  pierres,  et 
toutes  ses  ouvertures  donnent  sur  la  cour  intérieure. 

On  peut  juger  par  cet  extrait  de  l'intérêt  de  l'ouvrage  de  M.  von  Hahn,  Bilder 
aus  dem  Kaukasus,  Il  nous  est  impossible  de  résumer  ici  les  autres  chapitres,  qui  ne 
se  prêtent  pas  à  un  compte  rendu  analytique.  Ce  sont  des  récits  de  voyages  où  les 
données  ethnographiques  et  géographiques  abondent;  il  y  a  aussi  de  bien  intéres- 
santes études  sur  le  droit  coutumier,  la  hiérarchie  et  la  religion  des  Khevsoures, 
sur  les  coutumes  des  Abchases  et  des  Tatares  de  Transcaucasie,  enfin,  sur  le  régime 
de  quelques  rivières  du  Caucase.  D'  L.  Laloy. 

La  position  géographique  de  la  Mecque.  --  M.  J.J  Hess  publie  dans  le  deuxième 
fhscicule  des  Études  géographiques  (I,  2.  Fribourg,  Suisse.  Institut  géographique  de 
l'Université,  1900),  une  étude  très  serrée  sur  la  position  géographique  de  la  Mecque 
(Die  geographische  Lage  Mekkas  und  die  Strasse  von  Gidda  nach  Mekka), 

Cette  position,  qui  est,  surtout  au  point  de  vue  cartographique,  de  première 
importance,  puisque  presque  tous  les  itinéraires  de  l'Arabie  partent  de  la  ville  sainte 
ou  y  aboutissent,  est  placée,  par  rapport  à  la  côte,  de  la  façon  suivante  sur  les  deux 
meilleures  cartes  modernes  de  ces  contrées,  celle  de  Kiepert  et  celle  de  Dougbty  : 
différence  de  longitude  entre  la  Mecque  et  Djeddah,  sur  Kiepert  :  54' =  93  kilomè- 
tres; sur  Dougbty  :  1"2'  =  108  kilomètres;  différence  de  latitude  entre  les  mêmes 
villes,  sur  Kiepert  :  8'  =  14  kilomètres,  sur  Dougbty  :  3'  =  6  kilomètres  ;  dislance  à 
vol  d'oiseau  entre  les  deux  points,  sur  Kiepert  :  94  kilomètres,  sur  Doughty  :  108  kilo- 
mètres. En  ajoutant  à  ce  dernier  chiffre  8  0/0  pour  les  détours,  on  obtient,  comme 
longueur  de  la  route,  sur  la  carte  de  Kiepert,  101  kilomètres,  et,  pour  Doughty* 
117  kilomètres. 

L'inexactitude  de  ces  chiffres  se  manifeste  assez  clairement,  si  on  contrôle  la  lon- 
gueur de  la  route  ainsi  déterminée  par  le  temps  employé  par  les  différents  voya- 
geurs pour  la  parcourir.  En  effet,  Burkhard  a  effectué  le  trajet  entre  les  deux 
villes  en  dix-sept  heures,  à  pied,  et,  en  treize  heures,  à  âne.  Schlmper  (d  après 
Ritter,  Erdkunde  von  Arabien,  II,  29)  évalue  à  treize  heures  quarante-cinq  minutes 


ASIE.  90) 

\t  lrm|K  nf«*r<9airp  poar  pnfrourir  cette  mi^mc  (ilntance,  et.  d'api^  Moliammeil  Pacha 
"^  l'itk,  \e%  lenten  caravane»  depMerins  emploient  vingt  heurt*^  trente  minutrii  h  faire 
4  •  trajet.  Donc,  »i  le  rliiffre  de  Doughty  était  exact.  Biirkbard  aurait  fait,  en  moyenne, 
T.r»  l^locnètrM  h  l'heure,  oc  qui  est  mat4*riellement  iroiN>Mlble. 

Si  Ton  recherche  maintenant  l'orifcine  de  la  position  de  la  Mei*quc  nur  le^  docu- 
menU  cites  plus  haut,  on  verra  que  HittiT  {Erdkunde  nm  Arahim)  4^»t  la  <H>urce  où 
l'on  m  puisé  pour  la  construction  de  la  carte  Dou^hty,  et,  trt'i*  pn>baklement  aussi, 
l«mr  celle  de  la  carte  Kiepert.  Ritter  dit,  ailleurs.  f|ue  Rerirbaus  a  déterminé,  d'apn^s 
le  j«Burnal  de  route  de  Burkhanl,  la  position  de  la  .Mec^que  h  it^iHW  de  Lat.  N.  et 
a  37*5i'V5*  E.  de  Paris.  Or,  Rer^haus  a  simplement  empninté  ces  coordonnées  è 
louvraire  d'Ali  Bey  {rrorels  of  Ali  Bnj  el  Abasai.  Undres,  1816,  II,  p.  9i),qui  dit 
a%iiir  drterminc  la  longitude  de  la  Mecque  par  dt^  cVlipses  des  satellitt*s  de  Jupiter. 

iKmc.  en  même  temps  qu*on  appn*nd  les  sourcil  primitives  de  la  position  de  la 
U«vi|ue.  on  apprend  aussi  sn  grande  inexactitude,  car,  outre  f|ue  la  méthoilc  employée 
l«r  Ali  iley  donne  des  résultats  lrî*s  défectueux,  les  observations  astronomiques 
failf%  |)ar  ce  voyageur  sont,  en  général.  tW's  mauvaises. 

ire«»t  à  Taide  des  données  si  remarquablement  prcVi^es  de  M.  (Iharies  Iluber  que 
M.  He«n  est  par%*enu  à  rocNlifler  d'une  manière  sensible  la  position  si  incertaine  de  la 
Tîlle  «ainie.  En  ccmstniisant  soigneusement,  d'après  les  renseignements  circonstan* 
•  !(-«  du  voyageur  français,  un  tracé  de  sa  route  entre  Djeddah  —  dont  les  ciMmbin nées 
•*nt  ff*tétrrs  exactement  iléterminées  par  l'amirauté  anglaise  —  et  la  Mecque,  M.  Iii*ss 
a  i»blena,  p4>ur  la  longueur  de  cette  route,  le  chiffre  de  96.5  kilomètres,  et,  en  a 
•l«^luit  la  fioftition  de  la  ville, qu'il  place  par  IV^  .'îàMir  de  Long.  B.  de  lîreenwich  et 
if  SI'  W  de  Lat.  .N. 

titfirome  contri'ile,  l'auteur  met.  de  nouveau,  en  rap|N)rt  la  longueur  de  la  mute 
aiu«i  déterminée  et  le  temps  employé  par  les  diffénnits  voyageurs  |M)ur  la  par- 
^i*urir;  il  obtient,  cette  fois,  des  ré^ultaU  beaucoup  plus  conformes  h  la  rt*alité. 
Rcirkhard.  qui  devait  faire  7  kilom.  5  h  l'heure  —  ce  qui  était  inadmissible  -^  |K)ur 
1-  *u%nr.  en  dix-sept  heures,  le  trajet  de  Djetldah  à  la  Mei^que  ([lOMtion  de  Doughty), 
aVn  doit  plus  faire  que  .%,l.  si  on  adopte  la  position  de  M.  Iles«;  la  vilenie  de  la 
OMfrhe  du  même  voyageur  h  Ane  M*rait  de  fî,7  ;  celle  4le  S<*himp4T,  éiralement  à 
ior.  de  6,3:  celle  de  HuImt,  a  dos  de  chameau,  de  6,  enfin  celle  des  caravanes  de 
pr|.Tin*,  de  3.9. 

M.  He<*^  fait  remanpier  que,  «i,  dans  les  chiffn'<  ci^iessus.  la  vite>M*  du  chameau 
<^t  Inférieure  à  celle  de  l'Ane,  cela  tient  h  ce  que  le  cliameau  monté  par  M.  Iluber, 
•|0i  Tenait  d'a«vomplîr  le  long  voynge  du  Neiljed,  était  trî*s  fatigué. 

L'auteur  t4*rmine  mhi  travail  en  e«%Hn\ant  d'in<li(|uer  quelles  sont  les  différentes 
)mII'«  de  cette  n>ute  !*i  fn'vpient^V  de  Djeddah  à  la  Mcvque  et  en  faisant  une  étude 
'ntî«tue  de  tims  les  noms  de  lieux  qui  s'y  rencontrent.  M.  CuES^KAl^ 

Lat  tnrtvi  do  Gaological  Sonrey  de  l'Inde  V  —  Quoique  un  giVdogue  ait  été 
atla«-lH>  AU  MTvice  du  grand  levé  triironométrique  de  l'Inde  depuis  I^IH,  il  n'y  a  pas 

U  \mtttt9,  ii«  I5'4.  IS  nul   I9>i.  L<>ri<)rrf. 


B04  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

plas  de  cinquante  ans  que  le  premier  Report  sur  cette  science  a  été  publié  sous 
le  litre  :  Report  of  the  Geological  Survèy  of  India  for  i  848-49  by  />'  John  M,  Cld- 
land.  Toutefois,  ce  n'est  qu'en  1856  que  le  Geological  Survey  fut  organisé  en 
service  régulier.  Les,  principaux  résultats  du  travail  accompli  par  cet  institut  en 
moins  d'un  demi-siècle  consistent  :  1°  en  une  carte  géologique  (aussi  exacte  dans 
Tensemble  de  ses  grands  traits  que  dans  la  majorité  de  ses  détails),  qui  embrasse 
presque  toute  l'Inde  proprement  dite;  2*  en  informations  considérables,  accompa- 
gnées de  nombreuses  cartes,  sur  les  régions  montagneuses  du  nord-ouest  et  du 
nord  et  sur  les  pays  de  l'est  de  l'empire  Indien.  Tous  ces  renseignements  sont  publiés 
dans  les  trente  volumes  des  Records,  les  vingt-neuf  volumes  des  Memoirsei  les  vingt 
volumes  (sans  compter  ceux  qui  ne  sont  encore  publiés  qu'en  partie)  de  la  Paleonto- 
logia  Indica,  Indépendamment  de  cette  collection  de  travaux  détachés,  le  senice  a 
publié,en  1879,  un  manuel  de  géologie  de  l'Inde  en  deux  volumes  par  MM.  H.-B.  Medli 
cott  et  W.-T.  Blanford,  auxquels  vinrent  s'ajouter,  plus  tard,  un  volume  sur  la  géo- 
logie économique,  par  le  D'  Vàlentine  Bail,  et,  un  volume  sur  la  minéralogie  par 
M.  F.-R.  Mallet.  Cet  ouvrage,  qui  réunissait  et  condensait  les  renseignements  épars 
dans  les  nombreuses  publications  du  service,  fournit,  pour  la  première  fois,  une  vue 
d'ensemble  sur  la  géologie  de  l'Inde.  Le  succès  de  ce  travail  fut  tel  qu'on  dut, 
en  1894,  en  faire  une  nouvelle  édition.  Les  deux  premiers  volumes,  grâce  aux 
progrès  accomplis  par  le  levé  géologique  depuis  1879,  durent  être  complètement 
refondus  et  ont  été  publiés  sur  un  plan  tout  à  fait  nouveau.  Une  réimpression  du 
troisième  volume  :  Géologie  économique,  a  été  également  entreprise,  mais  ce  sera, 
encore  plus  peut  être  que  les  deux  premiers  volumes,  une  réfection  complète  de 
l'œuvre  primitive. 

Les  résultats  pratiques  les  plus  remarquables  du  Geological  Survey  ont  été  la 
découverte  et  l'exploration  de  deux  gisements  de  houille  :  Singai'enni  et  Umaria, 
<lont  l'importance  est  considérable,  moins  encore  par  leur  rendement  que  par  leur 
situation  géographique  qui  leur  permet  d'alimenter  de  combustible  à  bon  marché 
toute  une  vaste  région  qui,  sans  eux,  en  eût  été  complètement  privée. 

Au  point  de  vue  scientifique,  le  Geological  Si&vey  a  particulièrement  étudié 
et  démontré  l'importance  des  dépôts  qui  se  sont  effectués  sur  terre  ferme.  Il  a  fait 
voir  que  la  plaine  alluvionnaire  du  Gange,  que  l'on  regardait  jusqu'alors  comme  un 
dépôt  marin,  est,  au  contraire,  du  moins  dans  ses  couches  supérieures,  un  dépôt 
terrestre;  que  les  grès  et  les  conglomérats  dont  se  composent  les  collines  situées 
au  pied  de  l'Himalaya  ont  été  formés,  non  par  la  mer,  mais  sur  terre,  par  les  fleuves 
qui  étaient  les  ancêtres  de  ceux  qui  drainent  aujourd'hui  l'Himalaya,  et  que  les 
grands  systèmes  du  Gondwana  et  du  Vindhyan  ont  la  même  origine. 

Le  Geological  Survey  a  reconnu,  en  outre,  l'existence  de  l'époque  glaciaire  |>cr 
mienne.  Celte  idée  rencontra  d'abord  une  grande  opposition,  mais  elle  fit  lentement 
son  chemin  et  aujourd'hui  il  est  généralement  admis  que  les  lits  de  roches  per- 
miennes  de  l'Inde,  quoique  s'étendaht  sur  des  régions  aujourd'hui  situées  sous  les 
tropiques,  sont  les  vestiges  d'une  époque  glaciaire  disparue. 

Le  Geological  Survey  a  également  étudié  les  effets  du  grand  tremblement  de  terre 
de  1897  et  a  recueilli  sur  ce  phénomène  — .le  plus  considérable  de  ce  genre  qu'on 


APRIQrK.  30S 

(•>nii«i«v»  historiquement  —  dest  ren«ieiicnemen(fi  dunt  il  conviendra  de  tenir  romple 
ilin«  Ie4  observation!!  néismiqucs  de  i*Qvenir.  M.  C. 


AFRIQUE 

HooTel  itinèrtira  da  D' Weiagerber  dans  la  provinca  de  Chaonia  *.  —  Au  prin 
l'mi»*.  le  IK  \Vei*fferlMT  a  arrompli  une  nouvelle  exrun*ion  «Innn  In  pro\inr«*  de 
Ui.i'iut.i.  Ih*  C^Hablanen  il  9V*<t  rendu  a  Settat,  par  une  n^ute  dinvte  |»n<«vint  *-i 
r.iur%t  i\r  |)nr  lier  Keehid,  di'In.  pnrlîuUrr.  n  In  kn^ha  den  |ii»ni  Me^kin.  pnr  M/nm'n. 
Oulol  Saiil.Ouled  Rou  Ziri,()uled  Si  Ben-I)n<iud.  Au  retournée!  explorateur  n  |Miu«>Hr 
ju^Mpia  rthim  er-Heliin,  qu'il  a  lont?é.  vit.-*  Inmont,  ju^qu'h  Mivhrn  hrn  Klinlon 
..viiiTnb'ment  dê<«ii?né  o  tort  souh  le  nom  de  Mivlirn  rl  llalouf,  <(ur  le<«enrteH).  lu*  l.i. 
il  f-%t  n*\t*nu  a  tiasablanea,  en  suivnnt  un  itinêrniro  passant,  à  re*«t  de  la  kn<«ba  de« 
lu  ni  \lr<«kin.  pnr  la  kastui  des  Oubnl-Sidi  ben  Dnoud  et  Seltal. 

I  nt*  fKirtie  de  cet  itinéraire  a  déjà  été  suivie,  nênn moins  les  carb*s  de  In  rêirion 

*  'rit  eiioire  défectueuses,  et  les  oliserva lions  du  IV  Weis^iTber  ci>nstitu«*nt  une 
n  «u^ellert  prtVieuM*  contribution  à  la  connaissance  de  ce  coin  du  Man^*. 

Orgaaitalion  du  Congo  français.  Création  da  territoira  militaira  des  pays  et 
prolactorals  du  Tchad.  —  .\  In  date  «lu  *>  <optenibre  IIMMi*,  b*  mini^itére  ilr-  <:(i|oiiir% 
1  «NiHimt^  «I  la  «iicnnturt*  du  Pr«'*^i«b*nt  tie  la  République  un  décret  qui  oncaninr  Uw 
r  ji«»ii*  *«'pb*ntrionalr*4  de  no»»  po*i*.r^«»it»n*»  du  Coniji»  frani;ai*«  et  tU*  rthik'umlii,  <»ii 

li'*ii  rtinini«*n*inle  ne  peut  encon»  remplacer  Taiiion  |H»ljti«|ue  et  nii  la  '•ûrrié  «le 
■.  (r**  ■  (.it»li^^*'mtMit  néc('H%itt\  pendant  quelque  temp»*  enci»re,  une  ot*t*up:iti<in  niili 
î  '-ri'  ffTrtti\o. 

|*ir  n*  dtvnq  le^  terri  toi  ^e^  du  C.onp)  franeai*i  comprenant  : 

r  \j'  Ui«»*in  de  la  rivière  Kémc»: 

t    \u  ntinl,  le  bnn'iin  du  Clinri  i*!  de  *ies  nflliients.  h  IVxeeplion  des  conrt^«.^iMn<« 

'  ^1  .Il  .-onlti»^.  nin**ique  les  |»a\s  placée  mmih  la  dominatitui  franeai-i».  en  \ertu  t|r% 

■i««  iiti«»ii*  ilu  li  juin  |X1H  et  du  il  mars  l.stltl,  \  r«>nq»ri«  le  HaLTiiirmi.  le  thiad.ii 

ï  1'  K.itiem;  «««Milconstituéncn  une  eirct»n<cription  ««INMMale  dite  ••  Territoire  niitil.iin* 

:■<•  p»>«  et  prolivb>rnl'»  du  Tchad  "«et  qui  est  p|acn*MMis  la  t|jn*''tioii  d'un  coinmi*»- 

*  \rr  ilu  liouvernement.  n*le\nnt  lui  même  dinviemeni  du  commi^*»airf*  ceneral  du 
If  ■nirn«*ment  au  t *«< in ^o  français.  I^*c«immantlant  de<  tr«»u|Mw  tlu  tiou\e.iu  terriloin* 
■  .'it.iire  e»l«hark'é  deTintérinidu  commi'^sain»  du  tîouvcrnement  ileee»»  reirion-.  en 

*-•  •l*.ib*«'nce  de  celui  ci. 

T«Mi*  II**  lerritoin**»  ilutloriiro  frane-d'*.  non  conipri**  dan*»  la  nou\elle«'in'oiiMTip 
••.•■•nt  pla«-«*.  nu|Miint  de  vue  administratif  et  (InaneitT.  s«»u*  rantorili'direite  du 
'Mmi*«airf*  jn''néral  tlu  tî  ou  ver  ne  ment  ilu  (lonco  franeai'».  U*  budget  particulier  île 
OuiMnchi  <*^t  supprimé. 


I.  t^rUfr  %f|rp««rr  par  l**  D*  Wri^^'t-rlMT  Ml  »«rr«  Uirr  «l«-  U  Rf  J  i<"li  •»» 
t   J fermai  e/'/irirl,  il)  wptrmtirc  t>'*'. 

L4    «••'M.ft«r«lft       II. 


2**1 


306  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Toutes  dispositions  contraires  et  notamment  le  décret  du  20  octobre  1894,  portant 
organisation  des  territoires  de  l'Oubanghi,  sont  et  demeurent  abrogés. 

Les  dépenses  militaires  de  toute  nature  du  nouveau  territoire  des  pays  et  protec- 
torats du  Tchad  figurent  au  budget  colonial. 

Les  recettes  et  les  dépenses  locales  de  la  circonscription  formeront,  à  Tavenir,  un 
budget  autonome,  arrêté,  chaque  année,  par  le  commissaire  du  Gouvernement 
et  approuvé  par  le  commissaire  général  du  Gouvernement  au  Congo  français  en 
Conseil  d'administration. 

Le  commissaire  du  Gouvernement  est  ordonnateur  de  ce  budget. 

Les  recettes  comprennent  : 

!•  Une  somme  à  prélever  sur  les  recettes  douanières  et  proportionnelles  aux 
importations  et  exportations  constatées. 

2<*  Les  impôts,  tributs  et  redevances  à  percevoir  sur  les  populations  indigènes. 

M.  CllESNEÂU. 

Mission  du  capitaine  Ronlet  dans  le  Bahr-el-GhazaL  —  La  région  du  Bahr  el- 
Ghazal,  située  dans  le  bassin  du  Haut-Nil,  s'étend  du  25'  au  28''30'  de  Long.  E., 
et  du  4°30  au  9**  de  Lat  N.,  sur  une  longueur  d'environ  350  kilomètres,  et  une 
largeur  de  400,  ce  qui  représente  une  superficie  à  peu  près  égale  au  quart  de  la 
France. 

C'est  un  vaste  plateau  ferrugineux,  à  peine  semé  çà  et  là  de  pitons  granitiques 
hauts  d'une  centaine  de  mètres,  qui  descend,  en  pente  douce,  du  sud  vers  le  nord. 
Son  altitude  est  d'environ  500  mètres,  mais  sa  déclivité  est  si  faible  que  l'on  note  à 
peine  quelques  dizaines  de  mètres  entre  le  point  le  plus  élevé  et  le  point  le  plus  bas. 

Les  différents  ruisseaux,  le  Soueh,  l'Ibah,  le  Roua,  le  Tuang,  qui  descendent  du 
sud  vers  le  nord,  en  formant  d'innombrables  méandres,  sont  presque  à  sec  pen- 
dant la  saison  sèche  de  décembre  à  mai.  Lors  de  la  saison  des  pluies,  au  contraire, 
de  juin  à  novembre,  leurs  crues  atteignent  de  5  à  8  mètres;  alors,  leurs  rives  s'éten- 
dent et  forment,  vers  les  8^  et  9°  de  Lat.  N.,  un  vaste  marécage,  ce  lac  de  plusieurs 
centaines  de  kilomètres  de  côté,  si  utile  pour  la  basse  Eg}^pte,  car  il  sert  de  modéra- 
teur aux  crues  du  Nil,  ce  qui  permet  l'irrigation  du  Delta  pendant  une  plus  longue 
période. 

La  flore  de  ces  pays  forme,  du  sud  au  nord,  le  trait  d'union  entre  la  végétation 
luxuriante  des  tropiques  et  l'aridité  absolue  du  Sahara.  Les  bananiers  disparais- 
sent, à  mesure  que  l'on  marche  ver?  le  nord,  tandis  que  les  palmiers,  cactus  ou 
borassus,  font  leur  apparition.  Les  cultures  des  indigènes  consistent  en  manioc,  mil, 
sorgho,  arachides,  patates  et  ignames  ;  la  liane  à  caoutchouc  y  est  rare,  mais,  le 
karité,  qui  fournit  une  espèce  de  guttapercha,  y  est  extrêmement  abondant. 

Le  climat  du  sud  est  trop  humide  pour  permettre  l'élevage,  mais,  dans  le  nord, 
des  milliers  de  bœufs  et  de  moutons  forment  la  richesse  des  Djeugués  ou  Dinckas; 
Les  lions,  les  panthères,  les  éléphants,  les  hippopotames,  les  girafes,  les  autruches 
et  surtout  les  antilopes  se  rencontrent  dans  la  région. 

Des  nombreuses  races  habitant  autrefois  ces  pays,  il  n'en  subsiste  que  deux  prin- 
cipales :  celle  des  Zandés  ou  Niam-Niam,  venant  du  sud-ouest  et  marchant  pro- 


AFRIQirB.  107 

i:Tr4*ivrtni»nl  Trr«  loiionl  «*sl,  vi  crllo  clos  I)jcuguê«(  ou  Dinckon.  (>*»  Heriilrrs,  ficupli* 
(a«tror  «lont  lo  vie  on  pAVs  plot  et  rnbsonce  dViïortA  oui  alrophir  tmipi  Im  miificlefi 
frv^  frran(l«,  In»^  lotifT^,  itv^  mince}*,  «e  re|M)s«»iil  souvent  »ur  une  jnmlie  iI«rliArnée, 
rn  repliant  rautre;  nin^i  plnnlt^  immobil(*s  et  entièrement  m»,  ou  milieu  de  leum 
manu.  iU  donnent  rimpres«tion  d'une  iMinde  d'oiïieaux  oquiiU«|ueH. 

K.  II. 

RèmlUiU  de  la  mUston  Bonnel  de  Hétièree*  ~  Ij^  territoin^  vi^itéH  pur  b 
nit%«it>n  iionuei  de  Mézièn»**  nont  rompris  h  |m»u  pr^î»  en  In»  le  4*  et  le  X"  de  I^t.  N.  et 
futrelc  23* et  Iei9*de  l^m^.  B.  —  Ils  sont  nrniM'^  i>arle  M*IWimou,  le  Itniir  el  Ithoziil 
r\  leur«  aflluentH.  lA*n  prineliwuix  nflluents  du  M'Ilomou  sont,  h  dnûle  :  le  (iall,  le 
Vlimiko,  le  tiuarra,  le  Kêré,  le  llokou,  et.  au  ««ud  :  le  Hili.  ipii  lui  f*^t  |MirnllMe. 

Otte  rt*irion  forme  l'un  des  troi*»  i^rnndH  ptntenux  d«'  In  cuvette  du  tliui^o,  le  pin 
trau  noni,  qui  fait  |ien<lnnt  nu  plateau  ^nd,  >î  im|M»rlanl,  du  Kalantca.  dont  il  <^1 
M  |»an'»  |»ar  le*»  cimes  êlevres  delà  Mitnmtm,  noinmnient  Ici  ma^^^iNdu  Virun^^»  et  du 
Ka\cnl/uri  <*'i*î4Nlni).  1^  MitamIm  H*nbni«>**4MMitrele  .M'ItiimoU'.Nil  (Iliari/ilWîilmi*tn»s, 
Cl*  <|ui  ficrmet  aux  nuap»^  de  TiNvan  lndi«*n  de  monter,  m>U!«  rinlluenci*  de  l'ali/i*, 
••-*  |i«Mitr^  orientale^,  fort  ilouce»*  d*aiilcurs,  et  «le  pHnluin*  lf*s  icnindc*»  vr\u*s  ilc  la 
«ii<4»0  drsi  pluies. 

I^  ma«tM«  continentale  du  nord  africain  S4)udt'v  à  la  ma^^e  euro|wiHin tique,  lM*au 

•  ••up  plu<  consiiltVahle  que  la  ma^^*  australe,  donne  h  l'alité  du  ^ud  une  grande 
•u|wniiritê  de  puissance  sur  ra!i/ê  noni  et  le  n»foule  juM|ue  \ers  le  Tr  de  L'it.  .N.  nur 
\r  \ri(f»ni<»u.  lu*  lii,  dans  h»^  iv^ions  arn»-i"*«»H  |Mr  ce  lleuve.  piv^pic  \*n^  de  |M>tit(*«« 
•.  ii*«tn«»  <MVIi(*set  liumides.  mni>  pn»M|ue  i*\clu««ivement  ileux  «rrantlen  H.ii^on««,  qui  le 
tnn^forment  alternativement,  en  ♦<ix  nuûs  décrue,  souh  rinlIucniT  du  r/».i#i/ rni*;, 
{«nilant  l«*^jueU  il  e^l  h  peu  pré**  navik'able,  et,  en  -i\  m«M«»  île  s<Vheri**.*e  |N*nilant 
!"*«|U«-U  il  n'e^t  plus  qu'une  MTÎe  d'elace*»  de  lac«»  î*u|kt|m»m''«4,  d'un  anjMvt  fort  pil- 
t'«n^|ue. 

l-r  terrain  du   M'H^mou,  ctanme  ci'lui  de  toute  In   cuvette  coiii;i»l.iiM\  ^urtoul 
•ninir  criui   de   miu   |KMitlnnt,    le   KalnuLM,   e«»t    an^tieiMi,   anteri*  iir   au   terrain 

•  -uiî'tr,  îi\iv  couche  de  ciiri*.»*  mi«*aM*lïi«»li»H  et  de*»  c«»uclies  rpnis^'s  de  minenii  de 
'•r  «iIuM^tr  et  makMietitei,  trnn««formi'«*H  p;ir  la  pluie,  à  la  ««urface  du  ««oL  ni  limotiile 
f  1-  it<*mrnt  e\p|oil(*«*|wirle<>^  indik'eneH.  à  r.'iidiMlu  cliarJMUi  dt*  Inii^,  main  ilifticilement 
'ip|i*ilalde  fiar  la  irrande  imlustrie.  \^\r  Hniti»  de  TahM^icc  à  |n»u  prè-^  tolali*  de  la 
K«tiillr.  Ot  te  riches  M»  minien*  e^l  (Niurtant  la  plus  Cfiii«*idi'*ral»te  de  runivcrx  mais 

•  '-n^titue  un  «di^laele  à  la  fertilité  tlu  *»ol. 

\M«*i  Inen,  la  >tk'flaliou  n'e^»!  pui'^'^aiite  que  -^ur  les  lM»rd  de*»   ri\irri*^  où   r||r 
'  mur  de*  iralerie*»  d'arbre^  enln-laci»»»  île  liane**,  imnien«»e  voûte  tie  \efdun*  sans 
mite    1/iiitenalle  de%  r.»iirs  d'eau   e^t  fermuMiietix.  miné  par  les  inceinlii**»  p«**rio 
|iK«   qu'}    allument   |i'**  indi;:**iit*^  et    n'e**t  n*nipli    (pie   |»nr  la    ImMi^^^i*   rt    la 

ljr%  rie|ir«M^  caoutrlhiiilitTr*»   du  pays  M»nt   tri"»  coii«.îderalde«»  et   p<iurraient 
liinwhtrT  lr«»  man'li**-^  du  mentir  fiitirr. 

I»an*  le*»  rt*i;ion**  la-*»»-^  et  ni.irrr;ik'tMi*»es  vivent  de%  trou|MMUX  d'elfphanl^,  mai** 


SOS  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

une  chasse  sans  pitié,  favorisée  par  les  fusils  h  lir  rapide,  n'en  laissera  guère,  après 
vingt  ans,  que  de  rares  représentants. 

Malheureusement,  la  main  d'œuvre  est  rare  dans  le  pays  :  la  traite,  l'anthropo- 
phagie et  la  polygamie  immodérée  des  chefs  appauvrissent  la  population.  Le  pays 
n'aura  d'avenir  qu'à  la  condition  de  se  repeupler  par  la  suppression  plus  ou  moins 
complète  de  ces  trois  fléaux. 

La  race  conquérante  de  ces  régions  y  est  représentée  par  les  A'Zendés  qui  forment 
les  deux  tribus  des  Bandjias  et  des  Avongouros.  Ils  paraissent  sortir  des  Nubos,  race 
relativement  élevée,  mélangée  elle  même  avec  les  Nigritiens  et  les  Chamites  de 
l'Egypte.  Les  Bantus,  quoi  qu'on  en  ait  dit,  ne  paraissent  pas  être  des  autochtones, 
mais  bien  dès  métis  de  Chamites  et  de  Nigritiens. 

Les  sultans  qui  gouvernent  la  région  sont  :  Bangasso,  Rofaï  et  Djabbir,  de  In 
tribu  des  Bandjias;  Zemio,  Tamboura,  Sassa,  N'Doruma  et  M'Bio,  de  la  tribu  dos 
Avarigouros.  Zemio  est,  de  tous,  de  beaucoup  le  j)lus  puissant.  Ces  chefs  furent  de 
précieux  auxiliaires  à  Gessi-Pacha  et  à  Luckton-Bey  pour  leur  politique  égyptienne. 
Les  Belges  s'en  servirent  dans  leur  poussée  vers  le  Bahr-el-Djehel,  le  Bahr-el-Ghazai 
et  le  bassin  du  Tchad.  Ils  rendirent  de  même  des  services  sérieux  à  M.  Liotard,  pour 
lequel  ils  avaient  une  amitié  toute  particulière,  et  à  Marchand  dans  sa  marche  vers 
Fachoda. 

Voici  les  résultats  de  notre  mission  : 

1'*  Dans  le  sultanat  de  Bangasso  M.  Martel  a  relevé  plusieurs  itinéaires,  notam- 
ment celui  du  cours  de  la  Bali. 

2^  M.  Cliarles  Pierre  a  fait  la  reconnaissance  du  pays  Abonda,  traversé  le  bassin 
de  la  Kotto  ou  Kota  et  est  parvenu  dans  le  bassin  du  Tchad  Jusque  chez  le  sultan 
Snoussi.  Parcours  très  intéressant,  qui  lui  fait  le  plus  grand  honneur  et  qui  compte 
750  kilomètres. 

3"  Dans  le  sultanat  de  Rafaï,  M.  Colrat  a  exploré  le  Schinko  et  les  routes  allant 
de  Rafaï  à  Darbaki,  Rato  et  Basso. 

4*  Dans  le  sultanat  de  Zémio,  j'ai  visité  la  région  comprise  entre  le  M'Bomou  ol 
la  rivière  Guarra,  contrée  importante,  habitée  par  les  Akarés  et  les  Biris.  J'ai  envoyé 
des  reconnaissances  jusqu'à  Ziber  et  même  jusqu'à  Auko,  au  nord  de  Ziber. 

5"  Le  pays  entre  Zémio  et  Tamboura  a  été  étudié  sur  deux  routes  différentes  par 
M.  Bourgeau. 

Nous  pénétrâmes  aussi  presque  jusqu'aux  sources  du  M'Bomou,  où  se  trouve  la 
résidencede  N'Doruma.  Du  Tamboura,  M.  Cobrat  poussa  une  reconnaissance  jusqu'à 
Dem-Bekir  et  vers  Fort-Desaix,  et  même  jusque  chez  Limbo,  chef  Djours,  voisin  du 
Bahr-el-Hom.  Nous  nous  mîmes  en  relation  avec  M'Bio,  qui  possède  des  domaines 
dans  le  sud  du  Bahr-el-Ghazal. 

L'itinéraire  de  notre  mission,  poursuivi  par  nous  tous  depuis  Banghi  jus<ïuedans 
le  Bahr-el  Ghazal,  ne  s'y  termina  qu'à  la  nouvelle  de  l'évacuation  de  Fachoda.  Il  fut 
d'environ  31)00  kilomètres.  La  Mission  a  rapporté,  outre  le  tracé  de  l'itinéraire,  de 
nombreuses  collections  ethnologiques,  scientifiques  et  commerciales,  notamment  un 
stock  d'environ  40000  kilogrammes  d'ivoire. 

BONNEL  DE  MÉZIÈRES. 


Angola  portugais.  —  Tne  cxfHnlUion,  i^|ui|MV  |>ar  lo  »  0)mf»anhia  de  Mo^sa- 
mftli*^  »».  et,  tliriKi*e  |>ar  M.  Pielor  van  der  Kt^lleii,  v>i  parlie  de  Mti*»Mimetlesi,  en 
a\nl  IS1I9,  |N>ur  explorer  rhinterloiid  delà  jmrUe  mênduuioltMlerAnKola.  M.  Pieter 
van  diT  Kellen  se  proponnit  de  suivre  l'itinêmin*  siiivnnt  :  de  Mo*i*%Ani4Hle4,  droit 
au  %ud,  juM|u  a  la  rivière  Kon»kn«  de  In,  à  iùHva,  non  loin  «riloumU*,  iNi^te  militain^ 
rlaldi  -ur  le  Kunéné,  suivre  le  Kuném*,  nttcintire  ll.indn,  pui?»  (>iih*IIo  Mur  In 
Koubaniro,  franchir  cette  rivière,  puis  la  dcHitMidn*  ju^qu'h  Damba  Cliicomim, 
rrjuindre.  enfin,  le  ZamlM*ze,  en  traversant  In  C(»nlnV  jum|u  n  pnWnt  inexplorée 
«itu<*e  entn*  le  15'  et  le  It»^  de  Lnt.  S.  —  (lomme  il  semlde  y  avi>ir  de  grandes 
anal<»Ki(^  <le  climat  et  de  sol  entn*  le  sud  de  TAn^^ola  et  In  fmrtie  septentrionale 
de  rAfri<|ue  nllrmnnde  du  sud  ouest  ou  Amholnnd,  te  h'niinfial'Wtrtirhafilufir 
A  mri*''*  «»Vst  intéressé  à  IVxprtlition  tle  M.  Pieter  van  der  Kellen  et  a  drlrctH*, 
f«»ur  }  |»artiri|H*r.  M.  II.  Bnune,  attnclu*  nu  Jnnlin  llotanique  de  Iterlin.  (>  dernier 
%i<*nt  d*envoy«*r  queltfues  renseignements  sur  les  rèsullnts  de  la  premièn*  |»nrtic 
du  \tiya(ce*.  l/e\|M'tiition  a  voyn^ê,  à  In  mtNle  des  I^hts,  dans  quatn*  \oitun*s 
«ttriti^  chacune  de  t\  Ixeufs.  De  Mossnmedes  à  Porto  Pindn  h  remlM>uchure  du 
Koroka,  la  cVite  est  sablonneuse  et  déserte.  En  quittant  le  Koroka,  h*^  voink^rur* 
lra%er^êrent,  pt^ndant  quatorze  jours,  un  |>ays  absolument  inhabité.  IN  Krn\irent 
1-  «  muntH  Chetia  et  arriveriMit  sur  le  plnb*au,  dont  Inltitude  est  tle  liiN)  nicln*H. 

Au  )K>int  de  vue  économique,  les  expKtrnteurs  ont  été  très  surpris  d<*s  quantités 
t\v  ra«*ine^  n  caoutchouc  f^irprtUnus  lauctuAatu$)  qu'ils  ont  rtMiconlnVs  tlnns  la 
r»«:ion  de  Koulmngo.  M.  van  der  Kellen  nssure  que,  chaque  annét\  on  en  ex|Hirte 
dr  Bancuela  <I(MN)  tonnes,  et  qu'il  y  a  tX)  à  70  maisons  qui  en  achètent  aux 
iradiiTt^nes. 

LVx(»cdition  a  ausni  ou  pour  K'sultat  tle  ctaitirmtT  la  preM*nt*e  tle  Tt^r  ttans  Ich 
viblf^  tle  rtlkachitantla,  un  affluent  de  gauche  du  Kunéné.  i|ui  t*inileà  lni\ers  dt*s 
r<<-h«pi  de  quartz  et  d<*s  bltH*s  de  granit.  On  sup|M)HO  que  tle  Utus  instrumenta 
•i't  iphùtalitin  <lt»nnemient  un  rtMitlcnimt  rémuniTuteur;  un  syndit*at  anglais  a 
.1- ja  priqHMÔ  d  achettT  une  concessit)n  jMmr  iWKH)  livn»s  sterling- 

Henri  Dr.nERAix. 

OboemUons  mélAorologiqnas  dans  le  Snd-Oiiest  africain  allemand  en  1899  V  -^ 
t'oe  »tation  mêtétir«d<ii;it|ue  tle  Mrt>ntl  ortlre  a  été  ft»ntl«V  a  S\\ak«»pmund,  au  tM>m- 
mrntvmenl  de  ranntV  IVH.Ï.  I>*s  4»bs4Tvalions  tle  t*e  |w»sle  s*aji>utnnt  h  la  M'*rie 
•  xr»-al»v.  tlepuis  plusieurs  nnn«'*«*s.  à  Walti-^chlMiy.  leur  n^sultal  nt»us  ft>urnit  un 
Ubkrou  il(*^  plus  intt'Te**<»ants  ««ur  lu  climati»t«>kMe  de  tvtte  régi«in  tVitière  du  Sud 
ihic^t  africain.  .Ncmih  en  extrayt»n<  len  n*n«^*iKnement*«  •»ui\ants  : 

l«a  m«>>cnne  «le**  plus  fortt»s  prcs^^i^ïU-  baromélrit|uc-  fut  td>MT\fe  en  septembre 
Ttii.i  mili. ■:  celle  dtw  plus  faibb*-*  en  janxicr  j7.**»>*,S  mill.K  La  plus  ft»rte  pn*'*sion 
•r  pnifiui<»it  le  il  juin  (7t>>^,3  milLi,  la  plus  faible  le  ti  févritT  i753,7  milL). 

La  moyenne  annuelle  tle  In  température  fut  tle  -^  ir»*.ri;  le  mt>i'*  le  plu»  chaud 
fut  le  mou  de  mars  j-hii)*.Si,  le  plus  froid,  celui  tle  *»eplembre  i  —  13'».  La  mt»\enne 

2  Mittkttimnfm  ûui  dwm  timtêchtm  Sthutzfjflteten^  %o\.  XVI,  2.  t>'0. 


310  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

des  plus  hautes  températures  fut  de  -4-  22°, 4,  celle  des  plus  basses  de  -4-  12%9.  Le 
point  le  plus  élevé  atteint  par  le  thermomètre  fut  -h  38°,  le  20  mai,  et,  le  plus  bas 
-f-  2°,5,  le  9  août. 

La  nébulosité,  qui  était  en  moyenne  de  4,7,  atteignit  son  point  le  plus  bas  en 
juin  (1,7),  et,  le  plus  élevé  en  novembre  (7,4);  elle  diminue  considérablement  du 
matin  à  l'après-midi  (6,6  à  3,6),  pour  augmenter  ensuite  légèrement  jusqu'à  neuf 
heures  du  soir. 

La  force  moyenne  du  vent  fut  à  son  minimum,  en  juin  (1,4),  et,  à  son  maximum 
de  septembre  à  octobre  (environ  2,3).  Les  vents  dominants  sont  ceux  du  sud-ouest 
qui  soufflent  surtout  l'après-midi. 

La  quantité  d'eau  qui  tombe  sur  ces  régions  côtières  est  extraordinairemcnt 
faible;  elle  ne  dépassa  pas,  pour  •toute  l'année,  13,2  mill.  On  nota  vingt  jours  plu- 
vieux sur  lesquels  neuf  seulement  avec  une  pluie  appréciable  aux  instruments.  Les 
mois  de  juin  à  septembre  et  de  novembre  à  janvier  furent  d'une  sécheresse  absolue. 

Les  brouillards  sont  assez  fréquents,  surtout  aux  heures  matinales,  malheureu- 
sement on  paraît  ne  pas  les  avoir  observés  pendant  le  dernier  trimestre  de  l'année. 

Les  orages  sont  très  rares  ;  on  en  a  noté  deux  en  septembre,  le  18  et  le  27,  et 
quelques  éclairs  les  19  et  20  avril. 

De  très  intéressantes  observations  ont  été  faites  sur  l'humidité  de  l'air.  On  avait 
déjà  remarqué,  pendant  les  mois  d'hiver  de  l'hémisphère  austral,  que  des  séche- 
resses atmosphériques,  tout  à  fait  anormales,  associées  à  de  très  hautes  températures, 
survenaient,  par  moment,  d'une  façon  irrégulière  sur  la  côte  sud-ouest  d'Afrique. 
Ce  phénomène,  ayant  une  certaine  analogie  avec  le  fôhn,  avait  été  déjà  signalé 
au  mois  de  juillet  1891,  à  Walfischbay  et  à  Port-NoUoth  ;  il  a  été  observé,  en  1899. 
pendant  les  mois  de  mai  à  juillet,  à  Swakopmund  où  il  fut  particulièrement  sensible 
au  mois  de  juin.  Le  fort  vent  d'est,  chargé  de  sable,  qui  se  levait  alors  le  matin,  fai- 
sait généralement  place,  vers  midi  ou  deux  heures,  au  plus  tard,  à  un  faible  vent  du 
sud-sud-ouest  ou  du  sud-ouest,  et,  chose  curieuse,  malgré  cette  brise  de  mer,  la 
sécheresse  atmosphérique  et  la  chaleur  restaient  tout  à  fait  anormales.  Pendant 
cette  période  des  vents  d'est,  le  ciel  était  généralement  très  pur.  Malheureusement, 
faute  d'un  réseau  de  stations  météorologiques  dans  l'intérieur  du  pays,  il  a  été 
impossible  jusqu'à  présent  de  suivre  de  plus  près  ce  très  intéressant  phénomène. 

M.  Chesneav. 

La  végétation  des  monts  Oulougourou  K  —  Les  botanistes  du  Musée  de  Berlin 
mettent  la  plus  grande  activité  à  faire  connaître  la  flore  et  la  végétation  du  nouvel 
empire  colonial  allemand.  Son  savant  directeur,  A.  Engler,  donne  tous  ses  soins  n 
l'Afrique  orientale  allemande.  Il  a  donné,  en  1894,  une  description  complète  de  la 
végétation  de  l'Ousambara  qu'il  proclame  la  perle  de  cette  colonie.  Celle  des  monts 
Oulougourou  est  restée  complètement  inconnue  jusqu'aux  explorations  de  Stuhlman 
(1894)  et  de  Goetze  (1898).  Situés  entre  le  6*»40  et  le  7^0  de  Lnt.  S.,  les  monts  Oulou 
gourou  forment  une  partie  du  plateau  cristallin  qui  couvre  Tintérieur  du  pays,  con- 

i.  A.  Engler,  Siizungsb,  d.  K.  preuss,  Akad,  d,    \Vis$.,  XVI,  1900.  —  Engler^s  botan.  Jahrb., 
XXYlll,  iVOO. 


AFRIQUE.  311 

UnuanI,  au  ouil  du  Pangani,  lacholnedes  monU  Ousambaro,  Nptun»u  vi  le  platenu 
frOu«4*p)uni.  lUalleifriient  l'nltiUuiocIo  ilM)  mMres. 

I«a  |»lainr  qu*iU  dominent  est  couverte  de  steppe*  de  gramintV<  |MirM*mtV<*  d*oco- 
ctA«i  i.M>U*<  ou  formant  des  Innu  clairières.  I^cvh  avant-montii  du  maH*«if  «mnt  04*cu|m'*i«, 
jUM|ue  \erH  (îiMI  mètres,  par  des  stepin^s  plus  ou  moins  tMitMrs  C4>niprt*nant  une 
fCrandr  variole  d'es|)èces  ligneuses,  parmi  leM|uelles  beaucoup  sont  nouvelles  |N)ur 
la  iM*ience.  La  x«>ne  des  ft>n>ts  montagneuses  tropicales  ((UN)  llNN)  m.)  a  sut)!  Iiien 
d«*«  transformations,  grince  au  dcvelopfx^ment  de  l'agriculture.  MAme  stuivcnt  au 
«l<-«%u«  de  ce  niveau,  on  ne  trouve  plus  guère  aujounl'liui  que  Ica  rt*s(es  de  la  fonH 
|irimiti\e,  nuMt^  à  des  éléments  intrtMluits  inconsi*iemment  |Mir  Thomme,  former  de 
•tepjir<  rtautn*s,  adventices  dans  les  cultures.  Il  faut  atteindre,  en  n'*alité,  14lM),  par- 
fi»i«  même  IHIM)  mètres  pour  alM>nler  la  foret  tropicale,  toujours  verte,  pleine  et 
*«*rT%v;  encorr  l'agriculture  lentame  telle  un  |ieu  partout.  1^  grande  humidité 
atm«>«plieri(|ue  qui  y  rt*gne  sans  C(*sse  y  dévelopfie  une  flore  épipbyte  au^si  variée 
qu'alHmdante;  mais  à  mesure  qu*on  sVloigne  des  côtes,  vers  l'intérieur  du  conti- 
nent, 4»n  y  rencontre  des  étendues  de  plus  en  plus  grandie  de  terrain^  qui  n'ont 
jamais»  été  Ikm^m-Vs,  où  dominent  le^  (iramincN^  et  les  plantes  de  step|>es.  Au  dc^nu^ 
de  I  ÎHiii  mètres,  sur  le  plateau  et  sur  les  crêtes  supérieures,  la  forêt  «•st  formée  d'es 
l<ii-H  difT^Tentes  de  celles  qui  la  constituent  plus  tms,  sans  pn^sque  clinn^er  de  phy- 
*i«»iioniie.  Elle  |>erd  pourtant  de  sa  majesté;  les  bambt)us  a  tigen  mince<,  haut<  m*u 
lem«*nt  de  6  a  K  mètres,  y  abondent;  l«*s  arbren  y  déi>a<M.*nt  |)eu  la  hauteur  de 
l<»  mêtn-^,  mais  ils  ont,  comme  plus  bas,  la  cime  large  ;  iU  S4int  couverts  de  lichens 
rt  d'autres  épiphytes  et  abritent  un  sousbois  d*arbustes  très  variée.  En  H>mme, 
.'•Ile  florv  révèle  d'étroites  afllnités  avec  celles  du  Kilimandjaro,  de  r.\by%*inie  et 
dt*  rifrique  au«(trale;  mais  il  y  a  lieu  de  croin*  que  tieaucoup  dV^piVes  de  l'Oulou 
ir-»urt»u  <M>nt  endémiques. 

1>^  p<»inls  les  plus  élevé>  du  massif  M)nt  couverts  de  prairie**  intern»mpue««  for 
mi^r*  de  touffe!»  épars4>s  de  (îramint^es  et  de  Cy|>éracéi»s,  hautes  île  iti  à  'M)  centimè- 
lrr%;  iiii  y  rrncontre  aussi  (pielques  Ft>ugères,  quel<|Ut»s  Orchidé«*s  vi  ilen  planti*s 
4p|i4rtenant  aux  ty|N»s  des  plaines  de  nos  régions  tem|K*rées,  Renoncule-»,  Violette^*, 
ltt»nci-^.  Millepertuis,  etc.  Cii.  Flauailt. 

DécoiiTerto  daaioiircasdaRil.  Le  lacKivoa*.  —  D'octobre  181)7  à  janvier  l^js, 
•r  ir  R.  Kandt  a  n^levé  le  cours  de  l'Ougalla  Sindi  jusqu'à  non  confluent  aviv  le 
WLarnni<ii.  (l'est  une  n*gion  lielle  au  delà  de  toute  attente,  mais  qui,  malgn*  sa  véué 
Litii^n  luxuriante,  ei»t  pn*^que  partout  inhnbittr. 

Rentn*  a  TatNira  au  milieu  de  janvier,  l'explorateur  entn*prit,  quin/t*  jour^  plus 
Uni.  une  Mvonde  ex|H'*«lttion,  dans  le  but  lie  fni>er  une  route  nouvelle,  qui  fut  la  plus 
niurtr  |M>ur  se  rendre  è  Ouchirombo.  pui^de  là  à  Missougui.  dans  l'Ouha  ^-pten 
U>>ual. 

I  nr  iil««e  p|u«<  M'ientiliijue  :  la  nrherche  des  véritabli*^  MUjnN»^du  Nil,  d«*termina 
U  tr-i*i«meex|MHlition  du  D'  Kandt.  On  n'ignore  |»a^que  le  pn>blème  de  ce*«  M>urivs, 

I.  WttiKtttmm^tm  au$  dtn  ââiàUchen  Srhutig^f»ite  >o\.  XtU,  f«^.  3  . 


312  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

obscurci  par  les  conclusions  de  Baumann  *,  était  resté  sans  solution  depuis  la  décou- 
verte de  Stanley  (quoique  les  expéditions  de  Trotha  et  de  Ramsay  eussent  jeté  sur 
la  question  un  jour  tout  nouveau);  aussi,  le  D*"  Randt,  en  quittant  Missougui,  se 
dirigea-t  il  immédiatement,  par  Késa  (placé  par  renseignements  sur  les  cartes),  vers 
le  confluent  du  Rouvouvou  et  du  Kaghéra,  où  il  commença,  de  suite,  la  série  des 
observations  qui  devaient  lui  permettre  de  marcher  sûrement  vers  le  but  qu'ils  était 
proposé. 

On  sait  que,  pour  déterminer  les  sources  d*un  fleuve,  les  géographes  ne  considè- 
rent pas  uniquement  la  distance  qui  sépare  la  plus  lointaine  des  sources  de  ce  fleuve 
avec  son  embouchure,  mais  qu'ils  font  également  entrer  en  ligne  de  compte  son 
volume.  Or,  le  D'  Kandt  se  proposa,  chaque  fois  qu'il  rencontrerait  deux  cours  d'eau 
s'unissant  pour  en  former  un  troisième,  de  mesurer  la  largeur,  la  profondeur  et  la 
vitesse  de  chacun  d'eux,  et,  de  remonter  ainsi,  en  connaissance  de  cause,  le  plus 
important,  en  recommençant  l'opération  à  chaque  nouveau  confluent. 

Au  confluent  du  Rouvouvou  et  du  Kaghéra,  le  voyageur  reconnut  que  le  bras 
principal  du  fleuve  n'était  pas,  comme  Baumann  se  l'était  imaginé,  le  premier  de 
oes  deux  cours  d'eau,  mais,  au  contraire,  conformément  aux  observations  de  GOlzcn, 
Trotha  et  Ramsay,  le  Kaghéra,  et,  ce  fut  ce  dernier  que  releva  M.  Kandt,  à  travers 
un  pays  marécageux  et  lacustre,  tantôt  habité  et  tantôt  désert  mais  toujours  fertile, 
jusqu'au  confluent  de  l'Akanyarou  et  du  Niavarongo.  Là,  de  nouvelles  mensura- 
tions montrèrent  la  supériorité  manifeste  du  Niavarongo,  qui  fut  remonté. 

Un  sentier  qui  cheminait  dans  le  fond  de  la  vallée  permit  au  voyageur  de  noter 
fldèlement  sur  son  journal  tous  les  méandres  que  faisait  la  rivière.  Après  six  jours 
de  marche,  il  rencontra,  à  quelques  heures  en  aval  du  deuxième  passage  de  (iôtzen, 
un  nouvel  affluent,  le  Mkounga  dont  la  source  devait  se  trouver  dans  le  voisinage 
des  volcans.  Abandonnant  donc  momentanément  sa  montée  du  Niavarongo, 
M.  Kandt  fit  une  excursion  autour  de  la  région  volcanique,  située  au  nord  du 
Kivou.  Après  avoir  visité  le  Kirounga  (faussement  appelé  Oufoumbiro  sur  les  cartes 
de  la  région,  tout  récemment  parcourue  par  l'expédition  Behringe),  l'explorateur 
croisa  la  route  du  capitaine  Bethe  et  trouva,  au  nord  et  au  nord-ouest,  dans  le  pays 
d'Oufombiro,  un  groupe  peu  élevé  de  volcans  éteints  avec  plusieurs  centaines  de 
pics  et  de  cratères.  Ce  groupe  forme  la  limite  entre  le  Rouanda  et  les  pays  situés 
au  nord  (Ndoroua), 

Ce  pays  est  des  plus  intéressants,  car  c'est  là,  dans  un  espace  relativement  res- 
treint, que  se  trouve  la  région  des  sources  allant  aux  deux  principaux  affluents  des 
lacs  Victoria  et  Albert-Edouard  :  le  Kaghéra  et  le  Routchourou.  Si  on  voulait  abso- 
lument reconnaître  un  fondement  géographique  à  l'antique  légende  des  montagnes 
de  la  Lune,  c'est  dans  ce  massif  volcanique,  dont  les  terribles  éruptions  ont,  pendant 
des  centaines  d'années  peut  être,  illuminé  les  cieux  nocturnes,  qu'il  conviendrait  de 
le  chercher. 

Du  Kirounga,  M.  Kandt  se  dirigea  vers  l'ouest,  puis  vers  le  sud,  jusqu'à  la  large 

1.  Baumann,  lors  de  son  voyage  de  1892,  avait  cru  pouvoir  identifier  ces  sources  avec  cellw  d« 
Rouvouvou  qui  naît,  à  1810"  d'altitude,  dans  le  Misosi-Mouizi  ou  Montagne  de  la  Lune. 


plainr  ili*  ln\i*%  qui  sVIciul  cnirr  lt*H  ^^nuiprs  volrAiiî«|uc^  ilc*  rcuir^t  et  ilu  noni; 
lir  lÂ.  il  icn^iin  KoiiniisM'*iiyr«  sur  li^  Inr  Kivoii.  |N»ijr  m*  pn!%  ««iiivn*  uiir  ruutr  drjh 
fwiivuurur  |Mir  U0t/4*n,  IVxploraloiir  trovcrKO  lo  payn  do  HoiiKnir  (Ihilh  mu*  dlnrlion 
f«*iiomciit  «11(1  r?«l;  oiidn,  nu  Intut  ih*  \iiiKl  ^'ix  jours,  il  rrfcrmnit  miii  itiui-niin^  nu 
iMnflucut  du  MkouriKQ  vi  du  Ninvoronp».  Kn  n*in4»ntnnt  le  cours  dr  ri>ltr  dmiirro 
n%i<n\  qui  n  l'nsiKvt  d'un  lorn*ii(  de  muntii^iie,  M.  Kniidl  |iorvinl  l»irtil«'it  ou  ron 
t!ut  ut  di*^  rtvièn*!!  MhoK^  et  Itouknro.  Celte  dernière  fut  rironnue  lo  |ilu««  imfMir- 
tiiili*  d<^  deux  et  remt>nttV  à  son  tour.  Mni**  In  \nll(V  qui  m*  rétreri^^Miit  de  plun  m 
pl-t«  n*ndnit  la  mnrrhe  lri*s  diflieile.  Lv  pnys  tMnit  de  toute  lN»nutê.  Ln  lrin|H*raturf 
i.'^lurnc,  îi  celte  altitude  de  i  i<N>  à  2i<N)  mètres,  tomlmit  souvent  nu  d<*«»MMH  de 
iïn>.  <>  fut,  nu  milieu  de  juillet  isiM,  que  IVxplornleur  atteignit  rexirémitô  de  la 
*.dl«t». 

U*  Houknrarn  HÏvhappait  |>arun  ehenni  de.'M^rentimèln^  delark^Mjr  d'une  tfor^e 
<)*«lrutM*  |»ar  une  vêKêtation  luxurinnte  n  trnvers  la(|uelle  rexiH'*dilînn  dut  m»  fmyer 
un  (ki^^iire  nu  sahre  d*abattis,  pour  parvenir*»  la  Miun*e  de  la  rivière.  Olle  ei  ne 
■•■dlit  |»n4  du  mA  en  eau  vive,  mnis  souni,  K^^^'tte  à  goutte,  d'un  |K*tit  ereu\  humide. 

La  «Mnir»**»  du  .Nil  était  trouver! 

(>(»endant,  M.  Kandt  voulut  aus*<i  rechercher  la  s<»urce  du  deuxième  hrnndu  .Nia 
\  ir\>nct».  le  Mlio^'t),  et  y  parvint  mnl^n*  la  sourde  ho^^tilitè  des  indik'enes.  Le*  G  sep 
:'ml»re  IH!ls.  IVipt^lilion  atteifcnnit  ()uN4UimlN)urn. 

\  imrtir  de  la  lin  de  l'année  iMtlS  et  pendant  une  partie  de  l'année  iStKI,  M.  Kandt 
'  ip|t>n  la  valliV  du  l<ousi>i,  dont  il  lit  le  premier  levé«  le  lac  Ki\ou  et  la  rt'^on 
i<>l«-aiiii|uc\  Mtut'i*  entre  le  lac  .\llKTtKdouanl  «voir  ci  d(**«^ouHi;  pui«*.  il  fonda  nur  le 
Ki\i»u.  «1  l'extrémité  du  promonltiire  qui  «répare  le^  di*ux  grandes  l»ni(^  du  sud,  à 
l'^i)  in«  lr«'»  d'altitude,  une  *»tation  qu'il  appela  HerK^frit*<len.  tlV^^t  là  qu'il  travnilln, 
'  n-«l;int  i\v  l'année,  à  mettre  «»n  tinln»  se**  note*»  et  .-c^  levc^^et  «  pn''|>arer  le«  c\plo- 
rili«iii«  qui  d4*\aient  compléter,  |K>ur  toute  cette  région,  m*s  intén^^^int^  tra\aux. 

iKin*  une  lettn»  a4lre*isrt»  de  Hcn;frieilen.  à  la  tin  île  janvier  VM^K  au  comte  Ji»an 
\i!«rt  lie  M«H*LlemlN»urc  pré^itlmt  de  la  S<H*iété  (*^»|tini.'ili*  allemande*,  le  Ir  Kandt 
-.   tioffiiv  qu'il  n  l'intention  d'entreprendn* h  la  lin  delà  saison  ile^  pluies,  une  ex|N»- 
t  ti*»ri  iHiur  déterminer  exactement,  de  sa  source  à  m  in  emlNMichun*.  le  cour«  de 
I  Kkimiarou  et  éluilier  le  pa\*«  hitué  au  sud  de  la  n'*trion  den  volcan*^,  .\\ant  al«»n«, 
î«  la  *4»rte,  ndevé  et  cartografdiié,  dans  son  en-M'mlde.  toute  la  <lcpn**»«*ion  située 
.itrv*  le  lac  Tanganyika  et  les  appnn^lio  du  lac  .\lU*rt  E«louard,  aiuM  que  le  cours 
«u|«-ri4*ur  du  Nil  Kauhéra,  jusqu'au  conflui  nt  du  Kouvituvou,  le  «^axant  «Aplora 
l'ur  entreprendra  un  s<*cond  voyace  autour  du  lac  Kivou.  de  façon  ii  améliorer  et  à 
p^ÎMT  dan«»  S4'!»  détails  la  carte  qu'il  a  déjà  cim>truiteet  à  fournir.  |M>ur  ce  lac,  un 
tn%ad  comme  il  n'en  existe  encort*  d*aus»*i  détaille  {Huir  aucun  lac  de  l'.Vfrique  Cen 
tnle.  O  travail  ilemnndera  tieaucoup  de  temp<,  car  le  Kivou,  dont  le  comte  de 
<r  tirn  n'a  pière  vu  qu'un  tiers,  a,  dans  m»s  deux  autres  tiers,  une  ph\«ionomip 
«I  ri»mpli«|uê<*,  des  haies,  de^»  Iles  et  des  In  n  trucs  de  tern*  si  nombreuses  que  son 
•  riroUtion  est  as^ei  difficile  à  déterminer;  auoi  le  D'  Kandt  suppose  t  il  qu'apn^s 

I    Pttbli#«  p«r  le  Ufuiêch^  kùloutaiiettung^  t9  juillet  i'«it>. 


314  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

son  second  voyage  autour  du  lac,  il  devra  encore,  pour  compléter  son  levé,  en  faire 
la  circumnavigation. 

Le  voyageur  allemand  termine  sa  lettre  en  demandant  au  président  de  la  Société 
Coloniale  la  permission  de  donner  au  grand  golfe  du  Sud- Est  —  que  les  négocia- 
tions en  cours  rendront,  suivant  toute  apparence,  possession  allemande  —  le  nom 
de  Golfe  Jean-Albert.  Le  comte  de  Mecklembourg  a  accepté  à  la  condition  que  le 
Golfe  du  Sud-Ouest  portât  le  nom  de  son  explorateur  et  fût  inscrit  sur  la  carte 
sous  le  nom  de  golfe  Kandt.  M.  Cdesneau. 

L'expédition  du  major  Gibbons.  —  La  Géographie  a  déjà,  à  deux  reprises 
difîérentes,  parlé  de  l'expédition  que  le  major  Gibbons  à  conduite  à  travers  l'Afrique 
(voir  n"  du  15  février  et  du  15  juillet).  Les  journaux  anglais*  donnent  d'intéres- 
sants renseignements  sur  les  travaux  exécutés  par  cette  importante  mission. 

L'expédition  du  major  Gibbons,  qui  avait  pour  but  principal  la  reconnaissance 
cartographique  du  pays  des  Barotsé  et  l'étude  des  tribus  qui  l'habitent,  quitta 
l'Angleterre,  au  mois  de  mai  1898.  Elle  se  composait,  outre  son  chef,  des  capitaines 
Quieke,  Stevensen  Hamilton  et  Alexander  —  ce  dernier  s'occupant  plus  spécialement 
d'ornithologie  —  et  de  MM.  L.-C.  Weller  et  Muller. 

L'exploration  de  la  région  des  Barotsé  dura  dix  mois ,  et  chacun  des  voyageurs 
travailla  séparément  à  l'œuvre  commune.  Pendant  ce  temps,  la  mission  reconnut, 
hydrographiquement  et  elhnographiquement,  tout  le  pays  qui  s'étend  de  la  rivière 
Kafoukoué  à  l'est,  à  la  rivière  Kouito  à  l'ouest  et  de  la  ligne  de  partage  des  eaux  du 
Znmbèze  et  du  Congo  au  18°  de  Lat.  S.,  soit  une  superficie  de  plus  de  5(X)0IK)  kilo 
mètres  carrés.  L'œuvre  du  capitaine  Quieke  fut  particulièrement  remarquable;  il  tra 
versa  le  continent  de  l'est  à  l'ouest  en  levant  un  itinéraire  dont  la  longueur  dépassa 
du  double,  au  moins,  celle  d'une  traversée  ordinaire. 

Les  travaux  exécutés  par  l'expédition  faciliteront  grandement,  il  faut  l'espérer, 
la  fixation  définitive  des  frontières  anglo-portugaises  dans  ces  régions. 

Au  point  de  vue  géographique,  la  découverte  la  plus  intéressante  de  la  mission, 
dans  cette  partie  du  continent  fut  celle  des  sources  du  Zambèzc  dont  l'emplace- 
ment fut  fixé  à  160  kilomètres  à  peu  près  au  nord-ouest  de  l'endroit  qu'on  lui  assi 
gnait  sur  les  cartes,  dans  une  région  ondulée,  mais  non  montagneuse,  par 
1500  mètres  d'altitude  environ.  Tout  le  pays  avoisinant  est  presque  dépeuplé  par  le 
commerce  des  esclaves  qui  se  pratique  activement  dans  les  districts  les  plus  reculés 
de  ces  régions. 

La  nature  du  pays  rendait  souvent  la  marche  de  l'expédition  très  difficile.  Les 
Vallées  éponges  nécessitaient  l'établissement  de  ponts,  et,  il  fallait  quelquefois  con 
struire  trois  ponts  dans  une  journée  et  affermir  le  sol  marécageux  pour  permettre 
le  passage  de  la  caravane. 

Le  major  Gibbons  rencontra  dans  le  Barotsé  une  tribu  fort  curieuse  de  Bushmen. 
Très  timides,  d'assez  petite  taille,  les  indigènes  ont  des  lèvres  rentrantes  rjui  leur 
donnent  l'aspect  d'édentés;  leur  peau  très  claire  ressemble  à  celle  d'un  blanc  brûlée 

i.  Times^  Mominfj  Post,  45  seplemhro  i900. 


AFniQUB.  3n 

par  II-  Milcll.  lu  Mmi  ormes  d'nros  ol  do  fltVhos  ol  n'^nl  nuruiie  r«»|MVo  iriinbiUitiDii. 
Ijrur  joiiriitV  (le  dinsHt»  tcrmiiié<\  il^  sv  jettent  sur  le  sol  et  dorment  flhiM,  en  quoU|Uc 
rtnlnMt  qu'il?*  «e  tmiiveiit.  Leur  eostume,  trè^  primitif,  rouMl^te  en  une  |N*au  de  ch.it 
ifui  leur  |>end  h  In  ceinture. 

En  i|uiltAnt  le  poys  des  Bnrotsé,  le  mnjor  (iii>lM>n<.  qui  liVtiiit  srparé  de  Ho^  rom 
;•  •ini«Mi'».  M*  dirigea  vers  le  nord  et  renr4»ntra,  nur  In  frontière  de  TKtnt  Indéftendnnt, 
!  I  \|irilition  Mge  du  lieutenant  U'mnin\  nv(v  Inquelle  il  elieminn  jusqu'à  la  station 
•!«•  U^ukafou.  dans  le  Katan^cn. 

In-  In.  il  piirna  le  lac  Mot'to,  puis  lo  Tanganyika  qu*ii  remonta  en  steamer  jusqu'à 
(Infini.  |Mi%li»  Ijclge  situe  à  rextrémilê  septentrionale  du  Inc.  Par  la  vaille  du  Rou- 
*i«i  rr\|»|i*niteursediri^en,  ensuite,  vers  le  Kivou,  oîi  il  put  constater  que  les  rnp- 
\**rU  entn»  Allemands  et  lkMp»s  étaient,  h  ce  moment,  fort  tendus. 

A>.inl  trovcrM»  le  district  volcanique  qui  sVtend  entre  les  lacs  Kivou  et  AIlnTt* 
bl«tuani.  Mins  avoir  trouvé  aucun  indice  du  cannibalisme  quVm  dit  exister  dann  ces 
.'••>»n*.  il  atteiirnit  les  rives  de  ce  dernier  Inc,  dévasltVs,  à  cette  é|NN|ue,  |»ar  l«*s 
rmta%,  ta  famine  et  l'incendie,  puis  pi'iiétra  dans  l'Ouganda,  où,  |M>ur  la  pre 
rni-n*  Uh^  depuis  son  dé|»nrt  du  Bns-ZamlH»ze,  il  vil  des  indigènes  m»  promenant 
*.»ii*  imi«*s. 

In*  rouirnnda,  M.  (iihlM)ns  gagna  la  station  lielire  de  Kén'^  sur  le  Nil,  d'où,  après 
■iir  In-*  longue  attente,  un  hnlenu  a  vnpeur  le  C4)nduisit  nu  Cnire. 

h'.ipn*'»  h»s  IcvcH  du  voynjreur  nnginis.  de  nomlireuses  cornvtions  devront  être 
)(*|«i»rtt't^  dan>  la  |M»sitit)n,  l'étendue  et  la  forme  de  la  plupart  des  grands  lacs  de  la 
■  !'  |fn-««ti»n  centrale. 

1^^  lie   Mticrt  Hiiouanl,  notamment,  aurait  une  physionomie  toute  différente  de 
'iï«*<|u*offn*nt  les  cartes. 

L't'tiMtlition  du  major  (îildNins  a  duré  vingt  srpt  mois  et  l'ensemble  Avs  itiné 
f'irr  ihiriMiurus  dé|inHHi>  iiMNNi  kilomètre*».  d«int  près  de  l»l<MK)  en  pays  HandM*. 
U  n**mbnMix  il<Hniments  de  toute  nature  (»nt  été  nHMieillis  au  cours  de  ce  buiir 
i}.ij^\  |irn«lant  Iwjuel  rex|NHlition,  qui  s*i»^t  mainte  fois  tnuiviV  en  contact  a  vit 
!•  ■«  tril»u<k  h<»«»tiles,  a  réussi,  ;;nicc  au  calme,  au  santr  froid  et  n  l'humanité  de  ^nn 
S'f.  Ârviter  tout  ciuiflit  avec  les  indik^èn^s.  M.  (-. 

Expéditioa  de  H.  E.-S.  Grogan,  do  Cap  an  Caire*.  —  Parti  du  ('^p  dans  le  cou- 
ri'it  *lt  IV*H.  afin  d'oxploriT  le  pays  peu  connu  qui  s*ét«*nd  entn»  le  Taiignnyika  et 
î*  llou*»ucn^»ri,  .M.  (intgnn  atteignit  U*^  rives  du  Zambè/e  et  remonta  la  rivièn^Chin*. 
'.u  in«»i»  d*o<'li»bre  tie  la  même  année.  Après  av«iir  vi^^ité,  en  iKisnant,  le  ma«**if  du 
(  !*i|«-rwni.  |niussi'«  une  |M>inte  jusqu'au  TchamlMV.i  (In  véritabtt*  source  du  tlonco. 
•I  i(ir*-s  lui  .  il  ne  tardait  |>as  h  i^acner  les  haute**  tern'*«  du  Kivou. 

Le  R«»u«^i'*i.  qui  sort  du  lac  Kivou,  S4>  jette  dans  le  Tanc«inyika,  très  |m*u  pn»foiid 
i\n%  sa  |»artie  Mqitenirionale.  par  cinq  emlMiuchun^s  dont  les  deltas  ninri*«*ai;(Mix 
•■  ot  (lartirllement  nvou verts  par  la  forêt  tropicale.  On  y  trouve  de  n«»mbreu\  e|é- 
;-hânt«  dont  Iteaucoup.  au  dire  de«*  indiàrènes.  siéraient  pri\és  de  dtfen*«i*s. 

I    fArvM'/A  Afrwn  ffX/m  Ihr  C*tf^  to  <\i'r.>,  ir»  Th^  Ur*»  j   i/ f,t^  il  /*m.  .i»'.  XVI,  i  a.«.^l  I  »-'0. 


316  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Lq  vallée  du  Roussisî,  qui  monte  très  doucement  jusqu'à  35  kilomètres  environ 
au  sud  du  Kivou,  se  redresse  alors  brusquement,  et  la  rivière,  qui  devait  couler  autre 
fois  au  fond  d'une  autre  vallée  qui  serpente  à  Test  de  celle  qu'elle  suit  actuellement, 
tombe  en  une  succession  de  rapides  et  de  cascades  à  travers  le  chenal  qu'elle  s'est 
creusé;  la  partie  inférieure  de  la  vallée  paraît  avoir  été  soulevée  à  une  époque  assez 
récente,  géologiquement  parlant,  car,  de  tous  côtés,  on  y  rencontre  des  dépôts 
de  coquilles  à  l'état  demi-fossile;  elle  est  fermée,  de  chaque  côté,  par  d'immenses 
murailles  montagneuses  qui  se  continuent  sans  interruption  jusqu'à  l'endroit  où 
le  Nil  sort  du  lac  Albert. 

Les  Allemands  ont  habilement  profité  des  troubles  qui  régnent  depuis  cinq  ans 
sur  la  frontière  belge;  ils  ont  fondé  deux  postes  sur  la  rivière  et  un  troisième,  à  près 
de  65  kilomètres  au  delà  de  la  frontière,  à  l'extrémité  sud  du  lac  Kivou;  de  plus  ils 
ont  envoyé  le  D'Kandtdanslarégion, avec  mission  d'étudier  les  ressources  du  pays'. 

La  partie  méridionale  du  lac  Kivou  est  couverte  d'îles,  dont  la  plus  grande,  au 
nord,  est  celle  de  Kouidjoui.  Le  développement  de  la  ligne  des  côtes  doit  l'trc  énorme. 
Sur  la  rive  orientale,  deux  longues  baies  s'enfoncent  de  plusieurs  kilomètres  dans 
les  terrés,  et  des  millliers  de  petits  bras  sinueux,  parsemés  d'îlots  et  découpés  en 
criques  innombrables,  rayonnent  dans  toutes  les  directions*. 

Le  lac  est  très  profond  et,  de  même  que  les  petits  lacs  et  rivières  du  voisinage, 
il  ne  renferme  ni  crocodiles  ni  hippopotames;  par  contre  on  y  trouve  une  quantité 
considérable  de  loutres  de  grande  espèce,  et  beaucoup  de  grues  de  Numidie.  Les  indi- 
gènes prennent  et  conservent  de  nombreux  poissons  ressemblant  h  la  carpe;  mais 
aucune  espèce  ne  parait  pouvoir  rivaliser,  pour  la  grosseur,  avec  ceux  du  Tanganyika. 

Tout  le  pays  environnant  est  parsemé  de  petites  collines  isolées,  tassées  les  unes 
contres  les  autres  et  dont  les  vallées,  très  étroites,  sont  souvent  remplies  de  marais 
de  papyrus.  Ces  collines  sont  couvertes  de  magnifiques  pâturages  où  paissent  d'im 
menses  troupeaux  de  bétail  appartenant  aux  Ouatousi.  Les  Ouatousi,  presque  exclu- 
sivement pasteurs,  ressemblent  aux  Ouahouma;  ils  forment  la  classe  aristocratique 
des  Ouarouanda,  dont  les  Ouahoutou  sont  la  population  servile.  Ils  paraissent  des- 
cendre des  anciens  Gallas  qui  s'avancèrent  jadis  jusqu'au  Tanganyika. 

Le  paysage  du  Kivou  est  superbe  ;  c'est  un  mélange  heureux  de  paysage  d'Ecosse, 
du  Japon  et  des  mers  du  Sud.  A  l'extrémité  nord-orientale  du  lac,  les  collines  cessent 
et  le  pays,  parsemé  çà  et  là  de  cônes  volcaniques  aux  formes  encore  intactes,  s'élève 
doucement,  depuis  le  niveau  des  eaux,  jusqu'à  la  base  des  volcans.  La  partie  orien- 
tale de  cette  plaine  est  fortement  peuplée  et  très  bien  cultivée,  mais  la  partie  oroi 
dentale  a  été  trop  récemment  recouverte  par  les  laves  pour  pouvoir  déjà  être  pro- 
pice à  la  culture. 

Les  principaux  volcans  au  nord  du  lac  sont  au  nombre  de  six,  dont  deux  encore 

1.  Une  commission  mixte  de  délimitation  va  partir  prochainement  pour  les  territoires  con(e^t»'<. 
Les  commissaires  sont  le  lieutenant  Ilermann  pour  rAÏlemagne  et  le  capitaine  Bastin  pour  l'État 
du  Congo. 

2.  Les  divergences  qui  paraissent  exister  entre  les  renseignements  fournis  par  les  diffén^nts 
explorateurs  du  lac  (Moore,  Randt,  Grogan)  relativement  à  sa  position  réelle  (v.  iM  Géographf, 
13  août)  peuvent  s'expliquer  de  la  façon  suivante  :  la  baie  orientale  du  lac  est,  en  effet,  lêpiTemenl 
repoussée  par  M.  Grogan  vers  Vest^  de  5  minutes  environ,  tandis  que  la  baie  méridionale  et  lerour* 
supérieur  du  Roussisi  sont  reportés  de  25  minutes  vers  V ouest. 


AFRIUCK.  31T 

.*  ':f«  l'iu^i  t\e  tivntoMX  noms  (lifT('*roriU  ftiroiit  fourniH  par  \r^  tnilip*iir<i  |M)ur  l«* 
;'!!«  rlr\r  dViitri^  ciix;  0114M,  dniis  rimpo^^^ibilid*  irolilonu  uni*  (it*ric>minnti<Mi 
■.iii|ii\  M.  rinipiri»  |H>ur  omprchor  Umio  ronfiiHion  dans  In  nomonriaturp,  n-t  il 
l 'iiin*  nii%  «loux  pirH  iKTid<*n(iiu\  U^  iiomn  ili*  Ti^^t/iMi  (anrioii  Kimuiitcni  vi  «h* 
>>!  ir|>  —  «V  «Icrnier  n  rtr  forint*  Unii  nVommrnl  à  la  Hinh*  iVuuv  foriiii(iiihl<*rrii|>ti(Hi 

l«»%  iiii.-itn*  nuln*H  volrnii>  fiironl  npj>Hr«<  K>rr«<.  Knmll.  WntI  et  (ihnnilMTlnin.  1^ 
M  'fit  Mfouiiil>in>,  romtiic  Ta  ôk^alrniriit  (M»iis(a(i'*  IVxiHHiitioii  M«Mirr.  n'a  jamais 
r%i%tt*.  .1  m<»iii««  (|tio  l(*  iii»m  m*  >*npplii{tn^  à  un  ili*^  volraiis  ri  dr^nim  ninitioiiiirH  *. 

\jk  foH'l  qui  nrouvrtMvUo  rr;;it)ii  volrani<|n«'  i»*»!  uiu»  hrain'ln*  «W»  la  craiido  fon'l 
•'■  r\ri>ulioinmi:  elle  t*si  hahilrt*  par  (1i*s  poupla<It*s  tir  nains  qui  rlian^^mt  IVI«'*phanl 
'I  H'toltriit  ilu  miol. 

I«li<r%tilt(c  (|(^  Baleka  <*(  lo  mnn<|uo(I(*  pr(ivi*«ions  no  |)orminMit  |mih  h  M.  Itrot^an 
•'.   \i*ilrr  «l«Mi\  |M»lils  \nv<  qu'il  avail  vus  vor>  Toui^sl,  ni  ili»  s'assurer  si  rômin-^ain» 
!  I  plu  «  fn<*rt«lional  dVntiv  eux  roulait  vers  le  («on^'o  ou  so  jetait  dans  le  Kivou. 

LVt|M-«litii>n,  continuant  ensuite  sa  manche  vers  le  nord,  de«ieendit  la  valUV  tlu 
K  tli»  —  plus  loin  dénommée  Uouleliourou  — ,  cours  dVau  qui  prend  sa  M»urce  sur 
•  rt.inr'^  «M'plentrionaux  des  volcans,  se  jette  dans  le  lac  AllxTt-Kilouard  et  ct>n^ti 
î  I-  W  liiur*  •»u|M'Tieur  du  Xil  AllH»rt. 

Iji'  liTTain  s'alwi*»**»»  rapidement  depuis  la  crête  di*s  mont^  volcanique^  jusqu'au 
i.vfiu  «l«*  la  va^lo  plaine  tie  rAlliiTt  K<louanl.  Lf'<«  |NMites  mvidentales  de  In  vallée 
-  it  ii»u\<'rl(*^  d'une  épai«»H»  forél,  tandis  que  le  versant  h  Vv>i  •le  déroule  en  «mdu 
'•«•II*  h« rl^HiM»*». 

\  lîTi  Wilomètn^H  i^nviron  du  lac.  commence  la  plaine.  LVau  du  Itoulcliourou 
M»  nt  alt»r*  pr^^que  trop  >»alée  pour  être  fMdalde  l'I  la  végétation  clianp*  hruM|ue- 

lit  il«'  c.u.irtcn*.  I«a  fon'^t  luxuriante  fait  place  à  la  l>rou«i«i4M'>pinf'UM\  aui  euphorhcs. 
•"i: m» •*-!'•,  rlr..  qui  cnractérÎM'ut  la  vallée  du  Xil  Alhert.  Cette  vép*tation  »Vten«l 
.   **pr.i  la  n'LMon  d«*««  Uira^Hns  au  c<inl1uent  du  l(alir(*l-Zaraf. 

1^  lt«*ijt  'Imurou  «e  jettt*dan<<  le  lac  Alln^t-Kdouanl.  en  formant  un  \as|e  niarni<* 
i\irt  lit*  rMM>nu\.oi'i  vit  unr  |Mipnlation  tIe  [NVIieur>  id(Miti(pi«*àc<*lli*  tli*<*  Ouan\a 
•  u«:-i  «lui  li.il»itent  un  pa\H  Hiiiul;iire.  à  IVntnvdu  Si^ndiki  d.in**  1<*  lai*  AIUtI. 

Li  «urf«'uv  tlu  lac  diminue  rapidement.  Uvux  cours  tl'fau,  la  Sa^a  et  le  Nttiun 
•  -.•    %r  |ifnlf*nl.  à  IV**!  du  l(«»ulchourou,  tlan<  un  trrand  marnj««  tpii  borde  la  nap|K* 
:    iu    Ih'  nombreux  freVM'r^,  qui  lancent  «lans  toutes  1rs  tlirection*^  tb^»  cid«inne^  tIe 
'.n»'^*.  |>ar<^4*ment  Tancien  lit  du  lat*  et  témoignent  «le  IVtendue  tIe  Tarti^ité  vidca- 

U.  liritcan  |N*nM>qut*  c*e*4t  dans  la  réiri<»n  du  Kivou  qu'il  faut  clierrbtT  la  nolulion 
.  |in»blrm«*  jrtiiirrnpliico-i:éob»jrique  modtTm*  tIe  TAfriqur,  et,  pn»l»ablcmonl  dons 
(nt*«if  du  Hi>uoU(*n/ori.  celli*  du  prtdd<*m(*  «b^^  t<»nq»s  pa^sr^. 

Eii  rv-«umé.  c»n  |Hnit  dire  que  le^  vallér*<  <lu  Hou<»<»i<i,  du  HtMilrbmmiu  vi  du  Sem 
kl  ii«»  «Mttit  autre  chose  que  d*ancien>  bunU  lacustres  qu'un  soul«*\i*ment  p*<do- 

•     1^   rifiittin^  llflhf*.  «|ui  a<*>  ontplit  un  ^«»>.ijrf  iJar*  ci'*  rrk*ion«.  m  l^v»,  a  f*:!.  ««i»^!.  I»nl. 

•■  •'««»<iQ  tl  tin  ««*!•* .m  iip|*<*|ff*  \s\r  lr«  in<ltk'''n*-«  kir>.tiH'in-} a-Ou  num'tfi  «|tii  (ijiriit  «Irr  \r  pin* 

iiii  *Èr  U  Uenr  i\r  |»i<  *  4(M-ri;iir  |mr  \v  «  t\n\  unr  ^|m  kc.  rt.  n<»n  Ir  Kiroiin|f4  d«*  Von  <»«»tfi  n  <l<>nl 

■    .    ■»  r  »<n|ilrl  r%l  Kiri>tin«:.i-lr|i.i-<fiiri/i».  >••(!    iltittnl»*  •l«-|o»M-r.iil.  «lu  rr»lf,  r«l>  «le  <  «•  «Irniirr 


318  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

giqiie  a  exhaussés.  L'existence  de  cette  succession  de  fonds  lacustres  que  continuent 
si  visiblement,  au  nord,  la  plate  vallée  du  Nil  jusqu'à  rétranglement^dc  Doufilc, 
puis,  plus  loin  les  vastes  marais  du  Bôr,  du  Bahr-el-Ghazal,  du  Bahr-el  Djebel  et  du 
Bahr-el-Zaraf,  milite,  dit  M.  Grogan,  en  faveur  de  Thypothèse  d'une  ancienne  et 

_  » 

vaste  mer  intérieure,  ou  bras  de  mer,  dont  les  lacsTanganyika,  Kivou,  Albert- Edouard 
et  Albert  sont  les  derniers  vestiges. 

9 

.  L'expédition  longea  la  rive  orientale  de  l'Albert  Edouard  et  parvint  au  port 
Gerry  dans  le  Toro.  Là,  M.  Sharp  quitta  la  caravane  et  retourna  à  la  côte  par  TOu- 
ganda. 

M.  Grogan,  poursuivant  sa  route  vers  le  nord,  gagna  Ouadelaî,  puis  Bôr,  d'où, 
le  long  du  Nil  Gertrude,  à  travers  des  marais  immenses,  habités  par  les  Dinkas  et 
parcourus  par  une  quantité  prodigieuse  d'éléphants  et  d'hippopotames,  il  rejoignit 
le  Bahr-el-Zaraf,  puis  le  Sobat. 

Quinze  jours  après,  l'expédition  était  au  Caire. 

Le  tracé  de  la  route  parcourue  par  M.  Grogan  fut  relevé  à  la  montre  et  à  la  bous- 
sole à  prisme;  les  hauteurs  furent  déterminées  à  l'anéroïde.  La  perte  du  sextant  et 
de  l'hypsomètrc  et  l'abandon  du  théodolite  faute  de  porteurs,  ne  permit  pas  de  faire 
des  observations  précises;  aussi,  pour  diminuer  l'importance  des  erreurs,  le  trace 
de  la  route  a  t  il  été  assujetti  aux  trois  points  déjà  plus  ou  moins  bien  déterminés 
d'Ousambara,  de  Vitchoumbi  et  de  Katoué. 

Telle  qu'elle  est,  la  carte  de  M.  Grogan  est  suffisamment  exacte  pour  montrer 

quelles  seront  les  difficultés  qu'auront  à  vaincre  dans  ces  régions  les  constructeurs 

du  chemin  de  fer  qui  doit  relier  un  jour  le  Caire  au  Cap. 

M.  C. 

Voyage  du  capitaine  M. -S.  Wellby  en  Abyssinie  '.  —  Le  capitaine  Wellby,  à  la 
tête  d'une  petite  caravane  de  huit  chevaux,  partit  de  Berbéra,  le  13  septembre  1898,  en 
compagnie  de  Douffadar  Chahzad  Mir,  du  11"  lanciers  du  Bengale,  topographe  émé- 
rite  qui  avait  déjà  été  son  compagnon  dans  un  voyage  à  travers  la  Chine  et  le  Tibet 
En  dix  jours  les  voyageurs  atteignirent  la  frontière  abyssine  à  Djig  Djigga.  A  partir 
de  ce  point,  l'aspect  du  pays  change;  aux  plaines  sablonneuses  parsemées  de 
buissons  épineux,  qui  caractérisent  les  paysages  de  la  Somalie,  succède  une  riante 
région  de  collines  et  de  vallées  bien  arrosées  où  abondent  les  cultures;  Ton  com- 
prend alors  que  Ménélik  n'a  pas  réclamé  au  hasard  le  fort  de  Djig  Djigga  comme 
limite  orientale  de  son  empire. 

A  Addis-Ababa  la  caravane  parvint  le  25  octobre.  Les  abords  de  la  capitale  de 
l'Ethiopie  sont  complètement  déboisés,  les  arbres  ayant  été  graduellement  ooupcîj 
jusqu'à  une  grande  distance  de  la  ville  pour  les  besoins  domestiques.  Le  capitaine 
Wellby  chemina  quelque  temps  avec  la  forte  armée  que  le  ras  Makonnen  condui- 
sait vers  le  nord,  pour  soutenir  celle  que  Ménélik  envoyait  contre  Mangachia,  le  ras 
du  Tigré  qui  s'était  révolté.  Le  ras  Makonnen  permit  au  voyageur  de  parcourir  le 


i.  M.-S.  WeUhy,  King  Menelik's  Dominions  and  the  Sile  Valley,  in  The  geographical  Journal, 
vol.  .\VI,  31  Sepl.  laOO. 


AFRigiE.  319 

|Hn«  cil  |4>UM  M*n!«,  lui  pntmeltoiil  parUnit  son  n^^Hintaiiro  et  lui  dcmAfidaiit  unique- 
nKnl.rtitnnM*n*mt*n*tmeiitti(»  lui  fournir  unoro|>iod(*^rnrlos  (lesrt*fnonsi|u*il  li^vorait. 

nWtkli!»  AImiIm,  la  camvnne.  (|ui  rompronnit  nlor*«  .'ttl  AbysHinn,  9  S<»maliii  rt 
.1  Ntutlnnoi*»  in^  dcrnicTH  a  vont  norompog^né  pn^vilommont  la  mi^^HJon  lUttloffo  ,  ne 
•Itrigra  Trr»  le  sud,  viniln  le  mont  snrré  de  Snkounin,  dont  le  sommet  renferme  un 
««*mbn*  loe,  qu'on  dit  itiMindnble  et  au  sujet  duquel  eoun*nt  maintes  l<*^M*ndes,  puis 
lr.iveni4i  de  nombnniM^H  tribus  fialla  qui  vivent  aujourd*hui  en  |Miix  sous  In.dêfien 
•Unre  de  Ménélik. 

Apn*^  avoir  franehi  TAouache,  trt's  |M>issonneux  et  plein  friiip|NqHitames, 
M.  Wrllby  atteignit  le  lar  Zouaî,  qui  reçtût  a  son  extrt'^mité  septentrionale  la  rivière 
\|jli.  Le  Ziiuaî  e?«t  le  premier  Imssin  du  chafM'Iet  presque  ininterrompu  d«'  la«*s  qui 
♦Virnil  juM|u*au  Stéphanie.  (re**t.  à  i  TilM)  mMres  d*altilude,  une  napfN*  d Vau  fralehe, 
M»nirue  de  pri*s  de  5  ktlometrt*s,  se  déversant  par  la  petite  rivière  SoukM»uk.  ipii  coule 
rntrr  île  hauti^  rives  crayeuses,  dans  un  s<V4»ntl  lac  nommé  Hora^  <lont  les  eaux, 
>]UMi«|uc  sauroAtres,  sont  cefMUidant  encore  buvables.  I^s  rives  du  lac  Ifora  sont 
•*«»u\erte<»  d*une  croire  blanche  de  carbtmnte  de  soude;  un  p<*lit  cour^i  dVau  joint 
«•:ilemcnicc  lac  h  une  troisième  nappe,  le  lac  lamina,  dont  les  eaux  ne  «^ont  plun 
|M.iat»l«-«  que  |N»ur  les  sauvages  qui  en  |H»uplcnt  les  Iles.  Tous  ces  lues  aliondent  en 
hq»pi»|it»tames.  Des  différentes  tribus  d't)uaroussi  chasseurs  qui  habitent  li^  rives 

•  «'  identab*^  île  ces  nap|)es  d  eau.  la  plu<  méridionale,  celle  des  Touki,  h  Toue^t  du 
Limina.  tVhange  avec  les  tiouragué  le  carlnuiate  de  Muide  qu*ils  rivueillent  sur  le 
r.\-i»rr.  ct»n Ire  des  graines.  * 

LVxfitilitton  visita  ensuite  la  source  chaude  du  Kamimta,  fn^|uenttV  imr  \vn 
•:.5.^nr^  p«>ur  ses  vertus  mt*ilicinalcs.  pni«*  traversa  le  ravissant  et  trè?*  fertile 
:.«tncl  tUt  Oualamo,  malheureu*M*ment  hanté  |>ar  les  «  démons  m, et  le<  |>ays  monta* 

•  -  '  ux,  pluA  riants  peut  être  encore,  du  ikinnla  et  du  tîamo  que  jalonnent  des  |M»>le'* 
'*}«Mn«>  et  d*<»ù  l'on  jouit  tie  splemlides  (M*linp|NVs  hur  les  lacs  qui  n'étendent  à 
.   <«t,  au  pii*tl  des  haul(*s  montagnes.  .\prè««  êtn*  |>arvenu  dans  les  plaine*»  «ituiVH  nu 

•  ni  du  lac  Stéphanie  ou  (Ihououaha,  .M.  Wellby  franchit  U*^  collines  de  llnmmer 

K  ^1,  im'i  alM»nde  le  marbn*  blanc,  et,   |K*ut  étn*  tle<  gi Moments  aurifènN,  **ur  tes 

.■  rilr*  ««videntales,  et  atteignit  le  lac  l{<N|<i|phe  ou  tînllop.  Enln»  ce  dernier  lac  et 

^tf  phnnie  vivent  le«(  .V^iJli,  qui  se  divi^^nt  en  neuf  tribus,  dont  les  Kacha  et  les 

■*  «ititr^difino  sont  con!*idénVs  comme  les  plus  guerrièn*'».    —  .\\nnt  de  <Vito\cr,  au 

•  .J.  le*  rivage^  du  Ro<b>lphe,  lexploratcur  vî**ita,  h  Mi»urlé,  In  ri>ièn»  timo,  «pii 
*i  *\9\i,  h  «^*t  endn»it,  |>a<  plu<«  de  iH  mètn*s  de  largeur,  sur  environ  It  niètn*s  de 
;<ri-(otiiieur  et  dcuit  le  courant  était  pn'<que  in*<ensible.  Hlle  |Mirait  étn*  h*  ^ru\  nflluent 
i-'rmanent  du  lac,  car  aucune  rivière  ne  >e  dc\erM*  sur  la  côte  orientale.  C>*|>entlant 
.  «  dimensions  ilu  RcMlojphe,  dont  le**  eaux,  quoiffue  |M)tables.  sont  n^^ri  impun**<, 
'•-  «rmltlmt  fms  diminuer. 

In*  IVxtn*milé  mériilionale  du  lac,  où  \i\ent  le^  |N*uplades  annex  indu<«trieusi^ 
I  "•  i»koub  et  «les  B<»mi,  l'expénlition  «m*  dirigea  ver**  le  noni  i>ueHt,  a  travers  une 
r  .rKio  de  collines  tlont  lieaucoup  de  commet**  i>b*véH  |  m  raineraient  couronnés  de 
iTr%  t4Anc«i  et  n>*es  b>mbant  |KT|HMidiculnirement,  tanilis  <jue,  sur  le«*  |M*ntes, 
••ifiTi^^aient,  ça  et  là.  des  nKhem  )m^ilti(|ue<«.  \\*r\'^  avoir  tniverM*  le  lit  nnbbui- 


320  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

neux  de  la  Tourkouel!,  aux  rives  superbement  boisées,  et  plusieurs  autres  vallées 
merveilleusement  fertiles,  mais  cependant  inhabitées,  la  caravane  découvrit  le  cours 
supérieur  d'une  des  branches  du  Sobat,  qu'elle  descendit  vers  le  nord  jusqu'à  sa 
rencontre  avec  le  puissant  affluent  du  Nil  Blanc.  Ce  cours  d'eau,  nommé  Rouzi,  — ce 
qui  paraît  vouloir  signifier  eau,  rivière,  dans  le  langage  du  pays  —  reçoit  de  rouesl. 
vers  7°3()'  de  Lat.  N.,  un  affluent  que  les  indigènes  nomment  également  Rouzi, 
et  qui,  prenant  sa  source  dans  une  chaîne  de  collines  bordant  la  rivière  prin- 
cipale, court,  parallèlement  à  celle-ci,  pendant  près  de  deux  degrés  et  demi  vers 
le  nord.  Le  pays  traversé  par  ces  deux  cours  d'eau  est  giboyeux,  bien  cultivé  et 
parsemé  de  nombreux  villages.  \ers  Ie7°o0'  l'expédition  eut  à  franchir  un  troisième 
affluent,  venant  du  sud-est,  large  de  25  à  30  mètres,  profond  de  3  mètres,  avec  une 
vitesse  atteignant  près  de  5  kilomètres  h  l'heure.  Cette  rivière  est  infestée  d  alligators. 
La  Rouzi,  ainsi  grossie,  continue  à  couler  vers  le  nord,  à  travers  d'immenses  plaine- 
dont  les  villages  avaient  été  désertés  depuis  bien  des  mois.  Après  avoir  franchi  un 
nouvel  affluent  venu  de  l'est,  la  caravane  fut  arrêtée  dans  sa  marche  en  avant  par 
le  cours  du  Baro  ou  Keïr,  dont  les  eaux,  sans  doute  grossies  par  les  pluies  qui 
devaient  commencer  à  tomber  sur  le  haut  plateau  éthiopien,  étaient  rapides  el 
limoneuses.  Cette  rivière,  large  de  4a  mètres  environ,  s'unit  h  la  Rouzi  pour  former 
le  Sobat,  que  l'expédition  descendit,  avec  l'aide  que  lui  prêtèrent  les  Nouersriverainiî, 
jusqu'au  fort  anglo  égyptien  de  Nasser.  En  suivant  la  rive  gauche  de  la  rivière, 
M.  Wellby  et  ses  compagnons  gagnèrent,  ensuite,  le  Nil  Blanc,  puis  Fachoda,  iVoù 
un  bateau  anglais  les  conduisit  à  Omdourman  et  de  là  au  Caire. 

Entre  l'extrémité  méridionale  du  lac  Rodolphe  et  le  Nil,  l'expédition  s'est  trouvée 
en  contafct  avec  de  nombreuses  peuplades  :  Loka,  Tourkana  (une  des  plus  belles 
races  de  ces  régions),  Sokoul,  Bomi,  Karamodjo,  Abba,  Tamata,  Djeyou,  Borna, 
Morelli,  Nidjouro,  qui  toutes  se  montrèrent  très  bienveillantes.  La  plupart  de  ces 
tribus  possèdent  des  ânes  et  des  moutons;  quelques-unes,  surtout  vers  le  nord, 
cultivent  le  doura.  Plus  au  nord,  M.  Wellby  rencontra  les  Chillouk  {?),  qui  s'enfuirent 
toujours  îi  l'approche  de  la  caravane,  qu'ils  prenaient  pour  une  expédition  abyssine. 

L'itinéraire  suivi  par  la  mission  Wellby  a  été  levé  à  sa  planchette  par  Chnhzad 
Mir,  le  chef  de  l'expédition  s'étant  réservé  la  détermination  des  latitudes,  des  alli 
tudes  et  les  observations  de  température.  M.  Cuesneau. 

AMÉRiaVE 

Les  forêts  des  États-Unis.  —  Les  réserves  forestières  d'un  pays  ont  la  plus 
haute  importance,  non  seulement  pour  son  avenir  économique,  mais  encore  el  sur 
tout  à  cause  de  leurs  effets  sur  le  climat,  sur  l'érosion  atmosphérique  et  sur  le 
régime  des  cours  d'eau.  Aussi  est-il  absolument  nécessaire  de  ne  procéder  a  leur 
exploitation  qu'avec  méthode  de  façon  à  permettre  la  repousse  régulière  des  parlie-* 
coupées.  Il  ne  semble  malheureusement  pas  que  les  Etats-Unis  aient  échappé  à  la 
manie  du  déboisement  qui  a  ruiné  le  stock  forestier  de  la  plupart  des  pays  d'Eu- 
rope. Dans  bien  des  cas  l'exploitation  des  forêts  a  eu  lieu  d'une  façon  tout  à  fait 
barbare  :  on  ne  cherchait  pas  à  ménager  l'avenir,  mais  à  tirer  le  plus  grand  prolit 


AMKRlQre.  321 

immnUiil  (ir  la  quantité  do  bob  existante.  C^est  ce  qui  rcfisort  de  la  lecture  du  volu- 
minrui  nipp«»rt  *  publié  nVemment  par  le  G^ological  Sure^if,  On  peut  le  considérer 
ciHnme  un  inventaire  de  IVtat  actuel  des  richesneii  forestières  des  Ktatn  l'nis. 

On  Mtt  que  la  partie  oriiMitale  de  ce  pays,  de  la  nMe  de  l'Atlantique  à  la  ré^on 
Ai^  pniirif*?*,  est  naturellement  lK)isée;  car,  les  pluies  y  sont  assi>z  alN>ndantes  pour 
fiVfiriser  la  croissant*  des  arbres.  Dans  toute  cette  zone  les  seules  fiarties  délM>is('*es 
l'uni  été  de  la  main  de  Thomme.  I)<»s  qu*on  abandonne  le  sol  à  lui-même,  il  se 
rm>avre  de  forêts.  Dans  les  prairies  et  les  MontaKnt^s  H(M*lieusos,  les  arbres  pous 
•rnt  partout  où  la  pluie  est  assez  alx>ndante,  et,  comme  elle  Test  davantage  sur  les 
nK»nlairnes  que  dans  les  plaines,  cVst  sur  les  hauteurs  que  les  forêts  se  rencontrent 
If  plus  communément.  Enlin,  sur  le  littoral  du  nord-ouest,  où  les  pluies  sont  extré- 
OKment  at)ondantes,  les  foréis  sont  nombreuses  et  touffues. 

1^  pnqiortion  moyenne  du  territoire  boisé  h  Tensemblc  tlu  territoire  des  Klaln- 
l'iiU  e^t  de  37  0/0,  en  ne  tenant  pas  compte  de  TAlaska.  (Xte  prop<irtion  varie 
trauci>up  suivant  les  Ktats  considérés.  Elle  n'est  que  de  1  O/l)  dans  le  Dakota  sep* 
(rntrional,  de  3  i\'U  dans  le  Dakota  méridional  et  le  Nébraska,  de  6  0,0  dans  le 
Nr\a4la,de  7  0/0  dans  le  Kansas.  En  revanche,  elle  atteint  70  0/0  dans  le  Missisi^lpl, 
71  dans  la  tséorgie,  73  dans  la  (Caroline  du  Nord  et  la  Virginie  (Mvidentale,  7i  dans 
l'\labama  et  79  dans  le  Maine. 

Lrs  fiiréts  des  Etats  l'nis  sont  surtout  caractérisées  par  les  conifères.  Dans  les 
ll«»nlagne^  R(N*lieuses  et  sur  la  cote  du  PaciDque  les  arbri's  h  feuilles  caduqut^  font 
OK^me  pfr!M|ue  entièrement  défaut.  Les  espîvcs  les  plus  n*|)andues  appartiennent 
tut  iDenres  .lAiVf,  Pinus^  Pic^a,  T*uga^  Thuya  et  Larir,  O  sont  le  pin-pignon  et  les 
^urvrier»  qui  exigent  le  moins  d'eau.  Aussi,  quand  on  passe  d'une  n*gion  À  pluies 
f  id»le«  à  une  autre  à  pluies  plus  alnindantes,  on  rencontre,  d'alMinl.  res  deux  es|itvei*, 
p'ii*  «urTf^^i^ivement  /**MMf  pondero$a  et  /'.  murrnyana,  PseudoUuga  tnxifoiia,  divers 
/*•'' t  et  des  cî*drrH.  l'ne  carte  de^  la  distribution  des  pluies  tbuinerait  tlonc  de  f4>rt 
N*nnr*  notions  *iur  la  n'^partition  et  même  sur  la  composition  de^  fon*ls. 

Un  vnil,  d'apri*s  les  renscMgnements  que  nous  avons  donnée  tout  h  l'heure,  que  le 
•ti<-k  forestier  dt»î«  Etats  l'nis  est  encore  assezationdant,  el,  qu'avtv  quel(|u<*s  prét*au 
!.  >n«  il  pourrait  facilement  être  maintenu  toujours  égal  h  lui-même.  MalheunMise- 
■l'vt.  loin  de  prendre  dt^i  mesures  en  vue  du  repeuplement,  on  ne  songe  qu'à  se 
ïMrrr  à  une  exploitation  tout  h  fait  barliare.  Les  tn>ncs  sont  cou|m'*s  bien  au  de<4sus 
i  j  ««»l  ;  dan«  le>  Black  Hills,  on  {)enl,  en  mi>yenne,  M  0  0  du  tM>is  cou|m*  qui  ent  nim 
^''-inrnt  aijandonné  «(ur  le  sol.  Il  arrive  même  qu'<m  aliat  les  arbn*4  san-i  les  utiliser, 
simplement  pour  em|Nvher  qu'une  entreprise  rivale  puisse  en  pn>liter.  Un  convoit 
•jar.  dan«  ct*%  cfuiditions,  et,  si  une  rt»fonte  gi*nérale  des  loi**  fon*^tières  ne  vient 

s 

foriirr  un  terme  è  ces  abus,  les  Etats  l'nis  verrt)nt  bientôt  diminuer  d'une  fneon 
i'H|uirlante  leurs  n^>rv(^  de  Ihûs.  IV  L.  Laloy. 

64ofnphte  physique  do  ■aryUnd  *.  •—  L'état  de  Mar>  land  ?« Vlentl  sur  une  faible 

•  XXI*  Ammmni  r^p»*rt  of  ihe  t'.  S.  qr^d'» jictil  Sutrrtf,  part.  V,  Fon^-^t  Rr-rr»*"»,  Wa^hiiiiilon, 
'*^.  t»-t,  4#a  p..  nombre U"^*  plane hr»  el  r4rif«. 

î  (IWf^Uml  Abb«  Jr.,  A  tfrmenti  rrfptri  on  Ih^  pPt*fUi*fta^h*f  *>f  Mar^flami  i\  dissertation  pre- 
•r^iH  loihfe  prrMdenI  and  Faculty  of  Oir  Jotin  llopkiii»  L'nitcr»it>  for  tlie  d<*icre«  of  Durtor  of 
^^-«•Mpli)",  IT5  p..  13  pi.;  lUIUmorr,  Ma>  !•*«. 

La  G««b«4r«ta    II  tt 


32i  MOUVEMENT  (iÊOGUAPHlQUE. 

portion  de  trois  provinces  topographiques  distinctes  :  la  plaine  côtière  à  l'est,  le 
plateau  de  Piedmont  au  centre,  et  la  chaîne  des  Appalaches  à  l'ouest.  Chacune  de 
CCS  provinces  a  donné  lieu  à  de  magnifiques  études  de  la  part  de  MM.  Me  Gee, 
Davis,  Gulliver,  Kcith,  Russell,  Tarr,  qui  ont  rendu  ces  régions  classiques.  La  réu- 
nion de  ces  différents  travaux  a  permis  à  M.  Abbe  de  présenter  un  tableau  d'en- 
semble de  la  physîographie  du  Maryland.  Après  avoir  rappelé  l'action  des  divers 
agents  qui  interviennent  dans  l'établissement  du  modelé,  l'auteur  étudie  successi- 
vement chacune  des  trois  grandes  régions.  11  montre  l'extension  de  la  plaine 
côtière,  sous  les  eaux  de  l'Atlantique;  il  insiste  sur  la  forme  si  découpée  du  rivage 
qui  révèle  une  topographie  submergée.  L'étude  des  sédiments  meubles  de  cette  zone 
lui  permet  d'en  reconstituer  l'histoire.  Il  retrace  de  même  l'évolution  si  curieuse  des 
plateaux  du  Piedmont  et  delà  chaîne  des  Appalaches.  L'étude  spéciale  des  rivières 
du  plateau  du  Piedmont  à  laquelle  il  s'est  livré  montre  que  les  anomalies  observées 
dans  leurs  cours  sont  généralement  dues  à  des  phénomènes  de  surimposition. 

Cette  étude,  très  consciencieuse  et  très  méthodique,  est  accompagnée  de  nom- 
breuses cartes  ou  figures,  qui  en  font  un  ouvrage  fort  intéressant.  On  regrette  seu- 
lement de  ne  pas  y  rencontrer  des  résumés  plus  nombreux  qui  mettraient  mieux 
en  évidence  les  données  nouvelles  et  les  grands  faits  de  l'histoire  topographique  de 
la  région  étudiée.  J.  Giraud. 

La  végétation  de  Rio  Grande  do  Sul.  —  L'état  du  Rio  Grande  do  Sul,  le  plus 
méridional  du  Brésil,  s'étend  entre  le  27°  et  le  33'  de  Lat.  S.  — Un  botaniste  suédois, 
M.  Lindman,  qui  l'a  parcouru  pendant  deux  ans,  vient  de  publier  le  résultat  de  ses 
observations  (C.  A.  M.  Lindman,  Vegetationen  i  Rio  grande  do  Sul,  vol.  g.  in-8, 
239  p.,  2  cartes  et  69  fig.,  Stockholm,  1900).  Nous  le  résumons  d'autant  plus  volon- 
tiers que  le  territoire  qu'il  a  exploré  avait  été  plus  négligé  jusque-là.  H  convient 
pourtant  de  rappeler  que  nos  compatriotes,  Bonpland,  le  compagnon  et  collabora- 
rateur  d'Al.  de  Humboldt,  et  Aug.  Saint-Hilaire  ont  contribué  à  le  faire  connaître. 

La  superficie  du  Rio  Grande  est  de  237  000  kilom.  carrés;  c'est  plus  de  la  moitié 
de  celle  de  la  Suède.  Si  étendu  qu'il  soit,  il  ne  forme  pas  une  région  naturelle.  Il 
offre  avec  tous  les  pays  qui  le  bordent  moins  de  différences  que  de  caractères  com- 
muns. Par  sa  moitié  septentrionale,  il  se  rattache  à  la  région  des  forêts  tropicales  du 
Brésil  ;  sa  partie  méridionale  le  relie  étroitement  à  la  région  des  pampas  de  l'Argen- 
tine. Une  zone  littorale,  remarquablement  large,  s'étend  sans  interruption  du  nord 
au  sud,  avec  tous  les  caractères  qu'ont  les  rivages  de  la  mer  dans  les  pays  tempérés. 

Le  haut  plateau  brésilien  se  termine  vers  le  29®  de  Lat.  S.,  au  nord  du  rio 
Jacuhy;  les  forêts  tropicales  y  occupent  une  place  importante,  coupées  pourtant  par 
de  grandes  étendues  de  campas,  surfaces  couvertes  de  grandes  herbes  et  particulière 
ment  propres  au  pâturage.  La  moitié  méridionale  du  pays  est  occupée  par  une  péné- 
plaine, d'une  altitude  moyenne  de  500  m.,  coupée  de  cours  d'eau  peu  importants. 
Elle  est  couverte  de  campos,  pâturages  souvent  très  pauvres,  ayant  avec  les  pnmptis 
beaucoup  de  caractères  communs. 

Le  territoire  se  répartit,  en  somme,  entre  trois  domaines  naturels  qui  s'étendent 
au  delà  des  limites  politiques  du  Rio  Grande. 


AMKRIUl'K.  m 

\jt  <^>If  du  Hiit  (iraïKlf  r<tt  unifiirmi-inpiil  ba>M-  ri  foniKr  |uir  un  n[i|inn'il  allu 
ai  oaUrui  qui  nVIfiicI  nanN  intprruplion  ttur  uii<-  loiiKUfiinlc  UM)  kilt>m.  aviv  Ht  ri 
iK-mr  U>  kiluin.  de  larirpur.  Il  psI  «omc  tir  mon-s  ttalérs  d  iMinlr,  ilu  rnd-  ilr  l'iiiUTirur, 


■4'r*^  ^b>  ^  afbr*4  ^m^  l  A''"f'ri 


■  OOP  imiiipnar  iBfpine  lUftiwi  <U.!i  I*alt>>i.  1^  wiil.-  («>>.■  i|ui  ixTinrllc  a'ntlriitilcv 

•  (•■rt*  <lr  U  lamine,  la  Barra  du  Rin  (irandt-.  ot  {m'U  [iroforiilr.  comnip  ta  laininc 

mr-ae.  H  diftlrilrmenl  prnliinblo  nui  Iui-m-4  t'oui.  \a-  dninaiuf  IJIIoral  ■lri>|iiral. 


324  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

caractérisé  par  les  palétuviers,  finit  vers  le  26"*  de  La  t.  S. — La  flore  des  rivages  du  Rio 
Grande,  comme  celle  des  côtes  de  l'Argentine,  appartient  au  même  type  que  celle  des 
rivages  des  pays  tempérés  —  chauds  et  secs,  comme  le  sont  nos  côtes  méditerra- 
néeunes.  Ce  sont  surtout  des  dunes  couvertes  de  grandes  herbes,  parsemées  d'ar- 
bustes rabougris^  à  croissance  lente,  lorsque  le  sable  n'est  pas  mouvant  à  l'excès. 
On  y  trouve  aussi  quelques  Cactus ,  Yucca,  Ananas  et  d'autres  plantes  xérophiles. 

Vers  l'intérieur,  la  zone  littorale  passe  insensiblement  au  domaine  des  campos 
ou  savanes.  Le  campo  n'est  pas  boisé;  c'est  un  sol  herbeux  dont  le  nom  varie 
dans  le  langage  du  pays,  suivant  les  espèces  qui  le  couvrent.  Il  est  parsemé  de 
broussailles,  d'arbustes  ou  d'arbrisseaux,  surtout  au  voisinage  des  thalwegs  et  des 
moindres  dépressions.  Les  campos  forment  un  paysage  aussi  monotone  que  celui 
des  steppes  de  la  Russie  méridionale;  ils  s'étendent  souvent  à  perte  de  vue;  les 
herbes  en  sont  moins  élevées  que  celles  des  pampas  de  l'Argentine;  il  y  a  pourtant 
de  fréquentes  transitions  entre  ces  deux  formes  de  végétation.  Les  campos  du  haut 
plateau  ne  diffèrent  pas  de  celles  de  la  plaine;  elles  sont  seulement  moins  uniformes. 
Des  composées  xérophiles  et  souvent  épineuses,  des  arbustes  à  feuilles  dures  et  per- 
sistantes y  forment  des  broussailles  ou  des  bois  fort  analogues  à  nos  maquis  médi- 
terranéens. On  y  retrouve  les  mêmes  formes  d'adaptation  au  climat,  chez  des 
plantes  toutes  différentes  de  celles  qui  peuplent  notre  Midi. 

Les  forêts  tropicales  des  plateaux  élevés  du  Brésil  ne  cessent  qu'au  voisinage  du 
Rio  Jacuhy,  par 29** 30,  de  Lat.  S.  environ.  C'est  un  fait  très  remarquable  que  ce  déve- 
loppement de  forêts  vierges,  au  contact  des  campos  et  des  pampas.  Il  importe  de  faire 
remarquer  que,  si  le  climat  des  plaines  est  sec,  celui  des  plateaux  doit  au  courant 
subéquatorial  du  Brésil  une  assez  grande  humidité  en  même  temps  que  des  tem- 
pératures relativement  élevées.  On  peut  classer  ces  plateaux  dans  le  groupe  des 
pays  tempérés-chauds  sans  saison  sèche.  C'est  grâce  à  cette  circonstance  que  la  forêt 
vierge  du  Rio  Grande  n'est  pas  seulement  comparable,  mais  identique,  suivant 
M.  Lindman,  à  celle  du  Brésil  équatorial;  elle  y  est  épaisse,  profonde,  impénétrable 
à  la  lumière.  Nous  relevons  pourtant  des  différences  qui  paraissent  n'avoir  pas 
frappé  M.  Lindman  et  qui  sont  pourtant  très  significatives.  On  n'y  rencontre  qu'un 
seul  palmier  de  haute  taille,  le  Cocos  Homanzoffiana  (fréquemment  cultivé  dans  les 
jardins  de  la  Côte  d'Azur).  L'étage  supérieur  formé  par  les  cijnes  des  palmiers 
manque  donc  à  la  forêt  du  Rio  Grande.  L'auteur  nous  fait  remarquer  que  les  épi- 
phytes  sont  moins  nombreux,  moins  variés  et  plus  réduits  que  sous  les  tropique:^. 
C'est  un  point  important  qui  marque,  sans  doute,  une  diminution  notable  dans  Thu 
midité  atmosphérique.  Quant  aux  familles  et  aux  espèces  qui  forment  la  masse  de 
la  forêt,  ce  sont,  en  effet,  surtout  celles  que  Ton  rencontre  le  plus  fréquemment  dans 
les  forêts  du  Brésil  tropical. 

Il  convient  d'insister,  aussi,  sur  ce  fait  que  l'espèce  dominante  de  beaucoup  de 
forêts  du  Brésil  méridional  est  VAraucaria  brasUiana,  Aucun  autre  arbre  n'atteint 
ses  dimensions  dans  les  forêts  où  il  se  trouve;  il  leur  a  valu  le  nom  de  pinèdes 
{pinheiro,  pmhal).  L'Araucaria  vit  d'ordinaire  à  l'état  très  serré;  les  couronnes  s  en- 
tremêlent au  sommet  de  fûts  qui  atteignent  20  ou  30  m.  au-dessus  de  la  naissance 
des  premières  branches.  Le  sous-bois  des  forêts  d'Araucarias  est  plus  maigre  que 


AMÉHMB. 


3iS 


rrlut  lie*  autres  fcrandc^  forêts  du  Rio  Grande,  mah  il  comprend  In  mnjuritë  des 
hh-iikh  e*p«Ves. 

LorM|ue  l'homme  atiat  la  forôt  ou  l'aUtTe,  elle  se  réduit  |>eu  à  |»i*u  ii  IVlnt  de 
tn»u%«Aille  et  revient  finalement  au  ty|»e  dvs  rnm(»OH,  averquelqui^s  vnriolionj^dans 
h  o»m|Mwition  des  herbes  qui   les  peuplent.  O  Ht)nt  alors  les  puttfiros  d»»s  indi 
c»  ni-^.  Tout  M»mble  établir  que  le  vrai  oampo  est  un  tyjH'  primitif  de  végétation,  que 
I  homme  n*a  [>as  moilifié. 

Il  e*l  «liflirile  de  dét«'rminer  les  causes  qui  établissent  des  limites  s\  ri;:*>ureuses 

rîïliTilrux  ty|M's  de  véfjétation  au<si  difTérents  que  la  forêt  tropirnii*  rt  le  i*am|>o. 

L-^    ct»nditions    climatique^   n'y    suflîsent    |ms;   M.   \V.   Schimper   Ta   nronuu. 

V.  Lindman  en  chrrt^he  l'explication  dans  les  caractères    physique^,   stratigra- 

.  .i«|ue<  et  minéralo^ques  du  sol;  ils  agiraient  indirectement  par  rinflurnrc  qu'ils 

'^irnvnt  sur  l'absorption  de  l'eau  et  de  l'air  par  le  sol. 

Cil.  Flaiiallt. 


Lit  giiemenU  tariféres  da  cap  Nome.  —  M.  F.C.  Schrader,  tlu  (J»'i»lnfjirni  Survry 
*."*  Klal*  Irii'*,  a  expl«>ré.  |MMidant  Tautomur  |s«Jî>,  1rs  ^^isements  auriférr>  du  cap 
N  m*-.  iVoir  /m  ft*^nifraphif,  I,  .'î,  \*\  mars  IIXM),  p.  iil.  On  sait  l'iniportiiiiri' de  rcs 
;  .  »T*  vi  II'  rush  de  pros|HMteurs  et  di'  mineurs  (pii  s>>(  prinluit.  à  la  -uit«»  de 
i  -ir  d«vini\rrt«*.    vrrs    celle   n''>:ioii    an*tique;    alin    «le    fournir    dr^    indirations 

•  '  ^  î*«  -  aux  intén**»M'*N,  h»  (J*'nln/firal  Stirvrif  <b»H  Klats  luis  n  publl»*  Ir  rapfNirt 
,  •  liminaire'  d«*  M.  F.  C  Srliradrr  et  M.  Alfretl  H.  Hrooks,  avcv  un»*  r.ipidité  «jue 
»  -  .idmini<>lralioiis  d«»  l'ancien  Monde  ilevraient  imibT  en  pareil  cas.  Cv  d«N  iimrnt, 

'  fiMii*  dt'voiis  h  l'cddij^eance  de  M.   Haymond  Auzia*»  Turciin»',  a^r«*nl  ««iiisiil/iire 
Kranre  à  I^wmui  Cily  (Klondike).  renfcrmr  >ur  Ii*s  environ^  du  cap  .Nonir  tout  ce 

1  .••  r«»fi  en  <iit  acluellemeiil. 

fy  rap  \«>mr  o*ii  une  saillie  peu  accu^i»  de  la  «'ôte  méritlionale  de  la  prt'-qn'ile 

**-  »anl.  laquelle  v'qMire  la   miT  de  Brrin^^  ilc  l'iMN-nii  tilaiial.  Ix*  pn»monloire  e^l 

•  '«i-  |»aren\iron  t>i*3l>'  de  l^t.  N.  et  ir>.'i  .'ttl  tir  I^«»n^.  O.  de  lir..  par  roii''rqurnl 

l'It^int*  zi>ne  arctique  américaine.  Au  noni  de  la  tumnii'i  rôljére.  l'intmirur  de  la 

;  ••-^|u*ile  e^l  (hvu|n'*  par  un   n'Iief  mamelonné,  d'une  altituile  dr  .'i  ii  t»<Hï  mélres 

'  •  iilr  *iii\.inl  uniMlireiMion  nord  <»uesl,  de  la  baie  (îolofnine  à  Port  Cl/in*nc*««.  CV«*l, 

1  bi*r  m*'ridionali*  de  ces  montagnes,  dans  la  plaine  <*ôlicn*.  que  '•i*  ninonlre  l'or. 
'     t-  |4aih«*.  «•ur  une  puissance  de 'ii  mètres  environ,  est  ciinstituc^^par  ilt^  lil>  aller- 

•ii  <ir  <ibl4*«.  de  raviers  et  d'argile.  La  slratiticali4in  comme  le  fa«-ies  <lc  ces 
~  >-'n«u\  iiidif|uent  l'origine  marine  de  i-ette  formation;  le*«  |M*|iiles  qu'elle  ren- 

-TK  {h*ftrtil.  tUi  nv-'le.  lies  traces  évidentes  du  travail  «le>  eaux;  elle  s'e-i  de|N>s4'*c, 
»    r*  qu#»  la  mer  re«'ouvniil  res|»aee  (m*cu|h'*  aujourd'hui  |>ar  la  loumlm  el  venait 

'*TT  Ir  piei]  des  monla^ne^   de   Tinlérieur,  tran*<formant  en  fjonN   les   valli-es 

Il  •'•^l  produit,  ensuite,  un  mouvement  <rémer'<ion  (|ui  a  amené  la  configuration 


'  t^t^rUme%t  of  Ikt  Inierîor  {i'nUefi  Stiitt^n]  G^oloq'wal  Surrry.  l'rrlimmftrt/  r^i,^trt  on  thf  capt 
^^^  r^'i  »^i«»^.  ALuka,  iri/A  muipt  and  ilUtlmltont  b>j  Frank  C.  Schni'if,  an'i  .Ufr^^t  H.  Uro^jks^ 
«M^«a/  ftoûyiMi^  Wathinirton,  r>00,  56  p. 

U  GéMa4»«tt.  n.  '2H 


326  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

que  nous  voyons  aujourd'hui  ;  des  terrasses  étagées  s'observent  sur  les  pentes 
des  montagnes.  D'après  MM.  F.-C.  Schrndcr  et  Brooks,  Texhaussement  du  sol  a  été 
coupé  de  phases  station naires  et  même  de  phases  d'aiïaissement.  A  ces  dernières 
périodes  correspondraient  certaines  argiles  renfermant  des  débris  végétaux.  Dans 
le  territoire  examiné  parles  géologues  américains,  aucune  trace  de  glaciation  n'a  été 
relevée,  et,  ces  naturalistes  affirment  que  les  graviers  aurifères  du  cap  Nome  n'ont 
point  été  déposés  par  les  glaciers. 

Tout  l'or  recueilli,  en  1899,  autour  du  cap  Nome  dérive  de  placers,  principalement 
de  ceux  situés  dans  les  ravins  d'érosion  creusés  à  travers  la  toundra  (creeks)  et  sur 
la  plage.  Dans  les  creeks  on  a  recueilli,  en  1899,  deux  pépites  pesant  de  vingt  à  vingt- 
cinq  onces,  valant  de  1500  à  2000  francs.  Les  graviers  de  la  toundra  elle-même  et  de^ 
terrasses  seraient  également  «  payants  »,  supposent  MM.  Schrader  et  Brooks.  Sur 
la  plage,  les  plus  belles  trouvailles  ont  été  faites  dans  un  lit  d'argile  tenace  qui  se 
rencontre,  à  (juelques  centimètres  de  la  surface  du  sol,  près  de  la  toundra,  et,  à  deux 
ou  trois  mètres  de  profondeur,  sur  le  bord  de  la  mer.  Le  travail  de^  mineurs  est  sin- 
gulièrement facilité  par  l'érosion.  Les  vagues  attaquent  sans  cesse  rescarpement 
formé  par  la  toundra,  entraînent  les  sables  et  les  graviers,  tandis  que,  en  raison  de 
sa  densité,  l'or  demeure  sur  la  plage.  Ce  processus  a  du  se  produire  de  tout  temps  et 
dans  l'épaisseur  de  la  plage  côtière,  le  prérieux  minéral  doit  se  trouver  concentré 
dans'certaines  couches  correspondant  aux  anciennes  plages. 

D'après  MM.  F.-C.  Schrader  et  Brooks,  la  production  de  l'or  au  cap  Nome, 
en  1899,  a  atteint  quinze  millions  de  francs  *. 

L'existence  de  gisements  aurifères  a  d'autre-part  été  reconnue  au  cap  York,  sur 
les  bords  des  rivières  Bonanza  et  Solomon  (à  l'est  du  cap  Nome),  autour  de  la  baie 
Golofnine,  et,  dans  la  vallée  de  la  Fish  river,  sur  la  côte  de  la  baie  Norton,  dans  les 
vallées  de  l'Unalaklik,  de  l'Anvik  et  de  Nulato,  enfin,  dans  le  bassin  du  Koyukuk. 
affluent  du  Yukon.  Bref,  l'or  paraît  se  rencontrer,  en  quantité  payante,  sur  toute  la 
périphérie  de  la  vaste  presqu'île  Seward. 

Cette  région,  tout  au  moins  la  zone  maritime,  a  un  climat  beaucoup  moins  roil? 
que  le  Klondike,  grâce  à  l'influence  du  Kuro-Sivo.  Mais,  l'été  y  est  court  et  froid. 
Tout  ce  district  se  trouve  au  nord  de  la  limite  septentrionale  des  forêts;  néanmoins, 
grâce  au  bois  flotté,  on  rencontre  partout  en  abondance  du  combustible  et  les 
matériaux  nécessaires  à  l'édification  d'abris.  Ces  bois  flottés  sont  principalemmt 
des  pins  d'Alaska  apportés  à  la  mer  par  le  Yukon.  Parmi  ces  épaves  on  a  trouvé, 
dit-on,  des  planches  portant  la  marque  de  scieries  du  Fuget  sound. 

Avant  l'invasion  des  mineurs,  la  population  de  la  presqu'île  Seward  se  compo- 
sait seulement  de  800  Eskimos,  disséminés  par  groupes  de  huit  a  dix  familles. 
Aujourd'hui,  au  cap  Nome,  existe  une  véritable  ville  où  règne,  paraît-il,  un  ordre 
parfait.  Malheureusement,  sur  cette  cote,  n'existeaucun  mouillage,  et,  une  barre  rend 
la  communication  très  difficile  entre  la  terre  et  les  navires  qui  doivent  demeurer  au 
large.  Par  suite  de  cette  circonstance  non,  moins  qu'en  raison  de  l'éloignement, 

I.  Dans  un  précédent  travail  (Nalionai  géographie  Magazine,  vol.  XI,  janvier  IMO,  anafysé  in 
La  Géographie,  I,  3.  15  mars  1900),  M.  F.-C.  Schrader  avait  évalué  celle  produclion  à  10  millions 
de  francs. 


ainthai.asie.  ir 

lr%  «lrtin'*«^  ili»  pirmière  nmwîiilô  nttoiicnrnt,  o  N«)mp.  un  taux  fiiiita%tii|uo.  En 
.luttimiir  ry>ll,  tint*  lonne  de  houille  volnit  i)£\  fraurn  cl  un  n*|>an  ilo  7  fr.  .'î^l  À 
ITi  frnnrA;  li*%  HAlAin';*  éUiient,  il  «*^t  vrai,  proiMirtionneU  &  nw  prix;  un  mnufruvn* 
kM»;nai(  iMir  jour  M  fmnoH. 

Pour  l<*^  |H*rHonneH  qui  vouilraiiMit  nllor  tentrr  fortune  nu  cn\i  Nomi\  ajoutons 
<|ue  le  rnp|M)r(  île  MM.  Sctiratler  el  HnM>k<«  renferme  une  noUee  prnli(|ue  f»ur  In 
l»aeiilille«  IV*<|ui|>ement  el  le^  nppnivJHioniiemenU  nêre^Hnire'»  nux  mineurn. 

CIuarlkh  Rabot. 


ÀDSTRÀLÀSIE 

11m  llâpia^  —  Lors  de  lactation  den  lien  Cin>line<4  pnr  le^  E<»|»n^noh  nux 
Allrmnndi*.  en  vertu  de  rarrangement  du  \i  février  |h*.K),  len  lien  Mnpia  ont  été 
ri»n«i<iéréo«i  comme  faisant  partie  den  p<>s*ieH««ion!t  e?*pngnole4.  Or,  nynni  visité,  h 
plu«ieuM  repri^^e^.  cet  archipel,  et.  en  aynnt  pri<t  poHfuvsHJon.  en  iHSi,  \p%  ||i»llnndni«<, 
le  n*clament  actuellement  comme  leur  bien,  l-es  ïM>urparlerH  entn*  leH  irouverne- 
ment^  allemand  et  nëorlandain  n'ont  pn«  encore  abouti  à  une  solution. 

ITapri*^  le  I)'J.-E.  Neeren»  le  KroufN*  innu taire  de  Mn pin,  appelé  an <<*i  Snint  hxiviil 
rilanden.Pre<*>vill  eilamlen  et  Bunaj  eilnnden,  est  situé  au  nonldela  Ni»uvt*lle  tiuini'e, 
au  noni  oui^^t  de  la  liaie  Geelvink,  |Nir  1*  de  !«at.  N.  et  13^*  de  Lonic.  K.  («reenw. 
Il  «  *  rt>m|M>He  de  cinq  Iles  a^^nises  sur  un  rérif  corallier.  La  plus  grande  |M»rte  le  nom 
d  •  IVcun.ou  Petfau,  ou  Saint  David  et  possède  une  Inie  bien  abrittV;  len  autn*^  Ile** 
»  nt  :  Rurat  ou  Rrnss,  Vanildor  ou  Fnnelda,  Vanernk  el  un  Ilot  sann  nom  **|MM*inl. 

1^  |Mipulation  primitive  de  rile«  de  snng  micrtn^nien,  a  presque  ei^mplètemenl 
ili«pinie.  lK*jà  en  1^79  on  nen  romptait  que  13  n^présentanU;  aetuellement  it^U^i 
il  nVn  n*^te  que  7  individus  :  le  chef  ou  reija^  sa  femme  el  m^  cini|  enfants.  |^ 
pqiulation  immitrn'r  se  eom|>osait,  en  istis,  de  Tm  insulnin^s  <|e««  Oindine^  du  Sud  et 
«|i*  rde  IMe;i<ifit  Mine  d«»s  Iles  (iin>ert)  et  de  5  blanes.  I^t»  r^djn  avait,  en  effet,  ai^Nirilé. 
d-*puis  quel(|Uf*^  annc^^s,  h  un  Américain,  le  mono|Mde  de  la  |Ms<he  du  tri|>aniç  dan** 
I'  ^  eiux  lie  rarrhifiel  et  de  la  réeolte  di»s  clous  de  icirofle  dans  le^  lle%.  r.et  .Xmérieain 
a%rc  *a  femme,  »a  fille  et  ses  deux  employés,  constituent  le  sinil  élément  «<  civi- 
li^'  I.  de  Tile, 

Xjt  r<*/;a,  dont  le  tîtrc  Indiirene  e*»l  s^nya^lji,  se  rei^onnnit  eomme  vnss.il  du 
•ullan  de  Tidon*  iTernate.  Moluques);  il  n^-jde  dans  Tintérieur  de  Tlle  de  IVirun. 
A  part  quelqui*^  eml»an*ationH  de^  indit:ênesdes(>irolines  et  des  liateaux  du  irouver 
nemenl  néerlandais (|ui  viennent  de  temps  en  temps  |Kmr  hi**MT  le  |»avilliui  hollan- 
dais dan*  nie.  aurun  navin*  n Vnln»tienl  de  eommunication  entre  Mnpia  el  le  n**le 
do  m*»nde.  Nolon*.  pour  Hiiir.  que  le  naturaliste  ru^se  Mikiouht)  Maelay  a  visité 
nie  IVirun,  il  y  a  plus  de  vingt  et  un  ans,  et,  a  donné  une  Umne  de^eription  «le 

ioiliirênrs  *.  J.  Demkih. 


I    TtjHtcKrtft  ««A  het  K.   Sr<i^t!tn*l»h   Aartlrtjktkuniivj   Cwtn*>eit%'\itp.  T   *«»ri  *,  T.   XVII,  n"  t 
f««nrr  lv«i . 

1  hw%tiiia  de  la  So<.  ruut  dr  Of^jr.,  1^T"el  |t«7i;  Zrti'^hnft  f.  Kfhn  !  y»^,  |»>. 


328  MOm^EMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

La  distribution  des  pluies  à  Java  ^  -^  Probablement  aucun  pays  tropical  ne 
possède  un  réseau  de  stations  pluviométriques  aussi  serré  que  Java.  Dans  les  îles 
de  la  Sonde,  qui  subissent  le  régime  des  moussons,  la  pluie  est  le  facteur  le  plus 
important  du  climat,  aussi  les  administrateurs  des  plantations  de  café,  de  sucre, 
de  thé,  de  tabac,  etc.,  ont  prêté  tout  leur  concours  au  gouvernement  pour  multi- 
plier les  stations.  Toutes  les  observations,  dont  une  grande  partie  embrasse  déjà 
une  période  de  vingt  ans,  ont  servi  à  M.  Bôeseken  pour  construire  une  fort  belle  carto 
de  la  distribution  des  pluies  à  Java  (1:  1,500,000).  Ce  document  nous  montre  la 
grande  île  de  la  Sonde  partagée  en  neuf  zones  oii  la  hauteur  annuelle  dos  pluies 
atteint  respectivement  les  valeurs  suivantes  en  décimètres  :  1°  moins  de  15,  2*  de 
15  à  20,  30  de  20  à  25,  4»  de  25  à  30,  5*»  de  30  à  35,  6<>  de  35  à  40,  7*»  de  40  à  4o, 
8°  de  45  à  50,  9"  plus  de  50.  Toutefois,  dans  certaines  parties  de  Tîle,  les  observations 
manquent  encore  presque  complètement,  au  Bantam  par  exemple,  où  elles  ne  sont  pas 
assez  nombreuses  pour  permettre  d'y  dessiner  les  limites  exactes  des  zones.  Sur  la 
carte,  ces  districts  sont  marqués  d'un  point  d'interrogation  Le  beau  travail  de 
M.  Bôeseken  montre,  cependant,  clairement  les  relations  entre  le  relief  de  l'île  et  la 
repartition  des  pluies.  Comme  le  fait  observer  dans  le  texte  le  D'  J.-P.  van  der  Sok, 
le  savant  directeur  de  l'observatoire  météorologique  et  magnétique  de  Batavia,  la 
carte  montre,  pour  la  première  fois,  que  la  sécheresse  relative  de  la  partie  orien- 
tale de  l'île  est  limitée  aux  plaines  (région  de  10-15  décimètres,  contre  15-20  dans 
l'ouest)*;  sur  les  volcans  de  l'Idjen,  du  Jang,  du  Tengger,  la  chute  annuelle  atteint 
de  30  à  40  décimètres.  Signalons  un  autre  fait  intéressant  :  le  maximum  des  pré 
cipitations  se  produit,  non  pas  à  Buitenzorg  comme  on  le  croyait  (43  décimètres),  ni 
même  sur  les  montagnes  de  l'ouest  du  Préanger,  mais  dans  la  partie  centrale  de 
l'île,  qui  est  la  plus  étroite  et  où  il  n'existe  qu'une  seule  chaîne  de  montagnes  éle- 
vées, laquelle  subit  directement  l'influence  des  vents  maritimes. 

J.  F.  NiERMEVER. 

Un  port  nouveau  sur  la  route  de  l'Extrême- Orient  *.  —  En  1894,  le  capitaine 
Van  der  Belt,  du  Service  topographique  de  l'Armée  des  Indes  néerlandaises,  a 
exécuté  le  lever  de  l'île  Poeloe  Weh,  située  auprès  de  l'extrémité  septentrionale  de 
Sumatra.  Aujourd'hui  M.  Heldring  publie  le  mémoire  joint  à  la  carte  topographique 
de  l'île.  Cette  terre  montagneuse,  dont  la  superficie  n'est  que  de  130  klmqs.,  n'a 
d'autre  importance  que  celle  que  lui  donnent  sa  position  merveilleuse  et  son  port 
magnifique,  la  baie  de  Sabang.  Cette  île  est  le  point  de  l'insulinde  le  plus  rapproché 
de  l'Europe,  par  suite  Poeloe  Weh  est  appelé  à  avoir  un  rôle  considérable  comme 
port  de  transit  pour  les  produits  des  Indes  néerlandaises,  surtout  pour  ceux  des 
régions  voisines,  comme  le  riche  pays  du  Déli,  qui  produit  en  abondance  du  tabac, 
et  les  plaines  fertiles  de  l'Atjeh,  dont  la  pacification  définitive  sera  oblenue  dans 
peu  de  temps.  Au  point  de  vue  international,  le  port  de  Sabang  a,  dès  aujourd'hui, 

1.  M.  J.-H.  Bôeseken,  Regenkaarl  van  Java,  avec  lexte  par  le  D'  J.-P.  van  der  Slok,  in  Tijdichrift 
vanhet  K.  \ederlandsch  Aardrijkskundig  Genootschap,  2*  série,  XVII,  2,  31  aoûl  1900. 

2.  D.-E.  Heldring,  Poeloe  weh,  in  Tijdschnfl  vanhet  K,  Sederlandsch  Aardrijhskundig  Genooi' 
schap^  XVII,  4,  du  31  août  (avec  carie  1/100000). 


AISTIULASIK,  3JV 

uni*  («*rt.iiii«*  irn|Nirlnii«v  romme  **t:ilif»ii  mnritimo  el  i\v{M  do  rliarlM>n,  ^iir  In  niute 
dir«*i  !••  «Ir*  luilr^  frniiv«i*4*'».  <l«'  1«  r.liiiif  ri  tlii  Ja|»oii.  h/'j/i  tli»'»  iinvirt»%  de  (fiiorre 
fmni..ii<-.  nlIrniaïKNrl  nt*«M**«  viriitinit  >\  rnvitnillor  tMi  rombunliblf*.  au  lieu  d'nlIiT 
n'l.i«'tii*rnux  |Mirt«*  aimHnU  ilf  IV»el<K*  Piiiniiic  (*1  Siiica|H)n\ 

J.   V.    NlKHVEII.H. 

Réapparition  de  1  Ile  Falcon.  —  Ndln*  roUccuo.  M.  VoH..ioii.  Connul  t:«*ni'riil  ilt* 

Fr.iih'1*.  iiiMi<«  t'iiiiionrr4|iir  Iccommniiclnnl  HavtMiliill.  du  rmiMMir  Porpniw^  nu  n*lour 
d'uiH'  «'nti^iiTr  diiti*^  II"  Pnritii|ui\  *»i>:nnl<*  la  nVriili»  ni'*inrr>r<*in'«' d«»  l'Jlf  FAlri>n.  Il 
y  .i<|ur|«|uo<»  niiiiiV**,  coite  lrrrr<|ui  fait  |»arlitMh*  rarrlH|M'l  i\v**  Toiica  di^|>/irut,  ion* 
d'uni*  (ru|ition  mmi**  marine;  en  !hi>S,  le  /W/***!***  n'en  dtVouvril  nurnne  Irnee. 
Au  e«»ur^  di»  >n  dernière  eroj-iêre  son  exi^^lenee  a  el«'\  au  eonlrain»,  de  nouveau 
r«in«»tali"e. 

ITaprî^  une  noh'  ^ur  oe  |diéni»inêne  publiée  |»ar  In  Dfuttrhf  Rtmdirhau  fur 
fi't»f,-ifthî^  utui  Stntniik  (XXII,  12,  p.  .*i77ï.  Tili»  Kaleon  formerait,  au  deH«iui4  du 
ni\iMU  de  la  mer.  une  pro(utH*ranee  linute  de  3  mêlre?<. 

RÉGIONS  POLAIRES 

Rootalles  de  l'eipédition  de  ToU  K  —  1/Aentlêmie  lm|N'*riale  de*»  M-ienee^  de 
S  tint  IN-ter^lHMirtf  a  n«vu,  du  Iwiron  de  Toll,  ehef  de  re\|HMlition  anMii|ue  ru«»M' 
«*mlMri|Uf-i*  «»ur  la  S*ir'nt,  un  têir'uTnmmi*  np|»<»rtê  à  ArkantceNk  |Mir  le  eliariMinnier 
•|ui  .1  rn\itnille  la  mi<«**ion  à  Tenln'e  du  You^or  (Ilinr.  Le  7  août,  re\|MMlition 
I  tnit  arTt\n*  devant  ce  détroit.  Tne  trê^  |M*tite  f|  nanti  té  de  irlnoe**  étnit  i*n  vue  et  la 
•U'Min  iKimi-'^ait  fnvornhie.  Le  même  jour  W  baron  tie  Toll  «m*  di«»|»«i^ait  n  frnneliir 
b*  YoUATor  ilbnr  et  à  |M'*nétrer  dann  la  m^r  tIe  Karn.  Ol  explorateur  a  Tin  lent  ion  de 
p  l'ii-ber  à  Porl  l>iek-on,  a rembotir|iun»ib»  rieni**M«i.  Sui>nnt  toute  vrni'^i'mblanoe, 
il  MT.i  doue  |N>o«ible  d'obtenir  ult^TJrunMnent  t|e«*  nouvel|t*%  «le  la  S'imt, 

L'expédition  àmdnip  à  la  c6te  orientale da  Gronland  V  —  L'ex|M*iliiioii  d^mid^e, 

rnibinpiiv  Hiir  IWniarrtir^  pt,  rommand«*(*  pir  le  litMitenant  de  vni-^^'MU  Amdrup, 
«pli  .1  |*<»ur  mi*<^i4>n  d'e\pb)rer  la  •«•'liiMi  d-*  bi  v»*U*  orientale  du  (tr  uil.ind  l'onipriM* 
entre  le  Seore«»by  Smind  et  letw'ii  de  Lit.  N.  parait  en  biHine  v^iir  d'e\iiMiti«ui, 
d'apr»  b^  dernière-  nouvelle^».  Partie  île  tli|HMiliatcne,  le  15  juin  dt*rnier.  elle 
m«»uillat(.  dix  jour*  plu-  tnnl.  à  Jan  Mayen,  dm*»  la  lui*»  du  B»i'*  tlolti*  note  r-li. 
Pendant  In  relâebe.  le  IK  Otto  Xorib-n*kj"ld.  et  M.  K«ndi,  lieutenant  de  vai-vau, 
ont  \î«»ite  le  irlarier  du  Sud  [Su*i'jl*'t%^h''r\  v{  plu^^ieur*  cratère**  ouvert-  à  In  l>n«»<» 
du  ll«*i*nMilMTir.  i>  irlarier  a  apporté  une  moraine  frontale  Kicnnte«M|ue  et  une 
mofnine  latérale,  plu-ancienne.  d'un  relief  ♦•;:.ileni«»nt  ei»n-i«|ernble.  .\u  |Hiint  id»*er\é 
••Ml  altitude  -Vlève  à  H4  mètre-.  O  courant  n  n'«'ulé;  le  fnei«"%  du  *o|  environnant 
iiidt«pi4*  (|u*n  une  e|HMpie  nntfrieure  il  «*l.iit  plu-  eteinlu  et  atti*ii:nait  In  mer.  I>nii«t 

t     %rrttr»,f  tiitm*f  tir  kri«<iiriii.  n*  ilii  lO  *«|>*«ntl»rf   1  t*»!. 

S  f»«l»rr*  U  r«*liti<irt  (»iiI>Im'«*  pjir  Ir  htMit«tiint  ilr  «4i*««  «u  J  «f*.  Kiirh  (Un«  Ir  journal  «Unoi» 
^'  '-</*'  N'Mi*  «lr«(>n»  •  !■*  «hn'iiiiK  nt^  A  I  .imalolit«*  <!•  I  \'niril  W  iii'l»'.  |»rr*i»lrnl  «lu  0»ttiitr  »|r» 
ct|4  r«ti4fO«  irrtitfra|ilii>|ur»  ci  •.•••••î"»in'|«ic*  au  ((P»iiian<l,  iu»'tul»rr  c<»rri  «(«oiidiul  *\f  iioirr  S»  irlc» 


330  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

la  journée  et  pendant  la  nuit  suivante,  les  naturalistes  furent  exposes  à  un  véri- 
table simoun.  De  grandes  étendues  de  Jan  Mayen,  notamment  toute  la  plage 
de  la  baie  du  Bois  flotté  où  les  Danois  avaient  établi  leur  bivouac,  sont  couvertes 
de  sable  volcanique  très  mobile;  chassés  par  le  vent,  les  particules  minérales  s'éle- 
vaient en  nuage  et  enveloppaient  les  explorateurs.  Ce  n'est  pas,  du  reste,  la  pre 
mière  fois  que  ce  phénomène  de  transport  éolien  est  signalé  dans  celte  île. 

Sur  toutes  les  plages  de  cette  terre  la  mer  rejette  des  quantités  énormes  de  bois 
flotté  et  d'épaves;  nulle  part,  en  dépit  des  plus  actives  recherches,  les  Danois  n'y 
découvrirent  quelque  épave  d'Andrée. 

Le  28  juin,  l'expédition  quitta  Jan  Mayen  et  fit  route  au  nord  ouest,  vers  la  cote 
orientale  du  Grônland.  D'abord  très  morcelée,  la  glace  devint,  ensuite,  de  plus 
en  plus  épaisse,  et,  dans  la  nuit  du  29  au  30,  VAntarciic  dut  revenir  en  arrière 
et  rallier  Jan  Mayen.  De  là,  on  marcha  dans  le  nord  et  le  nord-est,  en  suivant  la 
lisière  de  la  banquise,  jusqu'au  74°  de  Lat.  N.  —  Sous  ce  parallèle,  les  glaces  présen- 
tent généralement,  à  cette  époque  de  l'année,  une  profonde  échancrure,  le  «  golfe 
du  nord  »,  ouvert  dans  la  direction  du  Grônland.  Le  6  juillet,  en  eflFet,  dans  cette 
position,  on  aperçut  à  perte  de  vue  de  l'eau  libre,  mais,  avant  de  l'atteindre,  il 
fallut  se  frayer,  de  vive  force,  un  passage  à  travers  une  masse  de  glace  résistante. 
Cet  obstacle  franchi,  VAntarciic  avança  facilement  dans  l'ouest,  arrêté  seulement 
de  temps  h  autre  par  la  brume. 

La  banquise  qui  s'étend  de  Jan  Mayen  à  la  côte  est  du  Grônland  présente  des 
aspects  très  différents,  rapporte  le  lieutenant  Koch.  Sur  la  lisière,  les  blocs  formés 
de  vieilles  glaces,  sont,  en  général,  de  faible  étendue,  mais  entassés  et  serrés  les 
uns  contre  les  autres,  et  très  fréquemment  présentent  des  formes  fantastiques 
produites  par  lerosion  de  la  mer.  Ces  glaçons  proviennent  évidemment  du  bassin 
polaire.  ÎMus  à  l'ouest,  à  ccMé  de  la  vieille  glace,  on  rencontre  de  la  glace  de 
l'année,  le  tout  formant  des  «  champs  »  qui  atteignent  une  étendue  de  plusieurs 
kilomètres  carrés.  Leur  surface  est  tantôt  unie,  tantôt  hérissée  de  monticules  de 
pression  dont  la  hauteur  varie  de  six  à  dix  mètres. 

