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Full text of "L'Agriculture pratique des pays chauds"

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lie  Année  Juillet   1911  N»   100 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
an  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 

Augustin    GHALLAMEL,     Éditeuh 

Rue  Jacob,    17 

Librairie  Maritime  et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /er  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  —  20  Ir. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partieties  sont  autorisées  à  condition  de  mentionner  la    source. 


^  Exp»"Univii«>  Anvers  1894 

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Univ'i^  Liège    1905  ^ 

I    MÉD.    d'argent  ^^w-—     -     ....^......i^  DIPLOMES    D'HONNEUR        ^ 

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Cacao,  Tabac,  Coton,  Ba-  ^ 
nane,  Riz,  Café,  Thé.,  Maïs,  ^ 
Vanille,  Indigo,  Ananas,  ^ 
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niiers,  etc. 


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43/5o  0/9  d'acide  phosphorique  soluble. 

38    '^/o    d'acide 


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Phosphate    de    potasse. 

phosphorique,  26  "/o  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  /i3  «/o  d'acide 

phosphorique,  G  "/„  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  i5/i0. 

Nitrate  de  potasse.  (^[^  0/,  de  potasse,  i3  0/0  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  yO.  —  Chlorure  de  potasse,  95  «/o 


LAGKICULTURE    PRATIQUE 

DES    PAYS   CHAUDS 


BULLETIN   MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES     COLONIES     FRANÇAISES 


lie  année  Juillet  1911  No  100 


SOMMAIRE 

F'agjes 

Le  Bois  de  rose  de  la  Gui/ane  et  son  huile  essentielle,  par  E.  Bas- 
sière,  Ingénieur  ag-ricole,  Inspecteur  d'Ag-riculture  aux  Co- 
lonies   I 

L'Agriculture  au  Congo  Belge.  —  Agriculture  g-énérale.  —  Con- 
trôle forestier.  —  Jardin  botanique,  par  M.  Luc,  Inspecteur 
d'Agriculture  (suite) 1 1 

Le  Sésame  de  l'Extrême-Orient.  Sesamum  Indicum  D.  C, 
par  Ph.  Eberhard,  D""  ès-sciences,  Inspecteur  de  l'Agriculture 
en  Indo-Chine  {suite) 19 

Plantes  médicinales  de  la   Guinée  française,  par  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies  (suite) 87 

Le  Maïs  africain,  par  Yves  Henry,  Directeur  de  l'Agriculture  en 

Afrique  Occidentale  Française  (suite) 4^ 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 58 

NOTES 

Sur  la  classification  des  Lucumées  à  radicule  punctiforme,  par 

M.  Marcel  Dubard 69 

A  propos  des  Heveas  de  V  Afrique  Occidentale  française 78 

COMMUNICATIONS    DIVERSES 

Analyse    de    manioc   à    la    Réunion.    —    Voyage    d^études   de 

M.  Thillars 74 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Nominations  et  mutations 75 

Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 78 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 83 


Bibliographie v    et 


VIII 


MINISTÈRE    DES    COLONIES 


Jardin  Colonial 

Nogbnt-sur-Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  fnatières  premières. 

Détermination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 


Analyse  physique  complète  'C.iilUuN. 
sable,  argile,  calcaire,  ilébiia  or^uniqLics 
et   humus) 25  )r. 

Engrais  chimique  p:ir  élément  do- 
sé         5  fr. 


Analyse  chimique  complètefazote, acide 
P'  osphori^ue,  chaux,  magnésie,  po- 
tasse)       25  fr. 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 


SUR  TOUTE.S  TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE.   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

A  S  O  L  sTd". 


par  r 


Application    rapide 

A     l'extérieur 

Lumière  tamisée 

sans  obscurité 


Enlèvement    facile 

SANS     ABIMER 


verre 


ni    mastic 


ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  je  suis  lieureux  ilc  vous  informer  que  l'essai  (le  votre  produit 
l'ASOL,  que  j'ai  aiiiili<)ué  cet  été  sur  une  île  mes  serres  à  orchidées,  ii  pleinement  réussi;  je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  h  Odonto(,'lossum  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  i)lus  basse,  tout  cet  été,  et 
|e  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  »  :  malgré  les  (oits  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraîcheur,  sans  pour  ainsi  <lire  perdre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debkauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTERES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DETOURBE,  ^2^^  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5^) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury   :   Exposition  franco-britannique,  Londres    1908. 


11"  Année  Juillet   1911  N"  100 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LE    BOIS   DE   ROSE    DE    LA   TxUYANE 
ET   SON    HUILE   ESSENTIELLE 


Étude  botanique.  —  Il  existe  dans  les  forêts  de  la  Guyane  un 
grand  nombre  d'essences  à  bois  odorant,  appartenant  pour  la  plu- 
part, soit  à  la  famille  des  Lauracées,  soit  à  celle  des  Burséracées. 

Dans  cette  dernière  famille,  on  rencontre  notamment  :  l'Eucens 
grand  bois  [Icica  guianensis,  Aubl.)  ou  bois  d'élemi,  —  le  cèdre 
iciquier  ou  cèdre  blanc,  encore  appelé  cèdre  bag-asse  ou  cèdre  rouge 
[Icica  altissima,  Aubl.,  —  le  Bursera  aracouchini,  H.  Bn  =  Icica 
heterophi/lla,  D.  C),  —  Y  Icica  pentendra,  Aubl.  =^  Bursera  decandra 
H .  Bn  ou  Chipa  des  indiens  Galibis,  —  le  Tapirira  guianensis, 
Aubl.  — ,  etc.,  tous  produisant  une  oléo-résine  plus  ou  moins 
colorée  et  parfumée,  répandant  généralement  une  plus  ou  moins 
forte  odeur  de  citron. 

Parmi  les  Lauracées,  les  bois  odorants  sont  encore  plus  nom- 
breux. On  peut  citer,  notamment,  le  cèdre  norir  [\ectandra  pisi, 
Mif{.),  le  cèdre  gris  [Ocotea  splendens,  Meissn.  ou  Xectandra  leu- 
caiitha.  Nées?),  le  cèdre-cannelle  ou  bois  cannelle  [Ocotea  commu- 
tata.,  Nées),  la  cannelle-girollée  ou  bois  crabe  [Dicijpclliuni  caryo- 
phyllatuni.  Nées),  le  Mabaïma  ou  Casca  pretiosa  des  Brésiliens 
{Mespilodaphne pretiosa,  Nées  =:  Ocotea  pretiosa,  Mez),  le  Sassafras 
Cayenne  [Acrodiclidium  chri/sopht/llum,  Meissn?  ou  Cryptocarya 
moschata,  Nées),  le  Sassafras  Orénoque  ou  bois  d'anis  [Nectandra 
cymbaruni,  Nées?  ou  Ocotea  ci/mharurn  H.  Bn),  le  Bébérou  ou 
cœur  vert  (^Nectandra  Bodiei,  Schomb.),  le  Maraguanziment  [Xec- 
tandra sanguinea,  Rottb.),  le  Taoub  [Ocotea  sp.j,  le  cèdre  jaune 
[Cryptocarya  ?),  la  Canella  de  cheiro  des  Brésiliens  {Oreodaphne 
guianensis  Nées  ou  Ocotea  guianensis,  Aubl.),  —  enfin  le  bois  de 
rose  [Licaria  guianensis,  Aubl.). 

Les  fleurs,  les  fruits,  les  feuilles  et  surtout  le  bois  de  tous  ces 
arbres  répandent  un  arôme  plus  ou  moins  pénétrant  et  agréable, 
Rul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N»  100.  l 


2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

que  1  on  a  comparé,  suivant  les  espèces,  tantôt  à  1  odeur  de  la  téi'é- 
benthine,  du  girofle,  de  l'anis,  de  la  cannelle,  tantôt  à  celle  du 
citron  ou  de  la  bergamote,  tantôt  à  celle  de  la  rose.  Soumis  à  la 
distillation,  quelques-uns  de  ces  bois  ont  donné  une  huile  essen- 
tielle à  base  de  linalol.  Le  bois  de  rose  est  de  ceux-là. 

On  a  donné,  à  diverses  époques,  le  nom  de  Ao/.s  de  rose  à  des 
bois  provenant  d'espèces-  botaniques  très  différentes.  Les  plus 
anciennement  connues  sous  cette  dénomination  sont  Convolvulus 
scopariuft  et  C.  floridus  des  îles  Canaries,  encore  appelés  boia  de 
lihodes,  et  dont  l'huile  essentielle  (essence  de  bois  de  rose  de  Téne- 
rifjf'e),  extraite  des  racines,  est  d'une  très  grande  valeur.  Quelques 
Ehretia  ou  Cordia,  borraginées  des  Antilles,  notamment  C  f/eras- 
canfhus,  Jacq.,  fournissent  également  un  bois  débénisterie  appelé 
bois  de  rose  ou  bois  de  Chypre.  11  en  est  de  même  du  Jacaranda 
plicifolia,  big-noniacée  du  Brésil  et  des  Guvanes,  dont  le  bois  odo- 
rant, exporté  autrefois  par  Bahia,  porte  le  nom  portugais  de  (londui  u 
et  dans  le  commerce  anglais  celui  de  tulip-wood. 

Il  s'exporte  enfin  depuis  une  trentaine  d'années,  peut-être  davan- 
tage, de  la  Guyane  française,  un  bois  de  rose  qui,  d'abord  utilisé 
sous  les  dénominations  multiples  de  bois  jaune,  bois  citron  de 
Cayenne,  bois  de  Taxabn,  etc.  pour  la  fabrication  de  meubles  de 
luxe  et  d'objets  de  marqueterie,  ne  sert  guère  aujourd'hui  qu'à 
l'extraction  d'une  essence  de  plus  en  plus  recherchée  par  les  parfu- 
meurs, sous  le  nom  d'essence  de  bois  de  rose  femelle  ou  linaloc  de 
Cayenne. 

(]ette  dernière  désignation  provient  évidemment  de  la  gi;inde 
analogie,  (jui  existe  entre  cette  essence,  et  celle  dite  de  Linaloé  ou 
Lignaloès  du  Mexique.  Certains  auteurs  émettent  l'avis  que  le  bois 
qui  produit  par  distillation  cette  dernière  essence,  et  qui  fut  intro- 
duite à  la  lin  du  wiii''  siècle  dans  le  commerce  européen,  sous  le 
nom  de  bois  de  citron^  a  dû  soit  par  ignorance,  soit  par  cupidité, 
être  confondu  avec  certains  bois  précieux  d'origine  orientale,  qui 
faisaient  alors  en  droguerie  l'objet  d'un  trafic  très  important,  sous 
le  nom  de  bois  d'aloès,  Aloexylon  ou  Lignum  aloes. 

Cette  explication  paraît  assez  plausible.  Toutefois,  si  l'on  remai-que 
que,  d'après  Moëller  [Pliarni.  Post.  1891)),  le  vrai  bois  d'aloès  est 
complètement  inodore  et  dépourvu  de  toute  trace  d'huile  essen- 
tielle, on  sera  porté  à  admettre  que  le  nom  de  linaloe  provien- 
drait plutôt    par   corruption     de  celui   d'Olinala,  localité   de  l'Etat 


LE  BOIS  DE  ROSE  DE  LA  GUYANE  3 

mexicain    de  Guerrero,  qui  est   un  des   principaux  centres  de  pro- 
duction de  ce  bois. 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'arbre  producteur  de  l'essence  mexicaine  de 
linaloé,  après  avoir  été  rapporté  par  Guibourt  [His/ .  uat.  des  drogues 
simples]  à  Icic/i  altissirna,  Aubl.  a  été  déterminé  par  Poisson  {Bull. 
Assor.  fr.  pour  Avança  Sciences.  XIII,  ISSi),  connue  étant  une 
espèce  nouvelle,  qu'il  a  dénommée  Bursem  Delpechiann,  Foiss. 
—  Hn  outre  de  cette  espèce,  qui  est  le  véritaJjle  li^naloes,  et  qui 
se  trouverait  être  à  l'heure  actuelle  presque  complètement  épuisée 
(E.  Holmes,  Perfumerij  and  Ess.  OU  Record  (1910),  p.  o7),  par 
suite  d'une  exploitation  intensive,  l'essence  du  Mexique  serait 
aujourd'hui  extraite  presque  en  totalité  de  B.  aloexi/lon.,  Engl.  ou 
dopai  limon.  Il  existe  du  reste  dans  ce  pays  de  nombreuses 
espèces  du  même  ^enre,  dont  plusieurs  sont  aromatiques,  telles 
que  B.  penicellata ,  En^j^l.  et  B.  faç/aroides,  Eng-l. 

(Juant  à  l'arbre   producteur   du   bois  de    rose  de    la  Guyane,   les 
auteurs  sont  loin  d'être  d  accord  sur  sa  véritable  identité.  Si  le  bois, 
ainsi  que  l'essence  qu'on   en  extrait,  sont  parfaitement  connus  des 
commeri^-ants   et  des*  industriels  qui  s'y  intéressent,  il  n'en  est  pas 
de  même  du  végétal   dont    ils  proviennent.  Fusée-Aublet  [Plantes 
de  la  Guiane  française,  p.  313  (1775)  est  le  seul  botaniste  qui  l'ait 
décrit,  sous  le  nom  de  Licaria  guianensis.  Encore  cette  description 
est-elle  fort  incomplète.  L'arbre,  dit-il,  atteint  de  50  à  60  pieds  de 
hauteur,  sur  trois  pieds  et  plus  de  diamètre;  l'écorce  est  roug-eâtre, 
ridée  et  gercée,   le   bois  jaunâtre  et   peu    compact.    Il    porte  à  son 
sommet  de  grosses  branches,  dont  les  unes  sont  dressées,  les  autres 
inclinées  ou  presque  horizontales,  et  garnies  de   rameaux  grêles  et 
très  nombreux.  Les  feuilles   sont  alternes^    entières,  lisses,  vertes, 
ovales,  terminées  par  une  longue  pointe  mousse;  leur  pédicule  est 
court,    convexe  en   dessous  et   creusé  en  gouttière  en  dessus:  leur 
limbe   mesure    de   8    à    10  centim.    de   long   sur    une    largein-    de 
i    centim.    environ.    «  Lorsque  cet  arbre    croît  à  l'ombre  dans   les 
forêts,    ajoute  l'auteur,    il   est   de    moyenne   grandeur.  Alors,    son 
bois   est   moins   compact  et   moins  jaunâtre,  et   dans  cet   état    il  a 
lodeur  de  rose,  mais  moins  forte  que  celle  du  bois  des  vieux  troncs. 
Ses  feuilles  sont  aussi  un  peu  aromatiques.   Je  n'ai  pu  observer  ni 
les  fleurs,  ni  les  fruits  de  cet  arbre,  quoique  j'en  aie  rencontré  des 
pieds  plus  ou  moins  forts,  en  voyageant  en  différents  quartiers  de 
la   Guiane.   Cet  arbre  est   nommé  Licari   Kanali  par  les   Galibis  et 


4  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Jjois  de  rose  par  les  habitants.   Lorsqu'il    est  très  grand,  ils   ne    le 
reconnaissent  pas,   et  alors   ils  lui  donnent  le  nom  de  Sassafras.  » 

D'après  Nées  {Si/st.  laurinarum)  et  Martius  [Syst.  mat.  ined. 
brasiliensis),  le  Licaria  d'Aublet  serait  identique  à  Dicypellium 
cari/ophyllatum.  Nées. 

Pour  Guibourt  Hist.  nai.  des  drogues  simples.,  II,  4''  éd.  1850, 
p.  370),  le  hois  de  licari  ou  hais  de  rose  de  Cayenne  était  appelé 
par  les  ébénistes  parisiens  hois  de  poivre,  à  cause  de  l'âcreté  de  sa 
poussière.  D'après  cet  auteur,  c'est  ce  bois  qui  porte  à  Cavenne  le 
nom  de  hois  de  rose  mâle.  Assez  dur  et  pesant,  d  une  odeur  de  rose 
très  marquée,  «il  fournit,  dit-il,  k  la  distillation  une  huile  volatile 
jaunâtre,  un  peu  onctueuse,  d'une  pesanteur  spécifique  de  0,9882  *; 
...  il  acquiert,  étant  poli,  une  teinte  fauve,  qui  se  fonce  beaucoup 
avec  le  temps.  »  Quant  au  hois  de  rose  femelle  ou  cèdre  hlanc, 
Guibourt  le  décrit  comme  un  bois  très  tendre  et  très  léger,  d'un 
blanc  un  peu  verdàtre  lorsqu'il  est  récent,  devenant  jaunîitre  à 
l'air.  «  Il  possède,  ajoute-t-il,  une  odeur  forte  tout  k  fait  diiférente 
du  précédent;  cette  odeur  est  celle  du  citron  ou  de  la  bergamote.  » 
D'après  le  même  auteur,  ces  deux  bois  n'appartiennent  pas  k  un 
même  g'enre  d'arbre  :  le  bois  de  rose  femelle  serait  peut-être  Icica 
altissima,  Aubl.  ou  encore  .4ni7)a  guianensis. 

D'après  Sag-ot  [V exploitation  des  forêts  à  la  Guyane,  in  Nev. 
marit.  et  col.  1869,  p.  228  et  suiv.),  le  Rose  femelle  et  le  Sassafras 
ne  seraient  qu'une  seule  et  même  plante,  Acrodiclidiu m  chrysophyl- 
lum,  Meism.,  et  le  Rose  mâle  serait  ét^alement  un  Acrodiclidium 
d'espèce  indéterminée. 

Pour  Haillon  [Hist.  des  plantes,  1870,  II,  p.  i66),  les  bois  de 
rose  mâle  et  femelle  sont  certainement  des  Lauracées,  mais  d'un 
genre  indéterminé  et  le  Licaria  d'Aublet  est  un  de  ces  bois,  h' Acro- 
diclidium chrysophyllum  est  un  des  Sassafras  de  Cayenne.  Quant 
à  Dicypellium  caryophyllatum,  qui  est  reconnu  désormais  comme 
étant  la  véritable  (Cannelle-giroflée  du  Brésil,  c  est  k  tort,  dit  cet 
auteur,  qu'on  l'a  considéré  comme  fournissant  le  véritable  bois  de 
rose . 

Enfin  d'après  Garcke  et  Urban  {Jahrhucli  der  Konigl.  liât.  (Jart. 
und  der  Bot.  Muséum  zu  Berlin,  1889,  p.  220  et  378),  le  genre 
Licaria,  Aubl.  se  confond  avec  le  genre  Ocotea,  Nées,  et  le  Licaria 

I.  D'après  Holmes  /oc.  cil.    l;i  7"  ('(lition  porterait  le  chinVc  do  0,882. 


LE    UOIS    DE    UOSE    DE    LA    GUVAINE  5 

guianensis,  x\ubl.,  après  examen  du  spécimen  authentique  existant 
au  Muséum  de  Paris,  doit  être  considéré  comme  identique  à  Ocotea 
caudata.  Mez.  On  sait  que  cette  espèce  est  dioïque  et  que  les  fleurs 
femelles  en  sont  encore  inconnues,  tandis  que  les  fleurs  mâles  sont 
extrêmement  petites  (1mm.  à  l,o  de  long-),  groupées  en  courtes 
grappes  de  cymes,  au  sommet  des  branches. 

Moëller  [Pharm.  Post.  189G,  46,  48)  a  confirmé  cette  détermina- 
tion par  l'examen  histolog-ique  du  bois  de  rose  femelle  du  commerce. 

Cependant,  M.  Holmes  qui  a  examiné  récemment  ces  différentes 
opinions  (Perfiimeri/  and  Essential  OU  Record,  i  (1910),  32  et 
suiv.)  croit  qu  il  faut,  avec  Guibourt,  rapporter  le  bois  de  rose 
femelle  à  Icica  altissinia,  Aubl.,  =  Protinni  altissimum,  March., 
tandis  que  Licaria  (jiiianensis,  Aubl.  déterminé  par  les' botanistes 
allemands  comme  étant  Ocolea  caudata,  Mez.  serait  le  bois  de  rose 
mâle  des  forestiers  g-uyanais. 

Nous  n'aurons  pas  la  témérité  démettre  une  opinion  dans  un 
débat  où  les  plus  hautes  autorités  scientifiques  sont  en  complet 
désaccord.  Nous  sig-nalerons  toutefois  im  point  qui  a  son  inqioi-- 
tance. 

C'est  que,  pour  les  forestiers  comme  pour  les  charpentiers  et 
ébénistes  locaux,  c'est-à-dire  pour  tous  ceux  qui,  à  défaut  de  con- 
naissances scientifiques,  ont  une  grande  expérience  des  bois  de  la 
Guyane,  rose  mâle,  rose  femelle,  sassafras  et  cèdre  blanc  sont 
autant  d'essences  bien  distinctes  c{ue  seules  les  personnes  inexpéri- 
mentées peuvent  parfois  confondre  entre  elles.  Le  cèdre  blanc  est 
un  bois  mou  de  sciage,  d'un  usage  très  restreint,  ayant  à  l'état  sec 
une  densité  de  0,381  et  une  force  de  62  kilos.  Le  sassafras  est  un 
bon  bois,  ré'sistant  et  durable,  employé  dans  les  constructions 
civiles  et  navales,  ayant  une  densité  de  0,379  et  une  force  de 
156  kilos.  Le  rose  mâle  est  un  bois  dur,  compact  et  incorruptible, 
bon  pour  traverses  de  chemin  de  fer,  d'une  densité  de  1,108  et  une 
résistance  de  361  kilos.  Enfin  le  rose  femelle  est  un  bois  jaunâtre 
et  très  parfumé,  employé  surtout  en  ébénisterie,  d'une  densité  de 
0,648  et  d'une  force  de  18 i  kilos  ', 

Dès  lors,  si  nous  voulons  résumer  les  opinions  émises,  en  tâchant 
de  les  concilier  avec  les  propriétés  que  les  praticiens  reconnaissent 
^  ces  divers  bois,  nous  remarquerons  : 

1.  Rapport  de  M.  Diimonteil,  sous-ingénieur  de  la  marine,  in  Annales  maritimes 
^826.  I.  ir. 


I)  ÉTUDES    ET    MEMOIHES 

Qu'il  n'est  plus  permis  de  confondre  désormais  aucun  des  bois 
de  rose  de  la  Guyane  avec  Dicypellium  carf/ophi/llRtum,  dont  le 
bois  fournit  une  huile  essentielle  plus  lourde  que  l'eau,  à  odeur  très 
caractéristique  de  g-irofle  ; 

Que  la  description  donnée  par  Guibourt  du  bois  de  rose  mâle 
semble  s'appliquer  en  réalité  au  bois  de  rose  femelle  :  tandis  que 
celle  qu'il  donne  du  bois  de  rose  femelle  ne  se  rapporte  vraisembla- 
blement ([uau  seul  bois  de  cèdre  blanc,  et  que  seule  cette  dernière 
espèce  doit  être  identifiée   avec  Protium  aliissiniuin.  Mouch  ; 

Que,  de  même,  c'est  à  tort  que  Sagot  a  confondu  le  rose  femelle 
et  le  sassafras  sous  le  nom  de  Acrodiclidium  chrysophyllum,  déno- 
mination qui  ne  paraît  du  reste  devoir  être  appliquée  ni  à  l  un  ni  à 
l'autre  : 

(Kie  l'essence  delignaloéde  Cayenne  provient  indul)itablement  du 
/joi.s  de  Henri;  f[ue  c'est  à  bon  escient  que  Morin  et  Barbier  avaient 
donné  le  nom  de  licaréol  à  son  principal  constituant  chimique;  et 
que,  d  autre  part,  ce  bois  provient  à  son  tour,  sans  contestation 
possible,  du  rose  femelle  et  non  du  rose  mâle  ; 

Enfin  que  le  Licaria  guianensis,  Aubl.  se  confond  très  probable- 
ment avec  Oco^ea  caudata,  Mez.  =  Oreodaphne  caudata,  Nées. 

11  seirrf)le  donc  que  c'est  bien  à  cette  dernière  espèce  que  doit 
être  rapportée  l'origine  de  l'essence  de  rose  de  Cayenne.  Toutefois, 
et  quelle  que  soit  l'autorité  des  savants  allemands,  l'on  ne  peut 
nier  que  le  dernier  doute  ne  sera  levé  à  ce  sujet,  que  du  jour  où 
les  fleurs  et  les  fruits  de  l'arbre  en  question  auront  pu  être  décrits- 

Alors  que  nous  dirigions  à  la  Guyane  le  jardin  d  essais  de  Baduel, 
l'un  des  forestiers  les  plus  expérimentés  de  la  colonie,  M.  Pierre 
Assard,  nous  avait  procuré  deux  jeunes  plants  de  bois  de  rose, 
comme  étant  de  l'espèce  productrice  d'essence.  Depuis  cette  époque 
tléjà  lointaine  il81l7-i)8).  le  jardin  de  Baduel  a  été  abandonné  et 
nous  avons  dû  quitter  le  pays.  Toutefois,  dix  ans  après,  en  1907. 
nous  avons  revu  ces  deux  sujets,  dont  l'un  atteignait  de  3  m.  50  à 
i  mètrjes  de  hauteur  :  ils  pouvaient  avoir  alors  <Ie  10  ;i  12  ans 
d'existence.  Nous  devons  reconnaître  que  le  porl  et  les  feuilles  de 
ces  arbustes  ne  nous  ont  guère  paru  répondre  à  la  desciùption 
d.Vublet.  Va\  tout  cas,  s'ils  n'ont  pas  été  détruits  depuis,  ils  ne 
doivent  pas  être  éloignés  d'enti'er  en  floraison.  Peut-être  permet- 
tront-ils ainsi  de  clore  bientôt  cette  curieuse  controverse  d'une 
faeoii  délinitive  et  certaine. 


LE    1501S    DE    ROSE    DE    LA    GUYANE  / 

Jusqu'ici,  il  nous  a  été  impossible,  comme  à  tant  d'autres  avant 
nous,  de  nous  procurer  les  éléments  de  détermination  cjui  ont  man- 
qué à  l'^usée-Aublet.  Les  forestiers  les  plus  dignes  de  foi  affirment 
n'avoir  jamais  remarqué  sur  les  individus  abattus  ni  fleurs,  ni 
fruits.  (]eci  laisserait  i»  supposer,  —  l'espèce  étant  dioïque,  —  que 
les  arbres  exploités  pour  la  distillerie  seraient  des  individus  mâles, 
dont  les  inflorescences  fragiles  et  les  fleurs  presque  microscopiques 
se  dispei'seraient  au  moment  de  l'abatage  et  échapperaient  ainsi  à 
l'attention  des  ouvriers.  Les  individus  femelles  seraient  alors  i^no- 
rés  ou  connus  sous  un  autre  nom,  et  de  cette  façon,  il  se  pourrait 
que  les  termes  de  rose  mâle  et  de  rose  femelle,  qui,  dans  l'esprit 
des  forestiers,  sont  d  ailleurs  exclusifs  de  toute  idée  de  sexualité, 
exprimassent  précisément  le  contraire  de  la  réalité. 

D'une  manière  générale,  il  existe  une  grande  confusion  dans  les 
dénominations  appliquées  parles  indigènes  aux  essences  forestières, 
surtout  à  celles  appartenant  à  certaines  familles  botaniques,  telles 
que  les  Safratacées,  les  Burséracées  et  les  Lauracées.  (^ette  confu- 
sion est  bien  excusable  de  la  part  d'ouvriers  pour  qui  l'aspect  de 
l'écorce,  la  contexture  du  buis,  l'odeur  qu'ils  répandent,  la  résine 
ou  le  latex  qui  en  découlent  sont  pour  ainsi  dire  les  seuls  éléments 
de  comparaison.  Inévitablement,  il  leur  arrive  ainsi  de  donner  le 
même  nom  à  des  arbres  qui,  tout  en  se  ressemblant  beaucoup  entre 
eux  sous  certains  rapports,  peuvent  appartenir  à  des  espèces,  à  des 
genres,  voire  même  à  des  familles.  di.fférentes.  Mais  il  faut  remar- 
quer que  le  contraire  est  infiniment  plus  rare.  Les  indigènes  ne 
donnent  des  noms  différents  cpi  à  des  arbres  présentant  entre  eux 
des  dissemblances  tellement  nettes  et  accentuées,  qu  elles  dépassent 
la  limite  ordinaire  de  celles  que  peut  occasionner,  sur  une  même 
espèce,  la  diversité  des  habitats.  Toutefois,  les  différences  d'aspect 
et  de  port  chez  les  individus  de  sexes  différents,  peuvent  dans 
certains  cas  être  assez  importantes  pour  faire  croire  à  des  diffé- 
rences spécifiques  ou  d'un  ordre  plus  élevé  encore. 

Quoi  qu'il  en  soit,  et  si  intéressante  que  puisse  être  la  question 
de  l'origine  botanique  de  l'essence  de  bois  de  rose  femelle,  elle  est 
en  somme  sans  portée  pratique.  Au  point  de  vue  purement  indus- 
triel, l'arbre  dont  il  s'agit  est  bien  et  dûment  connu  des  forestiers 
guyanais,  pour  qui  son  identité  n'offre  pas  la  moindre  incertitude. 
Et  s'il  est  arrivé  à  des  chercheurs  de  bois  improvisés  d'abattre  et 
d'expédier   en  Europe  des   stocks  parfois    importants   de  bois    res- 


8  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

semblant  pkis  ou  moins  au  bois  de  rose  femelle  et  dépourvus  de 
toute  essence  exploitable,  ce  n'est  i)as  faute  de  pouvoir  mettre  un 
nom  latin  sur  l'arbre  en  question,  mais  faute  de  savoir  reconnaître 
dans  la  foi  et  une  espèce  déterminée  au  milieu  de  tant  d'arbres  qui 
mêlent  leurs  branches  et  leur  feuillage  à  des  hauteurs  le  plus  sou- 
vent inaccessibles. 

Quant  à  la  constitution  anatomique  de  ce  bois,  les  vaisseaux  et 
les  rayons  médullaires  y  sont,  d'après  Moëller  [loc.  cit.),  visibles  à 
l'œil  nu.  Sous  le  microscope,  ces  derniers  apparaissent  comme  for- 
més d'un  ou  deux  i'ang-s  de  cellules.  La  masse  du  bois  est  consti- 
tuée par  des  fibres  ligneuses  fortement  épaissies  et  par  des  vais- 
seaux isolés  ou  g-roupés  par  deux  ou  trois,  fréquemment  entourés  de 
trachéides.  Les  fibres  cloisonnées  du  parenchyme  sont  çà  et  là 
dilatées  en  réservoirs  d'huile  contenant  des  gouttelettes  d'un  jaune 
citron.  Les  cellules  des  rayons  médullaires  sont  pour  la  plupart 
remplies  de  masses  amorphes  de  couleur  violette,  mais  dans 
quelques-unes  on  remarque  des  globules  jaunâtres  ou  verdâtres, 
solubles  dans  l'alcool  et  formés  probablement  d'huile  essentielle. 
Une  des  principales  caractéristiques  de  ce  bois  est  que  les  vaisseaux 
sont  souvant  envahis  par  des  cellules  parenchymateuses  ou  thylles. 
à  membrane  rarement  épaissie.  Par  le  groupement  et  la  forme  des 
vaisseaux  ainsi  que  par  la  dissémination  du  parenchyme  sécréteur, 
ce  bois  rappellerait  celui  du  lignaloé  mexicain.  Mais  par  tous  ses 
autres  caractères,  il  reste  conforme  à  la  structure  générale  du  bois 
des  Lauracées  et  en  particulier  du  genre  Ocotea  ' . 

Exploitation  du  bois.  —  L'arbre  se  trouve  répandu  dans  presque 
tous  les  quartiers  de  la  Guyane,  de  l'Oyapock  au  Maroni.  Les 
distilleries  de  Gayenne  sont  alimentées  principalement  par  les 
forestiers  des  communes  les  plus  voisines,  Tonnégrande,  Montsivéry, 
Roura.  Elles  reçoivent  également  du  bois  provenant  de  Sinnamary, 
d'Approuague  et  surtout  de  Kaw  où  l'arbre  était  particulièrement 
commun.  Mais  presque  partout  il  devient  chaque  jour  plus  rare.  Il 
y  a  encore  quelques  années,  on  le  rencontrait  assez  facilement  sur 
le  bord  des  rivières  navigables,  soit  isolé,  soit  groupé  en  petit 
nombre.  Aujourd'hui,  les  chercheurs  de  bois  de  rose  doivent 
s'éloigner   de  plus  en  plus  des  centres   habités,  remonter  les  cours 

1 .   K.  Holmes,  loc.  cil. 


LE    BOIS    DE    ROSE    DE    LA    GUYA^E  9 

d'eau  toujours  plus  haut,  pénétrer  dans  les  terres  de  plus  en  plus 
loin  des  rivières  pour  rencontrer  le  précieux  végétal  en  âge  d'être 
utilement  exploité.  Et.  naturellement,  dans  un  pays  dépourvu  de 
routes  et  de  chemins  de  ter,  les  difticultés  du  débardage  et  du 
transport  croissent  rapidement  avec  la  distance. 

Ces  difticultés  sont  telles  dans  certains  cas,  (|ue  c'est  à  dos 
d'homme  que  le  bois,  tronçonné  et  refendu  au  lieu  de  l'abatage, 
est  porté  par  petites  charges  jusqu'au  bord  de  la  rivière,  d'où  il  sera 
conduit  en  radeaux  ou  plus  souvent  dans  des  pirogues,  jusqu'au 
bourg-  le  plus  j)roche.  Lorsqu'un  stock  d'une  certaine  importance 
s'y  trouve  accumulé,  on  en  charge  une  grande  barque  à  voile  ou 
une  de  ces  petites  goélettes  appelées  taponi/es,  de  10  à  12  tonneaux 
de  jauge,  qui  le  transporte  à  Gayenne. 

C'est  sur  les  quais  du  canal  Laussat,  où  se  fait  généralement  K- 
déchargement  de  ces  embarcations,  que  se  traite  la  vente  du  bois 
de  rose  aux  distillateurs  locaux  ou  aux  négociants  exportateurs, 
comme  aussi  celle  des  autres  bois  de  construction  ou  d'ébénisterie 
venant  de  l'intérieur  du  pays.  Le  prix  de  la  tonne  a  varié  considé- 
rablement dans  ces  dernières  années.  De  75  à  (SO  francs,  il  s'est 
élevé  à  diverses  reprises  à  90  et  100  francs.  Depuis  quelques  mois, 
par  suite  de  spéculations  qui  semblent  tout  au  moins  hasardeuses, 
il  a  atteint  et  dépassé  150  et  même  ISO  francs.  Inutile  de  dire  qu'à 
ce  taux,  la  distillation  du  bois  de  rose  perd  beaucoup  de  son  intérêt 
commercial.  Aussi  est- il  facile  de  prévoir  que,  malgré  une  raréfac- 
tion réelle  de  la  matière  première,  ces  prix  ne  tarderont  pas  à  rede- 
venir plus  abordables. 

Cette  situation  a  amené  quelques  distillateurs  à  envisager  la  pos- 
sibilité d'aller,  à  l'instar  des  Mexicains,  s'établir  en  pleine  forêt, 
afin  d'éviter  ainsi  les  frais  énormes  résultant  du  transport  du  bois 
au  chef-lieu  en  même  temps  que  les  pertes  qu'il  subit,  par  suite  de 
son  exposition  prolongée  au  soleil.  Mais,  eu  outre  des  difticultés  de 
ravitaillement,  il  faut  tenir  compte  de  la  nécessité  de  changer  assez 
souvent  d'emplacement,  par  suite  de  la  dissémination  des  sujets 
exploitables,  ce  qui  entraînerait  non  seulement  à  des  frais  consi- 
dérables, mais  encore  à  des  conditions  de  fabrication  tout  à  tait 
défectueuses  et  un  abaissement  inévitable  de  la  qualité  du  produit. 

Le  bois  est  livré  aux  usines  en  billes  plus  ou  moins  cylindriques 
de  0  m.  80  à  1  m.  20  de  longueur  sur  0  m.  10  à  0  m.  25  de  dia- 
mètre. Celles  provenant  des  troncs  de  fort  diamètre  sont  refendues 


10  ÉTUDES   ET    MÉMOIRES 

sur  place  en  bûches  ne  dépassant  pas  ces  dimensions.  Les  morceaux 
trop  gros  sont  de  nouveau  divisés  à  l'usine,  au  moyen  de  la  hache 
ou  de  la  scie  circulaire. 

Les  tronçons  de  racines  présentent  des  formes  plus  ou  moins 
contournées  et  déprimées,  des  nodosités  et  des  anfractuosités  où  se 
log-ent  souvent  des  cailloux  qui  peuvent  endommager  les  organes 
de  déchiquetage.  Mais  ils  donnent  généralement  un  excellent  ren- 
dement. 

La  coloration  du  bois  révèle  sa  qualité.  Plus  il  est  jaune,  plus  il 
contient  d'essence  ;  le  bois  blanchâtre  ou  rougeàtre  n'en  contient 
pas  encore  ou  bien  n'en  contient  plus  guère  par  suite  d'une  trop 
longue  exposition  à  l'air.  Sur  une  section  transversale,  la  zone  riche 
en  huile  volatile  s'étend  de  la  périphérie  vers  le  centre,  dont  elle  se 
rapproche  d'autant  plus  que  l'arbre  est  plus  vieux  et  le  bois  plus 
riche.  Au  Mexique,  les  Indiens  entaillent  à  la  hache  le  tronc  des 
jeunes  arbres  pour  les  amener  à  sécréter  une  plus  grande  quantité 
d'essence.  Ce  traitement  paraît  déterminer  dans  le  jeune  bois, 
généralement  blanc,  mou  et  inodore,  une  transformation  assez 
rapide  qui  en  fait  un  bois  dur,  coloré  et  gorgé  d'huile  essentielle, 
(^e  qui  semble  bien  concorder  avec  ce  fait  d'observation  courante 
que  ce  sont  les  vieux  troncs  plus  ou  moins  avariés  qui  contiennent 
le  plus  d'essence,  pour  indiquer  que  cette  sécrétion  ne  serait  qu'un 
produit  pathologique. 

[A  suivre.^  E.  Bassières, 

IiKjénieur  agricole 
Inspecteur  d'Agriculture  aux  Culonics. 


LAGRICULTUlîK   AU    CONGO    HKLGK 

Agriculture  et  élevage.  —  Contrôle  forestier. 
Jardin  botanique. 

î  Suit  p. 


Plantes  textiles. 

Textiles.  —  Les  e.ssais  entrepris  sur  rexploitatiou  des  libres  en 
{général  ont  donné  des  résultats  sensiblement  inférieurs  aux  résultats 
obtenus  dans  les  (colonies  dorig'ine.  J'estime  ([u  à  prix  ég'al  1  ex- 
ploitation serait  impossible. 

L'installation  du  matériel  de  préparation  a  néanmoins  sa  raison 
d'être  pour  l'étude  des  plantes  textiles  indigènes,  soit  (|ue  les  pro- 
duits puissent  être  fournis  par  lindigène,  soit  qu'ils  présentent  un 
intérêt  quelconque  permettant  d'envisager  la  [jossibilité  d'une  cul- 
ture rémunératrice  dans  la  zone  côtière. 
Elle  est  d'ailleurs  fort  simple  : 
La  collection  comprend  : 

Musa  textilis  (Abacca) 
Fourcrova  "-iKantea  i  Manille  i 
Agave  rigida  (chanvre  de  Sisal) 
Sanseveria  guineensis 
—  cylindrica 

Bœhmeria  nivea  (ramie). 

Plantes  fourragères. 

Il  existe  plusieurs  variétés  de  graminées  fourragères  ayant  donné 
de  bons  résultats  tant  au  point  de  vue  facilité  de  culture  qu'au 
point  de  vue  de  leur  ({ualité  nutritive.  On  peut  citer  principale- 
ment : 

Dendrocalamus  strictus \  ar.  introduite  'Indus 

Eleusine  en  var — 

Sorghum  halepense —  herbe  de  (^uba 

Reana  luxurians —  teorinthe 

Panicum  maximum \'ar.  indigène,  herbe  de  Guinée 

Et  tous  les  panicum  en  général.  — 

Paspalum  conjugatum — 

Pennisetum  Benthanie —  fausse  canne  à  .sucre 


12  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES    . 

A  Btmdaka-Kolé  (ferme  d'élevag-e),  on  considère  le  Pennisetum 
Benthanie  et  le  Panicum  maximum  comme  les  fourrages  verts  les 
plus  pratiques  à  récolter  et  les  plus  appréciés  des  Bovidés. 

L'un  ([ui  est  l'herbe  de  Guinée  pousse  dans  tous  les  terrains 
même  les  plus  arides,  l'autre  en  bordure  le  long-  des  rivières  et  des 
marais  (fausse  canne  à  sucre).  ^^Voir  à  parag-.  Ferme  d'élevage.) 

Plantes  fruitières. 

La  plupart  des  arbres  fruitiers  tropicaux  ont  été  introduits  à  Eala. 
Ils  servent  principalement  à  la  multiplication  par  graines  pour 
l'envoi  en  plants  dans  les  différents  districts.  Au  point  de  vue 
alimentaire  il  faut  signaler  la  pomme  de  terre  qui  réussit  l)ien. 
L^ne  variété  déjà  acclimatée  à  Pakou  (Equateur)  et  cultivée  à  Eala 
aurait  donné  un  rendement  moyen  de  2.400  kilos  à  l'hectare. 

Le  semis  se  fait  en  juin  et  la  récolte  en  octobre. 

Cette  époque  correspond  a^la  période  la  moins  pluvieuse. 

Les  cultures  vivrières  (v.  indigènes;  sont  faites  sur  de  vastes  ter- 
rains de  premier  défrichement.  Le  but  de  la  Direction  est  de  pro- 
duire la  totalité  de  la  nourriture  nécessaire  à  l'alimentation  du 
personnel  noir  qui  représente  une  dépense  annuelle  de  12.000  Ir. 
(manioc,  maïs,  patates,  ignames,  mil). 

Plantes  à  caoutchouc. 
Voir  à  chap,  spécial  :  Caoutchouc,  Gutta  et  Engrais. 

Laboratoire. 

Le  laboratoire  d'Eala  est  de  création  récente  (juillet  U)0!J).  Le 
Gouvernement  Général  le  destine  spécialement  à  l'analyse  des 
terres,  mais  il  est  bien  évident  que  le  rôle  du  chimiste  ne  se  bornera 
pas  là.  Ses  études  porteront  dès  que  l'installation  sera  terminée, 
sur  la  distillation-  des  essences,  l'analyse  des  engrais  verts,  l'anti- 
sepsie des  latex.  Le  coût  de  l'installation  matériel  compris  ne 
dépassera  pas  8.000  fr. 

PlAîN    Dl'    LABORATOIRE. 

Bâtiment  en  murs  de  deux  briques. 
Toiture  en  pailles  du  pays. 
Plafond  en  bois. 


l'agriculture    au    CONGO    BELGE  43 

Deux  pièces  séparées,  l'une  servant  de  salle  de  manipulation  avec 
cuve  à  eau  et  hotte  de  tirage;  l'autre  de  bureau  avec  le  matériel 
délicat  :  balances,  microscope,  etc. 

Le  coût  du  matériel  est  de  4.000  fr.  se  décomposant  comme 
suit  : 

1  Balance  de  précision 

1       —       Trébuchet 

1        —        Roberval  • 

1  Étuve 

1  Bain- marie 

200  litres  pétrole   >   ^,       ,^ 
^^^  ,         1    t.hauiiaoe 

200     —     naphte    \  "^ 

i   Appareil  à  distiller  (production  10  litres  par  jour) 

1        —        de  Nobel 

i        —        Schlœsing 

1        —        Boussingault 

Produits    chimiques;    pipettes,    flacons  jaugés,    ballons, 

tamis,  entonnoirs,  acides,  papier  à  filtrer,  etc. 

Bibliothèque  :  Chimie  analytique  de  Blas 

Manipulations,  Jungfleisch. 

Le  seul  reproche   à  faire  à   cette    installation   peu    coûteuse    est 

d'être  un  peu  trop  sommaire,  étant  donné  la  valeur  des  instruments 

de  précision  existants. 

École  professionnelle. 

Créée  par  arrêté  du  Gouverneur  Général  du  3  juillet  1908,  cette 
école  fonctionne  régulièrement,  mais  son  organisation  est  trop 
récente  pour  que  l'on  puisse  en  apprécier  les  résultats. 

Il  est  permis  d'estimer  cependant  que  les  services  qu'elle  pourra 
rendre  dépendront  presque  uniquement  de  la  façon  dont  le  recrute- 
ment des  élèves  sera  fait  dans  les  districts. 

Un  chef  de  culture  est  chargé  spécialement  de  l'éducation  des 
élèves,  qui  consiste  presque  uniquement  en  travaux  pratiques. 

L'enseignement  théorique  est  limité  à  l'écriture  et  la  lecture  du 
français,  les  opérations  fondamentales  de  l'arithmétique  et  le  sys- 
tème des  poids  et  mesures  (art.  9). 

La  durée  de  l'apprentissage  est  de  un  à  deux  ans  (art.  7).  Les 
élèves  sont   nourris,    logés   et    habillés,    mais    ne   reçoivent   aucun 


14  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

salaire.  Exeeption  est  faite  cependant  pour  les  travailleurs  adultes 
qui  demandent  à  faire  partie  de  l'Ecole  et  continuent  à  toucher 
leur  salaire. 

Le  nombre  des  élèves  est  actuellement  de  20,  dont  o  orig-inaires 
de  la  Province  Orientale,  5  du  District  de  l'Aruvimi  et  10  de  l'Equa- 
teur. Le  directeur  espère  former  avec  certaines  races  de  bons  moni- 
teurs pour  la  récolte  du  caoutchouc.  La  nécessité  de  posséder  de 
bons  moniteurs  pour  la  saignée  du  Fvmtumia  ne  saurait  tarder  à  se 
faire  sentir,  et  c'est  une  considération  qui  ne  doit  pas  être  perdue 
de  vue. 

La  grosse  dilîiculté  est  d'obtenir  des  élèves  de  bonne  volonté 
restant  sulïisamment  long-temps. 

Service  intérieur. 

Personnel  noir.  —  Le  personnel  noir  est  recruté  entièrement 
dans  le  District  de  l'Equateur,  mais  malgré  les  peines  disciplinaires 
donne  un  rendement  très  inférieur. 

La  direction  a  fait  de  gros  frais  pour  l'installation  et  le  logement 
de  ses  travailleurs.  Les  deux  camps  d'Eala  sont  installés  sur  de 
vastes  espaces  bien  aérés  et  comptantes  d'arbres  fruitiers.  La  plupart 
des  maisons  sont  en  briques,  les  autres  en  pisé  (0  m.  x  -^  m.)  et 
reçoivent  trois  célibataires  ou  deux  ménag-es. 

Il  y  a  actuellement  120  maisons,  chilTre  qui  sera  augmenté  atin 
de  loger  un  seul  ménage  par  maison. 

Les  soins  médicaux  simples  sont  donnés  à  l'appel  du  matin  (pan- 
sements sommaires,  purj^es,  quinine),  les  malades  graves  envoyés 
à  Coquilhatville  à  Ihôpital. 

Les  heures  de  travailsont  : 

Matin  :  (i  h.  à  I  I  h.  1/2  J  ™         .,, 

o    •  ^1     .      tî  I     j    wi       Iravailleurs 

Soir     :  2  h.  a    5  h.  1/2  \ 

Malin,  Travaux  pratiques  :     Oh.  à  10  h.  ■ 

"-  —     théoriques  :   10  h.  à  1  1  h.  1/2        ■ ,, 

.  .  .    i^j levés 

Soir,   Travaux  théoriques  :     2  h.  à     .'Mi.  l 

—  —       pratiques    :     -'i  li.  à     'ili.  1/2    ; 

(Chaque  section  comprenant  de  M)  à  iO  manoeuvres  est  dirigée 
par  un  capita  noir  (section  des  pépinières,  du  Jardin  botanique,  des 
cultures  vivrières,  etc.). 

Le  Directeur  assiste   aux  appels,   contrôle   les  punitions;  il    est 


l'agriculture    au    CONGO    BELGE  15 

tenu  un  reg-istre  spécial  des  punitions  soumis    à  un  examen   sévère 
de  la  part  de  l'administration  supérieure. 

Bureaux.  —  Comptabilité  : 

I"  Situation  journalière  (listes  par  sections). 

2°  Journal  (Dépenses  journalières). 

3°  Livre  de  compte  (Contrôle  du  personnel  noir). 

4"  —  —  —  blanc). 

o"  Entrée  et  sortie  magasin. 

6"  Inventaire  — 

Registres  jardin  : 

1°  Cahier  des  punitions. 

2°  Inventaire  matériel  pris  en  charge. 

3°  Entrée  et  sortie  des  plantes  et  graines. 

40  Registres  des  saignées  (caoutchouc). 

5°  —  plantations. 

<)°  —  herbiers. 

7"    Indicateur  des  pièces  à  l'arrivée  et  au  départ. 

8"  —  ouvrages  et  publications. 

Pièces  mensuelles  : 

l"  Observations  météorologiques. 

2**  Liste  des  plantes  et  graines  envoyées. 

3*>  Extrait  du  cahier  de  punitions. 

4°  Extrait  des  livres  de  comptabilité. 

o"  Réponses  à  questionnaire  Boma.  Gouverneur  général  (s  il 
y  a  lieu). 
Pièces  semestrielles  : 

Rapport  général  sur  les  cultures. 

Croquis  et  photographies. 
La  bibliothèque  réunit   tous  les   ouvrages  parus  sur  les  cultures 
coloniales  ou  traitant  des  questions  économiques  qui  s'y  rattachent 
(spécial  caoutchouc). 

Le  Directeur  est  abonné  à  toutes  les  publications  d'agriculture 
coloniale. 

Des  casiers  spéciaux  en  zinc  sont  expédiés  de  Bruxelles  pour  la 
conservation  des  herbiers,  une  salle  leur  est  réservée  dans  le  bâti- 
ment de  la  Direction. 

Le  matériel  de  manipulations  photographiques  ainsi  que  les  appa- 
reils (13x!l^  et  9  X  12)  sont  transférés  au  Laboratoire. 


16  .  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Chaque  échantillon  d'herbier  doit  être  accompagné  de  clichés 
numérotés  expédiés  à  Bruxelles. 

Élevage. 

Ferme  de  Bandaka-Kolé.  — Lessai  délevage  tenté  à  Eala  en  1902 
a  complètement  échoué.  Une  partie  du  bétail  introduit  provenait 
du  Bas-Congo  (race  de  Lambi),  l'autre  partie  du  Xil.  Les  bêtes  ori- 
ginaires du  Nil  étaient  arrivées  bien  portantes,  mais  les  premières 
naissances  furent  mauvaises  et  le  troupeau  périclita  rapidement. 
Tenant  compte  de  la  promiscuité  du  fleuve  et  de  la  présence  des 
marais  avoisinnants.  refuge  des  mouches  piqueuses  ;  le  Directeur  fît 
changer  le  troupeau  et  le  fit  transférer  à  Mongo,  2  kilomètres 
d'Eala,  sur  une  butte  élevée  bien  aérée. 

Soit  que  les  bêtes  fussent  déjà  toutes  atteintes,  soit  que  l'empla- 
cement fût  trop  l'approché  d'Kala,  ce  transfert  n'amena  aucune 
amélioration,  et  actuellement,  sur  80  têtes  de  bétail  introduites,  il 
ne  reste  plus  qu'une  vache  résistant  grâce  à  un  traitement  vigoureux 
à  l'arsenic. 

Les  essais  faits  à  Bakoussou  n'ont  pas  beaucoup  mieux  réussi. 

Toutes  les  bêtes  de  Bakoussou  sont  plus  ou  moins  atteintes  de 
trypanosomiase. 

Par  contre,  à  Bandaka-Kolé,  l'essai  a  parfaitement  réussi.  Voilà 
donc  quatre  points  distants  les  uns  des  autres  environ  de  '.i  à 
i  kilomètres.  Dans  l'un  de  ces  points  réussite  parfaite,  dans  les  trois 
autres  échec  complet. 

Dans  trois  des  postes,  toutes  les  bêtes  plus  ou  moins  atteintes  de 
trypanosomiase  (constaté  par  les  visites  vétérinaires). 

Dans  l'autre  poste,  pas  une  seule  bête  atteinte.  Au  dire  de  l'éle- 
veur de  Bandaka-Kolé,  il  n'y  aurait  ni  mouches  piqueuses,  ni 
tsétsé. 

Partout  ailleurs,  le  passant  lui-même  peut  aisément  se  rendre 
compte -<de  leur  ])résence. 

Oci  paraît  à  première  vue  intéi'essant.  cl  tenterait  it  ])rouver  que 
pour  une  région  ou  une  superficie  de  moins  de  10  kilomètres,  le 
ravon  d'action  des  tsétsé  serait  très  limité. 

Il  suffirait  de  s'éloigner  d'un  marais  ou  d'ime  rivière  infestée  à 
une  distance  de  (juelques  kilomètres  et  de  choisir  un  emplacement 
un  j)eu  élevé  et  bien  ventilé  pour  mettre  un  troupeau  à  l'abri  des 
mouches  piqueuses. 


LAGRICULTUHE    AU    CONGO    BELGE  17 

Voici  dans  quelles  conditions  s'est  formé  le  troupeau  de  Bandaka- 
Kolé. 

La  création  de  la  ferme  date  de  1904.  L'habitation  du  fermier  et 
les  kraals  furent  intallés  sur  le  point  le  plus  élevé  d'une  éminence 
formant  plateau  ayant  au  plus  51)  mètres  au-dessus  du  niveau  du 
liuki.  Les  50  hectares  de  foret  entourant  les  habitations  furent  de 
suite  abattus,  dessouchés  ;  des  herbag^'s  naturels  et  spontanés  se 
formèrent  auxquels  ou  mélang^ea  des  herbes  de  Guinée  et  de  Para, 
des  champs  de  bananiers,  de  maïs  et  de  manihot. 

Le  bétail  fut  amené  en  novembre,  après  deux  mois  de  voyag-e, 
du  Haut-Xil  par  la  route  de  l'Ouellé.  Les  bêtes  visitées  à  leur  arri- 
vée ne  portaient  pas  trace  de  maladie.  11  y  avait  un  taureau  et 
cS  vaches  qui  ont  donné,  en  l'espace  de  i  ans  et  demi  :  30 produits. 
o  ont  été  abattus  pour  la  boucherie,  les  25  autres  sont  superbes. 
Des  8  vaches,  il  faut  en  déduire  une  pour  la  reproduction,  stérile 
ou  mal  conformée. 

Visitées  rég'ulièrement  par  linspecteur-vétérinaire  aucune  de  ces 
bêtes  n'a  été  atteinte  de  maladie  depuis  1904. 

L'éleveur,  européen  très  soigneux  et  très  au  courant  des  procédés 
d'élevag-es  européens,  a  à  sa  disposition  66  travailleurs  chargés  des 
cultures  et  de  l'entretien  des  arbres  à  caoutchouc  plantés  dans  les 
pâturages.  Sur  ces  66  travailleurs,  8  sont  affectés  spécialement  aux 
soins  du  troupeau  sous  la  direction  d'un  capita  originaire  de  l'Ouellé 
(excellent  recrutement  pour  l'élevage).  Les  Kassaï  du  Nord  sont 
également  très  bons. 

Le  troupeau  ne  va  au  pâturage  que  vers  novembre,  lorsque  les 
herbes  sont  sèches,  et  n'est  jamais  sorti  par  les  temps  de  pluie. 

Chaque  bête  reçoit,  matin  et  soir,  une  ration  de  25  kilos  de  fausse 
canne  ou  d'herbe  de  Guinée  (environ  6  à  7  bottes,  3  le  matin  et 
.3  le  soir).  1 J   travailleurs  sont  chargés  de  cette  récolte. 

En  outre  de  cette  ration  régulière,  les  bêtes  reçoivent  deux  fois 
par  semaine  un  supplément  de  bananes,  ananas  ou  manioc. 

Elles  sont  lavées  une  fois  par  mois  à  la  phénoline. 

L'éleveur  de  Bakoussou  estime  que  dans  un  pâturage  légèrement 
amélioré  par  l'introduction  d'herbe  de  Guinée,  il  ne  faut  pas  mettre 
plus  de  10  bêtes  à  l'hectare. 

A  noter  que  les  bêtes  de  Bakoussou  ont  toujours  reçu  les  mêmes 
soins. 

Les  étables  sont   tenues  avec  un   soin  méticuleux.  Les  animaux 

Bill,  ilu  Jardin  coIdiuhL    1911.  II.  —  N-  Kio.  2 


18  ÉTUDES    ET    >JÉMOlRKS 

présentent  un  poil  brillant,  les  sabots  clairs,  le  corps  sans  tare  et 
sans  trace  de  blessures. 

Indépendamment  des  Bovidés,  l'élevage  des  moutons  et  des 
cochons  est  ég-alement  poursuivi  dans  de  bonnes  conditions  à  Ban- 
daka-Kolé  ;  mais  ce  petit  bétail  se  comporte  également  bien  à 
Bakoussou. 

Si  Ion  prend  l'exemple  de  Bandaka-Kolé  on  peut  admettre  que 
dans  un  pays  à  tsétsé  il  est  facile  de  trouver  des  emplacements 
suffisamment  isolés,  premier  point  essentiel. 

Le  noyau  du  troupeau  introduit  devrait  être  reconnu  parfaitement 
sain . 

Dans  une  région  forestière,  la  superficie  déboisée  et  transformée 
ne  devrait  pas  être  inférieure  à  50  hectares.  Les  environs  des 
étables  complètement  débroussés  et  l'emplacement  choisi  sur  le 
point  le  plus  élevé  et  le  plus  ventilé. 

La  ration  journalière  devrait  être  considérée  comme  absolument 
nécessaire. 

Le  troupeau  ne  devrait  être  amené  que  lorsque  le  pâturage  serait 
suffisamment  poussé. 

M.  Luc. 
Inspecleur    (V Agriculture   des    Colonies. 


LE     SÉSAME     DE     L'EXTREME-ORIENT 
SESAMUM    INDICUM    DC. 

[Suite.] 


IV.         USAGES  DE  L'HUILE  ET  DES  TOURTEAUX 
APPLICATIONS    MÉDICALES. 

Huile.  —  L  huile  de  sésame  est  une  huile  essentiellement  comes- 
tible dans  les  Indes,  dans  toute  ITndo-Chine,  en  Malaisie,  mais  ou 
la  fait  entrer  également  aux  Indes  et  en  Annam  dans  la  fabrication 
de  certains  bonbons. 

On  l'emploie  aussi  pour  léclairag-e  ;  elle  donne  une  excellente 
lumière,  très  réj^ulière,  extrêmement  vive,  mais  elle  se  consomme 
très  rapidement. 

Dans  toutes  ces  réj^ions.  l'huile  de  sésame  est  employée  pour 
s'oindre  le  corps  ;  dans  ce  cas  elle  est  très  souvent  parfumée  avec 
des  fleurs  de  jasmin,  de  narcisse  ou  de  tubéreuse,  voire  même  des 
fleurs  de  frangipanier.  Le  fait  que  cette  huile  n'a  pas  de  g-oût  propre 
facilite  admirablement  l'addition  de  parfums.  Drury  et  Athinson 
nous  indiquent  la  façon  indoue  de  procéder.  On  ajoute  une  livre  de 
Heurs  dont  on  veut  obtenir  le  parfum  à  3  litres  d'huile.  Ce  tout  est 
enfermé  dans  une  bouteille,  puis  exposé  au  soleil  pendant  40  jours. 
Après  ce  laps  de  temps,  l'huile  a  suffisamment  capté  le  parfum  des 
fleurs  et  peut  être  employée  directement  pour  s'oindre  le  corps  ; 
l'onction  se  fait  généralement  dans  les  Indes  à  la  sortie  du  bain.  11 
existe  aussi  un  autre  procédé  que  signalent  Duthie  et  Fiiller  et  qui 
consiste  à  disposer  par  couches  superposées  et  alternatives  les  graines 
de  sésame  et  les  fleurs  dont  on  veut  parfumer  l'huile  ;  ces  tas  restent 
exposés  au  soleil  pendant  un  certain  temps  et  le  parfum  ainsi 
obtenu  serait  suffisamment  fort  et  suffisamment  acquis  à  l'huile  que 
renferment  les  graines,  pour  que  celles-ci  puissent  être  pressées  sui- 
vant le  mode  habituel  et  donner  directement  une  huile  parfumée 
désignée  sous  le  nom  de  phulel. 

L'huile,  dans  les  Indes,  est  donc  principalement  employée  dans  la 
pâtisserie,  pour  s'oindre  le  corps,  pour  faire  du  savon  et  comme 
huile  à  brûler. 

On  s'en  sert  aussi  dans  la  teinturerie  comme  fixatif  des  couleurs, 
qu'elle  lend  plus  brillantes. 


20  ÉTUDES    ET    .MÉMOIRES 

En  Angleterre,  elle  entre  dans  la  fabricaticMi  du  savon  et  on  rem- 
ploie comme  huile  à  brûler. 

Tourteaux.—  Les  tourteaux  sont  employés  dans  tout  l'Extrême- 
Orient  pour  la  nourriture  des  classes  pauvres. 

D'autre  part,  ils  sont  recherchés  pour  la  nourriture  des  bestiaux, 
dont  ils  aug-mentent  la  production  du  lait;  cet  usage  très  fréquent 
aux  Indes,  dans  les  provinces  de  l'Ouest  surtout,  n'est  connu  en 
Indo-Chine  que  dans  les  provinces  du  Sud-Annam  et  plus  particu- 
lièrement, presque  uniquement  pourrait-on  dire,  dans  les  villages 
Chams,  de  même  qu'au  Cambodge. 

Aux  Indes,  on  donne  également  à  consommer  aux  bestiaux  les 
capsules  vides  et  l'on  y  considère  comme  un  puissant  stimulant,  pour 
les  bêtes  ayant  à  fournir  une  g-rosse  somme  de  travail,  des  graines 
de  sésame  écrasées. 

Dans  tout  l'Annam,  le  tourteau  de  sésame  est  précieusement  gardé 
pour  servir  d'engrais  au  tabac. 

Feuilles.  —  En  Malaisie.  comme  d'ailleurs  dans  le  sud  de  l'Indo- 
Chine  et  aux  Indes,  les  feuilles  sont  employées  pour  préparer  une 
lotion  avec  laquelle  les  indigènes  se  lavent  la  tête.  Cette  lotion  est 
nettement  antipelliculaire  ;  elle  favorise  en  outre  le  développement  du 
cheveu  et  est  regardée  comme  renforçant  la  couleur  noire  de  celui-ci. 

Racines.  —  On  emploie  fréquemment  aussi,  et  pour  les  mêmes 
usages,  une  décoction  faite  avec  la  racine  de  la  plante. 

Tiffcs.  —  Enfin  les  tig-es  et  les  branches  desséchées,  après  la 
cueillette  des  g-raines,  sont  enfouies  dans  le  sol  ;  on  les  estime  beau- 
coup comme  engrais. 

PROPRIÉTÉS    MÉDICINALES. 

C'est  surtout  aux  Indes  que  les  g-raines  de  sésame  ovi  l'huile 
qu'on  en  retire  trouvent  le  maximum  d'applications  ;  ceci  est  dû, 
sans  doute,  au  temps  immémorial  depuis  lequel  on  utilise  la  plante 
et  ses  différentes  parties.  A  côté  d'un  certain  nombre  de  pratiques 
locales  qui  n'ont  d'autre  intérêt  que  Li  curiosité  de  l'emploi,  il  existe 
de  nombreux  cas,  où  l'efficacité  incontestable  du  remède  a  retenu 
l'attention  des  médecins  européens,  qui  ont  même  fait  pénétrer  son 
emploi  dans  la  pharmacopée  européenne. 

Dans  la  médecine  indoue,  les  graines  de  sésanie  sont  considérées 


Li:    SÉSAMK    DE    l'eXTRÈ.MK-OUIENT  21 

comme  éinoUieiites,  toniques,  diurétiques;  elles  sout  fréquemment 
employées  dans  le  cas  d  hémorroïdes,  elles  rég-ularisent  les  selles 
et  empêchent  la  constipation.  Réduites  en  pâte,  elles  sont  adminis- 
trées avec  du  beurre  dans  le  cas  d'hémorroïdes  saig-nantes.  On 
appli<[ue  couramment  des  cataplasmes  de  graines  de  sésame  sur  les 
ulcères,  et  les  graines,  de  même  que  Thuile,  sont  employées  comme 
régulateur  dans  la  dysenterie. 

Le  Docteur  A.  Burn  [Bombay  Med.  Phijs.  frans.,  vol.  1)  parle 
du  traitement  des  plaies  et  des  ulcères  par  les  pansements  à  Thuile 
de  sésame,  il  les  estime  très  siqiérieurs  à  tout  autre  pansement,  sur- 
tout pendant  la  saison  chaude.  Baden  Powell  prétend  qu'au  Panjab, 
l'huile  est  employée  avec  succès  pour  le  traitement  des  rhumatismes 
et  des  aflections  intestinales. 

Dans  le  Dispensaire  des  Etats-Unis,  on  indique  éi^^alement  les 
feuilles  comme  douées  de  propriétés  médicinales,  vu  qu  elles  con- 
tiennent une  matière  g-luante.  Celle-ci,  en  présence  de  l'eau,  donne 
rapidement  un  mucilage,  qui  serait  très  employé  dans  les  Etats-Unis 
du  Sud  comme  boisson,  dans  le  cas  de  différentes  maladies  néces- 
sitant le  secours  d'émollients  :  choléra  infantile,  diarrhée,  dvsente- 
rie,  catarrhe  de  la  vessie,  etc.  Une  ou  deux  feuilles  fraîches  ag'itées 
dans  une  demi-pinte  d'eau  la  rendraient  suffisamment  visqueuse. 
Dans  le  cas  de  feuilles  sèches  il  faut  avoir  recours  à  de  l'eau  chaude. 
Les  médecins  des  Indes  anglaises  ne  partag-ent  pas  cette  façon 
de  voir  ;  on  peut  citer  cependant  l'opinion  du  Docteur  Ewers 
[Indian  médical  gazette^  l(S7o,  p.  67)  :  «  J'ai  employé,  dit-il,  le 
mucilage  obtenu  des  feuilles  de  la  plante  indoue  dans  le  traitement 
de  soixante  cas  de  dysenterie,  et  dans  tous,  la  guérison  s'ensuivit. 
La  durée  du  traitement  variait  de  6  à  7  jours;  il  faut  remarquer 
toutefois  que  mes  cas  n'étaient  pas  virulents.  »  Et  il  ajoute  un  peu 
plus  loin  :  «  Selon  moi,  la  plante  agit  simplement  en  tant  qu'émol- 
lient,  mais  n'a  pas  d'influence  spécifique  sur  la  maladie.  » 

Une  [)ropriété  intéressante  de  l'huile  est  encore  sig-nalée  par  le 
chirurgien  D.  R.  Thomson  :  (^elle-ci,  d'après  lui,  est  extrêmement 
précieuse  dans  le  cas  de  la  pénétration  d'épines  dans  les  chairs. 
Alors  qu'il  est  impossible  d'extraire  ces  épines  avec  des  pinces,  il 
suffirait  d'enduire  le  membre  atteint  d'huile  de  sésame,  les  épines 
rapidement  ramollies  par  sa  présence  seraient  dissoutes  ;  ensuite,  il 
ne  reste  plus,  dit-il,  à  leur  place  qu'un  petit  canal  mais  toute  trace 
d'épine  a  disparu. 

Ce  sont  surtout  aux  Indes,  les  graines  blanches  qui  sont  recher- 


22  ,  ÉTUDES    Kl     MÉMUIHES 

chées  pour  l'emploi  médical.  Les  Iiidous  emploient  l'huile  de  sésame 
comme  base  de  toutes  les  drogues  dont  l'emploi  nécessite  vme  huile, 
et  ce  qui  la  fait  rechercher  à  cet  égard  est  la  difliculté  ([uelle  pré- 
sente à  rancir. 

(ies  graines  et  l'huile  tiennent  une  certaine  place  dans  la  phar- 
macopée chinoise  et  sino-annamite.  Les  graines  triturées  avec  du 
sucre  sont  très  estimées  par  les  (Chinois  et  par  les  Annamites  comme 
émollientes,  toniques,  rafraîchissantes  et  digestives. 

L'hviile  est  employée  fréquemment  en  Indo-(ihine  pour  oindre 
en  hiver  le  ventre  des  enfants.  Elle  forme  sans  doute  à  la  surface 
de  celui-ci  une  couche  protectrice,  dont  l'utilité  se  trouve  justifiée 
par  ce  fait  que  les  enfants  jusqu'à  5  ou  fi  ans  courent  tout  nus  au 
vent  et  à  la  pluie. 

On  l'emploie  parfois  comme  contre-poison  et  les  Chinois  la  font 
aussi  entrer  couramment  dans  la  préparation  d'onguents  divers. 

V.  —  PRODUCTION   COMMERCIALE   DES  GRAINES 

DE    SÉSAME. 
LEUR    EXPORTATION  ET   LEUR   CONSOMMATION 

EN    EUROPE. 

L'Inde  est  le  grand  fournisseur  du  marché  européen  et  principa- 
lem.ent  du  marché  marseillais,  à  ce  point  que  l'on  peut  dire  en  toute 
exactitude  que  les  fluctuations  de  l'huilerie  marseillaise  sont  liées 
pour  une  grande  part  aux  récoltes  de  l'Inde. 

Or,  celle-ci  s'attache  de  plus  en  plus  à  la  culture  des  plantes 
(thé,  cannelle,  etc.)  à  très  grand  rendement  et  c'est  ce  qui  nous  fait 
insister  sur  l'intérêt  qu'a  l'Indo-l^hine  à  développer  grandement 
cette  culture  sur  son  territoire,  et  la  France  à  l'y  encourager,  car 
le  moment  est  à  prévoir  où  les  Indes  délaisseront  quelque  peu  le 
sésame  qui  n'est  qu'une  culture  indigène  ',  pour  s'attacher  à  celle 
des  plantes  les  intéressant  plus  directement  ;  l'Angleterre,  ne 
l'oublions  pas,  n'importe  pas  chez  elle  de  graines  de  sésame,  elle 
n'importe  que  de  l'huile  et  en  très  petite  quantitt'.  |)our  les  simples 
besoins  pharmaceutiques. 


I.  La  trituration  du  sésame  et  du  ricin  occupe  dans  l'Inde  un  ^^rand  nombre  d  hui- 
leries :  75  dans  la  province  du  Bengale,  25  dans  celle  de  Bombay.  Cette  industrie. 
.jusqu'ici  très  primitive,  a  fait  en  ces  dernières  années,  de  très  sérieux  efforts  pour 
perferl  ionner  smi  outillage,  pnrnurapôc  ((u'cllf  (■<)  par  des  rnpitalistcs  indifrènes. 


LE    SÉSAME    DK    i/eXTRÈ.MD-ORIEM  23 

Les  exportations  du  sésame  des  Indes  sont  d  en  moyenne 
120.000  tonnes  chaque  année.  Ce  chilfre  s'est  élevé  en  1903  à 
180.0110  tonnes,  mais  il  est  sujet  à  des  variations  très  grandes  et 
dans  Tannée  1006.  la  plus  mauvaise  comme  rendem,ent,  l'exporta- 
tion de  ce  produit  est  tombé  à  85.000  tonnes  ;  elle  rappelle  par  ce 
chillVc  Tannée  1890  qui  fut  également  très  mauvaise  et  ne  permit 
(ju  une  exportation  de  80.000  tonnes. 

Depuis  trente  ans,  c'est  le  chitTre  minimum  qui  ait  été  atteint, 
or  c  est  encore,  comme  on  le  voit,  un  chiffre  respectable  si  Ton  con- 
sidère la  valeur  de  la  graine  qui,  suivant  les  variétés  considérées 
varie  de  30  à  38  francs  les  100  kilos. 

Les  Indes  exportent  leur  sésame  en  France,  en  Belgique,  en 
Allemagne,  en  Italie,  en  Autriche-Hongrie  et  en  Egypte,  mais  la 
France  seule  capte  environ  les  2/3  de  la  production  mondiale  et 
Marseille  a  importé  dans  ces  quinze  dernières  années  une  moyenne 
annuelle  de  75.000  tonnes  de  graines  de  sésame,  avec  un  maximum 
de  120.000  tonnes  en  1903  et  un  minimum  regrettable  de  i5.000 
en  1905. 

Les  pays  de  consommation  viennent  d'être  nommés  plus  haut, 
voici  un  aperçu  de  leur  consommation  respective  : 

En   190i  la  Hongrie  achetait  0.898  quintaux  d'huile  de  sésame. 

En  1903  l'Allemagne  importait  01 .338  tonnes  de  graines,  en  1901 
51.313  tonnes  et  en  1905,  46.489. 

La  Belgique  en  1904  importait  32.864  tonnes  de  graines  et  32.170 
en  1905. 

On  constatera  que  ces  chiffres  vont  en  diminuant  chaque  année, 
cela  tient  à  ce  que  les  puissances  européennes  reconnaissent  l'avan- 
tage qu  elles  ont  à  s'adresser  directement  aux  grandes  huileries 
françaises  pour  leur  fournir  un  produit  tout  préparé. 

La  France  voit  ses  importations  réparties  sur  les  différents  ports  : 
Marseille,  Dunkerque,  le  Havre  et  Bordeaux,  par  ordre  d'impor- 
tance; Marseille  s'adjoint  d'ailleurs  presque  toute  la  consommation 
et  ses  importations  de  sésame  dans  ses  dernières  années  se  chiffrent 
ainsi  : 

En  1902  :     68.585  tonnes 
En  1903  :  120,906       — 
En  1904  :    84.537       — 
En  1905  :     i2.860       — 
En  1906  :    81.458       — 


24  KTLDES    KT    MKMulKKS 

En  résumé,  en  dehors  des  Indes  anglaises,  quelques  pays  exportent 
bien  des  g-raines  de  sésame,  les  Indes  françaises  de  i.oOO  à  3.000 
tonnes,  le  Levant  15.000  tonnes  environ  :  la  Chine  et  le  Siam, 
de  même  quelques  régions  africaines  le  golfe  Persique  et  l'Indo- 
Chine  font  de  timides  essais,  mais  leur  exportation  nest  qu'un 
chilTre  insignifiant  dans  la  production  mondiale. 

L  exportation  peut  être  considérée  comme  restant  à  l'heure 
actuelle  entièrement  entre  les  mains  des  Indes  anglaises  avec  une 
moyenne  de  100  à  loO.O(MJ  tonnes. 

Nous  ne  pourrons  jamais  trop  insister  sur  ce  fait  que  1  huilerie 
française  manque  de  nuHière  première  et  (jue,  par  conséquent,  la 
production  de  celle-ci  s'impose.  Or,  l'Indo-Chine  est  admirablement 
aménagée  pour  cette  production.  Il  n'y  a  qu'à  la  développer  et  à  la 
diriger.  De  plus,  il  n'est  que  temps  de  l'entreprendre,  car  nos  voi- 
sins, les  .\méricains  des  Philippines,  comprenant  très  bien  le  parti 
que  l'on  peut  tirer  du  sésame,  encouragent  beaucoup  sa  culture  dans 
leurs  îles  et  avant  dix  ans  nous  verrons  les  l^hilippines  compter 
comme  pays  d'exportation  des  oléagineux. 

Or  le  climat  et  les  terres  des  Philippines  ont  de  grands  rapports 
avec  le  climat  et  le  sol  indo-chinois  tout  en  étant  moins  favorables., 
ainsi  qu'en  témoigne  la  flore  des  deux  pays. 
"Devrons-nous  donc  attendre  que  les  Américains  nous  montrent 
ce  qu'on  peut  tirer  des  colonies  placées  sous  ces  latitudes  au  point 
de  vue  des  oléagineux,  pour  nous  décider  à  tourner  notre  attention 
et  nos  capitaux  vers  ces  productions  ? 

La  leçon  serait  dure  et  nous  ne  saurions  trop  engager  nos  pro- 
ducteurs métropolitains  d'huile  et  de  savon  à  devenir  enfin  proprié- 
taires ou  tout  au  moins  à  acheter  en  Indo-Chine  et  faire  produire 
par  conséquent  la  matière  première  qui  leur  est  nécessaire,  au  lieu 
de  rester  indéfiniment  tributaires  d'une  production  étrangère  qu'ils 
ne  peuvent  réglementer  et  dont  notre  industrie  nationale  est  obligée 
de  subir  les  fluctuations  ! 

VI    —  ÉTUDE   INDUSTRIELLE    DES    PRODUITS 
FOURNIS    PAR    LES    GRAINES    DE    SÉSAME 

A.  —  Huile. 

Procédé  européen  d'extraction  de  l'huile  de  sésame.  Bésidua 
industriels.  —  Xous  devons  à  l'amabilité  de  M.  Millinu.  \p  distinsrué 


LE    SESAME    UE    L  EXTKEME-OKIEN  l"  ^O 

directeur  du  Laboratoire  ofliciel  d'essais  techniques  de  Marseille, 
la  plupart  des  renseig'iiements  qui  suivent,  concernant  la  fabrication 
de  l'huile  de  sésame  à  Marseille,  ainsi  que  les  procédés  de  vérifica- 
tion permettant  de  déceler  ou  les  falsifications  de  l'huile  de  sésame 
ou  sa  présence  dans  d'autres  huiles. 

Extraction  de  Vhuilo.  —  Les  graines  de  sésanie  sont  soumises 
dans  les  huileries  à  plusieurs  pressions  destinées  à  extraire  l'huile 
qu'elles  renferment.  Cette  expression  se  fait  par  trois  passages  sous 
la  presse  hydraulique.  La  première  pression  fournit  les  huiles  extra- 
fines comestibles,  la  deuxième  donne  des  huiles  fines  encore  très 
estimées  pour  le  même  usage,  la  troisième  les  huiles  employées  en 
savonnerie.  La  série  des  opérations  est  la  suivante  : 

Après  un  nettoyage  mécanique  plus  ou  moins  complet,  suivi  d  un 
ou  deux  broyages  entre  deux  cylindres  triturateurs,  les  graines 
placées  dans  le  scourtin  et  tassées  sous  la  presse  préparatoire  sont 
soumises  à  la  première  pression  pendant  une  heure  à  une  heure  et 
demie.  Le  rendement  est  de  32  k  35  "/o  d'huile. 

Le  résidu  est  broyé  dans  un  moulin  avec  addition  de  4  à  a  "/„ 
d'eau,  puis  passe  à  la  deuxième  pression.  Pendant  une  heure,  il 
abandonne  5  à  6  %  d'huile. 

Cette  opération  est  renouvelée  une  seconde  fois  avec  la  même 
quantité  d'eau  et  en  ajoutant  tous  les  déchets  et  crasses  de  fabrica- 
tion ;  le  broyage  un  peu,plus  long  est  suivi  d'un  chauiïage  à  45°  ou 
à  50**.  La  troisième  pression  donne  9  à  10  "/o  d'huile. 

Telle  est  en  général  la  marche  suivie  par  les  huileries  marseil- 
laises; elle  n'est  pas  absolue  car,  même  à  Marseille,  il  est  certaines 
variétés  de  sésame  qu'on  travaille  en  deux  pressions.  En  Allemagne 
les  deuxième  et  troisième  pressions  sont  faites  k  chaud. 

Le  tourteau  qui  en  résulte  contient  encore  8  et  même  10  "/o  d'huile. 
11  est  très  apprécié  pour  l'alimentation  des  bestiaux.  Si  l'on  désire 
pousser  l'extraction  de  l'huile  plus  loin,  il  est  nécessaire  de  procéder 
alors  par  épuisement  au  moyen  d'un  dissolvant  comme  le  sulfure 
de  carbone.  On  obtient  ainsi  une  quatrième  qualité  d'huile  utilisable 
seulement  en  savonnerie  et  un  tourteau  contenant  environ  1  "/c 
d'huile  et  servant  comme  engrais. 

Huiles  de  /"",  !^«,  ^^  et  #  pression.  —  L'huile  de  sésame  jtremière 
pression  est    de  couleur  jaune  clair,   de  saveiu-  douce  et  agréable. 


2(i  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

sans  odeui'  cl  de  bonne  conservation.  Elle  constitue  une  huile 
comestible  très  appréciée  ;  dans  certaines  contrées,  elle  est  même 
préférée  à  l'huile  d'olives. 

Lluiile  deuxième  pression  est  plus  foncée,  de  goût  un  peu  plus 
fort.  Hlle  est  fréquemment  traitée  à  la  terre  à  foulon,  ce  quiTéclair- 
cit,  la  blanchit  mémo  et  la  rapproche  beaucoup  des  qualités  dites 
((  l'*^  pression  ». 

Ces  deux  ({ualités  entrent  couramment  dans  la  fabrication  des 
graisses  alimentaires  composées,  dites  margarines,  dans  la  propor- 
tion de  50  à  80  °/o. 

Lhuile  de  troisième  jtression  à  chaud,  n'est  plus  comestible  ;  sa 
couleur  est  foncée,  son  goût  désagréable,  son  acidité  forte.  On  la 
soumet  parfois  à  un  raffinage  à  la  soude  qui  la  neutralise,  éclaircit 
.sa  couleur  et  permet  de  l'écouler  avec  la  «  2*^  pression  ».  Le  résidu 
savonneux  de  l'épuration  est  livré  à  la  savonnerie. 

L'huile  sulfurée  nest  susceptible  d'aucun  raffinage,  sa  couleur 
est  très  foncée,  sa  consistance  souvent  pâteuse,  son  odeur  repous- 
sante, son  acidité  exagérée  (50  à  70  *'/o).  Elle  ne  s'emploie  qu'en 
savonnerie. 

Propriétés  p/ujsiques  et  chimiques.  —  L'huile  fraîchement  fabri- 
(juée  a  toujours  une  saveur  un  peu  forte  qui  disparaît  avec  le  temps. 
Sa  densité  à  L5°  =  923. 
Pressée  à  chaud  =  924.  '  • 

Pour  le  sésame  du  Levant  =  926,  5. 
D'après  Leone  et  Longi  son  indice  de  réfraction  est  : 

I,i902àl0" 
1,4854  à  23". 

La  densité  des  acides  gras  ^^  908,  5  à  909,  5. 

Ils  se  concrètent  à  32-3  i"  et  d'après  Benedikt  fondent  à  2()". 

La  saponification  suif,  absolue  ^  54  à  60. 

La  Saj)onification  suif,  relative  =  1iO-L54. 

La  saponification  de  1 00  grammes  d'acide  gras  exige  19  gr.  93  de 
potasse  caustique. 

La  solidification  des  acides  gras  a  lieu  vers  22",  leur  saturation 
vers  17.7. 

La  solubilité  des  alcools  absolus  =  41  "/„. 

Le  pouvoir  rotatoire  est  dextrogyre.  • 


LE    SÉSAMt:    DK    L  EXTKÈME-ORIKÎST  2/ 

L  huile  de  sésame  est  constituée  par  les  g'iycérides  des  acides 
gras  suivants  : 

Concrets  (12  à  20  "/o)  =  palmitique. 

stéarique. 
Fluides  (80  à  88»/o)  =  oléique. 

linoléique. 

A  côté  de  ces  constituants  principaux  on  a  pu  constater  la  pré- 
sence d'une  petite  quantité  (moins  de  l°/o  de  matières  g-rasses  insa- 
ponifiables,  dans  lesquelles  on  a  réussi  à  déceler  plusieurs  corps 
différents  : 

L,&  phytostérine.  alcool  spécial  à  l'huile  de  sésame. 

La  sésarnine,  corps  k  fonctions  indéterminées,  spécial  également 
à  l'huile  de  sésame. 

A  4"  C.  l'huile  de  sésame  paraît  encore  parfaitement  tluide,  elle 
ne  se  congèle  qu'à  —  o**  G.  et  se  prend  en  une  masse  d'un  blanc 
jaunâtre  translucide,  rappelant  la  consistance  de  l'huile  de  palmiste, 
à  laquelle  elle  ressemble  beaucoup,  toutefois  elle  est  exempte  de  tout 
dépôt  granuleux. 

Chauffée  à  100°,  l'huile  de  sésame  commence  à  bouillir  sensible- 
ment. 

A  loO**  C.  elle  commence  à  chang-er  de  couleur  et  devient  de 
plus  en  plus  pâle  jusqu'à  215°.  Il  s'en  dég-a^^e  à  ce  moment  des 
vapeurs  blanches.  Au  fur  et  à  mesure  qu'elle  refroidit,  elle  reprend 
sa  couleur  naturelle.  A  partir  de  300°.  l'huile  .se  colore  de  plus  en 
plus  jusqu'à  devenir  brun  foncé.  Une  fois  refroidie,  elle  laisse, 
comme  la  glycérine,  voir  sous  l'incidence  oblique  de  la  lumière  un 
reflet  très  apparent  vert-serin  (Fritsch). 

L'huile  de  sésame  agitée  avec  de  Féther  sulfurique  donne  une 
émulsion  blanche.  Après  un  court  re[)os  les  deux  liquides  se  séparent 
mais  l'huile  se  trouve  presque  entièrement  décolorée. 

Traitée  par  l'acide  sulfurique  concentré,  elle  se  colore  au  bout  de 
quelques  instants  en  brun  rougeàtre  foncé  et  prend  un  aspect  géla- 
tineux. Si  on  la  chauffe  avec  l'acide,  la  coloration  augmente,  et 
Ion  constate  un  dégagement  d'acide  sulfureux.  Si  l'on  mélange  ce 
liquide  avec  de  l'eau  après  l'avoir  soumis  à  la  chaleur,  on  voit  se 
former  un  dépôt  caséeux,  en  partie  blanc  et  en  partie  pourpre 
(Fritsch). 

L'acide  chlorhydrique  concentré  ne  produit  aucune  altération, 
même  lorsqu'on  porte  le  mélange  jusqu'à  l'ébullition,  l'huile  con- 
.serve  sa  couleur  primitive  et  sa  fluidité  ne  parait  pas  changée. 


2S  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

L'acide  azotique  la  colore  en  jaune-oraug-é,  si  l'on  chaulîe  le 
niélang-e  on  constate  la  formation  d'une  masse  épaisse  et  écumeuse. 
L'acétate  de  plomb  produit  une  émuLsion  blanche  très  épaisse. 

FulHificntions.  —  L'huile  de  sésame  est  falsifiée  avec  de  l'huile 
d'arachides,  mais  elle  sert  elle-même  à  falsifier  l'huile  d'olives  et 
l'huile  d'o'illette. 

La  vérilication  de  la  pureté  de  l'huile  de  sésame  se  constate 
d'abord  à  laide  des  constantes  que  nous  avons  données  plus  haut, 
d'après  la  méthode  générale  d'analyse  des  corps  gras,  mais  d'autre 
part,  la  grande  facilité  avec  laquelle  cette  huile  donne  naissance  à 
des  réactions  colorées  intenses,  peut  aussi  servir  à  vérifier  rapi- 
dement sa  pureté.  Voici  deux  essais  basés  sur  cette  propriété  : 

!*•  Lorsqu'on  agite  lOcc. d'huile  de  sésame,  d'abord  avec  o  gouttes 
d'acide  sulfurique  à  53"  B*^,  puis  avec  "5  gouttes  d'acide  azotique  à 
28°  B'\  la  masse  est  nuancée  progressivement  par  des  teintes  graduées 
passant  par  le  vert  clair,  vert  foncé,  vert  noir,  brun  et  rouge.  Ce 
phénomène  ne  se  produit  pas  avec  les  autres  huiles,  maison  l'obtient 
quelquefois  avec  des  huiles  de  sésame  légèrement  adultérées  ;  de 
plus,  les  huiles  de  sésame  industrielles  pressées  à  chaud  peuvent 
donner,  (quoique  pures,  des  résultats  négatifs. 

2°  La  couleur  rouge  finale  obtenue  par  cette  oxydation  progres- 
sive de  la  matière  colorante,  jaunit  par  l'action  des  alcalis  et  reprend 
sa  couleur  primitive  en  liqueur  acide  (Milliau). 

On  agite  pendant  une  minute  lOcc.  d'huile  avec  4  gouttes. d'acide 
sulfuritpie  pur  à  66"  ;  on  ajoute  une  goutte  d'acide  azotique  et  on 
agite  de  nouveau  vivement  l'huile  :  de  sésame  pure  noircit  immédia- 
tement. 

Procédé  Milliau.  —  L'huile  de  sésame  contenant  du  ricin  reste 
jaune  trouble.  Cette  réaction  est  utilisée  pour  la  vérification  des 
huiles  industrielles  pouvant  contenir  des  huiles  de  ricin,  falsifica- 
tion dangereuse  lorsqu'elle  est  ignorée  du  savonnier. 

Hecherchc  île  V huile    de  sésame  dans  les  autres  huiles. 

Procédé  Camoin.  —  Il  consiste  à  agiter  pendant  une  minute 
2  volumes  d'huile  et  1  volume  d'acide  chlorhydrique  de  densité  1,38 
saturé  de  sucre.  L  huile  de  sésame  est   immédiatement  décelée  par 


LK    SÉSAME    DE    L'EXTHÈME-OKIE^T  29 

une  coloration  rouge  caractéristique.  Cette  coloration  est  encore 
sensible  dans  les  mélanges  à  3  °/o  de  sésame  et  au-dessous. 

Villarecchia  et  Fa/>/'is  remplacent  le  sucre  par  lefurfurol,  Tarhhon 
par  le  glucose.  Ces  modifications  peu  importantes  n'améliorent 
pas  la  réaction  primitive.  En  tous  cas,  d'après  M.  Milliau,  elles  pré- 
sentent les  mêmes  imperfections  dans  l'analyse  de  certaines  huiles 
d  olives.  En  effet,  l'olive  contient  des  matières  colorantes,  insolubles 
dans  l'huile,  mais  solubles  dans  la  partie  aqueuse  du  fruit.  Ces 
matières  qui  sont  colorées  en  rouge  par  l'acide  chlorhydrique  sucré, 
le  furfurol,  etc.  souillent  souvent  l'huile  fraîche  qui  n'a  pas  perdu 
entièrement  son  humidité  et  peuvent  faire  supposer  à  tort  que 
l'huile  a  été  adultérée. 

Dans  ce  cas,  il  convient,  toujours  à  l'aide  des  mêmes  réactifs, 
d'opérer  non  sur  l'huile  elle-même  mais  sur  les  acides  gras  naissants 
du  produit  rectifié. 

Le  mode  opératoire  est  le  suivant  :  On  saponifie  15  grammes 
d'huile  comme  il  a  été  prescrit  ;  on  dissout  le  savon  et  on  le  décom- 
pose par  l'acide  sulfurique  étendu.  Les  acides  gras  sont  recueillis, 
dès  qu'ils  montent  à  la  surface  à  l'état  pâteux  ;  on  les  lave  en  les 
agitant  deux  fois  avec  15  ce.  d'eau  distillée  dans  un  tube  à  essai  ; 
onégoutte  et  on  place  les  acides  gras  dans  une  étuvecliautfée  à  105*'. 
Lorsque  la  majeure  partie  de  l'eau  est  éliminée  et  que  ceux-ci  com- 
mencent à  fondre,  on  les  verse  sur  leur  djemi-volume  d'acide  chlor- 
hydrique pur,  dans  lequel  on  vient  de  dissoudre  à  froid  et  à  satu- 
ration du  sucre  pulvérisé  ;  on  agite  vivement  le  tube  à  essai. 

La  présence  de  l'huile  de  sésame  est  toujours  nettement  indiquée 
parla  coloration  rose  et  rouge  que  prend  la  couche  acide.  Les  autres 
huiles  laissent  l'acide  incolore  ovi  lui  communiquent  une  teinte  jau- 
nâtre (Milliau). 

Comme  l'huile  de  sésame  est  celle  qui  donne  avec  le  plus  d'inten- 
sité et  de  facilité  des  réactions  colorées,  il  existe  un  grand  nombre 
d'autres  procédés  qui  peuvent  trouver  leur  emploi,  soit  en  se  con- 
firmant l'un  l'autre,  soit  en  permettant  d'apprécier  approximati- 
vement la  proportion  de  sésame,  en  raison  de  leur  sensibilité  diffé- 
rente. 

Réaction  Bellier.  —  On  agite  une  minute,  volumes  égaux  d'huile, 
d'acide  azotique  pur  et  d'une  solution  saturée  de  résorcine  dans  la 
benzine  pure. 


'M)  ÉTUDES    iiT    MÉMOIRKS 

A  20  "/„  de  sésame,  l'émulsion  passe  instantanément  au  violet  et 
vire  de  même  sur  le  vert  au    bout  d'une  demi-minute. 

A  10  "  o  ^^  teinte  violette  se  développe  en  10  secondes  et  vire  sur 
le  vert  au  bout  d'une  demi-minute. 

A  5  °/o  et  à  2,5  ° /„  les  mêmes  phénomènes  s'observent,  mais  en 
teintes  de  plus  en  ])lus  atténuées. 

A  I   1/4  ''/o  les    teintes  sont  extrêmement   faibles  et  très  fugaces. 

Après  repos  et  séparation  des  deux  couches,  on  observe  les 
phénomènes  suivants  : 

A  20  °/o  la  couche  acide  inférieure  est  d'un  vert  bleuâtre  intense 
persistant  un  quart  d'heure. 

A  10  et  o  "/„  la  couche  acide  est  toujours  nettement  verte,  mais 
tourne  au  jaunâtre  au  bout  d'un  temps  plus  ou  moins  long. 

A  2,o  et  l,i  °/„  la  teinte  verdàtre  n'est  plus  nette  et  vire  rapi- 
dement au  jaune. 

Les  autres  huiles  de  g-raines  donnent  bien  la  première  teinte  vio- 
lacée de  l'émulsion  ;  mais  la  teinte  verte  de  la  couche  acide  esf 
caractéris/if/tio  du  npuame.    La  sensibilité  de  ce  produit  est  de  o  •'/o. 

Procédé  au  formol.  —  On  prépare  la  solution  :  10  ce.  aldéhyde  for- 
mique  à  40  "/o,  '00  ce.  eau  distillée,  10  ce.  acide  sulfurique  pur.  On 
agite  à  froid  volumes  égaux  de  cette  liqueur  et  d'huile  pendant  une 
minute  : 

A  20  "/„  on  obtient  une  émulsion  gris  sale, 

A  10  "/„  une  émulsion  gris    sale, 

A  5  "/o  une  émulsion  grise. 

Au-dessous  de  cette  teneur,  émulsion  incolore. 

Par  le  repos,  la  teinte  fonce  et  de  plus  en  plus  lentement  à 
mesure  ([ue  la  dilution  augmente.  A  20  "/„  elle  prend  une  couleur 
gris  bleuâtre  foncé,  à  10  et  o  "/o  elle  ne  vire  qu'à  la  teinte  café  au 
lait.  La  sensibilité  de  ce  procédé  est  au  plus  de  o"/o  et  encore,  en 
opérant  avec  un  type  pur,  pour  pouvoir  par  comparaison  apprécier 
le  changement  de  teinte. 

Procédé  Ca'dlelcl .  —  Acide  sulfurique  pur  5  ce,  eau  3  ce.  ;  on 
mélange  rapidement  dans  un  tube  à  essai.  On  verse  immédiatement 
4  ce.  d'huile,  puis  3  ce.  d'acide  azotique,  on  agite  fortement  pentlant 
30  minutes  et  on  plonge  durant  o  minutes  dans  l'eau  froide  : 
l'huile  tourne  au  rouge   et  l'acide   au  jaune  orange.  Kn  laissant  au 


LE    SÉSAME    DE    LEXTRÈME-ORIENT  3i 

préalable  refroidir  le  mélange  d'eau  et  d'acide  sulfurique  et 
opérant  ensuite  comme  il  est  indiqué,  on  obtient  finalement  une 
coloration  verte  de  la  couche  huileuse  ''Milliau). 

Procédé  Behrens  modifié.  —  On  prépare  une  solution  acide  avec 
50  centimètres  cubes  d'acide  sulfurique  pur  et  concentré  et  30  cen- 
timètres cubes  d'eau.  On  agite  à  froid  pendant  une  minute  8  cen- 
timètres cubes  de  cet  acide  étendu  avec  4  ce.  d'huile  et  3  ce. 
d'acide  azotique  pur  à  36°  Baume. 

A  20  °/o  de  sésame,  l'émulsion  prend  une  teinte  vert  d'herbe 
intense  persistant  quelques  minutes. 

A  10  7o  on  obtient  le  même  vert,  mais  disparaissant  en  une  demi- 
minute. 

A  o  °/o  teinte  jaune  verdàtre  pas  nette. 

La  sensibilité  de  ce  procédé  ne  permet  d'accuser  que  10  *•/„  de 
sésame. 

Procédé  au  vanadate  d'ammoniaque.  —  Le  réactif  est  formé  de 
2  grammes  de  vanadate  d'ammoniaque  dissous  dans  50  grammes 
d'eau  et  100  grammes  d'acide  sulfurique  pur. 

On  agite  une  minute  volumes  égaux  de  réactif  et  d'huile  : 

A  20  °/o  émulsion  brun  verdàtre  sale,  passant  au  vert  foncé. 

A  10  °/o  émulsion  plus  jaune,  passant  au  vert  jaunâtre. 

A  5  °/o  émulsion  orange  sale,  passant  au  jaune. 

Après  la  séparation  des  deux  couches,  l'acide  présente  les  teintes 
suivantes  : 

A  20  "/o,  vert  foncé  très  net. 

A  10  °/o,  brun  verdàtre  peu  net. 

Au-dessous  de  10  %,  brun. 

Ce  procédé  n'est  donc  vraiment  sensible  qu'à  partir  de  20  "/q.  La 
teinte  verte  de  la  couche  acide  est  caractéristique  du  sésame. 

Procédé  Tocher.  —  On  dissout  1  gramme  de  pyrogallol  dans 
15  centimètres  cubes  d'acide  ctilorhydrique  concentré;  on  agite  la 
dissolution  une  minute  dans  un  petit  entonnoir  à  décantation  avec 
15  centimètres  cubes  de  l'huile  à  examiner.  On  laisse  reposer,  on 
soutire  la  couche  acide  et  on  la  fait  bouillir  5  minutes. 

La  liqueur  qui  est  couleur  fleur  de  pêcher  passe  par  l'ébullition 
k  une  teinte  violet  bleu  par  réflexion,  rougeàtre  par  transmission. 


32 


ETUDES    ET    MKMOIRKS 


Cette  réaction  paraît  dépendre  de  la  (jualité  du  sésame  entrant 
dans  le  mélange.  En  effet,  M.  Milliau  a  trouvé  des  sésames  comes- 
tibles, jaune  clair,  filtrés,  qui  n'étaient  décelés  qu'à  oO  "/o  tandis 
que  les   sésames   sulfurés  bruts   étaient    très  nettement  accusés   à 

H.     l'oIRTEAlX. 

Le  tourteau  résiduel  de  l'expression  de  1  huile  se  présente  sous  la 
forme  d'un  g-àteau  plat  carré  de  3  kilos  environ.  On  désigne  dans 
le  commerce  marseillais,  ceux  qui  proviennent  du  traitement  des 
graines  d'Extrême-Orient,  sous  le  nom  de  tourteaux  de  sésame 
enveloppés,  ou  encore  de  tourteaux  du  sésame  à  enveloppe  mince,  la 
désignation  de  tourteau  de  sésame  à  double  enveloppe  ou  à  enveloppe 
épaisse  s'appliquant  aux  tourteaux  résultant  du  traitement  des 
graines  de  S.  occidentale  Steer  et  Hegel. 

Les  tourteaux  à  enveloppe  mince  offrent  les  teintes  les  plus 
diverses,  du  gris  au  brun  pres([ue  noir,  suivant  là  nature  des  graines 
qui  ont  servi  à  les  préparer. 

Composition  chimique.  —  A  l'analyse,  ces  tourteaux  présentent 
la  composition  moyenne  suivante  variable  un  peu  avec  les  prove- 
nances : 

Humidité 11,10 

Matière   grasse 42,80 

Matières  protéiques. 37,20 

—       hydrocarbonées..      20,50 

Cellulose 7,50 

Gendres 10,90 

Les  tourteaux  ont  toujours  une  couleur  j)lus  foncée  à  l'intérieur, 
ils  sont  généralement  très  durs. 

Si  on  les  examine  à  la  loupe,  on  distinguera  nettcnieut  dans  les 
tourteaux  noirs  les  particules  colorées  représentant  les  débris  du 
spermoderme,  cette  distinction  devient  très  dillicile  dans  les  tour- 
teaux blancs.  Lorsqu'ils  sont  frais,  ils  dégagent  une  légère  odeur 
oléagineuse  et  sont  inodores  lorsqu'ils  sont  bien  secs,  mais  cette 
odeur  réapparaît  si  on  les  met  en  présence  d'une  humidité  même 
légère. 

MM.  Ccdlin   et    Em.    Perrol,   dans   leur   ouvrage    «     /.es   Hésidus 


LE    SÉSAME    DR    l'eXTRÊME-ORIENT 


33 


industriels  utilisés  par  l  Agriculture  <>  nous  donnent  les  caracté- 
ristiques des  tourteaux  de  sésame.  Quand  les  tourteaux  sont  désa- 
grégés dans  l'eau  chaude  ou  alcalinisée,  qu'ils  colorent  diversement 
et  à  laquelle  ils  cèdent  rapidement  leur  principe  colorant  très 
soluhle  il  est  facile,  nous  disent-ils,  de  distinguer  leurs  éléments 
constituants  ;  «  Le  tégument  externe  est  toujours  facilement 
reconnaissable  à  sa  teinte  ;  V albumen,  eu  égard  à  la  consistance  de  la 


Fig.  23. 


Éléments  constitutifs  du  tourteau  de  Sésame. 


cuticule  qui  le  recouvre  extérieurement^  a  un  aspect  papyracé  tout 
à  fait  caractéristique.  Bien  plus  résistant  que  l  embryon,  qui  se  laisse 
désagréger  sous  Vaction  des  meules,  l'albumen  se  crève  sans  se 
dissocier  et  se  retrouve  souvent  tout  entier  avec  une  forme  qui  repro- 
duit exactement  celle  de  la  graine;  cette  particularité  caractérise 
très  nettement  le  tourteau  de  sésame.   » 

A  côté  de  ces  albumens  tout  entiers,  on  trouve  beaucoup  de 
fragments  qui  ne  se  sont  que  des  débris  de  l'albumen  déchiré.  Ils 
sont  presque  toujours  recouverts  par  le  spermoderme,  en  général 
très  mince  dans  les  graines  de  Sesamum  indien  m. 

Bill,  du  lardin  rninninl.  ifttl .  II.  —  N°  100.  3 


34  lilTDES    ET    MÉMOIRES 

MM.  Collin  et  Perrot  nous  donnent  ensuite  un  certain  nombre  de 
caractères  microscopiques  permettant  dopérer  à  coup  sûr  lidentiti- 
cation  des  tourteaux  de  sésame  : 

Ces  caractères  consistent  : 

1"  Dans  la  présence  à  peu  près  constante,  dans  presque  toutes 
les  cellules  du  tégument  externe  d'un  très  g-ros  cristal  doxalate  de 
chaux  disposé  en  rosette  et  marqué  de  stries  entremêlées  (fig.   25). 

2"  Dans  la  présence  de  nombreux  débris  parcheminés  très  résis- 
tants, d'une  teinte  blanche,  appartenant  à  l'albumen. 

3"  Dans  la  forme  ovale  des  grains  d'aleurone  qui,  couronnés  à 
l'un  de  leurs  pôles  par  un  petit  globoïde,  contiennent  un  gros  cris- 
talloïde  prismatique. 

Usages . 

\"  Dans  lalimenlation  du  bétail.  —  Le  tourteau  de  sésame  qui, 
dans  rinde,  contribue  souvent  à  l'alimentation  des  classes  pauvres, 
convient  parfaitement  à  1  alimentation  du  bétfiil,  particulièrement 
des  ruminants.  La  défaveur  jetée  au  déliut  sur  son  emploi 
n'avait  d'autre  raison  d'être  que  les  quelques  accidents  survenus  en 
Europe  par  l'absorption  de  tourteau  préparé  avec  des  graines  ava- 
riées pendant  la  traversée.  Les  moyens  de  transport  actuels  per- 
mettent aujourd'hui  de  livrer  des  tourteaux  irréprochables  et  dont 
il  doit  être  fait  grand  cas  en  agriculture. 

En  effet,  les  expériences,  qui  ont  été  faites  pour  l'introduction  de 

ce  produit  dans  les  rations  alimentaires  du  bétail,  ont  démontré  sa 

valeur  pour   le   développement   des  jeunes  et  1  engraissement  des 

adultes.  La  quantité  introduite  journellement   dans  l'alimentation 

peut  varier  de  1  à  3  kilos  pour  les  bovidés  et  de  250  à  TJOO  grammes 

pour  les  ovidés.    Ce  tourteau  est   administré  quehjuefois  seul,  soit 

en  mélange  avec  das  racines,  mais  mieux  sous  forme  de  buvées. 

Les  principes   immédiats,  dont  nous   avons  plus  haut  donné    la 

proportion,    ne   sont  pas  entièrement  assimilés  par  l'aninial,  on  a 

déterminé  la  proportion  des  matières  digestibles  qui  est  en  moyenne 

de  : 

Matières  protéiques 36,5  "/„ 

grasses 11,5  — 

—       hydrocarbonées  .       15,5  — 

Le  tourteau  de  sésame  constitue  donc  un  aliment  concentré  1res 

riche  en  matières  protéi(jues  à  grands  coelïîcients  de  digestibilité,  et 


LE    SÉSAMK    DE    LEXTRÈME-OKIEM'  33 

M.  Garola  a  conclu  que  le  cultivateur  avait  grand  intérêt  à  substi- 
tuer le  tourteau  de  sésame  au  mélange  d'orge  et  d'avoine  employé 
habituellement. 

L'action  de  ce  tourteau,  quoique  d'une  valeur  moindre  pour  la  pro- 
duction du  lait  que  pour  l'engraissement  du  bétail,  n'en  entraîne  pas 
moins  dans  le  lait  des  vaches  alimentées  par  lui  une  surproduction 
de  21  grammes  de  substances  nutritives  et  de  8  grammes  de  beurre. 

Ajoutons  que,  pour  l'alimentation,  on  préfère  en  général  les  tour- 
teaux blancs.  Ceux  de  sésame  sulfurés  peuvent  être  également 
donnés  sans  danger  et  sont  acceptés  par  le  bétail  ;  toutefois,  celui- 
ci  marque  une  certaine  répugnance  pour  les  tourteaux  de  couleur 
noirâtre. 

2"  Comme  engrais.  —  La  valeur  fertilisante  du  tourteau  de 
sésame  est  de  tout  premier  ordre,  surtout  par  sa  richesse  en  azote. 
Sa  richesse  moyenne   en  éléments  fertilisants  est  la  suivante  : 

Azote 6,34 

Acide  phosphorique.      2,03 
Potasse 1,45 

On  peut  dire  que  100  kilos  de  tourteau  de  sésame  représentent 
1 .  io2  kilos  de  fumier  au  point  de  vue  de  l'azote  et  1.035  kilos  au 
point  de  vue  de  l'acide  phosphorique. 

Les  expériences  de  M.  Malpeau  sur  la  valeur  fertilisante  des  dif- 
férents tourteaux  dans  la  culture  de  la  betterave  et  de  l'avoine  l'ont 
amené  à  considérer  le  tourteau  de  sésame  comme  ayant  une  valeur 
bien  supérieure  à  tous  les  autres. 

Ce  sont  surtout  des  tourteaux  sulfurés  dont  on  se  sert  comme 
engrais.  Ils  se  présentent  en  général  sous  la  forme  d'une  poudre 
granulée  plus  ou  moins  fine  et  de  couleur  gris  noirâtre,  tantôt  au 
contraire  sous  l'aspect  de  fragments  très  irréguliers  et  très  durs, 
dont  la  taille  varie  depuis  celle  d'un  pois  jusqu'à  celle  d'un  œuf  de 
pigeon. 

Valeur  marchande  des  tourteaux  de  sésame. 

Le  cours  actuel  des  tourteaux  de  sésame  est  le  suivant  : 
Tourteaux  alimentaires  blancs.      14  fr.        à  li  fr.  50 

—         sulfurés 12  fr.  25 

M.  Milliau,  dans  une  remarque  fort  importante,  montre  l'intérêt 
qu'il  y  a  k  comparer  pour  les  tourteaux  leur  valeur  au  point  de  vue 


36  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

alimentaire   ou  engrais,  comparativement  avec  lem-  cours  commer- 
cial. 

En  se  basant  sur  la  quantité  moyenne  de  principes  digestibles 
donnés  plus  haut  on  arrive  à  une  valeur  approchée  de  : 

Matières  azotées 33,5  x  0  fr.  40  =  14  fr.  20 

—  grasses 11,5x0fr.  20=    2  fr.  30 

—  hvdrocarbonées.      15,5x0fr.  10^    1  fr.  55 

18fr.05 
Aussi   le   prix  de  14  fr.  50  est-il    tout    à    fait  avantageux   pour 
l'acheteur. 

De  même,  au  point  de  vue  eng-rais,  la  valeur  calculée  au  cours 
du  jour  est  de  : 

Azote .      6,34  X  1  fr.  90  =  12  fr.  04 

Acide  phosphorique. .  .  .      2,03  X  0  fr.  50  =    I  fr.  01 
Potasse 1 ,45  X  0  fr.  40  =    0  fr.  58 

13  fr.  63 
valeur  un  peu  supérieure  au  cours  actuel  du  tourteau  de  sésame. 

Nous  espérons  avoir  montré  par  ce  qui  précède  l'importance  des 
produits  du  sésame,  tant  au  point  de  vue  ag-ricole  qu'au  point  de 
vue  industriel,  et  l'intérêt,  par  conséquent,  qu'il  y  aurait  pour  notre 
pays  à  produire  lui-même  la  matière  première. 

Et  nous  conclurons  ainsi  : 

La  culture  du  sésame  peut  être  très  rémunératrice  pour  l'indigène 
en  Indo-Chine  ;  elle  serait  d'un  bon  rapport  pour  les  capitalistes 
métropolitains,  s'ils  l'associaient  sur  de  grands  espaces  à  celle  de 
l'Arachide,  du  Ricin,  du  Cocotier  et  de  l'Abrasin. 

On  arriverait  en  peu  de  temps  à  concurrencer  sérieusement 
d'abord,  et  peu  à  peu,  d'une  façon  à  peu  près  définitive,  la  produc- 
tion indoue,  dont  l'industrie  française  est  tributaire. 

Ph.   Eberhardt, 

Docteur  es  sciences, 

Inspecteur  (V Agriculture  en  Indo-Chine. 


PLANTES  MÉDICINALES 

DE  LA  GUINÉE  FRANÇAISE 

[Suite.) 


Kigela  pinnata. 

BiGNONIACÉE. 

Saucissonnier. 

Limbi  Lamban  (M.),  Touda  (S.). 

Arbre  moyen,  fétiche  dans  quelques  contrées,  dont  les  fruits  en 
forme  de  gros  saucisson  passent  pour  toxiques. 

Koélé  ouAo/e/l//a/i  (F.). 

Arbuste  à  graines  rouges  comestibles,  feuilles  odorantes. 
Contre  les  migraines  et  névralgies,  cataplasme  des  feuilles  bouil- 
lies, ou  bien  feuilles  crues  pilées  et  respirées. 

Kognon  (F.). 
Léguminelse  mimosée. 

Liane  sarmenteuse  très  épineuse  et  commune  dont  on  forme  des 
haies. 

Les  Foulas  emploient  l'infusion  des  feuilles  en  gargarisme  contre 
lintlammation  des  gencives  et  les  maux  de  dents. 

Koulo  Koulo  (F.),  Kolokolo(M.). 

LÉGUMINEUSE  CÉSALPINIÉE. 

Arbre  moyen  à  bois  très  dur  commun  dans  les  taillis  du  Fouta  et 
de  la  Haute- Guinée. 

Pour  les  maladies  des  yeux,  les  indigènes  font  macérer  les  feuilles 
et  l'écorce  pour  des  lavages  chauds. 

L'infusion  des  feuilles  est  donnée  aux  enfants  pendant  la  denti- 
tion :  on  s'en  sert  également  en  fumigations  et  massages  pour  faire 
disparaître  les  courbatures. 


38  ÉTUDES    ET    :\1ÉM0IRES 

Landan  Edy  (F.). 

Arbre  moyen  à  feuilles  vert  foncé.  Sert  pour  les  maladies  des 
enfants  ;  macération  de  l'écorce  en  lotions,  écorce  bouillie  pour  laver 
les  yeux. 

L'écorce  séchée  et  pilée  est  également  employée  pour  saupoudrer 
les  g^randes  plaies. 

Lantana  alba  et  L.  rosea. 
Verbénacées. 

Plantes  sarmenteuses,  légèrement  épineuses,  avec  lesquelles  on 
fait  des  haies.  Ces  plantes  ont  dû  être  importées  et  se  propagent 
rapidement,  car  elles  existent  dans  beaucoup  de  villages,  surtout 
à  la  côte. 

Les  feuilles  odorantes  servent  à  faire  un  thé  très  aromatique 
qui  est  utile  dans  les  accès  de  fièvre. 

Lawsonia  alba. 

Lythrariées. 

Henné  des  Arabes. 

Arbuste  qui  a  également  dû  être  importé  par  les  Musulmans  du 
Nord,  car  il  n'existe  que  dans  quelques  villages. 

Les  feuilles  sont  employées  généralement  par  les  noirs  pour  colo- 
rer en  rouge  leurs  ongles,  leur  barbe  et  quelquefois  la  crinière  de 
leurs  chevaux. 

Mais  elles  servent  aussi  comme  médicament  pour  les  maladies 
de  la  peau  et  la  lèpre. 

La  décoction  des  racines  passe  pour  emménag-ogue. 

Les  feuilles  pilées  sont  mises  sur  les  blessures. 

Lepidagathis  sp. 

ACANTHACÉB. 

Bénéfi  (M.). 

Plante  commune  en  Haute-Guinée  où  elle  forme  de  grosses  touffes 
ornementales. 

La  graine  grillée  et  écrasée  sert  à  faire  une  décoction  pour  laver 
les  yeux.  Les  tiges  et  racines  sont  également  employées  à  l'intérieur 
comme  purgatif  et  dépuratif. 


PLANTES    MÉDICINALES    DK    LA    GULNÉE    FRANÇAISE  39 

Liliacées. 
Asparagus  sp. 

Iiia  Xiag-a  (M.). 

Les  usperg-es  sauvages  sont  très  communes  et  existent  en  plusieurs 
variétés  rigides  ou  grimpantes. 

Une  espèce  commune  au  Fouta  donne  des  tiges  comestibles. 

La  décoction  des  racines  passe  pour  purgative,  dépura tive  et  diu- 
rétique ;  elle  est  employée  contre  la  blennorrhagie  et  la  syphilis. 

Gloriosa  superba. 

Lis  grimpant 

Plante  grimpante,  ornementale,  a  grandes  fleurs  rouges,  commune 
dans  toute  la  colonie. 

Le  suc  des  feuilles  écrasées  sert  à  tuer  les  poux  de  la  tête. 

Les  tubercules  en  forme  de  V  passent  pour  toxiques,  les  indi- 
gènes en  font  néanmoins  des  cataplasmes  contre  les  névralgies. 

Sansevieria  guineense. 

Sansevière. 

Gombaya  (M.). 

Plante  commune  au  bord  de  la  mer  et  dans  les  terrains  secs  et 
sablonneux;  feuilles  épaisses  textiles. 

La  racine  bouillie  est  un  excellent  médicament  contre  la  blennor- 
rhagie. 

Les  indigènes  s'en  servent  également  pour  les  plaies  et  pour  les 
maux  d'oreille. 

Smilax  Kraussiana. 

Kan-Kariman  f  M.  ) . 

Petite  plante  épineuse  et  grimpante,  très  commune  dans  toute 
la  Guinée. 

La  décoction  des  racines  est  employée  comme  dépurative  et  diu- 
rétique. 

Lippia  citriodora  et  Lippia  sp.  (Adoensis?). 

Verbenacées. 

Baé  ou  Bahé  (F.),  Diohouli  (S). 

Plantes  herbacées  de  la  famille  des  verbenacées.  excessivement 


40  ÉTUDES    ET    MÉMOIKES 

communes  dans  toute  la  colonie  ;  tiges  de  1  m.  oO  à  2  mètres,  à 
feuilles  très  odorantes. 

Existent  en  plusieurs  variétés,  les  unes  à  odeur  de  verveine 
appelées  citronnelles,  d'autres  à  odeur  d'armoise. 

Linfusion  des  feuilles  est  employée  surtout  pour  les  enfants 
comme  laxatif-purg-atif. 

Les  feuilles  font  un  thé  très  aromatique,  excellent  contre  le  rhume 
et  les  maux  de  poitrine;  il  est  pris  également  en  cas  de  fièvre. 

Les  feuilles  bouillies  servent  aux  fumigations  et  ablutions,  ainsi 
qu  en  cataplasmes  pour  les  maux  d'oreille. 

Lophira  alata. 

LOPHIRACÉE. 

Malanga  (F.),  Mené  (S.),  Mana  (M.). 

Arbre  moyen  très  commun  dans  la  Basse-Guinée  et  le  Fouta  ; 
graine  oléagineuse  non  comestible  ;  sert  à  faire  du  savon. 

La  décoction  de  l'écorce  en  gargarismes  et  fumigations  est 
employée  contre  les  maux  de  dents  ;  l'infusion  des  jeunes  pousses 
pour  les  maladies  des  voies  respiratoires.  En  cas  de  fièvre,  lotions 
et  infusions  des  feuilles. 

Les  jeunes  tiges  coupées  en  bâtonnets  sont  mastiquées  et  servent 
de  brosses  à  dents  (très  employé). 

Lonchocarpus  cyanescens. 

LÉfill MINEUSE   PAPILIONACÉE. 

Liane  à  indigo. 

N'Gara  Delhi  (F.;,  Garaha  ou  Kara  (M.). 

Liane  sarmenteuse  très  commune  sur  les  plateaux  du  Fouta  et 
au  Kissi.  Les  feuilles  pilées,  qui  servent  à  faire  la  teinture  bleue, 
sont  employées  également  pour  les  maladies  de  la  peau. 

Indigofera  tinctoria. 

N'Garé  Tiéoûkoy  (F.),  Garé  méri  Yegué  (S.). 
Plante  à   indigo  employée  aux    mêmes   usages  médicaux  que   la 
liane  à  indigo. 


PLANTKS    MÉDICINALES    DK    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  il 

Lonchocarpus  senegalensis  ou  L.  formosianus. 
Légumineuse  papilionacée. 

Lilas  du  Sënég-al. 

Bel  arbre  à  nombreuses  grappes  de  Heurs  violettes,  coniniuii  à  la 
côte  et  en  Haute-Guinée  ;  existe  en  plusieurs  variétés. 

L'écorce  pilée  sert  à  guérir  de  la  g'ale  et  des  dartres.  Elle  sert 
aux  ablutions  des  jeunes  enfants;  on  la  leur  donne  en  infusion 
légère  pour  les  purger. 

Lonchocarpus  sp. 

Tenenko  Noug-ou  (M.). 

Arbuste  très  sarmenteux  commun  en  Haute-Guinée,  les  feuilles 
en  infusion  servent  de  vermifuge. 

Loranthus  sp. 

LORANTHACÉE. 

Plantes  parasites  genre  Gui,  excessivement  communes  sur  les 
arbres;  il  en  existe  à  la  Guinée  française  un  grand  nombre  d'espèces. 

Les  indigènes  emploient  une  variété  à  feuilles  velues  pour  les 
maladies  de  la  peau.  Une  autre  espèce  sert  en  infusion  pour  le 
rhume  et  les  maladies  de  la  poitrine. 

Manihot. 

EUPHORBIACÉE. 

Manioc  doux  et  amer. 

Plante  alimentaire  cultivée  dans  toute  la  colonie  par  les  indigènes. 

Le  suc  de  la  racine  fraîche  du  manioc  amer  est  toxique.  Le  manioc 
doux  peut  se  manger  cru. 

Avec  la  pulpe  râpée  des  deux  espèces  on  fait  d'excellents  cata- 
plasmes, elle  remplace  la  farine  de  lin.  La  pulpe  crue  râpée  se  mel 
sur  les  brûlures,  sur  les  mauvaises  plaies  et  les  ulcères. 

En  cas  de  tîèvre  ou  de  névralgie  les  feuilles  pilées  se  mettent  en 
compresses  sur  la  tête. 

Métro  (F.),  Moké  (S.). 
Plante  du  Fouta  Djallon. 


42  ÉTUDES  i:t  mémoires 

Les  feuilles  macérées  ou  en  décoction  sont  employées  pour  les 
maladies  des  enfants. 

Mitragyne  africana  ou  Xauclea  inermis. 

Rl  BIACÉi;. 

Diou  (M.),  Kholi  (F.). 

Arbre  commun  en  Haute-Guinée,  sur  les  bords  du  Niger  dans  les 
parties  inondées. 

Est  très  employé  par  les  Malinkés  comme  fébrifuge  ;  décoction  de 
l'écorce  et  surtout  infusion  des  feuilles. 

Les  feuilles  bouillies  servent  aussi  aux  fumigations  et  ablutions 
chaudes  pour  les  boutons  et  éruptions. 

La  décoction  des  feuilles  est  donnée  aux  femmes  nouvellement 
accouchées. 

Ecoi'ce  tinctoriale  donnant  une  couleur  jaune. 

Mitragyne  macrophylla. 

Kl  BIACÉE. 

Fofo  (F.),  Fofo  (S.j,  Popo  (M.). 

Grand  et  bel  arbre  poussant  dans  les  terrains  humides  et  maréca- 
geux. 

Grandes  feuilles  servant  à  envelopper  les  noix  de  kola  fraîches  ; 
elles  sont  utilisées  également  pour  les  pansements. 

La  décoction  de  l'écorce  séchée  et  pilée  est  poivrée  ;  elle  est  admi- 
nistrée à  l'intérieur  contre  les  maladies  du  ventre  et  des  femmes 
enceintes. 

Médicament  renommé. 


Mitragyne 


SI). 


Tibé  Popo    F.),  Fofo  (S.). 

Arbre  dans  le  genre  du  précédent,  pousse  également  dans  les 
marais. 

La  décoction  de  l'écorce  est  employée  pour  les  maladies  des  voies 
respiratoires.  Pour  les  maux  de  poitrine  :  écorce  séchée  et  pilée, 
mêlée  avec  du  sel  grillé  et  du  piment  à  prendre  par  pri.ses  comme 
reconstituant  très  usité. 


PLANTES    MÉDIChNALES    I)K   LA    (iLI^É^     FKANCAISE  43 

Monsonia  senegalensis. 

Petite  plante  des  terrains  sablonneux,  poussant  en  Haute-Guinée. 
La  racine  en  décoction  passe  pour  emniénag-og-ue. 

Morinda  citrifolia. 

RUBIACÉE. 

Garba,  N'Garba  (F.),  Bomboué  (S.),  Ouanda(M.i. 

Arbre  moyen,  commun  dans  toute  la  colonie,  très  employé  par 
les  indig-ènes  comme  médicament. 

La  racine  donne  une  couleur  jaune  rouge;  elle  est  ajoutée  à  Tin- 
digo  pour  lui  donner  du  ton  et  du  ])rillant. 

La  décoction  des  racines  est  prise  à  l'intérieur  comme  vomitif  et 
aussi  comme  purgatif-laxatif. 

Les  feuilles  bouillies  en  lavages  et  fumigations  contre  la  fièvre  et 
les  maux  de  tête. 

L'infusion  des  feuilles  est  considérée  comme  émolliente,  calmante, 
rafraîchissante  et  stomachique. 

Moringa  Pterygosperma . 

MORIiNGACÉES. 

Ben  ailé. 

Arbuste  très  commun  dans  les  villages,  surtout  en  Haute-Guinée 
et  vers  le  Soudan. 

Graines  oléagineuses  et  feuilles  comestibles. 

L'écorce  de  l'arbre,  et  surtout  des  racines,  est  rubéfiante  ;  elle  est 
employée  pilée  comme  sinapisme  ou  vésicatoire.  La  racine  pilée, 
mêlée  avec  du  sel  sert  de  cataplasme  pour  faire  mûrir  les  tumeurs, 
on  s'en  sert  aussi  comme  antiscorbutique. 

L'écorce  et  les  feuilles  pilées  ensemble  sont  appliquées  sur  la 
tête  pour  guérir  les  névralgies. 

N'Daka  (F.). 

RUBIACÉE. 

Arbre  moyen  à  branches  verlicillées  par  étage  est  retombantes  ; 
fleurs  blanches  à  odeur  forte  et  fétide.  Existe  surtout  sur  les  hauts 
plateaux  du  Fouta. 

Les  feuilles  bouillies  sont  données  en  infusion  et  en  lotions 
chaudes  pour  les  maladies  de  la  poitrine. 


44  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Pour  le  bétail  :  les  feuilles  pilées  avec  du  sel  sont  administrées 
aux  moutons  qui  toussent  (Diopé  en  Foula). 

Daka  (F.). 

Autre  arbre  du  même  genre  et  de  la  même  famille,  mais  n'ayant 
pas  le  même  port. 

Mêmes  emplois  que  le  précédent. 

Est  très  commun  aux  environs  de  Pita. 

Nympheea  stellata  et  N.  ceerulea. 
Nympheacées. 

Nénuphars  roses  et  bleus. 

Koulou  Koulou  et  Koulou  Dion  (M.). 

Plantes  très  communes  dans  les  ruisseaux  et  marais,  surtout  au 
Fouta  et  en  Haute-Guinée.  Les  rhizomes  et  les  graines  sont  comes- 
tibles et  consommés  partout  par  les  indigènes. 

L'infusion  des  tiges  et  des  racines  est  considérée  comine  émol- 
liente  et  diurétique;  elle  est  prise  contre  la  blennorrhagie  et  pour 
les  maladies  des  voies  urinaires. 

La  décoction  de  la  fleur  est  narcotique  et  antiaphrodisiaque. 

La  racine  sert  dans  la  teinture. 

Ochna  sp.  et  0.  membranacea. 

OCHNACÉES. 

Findia  (M.). 

Arbustes  assez  communs  dans  les  sous-bois  au  bord  des  ruis- 
seaux. 

Les  feuilles  bouillies  servent  en  lotions  chaudes  et  fumigations 
contre  la  fièvre  et  le  rhume  de  poitrine. 

Ocimum  album,  0.  Basilicum  ou  0.  febrifugum. 
Lauiées. 

Basilic. 

Sosso  Guena  et  Sou  guen  lira  (M.  ),  Soukora  (F.  . 

Plantes  très  communes  partout  autour  des  villages,  dans  les 
terres  cultivées;  existent  en  de  nombreuses  variétés  de  diverses 
tailles. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  45 

Les  feuilles  très  aromatiques,  servent  dans  la  cuisine,  les  sauces 
indigènes,  mais  sont  employées  surtout  comme  médicament. 

Les  noirs  et  même  les  européens  en  font  une  infusion  en  guise 
de  thé. 

La  décoction  des  feuilles  et  des  tiges  sert  aussi  pour  les  catarrhes 
des  enfants,  pour  les  névralgies  des  adultes,  pour  le  lavage  des 
veux  et  pour  les  affections  néphrétiques.  En  cas  de  fièvre,  lotions, 
fumigations  et  infusion  des  feuilles. 

Une  variété  (Sosso  Guena)  est  brûlée  dans  les  cases  pour  chasser 
les  moustiques;  une  autre  variété  est  très  cultivée  au  Fouta  pour 
ses  graines  oléagineuses  qui  servent  dans  la  cuisine. 

Oncoba  spinosa. 

BïXACÉES. 

Arbre  aux  tabatières. 

Arbre  moyen,  assez  commun  dans  la  Haute  Guinée. 
Les  racines  servent  de  médicament  aux  indigènes  pour  les  mala- 
dies de  la  vessie. 

[A  suivre.)  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  colonies. 


LE    MAÏS    AFRICAIN 

(Suite.) 


Il  est  H  remarquer,  que  le  maïs  exporté  par  la  Nigeria,  provient 
exclusivement  des  protectorats  du  Lagos  (Western  Provinces)  et 
que  les  provinces  centrales  et  orientales  n'en  prodviisent  pas.  Elles 
possèdent  cependant  de  vastes  étendues  propres  à  cette  culture,  où 
les  palmeraies  sont  peu  nombreuses  ;  mais  il  y  a  lieu  d'admettre 
que  jusqu'à  ce  que  le  commerce  consente  à  en  acheter,  tous  les 
etTorts  faits  pour  amener  les  indigènes  à  produire  du  maïs  resteront 
sans  effet. 

Région  des  Eghas.  —  Les  parties  du  gouvernement  de  l'Alake 
qui  produisent  du  maïs  pour  l'exportation  se  trouvent  au  sud  d'une 
ligne  idéale  qui  irait  de  Washimi  sur  la  voie  ferrée  à  Mokoloki  sur 
le  fleuve  Og'oun.  Elles  expédient  cette  céréale  par  les  gares  de  la 
voie  ferrée  dOtta  à  Washimi  et  par  l'Ogoun  dont  les  sorties  nous 
sont  indiquées  par  le  poste  douanier  installé  à  Isheri. 

Au  nord  de  cette  ligne  lexportation  est  insignifiante,  c'est  ainsi 
que  l'ensemble  des  stations  de  Washimi  à  Eruwa  road  ne  dépasse 
pas  L30  tonnes,  pour  un  total  de  6.283  tonnes.  Je  ne  crois  pas  qu'il 
y  ait  lieu  d'escompter  pour  cette  région  un  fort  accroissement  de 
production  ;  elle  est  en  effet  dans  une  grande  partie  de  son  étendue 
couverte  dune  véritable  forêt  de  palmier,  en  outre  les  habitants 
s'adonnent  volontiers  à  la  culture  de  l'igname  et  du  manioc  dont  la 
vente  est  très  rémunératrice. 

Région  cTIbarlan.  —  Les  environs  immédiats  d'Ibadan  ne  pro- 
duisent pas  de  maïs  ;  les  sols  y  sont  trop  appauvris  par  les  cultures 
vivrières  et  les  rendements  du  maïs  y  sont  très  faibles.  Aussi  fait- 
on  surtout  du  coton  et  du  sorgho  (Guinea  coin).  Il  faut  aller  jusque 
dans  les  vallées  mêmes  que  recoupe  le  chemin  de  fer,  h  l'Est  et  à 
l'Ouest  pour  en  trouver  de  vastes  cultures.  La  portion  du  raiKvay 
(jui  va  de  Lalupon  à  Oshogbo  j)araît  notamment  traverser  des  régions 
fort  intéressantes  à  ce  point  de  vue. 


LE    MAIS    AFRICAIN  47 

Région  de  Badagry.  —  Les  cultures  y  sont  développées  dans  les 
excellentes  terres  que  l'on  trouve  dans  le  bassin  du  Yewa  et  en 
arrière  de  la  zone  marécageuse  qui  s'étend  tout  le  long-  des  lagunes. 
La  presque  tôt  dite  de  ce  mais  est  porté  à  Badagry  oîi  deux  maisons 
allemandes  l'achètent  ;  les  indigènes  eux-mêmes  en  portent  à  Lagos 
soit  de  Badagry,  soit  des  marchés  secondaires  dijo  et  Wosso. 

Région  des  Jehus.  —  Les  territoires  Jebus  qui  s'étendent  en 
arrière  de  la  lagune  Est  jusqu'aux  États  d'Abeocouba  et  d'Ibadan, 
et  à  l'Est  jusqu'à  la  grande  forêt,  est  à  mon  avis  la  région  d'avenir 
pour  cette  culture,  dans  les  Western  Provinces.  Ils  possèdent  encore 
de  grandes  étendues  de  forêt  et  leur  population  est  éminemment 
laborieuse  et  agricole .  Les  principaux  ports  lagunaires  sont  Ikorodu 
près  de  Lagos  et  Epe  à  l'autre  extrémité. 

En  résumé  donc,  au  Lagos,  l'accroissement  de  la  production,  doit 
êtie  considéré  comme  certain  par  l'extension  des  cultures  dans  les 
régions  traversées  par  le  chemin  de  fer  et  dans  la  riche  et  industrieuse 
région  des  Jebus.  Il  n'est  d'ailleurs  pas  de  colonies  où  le  gojiver- 
nement  entretienne  avec  autant  de  soins  la  viabilité  des  cours  d'eaux 
navigables  et  multiplie  aussi  activement  tous  moyens  de  transport. 
D'autre  part,  la  réussite  des  travaux  en  cours,  destinés  à  permettre 
l'accès  du  port  intérieur  de  Lagos  aux  cargos  de  haute  mer,  feront 
de  cette  ville  l'emporium  de  toute  cette  côte  et  le  port  d'exporta- 
tion de  tous  les  maïs  produits  depuis  le  bassin  de  l'Ouémé  jusqu'aux 
régions  de  grande  forêt  à  l'Est. 

Achats,  transports.  —  Les  achats  de  mais,  et  par  suite  les  expor- 
tations, se  font  tout  au  long  de  l'année.  Les  cultures  de  la  grande 
saison  de  pluies  fournissent  leurs  premières  récoltes  au  début  de 
juin,  les  dernières  en  août.  Celles  de  petite  saison  de  pluies  pro- 
duisent de  la  mi-décembre  à  fîn  janvier.  Les  cultures  de  terres  inon- 
dées, à  toute  époque  des  deux  saisons  sèches  et  principalement 
pendant  la  grande. 

Si  l'on  ajoute  à  cette  continuité  de  production,  le  fait  que  les  indi- 
gènes font  souvent  des  réserves  dans  l'attente  de  cours  élevés,  on 
aura  les  raisons  pour  lesquelles  l'exportation  est  continue. 

Il  y  a  deux  ans  encore,  la  période  des  gros  achats  ne  s'étendait 
guère  que  de  septembre  à  décembre  ;  aujourd'hui  elle  se  reporte 
jusqu'en  février  et  mars  de  l'année  suivante,  surtout  pour  les  régions 
voisines  des  lagunes  et  des  cours  d'eau. 


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(A  partir  de  1908,  le  service  des  douanes  du  Togo  n"a  plus  enre- 
g'istré  séparément  les  sorties  de  Lomé  et  d'Anecho.  Les  sorties 
de  Lag'os  ne  comprennent  pas  les  arrivag-es  de  Porto-Novo  par 
lagune.  ) 

Les  points  dachat  du  maïs  se  trouvent  soit  sur  les  lagunes  et  cours 
deau  navigables,  soit  sur  les  railways  ;  il  s'en  crée  de  nouveaux 
tous  les  ans.  Au  Dahomey,  ce  sont  :  Porto-Novo,  Adjara,  Avrau- 
kou-Lakété  ;  Zivié-Yévié  ;  Afîanie-Asaouissé-Dako  pour  la  région 
Est  de  la  colonie.  Les  gares  du  chemin  de  fer  jusqu'à  Bohicon, 
Tore  et  Savi  pour  la  partie  centrale;  Grand-Popo,  Segbohoué, 
Iloueyogbé,  Bopa,  Athiémé,  Locossa  pour  la  région  du  Mono. 

Tous  ces  maïs  n'arrivent  en  général  qu'en  seconde  main  aux 
exportateurs  ;  ils  sont  achetés  sur  les  marchés  et  dans  les  cases  indi- 
gènes par  des  revendeurs  locaux  qui  les  portent  aux  maisons  de 
commerce.  Il  est  très  difficile  de  connaître  leurs  prix  d'achat  car  ils 
se  servent  de  mesures  fantaisistes,  qu'ils  modifient  selon  le  degré 
d'intelligence  du  vendeur.  En  général,  ils  prélèvent  une  commission 
de  ')  à  10  francs  par  tonne. 

Les  prix  de  vente  varient  : 

a)  Selon  la  distance  à  la  cote  des  marches. 

Les  prix  moyens  en  1908  furent  par  tonne  de  :  75  à  80  francs  à 
Porto-Novo,  65-70  à  Sakété,  55  à  60  à  xAUada,  50  à  55  à  Bohicon, 
45  à  50  à  Bopa,  55  à  60  à  Ouidah. 

b)  Suivant  la  saison.  —  Dès  le  mois  d'avril,  les  maïs  se  fo.it  rares 
et  les  prix  s'élèvent  malgré  la  qualité  de  plus  en  plus  défectueuse 
de  la  marchandise  qui  est  fortement  charançonnée.  Les  cours  sont 
maxima  en  fin  mai;  à  Allada  en  1909.  le  maïs  valait,  en  mars,  55 
h  60  francs  la  tonne,  fin  avril  67  fr.  50,  fin  mai  75  à  80  francs. 

Les  premières  récoltes  de  juin  rétablissent  des  cours  plus  nor^ 
maux,  quoique  encore  élevés  à  cause  de  la  pénurie  de  maïs. 

Dès  ce  moment,  les  vieux  stocks  indigènes  vendus  à  la  hi\te 
tombent  à  une  cote  très  inférieure, 

A  Allada,  en  juin  1909,  les  maïs  nouveaux  valaient  60  à  65  francs, 
ceux  de  la  récolte  précédente  40  francs  la  tonne, 

c)  Suivant  les  fhiefuations  du  marche'  des  crains  en   Europe. 

De  ces  divers   facteurs  locaux  et  extérieurs,   résultent  des  eam* 

Hiil.   lin  .lnrflin  roloiiiiil    mil,  U.  —   N"  100.  4 


50  ÉTUDES    I:T    MÉMOIRKS 

pagnes  assez  mouvementées,  dont  on  peut  avoir  une  idée  par  les 
indications  suivantes  qui  caractérisent  la  physionomie  de  la  cam- 
[)agne  1907, 

Janvier  a  .11  i.\.  —  Diminution  progressive  des  achats;  les  graines 
de  la  précédente  récolte  sont  conservées  pour  FaHmentalion  de  la 
saison  sèche  et  du  début  de  la  saison  des  pluies. 

Sur  le  marché  de  Hambourg,  la  cote  suivant  la  hausse  générale 
des  céréales  et  plus  particulièrement  des  blés,  passe  de  1 12  fr.  ."0  la 
tonne  (en  vrac  ou  brut  pour  net  si  ensaché)  à  141  fr.  2o, 

Juin  a  septembre.  —  Les  noirs  ont  commencé  la  récolte  des  maïs 
précoces  qui  sont  consommés  grillés  ou  cuits  à  l'eau  :  les  stocks  de 
réserve  sont  écoulés  et  relèvent  le  mouvement  d'exportation. 

A  Hambourg,  par  suite  de  gros  arrivages  et  d'ollVes  pressantes 
de  la  mer  Noire  et  de  la  Plata,  les  cours  tombent  subitement  en 
août  à  12o  fr.  75,  les  sortes  secondaires  à  106-100  francs. 

Fin  août,  les  cours  remontent  à  137  fr.  50  avec  tendance  ferme  à 
la  hausse. 

Septembre.  —  Les  premières  récoltes  sont  rapidement  achetées  et 
expédiées  à  Liverpool  et  Hambourg,  grâce  à  la  bonne  tenue  du 
marché. 

Le  cours  à  Porto-Novo  est  de  70  francs  la  tonne,  de  60  à  Kouti; 
on  achète  surtout  à  Avrankou,  Kouti,  Sakété.  A  Hambourg  les  cours 
remontent  à  141  fr.  25. 

Octobre.  —  La  cote  en  Europe  monte  à  160  francs;  sous  cette 
intluence  l'exportation  passe  à  1.875  tonnes  et  le  prix  sur  place  à 
75  francs.  Porto-Novo  est  bien  approvisionné  par  les  arrivages  de 
Zivié  et  Sakété. 

Sur  la  fin  du  mois,  le  marché  européen  ayant  faibli  et  le  cha- 
ran^onnage  gagnant  les  réserves,  le  prix  sur  place  tombe  à  70 
francs. 

Novembre  et  décembre.  —  Le  marché  européen  subit  des  tluctua- 
tionsavec  une  tendance  faible  en  général,  il  reste  calme  en  décembre 
à  1  ilJ-145  francs. 

L'exportation  du  dernier  mois  monte  à  2.343  tonnes  contre  80  en 
1907. 

Les  cours  sur  place  restent  à  65  francs. 

Dans  quelques  régions  de  la  côte,   les  cultivateurs  pressés  d  ar- 


LE    MAIS    AFRICAIN 


51 


gent  réalisent  toule  leur  récolte  au  point  d'en  manquer  même 
pour  leur  nourriture.  Il  en  a  été  souvent  conclu  que  l'exportation 
libre  du  maïs  constitue  un  danger. 

Je  ne  le  pense  pas.  11  ne  faut  pas  oublier  que  les  récoltes  de 
mais  se  suivent  dans  chaque  région  à  moins  de  six  mois  d'intervalle, 
qu  en  lin  de  saison  sèche  les  maniocs  sont  mûrs  et  que  les  ignames 
constituent  un  second  appoint  pour  l'alimentation. 

Les  récoltes  sont  très  régulières,  les  invasions  de  sauterelles 
rares  et  par  suite  les  craintes  de  disette  prolongée  paraissent 
vaines. 

Il  est  très  réel  que  les  commerçants  en  achetant  le  maïs,  ont  fait 
monter  considérablement  les  prix  ;  les  indigènes  connaissent  le  pain 
cher.   Une  telle  situation  qui  pourrait   être  grave  en  Europe,  dans 
les  grands  centres,  ne  l'est  pas  en  Afrique  pour  les  raisons  sui- ; 
vantes  : 

a)  La  plupart  des  familles  habitant  les  centres  possèdent  des 
champs  de  culture  ou  peuvent  en  posséder  sans  acquisition  de  ter- 
rains. 

h  )  Les  salariés  vivant  hors  de  leur  famille  sont  assez  rares  ;  le 
prix  de  leur  nourriture,  toutes  proportions  gardées,  ne  représente 
qu'une  faible  partie  de  leur  salaire. 

Tarifs  de  transports.  —  Il  est  intéressant  de  comparer  les  prix 
de  transport  pour  le  maïs,  sur  les  différents  chemins  de  fer  et  cours 
d'eau  et  de  se  rendre  compte  jusqu'à  quelle  distance  des  ports 
d'embarquement,  les  conditions  actuelles  permettent  la  culture  du 
maïs. 

Pour  les  voies  ferrées,  le  tableau  ci-dessous  permet  une  intéres- 
sante comparaison  entre  le  Dahomey  et  la  Nigeria. 

Sur  le  railway  Lagos-Oshogbo,  le  maïs  acquitte  les  prix  de  trans- 
port suivants.  Pour  Lagos  : 


D'Agege,  soit  pour 

20  kilom.  .. 

4fr 

.15 

D'Ifo 

50 

.      \i\ 

70 

D'Arigbajo       — 

55 

.      ii, 

85 

De  Papalanlo  — 
D'Ibadan           — 

65  ( 
200  /          * ■ ' 

.      13, 

10 

D'Olodo 

217 

.    u. 

35 

De  Lalupon     — 

227 

.      14, 

85 

D'Iwo 

248 

.      16, 

35 

D'Oshogbo       — 

300 

.      19, 

65 

'iZ 


ÉTtJDES    ET    .MÉMOlftËS 


Sur  le  railway  de  (^otonou  à  Sakété.  le  maïs  ac([uitle  sur  les 
100  premiers  kiloiii.,  une  charge  de  0,10  la  T.  K.,  de  100  a  200  kiloiu. 
Olr.  05)  et  de  200  au  deli.  O.OS. 


:!• 


Comparaison  des  pi'i.r  de  transport. 


An    1); 

liiomey 

Pour  1111    piiinl 
distant  du 

Au    I 

.agos 

I  "ne  loniic 

Soit  pai" 

terminus    de: 

Soit  par 

l'iie   loniie 

paye 

T.    K. 

T     K. 

\M\\c  : 

2  Ira  11  es 

l 

0.10             * 

20  kiluiuèlrcs 

0.22 

1 . 1  5 

.)       — 

50         — 

0.21 

10.70 

m 

( 

100           — 

0.1.3 

I.VIO 

lo.       50 

o.ov» 

1 50          — 

0.087 

13.10 

18       — 

200         — 

0.066 

13.10 

2(1       — 

250          — 

0.065 

16.35 

21       — 

0.08             ; 
1 

:!oo        — 

0.065 

10  65 

Les  tarifs  du  Lagos,  comme  on  le  voit,  dilVèrent  sensiblement 
des  nôtres  dans  le  principe  même  de  leur  établissenu-nt.  Au  liesu. 
d'être  proportionnels  à  la  distance  parcourue,  ils  sontlixes  poui- une 
fraction  importante  de  la  voie  (du  65®  au  200"  klm.).  Il  en  résulte 
que  si  sur  le  chemin  de  fer  du  Dahomey,  les  maïs  sont  très  favo- 
risés du  l®""  au  100*^  klm.,  au  Lagos  ils  le  sont  particulièrement  au 
delà  du  1  oO^ 

Il  faut  voir  là  la  raison  du  développement  de  cette  culture  jus- 
qu'au delà  d'Oshogbo  à  plus  de  '300  klm.  delà  côte. 

Sur  les  rivières  et  les  lagunes  les  prix  sont  les  suivants  par 
pirogues  indigènes   : 

!i)  Sur  lOijoun.  DWbeocoiita  à  Lagos,  le  liansport  d  uni'  tonne 
coûte  7  francs  environ,  par  raihvny  il  reviendiait  à  13  fr.  10.  l)i" 
Mokoloki  sur  Lagos,  le  coût  est  d'envii-on  ."{  Ir.  ."iO.  Les  transports 
sont  efîectués  à  la  saison  des  pluies  pai-  de  grands  eanols  indigènes 
portant  aisément  4  tonnes,  on  les  loue  à  raison  de  2")  francs  par 
voyage  aller  et  retour  d'Abeocouta  à  Lagos,  jjour  une  durée  de  !l 
jours.  Elles  sont  habituellement  conduites  jiar  deux  piroguiers  qui 
sont  payés  chacun    environ  20  francs. 


LK    MAIS   AFRICAIN 


o3 


b)  Sur  rOuémp.  De  Sag^ou,  point  extrême  de  la  navigation,  on 
pave  10  francs  pour  le  transport  d'une  tonne  et  demie  jusqu'au  maj^- 
ché  d'Affamé  (5  frarics  la  pirogue  et  autant  les  piroguiers). 

D'Affamé  à  Porto-Novo,  le  transport  d'une  tonne  9  fr.  50  en  sai- 
son sèche  et  7  fr.  oO  en  saison  des  pluies. 

D'Azaouissé,  le  coût  est  de  6  fr.  25  par  tonne  toute  l'année. 

Dès  marchés  de  la  Sô,  de  Zivié  et  Yévié,  le  coût  est  également  de 
6  fr.  25  par  tonne. 

c)  Sur  le  Mono.  En  période  de  crue,  seule  époque  où  il  soit  pos- 
sible de  transporter  économiquement  le  maïs,  le  transport  coûte  de 
Athiéméà  Grand-Popo.   10  francs  la   tonne. 

'  'i'^  (i.  —  Commerce  extérieur. 

f.a  concentration  des  maïs  vers  la  côte,  se  fait  soit  par  railways, 
soit  par  transport  en  pirogues.  Le  grain  est  ensaché  et  embarqué 
soit  k  l'aide  de  wharfs  comme  à  Cotonou  et  Lomé,  soit  k  laide  «le 
petits  cargos  ou  branch-boats  qui  passe  la  barre  à  Lagos  et  chargent 
sur  les  cargos  de  haute  mer  en  face  de  Lagos  ou  k  Forcados  ;  soit 
enlin  parle  passage  delà  barre  en  canots  comme  à  Ouidah  et  Grand- 
Popo,  < 

Les  ports  principaux  d'exportation  sont  par  ordre  d'importance  : 
Lagos  qui  assure  l'expédition  des  maïs  des  provinces  Ouest  de  la 
Nigeria  et  de  ceux  qui  se  concentrent  k  Porto-Novo.  Ces  derniers 
proviennent  de  la  région  de  Sakété,  de  l'Ouémé  et  des  marchés  de 
livié  et  Yévié  ;  ils  forment  environ  la  moitié  de  la  production  du 
Dahomey. 

Anecho  et  Lomé  qui  exportent  les  mais  du  Togo,  enfin  Cotonou 
et  Grand-Popo  pour  le  centre  et  l'ouest  du  Dahomey. 

Ce  sont,  même  au  Dahomey,  principalement  les  naisons  alle- 
mandes et  anglaises  qui   achètent  le  maïs. 

Les  ports  européens  qui  les  traitent  sont  :  Hambourg  et  Liverpool, 
les  marchés  franc^-ais  n'y  participent  que  pour  un  chiffre  insignifiant. 
Quelles  en  sont  les  raisons  ?  Il  est  assez  facile  de  les  discerner.  Les 
cours  ne  diffèrent  pas  d'une  manière  très  sensible  entre  ces  divers 
marchés;  d'autre  part  on  ne  peut  objecter  ni  le  droit  d'entrée,  ni 
les  frais  de  manutention  et  de  port  plus  élevés  qui  frappent  les  maïs 
k  leur  entrée  en  France,  ces  frais  s'appliquent  indistinctement  ii 
tous  les  maïs  d'introduction. 


o4  ÉTiDKs  irr  mémoires 

Une  des  causes  plausibles  est  que  Bordeaux  et  le  Havre  qui  sont 
plus  particulièrement  reliés  à  la  côte  du  Bénin,  sont  des  places  com- 
merciales de  troisième  ordre  pour  les  matières  jj^rasses  (huiles, 
amalides),  qui  constituent  le  principal  élément  d'exportation  du 
Dahomey. 

Il  en  résulte  que  les  maisons  de  commerce  de  cette  colonie  ont 
des  représentants  ou  des  bureaux  à  Marseille.  Liverpool  et  Ham- 
bourii^  et  n'en  ont  pas  au    Havre    et  à  Dunkerque. 

Hlles  dirif^ent  leurs  produits  sur  les  places  où  leurs  intérêts  sont 
défendus  directement. 

Par  ailleurs  si  les  frets  déclarés  sur  les  ])orts  de  France,  sur 
Hambourj^  et  Liverpool  sont  les  mêmes,  personne  n'ig-nore  qu'entre 
les  maisons  de  commerce  et  lesCompaj^nies  de  navigation,  existent 
des  ristournes  d'autant  plus  élevées  que  les  premières  s  eng-agent 
à  leur  contier  la  plus  grande  partie  ou  l'ensemble  de  leurs  produits  : 
huiles,  amandes,  maïs,  tous  produits  (pie  Liverpool  et  Hand)ourg 
absorbent  avec  une  égale  facilité. 

On  doit  joindre  à  cela  une  su[)(''riorité  numérique  très  sensible 
dans  l'armement  des  Compagnies  allemandes  et  anglaises. 

Enfin,  les  négociants  de  la  côte  sont  unanimes  à  déclarer  que  les 
marchés  étrangers  sont  moins  exigeants  que  les  nôtres  et  ne  font 
pas  de  réfactions  aussi  élevées  sur  les  envois  qui  leur  sont  effectués. 

H.  —  Défauts  commerciaux  du  maïs  africain. 

Le  maïs  africain,  tout  comme  celui  de  l'Argentine  et  de  l'Amé- 
rique du  Nord,  présente  un  défaut  très  grave,  l'humidité  et  un 
autre  moins  sérieux,   le  chtu-ançonnage. 

H[  MiDiTÉ.  -  Fermentation.  —  Ce  défaut  se  développe  dans  les 
envois  de  mars  dont  le  taux  d'humidité  est  trop  élevé  par  suite  de 
causes  diverses,  qui  entrent  en  fermentation  à  bord  des  navires  et 
arrivent  en  Europe  dans  un  état  de  désagrégation  qui  en  diminue 
considérablement   la  valeur. 

A  proprement  parler,  et  au  point  de  vue  du  marché  seulement, 
c'est  le  seul  défaut  sérieux  reproché  au  maïs.  Il  résulte  des  causes 
suivantes  : 

a)    Pluies  continues    au    niornen/    de    la    récolle.  —  Ce  cas    s'est 


LI-;    MAIS    AIRICAIN  OO 

produit  en  1907  et   1909  au  Dahomey  et  en  1908   au   Lagos  et  au 
To<>;-o  où  les  maïs  subirent  de  ce  fait  une  forte  dépréciation. 

b)  Maturité  insuffisante.  —  Les  indigènes  pressés  de  récupérer 
le  fruit  de  leur  culture,  récoltent  toujours  avant  maturité  au  début 
de  la  campagne  (juin-juillet).  Ils  en  tirent  un  double  avantage, 
celui  de  cours  encore  élevés  et  celui  de  la  différence  de  poids  du 
maïs  frais  et  du  maïs  sec. 

c)  Exposition  aux  pluies  du  maïs,  de  V achat  à  rembarquement. — 
Due  à  l'absence  parfois  totale  de  magasins  tant  aux  gares  des  che- 
mins de  fer  qu'aux  ports  d'embarquement,  également  à  linsufTisance 
du  matériel  roulant  couvert  sur  les  raihvays. 

Dans  le  transport  par  voie  d'eau,  le  maïs  souffre  également  du 
mouillage  dans  les  canots  indigènes. 

d)  Mouillage  à  rembarquement.  —  L'absence  totale  d'aména- 
gements aux  ports  d'embarquement  amène  le  mouillage  des  maïs 
entassés  sur  les  wharfs  avant  larrivée  des  cargos.  Dans  le  trans- 
bordement par  canots,  il  en  est  de  même  aux  époques  où  les  pluies 
sont  encore  fréquentes. 

A  plus  forte  raison  dans  les  expéditions  faites  à  travers  la  barre, 
les  maïs  risquent-ils  d'être  mouillés  par  les  paquets  de  mer.  J'ai 
vu  à  Grand-Popo  des  chargements  entiers  complètement  mouillés, 
à  destination  de  Hambourg. 

Le  peu  de  soins  apportés  par  nombre  de  maisons  de  la  côte  et 
principalement  par  les  maisons  allemandes  a  amené  de  la  part  des 
marchés  d'Europe,  surtout  de  Hambourg,  de  vives  récriminations. 

Les  maïs  de  Lomé  même,  jusqu'ici  réputés  les  meilleurs,  furent 
sévèrement  jugés  en  1908. 

Les  compagnies  d'assurance  de  leur  côté,  en  présence  de  faits 
aussi  significatifs,  ont  refusé  progressivement  d'assurer  les  charge- 
ments faits  dans  de  pareilles  conditions. 

Charançoxnage.  —  Le  maïs  africain  est  comme  celui  des  autres 
provenances,  en  particulier  le  maïs  argentin,  l'hôte  de  nombreux 
parasites,  toujours  les  mêmes  d'ailleurs. 

Trois  d'entre  eux  sont  des  coléoptères  :  les  Calandra  orizse  et 
Granaia  et  une  bruche  ;  un  autre  signalé  récemment  mais  peu 
fréquent  serait  le  Gelechia  cerealella. 


o6  ÉTUDES    i:i     AIÉMOIRES 

J.e  parasite  le  plus  fréquent  est  le  Calandra  orizae  qui  s'attaque 
à  toutes  sortes  do  graines  et  matières  farineuses  dans  les  mag'asins 
et  entrepôts. 

Il  est  supposé  oriii^inaire  des  Indes  et  jouit  dans  les  pays  tropicaux 
d  une  vitalité  et  dune  prolificité  extraordinaires. 

Dès  que  les  maïs  encore  tendres  arrivent  dans  les  magasins  des 
indigènes  ou  des  acheteurs,  lés  calandres  qui  y  vivent  par  milliers, 
percent  le  grain  sur  la  face  il'adhérence  à  la  rafle  et  y  pondent  un 
ou  plusieurs  œufs. 

Les  larves  se  développent  aux  dépens  des  grains,  se  transforment 
en  pupes  puis  en  insectes  parfaits  qui  s'échappent  en  coupant  dans 
la  paroi  dure  des  grains,  de  petits  trous  ronds. 

..D'après  M.    R.  \e^vstead,   le   cycle  complet  pour  les   tropiques 
serait  au  minimum  de  21  jours. 

Chaque  femelle  dépose  250  œufs  en  moyenne  et  Curtis  estime 
(ju'un  couple  de  calandres,  dans  le  sud  de  la  France,  peut  en  cinq 
mois  produire  6.000  individus. 

^L.a  première  condition  de  leur  développement  est  l'emmagasinage 
deigiains  incomplètement  mûrs,  par  suite  très  tendres,  et  dévelop- 
pant, dans  l'emmagasinage,  une  chaleur  plus  considérable. 
.La  seconde  est  1  aération  qui  fait  qu'en  sacs,  le  maïs  est  sensi- 
blement {)lus  atteint  qu'en  vrac.  Cette  constatation  faite  par  tous 
\e<,  commandants  de  bateaux  a  amené  labandon  du  pelletage  et  tics 
cheminées  d'aération  qui  étaient  quelquefois  disposées  dans  les 
chargements.  ;      •     ', 

Les  causes  d  infection  se  trouvent  au  lieu  d'origine  par  le  séjour 
dans  les  magasins,  l'usage  de  sacs  infectés,  entin  le  mélange  de 
vieux  grains  avec  les  grains  indemnes  des  nouveaux  achats. 

Dans  les  paragraphes  précédents,  j'ai  fait  ressortir  les  défectuo- 
sités et  les  dangers  que  présente  le  système  actuel  de  la  production 
du  maïs.  ■ 

Issue  de  conditions  très  favorables  du  marché  des  grains,  elle 
s'est  développée  trop  rapidement  pour  (|ue  les  négociants  et  les 
pouvoirs  publics  aient  eu  jusqu'ici  le  temps  de  la  régulariser  et  de 
lui  faire  acquérir  des  caractères  de  permanence. 

Elle  apparaît  avec  tous  les  défauts  (jue  lui  ont  imprimés  d'une 
part,  le  .système  de  culture  indigène  qui  l'a  créée  et  de  l'autre  les 
moyens  de  fortune  qui  ont  permis  son  écoulement.  Dans  ces  deux 
ordres  d'idées,   il  est  un  certain  nombi'e  d'améliorations  qui  seront 


\A-:    MAIS    AFRICAIN  Oi 

apportées  ii  la  production  du  maïs  au  fur  et  à  mesure  du  dévelop- 
jjement  économique  des  régions  côtières,  mais  il  est  d'autre  part 
des  mesures  qu'il  importe  de  prendre  dès  maintenant  soit  dans  le 
domaine  purement  commercial,  soit  en  collaboration  de  cet  élément 
avec  les  pouvoirs  administratifs. 

Yves  Hknry, 

Directeur  de  VAçjriculture 
.  \^  ('Il  Afrique  Occidentale  frnnrnise. 


Ir;* 


■^  I! 


■  t  ■  ;        •/  I 


COUHS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 

[Suite.) 


Nature  de  la  membrane  des  cellules  lù/ni/iées.  —  Les  membranes 
des  cellules  lignifiées  sont  formées  par  une  trame  cellulosi(jue  ' 
imprég-née  d'une  matière  particulière,  qu'on  a  appelée  la  lignine, 
qu'accompag-nent  des  éléments  accessoires,  matières  minérales  et 
azotées. 

C^e  sont  les  recherches  de  Czapeck  qui  ont  le  mieux  caractérisé 
jusf[u'à  présent  la  substance  lignifiante  ;  ce  savant  est  en  efl'et 
parvenu  à  extraire  du  bois  une  matière  qui  présente  toutes  les 
réactions  des  membranes  lignifiées  et  à  laquelle  il  a  donné  le  nom 
d'hadromal  '. 

Pour  obtenir  l'hadromal,  on  traite  du  bois  par  une  solution 
concentrée  de  bichlorure  d'étain  ;  le  bois  est  décomposé,  puis  ag-ilé 
ensuite  avec  du  benzol;  l'hadromal  se  dissout  dans  le  benzol  et,  en 
recommençant  plusieurs  fois  l'opération,  on  arrive  à  l'extraire  dune 
façon  complète.  En  combinant  avec  le  bisulfite  de  sodium  le  corps 
dissous  dans  le  benzol,  on  peut  l'obtenir  cristallisé;  cette  facilité  de 
combinaison  avec  le  bisulfite,  indique  qu'on  a  affaire  à  une  aldéhvde 
et  certains  caractères  montrent  que  c'est  une  aldéhyde  aromalicpie. 

L'hadromal  ne  constitue  qu'une  faible  portion  du  bois,  1  à  2  °/„ 
de  la  substance  sèche,  mais  présente  bien  d'une  manière  rigoureuse 
toutes  les  réactions  colorantes  spéciales  aux   membranes  lij^nifiées. 

Une  certaine  (juantité  d'hadromal  se  trouve  à  l'état  libre  dans  le 
bois  et  on  peut  l'extraire  facilement,  sans  traitement  préalable,  par 
ses  dissolvants  ordinaires  (benzol,  xylol,  éther);  mais  ce  corps  y 
est  surtout  a  l'état  de  combinais;). i  élhérée  qu'on  décompose  connue 
nous  venons  de  le  voir  par  l'action  du  bichlorure  d'étain  concentré 
et  bouillant. 


1.  Cette  trame  cellulosiqiio  rcnffinio  d'ailleurs  d'aulres  hydrates  de  carbone  (\uo  la 
celhdose  proprement  dile. 

2.  Synonyme  de  lij^nine. 


COURS    DK    BOTAMyUI-:    f.OI.OMALE    APPLlQUIiR  oîl 

Réacliona  des  membranes  lùfiii/iées.  —  Nous  avons  déjà  signalé 
dans  un  précédent  chapitro,  d'une  manière  rapide,  les  réactions  des 
membranes  lignifiées  ;  mais  nous  pensons  qu'il  est  utile  d'y  revenir 
ici,  avec  plus  de  détails,  à  cause  de  la  variété  de  ces  réactions  et 
des  ressources  qu'elles  peuvent  offrir  pour  la  diag'nose  des  bois. 

1.     HÉACTIKS    agissant    sur    la    I.IGMNK    lilXK-Mh'-.MK. 

a)  Un  g-rand  nombre  de  phénols  en  dissolution  aqueuse  ou 
alcoolique  colorent  le  bois  en  présence  de  l'acide  chlorhydrique 
concentré. 

Dans  ce  g-roupe  la  réaction  t\  pe  est  celle  donnée  par  la  phloro- 
fflucine  '.  que  nous  avons  déjà  signalée;  on  obtient  une  teinte  rouge 
vineux. 

On  obtient  pareillement  des  colorations  rouges  de  teintes  diffé- 
rentes, en  employant  le  pyrrol  et  Vinclol,  violettes  avec  Vorcine  et 
la  résorcine,  vertes  avec  le  /ili'nol,  le  naphtol,  le  thymol,  etc. 

b)  Un  grand  noml)re  de  s.ds  d'ainines  aromati({ues  en  solution 
neutre  ou  légèrement  acide  donnent  aux  membranes  lignifiées  une 
teinte  jaune;  C3  sont  surtout  des  sels  d'aniline  et  en  particulier  le 
sulfate  d'aniline  dont  nous  avons  vu  le  mode  d  emploi. 

c)  Héactifs  .agissant  sur  les  j)roduiis  résultant  de  la  réduction  de 
la  lignine  ou  des  combinaisons  de  celle-ci  avec  certaines  bases 
métalliques  (R.  Combes)  -, 

La  réaction  type  de  cette  catégorie  s'obtient  de  la  manière  sui- 
vante : 

Les  matériaux  sont  placés  dans  un  flacon  à  large  goulot,  renfer- 
mant 1  gr.  d'oxyde  de  zinc  en  suspension  dans  30  gr.  d'eau;  ce 
flacon  est  maintenu  pendant  une  demi-heure  au  bain-marie  bouil- 
lant. Puis  les  matériaux  sont  lavés  et  placés  dans  une  solution 
saturée  d  acide  sulfhydricjue,  pendant  cinq  minutes  ;  on  les  lave 
ensuite  et,  en  les  traitant  par  l  acide  sulfurique  concentré,  on  obtient 
ainsi  une  belle  coloration  rouge  des  parois  lignifiées,  qui  vire  assez 
rapidement  au  rouge  orangé. 


1.  Parfois  l'acide  chlorhydrique  seul  donne  la  coloration  rouge;  c'est  que  le  tissu 
ligneux  contient  lui-même  de  la  phloroglucine. 

2.  R.  CoMUES.  Sur  un  nouveau  (fronpe  de  réactionn  de  la  lignine  et  dex  membranes 
hyniliées   Bull.  Se.  pharmac,  190fi  . 


60  ÉTUDES    KT    MÉMOIRKS 

(I)  liéMctifs  (le  la  lignine  oxydée  K  Ces  réactions  très  faciles  à 
réaliser  sont  fort  intéressantes  au  ])<)int  de  vue  de  la  dia^nose  des 
tissus  lignifiés,  bois  et  fibres  textiles,  car  elles  donnent  des  échelles 
de  teintes  assez  étendues  suivant  les  matériaux  employés;  malheu- 
reusement, il  n'en  a  ('-té  fait  jus(|u'à  présent  aucune  étude  systéma- 
tique . 

La  première  réaction  de  ce  j^enre  a  été  sig-nalée  en  1 110(1  par 
Mâulk.  On  laisse  séjourner  les  matériaux  pendant  cinq  minutes 
dans  une  dissolution  a  I  "/o  de  ])ermanganate  de  potassium;  on 
lave  à  l'eau  puis  à  l'acide  chlorhydrique  étendu,  jusqu  à  décolora- 
tion complète;  après  un  nouveau  lava<^e  à  l'eau  pour  éliminer 
complètement  l'acide,  on  traite  par  la  dissolution  ammoniacale  ; 
les  parois  lignifiées  prennent  alors  une  belle  coloration  rouge, 
rappelant  celle  (pie  l'on  obtient  par  la  fuchsine  ammoniacale. 

Il  est  certain  (jue  le  permanganate  agit  comme  oxydant  et  cpic 
son  action  est  nécessaire,  car,  si  Ion  oiuet  la  première  partie  de  la 
réaction,  on  n'obtient  aucune  coloration  ;  sans  vouloir  être  troj) 
précis,  on  peut  dire  que  la  substance  colorable  par  l'ammoniaque 
est  produite  aux  dépens  de  la  membrane  lig-nifiée,  sous  l'influence 
oxy'dante  du  permang-anate.  .  •  '      ■>'■' 

Géneal-  dk  Lamarlièrh  a  montré,  d'ailleurs,  qu'on  peut  remplacer 
lé  permang-anate  par  un  <^rand  nombre  d'autres  oxydants;  on 
obtient  des  résultats  analog'ues,  mais  non  identi(|ues.  i  •' 

L'acide  azotique  fumant  communique  directement  à  la  substance 
ligneuse  une  coloration  jaune-brun,  s'afVaiblissant  lorscjue  l'action 
est  prolongée;  les  matériaux  lavés  et  traités  par  ranimoniaque 
prennent  instantanément  une  teinte  qui  peut  varier  du  jaune  à 
l'orangé  très  vif  suivant  les  bois  ou  les  fibres  considérés;  ayant  eu 
l'occasion  d'observer  cette  réaction  bien  avant  qu'elle  fût  signalée, 
j'ai  pu  c  )nstater  que  le  traitement  intermédiaire  par  l'acide  chlorhy- 
drique est  ici  parfaitement  inutile  et  que  l'échelle  de  teintes  est 
assez  étendue  pour  donner  des  indications  décisives  dans  bien  des 
cas.  L'action  de  l'acide  azotique  est  pour  ainsi  dire  instantanée; 
car,  dès  qu'elle  se  pi-olonge  un  tant  soit  peu,  la  coloration  jaune 
finale  perd  de  son  intensité,  jus({u'à  devenir  presque  nulle  après  un 
contact  de  quelques  jours.  La  substance  oxydée  par  l'acide  paraît 
donc  s'y  dissoudre  facilement. 

1.  Ces   réaclions  ont   éic   pat-liciiliiTcinciil    ("fiidiées    pai-    Gûnkah    i>k    I,am.\iu.ii:hk 
{Rechercher  sur  ijneUincs  rrnclions  ilcx  infinlimncs  Uiiiujicfs.  \\v\ .  '^én.  de  Iml..  l'.to.!  . 


COtRS    UE    BOTANIQUE    COLOINIALE    APl'LÏQUEE  Gj 

L'action  successive  de  Ihypochlorite  de  potassium  uddiliouné 
d  un  peu  de  potasse,  de  l'acide  clilorhvdrique  et  de  l'ammouiac^ue 
donne  une  coloration  jaune  d'or,  d'autant  plus  nette  que  le  premier 
réactif  ne  coniniuni([ue  aux  matériaux  lignifiés  aucune  coloration , 
propre,  capable  de  modifier  la  teinte  finale.  L'action  prolongée  de 
rhvpochlorite  ou  l'emploi  de  solutions  très  concentrées  diminuent 
encore  ici  l'intensité  de  la  coloration. 

L'acide  chromique  donne  un  résultat  analogue  à  celui  que  fournit 
le  permanganate;  on  emploie  de  préférence  une  solution  à  o  "/o; 
cependant,  la  coloration  jaune  sale  communiquée  directement  aux 
matériaux  par  l'acide  chromique  résiste  même  au  lavage  à  l'acide 
chlorhydrique  et  dénature  la  teinte  finale. 

Le  liquide  de  Hofmeister  (solution  saturée  de  chlorate  de  potas- 
sium, dans  laquelle  on  verse  de  l'acide  chlorhydrique)  a  une  action 
oxydante  beaucoup  plus  énergique  que  les  réactifs  précédents.  Si 
on  ne  verse  que  peu  d'acide  dans  la  solution  de  chlorate,  il  y  a  peu 
de  chlore  libre,  la  réaction  est  lente  et  l'on  n'obtient  qu'une  teinte 
finale  jaune  pâle.  Si  le  liquide  est  au  contraire  riche  en  chlore  libre, 
l'oxvdation  est  plus  forte  et  on  obtient  finalement  une  coloration 
rouge  intense. 

Remarque  I.  —  Dans  les  réactions  précédentes,  lorsqu  on  se 
place  dans  les  conditions  voulues  pour  obtenir  une  coloration 
finale  intense,  on  observe  que  la  solution  ammoniacale  se  colore 
comme  la  substance  ligneuse,  ce  qui  indique  la  dissolution  dune 
partie  de  la  matière  colorable.  Or,  on  sait,  d'après  les  travaux  de 
Fremy,  que  l'oxydation  des  membranes  lignifiées  amène  la  vascu- 
lose  '  à  l'état  d'acides  résineux  solubles  dans  les  alcalis  ;  il  est  donc 
probable  que  la  substance  colorable  fait  partie  intégrante  de  ces 
acides  résineux. 

Heniarijue  II.  —  On  peut  dans  les  réactions  examinées  remplacer 
l'ammoniaque  par  une  autre  base  ;  une  solution  fail)le  de  potasse, 
de  soude  Qu  même  d'un  carl^onate  alcalin,  donnent  le  même  résul-. 
tat  ;  les,  solutions  alcalines  dissolvent  d'aiU'urs,  tout  comnie  l'am- 
moniaque, la  substance  colorable. 

Bemarqiic  III.  —  La  réaction  de  Maule  et  les  similaires  ne 
semblent  pas  toujours  se  faire  en  raison  directe  de  la  lignification, 
au  moins  autant  que  cette  dernière  révélée  par  l'intensité  de  la 
coloration  à  la  phloroglucine. 

I.    Cette  vasculose  est  itleiiliquc  »  hi  li;^iiiiie. 


62  KTL'DES    ET    MÉMOIHES 

Hcinanjue  IV. —  Enfin,  si  l'on  traite  parallèlement  parla  phloro- 
!L,''lucine  et  par  le  pr.)cédé  de  MiUile  des  matériaux  qui  ont  subi  pen- 
dant des  temps  de  plus  en  plus  longs  l'action  de  solutions  de  plus 
en  plus  concentrées  de  permanganate,  on  constate  que  les  colora- 
tions rouges  obtenues  dans  les  deux  cas  ont  des  intensités  variant 
en  sens  inverse.  Plus  on  oxyde,  moins  on  a  de  coloration  avec  la 
jdiloroglucine  et  plus  on  obtient  une  teinte  vive  avec  l'ammo- 
niaque. 

11.   Réactifs    agissant  slr    les  composés   azotés 
(jui     accompagnent     la     lignine    dans    la     membrane. 

Parmi  ces  réactifs,  il  faut  signaler  principalement  le  vert  d'iode 
et  la  fuchsine  ammoniacale  qui  se  fixent  à  la  fois  sur  les  membranes 
ligniliées,  subérifiées  et  cutinisées,  en  leur  communiquant,  il  estvrai, 
des  teintes  assez  distinctes.  Cette  élection  pour  des  tissus  si  différents 
semble  indiquer  que  ces  colorants  ne  sont  pas  fixés  parla  lignine  ;  ce 
fait  est  d'ailleurs  corroboré  parce  que,  après  oxydation  très  prolongée, 
alors  que  la  réaction  de  la  phloroglucine  cesse  de  se  produire,  le  vert 
d'iode  et  la  fuchsine  continuent  à  colorer  les  tissus,  avec  une  simple 
modification  de  la  teinte  obtenue;  bien  mieux,  la  coloration  est 
d'autant  plus  énergique  que  l'oxydation  a  été  poussée  plus  loin.  G  est 
pour  ces  raisons  que  l'on  attribue  la  fixation  de  ces  colorants  aux 
matières  azotées  qui  accompagnent  la  lignine,  la  subérine  et  la  cutine 
dans  les  parois  cellulaires  et  qui  montrent  une  grande  résistance  à 
l'action  des  oxydants. 

C.    API'LICATION  DES   CARACTÈRES   PRÉCÉDENTS   A    LA    DIAGNOSE   DES   BOIS. 

l'étant  donné  le  nombre  très  considérable  des  bois  exotiques 
utilisables  et  le  peu  de  renseignements  que  l'on  possède  sur  la  plu- 
|):n-t  d'entre  eux,  il  est  dilHcile  de  concevoir  dès  maintenant  l'éta- 
blissement do  clefs  dichotomi({ues  un  peu  générales,  comme  il  en 
existe  pour  nos  bois  indigènes,  et  permettant  de  déterminer  facile- 
ment un  échantillon  donné.  On  doit  se  contenter  pour  le  moment 
de  dresser  des  fiches  signaléti({ues  contenant  dans  un  ordre  métho- 
dique tous  les  renseignement -i  relatifs  à  une  essence  donnée  ou 
d  établir  des  clefs  partielles  pour  des  séries  de  bois  appartenant 
soit  au  même  groupe  naturel,  soit  à  la  même  région  géographique. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  1)3 

Lorsque  ces  travaux  préliminaires  se  seront  multipliés,  il  sera 
temps  d'en  essayer  la  synthèse  et  de  tenter  d'établir  des  règles 
géiiérales,  traduites  en  tableaux  synoptiques,  pour  la  détermination 
des  bois  exotiques. 

Nous  nous  contenterons  donc  d'indiquer  à  quels  caractères  on 
peut  faire  iippel  pour  disting-uer  les  bois  les  uns  des  autres,  en  éta- 
blissant une  sorte  de  classement  de  ces  caractères,  d'après  la 
facilité  qu'on  a  de  les  observer  '» 

I.  Les  caractères  les  })lus  pratiques  sont  ceux  qui  ressortent 
d'un  examen  à  l'œil  nu  ou  à  la  loupe  et  qui  ne  nécessitent  l'emploi 
d'aucun  réactif,  d'aucun  appareil  de  mesure.  Ce  sont  les  caractères 
macroscopiques  que  l'on  observe  sur  des  coupes  transversales  ou 
longitudinales  soit  tangentielles,  soit  radiales. 

On  pourra  noter  d'abord  la  différenciation  plus  ou  moins  nette 
en-  cœur  et  en  aubier,  le  rapport  de  l'épaisseur  de  ces  deux  régions, 
leurs  teintes  respectives,  particulièrement  celle  du  cœur,  la  distinc- 
tion plus  ou  moins  nette  des  couches  d'accroissement,  le  g-rain 
résultant  du  degré  de  (inesse  des  éléments  constituants. 

Kn  ce  qui  concerne  ceux-ci,  ce  sont  surtout  les  vaisseaux  qui 
donnent  les  caractères  les  plus  saillants. 

Le  groupement  des  vaisseaux  joue  un  rôle  des  plus  importants 
et  ressort  surtout  de  l'examen  de  coupes  transversales.  Ils  peuvent 
être  répartis  uniformément  dans  toute  la  masse  du  bois,  ou  au 
contraire  groupés  de  façons  diverses,  soit  en  amas,  soit  suivant 
des  lignes  rayonnantes,  soit  suivant  des  lignes  concentriques,  for- 
mant des  cercles  continus  où  une  série  d'arcs  de  faible  longueur, 
soit  suivant  des  lignes  obli([ues  à  la  fois  par  rapport  au  rayon  et  à 
la  tangente,  lignes  qui  peuvent  s'anastomoser  en  dessinant  une 
sorte  de  réseau,  etc.  Ces  dispositions,  en  quelque  sorte  schéma- 
tiques, donnent  naissance  à  un  grand  nombre  de  cond)inai>ons 
dt)nt  l'observation  sera  toujours  précieuse  pour  la  diagnose. 

Les  caractères  de  grandeur  des  vaisseaux  pourront  donner  lieu  à 
certaines  observations  macroscopiques  ;  on  pourra  noter,  par 
exemple,  si  les  vaisseaux  s'éloignent  peu  d'une  taille  moyenne  ou 
s'ils    sont   au    contraire  fort  inégaux  ;   s'ils  sont  très  grands,   très 


1.    Nous  laisserons  de  coté  les  caractères  de  l'écorce  que  1  ou  a  assci  rarenicut  à  sa 
disposition. 


64  ÉTUDiis  i:i    mi:m(»(ki;s 

apparents  à  l'œil  nu  ou  au  contraire  très  petits,  imperceptibles 
même  à  la  loupe. 

L'orientation  du  parenchyme  lig-neux  autour  des  vaisseaux  est 
presque  toujours  irrégulière  et  peu  apparente  à  la  loupe;  cependant, 
dans  quelques  cas,  elle  peut  être  caractéristique  soit  que  ce  tissu 
l'orme  des  amas  à  peu  près  circulaires,  produisant  pour  l'œil  des 
sortes  de  taches,  ou  qu'il  soit  agencé  en  lames  minces  tangentielles. 
parallèles  aux  zones  d'accroissement. 

Les  rayons  médullaires  seront  observés  surtout  sur  des  coupes 
longitudinales  tangentielles  qui  permettront  d'apprécier  leur  répar- 
tition, leur  l'orme  et  souvent  leurs  dimensions  en  hauteur  et  en 
largeur.  Certains  bois  ont  des  rayons  très  minces,  formés  dune 
ou  deux  files  de  cellules,  d'autres  des  rayons  très  épais;  enfin,  il 
peut  arriver  qu  il  y  ait  dans  un  même  bois  des  rayons  d'épaisseurs 
manifestement  différentes,  les  uns  très  minces,  les  autres  très  épais  ', 
Rappelons  que  l'épaisseur  doit  être  appréciée  sur  des  coupes  longitu- 
dinales tangentielles  et  non  sur  des  coupes  transversales  et  dans  la 
région  mo\'enne  des  rayons  où  l'épaisseur  est  maxima,  celle-ci  décrois- 
sant  progressivement  vers  les  extrémités  supérieure   et  inférieure. 

(^uant  au  tissu  fibreux,  il  ne  donne  guère  à  l'observation  macro- 
scopiques de  caractères  intéressants. 

11.  Parmi  les  caractères  microscopiques,  il  y  en  a  trois  qui 
peuvent   se   traduire    numériquement   et   qui  sont  particulièrement 

importants  au  point  de  vue  de  la  diagnose  des  bois  -  : 

F 

1**  Le  quotient  p  qui  mesure  le  développement  du  tissu  fibreux 

par  rapport  au  tissu  parenchymateux  et  dont  nous  avons  indiqué 
précédemment  la  méthode  de  mesure. 

2°  Le  nombre  moyen  des  rayons  médullaires  sur  une  longueur 
d'un  millimètre,  comptée  tangentiellement  ;  on  l'obtiendra  facile- 
ment en  prenant  la  moyenne  d'un  certain  nombre  de  mesures 
effectuées  en  se  servant  d'un  oculaire  micrométrique. 

)i"  Le  nombre  moyen  de  vaisseaux  par  millimètre  carré  ;  les 
mesures  seront  commodément  faites  au  moyen  d'un  (K'ulaire  ((ua^ 
drille.  , 


1.  I^iu-squil  y  a  à  la  fuis  des  rayons  épais  el  di-s  rayons  minces,  ils  cHIlV-rcul  pén 
paiement  aussi  par  leur  hauteur. 

2.  Ces  observations  se  font  toutes  trois  sur  des  coupes  transversales. 


COURS    DE    BOTAIVlQL'K    COLONIALE    APPLIQUÉE  6o 

Le  microscope  permettra  en  outre  de  déceler  les  éléments  sécré- 
teurs, s'il  en  existe,  et  d'en  déterminer  la  nature  et  la  répartition  ; 
ce  sont  là  des  observations  qui  ont  une  réelle  importance  et  qu'il 
ne  faudra  jamais  manquer  de  faire  s'il  y  a  lieu.  D'un  intérêt 
moindre  sont  la  détermination  des  dimensions  des  divers  éléments 
et  l'observation  de  leur  ornementation  ;  il  sera  bon  cependant  de 
fixer  par  un  chiffre  moyen  la  hauteur  et  l'épaisseur  des  rayons 
médullaires,  la  long-ueur  et  le  diamètre  des  fibres,  le  rapport  de 
1  épaisseur  de  leur  paroi  au  diamètre  de  leur  cavité,  le  diamètre 
moyen  des  vaisseaux  s'ils  sont  de  taille  peu  différente,  ou  leurs  dia- 
mètres extrêmes  s'ils  sont  au  contraire  très  inégaux,  etc. 