Le  10  juillet,  l'expédition  arriva  en  vue  de  l'île  Clavering,  et,  après  une  relâche 
de  trois  jours  dans  cette  île,  avança  dans  le  sud.  Le  18,  elle  arrivait  au  cap  Dalton 
(69°  25'  de  Lat.  N.),  où  le  lieutenant  de  vaisseau  Amdrup  débarquait,  suivi  de  trois 
compagnons,  afin  d'explorer  la  section  de  la  côte  comprise  entre  ce  point  et  Ie67'*22'de 
Lat.  N.  et  de  relier  ses  levers  à  ceux  exécutés  par  lui,  en  1899,  au  nord  d'Angmag 
salik  (La  G^'ograpkie,  I,  1,  p.  72,  janvier  1900).  Vers  le  sud,  l'étal  des  glaces  parais 
sait  favorable;  on  a  donc  lieu  d'espérer  que  le  lieutenant  Amdrup  a  pu  acc(»mplir 
son  programme.  Après  le  débarquement  de  cet  officier,  VAntarctic,  qui  portail  une 
seconde  mission  scientifique  dirigée  par  M.  Hartz,  a  exploré  la  côte  entre  le  09*23' 
et  l'embouchure  du  fjord  du  roi  Oscar  découvert,  en  1899,  par  l'expédition  Nntliorst 
(voir  ci  dessous).  Elle  a  pu  débarquer  sur  plusieurs  points  dans  cette  section  du  lit 
toral  et  en  dresser  la  carte.  L'œuvre  exécutée  par  le  professeur  Nathorst  et  s<*s  com- 
pagnons en  1899  (carte  de  la  page  332)  se  trouve  donc  étendue  à  quatre  degn's  plus 
au  sud,  et  on  a  bon  espoir  que  le  lieutenant  Amdrup  continuera  ce  travail  avec 
succès  vers  Angmagsalik. 


illiiliiSS  i'oLAIRCS.  IJI 

1j-  |-*--|'l<-riil>r<-.  r  lMMrrr,>(|i,iti:iit  tf  lïroiil.'iiitl  •■1.  .-iii<|  jour-  |>lii-  t.-inl.rnfli.iil 
n-l.i„l.-  ..Il  M.  IUtU  .lrK-in)iinil  |»nir  n-Mi.ir  .11  Kiif..|..-.  .\|.r.-^  -Vin-  rn^it.nn.- 
Ml  ■ti>rl-.ii.  Il'  hiitintviil  n  n-iiri^  l.-i  iti.r.  m-  .lii  ii.-<  mil  trr»  Aiii:n);ii:>.-il<k.  I.1  «InliMn 

.1 i-.-  ilr  h  <-.'>t>'  oriiriliili-  ilii  ('.r<  iil.Mi.l  >'l>il>li.'  -.■11- 1.-  Ki  .l.-|jil.  N.        I>;iii' •'<- 

iill.ii;i-  I.-  Ii.'u1<'aniit  Aniilniji  n  Frj..ihr  V.\ui.,n!<r  ,-\.  .iir  .r  hiitinn  ii(.  t-^l  r<-iitn' 

.1  i:..|.-iilij.i;ii.'.  If  i("t..|.n-.  I.V\|..ilili"ii  iliiiMii-.- n  oiii-i  u|>t.-iiii  titi  -ii.-.;--  .'i.ni|.|il 

.Itï  k  I  l><it>il<-l<-  de  > -)i<-r.  !.<■  liiiili'iiniit  .\(ii.lni|>  n  nii-.!  n  .Ih-mt  I.-i  •-.-irtc  .l<-  l.> 

.  ..t.-  .Iti  v.:t  ii  nii  «7-  £i  ili-  l,ii).  N..  r.  k'i-.ii  jii-.|irii-i  toluliiiirril  iiir.tiMiii-.  tl'.-l  m 
.•<i>.inl  .!.•  (rnti<-hir  In  l>.iii.|uiM-  i|iii  .!<  f.-ti.l  <->•  |jtl<>rnl  «lu'.ii  Kiî  W  l>ri.-k  frniivni-. 
/'i  l,ll;t.-.  ...mmnii.lr  |>.ir  .!<■  lll.>-^'\  ill.'.  m-  i-nlil  ><.r|>.  •-(  Wi.it.       Cn.   Umi'>i. 

BJtnlUU  géographiques  de  l'expëditioD  Nalbonl  ■■  CrAnlaDd  on'ental  '. 

r.ri.l.iiit  IM.i  IVCi.  ),-  rr.if.".iir  A.  (i.  N;illi..r-r.  ,i,-...t»|'ii:m'-  .rnii  ri.milir.iix  ilnl 


iv.Tmap'      •».(    SttKitvi.in 


1.  (ititi.|ii<-.  t'X" n  lN.r.l.l.ll"f'n./i'-.iiiii-tr.-  iiii|-.rl:iiil.- .ti.l-.t 

II'  iTÎrnlnlr  ilii  lin  iiliiuil.  nilri-lc  T:»  •!  k 'u  <li-  \M.  N. 


332  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

On  sait  qu'il  est  relativement  facile  d'atteindre  cçtte  partie  du  Grôniand,  en 
attaquant  la  banquise,  au  nord  de  Jean  Mayen  entre  73°  et  75"  de  Lat.  N.,  comme 
nous  l'avons  indiqué  plus  haut.  UAntarclic  suivit  cet  itinéraire  et,  sans  encombre, 
parvint,  le  6  juillet,  à  l'île  du  Pendule.  Sur  la  lisière  de  la  banquise,  les  glaces 
étaient  peu  étendues,  5  à  100  mètres  de  large  au  plus,  tandis  que  plus  avant 
elles  formaient  de  vastes  «  champs  »  d'un  seul  tenant  dont  la  superficie  dépassait 
dix  kilomètres  carrés.  Le  lieutenant  Amdrup  a  fait  cette  année  la  même  observation. 
Il  y  a  donc,  semble-t-il,  constance  du  môme  fait. 

De  l'île  du  Pendule,  l'expédition  du  Professeur  Nathorst  descendit  au  sud, 
jusqu'à  l'embouchure  du  Scoresby  sound,  où  elle  exécuta  le  lever  du  Hurry  Inlel; 
puis,  remontant  au  nord,  explora,  pendant  le  mois  d'août,  le  fjord  François-Joseph, 
et,  au  sud  de  ce  goulet,  découvrit  un  profond  réseau  fjordien  auquel  elle  donna  le 
nom  du  Roi  Oscar.  Le  lever  précis  de  la  portion  de  la  côte  comprise  entre  le  74*  et  le 
72°  de  Lat.  N.,dont  nous  publions  ci-contre  une  réduction  *,  est  le  principal  résultat 
géographique  de  la  mission  suédoise.  11  remplit  une  tache  blanche  de  la  carte  et, 
d'autre  part,  rectifie  les  contours  donnés  jusqu'à  présent  au  fjord  François-Joseph. 
Ce  dernier  fjord,  découvert  en  1869-1870,  par  la  seconde  expédition  allemande  dont 
faisait  partie  Payer,  est  représenté  d'une  manière  absolument  inexacte  et  informe, 
sur  les  trois  cartes  publiées  par  les  membres  de  cette  exploration  *.  Il  est  d'abord 
singulièrement  plus  ramifié,  et  au  lieu  de  s'élargir  dans  sa  partie  supérieure,  comme 
le  figurent  Koldew  ey  et  Payer,  il  devient,  au  contraire,  plus  étroit. 

A  l'extrémité  supérieure  du  fjord  François-Joseph  s'élève  le  pic  Petermann 
(Petermann  Spiize)  dont  Payer  évalue  l'altitude  à  3 480  mètres,  et  les  Petennanm 
Mittheilungen  à  4267  mètres.  D'après  les  observations  de  l'expédition  suédoise,  cette 
altitude  serait  singulièrement  exagérée;  elle  ne  dépasserait  pas  2 500  à  2800  mètres. 
La  carte  publiée  par  le  professeur  Nathorst  est  la  réduction  d'un  lever  sous  vapeur 
appuyé  sur  la  mesure  d'une  base  déplus  de  trois  kilomètres  (fjord  Kjerulf)  et  sur  la 
détermination  des  coordonnées  en  neuf  stations  différentes.  Ce  beau  travail  est 
l'œuvre  de  l'ingénieur  P.  Dusen  '.  Ca.  R. 

L'expédition  du  duc  des  Abruzzes.  —  Le  duc  des  Abruzzes  vient  d'obtenir  un 
succès  arctique  sans  précédent.  Le  second  de  son  expédition,  le  capitaine  de  corvette 
Cagni,  a  battu  le  record  de  Nansen  et  est  parvenu  au  86°  34'  de  Lat.  N.,  soit  à  vingt 
minutes  de  latitude  plus  loin  que  le  célèbre  explorateur  norvégien. 

Au  moment  où  nous  écrivons  cette  note  (6  octobre)  aucune  relation  officielle  de 

,  l'expédition  n'a  été  publiée;  la  relation  que  nous  présentons  aux  lecteurs  de  Afl  0^*0- 

graphie  a  été  rédigée  à  l'aide  d'un  article  de  revue,  œuvre  du  D'  Maranelli,  et,  de 

notices  parues  dans  des  journaux  italiens  sous  la  signature  de  M.  A.  Faustiui, 

i.  L'original  {Ymer,  1900,  2)  est  à  l'échelle  du  1/500000*. 

2.  Comparez  le  Carton  ilber  den  Kaiser-Fï'anz'Josephs  Fjord,  la  carie  générale  du  Grônlaml  orien- 
tal (Die  zweite  dexUsche  Sordpolarfahri  in  den  Jahren  1869-1 810  unter  Fiihrung  des  Kapitân  Knri 
Koldevey^  Leipzig.  1873),  et  celle  contenue  dans  J.  Payera  Die  àstevreichisch-ungarische  Sorâpoi- 
Expédition  in  den  Jahren  i87i-tS7S  nebst  einer  Skizze  dcr  zweiten  Sordpol'Epedition  1869-1870. 

3.  Pour  les  conditions  d'établissement  de  cette  carte,  consulter:  P.  Dusen,  Ont  Karllâggningne 
of  Kejsar  Frans-Josefs  fjord  och  Konung  Oscars  fjord,  in  Ymer,  1900,  2. 


RKtanNS  POLlinES.  U) 

Mv^•lai^r  A«lj(»iiit  do  In  Sikm^Ii*  (I<*  (•rti;;rn|>liii*  ilnliciino  et  (|iit»  tuitn*  nillt'cui*  a  ru 
r^mAliiUlfl*  (II*  iioii««  fnin*  |MirvtMiir  nviv  uik»  iNiiinr  ^nirr  vi  un  i*mpn*^M*nicnt  dont 
ii'iu^  lcMit»ii««  h  l(*  n*m«*ri*u*r.  Noii<  nvtui*»  i*k'al(*nnMi(  rni|»rtiiil('*  <riiUlt*««  n^nniMgfii*- 
riMMil*»  au   \'rrJrusj*nt*j^  do  Krintiaiifi,  «fui,  lo  |»romi(T.  a  pulilir  un   i9ii**rttnr  du 

I  ipiUiihi*  (micui  vi  lo  pHHvs  \(t1i.iI  iIo  rriMiurto  judiciain*  ou\(tI(*.  riinf<»rm<'*monl 
.1  la  loi  ii(irwt;ionno.  AU  n*lnurdu  naviri\  à  la  suito  d<*  ta  di«»)>aritioM  du  mtraniriou 
du  )«»nl. 

LV\|M'*ililii>ii  rt>mmnnd«V  par  le  dur  d«'^   AI»ru/7.os  était  mon(<''<*  ««ur  un  Imloi- 

II  HT.  la  S  te  lia  l*t*lar*\  PauriiMi  J*tson,  Kn  |s'js^  ce  rlui'^M'ur  ilo  |di<N|urH  n\nit  trnn»» 
{••rti*  NnnM*n  n  In  rotoorionlnli*  du  tînmlnud  ft  plu**  tnni  ofTtvIur  uni*  rn»Ujt*n*  «Inuii 
r  \nlnn*ti«|U(\  nu  ^ud  do  In  l*»rro  do  tiralinm.  Ln  Strlltt  Pohirr  ijnuco  notto  : 
'X'*s  lirk:i%l(*r  |ouni*>i,  ^rôôo  on  tmi^i  mâts  tmri| uo  ot  nuinio  (Pu no  marliino  nutilinirr, 
t  tait  Ir»"»  «Milido,  sans  j>rr>ontor,  or|H*ndant,  In  foroo  do  n^^i-^lanoo  du  /inwi;  or  qui, 
du  n»^tr.  rinit  inutilo,  loduo  do*»  Aliru/zrs  m»  m»  proposant  |mis  i\v  pou^Hor.  nv«r  Hi»n 
11.1% in\  n  travers  In  iMinquiso  fMdniro.  \a*  hâlimonl  rtnil  oommnndô  fuir  h*  oapitnim* 
nor\r,:i«*n  C  F.  Kvoummi,  un  linldlo  mnriii  rompu  h  In  nnvi^ntion  nrotique,  ot 
monte  ftar  dix  mntelots  norvêicion*«.  I/(*xpnlition  itnlionne  oompronnit.  nutro  le  dur 
•Jr^  Ahni//eH,  le  onpitnine  do  oi>rvell(»  l'ml>ort(i  Omni,  lo  lioutennnl  do  \ni*«H<*au 
F.  ^utrini,  lo  IV  A.  (Invnlli  Mollinolli  di  Sale,  doux  nintolots  <lo  la  mnrine  ro\alo, 
(t.  tl.initiiti  et  S.  (I;ine|tn,  et  quatn*  ^uido^  vnitlôtnins.  J.  IVtilcnx.  Al«'\i^  K«»nouillet, 
K»'li\  Ol!H»ri*  et  Mirliol  S«\4»jo  '.  i]e  nV^l  |wi>  la  première  fois  i|u«*  di**  cuidos  tU*^ 
\I|>»>^  pnnn<*nl  part  à  dos  explorations  |N»lairrs.  I^nyer  nvnit.  o«»mmo  «ui  ****  le  rnp« 
1*  Ile  |K*ut  être,  doux  Tendions  «lans  son  oxpr<liti(»n  du  l87i  1^73  i|ui  amena  In 
1  *  •unerle  do  In  lern*  Krnnvoi«*  Joseph. 

U»  51  Juin  ISÎMJ,  In  >'/<*//if  /^>//l'vnpparoilln  doTroms.i,  puis.  npri»«»  avi»iremUin|ué 
1  \rkantn*Nk  une  meute  do  oent  vin^t  srpt  eliiens  do  SilH'*rie,  lit  route,  li*  Il  juillet 
^   r*  In  lerro  Krnnçi»is  Jonopli,  rlioi^io  |>nr  lo  duo  tlos  Almiz/rs,  romm«*  ha  ho  d*o|it'* 
'  .!i«»n*  |Mmr  In  mnrohe  proj«*t«V  vers  le  pôle.  Ia*  il  juillet.  re\|M  «lilion  nrrivnit  nu 

•  ip  Kl'»ra.  •i;»!'»  i|Uo  les  ^Inres  ou^isont  cippo^»  de  irrosM»s  diftioulti**»  a  •»•••»  pnitfri's. 
1  li*  ii<»u\«'lle  d«'*terminntion  do^  riNirdonncoH  dr  oo  point,  oxi^iMitro  par  lo  oapitnine 
Ci.'in  n*%(*ln  une  erreur  do  U\'  dan**  In  longitude  ju^prici  admiM*;  iftlr  stntitm  m« 
tr-»u>#'  plu*%d.in«  Te^l  que  ne  Pindiquont  li»s  oarti'n. 

\pn-  n\oir  Ini^^r  un  dépôt  do  vivn*«»  nu  oap  Klorn.  In  S/#7/i  /*o//f/v  n>partit  ver* 
N  fii*rd,  le  ii  juillet,  m*  diriirt^nnl  vers  |n  Mnnohe  nn  triai  m*  tic  Bnitth  (lutnuH  de 
Ji**k««»n  .  par  leil»*troil  de  Niolitin^nle  (entn*  In  terre  Aleinmlrn  et  Pile  Hruooi.  I^** 
*'îiri-«  ctnicnt  oompnctes  dans  ces  k^oulot*»,  et,  MUilement  le  M  noût.  rot|N*4lilion 
r-  u**it  a  di*tMiurlier  dnns  la  mer  ilo  ln  H«»ine  Victoria  (Ou'V»!  l  i./.^rMi'f  *»'i  ilo  Jnrkson) 

•  u  rUrrrneonlrn  In  mi^Hion  n  m«'*  non  i  ne  de  Woll  ma  n,  |>ar  Mrii'.'Hr  df  hnt.  X.,  prî*H 
■!••  Pile  Ktiti>n.  Otto  nnvik'ntion  semlde  n\i»ir  v\v  fnvorivv  jmr  une  haute  tem|H*ni 
turr.  Ilan*  une  lettre,  le  ^uido  iVtitunx  mentionne  une  lem(H>nitun*  de  -»-  10*. 

Rruxuilant  la  mer  de  la  Keine  Viotorin,  In  Sulln  Pobirr  put  avancer  jutMfu'au 


ilAhém^  III,  «,  il  •rptrnil>r<*  I'/'mi.  ||«»ui«-. 


33 i  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

82M4';  arrêtée  là  par  une  banquise  impénétrable,  elle  revint  en  arrière,  pour  hiverner 
dans  la  baie  Teplitz  (81° 54'  de  Lat..N.),  sur  la  côte  orientale  de  Tîle  du  prince 
Rodolphe. 

Le  6  septembre,  le  mouillage  fut  entièrement  couvert  de  glaces;  deux  jours  après, 
une  violente  pression  se  produisit  et  détermina  l'ouverture  d'une  large  voie  d'eau 
dans  la  coque  du  navire.  L'équipage  n'eut  que  le  temps  de  quitter  le  bord;  la 
Stella  Polare  allait  couler,  lorsqu'une  vague  de  pression  la  saisit  et  la  jeta  à  la  côte. 
Le  navire  était  avarié,  mais  il  n'était  pas  perdu. 

L'expédition  s'établit  sous  deux  tentes  et  passa  l'hiver  dans  d'excellentes  con- 
ditions. Malheureusement,  le  25  décembre,  le  duc  des  Abruzzes  eut  deux  doigts 
gelés,  et  dut,  en  raison  de  ce  grave  accident,  renoncer  à  prendre  part  à  la  marche 
vers  le  nord. 

Le  11  mars  le  capitaine  Cagni  se  mit  en  route  vers  le  pôle,  accompagné  de  treize 
hommes,  tous  Italiens,  à  l'exception  du  machiniste  Stôcken,  de  treize  traîneaux  et 
de  104  chiens. 

Neuf  jours  plus  tard,  pour  diminuer  le  nombre  des  bouches  de  la  caravane,  le 
lieutenant  Quirini,  le  guide  Ollière,  et  le  machiniste  Stokken  revinrent  en  arrière. 
Dans  leur  retraite  ces  trois  hommes  ont  succombé.  A  la  suite  de  quel  accident?  Nul 
ne  le  saura  jamais.  L'escouade  était  munie  de  vivres  pour  dix  jours,  de  munitions 
et  d'instruments  d'observation;  toutes  les  précautions  avaient  donc  été  prises  pour 
assurer  son  retour,  comme  l'a  démontré  l'enquête.  Le  pôle  a  fait  trois  nouvelles 
victimes. 

Au  début,  la  marche  fut  très  difficile  et  très  pénible,  en  raison  des  nombreux 
accidents  que  présentait  la  banquise;  après  vingt-quatre  jours  de  marche,  le 
23  mars,  on  arriva  seulement  au  83*  de  Lat.  N.  —  Là  le  D""  Cavalli  et  deux  hommes 
battirent  en  retraite,  laissant  le  capitaine  Cagni,  les  guides  Petitgax,  Fenouillet  et  le 
matelot  Canopa  poursuivre  seuls  leur  marche  en  avant. 

Plus  loin,  la  route  devint  plus  facile,  et,  le  15  avril,  Cagni  et  ses  vaillants  compa- 
gnons atteignaient  le  86°33'  de  Lat.  N.  par  environ  65^  de  Long.  E.  de  Or.,  après 
avoir  gagné  cinq  degrés  de  latitude  en  quarante-cinq  jours  de  marche.  Nansen 
avait  touché  le  86'14'  par  90"  de  Long.  E.  —  Le  point  atteint  par  l'expédition  ita- 
lienne se  trouve  donc  dans  l'ouest  de  celui  auquel  le  célèbre  explorateur  norvégien 
est  parvenu.  La  marche  en  ^vant  fut  arrêtée  par  le  manque  de  vivres. 

Extrêmement  laborieuse  fut  la  retraite.  Sous  l'influence  du  courant  polaire,  la  ban- 
quise sur  laciuello  avançait  la  caravane  dérivait  dans  l'ouest,  avec  une  rapidité  beau 
coup  plus  grande  que  celle  qui  avait  été  calculée,  et,  rejetait  la  caravane  en  dehors 
de  sa  route.  De  plus,  les  y  ivres  faisaient  défaut;  pendant  un  mois,  le  capitaine  Cagni 
et  ses  compagnons  durept  se  nourrir  de  viande  de  chien.  Quatre-vingt-dix  sept  de 
ces  malheureux  animaux  furent  sacrifiés  ou  succombèrent  aux  fatigues  de  la 
marche. 

Le  8  juin  la  petite  escouade  atteignait,  enfin,  l'île  Ommaney,  et,  le  23,  ralliait  le 
reste  de  l'expédition  à  la  baie  Teplitz.  Son  absence  avait  duré  cent  quatre  jours. 

Après  le  retour  du  capitaine  Cagni,  l'équipage  travailla  à  réparer  et  à  renflouer 
la  Stella  Polare,  Le  8  août,  la  banquise  qui  retenait  prisonnier  le  navire  ayant 


REr.liiNS  poiaiRics.  t}& 

v\tf%Ht\r  une  (l«4ento,  on  !i*nrlicmiiin  v<ts  U^  ««ud.  1^  novitcntioii  «laiin  in  Maiii'Iic 
.inclt-ii^**  /frit  ta  h  f^hanufl)  fui  In'»**  diftirili*;  |i*  lU)  notU  Mnilomoiit,  iVx|Mmtlion  imr- 
%itit  au  rA|i  Flora  ol,  lo  (i  seplombrr.  nrrivnil  a  II  a  m  mer  font. 

iViiilant  toute  la  duriv  du  voyn^i*.  d'alMindnnto**  ohncrvation^  Hrirutint|U(*?(  ont 
flr  rutvul«iHi,  rnaJA  HIcs  m»  sout  point  rnron»  ronnurn.  l'ii  r<'*<«uHat  p*«»^ra|»lii4|ur 
«!unr  cn'.indf*  im(K>rtanco  M»ul<»m<»nt  a  vU*  n'»vrl«»  :  la  non  rti«*liMm*  df»  Iith'**  IVUt- 
oiaii  vi  du  lloi  Osciir,  dans  le  nord  de  Tarrhip^*!  FranvoU  J(»^pli. 

Sur  la  nniti»  du  |hMo,  le  due  des  Abruzzes  a  nTnjïorlé  un  triomphe  iVl.ttant. 
)u<|u«*l  l'i  S<N'iélô  de  (iêofrrapilie  de  Pari»*  e^i  lieunMHe  d*applaudir.  IK'»»  i*a  prfmii»n» 
rrnriMitre  aviv  N»m  ^laeen  an*tii|ues,  la  marine  italienne  a  fcnffn*'*  la  bataille,  et,  «ur 
iiri  trrr.iin  <|ui  leur  était  ineonnu,  les  vaillants  guides  du  val  d'Aoste  si»  Hont  rou- 
\rrt«  lie  irloire.  (liiARtcii  Rabot. 

HéfQlUU  •cientiflqoas  de  Texpédition  de  la  «  Belgica  ».  —  I^  Soeirtô  Hovale 
H-Ice  d«»  <Mn»gTaphie  a  n*»unl.  dans  un  numéro  antart*ti<|ue  V  acrom|Mitcnê  de  earte^ 
••l  tli»  nomlireuses  n^pHnluelions  photoirraphiques  ln*s  intéressanli^s,  le  texte  At^ 
|u.itn*  iNinfépenres  dans  leMpielles  les  membres  de  TexpiNlttion  de  la  Bfhjic'i  ont 
fut  mnnaUre  les  prinei|>aux  n'»*iuUats  seientiliffues  de  leur  voyatfi».  t>  j*onl  : 
I*  .1/ •'•/■•  M  c/r^j  travaux  tci**tiiifi*pt**s  dr  VExpMiû*nk^  par  le  lieutenant  tiftir^reu 
l>voiiil<»:  i'  V/i'/droijraphie  dans  ie  d*'troil  de  h  Bel»?iea  ft  /»•»  obtrrcah**ni  astrono 
«iiyi«<-f  et  uîtignètiquen  dam  la  zone  australe^  par  le  même;  IV*  la  (h'ographt^  phifiqu^ 
i/^  Il  i  /ii»n  aniatrtiifur  visit*Y  par  lerptdUion  d**  la  Bi'li?iea.  |«r  Henr}'k  An*to\vski; 
\*  1.1   II'  drt  animaux  rt  df$  piantn  dans  /Mii/arr/i#/M^,  \u\r  Kmile  (•.  HaeovitXA. 

Apr»*»  re\|Mi^é  lumineux  de**  résultats  fcênéraux  de  eelte  n*man|uabli*  ex|do- 
r.ili*»n  pn'M»ntê  iei  même  par  M.  Rarovilza  Jm  Gf^t^graphir^  I,  i,  f««vrirr  lî^N)  , 
|ii<'t<|ii«*«  n*nseit?nements  04>mplêmen laines  intéresseront  nos  lecteurs. 

Sut  r.irclii|M*l  PalmiT  et  sur  la  Terre  Daneo  qui  Inmlent  le  dt*troit  de  (iiTlarlie ', 
■  mm-*  «ur  la  terre  de  (iraliam  silu«V  plus  au  su«I  (Voir  la  planche  IV  d**  la  l.n 
h-  7'-i/  '»!*•.  I.  i,  février  VM^)),  la  Kbici-ition  se  manif(*^te  avtv  une  très  frrandc  pui%- 
onif  >ur  la  terre  AIo\aniln\  «pie  Ton  reneontr.»  plus  loin  ilans  Touest,  et»  pli-Mio 
m»Mif  .i«**|utf*rt  une  énertrie  rneon?  plun  intense,  n  Li.  iVrit  M.  H.  An'tou-ky,  le^ 
•:li  »••'•*  n-  *<•  trouvent  séparé*»  que  par  quelques  rréles  de  montat(ncs,  à  |M»ine 
\i*ibU^.  et  ver*  le  ba-  ils  ^oui  tous  soudrs  les  un*«  aux  auln»*»  en  un  seul  fri^i^'i 
r:j%.ifr  qui  b«>nle  toute  cette  tern»,  et  fi)rme  un  pied  «le  ulace  qui  plonge  dans  la 
mrr.  |itf*ul  éln»  bien  au  delà  de  la  côte,  »»  M.  II.  .Vni^iU'nky  divÎM»  le»  placiers  de  la 
^^^^n  .intanqique  vî«»itrr  |Mir  la  fi^l'ji'a,  en  «  placiers  il"s  vallé  *'•  »\  »«  placier» 
)«|.MM-«.  plat<(,  n''p'*nén*««  »».  «  k'iacicr-*  bomln^s  de^  p«'titi*s  ||ch  ».,  m  c!ii»min«VH  de 
cUcr  ,  «q,  •«  tnînndut  >*,  Si  Ton  emploie  U*^  ib*nomination<i  usuelle»,  celte  division 
I-nit  •**  ram«*ncr  aux  l'-rnirn  <*uivant>  :  I"  uIaci«T>  de  valbV*»;  t  placiers  n*manic'» 
ii  r».:»-nén*»s;  3*  glari«»rs   sunpcndu^  li^lafirrH   adoH«i«'^  vi  cheminé«*H   de   jçlaci»»; 

I    f  »   «>tin  n*  I  di*  I9«M). 

î  h  «prr*  iinr  f|fri«i(>n  du  romitr  <l*Mr.Mni<ition  «le  IVip«*  lili«m.  Ir  «Irinul  lr»%rr*r  |«r  la 
^  ,  »  ^-i  (>niiiiliirrnirnt  t|«  n  'iiinif  «U  ir^il  »lr  \x  Itfljirii,  a  n  .u  le  n  'Hi  du  »«>inm\nd»nl  de  U 
■il**,   n 


336  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

4"  Piedmont  glaciers '  (glaciers  adossés,  plais);  5°  calottes  glaciaires  {Katotim- 
gletscher)  (glaciers  bombes  des  petites  îles)  ;  6""  Inlandsis, 

A  rentrée  du  golfe  de  Hughes,  le  niveau  des  neiges  persistantes  est  situé  par 
20  ou  30  mètres  d'altitude.  Dans  la  baie  des  Flandres  (Terre  de  Danco)  et  sur  la 
côte  ouest  de  la  Terre  de  Graham,  il  descend  encore  plus  bas.    . 

Les  glaciers,  observés  par  la  mission  de  la  Belgica,  ne  portaient  point  de  moraines 
superficielles;  par  contre,  ils  avaient  des  moraines  profondes  ou  intraglaciaires. 

Dans  l'Antarctique,  la  glace  de  mer  est  recouverte  d'une  couche  de  neige  qui, 
avec  le  temps,  augmente  d'épaisseur  et  la  force,  par  son  poids,  à  s'enfoncer  légèa*- 
ment  dans  l'eau.  11  se  forme,  par  suite,  au  dessus  de  la  glace  de  mer  qui  constitue  le 
substratum  du  glaçon,  une  nappe  superficielle  de  glace  d'eau  douce.  En  été,  la 
neige  se  transforme  en  névé;  en  hiver,  elle  demeure  poudreuse,  et,  chassée  par  les 
vents,  forme  des  accidents  semblables  à  ceux  que  l'on  observe  dans  les  déserts  de 
sable.  Les  packs  antarctiques,  dans  la  région  visitée  par  la  Belgica^  sont  donc 
d'immenses  champs  de  neige. 

Recommandons  la  lecture  du  mémoire  de  M.  Racovitza,  la  Vie  des  animaux  et 
des  plantes  dans  V Antarctique^  travail  intéressant,  non  seulement  pour  les  natura- 
listes, mais  encore  pour  le  grand  public. 

M.  Racovitza  signale  un  fait  géologique  très  curieux.  C'est  la  présence  de  lianes 
coquillers,  situés  à  une  certaine  hauteur  au-dessus  de  l'océan  et  qui  ne  sont  nulle- 
ment la  preuve  d'un  changement  dans  les  niveaux  respectifs  de  la  terre  et  de  la 
mer.  Ces  mollusques,  des  patelles,  ont  été  transportés  là  par  des  goélands  domini- 
cains [fMvus  dominicanus).  Ces  goélands,  très  grands  amateurs  de  ces  mollusques, 
vont  chercher  leur  proie  sur  les  grèves,  puis,  l'emportent  sur  les  rochers  où  ils 
la  dévorent,  en  laissant  la  coquille.  Us  déposent  ainsi,  au-dessus  du  niveau  de  la  mer, 
des  petits  amas  de  dix  ou  douze  coquilles  qui  représentent  la  valeur  d'un  déjeuner. 
«  Comme  il  y  a  beaucoup  de  goélands  dominicains  qui  mangent  beaucoup  de  mol- 
lusques, il  y  a  beaucoup  d'amas  de  coquilles  le  long  des  bords  des  mers  qu'ils  habi 
tent.  Et,  si  l'on  considère  qu'ils  font  ce  métier  depuis  des  milliers  d'années,  on  ne 
s'étonnera  pas  que  les  coquilles  apportées  par  eux  forment  quelquefois  de  véritables 
bancs  que  la  vase  et  le  sable,  produit  de  la  désagrégation  des  roches,  viennent 
cimenter  pour  former  des  assises  coquillières.  »  Les  géologues  ne  devront  pas  oublier 
cette  observation  dans  l'étude  des  terrasses  fjordiennes. 

Cu.  R. 

En  raison  des  vacances,  la  Liste  des  ouvrages  offerts  n'a  pas  été  fournie  en  temps 
utile  au  Secrétaire  de  la  Rédaction. 

1.  La  figure  1i  (p.  123):  Le  glacier  plat  sur  la  côte  de  la  terre  DancOy  fournit  un  exemple  de 
cette  forme  glaciaire  qui  rappelle,  à  s'y  méprendre,  les  cirques  glacés  de  la  côit  ouest  du  Spiti>t>erg, 
immédiatement  au  nord  de  l'entrée  de  l'Isijord. 


Le  gérant:  P.  BoucuEZ. 


Coulommiers.  —  Imp.  Paul  BRODARD. 


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I 


338  A.  HAUTREUX. 

rivage  et  des  estuaires  voisins;  puis,  les  fonds  de  la  mer  et  des  fleuves  qui  s'y 
jettent,  enfin  les  mouvements  historiques  que  dévoile  la  comparaison  des 
cartes  hydrographiques  anciennes. 

Telles-  sont  les  recherches  qui  ont  été  entreprises  et  qui  n'ont  d'autre  but 
que  d'indiquer  les  voies  dans  lesquelles  des  études  scientifiques  sérieuses 
amèneront  certainement  à  bref  délai  des  résultats  importants. 


I 
Les  Vents. 

Les  récentes  études  météorologiques  ont  montré  que  la  grande  circulation 
atmosphérique  a  lieu,  de  l'ouest  à  l'est,  autour  des  régions  polaires  arctiques  et 
antarctiques,  dans  les  zones  tempérées  de  chaque  hémisphère,  entre  les  45*  et 
lO""  de  Latitude.  Ce  sont  aussi  les  régions  des  grandes  oscillations  barométri- 
ques. Les  dépressions  qui  s'y  produisent  marchent  l'une  après  l'autre,  avec  une 
sorte  de  régularité  ondulatoire,  à  intervalles  de  250  à  300  milles,  au  nombre 
de  huit  à  dix  par  mois,  en  hiver,  et  de  quatre  à  cinq,  en  été. 

Dans  la  zone  inter tropicale  où  le  baromètre  n'a  que  de  faibles  variations, 
les  vents  deviennent  réguliers,  de  directions  presque  constantes  suivant  les 
saisons;  ce  sont  les  vents  alizés  et  les  moussons.  Les  ouragans  qui  prennent 
naissance  dans  ces  régions,  sur  les  confins  de  la  zone  des  pluies  équatoriales, 
ne  sont  que  des  accidents  ;  ils  engendrent  des  vents  d'une  violence  extrême, 
et  suivent  des  parcours  presque  identiques.  Les  vents  y  tourbillonnent-autour 
du  centre  de  la  dépression  barométrique,  comme  le  fait  l'eau  dans  un  entonnoir, 
et  ce  mouvement  de  rotation  a  toujours  lieu  dans  le  même  sens  pour  le  même 
hémisphère. 

Les  dépressions  du  mouvement  circumpolaire  ont  les  mêmes  mouve- 
ments de  rotation;  le  centre  se  meut  avec  l'ondulation  qui  l'a  formé,  avec 
des  vitesses  de  100  à  150  lieues  par  jour.  On  peut  donc  prévoir,  à  un  ou  deux 
jours  près,  l'arrivée  d'un  de  ces  coups  de  vent  et  les  régions  où  ils  déchaîne- 
ront leur  violence. 

Ces  grands  mouvements  de  l'atmosphère  ne  sont  pas  arrêtés  par  les 
chaînes  de  montagne;  il  y  a  de  ces  dépressions  qui,  nées  dans  les  parages  de 
la  Chine  et  du  Japon,  ont  été  suivies,  dans  leur  parcours  à  travers  l'océan  Paci- 
fique, les  États-Unis,  l'Atlantique  et  l'Europe  jusqu*au  delà  de  la  mer  Noire. 
Cependant,  chaque  région  montagneuse  exerce  une  action  dérivatrice,  toujours 
dans  le  même  sens,  sur  ces  phénomènes  généraux,  et  l'on  constate  facilement 
que  l'air  froid  des  sommets  glacés  tend  à  s'écouler  vers  les  plaines  ou  vers  les 
mers  adjacentes  dont  la  température  est  moins  basse  que  celle  des  sommets. 
Les  plaines  étendues,  plus  ou  moins  désertiques,  qui  s'échauffent  facilement, 


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lonuiu'i'llcs  «ont  voisine*  de*  mrn.  tltirenl  k  rlli's  l'air  plus  fraî^  iIps  or^anii; 
rVut  1«*  pMnonirnc  bii-n  connu  iW*  brises  Ju  Uiy  Af  l'élr.  i'.e  .louble  ptx'no- 
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338  A.  HAUTREUX. 

rivage  et  des  estuaires  voisins;  puis,  les  fonds  de  la  mer  et  des  fleuves  qui  s*y 
jettent,  enfin  les  mouvements  historiques  que  dévoile  la  comparaison  des 
cartes  hydrographiques  anciennes. 

Telles-  sont  les  recherches  qui  ont  été  entreprises  et  qui  n'ont  d'autre  but 
que  d'indiquer  les  voies  dans  lesquelles  des  études  scientifiques  sérieuses 
amèneront  certainement  à  bref  délai  des  résultats  importants. 

I 
Les  Vents. 

Les  récentes  études  météorologiques  ont  montré  que  la  grande  circulation 
atmosphérique  a  lieu,  de  l'ouest  à  Test,  autour  des  régions  polaires  arctiques  et 
antarctiques,  dans  les  zones  tempérées  de  chaque  hémisphère,  entre  les  45*  et 
70*"  de  Latitude.  Ce  sont  aussi  les  régions  des  grandes  oscillations  barométri* 
ques.  Les  dépressions  qui  s'y  produisent  marchent  l'une  après  l'autre,  avec  une 
sorte  de  régularité  ondulatoire,  à  intervalles  de  250  à  300  milles,  au  nombre 
de  huit  à  dix  par  mois,  en  hiver,  et  de  quatre  à  cinq,  en  été. 

Dans  la  zone  inter tropicale  où  le  baromètre  n'a  que  de  faibles  variations, 
les  vents  deviennent  réguliers,  de  directions  presque  constantes  suivant  les 
saisons;  ce  sont  les  vents  alizés  et  les  moussons.  Les  ouragans  qui  prennent 
naissance  dans  ces  régions,  sur  les  confins  de  la  zone  des  pluies  équatoriales, 
ne  sont  que  des  accidents  ;  ils  engendrent  des  vents  d'une  violence  extrême, 
et  suivent  des  parcours  presque  identiques.  Les  vents  y  tourbillonnent-autour 
du  centre  de  la  dépression  barométrique,  comme  le  fait  l'eau  dans  un  entonnoir, 
et  ce  mouvement  de  rotation  a  toujours  lieu  dans  le  même  sens  pour  le  même 
hémisphère. 

Les  dépressions  du  mouvement  circumpolaire  ont  les  mêmes  mouve- 
ments de  rotation;  le  centre  se  meut  avec  l'ondulation  qui  l'a  formé,  avec 
des  vitesses  de  100  à  150  lieues  par  jour.  On  peut  donc  prévoir,  à  un  ou  deux 
jours  près,  l'arrivée  d'un  de  ces  coups  de  vent  et  les  régions  où  ils  déchaîne- 
ront leur  violence. 

Ces  grands  mouvements  de  l'atmosphère  ne  sont  pas  arrêtés  par  les 
chaînes  de  montagne;  il  y  a  de  ces  dépressions  qui,  nées  dans  les  parages  de 
la  Chine  et  du  Japon,  ont  été  suivies,  dans  leur  parcours  à  travers  l'océan  Paci- 
fique, les  États-Unis,  l'Atlantique  et  l'Europe  jusqu'au  delà  de  la  mer  Noire. 
Cependant,  chaque  région  montagneuse  exerce  une  action  dérivatrice,  toujours 
dans  le  même  sens,  sur  ces  phénomènes  généraux,  et  l'on  constate  facilement 
que  l'air  froid  des  sommets  glacés  tend  à  s'écouler  vers  les  plaines  ou  vers  les 
mers  adjacentes  dont  la  température  est  moins  basse  que  celle  des  sommets. 
Les  plaines  étendues,  plus  ou  moins  désertiques,  qui  s*échauQent  facilement, 


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lonqaVlle*  toot  voisine»  des  men,  attirent  k  elles  l'air  plus  frai*  di-s  ori'ann; 
c*est  le  pbéoonifoe  bien  connu  îles  brises  du  lar)fi-  de  IVlé.  41c  d<iubl«  plii'no- 
m^oe,  causé  par  l«s  altitudes  el  par  les  plaines  surchaufTi-os,  se  produit  dans 
Ik  récioB  do  «uj^ou—t  de  U  France. 

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338 


A.  HAUTREUX. 


rivage  et  des  estuaires  voisins;  puis,  les  fonds  de  la  mer  et  des  fleuves  qui  s'y 
jettent,  enfin  les  mouvements  historiques  que  dévoile  la  comparaison  des 
cartes  hydrographiques  anciennes. 

Telle*  sont  les  recherches  qui  ont  été  entrenrises  et  qui  n'ont  d'autre  but 
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lonw|uVllt»!i  nonl  voisinri^  Aq%  mor»,  attirent  à  ell<*A  Tair  pliiA  frais  i\r%  ort'^ans; 
rV!%t  le  ph€*nom«'^nc  bi(*n  connu  ih*^  hrisQ^  du  ian:«'  (l<*  IVti*.  i)e  double  pht*n<H 
niAne,  raum»  par  U*»  altitude!^  et  par  U*^  plaine»  surrhaulTée»,  «e  pnMiuit  dana 

UKûuadu  auJ-uucdl  Je  la  j'Vafi««*. ...   _.  ,  ....i.....,....,,.....^ 

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A.  HAUTHEUX. 


rivage  et  des  estuaires  voisins;  puis,  les  fonds  de  la  mer  et  des  fleuves  qui  s'y 
jettent,  enfîn  les  mouvements  historiques  que  dévoile  la  comparaison  des 
cartes  hydrographiques  anciennes. 


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l4»nu|U viles  sont  voisinos  de^  mers,  attirent  à  elles  Tair  plus  frais  «lesi  or^ans; 
rVftI  le  phénomène  bien  connu  (irn  bri.sc^  du  lar^r  «b»  IVté.  i\t  double  phéno- 
mène, rauv«  par  !<*»  altitudes  et  par  le^  plaines  surrhaulTreA,  se  produit  dans 
la  K*uion  du  sud-out^st  de  la  Franro. 

Les  observalitins  faites,  matin  et  M»ir,  |H*ndant  qualn»  ans,  chaque  jour,  i 
Diarriti,  i  Arcachon  et  à  la  t'.oubre.  ont  toute  la  rigueur  d'une  démonstration 


Golfe  de  Gascogne. 

Le  prurôtlô  |rra|tlii<|ii«*  adopté  lient  romptc  tir  la  direction  et  «le  la  forre  du 
vent,  rhaque  ji»ur,  matin  et  Aoir.  On  a  aiii»i  une  fiuurt>  <|ui  donne  une  idée 


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prtVtM*  du  nM»u\i-mfiit  aliiio%|dM'Tlque  pour  riuMir»*  indi<|u»e;  h*  dr«»^in  f«»rnie 
un  4s%rmld.iji»  i\v  pflilf%  !ii*iH'5  qui  produit  un  traré  vii«*isHanl.  r'r^l  le  prorédé 
dont  M»  M*r%rnt  l«*s  ni.iriii^  pour  indiqurr  Irur  rouir  rniiiiut'  ^ur  l.i  r.irtr. 

Biarritz.  Lo^  jr;ipliii|ij«  ^.  tr.tr«'*«.  •'iii^ant  1 1  dirrrtion  «l«'<«  VfMit««4*t  l«'ur  forci*, 
|r  matin  *<*pt  Ip  iin*^  i»l  l«»  M»ir  M»pt  hrun-^,  pour  lr%  tn»is  ann<*«*s  |s*».H-lhMl- 
I  vCi,  afL'^'tt'iit  uîii»  r»L'ul.irilf  t|  .i^|i4m  l  |Hiur  r^rt  uuh  inoi%  qui  est  vraiment  vii- 
si«%.int4*.  Kt  d  il'ord.  U'\  dim  tion%  rr<»ult.iiitr«k  d**  t(*ut«-s  rrs  annrrs  M»nt  ab^n 


340  A.  HAUTRBDX. 

lument  dissemblables  entre  celles  du  matin  et  celles  du  soir,  tandis  qu^elles 
sont  presque  identiques  pour  les  mêmes  saisons,  pour  les  trois  années  et  les 
mêmes  heures. 

Le  soir,  les  résultantes  viennent  du  nord-ouest.  Le  matin,  les  résultantes 
viennent  du  sud-ouest. 

L'analyse  de  détail  a  une  importance  considérable  en  faisant  toucher  du 
doigt  les  causes  locales  qui  agissent  avec  cette  régularité. 

Soir,  Du  mois  de  mars  au  mois  de  septembre,  la  direction  est  régulière,  les 
vents  soufflent  du  nord-ouest;  ils  viennent  de  l'Océan  et  se  dirigent  vers  le 
pied  des  Pyrénées. 

Du  mois  d'octobre  au  mois  de  février,  les  graphiques  n'ont  plus  la  même 
régularité,  les  vents  viennent  du  sud  et  de  l'est,  suivant  que  les  hivers  sont 
froids  ou  moites. 

Les  causes  de  ces  directions  variées  sont  évidentes.  Pendant  les  mois 
chauds,  les  plaines  des  Landes,  surchauffées,  appellent  du  large  les  masses 
d'air  océaniennes;  ce  sont  des  vents  étésiens.  Pendant  les  mois  froids,  l'at- 
traction landaise  disparait  et  les  influences  locales  ne  dévient  plus  les  mouve- 
ments généraux  de  l'atmosphère,  dont  les  intensités  sont  plus  énergiques. 

Matin.  Les  graphiques  ont  encore  leur  éloquence  particulière.  Les  résul- 
tantes des  années  se  dirigent  vers  le  nord-est,  mais  indiquent  deux  périodes 
bien  distinctes  : 

De  mars  à  septembre,  les  vents  viennent  de  TouesUsud-ouest,  c'est-à-dire 
des  monts  Gantabres  de  Galice;  de  septembre  à  mars,  ils  soufflent  des  monts 
pyrénéens,  de  la  Navarre  et  du  Guipozcoa;  ils  viennent  franchement  du  sud. 

Ici  encore,  les  eOets  sont  bien  évidents  et  démontrent,  hiver  comme  été,  la 
puissance  déviatrice  des  causes  locales.  Le  matin,  l'air  s'écoule  des  sommets 
glacés  des  Pyrénées  espagnoles  vers  la  mer;  pendant  les  mois  chauds,  la 
plaine  des  Landes  dévie  ces  masses  d'air  vers  Test-nord-est  ;  pendant  les 
mois  froids,  cette  influence  déviatrice  n'existant  plus,  l'air  des  sommets  glacés 
s'écoule  directement  du  sud  vers  le  nord. 

Arcachon.  Les  trois  années  1893-1894-1895  fournissent  des  graphiques 
analogues  à  ceux  de  Biarritz,  mais  avec  des  dissemblances  notables  pour 
ceux  du  matin. 

Le  soir,  pendant  les  mois  chauds,  la  direction  des  vents  vient  nettement 
du  nord-ouest;  pendant  les  mois  froids,  il  se  produit  des  variantes  dues  aux 
mômes  causes  qu'à  Biarritz. 

Le  matin,  les  graphiques  montrent  que,  pendant  les  mois  chauds,  les  vents 
viennent  de  directions  variées  dépendant  de  l'ouest  et  du  nord-ouest;  pendant 


LA  COTB  DES  L\NDKn  DE  «U^kUH^NK. 


341 


les  mois  froids,  les  directions,  plus  variables  encore, dé|>endent  du  sud  et  de  Test. 
Les  causes  de  ces  dissemblances  M>nt  faciles  i  déterminer  par  la  situation 
topofrraphique  d'Arcachon  ;  il  n*y  a  pas  ici  de  hautes  montagnes  dans  le  voisi- 
nage, pour  donner,  le  matin,  un  écoulement  d*air  vers  la  mer;  mais  il  y  a  la 


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chaudt*. 

La  COQbre.  Les  ^r.-iphi(|ur%  faits  m  ISIM  donnent,  |K>ur  la  direction  des 
vents,  a  la  t^tubrr.  dr^  tndirations  st*  rapprochant  U^auroup  de  cellrs  d(*»  gra- 
phiques d'Arr.'irliiin. 

Le  S4Ûr,  on  troine,  touj(»ur5  p<*ndant  1rs  moin  rli.iinl^,  1rs  vents  dominant 
qui  ^ionnent  du  nord-ouc%t,  et,  |N*n(l«int  le»  mot^  fniids.  den  dirt*ctions  plus 
variable»  mcon*  et  ornant  de  IV^I. 

Le  nulin,  Tinfluence  du  plateau  landai»  ne  m*  fait  plus  M*utir,  et  le»  vents 
suivent  le«i  mouvement^  L'ênêniux  de  ratmo»plière,  s.in%  directi<in  loi'ale  bien 
dctinie. 


342  A.  HAUTREUX. 

Cette  déviation  des  vents  vers  le  sud-est,  qui  existe  pendant  la  saison  esti- 
vale Taprès-midi,  est  donc  générale  sur  toute  la  côte  des  Landes,  depuis  Cor- 
douan  jusqu*à  Biarritz.  D'autre  part,  les  graphiques  de  Biarritz  ont  montré 
Tair  des  hauts  sommets  s*écoulant  vers  la  mer  ou  vers  la  plaine,  à  la  suite  des 
refroidissements  nocturnes;  cette  action  est  plus  marquée  pendant  Thiver  que 
pendant  Tété. 

Ces  déviations  locales  des  mouvements  généraux  de  l'atmosphère  agissent 
d'autant  plus  dans  le  fond  du  golfe  de  Gascogne  que  cette  région  est  plus 
éloignée  du  passage  ordinaire  des  tourbillons  cycloniques  de  l'Atlantique  nord. 

On  a  souvent  remarqué  que  dans  la  région  landaise  le  baromètre  est 
moins  vigilant  que  dans  le  nord  de  la  France  et  qu'en  Angleterre  ;  c'est  qu'ici 
nous  sommes  sur  le  bord  extérieur  de  l'entonnoir  barométrique,  et  que  nous 
ressentons  les  modifications  qu'amènent  les  dépressions,  pluies,  vents,  orages, 
sans  que  le  baromètre  local  ait  été  fortement  influencé. 

Ces  déviations  locales  dues  à  la  topographie  de  la  région  des  Landes,  se 
reproduisent  également  dans  toutes  les  régions  montagneuses,  où  elles  sont 
plus  accentuées  le  matin  que  dans  l'après-midi, 'l'hiver  que  l'été.  C'est  ce  qui 
arrive  dans  le  golfe  du  Lions,  où  le  cirque  montagneux  des  Alpes,  des 
Cévennes  et  des  Pyrénées  qui  entourent  le  Bas-Languedoc  et  la  Provence, 
donne  naissance  à  des  vents  qui,  le  matin  et  surtout  pendant  l'hiver,  s'écou- 
lent de  ces  sommets  glacés  en  convergeant  vers  le  centre  du  golfe,  et  qui  pen- 
dant les  mois  chauds  de  l'été  déviés  à  leur  tour  par  les  plaines  surchauffées, 
prennent  la  direction  du  nord-ouest  vers  le  sud-est,  sous  le  nom  local  de 
Mistral  ou  de  Tramontane. 

Aux  environs  d'Alger,  les  montagnes  du  Djurjura  et  de  la  Kabylie  produi- 
sent les  mêmes  effets,  l'air  froid  s'écoulant  vers  la  mer,  du  sud  vers  le  nord. 

Ces  effets  de  déviation  locale  sont  naturellement  d'autant  plus  sensibles 
qu'on  s'éloigne  davantage  du  trajet  ordinaire  du  grand  mouvement  giratoire 
circumpolaire. 

{A  suivre.)  A.  Hautreux. 


Le  cours  inférieur  de  la  Likouala  aux  Herbes 


Ju.H4|u*iri  lc%  in«ltk'<*iH*^  HanaimaH,  (|ui  lialMUMil  li*^  |>onU  *lv  la  Saii::iia, 
!MMi^  II»  1  ilo  Lat.  N.,  rtairiil,  vu  urn«*»ral.  m.il  ili'*|MiHÔH  à  Ir^'ard  «Ir^  lilanrn. 
I^»ur  itfiniraiioo  frinto,  roinim»  Inir  rofiM  <lo  i:iii«ItT  I«»h  %'oyaL'«*iin*»  a  va  il 
iltVmiM:;*'*  h*^  tt*tilntivrH  <I«»  |  m*  iiôl  ration  «lafi<»  la  rt*:;ioii  Ihhm*(*  roiii|iriM*  ni  In* 
la  Saii;:lia  t»l  rOiihaiiv'hi  ;  «*t,  la  Likouala  aux  II<tIm»^  riait  loujour»  n::unM*  rn 
|N>iiitillr  sur  l(*^  rartr!«.  Au  r(»mnu*nrt*iiM*iit  ilo  IIMM),  <|fH  n*prrMMilantH  i|<»  mai- 
Miti%  lit*  roinmorco  fran<:ai>rH,  au^^i  liahilrn  «|uo  palinitA,  parviiimit  à  apai^T 
rt^tti'  ho^tilitô  et  «i  «*V4*illor  rlirz  vv%  iiaturcln  le  dr>ir  «l'entnT  en  n-lationH 
rommercialt*^.  Dans  crlle  ron<|ut^lr  «l'un  nnu\<'au  ^enre,  un  Av%  tnn\vu% 
il'artion  l«'**  jiluH  eflirai*«»H  fut  la  ;;alanterie  fnin«;ai^r  ;  elle  n*u<«sit  ti»ujiMir«, 
mc^nie  au|»r«'5  «rhorriM*'^  nriTe^^Hf^.  Kn  tVlian;.'!'  de  qurlqurH  roin|)limenl.4. 
Je  f|uel<|u<*ft  ratlraux,  no^  vii'ux  Africaine,  ^*atta^ll^rent  nin^i  île  fiilMf%  auxi- 
liain*^,  crArr  auxqurU  iU  ^u^*ul  l>ii*nl«*»t  tout  rc  t|u'on  l<*ur  rarliait,  et  arijui- 
n*nt  |M»u  à  |M*u  une  \éri(ahle  autorit«'*  ^ur  rrlle  |M»|iulation  iralionl  ho^tili*. 
(IV^t  ain^i  «|U*rn  mar^  IIHMI.  M.  PiranI  t-lait  devenu  Tenfint  chéri  du  un»% 
%illi::«*  de  PruilM». 

A  lam«'uie  i'*|MH|ue,  une  mission  tti|MiL'ra|dii(|ue  diriL'«V  par  le  romniandant 
(tendn»n,  d«*  TArtillerie,  fi|N'Tait  dann  le  Cnirjo  fran(\ii«^,  divi?^re  rn  d«*ux  hri- 
t:vli*<».  L'une,  |dae«'*o  ^oua  la  direetion  immédiate  du  rli«*f  de  la  mi««<«ion,  a\ait 
|Miur  rliam|i  d'o|M*rationH  U*s  i*nvir«»ns  d«»  Rnir/a%'«dle,  la  H«*ronde,  miu!(  mon 
roromand4*mrnt,  la  n'»;:i«>n  eompriM»  vuirv  la  rôti»  et  le  lia^^in  de  l'Alima. 

A|>rt-!^  qu«*  la  deuxième  briL'ade  rut  a<lie\é  rexfdoration  de^  ha^^inn  du 
N'ir<»unié,  de  la  N\.iiit:i  rt  de  la  haute  Lou«*té,  je  fu^  d«»tarhé  pour  elTrrtuer 
la  driimitatifui  rnlrr  Ir  tIim<'roun  et  Ir  tj»nL*o  fran<;ai^,  dan^  la  résrion  San^rha- 
N'joko.  Au  rrtour  d<»  r%{U*  o|Hratii>n,  m«*ttant  h  protit  rinfluenrr  «le  M.  Pi* 
rani,  je  réu^^i^  à  tra\«T*«T  la  n  •'ion  «*om|»riM»  rntrr  le  <N»ur5  inf«Ti«*ur  d«»  la 
Sanctia  et  rrlui  «le  la  Likouala  aux  II«tIm-^,  rt  a  d«*M'«'ndre,  rn«»uite.  celte 
ri%i«Te.  J'ai,  ain«ki,  reconnu  crt  important  rour^  d'«'au.  «mr  une  distance  «le 

drux  décret  de  lalltudi^ 

Ijs  II  mars  llNHj.  a<('i*mpa;:né  «le  radju«hnt  tiiUiuleau  et  de  i^ix  miliciens. 


344  E.  JOBIT. 

je  quittai  Pembé,  pour  atteindre  la  Likouala  aux  Herbes.  Nous  dûmes,  d*abord, 
traverser  la  forêt  tropicale  qui  couvre  les  bords  de  la  Saugha,  en  formant, 
sur  chaque  rive,  un  épais  rideau  de  verdure;  vers  l'est,  la  forêt  s'étend  sur 
80  kilomètres.  Pendant  les  huit  premiers  kilomètres,  le  terrain,  élevé  de 
25  mètres  au-dessus  de  la  Sangha,  est  sec;  par  suite,  le  sentier  aisé  et  fré- 
quenté. Les  habitants  de  cette  zone  vivent  dans  Fabondance,  se  nourrissant 
de  bananes,  de  poules,  de  cabris,  et,  des  produits  de  leur  chasse  :  buffles, 
sangliers,  canards.  Plus  loin,  la  marche  devient  singulièrement  difflcile  :  on 
rencontre  un  chapelet  d'étangs  remplis  d'une  nappe  de  boue  liquide,  profonde 
d'un  mètre  en  saison  sèche,  et  qui  demeure  stagnante  sous  le  couvert  de  la 
forêt.  Les  noirs,  aux  pieds  larges  et  aux  reins  souples,  avancent  aisément  sur 
ce  nouvel  élément,  ni  eau  ni  terre;  l'Européen  et  le  porteur  ioango  sont 
obligés,  pour  ne  pas  rester  enlisés,  d'exécuter  de  véritables  tours  de  force 
d'équilibre,  en  passant,  de  racine  en  racine,  et  de  tertre  en  tertre,  sur  des 
nervures  de  palmier  qu'ils  jettent  devant  eux.  On  franchit  environ  1300  mè- 
tres en  trois  heures.  De  temps  en  temps,  le  sol  se  relève  d'un  à  deux  mètres, 
et  le  sentier  redevient  praticable. 

Cette  forêt  marécageuse  est  très  riche  en  lianes  à  caoutchouc  {Landolphia 
Florida)  et  en  Ficus  de  0  m.  30  à  0  m.  60  de  diamètre.  Des  villages  d'une  cen- 
taine d'habitants  sont  établis  sur  des  buttes,  hautes  de  20  à  30  mètres,  qui 
émergent  au-dessus  du  marais.  La  population  en  est  hospitalière,  assez  riche 
en  vivres  et  en  ivoire.  Déjà  les  traitants  noirs  de  nos  maisons  de  commerce 
ont  pris  pied  dans  ces  villages  et  y  font  d'excellentes  affaires. 

C'est  dans  cette  région,  près  du  village  d'Ebemba,  que  nous  passâmes 
insensiblement  du  bassin  de  la  Sangha  dans  celui  de  la  Likouala  aux  Herbes. 
Au  delà  de  Malanga,  encore  habité  par  la  même  race  que  celle  établie  sur  la 
Sangha,  un  vaste  marais  large  de  15  kilom.,  qui  s'écoule  vers  la  Likouala, 
marque  la  fin  du  pays  Basanga.  Passé  ce  marécage,  l'aspect  du  pays  change 
brusquement.  La  forêt  s'arrête  devant  une  immense  plaine,  couverte  d'herbes 
hautes  d'un  mètre,  rayée  de  lignes  sinueuses  tracées  par  les  rideaux  d'arbres 
qui  bordent  les  cours  d*eau.  Au  milieu  de  la  journée,  la  température  s'élève 
brusquement  de  +  28%  à  +  35"  et  même  +  40".  Quelques  mares  rappellent, 
seules,  qu'à  deux  kilomètres  de  là,  le  marais  étend  indéfiniment  vers  le  sud  sa 
fange  noirâtre. 

Entre  la  plaine  et  le  marais  de  Malanga  coule  une  rivière  qui  draine  ce 
dernier,  la  Bailly,  affluent  de  la  Likouala.  Elle  mesure  30  mètres  de  large  sur 
0  m.  60  de  profondeur,  et  n'a  presque  point  de  courant.  Son  cours  tortueux 
conduit,  vers  le  sud-est,  à  M'  Poko,  le  premier  village  des  Balingos,  population 
curieuse  et  entièrement  distincte  des  races  voisines. 

Là,  nouveau  contraste  :  cent  hommes  hauts  de  1  m.  80  en  moyenne,  vigou- 
reux, bien  musclés,  presque  nus,  portant  seulement  par  devant  un  carré  de 


u:  <:<>nts  lypCRiErR  nu  i.v  i.iki>i-,\u  xv%  iii:k»:s.  lu 

JoDc^  tnsM-fl  susftciHlu  à  une  rfiolurp,  «rrivriit,  ro  trouito  bien  on]c»nD<^,  i 
Dulrv  mirontrf.  Charuo  d'eux  tirnt  A  la  main  ud  {«aqurl  de  «jualre  A  rinq 
lonfiura  lanrc^,  k  fntiA  et  larjre  for  «Itarhi-  A  U  liampr  giar  une  ronlfletlf 
In-W-c.  Lo  fhef  marrhe  on  avant,  et  »oiiiblr  --  rlioM-  ran*  —  jouir  d'un»- 
nVItr  auti>rit<'.  On  érliannr  Jt'it  |K>ifrnt'-*'H  de  main,  drn  •  maUmuu  •  (iM)n- 
jouri:  mais,  ilupeale,  le  rlief  fait  si^rnc  qu'il  n«iuH  înlcnlit  l'arra-H  de  Mm  \it- 
la^'e.  Les  lanre«  $*>  dreSM-nl  nienai;nnl<>!t,  M-*  nos  (triMni^n-^  tentalivcN  pour 
furror  rctte  ronniime.  El,  |h'iiiI.-iiiI  la  halle  que  nouo  faiMiix  A  nHtmèln-Adu 


villnpr,  une  ^'.-int<>  nrnire  ne  nous  quitte  ]i,i*,  rani.'<'-e  en  un  <-n>i5Mril  o(^en^i^ 
qui  nouft  liarrf  le  x-iitier. 

Olle  riinrcnsioi)  une  Uns  obtenue,  1rs  llalinff»»  w  inontn'nl  tri-*  pn'-vc- 
nanl*.  IN  nl>u^  a|>|Hirlfnl  drs  vivri-»  il>iinaiif«  ot  [mulrM,  Mn»  pn-^iuc  vouloir 
dr  {t^iemenl.  Mnllieureu^einenl  b'iir  l.iiiL'ue  fol  iiiri>m|>rt'li<-ii«itile  aussi  bii-o 
(xiur  li-^  It.io.)n;:as  ipn-  |M>ur  les  l^idin;..*,  i-t  m>^ini-  [Miur  les  mîlîrii-iin  qui  uni 
loyo^r  fhrt  b-s  ltari;.Mla«  dans  rOub.in;.'lii  el  il.iiis  ),i  liautt-  S.uivlia. 

C<'s  in<)i;:<'-ot->  m-  nianifrotonl  amunt-  rii>ii'  df*  marchandises  onlinaireu 
de  trailf  «-I.  t.ilwr,  .■■l..iï.s.  Il*  ne  d- ■•inni  que  .1.  a  f.rs  dr  la»..»,  harli.-s. 
marh.-ll.'s  t-n  fer,  .-l  du  til  •]•■  lailitn.  M.iis  b  iir  oouhail  h-  |>lus  vif  col.  <'-vi<b'ni- 
nienl.  «If  nuis  \iiir  i|'-;.*u«r(>ir;  sur  h-urs  in^l  nii'i*,  la  iiiarchc  en  a\anl  eol 
refiriM-.  s..ii4  U  .■i>nduile  de  ^iiinl  Liei.iirs  cnii  m.us  wrxi-nl  ilc  u-uiih-».  sans 
dernanib-r  la   rrotimlrc  n'Inliution. 

La  «uil--  .lu  ii.\.i;;i-  a  nionln''  qu.-  c-llf  altilu-le  l'Iail  ino|iin'-e  [lar  la  rrainte 
leaucouj.  fins  .jn.-  [.ir  I  h..»tilit.-    C  -Linl  a  biir.  uri..-il.-  nalundle,  les  fcmnii-s 


346  E.  JOBIT. 

nous  épièrent,  en  effet,  pendant  la  halte,  en  se  dissimulant  derrière  les 
bananiers.  Elles  sont  plus  petites  que  les  hommes,  de  moins  belle  anatomîe» 
et  semblent  un  peu  plus  vêtues  :  chez  elles,  le  carré  de  jonc  tressé  fait  tout  le 
tour  des  reins. 

A  Mogouma,  le. second  village  des  Balingos,  nous  pûmes  forcer  l'entrée, 
en  faisant  marcher  nos  six  miliciens  baïonnette  au  canon.  Lea  cases  sont 
disposées  autrement  que  dans  le  reste  du  Congo.  Au  lieu  de  former  une 
seule  rue  plus  ou  moins  longue,  elles  sont  isolées  au  milieu  de  touffes  de 
bananiers,  à  25  ou  30  mètres  l'es  unes  des  autres,  éparses,  et,  sans  direction 
constante,  comme  les  villas  d'une  de  nos  villes  d'hiver.  Chacune  d'elles  est 
longue  de  15  mètres  et  large  de  6,  couverte  d'un  toit  en  forme  de  berceau 
renversé  dont  le  faite  est  à  une  hauteur  de  3  ou  4  mètres.  Les  parois, 
formant  pignon,  sont  à  2  mètres  en  retrait  du  bord  du  toit,  laissant,  en  avant 
et  en  arrière  de  la  case,  une  sorte  de  marquise  où  l'on  fait  le  feu,  et  où  on 
entasse  la  provision  de  bois,  coupée  avec  soin,  en  prévision  des  inondations. 
L'intérieur  de  chaque  case  est  divisé  par  des  cloisons  en  huit  petites  chambres 
communiquant  par  un  couloir  central.  La  couverture  est  en  chaume  d'herbes, 
la  charpente  en  bois  dur,  et  les  parois  en  nervures  et  feuilles  de  palmier. 
L'ordre  et  la  propreté  régnent  dans  ces  cases  où  doivent  se  dissimuler  des 
réserves  d'ivoire. 

Les  Balingos  dédaignent  les  fusils,  qu'ils  connaissent,  cependant,  pour  en 
avoir  pris  aux  villages  qu'ils  ont  combattus.  Ils  n'ont  pas  d'arcs  et  semblent 
peu  chasseurs  :  les  canards  et  pintades  abondent,  en  effet,  près  de  leurs  villages 
et  se  laissent  facilement  approcher.  La  principale  industrie  de  ces  indigènes 
est  la  pêche.  Ils  capturent  le  poisson  au  moyen  de  claies  et  de  nasses  et  savent 
le  fumer.  Les  bananes  constituent  le  fond  de  leur  nourriture;  ici  le  manioc 
est  inconnu. 

Les  piroques  des  Balingos,  qui  ressemblent  à  celles  des  Bondjos,  sont  à 
fond  rond,  étroites,  cylindriques,  prolongées,  à  l'avant  et  à  l'arrière,  par  une 
plate-forme  rectangulaire  longue  de  1  mètre  formant  pont  volant  quand  on 
accoste.  Les  indigènes  possèdent  un  grand  nombre  de  ces  embarcations,  qu'ils 
taillent  dans  des  bois  durs  et  plus  lourds  que  l'eau;  à  notre  arrivée,  ils  s'em- 
pressèrent de  les  cacher  en  les  coulant.  Cependant,  pour  un  prix  raisonnable 
en  machettes  et  en  cuivre,  je  réussis  à  acquérir  six  de  ces  pirogues  sur 
lesquelles  ma  colonne  descendit  la  Bailly. 

Cette  rivière  est  navigable  à  partir  du  village  de  Mogouma.  Large  de 
30  à  50  mètres,  profonde  de  1  à  3  mètres  aux  basses  eaux,  ayant  un  faible 
courant,  elle  constitue  une  voie  de  pénétration  facile  pour  de  petits  vapeurs. 
Son  lit  est  formé  de  sable  mélangé  de  débris  végétaux  ;  l'accès  de  ses  rives 
est  défendu  par  des  bancs  épais  d'herbes  palustres.  Les  méandres  décrits  par 
la  Bailly  dans  la  plaine  triplent  et  même  quadruplent  la  longueur  de  son  cours. 


LE  ^.l>rR^   IM'KHIMR   DE   L\   IJkor\LA   At'X  HBRIlKv  3i: 

Oltr  rivière  €*î»l  lrè«*  |N>ivM>nnou^*,  et,  ?a»%  lionU  In'»»  piho\oux  ;  rananlf»,  |»iii- 
UtloA,  ai^rfUcA,  inaralNiutA  alKindont  »ur  f^*s  ri^rfi.  Uan^  la  plaine  voi%ini\ 
rtMi|N*<*  <lt*  inart*s  cl  Av.  rui?tM*aux  fanfreux,  ou  ri*lève  Av  nomkri*uft«*s  tracer  de 

A|»rès  un  voyage  d'une  jouniéo  de  piro;:ue,  nou^  arrivons  au  confluent  de 
la  Itailly  et  de  la  Likouala  aux  llerhe^.  En  re  |N>int,  cvs  deux  rivi^rt»»  ont 
chacune  fiO  mMn*s  de  Itiv^o  et  2  mètres  de  profondeur;  la  Likouala  e^t  moini» 
rn*u»4\  ce|M*ndant,  que  ^nn  tributaire;  tout  prè^  du  confluent,  elle  pn*M*nte  un 
pi«*  où  la  pnifondeur  e^t  de  I  m.  20  aux  l>a«M>n  eaux.  Ce  fait  autori^Tail, 
MMukle-t-il,  à  |HMiM*r  que  la  Likouala  ne  vient  pa%  de  foK  loin,  et  qu'à 
lexeniple  de  la  llailly,  elle  pn*nd  nai^^mcr  dan.n  den  marais  nilucA  au  phM,  i 
une  cinquantaine  de  kilometn*.^  dan»  le  nonl.  Tou<»  le%  indic^neii  remontréi^ 
plu«  lia^  étaient,  cep4*ndant,  unanimes  à  nous  afiiriner  que,  |M)ur  atteindre  les 
Miurreu  de  la  Lik(»uala,  il  fallait  navicuiT  un  irrand  nombre  de  jour».  Il  eM 
diflicilc  de  ré>oudn>  le  probli^me,  a  ^»nnn,  car  la  Likouala  |KMit  très  bien 
former  plusieurs  bran,  faciles  i  confondn»  avec  les  nombn*ux  d«'lMiucbé^  de 
marais  qui  viennent  la  gro<«sir  à  tous  \v%  points  de  M>n  cours. 

1^1  n'Minion  «les  ileux  cour*  d^*au  birme  une  belle  rivière  Av  |U0  mMres  de 
iar.:e.  \\  mètres  de  profondeur  mo\ennc,  5er|H*ntant  toujours  capricieus«»ment 
rntrt*  di*n  ri\es  sablonneuses  de  3  mètnvs  de  haut.  (>|M*ndant,  de  btin  en  loin 
on  n*nci»ntre  un  seuil  n>clieux  formé  de  limonite. 

Plusieurs  bois  de  2  à  3  kilomètres  carrés  |>an(èmeut  la  plaine,  n*couverte, 
en  général,  d'une  herbe  haute,  à  ti;re  f<»rte,  analc»firue  à  nos  joncs.  Au-dessous  de 
cette  herlN\  une  couche  «le  débris  %«*;:élaux  de  0  m.  50  d'épaiss4»ur  feutre  le 
uA,  Ko  dehors  des  pintes  créé«»s  par  b»s  buffles,  la  circubition  est  pn»*que  impos- 
ikible  sur  ce  terrain;  le  f«*u  lui-même  ne  parvient  pas  a  détruire  complètement 
cette  vé::étati(»n  entretenue  par  l'humidité  du  sol  et  les  pluies  continuelles. 

L4*s  villages  llalin^os  situés  sur  les  iHinIs  de  la  Likouala  Mmt  tellement 
bien  dissimulés  tians  b's  b«ii%,  qu*«in  ne  sou|M;onnerait  jamais  leur  existence, 
ii  Ton  ne  vo\ait  Truibarcadèn*  dt*s  pirojrues,  toujours  C4immandé  |Mir  un  talus 
facile  «\  défeuilre.  IVirftiis  un  arbn»  fttiche,  couvert  de  milliers  de  chauves- 
M>uris  qui  s*y  suspend«Mit  en  prappe*  ira<»|H*rt  n'*pu;;nant,  est  le  phare  qui 
ftiirnale  c«»s  ports  sommaires  et  peu  hospilali»Ts,  car  pirtout  défense  nous 
était  faite  d'entrer  iltns  bs  \illa;:i*s.  Plus  ona>an<«*  vers  Taval,  plus  il  devient, 
il  est  vrai,  facile  de   violer  ct-tte  déleuM*. 

Par  0  :U>' de  l^it.  N.,  n-Mis  nMicontràines  des  hipiNipotamesen  assri  crand 
nombre,  dans  ces  para::i  %,  des  bandi*^  de  canards,  d'ait^rettes  et  de  maralMiuts 
couvrent  les  bancs  île  *ibb*  et  s«-mblent  icnon»r  b's  de^M*in%  malfaiMiits  de 
l'hofume. 

A    DaUMTloro  «0  2"»    d«»  l#.lt.   X».  chei  b»s  indi»'i'n«'*«  «in  voit  iléja  quebpies 

lamlM*au\  A*'Uf^**  n'mplaifr  le  «^.lu^  i;r«'  coutume  île  jimcs  tn^^^'s. 


338  A.  HAUTtlEUX. 

rivage  et  des  estuaires  voisins;  puis,  les  fonds  de  la  mer  et  des  fleuves  qui  s'y 
jettent,  enfin  les  mouvements  historiques  que  dévoile  la  comparaison  des 
cartes  hydrographiiues^anciennes.  ,» 


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LA  t.nTB  OKîi  L^NOK**  DE  «.AS^oiiNK. 


139 


l«irsi|uVlle!i  {loni  voinino^  de^  mers,  attirenl  à  ellm  Pair  pliisi  frai%  <li*<i  oroans; 
rVut  le  ph^nomt^ne  bien  connu  (I«*h  brisc*^  du  laiye  de  IVlé.  (!e  double  phéno- 
niAne,  raus<'  par  le»  altitudes  et  par  les  plaines  surrhauiïées,  se  pmduit  dans 
la  n^trion  du  sud<ouest  de  la  France. 

Les  ol)servati(»ns  faites,  matin  et  viir,  pendant  quatre  ans,  chaque  jour,  i 
Biarriti,  à  Arcachon  et  à  la  t'oubre,  <»nt  toute  la  ritrueur  d'une  démonstration 


Golfe  de  Gascogne. 

Le  proct^lé  (rraphii|u«>  ailopU*  tient  roin|>lc  do  la  «lirtM-tinn  cl  «le  In  f«»iT4>  du 
vrnt,  chaque  j<iur,  matin  rt  !M>ir.  On  a  ainsi  une  (itruro  qui  donne  une  id«>e 


Matin 


BIARRITZ 

mnccTiON  (t  roRCL  «ta  vints 


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prtViM*  du  niiiuvriniMit  atiiio^|i|irri4|iif*  pour  TlM^un*  indiquée;  le  dessin  forme 
un  as^rmld.iu'**  d«»  pelIl^^  liL'nr>  f|ui  proiluit  un  Iraré  ^ainissant,  cVnt  le  procédé 
dont  M*  M*nrnt  !«*%  marine  |Hiijr  indiquer  b*iir  route  estimer  sur  la  carte. 

Biarritz.  Le%;;rapliii|u«'s,  tnct-^.  suivant  la  dir«*ction  il«'^  vent.s<*t  IcMir  force, 
!••  matin  **pt  h«un's  ft  Ir  soir  M'pl  hi^ins,  pour  1rs  troi^  annérs  ls*»:uih!»l- 
IH'.C»,  ant'<*li*nt  ufM'  ri  u'ul  irité  d'.is|MM'|  pour  ct»rlains  nuûî*  qui  est  vraiment  sai« 
«iss,iiiti*.  Kt  d  .iboni,  b's  dirrrtiiins  résultantf^^  do  toutr?»  cr?»  années  S4»nt  aliso- 


340  A.  HAUTREUX. 

lument  dissemblables  entre  celles  du  matin  et  celles  du  soir,  tandis  qu^elles 
sont  presque  identiques  pour  les  mêmes  saisons,  pour  les  trois  années  et  les 
mêmes  heures. 

Le  soir,  les  résultantes  viennent  du  nord-ouest.  Le  matin,  les  résultantes 

viennent  du  sud-ouest. 

L'analyse  de  détail  a  une  importance  considérable  en  faisant  toucher  du 
doigt  les  causes  locales  qui  agissent  avec  cette  régularité. 

Soir.  Du  mois  de  mars  au  mois  de  septembre,  la  direction  est  régulière,  les 
vents  soufflent  du  nord-ouest;  ils  viennent  de  l'Océan  et  se  dirigent  vers  le 
pied  des  Pyrénées. 

Du  mois  d'octobre  au  mois  de  février,  les  graphiques  n'ont  plus  la  même 
régularité,  les  vents  viennent  du  sud  et  de  l'est,  suivant  que  les  hivers  sont 
froids  ou  moites. 

Les  causes  de  ces  directions  variées  sont  évidentes.  Pendant  les  mois 
chauds,  les  plaines  des  Landes,  surchauffées,  appellent  du  large  les  masses 
d'air  océaniennes;  ce  sont  des  vents  étésiens.  Pendant  les  mois  froids,  l'at- 
traction landaise  disparait  et  les  influences  locales  ne  dévient  plus  les  mouve- 
ments généraux  de  l'atmosphère,  dont  les  intensités  sont  plus  énergiques. 

Matin.  Les  graphiques  ont  encore  leur  éloquence  particulière.  Les  résul- 
tantes des  années  se  dirigent  vers  le  nord-est,  mais  indiquent  deux  périodes 
bien  distinctes  : 

De  mars  à  septembre,  les  vents  viennent  de  l'ouest-sud-ouest,  c'est-à-dire 
des  monts  Cantabres  de  Galice  ;  de  septembre  à  mars,  ils  soufflent  des  monts 
pyrénéens,  de  la  Navarre  et  du  Guipozcoa;  ils  viennent  franchement  du  sud. 

Ici  encore,  les  effets  sont  bien  évidents  et  démontrent,  hiver  comme  été,  la 
puissance  déviatrice  des  causes  locales.  Le  matin,  l'air  s'écoule  des  sommets 
glacés  des  Pyrénées  espagnoles  vers  la  mer;  "pendant  les  mois  chauds,  la 
plaine  des  Landes  dévie  ces  masses  d'air  vers  l'est-nord-est;  pendant  les 
mois  froids,  cette  influence  déviatrice  n'existant  plus,  l'air  des  sommets  glacés 
s'écoule  directement  du  sud  vers  le  nord. 

Arcachon.  Les  trois  années  1893-1894-1895  fournissent  des  graphiques 
analogues  à  ceux  de  Biarritz,  mais  avec  des  dissemblances  notables  pour 
ceux  du  matin. 

Le  soir,  pendant  les  mois  chauds,  la  direction  des  vents  vient  nettement 
du  nord-ouest;  pendant  les  mois  froids,  il  se  produit  des  variantes  dues  aux 
mêmes  causes  qu'à  Biarritz. 

Le  matin,  les  graphiques  montrent  que,  pendant  les  mois  chauds,  les  vents 
viennent  de  directions  variées  dépendant  de  l'ouest  et  du  nord-ouest;  pendant 


LA  CAlTB  DES  L.INDES  DE  O^l^lKAK. 


)4t 


les  mois  froids,  les  directions,  plus  variables  eorore,  dé|H*ndent  du  sud  et  de  Test. 

Les  causes  de  ces  dis>emblances  Mint  faciles  i  déterminer  par  la  situation 

to|Kifrraphique  d'Arcachon  ;  il  n*y  a  pas  ici  de  hautes  monta^rnes  dans  le  voisi* 

nage,  pour  donner,  le  matin,  un  écoulement  d*air  vers  la  mer;  mais  il  y  a  la 


Matin 


ARrACIION 

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région  land<li^e  (}ui  exerce  son  action  d'ap|K*l,  matin  <*t  Miir,  |K*ndant  la  sai>on 
chaude. 

La  Cotibre.  Les  t:raphi(|ut*s  faits  en  iS'.i.l  dcHinent,  pour  la  direction  des 
vents,  a  la  C^oubn*,  dv^  indi«  ation»  m*  rapprorhant  beaucoup  de  celles  de»  pra* 
phiques  d'Arcarhon. 

Le  Miir.  on  trouve,  toujours  pendant  les  mois  rliauds,  len  \ents  doiniuiint 
qui  tiennent  du  nonl^ouc^^^t,  et,  |H-ndant  \vs  moifi  fn>id5.  de»  dirertionf»  plus 
variablcfi  encon*  et  \i*nant  de  re>t. 

Le  matm,  rinfluenre  du  plateau  landais  ne  >e  fait  plus  sentir,  et  le?»  vents 
suivent  le%  mouvements  ;:ént'raux  de  ^atmo^plltTe,  >aii«>  direction  locale  bien 
detinie. 


342  A.  HADTRBUX. 

Cette  déviation  des  vents  vers  le  sud-est,  qui  existe  pendant  la  saison  esti- 
vale Taprès-midi,  est  donc  générale  sur  toute  la  côte  des  Landes,  depuis  Cor- 
douan  jusqu'à  Biarritz.  D  autre  part,  les  graphiques  de  Biarritz  ont  montré 
Tair  des  hauts  sommets  s'écoulant  vers  la  mer  ou  vers  la  plaine,  à  la  suite  des 
refroidissements  nocturnes  ;  cette  action  est  plus  marquée  pendant  Thiver  que 
pendant  Tété. 

Ces  déviations  locales  des  mouvements  généraux  de  l'atmosphère  agissent 
d'autant  plus  dans  le  fond  du  golfe  de  Gascogne  que  cette  région  est  plus 
éloignée  du  passage  ordinaire  des  tourbillons  cycloniques  de  TAtlantique  nord. 

On  a  souvent  remarqué  que  dans  la  région  landaise  le  baromètre  est 
moins  vigilant  que  dans  le  nord  de  la  France  et  qu'en  Angleterre  ;  c'est  qu'ici 
nous  sommes  sur  le  bord  extérieur  de  l'entonnoir  barométrique,  et  que  nous 
ressentons  les  modifications  qu'amènent  les  dépressions,  pluies,  vents,  orages, 
sans  que  le  baromètre  local  ait  été  fortement  influencé. 

Ces  déviations  locales  dues  à  la  topographie  de  la  région  des  Landes,  se 
reproduisent  également  dans  toutes  les  régions  montagneuses,  où  elles  sont 
plus  accentuées  le  matin  que  dans  l'après-midi,  l'hiver  que  l'été.  C'est  ce  qui 
arrive  dans  le  golfe  du  Lions,  où  le  cirque  montagneux  des  Alpes,  des 
Cévennes  et  des  Pyrénées  qui  entourent  le  Bas-Languedoc  et  la  Provence, 
donne  naissance  à  des  vents  qui,  le  matin  et  surtout  pendant  l'hiver,  s'écou- 
lent de  ces  sommets  glacés  en  convergeant  vers  le  centre  du  golfe,  et  qui  pen- 
dant les  mois  chauds  de  l'été  déviés  à  leur  tour  par  les  plaines  surchauffées, 
prennent  la  direction  du  nord-ouest  vers  le  sud-est,  sous  le  nom  local  de 
Mistral  ou  de  Tramontane. 

Aux  environs  d'Alger,  les  montagnes  du  Djurjura  et  de  la  Kabylie  produi- 
sent les  mêmes  effets,  l'air  froid  s'écoulant  vers  la  mer,  du  sud  vers  le  nord. 

Ces  effets  de  déviation  locale  sont  naturellement  d'autant  plus  sensibles 
qu'on  s'éloigne  davantage  du  trajet  ordinaire  du  grand  mouvement  giratoire 
circumpolaire. 

{A  suivre.)  A.  Hautredx. 


Le  cours  inférieur  de  la  Likouala  aux  Herbes 


JuM|u*iri  le^  indk'riir^  ita^!Ui;;iiH,  qui  haliitiMit  I<*h  lionU  ilt*  In  Safi;:lia, 
54mH  le  i'  (lo  Lai.  N.,  rtai«*nl,  m  i:i'*n<'*ral,  mal  di^iMinr*,  à  Tr^Mnl  *lv%  lilaiirn. 
Ij<*ur  t:nioraiii*««  f«*inl(\  roinmo  lotir  n*fiM  ilo  t:iii«I«*r  U'^  voyiL'i'iirH,  n\ait 
«ItVoiirav^i*  l«*H  |rnlati\<*s  <|i*  priirlratioii  ilaiin  la  r«'*::iiiii  lioi^^rf*  rotn|»riM*  l'iiln* 
la  Saii;riia  vi  rOiiliaiiL'Iii  :  <*l,  la  Likouala  aux  II<tIm*^  rtail  loujourn  li;:un''r  m 
|M>intillt'*  ^ur  1rs  rarlfn.  Au  roiiiiii(*nr«*iiirnl  i|«»  IIMM),  i|t»H  n*|irrHriilantn  «le  mai- 
M»ii<t  lie  roinineroe  frati<;aiseH,  aussi  hahiles  que  palienl.H,  |)arvinrent  à  apainor 
relie  litintilité  el  à  éveiller  rliex  res  iiaiureU  le  désir  «l'entrer  en  relation*^ 
rommerriales.  Dans  cette  conquête  il'un  nouveau  pMire,  un  ilc^  moNenn 
«l'arlitin  len  |i|u'*  eflîcacen  fui  la  ;:alanterie  française;  elle  riMisnit  touj«>ur^, 
même  auprès  «riiorrilil«'H  né::ressi-s.  Kn  échan;;^  de  qu<*li|ueH  compliments, 
de  quelques  cadeaux,  nos  vieux  Africains,  s'altacliéront  ainsi  de  lit|è|i»s  auxi- 
liain*«,  crAce  auxqmds  iN  sun*nl  l»i«*nt«*it  tout  ce  qu'on  leur  cachait,  el  acqui* 
n*nt  |M*u  à  |M*u  une  \éritalde  autorité  sur  c«*lte  ptquilalion  fKaKord  hostile. 
CV%t  ainsi  t|uVn  mars  IIHIO,  M.  Pic.ird  était  de\fnu  IVnfant  chéri  du  uros 
villi;:(*  de  Pemhé. 

A  la  même  ép«iqu«*.  une  mission  topoi^^raphi(|ue  dirik'ée  par  le  commandant 
Gendnm,  t|e  TArtillerie,  o|HTait  «lans  le  (!on;ro  français,  divisée  i*n  deux  hri- 
(Tides.  L'une,  placée  sous  la  direction  immédiate  du  chef  de  la  mission,  axait 
pour  champ  d*(qM*rations  les  en\iron^  «le  Hrar/avidie,  la  seconde,  sous  nnm 
commandement,  la  ré;:ion  compriM*  entn*  la  côte  et  le  hassin  de  TAlima. 

Après  que  la  deuxième  hri::ade  eut  achevé  IVxploralion  des  has^ins  «lu 
SV'»unié,  de  la  N)in;:.i  et  de  la  haute  l*ou«lé,  je  fus  détaché  pour  effectufT 
la  d«dimitation  entrt*  le<]ameroun  et  leTonu^o  français,  dans  la  rétritin  Sancha* 
N'joko,  Au  ri»tour  •!«•  crllt»  opération,  mettant  h  pn»tit  rinfluenc**  «le  M-  Pi- 
rani,  je  réussis  a  lra\er*«T  la  n  •'ion  compriM»  entre  le  c<iurs  inférieur  de  la 
Sanirha  el  crlui  de  la  Lik<iua!a  aux  IlrrlM>s,  et  à  d«*sri*ndre,  ensuite,  cette 
ri\ién*.  J*ai,  ainsi,  rrconnu  cet  important  ci»urs  dVau.  sur  une  distance  tle 
deux  degrés  de  lalitudf. 

I^  Il  mars  VMH),  arc4impa;:né  de  Tatljudant  (iihouleau  el  do  six  miliciens. 


342  A.  HAUTREUX. 

Cette  déviation  des  vents  vers  le  sud-est,  qui  existe  pendant  la  saison  esti- 
vale Taprès-midi,  est  donc  générale  sur  toute  la  côte  des  Landes,  depuis  Cor- 
douan  jusqu'à  Biarritz.  D'autre  part,  les  graphiques  de  Biarritz  ont  montré 
Tair  des  hauts  sommets  s*écoulant  vers  la  mer  ou  vers  la  plaine,  à  la  suite  des 
refroidissements  nocturnes;  cette  action  est  plus  marquée  pendant  Thiver  que 
pendant  Tété. 

Ces  déviations  locales  des  mouvements  généraux  de  Tatmosphère  agissent 
d'autant  plus  dans  le  fond  du  golfe  de  Gascogne  que  cette  région  est  plus 
éloignée  du  passage  ordinaire  des  tourbillons  cycloniques  de  TAtlantique  nord. 

On  a  souvent  remarqué  que  dans  la  région  landaise  le  baromètre  est 
moins  vigilant  que  dans  le  nord  de  la  France  et  qu'en  Angleterre  ;  c'est  qu'ici 
nous  sommes  sur  le  bord  extérieur  de  l'entonnoir  barométrique,  et  que  nous 
ressentons  les  modifications  qu'amènent  les  dépressions,  pluies,  vents,  orages, 
sans  que  le  baromètre  local  ail  été  fortement  influencé. 

Ces  déviations  locales  dues  à  la  topographie  de  la  région  des  Landes,  se 
reproduisent  également  dans  toutes  les  régions  montagneuses,  où  elles  sont 
plus  accentuées  le  matin  que  dans  l'après-midi,  l'hiver  que  l'été.  C'est  ce  qui 
arrive  dans  le  golfe  du  Lions,  où  le  cirque  montagneux  des  Alpes,  des 
Cévennes  et  des  Pyrénées  qui  entourent  le  Bas-Languedoc  et  la  Provence, 
donne  naissance  à  des  vents  qui,  le  matin  et  surtout  pendant  l'hiver,  s'écou- 
lent de  ces  sommets  glacés  en  convergeant  vers  le  centre  du  golfe,  et  qui  pen- 
dant les  mois  chauds  de  l'été  déviés  à  leur  tour  par  les  plaines  surchauffées, 
prennent  la  direction  du  nord-ouest  vers  le  sud-est,  sous  le  nom  local  de 
Mistral  ou  de  Tramontane. 

Aux  environs  d'Alger,  les  montagnes  du  Djurjura  et  de  la  Kabylie  produi- 
sent les  mêmes  effets,  l'air  froid  s'écoulant  vers  la  mer,  du  sud  vers  le  nord. 

Ces  effets  de  déviation  locale  sont  naturellement  d'autant  plus  sensibles 
qu'on  s'éloigne  davantage  du  trajet  ordinaire  du  grand  mouvement  giratoire 
circumpolaire. 

{A  suivre.)  A.  Hautreux. 


Le  cours  inférieur  de  la  Likouala  aux  Herbes 


Jii«M|u*it*i  loH  in(li;:rnoH  Ha^antras,  qui  halûtcMil  I<*h  lionls  ilc  h  San;;lia, 
^Min  II»  I'  ilo  Lai.  N.,  ôlati'iil,  i-n  s:«''iit'Tal,  iimI  ili>nosi''»  à  l'rir.inl  ilos  iilaiirs. 
Ia^ut  itfiii>ranro  ffinto,  rommf  l«Mir  rt»fiin  ilo  f:iii(|<T  I«»h  vciy;i::riirn,  avait 
iliViMirac«''  l«*^  liMitali\<»s  «l«»  |h*ii<'*I ration  tlaiin  la  n*;:i<»ii  hui*»/*!»  nuiiprix*  eiiln» 
1.1  Saiiirlia  vi  ri)ulMn::lii;  «*t,  la  Likouala  aux  IIitIm^s  riait  toujour^i  fli::urr*i*  en 
|N»intillr  Hur  l«»s  rarir*».  Au  romnH*nr«'niiMil  •!«•  IIMM),  iI«»h  n'|»n*^fnlantH  ilo  niai- 
Min%  <io  roninMTto  fran<:aiHr<,  au.H«»i  haliilrn  quo  iiatit^nU,  parvînn*nl  à  a|>aiv»r 
ct'iU*  hu«ktilité  el  À  rvrillrr  cUvz  vv%  naturel»  Iv-  ilc^ir  d'entror  <*n  n*!ationH 
romm<»rrialrH.  I>an^  cviU*  mnqut'^lf»  «l'un  ni>u\<*au  p«'nro,  un  «If?»  nioyrn<« 
d'arlitin  l<*H  plu'^  4*flira(«*^  fui  la  caLinli'rii*  fnini;ai*»r;  rll««  nMts>it  louj«»ur^« 
mi^nn»  au|»rrî»  <riiorrilil«'s  n«'';:ro*»v^.  Kn  rrlian::»»  ilo  qurlqurs  r(»mplinuMil5, 
i|<*  qu«'l<|ur»  ra«l«Mux.  no%  \irux  Africains,  ^^'llta^ll^ronl  ain^i  <lo  litlMrs  auxi- 
liairt*<»,  crAn*  au\i|u«'U  iU  ««urt'nl  lii«Mil«M  loul  rv  qu'on  l(Mjr  radiait,  vi  ar(|ui« 
n*nl  |M*u  à  |N*u  une  \<Tilal>lo  auloril/*  sur  ri'tlt»  |Mqiu!alion  <ral»onl  hontih*. 
(I\'^t  ain'^i  qu*i*n  mar^  llHio,  M.  Pir.inl  rt.iit  «Irx'nu  IVnfant  rlirri  «lu  Mrn% 
vill.i;;i»  iU*  PrnilM». 

A  lanit^nio  i*|MN|tit\  un*' mission  lo|>oL'ra|»liiquo  iliri::iM*  par  lo  rornniandant 
(fon<iron,  «!••  TArtilliTi*»,  iqMTait  »Ians  Ir  (Ion^M>  fraur-iis,  ilivi^V  m  iloiix  liri- 
Ci«lt*^.  L*un<\  plar/f  %(MM  la  «liriH'tion  iinmédiaU*  du  rlirf  ili»  la  nli«'^ion,  a\ait 
pour  champ  d*o|M*r.ition^  lf*<(  t»n% iron^  di*  Rrar^avidlc*,  la  MTondi*,  hkis  mon 
r«imniand«*m4*nl,  la  rr;.Mon  ronipriM»  rnin*  la  ciMi*  rt  h*  han^in  d(*  TAlima. 

Aprt*«  qu«*  la  d<Mixi«'*nie  l»ri::ad<*  rui  at  lH*\t*  l'rxploralion  dt*s  l>a*««^ins  du 
SV'»unii'',  df  la  Njuitri  vi  de  la  haute  Lou«*ti'*,  je  fu5  driarhé  pour  oITerturr 
la  d«'dimilalion  entre  le  Cameroun  et  leCon;ro  fmn«;ai5,  dan^  la  rétrion  Sancrha- 
N'joko.  Au  retour  de  cflt*»  o|M'*ralion,  ni«*tlant  à  prolit  Tinfluenre  de  M.  IM- 
rartl,  je  n*u««^i4  à  Iravi^rvr  la  rf;:ion  rompriM»  entre  le  mur^  inférieur  d»»  la 
Santfha  et  relui  de  la  Likou.il.i  aux  llf^rlM"».  el  à  deMi»ndre,  en^^utte,  relie 
ri\i«*re.  J*ai,  ain*»!,  rfroiuiu  ivt  iiiip«»rlant  rour^  dVau,  sur  une  dislance  de 
deux  dei:rê«  île  l.ititiidi*. 

I^  Il  mars  IIHHI,  at ronip.ikMU*  d«*  l'adjudant  Itibouleau  et  de  six  milieien*". 


344  E.  JOBIT. 

je  quittai  Pembé,  pour  atteindre  la  Likouala  aux  Herbes.  Nous  dûmes,  d*abord, 
traverser  la  forêt  tropicale  qui  couvre  les  bords  de  la  Sangha,  en  formant, 
sur  chaque  rive,  un  épais  rideau  de  verdure;  vers  Test,  la  forêt  s'étend  sur 
80  kilomètres.  Pendant  les  huit  premiers  kilomètres,  le  terrain,  élevé  de 
25  mètres  au-dessus  de  la  Sangha,  est  sec;  par  suite,  le  sentier  aisé  et  fré- 
quenté. Les  habitants  de  cette  zone  vivent  dans  Tabondance,  se  nourrissant 
de  bananes,  de  poules,  de  cabris,  et,  des  produits  de  leur  chasse  :  bufOes, 
sangliers,  canards.  Plus  loin,  la  marche  devient  singulièrement  difficile  :  on 
rencontre  un  chapelet  d*étangs  remplis  d'une  nappe  de  boue  liquide,  profonde 
d*un  mètre  en  saison  sèche,  et  qui  demeure  stagnante  sous  le  couvert  de  la 
forêt.  Les  noirs,  aux  pieds  larges  et  aux  reins  souples,  avancent  aisément  sur 
ce  nouvel  élément,  ni  eau  ni  terre;  TEuropéen  et  le  porteur  loango  sont 
obligés,  pour  ne  pas  rester  enlisés,  d'exécuter  de  véritables  tours  de  force 
d'équilibre,  en  passant,  de  racine  en  racine,  et  de  tertre  en  tertre,  sur  des 
nervures  de  palmier  qu'ils  jettent  devant  eux.  On  franchit  environ  1300  mè- 
tres en  trois  heures.  De  temps  en  temps,  le  sol  se  relève  d'un  à  deux  mètres, 
et  le  sentier  redevient  praticable. 

Cette  forêt  marécageuse  est  très  riche  en  lianes  à  caoutchouc  {Landolphia 
Florida)  et  en  Ficus  de  0  m.  30  à  0  m.  60  de  diamètre.  Des  villages  d'une  cen- 
taine d'habitants  sont  établis  sur  des  buttes,  hautes  de  20  à  30  mètres,  qui 
émei^ent  au-dessus  du  marais.  La  population  en  est  hospitalière,  assez  riche 
en  vivres  et  en  ivoire.  Déjà  les  traitants  noirs  de  nos  maisons  de  commerce 
ont  pris  pied  dans  ces  villages  et  y  font  d'excellentes  affaires. 

C'est  dans  cette  région,  près  du  village  d'Ebemba,  que  nous  passâmes 
insensiblement  du  bassin  de  la  Sangha  dans  celui  de  la  Likouala  aux  Herbes. 
Au  delà  de  Malanga,  encore  habité  par  la  même  race  que  celle  établie  sur  la 
Sangha,  un  vaste  marais  large  de  15  kilom.,  qui  s'écoule  vers  la  Likouala, 
marque  la  fin  du  pays  Basanga.  Passé  ce  marécage,  l'aspect  du  pays  change 
brusquement.  La  forêt  s'arrête  devant  une  immense  plaine,  couverte  d'herbes 
hautes  d'un  mètre,  rayée  de  lignes  sinueuses  tracées  par  les  rideaux  d'arbres 
qui  bordent  les  cours  d'eau.  Au  milieu  de  la  journée,  la  température  s'élève 
brusquement  de  +  28%  à  +  35°  et  même  -f-  40"*.  Quelques  mares  rappellent, 
seules,  qu'à  deux  kilomètres  de  là,  le  marais  étend  indéfiniment  vers  le  sud  sa 
fange  noirâtre. 

Entre  la  plaine  et  le  marais  de  Malanga  coule  une  rivière  qui  draine  ce 
dernier,  la  Bailly,  afQuent  de  la  Likouala.  Elle  mesure  30  mètres  de  large  sur 
0  m.  60  de  profondeur,  et  n'a  presque  point  de  courant.  Son  cours  tortueux 
conduit,  vers  le  sud-est,  à  M'  Poko,  le  premier  village  des  Balingos,  population 
curieuse  et  entièrement  distincte  des  races  voisines. 

Là,  nouveau  contraste  :  cent  hommes  hauts  de  1  m.  80  en  moyenne,  vigou- 
reux, bien  musclés,  presque  nus,  portant  seulement  par  devant  un  carré  de 


LK  «.iil'HS   IXTERICI'II  l*K  lA   l.IKol'AU   AIX   IIKHBKS.  SU 

jonr*  trvuôft  luapcndu  A  une  rrinturr,  arrivfiil.  rn  trou|M<  IticD  onlonoct',  t 
ootrr  miroiilrr.  Charun  <)>ux  lienl  à  la  main  un  paquet  ilr  «(uatro  â  rintj 
lonfTurs  lanrr^,  à  prantl  ri  Uiyr  Tit  altarlH'>  â  la  liampf  par  unr  ronlrlrtti' 
In-AMV.  Ia'  rhcf  marrhe  rn  avanl,  et  nrniltlr  --  rlioM'  raro  —  jouir  d'uni' 
n^llr  aulitrili'-.  On  tVliantii-  Ar*  |ioipntVn  île  main,  den  •  milamuu  >  ilNin- 
Jouri  ;  mais,  du  fir-sle,  le  rlief  fait  sifinr  qu'il  nous  intrniil  rarn**»  de  Kin  vil- 
lape.  Lm  lances  »»•  dreSM-nl  menac;nnti-s.  Ai"*  tut*  pr^*mi^^•»  tentalivrH  p<«ir 
furrer  rrlte  ('i)n5ifme.  El,  |H'iid.iril  la  Imite  que  noun  r.iiM)ii«  à  l(H)  m^tn'S  du 


tillifrc,  une  (;.irile  armée  ne  nous  quille  pn^,  rsn^'i'-f  eu  un  rnii^unl  <l|T<■n^if 
qui  ui>u<  t>arre  le  snilirr. 

Olte  ^llll^<■^oi<ln  une  fois  uhlenue,  le»  l)alint;i>5  ne  nutnirent  US-»  préve- 
nant*. lU  nou!>  apiN)r(<-nl  dr«  vivre^  ilinnan<-A  et  |h>uIi'->i,  naiiii  |tr<-M|uc  vnuloir 
de  |>«ieinrnt.  M. il  lieu  reij  m' ment  Ifur  lanL'ue  eM  in<-<■mp^éll•-u^ilde  ausNÎ  bien 
{H>ur  If^  U>i«Ani:.-i«  que  |Htur  le^  |,<iiini;<>«,  d  même  pour  U-s  milieii-nit  qui  ont 
voj.tKé  rln'/  II-*  IL1Ul■nla^  daus  l'OuImn^-lii  et  dan»  la  haute  S^n^-lia. 

t>4  iiidiL'i'm-''  III'  iiiaiiir<->'tent  au<  une  eini<-  d<-^  ni>irrliandis4-!t  onlinain-i* 
de  traite  :  •.,■}.  lalmr,  élorTi;..  lU  ne  désin-nt  que  de»  fir»  de  lanet»,  harlies. 
marh)-ll<'«  en  fer,  i-t  -lu  lil  d<-  laiton.  Mai-  li-iir  M>uliail  le  pluA  vif  i-»t.  évidem- 
mml.  lif  n<>U4  mut  dn-iurpir;  «ur  l<-iir%  in»l.irie.".,  la  marrhe  en  avant  e«l 
repriM-,  »4iu*  la  coiidiiiti-  de  ïiiift  Limii-r*  qui  ih.us  M-rveiit  de  L'uidri.  •.niiit 
drmaitdt-r  la  nioiiirlri'  ptnliution. 

La  »uit»'  ilii  \..\,ii-i-  a  iii'intn''  que  rclli-  a1tiliid<-  ér.iit  iu*pin'-e  par  la  erajnlr 
L4'auf<.iip  plii«  -pic  j..ir  llio.lililé.  i:.ii.iiil  a  lfiir<  iiri"»ilé  naturelle,  le»  femme» 


344  E.  JOBIT. 

je  quittai  Pembé,  pour  atteindre  la  Likouala  aux  Herbes.  Nous  dûmes,  d*abord, 
traverser  la  forêt  tropicale  qui  couvre  les  bords  de  la  Sangha,  en  formant, 
sur  chaque  rive,  un  épais  rideau  de  verdure;  vers  Test,  la  forêt  s'étend  sur 
80  kilomètres.  Pendant  les  huit  premiers  kilomètres,  le  terrain,  élevé  de 
25  mètres  au-dessus  de  la  Sangha,  est  sec;  par  suite,  le  sentier  aisé  et  fré- 
quenté. Les  habitants  de  cette  zone  vivent  dans  Tabondance,  se  nourrissant 
de  bananes,  de  poules,  de  cabris,  et,  des  produits  de  leur  chasse  :  buffles, 
sangliers,  canards.  Plus  loin,  la  marche  devient  singulièrement  difficile  :  on 
rencontre  un  chapelet  d*étangs  remplis  d'une  nappe  de  boue  liquide,  profonde 
d'un  mètre  en  saison  sèche,  et  qui  demeure  stagnante  sous  le  couvert  de  la 
forêt.  Les  noirs,  aux  pieds  laides  et  aux  reins  souples,  avancent  aisément  sur 
ce  nouvel  élément,  ni  eau  ni  terre;  l'Européen  et  le  porteur  loango  sont 
obligés,  pour  ne  pas  rester  enlisés,  d'exécuter  de  véritables  tours  de  force 
d'équilibre,  en  passant,  de  racine  en  racine,  et  de  tertre  en  tertre,  sur  des 
nervures  de  palmier  qu'ils  jettent  devant  eux.  On  franchit  environ  1300  mè- 
tres en  trois  heures.  De  temps  en  temps,  le  sol  se  relève  d'un  à  deux  mètres, 
et  le  sentier  redevient  praticable. 

Cette  forêt  marécageuse  est  très  riche  en  lianes  à  caoutchouc  {Landolphia 
Florida)  et  en  Ficus  de  0  m.  30  à  0  m.  60  de  diamètre.  Des  villages  d'une  cen- 
taine d'habitants  sont  établis  sur  des  buttes,  hautes  de  20  à  30  mètres,  qui 
émergent  au-dessus  du  marais.  La  population  en  est  hospitalière,  assez  riche 
en  vivres  et  en  ivoire.  Déjà  les  traitants  noirs  de  nos  maisons  de  commerce 
ont  pris  pied  dans  ces  villages  et  y  font  d'excellentes  aflaires. 

C'est  dans  cette  région,  près  du  village  d'Ebemba,  que  nous  pass&mes 
insensiblement  du  bassin  de  la  Sangha  dans  celui  de  la  Likouala  aux  Herbes. 
Au  delà  de  Malanga,  encore  habité  par  la  même  race  que  celle  établie  sur  la 
Sangha,  un  vaste  marais  large  de  15  kilom.,  qui  s'écoule  vers  la  Likouala, 
marque  la  fin  du  pays  Basanga.  Passé  ce  marécage,  l'aspect  du  pays  change 
brusquement.  La  forêt  s'arrête  devant  une  immense  plaine,  couverte  d'herbes 
hautes  d'un  mètre,  rayée  de  lignes  sinueuses  tracées  par  les  rideaux  d'arbres 
qui  bordent  les  cours  d*eau.  Au  milieu  de  la  journée,  la  température  s'élève 
brusquement  de  -}-  28°,  à  -f  35°  et  même  -f  40°.  Quelques  mares  rappellent, 
seules,  qu'à  deux  kilomètres  de  là,  le  marais  étend  indéfiniment  vers  le  sud  sa 
fange  noirâtre. 

Entre  la  plaine  et  le  marais  de  Malanga  coule  une  rivière  qui  draine  ce 
dernier,  la  Bailly,  affluent  de  la  Likouala.  Elle  mesure  30  mètres  de  laiçe  sur 
0  m.  60  de  profondeur,  et  n'a  presque  point  de  courant.  Son  cours  tortueux 
conduit,  vers  le  sud-est,  à  M'  Poko,  le  premier  village  des  Balihgos,  population 
curieuse  et  entièrement  distincte  des  races  voisines. 

Là,  nouveau  contraste  :  cent  hommes  hauts  de  1  m.  80  en  moyenne,  vigou- 
reux, bien  musclés,  presque  nus,  portant  seulement  par  devant  un  carré  de 


LK  ccirns  i!(niiiErR  nu  u  Liii<>v\u  Atx  hkrbes.  su 

joDr«  lrrM4-s  suspendu  i  uiw  roiaturt*,  arrivont,  rn  lrou|M>  biro  onlonDét',  i 
outre  mironlrp.  Ch«run  d'eux  tient  à  U  main  un  {taquet  de  i)ualro  à  rinq 
lonfcuei  lanroii,  à  grand  et  Uiye  fer  attarlié  à  la  liainpe  |t«r  une  curdelelle 
IresM-e.  Le  chef  marrhe  en  avant,  et  wiiible  -  -  rln)»<>  ran-  —  jouir  d'uin- 
rt-elle  autttrité.  On  échange  de»  [KtigntV»  de  main,  de»  <  malamou  >  (iHin- 
Jiiuri  ;  mais,  du  geste,  le  elief  fait  siime  qu'il  nous  înlenlit  l'arrès  de  son  vil- 
la^. Les  lances  w  dresvnt  menaçantes,  di^s  mts  pn-mi^ren  tentatives  pour 
furrer  celle  con.iigTie.  Et,  |>endiiiit  la  Imite  que  nous  hivuis  à  l(M)  m^tn-s  du 


villige,  une  ganle  armée  ne  nous  quitte  jm^,  rangt'-e  en  un  rroinsant  oiïeasif 
qui  nous  Itarre  le  s<-ntier. 

Olle  r<inrf>i*i(in  mu'  foi»  obtenue,  le*  Italin^'os  se  montrent  tr«'<  [iréve- 
Dants.  IN  non»  a{qHirt<-nt  des  vim-»  ilmnancs  et  [Hiulesl,  sans  |>n-M]ue  vctiilnir 
de  fiairinent.  MnlheureuM'iiit-nt  b'ur  lan^'ue  c-t  incoiiipréheiioilde  au^^i  bien 
|Miur  l<-«  Ua«.inL'a<t  que  |H>ur  le^  L(>,-ini;<i".  et  mt^me  |H»ur  les  roilirien.%  qui  ont 
to\.iL'é  rbei  ).■»  I(;in;:ala*  d.ins  rOub.iiiL-lii  el  il.nis  la  liant»'  Sanglia. 

Cf\  in<ltL'>'-ii('o  ne  riianifi^leiil  au'une  rn\if  île*  niiirrlianili.M-s  ordinain-s 
de  Iraile  :  »el.  lalwe.  (■I,.(r.<..  IN  ne  d.MrenI  «[ue  .!.-»  f.rs  de  lanees,  hacbes. 
marhetles  en  fer,  el  «lu  lil  <b-  laiton.  Mat*  b'ur  -^oubail  le  plus  vif  r>l,  évidein- 
m<'nt,  de  n"U*  Voir  <l.ju'Tpir;  sur  b-ur^  iii->l.iiiri'«,  la  marrhe  en  a^ant  e»! 
repri»!'.  *'iii»  la  rortduile  de  viiift  l.inei'T*  qui  iimu*  «ervent  de  L'iiiih-^.  !>ans 
demaniler  l.i   iiioinilre  n'trilHiljitn. 

La  »uite  ilu  \..yii:e  a  nmnlré  que  r.-tle  allilu<le  rt.iit  in»['in''e  par  la  rraintc 
LeauDiup  plu*  que  p.ir  Ib'.fctilil.-,  (1.  -Uni  a  leiir.uri...ii;-  njtun-lle.  le-.  fenime« 


360  E.  LEVASSEUR. 

par  des  couches  profondes  et  dont  ceux  des  comtés  de  Lanark,  d'Ayr,  d'Edimbourg 
et  du  golfe  de  Forth  sont  les  principaux.  A  la  fin  du  siècle,  on  estimait  la  richesse 
de  ces  bassins  à  9  milliards  de  tonnes  au  moins. 

Depuis  1870,  la  production  et  la  consommation  de  la  houille  britannique  ont 
doublé.  La  production  était  évaluée  à  109  millions  de  tonnes  en  1870;  elle  a  été  de 
201,6  en  1898.  Le  tableau  ci  joint  fait  connaître  la  production  de  chacun  des  groupes 
de  bassins  aux  deux  dates  : 

1870  1898 

MillioBs  d«  toBaw.  Ililli«iu  de  tp— ■■. 

Durham  et  Northumberland • 26.6  45.3 

Cumberland 1.4  2.0 

Lancashire  et  Cheshire 14.7  25.0 

Midland  (avec  Leicester  et  Warwickshire) 19.0  51.4 

Staffordshire  et  Worcestershire 13.2  44.6 

Shropshire 1.3  0.7 

Gloucester  et  Somersetshire  (avec  la  forêt  de  Dean) .   ...  1.9?  2.5 
Montmoutshire  (partie  orientale  du  bassin  sud  du  pays  de 

Galles 4.3  6.0 

Devonshire  (lignite)  insignifiant 2.3  3.2 

South  Wales 9.3  20.6 

Ecosse 14.9  30.2 

Irlande 0.1  01 

Production  totale 109.0         201.6 

Exportation  (ancienne  méthode  de  calcul) 10.7  36.5 

—         nouvelle  méthode 16.0  48.2 

Pendant  que  doublait  la  production,  l'exportation  a  triplé.  En  calculant  d'après 
une  jauge  moyenne  de  3000  tonnes  par  navire,  elle  fournirait  aujourd'hui  le  char- 
gement d'environ  15000  navires. 

Nous  avons  dit  que,  même  par  suite  d'une  demande  intense.  Tannée  1899 
avait  vu  un  accroissement  anormal  de  la  production  :  220  millions  de  tonnes. 

La  houille  n'est  pas,  comme  les  végétaux,  une  substance  que  l'industrie 
humaine  puisse  reproduire;  elle  ne  fait  que  l'extraire.  Combien  de  temps  durera  et 
dans  quelles  conditions  de  prix  pourra  continuer  cette  extraction?  C'est  un  pro- 
blème que  les  Anglais  ont  commencé  à  se  poser  sérieusement,  lorsque  le  traité  de 
commerce  de  1860  avec  la  France  a  ouvert  plus  largement  l'exportation.  Fallait-il 
gêner  cette  exportation?  Mais  la  houille,  par  les  cargaisons  pleines  qu'elle  fournit, 
procure  à  la  marine  britannique  le  moyen  de  prendre  le  fret  de  retour  à  des  condi- 
tions avantageuses  et  contribue  à  assurer  à  l'Angleterre  la  prépondérance  sur  mer 
et  l'alimentation  de  ses  manufactures,  et  l'Angleterre  s'est  gardée  de  tuer  la  poule 
aux  œufs  d'or  *. 

Cependant  Jevons  jeta  l'alarme  en  1866  par  son  livre  The  coal  question.  Calcu- 
lant d'après  une  progression  constante  de  la  consommation,  il  estimait  qu'en  110  ans 
cette  consommation  devait  absorber  100  milliards  de  tonnes,  c'est-à-dire  épuiser 

1.  En  18C0  rexportâtioD  totale  de  houille  de  la  Grande-Bretagne  était  de  7,3  millions  de  tonnes; 
en  1899  elle  a  été,  selon  les  évaluations  de  36  à  48  millions. 


LA   HorilJ.K  BIIIT\NMUCB  RT  U  C^rKSTION  l>K  L'KPI'tSKMKNT.  Jél 

\m  minf^.  cl  (|ue,  ni  on  n'omUail  pan  c(*Ur  pn>Kr«^^ioii,  la  (iniiiile  BrrtiiKnr  penlraU 
Mm  rnnic  de  grande  putf><uinrr  industrielle,  l'ne  r<>mmi*»<«i4>ii  dVnquèle  fut  nommtT; 
M>n  nip|K>rt,  publié  en  1H7I,  était  pUm  (>ptimi<*le;  elle  admettait  IV&iiilenri*  de 
lUî  millianln  et  demi  de  tonne!«.  dont  W  millianN  dan«  \m  f(i<M»menti»  runnun  à  une 
pn>ftindeur  de  moinn  de  lilU  mrtn'^,  et  inrlinnit  à  |ien<»er,  h  |m*u  pn*K  comme 
M.  PriiY  William,  c|u*il  y  avait  den  pn>vi*(ionft  nuffinanleH  |Miur  le^  iM^^iinn  rroin«Minttf 
de  tnH«  ouquatimitVIen.  Ri'vemment,  M.  Hull,  dan^  ha  dernière  puldieation,  Our  a>at 
rrtinttrrfM^  |H97,  laquelle  nvtille  rertaint  oalcuU  antérieurr*  de  l'auteur,  e<ilimait  à 
Ht  milliani<«  et  demi  de  ttHinen  la  quantité  tie  oharlion  dani  li*^  ici^ementii  viniblen 
ou  raoluM  ju<M|u*à  une  profondeur  de  iixwï  pi«*i|î.  (Iil9  mètre?*». 

M.  FiMtor  Broun,  pn*<»ident  de  rA*»MM*intton  minière  de  la  (îramie  Bn^tairne, 
dan«  une  communication  faite,  en  juillet  iHIKt,  à  In  S4M*ieté  di*^  Art<i,  a  dtvlan*  accepter 
i  évaluation  de  M.  Ilull,  iu)it  ^i  millianN  en  nomlire  rond,  ««ur  le«M|uelii  ;9I  mil- 
lianU  M*  trouvent  à  une  pn>fondeur  de  moinn  de  OlO  metn»^.  et  il  ajoute  que.  sur 
cr*  iii  millianN,  il  en  restait  15  en  \^*MK 

Main  tout  rt»  ciiartNin  n Vî*t  \ut%  également  acce^i^ible.  Aujouni*hui,  en  Angleterre, 
on  n*i*xploite  guère  au  de^noiH  tle  7(Mt  mètren,  et  l«^  exploitations  à  7iN)  mètres 
•«»nt  tri'H  rares,  et  la  profondeur  moyenne  à  laquelle  on  ei«t  descendu  jus<|u'ict  n*(^t 
inicn*  que  de  7.*îO  à  H.*U)  pitnls  i:^*»  à  5"m  mètreni.  Entre  V<M>et  7(>)mètn*s.  on  e^tdans 
un  milieu  dont  la  tcm|M*niture  n't^t  |m)h  moindn*  de  £\  à  27  ileifn*<i.  QueN  nli^itacles 
rencuntn*Mit  «>n  et  quel  MTnit  le  prix  tle  n*vii*nt  à  de  plus  gramltHi  profondeur^? 

M.  léAtfv  %\^i  nltAche  à  ex|>o«M»r  aviv  détaiU  les  4tonn«'vn  de  ce  pndilème;  la  ques- 
tion ile  I  epui«4*m€Mit  Ta  |iarticulièrement  intére'»v\ 

A>t*c  M.  Fo<*ter  Brt>wn,  il  ac«*epterait  volontiers  le  chiffre  de  15  milliard^  de 
tonm*^  e\i««tant  en  IIMN).  dont  IVtploi talion,  ne  dt*^n'ndant  \u%^  au-de«»«»ou<i  de 
6tO  mètres,  M*ra  pmti(|ue,  et  il  calcule  à  son  tt>ur  que  la  consommation. de  ItNMUers 
l*X'à\,  %era  de  li  milliard^  et  demi,  et  que  |iarconHéf|uent  la  quantité  c«>nnue  suflira 
ju^iu«*  là.  Mais  rin(|uniite  annef*^  ne  ««ont  Kuèn*  que  la  dunv  d'une  «rénération  et 
demie.  ^Krndviendrn  t  il  en<»iiite? 

!)•»•»  ampli*^  H'MTve^  qui  existent  tlnn^  \r<  pnif<uideurs.  nu  de^M»u»de  tîK)  mètri*s, 
l'exlrartion  M-ra  vrn i^^ernlilnblemenl  plus  coûteuse,  et  M.  l*«»/e  %acconle  av<v  des 
homnn*^  tn'i  ct»miN'ient!i  de  TAnirletern'  |M»ur  pn'*'»nifiT,  «ui%nnt  IVipn's^ion  de 
Jevon««,  un  M  epuiM*m«-nt  commercial  ■»,  c'e«*t  h  dire,  rim}Mi<»«ilr)|i(r  |M>ur  l'Angleterre 
d'alimenter,  dnn^  la  ^von<le  moitié  <lu  w  si«vle.  m^i  fnl>riqu«*«  à  un  prix  at<M*/  bus 
|*our  «4Mitenir  h.i  |>«»^i(iiiu  commensale  dan*»  le  monde. 

NoUH  nediriiri%  |>.ih  n\iv  Mac  Clutlo«*li  que  In  <|tie%(ion  de  l'epui^M^ment  e>t  futile; 
car  elle  a  cert.iiiiement  une  tn*^  irmuile  im|»<)rtance  |»<»ur  tirer  un  hon»«M*iq>e  *ur  la 
grandeur futun* de  l'AnKleterre.  T<>utef«>i<t  le*»  donn<vH  n^^us  parni^M'ut  tn>p  varialdcs 
d.in«  leur  procn'-«i*'n  et  plusieurs  ^^i\  tn»p  incertaine^  p»ur  ^*r\ir  de  Imm*  h  une 
appn>timitton  %.iti^f  ii^nnte  rel  itî\em**nt  à  la  lin  du  r('«:ne  de  In  lioutlle  en  ttrnnde- 

Brrt«icfi«*. 

On  «lit  qu'au  xi\*  sits  le  la  |N»pulntion  de  TKunqie  a  cru  plus  rapidement  t|ue 
dan«  h^  •i«"t!e^  'pn*«'«*'leii(%,  mni«»  on  ne  nnit  pis  qm-ll»'  en   M^ra  la  cn>i*snnce  au 

\f  •lei  le. 


362  E.  LBVASSEUR. 

On  peut  prédire  assurément  que  la  consommation  de  la  houille  augmentera,  mais 
on  ne  saurait  calculer  dans  quelle  proportion,  parce  qu'on  n'a  pas  la  mesure  du 
développement  industriel  de  Tavenir,  ni  la  notion  des  autres  forces  dont  l'homme 
pourra  disposer. 

On  voit  l'industrie  de  nations  jeunes  ou  rajeunies  grandir  rapidement  à  côté  de 
l'Angleterre;  on  constate  particulièrement  que  l'Amérique  vient  de  prendre,  en  1899, 
le  premier  rang  dans  la  production  de  la  houille',  qu'elle  la  produit  même  mainte- 
nant dans  certaines  usines  à  meilleur  marché  que  l'Angleterre,  et  la  statistique 
nous  apprend  que,  de  1864  à  1897,  pendant  que  la  production  de  l'Angleterre 
augmentait  de  120  0/0  (94,3  millions  de  tonnes  en  1864  et  208  en  1898),  celle  du 
monde  s'accroissait  de  279  0/0  (173,8  millions  de  tonnes  en  1864  et  660  en  1898). 
Mais  on  ne  peut  dire  par  quelle  énergie  et  par  quelles  ressources  nouvelles  le  génie 
anglais  saura  soutenir  la  concurrence. 

On  calcule  peut-être  avec  un  certain  degré  d'exactitude  les  15  milliards  de  tonnes 
qui  sont  sous  la  main  des  exploitants,  mais  on  ne  sait  quelle  influence  l'exporta- 
tion des  États-Unis  et  d'autres  contrées  '  aura  sur  l'exportation  de  la  houille 
anglaise;  d'autre  part,  on  ignore  quelle  puissance  et  quelle  économie  les  inventions 
procureront  pour  l'extraction  d'ici  cinquante  ans,  et  quelle  extension  les  découvertes 
du  genre  de  celle  qu'on  a  faite  sous  les  terrains  de  Douvres  donneront  au  stock 
total  pour  lequel  les  évaluations  actuelles  flottent  vaguement  entre  81  à  146  mil- 
liards de  tonnes. 

Ê 

La  diffusion  des  industries,  la  croissance  des  Etats-Unis,  de  l'Allemagne  et  de  la 
Russie,  la  concurrence  des  nations,  l'avenir  commercial  de  l'Angleterre  :  problèmes 
très  graves,  que  nous  n'abordons  pas,  voulant  nous  borner  strictement  à  un 
exposé  de  la  question  de  la  houille  en  Angleterre. 

Cette  question  en  comprend  deux  :  l'état  actuel  de  la  richesse  en  houille  que  ren- 
ferme le  sol  britannique  et  la  durée  future  de  l'exploitation  de  cette  richesse,  Nous 
venons  de  voir  comment  on  est  renseigné  sur  la  première;  sur  la  seconde.  M.  Fosler 
Brown  est  très  afflrmatif  :  «  Toute  la  provision  de  houille  sera  épuisée,  dit-il,  dons 
trois  siècles,  et  le  charbon  à  bon  marché  le  sera  dans  un  demi-siècle  ».  Quant  à 
nous,  nous  déclarons  qu'il  y  a  trop  d'inconnues  dans  un  tel  problème  pour  qu'un 
statisticien  en  tire  une  solution  chronologique  et  nous  nous  abstenons.  Mais  TAn- 
gleterre,  avertie,  doit,  dès  aujourd'hui,  se  préoccuper  de  ménager  ses  provisions, 
dont  elle  use  peut-être  trop  libéralement  et  que  le  système  du  fermage  des  mines 
fait  peut-être  exploiter  en  vue  du  présent  plutôt  que  de  l'avenir. 

E.  Levassbur. 

Membre  de  Tlnstitul. 


1.  En  1868,  les  États-Unis  figuraient  à  raison  de  14.9  dans  la  production  totale  de  la  houille; 
en  1898,  ils  figurent  à  raison  de  30  pour  100.  Voir  The  coal  Trade  ofthe  United  States  and  ihe  WorUfs 
Coal  supply  and  trade,  in  Uonlhly  Summary  of  Commerce  and  Finance  of  the  United  Staie$)t 
avril  1900. 

2.  M.  Mulhall  évalue  h  194  000  milles  carrés  la  surface  des  terrains  carbonifères  des  États- 
Unis,  à  200  000  celle  de  la  Chine,  à  350  000  celle  de  Tlnde,  h  270  000  celle  de  la  Russie,  tandis  que 
TAnKlelerre  n'en  possède  que  0  000  et  la  France  que  1  800.  L*autcur  ne  donne  pas  retendue,  encore 
inconnue,  dans  le  Canada,  l'Australasie,  l'Afrique,  ni  celle  des  dépôts  de  lignite,  qui  est  énorme. 


L'Elbe, 

son  régime  et  son  importance  économique 


Apn*<i  Avoir  vie  l<inf:tem|iH  nt»nn<I(>nn(VM«  Icn  v<ii«*<»  lluviiilco  ont  reprin  au  jour* 
li'hui  uiir  iin|M>rtAn«*r  cv<>iiomif|ue  roii«ii(irmNc.  On  «^il  Ich  ImvAux  coIoumux  ex«'*- 
cutr^  |Mr  rAlIcmok^ic  |M»ur  Amélion»r  m*«»  Rtniv***»  v\  |K>ur  Irn  rrlicr  |Mir  d«*i(  rauAUi, 
rn  VU4*  dVtnlilir,  rntrr  m^<  riMiIren  influ«»lnrU  H  U^  frrAn«N  |H>rtii  il>iiH>rtA(ion,  un 
n*^*nu  ilr  voii»^  di*  nAviirntion  intôrûnin»;  on  «II,  d'Autro  |»nrl,  Tinlrn^l  i|ue  crlle 
rriMtîon  rvrilli»  en  Framt»,  cl,  li»%  tlilIrrenN  pn^joU  pn^^^onlr^  nnYmmont  |M>ur  onln»- 
|»n*ndn*  dnn«4  noin*  |mi)m  une  o*uvn*  M^mblnMe. 

li.UM  r<*%  rondition^,  il  mnin  M*ml>le  utile  dr  fniro  ronnAitrr  lr«i  re?»ultAiii  olilrnu* 
•ur  rKIU»,  c|u*un<*  |iuldirAUon  oflirirl  du  p>uvcrncmonl  ImiMTial  ollrmond  vient 
«le  met  Ire  en  ê\  idenre  '. 

I.  —  Régime. 

Ijï  iiU|M*rlioie  du  domaine  île  rKll^eeKt  de  ii7  7ii  ktlometitM  rAm'*ii,  dont  117  U>i 
Apiuirtimnent  à  l'AllemakMie.  <^n  |>i*ul  di^tin^ucr.  dAnn  ce  domAlne,  quatre  lMii«««in<i; 
le  pn'mtiT,  de  Ia  Miun-e  n  TelM'lM'n,roiTe«»pond  h  la  Ikdième;  le  «N'oml,  de  TelM'hon 
à  ltArli>«  nuv  ntfionf»  nri  idriili>«-4  de  la  Snie.  du  llarz;  le^  prinri|Miux  affluent^  y 
«ont  la  Mulde  et  la  San  le.  I.,e  Inij^irnie  hn^<*in,  de  llarhv  a  Hit/aeker,  n  elend  i»iir 
la  plaine  renlrnle  de  l'AllemnkMie:  rKllw  y  nv'ït  Ia  Hn\el.  Ijn  dernier,  de  IlitzAoker 
à  (*uilia\<'ii.  r<>rn*«|Mind  aux  rt*ft:i(»nH,  moin*  Iwi«»m*^.  de<(  landes  de  LunelK>ur^  et  du 
MtvLlemlM»ur»?. 

I«A  valeur  h>dn>t:raphi<|ue  de  ee<»  difTerrnl*  lia^oin^  e«|  indi<|UtV  i»ar  le  tahleau 
•ui>ant. 


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IV  307 

I    l.ri  :;!   ; '•    ..»  r«  m.     f..   'rr*  il>i  i  •>(ir«  «Jr  M'l«.  «|r  li  •■.»jr«*''  ft   Mr'd.k.  nt  •-•ni  j^i»  fia«tm* 
!••«'•.  U  l»  r.'r  r  «!    1>   1  .' 


364  ^  R.  CHUDEAU. 

La  hauteur  annuelle  des  pluies  est  peu  considérable  en  Allemagne;  sa  valeur 
moyenne  est,  pour  le  domaine  de  l'Elbe,  de  0  m.  60.  Un  tableau,  placé  à  la  fin  de 
l'ouvrage  (p.  374),  donne,  pour  34  stations,  les  moyennes  mensuelles.  Les  maxima 
ont  lieu  presque  tous  (28  stations)  en  juin  et  en  juillet;  les  minima,  moins  régu- 
liers (21),  en  janvier  et  février.  L'Elbe  apporterait  à  son  embouchure  28  0/0  de  l'eau 
que  reçoit  son  bassin.  Mais  c'est  là  un  résultat  douteux;  un  autre  tableau  (p.  167) 
donne  13  0/0  pour  la  Saale,  96  0/0  pour  la  Sude,  et  ces  deux  chiffres,  suivis  d'ailleurs 
d'un  point  d'interrogation,  paraissent  suspects. 

Le  débit  habituel  de  l'Elbe  serait  de  234  mètres  cubes  à  Mûhlberg,  555  à  Artlen- 
bourg;  celui  de  la  Saale  90  mètres  cubes,  de  la  Havel  50  mètres  cubes.  Le  rapport 
entre  l'étiage  et  les  eaux  moyennes  de  l'Elbe  est  de  1/4.  Entre  l'étiage  et  les  grandes 
crues,  le  rapport,  mesuré  à  Torgau,  est  moindre  que  1/53*.  Ces  mesures  sont,  d'ail- 
leurs, fort  délicates  et  les  observations  faites  jusqu'à  présent  sont  trop  peu  nom- 
breuses, pour  que  l'on  puisse  voir,  dans  les  chiffres  précédents,  autre  chose  qu'une 
simple  approximation. 

La  façon  dont  se  présentent  les  crues  et  les  étiages  de  l'Elbe  et  de  ses  principaux 
affluents  est  exposée,  dans  une  série  de  tableaux  numériques  qui  donnent  les 
moyennes  mensuelles  des  hauteurs  lues  aux  échelles,  les  plus  hautes  et  les  plus 
basses  eaux,  etc.,  pour  28  stations  (p.  357-370).  Les  moyennes  sont  calculées  par 
périodes  de  quatre  années;  les  observations  portent  le  plus  souvent  sur  douze 
années.  D'autres  tableaux  (p.  251  323)  donnent,  avec  les  dates,  les  plus  hautes  eaux 
connues  pour  les  affluents,  les  plus  hautes  et  les  plus  basses  pour  l'Elbe, 
depuis  1799. 

Les  graphiques,  que  l'on  peut  construire  avec  ces  données  et  qu'il  est  vraiment 
regrettable  de  ne  pas  trouver  dans  l'ouvrage,  mettent  en  évidence  quelques  faits 
importants. 

D'une  manière  générale,  les  eaux  sont  au-dessus  du  niveau  moyen,  de  février  à 
juin,  période  correspondant  à  la  fonte  des  neiges.  Mais,  pour  l'Elbe  et  bon  nombre 
de  ses  affluents,  ceux  de  la  rive  gauche  surtout,  il  se  présente  des  crues  fréquentes 
en  juillet,  août  et  septembre,  en  relation  avec  les  pluies  de  l'été.  En  sorte  que  les 
courbes  des  maxima,  des  moyennes  et  des  minima  ont  des  allures  fort  différentes. 
Pour  Dresde,  par  exemple,  en  septembre  1890,  l'eau  a  atteint  5*,37  à  l'échelle;  les 
plus  hautes  eaux  de  mars,  dans  la  période  1878-97  s'étaient  arrêtées  à  4,35*.  Pen- 
dant la  même  période,  la  différence  entre  les  plus  basses  et  les  plus  hautes  eaux  a 
été  de  9  m.  85  à  Schandau,  7  m.  29  à  Dresde,  6  m.  19  à  Wittenberg.  L'influence  de 
la  Saale  (5  m.  83  entre  les  côtes  extrêmes)  sur  le  régime  de  l'Elbe,  est  bien  visible, 
lorsque  Ton  compare  les  graphiques  de  Dresde  et  de  Magdebourg. 

Pour  la  Havel,  la  Sprée,  le  régime  est  beaucoup  plus  régulier  :  pour  la  Havel,  en 
particulier,  de  1873  à  1893,  la  différence  entre  les  cotes  extrêmes  est  de  2  m.  18,  à 
l'échelle  de  Rathenow,  et  les  courbes  des  maxima  et  des  minima  suivent  presque 
exactement  la  courbe  des  moyennes.  Les  nombreux  lacs  de  la  Prusse  et  du  Mecklem* 

1.  Les  chilTres  extrêmes,  maUieureusement  extrapolés,  donnent  1/79.  Le  chiffre  correspondant 
est  1/30  pour  la  Seine. 

2.  Le  niveau  moyen  de  cette  période  esl  —  0,5 i. 


LT.LBE,  M>N  RHilME  BT  S)M  IMPoRTANCB   KroNolltgrK.  U\ 

bi>arft  expliquent  facilomcnt  rr n'*«ulia(  et  annihilent leffet  de rimpermi^abilitë  habi 
tuelle  aux  f(>rmation<  i;lariaire!i.  La  n'*Kularitr  et  au«i4i  lu  faihli*?i!ie  du  débit  de 
la  llavel  font  que,  malirrê  IVtenduc  de  non  ba«iHin,  cet  allluent  influe  peu  sur  le 
rr^inie  du  fleuvp. 

Len  iclacrN  interrom|M*nt  tous  le^  anfi  la  naviicnti^^n  |M*ndant  deux  ou  troin  moiA. 
Mni«,  il  y  a  de  tn*i»  fn^nilt^^  variations  d'une  anmV  a  l'autn*  :  k  MagilelM>urir«  le  fleuve 
a  fil*  prift  |Mnidant  Hi  journ,  en  iHtC»,  cl  I  en  IHtlH.  Pour  le  Snalc,  il  y  a  eu  Ht  joum 
de  (Tiare  en  Ihmii,  :«  m  KS*. 

Len  man^  font  m*ntirleur  influence  ju!M|u*à  lli  km. 6 de  lemliouchure:  k  Ham 
lM»urK(l<^')  kilomètres*)  leur  amplitude  moyenne  ci^i  de  I  m.  Hl);  h  Cuxhaven,  de 
i  m.  K\.  La  différence  d*heurpH  entre  ce.-»  deux  porta  esil  de  i"*  il». 

n.  —  TtaTaux  effectués. 

lK*puifi  I V|NMiue  romaine,  au  moins,  l'importance  commerciale  de  l'Elbe  et  denea 
affluents  a  été  connue;  et  nombreux  sont  les  travaux  effectui'^  avant  le  \i\*  siècle' 
idc  p.  115  à  la  p.  IIH).  Ils  prt>uvent  que  d«*s  conditions  iréoirraphiqu(^  ftermanentes 
ont  amené  Aen  préoccupations  semidables  chex  lt»s  inp'*nieurs  de  tous  les  temps. 
Mai«  ce  n'e^t  qu'à  fMirtlr  du  (longrî^s  de  Vienne  qu'il  y  a  eu  acconi  rvel  entre 
IfHi  riverains;  letat  actuel  de  la  navigaliilité  de  TEItie  n*sulte  surtout  des  travaux 
n«>uvcaux  et  dt^i  remaniements  cffc^ctuén  deputn  IKîO. 

Pour  rKllie.  les  travaux  de  correction  ont  eu  |M>ur  but  et  |M)ur  n*<iultat  principal 
r.ipprofondi!»M>ment  du  chenal  navi^rnble.  Avant  l^ii,  en  amont  de  la  llavel  jusqu'à 
la  frontière  «axt>nne,  les  points  les  moins  profonds  avaient  0  m.  3l),  en  aval  de 
la  llaw*l  i)  m.  Tiil.  Actuellement,  |Mir  Ich  ba^nt^s  eaux  habituelli^,  les  profondeurs  li^s 
lAu^  faibles  !M>nt  de  (I  m.  IH  en  amont  de  Ma^lelM>urfc.  I  m.  U\  en  aval  i moyenne 
«*alcultv  de  \Hl\  à  I^^V».  En  août  et  M*ptembre  1^117,  Tannée  la  plus  défavorable  de 
la  fH-riiMte  conlem|Miniine,  il  restait,  eneop'  au  moins,  de  0  m.  tr»  à  0  m.  Vi  de  hau- 
teur d'eau  •. 

En  a%'al  de  HamUiurg,  (>ar  li*s  plus  ba«>M*<4  man*fH,  le  chenal  a  au  moins 
l  mrlre^;  en  quatre  annei-!»  (IHSM  îHl,  il  a  pu  entrer  dans  le  ïH>rt  I  |hh  navires  ayant 
an  tirant  dVau  iiu|HTii*ur  à  tî  m.  3^^  (p.  i*')*. 

Otie  nvtilirati«>n  dr  TEUh*  depuis  In  fninti«*re  saxonne  jusqu'à  llambouric 
•  irii»kilomèlrr«.  H|:'ikitMmt(n^^  de  (ra\nu\  n  cNiûtr.  de  KVJà  IViTi.  rit  ."M  M  H  II  M»  marks  > 
rn%in»n.  Iv  l*v'»**  à  !**«'»**.  la  de|K»nM»  mn\rnne  nniiu<*tle  rt.iil  deTITlMMi  marks;  tie 

I  ljr%  n  mt»r<*it*r'«  rn -«I:'*- Ji'i«>n«  tt-»tiani**rr«.  ir>.).  ;•!*«••  aiii  nu  inrt  (kaKr«,  oni  slitMJti.  le 
tt  j  '.n  I*'  ■    a  là  «upi'rt  ««i  >n  «l*  «  <t<'uanr«  inlrrirur*  • 

1  1^*  l-i<t*  f»»ru  nifir.  •  •!«  IK  li*  ont,  â  pN  loe  «  »nr.'r.  l*,"«»  |^  tirint  «I  rau,  A  «Irmi  rhanrr  iv*«*i. 
Kn  Ui'.  Î4  nâ«i«k'»tM'n  n  •  «l  iitU  rro<i.|»ue  <(ue  \»>%r  !««■:&  <«  eu  !<•«  lr«  •  tii>it««  r«ut. 

!•*» '•**  •  ■•  ii.irkt.  »  ,.i  I  •«»  nuir»i«. 

!•*..       ..  .  ..  !•'        '—  '.,;■»       — 

1'-  •  l»»l        ....  .  .  I   4   ••         •  ••   •  ■••'•»         — 

I*»*-  l*«'  .  '••         ■       —  / » 

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356  R.  GHUDEAU. 

1883  â  1893,  elle  est  passée  à  2021000  marks.  Jusqu*en  1884,  les  dépenses  pour  les 
travaux  nouveaux  dépassaient  les  frais  d^entretien,  qui  sont  maintenant  devenus 
les  plus  considérables. 

La  liaison  entre  TOder  et  TElbe  est  largement  assurée  :  le  canal  Frédéric-Guil- 
laume, creusé  à  la  fin  du  xvii*  siècle  et  remanié  plusieurs  fois  depuis,  la  Sprcc, 
la  Havel  et  le  Plauer-Kanal  établissent,  entre  Francfort-sur- Oder  et  Magdebourg, 
une  ligne  passaht  par  Berlin,  avec  une  profondeur  de  1  m.  40.  L'Oder-Sprée  Kanal, 
qui  double  cette  voie  entre  Berlin  et  TOder,  a  1  m.  75;  il  a  été  construit  de  1887  à 
1891,  et,  a  coûté  12  600000  marks. 

Plus  au  nord,  les  canaux  de  Finow  *,  de  Ruppin  et  de  Fehrbellin  et  le  Rhin' 
établissent  une  voie  plus  directe,  mais  peu  profonde  (1  m.  à  1  m.  20)  entre  Stettin 
et  l'Elbe  moyen.  Le  canal  de  Finow  permet,  d'ailleurs,  aux  produits  de  la  Baltique 
d'arriver  directement  h  Berlin  par  la  Havel  (profondeur  1  m.  40). 

L'Elbe  est  encore  relié  à  la  Baltique  par  le  Elde-Stôr  Kanal  (1  m.)  et  par  le  canal 
de  l'Elbe  à  Lûbeck  (Stecknitz-Kanal) '.  Le  canal  maritime  de  Kiel  (9  m.)  complète 
cet  ensemble.  Il  est  d'ailleurs  impossible  de  suivre  en  détail  tous  les  travaux  faits 
ces  dernières  années  dans  le  domaine  de  l'Elbe  ;  leur  exposé  complet  se  trouve,  d'ail- 
leurs, dans  l'ouvrage  que  nous  analysons  (p.  118-147). 

Les  travaux  de  correction  de  l'Elbe  et  de  ses  affluents  ont  été  complétés  par  des 
digues  mettant  les  terrains  bas  à  l'abri  des  inondations.  L'établissement  des  digues 
et  des  canaux  de  drainage  a  été  entrepris,  il  y  a  longtemps,  au  xii"  siècle  au  moins. 
Maïs  presque  tout  a  été  repris.  Par  exemple,  entre  la  frontière  de  Saxe  et  l'Anh^t, 
une  digue  longue  de  520  kilomètres  fut  rompue  par  les  hautes  eaux  de  1845  en 
70  points.  Depuis,  on  l'a  remplacée  par  191  kilomètres  de  digues  qui  n'arrêtent  que 
les  crues  ordinaires  (celles  qui  dépassent  de  5  à  6  m.  le  niveau  moyen).  Ce  travail, 
effectué  de  1850  à  1866,  a  coûté  2  850  000  marks,  dont  340000  (12  0/0)  au  compte 
de  l'État,  le  reste  aux  frais  des  riverains.  Il  protège  398  kmq  sur  les  510  qui,  dans 
le  second  bassin  de  l'Elbe,  constituent  le  domaine  inondable. 

Pour  les  terres  basses  voisines  de  l'embouchure,  nous  trouvons  une  donnée 
intéressante  :  les  frais  de  protection  d'un  hectare  sont  annuellement  de  4  marks 
en  moyenne;  le  chiffre  le  plus  bas  est  1,20,  le  plus  élevé  12  marks. 

m.  —  Matériel  d'exploitation. 

La  flotte  de  l'Elbe  est  nombreuse;  en  1887  elle  comptait  471*  vapeurs  et 
10 151  bateaux  à  voile  (dont  8665  au-dessous  de  150  tonnes);  5930  naviguent  habi- 
tuellement sur  l'Elbe;  3700  sur  la  Havel  et  la  Sprée.  3  768  appartiennent  à  Ham- 
bourg et  5894  aux  ports  prussiens*. 

1.  Ce  canal  date  du  xvi'  siècle.  Des  travaux  récents  (1880)  ont  porté  sa  profondeur  à  l",75. 

2.  Rivière  du  Brandebourg. 

3.  Ce  canal  date  du  xiv*  siècle.  Abandonné  par  la  navigation  depuis  quelques  années,  il  est  en 
reconstruction  depuis  1896.  Sa  profondeur  sera  de  2  mètres. 

ï.  Dont  198  transportent  les  voyageurs;  30  les  marchandises  en  grande  vitesse;  203  sont 
des  remorqueurs,  30  des  loueurs.  Il  y  a  de  plus  un  bac  à  vapeur.  En  1892  le  chiffre  des  vapeurs 
est  de  551,  dont  le  plus  grand  a  68  mètres  de  long  et  750  chevaux. 

3.  Les  bateaux  autrichiens  ne  sont  pas  compris  dans  ces  chiffres. 


Ijt^  |»lii<»  irmiuitt  iU>n  liAteaui  mm  À  vo|MMir  (••  Elbc-KUine  ».  u  Srhiopp  Kihnr  ••) 
oui  fw  mMn*^  de  lon^,  i<)  mrtn*«i  tl«*  Inr^i*  et  portent  jUM|u'à  VàiO  tonnes,  av<v  un 
tirant  creaii  de  1  m.  70.  lU  |Nnivent  aller  de  Bi^rlin  à  TCMer  et  de  liamlKiurK  à 
.\ii«««ii;.  A  roté  de  ren  iMileaiix  Holtd«'ment  c«)n4lriitlH  vi  iVn*^^ri  lonfnie  dunV  ^en  fer, 
ein(|uante  an^,  rn  chêne  vintrt  an*«i,  il  y  a  lieu  de  mentionner  len  »  Zillen  »  qui  ont 
Ml  à  .*!«>  mMn^t  de  lon^  et  i.rM)  h  ••  mMn»»»  de  larjfe;  il^  fNirtent  ju«M|U*à  3."H)  tonne«»« 
«urtout  Km  |>r«Hluil««  airrieolefi,  le  tiiarbon  de  terre  et  le^  pierre*»  à  destination  de 
Stettin,  l)erlin  et  liamlMMir^.  (Ie«  »  Zillen  »»,  en  Immh  tie  pin  ou  de  ^apin,  durent  tie 
<|uatn*  à  ?»iv  niifi.  Au  iNMit  de  ee  tenipn,  len  matêriauv  provenant  de  leur  dèrmilition 
(tout  emplo\rii  comme  l>oi<  de  clinufTnire  ou  de  c«»n«*trurlion.  (In  construit  annuelle 
ment,  dann  le  wul  |>ortd*Auîi-ijr,.'ïilOtle  ce^  navires,  et,  leur  m«w!r  dVmpItH  explique 
que,  tou"*  lis  an**,  il  entre  îi  Berlin  à  |k'U  prts  ')tNi  li.i(iviux  qui  ne  n^nurtent  |»afi. 

Ijk  navitrntion  h  va|Knirest  as«unv  par  t|uatorx4'  «MH^iftis;  le%  tmi^  prinri|Nile«* 
iMint  : 

!•  S'h'hsirh^Btrhmitrhf  lhnnpftchi[fi\hrtt'fi*'^»'li%rhafl  Dd'mIim.  Elle  a^«»ure  le 
•ervice  d<s  voya»^*uni  entn»  MûhllMTic  et  l«(»itmeril/  au  moyon  de  irt  vaiMMirn. 

f  DW  K^tlr  (Drenilc  a^nure  le  touace  sur  TEUïe.  de  llamUiurir  à  la  It<ihême 
Hiilkm.iet  nur  la  Saaie  |t)7  km*  au  mown  de  :^<  toueure  de  ti!l  ifU»  rlievaux. 
Otte  »MH'iêlr  fNiiM^le.  en  outn\  Il  remoripieurH  ITiO  >««l  eh.  ,  Il  va|>eur*(  |x»ur  le*» 
mar«*handiMs  en  ^ande  vile*» ni»  et  iiï(l  autns  Imteaux  ;  elle  a  d«s  entre|»»M'»  h  lln»M|r, 
MatrdelMiurx  et  HamlN»urtc. 

'M  ^#/i/»*f  iviVAiii  A#»  .X'n'tiH'i-sUhtmftf  Srhi/f'ihit*  fî^wiitt  h'tft  fuit  le  touatce  entre 
Melnik  et  la  fnuilièn*  de  Itiihême    110  km.  .  Elle  |MK(«.nle  7  loueur^    liO  ITiO  ch. 
17  rrm<»n|urur«   i^iO  7u»  ,  îl  vapeur*  mpi<li**<  et  i**«i  aulns  |»aliMux  *. 

Sur  r  El  lie  la  vite**  ho  moyenne  den  va|N*uni  e*»t  île  15  kllomelns  k  l'heure  ver< 
Taval;  |0  \fr*i  ram<»nt;  r«-lle  di»*«  n»m«»nnH»ur^  de  10  kilomètres  ot  de  Ti  kilomrtn**». 
Sur  Its  cnnaux  le<»  liateaux  halc^  par  homme*»  font  t  kiloniètns,  |»nr  chevaux 
t  km.  H  Plauer  Kanal  .  i]»*^  «Imiier*»  chiffre^  ne  donnent  qu'une  indiration 
iiir«lii»crp  :  ain«i,  ^ur  rKMi*  et  le  StOrkanal.  il  \  a,  de  |l<»mit/  a  IMau,  l'iM  km.  .*î.  |«e% 
liatf'aux  hall*»  jmr  hommes  mettent,  en  ifênéral,  onxe  jour*  à  accomplira»  trajet. 
Mai*,  à  cauM*  d«s  di\  ">«'pt  «vlu^s  qu'il*»  n*ncontn*nt,  le  minimum  de  la  dun'v  du 
%o\.*iart*  e%t  di«  *»ix  jour^,  le  maximum  de  vinct  **i\  ;  le  |wi%%aK'e  «h*  LulMx*k  a  l«auen- 
l»iHiri?  varie  d«»  îl  a  ïi  j«nir^  '. 