III.  L'action  des  différentes  réactifs  peut  aussi  fournir  des  résul- 
tats intéressants,  quoiqu'on  ne  possède  pas  encore  d'essais  métho- 
diques à  ce  sujet.  Ce  sont  surtout  les  réactions  spécifiques  de  la 
lignine  à  l'état  naturel,  de  la  lignine  oxydée  ou  réduite  qui  sont 
intéressantes  à  considérer  ;  mais  on  devra  toujours  se  placer  dans 
des  conditions  identiques  comme  concentration  des  réactifs  et  durée 
d'action,  afin  d'obtenir  des  résultats  vraiment  comparables.  Comme 
nous  avons  eu  l'occasion  de  le  signaler,  ces  divers  réactifs  donnent 
avec  les  différents  bois  des  teintes  souvent  fort  distinctes  et  dont  la 
variation  résulte  probablement  davantage  des  matières  accessoires 
qui  accompagnent  la  lignine  (oléorésines,  gommes,  matières  tan- 
niques,  etc.),  que  delà  constitution  sans  doute  variable  de  la  lignine 
elle-même. 

IV.  Une  dernière  catégorie  d'observations  aura  pour  but  la  mesure 
des  propriétés  physiques. 

La  densité  est  toujours  facile  à  obtenir  et  devra  être  mesurée 
pour  le  cœur  et  pour  l'aubier. 

La  résistance  à  l'écrasement  s'obtiendra  commodément  au 
moyen  d'une  presse  hydraulique  ;  la  résistance  aux  efforts  de 
flexion  pourra  être  mesurée,  au  moins  d'une  façon  approximative, 
au  moyen  d'appareils  de  fortune. 

Les  mesures  de  résistance  aux  efforts  de  torsion,  de  cisaillement, 
à  l'action  des  outils,  l'appréciation  des  duretés  sont  plus  délicates 
et  nécessitent  des  appareils  plus  précis  ;  aussi  ne  pourront-elles  être 
effectuées  qu'exceptionnellement. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  100,  5 


66  éiLdes  et  mémoires 


D.     FlCHliS    SiG>ALÉÏIQUES. 

Il  e.st  bon  de  grouper  pour  chaque  essence,  suivant  un  classe- 
ment type,  les  résultats  de  l'examen  macroscopique,  les  observations 
microscopiques,  les  caractères  fournis  par  les  réactifs,  les  propriétés 
physiques  et  mécaniques  ainsi  que  tous  les  renseignements  recueillis 
concernant  les  modes  d'emploi  possibles  ;  oii  constituera  ainsi  un 
tableau  ou  fiche  sig-nalétique,  d'une  consultation  facile,  pour  chaque 
bois  présentant  un  véritable  intérêt.  Le  principal  avantage  dune 
pareille  méthode  sera  de  permetti'e  des  comparaisons  rapides  et  de 
préparer  peu  à  peu  les  matériaux  nécessaires  à  une  étude  générale 
des  essences  forestières  des  régions  tropicales. 

Ce  groupement  des  caractères  sous  forme  de  tableau  a  été 
employé  déjà  par  un  certain  nombre  d'auteurs,  notamment  par 
MM.  Lecomle  ',  Perrot  -,  Gérard-^  et  Martin-La  vigne  ^,  etc.  Nous 
prendions  à  titre  d'exemple  une  iîche  signalétique  empruntée  à  ce 
dernier  auteur  •', 

[A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  V Ecole  supérieure 
d^  Agriculture    coloniale. 

I.  Lecomti:.  Sur  linéiques  hols  ilii  Coiiijo  {Clusiacées,  (Ichnacèes,  SiinuriiubéeS; 
Bul.  Mus.  Par.,  1<J0;5,  n°  l). 

•2.  Fi:iutOT  F.T  Gi';it\un.  I.'nnuloinie  du  lissii  Uijnenv  ilniisses  rajjporls  arec  la  tlia- 
Hnose  des  boi.s  (Mémoire  <j  Soc.  bot.  de  Fr.). 

3.  GÉRARD.  Recherches  sur  les  bois  de  différentes  espèces  de  Léj/umineuses  afri- 
caines, 1907. 

i.  MARTi.N-L.vvKiNi:.  Recherches  sur  les  bois  de  la  Guyane,  1909. 

5.  Voir  pages  67  et  68. 


coulis    DE    HutANIQLE    COLONIALE    APPLIQUÉE  0/ 


Exemple  de  fiche  signalétique 
de  M.  Martin -Lavigne. 

DENOMINATIONS  :  Ghoenhart  ou  Ghoenhart  Stugo  (Surinam). 
Ebénieu  vert  (Guyane  française). 

Nom  scientifique _. Tecoma  leucoxylon. 

Famille Bignoniacées. 

Origine Amérique  méridionnle. 

Aspect Compact.  Grain Fin. 

i    „     ,  i  Cœur Jaune  verdâlre. 

\   Couleur       ...  ^ 

\  /  Aubier Brun  très  clair . 

Bois    '  Dureté Très  grande.  Porosité. .  .       Faible. 

r,       .,,    \  Cœur 1,1.38. 

Densité   ^    .    ,  .  ' 

(  Aubier 0,882. 

Cendres 10  pour  1 .000.  Odeur Nulle. 

Adhérence  au  bois.  .  . .     Extrêmement  faible. 

Epaisseur 

Nature 

,    „     ,         l   Extérieure  .     Blanchâtre. 

I   Couleur      „     ^. 

J  (  Section. ... 

1    Particularités 

Caractéristiques  du  bois  examiné  :  Bois  très  dur  et  homogène,  composé  d'élé- 
ments de  dimensions  assez  semblables  et  dont  les  fibres  à  parois  assez  épaisses 
sont  enchevêtrées.  Susceptible  d'un  très  beau  poli. 

Remarques  spéciales  :  Uécorce  est  considérée  comme  un  antidote  de  Vintoxi- 
cation  par  les  sei'pents  et  le  mancenillier,  le  bois  comme  un  puissant  sudorifique. 


Ecorce 


(Voir  tableau   au  verso.) 


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NOTES 


SUR  LA    CLASSIFICATION    DES    LUCUMÉES 
A   RADICULE    PUNCTIFORME 

Dans  une  précédente  note  ',  j'ai  esquissé  à  grands  traits  la  classi- 
fication des  Sapotacées,  du  groupe  des  Sidéroxylées,  et  j"ai  montré, 
en  particulier,  que  les  caractères  dominants,  sur  lesquels  on  peut 
baser  les  meilleures  subdivisions,  sont  fournis  par  la  g-raine  et 
résultent  de  la  disposition  de  la  cicatrice  à  la  surface  du  tégument 
séminal  et  de  l'aspect  punctiforme  ou  saillant  de  la  caudicule. 

La  sous-tribu  des  Lucumées  est  définie  par  une  graine  où  la  cica- 
trice s'étend  d'un  pôle  à  l'autre,  tantôt  étroite,  tantôt  au  contraire 
très  large  et  pouvant  même  envahir  les  trois  quarts  de  la  surface 
tégumentaire.  On  peut  distinguer  dans  ce  groupe  deux  séries  de 
genres,  l'une  où  la  graine  est  à  caudicule  allongée  et  dont  nous 
avons  étudié  précédemment  le  genre  central  Planchonella  '% 
l'autre  où  la  caudicule  est  punctiforme  ;  dans  cette  deuxième  série, 
l'albumen  est  nul  ou  très  réduit  et  les  cotylédons  sont  épais,  charnus 
et  bourrés  de  réserves  de  nature  amylacée  ou  oléagineuse,  dont 
l'abondance  relative  varie  suivant  les  genres. 

Le  genre  fondamental  de  ce  groupe  est  le  genre  Lucuma  qui  est  assez 
bien  défini,  dans  son  ensemble,  par  la  pentamérie  ou  l'hexamérie 
de  la  fleur,  en  ce  qui  concerne  tout  au  moins  la  corolle  et  l'androcée. 
Il  a  été  divisé  par  Engler  3  en  13  sections,  y  compris  l'ancien  genre 
Vitellaria,  sections  qui  correspondent  pour  la  plupart  à  d'anciens 
genres  créés  par  divers  auteurs.  Cette  simple  juxtaposition  aboutit 
à  un  fractionnement  compliqué  et  manquant  d'homogénéité,  car 
toutes  les  sections  ne    découlent  pas  d'une  conception  identique  ; 


1.  MARCEii  DuBARD.   Remarques  sur  la,  classification  des  Sidéroxylées,  C.R.A.S., 
13  février  1911, 

2.  Marcel  Dubard.  Sur  le  genre  Planchonella,  ses  affinités  et  sa  répartition  géo- 
graphique, C.R.A.S.,  20  mars  1911. 

3.  E>GLER.  Die  naturl.  Pflanzenf.  Nachtr. 


70  NOIKS 

d'autre  part  un  certain  nombre  de  formes,  rapportées  aujourd'hui 
au  g^enre  Sideroxi/lon,  doivent  à  cause  de  la  constitution  de  leurs 
graines  figurer  parmi  les  Lucuma.  Nous  pensons  avoir  à  la  fois 
simplifié  et  précisé  cette  classification  en  admettant  les  coupures 
suivantes  : 

Tout  d'abord,  nous  extrayons  du  genre  Lucuma^  pris  au  sens 
large  (pielques  espèces  chez  lesquelles  le  calice  au  lieu  d'être  formé 
par  un  verticille  de  cinq  pièces  à  disposition  quinconciale,  en  com- 
prend un  plus  grand  nombre  échelonnées  le  long  d'une  spirale  et 
nous  en  faisons  le  genre  Calocarpum  qui  appartient  entièrement  à 
l'Amérique  tropicale. 

Dans  le  genre  Lucuma  proprement  dit,  les  espèces  peuvent  se 
grouper  en  deux  séries  ;  pour  la  première  A,  l'ovaire  est  du  type  5 
au  moins,  comme  les  autres  verticilles  floraux  ;  dans  la  seconde  B, 
il  y  a  au  contraire  une  forte  réduction  du  nombre  des  carpelles  qui 
s'abaisse  à  2  ou  à  1 . 

SV/ve  A.  La  section  la  plus  importante  \Antholuciimn)  renferme  des  espèces 
qui  correspondent  à  l'une  des  formules  llontlcs  : 

4S  +  (6P  -f  63  + 6s)  +  6C  ou  5S  +  (".P  +  oe  +  ".E)  +  r,C 

Les  loges  ovariennes  y  sont  situées  vers  le  haut  de  l'ovaire  ;  la  cicatrice  de 
la  graine  est  large  et  recouvre  à  peu  près  la  moitié  de  la  surface  tégumentaire. 
Ce  groupe  appartient  à  l'Amérique  tropicale  ;  il  est  très  largement  représenté 
aux  Antilles. 

A  côté  se  placent  trois  autres  sections  :  Chez  les  Gayella  le  type  floral  est 
à  peu  près  constamment  pentamère  pour  tous  les  verticilles,  mais  les  loges 
ovariennes  sont  situées  très  bas  ;  la  feuille  présente  des  nervures  intermé- 
diaires i)arallèles  aux  costulcs,  tandis  que  ciie/.  les  Anlholucuma  la  nervation 
tertiaire  est  sensiblement  transversale  par  rapport  aux  coslules;les  Giu/ella 
se  trouvent  au  Brésil  et  au  Chili, 

Chez  les  Fonthrunea,  le  type  floral  est  encore  pentamère  pour  tous  les  verti- 
cilles, mais  l'organisation  de  la  graine,  à  cicatrice  oblongue  étroite,  pourvue 
d'un  reste  d'albumen  et  l'existence  d'un  discjue  hispide  autour  de  l'ovaire 
maiiireslent  une  tendance  vers  les  Plunchoiiellu  ;  celte  aflinilé  est  soulitiiiéc 
p;ir  la  répartition  géographique,  car  les  deux  groupes  sont   indo-malais. 

Les  Epilninn  s'écartent  encore  ]>cu  du  type  "i,  mais  ce  ijui  les  caractérise 
surtout  c'est  l'adhérence  de  la  graine  avec  le  péricarpe  presque  sur  toute  sa 
surface  ;  une  étroite  bande  dorsale  du  tégument  séminal  reste  seule  libre  ; 
c'est  une  disposition  qui  rappelle  ce  qu'on  observe  dans  le  genre  améiicaiu 
Labalia  (Nouvelle-Calédonie,  Australie). 

SérieB.  La  section  PoJo/uma  est  caractérisée  par  un  ovaire  à  deux  carpelles, 
dans  les({uels  les  ovules  sont  insérés  très  bas  sur  l'axe    Hrésil  . 

CA\i'/.  les  Frarifln^li^lla,  1  ovaire  est  généralement  uniloculaire  et  enfoncé  <lans 


flLASSIFICATfON    DIS    fA'JAyWÈES  71 

un  disque  cu|)iiliformo  trèsncl;  l'ovuN;  osL  |)(;ii(luà  roxlréinilé  d'iiM  loii^  (imi- 
ciilc  qui  [);irl  de  la  hase  do  la  cavilé  ovarienne  fllrésilj, 

Kiifiii  les  Ereinoluinn  forment  en  (iiudfjne  soile  transition  criln;  \v.s  deux 
f^roupes  précédents  ;  l'ovaire  y  est  en  edel  MMiiocuiairc,  mais  sans  dis«jue  et 
l'ovule  est  inséié  comme  chez  les  l'tuloluinn;  [os  étainines  se  détachent  «lu 
luhe  de  la  corolle  \A\\s  has  «pie  h-s  staminodes. 

A  côté  des  Luc  lima  se  ran«(enldc',ux  genres  les /^ow/cr/Vi  ol  Luhnliii 
exclusivement  américains  et  cai'actérisés  par  la  tétramériede  la  fleur 
qui  répond  à  la  formule  4S  +  (iP+  '\i  +  4H)  +  'i'^^-  ^^  P'»''  l'inst^r- 
lion  desétamines  vers  le  milieu  du  luhe   d»;  la  corolle. 

La  section  Parabihalia  du^-enrc  l'oulcrla  est  iiitcMcssanteà  si{^naler 
comme  formant  transition  aux  l.ncutiui  d'une  part  par  la  pcntamérie 
fré(juente  de  la  fleur  et  aux  Lnlml'in  d'autre  part  par  la  {grande  sur- 
face d'adhérence  de  la  foraine  avec  1(^  péricarpe.  Ce  f^enre  l.iihntin 
est  d'ailleurs  très  proche  des  /*()utcria,  dont  il  a  ror^'anisatif)n 
tétramère,  mais  il  s'en  distingue  surtout  pai  le  dévcloppemerjt  con- 
sidérable de  la  cicatrice  séminale. 

A  côté  des  groupes  précédents  nous  trouvons  toute  une  série  de 
formes  africaines,  qui  ont  été  réj)arties  à  tort  par  les  auteurs  dans 
des  j^enres  assez  nombreux.  Ceux-ci  ne  dillVrcnt  entre  eux  que  par 
des  caractères  très  secondaires  tels  (jue  la  soudure  plus  ou  moins 
accentuée  des  sépales  à  la  hasi;,  la  longueur  plus  ou  moins  consi- 
dérable des  filets  staminaux,  le  plus  ou  moins  de  développement  des 
staminodes,  caractères  qui  varient  paifois  largement  dans  uncMiu'-me 
espèce.  Les  limites  de  ces  genres  étant  fort  imprécises  et  les  termes 
de  transition  nombreux,  nous  avons  cru  devoir  réunir  tf)utes  ces 
espèces,  qui  sont  en  somme  très  voisines  des  Anlliolurninn,  en  un 
genre  uni(]ue  linkeriella  (Afrique  occid(;nlale,  Zanzibar). 

Nous  avons  cependant  maint(;nu  le  genre  Jiuf.ijrospcrnium  à 
cause  de  .son  organisation  florah;  du  type  8  et  de  la  grandeur  excep- 
tionnelle de  ses  staminodes  qui  sjjuI  foliacés. 

En  résumé  :  1"  Au  point  de  vue  de  la  répartition  géogiaphicjue, 
le  groupe  que  nous  considérons  appartient  en  maj(;ure  paitie  à  l'.Vmé- 
rique  tropicale  ;  il  est  cependant  leprésenté  en  Afri(jue  par  les  genres 
BnkerieUa  et  Jiufyf/rOHjH'rrnurn,  en  Indo-Malaisie  par  la  section 
Fonl/jrunra  du  genre  A//r//ma  fort>iant  transition  vers  les  l'Iniicho- 
nella,  en  .\ustralie  et  Nouvelle-(]alédonie  par   la  section    l'J/iilMni.i. 

2"  Le  type  floral  est  variable,  de[)uis  l'octomérie  des  Jiufijros/jer- 
mum  jusqu'à  la  tétiamérie  des  l'onloriu  et  des  LnhalÎH  ;  mais  c'est 


72  NOTES 

le  type  pentamère,  qui  est  le  plus  normal  dans  le  groupe,  au  moins 
pour  les  verticilles  extérieurs  à  l'ovaire, 

3°  Ce  groupe  se  relie  aux  Lucumées  k  radicule  long-ue,  par  l'in- 
termédiaire des  Fonthrunea,  qui  rappellent  les  Planchonella  et  par 
les  Gayella,  qui  ont  certains  caractères  des  3/icro/>/jo/«s  américains. 

D'autre  part  la  relation  avec  les  Eusidéroxylées  se  fait  par  les 
Bumelia  qui  ont  une  graine  exalbuminée,  avec  embryon  à  cotylédons 
épais  et  caudicule  courte;  ces- Bumelia,  par  l'intermédiaire  des 
Dipholis,  forment  le  trait  d'union  avec  les  vrais  Sideroxylon  '. 

Marcel  Dubard. 

I.  Nfile  présentée  à  rAcadémie  des  Sciences  le  »i  juin  1911. 


A     PROPOS     DES     HEVEAS 
DE     L'AFRIQUE     OCCIDENTALE     FRANÇAISE 


Une  note  publiée  dans  le  n"  96,  de  mars  1911,  du  Bulletin  du 
Jardin  Colonial,  a  fait  remarquer  que  j^lusieurs  Heveas  cultivés  en 
Afrique  Occidentale  française,  à  Porto-Novo  (Dahomey),  qui  avaient 
été  désignés  précédemment  sous  le  nom  d'Hevea  Spruceana,  ont  été 
reconnus,  après  examen  à  Kew,  comme  se  rapportant,  en  réalité,  à 
THevea  Brasiliensis.  Cette  note  a  confirmé  l'opinion  déjà  émise  par 
M.  Aug.  Chevalier,  en  juillet  1910,  dans  l'intéressante  étude  qu'il 
a  consacrée  à  cette  époque  à  l'Exploitation  du  caoutchouc  au  Daho- 
mey (voir  dans  le  n**  88  du  Bulletin,  page  30  :  V Exploitation  du 
caoutchouc  et  la  culture  des  plantes  productrices  au  Dahoniei/,  par 
Aug.  Chevalier), 


C(  )M  M  U  N ICATIONS     DI VE  H  SES 


Analyse  de  Manioc  de  la  Réunion. 

Un  échantillon  de  ><  manioc  en  cosseltes  '  »  de  la  Réunion,  provenant  d'une 
usine  de  cette  colonie,  a  été  rapporté  par  M.  l'Inspecteur  des  Colonies,  de 
Lapalu,  et  remis  par  lui  au  Jardin  Colonial  où  son  analyse  a  été  elTecluée  par 
le  laboratoire  de  chimie  de  l'Etablissement. 

Voici  les  résultats  de  cette  analyse  : 

Eau 11,70 

Matières  saccharifiables.  .  84,15  (en  amidon) 

Matières  azotées 1,31 

Cendres 1 ,70 

Ce  manioc  très  bien  préparé  et  exempt  de  gros  faisceaux  fibreux  a  été 
reconnu  comme  étant  de  très  ])onne  qualité. 


Voyage  d'études  de  M.  R.  Thillard. 

Après  un  séjour  à  l'Institut  agricole  de  Buitenzorg  M.  R.  Thillard  a  quitté  ce 
centre  le  28  février  dernier  pour  aller  visiter  la  forêt  de  «  Ficus  elastica  »  que 
le  Gouvernement  possède  à  Krawang. 

Successivement  M.  Thillard  a  pu  voir  des  plantations  d'IIeveas  en  rapport, 
puis  (|uelques  grandes  cultures  de  café  constituées  avec  des  espèces  congo- 
laises :  C.  robusla,  C.  canephora  Var.  Kouillouensis,  (].  (^ongensis  Var.  Cha- 
lolii,  cette  dernière  quelquefois  greffée  sur  le  il.  Libéria.  L'arbre  dombrage 
actuellement  à  la  mode,  dans  ces  plantations,  est  le  Leuceœna  ijlauca  ({ui 
paraît  résister  aux  insectes  et  être  indemne  de  maladies;  puis  viennent  diffé- 
rentes espèces  cVErythrina. 

Entre  autres  observations  intéressantes,  M.  Tiiillard  a  pu  suivre,  en  détail, 
des  coagulations  de  latex  de  «  Ficus  elastica  »  assez  curieuses. 

Ce  latex,  par  brassage,  peut  exiger  trois  heures  de  travail  pour  être  coagulé. 

Par  l'action  du  «  bibit  »,  ou  latex  ayant  séjourné  48  heures  dans  un  godet  de 
saignée,  on  arrive  par  un  ensemencement  progressif,  de  deux  récipients  dans 
lesquels  le  latex  est  transvasé  à  tour  de  rôle,  à  obtenir  la  coagulation  de 
l.'iO  litres  de  latex,  en  25  minutes,  avec  un  simple  godet  origine  de  <(  ijibit  ». 

Le  principe  qui  agit,  dans  la  circonstance,  ne  paraît  pas  encore  très  connu. 

1 .  Eli  1909.  la  Réunion  a  e\|)()rté  âaO.OOO  kilos  de  manioc  desséché  ou  en  «  cosseltes  ». 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


ARRET K 


nulorisant  la  formation   de  la   Société  dite  «   Association   amicale  des 
aqenls  agricoles  de  Madagascar  et  Dépendances  ». 

Article  premier.  —  Est  autorisée  la  formation,  à  Tananarive,  dune 
société  désignée  sous  le  nom  d"  «  Association  amicale  des  agents  agricoles 
de  Madagascar  et  Dépendances  ». 

Art.  2.  —  La  présente  autorisation  demeure  essentiellement  révo- 
cable. 

Art.  3.  —  MM.  le  procureur  général,  chef  du  service  judiciaire,  et 
radministrateur-maire  de  Tananarive  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le 
concerne,  de  l'exécution  du  présent  arrêté. 

Tananarive,  le  28  avril  1911. 

Albert  Picquii':. 


Établissements  français  de  1  Océanie. 

Article  premier.  — Toute  vanille  récoltée  dans  les  Etablissements  fran- 
çais de  rOcéanie,  destinée  à  l'exportation,  devra,  quel  que  soit  son  mode 
d'envoi,  être  soumise  à  l'expertise.  Cette  opération  aura  lieu  à  Papeete, 
pour  Tahiti  etMoorea.  Elle  sera  assurée,  dans  les  archipels,  par  les  soins 
de  l'Administrateur,  ou  de  ses  délégués. 

Art.  2.  —  Sont  chargés  d'expertiser  les  vanilles  : 

Le  Chef  du  Service  pharmaceutique  ; 

L'expert  attitré  de  la  Caisse  agricole. 

Il  pourra  leur  être  adjoint,  pour  accomplir  cette  formalité,  d'autres 
experts,  au  nombre  maximum  de  trois.  La  nomination  de  ces  experts  sera 
faite  par  le  Gouverneur.  Ils  seront  assujettis  à  la  prestation  de  serment 
avant  d'entrer  en  fonctions.  Le  Chef  du  .Service  pharmaceutique  sera  de 
droit  président  de  la  commission  d'experts  ainsi  constituée. 


76  DOCLMENTS    OFFICIELvS 

Art.  3.  —  I/evpertise  ayant  pour  objet  d'empêcher  les  envois  des  pro- 
duits dont  la  mauvaise  qualité  serait  de  nature  à  porter  préjudice  aux 
vanilles  récoltées  dans  le  pays,  les  experts  devront  procéder  à  leur  vériti- 
cation  en  les  classant  dans  diverses  catégories. 

La  première  comprendra  les  vanilles  de  qualité  supérieure  ou  de  bonne 
qualité  marchande,  susceptibles  de  recevoir  Testanipille  officielle.  Ces 
vanilles  pourront  être  divisées  en  deux  groupes  :  A  vanilles  de  grande 
longueur  ;  B)  vanilles  de  longueur  moyenne. 

Dans  la  deuxième  se  trouveront  classées  les  vanilles  qui,  tout  en  étant 
marchandes,  auront  été  reconnues  de  qualité  inférieure.  Ces  dernières 
seront  privées  de  Testampille  officielle  ;  et  tout  certificat  d'origine  devra 
être  refuse  à  leurs  expéditeurs,  par  le  Service  des  Contributions.  Le  per- 
mis d'embarquement  sera  néanmoins  délivré  aux  colis  de  cette  catégo- 
rie. 

Q)uant  aux  envois  de  produits  dont  l'arrivée  sur  les  marchés  de  vente 
aurait  pour  efîet  certain  de  discréditer  les  vanilles  d'origine  tahitienne, 
leurexportation  sera  rigoureusement  prohibée,  sauf  appel  immédiatdevant 
la  commission  constituée  conformément  à  l'article  7  du  décret  du  2  novembre 
1910.  La  décision  prise  parla  dite  Commission  entraînera  d'une  façon  défi- 
nitive, soit  la  délivrance,  soit  le  refus,  suivant  les  cas,  du  permis  d'em- 
barquement. 

Lorsque  cette  Commission  siégera  comme  Commission  d'appel,  le  Chef 
du  Service  pharmaceutique,  ayant  déjà  statué  comme  membre  de  la  Com- 
mission d'expertise,  n'aura  plus  alors  que  voix  consultative. 

La  défectuosité  de  l'emballage  pourra,  comme  la  qualité  inférieure  du 
produit,  motiver  le  refus  de  Testampille  officielle;  mais  ne  saurait,  en 
aucune  circonstance,  priver  l'expéditeur  du  permis  d'embarquement. 

Art.  4.  —  L'Administration  locale  versera  aux  experts  une  indemnité 
de  dix  centimes  par  kilo  de  vanille. 

Art.  5.  —  Le  Chef  du  Service  de  l'Intérieur  est  chargé  de  l'exécution 
du  présent  arrêté,  qui  sera  communiqué,  enregistré  et  publié  partout  où 
besoin  sera. 

Papeete,  le  8  avril  1911. 

A.    BONHOURE. 

Par  le  Gouverneur  : 
Le  Chef  du  Service  de  r Intérieur, 

R.    DE  BOURNAZEL. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  77 

NOiMlNATlONS    ET    MUTATIONS 


Madagascar. 

Par  décision  du  21  avril  1911. 

M.  Delpon,  agent  de  culture  de  3"  classe,  a  été  nommé  dépositaire- 
comptable  de  la  station  d'essais  de  Nanisana  (Tananarive). 

Par  décision  du  22.  avril  1911. 

M.  Petit,  agent  de  culture,  en  service  à  la  station  de  Tlvoloina,  a  été 
affecté  à  Manjakanriana  pour  la  surveillance  des  massifs  boisés  et  des 
exploitations  forestières  de  cette  contrée. 

Par  arrêté  du  5  mai  1911. 

M.  Luc  (Maurice)  a  été  nommé  inspecteur  de  3''  classe  d'agriculture  pour 
compter  de  la  veille  de  son  embarquement  à  destination  de  Madagas- 
car. 

Par  arrêté  du  6  mai  191  J. 

M.  Reynier,  ingénieur  agricole,  attendu,  a  été  alï'ecté  à  Tananarive,  en 
qualité  de  chef  de  la  section  de  l'hydraulique  et  des  améliorations  agri- 
coles. 


ST A  r I  s T I Q  l  ES    CO M  M  E  R  C I A L ES 

Exportations  agricoles  et  forostièros  dos  Colonies  fntnçaisos. 


GUINÉE    FRANÇAISE 

Année  1910. 

1"  Bœufs.  —  7.120    tètes    valant    890.000  francs.    1909  :  9.085  lèles    valant 
1.085.625  francs.  DifTérence  en  moins  :  1.965  têtes. 

■2"  Chevaux.  —  31  tètes  valant  9.300  francs.  1909  :  44  têtes  valant  13.200 
francs.  Dillérence  en  moins  :  13  têtes. 

■<"  Anes.  —  34  têtes  valant  3.400  francs. 

i"  Moutons.    —  2.021  têtes  valant  30.315  francs.  1909  :  2.849  têtes  valant 
42.735  francs.  DifTérence  en  moins  :  828  têtes. 

r)°  Chèvres.  —  217  lêles  valant  2.170   francs.    1909  :  316  têtes  valant   3.160 
francs.  Dillérence  en  moins  :  99  têtes. 

G»  Peaux  brutes  de  bœufs.  —  412.183  kilos   valant   721.321  francs.  1909  : 
476.652  kilos  valant  834.139  lianes.  Différence  en  moins  :  64.469  kilos. 

1"  Cire.  —  26.013  kilos   valant   61.511    francs.    1909:  27.569   kilos  valant 
57  693  francs.  DifTérence  en  moins  :  1.556  kilos. 

8»  Poisson  sec.  —  80  kilos  valant  80  francs.  1909  :  154  kilos  valant  110  francs. 
Différence  en  moins  :  74  kilos. 

9'  Dents   d'éléphants.  —  4  870  kilos  valant  57.078  francs.  1909  :  6.521  kilos 
valant  91.780  francs.  DifTérence  en  moins  :  1.651  kilos. 

10"  Riz.  —  176.591   kilos  valant  42.373  francs.  1909  :  179.922  kilos  valant 
42.689  francs.  Dillérence  en  moins  :  3.331  kilos. 

Il"  Mil.   —    19.616   kilos   valant   1.904   francs.   1909  :  10.647    kilos   valant 
1.105  francs.  DifTérence  en  plus  :  8.969  kilos. 

12"   Colas.         101.781  kilos  valant  203.562  francs.  1909  :  59.932  kilos  valant 
119.864  francs.  DifTérence  en  plus  :  41.849  kilos. 

I.J"   Bananes.  — 159.711  kilos  valant  15.951  francs.  1909  :  59.010  kilos  valant 
5.902  francs.  DifTérence  en  plus  :  100.701  kilos. 

li"  Ananas.  --  26.466  kilos  valant  21.513  francs.  1909  :  9.941   kilos  valant 
2.982  francs.  DifTérence  en  plus  :  16.525  kilos. 


STATISTIQL'ES   COMMERCIALES  79 

i>  Autres  fruits  frais.  —  3.501  kilos  valant  916  francs.  190y  :  12.163  kilos 
valant  3.648  francs.  Différence  en  moins  :  8.662  kilos. 

10'^  Tabac  indigène.  —  14.120  kilos  valant  61.914  francs.  1909  :  16.424  kilos 
valant  22.994  francs.  DitTérence  en  moins  :  2.304  kilos. 

17°  Palmistes.  —  4.579.947  kilos  valant  915.990  francs.    1909  :  3.762.692 
kilos  valant  752.538  francs.  Différence  en  plus  :  817.255  kilos. 

18°  Sésames.   —394.393   kilos    valant  78.880   francs.   1909  :  322.506   kilos 
valant  64.501  francs.  DitTérence  en  plus  :  71.887  kilos. 

19°  Arachides.     -  560.156  kilos  valant  70.018  francs.  1909  :  1.663.233  kilos 
valant  207.904  francs.  Différence  en  moins  :  1.103.077  kilos. 

20°  Café.  —  208  kilos  valant  416  francs.  1909  :  507  kilos  valant  1.014  francs. 
Dilférence  en  moins  :  299  kilos. 

•21°  Gingembre.  —  2.328   kilos  valant  1.164  francs.  1909  :  648  kilos  valant 
323  francs.  DitTérence  en  plus  :  1.680  kilos. 

22°  Huile  de  palme.  —  157.359  kilos  valant  94.415  francs.    1909  :  121.744 
kilos  valant  73.046  francs.  Différence  en  plus:  35.615  kilos. 

23°  Gomme  copal.  —  119.056  kilos  valant  297.639  francs.  1909  :  148.743  kilos 
valant  371.858  francs.  Différence  en  moins  :  29.687  kilos. 

24°  Caoutchouc.  —  1.706.950  kilos  valant  14.509.071  francs.  1909  :  1.808.430 
kilos  valant  15.371.655  francs.  Différence  en  moins  :  101.480  kilos. 

25°  Calebasses.  —3.577  kilos  valant  4.076  francs.  1909  :  21.523  kilos  valant 
19.899  francs.  Différence  en  moins  :  17.946  kilos. 

26°  Or.   —  33.024  grammes  vaiant   82.560  francs.    1009  :  10.779   grammes 
valant  26 .948  francs.  Différence  en  plus  :  22.245  grammes. 


COTE    D'IVOIRE 
Année  1910. 

1°  Pelleteries  brutes.  —862  kilos.  1909  :  1.869  kilos.  DitTérence  en  moins  : 
1.007  kilos. 

2°   Poisson  fumé.  —  8.515  kilos.   1909  :  10.165  kilos.  Différence  en    moins  : 
1.650  kilos. 

3°  Cire  animale.  —  109  kilos.    1909  :  535  kilos.    Différence   en   moins  :  426 
kilos. 

4°  Dents  déléphants.  —  11.883  kilos.  1909  .-9.507  kilos.  Différence  en  plus  : 
2.376  kilos. 


SO  STATISTIQUES    COMMERCIALES 

5"  Maïs  en  grains.  —  2.224  kilos. 

6»  Amandes  de  palmistes.  —  5.422.921  kilos.  1909  :  5.193.007  kilos.  Diffé- 
rence en  plus  :  229.914  kilos. 

7"  Café.  —  34.686  kilos.  1909  :  29.108  kilos.  Différence  en  plus:  5.578  kilos. 

8"  Cacao  (en  fèves).  —  7.589  kilos.  1909  :  5.139  kilos.  Différence  en    plus  : 
2.450  kilos. 

9»  Piment  et  poivre  de  Guinée.  —  237  kilos.  1909  :  1 .267  kilos.  Différence  en 
moins  :  1.030  kilos. 

10"  Huile  de  palme.  —  5.954.788  kilos.  1909  :  6.366.566  kilos.    Différence 
en  moins  :  411.778  kilos. 

11°  Coprah.  —  20.429  kilos.  1909  :  2.106  kilos.  Différence  en  plus  :  18.323 
kilos. 

12°  Caoutchouc  brut.  —  1.401.269  kilos.  1909  :  1.241.874  kilos.  Différence 
en  plus  :  159.395  kilos. 

1.3°    Noix  de  coco.  —  76  noix.  19UU  :  100  noix.  Différence  en  moins  :  24  noix. 

14°  Bois  d'ébénisterie  (acajou).  —  13.783,540  kilos.  1909  :  15.994.239  kilos. 
Différence  en  moins  :  2.210.699  kilos. 

1'')°  Feuilles  médicinales.  —  174  kilos. 

IG"  Piassava.  —  11.063  kilos.    1909  :  14.618  kilos.    Différence   en   moins  : 
3.555  kilos. 

17°  Ignames.  —  2.332  kilos.  1909  -.649  kilos.  Différence  en  plus:  1.683  kilos. 

18"  Kapok.  —  102  kilos. 

19°  Poudre  d'or.  —  11  k.  608.  1909  :  2  k.  700.  Différence  en  plus  :  8  k.  908. 

20°  Objets  de  collection.  —  425  kilos. 

21°  Graines  de  Makoué.  —  70  kilos. 

22°  Bananes.  —  60  kilos. 

23"  Amandes  de  rondier.  —  14.034  kilos. 

DAHOMEY    ET    DÉPENDANCKS 
Année  1910. 

i"  Bœufs.  —  243  lêlcs  valant  29.160  francs.   1909  :  285  lûtes  valant  17.100 
francs.  Dillérence  en  moins  :  42  têtes. 

2"  Chevaux.  ~  6  têtes  valant  1.800  francs.  1909  :  3  têtes  valant  900  Iraiics. 
Différence  en  plus  :  3  têtes. 


StAIISTIQllvS    (;(3.MMERCI  VLKS  81 

3"  Porcs.  —  1.129  UHes  valant  31.315  IVancs.  1909  :  927  têtes  valanl   14.596 
IVancs.  DifTérence  en  plus  :  202  tètes. 

4"  Moutons.'— 499  tètes  valant  7.485  fianc-s.    1909:414   Lètes   valant   6.210 
francs.  Dillérence  en  pins  :  85  tètes. 

.•■»"  Chèvres.        276  tètes  valanl  2.760   francs.    1909  :  194   tètes   valant  1.940 
francs.  Différence  en  plus  :  82  têtes. 

6"  Volailles.  — 81.213  kilos  valant  123.485  francs.  1909  :  88.774  kilos  valant 
108.297  fran("s.  Différence  en  moins  :  7.561  kilos. 

7"  Peaux  brutes  d^  bœufs.  —7.702  kilos  valant  7.702  francs.  1909  :  5.571 
kilos  valant  8.382  francs.  Différence  en  plus  :  2.131  kilos. 

8°  Peaux   brutes   autres.  —  57  [jeau.x    valanl    206   francs.    1909:313   peaux 
valant  345  francs.  Différence  en  moins  :  256  peaux. 

9°  Plumes.  —  4  kilos  valant  250  francs.  1909  :  12  kilos  valanl  150  IVancs.  Dif- 
férence en  moins  :  8  kilos. 

10"  Peaux  d'oiseaux.  —  6  kilos  valanl  32  francs. 

11"  Œufs.  —  88.346  cents  valant  3.046  francs.    1909  :  139.260    cents    valant 
4.178  francs.  Dilfèrence  en  moins  :  50.914  cents. 

I-J"   Miel.    —11.747   kilos   valanl    11,747    francs.    1909:   2.711    kilos    valant 
2.711  IVancs.  Différence  en  plus  :  9.036  kilos. 

i:i"  Poissons  secs,  salés,  fumés.  — 801.377  kilos  valant  440.759  IVancs.  1909: 
397.062  kilos  valant  260.525  francs.  Dilfèrence  en  plus  :  404.315  kilos. 

14"  Crevettes  fumées.  —80.007  kilos  valanl   104.791   francs.    19(19  :  53.177 
kilos  valant  64.908  IVancs.  Dilfèrence  en  plus  :  36.830  kilos. 

lo"  Autres  produits  de  pêche.  —  4.901  kilos  valanl  1.729  francs.  1909  :  72 
kilos  valant  87  IVancs.  Différence  en  plus  :  4.829  kilos. 

lO"  Dents  d'éléphants.  —  279  k.  500  valant  4.476  francs.  1909  :  378  k.  610 
valant  5.139  francs.  Différence  en  moins  :  99  k.  110. 

17"  Maïs.        2.055.348   kilos   valanl    171 .528  francs.    1909:9.333.539    kilos 
valant  700.014  IVancs.  Différence  en  moins  :  7.278.191  kilos. 

18"  Mil.  —4.931  kilos  valant  592  francs.  1909  :  3.546  kilos  valant  425  francs. 
Différence  en  plus  .  1.385  kilos. 

19»  Haricots.  —75.682  kilos  valanl  30.272  francs.  1909  :  50.876  kilos  valant 
10.176  francs.  Différence  en  plus  :  24.803  francs. 

•20»  Ignames.  —  18.175  kilos  valant  1.091  francs.  I90'.t  ;  27.443  kilos  valant 
1.774  francs.  Différence  en  moins  :  9.268  kilos. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  lOU.  t> 


82  STATlSTinUKS    COMMERClALliiS 

21»  Manioc.  —1.714  kilos  valant  141    francs.    l'.KJ'.l  :  1.638  kilos  valant  198 
francs.  Différence  en  plus  :  76  kilos. 

22"  Colas.  —  35.000  kilos   valant    70.000   francs.    1909  :  29.738  kilos  valant 
59.476  fiancs.  Différence  en  plus  :  5.262  kilos. 

2:i'  Autres  fruits  indigènes.  —  6.138  kilos  valant  1.211  tiancs.  |9(i9  :  2.737 
kilos  valanl  690  francs.  Différ(>nce  en  plus  :  3.401  kilos. 

24»  Coprah.  —  466.765   kilos  valanl  148.817   francs.    I9I)U  :  377.529    kilos 
valant  99.420  francs.  Différence  en  plus:  89.236  kilos. 

2:;»  Amandes  de  palme.  —  34.783.638  kilos  valant  9.979.903  francs.  19U9  : 
33.224,460  kilos  valanl  8.123.378  francs.  Différence  en  plus  :  1.559.178  kilos. 

20°  Arachides  en  coque.  —16.247   kilos  valant  1.626   francs.  1909:38,461 
kilos  valanl  3.846  fr.incs.  Dillercnce  en  moins  :  22.214  kilos. 

27"  Fruits  et  graines  non  dénommés.  —  2.953  kilos  valant  1.288  francs. 
1909  :  4.060  kilos  valant  1.060  francs.  Différence  en  moins  :  1 .  107  kilos. 

2S''  Piment.  —   11.346    kilos   valanl   8.510  francs.   1909  ;  9.720   kilos    valant 
7.290  francs.  Différence  en  plus  :  1.626  kilos. 

29"  Beurre  de  karité.  —  37.197  kilos  valant  18.534  francs.  1909:3.997  kilos 
valant  1.400  francs.  Dillerence  en  plus  :  33.200  kilos. 

:M)"  Huile  de  palme.   ^  14.627.874  kilos   valanl    6.353.924  francs.    1909: 
15.016.265   kilos  valant  6.448.083  francs.   Différence  en  moins:  388.391  kilos. 

:]1"  Caoutchouc.    —   913  k.  150  kilos    valant  3.500   francs.    1909:699   kilos 
valant  2.305  fiancs.  Différence  en  jilus  :  214  k.  150. 

32"  Coton  en  laine.  —120.385  kilos  valant  140.103   francs.    1909  :  130  078 
kilos  valant  130.078  lianes.  Dilférence  en  moins  :  9.693  kilos. 

Xi"  Coton  non  égrené.  —  493  kilos  valant  99  francs. 

:ii"  Graines  de  coton.    -  193.072  kilos  valant  16.351  francs.  1909  :  172.257 
kilos  valant  12.395  francs.  Dilférence  en  plus  :  20.815  kilos. 

3o"  Filaments   de  calebasses.    —  7.189   kilos   valant  3.017  iVancs.   1909: 
15.055  kilos  valant  3.614  francs.  Dillerence  en  iin^ins  :  7.866  kilos. 

:iC)°  Indigo.  —  24.216    kilos    valant    5.168    francs.    1909  :  8.522  kilos    valant 
17.818  francs.  Différence  en  plus  :  15.694  kilos. 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 


LE  HAVRE,  6  juillol  l'.lll.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
SciiwEiTZEu,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Nous  n'avons  pas  grand  chanr;oment  à  signaler  dans  les  cours  depuis  notre 
dernier  communiqué,  cependaul  le  marché  a  plulôl  une  tendance  à  la  baisse 
et  l'on  cote  : 


Francs 


Pai\i Il 

Para  Seraaniby 7.25 

Pérou  iin 10.75 

Pérou   Sernamby 0.25 

—              —         caucho  .  0.25 

Maniçoba 5 .  50 

Madagascar  : 

Tamalave  Pinky  I (i.5() 


—          Pi  ni 
Majunga 


II. 


Faranfangana. 
Anahalava  . . . 
Mananzary.    \ 
Barabanja.     ' 
Lonibii'o.        ^ 

Tuléar 

Tonhin 

Congo  : 
Haiil-Oubaris"! 


(> 

5.50 
1.60 
() 


0.  rci 


à  11 .35 
0.40 
II 

9.  10 
0.  10 
0.50 

S .  50 

S 

0.50 

7.50 


10.25        10.15 


Kutto. . .: 

H.  G.  Batouri. 


Ekela  Kadei  Sangha 

Conyo  rouge  lavé 

Bangui 

Koulon-Niari 

Manibéri 

N'Djolé 

Mexique  feuilles  scr;q>p\- 

—       slaps 

Savanilla  : 

San  SaU'adiir 

Cartliagène 


Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    '\ 
—  —      e.vtra..    ' 

Scraps ) 

Balata  ^'énézuela  l^locs.. 
Balata  -         feuilles.. 


10 
7 

10 
3 

10 
5 
1 


.KO 
.'OO 

.00 


.00 


i-ancs 
à  10. 

7 . 
Il 

3. 
10, 

5, 

4, 

6. 

0. 

(i 

10 
8 


1:î 


50 


50 

85 
50 
75 
25 
50 


.50 


Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre. 


BORDEAUX.  30  juin  1911.  —  (Communi(iué  de  MM.  D.  Dukkau  et 
C"',  lu,  rue  de  Cursol.j 

Durant  tout  ce  mois  de  juin,  les  affaii'es  ont  été  calmes  en  nos  sortes  afri- 
caines, les  prix  tenus  par  les  inq^ortalenrs  étant  trop  élevés  par  rapport  au 
cours  du  Para,  qui  a  oscillé  entre  10  fr.  7)i  et  1:.'  francs  le  Jcilo  et  \aul  aujoin- 
dluii  11   francs  le  kilo  environ. 


84 


COURS    ET    MARCHÉS 


11  s'est  fait  cepeiidanl  qiiclciuos  airniros,  el  les  ventes  se  sont  élevées  à  envi- 
ron 60  tonnes. 
Nous  cotons  : 


Francs 

CoTiakry  Niggers 9.50 

Rio  Niinez 10.50 

Soudan  Niggers  Rouges 0 

Soudan  Xiggers  Blancs S.^>\^ 

Soudan  Alanoli 9.50 

Laliou   Niggers s 

Lahou  Petits  Cakes 7 


Francs 

Lalioii  Cakes  Moyens 6 .  25 

Gambie  A G. 50 

Bassani    lAunps 4.60 

Gambie  A.  M 5.50 

—       B 4.50 

Tamatave  rooty 5.40 

r^>alata  sheets 9.35 


ANVERS,  G  juillet  l'.Ul.  —  (Comniuni<[né  de  la  SuciPt/'  coloniale  Anrri-- 
soise,  9,  rue  Hubens.) 

Le  marché  de  caoutchouc  pendant  le  mois  de  juin  a  été  très  faible  et  la 
demande  peu  animée,  néanmoins  notre  vente  par  inscription  du  20  juin  s'est 
faite  en  assez  bonne  tendance  et  bien  qu'un  tiers  seulement  de  la  quantité 
ofl'erte  en  vente  ait  été  réalisé,  les  offres  étaient  assez  nombreuses,  mais  les 
détenteurs  n'ont  pas  voulu  accepter  les  offres  qui  avaient  été  faites.  Les  prix 
ol)lenus  ressorlent  en  Iniisse  d'environ  2o  centimes  pour  les  espèces  congo- 
laises et  de  0  fr.  4!)  pour  les  caoutchoucs  de  plantation,  mais  il  faut  tenir 
compte  pour  ceux-ci  de  ce  que  les  évaluations  avaient  été  faites  sur  la  l)ase  de 
4  s.  0  d. 

Nous  cotons  aujnurdliui  pour  marcliandise  courante  ;i  lionne  : 


1^'rancs 

Kasaï    rouge  I 1 0 .  50  à   10. 

Kasaï    rouge    genre    Lo- 

anda  II  noisette 7.7,') 

Kasaï  noir  1 10.50 

Equateur,  Yengu.  Ikelem- 

ba,  Lulonga,  etc 10.50 

Lopori  IMaringa 6.25 


s 

25 

10 

75 

10 

75 

6 

75 

Francs 

Haut  -(^mg'cj    oi'dinaire, 

Sanknru.  boniani 10.25  à   10.65 

Aru^^  imi 10.25  10.65 

StraKs  Ciépes  1 12.75  1.3 

Guayule 5.25 

Maniçiiba 6.50  7 

Mongdla  lanières 10.25  10.65 

^^'amba  rouge  I (i.jo  7 


Stock  (in   avril  l'.lll 

Arrivages  en  mai 

Ventes  en  mai 

Ar,  ivages  iie|tuis  le  {'''janvier 
Ventes  depuis  le  1'  janvier.  .  . 
Stock  fin   mai 


258 

243 

1 .  794 

1  .  768 

C.ii 


tonnes 


COURS    ET    MAKCHÉS 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE    HAVRE,   7    juillet    1911.    —  Cote  officielle.    —   Louisiane    trè^    ordi- 
naire (en  balles,  les  5U  kilos). 


Francs 

Juillet 93.25 

Août 92.50 

Septembre 80 .  75 

Octobre 85.37 

Novembre 83 .  75 

Décembre 83 


Janvier. 
Février. 
Mars... 
Avril..  . 
Mai .... 
Juin. . . . 


Francs 

82.75 
82.62 
82.62 
82.62 
82.50 
82.37 


Tendance  soutenue. 


LIVERPOOL,  7  juillet  1911.  —  Ventes  en  disponible:  6.000;  Amérique 
calme;  cotes  Amérique  et  Brésil  en  baisse  de  11/100;  Indes  calmes  et  sans 
changement  ;  importations,  .3021  ;  futurs  ouverts  en  baisse  de  4  6/100. 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE    HAVRE.  7  juillet    1911.    —    Santos  good    average,    les  50  kilos,  en 
entrepôt  : 


Juillet-novembre, 
Décembre 


70.25 

70 


Janvier-février 
Mars-Mai 


69.75 
69.50 


Tendance  soutenue.  Ventes  :  21.000. 


ANVERS,  1  juillet  1911.  —  Cafés.  —Clôture.  —  Cote  officielle  de  café,  San- 
tos Base  good  les  oO  kilos  :  juillet,  70  fr.25  ;  août,  70  fr.  25  ;  septembre,  70  fr.  50  ; 
octobre,  70  fr.  50;   novembi'e,   70  fr.  50;  décembre,   70  fr.  25  ;  janvier,  70  fr.  ; 
février,  70  fr.  ;  mars,  70  fr.  ;  avril,  70  fr.  ;  mai,  70  fr.  ;  juin,  ><  fr. 
Tendance  soutenue.  Ventes  :  26.000  kilos. 


HAMEOURG,    7    juillet    1911.   —    Les  50    kilos;   septembre,    71  fr.   56: 
décemjjre,  mars,  71  fr.  ;  mai,  70  fr.  94. 

Tendance  suiilenue. 


86 


COURS   ET    MARCHÉS 


CACAO 

LE  HAVRE,  30  juin  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 


Francs 

Giiayaquil   Arriba 75         à     SO 

—  Balao "0  7  i 

.      —  Machala  ...       71  73 

Para 07  70 

Garupano <JS  72 

Colombie 102  108 

Ceylan.  Ja\a 72.50         85 

Trinidad fi<)  72 

Grenade 6.3  68 


Francs 
Sainte  -  Lucie,     Domi- 
nique, Saint-^'incent       61 

Jamaïque 59 

Sui'inam 

Bahia  fermenté 

San  Thomé 

Côte  d'Or 

Samana 

Sanchez  Puerto  Plata. 
Haïti 


61   à 

66 

59 

64 

63 

66 

61.50 

69 

65 

67 

60 

6i 

60 

61 

59.50 

61 

51 

66 

Au  droit  de  o2  francs. 


Francs 

89         à     93 

Martinique 87  8S 

Guadeloupe 88.50         9o 


])onj;;o  français. 


Madaj;ascar,     Réunion. 
Comores 


Francs 
90       à       97 . 50 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,  ."i    juillet    1911.    —(Mercuriale   spéciale  de    «  l'Agriculture 
[)ratiqiie  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.   —   rentlauce  ferme.  Nous  cotons  nominalement   en  disponii)le  les 
100  kilos  c.  a.  f.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

Ceylan  suudried 62 

Sinj^apore 58 

Macassai' 57  .  50 

Manille 56.50 

Zanzibar 57.50 

Mozambique 53 .  50 


Francs 

Ja\  a  siunlrieil 59.50 

Saïf^'on 56.50 

(^otonou 57 

Pacifique  Samoa 58 

Océanic  française 58 


Huile    de    [)ahne   Lagos,     ii'l    frs  ;    Honny-Hniniu,   <>7    frs  ;    ([iialilés    secon- 
daires,   à    04  frs    les   100  kilos,    conditions   de     Maisi-illc,    fûts     perdus.     |)rix 


])our  chargement  entier. 


tji'aini's  de   pahnistc  Guinée. 
—  M(J^^■ra. 


i  1  .  50 


1  Ici  ivre 
Man(|U( 


(JOURS  ET  Marchés  87 

Graines  oléagineuses.  —Situation  forme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  ^^rosse  graine 40 

—  —  petite      —       39 

—  JafTa 43 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50  "/„  de  blanc. .  30 
Graines  lin  Bombay  brune  grobse  graine 45 

—  Colza  Gawnpore.  Grosse  graine 27.50 

—  Pavot    Bombay 38 

—  Ricin  Coromandel 28 

Arachides  décortiquées  Mozambique .' 36 

—  —  Coromandel 32 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseienements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE    HAVRE,    G    juin    101  I.    —    (Communiqué  de    la    Maison     Vaquiu    et 
Schweitzer.) 

Manille.   — •    Fair    curreut   :   4U  tV.   7."i   à    oO  fr.   2"j.   —    Superior    Seconds    : 
i'.l  Fr.  k  i-U  fr.  lit).  —  Good  browu  :  4()  i"r.  50  à  47  fr. 

Sisal.  —    Mexique  :   !>'■•   fr.  .")()  à  01)  fr.  — ■  .\fri([ue  :    lil   fr.  à  OU  fr.  —   Indes 
anglaises  :  .SI  fr.  à  43  fr.  —  Java  :  OS  fr.  à    Oo  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  49  fr.  .50.  — •  Hankon  :  47  fr.  25. 

Aloès.  —  Maurice  :  56  fr.  à  00  fr.  50.  —  Réunion  :  36  à  61  fr.  —  Indes  :  31  à 
37  fr.  — •  Manille  :  35  fr.   à  42  fr. 

Piassava.  — ■   Para  :  130  à   130  fr.   —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  53  à  50  fr.  — 
Sinoë  :  32  à  53  fr.  ;  Grand  Bassani  :  52  à  55  fr.  ;  Monrovia  :  30  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  80  fr.  à  89  fr.  —  Extra  :  lOl)  fr.  à  119  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  210  à  240  fr.  —  Indes  :  125  à  130  fr. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


GOMME     COPALE 

ANVERS,   8  juin    1911.    —  (Communiqué    de    la  Société  Coloniale    An- 
versoise.) 

Le  marché  du  copal  a  été  très  ferme  et  on  légère  hausse,  nous  cotons  pour 
qualité  courante  à  bonne  : 

(iomnie  triée  blanche  de  belle  (jualilé.  .  .  .  320  à   350 

—  —     claire  transparente 230  à   200 

—  —    assez  claire  opaque 145  à   180 

1—         non  triée  de  qualité  courante 110  à  135 


.S8 


COUhS  KV    MAhCHÉS 


LE     HAVRE,     f.  juilK't     lOll.    —     (Comimini.jiu'     de    MM.     VjKjuin    cl 
Schweitzer.) 


Gomme  copale  Afrique. 


Madagascar.  . .  . 


50       à  100  francs   )  ,       ,„„  , 

les  100  ki,'. 


.  .      100       à    400       —       \ 


POIVRE 


(les  50  kgr.  en  enlrepôl) 


LE  HAVRE.  T  juillel    1911  : 

Saigon.  Cours  du  jour  : 

Francs 

Juillet 83.50 

Août S.3.50 

Septembre 84.50 

Octobre 83 

Novembre 83 

Décembre 83.50 


Francs 

.Iau\  ier 86 

Février 86.50 

Mars 87 

Avril 87.50 

Mai 88 

Juin 88.30 


IVOIRE 


ANVERS.  H  mai   l'.dl.    — -     Comniuuiijué   île    la   Société    coloniale     Anver 
soise.    -Marché  inchangé. 


BOIS 


LE     HAVRE,     (■>  juillel   l'Jll.      - 
Schwcùl/.er. 

Francs 
Acajou  Haïti 6       à   16 

—  Mexique 18  40 

—  Cuba 10  40 

—  Gabon 11  22 

—  Okoumé S. 50       9.50 


(Comniuni(|ué     de     MM.     \'.M[uin     et 


Kbènc-Gabon  , 


Madai;ascar 


Fi-ancs 
is    il    35 
15  30 

S  15 


—  Mozaml)i(iue. 

le  tout  au.\  loi)  kilos.  Havre 


M.ir.ON,   l'HOTAT    KI(i'.UIiS,    IMI'HIMKIIHS 


L Edileur-Gèranl  :  A.  CiiAi.r.AMiii.. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-ag-és. 

La  consommation  énorme  de  ces  engrais  est  la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

Fai  190g,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CEINT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE     DE     POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE     POTASSIUiVI 

Brochures  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikiilturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berliu  S.  W.  11 

ou    au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4o 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


vilmorin-andhieux  &  c 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


lE 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  G",  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  l'açoii 
toute  particulière  de  rimjiortatiou  el  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chaude. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l' Exposition  i'niversella  de  jgoo,  dont  un 
s[)écialemeMt  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  .Marseille  a  confirmé  les  décisiODS 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  sui.aiil  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à,  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses),  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Tlié  d'.Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Caslilloa  elastica,  Eupliorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Laiiddlpiiia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willuglibeia  ediilis,  etc. 

Plantes  à  épices-  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Ciirotlier,  Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  .Mexiijue  et   de  Bourbon  (  boutures),  etc 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'oulre-mer  sur 
l'avantage  (pi'ils  trouveront  à  emjiloyer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Wardj  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


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Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  aj)i)ro[)ri('s  aux  ditlVrenls  climats. 


CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SUR  DEMANDE 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Août  1911  No  101 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 


DU 


JARDIN     COLONIAL 

ET     ORS 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
nu  Diiecfenr  <ht  Jardin   ColonidI ,  A/inis/ère  des  Colonies 


PAHI  S 

Augustin    G  H  A  L  L  A  M  E  L  ,     E  d  i  t  e  u  n 

Rue  Jacob,    ly 

Librairie   Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  parlent  du  /«''  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous    pays  de  l'Union  postale).  —  20  h. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la    source. 


5: 

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/■>  /'/>'xxx>'/'/'//-/y'/^^^xx^xx/'/yv'yov>o'xxx/yyyv /'/>' . 


l-;xp°"  Uiiiv""  Anvers  lSi)4 

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Caoutc/iouc,  Canne  à  sucre,  ^ 
Cacao,  Tabac,  Colon,  Ba-  \ 
nane.  Riz.  Café,  Thé,  Maïs,  ^ 
Vanille,  Indiyo,  Ananas,  ^ 
Orangers,  Citronniers,  Pal-  ^ 
niiers,  etc. 


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l\'i/bo  t)  0  (l'acide  pliosphorii^iie  soliihlc. 

Phosphate    de    potasse.    ;^,s   "/„   dacide 

plio.sphorique,  2G  '>/o  de  pola.s.se. 

Phosphate  d'ammoniaque.  /,3  "/o  a  acide 

phosphorique,  G  "/„  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  ^0/21.  Nitrate  de  soude,  lo/iO. 

Nitrate  de  potasse.  /,4  0,^  de  poia.sse,  ù\  o/,,  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  90.  —  Chlorure  de  potasse,  95  «/o- 


Canne  à  sucre. 


N 

I 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN   MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES     FRANÇAISES 
lie  année  Août  1911  No  101 


SOMMAIRE 


PaRCS 

Les  Eucalyptus,  par  R.  de  Noter 89 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maîlre  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 1 10 

Le  Maïs  africain,  par  Yves  Henry,  Directeur  de  l'Ag^riculture  en 

Afrique  Occidentale  Française  {fin) 12^ 

Plantes  médicinales  de  la  Guinée  française,  par  H.  Pobég-uin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies  (suite) i33 

Le  Bois  de  rose  de  la  Guyane  et  son  huile  essentielle,  par  E.  Bas- 
sière,  Ing-énieur  ag-ricole,  Inspecteur  d'Ag-riculture  aux  Co- 
lonies       145 

NOTES 

Le  Karité  au  Dahomey ,   par  M.  Noury,  Sous-inspecleur  d'Ag'ri- 

culture 1 69 

La  production  du  Caoutchouc  au  Venezuela 166 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Nominations  et  mutations. .    167 


Statistiques  Commerciales.  —  Exportations  agricoles  et  forestières 

des  colonies  françaises 168 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  colon,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  gommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 170 

Bibliographie v    et       vin 


MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin  Colonial 

NoGBNT-suR- Marne 


AVIS 


Les  Laboratoires  de  recherches  du  Jardin  Colonial  se  chargent 
gratuitement  de  toutes  déterminations  des  matières  premières 
intéressant  la  production  des  Colonies  françaises  : 

Etude  des  matières  premières. 

Déterjnination  de  leur  origine,  de  leur  valeur  commerciale,  de 
leurs  applications. 

Le  Jardin  Colonial  analyse  les  terres  des  Colonies  et  les 
engrais  qui  peuvent  y  être  employés. 


TARIF  DES  ANALYSES  PAYANTES  : 


Analyse  physique  complète  icailloux, 
sable,  argile,  calcaire,  débi  is  organiques 
et  humus) 25  fr. 


Analyse  chimique  complète(azote, acide 
phosphorique,     chaux,     magnésie,      po- 


Engrais    chimique     par     clément     do-       '<       tasse) 25  fr. 

se 5  fr . 


Protection  contre  la  Chaleur  Solaire 

SUR  TOUTES^TOITURES  EN  VERRE,   ZINC,   ARDOISE,   TOLE  ONDULEE,   ETC.,   ETC. 

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sans  obscurité       -'^^^^iS*»!^^^  ni    mastic 

ENDUIT     LIQUIDE     ÉCONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  «le  votre  proiluit 
l'ASOL,  que  j'ai  iippliciué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  il  orchidées,  a  pleinement  réussi;  je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  s<'ne  froide,  ii  Odontoglossuni  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  cet  été,  et 
je  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  n  ;  nialpié  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraiclieur,  sans  pour  ainsi  dire  iienlre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  ii  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Sigtié  :  tlEBEAncHAMPS,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


ADOPTE  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTÈRES,  GRANDES  USINES 
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M.  DETOURBE,  rabncant,  7 ,  FUB  St-Séverin,  Paris  m 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres,  1908. 


Il''  Année  Août  1911  N"  101 


ET U DES     ET     M  ÉMOI R ES 


LES     EUCALYPTUS 


Bien  d  autres  avant  nous  ont  parlé  des  Eucalyptus,  mais  la  plu- 
part de  ces  notes  sont  éparpillées  de  tous  côtés,  dans  nombre  de 
publications,  c'est  donc  une  l)onne  raison  pour  en  entretenir  à  nou- 
veau et  en  un  volume  facile  à  consulter,  car  on  ne  dira  jamais  assez 
de  bien  de  ces  arbres,  dont  les  elFets  bienfaisants  se  sont  produits 
partout  où  ils  furent  introduits,  tant  dans  nos  colonies  d'Afrique, 
que  dans  le  Midi  de  la  France,  au  Gabon,  aux  Indes  Orientales,  dans 
l'Amérique  du  Sud,  etc. 

Nous  avons  eu  l'occasion  de  1876  à  188(i  —  cest-à-dire  pen- 
dant le  cours  de  dix  années  —  de  les  cultiver  et  de  les  étudier  à 
l'aise  en  Alg-érie,  c'est  donc  la  conclusion  de  nos  recherches  et  de 
nos  comparaisons  que  nous  réunissons  ici. 

Dans  tous  les  pays,  même  de  température  moyenne,  il  est  pos- 
sible d'utiliser  les  Eucalyptus,  — '  du  moins  certaines  espèces  sont 
dans  ce  dernier  cas  —  et,  })artout,  ils  rendront  d'inappréciables  ser- 
vices, soit  pour  créer  des  boisements  autour  des  habitations,  soit 
pour  le  repeuplement  des  parties  dénudées  de  pays  dépourvus  de 
forêts  et  par  conséquent  dombrag^es. 

Le  déboisement  inconsidéré  qui  se  produit  partout  a  occasionné 
et  occasionnera  encore  pendant  lonj^-temps  des  perturbations  clima- 
tériques  dont  nous  avons  la  preuve  la  plus  évidente  dans  les  inon- 
dations survenues  partout,  en  ces  dernières  années,  tant  dans  le 
Nord  de  la  France  que  dans  le  Midi.  11  est  bien  certain  cependant 
que  les  Eucalyptus  ne  pourront  rendre  aucun  service  dans  le  Nord 
de  l'Europe  où  il  faudra  toujours  utiliser  d'autres  essences,  mais 
dans  le  Sud,  il  en  sera  tout  autrement,  nous  en  sommes  convaincu, 
parce  que  ces  myrtacées  y  ont  déjà  droit  de  cité,  par  une  naturali- 
sation raisonnée  due  à  feu  Naudin,  de  l'Institut  de  France. 

L'Italie,  l'Espag-ne,  le  Portugal  et  le  Midi  de  la  France,  doivent 
bénéficier  larg-ement  de  ces  arbres  providentiels  qui,  non  seulement 

Rul.  du  Jardin  colonial.  1911.  U.  —  N°  101.  7 


*-M)  K II  i>i;s   Kl    \iK>i(iiHi:s 

croissent  avec  une  extrême  lapidité.  mais  encore  assainissent  dans 
les  mêmes  proportions,  en  absorbant  les  miasmes  délétères  des 
marécages  et  en  desséchant  rapidement,  presque  sans  frais,  les 
terrains   inondés,  malsains  et  improductifs. 

Certaines  régions  de  l'Espagne  où  la  température  est  propice, 
où  il  y  a  absence  totale  d'arbres  et  où,  par  conséquent,  les  pluies 
sont  rares,  seraient  rapidement  transformées  par  l'introduction  de 
ces  arbres  prodigieux  et  précieux.  Mais  hélas  !  en  Espagne  —  daiis 
la  Manche  particulièrement  —  tout  ce  qui  est  arborescent  est 
détruit  sous  pnHexte  que  les  moineaux  —  considérés  comme  des 
ennemis  de  Tagricultui'e  —  y  font  leurs  nids  et  s  y  multiplient  sans 
limite  au  grand  dommage  des  ch;imps  de  blé.  Aussi  les  Espagnols 
sonl-ils  presque  tous  anti-sylvicoles  \  qu'on  nous  permette  ce  mot 
qui  lionne  la  note  exacte. 

Pourtant,  nous  devons  bien  1  avouer,  il  y  a  certainement  un  peu 
de  vrai  dans  ces  "  on-dit  »  qui  sont  basés  sur  une  bêtise  séculaire, 
car  après  tout  les  moineaux,  s'ils  dévastent  tant  soit  peu  les 
récoltes,  peuvent  être  maintenus  en  une  certaine  limite  dans  leurs 
déprédations,  soit  qu'on  leur  fasse  la  chasse  ou  qu'on  les  détruise 
(|uand  ils  deviennent  un  tléau. 

Nous  avons  vu  en  1876,  en  Algérie,  autour  d'Orléansville,  ville 
de  la  frontière  des  provinces  d'Alger  et  d'Oran,  des  plantations 
d'Eucalyptus  faites  vers  1865  ou'l86(')  avec  le  gommier  bleu  exclu- 
sivement [E.  glohiiliiH). 

Ea  venue  de  ces  arbres  était  splendide,  leur  taille  énornu^  et  le 
tronc  de  nombre  d'entre  eux  dépassait  un  mètre  de  diamètre  à  la 
base.  Depuis  cette  époque,  il  nous  reste  à  suj)|)oser  qu'ils  ont 
encore  grossi  et  que,  à  présent,  ce  sont  de  véritables  géants. 

Nous  ne  saurions  dire,  d'une  fa^on  affîrmative,  si  ces  arbres  ont 
été  néfastes  à  l'agriculture  dans  la  plaine  <lu  C.hélif  qui,  aupara- 
vant, était  dénuée  d'arbres,  mais  ce  que  nous  avons  constaté, 
c'est  que  chacun  d'eux  était  littéralement  couvert  de  nids  de  moi- 
neaux, au  point  que,  en  secouant  1  un  ou  l'autre,  on  faisait  choir 
sur  le  sol,  des  milliers  de  jeunes.  Ceci  se  passait  en  mai-juin, 
époque  de  la  ponte  de  ces  oiseaux. 

Or,  les  colons  ne  se  plaignaient  pas  outre  mesure  des  dépréda- 
tions des  moineaux,  (jui  pouitant  —  dans  le  j)ays  —  se  multi- 
j)liaienl  à  l'inlini. 

Les  aigles,  les  corbeaux.  les  geais  et  autres  oiseaux  tainivores  en 


LES    ELCALYPTLS  di 

détruisaient  d  innombrables  quantités,  mais  les  habitants  ne  se 
préoccupaient  nullement  ni  des  uns  ni  des  autres. 

Depuis  1876,  il  est  évident  que  ces  oiseaux  granivores  ont  dû 
augmenter  dans  d'immenses  proportions,  à  moins  qu'on  n'y  ait  mis 
le  holà,  par  une  destruction  systématique  indispensable. 

Quoi  qu'il  en  soit,  cet  exemple  de  reboisement  entrepris  par  le 
génie  militaire  aux  environs  d'Orléansville.  pour  être  isolé,  n'en  est 
pas  moins  typique.  Partout  où  les  régions  dénuées  d'arbres 
seront  reboisées,  il  en  sera  certainement  de  même,  mais  les  planta- 
tions en  s'étendant  considérablement  n'augmenteront  pas  le 
nombre  des  oiseaux  granivores,  nous  croyons  même  que  cela  ne 
s'apercevra  même  pas  du  tout,  parce  qu'ils  se  répandront  sur  de 
plus  grandes  étendues  pourvues  de  futaies  et  que,  d'autre  part,  ils 
trouveront  aussi  plus  de  nourriture  ailleurs  qvie  dans  les  champs 
de  blé. 

Les  Eucalyptus  attirent  les  moineaux,  c'est  un  fait  indéniable  ; 
l'introduction  de  ces  oiseaux  à  la  Nouvelle-Zélande,  où  il  n'y  en 
avait  pas  avant,  fut  un  véritable  lléau;  ces  animaux  s'y  multi- 
plièrent si  étonnamment  qu'il  fallut  les  combattre  :  cet  état  de 
chose  pouvait  devenir  une  cause  d'abandon  ou  tout  au  moins  de 
déchéance  de  ce  pays;  il  est  probable  que,  à  l'heure  actuelle,  tout 
se  passe  pour  le  mieux  dans  cette  superbe  partie  du  monde,  mal- 
gré que  les  Eucalyptus  y  soient  les  maîtres  des  forêts. 

Ces  deux  faits  que  nous  venons  de  citer  sont  intéressants  à 
noter  parce  qu'ils  laisseraient  supposer  que  les  Eucalyptus  pour- 
raient devenir  de  terribles  fléaux  :  nous  pouvons  assurei-  qu'il  n'en 
est  rien! 

Dans  toute  la  province  d'Alger  et  d'Oran,  partout  où  Ton  a 
planté  des  Eucalyptus,  les  moineaux  ne  se  sont  pas  multipliés  plus 
qu'ailleurs  en  Europe,  parce  que  ces  granivores*  trouvent  d'autres 
arbres  à  leur  convenance  pour  y  faire  leurs  nids  et,  enfin,  répan- 
dus sur  de  grandes  surfaces,  c'est  à  peine  si  on  s'aperçoit  de  leur 
présence. 

La  multiplication  de  ces  oiseaux  se  produit,  croyons-nous,  plus 
facilement  dans  les  climats  qui  leur  conviennent  ;  c'est  ce  qui 
expliquerait  la  raison  de  leur  étonnante  fécondité  aux  environs 
d'Orléansville  et  en  Nouvelle-Zélande. 

En  ce  qui  concerne  la  Manche  fen  Espagne),  nous  ne  croyons 
pas  que   si  l'on   y   introduisait  les   Eucalyptus,  ils  soient  plus  dan- 


92  ÉTUDES  i:t  mk.moirks 

g^ereux  que  pour  d'autres  pays.  Dans  tous  les  cas,  ils  y  amène- 
raient une  plus  grande  régularité  dans  la  température  et  dans  la 
chute  des  pluies,  qui  y   sont  plutôt  rares. 

Il  en  serait  de  même  en  Portugal. 

L'Italie  (jui  possède  d'immenses  territoires  envahis  par  les 
marécages,  a  bien  fait  quel((ues  tentatives  de  plantations,  mais 
cela  s'est  borné  à  de  timides  essais,  et  les  marais  Pontins  qui 
deviendraient  une  merveilleuse  richesse  pour  ces  romains  dégénérés, 
depuis  des  milliers  d'années,  répandent  toujours  autour  d'eux  la 
terrible  «  malaria  »  qui  mène  à  la  mort  et  à  la  destiuction  une 
race  qui  fut  forte  et  que  la  maladie  a  aveulie. 

Partout  en  Algérie  où  Ton  a  exécuté  des  plantations  d'Euca- 
lyptus, là  où  les  lièvres  paludéennes  régnaient  en  maîtresses  sou- 
veraines, le  climat  sest  bonitié,  et  si  l'on  y  parle  encore  de  mala- 
ria, c'est  qu'elle  est  dans  le  sang  des  anciens.  Les  générations  à 
Avenir  en  seront  sûrement  indemnes. 

Sous  les  tropiques,  bon  nombre  d'espèces  d  Eucalyptus  rendraient 
de  réels  services;  nous  traiterons  cette  question  en  son  temps. 

Gomme  Colonial,  je  souhaite  que  ma  prédiction  se  réalise  et 
dans  l'avenir  on  aura  des  colonies  saines  partout,  et  l'Algérie  rede- 
viendra aussi  prospère  que  lors  de  l'occupation  de  Rome,  dont  les 
Mauritanies  étaient  le  g-renier. 

iiisroïKi;  i)K  l'eucalvi'ii  s 

L  Eucalyptus  n'a  pas,  à  proprement  parlei-,  d  histoire  ;  la 
découverte  de  cet  arbre  précieux  ne  fut  qu  un  incident  botanique, 
lorsque  Gook,  le  célèbre  voyageur  anglais,  retrouva  les  régions 
australiennes,  apr/'s  Tasman  et  tant  d  autres. 

Labillardière  qui  1  accom|)agnait  comme  naturaliste  —  ceci  se 
passait  au  xviii'"  siècle  —  en  remit  des  échantillons  de  tiges, 
feuilles  et  capsules  de  graines  à  l'Héritier  cjui  en  lit  avec  l'^".  glo- 
hulus,  le  type  du  genre. 

Le  mot  scientifique  tle  <■  luicalyptus  »  sig-nilie  «  bien  caché  », 
dénomination  admirablement  appi'opriée  aux  g'raines  de  toutes  les 
espèces  qui  sont  dissimulées  dans  leurs  capsvdes,  jirincipalenient 
en  ce  qui  concerne  les^".  fjlohiiliis  et  polyanfhenia. 

Ges  arbres  restèrent  longtemps  sans  être  introduits  dans  les  pays 


LKS    EUCALYPTUS  93 

iiitertropicaux  :  ce  n'est  que  vers  1830  qu'une  importation  de 
plusieurs  espèces,  y  compris  le  (/lohulus,  eut  lieu  en  Italie,  non 
(le  g-raines  mais  avec  des  plants  vivants.  Ils  arrivèrent  du  reste  à 
bon  port,  mais  tous,  en  peu  de  temps  —  on  était  en  hiver  —  périrent 
par  la  gelée  sauf  l'^".  polyanthcma. 

On  crut  alors   son  acclimatement  impossible  et  Ion  en  resta  là. 

En  1852,  de  nouveaux  essais  furent  tentés,  sur  l'incitation  de 
M.  P'erdinand  von  MûUer,  directeur  du  Jardin  Botanique  de  Mel- 
bourne, et  ceux-ci  donnèrent  pleine  satisfaction,  parce  qu'ils 
avaient  été  d'abord  faits  en  Algérie. 

De  1854  à  1860,  M.  Ramel  s'entendit  avec  le  savant  botaniste 
de  Melbourne,  et  une  introduction  importante  de  graines  se  fît  par 
les  soins  de  ces  deux  hommes  dévoués  à  la  cause  de  la  sylvicul- 
ture exotique,  et  bientôt,  les  Eucalyptus  se  répandaient  partout 
dans  notre  colonie  du  Nord  de  l'Afrique. 

l^^n  même  temps,  Thuret,  dans  sa  belle  propriété  du  Cap  d'An- 
tibes,  devenu,  grâce  au  legs  de  ce  g'énéreux  donateur,  un  véritable 
jardin  botanique  exotique;  Alphonse  Karr  à  Saint-Raphaël  et 
d'autres  encore,  parvinrent  à  les  faire  connaître,  ap[)récier  à  leur 
juste  valeur  et  à  les  répandre  largement. 

Aujourd'hui,  les  Eucalyptus  ont  pris  droit  de  cité  en  Alg-érie  où 
ils  sont  largement  multipliés,  mais,  devons-nous  le  dire,  leur 
emploi  est  encore  d'un  usage  restreint  :  cependant  nous  verrions 
avec  plaisir  de  vastes  plantations  s'en  faire  partout,  principalement 
dans  les  lieux  déboisés  et  impropres  à  la  culture.  Il  en  serait  de 
nièmedans  nos  colonies  du  sud  de  l'Afrique,  des  Indes  orientales,  etc. 

Nous  avons  vu  les  plantations  faites  à  Maison-Carrée,  près 
d'Alger,  par  M.  Cordier,  un  des  plus  sérieux  vulgarisateurs  de  ces 
arbres  :  sa  collection  en  comptait  il  y  a  une  quin/.aine  d'années 
plus  de  cent  espèces  distinctes. 

Nous  avons  eu  en  notre  possession,  pour  notre  part,  à  Tipaza 
près  (^herchell  Algérie,  une  cinquantaine  d'espèces  qui,  venues  de 
nos  semis,  produisaient  des  graines  cinq  ans  plus  tard.  Nos  planta- 
tions avaient  été  principalement  exécutées  sui-  les  talus  d  une 
petite  rivière  où  il  n'y  avait  d'eau  (pi'en  hiver  et  cjui,  devenue  tor- 
rent lors  de  la  chute  des  jiluies  en  automne,  se  désagrégeaient 
rapidement  sous  la  poussée  vigoureuse  des  eaux.  Nous  parvînmes 
par  ces  plantations  à  empêcher  cet  empiétement  et  le  jietit  cours 
d'eau  resta  depuis  sagement  dans  son  lit. 


94  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Des  nouvelles  que  nous  avons  eues  récemment  de  ces  arbres  plan- 
tés par  nous,  sont  merveilleuses,  au  point  de  vue  de  leur  vég-étation 
superbe,  particulièrement  en  ce  qui  concerne  YEucali/ptus  rostrata 
(Resinifera).  Ces  sujets  plantés  en  1880,  ayant  aujourd'hui  trente 
ans,  atteignent  quarante  mètres  de  hauteur  avec,  à  la  base,  au  ras 
du  sol.  un  mètre  et  p  us  de  diamètre. 

Ces  arbres  poussent  avec  une  rapidité  vertigineuse,  surtout  les 
premières  années  ;  nous  avons  constaté  sur  tous  ceux  plantés  par 
nous  (hauts  alors  de  10  centimètres  à  peine)  une  végétation  de 
cinq  mètres  en  l'espace  de  dix  mois. 

Dans  ces  conditions,  nous  ne  croyons  pas  qu'aucune  autre 
essence  d'arbre  puisse  lui  être  comparée. 

Des  plantations  d  Eucalyptus  ont  été  faites  un  peu  partout,  en 
Algérie,  dans  des  lieux  réputés  comme  inhabitables  et,  depuis  cin- 
quante ans  et  plus,  ces  endroits  malsains,  sont  devenus  de  petits 
paradis,  en  proportion  de  ce  qu'ils  étaient  autrefois.  Nous  pour- 
rions citer  Boufarick,  à  30  kilomètres  d'Alger,  où  plusieurs  généra- 
tions de  colons  ont  été  anéanties  par  la  terril)le  malaria,  et  qui  est 
devenu,  en  quelques  années,  très  habitable. 

Malgré  le  dessèchement  des  marécages  de  Boufarick  et  d'ailleurs, 
il  faut  convenir  cependant  que  ces  plantations  d'Eucalyptus  sont 
insutïïsantes,  il  faudrait  les  multiplier  sur  une  plus  grande  échelle, 
particulièrement  sur  les  bords  des  rivières  et  des  torrents,  où  les 
eaux  stagnantes  deviennent  en  été  de  véritables  dépôts  pestilentiels. 
En  hiver,  parbleu  !  nous  savons  bien  que  tout  cela  est  balayé  par 
les  crues,  mais  ce  qui  devrait  pousser  à  la  plantation  des  Euca- 
lyptus svir  les  bords  des  rivières,  c  est  les  suites  du  grossissement 
de  ces  cours  d'eau,  les  terribles  inondations  qui  causent  d  affreux 
ravages  dans  leur  voisinage  immédiat,  dont  les  terres  des  berges 
sont  emportées  à  la  mer. 

Les  Eucalyptus  sont  des  arbres  de  premier  ordre  pour  assainir  et 
retenir  les  terres  :  du  jour  où  les  bords  des  rivières  et  des  torrents 
coloniaux  en  seront  pourvus,  tout  sera  pour  le  mieux,  de  plus,  la 
malaria  disparaîtra  complètement,  tout  q\\  en  régularisant  le  cours. 

M.  H.  Morel,  à  la  <<  villa  Eucalypta  »,  à  Beyrouth,  en  Syrie,  a 
réussi  également  à  les  implanter  dans  ce  pays  sec  et  chaud,  où  les 
vents  sont  parfois  terribles.  Cet  acclimateur  a  reconnu  (pie  ces 
arbres  ne  demandaient  qu'à  y  prospérer.  Certes,  toutes  les  espèces 
ne  donnent  pas  de  bons  résultats,  mais  ceux  qui  y  réussissent  sont 
de  toute  beauté. 


Li:S    KLCALYPTUS 


95 


«  On  reste  stupéfait,  dit  M.   Morel,    et  presque  incrédule,  quand 
je  raconte  que  ces  espèces,  dont  plusieurs  atteignent  déjà  environ 
18  mètres,  proviennent  d'une  graine  plus  fine  qu'un  grain  de  poivre, 
jetée  en  terre  il  y  a  huit  ans  et  demi.    » 

M.  Morel  avait  commencé  ses  plantations  vers  1893;  ce  qu'il  en 
dit  est  écrit  en  1901. 

En  Italie,  nous  en  avons  déjà  parlé  plus  haut,  après  un  échec  d'in- 
troduction,  on  ne  s'en  préoccupa  plus,  et  pourtant  les  Eucalyptus 
doivent  être  pour  ce  pays,  le  véritable  enrayeur    de   la  malaria. 

Un  célèbre  professeur  d'arboriculture  italien,  sans  absolument 
nier  les  qualités  des  Eucalyptus,  assura  que  le  sol  de  son  pays  ne 
leur  convenait  pas  :  affirmation  erronée,  qui  venant  d'une  bouche 
autorisée  a  fait  un  immense  tort  à  sa  patrie.  Avec  M.  Morel,  ne 
devons-nous  pas  nous  récrier  sur  l'absurde  ostracisme  décrété  par 
un  seul  homme? 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  dires,  basés  sur  un  échec  malheureux_, 
que  d'autres  essais  —  heureux  ceux-là  —  ne  confirment  pas, 
combien  les  fièvres  paludéennes  n'ont-elles  pas  fait  de  victimes? 
Que  de  maladies,  que  de  pertes  matérielles,  qu'on  eût  pu  éviter,  ou 
amoindrir  en  faisant  des  plantations  hâtives  de  ces  arbres  remar- 
quables à  tous  les  points  de  vue  ! 

Enfin,  le  mal  a  été  fait,  mais  il  n'est  pas  sans  remède  puisqu'une 
réaction    heureuse  s'est  opérée. 

Et  cette  heureuse  réaction  s'est  faite  sous  les  auspices  de  moines 
français,  qui,  dès  le  début  de  leur  installation  aux  portes  de  Rome, 
en  qpmprirent  toute  la  valeur. 

En  effet,  ce  sont  les  trappistes,  qui  s'établirent  en  1868  àS'-Paul- 
Trois-Fontaines,  qui  eurent  les  premiers  l'idée  de  faire  des  plan- 
tations d'Eucalyptus  glohulus. 

Honneur  à  ces  vaillants  champions  et  du  christianisme  et  du 
nom  français  ;  ils  ont  ouvert  la  voie  du  progrès,  à  ces  malheureuses 
populations  italiennes  qui,  ravagées  par  les  fièvres,  aveulies  par 
le  doux  farniente,  ne  se  souciaient  nullement  d'assainir  le  pays 
qu'ils  habitent. 

Dès  le  début,  douze  de  ces  Révérends  Pères  périrent  à  la  tâche, 
■emportés  par  de  violents  accès  de  fièvre  :  les  Italiens  ricanaient, 
ils  ne  se  sentaient  pas  le  courage  d'imiter  pareille  abnégation. 

Aussi,  toute  la  banlieue  de  Rome  était-elle  insensiblement  aban- 
donnée et  la  malaria  régnait  là  en  maîtresse  absolue  ;  la  splendide 


06  ÉTUDES    Kr    MKMOrRES 

basilique  du  vi''  siècle  de  S'-PauI-Hors-les-Murs,  restait  seule, 
isolée,  dans  ce  pays  'déserté  de  ses  habitants  :  un  si  beau  monu- 
ment montre  cependant  qu'une  population  importante  a  dû  habiter 
cet  endroit  à  une  époque  déjà  loin  de  nous. 

La  malaria  (Aria  cattiva)  venait  faire  ses  victimes  jusque  dans 
Rome  même;  aussi,  dès  les  moissons  terminées  un  véritable  exode 
de  ce  pays  commençait,  tout   le  monde  fuyait  le  lléau  ! 

Cyétait  alors  un  spectacle  curieux  et  sinistre,  tout  à  la  fois.  On 
voyait  partout  sortant  de  toutes  les  portes  de  la  Ville  Éternelle,  de 
longues  théories  de  charrettes,  de  baquets,  d'omnilius,  etc.,  chargés 
de  gens  et  de  bêtes  qui  partaient  pour  des  régions  plus  saines  : 
Albano.  Frascati,  Rocca  di  Pappa,  etc.,  dont  ils  ne  revenaient  que 
tard  en  automne,  lorsque  les  effluves  des  marécages  n'étaient  plus 
à  craindre. 

Les  trappistes,  eux-mêmes,  durent  retarder  leur  installation  déli- 
nitive,  jusqu'en  187i,  cest-à-dire.  qu'ils  n'y  séjournaient  ([ue 
pendant  le  jour  et  qu'ils  se  retiraient,  le  soir  venu,  dans  un  lieu  peu 
distant  de  Rome. 

<•  A  l'égard  de  ces  trappistes  dont  jadmire,  certes,  le  courage  et 
l'abnégation,    dit  M.    H.  Morel,   je  me  permettrai  deux  critiques  : 

«  1**  A  répo([ue  où  je  les  ai  visités,  ils  n'avaient  pas  planté  d'Eu- 
calyptus dans  les  bas-fonds.  Le  moine  qui  nous  conduisait  nous 
donna  comme  raison  que  c'était  la  partie  qui  leur  rapportait  le  plus 
en  céréales.  Ceci  ma  paru  une  spéculation  malheureuse.  La  santé 
des  habitants  et  la  leur  n'était-elle  pas  plus  intéressante  que  le 
produit  de  ces  cloaques.  Un  proverbe,  dit,  il  est  vrai,  (jue  «  dan^  les 
Marennes  on  fait  fortune  en  un  an,  mais  un  autre  proverbe  dit 
aussi  qu'«  on  y  crève  (si  crêpa)  en  six  mois  ». 

((  2"  Ma  seconde  critique  s'adresse  au  peu  de  variétés  par  eux  cul- 
tivées, (Comment,  dans  cette  forêt  d'Eucalyptus,  n'ont-ils  jias  eu 
l'idée  d'établir  un  arboretum  où  ils  auraient  pu  faire  des  études 
sérieuses  et  comparer  nombre  d'espèces?  Ils  n'(Mi  avaient  en  lout 
(ju'une  dizaine  de  variétés.  » 

De  ce  (jui  précède,  il  faut  convenir  (pie  1  assainissement  des 
environs  de  Rome,  n'est  pas  près  d'être  entièrement  n'solu  ;  cepen- 
dant, il  faut  reconnaître  que  le  premier  pas  fait  dans  cette  voie  est  un 
indice  intéressant.  Déplus,  lepeu<[ui  a  été  acconq)li  permet  aujour- 
d'hui de  vivre  dans  les  environs  du  couvent  des  Pères  trappistes  et 
si  le    g(»uvei'n(M)ient    italien    voulait    ri'cdlement    prendrt>    on    mains 


I,KS    EUCALYPTUS  97 

rintérét  des  populations  des  marais  Pontins,  nul  doute  que  ces 
immenses  étendues  de  terrains  incultes,  ne  deviennent  rapidement 
une  source  de  richesses  pour  leurs  habitants. 

Et  qu'est-ce  que  coûterait  un  travail  semblable?  Presque  rien, 
(/race  à  la  ma in-(V œuvre  qu'on  trouverait  parmi  les  forçats,  car 
nous  estimerions  être  un  c/'imc  que  cVy  emploi/er  des  ouvriers 
libres. 

Qu'importe  la  vie  d'un  criminel  incorrig-ible  !  Si  Ton  en  [jerdait 
les  trois  quarts,  il  n'y  aurait  pas  grand  mal  et  leur  disparition  per- 
mettrait aux  honnêtes  gens  de  vivre  dans  un  pays  où  depuis  des 
milliers  d'années,  la  malaria  se  suit  et  se  ressemble. 

Les  vastes  plaines  qui  entourent  Ronie,  devraient  être,  pour  ce 
taire,  divisées  en  carrés  de  dix  hectares  par  exemple,  sur  les  limites 
desquels  on  planterait  8  ou  10  rangées  d'Eucalyptus,  choisis  parmi 
les  espèces  les  plus  rustiques  et  les  plus  aptes  à  absorber  l'humi- 
dité par  leurs  racines  :  le  plus  précieux  dans  ce  cas,  serait  \  Euca- 
li/pfus  (jlohulus,  qui,  au  bout  de  8  ou  10  ans,  rendrait  en  bois  à 
brûler,  par  lé  recèpage  —  car  cet  arbre  se  rabat  sans  inconvénient 
—  largement  les  quelques  Irais  de  main-d'œuvi-e  qu'il  pourrait 
coûter. 

En  5  ou  6  ans,  ces  plantations,  qu  on  devrait  isoler  des  terrains 
voisins  par  des  fossés  assez  profonds,  auraient  desséchés  ces  affreux 
mai'écag'es,  (jui  pourraient  alors  être  mis  en  culture  et  produiraient 
des  récoltes  incomparables. 

On  dit  que  le  roi  Victor  Enmianuel  II  est  le  bienfaiteur  de  l'horti- 
culture italienne  I  II  doit  l'être  ég-alement  de  l'ay-ricultvne  ?  et  nul 
doute  que  s'il  nous  lisait  il  ne  comprenne  toute  l'importance  de  ce 
que  nous  venons  d'écrire;  alors  sa  mémoire  se  perpétuerait  à  travers 
les  âges,  comme  le  souverain  ayant  fait  le  plus  pour  le  bien-être  de 
son  peuple! 

Il  ne  sullit  pas  d  être  charitable  seulement,  il  faut  encoi;e  avoir 
la  sagesse  de  sa  charité.  (Test  ici,  par  le  dessèchement  des  marais 
Pontins.  qu'il  mettrait  le  comble  à  l'une  et  à  l'autre. 

De  ce  qui  précède  et  qui  nous  semble  déjà  assez  intéressant  nous 
concluons  (pie  l'histoire  de  l'Eucalyptus  ([ui  ne  fait  que  débuter 
doit,  il  n'est  pas  douteux,  dans  l'avenir,  au  cours  de  ce  xx*"  siècle, 
à  peine  commencé,  s'enrichir  de  nond>reuses  expériences  ([ui  seront 
toutes  à  l'avantage  de  l'humanité. 

I/Eucalyptus  est  un  arbre  prodigieux,    nous  pouvons  même  dire 


98  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

«  merveilleux  »  !  A  l'homme  de  savoir  s'en  servir,  puisque  la  Provi- 
dence, dans  son  inépuisable  bonté,  le  lui  a  donné  dans  un  but 
parfaitement  défini  :  pour  l'assainissement  des  pays  marécag-eux 
dans   les  rég-ions  tempérées  et  très  chaudes  du  monde  entier. 

En  x\ustralie,  la  lièvre  est  inconnue.  Les  autres  régions  du  globe 
peuvent  devenir  aussi  saines  :  le  tout,  cest  de  vouloir. 

«  Le  vaste  genre  Eucalyptus,  dit  Ch.Naudin,  occupe  toute  l'éten- 
due du  territoire  australien,  mais  les  espèces  varient  du  nord  au  sud 
et  de  l'est  à  l'ouest,  suivant  les  climats  et  la  composition  minéralo- 
gique  du  sol.  » 

Ces  conditions  expli(|uent  sans  doute  que  certaines  espèces  se 
montrent  tout  à  fait  léfractaires  à  la  culture,  si  elles  ne  rencontrent 
pas  le  sol  et  le  milieu  climatériques  qui  leur  conviennent. 

(<  Il  en  existe  plusieurs  en  Tasmanie,  où  elles  s'élèvent  assez  haut 
sur  les  montagnes  pour  y  ressentir  les  rigueurs  de  l'hiver,  et  cesont 
celles  qui  sacccjmmodent  le  mieux  du  climat  méditerranéen.  On  a 
même  quelque  espoir  que  les  plus  rustiques  pourront  se  natura- 
liser dans  l'Ouest,  le  long  de  l'océan  Atlantique  jusqu'en  Bretagne 
et  même  dans  le  sud  de  l'Angleterre.  Toutefois,  c  est  dans  le  midi 
de  l'Europe  ^t  le  nord  et  le  sud  de  l'Afrique  que  les  Eucalyptus  sont 
appelés  à  rendre  d'importants  services,  surtout  comme  arbres 
forestiers  et  assainisseurs  des  pays  marécageux.  L'Algérie  leur  doit 
déjà  la  salubrité  de  beaucoup  de  localités,  jadis  très  malsaines  et 
très  redoutées,  et  tout  indique,  (pie  c'est  par  eux  que  la  campagne 
de  Home,  si  déserte  aujourd'hui,  pourra  être  assainie  et  largement 
repeuplée. 

«  On  a  également  tenté  l  introduction  des  Eucalyptus  dans  les 
pays  iiitertropicaux,  mais  jusqu'ici  avec  un  médiocre  succès,  du 
moins  dans  ceux  où  la  chaleur  étant  à  peu  près  uniforme  et  l'humi- 
dité atmosphérique  toujours  très  grande,  la  végétation  de  ces  arbres 
est  continuellement  éditée.  Considérés  d'une  manière  générale,  les 
Eucalyptus  ont  besoin  d'une  saison  de  repos,  amenée  par  l'abais- 
sement de  la  température,  soit  par  la  sécheresse.  Il  y  a  cependant 
un  petit  nombre  d'espèces  qui  semblent  devoir' réussir  entre  les 
tropiques.    » 

11  n'est  pas  douteux  que  les  plantations  d'arbresquels  qu'ils  soient, 
assainissent  et  transforment  les  climats.  Dans  les  temps  préhisto- 
ri({ues  les  forêts  formaient  les  trois  quarts  des  territoires  ;  à  ces 
époques  lointaines  les  pluies  devaient  être  [)lus  abondantes  et  les 
saisons  très  NraiseniblabU'mcnt  plus  régulières. 


LES    EUCALYPTUS  99 

(Jui  peut  prévoir  les  services  que  rendront  dans  ce  sens  les  Eucalyp- 
tus, dont  nous  nous  faisons,  après  tant  d'autres,  le  champion  ?  Nous 
ne  saurions  le  dire,  mais  il  est  un  fait-  avéré,  pour  notre  colonie 
d'Alg-érie  par  exemple,  que  leur  rôle  est  bienfaisant. 

A  l'époque  romaine,  le  climat  du  nord  de  1  Afrique  n'était  pas 
plus  malsain  que  celui  de  l'Italie  ;  tout  le  monde  y  avait  la  lièvre 
paludéenne  et  malgré  cela  on  y  vivait  fort  longtemps  ;  le  fait  est 
attesté  par  des  milliers  d'épitaphes  recueillies  dans  les  nécropoles,  et 
où  les  centenaires  sont  très  communs. 

Eh  bien,  nous  estimons  que  par  des  plantations  bien  faites,  dans 
tous  les  endroits  où  règne  la  malaria,  on  doit  parvenir  à  les  rendre 
salubres  et  très   habitables. 

Nous  connaissons,  en  Algérie,  quantité  de  villages  de  création 
récente  où  depuis  que  les  Eucalyptus  les  entourent  —  ce  qui  est 
un  peu  dû  à  mes  écrits  —  c'est  à  peine  si,  à  de  rares  exceptions 
près,  on  ressent  des  accès   de    paludisme. 

Et  cependant  l'Eucalyptus  ne  guérit  pas  les  fièvres...  il  faut  pour 
les  combattre,  la  quinine  et  toujours  la  quinine,  le  seul  remède  apte 
à  combattre  cet  état  morbide  qui  côtoie  de  très  près  la  maladie  du  som- 
meil du  centre  de  l'Afrique,  car  la  malaria  retire  à  l'homme  le  plus 
robuste  non  seulement  sa  force,  mais  encore  son  énergie  naturelle. 

La  force  et  l'énergie  disparues,  il  ne  reste  que  l'aveulissement 
qui  contine  de  très  près  à  la  déchéance  !  à  l'abrutissement  ! 

Nous  ne  saurions  trop  insister  sur  cet  atîreux  mal.  qui  tue  plus 
sûrement  l'homme  qu'une  balle  de  fusil.  Nous  avons  vu  cela  de  si 
près,  que  le  triste  souvenir  nous  en  poui'suit  encore  aujourd'hui 
après  plus  de  3o  ans. 

USAGE    LNDUSTIUKI.    Dl      ROIS    d'eUCALYPTUS. 

On  a  beaucoup  écrit  sur  l'Eucalyptus,  on  l'a  tour  à  tour  exalté  et 
décrié  avec  trop  de  fougue.  Les  uns  en  ont  démontré  toute  la  valeur, 
les  autres  en  ont  combattu  les  réels  mérites.  On  les  a  vus  aux  expo- 
sitions sous  toutes  les  formes  possibles  :  hois  de  chauffage,  de  char- 
pente, de    meubles,  etc.,  mais  cela  a  été  à  peine  remarqué. 

L'esprit  versatile  du  Français  ne  va  pas  vers  les  choses  les  plus 
utiles,  il  leur  préfère  de  beaucoup  ce  qui  peut  tlatter  sa  vanité  ou 
sa  fantaisie,  comme  on  voudra  l'appeler. 


100  ÉTUDES    El'    MÉMOIRES 

Le  Docteur  Plunchon.  une  des  g-loires  de  notre  pays,  a  dit  de 
lui  ;  «  C'eut  V importation  h  plus  utile  de  notre  siècle,  en  fait 
(T arbres  exotiques.  »  Et  il. avait  mille  fois  raisons  ! 

Lies  Ang-lais  d'Australie  le  nomment  le  diamant  des  forêts^ 
\  Arbre  de  vie  (tree  of  lit'e).  Et  eux  aussi  sont  dans  le  vrai ,  nous  le 
démontrerons  au  cours  de  ce  volume. 

Nous  avons  eu  l'occasion,  en  Alg-érie,  d'utiliser  le  bois  d'Enca- 
lyptus,  soit  pour  en  faire  des  gourbis —  sortes  de  huttes  couvertes 
de  paille  —  soit  pour  en  couvrir  des  hangars  ou  encore  en  charpente 
de  tonnelle.  Dans  les  trois  cas  précités,  ce- bois  nous  a  donné  d'ex- 
cellents résultats  et  s'est  montré  —  chose  appréciable  —  indemne 
des  attaques  des  insectes,  ce  qui  n'est  pas  avec  le  bois  d'autres 
essences  en  général,  dévoré,  rongé,  perforé  en  tous  sens,  })ar  tous 
les   malandrins  de  ce  monde  des  infiniment  petits. 

Le  bois  d'Eucalyptus  <jlohulus  livré  à  l'air  peut  facilement  durer 
six  à  huit  ans,  sans  qu'on  puisse  craindre  d'accident,  même  s'il  est 
exposé  à  toutes  les  intempéries.  Il  est  indispensable,  poui-  ce  faire, 
qu'il  soit  assez  gros,  assez  vieux  et  qu'il  ait  été  coupé  en  temps 
voulu,  naturellement  au  moment  du  repos  de  la  sève  :  s'il  s'aj^it  de 
branches  d'un  faible  volume,  elles  ne  peuvent  ser\  ii-  que  pour  le 
chautfage  des  fours  ou  autres. 

Nous  avons  vu  faire,  avec  le  bois  bien  sec  et  bien  venu  d'un  gros 
sujet  iVE.  (flohulus,  des  rampes  d'escaliers  solides  et  pourtant 
légères.  Débité  en  planches  plus  ou  moins  épaisses,  ce  bois  se  gon- 
dole, se  boursoufle  et  n'a  aucune  valeur  ;  de  plus,  il  se  travaille  dif- 
ficilement, mais  en  madriers  il  est  inappréciable. 

Gomme  bois  de  chauffage  il  équivaut  au  hêtre,  il  produit  une  cha- 
leur aussi  intense  que  prolongée. 

En  Australie,  on  s'en  sert  pour  fabriquer  des  traverses  de  chemins 
de  fer,  il  s'y  montre  durable  et  j)res([ue  incorruptible  ;  il  est  vrai 
que  l'absence  d'humidité  le  préserve  de  la  pouri'iture.  ce  ([ui  ne  serait 
pas  le  cas   partout  ailleurs  sous  un  climat  humide  I 

Mais  l'espèce  que  nous  avons  employée  de  préférence  [)our  han- 
g'ars,  tonnelles  ou  autres  constructions  lég'ères,  qui  devaient 
néanmoins  être  de  longue  durée,  c'est  Y Eucah/ptus  rost rata,  culti\('' 
partout  en  Algérie  sous  le  nom  de  E.  resinifera.  Le  bois  en  est 
plus  dense,  plus  solide,  moins  contourné  (jue  celui  de  \  E.  f/lohulu.s. 
et  i!  se  fend  avec  assez  de  faciliti-  pour  (pi'on  [juisse  le  hansfoi-mi-e 
vu  lattes   et  même  en    madriers.    Mais,  nous  le  répétons,    il  rsl     de 


us  i:i  cAi.vi'i  es  101 

toute  nécessité  que  l'arbre  soit  coupé  en  temps  de  repos  et  tpiil  soit 
bien  sec.  Il  est  même  urg-ent  que  le  séchag;e  se  fesse  à  l'ombre  et 
non  au  soleil,  pour  c|ue  des  crevasses  ne  s'y   produisent  pas. 

De  toutes  manières,  Y E.  rostrala  n'est  pas  plus  atteint  par  les 
insectes,  quel"/:.  y/o/>«/?^s',  sauf  pourtant  au  bout  dun  certainnombre 
<i  années  peut-être,  quand  toute  la  résine  en  a  été  éliminée  par  le 
temps. 

Pour  l'usage,  le  bois  de  chaufîage  d'Eucalyptus  est  très  bon.  mais 
il  faut  le  conserver  sous  des  hang-ars,  sinon  il  devient  tellement 
léger,  que  lorsqu'on  le  met  au  feu.  il  est  réduit  en  cendres  en  un 
rien  de  temps. 

S'il  s'agissait  de  ce  bois  j^our  l'ébénisterie.  il  faudrait  ([ue  le  tronc 
d'Eucalyptus  fût  mis  à  sécher  sous  un  hangar,  pendant  plusieurs 
années,  car  plus  il  sera  sec,  plus  il  sera  facile  à  travailler  et  à  polir. 

Le  bois  d'Eucalyptus  de  toutes  les  espèces,  sauf  du  Glohulas.  est 
lourd  et  compact  ;  certaines  espèces  poussant  bien  droit  sont  faci- 
lement transformables  enlattes  et  se  refendent  aisément.  Cependant, 
quoique  les  insectes  n'en  attaquent  pas  les  fibres,  il  est  bon.  quand 
il  s'agit  d'en  faire  des  charpentes  ou  des  clôtures  en  plein  air,  de 
les  rendre  imputrescibles  au  moyen  d'enduits  de  goudron,  coaltar, 
ou  tout  autre  matière,  qui  en  rende  la  conservation  indéfinie. 

En  Australie,  on  a  construit  avec  le  bois  des  Eucalyptus,  des  mil- 
liers de  kilomètres  de  voies  ferrées  et  cette  application  a  rendu  d'im- 
menses services.  Il  va  sans  dire  que,  de  temps  à  autre  on  doit  les 
remplacer,  mais  ce  serait  trop  beau  vraiment,  si  son  emploi  était  indé- 
fini :  il  faut  se  contenter  de  ce  que  la  nature  donne.  En  Europe, 
les  traverses  de  chemins  de  fer  sont  en  bois  blanc  :  s  en  plaint-on  ? 

Le  bois  d'Eucalvptus  est  infiniment  plus  durable,  nous  pourrions 
dire  (jue  cetic  durée  est  plus  du  triple  que  celle  du  hais  de  sapin  et 
nous  prévoyons  i^quand  on  se  sera  enfin  préoccupé  de  cette  importante 
question),  que  l'Algérie  se  couvrant  de  forêts  de  ces  essences,  devien- 
dra un  véritable  grenier  d'abondance  en  traverses  de  chemins  de 
fer  ou  tout  autre  objet. 

Nous  souhaitons  —  souhait  banal,  qui  ne  se  réalisera  peut-être 
jamais  de  notre  vivant  —  que  notre  Colonie  du  nord  de  l'Afrique,  se 
recouvre  de  vastes  forêts,  comme  au  temps  des  Phéniciens  et  des 
Romains. 

Les  colons  algériens  ont  déjà  beaucoup  planté  d'Eucalyptus,  et 
tôt  ou   tard,  ils  en  retireront  un  profit   quelconque,   parce  que  rien 


102  ÉTUDES    ET    .MÉMOJKES 

n'est  perdu  avec  la  Nature  qui  se  montre  toujours  généreuse  à  l'égard 
de  ceux  qui  savent  utiliser  ses  produits. 

Pour  nous  résumer  ici,  sur  l'emploi  des  Eucalyptus  en  général, 
nous  dirons  que  l'on  doit  toujours  envisager  ces  arbres  comme  don- 
nant : 

1"  Un  bois  de  chautîage  de  première  qualité; 

2**  Un  bois  de  charpente  de  choix  avec  certaines  espèces  ; 

3"  Un  bois  d'ébénisterie  de  haute  valeur  décorative  ; 

4°  Des  traverses  de  chemins  de  fer  de  longue  durée  et  des  poteaux 
télégraphiques  remarquablement  flexibles  ; 

o"  Un  élément  de  reboisement  et  d'assainissement  de  premier 
ordre  ; 

()°  Un  appoint  pour  la  fabrication  du  papier. 

Ces  avantages  méritent  un  peu  d'attention  de  la  part  de  tous 
ceux  qui  aiment  les  arbres  pour  eux-mêmes  et  pour  les  avantages 
qu'on  peut  en  retirer;  à  ces  titres  ils  doivent  être  plantés  partout 
où  le  climat  leur  est  favorable,  partout  où  dans  ces  régions,  l'on 
possède  un  terrain  impropre  à  toute  autre  culture  ;  au  bout  de  quelques 
années,  on  aura  obtenu  un  produit  rémunérateur  et,  dans  le  cascon- 
traire,  fait  faire  un  pas  considérable  à  l'assainissement  de  son  pays  : 
cela  doit  lui  valoir  quelque  considération,  à  défaut  d'autre  raison,  car 
tout  en  en  profitant  soi-même,  on  en  fait  bénélicier  les  voisins. 

(.lUALITÉS    VÉriÉTATlVES    F/1-    INDUSTRIELLES 
hi:    OLELOUES    ESPÈCES    DELCALVPTIJS 

C^haque  espèce  possède  ses  (pialités  propres,  soit  comme  végéta- 
tion, soit  comme  bois,  soit  encore  comme  degré  de  rusticité. 

Eucalyptus  amygdalina.  —  Arbre  qui  croît  dans  les  vallées 
abritées  des  forêts  australiennes,  n'atteignant  qu'exceptionnellement 
HO  à  120  mètres  de  hauteur.  Son  tronc  est  droit  et  lisse  et  ses 
feuilles  sont  larges.  Dans  les  pays  plus  découverts,  les  feuilles  sont 
petites  et  étroites  et  son  écorce  brune  et  rugueuse. 

On  en  a  mesuré,  dans  ces  dernières  conditions,  des  troncs  ayant 
127  mètres  sur  .*)  '"  'iO  de  diamètre  à  2  ou  -i  mètres  dli  sol  ;  un  autre 
avait  7  mètres  de  diamètre  à  un  mètre  du  sol.  Le  bois  de  cet  arbre 
se  fend  facilenu'ut,  il  se  prête  à  de  nombreux  emplois,  pour  la  char- 
pente, la  construction  de  wagons,  povu"  la  marine,  etc. 

Les  semis  que  l'on  en  fait  se  développent  aussi  rapidement  que 


LKS    EUCALYPTUS  l(l.'3 

ceux  du  Globalus,  mais  ils  ne  sont  pas  aussi  inditlerents  que  ces 
derniers  sur  la  composition  chimique  du  sol  ;  ils  ne  réussissent  pas 
bien  partout.  Nous  en  avons  eu  la  preuve  en  Algérie  où,  plantés  en 
même  temps,  ÏEiicah/ptus  globulus  dépassa  considérablement 
VE.  amijf/dalina.  En  cinq  ans,  le  premier  avait  lo  à  16  mètres  de 
hauteur  et  le  second  ne  dépassait  pas  6  mètres. 

(juoi  qu  il  en  soit.  l'^".  amygdalina  est  un  des  plus  rustiques  du 
j^-enre  ;  il  résiste  en  plein  air  dans  certaines  parties  de  1  Angleterre  ; 
en  Nouvelle-Zélande,  là  où  VE.  globulus  a  complètement  péri  par 
le  froid,  \E.  amygdalina  a  survécu  (Hg.  1). 

En  Algérie,  comme  dans  le  Midi  de  la  France  et  dans  certaines 
parties  de  l'Italie  et  de  1  Espagne,  cette  espèce  pourrait  rendre  de 
précieux  services,  jusqu  à  une  altitude  supra-marine  de  2  à  300 
mètres,  mais  seulement,  si  les  effluves  marines  viennent  caresser 
les  plantations,  sinon  il  est  inutile  de  les  faire. 

E.  Baileyana.  —  Bois  fibreux,  résistant  de  longue  durée,  d'un 
emploi  général  dans  l'industrie  du  Queensland.  Il  réussit  dans  les 
sols  sableux,  ce  qui  est  très  avantageux  ;  nous  ignorons  s'il  se  plai- 
rait au  bord  de  la  mer. 

E.  botryoides.  —  On  le  nomme  bastard  Mahogaiii  ou  acajou 
bâtard.  Croît  au  bord  des  rivières  dans  le  voisinage  de  la  mer  ;  il  craint 
donc  l'aridité  occasionnée  par  la  sécheresse.  C'est  un  arbre  impo- 
sant. Il  n'est  pas  rare  d'en  rencontrer  des  troncs  atteignant  24  à 
2o  mètres  au-dessous  des  premières  branches  et  ayant  2  mètres  à 
2 '"  50  de  diamètre.  Bois  sain,  très  employé  dans  les  constructions 
civiles  et  navales,  pour  les  chemins  de  fer,  aucharronnage,  aux  pilo- 
tis, etc. 

II  croît  presque  aussi  rapidement  que  VE.  globulus;  il  est  pré- 
cieux comme  arbre  d'ornement  et  d'avenues  et  résiste  parfaitement  en 
Basse-Provence, 

E.  calophylla  (redgum  des  Australiens).  — S'il  croît  dans  les  mon- 
tagnes il  est  pourvu  de  résine  ;  s'il  vient  dans  les  terres  d'alluvions 
il  n'en  possède  pas.  Bois  léger,  de  bonne  durée  lorsqu'il  est  à  l'î-bri 
de  l'humidité  et  pourrissant  facilement  s'il  est  enterré.  11  est  un  de 
ceux  que  1  on  travaille  le  plus  facilement  ;  il  est  préféré  pour  la  con- 
struction des  instruments  agricoles.  Son  écorce  et  ses  capsules 
mêlées  à  celles  de  l'Acacia  servent  dans  le  tannage  des  cuirs.  C'est 


l'i;i.    1.  —   Eucaly|)Uis   ainygdalina. 


LES    EUCALYPTUS  I 05 

la  seule  espèce  d'Eucalyptus  de  l'Australie  occidentale  fournissant 
en  abondance  la  résine  Kino  qui,  d'abord  tluide,  durcit  à  l'air;  elle 
est  soluble  dans  l'eau  froide,  dans  la  proportion  de  70  ;i  SO  " /^  de 


Fig.  2.  —  Eucalyptus  calophylla. 

son  poids.  Cet  arbre  dépasse  30  mètres  de  hauteur,  avec  un|tronc 
de  3  mètres  de  diamètre  et  plus  à  la  base.  Au  point  de  vue  ornemen- 
tal, il  surpasse  le  globulus,  cependant  il  ne  ci-oît  pas  aussi  rapidement, 
mais  est  tout  aussi  rustique,  h' E.  calophylla  résiste  très  bien  dans 
le  Midi  de  la  France  et  sur  tout  le  littoral  méditerranéen  (%.  2  et  3'. 
Hul.  du  Jardin  colonial.  1911.  FI.  —  N»  10).  g 


km; 


ETUDES    i;i     MEMOIRES 


E.  capitellata  Striu^y  bark).  — Arbre  de  oO  à  GO  mètres  de  hau- 
teur à  écorce  filandreuse  ;  son  bois  est  employé  à  la  charpente  com- 
mune et  pour  le  chaulFage.  Croit  dans  les  sables  humides  et  il 
pourra  rendre  de  réels  services  dans  ces  sortes  de  terrains,  si  toute- 
fois le  climat  lui  convient.  Son  écorce  pourrait  être  utilisée  dans  la 
fabrication  de  la  pâte  à  papier. 

E.  citriodora.  —  Bel  arbre  à  tronc  élancé,  à  écorce  blanche  et  lisse  ; 
bois  a[)précié  par  sa  résistance  et  son  élasticité.  Les  feuilles  con- 
tiennent une  grande  proportion  d'huile  essentielle  à  odeur  pronon- 
cée de  citron.  Vient  assez  bien  en  Algérie,  sur  le  littoral  (fig.  5). 


Fi^ 


—  Eucalyptus  c-alopliyll<i     l'iuil 


E.  COrnuta.  —  Communément  cultivé  dans  toute  la  région  médi- 
terranéenne. Bois  lourd  et  dur,  considéré  comme  égal  au  meilleur 
frêne,  pour  tous  les  travaux  de  charpente,  de  charronnage,  etc.  Il 
est  très  rustique  et  surpasse  ÏE.  glohulus,  sous  ce  rapport  ;  résiste 
facilement  à  l'humidité  prolongée.  Grand  arbre,  d'un  développement 
rapide  dans  les  sols  frais  (fig.  (i). 

E.  COrymbosa.  —  Arbre  de  grande  dimension,  à  bois  rouge  brun, 
tendre  lorsqu'il  est  frais,  très  dur  lorstju'il  est  sec,  se  conservant 
longtemps  dans  la  terre.  Excellent  pour  les  constructions  rustiques, 
les  palissades,  les  pilotis,  les  traverses  de  chemins  de  fer.  Son 
écorce,  riche  en  résine  /u/îo,  est  exploitée  sin-  une  vaste  échelle. 

E-  corynocalyx  fSugar  gvun  tree  ou  gommier  saccharifère).  — 
Arbre  de  30  à  40  mètres,  avec  un  diamètre  de  1  à  2  mètres;  il  n'est 


Fig-.  5.  —  Eucalyptus  citriodora. 


Kig-.  (■).  —  Fliicalypdi-^  CMniiif;i. 


LKS    EICALYPTUS  1  OD 

pas  rare  de  voir  des  fûts  de  1<S  à  20  mètres  en  dessous  des  premières 
branches.  Son  bois  sert  à  tous  les  usages  courants,  et  dure,  sous 
terre,  de  15  à  20  ans.  Il  réussit  partout,  même  sur  les  montag^nes  et 
dans  les  sols  ferrugineux,  mais  il  ne  produit,  malg-ré  son  appella- 
tion fantaisiste,  pas  le  moindre  sucre.  C'est  im  des  moins  aroma- 
tiques du  genre,  au  point  que  le  bétail  en  broute  volontiers  les  jeunes 
tiffes  et  les  feuilles  :  dans  certaines  contrées  sèches.  Ch.  Naudin 
assurait  qu'on  pourrait  l'utiliser  comme  fourrage  vert,  en  rabattant 
l'arbre  à  un  ou  deux  pieds  au-dessus  du  sol.  Cette  espèce  d'orne- 
ment est  très  rustique  dans  le  Midi,  mais  de  croissance  assez  lente. 
Nous  avons  pu  l'étudier  en  Algérie  et  en  étions  assez  satisfait. 

i' A  suivre.  R.  DE  Noter. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE 

[Suite.) 


IX 
Étude  de  quelques  bois  types  et  de  leurs  succédanés  ' . 

I.  —  Acajou, 

()ri(fiue.  —  Le  véritable  acajou  est  fourni  par  le  Cèdre  <les 
Antilles  ou  Swietenia  Mahogany  /,.,  de  la  famille  des  Méliacées. 
C'est  un  grand  arbre,  atteignant  en  moyenne  une  vingtaine  cK^ 
mètres,  à  tronc  droit,  couvert  d'une  écorce  lisse  et  cendrée  :  les 
feuilles  sont  composées  pennées  avec  8  folioles  opposées,  épaisses, 
coriaces,  d'un  vert  rougeàtre  caractéristique  ;  les  tleurs,  de  petite 
taille,  sont  disposées  en  grappes  composées. 

Cette  essence  se  rencontre  surtout  aux  Antilles,  principalement 
à  Saint-Domingue,  au  Honduras,  au  Mexique,  en  Colombie  et 
d'une  manière  générale  dans  toute  l'Amérique  tropicale,  l^^lie 
pousse  même  en  terrains  secs  et  rocailleux  et  c'est  là  que  son  l)ois 
acquiert  le  plus  de  (jualités,  car,  si  les  arbres  se  développent  plus 
vite  en  terrains  humides,  ils  y  donnent  un  bois  j)lus  tendre  et 
moins  bien  veiné  ;  dans  tous  les  cas,  ils  poussent  isolément,  sans 
jamais  donner  de  groupements  plus  ou  moins  importants. 

Caractères  du  bois.  —  Le  bois  d'acajou  est  d'un  louge  clair. 
lorsqu'il  est  fraîchement  coupé  ;  mais,  sous  l'action  de  1  air.  sa 
teinte  se  fonce  rapidement.  L  acajou  est  fréquemment  veiné  ou 
parsemé  de  taches  arrondies  dues  à  la  présence  d'un  grand  nombi-e 
de  nœuds,  dont  la  teinte  tranche  sur  celle  (hi  fond.  11  est  dune 
dureté  moyenne,  d'une  densité  très  variable,  d'un  grain  fin.  striv 
et  susceptible  d'un  beau  poli. 

Les  vaisseaux  sont  aisément  visibles,  grâce  à  Unir  contenu  brun 

I.   Pour  rciiscif^neniciils  coi]i])lémcntaires  sur  les  bois  e.\oti(|U0R  consulter  : 
(JuisAKij  UT  VAN  i»E.\  liivUOHu.  Lis  hois  iiulusl fiels ,  indi(jèiies  i>l  cro/iV/ues. 
Hhauvkhuî.  Le  hois,  ouvi-ages  auxquels  nous  avons  [fait  i|ucl(|ues  euipi-uiits  pour  la 
rédaction  de  ce  chapitre. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES   BOIS  TYPES 


111 


foncé,  jaune  ou  blanchâtre,  de  nature  oléorésineuse,  qui  rend  ce 
bois  presque  incorruptible.  De  taille  moyenne  et  assez  uniforme, 
ils  sont  isolés  ou  bien  forment  de  petits  groupes  de  deux  ou 
trois   unités  et 


dans   l'ensemble,    on   distingue    des    alig-nements 


Fig.  95.  —  Swietenia  Mahogany  L.  A  rameau  tleuri  :  B  coupe  longitudinale  de  la 
Heur  ;  C  tube  staminal  étalé  :  D  ovaii-e  et  disque  ;  E  bouton  floral  ;  F  l'ruit  :  G  axe 
du  fruit;  II  graine  :  J  valve  du  IVuit.  l'd'après  Harms  .j 


plus  ou  moins  nets  dans  le  sens  radial  ;  on  trouve  en  moyenne 
10  vaisseaux  par  millimètre  carré.  Les  rayons  médullaires  sont  peu 
visibles,  assez  larges  ',  équidistants,  au  nombre  de  o  à  7  par 
millimètre.  Les  zones  d'accroissement  sont  très  peu  distinctes. 

Usages.  —  Lacajou  est  un  des  liois  les  plus  employés  en  ébénis- 
terie.  Importé  de  la  Trinité  dans  les  dernières  années  du  xvi**  siècle, 
ce  bois  ne  fît  l'objet  de  transacti<ms  importantes  que  vers  la  fin  du 
xvn"'.  On  l'utilise  surtout  à  l'état  de  feuilles  minces  pour  le  placage. 


l.  L?s  rayons  médullaires  sonl  formés  en  épaisseur  de  trois  à  ([uatre  assises  de 
cellules,  en  hauteur  d'une  dizaine  de  cellules  (ce  nombre  s'élevaut  exceptionnellement 
jusqu'à  trente).  La  hauteur  varie  de  2/10  à  6/10  de  millimètre. 


I  12  ÉTUDES    El     MÉMOIKES 

II  est  solide,  tenace,  difficile  à  fendre  et  se  prête  mal  à  la  scul[)ture, 
car  il  se  casse  facilement  sous  la  g-oug'e,  de  sorte  qu'il  est  impos- 
sible d'obtenir  avec  lui  des  détails  d'une  véritable  finesse.  L'acajou 
servait  autrefois,  sur  une  assez  grande  échelle,  en  Angleterre  et 
aux  Etats-Unis  pour  les  constructions  navales  ;  on  l'a  remplacé 
aujourd  hui  par  des  succédanés  moins  coûteux  :  il  est  encore  utilisé 
en  Angleterre  pour  le  montage  des  métiers  à  tisser  et  en  France 
pour  la  fabrication  des  appareils  électriques. 

Principales  sortes.  —  L'acajou  type  est  celui  de  Saint-Domingue. 
Il  est  d'un"  rouge  vif,  d'un  grain  fin  et  serré  ;  sa  densité  est  d'il  peu 
près  0,9.  11  arrive  en  billes  équarries,  d'une  longueur  de  2  m.  TiO  à 
3  mètres  sous  le  nom  de  hilles-canons.  On  recherche  particulière- 
ment les  billes  fourchues,  prises  au  niveau  des  ramifications  de 
l'arbre,  parce  qu  elles  présentent  des  dessins  plus  variés  ;  on  les 
désigne  sous  le  nom  d'Acajou  ronceu.r^. 

A  côté  de  1  acajou  type,  il  faut  citer  : 

h' Acajou  de  Cuba,  qui  a  même  origine  botanique,  mais  dont  la 
densité,  plus  considérable,  dépasse  légèrement  l'unité  et  dont  la 
couleur  est  moins  vive  ; 

L  Acajou  (le  Honduras,  qui  provient  sans  doute  d  une  espèce 
dilt'érente  ;  sa  couleur  tire  sur  le  jaune  et  ne  se  modifie  guère  sous 
1  action  de  l'air  ;  sa  densité  est  moindre  :  0,7  environ. 

\^' Acajou  du  Yucutan  c[ui  est  aussi  fourni  par  un  Sirietenia  spé- 
cial. Il  se  rapproche  de  celui  du  Honduras,  mais  sa  teinle  est  plus 
vive  (Densité  :  0,85). 

(]es  dernières  sortes,  moins  précieuses  que  l'Acajou  de  Saint- 
Domingue,  sont  encore  emplovées  dans  les  constructions  navales. 

Principaux  sucaklanés.  —  Parmi  les  succédanés  du  véritable 
acajou,  il  faut  citer  au  premier  rang  les  acajous  d'Afrifjue.  fournis 
par  d'assez,  ntmibreuses  essences  appartenant  à  la  famille  des 
Méliacées. 

L'Acajou  <lu  Sénégal  provient  du  K/taya  sencf/nlensis  A.  ,luss.. 
vulgairement  désigné  sous  le  nom  de  daïlcedra/,  qu'on  trouve  au 
voisinage  de  la  Côte  au  Sénégal,  en  ('iand)ie  anglaise  et  (juelque  peu 

1.  I^es  acajous.  cjiioUc  que  soil  leur  provenance,  sont  cjualilirs  dans  le  commerce 
suivant  la  disposition  des  veines  ou  des  nodosités  el  d»'':sii;n(''>*  jiar  exemple  sous  les 
noms  d'acajou  chcuiUè.  rubnni'.  moiré,  liffré.  veiné,  etc. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    TYPES  il3 

•dans  les  Guinées.  C'est  un  bois  roug-e  ou  rou^e  brun,  quelquefois 
d  une  teinte  vineuse  peu  agréable.  Il  est  dense,  dur,  à  grain  serré, 
plus  difficile  à  travailler  que  le  véritable  acajou,  dont  il  se  distingue 
facilement  par  sa  teinte,  par  ses  rayons  médullaires  beaucoup  plus 
apparents  et  par  ses  zones  d'accroissement  plus  nettes. 

Ce  bois  nest  plus  guère  exploité  actuellement  ^  et  les  plus  beaux 
acajous  de  la  côte  d  Afrique  sont  surtout  fournis  par  le  Kh.  ivorensis 
A.  Chev,  qu'on  rencontre  dans  la  forêt  depuis  le  Libéria  jusqu'à  la 
Gold  Coast. 

C'est  un  arbre  dépassant  souvent  30  mètres  de  haut,  avec  un 
diamètre  de  1  m.  oO  à  2  mètres,  présentant  à  la  base  de  puissants 
épaississements  en  forme  d'ailes  ;  il  est  recouvert  dune  écorce 
grisâtre,  épaisse,  non  fendillée.  Les  feuilles  sont  réunies  en  cou- 
ronne au  sommet  des  rameaux  et  composées  de  3  à  6  paires  de 
folioles,  dun  vert  sombre  ;  les  fleurs  sont  en  grappes  dressées, 
pauciflores. 

Le  bois,  d'un  rouge  clair,  est  d  autant  plus  pâle  que  l  arbre  est 
plus  jeune  ;  les  bandes  de  parenchvme  lig-neux  sont  plus  ou  moins 
abondantes  et,  suivant  la  façon  dont  elles  sont  entremêlées  pro- 
duisent des  effets  plus  ou  moins  agréables  à  l  œil,  d'où  dépend  la 
valeur  excessivement  variable  des  billes. 

En  dehors  des  sortes  courantes,  on  disting-ue  deux  sortes  d'acajou 
de  luxe  :  V Acajou  frisé  et  VAchJou  figuré,  présentant  tous  deux 
des  dessins  irréguliers  en  coupe  long-itudinale,  accompag-nés  chez 
le  premier  de  reflets  moirés  du  plus  bel  effet  ;  suivant  la  teinte, 
l'ornementation,  la  lareté  sur  les  marchés,  les  billes  d  Acajou 
d'Afrique  se  vendent  de  100  à  2.000  francs  la  tonne'.  Il  est 
d'ailleurs  impossible  de  se  rendre  conq^te  de  la  valeur  d'un  arbre 
avant  de  l'abattre  ;  la  même  espèce  paraît  donner  un  bois  d'autant 
plus  recherché  que  la  croissance  de  l'individu  a  été  plus  lente. 

Parmi  les  autres  succédanés  de  la  côte  occidentale  d  Afrique  il 
faut  encore  citer  le  Khaija  Klainii  Pierre  du  Cong-o  et  le  K.  antho- 
teca  C.D.C.  de  l'Angola,  qui  donne  un  bois  de  bonne  qualité  et  de 
grande  dimension. 

1.  Au  moins  pour  l'exportation  ;  on  ï<"cu  sci-l  localement  pour  lu  construction  des 
pirogues  et  comme  bois  de  charpente. 

2.  Voir  à  ce  sujet  :  A.  Ciif.vai.ikk.  l'reinière  élude  sur  les  bois  Je  l;i  Côle  d'Ivoire. 
Challamel.  1909  ;  étude  de  laquelle  nous  extrayons  la  plupart  des  données  de  ce  para- 
graphe. 


114  ÉTUDES    ET   MEMOIRES 

Le  genre  Eniandop/iragnin,  appartenant  à  la  même  famille  et 
créé  par  Casimir  de  CandoUe  pour  un  arbre  de  l'Angola,  que 
Welwitsch  avait  rapporté  au  genre  Sii'iefenia.  avait  peu  attiré 
l'attention  jusqu'à  ces  derniers  temps.  Les  recherches  de  M.  A.  Che- 
valier ont  montré  qu  il  doit  compter  parmi  les  producteurs  les  plus 
importants  des  Acajous  africains.  Le  caractère  le  plus  spécial  de  ce 
genre  est  d'avoir  une  capsule  s  ouvrant  de  bas  en  haut,  ce  qui  ne 
se  retrouve  chez  aucune  autre  Méliacée. 

•Outre  l'espèce  type  [E.  am/olense  C.D.C.),  qui  se  rencontre 
principalement  dans  les  monts  de  Quêta,  il  faut  signaler  YE.  septen- 
trionalis  A.  Chev.  et  l'^".  macrop/ii/lla  A.  (^hev.  qui  appartiennent 
à  la  même  région  que  le  Khaija  ivorensis  ;  ÏE.  Pierrei  A.  Chev.  du 
Gabon,  etc.  Plusieurs  espèces,  dont  les  bois  sont  certainement 
intéressants,  sont  encore  indéterminées. 

On  assimile  aussi  quelquefois  à  l'acajou  certains  bois  africains, 
d'une  valeur  beaucoup  moindre,  fournis  par  des  Burseracées  et 
désignés  généralement  sous  le  nom  d'Okoumés  '. 

Le  véritable  Okoumé  provient  de  VAucoumca  Klaineana.  très 
commun  au  Congo  dans  le  Mayoumba  et  sur  les  bords  de  l'Ogooué 
[Acajou  du  Congo).  La  couleur  du  bois  varie  du  rouge  au  rose  et 
sert  à  distinguer  plusieurs  sortes  ;  sa  densité  est  relativement 
faible.  On  emploie  ce  bois  pour  faire  des  tiroirs,  des  fonds  de 
meubles  et  même,  étant  donné  son  bas  prix  (30  à  50  francs  la 
tonne),  pour  la  fabrication  des  caisses  d'emballage  ;  pour  l'ébénis- 
terie,  les  billes  fourchues  sont  particulièrement  recherchées. 

L'Okoumé  de  la  Côte  d'Ivoire  est  fourni  par  le  Canariuni  occi- 
dentale A.  Chev.  ;  c'est  un  bois  plus  dense  et  de  meilleure  qualité 
que  le  précédent  ;  son  cœur  est  rosé  et  rappelle  beaucoup  l'aspect 
du  bois  de  Khaya  ordinaire. 

Fau.r  acajous.  —  On  désigne  également  sous  le  nom  d'Acajou 
un  grand  nombre  de  bois,  dont  les  propriétés  s'éloignent  souvent 
beaucoup  de  l'acajou  véritable. 

L'Acajou  d'Australie  est  fourni  par  des  Eucalt/j)/us,  r.Vcajou  de 
la  Guadeloupe  par  VAnacardIum  occidentale  L.  Acajou  à  pommesj, 
mais   le  ])lus  souvent  les  bois  ainsi  désignés  proviennent  du  genre 

1.    \'iiii-à  cesuji'l  :  di  ni.  mmi  n.  L:'x  proilnils  h//7('.s- i/es /{(/r.si'/v/cc'c*.  (lliiilliiincl.  1  !hi!). 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    TYPES  H  5 

Cedrela  ',  qui  se  range  dans  la  famille  des  Méliacées  [Acajou  de 
Chine,  Acajou  amer  des  Antilles,  Acajou  de  la  Guyane,  etc.). 

Dans  ce  genre,  il  faut  faire  une  mention  spéciale  pour  le  Cedrela 
odorata  L.,  dont  le  bois  est  très  connu  sous  le  nom  à' Acajou 
femelle  ou  Acajou  à  planches. 

C'est  un  grand  arbre,  à  croissance  assez  rapide,  qu'on  trouve  aux 
Antilles,  au  Brésil,  dans  les  Guyanes,  au  Mexique,  etc. 

Le  bois  est  de  couleur  rougeâtre  terne,  presque  uniforme  ;  il  est 
tendre,  poreux,  léger  (sa  densité  est  de  0,34)  et  d'une  texture  homo- 
gène ;  les  vaisseaux  sont  larges,  surtout  au  voisinage  des  couches 
d'accroissement,  et  remplis  d'une  matière  résineuse  brune  ;  les 
rayons  médullaires  sont  nombreux  et  bien  marqués. 

Le  bois  de  Cedrela  se  laisse  facilement  travailler  dans  tous  les 
sens,  mais  n'est  pas  susceptible  d'un  beau  poli  ;  il  ne  se  fendille 
pas  sous  l'influence  de  la  dessiccation  ;  il  manque  de  résistance  et 
son  élasticité  est  faible.  Son  odeur  est  fortement  aromatique,  sa 
saveur  amère,  propriétés  qui  le  rendent  inattaquables  par  les 
insectes. 

L'Acajou  femelle  est  employé  surtout  pour  la  fabrication  des 
boîtes  de  cigares,  à  la  Havane  et  à  Manille.  On  s'en  sert  également 
pour  faire  des  caisses  à  sucre  et,  d'une  manière  générale,  pour  le 
revêtement  intérieur  des  meubles,  où  l'on  désire  conserver  des 
objets  à  l'abri  des  insectes.  On  l'utilise  enfin  pour  construire  des 
embarcations  légères  et  pour  les  bordages  des  navires.  En  Europe, 
'  c'est  surtout  l'Angleterre  qui  importe  le  bois  de  Cedrela  ;  la  con- 
sommation en  France  en  est  très  limitée. 

A  côté  du  C.  odorata,  il  faut  citer  le  Cedrela  Toona  Roxb.  ou  Cèdre 
de  Singapore,  arbre  géant  dépassant  50  mètres  de  hauteur  qui  se 
trouve  dans  l'Asie  méridionale,  depuis  les  Indes  jusqu'à  Malacca 
et  aussi  aux  Indes  Néerlandaises,  aux  Philippines,  aux  Molucjues 
et  même  en  Australie. 

Son  bois,  d'une  belle  teinte  rouge,  est  employé  beaucoup  aux 
Indes  pour  l'ébénisterie,  la  menuiserie  fine  et  même  pour  les 
charpentes  ;  il  est  inattaquable  par  les  termites. 

Le  C.  sinensis  Juss.  est  originaire  de  la  Chine  et  très  répandu  au 

1.  Ce  genre  appartient  à  une  autre  tribu  {Cedrelèes)  que  les  Stvietenia,  Khaya, 
Enlandophraxjma  Swietenièes).  Chez  les  Cedrelées,  les  étamines  sont  libres,  tandis 
que  cliez  les  Swietenièes  elles  sont  soudées  par  leurs  filets  de  manière  à  former  un 
tube. 


116  ÉTUDES    ET    MÉM01RF:S 

Japon  ;  son  bois  est  à  peu  près  équivalent  au  précédent  ;  les  Japonais 
s'en  servent  beaucoup  pour  confectionner  leurs  meubles. 

Enfin,  nous  ne  pouvons  quitter  le  type  Acajou,  sans  mentionner 
un  bois  très  précieux  de  propriétés  analogues  ;  c'est  le  hois  d'Am- 
boine  qui  paraît  être  fourni  aussi  par  une  Méliacée  le  Flindersia 
amhoinensis;  en  raison  de  son  prix,  qui  dépasse  12.000  francs  la 
tonne,  on  ne  1  emploie  g-uère  que  pour  la  marqueterie. 

II.    —    ÉbÈxXK. 

OrUjine.  —  Les  Ebènes  sont  principalement  fournis  {)ar  des 
plantes  appartenant  à  la  famille  des  Ehenacées  et  particulièrement 
par  des  espèces  du  ji^enre  Diospi/ros  [Plaque miniers),  dont  l'aire 
d'extension  est  très  considérable.  L  ébénier  type  est  le  D.  Eheniim 
Kônii^,  répandu  dans  l'Inde,  en  Indo-Chine  et  en  Malaisie. 

Caractères  du  bois.  —  Le  bois  d'ébène  est  dur,  noir,  de  teinte 
uniforme  ou  bien  présentant  des  veines  vertes.  Les  vaisseaux  sont 
en  moyenne  au  nombre  de  quinze  par  millim.  carré  ;  leur  diamètre 
oscille  de  oO  à  180  ■/,  ils  sont  tantôt  isolés,  tantôt  en  petites  files 
radiales  de  2  à  8  unités  '.  La  majeure  partie  du  bois  est  formée  par 
un  tissu  fibreux,  dont  les  éléments  ont  des  parois  très  épaisses  et 
une  lumière  très  réduite  ;  cette  structure  explique  la  densité  consi- 
dérable de  ce  bois  qui  est  plus  lourd  que  l'eau  ;  elle  atteint  en 
moyenne  1 ,3.  Les  rayons  médullaires  sont  nombreux  (on  en  compte 
de  12  à  19  par  millimètre)  ;  ils  sont  généralement  formés  d'une 
seule  assise  de  cellules  dans  le  sens  de  l'épaisseur  et  leur  hauteur 
varie  de  1/10  de  millimètre  à  1  millimètre  ;  ils  renferment  souvent 
en  abondance  de  gros  cristaux  d'oxalate  de  calcium. 

Usages.  —  L'ébène  se  conserve  bien  à  l'air  et  n'est  pas  attaqué 
par  les  insectes  ;  il  se  travaille  difficilement  et  ne  peut  être  cloué  ; 
.ses  faibles  dimensions  limitent  son  emploi  aux  travaux  d  ébénisterie 
(d'où  l'étymologie  de  ce  mot),  de  marqueterie,  ainsi  qu'à  la  fabri- 
cation de  petits  objets,  manches  de  couteau,  touches  de  piano, 
clarinettes,  llùtes,  etc. 


I.   l)iiii>  tous   les  fils.  roMscmhle  des    \  aisseaux    jaloiiui,'   des  lij,'ues    radiales  assez 
nelles. 


KTIDE    DK    OrKLdUKS    150IS    TYPES 


117 


Principales  sortes  déhène.  —  A  coté  de  1  espèce  principale,  on 
en  trouve  un  très  grand  nombre  d'autres  qui  sont  j)lus  ou  moins 
exploitées  ;  nous  les  classerons  d'après  la  couleur  du  bois  ([u'elles 
l'ouniissent  et  d'après  leur  origine  géographique. 


Fif,'.  96.  —  Kbéiiier  de  Madagascar    Diospifros  Perrieri  Jum.  . 

I"   Ehènes  noirs. 

a)  Ebènes  des  Indes.  Ces  bois  sont  fournis  surfout  i)ar  les 
l).  Eheniini  Kôni^,  D.  Ehenaster  Retz,  D.  melanoxylon  Roxb., 
1).  montana  Roxb.,  D.  pcregrina  Gartn.  et  désignés  sous  le  nom 
d  ébènes  de  Bombay,  de  Geylan,  de  Siam.  En  Indo-Chine,  l'ébène 
est  fourni  surtout  par  le  Cambodge. 


1  1  8  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

h)  Ebène  de  Manille.  Il  provient  du  D.  Ehenasier  Retz  et  du 
D.  philippensis  Desr. 

cj  Ebènes  du  Lagos  et  du  Gabon.  La  principale  espèce  produc- 
trice de  ces  rég-ions  paraît  être  le  D.  Dendo  Welw.  ;  les  ébéniers 
sont  particulièrement  abondants  dans  les  forêts  du  Fernan  Vaz,  sur 
les  bords  de  l'Og-ooné. 

(/  Ebène  de  Zanzibar.  Cet  ébène  provient  du  D.  mespiliforniis  ^ 
Hochst.,  qui  est  répandu  dans  toute  l'Afrique  tropicale. 

e)  Ebène  de  Madagascar.  On  compte  dans  la  Grande  Ile  au 
moins  25  espèces  d'ébéniers,  dont  la  plupart  ne  sont  pas  exploités. 
Le  bois  d'ébène  de  la  côte  ouest  est  exporté  depuis  une  trentaine 
d'années  ;  les  Indiens  et  les  x\rabes  en  firent  les  premiers  le  com- 
merce et  importaient  l'ébène  en  Chine  pour  la  fabrication  des 
cercueils  ;  aujourd  hui  ce  commerce  est  entre  les  mains  des  Euro- 
péens et  a  pris  une  assez  grande  extension. 

Les  principales  essences  productives  sont  le  D.  haplostylis  Boiv. 
et  le  D.  microrhotnhns  Hiern.  M.  Jumelle  a  signalé  il  y  a  quelques 
années  une  nouvelle  essence  dans  le  Nord-Ouest,  il  l'a  baptisée 
D.  Perrieri  ;  cette  espèce,  le  Lopingo  des  Sakalaves,  habite  les 
forêts  rocailleuses  et  le  bord  des  torrents  ;  elle  fournit  tout  l'ébène 
de  la  région  ;  le  cœur  y  est  très  développé  et  l'aubier  mince. 

2°  Ehènes  blancs.  —  L'ébène  blanc  présente  tous  les  caractères 
de  l'ébène  ordinaire,  à  part  la  coloration  ;  il  est  surtout  fourni  par 
les  Mascareignes  oùlon  exploite  le  I).  melanida  Poir.  et  le  D.  Cliry- 
sophyllos  Poir. 

3°  Ebènes  striés.  —  Le  bois  d'ébène  rayé  niulticolore  est  généra- 
lement désigné  sous  le  nom  d^ Ebène  de  Coromandel  ;  il  provient  du 
D.  hirsuta  L.  ;  le  Camagoon  des  Philippines  provenant  du  D.  niul- 
tiflora  Blanco  se  range  dans  la  même  catégorie. 

4"  Ebène  rouge.  —  Il  est  fourni  par  le  D.  riibra  Gartn.,  fréquent 
à  l'île  Maurice. 

o"  Ebène  vert.  —  Il  provient  des  Indes  et  est  fourni  par  le 
F),  chloroxi/lon  Roxb. 

Succédanés.  —  Des  bois  analosrues  à  lébène  sont  en  outre  fournis 


1.  D'après  M.  A.  Chevalier,  le  bois  de  celte  espèce,  qu'il  a  obsei'vée  en  Afrique 
occidcntiile,  serait  blanc;  il  suppose  que  la  coloralion  noii'c  peut  apparaître  api-ès  la 
mort  de  l'arbre. 


ÉTUDE    Di:    OURLQIES    BOIS    TYPES  119 

par  d'autres  genres.  Le  g-enre  Eiiclea  de  la  même  famille  que  les 
Diospyros  donne  une  espèce  E.  pseudehenus  E.  Mey.,-  dont  le  bois 
possède  un  cœur  noir  et  se  vend  dans  le  commerce  sous  le  nom 
d'ÉJjène  du  fleuve  Oran</e,  à  cause  de  son  origine. 

Des  sortes  d'ébènes  sont  aussi  fournies  sur  la  côte  occidentale 
d'Afrique  par  le  Maha  buxifolia  Pers.,  de  la  famille  des  Ebenacées 
et  par  le  Dalhergia  melanoxylon  Guil.  et  Perr.  (Légumineuses).  Ce 
fait  est  digne  de  remarque,  car  les  Dalhergia  donnent  plutôt  des 
bois  appartenant  à  la  catég-orie  des  palissandres. 

Enfin,  il  faut  encore  citer  ïéhène  ver^fe  de  la  Guyane,  qui  provient 
d'une  Big'noniacée,  le   Tccoma  leucoxylon  Mart. 

Nous  ne  parlerons  pas  ici  d'imitations  grossières  employées  en 
ébénisterie  et  qui  n'ont  de  l'ébène  que  l'aspect  extérieur,  telles  que 
le  poirier  noirci  ou  le  bois  de  palétuvier,  après  qu'il  est  resté  long- 
temps plongé  dans  la  vase. 

III.  —  Palissandhi:. 

( h-igine.  —  Le  Palissandre  '  est  exporté  surfout  de  l'Amérique 
du  Sud  ;  les  plus  belles  sortes  viennent  du  Brésil  {Rio  de  Janeiro, 
Bahia  i.  L'origine  botanique  du  palissandre  est  assez  obscure,  car  un 
grand  nombre  de  bois  présentent  des  caractères  extérieurs  iden- 
tiques. Il  semble  cependant  que  le  véritable  palissandre  provienne 
de  diverses  espèces  de  Dalhergia  (Légumineuses)  ;  au  Brésil  ce  serait 
surtout  le  D.  nigra  AUem.  ;  aux  Indes  le  D.  latifolia  Roxb.  et  le 
1).  Sissoo  Roxb.  ;  à  Madagascar,  dans  le  Boina,  on  exploiterait 
également  le  /).  hoinensis  Jum.  et  le  D.  Perricri  Jum. 

Caractères.  —  Le  palissandre  est  un  beau  bois  de  couleur  géné- 
ralement brun  violacé,  dur,  dense,  d  un  grain  serré.  La  teinte  est 
d'ailleurs  variable  et  va  du  noisette  clair  au  pourpre  le  plus  foncé  ; 
elle  est  irrégulière  sur  un  même  échantillon  et  Ion  observe  souvent 
des  contrastes  brusques  d'un  bel  effet  ;  elle  fonce  considérablement 
sous  l'action  de  Fair.  Le  palissandre  possède  une  odeur  spéciale, 
très   suave,    due    à  l'imprégnation  par    une   résine   odorante.    Les 

1.  Désigné  souvent  sous  le  nom  clc  hoia  de  Sainte-Lucie,  de  Rose  Wood  ou  bois  de 
rose,  de  Jacaranda  au  lîrésil  :  cette  dernière  appellation  a  accrédité  l'erreur  qui 
consistait  à  rey;arder  certains  Jacaranda  Rig:noniacées)  comme  produisant  le  palis- 
sandre. 


20 


ETUDES   ET    MEMOIRES 


vaisseaux  sont  le  plus  souvent  isolés,  plus  rarement  groupés 
par  2  à  'i  avec  un  alignement  radial  ;  ils  sont  assez  larg-es,  avec 
un  diamètre  de  0  mm.  06  à  0  mm.  25,  ce  qui  explique  qu'on  ne 
puisse  obtenii'  un  poli  absolument  partait;  on  en  coiupte^en 
moyenne  o  à  0  par  millimètre  carré  avec  un  maximum  de  12. 
Les  rayons  médullaires  sont  peu  épais,  composés  de  2  à  3  assises 
de  cellules  et  courts,  leur  hauteur  varie  de  0  mm.  12  k  0  mm.  19. 

Usagen.  —  Le  palissandre  est,  après  Lacajou,  le  plus  important 
des  bois  d'ébénisterie  ;  il  est  ég'alement  employé  pour  la  marqueterie. 


Fiji'.  !'7.  —  Mestin  ferreii  L.  A  rameau  llem-i  :  B  l'-taniine  :  (2  cou  pi-  lun^^itudiiialo  de 
l'ovaire  ;  D  sliginale  :  K  fruit  ;  F  coupe  Iransversale  dans  une  moitié  du  tVuil  : 
(î  cloison  discontinue  :  H  foraine.  (d'après  EnglerV 


Succédanos.  —  Les  succédanés  du  palissandre  sont  très  nom- 
breux. Un  certain  nombre  sont  fournis  par  des  Machferiiun,  g-enre 
voisin  des  Dalhergia  ;  à  la  Guyane,  on  exploite  principalement  le 
-V/.  Sc/ionihiir(/ii  Benth.,  au  Brésil,  le  .)/.  Alletnani  Benth.,  ([ui 
donne  un  bois  rouge  pâle  avec  des  veines  plus  foncées  ;  dans  la 
même  catégorie,  rentre  le  hois  violet  de  la  (ruyane  foiu-ni  par  le 
Peltoffijne  venosa  Benth.  et  aussi  le  bois  de  Y Adenanthera  pavo- 
nina  L.  répandu  en  Indo-(]hine. 

Bois  intei  ini''diairt\s  entre  Vacajou  et  le  palissandre.  —  Nombreux 
sont    les   bois    qui   peuvent    se    placer  dans  cette   catégorie  ;    leurs 


ÉTUDE    DE    QUELyUES    BOIS    TYPES  121 

provenances    botanique   et   géographique  sont    des  plus   diverses  ; 
nous  n'en   citerons  que   quelques-uns  parmi  les  plus   importants. 

Vap  ou  bois  de  Mesua  ferrea  L.  (Clusiacées).  C'est  une  essence 
originaire  des  forêts  de  la  basse  Gochinchine,  où  on  la  rencontre 
en  groupements  compacts,  ainsi  que  dans  les  provinces  de  Bien- 
Hoa  et  de  Tajninh  et  dans  les  forêts  du  Cambodge.  On  la  cultive 
dans  rinde,  à  Cejlan  et  dans  toute  la  Malaisie. 

Le  bois  présente  une  belle  coloration  rouge  clair  à  la  périphérie 
et  rouge  sang  vers  le  cœur  ;  il  est  parsemé  de  veines  d'un  violet 
très  foncé.  C'est  un  des  nombreux  bois  de  fer  ;  sa  densité  est 
supérieure  à  l'unité,  il  ne  flotte  donc  pas  ;  il  est  dur,  compact, 
formé  de  fibres  très  serrées  et  susceptible  d'un  beau  poli  ;  ses 
qualités  de  conservation  sont  remarquables  et  il  est  inattaquable 
par  les  insectes  ;  il  doit  être  débité  aussitôt  abattu,  car,  lorsqu'il 
est  sec,  il  devient  très  difficile  à  scier. 

On  l'emploie  à  cause  de  sa  résistance  pour  les  traverses  de 
chemin  de  fer  ;  mais  son  bel  aspect  le  rend  précieux  pour  l'ébénis- 
terie  comme  bois  plein  ou  comme  placage  et  sa  texture  permet  de 
l'employer  pour  la  fabrication  de  tous  objets  destinés  à  résister  au 
frottement. 

L'odeur  du  Vap  est  aromatique  et  lui  a  fait  donner  le  nom  de 
bois  d'anis  ;  il  renferme  une  huile  essentielle  et  une  résine  aroma- 
tique, ce  qui  explique  son  emploi  dans  la  fabrication  de  certaines 
liqueurs. 

Bois  d'Hijmensea  Coarharil  '  L.  (Copalier).  Bois  rouge,  de  teinte 
assez  uniforme,  présentant  en  coupe  longitudinale  des  sortes  de 
mouchetures  en  creux  qui  nuisent  à  son  poli  ;  on  s'en  sert  aux 
Antilles  et  particulièrement  à  la  Martinique  pour  l'ébénisterie. 

Bois  dAndira  (Dalbergiées)  -.  On  exploite  à  la  Guyane  ou  aux 
Antilles  le  bois  de  plusieurs  espèces  de  ce  genre;  k  la  Guyane,  on 
s'adresse  surtout  à  r..4.  Auhletii  Benth.  (Vouacapou),  aux  Antilles 
à  VA.  inermis  H.  B.  et  K.  (hois  palmiste).  Ces  bois  sont  générale- 
ment brun  foncé  avec  des  marbrures  blanches,  dessinant  comme 
des  épis  sur  une  coupe  tangentielle. 

Bois  de  lettres  moucheté.  —  Il  est  fourni   k   la   Guyane    par  une 


1.  Légumineuses  Cu^salpiniées. 

2.  Tribu  de  Légumineuses  Papilionacées,  comprenant  les  Dalbergia. 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N»  101. 


122 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Artocarpée,  le  Brosimuin  Aiihlelii  Pœpp.  et  Endl.  ou  Piratinera 
giiyanensis  Aubl.  ;  le  cœur  est  rouge  avec  des  taches  noires  irrégu- 
lières, simulant  des  caractères  chinois  ;  d'où  le  nom  donné  à  cette 
essence.  C'est  un  bois  très  dur,  très  lourd,  difficile  à  travailler  ; 
le  cœur  est  très  peu  développé  par  rapport  à  l'aubier;  c'est  donc  un 
bois  de  faible  dimension,  mais  présentant  une  réelle  valeur  pour 
l'ébénisterie  ;  on  s'en  sert  aussi  pour  fabriquer  des  cannes  de  luxe. 

IV,  —  Bois  de  teck. 
Orif/ijie.  —  Il  est  fourni  par  le  Tecfona  grandis  L.,  grand  arbre  de 


Fij,'.  98.  —  Tecionn  gramlin  L.  A  rameau  lleuri  ;  1$  fleur  ;  C  coupe  longitudinale 
de  la  fleur  :  D  calice  à  niatuiitê  :  E  iVuil  :  F  coupe  transversale  du  fruit  ;  G  poil  du 
péricarpe.  (d'après  Briquet  et  Boequillon  . 


la  famille  des  \  erbénacées,  qui  forme  de  vastes  forets  en  Birmanie 
et  au  Siani,  ([u'on  rencontre  également  en  Indo-Chine,  à  Malacca, 
à  Java. 

En  Indo-Chine,  en  particulier,  on  trouve  le  teck  dans  les  forêts 
du  nord  de  la  proA'ince  de  Kompon^-Thom  au  Cambodge  et  au 
Laos,  où  l'on  n'en  connaît  que  deux  peuplements,  l'un  dans  le 
haut  Mékong,  près  de  Xieng-Khong,  l'autre  dans  la  province  de 
Savannaket.  Mais  ces  richesses  sont  d'une  exploitation  difficile, 
car  le  Mé-Kong  n'est  que  diflicilement  navigable  pour  les  trains  de 


ÉTUltE    L)K    QUELQUES    BOIS    TYPES  123 

bois,  même  aux  époques  de  hautes  eaux  ;  l'amélioratioii  de  son 
cours  serait  d'autant  plus  désirable  qu'elle  permettrait  de  faire 
dériver  sur  notre  colonie  les  bois  de  teck  fournis  par  les  forêts  du 
nord-est  du  Siam.  Enfin,  des  plantations  ont  été  entreprises  en 
Gochinchine,  dans  la  province  de  Baria,  dès  1898,  et  ont  donné 
jusqu'à  présent  des  résultats  satisfaisants.  Mais  le  teck  demande 
de  longs  délais  avant  d'être  exploitable;  sa  croissance  est  en  eifet 
très  lente  et  l'on  ne  peut  guère  tirer  parti  que  des  arbres  ayant  au 
moins  cinquante  ans;  les  plantations  ne  peuvent  donc  avoir  d'in- 
térêt que  pour  les  gouvernements  ;  elles  ne  doivent  cependant  pas 
être  négligées,  car  les  peuplements  naturels  s'épuisent  rapidement 
et  les  prix  de  ce  bois  subissent  une  hausse  continuelle. 

[A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorhonne, 

Professeur  à  l'Ecole  siipéreure 

d'Agriculture  coloniale. 


LE    MAÏS    Al  HICAIN 

[Suite.) 


I.  —  Comment  assurer  la  permanence  de  la  production. 

J'ai  indiqué  ci-dessus  comment,  les  cultures  de  maïs  étant  tou- 
jours effectuées  sur  défrichements,  les  forêts  et  les  friches  arbus- 
tives  constituent  la  seule  réserve  de  terres  propres  à  cette  pro- 
duction. Non  point  que  cette  céréale  ne  puisse  se  développer  sur 
les  terres  ordinaires,  mais  parce  que  déjà  fatiguées  par  des  cultures 
successives  de  manioc,  d'igname,  etc.,  elles  sont  appauvries  et 
donnent  des  rendements  très  faibles. 

Au  Togo  et  au  Dahomey  où  les  forêts  sont  à  peu  près  disparues, 
les  indigènes  cultivent  exclusivement  sur  friches  arbustives  avec 
un  entrain  que  décèle  la  progression  rapide  des  exportations. 

Ces  friches  ensemencées  deux  ou  trois  années  de  suite  en  maïs 
sortent  du  cycle  de  production  et  sont  laissées  en  jachère  pour  une 
nouvelle  période.  Leur  reconstitution  par  la  friche  arhustive  qui 
s'y  installe  à  nouveau  ne  demande,  d'après  l'expérience,  guère 
moins  de  huit  à  dix  ans.  Encore  ce  régime  a-t-il  d'autant  plus  (le 
peine  à  se  créer  que  le  nombre  de  défrichements  s'accroît  ;  il  cède 
progressivement  la  place  à  la  savane  arbustive  i)uis  à  la  savane 
pure. 

Le  sol  soumis  à  l'action  directe  des  eaux  de  ruissellement  et 
d'infiltration  perd  peu  à  peu  sa  nature  argileuse,  le  sable  siliceux  y 
devient  dominant  et  les  graminées  y  sont  désormais  tout  à  fait 
chez  elles. 

Le  mode  de  transformation  de  sol  forestier  en  sol  de  savane, 
impropre  à  la  culture  indigène,  est  partout  le  même  et  s'observe  sur 
toute  la  côte  ;  sur  les  sols  de  nature  siliceuse  il  arrive  à  son  but 
en  quelques  années. 

Pour  enraver  ou  tout  au  moins  retarder  cette  transformation  qui 
mène  directement  à  la  diminution  et  à  la  disparition  des  terres  à 
maïs,  il  n'y  a  pas  d'autre  procédé  que  de  rendre  au  sol  tout  ou 
partie  des  éléments  qui  lui  sont  enlevés. 


• 


LE    MAIS    AFRICAIN  {25 

A  cet  effet,  des  procédés  culturaux  suivis  en  culture  européenne 
et  qui  auraient  quelque  chance  d'être  adoptés  par  les  indigènes  il 
n'en  est  que  deux  :  l'usage  des  engrais  en  couverture  et  la  pratique 
d'un  type  d'assolement  comprenant  la  culture  des  légumineuses. 

a)  Usage  des  engrais.  —  L'usage  des  engrais  est  en  Afrique,  à 
part  quelques  rares  exceptions,  chose  à  peu  près  inconnue  ;  l'idée 
d'amener  les  indigènes  à  s'en  servir  me  paraîtrait  irréalisable  par- 
tout ailleurs  que  dans  cette  partie  de  l'Afrique  où  les  collectivités 
sont  très  fortement  groupées  et  l'esprit  d'association  développé 
comme  il  ne  l'est  nulle  part  ailleurs. 

Cette  tendance  au  groupement  que  Ion  observe  surtout  au  Lngos 
où  elle  s'est  traduite  par  la  constitution  d'un  certain  nombre  d'asso- 
ciations agricoles  faciliterait  singulièrement  la  création  de  sociétés 
ou  s^'ndicats  agric  )les  placés  sous  le  contrôle  du  gouvernement  et 
qui  serviraient  à  la  diffusion  de  cette  pratique  culturale. 

L'usage  des  engrais  s'impose  fatalement  comme  un  des  premiers 
perfectionnements  des  S3^stèmes  primitifs  de  culture  et  il  ne  serait 
pas  surprenant  qu'en  cette  contrée  où  les  populations  sont  exclusi- 
vement agricoles,  l'adoption  de  systèmes  variés  d'assolements  en 
usage  ne  soit  suivie  de  celle  des  engrais  pour  les  cultures  épui- 
santes comme  le  maïs. 

En  réalité  on  peut  dire,  que  nous  ne  posons  pas  la  question,  mais 
bien  qu'elle  s'impose  delle-mème  à  l'attention  des  pouvoirs  publics. 

Dès  maintenant  des  régions  entières,  très  peuplées,  mais  où  les 
terres  cultivées  sans  répit  depuis  longtemps  sont  épuisées,  bénéfi- 
cieraient de  l'usage  d'engrais.  Les  régions  de  Porto-Novo  et  de 
Ouidah,  au  Dahomey,  sont  dans  ce  cas  ;  tout  le  plateau  d'Abomey 
de  même.  Leurs  populations  doivent  chercher  en  dehors  d'elles  des 
terrains  de  culture  plus  productifs. 

Quelles  sortes  d'engrais  peuvent  être  utilisés,  comment  et  en 
quelle  quantité  ?  Une  série  d'expériences  faites  en  dillerents  points, 
en  tenant  compte  des  préférences  connues  du  maïs  et  des  pratiques 
indigènes  peut  seule  se  prononcer  sur  ce  point. 

La  pratique  d'un  bon  épandage  pourra  être  contrariée  par  l'insuf- 
fisance du  travail  du  sol,  aussi  sem])le-t-il  à  priori  que  l'épandage 
en  couverture  doive  être  préféré. 

Nous  n'avons  sur  les  efïets  de  l'usage  des  engrais  appliqués  au 
maïs  qu'une  expérience  faite  au  Lagos,  à  Olokemedji,  sur  un  sol  de 


120  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

décomposition  gneissique,  encore   fortement    graveleux,   pauvre   et 
très  perméable. 

Il  fut  employé  par  hectare  135  kilog-r.  de  sulfate  d'ammoniaque 
et  60  de  chlorure  de  potassium  appliqués  :  75  kilog-.  de  sulfate 
d'ammoniaque  en  terre,  avant  le  semis  et  le  reste  des  eng-rais, 
six  semaines  après  le  semis,  en  couverture.  La  récolte  qui  eut  lieu 
quatre  mois  après  le  semis  donna  pour  la  parcelle  avec  engrais 
2.300  kilogr.  de  grains  et  pour  celle  sans  engrais,  1.400  kilogr. 
La  dépense  en  engrais  fut  de  13  fr.  50  et  la  valeur  du  surcroît  de 
rendement  en  maïs  serait  aujourd'hui  d'environ  54  francs. 

b)  Culture  de  légumineuses.  —  L'indigène  trouvant  pour  son 
mais  un  débouché  illimité  a  été  conduit  à  adopter  la  culture 
continue  de  cette  céréale  sur  les  mêmes  sols  jusqu'à  épuisement  ; 
les  sols  épuisés  par  cette  culture  ou  fatigués  par  les  assolements 
indigènes  qui  ne  comprennent  que  des  cultures  exigeantes  n'ont 
pour  se  reconstituer  d'autre  ressource  que  la  jachère  qui  les  immo- 
bilise pour  une  dizaine  d'années  au  moins. 

Ces  deux  causes,  qui  enlèvent  à  la  culture  de  grandes  étendues 
de  terrains,  amèneront  sans  nul  doute,  si  le  marché  du  maïs  se 
maintient  favorable,  au  resserrement  de  la  période  de  jachère, 
c'est-à-dire  à  la  diminution  progressive  des  rendements  et  à 
l'épuisement  plus  complet  des  sols  cultivés. 

Si  l'indigène  était  amené  à  placer  le  mais  dans  un  assolement  et 
à  consacrer  une  ou  deux  soles  à  des  légumineuses,  le  problème  de 
la  permanence  de  la  production  serait  résolu  dans  la  plupart 
des  cas. 

Pour  être  acceptée  des  noirs  cette  légumineuse  devrait  donner 
un  produit  de  vente  courante  leur  procurant  im  bénéfice  voisin  de 
celui  que  leur  laisse  le  maïs. 

L'arachide  répond  à  toutes  ces  conditions. 

Quoique  son  pouvoir  améliorant  n'ait  pas  encore  été  scientifi- 
quement estimé,  il  est  de  connaissance  courante  ;  d'autre  part  sa 
culture  ([ui  est  des  plus  .simples,  procurerait  à  l'indigène  un  revenu 
sensiblement  égal  ou  supérieur  à  celui  du  maïs. 

On  peut  donc  dire,  étant  donné  que  cette  culture  est  déjà 
répandue  à  titre  alimentaire  au  Bénin,  (jue  la  solution  de  la  ques- 
tion dépend  uni([uement  du  commerce  qui,  dès  qu'il  sera  acquéreur, 
vulgarisera  automiitiquement  cette  culture. 


LE    MAIS    AFRICAIN 


127 


Quelle  est  la  valeur  de  l'arachide  du  Bénin  ?  Il  s'est  répandu  à 
ce  sujet,  à  la  suite  de  petits  envois  opérés  du  Dahomey  et  du 
Lagos,  l'opinion  que  cette  graine  avait  un  taux  d'humidité  telle- 
ment élevé  que  l'extraction  de  l'huile  en  était  rendue  très  difficile 
et  que  cette  huile  même  était  de  mauvaise  qualité. 

Ces  indications  si  contraires  à  la  log-ique  sont  le  résultat  de 
déductions  inexactes  tirées  de  ces  essais. 

L'un  d'eux,  que  j'ai  eu  l'occasion  de  suivre  de  très  près,  se  fit  il  y 
a  deux  ans  dans  une  usine  marseillaise  sous  les  auspices  d'une 
maison  importante  de  Hambourof.  Les  arachides  mouillées  à  plu- 
sieurs reprises,  au  Dahomey,  avant  l'embanpement,  étaient,  men- 
tionne le  procès-verbal,  très  humides,  à  coque  ramollie,  et  sentaient 
fortement  le  moisi,  à  l'arrivée  en  Europe. 

Elles  occasionnèrent  en  cours  de  travail  quelques  détériorations, 
notamment  aux  presses  et  donnèrent  une  huile  à  odeur  prononcée 
de  moisi. 

La  conclusion  qui  en  fut  tirée  attribua  à  ces  graines  une  teneur 
habituelle  en  eau  trop  élevée  pour  pouvoir  être  travaillées  par  le 
matériel  courant  des  huileries  d'arachide.  Il  y  eut  là  une  simple 
confusion  de  cause  à  etfet  faite  au  travail  des  graines  et  ({ue  les 
expéditeurs  eussent  dû  accepter  avec  plus  de  réserve. 

A  peu  près  à  la  même  époque  d'ailleurs  un  envoi  fait  à  Marseille, 
d'arachides  du  Dahomey,  trouvait  preneur  à  22  francs  alors  que  la 
marque  de  Rufisque  en  valait  24,50. 

En  détinitive  on  ne  saurait  trop  demander  au  commerce  local  de 
se  faire  à  cette  idée  de  doubler  la  production  du  maïs  de  celle  de 
l'arachide  et  aux  pouvoirs  locaux  de  saisir  l'occasion  propice  d'ai- 
der les  négociants  à  la  réalisation  de  ce  projet. 

J.  —  Comment  améliorer  la  qualité. 

L'amélioration  des  types  commerciaux  de  maïs  africains  dépend 
étroitement  de  leur  unification  et  de  la  disparition  des  défauts 
causés  par  l'humidité  et  le  charançonnage. 

L'unification  des  types  ne  peut  se  réaliser  que  par  la  disparition 
des  maïs  jaunes  qui  ont  une  moindre  valeur;  elle  ne  peut  être 
réalisée  si  toutefois  elle  est  désirable  au  point  de  vue  cultural,  que 
par  le  commerce  à  qui  il  suffît  de  ne  plus  en  acheter. 


128  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ce  qu'il  faut  considérer  comme  certain  aujourd'hui,  c'est  l'inuti- 
lité de  l'introduction  de  types  nouveaux  destinés  à  améliorer  la 
production  locale. 

Les  maïs  blancs  du  Bénin  possèdent  toutes  les  qualités  commer- 
ciales désirables  et  fournissent  d'excellents  rendements.  A  ces 
excellentes  raisons  viennent  s'ajouter  celle  fournie  par  les  échecs 
qu'a  subis  au  Dahomey  et  au  Lag^os  la  culture  du  maïs  américain 
dent  de  cheval  (Zea  dentata). 

Dès  la  première  année,  les  rendements  se  sont  montrés  très 
inférieurs  à  ceux  des  cultures  indigènes  ;  à  la  troisième  année,  ils 
devenaient  nuls  par  la  dégénérescence  complète  du  type  introduit. 

Humidité.  —  C'est  le  défaut  capital  de  tous  les  maïs,  américains, 
argentins  et  africains  et  qui  provient,  on  la  vu,  de  causes  très 
diverses,  parmi  lesquelles  deux  sont  déterminantes  :  une  récolte 
trop  hâtive  et  l'insuiïisance  des  abris. 

Contre  la  première  il  n'est  qu'un  remède,  il  se  trouve  dans  les 
mains  du  commerce  ;  c'est  l'entente  qui  conduirait  à  la  suspension 
de  tout  achat  jusque  vers  le  13  août. 

Cette  entente  fut  réalisée  en  1907  par  les  négociants  du  Lagos 
qui  en  furent  très  satisfaits  ;  mais  en  1908,  l'accord  ne  put  être 
renouvelé,  quelques  infractions  ayant  été  commises  par  certaines 
maisons  qui  achetèrent  malgré  l'engagement  pris. 

Il  devient  évident,  si  l'on  songe  à  la  vive  concurrence  qui  s'exerce 
au  sujet  des  achats,  qu'une  mesure  eflîcace  ne  peut  émaner  que  de 
l'autorité  administrative. 

^lalheureusement  il  règne  une  grande  incertitude  à  propos  de  la 
forme  que  devrait  prendre  cette  intervention. 

Proclamer  une  sorte  de  ban  de  vendange  qui  fixerait  une  date 
aux  premières  récoltes  semble  peu  aisé  étant  donné  que  la  matu- 
ration dépend  non  seulement  des  phénomènes  atmosphériques, 
mais  surtout  des  dates  de  semis  lesquelles  sont  des  plus  variables. 
Par  ailleurs  on  se  rend  compte  de  l'impossibilité  d'assurer  dans 
l'état  actuel  de  l'organisation  de  ces  contrées,  l'exécution  de  cet 
ordre  (jui  apparaît  comme  profondément  vexatoire. 

L'interdiction  d'exporter  le  maïs  avant  une  date  déterminée 
n'empêcherait  nullement  les  achats  d'être  opérés  et  amènerait  au 
contraire,  j)ar  l'obligation  faite  aux  commeryants  de  garder  leurs 
grains  jusqu'à  la  date  permise,  une  détérioration  bien  plus  grande 
dans  les  premiers  envois. 


LE    MAIS    AFRICAIN 


129 


Enfin  il  reste,  dans  cet  ordre  d'idées,  la  solution  qui  consisterait 
à  rég-lementer  la  date  d  ouverture  des  achats.  Là  encore  se  trouvent 
de  nombreuses  difficultés  ;  cette  date  devrait  varier  chaque  année 
suivant  l'état  de  la  récolte  et  varier  aussi  selon  les  régions,  la 
maturation  ne  se  produisant  pas  aux  mêmes  époques  dans  la  zone 
côtière  et  à  150  kilomètres  dans  l'intérieur. 

Certaines  maisons  se  trouveraient  de  ce  fait  avantagées  au  détri- 
ment d'autres,  à  cela  les  contradicteurs  pourraient  ajouter  que 
l'époque  de  maturation  peut  varier  jusqu'à  près  d'un  mois  selon  le 
type  de  maïs  cultivé. 

A  mon' avis  la  question  est  ainsi  mal  posée,  elle  se  heurte,  sous 
quelque  forme  qu'on  la  présente,  à  des  intérêts  qu'elle  peut  léser 
très  gravement  et  à  la  liberté  commerciale. 

La  solution  réside  dans  une  organisation  moins  rudimentaire  du 
système  des  achats  et  des  transports  et  dans  la  visite  à  l'exporta- 
tion qui  rejetterait  les  lots  manifestement  trop  altérés. 

A  l'heure  actuelle  les  négociants  peuvent  rejeter  la  faute  du 
mouillage  sur  l'absence  d'abris  dans  les  gares  expéditrices,  l'in- 
suffisance du  matériel  couvert  sur  les  chemins  de  fer  et  enfin  la 
médiocrité  des  moyens  d'embarquement  à  la  côte. 

Jusqu'à  ce  que  les  pouvoirs  publics  ou  les  compagnies  de  trans- 
port aient  apporté  les  améliorations  que  réclament  impérieusement 
ces  services  publics,  l'autorité  administrative  se  verra  impuissante 
à  opérer  avec  justice  un  contrôle  sérieux  sur  la  qualité  des  expor- 
tations. 

Le  souci  du  maintien  des  qualités  commerciales  du  maïs  a  éga- 
lement préoccupé  les  milieux  argentins,  car  malgré  que  les  moyens 
de  transport  et  d'embarquement  y  soient  fortement  organisés,  les 
trois  quarts  des  pertes  subies  à  l'arrivée  en  Europe  sont  dues  à 
l'état  humide  du  grain  avant  l'embarquement. 

Le  souci  de  tout  acheteur,  de  recevoir,  garder  et  expédier  le 
maïs  dans  le  meilleur  état  de  siccité,  y  est  contrarié  par  l'humidité 
très  grande  qui  règne  durant  la  plus  grande  partie  de  saison  d'ex- 
pédition. 

Si  le  cargo  qui  reçoit  le  maïs  peut  partir  pour  l'Europe  dans  les 
quinze  à  vingt  jours  après  qu'il  a  commencé  à  charger,  si  le  char- 
gement a  été  opéré  avec  du  grain  sec  et  si  les  panneaux  du  bateau 
sont  soigneusement  graissés  et  tenus  fermés  tout  le  long  du 
voyage,  le  grain  arrive  à  destination  en  parfait  état. 


130  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Mais  là  aussi  les  mêmes  obstacles  se  présentent,  qui  viennent  le 
plus  souvent  du  planteur  qui  cueille  le  fj^rain  insuffisamment  mûr. 

Les  expéditeurs  de  maïs  envoient  habituellement  des  inspecteurs 
aux  Stations,  examiner  la  qualité  du  grain  oirert. 

Cet  essai  est  opéré  avec  des  sondes  à  blé,  sur  les  piles  de  sacs, 
dans  les  wag-ons  et  est  quelquefois  répété  dans  les  ports  au 
moment  de  l'expédition. 

Cet  examen  demande  un  grand  développement  du  sens  du  tou- 
cher chez  les  experts,  surtout  si  les  qualités  varient  beaucoup  et  si 
une  grande  quantité  doit  être  rejetée  comme  humide.  Souvent  aussi, 
le  maïs  est  examiné  avant  d'être  écossé,  l'état  de  siccité  des  ratles 
étant  un  indice  certain  de  la  maturité  du  grain. 

L'inspection  des  achats  est  donc  propre  à  chaque  exportateur,  il 
n'y  a  pas  d'inspection  officielle.  Le  département  d'ag^riculture  s'était 
occupé,  il  y  a  quelques  années,  de  la  possibilité  de  vérifier  l'état 
des  charg-ements  de  maïs  à  l'exportation  ;  les  expéditeurs,  les 
armateurs  et  associations  de  grains  furent  consultés. 

Les  exportateurs  ne  prirent  pas  aimablement  la  chose  et  décla- 
rèrent qu'ils  n'admettaient  pas  l'ingérence  du  Gouvernement  dans 
leurs  aiîaires.  Ceux  qui  prennent  des  précautions,  connaissent  leurs 
chargements  et  n'envoient  que  du  grain  en  bon  état  ne  désiraient 
pas  d'inspection. 

En  (in  ceux  qui  ont  un  commerce  de  spéculation,  basant  leurs 
affaires  sur  les  achats  de  grains  à  bas  prix,  en  espérant  un  gros 
profit  s'ils  arrivent  en  bon  état,  craignirent  que  le  Gouvernement 
ne  dépréciât  leur  commerce  par  une  inspection  préalable. 

Ces  derniers  font  souvent  des  pertes  élevées,  mais  le  bénéfice 
est  si  grand  quand  leurs  envois  arrivent  en  bon  état,  qu'ils  n'hé- 
sitent pas  à  courir  de  gros  risques. 

A  la  côte  d'Afrique  la  diversité  d'intérêts  est  exactement  la 
même,  les  maisons  allemandes,  anglaises  et  françaises  travaillent 
chacune  selon  leur  mentalité,  les  exigences  des  places  où  elles  font 
leurs  expéditions  et  aussi  les  conditions  de  marchés  préétablis. 
Les  difficultés  seront,  de  ce  côté,  exactement  les  mêmes  qu'en 
Argentine,  elles  seront  par  ailleurs  doublées  du  fait  que  les  expor- 
tateurs pourront  d'ici  longtemps  décharger  leur  responsabilité  sur 
l'insuffisance  des  organisations  de  transport  et  de  magasinage, 

Charançonnaf/e.  —  La  présence  des  charançons  dans  le  maïs  ne 


LE    MAIS    AFRICAIN  13  i 

constitue  pas  un  défaut  grave,  les  marchés  européens  acceptent 
en  fin  de  saison  des  lots  charançonnés  au  point  qu'il  n'y  a  pas  un 
grain  intact.  Ce  défaut  nest  donc  intéressant  qu'en  ce  qu'il  fait 
subir  au  grain  une  perte  de  poids  sensible. 

Si  on  veut  le  combattre,  il  faut  se  rappeler  que  l'infection  du 
maïs  ne  se  fait  pas  dans  les  champs  mais  commence  dans  les  gre- 
niers indigènes  et  se  développe  surtout  dans  les  magasins  du  com- 
merce, qu'elle  est  favorisée  par  une  haute  température,  ainsi  que 
par  l'aération. 

Dans  les  conditions  actuelles  du  commerce,  les  seuls  remèdes  à 
y  apporter  sont  l'achat  de  maïs  aussi  mûr  que  possible,  ou  mieux  en 
épis,  et  l'expédition  rapide  en  Europe. 

Le  maïs  très  mûr  se  défend  en  effet  mieux  que  le  maïs  tendre 
contre  le  rostre  des  femelles  qui  déposent  leurs  œufs  dans  le  grain; 
k  plus  forte  raison  si  le  maïs  est  acheté  en  épis  munis  de  leurs 
rafles  on  est  certain  que  les  dégâts  seront  peu  importants. 

Les  deux  principales  causes  d'infection  étant  le  séjour  dans  les 
magasins  et  la  mise  en  sacs  déjà  usagés,  on  ne  peut  en  restreindre 
les  effets  qu'en  soumettant  les  uns  et  les  autres  à  la  fumigation 
de  gaz  nocifs. 

Le  gaz  cyanhydrique  a  été  proposé,  par  l'emploi  de  cyanure  de 
potassium,  acide  sulfurique  et  eau;  c'est  un  des  poisons  les  plus 
violents  par  inhalation  '.  Les  effets  de  ce  gaz  ont  été  étudiés  par 
Ch.  Townsend  sur  le  maïs,  le  froment,  le  pois.  Les  déductions 
furent  : 

a)  Que  les  grains  emmagasinés  et  fumigés,  un  temps  suffisant 
pour  détruire  les  insectes,  peuvent  germer  et  être  utilisés  pour 
l'alimentation. 

h)  Que  si  les  grains  secs  traités  ne  sont  pas  toxiques,  les  grains 
humides  sont  beaucoup  plus  sensibles  à  l'action  du  gaz  et  doivent 
être  longtemps  exposés  à  l'air  avant  d'être  consommés. 

Johnson  ajoute  que  des  applications  répétées  de  son  gaz  dans 
des  moulins,  élévateurs  et  autres  appareils,  ont  prouvé  que  c'est 
un  des  remèdes  les  plus  efiicaces  pour  la  destruction  des  insectes. 

Les  essais  effectués  par  M.  R.  Newstead  à  l'aide  de  ce  gaz,  ont 
montré  que  son  usage  est  absolument  sans  effet  si  on  n'opère  pas 
sur  des  espaces  parfaitement  clos. 

1.   \'oir  «  Fiimigatiun   methods   ».  pnv  ^^'ylis  .lolinson. 


132  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Notamment  l'application  à  des  greniers  ne  possédant  pas  des 
toits  parfaits,  donne  des  résultats  tout  à  fait  négatifs. 

Lusage  du  sulfure  de  carbone  reconnu  comme  excellent  pour 
la  destruction  des  larves  et  pupes  dans  le  grain  ne  s'est  pas 
répandu  non  plus  à  cause  des  dangers  qu'il  présente. 

M.  R.  Newstead  rapporte  avoir  nettoyé  des  greniers  infestés, 
en  pulvérisant  complètement  1  intérieur,  après  l'enlèvement  des 
grains,  avec  une  forte  solution  d'eau  savonneuse  paraffinée,  appli- 
quée aussi  chaude  que  possible. 

Enfin  il  faut  mentionner  les  gaz  à  base  d'acide  sulfureux  pro- 
duits parles  appareils  Clayton  et  Marot;  leur  usage  ne  s'est  pas 
répandu. 

Yves  Henry, 
Directeur  de  V agriculture  aux  Colonies. 


PLANTES  MÉDIGLNALES 
DE  LA  GUL\ÉE  FRANÇAISE 

[Suite.) 


Palmiers. 
Elaeis  guineensis. 

Palmier  à  huile. 

Tougui  (S,),  Tintoulou  (M.). 

Palmier  excessivement  commun  à  la  Côte,  devient  plus  rare  à 
mesure  que  l'on  pénètre  dans  l'intérieur. 

Le  fruit  ou  noix  de  palme  donne  l'huile  de  palme  avec  laquelle 
les  noirs  font  leur  cuisine. 

En  médecine  indigène  cette  huile  sert  aux  frictions  pour  les  rhu- 
matismes et  les  courbatures,  elle  est  mise  sur  les  plaies  comme 
vulnéraire,  mais  est  surtout  employée  comme  corps  gras  pour 
accompagner  d'autres  médicaments. 

Borassus  flabelliformis. 

Palmier  rônier. 

Cébé  (M.),  Doubé  (F.),  Kanké  (S.). 

Palmier  assez  commun  à  divers  endroits  de  la  Côte  et  dans 
quelques  vallées  de  la  Haute-Guinée. 

La  décoction  des  jeunes  racines  bouillies  est  donnée  pour  les 
maladies  des  voies  respiratoires. 