Ijr  n*dtai:**  joue  un  r**U*  im|H»rtant  à  côté  de  la  na\ii:alion  pnq)n*ment  ilile;  lis 
radeaux  c«tmmenirnt.  «»ur  I'HIIh*.  à  Jo*^epli^(.iilt  ti\  km.  en  amont  de  .Melnik  ;  la 
Moldau  |N»ut  If^  |>*»rter  pr^'.que  «ifpui<  *a  %ouri*r;  *»ur  la  .'^aale  iU  c<»mmena*nt  à 
I.Vl  kilom*  Ins  c*n  am<>ii(  de  .N.uimtM>urt:,  |»«>int  inilitil  de  l.i  navik'ation.  O  mittle 
cvi>n<imiqii«*  «!••  tran*iiNTt  du  Ih»!»»  «'rtriul  *tjr  7<»0  kil«»ni«'tns  ih*  phi«i  que  la  ImiIcI- 
lrn«'  ***I«»n  l***»  \Miis  %ui\it-^  d«s  ra«l«MUX.  la  lorik'urur  \.iric  de  U)  à  l.'H)  m«*lns.  In 
lark'vMir  «h»  i  a  11  nn-tn**»'. 

I.    Ijt    t.Hiitfr    rtl*'»    •  •!■    'fr   *  li*r»    1'»    f   .f»    ■  '  l*i'  *.»  '•  !  -ff     .'  ■    W  11.   . 

*,  i^%  ••  Tr»  •  ir  •••!!•  j-r  •.il-..-"i. -it  ;  4  rii  (•  «t  . ri.|»  f  '  «Cl*  tri^tuttlr  rr<'iio«tru<'ii4»n  «ni 
<*'<*.»mt4«''«i.rtii»«'.«»rll."!<rr**ri.     il.    p     » 

1    |«r  Cotiw*'  «11*  '.M'ir  il  i   ifii>rti'i'  c  .  t  '  \*  .*,  llatnU  urff  ji  rr-. u  4*      ■>  ti>nnr«  *lr  hi*U  de  ron«' 


368  R.  CHUDEAU. 

Les  quais,  les  appontements  sont  distribués  abondamment  le  long  de  toutes  les 

voies 'navigables;  sur  l'Elbe,  de  Melnik  à  Cuxhaven  (833  kilomètres)  on  compte 

71  172  stations.  Laissant  de  côté  la  plus  importante  d'entrés  elles,  Hambourg,  nous 

voyons  que  dans  23  (6  en  Bohème,  17  en  Allemagne)  la  liaison  directe  entre  la 
batellerie  et  le  chemin  de  fer  est  assurée  ;  dans  quelques  grandes  villes,  la  liaison 
est  multiple  et  plusieurs  quais  sont  munis  de  rails  (4  à  Dresde,  5  à  Magdebourg); 
97  grues  à  vapeur  et  élévateurs,  62  grues  à  mains  sont  répartis  assez  inégalement 
entre  ces  différents  ports.  Sur  les  voies  navigables  de  la  rive  gauche,  il  y  a  109  sta- 
tions; 304,  dont  57  à  Berlin,  sur  celles  de  la  rive  droite.  Soit,  en  tout,  585  stations 
pour  3315  kilomètres  (1  station  par  5  km,  6).  Un  certain  nombre  de  ports  sont 
aménagés  pour  abriter  les  navires  pendant  l'hiver. 

Les  ports  les  plus  importants  sont  : 

1^  Hambourg.  88  kilomètres  carrés,  pris  sur  les  territoires  de  Hambourg  et  de 
la  Prusse,  ont  été,  en  1888,  laissés  hors  de  la  douane.  En  1891,  99  hect,  7  d'eau 
pour  la  navigation  maritime;  48  hect,  9  pour  celle  d'eau  douce  étaient  en  service; 
42  hect,  et  15  hect,  5  étaient  en  construction.  649  hect,  5  de  terre  desservent  la 
navigation;  à  cette  date  les  entrepôts  couvraient  16  hect,  9  (23  hect,  en  1893).  Les 
quais,  presque  tous  reliés  au  chemin  de  fer  atteignaient,  en  1891,  une  longueur  de 
9  km,  8;  en  1893,  15  km,  5  *.  (p.  172). 

2®  Berlin.  22  km  de  quais,  dont  13,6  sur  la  Sprée;  quatre  quais  sont  munis 
de  rails.  Il  y  a  136  grues  et  élévateurs; 

3"  Charlottenbourg^  6  km.,  2  de  quai; 

4**  Magdebourg^  4  km.  6;  deux  ports  d'hiver  pour  216  bateaux; 

5*  Harbourg,  4  km.  1,  dont  1  kilomètre  garni  de  rails; 

6^»  Dresde,  3  km.  8. 


IV.  —  Stati8tiq[ae. 

Les  résultats  obtenus  par  tous  les  travaux  dont  le  domaine  de  l'Elbe  a  été 
l'objet,  ressortent  des  statistiques  indiquées  dans  l'ouvrage;  on  peut  regretter, 
cependant,  qu'elles  s'arrêtent  à  une  date  ancienne  (1889  en  général).  Des  modiflca- 
tions  douanières  importantes  ont  eu  lieu  en  1888  (port  franc  de  Hambourg); 
rOder-Sprée  Kanal  a  été  achevé  en  1891  ;  le  Kaiser- Wilhelm  Kanal  a  été  inauguré 
en  1895.  Il  est  donc  impossible  de  savoir  d'après  les  chiffres  publiés  dans  l'ouvrage 
quels  progrès  sont  résultés  pour  le  commerce  allemand  de  ces  derniers  travaux. 

J'ai  cru,  cependant,  qu'il  était  intéressant  d'en  relever  quelques-uns  pour  faciliter 
les  comparaisons  avec  les  chiffres  plus  récents  qu'il  est  facile  de  se  procurer. 

Pour  la  ville  de  Prague  les  transports  par  eau  ont,  en  général,  diminué  ;  seuls  les 
bois  de  construction  amenés  par  radeaux  ont  une  réelle  importance;  la  moyenne 
de  1883-89  accuse  ,300000  tonnes  environ,  dont  le  dixième  reste  à  Prague;  le  pro- 
grès est  peu  marqué  (275000  T.  en  1865). 

2.  La  navigation  maritime  était  autrefois  interrompue  par  les  glaces  pendant  quelques  semai- 
nes. Depuis  1876  un  brise-glace  maintient  toujours  le  fleuve  libre. 


I/KLBB.  S4»\   RKGIMK   F.T  S<>N  IMPiiRTAX  E  LCtiNoVIi^rE.  )«v 

Schandau,  «Ulion  iloiiaiiièrp  allemande,  ntiu4  doiiiio  len  chilTrr4  nuivanlH  (en 
inilliert  de  U>nne^)  (Tab.  I,  o  et  Hi; 

IHV, 2H\  17 

«KM! I  3l.  .  k*} 

IHV» i33«i  2iH 

Le*  pr(NluUii  le^  plim  im|M>rlanN  ^mi  :  ver»  I  aval,  \vh  \iiicn\U*n  (I  .v'i.')  r(  Im  In>U 
de  eonniruction  (2.'îtî).  vem  Tamont,  le<*  métaux  ir>l)  rt  len  marrhandi^*<»  (loti  '. 

Led  im|Miriatiun4  allemandes  ««e  M>nl  acenjes,  de  |H7«i  à  iHSt),  de  llk'l  0  0,  je^ 
exporlattonji  de  £\i\  oo;  ni  \\m  ne  roiiHidèn*  que  lr«  pnxiiiiu  manufartun'*^,  leur 
expurlation  »V^I  aivrue  de  7li  0  0  dan»  la  môme  |N*ri(Mle. 

O  transit  im|M)rtant  a  mtxiitU*  le  oommeire  de  Sohandau  qui,  en  l^^i,  a  imp4>rlê 
23  mille  tonnet^  el  ex|M>rte  V.l;  en  iHStK  (VH  o(  VA)  itab.  0,  p.  Tw). 

A  Dre^le  le  mouvement  tlu  p<)rt  e!%t  pann*»  de  1.10  mille  tonnen  (moyenne  de 
1h73  Si)  h  51  i  (l*<H|  H<|j.  Dnwde  i>\oil  |M»r  «"«u  !»urtout  «li»^  plefTt»î«  de  ct>n<»truction 
il6l  mille  tonnes  en  l**y>',  el  ox|HHiie  dt*Hmart*bnndiM*st  ills  mille  tâmne^  en  l*<y>). 

Ijf  m4»uvement  drs  vi»ynireur*  entre  U>itmeritz,  l>n*?Mle,  Slrehla.  etc.  «75  î»la 
tiouH,  |si)  kilomitn>Hi  ftatt  de  r>:MMNNK  en  Kkl,  et  de  i7'<iMlOO  en  |h:M. 

P«>ur  llamUMinr*  on  a  le«i  rhilTnw  suivanln  : 

|Hj|-i».» *:jko  ki 

iHiii-u» ri'M.T  3H 

tHio.i'.i :  :h«j  M 

lH.«u:,'.i H  iil  To 

iKi.4i.<.«i ,  ysHj  :: 

ih:o.:: n  i*h»  ui 

IHMUV» il   M«»  MH 

L*au lamentation  do  la  oliari;e  m<>\iMine  est  en  rrlation  immiMiate  avtx*  Tnppro- 
f«ihf|i«%i*nirnt  du  rlii*nnl. 

Ix  mou%eni«*nt  Mu^ial  d<*  llnnitHiurk:  |»nr  |»a\illi»ns  r«t  en  pn»tfrt'«*,  Miuf  n\ee 
Luli«*«'k.  I^e*»  ohifTn*<«  «iui\ant4  en  lonnr*».  qui  ne  ti«Mineut  pan  ri»mpti*  de  la  nalio- 
nahtf  d«*n  nn\in'n,  jM»rnïettrnt  rr|»iMiilîint  d«»  ^»  fain»  uin*  idif  i|i»  la  ehoM*. 

I*M  l**l 

•»•»«' ••  •     ■"-^•'nu..  ""'"',-..... 

\.  fn  lu  iliit    .    .  IT  t«»H  \  » .,  ,1.2  \ 

II..  Mi.l.h-n..  |..M,:  /    ^^^^^^  I-.M4  ,    ^^^^^^ 

\«in  W  !• '•  h  •>!••'  w  i  •:  \  '  •.•:••■■»«,  \  • 

|i«-  hi»  -  1'      .    .  .71  iio  /  .  .  lil  *»•»•.  i     ^ 

'     I  i  <»  Il  '       V  O  II 

\i  f%  i>.-*.!f  .  i.  u:  \  M  Hi.j  \ 

II..   1.  ♦.»   h«  «1.  •   •  '3  /   .  **••  t"l    / 

|.«.  H  M  '       K  O  O 

I    «,«  • -luiirr  !.  ."i.i  ?•  c'...*r' »  •  ■  r  i,  ,• 'f  î*  fil    il»*) 


370 


R.  CHUDEAU. 


Le  tonnage  total  était  de  754  870  tonnes,  en  1873,  et,  de  1  838151  en  1881.  C'est 
donc  avec  TAutriche  que  le  progrès  des  échanges  est  le  plus  marqué. 

Hambourg  reçoit  de  l'intérieur  surtout  des  marchandises,  66  0/0,  et  des  grains 
10  0/0;  il  envoie  des  marchandises,  40  0/0;  des  grains,  19  0/0;  du  pétrole,  10  0/0; 
du  charbon  de  terre,  10  0/0;  des  métaux  et  minerais,  10  0/0. 

Les  bateaux  apportent  à  Berlin  surtout  des  matériaux  de  construction  et  des 
combustibles  :  les  premiers  formaient,  de  1840  à  48,  41  0/0;  de  1880  à  89,  64  0/0  du 
tonnage  du  port;  les  seconds  33  0/0  et  11  0/0  pendant  les  mêmes  périodes.  Pour 
l'exportation  le  fret  fait  toujours  défaut  ;  il  est  constitué  principalement  par  des 
marchandises  (43  0/0.  Moyenne  1880-89). 

La  lutte  entre  les  différentes  modes  de  transport  n'est  indiquée  que  pour  les 
matières  alimentaires  et  les  combustibles. 


UATIÈRES  ALIMENTAIRES 

COMBUSTIBLRA 

PAR   EAU 

PAR    TEHHE 

PAR  CHEMIN  DK  PKR 

EAU    KT  TERRE 

CHEMIN  DE  rzn 

1860^5 

1866-71 

1886-90 

64  700  T. 
49  000 
231  000 

12  600  T. 
5  000 
700 

73  100  T. 
146  000 
168  000 

591  000  T. 
522  000 
404  000 

253  000  T. 
523  000 
1700  000 

Pour  les  matières  alimentaires,  la  batellerie  a  repris  nettement  l'avantage;  pour 
les  combustibles  elle  a  perdu.  La  consommation  du  bois  est  restée  stationnaire  à 
Berlin  (200  000  T.);  celle  de  la  tourbe  disparaît  (157  000  T.  en  1860,  5000  en  1888). 
Les  combustibles  minéraux  est,  au  contraire,  en  grand  progrès  (357 (XK)  T.  en  1860, 
2113000  en  1890)  :  les  charbons  de  la  Silésie,  mal  reliée  à  l'Oder,  en  forment  la 
masse  principale  (56  0/0)  ;  d'où  l'avantage  du  cliemin  de  fer. 

1.  Nombre  de  navires  : 


1840-18(9 
1860-1869 
1880-i889 


Charge 

Arriv< 

5s  à  Berlin. 

Partis. 

Ed  Transit 

niovcnno. 

Chargés. 

Vides. 

Chargés 

Vides. 

27 

21  700 

noo 

2  300 

19  700 

4  000 

3'J 

28  700 

800 

2  500 

26  700 

3  500 

55 

33  300 

1900 

4  200 

30  700 

4  300 

Des  qualres  voies  fluviales  qui  aboutissent  à  Berlin,  deux  seulement  sont 
importantes.  Par  Stettin,  le  canal  de  Finow  et  la  haute  Havel,  il  arrive  48  0,0  du 
tonnage  total;  par  la  moyenne  Havel,  vers  l'Elbe  2'* 0/0.  —  Ces  chiffres  sont  anté- 
rieurs à  l'ouverture  de  rOder-Sprée  Kanal. 


La  partie  cartographique  de  l'ouvrage  est  tout  à  fait  insuffisante.  Si  on  trouve 
dans  le  texte  le  plan  de  TOdcr  Sprée  Kanal  (p.  12î)),  des  voies  navigables  de  Berlin 
(p.  137)  et  du  canal  de  TElbo  à  Lubeck  (p.  376),  la  carte  consacrée  au  domaine  de 
l'Elbe,  ne  peut  rendre  aucun  service. 

R.    CllUDEAU. 


La  Géographie  de  l'Asie  à  TExposition 


LAftie. 

Au  |M»iiil  tir  vui*  |N»liti(|iif\  rimiiMMiM*  roiittrinit  n«»inti<|iii*.  nv<v  hou  Arrhi|N>|. 
V»  4*iim|MiM«  iK*  i\v\ix  |M»rlioni».  iri-^T'ilf  ^mi<l«Mir  n  \n*n  prr*  rt iniino  ^iHMTlIrlc  vi 
nW^mt*  ri>mm<*  |N>|»tilAti<»ii  :  Ir**  |MWM*s%i«i|iH  tm  (lr|H*iifliiirr^  ihw  KIaI»  eurniiirrirntiiH 
ri  l(*H  Kt.it*»  |»liio  ou  m<»iiM  in«if|NMi(laiil**.  .\li«tra«'titiii  (nih*  <1«>m  KIaN  mifiUMHilrn 
rtiminr  lt«  Nr|».'il,  lo  IUiuIau  dU  li*^  |»riii<'i|iAul«*<»  «l<*  In  |»n*^|u*ilf*  ArAhi<|ui\  à  |Mirt 
au%«»i  t<*^  ooloiijoH  |Nirlut;<ilMH«,  AlIrinAniJi^  ot  AmrnrAiiirH  |m*u  rtoinhu*^  t»ij  tro|i 
nvriiti*^,  4iii  |K»ul  nvoiiiiAiln',  ru  .Wu\  Ii'h  |N»«4M»*'»ion«»  ilr  riiHf  KIaIh  nmi  A«*iAtit|Uf^  : 
Kranrr.  Hu^*»û\  Aiii:lrtorn\  Pa\-  Ha'»  ri  Tun|ui<*:  ri  ^ix  KIaN  in(lr|M*ii(iiiiilH,  «lonl 
lr»»i««  ittaimU  :  Ja(miii,  (Ihitir  ri  IVr^r;  ri  \t**i^  |N»lilî»  :  (Innv.  Siam,  AfKlift»i*lnn. 

ToUlr*  n»*»   Ullilrs  |>o|ilit|lir%.  «ciuf  Ulir   ^rulr.  rAftrhAlli^lnn.  wUll  r«'|irrnr|ilô*«»  À 

rK^|Mi<»iliiiii;  ni.ii*»  nu  |Niiiil  «li*  \iir  t:<'<»k'r:i)>tii4iur.  Irtir^  r\|M»<*ition!«  iir  «muiI  |ia««  luu 
joiir^  ni  m|»|N)rt  amv  jrur  imiMirLuKr  n'^'llr.  Si  Ir*»  |Ni%M*H«*ion«i  frAhraÎM»*»,  ru^M**! 
H  Ii«i||aii<1.'i !<»«'«*  Miiii  |ii«Mi  n'|in'«*riili'«  '•.rfllr^»  i|«»  l'Aiifcflrlrrn'Ir  houI  irunr  fnv»»»  l<»ul 
ft  fnil  hi««ufli«itilr  |M)tir  m»  f.iirr  nnr  ju^lr  iijiv  «Ir  Ia  tlninitinlion  l»rilAtiiii«|ur  ni 
A*i«':  rrllr-.  ijr  Ia  Tur«|uir  nr  ^otil  |»rr*^|u<*  pa*  ri*|»n"»riilrrH  du  liMil.  IJnalil  nui  KlaU 
in<lt-fMMitlAiiN.  Ir  Jii|Niii.  M'iiL  nirritt*  ili^ln*  mrrili«*iiiir;lrH  auln***  n'oiil  |in*^«|ur  rirn 
t*i|Mi«u»  «II»  «-r  t|ui  |Miiirr<iil  inl«*n*-«*«T  k  i:»  ••fc'r.»|»h»*,  l!««  oui  lai'^M*  Ir  ^atu  «Ir  f.iirr  Iriir 
i;«-«it:m|»hir  \K\r  \vn  mitn'^;  m  rlTrl,  ou  |m'iiI  Imiurr  iIaii«»  Ii»h  r\|MiMliiiii«i  ru<»<M\ 
frAiirnÎM*  rt  j.i|mi|i.iim*  tlr  iiMniImMiY  ilthiiiimiN  iri^ok^mpliMiui***  qui  !«*<»  c«)iirrrtinil. 

Noii«  Ali*»ii*»  «lofiiMT  «l>ui«  !«'«  |i.i«;r<*  «|ui  «Mi\nil  Ir  n'^tiriir  <lr  vt*  (|tir  n«Hi<»  A>on*» 
|»u  fiolrr  «rtnl(Ti*'«'«.iiil.  AU  |M»iiit  dr  \ur  u**  •É:r  ipliiqur.  «{.iiih  I«««  ii(»iiilinMU  roiti^  «•! 
n>"lll*«|i*  rKt|M»*ltl«'n  Utii>«T*«'llr  Mil  ^••ut  r%|M.*i%  |r*  |»r«NluiU  <lr  r«irtj\iii*  niAtr 
ri«-ll<*  ri  iiilf  I!*  <-liii'||i'  i|i>^  \^^y*  n*>i:i(ii|iii-«.  Nmi**  lir  iioii<%  l»oriirro|i^  \u\n  h  rrxAfiirii 
i|«-«  iMrti*«  '.  N<>ii<*  tl<>tirirr<«ii^  nii'*^i  iiut-l'iu'»"»  p*ii«<'i«:iii*(iiriil«i  iioi]\r:iuv  lin*^  «It^^^ 
ii*iml>r«'ii««%  |iiit  li«  i(i  »ti«  i(iril  ni»ii«  a  <tr  |Mriiii^  «li*  rMii<»iillrr  à  rK\|M»*»ilioii  i*l 
«ju»l'Hit'*  iii'Ji' .ili"M*  «Ml  !•!•  •*  m'i-mi  r  il«'^  «^lU'k'tT»  I  ^  |»ir  !«•*  nl-j**!*»  ri|Mi«M*'*. 

Nt.ii*  l'î.  n^  •  •intiirihi'r  |»ir  1«*«»  |Ni*'*«*'.*:»iii«»  fr.iïi»,  <i-«  *.  oii  luifiii,  j»,ir  l'iinlo  llliinr 
(rifi<  *!«•     |ii**>'it  •!••  (*••(•'  riii  )«*  friiH  «ti^-*.  <l<»ti(  rt*\)*-i^ihMii  iir  roiitmil  |>r«*^*|iH* 

f     h  .      ■    .r»      -Il    î  r  %■•■.»    Ii\  •    I*     »  .•      1«     \JV|      '•     Mw»    ri      «t    |li«rnriii       lui.    .'*•■ 

ti*  t»  •  '    l\    I         ».  ;       .  I.  f  i  •'.  f»'-  .  I."         .'•   i   •■     I '.■•%•••,•  1.  «lu  m«'.ii«  |*»ur 

•  ■  f       •  ,  •  - .  • 

;     \  .  ,  •    • .  : .  .'   ■      .»  -r  I»  î»  fi  ••  I    '    I-    W   II-    '  •  r    /  .      .     ■*■     r  i/«  f '•$'%,     n  ■/<!»•»  /  It-ir 


372  J.  DENIRER. 

Indo-Cbine  française. 

L'exposition  de  notre  jeune  colonie  asiatique,  très  remarquable  sous  d'autres  rap- 
ports, n'est  pas  très  riche  au  point  de  vue  géographique.  Ainsi,  par. exemple,  aucun 
document  géographique,  carte  ou  diagramme,  ne  fait  ressortir  le  fait,  saillant  entre 
tous,  du  développement  de  la  puissance  française  en  Asie  depuis  les  quinze  dernières 
années.  Il  aurait  suffi,  pour  cela,  de  mettre  côte  à  côte  des  expressions  graphiques 
quelconques  représentant  la  superficie  et  la  population  des  possessions  françaises 
dans  le  grand  continent  en  1884  et  en  1899.  On  aurait  vu  alors  ce  développement 
prodigieux  qui,  parti  de  la  Cochinchine,  c'est-à-dire  d'une  étendue  de  60  000  kilo- 
mètres carrés  à  peine,  avec  un  million  et  demi  d'habitants  en  1884,  a  abouti, 
vers  la  fin  du  siècle,  à  un  empire  Indo-Chinois  plus  vaste  que  la  France  elle-même  : 
environ  700000  kilomètres  carrés,  avec  près  de  23  millions  d'habitants,  sans  compter 
la  zone  neutre  de  25  kilomètres  le  long  de  la  rive  droite  du  Mékong,  et  la  zone 
d'influence  dans  le  Siam.  Avec  ces  derniers  territoires  on  n'est  pas  loin  de  950  000  kilo 
mètres  carrés  et  de  28  millions  d'habitants.  Aucun  état  européen  n'a  fait  de  progrès 
aussi  rapides  dans  l'extension  de  ses  territoires  en  Asie  durant  les  quinze  dernières 
années  du  siècle,  et  l'effort  eût  valu  la  peine  d'être  rappelé  à  l'Exposition  Indo- 
Chinoise.  On  trouve,  il  est  vrai,  au  Pavillon  des  Colonies,  des  données  statistiques 
inscrites  sur  les  murs  ;  mais  elles  ne  se  rapportent  qu'à  l'état  actuel  et  ne  donnent 
aucune  idée  du  développement  de  la  puissance  française  en  Asie.  Heureusement,  un 
autre  fait,  non  moins  saillant,  celui  de  la  reconnaissance  géographiqile  remarqua- 
blement rapide  de  l'Indo-Chine,  faite  exclusivement  par  des  Français,  se  trouve 
présenté,  et  bien  présenté,  au  public,  à  l'exposition  de  la  Mission  Pavie,  dans  le 
sous-sol  du  ((  Pnom  )>  ou  colline  qui  supporte  la  «  Pagode  des  Bouddhas  ».  On  y  voit 
les  reproductions  fidèles  des  colonnes  et  des  bas-reliefs  qui  ornent  les  murs  et  les 
tours  des  fameux  monuments  Kmers  :  l'Angkor-Wat,  l'Angkor-Tom,  et  tant  d'autres, 
qui,  tout  en  étant  situés  dans  la  a  zone  neutre  »,  appartiennent  bien  à  la  France, 
car  c'est  exclusivement  des  savants  français  qui  les  ont  découverts  et  décrits  *.  Cette 
exposition  comprend  cinq  parties  distinctes  :  1^  les  volumes  parus  du  grand  ouvrage 
consacré  à  l'histoire  de  la  mission  Pavie  et  à  la  publication  des  résultats  scientifiques 
qu'elle  a  obtenus  ;  2''  de  nombreuses  cartes  géographiques  ;  3""  des  spécimens  ou 
des  dessins  des  plantes,  animaux  et  roches  recueillis  par  la  mission  ;  4*^  les  agran- 
dissements de  photographies  de  types  et  de  vues  du  Laos  et  du  Haut-Tonkin; 
5°  un  petit  musée  ethnographique. 

L'ouvrage,  intitulé  Mission  Pavie,  est  divisé  en  deux  séries.  La  première,  Études 
géographiques,  contient  le  récit  de  tous  les  voyages  en  Indo-Chine  accomplis.  Je 
1879  à  1895,  par  M.  Pavie  et  ses  40  collaborateurs,  parmi  lesquels  nous  relevons  les 
noms  de  Cupet,  de  Massie,  de  Vacle,  de  Lefèvre-Pontalis,  de  Dugast,  de  Macey,  de 

1.  On  a  pu  se  faire  une  idée  approximative  de  ces  magnifiques  ruines  et  de  ce  qu*étaient  \ei 
temples  aux  jours  de  la  prospérité  du  brahmano-bouddhisme  au  Cambodge,  en  visitant,  outre  U 
pago<le  en  question,  l'Exposition  de  l'art  kmer  au  Musée  ethnographique  du  Trocadëro,  et  en 
admirant  la  reconstitution  (modèle  et  plan)  du  temple  de  Baion,  dans  Penceinte  d'Angkor-Tom» 
par  le  capitaine  Filhoz  (classe  23,  Enseignement  supérieur;  missions  scientifiques). 


LA  CàK(K;nAraiR  DE  t*ASIB  A  L'fiXHlsITloM.  37) 

Ix  iWintfV,  lie  lie  MalKlaive,  de  Penne(|uin,  de  Frii|ut*krnon,  de  Tlioinai««in.  dette  |ire 
mirn»  MTÎe  comprend,  dit  Ch.  Pnvie  dan«(  lit  pn*(nre  de  relie  iru%Te  maKi^trale.  «  le 
nvtt  de  m«*ii  voyntrr't  et  le<i  ndntioriH  de  ceux  de  in<^  cutnpafrti*^"'*  <|ui  ont  marrhé 
i<M»lrnient  «ui  comme  cheN  de  im>u|ie  m.  Elle  m*  cumiMinern  tie  qtiatrr  ou  cinq  %'olume4. 
1^  <MN*onde  fM'rie,  intitiiKV  Htudet  dirrrwt^  m'  com|MMera  de  deui  volume*  de 
<•  Herlien*hc4  sur  In  littcrature  du  (ùimlNHl»n*  |«oo»  Siam  et  nur  rtd»toirp  de  ces 
|wi>«»  M,  |Mr  M.  Pavie;  d'un  volume  connacn*  à  rhi*»liiirp  naturelle  di^  ^yn  iMircourun, 
et  d'un  autre  volume  »ur  rethno^raphie  et  la  linirui*^ tique  d**^  haliitant»  qu'on  a 
eu  riMvnnjon  d'oiMMTver  et  dVtuilier.  Oh  ilrux  dernicM  volum<*H  ««ont  le  n*«»ultat  de 
In  c«dlalN)ration  de  |>lu««ieun<i  memlin*^  de  la  mi«^*«ton  et  de  t|uelque!«  «iavant««.  Trois 
volumt^  ont  |wiru  juM|u'à  pn*M'nt  :  un  de  In  pn*mien*  (Voya^e^  de  Cu|M*t)  et  deux 
de  In  «uvonde  M*rie  (Itttératun*  et  hi«toinMtu  (>imlN»dio*-Stam  |iar  Pavici;  mai^  déjà 
iN  ^uttiM'nt  à  montriT  rim|H>rtnnce  de  celle  «nivre  qui  <*^t,  en  «Mtmme«  la  rei'on 
nnî^vince  M*ientiUque  de  toute  l'Indo  Chine  (Irienlnle.  Olte  nvonnaiHHnnce  e*»t 
n<lmiraMement  n^HumiV  dans  le^  carte**  ex|N><4i^,  surtout  dan^  rintition  iHInitive 
i|y»-l,  de  In  Carte  nu  I  000  OOO*  d^  V/ftdo-rhutr  Orientale,  En  la  comparant  à  la 
deniiên*i*ilition  de  Incnrletlela  même  n'^tritin  dn*«*Mv.  ii  la  même  (vhe|le«  |>ar  Dutreuil 
de  Hhin*i  et  |M)rue  en  l'^'^l,  au  moment  où  Un,  iravnux  de  Pa\ie  commençaient  n 
|M*ine.  t»n  ju»:em  de  l'ampleur  du  travail  accompli  et  du  lM*nu  n<»ullnl  iddenu.  1^ 
nouvelle  cnrte  de  l'Indo  (Iliine  i*^t.  |»ar  plnc«^,  pn*M|ue  nu^^^i  complète  qu'une  cnrte 
de  France  à  la  même  iVIielle  «nnuf  |H»ur  l'oroin^aphie»;  d'ailleur«,  on  |M»ut  m»  rendre 
compte  tIe  lexaclitude  <lu  de*»î»in,  en  examinant  le*»  levé*»  et  le**  cnrt*'^  delnlllit»^  des 
ilinemire%  ex|>os«»<  n  coté  de  la  carte  K^'^êrale.  Il  faut  noter  «lurtout  :  les  l^vft  d^ 
/*.iri#»  Qu  Cnffih»pd'ff  rt  nu  Sutm  («nlition  re\iMV,  lîNMIi  ;  les  /-*  r»-j  du  (\iftît'ttnr  Cu^^^t 
•iM  h\**t  ilîiin»-.  et  la  cnrte  générale  des  itinemin*s  de  la  mi^^nion. 

\a^  ci»||tvlit»ns  d*lii«>tt*ire  nntun*Ile.  nvueillie^  fwir  le«»  memltren  de  la  mi<««»ion 
et  qui  M'tnunent  nu  Mu^Him,  s«»nt  n'pn*MMitiv«»  pnr  tle^  «•jwvimen*  de  mnmmifêres 
el  d'i»iMMux  em|wiill<*'*,  pnr  de*  lH»ltei  d'iu'^ivle*  pn-pnn'-».  j»nr  de*  N^viux  cunlenant 
quelqijf*  ran»*  e*|MN-e^  de  |H>i<.Hiin<t  et  de  reptijen.  l'ii  ciTtain  n«»mlin»  ile  planclien 
irra\tf%  el  cti|oritr«.  r»'prr*«'ntnnl  des  e*jMve*  n«iU>elli*s  de  cru«»tnces  el  «riuMvle*. 
il«HTile%  \u\T  M.  It«u>ier.  pn»fe**eur  nu  Mu^'um,  i>u  «le*  e^i^ve*  «le  mollusques 
il«termiiifi*s  pnr  M.  Henri  Ki'^elirr.  chef  di's  Irnvnux  h  In  Fn«'ulli-  tl«*s  Sciences, 
i|i>nnenl  l'idii»  de  i*e  que  *ern  le  ln^nu  Volume  «le  la  ■«  .Mi«»'»ii»n  Pn\ie  »•  c«>n*acn'*  h 
rilMliȔn*  n  ilurv'lle. 

l«es  p!ioto.:rriplii*-*  de  ta  nii«<»i<>n  •'•>mp|i'lenl  lieureunemenl  tvtle*  que  l'on 
\oi|  ftnii*  tl'.'iiitrt**  p'i\ill'>ti'»  de  r«*\|Mi%itioii  Indo  llhinoi^e.  A  noter  ««urltiul  In  vue 
|win<*r.inn<iu«*dt*  Lu  m.:  Pr-ilmic  en  I***^^,  |i»ni:uf*de  deux  nH-tn»*  el  demi. 

l*Vllin..^T  ip!ne  r*l  n  pn  •»«*nlr«*  n  |'i\)>'i'«it!<'n  lVi\i«-.  non  %<'ulemt-nt  par  de  nom* 
l»rrui  jM.ftf  ut*  «I«%  iiflu'*  n«*«.  Th"*,  M^o,  Moi*.  Uiotien*.  elc  ,  ninjs  encun*  |iar 
ln*i/e  tu'»ir«*^  vu  ein*.  e\tiu!i««»  il.ipr.  *  !«•*  plii'l.i.;r  iplii»**.  Inhilh*e*  en  cti^^tunifs 
nulhf-dd  ju»'*  «l  n\  iiit  il»*  |h.*«»^  |rt*  irilurell»'*.  N"U"»  n\on«»  «urtiMil  reni.-injue  le* 
f<mme*  \f«-<i  et  lio  dti  H  oit  Li<*«  «'I  du  Yun  uni.  .'i\<v  l^ur  eoifftire  hi^uirre.  nin*i 
i|ue  II  «  fr  tnni***  Kl.  iKh**  (*t  Lue  du  ri*'ri  du  l«.i»<».  A\i*«*  >!•  «>  ohjet*  elhnoi;rnphiqut*s 
tirm»*.  u*l«-n*il«*.  \i  l»rnfiit*,  •»l'jel*  du  rulle  NMi.!.lhi*te.  dt'^^ins  indiicènes.  etc. 


374  J.  DENIKER. 

disposés  à  côté,  en  panoplies,  et  dans  les  vitrines,  ces  mannequins  forment  un  petit 
musé  ettinographique  de  premier  ordre. 

En  dehors  de  l'exposition  Pavie,  on  ne  trouve  que  peu  de  documents  géographi- 
ques dans  les  divers  pavillons  de  Tlndo-Chine.  Dans  le  «  Pavillon  des  Produits  », 
quelques  belles  photographies  de  la  baie  d'Along,  des  environs  de  la  ligne  en  cons- 
truction qui  va  vers  Lang-tchoum  en  Chine  (cercle  de  Lang-son),  des  rapides  du 
Mékong,  donnent  une  idée  générale  des  différents  points  du  nord  de  rindo-Chine. 
Mais  elles  ne  valent  pas  les  dioramas,  dus  au  pinceau  habile  de  M.  Dumoulin, 
exposés  dans  le  sous  sol  de  la  «  Pagode  »  déjà  mentionnée,  et,  très  bien  choisis  pour 
donner  une  idée  d'ensemble  de  Tlndo-Chine.  Pour  la  Cochinchine,  on  a  «  la  rue 
Catinat  à  Saigon  »,  et  «  les  bords  du  Mékong  à  Mytho  »;  pour  l'Annam,  le  «  tom- 
beau de  Tu-Duc  aux  environs  de  Hué  »;  enfin,  pour  le  Tonkin  la  baie  d'Along  et  le 
chantier  du  Pont-Doumer,  au  bord  du  fleuve  Rouge,  à  Hanoï,  dont  le  modèle  se  trouve 
au  ((  Pavillon  des  Produits  w.  Seuls,  le  Cambodge  et  le  Laos  ne  sont  pas  représentés 
dans  cette  belle  série  de  dioramas.  Les  vues  cinématographiques  complètent  celle 
exhibition  de  tableaux  pris  sur  le  vif. 

Quant  aux  cartes,  nous  renvoyons  le  lecteur  à  l'article  de  MM.  de  Margerie  et 
Raveneau.  Notons,  cependant,  dans  lea  Pavillon  des  Produits  »  :  les  plans  cavaliers 
assez  originaux,  des  capitales  des  quatre  grandes  divisions  de  l'IndoChine  :  Saigon, 
Hanoï,  Hué  et  Pum-Penh  ;  les  cartes  de  Kouang  tcheou-ouan  *  ;  le  réseau  des  stations 
météorologiques  de  l'Indo-Chine  indiqué,  par  des  ronds  de  différentes  grandeur,  sur 
la  carte  Pavie,  au  1  :  1 000000  (1  observatoire,  à  Phu-lien,  entre  Hanoï  et  Haïphong, 
7  stations  principales  et 35  secondaires),  ainsi  que  deux  cartes  murales  (au  100000') 
qui,  sans  prétention  à  l'exactitude  topographique,  montrent  :  l'une,  les  itinéraires 
des  explorateurs  depuis  la  conquête  (1862);  l'autre,  la  distribution  des  produits  éco- 
nomiques, les  voies  de  communication,  les  courants  commerciaux.  Si  l'on  veut  avoir 
des  renseignements  nombreux  sur  ce  dernier  point,  comme,  en  général,  sur  l'Indo 
Chine,  on  les  trouvera  dans  le  «  Guide  »  '  publié  par  la  section  indo-chinoise.  Cet 
ouvrage,  malgré  quelques  lacunes,  dues  sans  doute  à  la  rapidité  d'exécution,  est 
fait  de  façon  à  satisfaire,  et  celui  qui  veut  avoir  une  idée  générale  du  pays,  et  celui 
qui  chercherait  les  détails  sur  chacune  des  parties  qui  le  composent. 

RuBBie  d*A6ie. 

La  Russie  a  voulu  montrer  aux  visiteurs  de  l'Exposition  que  sa  mission  était 
en  Asie,  et  elle  a  consacré  son  pavillon  national  exclusivement  aux  «  confins  », 
c'est-à-dire,  à  la  partie  non-européenne  et  boréale  de  son  vaste  empire. 

Dans  ce  beau  pavillon,  la  Sibérie  occupe  la  place  prépondérante.  Actuellement 

1.  Carte  de  Koiiang-tcheou-ottanj  (Paprès  la  Carte  du  père  Lovché,  elc,  par  L.  Sculforl,  directeur 
de  la  Chine  Souvelle  dont  les  numéros  parus  (in-IC)  Ut^urenl  à  côté,  suivis  d'une  carie  de  Kouang- 
loung.  Au-dessus  (ie  la  vitrine  :  grande  carie  murale  de  Kounng-lclicou-ouan. 

2.  La  cou  ver  lu  re  du  guide  porte  la  lé^'ende  suivante  :  Exposition  uniiprseile  4900.  Colonies 
françaises.  Indo-Chine.  Le  vrai  litre  de  l'ouvrage  est  :  Notices  sur  rindo-Chine,  Cochinchine,  Cam» 
bodge,  Annam,  Tonkin,  Laos,  Kouanf/-Tcheou-Ouan,  publiées  à  Voccasion  de  VExposiiion  L'niterselU 
de  1900  sous  la  direction  de  M.  Pierre  Nicolas,  s.  1.  n.  d.  (lUOD),  in-S",  320  p.,  avec  cartes,  planches 
et  figures. 


LA   CMM.R\PH1K   l»K   I/AMB  A   LKXPi»MTloN.  TIJ 

m  rlTrl.  rV«»t  rfltrfnirli<*  tlorA*iir  Ru*«»i*<juiolliro  rntlf*nlii>n  jMir  mi  trnii*»formAUoit 
m|ii<ir.  n  mt^^un»  que  lo  KMKniilt*<(t|iii«  i»iilri'|»ri«^  tlu  rlirnûn  île  frr  Trnn'»«»ilifririi 
toiiihr  è  VI  lin. I>llf  f*iiln»|>riM\ i»lle  mcinc,  v^i  «liirnrmriit rriir»»-»''!!!!*»'!!  rK\p<i«iUon, 
ri  l«*<k  In^H  nnlIcH  «|ui  lui  m»iiI  r«nKU'nv4  <1aii<i  Ir  pA\ill4»u  ru*M»  ilu  TriN'inIrni 
r«*k'«»r»n*nt  de*  (i<i«-umontH  iiiti*n'^'»an(<t  |Niur  U*^  i;<N>(;ni|»lit*H  '. 

1*1*  Tmiiî«MlNTifn  «  i*li'  rommoinv  Ir  lîl  m<ii  I**1M,  O  jtuir  In  fui  |m>mV  In  prc 
mirfv  piom»  dt»  la  ftlntion  de  Vlndivo*«l(»k  par  IVm|M'nMir  Ni«i»l.i*  .\li*xniidn>\il«'h, 
iilor*  icmiid  duc  lirrilirr.  Au  riimnn*nrrmf  iil  ilc  Iînni,  rV*»!  «  «lin»  nprr'*  riivinm 
nruf  nnntvH  de  lm\:iil«  'î^iNI  ki|omr(n*<»  «If  r.iil^  <»iil  rl«'*  |m»*i»m.  «t  «pii  il«Hinr  uiif 
in«»>f*niio  do  lî<i<>  kil«im«*trrH  jmr  nii.  i^»'*  r«*ullnl«  |MMni*nt  rin»  nin%idrn*«»rotnmc 
It*  nvunl  lie  nipi<lilé  :  \v  Trnii<M*onlimMitnl  rniiii<lii'n  un  vU*  iN»ii<«truil  (|u*ii  rniooii  dr 
i7o  kihimMrm  imr  nu, 

l«n  IttfiK*  n«Murllc  luil  In  dirtvti«>fi  «|U<*  r«»n  n  pn<jt*l«M*rn  IVH.  «nuf  |M>ur  le 
(n»nv<>n  riirum  lMiknli<|ur  r(  In  |Mirti4>ti  kliiilinr«iv«»k  Sn^d^n^k,  <|ui  r^**ui  irm- 
pln<-<-n  pnr  le  rlirmin  tU*  frr  K**l  (itiinniH  <|ont  ii«»u«  |>nrl«*n»ii<»  plu«  loin  *.  V«>iri, 
d*Ailleur«,  IVlnl  nrturi  «M^plembn*  lîHMh  du  rlirmin  «lo  fer,  d*npr«*^  IrM  dernien»  ren 
M*icnetnent4  :  IW»  Trlu^linliin^^k,  |M>iiil  où  le  Tran-«»ilH'Tien  m«  «MMhle  nu  n*M»nu  île  In 
Hu%«ie  eun>|M*ennr,  n  Srrlrni**k.  ^ur  In  r.hilkn  .  V  4il  kil<imêtn^i.  Ii*^  lrnln*ile  v«>>n 
i?eur«  et  de  mnn*hnndiH4H«  «*inndeii(  n'*^ulirrrmenl  ilexpn»'»?»,  une  f«ii*  |inr  •emnine 
ju«M|u*â  IrkouUki.  n\<v  (rnn«»lH>nlemen(,  |M)ur  In  trA\er«M''e  du  Inr  liniknl  i(»V  kil«>m<** 
trt*«i.  «»ur  dei«  Imteaux  liri«»e  t(l.i«*e  «{Mvinux.  «lnn<»  le^queUon  I(»kc  '<*  trnin  liMit  entier 
A  Inulre  eilrêinil<\  «le  VIn«livn«l«»k  n  Klinl>nn>v«»k  *1VA\  kilitmt'ln"^'.  In  likMie  e^t 
expl<»il«v  dt*pui»  iVU;  nini«,  |HMir  «e  rendrt*  de  Sn*(en<*k  li  Kliiilmn»\«»k,  «m  d«>il 
enipl«i\er  le^  %n|H*ur««  «le  In  Dliilkn  el  «le  TAmour.  S«>iil<*nirnl  n\ifi*^  rnehô^emenl  «li*^ 
lra>nut,  (^omnieaet**^  en  IV^I.  «lu  lnai<;iin  (*inMilnirt>  ^"rftkilonii'lre^  i|uii«*nli»urnr, 
au  oûd.  le  |.i>*  ItnikaI  el  unit  IrkunUk  a  M>«H4ivHk«i  i.  el,  Apn*«  In  (*«>n*«tni«*ti«»n  du 
rh<  min  «le  fer  dit  VM  liliin«iî««  i\XU\  kil(inH'lr«*«>.  <|ui  »«*  dt  tarlietle  In  likMie  prin<*i|»nle 
à  Knidal«i\<i  .«Milre  Trliila  vi  Nerlr|iiii«»k  .  «»m  pourra  iII»t.  «^an^  «piitter  h^  r.ûU,  île 
rAtlinti«|ue  au  Pa<  iti«|ue.  O  nV^t  «|u'al«>p*  «|u*i»n  pi*tjrr-i  m*  nMidn*  en  <•  **UvpiMi;  », 
|>ar  e\«*mpl<'.  du  llaxrt*  u  Vl.idi\<>«»ti>k,  pa^^nant  |»;ir  l*'Ui«.  Oi|mi;iii\  lU*rltn,  Ale\an 
«ln»\i».  V.ir*«»\i«\  M<»*«»'U.  Toula,  Saniara.  Trlieliabin^k,  IrkouUk,  K:iid'dn\o.  Tj:i 
tiik  ir.  Kharlitn  (*l  NikoUkou*.  Kn  pn*nanl  a  Klinrliin  IVmlir.in<  hmient  wr^  le 
•ud.  «»n  |Miurra  r«»iiltr  \rr^  Port  Arthur  «»u  Pckin.  I«a  l(»nt:uf'ur  totale  «le  cvlle 
routr  «« rt  d«*  ll'.Kiii  kit*'nièlr<*«*  ill.i\n*  Vl.idi>o«t4»k>.  dont  |c«  «i\  ««•pti«*nie  ««ur  l«*<t 
«li«niiii«  lie  f I  r  ru»**  *  <i.ilu  «lur  U*  Tnn«'»iU  rM*n  et  K*t  l!hinoi<>.  'IT.'Ui  %ur  le  r^M^au 
dr  la  Hu<*«i«*  trKurojN'  .  (j»  \o\,ik'«*  |M.nrM  *e  f.iin»  ii<M  ni«*nt  en  «piin/e  jour^  el  ne 

1    I »».»•■•  1.»   %     I  i;-  *  •      I    '  I  l  r      *•  ir-    r-  •  ii'i  I  i!    .«  «4      •'     'i  «t  i  Tr  ii- ••■(•*  rirn  rt  in (itiil«*r 
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376  J.  DENIRËR. 

coûtera  que  600  francs  environ  en  premières.  Mais  on  peut,  dès  maintenant, 
se  faire  une  idée  de  ce  que  sera  ce  voyage,  en  visitant  le  pavillon  russe  et  ses 
annexes. 

On  y  voit,  tout  d'abord,  dans  la  !'•  salle,  un  grand  globe  terrestre  sur  lequel  le 
ruban  d'acier  qui  reliera  le  Pacifique  à  l'Atlantique  est  indiqué  par  une  ligne  rouge, 
ondulant  légèrement  autour  du  55*^  de  Lat.  N.,  dont  il  prend  un  bon  tiers  (environ 
130  degrés  de  longitude).  A  côté,  voici  des  séries  d'albums  de  dessins  ou  de  photo- 
graphies*, donnant  les  vues  des  villes  et  des  sites  le  long  de  la  voie,  ainsi  que 
des  travaux  d'art,  dont  un  grand  nombre  sont  représentés  par  des  modèles  très 
instructifs.  Une  idée  générale  des  pays  que  traverse  le  Transsibérien  est  donnée  par 
le  panorama,  long  d'un  kilomètre,  de  l'artiste- voyageur  bien  connu,  le  D' Piassetski, 
qui  représente  les  différents  sites  avec  beaucoup  de  vérité,  ainsi  que  par  le  «  Pano- 
rama du  Transsibérien  »  brossé  par  Jambon  et  Bailly,  et  dont  certaines  parties  sont 
très  artistiques.  Ceci  pour  le  côté  pittoresque;  pour  l'étude  sérieuse,  il  y  a  d'autres 
documents  à  consulter. 

D'abord  la  belle  Carte  du  chemin  de  fer  Sibérien  en  6  feuilles,  à  l'échelle  de 
1 : 1 665000,  exposée  par  le  ministère  des  Voies  de  communication,  avec  un  profil 
détaillé  de  la  voie  ;  ce  profil  fait  bien  saisir  les  difficultés  principales  qu'on  eût  à 
vaincre  les  ingénieurs  :  la  rencontre  des  cours  d'eau,  dont  la  direction  est  cons- 
tamment perpendiculaire  au  tracé.  Si  l'on  plaçait  bout  à  bout  les  ponts  qu'on  a 
dû  construire,  ils  occuperaient  une  longueur  de  48  kilomètres.  Le  pont  principal, 
celui  du  Yenissei,  dont  le  modèle  figure  à  l'exposition  en  face  de  la  carte  en  ques- 
tion, n'a  pas  moins  de  895  mètres  de  longueur.  On  trouve  aussi,  dans  la  même 
salle,  la  carte  du  tronçon  moyen  du  Transsibérien  (ATar/a  SrednéSibirskoï  jeleznoi 
Dorogi^  entre  l'Ob  et  Irkoutsk,  au  1  :  630  000,  avec  profils,  graphiques,  etc.  A  côté 
de  ces  cartes  détaillées,  celle  de  M.  Koversky  *,  quoique  beaucoup  plus  petite, 
donne  une  idée  plus  exacte  de  l'importance  économique  de  la  nouvelle  voie.  On 
y  voit  toutes  les  branches  latérales  qui  relient  les  différents  points  de  l'artère  prin- 
cipale, d'abord  aux  régions  minières  (Tcheliabinsk-Ekaterinbourg,  241  kilomètres), 
puis,  au  centre  intellectuel  de  la  Sibérie  (Taïga-Tomsk,  95  kil.),  et  aux  ports  libres 
de  glace  du  Pacifique  (Kharbin,  Port- Arthur  (1015  kilomètres);  enfin,  aux  ports 
de  la  mer  Blanche  (par  Ekaterinbourg  et  la  nouvelle  ligne  Perm-Kotlas,  longue 
de  867  kilomètres). 

Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  la  construction  du  Transsibérien  a  été  envisagée 
parle  gouvernement  russe  comme  une  œuvre  sociale,  et  devait  être  par  conséquent, 
accompagnée  d'autres  entreprises,  destinées  à  favoriser  le  développement  agricole, 
commercial  et  industriel  le  long  de  la  voie.  Aussi  le  Comité  du  Transsibérien, 
présidé  par  l'Empereur  en  personne,  a-t-il  institué  toute  une  série  de  recherches 

1.  Album  du  chemin  de  fer  de  l'Oussouri  (proQs,  plans,  photographies);  album  du  chemin  de 
fer  Transsibérien  (vues  photographiques),  etc. 

2,  Carte  de  la  Russie  d'Asie  et  des  pays  limitrophes,  avec  indication  de  l'itinéraire  du  voyage  de 
S.  M,  V Empereur  Sicolas  If,  alors  grand-duc  héritier,  en  4890-91,  et  du  tracé  de  la  grande  voie 
Transsibérienne,  dressée  sons  la  direction  du  lieutenant  général  d*é Lit- major  E.  Koversky  et  exé- 
cutée par  A.  Zouni,  topographe  militaire,  St-Pétersbourg,  1900,  échelle  :  1/8  400  000.  Arec  une 
Notice  de  230  p.  in-i6  el  figures.  La  légende  de  la  carte  est  en  russe. 


L\  (;MN;ilArillB  DE   L  \MB  X  L'BXIHiSITUiN.  317 

<M*iriitin<|tici»  c*fi  vue  (It*  In  <i(V<»uvrrt(*  iU*^  nrh«*««4Hi  mitirmlni  vi  ilm  MHim*4  ilVaii 
|m>(aIiU*,  m  viir  au^^i  do  IVUnIr  ilii  m  A  nmhlo.  rn  ^rnrraL  l^*  plu«  lo  n  imité  «'ait 
iMrii|H*arli\t'mrnt  clWkMiii^MT  ol  ilo  n'»jrulnriMT  In  ro|orii%nti<iii.  qui  |»ril  de*  profior- 
lioiii  iuMililofi,  d»-^  le  rommonromoiit  do^  tr.i\nux  nur  la  liffii**- 

U*«  noml>n*u<M*^  rnrli*^  cl  U^  puMirntion^  txInhmnhi  d/in<i  la  druiiônio  «allr  du 
Tniii«»<»dMTioii  doniiiMit  unr  idtv  d<*  ce  «pii  a  viv  fnil  au  |M>in(  dr  vue  m  toiilîllque  le 
kiiitf  «lu  rhomiti  dt*  f<*r  HilMTi«*n.  Ia^  nvhf*rrh(^  fOHdnfn(|U4*^  •mmiI  U*n  |irrmiôrrii  à 
»iifii.i|pr*. 

Parmi  Ich  n^^ultat»  prntiipH^  ohU*iiu%  l»nr  W^  c«*<»loh:ut*<*,  m  dehors  de  ri«*lio«  mali^* 
riaui  <M*ii*ii(if|f|ur<t,  il  fnul  iKiltT  In  d«Vouvrrli*  lii*  ci^^mniU  d<*  houill<\  «oit  è  pn>xi' 
miU*  dr  la  vojo  ferrt'v.  «>immo  aux  oii\ir<»ii«  «|«>«  «*lati«»tM  di*  Soudjriika.  «le  Tohrrrm* 
klio\o,  dt»M>HM>v»knin((*(M4M*^ttlu  Kiiknli,  ^tit  plun  ou  moitié  n  l'nartdt*  In  li^ni*  i\^r 
cxrmplr,  liM  i^inomiMit.H  d*Kkil>nz  ToukM,  prî*"*  il<*  In  villr  do  l*nvl«Nlnr  pro\  inrr  dr  Somi* 
|»alatiti<»k  ),  olr.  Qurlquf*^  uim  do  00%  ciM^montn  Kkil»nx  Toutra,  ot,  en  fiartio,  Soud* 
jorika)  MWit  dôjà  oxplottô^  |Nir  di^  oom|»a»rnif*H  pri\i'*«^.  Kn  dolior^  do  la  h4>uillo, 
lo*  ^Nd«>inH*^  ont  «lifcnajo  don  if\{t*%  do  for  ou  TrniMlMiikalio,  do  ouivro  ilan*  Ir 
ir<ai\oniomont  k'ônoral  do«  Stop|M*ii.  do  n«'*plirilo  dan«  la  pnninro  d'lrki>ut%k,  aluni 
<|uo  do  nomhn^ux  ^Iton  aurif«*roH  dan^  lt*^  r«'*k'i«>UH  du  Yoni^M*i,  do  l'Amour  ot  do  la 
U^ua.  l*uo  o\|»cilition  !«|Hvialo  a  ôlo  olinr^riV  dVtudior.  au  {Miiut  do  \ur  aurtfôrr,  la 
r«*»to  ui>nl  out*«t  «lo  la  mor  d'Okhotsk;  ollo y  a  dtV«)u\ort,  dau<«  lo«%  l»n<*«»in^  fluviaux, 
d<*«  tfiM*mouti»  d*4)r.  diuit  l'oxpltutation  dumut  quin/o  an«i  dovnit  rin*  atlju^i*^,  on 
lîHM>,  à  d<*H  ctimpntcnioM  pri^t^i'^  «>(Tranl  do^  trarnntii*^  MTtouMHi'.  |)*nutn*«  fri^omouti 
i>nt  oli*  Imuvo**  dnuH  la  pn*<M|u*llo  do  Kounn  t«iuiitc** 

h*aulroH  Iraxriut.  tinjrtinnl  otiooro  i\e  plti^  pn>^  Iihi  qu<^tion<i  prallipio^  do  la 
r*d«»iii«»ntiou,  ont  otô  outn^pri*  par  Ioh  irt^d'^ut^.  lo«*  nnturali?*toA  ol  \r%  lufcônioum. 
h'alHini,  IVtuilodoî»  n*«»M»un*i'«  on  lorn»^  ot  on  oaux  d^*^  n''Ki«>ii*  avot«*iiinnt  la  irrando 
Voio.  On  n\fiil  ox|m»m\  dann  la  «louxiômi»  •«^.illo  du  Trnnn-iilH'rion,  d«»H  horbiop»  trô^ 
ci»mplrt««,  (orm«*<»  fiar  M.  rji;itji»ultn«  do  |:i  t1<*n*i|r|.i  |»r<»vinrr  d\\kmn|in«*k  floro  Aen 
n'»:i<*n«  %.iIiiioh,  rolli»  d»-'»  rfcion*  do^  «mui  dourr^  rt  d«^  onux  ^-lunLUri*^  .  rommo 
|i«»ur  montn*rf|uo  In  ^rcdnti'tn  «l'un  p.i)*  o^t  la  promit-n*  indiiMti«m  |>our  la  nvhon'he 
df*«  «M>iirrr«  dVnu  p<»t.ili|o  r{  !<•  «T«*tiM*ni<*nt  do%  puit<».  A  n'itô  dr*»  plnnti*«.  on  avait 
di<»|M>M*  \i*%  is>h.intill<»M««  du  «»o|  ri  «tu  %*i\i^  %4i|  t|i«  ortto  n*»:ion  iwiuvn»  on  oau,  qu*» 
tr.i\rr*o  la  l«MN»moli\«*  rntn»  K*»ur«:.in  ol  tim*>k.  ol  qui  i^irlo  lo  nt»m  do  l.i  Slopp-» 
d'Irhim.  O»mmo  n  «uM.il  pnti<|iif  ilr«  Im.iux  li>ilri»l«ik'i<|Uf^  l»a<M-<t  lur  r<*tudo  do 
la  florr  ot  du  •*»!.  on  put  i«»n*l.ilrr  rMU>orluro.  nu  !•*  jnn\ior  VM^^,  ilo  plu*  do 
1  (Wt  puiU  d V.ni  |hi|  iMt'  d.ifM  o  Itr  %tt  |i|m*. 

Au  d«  !  I  d'Otit^k.  d'.nitn'^  «lifti- ti)t.<«  m»  pn*^rntn*-nl  {«^ur  l*t  roloni<*«ilion  :  \e% 

«1*  «    f  ■•'  r^i  ,  .'I    A    I        «1  I  .  '  «  •    lit    l4  f  •         1     '1     i'^  ^  ./«    /  t    /'i  I.    /m    |r«i  et**!.  rt<*    .  lA 

i'-t'it    .  ■•#     /         f    »•  n     t  *    t       '.  •        ^r  »  ■.    ,  1 1  •  ^    ;.  I»  '■  %   rt  '  •    !   '.     M*   i)i|  r*nti   *r  ^*    ■'••.•»  Jt|f. 

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378  J.  DENIKER. 

marais  et  les  eaux  stagnantes  de  la  steppe  de  Baraba.  Une  très  belle  Carte  en  relief 
au  Baraba^  avec  indication  de  la  canalisation  pour  le  dessèchement  des  marais^ 
à  1  :  210000,  donne  une  idée  des  travaux  exécutés  au  milieu  des  dunes  alignées 
régulièrement,  du  sud-ouest  au  nord  est,  autour  du  lac  Tchany.  Au  commencement 
de  Tannée  1900,  plus  de  700  kilomètres  de  canaux  d'assèchement  ont  rendu  à  l'agri* 
culture  de  vastes  terrains  jusqu'alors  déserts. 

En  ce  qui  concerne  la  colonisation  elle-même,  c'est  un  sujet  tellement  vaste  que 
nous  ne  pouvons  le  traiter  que  dans  ses  grandes  lignes,  en  nous  aidant  des  publi- 
cations, des  cartes  et  des  diagrammes  exposés  *.  La  colonisation  de  la  Sibérie, 
commencée,  pour  ainsi  dire,  en  même  temps  que  la  conquête,  au  xvn*  siècle,  n'a 
pas  été  très  intense  jusqu'en  1861.  Ce  n'est  qu'après  la  grande  réforme  de  l'éman- 
cipation des  serfs  qu'elle  commença  à  se  dessiner  comme  courant  constant  et  qu'elle 
augmenta  d'année  en  année.  Vers  1893,  elle  devint  tellement  forte  que  le  gouver- 
nement songea  à  la  réglementer.  Depuis  le  commencement  des  travaux  du  chemin 
de  fer  sibérien  qui  coïncida  avec  les  années  de  famine  (1891-92)  en  Russie  d'Europe, 
le  mouvement  avait  pris  des  proportions  telles  que  l'administration,  débordée,  ne 
put  pourvoir  à  l'allocation  équitable  des  terrains.  L'émigration  fut  officiellement 
arrêtée  pour  un  certain  temps  (1892-93),  et  une  commission  spéciale  de  colonisa- 
tion,  présidée  par  M.  Koulomzin,  Secrétaii'e  d'Etat,  fut  nommée  au  sein  du  Comité 
du  Transsibérien.  Dès  1893,  elle  envoya  sur  place  des  topographes  arpenteurs  et 
des  agronomes,  chargés  de  reconnaître  les  terrains  inoccupés,  de  lever  des  plans 
cadastraux,  de  dresser  l'inventaire  des  allotements,  en  somme,  de  préparer  les 
«  territoires  de  colonisation  ».  Grâce  aux  travaux  des  spécialistes,  en  l'espace  de 
six  années  (1893-99),  plus  de  7  700000  hectares  de  terres  libres  appartenant  à  l'Etat 
ont  été  transformés  en  «  territoires  de  colonisation  «.  Près  de  5500000  hectares 
de  ces  territoires  sont  déjà  occupés  parles  colons.  Comme  le  montre  une  belle  Carte 
de  la  région  colonisée  par  les  soins  du  Comité  entre  V Oural  et  It*  Ba'ikal,  au  1 :  630 (MM), 
la  plus  grande  partie  de  ces  terres  se  trouve  dans  les  provinces  de  Tobolsk  et 
d'Akmolinsk  *  ;  viennent,  ensuite,  les  provinces  de  Tomsk  et  de  lénisseîk  ;  la  province 
d'Irkoutsk  est  au  dernier  rang.  La  même  carte  indique  les  espaces  reconnus  par  les 
topographes  arpenteurs  au  milieu  des  taiga^  ou  plaines  boisées,  situées  au  nord  de 
la  voie  ferrée,  où  les  terrains  vont  être  préparés  en  vue  de  l'épuisement  des  lots 
dans  la  région  cultivée  située  au  sud  de  la  voie'. 

Un  tableau  graphique,  placé  en  face  de  ctiie  carte,  indique  sur  le  nombre  des 
émigrants  en  Sibérie  depuis  1882,  où  il  n'y  en  avait  que  10028;  ce  nombre  su, 
en  1893,  atteint  61  4*'ij  pour  arriver  aux  chiffres  de  76(KX),  en  1894  {ouverture 

1.  Tnc  centaine  de  volumes  exposés  contiennent  toutes  sortes  «Je  documents  relatifs  à  la  marche, 
h  riiistoire,  k  1  urj^anisalion  de  l'émigration.  Deux  brochures  en  français  résument  le  contenu 
de  ces  volumes.  L'une  d'elles  est  intitulée  :  Aperçu  historique  tiet  travaux  (Varpentagt  entrepris 
en  Sibérie  pour  la  formation  des  territoires  de  colonisation^  \n\h\\e  par  le  mini*itt^re  de  !*Agricul- 
turc  et  des  domaines,  St-Pêtorsbourp  (imprim.  de  TËtal).  lV»nO,  Cm\  p.  in-S.  L'autre  porte  le  litre  : 
Apervu  de  V histoire  de  la  rolonisation  en  Sibérie^  pul>lié  \^^T  la  Chancellerie  du  Comité  ile^ 
Mini>tn»s;  Paris  (P.  Dupont^.  PJOO,  55  p.,  in-8. 

2.  Cette  répartition  se  comprend  très  bien,  CAr  le&  provinces  de  TotH>l<k  et  d*AkmoUnsk  sont 
IcN  plus  rapprochées  de  la  Hussie.  et  comme  distance,  et  comme  n.iture  des  terres. 

3.  On  trouvera,  >ur  rexcoilente  carte  de  M.  Kover>ky  déjà  citée,  Tindieation  de  renseraldc  du 
terrain  reconnu  et  levé  par  les  arpcntcur>. 


lA  I.K<K;nAl*HIS  lie  1/\HK  X  LFAP<»MTIoN.  iTv 

du  Tnni^^iluTipii).  «le  HKMRM).  m  lyd.  de  ifikHiMNK  ni  |h<N>.  A|iri-<i  une  rliute  à  N7<N)i» 
m  |K!I7.  ir  iliifTiT  dr»  rmik'rnnU  <»*rlr\r  a  iiN^MNI.  m  Ï^A\  rt.  n  i£l  UN),  on  IMIMI.  Si 
Ton  Ajoiilr  h  ro  rliillrp  le  lumibn*  d'i*micr<-iiitH  tniii<»|Mtrtr«,  «l««  IS[K\  h  1HU9,  pur  la 
floltr  %o|ontnirr  riivM*  diiii«i  In  n%'i(»ii  *U*  ViUi^^*ur\  liTHiiMi  iiiih\idii«)  \  on  arrive  à 
un  li»lnl  d«*  pn*<«  i|u*un  milli«Mi  dro»l(»n«i  (|ui  ont  nin**i  |mmi|»Ii*  lu  SïUth*  dc|>ui<i  |Htl,'|. 
|)r  |v,»i  n  Iv.iîi  In  |irnvin«v  df  Toin^k  m  «  n«vu  plii^  dt*  Vmhmni;  (vIK»  d*Akmo|iriHk 
|>lu«  dr  iriDUM»:  ivllr  île  To|m>M  litHMMl.  r|r. 

f^iucll**»  Minl  It^  rr»;i«>nH  de  In  Hu^^ir  qui  f4Mirni«»M«n(  lo  idun  trêmi^rranU  m 
SiUtic?  Tnr  cntiv  mann^MTilr  d|Mi<MV  noiin  m  donnr  imin<^lintemont  In  n*|H»n*M*  :rc 
«ont  |irin<M|»alemrnt  U*^  |>rt»vinri*^4|ui  f(»nnont  In  |».-irtic*  «loptrntnonnli*  et  le<*enln*«l«*« 
M  tiTri*"» noin^  ••Ur/i»*M«":i'*wii.«%iluiv«»a|ipn»\ininli\rnuMil  rnlrrl«*'»ri«r  rlTM'de  |jil.  N. 
et  \r^  i^*  et  is- fie  I^MikHt.  K.  de  PnriH.  iN*  Is'.n.i  ItMM).  In  prti>inrede  Pottnva  n  fourni 
|i|ii«  de  hMMMMI  rniitfrant*«,  relie*»  d«*  Trliernik'ov  et  «le  K«Mjr«»k.  «le  Tii)  h  lOiMMMI;  «Tllen 
d*Orrl, de  V«»n»n«'k'e» ileTnmUiv,  «le  |Vn««n. de  Khnrk«t\  vi  «!«♦  Snmnra.  entn»  £\ «i TiHUHl, 
1^^  |»ro\ineeH  du  ntird,  du  )«u«l  et  «le  r«)ue^t  «le  In  Hu««<*ie  ne  |Kirtiri|iiMit  |>n*Hf|ue  |mi«» 
au  m«Mi\«*nient  de  fniKrati«»n. 

Iji  rnU'M»  «le  n»tte  n*|»nrtiti«in  t;i'H»a;rn|»liii|ue  e*»t  fnrile  n  Mij»ir  •  le^  pnivinri»*  dr  In 
f4»ne  d<^  <«  terrtHi  n«»in'H  i»  Mint  pn^Hipie  e\<-Iu«iiv«*nient  de«  |in>>*.i»;rie<»leH;  «ir.  In  |M»pu 
lnti<»n,  «|ui  y  a  au^nit^nti*  «le  pn*^«|ue  Tit)  |M>ur  «vnt  «l«*puiH  Ihi;!,  n«*  tn>uve  phu  n^M*/ 
de  t«*m*^  |NMir  «uli^i*»ter.  I^*«»  lui**  in<li\i«lu«*N  «amt  de  i  h  •!  iHvlnn*^  nu  plu<i  en 
m«»>enne;  \v^  |Mi\«nn<».  n*.'i>«int  p-i^  h  proximité  de  eentr«*<i  in«in«itrie|H.  eotnnu*  eV%t 
|r<M««lnn<*  le  n«»nl,  ri»ui>tel  l«*  «u«l  it«»  la  Hu'^^^ie,  ne|NMi\ent  plu»».  *nii%n\oir  reeiMir** 
a  In  cultun*  inten*»i\e,  |N>ur  tn<|uell«*  iU  ne  Mint  \w%  «lutille^,  timr  pndit  «le  |eur« 
t«*m*«.  Kn  SiIxTie.  nu  ('<»iitr-iin*.  c»n  leur  n'|ou«*  |»nr  individu  II»  luvtnn*<»  et  demi  de 
trrn*«  \ieri;*"«.  et  r«'ln  d.uiH  un  |»<t>«»  «mi  liMir^^  pnNtMlt'»^  de  «'ultun*.  t<»ut  niinpl**'»  «lu'iU 
*«»nt.  k*  pl.irrni  eih»»re  nu  dr^^^u^  ^\v%  iMilti\nt«*ur^  primitif*»  iiMlivcetn^^. 

Kn  d<*li«»r^  ilu  Mw»n  «r.n  ti«*n  «lu  Traii<»*»ilMTi«*n.  In  k'4*«»i:rnpliie  de  In  SiU-rii*  r«»l 
fad*l«'ment  n*pp*«»«'iil«r  .1  rK\p*i<.iti«»n.  NMti»h-.i*»'|M»nd.int.  h  h  rarli*^  «i  «rnudeiM-helle, 
|M»ur  In  plu|kirt  manu««'riti  «*.  <1«  «  di'^lri*  U  it  prii\iiiti*^  <>ii  «m*  tr«»u\«*iit  It*^  ci«>«'tni'nt*» 
millier*».  rt|HiHr«i  ,1  l.i  t;i.i*»M*  l*.'i  .ni«'t«dlur*:h\  tlli.unp  <l«*  M.ir«»  '.  I^e^  patin«'.'iuv 
«li^  «ir.itift  t\v  1.1  «.djf  .itT«^'t(v  .'I  U  StU-rH*.  du«  au  pinrt*  ui  tl«*  M.  Ki»n>\  in.  dtinnent  une 
i«|tv  %\vn  /«Il /•!  i»u  fi»n*!^  \iirfc:»*^  «|i»  la  SiInih»,  aiii^i  «pi«»  «!«•«»  pa\«»4i^'r^  d»**»  pinrrpi 
fl*t  ili*«  ri\f«  «!«•  j'iNiMn  U\  tn  i!  ;  m  u<*.  «i  y*»t\  \fitt  .i\oir  un  talil«MU  «*\ai*t  «l<*  In  nature 
«lu  |M)<»  arriiM*  pir  !«•  ^t(tt<«««  i  il  f.ml  m*  n-t»ift«T  â  la  In  jlr  rofli^i  tii»n  d<*  tnlil<*aiix  de 
M.  \nrt««*f.  ifi  il)i«  iirt  11^4  int-nt  plut'*!  i  i- lu^  <pri*\|M*«««  dan*»  un  «*m.iIiit  \eiutnt  «I<* 

I     I  'i'    ■  ir '•    •.-•    .    *       II"  .'1  1      ».      \ii  I       l'i  ' ,  ,.i  •    /,!       .     i  ■  t'      .    'r    f  t  rtr-''*  r  Ofie^i 

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380  J.  DENlK^T 

la  première  salle  du  Transsibérien  au  premier  étage  du  restaurant  transsibérien.  Là 
on  peut  admirer  la  tristesse  de  cette  plaine  marécageuse  et  glacée  qu'on  appelle  la 
toundra,  à  côté  des  ((  paysages  de  forêts  de  pectines  dans  TExtrémeNord  »,  et  le 
magnifique  spectacle  du  a  mois  de  mai  en  Sibérie  »  qui  paraît  être  bien  plus  a  fleuri  )> 
là-bas  que  chez  nous. 

La  géographie  du  Turkestan  ou  de  TAsie  Centrale  russe  a  été  évidemment  sacri- 
fiée à  l'Exposition.  Si  les  énormes  panneaux  de  M.  Korovin  nous  transportent  au 
milieu  des  paysages  de  ce  pays,  nous  montrant  un  bazar  à  Samarkand  en  face  d'une 
mosquée,  un  marché  de  chevaux,  le  système  d'irrigation  des  rizières;  si  les  riches 
tapisseries,  les  objets  et  les  ornements  en  métal  groupés  autour  d'une  délicieuse 
fontaine,  au  milieu  desquels  circulent  les  marchands  Sartes,  deux  Boukhanotes  à 
grand  turban  et  un  milicien  turcoman,  rappellent  bien  les  intérieurs  des  citadins 
aisés  du  Turkestan,  par  contre,  on  y  chercherait  en  vain  les  belles  cartes  de  l'état- 
major  (section  du  Turkestan),  les  publications  géographiques  ou  statistiques  et  les 
documents  relatifs  au  chemin  de  fer  Transcaspicn  et  ses  embranchements,  etc.  Le 
Relief  du  Turkestan  (échelle  de  longueur  i  :  210  000),  exécuté,  en  1880,  par  Baranof, 
n'est  pas  à  la  hauteur  des  connaissances  actuelles  sur  la  contrée.  C'est  dans  la  salle 
voisine,  celle  des  «  Apanages  »  ou  des  Domaines  impériaux,  que  l'on  trouve  une 
œuvre,  plus  moderne  :  Plan  en  relief  du  réseau  d*irrigation  dans  le  domaine  impérial 
du  Mourghab  (échelle  de  longueur  à  1  :  10000). 

Ce  vaste  domaine,  situé  à  Test  et  au  sud  de  la  ville  de  Merv,  autour  de  la  digue 
et  de  la  station  de  Baïram-Ali  (28  kil.  E.  de  Merv)  et  le  long  de  la  rivière  de  Mour 
ghab,  couvre  445  hectares  de  terres  irrigués  et  occupés  par  des  cultures  variées  qui 
sont  indiquées  par  des  teintes  conventionnelles  sur  le  plan-relief. 

Quant  aux  chemins  de  fer  de  l'Asie  Centrale,  on  trouvera  quelques  renseigne- 
ments dans  les  cartes  et  les  tableaux  graphiques  exposés  à  la  classe  29.  Nous 
empruntons  à  l'une  des  publications  ^  qui  y  figurent  également,  les  données  sui- 
vantes. Comme  on  le  sait,  le  chemin  de  fer  Transcaspicn,  dont  la  construction  a 
commencé  en  1881,  relie  Samarkand  à  la  Caspienne.  En  1888,  la  ligne  a  été  prolongée 
à  l'est  jusqu'à  Tchernïaévo,  Andidjan  et  Marghilane  dans  la  Ferghanu,  où  la  loco- 
motive arriva  en  1898.  D'autre  part,  un  embranchement  se  détache,  depuis  1899,  de 
cette  ligne  à  Baïram-Ali,  et  va  rejoindre  Kouck,  sur  la  frontière  russo-afghane.  Sa 
longueur  est  de  315  kilomètres.  D'autres  embranchements  de  moindre  importance 
se  détachent  de  Tchernïaévo  à  Tachkcnt  (156  kil.),  et  de  Sorlchakovo  ou  Khadja- 
Maghir  à  Novyi-Marghilane  (65  kil.).  A  l'heure  actuelle,  on  travaille  au  prolonge- 
ment de  la  ligne  de  Marghilane  jusqu'à  Och,  vers  la  frontière  du  Turkestan  Oriental, 
(Empire  Chinois).  D'autre  part,  les  ingénieurs  terminent- les  études  sur  la  future 
direction  de  la  voie  qui  reliera  Pétersbourg,  par  Moscou,  Riazan,  Kozlov,  Tambov, 
Saralov,  Ourbakh  et  Alexandrof  Gay  (sur  la  frontière  entre  les  provinces  d'Astrakhan 
et  d'Ouralsk) ,  à  la  station  actuelle  du  Transcaspicn  apjielée  Amou-Daria .  La  • 
nouvelle  ligne,  partant  d'Alexandrof-Gay  et  passant  par  Koungrad,  aura  1  814  kilo- 

1.  Aperçu  statistique  des  chemifuf  de  fer  et  des  roies  navi*jahtes  de  ta  fiussie.  Avec  annexe  de 
carlps  el  4le  taltleaiix  graphiques.  Édition  de  la  section  de  statistique  et  de  carlographie  du 
mini>lèrc  des  Voies  de  communication;  Sl-Pétcrsbourg,  180  p.,  in-K,  av.  6  cartes  et  diagrammes. 


U  r.i^milllPIllB  DE  l.'\MK  A  L'KXINi^lTloN.  im 

mMrru  «U*  longueur.  La  longueur  titlAlr  ilr  la  ligne  Sainl  IN*(on»b«>urg  Amou  Dnria 
•rm  «le  3riM>  kilotnMn'^. 

N«>u<»  nvon^t  pu  voir  rgnlrmrnl,  nu  bun*ou  «It*^  rommi«Miin^  du  pavtlltm  ru^*^, 
gnWe  à  r«»bligi*An4*r  ilo  M.  Nik<il«rv*ky,  une  r«rle  ellinotfniiiliitiue  imnnu<«rritri  île 
la  |>n»vint*t* TmnM*AH|>icnne  au  I  :  N^HMMl, publiiv  |Mir  la  (Ihaiurllenedu  commandant 
en  cUvî  de  la  |in>\ina*.  (In  y  a  re|Mirlê  riialiitnt  de  tou(e<i  U*n  tribu*  turromane% 
t(H»klnnH,  Yamoud,  elr.i;  mni^  leM  Kora  Kal|)aky  nV  figurrnt  \*nn\ 

Sano  nou4  arreler  longuement  xur  reY|Mi^ilion  du  T^uimm*  dan*  le  |ia\illim 
ru«iH*.  dan^  laquelle,  re|HMidant,  on  n*man]ue  t|i]cl«|U(^  lM>nne<»  enrlr^i  et  le«  1n*II«^ 
fiublir/ilion}»  de  M.  Hadde  V  diMUiii  encon*  deux  nitilit,  au  ««ujet  de  <|uel<|ue«  d<M*u- 
ment«  4|ui  M*  ra|>|Mirtenl  a  la  RuH««io  d*A«ie  dnn«  M>n  en^^mble. 

En  premier  lieu,  il  faut  mentionner  la  (larte  de  la  Ru^^ie  d*A<«ie  t*t  «le*  \uïyn  Umi 
Iropln*^  |»ar  de  it«ilehev,  en  quatre  feuilb*^,  au  1  :  t  iiNHHN»,  «lur  lai|uelle  (»n  a  indi 
qut\  à  la  main,  le*»  ilinérain*^  de««  pnnn|»aux  v«»\nt:eurA  ru«*M*<ten  A**te.  pf>ur  le|MM|ue 
allant  «le  I7i.*»à  iV^i.  t>tte  «*arte  e!*t  e%|M»Mv  à  la  ela^M*  llll,  dan*  le  |»a\il|on  hj^m* 
i\v^  ArmtM»^  de  terre,  l-a  bnn'bure  qui  ht  tnMive  à  rôle  «le  la  earte  rontient  la  li*le 
ih^  ni»m*  de  |n7  vo\ai:i»ur*  a\<v  eourte  mention  «le  leur  itinéraire  et  de  re|HM|ue  de 
b*ur  \o\.ik'i*.  L*e\rrllente  earte  de  M.  Ko\er!»k\  .  que  non*  avon^ritiH*  pluix  loin,  p<irle 
evMlement  117  itinerairt**»  qui  ^mt  explit|U(^  d-in<  la  «  Notiee  >•;  main  ce  «ont  b^ 
itinernin*^  de<«  prineiiKiux  vo\nfcrruni  de  touten  leo  nnti«»nali(en  dan*  le  rn)on  embra^M* 
|Nnr  la  «*rtrte. 

Kntin,  il  faut  noter  len  U*ll<^  earti^  de  MM.  V.  I^man^ky  et  V.  S4»menov,  (|u*il 
n«»U4  a  rie  donné  de  voir  au  bun*au  de?i  eommi<«<^airen,  ci  qui  c«in«tituent  un  vérl- 
tatile  atla«  ph>niqne  et  tvtmomifiue  du  Nonl  de  la  ltii<»«ie.  de  la  SiU'Tie  et 
ib»  TA  «il»  (Ii'nlrale  ru*M\  t*^»mme  re«»  rnrtm  «Mint  manu«M'rit4»ji  et  ne  wnmt  pn» 
blement  \u\<  publi«H*<*  de  «^i  lui.  U^  leeli«ur»  nr  n«>un  en  viHidnuit  pa%  île  b»ur  donner 
qui'lt|u«^  di'laîN  à  leur  •»uj«'l.  Klb'*»  *ont  touli**  dabv*  de  Tannin*  lîMHI  et  fl*tabli<*ii  •»ur 
une  «vh«*lle  n*liili\ement  |N'lilf.  pour  eharune  ilr%  nvi^n^  ^u*  nienliiïnnn-^.on  adi'^ 
e.irb***  n'prrM»nlanl  :  /'i  *!' nttir  tU  Ut  ft'tpuhiii"»  m  |VJ7  vu  SiN'ri»».  maximum  de 
i»!  b.ibibuiU  par  vrr*ti'  *;irn"*  ou  I,  i  kilom«'ln*  earn*';  Ut  roirt  d^  rifmnttnnrn 
/i  'H  rbnninn  «le  f<T.  >'<*h«  ni\iirabl«*^,  n*a:ion**  ou  <l«»niinent  l**^  «'ommuni^'alioiiH  à 
Vnu\v  <!«•  rhi«  n«.  «!»•  n'uri»*».  «b'  i'br\aux,  «b' *  ham«MUX  ;  /^  //c/m^n-  ri  les  r«i7i»-ti#*t 
iiMM'nf/'i  'I  nlr»'  aulrr**  :  pli«»^plMlr^  pn-*  «b*  \i.ilka  rt  «b*^  Miiirn^n  de  la  Kamai; 
.  .Vf  r<ii>nifi  .  d*.ipri'«i  Till»»  «l  llli*»k.-il«k\  .  /'••  'h'tttti  d';ipn»^  Sb'llink'-;  /et  ptuift 
•rapr«><«  Ibrê:;  •>  ninirqinT  li  ;:nii*l**  qinntitr  d<*  pliti<*«,  t  nii^ln*  t>t  au  «b'I.i  «lnn<( 
b*  «ud  du  Kanil«'h.ilkn  el  *iir  le  |itt'>r.il  d'Okhol^^k.  deux  r«  «TÎtinH  de  la  SilN'*ne 
f i%«>ri«««'<*  *«'U*  ««•  rapport  .  t  «  fit^i»  ««m  .1  i)»r»«i  >»t»*lliii«:;  «♦lit-**  ««int  «lirign** 
pn^^pie  r«-.:Mi.i  r«  fii«*nl  «lu  N'>ril  nu  Sud  A**  i  ««u  o  .i  |h  ou  i^^  ,  la  ft/nfut^aimn 
li^  /•!  ^ii4iii .'.'  ri.ii'  '-M  .li-'-  «  .irb*  !ii*l'»ri'|Uf  .  /'i  ••7'îM-M  !li»n*  iMil.iire,  f«»r«'*N, 
•  lrp|«*«  ;    i'i  *i-*ti  iffiiti"n  fi»-%   Il  *i      un  |*«'U  Ir^p  •:•  tu  raie;  n«*    r«»mpr«*nil   «pie   \r% 

\    \  •      \     •  ■   .'r    %  •  ••    jt  •'       •-   •       ■Tii    ■  \'       »'      .    Il        "f      %''*     y  »   '1  •••rt-  ■  I  a;».ttin^ 

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382  J.  DENIKER. 

peuples  suivants  :  Russes,  Lapons,  Fiimoifi»  Samoyèdes,  Turcs,  Mongols,  Toun- 
gouz,  Mondchoux,  «  peuples  de  race  américaine  »  (?)  c'est-à-dire,  Tchouktchis 
Aïnos,  etc.);  Voccupation  de  la  population  (exploitalioa  des  forêts,  des  placers  d'or, 
élève  des  rennes  et  des  chiens;  pèche;  chasse,  etc.)  *. 

Indes  Néerlandaises. 

L'exposition  deî5  Indes  Néerlandaises*,  abritée  dans  le  coquet  pavillon  du  Troca- 
déro,  donne  une  juste  idée  de  l'activité  féconde  de  ce  pays,  sur  le  terrain  économique 
et  scientifique,  dans  ces  quinze  ou  vingt  dernières  années.  C'est,  en  effet,  l'étude 
scientifique  profonde  et  la  mise  en  valeur  intensive  des  richesses  naturelles  qui 
caractérisent  l'état  des  colonies  néerlandaises  à  la  fin  duxix*  siècle.  La  préoccupation 
scientifique  s'est  manifestée  même  dans  l'organisation  intérieure  du  pavillon  ;  c'est 
le  seul  à  l'Exposition  qui  ait  organisé,  dès  le  mois  de  juillet,  une  salle  de  lecture  où 
l'on  pouvait  consulter  toutes  les  publications  récentes  sur  les  Indes  Néerlandaises. 
Elle  a  publié  aussi  un  excellent  guide*.  Au  point  de  vue  plus  spécialement  géogra- 
phique, ce  qui  frappe  surtout  au  pavillon  néerlandais,  c'est  le  contraste  entre  les 
recherches  très  munitieuses  dans  les  deux  grandes  îles  de  Java  et  de  Sumatra,  et 
l'abandon  relatif  dans  lequel  se  trouve  l'étude  des  Moluques  et  de  la  Nouvelle-(îuini»e. 
Le  fait  s'explique  d'ailleurs  par  les  nécessités  économiques  :  par  suite  de  la  concur- 
rence mondiale,  les  cultures  et  les  exploitations  dans  les  colonies  deviennent  de 
plus  en  plus  intensives,  et  doivent  se  baser,  par  conséquent,  sur  des  données  scien- 
tifiques sérieuses.  C'est  pour  cela  que  l'on  étudie  tant  les  questions  agricoles  et 
minières  à  Java  et  Sumatra,  et  l'on  n'explore  guère  la  Nouvelle-Guinée.  Comme 
preuve  de  ce  que  nous  disons,  il  suffirait  d'examiner  les  travaux  du  bureau  topo- 
graphique établi  à  Batavia  *;  on  verrait  alors  que,  pour  la  moitié  de  l'île  de  Java,  on 
a  des  cartes  imprimées  plus  détaillées  que  celles  que  nous  avons  pour  la  Franco. 
Depuis  1880,  11  résidences  ou  provinces  sur  '2'2  ont  été  cartographiées  sur 
2  117  feuilles  à  l'échelle  du  1  :  20  000,  avec  courbes  de  niveau  équidistanles  do 
10  mètres.  11  faut  dire,  cependant,  que  la  totalité  de  l'Ile  n'a  été  figurée  jusqu'à  pré- 
sent qu'à  l'échelle  beaucoup  plus  réduite  du  1  :  100  000,  quoique  encore  très  suffi- 
sante, attendu  qu'il  y  a  bien  des  pays  en  Europe  qui  ne  possèdent  pas  encore  de 

1.  Notre  article  était  déjà  sous  presse  quand  nous  avons  re<;u  rcxcellent  ouvrage  qui  aurait  pu 
servir  de  guide  au  pavillon  des  confins  :  Okrahuf  Rossii,  Sibir,  Tourkestan,  Karkaz  i  poliamaia 
tchast  Erropeûkoi  liossii:  Les  Confins  de  la  Russie^  Sibérif^  Turkestan^  Caucase  et  la  partie  polaire  de 
la  Russie  d'Europe^  sous  la  rédaction  de  P.  P.  Semenov,  éd.  du  Ministère  des  finances,  Saint- 
Pétersbourg,  1900,  in-8%  2S7  p.,  av.  1  carte.  On  nous  a  dit  qu'il  y  aura  une  traduction  française 
<le  ce  volume. 

•2.  Les  dt'ux  pavillons  de  la  section  «les  hules  Néerlandaises,  construits  dans  le  style  des  habi- 
tations imligènes  de  la  côle  ouest  de  Sumalra,  dont  le  toit  en  forme  de  bateau  est  Tait  en 
idjok  (libres  à  la  base  des  li^os  des  palmiers),  sont  réunis  |>ar  un  bâtiment  central  reproduisant 
le>  motifs  do  décorations  des  trois  temples  en  ruines  :  Tyandi  Sari,  Tyandi  Sevon  et  Bouroub«>ii- 
dour,  les  seuls  n-stes  de  bouddhisme  à  Java. 

3.  Erposiiion  L'niverseUtf  internationale  de  I9nn  à  Paris.  Guide  à  t travers  la  section  des  Inde* 
SWrlandni.ses.  Gmupr  XVII  {Colonisation).  Ln.  Haye,  T-HK),  4r.5  p.,  in-S,  av.  i  cartes. 

i.  \o\.  pour  b'S  détails  :  .Sotire  sur  les  cartes^  livres  et  objets  composés  et  recueiUiê  par  le 
service  tojm(jraphi(jue  des  Indes  Orientales  Sëerlandaise^  et  destinés  à  VExposWon  L'nirerseUe  dt 
Paris  de  1000,  Batavia,  imprimerie  île  Thlat,  18U'J,  20  p.,  in-8,  av.  i  carte. 


LA  i;MN.RAff'HIK  DE  l.M>IK  A   LKXPi»>tTIo\  Jtj 

rnrli**  a  cviir  ivhclk  |MHjr  In  toUlili*  ilr  Inir  Irrriloirr.  (ri»%l  Mir  rrtir  rnriv  i|iron 
rnpiMirU*  li^  ftniiiii'«*'«  n*lnli\t^  n  la  \if*  noniiniiiiur  du  |Miy"i,  p^Hir  pttbiirr,  (Mintiili*, 
ilm  r/irli*^  h  iiiHMvhi'llt»  |>lii«  n'*<luili\  a\n\%  pliM  <*\nllii*ti<|iii*«.  où  li*^  rt*nH4*ii;tirrnf*tit« 

Notoii««  |Mirmi  n^»*  dcrnirn*^  :  In  Caitr  i/^i  tmntn»  à  Jnra  ri  ilitJitura,  propm  n 
ttign*  ulturr^  <|ui.  n\vc  ile^  UiMfAUV  i;riiplii«(U«*4  nriiim|».uMi«''<*  ilo  iM'iiiu  flf*-«*iii<4  de 
|»liinlc»«,  avcf*  iU^  vurn  |»li«»to^rn|»lii<|ijf*«»  nnmhrt*u«M*4  vi  U*^  (li(Tt*rt*tilf^  |iiit»lirAtioii4 
ilr  Ia  Halle  do  livturr.  iltinno  tint»  id<v  rumplrtr  «lr%  n*^*»«iiin'<*«  nirrirnlr^  dt*  rrtti*  lli*. 
dont  la  |Hi|iuln(ion  (cnvin>n  :ît»(NNMMiii  hnh.  vu  lyN'ii  rcnl«*  |i*%  :f  *l  do  rrllr  dr  la 
FraiMT. 

I«a  rultiin*  du  rafr.  qui  n  lN*aur<>up  diiniuui*  ilr|Mii^  l'aU'uidi»!!  fwirtirl  de*  In 

•  rnllurr  olilikMtoin*  »»  vn  ï^<\,  jmvujn^  nirorr  In  |»n'iniiTi'  |ilnrr  a  Java.  IMu*  do 
:îvitMMi  famillc<<  «nul  oin'un*  rtinrc»**'*  do  la  oui t un*  «dtli^Mhiiro;  vlU*^  uut  n  Hi>i^nf*r 
lîlî  million^  d*arhuH|r%.  A  colo  d'rux.  Ir*»  1îi7»«ni  |»lniilour«  lihn*^  |H)*MNlriil 
IKI  millioiiH  J'arhu'tto^;  IViiM*mli|o  t\vn  plant.)ti«iii!«  dr  raft*  rou\n*  uno  «lUiNTlirio 
do  I:SMmhi  luvlnn'**  \  l*n  oanno  à  «urro  tond  a  nTnjdaror  lo  rafo  dnu%  iH-auroup 
dVipluilatititM  libn*"»,  cl,  on  t><lH.  on  no  rom|dai(  p'ti  nioin*»  tlo^)*L17  lMvlnn*<i  do 
plnnlation*»  do  raniio,  pr«Nlui**nn(  TlTiiL'Iil  t<»nno^  <|o  <»uoro. 

léM^  plantation^  do  f|uin<|uina.  ronimonrô<^.  on  l>C>V  |iar  lo  trouvornomont 
holl.-uidni**,  <Mint  on  ploino  pro<«|ioriti*,  ot  .\m*«lonl*im  o*»t  dovonu  lo  man*ho  |»ar 
otri'llonro  do  00  pnvioux  n^niiilo.  Tout  lo  terrain  iju'iNvnjM^nt  aujounriiui  lo^  plnn- 
tati<in<*  k'ou\ornomonlalo<i  lîHNl  li«vlaro«»  nV^l  qu'un  \:i*»lo  oh.unp  d*o\|wrionoo,  i»ii 
Ton  ohoti'lio  tmijouri,  nyvt*  V:\'u\r  tlo^  ^n\nntH  do  ltuiton/<»rk' '.  a  anu*lioror  lo4 
o>|Mir*  oii^tnnto^.  à  atvlinintor  li»^  o'*jm\*o-  nouvojl»*^.  oto.  !>•%  plantation*»  uou^or 
nom«*nt.dom  no  f«>urni**M*nt  au  o«immon*o  quo  .'Wmhnmi  kil«»k'r.'inim«'^  «IVriinv.  tandis 
quorin«lu%tno  prt\t'«\  qui  oYptoito«lr%  torniin^  plu«*  \a<«to«.  ni.ii««  natun*llomont  d'uno 
fA<;«»n  ni* «MM  •H*ionti(ii|uo.  fournit  5  millioni  do  kilocra'nnio^  d*(von*o,  ri*nforniant 
tïv  *•  .1  I»  |Kjur  n*nt  do  qui  ni  no. 

I  m*  do<i  oarti'«  ot|Mi«i'«>%  au  I  :  .TWhmni  d«>nno.  a\(N-il«-%  pmtiNot  don  tnhIoauY 
impliiquo*.  d«'H  n*nM*icni>monl*«  ••ur  lo*»  ohoniin*  do  (or  do  J.n.i.  .\\iv  Taoliô^omonl 
d'un  |M*tit  tn>tii;on  '^7  kil<»m.!  qui  %n.  dan**  IV^t  do  J.i\2i«  i\v  Koli^at  loôto  nonl'  a 
ll.inft:i»u\fin.:hi  im do  #•%!'.  un  pourra  Irixor^T  t'»uto  l'ilo  d«»  l'oui^^l  a  r«*^t.o*o%t  a  iliro 
d'Viik'or  n  lluiifiMM  irik'hi  >  I  *liti  kil^m  >.  on  rli**nnn  df  (or.  ot  ot-lo  n  |nmi  pri*«  on 
d«ui  jour*  l««»  train*  no  ni  ir«  lirnt  p.i-  la  nuit  a  J.i\.i  .  t"^-tlo  \niw\  «un  M^iNMito 
U"  h*U^  dr  \.\Xr  i|o  J.i\.i.  rt  dont  lo  (H»int  !«'  plu*  rl»\r  o*t  ••ihio  a  *MV.*i  nioln** 
AU-d('**u*  ilu  nn».ïU  «lo  li  nior.  rn\Mi«»  plu«ionr*  onil»rano|ioniont*.  lo  ro'MMU  i\r% 

;     I*  '    '•        •       ■'     I      i  ••  ■  •     i     I-  !«           ■•,%•••                 I     f   ••    ■«.      .  >it  i|t  «  r.  It  •  \»  *  f  I  m* 

«I     •   •.  t    .  *  t         '•     :•    •  .  i*#    I  \     •    tr  'Il  ■  I  «•    ♦•  ii'i    l<      I'  '.  I  I  ■  •  n        ••     ««Il    *    Ir    «i"   •'•  •              i 

I.     «ti  ••,    :•!.'                   •••      »     •'!»:. !«'i'      s.*.!'.»!!      l'i'im»'       *rli 

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384  J.  DBMKER. 

voies  ferrées  dans  Tile  avait  atteint,  en  1899,  une  longueur  de  1  744  kilomètres,  sans 
compter  les  1 005  kilomètres  de  tramways  à  vapeur. 

Pour  Sumatra,  les  travaux  géographiques  sont  nombreux,  particulièrement  en 
ce  qui  concerne  la  côte  ouest.  La  triangulation  de  Tile,  commencée  en  1883,  n'est 
pas  terminée.  Les  travaux  sont  achevés  dans  la  province  ou  gouvernement  de  la 
côte  occidentale  de  Sumatra,  qui  occupe  le  tiers  moyen  du  littoral  ouest  de  l'Ile 
(entre  Atchin  et  Benkoulen  ^),  ainsi  que  dans  la  province  de  Lampong,  dans  iei 
sud  de  Tile,  où  le  réseau  est  rattaché  à  celui  de  Java.  Entre  ces  deux  provinces,  dans 
l'ouest  de  Palembong  et  dans  le  Benkoulen,  le  réseau  principal  est  aussi  établi;  il  est 
relié  aux  points  terminaux  des  deux  réseaux  décrits  plus  haut,  et  l'extension  des  tra- 
vaux se  poursuit  activement.  D'autre  part,  les  levers  réguliers  ont  été  faits  dans  la 
résidence  de  la  côte  orientale  (deux  tiers  de  la  côte  est)  ;  elles  sont  en  préparation 
dans  Test  de  Palembong.  Ainsi  donc,  sous  peu,  on  pourra  avoir  des  cartes  détaillées 
exactes  pour  toute  l'île,  sauf  Tarrière-pays  d'Atchin,  Tlndraghiri  (dépendant  de  la 
résidence  Riou-Lingas)  et  quelques  lambeaux  du  territoire  des  Battasin  dépendants. 

En  attendant,  le  bureau  topographique  a  dressé  des  cartes  au  20  000*  et  au  40000' 
(caries  militaires)  de  quelques  régions  importantes  du  territoire  occupé  dans  le 
nord  d'Atchin  et  de  la  province  dite  côte  occidentale  de  Sumatra,  qui,  d'ailleurs, 
est  figurée  en  entier  sur  une  carte  au  80000*.  Les  régions  de  l'île  où  se  sont 
implantées  les  industries  nouvelles,  Ombilien  sur  la  côte  ouest  pour  le  charbon, 
Deli  sur  la  côte  est  pour  le  tabac,  Palemboug  pour  le  pétrole,  sont  représentées 
à  l'Exposition  non  seulement  par  les  cartes  détaillées,  souvent  en  relief,  mais 
encore  par  des  cartes  géologiques  ',  par  des  tableaux  graphiques  \  par  des  photo- 
graphies,  etc. 

Les  îles  qui  s'égrènent  le  long  de  la  côte  ouest  de  Sumatra  (Nias,  Mentavei, 
Engano,  etc.)  sont  surtout  représentées  par  des  objets,  des  photographies  et  des 
publications  ethnographiques  *. 

Pour  Bornéo,  les  connaissances  géographiques  sont  inégales.  La  résidence 
Ouest-Bornéo  (145000  kilom.  carrés)  a  été  levée  topographiquement,  prenant  pour 
base  104  stations  astronomiques,  ce  qui  a  permis  d'en  établir  une  belle  carte  en 

1.  Ce  réseau  comprend  59  points  de  premier  ordre,  107  de  deuxième  et  1  484  de  troisième 
ordre,  distribués  sur  une  superficie  de  50  000  kil.  carrés.  Voy.  la  Notice  du  Serv.  topographique 
citée  plus  haut,  p.  17,  et  carte. 

2.  Plan-relief  à  gradins  d'une  partie  de  Padangsche  Bovenlanden  (bas  pays  de  Padang).  à 
l'échelle  du  1  :  20  000  pour  les  longueurs  et  pour  les  hauteurs,  représentant,  par  conséquent,  le 
relief  exact  d'une  des  plus  belles  contrées  de  la  côte  occidentale,  avec  ses  vastes  rivières  semées 
de  villages  et  dominées  par  les  massifs  volcaniques  de  Tandikat,  de  Singgalang  et  de  Merapi, 
vers  lesquelles  serpente  le  chemin  de  fer  qui  mène  du  port  de  Padang  au  Fort  de  Rock  et  aux 
houillères  de  Sarvah. 

3.  Carte  géologique  des  terrains  carbonifères  de  Sumatra  à  1 :  100  000  Çenvirons  du  lac  de  Siboga). 
etc. 

4.  Par  exemple.  Tableau  de  V accroissement  de  la  production  du  tabac  dans  Sumatra  depuis  187f 
(3  922  paquets,  ayant  donné  1  600  000  francs  de  bénéfice)  jusqu'à  1897  (200  094  paquets,  et 
75  000  000  francs  de  bénéfice). 

5.  A  noter  les  objets  et  les  belles  photographies  des  indigènes  des  Iles  Mentavei,  dont  une 
vient  d'être  publiée  dans  l'article  de  Pleyle,  Herinnerungen  uit  Oost-Indie  in  Tijdschrift  van  het  A'. 
Sederland,  Aardrijkskundig  Genoolschap.,  Amsterdam;  2'  sér.,  T.  XVII,  n"  2,  p.  20.  C'est  un  spé- 
cimen typique  de  la  race  indonésienne.  Parmi  les  objets,  on  voit  aussi  les  modèles  des  huttes 
rondes  de  Nias  et  d'En^ano,  forme  primitive  d'habitations  indigènes,  qui  a  presque  complètement 
disparu  aujourd'hui,  cédant  la  place  à  la  maison  quadrangu lai re  ordinaire  des  Malais. 


U  GBOGIUPIIIR  1>E  L'AMB  A  L  EXPOSITION.  US 

vinirt  (|uatrr  fcuilIcNi,  au  I  :  dMMMM),  n\cc  rourbr^  <lr  ni vitiu  c^uidinUnlm  cir  UNI  mrtrai 
(il  rxi^ie  unr  n'*«liirtit>n  àr  cplle  rarti»,  au  I  :  nmHwm.  rn  qualir  fcuillc«).  Par  r<»nlft», 
IfHi  n*i«i(lriii*«*^  c!i|  rt  %xu\  enl  mml  otir4>rr  ni  |iou  rnnnuiM  au  p«>int  de  vue  lofMifrra* 
|iliii|ur  que  la  CarU  ^jn^frrtie  de  l'Ile  de  Hornin»  (t^dition  de  |Nt»H,  HaUiviai,<|ui  iïffxirt 
h  rEx|M»»ili4iii,  n*a  |»u  c^tre  dn^<>««k*  qu*à  Tivlielle  de  I  :  ilMMMMMI. 

Iji  place  noun  manque  |Miur  nnentitinner  le<i  travaux  Ki*«*Kra|diif|ut*<«  n*ialiffi  à 
d*autn*H  lle^;  di^witiii  «leulement  qun  fiart  le^  Mi*^  l^>mlNik  et  Riliton  (rnrle^  au 
f  :  dMHHMlK  aiuM  que  la  prr«4|u*ile  Mid  de  G*lêlie<t«  aucune  Ile  ou  K*trion  dnn«i  In  fiartie 
1*^1  de  l*arelii|»el  n*a  êtr  le\<'v  n*irulit*ri*m«*nt. 

Quant  aux  études  ilenn^niMe  «ur  l'arrhifM'I.  \c<  plun  inlén^H^antc^  ilan«  cet 
deniiern  lemp<«  »4int  le^  études  ziM>|otfiquei%  et  (rh>flri>frraphie  marine.  m'*jà  lea 
Irn^auv  de  Max  WVU^r,  de  Fi^rU»^.  il'A.  B.  Meyer,  de  Sara^in«  etc.,  ont  fait  élever 
dcH  d4»ute«i  «ur  lexifitence  de  la  ct»l«*l»re  li^ne  île  dcmarration  entre  la  faune 
et  celle  de  rAustralie,  li|rne  I racine  fwir  Wallan^entre  lialiet  UimlM>k  et  entre  Bornéo 
et  (y'lcU*«.  I>*aprî*5  U*n  travaux  de«  «uivantH  cilr<»  plu  h  haut,  la  faune  de  iy*lèliei< 
aiM«i  (pic  (*elle  di*^  |K*titc<i  ili^  de  la  Sonde,  offn*  un  caractère  intermi'*«linire  entre 
celli*^  de  r.\%ie  et  de  rAu«tmlie  et  |wirfoto  un  faciès  tout  h  fait  ftarticulier '.  Ia^ 
rrclierchi-^  «le  i«x»loine  marine  et  le^  «onda^^^H  exirutri  h  lionl  de  la  ^thttga, 
dont  lr<t  n*«ullatH  ont  été  rapiMirti'*^  jiur  une  carte  manuscrite  qui  fitrun*  à  rKx|>o 
«ition,  ont  enlicn»menl  confirmé  ce^  d<iuti^  :  Talilme  marin  énorme  que  Wnllan 
«up|M»<»4iit  eijoler  entn*  Bail  et  l^omlMïk  et  entre  (I«*lrlH»<«  et  B<»m<*o,  m*  n^luit  II  une 
pri»f«»ndeur  «le  'Mi  m«*tre^;  le  ^critahle  aliime  ^e  tn>uve.  au  contraire,  plu«  à  Te^t, 
dan*  lc«»  mer*  «le  Flon**  el  île  liAiida  •. 

Noti>n».  |M»ur  liTUiincr.  et  ilan**  un  auln*  cmn*  dVtudi**.  |r<i  cnrte*  n*pn'M*nlant 
Il  la  «ttuntion  metit»ro|oi;ique  et  la  di**lriliution  de  In  pluie  ilnn<  ran*lii|N'l  InduMi  » 
en  j.uiviiT  «*t  en  août,  et  l'Atln!*  di**  %cnl«».  il«»*  mnni^.  de*  courant*  du  târand 
Arctii|H*|'.  nin*i  que  d'autn^  pul»li«*.'itii»n*  de  r<M»<*er\nlt>ire  mncnrlique  et  mel«M> 
r<»l<»cique  «le  B.il«i\i(i,  «m'i  *<»iit  iNui^ijrne»*  le*  n'*iillnt*i  ile<»  oliMT^.itiiin*  n*:uliêre< 
fnitc«  d«-pui*  tn*nte  et  un  nii*  |M»ur  In  meti*<*ri»|i>cte  et  defMii*  oni4*  an*  |Hiur  le 
mniTtielt^me  :i  Kita^t-n,  nin*i  que  |«**  d«uin«*e*  de  plu*  de  ^Ml  id»*<*r\at<iirt**  pluvio 
metritpn**.  di*|N'pM'»  *ur  toute  IVtcndue  de  rnrclii)M*l. 

Ih«<*n«.  |M>iir  lenniii«T.  «pi'a  la  ««'«tion  jn|Niti;iiM*  île  r«*itucation  <k'r«MqM*  |  «»ti  |n>u 
\.iit  %«»ir  un  Im.iil  «IVnM'mMe.  a\«v  cnrl***.  *ur  In  fc^-^OoCHM'l  In  *tructun*  Iet-|«ini4|ue 
«l«*  r»ntii|N'|  M  ilu*.  ilû  n  M.  Koti'i.  rt  Ui^*  print-ipilmient  «ur  le*  n*mnnpinl»l4*ft 
tr.i\.iiix   «l«*«  *a\.ifit*    h^lLuidai*  ou   *iito^*«.  «*i»nime   K.    Martin.   S.    Wirhmnnn, 
VirUi'k.  Kititi'Hin.  K.  lhilNii%  ri  \rn  (n-p*  I*.  et  F.  S.ira^in  •. 


1     \    ■%     |.     jf    '•  •     1'  '  t.    •   M  tt    Wrl».  r.   I»»^    Si.  »i  ■    .••    -  h'  ■  ,*   ii^%  In  i   *      ^n     irrhif^îê   ne*  •!   Hf^er 
II.     ,*•%  't    ^      t  r   t  '  ,      .  t  ^  /*  !  f  1  I  I    •«  «  <iV'  ^»     1 .       1«  .    I  •  *•     '••fil  m'.  M    r     III  «Ir  %c%  /  «M     ,!»•  'ir 

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386  J.  DENIKER. 


Indes  Britaimiques. 


L'exposition  des  Indes  Anglaises  ne  correspond  point  à  la  place  qu'occupe  en 
Asie  cette  colonie.  Tous  ceux  qui,  comme  l'auteur  de  cet  article,  ont  eu  l'occasion 
de  visiter  l'exposition  coloniale  et  indienne  de  South-Kensington  en  1886,  la  section 
indienne  à  l'exposition  de  1889,  et  même  la  petite  exposition  indienne  organisée  h 
Londres  en  1896,  trouveront  que  le  pavillon  du  Trocadéro  est  bien  mesquin  et  ce 
qu'il  contient  bien  insuffisant  pour  représenter  l'Inde,  qui  est  un  monde  à  part 
si  riche  et  si  varié.  C'est  à  peine  si  l'on  trouve  dans  le  pavillon  quelques  objets 
pour  faire,  par  exemple,  cette  constatation  qu'on  aurait  dû  rendre  facile  et  saisis- 
sante, que  l'Inde  fut  le  berceau  de  l'art  et  surtout  de  l'art  décoratif  dit  oriental, 
répandu  aujourd'hui  du  Cambodge  à  la  Bosnie,  des  îles  de  la  Sonde  au  Turkestan 
et  si  bien  représenté  à  l'Exposition. 

En  ce  qui  concerne  les  sciences  géographiques,  peu  de  documents.  Les  objets 
ethnographiques  qui  se  trouvent  au  premier  étage  du  pavillon  de  l'Inde  ont  été 
recueillis  un  peu  partout  et  mal  présentés.  Le  spectre  d'un  certain  «  indigène  de 
Kachemir  »  tenant  la  pique,  nous  poursuit  encore  aujourd'hui.  Quant  aux  cartes 
et  publications,  elles  sont  assez  nombreuses  et  intéressantes. 

Notons  une  Carte  géologique  générale  de  VInde  au  1 :  2000000,  corrigée  jusqu'en 
1892;  puis,  des  cartes  des  districts  miniers  (à  côté,  des  spécimens  de  roches  et  de 
houille),  à  Téchelle  d'un  pouce  pour  un  mille  (l  :  63360)  :  Ciridit  Coal  Field, 
Bengal;  Aurung  et  Huher  Coal  Field;  Distr.  of  Lohardugga  (ou  Lohardaga),  dans  le 
nord  ouest  de  la  province  de  Tchota  Nagpour,  etc.  Il  y  aussi  des  caries  géologiques 
de  la  ((  Slate  zone  »  dans  le  Hazara  district,  Pendjab,  et  les  cartes  inédites  du  «  Rewa 
Survey  »,  n°"  415,  453  et  475  (à  1  :  63360).  Ce  qui  est  le  mieux  représenté,  c'est 
l'exploitation  et  l'administration  des  forols.  La  belle  carte  d'ensemble  *  et  plusieurs 
cartes  détaillées,  ainsi  que  les  publications  du  «  Forcst  Department  m,  montrent  ce 
que  peut  la  persévérance  anglo-saxonne  même  sous  les  tropiques.  Un  exemple  suffit. 
De  24300  kilomètres  carrés  en  1872-73,  la  superficie  des  forêts  aménagées  ou 
nouvellement  plantées  sur  les  terres  du  département  monte  à  257  186  kilomètres 
carrés  en  1897-98,  donnant  un  revenu  brut  de  44  000  000  francs. 

Notons,  pour  finir,  que,  dans  le  pavillon  de  Ceylan,  on  voit  un  plan  en  relief  des 
travaux  d'agrandissement  du  port  de  Colombo  et  plusieurs  cartes  intéressantes  '. 

Japon. 

Si  la  plupart  des  Etats  asiatiques  indigènes  n'ont  presque  rien  exposé  de  ce  qui 
pourrait  intéresser  les  géographes,  le  Japon  se  signale,  au  contraire,  par  la  profusion 
de  caries,  de  publications,  de  photographies  et  surtout  de  diagrammes.  A  ce  compte, 
il  est  en  avance  même  sur  les  possessions  européennes  en  Asie,  sauf  peut  être 
celles  de  la  Russie. 

1.  India^showinff  the  Distribution  of  Forest  Linds  under  Governement  central  on  30''^  jun?  iS99: 
échelle  !  :  6  0S2  560. 

2.  Pour  les  détails,  voy.  TarUcle  de  de  Margerie  el  Raveneau,  cilé  plus  haul,  p.  397. 


L\  fiKiN.IIAraiB  DB  L'\SIK  A  L'EXPOSITION.  SUT 

Ijr^  pn^irn*^  HonrianU  fait^,  ilnim  ct^  (ImiioM  I(«mp4  par  le  JafMm,  mmt  clii«, 
«urtfiut.  h  uiir  forirct  intriligrnir  orK'iiiivilhm  (li*riii%triirtion  piibliqur  qui  a  fonni* 
dc^  ii|MVinli<«lr%  |M>ur  toulr«i  |(hi  limnrhfH»  do  l'artivitt'*  in(rlln*lurllr.  (ri*^l  ilunr  à  la 
«rtticiit  ilr  riiiHlrtiction  Pulili(|iio,  au  rjmmp  il<*  Mam  (^nMi|ir  I,  cIahmh^  |  à  f»i  <|ur  l'on 
InMivc  |in^|uo  |ou«  W^  n*nM*i^nofnrtit<  po^^^tn^phiqur^.  Ofirmlanl.  Ic*^  M^iioru  de 
l'a^rullunM*!  di*  la  nirlallur^ric  fourni««Hriil  au««ii  lN)n  nombre  do  tiiM*umi*n(«. 

Noun  ne  |M>uvonii  mAmo  \v%%  rnum<*iTr  iW  l<*^  innomhrablcn  rartr^  ri  dia^rammcii 
ft*latifii,  |Mir  evrmpir,  aux  dilTrirnle*»  «*uUurr?>,  aui  minr<».  h  la  inrti*orolot(iiMiu  Japon  *. 
<^mirnb»n«»  nou%  do  citer  i|urlqu4*«i  d<N'ument<i  |>rinri|iaux. 

Vn  rvr«»llont  R^êum^  iiotiêiii/ur  r/#*  VKminrr  dm  Ja^nm  (en  français  H  jafionaU), 
/.l*  annrr,  Tokio,  iMtil),  |Mir  M.  llanabuMi,  dinvlrur  du  Bureau  de  fdati«ti(|ue  ',  aver 
une  carte  liu  JA|M>n  l'îOiNMIOir').  montrant  U*^  divi^ionn  |Mdittf|ue4  et  le^  cliemin«  de 
fer,  riMiM'ik'ne  ^ur  le  dô\e!op|iement  du  rommtTce,  de  Tindu^trie  et  de  I  en«»et^ne- 
ment.  Ij*^  cnrtotrrammeH  et  le^  titairrammi*^  ipii  ornent  li*^  mum  de  rei|NH»ition 
ia|H>nai«»e  |»n*«M*ntent  ce4ren!(eii;nement««  mïuh  Irn  former  trraphiquen  le«  plu4  vari<V<i. 
tUton*!,  |Mirmi  U*^  carte'»  n»l«live*»à  IVn«M*i^nement,  celles  du  yombmiVUr^s  tmrnlt 
fmr  T'tp^ttî  à  ia  p'»pulalton  ch/iiii/hk*,  qui  fi»nt  \i»ir  rintenHtlr  de  ren%4*iifnement 
tian*»  le  .Ni|qM»n  «Mvidental,  et  *on  |nmi  dedt*velo|q>ement  à  Y<*k»,  etc.*;  le*  dirlrg  drt 
rommttnmilhtni  ifUgntphitfu^i;  la  Cart^  tj^n^-ntU  du  trrrirr  poilnl  de  t tCmp^rt  du 
/•i/**»*!,  IV^J\  et  auln*«>  publication**  de  la  IHnvIion  générale  dc^  fionttM  et  t««l<*irra 
|dir%  •;  In  ^''i»M  dti  pimr^i,  etc.  Un  Vi>il,  à  IVxiHi'tilion  «M't»laire  jniHinai^,  len  |ire 
m lêre^  feuilles  |virue^  d'un  «luvrauv  mn^i^lral  :  Atlnt  ph'ftvi  fntphù^ue  d^  tKmp%rt 
Jitfytnait,  |Kir  M.  Aknmnro  Tanaka.  Klb*^  rej»n*'»enlent  la  I'*  *^*rir  de  la  !••  fiartie  «le 
Touvract* -AIIah  K«*«d<>k'iquci,  qui  «m»  rn|i|Mirte  aux  volcan*.  Ia*^  ^lix  carte*  rx|N»Mi»n, 
a(*iom|wik'n<«c^  dcquatn*  feuillet**  de  texte,  Mint  tn**«  finement  graviv*  au  Jap«>n.à  la 
niAnii*n*Allcmnnil«*.  avec  l«*in*nil«***  en  jn|MMini*i  et  une  foule  de  carton*,  cartoucliei  et 
de%%in**. 

Siirnal<»n*  plu'^itMir*»  Im'IIi***  |iublicnti«)n**  |icn<idiqui'^  ^  et  le*  manueU  <le  Ki'*4»);ra- 
|diie  |MKjr  le*»  ivob'^  Mi'irndnin^  de  jcunc'»  lille*;  ri*%  dernier*  (Mirni«**^nt  In**»  bien 
f«il%  et  *Mint  illu^lre*  «!••  |>htdo^ra>un*^,  lu\e  dont  «e  di*»fM*n*K*nt  encon»  |e%  tnlilcur* 

I  On  \r  HM.ri.  *\\n%  I  irli  »•  «l'jl  fii»*  «If  t\r  ytr»'«*n<*  ri  llttrnrâM  p.  4"  •  .  •|iir|,|iir*  rrn*ri- 
fAroirtit*  *«r  1^*  •  %f\*-*  •!  %  %'r»Kf«  tf«  'î  ••    ,■!'  ,   i»r»»«  imi'Hir  «l  in«'lr«»r«»l«iir.  i«ir 

I   I   *»l  I*  I    h  l«ii%il.  ifi  ili  I  .|iii«to  .1'^   ir  it  ,t  ttt^têt  tie  iempkrt  dé  J»t^'»%  ^tt»r  ttf%%'*  fiy7    m 

J  |V>ur  l«  •  «l'ii  l«  «••«  :  >••'!  r  9iir  t  .'■ /if*iii|/i  .n  ii^imfllf  *l*  Ctn^truch^m  f'U^t'fme  «m  /i/^oi. 
4*i%l4*  pm'  it     .riii'f    *    tr  finit   •.    /    .  %  fnf'ii  fu^ 'fu  J^ti     ^.  •  |»r.ij»i%  i|r  |  l-;i|"»*»li«»n ,  •    I    n.  il    i|»»»«i, 

4  i^  ipi  ff  »:  ,•«  il  m*  «rîlf  •  %r.#  f  >*l  If  n  •!  »î'f«  f.in*i  !•  r*l»'«  Tl  rn  |^««  »*!  ttr  |iiirt-4iit  *\r 
pi»*t#«  ri  t«   r^r  \\»tte9  M   ^o'iii..%«.  n*»  I*  r«*  rn- ••rr   i^n*  •  tlrmt  ^tu««irr 

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d#^lu*M#«  .>  ff ,  :  ,■  •  »..;  èi.jK*.  I  *  i»''t»  •iri«»  ••  i.innN.»*Ml  «Ir  pUn*.  «tir*.  r«rir«  m 
f  i»*  •»*  .>.  «  «ri.*  ••  «.j  «••!»«•.  ■!  •  •  •  1- 1  •  ilr  !•«  r.  4ii.«i  ;  if  ilf  «  <  ■Kii'rt  ^**  •'  •»'  -l'i'  «  «l«* 
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Hmp,*-i9    H*        .    ^t    *-<.i/r;.j^.    «v,.    .'if/ ^• ,  i*- .rfr  r  •    .  .  p»r4i«*%m.  il«pui«  !•••.  iu**!  ««rr 

Ir  iiirr  «fi.-  .1*     f.^  J   ,  m  *l    .f  7^.;    I.    .  |. .'    ••    /  ^,  /^'  f  -v-  ••'^-*'U'^     »»  ^-  "v.  *«  f«»niU- 

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388 


J.  DENIKER. 


<4 
i\4 


de  nos  livres  de  classes;  les  atlas  scolaires  contiennent  de  bonnes  cartes,  pour  la  plu- 
part, au  1  :  2500000  et  au  1  :  3  000000. 

9 

Les  cartes  détaillées  du  Japon,  dressées  par  TEtat-major  de  Tarmée,  n'ont  pas 
figuré  à  l'exposition;  mais,  dans  la  classe  63  (Métallurgie,  etc.),  on  pouvait  voir 
quelques  feuilles  au  1 :  200 000  et  au  1  :  400000  de  la  grande  carte  topographique 
(terminée)  du  Japon  au  1:  100000,  à  côté  des  mêmes  feuilles,  coloriées  pour  les 
terrains  géologiques  * . 

,     Notons,  aussi,  sur  la  nouvelle  possession  du  Japon,  l'île  de  Formose,  une  carte  à 
grande  échelle  et  plusieurs  publications  '. 

Pays  de  cyclones  et  de  tremblements  de  terre,  le  Japon  a  admirablement  organisé 
la  lutte  contre  ces  terribles  phénomènes.  Comme  aux  Etats-Unis,  le  service  météorolo- 
gique signale  les  cyclones  en  marche,  et,  cherche,  par  la  coordination  des  observations 
recueillies  sur  tous  les  points  du  territoire,  à  déterminer  les  conditions  générales 
dans  lesquelles  se  produisent  les  grands  mouvements  atmosphériques  '.  Le  service 
seismologique,  de  son  côté,  est  arrivé,  grâce  aux  observations  qui  datent  de 
plus  de  vingt  ans,  à  déterminer  les  axes  principaux  du  mouvement  de  Técorce  ter 
restre  au  Japon;  il  essaie,  également,  de  trouver  les  rapports  qui  existeraient  entre 
la  direction  de  ces  axes  et  la  structure  géologique  des  îles*. 

Grâce  à  l'activité  de  la  Société  anthropologique  de  Tokio  fondée  en  1888 
(15  volumes)',  l'étude  de  l'homme  est  vivement  poussée  au  Japon.  Les  séries 
d'archéologie  préhistorique,  accompagnées  de  dessins,  plans  et  photographies, 
rivalisent  avec  les  collections  ethnographiques  relatives  aux  Aïnos,  aux  indigènes 
de  Riou-Kiou  (par  Tsuboï)  et  surtout  aux  insulaires  demi-sauvages  de  Formose  *. 
Plusieurs  cartes  manuscrites  à  petite  échelle  représentent  la  répartition  de  ces 
tribus  ;  elles  ne  concordent  pas  toujours  entre  elles  pour  les  détails.  Celle  de  M.  N.  Ono, 
qui  parait  la  plus  claire,  montre  les  territoires  successifs,  occupés  (du  nord  au  sud). 


\ 


1.  Voy.  les  indications  dans  larlicle  de  de  Margerie  et  Kaveneau,  déjà  cité,  p.  409. 

2.  La  carie  en  question  (au  1  :  800  000),  publiée  par  la  Soc.  géogr.  de  Tokio,  n'est  pas  f^ans 
reproche.  Le  figuré  du  terrain  y  est.  notamment,  tout  à  fait  rudimentaire.  La  môme  société  a  publié, 
dans  ses  Bulletins  de  1899-1900,  une  description  détaillée  de  Formose  par  M.  Onagawa.  Nous  parloo» 
plus  bas  des  travaux  ethnographiques  sur  cette  Ile. 

3.  Voy.  Solice  explicative  sur  les  objets  exposés  par  tobseruatoire  météorologique  central  du 
Japon  [fondé  en  1883J,  à  l'Exposition  universelle  de  i900,  i9  p.,  in-8.  Parmi  les  caries  (en  partie 
manuscrites)  exposées  par  l'Observatoire,  il  faut  noter  les  Cartes  des  trajectoires  moyennes  des 
aires  de  basse  et  de  haute  pression  autour  du  Japon.  Elles  nous  apprennent,  que  la  fré<]uence 
maxima  (28  pour  cent  de  la  totalité)  des  basses  pressions  se  trouve,  hiver  comme  été.  sur  la 
trajectoire  qui  passe  à  Test  du  Japon. 

4.  La  Seismological  Society  of  Japon  ayant  cessé  d'exister  vers  1897,  après  Pincendie  qui  a  déiruit 
une  grande  partie  de  sa  bibliothèque  et  de  ses  archives,  ses  publications  ont  été  avantageusement 
remplacées  par  les  Extraits  des  Comptes  rendus  et  des  Mémoires  du  Comité  d'investigation  siamique 
du  Japon  {(om\é  en  1891),  publiés  en  français;  les  L  1(103  p.)  et  11(141  p.)  ont  paru  à  Tokio  en  19C0, 
avec  nombreux  diagrammes  et  planches.  L'observatoire  météorologique  a  publié  et  exposé  une 
Carte  de  fréquence  sismique  au  Japon  (celte  fréquence  est  maxima  sur  la  côte  est  de  Nippon). 

3.  Nous  donnons,  depuis  quatre  ans,  dans  V Anthropologie  :  le  sommaire,  avec  quelques  notes, 
de  cette  publication  (en  japonais)  qui  porte  le  titre  anglais  de  :  The  Journal  of  the  Anthi^poiogical 
Society  ofTokyOy  et,  le  titre  japonais  :  Tokio  Juinri  gaku. 

6.  La  façon  même  de  présenter  les  objets  ethnographiques  mérite  d'attirer  l'attention  de  no^ 
muséologues.  La  photographie  de  chaque  indigène  est  munie  d'un  chiffre  qui  correspond  à  celui 
de  la  carte  montrant  la  distribution  des  tribus;  de  plus,  les  représentations  des  objets  (armes, 
ornements,  etc.)  sont  reliées  par  des  fils  rouges  aux  objets  eux-mêmes  disposés  autour,  de  sorte  qne 
l'on  comprend,  sans  légende,  la  destination  de  chacun  d'entre  eux. 


LA  (iiUXiRAPniE  DB  U'ASIB  A  L*E\lH>SITIoN.  U3 

nur  \e  litlornl  t^i  ilc  rili»,  pur  Ic^  Ani4  invcv  quflf|iic4  lloU  fie  Poph,  Ic^  Pyiima  et 
lc«  l*aioti/in;  (Irrrièir  ruK,  liiin^  l<*^  lorn^^  (toujoun  du  iionl  au  iiu<i)«  lr%  AUyal 
(qui  rm|>it*lriit  nuAni  un  |m*u  «ur  la  tV»lr.  au  iionl  (Ion  AiiU).  Ie«  Vonuin  rt  le^  Taruma. 
Nouh  avoii%  pu  vtiir  au»*»!,  fcrAiT  à  robltin^nt-r  ilo  M.  Mn«aki,  iii«|MvU*ur  K^'^nêral 
fie  rrn«MMirti(*mciit  au  JafMin,  Ic*^  Kranflf*<i  carltHi  inainiMTili»^  <|ui.  faule  «le  platv, 
«e  tniuvaiont  rn  rouleaux  tlaru  h*^  vilrtiir^i.  iA*n  rartt»*.  dre^^V^  |Mir  MM.  Turii 
et  litf».  n*pn'*«M*ntetil  la  flUtriliulhMi  flelailItV  tli*^  tribu**  de  Kf>rfn(»'w*,  la  n*|MirtUifin 
dm  roractrre'4  fHimat«»lt»fri(|ueH  île  «t^  tribun  ihulif^  rephnliffue.  taille,  etc.l.  D<*ux 
carte*  «e  rnp|K>rteiit  h  la  tli<«tributioii  dt^  tumuli  et  ib**  <itatif>ii^  ib*  Vi\kv  de  la  pierre 
au  Ja|Niu. 

Chine. 

|Kiti«»  |e«  fleux  |Mivilbiii<i  fit*  la  tliitii«\  nu  Tnx*ndt*n),  b'^tfbunimtMitH  »(rH>^rapbi«|U(*«» 
•e  rr«luiM*iit  à:  I*  In  piam  df  Li  rilU  d^  TrHinnuj^kiitg  iSm»  trhuniii,  travail  chinois, 
a>er  lrk^*iide  en  «*Amrl<*n*^  rbinuis  et  traduction  frnnvniHe  ojf>uttV  i%  la  main  ;  i*  Cttrie 
onp'jrttfthtffurd^'  h  putvtnci'  df  AoM-Xi<i»f  ;  travail  l'Iiinni*»  avtv  un  «>«t«*mt*  <rf>n>icra 
pbie  \x\^  t'urifMix,  et.  b*t:entle  en  r.Trnrtî^n»^  f*hin(>i<«.  t)n  a  indi<|ue,  «lur  fi*lte  carte,  lesi 
fn**«*menl<»  tb*^  diffi»nMit«  minf*rni«.  i\\*^\  aux  |MivtlbMi4  de  l'Imb»  tibine  français*  et 
fie  TAmi*  ltuH««\  nin^i  <|u'h  IV\|M>«ition  M'olnin*  jn|NMi»iM*  f|ue  «m*  tn»uvi*nt  b*^  Immuh** 
rartt*«  ib*^  di(Tf*nMilc'«  |>«'irtit*«»  de  la  (Ibine  eoiitit^uê**  aux  |H»<«M*<*««ion<«  fran«;«iiM^  et 
à  lenipin*  ilf^  l^ar».  Nnu»  citenui*  :  T  /a  i^hiuf  Mrndionalf  rt  Jonhn,  \u\r  le  i*npilnine 
Fri(|Uf*kMi<»n.  publi«'v|mr  le  S»t^  iivtir«»crnpbi*|uedcHr^donie**,  l*arii  II.  llarh'nM.  I*<!fj, 
au  1  :  i<HHHiiNi.  ciiinpn'tinnl  le^  pr«»\inct*H  «!«•  Kouniii;  ttiunic.  de  Kouan»?  <»i.  fie 
Yun  nnn  <*t  une  |Mrti«Mlu  S«*e  ti*b<»uan.  «lu  ll«»u  n/in  et  «tu  Kouim  t«*b<NMi;  i'  «|U(*b|ue<« 
teuilb**  fie  bi  «Mrte  «le  li<»b*b(*v  *;  ri'Uf  ri  «*iimpr«Mi'lrn  bmb»  l.i  t'.binf,  %iuf  la  |Mirtie 
•ud  (|ui  litfun*  pn'N'i*^«'*m(*iit.  et  h  unt*ri*b«*lle  nt»pn»«*b<'v,  %ur  la  «*nrb*  «le  Kri(|n«*irn(»n. 
N«it«ut4  au%si  le^  ''m/*-»  ,manu<MTite<«i  '/'•  llat-tvtn  |Mr  tll.  Madndieel  A.  Baille,  ex |n> 
•er*  il  la  «•1.1^'M»  Il  k'iN»trnipbi*M  V  pour  IVn«M'mbl«'  d«»  IVmpire  rbinoi^  |ou  ni«**ine 
«eulem«Mil  de  la  tlliine  propn*ni«'nt  «lite.  non*»  n'a^MH*  «pie  b*^  pn*mi«*re«»  f«*uilb*«»  «le 
la  Cartr  de  V.Xttr  nu  I  :  I INNIUNI.  d«>nt  le  S«T\ic«*  (M-ocr.ipbitpie  «le  rArm«'v  a  entre 
pri*  Itnit  n-«vmment  ta  publicntion.  de<»  rnrb'^  a  un**  «i  lifUe  inoindn*.  «*«»inine  «vlb*^ 
fie«k  ex|M»^i(iuii^  *M-o|air«*^  «b*^  «lifTfn*nt*»  piy«  «*l  «le  r«*\|»i>«itiofi  d(^  Mi*««ion4  catb«>ti- 
f|iK*^.  t>u  nouHav«in«  n*nMn|iit*:  /'i/'ur/f  i/^  la  Vifti'»M  */''  Ai  f^nm^hviuit  d^Jt^tutdam 
U  Tihi  h  Sud'Ktf,  publi.-*-  pir  t^im/.  C.  J..  |vfci.  nu  I  :  :'»«hhnii>  i?i.  t>lte  earte, 
aver  di\i«i«»nH  |Nditi(|u«*«*.  n*pn'M*nlf*  la  parti**  li  nioini»  «connue  «lu  Tcliili  '• 

I  |Wil<  ti- «  4  ,  Aitr/ 1  I  ■  «"I  •!  p*/<fti  /  '•  I  »i  ;»  •  ■  .  I:.  i.'(4  f|  A  tiii.  i' A  te  fie  la  um^  fmmît^rr 
<n/ri*itt.ii .  'le  It  Uniti*»  «/  I  r  ;. II». !,♦•••  |.i'  It  •«  ;,  .  J.  t.,  •.•r4;''ii-  m. '.•un  lîr  1  KUI-Mi^or 
f#<Drr«l.  M.rit  l»rif  r«U».i'.*  t*-»!'»"»!,  • .  f#  m  r»  i  .  i  !••  '  n  La  T  i  /r  4U  U  Chmt  ^rt^mtaU, 
t  It  m*  1 1**  '(  *i*  •I'*.  |i  i*>   •      i-ir  it  *«<M     tf  <»tfr    •!  *  T   »    *.  •  m  f»  •■>    r»t  m  '.ri*  Imniir 

S    I  i.r  '  %tW  lu  I  .  •  t  «•   |iri,i>  %  ^  I  *•  «  «  I   I      •  •  I   r«  |>     »    '  fit       •  1%  tr«-->iit|fi«*  el 

|r«  ai.fi'  r  i.it  lit.:*  •  • .  ii  <!■  •  '«  1)'  u  |»  «p  ii  1  .  •  1 .  .1  -1  1  *  •  ■  |» ■;•'■{  i<  •  r>  H  •{•«'ru  '«  .  Ii  •  •  prio- 
Ci(a*ut  {•%ri<  '•  •  tl"At*t  '\  »n%  \f  riiir*l  «  «1  rt  1  •.••*.  U'ikk  1  S 1  ■•  >  n-jf  1  «m*"*!.  I.4  ii-4 #  «ur  lr%  «  «*!«• 
Ml  I  r  t  n<>'<l.  I>  i**i  f  I  t  >  m  •  f  '•  t  '• 

1  f  «•nitii*  |»it'ti  O:  II*.  !  I  <  .  -i;  iiT'ii^  '\r  J*  •  i*  4  r\|*  *< .  «  fiifi  %  itr^%.  l'uu^rarfr  tiiiv^nt  '  f*htmf 
et  f  ^.1  11,   t  »  H'*È  *ir$    Vi*       »%*%  Il     ê    ir  :.i  f       ,     .     ,  e    //  Jrt  »$,  pf  •      •  e  ti*  t  Samp^jmt    Ml«lloa   «Itf 


390  i'  DENIKEIL 

'  Corée. 

Le  Pavillon  de  la  Corée  ne  contient  aucun  document  géographique,  sauf  peut- 
être  les  n**  des  The  Korean  ReposUory  (t.  I  à  IV^  tout  ce  qui  a  paru  jusqu'en  1898). 
Les  meilleures  cartes  de  ce  pays  sont  au  Pavillon  russe  (certaines  feuilles  de  la 
Carte  de  la  zone  frontière  de  Bolchev,  citée  plus  haut,  etc.)  et  à  la  section  de  Tenseî 
gnement  du  Japon  (Carte  de  la  presqu^ile  de  Corée ^  éditée  par  la  Société  de  Géographie 
de  Tokio,  1894,  1  :  1680000).  Cette  carte,  précieuse  pour  les  divisions  politiques, 
laisse  à  désirer  au  point  de  vue  de  l'orographie;  la  légende  est  en  caractères  chinois. 
Toutes  ces  publications  sont  surpassées  pour  la  feuille  «  Corée  »  de  la  carte  de  TAsie 
au  1  :  1 000000  du  Service  Géographique  de  TArmée  (Paris,  1900). 

Siam. 

Le  Pavillon  de  Siam  ne  renferme  qu'une  grande  carte  du  royaume  avec  por- 
tions du  pays  environnant  (i  :  760320)  :  Map  of  Siam  from  govemmmt  Survey  under 
the  direction  ofVL.  R.  H.  Prince  Damrong  Rajanubhab  and  H.  Phya  Suraskadi 
Montri;  s.  1.  n.  d.  Les  limites  politiques  ne  sont  pas  indiquées.  (Figure  du  terrain 
radimen  taire.) 


Le  Pavillon  de  la  Perse,  dans  la  rue  des  Nations,  ne  contient  aucun  document 
géographique  '.  C'est  au  pavillon  des  Armées  de  terre  de  la  Russie  (Cl.  119)  que  Ton 
voit  la  carte,  la  plus  détaillée,  de  la  Perse  au  1 :  840000  (16  feuilles),  publiée  par  l'Etat 
Major  russe,  en  1886,  et,  que  Ton  est  en  train  de  reviser. 

Turquie  d^Asie. 

Le  Pavillon  de  la  Turquie,  ne  renferme  presque  aucun  document  géographique. 
Au  l*** étage,  on  remarque  une  carte  du  chemin  de  fer  de  Beyrouth  à  Damas  et  des 
modèles  de  cette  crémaillère  (système,  Romain  Abt),  la  plus  longue  du  monde. 

Dans  le  Pavillon  des  Missions  Catholiques  (Trocadéro)  se  trouve  une  Carte  de  la 
Syrie  moyenne  des  Écoles  des  pères.  Mission  de  la  Compagnie  de  Jésus,  pat  Abdallach 
Tohmeh,  s.  1.,  1900,  au  1  :  500000  (manuscrite).  Ces  écoles  sont  groupées  entre 
Beyrouth  et  Balbeck  et  entre  Tripoli  et  Mendjez. 

Une  des  feuilles  parues  de  la  Carte  d'Asie  du  Service  Géographique  de  notre 
armée  comprend  la  Turquie  d'Asie,  sauf  les  possessions  du  Sultan  en  Arabie. 

En  terminant  cet  article,  nous  ne  croyons  nullement  avoir  épuisé  le  sujet;  nous 
avons  relaté  ce  qui  nous  a  frappé  le  plus  dans  nos  multiples  pérégrinations  à  tra- 
vers l'Exposition.  Les  oublis  doivent  être  nombreux,  et  nous  serons  reconnaissant 

à  tous  ceux  qui  nous  les  signaleront. 

J.  Deniker. 

1.  D'ailleurs,  sauf  la  tapisserie  et  les  pierres  précieuses,  presque  aucun  autre  produit  indus- 
triel de  la  Perse  n*a  été  exposé.  Au  pavillon,  nous  avons  cherché  en  vain  les  sucres  de  la  pre- 
mière raffinerie  fondée  par  les  Belges  en  1893,  à  Rherizek,  à  20  kil.  de  Téhéran.  Voyez  à  ec 
propos  la  brochure  de  C.  Roberts,  La  France  en  Perse;  Essai  de  réponse  à  un  questionnaire^  Paris 
(Société  de  publication,  23,  rue  de  Provence),  1900,  19  p.  in-8. 


Voyage  d'Obroutchev  en  Asie  Centrale 


Si  \o%  premicn  HncAmi^iitn  de  la  pnilok'io  ilc  l'Agio  Oiitralr  oui  v\v  imcvA  |»ar 
If  fMivant  Richthofeti,  la  vrritablo  ôtudi*  dVii^rnible  nnr  la  coiiiilitulioii  du  m>I  dann 
rrltr  l'aile  n'^fn^n  e^t  Ttruvri^  du  jrutirp*«i|o^e  ru«»v*«  Obruutchrv.  Kii  cffel,  avant 
l<*ii  n*inan|unl>li^  V(»}aKi^dorel  4*x|doratour.  v*uU  k*?>  rt'bonNdc  n*iW  n*tfi«»ii  a%'aicnt 
rtr  rrconiiun.  fcrAiT  aux  travaux  dt*  Rirlilhofm,  dt*  Lcirxy,  de  B<»folA<i«*^  i^^'li  ^^  ^l*" 
<in»um  Grjimailo.  Auruiu*  olinonalion»  mm  pluK.  n'a^'ait  v\v  failo  «»ni*i»n*  dau4  li^ 
rnomof^  «u>litud(*fi  du  lîidd,  et,  m  p'*ni'*rnL  daii%  loutr  la  |Mirti«*  (Montrait*  vi  (»rii*iilalf* 
dr  la  Haute  Anie.  C*e<«t  à  Obnmlrhev  que  n*viriit  riioniieur  d'avoir  ronddi'*  (vUc 
lacune,  et.  d  avoir  donné  un  Inidenu  dVnM^mlde  de  roroffraphie  et  de  la  K^^ilo^e 
aIv  l'Asie  Ontrnir. 

1^  v«»\iitc<^de  M.  t)bn»uti*hev  a  <'*trt*\rrutr,  il  y  a  déjà  <|uelf|Uf*ii  anni*«*<»  •  l^Ji  \^\). 
L'itinrrnire  p*nérnl,  ain«i  «fue  In  n»lnli«*M  |iini>n*M|ue  de  o^tte  ex|M'Nlition  f|Ui  a  duré 
troi<  oniii*i*<«  environ,  nont  drjâ  <*onnu«  par  U^  tuAm  M*ientili«|U(^  |>ublii*<*ii  dan^ 
le*  |it*rt<Nlif|ur<«  ru^M*^  et  i»ar  Ir^  Iflln»'»  ndn**^»-*  |»nr  Tauleur  a  i»a  mén»  et  n'^unii*» 
en  deux  ><»luni«»fi  |Miru«*  en  AllenintrneV  Aujounriiui  M*ulement  le  journal  de 
vo\afre  fHini|>li*t  et  len  ol»M»r\nli<»nH  M-irutirique^.  faites  en  roun*  de  route  ou  dann 
le«  lalM»nitoin*<«,  d'apn*"*  l«*«  «•«*li.uitillon<»  i?«*i»loi;i4|u<*4  et  |Milt-ontido^ii|U(*«  ra|»|M>rtt'^, 
roRimenri*  à  |>amitn*.  Ia*  pn  mi*'r  \olunif  d<*  wi  iniiM»rtant  ouvrnui*  «lue  publie 
la  Swi»»lé  ImiMTiflle  ru*M»  dr  tMi»tfrnpliir,  miu*  In  n*«lnrtion  de  M.  T.  Moudikelof, 
|n»rtr  \v  titn»  ««uivant  :  T»»  nlr*ii»tat*i  j4:i'i,  Si**nrn'fi  Allai  i  .Vufi-eiWifi ;  Oit  hrt  o  pnU" 
Irt  hrttt  II  ■••r«'M  hntttnm  I'** i'  »t*tut*'h*'m"U  I  /t*tuttk't'fo  Gke*i*jral%tchftkatf**  Ohrktrhcêtta 
e  /.^  .'*/♦?/ 1  tfodak,  '/••iri/jyo  tnjfn^nt  V.  S.  OaaotTUIEIA  .Ifi*'  f'rntuiU,  f^Hine 
S^ptrntrumaU  *•!  .V<tii«rA.i«  ;  rapf'rt  c/e  /'oi'/'-fii^ur  i/^-f  min^i  V,  S.  Obkoi  tcuev,  fur 
ion  r'»ynq^  fait  $out  Un  autpt^^t  dr  /a  .S*  fift*'  ru$$r  dt  GrtMfrttf  htr  en  />\*^^-5/l,  1^ 
Tomr  I  e^t  itilituir  :  JournnI  du  \o\.ià:**  ri>u«'tTii:iiit  la  Moiii;«»lie  OrirntnIe,  \cn  pn>* 
viiirr*  de  Tthi  li.  de  (Ibaii  ^i.  ilo  Clhfn  *i.  d»»  K>-inM>u.  rt>nl«Hi.  TAIn  t'.hnn  et  le  Nan 
eh.nn  iirit-titat  ;  Siinl  |Nlfr^U»ur*r.  \*^^^  I  *oL  in  i.  x\\\ii  t-  «kM  p.,  a\«v  H  carte*, 
M  phot<il\pi«*^  rt  lit  Uii,  i\:\n^  le  iv\U\ 

(li»mm«*  <»n  |m  ut  «Vu  n*iidn*  rumpti*  d'.ipr«-«  l.i  Ifvtun*  île  ce  titre,  le  v<»luine  ne 

I     /:t  ^•^«   /••;-*»■  i/ »- «4        .A.i.*i4f     ,    O'    '■?-**•.'•  i     t»*       fluU-ht    ttr  tQ   <  ir     ru*  ^  Hf   ii^-  .^ 

f^i#.T    \\l\    t«'-.j»      M  .  T   \\\    »*«4,p    ».•;*•.•   ;  *•!  •  •#   1.31.  p..'!    nr*'j.,if.Kie  ée  r  itté 

*U   i4    s  ^     ruê$f   *U    M-i"*  }.'■;#  .    T    «T.    I*'  .   p     »4«  .   o«Bt  ?»•  atv,  .lio  <  4m<i,  L^ipiin,  impi, 
t  «ol.  IO-I4     rr^ii  «la  «••«i«r«  «••«!•  fomir  «le  U'.ir««  t  m  m<>rr 


392  J.  DENIRBR. 

comprend  que  le  récit  de  la  première  partie  du  voyage,  mais  la  préface  donne  un 
aperçu  général  sur  Tensemble  de  l'expédition,  et  nous  allons  résumer  cette  préface. 
L'itinéraire  qui  va  être  donné  ici  est  d'autant  plus  important  à  noter  que,  dans 
l'ouvrage  même,  l'auteur  ne  suit  pas  l'ordre  chronologique,  mais  groupe  ses  itiné- 
raires par  régions. 

Après  les  préparatifs  nécessaires  faits  à  Irkoutsk  et  à  Kiakhta,  l'organisation 
définitive  de  la  caravane  eut  lieu  à  Ourga,  d'où  M.  Obroutchev  partit,  le  14  (26) 
octobre  1892,  se  dirigeant  vers  Kalgan,  à  travers  le  Gobi  oriental.  La  route  qu'il 
suivit  pendant  un  mois,  ne  voyageant  que  de  jour,  afin  de  pou  voir  faire  les  observa- 
tions géologiques,  s'écarte  peu  des  routes  postales  appelées  Tchoïmin-Dzam  (entre 
Ourga  et  le  puits  d'ikhé-Oudé)  et  Darkham-Dzam  (entre  Ikhé-Oudé  et  Kalgan), 
comme  on  peut  le  voir,  en  comparant  la  carte  n"  2  de  l'ouvrage  d'Obroutchev  avec 
les  itinéraires  en  Mongolie  publiés  par  Bretschneider  dans  ses  commentaires  au 
voyage  de  Palladius  ^  A  partir  de  Kalgan,  commence  le  voyage  dans  les  limites  de 
la  Chine  proprement  dite,  en  suivant,  le  plus  souvent,  des  routes  non  touchées  par 
les  itinéraires  de  Richthofen  :  de  Siouan-houa-fou  à  Pékin,  et,  de  là,  par  Pao-ting, 
Taï-yuan-fou,  capitale  de  la  province  de  Chan-si,  et,  Ou-tchen,  à  Ou-pao,  sur  le  fleuve 
Jaune.  Quittant  Ou-pao,  M.  Obroutchev  se  rendit,  par  le  Chen-si  septentrional,  à 
la  station  des  missionnaires  belges  de  Hsiaotchao,  dans  l'Ordos  méridional.  Aprè^ 
la  traversée  de  ce  pays,  le  long  de  la  Grande  Muraille  jusqu'à  Nin-hsiafou,  Obrout- 
chev fit  une  excursion  dans  la  chaîne  de  l'Ala-Chan,  et,  arriva,  par  In-ngan-choui,  le 
14  mars  1893,  à  Lan-tcheou,  capitale  de  Kan-sou. 

De  cette  ville  l'explorateur  russe  gagna  Sou-tcheou,  par  une  route  différente 
de  celle  qu'avait  suivie  le  géologue  hongrois  Loczy,  de  l'expédition  du  comte  Bêla 
Széchenyi,  et,  explora  le  Nan-Chan  occidental.  Il  réussit  à  débrouiller  le  chaos 
orographtque  de  ce  pays,  en  traversant,  en  vinghuit  jours,  ses  sept  chaînes  prin- 
cipales (en  allant  du  nord  au  sud  :  chaîne  de  Richthofen,  Ta-sin-chan,  Ye-machan, 
chaîne  de  Humboldt,  Tsagan-tcholou,  Dakhyn-daban  et  chaîne  de  Mouchketof), 
ainsi  que  les  cinq  rivières  qu'elles  encadrent  (Sou-leï-ho  ,  Yé-ma-ho,  Chara-Goldjin, 
Khaltyn-Gol  et  Baga-Khadyn-Gol).  Longeant,  ensuite,  le  versant  sud  des  chaînes 
de  Mouchketof  et  du  Koukou-Nor  méridional,  qui  regardent  le  Zaîdam,  il  arriva 
au  Koukou-Nor,  puis  revînt  à  Sou-tcheou,  par  Donkyr  et  Sinin,  après  avoir  recoupé 
.  les  quatre  chaînes  du  Nan-chan  central  (Loé-chan,  Tsin-chi-ling,  Ma-ling,  et,  la 
chaîne  de  Richthofen,  en  allant  du  sud  au  nord). 

De  Sou-tcheou,  M.  Obroutchev  entreprit  un  voyage  au  Sse-tchouan,  mais  en  fai- 
sant un  long  détour  par  la  Mongolie  Centrale  et  par  l'Ordos.  Il  descendit  la  vallée 
d'Edzin-Gol  jusqu'au  lac  Gachioun  qui  la  termine,  et,  traversa  ensuite,  pbur  la  pre- 
mière fois,  la  Mongolie  Centrale,  de  l'ouest  à  l'est,  jusqu'au  voisinage  des  monts 
Gourban-Saîkan  (extrémité  sud-est  de  l'Altaï  mongol).  De  là,  il  tourna  droit  au  sud- 
est,  vers  la  station  des  missionnaires  de  San-to-ho,  sur  le  fleuve  Jaune.  Après  avoir 
reparé  dans  cette  ville  ses  forces,  épuisées  par  les  privations  dans  le  désert,  notre 

i.  L*Archimaxdritb  Palladil's,  Deux  traversées  de  la  Mongolie^  trad.  du  russe  par  les  élèves  de 
l'Ecole  des  lan^^ues  vivantes,  sous  la  direction  de  M.  L.  Boyer,  Paris,  1894,  Extrait  du  BuU, 
Géogr,  hist.  et  descriptive,  1894,  Carte. 