Raphia  vinifera. 

Ban  (M.). 

Grand  palmier  excessivement  commun  à  la  Côte  dans  les  estuaires 
des  rivières;  ne  pousse  que  le  pied  dans  l'eau. 

Avec  la  pulpe  rougeàtre  qui  recouvre  la  graine  du  fruit  en  forme 
de  pomme  de  pin,  les  indigènes  font  une  huile  qui  sert  k  soigner 
les  douleurs,  les  courbatures  et  les  rhumatismes. 


134  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Parinarium  excelsum. 
Rosacée. 

Koura  (F.),  Sougué  (S.),  Koura  (M.). 

Grand  et  bel  arbre,  poussant  dans  toute  la  colonie,  mais  surtout 
sur  les  hauts  plateaux  du  Fouta  où  il  est  très  abondant. 

Le  fruit  est  comestible  et  sert  dans  quelques  réglions  à  faire  une 
boisson. 

Les  indif^ènes  emploient  Fécorce  pilée  et  macérée  à  guérir  les 
plaies  vives,  surtout  celles  des  nouveaux  circoncis.  Avec  les  fruits 
on  confectionne  une  boisson  pour  la  diarrhée  et  la  dysenterie. 

Parinarium  curatelleefolium. 
Rosacée. 

Koura  Bansouma  (F.),  Bansouma  (S.). 

Arbre  un  peu  moins  grand  que  le  P.  excelsum,  donne  un  fruit 
très  gros  à  odeur  forte,  comestible;  commun  dans  la  région  de  Kadé. 
Pour  les  maladies  des  voies  respiratoires  on  donne  une  décoction 
de  Fécorce  à  l'intérieur. 

L'écorce  bien  macérée  sert  pour  les  maladies  des  yeux,  lavages. 

Parinarium  sp. 

Koura  Nako  (F.). 

Arbre  moyen  très  commun  dans  le  centre  et  la  région  de  Kindia. 

Fruit  coriace  non  comestible,  amande  comestible. 

L'écorce  pulvérisée  sèche,  en  poudre  fine,  mêlée  avec  du  sel  est 
donnée  pour  les  maladies  de  poitrine. 

Pour  le  bétail  :  une  décoction  de  Fécorce  est  donnée  aux  bieufs 
lorsqu'ils  toussent.  Médicament  renommé.  ' 

Parinarium  macrophyllum. 

Rosacée. 

Sigon  (F.),  Sicougny  (S.). 

Grand  arbre  lîxcessivement  commun  sur  li's   hauts  plateaux   du 
Foutti  et  dans  les  terrains  gréseux  de  Kin(Ha. 
Fruit  petit,  dur,  coriace  et  non  comestible. 
L  infusion    des   lihiments   de    l'écorce  (liber)  ainsi  que  hi  poudre 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  1 35 

(poil  ù  gratter)  de  rintérieur  du  fruit  est  mélangée  avec  du  lait  et 
prise  à  l'intérieur  comme  vermifuge  et  purgatif. 
Le  même  i-emède  est  employé  pour  le  bétail. 

Parkia  biglobosa. 
Légumineuse  mimosée. 

Nété  (F.J,  Néri  (S.),  Néré  (M.).    • 

Grand  et  bel  arbre,  un  des  plus  communs  de  la  Guinée  française; 
fruit  :  gousse  à  pulpe  comestible  et  graine  oléagineuse. 

La  pulpe  farineuse  du  fruit  mélangée  avec  de  Teau,  en  boisson, 
est  diurétique. 

Pour  les  maux  de  dents,  décoction  de  l'écorce  en  gargarismes  et 
fumiofations.  Maladies  des  enfants  :  macération  et  décoction  de 
l'écorce  en  lavages  ;  la  pulpe  du  fruit  mélangée  avec  du  miel  donne 
une  boisson  calmante,   émolliente  et  rafraîchissante. 

Le  fruit  mangé  non  mûr  dérange  et  donne  de  fortes  coliques. 

Bouda  (F.). 

Légumineuse  mimosée. 

Faux  Néré. 

Grand  arbre  poussant  au  bord  des  rivières,  ressemble  beaucoup 
au  Parkia  hu/lohosa,  mais  n'a  pas  les  fruits  comestibles. 

La  macération  de  l'écorce  et  des  feuilles  est  employée  en  lotions 
et  lavages  pour  les  maladies  des  yeux. 

La  poudre  de  l'écorce  séchée  et  pilée  sert  à  recouvrir  les  plaies 
pour  les  faire  sécher  rapidement. 

Bouda     V.  I  ou  Saki  (F.),  Kaki  (S.). 
Légumineuse  césalpiniée. 

Gommier  copal. 

Grand  arbre  n'existant  que  dans  la  région  maritime  de  la  Guinée 
sur  les  pentes  boisées.  Donne  la  gomme-résine  pour  les  vernis. 

Les  feuilles  et  l'écorce  astringente  sont  employées  contre  la  dysen- 
terie. 

Passiflora  fetida. 

Petite  Passiflore  traînante  très  commune  à  la  Côte  et  aux  envi- 


136  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

rons  de   Gonakry.  Baie  jaune  comestible;   tiges  et  feuilles  gluantes 
à  odeur  fétide. 

La  décoction  des  feuilles  et  des  racines  est  considérée  comme 
emménagogue,  elle  servirait  aussi  contre  l'hystérie. 

Pencedanum  fraxinifolium. 

Ombellifère.  » 

Soyamba  (F.). 

Arbuste  commun  dans  les  haies  des  villages.  Les  feuilles  à  odeur 
de  fenouil  sont  employées  bouillies  pour  les  lavages  et  lotions 
chaudes. 

L'infusion  est  considérée  comme  diurétique  et  dépurative. 

Phaseolus  lunatus. 

Légumineuse  papilionacée. 

Haricots  du  Kissi. 

Toubabou  Sosso  (M.). 

Sous  le  nom  de  haricots  du  Kissi,  on  trouve,  soit  cultivés,  soit 
à  l'état  sauvage,  autour  des  villages,  plusieurs  variétés  de  haricots 
très  grimpants,  dont  quelques-uns  sont  comestibles  et  excellents, 
mais  un  grand  nombre  sont  toxiques  et  réellement  dangereux  ;  il 
faut  donc  bien  les  connaître. 

Physostigma  venenosum. 
Légumineuse  papilionacée. 

Fève  de  Calabar. 

Le  Physostigma  est  assez  rare  dans  la  Guinée  et  n'existe  qu'à 
la  Côte.  La  graine  est  un  poison  violent  peu  connu  des  indigènes  et 
rarement  employé. 

Polygala  micrantha  et  autres  variétés  nombreuses. 

POLVGALACÉES. 

Plantes  assez  communes,  surtout  au  Foula  et  en  Haute-Guinée; 
presque  toutes  ont  les  racines  amères  à  odeur  forte  :  elles  sont  con- 
sidérées comme  sudorifiques  et  calmantes. 

La  décoction  est  prise  aussi  comme  dépuratif  et  pour  faire  passer 
eS  glandes. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  137 

Securidaca  sp. 

POLYGALACÉE. 

Diodo  ou  Diodiou  (M.). 

Arbuste  à  fleurs  roses  et  à  feuillage  lég-er  commun  en  Haute- 
Guinée  et  au  Fouta. 

La  décoction  de  la  racine  est  purg-ative  à  petite  dose,  à  haute  dose 
elle  serait  dangereuse.  On  l'emploie  également  comme  vermifuge 
et  tœnicide. 

L'arbre  est  fétiche  et  l'écorce  est  employée  pour  chasser  les  ser- 
pents. 

Portulaca  oleracea. 

PORTULACÉE. 

Pourpier  commun. 

Plante  très  commune  autour  des  villages,  dans  les  terres  culti- 
vées. 

Les  indigènes  mangent  les  feuilles  cuites.  Le  pourpier  est  consi- 
déré comme  diurétique  et  rafraîchissant. 

Les  feuilles  épaisses,  pilées  crues,  sont  mises  en  cataplasmes  sur 
les  brûlures. 

Pterocarpus  erinaceus. 
Légumineuse  papilionacée. 

Palissandre  du  Sénégal. 

Bani  ou  Bani  Balé  (F.),  Khari  (S.),  M'Gouin  (M.). 

Grand  et  bel  arbre  assez  commun  sur  les  plateaux  latéritiques  du 
Fouta  et  dans  la  Haute-Guinée;  est  assez  rare  dans  la  Basse-Guinée. 

Sert  un  peu  partout  à  de  nombreux  usages  mais  surtout  comme 
astringent  puissant. 

L'écorce  entaillée  et  même  le  bois  laissent  exsuder  un  liquide 
rouge  se  durcissant  à  l'air,  genre  Cachou,  appelé  résine  Kino. 

Voies  respiratoires  et  maux  de  poitrine  :  écorce  séchée  et  pulvé- 
risée mélangée  avec  de  la  noix  de  kola,  est  absorbée  par  prises 
comme  reconstituant. 

A  l'extérieur,  l'écorce  en  poudre  sert  à  sécher  les  ulcères. 

Décoction  de  l'écorce  k  1  intérieur  contre  la  dvsenterie  et  les 
But.  du  Ja.rdiii  colonial.  19H.  H.  —  N"  101.  10 


138  l^TUDES    KT    .MÉMUlRliS 

mauvaises  diarrhées.  Blerinorrhaf^ie,  décoction  du  bois  sec  bouilli, 
à  1  intérieur  et  en  injections. 

Gale  de  la  tête  :  écorce  bouillie  en  lava*^es  et  applications. 

Fébrifug-e  :  lotions  et  infusions  des  feuilles. 

Médicaments  très  employés. 

I/écorce  sert  aussi  à  préparer  et  tanner  les  peaux. 

Pterocarpus  indica  ou  esculcntus. 

LÉOTMINRISK    l'APri-lONACKE. 

Diejj^ou  (F.),  Kliembé  (S.),  Diahon  ou  Diegou  (M.). 

Arbre  assez  commun  au  bord  des  rivières  et  ruisseaux  ;  existe 
dans  toute  la  colonie,  mais  surtout  en  Haute-Guinée. 

L'amande  du  fruit  est  comestible  et  mangée  cuite,  mais  elle  est 
vomitive  et  donne  des  étourdissements  si  on  en  al)sorbe  en  grande 
(juantité. 

Les  feuilles  servent  en  infusion  légère,  mais  surtout  en  lotions  et 
fumigations  contre  la  fièvre. 

Pangué  Garé  iF.  . 

Arbuste  de  2  à  3  mètres,  à  Heurs  jaune  vif,  poussant  sur  les 
rochers  des  hauts  plateaux  du  Fouta. 

L'écorce  à  saveur  chaude,  aromatique  et  poivrée  sert  de  médica- 
ment pour  les  maladies  de  poitrine  ;  elle  est  considérée  comme  un 
reconstituant. 

Portoto  (F.). 

Arbuste  sarmenteux  mi-grimpant  à  Heurs  blanches  odorantes  et 
à  baies  rouge  vif,  commun  au  Foula;  ressemble  à  VOlax  garnhccola. 

Les  feuilles  sont  employées  en  infusion  légère,  mais  surtout 
pilées  en  application  pour  les  courbatures  et  rhumatismes. 

Rhizophora  mangle  ou  R.  racemosa. 

UlIIZOPIIORACKKS. 

Palétuvier. 

Kinsi  (S.). 

Arbre  excessivement  commun  a  la  Côte  dans  les  estuaires  des 
nond>reuses  rivières  de  la  Guinée  française  oii  hi  marée  se  fait  sen- 
tir et  où  leau  est  saumâtre. 


PLAINTES    MÉDICINALES    UE    LA    GULNÉE    FRANÇAISE  139 

L'écorce  est  très  riche  en  tanin,  elle  sert  à  préparer  les  peaux  et 
à  teindre  en  noir  ou  en  maiTon. 

La  décoction  est  employée  comme  astring^ent  puissant  contre  les 
hémorrhagies  ;  pour  les  maux  de  gorg-e,  les  angines  ;  contre  la  diar- 
rhée et  la  dysenterie. 

On  l'emploie  aussi  en  injections  et  lavages  pour  la  blennorrha- 
gie. 

Rhyncosia  glomerata. 

LÉGLMINEUSE  PAPILIONACÉE. 

Plante  très  grimpante,  assez  commune  en  Haute-Guinée. 

La  tisane  ou  la  décoction  des  feuilles  est  employée  comme  dépu- 
ratif. La  graine  pilée  serait  bonne  pour  les  maladies  des  yeux. 

Les  feuilles  séchées  et  pilées  servent  à  saupoudrer  les  plaies  et  à 
guérir  les  clous,  les  boutons,  etc. 

Sapindus  senegalensis. 
Sapindacée. 

Cerisier  du  Cayor. 

Arbre  moyen,  existe  surtout  en  Haute-Guinée  et  au  Sénégal. 

Le  fruit  est  comestible,  mais  si  on  en  mange  trop,  l'amande  du 
fruit  donne  des  étourdissements  et  peut  devenir  dangereux. 

La  décoction  des  feuilles  est  prise  comme  vulnéraire  et  à  linté- 
rieur  contre  les  chutes  et  accidents. 

Les  feuilles  et  les  jeunes  pousses  passent  pour  tuer  le  bétail  qui 
les  mangent. 

Sarcocephalus  esculentus. 
Rlbiacée. 

Doundouké  (F.),  Doundaré  (S.),  Badi  (M.). 

Arbre  moyen  à  branches  sarmenteuses,  commun  partout  mais 
surtout  dans  la  Haute-Guinée. 

Plante  très  connue  des  indigènes  qui,  dans  toute  la  colonie,  s'en 
servent  de  médicament  contre  les  accès  de  fièvre. 

Ecorce  pilée  ou  macérée,  est  amère,  sert  de  fébribuge,  ainsi  que 
pour  combattre  l'anémie  et  les  maux  d'estomac. 

Feuilles  en  lotions  et  en  infusion  pendant  les    accès   de  fièvre. 


140  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Pour  les  maladies  des  enfants  macération  des  feuilles  et  des  racines 
en  lotions  et  lavages. 

L'écorce  macérée  et  pilée  sert  aussi  à  apaiser  les  douleurs  du 
ventre  et  est  employée  comme  emménagogue. 

Sarcocephalus  Pobeguini. 

RUBIACÉE. 

Doundouké  Tiangol  (F.),  Doundaké  (S.),  Ko  Badi  (M.). 

Moins  commun  que  le  précédent. 

Grand  et  bel  arbre  poussant  dans  les  terrains  marécageux  et  au 
bord  des  ruisseaux. 

Est  employé  presque  indifféremment  aux  mêmes  usages  que  le  S. 
esculentus.  Commun  au  Fouta  et  en  Haute-Guinée,  où  on  l'appelle 
communément  acajou  jaune  du  Sénégal. 

Sarcocephalus  sp. 

KUBIACÉE. 

Grand  arbre  du  bord  des  rivières,  ressemble  beaucoup  au  précé- 
dent et  est  employé  aux  mêmes  usages. 

Scoparia  dulcis. 

SCROFLLARIÉE. 

Petite  plante  à  ileurs  blanches  plumeuses,  très  commune  partout, 
surtout  en  Haute-Guinée. 

Est  employée  pour  la  médication  des  enfants;  la  tisane  est  consi- 
dérée comme  diurétique. 

Sesamum  orientale. 
Pédauacée. 

Sésame. 

Béné  Louboungny  (F.),  Diguilliniy  Foré  (S.),  Béné  (M.). 

Plante  cultivée  par  les  indigènes  un  peu  partout,  mais  spéciale- 
ment dans  la  Haute-Guinée. 

La  graine  oléagineuse  est  employée  à  la  cuisine  ;  elle  donne  une 
huile  excellente  qui  est  utilisée  comme  corps  gras  dans  la  médication 
indigène. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  lil 

L'infusion  des  feuilles  sert  dans  les  maladies  des  voies  respira- 
toires. 

Il  y  a  plusieurs  espèces  de  Sesarnum  sauvag-es  à  graines  non  oléa- 
gineuses dont  les  feuilles  sont  comestibles,  les  indis^ènes  les  emploient 
comme  laxatifs  légers. 

Solanées. 

Solanum  spinosum. 

Aubergine  sauvage 

Bakoyo  (M.). 

Plante  à  baies  amères  non  comestibles,  tiges  et  feuilles  épineuses  ; 
très  commune. 

Est  employée  pour  purger  les  bestiaux  ;  la  décoction  ou  infusion 
des  feuilles  est  utilisée  pour  les  maux  de  gorge  et  les  maux  de  ventre. 

Solanum  nigrum. 
Genre  morelle  noire. 

Bassia  Béné  (M.). 

Plantes  de  plusieurs  variétés,  très  communes  autour  des  villages 
dans  les  terres  cultivées. 

Les  feuilles  comestibles  sont  employées  à  la  cuisine  des  indigènes. 
En  décoction  elles  sont  considérées  comme  diurétiques  et  dépura- 
tiA'^es. 

Capsicum  fastigiatum. 

Petit  piment  ou  piment  enragé. 

Niamako  (F.),  Gouengbé  (S.),  Fourtou  (M.). 

Plante  cultivée  par  tous  les  noirs  comme  condiment. 

Sert  à  de  nombreux  usages  dans  la  médecine  indigène,  mais  sur- 
tout comme  stimulant  interne  ;  il  est  employé  également  comme 
rubéfiant  et  révulsif  énergique. 

Licopersicum  cerasiforme. 

Petite  tomate  cerise. 

Petite  tomate  sauvage  excessivement  commune  autourdes  villages 
de  la  Haute-Guinée. 


142  ÉTUDES    ET    MÉMOIMES 

Les  incligfènes  remploient  dans  la  confection  de  leurs  sauces.  Le 
fruit  est  considéré  comme  excellent  pour  les  maladies  des  voies  uri- 
naires  ;  les  feuilles  cuites  servent  en  cataplasme  émoUient,  ainsi  que 
pour  les  lavag-es  des  jeunes  enfants. 

Spathodea  adenantha. 

BlGNONIACÉE. 

Soukoundé  (F.),  Kinsi  ou  Kinki  (S.). 

Arbre  ou  arbuste  très  commun  partout  autour  des  villag^es.  La 
décoction  des  racines  est  employée  comme  vermifuge  (lombrics) 
pour  les  adultes,  ainsi  que  contre  la  syphilis  ;  doit  être  emplo^^ée 
avec  ménagement  car  elle   passe  pour  toxique. 

Le  cataplasme  dVcorce  des  racines  sur  le  ventre  des  enfants  est 
très  employé. 

Spathodea  campanulata. 

BlGJSONIACÉE. 


Tulipier  d'Afrique 
nd  et  bel 
toute  la  Colonie 


Grand  et  bel  arbre,  à  p^randes  Heurs  rouges,  assez  commun  dans 


Strychnos  innocua. 

LOGANIACÉE. 

Gondé  goulé  (F.),  Kondé  Koulé  (M.). 

Arbre  moyen   mi-épineux  assez  commun  dans   toute  la  colonie. 

Donne  un  fruit  de  la  taille  d'une  orange,  à  enveloppe  dure  et 
coriace. 

Les  graines  sont  entourées  d  une  pulpe  sucrée,  comestible  qui, 
prise  en  quantité,  devient  vomitive  et  qui  est  donnée  pour  cela  aux 
enfants. 

Deux  autres  variétés  de  Sfri/chnos^  un  arbuste  épineux  et  une 
liane  très  sarmenteuse,  donnent  des  fruits  qui  passent  pour  toxiques 
ainsi  que  l'écorce. 

Strophantus  hispidus. 

Apocynée. 

Arbuste  sarmenteux  très  commun  au  l-'oula  Djalioii,  dans  les 
haies  des  villages.  , 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    OUIM-^E    FRANÇAISE  1  13 

Les  graines  pilées  et  écrasées  donnent  un  poison  violent  (poisMi 
cardiaque);  les  indigènes  chasseurs  s'en  servent  pour  empoisonner 
leurs  balles  pour  tuer  le  gros  gibier. 

La  racine  à  petite  dose  est  employé*  pour  les  maladies  véné- 
riennes ;  la  tige  pulvérisée  sert  à  soigner  et  guérir  les  plaies  du  ver 
de  Guinée  ;  la  décoction  de    Lécorce  pour    les  maux  d'yeux. 

Le  suc  des  jeunes  gousses  grillées  et  écrasées  sert  à  tuer  les  poux 
de  la  tête. 

Strophantus  sarmentosus. 
Apocynée. 

Plante  sarmenteuse  et  grimpante,  excessivement  florifère,  aussi 
commune  que  le  strophantus  hispidui^  ;  existe  dans  toute  la  Guinée 
française  mais  donne  moins  de  fruits. 

Les  graines  de  la  gousse  ainsi  que  lécorce  sont  également  consi- 
dérées comme  un  poison  violent  et  servent  aux  mêmes  usflges  que 
le  précédent. 

Sira  Nouhou  (F.),  Kanti  Bomba  (S.). 

Maux  de  dents:  infusion  des  feuilles  eh  gargarisme. 

Les  feuilles  pilées  sont  employées  comme  vulnéraire  et  servent  à 
faire  cicatriser  les  plaies  ;  les  fleurs  servent  à  guérir  les  ulcères. 

La  décoction  à  froid  des  feuilles  est  excellente  contre  l'uréthrite. 

L'écorce  pilée  en  application  pour  les  maux  du  bas  ventre. 

Lécorce  est  également  employée  comme  médicament  pour  le 
bétail. 

Sterculia  kola  acuminata. 
Sterculiacée. 

Kolatier. 

Goro  (F.),  Kola  (S.),  Gouro  ou  Ouro  (M.). 

Arbre  assez  commun  dans  toute  la  Colonie  mais  spécialement 
dans  le  pays  Soussou  et  le  Kissi  où  il  est  l'objet  de  soins  spéciaux 
des  indigènes. 

Le  fruit  appelé  noix  de  Kola  est  l'objet  d'un  grand  commerce  ;  il 
est  très-  prisé  des  indigènes  qui  le  considèrent  comme  une  vraie 
panacée  et  surtout  comme  aliment  d'épargne  ;  aussi  en  font-ils  une 
grande  consommation. 


144  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

C'est  le  masticatoire  par  excellence^  caries  noirs  n'ignorent  pas 
ses  qualités  nutritives,  toniques,  excitantes,  antifébrifuges  et  anti- 
dysentériques. 

La  noix  pilée  et  absorbée  sert  d'antivomitif,  elle  est  considérée 
comme  aphrodisiaque. 

Lorsque  l'eau  est  mauvaise,  si  on  la  boit  en  mastiquant  une  noix 
de  kola  elle  paraît  alors  plus  douce  et  plus  fraiche. 

Sterculia  tragacantha. 

StERCI  I.IACÉE. 

Tiapélégué  (F.),  Bohouri  (S.),  Forico  (M.). 

Arbre  moyen  à  feuillage  régulier,  commun,  existe  dans  toute  la 
Colonie. 

Ecorce  textile,  les  graines  noires  grillées  sont  prises  contre  les 
maux  d,'estomac. 

La  décoction  des  filaments  de  l'écorce  (liber)  sert  de  vermifuge  ; 
les  feuilles  sont  comestibles  et  les  jeunes  pousses  sont  données  aux 
enfants  comme  vermifuge  léger. 

Sara  (F.),  Kobé(S.). 

Maladies  des  enfants  :  macération  des  feuilles,  lavages  et  infu- 
sions. 

Soukoumé  (F.). 

Maladies  des  enfants  :  macération  des  feuilles  nouvelles  à  l'in- 
térieur. 

{A  suivre.)  H.  Pobéguin, 

Administrateur  en  chef  des  colonies. 


LE    BOIS   DE   ROSE    DE    LA    GUYANE 
ET  SON   HUILE   ESSENTIELLE 

[Suite.) 


Le  déchiqueteur  le  plus  généralement  employé  à  Cayenne  est  le 
Déchiqueteur  Bérendorf  (fig.  1).  11  se  compose  essentiellement 
d'une  roue  R  ayant  la  forme  de  deux  troncs  de  cône  réunis  par  leur 
grande  basse  et  portant  à  la  périphérie  du  cône  antérieur  dix  lames 


Eléuation  Face  de  b  roua 


Fig.  1.  —  Déchiqueteur  Bérendorf  (Lutz-Krenipp,  S"). 

de  rabot,  disposées  obliquement  par  rapport  aux  génératrices.  Cette 
roue  tourne  à  la  vitesse  de  300  à  600  tours  par  minute,  devant  une 
table  en  fonte,  sur  laquelle  se  déplace  un  chariot  C  servant  à  presser 
contre  les  lames  de  la  roue  les  bûches  tenues  à  la  main  et  présentées 
en  bout.  Les  déplacements  s'obtiennent,  à  l'avancement  par  l'inter- 
médiaire d  une  pédale  et  au  recul  au  moyen  d'une  dossière  d,  placée  à 
la  hauteur  des  reins  de  l'ouvrier.  Les  couteaux  sont  fixés  dans  des 
coulisses  disposées  à  la  face  postérieure  évidée  de  la  roue.  Ils  sont 
ou  droits  ou  cannelés,  ou  encore  alternativement  droits  et  cannelés, 
suivant  le  degré  de  ténuité  des  copeaux  qu'on  veut  obtenir.  Plus 
ceux-ci  sont  minces  et  étroits,   plus  nombreux    sont  les  éléments 


146 


ÉTUDES    KT    MÉMOIRES 


sécréteurs  sectionnés,  et  plus  grand  est  le  rendement  du  hnis  en 
essence. 

Les  copeaux  tombent  sous  l'appareil,  par  un  couloir  incliné,  et  se 
réunissent  dans  un  bac  en  bois,  d'où  ils  seront  portés  aux  alam- 
bics. 

L'absence  d'un  conduit  d'alimentation  rend  extrêmement  pénible 
la  tâche  de  l'ouvrier,  qui    doit  être  fréquemment  relayé. 

Le  déchi<jueteur  Bérendorf  se  construit  sur  trois  modèles,  ayant 
les  caractéristiques  suivantes  : 


I 

2 
3 


Fis-  2. 
Force  motrice 

4  chev.-vap. 

:\ 

2 


l'i'odiiclion  à  l'Iieiire 

350  k. 

250 

150 


La  maison  Jametel  construit  une  machine  à  déchiqueter,  dont 
l'organe  de  travail  est  un  discp.ie  armé  de  couteaux  et  tournant 
devant  une  auge  inclinée  où  les  bois  sont  ou  tenus  à  la  main  ou 
entraînés  mécaniquement.  11  en  existe  également  trois  modèles.  Le 
n"  0.  à  aménage  automatique,  produit  de  10  à  12.000  kilogr.  de 
copeaux  par  jour  et  exige  une  force  motrice  de  12  à  15  chevaux- 
vapeur;  le  n«  1,  alimenté  à  la  main,  produit  3.000  à  5.000  kilogr. 
avec  6  à  8  chevaux  de  force  ;  enfin  le  n"2  débite  800  à  1 .500  kilogr. 
avec  3  à  5  chevaux  de  force. 

Les  lames  dudéchiqueteur  s'émoussent  très  rapidement  et  doivent 
être  souvent  all'ùtées.  Aussi,  doit-on  en  avoir  3  à  i  jours  de 
rechange,  pour  éviter  les  pertes  de  temps. 

L'extraction  de  l'huile  volatile  des  copeaux  s'opère  par  la  distil- 
lation. Dans  les  cas  les  plus  simples,   l'installation  comprend  deux 


LE    ROIS    DE    ROSE    A    LA    GUYANE 


147 


chaudières,  servant  à  tour  de  rôle,  un  chapiteau  unique  et  mobile, 
s'adaptant  alternativement  aux  deux  alambics,  et  un  réfrigérant. 
Ces  cucurbites  ont  de  1  mètre  à  1  mètre  10  de  haut  X  1  mètre  10 
à  1  mètre  20  de  diamètre,  soit  une  capacité  d'environ  900  à  1000 
litres.  Le  fond  en  est  occupé  par  un  serpentin  de  chauffe.  Elles 
sont  munies  latéralement  d'un  large  trou  dhomme,  fermé  par  un 
tampon  et  destiné  au  chargement. 


Fifj.  3.  —  Alambic  à  essences  simple  à  vapeur. 


La  charge  est  de  90  à  lOOkilogr.  de  copeaux  auxqviels  on  ajoute 
100  litres  d'eau  chaude  provenant  du  réfrigérant.  La  coupole  étant 
mise  en  place,  les  joints  serrés  et  mastiqués,  on  introduit  la  vapeur 
dans  le  serpentin,  sous  une  pression  d'environ  3  atmosphères.  La 
masse  s'échauffe  rapidement  et  bientôt,  en  moins  d'une  demi-heure, 
l'eau  distille,  entraînant  par  ses  vapeurs  l'huile  essentielle  échappée 
des  cellules  du  bois. 


148 


ÉTUDES    ET    MÉM01Kt:S 


Une  circulation  d'eau  froide  est  entretenue  dans  le  réfrig^érant 
et  réglée  de  façon  à  maintenir  dans  les  2/3  inférieurs  du  serpentin 
de  condensation  une  température  voisine  de  la  température  ambiante 
(28  à  29°  en  moyenne).  L'eau  arrive  à  cette  température  au  fond 
du  réfrig-érant  et  s'écoule  par  la  partie  supérieure  à  une  tempéra- 
ture voisine  de  14°.  Dans  ces  conditions,  la  condensation  sopère 
normalement.  Le  liquide  condensé,  mélange  d'eau  et  d'huile  essen- 
tielle, est  recueilli  dans  un  récipient  florentin,  où  la  séparation  se 
fait  par  suite  de  la  différence  des  densités.  L'essence  est  recueillie 
pas  l'orifice  supérieur,  tandis  que  les  petites  eaux  s'écoulent  par 
l'orifice  inférieur  et  sont  au  fur  et  à  mesure  évacuées  hors  de  l'usine. 

Au  début  de  1  opération,  l'essence  arrive  en  si  grande  abondance, 


Fig.  4.  —  Appareil  usité   à  Cayenne. 


qu'elle  coule  presque  à  jet  continu  du  serpentin.  Mais  peu  à  peu, 
les  copeaux  s'épuisant,  elle  ne  vient  plus  que  goutte  à  goutte.  L'eau 
mère  se  trouble  progressivement  et  devient  laiteuse.  Dès  lors  les 
gouttelettes  d'essence  se  font  plus  rares  et  bientôt  cessent  d'arriver 
à  la  surface  du  vase  florentin,  bien  que  les  petites  eaux  continuent  à 
couler  très  parfumées.  L'opération  est  alors  terminée  :  elle  dure  en 
moyenne  une  heure  et  demie. 

La  cucurbite  est  aussitôt  vidée  et  disposée  pour  une  nouvelle 
charge,  tandis  que  la  coupole  est  fixée  sur  la  seconde  cucurbite, 
qu'on  a  eu  soin  de  charger  à  l'avance;  et  une  nouvelle  chauffe 
commence,  presque  sans  perte  de  temps. 

Parmi  les  premières  installations,  il  en  est  qui  proviennent  d'an- 
ciennes distilleries  de  cannes  ou  de  mélasses  plus  ou  moins  modifiées. 


LE  BOIS  DR  ROSE  A  LÀ  GUYANE  149 

Les  alambics  (fig.  3  et  4)  sont  en  cuivre  et  le  serpentin  du  réfrig-érant 
plonge  le  plus  souvent  dans  un  bac  tronconique  en  bois  d'une  capa- 
cité de  2.300  à  3.000  litres,  soit  environ  3    fois  celle  de  l'alambic. 

Il  semble,  en  effet,  qu'en  raison  de  la  chaleur  du  climat,  un  grand 
volume  d'eau  de  réfrigération  et  un  long  développement  du  serpen- 
tin soient  des  conditions  indispensables  à  une  bonne  condensation. 

Une  installation  semblable  à  celle  qui  vient  d'être  décrite  peut 
être  évaluée  à  une  vingtaine  de  mille  francs,  y  compris  une  petite 
machine  à  vapeur,  une  scierie  circulaire,  un  atelier  de  réparations, 
le  matériel  d'emballage  et  tous  frais  d'installation.  Son  fonctionne- 
ment nécessite  la  présence  d'un  contre-maître  mécanicien  et  de  deux 
ouvriers,  se  relayant  alternativement  au  déchiquetage  et  au  service 
des  alambics  et  du  générateur.  Elle  permet  de  traiter  par  journée 
de  dix  heures  de  travail  de  600  à  700  kilos  de  copeaux,  rendant 
une  moyenne  de  6  à  7  kilos  d'essence,  soit  environ  I^/q.  Dans 
certains  cas  exceptionnels,  ce  rendement  peut  descendre  à  0,30  °/o 
comme  il  peut  également  s'élever  jusqu'à  2,5"/o,  suivant  la  qualité 
du  bois  distillé. 

Depuis  quelque  temps,  de  nouvelles  installations  ont  été  créées 
avec  un  matériel  sensiblement  plus  important  sinon  plus  perfec- 
tionné, en  vue  d'une  production  journalière  triple  ou  quadruple. 
Mais  elles  exigent  une  augmentation  sensible  de  personnel  et  par 
suite  un  accroissement  à  peu  près  parallèle  des  frais  de  fabrication. 
Cependant,  la  hausse  persistante  des  prix  d'achat  du  bois,  jointe 
à  la  baisse  simultanée  du  prix  de  vente  de  l'essence,  impose 
désormais  aux  distillateurs  locaux  la  nécessité  d'améliorer  nota- 
blement les    rendements  actuels. 

Cette  amélioration  doit  avoir  pour  base  certaines  modifications  à 
introduire  dans  les  procédés  de  distillation  usités  en  vue  d'obtenir 
un  épuisement  plus  complet  de  la  matière  traitée.  Au  cours  des 
recherches  auxquelles  nous  nous  sommes  livré  personnellement, 
en  collaboration  avec  M.  Kerbec,  pharmacien-chimiste  à  Cayenne, 
nous  avons  pu  constater,  en  effet,  que  les  copeaux  extraits  des 
alambics  après  chaque  opération  pouvaient  encore  livrer  par  charge 
de  100  kilos  une  moyenne  de  130  à 200  grammes  d'essence.  D'autre 
part,  les  petites  eaux  non  utilisées  ont  dosé,  par  la  liqueur  titrée 
de  brome,  de  1  gr.  23  à  2  gr,  par  litre.  Il  se  perdait  ainsi,  dans  les 
distilleries  que  nous  avons  visitées,  une  moyenne  de  300  grammes 
d'essence  par  100  kilos  de  bois  distillé,  soit  une  perte  journalière 
d'environ  l  kilogr.  800  à  2  kilogr.   d  essence. 


loO  ÉTLDKS    ET    MÉMOIRES 

Pour  éviter  ces  perles,  il  existe  un  moyen  en  quelque  sorte  clas- 
sique :  c'est  IsLCokohation^  opération  qui  consiste,  ainsi  qu'on  le  sait, 
à  faire  repasser  les  petites  eaux  sur  la  matière  distillée  autant  de 
fois  qu'il  est  nécessairepour  en  amener  l'épuisement  complet .  Malheu- 
reusement, elle  entraîne  dans  les  conditions  ordinaires  à  des  pertes 
considérables  de  temps,  qui  se  traduiraient  en  définitive  par  un  abais- 
sement sensible  de  la  production  journalière. 

Afin  de  tourner  cette  difficulté,  nous  avons  conseillé  un  procédé 
de  distillation  méthodique  et  continue,  qui  permettra  de  réduire  au 
minimum  et  la  (quantité  d'eau  nécessaire  à  la  distillation  et  la 
quantité  d'essence  dissoute  par  celle-ci,  tout  en  réalisant  l'épuise- 
ment complet  des  copeaux  dans  un  laps  de  temps  sensiblement 
réduit  par  rapport  à  la  méthode  ordinaire. 

Epuration  et  rectification.  —  L'essence  brute  de  bois  de  rose 
contient  comme  toutes  les  essences  naturelles,  des  impuretés,  telles 
que  matières  pecti([ues,  résineuses,  colorantes,  etc.,  et  un  peu  d'eau, 
dont  il  est  indispensable  de  la  débarrasser,  d'abord  pour  en  assurer 
la  conservation,  ensuite  pour  en  améliorer  autant  que  possible  les 
qualités  olfactives. 

Ce  résultat  s'obtint  souvent  du  moins  en  partie  par  une  simple 
épuration   mécanique  (décantation  et  filtra tion). 

Par  un  repos  prolongé,  les  impuretés  tenues  en  suspension  se 
précipitent  au  fond  du  vase.  11  suffît  alors,  pour  les  séparer,  de 
décanter  l'essence  clarifiée,  en  ayant  soin  de  réserver  les  dépôts 
jDour  les  faire  repasser  à  l'alambic.  Lorsque  la  clarification  est  trop 
lente  k  s'effectuer, il  est  expéditif  de  filtrer  simplement  parles  moyens 
ordinaires  (iiltres  coniques,  filtres  congés,  filtres  à  vide  ou  à  pres- 
sion). 

Quant  aux  impuretés  existant  en  dissolution  dans  l'essence  et  qui 
évidemment  résistent  à  la  filtration,  on  les  sépare  par  une  nouvelle 
distillation  avec  la  vapeur  d'eau  ou  dans  le  vide.  C'est  à  cette  opé- 
ration, (|ui  peut  être  répétée  autant  de  fois  qu'il  est  nécessaire, 
qu  on  réserve  habituellement  le  terme  de  rectification. 

La  distillation  par  la  vapeur  d'eau  se  fait  en  plaçant  Tessence  dans 
une  cucuibile  ordinaire  ou  mieux  dans  un  appareil  approprié  tel 
que  VOI'Uif  rerlificalour  Effrot  (fig.  5)  avec  •">  ;i  (">  fois  son  volume 
d'eau. 

Le  chauffage  se  fait  généralement  à  la  vapeur,  soit  par  injection 


LE    ROIS    DE    ROSE    A    LA    GUYANE 


151 


directe,  soit  par  l'intermédiaire  d'un  double  fond  ou  d'un  serpentin 
fermé.  Mais,  on  conçoit  qu'il  est  impossible  d'obtenir  parce  procédé 
un  produit  complètement  privé  d'eau. 

Pour  atteindre  ce  dernier  résultat,  on  emploie  les  appareils  à  vide, 
qui  permettent,  en  distillant  à  l'abri  de  l'air  et  sous  une  pression 
plus  ou  moins  réduite,  par  conséquent  à  une  température  relative- 
ment basse,  d'éviter  toute  altération  pouvant  résulter  des  tempéra- 




—  V       ~ 

\ 

\ 

N       " 

\ 


Fif;.  5.  — iSùifrectificateur  pour  essences. 


tures  élevées,  qui  sont  atteintes  dans  les  distillations  à  la  [)ression 
atmosphérique.  Ce  procédé  permet  également,  en  graduant  à  volonté 
la  température  d'ébullition,  de  séparer  plus  facilement  entre  eux 
les  produits  de  volatilité  inégale.  Et  c'est  ainsi  qu'on  parvient,  par 
le  fractionnement,  à  débarrasser  l'essence  des  terpènes  qu'elle  con- 
tient et  dont  la  présence  nuit  à  la  finesse  de  son  parfum,  tout  en 
constituant  un  danger  d'altération  pour  les  combinaisons  où  elle 
peut  être  introduite.  Or,  certains  de  ces  corps,  ont  un  point  d'ébul- 
lition assez  voisin  de  celui  du  linalol,  puisqu'il  en  est  qui  bouillent 
aux  environs  de  180-185°,  sous  la  pression  ordinaire.  Il  en  résulte 
des  difficultés  de  manipulation  qui  font  de  la  d e' te rpe' nation  une 
opération  délicate,  que  seuls  peuvent  utilement  entreprendre  les 
techniciens  exercés. 


132  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Conservation.  — Exposée  à  l'air  humide,  à  la  lumière  et  à  la  cha- 
leur, l'essence  de  bois  de  rose  perd  assez  rapidement  de  sa  limpidité, 
et  en  même  temps  de  la  tinesse  de  son  parfum.  Elle  jaunit  progres- 
sivemeni,  prend  une  consistance  sirupeuse  et  une  odeur  de  térében- 
thine, qui  annoncent  la  résinification. 

Morin  a  observé  qu'une  essence  pure  el  anhydre  a  pu  être  con- 
servée pendant  six  ans,  sans  la  moindre  altération,  dans  une  atmo- 
sphère d'oxyg-ène  sec,  tandis  qu'en  présence  de  l'eau,  il  y  avait 
absorption  d'oxyg^ène,  coloration  et  épaississement  consécutifs. 

On  doit  donc  autant  que  possible  conserver  cette  essence  dans 
des  vases  en  verre  ou  tout  au  moins  en  cuivre  ëtamé,  bien  remplis 
et  bouchés  hermétiquement  avec  des  capsules  en  caoutchouc  ou  en 
baudruche. 

Matériel  nécessaire.  —  Dans  l'état  actuel  du  développement  de 
cette  industrie,  la  fabrication  de  l'essence  de  bois  de  rose  nécessite 
un  outillag-e  assez  important  que  nous  avons  résumé  dans  le  devis 
ci-dessous  : 

Installalion  pour  distiller  de  i .000  à  j .500  kilos  de  bois  de  rose 
par  jour . 

A.  Déchiquetage  : 

i  scierie  circulaire 2 .  800  fr. 

1  déchiqueteur 2.000 

Couteaux  de  rechange oOO 

1  appareil  à  atfùter 200         5.300  fr. 

t 

B.  Distillation  : 

1  groupe  de  deux  alambics  lixes  de 
1.200  1.  de  capacité,  avec  coupole 
conmiune,  tampon  de  charg'e, 
grilles  de  retenue,  serpentin  et 
barboteurs,  réfrig'érant  démon- 
table, supports  fonte,  récipient  à 
petites  eaux  et  retour  automatique 
de  celles-ci. 
Ensemble <>  .(>'><) 

A  reporter.  .  .  .       o.dOI»  ïv . 


LE  BOIS  DE  ROSE  A  LA  GUYANE  153 

Report o .  000  fr. 

1  g-énérateur  vertical  à  tubes  Field 
de  15  m.  de  surface  de  chaufïe, 
avec  tous  accessoires 3  .  850 

1  enveloppe  isolante  pour  le  gé- 
nérateur    380 

1   pompe  d'alimentation 450 

1  moteur    à    vapeur   type    vertical 

8  HP ' 1.800 

1  étrieravec  chaînes  et  contrepoids 

pour  la  manœuvre  delà  coupole.  60  12.540 

C.  Rectification  : 

1  œuf  rectifîcateur  Eg-rot,  capacité 

de  20  litres,  avec  réfrig^érants  et 

accessoires 800 

1  récipient  décanteur 250  1  .  050 

D.  Divers  : 

Atelier  de  réparations  et  d'embal- 
lage. Récipients  pour  le  transport 
de  l'essence.  Petit  outillage,  etc.      1 .200 

Frais  de  transport  et  d'emballage .      3 .  000 

Construction  d'un  hangar,  mise  en 
place  et  montage  du  matériel,  y 
compris  réservoir  d'eau,  trans- 
missions, tuyauteries  et  imprévu.      4.710  8.910 

Total 28.000 


Etude  chimique  de  Vessence.  —  L'huile  essentielle  du  bois  de 
rose,  prise  à  l'état  brut,  est  incolore,  ou  à  peine  teintée  de  jaune 
pâle,  nuance  qui  s'accentue  avec  le  temps.  Très  fluide  à  l'état  frais, 
elle  perd  de  sa  limpidité,  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  par  le  contact 
de  l'air,  s'oxyde  et  prend  à  la  longue  une  consistance  sirupeuse.  Sa 
saveur  est  chaude  et  légèrement  piquante,  son  odeur  agréable  et 
fine  rappellerait,  suivant  les  uns  celle  de  la  rose  et  selon  les  autres 
le  parfum  du  citron  ou  de  la  bergamote. 

Elle  fut  étudiée  pour  la  première  fois  en  1881,  par  Morin  qui  en 

isola  le  constituant  principal,  un  alcool  terpénique  lévogyre  ayant 
Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N°  101.  11 


loi  kti:des  et  mémoires 

la  formule  C'H'^O  et  en  détermina  comme  suit  les  constantes  phy- 
siques (C.  /?.  92,  998  et  Ann.  chim.  ef  phys.,  5«  série,  t.  XXV, 
1881)  :  points  d'ébullition  :  198°  à  la  pression  de  7o5mm.;  P.  spé- 
cif.  :  ().8(i8  à  i:;*';  déviation  (1  =  KKI  mm.)  :  —  19"  à  ITi"  C.  Cet 
alcool  fut  dénommé  par  Barbier  licaréol.  En  1889,  Morin  reprit  ses 
i-echerches  sur  l'essence  du  liois  de  rose  de  la  Guyane,  dont  il  éta- 
blit l'analogie  de  constitution  avec  le  camphre  de  Bornéo.  Ce  n'est 
que  dix  ans  plus  tard,  en  1891,  que  Semnder  [Berichte  chem.  4,207) 
isola  à  son  tour,  dans  l'essence  d'origine  mexicaine,  un  alcool  égale- 
ment lévogyre,  qu  il  appela  linalol,  et  qui  fut  considéré  comme  dis- 
tinct du  licaréol.  Barbier  soutint  d'abord  cette  opinion  (C  /?.  414, 
674  et  110,  883),  puis  ayant  repris  le  sujet  en  collaboration  avec 
Bouveavilt,  ces  deux  savants  reconnurent  l'identité  complète  de  ces 
deux  corps  (C  B.  1  17,  1208  ;  Bull.  Soc.  chim.  (3)  15,  594),  et  assi- 
gnèrent à  l'essence  du  Mexique  la  composition  suivante  :  terpène 
diatomique  0,1  "/o",  terpène  tétratomique  0,1  %,  méthylhepténone 
0,1  °/o  ;  licarliodol  2  "/j,  ;  sesquiterpène  3  "/o  et  licaréol  90  "/o-  Depuis, 
sous  le  nom  de  linalol  qui  seul  a  été  retenu,  cet  alcool  a  fait  l'objet 
d'un  grand  nombre  de  travaux  qui  ont  permis  de  déterminer  d'une 
manière  complète  sa  constitution  et  ses  propriétés. 

En  1900,  M.  Theulier  [Bev  gén.  chim.  III,  G,  262)  établit  que 
le  bois  de  rose  femelle  de  Cayenne,  produisait  environ  1,4  ^jo  d'es- 
sence ayant  les  caractères  suivants  :  Poids  spécitique  0,8725  à  0,875 
à  14«  5"^C.  ;  a  o  —  15"2'  à  —  15"50'  ;  solubilité  dans  l'alcool  à  70°  : 
1/2;  coellîcient  de  saponification  1,385.  La  presque  totalité  de  cette 
essence  distillait  entre  19  4°  et  200°  C,  consistant  presque  entiè- 
rement en  linalol  gauche.  Dans  ce  travail,  l'auteur  disait  que  l'es- 
sence de  Cayenne  se  différenciait  de  celle  du  Mexicpie  par  l'absence 
de  méthylhepténone,  de  terpiriéol  et  de  géraniol.  Mais  les  chimistes 
de  la  maison  Schimmel  et  C""  [Bulletin,  avril  1910,  70)  ont  démon- 
tré dans  le  distillât  du  bois  de  rose  l'existence  du  d-terpinéol  (5  °/<,) 
et  du  géraniol  (1  "/„).  Ils  lui  attribuent  d'ailleurs  les  caractéristiques 
suivantes  [Les  Huiles  essentielles,  par  Gildennerter  et  Hotrmann, 
1900)  :  p.  sp.  0,870  à  0,880  ;  a  „—  15"  à  —20°  ;  solub.  dans  l'alcool  à 
70"  :  1/2  et  plus.  D'autre  part.  M.  Roure-Bertrand  iils  [Bull.,  oct. 
1909,  40)  a  trouvé  dans  un  lot  de  la  même  essence,  distillée  à 
Grasse  :  terpinéol  droit  5,3  °/„  ;  géraniol  2,4  °/^,  ;  nérol  :  1,2  °/o,  des 
traces  de  méthylhe[)lénone  (5  à  6  grammes  pour  10  kilos  d'essence) 
et  90,5  °/o  de  linah)l  gauche.  Cette  essence  avait  les  caractéristiques 


LE  BOIS  UE  ROSE  A  LA  GUYANE  1 00 

suivantes  :  p.  sp.  0,8721  à  20"  ;  a^  —  IS-'Se'  (1  =  100  mm.)  ;  r,  o^ 
=  i,463o. 

D'après  M.  Holmes  (loc.  cit.)  un  lot  important  de  bois  de  Cayenne 
distillé  à  Londres  en  1909  par  MM.  Bush  et  C"  Itd.  a  produit  1,09 
°/„  d'une  essence  ayant  les  caractéristiques  suivantes  :  p.  sp.  0,8762 
à  lo°  C.  ;  «D  —  14";  alcool  total  en  linalol,  par  acétylation  directe 
49,3  ^'/o.  Un  spécimen  type  examiné  plus  récemment  au  laboratoire 
de  Wright,  Layman  et  Unney,  Itd.  avait  les  caractéristiques  sui- 
vantes :  p.  sp.  àl5°C.  0,875;  a^  —  13°;  -^  „  :  1,463;  éthers2,6Vo; 
alcool  total,  par  acétylation  directe  53,7  "/o-  Enfin,  toujours  d'après 
le  même  auteur,  sur  neuf  échantillons  de  récente  fabrication  qui  ont 
été  examinés  par  W.  J.  Bush  et  G",  on  a  relevé  les  chiffres  suivants, 
comme  limites  extrêmes  :  p.  sp.  0,874  à  0,877  à  iS^G.  ;  oco  —  15"  à 
—  15°7';  alcools  par  acétylation  directe,  46  à  50  "/o;  tous  étaient 
solubles  dans  l'alcool  à  70,  à  raison  de  1/1,5. 

Ainsi  qu'on  le  voit,  les  constantes  physifjues  de  l'essence  de  bois 
de  rose  de  Gayenne  varient  notablement,  suivant  les  échantillons 
examinés,  variations  qui  tiennent  tant  à  l'habitat  de  la  plante,  k 
son  âge,  à  l'époque  de  l'abatage  et  à  l'état  de  conservation  du  bois, 
qu'aux  soins  apportés  à  la  distillation  et  à  la  conservation  du  pro- 
duit. Aussi  est-il  difficile  de  tirer  de  ces  données  un  critérium  absolu 
de  pureté,  encore  moins  d'origine. 

Entre  l'essence  de  la  Guyane  et  celle  du  Mexique,  M.  Otto 
[L industrie  des  parfums,  1909)  signale,  en  effet,  les  ditTérences  sui- 
vantes : 

Densité  Pouv.  rolatoire 

(1  =  100  mm.) 

Essence  de  Gayenne.  .      0,863  à  0,867       —  16° 
—         Mexique  .  .      0,898  —    7"33' 

Gildermester  et  Hoffmann  donnent  pour  le  distillât  mexicain,  les 
caractéristiques  suivantes  :  p.  sp.  0,875  à  0,895  ;  an  —  5°  à —  12°; 
coeff.  de  saponif,  1  à  10;  solubilité  dans  l'alcool  à  70°  1/2  et  plus. 
Dans  leur  Bulletin  de  1900,  p.  43,  Schimmel  et  G'''  y  signalent  la 
présence  de  3.5  °/o  de  géraniol,  6,5  °/o  de  d.  terpinéol  et  90  °/o  de 
linalol  gauche.  Dans  leur  Bulletin  d'oct.  1909,  p.  63,  ils  donnent  les 
caractéristiques  suivantes  pour  un  échantillon  authentique  de  cette 
essence  :  p.  sp.  0,8830  k  lo°G.  ;  a  „  —  10°58'  ;  r,^  ''-^  =  1 ,46377  ;  coef- 


136  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

ticient  d  acidité  5, G;  coefî.  d'éther  19,3.  Un  échantillon  étudié 
par  Wright,  Layman  et  Unney  a  donné  :  p.  sp.  0,878;  «d —  12°; 
y;  d"^*^*  =  1,462;  éthers  7,2  7o  ;  alcool  total,  par  acétylation  directe 
o3°3  °/o.  Enfin,  sept  échantillons  examinés  récemment  par  Bush  et 
C°.  ont  fourni  les  chiffres  suivants  :  p.  sp.  0,87o4  à  0,8847;  a,, — 
7"  à  —  15'^  ;  alcool  total  47  à  52  °/o,  par  acétylation  directe. 

Les  différences  sont  donc  peu  marquées  quant  aux  constantes  phy- 
siques et  à  la  composition  chimique,  entre  les  deux  provenances  de 
linaloé,  —  saut  peut-être  en  ce  qui  concerne  le  pouvoir  rotatoire, 
qui  est  sensiblement  plus  faible  en  moyenne  dans  l'essence  mexi- 
caine que  dans  celle  de  Gayenne.  Toutefois,  il  est  reconnu  que 
celle-ci  détient  sur  sa  concurrente  une  supériorité  nettement  éta- 
blie, quant  à  la  finesse  et  à  la  force  de  son  parfum.  De  plus,  elle 
est  fabriquée  dans  des  conditions  qui  lui  assurent  Tavantag-e  dune 
qualité  toujours  suivie  et  comparable  à  elle-même.  Enfin,  elle  n'est 
jamais  fraudée.  L'essence  du  Mexique  subit  au  contraire  de  grandes 
variations  de  qualité,  par  suite  de  l'irrégularité  des  conditions  de 
fabrication,  et  aussi  d  adultérations  fréquentes,  parmi  lesquelles  la 
moins  coupable  consiste  dans  un  mélang-e  inconsidéré  d'essence  de 
bois  avec  celle  extraite  depuis  peu  des  fruits  de  Biirsera.  Cette  der- 
nière essence,  qui  est  dextrog-yre  (^t/^/.  Schimmel  et  C'*',  oct.  1907), 
est  additionnée  d'essence  de  bois,  parce  que  seule  elle  s'altère 
promptement  et  perd  son  parfvmi. 

D'après  M.  flolmes  (loc.  cit.,  mars  1910,  p.  o9)  le  Bulletin  de  la 
maison  Roure-Bertrand  de  nov.  1907,  |).  14,  aurait  sig-nalé  un 
échantillon  iV Essence  de  graines  de  bois  de  rose  de  Cayenne  donnant 
les  caractéristiques  suivantes  :  p.  sp.  à  IS^C.  0,8883  ;  a  „  +  1°30'; 
éthers  en  acétate  de  linalyle  10,2  "/„;  alcool  total  en  linalol  51 .6  "/o. 
La  majeure  partie  de  ce  distillât  paraissait  être  du  linalol  droit. 
Le  fait  méritait  confirmation,  les  fruits  du  bois  de  rose  ayant  passé 
jusqu'ici  pour  être  inconnus  '.  Toutefois,  le  Bulletin  Roure-Bertrand 
d'octobre  1908  mentionne  des  recherches  faites  par  cette  maison 
sur  une  essence  dexlrogyre  de  graines  de  linaloé  de  provenance 
mexicaine,  à  latpielle  il  faut  vraisemblablement  rapporter  l'informa- 
tion ci-dessus.  Cette  essence,  qui  est  entrée  dans  le  commerce  vers 
1905,  ne  se  différencierait  en  rien,  au  point  de  vue  de  l'odeur,  des 


I.   Nous  iiavuns  pas  pu  nous  procurer  la  |)uhlicalioii  donl  il  s  iii;iL,  1  cdilioii  eu  claul 
épuisée. 


LE  ROIS  DE  ROSE  A  LA  GUYANE  1S7 

bonnes  essences  du  bois  et  pourrait,  dit-on,  les  remplacer.  L'inté- 
rêt de  cette  nouvelle  production  serait  d'épargner  les  arbres  qui, 
par  suite  d'une  exploitation  intensive,  disparaissent  rapidement  des 
forêts  mexicaines. 

En  résumé,  quelle  que  soit  leur  origine,  les  essences  de  linaloé 
du  commerce  peuvent  contenir,  en  outre  de  leur  constituant  princi- 
pal, trois  catégories  distinctes  de  corps  plus  ou  moins  odorants  :  1" 
des  alcools  terpéniques  (terpinéol,  géraniol,  licarhodol,  nérol)  et 
leurs  éthers  ;  2°  des  hydrocarbures  (C^H^'')"  ou  terpènes,  dont  deux 
terpènes  proprement  dits  et  un  sesquiterpène  ;  3°  une  cétone  non 
saturée,  la  méthjlhepténone  G^H^'O. 

Le  terpinéol  est  un  alcool  tertiaire  C'^H'^0,  d'une  odeur  agréable, 
rappelant  le  syringa  ou  le  muguet.  Le  géraniol  et  le  licarhodol  sont 
des  alcools  primaires  G'"H'*0,  de  même  formule  que  le  linalol. 
L'odeur  du  premier  rappelle  assez  fidèlement  celle  de  la  rose,  qu'il 
sert  à  falsifier.  Les  terpènes  sont  des  liquides  odorants,  assez  oxy- 
dables et  qui  pour  la  plupart  se  résinifient  lentement  au  contact  de 
l'air.  Enfin  la  méthylhepténone  est  un  liquide  incolore,  d'une  odeur 
pénétrante  et  caractéristique  d'acétate  d'amvle.  Tous  ces  corps  ayant 
une  odeur  propre  peuvent  altérer  celle  du  linaloé,  lorsqu'ils  s'y 
trouvent  mélangés  en  trop  forte  proportion. 

Usages  industriels.  —  L'essence  de  bois  de  rose  ne  subit  aucune 
manipulation  au  lieu  de  production.  Telle  qu'elle  coule  de  premier 
jet  des  alambics,  telle  elle  est  expédiée  en  Europe,  où  les  fabricants 
de  matières  premières  pour  la  parfumerie  lui  font  subir  une  recti- 
fication plus  ou  moins  complète,  avant  de  la  livrer  aux  parfumeurs 
proprement  dits. 

Ce  produit  jouit,  nous  l'avons  déjà  dit,  d'une  excellente  réputation 
de  pureté  et  les  consommateurs  s'en  déclarent  unanimement  satisfaits. 
Il  n'apparaît  donc  pas  qu'il  y  ait  grand  intérêt  pour  les  producteurs 
locaux  à  entreprendre  sur  place  une  véritable  rectification  de  leur 
production.  Toutefois,  lorsque  l'essence  brute  devra  séjourner 
quelque  temps  dans  la  colonie,  avant  d'être  exportée,  il  sera  utile 
de  lui  faire  subir  tout  au  moins  une  épuration  mécanique  qui,  si 
elle  est  bien  faite,  povirra  dans  certains  cas  dispenser  les  industriels 
métropolitains  de  recourir  à  une  nouvelle  distillation. 

L'essence  de  linaloé  sert  soit  directement  à  la  confection  des  bou- 
quets et  des  diverses  préparations  de  toilette,  soit  à  la  préparation 


lOiS  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

du  linalol  ou  de  Tacétate  de  linalyle,  produits  de  plus  en  plus 
employés  dans  la  parfumerie,  et  dont  la  consommation  y  est  pour 
ainsi  dire   illimitée. 

Utilisée  directement  l'essence  de  bois  de  rose  convient  notamment 
pour  imiter  le  muguet,  le  camélia,  le  chêne  royal,  etc.  Elle  a  été 
autrefois  très  employée  pour  falsifier  l'essence  de  rose.  Mais,  les 
constituants  principaux  de  cette  précieuse  essence  étant  le  géraniol 
et  le  citronellol,  on  atteint  mieux  le  but  recherché  au  moyen  des 
essences  de  géranium  et  de  citronnelle. 

La  fabrication  du  linalol  constitue  à  elle  seule  un  débouché  des 
plus  importants,  l'emploi  de  cet  alcool,  depuis  son  introduction 
dans  le  commerce,  en  1892,  ayant  accompli  des  progrès  considé- 
rables. On  sait  que  jusqu'  à  ces  derniers  temps,  l'essence  de  coriandre 
était  la  seule  source  de  linalol  droit,  appelé  pour  cette  raison 
coriandrol.  L'essence  de  g-raines  de  Bursera  en  constitue  désormais 
une  source  nouvelle.  Quant  au  linalol  «gauche,  il  existe  dans  un 
grand  nombre  d'essences  naturelles,  telles  que  les  essences  de  basilic, 
d'ylang-ylang,  de  menthe  crépue,  de  thym,  de  sauge  clarée,  de 
lavande,  d'aspic,  de  citron,  de  luirette,  de  petit  grain,  de  néroli,  de 
bergamote  et  de  linaloé.  Ces  deux  dernières  sources  sont  de  beau- 
coup les  plus  importantes. 

{A  suivre.)  E.  Bassières, 

Inc/énieur  agricole, 
Inspeciciir  (l'Ac/ririiIliire  aux  C.olonies. 


NOTES 


LE    KARIÏÉ   AU   DAHOMEY 

Le  karité  Butyrospermuni  Parkii)  est  un  arbre  de  taille  moyenne 
dont  les  graines  oléagineuses  servent  à  la  préparation  d'un  beurre 
comestible  dénommé  beurre  de  karité  ou  de  ci  [angl.  shea  Lutter)- 

Il  est  largement  répandu  dans  la  zone  soudanienne  de  l'Afrique 
occidentale.  Au  Dahomey,  ses  peuplements  sont  comjoris  entre  le 
7^40  et  le  11°40  de  latitude,  et  sont  particulièrement  importants 
autour  du  10",  c'est-à-dire  à  400  kilomètres  de  la  côte,  en  ligne 
directe,  ils  s'étendent  sur  un  territoire  de  85.000   kmq. 

D'après  les  renseignements  fournis  par  les  Administrateurs  des 
cercles  de  Savalou,  Savé,  Djougou,  Atacora,  Parakou  et  Moyen- 
Niger,  le  nombre  total  des  karités  peut  être  évalué  à  17  millions, 
ce  qui  peut  représenter  environ  0.(360.000  arbres  adultes  en  pro- 
duction. 

Ces  arbres  sont  disséminés  en  peuplements  naturels  dans  tous 
les  pays,  sauf  dans  les  forêts  et  les  endroits  humides  ;  les  indi- 
gènes n'interviennent  pas  pour  favoriser  leur  multiplication  ;  ils  se 
contentent  de  les  respecter  quand  ils  établissent  leurs  champs  sans 
chercher  le  plus  généralement  à  les  préserver  contre  les  feux  de 
brousses  qui  embrasent  le  pays  au  début  de  la  saison  sèche. 

La  quantité  moyenne  d'amandes  qu'un  karité  peut  annuellement 
produire  n'a  pas  encore  été  évaluée  avec  précision,  cette  ({uantité 
est  d'ailleurs  excessivement  variable,  suivant  les  individus,  et 
l'année.  Si  l'on  admet,  avec  M.  1  Administrateur  de  Parakou,  un 
rendement  moyen  de  10  kilos  d  amandes  par  pied,  on  voit  que  la 
production  annuelle  des  peuplements  de  karité  au  Dahomey  s'élève 
à  56.000  tonnes  d'amandes.  11  peut  en  être  actuellement  récolté 
12  à  13.000. 

Une  énorme  quantité  de  matières  grasses  est  donc  ainsi  réguliè- 
rement perdue  pour  le  commerce.  Les  amandes  de  karité  contenant 


1 60  notp:s 

48  "/o  de  leur  poids  en  produit  gras,  la  quantité  totale  de  matière 
grasse  qui  reste  annuellement  inutilisée  s'élève  donc  à  20.000  tonnes 
représentant  au  taux  de  800  francs  la  tonne  16  millions  de 
francs. 

N.B.  —  Le  beurre  de  karité  s'est  vendu  800  fr.  la  tonne  dans 
le  nord  de  la  France  en  novembre  et  décembre  1910. 

Ce  chiffre  montre  toute  l'importance  de  la  question  du  karité 
pour  le  Dahomey. 

Si,  jusqu'ici,  les  peuplements  de  karité  sont  restés  inexploités 
en  immense  majorité,  c'est  que  les  habitants  n'ont  récolté  que  la 
quantité  d'amandes  nécessaires  à  la  consommation  locale. 

Cette  situation  peut-elle  se  modifier?  Les  produits  du  karité 
peuvent-ils  profiter  du  débouché  illimité  que  leur  offre  l'industrie 
européenne  ? 

C'est  tout  à  la  fois  une  question  de  main-d'œuvre  et  de  trans- 
ports. 

Tableau  :  Population  des  Cercles  à  karité. 

l  Savalou 45.000  habitants.  Densité  :  2,8 

Groupe  Ouest     |  Djougou 61.000         —  —       :    6 

(  Atacora 100.000         —  —       :  10 

l  Savé 13.000  habitants.  Densité  :   1,6 

Groupe  Est  Parakou 61.008         —  _       ;  2,4 

f  Moyen-Niger.    76.000  —  —       :  2,1 

Main-d'œuvre.  —  La  population  qui  existe  au  Dahomey  dans  la 
zone  du  karité,  est  peu  nombreuse  ;  on  compte  350.000  habitants 
seulement  dans  les  85.000  kil.  carrés  où  les  arbres  de  karité  sont 
dispersés  ;  c'est  une  densité  de  4,1  ha])itants  au  kilomètre  (voir 
tableau). 

Cette  population  peut  suffire,  dans  les  contrées  où  elle  est  dense, 
au  ramassage  des  fruits  et  à  la  préparation  des  amandes,  mais  pas 
à  l'extraction  de  la  matière  grasse  que  ces  dernières  renferment. 

La  fabrication  du  beurre  de  karité  par  les  procédés  indigènes  est 
en  effet  un  gros  travail,  et  prend  beaucoup  de  temps. 

Transports.  —  Les  régions  où  les  karilés  sont  les  plus  nom- 
breux sont  situées  autour  tlu  lO*"  parallèle,  par  conséquent  à 
200  kilomètres  environ  du  terminus  actuel  de  la  voie  ferrée.  Or  les 


LE    KARITÉ    AU    DAHOMEY  161 

transports  ne  pouvant  se  faire  qu'à  tête  d'homme  en  raison  des 
trypanosomiases  qui  déciment  les  animaux  de  trait,  un  indigène, 
chargé  de  karité,  partant  des  environs  de  Nikki  ou  de  Djougou  a 
huit  à  dix  jours  de  marche  avant  d'arriver  aux  factoreries  de  Savé 
ou  d'Agouagon. 

On  conçoit  que  les  producteurs  qui  ont  fait  un  déplacement 
aussi  long  avec  une  charge  de  30  kilos  sur  la  tête  ne  peuvent  se 
contenter  d'un  bénéfice  minime.  La  question  est  donc  de  savoir  si 
les  commerçants  de  la  Colonie,  étant  donné  le  cours  des  matières 
grasses,  et  les  frais  de  transport  qu'elles  supportent  entre  le 
Moyen-Dahomey  et  les  marchés  d'Europe,  peuvent  payer  les  pro- 
duits du  karité  à  un  prix  suffisamment  rémunérateur  pour  les 
indigènes.  Il  y  a  lieu,  à  cet  égard,  de  distinguer  entre  le  beurre  et 
les  amandes. 

Beurre.  —  Après  plusieurs  tentatives  infructueuses,  le  com- 
merce local  n'a  réussi  à  acheter  du  beurre  de  karité  en  quantité 
notable  qu'en  acceptant  de  le  payer  à  raison  de  500  fr.  la  tonne 
au  terminus  du  chemin  de  fer.  —  C'est  le  prix  pratiqué  en  1910, 
année  qui  marque  le  vrai  début  de  l'exportation  du  karité  au 
Dahomey,  ce  prix  n'avait  rien  d'excessif  à  cette  époque,  en  raison 
du  cours  élevé  des  produits  gras  en  Europe  (cours  qui  a  permis  de 
vendre  le  beurre  de  karité  800  fr.  la  tonne)  ;  mais  il  ne  saurait 
être  maintenu  lorsque  le  marché  est  en  baisse,  et  que  l'huile  de 
palme  descend  par  exemple  à  575  fr.  la  tonne  au  Havre. 

Or  au  prix  de  500  fr.  la  tonne,  la  rémunération  des  indigènes 
est  déjà  bien  faible. 

D'après  les  renseignements  pris  par  l'Administration,  le  kilo  de 
beurre  de  karité  se  vend  environ  0  fr.  10  à  Kandi,  0  fr.  25  à  0  fr.  30 
à  Djougou,  0  fr.  30  à  Nikki  et  Parakou,  0  fr.  60  à  Savalou. 

Les  indigènes  qui  apportent  à  Agouagon  ou  à  Savé  30  kilos  de 
beurre  provenant  des  environs  de  Djougou  ou  de  Nikki,  font  un 
bénéfice  de  0  fr.  20  par  kilo,  mais  au  total  ils  ne  gagnent  sur  leur 
change  que  six  francs  pour  dix  jours  de  portage.  —  Ils  n'ont  même 
pas,  au  retour,  la  certitude  de  pouvoir  faire  un  semblable  bénéfice, 
en  se  chargeant  de  tissus  ou  de  sel,  car  en  raison  de  la  faible  den- 
sité de  la  population,  les  marchés  de  l'intérieur  sont  rapidement 
encombrés  de  ces  articles.  Ils  risquent  donc  de  ne  toucher  en  tout 
qu'une  somme  de  six  francs  pour  seize  à  vingt  jours  passés  en 
dehors  de  leur  fover. 


162  NOTES 

L  expérience  de  1910  a  montré  que  cette  faible  rémunération 
suffit  aux  indigènes  :  les  familles  de  la  région  de  Péréré,  Nikki, 
qui  cédant  aux  instances  de  leur  Administrateur,  ont  transporté  du 
beurre  aux  factoreries  d'Agouagon  sont  revenues  satisfaites  du 
résultat  obtenu  :  il  est  donc  probable  qu'en  19H  le  trafic  du  beurre 
de  karité  donnera  naissance  dans  cette  direction  à  de  nombreuses 
caravanes  de  porteurs  et  que  l'exportation  totale  de  la  Colonie,  qui 
en  1910  a  atteint  37  tonnes  (dont  14  1/2  provenant  de  la  région 
précitée,  Péréré-Nikki)  s'accroîtra  considérablement.  Encore  fau- 
dra-t-il  que  les  cours  se  maintiennent  aussi  élevés  qu'en  1910. 

Amandes.  —  Les  pronostics  sont  moins  favorables  en  ce  qui 
concerne  les  amandes  ;  celles-ci  n'ont  donné  lieu  à  aucun  trafic, 
même  en  1910,  et  il  est  à  craindre  que  les  indigènes  ne  continuent 
à  s'en  désintéresser. 

Les  amandes  de  karité  contiennent,  d'après  les  nombreuses  ana- 
lyses faites  par  M.  Ammann,  48  "/o  de  beurre  de  karité.  D'après 
cette  composition,  elles  devraient  avoir  un  prix  atteignant  près  de 
la  moitié  de  celui  du  beurre  ;  elles  valent  en  réalité,  sur  les  lieux 
de  récolte,  cinq  à  huit  fois  moins  que  ce  dernier. 

Le  kilo  d'amandes  s'achète  environ  deux  centimes  à  Kandi,  trois 
centimes  à  Kouandé,  cinq  à  six  centimes  à  Parakou  et  à  Djougou, 
cela  provient  de  ce  qu'elles  sont  dédaignées  des  porteurs.  Les 
commerçants  européens  installés  au  bout  du  rail  achètent  en  effet 
les  amandes  de  karité  3  1/2  fois  moins  que  le  beurre,  c'est-à-dire  à 
raison  de  0  fr.  14  le  kilo. 

A  ce  prix,  les  porteurs  d'amandes  qui  viennent  des  régions  de 
Djougou,  Parakou  gagnent  neuf  centimes  par  kilo,  ils  font,  par 
charge,  un  bénéfice  de  2  fr.  70  qui  constitue  d'une  façon  absolue 
une  rémunération  insuffisante  de  leur  travail  et  qui  d'ailleurs  est 
inférieur  à  celui  réalisé  sur  le  beurre. 

En  résumé,  avec  l'organisation  actuelle  des  transports  : 

1°  L'exportation  du  beurre  de  icarité  est  possible  et  se  produira 
chaque  fois  (jue  le  cours  dos  matières  grasses  en  Europe  sera 
élevé. 

2"  Cette  exportation  sera  restreinte  car  la  population  du  Daho- 
mey peu  nombreuse  ne  peut  pas  préparer  de  grosses  quantités  de 
beurre. 

3"    L'exportation   des  amandes   sera    nulle   ou    peu  importante  ; 


LE    KARITÉ    Ai:    DAHOMEY  163 

seules,  dans  les  conditions  actuelles,  les  parties  les  plus  méridio- 
nales de  la  zone  du  karité  peuvent  donner  lieu  à  un  trafic 
d'amandes,  or  dans  ces  contrées,  le  nombre  des  arbres  est  peu 
élevé. 

Il  y  a  donc  lieu  de  rechercher  les  moyens  propres  à  favoriser 
l'exportation  du  beurre,  et  surtout  des  amandes.  —  L'exportation 
des  amandes  présente  en  etFet  plusieurs  avantages  sur  celle  du 
beurre  : 

1°  Sous  le  rapport  de  la  main-d'œuvre,  la  fabrication  du  beurre 
demande  beaucoup  de  travail  ;  il  faut  piler  les  amandes,  les  torré- 
fier dans  des  jarres,  passer  à  la  meule  la  pâte  obtenue,  puis  en 
extraire  la  matière  grasse,  par  ébullition  prolongée   avec  de  l'eau. 

Au  contraire,  la  préparation  des  amandes  est  simple,  il  suffit 
d'aller  ramasser  les  fruits  au  pied  des  arbres,  de  les  faire  fermenter 
en  tas  pour  détacher  la  pulpe,  de  décortiquer  les  noix  au  pilon,  et 
faire  sécher  les  amandes  qu'elles  renferment. 

Si  donc  la  vente  des  amandes  devenait  rémunératrice  pour  les 
indigènes^  la  plus  grande  partie  des  peuplements  de  karités  seraient 
exploités. 

2"  Le  procédé  de  fabrication  du  beurre  de  karité  usité  par  les 
indigènes  est  imparfait,  une  partie  de  la  matière  grasse  reste  dans 
les   résidus,   ou  est  détruite  par  la  torréfaction. 

3°  Le  beurre  de  karité  acheté  aux  indigènes  est  impur,  il  pos- 
sède une  odeur  désagréable  qui  augmente  pendant  le  transport^  et 
que  l'industrie  européenne  n'a  pu  réussir  jusqu'ici  à  éliminer  ou  à 
détruire;  il  rentre  donc  en  Europe  dans  la  catégorie  des  matières 
grasses  non  comestibles  (telles  que  l'huile  de  palme)  qui  sont  uti- 
lisées en  savonnerie  et  en  stéarinerie.  11  a  par  suite  une  valeur 
inférieure  à  celle  du  beurre  de  karité  que  produiraient  les  usines 
européennes  en  traitant  elles-mêmes  les  amandes  ;  en  effet,  le 
beurre  d'usine,  pur  et  inodore,  est  utilisable  dans  la  consomma- 
tion européenne,  comme  des  expériences  anciennes  l'ont  déjà 
montré. 

4"^  Le  traitement  des  amandes  en  P'urope  au  moyen  de  presses 
donnerait  comme  résidu  de  fabrication,  des  drèches  comestibles 
pour  le  bétail  dont  la  valeur  diminuerait  notablement  les  frais  de 
fabrication. 

o"  Le  transport  des  amandes  s'effectue  facilement  en  sac  ;  le 
beurre  doit  être  emballé  en  penchons,  d  où  augmentation  du  fret 


1 6i  NOTES 

et  retour  de  paquets  de  douves  démontées,  d'Europe  au  Dahomey. 

L'amélioration  des  moyens  de  transport  doit  donc  être  telle 
qu'elle  permette  au  trafic  le  plus  intéressant,  c'est-à-dire  celui 
des  amandes,  de  prendre  naissance  et  de  se  développer. 

Cette  question  se  trouvera  heureusement  résolue  si  l'on  pro- 
longe de  200  kilomètres  le  chemin  de  fer  actuel,  de  façon  à  le 
faire  pénétrer  dans  les  peuplements  de  karité  qui  existent  autour 
du  dixième  degré  de  latitude.  Avec  un  tel  chemin  de  fer,  les  com- 
merçants établis  dans  la  région  même  où  le  karité  s'exploite  pour- 
ront payer  (avec  les  tarifs  en  vig^ueur)  les  amandes  de  karité  à  rai- 
son de  0  fr.   12  le  kilo  et  le   beurre  à  raison  de  0  fr.  48. 

Les  amandes,  qui  valent  actuellement  sur  place  0  fr.  05,  bénéfi- 
cieront donc  d'une  augmentation  de  prix  de  58  "/(,. 

Le  beurre,  qui  se  vend  environ  0  fr.  80  augmentera  de  37  "/o. 
Au  prix  de  0  fr.  12  le  kilo  surplace,  le  commerce  des  amandes 
deviendra  rémunérateur  pour  1  indigène,  car  il  lui  suffira  d'aller 
en  récolter  et  en  préparer  une  charge  dans  la  campagne  autour  de 
la  voie  ferrée  pour  réaliser  3  fr.  60  à  la  station  la  pkis  proche,  il 
aura  d'ailleurs  la  faculté,  s'il  opère  à  une  certaine  distance  du  che- 
min de  fer,  s'il  a  une  famille  nombreuse,  et  si  leau  existe  au  voi- 
sinage, d'extraire  le  beurre  des  amandes,  et  d'aller  toucher  pour 
chaque  charge  de  beurre  préparée  une  somme  de  17  fr.  20  à  la  fac- 
torerie la  moins  éloignée. 

11  n'est  pas  jusqu'à  la  population  de  centres  lointains  tels  que 
Kandi  qui  ne  pourra  se  livrer  alors  au  trafic  des  produits  du  karité 
avec  bien  plus  d'avantage  que  n'en  retirent  actuellement  les  gens 
de  Péréré  et  de  Djougou  ;  4  jours  de  marche  seulement,  les  sépa- 
reront en  elîet  du  chemin  de  fer,  tandis  que  le  bénéfice  par 
charge  de    beurre  s'élèvera  à   14, iO  —   i,40  —  environ  10  francs. 

Ces  chiffres  montrent  combien  l'établissement  d'une  voie  ferrée 
favoriserait  1  exploitation  des  karités  au  Dahomey.  Cette  voie  fer- 
rée, il  est  permis  de  prévoir  sa  réalisation  avant  qu'il  ne  s'écoule 
de  nombreuses  années,  aussi  nous  devons  dès  à  présent  considé- 
rer l'ensemble  des  peuplements  de  karité  du  llaut-Dahomey  comme 
une  richesse  latente,  en  puissance,  qu'il  importe  de  conserver  et 
d'augmenter. 

Le  rôle  de  l'administration  est,  à  cet  égard,  de  limiter  les  feux  de 
brousse  <jui  entravent   la  croissance  des  karités,  et  de  veiller  à  ce 


LE    KARIÏÉ    AU    DAHOMEY  165 

que  les  indigènes  nabattent  pas  d'arbres  de  cette  précieuse  essence 
pour  des  usages  domestiques. 

Il  faut  également,  en  luttant  contre  les  maladies  épidémiques, 
favoriser  l'accroissement  de  la  population,  c'est-à-dire  augmenter 
la  main-d'œuvre  dans  la  réj^ion  des  karités. 


-o' 


NOUKV, 
Sous-itispecleur  dAtjricuUuro, 


LA  PRODUCTION  DU  CAOUTCHOUC 
AU  VENKZUKr.A  ' 

Les  quantités  des  diverses  espèces  de  caoutchouc  exportées  par 
le  port  de  Ciudad-Bolivar  pendant  Tannée  1909  ont  été  les  sui- 
vantes :  balata  1.G24.433  kilos,  caoutchouc  du  Para  123.747,  Ser- 
nambv  54.717,  caoutchouc  du  Caura  69.121  kilos. 

Le  balata  se  récolte  dans  toute  la  Guyane  vénézuélienne,  le 
delta  de  l'Orénoque  et  aussi  dans  quelques  régions  du  Haut-Oré- 
noque. 

Le  caoutchouc  du  Para,  désigné  sous  le  nom  de  caoutchouc  de 
Hio-Negro,  se  récolte  dans  le  Haut-Orénoque,  près  de  la  frontière 
du  Brésil,  et  surtout  dans  le  bassin  vénézuélien  du  Rio-Negro  (adluent 
de  la  rive  gauche  de  TAmazone). 

Le  sernaniby  est  une  variété  de  caoutchouc  du  Para  ;  elle  est  con- 
sidérée comme  de  qualité  inférieure,  soit  à  cause  de  son  mélange  avec 
d'autres  gommes,  soit  à  cause  d'une  mauvaise  préparation. 

Le  caoutchouc  du  Caura  se  récolte  dans  la  vallée  du  Caura  ;  c  est 
un  caoutchouc  d'une  qualité  inférieure  dont  le  prix  esta  peu  près  le 
même  que  celui*  du  Sernamby. 

La  récolte  du  caoutchouc  du  Kio-Negro  se  fait  d  une  façon  ration- 
nelle, en  opérant  des  saignées  sur  l'arbre.  11  n'en  est  pas  de  même, 
malheureusement,  pour  le  balata  et  le  caoutchouc  du  Caura:  l'arbre 
est  tout  simplement  abattu  et  ces  deux  qualités  de  gomme  risquent 
d'être  épuisées  dans  un  avenir  peu  éloigné,  si  des  mesures  énergiques 
ne  sont  prises  pour  en  réglementer  l'exploitation. 

Hambourg  est  le  ])rincipal  marché  pour  la  vente  du  caoutchouc 
et  du  balata  exportés  par  Ciudad-Bolivar  ;  des  quantités  importantes 
sont  également  expédiées  à  Londres,  à  New- York  et  au  Havre. 

Le  balata  est  préparé  en  planches  rectangulaires;  pour  l'exporta- 
tion il  est  emballé  en  ballots  de  60  à  70  kilos  environ. 

Le  caoutchouc  (Rio-Negro,  Sernamby,  Caura)  s'exporte  générale- 
ment en  ban-iques  ou  en  caisses  ;  quelques  exportateurs  l'expédient 
en  ballots. 

L'expédition  se  fait  à  des  maisons  de  commission  de  Hambourg, 
Paris,  Londres,  New-York,  qui  se  chargent  de  la  vente,  soit  au  fur 
et  à  mesure  des  arrivages,  soit  par  contrats.  En  règle  générale,  les 
maisons  de  Ciudad-Bolivar  ne  traitent  pas  directement  avec  les 
acheteurs  pour  la  vente  de  leurs  produits  d'exportation. 

J.   D'apri';*  ini  iii|)|i(ii-l  <lc   M.  l'iclriiiiloiii,  cniisiil  di'  lîflgique  l'i  (  jiitla(l-H<ili\  ar. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Guinée    française. 

Pur  décision  du  Lieutenanl-lTOUverneiir. 

En  date  du  3  mai  : 

M.  Orsolaiii  (François),  directeur  de  Jardin  d'essai  de  3*^  classe,  retour 
de  congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  de  la  (luinée 
française. 

En  date  du  15  mai  : 

M.  Costes,  sous-inspecteur  d'agriculture  de  2"  classe,  est  all'ecté  à  la 
station  agricole  de  Benty,  en  remplacement  de  M.  Leroide,  en  instance 
de  départ  pour  le  Glief-lieu. 

En  date  du  23  mai: 

Un  cong-é  administratif  de  7  mois,  à  solde  entière  d'I^urope,  est  accordé 
à  M.  Teissonnier,   inspecteur  d'agriculture  de   '2'^' classe  des  Colonies. 


Martinique. 

Par  décision  du  Gouverneur  en  date  du  0  juin  1911,  rendue  en  con- 
formité de  la  dépêche  du  Ministre  des  colonies  du  24  mai  1911 ,  M.  Bas- 
sières  (Eug-ènej,  inspecteur  d'agriculture  de  2*^  classe,  provenant  de  la 
Guyane  française,  a  été  attaché  au  cadre  de  la  Martinique,  pour  compter 
du  25  mai  1911  et  nommé  chef  de  service  de  l'agriculture. 

M.  Bassières,  arrivé  dans  la  colonie  le  6  juin  191  1,  a  pris  ses  fonctions 
le  même  jour. 

Par  arrêté  du  Ministre  des  colonies  en  date  du  19  mai  1911,  M.  Gas- 
telli,  ingénieur  d'agriculture  coloniale,  en  service  à  la  Martinique,  a  été 
nommé  sur  place  sous-inspecteur  d'agriculture  de  3"  cla'sse. 


STATISTIQUES    COMMERCIALES 

Exportations  agricoles  et  forestières  des  Colonies  françaises. 


MADAGASCAR 
Année  1910. 


l"  Peaux  brutes.    -  6.584.173  kilos.  1900  :  4.535.130  kilos.  Différence  en 
plus  :  2.049.043  kilos. 

■1"  Caoutchouc.  —  1.125.441  kilos.  1909  :  701.570  kilos.  Différence  en  plus: 
423.871  kilos. 

3"  Poudre  dor.  —  3.006  kilos.  1909  :  3.647  kilos.  Différence  en  moins  :  641 
kilos. 

4"  Raphia.  —5.618.618  kilos.  1909  :  4.652.246  kilos.  Différence  en    plus  : 
966.372  kilos. 

5°  Écorces  à  tan.  —  36.180.578  kilos.  1909  :  22.105.179  kilos.  Différence  en 
plus  :  14.075.399  kilos. 

6"  Cire  animale.  —531.517  kilos.  1909  :  538,464  kilos.  Différence  en  moins  : 
6.947  kilos. 

7°  Vanille.  —  42.804  kilos.  1909  :  43.268   kilos.    Différence  en  moins  :  464 
kilos. 

8°  Légumes  secs.  —3. 513. 258  kilos.  1909  :  3.092.762  kilos.  Différence  en 
plus  :  420.496  kilos. 

9°  Riz  (entier  et  autres).  —  8 .  251 .  511  kilos.- 1 909  :  3 .  961 .  127  kilos .  Différence 
en  plus:  4.290  384  kilos. 

10"  Chapeaux  de  paille.  —  23.146  kilos.  1909  :  23.519  kilos.  Différence   en 
moins  :  373  kilos. 

11»  Viandes  salées  et  conservées.  —  491.222  kilo^..   1909  :  134.558  kilos. 
Différence  en  plus  :  356  664  kilos. 

12"  Bovidés.  —  12.648  têtes.  1909  :  9.372  têtes.  Différence  en  plus  :  3.276 
têtes. 

13"  Manioc  brut.    —   4.655.495  kilos.   190iJ  :  134,062   kilos.   Différence    en 
plus  :  4.521.433  kilos. 


STATISTIQUES    COMMERCIALES  169 

14°  Rabanes.  —79.946  kilos.  1909  :  39.503  kilos.  Différence  en  plus  :  40.443 
kilos. 

15»  Bois  débénisterie.  —  1.966.441  kilos.  1909  :  2.396.881  kilos.  Différence 
en  moins  :  430.440  kilos. 

16"  Café  en  fèves.  —  110.698  kilos.  1909  :  94  447  kilos.  Différence  en  plus  : 
16.251  kilos. 

17»  Écaille  de  tortue.  —  4.294  kilos.  1909  :  3.041  kilos.  Différence  en  plus: 
1.253  kilos. 

18"  Bois  communs.  —  1.972.406  kilos.  1909  :  944.405   kilos.   Différence  en 
plus  :  1.028.001  kilos. 

19°  Girofle.  —  47.863  kilos.  1909  :  98.297  kilos.  Différence  en  moins:  50.434 
kilos. 

20«  Câcao  en  fèves.  —  27.963  kilos.  1909  :  22.967  kilos.  Différence  en  plus  : 
4.996  kilos. 

21«  Gomme  copal.  —  21.338  kilos.  1909  :  33.809  kilos.  Différence  en  moins: 
12.471  kilos. 

22°  Fruits  et  graines  oléagineuses.  —  167.080  kilos.  1909  :  261.038  kilos. 
Différence  en  moins  :  93.958  kilos. 

23°   Crin  végétal.  —  42.389  kilos.  1909  :  57.025  kilos.  Différence  en  moins  : 
14.636  kilos. 

INDO-CHINE 

Année  1910. 

1°  Peaux  brutes.  —2.035.393  kilos.  1909  :  1.722.202  kilos.  Différence  en 
plus  :  313.191  kilos. 

2°  Peaux  corroyées.  —  286.441  kilos.   1909  :  335.833  kilos.  Différence  en 
moins  :  49.392  kilos. 

3°  Soies  grèges.   —  87.323  kilos.  1909:68.656  kilos.    Différence  en  plus: 
18.667  kilos. 

4°  Riz  et  ses  dérivés.  —  1.269.516  tonnes.  1909  :  1.095.855  tonnes.  Diffé- 
rence en  plus  :  173.661  tonnes. 

5°  Sucres  bruns  de  lAnnam.  —  2.336.080  kilos.  1909  :  2.413.572  kilos.  Dif- 
férence en  moins  :  77.492  kilos. 

6°  Café.  —230.869  kilos.  1909  :  234.643  kilos.   Différence   en  moins  :  3.774 
kilos. 

7°  Poivre.  —  4.161.608  kilos.   1909  :  6.372.647  kilos.  Différence  en  moins  : 
2.211.039  kilos. 

Bill,  du  Jardin  colonial.  1911.  U.  —  N"  lOl.  12 


170  STATtSTIQlIKS    COMMERCIALES 

8"  Amomes  et  cardamomes.  —  216  945  kilos,  loo'.i  :  295.996  kilos.  Différonce 
en  moins  :  79.051  kilos. 

9"  Cannelle. —  237.753  kilos.  190'.»  :  219.349  kilos.  DifTérence  en  plus  :  18.404 
kilos. 

10"  Thés  de  l'Annam  et  du  Tonkin.  —  529.909  kilos.    1909  :  325.349  kilos. 
DifTérence  en  plus  :  204.560  kilos. 

Il''  Gomme  laque    et   stick-laque.   -     881.533  kilos.   1909:214.328  kilos. 
Différence  en  plus  :  667.205  kilos. 

12°  Benjoin.  ~  26.462  kilos.   1909  :  23.944  kilos.  DifTérence  en  plus  :  2.518 
kilos. 

i:i"  Caoutchouc.  —  175.470  kilos.  1909  :  35.382  kilos.  Différence  en  plus  : 
140.088  kilos. 

14°  Huile  de  badiane.  —  66.503  kilos.  1909  :  50.994  kilos.  Différence  en  plus: 
15.609  kilos. 

13"  Coton  en  laine.  —  1.319.275  kilos.  1909  :  2.624.785    kilos.   Différence 
en  moins  :  1 . 305 .  510  kilos. 

\C>°  Coton  non  égrené.  —  2.189.656  kilos.  1909  :  1 .322.074  kilos.  Différence 
en  plus  :  867.582  kilos. 

17  "  Nattes  du  Tonkin.  —  2.866.364  kilos.  1909  :  3.385.652  kilos.  Dillérence 
en  moins:  519.288  kilos. 