VoYAUK  h'flBAolTCHEV  EN  ASIE  r>:>TlUtK.  )»l 

voyageur  IraverM  de  nouveau  rOnlo^,  cette  foin  du  nord  nord  ouent  au  iuduud  eut, 
(ian4  un  M>nii  perpendi4*ulairp  à  celui  dan^  lequel  «étaient  dirigi>4  toun  ««en  pmlé- 
re*»!M»urH. 

Ile  la  %tlle  de  ll.iia-lrhao,  Aur  le  reUtnl  tie  r<>rdo<i,  M.  ()bn>ulc*liev  te  n»ndit, 
par  le  plateau  de  la*H«t  du  Kan-iMiu  oriental,  dann  le  S««e  trhouan,  où  il  atteUnlt 
la  ville  de  Kouan-yuan   ou  Kouantf  yen,   |N»int  e&tr^me  ven  le  «ud   de  tout  le 
vo>Aire.  <rt*^t  là  qu*il  rattac*lia  m^h  Irvi^  t(»fMiirra|dii<|U(*^  et  «mm  obfier^'atiomi  kiniIo 
fCique^  à  oeux  de  Uiczy  et  de  Potniiine. 

I>e  n*(our  h  Lan  trluniu  en  avril  lH9i,  l'explorateur  ni^ite  entreprit  une  nouvelle 
excupiion  dan»  le  Nan  chan,  afin  dVtudior  la  partie  orientale  du  f»><»t(*me  mirnta- 
icneux  de  cette  province;  il  i^nn^  par  Linn^-tcheou  et  arriva  de  nouveau  h  Sa- 
tciieou,  d\»ù  il  lit  d*autre!i  reconnaissance  danii  le  Nan  chan  central,  escaladant, 
du  nord  au  nud.  leji  chalnesi  de  Richothfen,  de  Tolnî  chan  et  dWlexandre  lli.  ainul 
f|ue  \vn  hnulc*^  valliVn  de^  rivière^  Ling  choui.  Tolaî  ho  et  S4>ulel  ho.  Apri*^  avoir 
examiné  h^i  avant-monts  Heptentrionaux  de  la  chaîne  de  Sue^t^  il  rebrou«Mi  che 
min,  irmvt<««ant  de  nouveau,  main  h  Touent  de  Min  premier  itinéraire,  \r%  tnd* 
chaîner  déjà  mentionn»*H  pour  rt*venir  à  Sa  theou. 

1^  17  juillet,  le  voyage  de  n*lour  commença  |Mir  la  traver^v  du  «y^tème  monta- 
irneui  de  iVi  chan  (entre  Yu-men  et  llnmii«  puis  «MM^mttnua,  le  lonir  du  ver^nt 
meriiliiinnl  du  Thinn  chan  oriental,  ju<M|u*à  la  station  mél(*orolot;i<|ue  de  l^tuk 
ti'houn  *.  d*on  une  excursion  ven  le»  montu  Tchol  Taich  fut  entn*pri<ie.  1^  n*tour 
Vache\a  |iar  la  route  de  TtHirfan  ()un>umtchi  et  Kouidja. 

IVndant  toute  la  dun*e  de  cette  exploration,  dont  Titinérain*  couvre  |iri*s  de 
|.%<iiiil  Lilomètren.  M.  Obmutchev  n*a  été  acc<»m|»ngné  que  d*un  cosaque  d'abord, 
puis  d'un  traducteur  indifn*ne  et  de  quelques  «|om<*stiques.  Pour  couvrir  les  (rais  de 
rexiM'vIition  de  tn»is  ans,  la  StM^ich*  im|MTinle  ru<«M*  de  gt^iigraphie  n*a  déliourM*  que 
£»<MMi  fmncs. 

f^unnt  aux  rêNultat.s  M'icntiliqut^  de  ivtle  ex|K*«lition,  on  |M*ut  le««  résumer  ainsi 
qu'il  suit  : 

I3f*il*iil  kilomètres  d'itinmire  dan^  les  limite^  de  l'empire  chinois  ule  Kiakhta  à 
KiMililjfit.  dont  î*  W>  kitometn»<»  levr-*  h  la  Nui^^^nle  et  I  HT'iii  décrits  rn  détail,  avec  la 
direction  di*»  n»uti»s.  etc.,  ce  qui  a  permis  de  re^'lilier  ou  «le  i»mptcter  les  cartes  exis- 
ta nti*s; 

<MH»4T\Ati«»n<t  giNi|otnque<%  n'*inili<*res  sur  ti7riii  kilomrtn*s.  rt  nt>les  rapides  »ur 
lMHIauln*s  kil(»mêtrt*^: 

Sur  r«*ii«emblt*  de  l'itinériin*,  T»  liO  kiloméln^  S4»  trou%'ent  dans  les  réirions  ct>ro' 
piêtrment  neu^i's  et  incxplonv»». 

|N*ti*rminnli«>n  di«  rnllitudoili*  s:is  |H»ints.  h  Vnu\v^\ry^t\^*r^^u\vvi  de  l'hyp^^^^mètre; 

diil  i*lti*ht*s  piii»|iii:r.iphii|u«*^.  prinripnlement  di*s  vut»«  d<*s  l«sMtiti'*s  intéressa ntea 
au  |»i*itit  di*  \tii'  »:>'^»l«*t;tque  rt  dont  le  Volume  I  ronlit'ut  d«*  tn^  Ih'aux  s|Mvimens; 

aHiiifvh.ititdlons  «le  nn'Iit'^  et  I  iiWNvhnnlill«»ns«ler»s^ilr*.  0|»s<*rvati<Mis  metéi> 
ri»l«»i:ii|u«*«  frn«:mcntaires; 

I.  Voir  Lt  Otf   ,r<t^Air,  I**  •rncttrr,  Un,.  T  I,  p.  V^ 


I 


394  J.  DENIRER. 

En  résumé,  M.  Obrouichev  a  dû  faire  la  réconnaissance  géologique  de  24  kilo- 
mètres de  route  par  jour;  ce  qui  permet  de  dire  que  son  voyage,  tout  en  n'étant  pas 
une  étude  détaillée,  représente,  néanmoins,  la  première  reconnaissance  géologique  de 
l'Asie  Centrale. 

Ce  premier  volume  de  M.  Obroutchev,  sera  suivi,  à  la  fin  dé  cette  année,  d'un 
second,  qui  comprendra  le  journal  de  voyage  dans  le  Nan-chan  occidental  et  cen- 
tral, dans  le  Tsinlingchan,  dans  la  Mongolie  centrale,  dans  le  Peichan  et  dans 
le  Thian-chan  oriental. 

Le  tome  III,  dont  la  date  de  la  publication  ne  peut  être  encore  fixée,  con- 
tiendra une  étude  critique  de  la  littérature  géographique  et  géologique  des  pays 
parcourus,  puis,  un  aperçu  détaillé  de  ces  pays,  tant  géographique  que  géologique, 
d'après  les  observations  personnelles  de  l'auteur  et  celles  de  ses  prédécesseurs; 
enfin,  les  résultats  des  recherches  sur  certains  points  spéciaux  (composition  du  sol 
et  des  roches;  phénomènes  d'érosion  et  de  transport  éolien  des  sables  mouvants 
et  du  lœss,  etc.). 

Il  est  absolument  impossible  de  résumer  le  contenu  d'un  journal  dé  voyage, 
même  épuré  de  toute  la  partie  anecdotique,  comme  c'est  le  cas  pour  celui  de 
M.  Obroutchev.  Il  faut,  cependant,  reproduire  ici  les  titres  des  chapitres,  afin  d'indi- 
quer le  groupement  des  itinéraires  par  régions,  donnés  dans  l'ouvrage  et  présentés 
plus  haut  dans  l'ordre  chronologique. 

Chapitres  I  à  III,  Mongolie  orientale  :  Kiakhta-Ourga  ;  Ikhé  Oudé-Ka  Igan  ;  chap.  IV, 
Tchi-li  :  Kalgan-Pekin  ;  chap.  V,  Tchi-li  et  Chan-si  :  Pekin-Taï-yuan-fou;  chap.  VI, 
Chan-si  :  Taï  yuan-fou,  fleuve  Jaune  à  Ou-pao;  chap.  VII,  Chen  si  et  Ordos  méri- 
dional :  Ou-pao-Ning'hsia-fou  dans  le  Kan-sou  (observation  sur  les  sables  mouvants 
de  rOrdos  ;  trouvaille  d'un  crâne  de  Rhinocéros  tichorhinus  dans  la  vallée  de  Hsia-ho; 
(ce  crâne  doit  se  trouver  aujourd'hui  dans  le  musée  des  missions  belges  à  Louvain)  ; 
renseignements  sur  le  pétrole  de  Ou-ie-pou  et  le  charbon  de  Yu-ling-fou  sur  le  pla- 
teau de  Chan-si,  etc.);  chap.  VIII,  Ordos  occidental  :  de  San-to-ho,  sur  le  fleuve 
Jaune,  à  Hsiao-tchao,  dans  l'Ordos  méridional  (Ruines  deTsagan-Balgassoun,  carac- 
téristique générale  des  tertres  sableux  de  l'Ordos,  etc.);  chap.  IX,  plateau  de  lœss 
du  Kan-sou  et  du  Chensi  septentrional  :  de  Hsiao-tchao  (dans  l'Ordos)  à  Pao-ki-hsicn, 
sur  le  VVei-ho  ou  Ouei-ho  (avec  des  notes  générales  sur  les  roches  formant  l'ossature 
primitive  du  plateau,  etc.);  chap.  X,  chaîne  de  l'Âla-chan,  Kan-sou  et  Nan-chan 
oriental  :  de  Ninghsia-fou  à  Lan-tcheou  (structure  de  l'Ala-chan,  ses  gisements 
houillers,  etc.);  chap.  XI  et  XII,  Nan-chan  oriental  :  de  Lan-tcheou  à  Lian-tcheou, 
et,  de  là  à  Ping-fan  ;  chap.  XIII  à  XV,  les  oasis  du  nord-ouest  du  Kan  sou  (gisements 
de  charbon  de  Kang-tchouan,  de  Tchan-fan). 

L'Appendice  comprend  les  déterminations  préliminaires  des  fossiles  par 
Lamansky,  Kraner  et  Sturani.  Les  caries  représentant  les  itinéraires,  ont  été  dres- 
sées par  le  général  Bolchef,  avec  l'habileté  qu'on  lui  connaît,  d'après  les  croquis  de 
l'auteur;  ces  cartes  sont  les  unes  à  l'échelle  de  1 : 840 000%  les  autres  à  l'échelle 
de  1:1050000.  J.  Demker. 


( 


i 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


BUBOPB 


Le  Congrès  inUnuitioiiâl  dat  Américanisiet.  —  1^  C«)iitrn«<»  intrmnliooal  dm 
AmrrirAnifilt^  a  triiu  mi  dimiirmc*  iM^nioti,  nu  r^>llr»;c  <li*  France,  du  17  au  it  Kop- 
Irtnbrr  IIMN),  imhii«  la  |>n*^idi*iirr  do  M.  I<«  l>'  K.  T.  Ilnmy.  l>cii  communiralbnB 
rrlalivoïi  a  l'hintoirr  du  Nciuvoau  Monde,  h  «>oii  f(luioftcro|>liir,  h  non  Ari*lu*«do^c,  h 
«a  linirui«Uqur.  y  i>nt  viv  faille  en  fcmnd  nc»ml>n*;  i|uH<|ut*^  unt*H  méritent,  |Mir  leur 
intérêt  et  leur  miuvenutê,  d'être  |NiHirulii*n*nient  «•ttfnn !('•«*#  ici. 

I>iin<«  un  trnvnil  tri*H  chicunienté,  fort  «Jivnmment  onhmné  et  trî*^  clcframment 
écrit,  M.  Henri  Vi^rnaud  apfirlje  l*nttention  ?»ur  la  c«'*lêbre  lettre  de  ToM*anelli  au 
chanoine  Mnrtin*»,  en  date  du  ÎH  juin  ti7i.  et,  êlê\e  de»  dcHiten  «ur ce dt rumen t qui 
a  été  acc«*ptt'\  Minn  contnMe,  par  li*f*  dernier*  hi«*ti>rien'*  de  (lolomb. 

Plunaffirmatif  encore.  M.  tM»nxAlezde  la  RiH^a  n'hérite  |Mi«»ii  diVIarrr  que  c*<*^t  un 
tauiimpudrnt.lla.d^ailleurK.pnVi'tiéM.  H.  V  i  »cnn  ud  da  n  t  cet  te  voie,  ai  n^  que  celui  ci 
la  rt*connu.  et.  il  étudie  certain»  |NiintH  o!»«M'iir»,  nTtaine%  néhuleUM*^  de  la  vie  du 
deiou%renr  de  l'Amérique.  Ce^it  ain«i  qu*il  explique  tn*^  info'*nieu!Mnneut  lc«i  rniMinn 
de  la  fuilr  de  Odomb  du  Pt»rtntfnl  en  l>|»;ii;ne  |Mir  m*^  n^lntion*  de  famille  a\iv  le* 
prince%  de  la  m.iiMin  de  Rrnunnce,  Ion»  de  la  couKpirntion  île  ceui  ci  contre  Jean  II, 
en  IKlHi.  il  démoiiln*que  la  diVouverte  du  Nouveau  Monde  n*a  jamatji  été  pru- 
|K>M*e  au  roi  de  Portuu.-il,  quVlle  n*e»t  due  ni  à  In  lecture  de  Pierre  d'Ailly  ni  aux 
pn*tendue^  étude«  du  («imuMi  tienoi«,  bien  plu«*  jeune  qu'on  ne  l'a  dit,  puiM|u*il  e»i 
né  en  tir>f  .et  que  le  |»n*jet  ne  h  la  Habida  un  été  pnqMi^M*  h  nucun  autre  MKiv«*rain 
qu'aux  Roiti  (>itlioliqiii«.  T«  !«  *Miiit  1«^  principaux  pitint**  éturide^  |wir  M.  de  la  Rf»«a 
et  qui  viennent  n*\oItili«iiirHT  toute  la  biographie  de  tlob^mb  et  rbi^ti»ire  de  la 
ilecuuverte  de  TAmiTique. 

M.  le  h'  l^ehninnn  Ntt<»rbe  a  |inrlé  iU*n  Indien*  TaK<*liik  du  (Ihat*<)  Ar»(entin  (l(*3i 
ToImi«  qui  ont  n«^i%<«in<'  le  |r  t!n\au\).  MM.  le  (I«»mte  de  l«n  VnuK  et  le  |K  Verneau, 
de«  nnci«n«  h.ibitnnl*  ilc*^  n^«*^  du  lac  (U>lbue  ■l^nl;ii;ontei.  t>  dernier  a  fait  une 
f€>rt  erudite  communication  «•ur  le*»  ;o»i/'i'/"riii  tli>%  tl.innri«'<«  qu'd  a  rappnï<-lM*M»«  de 

celli*^  de  ril.illef*t  lie  rAmeriipie. 

M.  tî.ibrit'I  .Manvl  a  M^M*nililr  nombre  de  fait*  curieux  et  f>eu  connu»  i»ur  le^ 
exploit*  de*  corsaire*  frnn«..'n*  dan*  le*  Antitlt-*.  nu  x^r  *ntle,  et.  particulièrement 
•ur  le  «at'  de  la  lia  \  a  ne.  Il  i*^t  |Mir>enu  à  n*lron\ir  qu«*lqn4**  un*  de  c«-*  ititri*pide« 
OMnn*  et  .1  l<  «  «ui\rv  nu  «Mur*  de  leur  a\('ntur«  um- i*xi«tenre. 

IN'UX  de«  plii%  iiniNTt.intr^^i'oninHjnK  .ition«  .inn*»ni«^*<»  île  .M.  I>i*niker.  *urle  t>|ic 
ph}»ique  di  «  \uu  n*  •:ii«.  tt  du  .Mar«|ui*  de  iVr.iIî.i.  «>ur  la  cartocrnphie  centro  amé- 


396  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

ricaine  au  xvi''  siècle)  n'ont  pu  être  présentées  au  Congrès,  mais  ont  été  insérées 
dans  le  compte  rendu  de  la  session. 

Le  D"  Seler  a  résumé,  de  la  façon  la  plus  attachante,  ses  fouilles  archéologiques 
dans  l'Amérique  centrale. 

Quelques  vœux  ont  été  émis,  à  la  fin  de  session,  qui  concernent,  soit  la  géographie, 
soit  l'histoire  de  la  géographie;  ils  sont  relatifs  à  la  rédaction  d'un  manuel  de 
l'explorateur  en  Amérique,  h  une  édition  critique  des  manuscrits  du  P.  Marquette 
(sur  lequel  M.  Henri  Cordier  a  fait  au  Congrès  une  excellente  communication),  enfin, 
à  la  rédaction  d'une  biographie  du  P.  Fritz  (à  la  suite  d'une  note  très  complète  de 
M.  Froidevaux),  et,  à  Tachèvement  de  la  grande  publication  sur  le  Mexique  com- 
mencée par  le  ministère  de  l'Instruction  Publique  et  interrompue  depuis  plusieurs 
années. 

De  fort  intéressantes  visites  à  l'Exposition,  §ous  la  conduite  de  M.  Pector,  au 
Musée  d'ethnographie  et  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  avec  les  si  érudites  explica- 
tions de  M.  le  D' Hamy,  ont  vivement  intéressé  les  membres  de  ce  congrès,  qui  mar- 
quera dans  la  série  comme  l'un  des  plus  réussis  à  tous  les  points  de  vue. 

C.  R. 

Le  congrès  de  géographie  économique  et  commerciale.  •—  Du  27  au  31  août  19()0, 
a  eu  lieu,  sous  la  présidence  de  M.  E.  Levasseur,  le  Congrès  international  de 
géographie  économique  et  commerciale,  organisé  par  la  Société  de  géographie 
commerciale.  Aussitôt  après  avoir  entendu  le  discours  présidentiel  de  M.  Levas- 
seur, relatif  aux  récents  progrès  de  la  géographie  économique,  le  Congrès  a  com- 
mencé à  discuter  les  questions  portées  au  programme  de  la  session;  parmi  les  rap 
ports  distribués  avant  l'ouverture,  il  convient  de  signaler  comme  présentant  un  réel 
intérêt  géographique  celui  de  M.  le  D'  Spire  sur  les  meilleures  conditions  d'une 
exploration  économique  et  commerciale,  celui  de  M.  Marcel  Dubois  sur  les  meil- 
heures  méthodes  et  les  moyens  pratiques  d'enseignement  de  la  géographie  écono- 
mique. Ces  rapports  ont  été,  ainsi  que  beaucoup  d'autres,  examinés  et  discutés  dans 
les  séances  plénicres  de  l'après-midi.  Le  matin,  avaient  lieu  des  séances  de  section, 
où  furent  faites  de  très  intéressantes  communications  sur  la  Patagonie,  par 
M.  Carlos  Daireaux  (1""  section  :  explorations  et  voies  commerciales),  sur  la  coloni- 
sation à  Sakaline  par  les  forçats  russes,  par  M.  Paul  Labbé  (3'  section  :  émigra' 
tion  et  colonisation),  enfin,  sur  l'enseignement  géographique  par  M.  Jean  Brunhes 
{4«  section  :  enseignement).  Ce  dernier  travail,  intitulé  :  «  Différences  psychologi- 
ques et  pédagogiques  entre  la  conception  statistique  et  la  conception  géographique 
de  la  géographie  énonomique  :  représentations  statistiques  et  représentations  géo- 
graphiques »  mérite  une  mention  particulière,  à  cause  des  idées,  très  justes,  formu- 
lées par  M.  Brunhes,  et,  à  cause  de  la  discussion  très  ardente  qui  en  a  suivi  la  présen- 
tation. Un  certain  nombre  de  vœux  ont  été  votés  dans  la  séance  de  clôture  du 
31  août  ;  voici  le  texte  de  ceux  qu'il  convient  surtout  de  faire  connaître  aux  lecteurs 
de  La  Géographie  :  1^  que  chaque  exploration  soit  accompagnée  d'un  lever  à  vue  ou 
d'un  plan  topographique  permettant  de  se  rendre  compte  de  toutes  les  ressources  de  la 
contrée  :  nature  du  terrain  pour  l'établissement  des  voies  de  communication;  cours 


d*f«u  cl  force  motricr  qu'iU  pcavrnt  dtinncr;  \hïU,  forfU,  nnturr  de«  ciillum,  ainsi 
c|ur  tou<«  \cn  irnurigncmfnU  JUM)li>|ri4|ur4,  niinrnil«»iriMU<^  ^^  lM>latik|ur«:  2*  <|ur  IVn- 
•rifrnrmfnt  i\e  la  K«'*<i)Kniphir,  dann  \en  rnivernili^,  «VITom»  de*  r<M)|M'*iTr  nu  dt«%clop 
lirmrnl  r(  aiii  prc»frn*^  di'^  rarrirrc^  cxlniiinivrn«ilain*«»:  «i*  que  rriiM*iKnrment  de 
la  Kn«»trraphie  tienne  une  plare  de  plun  en  plu*»  ïnrue  dan*  leii  pn»frramme»  d'iVIura 
lion,  à  tou«  l(*it  de^mni,  — que  re(en«(eiirnement  prenne.  {M»ur  1nim«  e^nenltelle.  I  étude 
de  la  pH>fcmphie  physique,  mat»  d'une  p*4iirraphie  phonique  ntrirlement  limiliM*aux 
phénomènes  aelueN.  adaptiV  et  pndiante,  -  -  que,  dan*  le*  pnN*t'Nlr4  de  ret  en*ei 
imcment,  le*  devuir*.  qui*^tion5,  étudia  oom|M»*4V*  et  (iriirinale*.  remplaçant  le  plu* 
«4»uvent  |Hw«ible  et  complètent  toujours  rcxen*ti-e    mnêm^iterhnique  des  cours 
appris  et  de*  n^laction*  rrcopiiVs.  H.  Knoihk^  %i'v. 

Lft  Sodèté  d'Océaaographia  du  golte  de  Oaacogna.  -    A  la  suite  du  Oiufcrè* 

international  <l<^  Science*  pM»i;raplilqutH%  tenu  n  Itcriin  en  I^KK  |4u*ieun  de  no* 
ci>mpalrio|e^  hnhitant  le  Sud  thie*l.  justement  fraf^fM*»  deTabandim  de«  explorations 
oivanoirrapliiqiif»?i  en  France,  n**olun*nt  de  combler  t^tle  lacune  el  de  fonder,  h  llor- 
d4*nux,  une  >«»ri**/'*  cf  ^>»'**i#K>^ni/*Aie  du  *jolf^  </e  (i*i%rngn^, 

M.  tlhnrlem  BrnanI,  officier  de  marine,  di*l«*i;ué  du  mini«»lêre  des  (lolonie*  au 
Cfjnirrî*^  de  ll«*rlin.  et  M.  tl^mena  d'Almeiiia.  pn»f<'^'^ur  à  ri*nivep»ité  île  H<inleaux 
a*«umèrrnl  la  rlinrire  «le  l'orimni^^titMi  de  cette  %iM*irlê.  l/etude  d<*^  im|»ortanl*  pni 
lili*mi*^<|ue«oul«*\e!n  ronnai<»Hiincede  1* Atlantique. en  xtMicral.etdu  fr<>lfedr  tin«M*(ifrne, 
en  |Kirttrulier.  au  |M>int  de  vue  pliy<*ique.  chimique  et  hioloicique,  et.  In  connai*HAnce 
de«  m«MtincAtii>n*  ««uImc^  |kir  le<H  côtei».  tel  e^t  le  prt»t;rnmme  de  la  nouvelle  a^«»4HMa 
tion  *4*ienti(ii|ue. 

Kn  pn*^«*nre  d«»s  résultai*,  si  im|M>rtnnt.<«  |M»ur  le  drveltqqiemcnt  des  |i«Vherie*. 
ol»tenu«.iliin«  l'f** dernière*»  ann«f*.  parlt*^ etplorntioii^o^vanoifrapliiqueiêlrnn^fên'*, 
notammt^nt  |Mr  h**  navanl*  <MMndinn\«^«  l<*s  fnndnleur*  de  la  Sm-irte  d*(>ci*nnt>irra 
phie  tlu  k'«»lfe  de  (;.iMM>krne  ont  n"»Mlu  tic  ne  |in*  limitiT  leur^  travaux  aux  reiheri-he*» 
d«*  ««*iene«*  pun*;  iU  m*  pn»|H»«i>iit  rk'^iem«*nl  de  |Miur%uivre  rrlude  ph\«»ique  et  hio 
lokTtque  du  tf«»|f«»,  dnno  le  dr^^M^n  de  connniln»  le*  m<rur*  de'»  p<>i**on*  et  leur» 
m iirr.it h »n«.  (.<*rnme  iU  le  di*»ent  tn**^  ju«tenit*nl.  •«  il  e«t  funeste  |Miur  no^i  inten**ln 
n«*iii»niiqu«*«  qtie  la  Krnn«'e  ne  m*  pn*iMvu|M:  |wi%  de  re«»  question*»  d'une  im|M>rlance 
r.ipit.ilt*  |Miur  n«»^  ifidn^lri**^  maritime*  •>.  l/a*>*»«NM*ition  UinlflniM*  e%t  tlune  tout  à  la 
fol*  un  ri*riln*  dVtudt>*  «m  ieittilti|ue^  et  un  bureau  de^  |MVherie«.  t«»ul  tïxt  m«iin«  local, 
c«>mme  il  i-n  «'xi^b*  ••h*»/  touli'^»  le^  nntii^n*  mnrilim«*«».  *auf  en  Frinrr. 

iK'^nujounriiui.  I.i  *iNirlr  |Mi%M<«|e  une  liibitMtb(<i|iirir<Mvanoi:rn|»bir  tfftH-rale.drjâ 
lm|Mirt.inl«'#:r'««i-.iux  d«»ii*»|uVllea  nvii*,  |^*plu*.  élira  ortcnniM*  un  ^  «rr  I  a  nntchanrê 
de  n*|**»ndre  .1  t«»utt*  d«>rn.uiile  de  nMiM*it;f)rm(*nt««  «pli  lui  M*ra  ndn*«««'<i*  «le  Kranr^ 
«»u  «!••  r«  lriîii:»T,  *iir  df*  ^ujtti»  *r  r*  ft-ruit  à  *<•*  trn\nux.  iMix  l.iU*nit<iir^>«  ont  èti» 
in*t.illt«.  l'un.  bi«<l<»u'iqur  et  ph>«ii'«»  rliimique  n  \nMrhon  |»ar  le  pr<»f«-*««*ijr  IbMJirr, 
•«^nl.iin*  tie  la  *<••  i<  U\  l'-iiilrr  .1  li<>ril<>nux.  pir  !«•  M««Ti'lnire  »:•  n»-r.il,  M.  Kun*tler. 
In  i»l-«4*rA  attire  %W  m«  tt«»n>l*»ci«*  pli^oiqu**  U*\\*  lii>nn<>  d.in*  b*  l.ilMirntt'ire  |karti<Milier 
tlu  pn"*i*b'iit. 

iN-nd.int   le   «'«-lar*   «le    Ti  l«',   r.i«ti\il«'  «le   la   *m*it'li«   %'«'*l  exer't«*  |kir  rextVu- 


398  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

tion  de  deux  séries  de  sondages.  La  première,  effectuée  à  l'entrée  des  passes 
de  la  Gironde,  a  démontré  «  que  l'estuaire  uniformise  les  profondeurs  et  diminue 
la  qualité  des  passes  depuis  la  pointe  de  Grave  jusqu'au  large  de  la  Coubre  ».  La 
seconde  série,  entreprise  au  large  d'Arcachon,  a  permis  de  retrouver  les  traces  de 
l'ancien  lit  de  la  Leyre.  En  novembre,  une  commission  présidera  au  lancement,  dans 
tout  le  golfe,  d'une  série  de  flotteurs,  suivant  un  plan  méthodique  et  rationnel.  Les 
services  côtiers  do  France,  d'Espagne  et  de  Portugal  recevront  des  instructions 
pour  la  récolte  de  ces  flotteurs,  et,  pour  le  renvoi  des  notices  qu'ils  renferment  et 
des  renseignements  nécessaires  &  la  détermination  de  la  position  des  lieux  de  trou- 
vaille. 

A  partir  du  !«*"  janvier  fonctionnera  un  bureau  météorologique. 

La  société  a  organisa^ au  printemps  dernier,  deux  conférences,  à  Bordeaux,  et,  une 
cet  été,  à  Arcachon  pour  hs  yachlmen  du  Bassin.  Enfin,  h  la  demande  de  l'autorité 
maritime,  MM.  Ch.  Bénard  et  Camena  d'Almeida  ont  fait  également  deux  conférences 
sur  l'océanographie  aux  élèves  de  TEcole  de  Santé  Navale. 

Dans  un  but  de  propagande,  la  Société  se  propose  d'instituer  des  conférences  et 
de  publier  des  travaux  de  vulgarisation.  A  cet  effet,  elle  vient  de  faire  paraître  une 
brochure  très  intéressante  :  L* Océanographie  et  la  pisciculture  à  tFxposiiion, 
de  i900.  Rapport  de  MM,  Charles  Bénard  et  Gabriel  Deshats^  Bordeaux.  Cette  bro- 
chure forme  un  document  précieux  par  les  nombreux  renseignements  qu'elle 
renferme. 

La  Société  de  Géographie  de  Paris  est  heureuse  de  souhaiter  la  bienvenue  à  la 
Société  d'océanographie  du  golfe  de  Gascogne.  Elle  se  félicite  que  les  beaux  travaux 
poursuivis,  pendant  vingt  ans,  par  M.  Hautreux  aient,  enfin,  abouti  à  créer  un  centre 
d'études  maritimes  scientifiques  à  Bordeaux.  Sous  la  direction  active  et  éclairée  de 
son  président,  la  nouvelle  association,  qui  a  de  vastes  et  nobles  ambitions,  réussira 
dans  son  œuvre.  Charles  Rabot. 

Rivières  de  TOmbrie.  —  Une  fois  de  plus,  pendant  un  séjour  que  nous  avons 
fait  en  Ombrie,  durant  le  mois  de  septembre,  nous  avons  remarqué  le  caractère  par- 
ticulier de  sécheresse  des  rivières  en  cette  saison.  Il  n'y  avait  pas  une  goutte  d'eau 
dans  le  Chiaggio,  affluent  de  gauche  du  Tibre,  que  l'on  peut  suivre,  au  loin,  dans  la 
plaine  du  haut  de  l'admirable  terrasse  du  couvent  laïcisé  de  San  Francesco,  à  Assise; 
pas  une  goutte  d'eau  non  plus  dans  les  petits  torrents  qui,  entre  Pérouse  et  Cor 
tone,  descendent  vers  le  lac  Trasimène.  D'Orvieto,  on  aperçoit,  sur  une  longue  dis- 
tance, le  lit  très  large  de  la  Paglia,  mais  le  cours  d'eau  même  âe  réduit,  en  cette 
saison,  à  un  étroit  filet  d'eau,  relégué  tantôt  sur  la  partie  gauche,  tantôt  sur  la 
partie  droite,  de  l'espace  trop  vaste  que  le  fleuve  aurait  le  droit  de  remplir. 

Sur  la  plaine,  où  trois  couleurs  dominent,  le  brun  des  terres  débarrassées  de  leurs 
récoltes,  le  vert  des  vignes  et  le  gris  bleuté  des  oliviers,  les  lits  pierreux  des  rivières 
tranchent  par  leur  blancheur  et  se  développent  comme  de  longs  rubans  capricieu- 
sement déroulés.  Seul  le  Tibre,  que  l'on  traverse  à  quelque  distance  de  Pérouse, 
mérite  véritablement  le  nom  de  cours  d*eau.  Les  rivières  de  l'Ombrie  offrent  donc 
bien  les  caractères  du  type  hydrographique  dit  méditerranéen^  dont  la  Ligurie,  la 


RIHOPR.  m 

l*n»vcnrr,  l*AlK<*rif  pn^M^nlrnt  Ac  ni  iTinnn|uiiblon  cicmplrn  :  rivlôrr*  roulant  t\e% 
floU  dVau  pondant  une  rourto  imt^mIo  île  l*anniV  rt  h  mv  Ir  rmtr  du  tcmpii. 

On  nr  Miurait  non  plu4  néKiiK<*r  dt*  rrman|urr  combien  n*n  rivièn^n  d'Omlirio 
ont  ru  |ieu  d'influence  «ur  Ioh  frrou|»emenU  urbain*.  Klh**»  n'offrent  aucun  de*  tnds 
a%'anUiire«i  que  les  hommen  deniandent  au\  ctium  dVau;  ellei*  ne  «ervent  ni  à  l'ail 
inenlation  d'une  manière  citnnlanle,  ni  a  In  drfen«ie,  ni  nui  relnlion«  commerciales. 
AuMi»  aucune  dcM  Ktandes»  cih'^  ombriennes  ne  n'i^l-rlle  établie  nur  le  Uml  d'un 
ci>uni  il'eau.  A«ni!«e  domine  de  haut  le  (^btn»cirio«  et  <)rvieti>,  la  Pa^rlia;  lVn>u«e,  (lor- 
tone,  Montepulciano  HonI  êloi^nt'vH  de  tuute  rivière.  I«es  fondateum  de  ce»  citi'*i». 
|H>pulation«i  antêrieumi  aux  Etni!M|u<»<(,  Elninques  eux  mrmc*«>,  llomntn«,  ont  oIm'*! 
non  à  di»«  rai<M>ni4  liydn»Krnphi«|u<»^.  mais  h  de^  moliN  on»tfraphi<|ues;  tU  ont  choisi 
de*  p<iint<*  êlev«^,  particulièrement  faciles  h  défendre.  On  ne  voit  pan  ici  trace  de 
cr«  rrlalionit  entre  villen  et  rivièren  dont  toute?*  ien  |kartie«i  du  m<»nde  offnuit  des 
exemple*  ni  nombreux  et  ni  varié?*.  IU51RI  DciitRAn. 

Explorations  géologiqnat  et  géognpUipiaa  do  M.  Orifiè  dans  1«  preaqn'lle 
balkanique.  -  iVpuiM  inst».  M.  (Mjt«\  pnife*H.*ur  de  gi^i^graphie  à  n'niver»îtê  de 
Hel^rnile.  |ftarcourt,  tous  le*  an*.  |iendnnt  tmis,  mois  In  iiéninnule  des  llnlkans.  Il 
n'e*t  diinné  |M>ur  but  d'en  faire  IVlude  au**»!  complète  que  possible  aux  |M>ints  de 
%uede  la  psi^raphie  physique  et  de  rnnthro|>«>iri'*«»irmphie.  Ju<H|u'à  ce  j«»ur,  il  n'a 
publié  que  des  monoKmpbic*  de  |»eu  d'clendue.  Voici  len  tilri'a  des  princi|iab*s  : 

A^^kandiuntf^m,  \\  3,  Vienne,  Isîtii.  t,  A#*i  tjroiUi  cl  fhijdrtHfrapht^  snui^rramr  df  l't 

Srihtt'  in-ruirttialr.  [HuU.  S*iC.  Sftrh'„h>gte^  (yNi  et  \^M,  Vtin^t,  'I.  t^*n  tt%l'Uirlnr';r 
uttd  $rinr  ehrmnligr  VrrgUltt  h»  mny.  \,  MtTfthulitjtsche  und  glantiU  Studt^n  tth^r 
fîréfrge  r«»«  Boifurn^  i/rrz^qortna  und  M**nt*^'fn'no,  t.  Th*'tl,  l^as  Horhfjrhti'i^  und 
é%^  Kannnthilrr.  <.tM«fa</  drr  A\  h\  Geo^f.  fiefrlU,  Vienne.  iiUU),  t  ,  T%.  Ihr  Kart 
ptdjrt  ton  Botntrn  und drr  fi^rz^'fovtna,  Ahhnnd  drr  A.  A'.  Gf**g.  i$r%tth.  Vienne, 
lîHiK  3  I.  fi.  Im  formr  dr  la  jKnintiti^  balkattnf%i^  \l,r  G',*»hr^  5*  ^érie,  XI,  tienève, 
ItiHl  .  7.  I,'* i^^^fuf^  giacMtr^  dan*  ht  p'nttuuh  d*'t  tialkant,  |.triM/i/«*i  dr  f»r*»fntpht^^ 
Xll,  n*  juillet.  lîHNii  H.  //!#•  tna*'ed'»nt»fkrm  S^^n  (Ri^iumé  de  la  S«iciété  de  tiiHi^rapliie 
de  tloti^riri.  !•.  tCtnr  B^it^'tgung  dfr  Snrdaqk,  ttrrirht  d.  yeiHfrapkrnr^rrin,  IHÎH, 
Viennei. 

Ju<M|u*ii  ci^  dernier»  temps  le*  i>b<M»r\ntiofis  de  A.  B4»ué  et  de  Viqui^nel  étaient 
le*  meiUeun^  *^»un*e*  |H»ur  In  k''«»«:rnphie  et  In  c»t»l«»^ii»  de*  yiartii^  reiitrnle^  de  la 
|ir*ninsule,  de  In  Maritliitiie  et  île  la  Vieille  Serbie.  Mm*  il  n*«tnit  n  n*oiidre  nombre 
deqii«»*tiiin«  im|M»rtnnte«  |»«iiir  la  «truetun*  et  la  ili^i^hMi  des  «\«tème*  de  monta- 
icne*.  I<^*^  pli«'»i*meiit*.  tri*<«  <i>mpli<|ue«i  tl.ins  cette  n'k'i*»n,  dt»nnrnt  litu  n  tli^»  pbéni> 
mène*  cittliiciqui**  et  k'«"»»Mrnphiqu«'^  rrmari|unl»|e^.  Il  y  en  n,  en  j>utre,  l»eauct>up 
de  \.i%lr<«  l.ir^.  K.nlîn.  liMjle  In  |k<)rtie  centrale  de  In  |M-nin«ule  i^t  intére^nanle  piuir 
rantbni|Mi^'t«i^'ra|»hi<\  |ian-e  (|uVlle  n  ele  le  ^ïvi:j*  d'une  riiili^atioii  In'"*  d«\e!i»p|Hr, 
•urti»ut  .lu  m<i>en  .*i*:e. 

M  t'.%ijii  *'<  «t  aK.iilii,  t*»ut  d'.itN*ril.  Il  ri>rri*;iT  In  carte  nu  I  :  ^MMIiM)  de 
rin*titiit  t;i<»i:r  iplii'pie  nnh(tîrt*il«  \ii*niie.  .idn  d'.M'or  une  |»am*  d'«*tui|«^.  Pui<».  il  a 


400  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

exécuté  la  carte  géologique  au  1  :  400.000  de  tout  le  territoire.  L'étude  pctrogra- 
phique  des  matériaux  recueillis  a  été  faite  par  des  spécialistes.  Quant  aux  lacs,  si 
nombreux  et  en  partie  inexplorés,  ils  furent  étudiés  avec  le  plus  grand  soin. 
M.  Cvijic  a  été  aidé,  dans  ce  travail,  par  un  de  ses  élèves,  M.  P.  Jankovic.  De  nom- 
breuses observations  furent  faites  sur  la  température  et  la  transparence  de  Teau  et 
sur  ses  courants.  L'étude  des  profils  géologiques  et  des  terrasses  a  permis  d'intéres- 
santes conclusions  sur  le  mode  de  formation  des  bassins  lacustres  et  sur  les  varia- 
tions de  niveau  des  lacs.  Un  atlas  des  lacs  de  Macédoine,  sur  le  modèle  de  celui  de 
M.  Delebecque,  pour  la  France,  et  de  MM.  Penck  et  Richter,  pour  l'Autriche,  est  déjà 
dessiné.  Il  sera  publié  l'année  prochaine. 

Nous  empruntons  aux  travaux  du  savant  professeur  de  Belgrade  des  données 
suivantes,  qui  sont  susceptibles  d'intéresser  nos  lecteurs.  Le  vaste  territoire  qui 
s'étend  de  la  mer  Egée  à  la  Serbie  et  des  rivières  Mestra  et  Struma  jusqu'au  Drim 
blanc,  est  formé  principalement  de  granité  et  de  schistes  cristallins.  Ceux  ci  appar- 
tiennent à  une  série  ancienne,  caractérisée  par  des  gneiss  et  des  micaschistes,  et  à 
une  série  plus  récente  où  se  trouvent  des  phyllites  et  des  marbres.  Les  roches  érup- 
tives  récentes,  de  nature  trachytique,  sont  nombreuses.  Par  endroits,  comme  aux 
environs  de  Kratovo  et  de  Novo  Brdo,  elles  forment  de  vaste  territoires  volcaniques, 
où  se  trouvent  de  riches  gisements  miniers.  La  série  paléozoïque  semble  faire  tota- 
lement défaut.  Les  terrains  mésozoïque  sont  représentés  par  des  calcaires  crétacés  et 
par  des  roches  appartenant  au  flysch,  qui  se  trouvent  en  stratification  discordante 
au-dessus  des  schistes  cristallins. 

Dans  les  régions  déclives  de  cette  partie  centrale  de  la  péninsule,  le  tertiaire 
marin  n'apparaît  qu'en  deux  localités:  aux  environs  de  Seres  et  de  Cocanc.  La  plu- 
part des  grands  bassins  de  la  Macédoine,  de  la  Vieille-Serbie  et  de  l'Albanie 
septentrionale  renferment  des  couches  d'eau  douce,  en  général  pliocènes.  Tandis 
que  les  terrains  oligocènes  sont  disloqués.  Les  sédiments  pliocènes  sont,  d'ordinaire, 
horizontaux;  ce  n'est  qu'au  bord  des  bassins,  où  ils  reposent  sur  des  roches  plus 
anciennes,  qu'ils  sont  relevés,  souvent  d'une  façon  très  notable.  Ces  observations 
permettent  à  M.  Cvijic  des  conclusions  très  intéressantes  sur  la  structure  des 
chaînes  de  montagnes.  11  a  observé  des  traces  de  l'époque  glaciaire  sur  le  Périster, 
près  de  Monastir.  Dès  1891,  il  avait  trouvé  des  lacs  sur  le  Sardagh,  et  en  avait 
conclu  que  cette  montagne  avait  pu  être  recouverte  de  glaces.  Cette  hypothèse  a 
été  confirmée  récemment  par  la  découvertes  de  moraines,  de  roches  striées  et  de 
dépôts  fluvio-glaciaires  très  puissants. 

Dans  ses  précédents  voyages,  M.  Cvijic  avait  étudié  les  massifs  centraux  de  la 
péninsule  depuis  Constantinople  et  la  frontière  grecque,  jusqu'à  la  latitude  de 
Koprûlû  (Vêles).  L'été  dernier,  du  commencement  de  juin  au  10  octobre,  ce  voyageur 
s'est  appliqué  a  explorer  les  petits  massifs  encore  inconnus  du  nord  ouest  de  la 
Macédoine,  compris  entre  KoprOlû  et  la  frontières  serbo-bulgare,  puis  la  Vieille- Serbie 
et  l'Albanie  septentrionale,  où  il  avait  déjà  reconnu  le  groupe  montagneux  du 
Char  itS9i)  et  les  environs  de  Scutari  (1897).  Voici,  d'après  une  lettre  adressée  par 
M.  Cvijic  au  Secrétaire  de  la  Rédaction,  l'itinéraire  suivi  par  lui  :  I*  Itinéraire  dans 
le  nord-ouest  de  In  Macédoine,  le  long  de  la  frontière  jusqu'à  Uskub;  puis,  d'Uskub 


riplorntion  tlo  l*Ovft»  VoWe  ci  du  mn^^-if  «le  MaIi'^  t^r  Koumniiovo  cl  Kicri  Pnliinko, 
Krntnvo,  K<vntin,  Strumiraot  n*loiir  n  K«'|»rulii  |»nr  Nlil».  Kn«iiit<\  vi«i(iMio%  mn^^iiN 
Itohiinii  vX  <lf'  <î<>lr/iiit*ii,  piiÎH  n*toiir  h  l'*«kiib  \u\r  ro\rc  iNitio;  II*  Ilinrrnin*  tlnn« 
1.1  Virilji»  SitIiîo  vi  rAll>niiic  :  I'  ni.i««>if  do  Knra  f^iirh  jum|ij*(i  In  fnmlitTi*  *rrl«%  If 
Knr^jnk,  U^  iMinninA  de  Trlnvorl  «le  (M>^li\rir;  i'  d'r*>kiil).  M.  (Mji«*  m»  n*ndil  h  Fit 
«4i\h*  |wir  l(*  rniiyon  de  h  lwi*(Mvn  et  le  |».i>h  de  Siriiii<\  |Mii«*,  lnner»nril  In  |ilnine 
\''l]r\  de  Ki»<M)Vo,  ntleit;iiit  (îiiilnne  el  In  Mt»ra\n;  \i«itnnt,  eti«iijile,  le  mn*»*»!! 
mtiiiiT  tie  Novolinlo»  il  |»nrvin(  h  l*n*»tinn  il*run*iidi  pnr  lniiiê\o.  Ilrmitiilnnt»  nu 
iKinl.  In  |dnine  de  Ki»^(»vo.  re  vo\niceur  pnniiit  h  Novi  Hn/iir,  |»nr  Milmvirn  et  le 
tnn%<»if  de  K<<«»«»lin,  |uii«»,  de  Milr^virn  ciirne  INv  il|N*k  {mr  le  Inr^'e  K'i^oin  de  Melo 
eliijn.  el  Kiitrnvo  |»nr  In  i:«»riri*  île  lli^trirn.  (|iii  rou|H'  Irn  AI|m»^  d'AlImnie.  !>!•  iNv 
M.  (Aijiè  <M*  riMidil  n  I)jn«Ni\ien«  \n\\^  nu  eonflueiit  du  l>rtn  iinir  el  du  Drin  Idnne, 
fl,  de  In,  h  Pri^liiin.  Il  n*nlrn,  en«*uite«  en  S«Tl'i«\  nprt»^  n\Mir  Irnver^r  le  mn<»«>if  de 
Crnolir\n,  le  lin*»«»iri  de  K(Wt»vo.  ri  %\\\\'\  In  fn»nlirn*  «mtIn*.  depuin  Sn vor  ju<M|u*nux 
mollir  Ki^iKiriùk. 

Ix^  rlude^  de  M.  Ilvljir  doiineiil  «le^  n'<«ullnt*«  Xry^  im|MirtnnU  |i4»ur  l'orokcmphie. 
1^'  *\^t«'me  diiinrique.  i|ui  i>eeu|ie  Poue^t  de  In  (M*iiiii««ulel>nlkniii<|ue,  ne  im»  pndoritfe 
jM*»  \«Tn  le  ««uil,  ilnnn  le*  monlnirm^  de  rAllciriie,  rnmme  tin  nvnil  cru  ju<M|u'h  ee 
jour  Knln*  Seuinri,  Ipek  el  Milri»vien,  le*  jdin  dinnri«|ue*,  nins  que  le**  rlininen  de 
mniiln^rne,  rlinnk'tMil  de  dire«*lion  :  du  h«»rd  ouo*t-Hud  e*t,  iU  |wiH*enl  nu  noni  «**l 
«Uil  «»ur««L  C]V*t  In  un  phi*iit»mvne  oroi;rn|diii|ue  et  tiH*(onit|ue  den  |du<  im|N>rlnnt««. 
1^**  AI|M»*  nllknnnÎM**  :Pnikl«'lij("  roU'^lilurnl  uneMTie  de  |di*»M*metit4  île  retle  même 
t|ir«vlii*n  noni  e^l  ^\\i\  «mii'-I.  Klh*'*  ^<»iil  fi»rmi''«*«*  d*a**iM-H  IriA^itiur*»  jurn*«*t4|u«*«i 
ri  rrvIntV-rM.  1^  rlinntrrmenl  de  dinvlion  n  lieu  nulour  du  irrand  luiH*in  de  Melvi- 
tijn  'l|H»k'.  «|ui  'ke  r4>mtMirte  rnmme  une  ma-'M*  n'^-i^lnnle. 

Terniin«*n<i  en  fi'liritnnl  M.  r,\tjio  d  n\oir  ««ii  m<*ii>  r  h  l»i«*n  cen  eiplornlion*!  et 
oMniir  tl(*<»  r«'«ult«iU  nu*»*i  im|M>rt«'uiN  dnn<*  dr%  n  ^'ti»iiH  tlttliriltH»  d*nrrr<t  et  t|ue  le 
ninu^nin  vouloir  de^  hal>it:ui(«.  «urtotil.  en  AlU'inie.  n*nd  «M>ii\enl  partirulii'n'nienl 
d  ificm'U^e*.  \y  l«.  LiLoY. 


ASIE 
Tracé  •sâct  du  chemin  d«  Iw  Eft-Chinoii  on  Mâodchoarieo.  —  JuM|u'n  er* 

d«rni«r^  trmp*.  on  ti«*  |M»*<.ol.iil  |Niinl  de  Iran*  e\.ii  I.  *ur  l<^  rnrl(*«  put>lii*«*<*,  du 
rtif-niin  d«*  f«T  di»*tMn*  a  al»nk''T  la  rouli*  niln»  rKuri»|M»  ri  la  llliinr  et  (|ui  n*m- 
pli«e  iliii«  II*  projet  priniilifilu  Trin**ilM  rii  n.  le  troiHiin  Snl^n^k  Khal»aro\*k.  i.n 
I  iii»4<  «n  •■«!  I»it'fi  *ifii;i|i*  :  r*r*l  (|iit*  li'  c«'U\fTfH*mrnt  ni**t*  m*  «»\*tail  pa*  enron* 
<i*  hnitn*  nient  ur»  ti  i  TinK^oua  1*  niln*  •!«•*  «linHli»»M*  pr"|M»*««**  par  lf«»  incfuifur*. 
1^*  m«  tlJMir  iliM  iinu'hl  à  tt-t  «ctr^l.  la  «'irir  île  M-iii  1*  Imiirii'  j«>int«*  n  rou\rai;e  d«* 
\|    l*M/iltiii«  (.  iti<li<|it  lit  «l'Ut  trait*  prin«'i|iiu\  prt»p"*«*  pir  li**  inu'»Miieur*.  ht*pui*, 

I    h    l*.  *'•■••  f.   O^  I    f.  »/   V<|i|   ;    f-'i     t^nrr'p''  ,^   'tt    il    II'*/   ».    ur,^  ,   *«iiril  |*r  ■#  r«Uiurtr     I  «Il 
I.     I  -t  I  I  ..  ..«vrr  ii<  «   1-.    I   ^»  •  ♦   !•  '*,   m  *•.   r.   I.  \    •    »  ;  '    •    \|  p  ,  âirr  I  carU .  T.  Il    '*uiij»U- 

i:.      '«II.    i:il-rr  •!<    I  i    ■ .  •  *  jUiTiri  i* .    M  •}••  •  .  i>  j      ir     \.\t  ,-. 

I.*  •««•>•«  t    11  \\ 


402  MOUVEMENT  GËOGnAPHIQUE. 

le  gouvernement  a  pris  une  décision,  et  la  nouvelle  édition  de  la  carte  en  question 
porte  le  tracé  définitif  et  exact  que  nous  allons  donner  ici,  et,  qui  pourra  avanta- 
geusement remplacer  tous  les  trajets  fantaisistes  donnés  jusqu'à  présent  dans  diffé- 
rentes publications  *. 

La  ligne  de  TEst-Chinois  ou  de  Mandchourie  se  détache  du  tronc  principal  du 
Transsibérien  à  la  station  de  Kaïdalovo  (h  106  kil.  de  Tchita,  dans  la  direction  de 
Nertchinsk),  et  se  dirige,  tout  d'abord,  au  sud-est,  vers  la  frontière  chinoise  ou  mand 
chourienne,  qu'elle  passe  (à  3o0  kil.  de  Kaïdalovo)  à  la  station  de  Nagadan,  non 
loin  du  poste  dit  Bagatouièvski.  Elle  traverse,  ensuite,  le  bras  de  TÂrgoun  appelé 
Moutny  Protok,  puis  la  rivière  Argoun  ou  Khallar  elle-même,  qui  sort  du  Dalaï- 
Nor  ;  enfin,  elle  tourne  a  Test,  en  empruntant,  un  instant,  la  vallée  de  TArgoun,  vers 
la  ville  de  Khaîlar  (500  à  1000  habitants,  Chinois  et  Mandchous)  et,  en  se  dirigeant 
vers  le  sud-est,  s'approche  de  la  chaîne  du  Grand-Khingan.  Sur  tout  le  parcours,  de 
Nagadan  au  pied  du  Khingan  (110  kil),  le  pays  est  une  plaine,  coupée  seulement  par 
les  collines  de  Khoukhoundour.  Dépourvu  de  toute  végétation  arborescente,  il  n*est 
visité  que  pendant  les  trois  mois  d'été  par  des  nomades  qui  y  amènent  leurs  trou- 
peaux. L'eau  est  rare;  l'une  des  stations  de  la  nouvelle  voie  doit  être  approvi- 
sionnée en  eau  potable  par  le  chemin  de  fer.  Le  Khingan,  qui  forme  la  ligne  de 
partage  entre  l'Argoun  et  la  Soungari,  est  couvert  de  forêts  jusqu'à  une  quinzaine 
de  mètres  des  sommets.  Son  versant  ouest  est  en  pente  douce,  tandis  que  le  versant 
opposé,  très  abrupt,  se  présente  sous  forme  de  falaises  ayant  de  300  à  400  mètres 
de  hauteur.  Le  Khingan  et  ses  environs  sont  absolument  désertes;  le  climat  est 
fort  malsain,  surtout  sur  le  versant  est,  où  abondent  les  moustiques. 

Le  chemin  de  fer  traverse  la  chaîne  par  le  col  de  Tche-Dyn,  longe,  ensuite,  la 
rive  gauche  du  Yal,  jusqu'à  son  confluent  avec  le  Tzitsin,  et  coupe  la  Noni  à  16  kilo- 
mètres, au  sud  de  Tzitzikar,  chef-lieu  de  la  province  la  plus  septentrionale  de  la  Mand- 
chourie. Après  cette  ville,  la  ligne  traverse  la  Soungari,  à  25  kilomètres  au  sud  de 
la  ville  de  Khoulan-tcheng,  un  peu  en  aval  de  son  confluent  avec  le  Khoulan  lio, 
puis,  non  loin  du  fleuve,  passe  par  Kharbin  (Har  ping)  et  arrive  à  Ajé-ho,  ville  située 
à  l'ouest  de  Pin-tcheou.  La  plaine  qui  s'étend  du  versant  est  du  Khingan  à  la  vallée 
de  la  Soungari  offre  par  places  des  champs  bien  cultivés,  des  potagers  et  de  beaux 
pâturages.  La  population  est  assez  dense  mais  on  est  obligé  d'amener  de  loin  tous 
les  matériaux  de  construction,  bois,  pierre,  chaux,  etc. 

Sorti  d'Ajé-ho,  le  chemin  de  fer  Est-Chinois,  après  avoir  franchi  les  monts  Tchang- 
kouan-tsi  ling,  se  dirige  sur  Taou  mo-mi,  village  situé  sur  le  Mou-tan-kiang,  à 
3,')  kilomètres  en  aval  deNingouta;  il  touche,  ensuite,  le  poste  de  Mourisché,  sur  la 
rivière  Mouren,  après  avoir  passé  la  chaîne  de  Kentei-Alin,  et  traverse  l'embouchure 
du  Pa-tao-khet,  affluent  de  Hsiao  Souïfoun,  pour  atteindre  la  frontière  russo-mand- 
ohourienne,  à  Rossypnaïa  Pad,  non  loin  de  la  «  stanitsa  m  Pogranitchnasa.  Presque 
tout  ce  parcours  est  hérissé  de  chaînes,  et  offre  un  relief  très  compliqué  à  cause  des 

i.  U  faut  en  excepter  la  Notice  sur  la  carte  de  la  Russie  d*A»ie  et  des  pays  limitrophes  par 
Koverskii,  Sainl-Pétershourp,  1900,  230  p.  in-!6.  Sur  la  carie  en  quesUon  lelracé  n'est  pas,  cepen- 
dant, exempt  de  quelques  incorrections,  et  contredit  parfois  le  texte  du  peUl  volume  qui  est  1res 
explicite.  Nous  lui  faisons  même  quelques  emprunts. 


ASIE.  UJ 


•itiiio«iliH»  qui  (li^iiiirnt  ct*n  rhAliir^;  c*v^i  un  chAo«»  mtintAffiiinix,  Min«»  an'd*  <l<»mi 
n/iiilr  ni  pointu  Av  n*jH*rr  i>n»»:r«|ihif|uc'».  Ih»  |»lu«».  !«•«»  nin«»-r^  nirhruM»^  uv  *imiI 
l».!^  «MkHilf^;  ollr«i  HVITritrnt  rn |ii«lrm«Mi(  «»<iu«  rinfluiMirr  (1i»h  pluies  (ilM>n«liiiiti*<*,  ili*^ 
«  h.ilrur^  torri*!»*»»  «If  l*«'lt\  «!••%  fn»iiU  ilo  riii\rr.  I^'«»  rnMrii  ipii  iNinIcnt  In  Mou  Inn 
kinn»;  |Mirtrn(  li*^  Irnri*^  di*  r«irlion  \o|i*nniquo.  1^*  (Inn r  Souifoun«i|ui  ni«*nlc  plutôt 
lo  n«>m  ilo  tonvnt,  pn^nl  ^n  noun^r  nur  Ir  vrr^nnl  i^^l  «1»^^  mont*i  Pn  >«  lin.  m»  ilirip» 
il'iilMirtl  AU  noni,  ot,  npr«*^  A\oir  n^^u,  n  droitr,  Ir  lUiao  Souifoun,  iKjii  mrtitionn«\ 
f.ul  |ini<M|urmcnt  un  nanlo  vor*  IV«»t.  Vrv^  i\v\n  fn>nti«'n\  nini*  tlijh  «^ur  Ir  Ifrntoîn» 
ru'»M\  rn  nmont  <lr  la  ««  «^tniiit^^i  >»  INilt/iviknin.  Ir  Souifi»un  M»rt  (lr<«  pirk'»*^  <|ui  le* 
n»%M'rn'nl.  ri,  mo»îrnuit  «miu  aIIuiv  on  fnn»  ilo  NiknNk«  \a  m»  jetrr  dnn%  Ir  k'olfr 
Am«iur»ki.  I*a  \a1Iiv  <!«•  INin  Snuifoun  r^l  Ihw  frrtilr;  ilrn  ntrrirultc*up%  rliiiioi««  h\ 
M»ut  rtAl»li<i  i*n  Krand  nomlin*. 

Ti>ute  la  partir  do  In  Mandrliourio  nituiv  n  IV^l  dr  Ia  SouuKnri  rtt  «tujillr  à  dr 
fnt|Uonli*^  in<uidntionH  taumVi»  fMir  lr<*  plui<*<i  torrt*ntiollo<«;  I(h%  |iH\ilitr%  ipii  mit  h* 
pliiH  .1  MMiffrirdorr  llrau  MUit  ivllt*^  <|ui  m*  trouvent dnnt»lr«»  |iA<»<«in*«  duSi»ui(t»un.du 
Mmu  tankiantr,  du  Moun*nrt  du  Tunirn  OuIa  'frontirn*  ru«»Mi  mAndrliournnrnnr  . 
A  i»Arlir  do  Ho«»\vpnaiA  PaiI,  I«»  rlirmîn  drfrr  VM  Cliln<»iH  trA\rr<M*  lo  torritoirr  ru«»M* 
«ir  r<hi«<M)un  |M>ur  n^JMÎndn*  Ia  Vi^uc  KliAl»nn»\«k  VlAdivo<itnk,  qui.  d«in<«  l««»  pri>jt>t<i 
primitiN.  tlrvntl  m»  <M»ndrr  nu  Tran-^iU»! trn,  h  Sn*lrn«*k.  rn  lon^rnut  l'Amour  v\  Ia 
riiilkA.  I«A  joiK'lion  «'op«TO  il  Ia  «itntiiin  d«*  NikoUk  tlu«»«ourii<«k\ .  n  |».irtir  dr 
Inqurlli*  Ia  Voie*  lt»rik'i*  Ia  rivi*  k<ui«*Iii*  du  Souifoun.  In  «V»tt*  du  ^<dfc*  Ani^'ur^ki, 
|M>ur  AlMiutir  au  |Miitit  trrminuH  Vlndivo<itok  |N>rt  \ 

Ijï  |ont;ut*ur  t(»t<il«*  de  In  li»;nt*  Nnfc;a<lAn  Ho«<*\pn;iin  Pnd  <*^t  do  VWl  kil«»mrtrf">« 
Ijï  di«lnn<^*do  RM«%\pnnM  P.id  h  NîkoUk  r^t  do  117  kilomotn**«  ot  do  NtkoNk  à 
VI:idivt><«tok  |HM  kiloni«-(rf>«. 

t*/r«»t  h  Ia  f»t.ilion  ilr  Kli  irl'in  illar  pinci  tlo  In  li^no  prinri|»nlo.  n  WA  kîloniftn*^ 
do  N.iH'id.in.  i|u<*  «M*  di  t  V  h«'  roml'rnnrlu'nxMit  \«'r«  Port  Arthur  ol  Tn  Iku  ounn, 
dnn<»  In  ni*u\rllt*  pn»\in<'i'  ru<^^r  dr  Koitm  tmiiK;  '.  I««»iik  dt*  U>\1  ktl(»m<*lrr«*.  rt.  m* 
diriiTtMut  nu  %ud  ou<'<l  il  t<>u«-)ir  lr««  |M»int«»  «»ui\niiU  :  S:ui  toia  l\\  «ur  la  Stiim^  irr. 
In  vil!t*drTrtinnir  t«  lifii'i  tui  Kounn  Irlirui;  {**vh  IIH  kil«*mitrr<>  a  r«iut*^l  d«- tîliirin*, 
••l.  *«»  diri*»*.  «'ti^ui!**.  *iir  Ti«  lin  Tw  lui»:',  on  lai-H-nil  Trli.iii*'  Iimi  fou  à  r««iif*|,  ri. 
rn  p-i««aiil  à  .'I  MU  r»  kiî«>iii«  tti  •»  .1  TiMir^l  d**Moukdi'n.  1^'  la.  il  lilrparLio  \.in  tr)it>MU 
Li.iM^.iii,;  tihmu   «t.  K  ti  \*M\^,  |Hiurnrri\tTh  l*orl  Arthur. 

l'ii  |M'tit  tr«»ii<  iiii  «h*  17  kit«>rn(  ln*«  i|r  Imicurur.  ««' di  tailif  drofl  rml>ran<  li*-ni<  ni 
a  Kl  «•  n  |»*»u.  n  \^  kitaii*  tn"»  nu  n<*ril  do  |*<>rt  Arthur.  |H»ur  nh^utir  nu  ciff  du 
Ta  li«  n  «'Il  m  ri  df»*!  r\  \r  li  villf  ri  h*  jH.rl  dr  lKilti\ . 

tri*«t.  pr>«haht«  m«  lit    n  11  ^tati<>M  tli'  Tn  rhr  klaii*:  qur  tn  li.:tif*  Prkiu  Tit  n  t«in 
iA  »n  ho  k»«iiaii.  if«ir  T'-M  pr^hi  j«' a  ^im:  N«     |Hirt«lf  Niii  t«  h  ■•imi;.  irar»;«»indrr 
|"rn,t  -  ,1,.  ».,rni  ht  lîi- p.Tl  \rlliiir  *.  J.   Ihmkih. 

Il     '•^«  M.i     ^    •  '  »  .    ■•"■*'  if.  ■•  I  I  I  •:••»•'»»»  ■    ■  •  ■  :        •!•  f'  r  tra'f  .'•«  «in  n.    •«  '  !      '  •  '  «• 

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404  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

La  province  russe  de  Souantoung  en  Handchourie.  —  Depuis  roccupation  de 
Port- Arthur,  de  Ta-lienouan  et  du  pays  adjacent  dans  la  presqu'île  de  Liao-ioung, 
la  Russie  s'est  trouvée  en  possession  d'un  territoire  assez  important  dans  le  sud  de 
la  Mandchourie. 

De  ce  territoire  organisé  par  l'ukaze  impérial  du  16/28  août  1899,  nous  allons 
donner  une  brève  description,  d'après  les  documents  russes  publiés  récemment. 

Le  nom  de  la  nouvelle  province,  Kouanioung,  sonne,  comme  Kouangtoung,  et 
beaucoup  de  personnes  ont  dû  faire  une  confusion,  en  lisant  les  récentes  dépêches 
sur  les  affaires  de  Chine,  entre  ce  Kouantoung  russe  et  la  province  méridionale 
de  l'empire  chinois,  dont  la  capitale  est  plus  connue  sous  le  nom  de  Canton.  Ce 
terme  de  Kouantoung  a  dû  être  emprunté  par  les  autorités  russes  à  la  carte  de  la 
presqu'île  de  Liao  toung,  publiée  par  la  marine  anglaise  en  1860.  On  y  lit,  en  effet, 
entre  autres,  les  mots  Kuang-lung  peninsula.  Cette  transcription  est  fautive  suivant 
M.  BretschneiderS  attendu  que  le  motde  a  Kouantoung  »  est  un  terme  général  dont  se 
servent  les  Chinois  pour  désigner  la  Mandchourie;  il  signifie  ((  à  l'est  de  la  barrière  », 
et  désigne,  par  conséquent,  le  pays  situé  à  l'est  de  la  palissade  élevée  par  les  Chinois 
h  partir  de  Chan-  haï-kouan,  vers  le  nord,  entre  la  Chine  proprement  dite  et  la 
Mandchourie.  Du  Halde  (La  Chine,  Paris,  1736,  préface,  p.  xxxvm)  dit,  parlant  de 
la  Mandchourie  :  «  Leao-tong  ou  Quan-tong.  Les  Chinois  donnent  à  la  province 
indifféremment  ces  deux  noms  ».  L'orthographe  correcte  du  mot,  en  transcription 
employée  généralement  en  Europe,  devrait  être  Kuan-tung,  et,  en  transcription 
russe,  Gouari'doun.  La  transcription  française  se  rapprochant  le  plus  de  la  trans- 
cription phonétique  serait  donc  Kouaû-tong,  mais,  si  l'on  veut  se  conformer  à  l'or- 
thographe officielle  russe  on  est  obligé  d'écrire  Kouantoung  ou  même  Kvantoan. 

Dès  la  prise  de  possession  officielle  du  nouveau  territoire,  après  le  traité  de 
Pékin,  du  15  mars  1898,  le  gouvernement  russe  a  donné  mission  à  MM.  Borodovski 
et  Kotvitch  d'étudier  le  pays  au  point  de  vue  géographique  et  historique'.  En 
même  temps  des  topographes  exécutaient  un  lever  détaillé  d'après  lequel  le 
cartographe  russe  bien  connu,  le  général  A.  Bolchev,  a  pu  dresser  une  belle 
carte  du  Kouantoung,  à  l'échelle  de  o  verstes  par  pouce  (1  :  210000)'.  Enfin, 
M.  Pokotilov,  actuellement  directeur  de  la  banque  russo-chinoise  à  Pékin,  et  M.  Tche- 
chev  ont  fait,  en  avril  et  mai  1898,  le  tour  du  pays  pour  en  étudier  les  ressources  éco- 
nomiques. La  relation  de  leur  voyage,  intitulé,  Polézdka  veçnoiou  1  898  po  ioujnoi 
tchasli  LiaO'dounskago  polouoslrova  (  Voyage,  au  printemps  i  898,  dans  la  partie  sud 

de  Pclermann,  contenant  la  reproduction  de  la  nouvelle  édition  de  la  carte  de  la  Mandchourie 
citée  plus  haut. 

i.  E.  Bretschneider,  Po  povodou  naïmenovania  nedavno  voznikcheî  v  ioujnoï  Mantijourii  rousskoi 
ohlaçti  {A  propos  du  nom  d^une  province  russe  nouvellement  crée  dans  la  Mandchourie  méridionale*; 
Saint-Pétershourg,  1900  (Extrait  des  •  Izviéstia  -  de  la  Soc.  imp.  russe  de  géographie,  1900,  fasc.  1), 
avec  2  cartes.  Cet  article  vient  d'être  traduit  par  M.  Bretschneider  lui-même  dans  les  Mitteilungen 
de  Pelermann,  n*9  (22  sept.  1900,  p.  197)  avec  une  variante  de  sa  carte. 

2.  Les  résultats  de  ce  voyage  ont  été  publiés  dans  une  brochure  :  Liao-toung  i  egoporlg^  Port 
Arthur  i  Ta-tien-ouan,  Saint-Pétersbourg,  1898,  avec  caries  et  plans. 

3.  On  pouvait  voir  h  TErposition  universelle  (Pavillon  de  la  Russie  d'Asie,  section  sibérienne) 
une  carte  encore  plus  détaillée  (i  verstes  par  pouce,  soit  I  :  168  OoO)  avec  courbes  de  niveau; 
cette  carte  accompagne  l'ouvrage  de  Bogda.no vitcii.  Gîtes  aurifères  dans  la  partie  sud  du  t^iao- 
toung.  Saint-Pêlerahourg,  1900  (Publication  de  la  Société  de  Minéralogie  de  Saint-Pétersbourg). 


Ht  In  pf^i^juH^  #/*•  Ai'i'^/ou»!^  ,  ptiNitH*  vn  *i*|»lpmlirr  !WH,  n^  parait  im»  avoir  éU» 
mÎM*  «Iniin  le  oimmen^r.  Mnin  Hh*  a  rir  uliliMv  dnii*!  un  article'  nVemmrnt  iMiru  <*t 
<|onl  n«iU4  extrn><»n«  Ir^  n*ii«*(Mi;nrniont.H  «uivaiiln,  en  lci«  rompirtaiil  (rapn»<i  une 
noir  piililitv  |inr  h»  X^mU*  •  i#  •//•wi»*  th»  Mi»^4*ou  •. 

I^  pnivintv  ru«M*  tir  K«Minn  louii»;  (»ccu|H*la  |»arlif*  tir  la  pn*^|u*llr  ilr  Ua  tounc 
«itu«^  au  «nd  «l'une  liirnr  |rk'«Tenient  (indulf'*e  <|ui  \n  <lu  \illn(;e  Mon  kin  tourne  ih 
Tonr^t  «Ir  Kiii-lchnii»:',  f»ur  Ir  jfi»lfr  ilr  (lonV.  pn»^|ur  iltnvtrmrnt  \eri  Toueml,  Ju* 
c|u*à  rextn'*mitr  «M*ptrntnoiirtlr  «lu  Port  A(iom*«,  il«*|M*ii«l.inrr  «lu  k'olfe  de  Liao  touni;  ; 
crltr  lie  ne  ron^titur  nin^i.  <*ur  unr  «'«Irmlue  tir  VS  Lili*mrtrr«i,  la  fronlit're  ruH«io  rhi 
noi^\  tlV^t,  ni  même  lrmp«.  la  Inrcrur  de  Ti^thme  (|ui  n'unit  In  pn**t|u'lle  ru!»*r  de 
KtMian-ttiunir  a  la  pn*M|u*llr  iW  l.tn  t(»untr  proprrmrnt  dilt*.  tltmt  unr  Umne  iwirtir 
ron*ititur  In  «<  xonr  nruin*  ».  I><'in«  «m*h  Itmttt*^,  la  provint*ra  envin>n  3ilN)kiltim«*lnHi 

rnrn*«». 

« 

Xjt  rrlief  tlu  |>n>«ie*t  n*M»/  niouvt^mrntr  :  t*r  nV%t  (|U*unr  !«utMH*^«»i«»n  tir  rollim*^ 
et  «le  rnvinA  *an«*  cn^lrn  moiiInciiruM^^*  pn»premrnt  tlilr^.  !>«  «commet  le  plurt  rlrv«'\ 
le  in<int  SnmpM>n.  ••itur  h  rr*«t  tie  Kin  trh<^»u  m*  tl«'*|»nHso  i^nn  Tnltitudr  dr  G7u  m.  : 
la  plu|»nrt  tle^  autrt»^  rtillim***  ntItMk'nrnt  à  |>eine  TiiN)  mt*ln^  (mont  Kounn  tounir 
au  «ud-r<*tdu  |Mirt  Adam**:  *î<M^  m.«  Triple  iVnk,  à  l*ou4^t  tir  l>nnly  :  i^iOm.rtr.L  l«n 
ri'»lr  rmt  tn»^  tlivouiM-r.  Tout  h  fait  h  IV^tn-mitr  ««ud  tir  la  pn'M|u*ilr  ^r  tn»u\r  la 
Unr  tir  |N»rl  Arthur.  Kllr  r'»t  a«»vx  \n>lr;  ninlhrun*UM*mrnt  mi  rntir  r^t  t>u\rrlr 
aut  %rnt<  tir  <«ud  rt  «rr-»!.  ri  dr  M»-»  drux  rri<jut*M.  Tune  ri*t  tn»p  |M*lilr  et  l'autn* 
p.i«  n^%e/  profnihlf  ;  d«*  plti«.  «v«i  nnM*«»  nr  t*onimuni<|ueiit  n\vc  la  rndr  f|ue  |»ar 
unr  |k.i%M*  n*tnli\rin«*nt  t'^troitt*.  fui  l»nlr  dr  Ta  lirn-ounn.  %itui*t*  plu<«  nu  nonl,  <»ur  la 
r..lr  r^l,  tiMirnt*<*  vrr«*  If  k'olfr  dr  r.nriv  e^l  plun  vn<»lr;  en  m«'*mr  temp«»  rllr  r^t  tr»**i 
prt»f«indr  rt  Inrk'rmrnl  nii\rrtr  .TmlnV  r-t  tir  lO  kilonii'ln'**:.  Kllr  fïn^'^rnlr  tn»i% 
indrntalh'n^  :  Viitiirn  hi\.  n  ToUt***!.  Junk  Uiv  rt  llnnd  Ui\ ,  au  ntml.  t/r^t  rntn* 

•  •  • 

ct*%  tlrui  diTnJfn»^  tpir  «*r  lr«»uvr,  niir  un  pri»m«»nloire,  la  ville  tir  Ta  lirn  tMinn,  rt 
r'«*«t  au  fond  dr  In  Viilon-i  l>.i\  i|ur  l<*«»  Hu^*»!*"»  ont  ft>n<lr  la  r.ipitnlr  tir  Irur*  nou- 
\rll«»^  |N»%M*^«>if>n«*.  In  \ill«'   h.dny  « /.''/••»y»#''*,  lrnn<»fornintion  «|r  «  Tn  li^n   »»  «»u 

yr.|fti/r-  f*tfrii<«ii  \\v%  (Ili||i««i%  . 

1^4*^  ri»un»  d'<MU  «ont  ifioijtnti  iiit<«:  la  plu|wirl  n'ont  Irnr  lit  n*mp!i  «pir  in^ntlnnl 
le  Mii^oii  p|ii\irii«i*  vt\  v\v  ;  <M*uN.  Ir  l«4Mii-t«e  i«|ui  drUiurlir  tlnn%  In  Iwiinle  l>»ui*M*', 
|r  Mnliin  ho  ri  |r  Njui  U«*  h«)  roiihnt  toiitr  l'annir. 

Tout  rn  rt.int  *il  i«r  *ur  !••  niûnr  i^indlt^jr  ijui*  la  Sirilr  rt  Athriir*.  In  pro\inrr  tir 
K"tiiii  loiiiii;  n  un  I  litiitt  ri*:*>(irru\  :  au\  ft>rtr^  rli  drur^  y\i^  VvW  juM^rn  *  «17'..%  , 
a\«v  \rnN  hiimi'l''^  •!•  *iid  rt  d»*  *ud  our«»l,  «nrtftlr  un  hi^rr  n^M'/  fn»iil  n>iv  tlr^ 
*rnl*  •«^  «•  d«»  n  »r-l  v\  il»*  n«»r  I  r^l.  .it«  «ini|»ak;nf«  k\%*  tiMirnirntr^  dr  ntik't*.  tpii  font 
dr««c*ndrr  !••  nit-nurr  jti^.pj  i  |*.»  .  |ra|irf<«  li»%  dMtitif«*%  dr  In  «tatit»n  m«*l«i»rtdo 
in«|ur.  oii\iTli\  a  ft-rl  \rllmr.  rn  niarn  lye.l.  r|.  «ihiM*  a  3^  nii-tn»'»  d'altitmlt*.  In 
trmjwr.ïtnrr  ni"\i*iiif  •!••  l'inutt'  v%\  dr   •    \t  ,|  a\tvi|i*«  mo%rnnt^  m<*ri«urllf«»  nu 


i06  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

dessous  du  zéro  seulement  pendant  deux  mois  :  janvier  ( —  3*',9)  et  février  ( —  2*). 
Mais,  même  pendant  ces  deux  mois,  il  y  a  des  journées  où  la  température  s*élève 
au  dessus  de  zéro.  La  quantité  de  pluie  tombée  est  de  319  millimètres  (maximum 
mensuel,  en  août,  103  mm.). 

La  population  de  la  province  est  de  300000  habitants  environ,  dont  un  millier 
de  Russes,  un  millier  d*autres  Européens  et  de  Japonais.  La  densité  de  la  population 
est  plus  forte  qu'en  France  (100  habitants  par  kilomètre  carré). 

L'agriculture  est  la  principale  ressource  des  habitants  :  millet,  maïs,  orge,  fro- 
ment; on  fait  deux  récoltes  par  an.  Le  sol,  formé  de  sables  argileux,  est  très  ingrat, 
mais,  telle  est  l'application  et  l'assiduité  du  cultivateur  chinois  qu'il  en  tire  encore 
de  bonnes  récoltes.  Toutefois,  le  rendement  ne  sufflt  pas  à  la  consommation  locale, 
et  l'on  est  obligé  d'acheter  du  blé  importé  des  parties  voisines  de  la  Chine,  du  Japon 
et  d'Amérique.  En  fait  de  légumes,  on  cultive  surtout  les  fèves,  qui  donnent  une 
excellente  huile,  la  pomme  de  terre,  les  concombres,  les  oignons,  etc.  Peu  ou  pas 
d'arbres  fruitiers  :  quelques  pommiers,  poiriers  et  abricotiers,  donnant  des  fruits 
médiocres.  Les  forêts  ayant  été  détruites,  les  Chinois  font  quelques  plantations  de 
chênes  et  de  sapins  sur  les  pentes  des  montagnes  ;  ils  plantent  aussi  des  peupliers  et 
des  saules  le  long  des  cours  d'eau;  mais  les  arbres  prennent  mal  sur  le  sol  rocheux. 
Pas  de  prairies,  par  conséquent  presque  pas  de  bétail;  les  bœufs  et  les  chevaux 
sont  rares;  par  contre,  on  élève  des  porcs,  des  poules  et  des  canards  en   grande 
quantité. 

Comme  richesses  minérales,  il  faut  signaler  les  gisements  d'or,  découverts  dans 
plusieurs  endroits,  mais  non  encore  exploités  \  puis,  le  sel  marin.  La  population  du 
littoral,  s'adonne  la  pêche;  de  la  province  on  expédie  annuellement  de  60  à 
80000  kilogrammes  de  poisson. 

L'industrie,  très  peu  développée,  se  trouve  concentré  dans  la  ville  de  Pi-lsou-ouo 
(près  de  la  frontière  nord-est);  on  y  trouve  12  fabriques  d'huile  de  fèves,  des  tanne- 
ries, des  manufactures  de  feutre  et  une  fonderie. 

Jusqu'à  ces  derniers  temps  il  n'y  avait  pas  de  routes  dans  le  pays,  car  ce  qu'on 
appelle  la  «  route  mondaine  »  n'est  qu'une  succession  de  sentiers  et  d'ornières  qui 
traverse  la  presqu'île  dans  sa  longueur.  Actuellement,  cette  «  route  »  est  remplacée 
par  le  chemin  de  fer,  long  de  114  kilomètres,  qui  va  de  Port- Arthur  à  Kin-lchéou, 
après  avoir  détaché  une  branche  vers  Dalny,  et  se  dirige,  ensuite,  vers  Po-lan-pou, 
pour  rejoindre,  à  Kharbin,  la  ligne  magistrale  du  chemin  de  fer  de  la  Chine  orientale 
(voy.  l'article  précédent). 

On  compte  actuellement  cinq  grands  centres  de  population  dans  le  Kouantoung  : 
Port-Arthur,  Pi  tsou  ouo.  Ta  lien-ouan.  Dalny  et  Kin-tchéou. 

Au  moment  de  l'occupation  par  les  troupes  russes,  en  mars  1898,  Port-Arthur 
n'était  qu'un  village  à  demi  ruiné  par  les  Japonais  et  dont  les  rues  étaient  rem- 
plies d'immondices.  Par  ordre  des  autorités  russes  des  canaux  de  drainage  furent 
creusés  pour  assainir  le  sol,  les  rues  élargies,  leur  éclairage  organisé,  enfin,  un 
approvisionnement  d'eau  potable  assuré  par  la  construction  d'un  aqueduc  et  par 

1.  Voir  la  brochure  <ie  Bogdanovitch,  citée  plus  haut. 


i|r%  riliTnc^.  IVu  il  |N*u  In  villo  «M*  (r.in-^formn :  aiil(»iir  triitit*  t^Hm*  «ur^finnl  i\v^ 

rnMTnr«,  un  hA|iitiil,  uni*  iV«ilo  |MMir  lr««  iMifnnU  i\v%  nûlilnin*^,  uni*  nuire  ivoli* 

«lu  nom  «lu  |MK*li*  pMMrhkino  n\(v  unr  %nllo  dr  hvlun*  Krnlutli*.  la  <MYtii>n  «K*  lo 

lHn<|ui*  ruH«»o  rliinoi%i\  un  nlkittoir  n\iv  uii<*  «l/ili«»n  lMrtrno|(ii;t<|u«\  um*  %lntion 

lrlt*|ilii»ni(|Ut\  r(<*.  Tn  Inru*'  Inmlo^nnl  lra\iT^4*  In  \illi\  IK^  ronrr«*«»ii»n«  i;rntuilr% 

«iint  nroinlii*^  nux  «niIouh  qui  «Ir^irrnl  Ikilir.  1^  |M)|>ulnliiin  m'Iurllr  M*rnm|Miiii<  il'un 

nitllirr  i\t*  Huî»M'M,  lU»  *îiM>  rlran^iT'»  l'nvirtm  ol  ilc  liHU)  ('.hiimin  rn\in»n,  Min^» 

com|»t(*rlf*^  trou|M*<i  cl  In  |M>|»nlnlion  n<»Unn(r(lor«MiliM,  dont  le  nomhn*  df|m%^c  cHui 

iU*n  linliitnnN  Ûm^  do  In  vïU'\  \ji\  \\cr^\  Iri*^  cUrtv  ri  mi»notom*dnnH  <v  |Miinlt'*loitfnf* 

do  l«»u(rrnlnTivili*«\  Li  |N»*trn*y  |»nnirnl<|ur  hiu»*  li*«»  $0  jour»».  Au*^l,  r*f^l  «viv 

une  \«Ttlnhle  Halî**fnrlion  i|uo  In  |mr(to  inlrllik^onti*  do  In  |Mi|iulnlion  o  mvuoilli  In 

iTiation  d'un  journni   hn-al,   intitulô   .V^r  71  Arm  iPn>H   Nouvrnu).  f^url<|u«»^  |»ri 

> ilt'k'it**»,   offirifTH  t*(   fiinrlionnnm»%,   oui  nu^ni  h  ItMir  di«»|Mi%i(ion   un   r<*n*lo,   un 

«-n<*in<»,  un  rlinmi»  d«*  ri»ur<M*^,  un  Inun-trni*»*  vie.  lj\  vlllo  de*  Tn  lion  ounn,  «implo 

hnmonu  nvnni  TorriviV  Ars  Hu**«m»m.  romplo  nrluoUomonl  |du<»  do  i.'iiMl  linhilnnl**. 

Kn  inct*  Hur  In  ri\o  %ud  t\v  In  Vitiorin  l».i> .  tn  ncMivolto  \illo  ni^^'^o,  hnliiy.  dtVinnv 

I-»rl-frnno.  olo.  1*1  t*»ou  ouo  -on  rti'»'*o  lii  N>  \i»i  o^t  un  ronln*  intlu<«triol   irn|M»r 

Luit.  mni«<  ^«n  |N»rt  n*«***t  nrri*'^«*ihli*  i|u*nu\  jon<|uo«»  rliinoinr^.  Il  oompto  litNM)  linhi 

tint*.  Im  villo  i\v  Kiii  1»*Ihn.u  « /*o/«-/'-A  ."U  m   ni«»MM  o^l  nu«»*i  In"*  |»ou|it«v;  Iim 

Hu*M^  y  ontoon«M*no  rori:nni^nti(»n  muni«'i|»nlo  oliinoi^v 

J.  IH  MKI.11. 

Projet  de  chemin  de  ter  indo- européen*.  —  b*  rolonol  ^ir  T.  Il  lloldirli,  monihn* 
•lo  1.1  oommi««ion  do  driimitalion  ru**^o  nfi;linno,  n  fait,  lo  lO  M*|itoinl»n\  dnn«i  tiiio 
do*  MMn«*o^  tonuo*.  h  lirmlfonl,  |>ar  In  ///  tinch  l«»«.«*i*i/i"»#,  uno  oommun  irai  ion  ilani 
ln«|iii*l|o  il  oxarniiM'  \v%  \Hi^%\Wi\i\t  ^  do  ot»n«»lrui'(ion  ffuno  \oi(*  fornV  dim*to  onln* 
rKiiro|n»  vi  rindo.  .\|»ro^  n\t»ir  di*»rulo  on  dflail  difîoronU  |»rojr|«»,  il  %r  do«'laro  |>.ir- 
ti*.ui  d'uno  liuMio  «pn  irait  t|o  Koiiihk  a  kaiitlahar  par  lltT.it.  I«n  {Mirlion  di*  \oir  t% 
«  ««ii^truin'onln' K*>ti»  lik  fl  tllnman  aurait  oii\iri»ri  ^mi  kil>>nii  tro««  do  l<iiicuourot  Ira 
%*'r^T.iit  utio  n-fc;i<ih.i  <  «(Mtu'tir.ititMi  ph>«*i<pio  tn**  favont'lo  nu  l'on  nonMiroiiln*rnit 
iii«  unt*  difth  uUo  toi  htii'pio  iin(H»rlanlo.  I^i  n*^i<*la(irt*  (|u*op|N)v»m  infnillildonioni  a 
or  pntjft  rKriiir  tl*  \fk'li  ifii'ot  m  *oriil  «iiM*nioiit  \aiiniii\  ^j  r.\iu'tolrrro  ot  la  l(u*»*»io 
«t'iiloiid  iitiit.  r  ir  t'Afi;)' iiit<*t.in.  pa*  plu*  «pio  In  tlhitio  ou  d*aulrr«  pn)"*.  iio  |H>ut 
.'i\oir  In  pn*tt  ntinn  d'op|MtM*r  Ioii«:(i  nip*  d***  Uirrit-n**  .1111  prok'To*  Av  In  «*i\tli*atitin. 
I<n  «'t«tit  rn^iori  lit*  la  hk'tio  *'iititifiiilr.iit  f.niltMuonl  n  la  huIIi*  d'un  arranci^nit-rit  p<»li- 
h'pio  ri  liiMti*  hT. 

Ht  |Mitid<iiit.  oii^iiito.  lUY  ••l'j<'<'(i<>fi<«  d<  ^  riulil.iirt*^  ipii  rr:ut:ii«Jit  quo  la  lik'no  pn> 
jittf  lit*  tl<iiitir  un  a<  •  •'*  f  itilr  <1  m*  Tltido  atii  tp>u|i<**  ru-M**.  lo  otilnnol  llolditli 
.i**'irr  tpif  If  «  lit  tiiiii  •!•*  ft-r  ho  !»■  «'irr  1  j 'iii  u*  tr  m^ptir  It-r  d'«  f  «ri»  *  ^ufli'^anti**  |>-»ur 
atlipior  |o*  piii-*  uih'*  p«»*ilMii*  ti.  ft'i*i\o*  qu'ollo*  n-nrofilroriiont  nu  lorniiiuM 
iiid.>  n.  Au  «iirpiu^.  tt-Mf  lu'iio  no  t*i*trM(  pi*  uno  ii<>u\oll<*  rouir  i*ntn*  In  liu**iool 
riii'l*'  mu*  .un*  li>r<  r  lit  *uiiplonioiil  I1  r>nto  ••li^l.-uilo.  M.  Iltildh'h  inolino  n  on»iro. 
n\«N-   M.   I*»»i»if  ipu  a  n***onun«'nt  o»  rit  *«ir  «o  *uj«  I.  ipio   |f»  tliflit-ulto*  |Mditi«pii*^ 


\ 


408  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

seraient  plutôt  amoindries  si  les  communications  et  le  commerce  étaient  facîUtés 
entre  les  deux  pays,  car  les  deux  nations,  se  connaissant  davantage,  seraient  à  même 
de  mieux  apprécier  leurs  visées  légitimes  réciproques,  et,  les  probalités  d'un  conflit 
diminueraient  d'autant.  M.  Holdich  ne  croit  pas  que  la  création  de  ce  chemin  de  fer 
nécessite  Tentretien  d'une  plus  grande  quantité  de  troupes  dans  la  région  ou  l'éta- 
blissement d'un  plus  grand  nombre  de  postes  militaires;  du  reste,  les  autorités  in- 
diennes peuvent  tirer  de  cette  voie  ferrée  un  bien  plus  grand  parti  pour  la  défense 
qu'il  ne  sera  possible  aux  Russes  d'en  tirer  pour  l'attaque* 

Le  colonel  Holdich  termine,  enGn,  sa  communication  en  émettant  l'assertion  qui 
ne  sera,  dit-il,  contestée  par  aucun  offfcier  connaissant  le  district,  que  la  ligne 
locale,  à  elle  seule,  donnerait  desbénéflces,  sans  préjudice  de  ceux  que  pourrait  rap- 
porter le  trafic  général.  Il  pense  que  la  construction  de  cette  voie  ferrée  détourne- 
rait, au  profit  de  l'Angleterre,  une  grande  partie  du  commerce  de  l'orient  qui  va  pré 
sentement  à  la  Russie.  M.  Cuesnbau. 

• 

Une  carte  orographique  de  l'Afghanistan  et  du  Baloutchistan.  —  Le  colonel 

Holdich  publie  dans  le  Geographical  journal  *  une  carte  orographique  fort  intéres- 
sante de  l'Afghanistan  et  du  Baloutchistan,  à  l'échelle  de  1  pouce  pour  %  milles,  et, 
dans  une  courte  étude  comparative  qui  accompagne  cette  carte,  il  montre  la  grande 
similitude  qui  existe  dans  la  structure  des  deux  régions  qui  s'étendent  à  l'ouest 
du  Tibet  central'et  du  Pamir.  Sir  R.  Strachey  a  résumé,  dans  les  articles  Asie  et 
Himalaya  qu'il  donna,  il  y  a  déjà  bien  des  années,  à  la  Fncyclopaedia  Britannica^ 
\  les  connaissances  que  l'on  possédait  sur  les  masses  montagneuses  du  nord  de 

l'Inde  et  sur  la  structure  de  l'Himalaya  ;  quoique  ces  articles  soient  déjà  anciens, 
les  recherches  des  observateurs  modernes,  tels  que  Godwin-Austen,  Lydekker, 
Gricsbach,  Oldfield  et  Tanner,  n'ont  pas  modifié  sensiblement  les  opinions  qui  s'y 
trouvent  exprimées. 

Sir  R.  Strachey  montre  que  l'Himalaya,  avec  sa  prolongation  à  l'ouest  de  l'indus, 
constitue,  en  réalité,  la  large  pente  montagneuse  qui  descend  du  bord  méridional  du 
grand  plateau  tibétain  vers  les  niveaux  plus  bas  de  l'Hindoustan  et  les  plaines  de 
la  Caspienne. 

Une  pente  semblable  conduit  du  bord  septentrional  du  même  plateau  à  une  autre 
grande  plaine  qui  s'étend  loin  vers  l'est,  jusqu'aux  frontières  septentrionales  de  la 
Chine.  Aucune  des  nombreuses  chaînes  montagneuses  qui  constituent  cette  grande 
région  élevée  ne  peut  être  considérée  comme  ayant  une  existence  spéciale,  indépen- 
dante de  la  masse  principale  dont  toutes  sont  des  parties  constituantes.  Le  Tibet  ne 
peut  donc  être  décrit  correctement  ainsi  qu'il  l'a  souvent  été  comme  s'étendant 
dans  rintervalle  compris  entre  les  soi-disantes  chaînes  de  l'Himalaya  et  les  Kouen- 
Loun  ou  Kara-Koroum.  Ce  n'est,  en  réalité,  que  le  sommet  d'une  grande  protubé- 
rance, s'élevant  au  dessus  de  la  surface  terrestre,  et  dont  les  susdites  chaînes  forment 
les  rebords  septentrionaux  et  méridionaux,  tandis  que  les  autres  chaînes  qui  la 
traversent  ne  sont  que  des  plissements  de  la  masse,  plus  ou  moins  fortement  îndi* 

1.  XVl.  i.  Novembre  1900. 


A^IK.  Ï09 


i|ii«^  et  clt*%'cl€>|ipr^.  (y<*<«t.  aiilnnt  qu'il  r«t  connu,  le  relN»ni  iM*|itenUional  tlu  pin 
IrAU  UU'tnin  —  ou  le  nommel  lie  Mm  vcr«»Ant  M*|)l«*iitrionAl  *-  qui  |feaniU  nin<«ti 
luer  Ia  vniir  ligne  «le  imrlAtfe  ilc'»  eAux  en  In»  le^»  rivli-n*^  qui  mutent  ver%  r<nvnn 
Indien  et  relh^i  qui  m*  |N*nlent  ilnn^i  le^  plaine%  du  Turkr«tAn  et  île  Ia  Mon- 
f^>lie.  1^  «ommet  de  Ia  |M*nte  de  rHimAln\A  t«)nne  une  lit;ne  de  fiArtnce  «Mvondiiire. 
«M'iiArnnt  len  rivièn»*  qui  coulent  \er»  r«Hvan  Indien  en  deux  cati'tforif**  :  cel|r%  qui 
|»A*»MMit  dinvlemenl  k  lrAVer<  rHimala>A.  ver^  le%  idnineo  lie  Tlmle,  et  celle»»  qui  m» 
n'uni*»M*nt  «ur  le  commet  du  plAlenu,  |MMir  «'(l'ouler  «*»:niemrnt  à  traven»  riliniAlAVA, 
mni%.  |>Ar  deux  courAntj»conrentrr%  à  di*««|Niint«*  rfoiciir*»  >er%  Ir-exln-mil*»*»  iq^NèM-^»*» 
d<*  Ia  cil  Aine.  Sir  R.  Slrache}  A|qM*lle  cette  ligne  ««vondnirt*  Ia  li*;ne  indirnn«*  de 
|i.Trtatfi»  ile^  eAUX. 

Ia*^  diffiTiMice*  de  ni  venu  qu'on  fd»M<»rve  «»ur  rilimAlA\n  doi\ent  être  con«»iden*<'*. 
Comme  etAut  du4  plutôt  h  une  contrAction  u^'u/taIc  du  k'Iolieri-^ullAnt  de»on  refroi 
df^^emenl  qu*À  de»  Houlèvement*«  dtnvt<»  d<»nt  on  ne  |MMirMit  imnk'inrr  Toricine. 
1^*^  effet*»  de  crtte  contraction  auraient  éti*  dVle>er  de  crnnd***»  êtendui*^  hori/on 
ta|i*^.en  |iarlie  |»Ar  trn^ion.et  en  i»arlie  |»nrci»mpn'^<*ion.  le  long  de  licne*»  niqiroxi 
mAti\ement  |Mirallè!(*^,  et.  dan*»  certAÎni^  con«]ition<«.  |NT|NMidirulain*ment  le**  uni*«» 
AUX  Autn^  et  à  la  UkMie  où  ne  fait  sentir  la  crande  com|>n><««i<»n  et,  |»ar  conMN|uent. 
la  plu*i  kTnn«le  tension.  Il  i*^t  |»reH<|ue  luir^  de  <loute  que  \v^  |»rinci|ftnux  cour»  tIVau 
diii\ent  leur  dinvtion  à  de««  licne*»  de  di«»l<N*ntion  Ant«'Ti(*uri*;  le  iMirol Idiome  qui  *m* 
n*ftr«intn*  dan^  un  grand  nombn*  de  lleuveo»  tilN^tain*»  et  liimala\an"»  M*rnit  comple 
trnient  inripliralde  autn*ment.  Il  e«it  AU«»*»i  à  |>n''«»umer  que  \vh  e(Tet.<«  «structuraux 
«Ir  er^  contrartltm*»  expliquent  c«'«*  likMien  de  |>artace  tran«»\er«*ale^  qui  n'Mini'^M'nt 
I«M,  plio%i>m«Mit%  parallri<'<*.  de  même  que  \v%  ti«»H|iri*H  vi  h*%  crexa^^vn  qui  jMTmettent 
If  (m^^^.iu'f  .1  de*.  e»»ur*  d'i-au  pre^jne  |KT|H*ndiculain*m<*nt  h  leur  dinvlion  gfn«rale. 

|ji*«  mrn)<*«  inl1uenre««  t(vtHnii|ue^  qui  ont  formé  riltmala\a  ci*ntral  d.in^  l«*« 
t«'mp^  pn-  liTti  lire^  n'pnN|iii%ent,  pour  W^  plateaux  «le  rAfi:hani**lan  et  de  la  IVr^e 
»»ur  une  i>i  UvWr  m«»indn\  mai*»  d*uiu*  fa«;on  plu«»  rl.iin».  le  même  -\«»lême  Av  ^luleve 
m«'nt«  tli'  hiulf"*  terr»'*  erntr.i!»**,  flanqun»^  de*»  nirinf*»  Hexurt-^  ri  pli^M>menl<»  i«iral 
lil*''».  tra\iT%«-*  ot>)iqu«*mrrit  |»ar  df  ifranih'^  lii?fi«'^  df  eour^  d'eiu  i|ui  M»nt  Ir*»  mar- 
qiif*«  di«tin<  li\<*^  dominant«'«  ~  quoique  pa«»  tiMijour»  è\i«liMilrH  -  tic  la  ««trui'tun* 
d«*  riiimili\a. 

1^1  rhaine  nKTiilionale  il«»  S  irik«d,  à  IV^t  d**»»  l'amir^.  «•••t  un  ••\«»l«»me  montacniMix 
t>pt'iU(*.  eitfioi^t.itit  en  di'ux  rntt-*»  |»aralli'li*^.  d*>nt  frllr  de  lV'«t  e^t  la  ch.iln«*  domi 
nintr  qui  dofiht>  p.i->«;i»:i*  aux  priiii  ipal<*«  lik'iir^  dr  «'our^  dNviu,  taiidi*»  (|u<*  crile  dt* 
l'our^t  formt*  la  >r.iie  lit:iit*  de  pirt.iu'i*  d<  ^  imux.  A  l'ouc^^t  tlu  S.iHktil,  la  ctuilik'ura 
li**n  du  ptiliMu  tiNliMi  «>•*  tn»u\«*  plu^  i>u  ni«>in<»  r«'{M  tfi\  tr.itM»ril  tian*»  la  r»*k'it>n 
I  \r\t%'  du  P.unir.  rti«uiti*  il  iu«  le  pi  itt  lu  *\*  U.iduk«'li  ui.  «*t.  riifiu.  dan«  lf*«  plalf/iux 
«lu  Turk«'^l  m  .if*:!;  ui  qui  m»  |«'fd«  ut  luii  «1  m*  V  luIre.  |Hiur  *«  fontln»  en  tlernur  lifu 
H\n'  \r%  Il  iutf«  tfrr»**  df  la  \\r^  «M-pl»  iilri««h  ili*. 

l/llif)<l*>u  K'*i>*'ti  fliiiqur  \rm  pliif'iux  fl«'*»  iVunir^  rt  du  Ikidukiinn  d<*  la  nh'-me 
fa'/'U  ipif  l'Iliïii  j!  i\  I  M  iii<|Mr  If  Ti1m*(. 

Li  *;r.iti<lf  Coupure  l*>ii.:itudiii  il*-  itf  l'Iiflu*  ft  tlu  T«>in|Mi  nu  «Ifl.i  tie  l*llini.da\a 
e^t  r  |H  i'e  fmr  l'Oxu^.  df  Tt  Ictkin  iktiii  a  l«  hk.i*  liiiu:  par  la  t^iupun*  ritrat»rdinain* 


410  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

de  THcrî  Roud,  de  Doalatyarà  Kouhsan;  par  le  Mourghab;  et,  à  un  degré  moindre 
par  les  cours  de  TAndarab  et  du  Bamian . 

Entre  le  Tibet  et  la  coupure  de  rHéri  Roud  à  travers  les  Paropamisades  il  y  a  une 
immense  étendue  de  chaîne  montagneuse,  coïncidant  avec  la  ligne  de  partage  des 
eaux,  principale  ou  centrale.  Cette  chaîne,  tantôt  domine  les  masses  montagneuses 
qui  J'entourent,  tantôt  s'abaisse  jusqu'à  devenir  presque  insignifîante. 

Au  sud  de  cette  grande  ligne  de  partage  des  eaux  existe  un  plissement  systéma- 
tique de  flcxures  parallèles,  séparées  de  la  chaîne  principale  et  reliées  par  des  lignes 
de  partage  transversales  —  la  contrepartie  des  chaînes  mineures  d'Himalaya  — 
fortement  prononcé  dans  le  Koh-i-Soufed,  au  sud  de  l'Héri-Roud  et  les  crêtes  plus 
basses  qui  le  flanquent. 

Mais,  si  l'on  veut  observer  les  lignes  de  la  structure  de  l'Himalaya  dans  des  con- 
ditions de  simplicité  presque  primitive,  sans  irrégularités  ni  amplifications,  il  faut 
considérer  les  frontières  de  l'Inde  et  de  la  Pei'se.  Là,  les  montagnes  qui  forment  les 
murs  de  soutènement  du  plateau  central  sont  souvent  marquées  par  une  chaîne 
massive  de  pics  crétacées,  coupée,  obliquement  à  sa  direction  générale,  par  les 
cours  d'effu  du  plateau,  qui  passent  à  travers  des  gorges  magnifiques,  pour  gagner 
les  plaines  de  provinces  de  l'Indus.  En  Perse,  quoique  la  régularité  du  système  soit 
plus  ou  moins  altérée,  on  la  retrouve,  néanmoins,  très  visiblement,  et  il  n'est  pas  rare 
de  constater  que  les  lignes  de  partage  des  eaux  les  plus  longues  et  les  plus  continues 
suivent  des  lignes  transversales  aux  crêtes  principales.  M.  Cuesneau. 


AFRIQUE 

Note  sur  la  crue  du  Sénégal.  —  Le  Sénégal  et  le  Niger  présentent,  au  point  de 
vue  de  la  crue,  des  phénomènes  tout  à  fait  distincts,  et  dont  l'existence  est  aussi 
facile  à  expliquer  qu'à  faire  saisir  au  lecteur. 

Alors  que  le  Niger  traverse  une  région  lacustre  située  dans  la  partie  moyenne 
de  son  cours,  le  Sénégal  est,  à  partir  de  la  jonction  du  Bafing  et  du  Bakoï,  et  sur- 
tout à  partir  de  Kayes,  un  long  fossé  à  parois  verticales,  bordé,  sur  chaque  rive,  d'un 
léger  remblai,  qui  sépare  le  fleuve  d'une  dépression  en  pente  douce,  peu  profonde 
d'ailleurs,  dans  laquelle  le  trop  plein  des  eaux  s'écoule  pour  inonder,  mais  aussi 
pour  fertiliser  la  campagne  pendant  l'hivernage.  Les  lacs  irrigués  par  le  Niger 
jouent,  vis  à-vis  de  ce  fleuve,  le  rôle  de  condenseurs  et  de  régulateurs.  C'est  pour- 
quoi sa  crue  se  maintient  à  des  hauteurs  constantes,  pendant  des  périodes  de  temps 
atteignant  jusqu'à  douze  et  quinze  jours,  c'est  pourquoi  les  ondes  du  Niger  font 
leur  apparition  avec  moins  de  violence,  c'est  pourquoi,  enfin,  la  navigation  du  Ni! 
soudanais  est  possible  à  des  embarcations  calant  1  m.  30  pendant  sept  mois  de 
l'année,  alors  que  celles  ci  ne  peuvent  circuler  que,  de  juin  à  octobre,  sur  le  Sénégal. 
Les  lacs  du  moyen  Niger  aspirent  les  eaux  du  fleuve  ou  déversent  leur  trop  plein 
dans  celui-ci,  en  sorte  que  son  débit  reste  à  peu  près  constant,  pendant  une  période 
très  appréciable  de  temps. 

Le  Sénégal,  au  contraire,  présente  les  allures  d'un  torrent  dont  le  delta  com- 


AFRlurK. 


411 


mcnro  nnx  rnvirtHiJi  dr  Rnkrl,  en  avAl  dr  «m  jonrlion  avec  lo  Fnirmé.  On  tnmvo, 
rn  Qvnl  ilo  Ka>o'«,  doux  <o\nU  n>i*heiix  :  cHtii  do  TnmtMKi  N'Kntié,  à  H)  kllomMir». 
piiiH  rrlui  lie  |K)uidc'*  IMniM*,  en  nmonl  de  Mofoii.  Oh  deux  M*uili  confliliient,  en 
nMlilé,  lt*ii  MUilf^  tete^  de  biefn,  le^  «mmiIh  iMiimtcen  ini|M>rlnnt«.  I^cii  l^nucn  île  «uible, 
(|iit  ferment  le  fleuve  aux  I««i-|M4  oaux,  |ieuvenl  nuhir  den  drformillon*  et  de*»  dêpln 
ci^mentH  |M'Ti<Ml îipu^,  et  leur  di^iwiriUim  ê\enturlle  |H*ut  être  n»mpenM^  par  la  fur- 
niAtion  rt)rre«|N)ndnnte  d*un  nuin*  l»aiie  Iran-^ver^^/il  ou  d*un  linrragi*  latéral. 

I«a  largeur  tlu  SiMiéiral  varie  entre  iall  et  V*î<)  mètn'H.  Gimme  noui»  ravon<i  dit, 
M*«  lier»^^  4ont  à  pic,  et  le  navigateur  qui  rin*ule  aux  Imihm«ii  eaux  m»  trouve  ron«« 


JUIM 


IH4«*llt1l%IK    !■»%   I  Ht  K«    l»l     «l^t*«il     4    ft%tr« 


lammrnt  mire  e«*n  deux  munilh^n  arcilfUM**,  de  |0  n  ïi  m«*lrt'H  <!••  InutiMir,^  «|ui 
emm.ikM^iht'nt  une  ehnjrnr  tr«^  inliMiM».  main  d«uit  rnHp.vt  montr*  «ufli^nniment 
riinitMrn  il  e^t  fnrilo  aux  naviron  «m  la  ut  '^  m.  .*'»'>  et  4  niMn*^  do  m«»riler  à  Ki\i'*. 
l«>r**juo  le  HiMno  oiMilf  n  pi»  in*  |Mird<*. 

lN>pui«  K.i\«»«»  ju-|uVi  M.'ifoii.  Il»  M«Mi\e  o*l  frui'iMo  ««n  f  i«v  df  t>»ii4  l.*^  \ill.'it:(*<». 
In  lt  »:»T  til«»t  dV.ni  tr»*<*  i*l  liro.  il«»  l\  a  *l»>  i-iMilinifïn**  ilo  pr»f<Mi'ltMir,  rouir  %ur  un 
(••nd  oli|i»ntM*ui,  m«>u\;in(.  «^.iii*  «*«»n-i*I.T!iir  t»l  «iii«i  r»*^i«»l  iii«v.  On  «m»  n^nd  oi»mpte 
ain«i  du  trt\iid  inii^^.int  <|ui  prt*«i  U*  h  t.i  d  f"rnMh>iii  rt  .iu  d«'pl  i<'t*rn(*nt  dt*  loun 
h*%  Uuir*  do  •■iMi»  Kii  miiiil"»  fiidri'il'».  lo  ni'uvo  o^l  pr»finil;  il  pn-i-nto  do  irriiid* 
triiu«.  lonk'ui'*  <Mi\t'tlr<*  *\\un  )i  «<pii  llc^  |i*  r*Miririt  <*^t  nli^<itum**nt  nul  |»<*n<liiit  ta 
•.ii%4»n  Ml  ti#\  r.V«.l  •im^  «t*^  »MU\  ^t.t^ii.Hil***  ipio  *«•  r«'fu.:i«*ut  liip|K»{)*itnmt'^  ri  imi 
niiiu^.  en  nltrndint  «pu*  l.i  «Tiit*  h  ur  |MTm<'tlo  «h*  |niii  tri*r  t\n\%  !«•%  miricd*.  Lf*« 
iloruhT*  Uin»*^  %\r  *.iMo  «m»  trou\«'tit  à  |mmi  pn*-*  à  t»  kil*»ni  Ire*  m  a\.il  de  Mif(»u: 
e'r*t  le  pi»int  où  U  nianv  ilr  rAtl'inti«pii*  o«»mmt'nro  à  *•*  f.iin»  MMitir.  oV*t  là  i|uo  |«» 


412  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

fleuve  devient  praticable,  en  toute  saison,  jusqu'à  Saint-Louis  pour  les  vapeurs  du 
service  fluvial  calant  1  m.  30  et  2  mètres.  En  amont  de  Kaj'^es,  le  fond  du  Sénégal 
est  rocheux  et  parsemé  d'aiguilles;  la  navigation  y  est  dangereuse,  plusieurs  vapeurs 
qui  tentèrent  de  remonter  jusqu'à  Médine  restèrent  empalés  sur  les  roches.  En  amont 
de  Médine  se  trouvant  les  belles  chutes  du  Félou.  Toute  circulation  sur  le  fleuve 
devient  impossible  à  partir  de  ce  point,  excepté  pour  les  petites  pirogues  indigènes. 

La  crue  du  Niger  commence  vers  les  premiers  jours  de  mai,  pour  finir  en  octobre, 
celle  du  Sénégal  commence  en  juin,  pour  finir  en  septembre.  Elle  est  due  aux  pluies 
du  Fouta  ainsi  qu'aux  tornades,  assez  rares  mais  excessivement  violentes,  qui 
sévissent  entre  Médine  et  Podor  pendant  l'hivernage.  Dès  le  début  de  la  crue  (en 
juin),  le  fleuve  monte  lentement.  Le  Bafing  et  le  Bakoï,  qui  forment  le  Sénégal,  gros- 
sissent, eux,  rapidement  d'abord;  la  campagne  avoisinante  s'inonde  en  amont  de 
Médine,  puis,  ces  rivières  doivent  forcer  les  étranglements  rocheux  qui  les  barrent  : 
c'est  ce  qui  explique  pourquoi  la  crue  se  montre  si  tardive  à  Kayes. 

La  Falémé,  qui  reçoit  les  eaux  très  hâtives  du  moyen  Foula,  monte  rapidement 
et  grossit  directement  le  fleuve  à  Bakel.  C'est  également  la  raison  pour  laquelle 
l'étiage  de  ce  poste  est  toujours  plus  élevé  que  celui  de  Kayes  durant  une  même  période. 

En  juillet,  les  tornades  s'abattent  sur  tout  le  pays.  Alors  le  Sénégal  reçoit  des 
apports  d'eau  qui  impriment  de  violentes  secousses  à  sa  crue.  Lorsque  plusieurs 
tornades  tombent  simultanément  sur  Kayes  et  sur  la  campagne  environnante,  le 
fleuve  devient  un  vaste  torrent,  animé  d'une  vitesse  de  S  à  7  kilomètres  à  l'heure; 
puis,  il  se  fait  un  appel  d'eau  en  aval,  dans  les  régions  où  règne  encore  la  sécheresse, 
et  le  fleuve  est  littéralement  happé  jusqu'à  la  trombe  d'eau  suivante.  C'est  ainsi 
qu'il  procède  jusqu'en  septembre  pour  redescendre  ensuite  progressivement. 

11  suffît  de  consulter  les  graphiques  de  la  page  précédente  (dressés  chaque  année 
à  Kayes  par  les  officiers  de  l'état-major)  pour  se  rendre  compte  de  ces  phénomènes. 

Les  observations  suivantes  se  déduisent  des  données  qui  précèdent  : 

1°  Les  vapeurs,  ne  calant  pas  plus  de  1  m.  30,  peuvent  monter  à  Kayes  depuis  les 
premiers  jours  de  juillet  jusque  fin  octobre. 

2*  Les  navires  de  mer  qui  ont  réglé  leur  chargement  à  Saint-Louis,  de  manière  à 
caler  3  m.  50  ou  4  mètres,  peuvent  monter  depuis  les  premiers  jours  d'août  jusque 
fin  septembre. 

3**  Enfin,  les  bateaux  calant  de  0  m.  30  à  0  m.  75  peuvent  montera  Kayes  depuis 
les  premiers  jours  de  juin  jusqu'à  mi  novembre. 

Pendant  les  autres  mois  de  l'année,  le  service  fluvial  est  assuré  par  des  chalands 
à  fond  plat,  qui  passent  les  seuils  en  glissant  sur  le  sable  ou  sur  les  roches. 

Le  cours  du  Sénégal  se  modifie  progressivement  à  travers  la  vaste  plaine  dans 
laquelle  il  s'écoule  et  se  répand.  Le  fleuve  arrache  ses  berges  en  divers  points,  pour 
faire  des  apports  en  d'autres  endroits;  ce  mouvement  est  dû  à  la  violence  de  sou 
courant  qui  fait  souvent  courir  de  grands  risques  aux  navires  ancrés  à  Kayes.  A 
chaque  hivernage,  le  Sénégal  monte  sur  ses  rives  et  inonde  la  campagne;  celle-ci  se 
couvre,  aussitôt  après,  de  champs  de  mil,  de  maïs,  de  tabac,  d'arachides,  etc.,  i^^^ 
la  verdure  est  un  véritable  repos  pour  l'œil,  qui,  depuis  sept  mois,  est  fatigué  parle 
rayonnement  de  ces  plaines  désertes  et  brûlantes. 


RrlAtivomonl  au  NiK<*r,  \e  Svnvj^nl  e^i  un  fM^Ut  nouvo;  U^  noini  (|ui  habitent  lesi 
villAC(*4  riverai n»  n*y  ptVIient  |mi««  oI  n*y  rin*ulont  |ireH4|ue  \Hïn  en  |>ir«»ifue.  Noua 
avtin«  remarr|uê  f|uelf|ues  hutten  ilo  S(»mono!i  venu<(  (l«*  S'^tcou  |M>ur  «m*  livrer  à  leur 
('•«mmeriY  île  pn*<lileiMion  :  la  {mVIio;  mai4  noun  n*avon«i  |»aH  vurim  U^llefi  et  irramlen 
|>tn»init^  du  NJKcr  qui  |NHivent  |M>rter  ju<M|u*à  trente  tonni*^,  ni  re«  innombralilt^ 
emlian*ation<(  in(lifo*neït  qui  filent,  fn^rieu<i4^  et  rapides,  nur  le  irrand  fleuve  du 
Soudan. 

Aeluellement,  nou^  utiliniuiH  le  Smé^l,  |iendant  f|uel«|ue«i  moi%  de  TanncV, 
|Hiur  étendre  notre  elvilisalion  Kur  le  StMidnn,  vi*r!«  le  Ni»;er.  Il  e^t  dunr  utile  de  le 
l>it*n  eonnaitn*,  au  moins  en  ee  qui  concerne  «a  navigation.  (l'ent  |M»uniUi>i  nou«« 
|NMi%i»n^  être  utile  au  navicnleur,  en  mettant  snu^  m*h  yeux  le^  t;m|diii|ue^  de  plu* 
%iiMim  eruen  !iueiv«i!tivi>,  afin  t|u'il  pui«»«.e  compléter  \v^  tlonm'v»  de  la  carie  hydn» 
crnphique  du  SiMiéknil,  en  com|mrant  la  crue  actuelle  «Miit  avcv  une  crue  i»emldal»le, 
•»«iit  avfv  la  mo\enne  di^it  étia^es  liKun'^  par  le*»  courU^?»  ci  jointt^n. 

t'fhljmda»  —  Parmi  len  ailmini^lrateun  cidoninui  britannique^,  «ir  Unrry 
II.  J<»hn4ton  oivu|»e  actuellement  une  plnco  do  pn*mirr  rnn»;.  Sa  lonk'ue  adminin 
trntii»n  du  Rriti«»h  Ontral  African  Pn)tet*torate,  ce  territoire  <»itué  au  <«utl  et  à  l'ouest 
du  lac  Nya*«*«a,  et  souvent  apfN^Ié  jmr  abn^vialion  h  N^n^^^aland  ».  le  mit  liorA  de 
^MÎr.  Rnv«)yé  comme  consul  général  du  Hf>\aume  l'ni  h  Tuni<».  il  pn»fita  dr«»  loi^^irs 
que  lui  lat*»<iit  4*e  (Mi«»te  de  n*|M»<t.  |Miur  comfMiMT  une  ht^toin*  de  la  coloni%atton  t|e 
TAfrique*.  qui  e»»t  un  den  meilleur^  |¥qilH  manueU  que  îHm^  |Hw*^Mli«in«»  «»ur  le^ujet. 
IMu<i  nvemment,  il  a  cté  nomme  commi«<iire  h|MVinl  de  TOuk^nda.  et  il  \ient 
dVt|K»M»r,  •Miu'»  forme  de  rap|N>rt  pnMimin«'iin*  à  loni  .*^ali^bury,  m*»»  première^ împn»^- 
•u*u%  *ur  le  |Mi\*'. 

Orte<-,  rtlu»;anda  nV«*t  plun  une  tern*  inconnue.  t*l.  ilcpuin  tnnt«*»t  quarante  an» 
qut*  S|i«*ke  et  lirant  i't^nt  inInMiuite  dan<»  la  t;i'<»i:raphie,  bien  de«i  KunqM*«*n<  y  (Mit 
«•-journc  :  fonctionnaire^  du  Kli«M|ivr  d*Kic>pte.  irU  que  Unant  de  lit^llefomN  HN  et 
Emin  llfTentli.  explorateur*  teN  que  Stnniey.  Junker  et  Sluhlmann,  mi<»<»ionnaire» 
c.ilholi«|u«*^  et  pri)ti^t:int4,  fonctionnntn*<*  «le  rini|M*rial  lirili^h  K^i^^t  .\frican  Oim- 
|>any  et  du  »;«»u\cni<*mcut  brit«uinique.  On  |»(>-M\|f»  donc  dcjà  un  euM^mble  n^^M*/ 
ci*n*îd«*mble  de  noti<»n<i  «ur  roiu'anil.i.  Itim  de4  |MMnt<«  notent,  ce|MMidanl,  encun* 
iri«ufti«amm<*fit  it  Inircin,  rt  cr  riiq»<»rt  de  ^tr  II.  II.  John^lon  peut  être  con%idcré 
c«»mme  une  utiU*  r«»fitriliuli<»n  a  la  ctiim.ii^Hnncc  de  celle  ri*»ri(*n. 

li<*mari|U«»n%  d*alMinl  que  le  Irrme  tVOuffttn*i  i  r%t  en  vtMe  de  changer  île  ^*n%, 
Ju««|u'i  pn^'M'nt,  il  de^itjnnit  M*uli*ni«  ni  ta  ci*nlr«*i*  %ituee  au  ni»nl  oue<»t  du  lac  Vie- 
ti»riA.  et  «ur  laquelle  n*i:nêrent  Mte^a  pui«»  MiMian,:  i.  ce^  ••  n»i*  ••  neirn*^  »ur  le*» 
queU.  fil  It  iir  ti'mpH,  |t*<  explomteum  uimm  ren«»ei.:nen*nt  aUiiiilamment.  Sir  II.  II. 
J>*hn«l«»n  et*  iid  n»ii«*iii«Tablt-iiient  racci>pti(»n  du  mot.  Il  entend  par  •<  IVanila  Pro 
V%  t.irilf  ■  ren*«*niM«*  de^  |»-»>^  ^ihie*»  *ur  le*  ri\e*  «If*  lac*  Vicbiria  et  All»ert,  ilani 

t    r^#  '»'•.:  itil  '»    'f  l^'ï  -1.  I  1  -1    \m  II'  m  *.  |<,*»f»'*r-  •  !•  •>. 


414  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

lesquels  le  goavernement  britannique  entretient  des  fonctiqnnaires,  c'est-à-dire, 
outre  l'ancien  royaume  d'Ouganda,  les  districts  de  Mau,  Baringo,  Nandi,  Kavirondo, 
Ousoga,  Ankole,  Torou,  Ounyoro,  une  petite  partie  du  Boukedi,  et  la  rive  droite  du 
haut  Nil  Blanc.  Ainsi  défini,  l'Ouganda  est  limitrophe,  au  sud,  de  l'Afrique  orientale 
allemande,  et,  à  l'ouest,  de  l'État  indépendant  du  Congo.  Il  ne  parait  pas,  à  Test, 
nettement  séparé  du  protectorat  britannique  de  l'Afrique  orientale,  et  il  ne  l'est  cer- 
tainement pas  au  nord  du  Soudan  Egyptien. 

Les  conditions  sanitaires  du  pays  varient  avec  l'altitude.  A  l'abri  de  la  malaria  au- 
dessus  de  1 800  mètres,  modérément  malsain  entre  1  800  et  1 150,  il  l'est  tout  à  fait 
au-dessous  de  1 150  mètres.  Parmi  les  districts  les  plus  dangereux  à  habiter,  il  faut 
citer  les  rives  du  Nil,  sauf  l'emplacement  d'Ouadelaï,  et  celles  des  lacs  Albert  et 
Baringo.  Les  bords  du  lac  Victoria,  quoique  à  une  altitude  de  1 300  à  1 400  mètres, 
sont  fiévreux;  la  dysenterie  règne  près  du  lac  Rodolphe.  Plusieurs  observations  con- 
firment la  relation  entre  l'existence  de  la  malaria  et  la  présence  des  moustiques,  qu'une 
enquête  récente  sur  les  côtes  de  l'Afrique  occidentale  parait  avoir  établie.  Johnston 
cite,  en  particulier,  un  fait  curieux.  Port- Alice,  sur  la  rive  orientale  du  lac  Victoria, 
future  station  terminus  du  chemin  de  fer  de  l'Afrique  orientale,  était,  il  y  a  quel- 
ques années  encore,  entouré  de  hautes  herbes  et  de  fourrés  de  bois  très  épais.  Les 
Européens  y  souffraient  beaucoup  des  piqûres  des  moustiques  et  de  la  fièvre.  On 
défriche  le  sol,  disparition  des  moustiques  et  de  la  fièvre.  Mais  il  y  a  quelque  temps, 
on  constata  de  nouveaux  cas  de  malaria,  et  simultanément  aussi  la  présence  de 
moustiques. 

La  moyenne  annuelle  des  pluies  dans  le  protectorat  parait  être  de  1  m.  60  ;  en  1899, 
année  exceptionnellement  sèche,  il  n'est  tombé  que  1  mètre  d'eau.  Dans  les  districts 
d'Ousoga,  Ouganda,  Ounyoro,  Torou  et  Ankole,  il  pleut  toute  l'année,  et  on  peut 
à  peine  dire  qu'il  existe  une  saison  sèche.  Cependant,  les  mois  de.mars,  avril,  mai  et 
de  septembre,  octobre,  novembre,  sont  particulièrement  pluvieux.  Des  orages,  mêlés 
d'éclairs  d'une  prodigieuse  intensité,  constituent  l'un  des  phénomènes  météorologi* 
ques  les  plus  caractéristiques  de  ces  districts.  Sur  les  rives  du  Nil  Blanc,  le  régime  des 
pluies  est  différent.  Elles  tombent  de  mars  à  septembre,  et  cessent  d'octobre  à 
février*.  Dans  cette  province  ainsi  que  dans  l'Ounyoro,  la  chaleur  est  extrême.  Le 
thermomètre  reste  souvent  tout  le  jour  a  -h  38°  C,  à  l'ombre  et  monte  parfois  a 
47*^,2  C.  Dans  l'Ouganda  et  districts  limitrophes,  la  chaleur  est  beaucoup  moindre. 
Le  thermomètre  ne  dépasse  pour  ainsi  dire  jamais  et  même  atteint  rarement 
32^,2  C.  La  nuit  il  descend  habituellement  à  18<»,3  et  parfois  à  10° 

Leclimat  des  contrées  situées  à  plus  de  1  800  mètres  ressemble  à  celui  de  r.\frique 
du  nord  et  de  l'Afrique  du  sud. 

Johnston  fait  le  plus  grand  éloge  de  la  fertilité  de  l'Ouganda  et  compte  qu'il 
deviendra,  quand  la  ligne  Mombasa-Port-Alice  sera  exploitée,  et  quand  une  flottille 
commerciale  naviguera  sur  le  lac  Victoria,  un  centre  d'exportation  de  produits  dits 

1.  Ce  fait  avail  déjà  élé  établi  en  i8iO-i2  par  les  premières  expéditions  égyptiennes  sur  le 
Haul-Nil  commandées  par  d'Ârnaud-bcy,  dont  les  notes,  que  nous  avons  utilisées  pour  composer 
notre  ouvrage,  Le  Soudan  égyptien  sous  Méhémet  Alif  sont  conservées  dans  les  archives  de  la 
Société  de  Géographie. 


AFRIQUE.  41 S 

r«i|oniAUX.IIfon(ic|MirtiruliriTmrnt  «lelV«*|M»ir  Mir  In  rulttire  du  cAfi'*i(T,  i|iii  |M>ufiatc 
ilrj.i  on  lieourou|MlViMln»iU  h  IVtnt  ^auvn^f^  H  qui  Irouvrra,  dann  lii  iinlun*  du  miI, 
rolMmdniuvdr  l'eau  et  rt>ml>rp  «Un  f<in*U,  Irn  contliticiiis  iinturellcn  iuvt*<«<iirr**  à  Mm 
dt'*vi*li)|»|M*fn4*iil. 

ArturlIomiMit,  (V|irndant,  In  cullun*  t^i  rv*U^*  h  IVtnt  tout  à  fait  rudimeiitnin*.  I^*ii 
hnhitnnift  viviMil  uiiîi|ucmrnt  di*  iMiiintu^.  t>r,  ïv  Iniinnior  r««(  un  arlin*  ntlmirnlilo.  qui 
•««Mlr\i*tii|i|HT(dt>nned(*«i  fruits,  wiii**  qu'dii  nit  n  5»\Nvu|H*rilo  lut.  Qunnd  un  lln^nnda 
a  rintt»nti(in  dVinhIir  une  pinnintinn,  il  vuu\te  ten  n*ji*lonH  iMirtin  du  pini  de^  nrlin^n 
ailultt*^  et  ie*i  plante,  pu  in  il  ni  Ion  d  len  fruits*,  (•ênênilemenl,  il  eueille  U*m  linnnni^ft 
avant  maturité,  et  lei«  man^e  eniteH. 

Le  bananier  a  gtUi*  len  Bnirandn.H  :  etinliantii  en  lui,  et  en  attendant  toute  leur 
•ut»«»i«tanee,  iU  ne  !< 'adonnent  à  la  culture  d'aucune  autir  plante.  Ot  etclutivinme 
am«*ne  parfois*  tle»  dé»astre.M.  L«>r<  des  anntVn  de  îMVhere*»*»^,  \vh  bananiem  languii» 
<»<'nt.  ne  |M>rtent  pan  de  (ruiU,  et  la  (nmine  ravage  le  pa>*«.  (retit  ce  qui  e^l  arriva 
en  l^MK  dnun  TOufioga. 

John-iton  entime  la  population  du  proli^torat  h  envin>n  i  millions  d'individun. 
Le%  |M»pulation5  de  l'Ouganda.  Ankole.  Torou,  t)un>or«>,  (hiMiga  et  Kavirondo  par 
Irnt  le  Itantou  et  un  l>antou  pur  et  ancien.  t>»  fMipulationH  ont  Thaliitude  de  ne 
%tMir  et  n^^nnlent  avtHr  mépris  Ir^  Imbitanln  dcjt  pnrtit^fi  <»rientale  et  méridi(»nale  du 
pn>tivtt»mt,qui  vont  complètement  nu*«,  à  l'exception  iU*n  MaH^aiii,  dont  If*^  femmen 
«'habillent,  (lofait  a  une  im|N>rtanceiVonomique  :  tandis  quelen  êtotTe}%eur«»|N'vnm^ 
tn»u\ent  actuellemmt  un  dêlH>uché  chez  len  un?*,  il  vsi  t^iut  à  fait  inutile  tien  pn>- 
|M>M'raux  autrt*!i. 

Il  >  a  encore  d'autres  diffêriMicrn  entre  les|N>pulationM  de  ces  deux  gn>u|N>.  Alom 
€|uf  celle*»  tlu  Mvond  «^ont  n^-^têes  n  l'état  l«irl>are,  cellcîi  du  premier,  de  Tthi^anda 
prtiprrment  dit,  en  |»nrticulier.  sont  déjà  arrivi^'s  a  un  état  relatif  de  civili*^nti<in. 
I/Aurien  roynume  d'Ouirnndn  e?»t  ï^illonné  de  lnrK»*s  routen  bienentretenut*?*,  qui  tra 
>rr«rnt  «urde^  |>«)nt<  le*  ninniis  et  les  rivière^  de  mitlitH^re  largeur.  Lc<  Ilairnndns, 
n-i^iftOiteur^  lianli'^.construiHent  de«*  cnn«>t*».  dont  crrtntn»  |N'Uvent,  dit  t»n.  riintenir 
i<nt  hommes.  IU  mnnife«ib*nt  du  goût  (Miur  l'in^^tructitm.  I«e  nombre  d«*  cnix  qui 
••fit  appris  h  lire  et  a  n-rircdnii«»  le^tviiIcH  dt**»  mi^-i*»ns  e-l  élonnnnt.  Plu»» leur- chef'* 
w  MT^ent  de  mm'hîne^  à  nrin*,  ri  Jolin«»ton  nflirme  qu'il  nN;oit,  t^iMigrnphtn^H.  |t»s 
i*»mniunicatton*«  (»ffh'irlli*H  m  kiicniidn  ou  en  Miii.iheli  que  le<«  princi|iaux  chef**  lui 
>ln»«ent.  Sou%  d'autrv'*  rapiN»rt-.  nu  rotilrnin\  \r%  Hncnndos  jM»nt  extn^nrmrnt 
tnu-tvH  :  iU  ne  m*  •MT\rnt  i^i**  «b*  eharni<*-,  et  font  !•«'•«  h rr  le  wd  |»nr  leup»  frmmr»». 
|y  ur  manièn*  île  con^truin»  f-iit  pi  tir  :  leur<  nini*»4ins.  en  forme  de  rurîirs,  M»nt  Iwties 
t  n  j«»nr%  et  en  brrlu'  '•nlir.  In  li-rn»  !»»ittiir  mtI  de  pl.ifw  1ht;  pn^t  «le  mobilier  n  l'inte 
n«  ur.  «nuf  pnrfoin  un  lit  m  ti»;****  (*t  ni  ffiiilb's  de  pltnu^^^  et  une  cliniM*.  ninin  en 
n  \.nii<-b<\  de  la  \ermin(*  vu  qiMhtili*. 

.\u  |Niîiit  de    vue  ndmini**trntif.  J*ihn^lon  applique  un  ««y^téme  qui  lui  a  rt  u*>*ti, 
dit  il.  <i.iii«»  \v  N}n«<«alnnd.  et  qui  con*i*lr  h  imjH>MT  «!«•••  1;i\(*h  m4HlériV!«  aux  |"q»u 
litit*n«.  thi   |HT\oit   nrtu<'ltrmt*fit    U'^   uu\>*'*i^  «^ui\nnt«»  :  taxe  lU^s   huttes  tit****   h 
."•  frnhi'^  pnr  Initie  rt  par  nn;  taxr  do  port  »!«•  fu«»il  ti\e<*  a  la  même  Mimme;  {Mmii^ 
t\v  cbi«««*a  rflipbniil;  {M-rmi^  dr  cha«»*«»  à  tout  nutn*  gil»i«T  ni-» •••»*« ire,  oblicatitire 


416  MOUVEMENT  GÉOGHAPHIQUE. 

aussi  bien  pour  les  indigènes  que  pour  les  sportsmen  européens  ^  Si  les  deux  pre- 
miers impôts  seuls  atteignaient  leur  rendement  complet,  ils  produiraient 
4  125000  francs,  mais  on  devra  être  satisfait,  si,  cette  année,  on  reçoit  de  375  000  à 
500  000  francs.  Johnston  ne  veut  pas  obliger  par  la  violence  les  populations  a  payer 
les  taxes;  il  espère  les  y  amener  par  une  contrainte  morale.  Toutes  les  fois  qu'un 
indigène  demande  à  un  fonctionnaire  de  s'occuper  de  lui  pour  une  affaire  quelconque, 
celui-ci  doit,  d'abord,  s'informer  si  la  taxe  de  hutte  a  été  payée,  et,  dans  la  négative 
congédier  le  demandeur.  En  outre,  les  chefs  locaux  sont  intéressés  personnellement 
h  la  rentrée  de  l'impôt.  D'ailleurs,  d'ici  longtemps,  le  protectorat  restera  hors  d'état 
de  payer  ses  dépenses. 

Sir  H.  H.  Johnston  insiste,  enfin,  sur  l'état  de  pacification  du  pays.  Il  y  a  bien 
encore  au  nord  et  à  l'est  quelques  groupes  en  armes  :  au  nord  nord-est  de  Foweîra, 
une  bande  de  soldats  soudanais,  dernier  groupe  de  ces  Soudanais  restés  dans  l'Equa- 
toria  après  le  départ  d'Emin  et  que  les  officiers  anglais  eurent  le  tort  de  prendre  a 
leur  service;  au  nord  du  mont  Elgon,  une  bande  d'esclavagistes  arabes;  à  l'est, 
enfin,  deux  peuplades  indigènes,  les  Nandis  et  les  Loumbouas,  restent  toujours  hos 
tiles.  Cependant,  quand  on  se  souvient  de  la  terrible  révolte  des  mercenaires  sou- 
danais, qui,  il  y  a  deux  ans,  mit  la  domination  britannique  en  péril,  on  doit  consi- 
dérer la  situation  politique  actuelle  comme  satisfaisante. 

Henri  Debérain. 

Expédition  de  M.  L.  Dècle.  —  Le  Daiiy  7elegraph  a  communiqué  au  Geogra- 
phicnl  Journal  '  des  renseignements  sur  l'expédition  que  poursuit  pour  le  compte  de 
ce  journal  M.  Dècle,  dans  l'Afrique  centrale.  Le  14  juin  1900,  M.  Dècle  venant  du 
Tanganyika,  se  trouvaitdans  l'Ounyogoma  (Afrique  Orientale  allemande),  se  dirigeant 
vers  rOuganda.  Entre  le  Tanganyika  et  l'Ounyogoma,  il  avait  traversé  l'Ouroundi 
(coupant  perpendiculairement  les  routes  de  ses  prédécesseurs),  et  déterminé  la  limite 
méridional  du  bassin  dû  Nil  dans  ces  régions  et  le  cours  supérieur  du  Rouvouvou 
qu'il  considère,  ainsi  que  l'avait  fait  Baumann  avant  lui,  comme  la  branche  principale 
du  Kaghéra  '. 

Contrairement  aux  autres  tributaires  méridionaux  du  bassin  du  Nil  antérieure- 
ment visités  par  M.  Dède  au  nord  de  Tabora,  les  différentes  branches  du  Rouvouvou 
roulent  de  l'eau  en  toute  saison.  La  limite  méridionale  du  bassin  nilotique  est  cons- 
tituée par  une  chaîne  de  montagnes,  courant,  de  l'ouest  à  l'est,  sur  une  distance  de 
plus  de  95  kilomètres  perpendiculairement  à  la  chaîne  qui  borde  le  Tanganyika.  Au 
point  de  jonction  des  deux  chaînes  s'élève  le  mont  Msimanga  h  2300  mètres  d'alti- 
tude environ.  Le  col  le  plus  bas  conduisant  du  lac  au  bassin  du  Nil  s'élève  très 
abruptement  à  1290  mètres  au-dessus  du  niveau  du  Tanganyika.  M.  Dccle  place  le 

l.S'ilfaiilencroireledernierexpIoraleurrcvenu  de  ces  régions,  M.  Ewarl  S.  Grogan,ceâderniênrï 
taxes  ne  seraient  pas  équitablcment  perçues  sur  tons  les  chasseurs.  II  se  plaint  d'avoir  dû  payer 
<>25  francs  son  permis  de  chasse  à  Télcphant,  alors  que  des  Bagandas,  qui  chassaient  dans  la  mênK 
rê^'ion  que  lui  et  qui  tuaient,  d'ailleurs,  indistinctement  mâles,  femelles  et  petits,  n*avaientrîen|>a\r 
du  tout.  Througk  Afrka  from  the  Cape  to  Cairo  in  The  Geograpfncal  Journal  aoiH  1900, p.  876-7. 

2.  XVI.  5.  Novembre  1000. 

3.  M.  Dècle,  à  rencontre  du  D'  Kandt  (voir  La  .Géographie,  13  octobre),  n'a  pas  visité  le 
confluent  des  deux  rivières. 


J 


hniit  llcnivouvini  con«ii(lrniblrmonl  plut  ou  {«ud  ilu  |Miiiit  qu'il  f)rru|)C  «ur  lo  cnrtr 
ilr  ItAumnnn.  ll|Mtrnlt  fnin*  un  cnn^hrl  wrn  li*  nont  |Mnir  iv<lrH4Tn<in\  rti««uilr.  ou  «ud 
ri^joiiiflro  In  Louvir«Hi/ii  rn  nmDnl  <!«*  Inqurllo  «m»^  (*aux  pn>f«»tiil(*?«  ont  une  hr^rur 
«lo  Tm  môtrv'H  el  un  C4»urnnt  i\v  II  kilotnrliT^n  Thruiv.  Tout  Ir  pin  (mu.  rouvert  «l'une 
IhtIn*  «'ourlf.  en!  pre*M|ueenti<*n*ment  il«'*|M>urvuf*irnrlire^;  le'»  villntc»'*  '•«•ni  ncimbrrux 

mni^  «*|»arpilii*'*. 

I«n  ni<»>iMine  de  51  «dwiTvntionn  faiti**«  nu\  m«»i«i  il«*  mni  (*t  juin,  «urle  plnlenu  «le 
rounmndi  •nl(itu<le  n)<)\enne   1.7.1.*»  m.),    montre  une  (em|MTnlun*  mnximn  d*«*n 
vinm  i^' C  et  un  minimum  dVnviron  \i\lK  l«i*mn\imum  nl»M)|u  n  «'ti*  de 'i^  ,\\ 
«^t  l«*  minimum  d«*  ll*.ll. 

M.  I^i-jt*  ne  pnH*<»iiiH«»|inH  In  fon^tructit'n  d*unrh«'min  «lef<Tn  (rn\er^  rOumundi, 
v{  <T«»i(  (|ur  In  \i)ie  tlu  Houni/i  pn'M^nternit  prnlwiM<*metit  en<*on*  [Au^  de  dtfti«*ultr<«. 
ni.'ii^  une  vtiit*  frrni*  <|ui.  d*<)udji«lji,  n*join«lr.-ii(  U*  Ml.icirn/i  rt  n*monternit,  en«%ui(e. 
1.1  x.ill*-**  de  <*i*(lt*  ri\ii'ri\  MTnit,  «l'npri'H  lui,  une  ««xivution  rixtinA  |NMiilde. 

M.  Du'^M  \v, 

L(M  miaai  d'émeniade  de  TÊtbal  saptentrional.  —  Ver««  In  lin  de  l'étui,  une  e\|M* 
dilioii  n  viv  env<>\«V  \u\t  MM.  Stnvler  vi  iV*   ilnn*»  le  di«»trirt    du  Djrlwd    Siknit, 
din*  rKlUii  «M'ptfni(ri«HinL  ntin  «le  vinilnr  et  dVtudirr  le««  nnrirnne**  minr*»  «IVme- 
Mude,  i*«»nnue^  m»uh  !«•  n<>m  «le  mine^  de  (Ih'opnln*. 

LVf  |MNlilion  M»  «Mm|M»H.ii(  ih»  MM.  Kor>ler,  U*  (inde,  Mnr  Alisier  el  «le  tri»i^ 
\ni:lni%.  Elle  «|utttn  iK'iniw.  ^ur  le  Nil,  le  ti  iKVrmhn^.  et  <*«*  diricivi  nu  noni  «*^t 
\rr^  riiumli  Ch;inl.  I*e  «|untri(*me  jour,  elle  ntteJK'nnit  Oum  Solim,  n*M»rv«»ir  '*itui* 
dui«  le  lit  d'un  intil  nfllutMit  du  «»undi  et  premier  p4iin(  dVnu  *tur  In  r«»ute.  |>«*ui 
hi'un**  «le  nnn  h<*  on  nm<>nl  «li>  <v  point  «'«Hiduinil  In  «Mrnvnne  à  r«»un«li  .M<»u<Mln 
<»u  %Vmhrnni'ti«*  un**  "««imimIo  n»u(('  monnut  à  Siknil,  <|ui  rejoint,  plu^  tnnl.  In  nMite 
priiK  i|wde  nu  pnit«iirAl>«>u  Hnd.  U*  lit  «lo  Toundi  (Ilinid.  «lotit  r«»rientnti4»n  e«*t  pn^Mpn* 
<tii«^«(  i*«t.  «'«'I.irk'it  hi(*h(<'>t  ju*»4pr.i  dt*vt*nir  une  ptnint*  entoun*e  de  ctdliiH*^  Iin<«^r4«. 
!>••*  mimo*;!*  r|wir«»  vi  un«»  l»niu*M»  Im^*o  n«»M'/.  d«»n*e  tn**»  nppntitn»  d«*^  (*linnirnu\ 
nnnpnnt.  n  Im\»th  o'Itf  pl.iiiM»,  !«•*  liN  «!«•«•  t*our»  «I'imu.  M.  M«»>«T  <|ui  \i-itn  t«>ule 
«•tt«*  ri-ft:i>in.  a  In  tt  lo  «rniio  ovp«Nli(h»n  on\o\«*<*  pnr  lo  Kh«*di\o.  «h^orit  o«'tl«*  pinine 
«•.nmio  unt*  •  pl.iin«*  *i\«i*  arbrt*»  •. 

1  n  |wu  a\ant  !«•  dj«'U'|  Soufra.  |o*  r«H|n»%  do  r«»%iMr}H»moiil  «lo  l'tMindi.  o«>noti(ut'«*^ 
ju«^pralor*  par  di  «  kcrt^.  d«*\i4  mit  ni  rn*>(.illin(*«.  piii<».  •M-}ii%touM*«»  ot  molntntirplit- 
•I  i'«.  Ln  roiilf  ipiitt*-  :il«*r^  r«*u.i>li  <ili  iid.  <|ui  tourno  a  l'c^-t  du  dji-|i«*l  Soufrn.  |Miur 
•'•i\n*  lo  tliiadi  \\"*\i  M«*nrad  i|iii  |»,ihm*  au  piitl  m<*ridii»iril  du  dj«'tM*|  Kliouroudj 
•jiii  In  f.irl»'  lit'  \|  I  !'»\»r  1 1  n'i'  a  1^  kil^inifln-'»  el  «Irmi  eii\irt»n  nu  n«»nl  oui»*t  de 
«1  |M'«iliiin  n  I  il«*. 

A  In  jon*  tit>iid>'<*<l'  ii\  nMito^tli*  Sik  ni  ro\|H'  lili^m  ron<  oiilrn  lo  puit«»«r.\lMMi  llad. 
«PUw*i|.in«  lo  k'r.ttiit  it  I  •iili-niiit  eii«  on*  un  |M*ti  «l't  m  %.i|i\  (^*  piiiN  fut  di'|iln\oo| 
appr<*f*>iidi  jii-pi  «I  II'  iiiril  fournit  .'i^.î  lilr»-^  iTmi  pir  j«»ur.  I*«*  i**  «K-^-omhn»,  toulo 
1  «'il^dition  apri'»  n\i«ir  *'ii\i  U%  lit^  di  ^  imuIi-  Il  if  «lit.  hjt*nnl  «'(  Siknit.  rampait 
anpr»-*  «!«•*  niiin*^  «l'onitT  iii<!<  %   nu  pi»d  «lu  m«»nl  *^ik  nt. 

^tl  lit  I  *l  •lin-  .1  t\  kitoin*  Ip*  d«*  1 1  m»  r  à  \ol  tlMi*.  .lu  et  h  M)  kil^'Uiotiv^  jMr  la 


418  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

voie  de  Touadi  Djémal.  De  petites  collines  basses  coupées  de  ((  ouadis  »  les  séparent. 
L'ensemble  du  pays  est  sauvage  et  désert.  Au  nord  et  au  sud  des  montagnes  se 
dressent  dans  Téloignement.  La  plus  forte  température  obser\'^ée  fut  de  -+-  52% 78  C. 
à  Tombre. 

Le  pays,  sur  un  espace  étendu,  parait  avoir  subi  un  métamorphisme  régional. 
Le  sol  a  été  plissé  légèrement  en  anticlinaux,  et  des  pressions  latérales  ont  probable 
ment  aidé  la  chaleur  interne  à  produire  une  discordance  dans  l'ordre  primitif  des 
strates.  Les  alternatives  de  chaleurs  diurnes  et  de  refroidissements  nocturnes  jointes 
aux  pluies  occasionnelles  qui,  d'après  la  forme  et  les  dimensions  des  «  ouadis  »,  durent 
être  jadis  beaucoup  plus  importantes  que  de  nos  jours,  ont,  par  leurs  actions  de  désagré 
gation,  dénudé  la  région  du  Sikaït.  Un  puissant  massif  de  gneiss  se  dresse  entre  les 
trois  ((  ouadis  »  de  la  région,  le  Sikaït,  le  Nougrous  et  l'Abou  Rouchaîd;  et  ceux-ci, 
ayant  tracé  leurs  lits  dans  la  zone  de  contact  des  gneiss  et  des  schistes,  ont  leur? 
deux  rives  formées  d'une  roche  différente.  Les  schistes  du  mont  Sikaït  ont  une 
direction  d'environ  N.  60°  0.  et  une  inclinaison  d'environ  45*.  Ils  recouvrent  de< 
gneiss  d'un  côté,  tandis  que,  de  l'autre,  ils  sont  recouverts  par  une  grossière  serpen 
tine  verte  translucide  (olivine  transformée)  qui  constitue  la  partie  supérieure  de  la 
montagne.  Les  schistes  talqueux  et  les  micaschistes  se  rencontrent  sur  de  vajifc^ 
espaces;  beaucoup  de  ceux  ci  sont  hydratés.  C'est  dans  ces  roches  que  se  trouve  le 
béryl,  qui  fut  exploité  dans  ces  régions  il  y  a  deux  mille  ans.  Les  micaschistes 
varient  beaucoup  de  composition;  quelques-uns  contiennent  très  peu  de  quartz, 
tandis  que  d'autres  ont  l'apparence  de  grès  contournés  à  grains  très  fins.  Les 
gneiss,  les  schistes,  les  phyllades  sont  largement  représentés.  La  tourmaline  et 
l'actinote,  etc.,  sont  des  minéraux  communs. 

Les  mines  de  la  région  sont  des  plus  primitives.  Les  anciens  creusaient  simple 
ment  dans  les  schistes  où  ils  croyaient  trouver  de  l'émeraude  un  entrelacs  de  Ionu^< 
et  tortueux  couloirs  à  peine  suffisants  pour  le  passage  du  corps;  dans  très  peu  de 
cas  seulement  ils  essayaient  de  suivre  entièrement  le  filon.  On  croit  qu'ils  faisaient 
leurs  excavations  aussi  étroites,  afin  d'éviter  l'étayage  que  le  manque  de  bois  eût 
rendu  des  plus  coûteux.  Les  mines  passeraient  même  inaperçues  à  un  observateur 
superficiel,  si  l'attention  n'était  attirée  par  les  débris  rejetés  à  l'orifice  de  chaque 
ouverture. 

L'expédition  visita  dans  les  schistes  du  Sikaït  plus  d'une  centaine  de  mines,  qui 
furent  exploitées  à  des  époques  souvent  fort  éloignées  l'une  de  l'autre,  si  on  en  jup* 
par  les  différents  procédés  employés.  Il  y  a  sept  ou  huit  groupes  de  mines  dans  le< 
environs  immédiats  de  la  montagne;  indépendamment  des  ruines  éparses  :  lorob<^*. 
tours  de  guet,  etc.,  on  y  trouve  les  restes  de  cinq  localités  bâties  à  des  époques 
distinctes  et  par  des  peuples  différents. 

Les  constructions  plus  ou  moins  primitives  sont  toutes  assez  élevées  au-dessu> 
du  ((ouadi  »,  pour  échapper  aux  inondations  causées  par  les  pluies  périodiques;  «K' 
nombreux  débris  de  poteries  s'y  rencontrent.  L'expédition  découvrit  trois  temple'" 
taillés  dans  les  talcschistes  du  ouadi  Sikaït.  Les  murs  portaient  encore  des  traces 
vagues  de  peintures,  et  une  inscription  grecque  devenue  illisible  ornait  le  fronton 
de  l'un  de  ces  édifices.  A  la  jonction  du  ouadi  Chaïd  et  du  ouadi  Moueïla  il  y  a  un 


RIvlilONS   HiUIIIKS.  419 

nnimaux.  «mviic^  ilr  fnmille  ri  lio  rumltnt*. 

lMn«i  (|ticl(|ii(*^  cnilmiU  fiivori*»«'^,  on  rrnruntrc  ilo  |>rUl%  «Mm|)rmrnU  ii'iiiili);«*iH*«. 
trî*^  iiifrnciiri,  |»h\4ii|ucini*nt  |Mirianl,nux  ArnlN>^  dt*  In  \(iIIim*  ilu  Nil.  IN  (huiI  \Aun 
f<iniv4  (|iii*  ft»Mx  ci,  ln*^-i»iil  loiin  rhrvoux  mmmi»  nuix  ilr»»  Hirhfirin«>  cl  vimncnt 
|H*n<Mn«|iirtn(*nl,  «iiir  l<^  rivi^  tlti  nrtivc,  l'vhntitcrr  liMir^  rhrvrr^  ou  hnini  moiitim^ 
|Miur<lu  Mo. 

IViix  «  irnlU  •»  fiii  n'*«MTv«»ip»  m»  trfMivml  ilann  le  vi»i!«iiintn*  ili»^  niitir^;  Tun,  rnMiM» 
«lnii«i  l«*^  »;n«*i%<t  poq>li\nt|iirH  truii  |¥*(il  IrilMilnirr  du  ouadi  Noutri)urati<i«  roiiliiMit 
«ufli^Ammriit  dVnu  |M)ur  Hubwiiirnux  U'^ftinn  d*iiri««  oi|M^liiion  d(*  vinKi  |M*rMiiiiir^ 
|iriidtinl  Ia  «^fii«M>ii  ;  rnutre,  f|ui  «m*  lMu\r  d.iii««  un  |»*ti(  nflliK'iil  du  oun«li  Siknil, 
(•Mirnil.  |M)r  une  h*»Hun«  de  ro«'hrr.  do  IV.-iu  |M»tAhI<*  |M'iii|:uit  unr  |M'Ti«Nlo  de*  t(*m|><« 
n^^^i  oourtr. 

Iji  fnuiH*  di»  In  n*»rif>n  o^l  n»pri*M»iilif»  i»ar  tU*^  kM/«*ll'*^.  do«  nMinnU,  dr%  Inpin*. 
i\vn  rnlH  et  di-^  «Miuri*  vu  irrnnd  nomhn*.  •iin«»i  i|uo  |wir  i\rn  Ir/iinU,  «lo*»  M*ri>i'nl««  ot 
dr*  itiMvU^  do  touloo  H4irU*H.  On  y  ln»uvo  nu«»'*i  i|uoli|uo<i  lirvti'H  ol  lo««  h>ôno*»  Mint 
n^mlirouv^H  dnn^  Ioh  onvinui^  du  tljrind  Midjif.  M.  Ciib^xeai'. 

RÉGIONS   POLAIRES 

Expédition  frmnco-belge  à  lergoelen.  —  Au  rommon«vmout  do  divomUn*.  M.  A. 
•l«'lMTl.ii*li«\  nfi«'itMn'ln*f  «lo  rctjH'^Uli^Mi  do  In  /^'•/'/«••i,  for.i  nuil-»  vor«»  K«Ti;uolfn.  nlin 
d')  f.nn»  uiio  toiil.'i(i\o  di»  o«doniMiliMn  jHuir  lo  romplo  d*uno  %4N*ir|ô  frnnv«i'»<\  dilo 
Oiiii|^i.:ino  ili«  Kor^Mioloii.  Li  mi<««»h>n  d'o\|dorntion  mt.i  oinlMr«|u«*' ««ur  lo  7«i/iA« 
\:iji«-iir,  1 1  >•  'd  I,  ol  .lura  à  *.i  «Ii-|n»'»iIi»u  uu  >odior  frnn«,.ii'«.  In  AVi'in»/.  I>  dornior 
l*ihin«'tit  d«»il  .ilItT  prfiidr»'  nii  K.ilkl  iiid.  d«uil  lo  rlim.il  pr^^onlo  ilo  trr.uido<«  nnn- 
l*>.:i«-«  .i\i-i*  <->  )iii  do  K>  r^ii<  I  ti.  |.'»<iit  ni^Mititti*»  d<»(il  l'iiri  htiMt<itiMii  %i'rn  tonltv  ««ur 
ii««ln*  jN>%«»i»«.Hi.iii  :iti<»trili\  l«.i  /  i-  ••/  .im»iMT.i,  on  oiilrr.  «i  KtT»:u«-l«*n  do*  |n»rk'«T«»  tlo«* 
\  tlkhtidv 

M   do  lirrl.'ii  )i«*  *•  r  1  .!♦  •  •  rii|M«;iit*  11*1111  |in»*|Ms|f'ur  v{  Ar  drui  /•»i»|<uM«.|r*  frnn 
«.  n*.  M.  Jiil»'*  lUainitT  «  I  M.  V*  f»/,  «  h  ir,;«-'*  d'ftndhT  rhi'»l'»ir'*  ii  iliin-llo  At*  l'do.  |>r- 
•  •!■•«  r\.ili«*ti<k  ni«lt  ''r"»!"^;  |«i<  *  *•  r--nl  i  j  il*-ni«-iit  o\ii*nl»  f  •.  |m*iii|  itit  h*  •«•jour  h  Kff 
i:ii('lt*n.  *U*  Il  l!o  *orti*  iju»-  i  •  !!••  «  \jn  «Itti'*!!  di*  «•••loni'»  »t|i.M  nr  jh  r»|r  i  |i  m  %W  y  u«'  \r% 
iiilfn't*  i\v  In  M  it  ii.f  <I  ».  H. 


BIBLIOGRAPHIE 


Société  royale  de  médecine  et  de  topographie  médicale  de  Belgique.  —  Rapport  sur 
le  climat,  la  constitution  du  sol  et  V hygiène  de  l'Etat  Indépendant  du  Congo, 
rédigé  par  une  commission  composée  de  MM.  A.  Bourguignon,  J.  Cornet, 
G.  Dryepondt,  Ch.  Friket,  A.  Lancaster  et  E.  Meuleman,  et  présenté  au  Congrès 
national  d*hygiène  et  de  climatologie  tenu  à  Bruxelles  du  9  au  14  août  1897. 
Bruxelles,  Hayez,  1898,  in-8  de  647  p. 

Dès  1895,  la  Société  de  médecine  publique  et  de  topographie  médicale  de  Belgique  entre- 
prit d'étudier  aussi  complètement  que  possible  la  climatologie  et  Thygiène  de  TÉtat  Indé- 
pendant du  Congo;  elle  rédigea,  dans  ce  but,  un  questionnaire  qu'elle  adressa  à  tous  les 
chefs  de  poste,  missionnaires  ou  agents  commerciaux  établis  sur  le  territoire  de  TÉtat. 
et  qui  fut  rempli,  plus  ou  moins  complètement,  par  une  centaine  de  personnes.  Grâce 
à  ces  réponses,  à  la  communication  de  documents  météorologiques,  statistiques  et  médi- 
caux conservés,  soit  dans  les  archives  mêmes  de  TÉtat,  soit  dans  celles  de  la  Compagnie 
du  chemin  de  fer  du  Congo,  il  a  été  possible  d'exécuter  un  travail  d'une  précision  remar- 
quable. 

L'ouvrage  comprend  5  chapitres  :  I  Le  climat  météorique,  par  MM.  A.  Lancaster  et 
E.  Meuleman;  II  La  constitution  du  sol,  par  M.  J.  Cornet;  III,  Morbidité  et  mortalité.  Ren- 
seignements statistiques,  par  MM.  Alexandre  Bourguignon,  G.  Dryepondt  et  Ch.  Firkel; 
IV,  Adaptation.  Acclimatement  et  hygiène,  par  MM.  Alexandre  Bourguignon,  G.  Dryepondt 
et  Ch.  Firket;  V,  Conditions  physiques,  climatologiques  et  hygiéniques  des  principales 
stations,  missions,  etc.,  d'après  les  questionnaires  et  les  documents  réunis  par  la  Com- 
mission. 

Un  livre  de  ce  genre,  accompagné  de  cartes,  de  graphiques,  de  gravures,  ne  s'analyse 

pas;  il  suffit  de  signaler  ici  le  soin  avec  lequel  il  a  été  rédigé,  et  l'intérêt  que  son  étude 

présente,  non  seulement  pour  l'État  Indépendant  du  Congo,  mais  encore  pour  l'Afrique 

équatoriale  en  général,  et,  le  Congo  français,  en  particulier. 

Henri  FRornEVAUx. 

H.  Hauser,  professeur  à  l'Université  de  Clermont.  —  Colonies  allemandes  impé- 
riales et  spontanées  {Études  d'économie  coloniale),  1"  fascicule,  in-8°,  140  p.,  Xony 
et  C'%  Paris. 

Sous  ce  titre  M.  Hauser  se  propose  d'étudier  les  questions  relatives  à  la  valeur  éco- 
nomique des  différentes  colonies  européennes  (peuplement,  plantations,  main-d'œuvre, 
communications,  etc.).  Le  premier  fascicule  de  ce  travail  est  spécialement  consacré  à 
r Allemagne,  dont  l'élévation  au  rang  de  puissance  coloniale  date  de  seize  ans  à  peine. 
M.  Hauser  montre  comment  s'est  formé  l'empire  colonial  allemand,  comment  il  oM 
administré,  ce  qu'il  vaut  et  l'avenir  qui  parait  lui  être  réservé.  Il  remarque  que  presque 
toutes  les  acquisitions  territoriales  de  l'Allemagne  dans  le  monde  sont  dues,  en  grande 
partie,  à  l'initiative  privée  secondée   par  un  véritable  parti  colonial  qui  s'est  créé  vers 


BIBIJCN.RArHIK.  itl 

|HHi),  ri  (|ui»  tlr|iiii«  IhmT,  a  UiiiiVi*  <i«in  rrilirt*  4r.irtiiiii  «Litm  l.i  |»ui««an((*  fâniltcA/  Koionml' 
'/fwil*  Ktp,  «li>nl  l'orif-inr  h  r  Mu  mail  un*.  I.i  lU'ut*  hf  K't**ntitii^ttunfj,  a  f(»iirni  4  l'aulrur  U 
|»lu«  k'ran«t<*  |Mrlir  tlr«  rrn««*ik'n«*tnt*iiU  'fii'il  ptiMi**  «uijt>uiil  hui. 

I.'\l)«* tu. 11:11 1\  malhrurruM'inrtit  |Hiur  «*)|f\  r%X  riitr«'r>  lr«»|»  tanl  dan^  \^  ni(Miv«*inrnC 
I  ••|i»iii.il;  tMiit«*%  |r%  tionnt*^  p1.i(  (*^  t*Ui«*nl  «!•  j.'i  prt«**«.  >i  l«*  principal  Itut  |Kiiir«ui%i  par 
!••  i;>»ii\<*rn<*tn«*nt  inip«*rial,  en  «m»  ti«-«  niant,  apr»**  l«»ui  Ir*  atilr*'^,  à  rnVr  tl«-^  i*olonir%,  «'tail 
«II*  «l*'ri%«*r  irf*r^  «l«*n  pay^  all(*nian«U  1«*  Ir^p  plnn  (1«*  la  pMpiil.itii»n  <|iit.  «  liA(|ur  ann<*r,  %*« 
tli^ri  h'^r  forluno  à  rtlranu«»r,  !M»n  r^poir  a  rlr  iK'i;u.  »ai  au«'mi«'  ♦!••*  rnl^ini»**  allrman*!*^ 
n«-  pr»«*#»nt«'  »!»•  \alrur  rt)inni«*  rii|.»nn»  il«*  pi'Upl«»m»»nl  'vmf  prul  «^Ir»»,  «lan*  unr  rrrlaint* 
nirnut*».  Ir  >uil-Oii«*^(  \fn<ain,  i|iii  nV%|  pr»*««|Ut*  tprun  «Ir^^Tl,  ri,  ilan^  un  avenir  rloiirnô 
<  ii«  ••!«*,  U  r«'vi«>n  tien  liauU  plalcatii  il«*  rAfn«|ii«*  orienlal*'  . 

r.«>iiiiii**  r«i|onie)i  <1(*  <'i>mtn(*rt*«*,  !«•%  pinln  torat^  !«•%  plii«  pr'iipl*'^,  roinni**  l«*  T«»i:'>.  I«* 
(-iiu«'iiiiin.  r.\fn<|U<*  «»iifnUl«*  «*l,  %urli>ul,  l«'  nHU%«*l  rtalili*t^«Mn<*nl  <!«*  Ki.io^li  li**«iij,  ofTn- 
r>*nl  un  h«»n  d«'*|N)urh«^  aui  piolutU  tir  rin(lu«lri«*  all<*inanil«*;  m  114  (-V%|  «urt<>ul  foutnir 
ri*l.iiiif*^  (Ir  planUiliun^  (|u«*  !«*«  rtilonir^  all«*m  inilf^  uni  un«*  i«*«'llr  imp«<rUn*'«*.  M.  Ilau^4«r 
c«tnt»«*  4|u'r||«*«  %4»nl  appt*|t*r<  A  j«»u<*r.  pluH  Uni,  un  r**>lr  pr*''p4tn«l'  rani  <lan«  la  pkmIui  ti«in 
«lu  la  .ii»,  «lu  r.ift\  (lu  «*aoulrhi>ur,  t\»'%  liuilt*^  d<*  palnir^  rt  dr  ropra  ri,  pruU«^li«*  au««i. 
«tu  tll'.i*'  ri  «lu  (  «»li»n. 

l/ault*ur  ••lu«li«»,  rntio,  IVmitfralion  allfoiandi*  vrn»  \r%  lemuprnitMiU  allriii.in<i««  •  lr% 
«-«•Ittni**^  «|HinUn«'«>^  ■•  «l«*^  KlaW  Tni^,  ^urt«»ul  au  j%ud  «*!  a  I  ou«*h|  d«^  k'ran«U  lai  %  du 
Hrr%il  m**ti«lh>nal.  du  IMiat;uay,  «It*  la  Plala,  du  CU\\i  vi  «Ir  la  Palr%iin<*. 

I.r%  riu*l«*^  «|ui  r«>inp«»*«'nl  u*  pnMiinr  fa^  u  ulr  «Ir  rtiuvra«;r  «|r  M  llau^T  4vai«»nl  «l«*j.'i 
paru  %*in%  Irur  pn*niit'rr  furni**  «l.in«  Ir^  {jw*liotu  ttipt'tmnh'fu^t  et  rn^i'  ni  ilr%^  mai4«*llf*H  ont 
rl«  4  i>iiip|«*irin<'iil  r«'%u«*'»  ««l  ini^**«»  à  p»ur  a%Mnl  «IVir«»  r»*uni«'*  m  l»f«»«  liuro.  \'nr  ^'-nr  «l«» 
|irtil«*«  « ari*'^«*r»»«jtu%,  4Mi  «mil  ^)nthf|i%<-^  \v%  prinripiui  r»MiM'n:n«*in«'nl.<  ••«  onoini«|u«** 
d*»  I  hi.jur  r.d«»ni»\  rlu«i«l«*iil  !«•  I«'ilr.  M.  Oiit^Nr\r. 

Albert  ?andal.  dv  rAmdrmii*  fmnvnÎM».  //♦•#/yti<.-  tfun  Amh»itimi»'ttr,  /•!  roi/zf^»-!  Jh 
mnnftiii   dr    Si/inUl     lil^O-lti^O  ^    I    v<d.   In  *H    do  \ii  ll'^i  p.;  Pnri*».   IMon 
Nourrit  cl  (>,  lîHH)  ii  lirli«»tn'n\un*Hi. 

!.••  niari|ui«  •!«*  N<«itil«*t.  anihi^^i  t*  ur  «lu  r*i  aupt<  «  «lu  sultan  3lali«»mrt  |V.  a>ant  iru«%i 
rn  KiT  I,  apr>'<»  l«*«  n«'»**»<  i.iiinn^  !«'«  pl'M  ardu^  ^.  .'1  r«'%«>u\>  ItT  lr«  ritftttui ttum*  *\tu  aui:ni<*n- 

Llirtil  U'%  f.ii  tlil»'^  «lu  n<  if-M-r  fi  in<   11%  tl  ii\s  Ir  |.r%  iti(  ri  «  li  .iH*  k'*MI''nl  lr%  rti  irc*'^,  «  ofTnl. 

rn  niimt'fr  dr  r**i-ump*  n*»».  un  «••»)  i.;»*  «Iiii^  li  ll«*'l!l"rr  iti«-r  urirtiLil**.  Il  pr«imriia,  loniru**- 
niriil  ri  IriiifMurnl.  sa  •  UM«*<»il*  «!«•  Ih'I  r^pni  r|  %.in  fa*l»*  «!••  «Iipl«»nial«*  dan^  l«**  II***  d«* 
I  At«  Ittprl,  rn  ÎVd«*«»tinr  r|  rn  l»f *  •  r.  Il  |.»ii  Ita  à  CUut,  à  Na\«»'k.  à  l*ai«»*,  ri  à  Ch>pir; 
il  h»iiu**a  la  «•'•l»*  «Ir  S\ii»«  «'1  an i\a.  m  niir*  l«»Tk.  à  i«'-ru*.il«  m.  p-»ur  y  a^^i*U*r  aui  «*•  i»'- 
in>>iii*«  «I»*  la  «M'iimnr  s.iiiilr  II  *r  r*  n  lil  «Ir  \\  à  liaia  ri  «'ii*pr«''tail  à  pa^^r  rn  Ki:>plr, 
«|uin<l  il  fui  rapp**l«-  à  r..>ii.«(  intm. .>.;.•  p ir  un  «•t-lrr  iiiip«*i  itif  «lu   i;t-iii'l  %iiir  Kupruly, 

•|UI   .1^  lit    ptt«  «tinhl  !•;<*   dr    ir  \**\  \^»  ,   il  iil«   1«  <{U*  I    N'Htitt'l   .ifT«*«  t.iil  «1*'«    allurr^    dr    %«»u* 

»rrain,  M  nr  *«•  **»u  ml  pi*  d»*  l»»  »"ir  riilp  r  «liiri  t«  mrui  «-ii  f.ipp«»rt  4\»«*  •  l»'«*  pui*« 
ii«ti<  •  «      d  I  «r^pl**. 

N<»iiit«-I  r«'«iiit  d  «H'  ,  t  n  1! 'iti  lut  1«  I  'II.;  ilt-^  |..  ti*  !!•  «,  ti«  ta  \1«  p.  «-n  in<  a  ju««|uVi  TKu- 
phr  lit*.  4l>**r  11.  •  iiiiti»  «Il  (tni**.  Il  «tilt  piiti  •!«*  roii%i.inliii«»,-I«  I*'  .1  ^'pl*'iiil»rr  |i»Tl;  il 
y  rr%inl  Ir  *n  f.  \rii  1  iii*'i 

1^  li^rr  .lin«  1«  |u*  I  M.  \inld  *i»nl  •l»*  r.i'«'nt«r  |«»l\«*.  ••  «!••  r.'l  aml»a%^id«*ur  *r  hl 
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«U|>«rl-^,  p«>rlafil  t»«- lU,  viti«fiil  d**  ««*  fm*  «  iiit- iii|  !•  r  pu  l«-«i  p4»put4li«»n«  ranifrr»  «ur 
•••Il  p.i«« !•:•*.  Hn    .i|  j-r- •  !•  r  I.  I«*ul  piili' *il  •  r*  mm  ni.   Miil*il«l('   4vr«    U«|urllr   r4Ulcur  a 


422  BIBLIOGRAPHIE. 

encadré  les  détails  particuliers  dains  Tensëinble  de  Thistoire  générale  de  l'Europe  et  de 
rOrient. 

Il  y  a  dans  Touvrage  de  M.  Vandal  beaucoup  de  faits  à  glaner  pour  la  géographie  his- 
torique et  politique.  Il  est  remarquable  combien,  deux  siècles  après  la  conquête  de 
Gonstantinople,  la  domination  ottomane  était  encore  superficielle  dans  TArchipel. 

L'ancienne  domination  génoise  avait  laissé  des  traces  profondes.  Rien  n*y  avait  changé, 
depuis  qu'un  prédécesseur  du  Nointel,  François  de  Pàvie,  passant  en  1585  à  u  ce  petit 
paradis,  Ciot  »,  écrivait  :  «  Les  maisons  sont  bâties  à  la  génoise,  comme  aussi  le  terroir, 
et  les  maisons  des  riches  aux  champs  et  leurs  jardinages  sont  du  tout  à  la  façon  de  ceux 
de  Genncs,  dont  les  hommes  principaux  retiennent  encore  le  langage  et  Thabit  *■  ». 

Aussi,  n'est-il  pas  étonnant  que,  pendant  ce  long  interrègne,  entre  la  domination 
génoise  d'hier  et  la  domination  ottomane  de  demain,  le  roi  de  France  ait  réussi  à 
prendre  une  autorité  considérable.  Il  apparaissait  aux  populations  de  l'Archipel  comme 
le  protecteur  unique  des  chrétiens,  et,  Nointel  était  partout  reçu,  bien  plus  en  vice-roi 
qu'en  voyageur  de  qualité.  Par  des  faits  précis  et  habilement  présentés,  M.  Vandal  nous 
a  une  fois  de  plus  montré  la  grande  place  que  la  France  tenait  en  Orient  au  xyii^*  siècle  *. 

Henri  Dehérain. 

Le  Port  de  la  Rochelle.   Vieux  Port  et  Bassin  de  la  Palliée.  —  Note  descriptive, 
commerce  et  industrie.  Public  par  les  soins  de  la  Chambre  de  Commerce  de  la 
.  Rochelle. 

Cette  brochure  de  37  pages,  superbement  illustrée,  contient  sur  la  Rochelle  et  la  Pallice 
tous  les  renseignements  utiles  aux  marins  et  aux  armateurs,  et,  énumère  les  avantages  de 
ces  deux  ports.  C'est  une  réclame  non  déguisée  en  faveur  de  ces  plans,  et  on  ne  sauitiit 
trop  applaudir  à  Tinitiative  prise  par  la  Chambre  de  Commerce  de  la  Rochelle.  Aucun 
effort  ne  doit  être  épargné  pour  essayer  de  ramener,  tout  au  moins  en  partie,  la  clientèle 
sur  nos  côtes;  les  publications,  comme  celle  que  nous  signalons,  sont,  à  notre  avis,  le 
moyen  le  plus  efficace  d'action,  comme  le  prouve,  du  reste,  le  succès  obtenu  par  les 
brochures  anglaises  ou  américaines  du  même  genre.  Mais,  pour  produire  un  effet  utile, 
ces  publications  doivent  être  répandues,  à  profusion,  à  l'étranger,  et  éditées  en  plusieurs 
langues.  Ajoutons  qu'elles  doivent  être  accompagnées  de  cartes  en  couleurs,  très  lisibles, 
et,  non  point,  de  schémas  obscurs  et  d'un  aspect  peu  agréable.        Charles  Rabot. 

V//P  Congrès  géologique  international,  1900,  Excursions  en  France.  1  vol.  in-8*de  ^ 
1032  p.,  372  fig.  et  25  planches  et  cartes. 

* 

A  l'occasion  du  VIK  Congrès  géologique  international  qui  s'est  tenu  à  Paris,  le  Comité 
d'organisation  a  fait  paraître  un  livret-guide  contenant  la  description  de  toutes  lt»s 
régions  de  la  France  visitées  par  les  membres  du  Conprrs.  Ce  volume  n'est  pas  seulement 
une  publication  de  circonstance;  c'est,  sous  un  titre  modeste,  une  œuvre  dont  Tinti'n^t 
restera  permanent,  et  sur  laquelle  on  ne  saurait  trop  appeler  l'attention  de  nos  collègues. 
Renfermant  une  description  de  tous  les  terrains  du  sol  français,  il  est,  par  cela  même,  un 
résumé  de  la  géologie  de  notre  pays,  très  utile  h,  consulter  dans  le  cabinet,  et  non  moins 
précieux  .sur  le  terrain  pour  les  voyageui-Sjqui,  tout  en  visitant  un  pays,  veulent  étudier  sa 
ccmstilulion  géologique.  C'est,  tout  à  la  fois,. un  guide  et  un  manuel,  composé  de  vingt 
notices  rédigées  par  des  spécialistes  sur  vingt  régions  typiques. 

Ce  supîîrbe  volume  fait  le  plus  grand  honneur  au  Comité  d'organisation,  à  son  Prési- 
d»*nt,  M.  AllM*rt  Caudry,  membre  de  l'Institut,  l'éminent  professeur  du  Muséum,  et  à  son 
ser.r.'-taire  général,  M.  Charles  Barrois.  Cii.  R. 

1.  Dib.  Nationale.  Fonds  français,  mss  n'*  6277,  p.  101. 

2.  Nous  exprimons  le  regret  de  constater  dans  ce  livre, par  ailleurs  si  soigné, deux  lacunes: 
il  n'y  a  pas  d*index,  ni  de  bibliographie  critique. 


BIBIJiN.lUPHIK.  m 

Jvlat  LtcWrq.  —  /h  i'-jour  dttm  fii^  de  CryUtn,  in  10  de  ^X\  p.,  avec  16  fmvumi 
hon  U'itrcl  une  carie.  IMon  Nourrit  ri  C'\  PhHh,  IIUMK  |*rii.  i  fr. 

M.  Jiilr«  Lr<  |rri|  t^\  un  9/0^^  Irotter  inrati»;4M«*.  I>u  ra|t  Ni^nl  À  r.\fn<|u^  Au*tialr«  rt 
d^  U  t«ilifiiinie  À  Java  il  4  «lUoiiné  \r%  rontin«*nU  rt  tr%  iiitf*it».  Kl.  .lu  iclour  il«*  fh.11  un«» 
•!«•  iM»%  |iiint4in**«  i*\<'ur«i«»nH,  ni»(i«*  r(iitt*k*u<*  f*iit  iMiaitir  uitr  irLitiun  au*%i  rriuar* 
i|iuM«*  |»»ii  «4  %in('*''tili^  «lu'ai; trahir  |k.ii  vi  fornir  atritr.  M.  Lri  Irn  t|  ua  |*a«  publir  moin% 
<l«*  16  vuluiM«*^:  à  «  rtt«»  <»«*nr  il  vmmi(  •!  .ij<miI<m  un  nnii^rau  niim^ru  :  Vn  trjonr  ilam*  fiU  de 
Vr^lan,  AU^M  |il«*in  irint^M't  <|llt«  \v%  pircrtlrnU  ouvi.ii;r«. 

Kn  lrini<*%  |iiri  i«  «•!  |Ml(ott*^«|U<'«,  ii«»(ir  («»iiftrrr  non»  ofTt**  un  t.ilil«*.iu  In**^  fnni|il«*t  •*( 
tti'%  %tat  (l«*  ril«*  (*n«  lianl«*it*%<^«\  t<'HiiUal  «Ir  im^  olt'M't'^alMMi^  <*l  «!«*  Irluth*  atl<*oll%r  i\r% 
«l«KUni«'nt«  anl**ri«*ui'«.  Sii:niiloiM,  nolainnH*nt,  ««'^  i  lia|»ili«*%  «ni  la  %iilf  iii<»ilr«rAnur4(llia* 
pnra,  la  Itabyliai**  t|r«i  Ti«»|Mi|Uf«.«ni  I«*<»il«i7(>''at.  Mit  1«'%  |fni|»lr%  Miul«*iiain«  dr  hanibulla. 
rt  Mir  l«*  faintMiv  Fkmi,  Atf  *  anji»ut«riiui  «l«*  %iiiirt-ilfui  %i«*«  t<'%.  «|ui  «u*iail  l'atlii**  hi«l4iri4|U«* 
l«*  plu«  «iriix  tlu  in«*n<lf*.  M.  l«t*«  Irn  q  tniiiiiM*  mu\  U\tv  |mi  nn  «liapittr  %ur  l'adminiMia- 
la<*ii  «i*|ontatt*  aniclaiM».  0*)lan  t*%l  une  (Vomi  l'o/uNy;  rllr  pair  an  i;«*ii%t*nirint*nt  ni^lt<>* 
l*i*lilain  <|uatr^  million*»  dr  fiante,  m  ivuib«»ui'^*inrnt  ilf«  <l'''|M*n^**^  inililaii«'«.  Niuliailon» 
un   t«*l   t-'Miltat  (laiiH  un  a\«*nii   pnn  hain   |M>tir    no^  pi>^H<'^%i«in«  iroutrr*niri. 

Cil.  n. 

0.  ▼•nchaiir.  —  Ayr  miomrt  d'Attr  n  d*t9%$  tnrntn  indti*ti,  |   vol.  in  Itî  ilr  WJ  |>. 
Pari*,  llarhrlte.  lîUM).  Prit  i  fr. 

M.  \«  l'^rhiini  t-^t  tin  infatuMMr  pi«iin<*nt*tir  ;  ilrpiim  pln«  dr  iinct  an«t,  il  |Mf««inil 
ii>ii%  \*'%  u*  i'»\u%  v\  %'i%it«*  !«•%  tfri**%  \v%  plii%  loiiiLiint*^.  Uv  «  h.it  nn  %\v  m*h  %o\.il'»*«,  il  a 
r4p|K»itr  i|t'%  Iflalioti^  .lllta\aiilt*%  «•!  «loi  iiiiiriitr«*%,  «*t  iili*%  a%«*r  rl«-k'aiMc  ••!  r^plil,  pli*int*% 
i|r    l«*(1«*\l<MI«    %.l«M«'c<%  v\     pl.ilH|Ut*%.   Il    y    a    t|tl**t4|tl«*«   aitlir**^,  tl4»ll%    pouvions  If  %tll%|r  IMI 

<Ktj|iif  ri  «iaii^  1  Vni'  tiipii*  «hi  Hiiil.«laii%  •«oii  %i»ltiiii«*  Aiix  AnttjnHirt    Ila<  li*  U**.  IH'.M     11  a 
««•tiliMiir   v«  f|ii<l«*«  Hiit    1  \iti«*i  ii|ii«*  tlati%  ^«*ii   V»y«i7€  0UX  ir%H*  (tuy<iii^«   H  ûux  Anttllrt 
lli*ti«il**.  |H*U  .  Il  noii«  «  oiiiImiI  iiiaiiitt'iiaiil  t*n   \<kir  «*t  «Mtn   nourri  otniawf*  n*'  pf*''«Miii<« 
pa%  in«*iit^  «I  iiil'if^l  <|ii«-  !«•*.  !»!•  «  •••l«'tit«». 

I.  aul*  iir  f|<*«til  IM»«  iii|m|||*^  «r  \^i«-  a\\  |Hiiiit  <l«<  y\\v  pill'»M*«4iii«\  rti  itiAm*'  l«'Mip«  «piil 
l<*^  Jtl«;<'  Mill«  Ir  lapfMitt  «'-•  oiioitlHiiH*.  Il  lii>*tl(|v,  tf't  llli!li<-tit,  (••liilt|«||  il  r<»t  |t  jictt  il>l«* 
qtit  lc%  I  «iliiti^  fi  .ui«;.it%  ii«  <M>  p'Mt'til  pa^  il.t^aiit  i^'i  %i't%  1  litiiatii.  pa\%  «''iiiiiifiiiiiu'iit  f«  1- 
lilfl  II  iiiiii%  iititif  jit\  iiiiriii^  <1«*<«  l'ai^i<».  n«'ii«  fait  p<'*iirti*  r  «laii<»  %  **  iiiiirtit  Ja|M»ii,  ^1 
Ir  iM^f«>tiii**  a  4  «M**  tl«*  1 1  r.liiti*'  itiiiiiu.il»l«\  ii«iii%  %ii:ii.iif  1  «•iHHtn<*  il«'\«'lopp«  mt'ul  dr  llonic- 
Kott»*  rt  (|r>  ^liaiik' II.  «'t  ii'iii%  ilitiiiif  «|ti' 1  |ii<  ^  ap«'ii  ii«  %tii  I  i)<-  l|aiiii'i'«  la  ll<^iiiiio|i  t*t 
lla<l  I.:  i^^af .  ^«'^  1  ••iii|i  .i  .ii%<»ii«  •  11  tir  1*  ^  <  iiltMii»-*»  am^'I  ii«4<%  «  (  tiMllaii« la !*»«■«»,  d  utit*  paît,  f*l 
fr  iri<  I  «4  »  tir  1  iiiîi<  ,  m*  I  .'•  lit  •!«' Ii\i*i  1  iM«  iition  i;.    HittLI^rt actUi. 

E.  A.  MârUl.     ■  Ail  i/'**/"/o.^r.-.  i:«d)«viion  >'i*-i»/i<i.  Wnrrv  cl  Nnuil,  Parti,  lî*H) 
Prii  i  fr. 

t  iM  p!i*)i«tt*  •!•■  I  ^t*  |i  <^i  «  «|iii  %  |iit  *i-''.il-t«*  •!•  ^1  .t^  tiitnin*  *.  ^«'11^  tiiii  roitiit*  «  «iin  i%«*, 
•I  iiri«  I  I  iti*  it<«  ■•u*  .11  K  \.  Il  lit*  I  ii-'-.«  pM  <k«  lit*  u:i  iii.iiint  I  il<  <ij  «' '.•  ••lo^it'  i«>%uiii  iiit 
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!•  «.r*  I  -ni  »•■  I  it  »'•>;'•%  I  -Il  •  'Il  P  ir  «  •  •  •  p  ii  .■•  il  «II,  li«»li»  •  oli*'.'i|«  .1  |*  iitlu  uil 
ii-'»n»  fi  •»•  I %i  •  aMi  •  •  î»  *  ^«  •  »i  i:  îp  j  i»  *.  «  t  »  ♦  *1  p"Ui  iioii%  titi  d»  *«»ir  *\v  toiii»*  jii%||i  f^ 
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f  .•  %'  *.   *  I     i!ii*  II*      I  •  «I    Un    »t   •  i,  •     ii.i)  ••!*  l'.l  a  I  •  't.    •    .(•  «  j>||*  ;i<i|iif  \\t'%   ,|(  hji  1%,    M*^iill.|( 


42  (.  BIBLIOGRAPHIE. 

singulièrement  précieux  dans  un  pays  où  Tobsei'Vation  de  la  nature  demeuve  encore 
trop  négligée.  Cu.  R. 

D''  Max  Freiherr  von  Oppenheim.  Von  MUtehneer  zum  Persischer  Golf  durch  den 
Hauran,  die  syrische  Wûsie  und  Mesopotamien,  2  vol.  en  8*,  cinq  cartes  et 
nombreuse  gravures,  Berlin,  1899-1900.  Dietrich  Rcimer  (Ernest  Volisen). 

Ce  magnifique  ouvrage,  édité,  avec  le  luxe  que  la  librairie  Dietrich  Reimer,  apporte  à 
toutes  ses  publications  géographiques,  est  la  relation  d'un  voyage  effectué  par  le  comte 
M.  von  Oppenheim,  en  1893,  de  Beyrouth  à  Bassorah.  Le  premier  volume,  paru  Tan  der- 
nier, avait  déjà  montré  tout  l'intérêt  de  cette  œuvre.  L'auteur  ne  s'est  pas,  en  effet, 
borné  à  présenter  un  récit  de  ses  marches  et  contre-marches;  ayant  pris  la  peine  de 
compulser  toute  la  littérature  historique  et  géographique,  les  classiques  grecs  et  latins 
comme  les  annalistes  arabes,  les  modernes  comme  les  anciens,  il  complète  très  savam- 
ment ses  observations  par  l'étude  critique  de  tous  les  documents  antérieure.  Le  comte 
von  Oppenheim  s'est  proposé  d'offrir  à  ses  compatriotes  un  exposé  aussi  complet  que 
possible  de  l'état  actuel  de  nos  connaissances  en  Syrie  et  en  Mésopotamie,  dans  ces  pays 
où  l'Allemagne  poursuit  un  travail  de  pénétration  de  longue  haleine. 

Le  deuxième  volume  de  l'ouvrage  de  M.  M.  von  Oppenheim  est  spécialement  consacré  à 
la  Mésopotamie  et  à  ses  habitants,  que  M.  de  Morgan  nous  décrivait  dans  le  dernier 
numéro  de  La  Géographie  avec  autant  d'érudition  que  d'agrément.  D'Ed  Der  à  Nesibin; 
les  Bédouins;  Mossoul  etNinive;  la  descente  du  Tigre;  Bagdad;  de  Bagdad  à  Bassorah; 
le  golfe  Persique;  la  flore  estivale  de  la  Syrie  etde  la  Mésopotamie,  tels  sont  les  diffé- 
rents chapitres  de  celte  seconde  partie.  Un  des  plus  intéressants  est  celui  concernant  les 
Bédouins.  Ces  indigènes,  qui  habitent  les  contins  du  désert,  devenus  sédentaires,  se  livrent 
à  l'agriculture.  Cependant,  ils  habitent  encore  des  tentes  ou  des  huttes  de  roseaux,  comme 
d  l'époque  où  ils  étaient  nomades.  Ils  le  redeviennent,  du  reste,  facilement,  lorsque  les 
brigandages  de  leurs  voisins  leur  rendent  la  vie  trop  difficile.  Le  gouvernement  turc  a 
tâché  d'amener  les  Bédouins  à  adopter  une  vie  définitivement  sédentaire,  mais  sans  grand 
succès.  Il  a  aussi  fondé  à  Constantinople  une  école  destinée  aux  enfants  des  Bédouins. 
Leur  entretien,  ainsi  que  les  frais  de  voyage,  sont  entièrement  à  la  charge  de  l'État. 

L'état  social  des  Bédouins  est  patriarcal  :  la  tribu  est  formée  par  un  plus  ou  moins 
grand  nombre  de  familles  ou  de  clans;  à  la  tête  de  chacun  d'eux  est  un  chef  librement 
choisi,  qui  obéit,  dans  une  mesure,- d'ailleurs,  assez  restreinte,  au  chef  suprême  de  toute 
la  tribu.  Cette  dernière  dignité  est,  en  général,  héréditaire  dans  la  même  famille.* 

Au  point  de  vue  familial,  si  l'autorité  du  père  est  toujours  incontestée,  la  situation  de  la 
femme  et  des  enfants  est,  cependant,  beaucoup  moins  dépendante  chez  les  Bédoins  du 
désert  que  chez  les  habitants  des  villes.  C'est  la  femme  qui  s'occupe  de  tous  les  travaux 
du  ménage,. de  la  traite  des  chamelles,  de  la  confection  du  beurre,  du  broyage  du  grain, 
de  la  recherche  de  Teau  et  du  combustible.  La  polygamie  n'est,  d'ailleurs,  pas  rare,  surtout 
chez  les  chefs. 

Signalons,  pour  terminer,  à  Tattention  de  nos  collègues,  le  tableau  très  complet  delà 
situation  politique  et  économique  dans  le  Golfe  Perisque. 

Le  livre  du  Comte  Max  von  Oppenheim  est  superbement  illustré  et  accompagné  d'une 
carte  de  la  Syrie  et  de  la  Mésopotamie  en  deux  feuilles,  au  850  000«,  dressée  par  le 
D»-  Richard  Kiepert.  D'  L.  Laloy. 


ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


CHRONIQUE    DE    LA    SOCIÉTÉ 
Retonr  de  ratcorie  de  U  Histion  Saharienne     -  li^'-^pt^un  n  Bonl^umx.   -  LV^ 

mrtr  «Irla  MU'^hiii  Salinriniiico^l  nrri\rt\  le  iTi  (M*|nbn\  h  Itonlratix.  Kilo  nvnit  (|uiUi\ 
Ml  viif  <le  Pntiilliir,  U  IV/*"  Hr  Prmamhttro^iU*  \n  com|i/itfni(*  cli»«»  llhnr^ciin*  Hôunin, 
p<»ur  ivimmlcr  le  fleuvo  sur  le  Uitonu  Gntnuie  ft  Ganmn^,  oii  nvntnit  |>ri«  |ilnrr 
MM.  Fiuiimu,  iKtrinii  ot  li*  lipiilrnanl  do  (Ilifimbnin.  Iji  tlistribution  dm  m«Nlaille<« 
ri»toninlc«  nviv  ntcnift*^  «i|N'*<'mloH  |M>rlniit  <•  MiH<«ioii  SnlinritMinc  »  «m*  fit  nu  nom  du 
Miiii^lrr  do  In  liuorn»  |M*iidniit  iv  drrniiT  Imjol. 

L  niTi\<V  tlo  In  vnillnrite  lri>u|ic  du  oommnndniit  HoiU*ll  el  In  nvoptiori  cnlhou 
•^i.i«toi|uiratUMidnildrvniit  los  Quiiu^uiot^  t>iit  étrdiVriti^  f*ndôtnil,dr  m(^mo<|ur  In 
rrini-M»  %\\^  rn»it,  in«'Hlnill«*^  ri  pnlmc^s.  Tous  roux  qui  ont  n«»Hi«»iô  h  rollr  im|»-i%nntr 
m.inifo<>tntion  on  Knn!on>nl  lo  iMiuvonir.  Parmi  Ioh  oftioiort  qui  winl  revenu*  nver 
roM-<»rto<M*  tn>u\aiont  lo  ra|)ilaino  Hi»ndonoy,  lon  lioutonanU  Vorlot-llanu*,  llri(ï»rh« 
Mrlloi%,  Oudjnri.  auxquoU  nVtait  joint  lo  W  Ftiurnial.  \jp  lioulonant  do  Tliôjcillat 
rt  Inido  maJ4>r  II  a  lier  Mint  rt^ti*n  avtv  M.  (lontil. 

Six  iliMMur»  ont  olô  pnMioïKVH  jmr  li»*  ro|»rÔM»ntantii  du  l*n'*^idonl  do  la  llopu- 
bliquo.  do  la  (luorn*.  tlo  riiiHtruoti«>ii  puhliqiio,  d<*H  t3olont<*s,  do  la  SM*iôtô  do  tu*o- 
frrnpliio  ol  {mit  M.  K(»nri*«'iu.  (><»  diM-our*  !%«Mit  la  Miilo  nnlun^llo  do  oi^ux  qui  ont 
«laluo  a  Mnpioillo  ol  a  i*nn«»  lo  n*(our  du  chof  do  mi^*»itin.  Apn*^  avoir  (ait  ro«»Mirtir 
lo«  priiioi|»aux  rt*^uUa(H  <»ririititiquo<i  i>titonu.H  au  muni  do  ootto  oxploralion  romar 
quntilo  onln*  touti*^,  il  im|>«irlnit  do  n»ndn*  liommntn*  à  la  vnlour  do  roux  qui  on  ont 
a««un*  la  nvdiHaiîon.  d*:iivl«imor  |VM*orto  ilont  rartion  H*i>^t  pndoim'iv  au  «ud  du 
Trlmd  |H*ndniil  uiio  <^ink'l<into  ol  K'l(>n<Mi^M*nm|Kii;no;  v%\f\î\  do  o«»iiHiirror  uno  dor- 
nioro  |M*n«M«o  à  la  ni<'nv»in*ilu  r<»mmandnnt  l^my,  m«»rl  on  horo*.  ot  do  roux  qui 
tomlM*ivnt  à  M"*  rôt**'*,  \i«'timo%  do  Irur  di*Vi»uomoiil. 

La  S«ii*i<*lf  iXt*  riiMi^'rnpIiio,  qui  nvnil  ou  riioiinotir  ili*  |>.-irli«'i|MT  h  la  pn'*|»aration 
do  la  Mi*>^t«»n  S.ilinrit'iino  «*l  d«'  HMidro  (Hi^HlIih*  «mih  d**|».irt  |»ar  lo  don  du  fond* 
Hi*iiou«l  do^  OrK'tTir*»,  n  ou  l.i  «^Jili^f.i-'tioii  dVxprimor  ti  la  mi««*»ion  tout  on  lion*  sa 
nv«»niiai«»«aii«*o  ri  ^«m  admiration.  En  frliritaiit  lo  commandant  Hoiboll  cl  «m^*  rama- 
rndi-^,  aus**!  hii*n  qti«*  MM.  F<*uronu  ot  iKiri.ui.  ollo  a  pu  tômojtcnor  do  !M»n  dt*^ir 
qu*uno  «uMuro  «M^lriiiirllt*  !«'«  ri'Uni«<M*  .lu  Tn^MiItTu  ou  à  In  SorlMinno,  li*jour  oti  !i4*ra 
fait  lo  nvil  dr*  lr.i\.iu\  »lr  t.i  nu««i«»n. 

Iji  ntvpUon  ofti«  it  llr  a  tto  «ui\io  dt*  i|<*ux  rouiiîon*  plu<«  inlimt*^.  ruiiooricanivV 
|Mir  ta  Sn'iolo  «lo  tio'k'r.ipliii*  r.»mmrnii!o  «!«'  lt«»rd(MUx,  Taulrr  fwir  lo  Orrio  don 

o(tltlrr«.  Ht'LoT. 


COURS   DE   GÉOGRAPHIE 


Professés  dans  les  Universités  et  les  Instituts  catholiques  de  France  et  des  pays  de  langue 
française  pendant  le  premier  seaiestre  de  Tannée  scolaire  1900-1901. 


UNIVERSITE  DE  PARIS 

Faculté  des  Lettres.  —  M.  Vidal  de  la  Blache,  professeur  :  1*  Géographie  de  la 
France,  le  mardi,  à  3  h.  30  du  soir;  2^  Questions  de  Géographie  générale,  le  samedi,  à 
10  heures  du  matin;  3*^  Exercices  pratiques,  le  samedi,  à  il  heures  du  matin. 

GÉOGRAPHIE  COLONIALE.  —  M.  Mttrcel  Dubois,  professeur;  1®  Géographie  de  l'Afrique 
occidentale  française,  le  jeudi,  à  4  heures  du  soir;  2^  Questions  de  Géographie  coloniale 
portées  au  programme  d'Agrégation,  le  samedi,  à  2  heures  du  soir;  3<^  Exercices  pratiques 
des  étudiants  du  Diplôme  d*études  et  de  Licence,  le  samedi,  à  3  heures  du  soir. 

M.  Schirmer,  maître  de  Conférences,  dirigera,  le  mardi  (9  h.  15),  des  exercices  prati- 
ques en  vue  de  TAgrégation;  à  10  h.  45,  il  dirigera  des  exercices  pratiques  en  vue  de  la 
Licence  ;  le  mercredi,  il  traitera  de  questions  du  programme  d'Agrégation  et  de  Licence. 

Faculté  des  Sciences.  —  Géographie  physique.  —  M.  Ch.  Vélain,  professeur  :  i*  Con- 
ditions générales  du  modelé  terrestre  avec  étude  spéciale  de  la  France  et  de  l'Asie,  le 
mardi,  à  i  h.  45  du  soir;  2°  Développement  des  questions  portées  à  la  première  partie  du 
programme  du  Certificats  d'études  de  Géographie  physique,  le  samedi,  à  10  h.  30  du 
malin;  3°  Travaux  pratiques  dans  le  laboratoire,  le  mercredi,  à  1  h.  30  du  soir,  et,  le  ven- 
dredi, à  0  heures  du  matin. 

UNIVERSITÉ  D'AIX-MARSEILLE 

Faculté  des  Lettres.  —  M.  Masson,  professeur  d'Histoire  et  de  Géographie  économi- 
ques :  1°  L'Extrôme-Orienl  :  situation  et  avenir  économiques.  (Un  cours  par  semaine.) 
2*  Exercices  pratiques.  (Une  conférence  par  semaine.) 

ALGER 

École  supérieure  des  Lettres.  —  M.  Gautier,  chargé  de  cours  :  Géographie  de 
l'Afrique. 

École  supérieure  des  Sciences.  —  M.  Flamand,  chargé  de  cours:  1°  Physique  du  Globe, 
Morphologie,  Morphogénie,  Hydrographie.  Les  déserts;  étude  détaillée  du  Sahara,  sa 
paléogéographie  et  sa  préhistoire.  ^Un  cours  par  semaine.;  2*'  Notions  sur  Técorce  ter- 
rostre,  lithologie,  ressoun-es  minérales  et  agricoles.  (Une  conférence  par  semaine.) 
3®  Travaux  pratiques  :  études  des  cartes  et  des  reliefs,  détermination  des  roches  et  des 
minéraux,  applications  des  méthodes  d'observation  pour  l'exploration  scientifique. 

UNIVERSITÉ  DE  BE.SANÇON 

Faculté  des  Lettres.  —  Pas  d'enseignement  spécial  de  la  Géographie. 

M.  Guiraud,  professeur  d'Histoire  et  de  Géographie  du  moyen  âge,  et  M.  Pingaud, 
professeur  d'Histoire  et  de  (Géographie  modernes,  font  des  conférences  aux  étudiants  en 
vue  des  examens  de  la  Licence. 

M.  Pingaud  traitera  de  la  Géographie  de  la  France. 


D»rns  DE  GiUKiRAraie. 


iSl 


rMVKIISITK  UE  RIIRIIEAIX 

FMvIté  ém  LtWM.  —  M.  P.  ramena  d  Almritk,  prufr^M-ur  :  I*  a,  Notimi^  iriii%loir<» 
Jr  U  lÀroiiraplii^  ;  6..  Prv'*|»aniiit>n  à  U  lirruit*  ri  à  r.iisrrfsalioii;  t*  LWMr;  l  1^  Fraori» 
itriM«  riiur»  |4r  «««mainr  . 

<iL4M«n\jmtiL  u>u>M\tc  :  M.  Lorio,  prof(*M»eur  :  1"  l/lmJo-r.hiur  frAn«;4i««*  un  •  ««ui^  p^r 
««"Uiainri.  Inr  conft'Trnri*  par  »<*mainr  aus  t*tii«liatii<i  :  rr\ue  dr%  ruiir^,  rtrrru  r« 
pradtjar!!. 

rMVKHSITÊ  IH:  C.\KN 

Ptettlté  dML«ltrM.  ^  II.  A.  lUinaud,  rharK^  ^<*  rour»  :  f *  Afni|u«*  D<>iil-i*rt«*iiUlr  : 

Mrr  H«>Ui:r.  Kntlirt  r,  Ab>^Mnir,  hjilH»uti.  lUrar,  et,  pA>ii  S>mali<k  un  r«>uni  |».ir  «rmainr  ; 

;f*  dnf«'rrn<'f*  dr  l»«M>i;rapliir  g^néralr  :  On-aniignipliif*  ilin  .  rlinial»|Mi;ir,    unr  foi«  |kar 

iM*mai nr    3*  E&rrrh  r%  pratii|uc»  »ur  \r%  (|u<n((ion%  du  pr«»i:f  aninir  d'Airr^fcalion  :  Fran*  r  vi 

A  Mr. 

rMVKHMTK   l»K  CI.UtMoNTKKIUUMl 

FlMttlté  d#t  L«ttrM.  —  M.  lN*Ml«•%icl*^  du  ht^rrt,  pnir«*<»M*ur.  Vnr  conférvni  ••  de  k/mi. 
itnphi**  par  «««roainr. 

M.  Rn-liirr,  rb«-iiut*  dr  ci>ur«.  IliMAiirr  dt*  K«'*otfrapiiir  du  mo\rn  àur  une  i ouft-n^nre 
par  M»main<*-. 

Faevlté  émê  >ct»DC»a«  —  M.  Julirn,  pmfrjijieur  de  i;<Mil(»i;it*,  iraitrra  dm  pli/*n<>ni«*n(*5 
ai  lurU  dan«  tr  i  ourant  du  premier  M'iueMn*. 

IMYEHSITtv  DE  IHJoN 

FlMulté  d«a I««tirM«  —  M,  I*.  (•a(Tan*l.  profr«itu*ur ;  1"  <M'*oi;raplii«*  pli>»i«|ar  df  la  Fian«  r; 
^  Fornialit»n  trtnionair  tW%  K(al.<^l'ni4.    t\mr\  %tihttniû»Hn<  />«ir  ta  StKtetc  r/'-«   Ahim  i/e 
/  I  Mit  rr»!/!*  i/r  Ihjom. 

rMXKiiSlTÉ  hE  GIIRNOBI.K 

F)iealt4  dM  L«ttr»a*  M.  de  iTuiaU.  profev^M^ur  :  Le  pi^nple  d'Ilannim;  I.  Afrique 
AU  n«ird  de  I  K*iuat«*ur. 

I  M\KI(MTK   liK   UI.I.K 
Ptettlié  4m  L^tirvt.        M.  Arhullon.  prtifi»^<M<ur. 


M.  l^«-p«  rrt.  pri'f*  *»^-tir  <!«'  i;*'Mlt»i;i«*.  <'iirr«*^|Mindanl<|f  1  ln«liluL 
ltu<lr  dr«  I  an^*  «  tir  dr<»(rti«  lit'ii  du  r«  li«  f  lerit^tr**  :  rfit^itin.  dt>nudali«*n,  f(»Mii  iti(»n  *\*'% 
f'w  Aut  lndr<i«:i.i|<hi«|ur%. 

V.  I^*p.i*'in'l.  pri»f«-»N»  tir.  !•  I.  Iiidf  un  ««.iji*  pu  «m  m  un*  j"  (!4iiif*'-irn«  «-«  p«nir  la 
Il  'II**-.  V.^ur«iio|i%  d«  i:»  Ma;ia|>lii<-  pli\«h|Uf  r«vi"nai«'  d«-  li  Kian<«*;  I  Ain*Ti<|ur  du  Ni>rd; 
I'  «  r*  «:i«*iM  \*"\  itr''«.  «  \*t*  i«  <*%  pi  iti  ju«-%  <*!  li<  **u>  %\t  %  •  wiA*  irit%  iiii«*  li«'ure  par  ^-ttiaine  ; 
I  \**>xit  I  Ak'r*  •' iti^n  ^hi«"«li.>ti  ilu  pii  «'r.ifiiiiit»  d  Ai;f  •  ^  il^'ii.  travaux  et  |«  •  ««n^  dt-n 
«t'i'tiiiit*    un**  h*  ijif  |».ii  ^«  III  l'h*   . 

ElK^fhfftr,  W  K  (  h  iiitt<*.  %<>ii^  *lir**  1*  «ir  du  Mxi*^  uni  d  liiot-»irf  naluiellr.  \.»'%  p*  iipl<*<« 
•!•■  I  A*i»'. 

<  <»t  M  i>i  (-l'H  H^iiiii  i..imnmij:  i.\Tii«*t  \:\ii.«(T\.ii»    I  i\  (iiimuic  t>r  o»iiuiiici. 

HM.  /iniiii*-iiti  11,11,  pr'>(«  "»««  ur  :  1  r.**!!»!!  «%  fi  hp  !•«'%  il  \ft.  |.if  tm  •••ur^k  par  j^-iii.titir  ; 
*  I  l'i  II»  4  liiiif  rt  rhitM*iii«*  (iMt  ni  'ui  (  •  ur«  I  il  ««  tu  iiti*  ;  i'  ^u««!i'-ii««  ^^  n*  r«ili-^  t-i 
\.  «t   ii*|u>  «  •li\rr^«  %    un  iouf»  I  it  «•  rii  mi' 


42»  COURS  DE  GÉOGRAPHIE. 


UNIVERSITE  DE  MONTPELLIER 

Faculté  des  Lettres.  —  Pas  de  cours  public.  M.  L.  Malavialie,  inuttrc  de  conférences, 
traitera  dans  des  confén^nces  préparatoires  à  l'Agrégation  et  à  la  Licence  :  Géographie 
physique  générale;  la  France;  TAsie. 

Sous  les  auspices  de  la  Société  de  Géographie  languedocienne,  M.  L.  Malavialle  fera,  h. 
la  Falcuté  des  Lettres,  une  conférence  publique  sur  le  Mouvement  géographique  et  les 
explorations  de  1000. 

UNIVERSITÉ  DE  NAWCY 

Faculté  des  Lettres.  —  M.  Auerbacli,  professeur  :  L'Asie  Russe.  Les  Pays  de  France. 
Bibliographie  géographique.  Exercices  pratiques. 

UNIVERSITÉ  DE  POITIERS 

Faculté  des  Lettres.  —  M.  Roissonade,  professeur.  Conférences  pratiques  pour  les 
étudiants.  L'Amérique. 

Facultés  des  Sciences.  —  M.  Welsch,  professeur  de  géologie,  chargé  d'une  conférence 
de  (iéographie  physique  créée  par  le  conseil  de  l'Université  :  Morphologie  terrestre  et 
Géomorphogénie  (une  conférence  par  semaine). 

UNIVERSITÉ  DE  RENNES 

Faculté  des  Lettres.  M.  de  Martonne,  professeur  :  i^  l'Afrique,  l'Amérique  (un  cours 
par  semaine);  2©  Géographie  générale,  première  partie  :  Géographie  physique  (un  cours 
par  semaine);  3"  Exercices  pratiques  (une  heure  par  semaine). 


ENSEIGNEMENT  SUPÉRIEUR  UBRE. 

INSTITUT  CATHOLIQUE  DE  PARIS 

Cours  littéraires.  —  M.  l'abbé  Lebel,  maitre  de  conférences.  La  France.  (Un  cours 
par  semaine.) 

INSTITUT  CATHOLIQUE  D'ANGERS 
M.  l'abbé  Marchand,  professeur.  Études  des  colonies  françaises  (un  cours  par  semaine). 

INSTITUT   CATHOLIQUE   DE   LILLE 
M.  Tabbé  Lebel.  Questions  de  géographie  lun  cours  par  semaine). 

BELGIQUE 

UNIVERSITÉ  NOUVELLE  DE  RRUXELLES 

M.  Elisée  Reclus,  professeur  :  Géographie  historitiue  —  Les  Normands;  M.  Maes,  pro- 
fesseur :  Astronomie  physique  et  Géographie  mathématique;  M.  Patesson  :  Dessin  carto- 
graphique. 

L'Institut  géographique  de  l'Université  Nouvelle  donne,  en  outre,  des  conférences  sur 
difTérents  sujets  de  géographie. 


(.oins   l)K  (•K(H;iUPIIlK.  119 


l.M\KllvirK  14:  KAMI 
Faculté  d«   Philosophie  •!  (!••  Lotirai.—    M.  Van   (htrov,  |irMr«i.H«Mir.  Kirr«  i«  «-^ 

Pseolté  da  Dioit. —    KtAinm  «l**  l.i«  ^nt  i*'*  tlii  il<-k'r«'   «up«'iMur  <>n  »<  i«*nr«'«  «otntnti. 

Ii.^-H  .  i|f  Kr.tlokMf*  ri  tlf  L'<*«i«:i  «iithi**  pti\  ^i«|iif  ;  M.  F.  M»ilfn,  |»n»f«  ^3«*ur  :  (•«♦«•jjt.iiihif 
iii*lii«(iit  ll<*  <*(  I  ••iitiinTf  lalt'  :  it«*L'i>|U(\  Krant-**.  Ilnll.iiitt*'.  All«  tn.ii;ii«\  llf%-HriUnni<|u«*«», 
<  ••iik".  I  liin«*.  J.iiMiti. 

Faculté  dot  Sclencot.  -  1*  K\aiiit>ii  di*  r.an«li<l.it  «*ii  s*  iruv*'%  ii  itnirll**^.  I'*  r|itru%r. 
M.  ril'lM*  A.  Hfiiaril  :  NnlioriH  «'•l«''iiit*iitain*%  dr  tiiin**talM^M*\  i|t»  iffnlu.'if  vX  tir  (;«'**«;t<i|»liii* 
|'Ky'»iipir  ;  ;*  htMlutat  fH-jwirnrfH  naUirtlJrH,  )|  F,  IMal*aii.  |i|fif«  **»•  ut  :  /ih».:!  4i,;iMplii** 
rX  paît  on(i*l<i«i**  aiiiiitalr;  M.  J.  Ma<'  L*-otl.  |irufi'H*»<*ur  :  t»*  «i^M.iplii**  l»>taiiii|u«*  ri  |ml«'i»ii 
t-.l..,;ir  v«  ^'t  lalf  ;  M.  1  ahlu'»  A.  H«-iiattl.  pr"f»'H<*««ur  :  •••'•••Tapliir  |»h>^i'|iif;  i*  Kiaiii«n  ili< 
•  i!)«li<lat4  ••Il  j»  •».:rapln«\  !'•  r|»i«*u\f,  M.  I  ahl»*'*  A.  Idiiaiil,  |«rnf.*H«ur.  >«»lMiDn  i  !•  iikii- 
liirr  il«»  iniii«'ra|o«:i4*.  «!••  i:fol««i:t»'  ri  il«»  i;*'4>i;i«i|*lii»*  |»!i\^i«niiv 

IMYKHSITK  UK  I.IKkK 
Faculté  dot  Se icncai.    -M.KuLfl,   proffs^tMtr.  Pa«  «!•*    <«iiit^    p«*ntl.int    1«*    pm'iumt 

*•  tu*  «ktlf 

INhUl^lTi:    |)K    l.or\AIX 

Jlrfii'tirr. 

9U188B 

IM>KU<!tK  DE  Fiiinorm. 

Faculté  dea  Sclencea    —   M.  Jfiii    Hiuntir*»,  pi.ifiHH«-iii   *    i*  (•rn^'i  i|>liif   pti\«i'|iif 
k' *>•  I  il*'   •!«-    1  \«i«*  *'\    il*-  1  \fM  |>i''     <l*'iiY   i^itit<»  pal    •»*'iii  iiii*-   .  'J**  (••  t)i:ia|  i.i*    hum  iiiK- 
I' «  f>-iiM*  «»  il  i..«:l<*iiiriati"M  uil>iin«*  ^t  !•  ^  t\  ).<•«»  il  h  il.it.itfii    il*  m  «  ••uih  pii   ^«iiiiiii*    . 

I  «I..  iri«i«:i  i; '.••*    un  i  •>ur'«  p  ir  "«•-m  itn*    ;•    K\«  i*  i<  «  <»  piati.|u<  «^   un**  li*  uit- p  u  «»f|ii  mif 

I  MMII^ITK  I»K   L\r^\NM: 

H    V  iuri<  *'  Imj««*ii,   pixfiHK.  iii    :    i*  l«t  n,:!  iplm*   pli\%.<|iir  (fM|tii«*  tlu   d^l*.  tliinat*' 
!■  *!•  .   il»*«ii*.  •f'»*i"t».  l:'i'|«i«».    pir   *•  iimiih-  :  \   liiiiirn;  i*  I.'Kui»»p«»    i«'«:i  «ii^  li<  t«  \ 

II  •  ••u-  *.  l'-.'ti»  *  1 1  ni'  'lih  ( lati  •  ut».  %  .  p  ir  *«  !ii.iM»«*  •  I  1p  un  .  .1*  Kluil»-  «1«  l  •••mi  u'«  «lu 
|f  'f«  **•  uf  ^u»  *^  .  Lt  f'i' *"  '•  ii  T'r-f.  p..uf  1»*  !•!•  \»  •»  a\  iiii  •••,  pai  ^i  tiiaiiii  1  li'ijir. 
»'  (  t*  1'  ••  •  «  I  I  i'..  pi«  %    p  lt  «k*  lu  I  II'  :  I  t.*  ui*'«»;  Ti    Ki«*ii  i<  «'^  p  •!  i«.*i..iiU'  ^.  p  ir  ^*  m  nu*-  * 

l  MM.H^irK  hK  NKI  «H  ail. 

H    <..    Kiii    ;.    I  t"f«  **^«  Ml.    ^»u.  ^ri..ii%   <)\«|x*%!  I,a   <  'nii»  ;   1 1    I^MiI  in«l<  ;   l»-*   î«»i.»ii* 
I  r*  «    ar    t    j'i«%.    l*-^    r*  •c-ii^    p'-lut*^    atit  ii«  ti  |u>  s.   I  ail   iti«i   l*»p^ujl«'%  pitniitif^. 

»      »f    ]  '•!•    <!■    !  I  %••!«'  t  (  •!  I  ri>l"ii.  p  II  «<  II)  iiii**     i  ti<  iji*  «. 


422  BIBLIOGRAPHIE. 

encadré  les  détails  particuliers  dans  Tensemble  de  Thistoire  générale  de  TEurope  et  de 
rOrient. 

Il  y  a  dans  Touvrage  de  M.  Vandal  beaucoup  de  faits  à  glaner  pour  la  géographie  his- 
torique et  politique.  Il  est  remarquable  combien,  deux  siècles  après  la  conquête  de 
Constantinople,  la  domination  ottomane  était  encore  superflcielle  dans  TArchipel. 

L'ancienne  domination  génoise  avait  laissé  des  traces  profondes.  Rien  n*y  avait  changé, 
depuis  qu'un  prédécesseur  du  Nointel,  François  de  Pavie,  passant  en  1585  à  »  ce  petit 
paradis,  Ciot  »,  écrivait  :  «  Les  maisons  sont  bâties  à  la  génoise,  comme  aussi  le  terroir, 
et  les  maisons  des  riches  aux  champs  et  leurs  jardinages  sont  du  tout  à  la  façon  de  ceux 
de  Gennes,  dont  les  hommes  principaux  retiennent  encore  le  langage  et  Thabit  *  ». 

Aussi,  n'est-il  pas  étonnant  que,  pendant  ce  long  interrègne,  entre  la  domination 
génoise  d'hier  et  la  domination  ottomane  de  demain,  le  roi  de  France  ait  réussi  à 
prendre  une  autorité  considérable.  Il  apparaissait  aux  populations  de  l'Archipel  comme 
le  protecteur  unique  des  chrétiens,  et,  Nointel  était  partout  reçu,  bien  plus  en  vice-roi 
qu*en  voyageur  de  qualité.  Par  des  faits  précis  et  habilement  présentés,  M.  Vandal  nous 
a  une  fois  de  plus  montré  la  grande  place  que  la  France  tenait  en  Orient  au  xvii«  siècle  *. 

Henri  Dehérain. 

Le  Port  de  la  Rochelle,   Vieux  Port  et  Bassin  de  la  Palliée,  —  Note  descriptive, 
commerce  et  industrie.  Publié  par  les  soins  de  la  Chambre  de  Commerce  de  la 
,  llochelle. 

Cette  brochure  de  37  pages,  superbement  illustrée,  contient  sur  la  Rochelle  et  la  Pallice 
tous  les  renseignements  utiles  aux  marins  et  aux  armateurs,  et,  énumère  les  avantages  de 
ces  deux  ports.  C'est  une  réclame  non  dépuisée  en  faveur  de  ces  plans,  et  on  ne  saurait 
trop  applaudir  à  l'initiative  prise  par  la  Chambre  de  Commerce  de  la  Rochelle.  Aucun 
effort  ne  doit  être  épargné  pour  essayer  de  ramener,  tout  au  moins  en  partie,  la  clientèle 
sur  nos  côtes;  les  publications,  comme  relie  que  nous  signalons,  sont,  k  notre  avis,  le 
moyen  le  plus  efficace  d'action,  comme  le  prouve,  du  reste,  le  succès  obtenu  par  les 
brochures  anglaises  ou  américaines  du  même  genre.  Mais,  pour  produire  un  eflet  utile, 
ces  publications  doivent  être  répandues,  à  profusion,  à  l'étranger,  et  éditées  en  plusieurs 
langues.  Ajoutons  qu'elles  doivent  être  accompagnées  de  caries  en  couleurs,  très  lisibles, 
et.  non  point,  de  schémas  obscui^  et  d'un  aspect  peu  agréable.        Ch.arles  Rabot. 

VHP  Congrès  géologique  international,  1900.  Excursions  en  France.  1  vol.  in-8*de 
1032  p.,  372  fig.  et  25  planches  et  cartes. 

• 

A  l'occasion  du  Vll«  Congrès  géologique  international  qui  s'est  tenu  à  Paris,  le  Comité 
d'organisation  a  fait  paraître  un  livret-guide  contenant  la  description  de  toutes  les 
régions  de  la  France  visitées  par  les  membres  du  Congrt's.  Ce  volume  n'est  jias  seulement 
une  publication  de  circonstance;  c'est,  sous  un  titre  modeste,  une  œuvre  dont  l'intéi-él 
reslt.'ra  permanent,  et  sur  laquelle  on  ne  saurait  trop  appeler  l'attention  de  nos  collègues. 
Renfermant  une  description  de  tous  les  terrains  du  sf)l  français,  il  est,  par  cela  même,  un 
résumé  de  la  géologie  de  notre  pays,  très  utib'  h  consulter  dans  le  cabinet,  et  non  moins 
précieux  .sur  le  terrain  pour  les  voyageui*s,  qui,  tout  en  visitant  un  pays,  veulent  étudier  sa 
constitution  géologique.  C'est,  tout  à  la  fois,^un  guide  et  un  manuel,  composé  de  vingt 
notices  rédigées  par  des  spécialistes  sur  vingt  régions  typi(iues. 

Ce  supcMiie  volume  fait  le  plus  grand  honneur  au  Comité  d'organisation,  *i  son  Prési- 
dt*nt,  M.  Albf»rt  (iaudry,  membre  de  l'Institut,  l'éminent  prof«*sseur  du  Must'^um,  et  à  son 
serr/'taire  générai,  M.  Charles  Barrois.  Cn.  R. 

1.  Bib.  Nationale.  Fonds  français,  mss  n"  6277,  p.  107. 

2.  Nous  exprimons  le  regret  de  constater  dans  ce   livre,  par  ailleurs  si  soigné,  deux  lacunes  : 
il  n'y  a  pas  d*indcx,  ni  de  bibliographie  critique. 


BIBIJcN.llAraïK.  4» 

Jvlat  Ltdtrq.  —  t'n  %rj*mrtlnnt  Cilr  d^  Crylatt.  in  10  dr  21I*'!  p.,  avfc  lll  ^rravumi 
hom  t<*itr  H  une  curte.  IMon  Nourrit  ci  C".  pQri<«,  ilNNK  Prii.  i  fr. 

M.  Jule%  Lrt  lrri|  e%X  ttii  y/o/»^  IrotUr  inftiiiK.ilil<*.  hu  ra|»  Nonl  &  rAftniiK*  AuMt-alr,  ri 
dp  U  r^iifoinie  à  Java  il  •  <»illoiiiir  \rn  ronlinf«nl«»  «*t  !«*%  tii(M<«.  K(,  au  rel«*ur  J«*  rha«-un«* 
fllf*  MM»  loinUin**^  r\rur«ion%,  noUr  riill**i;u(*  fatl  iMiallir  unr  rrlalion  «u*^*»!  iPiiiar- 
quahif*  |»ai  «a  «in4'*''til<^  «|u\it£ti  ali|«*  |»ar  u  formr  alrttr.  M.  I.rrlrtcii  n'a  |»a.%  |»ul>li^  moMi% 
df*  16  vulunit*^:  a  i  rit**  «««'rif*  il  viml  irajoii(<*i  un  nouveau  numAio  :  Vh  $tjour  «/ani  T^/^  dr 
(Vy/«ii,  «U^M  |»l«*in  crinl^l«^t  i|U<*  li*%  |iirc«'*t|<*nU  oU%'tacr«». 

Kn  l**im«*<t  pir*  lit  <*|  pi(ton*H«|U(*%  noitf  f  onfirrt*  nouji  nfTiv  un  lablcau  lr«'*%  (i>ni|ilfl  ri 
Uv%  %tai  iIp  ril«'  rn«tianl«Ttii»»»\  n'-Hullal  <!<•  im»%  ii|»H«>n'alit)nH  fl  il«»  lVtu«l«'  allroli«f*  «|i*% 
il4>cuni«*nl«  Ant**n<«ur«.  Siirnaloii*»,  notainni«*tit,  ^4*^  <  lia|»iltf*%  «»ur  ta  \ill<*  ni«iitr  il'Anuraillia* 
|Kiia,  la  llahylonr  «l«*^Tii>|ii«|U<'H.  %url(*<«r/4t4/o^a<.  Mir  |t*n  ti*ni|»lt*%  <M>ut<*tiain^  tl<*  llanibulla, 
ri  %ur  It*  fatn«Mii  Firuê,  A|r  *  aujouitTliui  d**  vini;t-il«*ux  hi«*i  U*%,  qui  ^«*i.iit  l'arhir  Iii<«l4>rii|u«« 
Ir  |»liiji  «trux  ilu  ni4«iii|r.  U.  ïj'*  lf*ir«|  tf*niiiii<*  M>n  livn*  |Mr  un  iliapilir  Mir  raiIminiMia* 
U«>ii  rti|i»niat«*  anf{laiM».  C>\laii  «*!*!  unr  Croun  Cohny;  4»||r  pair  au  k'<»u%«*rnrnirnl  méln»- 
pitliUin  (|uatit*  niilli«>ii%  ilr  fiance,  i*n  iruih4»ui-M*ni4*nt  tlf%  il-|M*nHi>H  uiiIiUitt*!».  S4iuhaiti>iiA 
un   l«*l   t>'*^ulUI  «laiiH  un  awiiir  pi«H-tiain  p4>ur    n<»H  p«>Hs«>^«^ion<i  iffiulrr-nirt. 

Cil.  n. 

0.  ▼•nchaar.  —  Ayr  miumn  d'Attr  ri  tians  tncMn  Itultm,  \   vol.  in  Iti  de  W}  p. 
Pari».  Harhctlp,  IINN).  Prix  \  fr. 

M.  \«'i^cliuui  4*hI  un  infalikMl»!**  pt«»in«*nrur:  «Ifjiuin  plu%  <|4*  viiii*!  ati^,  il  pairnutl 
liiti«  |4«%  iH  4'mii%  ft  vi*il4»  l4»%  t4»ti4»H  |4»%  pUi^  loi  U  U 1  iit*5.  \w  (  tia<  uu  «If  >4'H  \n)aL'('*»,  il  a 
r4p|H>tli^  4|4*^  rt*lalioii«  AtUa>aiil4*n  4*t  tlorutiirnt«'4*%,  <'i  11(4*%  avtT  «'•|f;;aiir4>  4*t  4*«|iiit,  p|('in4*H 

dr    trllrtioiin    %i;:a<*4*H  ri    piatl4|UrH.   ||    y    a    i|U4<l<|Ut*^   ailll«'*«'««,  tli»U<«   potlVi4i||%  jr  «iUI%ir  v%\ 

tKt-anir  ri  ilan%  t  \ni«  tt«|ur  du  Mitl.  «laii^  >oii  v<»)unir  .liix  AnU^^nirt    llarlirllr,  |>«9I  .  Il  a 
otiitinur  «ir%  ftui|4-^  Mir  rAm**ti4|ui*  il.iiis  m»ii  Vuy*vft  aux  tnn*  Uuy*mr*  ti  aux  Anttllrt 
Il  i<  Ii4*itr.  lH*i|  .  Il  n«»ti«t  rontiuil  inaintriianl  rn  A^tr  ri  «umi  imu^rl  «iu«iai;<*  im*  pt«'^riitr 
pa*  in«»iim  «l'iiil»  i^t  ifiir  1rs  pi»'4  tMntts. 

i/aulrur  dt^<  ni  im»?»  «-(iImum'h  «TAsif  au  |Miint  (|4>  \ur  pillMir«i|ur.  m  niAmr  triii|i%  «lu'il 

|t-%  jUk*<*  M»U«  |r  fap|M»rt  ri  (iiiomiitur.  Il  Ill4i||ttr,  li<>tanilll**lll,  roinliirn  il  r%|  l«-.'lrUal()r 
qu«'  l**^^  4'iil«iii%  fiaii4;ai%  iir  «m*  poMrnt  \u\>  ilavaiitak'**  ^i*r>  rAiiiiani.  pa>s  •*iiiiiiriiiinrtil  f«*i' 

lllr     11    nnU^   lllilir  au\   llltrill'^   i|r%    |*al^lH,    ||i»u%  fait    priM^itT    «taiis   ir    4itMru«  ia|Min,  ^î 

Ir  iri^foriiii*  a  4-Atr  ilr  la  illniir  imiiiualtlr,  n4iu^  sit:iial<*  rriioiiii**  «U'^rltqiprniriil  de  lloMk'* 
ki»fii;  ri  dr  Mi.intfai.  «*t  nou^  iloiinr  «|nrli|u«*%  ap4'i«*iis  mii  l'ili*  Mauii«4>,  la  H^uiii<»ii  «-t 
liada.;a«^ai .  S«*^  •  <ini|MiaiM»ii%  nitir  !••%  «  oIimik-s  «tiL*lais«>%  r(  Indlandai^r^,  d'unr  |Mtt,  ri 
fraiM..!  ««*«  il**  I  audr,  iiitMil*'iil  il*-  ti\4*i  1  all«'iili<>n.  It.   REOLl>l*t;a(»IJI. 

E.  A.  MârUl.    -  Im  $prh'ni,».f,r,  (:4dlpi*(ion  Srirntia.  C^nv  cl  Naud,  Pari?»,  VMn). 
I»rix  i  fr. 

1  ttt    pt  |.|ii«  lit    •!••  lit;  p.i.t  %  .|i||  vatll  llollihir  dr  LM>>^  l4dunif«.  Sm|s  Ullf  fo||||r  Ct»lU  im*, 

d  un«*  «  l.irl*  at*«"lti* .  M.  K  A.  Ilai(«*l  iiiiiis  pit'-^-iih*  un  ni>iiiu«'I  d4*  h|m'-)i  «ilu^ir  if-sunianl 
I  r  I.1I  »l4'  •  rll»*  «*  !•  n.  •  .  %Mii  il»  %f  lo|i|H'iiit  ni  «  I  %•  %  piM^'tt'o.  l  ur  afi,il\<M*  di-  «r  li%ir  li4*s 
<  olid<  11^^  IM'  ^  fait  «in  iin«'  li^tf  d«'  till*-%  d*  (  li.i|>|i|t  %;  luais  ll'4'il  tlltMii.s  dulH  ll«*ll.  !%in<»n 
qu  il  •*«!  p.iif  lit  f|  i|ii  .1  ••«(  iiiili^^iM  nsi|i|i«  ant  k'«''«>«i  t|di*H  rt  aiii  k**''<d*«.:ii***«.  atix  rxplma* 
triir^  I  ••tiiin*-  .Mit  %iiii|>!<  «  «■ui«iit.  l'.ii  i*l'«*  {itil'lr  .iiiMii,  iiiiiir  <  (dlr;:u4*  a  t4*ii4tu  un 
n4>u%*  au  «•  m*  t  pn  «-tu  !•  «  »•  •>.:i.)|diii|u«-*».  «'t  1  *  ^\  |><mii  iimu»  un  d«%«»ii  *\v  toul4' ju^tK  •*, 
dr  pfiMlaniri.  tiofi  %«*u|t  III.  ,*.,  Il  \al<'tii  d**  s<.n  uiuir.  tiiai^  1  iii|lu«ii«f  viliiLurr  «jut  llt> 
rt«-ti  •*  daii%  |t  «|««iiiaiiM- d*-  i-i  «•  <•  tu  r  qui  ii<>u«  inl*  i*  «^^c.  M.  3|-iil*'l  a  f.iit  iN*  n'*fiilM«  iiY 
(1<«««.  4-1    iiiirti*    ain«k|   un  »i  'nj  ••  iiii|>m|  (  int  à  i  • 'uh    •!•  «1  |>!i«  ii<Miifn*  «»  .i<  tu»-|>.  ir<«ull.i| 


432 


.^OUVRAGES  REÇUS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


D'  Jules  Richard.  —  Les  campagnes  scienti. 
.  fiques  de  S.  A.  S.  Je  prince  Albert  1"  de  Monaco 
(Exposition  universelle,  principauté  de  Monaco), 
imp.  de  Monaco,  1900,  1  vol.  (140  p.),  in-8. 
(S.  A.  S.  lo  P"  Albert  I"  do  Monaco.) 

MÉTÉOROLOGIE 

Observa  Hong  made  at  the  Royal  magnelical 
and  meleorological  Observatory  at  Batavia. 
Published  by  order  of  Ihe  government  of  Ne- 
Iherlands  India.  Vol.  XXI,  1898.  Containing  the 
meleorological  and  magnetical  Observations 
made  in  1898  ;  and  Seismometric  Records  during 
1898-1899.  With  a  supplément  :  Die  Abweichung 
d«'  Magnelnadel;  Beobachtungen,  Silcular-  Varia- 
tion, Werl-und  Isogonensys terne  bis  zur  Mitte 
des  xviii""  Jahrhunderts.  Von  D'  \V.  Van 
Bemmelen.  Batavia,  1899,  2  vol.(xi-216  et  109  p. 
avec  cartes),  in-4. 

(Échange.) 

Nautisk-meteorologisk  aarbog^  1899.  Udg.  af 
det  danskemeteorologiske Institut.  KJobenhavn, 
1900,  1  vol.  (xLvi-200,  p.  avec  cartes),  in-4 
(textes  danois  et  anglais). 

Minislerio  da  industria,  viaçao  e  obras  pufdi- 
ca»,  Boletim  mensal  doObservatorio  do  Rio  de 
Janeiro.  Janeiro  de  1900.  Rio  de  Janeiro,  impr. 
nac,  1900,  p.  1-18,  in-8. 

(Observatoire  de  Rio  de  Janeiro.) 

HISTOIRE  NATURELLE. 
BIOLOGIE.    —    MÉDECINE. 

E.  G.  Paris.  —  Index  bryologicus  sive  enu- 
meratio  muscorum  hucusque  cognitorum...  Sup- 
plementum  primum,  Genève  et  Bâle,  Georg,  1900, 
1  vol.  (234  p.)  in-8. 

(Auteur.) 

Die  Végétation  der  Erde.  Sammlung  pflan- 
zungeographischer  Monographien.  Herausgeg. 
von  A.  Engler  und  0.  Drusde.  III.  Grundzùge 
der  Pflauzenverbreitung  in  den  Raucasushlndern 
von  der  unteren  Wolga  ûber  den  Manyloch- 
Scheider  bis  zur  Scheilelflûche  Hocharmeniens, 
von  Gustav  Radde.  Mit  13  TextOguren,  7  Helio- 
graviiren  und  3  karten.  Leipzig,  Engelmann, 
1899,1  vol.  (xii-500  p.)in.8. 

(D'  G.  Raddo.) 

Bergens  Muséums  aarbog  for  1898.  Afhand- 
linger  og  aarsbe  retning  udgivne  af  Bergens 
Muséum  ved  Dr.  J.  Brunchorst,  Bergen,  1899. 
1  vol.  in-8. 


G.  Grakdidirr.  —  Description  d'ossements  de 
Lémuriens  disparus,  —  Description  d'une  nou- 
velle espèce  de  Mus  provenant  de  Madagascar. 
—  Description  d'une  nouvelle  espèce  d'insec- 
tivore provenant  de  Madagascar  (Extraits  du 
Bulletin  du  Musdum  cThistoire  naturelle,  1899\ 
14  p. 

(Auteur.  ) 

Raphaël  Blancuahd.  —  Instructons  à  tmngp 
des  médecins,  des  naturalistes  et  des  voyageun, 
rédigées  au  nom  de  la  Commission  du  palu- 
disme. Extrait  du  Bull,  de  V Académie  de  méde- 
cine, 3»  série,  t.  xuv,  p.  6-58).  Paris,  Masson,  in-8. 

ANTHROPOLOGIE,  ETHNO- 
GRAPHIE 

J.  Deniker.  —  Les  races  et  les  peuples  de  la 
terre.  Éléments  d'anthropologie  el  d'ethnogra- 
phie, avec  176  planches  et  figures,  et  2  cartes, 
Paris,  Schleicher,  1900,  l  vol.  (vu-692  p.),  in-16. 

(Auteur.) 

Baron  de  Baye.  —  Fouilles  de  Kourgancs  au 
Kouban  (Caucase).  (Extrait  des  Mémoires  de  In 
Société  nationale  des  Antiquaires  de  France, 
t.  LIX).  Paris,  Niisson,  1900,  19  p.,  in-8. 

(Auteur.' 

F.  Max  Mullir.  —  Introduction  à  ta  philoso' 
phie  védanta.  Trois  conférences  faites  à  J'InstiluI 
royal  en  mars  1894.  Traduit  de  Tanglais,  par 
Léon  Sorg.  (Annales  du  Musée  Guimel.  biblio- 
thèque de  vulgarisation).  Paris,  Leroux,  1  vol. 

(vii-*20o,  p.),  in-12. 

^  Échange.; 

Henri  Chevalier.  —  Les  anciennes  coiffures 
chinoises,  d'après  un  manuscrit  coréen  du  musée 
Guimet.  Conférence  faite  à  la  société  acadt^- 
mique  indo-chinoise  de  France.  Tirage  à  i»art 
de  V Internationales  Arckiv.  fur  Ethnographie, 
XI,  1898,  5  p.  in-4,  avec  2  planches.  —  Les  coif- 
fures coréennes.  (Ibid.,  XII,  1899),  8  p.  in-4,  avec 
2  planches. 

Auteur.  I 

D'  R.  Verkeau.  —  V homme  de  la  Barma- 
Grande  (Baoussé-Roussé);  Étude  des  collections 
réunies  dans  le  Muséum  Pœrhistoricum  fondé 
par  le  Commendalore  Th.  Hanbury  près  de  Men- 
ton. Baoussé-Roussé,  Fr.  .\bbo,  1893,  1  vol.  diS 
p.)  in-12. 

(Auteur.  • 


Le  gérant:  P.  BorcHEZ. 


Coulommiers.  —  Imp.  Paul  BUODARD. 


43i  RÉCEPTION  DE  LA  MISSION  SAHARIENNE. 

rAtlaniique  à  l'ouest,  nous  sont  assez  bien  connues,  il  existe,  entre  TAlgérie  et  nos 
colonies  du  Sénégal  et  du  Congo,  un  territoire  immense  qui,  jusqu'à  cette  année, 
nous  avait  été  fermé.  Plusieurs  fois,  on  a  tenté  de  le  traverser  et  de  l'explorer,  tou- 
jours sans  succès.  Le  désastre  de  la  mission  Flatters  et  la  fin  tragique  de  ses 
membres  en  1881  sont  présents  a  toutes  les  mémoires.  M.  Foureau  a  réussi  là  où 
tant  d'audacieux  voyageurs  avaient  échoué,  et,  il  a  enfln  résolu  le  problème,  capital 
pour  la  grandeur  et  la  prospérité  de  notre  empire  africain,  de  relier  nos  possessions 
du  nord  à  celles  du  sud,  en  un  mot,  de  les  unifier.  L'admirable  exploration  dont 
nous  allons  entendre  le  récit,  est  certainement  une  des  plus  hardies  et  des  plus 
utiles  pour  la  France  qui  ait  jamais  été  exécutée  en  Afrique,  si  fertile  pourtant  en 
voyages  extraordinaires. 

La  Société  de  Géographie  savait  bien  ce  qu'elle  faisait,  mon  cher  M.  Foureau, 
lorsque,  légataire  de  la  fortune  de  Renoust  des  Orgeries,  elle  vous  confiait  la 
difficile  et  dangereuse  mission  d'explorer,  conformément  aux  intentions  patriotiques 
de  notre  généreux  collègue,  les  contrées  qui  séparent  l'Algérie  du  Soudan  français 
et  d'affirmer  notre  prise  de  possession  du  vaste  domaine  saharien.  Nul  mieux  que 
vous,  je  dois  même  dire,  nul  autant  que  vous  n'eût  été  capable  de  mener  à  bonne 
fin  une  entreprise  aussi  délicate  et  aussi  aventureuse.  La  volonté,  l'énergie,  l'endu- 
rance sont  des  qualités  nécessaires  aux  explorateurs,  et  elles  ne  sont  pas  rares  chez 
nos  compatriotes,  mais  elles  ne  suffisent  pas  toujours  à  leur  assurer  le  succès;  pour 
réussir  avec  certitude,  il  leur  faut,  en  outre,  de  la  patience  et  de  la  persévérance,  il 
leur  faut,  ce  qui  est  plus  rare,  une  éducation  et,  surtout,  le  sens  scientifiques,  il 
faut,  enfin,  qu'ils  connaissent  à  fond  le  pays  et  les  mœurs,  l'étatd'esprit  et  la  langue 
de  ses  habitants.  Toutes  ces  conditions,  vous  les  remplissiez.  Le  commandant 
Lamy,  le  chef  de  l'escorte,  avait,  aussi,  toutes  les  qualités  essentielles  pour  coopérer 
activement  et  utilement  à  votre  entreprise;  sa  longue  expérience  du  Sud- Algérien 
et  de  ses  habitants  l'avaient  justement  désigné  au  choix  du  gouvernement,  de 
sorte  que  Tunion  de  vos  deux  intelligences  et  de  vos  deux  énergies  devait  en  assurer 
le  succès  définitif. 

Mesdames  et  Messieurs,  quand,  à  la  fin  de  1898,  M.  Foureau  est  parti  pour  la 
grande  expédition  dont  nous  fêtons  aujourd'hui  l'heureux-  succès,  il  y  avait  déjà 
vingt-trois  ans  qu'il  explorait  le  Sahara,  car,  si  je  ne  me  trompe,  c'est,  en  1876,  qu'il 
y  a  fait  ses  débuts.  Après  de  nombreuses  excursions  dans  le  Sud-Algérien  et  après 
un  long  séjour  dans  l'Oued-Rihr,  il  y  a  rempli,  depuis  1883,  sous  les  auspices  du 
ministère  de  l'Instruction  Publique,  neuf  missions  successives  pendant  lesquelles  il 
a  accumulé  une  foule  de  documents  précieux  :  levés  géographiques,  observations 
astronomiques  et  météorologiques,  collections  de  toutes  sortes.  A  cette  époque,  ses 
itinéraires  formaient  déjà  le  total  énorme  de  21  000  kilomètres,  dont  2/3  levés  au 
1/100000  et  jalonnés  par  500  déterminations  de  latitudes  ou  de  longitudes;  sur 
ces  21 000  kilomètres,  plus  de  9000  étaient  en  pays  nouveau.  Pendant  ses  multiples 
explorations,  il  a,  non  seulement,  étudié  consciencieusement  le  pays  nu  point  de  vue 
physique  et  naturel,  mais  aussi,  ses  habitants,  les  dangereux  Touareg,  sur  lesquels 
il  a  su  prendre  un  réel  ascendant. 

Comment,  avec  roxpi'rience  ainsi  acquise  d'ancienne  date,  mon  cher  M.  Foureau, 


DISCOURS  DE  M.  GRANDIDIER.  435 

n'eussiez-vous  pas  réussi  là  où  tant  d'autres,  moins  bien  préparés,  ont  tristement 
péri?  Déjà,  en  1886,  Henri  Duveyrier,  qui  connaissait  si  bien  les  choses  de  l'Afrique, 
disait  que  vous  étiez  ((  l'homme  le  plus  capable  de  conduire  avec  succès  une  mission 
de  l'Algérie  au  Soudan  français  ».  —  En  1897,  la  Société  de  Géographie  a  eu  la 
même  foi  en  vous.  Qu'il  eût  été  heureux,  son  éminent  et  regretté  Président, 
Alphonse  Milne-Edwards,  de  vous  féliciter  aujourd'hui,  lui  qui,  comme  nous  tous, 
plus  que  nous  tous,  n'a  jamais  douté  du  succès  final  de  votre  entreprise,  dont  il  a 
suivi  jusqu'à  sa  mort  les  heureux  progrès,  avec  une  émotion  patriotique,  et,  qui,  avec 
notre  cher  et  dévoué  secrétaire  général,  lui  a  si  noblement  donné  l'aide  généreuse 
sans  laquelle  elle  n'eût  pu  être  accomplie  et  dont  nous  leur  sommes  profondément 
reconnaissants.  Il  est  juste  qu'aux  noms  de  Milne-Edwards  et  du  baron  Hulot,  je 
joigne,  dans  un  même  sentiment  de  gratitude,  ceux  de  MM.  Alfred  et  Louis 
Le  Chàtelier,  les  amis  de  M.  Renoust  des  Orgerîes,  dont  les  conseils  lui  ont  été 
précieux  pour  formuler  ses  volontés  et  qui  ont  veillé  avec  zèle  à  leur  exécution. 

Au  nom  de  la  Commission  du  legs  Renoust  des  Orgeries  et  de  la  Société  de  Géo- 
graphie tout  entière,  je  vous  adresse,  mon  cher  Foureau,  nos  plus  chaleureuses  féli- 
citations pour  votre  magnifique  exploration,  qui,  comme  celle  de  Marchand,  laissera 
une  trace  ineffaçable  dans  les  annales  de  l'Afrique.  La  volonté  dernière  du  généreux 
donateur,  auquel  nous  devons  d'avoir  pu  consacrer  la  somme  considérable  de 
250000  francs,  soit  les  S/8  de  la  dépense  totale,  et,  sans  qui,  malgré  l'appui  bien- 
veillant et  efficace  du  gouvernement,  elle  n'eût  point  été  possible,  est  aujourd'hui 
accomplie;  la  fortune  de  M.  Renoust  des  Orgeries,  si  dignement  acquise  par  toute 
une  vie  d'honorable  labeur,  et  qui  vient  de  contribuer  si  largement  au  développe- 
ment de  la  puissance  coloniale  de  la  France,  ne  pouvait  avoir  un  meilleur,  ni  un 
plus  noble  emploi. 

Mesdames  et  Messieurs,  après  avoir  rendu  hommage  à  M.  Foureau,  il  convient 
que  la  Société  de  Géographie  adresse  aussi  ses  très  chaleureuses  félicitations  aux 
officiers  et  civils,  à  MM*  le  commandant  Reibell,  le  capitaine  Rondeney,  les  lieute- 
nants Metois,  Verlet-Hanus,  Britsch,  au  major  Fournial,  à  M.  le  député  Charles  Dorian , 
que  nous  sommes  heureux  d'avoir  à  nos  côtés  et  qui  l'ont  si  activement  et  si  intelli- 
gemment secondé,  dont  il  est  juste  de  louer  hautement  l'énergie  morale  et  le  courage 
indomptable.  Nous  n'oublierons  pas  de  citer  à  notre  ordre  du  jour  MM.  le  lieutenant 
Thézillat,  l'aide-major  Haller,  et,  M.  Leroy,  qui  sont  encore  en  Afrique,  ainsi  que 
MM.  le  capitaine  Oudjari,  le  lieutenant  de  Chambrun,  et,  Villatte,  qui  n'ont  pu 
assister  à  cette  séance.  Enfin,  nous  envoyons  un  souvenir  à  ces  admirables  tirail- 
leurs dont  le  dévouement  a  assuré  la  réalisation  de  cette  grande  entreprise. 

Pourquoi  faut-il  qu'un  deuil  attriste  notre  réunion?  pourquoi  faut-il  que  le  com- 
mandant Lamy,  auquel  nous  eussions  été  si  heureux  d'adresser  un  salut  cordial  et 
reconnaissant  pour  la  très  grande  part  qui  lui  revient  dans  le  succès  de  la  mission 
transsaharienne,  soit  tombé,  en  même  temps  que  le  regretté  capitaine  de  Cointet, 
victime  du  potentat  Rabah,  au  moment  même  où  cette  mission  venait  de  terminer 
son  œuvre  et  où  l'heureuse  jonction  des  trois  importantes  expéditions  parties  du 
nord,  de  Touest  et  du  sud  de  nos  possessions,  expédition  Foureau-Lamy,  expédi- 
tion Joalland-Meynier,  expédition  Gentil,  a  permis  d'abattre  à  jamais  la  puissance 


436  RECEPTION  DE  LA  MISSION  SAHARIENNE. 

de  notre  redoutable  ennemi.  Le  commandant  Lamy  est  mort  en  héros  et  son  nom 
restera  lié  indissolublement  à  Thistoire  de  notre  empire  africain. 

Mon  cher  M.  Foureau,  je  suis  heureux  en  terminant  de  vous  annoncer  que  la 
Société  de  Géographie  vous  décerne,  à  très  juste  titre,  pour  la  belle  et  utile  expédi- 
tion que  vous  avez  menée  à  bien  et  qui  vous  place  au  premier  rang  des  explorateurs 
de  l'Afrique,  sa  grande  médaille  d'or,  la  plus  haute  récompense  dont  elle  dispose, 
et  qui  vous  sera  remise  à  notre  assemblée  générale  d'avril  1901.  Chacun  des  membres 
de  la  mission  en  recevra  un  exemplaire  en  argent  *. 


Communication  de  M.  FOUREAU 

DE  L'AIiGÉRIE  AU  CONGO  FRANÇAIS  PAR  L'AIR  ET  LE  TCHAD  * 

Mesdames,  Messieurs,  M.  le  Ministre,  M.  le  Président, 

Permettez-moi  d'abord  de  vous  donner  quelques  brèves  explications  sur  l'origine 
de  la  mission  saharienne.  J'avais,  depuis  de  longues  années,  tenté  de  pénétrer  dans 
le  Sahara,  et,  de  le  traverser  avec  le  simple  appui  d'une  escorte  indigène  à  faible 
effectif;  chaque  fois,  j'avais  pénétré  un  peu  plus  profondément  dans  l'intérieur  de  ce 
mystérieux  inconnu,  mais,  chaque  fois  aussi,  je  m'étais  heurté  à  un  très  significatif 
mauvais  vouloir  des  Touareg,  dont  le  résultat  —  bien  prévu  par  eux,  d'ailleurs  — 
avait  fatalement  amené  mon  retour  vers  l'Algérie. 

La  preuve  était  donc  faite,  et,  j'étais  obligé  de  penser  que,  pour  traverser  cette 
région  fermée,  que  ses  habitants  veulent  conserver  vierge  de  toute  pénétration  et 
de  tout  contact,  il  était  nécessaire  de  s'appuyer  sur  une  force  armée  importante. 
Je  restais,  pourtant,  persuadé  que  cette  force,  il  fallait  seulement  la  posséder,  et,  que 
le  voyageur  n'aurait  qu'exceptionnellement  besoin  de  l'employer.  La  suite  des  faits 
m'a,  à  peu  près,  donné  raison,  caries  attaques  touareg  dont  la  mission  a  été  l'objet 
étaient  peu  redoutables,  en  raison  de  l'importance  de  notre  effectif,  dont  la  présence 
—  il  est  bon  de  le  noter  —  a  suffi  pour  que  les  Touareg  Ahaggar,  si  guerriers,  si 
audacieux,  n'aient  même  pas  paru,  pendant  les  jours  où  nous  côtoyions  immédiate- 
ment leur  territoire. 

Je  vous  disais  en  terminant  mon  dernier  rapport  de  1897  :  «  Rien  ne  se  peut 
faire  dans  le  Sahara,  sans  sacrifices  et  sans  argent.  Qu'il  surgisse  un  Mécène  et  la 
question  trouvera  immédiatement  sa  solution...  » 

.Ce  Mécène  a  heureusement  surgi,  et,  c'est  lui  qui  nous  a  fourni  les  moyens  de 
résoudre  le  problème.  Nul,  maintenant,  n'ignore  que  M.  Renouât  des  Orgeries  avait 
laissé  à  la  Société  de  Géographie  une  somme  considérable,  avec  mandat  de  l'employer 
dans  des  conditions  qui  concordaient  absolument  avec  le  programme  de  la  mission 

1.  Dans  la  soirée,  M.  Grandidier  a  reçu  de  M.  Forest,  président  de  la  Société  de  Géographe 
de  St-Ètienne,  le  télégramme  suivant  :  -  La  Société  de  Géographie  Sléphanoise,  qui,  samedit 
acclamait  son  vaillant  compatriote  Dorian,  envoie  au  glorieux  chef  de  la  mission  saharienne 
M.  Foureau,  Texpression  de  son  admiration  et  de  sa  sympathie  •. 

2.  Reproduction  interdite. 


J 


DE  L'ALGÉRIE  AU  CONGO  FRANÇAIS.  4S7 

saharienne  :  «  Réunir  entre  elles  nos  colonies  de  TAlgérie,  dû  Sénégal  et  du  Congo 
Français...  » 

La  Société  de  Géographie  et  la  Commission  spéciale  chargée  de  l'application  du 
legs,  ont  pensé  que  j'étais,  avec  la  collaboration  militaire  du  commandant  Lamy, 
capable  de  réaliser  le  desideratum  de  M.  des  Orgeries,  et  m'ont  remis  le  montant  de 
ce  legs,  résolution  dont  j'ai  été  très  touché,  puisqu'elle  m'apportait  une  preuve  écla- 
tante de  la  confiance  de  la  Société,  comme  la  décision  de  la  Commission  des  Missions 
ni'avait  apporté  celle  du  ministère  de  l'Instruction  Publique. 

Je  ne  vous  dirai  pas  les  ennuis,  les  démarches  sans  fin  qui  précédèrent  l'orga- 
nisation définitive.  J'ai  été,  à  cette  époque,  extrêmement  ému  par  la  bonne  volonté 
de  tous  :  bureau  de  la  Société,  Commission  centrale,  Secrétaire  général,  Commis- 
sion du  legs,  et,  j'ai  pu  juger  de  la  large  part  de  responsabilité  personnelle  que 
chacun  de  ces  messieurs  n'a  pas  hésité  à  assumer,  dans  des  conditions  de  désin- 
téressement tout  à  fait  admirables,  pour  assurer  la  réussite  de  notre  œuvre.  Un  de 
mes  plus  vifs  regrets  est  de  ne  plus  voir  ici  notre  éminent  président  d'alors, 
M.  Milne-Edwards,  qui,  ayant  assisté  au  départ,  n'aura,  malheureusement,  pas  pu 
goûter  la  joie  du  retour. 

La  mission  avait  reçu  le  patronage  officiel  du  ministère  de  l'Instruction  Publique, 
auquel  elle  appartient.  Elle  avait  obtenu  des  subventions  des  ministères  de  l'Ins- 
truction Publique,  de  la  Guerre,  des  Colonies,  des  Finances,  du  Comité  de  l'Afrique 
française,  du  Gouvernement  général  de  l'Algérie,  des  Conseils  généraux  d'Algérie, 
de  M.  C.  Dorian,  député  de  la  Loire,  qui  fut,  lui-même,  notre  aimable  compagnon  de 
route,  et,  enfin,  de  quelques  autres  mécènes. 

Le  commandant  Lamy  s'occupait  plus  spécialement  des  relations  avec  le  minis- 
tère de  la  Guerre,  duquel  il  obtint,  pour  la  mission,  l'escorte  des  tirailleurs  algériens 
qui  était  nécessaire  pour  la  faire  respecter  pendant  son  long  itinéraire. 

Je  ne  saurais  assez  hautement  affirmer  ici,  combien  je  suis  reconnaissant,  à 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  Publique,  de  sa  foi  inébranlable  en  notre  réussite, 
de  son  dévouement  incessant,  de  sa  bienveillance  et  de  sa  sollicitude  à  l'égard  de 
la  mission.  Je  le  prie  d'en  recevoir  tous  mes  remerciments  et  de  les  faire  partager 
partons  ses  collaborateurs  du  Département  qui  ont  donné,  sans  compter,  leur  peine, 
leur  temps,  et,  leur  influence,  pour  assurer  notre  marche  et  notre  succès. 

De  même,  j'offre  à  Messieurs  les  Ministres  de  la  Guerre  et  des  Colonies  le  témoi- 
gnage de  ma  haute  gratitude,  pour  le  concours  énergique  et  constant  qu'ils  ont 
bien  voulu  nous  apporter  sans  relâche  et  qui  a  permis  notre  organisation. 

Des  appuis  aussi  unanimes  et  aussi  élevés  me  faisaient,  il  est  vrai,  le  plus  grand 
honneur,  mais,  en  même  temps,  ils  ajoutaient  un  poids  considérable  à  ma  responsa- 
bilité. C'est  donc  avec  une  très  vive  joie  et  une  très  vive  reconnaissance  qu'aujour- 
d'hui je  puis  venir  leur  dire  que  le  mandat,  qui  nous  avait  été  confié  par  le  Gouver- 
nement de  la  République,  est  rempli  dans  son  intégralité,  et  que  je  viens  leur  en 
faire  l'hommage... 

C'est  dans  ces  conditions  que  la  mission  saharienne  fit  route  pour  le  Sahara. 

Je  ne  vous  parlerai  pas  de  l'organisation  des  troupes  et  des  convois  depuis  Alger 
jusqu'à  Sedrata,  point  de  concentration  définitive  et  point  de  départ  ultime.  La 


438  FOUREAU. 

bonne  volonté  du  Gouvernement  général  de  l'Algérie,  dont  le  siège  était  alors  occupé 
par  M.  Laferrière,  nous  était  acquise,  et,  c'est,  avec  la  plus  parfaite  bienveillance  et  la 
plus  grande  bonne  volonté,  que  M.  le  Gouverneur  assura  tous  ces  transports  et  toute 
cette  concentration.  M.  Laferrière  avait  bien  voulu  continuer  la  tradition  de  bien- 
veillance à  mon  égard  que  m'avait  toujours  très  largement  témoigné  son  prédé- 
cesseur M.  Jules  Cambon. 

A  Sedrata  étaient  arrivés  peu  à  peu,  par  les  soins  des  officiers  des  bureaux  arabes 
du  sud,  les  chameaux,  les  bâts,  les  outres,  les  sacs  de  charge,  et,  les  dattes.  Tout 
étant  en  bon  ordre,  nous  quittâmes  Sedrata,  le  23  octobre  1895. 

Outre  son  chef,  la  mission  comptait  quatre  membres  civils  :  MM.  Dorian,  Vil- 
latte,  Leroy,  Du  Passage;  outre  son  chef,  le  commandant  Lamy,  l'escorte  comptait 
dix  officiers  :  le  capitaine  Reibell,  les  lieutenants  Rondeney,  Métois,  Verlet,  Bristch, 
et,  Oudjari,  le  sous-lieutenant  de  Chambrun,  les  docteurs  Fournial  et  Haller,  enfin, 
à  partir  d'In-Azaoua,  le  lieutenant  de  Thczillat  qui,  ayant  escorté  un  convoi,  ne 
pouvait,  sans  imprudence,  être  renvoyé  sur  l'arrière. 

L'effectif  troupe  comptait  au  départ  280  hommes  environ,  et  le  convoi  de  cha- 
meaux plus  de  1 000  animaux. 

Je  suis  heureux  de  voir  réunis  ici  ce  soir  presque  tous  les  collaborateurs  que  je 
viens  d'énumérer.  Je  ne  voudrais  pas  porter  atteinte  à  leur  modestie,  en  faisant  leur 
éloge,  mais,  je  ne  puis  pourtant  m'empèchcr  de  dire  que  tous  ont  fait  plus  qu'il 
n'était  permis  d'attendre  de  qui  que  ce  fut,  que  leur  endurance  et  leur  dévouement 
dépassent  ce  que  l'on  peut  supposer,  et,  que  les  travaux  auxquels  ils  se  sont  livrés 
constituent  un  excellent  appoint.  Ma  seule  douleur  est  de  ne  pas  voir  avec  eux  celui 
qui  fût  leur  chef  militaire  et  l'âme  de  l'escorte,  le  regretté  commandant  Lamy, 
qu'un  sort  aveugle  a  frappé  à  la  fin  de  notre  œuvre  commune,  renversant,  en  pleine 
gloire  et  en  plein  triomphe,  cet  ardent  patriote,  ce  brillant  et  loyal  officier. 

Je  ne  m'arrêterai  point  à  détailler  les  divers  travaux  scientifiques  auxquels  je 
me  suis  livré  au  cours  de  la  mission  ;  qu'il  me  suffise  d'indiquer  que  j'ai  fait  un  lever 
complet  de  l'itinéraire,  512  observations  astronomiques  destinées  à  en  fixer  les  points 
principaux;  que  j'ai  rapporté  des  échantillons  géologiques  permettant  de  donner 
une  idée  de  la  stratigraphie  des  régions  parcourues.  Ces  travaux,  de  même  que 
ceux  relatifs  à  la  météorologie,  à  la  botanique  et  à  l'ethnographie  (ces  deux  der- 
nières séries  plus  spécialement  confiées  à  M.  le  docteur  Fournial,  avec  la  collabora- 
tion du  docteur  Haller),  tous  ces  travaux,  disjc,  seront  publiés  ultérieurement. 

Que  dire  de  la  traversée  des  grandes  dunes,  du  séjour  à  Timassanine,  et  de  la 
marche  dans  le  Tassili  du  nord,  que  vous  ne  sachiez  déjà  par  mes  précédentes  com- 
munications? Mieux  vaut  arriver  h  Aîn  El-Hadjadj,  point  d'où  nous  allons  nous 
élancer  directement  dans  l'inconnu.  Bien  que  nous  devions  prendre  la  route  de 
Vouad  Samene,  qui  m'a  toujours  été  indiquée  par  les  Azdjer,  nous  faisons,  pour- 
tant, opérer  des  reconnaissances  pour  savoir  si  aucun  autre  passage  ne  peut  être 
utilement  pratiqué  dans  l'ouest. 

Nous  avons  provisoirement  quelques  serfs  des  Azdjer  qui  peuvent  nous  diriger 
dans  le  massif  du  sud.  Mes  Chambba,  qui  nous  avaient  trouvé  et  conduit  ces  serfs 
en  amènent  bientôt  d'autres,  parmi  lesquels  se  trouve  un  Targui  que  je  connais  et 


DE  L'ALGÉRIE  AU   CONGO   FRANÇAIS.  139 

qui  fut  jadis  mon  guide.  C'eat  cet  tiommc  qui  nous  a  fourni,  un  peu  plus  tord,  a 
Tigliammar,  les  deux  guides  déAnitifs  qui  noua  ont  conduits  jusque  dans  l'Air.  Les 
noiables  des  Azdjer,  prévenus  &  Ghadamès  par  un  homme  que  je  leur  avais  expédié 
antérieurement,  ont  bien  envoyé  une  dizaine  de  guides,  mais,  ces  derniers  sont 
arrives  en  retard  à  Ain  El-Hadjadj,  où  nous  leur  avons  fait  savoir  que  nous 
n'avions  plus  besoin  de  leurs  ser^-ices. 

L'attaque  et  la  Irarersée  du  massif  montagneux  nommé  Tindesset  emploient 
quatre  jours,  mais  des  jours  mémorables,  étant  donné  les  difllcultcs  de  terrain  û 
vaincre.  De  hautes  cimes 
de  grès  noirci  par  les  in- 
tempéries, se  dressent, 
menaçantes,  devant  et 
autour  de  nous,  en  un 
spectacle  morne  mais 
grandiose,  dans  lequel 
nous  semblons  une  ar- 
mée de  fourmis  montant 
àrasaaut  d'une  pyramide 
d'Bgyptc.  Partout  des 
ravins  que  l'on  ne  peut 
traverser  qu'au  prix  d'ef- 
forts constantsBU  milieu 
des  éboulis. 

FIO.  I.   —   L  ATANT-G.MIDE    DANft  LE'T|:<DI9SET. 

Tout  à  coup,  une  /,,prorf«(f«i  ».*<«(((««.?>.«« «m i«™s(ri,«-.pr,.;«x,.w«».(/nAVr*i,(. 
cascade    superbe ,    sans 

eau  bien  entendu,  mais  d'un  splendide  aspect,  avec  sa  table  de  pierre  qui  sur- 
plombe d'une  vingtaine  de  mctrea  le  baasin  inférieur  de  l'ouad  Angarab! 

Le  chaos  continue  longtemps  ainsi;  puis,  toute  cette  masse  de  roches  se 
termine  brusquement  au  sud,  et,  c'est  par  une  vertigineuse  descente  qu'il  nous 
faut  atteindre  la  plaine  par  un  sentier  en  lacets  encombré  de  blocs,  qui  por- 
fois  ne  laissent  pas  même  entre  eux  l'eapace  nécessaire  pour  le  passage  d'un 
chameau. 

En  bas,  on  campe  dans  l'ouata  Oudjidl,  au  pied  de  hauts  mamelons  dont  les 
roches  sont  couvertes  d'inscriptions  touareg  anciennes,  et,  dont  les  flancs  portent 
d'énormes  et  antiques  tombes  que  la  légende  assure  devoir  contenir  des  trésors. 
A  ce  sujet,  un  Targui  qui  nous  suivait  me  raconte  ceci  : 

((  Un  Targui,  accompagne  d'un  nègre,  ayant  senti  s'enfoncer  facilement  sa  lance 
dans  le  sol  d'une  de  ces  tombes,  se  mit  à  la  fouiller.  11  trouva,  à  faible  profondeur, 
d'abord,  une  marmite  en  terre  cuite,  vide,  puis,  en  dessous,  une  seconde  marmite 
remplie  de  pépites  d'or.  Comme  il  cachait  sa  trouvaille  dans  un  pan  de  son  vête- 
ment, le  nègre  lui  demanda  ce  que  c'était.  Ce  n'est  rien,  lui  répondit  le  Targui, 
dis  seulement  :  Bismillahi,  etc...  Le  nègre  ayant  prononcé  la  phrase  sacramentelle, 
l'or  se  changea  immédiatement  en  vieux  tessons...  » 

<(  Le  Targui  avait  oublié,  avant  sa  recherche,  d'immoler  sur  la  tombe  une  chèvre 


410  FOUHEAU. 

OU  une  chamelle,  et,  les  dieux  mécontents  ne  lui  permettaient  pas  de  s'approprier  le 
trésor...  » 

La  suite  de  la  route,  qui  nous  fait  passer  à  Tighammar  et  à  Ahelledjem,  est 
bien  toujours  plus  ou  moins  en  montagne,  mais,  de  parcours  beaucoup  plus  facile. 

De  ce  dernier  point,  nous  atteignons,  ensuite,  Afara,  où  nous  passons  un  pre 
mier  janvier  tellement  glacé  que  nous  aurions  pu  croire,  pour  un  instant,  n'avoir 
point  quitté  la  France. 

Là,  nous  sommes  dominés  par  la  haute  falaise  sud  du  Tassili  qui  découpe  sa 
fantastique  silhouette  sur  tout  le  nord  de  l'horizon  :  profils  de  cathédrale,  obélis- 
ques, tours,  constructions  massives,  énormes,  à  lignes  presque  géométriques,  rien 
n'y  manque. 

C'est  là  que  nous  rejoignent  les  deux  guides  touareg,  Sidi  et  Chaouchi,  qui  doi- 
vent nous  conduire  au  premier  village  de  l'Aïr.  Nous  sommes  donc  définitivement 
en  route,  ne  possédant,  il  est  vrai,  que  des  renseignements  confus,  souvent  même 
contradictoires,  sur  les  points  d'eau  intermédiaires,  mais,  enfin,  nous  sommes  en 
route. 

Bientôt  commence  la  traversée  de  la  région  montagneuse  nommée  Anahef,  où 
tout  n'est  que  quartz  et  granit,  succession  de  lignes  de  montagnes,  de  plateaux 
difficiles,  de  lits  de  rivières  encombrés  de  roches;  au  milieu  de  cette  zone,  nous 
franchissons  la  ligne  de  partage  des  eaux  des  bassins  méditerranéen  et  atlantique, 
pour  aller  camper  ensuite  à  Tadent. 

Une  courte  excursion  de  cinq  jours,  du  20  au  24  janvier  1899,  nous  conduit,  le 
commandant  Lamy,  Dorian,  Leroy  et  moi,  au  puits  de  Tadjenout,  point  où  furent 
massacrés  le  colonel  Flatters  et  ses  collaborateurs.  Nous  étions  tous  montés  à 
méhari,  et,  nous  n'avions  pour  escorte  que  30  Chambba,  de  Ouargla,  et,  un  guide 
nommé  Thâleb,  Targui  de  l'oasis  de  Djanet. 

Cette  excursion  fut  extrêmement  pénible,  tant  à  cause  de  la  vitesse  de  notre 
marche  que  des  difficultés  du  terrain  et  du  manque  d'eau.  Nous  avons  traversé  les 
gorges  imposantes  et  sauvages  de  la  rivière  Obazzer,  et,  des  régions  schisteuses 
et  granitiques,  d'une  tristesse  et  d'une  désolation  dont  rien  ne  peut  donner  l'idt^. 
De  puissants  massifs,  Zerzaro,  Sodderai  et  Serkout,  rudes  et  déchiquetés,  hérisséi^ 
d'aiguilles,  s'élevaient  au  loin,  autour  de  nous,  gigantesques  témoins  qui  se  dres- 
sent imposants  sur  l'infertile  et  inhospitalier  plateau. 

De  Tadent,  nous  gagnons  bientôt  l'interminable  plaine  que  Barth  a  si  bien 
dénommée  mer  de  roches,  et,  que  les  Touareg  appellent  7'intn.  Là,  le  sol  de  gravier  de 
quartz  plan  est  semé  de  blocs  de  granit,  de  mamelons,  de  lignes  de  collines  farou- 
ches, nues,  arides  et  menaçantes.  Pas  d'eau;  nulle  végétation;  les  chameaux  portent 
en  surcharge  un  peu  d'herbe  pour  leur  nourriture,  un  peu  de  bois  pour  la  cuisine. 
Ils  tombent  les  uns  après  les  autres,  et,  cela  du  reste,  depuis  le  Tindesset;  leurs  car 
casses  viennent  se  joindre  aux  innombrables  squelettes  antérieurs  qui  bordent  cette 
piste  terrible  sur  laquelle  ils  ont  fourni  leurs  derniers  efforts.  C'est  la  période  de$ 
marches  interminables,  fatigantes,  décevantes,  où  l'on  chemine  sans  cesse,  sans 
jamais  arriver. 

Pourtant  la  mission  atteint,  enfin,  In-Azaoua,  après  avoir  vainement  demandé 


I)K  L*AU.KH1K  AV  lM\i.it  FWAN'AIl  Ml 

nu  rrî.l.rc  pulU  «I'Amiou  l'num.'.Hf  ilr  «lud-iui-  litn»  ilrnu.  (>  puilu  i-l  à  mv  ^I 
lii-AMitiin  le  r«<m|>lni-o. 

Ijt  morlnlilr  .lu)  n  «M  «ur  ii"-  Uu-^  in>u-  f..r.f  à  Ini-^r  i.i  uin-  |.nrli.-  .Im 
rliiifin"'.  «l'aulont  pluii  qu'un  r..fi\..i.  r-norU-  |M»r  Ir  Unili-riniil  .le  Thiiillnl.  \i«-iil  •li* 
iioUN  iii>|H)rlcr  «lot  (laltr*.  l'ri  n^iuit  ni  l'ii-m-*.  fiii.|u.|  «-l  iloitin-  le  m-iri  ilr  KiTt 
Malien,  •britcni,  *n  nn^mr  temp*.  .-.•.  IwKstt.--  cl  :ni  liomm.--  .1.-  r.-«i.rW.  ju-iunu 
jouriiii  lp  nimmanilnnl  Lnniv  n-viftulra  h-*  rlien-liiT.  i*..ur  U-»  ramener  n  Idn-uain- 
où  n<>u<  ilcviinn  M-journer. 

r.i^t  n  In-AinuuB  c|ue  ^p  rompl  k  lien  i|ui  ii"U-.  rattn.hnit  n  la  Krainv;  r".--t  In 
ijuc  le-  (kriiien  enurricru,  e»j«ilie»  par 
|<-*  Miiii4  (tu  eapitaine  l'ein.  n<>u«  arrî- 
»êmil.  et,  t\uc  nt'U*  leur  emiliAnn-»  ik" 
Jeniièn*^  letln*«  pmir  le  iioril.  Aph-.  le 
■ileiiei'  ilevinl  eomplet  el.  il  lue  (alliil. 
|ier<»iiiiieltefiieul.  Rlteudre  juxpi  a  Itrni- 
fnville   --   »<iit    ilii'itepi    nn-i-  imiir 

r<-lr"Uverile«n»ine]W<l<-»  mien-.  Seul-, 
tleui  li-leirranimi"!  nllieielo  uoiih  furent 
n-iui-,  •Inii*  riiitervnlle.  n  Ziinler. 

Ifie  ma  n-lietleoiijte  jour»  imu- amène 
n  lfer>'uane.  pn'mier  vill^^'e  île  l'Air. 
■  ilue  il.iii*  In  vntl.-e  il'lrlminr.  l'n  m'uI 
puil*  iiilermeilinire.  n'Iui  tie  Tniflin/i. 
n<>u«  n  |H-rTni«  île  renouveler  iintn' 
pn>ti>)>>u  irenu.  m  mule.  r,'>-t  là  une 
rih'ion  moritacneu-e.  luiHoi*  tri--  dit 
lieite.rl.iiii  ilomineut  te^  (|unrl/.  le-^rn 
uiti-*el  le«  ifnei>«.  «e  pn--entAI)l.  le  plu<t 
■>>uveiil.  eu  nn-hi--  romle^  et  en   IiI-hj» 

•■nitrn»-^.  l>i-  Inrk'M   IHo  de  rivi<"T»-«  enu-  ""   "      '  '"'■'•'*  •"  *-'  ■'*'•■•  "■••"'"• 

|"-nl    ei-»     mn"-i(«.     «e    <lirit:<-.iiit    lou-       '  (.  '■  ■-  ■■  :•  \    <    ■ 

»er«    r<>u<-I.    1^    M-icelnliou    **■   Inmve 

eontiriii-  lie  ee-  Uinluiv»;  le  iril.ier.  traielle-  el  niilili.(H-,  y  e-l  Iri--  nl->li.).inl. 
Ifer-iMIie  e-t  UU  \ill:it;e  p.-u  im|N>rlnlit,  e.im|N"-e  de  hutte»  tri*»  e-p-mt--.  I)ien 
(nileo  el  *>.u\rut  nk-k-lonti-nv-  en  un  eertniii  noinhre.je  |>nillolle-  entonne-  irunc 
eneeltite  ntii<|u<'  en  l>rnn<-|i>'-  «-.lu--  de  l'.,l..l,..f,„  /..■.. ,.,i.  lioti-lruil  -iir  le  I-tiI 
mènH-deh  \nM.v.  iv\illni;e|H....-.led.Hjnrdin-et  iin<- |K-lite  (<>r<'l  .le  |>nluii''r-.  U- 
liatiilant-  «ml  .l.<  T--iinn'tr  Kil.-iii.  n.>in.  el,  lenr-e-.  \n\i-. 

U  •  h'I.  Vi  llidj  \|..|i.iin.-.|.  n-u*  r».«it  <le  r», ■•■ntennlde:  il  o  e.<tinn  Fj-«iri 

de  lLtr>.  Il  nxii.  pr.-..-nle.  |.-u  npr.-.  «m  Lan  [--re.  Kl  H^idj  Yatn.  ni-ill.-.r.l  de  plu4 
de  •ptilre  *iiu-t-  nii-,  rr..-..re  dr-il  et  pre-'jne  *ift.  »  ieui  pliil..-,.p(ie,  p,'<Tl:inl  fort 
l-H-n  ]'.irit>e  et  plein  d',itn<  iiil>-  et  d'nrUiiMl<-.  Uni:  mlr  le  «ou^enir  itu  |i.i->.ili'  de 
K.r1l>.  et.  n..u-.-i>lr.  (..i,t  d  Knon  d.-it.r>  .|iii  (ni  l-nh-temi»  «ui  l»'>le.  Il  Intiile  le 
tilli.;.-  .).•  Tiiiln.'li  ..\t.  i-i-iii  d  ir<>Mii.,„v 


442  FOUREAU. 

C'est  lui  qui,  nous  recevant  un  jour  dans  sa  case,  me  montre  un  tapis  de  haute 
laine,  en  me  demandant  si  je  le  reconnais.  Je  lui  réponds  que  ce  tapis  est  certaine- 
ment de  provenance  algérienne,  mais,  que  je  suis  incapable  de  lui  assigner  une 
origine  exacte.  Il  réplique  alors  :  u  Mais  c'est  toi-même  qui  en  as  fait  cadeau,  il  y 
a  quelques  années  &  Guidassen,  le  sultan  des  Azdjer,  et,  ce  dernier  m'en  a  vendu  la 
moitié  ».  i'^ais  lieu  d'être  quelque  peu  surpris  de  retrouver  dans  l'Aïr  un  morceau 
de  mes  libéralités  de  l'ouad  Mihero. 

Une  chaîne  de  hautes  montagnes,  le  Timgué  ou  Tenguek,  domine  Iferouanc  à 
l'est  et  tout  près  de  nous;  ce  ne  sont  que  pics  élevés,  abrupts,  rugueux,  inacces 
sibles,  et,  nus,  que  sillonnent  des  vallées  étroites  et  profondes.  Ces  montagnes  pren- 
nent, le  soir  et  le  matin,  d'admirables  colorations,  et,  étendent  devant  nous  un  impo- 
sant et  merveilleux  panorama. 

Nous  sommes  en  pleine  lutte  pour  obtenir  des  animaux  de  transport,  destinés  à 
remplacer  ceux,  hélas!  trop  nombreux, qui  ont  péri  en  route  depuis  l'Algérie;  mais, 
point  de  chameaux;  nul  n'en  amène,  les  nomades  Kéloui  font  le  vide  autour  de 
nous,  et,  se  tiennent  hors  de  portée.  Quant  aux  villageois,  ils  en  ont  peu  ou  point. 

Nous  sommes  dans  une  situation  fort  embarrassante.  Devant  l'absence  de  pro- 
positions, le  commandant  Lamy  part,  avec  nos  propres  animaux,  pour  aller  chercher 
l'échelon  resté  à  In-Azaoua,  et,  après  un  voyage  de  vingt-trois  jours,  très  pénible 
à  cause  des  chaleurs  élevées  et  du  manque  d'eau,  il  le  ramène  à  Iferouane  ;  mais  il 
a  été  mis  dans  l'obligation  de  brûler  une  grande  quantité  d'objets  d'échange,  des 
cotonnades,  des  dattes,  etc.,  qu'il  ne  pouvait  enlever,  faute  d'animaux  ;  obligation 
pénible,  désolante  et  à  laquelle  nous  allions  malheureusement  être  soumis  à  nouveau, 
h  brève  échéance,  nos  chameaux  fondant  comme  une  cire  molle  autour  de  nous. 

Entre  temps,  le  12  mars,  une  bande  de  Touareg,  forte  de  4  ou  500  hommes,  tant 
montés  que  fantassins,  était  venue,  au  lever  du  jour,  attaquer  notre  camp,  au  son 
des  tam-tam,  et,  en  psalmodiant  l'invocation  musulmane  Im  illa  illallah.  Attaque 
aussi  folle  que  vaine;  deux  ou  trois  feux  de  salve  dispersent  celte  horde  qui  fuit  de 
toutes  parts,  sans  essayer  aucun  retour  offensif,  laissant  la  plaine  jonchée  de  cada- 
vres de  méhara  et  d'hommes.  Cette  aventure  nous  met  en  possession  de  quelques 
animaux  abandonnés  par  nos  agresseurs. 

Nos  vivres  sont  épuisés;  l'achat  de  mil  et  de  sorgho  —  qui  constituent,  mainte- 
nant, avec  la  viande  des  chameaux  invalides,  le  fond  de  notre  nourriture,  —  est 
très  difficile;  on  n'en  recueille  que  de  très  petites  quantités,  ces  denrées  venant  du 
Damergou,  et,  les  caravanes  de  ravitaillement  des  villages  n'étant  pas  arrivées  ou  ne 
voulant  pas  se  montrer. 

Des  négresses,  louées  à  cet  effet,  passent  leurs  journées  à  piler,  au  camp,  dans 
de  grands  mortiers  de  bois,  ces  grains  indigestes.  Quand  le  temps  et  la  quantité  de 
mil  le  permettent,  elles  séparent  et  enlèvent  le  son,  opèrent  un  second  broyage  entre 
deux  pierres  préparées  à  cet  effet,  et,  produisent  ainsi  une  farine  passable;  dans  le 
cas  contraire,  qui  est  le  plus  fréquent,  nous  absorbons  le  tout,  sans  triage,  sous  la 
forme  d'une  sorte  de  bouillie  grise  qui  ressemble  beaucoup  plus  à  un  cataplasme 
d'hôpital  qu'à  un  potage  bisque. 

Quelques  litres  de  lait  aigre,  quelques  fromages  secs  du  pays,  viennent  parfois 


I>B  l/Ai.<*KHIB  Al'  r.oxoo  Fn\^\Al^.  lU 

\.iniT  n«>lrr  menu,  mni^i,  m  ni  |H*ltto  quaiitilt*  i|iif»  cV<*t  in^i>;nifiniil.  Toul  h*  momir 
oiiti"  il<*  joii\  c|iinn<l  on  a  pu  nclirttT  une  pn%li**|uc  ou  une  tlou/ninc  tl'oiKniMi^. 

Ia*^  loriinilr*  *iVhe**,  w>rtc  <li»  firlitat  tn>mln*^  miiht**  ri  Iri'^  di^vit»*,  *oMlr%*iV% 
l»-ir  un  \rnl  vîmIimiI,  wint  fn'*4|UfMili^  c(  It*"*  chnlrur*  iti*^  («iii(^  h  ivllc*  t'*|MN|uc 
«II*  rnnnrv*  imiir«.  avril,  mni).  Nou^  «ommoi  tlnn"*  une  «Mi(T\nn(e  ntlenlr.  |in'HMVU|N'*<i 
«!«•  In  qut*^Uon  «Ii*h  vivre<«  et  <le  ivllo  ilen  tnin<»|M)rS.  (Ih.ii|ue  jour  m*  |>rtNlui<*«*tit  de 
h<'mlin*ux  |iAlnl>n*i>  ilunn  li»<ii|ueN  on  iliM'ute  nur  le«  n»ut«*^  à  <tuivn\  «ur  la  |M>iiilion 
«Ir^  |ta»int<»  ilVnu,  nur  le<i  elmmenui  h  m*  pr«NMinT;  mfilheunMiM*ni«*nt  v**^  |Milal»re4 
h'.ilMMiti«<M*nl  jamnit,  et,  %nut  I«*m  queli|ut*^  rhnmeaux  nvueilli**  apn»^  In  fuite  «lu 
«/'l'ii  vi  unequininine  crautre**  f«Mirni<«  en  kication  |»ar  Kl  lladj  Ynta.  nou*«  n*avon<« 
rit-n  %ii. 

r^»mme  il  c^t  im|MKHiMe d'attendri»  iei  plu«t  l(»ni;temp«*,  onn«<  nMirir  le  ri^iue  |m*u 
.ikimMc  d'y  mtuirir  de  faim,  il  e^»!  d«Vid<*  que  non«  ferons  un  pn<«  en  a\nnt,  en 
riil«>\.int  tout  t*r  que  no<i  aniniauv  di«*|Miiiil»lf*^  |NMivi*nt  |Mirter,  et,  en  lai<*«ant  le 
n^'^tr  au  cnmp.  *ou«»  In  »;nnle  d*une  partie  il«*  IV^'urte  c«immant|tv  |>ar  le  capitaine 
ItriUlL 

Ni»U4  ir.itftion*.  ain««l,  le  t^\  mai,  le  viltatre  d'.\»rurllal,  |mr  une  marrlie  d'une 
niiqii.intainf*  «Ir  kilom«*tn*«.  et,  aprè^  un  M-jour  de  t*>  jour»  à  lfen«iane, 

Airuellalt^t  «kitue  au  pii*il  mrme  «l'une  haute  elialne  abrupte  et  ?M»ml>n*  ii«''i  mon* 
l:)i;nr%  de  TAir.  en  un  |»«»int  où  h*^  etn»itH  mvini,  %'fnant  il«»*  •»ommft«»,  !»V|ian«ui< 
M'fil  en  un  lari:«*  lit  d«*  ri\i«*n*,  alMMi«laiument  «^uivert  par  d«*^  foum'**  de  trî*^  lN*aux 
k:<»mn)i«*r«.  Nou*  «l«imin«>n«  leur»  eim«*«4  touiTut^  du  haut  «le  n(dnM*amp  t|ui  e<it  in*« 
tnllt*  «ur  une  rniinrnt^e  i<Mdt*4%  iMirte  d*ii«»t  de  li|o«\<«  de  irranit  qui  n«>U4  d«>nne  une 
|Hi«iti(in  t«»ut  à  (ait  ine\putrnatde. 

Ijr  ^illafce  e^t  d«*^iTt.  al»an«l<>nné  |»ar  <m»4  hahitant^  qui  a\ai«*nt  |»ri<  |Mirt  h 
ralta«|ui*  de  ntiln*  camp  à  lfen»uane.  «m m*  la  eon«luite  de  leur  rlit*f,  i^orte  de  niarn- 
U'ut.  n<>nim«'*  Kl  lla«ij  M«Mi«<»a. 

Nou«  avions,  il  crtt«*  t*|MM|ue.  av«v  n«»u«.  un  Tnrirui  d«*^  Kel  Ken»uane,  du  n(»m 
«rirhait».  «M»rle  ih*  l»an«iit  (»u  dVumeur  d«*  irrand*'^  n>ute<»,  qui  êlait  «|Mintanrment 
*rnu  n»*  mettn»  À  notn»  «ii«»|MHkiiion.  A\«v  lui.  th^  nv«»nnai**an«'^*^  furiMil  et«vut*Vi»n 
nutour  ti'AtfUfdlal;  «*i^  nvonnai^^int*!*^  n«)U4  fin*nt  pn*n«!r«*  |M)*»M*H<«ion  d'un  eiTtain 
iM*mhre  «h»  <<ham«*auY.  «le  ImimiN.  dVuH'^  et  «le  «'ht-vn»*.  appartenant.  Mdt  au\  ff'*»" 
«lu  ^îll-ik'c.  «»<»it  auY  autres  tribut  n\nnt  |»arti«*i|M*  à  ratta«|ue  d'IfrnMiane. 

t/c*l  dan**  mu*  d«'  «*e*  nvonfi.ii«»*nn«*e*.  «Iirifcr«v  par  le  commandant  l«amy.  qu'une 
|»artîe  de  Tc^M'orte  fut  l)ru^|urm(*iit  a*«Miillic,  à  liueltara.  |iar  un  |Mirti  de  7  à  HIM) 
T«>uan*ir  (|ui  lui  tu«*ri*iit  un  h<«mm(*  «*t  m  hl«*«M*n*nt  qu«*l«pi«*«  autres.  tU>mme  la  f(»i<t 
pr«*«*i-«l«*nte.  <!•*«  |i*^  pn  nii<*r<»  feuK  de  <vnl\<\  t«Mit  le  m«Mi<le  rt.iit  en  fuite,  lain^ant  «ur 
le  c.irrr.iu  un  <*  rl.nn  n«iml»n*  «le  m«»rt«  et  «pii^lquc^  atiimauv. 

tl'«*^t  «liri«  l«*  0*r.\u  pri«  «la h*  le  harn.it'lH'mf'iit  d«*  l'un  de  «"«^^  m«»rt<i  <|U*«int  été 
ncueilli«  t\vn  fr.i.:nii  ni*  «le  p'ipier.  n\ant  in«'«»Mtt-«l.-il»leni«Mit  ap|»artenu  au  \«»\airimr 
Krmin  «le  Hïr\  ij^%  fricmeiit*  |»«»rtent,  «vriU  au  cra)«»n.  «|ue|t|ue*  chiffrer  et  Ai^ 
«•irm-li  n**  •!•  ih'MTiplii.pie'».  of,  clin,  un  ^"lit  «pie  «le  llar\  r»-«licealt  iréneralenient  •»<»% 
n'»l«-«  en  «•t«ïh»*'f  i|  lue. 

tir.i«*e  aui  pri*«*»  f  lit»  ^  A  in*  !»♦*  *li\«  r*e*  n»  ••nu  «i^viiici  *.  n«dn^  camp  e*t  «le\ejiu 


4i0  FOUBBAU. 

OU  une  chamelle,  et,  les  dieux  mécontents  ne  lui  permettaient  pas  de  s'approprier  le 
trésor...  » 

La  suite  de  la  route,  qui  nous  fait  passer  à  Tighammar  et  à  Ahelledjem,  es( 
bien  toujours  plus  ou  moins  en  montagne,  mais,  de  parcours  beaucoup  plus  facile. 

De  ce  dernier  point,  nous  atteignons,  ensuite,  Afara,  où  nous  passons  un  pre 
mier  janvier  tellement  glacé  que  nous  aurions  pu  croire,  pour  un  instant,  n'avoir 
point  quitté  la  France. 

Là,  nous  sommes  dominés  par  la  haute  falaise  sud  du  Tassili  qui  découpe  sa 
fantastique  silhouette  sur  tout  le  nord  de  Thorizon  :  profils  de  cathédrale,  obélis- 
ques, tours,  constructions  massives,  énormes,  à  lignes  presque  géométriques,  rien 
n'y  manque. 

C'est  là  que  nous  rejoignent  les  deux  guides  touareg,  Sidi  et  Chaouchi,  qui  doi- 
vent nous  conduire  au  premier  village  de  l'Aïr.  Nous  sommes  donc  définitivement 
en  route,  ne  possédant,  il  est  vrai,  que  des  renseignements  confus,  souvent  même 
contradictoires,  sur  les  points  d'eau  intermédiaires,  mais,  enfin,  nous  sommes  en 
route. 

Bientôt  commence  la  traversée  de  la  région  montagneuse  nommée  Anahef,  où 
tout  n'est  que  quartz  et  granit,  succession  de  lignes  de  montagnes,  de  plateaux 
difficiles,  de  lits  de  rivières  encombrés  de  roches;  au  milieu  de  cette  zone,  nous 
franchissons  la  ligne  de  partage  des  eaux  des  bassins  méditerranéen  et  atlantique, 
pour  aller  camper  ensuite  à  Tadent. 

Une  courte  excursion  de  cinq  jours,  du  20  au  24  janvier  1899,  nous  conduit,  le 
commandant  Lamy,  Dorian,  Leroy  et  moi,  au  puits  de  Tadjenout,  point  où  furent 
massacrés  le  colonel  Flatters  et  ses  collaborateurs.  Nous  étions  tous  montés  à 
méhari,  et,  nous  n'avions  pour  escorte  que  30  Chambba,  de  Ouargla,  et,  un  guide 
nommé  Thâleb,  Targui  de  l'oasis  de  Djanet. 

Cette  excursion  fut  extrêmement  pénible,  tant  à  cause  de  la  vitesse  de  notre 
marche  que  des  difficultés  du  terrain  et  du  manque  d'eau.  Nous  avons  traversé  les 
gorges  imposantes  et  sauvages  de  la  rivière  Obazzer,  et,  des  régions  schisteuses 
et  granitiques,  d'une  tristesse  et  d'une  désolation  dont  rien  ne  peut  donner  l'idée. 
De  puissants  massifs,  Zerzaro,  Sodderai  et  Serkout,  rudes  et  déchiquetés,  hérissés 
d'aiguilles,  s'élevaient  au  loin,  autour  de  nous,  gigantesques  témoins  qui  se  dres- 
sent imposants  sur  l'infertile  et  inhospitalier  plateau. 

De  Tadent,  nous  gagnons  bientôt  l'interminable  plaine  que  Barth  a  si  bien 
dénommée  mer  de  roches^  et,  que  les  Touareg  appellent  IHtnn.  Là,  le  sol  de  gravienle 
quartz  plan  est  semé  de  blocs  de  granit,  de  mamelons,  de  lignes  de  collines  farou* 
ches,  nues,  arides  et  menaçantes.  Pas  d'eau  ;  nulle  végétation  ;  les  chameaux  portent 
en  surcharge  un  peu  d'herbe  pour  leur  nourriture,  un  peu  de  bois  pour  la  cuisine. 
Ils  tombent  les  uns  après  les  autres,  et,  cela  du  reste,  depuis  le  Tindesset;  leurs  car 
casses  viennent  se  joindre  aux  innombrables  squelettes  antérieurs  qui  bordent  cette 
piste  terrible  sur  laquelle  ils  ont  fourni  leurs  derniers  efforts.  C'est  la  période  des 
marches  interminables,  fatigantes,  décevantes,  où  l'on  chemine  sans  cesse,  sans 
jamais  arriver. 

Pourtant  la  mission  atteint,  enfin,  In-Azaoua,  après  avoir  vainement  demandé 


Notre  second  séjour  à  Agadez  n'amena  aucun  changement  dans  l'altitude  des 
autorités  locales;  toujours  même  indolence  et  même  inertie,  et,  pourtant  il  était 
déplorable  de  nous  éterniser  en  ce  point  où  nous  n'avions  plus  rien  à  faire.  li 
fallut  donc  employer  les  moyens  de  rigueur  et  l'argument  le  plus  décisif  fut  la  main- 
mise par  l'escorte  sur  les  deux  puits  qui  alimentaient  la  ville.  Nous  ne  laissions 
eux  habitants  que  les  puits  d'eau  de  mauvaise  qualité  qui  se  trouvent  dans  Agadez 
même.  Le  résultat  fut  assez  prompt;  nous  pAmes,  ainsi,  obtenir  un  renfort  d'une 
centaine  de  chameaux  et  de  quelques  ânes. 

Le  17  octobre  1899,  sous  la  conduite  de  Mili-Menzou  et  de  deux  ou  trois  autres 
guides,  nous  quittions,  enfin,  Agadez,  et,  par  des  marches  longues  et  rapides,  nous 
traversions  les  régions  de  l'Azaouakh  et  du  Tagama. 

L'Azaouakh  est  une  zone  désertique,  non  boisée,  aride,  où  se  montrent  quelques 
petits  mornes  de  grès  roux.  Le  Tagama  —  qui,  en  langue  touareg,  signifie  forêt  — 
est  partout  recouvert  de  brousse  plus  ou  moins  dense,  coupée,  çà  et  là,  de  surfaces 
nues.  Le  sous-bois  et  les  parties  sans  arbres  sont  tapissés  de  graminées  dont  la 
plus  abondante  se  nomme  kareadjia.  Cette  plante  est  une  joie  pour  les  animaux 
qui  la  mangent  avidement;  en  revanche,  elle  est  une  véritable  plaie  pour  les 
voyageurs.  Ses  graines,  enfermées  dans  de  petites  enveloppes  hérissées  de  pointes 
imperceptibles,  s'attachent  à  tout  et  produisentdc  douloureuses  piqûres.  Les  jambes 
des  chevaux  et  des  chameaux,  celles  des  hommes,  en  sont  entièrement  recouvertes; 
Isientôt,  les  couvertures  même  en  sont  entièrement  feutrées-  Je  laisse  ù  penser 
combien  il  peut  être  agréable  de  coucher  sur  un  tel  lit  d'épines.  Je  ne  puis  que 
conseiller  de  consulter  à  l'égard  du  karendjia  la  relation  de  Barth  qui  lui  consacre 
plusieurs  pages  de  son  ouvrage.  Le  karendjia  nous  a  accompagné,  avec  quelques 
intermittences,  toutefois,  jusque  sur  le  bas  Chari. 

La  brousse  est  surtout  composée  de  gommiers  de  taille  petite  ou  moyenne  que 
dominent,  çà  et  là,  quelques  plus  grands  arbrca,  surtout  une  sorte  de  Ficus  à  fron- 
daison très  fournie  et  dont  l'aspect  rappelle  de  loin  absolument  celui  du  châ- 
taignier. 

Le  Tagama  est  un  véritable  paradis  pour  les  chosseurs.  La  quantité  et  la  multi- 
plicité du  gibier  y  sont  incroyables;  on  trouve  là  trois  ou  quatre  variétés  d'antilopes, 
des  phacochères,  des  lions,  des  perdrix,  des  pintades,  et,  bien  d'autres  que  j'omets. 
Ces  animaux  sont  peu  farouches;  nous  avons  vu  des  girafes  défiler  tout  près  de 
nous.  Une  autre,  quelque  temps  auparavant,  avait,  pour  ainsi  dire,  déboulé  sous  nos 
pieds,  et  reçu  une  balle  de  l'un  de  mes  Chambba.  Bien  que  touchée,  elle  ne  fut  pas 
poursuivie,  parce  qu'il  était  onze  heures  du  soir,  et,  que,  profitant  du  clair  de  lune, 
nous  étions  dans  l'obligation  de  marcher,  sans  laisser  personne  derrière  nous. 

Le  Damergou  est  beaucoup  plus  découvert  que  le  Tagama.  On  y  voit  quelques 
bouquets  de  bois  et  d'immenses  champs  de  mil,  qui  est  actuellement  récolté.  Çà  et 
là,  des  arbres  coupés  très  bas  au  milieu  des  plantations  qui  sont  régulières  et  dont 
les  tiges  sont  très  élevées. 

C'est  à  Gangara,  grand  village  du  Damergou,  que  nous  rejoignons  le  premier 
échelon  qui  nous  avait  précédé  deux  jours  auparavant  sous  Je  commandement  de 
Lamy.  Après  avoir  traversé  les  villages  deSabankafiet  de  Dambiri,  puis  une  région 


442  FOUREAU. 

C'est  lui  qui,  nous  recevant  un  jour  dans  sa  case,  me  montre  un  tapis  de  haute 
laine,  en  me  demandant  si  je  le  reconnais.  Je  lui  réponds  que  ce  tapis  est  certaine- 
ment de  provenance  algérienne,  mais,  que  je  suis  incapable  de  lui  assigner  une 
origine  exacte.  Il  réplique  alors  :  «  Mais  c'est  toi-même  qui  en  as  fait  cadeau,  il  y 
a  quelques  années  à  Guidassen,  le  sultan  des  Azdjer,  et,  ce  dernier  m'en  a  vendu  la 
moitié  ».  i'^rvais  lieu  d'être  quelque  peu  surpris  de  retrouver  dans  l'Aïr  un  morceau 
de  mes  libéralités  de  l'ouad  Mihero. 

Une  chaîne  de  hautes  montagnes,  le  Timgué  ou  Tenguek,  domine  Iferouane  à 
l'est  et  tout  près  de  nous;  ce  ne  sont  que  pics  élevés,  abrupts,  rugueux,  inacces- 
sibles, et,  nus,  que  sillonnent  des  vallées  étroites  et  profondes.  Ces  montagnes  pren- 
nent, le  soir  et  le  matin,  d'admirables  colorations,  et,  étendent  devant  nous  un  impo- 
sant et  merveilleux  panorama. 

Nous  sommes  en  pleine  lutte  pour  obtenir  des  animaux  de  transport,  destinés  à 
remplacer  ceux,  hélas I  trop  nombreux,  qui  ont  péri  en  route  depuis  l'Algérie;  mais, 
point  de  chameaux;  nul  n'en  amène,  les  nomades  Kéloui  font  le  vide  autour  de 
nous,  et,  se  tiennent  hors  de  portée.  Quant  aux  villageois,  ils  en  ont  peu  ou  point. 

Nous  sommes  dans  une  situation  fort  embarrassante.  Devant  l'absence  de  pro- 
positions, le  commandant  Lamy  part,  avec  nos  propres  animaux,  pour  aller  chercher 
l'échelon  resté  à  In-Azaoua,  et,  après  un  voyage  de  vingt-trois  jours,  très  pénible 
à  cause  des  chaleurs  élevées  et  du  manque  d'eau,  il  le  ramène  à  Iferouane;  mais  il 
a  été  mis  dans  l'obligation  de  brûler  une  grande  quantité  d'objets  d'échange,  des 
cotonnades,  des  dattes,  etc.,  qu'il  ne  pouvait  enlever,  faute  d'animaux  ;  obligation 
pénible,  désolante  et  à  laquelle  nous  allions  malheureusement  être  soumis  à  nouveau, 
à  brève  échéance,  nos  chameaux  fondant  comme  une  cire  molle  autour  de  nous. 

Entre  temps,  le  12  mars,  une  bande  de  Touareg,  forte  de  4  ou  500  hommes,  tant 
montés  que  fantassins,  était  venue,  au  lever  du  jour,  attaquer  notre  camp,  au  son 
des  tam-tam,  et,  en  psalmodiant  l'invocation  musulmane  Iji  illa  illallah.  Attaque 
aussi  folle  que  vaine;  deux  ou  trois  feux  de  salve  dispersent  cette  horde  qui  fuit  de 
toutes  parts,  sans  essayer  aucun  retour  oiïcnsif ,  laissant  la  plaine  jonchée  de  cada- 
vres de  méhara  et  d'hommes.  Cette  aventure  nous  met  en  possession  de  quelques 
animaux  abandonnés  par  nos  agresseurs. 

Nos  vivres  sont  épuisés;  l'achat  de  mil  et  de  sorgho  —  qui  constituent,  mainte- 
nant, avec  la  viande  des  cliameaux  invalides,  le  fond  de  notre  nourriture,  —  est 
très  difficile;  on  n'en  recueille  que  de  très  petites  quantités,  ces  denrées  venant  du 
Damergûu,  et,  les  caravanes  de  ravitaillement  des  villages  n'étant  pas  arrivées  ou  ne 
voulant  pas  se  montrer. 

Des  négresses,  louées  à  cet  effet,  passent  leurs  journées  à  piler,  au  camp,  dans 
de  grands  mortiers  de  bois,  ces  grains  indigestes.  Quand  le  temps  et  la  quantité  de 
mil  le  permettent,  elles  séparent  et  enlèvent  le  son,  opèrent  un  second  broyage  entre 
deux  pierres  préparées  à  cet  effet,  et,  produisent  ainsi  une  farine  passable;  dans  le 
cas  contraire,  qui  est  le  plus  fréquent,  nous  absorbons  le  tout,  sans  triage,  sous  la 
forme  d'une  sorte  de  bouillie  grise  qui  ressemble  beaucoup  plus  à  un  cataplasme 
d'hôpital  qu'à  un  potage  bisque. 

Quel(|ues  litres  de  lait  aigre,  quelques  fromages  secs  du  pays,  viennent  parfois 


DE  L»ALGÉH1B  AU  CONGO  FRANÇAIS.  443 

varier  notre  menu,  mais,  en  si  petite  quantité  que  c'est  insignifiant.  Tout  le  monde 
saute  de  joie,  quand  on  a  pu  acheter  une  pastèque  ou  une  douzaine  d'oignons. 