COURS    ET   MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 
CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  4  août  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
ScHWEiTZER,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Depuis  notre  dernier  communiqué,  le  marché  est  redevenu  meilleur,  une 
hausse  assez  sensible  a  été  constatée  sur  certaines  qualités,  principalement  sur 
les  Para-Pérou  et  les  Congo  et  l'on  cote  : 


Para  fin 

Para  Sernamby 

Pérou  fin 

Pérou  Sernamby 

—  —         caucho 

Maniçoba 

Madagascar  : 

Taniatave  Pinky  I 


Francs 

12.75  à  13 

7.10  0 


—  Pinky  II. 


Majunga 

Faranfangana . 
Anahalava  . . . 


Munanzary.    : 


Barabanja. 
Lombiro . 

Tuléar 

Tonkin 

Congo  : 
Haut-Oubanghi. 


12.50 

M 

U 

7.J0 


<3 
6.50 


12.75 
11.25 
11.50 
10.25 

t».5o 
7.50 
9 


.50 


10 


]  1  .  iO         11.  (iO 


Kotto 11 

H.  G.  Batouri 7.50 

Ekela  Kaclei  Sangha 11 

Congo  rouge  lavé i 

Bangui 11 

Koulon-Niari 6 

Manibéri 5 

N'DjoIé 6.50 

Mexique  feuilles  scrappy  9.50 

—       slaps 6 

Savanilla  : 

San  Salvadui- 9 

Garlhagène 7 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    . 

—          —     extra..  \'ô 

Scraps ) 

Balata  Venezuela  blocs..  7.50 

Balata          -         feuilles..  s 


Francs 
iO  à  11.60 

S 


11.35 

5 
11.50 

9 

6 

7.50 
10.25 

7.50 

U 

8.50 


13.75 

S 

8.50 


Le  toul  au  kilu.  magasin  Havre. 


BORDEAUX,  .iO  juin  1911.  —  (Communiqué  de  MM.  D.  Dufkau  et 
C'^,  lu,  rue  de  Cursol.j 

Par  suite  de  la  hausse  sur  le  Para,  la  demande  sur  nos  sortes  moyennes  a  été 
assez  bonne,  et  il  s'est  traité  depuis  notre  dernier  communiqué  en  date  du 
.30  écoulé,  environ  145  tonnes. 

Le  Para  vaut  aujourd'hui  12  fr.  l'.\  le  kilo  ii|irès  avoir  touché  il  y  a  ((ucl(|ucs 
jours  13  fr.  2-)  le  kilo. 


172 


COURS    ET    MARCHÉS 


Le  calme  semble  vouloir  revenir,  la  demande  ayant  subitement  ralenti. 
Nous  cotons  : 


Francs 

Conakry  Niggers 10 

Rio  \unez 10.75 

Soudan  Niggers  Rouges 9.50 

Soudan  Niggers  Blancs 8.75 

Soudan  Manoh 10.75 

Laliou  Niggers 8 .  25 

Lahou  Petits  Cakes 7 .  50 


Francs 

Lahou  Cakes  Moyens 7 

Gambie  A 7.25 

Bassani   Lumps 4.60 

Gambie  A.  M 6.25 

—       B 5.25 

Tamatave  rooty 5.25 

Compitsi   Madagascar 8.40 


ANVERS,  4  août  1011.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anvei'- 
soise,  9,  rue  Rul^ens.) 

Pendant  le  mois  de  juillet,  le  marché  s'est  considérablement  raffermi  et  les 
prix  sont  un  peu  remontés,  notre  vente  qui  s'est  faite  le  28  juillet  a  profité  de 
cette  situation  et  les  prix  obtenus  ressortent  en  hausse  de  10  °/o  environ  pour 
les  sortes  congolaises  et  de  14  %  pour  les  caoutchoucs  de  plantations. 

Nous  cotons  aujourd'hui  pour  marchandise  courante  à  bonne  : 


Francs 

Kasaï  rouge  1 12       à  12.375 

Kasaï    rouge    genre    Lo- 

anda  II  noisette 9.25       9.65 

Kasaï   noir! 12  l*.i.375 

Equateur,  Yengu.  Ikelem- 

ba,  Lulonga,  etc 12  12.375 

Lopori  (Maringa) 7  7 .  50 


Francs 

Haut -Congo  ordinaire, 

Sankuru,  Loniani 11.75  à  12.10 

AruAvimi 11.75       12.20 

Straits  Crêpes  1 14.625     14.725 

Guayule 5 .  50        6 

Maniçoba 7.25         7.75 

Mongoia  lanières 11.75       12.20 

Wamba  rouge  1 7.25         7.75 


Le  L"'"  juillet  a  été  inauguré  sur  notre  place  le  marché  à  terme  pour  le 
caoutchouc  de  plantations,  il  a  été  traité  environ  I.IUO  tonnes  dans  le  courant 
de  ce  mois.  —  Cote  officielle  à  fin  juillet  : 


Francs 

Juillet 14.55 

Août 14.20 

Septembre 14.10 

Octobre 11 

No\euibre 13.70 

Décembre 13.60 


Stock  fin. juin  1911 . . 
Arri\ages  en  jiiillcl 
^'eutcs  eu  juillet .  . . 


7" 1  tonnes 
165       — 
571       — 


Francs 

Janvier 13.30 

Février 13.15 

Mars 13 

Avril 12.90 

Mai 12.80 

Juin 

.Viiixages  depuis  le  1°'  ,jan- 

\ier 2.481  tonnes 

\'cntes(lepuis  le  f^^janx  icr.      2.606       — 


COURS    ET    MARCHÉS  173 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE   HAVRE,   H  juillet   1911.  —  Cote  officielle.   —  Louisiane  très   ordi- 
naire (en  balles,  les  50  kilos). 


Francs 

Août-Novembre 70.75 

Décembre 70.50 

Janvier 70.25 

Tendance  soutenue.  Ventes  :  6.000 


Francs 

Février 70.25 

Mars-Juillet 70 


LIVERPOOL,  11  août  1911.  —  Ventes  en  disponible:  3.000;  Amérique 
négligée;  cotes  Amérique  et  Brésil  en  baisse  de  .3/100;  Indes  calmes  et  sans 
changement;   importations,  4;  futurs  ouverts  sans  changements  en  baisse  de 


2/100. 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE    HAVRE,   11  août   1911.    —    Santos    good   average,    les  50  kilos,  en 
entrepôt  : 


Août-novembre 70 .  75 

Décembre 70 .  50 


Février 70 

Mars-juillet 69.75 

Tendance  soutenue.  Ventes  :  6.000. 


ANVERS,  Il  août  1911.  —  Cafés.  —  Clôture.  —  Cote  officielle  de  café,  San- 
tos Base  good  les  50  kilos  :  août,  72  fr.  ;  septembre,  71  fr.  75  ;  octobre,  71  fr.  50  ; 
novembre,  71  fr.  ;  décembre,  70  fr.  ;  janvier,  69  fr.  73;  février,  69  fr.  73  ; 
mars,  69  fr.  75;  avril,  69  fr.75;  mai,  69  fr.  75;  juin,  69  fr.  75;  juillet,  69  fr.  50. 

Tendance  ferme.  \'^cntes  :  14.000  sacs. 

HAMBOURG,  II  août  1911.  —  Les  30  kilos  :  août,  71  fr.  87;  septembre, 
72  fr.   19;  décembre,  mars,  mai,  71  fr.  25  ;  juillet  70  fr.  94. 

Tendance  soutenue. 


17 1 


COURS  ET    MARCHÉS 


CACAO 

LE  HAVRE,  2 

août  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 

Guayaquil  Arriba.. 

—  Balao  . . . 

—  Machala 

76 
72 
73 
70 
71 
.      102 

Francs 

h    so 
74 
75 
72 
73 
108 
85 
72 
72 

Sainte -Lucie,     Domi- 
nique, Saint-Vincent 
Jamaïque 

Francs 

63       à       66 
60               65 

Para 

Surinam 

63               66 

Garupano  

Colombie  . .        ... 

Bahia  fermenté 

San  Thomé 

64               71 
68                70 

Cevlan,  Java 

75 

Côte  d"Or 

63                66 

Trinidad 

69 
65 

Samana 

63                65 

Grenade 

Sanchez  Puerto  Plata. . 
Haïti 

63                64 
51,50         66 

Au  droit  de  ri 2  francs. 


Francs 

Congo  français 90         à     95 

Martinique 88  90 

Guadeloupe 89  91 


Madagascar,    Réunion. 
Comores 


Francs 


92       à     103 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,   10  août    1911.    —   (Mercuriale   spéciale  de    «    1" Agriculture 
pratique  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.  —  Tendance  fermé.  Nous  cotons  nominalement  en  disponible  les 
100  kilos  c.  a.  f. ,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Francs 

Ce^'lan  sundricd 65 

Singapore 60 

Macassar 59.50 

Manille 58.50 

Zanzibar 59 

Mozambique 59.  50 


Francs 

Ja\a  sundried 61 . 50 

Saïgon 57  .  75 

Cotonou 58 .  50 

Pacifique  Samoa 59 

Océanie  française , . . .       59 


Huile  de  palme  Laj^os,  09  frs  ;  Bonuy-Benniu,  (t7  frs  ;  qualités  secon- 
daires, à  04  frs  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  charp^emenl   entier. 

Graines  de  palmiste  Guinée 12.5(1  déliv  ré 

—  Mii\\i'a Manque 


COURS    El'    MARCHÉS  l'io 

Graines  oléagineuses.  — Situation  calme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 39 

—  —  petite      —       38 

—  Jaffa 4.5 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50  %  de  blanc. .  39 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 46 

—  Colza  Gawnpore.  Grosse  graine 29 

—  Pavot   Bombay 38 

—  Ricin  Coromandel 28 

Arachides  décortiquées  Mozambique 38 

—  —  Coromandel 31 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE    HAVRE,  4    août    1911.    —   (Communiqué  de    la   Maison     Vaquin    et 
Sohweitzer.) 

Manille.  —   Pair   current  :  o2  fr.   23  à    52  fr.  ">0.  —    Superior   Seconds   : 
31  fr.  à  51  fr,  50.  —  Good  brown  :  48  fr.  50  à  48  fr.  75. 

Sisal.  —    Mexique  :   55  fr.    à    58  fr.    —  Afrique  :    (il   fr.     à  fie»  fr.  —   Indes 
ansflaises  :  31  fr.  à  45  fr.  — ■  Java  :  59  fr.  75  à  70  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  49  fr.  75.  —  Hankon  :  47  fr.  25. 

Aloès.  —  Maurice  :  57  fr.  à  64  fr.  75.  —  Réunion  :  57  à  03  fr.  50  —  Indes  :  31 
à  37  fr.  —  Manille  :  34  fr.  à  42  fr. 

Piassava.  —  Para  :  130  à  150  fr.  ^  Afrique  :  Cap  Palmas  :  53  à  56  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  52  à  55  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  80  fr.  à  89  fr.  —  Extra  :  105  fr.  à  114  fr.  50. 

Kapok.  —  Java  :  210  à  240  fr.  —  Indes  :  125  a  130  fr. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


GOMME     COPALE 

ANVERS,   8  juin    1911.    —  (Communiqué    de   la  Société  Coloniale    An- 
versoise.) 

Le  marché  du  copal  a  été  très  ferme  et  en  légère  hausse,  nous  cotons  jDour 
qualité  courante  à  bonne  : 

Gomme  triée  blanche  de  belle  qualité ....  320  à  350 

—  —    claire  transparente 230  à  260 

—  —    assez  claire  opaque 145  à   180 

—  non  triée  de  qualité  courante 110  à  135 

—    4  août  1911.  —  Le  marché  du  copal  est  très  ferme;   les  prix  sont  en 
hausse  de  3  à  5  fr. 


176 


COURS  ET  MARCHÉS 


LE     HAVRE,     4    août     1911. 
Schweitzer.) 


(Communiqué     de    MM.     Vaquiii     et 


Gomme  copale  Afrique 30       à  100  francs  )  ,       .„„  , 

,    ,  ,  Mes  100  ksr. 

Ai„,i„„„„„„„  ...      100       à  400       —       1  ^ 


Madagascar. 


POIVRE 

(les  50  kgr.  en  entrepôt)  : 
LE  HAVRE,  11  aoiit   1911  : 


Saigon.  Cours  du  jour  : 

Francs 

Août 87.30 

Septembre 8.s 

Octobre 8S 

Novembre 88.30 

Décembre 89 

Janvier 89.50 


Francs 

Février 90 

Mars 90.30 

Avril 91 

Mai. 91.50 

Juin 91.50 

Juillet 92 

Tendance  calme  ;  ventes  oOO. 


IVOIRE 

ANVERS,  1'"''  et  2  août  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale 
Anversoise.)  Marché  très  ferme,  à  la  vente  des  1'^''  ot  2  août  la  demande  était 
très  bonne  et  les  prix  rassortent  comme  suit  : 

Ivoire  doux  très  demandé  en  hausse  de  3  à  5  fr. 

Grandes  dents  en  hausse  d'environ  1  fr. 

Dents  à  billes,  inchangées,  prix  un  peu  plus  faibles. 

Escravelles  et  Bougie,  environ  1  tr.  en  hausse. 


BOIS 


LE  HAVRE,  i  août  1911 .    —  (Communiqué  de  MM.  Vaquin  et  Schweitzer. 


Francs 
Acajou  Haïti ti       à  16 

—  Mexique 18  40 

—  Cuba 10  40 

—  Gabon 14  22 

—  Ukoumc S .  30       9.30 


Ébène-Gabon .. . 

—  Madagascar. , 

—  Mozambique. 


Francs 
18    à    33 
13         ,30 
8  13 


le  Idul  aux  100  kilos,  Havre. 


MAÇON,  PROTAT  FRERES,  IMPRIMEURS 


L' Editeur-Gérant  :  A.  Ghallamki, 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 
désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-açés. 
La  consommation  énorme  de  ces  eng-rais  est  la  meilleure  preuve  de  leur  efficacit 

En  1909,  elle  a  été  de  plus  de 

IROIS    MILLIONS    TROIS   (ENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUH 

Brochures  et  renseignements  enuoi/és  gratuitement  sur  demande. 

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sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicale 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berliu  S,  W.   1 

ou    au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


des 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  cl  d'iiiFornialion  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4o 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rappoi'ts  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIN-ANDUIEUX  k  C 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  C'^  toujours  soucieuse  d'èlre 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  l'açon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Pria:;  à  L'Exposition  Universelle  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  E.cposilion  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  E.xposilion  Coloniale  de  .Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  nue  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  (|ui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 
Plantes   textiles.    —    Agave    Sisalana   du    Yucatan   (vrai),    Cotons  .sélectionnés,    Jute,    Fourcroya 
gigantea,  etc. 

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Tabacs  divers, 'lin'  d'.Aiiuam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.    —   Gastilloa  elastica,    Euphorbia    Intisy,  Ficus    divers,    Ilevea    brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épiées-  —  Canellier   de  Ceylan,    Gingembre  des   Antilles,   r;iri>tlier.   Muscadier,    Poivrier, 
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lie  Année  Septembre    1911  N»   102 

MhNISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PAKIS 

Augustin    G  H  A  L  L  A  M  E  L  ,     E  d  i  t  e  u  k 

Rue  Jacob,    17 

Librairie  Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /e>"  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  —  20  h. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la   source 


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Exp""  L"niv"«  Anvers  ism  •    , 

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L'AGRICULÏURE    PRATIQUE 

DES    PAYS   CHAUDS 


BULLETIN    MENSUEL   DU   JARDIN    COLONIAL 

ET    DES     JARDINS     DESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Septembre  1911  N»  102 


SOMMAIRE 


l'aies 

Le  Soja,  sa  culture,  ses  usaqes  alimentaires,  thérapeutiques, 
agricoles  et  industriels,  par  MM.  Li-Yu-Yng-,  Conseiller 
au  Ministère  de  l'Agriculture  de  Chine  et  L.  Grandvoïunet, 
Ing-énieur  agricole  (G. j j  77 

Le  Caoutchouc  en  Indo-Chine,  par  M.  Pernot,  Ing-énieur  agronome.      197 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 212 

Le  Bois  de  rose  de  la  Guyane  et  son  huile  essentielle,  par  E.  Bas- 
sière,  Ing-énieur  agricole,  Inspecteur  d'Ag-riculture  aux  Co- 
lonies ijin) 224 

Plantes  médicinales  de  la   Guinée  française,   par  H.  Pobég-uin, 

Administrateur  en  chef  des  Colonies  (Jin) 233 

Les  Eucalyptus,  par  R.  de  Noter aSg 

NOTES 

La  culture  de  la  Cannelle  au  Kouang-Tonk 264 

documents  officiels 

Décret  relatif  à  l'introduction  des  plants  de  caféier  et  autres  vég-étaux 

en  vue  d'empêcher  la  propag-ation  de  «  l'Hemileia  Vaslatri.v  »     256 

Nominations  et  mutations 258 


Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  grasses,  textiles,  g-ommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 259 


Bibliog-raphie v    et 


VIII 


^^♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦^ 

SPÉCIALE 


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que  sur  la  scrr«  froide,  il  Odoiito({lossum.  J'ai  obtenu  une  température  beiuicoup  plus  basse,  tout  cet  été,  et 
je  n'ai  pas  b.iissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  >i  ;  malgré  les  forts  coups  de  soleil  J'ai  donc  obtenu  de 
la  fraiclieur.  sans  pour  ainsi  dire  perdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  dé  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debkauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil. 


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11'=  Année  Septembre  1911  N"  102 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LE  SOJA 


Le  soja,  employé  en  Asie  depuis  un  temps  immémorial  pour  la 
nourriture  de  l'homme  et  des  animaux,  est  une  sorte  de  haricot  à 
gousses  velues,  à  grains  arrondis,  remarquable  par  sa  grande 
lichesse  en  azote,  en  graisse  et  en  matières  minérales. 

Depuis  longtemps  déjà,  il  a  été  signalé  par  les  auteurs  euro- 
péens. Tovis  ceux  qui  lont  étudié  ont  reconnu  l'importance  qu'il 
méritait  de  prendre,  tant  au  point  de  vue  alimentaire  et  thérapeu- 
tique qu'au  point  de  vue  agricole  et  même  industriel. 

Jusqu'à  ces  dernières  années,  le  soja  n'était  considéré  que 
comme  une  plante  curieuse  pouvant  rendre  quelques  services  dans 
l'alimentation  des  diahéticjues.  Les  Américains  l'ayant  essayé 
comme  fourrage,  en  ont  obtenu  de  tels  résultats  que  sa  culture 
s'est  considérablement  étendue  aux  Etats-Unis  et  au  Canada  connue 
le  témoignent  les  nombreuses  variétés  créées  dans  ces  deux  pays. 

Enfin  depuis  190(j,  année  où  les  huileries  anglaises  ont  adopté 
le  soja  comme  plante  oléagineuse  pour  combler  le  déficit  d'huile 
de  coton,  l'accroissement  formidable  de  l'exportation  du  soja  de  la 
Chine  vers  l'Europe  (200. 00(1  tonnes  en  1908,  plus  de  500.000 
tonnes  en  11)09)  a  montré  tout  le  parti  qu'on  pouvait  tirer  de  la 
plante  au  point  de  vue  industriel. 

De  l'avis  de  tous  ceux  qui  ont  étudié  la  question,  on  pourrait 
faire  mieux  encore.  Grâce  à  sa  grande  richesse  en  azote,  en  huile 
et  en  matières  minérales,  le  soja  devrait  tenir  une  place  importante 
aussi  bien  dans  l'alimentation  générale  que  dans  les  régimes  spé- 
ciaux. Si  nous  sommes  enthousiaste  pour  l'extension  du  soja,  ce 
n'est  pas  pour  voir  introduire  en  Europe  un  végétal  curieux,  mais 
bien  à  cause  de  la  réelle  valeur  de  la  plante,  valeur  qui,  depuis 
longtemps  déjà,  a  été  démontrée,  et  que  le  manque  d'initiative, 
seul,  a  empêché  jusqu'ici  de  se  manifester  sur  une  grande  échelle. 

Bill,  du  Janlin  colonial.  HJII.  U.  —  N»  102.  13 


178  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Depuis  ces  dernières  années  la  science  alimentaire  a  fait  de 
grands  progrès.  Elle  enseigne  les  moyens  de  se  nourrir  économi- 
quement et  rationnellement.  Mais  le  goût  est  aussi  une  condition 
essentielle  pour  les  aliments  car  il  constitue  une  nécessité  physio- 
logique. Lindustrie  alimentaire  peut  facilement,  à  ce  point  de  vue, 
résoudre  le  problème. 

Les  produits  à  base  de  soja  remplissent  merveilleusement  les 
conditions  physiologiques,  économiques  ou  gastronomiques  ensei- 
gnées par  les  sciences  ou  exigées  par  les  consommateurs. 

De  l'étude  de  la  valeur  alimentaire  du  soja  il  ressort  que  : 

1°  Le  soja  et  ses  dérivés  sont  plus  riches  ou  aussi  riches  que  la 
viande  en  niatières  azotées  et  en  matières  grasses.  Ce  sont  donc 
des  aliments  de  choix  pour  les  végétariens  et  les  végétaliens. 

2*^  Le  lait  obtenu  au  moyen  du  soja  peut  être  considéré  pratique- 
ment comme  une  variété  des  laits  usuels.  Il  est  très  intéressant 
pour  le  régime  lacté  et  l'allaitement  artificiel. 

3"  Le  soja  est  très  riche  en  matières  minérales  et  surtout  en 
acide  phosphorique.  C'est  donc  un  aliment  réminéralisateur  par 
excellence. 

4"  Le  soja,  étant  pauvre  en  hydrates  de  carbone,  sera  par  consé- 
quent précieux  pour  les  diabétiques. 

o°  Les  aliments  à  base  de  soja,  étant  très  nutritifs  sous  un  faible 
volume,  seront  indiqués  pour  l'alimentation  des  dyspeptiques. 

6"  Le  soja,  tout  en  étant  plus  riche  que  la  viande  en  matières 
azotées,  a  sur  elle  l'avantage  de  renfermer  cet  azote  sous  forme  de 
paranucléoalbuminoïdes  ne  donnant  pas  d'acide  urique,  ce  (pii  le 
recommande  aux  arthritiques.  11  est  moins  excitant  pour  les  pei- 
sonnes  atteintes  de  maladies  nerveuses. 

En  dehors  de  leur  emploi  dans  l'alimentation  humaine,  tani  au 
point  de  vue  général  qu  à  celui  des  régimes  spéciaux,  le  soja  et 
les  résidus  de  fabrication  peuvent  être  utilisés  avantageusement 
pour  la  nourriture  des  animaux  domestiques. 

Au  point  de  vue  agricole  le  soja  constitue  une  plante  peu  exi- 
geante et  très  productive.  Il  a  pour  l'azote  atmosphérique  un  pou- 
voir fixateur  plus  grand  i[uo  celui  des  autres  légumineuses 
employées  en  agriculture. 

Knlin  il  ne  faut  pas  oublier  les  nond)reuses  applications  indus- 
trielles que  peuvent  avoir  l'huile  et  la  caséine  de  soja. 

Ce  court  exposé  démontre  l'importance  exceptionnelle  que  peut 


Li:    SOJA  179 

prendre  cette  plante,  importance  qui  nous  a  décidé  à  effectuer  des 
recherches,  tant  au  point  des  applications  qu'au  point  de  vue  docu- 
mentaire. Nous  avons  résume  et  classé  ces  recherches  dans  cet 
ouvrag-e  qui,  nous  l'espérons,  sera  utile  aux  agriculteurs  et  à  tous 
ceux  qu'intéresse  la  question  alimentaire. 

Nous  tenons  à  associer  à  notre  nom  celui  de  notre  collabora- 
teur, l'ingénieur  agricole  Grand voinnet,  en  le  remerciant  de  l'aide 
qu  il  a  bien  voulu  nous  apporter,  ainsi  que  celui  de  M.  Chi  qui 
nous  a  aidé  à  organiser  l'enseignement  pratique  à  1'  «  École  des 
industries  du  Soja  »  en  Chine  et  à  l'Usine  de  la  «  Caséo-Sojaïne  » 
en  France. 

Enfin  nous  tenons  à  remercier  tous  ceux  aux  ouvrages  desquels 
nous  avons  emprunté  les  nombreux  documents  qui  constituent 
une  grande  partie  de  ce  travail. 

Li-Yu-YiNG. 

ORIGINE    ET    HISTORIQUE    DU   SOJA 

D'après  de  Gandolle,  le  soja  est  originaire  de  la  région  comprise 
entre  la  Gochinchine,  le  sud  du  Japon  et  Java.  Il  est  cultivé 
depuis  la  plus  haute  antiquité  en  Chine  et  au  Japon,  où  il  sert, 
grâce  à  sa  richesse  en  azote,  à  compléter  les  rations  du  riz. 

En  efîet,  le  soja  est  déjà  signalé  dans  le  célèbre  livre  de  matières 
médicales  de  She-non.  D'après  le  grand  historien  Sma  Quang 
ce  livre  aurait  été  rédigé  par  Honandi.  Le  soja  serait  donc  cul- 
tivé depuis  plus  de  5.000  ans. 

Le  célèbre  dictionnaire  de  Sui  Sham  décrivait  le  soja  sous  le 
nom  de  u  tchouan  ».  Un  autre  ancien  dictionnaire  :  Kouang-ia  le 
décrit  sous  le  nom  de  ta-teou  ou  grand  pois  ou  bien  encore  sou. 
Ce  dictionnaire  datant  de  l'époque  des  Han,  correspondant  à  peu 
près  à  l'époque  du  latin,  il  est  fort  probable  que  les  mots  soi, 
soya,  soja  dérivent  du  mot  chinois  :  Sou. 

De  nombreux  livres  anciens  font  remonter  l'invention  du  fro- 
mage de  soja  au  grand  philosophe  Hainintze,  prince  de  la  dynastie 
des  Han. 

Enfin  le  soja  et  le  teou  fou  (fromage  de  soja)  sont  chantés  dans 
beaucoup  de  poésies  chinoises  anciennes.  Exemple  ces  vers  du 
grand  poète  Sou  du  ii''  siècle  :  a  La  jade  tendre  s'en  parfume  dans 


180  ÉTUDES    El'    MÉMOIRES 

la  marmite  »  '  et  «  cuire  le  pois  en  lait  et  le  grain  en  beurre  ».   On 
voit  par  là  ({ue  1  idée  du  lait  végétal  ne  date  pas  d'hier. 

Ces  quelques  documents  historiques  et  littéraires,  quoique  ne 
donnant  |)as  de  détails,  prouvent  néanmoins  que  le  soja  et  ses 
dérivés  entrent  dans  l'alimentation  humaine  depuis  des  temps  très 
anciens. 

Aujourd'hui  le  soja  est  répandu  dans  toutes  les  parties  de  la 
Chine  et  même  de  l'Asie.  11  a  été  également  introduit  aux  Etats- 
Unis  et  en  Europe. 

Kaempfer  l'a  étudié  au  Japon  en  1690 -. 

11  a  été  cultivé  depuis  1779  au  Muséum  d'Histoire  naturelle, 
sans  autres  soins  que   ceux  donnés  aux  haricots. 

Il  a  été  importé  en  1790  en  Angleterre  -K 

En  1848  il  a  fait  son  apparition  en  Italie  '♦. 

En  18.*)5  M.  de  Montigny  envoya  de  Chine  plusieurs  varié- 
tés de  soja  à  la  Société  Nationale  d'Acclimatation  qui  lit  faire  des 
essais  en  différents  endroits. 

En  18()8  des  expériences  furent  entreprises  par  la  Société  d  hor- 
ticulture de  la  Côte-d'Or. 

En  1881]  à  l'Exposition  de  Vienne  parurent  des  envois  de  soja 
venant  du  Japon,  de  la  Chine  et  de  la  Mongolie. 

En  1874  des  essais  furent  faits  à  Etampes. 

En  187.">  et  pendant  les  années  suivantes,  Haberlandt  '  entreprit 
à  l'École  Impériale  et  Royale  d'Agriculture  de  Vienne  des  expé- 
riences sur  la  eultui-e  et  l'utilisation  du  soja.  Il  demanda  ht  substi- 
tution du  soja  au  pois  dans  la  fabrication  des  saucisses  de  pois, 
réglementaires  dans  l'armée  autrichienne. 

En  1878,  on  re^ut  à  la  Société  nationale  d'Acclimatation  des 
semences  chinoises  et  japonaises  qui  furent  expérimentées  ;  les 
semences  japonaises,  trop  tardives,  échouèrent. 

En  1880.  le  soja  fut  luis  en  vente  par  la  maison  \'ilmorin  et  put 
dès  h)rs  être  cultivé  par  tout  le  monde. 

I.  I>e  |)()èlc  t'ait  ici  alliision  à  la  i-i^ssi-iiihlinKc  inmiiH'  aspect  du  tenu  l'im  asi-c  la 
Jado  (|iian(l  il  est  liais.  Celle  i-essemblancc  est  iciuliu'  encore  plus  grande  aujdurd'lnii 
dans  ce  (jiie  nous  ap[)el<>iis  la  sojalithc  nu  i)iei'ie  de  lait  de  soja  (|ne  nous  l'abriquons 
avec  la  caséiue  végétale. 

•J.   Kacmpt'er,  Anieniluliun  Eroliriuiun.  l'asc.  ^^  p.  n:^T. 

'.\.    Ail  on.  Hnrliis    l\('ir<>iisis. 

1.   Piuidini.  Délia  Soia    //.i//,(  iKjrnolc  .   MX).). 

;■>.   Ilabcrlandl.  /.</e  .S'o/'.i/;o/me.  Vienne,   IS7H. 


LE    SOJA 


181 


Wein  a  étudié  la  plante  en  Allemagne  et  a  reconnu  que  sa  cul- 
ture avait  eu  un  plein  succès  ' . 

En  1888  le  soja  a  été  introduit  aux  États-Unis  et  adopté  comme 
fourrag-e  dans  les  États  du  Sud.  On  s'en  sert  pour  remplacer  la 
farine  de  graines  de  coton,  très  riche  en  huile,  dans  l'alimentation 
du  bétail  ^. 

En  1888,  M.  Lecerf  et  M.  Dujardin-Beaumetz  ont  préconisé 
l'emploi  du  pain  de  soja  pour  les  diabétiques. 

Des  communications  fréquentes  ont  d'ailleurs  été  faites  de  1890 
à  1896  dans  les  différents  bulletins  d'agriculture  des  États-Unis  à 
propos  du  soja. 

Nikitin  a  étudié  le  soja  en  Russie  et  a  montré  quel  intérêt  on 
pouvait  retirer  en  Europe,  de  l'emploi  de  cette  plante  ■'■. 

En  1905,  M.  Li-Yu-Ying  a  préconisé  l'introduction  du  lait  de 
soja  en  Europe  comme  aliment  économique.  Un  laboratoire 
d'études  a  été  créé  par  lui  à  ce  sujet,  en  1908,  à  Paris.  Ce  labora- 
toire s'est  complété  depuis  par  l'usine  de  la  «  Caséo-sojaïne  »  fabri- 
quant tous  les  produits  dérivés  de  la  plante. 

En  1906-1907.  le  docteur  Bloch  a  étudié  le  soja  et  conseille  l'em- 
ploi du  fromag-e  de  soja  en  feuilles  minces  pour  les  armées. 

Enfin,  en  1910-1911,  des  présentations  de  nombreux  produits  de 
soja  ont  été  organisées  aux  Expositions  de  Bruxelles,  Turin  et 
Dresde. 

En  un  mot,  le  soja  prend  de  plus  en  plus  d'extension  en  Europe 
et  en  Amérique  *.  Si  on  a  enregistré  dans  les  essais  faits  en 
Europe  un  certain  nombre  d'échecs  (École  de  Hohenheim;  D'  Rauch 
à  Bamberg,  M.  Charles  Berndt  à  Hamsberg-Deuben  en  Saxe),  tous 
ces  échecs  proviennent  de  ce  (^u  on  a  employé  des  variétés  trop 
tardives  provenant  du  Japon,  du  sud  de  la  Chine  ou  de  l'Inde.  Il 
aurait  donc  été  facile  d'v  remédier. 

Comme  le  dit  fort  bien  M.  Pailleux  ',"*  «  la  question  du  soja  a 
longtemps  sommeillé.   Réveillée  aujourd'hui  par  la  culture  expéri- 


1.  Wein,  La  K'"i»i'i<î  du  soja  comme  pi-Dcluit  a|4Ticole.  Journal  F.  l'acl.  Landiintli- 
schaft,  1881,  XXIX. 

'1.  Trimblc,  Le  soja. 

■i.  Zeitschrift  fur  der  Nahrungs  and  Genusseniitlel,  Il»0l-I90i,  p.  13!>.  —  Nikiliii, 
/,.(  graine  de  soja  au  point  de  vue  chimique  et  diététique. 

i.  Congrès  international  de  laiterie,  Paris,  1905. 

5.   Pailleux,  Le  soja. 


182 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


mentale...  par  les  essais  de  fabrication  de  Teou  fou  (fromag-e),  éclai- 
rée enlin  d'une  vive  lumière  par  l'introduction  de  la  plante  en 
Autriche-Hongrie,  en  Bavière  et  en  Italie...  elle  est  mûre  pour  une 
solution    )). 

CULTURE    DU    SOJA 


ESPECES  ET  VARIÉTÉS  DE  SOJA 

§   1.    —  Citractôron  botaniques  du  soja. 

Le  soja  est  une  Légumineuse  herbacée,  à  tiges  annuelles,  dres- 
sées,   de    80-90    centimètres    de    hauteur,    pouvant    atteindre    de 


Pied  de  soja. 


I    m.   20  èi  I     m.    .")()  dans  de    bonnes  conditions.  Les  feuilles  sont 
alternes,  composées,  liifoliolées,  à   pétiole  long  de   10   à    io  centi- 


LK    SOJA  183 

mètres.  Les  fleurs  sont  très  .petites,  papilionacées,  a  couleur 
variant  du  lilas  pâle  au  violet  foncé.  Leur  calice  est  g-amosépale  à 
cinq  divisions    aiguës  ;   la    corolle   est   papilionacée    et  les  dix  éta- 


D 


Fi'iiil  et  graine  du  soja. 

mines  sont  didelphes  (9  étamines  soudées  et  1  libre)  ;  l'ovaire 
libre  et  uniloculaire,  renferme  de  deux  à  cinq  ovules. 

Le  fruit  du  soja  est  une  g-ousse  velue  de  4  à  6  centimètres  de 
long-  sur  1  centimètre  k  1  cent,  o  de  larg-e  renfermant  de  deux  à 
cinq  graines  séparées  par  un  étranglement.  (Cet  étranglement 
n'existe  pas  chez  le  Glycine  soja,  mais  seulement  chez  le  Glycine 
hispida.) 

Ces  graines  sont  de  couleur  variable  :  jaune,  rouge,  brun,  noir, 
vert,  panaché,  leur  forme  est  plus  ou  moins  ovale  ou  arrondie; 
elles  ont  de  4  à  7  millimètres  de  diamètre. 

A  la  racine  se  trouvent  des  nodosités  comme  chez  toutes  les 
légumineuses,  mais  chez  le  soja,  la  grosseur  des  protubérances  est 
très  accentuée. 

^11.   —  Espèces. 

Linné  a  décrit  la  plante  sous  le  nom  de  Dolichos  Soja  '  et  une 
autre  espèce  sous  le  nom  de  Glycine  javanica. 

I.   I.iiiiu'',  Siieries  Planluriim. 


i84 


ETUDRS    I:T    MEMOIRES 


Kaempfei  emploie  le  nom  japonais  de  Daidzu  '. 
Moench  a  créé  le  g-enre  Soja  '   et  a  nommé  le  Dolichos  Soja   de 
Li  nné  :  Soja  hispida. 

D  après  Bentham  et  Hooker  le  soja  serait  un  Glycine. 
Maximowic/    '   appelle   Glycine  hispida  une  espèce  un  peu  diffé- 
rente du  Dolicho  s  soja  et  qui  est  actuellement  la  plus  employée. 

Le  Dolichos  soja  (Linné)  serait,  d'après  Siehold  et   Zuccarini  ^  le 
Glycine  Soja. 

En  résumé,  on     peut  distinguer,  d'après  l'Index   Kewensis,  trois 
espèces  de   soja  : 

1"  Glycine  hispida  (  Maximowicz)  ; 
2°  Glycine  Soja  (Sieb.  et  Zuccarini), 
ou  Dolichos  Soja  (Linné), 
ou  Soja  Hispida  (Moench), 
ou  Soja  augustifolia  (Miquel)  ; 
3"  Glycine  Javanica  (Linné). 

Le  Glycine  soja  se  disting-ue  du  Glycine  hispida  en  ce  que  ses 
pousses  n'ont  pas  les  étranglements  et  les  cloisons  caractéristiques 
du  Glycine  hispida. 

NOMS    VERNACl  LAIRES  '■• 

Chine  Yeou  Teou  (Pois  oléagineux     l:i-teoii  igiiunl  pois),  sou. 

Japon  Marne,  I^aizu. 

Annam  Dâu  nanh. 

Tonkiii  Dâu-tuong. 

Cambodge  San-Dek-Sieng-. 

Inde  Pataiii  Jokia. 

Burma  Pengapi-pe,  Kyat  Pyin. 

Kachin  Lasi. 

Khasi  L'  Rynibaikluug'  (?). 

Naga  An  ing-,  Kiye  (?)  ou  Tzudza  (?). 

I.epka  Salyang  ou  selliangdun. 

BuUiia  Botumash   Bhativas  ou  Bliatmais. 


Bengale  Haui  Kuillii,  Chhai.  (iari-Kahi 


1. 


1.  Kaenii)tep,  /t/iieniV.i/fj;)!    exolicnriini   jiolilico-phiisico-mediciirnin.    1712,  fasr.  5, 
p.  35". 

2.  Moench.  Melh.  F'ianl.  llorl.  bot.  el  acfric.  Marlifiensis.  p.  i:>-'>.  17  1!». 

3.  Bull.  Ac.'ifl.  Pelemb..  X\'III,  187.$.  p.  WH. 
i.  Ahh.  A/<!id.  Miiench.,  IV,  XH'a. 

j.  Celle  nomenclalure  est  emprunlée  à  l'arlicle  di-  M.  Ilic-  dans  le  liitUeliii  <lu  .lar- 
c/m  CofonTa/,  Janvier  1910. 


LE    SOJA  185 


Nepaul  Bhatnas  ou  Bhativas,  Kajuwa. 

Santal  Disoin  Iloroc. 

Ceylan  Bhatwan. 

Inde-Malaisie  Katyang  Kadeleh. 


Ansjleteire       Sov  Beau. 


Allomagne  Sojabohn. 

Hollande  Sojaboon. 

France  Soja,  Soia,  Pois  oléagineux  de  Chine 

Italie  Soia. 


§   III.   —  Variétés. 

Les  variétés  de  soja  sont  extrêmement  nombreuses,  ce  qui  n  a 
rien  d'étonnant  si  Ion  considère  que  la  plante  est  cultivée  en  Asie 
depuis  un  temps  immémorial. 

On  peut  classer  les  vai^iétés  de  soja  d'après  : 


a)  La  forme  des  graines.  —  Harz  divisait  le  soja  en  : 

\ 


Platijeurpa.,  grains    plats,      réussit     mal    en 


„    .     „.      .  ,  pAirope. 

Soia  Hispida  '  .^  ..•  i 

'•  '  ;  Pallida 

Tumida,  grains  ronds  .   Atrosperma 

(   Castanea 

b)  La.  couleur  des  téguments  des  graines.  —  La  couleur  des  graines  est 
excessivement  variable.  On  trouve  des  grains  blancs,  jaunes,  verts,  panachés, 
bruns,  etc.  Certains  ont  les  téguments  craquelés. 

c)  La  couleur  des  cotylédons.  —  Les  cotylédons  peuvent  être  blancs,  jaunes 
ou  verts. 

d)  La  couleur  des  fleurs.  —  Elle  varie  du  lilas  pâle  au  violet  foncé. 

e)  La  forme  des  fruits. 

f)  La  forme  des  folioles. 

g)  La  composition  chimique  des  graines. 
h    La  précocité. 

Variétés  chinoises.  —  Daprès  le  Pen  tsao  kang-  mou  ?,    livre  de 
matières  médicales  très  ancien,  on  trouverait  en  Chine  : 

Hè-Teou Soja  noir 

Pé-Teou Soja  blanc 

Ta  Teou  ]   Houang-Teou. Soja  jaune 

(Grand  pois)       ]  Tsin-Teou Soja  vert 

Han-Teou Soja  brun 

Pa-Teou Soja  tacheté 


I8G  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

M.  A.  Ilosie  '  distingue  clans  le  nord  de  la  (^hine  : 

!    /^a< /?iet  (sourcil  blanc).   Ombilic  blanc. 

1.    lloiuinq-  Teou   \     ,,,  .      ,,  ,-.1  ■      ^-..         /■  i'  ■  1     • 

^    ,     ,'  \    Chin-IIiiang  ou  Chin    inan   (jaune  dur  ou  jaune  rond    a 

^     J     ■''       /       j       graine  ronde  et  jaune  franc,  employé  pour  le  teou  fou. 

Riche  en  sfraisse  f     rr  •    1  ■  i  •       ni     u         <■        -^ 

^  \    Hei-chi  (ventre  noir  .  llile  brun  lonce. 

II.    Tsliuj-Teou    \    Épidémie  vert  ef  amande  jaune.  Très  riche  en  légumine. 
(Soja  veil)         '    Épidcrme  vert  et  amande  verle. 

!    Ta    Wou   Teou  (grand  soja  noir  . 
à  amande       ^Qy^\\\\  comme  aliment. 
1        veite        j    Graisse  assez  abondante. 

\  [    Siao  Wou  Teou  (petit  soja  noir). 

III.  //('  lou         1   .  1     i    A.T         -i  11 

a   amande   1    Noun-iture  des  clievaux. 

J  '         J       jaune       ï  Conserves  salées  pour  l'homme, 

f  [  Tourteaux  pour  les  ])orcs. 

à  amande  \  Pien  Wen  teou    Soja  noir), 

jaune       '  Nourriture  des  chevaux. 

En  réalité  les  variétés  sont  plus  nombreuses  en  Chine.  A  la  der- 
nière Exposition  de  Nankin  (1910),  nous  avons  pu  remarquer  |)lus 
de  400  variétés,  dont  ([uelques-unes  devaient  naturellement  être 
identiques  mais  qui  représentaient  en  tous  cas  de  nombreux  types 
différents. 

Ce  qui  rend  difficile  l'étude  du  soja  en  Chine,  c'est  qu'on  y  con- 
fond toutes  les  lé<.,^uniineuses  alimentaires  sous  le  nom  de  teou  et  f[ue 
(juelquefois  des  haricots  se  placent  à  coté  du  soja. 

Nous    proposons    la    classification    suivante    pour    les    sojas    île 

Chine  : 

/    brun  el  noir 
I  .    Soja   biuu    i  \    brun  et  verl 


2     Soia  non-      )  ,       .  .  ,.   .         1    brun  et  |aune 

•'  et  tous  les  intermédiaires  ',         .  "     , 

noir  et  vert 

noir  et  jaune 

vert  et  jaune. 


3.  Soja   vert      )  i 

4.  Soja  jaune  f  ' 


Variétés  japonaines.  —  Elles    sont   éi^alement  très   nombreuses. 
Voici  les  principales,  d'après  M.  Pailleux  •  : 

Go  Guwatu  110  uiame Haricot  du  -l"'  mois. 

Use  marne Haricot  ])récoce. 

Nakate  marne  1  Miso  mamej.  .  .  .      Haricot  de  demi-saison  (sert  ;i  faire  le  Mi>-i  . 


1.  .V.  n<»sii>.  Mnnchnria.  190  1,  p.  181. 

2.  l'aillcux,  l.e  sojn.  —  Pailleux  el  Bois.  Le  /«)/,i(/l'c  <I  un  curieu.i\  Paris.    \H<M>.   p. 
5"/  â-rt25 . 


LE    SOJA  1(S7 

Okute  mame Haricol  tardif. 

Marii  mame Haricot  rond. 

Siro  teppo  mame Haricol  blanc  en  balle  de  pistolel. 

Kuro  mame Haricot  noir. 

Kuro  teppômanu; Haricot  noir  en  balle  de  pistolet. 

Ko  isi  mame Haricot  petite  pierrt\ 

Awo  mame Haricot  vert. 

Kage  mame Haricot  à  pointe. 

Kuro  kura  kake  mame Haricot  à  selle  noire. 

Aka  kura  kake  mame Haricot  à  selle  i^ouge. 

Tsya  mame llai-icot  thé. 

Vu  isi  mame Haricot  panaché. 

Ki  nisyne Haricot  jaune. 

Ichia  mame Haiùcot  thé. 

Konrinza Haricot  jaune. 

Les  sojas  japonais  sont  en  général  trop  tardifs  pour  pouvoir  être 
cultivés  en  France,  ils  no  pourraient  être  utilisés  que  dans  les  colo- 
nies. 

Les  graines  claires  seraient  préférables  aux  noires  d'après 
Sagot  '. 

A  Formose  on  trouve  une  variété  jaune  et  une  variété  verte. 

Variétés  des  Indes.  —  On  peut  les  grouper  en  variétés  noires  et 
variétés  blanches  ;  les  premières  ne  poussant  que  sur  les  collines, 
les  secondes  en  plaine  et  sur  les  collines. 

Variétés  indo-chinoises.  —  Les  variétés  indo-chinoises  sont  assez 
nombreuses. 'La  plus  cultivée  est  une  variété  jaune  aplatie.  D'après 
M.  Pierre  on  pourrait  les  classer  d'après  : 

.    Races  à  fleurs  blanches 

1"  La  couleur  dos  lleurs       Races  à  fleurs  bleues 

Races  h  fleurs  pourpres. 

.  ,.   ,       i   Races  à  folioles  lancéolés  très  hispides 
2"  La  lorme  tles  lolioles  ,   _,  ,    ,  ,-   ,  ,•     .        •       i  •     ■  i 

I   Races  a  folioles  arrondis  a  peine  luspides. 

„     .  i'  Races  à  graines  noires 

:V'  Les  fruits  '  ,  ^     .        .  ,       , 

(   Races  a  graines  blanches. 

Variétés  des  Iles  Ilaicaï.  —  On  signale  aux  Hawaï  "'  plusieurs 
variétés  de  soja  servant  à  faire  le  Miso  et  les  autres  préparations  du 
grain. 

1.  Sagoi  et  Raoul,  Manuel  pniliqiie  des  cullures  tropicales.  1893,  p.  151. 

2.  Annuiil  report  of  the  H.iicai  Afjr.  exp.  Stat.,  1908,  p.  83. 


188  ÉTUDKS    ET    MKMOIHES 

Variétés  des  Etats- inis.  —  Elles  ont  été  classées  comme  suit  par 
M.  Bail. 

[.   Les  sojas  noiis  (0  sous-variétés) 

II.   Les  sojas  Ijruns  (3  sous-vaiiétés) 

IIL   Les  soj^s  bigarrés  (2  sous-variétés) 

I\  .   Les  sojas  verts  (2  sous-variétés) 

V.   Les  sojas  jaunes  verdâtres  (3  sous-variétés) 

\  I.   Les  sojas  jaunes  1 6  sous-variétés) 

Les  principales  sont  : 

Butlerbail  (Précoce) 

Dwarf  Early  Yello^v  (Précoce  jaune) 

Riceland  (Noire  précoce) 

Early   Brown  (Brune  précoce) 

("luolpli  (Verte  précoce) 

Tokyo  (Verle  deuii-précoce) 

Ito  San  (Précoce^ 

Maiiimotli  Yt'lhnv  (Tardive^. 

Les  variétés  employées  en  Virginie  poui-  faire  du  soja  café  sont  : 

Larly  green 
Médium  green 
.lapanese  pea. 

Variétés  d  Europe.  —  En  Europe  on  ne  peut  employer  que  des 
variétés  précoces  qui  seules  ont  le  temps  de  mûrir. 

Le  soja  d'Etampes.  le  soja  de  Hongrie,  le  soja  liàtif  ae  Fodolie, 
proviennent  d'un  soja  jaune  de  Chine  sélectionné  pour  obtenir  une 
plus  grande  précocité. 

En  Italie  on  emploie  surtout  le  soja  noir  précoce,  le  soja  \erl,  le 
soja  jaune,  le  soja  brun,  le  soja  jaune  g-éant. 

Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  les  variétés  sont  excessivement 
nombreuses.  Il  serait  donc  facile  den  choisir  quelques-unes  pour 
cha(|ue  climat. 

CHAPITHE     11 

KXKIE.NCKS    Dr    SO.IA 

§  I.  E.ri(je lires  climatérif/ues  du  .soja. 

Température.  —  D'après  un  calcul  fait  à  Proskau  par  Celsius,  il 
faudrait  au  soja  [)ovu-  mûrir  une  somme  de  24iG''0.  On  pourra  donc 


LE    SOJA  189 

le  cultiver  juscju'à  la  limite  nord  du  haricot  et  du  maïs  hàlif  et  pkis 
au  nord  encore  comme  fouri-aj^e. 

D'après  le  docteur  Blocli  '  la  température  qui  lui  est  nécessaire 
est  celle  qui  convient  au  blé. 

Le  soja  résiste  mieux  à  la  gelée  que  le  haricot,  mais  une  tempéra- 
ture froide  et  persistante  amène  son  rabougrissement  et  il  arrive 
fréquemment  que  des  semailles  trop  hâtives  sont  dépassées  par  celles 
qui  ont  lieu  plus  tard. 

L'exposition  au  midi  est  favorable  au  soja. 

Humidité.  —  De  l'avis  unanime  de  tous  ceux  qui  ont  cultivé  le 
soja,  c'est  une  plante  qui  résiste  admirablement  à  la  sécheresse.  On 
n'a  donc  pas  d'accidents  à  craindre  de  ce  côté.  Au  contraire,  le  soja 
pourra  soulTrir  et  mûrir  incomplètement  dans  les  années  trop 
humides. 

§  IL   Aire  ycoyraphique  du  soja. 

Le  soja  s'adapte  aux  climats  les  plus  variés.  Aussi  les  régions  où 
il  est  et  où  il  peut  être  cultivé  sont  nombreuses. 

Sa  culture  semble  être  comprise  entre  Féquateur  et  le  60"  lati- 
tude. 

^isie.  —  On  le  trouve  dans  toute  la  (]hine.  11  est  à  remarquer 
qu'il  y  est  cultivé  dans  des  climats  très  différents  les  uns  des  autres, 
ce  qui  montre  sa  faculté  d'adaptation  aux  conditions  les  plus 
diverses.  Les  trois  provinces  de  Mandchourie  viennent  en  tète  pour 
la  production  et  l'exportation  du  soja.  Dans  la  vallée  du  Liao  on 
emploie  l'assolement  : 

Sortilii)     (iaoliiui  I. 

Soja. 

Blé. 

Dans  les  six  provinces  du  nord  du  Fleuve  Bleu,  où  le  climat  est 
très  sec,  le  soja  est  beaucoup  cultivé.  Dans  les  provinces  des 
Fleuves,  centre  du  riz,  où  le  climat  est  pluvieux,  le  soja  réussit 
également.  Dans  les  provinces  des  Deux-Lacs  et  des  quatre  cours 

J.  Docteur  Hloch,  Le  Soja     liiilli'lin  îles  xciences  pharniacoloiiifiiies.  sept,  et  oct. 


190  ÉTUDES  i:t  mp:moiki:s 

d Cau  où  le  pays  devient  montag-neux,  on  le  retrouve  toujours.  On  le 
rencontre  enfin  dans  les  provinces  du  Sud  :  Kai-Tcho,  Yun-Nan, 
Kanjj-Si,  Foo-Tchin,  région  du  thé  et  du  camphre.  Bref  on  peut  dire 
que  nialj^ré  ta  dillerence  des  climats  dans  limmense  empire  du 
Milieu  on  y  trouve  partout  le  soja. 

Le  calcul  de  la  récolte  totale  est  im|)ossible  en  Chine  à  cause  du 
manque  de  moyens  de  contrôle.  Tout  ce  ({u'on  peut  faire  c'est  exa- 
miner l'importation  contrôlée  des  ports  ouverts.  Les  chiffres  com- 
prennent une  petite  quantité  de  haricots. 

\  (»ici  les  chiffres  recueillis  par  M.  IL  Brenier  '  pour  les  ports  de 
Alandchourie  (Douanes  impériales  seulement). 

(Voir  le  tableau.) 

La  culture  et  l'exportation  ont  augmenté  d'une  façon  énorme  en 
1908.  (Voir  le  Graphique.)  Ceci  serait  dû,  d'après  M.  H.  Brenier,  à 
fl'interdiction  de  la  culture  de  l'opium  qui  est  remplacé  parle  soja. 

Pour  les  autres  ports  de  la  Chine  on  aurait,  toujours  d'après  le 
même  auteur,  les  exportations  suivantes  : 

Tche-Fou.  —  En  1908,  59. .320  tonnes,  prescjue  exclusivement  sous  forme  de 
tcuirtenux.  Maximum  on  190S  avec  73.980  tonnes. 

Kino-TcJicou.  —  1300  tonnes  en  1908  ég-alenicnl  sous  forme  de  tourteaux. 
Maxinuim  en  1905  avec  31 .480  tonnes. 

Tchfn-IIiang  [Chin-Hianrj).  —  En  1908,  76.200  tonnes. 
En  1900  :    50.920   tonnes  de  graines. 

34.0.50  tonnes  de  tourteaux. 
II;iii-K<'oii.  —  En  1908  :  207.120  tonnes,  dont  : 

108.000  tonnes  de  tourteaux, 
lui   lOO'.t  :    208. 800  tonnes  dont  : 

13V.0i-0  tonnes  de  lourleaux. 

La  majeure  partie  du  soja  exporté  de  Chine  est  envoyé  au  Japon. 

Les  envois  pour  l'iuirope  ont  été>  sig-nalés  par  les  statistiques 
oflicielles  pour  l;i  première  fois  en  100(S.  On  auiait  t'uvoyé  pendant 
cette  année  : 

En  Grande-Iiretagne 69.200  tonnes 

France 21.390       — 

Hollande 7.290       — 

Italie. 4.140       — 

Helgi(jue 1 1 .  750       — 

Allemagne 670       — 

104.440  tonnes 

I.  II.  lîrenier,  La  qucstioii  ilii  sD.ja  Ihillelin  éfoiioiniqiu-  de  i Iniln-Chine,  mar.s- 
a\i'il  J'.ij  1). 


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--  Graines 

■■■■  Tourleaux. 

—  Graines  et  Tourteaux. 


LK    SOJA  193 

Les  ports  russes  du  Pacifique  auraient  de  leur  côté  reçu  de  Chine 
pour  être  réexpédiées  sur  l'Europe  100.000  tonnes. 

Ces  quantités  se  sont  accrues  dans  une  proportion  formidable  K 
En  juillet  1909,  TAng-leterre  seule  avait  acheté  400.000  tonnes  pour 
l'huilerie  à  des  sociétés  japonaises  de  Mandchourie.  * 

En  1909,  le  fret  était  : 

Dalny-Liverpool,  23, 75-32, oO  la  tonne. 

Han-Kcou.  —  Europe,  43,75. 

Les  grains  de  la  vallée  du  Yang-Tsé^  à  climat  humide,  supportent 
moins  bien  le  voyage  que  ceux  provenant  de  la  Mandchourie  qui  a 
un  climat  très  sec  •. 

.4^/  Japon  et  à  Forniose.  —  Le  soja  s'étend  jusqu'à  la  partie 
septentrionale  de  l'île  de  Yéso.  Il  occupe  une  superficie  de 
450.000  hectares. 

En  Corée.  —  Le  soja  y  est  cultivé  de  la  même  façon  qu'en  Chine. 

En  Indo-Chine.  —  Il  est  cultivé  au  Tonkin  et  en  Cochinchine 
ainsi  qu'au  Cambodge.  On  emploie  surtout  une  variété  à  graines 
jaunes  aplaties. 

On  trouve  également  le  soja  au  Siani,  dans  la  presqu'île  de 
Malacca,  et  dans  l'Inde  anglaise  depuis  l'Himalaya  jusqu  à  Ceylan 
sous  des  noms  ditïérents  suivant  les  tribus  '■^. 

En  Amérique.  —  Le  soja  a  été  introduit  aux  Etats-Unis  en  1888 
et  sa  culture  comme  fourrage  y  est  devenue  importante.  Les  meil- 
leurs résultats  ont  été  obtenus  entre  le  37''  et  le  ii°  à  l'est  des 
Montagnes  rocheuses  ((^orn  Belt,  région  du  maïs). 

En  Guyane,  le  soja  mûrit. 

En  Europe.  —  Les  variétés  hâtives  mûrissent  en  France  (variété 
hâtive  d'Etampes). 

1.  Le  prince  d'Arenberg,  président  de  la  Société  du  Canal  de  Suez,  a  lait  connaître 
à  la  Société  nationale  d'Afjriculturc  f(u"il  y  a  quelques  années  il  ne  passait  ])as  un  kilo 
de  soja  par  ce  canal,  il  en  est  passé  en  1908  :  35.000  tonnes. 

2.  H.  Bernier,  Loc.  cil. 

3.  Indian  Trade  Journal,  vol.  XI V,  n"  17  1,  .hily  29.  1900.  The  iiçfi-icntturn  Ledger 
n°  5,  Calcutta. 

Bul.  du  .Jardin  colonial.    1911.  II.  —  N°  102.  14 


194  ÉTUDES    KT    MÉMOIRES 

Va\  Italie  '  on  peut  cultiver  le  soja  dans  le  Manlouan.  la  IJgiiric^ 
le  Frioiil,  la  Marche  et  l'Emilie. 
.    En  Russie  •  on  a  créé  une  variété  de  Podolie. 

En'  Océanie.  —  Le  soja  est  cultivé  depuis  très  longtemps  aux 
Philippines,  à  Java,  à  Bornéo. 

En  Afriifuc.  —  On  l'a  essayé  à  Alger,  à  Rouïba   '■  et  en  Tunisie. 

On  fait  des  essais  étendus  dans  les  colonies  sud-africaines 
anglaises. 

En  résumé,  le  soja  peut  prendre  une  extension  très  grande  dans 
toutes  les  parties  du  monde  et  y  fournir  un  aliment  très  intéressant. 

s;   m.   —  Exigences  ayrologiques  du   soja. 

Exigences  phi/sigiies.  —  Le  soja  parait  peu  difficile  sur  létal 
physique  du  sol,  pourvu  que  ce  dernier  ne  soit  pas  trop  compact. 
Dans  un  tel  terrain,  en  effet,  il  mûrirait  incomplètement.  11  est  à  ce 
sujet  semblable  au  maïs. 

En  Indo-Chine,  on  recherche  les  sols  silico-arg'ileux. 

Dans  les  sols  sablonneux  et  caillouteux,  les  résultats  ont  été 
contradictoires  :  bons  dans  la  Caroline  du  Sud,  mauvais  en  Algé- 
rie '. 

En  Amérique,  on  a  obtenu  de  bons  résultats  dans  les  terres 
marneuses,  les  marécages  drainés. 

l^n  France,  les  terres  argilo-siliceuses  ou  argilo-calcaires  ont  été 
préconisées  comme  les  meilleures. 

Dans  la  Xourelle-(ialles-(lu-Su(]  on  emploie  la  terre  franche  pro- 
fonde. 

D'après  le  comte  Henri  Ai  iIvMS  cpii  a  beaucv>up  expérimenté  \v 
soja  en  Autriche,  le  meilleur  sol  à  lui  donner  serait  profond  et 
composé  de  sable,  d  humus  et  de  limon. 

Ces  opinions  contradictoires  sont  probablement  dues  aux  (HlVé'- 
reiites  richesses  chimiques  des  sols  et  au  climat.  II  est  évident  (|u  un 

I.   l*iiii)liiii,  Delhi  Soin.  1905.   —  liiiala  el  Tcsloni.  La  Suia  m-ll  alinicnlaziinn-    lln- 
liaiia.   I!H)H,  |).  :. 
■J.  ./oiirnal  (rafiricnlhirc  praliiiin'.  l«!t(t,  I.  I,  ii"  ]:',. 

;5.  Ti-ahiit,  Le  soja    («mivcni.  (mmicp.  de  l'Algcrii-.  Soi-\  ice  b(ilaiuc(iic.  l!iill.  ii'  Itî). 
1.   HiviiTc  el  Lecq,  .Manuel  de  iauriciilleiir  algérien. 


LE    SOJA 


19o 


climat  pluvieux  exagérera  les  (léfaut.s  d'une  terre  compacte,  et 
qu'inversement  un  climat  très  sec  occasionnera  des  échecs  dans  un 
sol  sablonneux  ou  caillouteux. 

(Juoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  que  le  soja  peut  donner  de  très 
bons  résultats  dans  des  terrains  très  ditTérents.  Il  est  très  résistant 
à  la  sécheresse  et  à  l'humidité,  mais  cette  faculté  varie  dans  des 
proportions  considérables  avec  les  variétés. 

Exigences  c/iimiques.  —  Le  soja  est  très  riche,  et  par  con.séquent 
enlève  au  sol  une  assez  forte  proportion  d'éléments  nutritifs.  Bien 
qu'il  tire  en  grande  partie  son  azote  de  l'atmosphère,  il  lui  faudra 
donc  un  sol  bien  approvisionné  en  éléments  fertilisants. 

Voici,  d'après  M.  Joulie,  les  éléments  emi)ortés  par  une  récolte  de 
soja  I  : 


Matièi-es. 

1000  kilos  exporteiiL 
en  kiliis 

100.000  kilos 

de  récolte  à  Iheclare 

expurtenl  en  kilos 

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12.60 
1.62 

13.65 
9.88 
9.76 
1.27 
2.72 
4.13 

32.73 

57.88 
17.39 
3 .  28 
.8.91 
20.29 
0.93 
1.41 
0.50 
1.03 

28 .  1  0 
9.02 

29.81 
9.36 

13.39 
1.15 
2.26 
2.88 

21.83 

82.12 
30 .  35 
2S6.7S 
62.94 
61.12 
8.31 

I) 

198.89 
59.85 
Il  .  29 
30.67 
69.84 
3.26 
» 

1) 

281 .01 
90 .  20 

298.07 
93 . 6 1 

133.96 
11.51 

Acide  plu isph()ri([uc 

Chaux  

Maj^nésie 

Potasse 

Fer 

Acide  siillïirif[in' 

Soude 

Silice 

M.  Lechartier  donne,  de  son  côté,  les  chiffres  suivants  - 
1"   Pour  une  récolte  de  soja  fourrage  en  vert    : 


Poids  du  fou'Tage  récolté 

20.000  kilos. 

30.000  kilos. 

Aciile  phosphi)fi(jue 

Acide  sulfiu'iciue    

32       kilos 
34         — 
125,6     — 

1 1 .0  — 
70,6      — 

99.1  — 

18,0   kilos 

51,0     - 

188,4     — 

62,0     — 

105,9     — 

119,1      — 

Chau.x 

Maifiiésie 

Potasse  

Azote          .        

1.  Voir  :  AfiriciiUure  pratique  des  pays  chauds.  1910,  articles  de  M.  Itié. 

2.  Grandeau,  I-e  Soja  Ilispida  (Journal  d'iKjricullure  pralique^  1903,  n»  26,  27,  28i. 


196 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Correspondant  à  : 

2(HI-'J00  kilos  scories  ou  superphosphate. 
Io0-200  kilos  chlorure  ou  sulfate  de  potassium. 


2"  Pour  une  récolte  en  grains. 


Récolte  enlière  fournissant  en  f/rains. 


Eléments  minéraux. 

1 .000  kilos 

1  .500  kilos. 

2.000  kilos. 

Cendres 

513,50 
38,85 
-iO,  50 

167.70 
58,96 
43,2! 

770.30 
58,20 
60,60 

251,60 

88,40 
04.80 

1.027,00 

77,70 

80,80 

335,40 

117,90 

86,40 

Acide  plicispliorique 

\(*ide  siil l'iiriiiiie        

Chau\                

Maernésie 

Potasse 

Si  on  compare  ces  deux  tableaux,  on  voit  qu'une  récolte  fournis- 
sant 1.500  kilos  de  grains  consomme  plus  d'acide  phosphorique  que 
.'{0.000  kilos  de  fourrage  vert. 

D  après  M.  Grandeau,  la  somme  des  éléments  nutritifs  enlevés 
par  une  récolte  de  soja  en  vert  serait  de  : 

Acide  phosphori((ue 32-48     kilos 

Chaux 12.J-188     — 

Magnésie 4i-Cî2       — 

Potasse 71-106     — 

équivalant  à  : 

200-300  kilos  superphosphate 

200  kilos  chlorure  ou  sulfate.de  potassium. 

Donc,  si  on  veut  cultiver,  le  soja  dans  un  terrain  plutôt  inférieur 
il  faudra  améliorer  les  propriétés  chimiques  de  ce  terrain  par  des 
apports  d'engrais.  Mais  jamais  les  engrais  azotés  ne  seront  indis- 
pensables; ils  ne  seront  même  que  très  rarement  utiles,  puisque  le 
soja  absorbe  l'azote  atmosphérique.  C'est  donc  une  économie  notable 
dans  les  dépenses  pour  les  engrais. 

{A  suivre.)  Li  Yu  Ying, 

Conseiller  <!<•   Z""''  c  lusse  ;iii  Ministère  de  V  Aijricullurc  de  la  C.liine. 

et    L.    Grandvoinnet, 

Ini/r/iii'iir  agricole  (G.). 


LE    CAOUTCHOUC   EN    INDO-CHINE 


L'examen  des  statistiques  de  la  production  du  caoutchouc  en 
Indo-Chine  au  cours  de  ces  dernières  années,  accuse  d'une  manière 
générale  une  notable  diminution  dans  l'exportation  de   ce  produit. 

On  constate  en  effet  que  les  exportations  ont  depuis  1 900  donné 
les  chiffres  suivants  : 

1899 53.000  k. 

1900 339.000 

1901 '.  267.000 

1902 72.000 

1903 79.000 

1904 177.000 

1905 373.655 

1906 513.223 

1907 212.293 

1908 36.982 

La  diminution  de  cette  production  tient  à  diverses  causes,  dont 
la  principale,  comme  on  pourra  s'en  rendre  compte  au  cours  de 
cette  étude,  est  la  difficulté  considérable  que  rencontre  l'exploitation 
des  essences  spontanées. 

Mais  si  l'Indo-Chine  apparaît  peu  favorisée  au  point  de  vue  de  la 
production  du  caoutchouc  par  l'exploitation  des  essences  indigènes, 
elle  est  par  contre,  grâce  à  d'heureuses  initiatives,  la  première  de 
nos  colonies  où  le  problème  de  la  plantation  des  essences  caout- 
choutifères  a  été  résolument  abordé  et  où  des  résultats  tangibles 
ont  été  obtenus.  • 

Etant  donnée  l'importance  sans  cesse  croissante  de  la  consomma- 
tion du  caoutchouc,  il  paraîtra  sans  doute  intéressant  de  connaître 
à  quel  point  en  est  actuellement  la  cpiestion  de  la  production  du 
caoutchouc  en  Indo -Chine  et  d'examiner  quelle  pourra  être,  dans 
l'avenir,  la  part  de  cette  colonie  dans  l'approvisionnement  du  marché 
métropolitain  du  caoutchouc. 

Nous  nous   servirons   pour  cette  étude    d'une  série   de    rapports 


198  ÉTUDES  i:t  mémoires 

émanant  des  Chambres  d'agriculture  et  des  services  agricoles  de  la 
Colonie  et  qui  ont  été  adressés  au  début  de  cette  année  au  Départe- 
ment des  Colonies. 

Nous  passerons  successivement  en  revue  les  différentes  rég-ions 
de  rindo-Chine,  en  examinant  pour  chacune  d'elles  ses  ressources 
en  essences  spontanées  et  en  indiquant,  d  autre  part,  les  essais  (jui 
ont  été  faits  pour  la  culture  d'essences  caoutchoutifères  et  les  résul- 
tats qui  en  ont  été  ol) tenus. 

Gochinchine. 

Essences  spontanées.  —  Les  renseignements  relatifs  à  la  produc- 
tion du  caoutchouc  en  Cochinchine  sont  extraits  de  deux  rapports 
émanant  l'un  de  M.  le  député  Paris,  ancien  président  de  la  Chambre 
d'Agriculture  de  la  Cochinchine.  l'autre  de  M.  Morange,  ingénieur 
agronome,  chef  des  Services  agricoles  et  commerciaux  de  la  colonie. 

Essences  spontanées.  — •  Les  ressources  naturelles  des  forets  de  la 
Cochinchine  en  lianes  à  caoutchouc  sont  à  peu  près  négligeables  et 
n'ont  jamais  pu  alimenter  d'exploitation  rémunératrice,  même  pour 
l'indigène.  M.  Paris  dans  son  rapport,  cite  pour  mémoire  quelques 
essais  de  saignées  de  lianes  pratiqués  en  1870  par  M.  Janneau  dans 
la  région  de  Chaudoc  et  les  espèces  étudiées  par  M.  Pierre,  telles 
que  le  Chonemorpha  Grandieriana  et  le  Nouettea  cochinchinesis. 

Mais  si  la  Cochinchine  est  peu  riche  en  essences  spontanées,  c'est 
dans  cette  colonie  que  se  sont  concentrés  principalement  les  efforts 
des  planteurs  et  que  les  résultats  les  plus  satisfaisants  ont  été 
obtenus  de  la  culture  de  1  Hevea  Brasiliensis. 

Essences  cultivées.  Hisiorif/ue.  —  L'origine  (K' l'introduction  eu 
Cochinchine  des  premiers  plants  d'flevea  est  un  peu  confusi'. 
D'après  M.  Josselmk  quekjues  plants  d"  Hevea  auraient  été  introduits 
en  1880  dans  les  collections  du  Jardin  botanique  de  Saigon.  Mais 
après  quatre  ou  cinq  ans,  pendant  lesquels  ils  se  seraient  montrés 
d  une  végétation  vigoureuse,  ils  dispai-urent. 

En  1899,  le  D'  Yersin  reçut  du  Jardin  Botanique  de  Saigon  di's 
plants  d'ilevea  âgés  de  18  mois  tout  au  plus.  Selon  toute  probabi- 
lité ces  plants  étaient  issus  de  semences  envoyées  à  Saigon  dans  la 
deuxième   moitié  de   1897  par  M.    lîA(»i  i..   pharmacien   en  chef  des 


LE    CAOLTCIIOLC    EN    INDO-CHINE  199 

Colonies,  Chargé  de  Mission  en  Extrême-Orient  et  pai-ticulièrement 
en  Malaisie. 

Le  mérite  de  l'introduction  effective  de  l'IIevea  Brasiliensis  paraît 
donc  bien  devoir  être  attribué  à  M.  Raoul. 

Mais,  ainsi  que  le  constate  M.  Paris,  dans  son  rapport,  c'est  à 
l'heureuse  initiative  et  aux  persévérants  efforts  de  M.  Josselme, 
soutenu  par  ses  collèg-ues  de  la  Chambre  d'Agriculture  que  sont 
dus  les  premières  tentatives  sérieuses  faites  en  Cochinchine  en  vue 
de  la  multiplication  de  l'Hevea. 

«  Les  prog'rès  successifs  de  cette  culture  en  Cochinchine  peuvent 
se  classer  en  trois  phases  : 

.Ij   De  1897  à  1899,  premiers  essais  tentés  par  l'Administration. 

B)  De  1899  à  1900,  [)remières  plantations  d'étendue  restreinte 
faite  par  les  particuliers. 

C)  A  partir  de  190G-1907,  extension  rapide  du  nombre  des  plan- 
tations. Constitution  de  Sociétés  diverses.   >> 

1"  Phase. 

Dans  son  rapport  M.  Morange  relate  que  (*  1.000  plants  prove- 
nant des  j^remières  graines  envoyées  par  Raoll  furent  dès  1898 
mises  en  terre  au  champ  d'essais  de  Ong-Yem.  quelques  autres 
également  de  1899  à  1900... 

('  En  raison  des  renseignements  partiellement  inexacts  que  l'on 
avait  alors  sur  la  nature  des  sols  propices  à  la  végétation  de  l'hevea, 
une  grande  partie  des  arbres  furent  placés  dans  des  terrains  trop 
humides.  Aussi  un  grand  nombre  d'entre  eux  disparurent-ils  rapi- 
dement. Il  n'est  finalement  resté  que  400  arbres  environ  sur  les 
1.000  plantés  en  1898.  Les  mieux  venus  de  ces  arljres  sont  ceux 
qui  ont  pu  croître  à  flanc  de  coteau.  Ils  comptent  donc  actuellement 
I  I  ans  et  demi  de  plantation  et  mesurent,  à  un  mètre  du  sol,  une 
circonférence  moyenne  de  quatre-vingt-quinze  centimètres,  les 
mieux  développés  ayant  respectivement  1  m.  4o,  I  m.  30  et  1  m.  01 
de  circonférence  à  un  mètre  de  terre. 

La  plantation  d'Hevea  de  Ong-Yem,  en  raison  de  son  caractère 
expérimental,  est  de  faible  étendue. 

En  dehors  des  arbres  indiqués  ci-dessus,  elle  comprend  actuelle- 
ment une  nouvelle  plantation  de  quatre  hectares  faite  en  1907,  et 
une  parcelle  de  un  hectare  1/2  environ   qui  a  reçu  divers  plants  en 
1909. 


200  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Des  expériences  se  poursuivent  actuellement  sur  la  valeur  com- 
parative des  différentes  méthodes  de  saignée,  sur  l'application  de 
diverses  fumures  aux  jeunes  arbres,  et  sur  la  culture  intercalaire  de 
différentes  légumineuses  améliorantes. 

La  production  du  caoutchouc  de  Ong-Yem  pour  l'Jll  peut  être 
estimée  k  300  kilogrammes.  » 

2'  Phase. 
Premières  plantations  faites  par  les  particuliers. 

Dès  1898,  la  Chambre  d'Agriculture  de  Cochinchine  s'inté- 
ressait vivement  à  la  question  caoutchoutifère.  En  mai  1899,  le 
Gouvernement  local  fit  venir  deCeylan,  sur  la  demande  de  M  Jos- 
SELME,  10.000  graines  d'Hevea  dont  la  germination  fut  malheureu- 
sement très  médiocre.  «  On  n'obtint  en  tout  que  3.400  plants  environ 
qui  furent  répartis  entre  divers  colons  et  dispersés  dans  les  pro- 
vinces de  l'Est,  principalement  chez  M.  Canavaggio  à  Thuduc,  et 
chez  M.  JossELME  à  Vinh-an-tây,  tous  deux  dans  la  province  de 
Guadinh,  chez  M.  Arcillon  dans  la  province  de  Baria,  et  chez 
M.  0.  GoNNELL,  à  Tayninh.  MM.  Canavaggio  et  Josselme  avaient 
déjk  reçu  l'année  précédente  un  certain  nombre  de  plants  provenant 
du  Jardin  Botanique. 

De  ces  premiers  essais,  faits  par  les  planteurs,  avec  l'aide  de 
l'Administration  il  ne  subsiste  que  quelc[ues  arbres  isolés  dont  la 
croissance  a  été   assez  irrégulière. 

Plantation  Bellancl.  —  Le  nom  de  M.  Belland,  décédé  prématu- 
rément au  cours  de  l'année  dernière,  devra  être  intimement  uni 
à  celui  de  M.  le  docteur  Yersin  dans  l'historique  de  la  culture 
des  essences  caoutchoutifères  dans   les  colonies  françaises. 

C'est  en  effet  aux  efforts  soutenus  de  ces  deux  hommes  d'initiative 
que  sont  dues  les  premières  plantations  d'essences  à  caoutchouc, 
dans  une  possession  française,  ayant  fourni  des  résultats  intéressants. 

«  Dès  1899,  M.  Belland  entreprenait  de  son  initiative  personnelle 
et  entièrement  k  ses  frais,  à  Phu-Nhuan  près  Giadinh  sur  la  route 
directe  de  Saigon  à  Govap,  c'est-k-dire  presque  aux  portes  de  la 
Capitale,  une  plantation  qu'il  devait  peu  à  peu  étendre  dans  les 
meilleures  conditions  d'économie    et    avec    un  plein    succès.   C'est 


LE    CAOUTCHOUC    E>    INDO-CHINE  201 

surtout  de  1900  à  1903  que  la  plantation  de  M.  Belland  a  pris  son 
extension  à  peu  près  définitive.  Elle  couvre  actuellement  4o  hectares 
et  comprend  : 

600  arbres  de    12  ans 
4 .  oOO  arbres  de   1 1   ans 
9.000  arbres  de  9  à   10  ans 
1 . 200  arbres  de  7  ans 
Soit  13.800  arbres. 

Le  rendement  a  été  en  1ÎI08  del.oOO  kilogrammes  de  caoutchouc 
sur  5.000  arbres  de  8  ans  en  movenne,  en  1909  de  3.000  kilo- 
grammes  sur  9.500  arbres  de  7  à  9  ans.  Pour  1910  le  rendement 
est  estimé  à  (5.000  kilogrammes  provenant  de  10.500  arbres  envi- 
ron et  s'élèvera  probablement  en  1911  à  10.000  kilogrammes. 

Le  sol  de  la  plantation  est  sablonneux  et  assez  pauvre,  les  arbres 
ont  été  plantés  en  partie  au  milieu  d  une  ancienne  caféerie  dont  les 
vieux  pieds  nont  pas  été  arrachés,  et  sont  plutôt  une  entrave  a  la 
croi.ssance  de  l'Hevea.  Aucune  fumure  n'a  été  appliquée  aux  arbres. 

Les  saignées  se  font  tous  les  matins  de  5  heures  et  demie  ou 
6  heures  jusqu'à  9  heures  et  demie  environ.  23  coolies  sont  occupés 
à  la  saignée,  chacun  d  eux  saigne  chaque  matin  un  lot  de  150  Hevea, 
il  passe  le  lendemain  et  le  surlendemain  à  deux  autres  lots  de 
150  arbres  également  chacun  et  ne  revient  que  le  4''  jour  sur  les 
arbres  saignés  les  premiers.  Un  même  lot  d'arbres  n'est  donc  saigné 
que  tous  les  trois  jours,  mais  durant  toute  l'année,  ou  du  moins 
tant  qu  il  n'y  a  pas  diminution  sensible  du  rendement  en  caoutchouc. 
Le  mode  de  saignée  adopté  est  l'arête  de  poisson,  sur  deux  mètres 
de  hauteur  de  tronc,  et  sur  une  moitié  de  la  surface. 

M.  Belland  a  installé  à  Giadinh  une  petite  usine  modèle  pour  la 
préparation  du  caoutchouc.  Au  rez-de-chaussée  se  trouve  la  salle  de 
traitement  du  latex  :  filtrage  à  l'arrivée,  coagulation  à  l'acide  acé- 
tique, après  addition  de  quelques   gouttes  de  Formol. 

Roulage  et  lavage  du  coagulum  que  l'on  obtient  finalement  en 
plaques  d'une  épaisseur  de  5  à  6  mm.,  sur  30  cm.  de  long  et  20  cm. 
de  large.  Le  séchage  des  plaques  se  fait  au  premier  étage  dans  une 
salle  largement  ouverte  à  tous  les  vents  où  le  caoutchouc  sèche  sur 
des  claies  garnies  de  treillage  galvanisé,  et  inclinées  à  45°.  Le 
caoutchouc  est  ainsi  complètement  sec  en  15  jours  ou  un  mois 
suivant  la    saison.   Au  moment  de  sa  mort,    M.  Belland  venait  de 


202  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

faire  munlcr  au  rez-de-chaussée  de  l'usine  une  étuve  à  dessicca- 
tion dans  le  vide  qui  aura  le  grand  avantage  de  permettre  le 
séchage  du  caoutchouc  en  quelques  heures. 

L'usine  est  en  outre  pourvue  d'un  moteur  à  pétrole  lampant 
actionnant  vme  pompe  k  eau,  ainsi  que  dune  vaste  citerne  surmontée 
d'un  château  d'eau  en  béton   armé. 

Le  caoutchouc  est  emballé  par  caisses  de  100  kilos  et  expédié  au 
fur  et  à  mesure  de  la  production.  11  est  vendu  à  Paris.   » 

Il  a  paru  intéressant  de  donner  in  extenso  tous  les  renseignements 
fournis  par  M.  Morange  au  sujet'  de  la  plantation  de  M.  Belland, 
non  seulement  en  raison  de  son  ancienneté,  mais  parce  que  cette 
initiative  féconde  permet  d'étaJjlir  sur  des  bases,  aussi  fermes  qu'il 
est  possible  de  le  faire  dans  une  entreprise  agricole,  les  résultats 
que  l'on  est  en  di-oit  d'escompter  de  la  |)lantation  de  Ihevea  en 
Cochinchine. 

Nous  passerons  successivement  en  revue  les  ditï'érentes  planta- 
tions citées  dans  les  rapports  de  MM.  Paris  et  Morange  en 
indiquant  pour  chacune  d'elles  leurs  caractéristiques,  les  méthodes 
employées  et  les  résultats  obtenus,  ces  renseignements  sont  de 
nature  à  servirde  guide  aux  colons  qui  entreprendraient  de  nouvelles 
plantations. 

Plantation  Etievant.  —  Cette  plantation  est  située  dans  la  pro- 
vince de  Giadinli.  non  loin  de  Ghomoi  à  12  kilomètres  environ  de 
Saigon  sur  la  ligne  de  tramway  de  Hôc-Mon-Faite  en  terrain  sablon- 
neux pauvre,  elle  comprend  16.000  arbres  plantés  en  proportions 
à  peu  près  égales  de  190')  à  1900. 

«  Les  arbres  de  cinq  ans,  après  avoir  eu  les  trois  premières  années 
une  croissance  vigoureuse,  ont  subi  un  temps  d'arrêt  à  partir  de 
la  quatrième  année,  bien  cpie  le  sol  ne  j)résente  pas  de  couche  pier- 
reuse compact  e. 

A  jiarl  1  adjonction  d'un  [)eu  de  terreau  au  sol  au  moment  de  la 
plantation  les  arbres  n  ont  [)as  rei^-u  de  fumure   réelle.   » 

Cette  plantation  a  été  continuée  au  coui's  de  l'année  1910. 

Plantation  (îuéri/.  —  Cette  plantation  avait  été  acquise  par 
M.  Helland,  elle  est  "  située  it  llanh-thong-Tày,"  près  Govap,  ;i  î> 
kilomètres  environ  de  Saigon  dans  la  même  formation  sablonneuse 
que  la  j)lantation  j)récédente,  elle  comprend   lo.lKMl  aibres   plantés 


LE    CAOITCIIOLC    i:.N    1N"D0-CII1>E  203 

de  1901)  à  1909.  Une  partie  de  la  plantation  a  été  faite  entre  des 
rani^s  de  caféiers  Libéria  abandonnés  qu'il  eût  été  préférable  de 
faire  disparaître  pour  laisser  aux  Ilevea  le  plus  d'espace  possible, 
d'autant  que  ceux-ci,  en  majeure  partie,  sont  plantés  à  3  mètres 
d'écartement.  La  végétation  en  «général  a  très  bon  aspect,  les  arbres 
avant  été  fumés  au  tourteau  d'arachide.  Mais  l'écartement  de  3 
mètres  est  insuffisant  et  nuira  sans  doute  dans  l'avenir  au  dévelop- 
pement normal  de  la  plantation.  » 

Plantation  Canavaggio.  —Elle  se  trouve  à  Thuduc,  à 27  kilomètres 
de  Saii^on.  Cette  plantation  comprend  un  petit  noyau  d'arbres  pro- 
venant des  premiers  plants  rec.is  de  l'Administration  (300  en  1898, 
200  enl899j.  Plus  récemment  M.  Canavaggio  a  planté  5.000  arbres 
et  se  propose  d'étendre  encore  sa  plantation. 

11  reste  encore  c[uelques  Hevea  provenant  des  premières  g-raines 
introduites  dans  la  colonie  dans  les  plantations  Avcillon  (Baria) 
(y(Wmnell[T^\-\\h\\\]  et  sur  la  route  de  Bienhoa  à  Long-Tliknh. 

3'  Phase. 

Grandra  plantations. 

«  A  partir  de  190o  en  présence  de  la  véo^étation  «généralement  satis- 
faisante des  Hevea  plantés  en  divers  points  de  la  Cochinchine,  et  à 
la  suite  de  l'ouverture  partielle  à  l'exploitation  de  la  ligne  du 
chemin  de  fer  de  Saïg-on-Phanthièt.  comme  aussi  en  raison  de 
l'empierrement  jusqu'à  Hong-Quan  de  la  route  de  Kratié  l'idée  vint 
à  plusieurs  capitalistes  d'établir  de  vastes  plantations,  dans  les 
rég-ions  nouvellement  ouvertes  à  la  coloni-sation,  régions  dont 
l'excellente  qualité  des  terres  était  déjà  connue  en  partie.  Aussi 
d  importantes  sociétés  ne  tardèrent   pas  à  se  constituer. 

["  Plantation  Suzannah.  —  C'est  la  première  en  date.  Elle  a 
pour  fondateur  M.  Cazeau  qui,  dès  1904,  après  avoir  prospecté  la 
région  traversée  par  la  voie  ferrée  entre  les  stations  de  Bauca  et 
d'Anloc,  sollicita  en  concession  des  terrains  situés  à  proximité  de 
la  gare  de  Dàu-Giay,  à  65  kil.  de  Saigon.  Cet  emplacement  a  été 
judicieusement  choisi.  Les  terres  de  Suzannah  ^terres  rouges  très 
fertiles,  s'étendent  de  part  et  d'autre  de  la  voie  ferrée,  au  Nord  de 


-04  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

laquelle  elles  descendent,  par  de  légers  vallonnements  jusqu'à  une 
source  d'un  débit  important  qui  a  été  captée  pour  les  besoins  de  la 
plantation.  Une  société  détudes  constituée  en  I90o  lit  les  premiers 
défrichements  et  établit  en  1906  une  plantation  d'essai  de  700 
hevea.  » 

Cette  société  d'études  se  transforma  en  1907  en  société  anonyme 
et  les  travaux  de  plantation  furent  dès  lors  activement  poursuivis. 
En  1910,  580  hectares  environ  avaient  été  mis  en  culture  sur  les- 
quels 308  avaient  reçu  140.000  plants  d'hevea.  Les  heveas  sont  à 
la  densité  de  4o0  arbres  à  l'hectare  (à  part  8.000  arbres  plantés  en 
1907  à  3  mètres  d'écartement). 

«  Toutes  les  opérations  de  culture  ont  été  conduites  avec  le  plus 
grand  soin.  Les  hevea  sont  plantés  par  lots  de  18  hectares  formant 
des  rectangles  de  600  mètres  sur  300  mètres  garnis  de  clôtures  en 
ronces  artificielles  et  desservis  par  des  chemins  de  o  m.  Le  principe 
adopté,  dès  le  début,  a  été  de  planter  en  terrain  absolument  net. 

Avant  la  mise  en  place  des  arbres,  le  terrain  est  complètement 
dessouché  et  labouré.  Des  façons  d'entretien  continues  sont  données 
de  manière  à  débarrasser  complètement  le  terrain  des  mauvaises 
herbes,  en  particulier  du  tranh  (imperata  cylindrica),  graminée 
envahissante  bien  connue  également  en  Malaisie,  à  Sumatra  et  Java 
sous  le  nom  de  «  lalang  ». 

La  croissance  des  plants  est  très  satisfaisante.  Des  mensurations 
faites  en  1910  sur  oO  unités  prises  au  hasard  parmi  les  700  arbres 
de  la  plantation  de  1906,  donnent  une  moyenne  de  33  centimètres 
de  tour,  ceux  de  deux  ans.  12  à  13  centimètres.  Toutes  ces  mensu- 
rations sont  faites  à  1  mètre  du  sol  ;  ces  chiffres  de  croissance  sont 
tout  à  fait  comparables  à  ceux  de  Geylan,  tout  en  étant  légèrement 
inférieurs  à  ceux  de  Malaisie.  La  cause  de  ces  écarts  doit  être  impu- 
table principalement  à  la  différence  du  régime  des  pluies,  celles-ci 
sont  à  peu  près  continues  en  Malaisie,  mais  discontinues  en  Gochin- 
chine  (saison  sèche  de  3  à  4  mois  environ,  de  janvier  à  avril). 

Le  matériel  de  la  plantation  est  très  perfectionné.  Il  comprend 
notamment  des  faucheuses  mécaniques,  des  charrues  d'un  modèle 
prati([ue  pour  le  désherbage  et  le  binage  des  jeunes  Hevea  ;  des 
chars  très  résistants  ii  ressort  formés  de  bambous  ingénieusement 
assemblés  ;  enfin,  un  appareil  à  dcssoucher  d'une  grande  puissance 
(jui  permet  à  une  é(|uij)e  de  six  hommes  d'extirper  journellement  2") 
à  30  souches  de  toutes   dimensions. 


LE    CAOUTCIIULC    EN    liNUU-CHLNE  205 

Ce  matériel  a  été  construit  à  Saïg-on  sur  les  indications  et  sous  la 
direction  de  M.  Girakd,  directeur  technique.  En  outre,  unelocomo- 
bile  à  vapeur  actionne,  par  treuil  et  câble  avec  poulie  de  retour, 
une  défonceuse  Bajac  à  bascule.  Cet  équipage  mécanique  installé 
dans  la  partie  sud  de  la  concession  a  permis  le  labour  k  la  vapeur 
d'un  assez  cr^and  nombre  d'hectares.  La  profondeur  des  raies  est 
de  30  à  32  centimètres.  L'équipe  entraînée  à  ce  travail  spécial,  peut 
labourer  un  tiers  d'hectare  par  jour,  soit  10  hectares  par  mois.  Le 
prix  de  revient  du  labour  est  de  quarante  piastres  (40  S)  environ 
par  hectare. 

De  vastes  bâtiments  :  log-ements,  magasins,  infirmerie,  étables, 
ont  été  construits  au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 

Une  entreprise  séricicole  importante  est  annexée  à  l'opération 
«  Hevea».  Trois  magnaneries  et  une  filature  pouvant  contenir  50 
bassines,  ont  été  construites  en  1908-1909.  La  plantation  de 
mûriers  comprenait  en  1910  10  hectares,  mais  doit  être  portée  ulté- 
rieurement à  50  hectares. 

Un  barrage  de  la  source  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  a  été  établi 
dès  le  début  de  la  mise  en  valeur  de  la  concession.  Une  pompe 
mue  par  un  moteur  à  explosion,  refoule  l'eau  dans  un  château  d'eau 
en  béton  armé,  d'où  elle  est  distribuée  par  des  tuyaux  de  fonte  aux 
bâtiments,  aux  étables  et  aux  pépinières. 

La  main-d'œuvre  est  fourni  presque  entièrement  par  des 
Annamites,  dont  un  certain  nombre  sont  fixés  sur  la  concession. 
On  compte  aussi  quelques  Chinois  (réformistes  exilés)  .  La  main- 
d'œuvre  Moi  est  rare. 

Le  prix  de  la  journée  est  de  0  ;>  40  plus  0  ;>;  05  environ  de  riz 
distribué  par  ration  quotidienne  de  800  grammes. 