Les  tornades  sèches,  sorte  de  petites  trombes  minces  et  très  élevées,  soulevées 
par  un  vent  violent,  sont  fréquentes  et  les  chaleurs  très  fortes  à  cette  époque 
de  l'année  (mars,  avril,  mai).  Nous  sommes  dans  une  énervante  attente,  préoccupés 
de  la  question  des  vivres  et  de  celle  des  transports.  Chaque  jour  se  produisent  de 
nombreux  palabres  dans  lesquels  on  discute  sur  les  routes  à  suivre,  sur  la  position 
des  points  d'eau,  sur  les  chameaux  a  se  procurer;  malheureusement  ces  palabres 
n*aboutissent  jamais,  et,  sauf  les  quelques  chameaux  recueillis  après  la  fuite  du 
ghezi  et  une  quinzaine  d'autres  fournis  en  location  par  El-Hadj-Yata,  nous  n'avons 
rien  vu. 

Comme  il  est  impossible  d'attendre  ici  plus  longtemps,  sans  courir  le  risque  peu 
aimable  d'y  mourir  de  faim,  il  est  décidé  que  nous  ferons  un  pas  en  avant,  en 
enlevant  tout  ce  que  nos  animaux  disponibles  peuvent  porter,  et,  en  laissant  le 
reste  au  camp,  sous  la  garde  d'une  partie  de  l'escorte  commandée  par  le  capitaine 
Reibell. 

Nous  gagnons,  ainsi,  le  26  mai,  le  village  d'Aguellal,  par  une  marche  d'une 
cinquantaine  de  kilomètres,  et,  après  un  séjour  de  90  jours  à  Iferouane. 

Aguellal  est  situé  au  pied  même  d'une  haute  chaîne  abrupte  et  sombre  des  mon- 
tagnes de  l'Aïr,  en  un  point  où  les  étroits  ravins,  venant  des  sommets,  s'épanouis- 
sent en  un  large  lit  de  rivière,  abondamment  couvert  par  des  fourrés  de  très  beaux 
gommiers.  Nous  dominons  leurs  cimes  touffues  du  haut  de  notre  camp  qui  est  ins- 
tallé sur  une  éminence  isolée,  sorte  d'îlot  de  blocs  de  granit  qui  nous  donne  une 
position  tout  à  fait  inexpugnable. 

Le  village  est  désert,  abandonné  par  ses  habitants  qui  avaient  pris  part  à 
l'attaque  de  notre  camp  à  Iferouane,  sous  la  conduite  de  leur  chef,  sorte  de  mara- 
bout, nommé  El-Hadj-Moussa. 

Nous  avions,  à  cette  époque,  avec  nous,  un  Targui  des  Kel-Ferouane,  du  nom 
d'Arhaio,  sorte  de  bandit  ou  d'écumeur  de  grandes  routes,  qui  était  spontanément 
venu  se  mettre  à  notre  disposition.  Avec  lui,  des  reconnaissances  furent  exécutées 
autour  d'Aguellal;  ces  reconnaissances  nous  firent  prendre  possession  d'un  certain 
nombre  de  chameaux,  de  bœufs,  d'anes  et  de  chèvres,  appartenant,  soit  aux  gens 
du  village,  soit  aux  autres  tribus  ayant  participé  à  l'attaque  d'iferouane. 

C'est  dans  une  de  ces  reconnaissances,  dirigée  par  le  commandant  Lamy,  qu'une 
partie  de  l'escorte  fut  brusquement  assaillie,  à  Guettara,  par  un  parti  de  7  à  800 
Touareg  qui  lui  tuèrent  un  homme  et  en  blessèrent  quelques  autres.  Comme  la  fois 
précédente,  dès  les  premiers  feux  de  salve,  tout  le  monde  était  en  fuite,  laissant  sur 
le  carreau  un  certain  nombre  de  morts  et  quelques  animaux. 

C'est  dans  le  Coran  pris  dans  le  harnachement  de  l'un  de  ces  morts  qu'ont  été 
recueillis  des  fragments  de  papier,  ayant  incontestablement  appartenu  au  voyageur 
Erwin  de  Bary.  Ces  fragments  portent,  écrits  au  crayon,  quelques  chiffres  et  des 
caractères  sténographiques,  or,  chacun  sait  que  de  Bary  rédigeait  généralement  ses 
notes  en  sténographie. 

Grâce  aux  prises  faites  dans  les  diverses  reconnaissances,  notre  camp  est  devenu 


4i4  FOUREAU. 

une  véritable  ménagerie.  Pendant  la  nuit,  c'est  un  concert  ininterrompu  de  beugle- 
ments, de  braiements,  de  bêlements  des  plus  assourdissants  et  des  plus  variés;  ce 
sont  des  promenades  rapides  et  incessantes  de  jeunes  chamillons,  de  veaux,  d'ânes 
et  de  chèvres,  qui  nous  piétinent  à  qui  mieux  mieux,  puisque  nous  couchons  à 
terre,  et,  qui,  lorsque  l'on  fait  un  mouvement  pour  les  chasser,  opèrent  une  retraite 
précipitée,  en  chargeant,  avec  effroi  et  en  masse,  sur  un  autre  point  du  camp  où  iU 
vont  bousculer  d'autres  dormeurs. 

Rien  à  manger  ici,  si  ce  n'est  de  la  viande;  il  faut  donc  partir,  mais  les  animaux 
que  nous  possédons  actuellement,  tant  ânes  que  chameaux,  ne  nous  permettent  point 
d'emporter  ce  qui  nous  reste  de  bagages.  Le  commandant  Lamy  a  ramené,  le  It  juin. 
d'Iferouane,  l'échelon  resté  en  arrière,  mais,  on  a  dû  brûler  les  étoffes,  tous  les  objets 
d'échange,  tous  les  appareils  lourds,  les  vêtements  de  rechange  des  officiers  et  des 
hommes,  les  lits,  les  tentes,  etc.  Nous  procédons  ici  à  une  opération  du  même  genre, 
de  façon  à  ne  garder  que  le  strict  indispensable.  On  sacrifie  donc  tout  ce  qui 
restait  :  étoffes,  livres,  appareils  et  plaques  photographiques,  ne  gardant  qu'une 
partie  des  tonnelets  et  les  cartouches,  et,  la  mission  se  met  encore  une  fois  en  mou- 
vement vers  le  sud,  le  25  juin,  après  un  mois  de  séjour  à  Aguellal. 

Dix  jours  de  marche  lente  et  pénible,  en  montagne,  nous  amènent  au  villagi* 
d'Aoudéras.  Les  chameaux,  et  surtout  les  ânes,  tombent  en  route  ou  refusent 
d'avancer;  on  met  leurs  charges  sur  les  chevaux  des  spahis  et  des  officiers  qui 
sont  ainsi  dans  l'obligation  de  marchera  pied,  mais,  enfin,  en  dépit  de  toutes  ce-» 
peines,  toutes  ces  fatigues,  nous  gagnons  Aoudéras. 

Là,  malgré  des  lettres  affables  envoyées  par  plusieurs  chefs  Kéloui,  nous  n'ar- 
rivons point  à  trouver  d'animaux.  Nous  ne  vivons  que  sur  un  ravitaillement  envoyt- 
et  vendu  par  le  sultan  d'Agadez,  qui  voudrait  bien  nous  voir  continuer  droit  au 
sud,  sans  passer  par  sa  capitale. 

Telle  n'est  pas  actuellement  notre  opinion  :  mieux  vaut  nous  rendre  au  cœur 
de  la  place,  où  peut-être  notre  présence  forcera  le  sultan  à  agir;  aussi,  après  une 
halte  de  dix-sept  jours,  temps  employé  en  stériles  démarches  et  en  vaines  recher- 
ches, nous  nous  décidons  à  marcher  sur  Agadez. 

Nous  avions  passé  à  Aoudéras  une  bien  triste  période,  lassés  par  les  protes- 
tations des  divers  chefs  Kéloui,  qui  nous  criblaient  de  correspondances  mais  qui  ne 
paraissaient  point  inquiets,  au  point  de  vue  de  la  question  nourriture;  pourtant, 
le  i4  juillet,  on  avait  organisé  une  grande  revue  avec  défilé,  et  une  fête  de  nuit  pour 
les  tirailleurs.  Les  spectateurs  s'étaient  formés  en  un  grand  carré  au  centre  duquel 
brûlait  un  immense  feu  destiné  à  éclairer.  Là,  tous  les  gradés  français  viennent,  ou 
chanter  des  chœurs,  ou  débiter  des  monologues  ou  des  chansons.  De  temps  en  temps, 
quelque  intermède  ou  une  farce  mimée,  jouée  par  des  tirailleurs  indigènes  affublés 
de  déguisements  bizarres,  aident  à  varier  le  programme. 

11  est  deux  figures  touareg  qu'il  convient  de  citer  ;  ce  sont  celle  d'Akhedou  et 
celle  de  Mili-Menzou  ;  le  premier,  très  remuant,  un  peu  agité  mais  très  sociable,  nous 
a  rendu  de  grands  services  comme  intermédiaire,  comme  interprète  et  comme 
fourrier  de  colonne,  tant  à  Aoudéras  qu'à  Agadez.  Le  second,  qui  était  le  vizir  le 
plus  notable  du  sultan  d'Agadez,  était  un  homme  de  parole,  de  bon  scn<,  et 


DE  L'ALGÉRIE  AU  CONGO  FRANÇAIS.  itS 

d'énergie;  il  s'est  toujours  conduit,  vis  à-vis  de  nous,  de  la  façon  la  plus  correcte  et 
la  plus  dévouée;  il  fut  notre  chef  guide  final  d'Agadez  à  Zinder;  de  là,  il  accom- 
pagna le  commandant  Lamy  dans  sa  tournée  à  Tessaoua  et  fut  envoyé  por  lui  aux 
nouvelles  à  Sokkoto.  Dans  la  suite,  il  a  rendu  des  services  à  notre  compagnon 
Dorion,  lops  de  son  mémorable  raid  de  retour  entre  Zinder  et  Say. 

La  route  d'Aoudéras  à  Agadez  se  poursuit  d'abord  en  montagnes,  à  sol  dur  et 
rocheux,  avec  quelques  cols  assez  difficiles;  puis,  apparaissent  des  rangées  de  col- 
lines granitiques,  plus  basses,  séparées  par  des  vallées  à  très  belle  végétation  au 
milieu  de  laquelle  do- 
mine le  Doum  ou  pal- 
mier d'Egypte,  Le  pays 
s'ouvre  de  plus  en  plus, 
et,  c'est  dans  une  plaine, 
plus  ou  moins  couverte 
de  petits  gommiers,  que 
s'élève  Agadez,  où  nous 
arrivons  le  28  juillet. 
Notre  campementoccupe, 
à  1  800  mètres  de  la  ville, 
un  petit  mamelon  planté 
de  quelques  arbres,  et,  au 
centreduquel  se  trou  ve  un 
puits  abondant,  nommé  ^^^   ^^  _  f^^,„^  louiRBo 

Tinchamane.  «epndutlioH  iaUrdUt  en  Fraact  tl  A  Cêlrangtr^ comprit  la  Suéde  el  ta  A'oreigi!. 

L'aspect  de  la  ville 
d'Agadez  est  plutôt  triste.  Sa  surface  est  considérable,  et,  pour  plus  de  la  moitié, 
recouverte  de  maisons  en  ruines.  Les  constructions  intactes  sont  en  pisé;  plusieurs 
possèdent  un  étage.  Des  monticules,  composés  d'immondices  ou  de  murs  affaissés 
et  détruits,  font,  çà  et  là,  des  éminences  au  pied  desquelles  s'ouvrent  des  trous  qui 
deviennent  des  mares  après  les  pluies,  et,  dont  l'eau  sert  à  abreuver  les  habitants. 

Quelques  rares  maisons  sont  assez  coquettes;  elles  appartiennent  toutes  à  des 
gens  du  Touat  ou  de  la  Tripolitaine.  Celle  du  sultan  —  qui  est  pourvue  d'un  étage 
percé  de  petites  fenêtres  régulières  —  n'a  aucun  caractère.  Elle  s'élève,  massive, 
tout  près  de  la  mosquée  dont  le  haut  minaret,  en  forme  de  tronc  de  pyramide, 
n'a  point  changé  depuis  l'époque  où  Barth  en  a  dessiné  la  typique  silhouette. 
Les  pluies  ont  creusé,  sur  ses  flancs  d'argile,  des  ruisseaux  larmoyants  qui  menacent 
de  les  traverser  complètement.  Les  poutres  d'étages  sont  saillantes  au  dehors  et 
lui  donnent  un  aspect  hérissé  et  farouche. 

Un  marché  s'est  créé  à  la  porte  de  notre  camp  :  on  y  amène  de  rares  bœufs, 
mais,  beaucoup  de  moutons  et  de  chèvres,  des  pintades,  des  poules,  des  pigeons, 
des  arachides,  des  galettes  de  farine  de  mil,  des  fromages  secs,  des  haricots,  un  peu 
de  lait  aigre,  enfin,  du  tabac,  en  petite  quantité,  provenantdeKanoetde  Katschéna; 
ce  dernier,  qui  est  présenté  en  liasses  contenant  40  ou  50  feuilles  pressées,  est  d'ex- 
cellente qualité. 


446  FOUREAU. 

Le  mil  de  nourriture  ne  nous  est  fourni  qu'au  jour  le  jour,  et,  encore  avec  la 
plus  grande  difficulté,  et,  constamment  sous  le  coup  de  menaces.  C'est  désespérant 
et  pourtant  le  sultan,  ses  parents,  ses  vizirs,  se  confondent  en  protestations  de 
dévouement,  promettant  du  grain  en  abondance,  des  chameaux,  des  ânes. 

On  a  planté,  sur  le  sommet  de  la  maison  du  sultan,  un  pavillon  français,  et,  il 
a  promis  de  hisser  ce  pavillon,  chaque  fois  qu'un  blanc  quelconque  se  présenterait 
devant  la  ville.  Nous  avons  obtenu  de  lui  quelques  chameaux  et  quelques  ânes. 
Comme  nous  avions  acquis  la  certitude  que  le  pouvoir  du  sultan  était,  sinon  nul 
du  moins  h  peu  près  insignifiant,  que  son  autorité  s'étendait  surtout  sur  la  ville, 
et  quelle  autorité  I  que  d'autres  chefs  importants,  entre  autres  l'Anastafidet  Yatau, 
se  partageaient  le  territoire  des  Kéloui,  il  fut  décide  que  nous  partirions  pour  Zinder, 
avec  les  seuls  moyens  dont  nous  disposions,  et  qui  ne  nous  permettaient  malheu 
reusement  point  d'organiser  un  équipage  d'eau. 

Le  10  août,  nous  nous  mettions  en  route,  à  deux  heures  du  matin,  munis  d'un 
guide  fourni  par  le  sultan,  et  décrété  excellent,  même  la  nuit;  il  devait  nous  faire 
camper,  chaque  jour,  à  un  point  d'eau.  Mais,  amère  désillusion I  Dès  la  première 
halte  aux  puits  d'Abellakh,  nous  ne  trouvâmes  que  la  quantité  d'eau  strictement 
nécessaire  pour  nous  empêcher  de  mourir  de  soif,  soit  à  peu  près  un  verre  d'eau  par 
homme.  Aucun  des  animaux  n'avait  pu  boire.  Nous  poursuivions  la  marche  dès 
minuit;  le  lendemain,  à  l'arrivée  aux  puits  signalés,  nous  ne  trouvions  pas  unegoutte 
de  liquide  I  Ce  n'est  que  beaucoup  plus  tard,  et,  grâce  aux  recherches  du  guide  et  des 
Chambba  dévoués  qui  m'accompagnaient  depuis  Ouargla,  que  l'on  découvre  une 
réserve  d'eau  de  pluie  dans  les  anfractuosités  de  roches  des  collines  d'Irhaiene. 

Pendant  le  séjour  fait  ici,  on  rencontre  d'autres  mares  du  même  genre.  C'était 
enfin  l'abondance!  Aussi,  l'une  des  mares,  taillée  en  baignoire  dans  le  grès,  servit, 
tout  un  jour,  de  iub  bienfaisant  à  bon  nombre  d'entre  nous;  peu  favorisés  ceux  qui 
furent  les  derniers! 

La  mission  reprend  sa  marche,  mais,  le  guide,  si  excellent  nous  disait  on,  se 
perd  et  nous  perd,  et  ses  intentions  sont  très  transparentes;  c'est,  à  dessein,  qu*il 
nous  fait  peu  à  peu  retourner  vers  le  nord.  Il  n'y  avait  pas  à  hésiter  en  pareille 
occurrence;  ordre  de  revenir  aux  mares  d'Irhaiene  est  donné,  et,  nous  atteignons  de 
nouveau  Agadez,  après  une  absence  totale  de  dix  jours. 

Ce  déplacement  avait  été  terrible  pour  tout  le  monde.  Son  souvenir  restera  long- 
temps gravé  dans  ma  mémoire.  Jamais  la  mission  entière  n'a  affronté  de  plus  redou< 
table  péril.  Cette  marche,  accomplie,  sous  une  température  élevée,  par  des  hommes 
privés  de  boisson,  très  lourdement  chargés,  pieds  nus  pour  la  plupart,  est  sans 
précédents.  Tous  les  officiers  l'ont  faite  à  pied,  leurs  chevaux,  de  même  que  ceux 
des  spahis,  portant  des  charges  de  toute  nature. 

Notre  dénûment  est  très  grand  et  on  ne  peut  guère  se  faire  une  idée  de  l'étal  de 
délabrement  de  nos  pauvres  tirailleurs.  Tous  leurs  effets  de  toile  ne  sont  plus  que 
de  la  dentelle;  les  pantalons  ont  depuis  longtemps  disparu;  heureux  sont  les  rares 
qui  possèdent  encore  des  lambeaux  de  caleçons.  La  forme  des  chaussures  —  pour 
ceux  qui  en  ont  —  leur  dissymétrie  pour  le  même  homme,  sont  de  vrais  poèmes. 
C'est  inénarrable  comme  aspect  et  comme  variété  de  guenilles. 


Notre  second  séjour  à  Agadez  n'ameiis  aucun  chantaient  dans  l'attitude  des 
autorités  locales;  toujours  même  indolence  et  même  inertie,  et,  pourtant  il  était 
déplorable  de  nous  éterniser  en  ce  point  où  nous  n'avions  plus  rien  à  faire.  Il 
fallut  donc  employer  les  moyens  do  rigueur  et  l'argument  le  plus  décisif  fut  la  main- 
mise par  l'escorte  sur  les  deux  puits  qui  alimentaient  la  ville.  Nous  ne  laissions 
aux  habitants  que  les  puits  d'eau  de  mauvaise  qualité  qui  se  trouvent  dans  Agadez 
même.  Le  résultat  fut  assez  prompt;  nous  pilmes,  ainsi,  obtenir  un  renfort  d'une 
centaine  de  chameaux  et  de  quelques  ânes. 

Le  17  octobre  1899,  sous  la  conduite  de  Mili  Menzou  et  de  deux  ou  trois  autres 
guides,  nous  quittions,  enlin,  Agadez,  et,  par  des  marches  longues  et  rapides,  nous 
traversions  les  régions  de  l'Azaoualch  et  du  Tagama. 

L'Azaouakh  est  une  zone  désertique,  non  boisée,  aride,  où  se  montrent  quelques 
petits  mornes  de  grès  roux.  Le  Tagama  —  qui,  en  langue  Louareg,  signifie  forêt  — 
est  partout  recouvert  de  brousse  plus  ou  moins  dense,  coupée,  çà  et  là,  de  surfaces 
nues.  Le  sous-bois  et  les  parties  sans  arbres  sont  tapissés  de  graminées  dont  la 
plus  abondante  se  nomme  karendjia.  Cette  plante  est  une  joie  pour  les  animaux 
qui  la  mangent  avidement;  en  revanche,  elle  est  une  véritable  plaie  pour  les 
voyageurs.  Ses  graines,  enfermées  dans  de  petites  enveloppes  hérissées  de  pointes 
imperceptibles,  s'attachent  h  tout  et  produisent  de  douloureuses  piqûres.  Les  jambes 
des  chevaux  et  des  chameaux,  celles  des  hommes,  en  sont  entièrement  recouverles; 
bientôt,  les  couvertures  même  en  sont  entièrement  feutrées.  Je  laisse  à  penser 
combien  il  peut  être  agréable  de  coucher  sur  un  tel  lit  d'épines.  Je  ne  puis  que 
conseiller  de  consulter  à  l'égard  du  karendjia  la  relation  de  Barth  qui  lui  consacre 
plusieurs  pages  de  son  ouvrage.  Le  karendjia  nous  a  accompagné,  avec  quelques 
intermittences,  toutefois,  jusque  sur  le  bas  Ghari. 

La  brousse  est  surtout  composée  de  gommiers  de  taille  petite  ou  moyenne  que 
dominent,  çà  et  là,  quelques  plus  grands  arbres,  surtout  une  sorte  de  Ficus  à  fron- 
daison très  fournie  et  dont  l'aspect  rappelle  de  loin  absolument  celui  du  châ- 
taignier. 

Le  Tagama  est  un  véritable  paradis  pour  les  chasseurs.  La  quantité  et  la  multi- 
phcité  du  gibier  y  sont  incroyables;  on  trouve  là  trois  ou  quatre  variétés  d'antilopes, 
des  phacochères,  des  lions,  des  perdrix,  des  pintades,  et,  bien  d'autres  que  j'omets. 
Ces  animaux  sont  peu  farouches;  nous  avons  vu  des  girafes  défiler  tout  près  de 
nous.  Une  outre,  quelque  temps  auparavant,  avait,  pour  ainsi  dire,  déboulé  sous  nos 
pieds,  et  reçu  une  balle  de  l'un  de  mes  Chambba.  Bien  que  touchée,  elle  ne  fut  pas 
poursuivie,  parce  qu'il  était  onze  heures  du  soir,  et,  que,  profitant  du  clair  de  lune, 
nous  étions  dans  l'obligation  de  marcher,  sans  laisser  personne  derrière  nous. 

Le  Damergou  est  beaucoup  plus  découvert  que  le  Tagama.  On  y  voit  quelques 
bouquets  de  bois  et  d'immenses  champs  de  mil,  qui  est  actuellement  récolté.  Çà  et 
là,  des  arbres  coupés  très  bas  au  milieu  des  plantations  qui  sont  régulières  et  dont 
les  tiges  sont  très  élevées. 

C'est  à  Gangara,  grand  village  du  Damergou,  que  nous  rejoignons  le  premier 
échelon  qui  nous  avait  précédé  deux  jours  auparavant  soua  le  commandement  de 
Lamy.  Après  avoir  traversé  les  villages  de  Sabankafi  et  de  Dambiri,  puis  une  région 


448  FOUREAU. 

de  halliers  assez  serrés,  nous  touchons  aux  villages  de  Bakimarane  et  de  Delladî, 
pour  arriver  ensuite  à  Zinder. 

Je  n'ai  point  encore  parié  des  nombreuses  négresses  volontaires  qui  accompa- 
gnaient la  mission,  et,  dont  le  nombre  grossissait  à  chacune  de  nos  haltes.  Ce$ 
femmes,  généralement  très  gaies,  très  causeuses,  supportaient  assez  bien  les  fatigues 
de  la  route,  bien  qu'elles  fussent  chargées,  sur  la  tête,  de  calebasses  remplies  d'une 
infinité  de  choses  les  plus  disparates  et  les  plus  inattendues.  C'étaient,  pour  la 
plupart,  des  esclaves  qui,  ayant  fui  le  domicile  de  leurs  maîtres,  venaient  chercher  la 
liberté  sous  le  pavillon  de  la  mission,  profitant  de  notre  marche  vers  les  pays  où 
elles  avaient  écoulé  leurs  jeunes  années  et  qu'elles  espéraient  ainsi  revoir;  c'est 
pourquoi,  plus  tard,  beaucoup  d'entre  elles  restèrent  égrenées  dans  divers  villages 
du  Soudan  où  elles  avaient  retrouvé  leur  père,  leur  mère  ou  leurs  frères.  Elles 
avaient,  du  reste,  pratiqué  presque  toutes,  la  doctrine  du  mariage  libre,  et,  étaient 
devenues  les  épouses  temporaires  d'un  grand  nombre  de  nos  tirailleurs,  dont  elles 
partageaient  aussi  bien  le  menu  que  les  travaux. 

A  Zinder,  nous  trouvons  un  détachement  d'une  centaine  de  tirailleurs  sénégalais 
commandes  par  le  sergent  Bouthel  et  formant  la  garnison  du  poste.  Ces  hommes 
qui,  accompagnés  du  sultan  et  de  sa  cavalerie,  étaient  venus  à  quelques  kilomètres 
au-devant  de  nous,  virent  défiler  devant  leurs  yeux  toute  notre  escorte,  déguenillée, 
mais  vaillante  et  superbe.  Le  salut  des  deux  drapeaux,  affirmé  par  des  sonneries  de 
clairon,  évoquait  en  ce  point  et  dans  ce  cadre,  un  tableau  émouvant,  et,  les  flbreç 
patriotiques  de  chacun  de  nous  vibrèrent  en  cet  ibstant  d'une  chaude  et  réconfor 
tante  émotion. 

De  l'ancienne  mission  Voulet,  seuls,  ces  cent  hommes  restaient  à  Zinder;  le  lieu- 
tenant Pallier  était  reparti-  pour. le  Sénégal;  les  lieutenants  Joalland  et  Meynier 
avaient  fait  route  vers  le  lac  Tchad,  un  mois  environ  avant  notre  arrivée. 

Zinder  est  une  grande  et  belle  ville,  entourée  de  hautes  murailles  en  terre,  très 
épaisses  à  la  base,  et  percées  de  sept  portes.  La  ville  couvre  une  très  grande  sur- 
face; elle  renferme  des  maisons  dont,  partie  en  pisé  qui  rappellent  assez  bien  le  type 
de  celles  de  Djenné,  si  bien  décrites  par  M.  Dubois,  et,  partie  en  paillottes  bien 
faites,  et,  pourvues  d'une  petite  cour  entourée  de  nattes  élevées  soutenues  par  des 
pieux.  Le  palais  du  serki  ou  sultan  occupe  une  assez  grande  étendue,  construit 
aussi  en  pisé;  il  ne  présente  aucun  caractère  artistique. 

Ce  qui  donne  à  la  ville  un  aspect  riant  et  heureux,  c'est  d'abord  la  diversité 
de  forme  de  ses  cases,  l'irrégularité  des  positions  qu'elles  occupent,  enfin,  la  pré- 
sence un  peu  partout,  jetés  au  hasard,  d'arbres  et  de  grands  arbustes  :  alinnka, 
baobab  et  borassus,  ces  derniers  au  tronc  lisse  terminé  par  une  belle  couronne  de 
feuilles  flabclliformes. 

Toute  une  partie  de  la  ville  est  occupée  par  une  agglomération  de  grands  rochers 
et  de  blocs  de  granit  qui  s'élèvent  plus  haut  que  les  murs  et  dominent  tous  les 
alentours.  De  leur  sommet  le  spectacle  est  fort  beau  :  sous  les  pieds  s'étend  la  ville, 
tout  autour  une  forêt  très  claire  composée  de  grands  et  magnifiques  arbres  :  juju- 
biers énormes,  palmiers,  baobabs  et  grands  gâo,  sorte  de  gommiers  robustes  à 
feuilloge  vert  grisâtre  et  à  siliques  dorées. 


DE  L'ALGÉRIE  AU  CONGO  FRANÇAIS.  449 

Non  loin  du  mur  et  à  l'extérieur,  on  voit  se  dresser  le  tata  français  de  comman- 
dement, nommé  Fort  Cazemajou,  sur  un  amoncellement  de  gros  blocs  de  granit, 
et  qui  commande  au  loin  tous  les  environs.  C'est  là  qu'habitent  les  Sénégalais  de  la 
garnison.  Ce  tata  appartenait  auparavant  à  un  grand  négociant  touareg,  nommé 
Mallem  Yaro,  qui  en  a  fait  don  à  la  France.  Mallem  Yaro  est  un  homme  remar- 
quable; sa  conduite  envers  nous  a  toujours  été  absolument  correcte.  Il  nous  a  été 
fort  utile  en  maintes  occasions,  et,  s'est  toujours  prêté,  sans  hésitation,  aux  démar- 
ches que  nous  lui  faisions  faire  et  aux  recherches  dont  nous  le  chargions. 

Il  habite  actuellement  Zengou,  banlieue  touareg  de  Zinder,  où  il  possède  de  nom- 
breux immeubles.  C'est  dans  sa  maison,  qui  est,  en  même  temps,  un  magasin,  que 
j'ai  trouvé,  au  milieu  de  cotonnades,  de  peaux,  de  plumes  d'autruches,  de  soieries, 
d'épices,  etc.,  les  objets  les  plus  disparates  et  les  plus  étranges,  tels  que  bouteilles 
d'absinthe  pleines,  flacons  de  parfums  d'origine  française,  boîtes  de  bonbons  arabes 
provenant  de  Tunis  et  ornées  de  chromos,  bouteilles  d'Hunydi  Janos,  un  réveil  de 
provenance  allemande,  des  cages  contenant  des  civettes  vivantes  dont,  chaque 
semaine,  on  extrait  le  musc;  mais,  j'arrête  cette  énumération  qui  deviendrait  fasti- 
dieuse. 

C'est  à  Mallem  Yaro  que  j'avais  remis  un  courrier  pour  la  France,  le  3  novembre 
4899.  Ce  courrier,  que  je  croyais  perdu,  a  été  remis  le  23  octobre  dernier,  par  un 
homme  de  Ghadamès,  entre  les  mains  du  Consul  général  de  France  à  Tripoli,  qui  a 
eu  l'obligeance  de  me  le  réexpédier.  Ces  correspondances  ont  donc  mis  une  année 
pour  parvenir  à  leur  adresse,  mais,  enfin,  elles  sont  parvenues  ;  ce  qui  prouve  que  les 
hommes  de  Mallem  Yaro  remplissent  fidèlement  les  consignes  dont  ils  sont  chargés. 

C'est  aussi  Mallem  Yaro  qui  nous  avait  fourni  trois  de  ses  parents  ou  agents  qui 
ont  fidèlement  accompagné  la  mission  de  Zinder  au  Tchad  et  jusqu'à  Koussri,  et, 
qui  ont.  sans  compter  et  sans  hésiter  une  seule  fois,  rendu  les  plus  grands  services, 
tant  comme  guides  que  comme  interprètes,  intermédiaires,  et,  fourriers  de  colonne. 

Devant  l'une  des  portes  de  Zinder  s'élève  un  marché  composé  de  cases  régulières 
divisées  en  petites  boutiques.  Entre  ces  rangées  de  cases,  on  voit,  accroupies  en 
lignes  parallèles,  des  négresses  vendeuses.  Il  se  débite  un  peu  de  tout  ici,  depuis  les 
cotonnades  jusqu'au  tabac,  des  bijoux,  du  sel,  du  natron,  des  noix  de  gouro  (kola), 
des  harnachements  de  chevaux,  quelques  légumes,  du  bois,  des  nattes,  etc.  On 
vend  même  des  grillades  des  plus  appétissantes  et  des  mieux  présentées.  Autour 
d'un  petit  foyer  circulaire,  formé  par  un  tas  de  terre,  surélevé  d'une  vingtaine  de 
centimètres,  les  grillades,  enfilées  sur  des  baguettes,  sont  exposées  régulièrement 
en  cercle,  et,  retournées  de  temps  à  autre  par  des  enfants  ou  des  femmes. 

Tout  ce  marché  est  fort  animé;  surtout  vers  quatre  heures,  le  va-et-vient  y  est 
incessant,  au  milieu  du  caquetage  bruyant  et  rapide  de  toutes  ces  négresses  dont  les 
cheveux,  soigneusement  et  artistiquement  relevés  en  un  casque  élégant,  sont  for- 
tement enduits  d'indigo  délayé  dans  du  beurre.  Parfois  même,  on  y  coudoie  quel- 
ques «  horizontales  »  du  pays  qui  passent,  d'un  air  très  affairé,  portant  sur  la  tête 
une  petite  corbeille  dans  laquelle  un  ou  deux  oignons  tiennent  compagnie  à  une 
tomate  ou  à  un  igname. 

La  propreté  du  marché  et  de  la  ville,  et  la  corvée  de  nettoyage,  sont  convenable- 

La  Gcooraphic.  n.  3Q 


450  FOUREÂU. 

ment  assurés  par  les  innombrables  vautours  chauves,  qui  planent  de  toutes  parU, 
ou  qui  se  perchent  philosophiquement  —  immobiles  pendant  des  heures  entières 
—  sur  chacune  des  dentelures  régulières  du  mur  d'enceinte.  Je  dois  dire  que  cette 
variété  d'oiseau  est  répandue  à  profusion  partout,  depuis  TAîr  jusqu'au  Congo. 
On  peut  en  dire  autant  des  innombrables  variétés  de  tourterelles  qui  voltigent,  sans 
cesse,  dans  tous  les  arbres,  et,  que  nous  avons  rencontrées  sans  interruption. 

Pendant  la  période  de  séjour  à  Zinder,  le  commandant  Lamy,  avec  la  moitié  de 
l'escorte,  avait  fait  un  déplacement  vers  Tessaoua,  et,  aux  environs  de  cette  ville, 
pour  ramener  à  l'obéissance  les  chefs  de  cette  région  qui  devenaient  récalcitrants. 

Après  avoir  remis  ces  gens  à  la  raison,  et,  assuré  l'ordre  dans  la  région  au  prix 
de  quelques  combats,  Lamy  était  rentré  à  Zinder.  Son  absence  avait  duré  trente- 
jours.  Il  avait  recueilli  en  route,  comme  tribut  et  comme  amendes  des  révoltés,  près 
de  300  chevaux. 

D'autre  part,  une  fraction  des  Touareg  Kéloui  nous  fournissait  à  Zinder,  et  dans 
un  but  politique,  une  centaine  de  chameaux.  Nous  avions  donc  à  ce  moment  les 
éléments  nécessaires  pour  continuer  notre  route. 

J'avais  heureusement  trouvé,  en  arrivant  à  Zinder,  un  télégramme  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  Publique  qui  comblait  tous  mes  vœux.  Ce  télégramme  me 
donnait  liberté  de  manœuvre  pour  choisir  la  route  qui  me  conviendrait,  me  laissant 
seul  juge  de  l'opportunité  de  revenir,  soit  par  le  Soudan,  soit  par  le  Congo. 

Je  n'avais  point  à  hésiter  un  seul  instant  puisque  le  programme  que  nous  avions 
remis  avant  le  départ,  tant  à  l'Instruction  Publique  qu'aux  Colonies  et  à  la  Société 
de  Géographie,  comportait  la  traversée  du  Sahara  jusqu'au  Soudan,  la  route  du 
Soudan  au  Tchad,  puis,  au  Kanem,  et,  enfln,  la  jonction  avec  M.  Gentil,  sur  le  Cbari; 
c'est  donc,  avec  la  plus  douce  satisfaction,  que  je  décidai  que  la  marche  devait  se 
continuer  vers  l'est. 

Le  commandant  Lamy  avait  pieusement  rapporté  de  son  voyage  dans  la  région 
de  Tessaoua  la  dépouille  du  colonel  KIobb.  Nous  procédâmes,  le  27  décembre,  à  son 
inhumation  dans  le  cimetière  situé  au  pied  du  fort,  en  même  temps  qu'à  celle  des 
ossements  du  capitaine  Cazemajou  et  de  son  interprète  Olive,  dont  la  mission  de 
l'Afrique  Centrale  avait  antérieurement  recueilli  les  restes,  enfouis  après  l'assassinat 
dans  un  puits  à  sec,  voisin  de  la  ville.  Celte  cérémonie  fut  imposante  et  triste; 
toutes  les  troupes  présentes  rendirent  les  honneurs. 

MM.  Dorian  et  Leroy  restaient  à  Zinder,  comptant  rentrer  en  France  par  Say  et 
le  Dahomey. 

Le  commandant  Lamy  quittfi  Zinder,  avec  le  premier  échelon,  le  26  décembre, 
et  moi  même,  avec  le  reste  de  l'escorte,  sous  le  commandement  du  capitaine  Rei 
bell,  le  29.  Nous  restions  en  communication  avec  Lamy  qui  nous  transmettait  It^ 
renseignements  utiles  à  connaître  sur  les  points  d'eau  et  les  villages.  Nous  le  rejoi 
gnimes,  le  9  janvier  1900,  aux  villages  d'Adeber,  pour  faire,  ensuite,  roule  com- 
mune. 

Le  pays  parcouru  comporte  quelques  beaux  villages.  La  brousse  est  très  claire, 
avec  bouquets  de  grands  arbres  et  vastes  plaines  couvertes  de  hautes  graminn*- 
sèches,  dans  lesquelles  le  gibier  abonde.  De  nombreuses  mares  ou  petits  lacs,  aux 


eaux  ctiorgéesde  carbonate  de  soude,  segTÈnenttoutle  long  du  cnemin.  ues  dépres- 
sions sontloujours  entourées  de  palmiers  doum.  Tel  est  le  pays  nommé  Manga.  On 
y  trouve  de  nombreuses  exploitations  de  sel  que  les  indigènes  extraient  des  boues, 
des  eaux,  et,  des  cristallisations  des  lacs,  sel  très  impur,  du  reste,  mais  qui,  néanmoins, 
se  vend  bien  et  dont  la  consommation  s'étend  au  loin.  Les  producteurs  de  ce  sel,  qui 
sont  des  industriels  et  non  des  agriculteurs,  l'échangent  contre  du  mil,  pour  leur 
nourriture. 

Du  village  d'Adeber,  marchant  toujours  à  travers  des  plaines  à  hautes  graminées 
que  dominent,  çh  et  là.  d'imposants  tamariniers,  nous  atteignons  la  rivière  Koma- 
dougou  Yobé,  ou  coule  un  filet  d'eau,  et,  dont  les  bords  sont  partout  voilés  par 
une  bande  forestière  assez  épaisse. 

Cette  rivière  arrose  l'important  village  de  Begra,  où  nous  trouvons  le  cheikh 
Ahmar  Scindda,  fils  de  l'ancien  sultan  de  Kouka,  détrôné  par  Rabah.  Nous  assis- 
tons à  son  investiture  comme  nouveau  sultan  du  Bornou,  au  milieu  d'un  grand 
concours  de  chefs,  venus  un  peu  de  toutes  parts. 

Ahmar  Scindda  arrivait,  lui-même,  de  Zinder  oii  il  s'était  autrefois  réfugié.  Il 
semble  compter  uniquement  sur  nous  pour  ressaisir  son  trône.  Il  a  été,  avec  une 
suite  de  quelques  cavaliers  et  auxiliaires,  notre  compagnon  de  route,  et,  ne  nous  a 
pas  un  instant  quitte;  il  était  encore  avec  l'escorte  au  moment  où  j'ai  repris  le 
chemin  de  la  France. 

Pendant  toute  cette  période,  aussi  bien  que  dans  celle  qui  a  suivi,  nous  étions 
toujours  très  limités  comme  rations  de  vivres.  Le  mil  était  extrêmement  rare  dans 
ce  pays  où  l'exploitation  du  sel  se  substitue  complètement  aux  travaux  agricoles, 
si  bien  que  nous  avions  souvent  faim;  je  me  rappelle  ma  joie  en  découvrant,  un 
jour  inopinément,  quelques  minuscules  tablettes  de  chocolat  de  réclame,  insérées 
dans  une  botte  d'échontillons  d'autres  produits.  C'était  une  richesse  inespérée,  un 
régal  inattendu  pour  un  palais,  depuis  longtemps,  privé  de  nourriture  sucrée.  Pen- 
dant un  instant,  l'homme  était  redevenu  un  enfant. 

Nos  malheureux  animaux  s'égrenaient  encore  sur  la  route;  nous  n'avions  que 
de  l'herbe  sèche  à  leur  fournir,  nourriture  qui  leur  constituait  un  très  maigre  ordi- 
naire, surtout  en  raison  des  services,  plutôt  pénibles,  que  nous  leur  demandions. 
Cette  situation,  au  point  de  vue  de  l'alimentation  des  hommes  et  des  animaux,  ne 
fit,  au  surplus,  qu'empirer  chaque  jour  jusqu'à  Koussri,  où,  pour  changer,  elle 
continua,  après  une  courte  période  d'aisance  relative. 

Tous  les  villages  rencontrés,  dans  le  voisinage  de  la  rivière  Komadougou,  ont 
été  pillés  et  brûlés  par  les  bandes  de  Rabah.  Ce  ne  sont  partout  qu'amoncellements 
d'ossements  humains,  de  crânes,  de  tibias,  qui  blanchissent  dans  la  brousse, 
lamentable  épilogue  de  cette  sauvage  et  cruelle  invasion. 

Kouka,  l'ancienne  merveilleuse  capitale  du  Bornou,  la  ville  aux  cent  mille  habi- 
tants, n'a  pas  été  plus  épargnée;  ce  n'est  plus  maintenant  qu'un  immense  et  attris- 
tant amas  de  ruines.  Des  murs  à  demi  écroulés  qui  dressent  encore  leurs  silhouettes 
déjà  recouvertes  de  lianes,  des  arbres  élevés  qui  poussent  dans  l'intérieur  des  cases, 
des  milliers  de  jarres  en  terre,  les  unes  brisées,  les  autres  intactes,  voilà  tout  ce  qui 
reste  de  l'antique  reine  du  Soudan.  Ce  spectacle  est  d'une  infinie  tristesse,  et,  la 


4&0  FOUREAU. 

OU  une  chamelle,  et,  les  dieux  mécontents  ne  lui  permettaient  pas  de  s'approprier  le 
trésor...  » 

La  suite  de  la  route,  qui  nous  fait  passer  à  Tighammar  et  à  Âhelledjem,  est 
bien  toujours  plus  ou  moins  en  montagne,  mais,  de  parcours  beaucoup  plus  facile. 

De  ce  dernier  point,  nous  atteignons,  ensuite,  Afara,  où  nous  passons  un  pre- 
mier janvier  tellement  glacé  que  nous  aurions  pu  croire,  pour  un  instant,  n'avoir 
point  quitté  la  France. 

Là,  nous  sommes  dominés  par  la  haute  falaise  sud  du  Tassili  qui  découpe  sa 
fantastique  silhouette  sur  tout  le  nord  de  Thorizon  :  profils  de  cathédrale,  obélis- 
ques, tours,  constructions  massives,  énormes,  à  lignes  presque  géométriques,  rien 
n'y  manque. 

C'est  là  que  nous  rejoignent  les  deux  guides  touareg,  Sidi  et  Chaouchi,  qui  doi- 
vent nous  conduire  au  premier  village  de  l'Aïr.  Nous  sommes  donc  définitivement 
en  roule,  ne  possédant,  il  est  vrai,  que  des  renseignements  confus,  souvent  même 
contradictoires,  sur  les  points  d'eau  intermédiaires,  mais,  enfin,  nous  sommes  en 
route. 

Bientôt  commence  la  traversée  de  la  région  montagneuse  nommée  Ânahef,  où 
tout  n'est  que  quartz  et  granit,  succession  de  lignes  de  montagnes,  de  plateaux 
difficiles,  de  lits  de  rivières  encombrés  de  roches;  au  milieu  de  cette  zone,  nous 
franchissons  la  ligne  de  partage  des  eaux  des  bassins  méditerranéen  et  atlantique, 
pour  aller  camper  ensuite  à  Tadent. 

Une  courte  excursion  de  cinq  jours,  du  20  au  24  janvier  1899,  nous  conduit,  le 
commandant  Lamy,  Dorian,  Leroy  et  moi,  au  puits  de  Tadjenout,  point  où  furent 
massacrés  le  colonel  Flatters  et  ses  collaborateurs.  Nous  étions  tous  montés  à 
méhari,  et,  nous  n'avions  pour  escorte  que  30  Chambba,  de  Ouargla,  et,  un  guide 
nommé  Thâleb,  Targui  de  l'oasis  de  Djanet. 

Cette  excursion  fut  extrêmement  pénible,  tant  à  cause  de  la  vitesse  de  notre 
marche  que  des  difficultés  du  terrain  et  du  manque  d'eau.  Nous  avons  traversé  les 
gorges  imposantes  et  sauvages  de  la  rivière  Obazzer,  et,  des  régions  schisteuses 
et  granitiques,  d'une  tristesse  et  d'une  désolation  dont  rien  ne  peut  donner  l'idée. 
De  puissants  massifs,  Zerzaro,  Sodderai  et  Serkout,  rudes  et  déchiquetés,  hérisson 
d'aiguilles,  s'élevaient  au  loin,  autour  de  nous,  gigantesques  témoins  qui  se  dres- 
sent imposants  sur  l'infertile  et  inhospitalier  plateau. 

De  Tadent,  nous  gagnons  bientôt  l'interminable  plaine  que  Barth  a  si  bien 
dénommée  mer  de  roches,  et,  que  les  Touareg  appellent  Jwin.  Là,  le  sol  de  gravier  de 
quartz  plan  est  semé  de  blocs  de  granit,  de  mamelons,  de  lignes  de  collines  farou- 
ches, nues,  arides  et  menaçantes.  Pas  d'eau;  nulle  végétation;  les  chameaux  portent 
en  surcharge  un  peu  d'herbe  pour  leur  nourriture,  un  peu  de  bois  pour  la  cuisine. 
Ils  tombent  les  uns  après  les  autres,  et,  cela  du  reste,  depuis  le  Tindesset;  leurs  car- 
casses viennent  se  joindre  aux  innombrables  squelettes  antérieurs  qui  bordent  cette 
piste  terrible  sur  laquelle  ils  ont  fourni  leurs  derniers  efforts.  C'est  la  période  des 
marches  interminables,  fatigantes,  décevantes,  où  Ton  chemine  sans  cesse,  sans 
jamais  arriver. 

Pourtont  la  mission  atteint,  enfin,  In-Azaoua,  après  avoir  vainement  demandé 


HE   L'ALGÉRIE  AL  CONGO   FRANÇAIS.  (33 

TcIiikI  s'éloigne  de  nous,  et,  le  lac  se  divise  en  multiples  logunes,  sorles  de  tentacules 
dont  les  méandres  capricieux  et  diOus  s'avancent  souvent  fort  loin  dans  les  terres, 
nous  formant  h  des  circuits  et  a  des  crochets  fastidieux.  Ce  n'est  qu'aux  villages  de 
Néguéléoua  qu'il  nous  est  donné  de  revoir  —  et  pour  la  dernière  fois  —  la  nappe 
brillante  du  Tchad  émaillêe,  en  cette  région,  de  nombreuses  îles. 

Nous  passons,  ensuite,  dans  la  région  du  Kanen,  dont  les  oasis  principales,  qui 
nourrissent  des  palmiers,  sont  dans  notre  est.  Une  marche  oblique  nous  conduit  à 
Ocguénemdji,  village  situé  non  loin  de  Negouri  et  de  Mûo. 

Le  lieutenant  Joalland,  qui  avait  reçu  les  lettres  à  lui  précédemment  adressées 
par  Lamy,  est  venu  ici, 

avec  30  cavaliers,  au-de-      j  ■ 

vant  de  nous,  son  comp      | 
étant   resté   en   face  de      ' 
Cioulféï,  sur  le  bord  du 
Chari,  sous  le  comman- 
dement    du    lieutenant 
Meynier. 

he  Uéguénemdji,  une 
marche  rapide  de  cinq 
jours  nous  amène  au 
Chari,  au  campementdc 
la  mission  de  l'Afrique 
Centrale.  La  jonction 
était  donc  dérmitive- 
menl    faite    avec   cette  '  dans  lb  tchad  a  vahiu 

mission    (ancienne    mis-      aiproduelionialerdlleenFranceeldrétrnngerfMiapHiIttSutdttlliif/or^ge. 

sion  Vonlet). 

La  région  parcourue  pendant  ces  cinq  jours  nous  a  amené  —  dans  la  première 
partie  —  à  marcher  dans  des  plaines  plates,  couvertes  de  grands  roseaux  secs,  et, 
qu'inondent  les  eaux  en  saison  pluviale,  puis,  à  côtoyer  des  mares  ou  de  grandes 
lagunes,  bordées  de  hauts  roseaux  et  plus  ou  moins  obscurément  reliées  au  lac. 
La  plaine,  ensuite,  est  ondulée  et  mouchetée  de  bouquets  de  bois  que  parfois 
dominent  d'énormes  figuiers  sycomores  et  où  abonde  le  leboraq,  cet  arbre  qui  ne 
nous  a  pas  quittés  depuis  le  Sahara  du  nord  et  que  nous  verrons  encore  jusqu'aux 
environs  du  7°  de  Lat,  N.  —  Les  indigènes  emploient  son  écorce  broyée  en  guise 
de  savon,  et,  mangent  l'amande,  à  saveur  légèrement  amère,  de  ses  fruits. 

Nous  avons  traverse  la  région  nommée  Bahar-el-GhazaI  sur  les  cartes.  Il  faut 
être  prévenu  pour  soupçonner  là  une  rivière;  du  reste  le  Bahar-el-Ghazal  n'est  point 
un  afiluent  du  Tchad,  comme  certains  étaient  tentés  de  l'admettre,  c'est  seulement 
une  sorte  de  lagune  ou  de  golfe  très  allongé  dans  lequel  —  au  dire  des  indigènes, 
et,  lors  des  très  hautes  crues  du  Tchad  —  l'eau  s'avance  jusqu'à  une  soixantaine  de 
kilomètres  dans  l'intérieur  des  terres- 
Plus  loin,  la  brousse  s'épaissit,  et,  sur  un  sous-bois  de  graminées  ininterrompues, 
s'élèvent  des  hallicrs  plus  ou  moins  touffus,  dominés,  çft  et  là,  par  des  bouquets  de 


442  FOUREAU. 

C'est  lui  qui,  nous  recevant  un  jour  dans  sa  case,  me  montre  un  tapis  de  haute 
laine,  en  me  demandant  si  je  le  reconnais.  Je  lui  réponds  que  ce  tapis  est  certaine- 
ment de  provenance  algérienne,  mais,  que  je  suis  incapable  de  lui  assigner  une 
origine  exacte.  Il  réplique  alors  :  u  Mais  c'est  toi-même  qui  en  as  fait  cadeau,  il  y 
a  quelques  années  à  Guidassen,  le  sultan  des  Azdjer,  et,  ce  dernier  m'en  a  vendu  la 
moitié  )).  J'^rvais  lieu  d'être  quelque  peu  surpris  de  retrouver  dans  l'Aîr  un  morceau 
de  mes  libéralités  de  l'ouad  Mihero. 

Une  chaîne  de  hautes  montagnes,  le  Timgué  ou  Tenguek,  domine  Iferouane  a 
l'est  et  tout  près  de  nous;  ce  ne  sont  que  pics  élevés,  abrupts,  rugueux,  inacces- 
sibles, et,  nus,  que  sillonnent  des  vallées  étroites  et  profondes.  Ces  montagnes  pren- 
nent, le  soir  et  le  matin,  d'admirables  colorations,  et,  étendent  devant  nous  un  impo- 
sant et  merveilleux  panorama. 

Nous  sommes  en  pleine  lutte  pour  obtenir  des  animaux  de  transport,  destinés  à 
remplacer  ceux,  hélas I  trop  nombreux,  qui  ont  péri  en  route  depuis  l'Algérie;  mais, 
point  de  chameaux;  nul  n'en  amène,  les  nomades  Kéloui  font  le  vide  autour  de 
nous,  et,  se  tiennent  hors  de  portée.  Quant  aux  villageois,  ils  en  ont  peu  ou  point. 

Nous  sommes  dans  une  situation  fort  embarrassante.  Devant  l'absence  de  pro- 
positions, le  commandant  Lamy  part,  avec  nos  propres  animaux,  pour  aller  chercher 
l'échelon  resté  à  In-Azaoua,  et,  après  un  voyage  de  vingt-trois  jours,  très  pénible 
a  cause  des  chaleurs  élevées  et  du  manque  d'eau,  il  le  ramène  à  Iferouane;  mais  il 
a  été  mis  dans  l'obligation  de  brûler  une  grande  quantité  d'objets  d'échange,  des 
cotonnades,  des  dattes,  etc.,  qu'il  ne  pouvait  enlever,  faute  d'animaux;  obligation 
pénible,  désolante  et  à  laquelle  nous  allions  malheureusement  être  soumis  à  nouveau, 
a  brève  échéance,  nos  chameaux  fondant  comme  une  cire  molle  autour  de  nous. 

Entre  temps,  le  12  mars,  une  bande  de  Touareg,  forte  de  4  ou  500  hommes,  tant 
montés  que  fantassins,  était  venue,  au  lever  du  jour,  attaquer  notre  camp,  au  son 
des  tam-tam,  et,  en  psalmodiant  l'invocation  musulmane  Im  illa  iUallah,  Attaque 
aussi  folio  que  vaine;  deux  ou  trois  feux  de  salve  dispersent  cette  horde  qui  fuit  de 
toutes  parts,  sans  essayer  aucun  retour  offensif,  laissant  la  plaine  jonchée  de  cada- 
vres de  méhara  et  d'hommes.  Cette  aventure  nous  met  en  possession  de  quelques 
animaux  abandonnés  par  nos  agresseurs. 

Nos  vivres  sont  épuisés;  l'achat  de  mil  et  de  sorgho  —  qui  constituent,  mainte 
nant,  avec  la  viande  des  chameaux  invalides,  le  fond  de  notre  nourriture,  —  est 
très  difficile;  on  n'en  recueille  que  de  très  petites  quantités,  ces  denrées  venant  du 
DamergoH,  et,  les  caravanes  de  ravitaillement  des  villages  n'étant  pas  arrivées  ou  ne 
voulant  pas  se  montrer. 

Des  négresses,  louées  à  cet  efTet,  passent  leurs  journées  à  piler,  au  camp,  dans 
de  grands  mortiers  de  bois,  ces  grains  indigestes.  Quand  le  temps  et  la  quantité  de 
mil  le  permettent,  elles  séparent  et  enlèvent  le  son,  opèrent  un  second  broyage  entre 
deux  pierres  préparées  à  cet  effet,  et,  produisent  ainsi  une  farine  passable;  dans  le 
cas  contraire,  qui  est  le  plus  fréquent,  nous  absorbons  le  tout,  sans  triage,  sous  la 
forme  d'une  sorte  de  bouillie  grise  qui  ressemble  beaucoup  plus  à  un  cataplasme 
d'hôpital  qu'à  un  potage  bisque. 

Quelques  litres  de  lait  aigre,  quelques  fromages  secs  du  pays,  viennent  parfois 


i>E  L'algéhie  au  cungo  français.  «ss 

ville,  fuyant  Rabah  et  venant,  pour  ainsi  dire,  se  mettre  sous  In  protection  de 
l'escorte  de  la  mission.  On  peut,  sans  exagération,  évoluer  À  10  ou  12000  le 
nombre  de  ces  gens,  qui,  dans  l'espace  d'un  mois,  sont  venus  se  grouper 
autour  de  Koussri.  Us  avaient  amené  leurs  troupeaux  dont  on  peut  fixer  l'impor- 
tance à  environ  15000  têtes,  boeufs,  moutons  ou  chèvres.  Ces  indigènes  apparte- 
naient tous  aux  diverses  tribus  des  Choua. 

Les  Choua  sont  des  hommes  de  couleur  très  peu  foncée,  largement  répandus 
por  groupes  dons  tout  le  Bornou  et  sur  la  rive  est  du  Cliorï.  Leur  provenance  est 
incontestablement  orien- 
tale et  leur  langue  d'ori- 
gine est  l'arabe,  que  tous 
connaissent  et  porlent 
plus  ou  moins,  bien  que, 
dans  leurs  relations  en 
général,  ils  se  servent 
habituellement  de  la  lan- 
gue bornouonc  et  baguir- 
mienne.  Leurs  femmes 
ont  d'asisez  beaux  types, 
et  des  traits  assez  fins, 
sans  trace  notobledesang 
nègre. Leurscheveux  sont 
longs, divisésen une mul-  no.  v.  —  dasqui  dr  iëcbk  du  mb  chahi. 

titude    de   petites    tresses      n'pr(>dMhnt.UirdilftnFr<.,uxet(ir»n»eerfei)mpri,laSu4dtilla.\on-.-!ii!. 

rondes  ;  parfois,  par  der- 
rière, une  tresse  plus  forte  est  relevée  en  forme  de  catogan.  Toutes  portent,  sous 
leurs  vêtements,  à  la  hauteur  des  hanches,  une  série  de  colliers  de  grosses  perles 
blanches  et  bleues;  parfois  elles  arrivent  à  avoir  ainsi  jusqu'à  dix  ou  douze  ron- 
gées de  ces  colliers.  U  est  facile  de  s'en  rendre  compte,  car  elles  ne  quittent  point 
cet  ornement  à  l'heure  du  bain,  et  fréquemment  elles  se  plongent  dons  la  rivière, 
La  population  des  villes  du  bas  Chari  :  Cliaoui,  Gouiféï,  Mora,  Koussri,  Kornock- 
Logone,  et,  quelquesau  très,  est  composée  d'une  racedegens  appelés  Kottoko.  Déteinte 
noire  très  foncée,  avec  descheveux  extrêmement  laineux,  ces  indigènes  sont  générale- 
ment laids,  mais  bien  faits;  les  femmes,  surtout,  sont  des  chefs-d'œuvre  de  laideur. 
C'est  là  une  population  exclusivement  adonnée  à  la  pêche,  lia  pèchent  ou  fllct,  au 
harpon,  au  filet  uur  pirogue.  A  cet  effet,  leurs  pirogues  sont  extrêmement  stables, 
longues  d'une  douzaine  de  mètres,  larges  de  1  m.  50  à  1  m.  60,  à  l'orrière  où  se 
trouve  situé  le  maître-bau  ;  l'ovont  est  très  étroit,  très  élevé  et  se  relevant  en  pointe, 
l'n  grand  filet,  monté  sur  deux  énormes  ontennes  divergentes,  est  placé  sur  l'ex- 
trême arrière  et  monœuvré  ou  moyen  d'un  gros  levier  composé  d'une  pièce  de  bois 
coudi-e  à  ongle  droit.  On  abaisse  ce  filet,  jusqu'à  ce  qu'il  avoisine  le  fond  de  la  rivière, 
et,  la  pirogue  avance  très  lentement,  pendant  qu'une  autre  petite  pirogue,  montée 
par  deux  gamins,  vient  vers  le  filet,  en  faisant  grand  tapage,  bottant  l'eau  avec  des 
perches,  frappant  en  cadence  sur  le  plat-bord  du  petit  esquif.  A  ce  moment,  le  filet 


456  FOUREAU. 

est  relevé,  et,  la  capture  retombe  d'elle-même  dans  le  bateau  de  pêche.  Comme  les 
rivières  de  ce  pays  sont  très  poissonneuses,  les  prises  sont  généralement  bonnes. 
Pour  donner  une  idée  de  la  quantité  de  poissons  du  Chari,  je  dirai  qu'à  maintes 
reprises,  pendant  que  je  remontais  cette  rivière,  des  poissons  de  belle  taille  sau- 
taient d'eux-mêmes,  dans  ma  pirogue  où  il  ne  restait  plus  qu'à  les  saisir. 

Koussri  domine  le  Logone  d'une  dizaine  de  mètres  et  les  maisons  viennent 
jusqu'au  sommet  de  la  berge  à  pic.  Les  constructions  sont  bien  faites,  en  pisé 
solide,  recouvertes  de  toits  de  chaume  supportés  par  une  charpente  de  perches  assez 
résistante.  Elles  sont  généralement  de  forme  rectangulaire,  parfois  aussi  de  forme 
cylindrique.  Quelques-unes  des  premières  possèdent  un  étage.  Assez  élevées  de  pla- 
fond, elles  n'ont  qu'une  ouverture  très  petite  servant  de  porte.  Souvent  elles  sont 
précédées  de  cours  qui  entourent  deux  ou  trois  maisons.  Dans  l'intérieur,  on  trouve 
toujours  les  immuables  magasins  à  mil,  sorte  de  hauts  cylindres  en  terre  cuite  ou 
en  torchis. 

Un  très  grand  nombre  de  maisons  de  Koussri  abritent  des  ruches  à  abeilles, 
disposées,  à  très  peu  de  chose  près,  comme  dans  les  logements  des  Kabyles  de 
l'Aurès  :  que  l'on  s'imagine  des  jarres  presque  cylindriques,  en  vannerie  recou 
verte  d'un  enduit  d'argile,  et,  dont  le  goulot,  beaucoup  plus  étroit,  est  placé  le  long 
du  mur  en  face  d'un  petit  trou  pratiqué  pour  l'entrée  et  la  sortie  des  insectes.  On 
trouve  aussi  de  ces  ruches  placées,  non  seulement  dans  les  arbres  de  la  ville,  mais, 
dans  les  grands  arbres  de  la  brousse,  dans  toute  la  région  où,  du  reste,  pullulent 
de  très  nombreuses  abeilles  sauvages,  comme  sur  tout  le  cours  du  Chari  et  du  Grî- 
bingui.  Le  miel  est,  pour  cette  raison,  un  article  commun  dans  tout  le  pays. 

Par  suite  des  énormes  distances  à  parcourir,  de  l'insécurité  du  pays,  et  de  la 
lenteur  des  communications  par  indigènes  dans  ces  régions,  nous  n'avions  encore  pu 
recevoir  de  M.  Gentil,  lui-même,  de  réponses  à  nos  lettres;  mais,  nous  en  avions  du 
capitaine  de  Lamothe,  qui  se  trouvait  à  Masséré,  ville  du  Baguirmi  peu  éloignée  de 
l'ancienne  capitale  Massénya.  Cet  offlcier  et  les  hommes  qu'il  commandait,  formait 
l'avant-garde  de  la  mission  Gentil  qui  descendait  le  Chari,  avec  tout  son  convoi 
pour  venir  nous  rejoindre. 

Entre  temps,  le  commandant  Lamy  avait  envoyé  le  sous-lieutenant  de  Chambrun 
conduire  une  soixantaine  de  nos  chameaux  au  capitaine  de  Lamothe,  pour  aidecaux 
transports  de  la  mission.  Des  nouvelles  de  M.  de  Chambrun  et  de  M.  de  Lamothe 
nous  arrivèrent  à  Koussri  le  2  avril,  au  matin.  Aussitôt,  Lamy  décida  d'envoyer  à 
M.  Gentil  un  renfort  d'une  vingtaine  de  pirogues,  pour  faciliter  la  descente  de  son 
convoi. 

La  mission  saharienne  avait,  à  ce  moment,  accompli  en  entier  son  programme: 
Sahara,  Soudan,  Tchad,  et,  Chari.  Son  rôle  était  donc  terminé,  et,  l'escorte  de  la  mis- 
sion saharienne  comme  celle  de  la  mission  de  l'Afrique  Centrale  restait  désormais 
à  la  disposition  du  Commissaire  du  Gouvernement,  M.  Gentil,  pour  les  opérations 
de  guerre  qu'il  jugerait  nécessaire  de  faire.  Je  me  mettais  donc  en  route,  le  soir  même, 
avec  les  pirogues  escortées  par  30  hommes. 

Ce  n'est  que  le  11  avril  que  je  rencontrai  M.  Gentil  à  Mandjafa.  Cette  rencontre 
nous  pénétra  tous  les  deux  d'une  bien  vive  et  bien  naturelle  émotion.  Rien  ne 


^ 


t>K  L'ALUEBIE  AU  CONGO  FRANÇAIS.  *Ï7 

pouvait  6Lrc  plus  impressionnant  qu'une  semblable  situation.  Gentil  s'avançont 
dans  un  pays  qui  est  sien,  qu'il  a  découvert  et  fait  connaître  au  monde,  voyant 
tout  à  coup  apparaître  un  autre  homme  de  sa  nation  parti  de  la  Méditerronéc  el  qui 
vient  prendre  sa  main  sur  le  Chari,  c'était  là  la  soudure  détinitive  du  dernier 
anneau  de  la  chaîne  française  s'élendant  maintenant  à  travers  tout  le  continent 
africain. 

M.  Gentil  mit  gracieusement  à  ma  disposition,  six  miliciens  d'escorte,  deux 
pirogues,  des  pagayeurs,  des  vivres,  et,  un  guide  —  ami  particulier  du  sultan  Gaou- 
rang  —  et  qni  avait  fait, 
en   1898,  le    voyage  de 
Paris. 

Le  H  avril,  je  con- 
tinuais à  remonter  le 
fleuve,  tandis  que  la  mis- 
sion Gentil  de.scendnit 
rejoindre  Koussri.  Pen- 
dant trois  mois  et  demi, 
je  restai  t^ansaucunc nou- 
velle de  l'arrière,  et,  ce 
n'est  qu'à  Brazzaville,  le 
21  juillet,  que  j'eus  la 
douleur  d'apprendre  la 
mort  de  Lamy.  Ce  n'est  ^^  ^.,  _  pj^gg^QE  i>i  nAPioEs  slh 

que    beaucoup   plus  tord,       Jtrpnd«elii>a  intentHe  tn  Fmatr  el  <i  nii-anttr  ^  tomin-iM  la  Suètlr  el  la  .Vonri/t. 

en  France,  que  j'eus  con- 
naissance des  combats  qui  avaient  amené  la  déroute  complète   des    troupes  de 
Rabali,  combats  si  brillamment  conduits  par  le  capitaine  Rcibell  qui,  après  la 
mort  du  commandant  Lamy,  était  devenu  commandant  des  troupes  sur  le  Chari. 

Notre  navigation,  tant  sur  le  Chari  que  sur  le  Gribingni,  duracinquante  six  jours, 
J'avais  avec  moi  Villattc,  et,  les  quatre  Chambba,  de  Ouargla,  qui  nous  avaient  si 
bravement  et  si  fidèlement  servis  depuis  l'Algérie.  Cette  période  de  navigation  fut 
plutôt  monotone.  Chaque  soir,  nous  campions  sur  un  banc  de  sable,  précaution 
qui  n'empêchait  pourtant  pas. nos  pagayeurs  de  déserter  de  temps  en  temps.  Il 
fallait  alors  s'en  procurer  de  nouveaux  dans  les  villages  de  paillottes  établis  sur  le 
cours  de  la  rivière,  et,  ce  recrutement  était  toujours  laborieux.  Nous  étions  dans  la 
saison  des  basses  eaux;  aussi,  parfois  le  peu  d'épaisseur  de  la  couche  liquide  nous 
forçait  â  des  traînages  plus  ou  moins  longs.  Notre  allure  était  extrêmement  lente 
et  permettait  à  nos  Chambba  de  descendre  à  terre,  de  chasser,  puis,  de  nous  rejoindre, 
ou  même  de  nous  précéder,  très  facilement  en  amont.  Chaque  jour  ainsi,  nous 
avions  deux  ou  trois  antilopes;  ce  nombre  était  subordonné  d'ailleurs,  à  nos 
besoins  de  viande,  cor  le  gibier  pullule  littéralement  sur  le  cours  du  Chari,  et  les 
hautes  herbes  étant  partout  incendiées  à  cette  époque  de  l'année,  les  animaux  sont 
très  faciles  à  voir. 

Nous  entrions  en  ce  moment  dans  la  saison  des  pluies,  et  les  tornades  nous  ren- 


458  FOUREAU. 

daient  de  fréquentes  visites,  soulevant  en  grosses  vagues  les  eaux  du  fleuve,  et,  nous 
forçant  à  chercher  un  refuge  le  long  des  berges.  C'est  dans  ces  occasions  que  Ton 
pouvait  voir  le  spectacle  suivant  :  aussitôt  les  pirogues  accotées  à  la  berge,  pendant 
la  pluie,  tous  les  pagayeurs  se  jettent  à  l'eau  jusqu'au  cou,  se  mettent  sur  la  tète 
une  calebasse  à  l'envers,  et  se  maintiennent  philosophiquement  ainsi  jusqu'à  la  fin 
de  l'orage.  La  raison  en  est  fort  simple,  la  température  des  eaux  de  la  rivière  est 
d'environ  30  degrés  et  celle  de  la  pluie  n'est  que  de  24  degrés;  les  indigènes  ne  s'im 
mergent  que  pour  ne  pas  grelotter. 

Je  ne  parlerai  pas  des  hippopotames,  ni  des  crocodiles,  ni  des  antilopes;  ils  sont 
innombrables.  Le  lion  est  très  fréquent;  si  on  ne  le  voit  guère,  on  l'entend  Itiutes 
les  nuits.  Les  rhinocéros  abondent;  quant  aux  éléphants,  certains  cantons  des  bonis 
du  Chari  en  sont  peuplés.  Une  nuit,  campés  dans  une  île  de  sable,  nous  avions 
toute  une  bande  de  ces  grands  animaux,  à  deux  ou  trois  cents  mètres  du  camp.  Ils 
sont  restés  là  plus  de  deux  heures,  souillant,  ronflant,  pateaugeant  dans  Teau, 
s'aspergeant  à  qui  mieux  mieux,  pendant  qu'une  troupe  d'hippopotames  grognait 
à  quelques  pas  de  nous,  exprimant  bruyamment  leur  fureur  de  nous  voir  occuper  le 
lieu  habituel  de  leurs  ébats.  Nous  avions  autour  de  nous  quelques  maigres  feux  de 
campement,  dont  le  faible  éclat  ne  paraissait  point  troubler  la  quiétude  de  ces  nix^- 
turnes  visiteurs  qu'une  nuit  profonde  nous  empêchait,  au  reste,  de  distinguer. 

Sur  les  rives  du  Chari,  s'élevaient,  il  y  a  encore  peu  de  temps,  de  grands  et  lieaux 
villages;  tous  ont  été  détruits  par  les  troupes  de  Rabah.  Leur  population,  baguîr 
mienne  pour  certains,  bornouanne  pour  les  autres,  —  pour  le  bas  et  moyen  Chari 
du  moins  —  s'est,  en  partie,  dispersée  dans  la  brousse;  ceux  des  habitants  re^trs 
ont  construit  des  villages  de  paillottes,  soit  sur  les  rives,  soit  plus  fréquemment  sur 
les  bancs  de  sable;  villages  de  pécheurs  essentiellement  éphémères,  puisqu'ils  ne 
peuvent  subsister  au  moment  des  hautes  eaux  qui  les  recouvriraient. 

Le  Chari,  même  à  cette  époque  de  basses  eaux,  est  une  très  belle  rivière,  dont  le 
lit  est  fort  large.  Pendant  la  saison  des  hautes  eaux,  non  seulement  il  devient  un 
fleuve  majestueux,  atteignant,  en  certains  points,  6  à  8  kilomètres  de  largeur, 
mais  encore,  il  s'épanche  de  toutes  parts  dans  les  plaines  de  bordure,  en  formant 
d'innombrables  marigots,  lacs  ou  étangs  temporaires.  Les  berges  majeures  sont,  au 
loin,  limitées  par  une  brousse  élevée  qui  prend,  peu  à  peu,  à  mesure  que  l'on  remonte 
vers  le  sud,  un  aspect  tropical.  Un  seul  poste  a  été  créé  sur  cette  rivière,  celui  de 
Tounia  nommé  Fort  Archnmhaull. 

Lorsque  Ton  abandonne  le  Chari  proprement  dit,  pour  remonter  son  affluent  le 
Gribingui,  la  scène  change.  Cette  rivière  est  beaucoup  plus  étroite  et  n'excède  pa> 
60  mètres  à  son  embouchure,  pour  arriver  à  une  vingtaine  de  mètres  seulement,  à 
la  hauteur  du  poste  de  (iribingui.  Son  cours  est  composé  de  plusieurs  biefs  créés  par 
une  succession  de  rapides  qui  régularisent  son  débit.  Ces  rapides  sont  actueUement 
recouverts  de  très  peu  d'eau  et  nous  forcent  à  quelques  traînages  parfois  Ih-* 
pénibles.  Mais,  aux  hautes  eaux,  ces  rapides  disparaissent  pour  faire  place  à  dt 
violents  remous,  où  le  cours  du  (iribingui  vient  se  heurter  à  de  gros  blocs  de  rocbt*. 
et,  acquiert  en  ces  points  un  courant  de  grande  vitesse. 

La  brousse,  entrecoupée  de  parties  nues,  qui  borde  la  rivière,  est  gaie  et  animi^ 


I)E  L'ALGERIE  AU  CONGO  FRANIIAIS.  13V 

par  une  inflnitc  d'oiseaux  et  de  singes,  pendant  que  le  sous  bois  recèle  un  praiid 
nombre  de  fauves.  Des  berges  rocheuses  h  pic,  des  coudes  brusques  et  fréquents 
couronnés  de  forêts,  donnent  au  pnjsnge  des  aspects  variés  et  intéressants. 

La  rivière  est  littéralement  seméi;  de  pièges  à  poissons  qui,  parfois  sont  fort 
encombrants,  en  ce  sens  qu'ils  obstruent  fréquemment  tout  le  courant.  Les  indigènes 
choisissent,  en  effet,  de  grands  et  beaux  arbres  do  bordure,  les  abattent  en  trnvers  et 
barrent  ainsi  la  rivière;  il  ne  leur  reste  plus  qu'à  faire  des  trouées  dans  les  brandies 
submergées,  et,  a  poser  en  face  de  grandes  nasses.  Ces  nasses   sont  l'objet  dos 
convoitises  de    mes  pa- 
gayeurs ;  il  me  faut,  à  cha- 
que   instant,   intervenir 
pour  les  empêcher  d'aller 
leur  rendre  visite  et  de  les 
allêfier  de  leur  contenu. 

Dans  la  partie  supé- 
rieure du  Gribingui.  on 
rencontre  ([uelques  ponts 
suspendus  du  plus  pitto- 
resque effet.  Profilant  de 
deux  grands  arbres  des 
berges,  les  indigènes  les 
réunissent  par  des  lianes 
longues  et  robustes,  re-  ,,^   ,.„  _  „„^,  ^^^^ts^^  sm  le  ghwinco. 

lient  ces  lianes  entre  elles      HcpnKUcUo»  mlentUe  m  Fi-ance  et  A  niranger  y  comprit  la  SucJe  el  la  .Xorr^-jr. 

par  d'autres  lianes,  tis- 
sant ainsi  une  sorte  de  grossier  fdet,  en  formedc  V,  qui  sert  à  la  fois  de  pont 
et  de  parapet. 

.\u  poste  de  Gribigui ,  nous  abandonnions  les  pirogues  pour  prendre  In  roule  de 
terre,  sur  un  espace  de  près  de  300  kilomètres.  J'étais  monté  à  bœuf  et  les  bagages 
transportés  par  des  porteurs.  Là,  nous  étions  en  saison  des  pluies;  les  graminées 
étaient  vertes  et  très  élevées;  dans  celte  région,  à  pareille  époque,  on  peut  dire  que 
l'on  ne  sèche  jamais.  Un  voyage  sans  incident  nous  conduisit  au  poste  de  la  Kémo, 
foil  de  Possd,  sur  l'Oubangbi,  De  ce  point  des  pirogues,  puis  des  vapeurs  nous 
firent  atteindre  Brazzaville. 

A  partir  de  Bangui,  j'avais  eu  le  plaisir  de  voyager  en  l'aimable  compagnie  de 
M.  Honnel  de  Mêzièrcs  et  de  M.  Mercuri.  Ces  deux  explorateurs  revenaient,  le  pre- 
mier de  In  région  desSultnnats  et  du  Bahar  cl-GhazaI,  et  le  second  du  Haut 
Oubangui  et  de  chez  Senoussi.  J'espère  que  les  très  intéressants  travaux,  qu'un  long 
séjour  leur  a  permis  défaire  en  ces  contrées  si  peu  connues,  verront  bientôt  le  jour; 
et  je  suis  certain  qu'ils  attireront  très  vivement  l'attention  de  la  Société  et  du  public. 

Je  n'ai  point  voulu  m'étendrc  davantage  sur  les  régions  du  Chari  et  du  Gribingui 
déjà  si  bien  décrites  par  les  plumes  autorisées  de  MM.  Gentil  et  Prins.  Que  dire 
aussi  de  la  région  équatoriale  que  j'ai  si  rapidement  parcourue?  Nombreux  sont 
ceux  qui  l'ont  dépeinte,  et,  je  ne  veux  pas  m'y  arrêter;  je  tiens  seulement  â  donner 


460  FOUREAU. 

mon  impression  personnelle.  Autant  le  Sahara,  les  montagnes  sahariennes,  la 
brousse  saharienne  sont  agréables,  au  point  de  vue  des  silhouettes,  au  point  de  vue 
des  colorations,  de  la  lumière,  de  Tair  ;  autant  est  triste,  sombre,  décevante  la  zone 
équatoriale  avec  ses  énormes  forêts  qui  vous  masquent  Thorizon,  vous  oppressent, 
vous  étreignent,  pour  ainsi  dire,  et  vous  laissent  éternellement  plongé  dans  une 
atmosphère  de  cave  sans  luminosité.  Je  reste  donc,  quoique  Ton  puisse  en  penser, 
Tamoureux  des  régions  sahariennes  bien  plus  que  de  la  haute  forêt  des  bords  de 
rOubanghi  et  du  Congo. 

Nous  avions  reçu  dans  tous  les  postes,  tant  du  Chari  que  de  l'Oubanghi  et  du 
Congo,  l'accueil  le  plus  affable,  le  plus  cordial,  le  plus  dévoué  de  tous  les  résidents 
ou  agents  installés  dans  ce  coin  éloigné  de  la  patrie.  Ils  nous  ont  tous  prêté  le  plus 
bienveillant  et  le  plus  empressé  concours  et  je  suis  heureux  de  les  en  remercier 
devant  vous. 

De  Brazzaville,  un  court  et  facile  voyage  nous  conduisait  à  Matadi.  Nous  n'atten- 
dions plus  qu'un  vapeur  pour  France;  ma  traversée  de  l'Afrique  était  définitive- 
ment .terminée. 

Trop  souvent  hélas,  la  faim,  la  soif  avaient  été  notre  partage  pendant  de  bien 
longs  mois.  Nous  avions  exécuté  des  marches  de  i\uit  ou  de  jour,  longues  et  pénibles, 
fastidieuses,  énervantes,  tantôt  au  milieu  de  plaines  immenses  ou  de  rochers  fan 
tastiques,   tantôt  dans  les   sinueux  sentiers  d'une  brousse  âpre  et  épineuse  qui 
enlevait  à  nos  épaules  les  derniers  lambeaux  des  misérables  guenilles  qui  nous  recou 
vraient  encore. 

Nous  constations  avec  tristesse,  chaque  soir,  la  perte  de  quelques-uns  de  nos 
animaux  que  la  faim,  la  soif,  la  fatigue  avaient  terrassés.  Nous  avions  été  oblifr(*$ 
de  sacrifier  des  munitions,  de  brûler  peu  à  peu  tout  notre  matériel,  tontes  nos  paco 
tilles,  tous  les  objets  qui  auraient  pu  nous  donner  un  semblant  de  confort.  Rien  ne 
peut  rendre  la  tristesse  qui  nous  envahissait  à  chacun  de  ces  douloureux  sacrifices. 

Nous  subissions  toutes  ces  épreuves,  les  unes  après  les  autres,  comme  autant  de 
blessures  saignantes,  et,  pourtant,  la  mission  restait  toujours  homogène  et  vaillante. 

L'image  et  le  souvenir  de  la  France  lointaine  qui  nous  avait  envoyés,  nous  mon 
trant  du  doigt  l'espace  à  parcourir,  l'ardent  désir  de  la  réussite,  le  sentiment  du 
devoir,  maintenaient,  dans  le  cœur  de  tous,  une  ardeur,  une  confiance  et  une  énergie 
qui,  jamais,  en  aucun  moment,  ne  se  sont  démenties. 

C'est  là  ce  qui  a  permis  à  la  mission  saharienne  de  parcourir,  souffrante,  lassée, 
blessée,  mais,  calme,  triomphante  et  jamais  abattue,  cette  partie  redoutable  et 
inviolée  du  continent  mystérieux  ;  c'est  là  ce  qui  lui  a  donné  la  joie  de  promener 
pacifiquement  le  pavillon  de  son  pays,  de  l'Algérie  au  Soudan  et  du  lac  Tchad  au 
Congo. 

C'est  donc  avec  l'intense  satisfaction  du  devoir  accompli,  pleinement,  sainement, 
et,  dans  tous  les  détails  énumérés  par  le  mandat  qui  m'avait  été  confié  au  départ,  que 
je  suis  venu  ici  vous  rendre  compte  de  notre  traversée  du  continent  noir. 

Dans  mes  précédentes  communications  je  vous  ai  toujours  dit  au  revoir  mais 
non  pas  adieu,  je  ne  pouvais,  ni  ne  voulais  croire  à  un  arrêt  dans  ma  marche  vers 
le  sud;  aujourd'hui,  l'œuvre  est  terminée,  et,  c'est  bien  le  mot  adieu  que  je  dois  vous 


DE  L'ALGÉRIE  AU  CONGO  FRANÇAIS.  461 

adresser  en  même  temps  que  le  mot  merci  à  tous  ceux  —  et  ils  sont  nombreux  — 
qui  ont  bien  voulu  m'honorer  de  leur  confiance  et  m'aider  de  leur  influence  et 
de  leur  énergie. 

La  part  qui  revient  à  mes  collaborateurs  dans  la  réussite,  est  considérable,  je 
veux  vous  le  dire,  et  une  fois  de  plus  le  leur  répéter  en  leur  affirmant  l'expression  de 
ma  gratitude. 

La  mission  saharienne  vous  dit  donc  adieu,  avec  le  ferme  espoir  que  la  voie 
ouverte  par  elle  ne  restera  pas  infertile  pour  la  France  qui  saura  profiter  de  l'im- 
mense effort  qu'elle  a,  elle-même,  encouragé,  soutenu  et  si  largement  récompensé. 


Discours  de  M.  LEYGUESi  ministre  de  i'instruction  Publique 

et  des  Beaux-Arts. 

Mesdames,  Messieurs, 

Par  un  arrêté  en  date  du  5  mars  1898,  l'un  de  mes  prédécesseurs,  M.  Rambaud, 
confiait  à  M.  Foureau  et  au  commandant  Lamy  une  mission  à  l'effet  de  traverser  le 
Sahara,  du  nord  au  sud,  de  parcourir  le  grand  désert,  de  l'Algérie  au  Soudan. 

Foureau  avait  depuis  vingt  ans  exploré  les  régions  sahariennes.  11  était  fami- 
liarisé avec  la  langue  et  les  mœurs  des  indigènes;  il  n'ignorait  rien  des  hommes  et 
des  choses,  de  ces  mystérieuses  contrées.  Lamy',  dont  nous  léguerons  pieusement 
le  nom  à  l'avenir,  avait  acquis,  par  de  longs  séjours  dans  le  sud  algérien,  l'expérience 
et  l'entraînement  qui  en  faisaient  le  chef  d'escorte  nécessaire. 

Le  23  octobre  1898  la  mission  quittait  Ouargla;  le  3  mars  1900  elle  quittait 
Koussri  pour  rentrer  en  France. 

Toute  son  histoire  tient  entre  ces  deux  dates. 

Arrivé  aux  affaires  en  novembre  1898,  j'ai  pu  suivre,  pour  ainsi  dire,  étape  par 
étape,  la  marche  de  cette  mémorable  exploration. 

La  conférence  que  vous  venez  d'applaudir  ne  peut  vous  en  donner  qu'une  faible 
idée.  Vous  en  lirez  plus  tard  le  récit  complet  et  vous  serez  remplis  de  reconnais- 
sance et  d'admiration  pour  la  poignée  de  braves  que  nous  fêtons  ce  soir. 

Mais  moi  qui  sais  la  grandeur  de  l'œuvre  réalisée,  je  m'étonne,  après  avoir 
entendu  Foureau,  que  l'on  puisse  être  si  modeste  et  si  simple,  quand  on  a  accompli 
de  si  grandes  choses. 

La  mission  saharienne  est  sans  précédent  dans  les  annales  de  notre  histoire. 

Civils  et  militaires,  officiers  et  soldats,  Français  et  indigènes  ont  rivalisé 
d'énergie  et  de  vaillance. 

Je  connais.  Messieurs,  le  journal  de  cette  marche  épique  qui  nous  a  conduits  de 
l'Algérie  au  Congo. 

L'entreprise  semblait  dépasser  les  forces  humaines.  Vous  avez  réalisé  l'irréali- 
sable. 

1.  Afin  de  perpétuer  la  mémoire  du  commandant  Lamy,  dans  le  régiment  où  il  a  fait  presque 
toute  sa  brillante  carrière,  la  Société  de  Géographie  ouvre  une  souscription  destinée  à  fonder  un 
prix  du  commandant  ÏMmy  au  1"  Tirailleurs  algériens.  (Voir  plus  loin  :  Actes  de  la  Société.)  (Noie 
du  Secrétaire  Général). 


450  FOUREAU. 

ment  assurés  par  les  innombrables  vautours  chauves,  qui  planent  de  toutes  parts, 
ou  qui  se  perchent  philosophiquement  —  immobiles  pendant  des  heures  entières 
—  sur  chacune  des  dentelures  régulières  du  mur  d'enceinte.  Je  dois  dire  que  cette 
variété  d'oiseau  est  répandue  h  profusion  partout,  depuis  l'Aîr  jusqu'au  Ck>ngo. 
On  peut  en  dire  autant  des  innombrables  variétés  de  tourterelles  qui  voltigent,  sans 
cesse,  dans  tous  les  arbres,  et,  que  nous  avons  rencontrées  sans  interruption. 

Pendant  la  période  de  séjour  à  Zinder,  le  commandant  Lamy,  avec  la  moitié  de 
l'escorte,  avait  fait  un  déplacement  vers  Tessaoua,  et,  aux  environs  de  cette  ville, 
pour  ramener  à  l'obéissance  les  chefs  de  cette  région  qui  devenaient  récalcitrants. 

Après  avoir  remis  ces  gens  à  la  raison,  et,  assuré  l'ordre  dans  la  région  au  prix 
de  quelques  combats,  Lamy  était  rentré  à  Zinder.  Son  absence  avait  duré  trente- 
jours.  Il  avait  recueilli  en  route,  comme  tribut  et  comme  amendes  des  révoltés,  près 
de  300  chevaux. 

D'autre  part,  une  fraction  des  Touareg  Kéloui  nous  fournissait  à  Zinder,  et  dans 
un  but  politique,  une  centaine  de  chameaux.  Nous  avions  donc  à  ce  moment  les 
éléments  nécessaires  pour  continuer  notre  route. 

J'avais  heureusement  trouvé,  en  arrivant  à  Zinder,  un  télégramme  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  Publique  qui  comblait  tous  mes  vœux.  Ce  télégramme  me 
donnait  liberté  de  manœuvre  pour  choisir  la  route  qui  me  conviendrait,  me  laissant 
seul  juge  de  l'opportunité  de  revenir,  soit  par  le  Soudan,  soit  par  le  Congo. 

Je  n'avais  point  à  hésiter  un  seul  instant  puisque  le  programme  que  nous  avions 
remis  avant  le  départ,  tant  à  l'Instruction  Publique  qu'aux  Colonies  et  à  la  Société 
de  Géographie,  comportait  la  traversée  du  Sahara  jusqu'au  Soudan,  la  route  du 
Soudan  au  Tchad,  puis,  au  Kanem,  et,  enfin,  la  jonction  avec  M.  Gentil,  sur  le  Chari  ; 
c'est  donc,  avec  la  plus  douce  satisfaction,  que  je  décidai  que  la  marche  devait  se 
continuer  vers  l'est. 

Le  commandant  Lamy  avait  pieusement  rapporté  de  son  voyage  dans  la  région 
de  Tessaoua  la  dépouille  du  colonel  Klobb.  Nous  procédâmes,  le  27  décembre,  à  son 
inhumation  dans  le  cimetière  situé  au  pied  du  fort,  en  même  temps  qu'à  celle  des 
ossements  du  capitaine  Cazemajou  et  de  son  interprète  Olive,  dont  la  mission  de 
l'Afrique  Centrale  avait  antérieurement  recueilli  les  restes,  enfouis  après  l'assassinat 
dans  un  puits  à  sec,  voisin  de  la  ville.  Cette  cérémonie  fut  imposante  et  triste; 
toutes  les  troupes  présentes  rendirent  les  honneurs. 

MM.  Dorian  et  Leroy  restaient  à  Zinder,  comptant  rentrer  en  France  par  Soy  et 
le  Dahomey. 

Le  commandant  Lamy  quitte  Zinder,  avec  le  premier  échelon,  le  26  décembre, 
et  moi  même,  avec  le  reste  de  l'escorte,  sous  le  commandement  du  capitaine  Rei- 
bell,  le  29.  Nous  restions  en  communication  avec  Lamy  qui  nous  transmettait  le$ 
renseignements  utiles  à  connaître  sur  les  points  d'eau  et  les  villages.  Nous  le  rejoi 
gnimes,  le  9  janvier  1900,  aux  villages  d'Adeber,  pour  faire,  ensuite,  route  com- 
mune. 

Le  pays  parcouru  comporte  quelques  beaux  villages.  La  brousse  est  très  claire, 
avec  bouquets  de  grands  arbres  et  vastes  plaines  couvertes  de  hautes  graminées 
sèches,  dans  lesquelles  le  gibier  abonde.  De  nombreuses  mares  ou  petits  lacs,  aux 


La  côte  des  Landes  de  Gascogne 


II 

Les  courants. 

La  poussée  des  vents  et  les  marées  produisent  des  dénivellations  du 
niveau  de  la  surface  des  mers  ;  ce  sont  les  causes  presque  uniques  des  cou- 
rants de  surface.  Les  vents  alizés  engendrent  un  vaste  tourbillon  qui,  de  l'Europe 
à  TAmérique,  occupe  dans  Thémisphère  nord  toute  la  zone  tropicale.  C'est  le 
circuit  méridional  qui  tourne  dans  le  sens  des  aiguilles  d'une  montre.  Les 
vents  généraux  de  la  zone  tempérée,  qui  tournent  dans  le  sens  contraire  des 
alizés,  engendrent  le  circuit  septentrional  qui  marche  dans  le  même  sens  que 
les  vents.  Ces  deux  circuits  se  tangentent  suivant  une  ligne  variable  avec  les 
saisons;  pendant  l'été,  cette  ligne  de  séparation  va  du  banc  de  Terre-Neuve  à 
l'Islande  ;  pendant  l'hiver,  elle  va  du  cap  Hatteras  aux  Açores  et  au  détroit  de 
Gibraltar.  Cette  ligne  éprouve  de  larges  oscillations  avec  les  coups  de  vent, 
et  les  deux  circuits  se  pénètrent  mutuellement  par  leur  bord  tangentiel. 

Les  observations  de  carcasses  et  de  bouteilles  flottantes  permettent  d'ap- 
précier la  vitesse  de  transport  des  eaux  dans  les  diverses  régions  de  chacun  de 
ces  circuits.  Six  cents  trajets  partiels  de  carcasses  et  sept  cents  de  bouteilles 
flottantes  ont  permis  de  dresser  ce  tableau. 

Les  deux  graphiques  de  carcasses  flottantes  montrent  que  le  bord  septen- 
trional du  grand  circuit  tropical  se  déplace,  non  seulement  avec  les  saisons, 
mais  aussi  avec  les  années  ;  il  parait  osciller,  suivant  que  les  glaces  du  Grand 
Banc  de  Terre-Neuve  descendent  en  plus  ou  moins  grande  abondance,  de 
même  que  nos  climats  paraissent  influencés  par  cette  débâcle  glaciaire. 
Lorsque  les  glaces  sont  très  nombreuses,  lorsqu'elles  occupent  le  Grand  Banc 
au  delà  du  mois  d'août,  les  trajets  des  carcasses  se  rapprochent  des  Açores, 
comme  si  la  masse  des  icebergs  poussait  vers  le  sud  le  courant  du  Gulf- 
Stream  ;  dans  ce  cas,  nos  hivers  sont  rigoureux.  Dans  le  cas  d'une  faible 
débâcle  glaciaire,  les  trajets  de  carcasses  se  dirigent  davantage  vers  le  nord, 
et  nos  hivers  sont  moins  rigoureux.  (Consulter  les  Pilot  Charts,) 


450  FOUREÂU. 

ment  assurés  par  les  innombrables  vautours  chauves,  qui  planent  de  toutes  parts, 
ou  qui  se  perchent  philosophiquement  —  immobiles  pendant  des  heures  entières 
—  sur  chacune  des  dentelures  régulières  du  mur  d'enceinte.  Je  dois  dire  que  cette 
variété  d'oiseau  est  répandue  à  profusion  partout,  depuis  TAïr  jusqu'au  Congo. 
On  peut  en  dire  autant  des  innombrables  variétés  de  tourterelles  qui  voltigent,  sans 
cesse,  dans  tous  les  arbres,  et,  que  nous  avons  rencontrées  sans  interruption. 

Pendant  la  période  de  séjour  à  Zinder,  le  commandant  Lamy,  avec  la  moitié  de 
l'escorte,  avait  fait  un  déplacement  vers  Tessaoua,  et,  aux  environs  de  cette  ville, 
pour  ramener  à  l'obéissance  les  chefs  de  cette  région  qui  devenaient  récalcitrants. 

Après  avoir  remis  ces  gens  à  la  raison,  et,  assuré  l'ordre  dans  la  région  au  prix 
de  quelques  combats,  Lamy  était  rentré  à  Zinder.  Son  absence  avait  duré  trente- 
jours.  Il  avait  recueilli  en  route,  comme  tribut  et  comme  amendes  des  révoltés,  près 
de  300  chevaux. 

D'autre  part,  une  fraction  des  Touareg  Kéloui  nous  fournissait  à  Zinder,  et  dans 
un  but  politique,  une  centaine  de  chameaux.  Nous  avions  donc  à  ce  moment  les 
éléments  nécessaires  pour  continuer  notre  route. 

J'avais  heureusement  trouvé,  en  arrivant  à  Zinder,  un  télégramme  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  Publique  qui  comblait  tous  mes  vœux.  Ce  télégramme  me 
donnait  liberté  de  manœuvre  pour  choisir  la  route  qui  me  conviendrait,  me  laissant 
seul  juge  de  l'opportunité  de  revenir,  soit  par  le  Soudan,  soit  par  le  Congo. 

Je  n'avais  point  à  hésiter  un  seul  instant  puisque  le  programme  que  nous  avions 
remis  avant  le  départ,  tant  à  l'Instruction  Publique  qu'aux  Colonies  et  à  la  Société 
de  Géographie,  comportait  la  traversée  du  Sahara  jusqu'au  Soudan,  la  route  du 
Soudan  au  Tchad,  puis,  au  Kanem,  et,  enfîn,  la  jonction  avec  M.  Gentil,  sur  le  Chari  : 
c'est  donc,  avec  la  plus  douce  satisfaction,  que  je  décidai  que  la  marche  devait  se 
continuer  vers  l'est. 

Le  commandant  Lamy  avait  pieusement  rapporté  de  son  voyage  dans  la  région 
de  Tessaoua  la  dépouille  du  colonel  Klobb.  Nous  procédâmes,  le  27  décembre,  à  son 
inhumation  dans  le  cimetière  situé  au  pied  du  fort,  en  même  temps  qu'à  celle  de> 
ossements  du  capitaine  Cazemajou  et  de  son  interprète  Olive,  dont  la  mission  de 
l'Afrique  Centrale  avait  antérieurement  recueilli  les  restes,  enfouis  après  l'assassinat 
dans  un  puits  à  sec,  voisin  de  la  ville,  (^étte  cérémonie  fut  imposante  et  triste; 
toutes  les  troupes  présentes  rendirent  les  honneurs. 

MM.  Dorian  et  Leroy  restaient  à  Zinder,  comptant  rentrer  en  France  par  Say  cl 
le  Dahomey. 

Le  commandant  Lamy  quitta  Zinder,  avec  le  premier  échelon,  le  26  décembrv. 
et  moi  même,  avec  le  reste  de  l'escorte,  sous  le  commandement  du  capitaine  Rei 
bell,  le  29.  Nous  restions  en  communication  avec  Lamy  qui  nous  transmettait  U^ 
renseignements  utiles  à  connaître  sur  les  points  d'eau  et  les  villages.  Nous  le  rey^ 
gnimes,  le  9  janvier  1900,  aux  villages  d'Adeber,  pour  faire,  ensuite,  route  com- 
mune. 

Le  pays  parcouru  comporte  quelques  beaux  villages.  La  brousse  est  très  rlain. 
avec  bouquets  de  grands  arbres  et  vastes  plaines  couvertes  de  hautes  gramin^A-* 
sèches,  dans  lesquelles  le  gibier  abonde.  De  nombreuses  mares  ou  petits  lacs«  aui 


I.\  (UiTK  DES  LANDKn  I»K  fi\s4iNiNE.  US 

I>*autr«  part.  le  lieutenanl  Sîmart,  dans  sa  ('ari^  d^t  courant»^  indique 
(|uVn  toute  MÎsun  le  courant  côtirr  du  ^'olfc  de  (jasro(?ne  %e  dirige  du  nord 
vent  le  Mid;  rest  le  contraire  de  la  l(»i  de  RennelL  De  leur  C(^té  aussi»  les 
pihttâ  rharti  américains  avaient  siffnalé  dix  é|>aves  flottantes  qui  avaient 
M'*journé  quelque  temps  dan^  le  golfe  de  (iaM*o^'ne  et  avaient  été  aperçues  plu* 
sieum  foin;  Irurs  |»arcours  absolument  ernitique<%  ne  permettaient  aucune 
déduction  rationnelle.  I^  seule  chose  à  constater,  c*e^t  qui*  ces  carcasM^s  de 
navirt*%,  qui  étaient  entn*es  dans  le  golfe,  y  avaient  ti>urbillonné  quelque 
temp<k.  puis  en  étaient  sorties  pour  disparaltn*  dans  li^s  eaux  portuu'aises. 

pour  étudier  h  nouveau  celte  question  controverMM*,  nous  avons  employé 
le  %y%téme  du  lancement  de  bouteilles  flottantis  lestées  de  façon  i  ne  pas 
rouler  à  la  surface  des  eaux.  Par  les  soins  du  capitaine  Durand,  des  /VvAcri/*# 
</'*  l'Ot'Hii  h  Arcaclion,  il  a  été  lancé  300  boutrille^,  pendant  deux  années 
conMVutivf«%.  Il  en  fut  n'cueilli  environ  une  centaine  presque  toutes  sur  la 
cntc  den  limites,  par  les  services  de  la  Douane.  Du  |Miint  île  départ  au  point 
«rarri\ér.  chaque  trajet  porté  sur  la  carte  donne  une  image  de  ces  ensembles, 
qui  vs{  «aigrissante  par  la  netteté  des  résultats. 

Sur  10(1  lNiuteille«  recueillies,  on  note  : 

I»,f.'   t    n  Non/  't» 

\f|^  l  r»»|  ot  II*  *i|.|-f*t Tt» 

\rr*  !••  ni»ril-»'si ii 

\»'rs  \f  «iht  4iii«-Ht % 

La  prédominance  \ers  le  sud*est  v%i  tr«*s  remari|uable  et  est  contraire  h  la 
loi  de  Rennell.  Autre  fait  im|Nirtanl,  les  atlerris<nres  ^e^^mt  faits  sur  les  côtes 
landaiM's,  à  l'fxrlusion  de«  coIi»h  d*Ksp.i::ne.  Enfin,  lr>  trajt-ls  \ers  le  nord* 
l'st  ont  eu  lirti  |M*fiilant  la  vii^on  d*hi\(*r,  alors  que  rV*::nent  les  vents  du  sud 

a  l'oursl. 

I^a  direction  wr^  \v  <»ud-our«rt  est,  aussi  la  C4inst'*quence  des  |H»riodes  de 
yn»*  \rnts  «Irsl  de  riii\er. 

Le<i  "i»  boul«*ill«*s  de  rété  ont  été  entnilm*»j»s  vers  nos  places  par  les 
>eiitH»lu  nuril-«»ii«"»t.  qui  sont  b»s  >enls  ilominants  de  nos  elt's;res  faits  démon- 
trent que  |.i  |«ii  de  Itennell  n'e\is(e  pas.  (I«*pendant,  même  pendant  Tété,  il  y 
a,  prè«  de  la  eôle  de*  Lautles.  un  lit  de  courant  fort  élrmt  qui  >e  dirige  vers  le 
noni,  et.  ipie  |fs  p«*rlti*iirs  ont  siiu\ent  «»i::iialé.  (l'est,  u  i,  un  courant  de  retour, 
produit  par  r.Hruniulali«»n  «biseaux  |MMiss«'rs  au  foii«l  ^lu  u'ojfe  par  les  >enls  du 
iii>r«l-<Hif%|  donnii.int^  peiidint  bs  ji*urné(>s  dite,  i  i-s  eiut  accumulées  jiont 
fi»rré«*%  de  s  !•<  happer.  st»il  en  cnurant  simis  marin,  c  e%l  la  plus  ;:rande  |»artie, 
soit  en  lour int  de  surfait*  latéral,  t'/est.  lout«»s  priq»ortions  gardées,  ce  qui  se 
pi**«*  dans  la  nier  «i«s  Aritill*-s  vX  dni%  b-s  piHsiu'«*<»  ilu  Yu«Mlan.  Les  mêmes 
cau^fs  pr«M|uiM*n|  les  inêines  efb'U 


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46d 


HAUTREUX. 


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468 


HAUTREUX. 


La  vitesse  des  eaux  poussées  vers  le  sud  est  intéressante  à  constater,  elle 
est  beaucoup  plus  faible  que  la  vitesse  océanienne;  elle  est  plus  rapide  encore 


'-^     o    > 


à  certaine  distance  des  côtes  que  dans  la  zone  voisine.  Les  bouteilles  indi- 
quent : 

Au  lari^t*  de  iO  milles 6  milles  j»ar  2i  heures. 

Iji  dedans  de  10  milles 3  milles  par  24-        — 

La  côte  semble  repousser  les  corps  flottants  et  atténuer  leur  vitesse  de 
transport. 


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HAUTREUX 

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470 


HALTREUX. 


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Températures  et  densités  de  la  mer. 

Températures.  —  Les  observations  furent  faîtes  à  Ârcaclion,  par  le  capi- 
taine au  long  cours  Durand, 
(les  Pêcheries  rfe  fOcéan, 
chaque  jour,  au  moment 
des  pleines  mers  et  des 
basses  mers,  dans  la  rade 
d*Eyrac,  et,  presque  tous 
les  jours,  en  mer,  au  point 
où  se  trouvaient  les  va- 
peurs en  pèche,  pendant 
les  années  1894,  1895, 
1896,  1891,  et,  1898. 

Pendant  cette  lonjrue 
série  d'observations,  il  s'est 
trouvé  deux  hivers  très 
froids,  ceux  de  1893-1891 
et  de  1894-1893;  puis,  un 
automne  très  pluvieux,  ce 
lui  de  189"-1898,  ce  qui  a 
ofTert  un  grand  intérêt  pour 
les  modificationséprou  vées, 
au  large  et  dans  le  bassin, 
au  point  de  vue  thermique 
et  à  celui  de  la  densité. 

Tout  d'abord,  on  a  con- 
staté la  fixité  relative  des 
températures  de  la  surface 
de  la  mer,  sur  laquelle  les 
modifications  de  la  tempé- 
rature de  Tair,  du  jour  à  la 
nuit,  n'ont  qu'une  inQuence 
à  peine  perceptible;  il  faut 
une  baisse  thermale,  du* 
rant  plusieurs  jours,  pour 
que  la  surface  de  l'Océan 
en  soit  impressionnée.  Les  hivers  les  plus  rigoureux  de  cette  période  de  cinq 
années  n'ont  pu  abaisser  la  température  de  la  surface  de  l'Océan  au-dessous 


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«II*  *'  1(1 .  Il  en  a  vU*  il«*  mt^mo  au  s4*m«phorr  «li*  (]a|»Bn'lon.  C*e^l  i  ud  «legn* 
|>rr^  la  loinporalure  île  «surface  de  TOréan,  à  riunert  du  tuAtv  de  (ja9<*o;;ne, 
et,  |ftar  la  laltlude  d*Arrachon. 

A  An'arhon,  dan»  ce  interne  teuip»,  la  lem|MTalure,  oli%4'rv«V  en  rade 
d*K>rac,  ne  dr|M«»^a  pa»  pluftieun  foin  ;  |*  el  t-  '^  ;  elle  élail  donc  inférieun* 
de  H'  à  U'  i  relie  de  l'Océan  >t)iMn,  maign*  la  puÎA.^ance  du  jeu  de%  marée!»  dan?» 
le  luïk^^in;  &  la  pleine  mer  9kui vante,  im  notait  un  arrroissiement  de  2'  ou  3*, 
lain^^nt  enron*  le<%  eaux  du  ba^^in  inférieun^s  de  5  a  t»  aux  eaux  de  TOcéan. 
t*e^  difTrrenceH  5*attrnuaient  naturellement  en  se  ra|>|in>rhant  de  la  mer;  ellen 
étaient  déjji  moitié  moindres  à  la  hauteur  tlu  plian*  du  Ferret. 

pendant  le^  |rrande%  rliah^urs  de  l'été,  le  haH^in  »V*chau(Te  davantage  que 
rOréan,  et,  peut  atteindre  *  21»';  la  côte,  elle*méme,  éeliaulTe  les  eaux  rive- 
raint*H.  et.  la  surface  de  la  mer  atteint  -f  2*i  ,  depuis  le  rivage  juM|u*à  une 
centaine  de  milles  au  large,  tandi^  que  la  tem|N*rature  de  Ttlcéan,  à  cette 
latitude,  à  Touvert  du  golfe  de  Gascogne,  uV>t  que  de  -^  IH  i  |-  lU'  au 
maximum.  Otte  nappt*  d'«'au,  surcliaulTée  par  \vs  plag«*^  de  sable  des  Landes, 
«  rtend  vers  le  large;  elle  indique  par  sa  p4*n»istance,  la  non-existence  du  cou- 
rant de  Rennell  qui  y  ferait  brèche,  et,  amènerait  un  lit  de  courant  n'ayant  que 
-  IH  de  températun*. 

Temi^raittrr$  ih  surfarr,  —  Lc5  obM*rvation>  de  tem|>ératurt»  |>ouvent  t^tre 
ain^i  résumé«*s  : 

I*  Au  lanre  de  la  cote  des  Landes,  juM|u'lk  une  di>tance  de  \\\)  mille^^. 
Obs4«r%-atioiiH  Durand  : 


Miniiiiitiii 
l|.i\>iiintii 


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T  Sur  la  route  di»  l'embouchure  delà  tîin>nile  au  cap  Fini«»tére  (Kspa;:ne), 
jmr  les  paquebots  des  Mi*ssagf*ries  Maritimes  : 


Miniiiiuiti 

M.t\Mlilltll 


•    •    • 


II* 


J   Sur  la  n»ule  de   la   (loubre  à  New-York»  par  les  |»aquelK)ts  Hordes  et 
jusi|u'au  m  de  Loin:,  tl. 


Miintnufii 

M  IttMl'Illl 


T<9hf*^rfiturrn    %'»u%m'innr%.  tlûte  des  Landes,  jusqu'à   100  métr<»s  de 

pn»f«»ndeur.  de  la  ente  juMpia  JO  millrs  au  lar^re.  Observations  Durand  : 


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470 


HAUTREUX. 


III 

Températures  et  densités  de  la  mer. 

Températures.  —  Les  observations  furent  faites  à  Arcaclion,  par  le  capi- 
taine au  long  cours  Durand, 
des  Pêcheries  de  V Océan ^ 
chaque  jour,  au  moment 
des  pleines  mers  et  des 
basses  mers,  dans  la  rade 
d'Eyrac,  et,  presque  tous 
les  jours,  en  mer,  au  point 
où  se  trouvaient  les  va- 
peurs en  pèche,  pendant 
les  années  1894,  1893, 
1896,  1897,  et,  1898. 

Pendant  cette  longue 
série  d'observations,  il  s'est 
trouvé  deux  hivers  très 
froids,  ceux  de  1893-1891 
et  de  1894-1893;  puis,  un 
automne  très  pluvieux,  ce- 
lui de  1897-1898,  ce  qui  a 
offert  un  grand  intérêt  pour 
les  modiiicationséprou  vées, 
au  large  et  dans  le  bassin, 
au  point  de  vue  thermique» 
et  à  celui  de  la  densité. 

Tout  d'abord,  on  a  con- 
staté la  fixité  relative  des 
températures  de  la  surface 
de  la  mer,  sur  laquelle  les 
modiOcations  de  la  tempé- 
rature de  Tair,  du  jour  à  la 
nuit,  n'ont  qu'une  influence 
à  peine  perceptible;  il  faut 
une  baisse  thermale,  du- 
rant plusieurs  jours,  pour 
que  la  surface  de  l'Océan 
en  soit  impressionnée.  Les  hivers  les  plus  rigoureux  de  cette  période  de  cinq 
années  n'ont  pu  abaisstM-  la  température  de  la  surface  de  l'Océan  au-dessous 


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LA  roTK  l>l>  LANOBS  l>K  (.\m:<h.NE. 


4:1 


il«*  *-  10  .  Il  en  a  ott*  de  mt^me  au  M^maphorc  <le  Cap'Bn*ton.  C*e5(  i  un  defriv 
pn''>  la  lem|K*raluro  «le  ï^urface  tie  TOrêan,  i  Touvert  du  polfe  de  (saseo;:ne, 
et,  |»ar  la  latitude  d*Amirh(»n. 

A  Arrarhon»  dan»  re  nu^me  tempA,  la  tein|N*ralure,  oliM*rvée  en  rade 
d*E)rar,  ne  dê|»a?«%«i  pa»  plui^ieun  ti>i^  *■  I*  et  t*  '-^'i  ••ll«'  «'*lftil  donr  inférieure 
de  H  à  9'  à  celle  de  TOcéan  >oi*%in,  malgré  la  pui»>ance  du  jeu  de?»  inan*e<i  dan^i 
le  lia^^in;  &  la  pleine  nier  .suivante,  (m  notait  un  arrrois.sernent  de  2'  ou  3', 
lai<»%ant  enrore  leii  eaux  du  bassin  inférieure?i  de  Ti  a  !>'  aux  eaux  de  l'Océan. 
t*e%  dilTérences  s'atténuaient  natun*llement  en  ^e  rapprochant  de  la  mer;  elles 
étaient  déjà  moitié  moindn»s  à  la  hauteur  ilu  phan*  du  Ferret. 

Pendant  le^  irrandes  chah*urs  de  Tt^lé,  le  ha^sin  ji'échauiTe  davantap*  que 
rOcéan,  et,  peut  atteindre  -  âtî';  la  cote,  elle-même,  échauffe  le»  eaux  rive- 
raines, et,  la  surface  de  la  mer  atteint  -^-  22',  depuis  le  rivage  juM|u*à  une 
centaint*  de  milles  au  lar^t*,  tandis  que  la  li^mpérature  de  TOcéan,  à  cette 
latilutle,  à  Ttiuvert  ilu  pdfe  de  GaïkCOfrne,  nVst  que  de  +  18  i  4-  1*«^'  au 
maxinmm.  (A*tte  nappi*  d'eau,  surchaufTée  par  le<  plâtres  de  sable  des  Landes, 
s'étend  vers  le  lartfe;  elle  indique  |iar  sa  [H^rsislance.  la  non-existence  «lu  cou- 
rant ib*  Rennell  qui  y  ferait  bnVhe,  et,  amènerait  un  lit  de  courant  n*a}ant  que 
r  IH  de  tenipératun*. 

Temyrraiurtsi  </#•  nitrfari*.  —  Les  oliservations  de  tem|>ératun^  |K>uvent  iHre 
ainsi  n*sumées  : 

I*  Au  lanre  de  la  cùt«*  des  landes,  JuMpià  une  distance  d«*  «10  milles. 
Obs4*r\ations  Durand  : 


Miniiiiuiii    •   .   . 
M.i\uiiiiiii   . 


•    •   . 


Il 


•   *i^ 


2*  Sur  la  route  de  rembouchure  delà  (îironde  au  cap  Finistère  (Kspai'ne), 
par  les  paquebots  des  Messageries  Maritimes  : 


Mitiiiiiuiti    .   • 
M.i\iiiitjiii   .    . 


•  II* 

*  l«»« 


3    Sur  la  ri»u(e  de   la   (loubre  à  New-York,  p.tr  les  |»aquel>ots  Hordes  et 
jusi|u'au  lO   «le  Lnwj.  O. 


Miiiifiiuiii 

M  llHil'llll 


II* 


Tr9n /partit urf 9   %'tu%t9vtr9nr%.         tliMe  des  Landes,  jusqu'à  100  mMn*s  de 
proft»ndeur.  de  la  côte  jiisipra  30  nulb*s  au  lar^'e.  Observations  Durand  : 


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4*32  HAUTREUX. 

4*  Arcachon. 

Arcachoa.  Rade  d'Eyrac,  rainimuin O^ 

—  —       maximum +  2d<* 

Sémaphore  du  cap  Breton,  minimum +  iO» 

—  —  maximum -\-  ^2? 

5°  Rivière  de  Bordeaux.  Les  températures  de  surface  suivent  à  peu  près 

la  même  loi  que  celle  du  bassin  d'Arcachon. 

» 

Minimum  observé 0<» 

Maximum +  25<> 

Les  deux  courbes  de  température  de  TOcéan  et  de  la  rivière,  étant  superpo- 
sées, se  coupent  en  deux  points,  en  avril  et  octobre;  à  ces  époques,  la  rivière 
est  à  la  même  température  que  l'Océan,  puis,  elle  devient  plus  chaude  pendant 
Tété.  C'est  en  avril  que  les  saumons  et  aloses  remontent  le  fleuve. 

La  courbe  tracée  sur  les  données  sous- marines  de  la  côte  des  Landes 
montre  Tinfluence  de  la  nature  du  fond  —  sable  ou  vase  —  sur  la  pénétration 
de  la  chaleur  dans  les  couches  profondes,  et,  la  profondeur  à  laquelle  se  fait 
sentir  Tinfluence  de  Tévaporation  de  surface.  Ainsi,  si  le  refroidissement  est 
rapide  depuis  la  surface  jusqu'à  1  mètres,  c'est  l'évaporation.  Il  devient  moins 
rapide  de  7  à  25  mètres,  c'est  l'influence  du  rayonnement  sur  le  fond  de  sable, 
puis,  très  rapide  de  25  mètres  à  45  mètres  ;  c'est  l'influence  du  fond  noir  et 
absorbant  des  vases  des  fonds  plus  profonds  que  25  mètres.  Enfin,  la  chute 
thermique  devient  très  lente  de  45  mètres  à  iOO  mètres  et  au  delà;  c'est 
que  la  pénétration  solaire  devient  de  plus  en  plus  faible,  à  partir  de  50  mètres 
de  profondeur. 

Il  n'a  pas' été  fait  d'observation  de  ce  genre  dans  le  bassin  d'Arcachon, 
non  plus  que  dans  les  lacs  d'Hourtin,  Lacanau  et  Cazaux.  Ces  observations 
faites  dans  les  lacs  et  à  Arcachon,  en  rade  d'Eyrac,  et  du  Feret,  celles  des 
époques  des  minima  (février)  et  des  maxima  (août)  auraient  probablement  un 
grand  intérêt. 

Densités.  —  Les  densités  ont  été  observées  par  le  capitaine  Durand,  avec 
un  aréomètre  Bouchardat  plusieurs  fois  comparé  à  la  Faculté  des  Sciences  de 
Bordeaux,  à  la  surface  de  l'Océan,  pendant  quatre  années,  presque  journel- 
lement. L'eau  de  la  surface,  recueillie  dans  une  bouteille,  était  analysée  à 
terre  dans  le  repos  des  instruments.  L'aréomètre  a  oscillé  entre  1025  et  1027, 
suivant  à  quelque  distance  les  modifications  hygrométriques  de  la  côte.  En 
eau  profonde,  il  a  été  recueilli  de  l'eau  à  environ  50  mètres,  au  moyen  de 
bouteilles  bouchées  vides,  et,  dont  le  bouchon  s'enfonçait  sous  les  cinq  atmos- 
phères de  pression;  l'eau  analysée  à  la  Faculté  a  donné  une  densité  de  102^). 
On  peut  dire  que  la  masse  océanique  entière  n'est  pas  sensible  aux  variations 
hygrométriques,  même  à  la  surface. 


LA  iÔTB  DKS  I^INDI^  OE  <aS4:at;NB. 


(U 


Il  nVii  vsl  imji  de  m^mc  tlans 
le  lia«Mn  J'Arrarhon.  Il  ft*y  jolie 
une  pelile  riviAn»,  la  Leyn»,  el, 
Jf  nombreux  ruituM^aux  a|i|M>r- 
tanl  le  tribul  Av^  eaux  lamlaiM*»; 
«le  plui«,  l<*H  Mble:^  une  foift  imbi- 
Ih*%,  lai>H<*nl  cirruler  au-«leHnu» 
•le  la  couche  d*alioA  un  volume 
«IVau  considérable,  fort  lent  i 
découler.  C'est  ce  que  démonin* 
pleinement  la  varialion  de<(  den* 
%\U*s  obM*rY«*(*!i  dan»  la  rade 
d'Ejrac.  de|iui^  le  moin  d*i>c- 
lobre  18%  jusqu'au  moi%  de 
mai  IKtn. 

En   radt»  d'Evrac,  !•••*  raux 

« 

n^cueillirn  i  la^urfare  mar- 
quent à  rar«*omètre  Itouchar- 
dat,  de  1020  Â  lOUi.  Ellt*s  Mint 
un  |MMi  mollir  mI«m*s  que  crllo<^ 
«le  l'Océan  ri\erain;  le  jou  de^ 
manV^  auLMn(>nt«*  Imr  densité 
de  dt*u%  unil«'\s.  au  nnmientde  la 
|dcin«*  mer.  Otl«*  faible inllurnce 
do  la  man*M\  maign*  le  vtMsinagi* 
«i  proche  de  TOccan  et  la  maftsi» 
dt*^  eaux  mi*ie«^  en  m(»u\cm«*nt. 
vsi  nMnan|ii.tbb*.  Ain^^i,  dann  la 
rade  d'E^rnr,  oii  l'on  a  con«»talé 
plu^i«*urs  foi^  de*  den*ilr<  de 
l(MU.  a  ninrêe  Im*»m>,  on  notait 
^•ulement  lOOT  à  marée  haute. 
Il  vmble  que  le%  e.nix  «le^cen- 
dant  \or^  la  mer,  de  la  rôle  lan 
diiM»,  depuis  Ar»'«»  ju<»qu'au 
Tei«  h,  *e    ra<^M*mbIe|it  dann  le*» 

canaux  profoinN.   .%an<%  m*   inr- 
lanifer  btMucoup  a\ec  Tcmu  ma 
rine  de^  pa^M*^,  et,   n'Hioulant 
av«M'  le  flot  dann  leurs  aneicns 
«henaux,  v  ramènent  Us  minws 


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471  HAUTREUX. 

eaux,  modifiées  très  légèrement  par  leur  contact  avec  Tocéan  AUantique. 

Les  grandes  périodes  pluvieuses  modifient  cet  état  de  choses.  Un  exemple 
frappant  est  fourni  par  le  mois  d'octobre  1896,  où  il  est  tombé  dans  le  bassin 
342  millimètres  d'eau.  Ces  pluies  commencèrent  le  10,  et,  durèrent  vingt  jours; 
la  densité,  qui,  le  5  octobre,  était  de  1023,  tomba  brusquement,  le  13  octobre, 
à  1008,  et,  se  maintint  à  ce  chifTre  jusqu'au  2  novembre.  II  a  donc  fallu  huit 
jours  de  pluies  abondantes  pour  imbiber  les  sables  et  amener  Técoulemenl 
des  eaux  landaises  jusqu'en  rade  d'Eyrac.  Une  autre  période  pluvieuse,  en 
février,  fit  baisser  la  densité  à  1004,  à  la  date  du  10  février  1897;  pour  la 
même  cause,  le  7  avril  1897,  on  constata  une  densité  de  1007.  Enfin,  la  salure 
habituelle  ne  fut  atteinte  que  le  12  mai  1897  ;  le  doucin  avait  duré  six  mois. 

Il  n'est  pas  besoin  de  développement  pour  comprendre  Teflet  nuisible 
d'une  telle  dessalure,  aussi  prolongée,  sur  l'élevage  des  coquillages;  les  pertes 
furent  considérables. 

Les  observations  ont  été  faites  tous  les  jours,  a  basse  mer  et  à  la  pleine 
mer;  l'eau  de  la  surface,  recueillie  dans  des  bouteilles,  était  pesée  à  terre. 
Elles  embrassent  une  période  de  quatre  années. 

Le  graphique  de  189G,  page  473,  montre  que,  dans  les  années  ordinaires,  la 
densité  de  l'eau  du  bassin  se  maintient  entre  1020  et  1024,  toujours  un  peu 
inférieure  à  celle  de  l'Océan,  mais,  que  dans  la  période  pluvieuse  qui  dura 
tout  l'hiver  de  1896-1897,  elle  tomba  brusquement  à  des  chiffres  très  infé- 
rieurs et  atteignit  lOOi. 

Les  marées  de  svzvc^ies  ont  naturellement  une  action  très  sensible  sur  ces 
phénomènes,  mais  malgré  que  le  bassin  se  vide  aux  deux  tiers,  les  eaux  rentrant 
avec  les  fortes  marées  ne  modifient  l'état  de  basse  mer  que  de  trois  unités. 

Embouchure  de  la  Gironde.  —  Dans  les -petites  baies  qui  avoisinent  Royan 
et  dans  lesquelles  sont  situées  des  stations  balnéaires,  il  se  produit  des  faits 
singuliers.  La  densité,  observée  à  la  pleine  et,  à  la  basse  mer,  près, du  rivage, 
pendant  tout  un  mois  d'août,  s'est  constamment  trouvée  plus  forte  de  deux  à 
trois  unités  à  basse  mer  qu'àpleine  mer;  et,  cependant,  au  large  et  à  toucher  les 
pointes  des  baies,  la  rivière,  à  basse  mer,  contient  plus  d'eau  douce  qu'à  mer 
haute.  C'est  donc  un  fait  d'évaporation  locale,  qui  est  détruit  par  la  marée 
montante. 

IV 

Fonds  de  la  mer. 

La  nature  des  fonds  marins,  à  petite  distance  du  rivage,  est  identique  à 
celle  de  la  plaine  des  Landes;  le  sable,  sous  une  faible  épaisseur,  y  recouvre 
des  argiles,  la  pente  est  presque  la  continuation  de  celle  du  sol  terrestre, 
abstraction  faite  des  dunes. 


I^*^  Laii<l<*A  Aont  <*onMi(u('N»s  |>ar  tlo%  liTrainn  Mratiiirs.  Miblr»  vl  anrilc». 
I^»n^<|u<«  Irî*  |»lîftS€inonU  «lo  réiorn»  torn»!«trp  ont  |iro<luit  rapprofondift^o* 
ment  «Ic9i  m<*rs  A  Iv  s«Milè%omont  «Ic*^  monta^nr^,  \v%  rau\.  m*  n*tirant  danA 
li*n  dt'iirr^'^ionn,  ont  dtVouvort  !<>  |>lali*aii  landais  jii»4|irà  d<*A  limîlt*^  voi* 
siuv%  i|<*^  ri\a4;i*A  artu«*U.  Ia*^  uouvrlli*»  tt*rn*H  d«'*roiiv«Tti*8  daii^  le  ni<»ndo 
rutier  <int  nicHlilit*  h*  n'^'imo  do4  %'i*nt.^  ^'tMi«T.iiix,  t»t  changé  la  dirprti(»n  de^ 
<  ourant^  marine,  et.  par  !iuit«\  inodilîé  lt*^  clifnat>  dos  rr^rions  vtâ»in«*9  Avs 
«M*t'*an'%.  La  |>t'-riod««  glaciaire,  la  période  du  diluviiim,  i*n  ont  été  l<*^  conM- 
t|i]enrr%  n*M*i«%viin*5;  le  Md  de^  Landes  |N»rle  le^^  lra>'t*^  f|«*  vv%  niodiliration*». 
IsÊ*^  nionl<k  (*aulal»re<i  et  de?i  A^luni*!^  ronlienut*iit  du  minerai  de  fer  en  qiian* 
lilé.ce  minerai,  sou» une  forme  cri9»lailineilure,  la  ma;rn«*lite.  m*  renronire,  en 
uran<le  i|iiantilé,  dans  le  salde  .HU|KTliriel  de*^  Landc*^.  dtVrlanl  hh  provenance, 
mais  on  ne  \v  tnnive  |ms  dan*  les  an:ili»'*,  ni  dan»»  le%  ^ables  niuvjarent». 
On  le  rencontre  é;ralement  dans  les  «able?^  des  première^  pentes  «lonH-martne^, 
ou  <<!  dureté  le  fait  n'*^i^ter  aux  a;:enlH  de  de^truclion  marins.  Le  diluvjum 
anrib'ux  pn»vient  de^  Pyrénét^n  ronlrales,  d*où  Marient  TAdour  i^t  la  (f.ironne; 
la  couche  arénacée  ma^rnétiipie  provient  de<%  monts  Cantahres,  f|ui  Tout  pro- 
jetée en  mer  <*t  sur  le  terrain  landais. 

Cette  pente  du  sid  sous-marin,  continue  et  lente  à  |»artir  du  riva::e,  se 
prt»lonu'*-  prt*M|ue  unifonne  jusipi'â  la  profondeur  de  2(M)  m^tre^.  Là,  lirUM|ue- 
ment  a  |H0  kilonW'tn*^  de  la  côte,  le  std  n'alTaissi»  de  2  MH)  mètres,  ri  atteint 
rapidement  *l's  pn»f(mdi*ur^  de  iTiiH)  mètres,  à  moins  de  2011  kilomètn^n  de  la 
terre;  c*r%t  le  pli^Hruient  pmfond  (|ui  a  mis  à  sec  U*%  terres  artuelle>. 

Lor^pii*  \v%  besoins  île  li  na%iLMti<in  amenèrent  les  marins  à  étudier  la 
profondeur,  aux  en>irt»ns  des  jMirts  (pi'iU  pouvaient  fréi|uenter,  la  natun*  de 
la  c«*i(i*  landaisis  le  |mmi  d'abri  «{u'elle  oITrait,  le  dan;:er  <|u'>  courait  un  navire 
a  \(»ilrs,  la  ri-;:ularité  appin-nle  dt*  la  p<*nte  du  terrain  sous-nmrin,  tirent 
ni';;liL't>r  «le^  recherches  minutieuses  qui  S4*mblaient  navtur  aucun  but  pra- 
tique. Il  fut  constaté  s4*ubMnent.  ipfil  n*e\istait  pas  de  n»chers  dangenMix 
entre  TAdour  et  la  tîaronne,  •*!.  «pie  la  |N»nte  du  terrain  était  plus  rapide  vers 
le  cap  Breton  <pie  vers  Cordoii.ui:  cr|N*ndaiit  les  |MVheurs  n*c(»nnai«saient  qu'il 
\  a\ait  d«'s  (n»us,  des  fossr%  d'une  certaine  étendue,  et,  leurs  lilets  étaient  S4»u- 
>ent  avariés  pir  des  n*ncoiitres  fortuites  a\ec  d<*s  conuloniérats  piern*ux.  Il 
sembb»  que  des  rerlien*ht*s  hvdroirraphiques  séri«'Us«»^  ile\  raient  être  faites 
d^n*  cfllf  ri'*;:ion. 

IVndint  que  le  capitaine  Ihiraiid  <diM*rvait  les  temp«'Tatun*^  et  les  densités 
de  la  mer  au  larje  «le  la  cote,  penil.uit  quil  lançait  k  la  mer  des  bouteilles 
|M>ur  I  o|»s«r\.iln4i  des  courant^,  il  preii;tit  la  pn»fondeur  où  il  devait  mouiller 
S4»s  chaluts  i-t  ram«*nait  des  érhaiitillons  du  fond.  tUrs  observation»,  faites  «»ur 
re|è\i>mt*nt  des  phares  de  la  ciMi*.  n'ont  pas  la  pm  ision  nécessain*.  c'est  é\i« 
drnt,  mai^  telles  qurlles  liMir  multiplicité  <  llN)  en^inmi  dans  un  es|>ace  cir- 


416  IIAUTREUX. 

conscrit  à  30  milles,  au  nord,  à  Touest  et  au  sud  d*Arcachon,  n*en  est  pas 
moins  fort  intéressante.  Ainsi,  elle  fait  voir  que  la  régularité  de  la  penlo  du 
sol  sous-marin  n'est  qu^apparente,  et,  qu'il  existe,  dans  Touest  du  phare  du  ca|> 
Ferret,  suivant  la  direction  est-ouest,  une  sorte  de  fosse  qui  se  prolonge  jus- 
qu'au large.  L'intérêt  de  cette  constatation  est  assez  considérable,  car  son 
emplacement  correspond  à  la  direction  même  de  la  rade  d'Eyrac,  du  bassin 
d'Arcachon,  et  à  la  limite  ancienne  du  cap  Ferret,  il  y  a  deux  cents  ans.  Celle 
fosse,  encore  profonde  d'une  vingtaine  de  mètres;  par  rapport  aux  terrains 
qui  sont  au  nord  et  au  sud,  est  encore  sensible  à  15  milles  de  la  côte.  Si  des 
observations  scientifiques  en  démontraient  l'existence,  ce  serait  un  vestige  de 
l'ancienne  fosse  de  l'entrée  d'Arcachon,  qui,  déjà  du  temps  de  Masse,  il  y  a 
deux  cents  ans,  était  portée  de  3  500  mètres  plus  au  sud,  et  que  l'avancement 
du  cap  Ferret,  vers  1782,  déplaça  encore  d'autant,  par  l'érosion  de  la  mon- 
tagne du  Pilât  qui  se  poursuit  encore  de  nos  jours.  On  voit  l'intérêt  historique 
que  pourrait  avoir  la  constatation  de  cette  fosse. 

En  dehors  de  cette  fosse,  au  sud  comme  au  nord,  la  déclivité  du  sol  sous- 
marin  est  assez  rapide,  jusqu'à  10  milles  au  large  et  à  la  profondeur  Je 
50  mètres;  elle  diminue,  ensuite,  considérablement,  pendant  les  10  mille> 
suivants,  pour  redevenir,  de  nouveau,  raide  entre  15  et  20  milles  de  terre 
et  les  cotes  de  60  à  90  mètres;  puis,  la  pente,  uniforme  et  lente,  continu»* 
jusqu'à  50  milles  de  distance  du  rivage,  où  se  trouve  la  chute  brusque  à 
2000  mètres  de  profondeur.  Cette  inflexion  du  fond  entre  15  et  20  milles  Je 
distance,  correspond  bien  exactement  à  la  région  côtière  des  courants  litto- 
raux sous-marins,  conséquence  de  la  surcharge  des  eaux  produite  au  fond  Ju 
golfe  par  la  poussée  du  nord-ouest. 

La  nature  du  fond  est  intéressante  à  connaître;  c'est  du  sable  pur,  qui 
recouvre  l'argile,  jusqu'à  la  distance  de  10  à  15  milles,  et,  jusqu'à  la  profon- 
deur de  23  à  30  mètres;  au  delà,  le  fond  est  de  vase  ou  d'argile,  plus  i)U 
moins  mélangée  de  sable.  Ce  sont  ces  sables  qui  forment  les  plages,  et,  qui, 
surélevés  par  les  vents  d'ouest,  ont  formé  les  dunes  et  envahi  peu  à  j^eu  le^ 
terres  jusqu'à  la  limite  des  Landes.  On  retrouve  cette  argile  dénudée  dans  !♦• 
bassin  d'Arcachon,  où  elle  maintient  les  chenaux  de  marée  dans  leurs  lit^ 
actuels,  et,  permet  la  construction  des  parcs  à  coquillages. 

L'étude  du  fond  marin  a  été  étendue  à  la  Gironde  et  à  ses  deux  afOuent>. 
Garonne  et  Dordogne.  Ces  deux  rivières  sont  parsemées  de  bancs  nombreux 
qui  sont,  en  majeure  partie,  restés  dans  les  mémo  emplacements  depuis  tn»* 
longtemps.  On  constate,  tout  d'abord,  que  tousles  bancs  sont  constitués  par  J*"^ 
sables  très  fins,  et,  que  les  vases  n'existent  que  dans  les  profondeurs  qui  ser- 
vent de  passes  de  navigation.  Plus  de  cinquante  échantillons  de  ces  bancs  <»nt 
été  recueillis,  et,  l'on  a  constaté,  avec  surprise,  que  les  bancs  de  le  Giron«li\ 
depuis  Pauillac  jusqu'à  la  pointe  de  Graves,  avaient  une  tout  autre  apparemr 


u  oiTB  wj^  L\Nni-:.4  UK  g\smn«\k. 


f|ti«*  cou\  provriiant,  noit  de  la  Donloirno,  Miit  «Ir  la  Gamiitie,  el,  au^^i  i|U(* 
ri*iix  iio!(  lianr^  qui  <*iiloun*nl  (lunlouaii  juM|u'àla  Coiilm».  0«i  dilTi'nMirr^  »oiil 
HaUi'^^^iilt'^  &  la 
\ii<»,el,fiulehorî% 
«lo  toute  aiiaUse 
rhiniM|Uoqu'ilM'- 
rail  bien  ilrjiira* 
ble  qui*  r<Mi  fil, 
|iour  montrer 
que  (VHhaiiCHoiit 
iU'%  |irti\enanrr% 
ililTén'nli»î*  el  une 
orifrine  loeale 
M%  |»artiruli«Te 
aus^i:e^lnme^es 
l>anr%  ne  Contien- 
nent pan  ilo\a%e«i, 
le%  «lilT«*renet*<(  lie 

roloration  qu*iU 
|»n'*v*nti*nt  indi- 
quent •  forti*'- 
nient,  une  diiïé- 
rrnee  dr  mat»*»- 
riaux  et  d«*  |»ro- 
^••nanri\Tou^rr% 
•'•Irmmt^  sont, 
ilailleur^Jt*'*»!»**- 
IîIh  (*|  u^«'^  p.irlt*^ 
roulements  de 
*urfae«»  «h*^  épu- 
rants allrrn.iliN 
di*  1.1  niari*«*. 

La  s|ii*4*t  de 
r«»s  «.ild«-%.  lor%- 
(|U  lU  siiiii  hiiitii. 
dr%,  vs{  .liiHidu* 
ment  t\  |iiqui*. 
Ilans  l.i  Il<iri|«»- 
;:ne,   dr|i(ns    Li. 

lNiuni<*jii^«|ii  .1  |H.|\r,  |r^  h.uK  s  il«*  * ilili'  n«»  ei>utif*nnt*nt  |».is  |dus  d«*  a  p.  lOO 
tW  \a*r^.  lU  ^fiht  ::ri^  jiunAIrrs,  ri,  roiitiriint*nt  du  mi«  i  Id.inr.  les  rirmrnt*. 


I  %iitf   iiirMiMi  rni  •!  r  u*   i  «  <     *•   i  \M»%t*f 


478  ,  HAUTREUX. 

un  peu  graveleux  près  de  Libourne,  diminuent  graduellement  de  grosseur, 
et,  au  bec  d'Ambès,  ils  n'ont  guère  qu'un  millimètre  de  diamètre.  Dans  la 
Garonne,  depuis  le  pont  de  Bordeaux  jusqu'à  Pauillac,  les  bancs  ne  contien- 
nent pas  plus  de  5  p.  100  de  vases,  des  graviers  un  peu  gros,  et,  des  cailloux, 
dans  leurs  couches  profondes,  près  de  Bordeaux  ;  puis,  les  éléments  diminuent 
rapidement,  et,  deviennent  très  fins  au  bec  d'Ambès;  leur  couleur  est  grise; 
ils  ne  contiennent  pas  de  mica.  Dans  la  Gironde  maritime,  depuis  Pauillac 
jusqu'à  la  pointe  de  Graves,  sqr  la  rive  gauche,  les  bancs  sont  composés  d'élé- 
ments très  fins,  d'un  demi-millimètre  de  diamètre;  ils  ne  contiennent  que  5 
à  8  p.  100  de  vases  ou  d'éléments  très  usés;  leur  coloration  est  gris  foncé 
presque  noir;  on  y  trouve  en  abondance  de  la  magnétite  et  du  mica  blanc. 
Au  toucher,  ils  donnent  la  sensation  savonneuse,  tellement  les  éléments  en 
sont  usés.  Il  est  évident  que  ces  sables  n'ont  pas  la  même  provenance  que 
ceux  qui  forment  les  bancs  de  la  Dordogne  et  de  la  Garonne.  A  l'embou- 
chure, de  Cordouan,  de  la  pointe  de  Graves  et  de  Royan  jusqu'à  la  Coubre,les 
*bancs  de  sable  ne  contiennent  pas  trace  de  vases.  Ils  sont  de  couleur  jaune 
d'or,  composés  d'éléments  un  peu  plus  gros  que  les  sables  du  Verdon  el  de 
Talais;  ils  contiennent  du  mica,  du  fer  magnétique  et  des  débris  de  coquilles: 
ils  sont  semblables  à  ceux  qui  forment  le  rivage  de  la  côte  des  Landes. 

Ces  différences  si  tranchées  d'aspect,  de  coloration  et  de  composition  indi- 
quent une  sorte  de  localisation  de  chacun  de  ces  groupes  de  bancs  de  sables; 
les  bancs  de  Saint-Estèphe,  de  Talais  et  du  Verdon,  spécialement,  montrent 
une  formation  tout  à  fait  landaise  d'origine,  et  qui  n'est  pas  altérée  par  les 
apports  modernes  des  deux  affluents  Garonne  et  Dordogne,  non  plus  que  par 
des  apports  de  sable  marin  que  pourrait  faire  supposer  la  violence  des 
courants  de  la  marée. 

Ces  quebiues    indications  montrent  l'intérêt  que   présenterait   l'analyse 
scientifique  de  ces  échantillons  des  bancs  de  sable  d'un  estuaire  marin. 


Les  vases  de  la  Gironde. 

Les  eaux  de  la  Gironde  sont  chargées  de  vase  en  toute  saison;  c'est,  entre 
Pauillac  et  Mortagne,  que  le  fleuve  est  le  plus  bourbeux,  et,  c'est  pendant  Tété, 
lorsque  le  fleuve  est  à  l'éliage,  que  le  fait  est  le  plus  marqué.  Ces  constata- 
tions suffisent  pour  indiquer  que  cet  état  de  trouble  ne  provient  pas  seule- 
ment des  apports  terreux  des  deux  affluents,  Garonne  et  Dordogne.  Pendant 
l'été,  lorsque  les  deux  rivières  sont  très  près  de  l'étiage,  qu'elles  n'apportent 
que  peu  d'eau  dans  l'estuaire,  leurs  eaux  sont  claires  en  amont  de  Langon  el 
de  Castets,  au  delà  des  points  limites  de  la  marée;  les  eaux  de  l'Océan  sont 
claires  aussi,  et,  c'<»st  dans  l'intervalle  <le  ces  deux  limites  que  les  eaux  se 


rhariTt^nt  de  vases.  Il  C1^i  é\îJent  que  le  |ilii*iH»mène  enl  dû  principalement  à 
l'artion  alternalive  des  marées. 

1*4*^  couranU  d«*  din*rlions  «>ppov'*eH,  beaucoup  p|ii%  violenU  i|ue  ceux  des 
ri\iéreH,  remuent  profondément  le^  vas«*>  ipii  furmeiit  le  fond  de^  passer  do 
na\i;:ati(m,  et,  Irur  elTet  maximum  se  pHnluit  ilan^  la  partie  la  plu^  lar^e  du 
flf*u\e.  Mais  une  partie  considérable  de  vv%  eaux  tn»uldée«i  «ort  du  fleuve  avec 
la  man*e  descendante;  lorsque  cv%  eaux  ont  tlépa<»M*  H<»yan,  tdies  se  ré|»andent 
dan»  la  vaste  embouchure  juMpi'ù  la  Coubre  et  aux  rocht^  d«*s  Olive*»;  elb*» 
subi^MMit  les  mouvements  de  rotation  «pi'y  produit  le  changement  delà  marée; 
de»  ««aux  marines  nou%'elles  apporb*nt  d.m^  Tiiitérieur  du  fleuve  de^  eaux 
clain*s  qui  »*y  chargent  de  vase  et,  sortant  av4*c  le  jusant  Miivant,  em|Kirtent 
avec  elles  un  nouveau  continirent  de  xa^en.  tlha(|ue  jour,  il  Mirt  ainsi  de  la 
Cfimnde  une  quantité  considérable  de  limon;  des  expériences  facile»  à 
reprendre  montrent  que  les  quantités  expuKérs  sont,  au  moins,  é;:ale»  à  l'en- 
semble des  apports  des  deux  affluent»,  (lanmne  f*t  Donlopie.  De»  ex|H'*rience» 
ont  été  faite»  |H'ndant  les  mois  de  juin,  juillet  et  août  IKHft.  .IH  échantillon^ 
dVau  ont  été  pris  à  la  surface  du  fleute.  entre  lly  et  MaulH*rt,  décantés,  pui» 
pesés;  dans  des  eaux  qui  ne  |»arai»^aient  qut*  laiteu»e»,  on  a  trouvé  une 
moyenne  de  aUO  prammes  de  vase  sèche,  par  mètre  cube  d*«*au  ;  les  jour»  de 
grande  manV,  on  n'cueillait  jus<|u*à  2  kilo^r.  de  tern*.  |»ar  mètn*  cuIm*  dVau. 
(Ir,  t(»ut  le  volume  de»  l'auxcompri*^ entre  Mauln^rt  et  Royan  dépaH»e  la  |M»inti* 
de  Cirave»  dan»  la  marée  de  jusant.  Li*  ci>urant  dfM'enilant  dure  une  demi- 
heure  de  plu»  que  le  courant  montant;  cettodruii-heun*  d*i*xcè»  |Miur  le  jurant 
fait  sortir  du  fleuve  à  tout  jamai»  un  \(»lume  de.iu  de  crnt  cinquante  a  deux 
cent»  millions  de  mètres  cubes  à  cliaque  maréi*. 

|*iMfitn.|ftir  in'i>«-tni«* :?«l       — 

>••«  li.»ii  trrln  .ili«  .lu  lî'in  • ImM»  m  nr  ||t*%  r  itT<  ^. 

I^  vit(*»M*irrcoulement  de  la  marée,  tant  en  flot  qu'en  jusant,  v^i  de  I  m.  TA\ 
k  2  mètre»,  par  MM*iin<b'. 

Le  ju»ant  a  une  durée  d«*  20  minute*»  de  plu*»  que  b*  flot,  soit  |Hiur 
I  2<NI  »4*condt'H,  à  ta  %iteH«^e  de  |  m.  TiO.  un  parcoure,  ciui^.icrr  \  récoub^nimt  ilu 
fleu>»'.  d«'  I  SOO  mètres  à  2000  iiiètn*^.  |Siur  un»»  •»rrtioii  de  lOOOOO  mètrrs 
carré»,  r«*coub*ment  %«*ra  de  iKOOUOOOOa  2  mmmioooO  niètn»»  cuIm^».  C«*»  i*aux 
é\acuét*%  coiitii*nnent  au  minimum  TiOO  urinimi»s  de  \aM*  m  »u»pen»ii»n  par 
mètre  cuIm».  L*é\acuatiiin  d(*»  %a^«'s  |n>uI  donc  allrindre  mit  mill«*  tonm*»  par 
manV.  Dans  »«-%  étutlr»  sur  b»s  apports  trrriMix  d«'%  diMix  ifflu«Mils»  (laromir  •♦t 
Donbi^rne,  b»  M»rxic«»  d«s  Ponts  vi  (!hiu*»^«r%  .i<lui«'t  le  cliiffn*  dr  cinq  million*^ 
de  mètn*»  cuIm«»  ilr  \asr%;  Mut,  en  nioxi^nno,  H  J>  o  mètn*»  culws  par  jour,  thi 
voit  par  ers  cliiffrr^  qtit»  ré>acu.ilion  par  b»  ji-ti  d«'s  niarérs  |MMit  être  dix  foi» 


480  HAUTRECX. 

plus  considérable  que  Tapporl  des  rivières,  lorsque  le  régime  du  fleuve,  fondé 
sur  ralternance  des  marées,  vient  à  subir  quelque  accident  par  suite  des 
inondations. 

VI 
Modifications  des  rivages. 

La  côte  des  Landes  de  Gascogne  a  éprouvé  de  grandes  modifications 
depuis  les  temps  anciens.  Les  documents  précis  sur  lesquels  on  puisse  se 
baser  pour  cette  étude  sont  relativement  modernes. 

L^état  désertique  des  Landes,  Tinsécurité  de  la  côte  ont  empêché  toute 
tradition  sérieuse.  Les  portulans  qui  datent  du  xiw^  siècle  donnent  un  dessin 
de  la  côte  qui  se  rapproche  beaucoup  de  la  forme  actuelle.  Les  caries  hollan- 
daises du  xvi°  siècle  sont  plus  précises  et  donnent  des  renseignements  nau- 
tiques que  Ton  peut  considérer  comme  exacts.  L*cmbouchurc  de  la  Gironde, 
Cordouan,  les  bancs  de  l'extérieur  et  de  l'intérieur  du  fleuve,  l'entrée  d*Arca- 
chon,  la  barre  de  Bayonne  sont  indiquées  bien  suffisamment  pour  le  naviga- 
teur, mais,  il  faut  arriver  à  l'année  1690  et  aux  cartes  de  Masse  pour  avoir 
un  document  hydrographique  et  topographique  qui  puisse  être  comparé, 
point  par  point,  aux  cartes  actuelles. 

Les  données  antérieures  au  xv!!""  siècle  peuvent  se  résumer  ainsi.  La  côte 
des  Landes,  entre  TÂdour  et  la  Gironde,  présentait  plusieurs  échancrures  qui 
formaient  des  ports  à  marée.  Dès  l'époque  de  la  domination  anîrlaise  en 
Guyenne,  Talbot  se  servait  de  l'un  deux,  vers  Hourtin,  pour  y  débarquer 
iOOO  hommes.  L'Adour,  qui  se  jetait  à  la  mer  vers  le  cap  Breton,  a  déplacé 
son  embouchure  vers  Bayonne;  la  grande  échancrure  d'Arcachon  s'est  trans- 
portée, vers  le  suil,  de  plusieurs  kilomètres;  les  bancs  qui  existaient  à  l'entrée 
delà  Gironde  et  qui  formaient  les  passes  se  sont  déplacés,  d'autres  ont  disparu 
dans  l'intérieur  du  fleuve.  Les  modifications  de  dessin  du  rivage  des  Landes 
ont  donc  été  considérables  dans  les  temps  anciens,  et,  toutes  ont  eu  pour  cause 
le  déplacement  des  sables. 

A  dater  de  1690  et  des  levers  hydrographique  de  l'ingénieur  Masse,  les 
choses  se  précisent,  et,  l'on  peut  suivre  les  modifications  qui  se  sont  produites 
depuis  deux  cents  ans. 

L'embouchure  de  la  Gironde  est  la  plus  intéressante  à  étudier. 

La  Gironde  appuie  sa  rive  droite  sur  les  falaises  rocheuses  du  Blayais. 
sur  la  côte  royannaise,  depuis  Talmont  jusqu'à  Terre-Nogre,  et,  sur  les  rc^chers 
de  nie  d'Oléron  ;  il  ne  peut  y  avoir  eu  de  grandes  modifications  de  ce  rut/». 
Sur  sa  rive  gauche,  on  ne  trouve,  comme  assise  solide,  que  le  rocher  de 
Cordouan,  et,  quelques  tètes  de  roches  sous-marines  qui  constituent  le  plateau 
de  Cordouan  et  l'ossature  de  la  pointe  de  Graves.  Ce  plateau  rocheux  sert 


LA  COTE  DES   lJtM[>K!)  HK  C.l>4'.<l(.\K.  it 

d'appui  i  ihs  wiMr*  nw.  rux.  pcuvi-iil  ^In-  .lô|ilar*-!i par  If»  (loU.  On  no  sait  i 


UmXTlt-KE  nF.  U  CtEOiOC 


r.<>n)ouan  a  j.i.lis  hil  |..irh.-  <!.<  I.»  p..tNl.-  .)u  M.-.i..r  :  il  .-.t  r<Tlnin,  rn  tout  ra-.. 
i|u.-.  vrn  1.III    lii-Mi.   il  cxi^uil  un»  11-  lial-tlnUI.',  «j-ihI.-  (>»p.lnn.  i|ui  i-lai( 


480  HAUTREUX. 

plus  considérable  que  Tapport  des  rivières,  lorsque  le  régime  du  fleuve,  fondé 
sur  ralternance  des  marées,  vient  à  subir  quelque  accident  par  suite  des 
inondations. 

YI 
Modifications  des  rivages. 

La  côte  des  Landes  de  Gascogne  a  éprouvé  de  grandes  modifications 
depuis  les  temps  anciens.  Les  documents  précis  sur  lesquels  on  puisse  se 
baser  pour  cette  étude  sont  relativement  modernes. 