Le  troupeau  comprend  environ  300  bêtes  à  coi-nes  utilisées  pour 
les  labours  et  les  transports,  et  un  certain  nombre  de  vaches  laitières. 
Les  animaux  de  trait  ne  reçoivent  pas  de  paddy  ;  ils  vivent  uni- 
quement de  l'herbe  des  pâturages  et  sont  cependant  en  excellent 
état  d'entretien. 

Divers  essais  de  cultures  ont  été  entrepris  et  ont  donné  des  résul- 
tats particulièrement  encourag-eants  en  ce  qui  concerne  les  riz  de 
terrains  secs,  le  maïs,  le  tabac,  le  manioc  et  la  canne  à  sucre. 

Plantation  de  Xa-Trach.  —  Cette  plantation  est  exploitée  par  la 
Société  des  plantations   d' Hevea    de    Xa-Trach  .  Elle   est   située, 


20G  ÉTUDES  ET  :mémoires 

«  comme  celle  de  Suzannah,  dans  la  région  des  Terres  rouges  mais 
dans  la  partie  Nord  de  la  Cochinchine,  sur  la  route  de  Thudavmiot 
à  Kratié,  à  6  km.  du  poste  administratilde  Ilungquan  et  à  KM)  km. 
de  Saigon. 

Tandis  quà  Suzannah  le  défrichement  a  lieu  à  travers  une 
forêt  plus  ou  moins  épaisse,  composée  d'essences  variées,  le  planteur 
de  Xatrach  doit  se  préoccuper  de  faire  disparaître  une  végétation 
dense,  presque  exclusivement  composée  de  bambous  de  taille  et  de 
grosseur  movenne,  mais  formant  des  peuplements  excessivement 
touffus,  et  uniformément  répandus,  dans  toute  la  région  qui  a  reçu 
le  nom  de  «  Mer  de  bambous  ». 

Ce  bambou  appartient  à  l'espèce  dite  Bambou  femelle,  en  Anna- 
mite «  tre  to  »  (arundo  multiplex).  Sans  labours,  il  est  difficile  de 
l'extirper  du  sol  dès  la  première  année  de  défrichement  et  de 
culture. 

Aussi  est-il  nécessaire  de  faire  procéder  à  un  entretien  constant, 
sous  peine  de  voir  la  jeune  plantation  vite  envahie  par  les  nom- 
breux rejetonsémispar  les  rhizomes  extrêmement  vivaces  du  Bambou 
femelle.  La  superlicie  totale  de  la  plantation  est  de  1.1 07  hectares, 
sur  lesquels  'iOO  environ  ont  été  rapidement  ouverts  en  '2  ans 
(1908-1909)  et  comprennent  : 

t32  hectares  plantés  en  hevea. 
60  hectares  de  rideaux-abris  en  l)amb()us. 
0  hectares  de  chemins. 
2  hectares  de  terrain  d'habitation. 
oOO  hectares. 
Par  mesure  de  [)rudence,  il    a    été    jugé  utile   pour    protéger  les 
jeunes  hevea  contre  les  grands  vents  de  ménager  des  rideaux-abris, 
orientés  du  Nord-ouest  au  Siul-pst,  c'est-;i-dire  perpendiculairement 
à  la  direction  des  moussons. 

Dans  la  plantation  de  Xatrach,  se  trouve  englobée  une  petite  pkin- 
tation  d'essai  faite  par  l'Administration  de  I90o  à  1907  et  compre- 
nant .'3.2»SO  lievea  de  divers  âges,   savoir  : 

:iO  plantés    en  lîMKi 
S20  —  1900 

2i.30  —  IÎH)7 

Supprimée  en  1907  en  tant  que  champ  d'essai  administratif,  cette 
plantation  expérimentale  fut  rachetée  en  1 908  par  la  Société  de 
Xatrach. 


Li;    CAOUTCHOUC    EN    INDO-CHlNE  207 

I^]lle  a  été  faite  en  terrain  complètement  défriché  et  labouré, 
tandis  que  pour  la  plantation  de  la  Société  proprement  dite  (432 
hectares),  le  terrain  a  été  simplement  préparé  dune  façon  analogue 
à  celle  usitée  parles  Mois  pour  établir  leurs  raïs  (cultures  tempo- 
raires). 

La  forêt  a  été  abattue  et  brûlée,  mais  les  souches  nont  pas  été 
extraites  et  aucun  labour  na  été  donné  au  sol. 

La  main-d'œuvre  est  presque  entièrement  fournie  par  les  Mois 
des  villages  voisins  de  la  concession,  au  prix  de  0  ,'$20  par  journée. 
(]e  prix  est  inférieur  au  prix  de  la  main-d'œuvre  annamite,  qui 
varie  de  OS^O  à  0.S40,  mais  cette  différence  se  justitie  par  le  faible 
rendement  de  la  main-d'œuvre  des  Mois  qui  sont  d'assez  médiocres 
travailleurs.  La  croissance  des  hevea  à  Xatrach  est  à  peu  près 
aussi  satisfaisante  qu'à  Su/.annah. 

La  terre  rouge  est  d'excellente  qualité,  très  franche,  sans  aucun 
caillou  comme  à  Suzannah  ;  elle  conviendrait  à   bien  des  cultures. 

Le  terrain  est  sensiblement  plus  vallonné  que  dans  la  région  tra- 
versée par  le  chemin  de  fer,  la  concession  est  sillonnée  par  plusieurs 
petits  cours  d'eau. 

Plant alion  de  Hiej)-T/tanh .  —  Située  à  27  kilomètres  de  Tayninh 
et  à  72  kilomètres  de  S;iïgon,  sur  la  route  basse  de  Trangbong  à 
Tayninh  et  à  peu  près  à  mi-chemin  entre  ces  deux  localités.  Cette 
plantation  est  dirigée  par  MM.  Deleukance  et  Jousseï,  ingénieurs 
des  Arts  et  Manufactures,  qui  ont  fixé  leur  résidence  à  Hiep-thanh, 
sur  leur  concession,  dès  les  premiers  jours  du  défrichement  et  qui 
ont  (Hrigé  sur  place  tous  les  travaux  avec  beaucoup  d'énergie  et  de 
méthode. 

MM.  Delklrance  et  Jousset  ont  entrepris  : 

I"  Une  plantation  de  1")9  hectares,  commencée  en  I  i)08  pour  le 
compte  de  commanditaires  résidant  en  France  (sur  lesquels  100 
hectares  à  la  densité  de  .'iOO  arbres  à  l'hectare  sont  déjà  plantés, 
soit  30.000  arbres). 

2"  Plusieurs  plantations  de  100  hectares  pour  le  compte  de  par- 
ticuliers vis-à-vis  de  qui  M\L  Delelrance  et  Jousset  sont  entrepre- 
neurs de  culture  dhevea. 

Les  terres  concédées  aux  divers  propriétaires  sont  défrichées, 
plantées  et  entretenues  moyennant  un  prix  forfaitaire,  jusqu'à  la 
sixième  année.  A  ce  moment,  le  propriétaire  devra  lui-même 
prendre  en  main  l'exploitation  de  sa  plantation. 


208  •  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

La  croissance  des  hevea  s'est  montrée  très  satisfaisante.  La  plan- 
tation est  faite  à  raison  de  300  arbres  environ  à  l'hectare,  les  uns  à 
i  mètres  sur  8  mètres,  les  autres  à  6  mètres  sur  a  mètres  20,  en 
quinconce.  Le  premier  écartement  (4x8)  a  été  adopté  de  façon  à 
permettre  quelques  cultures  intercalaires,  notamment  celle  de  la 
pastèque,  qui  a  donné  en  1909  un  profit  suffisant  pour  couvrir  les 
frais  cï entretien. 

Plantation  de  Tan-Thanh-Dong.  —  Située  dans  la  province  de 
Giadinlî,  à  3o  kilomètres  environ  de  Saigon  et  à  15  kilomètres  du 
centre  de  Hùcmôn,  point  terminus  du  traniAvay  sur  route  allant  à 
Saigon.  Cette  plantation  est  faite,  en  association  par  MM.  Paris  et 
Gléuv,  et  se  trouve  sous  la  direction  technique  de  ce  dernier.  D'une 
superficie  de  2G0  hectares,  c'est  le  premier  exemple  d'une  plantation 
assez  vaste,  faite  en  sol  sablonneux  pauvre. 

Elle  est  établie  sur  un  plateau  inculte,  dépourvu  de  toute  végé- 
tation arbustive  et  couvert  simplement  dune  herbe  peu  touffue. 
Les  hevea  sont  k  4  mètres  en  carré  (soit  iOO  à  l'hectare).  oS.OOO 
plants  ont  été  mis  en  place  en  1909,  et  la  deuxième  moitié  de  la 
plantation  a  dû  être  terminée  en  1910.  Les  pépinières  ont  été  éta- 
blies en  1908  et  très  bien  entretenues.  La  transplantation,  en  juin- 
juillet  1909,  a  eu  lieu  avec  beaucoup  de  précautions  (plants  enlevés 
à  la  motte,  et  non  à  racines  nues).  Une  fumure  de  200  gr.  de  tour- 
teau d  arachide  broyé,  a  été  incorporée  à  la  terre  de  chaque  trou  au 
moment  même  de  la  plantation.  La  croissan-ce  des  hevea  ainsi  mis 
en  place  a  été  excellente. 

Parmi  les  îiutres  plantations  ouvertes  depuis  1908,  il  y  a  lieu  de 
citer  encore  : 

a)  Les  plantations  de  la  société  anonyme  d'exploitation  de  Phuquoc 
(100  hectares  plantés  ou  en  voie  de  plantation).  La  plantation  doit 
comprendre  400  hectares.  Elle  occupe  la  partie  sud  de  l'île  de  Phu- 
quoc et  a  son  centre  au  village  de  Caydua. 

Un  essai  d'introduction  de  main-d'œuvre  javanaise  a  été  tenté  par 
M.  DuBEDAT  et  a  jusqu'ici  donné  d'excellents  résultats.  Un  premier 
convoi  comprenait  127  javanais  et  javanaises,  un  deuxième  150. 

Cette   main-d'œuvre   s  est  montrée    très    supérieure    à    la   main 
d' œuvre  locale  de  Phuquoc. 

h)  La  plantation  de  la  Société  du  Donai  (province  de  Bienhoa), 
possède  non  loin  des  chutes  de  Trian,  45.000  plants  répartis  sur 
plusieurs  parcelles  de  terrain,  situées  le  long  des  berges  du  fleuve. 


LE   CAOUTCHOUC    EN    INDO-CHINE  209 

c)  Enlin  diverses  plantations  appartenant  à  des  particuliers. 

Dans  la  province  de  Bienhoa,  plantation  de  MM.  Vallon  et  Co- 
querel  à  Binhtruoc,  Tirard  a  Auloc  Lacheval  près  de  Phuocthanh  ; 
dans  la  province  de  Baria,  plantation  de  MM.   Veillet  et  Drovilh. 

Dans  la  province  de  Giadinh  M.  Bussj  à  Chômai,  M.  Perrière  à 
Cocoug  près  de  Thuduc. 

Plantations  ouvertes  en  1910  :  Un  certain  nombre  de  sociétés  se 
sont  constituées  au  cours  de  l'année  1910.  Parmi  ces  plantations 
nouvelles  il  y  a  lieu  de  citer  : 

A.  Dans  la  province  de  Bienhoa. 

1"  La  société  de  Lon^^-Thanh  (MM.  Mottet,  Feraudy  et  associés) 
près  de  Long-Thanh  (k  o8  kilomètres  de  Saïg-on)  au  village  de 
An-Lan. 

Le  programme  de  la  société  comprend  400   hectares  environ. 

Le  sol  est  formé  d'une  terre  franche  se  rapprochant  des  terres 
rouges. 

2°  La  société  de  Benh  Truoc. 

La  plantation  doit  comprendre  400  hectares  à  ouvrir  d'après  le 
programme  suivant  : 

Début  des    travaux l"'"  juin  1910 

Défrichement  en  1910 100    hectares 

Défrichement  en  1911 130       — 

Défrichement  en  1912 IMO       — 

400       hectares 

Plantation  en  1911 40.000  plants 

Plantation  en  1912 oO.OOO     — 

Plantation  en  1913 50.000     — 

Le    directeur  est  M.  Vallon,   fondateur  delà  Société. 

Les   terrains  de  Binh-Truoc  sont  sableux  et   assez  pauvres. 

3°  La  Société  de  Xuon  Loc  (MM.  Gremazy,  Baudoc  et  associés) 
qui  dispose  d'une  concession  de  1600  hectares  à  6  kilomètres  au 
nord  de  la  gare  de  Xuan-Lôc,  sur  la  ligne  du  chemin  de  fer  Saïgon- 
Phan-Thiét,  k  81  kilomètres  de  Saigon,  sur  un  plateau  de  terres 
rouges  très  riches  et  où  la  forêt  n'existe  plus. 

B)  Dans  la  province  de  Giadinh  (région  des  terres  sableuses  de 
Hôc-Môn)  : 

a)  MM.  Bec,  Muet  et  associés  ont  commencé,  en  1910,  laménage- 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.   II.  —  N°  102.  15 


210  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

ment  dun  plateau  de  200  hectares  environ,  situé  dans  la  région  de 
Gu-chi,  à  12   kilomètres  de  la  plantation  Guerv-Paris. 
■    h)  MM.  Matard  et  Guyonnet  ont   également  acheté   des  terrains 
dans  la  même  rég-ion,  en  vue  d'une  plantation  dhevea  qu'ils  doivent 
établira    mi-chemin  entre  les  deux  propriétés  précitées, 

c)  Enfin,  MM.  Lefebvre  et  Blotse  proposent  de  mettre  en  Hevea, 
un  terrain  de  27  hectares  dont  ils  sont  propriétaires  à  1.500  mètres 
d'Ilôc-Môn. 

Dans  la  région  des  terres  sableuses  de  Thuduc,  MM.  Rousseau, 
Lecœur  doivent  également  ouvrir  une  plantation  et  la  société  de 
Di-An  (MM.  Pouyanne  et  associés)  se  propose  de  peupler  d'Hevea 
le  plateau  désert  et  inculte  de  Di-An. 

Enfin,  dans  les  provinces  de  Tayninh,  Thudaumôtet  Bari  diverses 
autres  petites  plantations,  qui  vont  entrer  en  cours  d'exécution,  sont 
entreprises  par  M,  Chaptal,  Potteaux,  CalVort,  Martin,  Rivière, 
Mercier,  Forterre,  etc.    » 

On  estimait  qu'au  31  décembre  1909  le  nombre  des  Hevea  mis 
en  place  sm-  ces  ditrérentes  concessions  s'élevait  en  chiffres  ronds  à 
750.000,  il  ne  doit  pas  être  inférieur  à  l'heure  actuelle  à  un  million 
d'arbres. 

L'extension  de  la  culture  de  l'iievea  en  Gochinchine  est  donc 
des  jîlus  rapides  et  ainsi  que  le  fait  remar([uer  M.  Paris  i<  la  liste 
des  exploitations  caoutchoutifères  n'est  pas  close  et  l'ignorance  du 
développement  qu'elles  prendront  déroute  tout  calcul  ». 

Beniarqiies  au  sujet  dos  ferres  propres  à  la  culture  de  l'hcrea.  — 
«  Les  terrains  susceptibles  d'être  affectés  à  la  culture  de  F  Hevea 
sont  d'inégale  valeur  comme  on  l'a  vu  dans  les  indications  générales 
données  ci-dessus  à  propos  des  principales  plantations,  celles-ci 
sont  réparties  en  deux  séries  distinctes  : 

1"  Les  grandes  plantations  faites  dans  la  haute  Gochinchine  pro- 
prement dite,  sont  situées  dans  des  terres  rouges  fertiles  et  dans 
des  régions  entièrement  neuves  récemment  ouvertes  à  la  colonisa- 
tion. 

2"  Les  plantations  de  moyenne  ou  de  faible  étendue  se  sont  éta- 
blies aux  environs  des  centres  dans  un  rayon  de  50  kih)mètres 
environ  autour  de  Saigon,  dans  des  régions  depuis  longtemps 
habitées,  mais  où  le   sol,  très  sal>lonneux  est  de  qualité   médiocre. 


LE    CAOUTCHOUC    EN    INUO-CHINE 


211 


Terres  rouges.  —  Ces  terres  sont  vraisemblablement  d'origine 
volcanique  et  paraissent  provenir  de  la  décomposition  ou  de 
basaltes  ou  de  trachytes.  Des  traces  d'un  volcanisme  de  date  rela- 
tivement récente  au  point  de  vue  g-éolog-ique,  se  retrouvent  à  Dau- 
Giây  et  au  Nui-Chua-Chan,  où  des  roches  éruptives  se  rencontrent 
en  assez  grande  quantité. 

Le  tableau  suivant  reproduit  les  principales  analyses  de  ces 
terres,  faites  au  Laboratoire  d'analyses  et  recherches  agricoles  de 
Saigon  : 

Co/npusition  pour  11)00  (/ranimes  de  terre  brute  séchée 

à  JOO"  centifj rades. 


Azote 

Acide  phosphorique.. 

Potasse. 

Chaux  


Magnésie 


PROVINCE  DE  BIEMIOA 


Région  de  Xuàn-Lôe 


a)   Moyenne 
de  7  analyses 


l.Oli 

7.222 
0.624 
0.750 
0.392 


/))  Concession 
Crémazy 


0.5(55 
.3.650 
O.lil 
0.450 
0.250 


Région  de 

Gia-Ray 

(Nui-Gluia- 

Chani 


2.5)0 
J.720 
0.270 
2.010 
0.150 


PROVINCE 

deThudaumôt, 

Région 

de 

Xa-Trach 


1.325 
1.651 
1.102 
0.501 
0.350 


Ces  terres  se  caractérisent  par  leur  richesse  généralement  très 
grande  en  acide  phosphorique,  leur  bonne  teneur  en  azote,  surtout 
dans  les  terres  de  forêt  récemment  défrichées.  Les  teneurs  en 
potasse,  chaux  et  magnésie  sont  variables  et  laissent  souvent  à 
désirer. 

Avi  point  de  vue  physique,  ces  terres  sont  généralement  très 
franches,  très  peu  mêlées  de  graviers  et  de  cailloux,  sauf  dans  la 
région  de  Baria.  Elles  ont  une  teneur  en  argile  assez  forte  variant 
de  40  à  50  ^j^  et  ont  la  réputation  de  conserver  leur  humidité  à 
très  peu  de  distance  de  la  surface  du  sol,  pendant  la  majeure  par- 
tie de  la  saison  sèche.  L'expérience  a  montré  que  ces  terres  après 
défrichement  et  labour,  étaient  d'une  grande  fertilité  et  convenaient 
k  nombre  de  cultures.  L  Hevea  y  vient  fort  bien,  et  ce  sont  certai- 
nement les  meilleures  à  conseiller  pour  sa  culture  en  Cochinchine. 

C'est  dans  les  terres  rouges  que  se  trouvent  les  ph  'lions  de 
Suzannah,   Xatrach,     Girard,     Crémazy,    Société   de  ^hanh, 

Veillet,  Drouilh,  etc. 

[A  suivre.)  Pernoi', 

Inr/Piiicur  uf/rononip. 


CaURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

[Suite.) 


Caractères,  usages.  —  Le  bois  de  teck  est  relativement  léger  (sa 
densité  moyenne  est  de  0,75);  il  est  dur,  résistant,  facile  à  travail- 
ler, sa  couleur  est  d'un  beau  roug^e  foncé.  Il  ne  s'altère  ni  par  la 
sécheresse,  ni  par   l'humidité  et  les  insectes  ne  l'attaquent  guère. 

Il  est  particulièrement  recherché  pour  les  constructions  navales 
et  pour  la  menuiserie  des  wagons  de  chemin  de  fer  ;  il  possède  la 
qualité,  précieuse  pour  ces  usages,  d'êti'e  moins  combustible  que  les 
autres  bois. 

Succédanés.  —  On  trouve  dans  le  commerce,  sous  le  nom  de 
teck,  un  certain  nombre  d'essences  de  provenances  diverses  et 
d'origine  botanique  très  variable,  qui  n'ont  d'ailleurs  que  des  ana- 
logies lointaines  avec  le  bois  type.  Tels  sont  : 

Le  teck  d'Afrique  ou  Mamji  du  Fernan-Vaz,  qui  est  fourni  par 
une  Euphorbiacée,  YOldjieldia  africana  Benth.  et  Ilook.  Cette 
essence  existe  d'ailleurs  sur  la  plus  grande  partie  de  la  Côte  occiden- 
tale d'Afrique,  à  partir  de  la  Gambie  ;  elle  est  très  abondante  dans 
la  forêt  de  la  Cote  d'Ivoire,  où  on  ne  l'exploite  d'ailleurs  pas  ; 

Le  teck  du  Brésil,  qui  est  fourni  par  des  Andira  ; 

Le  teck  de  la  Nouvelle-Zélande  qui  provient  d'une  Verbénacée, 
le  Vitex  littoralis  A.  Cunn.,  etc. 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  on  pourrait  encore  exploiter  au 
Congo  Vlrvinr/ia  gahonensis  Bail.  (Simarubées)  et  le  Penlaclethra 
macrophj/Ua  '  Benth,  (Légumineuses);  cette  dernière  essence  pré- 
sente des  dimensions  un  peu  faibles  pour  pouvoir  remplacer  le  teck. 


1 .  Ces  deux  essences  donnent  des  foraines  riches  en  matière  forasse,  celle  qu'on 
retire  de  Vlrvitiffin  entre  dans  ralimcntation  des  Gabonais  {(/raisse  de  Dikn  :  quant 
au  suif  de  Penlnclellini.  il  est  peu  fusible  et  pourrait  ser\  ir  à  fabriquer  des  bougies 
pour  les  pays  cliauds. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    TYPES  213 


V.    Bois  DE  PAVAGE. 

On  emploie  pour  le  pavag-e  des  g-randes  villes  une  quantité  con- 
sidérable de  bois;  par  exemple,  l'entretien  du  pavage  en  bois  à 
Paris  en  absorbe  annuellement  environ  20.000  mètres  cubes. 
Jusqu'à  présent,  on  a  presque  exclusivement  employé  à  cet  usage 
le  pin  des  Landes  et  le  sapin  des  Vosg'es  '.  Il  y  a  lieu  de  se  deman- 
der si  l'on  ne  pourrait  y  substituer  avantageusement  un  certain 
nombre  de  bois  exotiques  et  particulièrement  d'essences  de  nos 
colonies;  il  y  aurait  là  un  débouché  extrêmement  important,  étant 
donné  l'extension  que  prend  de  jour  en  jour  le  pavage  en  bois. 

Cette  question  n'a  pas  reçu  jusqu'à  présent  de  solution  satisfai- 
sante ;  c'est  que  les  conditions  à  remplir  pour  un  bois  destiné  au 
pavag^e  sont  multiples  et  pas  toujours  absolument  compatibles. 

Un  bois  de  pavage  doit  être  résistant,  très  fibreux,  mais  sans 
excès  de  dureté;  il  ne  doit  surtout  pas  être  également  dur  sur  toute 
sa  surface.  Avec  un  bois  très  dur  et  trop  également  dur,  on  obtient 
une  surface  trop  glissante  ;  il  faut  des  couches  d'accroissement  assez 
tranchées,  pour  que  la  surface  présente  rapidement  des  creux. 

En  outre,  il  faut  tenir  compte  de  la  résistance  à  l'usure  par  le 
frottement,  de  la  résistance  au  choc,  de  la  fragilité,  de  la  faculté 
d'imbibition  par  l'eau,  de  la  résistance  à  la  putréfaction. 

Les  bois  seront  évidemment  d'autant  plus  résistants  au  frottement 
et  au  choc  qu'ils  sont  plus  durs  ;  le  classement  par  dureté  et  aussi 
par  densité  sera  parallèle  au  classement  concernant  ces  résistances; 
mais  les  bois  très  durs  se  fendent  souvent  avec  facilité  sous  des 
chocs  répétés  avant  d'avoir  subi  un  affaissement  sensible  et  c'est 
là  un  grave  défaut. 

Au  point  de  vue  de  limbibition  et  de  l'incorruptibilité,  les  bois 
durs  présentent  généralement  une  grande  supériorité  sur  les  bois 
tendres. 

Enfin  il  ne  faut  pas  non  jjIus  négliger  la  réaction  du  pavé  sur  le 
béton  qui  lui   sert  de  support;  cette  réaction  se  fait  puissamment 


1.  Actuellement  on  n'emploie  plus  jjuère  à  Paris  que  le  pin  des  Landes  {Pinus  mari- 
//ma),  le  sapin  ayant  donné  de  moins  bons  résultats. 


214  ÉTUDES    ET   MÉMOIRES 

sentir  au  moment  où  les  joints  commencent  à  se  disloquer  ;  chaque 
pavé,  isolé  de  ses  voisins,  forme  marteau  dans  son  alvéole  et,  sur- 
tout s'il  est  en  bois  dur  et  par  conséquent  peu  élastique,  transmet 
intégralement  au  béton  sous-jacent  les  chocs  dus  au  passage  des 
voitures  ;  le  béton  se  désagrège  alors  et  le  pavage  est  rapidement 
hors  d'usage  ;  l'expérience  a  montré  qu'avec  les  bois  durs,  la  dislo- 
cation du  pavage  est  assez  rapide  et  qu'elle  entraîne  rapidement 
la  nécessité  d'une  réfection  complète. 

D'autre  paii  un  bois  exotique  devra  être  d'un  prix  de  revient 
assez  modique,  afin  qu'après  avoir  supporté  les  frais  de  transport, 
il  puisse  encore  rivaliser  avec  les  bois  indigènes  ;  si  son  prix  de 
revient  est  plus  élevé  que  celui  des  bois  ordinairement  employés, 
la  dillerence  devra  être  compensée  par  une  durée  plus  longue  du 
pavage  qvi  il  aura  fourni. 

Les  essais  de  bois  exotiques  pour  le  pavage  ont  donné  jusqu'à 
présent  de  médiocres  résultats  ;  la  cause  en  est  qu'on  s'est  à  peu 
près  exclusivement  adressé  à  des  bois  durs;  les  essais  ont  porté 
en  particulier  sur  le  Jarrah  ou  Acajou  d'Australie  (Eucali/ptus 
marginata  Sm.),  sur  le  Karri  de  même  provenance  [Eucalyptus 
diversicolor  F.  Muel.),  sur  le  licm  du  Tonkin,  produit  par  des 
Barij.rijlum  (Légumineuses),  sur  le  trac  d'Indo-Chine  fourni  par 
dès  Dalbergia,  sur  VAcaJou  d'Afrique,  etc. 

Mais  les  qualités  des  bois  durs  à  certains  égards,  ne  peuvent 
racheter  leurs  défauts  graves  et  compenser  leur  prix  de  revient 
élevé,  car  si  le  pavé  lui-même  s'use  moins  vite,  le  pavage  demande 
des  réfections  plus  fréquentes;  aussi  c'est-il  plutôt  parmi  les  bois 
tendres  des  forêts  tropicales  qu'il  y  a  lieu  de  rechercher  des  succé- 
danés de  nos  bois  tendres  indigènes,  en  ayant  soin  de  choisir  des 
essences  imprégnées  de  résines,  d'oléorésines  ou  de  sels  minéraux 
qui  leur  assurent  une  conservation  d'assez  longue  durée.  Certes  le 
problème  n'est  pas  résolu  à  l'heure  actuelle,  mais  les  essences  de 
nos  colonies  sont  assez  nombreuses  et  de  propriétés  assez  diverses 
pour  qu'on  ne  ])uisse  désespérer  d'aboutir  '. 


1.  Le  lecteur  trouvera  dans  linli^ressant  mémoire  de  M.  Ma/i:ii(h.[.i:.  .S'h/- /Viren/r 
clef;  hnia  eroliiiiics  ;ii)i>li(iups  ;iu  ])!irnife  (Travaux  ilu  Gonf;rès  Colonial  de  Marseille, 
I\',  1906)  de  nombreux  rcnseig'neinents  à  ce  s\ijel  el  en  pinliculici'  nu  tableau  d'iui 
cei'laiu  nonilire  de  bois  coloniaux  proposés  pour  le  jiavaj^c:  niallieureusement,  la 
plupart  des  essences  mentioiinéi-s  sou!  encoi-c  indéLei-miiiées  au  point  de  \nc  bota- 
nique. 


ÉTUDE  DE  QUELQUES  BOIS  TYPES  21 0 

VI,  —  Bois  pocr  la  pâte  a  papier. 

On  n'a  pour  ainsi  dire,  à  l'heure  actuelle,  aucun  renseignement 
précis  sur  les  bois  exotiques  susceptibles  d'être  utilisés  pour  la 
fabrication  de  la  pâte  à  papier. 

Cependant,  étant  donné  le  développement  formidable  des  publi- 
cations de  toutes  sortes  dans  tous  les  pays,  il  est  évident  que  les 
réserves  de  nos  bois  indigènes  actuellement  employés  sont  desti- 
nées à  s'épuiser  dans  un  avenir  prochain  ;  aussi  est-il  grand  temps 
de  se  préoccuper  de  la  recherche  de  succédanés  parmi  les  essences 
coloniales. 

Contentons-nous  de  rappeler  que  les  bois  employés  actuellement 
pour  la  pâte  à  papier  sont  surtout  le  Sapin  [Abies  pectinata  D.C.), 
l'Epicéa  [Picea  excelsa  Link.),  le  Mélèze  (Larix  europxa  D.G.), 
parmi  les  résineux  ;  le  Bouleau  (Betiila  alha  L.),  le  Tremble 
[Populus  Tremula  L.)  et  quelques  autres  espèces  de  peupliers  ainsi 
que  des  saules  parmi  les  bois  feuillus. 

La  pâte  de  bois  s'obtient  :  1°  soit  par  àes  procédés  mécaniques^  qui 
consistent  essentiellement  dans  la  désagrégation  des  tissus  par  un 
broyage  énergique  et  ne  donnent  qu'un  produit  de  peu  de  valeur, 
parce  que  les  fibres  ligneuses  sont  brisées  et  que  toutes  les  matières 
agglutinantes  et  incrustantes  des  cellules  restent  mélangées  à  la 
cellulose  ; 

2°  Soit  par  des  procédés  chimiques  qui  consistent  à  dissocier  les 
éléments  du  bois  et  à  les  nettoyer  par  l'action  de  certains  réactifs 
(alcalis  sous  pression,  oxydants,  bisulfites,  etc.),  et  donnent  un 
produit  beaucoup  plus  recherché,  parce  que  l'intégrité  des  fibres  y 
est  respectée  et  que  la  cellulose  y  est  à  peu  près  complètement 
débarrassée  des  matières  étrany-ères. 

Il  est  facile  de  comprendre  qu'un  l)ois  sera  d'autant  plus  appré- 
cié pour  la  fabrication  de  la  pâte  à  papier  qu'il  aura  des  fibres  plus 
longues  et  que  les  matières  étrangères  à  la  cellulose,  agglutinantes 
et  incrustantes  ou  sécrétions,  y  seront  moins  abondantes.  C'est 
pour  cela  qu'on  recherche  plutôt  les  bois  non  résineux,  et,  parmi 
eux,  ceux  dont  les  parois  sont  le  moins  chargées  en  produits 
incrustants,  c'est-à-dire  ceux  qui  ne  différencient  pas  de  cœur  et 
restent  à  l'état  d'aubier,  en  un  mot  les  bois  tendres. 


216 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


VII.  —  Gaiac. 

Origine.  —  Le  hois  de  g'aïac  est  fourni  par  le  Guaiaciim  officiiiHle, 
L.  très  bel  arbre  de  la  famille  des  Zygophyllacées,  originaire  des 
Antilles  où  on  le  rencontre  dans  les  plaines  arides,  particulièrement 
à  Cuba  et  à  la  Jamaïque,  Sur  le  continent,  on  le  trouve  principale- 
ment sur  la  côte  du  VénézAiela  et  de  la  Colombie.  Cette  essence  a 
d'ailleurs  été  détruite  en  grande  partie  dans  ses  lieux  d'origine  et 
aujourd'hui  elle  est  devenue  extrêmement  rare. 

Caractères.,  usage  fi.  —  Le  cœur  du  l)ois  de  gaïac  est  très  développé 
par  rapport  à  l'aubier  ;  celui-ci  est  jaunâtre  tandis  que  le  cœur  est 


FiK.    99.   —  Giiaiuciiin  of/iciaale   L.  A   rameau   llcuii  ;    1$   coupe  longitudinale  de 
l'ovaire;  G  graine;  D  fruit  en  coupe  longitudinale  ;  E  IVuit  en  coupe  transversale. 

(d'après  Berg  et  Schmidt). 


brun  verdâtre  et  parsemé  de  larges  veines  brunes  ;  les  couches 
d'accroissement  sont  peu  distinctes  et  les  rayons  médullaires  invi- 
sibles à  l'œil  nu.  La  disposition  des  libres,  dont  la  direction  est 
oblique  et.  varie  d'une  couche  à  l'autre,  expli(pie  pourquoi  ce  bois 
ne  se  fend  que  très  difficilement. 

Le  gaïac   est   lourd  (sa  densité  atteint  1,33),  compact,  très  dur; 
il  développe  une  odeur  aromaticjue   sous  l'influenco  du  frottemtMit 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    TYPES  217 

et  possède  une  saveur  amère  due  à  la  présence  d'une  matière  rési- 
neuse qui  imprègne  ses  vaisseaux.  Il  est  employé  surtout  pour  le 
tour  ;  il  est  capable  de  remplacer  les  métaux  pour  la  confection  de 
certaines  pièces  de  mécanique  destinées  à  recevoir  des  chocs  (rou- 
lettes de  meubles,  poulies,  dents  d'engrenage,  etc.),  ces  applications 
résultent  évidemment  de  sa  résistance  particulière  à  la  fente. 
On  distingue  commercialement  deux  sortes  de  bois  : 
Le  gaXac  blanc  qui  provient  des  Antilles  françaises  et  anciennes 
colonies  espagnoles  et  le  gaïac  noir  qui  arrive  surtout  de  Saint- 
Domingue  ;  ce  dernier  est  plus  dur  et  plus  foncé  que  le  précédent  et 
sa  valeur  est  plus  considérable. 

Le  bois  n'est  pas  le  seul  produit  précieux  de  cette  essence  ;  le 
tronc  de  l'arbre  laisse  exsuder  par  les  crevasses  de  l'écorce  un  suc 
gommo-résineux  qui  se  concrète  en  donnant  la  résine  de  gaïac,  sous 
forme  de  larmes  dures,  cassantes,  vitreuses,  à  cassure  conchoïdale, 
d'un  brun  rougeâtre  à  l'état  frais  et  devenant  vert  jaunâtre  par 
oxydation;  cette  résine  est  employée  en  pharmacie  et  en  parfumerie. 
On  l'obtient  plus  abondamment  en  pratiquant  des  incisions  enta- 
mant le  bois,  sur  l'arbre  vivant,  ou  en  perforant  les  bûches  suivant 
leur  axe  et  en  chauffant  l'une  de  leurs  extrémités. 

Succédanés.  —  A  côté  du  véritable  gaïac,  il  faut  citer  le  Bulnesia 
Sarmienti  Lorentz,  arbre  de  la  même  famille,  originaire  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  où  on  le  rencontre  surtout  dans  la  République  Argen- 
tine et  au  Paraguay.  Le  bois,  de  couleur  fauve  foncé,  est  dur,  lourd 
(sa  densité  =  1,25)  et  possède  à  peu  près  les  mêmes  qualités  que 
le  véritable  gaïac,  de  telle  sorte  qu'on  peut  l'affecter  aux  mêmes 
usages.  Les  Argentins  s'en  servent  beaucoup  pour  fabriquer  des 
objets  usuels  tels  que  coupes,  vases,  etc.  Le  tronc  laisse  exsuder  une 
résine,  qui  est  employée  concurremment  avec  celle  de  Guaiacuni 
officinale. 

Dans  les  colonies  françaises,  il  faut  signaler  comme  pouvant 
remplacer  le  bois  de  gaïac  au  point  de  vue  des  applications  méca- 
niques y  Acacia  spirorhis  Labill.  de  la  Nouvelle-Calédonie;  l'aubier 
en  est  jaune  clair  et  le  cœur  brun  foncé,  à  grain  serré,  mais  de 
densité  moins   élevée  (d  =  1,1)  que  chez   les  espèces  précédentes. 


218  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

VIII.  —  Bus. 

Origine,  usages.  —  Le  buis,  bois  provenant  du  Biixus  semper- 
virens  L.  (Buxacées)  est  une  essence  précieuse  qui  fait  en  France 
l'objet  d'une  consommation  importante,  soit  pour  la  gravure  sur 
bois,  soit  pour  la  lutherie,  soit  pour  le  tour,  la  fabrication  des 
navettes  des  métiers  à  tisser,  des  dents  de  peigne,  etc.  La  pro- 
duction du  buis  étant  très  faible  en  France  et  la  qualité  inférieure 
à  celle  de  la  plupart  des  buis  exotiques  (buis  d'Espagne,  du  Levant, 
du  Gap,  etc.),  nous  devons  recourir  à  l'importation  qui  s'élève  en 
moyenne  à  1.300  tonnes  par  an.  Il  serait  cependant  facile  de  la 
pratiquer  au  profit  de  nos  colonies,  car  on  y  trouve  des  bois  assez 
nomlireux  pouvant  être  considérés  comme  de  bons  succédanés. 

Caractères.  —  Les  principales  caractéristiques  du  buis  sont  les 
suivantes  :  c'est  un  bois  homogène,  pouvant  se  crevasser  par  une 
dessiccation  trop  brusque,  mais  ne  se  fendant  pas  facilement  et 
absorbant  peu  l'humidité.  Il  est  dur,  dense,  à  grain  fin  et  régulier, 
qualités  favorables  pour  la  gravure  ;  au  point  de  vue  histologique,  il 
est  caractérisé  par  une  multitude  de  petits  vaisseaux  (on  en  compte 
jusqu'à  400  par  millimètre  carré),  répartis  d'une  façon  très  régu- 
lière; les  rayons  médullaires  sont  étroits,  formés  généralement  de 
deux  assises  de  cellules,  et  d'une  faible  hauteur  ;  il  y  en  a  de  5  à  1 1 
par  millimètre. 

Succédanés.  —  Parmi  les  succédanés  les  plus  importants,  on  peut 
citer  : 

1°  En  Indo-Chine  quelques  Rutacées  : 

a)  Zanfho.ri/lon  Budrunga  Wall.  —  Cette  essence  se  rencontre 
.surtout  en  Gochinchine,  oîi  elle  est  abondante  sur  le  bord  des 
fleuves  et  des  arroyos  ;  c'est  un  petit  arbre  d'une  dizaine  de  mètres 
de  hauteur,  à  tronc  irrégulier  souvent  creux;  le  jjois  est  gris  clair 
ou  blanc  jaunâtre,  ass?z  loiird,  dune  foxturo  compacte,  à  grain 
['\i\,  à  fibres  ondulées. 

bi  Zanthorijlon  usilatuin  Pierre.  —  C/est  un  arbre  d'une  ({uinzaine 
de  mètres,  très  commun  dans  les  forêls  du  Dong-Nai  ;  le  bois  est 
jaunâtre,  dur,  à  grain  fin  et  convient  parfaitement  pour  la  gravure. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    TYPES 


219 


c)  Feronia  clcphantuin  Correa.  —  C'est  un  arbre  de  même  hau- 
teur que  le  précédent,  à  branches  épineuses,  à  tronc  droit,  laissant 
écouler  une  ^omme  complètement  soluble  dans  l'eau  (gomme 
éléphaniine),  très  voisine  de  la  gomme  arabique;  il  se  rencontre 
dans  toute  l'Asie  tropicale,  il  est  très  commun  dans  les  environs  de 
Pondichéry,  sur  la  côte  de  Goromandel  et  en  Gochinchine.  Le  bois 
est  d'une  belle  teinte  jaune,  dur,  compact,  d'un  grain  fin  et  serré  ; 
on  s'en  sert  en  ébénisterie,  pour  la  sculpture,  la  gravure  ;  ses 
dimensions  trop  faibles  ne  permettent  guère  de  l'employer  pour  les 
constructions. 


Fi{^.  100.  —  Feronia  elephanlum  Correa.  A  rameau  fleuri  ;  B  Ijouton  floral  :  C  andro- 
cée  et  pistil;  D  pistil  en  coupe  lonjiitudinale  :  E  ovaire  en  coupe  transversale; 
F  portion  d'un  fruit  mûr  :  G  graine  ;  H  coupe  longitudinale  de  la  graine. 

;daprès  Engler). 


2"  En  Nouvelle-Calédonie,  une  Sapotacée,  le  Planchonclla 
^\  akere  Pierre;  c'est  une  des  plus  grandes  espèces  de  l'île,  abon- 
dante sur  les  coteaux  ferrugineux.  Le  bois,  jaune  comme  le  buis, 
est  très  dur  et  peut  servir  à  la  gravure,  quoique  les  vaisseaux  y 
soient  plus  grands  et  moins  nombreux. 

3°  A  Madagascar,  des  bois  analogues  sont  fournis  :  par  le  Phyl- 
loxi/lon  decipiens  Bail.,  arbre  sans  feuilles,  à  rameaux  aplatis  en 
forme  de  phyllodes  ;  cette  espèce  rangée  d'abord  parmi  les  Euphor- 
biacées,  a  été  ensuite  identifiée  avec  un  Neobaronia,  et  par  consé- 
quent ramenée  à  la  famille  des  Légumineuses,  et  par  le  Phi/llar- 
thron  Bojeri  D.C.,  arbre  de  la  famille  des  Bignoniacées,  chez  lequel 
les  feuilles  sont  réduites  à  leur  pétiole  ailé  et  subdivisé  en  articles. 


220 


ETUDES    ET    .MEMOIRES 


Citons   enfin   parmi  les  succédanés  du  buis,    le   bois  d'un  Aspidof 
perma  (Apocynées)  répandu  au  Véné/Aiela. 


Fi};-.  101. 


Cliché  Faichicre) 
Raiiieaii\  et  llcurs   de  l'inilturllirnii    liojeri   A.]).C.. 


IX.  —  l^ois  DE  teintihe. 


Carnpôcho.  —  Le  bois  de  teinture  type  est  le  hois  de  Cnmpêchc, 
vulgairement  cœur  rouge,  fourni  par  VH.-prnHto.rj/lon  Campcchia- 
niint  L.  (Léf^um.  Gîi'salpiniées).  C'est  un  i^n-and  arbre,  épineux,  orig-i- 


ETUDE  LE  QUELQUES  KOIS  TYPES 


221 


naire  de  l'Amérique  centrale;  il  croît  en  particulier  au  Mexique,  où 
la  baie  de  Gampêche  lui  a  donné  son  nom,  au  Honduras,  aux 
Antilles. 

Le  bois  de  Gampêche  du  commerce  provient  surtout  d'individus 
sauvag'es,  quoiqu'on  puisse  signaler  çà  et  là  quelques  essais  de 
culture  ',  notamment  dans  les  pays  d'origine.  Les  quantités  les  plus 
importantes  de  cœur  rouge  sont  fournies  par  l'Amérique  centrale, 
Cuba  et  la  Jamaïque. 


Fij;-.    lO'J.  —    Hœinafo.rylon  campechianuin   L.   A  rameau   fleuri  ;    B  fleur  isolée  ; 


G  coupe  longitudinale  de  la  fleur  ;  D  gousse. 


(d'après  Taubert). 


Les  Antilles  françaises  en  produisaient  autrefois  en  abondance  ; 
vers  1891,  la  Guadeloupe  en  exportait  à  peu  près  10.000  tonnes 
annuellement;  depuis  cette  époque,  l'exportation  n'a  cessé  de 
décroître,  et  depuis  ces  dernières  années  ne  dépasse  pas  quelques 
tonnes  ;  la  production  de  la  Martinique,  dont  le  maximum  n'a  guère 
atteint  que  2.000  tonnes,  vers  1893,  a  aussi  considérablement 
diminué. 

L'aubier  du  bois  est  blanchâtre  ;  le  cœur,  roug-e  foncé  à  l'état  frais, 
devient  violet,  puis  noirâtre  par  exposition  à  l'air.  Le  bois  de  cam- 


1.  Parmi  les  colonies  françaises  le  bois  de  Canipèche  est  cultivé  à  Madagascar 
(station  de  l'Ivoloïna),  sur  la  côte  du  Gabon,  au  Sénégal  (jardins  de  Sor  et  de 
Richard  ToU),  en  Guinée  (Jardin  de  Camayenne  et  Foutah),  au  Dahomey  (Jardin  de 
Porto  Novo  . 


222  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

pêche  est  dur.  diflicile  à  couper  et  à  fendre,  par  suite  de  sa  texture 
très  serrée;  à  1  état  frais,  il  dég-age  une  odeur  d'iris. 

On  peut  l'employer  pour  1  ébénisterie  et  la  marqueterie,  mais  son 
principal  débouché  est  comme  bois  de  teinture.  La  matière  colo- 
rante qu'il  renferme,  nommée  hématoxiiline,  est  une  substance 
ternaire,  cristallisant  en  prismes  quadran^ulaires,  soluble  dans 
l'eau  et  l'alcool,  donnant  avec  l'ammoniaque  une  dissolution  d'une 
belle  teinte  rouge.  Dans  la  teinture  des  étoffes  on  obtient  des 
nuances  très  variables,  suivant  le  mordançage  employé,  depuis  le 
violet  jusqu'au  gris  et  même  au  noir. 

On  distingue  trois  qualités  commerciales  de  campêche  ;  la  pre- 
mière est  celle  du  Yucatan  ou  Campêche  cVEspa<fne^  la  deuxième 
celle  du  Honduras  ou  Campêche  anglais,  la  dernière  est  celle  des 
Antilles.  La  forme  donnée  aux  billes  permet  jusqu'à  un  certain 
point  d'en  reconnaître  la  provenance  ;  les  blocs  de  campêche 
d'Espagne  sont  taillés  en  pointe  obtuse  d'un  côté  ;  ceux  de  cam- 
pêche anglais  sont  sciés  perpendiculairement  aux  deux  extrémités, 
enfin  les  sortes  des  Antilles  sont  en  billes  de  plus  petite  taille. 

Succédanés.  —  Citons  en  outre,  parmi  les  bois  de  teinture,  un 
certain  nombre  de  Cœsalpinia  : 

Le  bois  de  Brésil  ou  brcsillet  de  Fernamhouc  [Csesalpinia  echinata 
Lam.)  qui  croît  en  abondance  au  Brésil  et  à  la  Jamaïque  et  donne 
une  teinture  alcoolique  d'un  rouge  jaunâtre  ;  le  bois  de  Brésil  pro- 
prement dit  fourni  par  le  Cœsalpinia  hrasiliensis  L.,  le  hois  de  Sap- 
pan  fourni  par  le  C.  Sappan  L.  aux  Indes  et  en  Extrême-Orient,  etc. 

Sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  on  trouve  un  bois  de  teinture 
qui  a  joui  autrefois  d'une  certaine  notoriété  ;  c'est  le  Cani  }Vood  des 
Anglais,  fourni  par  une  Légumineuse,  le  Baphia  nilida  Afz.,  répan- 
du depuis  le  Sierra-Leone  jusqu'à  la  Nigeria.  Le  bois  est  naturelle- 
ment blanc  etconserve  cette  teinte  lorsqu'il  sèche  exposé  à  l'air  ;  si, 
au  contraire,  le  bois  est  enfoui  dans  la  vase  des  marais,  il  prend  une 
teinte  rouge  vif. 

Enfin  les  bois  d'ini  certain  nombre  de  Pterocarpus  (Papilionacées) 
sont  fortement  inq)régnés  de  matières  colorantes  rouges  et  peuvent 
servir  de  bois  de  teinture  quoiqu'on  les  emploie  plus  fréquemment 
pour  l'ébénisterie. 

Tels  sont  le  hois  rouge  du  Congo.,  dont  l'origine  est  encore  obscure, 
quoî(|ue  généralement  rapportée  au  genre  précédent,  le  Santal  rouge 
d'Afrique  (jui  est  le  Pterocarpus  angolensis  D.C.  de  l'Angola. 


ÉTUDE    DE    QUELQUES    BOIS    ÏVPES 


223 


On  exporte  également  de  l'Inde  un  l^ois  rouge  désigné  sous  le 
nom  de  Santal  rouge  de  VInde  et  qui  serait  fourni  par  une  ou  plu- 
sieurs espèces  de  Pterocarpus,  parmi  lesquelles  iigure  certainement 
le  Pt.    indiens  Willd.  ;  c'est  un  bois   de   structure  assez  grossière 


avec  de  très  larges  vaisseaux. 


l'ig-.    103.  —  Purt  du  Hleiocurpus  indiens  W'illd. 


^d  après  Warburg). 


La  matière  colorante  de  ces  bois  ou  Santaline  est  de  constitution 
ternaire  comme  l'hématoxyline,  mais  elle  est  insoluble  dans  l'eau  ; 
son  dissolvant  est  l'alcool. 

Nous  n'avons  examiné  dans  ce  chapitre  que  quelques  catégories 
de  bois,  en  nous  limitant  à  ceux  qui,  par  leur  valeur  intrinsèque 
ou  par  l'ampleur  de  leurs  débouchés  présentent  un  intérêt  consi- 
dérable pour  l'avenir  économique  de  nos  colonies;  mais  les  usages 
des  bois  sont  innombrables  et  beaucoup  d'autres  bois  sont  suscep- 
tibles d'applications  locales  intéressantes  :  bois  de  charpente,  bois 
propres  à  faire  des  traverses  de  chemins  de  fer,  des  étais  de  mines, 
bois  de  menuiserie,  d'éljénisterie  commune,  etc.  ;  limité  par  le  cadre 
de  ces  leçons,  nous  devons  nous  abstenir  d'en  parler. 

(.4  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorhonne, 

Professeur  à  l'Ecole  supérieure 

d'Agriculture  coloniale. 


LE    BOIS   DE   ROSE    DE    LA    GUYANE 
ET  SON   HUILE   ESSENTIELLE 

[Suile.) 


L'extraction  du  linalol  pur  des  essences  naturelles  présente 
quelque  difficulté.  Cet  alcool,  en  effet,  ne  donne  pratiquement  pas 
de  dérivés  solides  '.  Pour  l'isoler,  il  faut  donc  recourir  à  la  distil- 
lation fractionnée  des  essences  préalablement  saponifiées.  On 
recueille  d'abord  les  fractions  qui  passent  entre  195  et  205°  ;  puis 
on  les  redistille,  pour  ne  retenir  que  celles  passant  entre  197  et  199° 
à  la  pression  atmosphérique,  soit  85-87°  sous  10  millim.  de  vide. 
Pour  le  débarrasser  des  terpènes  que  le  fractionnement  n'a  pu 
séparer  on  a  proposé  un  certain  nombre  de  procédés  chimiques. 
Celui  de  M.  Haller  [Mon.  Quesneville,  472,  896),  légèrement  modifié 
par  Tiemann  (Be ri.  Berichte^  3i  {\S9S),  837)  consiste  à  «  faire  agir 
l'anhydride  phtalique  sur  la  combinaison  sodée  du  linalol,  de  façon 
à  obtenir  le  sel  de  sodium  de  l'éther  phtalique  acide,  lequel  se  dis- 
sout dans  l'eau  et  est  saponifiable  par  la  potasse  alcoolique  ;  le  lina- 
lol rég-énéré  est  enlevé  à  la  solution  alcoolique  alcaline  au  moyen  de 
l'éther,  et  distillé  aussitôt  à  la  vapeur  d'eau  pour  éviter  l'altération 
facile  '*  », 

En  présence  de  l'anhydride  acétique,  le  linalol  donne  un  éther 
acétique,  lequel  sous  l'action  d'une  base  se  saponifie.,  c'est-à-dire 
se  décompose  en  ses  éléments  générateurs.  Tel  est  le  principe  sur 
lequel  est  établi  le  procédé  dit  par  acétij latine  et  qui  est  couramment 
employé  pour  déterminer  la  valeur  d'une  essence  naturelle  à  base 
de  linalol.  On  admet  en  effet  que  la  quantité  de  base  nécessaire 
pour  amener  la  saponification,  est  proportionnelle  à  la  teneur  de 
l'essence  en  linalol.  Or,  nous   avons  vu  que  les  essences  de  linaloé 


1.   Di'puis  peu,  le  liiialul  se  caractérise  sui\aiit  le    procédé    de  Walbauni    et  llutiy, 
par  la  préparation  de  sa  phénylméthane  C'"H-''O^Az  cristallisée. 
'2.  Les  huiles  ensentielles,  par  Gildermeister  et  llnlTniaun. 


LK    MOIS    DE    KOSIi  A    LA    GUYANE  225 

acétvlées  donnaient,  suivant  les  échantillons,  des  coefiicients 
de  saponification  oscillant  en  moyenne  entre  150  et  170,  —  ce 
qui  correspond  à  une  teneur  en  alcool  C'*'H''^0  de  ïl  à  53  "/o,  — 
alors  (|ue  par  distillation  fractionnée  on  obtient  90  °/„.  M.  Holmes 
[Perf.  nncl  Ess.  (Hl  Record.  l,17j  citeTopinion  de  W.  H.  Simmons, 
d'après  laquelle  ces  divergences  seraient  dues  à  la  méthode  d'acé- 
tylation  employée  et  particulièrement  à  la  durée  de  l'opération. 
D'après  le  même  auteur,  le  procédé  de  .leancard  et  Satie,  basé  sur 
l'addition  avant  acétylation  de  5  parties  de  xylène  pur  pour  une  de 
linaloé,  donnerait  seul  des  résultats  satisfaisants.  Le  chiiVre  de  90  "/„ 
obtenu  par  la  distillation  serait  du  reste  exagéré,  et  les  meilleurs 
linaloés  ne  contiendraient  en  réalité,  suivant  Parry  et  Bennett 
[Chem.  and  Dru;/</lst,  58,544)  que  70  "/„  de  linalol. 

Quoiqu'il  en  soit,  la  partie  odorante  de  ces  essences  est  constituée 
parles  éthers  des  alcools  terpéniques  qu'elles  contiennent.  La  déter- 
mination du  coellicient  d'éthers  donne  pour  cette  raison  une  indica- 
tion précise  de  la  valeur  des  essences  au  point  de  vue  de  leurs  qua- 
lités olfactives.  Dans  les  essences  à  base  de  linalol.  ces  éthers  sont 
des  liquides  à  odeur  plus  ou  moins  forte  et  agréable,  qui  lorsqu'ils 
sont  distillés  à  la  pression  atmosphérique  se  décompose  inévita- 
blement. 

Le  plus  important  de  ces  éthers  est  l'acétate  de  linalyle.  qui  bout 
à  105-106°  sous  11  inillim.  et  dont  la  densité  k.20"  varie  entre 
0,(S95et  0,897.  L'essence  de  bergamote  naturelle,  qui  en  contient 
environ  38  °/o,  lui  doit  son  odeur  caractéristique.  Aussi  s'en  sert-on 
pour  préparer  une  essence  de  bergamote  artificielle  qui  en  raison 
de  sa  solubilité  et  de  sa  concentration  convient  particulièrement 
pour  les  eauK  de  toilette  d'exportation  et  les  extraits  à  bon  marché 
(Eaux  de  Cologne  et  de  Floride,  eaux  de  quinine,  extraits  de  cléma- 
tite, de  mimosa,  de  peau  d'Espagne,  de  trèfle  incarnat,  etc.).  Cet 
acétate  se  prépare  soit  en  combinant  l'anhydride  acétique  au  linalol 
à  100°  ou  mieux  au  linalolate  de  sodium,  soit  en  combinant  1  acide 
acétique  glacial  avec-  le  linalol  en  présence  d'un  peu  d  acide  sulfu- 
ri(jue. 

Commei'ie  et  statistiques.  — Le  bois  de  rose  femelle  faisait  depuis 
huigtemps  déjà  l'objet  d'un  certain  commerce  entre  la  Guyane  et 
les  ports  tle  Nantes.  Bordeaux  et  Marseille,  oii  il  était  importé 
comme  bois  débénisterie  et  de  marqueterie,  lor.scjue  vei's  1875,  dit- 

Biil.  du  .hintin  colonial.   1911.  II.  —  N»  lOl».  16 


220  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

on,  un  Français,  M.  Saniain,  parvint  à  en  extraire,  par  la  distillation, 
une  quantité  appréciable  d'une  essence  très  parfumée.  Toutefois,  les 
statistiques  commerciales  de  la  colonie  ne  mentionnent  l'exportation 
de  ce  produit  qu'à  partir  de  1889,  sous  les  noms  d  huile  dnloès  on 
huile  de  linalois  ' . 

(^ette  petite  industrie  se  développa  d'abord  assez  rapidement, 
puis(|ue  en  181»^  la  quantité  d'essence  exportée  atteignait  déjà  le 
chiffre  de  3.^85  k.  'idO,  d  une  valeur  d'environ  1)8.000  francs;  tan- 
dis que  l'année  précédente  l'exportation  du  bois  de  rose  avait  atteint 
le  chiffre  de  315.000  kilos  valant  environ  27.000  francs.  Mais  vers 
1804-1895,  à  la  suite  d  importantes  découvertes  d'or  (htns  le  terri- 
toire contesté  franco-brésilien,  elle  subit  un  temps  d'arrêt.  Elle  mit 
ensuite  dix  années  à  reconquérir  peu  à  peu  son  importance  primitive, 
et  en  1903  la  colonie  exportait  4.343  kilos  d'essence  pour  une  valeur 
de  121.600  francs.  L'année  suivante,  cette  exportation  atteignait 
le  chiffre  déjà  important  de  9.182  kilos,  valant  seulement  193.040 
francs,  le  prix  de  vente  ayant  subi  un  brusque  fléchissement,  sous 
1  influence  d'un  aussi  rapide  accroissement  de  la  production. 

A  la  suite  d'un  nouveau /'H.s/i  aurifère,  survenu  vers  cette  époque, 
l'extraction  de  l'essence  du  bois  de  rose  subit  de  nouveau  un  certain 
ralentissement,  dû  tant  à  la  baisse  du  prix  qu'à  l'exode  des  cher- 
cheurs de  bois  vers  les  rég-ions  minières.  A  partir  de  1907.  la 
production,  (jui  était  retombée  au  niveau  de  1903,  a  suivi  une 
marche  ascendante  et  désormais  ininterrompue,  qui  l'a  portée  à 
l'heure  actuelle  au  chitVre  de  22.000  kilos  valant  environ  510.000  fr. 
Le  graphique  ci-après  montre  d'une  façon  saisissante  l'extraordi- 
naire rapidité  de  ce  développement  (v.  p.  229). 

En  1904.  il  existait  à  la  (ruyane  trois  petites  usines  distillant  le 
bois  de  rose;  la  plus  importante,  appartenant  à  la  maison  Uoure- 
Bertrand  (ils,  de  Grasse,  produisait  une  moyenne  de  250  à  300  kilos 
d'essence  pai-  mois.  Il  y  en  a  aujourd'hui  huit  ou  neuf,  toutes  éta- 
blies au  chef-lieu,  où  converjifent  les  approvisionnements  de  bois 
récoltés  dans  les  ditTérents  quartiers  de  la  colonie. 

A  l'heure  actuelle,  l'essence  de  bois  de  rose  est  importée  en  France 
par  le  Havre,  Nantes  et  principalement  Saint-Xazaire.  La  majeure 
pai'tie  de    la   marchandise  expédiée  à  Saint-Nazaire   est   destinée  à 


1.    L'essence  de    liiiMlm''   du   Nh'\i(|iic  l'Iail  (■«mime    dans   le  eonimerce    IVaneais   dès 
1  Htm. 


LE  BOIS  DE  ROSE  A  LA  GUYANE  227 

quelques  distillateurs  de  Grasse.  Le  reste  est  utilisé  par  les  maisons 
de  Paris  et  de  Nantes. 

Cette  essence  est  contenue  dans  des  récipients  en  tôle  g-alvanisée 
ou  en  cuivre  ;  ces  derniers  d'une  contenance  de  45  à  oO  kilos  envii'on. 
Au  fur  et  à  mesure  qu'augmente  la  production  de  l'essence  de 
l)ois  de  rose,  les  prix  de  vente  de  ce  produit  ont  baissé  d'une  manière 
continue.  De  35  francs  il  y  a  quelques  années,  il  est  aujourd'hui 
tombé  à  24-,  23  francs  et  même  au-dessous. 

L'essence  de  linaloé  du  Mexique  s'importe  en  Europe  principale- 
ment par  le  port  de  Hambourg.  Le  Havre  en  reçoit  aussi  d'une 
manière  assez  rég-ulière,  bien  que  les  arrivages  y  soient  moins 
importants.  Sur  cette  dernière  place,  cette  essence,  lorsqu'elle  est 
garantie  pure  de  bois,  a  coté  il  y  a  seulement  quelques  mois,  jus- 
([u'à  28  francs  le  kilo.  Elle  est  offerte  actuellement  à  23-22  francs, 
avec  un  écart  de  1  à  2  francs  seulement  sur  l'essence  de  bois  de 
rose,  alors  que  normalement,  en  raison  de  sa  qualité  incontesta- 
blement supérieure  et  de  son  rendement  meilleur,  cette  dernière 
doit  obtenir  de  20  à  25  *'/o  de  plus-value  sur  sa  concurrente. 

Certains  producteurs  guyanais  s'engagent  par  contrat  à  livrer 
mensuellement  des  quantités  déterminées.  Toutefois,  il  est  égale- 
ment expédié  un  certain  nombre  de  colis  en  consignation.  Mais  le 
nombre  des  acheteurs  étant  restreint,  ces  consignations,  venant  en 
augmentation  des  quantités  dont  la  consommation  est  assurée, 
déterminent  fatalement  l'avilissement  des  cours. 

Quant  au  commerce  du  bois  de  rose  destiné  à  être  distillé  dans 
les  usines  de  la  métropole,  il  n'a  guère  donné  lieu  jusqu'ici  qu  à 
des  déceptions,  en  raison  du  prix  d'achat  élevé,  des  frais  de  trans- 
port extrêmement  onéreux  et  de  la  dépréciation  subie  par  le  bois 
en  cours  de  route.  11  est  importé  principalement  par  Marseille  et 
depuis  peu  par  Cannes. 

Les  comptes  de  vente,  que  nous  donnons  ci-après  à  titre  docu- 
mentaire, permettront  de  se  faire  une  idée  des  conditions  dans 
lesquelles  s'opère  la  réalisation  de  ces  marchandises  sur  les  marchés 
de  la  métropole. 

[Compte  de  vente  pix)  forma  à  un  lot  de  bois  de  rose  venu  de 
Cayenne | 

[Compte  de  vente  pro  forma  à  une  touque  d'essence  de  Ixjis  de 
rose 


228 


KTlbES    KT    MEMOIRES 


Compte  de  vente  pro  forma  à  une  touque  ;  essence  de  bois  de  rose 
venue  de  Cayenne  et  réalisée  comme  suit  par  L.  Fleuriot,  de 
Nantes. 


1  tiaissc  hiul   Id'l  k.  Ncl   M)  k.  Essoiu-i'  ilc  i)()is  de  rosr, 

le  kilo 

Escompte  2"/o 

Vtileur  30  Juurs  fin  de  moisi 

Permis,  statistique,  péage  on  douane 

Ouverture  et  vérification  en  douane 

Charroi  chez  l'aclieteur,  dépotage,  pesage  au  net 

Fret  Cayenne-Saint-Nazaire,  par  paquebot  de  la  C'*'  G''" 

Transa  tl 

Trans|)ort  Saint-Nazaire  à  Nantes 

Assurance   maritime    Cayenne/Nantes    sur    1.400    fr.    à 

5/8  "/o  police  et  enregistrement 

Commission  et  ducroire  3  "  „  s.  Il 76  fr 

Net  produit 


.{  :>o 


27 

:>(» 

1 

70 

9 

:i:; 

30 

•20(1 


1 .  1 7(1 


?1>  80 


1.096   20 


A',  li.  Il  y  a  lieu  de  compter  en  outre  les  frais  de  retour  des  emballages 
vides.  D'autre  part  le  transport  de  Nantes  à  Grasse  par  cliemin  de  fer  petite 
vitesse  coûte  environ   100  fr.  la  tonne. 

Compte  de  vente  pro  forma  à  un  lot  bois  de  rose  venu  de  (  layenne 
et  réalisé  par  Fleuriot  de  Nantes. 

Ilxpédié  de  Nantes  à  Grasse  2  wagons  |)esant  ensemble 
21.300    kilos  bois  de  rose   Cayenne.  Poids  reconnu  à 

Tarrivée  :  21 .071  k.  à  <>  «  k 

Escompte  2  •*  « 


Transport  par  chemin  de  fer 

Fruix  ;)  déduire 

Statistique,  péage,  douane,  timbres 

Fret    Cayenne/Saint-Nazaire   21.3(»(»    k.  à   30   fr.  ■>  oo 

10  Oyo  et  timbres 

Vacations  des  peseurs  jurés,  pesage 

Charrois,  manutention,  magasinage  et  assurance 

Affranchissement  et  menus  frais 


K)  :;(i 


3 

.371 

3 

()7 

40 

3 

.303 

95 

1 

143 

"t  W 

■y 

KiO 

t() 

Commissi<m  et  ducroire  3  "o  s.   2.1(1(1  U-.  fO. 
N'aleur  ii  '.\0  jours 


703 

10 

210  .30 

1    30 

935   30 

(i4  80 

1 .000   10 

1.160  30 

Guyane   française. 


1 

20  000 

— 

15  000 

10.000 

1 , 

( 

5  000 

, 

i 

( 

j 

y 

A 

L 

/ 

/ 

/ 

\ 

^ 

/ 

/ 

\ 

^ 

/ 

\ 

/ 

i 

^ 

/ 

î 

S 

r 

\ 

r 

— i          '■ 

,__^_,  22.000" 


20000 


15.000. 


10000 


5000 


1889.  189S  1900.  1905  1910 


Exportations  de  f/essence  iu    iîois  de  rose. 


230  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Conclusion.  —  Deux  faits  dominent  la  situation  économique  de 
cette  petite  industrie  et  semblent  susceptibles  d'influencer  son 
avenir.  Ce  sont,  d'une  part,  la  baisse  du  prix  de  vente  en  Europe 
de  l'essence  brute,  de  l'autre  la  raréfaction,  au  lieu  de  production, 
du  bois  propre  à  la  distillation. 

La  baisse  actuelle  du  prix  de  vente  paraît  due,  non  pas  comme 
on  l'a  dit  à  la  surproduction,  mais  à  la  brusque  irruption  sur  un 
marché  limité  de  quantités  relativement  considérables  d'une  mar- 
chandise réputée  jusque-là  pour  son  extrême  rareté.  L  on  ne  doit 
pas  oublier  en  effet  que,  dans  ces  trois  dernières  années,  la  produc- 
tion de  l'essence  de  bois  de  rose  a  plus  que  quintuplé.  Les  consom- 
mateurs habituels  ou  éventuels  de  cette  essence  recherchée  ne 
pouvaient  évidemment  prévoir  une  aussi  rapide  augmentation.  Il 
en  est  résulté  que  momentanément  l'offre  a  surpassé  la  demande. 
Mais  l'on  n'en  doit  pas  conclure  que  la  production  ait  été  supérieure 
aux  besoins  de  la  consommation,  puisqu'au  contraire  les  intéressés 
la  déclarent  encore  insuffisante. 

L'industrie  des  parfums  utilise  chaque  jour  davantage  les  essences 
naturelles  à  base  de  linalol.  Cette  consommation,  sans  cesse  crois- 
sante, assure  en  particulier  à  l'essence  de  Cayenne  un  placement 
d'autant  plus  régulier  et  un  débouché  d'autant  plus  important, 
qu'elle  est  toujours  préférée  au  linaloé  mexicain,  produit  auquel 
elle  est  appelée  à  se  substituer  plus  ou  moins  complètement,  à 
parité  de  prix  et  même  sous  une  légère  plus-value. 

Remarquons,  au  surplus,  que  cette  dernière  essence  n'a  subi 
aucune  dépréciation  corrélative  à  celle  supportée  par  le  distillât 
guyanais.  Il  est  donc  permis  d'affirmer  que  ce  fléchissement,  n'ayant 
pas  de  cause  profonde  et  générale,  ne  saurait  être  durable;  et  que 
même  au  cas  improbable  où  la  fabrication  de  l'essence  de  bois  de 
rose  se  maintiendrait  au  niveau  actuel,  les  cours  de  ce  produit  ne 
tarderont  pas  à  s'améliorer. 

Toutefois,  les  producteurs  locaux  ne  doivent  pas  perdre  de  vue 
qu'ils  ont  une  concurrence  à  soutenir,  si  avantageuses  pour  eux 
(ju'en  soient  les  conditions.  Sans  doute,  ils  devront  se  défendre 
contre  l'avilissement  des  prix,  en  se  tenant  autant  que  possible  en 
rapport  direct  avec  les  industriels  susceptibles  d  utiliser  leur  pro- 
duction, et  en  réglant  leurs  envois  de  manière  à  éviter  l'accumulation 
sur  le  marché  de  stocks  importants  d'essence  sans  destination  cer- 
taine. Mais,  d'autre  part,  ils  devront  s  appliquer  à  conserver  à  leur 


LE    ItOIS    DE    ROSE    A    LA    GlYANE 


2:31 


Guyane  française.  Tableau  des  Exportations 

de  VEssence  et  du  Bois  de  rose 

(1889-1910). 


ESSENCE 

BOIS 

Années 

Quantités 

Valeur 

Quantités 

\aleur 

^'aleur 
totale 

(kilos 

francs 

kilos 

francs 

18N".» 

347 

3 .  470 

j, 

1) 

3.470 

1  S9() 

229 

2.293 

>) 

») 

2 .  293 

ISOl 

74o 

7 . 4.50 

145.305 

12.350 

19.800 

1892 

1.828 

54.840 

315.614 

26.827 

81.667 

1893 

3 .  486 

9  7.. 594 

55.817 

i.744 

102.338 

1 89  i- 

1.217 

34.090 

15.877 

1.270 

35 . 360 

1 895 

574 

16.072 

6.280 

502 

16.574 

I89C. 

2.023 

•)•> .  6y8 

13.000 

1  .  040 

57.698 

1 897 

2.372 

66.3^2 

5 1 . 400 

4.032 

70.374 

1 898 

673 

18.844 

266 . 000 

21.255 

i-0 .  099 

1899 

694 

19.722 

74.250 

5.940 

25.662 

1900 

2.096 

58.688 

242.705 

19. 4  If. 

78.104 

1901 

2.971 

83.176 

20.600 

1.6iS 

84.824 

1902 

3 .  239 

93 . 506 

,, 

1) 

<.t3.50C. 

1903 

4.343 

121.604 

227.624 

18.210 

139.814 

1904 

9.182 

1 '.(3.640 

74.760 

6.729 

200.369 

1900 

3.459 

86.475 

109.696 

8.250 

'.(4.725 

190(} 

t.2.o4 

106  350 

67.000 

5.025 

1 i 1 .375 

1907 

4.182 

104.550 

38.7.34 

2.930 

107.480 

1 908 

7.470 

186.750 

26.900 

2.018 

188.76S 

mon 

12.497 

312.485 

265.000 

19.875 

33 2.. 300 

1910 

22.147 

509 . 380 

1.262.000 

126.200 

635.58(( 

Totaux 

'.»().  028 

2.233.919 

3.278.562 

288.261 

2.522.180 

-Vo/rt.  —  Bien  qu  il  ait  été  niercurialisé,  par  conséquent  exporté 
distinctement  dès  1892,  le  bois  de  rose  est  resté  confondu  avec  de 
nombreuses  autres  essences  sous  la  dénomination  de  bois  d'éhénis- 
lerie,  jusqu'en  1896,  —  époque  à  partir  de  laquelle  il  est  mentionné 
à  part  dans  les  statistiques. 


232  ÉTUDES    ET    MÉMOIKKS 

production  ses  qualiteis  de  finesse  et  de  scrupuleuse  pureté,  tout  en 
clierchant  k  réaliser  par  d'incessants  perfectionnements  la  réduction 
progressive  du  prix  de  revient,  afin  de  pouvoir,  le  cas  échéant, 
supporter  ou  même  consentir  spontanément  une  baisse  raisonnable 
du  prix  de  vente. 

Aussi  bien,  cette  attitude  de  prudence  leur  esl-elle  commandée 
par  ce  fait,  que  le  bois  de  rose  se  raréfie  incontestablement,  dans 
les  forêts  guyanaises.  Le  danti;"er,  il  est  vrai,  est  loin  d'être  immé- 
diat :  il  n'en  existe  pas  moins,  et  déjà  1  on  peut  prévoir  un  sensible 
ralentissement  de  l'exceptionnelle  activité  déployée  dans  ces  der- 
niers temps  par  les  distilleries  de  Cayenne.  Néanmoins,  pendant  de 
lonj^ues  années  encore,  l'industrie  locale  pourra  être  alimentée  dans 
des  conditions  à  peu  près  normales,  surtout  si,  comme  il  en  est 
question,  les  pouvoirs  locaux  interviennent  pour  contrarier  l'action 
des  spéculateurs,  en  frappant  l'exportation  de  ce  bois  d'un  droit 
prohibitif.  1)  ici  là,  peut-être,  la  création  de  voies  de  [lénétration 
aura-t-elle  rendu  plus  faciles  l'accès  et  l'exploitation  de  nouveaux 
peuplements  de  bois  de  rose. 

Quoi  qu  il  en  soit,  l'avenir  réservé  en  Guyane  à  l'industrie  des 
huiles  essentielles  n'en  reste  pas  moins  séduisant,  si  Ion  song-e 
aux  nombreux  végétaux  odorants  que  renferment  les  immenses 
forêts  de  cette  colonie,  ainsi  qu'aux  plantes  herbacées  à  parfums, 
telles  que  vétiver,  gingembre,  citronnelle,  palchouly,  etc..  dont  la 
culture  peut  y  être  entreprise  utilement. 

E.  Bassièkls. 

Inyénif'ii/-  af/ricolo, 
Inappclt'itr  <rngiiculture  fiii.r  ('.oloniot;. 


PLAXTi:S  MKDICIiNALES 

DE  LA  (;linkk  française 

Sni/r. 


Tamarindus  indica. 

LÉGUMINELSE  CÉSALPHNIKt. 

Tamarinier. 

Dia  bé  (F.j,  Toumbino^ui  (S.),  Tombi  (M.). 

Grand  et  bel  arbre  existant  dans  toute  la  Guinée,  mais  plus  com- 
mun vers  le  Nig-er  qu'à  la  Côte. 

La  pulpe  acidulée  (jui  entoure  les  g-raines  de  la  gous.se  est  très 
prisée  des  indigènes  ;  elle  est  laxative  et  sert  à  faire  une  boisson 
soit  pure  soit  mélangée  à  du  miel,  du  citron  ou  avec  d'autres  médi- 
caments :  elle  est  employée  contre  la  fièvre,  les  embarras  gastriques, 
la  dysenterie,  la    diarrhée,  etc. 

Les  feuilles  bouillies  servent  à  laver  les  plaies;  séchées  et  pilées 
elles  sont  légèrement  a.stringenteset  caustiques  et  servent  également 
H  saupoudrer  les  mauvaises  plaies  ;  on  les  emploie  pilées  fraîches 
en  cataplasme  pour  les  entorses,  enflures,  etc. 

Lécorce  est  employée  comme  astringent  et  sert  aussi  à  préparer 
les  peaux. 

Tacca  involucrata  et  T.  pinnatifolia. 

Taccacéks. 

Plantes  à  bulbes  caustiques  et  toxiques  comme  la  plupart  des 
Arums  ou  des  Dioscorées  sauvages.  Sont  employées  queh[uefois 
comme  rubéfiants  à  lextérievu'. 

Tephrosia  Vogelii. 

LÉGUM[NEUSE    l'AI'll.lONACÉE. 

Gargassaki  (F.),  Diala  (M.). 

Plante  arl)uste  assez  commune  et  cultivée  par  les  indig-ènes  qui 


234  ÉTIDES    ET    MÉMOIRES 

se  servent  des  leuilles  pilées  pour  endormir  le  poisson  et  le  pêcher 

facilement. 

Celte  plante  sert,  à  ([ueiciues  eiulroits,  de  niédicamenl  mais  doit 
être  emplovée  avec  précaution,  car  à  haute  dose  elle  est  toxique 
(poison  stujiéliant). 

Tetrapleura  Thomingh. 

Ll'.dl  MINELSi:    MIMOSÉE. 

Grand  et  bel  arbre  qui  est  assez  rare  en  Guinée  et  n'existe  que 
sur  la  Côte  :  commun  à  la  Côte  d'Ivoire  et  au  Gabon. 

La  décoction  de  l'écorce  pilée  fraîche  est  employée  comme  vomi- 
tjl.  La  gousse  pilée  donne  un  produit  huileux  à  odeur  forte  qui  est 
tniplové  en  frictions  contre  les  rhumatismes. 

Treculia  africana. 
Artocakpée. 

Guilinti  gori  (F.),  arbre  mâle  et  Guilinti  (F.),  arbre  femelle  ;  Yin- 
tigniy  (S.). 

Grand  arbre  assez  commun  à  la  Côte  et  dans  la  région  de  Kadé, 
assez  rare  ailleurs.  Le  fruit  est  une  énorme  boule  dans  le  genre  de 
!  arbre  à  pain,  à  graines  comestibles. 

La  sève  de  l'arbre  mâle  serait  caustique  et  toxique,  elle  est 
employée  sur  du  coton  pour  faire  tomber  les  dents  malades. 

L'écorce  j)ilée  sert  de  médicament  contre  la  lèpre. 

Trichilia  sp. 

Méliacée. 

Arbre  moyen,  assez  commun  dans  les  taillis  de  la  Haute  Guinée. 
L'écorce  pilée  est  employée  pour  les   maladies  de   la   peau,  gale, 
dartres,  etc..  ainsi  que  contre  les  ulcères. 
Le  finit  passe  pour  vomitif. 

Tépé  Darola    F.V  Korla  Beli  (S.). 

LÉ(;I  MI.NEISi;    CÉSALIMMÉK. 

Liane  sarmenteuse  et  buissonnante,  excessivement  épineuse,  com- 
niUMc  dans  les  haies   des  villaires. 


PLANTES    MÉDICINALES    DE    LA    GUINÉE    FRANÇAISE  '     235 

Plante  très  employée  contre  la  blennorrha^ie  ;  décoction  des 
feuilles  et  de  l'écorce,  infusion  des  racines  bouillies  ;  les  jeunes 
feuilles  roujJi'es  sont  mandées  crues   comme  dépuratif. 

Tiélé  (F.),  Timmoué  (S.). 

Arbre  moyen  à  bois  dur. 

La  décoction  de  Técorce  et  des  feuilles  sert  eny-ar^'arlsme  contre 
les  maux  de  dents. 

Tikoki  (F.). 

L'infusion  des  feuilles  est  donnée  comme  vermifuiro. 

Uvaria  aethiopica  ou  Xilopia  eethiopica. 

AnONACÉE,    POIVRE  DE  GuiNÉE. 

Guilé  (F.),  Simingui  ou  Kalentou(S.),  Kani  (M.). 

Arbre  assez  commun  dans  toute  la  Colonie,  surtout  du  côté  du 
Kissi  et  de  la  Mellacorée  ;  donne  un  fruit  qui  sert  d'épices. 

La  g-ousse  ainsi  que  la  graine  a  une  saveur  chaude,  parfumée  et 
poivrée,  est  très  employée  par  les  noirs  comme  médicament  stimu- 
lant et  tonique. 

Contre  les  migraines  et  les  névralgies,  cataplasme  des  feuilles  et 
des  fruits  ;  fruit  pilé  en  infusion  pour  les  femmes  accouchées  ;  est 
également  préconisé  pour  les  maladies  du  foie  et  l'expulsion  de  la 
bile. 

La  décoction  des  graines  sert  de  vermifuge  pour  l'expulsion  des 
lombrics. 

Le  fruit  bouilli  en  lavage  pour  soigner  les  éruptions,  les  boutons 
et  en  friction  contre  les  courbatures. 

Sert  aussi  de  médicament  usité  pour  soigner  le  bétail,  les  bœufs 
en  particulier. 

Uvaria  monopetala. 

Anonacée. 

Arbuste  assez  commun  en  Haute-Guinée. 

Toute  la  plante  est  utilisée  pour  les  maladies  de  la  poitrine  et  les 
rhumes  ;  elle  sert   également  à  soigner  les  chevaux. 


236  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Vernonia  nigritana. 
Composée. 

Petite  plante  existant  clans  toute  la  Colonie,  est  employée  comme 
médicament  par  les  Malinkés. 

L'infusion  de  la  racine,  à  faible  dose,  sert  de  dépuratif  et  de  diu- 
rétique ;  à  haute  dose  elle  est  donnée  comme  vomitif. 

La  plante  htmillie  sert   à  laver  et  soig-ner  les  maladies  des  yeux. 

Vernonia  senegalensis  et  Vernonia  Thomsoniana. 

Composées.  , 

Cossa  FinaiM.),  Dakouna  ou  Hantara  Bourouré  (F.). 

Grandes  plantes  arborescentes,  très  communes  partout  et  de 
diverses  variétés  ;  elles  ont  en  général  les  feuilles  très  amères  et 
sont  appelées  pour  cela  k  Quinine  des  noirs  ». 

Les  feuilles  en  décoction  sont  très  employées  comme  fébrifuge 
par  les  indigènes  l'infusion  est  même  plus  renommée  que  celle 
dxi  Kinkelibaj. 

Les  feuilles  bouillies  servent  aux  lotions  chaudes  en  cas  de  fièvre 
ainsi  que  pour  les  maladies  de  la  peau  ;  séchées  et  pilées.  à  1  in- 
térieur, elles  apaisent  les  douleurs  du  ventre. 

A  lextérievu'.  les'feuilles  pilées  fraîches  sont  mises  en  applica- 
iioii  contre  les  migraines. 

• 

Vitex  cuncata. 

\  EKIîE.NACÉE. 

(joudou  (M.  I.  Koukoui  (S.). 

Arbre  moyen  très  conuium  partout,  surtout  en  Haute-Guinée, 
fruit:  baie  noire  à  maturité,  comestible. 

Le  feuilles  sont  employées  en  infusion  contre  le  rhume,  et  la 
décoctif)M  (le  la  racine  j)ilée  pour  les  maladies  de  l'estomac. 

Xinienia  sp.  ou  Ximenia  multiflora. 

Olacacée. 

Gouani  (M.). 

Arbuste  de  2  ;i  M  uielics.  épineux,  fruit  :  petite  prune  acide, 
comestible. 


PLANTES    >li:i)|i:i.\AI,i;s    DE    I.A    GllNÉi;    FKANCAISK  237 

laxiste  dans  toute  la  Colonie  mais  est  très  commun  en  Haute- 
Guinée. 

Les  leuilles  pilées  fraîches  servent  de  vulnéraire  ;  la  décoction 
des  tiges  et  des  feuilles  est  employée  dans  les  maladies  de  la  poi- 
trine, la  fièvre  et  le  rhume. 

La  racine  pilée,  ainsi  que  l'écorce  pulvérisée,  servent  à  soigner 
les  plaies  et  les  ulcères. 

Ximenia  americana. 
Olacacék. 

Arbuste  épineux  comnum  à  la  Cote  et  surtout  au  bord  de  la  mer. 

Ne  pas  confondre  avec  le  précédent;  les  fruits  ressemblant  à  une 
prune  de  mirabelle  ont  une  forte  odeur  d'amande  amère,  sont  très 
amers  et  acres  ;  ils  sont  toxiques  ainsi  que  l'amande  intérieure. 

Zanthoxylum  melanacanthum  et  Z.  senegalense. 
Rltac.ées,    Clavef.iers. 

l^arkelé  et  Boulé  Barkelé  (F.),  Houo  et  Houo  Dion  (M.). 

Arbres  moyens,  épineux,  à  feuilles  et  graines  ordorantes,  existent 
en  trois  ou  quatre  variétés,  un  peu  partout  dans  la  Colonie. 

Les  feuilles,  et  surtout  l'écorce  à  saveur  aromatique  et  chaude, 
sont  très  employées  comme  médicament  par  les  indigènes. 
'  Elles  sont  considérées  comme  sudoritiques,  fébrifuges  et  toniques, 
et  employées  surtout  à  l'extérieur  en  lavag-es,  lotions  chaudes  et 
fumigations.  A  l'intérieur,  la  décoction  des  racines  pilées  est  con- 
sidérée comme  vermifuge . 

L'écorce  pilée  sert  pour  les  maux  de  cK'uts  et  en  friction  contre 
les  rhumatismes. 

Dans  certaines  rég^ions  les  indigènes  emploient  lécorce  pilée 
pour  endormir  et  pécher  le  poisson. 

Zizyphus  orthacantha. 

lÎMAMXACÉE. 

.jujubier  sauvage. 

Toumborou  (M.]. 

Aibi'o    moyen,    buissonnant    et   très  épineux  ;  petit    fruit    jaune 


238  ÉTUDES    ET    31ÉM01RES 

roujj:e  comestible  ;  commun  en  Haute-Guinée  et  dans  la  région 
de  Kadé,  rare  à  la  Côte. 

Le  fruit  macéré  donne  une  boisson  rafraîchissante.  Les  feuilles 
pilées  se  mettent  sur  les  plaies  ;  Fécorce  est  amère,  elle  est 
employée  contre  les  coliques  et  serait  vomitive. 

La  racine  serait  toxique,  et  à  petite  dose  elle  servirait  de  pur- 
gatif énergique. 

Zizyphus  sp.,  probablement  le  Z.  Bacleï. 

Plus  petit  et  plus  buissonnant  que  le  précédent  ;  les  fruits  ne 
sont  pas  comestibles  et  passent  pour  vénéneux,  ils  sont  acres  et 
très  amers. 

La  décoction  des  racines  est  employée  pour  les  n\aladies  des  voies 
urinaires,  les  uréthrites  et  la  blennorrhagie. 

H.    POBÉGUIN, 
Aditiinislruteur  en  chef  des  colonies. 


LES    EUCALYPTUS 

(Suite.) 


E.  crebra.  —  Bois  roug-eàtre,  dur,  lourd,  élastifjue,  de  très  longue 
durée,  communément  employé  à  la  construction  des  ponts,  pilotis, 
traverses  de  chemins  de  fer,  de  wag-ons,  charrettes,  barrières  autour 
des  champs,  etc.  11  en  existerait  une  variété  (d'après  le  D'  Bailey), 
dans  le  nord-est  de  l'Australie,  dont  larome  est  si  ag-réable  que  Ton 
s'en  sert  comme  condiment.  Cette  assertion  est  possible  en  ce  qui 
regarde  les  palais  des  aborigènes,  probablement,  et  nous  doutons 
que  les  nôtres  s  y  fassent,  (^uoi  qu  il  en  soit,  plusieurs  prétendues 
espèces,  ayant  les  mêmes  qualités,  pourraient  n'être  que  desimpies 
variétés  de  YE.  crehra,  principalement  les  E.  leplophlcba  et  drepa- 
nophijlla.  Tous  ces  arbres  produisent  une  gomme-résine  abondante, 
ayant  les  apparences  et  les  jjropriétés  du  Kino. 

E.  diversicolor. — -Arbre  colossal  appelé  dans  les  cultures,  à  tort. 
rolossea;  il  atteint  facilement  130  à  liO  mètres  avec  un  tronc  pro- 
portionné à  cette  taille  gigantesque.  Lorsqu'il  croît  en  groupe,  il 
sélance  droit  et  il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  fûts  ayant  de  60  à 
90  mètres  de  longueur  en  dessous  des  premières  branches,  avec 
une  épaisseur  au  ras  du  sol  de  3  à  ï  mètres  de  diamètre.  Le  bois 
est  élastique,  d'une  longue  durée,  se  refendant  aussi  facilement 
que  le  chêne,  mais  il  est  cependant  moins  aisé  à  travailler  que  celui 
de  YEucalyptus  inarffmata  dont  on  fait  d'admirables  meubles. 

11  serf  dans  tous  les  genres  de  constructions  et  principalement 
pour  faire  des  mâts  de  navires. 

Il  est  un  peu  moins  rustique  que  l'^".  globulus,  mais  il  a  cepen- 
dant résisté  en  Algérie,  dans  nos  collections,  à  l'hiver  de  1880.  Or, 
cette  année-là.  nous  eûmes,  sur  le  littoral  même,  de  la  neige  et  de 


240  KiiuKs  i;r  mémoires 

la  ^lace  et  pourtaiil  nos  E.  (livcrsica/or  navanl  que  deux  ans  de 
plantation,  résistèrent  très  bien  ;i  cette  température  anormale.  11 
croît  un  peu  moins  vite  que  17:.  (/lohiiliis,  mais  il  est  superbe  au 
point  de  vue  de  l'ornementation.  On  pourrait  le  planter  avec  avan- 
tage sur  les  routes  de  toute  l'Algérie,  excepté  sur  les  hauteurs,  il 
rendrait  de  réels  services. 

Au  point  de  vue  forestiei-.  c'est  un  arbre  dv  haute  valeiu-,  auquel 
les  animaux  ne  touchent  pas,  sauf  les  chèvres  cependant,  doni  il 
faudrait  les  garantir,  en  empêchant,  en  Algérie  et  partout  ailleurs. 
les  troupeaux  de  j)àturer  aux  alentours  i  lig.  7). 

E.  doratoxylon  >  Spear  Wood  ou  arbre  à  lance  j.  —  Arbre  végétant 
dans  les  endroits  secs  et  stériles  ;  tige  menue,  très  droite;  bois 
tlexible,  compact  et  élastique.  Les  indigènes  nomades  viennent  de  fort 
loin  chercher  ce  bois  pour  en  fabriquei'  leurs  lances.  11  est  probable 
que  ce  petit  arbre  serait  précieux  dans  les  sols  pauvres  et  arides 
du  Sahara  algérien  :  Biskra,  (Juargla  et  autres  régions  plus  ou  moins 
tropicales,  oîi  règne  la  sécheresse  permanente. 

E.  eugenioides.  —  Arbre  énorme,  abondant  dans  la  colonie  de  Mc- 
toria  ;  bois  facile  à  fendre  et  très  employé  partout  aux  usages  ruraux. 
Au  point  de  vue  ornemental,  il  se  recommande  par  son  beau  port. 
Vient  très  bien  en  Algérie  et  dans  le  midi  de  l'Europe,  mais  sa 
croissance  est  un  ])eu  lente;  les  sols    ferrugineux  lui   conviennent. 