L'état  désertique  des  Landes,  Tinsécurilé  de  la  côte  ont  empêché  toute 
tradition  sérieuse.  Les  portulans  qui  datent  du  xiv'  siècle  donnent  un  dessin 
de  la  côte  qui  se  rapproche  beaucoup  de  la  forme  actuelle.  Les  caries  hollan- 
daises du  xvi°  siècle  sont  plus  précises  et  donnent  des  renseignements  nau- 
tiques que  Ton  peut  considérer  comme  exacts.  L'embouchure  de  la  Gironde, 
Cordouan,  les  bancs  de  l'extérieur  et  de  l'intérieur  du  fleuve,  l'entrée  d'Arca- 
chon,  la  barre  de  Bayonne  sont  indiquées  bien  suffisamment  pour  le  naviga- 
teur, mais,  il  faut  arriver  à  l'année  1690  et  aux  caries  de  Masse  pour  avoir 
un  document  hydrographique  et  topographique  qui  puisse  être  comparé, 
point  par  point,  aux  cartes  actuelles. 

Les  données  antérieures  au  xwf  siècle  peuvent  se  résumer  ainsi.  La  côte 
des  Landes,  entre  l'Âdour  et  la  Gironde,  présentait  plusieurs  échancrures  qui 
formaient  des  ports  à  marée.  Dès  l'époque  de  la  domination  anglaise  en 
Guyenne,  Talbot  se  servait  de  l'un  deux,  vers  Hourtin,  pour  y  débarquer 
4000  hommes.  L'Adour,  qui  se  jetait  à  la  mer  vers  le  cap  Breton,  a  déplacé 
son  embouchure  vers  Bayonne;  la  grande  échancrure  d'Arcachon  s'est  trans- 
portée, vers  le  sud,  de  plusieurs  kilomètres;  les  bancs  qui  existaient  à  l'entn^ 
de  la  Giromie  et  qui  formaient  les  passes  se  sont  déplacés,  d'autres  ont  disparu 
dans  l'intérieur  du  fleuve.  Les  modifications  de  dessin  du  rivage  des  Landes 
ont  donc  été  considérables  dans  les  temps  anciens,  et,  toutes  ont  eu  pour  cause 
le  déplacement  des  sables. 

A  dater  de  1690  et  des  levers  hydrographique  de  l'ingénieur  Masse,  les 
choses  se  précisent,  et,  Ton  peut  suivre  les  modifications  qui  se  sont  produites 
depuis  deux  cents  ans. 

L'embouchure  de  la  Gironde  est  la  plus  intéressante  h  étudier. 

La  Gironde  appuie  sa  rive  droite  sur  les  falaises  rocheuses  du  Blayais. 
sur  la  côte  royannaise,  depuis  Talmont  jusqu'à  Terre-Nègre,  et,  sur  les  rochers 
de  l'île  d'Oléron;  il  ne  peut  y  avoir  eu  de  grandes  modifications  de  ce  côlô. 
Sur  sa  rive  gaucho,  on  ne  trouve,  comme  assise  solide,  que  le  rocher  de 
Cordouan,  et,  quelques  tètes  de  roches  sous-marines  qui  constituent  le  plateau 
de  Cordouan  et  l'ossature  de  la  pointe  de  Graves.  Ce  plateau  rocheux  sert 


d'appui  è  >\r»  mUIp^  qui,  rux,  pruvci>l  Hn-  it<^]iUr(-4  par  le»  OoU.  On  n<'  Mit  fti 


EMHunniiE  uf.  u  ataoum 


Ciinlouaii  a  ji.)i>.  f.-iit  pirli>-  •!•-  I.i  |>oiiilr  <lu  M<-<1ih-  .  il  •■«l  rcrLiin,  en  l-rut  r;i<, 
qur.  Vfr*  I  Jii   niS'».  il  «-M-tur  mit-  llo  liiil.ilabl.-.  a|.|H-l<-  Conlan.  qui  i-l«il 


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Les  travaux  du  «  Coast  and  Geodetic  Survey  » 

des  États-Unis  dans  l'Alaska  de  1867  à  1900 


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M.  Henry  S.  Pritchett,  surintendant  du  Coast  and  Geodetic  Survey  des  Etals- 
Unis,  a  eu  Tamabilité  d'adresser  au  secrétaire  de  la  Rédaction  de  La  Géographie  la 
note  suivante.  La  Société  exprime  au  savant  directeur  de  cet  important  établisse- 

•  ment  scientifique  l'expression  de  ses  remerciements  pour  cette  intéressante  com- 

munication : 

«  Aussitôt  après  l'acquisition  de  l'Alaska  par  les  États-Unis,  en  juin  1867,  le  Coast 
and  Geodetic  Survey  entreprit  la  reconnaissance  géographique  de  ce  vaste  territoire. 
La  première  expédition,  dirigée  par  u  l'assistant  »  George  Davidson,  consacra 
les  mois  d'août,  septembre  et  octobre  à  explorer  le  pays  et  à  recueillir  des  observa 
tions  scientifiques.  Elle  observa  ainsi,  pendant  deuJt  mois,  les  marées  à  Sitka.  Les 
coordonnées  géographiques  d'Unalaska,  Chilkat  et  Sitka  furent  déterminées,  et,  en 
ces  mêmes  localités,  des  observations  magnétiques  furent  exécutées. 

((  Les  opérations  du  Coast  and  Geodetic  Survey  dans  l'Alaska  se  réfèrent  a  quatre 
périodes. 

«  Durant  la  première  période,  de  1867  à  1880,  en  outre  de  l'exploration  de 
G.  Davidson,  furent  entreprises  l'expédition  pour  l'observation  de  l'éclipsé  totale  du 
soleil  en  1869,  et,  une  étude  des  courants  océaniques;  on  fit,  de  plus,  une  abondante 
série  de  sondages  et  une  collection  d'échantillons  de  fond  des  profondeurs,  des 
observations  pour  déterminer  l'altitude  du  mont  Saint-Eiie,  qui  n'était  pas  alors 
contestée,  enfin,  des  observations  météorologiques  pendant  plusieurs  mois  aux 
Pribilov.  Parmi  les  explorateurs  de  cette  période,  la  première  place  appartient  h 
M.  W.  H.  Dali.  En  1873,  il  choisit  l'emplacement  d'une  station  télégraphique  à 
l'Ile  de  Kyska,  en  vue  de  la  pose  d'un  câble  à  travers  le  Pacifique  septentrional.  Au 
cours  de  ce  voyage,  M.  Dali,  exécuta  un  grand  nombre  d'observations  astronomiques 
et  magnétiques,  ainsi  que  des  sondages  en  mer  profonde;  enfin,  il  détermina  la  posi- 
tion  de  quatorze  mouillages,  non  mentionnés  sur  les  cartes  antérieures.  Par  ses 
soins,  un  marégraphe  enregistreur  fut  placé  à  Uiouliouk  (pointe  orientale  des 
Aléoutiennes),  et,  pendant  huit  mois  des  observations  météorologiques  furent  faites 
sur  l'ile  Saint-Paul. 

«  Dali  commença  ses  travaux  dans  l'Alaska  en  1871,  et,  jusqu'à  1880,  accomplit 
un  grand  nombre  d'explorations  dans  cette  région,  rapportant  de  chacun  de  ses 


thavai'x  w  .  coast  and  geodbtic  srnvBV  .  dans  i/ala>ka     as 

xnya^n  ilt^  informaticmii  do  volour  concortiant  le  magnélififno  lrrn^*tre,  le  pilotaKf, 
rhyiln»«rra|>liie  ri  la  balhymt«trtr« 

«•  1^  Mrtuule  pêriiHlr  (IHSih|MMîi|  fui  prinri|Milcincnt  c*>n*ofnV  h  rhyilri»frniphic 
(lu  nud  VTki  (le  l'Alaitka.  !)(*•  travaux  coniiidrnililoH  furrut  rxiVuhHi  (Inti^  lo  canal  de 
Porlland.  I«a  propriété  de  cette  n'irion  fn>ntièrt*  étant  contestée  entre  li*<i  Ktat<«  rnin 
et  la  tirande-Bretaime.  dt**  lèvent  t4)p(>^aphii|ueH  et  hydn^fcraphiquest  noifcné^  y 
furent  |M»urHuiviii,  en  même  tem|)f(  que  de?*  reccmnaUnancea  de  pilota^n*.  Pendant  cette 
Itcrimie,  le  r#Kij|  andG^odflir  Surrry  c(M)|M''ra  enraiement,  avec  la  (I«>mmi«*»ion  jMïlaire 
inlernatûmale  et  le  Sujnai  Srrvicr  des  KtatH-l'nin,  h  rétabli«t>ement  d'une  station 
mct(^»ndtiKi<|ue  et  ma^rnétique  h  la  |)«>inte  liam»w. 

«1  IK»  IMMÎ)  h  1H*J7,  <«ifrnalonfl  h»*  travaux  de  Mclirath  et  de  Turner,  charin*Hi  d'une 
mi^Hion  en  vue  de  la  Mdulion  de  la  question  litiKieutie  de^  fn>nti(*n'«*.  t>H  deux 
\ti\ngeurM  devaient  reconnaUre  lest  deux  |N>inl.H  où  le  lit'  de  l^tng.  O,  de  (irei'nwich 
o>u|ie  le  Yukon  et  le  Porcupine.  l)c  Saint-Michel,  IVxiMmition  iHiurnuivit  na  mute 
ju«4|u  au  delta  du  Yukon,  et,  remonta,  «ur  un  va|)eur,  le  fleuve  jusqu'au  con- 
fluent du  Porcupine.  La,  Mcrirath  et  mi  trim|ie  délMirquerent  et  explun*rrnt  le?i 
enviriMiH.  ju<M|u*au  rt*lourdu  steamer  ^urle<|U(*ITurner  remonta  le  Porrupine  ju<M|ue 
dan»  le  voi«*tiiAKe  du  lit*  de  I«on^.  ().  —  Mctireath  détermina  Icm  ciMinltinneen  île 
plu«it*urH  |M»intjt.  L'été  suivant,  Turner  entn*prit  un  voyage  le  long  du  Itl'  méri 
dien,  juM|u  a  rt)tH^n.  Otie  traver^'e  d'une  n'*trion  totalement  inconnue,  qui 
n  avnit  jnmai<«  été  imrcourue  par  un  Idanc.  |M*ut  être  même  |iar  aucun  élre  humain, 
fut  accomplie  en  dix -huit  jour*. 

H  1^  !«lcnmer,  de  retour  au  confluent  du  Yukon  et  du  Porcupine.  emlNin|ua 
Mclirath.el,  remonta  le  Yukon  ju«M|u'aux  envin>nH«le  Forty  Milendnvk.  Iji  inmition 
Aolron4»mi(|uede  ce  |Miint  fut  drliTniiniV.  I«a  plu**  Iia^hc  lem|M'ratun*  ulM»er%'(V  par 
MHin^ath  |M*ndant  M»n  hivernage  en  «Ttte  ntation  fut  —  Tiir*,?  €♦,  en  jan\ier,  et,  — 
iH-.a  (*.,  on  février;  la  lem|«»ratun*  la  plufi  haute,  en  février,  fut  -  Hs  .,*»  t'.  —  Au 
cour*  tie  c«*lle  eifiéilition,  la  vitt^M»  dVvoulement  du  Yukon  fut  me<»uriv  et  le  levé 
«lu  P«>n*upine,  du  Camp  (^^donna  ju^|u*au  Fort  Yukon,  ex«Vuté.  Troi^  p\rnmide^ 
furent  (•rik'tt*i  |N>ur  indiquer  la  |»*»«»ititin  de  la  fnmtiére. 

"  Kn  IVi,  le  Pn*^iilenl  di^Kt.il<«  l'nJH  nomma  un  commissaire  chnriOMle  conférer 
a\iv  un  CMmnii«»<^ire  liritanni«|Uff\  en  vue  dVlAhlir  une  communauté  de  vue  dam» 
rorftrnni<ili«»n  di*^  minninn*  dV\pl«>mtion  et  de  c«M>rii«»nner  leur«  o|M*ration«.  lh*n 
deux  C(Mi<i,  ct*t  acc«»ril  détermina  l'enxoi  de  mi*»si<>n<«  internationale^  le  lonir  de  la 
fn»nliéreenlrerAla<»ka  et  Ir*  |M»«<M*^«»i«>n««  l>ntannii|Uf^.  depuis  le  Fort  Simp4<m,  au 
noni,  ju^iu'a  Sitka.  Ia'<  c«M»nionn(Vi«  tr«^»in^phique«  d'un  grand  nomt»re  de  loca- 
lili'^  furtMtt  t!flcrminei'«».  et.  ^ur  lN*nuc«>iip  île  jNiini^  dr^  o|i<M*rvati«»n<«  magnétiqm*?» 
furent  f.iitff*«.  En  iVNî,  fut  «ltlermin«v  la  «li(fi*n*n<*e  en  longitude  de  Plie  Kadiak  et 
d't'nala«kn  en  prenant  |Miur  l»a««*  d'ii{K*rntiiin  la  |Mi«ition  connue  de  Sitka. 

•i  En  1*^**^  commence  l.i  d(*rnirn*  |M'rio«le.  durant  Inquelle  la  plu«  gmnde  attention 
fut  ap|M»rlffv  à  Iji  nvonn.ii<»<«,inre  i\v%  emlM»uchun*s  du  Yuk«»n.  de  la  Gq>|N*r  Ri\'er, 
et,  d<*<4  enln'i*"*  «h*^  canaux  conduisant  du  canal  de  L\nn  au  Klondike. 

•«  l*n  lr>er<i»mplela  rlé  fait,  i\v  IVnlnv  du  canal  *le  L>nn  aux  |ia-M»^qui  mènent 
a  la  n*kM«»n  du  Kloiitliki*.  Plu*  il<*  .'ttHnit)  vo\  uvur^  ««uivirrnt,  |H*ndant  une  sieule 


476  HAUTREUX. 

conscrit  à  30  milles,  au  nord,  à  Touest  et  au  sud  d*Arcachon,  n'en  est  pas 
moins  fort  intéressante.  Ainsi,  elle  fait  voir  que  la  régularité  de  la  penlo  du 
sol  sous-marin  n'est  qu  apparente,  et,  qu'il  existe,  dans  l'ouest  du  phare  du  cap 
Ferret,  suivant  la  direction  est-ouest,  une  sorte  de  fosse  qui  se  prolonge  jus- 
qu'au large.  L'intérêt  de  cette  constatation  est  assez  considérable,  car  son 
emplacement  correspond  à  la  direction  même  de  la  rade  d'Eyrac,  du  bassin 
d'Arcachon,  et  à  la  limite  ancienne  du  cap  Ferret,  il  y  a  deux  cents  ans.  Cette 
fosse,  encore  profonde  d'une  vingtaine  de  mètres;  par  rapport  aux  terrains 
qui  sont  au  nord  et  au  sud,  est  encore  sensible  à  15  milles  de  la  côte.  Si  des 
observations  scientifiques  en  démontraient  l'existence,  ce  serait  un  vestige  de 
l'ancienne  fosse  de  l'entrée  d'Arcachon,  qui,  déjà  du  temps  de  Masse,  il  y  a 
deux  cents  ans,  était  portée  de  3  500  mètres  plus  au  sud,  et  que  l'avancement 
du  cap  Ferret,  vers  1782,  déplaça  encore  d'autant,  par  l'érosion  de  la  mon- 
tagne du  Pilât  qui  se  poursuit  encore  de  nos  jours.  On  voit  l'intérêt  historique 
que  pourrait  avoir  la  constatation  de  cette  fosse. 

En  dehors  de  cette  fosse,  au  sud  comme  au  nord,  la  déclivité  du  sol  sous- 
marin  est  assez  rapide,  jusqu'à  10  milles  au  large  et  à  la  profondeur  de 
50  mètres;  elle  diminue,  ensuite,  considérablement,  pendant  les  10  milles 
suivants,  pour  redevenir,  de  nouveau,  raide  entre  15  et  20  milles  de  terre 
et  les  cotes  de  60  à  90  mètres;  puis,  la  pente,  uniforme  et  lente,  continue 
jusqu'à  50  milles  de  dislance  du  rivage,  où  se  trouve  la  chute  brusque  â 
2000  mètres  de  profondeur.  Cette  inflexion  du  fond  entre  15  et  20  milles  de 
distance,  correspond  bien  exactement  à  la  région  côtière  des  courants  litto- 
raux sous-marins,  conséquence  de  la  surcharge  des  eaux  produite  au  fond  du 
golfe  par  la  poussée  du  nord-ouest. 

La  nature  du  fond  est  intéressante  à  connaître;  c'est  du  sable  pur,  qui 
recouvre  l'argile,  jusqu'à  la  distance  de  10  à  15  milles,  et,  jusqu'à  la  profon- 
deur de  25  à  30  mètres;  au  delà,  le  fond  est  de  vase  ou  d'argile,  plus  ou 
moins  mélangée  de  sable.  Ce  sont  ces  sables  qui  forment  les  plages,  et,  qui, 
surélevés  par  les  vents  d'ouest,  ont  formé  les  dunes  et  envahi  peu  à  |h?u  les 
terres  jusqu'à  la  limite  des  Landes.  On  retrouve  celte  argile  dénudée  dans  le 
bassin  d'Arcachon,  où  elle  maintient  les  chenaux  de  marée  dans  leurs  lit> 
actuels,  et,  permet  la  construction  des  parcs  à  coquillages. 

L'étude  du  fond  marin  a  été  étendue  à  la  Gironde  et  à  ses  deux  affluents, 
Garonne  et  Dordogne.  Ces  deux  rivières  sont  parsemées  de  bancs  nombreux 
qui  sont,  en  majeure  partie,  restés  dans  les  même  emplacements  depuis  tri'^s 
longtemps.  On  constate,  tout  d'abord,  que  tousles  bancs  sont  constitués  par  des 
sables  très  fins,  et,  que  les  vases  n'existent  que  dans  les  profondeurs  qui  ser- 
vent de  passes  de  navigation.  Plus  de  cinquante  échantillons  de  ces  bancs  ont 
été  recueillis,  et,  l'on  a  constaté,  avec  surprise,  que  les  bancs  de  le  Girondr. 
depuis  Pauillac  jusqu'à  la  pointe  de  Graves,  avaient  une  tout  autre  apparenr^" 


U  CiïTB  WS  L\M>KS  I>K  r.\M:iM.\K. 


4r 


iiiio  C4*u\  |»rov«*iiaiil,  »oit  ilo  la  DonloiriK',  mhI  do  la  Garonne,  el,  auA^t  <|uo 
riMix  *lr^  banrn  <|ui  mtoun^nl  (lonlouon  juM|u'àla  CouKro.  Crn  iliiïrrt*nr<*s  Minl 

^aifti^'^anU*^  h  la 
\uo,rl,en4lehnr!* 
<lo  toute  analyse 
rlnmM|uequ'ilM»- 
rail  bien  ilr^îra- 
Me   que  Ton  fit, 
|iour    montrer 
i|uciv<»lianrH<Mit 
dos  pru^enanern 
(li(n*renti*<^  et  une 
origine  locale 
Ir**^  |iartiruli(*re 
au^'»i;ronim«MT5 
haneHneciintion- 
nent|>a«««li*\asi*H, 
Ir*  ililTi'renri'H  tie 
niloration  iju'ilA 
|in*M»nl4*nt    iudi- 
quenl .     forrr- 
ment,    unr  iliiïr- 
n»nei*    df    luatt*- 
riaux  <*t   d<*  |iro- 
vcnanrr.Tou^rr^ 
rli'*mrnU      sont, 
d*ailK»up*,lr«»N|»f- 
Il I ^  l't  u •»•'"*  |».irlr«% 
roulenii*nt^  de 
^urfari»  d«*%  rmi- 

rant%   allfruatif^ 
d«*  l.t  inar«'*«*. 

l*'a^|»iTl  de 
cr%  ^ald*'"».  I*»r«»- 
qu'iU  ^nnt  liuiiii- 
d«»^,  v%i  .il»Hu!u* 
nient  l\  |>i«|iH». 
|lan%  la  llufilu- 
enr.  d«*|M]i%   Li- 

l>ounM*jij%t|ii  4  IM.nc.  \r's  liante  do  ^.ild«*  n«»  ronlimniMit  y*\s  plu'*  d«*  T»  p.  tOO 
d«*  \aM's.  iU  M»nl  ::ri«^-j.iuii.\tri*«»,  «*t,  ronli«'nnt»iit  «lu  niira  Idanr.  Ifîi  rlônuMit*, 


fhn/îx  Fharf 


'àkT 


478  ,  HAUTREUX. 

un  peu  graveleux  près  de  Libourne,  diminuent  graduellement  de  grosseur, 
et,  au  bec  d*Ambès,  ils  n'ont  guère  qu*un  millimètre  de  diamètre.  Dans  la 
Garonne,  depuis  le  pont  de  Bordeaux  jusqu'à  Pauillac,  les  bancs  ne  contien- 
nent pas  plus  de  5  p.  100  de  vases,  des  graviers  un  peu  gros,  et,  descailloux, 
dans  leurs  couches  profondes,  près  de  Bordeaux;  puis,  les  éléments  diminuent 
rapidement,  et,  deviennent  très  fins  au  bec  d*Ambès;  leur  couleur  est  grise; 
ils  ne  contiennent  pas  de  mica.  Dans  la  Gironde  maritime,  depuis  Pauillar 
jusqu'à  la  pointe  de  Graves,  sqr  la  rive  gauche,  les  bancs  sont  composés  d'élé- 
ments très  fins,  d'un  demi-millimètre  de  diamètre;  ils  ne  contiennent  que  5 
à  8  p.  100  de  vases  ou  d'éléments  très  usés;  leur  coloration  est  gris  foncé 
presque  noir;  on  y  trouve  en  abondance  de  la  magnétite  et  du  mica  blanc. 
Au  toucher,  ils  donnent  la  sensation  savonneuse,  tellement  les  éléments  en 
sont  usés.  Il  est  évident  que  ces  sables  n'ont  pas  la  même  provenance  que 
ceux  qui  forment  les  bancs  de  la  Dordogne  et  de  la  Garonne.  A  l'embou- 
chure, de  Cordouan,  de  la  pointe  de  Graves  et  de  Royan  jusqu'à  la  Coubro,  les 
'bancs  de  sable  ne  contiennent  pas  trace  de  vases.  Ils  sont  de  couleur  jaune 
d'or,  composés  d'éléments  un  peu  plus  gros  que  les  sables  du  Yerdon  et  de 
Talais;  ils  contiennent  du  mica,  du  fer  magnétique  et  des  débris  de  coquilles; 
ils  sont  semblables  à  ceux  qui  forment  le  rivage  de  la  côte  des  Landes. 

Ces  différences  si  tranchées  d'aspect,  de  coloration  et  de  composition  indi- 
quent une  sorte  de  localisation  de  chacun  de  ces  groupes  de  bancs  de  sables  ; 
les  bancs  de  Saint-Estèphe,  de  Talais  et  du  Verdon,  spécialement,  montrent 
une  formation  tout  à  fait  landaise  d'origine,  et  qui  n'est  pas  altérée  par  les 
apports  modernes  des  deux  affluents  Garonne  et  Dordogne,  non  plus  que  par 
des  apports  de  sable  marin  que  pourrait  faire  supposer  la  violence  des 
courants  de  la  marée. 

Ces  quelques    indications  montrent  l'intérêt  que   présenterait  l'analyse 
scientifique  de  ces  échantillons  des  bancs  de  sable  d'un  estuaire  marin. 


Les  vases  de  la  Gironde. 

Les  eaux  de  la  Gironde  sont  chargées  de  vase  en  toute  saison;  c'est,  entre 
Pauillac  et  Mortagne,  que  le  fleuve  est  le  plus  bourbeux,  et,  c'est  pendant  lV»té, 
lorsque  le  fleuve  est  à  l'étiage,  que  le  fait  est  le  plus  marqué.  Ces  constata- 
tions suffisent  pour  indiquer  que  cet  état  de  trouble  ne  provient  pas  seule- 
ment des  apports  terreux  des  deux  affluents,  Garonne  et  Dordogne.  Pendant 
l'été,  lorsque  les  deux  rivières  sont  très  près  de  l'étiage,  qu'elles  n'apportent 
que  peu  d'eau  dans  l'estuaire,  leurs  eaux  sont  claires  en  amont  de  Langon  el 
de  Castels,  au  delà  des  points  limites  de  la  marée;  les  eaux  de  l'Océan  sont 
claires  aussi,  et,  c'est  dans  l'intervalle  do  ces  deux  limites  que  les  eaux  se 


rhargont  de  vases.  11  esl  évident  que  le  pliviiomi'ne  e^t  dû  prinripalement  à 
raction  alternative  des  mart*es. 

Cv%  courant?»  de  din^rtions  o|i|M)M*e5,  l>4Muruu|i  plus  violents  f|ue  reux  îles 
rivière«»,  remuent  profondément  les  \aM*H  ipii  forment  le  foml  drn  pasM»%  dv 
na\itfation,  et,  leur  efTel  maximum  se  produit  dans  la  partie  la  plu%  laq^e  du 
fleuve.  Mais  une  partie  ronsidiTalde  de  ri*H  eaux  Irouldées  sort  du  fleure  avee 
la  manV  desrendante;  lorsque  ces  eaux  <»nt  dép«)<«M*  Hoyan,  vlU*ti  se  ré|ftandent 
dans  la  vaste  embouchure  jusqu'à  la  (louhre  et  aux  nirhes  d<*s  Olives;  ellrs 
sul»isS4Mit  les  mouvements  de  rotation  qu'y  produit  le  changement  de  la  marée; 
des  eaux  marines  nou^'elles  ap|Hirti*nt  «I.uih  l'intérieur  du  fleuve  des  eaux 
clain*s  qui  s*y  chargent  de  vase  et,  stirtant  avec  le  jusant  suivant,  em|»ortent 
avec  elles  un  nouveau  contingent  de  >asc>.  (Ihaque  jour,  il  M>rt  ainsi  de  la 
Ginmde  une  quantité  considéralih*  de  limon;  des  expériences  faciles  à 
reprendre  montrent  que  les  quantités  expul^'^'s  hmiI,  au  moins,  égales  à  Ten- 
•4*mhle  des  appiirts  des  deux  affluents,  (taronne  vi  I)oni(»gne.  Des  ex|N*riences 
ont  été  faites  |NMidant  les  mois  de  juin,  juillet  et  août  IKHli.  38  échantillons 
dVau  ont  été  pris  à  la  surface  du  fleu\e.  entre  Ky  et  MaulH*rl,  décantés,  pui% 
pesés;  dans  des  eaux  qui  ne  parai^Hnient  qu«*  laiteuses,  on  a  trouvé  une 
moyenne  de  r>UO  grammes  de  vase  sèche,  par  métré  cnhe  d'rau  ;  les  jours  de 
grande  man*e,  on  nM'ueillait  jus4|u'à  2  kilng.  de  tern*,  |iar  métn*  cuIm*  d'eau. 
Or,  tout  le  volume  des  cauxc4>mpri**entn*  .MaulH*rt  et  Hoyan  dépasse  la  |Niint<* 
de  Graves  dans  la  marée  de  jusant.  L<*  courant  di^^^cendanl  dure  une  demi- 
heure  de  plus  que  le  courant  montant;  cette  dcmi-lienn*  d'<*xcés  |H»ur  le  jusant 
fait  S4)rtir  du  fleuve  a  tout  jamais  un  \oIume  d'eau  «le  vvu\  cinquante  à  deux 
cvntA  millions  de  mètres  cuhes  à  cliaipie  marér. 

l^rK**ur  «lu  fVuvc  *!••  I.i  fMinilr  ili»  i.r.i^t*  .i  n>i\«'ti   .    .         *iii««i  nirlif^. 

|*l«»f*»n«l«*tjr  III' «X**!!!!** •»!        — 

**•••  h.iii  «rrlital**  «lu  n«  in  • |iNM»i«»  lit  [!«>«»  r.iit   * 

I^a  vitf^siMlVcoiihMnentde  l.t  marée,  tant  en  flot  qu'en  jusant,  e^t  de  1  m.  TA) 
k  2  mètr«*s,  par  s«*runde. 

Le  jiis.int  a  une  durée  do  20  minutes  de  plus  que  |p  flot,  s(»it  |>our 
1  21NI  «rcondes.  «"i  la  \ite%M*  de  1  m.  TiO,  un  parcours,  consacré  à  récoulement  du 
fleuvf.  de  I  KUO  mètren  «î  2000  mètres,  pour  une  ^eclinn  tle  lOOOOO  mètres 
ram'*s,  IVcoulement  s<*ra  de  180  000  000  a  2  lO  000  000  mètres  cuhes.  Ces  eaux 
é\acué«*s  contiennent  au  mininiutn  TiOO  :;ranimeH  de  va  m»  en  suspension  par 
mètre  eu Ih*.  L*é\acuation  des  va^^en  |MMit  donc  atl(»indre  r«*nt  mille  tonnes  par 
man'*e.  Dans  ses  études  sur  les  apports  terreux  de^  d«Mix  affluent*,  (iaronne  et 
Ilonlogne,  le  M*r\icr  ijr*  iVint<»  et  Chiunscfs  aijuiet  h*  diilTre  de  cinq  millions 
de  mètn*s  cuIm*s  di*  \a*«'s;  M»it,  en  mi»\enni\  1 1 0  lu  nn'tres  cuIm»s  par  jour.  On 
voit  |»ar  ces  chifln^s  que  ré\aruatinn  par  le  j«mi  des  maréi*s  |NMit  être  dix  fois 


v^  V 


M  * 


J  f 


480 


HAUTREUX, 


plus  considérable  que  l'apport  des  rivières,  lorsque  le  régime  du  fleuve,  fondé 
sur  Talternance  des  marées,  vient  à  subir  quelque  accident  par  suite  des 
inondations. 

YI 
Modifications  des  rivages. 

La  côte  des  Landes  de  Gascogne  a  éprouvé  de  grandes  modifîcations 
depuis  les  temps  anciens.  Les  documents  précis  sur  lesquels  on  puisse  se 
baser  pour  cette  étude  sont  relativement  modernes. 

L'état  désertique  des  Landes,  l'insécurité  de  la  côte  ont  empêché  toute 
tradition  sérieuse.  Les  portulans  qui  datent  du  xiv"  siècle  donnent  un  dessia 
de  la  côte  qui  se  rapproche  beaucoup  de  la  forme  actuelle.  Les  cartes  hollan- 
daises du  XVI®  siècle  sont  plus  précises  et  donnent  des  renseignements  nau- 
tiques que  l'on  peut  considérer  comme  exacts.  L'embouchure  de  la  Gironde, 
Cordouan,  les  bancs  de  l'extérieur  et  de  l'intérieur  du  fleuve,  l'entrée  d'Arca- 
chon,  la  barre  de  Rayonne  sont  indiquées  bien  suffisamment  pour  le  naviga- 
teur, mais,  il  faut  arriver  à  Tannée  1690  et  aux  cartes  de  Masse  pour  avoir 
un  document  hydrographique  et  topographique  qui  puisse  être  comparé, 
point  par  point,  aux  cartes  actuelles. 

Les  données  antérieures  au  xyu*"  siècle  peuvent  se  résumer  ainsi.  La  côte 
des  Landes,  entre  l'Âdour  et  la  Gironde,  présentait  plusieurs  échancrures  qui 
formaient  des  ports  à  marée.  Dès  l'époque  de  la  domination  anglaise  en 
Guyenne,  Talbot  se  servait  de  l'un  deux,  vers  Hourtin,  pour  y  débarquer 
4000  hommes.  L'Adour,  qui  se  jetait  à  la  mer  vers  le  cap  Breton,  a  déplacé 
son  embouchure  vers  Bayonne  ;  la  grande  échancrure  d'Arcachon  s'est  trans- 
portée, vers  le  sud,  de  plusieurs  kilomètres;  les  bancs  qui  existaient  à  l'entrée 
delà  Gironde  et  qui  formaient  les  passes  se  sont  déplacés,  d'autres  ont  disparu 
dans  l'intérieur  du  fleuve.  Les  modifications  de  dessin  du  rivage  des  Lamles 
ont  donc  été  considérables  dans  les  temps  anciens,  et,  toutes  ont  eu  pour  cause 
le  déplacement  des  sables. 

A  dater  de  1690  et  des  levers  hydrographique  de  l'ingénieur  Masse,  les 
choses  se  précisent,  et,  Ton  peut  suivre  les  modifications  qui  se  sont  produites 
depuis  deux  cents  ans. 

L'embouchure  de  la  Gironde  est  la  plus  intéressante  à  étudier. 

La  Gironde  appuie  sa  rive  droite  sur  les  falaises  rocheuses  du  Blayais, 
sur  la  côte  royannaise,  depuis  Talmont  jusqu'à  Terre-Nègre,  et,  sur  les  rochers 
de  l'île  d'Oléron;  il  ne  peut  y  avoir  eu  de  grandes  modifications  de  ce  côté. 
Sur  sa  rive  gauche,  on  ne  trouve,  comme  assise  solide,  que  le  rocher  de 
Cordouan,  et,  quelques  tètes  de  roches  sous-marines  qui  constituent  le  plateau 
do  Cordouan  et  l'ossature  de  la  pointe  de  Graves.  Ce  plateau  rocheux  sert 


1^ 


LA  ri.TB  DEi*  UMUa»  l»R  «a'^:(M;M;.  t>i 

(l'appui  À  <lfft  luiltle^  f|ui,  i>ux.  |h>uv<>iiI  ^Im'  i)«'>|ilan'-n  par  1rs  llftU.  On  m'  uît  ti 


uonm-RE  PC  ucQUMic 


Conlouaii  a  j.i<liA  f.iil  parlù'  >)<■  |.t  |> U-  An  .M<'<l>i<-  :  il  i-tt  rerUin,  m  tnul  rat, 

■)u<-.  «m  I  an    KlHti.  il  ■•M'.t.nt  itiir  Iti-  h;il>il.ilil<-.  «[ipcli-  Corlan,  (|ui  i-lail 

U>  •.•-.„r.i€     Il  Ht 


49à  GABRIEL  MARCEL. 

La  traversée  du  Pacifique  permet  l'examen  de  la  géographie  et  des  cartes  de 
Guillaume  et  de  J.  Nicolas  Delisle,  de  Buache  et  de  Robert  de  Vaugondy,  les  décou 
vertes  fabuleuses  de  Famiral  de  Fonte  qui  furent  si  discutées  au  xviii®  siècle. 

Puis,  sont  passés  au  crible  de  la  critique  la  découverte  des  Galapagos,  la  légende 
de  Selkirk,  sont  étudiées  les  conditions  du  commerce  et  le  juge  des  contrebandes  de 
Chine,  enfin,  Tauteur  résume  les  incidents  du  voyage  de  retour  en  France  de  M.  de 
Frondât.  Il  complète  son  travail  en  résumant  un  certain  nombre  d'expéditions 
françaises  dans  les  mêmes  parages,  notamment  celles  de  RaguenneMareuil,  de 
Du  Bocage,  de  Brunet,  de  Le  Gentil,  de  La  Barbinais. 

Nous  ne  suivrons  pas  plus  en  détail  M.  Dahlgren  ;  ce  que  nous  avons  dit  de  son 
excellente  étude  suffit  pour  en  montrer  tout  l'intérêt.  Ajoutons  qu'il  a  donné  une 
liste  très  complète  des  bâtiments  français  qui  allèrent  commercer  dans  le  Pacifique 
entre  1703  et  1725,  le  prix  des  marchandises  à  Canton,  des  détails  sur  les  observa 
tions  magnétiques  faites  sur  le  Saint-Antoine  de  1707  à  1711.  Enfin  une  table  alpha- 
bétique des  noms  de  localités  et  des  personnes  citées  complète  très  heureusement 
cet  excellent  travail. 

En  terminant,  nous  émettrons  le  souhait  qu'il  soit  rapidement  traduit  en  fran- 
çais ou  dans  une  langue  plus  répandue,  comme  n'a  pas  hésité  à  le  faire  notre  érudit 
ami,  M.  le  baron  Nordenskiuld  pour  son  Fac  simile  Atlas  et  son  Periplus. 

Par  cette  étude  de  géographie  historique,  M.  E.  Dahlgren  prouve  toute  la  matu- 
rité de  son  esprit,  l'étendue  et  la  variété  de  ses  connaissances  historiques  et  géogra- 
phiques. 

Gabriel  Marcel. 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


EUROPE 

Us  tacleas  court  àê  TAar,  prte  de  Meiringen.  Exemple  de  enrimpotition 
glaciaire.  —  l^m  nombrrux  tourintcH,  qui  immtunMit  lo  piU(»rr«^4|ii<*  route  «h* 
Moiringen  au  (îrimnol,  Minl  I4>U4  frnpiN'*^  |Mir  In  ^nrii'U*  ilr^  A«|Mvt<*  <lr  In  vnlltV  de 
l'Aer.  \pri*n  avi>ir  (|uitti*  Meirintfrn.  on  irn\vrM\  dnlMinl,  la  plnim*  «rnlUnion^  du 
Inr  (II»  Bricnz,  puU,  on  CM^alnde  lomoiiUrulc  rnlrnin*  ilu  Kiri*iit*t.  (|ul  forint*  rompit* 
lf*menl  la  vnlItV.  fl,  h  linven  ltN|ut*l  IWar  nV^l  t*rtMiM*  une  Kor^'t*  profuiult*.  Ol 
ni  «tarie  franchi,  la  naitr  roufio  une  nouvi^llc  plaint*  d*alluvion«  h  innt*rtkirrlH*n, 
pui«,  rrint^nte  le  Ha^li,  IVlroiti»  vi  pn>font|o  vnlltv.  tpie  TAar  *»V^t  tniljtv  tlan«»  lt»«» 
icmnite<«  et  len  gnein^  du  mfi«»«iif  du  FinHti*rnnrhorn. 

Par  •kuilo  tie  (jucN  phfnonit*neM  le  rem|>art  du  rnlt-nire  tlu  Kin'hel.  n  t  il  n'^ni^tf  à 
IVr«>«i<»n  du  torrent,  «Itirn  t|uVn  amont  elle  ^*vsi  eion*iT  nvtv  unt»  (•ncrcit*  •»!  inteuM»? 

I)an«  une  note  prêM»nttV  h  TArailt^mie  tien  Srit-nn»^  par  M^  «!«•  Lnp|»ari*nl  '. 
M.  Mauritv  Lukv*<hi  expli(|ue  In  |N*rmanem*e  <le  «vite  Uirn*. 

En  nmt>n(  tlu  Kin*het,  le^  jflafiep*  de  rrrlwich  \Vn«»MT  et  du  Trift  \Vn-*er 
n*j<»ii;naient  r«*lui  tie  TAar.  lU  t»nl  tli)  entn*>Hi*r  «lur  ce  monlirule  unt*  momine 
t'*nonne  tl«int  il  ituti^i^tte  enrtirt»  aujourtriiui  fie  •<  formitlnMt*^  *>  \i*Htik:t*^,  (>  dt*|M*it 
aurait  am'lf  Toi^tion  tIe  IVni»»ion  Intfmle  de  In  vnllt^e  en  tv  |Hiint,  el»  par  suite, 
l»n*^r^e  le  Kiri'het. 

l>*Autrf  port,  ce  montirule  pn^^ente  un  In*^  intere«»*ante\t»mple«ir  «*iirim|M>Hitii>n 
tfliriaire.  Ilurant  la  |M*riiM|e  tIe  kur  ffran«le  e\ti*n^ioii.  ri»mme  de  non  j«Mir?i,  It*^ 
k'Iarirn  tuit  !»ulii  dt*^  vnrintionH  de  lonk'utnir.  |N*ndant  lt*«  phnM*^  de  n*.;n*H«*ion, 
l'Aar  avait.  d*at>«»rd,  a  drlilayer  le*  t'« norme «•  mornim**».  nmoni'fl«v«»  nul«Mir  tlu  iflarier, 
pui».  une  fiit«  seulement  cv  travail  efTet^lut*.  elle  m*  (*rtMi«»ait  une  t'*troile  xa'iv  tIe  sortie 
a  tm%er«  le  Kin*h<*l.  mai<t.  avant  quVIle  ait  pu  en  alwittn*  It*^  |»ar«â**.  ot*  thalv^t*^ 
rtait  rtimlilô  |»nr  une  pr«»trr«'«*»ion  tlu  ularirr.  \  ««a  |H'riiM|t»  sui\:inli>  trartivitt*, 
ri»rrr^|M>ndant  à  un  retrait  tl«*  In  k'l.i«  iatiMH,  \e  torn^nt.  tr«>utnnt  ^i  trotk'e  t|e  sortie 
ImmioIicv,  «Vn  fra\ait  une  ntMi\elle  t!.in<*  IV|»ai<«Hrnr  du  InrraM't*  calfain*.  M.  Maurice 
Luiri*«ui  a,  en  elTft,  n*leve  «lur  le  Kinlit^t.  en  outn*  du  ttialufk'  nrlurl.  tnâ<*  autre* 
plu*  am'irn*,  |»nrnllil«-*  nu  premi«T  et  nii*^!  pn^fond*  t|ur  lui.  et,  unr  ««•rk'e  tran* 
%rr*ale  reliant  tlfux  df  ee-»  t'^mi-^^ain*^  I/un  de  rr*  a  ni  ivu^  ranaux  tIe  Mirtit**  e*t 
en^^iriMdiitrué  |>ar  la  morairir.  rV*t  ain*i  «ju'i'U  |Mr.d\«»ant  IVn»*ion  du  torrent,  le* 
irheier«  t>nt  rtHitribut^  *ou*  une  nutre  forme  nu  maintim  du  Kin^het. 


492  GABRIEL  MARCEL. 

La  traversée  du  Pacifique  permet  l'examen  de  la  géographie  et  des  cartes  de 
Guillaume  et  de  J.  Nicolas  Delisle,  de  Buache  et  de  Robert  de  Vaugondy,  les  décou 
vertes  fabuleuses  de  l'amiral  de  Fonte  qui  furent  si  discutées  au  xviii®  siècle. 

Puis,  sont  passés  au  crible  de  la  critique  la  découverte  des  Galapagos,  la  légende 
de  Selkirk,  sont  étudiées  les  conditions  du  commerce  et  le  juge  des  contrebandes  de 
Chine,  enfin,  l'auteur  résume  les  incidents  du  voyage  de  retour  en  France  de  M.  de 
Frondât.  Il  complète  son  travail  en  résumant  un  certain  nombre  d'expéditions 
françaises  dans  les  mêmes  parages,  notamment  celles  de  Raguenne-Mareuil,  de 
Du  Bocage,  de  Brunet,  de  Le  Gentil,  de  La  Barbinais. 

Nous  ne  suivrons  pas  plus  en  détail  M.  Dahlgren  ;  ce  que  nous  avons  dit  de  son 
excellente  étude  suffit  pour  en  montrer  tout  l'intérêt.  Ajoutons  qu'il  a  donné  une 
liste  très  complète  des  bâtiments  français  qui  allèrent  commercer  dans  le  Pacifique 
entre  1703  et  1723,  le  prix  des  marchandises  à  Canton,  des  détails  sur  les  observa- 
tions magnétiques  faites  sur  le  Saint-Antoine  de  1707  à  1711.  Enfin  une  table  alpha- 
bétique des  noms  de  localités  et  des  personnes  citées  complète  très  heureusement 
cet  excellent  travail. 

En  terminant,  nous  émettrons  le  souhait  qu'il  soit  rapidement  traduit  en  fran- 
çais ou  dans  une  langue  plus  répandue,  comme  n'a  pas  hésité  à  le  faire  notre  érudit 
ami,  M.  le  baron  Nordenskiôld  pour  son  Fac  simile  Atlas  et  son  Periplus. 

Par  cette  étude  de  géographie  historique,  M.  E.  Dahlgren  prouve  toute  la  matu- 
rité de  son  esprit,  l'étendue  et  la  variété  de  ses  connaissances  historiques  et  géogra- 
phiques. 

Gabriel  Marcel. 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE 


EUROPE 

L«  tacleas  court  d«  TAar,  près  de  Meiringen.  Exemple  de  surimpotition 
glaciaire.  —  l^m  nombnnix  touriHlc^,  qui  immuinMit  la  iiillorr^im*  nnile  île 
Mciringrn  au  (îriniHel,  Mint  Um%  fnip|N'*H  |inr  In  \nriotô  iit»H  fii«|Mvt<»  dr  Ia  vnlli*o  de 
TAiir.  ApH*9  avtMr  <|tiit(ô  Moiriiitfon.  on  trnvrrM»,  crnlMinl.  la  plnifH*  «rallmioiiH  du 
lar  de  Brienz,  pUH,  on  c**M*nlnde  le  monlirule  rairnin*  tlu  Kiri*liet,  qui  ferme  mmplè 
temeni  la  vnll«v.  et,  à  linvem  l<s|uel  TAar  n'v^i  i-hmim»  une  »;orKe  profonde.  O't 
ol^lacle  franchi,  la  n>ule  cou\v  une  nouvelle  plaine  dnlluvionn  à  Iniierlkin^lien, 
pui*.  remonte  le  Ha^li,  réln»ile  el  profttnde  valltv.  que  IWar  **\^i  lailliv  dan**  le*» 
»;mnite<i  el  lei«  frnei<«4  du  ma*»<»if  du  Fin«»leraarlioni. 

Par  i»uite  de  queU  phenomêneji  le  rrm|Mir(  du  rnloaire  du  Kirehel.  a  (  il  n'*«»i*«ti*  à 
IVriMion  du  torrent,  alom  quVn  amont  elle  sV^l  exenV^e  nxi'C  uneénrrcir  «^i  inteuM*? 

Dan*  une  note  preM»ntiV  h  IWcadémie  de^  Srimce^t  par  M.  de  LapimnMit  •, 
M.  Maurttv  Lutfeon  explique  la  |»ermanemY  de  relie  Uirn*. 

En  amont  du  Kin*liet,  le*  iflarier»  de  l'IVlinrh  Wa^vr  el  du  Trift  \Va«»MT 
n*joiicnaient  ei*lui  de  IWar.  lU  ont  dû  enla*«M*r  f»ur  re  monttrule  une  mt»raine 
énorme  dont  il  «ul»<»i*te  enrore  aujourd'hui  de  «  formitiald(**i  »>  ve^litce^.  O  de|M*it 
aurait  amMê  Portion  de  I  en»'»ion  latérale  de  la  vallée  en  c«»  |Niinl.  el.  par  luile, 
l^rt'M^r^ele  Ktri*het. 

I)*autre  |iart.  ce  monlirule  pn*M»nte  un  tr**  inléreH«.nnt  exemple  de  ««urimiM^Hition 
ifiirîairr.  Durant  la  |MTiiM|e  de  leur  irrande  extension,  comme  de  no««  j«*ur!(.  Ie<» 
tflacier»  ont  *ulii  di**»  variation*»  île  lonk'ueur.  IN'nilant  le-*  pha*»*»'*  de  nvn»*»Hion, 
TAar  avait.  d*atH»ni,  à  dehl«i>er  le^  énorme^  moraine*»,  amonceliv*»  aul«'ur  du  k'Iaeier. 
put«.  une  foi<  «eutement  tv  travail  e(Tet*tui*,  elle  *»e  criMi^ait  une  élroile  \oie  de  iMirtie 
a  tra\er«  le  Kin*het.  mai*»,  avant  qu'elle  ait  pu  en  alialtri*  lt**i  |wir«>i%.  re  thalv^eir 
rtait  comlile  |iar  une  pn»ftrrf**»*»ion  du  »:laeier.  A  -»a  iKTJtNle  *»ui\.uitt*  irarlivite, 
«orrr*»|M>ndant  à  un  retrait  de  la  i;I.i<-iilion.  le  torn*nt.  tri»uvant  «^a  cork'e  de  «»ortie 
l»ou<'h«<«\  «en  fra\ait  une  nouvelle  dan**  re|»ai<»*»eur  du  hirratre  ealrninv  M.  Mauriee 
Luirt*«>n  a.  en  elTet,  n*le\e  «ur  le  Kin'hel.  en  i»utn*  tlu  thalwft:  nrliiel.  tn»i*»  autn*« 
plu*  aneien*.  |wir.-illil«-*»  nu  pn'mi«*r  et  aii'»*i  pn»fonil*  que  lui.  et,  une  mipki*  tran*» 
\er*ale  reliant  deux  «le  re*  émi**.iire*  L'un  de  re*  amien*  ranaux  de  <M»rlie*»  \^\ 
enr«»re  ol»*»trué  |iar  la  miirnine.  r/e*t  ain*i  quVn  piril)*^ant  lVrti*i«in  ilu  torrent,  le» 
tflirier»  ont  contrihuê  «mmi*  une  autre  f(»rme  au  nuintirn  du  Kirrhel. 


494  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Dans  le  Hasli,  des  rétrécissements  existent  souvent  en  aral  des  confluences.  lis 
ont  une  origine  semblable.  Dans  d'autres  vallées  des  Alpes,  le  sftYoat  professeur  de 
Géographie  à  l'Université  de  Lausanne  a  observé  d'autres  caé  de  surimposition 
glaciaire,  moins  grandioses  il  est  vrai,  mais  non  moins  dignes  de  remarque.  Dans 
des  barres  sciées  en  gorge  par  le  torrent,  apparaissent  d'anciens  thalwegs,  comblés 
par  les  moraines,  et,  plus  ou  moins  parallèles  au  premier. 

Crari.es  Rabot. 

Monographie  de  la  vallée  de  Joux.  —  M.  Victor  Dingelstedt  a  publié  dans  le 
ScoUish  Geographical  Magazine  (vol.  xvi,  11  nov.  1900)  une  monographie  de  la  vallt^ 
de  Joux  (  The  valley  of  the  Joux  [Jw^a]),  très  intéressante  et  très  complète,  sur  laquelle 
il  nous  parait  utile  d'appeler  l'attention..  Elle  peut,  en  effet,  servir  de  modèle  aux 
travaux  de  ce  genre.  Cette  monographie  comprend  les  chapitres  suivants  :  Descrip- 
tion générale  du  Jura;  superficie;  sol;  hydrologie;  lacs;  climat  (étude  très  détaillée); 
végétation  (distribution  en  altitude);  faune;  population;  industries;  établissements 
humains.  Cii.  R. 

Traces  glaciaires  dans  les  Abruzzes^  —  Au  cours  de  trois  voyages  dans  les 
Abruzzes,  dont  le  dernier  date  de  l'automne  1899,  le  D'  Kurt  Hassert  a  constaté 
l'existence  de  formations  glaciaires  autour  du  Sibilla,  du  Gran  Sasso,  de  la 
Majella  (2  795  m.),  du  Velino  (2  487  m.),  du  Terminillo  (2  213  m.),  et,  dans  le  massif 
de  la  Meta  (2241  m.).  Ce  naturaliste  croit  même  avoir  reconnu  les  traces  de  deux 
périodes  de  glaciation,  tout  au  moins  autour  du  Gran  Sasso.  L'action  glaciaire  est 
révélée  par  l'existence  de  cirques,  d'anciennes  moraines,  non  moins  que  par  le  faciès 
arrondi  des  roches.  Sur  le  versant  méridional  du  Gran  Sasso,  ces  vestiges  sont  visi- 
bles jusqu'à  l'altitude  de  ISOO  à  1700  mètres.  La  glaciation  était  donc  limitée  aux 
hautes  régions.  Lors  de  leur  première  extension,  la  longueur  des  glaciers  ne  dépas- 
sait pas,  en  moyenne,  2  à  3  kilomètres,  4  ou  5,  au  maximum  ;  la  seconde  phase  u*a 
donné  naissance  qu'à  de  petites  plaques  de  glace,  et,  seulement  autour  du  sommet  du 
Gran  Sasso.  A  cette  époque,  les  neiges  persistantes  dans  les  Abruzzes  devaient  des* 
cendre  jusqu'à  1 900  mètres.  En  raison  de  la  perméabilité  des  roches  calcaires  qui 
constituent  la  région,  les  lacs  de  cirque  font  défaut,  et,  le^  moraines  profondes  ne 
conservent,  dans  leurs  dépressions,  que  quelques  mares  permanentes,  comme  les 
deux  petites  nappes  situées  au  pied  du  Vettore  (2004  m.).  En  revanche,  les  vestiges 
d'anciens  bassins  lacustres  d'origine  karstique,  sont  abondants,  notamment,  à  la 
base  occidentale  du  Mont  Vettore,  au  pied  du  Velino,  et,  entre  cette  cime  et  le 
Sirento,  aux  altitudes  de  1  400  et  de  1 347  à  1  250  mètres. 

Les  pentes  inférieures  du  relief  des  Abruzzes  sont  sillonnées  de  gorges  et  «le 
canons,  profonds  de  plusieurs  centaines  de  mètres,  à  sec  pendant  l'été,  dont  l'oripne 
date,  vraisemblablement,  d'un  régime  hydrographique^  très  abondant,  déterminé  par 
la  fusion  des  glaciers  quaternaires.  Cu.  R. 

1.  Tracce  glaciali  negli  Abàruzii.  yoia  prelbninare  del  *ociodùlt.  Kurt  Hasseri^  accompagné  <l<- 
six  reproductions  photographiques,  in  Sociela  geografica  italiana.  BoUttino^  série  IV,  toL  I,  d*  t. 
p.  620,  juillet  lUOO,  Rome. 


EUROPE.  495 

•  •  •  ■ 

L*ile  d'Oland  '.  —  L'île  d'OIand  offre. cette  anomalie  singulière  de  présenter 
dans  la  région  baltique  Taspect  d'une  steppe  de  l'Europe  orientale.  Cette  terre  est 
constituée  par  un  plateau  s'élevant  au-dessus  de  la  Baltique  en  deux  gradins  :  le 
premier  domine  de  quelques  pieds  seulement  la  surface  de  la  mer,  le  second, 
beaucoup  plus  accusé,  forme  une  falaise:  Sur  la  côte  ouest,  cette  muraille  porte 
le  nom  de  Vâstra  landborg,  et,  sur  la  côte  est,  celui  d'Ostra  landborg.  Cet  escarpe- 
ment est  une  ligue  de  rivage  de  la  mer  à  Liltorina  et  du  lac  à  Ancylus,  tandis  que 
le  premier  gradin  marque  la  côte  de  la  mer,  lors  de  la  dernière  phase  quaternaire. 

Le  plateau  compris  entre  les  deux  landborg,  est  constitué  par  un  calcaireà  ortho- 
cères,  presque  partout  à  nu.  La  moraine  profonde  de  Vinlandsis  quaternaire  a  glissé 
par-dessus  l'île,  et,  sur  quelques  points  seulement,  au  centre  du  plateau,  apparaissent 
des  dépôts  glaciaires  très  minces  d'ailleurs;  les  plus  développés  sont  situés  près  de 
Stora  Dalby..  Us  proviennent  de  la  moraine  profonde  du  grand  inlandsis  quater- 
naire, tandis  que  les  nombreux  blocs,  épars  sur  le  plateau,  dérivent  des  moraines 
superficielles  arrivées  à  la  surface  de  l'île  après  la  fusion  des  glaciers. 

Les  formations  meubles  ont  été,  pour  la  plupart,  engendrées  par  le  délitement  de 
la  roche  en  place.  Le  calcaire  constitutif  du  plateau  offrant  une  très  grande  résis^ 
tance  aux  érosions,  l'épaisseur  de  ces  couches  est  très  faible  :  0  m.  01  à  0  m.  04. 
Dans  les  dépressions,  le  ruissellement  ayant  entraîné  ces  matériaux,  leur  puissance 
atteint  deOm.  lOàOm.  20. 

Au  milieu  de  la  surface  nue  du  plateau  apparaissent  de  petites  mares,  orientées 
nord-sud,  pour  la  plupart  allongées  et  étroites.  La  benne  ouest  de  ces  bassins 
présente  généralement  une  pente  douce;  de  ce  côté,  leur  cuvette  est  formée  par 
la  roche  en  place,  alors  que  leur  plus  grande  cavité  se  trouve  près  de  leur  rive 
orientale  et  est  recouverte  d'un  dépôt  de  slams,  plus  ou  moins  épais.  Cette  dispo- 
sition est  le  résultat  du  pendage  des  couches  d'ouest  en  est. 

L'île  d'OIand  est  une  des  localités  de  l'Europe  où  les  précipitations  atmosphé- 
riques sont  le  plus  faible.  La  hauteur  annuelle  des  pluies  n'y  dépasse  pas 
400  millimètres,  chiffre  inférieur  a  celui  de  toutes  les  autres  stations  de  la  Suède.  Le 
plateau  présente,  par  suite,  un  aspect  désolé  qui  rappelle  les  déserts  de  l'Asie  et  de 
l'Europe  orientale.  La  végétation  y  est  rabougrie;  les  plantes  qui,  dans  d'autres 
localités,  atteignent  une  taille  deO  m.  30  à  0  m.  60,  ne  dépassent  pas,  ici,  une  hauteur 
de  quelques  centimètres;  d'autre  part,,  elles  sont  remarquables  par  la  petitesse 
comme  par  la  fréquence  de  la  coloration  rouge  de  leurs  feuilles. 

La  flore  du  plateau  comprend  environ  500  espèces  ou  variétés,  dont  300  phané- 
rogames appartenant  à  six  groupes  :  plantes  glaciaires,  plantes  subglaciaires, 
plantes  de  l'époque  du  chêne,  plantes  des  steppes,  plantes  de  l'époque  du  hêtre; 
plantes  importées  par  l'homme.  Les  premières  se  sont  établies  pendant  la  période 
de  la  grande  extension  des  glaciers,  les  secondes,  à  l'époque  du  lac  à  Ancylus,  les 
plantes  de  l'époque  du  chêne,  postérieurement,  lorsque  le  Baltique  était  encore 
un  lac.  Le  climat  fut,  ensuite,  croit-on,  sec,  et,  à  cette  période  on  rapporte  l'immigra- 
tion des  plantes  des  steppes  de  l'Europe  sud-orientale,  telles  que  le  Ranunculus 

l.  Johan  Erikson,  Del  Ôlandska  alfoarets  naturfôrhallanden,  in  Svenska  Turistfôreningens 
ârsskriftf  1900,  Stockholm. 


496  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

itlyricus,  qui  atteint  ici  sa  limite  septentrionale.  A  Pépoque  suivante,  chaude  et 
humide,  arriva  le  hêtre.  Si  cet  arbre  ne  s'avance  pas  jusqu'à  Oland,  on  trouve,  en 
revanche,  dans  cette  lie,  les  plantes  qui  l'accompagnaient.  La  flore  du  plateau 
comprend  70  phanérogames  glaciaires  (soit,  environ  230/0),  que  l'on  peut  considérer 
comme  des  plantes  reléguées  dans  cette  ile,  éloignée  du  relief  Scandinave,  90  sub- 
glaciaires,  80  de  l'époque  du  chêne,  14.des  steppes  et  9  de  l'époque  du  hêtre. 

Charles  Rabot. 

La  végétation  de  la  Russie.  Cartographie  phytogéographique.  —  On  connaît  le 
bel  ouvrage  que  M.  G.  Raddc  a  consacré,  en  1899,  à  la  végétation  du  Caucase  '  ;  nous 
lui  devons  des  cartes  delà  géographie  physique  du  Caucase,  plus  détaillées  que  toutes 
celles  que  nous  possédions  jusqu'alors.  Les  botanistes  et  les  géographes  russes 
poursuivent  avec  ardeur  l'étude  des  rapports  de  la  végétation  de  l'Empire  avec  If 
climat  et  les  possibilités  de  la  mise  en  valeur  du  sol. 

M.  J.  Âkinfief  (Travaux  du  jardin  ùotan.  de  Tifiis,  IIÏ,  1899)  consacre  une  longue 
étude  à  la  ligne  de  partage  des  eaux  entre  le  Koubane  et  le  Terek  et  à  la  n'*gion 
de  l'Elbrouz.  Compris  entre  1  300  et  3300  mètres,  ce  territoire  est  en  contact  avec 
les  steppes,  du. côté  du  nord,  et  avec  toute  la  masse  du  Caucase  vers  le  sud;  il  e^i 
soumis,  à  la  fois,  aux  vents  humides  de  l'ouest  et  aux  vents  secs  de  l'est.  Il  subît  pro 
fondement  ces  diverses  influences.  Il  se  divise  naturellement  en  trois  2ones  :  1"  la 
base  des  montagnes  et  les  vallées  avec  leurs  sources  minérales;  2*  la  chaîne  rocheuse 
qui  comprend  les  sommets  de  Bermamout,  Kindjal-Gora,  Almaly-Kaîa,  à  l'est,  Koum- 
bachi  et  Tamtchiaîr  à  l'ouest;  3""  l'Elbrouz  et  les  montagnes  noires.  La  flore  des  hau- 
teurs, entre  1300  et  1600  mètres,  serait  nettement  subalpine,  suivant  l'auteur,  et,  la 
flore  alpine  se  développerait  aussi  à  une  altitude  relativement  inférieure.  IlconvienU 
pourtant,  de  faire  remarquer  que  50  p.  100  des  plantes  signalées  comme  subalpines, 
observées  sur  les  pentes  du  Djinala  et  du  Goustchadji,  se  rencontrent,  non  pas  dans 
la  zone  subalpine  de  nos  Alpes,  mais  jusque  dans  les  collines  de  la  France  occidcn 
taie.  Il  paraît  y  avoir  là  une  interprétation  très  différente  de  celle  qu'admettent  k^ 
phytogéographes,  comme  base  de  la  distinction  des  zones  de  végétation  dans  le< 
hautes  montagnes  de  l'Europe  centrale  et  occidentale;  cette  différence  dans  les  base> 
de  comparaison  montre  la  nécessite  d'une  entente  sur  les  questions  fondameniaIe^ 
de  la  géographie  botanique.  Dans  l'espèce,  il  semble,  d'après  les  longues  observa- 
tions de  M.  Raddo,  que  la  limite  entre  la  zone  des  forêts  et  la  zone  subalpine  soit 
plus  nette  au  Caucase  que  dans  nos  Alpes.  Au  Caucase,  les  arbres  à  feuille» 
caduques  s'élèvent  aussi  haut  que  les  résineux.  Aux  forêts  succèdent  brusquement 
les  buissons  continus  de  Rhododendron  caucasicum;  ils  marquent  la  limite  des  deux 
zones.  Elle  est  à  2000  mètres  en  moyenne;  mais,  là  comme  ailleurs,  bien  desespèce> 
subalpines  descendent  beaucoup  plus  bas,  à  la  faveur  de  particularités  locales;  le 
contraire  nous  étonnerait.  Vers  l'est,  la  limite  des  zones  forestière  et  subalpine  atteint 
l'altitude  de  2  500  mètres  ;  mais  le  Rhododendron  y  manque,  et,  la  limite  y  pertl  dau 

l.  G.  Radde,  Gnindzùge  der  Pftanzenverbreitung  in  tleii  Kttukaaujtlanâem,  etc. ^  in  Die  VeqetatH^^ 
derErde,  Band  lil,  Leipzig,  W.  Engelmann,  in-8,  500  p..  fip..  7  héliogr,  3  caries.  —  Ch.  KlahaulU 
La  végétation  du  Caucase,  d'après  M.  0,  Radde^  in  Annales  de  Géogr.,  IX,  1900,  p.  3i-»2, 1  carte. 


Sl'ROFt.  M7 

tint  |>lu4  »A  iiritctr*  que  loi  CH{Kreti  xén»|»hiliM  oiiiaU<|Uf^  <i*y  m^^lnit  nus  c^p^ce^ 
^iilmliiini^  cl  alpiiit*i«. 

l-r<  nciiTi^  |MTiiiiitantc^  cl«*^iTmlont  jusqu'à  ism)  motiva  environ,  nur  le  vemaot 
n«»nl,  cl,  y  formeni  une  homlc  ronlinue  vcni  Tc^l.  h  fMirlir  «ic  rOohIcn  li^M)  m.  i.  Sur 
II*  vrrMinl  HU(i,  la  lîmile  «Ich  nci^c?i  r(crncll<*f«  c<tl  a  VX¥)  mctn*<*  a  l'ouc^l,  3 £10  im*lre<i 
(inn^  la  chaîne  cenirale;  elle  altcini  3  UMI  mMn^^,  à  m<*««ure  i|u*on  «m»  ra|i|>Mclie  île  la 
ll«i«|>icnnne.  Il  ne  fnul  donc  |mim  jiVlonner  i|ue  lM*aui*(Mi|i  di^  ihi|hv(hi,  i||||»  uouh  con* 
«i«lrrtin4  comme cararteriH(H|ue^  tie  la  zone  fore^ticn»  tlann  non  AI|m»«(.  nUrit;nenl,  clan« 
le  (IflUcaM»,  3<WM)mèln*H  el  plu**. 

Tou<«  le<i  UilanintcH  miuI  irnrconl  |M»ur  nvonnnltn*  i|ue  IVndémi^me  e^l  {uirll* 
ruli<'ri*menl  prononce  ilnnn  le  Oiumm*.  et,  d'unlnnl  plu<%  qu'on  con^tiilrn*  diw  manMifn 
plu*  rl«»ve%,  el,  |iArcon*«'N|uenl  phiA  wolrn;  |c  nombre  iIch  c*|Hi*fi»  alpinen  M|MViale4 
nu  <l.Tu»'n*e  y  alleinl  i<>  p.  ItNitle*  e»»|HVe%  «le  la  lone  *u|M''ricun\ 

M.  l«ip«*Ly  {Honi  k'tU'kaza^  in  Trumux  du  Jnuiui  hnttin,  de  J^tflit^  |V,  l*<ÎKM,  à 
r«Nv.i*ion  «le  la  ]i(att*ti<|ue  floriHlique  «Irlailln*  du  T^ucaM*,  inf«i«»te  nnr  le  fait  que 
le  llaurn%i\  li*l  qu'on  IVnlen«l  nu  mmi*  ndmini<ilrAtif  depui»  lacont|U(*lc,  neron«»lilue 
|M*  une  n^ifion  nalun^lle.  Il  fnul  lui  adrihuer  un  mmk  licnucoup  plu««  n**lreint. 
I^*%  difTôrcncc^  HonI  profond«*M  i»nln*  Bakou  et  ll^iloum,  entre  li*^  )>lep|M«««  du  nord 
••t  \i^  montnicne^  ilrM^rtiquen  du  |M»lil  (jiui^nM».  I«a  Crlm«V  a  plu«<  de  rapjMirtH  ave*' 
1.1  K'rnnde  chninr  cfuc  I«*h  \^yA  4i(iir<%  nu  Hud  cl  au  ntinl  nVn  ont  entre  eux.  l/auleur 
pro|M»«M«  de  Cl*  irrand  ensemble  une  divi*i(»n  en  provinces  ou  doninincH  nnlurf*U; 
noii«»  n\on*«  e^nn^ê  de  ««vnlhetiMT.  ««urce  iM»iiil.  lenoh'MTvnlion^tie  M.  Hntlde,  en  difi 
linirnnnt  :  la  r'-yioij  d'-t  tt^pit^t  qui  monte,  «le  l4»u*  côIch,  h  rn^^^aut  île  In  moiil/if(ne, 
«iir  la  m«»itiê  oue«»(du  versant  nord.  .\  re\trêmitétirientale  de  la  nier  .Nt»in\  h«»u*  l'in* 
nu«*M«*e  dt*^  pluie<«  nlM>ndnnte*  i|uVlle  nvtijt.  In  Cdehide  **e%t  ciunerte  de  ]»tti«*««niit(*9« 
(•m'I*;  elle  constitue  un  d<»mni(ie  |mrtieulier«  le  donvun^  fun-itt^r  de  f\d^hidt, 
nu<*lque  rtiM^r  île  pan*il  «e  pro«ltiil  nu  contnel  de*  irrnndH  mn**if4  (|iii  lN>nlenl  la 
tli*pi«*fine  nu  hihI  et  nu  *utl  oue*t  :  rV*l  le  f/.»iiMwi#»  /ii»vi/i/T  du  Tttfyh,  Quant  au 
mn^^if  nioiitoirneux  lui  même,  il  *e  Hnt»'lt\i*e  en  /«^ne*  eumimr.iMr*  n  celji**  de» 
iSnMK'i'^.  d«^  .\I|M**  cl  dei»  Itnlknn^.  I«a  vewvlntion  <iVle\nnt  |M»iirlant  plu*  haut 
il.in*  le  r«nutM*e  (|ue  tlnn«»  K**  mi**iN  «le  rKun»|N»  o<viilentnlc,  rntrrtcullun*  cl  Tlia- 
|ttt.iti«>n  humaine  *Vlè\ent  nvis*  elle.  Dnn*  le*  \\\m^  de  Pn»venee.  l'h-'ibilnlion  |M»r 
nnneiite  de  l'homme  rr'»^»  ver*  iiNHI  mêln»*,  au  contnel  den  diThirn**  cultures; 
il.in*  le  llnurn*<»,  U»*  >illa»ri»*  nlleiiriient  .'l.'iiNIel  depn**i»nl  même  iiHNI  mêln**.  1^*^ 
|i.it^  ri  !••-*  meloriH  mûri>*M*nt  ju*<ju*h  17«NI  mêln**  nu  non!,  'l.'JiBi  mêln*-.  au  %ud;  le?» 
almrid*  ju*qu*a  *i«ii«>  nieln*^. 

(re*l  dm*  In  n-k'ion  de  TOurnl  que  nou*  lrAn*porle  M.  K«ir*hin*k>  i/V'i/'tm^ii 
H  ,r  ii.  iti  *  t*i  l' tttalti.  in  l/''»ii.  \*\  S'tmi  /V/»T»/#.iii/y,  Vlll*  *er.,  |y•^  .  \  rivrn*ton 
«l'une  *l.ili*li<|iie  M'iriolique  trê^  dt'l.iijlii*  d***  t;i>u\ern«*m(*nl*  «le  Ki/ui,  Viatkn, 
iVrm,  Oiif.i.  On-mh-'ur»:.  Sim.irn  el  .^imhir*k.  ee  *.*i\nnl  n'jMrlit.  enln*  quatn* 
àrruid»**  nvion*  mlunll*--».  le  liTril«»in*  «le  'JT^nbi  kil«imetn**  *arn'*  «pril  n  etplorê. 

I*a  n^ri-'U  i:*»»!»  »i//m#.**  *Nru|M«  |r%  *iimm«*t*  »le  l'Ournl  au  nt»rd  «le  la  «-Inine;  la 
lion»  rii  r^l  nn'li««»  alpine.  I^  f",i..»i  «/'•i  />>"/•  muvn*  In  moitié  n«»r«l  du  J*^!)*;  elh»!i 
••Mil  (••rniie^  «ri!pi««'i*.  el,  en  pirli»*.  «le  .^ipin*  Je  Sil-TÎe,  d»*  Pin*  *>I\«'*ln'^,  de 

!.«<•«     .ii»r.-ff     II  •»' 


k9»  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Mélèfzes  parfois.  Vers  le  sud,  elles  sont  entremêlées  de  forêts  à  feuilles  caduques; 
vient,  ensuite,  une  région  intermédiaire  entre  celle  des  forêts  et  celle  des  steppes.  Dans 
les  plaines,  le  sol,  formé  de  tcftei^ozom^  est  couvert  de  prairies  peuplées  surtout  d'es- 
pèces austro-occidentales  (danubiennes)  et  altaîques.  Les  steppes  forment  des  ilot5 
sur  les  pentes  méridionales  des  collines.  La  plaine  est  semée  de  forêts  de  Chênes,  à 
Touest,  de  Bouleaux,  surtout,  h  Test,  toujours  à  Tétat  clair;  des  Pinèdes  prosixèrent 
aussi  sur  les  sols  pierreux  ou  sablonneux.  Vers  le  sud,  cette  région  passe  insensible- 
ment à  celle  des  steppes,  ha  région  des  steppes  occupe  presque  toute  la  partie  méri- 
dionale de  la  Russie  orientale.  Des  steppes  à  Siipa,  couvrent  d'herbes  éparscs  les 
plaines  et  les  collines.  Le  sol,  riche  encore  en  humus,  ne  mérite  plus  pourtant  le 
Hom  de  terre  noire.  Les  forêts  font  à  peu  près  défaut.  La  flore  de  la  Russie  méridio- 
nale et  celle  du  Turkestan  septentrional  paraissent  surtout  originaires  du  Caucase. 

M.  G.  J.  Tanfilief  s'est  fait  un  nom  parmi  les  géographes  grâce  à  plusieurs  tra- 
vaux d'ensemble  sur  la  géographie  physique  de  la  Russie.  Dans  un  article  intitulé  : 
((  Géographie  des  plantes  »  (Gheografia  Rasténiê)^  publié  dans  le  supplément  de  VEn- 
egclopédie  complète  de  la  culture  rurale  russe  (p.  527-570,  1900),  il  résume  les  don 
nées  essentielles  de  la  géographie  des  plantes,  et,  donne  une  description  phytogéo- 
graphique  de  l'immense  territoire  qui  s'étend  de  la  Pologne  au  Kamtchatka,  de  la 
mer  Glaciale  à  la  Perse.  Une  carte  au  1/25200000,  plus  détaillée  que  toutes  celles 
que  nous  possédons,  ajoute  beaucoup  à  l'intérêt  de  ce  travail.  Les  régions  des 
Toundras,  des  forêts  de  Conifères,  des  forêts  de  feuillus  et  mélangées,  les  préslep|>es 
des  sols  clairs  telles  que  les  a  définies  Bekhétoff,  les  présteppes  des  terres  noires 
peuplées  de  chênes  à  l'ouest  et  de  bouleaux  à  l'est  de  l'Oural,  les  steppes  avec 
leurs  îles  de  forêts  de  pins,  les  plaines  sablonneuses  salées  ou  non,  les  steppes  argi- 
leuses du  Turkestan,  les  forêts  de  montagnes  et  les  forêts  subalpines,  les  forèU 
humides  et  profondes  de  la  Colchide,  du  Talych  et  des  bords  de  l'Amour  sont  au^^si 
nettement  délimitées  que  le  permettent  l'échelle  de  la  carte  et  l'état  de  nos  con 
naissances.  Cet  article,  qu'accompagne  une  bonne  bibliographie  spéciale,  se  recom- 
mande particulièrement  à  l'attention  des  géographes. 

Cu.  Flaqault. 


ASIE 

Récentes  études  sur  la  structure  et  sur  la  morphologie  de  TAsie  Orientale.  — 

On  sait  que  toute  l'Asie  orientale,  et,  en  particulier  l'immense  empire  ehinoi«^. 
se  divise  naturellement  en  deux  régions  complètement  distinctes,  h  la  fois  par  la 
nature  du  sol  et  par  l'orographie  générale. 

L'une  est  une  zone  maritime,  de  faible  altitude,  parsemée  de  collines  composées^ 
en  général,  de  formations  sédimentaires  très  récentes;  l'autre,  une  région  intérieure 
de  très  haut  relief.  La  zone  maritime  est  parcourue  par  tout  un  réseau  de  neu%*e« 
et  de  rivières  navigables.  Elle  peut  être  très  étroite,  comme  dans  le  voisinage  de  la 
mer  d'Okhotsk,  ou,  entre  Pékin  et  Moukden  —  ou  bien  elle  peut  atteindre  une  lar 
gour  de  plus  de  1 000  kilomètres,  comme  dans  le  reste  de  la  Mandchourie  el  de  la 
Chine.  La  région  intérieure  est  séparée  de  la  zone  maritime  par  une  série  d'escarpe 


mriit^  qiH*  \r%  fcmtuU  llruvr^  ImviTMMit,  m  tn''ii('*rnK  mnU  iin»«Mjiir  lutijttiir^  on  ri*% 
fuint  ilVln»  iin\i^Mli|i*4.  (I*»î«  eî%cûr|H'm<'iilH  (>|)|N>M*nt  au  romnifnv  lrrn'«»lrr  Ir  mi^mr 
ul»«lm*lr  (luoui  n'Intioni*  pnr  vou*  nini.ilo,  «le  Mirtr  qu'iU  ron«itihiciil  iiim*  fn»fitii*iT 
prrMiiJc  continue  entre  In  lune  maritime  rt  In  |»artie  intrneun^  du  rontinent  A<iia- 
Uque.  l/influenre  de  cette  dénivellation  ^fnrrnle  nV^t  paA  muini  nette  **ur  le  climat 
et  sur  la  llonv 

(Xtfl  avi^iration  en  deux  n'*«ci<>ti*«  n  |Hiur  cmt^*  prof(>n4le  une  drnivrjlaiion 
ftt*«>lotfi(|ue  fc^nérnle,  (|ue  M.  Ferdinand  von  Hiclithofen  a,  le  premier,  tn\<c  en 
r\identv  dan^  non  a*lèlin*  ouvrnin'  **ur  la  (Iliine.  l/im|Mirtance  de  crt  iitvidrnt  K*'*4do 
irl<|ue,  au  |)oint  de  vue  de  la  ««truclun*  dt*-»  c(»nloupi  ilu  Pnciti4|U4\  n  rtf*  dcmontnV 
par  le  pn>fesMnir  Su«**î*  *,  et,  tt»ut  nvcnunent.  M.  Uvlrre  a  npjH»li'»  lot  ton  lion  f»ur 
k*  pnduntfi^ment  de  la  mt^me  »tructuri*  orocraplii<|ue  dan**  la  (Ihine  méridionale  *. 

haUH  un  mémoirt»  préM»nlê,  le  |h  tH»t«din\  h  TAcailêmie  de»»  S«'ien«'fH  de  D^Tlin  ', 
le  Kinni  Kerdi nanti  von  liichtlit>fcn  pnviHO  Tctat  actuel  «le  In  ^rienri*  nur  1*1*  trait 
(iMtdamcntal  de  la  con>litution  de  l'A^tie  orientale.  Non  connai**HnnreH  p^olo- 
ici<|U4*^  «Mint  maintenant  iï>M*t,  avanci-f%,  |Niur  (|u*il  nuit  |N><4»ible  d'aflirmor  que,  de 
IVitn*miti*  miTÎdionale  du  Yun  Nan  ju^iua  la  |H'*ninHule  dc<«  Tcliouktchi«, 
c'r%t  à  dirv,  nuT  une  ctrndue  de  quarante  quatre  de^cs  de  latitude,  I'AhIo  ori«*ntale 
r^t  tra\frMH»  |mr  une  ï»êrie  de  ^nidin^.  phM  ou  moins  arquer,  relié*»  le%  un^  aux 
autn*«.  lt*^queN  *»épan*nt  la  n^knon  <Hvid«*ntale  et  montueuHcde^t  ploinen  litt«>rnlf^  de 
IV-t.  irapn»^  \v  vivant  prf«»iilent  «le  In  So<*i«»tc  ilc  (îéotfrnpliie  de  Berlin,  In  convexité 
de  crn  *ort«'^  tic  iM^lioUH  cnt  tt»uj»»urH  tliri*'t*i»  \crs  le  nud  ei^t.  (Iliacun  «IVux  e*t 
(t>rmf  de  tlcux  tiranclics  n'uni?*  |>nr  un  nrc.  tie  ravtui  vnrinble.  l/une  de  t^c*»  hrancho^» 
n  lat|uelle  il  tlonne  le  nt»m  de  mrnitmtt'',  c^\  diri»:ir  du  »ud  oue-t  au  nt»rtl  «*î*t, 
mai^  hc  rnppr«>clie  davanta»?!*  du  nt»rtl  tlnn^  lt*H  ^radinn  les  plu**  M*ptcntrii»naux. 
I«n  «*«*i*on«lo  tirnnche,  tlite  ♦■•/ii*j/o*  uil*\  c^i  «liri;:iv  ilc  rt>U(*>t*«*ud  t»ue««t  0  Tc^t  n«»nl  t»Ht  ; 
en  k'i*n«*ml,  elle  t^t  »itutv  (ddit|ucmfnt  vu  a^ant  tir  la  liranche  nitTitlifiinc  tic  l'arc 
pr«t<  dt^nt;  pir  ••uitf,  It»*»  urnilin*!  «.u»  ••••'-iN  m*  tran«»por(ent  vtT^  Tc^t.  à  mesure 
t|u*«»n  «»*avancc  vtT*»  1»*  nortl. 

!*«•  profe^MMir  K.  \ot\  Hiclitlit>(cn  a  n»*umé  *t»%  ct)n«vptit>n<«  t)ri».:r.iphiiiut'4  tIe 
rA«it*t>n^ntnle  tl.in«  un  tnMcnu  trt*«i  intfn*«<*ant  n*pnHluit  a  la  |Mip*  •»ui\ante. 

1^*^  limiter  n^<»ii;nv<'**  par  M.  F.  %<»n  l(iclitlit>fcn  aux  ^ratlin*»  tlu  K(»ut'i  et  du 
Yun  nan  n«»u^  inti-re*»^**!)!  |wirticulit*ri'ni**nt  au  pi»int  tic  vue  tlc««  n*I  ition*»  du  Tonkin 
.i\tv  la  (Un ne. 

!*••  pn»nii«T  de  ce*»  cr.ihn<*.  t|ui  h\  i.U'l  tlu  .'ii*  IV\*  au  i*»'  t|o  IM.  N.,  ^ur  une 
distance  tlViniron  .'ii«l  kili»nif(n***.  cl.  «pii  e««t  c«mijh''  par  le  Ifir  tl«»  I^^wu*.  K.  de 
tir.   tlaii^  le  ||i>u  n.ui  t*«  ntral.  i*^t    l**>rn>'   par  une  lient*  tIe  frartur*  .q»p>  Iii\  i^ir 
M.  \t»n  ith'hlhoftri,  trartiin*  tlu  lf<»ii  K'*u  mu'.  Kil<*  <««*r.ut(»nentf-e  tlu  nonl  t*^!  au  «utl 
tMie^t.  I>e^  fn\in»n*  tl'l  titinit;.  tir  l.i  %i>rtif  tir  l.i  u'or^'e  tlu  Yan,:  U»\  ellr  m»  pn>- 

I    I  I    ^.J•  ••,  /  •  f  »  '  ■'*•    «'i    f*--^     \'i'  .t»  ij.  r  K'  !        1  r  I  I  i.t   *.»ii«  h  ihrr  •      1   .!  I  •  1   untirl 

•    ^  '    t    '•     •'  I    I  »    • 
1/    4   ;.  'u  •    Ai  .  t      .'•  I'    W  I"  ■••  ^  i'f'«  ;..  /.*•      *.  l  »    ■.  M. 


1%^ 


500 


MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 


GRADINS 

UMITB  SUD 
DU 

BORD 
DU 

ÉTENDUE 
EN  LAUTUDS 
DES  GRADINS 

LONG. 
DBS 

PROGRES 

APPROXIMATIP 

DB   CHAOUB  GRAnm 

VERS  L^EST 

RAPPORT 
ENTRE 

GRADI?t 

GRADIN 

•D  degrés 
d«  latitDde 

eo 

kilomètres 

ARCS 

aa  degrés 
de  loDgilade 

es 

kilomrtrcfl 

m.  tt  n. 

!•  Yun-nan. 

Arc  du 
Yunnan 

Fracture  du 
Yunnan 

22*40'.  N. 
à  25»  N. 

(m) 
255 

450 

2^0' 

250 

1  à  1 

2*  Kouei.    . 

Arc  du  Kouei 

Fracture  du 
Hou-Rouang 

25''N.à32«30'N. 

830 

1200 

4H0' 

550 

1,5  à  1 

3"  Tsinling. 

Arc  du 
Hou-nan 

Fracture  du^ 
Hou-nan    i 

• 

4«Chan-si 

Arc    du    Taf 

Fracture  du>32-30'N.à38»N. 

600 

750 

3" 

270 

2,2  à  1 

méridional. 

hang  Chan 

Taï-hang\ 
1 

' 

Chan           / 

5'  Mongolie 

Arc  du 

Fracture  du 

38«N.à54*N. 

1760 

1900 

8» 

580 

3  à  1 

orientale.  . 

Khingan 

Khingan 

OMelaLena. 

Slanovoï 
méridionaux 

Monts 
Aldan 

50»  N.  à  er  N. 

1330 

2  000 

18»30' 

1  100 

U2àl 

r  de  la  Ko- 

Slanovoï  sep- 

Pas  de  nom 

62-  N.  à  66"  N. 

440 

2  600 

49» 

2  400 

0,18  à  t 

lyma  .  .  .    tentrionaux     particulier 

longe  entre  le  Hou-nan  et  le  Kouei-tcheou  jusqu'au  point  où  elle  a  été  observée  par 
M.  A.  Leclère  *,  sur  la  frontière  du  Kouei-tcheou  et  du  Kouang-sî.  En  ce  point,  l'émi- 
nent  académicien  de  Berlin  place  Textrémité  méridionale  du  gradin  et  de  la  ligne  de 
fracture.  Au  delà,  dans  le  Kouang-si,  s'étendrait  une  zone  plate,  accidentée  de  col- 
lines. Interprétant  les  renseignements  contenus  dans  les  relations  du  consul  Bourne 
et  de  M.  Brenier,  directeur  de  la  Mission  lyonnaise,  il  la  prolonge  jusqu'au  sud  de 
Hsin-i  fou,  par  suite,  lui  donne  une  direction  générale  nord-est,  sud-ouest. 

Près  de  Hsîn  i-fou,  commence  le  gradin  du  Yun-nan  sud-oriental,  qui  se  relie,  au 
nord-ouest,  au  relief  du  Tibet  et  du  Sé-tchouane,  et,  vers  l'est- nord-est,  aux  plateaux 
du  Kouei-tcheou.  L'arc  du  Yun-nan  parait  avoir  une  direction  sensiblement  voisine  du 
nord-sud,  et,  passe  dans  le  voisinage  de  la  frontière  du  Tonkin  :  «  Cet  arc,  écrit  le 
professeur  von  Richthofen,  termine  le  système  linéaire  des  gradins  de  l'Asie  orien- 
tale. Le  massif  de  l'Annam  et  son  hinlerland  paraissent  appartenir  à  un  autre 
système.  » 

Le  système  de  fracture  est  indépendant  de  la  structure  interne  du  sol.  Ainsi,  Tare 
méridional  du  Stanovoïest  eu  terrain  paléozoïque  ancien;  le  gradin  du  Taî-hnng- 
chan  limite  un  plateau  carbonifère;  les  gradins  méridionaux  du  Yun-nan  et  du 
Kouei-tcheou,  seraient  essentiellement  calcaires  et  karstiques.  Les  dépôts  marins 
postérieurs  au  trias  manquant  dans  toute  l'Asie  orientale,  l'âge  des  fractures  est 
donc  difficile  à  déterminer.  Les  sédiments  marins  cessent  même,  en  général,  avec 
le  carboniférien.  Cependant,  on  peut  affirmer  que  les  chaînes  parallèles  formant 
le  Ro^t^  du  nord  du  Tchi-li  et  du  Chan-si  ont  pris  naissance  avant  l'algonkien. 


1.  l/>c.  cit. 

2.  M.  de  Uichlhoren  donne  le  nom  de  Rost  (grille)  k  des  syslèmes  de  chaînes  parallèle». 


A91K. 


801 


Il  nV%t  |Mi!i  ccrlain  (|u*il  y  ntt  eu  dr«  mouvemenU  ontir  le  Cambrien  et  le  Corbo- 
niCrrieii,  mni-i.  en  loim  ont,  il  y  en  o  eu  nprr^  celle  inTimle,  et,  h  en  jnuer  |Mir  les 
nn'he'»  éruptiveji,  il  o  n'^m'**  ^  tliverM  moment**  et  jum|u*Ii  une  é(MM|ue  nVenle,  une 
iieti\it4*  viilt-anlque  Iri'M  jrrnnde.  Le^i  frnrtun»^.  dili»*  mm«lienne»,  couinmiI,  entre 
Aulrt'<«,  le  ma^Hif  du  Ta  |»a  rlinn.  (I4>mme  celui  ci  ne  |)eut  «volrncquiM  «ui  ct>nfiKura- 
tton  ilctinitîve  qu'à  |Nirtir  ilu  Trin>«  c*t*^t  cette  é|MN|uc  «|ui  constitue  la  cIaIc  In  plun 
ancienne  qu*cMi  put*ise  assigner  ii  ce  s\Htcme  i\v  fracturer.  1^  début  dt*  vvn  mou 
\ement<(  ne  peut  guère  setn*  finNluit  plus  tant,  i>i*il  e*tt  exact  que  les  gn*fi  qui 
nviiuvn^nt  la  région  ba*iM*  S4>nt  m«'*sozoî<|ue<».  D'autre  |mrt,  i«i  la  dénivellation  était 
tré^  ancienne  danit  le  Hud  tie  la 


ZékéUm  —1 


1»C    M.    %o^    |l|«-NTIlolft^)    *  TII4%CII«   iJ    TfiHftt^. 


I* 


%   \|    1^1  .«  r 


ri'K'inn  con«»idért'v,  b*^  gramU 
neu\e»  auraient  eu  le  lemp«* 
de  creuMT  en  arrière  leur  lit 
tieaui'iiup  plus  pn»ft>ndément 
qu'il?»  ne  l'ont  fait,  et,  ne 
M*mi4>nt  |»nH  encombn*s  de 
rapiib*^  dans  leur  cou rn  supé- 
rieur. Au<*^i,  |H*ut  on  aflirmer, 
qu'où  m4»inH  dans  la  |»artie 
mmdionale  de  la  n'*Kit)n,  la 
di*ni\ellnlion  n'a  acquis  ^a  va- 
leur nrtuelle  qu'à  une  é|MM|ue 
riMf»nli«.  IMver*  fait»  S4*niblent, 
«r.id)«*urs,  motitnT  que  laf- 
f.ii«M*nient  m*  ci  mi  tin  ne  encore 
d»*  n*»«*  jour*», 

A  1.1  Mvinrc  de  rAcadi'*mic 
lif^  S«icncrH  du  *l  dtvcmbn».  M.  Micbel  I^'vy  a  pn'*M»nlé  une  note  de  M.  A.  Uvièn» 
111/  /•!  rofi/ffiiii/«'  /c^f /'iriiyii«-  du  7'fftktn  arrr  la  rhtnf\  continuant  la  publicntion 
.itin«»iuVv  |»ar  notre  CMlItVue  au  (>»ngrè^  di'«»  StK'iélé^  fran^aiv^s  de  (léo^raphie,  et 
di»nl  1.1  publication  a  été  aut4>riMr  tout  n*«emmeiit  nmlement. 

ir.iprè*  M.  Uvli-re,  la  dinn  li<in  méridienne  admiv'  |»ar  M.  von  Hiclitliofen, 
depii.*  I  (cbauK'  juM|u'â  la  frinticre  du  Kouei  IcIhniu  et  du  Kouani;  ^i,  hVtend 
ju^|u  I  la  Uiie  d'Ali»iiC-  ••  S  nif  b"*  ilrprc'^^ion*  bn-alr*  cnvc^  |»ar  le  n^M^au  dt»s 
frarture^du  Flcu\e  Roukv  -iK'tï.ilic»  anli'ri«*un*meiit  par  M.  Jounl>  ,  et  qui  ont  pn'*- 
ciili*  il.in%  la  n'k'i«»n  l'apparition  du  n*li(*f  actu(>l'.  \v^  formalionm  du  Tonkin  probm- 
>:«'nt  Ir«  ftrr.iiliuH  il.icr<«  du  Yun  nnii  vi  du  KoU(*i  tcbi*t>u.  d.uis  lr^]ue!t  Iouh  Ichuiou 
\cmen(%  »;•  tili.^'iqur^  im|Mirl.iii(%  <»<Mit  orienté**  dan«»  la  dinvtjon  nt»rd  n<»ril  r^i.  »• 

Sur  une  b>n»:u«*ur  de  TiO  kili»mè(re«  d.ui**  r.in  Iiîjk'I  d'Alonc.  le  ri\ak'e  mon  In*  des 
lamUaui  de  terrain  rlhlit-n  |»<trle<«  |».ir  le  rnlraire  cirlHiuifrrien,  le«»queU  %e  ratta- 
cbent  elrititemenl  <iu  Ui^^in  me<»t»/Mii)ue  du  Se  (cbou.iiie  [<\r  une  **i-rie  de  lanitM*aux 
inteniK'ili.iiri*^». 


p.   ^*,  ••âfi». 


508  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

En  second  Geû,  le  Kouang-si  ne  serait  pas  uniquement  composé  par  Textension 
de  l'ensemble  de  collines  basses  signalé  par  M.  von  Richtofen.  Les  indications  recueil- 
lies par  M.  Leclère  dans  le  pays  tendent  à  prouver  qu'elles  renferment,  notamment, 
entre  Se-ngan,  et  Setchen,  de  grandes  surfaces  escarpées  dont  le  régime  hydrogra- 
phique parait  semblable  à  celui  du  Yiin-nan. 

En  résumé,  d'après  M.  Leclère,  «  la  zone  d'affaissement  de  l'Asie  orientale  n'est 
pas  déviée  d'une  manière  définitive  vers  le  sud-ouest  dans  la  province  du  Kouang-si. 
A  travers  les  démantèlements  et  les  déviations  locales,  cette  zone  parait  «e  pro- 
longer jusqu'à  l'embouchure  du  fleuve  Rouge,  eh  passant  auprès  de  Nanning-fou. 
Il  n'existe  ainsi  aucune  limite  tectonique  entre  le  Yun-nan  et  le  Tonkin.  Même  la 
houille  rhctienne  dont  M.  de  Richthofen  a  signalé  la  qualité  supérieure  dans  les 
régions  centrales  du  Se-tchouane,  conserve  cette  qualité  jusqu'au  Tonkin.  » 

D'  Laloy. 


AFRIQUE 

La  population  européenne  en  Algérie.  —  Deux  ouvrages  seulement  ont  été, 
jusqu'à  présent,  consacrés  à  l'histoire  statistique  des  populations  de  l'Algérie  : 
celui  de  MM.  Martin  et  Foley,  en  1851,  et,  celui  de  M.  Ricoux,  en  1880.  Mais  le 
mouvement  de  transformation  des  jeunes  colonies  est  si  rapide  que  ces  études, 
aujourd'hui  vieillies,  seront  remplacées  par  celles  que  viennent  de  publier 
MM.  G.  Mandeville  et  V.  Démontés  *. 

Trois  grands  problèmes  dominent  toute  la  démographie  algérienne  :  accrois- 
sement des  populations  européennes;  acclimatement  de  ces  populations;  péné- 
tration des  différentes  nationalités.  C'est  par  l'action  et  la  réaction  réciproques  de 
toutes  les  colonies  de  races  diverses  que  se  forme,  au-delà  de  la  Méditerranée,  un 
peuple  nouveau  où  l'élément  français  domine  et  devra  dominer  de  plus  en  plus. 

Dans  la  présente  étude,  MM.  Mandeville  et  Démontés  se  préoccupent  seulement 
du  peuplement  de  l'Algérie  par  les  Européens,  de  leur  accroissement,  de  leur 
densité  et  de  leur  origine. 

Accroissement  général,  —  La  population  euro|K»enne  s'est  accrue,  en  Algérie, 
d'une  façon  constante,  depuis  1830  jusqu'à  nos  jours;  trois  interruptions  seule- 
ment détruisent  la  continuité  de  cet  accroissement  :  en  1847,  la  population  perJ 
5537  unités,  en  18W,  2494,  enfin,  en  1860,  371  unités.  Ces  oscillations  s'expli- 
quent  par  des  épidémies  meurtrières  et  par  des  crises  économiques  internes;  elles 
n'offrent  qu'un  intérêt  historique,  car  les  années  suivantes  comblent  régulièrement 
ces  vides  accidentels.  La  marche  de  cet  accroissement  n'est  pas  régulière  :  on  y 
distingue  trois  périodes  : 

1'  De  1830  à  1851,  progrès,  d'abord,  très  lents,  puis,  à  partir  de  1840,  affluence 
considérable  de  colons,  ensuite,  arrêt  de  l'immigration  vers  1846-1847  et  bonds 
successifs.  La  moyenne  de  l'accroissement  annuel  est  très  difficile  à  estimer. 

2"  De  1851  à  1872,  progrès  plus  réguliers,  sauf  un  faible  arrêt  en  1860,  et,  une 

1.  Revue  des  questions  diptomaliques  et  coloniales,  n**  des  15  août  et  l**  septemboe  t900. 


APRIQllC.  Mt 

aiicmriitaUoii    miriimo  ni  IMfWi.  1^  moyenne  de  r«ccToiiii«eineul  cinnuci  cni  «le 
5iiil  unil«*«. 

3*  Ile  |H7i  h  mm  jour*,  arcroi!*«etnent  ptun  n^gulier  et  plus  ron^iJrnilile.  I^et 
raii«MH»  mrurlriiTi*M  de  df'*|Mipninlion,  in^ur^^(*Uonf«,  rliol(*ra,  malaria,  etc.  Oi«(|ia. 
rai^^Mit  ou  !«*alliMiuenl.  Cha(|ue  rocetiiM*men(  n(»uveau  montre  une  pn^^v^^-^ion 
de  irî(MM)  à  lîiHMNl  Amen,  M>it  une  moyenne  annuelle  de  II  459. 

Otie  continuité,  celte  n'cularitr  et  eiMIe  pn>Kre?«Hion  M>nt  de  la  plun  haute 
valeur  |Muir  préjuger,  |»ar  l«*s  calcuh,  le  chiffre  futur  de  la  population  alprienne 
h  telle  ou  telle  ép(M|ue.  Mathématiquement,  la  |M»pulalion  euro|MVnne  en  AltfiTie 
compti*mil  un  niillitin  ver««  Il^'i7,  et,  dmiMerait  en  f|uarante*i«ix  an<,  <«i  la  vit<*«^ 
acquÎM*.  une  immigration  plus  forte,  une  natalité  pluH  abondante  n*ac4vl<»rent  |ni« 
le  mouvement  actuel. 

\tii%»»tmliifs,  —  !•  Durant  U^  deux  première?*  iitTi^Nlen,  Franvaix  et  étrangiT*»  «^ 
disputent  In  HU|HTiorité  numénifue  et  ganlent  tour  à  tour  la  pn^lominance.  Ok 
ivnrt^  hru^pM»^  tiennent,  natun*]lement,è  de;*  cau!>eii  hiatoriqui»!*  et  aux  diffénMite» 
mt*lli«Hlr«  de  coloninAtion. 

i   \h*  |h:îI  h  lH7i,  le*   Français  ne  cessent  pan  detre  le««  plun  nombreux  et 
riiitkMlité  rntn*  eux  et  le«  étranger*  K'^ndit.  En  IHGi,  iU  remportent  de«l2CMNI  uni 
t«*«.  A  i^irlir  de  ce   moment,  la   colonisât i<»n  françai.*^e.  mal  lavori^M'-e,  ^arrête, 
tandis  4|U4*  le^   gnind««  travaux   puldirn  entrepris  vers  cette  éiHN|ue  amènent  uu 
afflux  énorme  d'étranger*,  et  Tegn  II  té  tend  h  i«e  nMablir. 

|Hi;i     Fniirai-* Hiii9  ÉtrangrrB hor.l7 

\h:*       —       l^HM^^  —       ir»:iit> 

A  |»nrtir  di*  ce  mi>ment,  rimmit;rati<in  français*  augmente  conMtlérablemenl, 
|f«  r.nnicrn  (|ue  le  pli\ll4>xéni  rnuM*  dnn*«  h*»  vignoble?!  de  la  métro|H»le  incitant  uu 
grand  nombn*  de  proprit- tairez  dt^  ngion»*  ^inicolen  du  r>ud  delà  Franci*  à  défri- 
cher «t  il  pj.inlrr  de  la  vik'ne  en  Alui-rie.  l/accri»i«»M*ment  delà  nati«inalité  frnnvni'^ 
v%\  di*  H  à  liMMMi  iime«»  cn\inMi  pnr  an. 

1^^  l'tranKtT**,  au  contraire,  après  avoir,  de  iHTft  h  ISS(>,  gn^ce  aux  travaux 
•le  chemin*  île  fer  et  de  tiefriclirment,  progre-nr,  pro|M»rti«mnellement,  presque 
autant  «pie  len  Francai-,  ont  vu,  lor><|U«  C4*f(  travaux  ont  pri**  lin.  leur  nombre 
dtvroitn»  ou  notera  peu  pre<*  «^Intionnaire,  «  n  \>^*M  et  IMH».  I^^i  p«.|i^^r||(,|„  ,,(.iil^^ 
gr.ice  À  une  immigra tiou  con «étante,  à  une  natalité  trrK  élev<H*  et  a  I  excellent  i\rn 
nai**ance^  «.ur  le^  de**!***,  ont  cuntitiuéde  pn»gn'«»M*r  légèrement. 

I^'<»  cau<M»%  de  la  diminution  <le%  elrancer^  M>nt,  d*alNird,  TémigratitMi  dt*« 
t»u\rien»  itniii  ti<%  et  nnltni«  en  Tunisie,  pui*,  le  mariage  dVtrangèn»*  aviv  de» 
Franvai*.  enfin,  et  ««urtoul.  le*  nnlionnli^ationH  individuelle*!  et  ci»ll«iivi*H.  I>om% 
fi  la  nationalité  fran^ai^M*  cncne  o  cfinque  n^en^ement  quln«|uennal  enviroa 
TiiMMMl  unitf%,  leii  Franrai*  d'origine  nVtitn*nt  (|ue  |Hiur  la  moitié  daii!»  ce*  gaiiin, 
l'autre  mcMtie  i^^t  fournie  par  le*  etrank'er«i. 

/Vfifi/'-  qrn^vtU,  —  \ji  population  euri»|««'enne  e^t  trî-^*  inégalement  n'*|»artle  ea 
Alg'-rie.  IVn*«*  «^ur  le  litb»rol  et  dan»  la  n*t:ion  tellienne,  elle  eut  (*»rt  claintem^'r  à 
trader*  |e«  «tepiM^i  (|«*it  haut*  plateaux,  et,  tn**  rare  dan«  Ic9  oasi^  ^harienneH. 


«04  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

De  tous  ces  agents  de  peuplement  le  plus  actif  a  été  la  colonisation  officielle. 
Les  premiers  colons  s'établissent,  tout  d*abord,  dans  le  voisinage  immédiat  des 
places  fortes  occupées  par  nos  troupes,  et,  principalement  autour  des  deux  villes 
d'Alger  et  d'Oran,  où  se  formèrent  les  groupes  les  plus  compacts.  Dans  la  province 
de  Constantine,  où  le  manque  de  centre  de  ralliement  sur  la  côte  ne  permet  pas 
cette  constitution  d'un  groupe  compact,  les  colons  s'établissent  le  long  des  deux 
lignes  de  villages  qui  s'étendent  de  Philippeville  à  Constantine  et  de  Bône  h 
Guelma. 

Après  les  plaines  du  littoral,  la  colonisation  gagna  les  hautes  plaines,  puis  les 
massifs  montagneux,  enfin,  en  tout  dernier  lieu,  les  hauts  plateaux. 

C'est  dans  le  département  d'Oran  que  la  densité  progresse  avec  le  plus  de  rapi- 
dité et  de  la  façon  la  plus  égale.  Tous  les  villages,  tant  sur  le  littoral  que  dans 
l'intérieur,  voient  grossir  leur  population  européenne,  qui  refoule  peu  à  peu  l'élé- 
ment indigène. 

Le  département  d'Alger  progresse  aussi,  mais  d'une  façon  bien  moins  générale. 
C'est,  dans  le  Sahel  et  la  Mitidja,  surtout,  que  les  Européens  se  groupent,  et,  l'arron- 
dissement d'Alger  semble  malheureusement  centraliser  tous  les  efforts  de  la  colo- 
nisation. 

Le  département  de  Constantine  est  le  plus  mal  partagé  des  trois;  quoique  le 
nombre  des  Européens  y  augmente  dans  son  ensemble,  la  progression  de  la  densité 
est  très  lente;  en  certains  endroits  même,  elle  diminue. 

Densité  comparée  des  Européens.  —  On  formule  généralement  cette  opinion, 
qui  est  exacte  dans  son  ensemble,  que  les  Espagnols  ont  la  majorité  numérique 
dans  l'ouest  de  l'Algérie,  les  Français  dans  le  centre,  et,  les  Italiens  et  les  Mallais 
dans  Test;  ce  qui  est,  du  reste,  conforme  à  la  situation  géographique  des  troi<( 
provinces  qui  font  face,  celle  d'Oran  aux  côtes  espagnoles,  celle  d'Alger  aux  côtes 
de  France  et  celle  de  Constantine  aux  rivages  de  l'Italie  et  de  la  Sicile. 

En  1896,  dans  le  département  d'Oran,  le  nombre  exact  d'Espagnols  s'iMcvait 
h  105538  contre  97  260  Français,  3  774  Italiens  et  4412  étrangers  de  nationalités 
diverses.  La  supériorité  des  Espagnols  est  donc  écrasante;  ils  se  livrent,  du  reste, 
plus  facilement  au  défrichement,  achètent  des  propriétés  aux  indigènes,  et,  vivent 
dans  les  tribus,  tandis  que  les  Français  préfèrent  l'existence  des  villes. 

Dans  la  province  d'Alger,  les  étrangers  ne  forment  partout  qu'une  minorité 
vis-à-vis  du  groupe  français.  La  densité  des  Espagnols  va  en  diminuant  de  Touest 
a  l'est,  et,  celle  des  Italiens  et  des  Maltais  de  l'est  à  l'ouest.  L'arrondissement  d'Alger 
a  une  situation  spéciale;  la  population  y  est  des  plus  denses,  et,  les  Français  qui  se 
trouvent  en  groupes  serrés  occupent  toutes  les  fonctions  libérales,  toutes  les  places 
administratives,  le  haut  commerce,  etc.;  ils  ont  constitué,  dans  les  environs,  de 
riches  et  splendides  vignobles  qui  couvrent  le  Sahel  et  la  haute  Mitidja.  Les 
étrangers  remportent,  au  contraire,  sur  les  côtes. 

Dans  la  province  de  Constantine,  a  part  quelques  villes  du  littoral  où  s'est 
établie  une  forte  colonie  étrangère,  en  majorité  italienne,  la  population  est  exclu- 
sivement française;  mais  sa  densité  y  est  excessivement  faible,  et,  elle  tend  plutôt 
à  diminuer  qu'à  augmenter. 


AFRIQUE.  505 

Donc,  des  trois  départements  algériens  ce  dernier  seul,  où  domine  la  population 
française,  reste  stationjiaire,  alors  que  les  deux  autres  prospèrent.  MM.  G.  Mande- 
ville  et  Démontes  attribuent  ce  phénomène,  d'abord,  à  l'état  de  la  propriété.  C'est 
dans  le  département  de  Constantine,  en  effet,  que  l'on  a  concédé  les  plus  grands 
domaines-  à  des  compagnies  financières  ou  à  des  individus,  ce  qui  a  entraîné  le 
ralentissement  du  peuplement  et  l'accroissement  très  lent  de  la  richesse,  contraire- 
ment au  morcellement  des  terres,  qui  favorise  la  prospérité  des  régions  où  il  a. été 
pratiqué.  Ensuite,  l'état  de  la  population  étrangère  :  les  Italiens  et  les  Maltais,  au 
lieu  d'être  des  auxiliaires  dévoués  et  utiles  aux  propriétaires  français  comme  les 
Espagnols  le  sont  dans  l'Oranais,  préfèrent  travailler  pour  les  grandes  entreprises 
publiques,  ou  se  livrer  au  commerce  ou  à  la  spéculation.  Enfin,  le  phylloxéra  a 
envahi  les  vignobles  de  ce  département,  et,  les  colons  abandonnent  leurs  conces- 
sions, pour  se  louer  dans  les  villes  ou  pour  se  ruer  vers  les  nouvelles  mines  dont 
les  découvertes  se  multiplient. 

Origines  de  la  population,  —  L'accroissement  de  la  population  algérienne,  qui 
se  faisait  surtout  au  début  par  immigration,  se  produit  aujourd'hui  par  l'excédent 
des  naissances  sur  les  décès.  En  1872,  on  comptait  48488  habitants  nés  en  Algérie 
et  67028  nés  en  Europe;  en  1896,  la  proportion  s'est  renversée,  elle  est  de  106960 
contre  111  552.  L'intervertion  a  dû  se  produire  en  1886. 

De  1830  à  1855  l'immigration,  seule  donne  un  contingent,  et,  jusqu'en  1854,  la 
natalité  n'a  jamais  été  assez  abondante  pour  compenser  la  mortalité.  Ce  n'est  qu'à 
partir  de  1856  que  cet  excédent  joue  un  rôle  dans  l'augmentation  de  la  population. 
Aujourd'hui,  on  peut  dire  que,  chaque  fois  que  l'Algérie  voit  sa  population  aug- 
menter de  10  unités,  7  à  8  lui  viennent  du  dehors,  et  2  à  3  représentent  les  natifs 
du  pays. 

Le  peuple  algérien  n'est  déjà  plus  cette  collectivité  confuse  de  races  diverses 
qu'il  était  au  début  de  la  colonisation  ;  il  forme  aujourd'hui  une  individualité 
ethnique  qui  «  puise  une  partie  de  ses  forces  vives  en  elle-même,  et,  transforme,  en 
se  les  assimilant,  les  élépients  venus  de  l'extérieur  w. 

Il  est  matériellement  impossible  de  connaître  le  lieu  d'origine  des  ancêtres  des 
colons  nés  en  Algérie;  mais,  si  l'on  recherche  celle  des  colons  nés  en  France,  on 
verra  que  la  majorité  provient  des  départements  méridionaux  de  la  métropole, 
où  la  colonisation  officielle,  la  proximité  de  l'Algérie,  la  similitude  des  climats, 
des  cultures,  et  des  récoltes  ont  provoqué  un  magnifique  mouvement  de  colons 
provençaux,  languedociens  et  dauphinois. 

On  n'a  aucun  renseignement  sur  l'origine  des  colons  espagnols;  les  statis- 
tiques, insuffisantes,  que  l'on  possède  sur  celle  des  Italiens  montrent  que  le  groupe 
le  plus  compact  provient  des  campagnes  populeuses  de  la  Campanie  et  de  l'indigente 
Calabre.  Les  Campaniens  ne  se  fixent  pas  en  Algérie;  pêcheurs,  en  grande  majo- 
rité, ils  regagnent  leur  patrie,  après  chaque  campagne  de  pêche,  pour  revenir  l'année 
suivante.  Les  Calabrais  sont,  peut-être,  plus  sédentaires,  mais  leur  nombre  varie 
fortement  d'une  année  à  l'autre. 

■ 

MM.  Mandeville  et  Démontés  affirment,  en  concluant,  que  la  colonisation  offi- 
cielle, malgré  tous, les  défauts  qu'on  lui  reproche  à  juste  titre,  a  toujours  été  néces- 


504  MOUVEMENT  GÉGGEAPHIQUE. 

saîrc  et  l'est  encore  actuellement  «  pour  permettre  aux  Français  de  garder  leur 
avance  et  d'assumer,  dans  la  formation  du  peuple  francoalgériën,  la  part  légitime- 
ment  prépondérante  qui  leur  revient  ».  M.  Cbesneau. 

Levés  dans  le  désert  oriental  d*Ëgypte  par  6.  Schwéixifurth.  —  On  s'imagine 
généralement  assez  volontiers  que  l'Egypte  est  une  des  régions  les  moins  ignorées 
de  l'Afrique,  et,  que,  dans  cette  partie  du  continent,  si  proche  de  notre  civilisation 
européenne,  il  ne  reste  plus  grand  chose  à  explorer. 

C'est  là  une  profonde  erreur,  et,  si  l'on  jette  un  coup  d'oeil  sur  une  carte  à  grande 
échelle  de  ces  contrées,  on  verra  qu'à  part  l'étroite  vallée  du  Nil,  bien  peu  des  territoires 
avoisinants  sont  connus. 

L'orographie  de  la  région  à  l'est  du  fleuve,  notamment,  est  figurée  encore  sur 
beaucoup  de  nos  cartes  d'une  façon  enfantine,  et,  comme  au  temps  de  Strabon,  les 
gradins  inférieurs  du  plateau,  qui  bordent  les  deux  rives  du  Nil,  sont  trop  souvent 
considérés  tels  qu'ils  apparaissent  au  touriste  qui  les  contemple  du  fleuve  ou  de 
ses  rives,  c'est-à-dire,  comme  des  chaînes  de  montagnes. 

Aussi,  l'Académie  royale  des  Sciences  de  Berlin  a-t-elle  décidé  de  faire  éditer  une 
partie  des  levés  entrepris,  de  1875  à  1888,  dans  le  désert  oriental  d'Egypte  par  le 
professeur  D**  Georges  Schweinf urth,  alors  qu'il  sillonnait  en  tous  sens  le  pays,  pour 
en  faire  l'étude  botanique  et  géologique  *- 

Ces  travaux,  exécutés  avec  le  plus  grand  soin,  comprennent  plusieurs  milliers  de 
kilomètres  d'itinéraires  et  des  triangulations.  Ils  apportent,  tant  par  la  valeur  des 
documents  recueillis  que  par  la  façon  dont  ils  on  tété  mis  en  œuvre  et  raccordés  avec 
les  travaux  antérieurs  et  principalement  avec  ceux  de  Raffenau-Délile,  de  Nares,  et,  de 
P.  Gûssfeldt  (pour  les  feuilles  parues),  une  contribution  des  plus  précieuses  à  la  carto- 
graphie de  ces  régions  jusqu'alors  si  mal  représentées. 

La  première  série  de  10  feuilles  de  ces  levés  à  l'échelle  de  1/200000  (les  dessins 
originaux  sont  au  1/100000)  embrasse  la  moitié  septentrionale  du  désert  compris 
entre  la  mer  Rouge  et  le  Nil,  depuis  le  Caire  jusqu  a  Kench. 

Des  soins  tout  particuliers  ont  été  apportés  par  l'auteur  au  dessin  de  l'orographie 
qui  est  flgurée  au  crayon  et  tirée  en  rouge  bistre.  Quant  aux  ouadis,  étant  donnée 
l'importance  du  rôle  qu'ils  jouent,  malgré  leur  caractère  temporaire,  dans  la  trans- 
formation de  la  surface  du  sol,  ils  ont  été  tracés  par  des  lignes  vertes,  avec  une  pré- 
cision qu'on  ne  rencontre  pas  habituellement  sur  la  plupart  des  cartes  existantes. 
Cette  précision  a  été  jugée  d'autant  plus  nécessaire  que,  dans  les  déserts  du  nord,  les 
ouadis  marquent  la  limite  de  la  végétation,  jusqu'à  une  altitude  de  1000  m.  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer. 

Les  légères  erreurs,  qui  peuvent  affecter,  tant  en  longitude  qu'en  latitude,  les 
différents  points  de  la  carte,  sont  limitées,  à  l'ouest,  par  les  levés  exécutés  dans  la 
vallée  du  Nil,  et,  à  l'est,  par  les  travaux  hydrographiques  de  l'Amirauté  anglaise, 
sur  la  côte  de  la  mer  Rouge.  Ces  erreurs,  du  reste,  il  faut  l'espérer,  pourront  être 
prochainement    rectifiées    par    les    déterminations    astronomiques    du   capitaine 

•  •  • 

1.  Voir  Verhandlungen  der  6esellscha/t  fûrErUkunde  zu  Berlin  (1888,  yoI.  XV}. 


AFBIQUB..  501 

G.-H.  Lyons,  du  Geological  Survey  de  VÈgy pie;  mais  les  rectifications,  dans  tous 
ces  cas,  ne  feront  subir  aux  grands  traits  orographiques  et  hydrographiques  de  la 
carte  du  D'  G.  Schweinfurth  que  des  déplacements  insignifiants. 

Les  seules  longitudes  astronomiques  que  Tauteur  a  pu  utiliser  avec  certitude  dans 
la  construction  de  ses  itinéraires  sont  celles  du  Caire  et  de. Suez. 

De  ce  superbe  atlas,  publié  par  la  librairie  Dietrich  Reimer  (Ernst  Vohsen),  de 
Berlin,  sous  le  titre  Aufnahmen  in  der  ôstlichen  Wûste  von  ^gypten;  les  feuilles 
parues  comprennent  :  —  L  Les  environs  d'Hélouan  au  1/30  000"^;  —  IL  La  région 
entre  Delbès  et  Suez;  —  IIL  Les  vallées  des  ouadis  Moathil  et  Tarfeh;  —  IV.  Le 
Galala  méridional  et  la  partie  septentrionale  des  montagnes  cristallines  côtières  ;  — 
V.  La  région  au  sud  de  la  précédente.  M.  Gh. 

Expédition  Donaldson  Smith  entre  le  lac  Rodolphe  et  le  Nil  '.  —  M.  Donaldson 
Smith  partit  de  Berbera,  le  l'''  août  1899,  se  dirigeant  par  Hargheisaet  Milmil  sur 
Sésébané  où  il  commença  ses  levés.  Entre  ce  point  situé  sous  le  8®  de  Lat.  N.  et  les 
approches  du  5°  de  Lat.  N.,  le  voyageur  trayersa  une  région  inexplorée,  sauf  dans 
les  environs  de  Tourr  où  il  croisa  son  ancien  itinéraire  de  1895.  Le  8  septembre,  à 
Godi,  Texpédition  passa  le  Ghébehli,  qui  ne  roulait,  à  cette  époque,  que  30  à  90  cen- 
timètres d'eau,  puis,  traversant  un  plateau  granitique,  peu  habité,  de  760  mètres 
d'altitude,  rejoignit  à  Gohoulé,  son  itinéraire  de  1895  qu'eUe  suivit,  sans  écarts, 
jusqu'à  Edgder,  sauf  entre  Déré  et  Lé,  où  elle  traversa  unç  région  calcaire  très 
accidentée  et  très  boisée.  A  l'époque  du  passage  de  l'expédition,  l'Oueb  et  le  Djouba 
ne  roulaient  que  la  moitié  de  leur  volume  d'eau  habituel. 

Entre  Goff,  à  30  kilomètres  à  l'est  d'Edgder,  et  le  lac  Stéphanie,  les  hauts  plateaux 
éthiopiens  se  continuent  jusqu'aux  monts  Koroli  et  Marsabit,à  l'extrémité  méridio- 
nale du  lac  Rodolphe,  sous  forme  d'une  longue  chaîne  montagneuse. 

Le  9  novembre,  l'expédition  pénétrait  dans  la  région  des  fraîches  et  riches  prairies 
de  Méga.  Bientôt  après,  à  une  altitude  d'environ  1500  mètres,  elle  se  trouva  sur  le 
rebord  occidental  des  plateaux  du  Boran  qui  forme,  là,  une  muraille  tombant  presque 
perpendiculairement  de  500  mètres  sur  une  large  plaine.  Au  delà  de  cette  plaine,  à  une 
cinquantaine  de  kilomètres,  s'élève  une  chaîne  basse,  qui  paraît  être  le  prolongement 
méridional  des  montagnes  de  Tertala.  Cette  plaine,  qui  a  plus  de  600  mètres  d'altitude, 
est  parsemée  de  villages,  dont  le  plus  important  est  Saki.  Le  19  novembre,  l'expédition 
entrait  de  nouveau  dans  la  région  montagneuse,  et,  M.  Smith  faisait  l'ascension  du 
Djanissa,  pic  à  peu  près  isolé,  du  haut  duquel  il  obtenait  une  vue  splendide  sur  les 
pays  environnants;  ce  qui  lui  permit  de  vérifier  l'emplacement  de  points  déjà 
visités  par  lui,  dans  son  voyage  précédent,  et,  de  constater  l'exactitude  de  son 
travail. 

Les  voyageurs  campèrent,  le  26  novembre,  sur  les  bords  du  lac  Stéphanie  dont  les 
eaux  trop  saumâtres  n'étaient  pas  buvables.  Le  10  décembre,  M.  Smith  et  ses  compa- 
gnons parvenaient  sur  les  rives  presque  inhabitées  du  lac  Rodolphe  qu'ils  côtoyèrent 
vers  le  nord,  jusqu'à  la  rivière  Nianam.  Le  niveau  des  eaux  du  lac  était  de  3  m.  65 
plus  bas  qu'en  1895. 

1.  The  Geographical  Journal^  XVl,  5  décembre  1900  (v.  La  Géographi*,  7, 15  juillet,  p.  53). 


508  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

Du  reste,  presque  tous  les  lacs  et  cours  d*eau  visités  par  Texpédition  étaient  à 
moitié  desséchés.  M.  Smith  croit  qu'on  doit  chercher  les  raisons  de  Taridilé  do  la 
Somalie  et  des  terres  basses  au  sud  de  TAbyssinie  dans  l'influence  qu'exercent  les 
hauts  plateaux  d'Ethiopie  sur  les  vents  de  nord  qu'ils  dépouillent,  lors  de  leur  pas- 
sage, de  presque  toute  leur  humidité.  Aussi,  attribue-t-il  à  la  faiblesse  des  précipi- 
tations atmosphériques,  cette  année-là,  sur  le  plateau  éthiopien  la  sécheresse  extra 
ordinaire  de  la  contrée  qu'il  a  parcourue.  En  1895,  l'explorateur,  qui  avait  remonté 
jusqu'à  Mêla  une  rivière  qu'il  prenait  pour  le  cours  principal  du  Nianam,  reconnaît 
qu'elle  se  réunit,  à  volume  d'eau  égal,  à  l'Omo,  un  peu  en  amont  de  Goumba,  pour 
former  le  grand  tributaire  du  lac,  nommé  Nianam  par  Téléki. 

A  partir  de  cet  endroit,  la  faune,  mammifères  et  oiseaux,  change  complètement. 
Peut-être  y  a-t-il  corrélation  entre  ce  changement  de  faune  et  les  conditions  clima- 
tologiques  de  la  contrée. 

Le  3  janvier  1900,  l'expédition  quittait  les  rives  de  l'Omo,  se  dirigeant  dans 
l'ouest;  elle  ne  devait  plus  communiquer  avec  les  indigènes  que  par  signes  jusqu'à 
sa  rencontre  avec  les  tribus  nilotiques. 

Le  6,  elle  franchissait  la  crête  de  la  première  chaîne  de  collines  et  entrait  dans  une 
vaste  plaine  où  paissaient  de  nombreux  animaux  domestiques.  Les  lits  des  cours 
d'eau  contenaient  de  nombreuses  mares.  A  l'ouest,  une  belle  chaîne  montagneuse» 
borde  la  vallée  pendant  une  trentaine  de  kilomètres;  son  sommet  culminant,  le 
mont  Etoua,  d'origine  volcanique,  se  dresse  à  plus  de  2000  mètres  de  hauteur. 

La  caravane  se  trouvait  alors  dans  le  pays  des  Mouchas,  et  son  itinéraire  suivît 
presque  constamment  les  vallées,  dont  l'altitude  est  d'environ  500  mètres,  et,  dont  le 
soi  est  formé  d'alluvions  reposant  sur  de  l'argile.  Les  plus  hautes  chaînes  monta 
gneuses  de  cette  région  sont  d'origine  éruptive,  tandis  que  la  plupart  des  collines 
à  sommets  plats  sont  constituées  par  des  grès  et  des  schistes  argileux.  M.  Smith. 
considérant  l'aspect  et  l'altitude  des  vallées  alluvionnaires  qu'il  a  traversées,  émet 
rhypothcse  que  le  lac  Rodolphe,  le  Nil  et  le  Sobat  s'unissaient  jadis  en  une  vasle 
mer  intérieure. 

Le  21  janvier,  l'expédition,  en  franchissant  un  col  de  plus  de  900  mètres  d'alti- 
tude, voyait  se  dérouler,  à  perte  de  vue,  vers  l'ouest  et  le  nord-ouest,  une  immense 
plaine  dont  la  surface  assez  riante,  tout  d'abord,  prenait  vers  l'horizon  une  teinte 
monotone  blanc  grisâtre  qui  lui  donnait  l'apparence  la  plus  désolée. 

Au  pied  des  collines,  elle  croisa,  à  angle  droit,  l'itinéraire  du  capitaine  Wellbyet  se 
trouva  en  contact  avec  la  tribu  des  Magoïs  que  M.  Smith  suppose  être  une  branche 
des  Dinkas.  Voulant  pousser  vers  le  nord-ouest,  la  caravane  s'engagea  sur  un  sol 
spongieux  et  pénible,  où  le  manque  d'eau  la  força  de  rétrogader. 

Après  avoir  reconnu  un  cours  d'eau  coulant  vers  le  nord  qui  fut,  plus  tard,  iden- 
tifie avec  la  rivière  suivie  par  M.  Wellby  vers,  le  Sobat,  M.  Smith  prenait,  à  travers 
l'abominable  plaine,  la  route  du  sud  ouest,  rencontrait  la  tribu  des  Katoua  (autre 
branche  des  Mogoïs)  qui  sont,  comme  les  Hindous,  adorateurs  de  la  vache,  et,  attei 
gnait,  le  15  février,  des  puits  situés  dans  de  jolies  collines  formant  le  proloogement 
le  plus  septentrional  des  plateaux  de  l'Ouganda.  Vers  l'ouest,*  le  pays  compte  une 
population  très  dense  d'Akara;  quelques  villages  ont  quinze  cents  âmes  et  plus*  De 


ncmihrt^iix  coum  ilo  ouatitM  h  «o«\  venant  «Ich  Imult*"*  monlnirnr<«  du  •»u<l  ol  ho  illri- 
fn*nnt  vert  le  Sobot,  furent  trfiveriM^«i  par  In  mnivane,  qui  eon^tâta  que  leur^  liU 
«Ablonneux  ne  tardaient  pan  à  9C  confondre  avtv  la  plaine  (lênerfe,  non  loin  de 
Kaloua.  .\pri*4  avoir  contourné,  au  nonl,  len  mont**  den  hinka  IHnfr**,  cl,  au  «ud,  le<i 
monliClkatrla,  lexiMmitioupa^Hailà  Tarantodê.  le  fMiint  le  phin  M»ptentrional  visite 
fwir  la  miHoion  du  cidonel  Mac<lonald.  Ia^  levers  tie  cet  oflirier  ayant  rté  ret*onnu<%  nda* 
ti\i*ment  trî^H  exacte,  la  Iriantrulaticm  que  M.  Smith  |Muir«uivait  depui«>  retln'«mitir 
<M*plentrionale  du  lacl(«)do|phe  fut  intrrrompu«\  et,  le  levé  de  ritinérain*  nmlinui*  à 
la  NMi%M»le  ju<M|u*au  Nil,  <|ui  fut  atteint  au  Fort  HcTkelev,  le  li  mar<.  Au  commence- 
ment de  juin,  exactement  dix  mojn  nprî^  avoir  quilti*  IWrlN*ra.  M.  I>.  Smith  était  au 
C^iire.  et.  quinie  j«>urK  plu**  tant,  à  Lmdres. 

I«4*%  n*^ultat4  carlofrraphiqueH  ohtenuH  par  M.  I>.  Smith  nont  de  pn*mier  onlre. 
IV  noml)r«MjM*%altitudeM  ont  été  déterminera  parrhyi»^omMn»et  ranrnMde.et,  toute 
la  pn'mif're  |inrtie  di»  ritinérain»  MiiirneuM»ment  lKi«*'t»  ««ur  des  |KtHiti«Mi4  a<»lronomi 
que^  f.iite^  à  Taided'un  thé^xlolite.  d'un  «extant.  et.  de  In»!**  chn>nom«*trf^.  Ou  lac 
HinImIpIh»  h  Tarancoté.  rim|M>rtante  tria ntrulat ion  eITtvtuiV  a  été  appuy«V  ^ur  quel 
i|ue«  oliMTva lions  de  latitude.  I«a  carte  publi<V  |knr  M.  Smith  dans  le  fif»')rnphicnl 
Jt'U,nni  pn'«M*nte  donc  un  tn***  craml  intérêt.       *  M.  tliir^^M-'Ar. 

AMÉRIQUE 

Recenieioent  de  la  population  du  Dondike  en  i900.  >-  M.  Raymond  Auzia<- 
Turt'unf,  \  ice  consul  de  France,  a  l)a\^  non  City,  a  eu  Tamahilité  d*adn*^M»r  au  Htvn» 
t.-iin*  ite  la  iti^daction  le  n'^<«ultat  oiVirirl  «lu  nvi'n<«em(*nt  de  la  |Mq>ulalion  fait,  en 
mai  IIMMI.  dans  la  vall(v<lu  Yuknn  iKtondiki**. 

A  (vUrilite.  la  ixqiulnlion  était  de  ir»:t1dindi\iduH  (H  Oi  hommes.  lltCi  femm€>s 
et  'W'rfi  ludion*» t.  «M*  déct»m|Mi**-int  aiii*«i  par  |»a\«  d^oricine. 


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$1B  MOUVEMENT  GfiOGRAPHIQUB. 

'En  présence  de  reflfectif  considérable  de  rélément  français,  le  gouverneraeni  a 
dû  installet  dans  ses  bureaux  des  employés  parlant  couramment  notre  languie. 

M.  Auzias  Turenne  nous  informe,  en  même  temps,  qu'en  1899,  la  valeur  de  la 
production  de  l'or  dans  le  Yukon  a  atteint  80  millions  de  francs,  en  augmenta- 
tion de  30  millions  de  francs  sur  le  rendement  de  1898  (50  millions).  En  1897,  la 
valeur  des  extractions  ne  s'était  élevée  qu'à  30950000  francs,  et,  en  18%,  qu'à 
14051 030  francs.  Ainsi  donc,  en  quatre  ans,  le  rendements  presque  sextuplé. 

-  Le  désert  du  Colorado.  —  Si  le  cours  supérieur  du  Colorado  est  devenu  classique 
par  ses  gigantesques  cations,  la  partie  inférieure  de  son  bassin  est  encore  fort  mal 
connue.  Aussi  les  détails  que  publie  M.  David  P.  Barrows  *  sur  cette  région  désignée 
sOus  le  nom  de  déseiH  du  Colorado,  sur  sa  formation,  son  régime  hydrographique 
si  spécial,  sontil  des  plus  intéressants. 

Ce  désert,  qui  forme  la  partie  méridionale  de  l'État  de  Californie,  est  une  vaste 
étendue  de  collines  sableuses  et  de  plaines  desséchées, limitée,  à  l'ouest,  parles  der 
niers  contreforts  des  montagnes  de  San  Jacinto,  au  nord,  par  la  chaîne  désertique  de 
San  Bernardino,  et,  au  sud,  par  le  Colorado,  de  TArizona  jusqu'au  golfe.  Toute  celte 
surface  serait  d'origine  récente  et  aurait  été  recouverte,  à  une  époque  géologique 
très  rapprochée,  par  un  bras  de  mer  qui  serait  arrivé  jusqu'à  Yuma.  La  surélévation 
de  l'immense  delta  du  Colorado  par  l'apport  incessant  des  alluvions  et  le  soulè%*e- 
ment  de  l'écorce  terrestre  sous  la  partie  méridionale  tlu  delta  auraient  suffi,  d'après 
M.  Barrows,  à  réduire  le  golfe  à  ses  limites  actuelles.  Il  est  probable  que  le  soulève 
ment  a  été  accompagné  d'un  affaissement  de  la  partie  septentrionale  qui  se  trouve 
au-dessous  du  niveau  de  la  mer.  Cette  région  déprimée  fut  remplie  par  le  Colorado 
et  transformé  en  un  immense  lac  d'eau  douce,  comme  le  prouvent  d'épaisses  allu- 
vions remplies  de  débris  de  coquilles  et  aussi  riches  que  celles  du  Nil.  La  limite 
atteinte  par  les  eaux  du  lac  est  marquée,  sur  de  grandes  étendues,  par  les  bancs  cal- 
caires qui  se  rencontrent  au  pied  des  montagnes.  Mais  la  dépression  fut  bientôt 
comblée  par  des  sédiments  apportés  par  le  fleuve,  qui  finit  par  se  frayer  un  chemin 
jusqu'à  la  mer.  Cet  ancien  lac  est  aujourd'hui  réduit  au  marais  de  Salton  et  à  quel- 
ques marécages  disséminés. 

Après  la  disparition  du  lac,  les  chutes  de  pluies  étant  très  rares  et  la  température 
fort  élevée,  grâce  à  la  ceinture  de  collines  qui  arrêtent  la  brise  de  mer,  les  tempêtes 
de  vent  du  sud  est  accumulèrent  les  dunes  de  sable  qui  firent  disparaître  toute 
végétation.  Les  inondations  annuelles  du  Colorado  qui,  d'après  des  traditions 
indiennes,  permettaient  autrefois  des  cultures  variées,  auraient  pris  fin  depuis  le 
commencement  du  siècle.  En  1849,  une  caravane  d*émigrants,  en  traversant  le 
désert  de  Yuma  à  San  Diego,  se  trouva  en  présence  d'un  fort  courant  se  dirigeant 
vers  le  nord  dans  Tintérieur  des  terres;  c'était  là  une  soudaine  réapparition  des 
débordements  du  Colorado.  Ces  inondations  se  sont  fréquemment  reproduites,  et, 
depuis  1890,  elles  sont  devenues  annuelles. 

Le  fait  d'inondations  périodiques  dans  une  région  désertique  est  déjà  assez  rare 

i.  Davi»!  P.  IJirrows.  The  Colorado  désert^  in  The  national  Géographie  Magazine,  vol.  XI,  n"  ?» 
septembre  l^oo,  p.  337-352,  l  carie. 


AMKlUQte.  ftll 

IKHirnirriliT  dVIrp  9*ifcnali'\  maU  le  trfij<*l  «lutvi  imr  liVoaui  qui  otiHiriiriil  lo  maniift 
lit*  Snilon  <^l  peut  «^(it^  |iltiH  intêrf*<»4Ant  niron*.  Ia^  haiiti***  fviiii  «lu  Otlorath»  vioii- 
nrnt  1*11  mai  cl  juin;  k»  (li'lionh*moiil  im*  priMliiil  h  II»  kil«iiut*ln*f«  au  «Ictâ  de  In  fron- 
titfr  du  Monique,  prfH  d'Alitailonf'^.  Prî*»  «Iimt  point,  un  coum  dVnu  r<*lnti\oinciil 
faillir,  la  rivière  ilr  Ti*?*!  ou  Alamt»,  tra(*r  ^4>n  rlional  ver*  rtiuo^t  «ur  «io  kil<»miqn*«. 
tourne,  cn»uilf\  au  noni  oursitilnn»  le««KtAtH  l*iiin  ot.rn  M^rrnilnnlau  latMlo  Salton, 
tni\rrM*  une  larg^i*  drp^*^Hion,  connue  «miuk  le  nom  tlo  lac  de  MeM|uite.  Mai%  la  plu» 
Krnnde  |»artie  de  Tinondation  Huit  une  voie  diiTênMite  et  f^ïvoule  ver^  le  Hud  ouett, 
à  traven»  la  |iartie  la  plu«  ba^sc  du  dt*«>erl,  ju<m|u  n  ee  qu  elle  rencontre  len  premières 
|M*iite«  di*!«  montaKnefi  C(M^o|iali,  où  elle  forme  une  longue  et  «'*tnMti*  napiie  d'eau,  le 
lac  Volcano.  O  |Miint  e^t  »ur  In  liirne  de  partage  entre  les  |H*ntes  du  dr^ert  au  nortl. 
%er»  lest  Ktal^  l'ni»,  et  celles  qui  vont  vers  le  g<»lfe.  Ia^  eaui  de  ce  Inc  «tWoulent 
«Inn^  lieux  directionn.  La  plu**  fcr^^ndt'  fwirtie  <»c  dirige*  ver«  le  ««ud,  miu»  le  nom  de 
Cdorntlo  de  llaniy.  ou  rivière  llnrdy.  Mnifi.  lor^iue  Tinondalion  f^t  ii  M>n  maximum, 
un  fort  courant,  la  Nouvelle  Kivicre,  tlr^cend  nur  le«*  |NMile«i  M»ptenlrtt)na)rH,  tra 
verM»  la  fn»nlièn\  remplit  une  di*pn^^ion  fine  de  t^meron)  et  alleint  le  lac  de 
Salton.  Ijc"  courant  communi<|ue  n\'t*c  de  nombreux  marais,  qui  m*  tmn<*formeut, 
euïtuite,  en  iMuirbiers.  I^e  Inc  (lameron  e^t  (ï%%vi  profond  |N>ur  |>er<^ister  entn*  deux 
inondaliouH  «»uccc<Hive«i.  La*  tUilornJo  de  llnnly  e?tt  au!i<»i  |N*rHi*.tnnt,  et,  il  va 
n^joindre  le  principnl  lirn^  du  (lolorndo  |m*u  avnnt  le  i(o|fe.  Iji  |»artie  la  pUw  Im^M* 
et  In  plii««  aride  «lu  dc^Tt,  nitiKM*  nu-de««M>U!*  du  nivenu  de  In  mer,  n  Ttiue^t  dc^ 
nKuiInkrm*^  (>K*o|»nli,  e^t  quejquefoi**  inondt'-e  |»nr  la  rivière  de  llnnly,  qui  y  forme 
la  Liiniiin  Mni|untn. 

Il  <^t  n*»M*x  curieux  de  mder  que  toute  cette  |Mirtie  du  dév^rt  du  (lolorndo  jouit 
d'un  «o|  d'alluvion*!  très  riche,  frriili****  encore  pnr  rnp|K)rt  annuel  de%  inondation*^; 
M»ii  nriilttè  lient  iturloiit  n  In  tcmjMTntun*  êle\n\  n  TnliHence  d(*s  plnic«i,el,  ^urtout 
à  i'npiMirt  tn>p  t;rnnd  di*s  i>.iM(*h  p.ir  Ich  tem|M'*(cH  du  «*ud  e^t.  (^Minnt  h  In  |>artie 
m«*ridioiinle  du  déport,  ell«»  e*t  ••urloul  iiit(*n*<»«nnte  j»nr  m»s  nncien*»  vojcnn*».  m'«» 
innoml»rnl>li^  Hntirci'H  mimTnl<*s  ri  m-«  xtdi'.ui^  de  l»oue  qui  **ont  une  dernièn*  mani- 
fi*^tation  de  Tnctivitè  èruptive.  J.  tiUtAi  d. 

DélimtUtlair  de  b  trontiére  entre  les  ÊUU-OnU  et  le  Mexique.  A  In  ««uite  di* 
la  dtvou\erle  de  mint'**  d.'iii<*  !«•  \oi«»iiiaci»  »!•»  In  fnMitière  enlrr  Ivn  Klnt^-l'ntH  v{  le 
Mc\ique.  d«*H  ihi'idiMit^  ««'rl.itit  pr*N|iiit«,  une  <'.in\«*nlion  ilu  i\^  juill«*<  l^^^i  «l«Vida 
qu'il  MT.iit  pn*«-ii|f  il  un«'  rr^i^ion  df  j.i  liuMie  di*  <*r|i:irntion  entn*  l(*«  drut  Ktnt«. 

1^*  tm\nil  u*i>.int  pi*  ••»••  l«Trniti»*  d.i!i«»  l»-*  •hlii'*  \\\r^,  une  nouvrljt*  commi» 
*i«»n.  Vous  In  diriH-linii  i|«»  XL  J.  W.  il'irl<iw    |  oiir  1rs  Kl.il*»  Tni^  ri  dr  M.  JncolN» 
BInnro  |Ntur  !r  M*'\iq(it*.  fui  M«»mnitr  !«•  |s  ft\ mr  l**y>.  Ln  commi-^iMU  inleruntît» 
nnle  d«*  dtlirnililioti.  nprr«  «inq  nii<»  dt*  tri\  lux.  xirnl  de  publier  un   intt*n*«<>nnl 
mp|N»rl  *   n-^uniitil    l«'«»    o|i«M*r\«iti<>ii^  n«lr>>(i-*(ni<|Ui'^.    ui'iMlc^iqut*^ .    t(»|M)^niplii- 
qu»**.  rl«*  ,  •l"i»l  !••  i|i  I  ul  in*i*«'fn|»  «rlr  \n^  m«»iii^  «!••  il  vtdum»'^  in  h  v\  i»C»  \olumr<» 

|A#  I  H  tr^l  S!  r^9  44/  Mei.'  ,  H.  If  '  ^  f.'  h  *  'f   1.''.  /!>/  /'i   M9«    >%.i«liifiir''n    l«^v  ilo   |i. 
I   a'   i« 


^r; 


512  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

divers  de  calculs,  cartes,  profils,  etc.  Un  allas  de  238  photogravures  reproduit  les 
258  monuments  qui  jalonnent  la  frontière  sur  1 126  kilomètres.  La  zone  explorée, 
qui  comprend  une  bande  de  4  kilomètres  de  chaque  côté  de  la  frontière,  est  très 
aride,  sauf  au  voisinage  immédiat  du  Pacifique  et  sur  les  rives  du  Colorado.  Des 
montagnes  nues,  déchiquetées,  émergent  des  immenses  plaines  sableuses  ((  comme 
des  îles  de  la  mer  ».  Les  preuves  d'une  activité  éruptive  récente  se  rencontrent  à 
chaque  pas,  soit  dans  les  chaînes  de  montagnes,  toutes  paraHèles  à  la  côte  Pacifique, 
soit  dans  les  régions  intermédiaires.  Les  arbres  manquent  généralement.  La  cou* 
leur  vert  sombre  de  la  plupart  des  plantes,  presque  toutes  épineuses,  les  fleurs  sans 
parfum,  l'odeur  résineuse  qui  émane  de  toute  cette  végétation  rabougrie  dominée 
par  des  Cactus  gigantesques,  donnent  à  ce  pays  un  cachet  de  tristesse  et  de  déso- 
lation. Avec  cela,  les  habitations  sont  fort  rares;  on   ne  compte  guère  qu'une 
vingtaine  d'agglomérations   tout  le  long  de  la  frontière  et  sur  une   bande  de 
60  kilomètres  de  largeur,  les  seules  villes  de  quelque  importance  sont  Bisbee,  Santa- 
Cruz,  Nogalcs,  Yuma,  et,  San  Diego.  En  dehors  de  ces  agglomérations,  le  reste  de 
la  population,  sur  38  000  kilomètres  carrés,  ne  compte  pas  100  habitants,  occupés 
surtout  à  des  travaux  de  mine.  Et  cependant,  en  beaucoup  d'endroits  le  sol  est 
fertile.  Mais  l'obstacle  absolu  à  toute  culture  et  presque  aux  déplacements  est 
l'excessive  rareté  de  l'eau.  La  frontière,  en  effet,  bien  qu'elle  coupe  normalement  dans 
les  conditions  les  plus  favorables  les  montagnes  et  les  vallées,  ne  rencontre  que  cinq 
cours  d'eau  permanents  entre  le  Rio  Grande  et  le  Pacifique  sur  un  parcours  total  de 
1 126  kilomètres!  Nulle  part  aux  Etats-Unis,  les  chutes  d'eau  sont  plus  faibles  et  ta 
chaleur  de  l'été  plus  intense.  La  moyenne  des  précipitations  atmosphériques  atteint 
à  peine  20  centimètres  sur  la  frontière  ;  elle  tombe  même  à  S  on  7  centimètres  pour 
les  déserts  de  Yuma  et  du  Colorado.   Les  chutes  d'eau  se   produisent  à  deux 
périodes  :  l'une,  au  milieu  de  l'hiver,  l'autre,  plus  abondante,  au  milieu  de  l'été,  du 
l""'  juillet  au  20  septembre.  Dans  le  court  espace  de  trois  ou  quatre  mois  la  végéta- 
tion  évolue  complètement. 

Il  est  intéressant  de  remarquer  que  la  frontière  coïncide  à  peu  près,  entre  le  Rio 
Grande  et  le  Colorado,  avec  la  ligne  de  partage  entre  les  eaux  coulant  vers  le  nord, 

du  côté  des  Etats-Unis,  et,  celles  allant  au  sud,  dans  le  Mexique. 

J.  G. 

Recensement  de  Porto-Rico  '.  —  D'après  le  recensement  effectué,  le  16  octobre  1899, 
par  les  soins  du  ministère  de  la  Guerre  des  Etats-Unis  (  War  Department),  et,  dont  le^ 
résultats  viennent  d'être  publiés  dans  les  bulletins  de  ce  département,  Porlo-Ri<*o 
comptait,  à  cette  date,  une  population  de  953  243  individus  répartis  ainsi  dans  les 
sept  districts  de  recensement  :  Guayama,  ili  986;Humacao,  88  501;  Ponce,  2031î>l; 
Arecibo,  162308;  Bayamon,  160046;  Mayaguez,  127  566;  Aguadilla,  996io.  L'île  a 
une  surpcrficie  de  9  288  kilomètres  carrés;  elle  compte  donc  102  habitants  au  kilo- 
mètre carré.  203  792  individus  ou  les  21,4  p.  100  de  la  population  totale  sont 
répartis  dans  57  agglomérations  ayant  moins  de  1000  habitants.  La  population  de 

!.  Henry  Gannett,  The  census  of  Porto-Rien,  in  Buft.  of  the  American  Geogr,  Soc.,  XXXIl,  n"  4, 
1900,  New- York. 


Al'STRALAStK.  SU 

IN»rto-Rirt)  ^i  iloiir  <M*ioii(irllomon(  rurale.  Qunlrr  villes  ««eiilement  onl  un  chiffre 
irhAbiUntu  fiU|HTieur  h  nimni.  San  Juan  (aiOlH;,  ponce  (i795i),  Mayagnea 
(15IH7K  ArrriU»  HINIH  . 

Lcn  enfant!»  au  de!i!«ous  de  dix  ann  muiI  daufi  la  pni|M)rlion  de  31  p.  UNI  par  rap- 
piMi  au  nombre  total  den  indigènes,  pm|M»rtion   plu^  élevcV  qu'aux    klalA  Tniii 
i\  p.  UNI  et  que  dansi  TEurope  occidentale. 

«)H,  2  p.  KNI  de  la  population  de  Porto  Rico  ei«t  de  race  ne^re  r»!i:t9(l  neffren, 
:iiHXi2mulAtn*!%  .  Dan»  ce  rapfiort  on  a  fait  entrer  75  Chinoi».  1^  pro|N>rtion  dcA 
illettn^  calculée  sur  Ick  individu'^  au-deHsu!i  de  dix  ann  e<4t  de  77,3  p.  ItMK 

Charles  Rabot. 

Port  boliTien  mr  la  Paraguay.  —  En  vue  de  faciliter  l'exportation  des  priNluitii 
de  la  pnivince  de  Sant^  Ouz,  le  gouvernement  iMdivien  a  diVidé  Touverture  d*un 
pi>rt  et  d*un  bureau  de  douane  nur  ïv^  Itords  de  la  l^fcuna  tîaibon  qui  commu 
nique  avec  le  Parainiay  *•  Ca.  R. 

L'asploralion  do  l'Amiriqua  méridionala  an  HX*  liAcla.  —  Sou^  le  titre  de 

Pie  geotjmpkiseke  £rfor$rkung  SHdnmerikai  in  XIX.  Jnkrkundert^  M.  W.  Siewem 
publie,  dans  les  Prîrrmann»  M»tinlun*jrn  (XLVI«  6  juin  IINM)),  un  ri*sumê  histo- 
rique de  IVxploration  de  r.AmiTique  méridionale  pendant  le  cours  de  ce  si^le.  O 
travail  e^t  aci*om|Mif(né  de  cartons  en  couleur*  montrant  les  proirn*^  de  nos  con 
nai«4ances  pendant  cha<|ue  |MTi<Mle  dtWnnale.  I«a  reconnaissance  de  IWmérique 
méridionale  durant  le  xt\*  siivle  est  due,  en  tre^  icrande  |Mirtie,  aux  efforts  indivi* 
ducU  des  voyafTf'urs,  pendant  lonfctemps  les  république^  his|Minoaméricaine8 
•Vtant  d<**^inlén»S'MVs  de  toute  rnchen'he.  Depuis  une  vinfrtaine  d'anntVs,  cette  situa- 
tt<»n  s*e^t  m4Hlifi«v;  IWrgentine  a  entn*priH  l'élude  scientifique  de  son  territoire,  et, 
le  K«^nvemement  chilien  a  envoyé  plusieurs  importantes  mi^nions  scientifiques  en 
Patairrinie;  mai<t.  d*immen«M*s  trrritoiren  sont  entNirr  compIMement  inconnus,  tels 
que  rintérieur  du  Rn'*il  —  a  IVxceplion  des  cour*  des  rivién*^  -,  Iimi  n»frions  des 
•4»urrrs  du  Ta|Mijoz  et  celles  de  la  Madré  de  Dios,  —  enfin ,  Tintérieur  du  (Ihaco  lK>n«al. 

<:a.  R. 


AU8TRALA8tB 

Aathropogéographto  do  la  >oiiTdlaGiiiDéo  britanniqiio.  --  D'après  le  profes- 
seur  A.  il.  Haddon,  chef  de  la  mission  anthro|Mi|ofrique  envo>iV,  en  IHîW,  par  rt'nl- 
versiléde  (lambridicedans  la  Nouvelle -tiuiniV  britannique  et  aux  lli*s  du  détroit  de 
Tiirr»  •,  on  |>eut  diviîMT,  au  fwint  de  vue  anlhr»pt>toirique.  la  .Nouvelle  tîuint'*r  anglaise 
m  deux  partit*!!,  out^t  et  e^t,  •M'iMire**^  par  une  li(?ne  |Mirtant  de  la  Fre«hmater  Bay 
et  le  pa>»  drs  Toaripi.  Chacune  de  c*^  fMirties  peut  être  subdiviwV  en  deux  réirions 

I.  MoAlA/y  hmlUftm  nf  th^  Hmrmm  of  IK^  Âmtn^an  Hepmhhct.  4V|.   |>si,  p.  IM.  Washioftoo. 
t^i  Jmimml^  T.  X\l,  3  n  i  v^'^l'lt^ml^r**  et  iirt«il>rr  i>hi  ,  p.  S4S  el  %\k,  ««ce  liir.  cl  cartes. 


La  Oi'M*a4rait  ^^ 


i. 


/ 


f  •'  514  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

f^.         ^  à  son  tour.  La  partie  occidentale  se  divise  ainsi  en  :  l^  une  région  de  plaines  tantôt 

[}  marécageuses,  tantôt  boisées,  arrosées  par  le  fleuve  Fly,  et,  dominées,  au  nord,  par 

r  la  chaîne  centrale  de  la  grande  île,  à  laquelle  s'ajoutent  les  deux  archipels  du  détroit 

de  Torrcs,  celui  de  l'ouest  (îles  Moa-Nagir,  Kiriri,  Muralung,  etc.)  et  celui  de  l'est 
(îles  Uga,  Erub,  Murray,  etc.);  2°  le  pourtour  du  golfe  des  Papous,  arrosé  parles 
fleuves  côtiers  :  Turama,  Kikori,  Purari,  Vailala,  etc.  De  même,  dans  la  partie  orien- 
taie  formée  par  la  presqu'île  sud-est  de  la  Nouvelle-Guinée  on  distingue  :  1*  les 
districts  centraux  :  Mekeo,  Central  District,  et,  Rigo;  2*  les  districts  oriçntaux  ou 
pays  des  Massim,  avec  les  archipels  de  Louisiade,  de  d'Entrecasteaux,  et  de  Tro- 
briand  Bennet,  qui  l'entourent. 

L'intérieur  du  pays  arrosé  par  le  Fly  est  encore  inexploré  au  point  de  vue 
anthropologique.  Les  renseignements  donnés  par  M.  Haddon,  ne  se  rapportent 
qu'à  l'estuaire  de  ce  fleuve  et  au  pays  dé  Daoudaï  situé  plus  à  l'ouest.  Le  fait  le 
plus  intéressant  observé  par  le  savant  anglais,  est  la  présence,  déjà  soupçonnée 
par  Miklouho-Maclay,  A.-B.  Meyer,  de  Quatrefages  et  Hamy,  d'Albertis  et  Man 
tegazza,  des  brachycéphales  parmi  la  population  si  dolichocéphale  de  la  Nouvelle 
Guinée.  La  brachycéphalie  signalée  par  M.  Haddon  est,  toutefois,  très  légère  (indicf 
cephalique  maximum,  81,  sur  le  crâne),  et,  l'auteur  n'indique  pas  toujours  la  pro- 
portion de  brachycéphales  par  rapport  au  nombre  des  sujets  examinés.  Néanmoins, 
sa  petite  carte  de  la  distribution  des  formes  crâniennes  est  instructive.  Elle  nous 
apprend  que  les  formes  relativement  arrondies  de  la  tête  (avec  l'indice  méso  ou 
sous-brachycéphale,  c'est-à-dire,  au-dessus  de  78,  sur  le  crâne)  sont  cantonnés  sur 
deux  seuls  points  de  la  Nouvelle-Guinée,  aux  environs  de  l'embouchure  du  Fly, 
comme  nous  l'avons  constaté  aussi  tout  récemment*,  et,  sur  la  côte  ouest  (la  seule 
explorée  anthropologiquement)  des  districts  centraux,  où,  toutefois,  cette  particu- 
larité peut  être  attribuée  (sauf  pour  le  district  de  Mekeo  et  le  pays  des  Toaripi)  à 
l'immigration  mélanésienne.  La  mésocéphalie  de  la  pointe  sud-est  et  des  archipels 
qui  l'avoisinent  provient,  très  certainement,  de  la  même  cause.  D'ailleurs,  ce  relève- 
ment de  l'indice  cephalique  est  accompagné,  dans  les  districts  centraux  et  dans 
l'archipel  de  Trobriand-Bennet,  par  une  coloration  plus  claire  de  la  peau  et  par  la 
fréquence  de  cheveux  droits  ou  ondulés  (5  0/0  du  total). 

Les  idiomes  parlés  sur  la  côte  ouest  des  districts  centraux,  depuis  le  pays  des 
Toaripi  jusqu'à  celui  des  Mairus,  appartiennent,  d'après  Ray,  à  la  famille  méiané 
sienne,  et  il  est  permis  de  voir  dans  les  habitants  de  ces  régions,  appelés  commu 
nément  Motous,  des  métis  Papous  Mélanésiens.  Il  est  bien  probable  qu'il  en  est 
de  même  pour  les  indigènes  du  reste  de  la  presqu'île  sud  est  de  la  Nouvelle-Guinée. 
Dès  lors  s'expliquent  les  différences  dans  les  caractères  ethniques  entre  les  par 
ties  est  et  ouest  des  possessions  anglaises  dans  la  Nouvelle-Guinée.  Tandis  que 
dans  l'ouest,  on  rencontre  les  grandes  maisons  communes  ou  phalanstères,  si  carac- 
téristiques des  Papous,  on  ne  voit,  dans  l'est,  que  de  petites  maisons  familiales  *. 

1.  J.  Denikor,  Les  races  el  les  peuples  de  la  Terre,  Paris  (Schleicher),  1900,  p.  5ftS. 

2.  Notons  que,  dans  les  deux  cas,  les  maisons  sont  bâties  sur  pilotis.  Les  constructions  reposant 
directement  sur  le  sol  sont  très  rares;  on  ne  les  rencontre  que  dans  les  archipels  du  dëtroil  de 
Totrès,  dans  les  montagnes  du  district  de  Mekeo  cl  dans  les  Iles  Trobriand,  Muroaet  Nada. 


lA*n  crr\*mon\e%  «l'initiation,  fi«*mhliil>!ni  è  reWvn  ilm  AiMtnilirti««  H  clnnit  l(Hu|ucllefi 
la  pifinriirtir  iMiunlon  jnuo  un  ri  ^mntl  nMr,  Miint  n*|Min(lu(*H  cUrt  Iimk  len  pQ|Miufe 
(te  Toiio^t,  tnni^  r||t*«i  Muit  inconnue*^  ilfinn  la  pn^firilp  du  «ml  ^ii  il  m  vni  de 
fn«*iiic  i«*airf  iMuir  le  tlinlrirl  do  Mrkc<»  .  do  Tunn^c*  drn  inn<M|ur«,  rt  dr  Tarr. 

Par  rontrr,  Icm  indifriMic**»  di»  r«*^t  *4>nt  armcA  de  lanrr^'  el  fahriquont  diM  |M>t^ 
ri(*<«.  rn  «|U(M  iN  lic  di^^lin^tirnl  d«*  Unî%  U^  autn*^  Pa[MMi<i. 

lu^n  ilittvrenw^  a$iM*z  f^rando^  ont  c*tô  n*lrv4*«*fi  auMi  par  M.  Iladtlon  danit  Ira 
ni(MlH<*^  i\rH  ranotn  et  dnn<«  l'art  diVuratif  don  indiK«*nr9i  dii«  quatn*  n*»?ion4  riiu- 
ni<'*ni*«  plurt  haut.  Autour  tlu  drila  ilu  Fly  vi  dan^  rarrliifiel  du  drtmit  il**  T4»rK**«,  Ira 
rant>l«i  Mint  munindr  doux  llottour^ou  lialancirm  rt  d'une  voile  otiKinirue  en  naîtra, 
tandi**  t|ue,  Mir  le  |Miurtour  du  pdfe  tien  Pa|M>u«(,  on  ifcnorr  IVmploi  du  iMilanHer 
et  de'*  vot|«*«».  Sur  la  ente  den  di<*lrirt<(  f*entraut  le  iMilanrier  r«*af»|iarall,  main  ile^t 
unit|ue,  et.  la  voile  v^i  en  f«»mie  deneur  iVhanen*  en  haut;  ennn,dan<»  l«*« dii«trirtfl 
orientaux,  on  n*man|ue  Ira  rantit^  douhira  h  iMilanrier  av<v  voile  ellip(i(|ue. 

I«i'«  niotiN  d*f»rnemen talion  ^ont,  dan<(  la  n*fn«^n  du  My,  dra  n*pn*M*ntalion!*  de 
la  faune  on  île  la  lion*  (motiN  xtMimorphra  ou  phytomoridien),  nur  |i*h  rùte«  du 
i;«)ire  dra  Pa(M»u«i.  de*»  Hirun'H  humnine<«  lanthr«ip<imorplieM  .  l/ornemeni  rat  plui« 
ou  rnoin^  tfii>nielri(|ue  datiH  |e<  di^^lrirU  centraux,  et,  |»a*«M*  aux  motif«(**piraloidra, 
drrivra  do  la  tôle  de  l'oJM'au  fn'*i:alo.  ilann  Ioh  dintrirtH  orientaux.  TeN  ••tint  U*^ 
ipioli|ura  Irait.H  osM»ntioU  tin-»  d'un  ^rand  nondirr  de  ren<H*iKnemenU  éiM»mV»^  par 
M.  Il.iddon  et  dont  non*i  alloiidon**  aviv  impatience  la  puhliration  délnilh'v. 

J.    llr.MKKtt. 


RÊOIONS    POLAIRES 

Exploration  géologique  do  Booren  Eiltnd.  —  Pendant  I Vlê  istHl,  une  mi*»Hion 
«»u«N|<ii«e  roni|Ni%4'e  «lo  MM.  J<din  ttunnar  Ander^niin,  tt.  S«enander  et  II.  A.  Fort 
U»ri:.  a  |Miur«ui\i  l'olndo  ff«Hi|oKM<|ue  de  IWnMi  Kiland.  entrepriM*  TanniV  pn'»tn^lente 
|»nr  ro\|ioililion  du  prufo^MMir  .\.  tî.  NalhorHt. 

1^  n*«ullnt  do  M*%  nvliorrhi*^  m*  tmuve  cnnHii^nê  dann  un  mémoire  de  M.  John 
tiiinn.'ir  Andrr»*iMi.  /  *'f*^r  i/i«-  .>7iiiliyr«i/#/ii>  uwi  Tfklonik  tUr  Hnr^tê  In^^t,  iltullelin 
o(lho»;i>i>|ouM«Mt  iii<«tilulion  of  tho  l*nivor^ity  of  l'p^uila,  vol.  IV.  P.  2,  iHtKI,  n'^.  PJMI| 
l«*«|uo|i*«t  aroiim|».ik'ii«*  iTunorarlo  p*<>loirii|ue  de  Tlle,  la  première  «pii  ail  oto  pulilitV. 

lioi*n*n  Kl  la  ml  m»  o«ini|M»M»  île  doux  n'^on**  «rn^fieot  et  dVlontlue  tri*^  diiïôrrntfi. 
han«  le  «ud.  un  mn^^if  m<»ntai;noux,  el,  dan4  lo  noni,  une  plaine  qui  «Hvupe  la 
plu«  irrando  {lorlio  di*  l'ilo. 

TonniiMv.  pn*«que  partout,  au  dra*>u<«  i\%*  la  mer  |»ar  une  falaJM*,  tiaule.  en 
m«*>onno.  d<'  5i  â  «iHmotn**».  ootio  plaine  hVIô\o,  \oi«  Trat,  au  pi(*«l  du  Mount  MiMT>, 
•I  l'oltilutlo  do  |(M)  niotn^^  tl<>mplôli*ment  plniio  dnii4  mi  |Mirlie  «Mviilrnlale.  rette 
pi  ilf  fiinno  o^t  |»nrM*mfe  friMii<»inhriiblo«  nnp|M>«,  |m*u  profi»nil4*«,  et  de  dimeuMonH 
\nrt.ilile«.  Kilo  o^l  mn'^tiliKo  p,ir  do*  a*-iM»*  dr\iinionn<*«  '^U|n'rieurt  ot  oarNmifé- 


"••* 


4r 


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^^  510  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

H  riennes.  Au  point  de  vue  géologique,  le  Mount  Misery  (465  m.),  le  point  culminant 

de  Beeren  Eiland,  doit  être  annexé  à  cette  région,  formé  qu'il  est  de  strates  presque 

horizontales  appartenant  au  Dévonien  supérieur,  au  Carboniférien,  et,  au  Trias.  Ce 

!•  relief  est  donc  un  témoin  respecté  par  Tabrasion  qui  a  modelé  la  plaine.  Le  restant 

du  massif  montagneux  du  sud  est  constitué  par  l'horizon  de  l'Hekla  Hook  (Silurien 
inférieur)  caractérisé  par  des  traces  de  dynamométamorphisme. 
L'histoire  géologique  de  Beeren  Eiland  peut  se  résumer  ainsi  : 
Sur  les  couches  de  l'Hekla  Hook,  Fégèrement  relevées  et  profondément  attaquées 
par  la  dénudation,  s'est  déposée,  pendant  le  Dévonien  supérieur,  une  puissante 
assise  gréseuse  renfermant  des  strates  charbonneuses  et  des  empreintes  fossiles. 
Ensuite,  pendant  tout  le  Carboniférien,  se  sont  produites  des  transgressions,  précé- 
dées, et,  suivies  de  régressions  durant  lesquelles  les  terrains  mis  à  découvert  étaient 
soumis  à  une  dénudation  très  active  et  à  des  dislocations.  Les  divers  phénomènes 
orogéniques  peuvent  être  présentés  dans  l'ordre  suivant  :  i"*  régression  pendant  le 
Carboniférien  inférieur  ;  2^  transgression  carboniférienne  moyenne —  les  formations 
de  cet  horizon,  à  Beeren  Eiland,  présentent  le  caractère  de  dépôts  littoraux  et  sub 
littoraux  — ;  3**  régression  accompagnée  de  dislocations  et  d'abrasion.  Des  affaisse- 
ments donnent  naissance  aux  cavités  de  la  vallée  de  l'Ymer  (Ymersdal),  du  port  du 
Sud  (Sydhamn),  etc.,  et  la  dénudation  enlève  tous  les  dépôts  du  Carboniférien 
moyen,  dans  le  sud  et  dans  Test  de  l'île;  4^*  transgression  et  dépôt  du  Carboniférien 
supérieur  (grès  coralligène;  calcaire  à  Prvductus  cora,  d'Orb.);  5**  régression;  mou- 
vements orogéniques  affaiblis  dans  le  sud  de'l'ile  et  dénudation;  6*  transgression 
pendant  le  Carboniférien  supérieur  le  plus  récent  (calcaire  à  spirifère,  Producius  ura 
f  licus,  Tschern.,  Pr.  limanicus,  Stuckenb.).  Ensuite,  interruption  de  la  sédimentation 

j  jusqu'au  Trias.  De  ce  système,  il  ne  reste  plus  que  quelques  lambeaux  sur  les  sommets 

du  Mount  Misery.  D'après  M.  J.  Gunnar  Andersson,  un  dépôt  jurassique  a  dû  se  pro- 
'  duire  à  Beeren  Eiland,  mais  il  a  totalement  disparu.  A  une  date  indéterminée. 

que  l'on  peut  placer  entre  le  Trias  et  le  Pléistocène,  une  transgression  a  affecté  la 

plus  grande  partie  de  Tile  et  modelé  la  plaine  qui  recouvre  la  moyenne  étendue  de 

I  cette  terre.  M.  J.  Gunnar  Andersson  voit  dans  cette  région  une  surface  d'abrasion* 

j  dans  le  sens  que  le  Professeur  von  Richthofen  attache  à  cette  expression.  Les  strates 

-  dévoniennes  et  carbonifériennes,  qui  constituent  cette  zone,  n'ont  pu  opposer  qu*une 

faible  résistance  aux  agents  qui  les  attaquaient,  tandis  que  le  massif  de  THekla 

i  Hook,  constitué  de  roches  plus  compactes,  a  été  beaucoup  moins  modifié.  Les  traits 

f* 

J  topographiques  de  l'ile  les  plus  saillants  produits  par  les  actions  extra  marines» 

telles  que  le  modelé  de  la  vallée  de  l'Ymer  et  le  creusement  du  canyon  du  Rusself 

sont  antérieurs  au  Pléistocène. 

Pendant  son  séjour  de  deux  mois  à  Beeren  Eiland  (25  juin-16août),  M.  Forsberg 
a  exécuté  une  série  complète  d'observations  météorologiques.  L'observatoire  était 
placé  h  l'altitude  de  26  mètres,  à  200  mètres  au  sud-est  de  l'embouchure  du  Rusself. 

Les  résultats  obtenus  sont  les  suivants  *  : 

{ ,  Meieoroiogische  und  Wassersiand-Beobachtungen  auf  der  Bâren*  Intel  wâhrtnd  der  tehittdt- 
ichen  expédition  4B99,  von  C.  A.  Forsberg;  in  Bihang  tiU  k,  av.  Vet-Akad.  Handlingnr,  XX\\  I, 
.  Stockholm,  1900. 


r 

Mufrttft^     Mat   Hio^     Mis  «n»;  M«»^i*b»i»        Mmx  »o.'i.      Mtn  mot.        »  aiiiiiut 

Juin,  2r»  au  30  .   .     Tfii.S.l      IfVî.ao      ItHAl  ♦•  l*.*<>       ♦  6\:î5      -f  «'.Il      -ft/a 

Juillri ::»4,Mi     ::i#i.:»û     ::»3.îi         -.-km      ^ft%iH     -f  i^.n"     -i-3»,«i6 

Août, ju«i|u  au  u.    74ri.-::i     :4«.o4     ;44.t:         4  .f.t.H     -f  4-.:h      .  t- ,r.6      t  :r.i4 

1^  mt^moin*  de  M.  FundirrK,  publiô  (Iaiim  Ich  ttikang  iiil  H,  Sv.  Vei,  Akad,  llaml- 
ItHgar,  ci»l  acc()m|iagtié  d*uiie  cnrti*  batli}m(*trU|ur  du  Hyfii«liamn  et  dr  non  ctitnV. 
au  TiiMMr.  (IiiAioss  RAMrr. 

RoordU  expédilioB  arctique  saMoiae*.  —  LVxpiHlition  munloiiic,  dirigiV  par 
M.  (lUfitaf  Kolthoff  et  qui  avait  |M)ur  olijet  IVliide  de  la  faune  den  n'*gionH  arcti- 
ques *,  quitta,  le  i  juin  dernier,  la  riMe  ncinl  de  la  N<»ni'èKe,  h  de«itinati(»n  du  Spitii- 
lierfT*  \pri*n  avoir  doublé,  dan»  TcHie**!,  rextn*mitê  nud  oues^t  de  la  banqui^*,  qui 
ft»nne.  frênéralement,  a  cette  é|Mic|ue  de  TanniV  et  même  quelquefois  lieaucoup  plus 
tard,  un  pn>mt)ntoire  au  «lud  de  lk*eren  Eiland,on  arriva,  le  H,  dans  des  eaux  librei«, 
au  large  de  In  eiMe  Hud  oue^t  du  Spitj«l>erfc.  I/ex|MHiition  visita  le  liom!«ound,  It*»  Iles 
à  lluvet  {DunOar  en  suêtk»is,  Dunin  lond  de  la  carte  anf^lai^e),  puiji  risfjord,  quelle 
trouva  olMiniéde  tirifi»,  |«a  pafine  de  TAdventlmy  était  couverte  d*une  nap|N*  de 
fdace  encore  fixe  au  rivage,  l^^  dragaffeM  purt*nt,  néanmoins,  être  extVutc^  dan«>  ce 
fjonl. 

M.  Kolthoff  relAclia,  ensuite,  sur  la  ctMe  sud  ouest  de  Tlle  du  Prince  Charles,  au 
milieu  d'un  |M*tit  archi|K*l  qui  n  avait  jamais  été  expion*  auparavant  |iar  des  natu- 
ralistes. t>tte  excursion  pnicurera,  tn'*^  certainement,  d*intére^«aintsrenseiKnements 
lO'v^Kraphiquet»  sur  cette  n*inon  du  Spilslierg  enr«»re  complètement  inconnue.  Apres 
avoir  expion*  la  KinirsiMiy  et  la  Koldie  bay,  rex|N*ililion  fut  amMée,  au  nonl  de  Tlle 
d*Am"»lenlam,  par  la  grande  Iianquis4^  |M)laire,  qui  se  montra  ab*Milument  im|N'*né* 
Irablel  juillet). 

Revenant  dans  le  nud,  M.  Kolthoff  «e  dirigea,  de  Tile  du  Prince  Charle<i,  vert 
Toue^it-sud  oue*«t,  |Miur  atteindre  Jan  Mayen. 

Ilans  cette  direction,  dè<«  le  lî  juillet,  le  navire  rencontra  de  la  glace;  le  lende- 
main,  |Mir  77'^i  de  l^t.  N.,  et,  I*i7'  de  Umg.  O.  de  tîr.,  il  se  tn»uva  au  milieu  d'un 
pttek  Xrrn  é|Mii<».  IVndant  plusieurs  joun»,  on  dut  faire  dt*^  rr>ute<i  liivertes  u  au  milieu 
de  plaques  infranchi«»4Ableo,  arridenltVH  de  monticules  produits  par  les  pressions, 
les4|ueU  «Vtevaient,  parfois,  en  pyramides  iriganti*s4|ues,  et  parsemées  de  lacs  d'un 
bleu  pn»fond.  Ottr  glace  finit  partout  recf>uverte  d'une  éfmisse  cf>uche  de  vieille 
neige,  m  A  cette  deM*rifdion  on  recfUinnlt  In  vi«Mlle  glace  polaire,  en  un  mot,  la  ban 
qui«een  dérive  le  long  de  la  c<Me  orientale  du  tiK»nland.  Faisant  n>ute  dans  le  sud, 
puis,  dans  le  sml  ouest,  on  entrait  dans  d(*s  mux  libres,  seulement  en  vue  de 
Jan  Maven. 

Cette  Ile  visiti^e.  rex|Mi|ilion  «e  dirigra  vers  le  (înmland,  et,  le  31  juillet,  atteignit 
la  Iwie  Markeniie.  Tout   autour  du  mouillnmr,  \r  S4»|,  complètement  déiMirrasM» 

I.    Ymer,  Ntorkh-'lm.  IXi.  III,  p.  IT». 

t.  pour  ronr4rii«.itif><i  t\r  crxtr  nii««i«in,  «mr  />i  '*ri»yr.i^*Air,  T.  I,  I,  |i.  m.  \Mirr//r«  erpedi» 


518  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

de  neige,  était  couvert  d'une  végétation  relativement  développée.  Poursuivant  la 
marche  vers  le  nord,  on  parvint,  le  4,  à  l'île  des  Morses  (Hvalrôss  ô),  puis,  à  l'île  du 
Pendule.  Par  74^58'  de  Lat.  N.  à  perte  de  vue,  du  nid  de  corbeau,  la  mer  apparais- 
sait complètement  libre.  Néanmoins,  comme  il  n'entrait  pas  dans  les  plans  de 
M.  Kolthofl,  de  faire  une  pointe  vers  le  nord,  il  battit  en  retraite,  pour  revenir,  à  la 
baie  de  Mackenzie,  exécuter  des  recherches  zoologiques.  Le  14  août,  l'expédition 
entrait  dans  le  fjord  François  Joseph,  dont,  sept  jours  auparavant,  elle  avait  trouvé 
l'entrée  complètement  fermée.  En  une  semaine,  toute  la  glace  qui  remplissait  cette 
baie  avait  disparu.  La  mission  suédoise  pénétra  jusqu'au  fjord  des  Bœufs  musqués 
(Myskoxfjord)  où  elle  demeura  jusqu'au  23  août.  Dans  cette  région,  elle  captura 
deux  jeunes  bœufs  musqués  qu'elle  ramena  en  Suède. 

Après  avoir  dragué  dans  les  grandes  profondeurs  entre  le  GrOnland  et  Jaii 
Mayen,  l'expédition  rallia  la  côte  de  Norvège. 

D'après  les  indications  données  par  M.  Kolthofî,  Tétat  des  glaces  ne  parait  pas 
avoir  été  favorable  dans  les  parages  du  Spitsberg  et  de  Beeren  Eiland,  tout  au 
moins  pendant  la  première  partie  de  l'été  dernier.  En  revanche,  la  côte  orientale  du 
Grônland  était,  semblet-il,  très  dégagée.  Cu.  R. 

« 

Nouvelles  des  expéditions  Stein,  Sverdnip,  et  Peary.  —  En  août  1899,  trois 
Américains,  le  D' Robert  Stein,  du  Geological  Survetf  des  États-Unis,  le  D'  L.  Kann  et 
M.  Samuel  Warmboth,  préparateur,  qui  avaient  pris  passage  à  bord  de  la  Diana,  lo 
navire  envoyé  pour  ravitailler  Peary,  débarquaient  sur  la  côte  est  de  la  Terre  d'EI- 
lesmere,au  cap  Sabine,  avec  le  projet  d'explorer  cette  île.  Le  sort  de  ces  aventureux 
explorateurs  partis  avec  un  équipement  absolument  insuffisant  inspirait  les  plus 
graves  inquiétudes,  lorsque  l'on  apprit  l'arrivée  de  l'un  d'eux,  le  D*^  Kann,  à  Dundee 
(7  novembre ;.  Ayant  rencontré  V Éclipse,  baleinier  écossais  en  croisière  dans  la  mer 
de  BafTin,  cet  explorateur  s'était  embarqué  sur  ce  navire,  tandis  que  ses  compagnons 
ont,  paraît  il,  préféré  attendre  le  passage  problématique  d'un  autre  baleinier  pour 
revenir  dans  le  sud. 

Les  journaux  annéricains  {New-  York  Times  du  10  nov.,  PhUdelphia  Press,  1 1  nov.  » 
donnent,  d'après  le  D'  Kann,  des  renseignements  assez  confus  sur  les  expéditions 
Sverdrup  et  Peary,  qui  ne  doivent  être  acceptés  que  sous  les  réser>'es  les  plus 
expresses.  Aux  dernières  nouvelles  qui  remontent  à  août  1899,  Sverdrup  projetait  de 
poursuivre  le  plus  tôt  possible  sa  marche  vers  le  nord  par  le  détroit  de  Smith.  Or, 
d'après  le  D"^  Kann,  l'expédition  norvégienne  aurait  passé  l'hiver  1899-1900  dans  le 
détroit  de  Jones.  Si  le  fait  est  exact,  Sverdrup  aurait  donc  renoncé  à  son  projet 
d'exécuter  la  circumnavigation  du  Grônland. 

Suivant  le  D"^  Kann,  le  lieutenant  Peary,  aurait  atteint  le  fort  Conger,  au  prin- 
temps de  1900,  et,  y  hivernerait  actuellement.  Tous  ces  renseignements  sont  très 
sujets  à  caution.  Ajoutons  que  l'on  n'a  aucune  nouvelle  du  Windicard  sur  lequel 
Mme  Peary  est  partie  avec  sa  fille  pour  rejoindre  son  mari.  On  n'a  plus  entendu 
parler  de  ce  navire  depuis  le  commencement  d'août,  date  de  son  départ  de  Godfaavo. 

Co.  R. 


HÉGlOiNS  POLAIRES.  51» 

Libéralité  américaine  pour  les  explorations  polaires.  —  Un  Américain» 
M.  Zeigler,  ((  The  Royal  Baking  Powder  Man  »,  a  résolu  de  faire  entreprendre,  à 
ses  frais,  une  expédition  vers  le  Pôle  Nord.  11  en  a  confié  la  direction  à  un  ancien 
collaborateur  de  Peary  et  de  Wellman,  M.  Evelyn  B.  Baldwyn,  membre  du  Weather 
Bureau  (Bureau  central  météorologique  des  Etats-Unis),  en  lui  ouvrant  un  crédit 
illimité.  M.  Zeigler  doit  acheter  deux  solides  navires,  dont  Tun  sqrvirait  de  dépôt 
et  de  base  d'opérations.  L'expédition  se  mettrait  en  route  Tété  prochain,  et,  partirait 
de  la  Terre  François-Joseph.  Ch.  R. 

Projet  d'une  organisation  internationale  de  stations  météorologiques  dans  les 
réglons  antarctiques.  — L'année  prochaine,  l'Angleterre,  l'Allemagne,  et,  probable- 
ment  également,  l'Ecosse,  mettront  en  route,  chacune,  une  grande  expédition  vers 
les  régions  encore  inconnues  qui  enveloppent  le  pôle  sud.  Les  observatoires  du  Cap 
et  de  Melbourne  doivent  collaborer  à  cette  grande  œuvre  pour  la  météorologie  et  le 
magnétisme  terrestre;  des  stations  seront,  d'autre  part,  installées  à  Kerguelen,  aux 
Shetlands  du  sud,  et,  à  l'île  des  Etats. 

bans  une  communication  adressée  à  la  Société  de  Géographie  en  même  temps 
qu'à  d'autres  associations  et  à  la  presse  scientifique,  M.  Henryk  Arctowsky  demande 
que  les  nations  maritimes  se  concertent,  pour  participer  à  cette  entreprise,  en 
installant,  pendant  une  année,  un  polygone  de  stations  météorologiques  entre 
l'Amérique  du  Sud  et  les  terres  antarctiques.  Ce  polygone  comprendrait  :  Punta- 

9  

Arenas,  l'île  des  Etats,  le  cap  Pilar,  et,  l'une  des  îles  de  l'archipel  de  Diego 
Ramirez,  au  sud  ouest  du  cap  Horn,  puis,  les  îles  Falkland,  la  Géorgie  méridionale 
et  les  Shetland  du  Sud,  enfin,  une  ou  deux  stations  dans  la  région  des  terres  décou- 
vertes par  l'expédition  de  la  Belgica,  Un  pareil  réseau  de  stations  fournirait  une 
connaissance  approfondie  de  la  météorologie  de  toute  cette  partie  de  l'Antarctique, 
et,  une  année  d'observations  sufiirait  pour  faire  connaître  la  marche  des  dépres- 
sions barométriques  qui  passent  au  sud  du  cap  Horn. 

L'ensemble  des  observations  formerait  une  contribution  des  plus  importantes 
à  l'étude  de  la  situation  atmosphérique  en  général. 

D'après  M.  H.  Arctowsky,  la  France  pourrait,  sans  trop  de  frais,  établir  une 
mission  aux  îles  Diego  Ramirez,  qui  forment  un  avant-poste  admirablement  placé. 

Expédition  antarctique  suédoise.  —  On  annonce,  pour  1901,  une  nouvelle  expédi- 
tion antarctique,  organisée  par  le  D'  Otto  Nordenskjôld,  et  battant  pavillon  suédois. 
M.  0.  Nordenskjôld  a  entrepris  de  nombreuses  explorations  dans  les  régions 
arctiques  et  boréales,  ainsi  que  dans  la  zone  australe;  nul  n'est  donc  plus  qualifié 
que  lui  pour  explorer  les  régions  polaires  et  y  faire  de  bonne  besogne  scientifique. 

Les  frais  de  l'expédition,  évalués  à  250  000  fr.,  sont  déjà  à  moitié  couverts  par  de 
généreux  mécènes,  et,  S.  M.  le  roi  Oscar,  qui  a  déjà  donné  tant  de  preuves  de  sa 
libéralité  éclairée  en  faveur  de  la  géographie,  a  promis  une  importante  subvention. 

L'expédition  sera  embarquée  sur  VAutarctic  dont  la  carrière  a  déjà  été  si  brillante 

dans  les  mers  polaires. 

Cil.  R. 


ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE 


PROCÈS-VERBAUX   DES    SÉANCES 


Séance  du  9  novembre  1900. 

Présidence  du  prince  Roland  BONAPARTE. 

La  Géographie  donnant  chaque  mois  le  mouvement  géographique,  grâce  à  l'-aeli- 
vité  du  Secrétaire  de  la  rédaction,  le  Secrétaire  général  se  borne  à  rap^er  les  faits 
qui  ont  plus  spécialement  marqué  la  vie  de  la  Société  depuis  ia  dernière  réunion  de 
juin. 

A  l'Exposition  Universelle,  la  Société  a  obtenu  un  grand  prix,  la  plus  haute 
récompense  à  laquelle  elle  pouvait  prétendre.  Elle  a  participé  à  tous  les  congrès  où 
il  a  été  question  de  géographie  (congrès  colonial,  de  sociologie  coloniale^  de  géogra- 
phie économique  et  commerciale,  de  géologie,  des  américanistes,  de  l'association 
française  pour  l'avancement  des  sciences).  En  outre,  elle  a  organisé  le  congrès 
national  des  Sociétés  françaises  de  Géographie,  présidé  par  le  général  Derrécagaix. 
Par  la  part  qu'il  a  prise  aux  travaux  des  comités  comme  par  l'éclat  de  ses  réceptions, 
le  prince  Roland  Bonaparte  a  contribué,  dans  la  plus  large  mesure,  au  succès  de  ces 
réunions  et  de  presque  toutes  les  manifestations  scientifiques  dont  l'Exposition  Uni- 
verselle a  été  l'occasion. 

11  appartenait,  en6n,  à  la  Société  de  fêter  au  retour  le  chef  et  l'escorte  de  la  Mis- 
sion Saharienne.  Des  dispositions  seront  prises  pour  recevoir  à  la  Sorbonne  M.  Fou- 
reau  et  ses  compagnons,  pour  perpétuer  la  mémoire  du  commandement,  Lamy,  eU 
pour  assurer  la  publication  de  leurs  travaux. 

M.  Auge  de  Lassus  fait  une  conférence  sur  son  récent  voyage,  De  Damas  à  Palmyre, 
Il  décrit,  d'abord,  Damas,  la  cité  vivante  et  prospère,  qui  contraste  si  étrangement 
avec  la  misérable  bourgade  qu'on  nomme  aujourd'hui  Tadmor,  et,  qui,  sous  le  nom  de 
I*almyre,  connut  deux  siècles  de  splendeur.  Deux  cent  quarante  kilomètres  séparent 
ces  deux  villes.  Pour  les  franchir,  il  faut  s'enfoncer  dans  le  désert  de  Syrie,  à  travers 
un  terrain  sablonneux,  où  les  points  d'eau  font  défaut.  A  Kariétéîn,  le  seul  village 
rencontré,  le  voyageur  est  frappé  par  l'existence  féodale  qu'on  y  mène.  La  route  se 
poursuit  entre  deux  rangées  de  hauteurs,  qui  se  resserrent,  à  mesure  qu'on  approche 
du  but  et  sur  la  crête  desquelles  se  détachent  des  tombes  monumentales.  M.  de 


Airrr.^  i>k  u  soc:iktk  ok  gkographib.  ui 

l^«f»uii  iMmlno  Ml  confrirnce  par  une  brillanto  deurripUon  dm  ruine*  de  Paimyre, 
deniim  U*moin«i  de  la  splendeur  d'une  rite  qui  fui  un  iui^tant  la  rivale  de  Rome  et 
qui  devait  dittparaltrr  miu»  le  ri*fcne  de  la  fameuiie  Zénciliie. 

Ix  président  romerrie  le  ronfrrencier  d'avoir  fait  prtililer  la  S«>riêtê  de  «en  iropres- 
Mionii  de  voyage*  rendues  pluii  Miininnanteii  |Mir  le^  aouvenim  lii^tori<|ues  quVIlea 
éveillent 

Candidala  préaestte.  M*"  Marie  lamine- Amélie  Mk%A4*e  {le  baron  llcaaK  Wyîc 
et  le  lMn>n  Hilot);  MM.  Roliert  DesaaiùiK  (le  Kénéral  DEaatcAïuu  et(jimille<iUY); 
l^iuÎA  Dr  Pat  Di  Saixt  Mair  (Alfre<l  (îramimimkr  et  René  or  l*nt  de  SAirr  Mair); 
Max  RoBFNT,  admtnt>lrateur  deji  C4i|onic*M  (Henri  df.  LAMonicet  Imron  Htu>T);  Roix- 
LA>D  m:  l*Kmul£,  publici<«le  (le  baron  llrL<»T  et  Paul  Laddi:);  (fabriel  Rat^aid,  até- 
niigraphe  reviiieurde  la(Ihambrede»députi'*^  iI«B  M^acDK  VuxMset  le  baron  II  ilôt); 
T«»ny  RouiiAiD,  adminiolraleur  dt*ii  colonii**!  (le  tiaron  IItlot  et  Louin  Bncca); 
Andn*  <îe«>rKt*?*  MiuoT,  capitaine  d'infanterie  le  imron  Ht  lot  et  le  commandant 
tioiRAtii  ;  RobiTt  ht  iiorar.  DE  Rozah  (Maurice  Spohi.k  et  le  IV  Hamy  :  R.  Cheval 
ueaAreERT,  né|ctH*iant  (ImnMi  lliLor  et  JuIi^m  (iirard);  Kilouard  Roilkt,  capitaine 
d'infanterie  de  marine  lie  l>nntn  lltLor  et  l'Idouani  A^ratiiHE);  Ijiurent  Alliert  Pou- 
lain, capitaine  d'infanterie,  ilétaché  au  Service  (léiigraphique  de  Tarmée;  Emma- 
nuel Ludovic  MarieJoiM»ph  Perret,  capitaine  d'infanterie,  détaché  au  Service  Géo 
irraphique  de  TarmtV  (lieutenant  colonel  taiir^EAC  de  Mi**sy  et  baron  Hclot); 
tlliarim  Marie  U>uiii  t:uAi>i5i,  mmih  lieutenant  de  n*«%erY'e  au  IH*  drapmK  (•eorgen 
Rl«imiel  et  i»K  Vilmorin);  Raiiiuilt  de  la  mainon  ItadifOiet  et  Mamiiot', conHlnicteur 
d'in«itnimentii  |M>ur  la  M*ienct*  i  A.  Molte."!!  et  baron  IIllot  ;  Charle««  IKiria^,  député 

le  Imnin  lltLiiTet  le  comte  Sa\org%a%  de  Bra£/ji  ;  Eu»rî*ne  Rah^  (vicomte  de  Saixt 
K\tri.Ri  et  le  baron  lliLi»Ti;  MantihDkiae^,  capitaine  d'artillerie  (le  capitaine  de 
Larri  et  le  Imron  Ht  ldti;  Eup'ne  Armand  Ler»  a.tt,  capitaine  d'artillerie  de  marine 

tiabriel  Marcel  et  le  Imnm  Hilot). 


Séance  du  23  novembre  1900. 

Prr$uhHce  du  i>rificr  Holnnd  ItOSAPMiTE. 

Ikiniv  4*i»mmuniratii»n'«  concernent  la  nVeption  de  la  Mi<»<ti«tn  Saharienne,  qui 
aura  lieu  le  adect^mbn*  à  In  SoriM»iine  ^»uh  In  pn^^idencedu  mini«*treile  rin<»truction 
Publi<|iie.  et  In  «MuiM^ription  ouverte  {lar  In  S«M-ie(é  dnn«»  le  but  de  foniler  au  l*'  ré^d 
ment  «le  Tir.-iilleur»  nlpTieim  un  prii  annuel  dt^^tiiiè  à  y  |ii*r|H-tuer  la  mémoirv  du 
commandant  l^mv. 

\jt  «4vn  taire  ffrnéral  mentionne  de««  publication*»  pc('<»iCTiiphiqueH  offertes  k  la 
bi idiot he<|ue  |mr  li*^  «Miction*»  allemniHh*^.  autrichienne?»,  rut»HOf»,  norvéïdeiine^  et 
»ui-tloiM^  de  rKi|M>«ition  de  P.hMl.  nin«»i  i|u'une  ccdifvtion  de  livrer  bmchureR  et  cartes 
rruni«*  |»ar  le<«  <H»in«  de  M.  Paul  l«aliU\  commi**<*ain*  Je  la  Mvtion  ru»<^.  Dann  c<*tte 


5t2  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

collection,  donnée  à  la  Société,  se  trouve  une  belle  carte  ethnographique  en  relief 
du  Caucase  dressée  par  M.  Bogdanov. 

M.  de  Lapparent  présente,  de  la  part  des  auteurs  et  des  éditeurs,  le  guide  dans 
la  Lozère,  par  MM.  Cord  et  Viré,  second  volume  d'une  collection  géographique 
dont  M.  Masson  a  entrepris  la  publication  sous  la  direction  de  M.  M.  Boule.  Il  insiste 
sur  la  valeur  de  ces  guides,  accompagnés  d'illustrations  excellentes  et  choisies  avec 
le  plus  grand  discernement. 

M.  Cordier  dépose  sur  le  bureau  l'atlas  du  Haut  Yang-tse,  de  I-Tchang-fou  h 
P'in  chan-hien,  par  le  père  Stanislas  Chevalier.  S.  J.  —  Cet  ouvrage,  qui  comprend 
64  caries  au  1/25000  et  une  carte  d'assemblage,  a  été  publié  par  l'observatoire  de 
Zi-kaweï;  il  est  accompagné  d'un  fascicule  de  texte  sur  un  voyage  effectué  por  ce 
savant  entre  I-Tchang  et  Tchong-King. 

Le  secrétaire  de  la  Rédaction  appelle  l'attention  sur  l'hommage  rendu  indirecte- 
ment aux  explorateurs  par  le  Livre  Jaune  récemment  publié.  Ce  document  rapporte 
que  les  premiers  renseignements  parvenus  au  ministre  de  France  à  Pékin  sur  le 
mouvement  préparé  contre  les  étrangers  en  Chine,  émanent  de  M.  Ch.  E.  Bonin. 
Notre  collègue  avait  été  informé,  dès  1898,  du  complot,  préparé  au  cours  de  son 
explo^ation  dans  l'Ala  chan. 

M.  E.-J.  Bas  tard  fait  ensuite  le  récit  de  son  exploration  Dans  le  sud-ouest  d^ 
Madagascar,  où  il  avait  déjà  voyagé  de  1895  à  1898.  Chargé  par  le  général  (lalliéni 
d'une  nouvelle  mission  en  1899,  il  explora  le  pays  Mahafaly,  réfractaire  jusqu'alors 
à  notre  occupation.  M.  Bastard  amena  le  roi  Refotaka  à  accepter  l'autorité  français^e 
et  poursuivit  ses  reconnaissances  chez  des  potentats  voisins.  Malgré  les  difficultés 
et  les  dangers  de  la  route,  il  réussit  à  tracer  en  pays  nouveau  un  itinéraire  de 
.')00  kilomètres.  Le  fleuve  Onilahy  marque  la  limite  septentrionale  du  territoire  des 
Mahafaly;  ses  rives,  comme  celles  de  l'IIinta,  sont  riches.  La  population,  brave  et 
superstitieuse,  se  rapproche  par  ses  caractères  physiques  du  type  Baro. 

M.  Bastard,  en  ouvrant  pacifiquement  le  pays  Mahafaly  au  commerce,  y  a  faci- 
lité l'établissement  des  cinq  postes  français  qui  y  sont  actuellement  installés.  Les 
résultats  scientifiques  de  son  exploration  ont  été  mentionnés  dans  La  Géographie 
du  15  février  dernier. 

Le  Président  félicite  M.  Bastard  du  succès  de  sa  périlleuse  et  délicate  mission, 
dont  il  vient  de  faire  en  passant  un  récit  plein  d'humour. 

Membres  admis.  —  M'""  Marie-Louise-Amélie  Ménagé;  MM.  Robert  Desbrière; 
Louis  DU  Pré  de  Saint  Malr;  Max  Robert;  Boillano  de  i/Escale;  Gabriel  Raynacd; 
Tony  Rouuaud;  André  Georges  Millot;  le  vicomte  du  Bourg  de  Bozas;  R.  CoevaL' 
UER- Appert;  Edouard  Boulet;  Roland  Albert  Poulain;  Emmanuel-Ludovic-Marie 
Joseph  Perret;  CharlesMarie-Louis  Cuauvin;  Radiguet  (de  la  maison  Radiguel  et 
Massiot);  Charles  Dorian;  Eugène  Bazin;  Martin-Decaen;  Eugène- Armand  Lenpaxt. 

Candidats  présentés.  —  MM.  Edmond  Labour  (Henri  Farjas  et  le  baron  Hi lut); 
R.  DE  Segonzac,  lieutenant  de  cavalerie  (le  commandant  Frézard  et  René  de  Flottc 
DE  Roquevaire);  Henri -Léopold- Auguste  Porche,  ingénieur  (Jules  Roussel  et 
M**  Demarquet);  Henri  Rouyer  (le  prince  Roland  Bonaparte  et  le  D^  Hamy). 


ACTES  DE  LA  S^OOETH  1>E  GEOOlUPHIK.  sn 


CIIHONIQI'E    DE    LA    SOCIÉTÉ 


Doo.  -  Vn  Mvontl  ilon  do  Iroi?»  ootiU  franc»  niiti«  oITirtnlinn  %|Nviiilf»  n  v\v  fnit 
h  \n  Srirlt*  |>ar  M.  Vicl<>r  hiiniyjiinilotinnl  au  1"  rôtrimriitdcTirnilIrui»  alp*rt<*ii««. 

Reioor  de  fojtgeart.  -  -  Sont  nVrmmonl  rrntn***  m  KrniHv  :  le  liinitonarit 
Joiiiiinl  (înmlN*na  et  M.  Dommu.  ili*  la  mU«»ioii  lUaiioliol  lAdrnrl:  Ir  lirtilonanl 
M«*>tiit*r,  f|iii,  Mf^M*  aiii  cMv^  ilii  tuihuicl  KlnM».  n*|»rit  n\tv  Ir  rn|iitaino  J«ialtnii<l  le 
pritin'nfiinio  ilo  In  mi"***!!»!!  Vouirt  (lliniiuitio  <*t  iwirliriim  ii  In  rniii|tnkMie  du  lllinri 
roiitn*  Hnlmh;  M.  I^»i«*(|  ilo  I«4»Im*I,  n*vrnnnt  ilu  ii4>nl  mir^t  rniindii*!!  rt  <li*  TAln^kn. 

Déptrl  de  voyagaort.  --  M.  Ilnllny,  |»nrti  |M»iir  lo  Sonrvrnl  |N<ii(lniit  IV|»iilrmi«' 
«II»  llrvn»  jnuiit*,  r^l  nrrivr  Ir  ii  août  a  Saint -l^>iii«*  vi  n  v\r  iioiiimô  W  \"  fio\rml»n* 
inMi\f*rnf*iir  iri'*ti(Tnl  ilr  rAfri«|iie  (kviiloiilnli*  fmiivnÎM*.  M.  t^iolnnl  nv  tviul  nu 
lUliomry  on  qunliti*  dt*  cou\rrn(Mir.  1^*  rtdonrl  IVn»/,  oimmniidnnl  fiU|HTiiHir  du 
triii%ii*mc  U*rritoin*  militnin*.  i*t  ItMNitnmnndnnI  (MUirnud  ^i*  dirikrrtil  ^ur  Zindrr.  \à* 
W  (lunMU  |inrl  en  rni^^ion  d«*  ilrlimitatitin  ontn*  h*  r^»ntf«>  fr.'Mh.aiH  r(  K*  (^normun. 
MM.  \v  \irointi*  du  Houri;  v{  Mnurirt*  S|Nin*k  rnlrr|»n*niirnt  uno  t*\|>lorntion  dnn** 
rAfii<|Ut*  orirnlnlo. 

CoDmiasion  des  prix.  •  hnn^  mi  HÔnniv  du  i(î  nuM^mhn*.  In  (^immUf^itm  dr^ 
|irix  n  di'v'idô  que*  In  grande  mt*«lnitle  d*<>r  de  In  S«N*ie(ê  serait  ntlrihuiH*  eu  VM^l  h 
M.  Kernaml  Kourenu,  elieC  de  In  Mi^**iou  Saharienne  el  que  le*.  o(flieier«»  île  Ti^^'orle 
rivi*\rnieiil  eltneun  un  e\«*ni|dnin*  en  nr»rent  tie  relie  ni(*ilnille. 

Tirage  das  oldigtUons  de  U  Société  ii'vtnr^^ii  /  S  mai  éiH)0\.  --  Numêni<«  i7u. 
iTk  an.  :il«,  ito,  r»:»;.  TiTit,  71  h,  s  vu,  \^\\. 


NÉCROLOGIE 


Piol  BUnchet.  1^*  eh«*f  de  In  nii'^*»i<>n  f|ut  «>e  n*ndtt  du  Smi-cnl  dniin  TAdrar 
ri  \  «ul»t(  une  en|>tivitê  de  \A\\^  de  deni  nioi%.  M.  I*nul  lllanriiet,  a  ««ueromU*  à  un 
nrrt*^  de  lii-\n*  Jaune  au  moment  <»ij  il  m*  di«|Mi<i.iit  n  rentrer  en  France  aviv  %e^ 
eom|Mi»;non4,  MM.  Jouimd  tiamlN*ttn  et  l^*nMm<*.  At:n'*kV*  d*lii«ti»in*  et  de  k'i'N»icra|diie 
rn  iHlCi.  il  fut  n<»mmc  iir^ff^M'ur  au  l\r«i*  de  (>»nHlnnttne  et  entreprit  de^»  rivhen^he^ 
arclN^dok'ique^  rntn*  lti<«krn  el  thiarcln.  Vy^  lrn\nui.  «|u'il  communiqua  à  la 
SiM^ifle  en  «enm^e  de  In  eMmmi''«»iim  eentrnle.  rnmi*nèn*nl  n  fomler  rA*»Miriatîon 
hi«lori«|ur  piiur  I  etuik*  de  rA(ri<|ue  du  .N'ont.  La  Soeirté  de  (•«««i^rraphie,  dont  il  rUil 
mrmbftr  de|iui«i  lH9l.  n*Krette  en  lui  le  vo\ngeur  hnrdi  qui  avait  ambitionné  de 


524  ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

relier  par  un  itinéraire  le  Sénégal  à  l'Algérie,  et  le  savant  qui,  jeune  encore,  pouvait 
tirer  des  explorations  les  résultats  techniques  qu'elles  comportent. 

Ferdinand  de  Behagle.  —  Les  renseignements  recueillis  pendant  la  campagne 
dirigée  contre  Rabah  ne  permettent  plus  de  douter  de  la  mort  de  M.  de  Béhagie. 
Ck>llaborateur  de  M.  Casimir  Maistre,  en  1892-1893,  avec  MM.  Clozei,  Bonne!  de  Mai- 
zières,  Brunache  et  Briquez,  il  traversa  le  pays  compris  entre  l'Oubanghi  et  la 
Bénoué.  Les  péripéties  de  sa  dernière  mission,  d'un  caractère  commercial,  ont  été 
mentionnées  dans  le  Bulletin  de  la  Société.  Nous  ne  pouvons  qu'adresser  un  dernier 
souvenir  à  cet  audacieux,  qui  s'était  consacré  à  l'œuvre  coloniale  et  dont  les  tenta- 
tives ont  contribué  à  mieux  faire  connaître  les  bassins  de  l'Oubangui  et  du  Chari. 

Jacques  du  Passage.  —  Ce  jeune  voyageur,  qui  compta,  au  début,  parmi  les 
membres  de  la  Mission  Saharienne,  s'était  dirigé  l'an  dernier  vers  les  territoires  de 
la  Compagnie  des  Produits  de  la  Sangha  (Congo  français).  La  nouvelle  de  sa  mort, 
survenue  à  Ouesso,  nous  est  parvenue  en  octobre. 

Armand  David.  —  L'abbé  Armand  David,  missionnaire  lazariste  français,  qui  vient 
de  s'éteindre,  était  correspondant  de  l'Institut  depuis  1872  et  lauréat  de  la  Société 
depuis  1875.  En  faisant  son  éloge  à  la  séance  du  23  novembre  dernier,  M.  Cordier  a 
rappelé  ses  trois  voyages  en  Chine  :  le  premier  en  Mongolie  (1864)  ;  le  deuxième  dans 
la  province  de  Pe-tchi-li  et  sur  le  Yang-tsé-Kiang  (1869-1870);  le  troisième  dans  les 
provinces  du  Ho-nan  et  du  Chen-si,  puis  du  Kiang-si  et  au  Fo  kien,  d'où  il  revint 
définitivement  en  France. 

Otto  Torell.  —  Le  11  septembre  dernier,  à  l'âge  de  soixante-douze  ans,  s'est 
éteint  le  professeur  Otto  Torell,  l'ancien  directeur  du  Service  géologique  de  la  Suède, 
l'initiateur  des  explorations  suédoises  au  Spitsberg  dont  les  résultats  ont  été  si 
féconds. 

A  une  époque  où  l'étude  des  phénomènes  actuels  n'attira  guère  l'attention,  Torell 
eut  l'idée  géniale  de  chercher  à  résoudre  les  problèmes  que  soulevaient  les  forma- 
tions glaciaires  par  l'observation  des  grands  glaciers  polaires.  En  1857,  il  Wsitait 
rislande,  en  1858,  le  Spitsberg,  en  1859,  le  Gronland,  puis  de  nouveau  le  Spitsberg 
en  1861,  en  compagnie  de  son  élève  et  ami,  A.  E.  Nordenskjôld.  Nommé  directeur 
du  Service  géologique  de  la  Suède  en  1857,  il  occupa  pendant  quarante  ans  ce 
poste  éminent  pour  le  plus  grand  profit  de  cette  science  et  de  ses  applications  indus- 
trielles. La  mise  en  exploitation  des  gîtes  de  fer  d'une  si  prodigieuse  valeur  situés 
dans  le  Norrland  est  duc  à  son  initiative. 

Parmi  les  œuvres  les  plus  importantes  de  Torell  citons  :  Bilrag  till  Spetsba-^ens 
mollusk-fauna  jàmte  en  allmân  Ofverslkt  af  arktiska  regionens  naturfôrhâttanden  ock 
fomtida  ulbredning,  1859  (Stockholm,  154  p.  et  2  pi.);  Undersôkningar Ofver  isiiden 
(Stockholm,  I,  1872;  II,  1873;  III,  1887);  On  the  causes  of  ihe  glacial  phenomena  in 
the  north  easlern  potien  of  Norlh  Amenca,  Stockholm  (1877). 

Otto  Torell  était  correspondant  de  la  Société  depuis  1875.  Ck.  R. 


ACTES  DE  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE.  525 

La  Société  a  encore  à  déplorer  ta  perte  du  contre-amiral  Brossard  de  Corbigny, 
du  contre-amiral  O'Ncil,  de  MM.  Bing,  Pucey,  Frédéric-Hermann  Krûger,  Paul 
Leprince-Ringuet,  Elias  Zérolo. 

Le  Secrétaire  général  de  la  Société  de  Géographie, 


Souscription 

ouverte  par  la  Société  de  Géographie  pour  fonder,  au  /*'  Tirailleurs  algériens, 

un  prix  du  Gommandant  LAMY 

Désireux  de  consacrer  le  souvenir  du  commandant  Lamy  et  des  officiers  et  sol- 
dats du  1"  Tirailleurs  algériens  qui  l'ont  si  héroïquement  secondé,  M.  Foureau, 
d'accord  avec  M.  Ch.  Dorian  et  quelques  amis  du  commandant,  a  deiAandé  à  la 
Société  de  Géographie  de  prendre  Tinitiative  d'une  souscription  intime,  pour  la  fon- 
dation d'un  prix  au  l"""  Tirailleurs  algériens,  destiné  à  être  remis  tous  les  ans  par  le 
colonel,  sous  le  nom  de  Prix  du  Commandant  Lamy,  à  un  vieux  tirailleur  particuliè- 
rement désigné  par  ses  bons  services. 

La  Société  de  Géographie,  heureuse  de  s'associer  à  cette  pensée,  de  perpétuer  le 
souvenir  du  commandant  Lamy  dans  le  régiment  où  il  a  fait  presque  toute  sa  car- 
rière et  de  rendre  un  nouvel  hommage  à  la  Mission  Saharienne,  recevra  jusqu'au 
1"  février  1901  les  souscriptions  qui  lui  seront  envoyées  *. 


CHRONIQUE  DES  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES 

DE  GÉOGRAPHIE 

La  Société  de  géographie  de  Marseille  a  repris,  le  8  novembre,  ses  travaux.  La  première 
séance  a  été  consacrée  à  une  conférence  de  M.  A.  Gros-Jean,  négociant  à  Hankéou  :  De 
Hankéou  à  Marseille.  La  Chine  actuelle,  le  Transsibérien.  Les  séances  ont  lieu  deux  fois  par 
mois. 

Le  bulletin  de  la  Société  de  Géographie  .de  l'Est,  auquel  les  membres  de  TUniversité  de 
Nancy  apportent  une  très  active  collaboration,  demeure  un  de  nos  meilleurs  périodiques 
géographiques.  Dans  le  n^  3  de  1900,  signalons  le  très  intéressant  mémoire  de  M.  G.  Pa- 
riset,  professeur-adjoint  à  TUniversité  de  Nancy  :  sur  V Arbitrage  anglo-vénézuélien  de 
Guyane.  Cet  article  contient  des  renseignements  curieux  sur  la  bibliographie  de  ce 
contesté,  2635  pièces  ont  été  soumises  à  Texamen  des  arbitres;  les  comptes  rendus  sténo- 
graphiques  des  séances  forment  onze  volumes  in-folio;  si  on  ajoute  ces  documents  aux 
publications  faites  avant  que  l'arbitrage  n'ait  été  déridé,  aux  mémoires,  contre-mémoires, 
rédigés  conformément  à  la  procédure  du  traité  de  Washington,  on  arrive  au  total  formi- 

I.  Prière  d*adresser  les  souscriptions  au  Secrétaire  général  de  la  Société  de  Géographie,  18 i, 
boulevard  Saint-Germain,  ou  à  M.  Terrier,  Secrétaire  général  du  Comité  de  TAfrique  française, 
15,  rue  de  la  Ville-rÉvôque,  le  Comité  ayant  bien  voulu  répondre  à  l'appel  de  la  Société  de  Géo- 
graphie et  lui  assurer  son  concours.  Les  noms  des  souscripteurs  seront  publiés  quel  que  soit  le 
chifTre  de  leur  souscription. 


526  CHRONIQUE  DES  SOCIÉTÉS  FRANÇAISES  DE  GÉOGRAPHIE.  , 

dable  d'uQe  cinquantaine  de  volumes.  Et,  cet  amas  de  pièces  est  loin  de  fournir  des  ren- 
seignements complets.  M.  Pariset  signale,  notamment,  la  négligence  dont  on  a  fait  pi'eure 
à  regard  des  dépôts  français  d'archives  ou  cartographiques,  lesquels  renferment,  certai- 
nement, des  pièces,  intéressantes.  En  1689,  une  petite  troupe  française  é&blit  un  fort  au 
cap  Barima,  le  point,  peut-être,  le  plus  important  du  Contesté.  Cette  occupation  a  dû  laisser 
des  traces  dans  les  dépôts  français.  Mentionnoi^s  encore  dans  ce  même  bulletin  de  la 
Société  de  TEst  :  En  Casamance/ par  M.  E.  Courtet,  note  précise  accompagnée  d'indica- 
tions botaniques. 

Le  Bulletin  de  la  Société  languedocienne  éUf  Géographie  (XXIIl,  3^^  trim,  1900)  renferme 
une  étude  sur  les  Conditions  physiques  du  département  de  VHétvult^  par  M.  P.  G.  de  Houville. 
Elle  est  accompagnée'  d*une  photographie  très  nette  d'une  carte  viticole  en  relief  de  THé- 
rault.  La  région  montueuse  du  département  présente  deux  aspects  très  différents.  Dans 
l'arrondissement  de  Lodève  et  dans  la  presque  totalité  de  celui  de  Montpellier  domi- 
nent de  «  larges  surfaces  surélevées,  découpées  en  fragqients  aux  arêtes  saillantes,  aux 
versants  rapides,  parfois  même  verticaux,  formant  de  hautes  murailles,  et,  ces  surfaces  se 
présentent  absolument  dénuées  d'aucun  de  ces  vallons  que  creusent  d'ordinaire  les  eaux 
courantes.  A  gauche;  au  contraire,  s'offrent  des  surfaces  continues,  sans  brusques  rup- 
tures..., sillonnées  et  ravinées,  sur  les  pentes  déclives,  parle  travail  d'affouilleraent  deseaoi 
courantes.  Ces  faciès,  si  dissemblables,  dérivent  de  la  différence  de  propriétés  hygrosco- 
piques  que  présentent  les  sols  de  ces  deux  régions.  A  droite,  dominent  les  calcaii-es  et 
les  grès,  dans  lesquels  s'engouffrent  les  eaux  météoriques,  sans  pouvoir  exercer  d*aclion 
importante  sur  le  modelé  du  sol,  tandis  que,  à  gauche,  les  eaux  pluviales,  rencontrant  un 
terrain  imperméable,  ruissellent  à  sa  surface,  et,  le  sillonnent  de  vallées  et  de  ruisseaux  •. 
D'après  M.  P.  G.  de  Rouville,  en  général,  la  vigne  «  se  montre  indifférente  aux  natures 
particulières  du  sol.  L'altitude  et  l'exposition  semblent  constituer  ses  deux  seules  con- 
ditions d'existence.  Dans  le  nord  du  département  de  l'Hérault  où  elle  se  montre  en  Ilots 
espacés,  au  gré  des  conditions,  toutes  locales,  de  relief  et  de  température,  ello  se  montiv 
moins  accommodante  et  exige  des  sols  appropriés  à  ses  diverses  variétés  ». 

Le  Secrétaire  de  la  Rédaction 


F 


Ouvrages  reçus  par  la  Société  de  Géographie 


EUROPE 

Allemagne.  —  Jahresbericht  der  Gesellchaft 
far  Erdkunde  zu  Kôln  fUr  das  Vereinsjahr  1898- 
1899.  Kôln,  Dr.  von  A.  Steven,  1900,  50  p.,  in-8. 
(Société  de  ^^^éographie  de  Cologne.) 

Grande  Bretagne.  —  Yorkshire  Ramblers 
Cluby  Annual  report,  rulesy  list  of  mcmbers^etc, 
1894-95,  1896-97,  1897-98  (21  à  26.  p.),  in-8. 

GÉOGRAPHIE  PHYSIQUE 

Météorologie.  —  Gabriel  Carrasco.  —  La 
meteorologia  aplicada  al  fomento  de  la  industria. 
Ësludio  presentadoal  congreso  industrial  argen- 
tino   de    Buenos-Aires.   Buenos-Aires,  imp.   A 

Alsina,  1900,  18  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

ENCYCLOPÉDIE 

La  Grande  Encyclopédie.  Inventaire  raisonné 
des  sciences,  des  lettres  et  des  arts,  t.  XXVII, 
Poincaré- Rabbin,  Paris,  1  vol.,  1200  p.,  in-4. 

(Échange.) 

LINGUISTIQUE 

Diciionnaii^e  encyclopédique  français-alle- 
mand et  allemand' français  y  donnant  pour  ces 
deux  langues  la  nomenclature  complète  de... 
tous  les  termes  usuels  de  la  vie  pratique,  du 
commerce...  Rédige  en  utilisant  de  nombreux 
matériaux  fournis  par  M.  B.  Schmitz,  pir 
Césaire  Yillatte  et  Ch.  Sachs,  édition  complète, 
Berlin,  Langenscheidt,  1899,  10*  et  H*  éd.  T.  1, 
français-allemand,  augmenté  d'un  supplément 
(.XXIV-XVI-1630-VIU-VIII-329  p.);  t.  II,  allemand- 
français  (xxn-2132  p.),  in-18. 

(Prince  Roland  Bonaparte.) 

SCIENCES  POLITIQUES 
ET  ÉCONOMIQUES 

The  Sta'esman's   year-book.  Statistical    and 

historical  annual  of  the  States  of  the  world  for 

the  year  1900.  Edited  by  J.  Scott  Keltie,  with 

the  assistance  of  I.  P.  A.  Renwick.  27*'*  annual 

publication.  Revised  after  officiai  returns.  Lon- 

don,  Macmillan  and  Co.,  1900,  1  vol.  (xxxvi- 

1280  p.),  avec  cartes,  in-12. 

(J.  S.  Keltie.) 


Société  de  géographie  de  Marseille,  —  Confé- 
rence par  le  prince  Henri  d'Orléans,  23  fé- 
vrier 1900,  Paris,  Flammarion,  61  p.,  in-12. 

(Prince  Henri  d'Orléans.) 

Documents  diplomatiques.  Conférence  inter- 
nationale de  la  paix,  1899,  Paris,  imp.  nat.,  1900, 
1  vol.  108  p.,  in-4. 

(Ministère  des  AtTaires  étrangères.) 

Mittheilungen  des  Deutschen  Seefischerei-Ve- 

reins,  redakteur,  D'  Herwig,  Hannover.  Druck 

und  Verlag  W.   Moeser,  Berlin.  Abonnement 

jâhrlich,  3  M.  ~  B.  XVI,  n*»  1,  Jànuar  1900, 

p.  1-37,  avec  carte  et  flgures,  in-8. 

(Abonnement.) 

La  pesca  suite  spiagge  atlantiche  del  Sahara j 

Relazione  del  dottore  Enrico  Stassano  con  nota 

intorno  aile  specie  raccolte  del   dottor  Decio 

Vincigucrra,  Roma  (Ministero  di  Agricoltura..., 

Annali  di  agricoUura,  1890,  n**  172),  1890,  1  vol., 

103  p.,  in-S*. 

(Auteur.) 

G.  BucHET.  —  Contribution  à  Vélude  des  pèches 

canariennes   (Extrait   des  Comptes  rendus    de 

l'Association  française  pour  l'avancement  des 

sciences,  congrès   de  Boulogne-sur-Mer,  1900), 

Paris,  2  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

Ch.  Lemirb.  —  La  défense  nationale.  La  France 
et  les  cdbles  sous-marins  avec  nos  possessions  et 
les  pays  étrangers,  avec  cinq  cartes  des  réseaux 
actuels  terrestres  et  sous-marins  cl  des  projets 
français.  Paris,  Société  de  colonisation,  1900, 
57  p.  in-8,  avec  trois  cartes  (prix,  1  fr.  50). 

Ch.  Lemirb.  —  Le  peuplement  de  nos  colonie.*, 
Concessions  de  terres,  Madagascar,  Indo-Chine 
française,  Nouvelle-Calédonie,  Congo,  Tunisie, 
Djibouti.  4*  édition,  augmentée  et  accompagnée 
de  documents  officiels  annexes,  Paris,  Chal- 
lamel,  1900,  1  vol.  in-12  (prix,  1  fr.  50). 

(Auteur.) 

Ulysse  Pila.  —  Vingt  ans  de  progrès  colonial, 
Rapport  présenté  à  la  Société  d'économie  poli- 
tique de  Lyon  le  23  février  1900.  Lyon,  A.  Rey, 

1900,  33  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

Louis  ViGxoN.  —  V exploitation  de  notre 
empire  colonial,  Paris,  Hachette,  1900,   1   vol. 

(335  p.)  gr.  in-10(prix,  3  fr.  50), 

(Auteur.) 

He.nri  Lec03ite.  —  La  production  agricole  et 


5â8 


OUVRAGES  REÇUS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


forestière  dans  les  colonies  françaises.  Travail 

publié  par  les  soins  du  Ministère  des  colonies, 

pour  TExposition  de   1900.  Paris,   Challamel, 

1900,  1  Yol.  (296  p.)  in-8. 

(Aateor.) 

Bollettino  del  minislero  degli  A/fari  Esteri, 
Roma,  n**  154-166,  gennaio-aprile,  in-8  (fasci- 
cules d'étendue  et  de  prix  divers). 

(Ministère  dos  affaires  étrangères  d'Italie.) 

J.-B«  Piolet.  —  Exposition  universelle  de 
1900.  Happort  sur  les  missions  catholiques  fran- 
çaises dressé  au  nom  du  comité  d'organisation 
de  l'Exposition  des    missions.    Paris,    Téqui, 

1900,  1  vol.  (126  p.)  in-8. 

(Auteur.) 

G.  RoLAKD.  —  Déposition  faite  le  98  juin  1900 
devant  la  Commission  du  Sénat  chargée  d'exa- 
miner le  projet  de  loi  sur  Vinstitution  des  con» 
cessions  de  mines,  présenté  au  Sénat  le  23  mars 
1900  par  M.  le  Ministre  des  travaux  publics. 
Paris,  imp.  Barthe,  1900,  12  p.  in-8. 

(Aotear.) 

BIOGRAPHIE.  NÉCROLOGIE 

Liste  des  publications  et  portraits  (à  différents 

Ages)  de  M.  le  D'  G.  Radde. 

(D'  G.  Radde.) 

D'  E.  T.  Haut.  —  Le  père  de  la  zoologie 
française,  Pierre  Gilles,  d'Albi.  (Tirage  à  part 
des  Nouvelles  Archives  du  Muséum,  4*  sér.,  Il), 

Paris,  Masson,  24  p.  in-4. 

(Antear.) 

D' HsiuiANTSif  Katb.  —In  Memoriam.  C.  W,  M. 
van  de  Yelde  (overgedr.  uit  het  Tijdschr.  v,  het 
kon.  nederl.  aardrijksk.  Genootsch,  4  p.  in-8). 

(Auteur.) 

Alexandre    Pedorovileh    Goloubev,    Esquisse 

biographique.  Avec  deux  articles  et  portrait  de 

A.  F.  Goloubev  (tirage  à  part  des  publications 

de  la  section  de  la  Sibérie  occidentale  de  la 

Société  imp.  russe  de  géographie.  Omsk,  1900, 

20,  47  et  10  p.   (en  une  brochure),  in-8  (en 

russe). 

(Echange.) 


G.  E.  Rayerstein.  —  Martim  de  Bohemia 
{Martin  Behaim).  Ribliolheca  da  Hevista  Por- 
tugueza  colonial  e  maritima,  Lisboa,  lîTr. 
Ferln,  67  p.,  in-8. 

(Autour.) 

Gustave  REGELsmcBR.  —  Nécrologie  (H.  Gou- 
dreau).  Tirage  à  part  du  Bulletin  de  la  Société 
de  géographie  de  Roche  fort,  année  1900,  9  p., 
in-8. 

(Auteur.) 

G.  Dalla  Vedova.  >-  Irecenti  lutti  delta  socfeiv 
geograficaitaliana  (con  sei  ritratti  ed  uno  schizzo 
cartografico).  (Estr.  dalle  Afemorte  délia  societa 
Geografica  italiana,  vol.  VIII,  1890).  Roma,  1898« 
31  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

G.  Dalla  Vedova.  —  Il  conte  L.  Palma  di 
Cesnola  e  il  museo  metropolitano  di  Nuova  York 
(Estratto  dalla  Rivista  d^italia.  Fasc  3,  18*J9), 
Roma,  1899,  15  p.,  in-8. 

G.  Dalla  Vedova.  —  Giovanni  Maninelli.  Corn- 
memorazione  letta  il  14  giugno  1900  (Estratto 
dal  Bollettino  delta  société  geografica  italiama. 
Fasc.  VU,  1900).  Roma  1900,  28  p.,  in-8. 

(Auteur). 

Alode  Macé.  ^  Essai  sur  Suétone   (Bîblîo- 

thèq\ie  des  Écoles  franc.  d*Athènes  et  de  Rome. 

fasc.  82).  Paris,  Fontemoing,  1900, 1  vol. (450  p.), 

in-8. 

(Ministère  de  rinstruction  publique. *i 

P.  Dorand-Lapie.  —  Le  comte  d'Escagrae  de 

Lauture,  voyageur  et  explorateur  français.  Sa 

vie  et  ses  ouvrages.  Paris,  H.  Champion,  1899, 

1  vol.,  180  p.,  in-8. 

(Auteur.) 

Hexri  Cordibr.  — >  Camille  If/%bault'BmarL 
(Extrait  du  Bulletin  de  géographie  historique  et 
descriptive,  n"*  3,  1898).  Paris,  1900,  8  p.,  in-8. 

(  Auteur.  > 

Christiak  WissMtiLLBR.  —  I>er  geograph  Luigi 

Ferdinando  GrafMarsigli  (1658-1 730).  Inaugural 

Dissertation.  NurDl)erg,  1900,  1    vol.,   108  p., 

in-8. 

ill.  Gaidoc.'t 


Le  gérant  :  P.  BoncBEZ. 


Coulommiers.  —  Imp.  Paul  BRODARD. 


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518  MOUVEMENT  GÉOGRAPHIQUE. 

de  neige,  était  couvert  d'une  végétation  relativement  développée.  Poursuivant  la 
marche  vers  le  nord,  on  parvint,  le*4,  à  l'île  des  Morses  (Hvalrôss  ô),  puis,  à  l'île  du 
Pendule.  Par  74^38'  de  Lat.  N.  à  perte  de  vue,  du  nid  de  corbeau^  la  mer  apparais- 
sait complètement  libre.  Néanmoins,  comme  il  n'entrait  pas  dans  les  plans  de 
M.  KolthofT,  de  faire  une  pointe  vers  le  nord,  il  battit  en  retraite,  pour  revenir,  à  la 
baie  de  Mackenzie,  exécuter  des  recherches  zoologiques.  Le  14  août,  l'expédition 
entrait  dans  le  fjord  François  Joseph,  dont,  sept  jours  auparavant,  elle  avait  trouvé 
l'entrée  complètement  fermée.  En  une  semaine,  toute  la  glace  qui  remplissait  cette 
baie  avait  disparu.  La  mission  suédoise  pénétra  jusqu'au  fjord  des  Bœufs  musqués 
(Myskoxfjord)  où  elle  demeura  jusqu'au  23  août.  Dans  cette  région,  elle  captura 
deux  jeunes  bœufs  musqués  qu'elle  ramena  en  Suède. 

Après  avoir  dragué  dans  les  grandes  profondeurs  entre  le  (irônland  et  Jaii 
Mayen,  l'expédition  rallia  la  côte  de  Norvège. 

D'après  les  indications  données  par  M.  KolthofT,  l'état  des  glaces  ne  parait  pas 
avoir  été  favorable  dans  les  parages  du  Spitsberg  et  de  Beeren  Eiland,  tout  au 
moins  pendant  la  première  partie  de  l'été  dernier.  En  revanche,  la  cote  orientale  du 
Gronland  était,  semble- t-il,  très  dégagée.  Cu.  R. 

Nouvelles  des  expéditions  Stein,  Sverdrup,  et  Peary.  —  En  août  1899,  trois 
Américains,  le  D' Robert  Stein,  du  Geological  Survei/  des  Etats-Unis,  le  D'  L.  Kann  et 
M.  Samuel  Warmboth,  préparateur,  qui  avaient  pris  passage  à  bord  de  la  Diana,  le 
navire  envoyé  pour  ravitailler  Peary,  débarquaient  sur  la  côte  est  de  la  Terre  d'EJ- 
lesmerc,  au  cap  Sabine,  avec  le  projet  d'explorer  cette  Ile.  Le  sort  de  ces  aventureux 
explorateurs  partis  avec  un  équipement  absolument  insuffisant  inspirait  les  plus 
graves  inquiétudes,  lorsque  l'on  apprit  l'arrivée  de  l'un  d'eux,  le  D*"  Kann,  a  Dundee 
(7  novembre).  Ayant  rencontré  V Eclipse,  baleinier  écossais  en  croisière  dans  la  mer 
de  BafTin,  cet  explorateur  s'était  embarqué  sur  ce  navire,  tandis  que  ses  compagnons 
ont,  paraitil,  préféré  attendre  le  passage  problématique  d'un  autre  baleinier  i>our 
revenir  dans  le  sud. 

Les  journaux  américains  [New-  York  Times  du  10  nov.,  Phildelphia  Press,  1 1  nov.  ) 
donnent,  d'après  le  D*"  Kann,  des  renseignements  assez  confus  sur  les  expéditions 
Sverdrup  et  Peary,  qui  ne  doivent  être  acceptés  que  sous  les  réser>es  les  plus 
expresses.  Aux  dernières  nouvelles  qui  remontent  à  août  1899,  Sverdrup  projetait  de 
poursuivre  le  plus  tôt  possible  sa  marche  vers  le  nord  par  le  détroit  de  Smith.  Or, 
d'après  le  D"*  Kann,  l'expédition  norvégienne  aurait  passé  l'hiver  1899  1900  dans  le 
détroit  de  Jones.  Si  le  fait  est  exact,  Sverdrup  aurait  donc  renoncé  à  son  projet 
d'exécuter  la  circumnavigation  du  Gronland. 

Suivant  le  D'^  Kann,  le  lieutenant  Peary,  aurait  atteint  le  fort  Conger,  au  prin- 
temps de  1900,  et,  y  hivernerait  actuellement.  Tous  ces  renseignements  sont  très 
sujets  h  caution.  Ajoutons  que  l'on  n'a  aucune  nouvelle  du  Windward  sur  lequel 
Mme  Peary  est  partie  avec  sa  fille  pour  rejoindre  son  mari.  On  n'a  plus  entendu 
parler  de  ce  navire  depuis  le  commencement  d'août,  date  de  son  départ  de  Godbavn. 

Ca.  R. 


Ubérmlitè  américtina  pour  !«•  ezpkvaUoiu  polaires.  ^  Vn  Américain* 
M.  Zrt^lor,  «  Tht*  Hoyal  BakiiiK  Powder  Man  »,  a  n*M»lu  do  hire  entre|iiTii(lrr,  à 
«m  (itiin,  une  ex|M'<<lition  vers  le  PcMo  Nortl.  il  rti  a  couilv  lo  diiniMin  h  un  ancion 
<t>llaU»rateur  de  IVarv  i*l  Av  WVIIman,  M.  Kvelvn  B.  Hald\^\n,  merolirp  du  W'^alhrr 
Bureau  Huirau  contnil  mét('N>nilo^i(|ue  de^t  KtaU  l'ninK  vu  lui  ouvrant  un  crtnlil 
illimiU*.  M.  Zritfler  doil  acheter  deux  nolidcH  nnvin*««.  dont  Tun  servirait  de  dê|HH 
et  «le  Imih*  d*t»|K*nitiou!i.  L  ex|KHlitiun  m*  mettrait  en  ruute  Vviv  prtH^hain,  et,  partirait 
de  Ui  Terre  Franv^ÎH  Jf)S4*ph.  tlli.  H. 

Proiet  d*iiiia  organisation  intamalionala  da  stations  météorologiques  dans  las 
réglons  antarctiques.  —  L*anntH*  prtN*liaiiie,  l'Angleterre,  TAIlema^ne,  et.  pridmble- 
ment  é((nlem«*nl,  ri->o«tM\  mettront  en  mute,  oliatMine,  une  grande  ex|K*<litîon  ven 
l«*A  n*Rion*i  encon*  inninnue**  qui  envelop|MMit  le  |MMe  nud.  Ij*^  ot^tervatoin^^  du  Oip 
et  de  MeliNMirne  tloivent  rollalM»rt*r  à  eetle  ^^rande  o*u%'re  |iour  la  mél(Vf>ro|o^e  et  le 
maicnèli««me  tern>««lre;  de«>  H(alionM  Hei\>nt,  d'autre  |Mirt,  imttalItV»  h  Kericuelen,  aux 
ShetlamN  du  nud,  et,  a  Tile  des  KtaU. 

Ilan»  une  cummuniration  ailn*^sêe  à  la  S<N*it*té  de  (ir^^fcrapliie  en  même  tempH 
«|u*à  d  auln*ii  a«iH4M*iationn  et  a  la  pn^^M*  M*ientili4|ue,  M.  Henr>  k  An*to«  ?*ky  demande 
que  U^  nation**  maritime»  m»  eonrertent,  |Hiur  partiri|M*r  à  cette  entn*priH«\  en 
iii*»tallant,  fHMidant  une  anntV.  un  |M>l\K(»ne  de  Ntation**  mcl(*oro|ogiqueH  entn* 
l'Amérique  du  Sud  et  le^  terres  antan'ti(|ueH.  (>  p<i|yi;one  eompn'ndrait  :  Punta 
Armai»,  l'ile  dt^  Ktats,  le  cap  IMIar,  et.  Tune  dt^  Iles  de  ran*lii|»el  de  Diep) 
Itamirez.  au  »ud  4»ue^t  du  cap  llorn.  puis,  le*»  ile^  Falkland,  la  (itMir^ie  méridionale 
et  le«»  SlietlantI  du  Su<i,  enfin,  une«>u  deux  station*»  dans  la  n'*Ki<>n  des  tern*s  divou- 
vertt*n  |Mir  IVxiMHlition  de  la  //f/'/K-'i.  In  |Niml  n-M*nu  de  stations  fournirait  une 
ci»nnai*»Mince  approfondie  de  la  météi»rolof;ie  de  toute  cc*tte  |Nirtie  de  l'Antartitque, 
et,  une  annn*  d'idwTvnlionH  »unirnit  |N>ur  faire  connattn*  la  man*lie  d<*s  dépren- 
•»ion%  tMin>metn(|ueH  qui  |MHM*nt  au  sud  du  cap  Iforn. 

L*enM*ml>le  dt*s  i»hs(*rvations  fornirrait  une  contributitMi  des  plus  imfNirtantes 
à  IVtudede  la  Mtuatitm  atmo«»piiérit|ue  en  k'enéral. 

irapn-s  M.  II.  An*l4msky,  la  Fnin«x*  |N>urrait,  sans  trop  de  frais,  établir  une 
mission  aux  lien  l)irt;o  ltamin*z,  qui  f<»rment  un  a\ant  |N>«*te  admiralilement  plan*. 

Expédition  antarctique  suédoise.  —  t Ml  annonce,  |Miur  I1M)I,  une  nouvelle  ex|M'*tli 
tion  antan^tique, (trtfnniMr  |mr  le  U'  tMlo  .\iinlen«»kj<t|d.  et  tMittnnt  |»a\illon  suétiois. 
M.  ().   .\ortlen<»kj*i|d   a   entn^prin  de   n«*mhnMiM*H  explorations   dans  l«*s   n'*Kionii 
an*tiqueii  v{  |>i»n*ale«>,  ain««i  que  <lnns  la  xone  au«drale;  nul  nV«»t  donc  plus  qualifié 
que  lui  |M>ur  explorer  les  nVi^^i)^  |M»lairvn  et  y  faire  de  Uinne  tie<M>^ie  M*ientilique. 

Le*  frai«  de  l'exiM^lition,  évalués  à  ITrfl  IMN)  fr.,  M»nt  déjà  h  mtiitié  couverts  par  de 
fri*nrrpux  mt^'fne«,  i*t,  S.  M.  le  n»i  tK^ar,  qui  a  itijà  donné  tant  de  pn*uvi*j«  de  sa 
litirralite  éi*lainV  en  faveur  de  la  p'^Krapliie,  a  pn>mih  une  im|M»rtante  f«ul>vention. 

L'exfHViliiioii  *era  emlMin|utvsur  V.iuianhr  d«»nt  la  carrière  a  drjà  été  si  brillante 

dan*  le»  mrm  |ii>lairvs. 

Cil.  H. 


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530 


TABLE  DES  MATIÈRES  DU  TOME  II. 


Séance  solennelle  de  la  Société  de  Géographie  du  5  décembre  1903.  Réception  de  la 

mission  saharienne 433 

Discours  de  M.  Grandidier,  de  Tlnstilut,  Président  de  la  Société  de  Géographie.  .  433 
Communication  de  H.  Poureau.  —  De  l'Algérie  au  Congo  français  par  TAîr  et  le 

Tchad  (avec  sept  figures  dans  le  texte  et  une  carte  hors  texte) 436 

Discours  de  M.  Laygues,  ministre  de  Tlnstruction  Publique  et  des  Beaux- Arts  .  .  46  i 

Hautreux.  —  La  côte  des  Landes  de  Gascogne  (suite),  [avec  onze  figures  dans  le  texte).  464 
Les  travaux  du  «  Coast  and  Geodetic  Survey  «  des  États-Unis  dans  TAlaska,  de  1867 

à  i900 484 

Ned  NoU.  —  Note  sur  la  cartographie, du  Dahomey  (arec  une  carte  dans  le  texte)  ,  487 
Gabriel  Marcel.  —  Les  navigations  des  Français  dans  les  mers  du  «Sud  au  début  du 

xviii<»  siècle 490 


INDKX   ALIMIAHftTlgrK  KT  ANALYTIQIK 


4ftr,  «Maaricn*  raur«  prrt  «tr  M'*irinff«'n,  l'j3. 
AârilV*,  ton  »ou«»mfnl  r<»iniiieri  ii),  li«». 
Abb«   1^;,  lU, 

Ami    <*I      (fr4«f«^r  |>h>ti«|u«*  «lu  M4r)l.tntl. 
3il. 

I.  I<*ur«  hiliiUlii»n«.  >ii. 
.Ih*|kirili<m  du  ri>\aiimi*  d*  .  4*. 
Atikt#ti%    l>u<  ilr*  .  BilMstiUt»n  .in  :.>|ii<*.  '13i. 
ibruim,  Iriir^  trrr«in«  irUcMir*«.  «ii. 
AbywUl   i*lttraii>,  JT.. 

«•  t«rmin«i*in    ilftn«    1%    valkr>    du   Nil 
ilUm .  i% 

—  Kipl'>rilion    «Ir    •■■%    {•ro«iii'«'f    e«|U.Ht»» 

ri»l«  *.  I"  •  • 

—  Vojwr  .1^  M.  \Vrin»>.  31* 

A^ui^  i>ir/.    l'/u^,  »«»ri  a«  lion    »-ir  le  rAxonnr- 
inriil.  i*  I 

\Arii(i'in«  t|r  la  i]iito*iti*  r  •■«■«'nu^' «l«n« 
1 4tfn  «^îilirrf ,    AU    i»tur«    i|«  *    «po«)ii«'« 

,1  '  •;  ' '.'i    ».     ••Il    ft-'r    lî  »'i«     Ij    «1.-    ..i»:ti«i'i    il<  * 

fior«  •.  j*. 

â44u  Ababa.  n« 

A4|OttbbA.  •!•  «•  r., 'i  'M  «1*    <>    'i..-ir« 

I  !•     I      I    •  !•  ^       Mr.,  ;f|<«     /       f|    ,     «!•■     ,  «  •     I.  I.    J..    '. 

«lti<  •    «!>^  ««irii  .111 

•  to  I      'ik*'»  f r  t  .    M*  f  t  il>i  T<  Il  %').  I    > 

—  «;r  1  u  .«ru  i«    I*  • 

Alf bamtUn.  «  n  or  •-   i       • .  •  - 

Afnqu«   *T.  I .  .  :  •.  -       •'  ■. 

Alnqti«  «lUflMAéa.  -'.  .  '^  ••!  «*••  •>.    ^  ni*  ;<    r< 

A|nqti«    •quatonalt.   «••i.*-    -i  i    /    ■••    /«*   a-i 

Atnq««  ontault    I  t;     n*.  •*••  «   . 
-    on«aUte  a:>BUind«.  *    ' 
--     «oqUii*    !•' 
portugaut.    i. 
A9*4é«.  /»* 

Aqtdtr.  •    I  >  '.  I  .  •  mi'  '  '■       .'  ' 

I     ,       ■  .  ■   »  .  \  .   r   •    .  it 
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Alal,  ««  florr,  v«. 

Alaska   i:ui  (lr«  irUcr«  au  rfnl  tW  D,  r.t. 

-  Kipliiralion«  aitirnrair»r«,  j*.'1. 

■  -    Tra%auiduOk4%tan<lt lrlicSurTr%.i«i. 

Alala9««  «Itounmrv  e l  transi li**ti,  v3. 
Alhait-Edottard  lUr  .  3i:. 
Alféria.  «a  |m»|iu laiton  cun>^'  rnnr,  'hJ. 
AllaaagM,  CAtra  dr  la  mrr  «lu  Nord.  JV:. 

•r*  rolonir«,  ii\. 
âlUmaaâs.  li*iir  ri>tnnirrrr  au  Maroc.  K/i. 
Altar,  «<>n  4liiiii<lr.  7. 

.iUttuiU,  pt*u  inHurnrr  «ur  h  ^'  i:«*Ulion,  )«. 
AUttuiien,  Irur  iur%urr,  '.**■». 

-  d*»*  AmJc*  de  Quit«».  T. 
rrlrttT»  m  At>}««inir   .'♦"•. 

—  -     au  SpiUlKHC.  »•  •. 

en  Afnitur,  1.'.*. 
A1i^M•  r.     K\|»rilitiiin    A    li    <•»•*    ii'if*nt>l<    du 

(•r<rnl  m  I,  <•■•.  3iV. 
.Iw*  I'  *int§trM  .<lonirrr«  dr«  .  3  •  •. 

Aaénqoa.  •!,  l»',  .-.m.  j.'i.  -  •• 

—  ■éndlOttala.«4>nrt|iliirjtionautti'«    «  1<*. 

1 1. 
Aaabal   Mi-^it  d"  l  .  i.«». 
A>i*iM«ox.    I- \(-!tir«iion   ar«  )i«  «•l<v*>«(-i     en   A«i* 

Mil  '  urr,  ••• 
\M>ft»»*  *%     i.  <i      Ktt>lonti«in    •m»*  •»*   }nr    d«* 
lU^rrn  Kl  tn  I.    •!  • 

Aadat  dr  ouiio.  : 

\>t  V  I    .  lir*    ii|««  f  Ir  •>  lin   ff  llf  ur.  I  ï  '. 
Aaglau.  Irur  (ouimrdr  AU  \t.r  •-.  l«>'j. 
I  I  ,.V  '       «irr    «a  m*'»  ifr,  .• 

Aagata  h-rtu^uu*,  >  /. 

AaUrcUqvat   I-  t|i4Nhht  r  <> .  •  :   •  t.  : .  •.  M'i. 

.Il",    «îi*  .   Pr^ijcl    •:   ■r.ri     ««l'on   dr   «ti- 

lit.».*    tlirtri   r^>|4Wi>|   .     *.        I   • 
imth'^tf.        *      ;r  i/Am>    de    l.t    Mt  i  ff*   rt   dc  TAftie 

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ArcUqva  «*■««:•  .!-*«•  •'     ».!••,  *>!. 


532 


INDEX  ALPHABÉTIQUE  ET  ANALYTIQUE. 


Arctiques  (Expéditions),  60, 149,  329,  517. 

—  (Régions),  leur  flore,  81. 
Argent  du  bassin  du  Niari,  165. 
Arméniens,  leurs  habilalions,  301. 
Arroenius.  Action    de    Tacide   carbonique   de 

l'atmosphère  sur  le  rayonnement,  203. 
Asie,  46,  133,  217,  300,  401,  498. 

—  (Géographie  de  1'),  à  TExposition,  371. 
Asie  Antérieure,  Géologie,  247. 

Asie  Centrale,  Distribution  des  plantes,  81. 

—  Exploration  de  M.  Sven  lledin,  133. 
Asie  Centrale  Voyage  de  M.  Obroutchef,  391. 

—  Mineure,    Explorations    archéologiques 

belge  et  anglaise,  46. 

—  Orientale,  sa  morphologie,  498. 
Association  française   pour    Tavancement   des 

sciences,  233. 
Assouan,  son  bassin  de  retenue,  219. 
Assyrie,  252. 
Astronomiques  (Travaux),  dans  le  Haut-Ouban- 

ghi,  263. 
Atakora  (Monts),  487. 
Atlantique  (Océan),  463. 
Australasie,  lis,  327,513. 
Auti'uche,  son  élevage  sur  le  Niger,  19. 

—  à  Agadôs  et  dans  le  Damergou,  2i6. 
Asaouakh,  447. 

A'Zendé,  308. 
Babylone,  254. 
Bagandas,  415. 
Bagdad,  253,  259. 

—  son  importance  commerciale,  261. 
Bahar-el-Ghazal,  453. 

Bahina  de  Caceres,  Lac,  228. 

Bahr-el-Ghazal, Mission  du  capitaine  Roulet,  306. 

Daillacd  (E.).  Les  terriloires  français  du  Niger, 

leur  valeur  économique,  9. 
Bailly,  rivière,  344,  346. 

Bain  (H.  F.).  Géologie  des  Monts  Wichita,  146. 
Bakari,  282. 
Bako,  112. 
Bail  (Lac),  128. 

B\Lcii  (Ë.  S.).  Les  glacières  naturelles,  152. 
Balingos,  345. 
Balkans  (Péninsule  des).  Géographie  physique, 

2U9. 

—  Exploration  de  M.  Cvijic,  399. 
Baloutchistan,  son  orographie,  408. 
Banamba,  11. 

Banquise  du  Grœnland,  330. 
Baoussedel  Biel,  son  pont  naturel,  43. 
Baraba,  steppe,  378. 
Baro,  description  de  son  cours,  29,  320. 
Barotsé,  Expédition  du  major  Gibbons,  3(4. 
IVxuRowa  (D.-P.).  Le  désert  du  Colorado,  510. 
Dis- fonds  de  l'ancienne  mer  intérieure  du  Haut- 
Congo,  137. 
lialelierie  sur  TEIbe,  366. 

—  sur  le  Sénégal,  410. 

—  sur  le  Tchad,  452. 
licrhna,  sa  culture  au  Soudan,  49. 
Bédouins  de  Syrie  et  de  Mésopotamie,  424. 
Beeran-Eiland,  sa  géologie,  515. 
Behring  (Mer  de),  État  des  glaces,  61. 
ll.'lifica  (Expédition  de  la),  ses  résultats  scien- 

t. Piques,  335. 


Belgique,  son  expansion  commerciale,  127. 

Berlin,  son  port,  368. 

Biarritz,  ses  vents,  339; 

Bibaoun  (Col  de),  292. 

Birbir,  description  de  son  cours,  30. 

Bochimans  du  Barotsé,  314. 

DôBSBKEN  (J.  H  ).  La  distribution  des  pluies  à 

Java,  328. 
Bolivie  orientale,  voyage  de  M.  Cerceau,  224. 
BoivcHAMPS  (De).  Mission  en  Afrique  orientale. 

25. 
BoxNEFON  (E.  L.).  L'Afrique  politique  en  1900 

(analyse),  153. 
BoNKEL  UB  MÉzièftBS.  Mission  au  Bahr-eI*Ghazal, 

307. 
Bo.>(MEii  (Gaston)  et  la  géographie  tx)tanique,37. 
BoRCiiORBViXK.  Expédition  à  la  terre  Victoria,  6  >. 
Bornéo,  mission  Nieuwenhuis,  148. 

—  à  l'Exposition,  384. 
Bosnie,  à  l'Exposition,  210. 

Botanique  (Géographie),  son  évolution  au 
XIX"  siècle,  35. 

—  de  la  Sibérie  et  de  l'Asie  Centrale,  81. 

—  de  la  Russie,  496. 
Boucle  du  Niger,  22. 
Boughira  (Mont),  282. 

Bouleau,  son  rôle  dans  les  forêts  arctiques,  84. 

BounoKOis  (Le  commandant),  travaux  du  service, 
géodésique  de  l'armée,  237. 

Bouzeggou,  181. 

Brbitigah,  météorologie  de  la  Sibérie  occiden- 
tale, 217. 

Brésilien  (Plateau),  322. 

Brooks  (A.  H.).  Les  gisements  aurifères  du  cap 
Nome,  325. 

Bruhnbs  (J.).  Les  phénomènes  éruptifs  de   I& 

Russie  méridionale,  216. 

Buitenzorg,  son  jardin  botanique,  383. 

Bureau  topographique  de  Madagascar,  186. 

Cafi,  sa  culture  en  Abysstnie,  28. 

—  —    à  Java,  383. 
Californie,  tremblements  de  terre,  2S4. 
Camasland,  145. 

Cameroun  (Nouvelle  carte  du),  220. 

(.•a7n;>oj du  Brésil,  324. 

Canaux  (iv\  bassin  de  l'Elbe.  366. 

Candollb(A.  de)  et  la  géographie  botanique,  36. 

Canne  à  sucre,  sa  culture  à  Java,  383. 

Canons  des  Balkans,  300. 

Capture  du  haut  Danube  par  le  Rhin,  211. 

—  des  anciens  affluents  du  golfe  Persique 
par  le  Tigre  et  TEuphrale,  250. 

Capcs  (G.).  Les  sanatoria  en  Indo-Chîne,  236. 
Carbt  (F.  W.).  Voyages  dans  les  États  Chftns 
chinois,  46. 

Carihuaizaro,  son  altitude,  7. 
Carlhbim-Gyllbnskold  (V.).  Découverte  du  point 
culminant  de  Spitzberg.  59. 
Carte  de  la  Corée  et  du  N.  E.  de  la  Chine 
(anal.),  65. 

—  du  Cameroun,  220. 
Cartographie  :  Madagascar,  184. 

—  Indo-Chine,  372. 

—  Russie  d'Asie,  376. 

—  Indes  Néerlandaisee,  382. 

—  Indes  britanniques,  386. 


INOKX  ALMIABI-.TlurE  ET  ANALYTIgl  K. 


:.33 


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grAt'Ii.  jii'  «  «Un*  If  UauI  Oul*Anflii,  i36. 


634 


INDEX  ALPHABÉTIQUE  ET  ANALYTIQUE. 


CviJic  (J.)<  Géographie  physique  de  la  péninsule 

des  Balkans,  299. 

-^  Explorations  géolojgiques  et  géographiques 

dans  la  péninsule  des  Balkans,  399. 
Daiilorben  (E.-W.).  Les  navigations  des  Français 

dans  les  mers  du  Sud,  490. 
Dahomé,  .sa  délimitation,  48. 

—  sa  cartographie,  487. 
Dakota,  ses  moraines,  li7. 
Damergou,  49,  447. 
Danemark  à  l'Ëxposilion,  126. 

Danube.  Études    hydrographiques  dans    son 
bassin  moyen,  45. 

—  Capture  d'une  partie  de  ses  eaux  par  le 
Rhin,  211. 

Déboisement  aux  États-Unis,  320. 
Dèglb.  Expédition  en  Afrique  Centrale,  416. 
Dehéhaln  (H.).  Rivières  de  TOmbrie,  398. 
Delbrbl  (G.).  De  Fez  à  TOranie,  à  travers    le 

pays  des  Ghiata  (Vallée  de  i'Inaoun),  167. 
Délimilation,  du  Dahomé,  48. 

—  des  possessions  françaises  et  espagnoles  en 

Guinée  et  sur  la  côte  du  Sahara,  133. 

—  entre  la  Costa-Rica  et  la  Colombie,  133. 

—  entre  les  États-Unis  et  le  Mexique,  511. 
Delta  intérieur  du  Niger,  14. 
Démographie  de  la  Serbie,  212. 

—  de  TAlgérie,  502. 

—  du  Klondike,  509. 

—  de  Porto-Rico,  512. 
Dem  Ziber,  282. 

Dbrikbh  (J.).  La  géographie  de  TAsie  à  TExposi- 
tion,  371. 

—  Voyage  d*Obroutchef  en  Asie  Centrale,  391. 

—  Races  et  peuples  de  la  terre  (analyse),  41. 
Densités  de  la  mer  sur  les  côtes  de  Gascogne, 

472. 
Derbécaoaix  (Le  général).  Discours  au  Congrès 

des  sociétés  de  géographie,  235. 
Didessa  (Vallée  de  la),  27,  31. 
Dinarique  (Système),  299,  401. 
DmoELSTEDT  (V.).  Mouographie  de  la  vallée  de 

Joux,  494. 
Dinka,  307. 

Dionlas,  leur  commerce  au  Soudan,  10. 
Djel  (Plaine  de),  179. 
Djenné.  14. 

Dolmens  en  Abyssinie,  107. 
Dordogne,  ses  bancs  de  sable,  477. 
Don,  22. 

Dresde,  son  port,  368. 
DauuB  (0.)  et  la  géographie  botanique,  39. 
Dunes  de  Gascogne,  337. 
Économique  (Géographie)  de  la  Suéde,  125. 

—  —    (Congrès  de),  396. 

— >       (Situation)  de  TAfriquc  orientale  alle- 
mande, 139. 

—  —    de  l'Egypte,  218. 

—  (Valeur)  des  territoires  français  du  Ni- 

ger, 9. 
EoNBL.  Le  climat  de  la  Suède  et  les  causes  des 
variations  de  climat,  d'après  M.  Ekholm,  199. 
Egypte,  situation,  économique,  218. 

—  origine  de  sa  civilisation,  249. 

—  sa  cartographie,  506. 
Ekhoui.  Le  climat  la  Suède  19^. 


Elam,  252. 

Elbe,  son  origine  et  son  importance  écono- 
mique, 363. 

Éléphant,  s&  chasse  en  Abyssinie,  114. 

Emeraude  (Mines  d')  de  TEtbal  septentrional, 
417. 

Encler  (A.).  Végétation  des  monts  Oulougourou, 
310. 

Eriksor  (J.).  L'île  d'Oland,  495. 

Êruptifs  (Phénomènes)  de  la  Russie  méridio- 
nale, 216. 

Esbierg,  son  mouvement  commercial,  126. 

Espagne  (Les  origines  de  la  carte  d'),  66. 

Espagnols  en  Algérie,  504. 

Êtain  en  Bolivie,  230. 

États-Unis,  leurs  forêts,  320. 

Etbai  septentrional,  scH  mines  d'éraeraude,  417. 

Ethiopie  voir  Abyssinie. 

Ethnogi*aphie  Am  plateau  abyssin,  29. 

—  des    provinces   équatoriates   de   TAbys- 

stnie,  106. 

—  de  la  Bolivie,  226. 

—  du  bassin  de  la  Likouala,  343. 

—  de  rOuganda,  415. 

—  des  Choua,  455. 
Ethnographiques  (Études)  au  Japon,  388. 
Ethnologie,  ses  progrès,  41. 

Études  géographiques  à  Madagascar,  183. 
Eaphrate,  250. 

—  sa  navigabilité,  260. 
Europe,  43,  123,  209,  297,  395,  493. 
Européens  en  Algérie,  502. 

Expédition  Borchgrevink  à  la  Terre  Victoria,  6 1. 

—  Moore  en  Afrique  centrale,  143. 

—  Gibbons  au  Barotsé,  314. 

—  Grogan  du  Cap  au  Caire,  313. 

—  de  ToU  dans  la  mer  de  Rara,  329. 

—  Amdrup  au  Grœnland,  329. 

—  Nathorst  au  Grœnland,  331. 

—  du  duc  des  Abruzzes,  332. 

—  de  la  Betgica,  335. 

—  du  Pendule,  351. 

—  de  M.  Dècle  en  Afrique  centrale,  416. 

—  franco- belge  à  Rerguelen,  419. 

—  Donaldson  Smith,  entre  le  lac  Rodolphe 

et  le  Nil,  307. 
Expéditions  arctiques,  60,  149,  329^  517. 

—  antarctiques,  62,  6i,  333,  519. 

—  américaines  dans  l'Alaska,  223. 

—  Stein,  Sverdrup  et  Pear>',  518. 
Exploration  du  Zambèze,  52. 

—  de  la  Zambézie  septentrionale,  52. 

—  de  TAfrique  orientale  et  du  Nil,  53. 

—  de  TAbyssinie,  105. 

—  de  M.  Sven  Hedin  en  Amc  centrale,  133. 

—  OcéanographiqRC  de  Fr.  Nansen,  232. 
>-    de  M.  Gibbons  au  Barotsé,  314. 

Explorations  archéologiques  en  Asie  Mineure,  46. 

—  américaines  dans  TAlaska,  223. 

—  chiliennes  en  Patagonie,  230. 

—  de  la  péninsule  des  Balkans,  299,  399. 
Exposition  universelle  (La  société  de  géographie 
à  T),  71. 

^    (U  Géographie  à  D,  123,  209,  371. 

—  (Congrès  de  1'),  233. 
i  (Lac),  354. 


IM»EX  ALFilABI^rrKirK  ET  A.XAnTIQIK. 


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Garoaa».  «r^  banr«  dr  tablr,  4*7. 

OmC«^«.  «r^  riMr«,  33T.   4^*J. 
l*i%Tti.    I.rtlrr  dr  M.i.  I*i. 
I,r    .«'i-r.  |||«tt>ni}Ur»  ,». 

•  -     %i  |»n<  t«ii*fi  artiirllr,  3 

-  dr  MaïUiTi^car,  t»«. 

(•V  Wrfffirr  Tra^aut  du  «rniirr  -  -  rn  FratlCf  t\ 

rn  AL'»  rir  ,  .'.1". 
U^-,t  '.thie  a  I  l-.i|»»«tU'in,  Ii3,  ^*<,  3*1. 

aui  r«intfrr«  dr  rKitMrvilion^  «*33. 
I*'*-  l  ',.**it  ^'.-^^u  dr  riiitir.  »r«  tra%aui,  301. 
««>•  /■    tr  4hi  1  iiki»n  «ii|M*rirur«  '»4. 

•lu  kionilikr,  '•«>. 

—  ilr  la  <in;anr.  f»^. 

-  dr  la  ^««ndin^^ir,  Ii4. 

«lu  >•»!•. m  «Ir  t*ra«rmiirr«  liT. 

du  <  aiin^Und.  I»  •. 

«|r«  \orllirrn<4:aM-adr«,  t4<>. 

t|r«  Monta  \Vi<  liita.  t  4r.. 

du  t:4iniri>  ri  du  Nian*  ICI. 

«Ir  taOïnirr  ri  du  (laurAae,  ilA. 

«Ir  1  A«ir  antrrtrurr.  J4T. 

«Ir  la  flliinr  nirrulionale,  i*>4. 

dr  u  rt'ttr  dr  U  inrr  du  Nord,  $'^7. 

«Ir  U  |»rntn«ulr  «lr«  Itolkan*.  iW.  400. 

du  l>a%%in  du  M*  H4>roou.  307. 

du  Rioimindr  do  Sul,  tll* 

«lu  cap  N«mir.  3i'«. 

•  dr  la  Grande  Brrlairfir,  3'T. 

-  «Ir  rKtliat  trpUninonal,  417. 

-  du  «^ahara.  4i'». 

-  -  dr  l'iir  «rOland,  4''"!. 
--  dr  iWvrrn  KiU»'d,  M%. 

itetftri  du  lac  All-^iLdiioard,  317. 

OllMtA.  I7J,  l*%. 

I»iaan»ft.  K%plorali«»n  du  /ambrir  «uprnear,  M. 

r%t*rilili4»n  au  ltart>l»r.  314. 
Oll^Md*.  «r«  lMinr«  dr  «uildr,  47f*. 

ni*>ililiiati*ii«  *W  *«»n  rmbouchurr,  4^0. 
#»/ i^-r  «Ir*  ra*rrnr».  IM. 
u.     *%    Kial  d<«-  da(i«  lA  mrr  dr   Brhring  cl 

I  «»<rin  Jiri'(ii]ur.  «•!. 
f#'.iri-iirr    ^  |Hi.|tif    .  •  *«  raUM^,  i04.  iS^, 

«ti.i'unm  iTrrram^    jiu  |iak(»la,  147. 

dan«  la  |krt.in%ulr  dr«  Balkans,  iW,  400. 

«lan«  rindr.  l>i». 
--     d4ii«  U  «all«r  «Ir  l'Air,  4*>3. 

i\.%n%  I'  «  Al>riirir«.  «<* 

dan*  l'ilr  «1  (Man«l.  4'i3. 
a.  :  irn  %\r  Fat.A«r'«nir.  i\»*. 

dr  iMr  Jan  Ma>rn.  3.*-*. 

dr%  rr .*i>»n^  anUrri|«|ur»,  j3». 
(•lAv  t  «I  »  'Ml.  .\jt  ^tiiran  dr  itravenoire  et  Ici 

MMifff  •  oiinrralr%dr  Ro^at,  li7. 
«•i4t»i%*.    Ki|Mdilion  du  Prn«lulr,  3*1. 
t,,.ftmr  f  !4»niiiirrrr  tic  la;  au  Siludan,  lu. 
Ooré  Mont  .  i*. 
(.  •a-.t*  -<•.  Il  •   Vii}af^  du  Ur  Nalraclia  au  Uc 

\u  t«iria.  lit. 
0«m  Farte.  .**. 
Q^vrtfM.  lu««. 
Otttn«.  ">i. 

Or—ét  I  BrtU^a.  «a  h<Niille,  3  v». 
i«aft%fit>nB  -A  ;    lh*«our»  au  Congrri  de«  N>- 
cictr%  de  («ri./rapliie,  ;S34. 


536 


INDEX  ALPHABÉTIQUE  ET  ANALYTIQUE, 


—  Discours    prononcé  à    l'occasion   la   de 

réception  de  la  mission  saharienne,  434. 

Granit  des  Northern  Cascades,  son  action  sur 
les  roches  tertiaires,  146. 

Graphite  en  Bolivie,  230. 

Gravenoire  (volcan),  son  origine,  127. 

Grat  (G.  D.).  Exploration  de  la  Zambézie,  52. 

Gribingui,  458. 

Gkisbbâch  et  la  géographie  botanique,  37. 

Grœnland.  Expédition  Amdrup  à  la  côte  orien- 
tale, 329. 

—  Expédition  Nathorst,  331. 

Grogan  (E.  s.).  Expédition  du  Cap   au  Caire, 

315. 
Grousines,  leurs  habitations,  30 1. 
Guinée.  Délimitation  des  possessions  françaises 

et  espagnoles,  136. 
GuU-Stream.  Origine  de  ses  eaux,  151. 

—  son  influence  sur  le  climat  de  l'Europe 

occidentale,  200. 

—  variation  dans  sa  puissance  et  sa  direc- 

tion, 208,  232. 
Guyane.  Voyage  de  M.  Levât,  68. 
Haagb  (W.).  Les  côtes  allemandes  de  la  mer  du 

Nord,  297. 
Hahitations  en  Serbie,  212. 

—  des  Chiriguanos,  226. 

—  dans  le  Caucase,  300. 

—  des  Balingos,  346. 

—  dans  la  Nouvelle-Guinée,  514. 

Haddon  (A.-C).  Anthropogéographie  de  la  Nou- 
velle-Guinée, 513. 
Hahn  (C.  von).  Les  habitations  dans  le  Caucase, 

300. 
Haîalna,  172. 

Hambourg,  son  port,  368. 
Haoura,  179. 

Haoussas,  leur  commerce,  21. 
Harrar,  ba  position,  26. 
Hasli.  ses  terrains  glaciaires,  49 i. 
Hassert    (Kurt).    Traces    glaciaires    dans    les 

Abruzzes,  494. 
Hal'sek  (H.).  Colonies  allemandes  impériales  et 

spontanées  (analYi>c),  420, 
Hautrëcx  (A.).  La  côte  des  Landes  de  Gascogne, 
.  337,  463. 
Heldring   (D.    E.).   Un   nouveau    port   sur   la 

route  de  l'Extrême-Orient,  328. 
Hepites  (S.  C).  Météorologie  de  la  Roumanie, 

131. 
Hérault,  ses  conditions  physiques,  526. 
HerxégoYine  à  l'Exposition,  210. 
Hess    (J.   J,).    Position     géographique    de    La 

Mecque,  3()2. 
I1eui>euekt  (L).  Vers  les  grands  lacs  de  l'Afrique 

orientale  (^analyse),  154. 
Himalaya,  40.'<. 
Hindou-Kouch,  40«J. 
Hindous  (Commer(;ants),  en  Afrique  orientale, 

141. 
Hindonstan.  Travaux  du  Géological  Survcy,  303. 

—  à  l'Exposition,  3s6. 

—  projet  de  chemin  de  fer  indo-européen, 

407. 
HoLDiCH  (T.  H,).  Projet  de  chemin  de  fer  indo- 
tun)pcen,  407. 


—  Carte  orographique  de  rAfghanisUn  et 
du  Baloutchistan,  408. 

Hollande,  .son  afTaissement,  298. 
Hombori,  23. 
Hora  (Lac)  319. 
HouWe  en  Abyssinie,  27. 

—  en  Chine  méridionale,  294. 

—  dans  l'Inde,  304. 

—  en   Angleterre  (la  question  de  Tépuise- 

ment),  356. 

—  en  Sibérie,  ,377. 

Hydrographie  du  bassin  du  Nil  Blanc,  29. 

—  du  bassin  moyen  du  Danube,  45. 

—  de  l'Afrique  équatorialc,  119. 

—  du  pays  de  Galles  septentrional,  128. 

—  du  Bahr-el-Ghazal,  306. 

—  de  la  Likouala  aux  IJcrbes,  344. 

—  du  bassin  de  TElbe,  363. 

—  de  rOmbrie,  398. 

—  de  l'Asie  centrale,  403. 
Ichim,  steppe,  377. 
Iferouane,  441. 

Iliniza,  son  altitude,  7. 

Imbabura,  son  altitude,  7. 

Iméréthie,  301. 

Inaoun  (Vallée  de  1'),  173. 

In-Âzaoua,  441. 

Indhuùson  de  l'axe  terrestre,  son  influence  sur 

les  climats,  206. 
Inde  anglaise.  Voir  Hindonstan. 
Indes  Néerlandaises  à  TExposition,  382. 
Indo-Chine  française  à  l'Exposition,  372. 
Inondations  dans  le  désert  du  Colorado,  510. 
Iran,  247. 

Italiens  en  Algérie,  504. 
Itinéraire  de  la  mission  Foureau-Lamy,  24. 
Jan  Hayen  (Ile),  329. 
Japon  à  l'Exposition,  386. 
Jarvis  (D.  H.).  Etat  des  glaces  dans  la  mer  de 

Bering  et  l'Océan  arctique  au  nord  de  TAUs»- 

ka,  61. 
Jastrebac  (Monts),  214. 
Java.  La  distribution  des  pluies,  328. 
JoRiT  (E.).  Le  cours  inférieur  de  la  Likouala 

aux  llerbes,  343. 
JonNSTox  (H).  L'Ouganda,  413. 
Joux  (vallée  de),  494. 
Kaghéra,  rivière,  312. 
Kakhétie,  habitations,  301. 
Kandt  (11.).  Découverte  des  sources  du  Nil.  311. 
Kanem,  453. 
Karo,  114. 

Karstique  (Phénomène)  dans  les  Balkans,  293. 
Kartalinie,  habitations,  301. 
Katanga  (.Mission  du),  138. 
Katch,  142. 
Kellen  (P.  van  der).  Expédition  dans  lliinier- 

land  de  TAngola,  309. 
Kerguelen.  Expédition  franco-belge,  419. 
Kehsting.  Positions  géographiques  dans  Thin- 

tcrland  du  Togo,  220. 
Khingan  (Grand),  Montagnes,  402. 
Kiloua  (lie),  52. 

Kirchet  (Mont,  ses  terrains  glaciaires,  493. 
Kirounga,  volcan,  317. 
Kivon,  lac.  313,  315. 


INDEX  ALPUABbTlQlK  ICT  ANALliTM  K. 


un 


i.  Ki|>)i»ralioii  fri*ok»iriquf«  TA, 
nrf'rti«rinrnt  <Jr  %4  pi»puUtion,  ^O^. 
Ki»«t«t  HkirtM    Kt(M*<litton  du  prmjule.  U|. 

Ki>LT«>*tf.  Kl  1*4*' lit  ion  «miqtir.  M,  M*. 
H  mi  iii\«%t.  l-'lorr  «te  rttunl,  4'iT. 

lotuko.  «i^v 

K^ttâB't^ttsç  l*r>%in<''*  ni««4*  dr  «  bol. 

lOMMIi    ^  i<  toirr  cir  ,  |  J'.. 

Ki>««tii    i*  ).   1«4  IfitliutrM  en  ll4>li%U  (Anal   . 

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i       .^       -1  '  ■    r  .-ir     <t  i     (  •  fiiTo   et    <ii| 

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Ij*i-f4^    \<.     1       •  «lu  iti«>  Gri'- 1«  •!'■  «ul»  l*. 
|i»«fti      \     ■■*•'.«   ii|i4%r,   l'i". 

Li»o«flibi   lu.      i 
l-<râ«  lî.   *  \  ;  ir  itu  N«»r«l.  14» 

t     an***,  {km       r  tl«  «  ra^rrnr»,  IM 
Lol*t.  *' 

L  «  .i'  •    f,  %■%  drlrrminati  'O»  1:4. 
l't. 
Xkt 


L«»fi  .Kl*  ).  \a^  rharlton*  liri  Un  niques  et  laor 

r|iui«rmrnt,  3'»'» 
Ui.i*»^    M      l.r«  ani-irn«  cour*  de  l'AAr,  près 

dr  Uf-triri»;*  n.  l'O 
Mit  i«»\^ii     II    1»  >    IUpp»rt  «ur  lr«  cImbi» 

d*««r  d»i  kl'tfulikr.  ■#«.. 
HadagMcar  «Kiudr^  irrtiffnphiqur^  à),  f  U. 

Mtadcbori»   <.lirinin  dr  frr  dn.  40i. 
.  •pn>%inrr  ru*M»  d<»  Koi«n-Tuunir^  Wl. 

!    y 4\t»t«ltli   («.I  ri  I>aiio^Tt«    V.|.  Li  |m|HlUlki« 
run>|Mrnnr  rn  AlKirir,  *miJ. 
■ftaga.  i'it. 
Haagmrail^ir),  3 M. 
Haayara  I44-  .  3V*. 
,   Hapia   tir*..,  3j:. 
M*«t  tL  li    .  \jr%  iinirinr«  dr  Li  rartc  d*Knmf<» 
.  mal   ,  <Wk 

Lr«  Il  i>  i^Mtttin*  4t«*«  Kran<ai*  dan»  le* mer» 
du  >u«l  au  4lrt»ul  du  \%%n*  «trrir,  4M. 
.V«i'«-*i«iN>/ii^i  run>|««*nnr«  «rndue»«u  Suodaa, 

♦». 
V'.ftfTf  d4n«  ta  <ain>n>lr,  4**1. 
Haroc,  ti.:. 

Vo>.ik'r  dr  M.  dr  Srfrimaxr,  t9l. 
)|«iitti    Ih:.  A.-,  tx  (Minl  nalurrl  du  Itooune  d«l 

lîirt     l^i/rri".    il. 

1^  «l<rliM»tiitrir   anat>«r\  4.3 
MaryUad  i»r.it;ra|ilii-  |>h%«ii|ur.  an. 
Mi«<itr    A   .  La  irrtitfraiihir  ItaïUnique  et  «oa 

r\4»lulli>n  au  Itl*  <*ir«-lr.   JS. 

\I4i1iAn   K   .  nr«-«>nnai%«anre  dr  t*arr  du  mrri- 

4jirn  dr  ^Iuil4>.   I,  fiV 

Hamrat.  l.rur  ('4>tunicr(r  au  N>U4Un«  V. 

Mbiaa,  i^  \. 

M'BoMou,  .  •:. 

Hacqua    Ui     "^i  |<«>*)(i*)n  |^4>^ra|lhîl|ur,  Sti. 

;;•  I  "  /  .  I  r.i    Ï>{H*  ti}dr\vra(i*iiqur'«  J9t. 

MtkBMMlougauia.  t::. 

*;.♦    m.''    .'Hir    Au'»«*nn«'   dr  I'Amc  <>nlnile«M« 
•tu  lliut  (.•»t)«*«i.   I  iT. 
«I   •  lu  •  dr  I  \fri|«r  Onlrile,  3|P. 

r.  r     K'  I  •.'  nttii-t,  *•  n  ri|t|tir«liuo,  I. 
MatopoUflua.  zr., 
Mcttoua.  1'.: 

' .-  .    ;  %••  .r  4lu  t«  rtiiiri*   par  lolrusion  de 

•rrinit,  1  •' . 
t/w«-  '•  •    ,'-r  <tr  \y  H«»uiiianir,  131. 

-  dr  \x  ^il^rfir.  ilT. 

-  du  >ti'1  iiu«  «I  arrt«4in  atlrmaMl«  3tf. 
«t«*  U  «'t    •!<  (»t««-iitnr,  Xto. 

«1>*  |i«Ttf  11  I  i*in«|.  ^|7. 

V'.'-.'      .1,  ft   *"i!i.*ii»  «Un*  les  réffMiaa  au- 

Ktudr«    Ml  Ji|«in.  3  «. 
Vi  Mil     I  M       |t.  «uiuu  jh^'ffriidikioc»  lia  la 
ini%%i«>n  «Ir  lUi...  Iiamt**.  «S,  *#. 

<  HtsdouU.  t«  '*. 

ViMv   du   Ki<»n>lilkC.   trur  riploiUlîon  H  ter 

pr«M|u(  li«'n.   »*. 
Vi*i#r  .lU««iri  du  Nian*  l'il. 
lii4M*rrt  .llirhr«*4»   de  rK«l  Udivien,  tM. 
Mtafrélta,  3«|. 
V>«i  •'N  de  HtMM  hamirt,  f^. 
Tuulcc,  4«. 


838 


INDEX  ALPHABÉTIQUE  ET  ANALYTIQUE. 


—  Fouredu-Lamy,  49,  135,  241,  425,  433. 

—  du  Kalanga,  138. 

—  Nieuwenhuis  à  Bornéo,  148. 
•  —    Leclère  en  Chine,  294. 

—  Roolet  dans  le  fiiihr  el  fibuftl,  SML 

—  Bonnet  de  Mézîères,  307. 

—  Pavie  en  Indo-Chine,  372. 

Missions  topographiques  à  Madagascar,  191. 
Missionnaires  français  de  Zi-ka-wei,  101. 

—  de  Bagdad,  261. 
Miflsouri,  âge  de  sa  fosse,  147. 
Hombaz,  141. 

Monaco  (Prince  de).  Résullals  géographiques  de 
sa  seconde  campagne  au  Spilzberg,  150. 

Monaco  (Principauté  de)  à  l'Exposition,  126. 

Hong-Tze,  ses  houillères,  29i. 

MoonE(J.  E.  S.).  Expédition  au Tanganyika,  143. 

Moraines  du  Dakota,  147. 
— -    dans  les  Balkans,  299. 

MoRENO.  Explorations  en  Palagonic,  230. 

MoROAx  (J.    de).  Noies   sur  la   Basse-Mésopo- 
tamie, 247. 

Morue,  sa  biologie,  232. 

Motcha  (Plateau  du),  28. 

Houlouia  (Rivière),  180. 

Hourlé,  115. 

Moussoura,  49. 

MuxRO.    Exploration    archéologique    en    Asie 
Mineure,  46. 

Nansen  (Fr.)  Nouvelle  exploration   océanogra- 
phique, 232. 

Nathorst   (A.    G.).   Expédition    au     Grœnland 
oriental  331. 

Navigations  des  Français  dans  les  mers  du  sud 
au  début  du  xvnr  siècle,  490. 

Ndour  (Monts).  283. 

Nécrologie  Béhagle  (F.  de),  52V, 

—  Berger  (S.),  158. 

—  Blanchet  (P.),  523. 

—  Borgnis-Desbordes  (le  général),  156. 

—  Cointet  (de),  158. 

—  David  (A.),  524. 

—  Decœur  (le  lieutenant-colonel),  156. 

—  Lamy  (le  commandant),  157. 

—  Masson  (G.),  72. 

—  Passage  (J.  de),  524. 

—  Pérégot  (le  vice-amiral),  72, 

—  Torell  (0.),  524. 
Neige  dans  les  Balkans,  300. 

—  dans  les  régions  antarctiques  333. 
Neigesy  leurs  limites  dans  le  Caucase,  VJT. 
Niari,  son  bassin  minier,  161. 
Niavarongo,  rivière,  312. 

•NiEuwERHuis  (A.  W.).  Mission  à  Bornéo,  148. 
Nifler,  2oo. 

Niger  (Territoires  français  du)  leur  valeur  éco- 
nomique, 9. 

—  le  cours  du  fleuve,  13. 

—  ses  rapides,  20. 

—  son  régime,  410. 

Nil,  abaissement  de  son  niveau  en  1899,  218. 

—  Travaux  d'aménagement,  219. 

—  Découverte  de  ses  sources,  311, 

—  limite  méridionale  de  son  bassin,  416. 
Nil  Blanc,  29. 

Nioro,  4:0. 


Noi.NTEL  (le  marquis  de),  ses  voyages,  421» 

NoLL   (Ned).   Notice   sur   la    cartographie    «Ju 
Dahomey,  487. 

Nome  (Cap)  ses  gjisemmuU  awifèneSy  3SS. 

Muté  (Merdn)  GMm  allenuMlea,  »7. 

WOTtiwm-Gatcades,  leur  géologie,  140. 

Norwége  à  l'Exposition,  123. 

NouTeUe-Guinée,  son  anthropogéographie,  513. 

Nyiro.  142. 

Nzakara,  289. 

Odroutchbf,  Voyage  en  Asie  Centrale,  391. 

Observatoire  de  Quito,  8. 

Océanographie  (Société  d*),  397. 

Océanographique  (exploration)  de  Fr.  Nansen  « 
232. 

Œland  (lie  d'),  495. 

Œuvre  géographique  de   la  mission  de  Zi-ka- 
wei,  101. 

Okhotsk  (Tremblement  de  terre  ù),  133. 

Ombrie,  ses  rivières,  398. 

Omo  (Vallée  de  l'),  27,  Uii,  319. 

Omsk  (températures  relevées  dans  la  région  dM, 
88. 

Oppenheim    (Max   Frh.  von).    Vom   Mittelmcer 
zum  persischen  Golf  (analyse),  424. 

Or  dans  la  vallée  du  Baro,  31. 

—  au  Klondike,  56,  510. 

—  en  Serbie,  209. 

—  en  Bolivie,  228. 

-    dans  l'Angola,  309. 

—  au  cap  Nome,  325. 

—  en  Sibérie,  377. 

Orographie  de  l'Afrique  Equatoriale,  121. 

—  de  la  Péninsule  Scandinave,  124. 

—  —    balkanique,  299,  401. 

—  de  la  Mandchourie  russe,  405. 

—  de  TArghanistan  et  du  Baloutchtstan.  4>.s. 
Ossétes,  leurs  habitations,  301. 
Ouambonndou,  222. 

Ouargla,  241. 

Ouha,  108,  110. 

Ouhanghi  (Travaux  astronomiii^ues  et  topo^sra- 

phiques  dans  le  Haut),  263. 
Ouganda,  son  chemin  de  fer,  140. 

—  Climat,    ethnographie,     administ  ation« 

413. 
Oulad-el-Hadj,  170. 
Oulamo,  107. 

Oulougonrott  (Monts)  leur  régélation,  310. 
Oural,  sa  flore,  497. 
Oussouri,  sa  colonisation,  379. 
Fada,  1(9. 

Paludisme,  rôle  des  moustiques,  414. 
Pamir,  sa  flore,  9!^. 

—  son  orographie,  409. 

Parisbt  (G.).  L'arbitrage  anglo-vénézuélien  d  • 

Guyane,  ol^">. 
Pas  de  l'Arc  (Lozère),  44. 
Patagonie  (explorations  chiliennes  en),  2)0. 
Pavie.  Mission  en  Indo-Chine,  372. 
Pearce  (F.  B.)  Voyage  en  Afrique  orientale,  51« 
Pèche  sur  le  Chari,  455. 

—  sur  le  Gribingui,  i59. 
Pegun  (11.^),  327. 

Pt.vcK  (A.).La  capture  du  haut  Danubj  par  le 
Ubin,  211. 


INDKX  ALPHABrnQl'S  KT  ANALYTIUtB. 


Piii*Lr4  •Manuel  <1«).  R&po«^  dr« droiU terrils 
ri«u\  il«*  U  Rrpubltqoe  de  C«*«U*iUca  (AIM- 
lj%r  ,   I5J. 

Pmaa  l*uii*âu-,  iC. 
fênê  à  rKi{Mi«itton,  3<>i. 
--     Mtn  onnrniphir,  in'». 
fwik|««  4»«»ir<'-.««Hi  comhirmeni  propre»* i f  p«r 

feUrmuui  i)l<>nt>,  }3i. 
Trrn-  .  n.r., 

l'Sv^v*'  «M^oiTraphir-.  làl. 

U<*  U  |»rnin«ulr  ik«  Ball»«o«,  SVt,  3W. 
iJu  lUnUncl.  3ii. 

FiUhtBcba.  «Ain  altiiiKlr,  T. 
êUitnki"H  flu  (fUirMrr«nis  IM. 
Vhittne  en  Ikdt^ir,  /?•. 
/*/>"«^iiu  Ik4««in  «lu  Nun,  K>i. 

rn  H'tlnir.  i»v. 
riuuÊ  itiri«  Ir  lMi««in  tlu  t>anutM>,  r». 

rn  Uotimanir,  1 1». 

.    i\kn%  \e  U««ln  «li*  l'KII»r   Xr,ï. 

—  «Un«  l'Miiifan^U.  ili. 
i|4n«  I  tir  a'ui^nil.  i't', 

PeUlTM     llr^i.in*  .     -•.    1  i'i.  .Mi.  Ji*).   IIV,  5IÎ. 

Vtxr  Aufi  AaUrcUq««  ArcUq««. 

r  .fil  u.itttttl  ilii  iiYoii«M*  tiri  Birl   Loi^rri.  43. 

r  •'<  «Z'*  tft  A-"  htlU,  tioir  ilr«cripii««*,  ronirorrra» 

i-|  indii^lrii*    Antl)^*'  .  iti. 
I'>rl  l*>ihf icn  «ur  11*  |*4r4guâ>,  "•11. 
PoftAitkar,  lit*. 
Fofft«>lUco.  %i  i»*i|Mii.iii.iM.  'iii. 

l'tfi/i'^f  tjf*'it^tf-h\'fu^i  iUn«  Ir  hintrrUntI  «lu 

•    «Uii«  Si*  lltuM)iilttni;lii.  •**•. 
-     «Ir  La  Mrri|iii*.    H«*. 

«lin*  Ir  |ia%«m  •!•*  Il  I  'k«>i)ili.   *•• 

|*|i|t>MITT      II      **         !.••     tril  lll\    «lu    •    (,'>i-t     .iihI 

•  I«'    I*'  T    4    |»«»  •.    !•• 

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—  {.fi  «•!«'•«  ««u  •  •!•'  !•%*«  i»ifi.r,   4Vi. 

/'.t'.'>    !«'•   it  r«Uti«i-%  t  II  ^"*it\\*h%r  dr  V««li* 

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QaiiO      i(r' oiin«i«««.iri' ^    <'«•   i  in*  du    iiKriJi*n 

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—  •in  <d»%#n  »»«.irr,  * 
ll««i    U  'i.t-    (  l  f:i  -rt  il>       1     • 

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•  .M»'. 'H'      !«'    1  I.t4l    ind«  (icn  lAol   du    (»o|^> 

li    .    .|%r-.r%/,  rA.jwt  i|r  wt  v«nAlj«>flli,  lui. 
f«'  •   i«i't/    4  4«  1  i»r  |''Alc«in.  3i#. 
R«4B««    I 

R«UM-Harf«OTil»   I-ac-.  «uir  AUia*  loi. 
ft«aa«U  <     irAAi  d"  .  4-  è. 


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flfiioa<M/.i' <rff.  leur  di«trihuUon  d«04  |rt  mon- 

Uim«*«  d<*  TA  «te  t>nlralr,  V3. 
lU^ryttmf  ttiom    iïf%  trrriloircA    iniliUiref    au 

Tonkin»  I  U. 
litauHatê  *,•   ','ttphi^ye$  de  U  mlMlon  de  Btin- 
rh4Rip«,  i^. 
•-      -    llr  U  «rromtr  rampAffncdu  prince  dr 
Moriar«>«u  N{iiUlirnr*   r**** 
—    dr  rr%)ir<liUoa  N«lbtiril  au  UrtrnUnd 
onrnlat.  331. 

—  «cirnlilii|tir«   de    IVtprdltiun    dr  U    tfri- 

'/i  <f«  i  ^  •• 
-     du  ««»\.iirrd<*M.  Obrmilrhrrrn  <:iiinr.3V3 

Mhim  '«Ufdurr  du  baul  Uaiiubr  par  Ir  -    >.  :»||. 
UcbaH,  U<  du  spiutirnr.  r-i 

llii  inNotEX    -F.     «ofi  .    Miiriditd«»/ic    «lr    V\%%^ 

t»rirnl4lr.  •'»« 
Rikotta  Jjir  «  . 

Rila,  «r^irrretn*  irUnairrt.  i»"». 
IUq  Or«i4«  4«  tvl.  «a  ^«-v*  uti«»n.  3ii. 
/{fifi'/rt,  lrur«   mi>ilili«-ati4»n«  «ur  l«  «  r<*Ua  d** 

Gs%«*4>frnr,  4*i»» 
li«.  «a  ruilurr  »ur  Ir  Niirrr,  l«. 
Rodolpha  -Ut  .  116.  ilv. 
Roi  OMtr  iTrrrr  ,  J.i$. 
iMonli.  144. 
I,  n«irrr.  313. 
lloitat,  inift*ion  dana  Ir  RabreMihaial,  3M. 
RovaubO*  M  tnriétirtdofitr,   131. 
Ro««tUi.  rnirrr.  Ji:». 
Rovtelioviw.  rivirrr,  31 7. 
Koi</r  llr  Nion>a  Banamba,  li. 
I;«m'%iu«    I*.  Ci.  de-.  r.ondiii«»nt  pb>«i«|tte«  «tu 

d'ihirtrnirnl  «Ir  l'IlrrauM,  '«i^. 
Roavwivott.  n^nrr,  31i,  4K*. 
Roosi.  n>irrr.  .t.M. 
Royal    <iiurrr«  dr  ,  Irur  «>nfftne,  1*7. 
Bmt  k    Ki|MdiUon  arrli«|ur  du-,«l. 
ROMIO.  «.1  florr.  »'•). 
RttMio  d'Asit  a  1  KtpcMition.  374. 
Rastio  aiéndloaalo.  Pbrnoiornea  enipiiN.  3K. 
Sabaag.  ««m  {««rt.  3>. 
Sahara,  hriifu.uiio»  dr«|itn«e%»ioa»  fran^ai^* 

Sal.  il 

Salai  Quialopbo  llr  dr  .  ««m  rhmaU  ÎÎ4. 
>«i%i>1«i*     <i       Nttira  «ur  It  «luinhuUon   dr« 
|tltnlr«  rn  **(!><  rtr  ri  iliti«  rA«ir  Ontralr,  *l 
.^/it'trf  dr  U  llu**ir  nirri*lM»iwktr.  317. 
8aB-Rala#l.  »*•«•  icr  «lr  l*«t4i;onir.  SJi. 
^iin-i|'«n«j  rn  lfi(J<»  <'Jiinr,  •  t*». 

Saagba.  u  », 
Saaaaa  Haoaaaa.  il. 
Sastkol    M<'nU  .  4-*. 
Saya  Ma«*ir  du  ,  £^. 
Icaadiaatta.  art  for^tt.  »4.  »'• 

—  ««Hi  orofraphir  rt  «a  aroloaie,  Ii4. 
!M««iaAi.%aT   \y   dr  .    I.<r  lac   L«d«>fra  au  puiot 

dr  «ur  lbrmiii|ur,  li"*. 

A.  1*.  W.i  cl  la  aeographia  bolaak|a«. 


•o. 


S.«aAMa   F.  C   .  Laa  itiicmaoU  aimfèrea   du 

cap  Nomr,  UA. 
>oi«mMaTa  ■<#  \  l.^Tr«  dan*  le  drtcrt  oriaolal 

d  lv>  pir,  Uth, 


540 


INDEX  ALPHABÉTIQUE  ET  ANALYTIQUE. 


Sebon,  rivière,  111. 

Sboonzac  (R.  de).  Voyage   dans   le  Sud-Ouest 

Marocain,  201. 
5e/,  commerce  du  —  an  Soudan,  11. 

—  à  Tombouctou,  16. 

—  des  steppes  de  TAsic  Centrale,  91. 

—  de  Bolivie,  229. 

—  au  Soudan,  451. 

Sel  végétal  des  Balingos,  3i8. 
Sénégal,  note  sur  sa  crue,  410. 
Senghia,  283. 
Serbie  à  TExposition,  209. 

—  méridionale,  démographie,  212. 
Seward  (Presqu'île)  ses  gisements  aurifères,  326. 
Sharpe  (A.).  Exploration  de  la  Zambézie,  52. 
Siam  à  l'Exposition,  390. 

Sibérie,  Distribution  des  plantes,  81. 
— '    chemins  de  fer,  375. 

—  richesses  minières,  377. 

—  colonisation,  378. 

Sibérie  occidentale.  Météorologie,  217. 

Sidi  Mellouk,  182. 

SiEWERS  (W.).  L*exploralion  de  TAmérique  mé- 
ridionale au  xix**  siècle,  513. 

Sikait,  rivière,  418.      . 

<UmiafU€s  (Mouvements)  &  Madagascar,  196. 

S11U.JAMC.  Démographie  de  la  Serbie  méridio- 
nale, 212. 

Smith  (D.).  Exploration  en  Afrique  orientale,  53. 

—  Expédition  entre  le  lac  Rodolphe  et  le 

Nil,  507. 
SviTH  (G.  0.)  et  CuRTis  (G.  C).  Camasland,  un 
exemple  curieux  de  haute  vallée,  145. 

—  et    MsNDENUALL  (W.).    Topographic   des 
Northern-Cascades,  146. 

Snellius,  3. 
Sobat,  28,  320. 

Société  de  géographie.  Procès- verbaux  des 
séances,  07,  155,  239,  425  520. 

—  Séance  solennelle  du  5  décembre,  4'i4. 

—  à  l'Exposition  universelle,  71. 

—  (Concours  ouvert  par  la),  75. 

Société  d'Océanographie  du  golfe  de  Gascogne, 

397. 
Sociétés  françaises  de  géographie   (Chronique 

des),  77,  158,  525. 

-—    congrès,  23  S. 
Soleil.  Influence  de  ses  tâches  sur  les  climats, 

202. 
Somalie,  son  climat,  SOS. 
Songho,  164. 
Sotik,  142. 

Souifoun,  rivière,  403. 
Sources  du  Congo,  138. 

—  du  Nil.  311. 

—  du  Zambèze,  314. 

—  thermales    de    l'Afrique    orientale   alle- 

mande, 352. 
Sous  (Vallée  du),  292. 
Spigl.  Débit  du  Danube,  45. 
Spitsberg.  Découverte  de  son  point  culminant, 
59. 

—  sa  faune  marine,  60. 

—  seconde  campagne  du  prince  de  Monaco, 

150. 
STBPrsN.  Explorations  en  Patagonie,  230. 


.STBiif  (Baron  von).  Nouvelle  carte  du  Cameroun, 

220. 
Stéphanie  (Lac),  319. 
Steppes  de  Sibérie,  87,  377. 
Sthadblu   (E.).  Éludes    sur  les  territoires  de 

rUaupès,  148. 
Structure  et  morphologie  de  l'Asie  Orientale,  49? . 
Suanétie,  habitations,  301. 
Suède  à  l'Exposition,  125. 

—  son  climat,  199. 
Sumatra  à  l'Exposition,  384. 

SvEK  Hbdin.  Exploration  en  Asie  Centrale,  133. 

Swakopmund,  sa  météorologie,  309. 

SwAROwsKY,  les  crues  du  Danube,  45. 

Syrie  (Désert  de),  248. 

Tabac,  sa  culture  au  Niger,  18.  ' 

Taches  du  soleil,  leur  influence  sur  les  cUnials, 

202. 
Tagama,  49,  447. 

Taïga,  zone  forestière  de  Sibérie,  84. 
Ta-lien-ouan,  405. 
Tamboura,  283. 

Tanfiliev,  Phytogéographie  de  la  Russie,  498. 
Tanganyika,  120,  143. 
Taodeni,  ses  mines  de  sel,  16. 
Tarija,  226. 
Tassili  (.Monts),  440. 

Tatares  du  Caucase,  leurs  habitations,  301. 
Taxa,  176. 
Tchad  (Lac),  452. 
Tchad,  organisation  des  protectorats  fraoçais, 

305. 
TchétchéneBi  leurs  habitations,  301. 
Telle,  256. 
Températures  relevées  aux  environs   d*Omsk. 

88. 

—  des  eaux  du  lac  Ladoga,  130. 

—  (le  la  mer  à  Arcachon,  470. 

—  dans  l'Alaska,  485. 

Théodolite^  ses  avantages  sur  le  sextant,  263. 
Tian-Chan,  sa  flore,  97. 
Tibet,  sa  constitution,  408. 
Tigre,  250. 

—  sa  navigabilité,  260. 
Tindesset  (Monts),  439. 
Tiniri  (Plaine  de),  440. 

ToDD  (J.).  Les  moraines  du  sud-est  du  Dakota, 

147. 
Togo.  (Positions  géographiques  dans  le  hinter- 

land  du),  220. 
ToLL  (Baron  de).  Expédition  arctique,  329. 
Tombouctou,  sa  valeur  économique,  15. 

—  ses  voies  d'accès,  16. 

Tonkin,   réorganisation    des   territoires   mili* 

taires,  134. 
Topographiques  (Travaux),  dans  le  Haut-Ouban- 

ghl,  263. 
Touareg,  leur  rôle  sur  le  Niger,  19. 
Touches,  leurs  habitations,  301. 
Toulou-Dergo,  28. 
Toundra j  sa  flore,  81. 
Tourkana,  117. 
Tours  serrant  d'habitations  dans  le  Caucase. 

301. 
ToCTÉi.  Mission  au  Dahomey,  48. 
Transcaspien  (Chemin  de  fer),  380. 


iNhKX  iLPiiAB^rriQri-:  kt  analytiui  k. 


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îraïuf^^ten,  ton  étal  Mturl.  3*V 
Tt»"fMem^ni$  éê  Irrrt  à  OlchuUk.  I31. 
Tttt%httmenU  de  irrrt tn  (Ulifunilr.  ii\. 

TWifOWlàsA,  «on  allUuilr,  7. 

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—    i|«*  y.  On  «MU  ni  lkili«ir,  il\. 


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rain.  r>l. 
•le  II.  Wi*llln  en  Ati>%«inir,  SIR. 
<lr  M.  OhrtMiti  hrf  ra  A«U*  Oninir,  3Vt. 
WnUrn  de  la  Fri*e,  r*:. 

\V%iTrii«     \,   J  '.   Iji  rv»:i>>n  t\r%  lMi««foni|«  dr 
rannmnr    mer    inlenrure  ilu    llaut'(>>ngo. 
137. 
\VRi«4.raaia.  N«Mi«rl  itinéraire  <Un«  la  province 

de  r.liKiuia.   tii't. 
Wffii.ni    y.  >       \.i>  ii:r  rn  Al>)**inie,  3|«*. 
WichiU   \l*ini«  .  leur  fre«>l«i|ri<*,  I  \'». 
Tasa^Ores.  «<»n  altiiudr.  7. 
Tapacani.  rturre  dr  Bolivie.  .*i7. 
Tuoa*  «w»n  lia*Mn  «uikerirur,  *»i. 
Tao^Haa,  m>«  lu lut lierez,  i**L 

-    ^f»  mmc«  dr  cuivre,  £'»\. 
Si.  l^o. 
Zndn)Hf/*t^  il1. 
lala  UrM^ri .  i  tv 
Xaibéia ♦  l.ik'iK*  de  f.iiie  M  (karani  *t»n  lia««in 

*\v  i-rlui  du  «  ••tirfii,  iii. 

taabiaa   »u|ieri«*ur.   ^>n    e\|doraiion   |«r  le 

major  titl»U»n.  '*i, 

drcou^erle  de  *e4  «ourer*,  SU. 
laabétta  *4>plenlnonale,   .j. 
laadé»  .**:.  3'"*. 
Zéaao.  >• 
Il  ka  wai   yi««ion  «lf  .  Mtn  uuiregëoirraphiitMe. 

|ii|. 
/fjir  du  Iwi^^^in  du  Niiri,  l'îL 

Iiadar.  >*k  2k\  ki%. 
toaal.  lac,  3iv. 
lapa,  SU. 


TABLE   DES   GRAVURES 


Un  sommet  du  Rucu  Pichincha , 7 

Le  Mojanda  de  Malchingui 7 

Pirogue  sur  laquelle  M.  Baillaud  a  descendu  le  Niger 17 

Djenné,  maison  où  a  logé  Caillé i7 

Région  saharienne  près  de  Bamba ' 19 

Greniers  à  blé  à  Zinder 21 

Dans  les  rapides  du  Niger 2:î 

La  falaise  de  Bandiagara 23 

Le  Baro  à  Idoni n:î 

Pied  de  la  falaise  à  l'entrée  du  Baro  dans  la  plaine Xi 

Pont  naturel  du  Baousse  del  Biel  (Lozère) 43 

Pas  de  TArc  (Lozère) 44 

Coupe  transversale  de  la  vallée  Bonanza 57 

Coupe  en  profondeur         —         —          r»8 

La  Khibinskaya  toundra,  presqu'île  de  Kola 83 

La  forêt  sibérienne,  île  de  TObi HT» 

Village  de  Kara-Boulak,  à  la  fin  de  la  région  des  steppes  .   .   , 92 

Alataou  transilien,  bosquets  de  pommiers  sauvages , 97 

—               type    subalpin , 9^ 

Terskeï  Alataou,  vallée  d'Arasan 99 

La  mission  Léontieff  et  la  compagnie  de  tirailleurs  sénégalais 109 

Vue  prise  dans  la  vallée  de  rOuba 111 

—        sur  les  bords  de  la  rivière  Néri , lia 

Le  cap  Kassaoua,  extrémité  mérodiale  du  lac  Tanganyika 119 

Le  mont  Houenzori 12i> 

La  côte  d'Afrique  (Guinée)  vue  du  large 121 

Sondages  thermonuHriques  du  lac  Ladoga 131 

Chaînes  de  montagnes  de  grès  près  Afara , 241 

Havin   d'Alielledjem 243 

Descente  sud  du  Tindesset 243 

Le  Tigre  en  aval  de  Bagdad 251 

Ruines  h  Tello 255 

Vue  de   Badgad 257 

Transport  de  cadavres  h  Kerbala 239 

Trianirulation  entre  Dem  Zibcrel  le  Djebol  Mangayat 278 

Le  poste  de  Tamboura 279 

Extrémité  nord  de  la  chaîne  dos  Pambias 279 

Courbes  barométriques,  thermomélriques  et  d'altitude  à  Zémio  et  Tamboura  .   .   .  2H1 

Mont  Boughira 2«2 

—  Xdzoungou 283 

Le  Congo  pr^'s  do  Brazzaville 284 


TABLB  DES  GRAVl'RKsl.  S13 

liilrrt<«ur  (1<*  la  7.«*iil»a  (lu  sulUn  lUfai in:» 

Vt^Tf^Tun»  TAIldrn iHù 

I  n  d«*«  |iir^  «Ir^  iii<inU  Ntlt»ur 2NT 

Fnrf  l  J'araucam*  A  l'fnl  ilr  t"rui  Alla ni.l 

liiamtl  :  dircrtion  ri  fonr  th'•^  tcnln :i39 

Arrachon  :      —  —  341 

Ciptun»  d^uti  liip|Mitiotain«*  !iur  ir«»  l»or  K  «Ir  la  i.iWoiiala :i(r* 

|tiai?ramin<*  d»»^  rrw»'«  du  Si-u^'umI 411 

)|i«MonK(>uriMU'l^ui>.l/a%atit-kMnl«*  dt*  la  iiii%*»itin  tlan;(  l(«  Tiiiil>-*><»«t P>*.) 

—  l.oïKfi  do  la  nv  rir  oUaiirr i4l 

i»uid<*H  t«Miiit*i: ur* 

l.cA  th*'%aux  d«>  la  tiii^t^ion  à  TalirtMiroir,  dan»  Ir  T<  li  iil   .   .  i53 

—  Itarque  dt*  jH^i  lie  du  IU%-<Iliaii îr»:» 

—  —  PaHsii;t«  «|f*  lapidi*^  Mit   !••  <•! iliiiiitut 13T 

—  I*«»nt  MiH)»«*ndu  Mir  If  (iribiiiifui 45'J 

(louraiiU  de  rAnllafith|Ut'  :  t:if«a%*^'^  lltittatit' <«  A**  |hH<;  à  Ivi7 îi*  >  «  l  l<i: 

—  Tiaj«  U  «le  |KiUteill«*>  tlultaiilt  «k l  «h  i  i  44iii 

Tenip«*ralun*«i  de  la  Hiiff.i^e  dr  la  intT 470 

l»rn%iit'»n  de  la  nier  daiH  k  l»a**»in  «l'Aria*  h«»n 17.1 


TABLE  DES  CARTES 


nede  Quito,  parMM:MaorainelLacombe(échelle  1/1.000.000) 80-t>l 

iDomique  des  pays  français  ilu  Mger,  par  G.  Binger  et  E.  Raillaud  .  .  .  HO-M 
le  Bonchamps,  de  Djibouti  au  Nil  Blanc,  parCh.  Miche!  (échelle  1/3.000.000)      WMI 

)ga,  carte  bathymÉtrique,  par  J.  de  Schokalsky 130 

es  des  pos-sessions  françaises  et  espagnoles  en  Afrique  occidentale  .  .  .  Vfi 
a  équatorialcs  de  l'Ethiopie,  par  N.  de  LcontieIT  (échelle  l,'r)OO.00fl)  .  .  .  t60-lfFl 
i  l'Afrique  équalorialo  du  S.  E.  au  N.  W,  par  E.  Foa  {échelle  1/I2.500.00O)  iCO-lfil 

lu  Niari ffii 

ainier  de  la  Haute  LouUima l''>i 

impërature  moyenne  de  janvier WU 

lomalie  thermique  de  janvier S>f 

mpërature  moyenne  de  juillet 3(li 

lomalie  thermique  de  juillet î63 

rientale,  itinéraire  de  H.  Cerceau i£> 

i  de  Feï  fi  la  Moulouia,  par  G.  Delbi-el  (échelle  l/500.0pO) 2U>-âtt 

de    la    mission    Foureau-I.amy    entre    Zinder   et    le    Fort    Crampel 

Ile  1/200.000.000) 7  .    .    .  240-iit 

e   de    la    mission  Foureau-Lamy    entre    In-Azaoua  et    Zinder   (échelle 

W.OOO) iB 

d  oriental  :  Fjords  du  roi  Oscar  et  de  l'empereur  François-Joseph,  par 

isen 33t 

.  Niakara  et  Zandé,  par  A.  Cureau  (échelle  1/100.000.000) 336-337 

:  la  Likouala  aux  Herbes,  par  HM.  Jobit  et  Gibouleau  (échelle  1/750.OO0)  4:t2-4l.l 

Ifayméirique  de  la  cAte  landaise h'' 

lure  de  la  Gironde  on  ITOfi  et  en  1894 *M 

'eolrée  d'Arcachon ii'i 

lomey,  d'après  le  commandant  Ricour t'*' 

lion  de  l'arc  du  Hou-Kouang  à  travers  le  Tonkin,  d'après  M.  Leclère  .  .  301 
}  de  la  mission  Foureau-Lamy  (échelle  1/13.500.000) 53» 


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