E.  globulus.  —  L  un  des  premiers  introduits,  cesl  le  ly|ie  classique 
du  genre  et  certainement  le  plus  merveilleux,  j)ar  son  étonnante 
rapidité  de  croissance.  ï^n  jeune  sujet  haut  de  10  cent,  mis  en  place 
en  janvier  l(S(S(),  atteignait  en  décembre  suivant,  une  hauteur  de 
sept  mètres  :  cela  tient  du  prodige!  <  )n  \o  reneonli-e  j);u'tout  :  dans 
le  sud  de  l'Europe,  en  Afrique,  en  Américpie,  cependant  il  a  a 
jamais  réussi  sous  les  troj)i(|ues,  sauf  sur  les  monlagnes  où  la  tem- 
pérature ne  dc'passait  pas  celle  de  I  Australie.  Dans  toute  la  région 
provençale  il  est  pour  ainsi  dire  naturalisé  et  son  feuillage  glaïupie 
bleuâtre  donne  aux  canq)agnes  du  Midi  un  aspect  tout  |)articulier. 
L  /i".  f//()biiliifi  est  très  rustique  dans  toutes  les  parties  méditerra- 
néemies  oii  résiste  l'oranger  qui,  |)ourtant.  est  moins  i  ust  icpic  (pie 
lui. 

La  cause  |)rincqjale  de  I  étonnante  ra])idité  de  propagation  de 
VI-J.  (/loJjiilus  fut  sa  propriété  (aujourd'hui  parfailemcnl  démtmtreei 


LKS    EUCALYPTUS 


2Ï\ 


dassainir  les  pays  ravag-és  par  la  malaria.  Nous  en  avons  déjà  parlé 
dans  un   précédent   chapitre,  mais   ce    que    nous   pouvons  ajouter. 


V'vj:.  7.  —  Eucalyptus  colossea  (E.  diversifolia). 


c'est: que  cet  arbre  planté  sous  le  climat  qui  lui  convient  et  dans  les 
lieux  marécageux,  constitue  le  meilleur  des  drainag'es,  qu'il  remplace 

Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  X°  102.  17 


242  ÉTUDES    KT    MÉMOIRES 

ofïicacement,  les  racines  de  cette  espèce  pompant  activement  toute 
Ihumidité  qui  l'environne.  Nous  avons  même  été  témoin  d'un  fait 
sinj^ulier  :  un  Eucalyptus  globulus  planté  k  plus  de  oO  mètres  dun 
puits  profond  de  3o  mètres,  ne  trouvant  plus  d  humidité  dans  son 
voisinage  immédiat,  avait  trouvé  moyen  de  dirig'er  ses  racines  vers 
cette  nappe  deau  sortant  pourtant  du  rocher.  Naturellement  on 
s'aperçut  bien  vite,  (|ue  le  liquide  de  ce  puits  diminuait  et  après 
examen,  ayant  découvert  l'auteur  du  méfait,  on  en  fut  réduit  cha(|ue 
année  de  le  débarrasser  de  ses  suçoirs. 

La  puissance  d'absorption  est  telle  chez  cet  arbre  que,  sauf  ses 
congénères,  rien  ne  peut  pousser  dans  son  voisinage  ;  cependant  si 
sa  succion  est  énergique,  il  rend  toute  cette  eau  — -  juiriliée  —  ii 
l'atmosphère  mais  sous  forme  de  vapeur  invisible. 

Le  feuillage  de  cette  espèce  est  très  aromatique  et  depuis  long- 
temps utilisé  dans  la  pharmacopée,  mais  cependant  sa  valeur  fé])ri- 
fuge  est  assez  contestée  quoique,  dans  certains  cas  de  fièvn^s  palu- 
déennes peu  graves,  l'Eucalyptol  ait  donné  de  bons  résultats. 

Au  point  de  vue  hygiénique,  cet  arbre  est  donc  très  précieux, 
mais  il  ne  l'est  pas  moins  pour  la  reconstitution  des  forêts  destinées 
à  produire  du  bois  d'oeuvre  et  de  chaufîage.  (Quoique  la  nature 
tordue  de  son  bois  le  rende  ditïicile  à  travailler,  on  en  tire  néan- 
moins un  certain  parti  dans  la  menuiserie  et  pour  la  confection  de 
madriers.  Le  bois  devient  de  plus  en  plus  rare  et  cher;  la  fabrica- 
tion du  papier  en  dépense  des  quantités  considérables  chaque  année; 
n'y  aurait-il  pas  là,  un  atout  dans  le  jeu  de  l'industrie,  si  des  .sociétés 
se  fondaient  en  vue  de  la  production  du  bois  destiné  principalement 
à  la  pâte  k  papier.  II  y  a  tant  de  terres  (jui  ne  sont  |)as  uiilist'cs,  et 
il  faut  si  peu  d'années  pour  obtenir  de  gros  Eucalyptus  globulus 
bons  k  exploiter.  Enlin,  par  k'  recépage,  les  plantations  faites  (I;ins 
ce  but  seraient  indélinies. 

Le  bois  d'l{.  globulus  est  très  libreux  ;  il  n'est  j)as  tontestable 
(|u'on  en  retirerait  d  excellent  papier  et,  comme  la  ])roduction  est 
("norme  et  rapide,  cette  matière  k  bon  marché.  |)ernn'tti  ait  aux 
fabricants  de  réduire  leurs  prix. 

Peu  d'arl>res,  même  parmi  ses  congénères,  peuvent  ètif  (dniparés 
k  l'E.  globulus,  pour  la  rapidité  de  la  croissance.  En  cin<j  ans,  dans 
les  sols  ferrugineux  d  Algérie,  on  a  obtenu  des  sujets  dont  le  ti'onc 
k  la  base  avait  plus  de  30  centimètres  de  diamètre  avec  une  liauteui- 
de  12  il  1")  mètres;  en  dix  ans,  ces  dimensions  sont  plus  que  dou- 


LES  Ei;c.ALVi>rrs  24-'i 

blées  :  on  reste  vraiment  confondu  crétonnement  devant  une  pareille* 
activité  de  végétation. 

Une  ex])loitation  à  laquelle  on  n"a  pas  encore  soni^é,  c'est  celle 
des  écorces  des  E.  g'iohulus  qui,  annuellement,  en  fournissent 
beaucoup  (quand  ils  ont  un  certain  nge)  et  ([ui  pourraient  servir  ;» 
la  fabrication  du  papier. 

Le  bois  d'K.  iji-lobulus  est  de  première  qualité  pour  le  chavitfage, 
il  est  lourd,  dur,  mais  très  diiïicile  à  fendre  parce  que  ses  libres 
entrelacées  se  tordent  en  spirale.  En  Australie,  il  est  universellement 
employé  à  tous  les  travaux  de  charronnage,  de  construction  el 
autres;  sa  conservation  en  terre  est,  dit-on,  indéfinie. 

.\  notre  avis,  elle  nest  guère  plus  longue  que  d'une  dizaine 
d'années;  quant  à  ses  jeunes  branches  exposées  peu  de  temps  en 
plein  air  aux  intempéries,  elles  pourrissent  rapidement:  il  faut  les 
utiliser  le  plus  vite  possible;  elles  forment  un  bon  combustible  pour 
chautîer  les  foiws  des  boulangers. 

En  France,  on  a  construit  avec  le  bois  de  cet  arbre  de  très  beaux 
meubles  et,  en  Australie,  cet  usage  est  très  répandu.  Lorsque  ce 
bois  est  bien  mûr,  il  égale  en  solidité  et  en  valeur  celui  du  meilleur 
chêne  d'Europe;  il  est,  de  très  peu,  inférieur  au  teck.  Son  écorce, 
dont  nous  avons  déjà  parlé  plus  haut,  est  très  riche  en  tannin  et 
l'on  s'en  sert  pour  la  préparation  des  cuirs;  en  Italie  ces  écorces 
sont  déjà  utilisées,  depuis  longtemps,  dans  ce  but. 

b^nfin,  l'expérience  a  démontré  que  l'E.  globulus  était  incompa- 
rable pour  la  plantation  des  routes  où,  malheureusement,  on  le 
laisse  croître  à  sa  guise.  Un  avantage  qu'il  possède,  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  mais  que  l'on  a  rarement  signalé,  c'est  qu  il  se  rabat 
facilement,  c'est-à-dire  qu'à  quelque  distance  de  terre  on  en  coupe 
le  tronc,  il  repousse  toujours  avec  une  fougue  nouvelle  (ce  qui 
n'arrive  que  rarement  avec  les  autres  espèces),  et  en  peu  de  temps 
il  reforme  une  nouvelle  tête  en  produisant  des  baliveaux  ({ui,  en  un 
ou  deux  ans,  sont  facilement  utilisables  pour  n  importe  quels  tra- 
vaux. 

Le  recépage  des  E.  <jlobiilus  est  une  pratique  à  répandre,  car 
elle  est  sage  et  augmente  la  production,  dansdes  proportions  incon- 
nues chez  aucun  arbre  forestier  (fîg.  8). 

E.  gomphocephala.  —  Arbre  de  35  à  iO  mètres,  de  croissance 
presque  égale  au  précédent  ;  son  bois  est   nerveux,    dur,    rigide,  à 


2ii 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


*  grains  fins,  mais  il  est  tellement  fibreux  qu'il  est  impossible  de  le 
fendre.  Ce  bois  ne  se  déforme  ni  sous  l'influence  de  la  chaleur,  de 
la  sécheresse  et  de  l'humidité,  aussi  est-il   fort    emplové   dans   son 


Kifi-.  «. 


Eucalyptus   j^lobulus. 


pays  natal  ;i  tous  les  usaj^es  courants.  (]har|)ente,  constructions 
navales,  industrie,  chaufîag-e.  etc.,  c  est  un  des  plus  solides  que 
1  on  c(jnnaisse.  Cet  arbre  croît  avec  une  très  o^randc  vig-ueur  dans 
les  sols  calcaires,  mais  lentement,  prestjue  insensiblement  (h»ns  les 
terres  siliceuses  et  fort  mal  ou  pas  du  tout,  dans  les  terrains  aigi- 


LES  KicALYPirs  245 

leux  et  compacts.  Dans  nos  essais,  en  Algérie,  il  sest  montré  assez 
rustique  et  il  a  très  peu  souffert  de  l'hiver  rig^oureux  de  1880.  (/est 
une  belle  espèce  ornementale  (lig.  9). 

E.  goniocalyx.  —  Contrairement  au  précédent,  cet  arbre  se  plait 
dans  les  terres  arifileuses.  Son  bois  ressemble  fort  à  celui  de 
VE.  (jhhnlns,  mais  cependant  il  est  moins  solide  et  plus  facile  à 
travailler  et  il  sert  à  tous  les  usag-es  domestiques  du  pays.  On  lestime 
il  un  haut  point  pour  la  construction  des  charrettes,  voitures,  etc., 
son  emploi  est  courant  [)i)in'  la  fabrication  des  roues  de  voitures. 

LE.  (foniocHlyx  est  fréquemment  cultivé  dans  le  midi  de  la 
France;  on  le  rencontre  en  Italie  et  en  Alj^érie,  où  il  atteint  de 
Jurandes  dimensions;  on  le  trouve  dans  la  collection  (^ordier  à 
Maison-Carrée,  près  Alger,  et  dans  quelques  jardins  encore  où  il 
fait  bon  effet. 

E.  Hœmastoma.  —  Bel  arbre  de  iO  mètres  de  hauteur  à  écorce  blan- 
châtre ;  très  commun  dans  la  Nouvelle-Galles  du  Sud,  on  utilise 
son  bois  pour  les  charpentes  communes  et  pour  le  charbon  (jui  est 
d'excellente  qualité.  Il  croît  dans  les  terres  sableuses,  où  aucune 
autre  espèce  ne  peut  venir.  Nous  l'avions  en  Alg-érie,  où  il  se  mon- 
trait très  rustique:  Ch.  Naudin  disait  qu  il  serait  précieux  pour  le 
reboisement  des  landes  du  Sud-Ouest  de  la  France  ;  nous  le  crovons 
comme  lui.  car  le  froid  de  1880.  en  Al<4érie,  ne  lui  a  occasionné 
aucun  dommag-e.  Dans  tous  les  cas,  nous  pouvons  le  recommander 
pour  son  beau  port  ornemental.  Cette  espèce  est  également  riche 
en  résine  kino. 

H.  hemiphlœa.  —  Arbre  de  23  mètres  environ,  à  bois  très  dur.  ({ue 
l'on  compare  à  celui  du  buis;  jl  est  en  effet  très  solide  et  incon^up- 
tible;  dans  son  pays  d'origine,  il  jouit  d'une  réputation  justifiée  par 
ses  excellentes  qualités  qui  le  font  employer  à  tous  les  usasses 
domestiques  et  industriels;  de  plus  c  est  un  fort  bel  arbre  d  orne- 
ment, croissant  facilement  dans  les  sols  ni  trop  compacts,  ni  trop 
lég-ers,  et  il  se  montre  assez  rustique. 

E.  leucoxylon  ou  Ironbark.  —  Bois  de  fer  des  Australiens  dépas- 
sant à  peine  30  mètres  de  hauteur  ;  le  bois  qu'il  fournit  est    incom 
parable,  même  ])armi  ses  congénères,  pour  sa  forcQ,  sa  dvireté  et  la 
facilité  avec  laquelle  on  arrive  à  le  travailler.    11  est  tenu  en  haute 


:'ê^ 


WW01 


Fi{ç.  9.  —  Kucalyplus  f^umplioccphala. 


AiS    KUIALYPTUS 


247 


estime  par  les  charpentiers,  les  constructeurs  de  navires,  les  char- 
rons, les  menuisiers,  etc.  Des  expériences  faites  en  Australie  en 
comparaison  avec  le  chêne  d'Amérique  et  le  frêne,  ont  démontré 
toute  sa  force  de  résistance  :  il  l'emporterait  même  sur  le  bois 
dHickory  ovi  noyer  noir,  dans  la  proportion  de  18  *'/o.  Les  compa- 
ii'nies  de  chemins  de  fer  et  des  mines  utilisent  cet  excellent  bois 
pour  en  faire  des  traverses  et  des  étais,  les  fabricants  d  outils  pour 
les  instruments  at^ricoles. 

Cet  arbre  croît  dans  les  plus  mauvais  sols,  dans  les  terres  rocail- 
leuses, par  exemple,  où  aucune  autre  culture  n  est  possible  ;  toute- 
fois, il  ne  sort  pas  des  terres  granitiques,  ce  qui  expliquerait  ainsi 
le  merveilleux  développement  qu  il  prend  en  Provence.  Ce  serait 
larbre  par  excellence  pour  reboiser  (en  partie  du  moins)  les  plaines 
de  la  Camarg-ue,  et  reconstituer,  en  Algérie,  les  massifs  forestiers 
détruits  par  les  Arabes,  dans  les  montagnes  qui  entourent  les 
plaines  de  la  Mitidja,  la  Medjerda.  le  Ghélif,  etc.  Ces  reboisements 
seraient  une  précieuse  acquisition  pour  ces  parties  sèches  de  l'Algé- 
rie et  rétabliraient  l'équilibre  entre  la  sécheresse  et  l'humidité, 
<^|ui  existait  à  l'époque  romaine. 

On  ne  peut  que  souhaiter,  parce  que  jamais  on  ne  consentira  à  faire 
d'aussi  importants  sacrifices  pour  décupler  la  valeur  de  cette  superbe 
colonie  qui  ne  demande  qu'à  prospérer  et  à  laquelle  une  trans- 
formation de  ce  genre  rendrait  probablement  son  antique  prospérité. 

Mais  revenons  au  bois  de  ÏE.  leucoxylon  qui,  tantôt  blanc,  tantôt 
foncé,  est  recouvert  d'une  écorce  qui  contient  jusqu'à  22  "/o  de  son 
poids,  lorsqu'elle  est  fraîche,  de  tannin  kino,  dont  l'industrie  retire 
im  si  grand  profit  lorsqu'il  est  mélangé  avec  celui  retiré  des  acacias 
australiens,  beaucoup  plus  riches  en  tannin  et  qui  sont  aussi  des 
arbres  de  première  utilité  par  leurs  bois  ou  leui\s  écorces.  Peut-être 
un  jour  entreprendrons-nous  un  travail  sur  les  Acacia- Mimosa 
tl  Australie.  —  \^E.  leiicoxi/lon  est  actuellement  déjà  très  répandu 
dans  toute  la  région  méditerranéenne,  notamment  dans  le  Var,  les 
Alpes-Maritimes  et  en  Algérie,  il  est  plus  rare  en  Italie,  sauf  dans 
(juelques  jardins  privés  et  botaniques  d'où,  bien  certainement,  ils  se 
répandront  partout,  d'ici  quelqvies  siècles,  parce  que.  dans  ce  pays, 
tout  va  lentement  :  Chi  va  piano  va   sano,  chi  va  sano  va   lonlano  ! 

Tout  le  tempérament  des  Italiens  de  notre  temps  est  résumé  dans 
ce  proverbe  ;  avec  lui,  ils  ne  redeviendront  pas  les  Romains  d'il  y 
a  2000  ans,  qui  avaient  concjuis  tout  le  monde  connu  tant  par  leur 
bravoure  que  par  leur  diplomatie. 


2i.S  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

En  résumé,  l'^".  leucoxylon  est  un  bel  arbre  qu'on  ne  saurait  trop 
recommander  ni  trop  multiplier  :  il  a  donné,  dit-on,  une  variété  à 
fleurs  pourpres  très  ornementales  ;  mais  nous  ne  la  connaissons  ni 
de  visu  ni  de  nom. 

E.  longifolia.  —  Cet  arbre  qui  aime  les  terres  profondes  et  fraîches 
réussit  cependant  très  bien  dans  les  sols  g-raveleux,  secs  et 
médiocres.  Avec  son  tempérament  comparable  à  celui  de  VE.  leu- 
coxylon, il  pourrait  servir  comme  ce  dernier  à  reboiser  les  mauvais 
terrains,  qui  auraient  pourtant  un  peu  de  fond.  Cette  espèce  propre 
à  l'Australie  extra-tropicale  atteint  50  mètres  de  hauteur  ;  son  bois 
solide  et  i-ésistant  est  propre  à  tous  les  usages  indirjués  pour  l'espèce 
précédente.  Il  végète  parfaitement  dans  toute  la  zone  méditerra- 
néenne, mais  ne  conviendrait  pas  sur  les  hauteurs  dépassant  plus  de 
200  mètres  d'altitude.  Dans  tout  le  sud  de  l'Algérie,  cet  arbre  ren- 
drait de  grands  services  si  on  l'y  implantait,  car  il  ne  craint  pas  l;i 
sécheresse,  et  la  grande  chaleur  lui  est  favorable.  Dans  le  Sahara 
il  lui  faudrait  peut-être  des  irrigations.  Entin,  c'est  un  bel  arl)re 
d Ornement  (fig.   10). 

11  serait  précieux  en  Afrique  du  Sud  et  aux  Indes,  pnrticulière- 
ment  en  Annam  et  au  Tonkin. 

E.  loxophleba.  —  Arbre  de  ;J0  à  X\  mètres  de  liaulcur,  avec  un 
tronc  déj)assant  un  mètre  de  diamètre  à  la  base,  poussant  très  droit, 
principalement  quand  il  est  réuni  en  colonie  dans  les  forêts  de 
l'Australie  du  Sud.  Son  bois,  même  sec,  est  excessivement  dense  et 
lourd;  il  est  des  plus  recherchés  dans  l'industrie  du  charronnage. 
Cette  espèce  est  d'introduction  relativement  récente;  cependant,  il 
se  comporte  bien  en  Provence  et  en  Algérie  chez  M.  (]ordier  :  il 
e.st  assez  ornemental  et  mérite  sûrement  une  culture  étendue.  Il  pro- 
duit aussi  beaucoup  de  tannin  kino  quand  il  est  placé  dans  des  con- 
ditions favorables. 

E.  Lehmanni.  —  Ch.  Xaudin  en  faisait  un  arbuste  de  'A  à  i  mètres. 
M.  II.  Morel  assure  (ju  il  dépasse  chez  lui  1(1  mètres  et  que  ses 
graines  sont  très  cui-ieuses.  C'est  un  bel  arbnî  d'ornement,  dit 
M.  de  \  ihnorin  ;  en  attendant,  nous  estimons  (pi  il  [)eut  avoir  son 
empkii  en  sylviculture  et  (jue  les  boisements  des  collines  n'y  per- 
draient point  :  (le   plus,    il  résiste  aux  vents  violents  et  aux  sèche- 


LES    EUCALYPTUS 


249 


resses  intenses,  ce  qui  le  rendrait  propre  aux  boisements  dans  les 
oasis  du  Sahara  et  à  son  utilisation  dans  nos  colonies  du  sud  de 
l'Afrique 


•■ojy 


Fia-.   10. 


EiK'alA'pl  us  longit'olia. 


E.  macrorryncha.  —  Arbre  de  iO  mètres  et  plus  de  hauteur,  crois- 
sant sur  les  collines  rocailleuses  et  stériles  de  la  Nouvelle-Galles 
du  Sud  où  il  reste  confiné  à  une  faible  altitude.  Son  bois  très  lourd 
et  très  dense  sert  à  tous  les  usages  domestiques,  particulièrement 
à  la  fabrication  d'un  excellent  charbon.  Ce  bois  est  presque  de  même 


2o0  ÉTUDES    Kl     :M15M0IRKS 

qualité  que  celui  des  E.  f/lohulus  et  rouf  rata,  mais  beaucoup  meil- 
leur que  celui  de  ÏE.  oldiqiia.  Son  écorce  qui  se  détache  naturelle- 
ment en  larg-es  plaques,  sert  à  faire  des  couvertures  rustiques  .  comme 
elles  sont  très  filandreuses,  on  en  retire  des  liens  solides  en  agri- 
culture. Cette  espèce  serait  également  très  propre  à  fournir,  par  cette 
dernière  production,  une  bonne  matière  première  pour  la  fabrication 
de  la  pâte  à  papier,  et  cela  sans  être  obligé  de  couper  l'arbre  lui- 
même.  Viendrait  parfaitement  dans  les  régions  du  sud  de  l'Algérie 
et  de  la  Tunisie,  et  aussi  dans  toutes  les  régions  chaudes  du  globe. 

E.  Maculata.  — Arbre  de  40  à  45  mètres  de  hauteur,  dont  le  liois 
est  dur,  de  h)ngue  durée  ;  travaillé  et  poli,  il  présente  des  mouche- 
tures dune  grande  beauté,  ce  qui  Ta  fait  adopter  par  l'ébénisterie 
pour  la  fabrication  des  meubles  ;  la  marine  et  la  tonnellerie  en  retirent 
de  réels  avantages;  le  charronnage  l'emploie  communément.  Il 
paraît  que  ce  bois  otfre  une  résistance  aussi  considérable  que  celle 
du  chêne  d'Hurope.  Cette  espèce  se  contente  des  terres  les  plus 
médiocres,  ou  du  moins  de  qualité  moyenne,  de  plus,  elle  supporte 
admirablement  la  sécheresse.  Serait  excellent  dans  le  sud  de  l'Algé- 
rie, pour  les  montagnes  du  littoral  de  la  Corse,  les  Chott  tunisiens, 
etc. 

E.  Marginata  (Jarrah  ou  faux  acajou).  —  Arbre  de  4(1  mètres  et 
plus,  dune  croi.ssance  assez  rapide,  constituant  en  Australie-Sud- 
Occidentale,  de  vastes  forêts  qu'on  évalue  à  plus  de  quatre  millions 
d'hectares.  On  a  calculé  que  chaque  hectare  produit  annuellement 
près  de  50  mètres  cubes  de  bois  marchand  destiné  à  l'ébénisterie. 
Les  abatages  se  font  en  automne  ou  sur  la  fin  de  l'été  :  dans  ces 
conditions,  le  bois  ne  se  déjette  pas.  Le  Jarrah  croît  de  préférence 
dans  les  .sols  ferrugineux,  il  ne  viendrait  donc  pas  partout  ;  il  se 
plaît  énormément  en  Algérie  dont  les  terres  sont  de  cette  qualité,  et 
si  l'on  en  reconstituait  les  forêts  brûlées  par  le  vandalisme  des 
Arabes,  on  en  retirerai!  de  sérieux  avantages  et  des  bénéfices 
imj)ortants. 

Le  bois  de  cette  belle  espèce,  travaillé  avec  soin  par  l'ébénisterie, 
constitde  un  des  plus  beaux  que  nous  connaissions.  A  l'exposition 
de  1900,  nous  avons  pu  admirer  toute  une  installation  de  bureau, 
faite  avec  cette  précieuse  matière  première,  qui  dégage  une  odeui- 
|)articulièrement  agréable. 


LKS    ErCALYPTUS  2o1 

L  Exposition  australienne  était  certes  une  des  plus  intéressantes 
au  point  de  vue  industriel  ;  eh  bien  1  le  croirait-on ,  pendant  six 
mois,  elle  ne  reçut  pas  10.0(10  visiteurs.  Comme  on  se  désintéresse 
en  France  aux  choses  utiles,  on  aime  mieux  voir  des  futilités  ou 
les  hommes  volants  par  exemple,  mais  nappuyons  pas. 

Le  bois  de  \  E.  marginaln  passe  pour  indestructible,  il  n'est 
attaqué  par  aucun  insecte,  et  Dieu  sait  si  ceux-ci  pullulent  en 
Australie.  On  le  recherche  aussi  pour  les  pilotis  et  autres  ouvrages 
sans  cesse  en  contact  avec  l'eau  de  mer.  Les  postes-télég-raphes  en 
font  une  grande  consommation  ;  les  chemins  de  fer  en  usent  d'in>- 
menses  quantités,  enfin  partout  on  en  fait  un  emploi  énorme  : 
cependant  ce  bois  n  atteint  toutes  ses  qualités  que  lorsqu'il  a  été 
coupé  en  bonne  saison  et  à  maturité  complète  (Hg.  11). 

Ch.  Naudin  rapporte  qu'en  1877,  1  ingénieur  chargé  des  travaux 
publics  dans  la  ville  de  Perth  (Australie  occidentale),  fît  enlever 
des  pilotis  de  bois  de  Jarrah  qui  avaient  été  mis  en  place  en  1834  ; 
il  constata  que  ce  bois  était  encore  en  très  bon  état  après  43  ans 
de  séjour  dans  l'eau  ;  il  n'avait  pas  été  attaqué  par  les  tarels  pour- 
tant très  nombreux  sur  cette  côte.  Des  pieux  enfouis  sous  l'eau 
depuis  30  ans  pouvaient  à  peine  se  disting'uer  de  ceux  qui  ne  ser- 
vaient que  depuis  un  an. 

Cette  longue  résistance  du  bois  de  \E.  marginafa  est  due,  selon 
toute  vraisemblance —  ceci  d'après  Gh.  Naudin  —  à  une  résine  de 
couleur  rouge,  très  analo^^ue  à  la  phlobaphène  '  dont  il  contient  16  à 
17  <>/o,  en  revanche,  il  ne  fournit  g-uère  plus  de  4  à  5  %  de  kino. 

Si  réellement  1  appréciation  du  reg'retté  botaniste  était  reconnue 
véritable,  il  y  avirait  un  intérêt  capital  à  exploiter  cette  résine  qui 
rendrait  tant  de  services  dans  nos  pays  septentrionaux,  où  la  pour- 
riture a  bientôt  fait  d'anéantir  les  bois  exposés  à  toutes  les  intem- 
péries ;  il  suffirait  de  les  enduire  de  cette  gomme  probablement, 
pour  les  rendre  imputrescibles. 

Le  g-rain  de  ce  bois  est  remarquablement  fin  —  nous  avons  vu 
qu  on  en  fait  des  meubles  de  toute  beauté  —  ;  pour  les  constructions 
navales,  on  le  considère  comme  préférable  au  teck  et  autres  bois  de 
llnde.  Cependant,  le  bois  qu'on  retire  des  régions  montag-neuses 
est   plus  foncé  en  couleur,    plus   compact  et  plus  lourd    ({ue    celui 


I.  C'est  k'  iinin  donné  aux  nialiéri-s  cultjrauLes  n-tii-i'-es  des  écorccs  de  quercitron, 
ciimpéche,  etc. 


252 


ETLDES    ET    ME^lOIRES 


de  la  plaine.  Le  capitaine  Faweett  déclare  que  c'est  un  des  bois  les 
moins  inflammables  et  par  suite  un  des  meilleurs  pour  la  fabrication 


Fig.    11.  — Eucalyptus  m;ii'i;iii;ilii. 


du  charbon.  Puisque  ce  bois  est  si  (liflicile  à  îdlumer,  il  serait  tout 
indicjué  pour  reconstituai'  les  forêts  dans  les  ré<^ions  al^i'-ricnnes  oii 


Ll-;s    EICALYPTUS  253 

les  incendies  périodiques  les  ont  presque  toutes  détruites  :  on  serait 
ainsi  à  peu  près  sur  de  les  voir  arriver  à  tout  leur  dévelo[)pement. 

(Ih.  Naudin  disait  :  «  On  suppose  que  cette  arbre  réussirait  mieux 
tlans  les  régions  montagneuses  de  l'Australie.  »  Si  cela  était  vrai, 
(pielle  ressource  ne  serait-il  pas  pour  l'Alg-érie,  où  j'ig-nore  s'il  a  été 
essayé  à  différentes   altitudes  atin  d'en  ju^^er  le  deg-ré  de  rusticité. 

Gomme  taille,  l'^".  manfinata  ne  rivalise  pas  avec  les  plus  grandes 
espèces  du  g-enre,  cependant  c'est  un  très  bel  arbre;  on  en  cite  des 
échantillons  qui  mesuraient  2o  mètres  du  sol  aux  premières 
l)ranches  avec  un  diamètre  de  plus  de  3  mètres  50  à  hauteur 
dhomme.  C'est  là  une  belle  taille  en  vérité,  et  aucun  végétal  de  nos 
forêts  n'y  atteindra  jamais.  Autour  du  pied,  comme  beaucoup 
d'autres  espèces  d'eucalyptus,  celui-ci  produit  de  grosses  loupes 
(jiii  en  accroissent  considérablement  le  diamètre  :  ces  loupes 
peuvent  être  utilisées  —  et  le  sont  probablement  en  Australie  — 
lorsqu'elles  sont  bien  sèches,  pour  en  faire  des  planches  de  placage 
de  toute  beauté  et  d'un  grain  d'une  linesse  remarquable. 

Dans  nos  essais  comparatifs  en  Algérie,  cette  espèce  s'est  mon- 
trée rustique  et  résistante  aux  vents  violents  de  la  mer  ;  sa  crois- 
sance était  assez  rapide,  mais  moindre  cependant  que  l'^*.  glohuliis. 

'A  suivre.)  H.  de  Noter. 


NOTES 

LA     ClT^rniK     1)K     I.A     CANNKLLh 

AT    iv()rAN(;-T()xr, 


Les  (listricls  producteurs  de  la  cannelle  sont,  en  (>iiine.  les 
rég'ions  méridionales  du  Kouang'-Si  el  du  Kouanj^-Tong\  D'après  lui 
rapport  de  M.  Hone,  du  Service  consulaire  britanni<jue,  la  cannelle 
cultivée  dans  ces  régions  serait  le  diniinmomitni  cassia,  iîlinnc 
dont  on  utilise,  non  seulement  lécorce,  mais  aussi  les  pilitcs 
branches,  les  bourgeons  et  les  feuilles. 

Au  Kouang-Tong,  la  culture  de  la  cannelle  est  presque  exclusi- 
vement confinée  au  district  de  Lo-Ting-Tcheou,  circonscription 
administrative  qui  se  trouve  sur  la  rive  droite  du  Si-Kiang,  au  sud 
de  celle  de  To-King-Tcheou. 

T'n  des  journaux  cantoiinais  vient  de  publier,  tout  récemment, 
sur  cette  culture  dans  le  district  de  Lo-Ting-Tcheou.  une  note  dont 
on  croit  intéressant  de  donner  la  traduction  : 

La  |)luparl  des  montagnes  de  la  préfecture  de  Lo- 1  ing-Tcheou 
sont  plantées  en  canneliers.  Voici  quels  sont,  au  dire  des  habitants, 
les  ava"Titages  de  cette  culture.  Il  peut  être  planté  HOO  canneliers  j)ar 
chaque  meou  (arpent  chinois)  de  terrain  de  montagne.  L'ensenu^n- 
cement  des  graines  de  cannelier  requiert  au  début  une  niain-d  n'ini-e 
évaluée  à  dix  dollars  par  meou).  Dans  le  courant  de  cha(|ue  année 
(jui  suit  l'ensemencemenl,  il  faut  arracher  deux  fois  les  herbes.  La 
niain-d  (cuvre  nécessitée  par  ce  travail  est  évaluée  ;i  '1  dollars  par 
nu'ou.  La  3'"  année  après  lensemencement,  on  procède  k  la  cueillette 
des  feuilles  el  des  petites  bi'anches  desquelles  on  extrait  1  liuiK'  (pii 
sera  vendue.  On  ol)tient  alors  un  revenu  de  4  à  ;>  dollars  (par  meou). 
L'huile  de  cannelier  se  vend,  en  ell'et,  de  o  ii  (>  dollars  la  livre  chi- 
noise. .V  partir  de  ce  moment,  toutes  les  années  sont  des  années  de 
ra()porl   :    le   icnciiu  ne  fait  (ju'augmenlcr.    Il   ne  peut    pas  décroître. 


Cl  LTURK    m:    1,A    CANNELLK  255 

Ce  n'est  qirai)rès  la  7'"  ou  la  8*'  année  que  la  poussée  des  feuilles 
devient  un  peu  moins  fournie.  On  taille  alors  les  vieilles  branches 
et  on  les  vend  pour  emploi  médicinal.  On  ne  laisse  que  le  tronc  cen- 
tral qui,  un  an  après,  émet  de  nouvelles  pousses;  celle-ci  se 
recouvrent  de  feuilles  avec  la  même  abondance  que  précédemment. 
Cette  culture  est  extrêmement  avantageuse.  Elle  n"a  pas  besoin 
d'engrais.  Elle  ne  demande  de  précautions  spéciales  ni  contre  la 
sécheresse  ni  contre  Ihiunidilé.  Elle  n'est  pas  limitée  à  des  terrains 
déterminés.  Elle  est  possible  partout  où  peut  donner  l'herbe,  et  là 
oii  l'herbe  pousse,  on  peut  toujours  faire  des  plantations.  Cette 
année  il  n'y  a  pas  une  seule  colline  en  friche  qui  n'ait  été  plantée  en 
canneliers,  en  raison  des  gros  revenus  que  donne  cette  culture  et 
du  peu  de  dépenses  de  main-d'œuvre  qu'elle  exige.  Il  n'y  a  pas  de 
culture  qui  soit  plus  rémunératrice. 

Les  mamelons  herbeux  de  la  haute  région  tonkinoise,  offrent  avec 
ceux  de  la  région  de  Lo-Ting-Tcheou  la  plus  grande  analogie  ;  la 
composition  des  terrains  est  à  peu  près  la  même;  les  conditions 
climatériques  et  les  régimes  de  pluies  et  de  sécheresse  sont  iden- 
ti(jues.  La  culture  de  la  cannelle  que  l'on  affirme  être  productive  à 
Lo-Ting  serait  donc  susceptible  de  rapports  certains,  également  dans 
ces  régions  du  haut  Tonkin  qui  sont  nôtres  et  (jui  sont  encore  la 
plupart  du  temps  incultes. 

Il  y  aurait  donc  là,  peut-être,  un  essai  intéressant  à  tenter. 

[Extrait  d'une  communication  du  (Consulat  de  France  à  Can- 
ton.) 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


RAPPORT 

AU    PRESIDENT    DE     I,A     RÉPUBLIQrE    FRANÇAISE 

Paris,  le  26  juillet   1911. 
Monsieur  le  Président, 

La  décret  du  5  décembre  1901  a  décidé  que  des  arrêtés  spéciaux  du 
ministre  des  colonies  pourraient  intei'dire  l'entrée  des  plants  de  caféiers 
dans  les  colonies  autres  que  l'Algérie  et  pays  de  protectorat  autres  que  la 
Tunisie,  eu  vue  d'éviter  les  progrès  de  la  maladie  des  caféiers,  dite  Henii- 
feiu  oaslnirix. 

Conformément  à  ces  dispositions,  un  arrêté  du  ministre  des  colonies, 
du  2B  décembre  1901,  a  déterminé  les  conditions  dans  lesquelles  les  plants 
et  semences  de  caféiers  pouvaient  être  introduits  dans  nos  possessions. 

Or.  il  résulte  des  renseignements  parvenus  à  mon  département  que 
riiemileia  vastatrix  vient  de  faire  son  apparition  dans  les  plantations  de 
café  des  Nouvelles-Hébrides  et  de  la  Nouvelle-Calédonie. 

Mtant  donnée  la  g-ravilé  de  celte  nouvelle  qui  accuse  linellicacité  des 
mesures  prescrites  par  l'arrêté  précité,  il  convient  de  prendre  toutes  les 
précautions  nécessaires  pour  protéger  d'une-  façon  aussi  complète  que 
possible  les  plantations  des  autres  colonies  non  encore  attaquées. 

Tel  est  le  but  du  |)r()jet  de  décret  ci-joint  que,  d'accord  avec  M.  le 
garde  des  sceaux,  j'ai  l'honneur  de  soumettre  à  votre  haute  sanction. 

Je  \ous  prie  d'agréei-,  monsieur  le  Président,  l'hommage  de  mon  pro- 
fond respect. 

/.(■  ministre  des  colonies, 

A.  Lebrun. 

Le  Pr(''sidenl  de  la  Réj)ublique  française, 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  colonies  et  du  garde  des  sceaux,  ministre 
de  la  justice. 

Vu  le  sénatus-consulte  du  :i  mai  185i: 

\  u  le  décret  du  5  décembre  1901  relatif  à  la  protection  des  colonies 
autres  que  l'Algérie  et  des  pays  de  protectorat  autres  que  la  Tunisie 
contre  les  j)rogrès  de  V /Iemilci;i  r;isl;ilri.r; 

Le  conseil  d' l'état  entendu, 


DOCUMENTS    OFFICIELS  287- 

Décrète  : 

Art.  1'''.  —  Des  arrêtés  spéciaux  du  niinfstre  des  colonies  peuvent,  en 
vue  d'empêcher  la  propagation  de  la  maladie  des  caféiers,  dite  Ilemileia 
vaslalrix,  interdire  l'entrée  dans  les  colonies  et  pays  de  protectorat  autres 
que  l'Algérie  et  la  Tunisie  : 

1"  Des  plants  de  caféiers  ;       

2"  Des  autres  arbres  et  végétaux  vivants  susceptibles  de  servir  à  l'in- 
troduction de  ladite  maladie. 

La  nomenclature  de  ces  arbres  et  végétaux  sera  établie,  le  cas  échéant, 
par  arrêtés  des  gouverneurs  g"énéraux  et  gouverneurs. 

Art.  2.  —  Le  ministre  <lefi  colonies  détermine  les  conditions  auxquelles, 
s'il  y  a  lieu,  sont  subordonnées,  à  défaut  de  prohibition  formulée  en  vertu 
de  l'article  précédent,  l'entrée  et  la  circulation,  dans  les  colonies  et  pays 
de  protectorat  autres  que  l'Algérie  et  la  Tunisie',  des  plants  de  caféiers, 
des  autres  arbres  et  végétaux  vivants  susceptibles  de  servir  à  l'introduc- 
tion de  l'hemileia  vastatrix.  ;  ; 

Il  fixe  également  les  conditions  dans  lesquelles  les  rameaux,  feuilles, 
fruits,  graines  et  débris  des  caféiers  et  desdits  arbres  et  vég'étaux  peuvent 
entrer  et  circuler  dans  ces  colonies  et  pays  de  protectorat. 

Art,  8.  —  Les  infractions  aux  dispositions  des  arrêtés  pris  par  le 
ministre  des  colonies,  en  exécution  des  articles  1  et  2  du  présent  décret 
seront  punies  d'une  amende  de  ."iO  à  500  francs. 

Art.  4.  —  Ceux  qui,  à  l'aide  d'une  manœuvre  frauduleuse,  auront 
introduit  dans  les  colonies  et  pays  de  protectorat  autres  que  l'Alg^érie-et 
la  Tunisie  des  plants  de  caféiers,  arbres  d'abri  et  autres  végétaux  vivants 
dont  l'entrée  aura  été  interdite  par  arrêté  du  ministre  des  colonies  en 
vertu  de  l'article  1'''  du  présent  décret,  seront  punis  d'un  emprisonnement 
de  un  mois  à  quinze  mois  et  d'une  amende  de  50  à  500  fr.  ou  de  lune  de 
ces  deux  peines  seulement. 

Art.  5.  —  Les  peines  prévues  aux  deux  articles  précédents  seront 
doublées  en  cas  de  récidive. 

Il  y  a  récidive  lorsqtie,  dans  les  douze  mois  précédents,  il  a  été  rendu 
contre  le  délinquant  un  premieji  joag-ement  par  application  du  présent 
décret. 

Art.  6.  —  S'il  existe  des  circonstances  atténuantes,  les  tribunaux  sont 
autorisés,  même  en  cas  de  récidive,  à  réduire  l'emprisonnement  au-des- 
sous d'un  mois  et  l'amende  au-dessous  de  50  fr.,  sans  toutefois  pouvoir 
abaisser  ces  peines  au-dessous  de  celles  de  simple  police. 

Art.  7.  —  Est  abrogé  le  décret  siisvisé  du  5  décembre  1901. 

Art.  <S.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  garde  des  sceaux,  ministre  de 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N°  102.  18 


258  DOCUMENTS    OFFICIELS 

la  justice,  sont  chargés  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du 
présent  décret  qui  sera  publié  au  Joiirunl  officiel  de  la  République  fran- 
çaise et  inséré  au  liiillelin  des  lois  et  au  Bulletin  officiel  du  ministère 
des  colonies. 

Fait  à  Rambouillet,  le  26  juillet  1911. 

A.  Fai.lières. 


NOMINATIONS    ET    MUTATIONS 


Afrique   occidentale. 

Par  décret  du  M  juillet  1911,  rendu  sur  le  rapport  du  ministre  des 
colonies,  M.  Adam  (Jean),  inspecteur  de  1'^''  classe  d'agriculture,  a  été 
nommé  directeur  de  3'^  classe  d'agriculture  et  maintenu  à  la  disposition 
du  Gouverneur  général  de  l'Afrique  occidentale  française. 

Par  arrêté  du  Gouverneur  Iténéral. 
En  date  du  1^'  juillet  1911. 

MM.  Delabonnin  (Arsène)  et  Barlhel  (Albert),  agents  principaux  de 
culture  de  .S^  classe,  sont  promus  agents  principaux  de  culture  de 
*2^  classe. 

M.  \'uillel  (Jean-François),  directeur  d'.Agriculture  de  '2^  classe,  retour 
de  congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  du  Haut- 
Sénégal-Niger. 

Haut-Sénégal  et  Niger. 

Par  décision  du    Lieutenant-Gouverneur. 

En  date  du  'M)  juin  1911. 

Un  congé  administratif  de  sept  mois  et  un  passage  pour  la  France 
sont  accordés  à  M.  Ravisé,  directeur  du  jardin  d'essai  de  '1^  classe. 


Indo-Chine. 

/';//•  arrêté  du   Gouverneur   général  de  l' Indo-Chine. 

En  date  tlu   I"  juin   191  I . 

M.  Merckel,  agent  principal  de  culture,  est  désigné  pour  remplir  pai- 
intérim,  pendant  l'absence  de  M.  Magen,  les  fonctions  de  Chef  des  Ser- 
vices agricoles  et  commerciaux  au  Cambodge. 


COURS    ET    MARCHÉS 

DES    PRODUITS    COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 


LE  HAVRE,  *">  septembre  1911.  — (Communiqué  de  la  Maison  V'aijuin  et 
ScHWEiTZER,  I,  rue  Jérôme-Bellaimato.) 

Depuis  notre  dernier  communiqué,  le  marché  est  resté  calme,  les  prix  pour 
sortes  Para,  Pérou  ont  baissé  très  légèrement  alors  que  toutes  les  autres 
sortes  sont  restées  en  général  sans  changemeut  et  l'on  cote  : 


Para  fin. 


Francs 
12.50  à  12.85 


Para  Sernamby 7 .  50 

Pérou  fin 12.25 

Pérou  Sernamby 10 

—             —         caucho .  1 0 

Maniçoba 7 .  25 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  1 7 

—          Pinky  II 6 

Majunga 6 


9 

12.50 
11 


23 


50 
50 


Faranfanpana 5 

Anahalava 6.50 

Mananzary.    , 

Barabanja .     , 6 

Lombiro.       ) 

Tuléar 5 

Tonkin 6 

Congo  : 

Haut-Oiibanglii 1 1 .  40 


11. 

10 

9. 

7. 
9 

7 
8 


7.50 

6 
9.50 


11,60 
Le  tout  au  kilo, 


Francs 

Kotto 11.40  à  11.60 

H.  G,  Batouri 7.50         S 

Ekela  Kadei  Sangha 11 

Congo  rouge  lavé 4 

Bangui 11 

Koulon-Niari 6 

Manibéri 5 

N'Djolé 6.50 

Mexique  feuilles  scrappy  9.50 

—       slaps 6 

Savanilla  : 

San  Salvador 9 

Carthagéne. 7 

Ceylan  : 

Biscuits,  erépes,  etc. .    \ 

—  —      e.vtra. .    [  13  13.75 

Scrap.s ) 

Balata  Venezuela  blocs..  7.50         8 

Balata         —         feuilles..  S  8.50 

magasin  Havre. 


11 

50 

5 

11 

50 

9 

6 

7 

50 

10 

25 

7 . 

50 

11 

8. 

50 

B0RDEAlàX,2  septembre  1911.  —  (Communiqué  de  MM.  D.  Dukfau  et 
C'^,  10,  rue  de  Cursol.) 

La  demande  s'est  fait  sentir  sur  nos  sortes  Africaines  pendant  quelques 
jours  durant  août,  et  il  s'en  est  suivi  quelques  transactions,  réduites  cependant 
par  les  prétentions  de  certains  importateurs. 


260 


COURS    ET    MARCHES 


Le  calme  semble  vouloir  revenir  avec  la  faiblesse  du  Para   qui  de    l'i  fr.  00 
est  à  présent  à  13  fr.   l'i  environ. 
Nous  colons  : 


Francs 


Conakry  Niggers 

Rio  Xuncz 

10 
11 

rio 

Suudan  Nigfjers  Rouges 

Soudan  Niggers  Blancs 

10 
9 

•'ô 

Soudan  Manuli 

11 

r?> 

Lalioii   NlL-'iiers 

s 

.K) 

I>ahuu  Petits  Cakes 

s 

Francs 

I-aliou  (^.akes  Moyens 7 .  50 

Gambie  A ".50 

Hassani    J>unips .ï 

Cianibie  A.  M 6..Î0 

—       B 5 .  50 

Taniata\e   rooly 5.25 

(>nm[)itsi    Madagascar 8.50 


ANVERS,  t  scpteniiire  l'.M  1.  —  ((Jomnuininué  de  la  Suciété  coloniale  Aii- 
rersoise,  0,  rue  Rubens.) 

Le  niiirclié  de  caoïilcliouc  [lendanl  le  mois  dernier  a  été  assez  irrég-ulier, 
néanmoins  vei's  la  fin  du  mois  les  cours  se  sont  raflermis.  Notre  vente  |)ar 
inserij)tiou  qui  se  tenait  le  2i  août  dernier  a  bénéficié  de  cette  fermeté  et  les 
])ri.\  obtenus  à  cette  vente  ressortaient  de  :LH2  °  o  pour  les  espèces  du  Congo 
et  de  5.63  °/o  pour  les  caoutclioucs  de  plantation. 

Les  cours  à  cette  époque  étaient  les  suivants  : 


Francs 

Kas^ï    rouge  I 12       à  12  .  375 

Kasaï  rouge  genre  tru- 
anda II  n(jiselte 9.50  lo 

Kasaï  noir  1 12.25  I  - .  liO 

Kf|uateur,  Ycngu.  Ikeleni- 

ba,  Lidonga,  etc 12.25  12.60 

Lnpori    Maringa 7.30  7.80 


Francs 
Haut -Congo  ordinaire. 

Sankuru,  Lnniani 12.20  à    12.25 

.\ru\\iini 12  12.. '^5 

Strails  Crêpes  I 15.50        15.  .575 

(  juayule 5 .  50         ti 

Maniçoba 7 ,  iO  7.90 

Mongola  lanières 12  12.35 

\\'aniba  rouge  1 7  .  50         8 


Marché  à  terme. 

Les  affaires  ont  été   irrégulières   pendant    le    mois    d  août,   les   transactions 
accusent  environ  7(t(»  tonnes. 


Francs 

Janvier I.S.65 

Février 13.35 

Mars 13.  15 

Avril I2.9U 

.Mai 12.75 

.înin 12.  75 

Stock  liiijiiillrl   l'.il! iti.'i  hinnes 

Arriv âges  en  amil 396       — 

Ventes  en  aoùl 339       — 


Francs 

Juillet 12.75 

Août •' 

Scptcnibi'c 15.25 

Octobre 14.55 

Novembre I  -i .  40 

Décembre .• ,  14'.  20 

.Vriivages  depuis  le  1  "  jan- 
vier        2.880  tonnes 

\'entcsde|)nis  le  I"  jan\ier.      2.916       — 


COURS    ET    MAKCHES 


261 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE    HAVRE,  H  svyAi^'mhvc    l'Jll.   — Cote  officielle. —   Louisiane  très  ordi- 
naire   en  balles,  les  oO  kilos). 


Francs 

Janvier-février 73.75  à  74.37 

Mars-avril 73.75       71.62 

Mai-juillet 73.87       74.50 

Auiit 73.75       74.37 


Septembre. 
Octobre. . . 
Novembre. 
Décembre . 


Francs 
70.87    à-81.75 
74.62        75.62 

74  74.75 

73.75       74.50 


Tendance  soutenue.  Ventes  :  6.200. 


LIVERPOOL,  8  septembre  1911.  — Ventes  endis[)onible  :  10.000,  .\mérique 
bonne  demande.  Amérique  en  hausse  de  l»i  100;  Brésil  en  hausse  de  15,100; 
Indes,  calmes.  Cotes  Broach  en  baisse  de  1  16  ;  cotes  Egypte  en  hausse  de  i/16  ; 
importations,  1,243;  futurs  ouverts  en  baisse  de  3  à  4/100. 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin   agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE  HAVRE,  8  septembre    1911.—  Santos  good  average,  les  50   kilos,   en 
entrepôt  : 


Février.  .  . 

Mars 

Avril-juin. 
Juillet..  .. 


Francs  •  Francs 

74.75        Septembre-octobre 76.75 

7  4.25        Novembre 76.50 

74 .  50        Décembre 75  .  75 

7  4.25        Janvier 75.25 


Tendance  soutenue.  Ventes  :  84.000. 

ANVERS.  8  septembre  1911.  —Cafés.  —Clôture.—  Cote  officielle  de  café, 
Santos  Base  good  les  50  kilos:  septembre,  72  fr.  25;  octobre,  7.7  fr.  ; 
novembre,  76  fr.  50  ;  décembre,  76  fr.  23  ;  janvier,  73  fr.  ;  février,  73  fr,  ; 
mars,  75  fr.  ;  avril,  73 fr.  ;  mai,  75  fr.  ;  juin,  73  fr.  ;  juillet,  75  fr. 

Tendance  ferme.  Ventes  :  35.000  sacs. 

HAMBOURG,  H  septembre  1911.  —  Les  50  kilos  :  septembre,  76  fr,  87  ; 
juillet,  76  fr.  87.  ... 


Tendance  soutenue. 


262 


COURS   ET    AI  ARCHE?; 


CACAO 

LE  HAVRE,  31  août  1011. 

Au  droit  de  104  francs. 


Guayaquil   A  ni  ha.  . 

—  Balao  . . . 

—  Mactiala 

Para 

Garupano  

Colombie 

Ceylan,  Java 

Trinidad 

Grenade  


Francs 
à       82 


72 
110 
82. 
75 


50 


77.50 
76 
76 
76 

117.50 
95 
78 
76 


Sainte -Lucie.     Domi- 
nique, Saint- Vincent. 

Jamaïque 

Surinam 

Bahia  fermente 

San  Tliomc 

Côte  d'Or.. 

Samana 

Sanchez  Puerto  Plata. . 
Haïti 


Francs 

67.50  à 

65 

72 

70 

7  i 

66 

68 

67 

56 


n 

72 
75 
7S 
76 
70 
70 
70 
72.50 


Au  droit  de  r)2  francs. 


Francs 

Congo  français 95       à     100 

Martinique 90  92.50 

Guadeloupe 92  96 


Madagascar,    Réunion. 
Comores 


Francs 
92.50  à    100 


MATIÈRES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,    1')    août    l'JU.     -     Mercuriale    spéciale  de    «    lAgriculture 
prati(jue  des  Pays  chauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.j 

Coprah.  —  Tendance  ferme.  Nous  colons  noniinalemenl    eu   disponible  les 
100  kilos  c.  a.  f. ,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Java  sundried. . . 

Saïnou 

("ofiinou 

Paciliffue  Samoa. 


Francs 
61.50 

57  .75 
58 .  50 
59 


Occanie  française 59 


Francs 

Ceylan  sundried 65 

Singapore 60 

Macassar 59.50 

Manille 58.50 

Zanzi  bar 59 

Mozambique 59.50 

Huile  de  palme  La<,^os.  ttO  l'rs  ;  Bouiiy-Henuin,  <i7  frs  :  qualités  secon- 
daires, à  64  frs  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  chargement  entier. 

Graines  de  palmiste  Guinée 42.50  délivré 

—  MowiM Manque 


COURS    ET    MARCHÉS  263 

Graines  oléaçfineuses,  — -Situation  calme;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 

Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 39 

—  —  petite      — 38 

—  Jaffa 45 

—  big^arré  Bombay.  Grosses  graines.  50  "/o  de  blanc. .  39 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  graine 4G 

—  Colza  Gawnpore.  Grosse  graine 29 

—  Pavot    Bombaj' 38 

—  Ricin  Coromanclel 28 

Arachides  décortiquées  Mozambique 38 

—  —  Coromandel 31 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseio-nements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE    HAVRE,  6  septembre   1911.  — (Communiqué  de    la    Maison  Vaquin 
el  Schweitzer.j 

Manille.   —  Fair  current  :  49  fr.  50  à  50  fr.  —  Superior  Seconds  :  49  fr.  75 
à  50  fr.  25.  —  Good  brown  :  4t>  fr.  à  47  fr.  25. 

Sisal.  — ■  Mexique  :  55  fr.  à  57  fr.  50.  —  Afrique  :  01  fr.   à  66  fr.  —  Indes 
anglaises  :  30  fr.  à  46  fr.  —  Java  :  59  fr.  75  à  70  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  46  fr.  à  48  fr.  —  Hankon  :  45  fr.  à  49  fr.  75. 

Aloès.  —  Maurice  :  56  fr.  à  70  fr.  —  Réunion  :  56  à  69  fr.  50.  —  Indes  :  31  à 
37  fr.  —  Manille  :  34  fr.  à  42  fr. 

PiassavH.  —  Para  :  130  à   150  fr.  —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  53  à  56  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  54  fr.  ;  Grand  Bassam  :  52  à  55  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

dhina  Grass.  —  Courant  :  77  fr.  à  86  fr.  —  Extra  :  95  fr.  à  117  fr. 


Kapok.  —  Java  :  210  à  240  fr.  —  Indes  :  125  à  130  fr, 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


GOMME     COPALE 

ANVERS,   8  septembre  1911.    —  (Communiqué  de    la  Société  Coloniale 
Anversoise.) 

Le   marché  du  copal  a  été  1res  ferme  et  en  hausse,  nous  cotons  pour  qua- 
lité courante  à  bonne  : 

Gomme  triée  blanche  de  belle  qualité. .  .  .  320  à  350 

—  —     claire  transparente 230  à  260 

— -    assez  claire  opaque i45  à  180 

—  non  triée  de  qualité  courante 110  à  135 


264 


COURS    KT    MARCHÉS 


LE    HAVRE,    0   sept(-inl)rc    IVtll. 
Schweitzer.  I 

Gomme  cwpale  AlVique 

—  —      Madag'ascar 


Conimuniijué   de   MM.    Vaquin    et 


jii       à    Kmi   Iraiics   t 
10(1       à    UH)       —       ^ 


les  loi)  ki'. 


POIVRE 

(les  50  kgr.  en  entrepôt) 
LE  HAVRE,  X  septembre  1911  : 


Saigon.  Coui'sdu  jour  (les  "tO  kgr.  entrepôt) 

Francs 

Sept  tMTibro 91 

Octobre 91.50 

Novembre 92 

Décembre 92 .  50 

Janviei' 93 

Février 93.50 


Francs 

Mars 94 

.Vvril  .  .  ., 94.50 

.Mai 95 

Juin 95.50 

Juillet   96 

Août " 


Tendance  soutenue;  ventes... 


IVOIRE 

ANVERS,    V   septembre    l'.»M.   —    Communi<|ué   de    la    Société   coloniale 
Anvcrsoise. 

M;i relié  inchangé  et  avec  peu  d'atTaires. 


BOIS 


LE    HAVRE,   r.  septembre  1911. 
Scb\veil/.«'r. 

Francs 

Acajou  Haïti C       à  10 

—  Mexique If<  40 

—  Cuba . .     10  40 

—  Gabon 11  22 

—  Okoumé s  lu 


—  (Communiqué    de   MM.    Vaquin    et 

l'rancs 
Kbène-Gabon 20    à    35 

—  Madagascar 15         30 

—  Mozamhique S         15 

le  tout  au\  loo  kilus.  Havre. 


MAT.ON,   PHOTAT    KHKHKS,    IMPKIMKIIHS 


L' Kdileur-liérant  :  A.  Chamamei. 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-ao-és. 

La   consommation   éocrme  de  ces  en^-rais  est   la   meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

Et)  1909.  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

'*^    SULFATE      DE      POTASSE 

ei    le    CHLORURE     DE     POTASSIUM 

Brochures  et  renseignements  enooyés  gratnitentent  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 

au  Kaiisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S,  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 

DES 

Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'informali  m  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 

Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4o 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMORIN-ANDRIEUX  k  C'^ 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN-ANDRIEUX  &  C'^  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  nnportanle  clientèle,  a  cm  devoir  s'occuiier  d'une  façjon 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  vulgarisation  des  i^^raines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommaudables  pour 
résoudre  cette  importante  question . 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  l'ricc  à  l'Exposition  Cniveisellc  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
delà  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  INIaison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  jtlus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
^igantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses).  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers.  Thé  (l'Aiinam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Eupliorbia  Inlisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Mnrsdenia  verrucosa,   Willughbeia  ediilis,  cic. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  l'oivrier, 
Vanilles  du  Mexique  et  de  Rourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'outre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  Irony^ront  à  einployer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward)  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET-  INDUSTRIELLES 

Graines  d'Arbres  et  d'.Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appropriées  aux  différents  climats. 


CAT.VLOGIE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SIR  DEMANDF 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Octobre    1911  No   103 

MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
ou  Directeur  du  Jardin  Colonial,  Ministère  des  Colonies 


PARIS 

Augustin    C  H  A  L  L  A  M  E  L  ,     E  d  i  t  e  u  b 

Rue  Jacob,    17 

Librairie  Maritime  et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  /er  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  —  20  fr. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partieties  sont  autorisées   à  condition  de  mentionner  la   source 


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V 

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Exp°"Univii°  Anvers  1894  _.    -^    ^-JU— ,-i.  _    -..^-.«^in.i.^ 

.MÉ.....KS  .on       SOCIETE     ANONYME 


1    MED.    D  ARliENl 


Exp""  Univ"'  Liège   1905 

DIPLOMES    d'honneur 


DES 


Engrais  Concentrés 

à    ENQ-IS    (Belgique) 

Engfrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


Cotonnier. 


PRODUITS   î 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre. 
Cacao,  Tabac,  Coton,  Ba- 
nane, Riz,  Café,  Thé,  Maïs, 
Vanille,  Indigo,  Ananas, 
Orangers,  Citronniers,  Pal- 
miers, elc. 


Superphosphate  concentré  ou  double  r 

43/5o  "/»  dacide  phosphoriqiie  sohible. 

Phosphate    de    potasse.    38   "/o   .l'acide 

pliosphorique,  2G  oyj,  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  /,3  «/n  d  acide        ^^""®  ^  ®''^^^ 

|)hosphorique,  6  *'/o  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/21.  Nitrate  de  soude,  i5/i6. 

Nitrate  de  potasse.  44  «/o  de  potasse,  i3  o/e  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  9G.  —  Chlorure  de  potasse,  95  "/o 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN   MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES    JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Octobre  1911  No  103 


SOMMAIRE 

Paires 
Le  Bois  de  rose  de  la  Guyane.  Notes  sur  quelques  caractères  de  ce 

bois,  par  A.  Berleau,  Irisi;-énieur  d'Âg-riculture  coloniale..  .  .      265 

Le  Soja,  sa  culture,  ses  usages  alimentaires,  thérapeutiques, 
agricoles  et  industriels^  par  MM.  Li-Yu-Yng-,  Conseiller 
au  Ministère  de  l'Agriculture  de  Chine  et  L.  Grandvoïnnet, 
Ing-énieur  agricole  (G.)  [suite] 270 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Ag-riculture  Coloniale  (suite) 295 

Le   Caoutchouc  en  Indo-Chine,  par   M,  Pernot,   Ing-énieur  ag-ro- 

nome  (suite) 3 1  o 

Les  Eucalyptus,  par  R.  de  Noter  (suite) 817 

NOTES 

Index  des  noms  vernaculaires  de  quelques  végétaux  du  N.-O. 
Africain,  par  L.  Claveau,  Sous-Inspecteur  d'Ag"riculture 
en  Indo-Chine 333 

Une  exception  au  caractère  diadique  du  papayer,  par  A.  Berteau     34o 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Arrêté  conférant  le  diplôme  d'Ing-énieur  d'Agriculture  coloniale.  ...      3^1 

Côte  d'Ivoire .  Arrêté  accordant  aux  cacaos  le  bénéfice  de  la  demi- 
détaxe  douanière 34 1 

Océanie.  Décret  fixant  les  quantités  de  vanille  à  admettre  au  bénéfice 

de  la  détaxe  en  191 1-19 12 ^ 3^3 

Indo-Chine .  Importation  des  graines  d'Hevea 344 

Nominations  et  Mutations 344 

Cours  et  Marchés  des  Produits  Coloniaux  (caoutchouc,  coton,  café, 
cacao,  matières  g-rasses,  textiles,  g-ommes,  poivre,  ivoire, 
bois) 345 


Bibliog^raphie v    et 


VIII 


Fondé  en  1901 ^ — 

(^'(Agriculture  pratique  des  Says  chauds 

publiée  sous  la  Direction 
de  l'Inspecteur  Général  de  TAgriculture  des  Colonies  françaises 

Etudes  et  mémoires  sur  les  Culiures  et  l'Elevage  des  pays  tropicaux. 
Articles  et  notes  inédits.  —  Docuiueuls  officiels.  —  llapports  de  missions,  etc. 
avec  figures  et  photographies 

Un  numéro  de  88  pages  paraît,  tous  les  mois 
CHAQUE    ANNÉE    DEUX    VOLUMES    DE 

ABONNEMENT     ANNUEL    (UnioU  pOStale) .  .  .  . 

Augustin   CHALLAMEL,    Editeur,    17 

H^HIHHttlIiiiaMfiMlilliBMH 


500     PAGES 

20  FRANCS 

rue  Jacob,    PARIS 


Plus  de  moustiques 

Plus  de  mouches 

Plus  de  guêpes 

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par  r 


Application    rapide 

A     l'eXTÉRIEUH 

Lumière  tamisée 

sans  obscurité 


Enlèvement    facile 

SANS     ABIMER 


verre 


ni    mastic 


ENDUIT     LIQUIDE     ECONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  je  suis  heureux  de  vous  informer  que  l'essai  de  votre  produit 
l'ASOL,  que  j'ai  aiipliquù  cet  été  sur  une  de  mes  serres  à  orchidées,  a  pleinement  réussi  :  Je  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  ;t  Odontoglossnm.  J'ai  obtenu  une  température  l)eaucoup  iilus  basse,  tout  cet  été,  et 
|e  n'ai  pas  l)aisse  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  «  ;  malgré  les  forts  coups  de  soleil  J'ai  donc  obtenu  de 
la  fraiclieur,  sans  pour  ainsi  <lire  perdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  à  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debbacohahps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil, 


ADOPTÉ  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTÈRES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  demande. 


M.  DETOURBE,  rJÂoU  7, rue  St-Séverin,  Paris  (5^) 

Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  LondreSjl908. 


4l«  Année  Octobre   1911  N-»  103 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


LE  BOIS  DE  ROSE  DE  LA  GUYANE 


NOTE  SUR  QUELQUES  CARACTÈRES  DE  CE  BOIS 

En  même  temps  qu'il  commençait  la  rédaction  de  son  travail, 
M.  Bassières  nous  communiquait  quelques  matériaux  devant  per- 
mettre une  étude  préliminaire,  sur  le  Bois  de  rose  de  la  Guyane. 

Ces  matériaux,  de  provenance  guyanaise,  consistaient  seulement 
en  quelques  copeaux  servant  à  la  fabrication  de  l'essence. 

La  nature  de  nos  échantillons  ne  nous  a  pas  permis  de  donner 
tous  les  caractères  que  nous  aurions  voulu,  particulièrement 
pour  /?e  qui  concerne  les  caractères  pratiques  si  importants,  d'un 
examen  à  Vceil  ou  à  la  loupe. 

Cette  petite  note  se  présente  donc  simplement,  comme  un  début; 
nous  nous  réservons  de  la  compléter  plus  tard,  dès  la  réception 
d'une  nouvelle  et  plus  ample  documentation. 

Caractères  macroscopiques.  —  Le  bois  de  structure  assez  dense 
se  présente  en  coupe  radiale  avec  une  couleur  jaune  clair  agréable 
à  l'œil  ;  avec  un  peu  d'attention  on  y  perçoit  l'existence  de  petites 
plages  plus  foncées,  se  détachant  en  brun  mat  sur  l'ambiance 
jaune  clair  brillant. 

Ces  petites  plages  plus  foncées,  ne  sont  autres  que  les  rayons 
médullaires  secondaires,  apparaissant  sur  lensemble  des  fibres 
ligneuses  d'aspect  luisant. 

Si  l'on  humidifie  ce  bois,  les  plages  médullaires  qu  il  fallait 
examiner  avec  un  peu  d'attention,  apparaissent  très  nettement  avec 
une  teinte  plus  accentuée. 

En  cet  état,  le  bois  a  un  aspect  légèrement  moucheté. 

1.  Pour  la  bibliographie,  voir  celle  cilce  dans  le  texte  de  l'étude  de  M.  Bassières  : 
Le  bois  de  rose  de  la  Guyane  et  son  huile  essentielle.  Agriciillure  pratique  des 
Pays  chauds,  u°  100  à  102. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  103.  19 


2G6 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Caractères  histologiques  :  /"  En  coupe  transversale.  —  On  dis- 
tingue très  nettement  des  plages  relativement  peu  lar<^es,  limitées 

latéralement  par  les  cellules 
des  ravons  médullaires 
(fîg-.  1),  de  place  en  place 
et  assez  irrég-ulièrement,  se 
trouvent  de  gros  vaisseaux 
du  bois  à  diamètre  beaucoup 
plus  grand  que  le  paren- 
chyme tibreux  avoisinant  ; 
ces  vaisseaux  souvent  isolés, 
peuvent  parfois  être  réunis 
|)ar  deux  ou  trois  ;  nous  pou- 
vons dire  déjà  que  le  dia- 
mètre des  vaisseaux  est  de 
12'")  ;j.  en  moyenne;  celui  des 
libres  23  [j.  ;  les  cellules  des 
rayons  médullaires  ont  sou- 
vent plus  de  GO  ;j,  d'allonge- 
ment dans  une  coupe  trans- 
versale. 

Les  fibres  ont  une  lumière 
assez    grande,  qui  égale  en- 
viron  deux    fois   l'épaisseur 
des  parois  ;  parfois  cependant 
l'épaisseur    de    la  paroi    est 
plus  considérable. 
Il  existe   quelques  cellules  ligneuses,   se    distinguant  à  peine  des 
libres  ;  en  section  longitudinale,  la  distinction  est  plus  aisée,  et  l'on 
voit  que  ces  dernières  sont  beaucoup  plus  nombreuses. 

Les  rayons  médullaires  secondaires,  présentent  quelquefois  une, 
souvent  deux,  tiles  de  cellules. 

Sur  quelques  coupes  nous  avons  pu  distinguer  des  zones  saison- 
nières ;  une  a  été  précisément  représentée  dans  lu  /i;/iirc  /,  où  l'on 
j)eut  remarquer  une  plus  grande  densité  du  tissu  vers  le  l)as  du 
dessin. 


Fig.   1. 


Coupe   transversale  du  Bois  do 
Rose  de  la  Guyane. 


t^'*  En  coupe  longitudinale  radiale.   —  Les  libres  ligneuses  pré- 
sentent alors  leur  plus  grand  allongement,  et  apparaissent  en  jaune 


LE    BOIS    DE    ROSE    A    LA    GUYA^E 


267 


clair;  perpendiculairement  à  cet  allongement,  et  de  place  en  place, 
se  trouvent  les  ravons  médullaires,  dont  de  nombreuses  cellules 
ont  un  contenu  brun,  sur  lequel  nous  reviendrons  un  peu  plus 
loin. 

Ce  sont  ces  cellules,  k  contenu  foncé,  que  nous  avons  lig-uré  en 
pointillé  sur  nos  dessins  (fîg.  2  et  3). 

On  remarque   plus  particulièrement   dans   les  coupes  longitudi- 


Fij;-.  2. 


Bois  de  Rose  de  la  Guyane.  —  Cellules  des  Rayons  médullaires 
secondaires.  —  Coupe  radiale. 


nales,   de  nombreux  thylles  dans  la  cavité  des  vaisseaux  du  bois. 
Ces  vaisseaux  sont   très  souvent  ponctués,   à  ponctuations  peu 
serrées  ;  nous  avons  parfois  distingué  des  vaisseaux  rayés  et  réti- 
culés accompagnant  les  premiers. 

S'^  En  coupe  lonyiludinale  tangentielle.  —  Les  fibres  ligneuses 
sont  légèrement  courbées  par  suite  de  la  présence  de  fuseaux  plats 
de  rayons  médullaires. 

Les  fibres  ligneuses  ne  sont  pas  enchevêtrées  ;  elles  sont  au  plus 
ondulées. 

Ces  rayons  médullaires  ne  présentent  en  épaisseur,  comme  nous 
l'avons  dit  précédemment,  que  rarement  plus  de  deux  cellules  ; 
ces  fuseaux  dans  leur  grand  axe,  possèdent  une  dizaine  de  cellules 
superposées  et  souvent  plus  ;  dans  ces  cellules,  on  perçoit  encore 
un  contenu  brunâtre;  pour  quelques-unes  il  apparaît  nettement  des 
ponctuations  (fig.  3). 


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LE    BOIS    DE    ROSE    A    LA    GUYANE 


269 


Caractères  microchimiques.  —  La  potasse  à  froid  fait   passer  le 
bois  par  une  teinte  jaune  dorée,  puis  ensuite  brune. 

La  potasse  à  chaud  nettoie  naturellement  les  tissus,  en  faisant 
abandonner  un  précipité  grumeleux  brun 
qui  se  dépose  au  fond  du  récipient. 

La  phlorog-lucine  et  l'acide  chlorhy- 
drique,  communiquent  au  bois  une  teinte 
vive,  brillante,  rose  carmin,  assez  inégale. 

L'acide  azotique  fumant,  donne  aux  tissus 
une  teinte  jaune  brun  foncé  ;  l'action  de 
l'ammoniaque  n'est  pas  très  nette  ;  il  en 
est  de  même  de  la  réaction  de  Maule  l. 

Nous  avons,  d'autre  part,  essayé  l'action 
de  différents  réactifs  des  résines  sur  nos 
coupes,  afin  de  nous  efforcer  de  connaître 
l'origine  de  la  coloration  des  cellules  des 
rayons  médullaires. 

L'alcool  éthylique  fait  disparaître  en 
partie,  cette  coloration  ;  il  en  est  de  même 
pour  la  benzine  et  le  sulfure  de  carbone. 

Nous  avons  essayé,  également,  d'être  fixé 
sur  la  localisation  des  cellules  à  essence, 
à  l'aide  de  l'orcanette  ;  les  cellules  des 
rayons  médullaires  ainsi  que  certaines 
autres  contiguës  à  ces  dernières,  et  légè- 
rement plus  grandes  que  les  fibres  voi- 
sines, nous  ont  seules  donné  un  caractère 
positif. 

Il  semble  donc,  que  ces  rayons  médul- 
laires, contiennent  une  essence,  celle  signalée  dans  le  travail  de 
M.  Bassières,  et  de  plus  une  oléo-résine  communiquant  la  teinte 
brune,   particulière,  qu'affectent  les  cellules  de  ce  tissu. 

Résumé  des  caractères   énoncés.  —  Nous  résumons  sous  forme 

d'un  tableau,  analogue  à  ceux  présentés  par  MM.  Perrot  et  Gérard  ^, 

ainsi  que  ceux  de  M.  Martin  Lavigne  3,  les  caractères  principaux 

de  l'échantillon  que  nous  avons  pu  examiner. 

A.  Berteau. 


Fiff.  3.  —  Bois  de  Rose  de 
la.  Guyane.  Rayons  mé- 
dullaires et  fibres  li- 
gneuses, coupe  tangen- 
tielle. 


1.  Nous  nous  promettons  de  revenir  sur  ce  point. 

2.  Ém.  Perrot  et  G.  Gérard,  Recherches  sur  les  bois  des  différentes  espèces  de 
Légumineuses  africaines.  Les  végétaux  utiles  de  V Afrique  tropicale  française,  Paris, 
Challamel,  1907. 

3.  Martin  Lavigne,  Recherches  sur  les  bois  de  la  Guyane,  Paris,  Vigot,  1909. 


l/LE    SOJA 

{Suite.) 


§  IV.  —  Engrais. 

Influence  des  engrais  sur  le  soja.  Engrais  organiques.  —  D'après 
les  expériences  faites  en  Autriche  par  le  comte  Atteins,  il  ne  faut 
jamais  semer  le  soja  sur  fumure  directe  au  fumier  de  ferme,  mais 
seulement  2  ou  3  ans  après. 

Engrais  minéraux.  —  Des  expériences  faites  à  Nice  par 
M.  Levallois,  dans  un  sol  pauvre  en  azote  et  en  acide  phosphorique, 
il  résulte  que  les  engrais  complets  minéraux  augmentent  les  rende- 
ments mais  donnent  des  graines  moins  grosses,  moins  lourdes  et 
moins  riches  en  azote. 

a)  Nitrate  de  soude.  —  Les  engrais  azotés  ont  un  effet  défavo- 
rable sur  le  rendement  du  soja  comme  le  montrent  les  expériences 
faites  par  M.  Adams  à  Rhode  Island,  et  par  M.  Lechartier  en 
France.  En  effet,  dans  les  expériences  faites  par  ce  dernier  en  1900, 
la  suppression  de  l'azote  dans  la  fumure  a  donné  lieu  à  une  aug- 
mentation de  rendement  de  800  kilos  par  hectare  pour  le  fourrage 
vert  et  de  400  kilos  par  hectare  pour  le  grain  (voir  graphique  I). 
Dans  les  expériences  faites  par  le  même  auteur  en  lî)OI,  l'adjonc- 
tion a  amené  une  diminution  de  rendement  de  400  kilos  pour  le 
fourrage  vert  et  de  (iO  kilos  pour  le  grain  (voir  graj)hi([ue  11).  Ces 
mêmes  expériences  ont  montré  que  le  nitrate  de  soude  n'exerçait 
une  action  satisfaisante  que  lorsqu'il  était  accompagné  d'engrais 
phosphatés.  11  faut  remarquer  en  effet  que  l'excédent  de  rendement 
apporté  pour  une  fumure  composée  de  nitrate  de  soude,  scories  est 
plus    fort    que   la   somme   des    excédents   apportés  par  ces  mêmes 


LE    SOJA 


271 


enj^-rais  ag-issant  séparément  sur  deux  cultures  dill'érentes.  Le  nitrate 
employé  seul  a  amené  (voir  graphique  I)  une  diminution  de 
400  kilos  de  fourrage,  les  scories  employées  seules  ont  amené  une 
augmentation  de  400  kilos,  bien  supérieure  à  la  somme  des  excé- 
dents. 800  —  iOO  =^  400  kilos  amenés  par  les  engrais  employés 
séparément. 

Graphiqle  I 

j  200  Kilos  Superphosphate 

-1  c  ^ /^/      MO  —  Chlorure  de  potassium. 

J  Engrais  complet  )  ^^^  _  ^.^^^^^  de  soude 

Plaire. 


22  000  Kilos. 


22  200  Kilos. 


22800  Kilos. 


22800  Kilos. 


Fourrage  uert. 


200 


Engrais  complet  moins  la  potasse. 


n  Engrais  complet  moins  l'azote. 


Engrais  complet  aoec  dose  double 
d'acide  ptiosptiorlque. 


Grain 


1500  Kilos 


1300  Kilos 


1.900  Kilos. 


1700  Kilos 


Engrais  complet. 

Engrais  complet  moms  la  potasse. 

[ Engrais  complet  moins  l'azote. 

Engrais  complet  avec  dose  double 
d  acide  pliosphorique. 


Il  ne  faudra  donc  employer  les  engrais  azotés  que  si  le  sol  est 
très  pauvre  en  azote,  et  en  tous  cas  ne  jamais  les  employer  seuls. 

b)  Chlorure  de  potassium.  —  D'après  les  expériences  de 
IVI.  Lechartier,  il  semble  diminuer  le  rendement  en  fourrage  mais 
augmenter  le  rendement  en  grains  (voir  graphique  1).  De  même 
que  pour  le  nitrate  de  soude,  son  action  est  augmentée  par  la  pré- 
sence d'engrais  phosphatés. 

c)  Ençfrais  phosphatés.  —  Ce  sont  les  plus  efficaces  sur  le  rende- 
ment du  soja,  aussi  bien  en  fourrage  qu'en  grain.  De  plus,  ils 
favorisent  l'action  des  autres  engrais  azotés  et  potassiques,  les 
expériences  de  M.  Lechartier  offrent  un  bel  exemple  de  la  néces- 
sité d'équilibrer  entre  eux  les  dilférents  éléments  nutritifs  dans  les 


272 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


iSttOO  Kilos 


UOOO  Kilos 


15800  Kilos 


19.200  Kilos. 


20  800  Kilos 


23 1*00  Kilos 


30700  Kilos 


Graphique  II 


excédents. 


..  Plâtre  seul 0  Kilos 

Plaire  +  Nitrate -  UOO  


..  Plâtre -^Chlorure  de  potassium...  -  2.600  

"~     Plâtre  ^  Scories +    800  — 

...Plâlre+ Nitrate ''■Scories....  +  2.^00 

Plâtre^Chlorure^Scories  ..  +  S.OOO  


Engrais,.,^  j2^00  

complet 


Scories iiOO  Kilos. 

Chlorure  de  potassium ...  200  — 

t^itrote  de  soude 200  — 

Plâtre 200  — 


^                      ,,  ,  Chlorure  de  potassium...  200 
Engrais  complet:    ^.^^^,^  ^^  ^^^^^ ^^^ 


1300  Kilos 


121^0  Kilos. 


75ii0Kiloî> 


I  /f  00  Kilos 


1 600  Kilos 


ISUO  Kilos 


1700  Kilos. 


Plâtre  seul . 


Plâtre  +  Nitrate . 
Plâtre 


Chlorure 


Excédents 
0 

...  -  60 

-  +  2k0 


I ...  Plçtre  + Scories +  100 


Plâtre  +  Scories       .y-^oO 
+  Nitrate. 


Plâtre  +  Scories  +  Chlorure .. .  +  UO 


^^^^ff ^  m 

complet. 


Plâtre 200  Kilos. 

r  ,   ,  Chlorure  de  polassium...  200  

Erçrois  complet:  |  ^^^^^^^  ^^  ^^^^^ 2OÛ  

Scories ^00  


fumures  si  Ton  veut  obtenir  des  résultats  économiques.  En  elï'et, 
dans  les  expériences  de  4901  (voir  g^raphiciue  II)  le  nitrate  de  soude 
seul  a  occasionné  une  perte  de  400  kilos  de  fourrage,  le  chlorure  de 
potassium  seul  a  occasionné  une  perte  de   2.600  kilos.    Les  scories 


LE    SOJA  21^ 

employées  seules  ont  donné  un  gain  de  800  kilos,  ce  qui  nous  don- 
nerait une  perte  totale  de  2.600  +  400  —  800  =  2.200  kilos.  Or 
les  trois  engrais  employés  ensemble  ont  donné  un  augmentation  de 
rendement  en  fourrage  de  12.300  kilos.  De  même  pour  le  grain,  les 
engrais  employés  séparément  ont  donné  un  gain  total  de  280  kilos  ; 
ensemble  ils  ont  donné  un  gain  de  iOO  kilos. 

Il  faudra  donc  éviter  d'employer  de  fortes  doses  d'un  seul  engrais 
et  toujours  bien  combiner  ses  formules  de  fumure  suivant  la 
richesse  du  sol  en  éléments  nutritifs. 

M.  Lechartier  propose  pour  les  terrains  granitiques  la  fumure 
suivante  : 

Chlorui'e  de  potassium 200  kilos 

Superphosphate  16  °/o 200  — 

(ou  400  kilos  de  scories  à   lô^/o) 

Nitrate  de  soude 100  — 

Dans  la  généralité  des  terrains,  il  suffira  d'employer  les  engrais 
phosphatés  et  potassiques  à  doses  plutôt  faibles. 

§  V.  —  Préparation  .du  sol. 

Voici  comment  on  opère  généralement  en  Chine  :  le  champ  des- 
tiné à  recevoir  le  soja  est  labouré  à  l'automne.  Au  printemps  sui- 
vant on  fait  un  hersage,  un  nouveau  labour,  puis  vin  couvrage. 
Cette  dernière  opération  qui  se  fait  au  moyen  d'une  herse  rudimen- 
taire  en  branchages  a  pour  but  de  remuer  la  partie  superficielle  du 
sol  pour  l'empêcher  de  trop  se  dessécher.  Après  le  semis  on  donne 
un  roulage. 

Au  Tonkin  '  on  donne  généralement  deux  labours  et  deux  her- 
sages. 

Le  soja  n'a  qu'un  enracinement  superficiel,  mais  il  faudra  toute- 
fois remuer  assez  profondément  le  sol  pour  permettre  la  constitu- 
tion d'une  réserve  d'eau  suffisante. 

D'après  M.  Itié  -  on  cherchera  à  obtenir  un  terrain  bien  travaillé 
et  assez  tassé  en  ameublissant  toutefois  la  partie  supérieure  sur 
5-6  centimètres. 


1.  Bui  Quang-  Ghieu,  Les  cultures  vivrières  au   Tonkin. 

2.  Itié,  loc.  cit. 


271  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Dans  la  Caroline  du  Sud  on  emploie  les  billons  pour  surélever 
les  plants  à  cause  de  Ihuniidité. 

§  VI.  —  Place  du  soja  dans  les  rotations. 

Au  point  de  vue  des  cultures  qu  il  précède  le  soja  a  un  effet 
double  :  il  étouffe  les  mauvaises  herbes  et  enrichit  le  sol  en  azote. 

Le  soja  est  donc  une  plante  nettement  améliorante.  Toutefois 
son  action  ne  s'exerce  pas  au  même  degré  sur  toutes  les  cultures, 
c'est  ainsi  qu'au  Canada  *  on  a  trouvé  le  soja  excellent  pour  prépa- 
rer le  sol  avant  une  culture  d'orjj^e.  Avec  de  l'avoine  -,  au  contraire, 
on  a  eu  de  moins  bons  résultats  en  la  faisant  précéder  de  soja 
qu'en  la  faisant  précéder  de  fève  (Massachussett). 

Grâce  à  ses  bactéries  fîxatnces  d'azote  et  aux  résidus  qu'il  laisse 
dans  le  sol  le  soja  pourra  dans  une  certaine  mesure  remplacer  les 
engrais  azotés  pour  les  céréales. 

Le  soja  est  excellent  pour  précéder  le  tabac  ou  l'indigo. 

Il  en  est  de  même  pour  le  maïs  et  le  sorgho.  Dans  l'Etat  de 
Tennessee  on  préfère  le  cowpea  (Vigna  sinensis)  au  soja  pour  pré- 
céder le  maïs  et  le  sorgho.  Pourtant  des  expériences  comparatives 
faites  dans  l'Arkansas  entre  le  soja,  le  cowpea.  la  vesce  avant  le 
sorgho  ont  montré  que  c'était  le  soja  qui  donnait  les  meilleurs 
résultats.  Pour  précéder  le  coton,  au  contraire,  la  vesce  paraît  être 
légèrement  .supérieure. 

Le  soja  peut  également  précéder  le  riz,  comme  cela  a  lieu  depuis 
longtemps  en  Chine. 

Voici  à  titre  d'exemples  quelques  types  de  rotations  les  plus 
employées.  On  remarquera  qu'elles  sont  toutes  de  très  courte 
durée  : 

Nord  de  la  Mandchourie  : 

Orge, 

Froment, 

Soja. 
Sud  de  la  Mandchourie  •*  : 

Riz, 

Maïs, 

Soja. 

1.  Fifld,  Jîxp.  (lunmla  Farina  Itpl.  1S90. 

2.  Miissnch.  Sla.  lipls,  1806-97. 

.}    li:!/)/).  Cnns.  Vladivostock,  \"  février  i9l0. 


LE    SOJA 


27o 


Mandchourie  *  : 

Sorgho  (Caolian), 
Soja, 
Blé. 
Caroline  du  Xord  et  Tennessee  ^  : 
Blé  Orge 

ou 
Soja  Soja. 

(On  fait  en  une  année  doux  récoltes  de  soja  luUif  ou  uno  de  soja  tardif. 

CHAPITRE    III 

SEMIS    DU    SOJA 

§  I.  —  Etude  des  semences. 


Poids  des  graines.  —  Voici,  d'après  quelques  auteurs,  le   poids 
des  graines  de  soja  : 


MESURES 


l   Sajo  d'Ét 
I  S.  t\  Gr.  , 


Lechartier 

.1.  Robert 

Wein 

de  Blaskowicz 
Hosie 

Brenier 

Bui-Quanff-Chieu  (Tonkin) 


'Étampes 

Jaune  

S.  à  Gr.  Noire 

S.  noir  hâtif  de  Podolie. 


Glycine  Hispida 
Tumido-Pallida 
de  Harz 


Mandchourie).. . . 
i  (Mandchourie). . . . 
'  Jaune  du  Japon  .-. 

Jaune  du  Tonkin 


POIDS 
de  l'hect. 


72,5 
73,5 
71,5 

75.5 
67,4--6 


50 
62,5 

75 
72,5-75 

7:} 


POIDS 

de  1.000 

arraines 


S2-IT5 


156-159  fjr. 


NOMBRE 

de  graines 

au  kilo 


7.400 

8.500 

12.200 

7.400 


1.  H.  Brenier,   La   question  du  soja  [Bulletin  économique  de  l'IndoChine.  mars- 
avril  1910\ 

2.  Soja  beans.  par  Cavendish  Evelyn  Liardct.  1910. 


276  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

D'après  Wein',  le  poids  spécilique  des  graines  est  de  1,27  à  1,25. 

On  s'est  demandé  si  les  graines  venant  en  Europe,  seraient 
aussi  bonnes  que  celles  d'origine  chinoise.  Les  analyses  faites  à 
l'Ecole  impériale  et  royale  d'agriculture  d'Autriche-Hongrie 
montrent  qu'au  contraire  le  grain  est  devenu  plus  lourd  tout  en 
restant  aussi  riche.  En  elîet  on  a  obtenu  : 

Poids  de  1000  grains 

Graines  d'origine 81,5-105     grammes 

Graines  de  première  reproduction 110,5-154,5       — 

Graines  de  deuxième         —  141,8-103,6       — 

Graines  de  troisième         —  110,0-151,0       — 

Faculté  germinative .  —  Quand  les  graines  sont  fraîches,  leur 
faculté  germinative  est  très  grande.  De  Blaskowicz  avait  semé  en 
pleine  terre  2.915  graines  :  13  seulement  ne  germèrent  pas,  ce  qui 
donne  une  faculté  germinative  de  99,55  "/o. 

Cette  faculté  germinative  diminue  considérablement  chez  les 
graines  âgées  ou  mal  conservées,  ce  qui  tient  vraisemblablement  à 
la  matière  oléagineuse  de  leur  contenu. 

De  Blaskowicz  avait  essayé  d'activer  la  germination  en  trem- 
pant les  semences  dans  l'eau  pendant  plusieurs  heures,  mais  les 
graines  éclataient  et  se  décomposaient  en  partie.  Elles  étaient 
beaucoup  moins  pleines  qu'auparavant,  l'eau  ayant  enlevé  une 
partie  de  la  matière.  11  faut  donc  s  abstenir  du  trempage  pour  le 
soja. 

Sélection  des  semences.  —  //  faut  garder  les  graines  les  plus 
lourdes  comme  semences.  En  elFet  ces  graines  donnent  des  plantes 
plus  fortes  et  par  suite  un  meilleur  rendement,  comme  le  montre 
l'expérience  faite  en  1896  à  la  station  expérimentale  d'agriculture 
du  Massachussett  2. 

Semis  le  15  septembre  : 

De  5  graines  pesant  ensemble 1  gr.  010 

et  de  5         —  —      0  gr.  410 

Récolte  le  Ki  décembre  : 

Les  5  graines  lourdes  ont  donné  une  récolte  de  86  gr.  10 
Les  5  graines  légères         —  —  50  gr. 

1.  Wein,  Joiirn.  f.  Pract.  Landwirlschnft,  1S81,  t.  XXIX. 

2.  The  Yearhook  of  Ihe  Deparlmenl  of  agriculture,  1896. 


LE   SOJA  27? 

Le  rendement  obtenu  avec  des  graines  deux  fois  plus  lourdes 
est  donc  presque  double. 

Hellriegel  a  établi  que  cette  différence  de  rendement  était  plus 
forte  dans  les  terres  appauvries  et  qu'elle  diminuait  pendant  la 
maturité  de  la  plante  après  avoir  augmenté  jusqu'à  la  floraison. 

Cette  augmentation  de  rendement  par  les  graines  lourdes  est  due 
à  ce  que  ces  dernières  permettent  la  formation  de  racines  plus 
abondantes  qui  amènent  une  nutrition  beaucoup  plus  active  de  la 
plante  et  par  suite  son  plus  grand  développement. 

Il  y  aura  donc  intérêt  à  trier  les  graines  et  à  n'employer  que  les 
plus  grosses  pour  les  semis. 

§  II.   —  Epoque  des  semis. 

Elle  diffère  suivant  qu'on  cultive  le  soja  pour  sa  graine  ou 
comme  fourrage.  Mais  dans  tous  les  cas  il  ne  faudra  pas  semer 
avant  que  tout  danger  de  forte  gelée  ne  soit  passé.  On  peut 
admettre  que  le  soja  ne  résiste  pas  à  2''  ^ 

De  Blaskowicz  préférait  les  semis  tardifs  parce  qu'ils  facilitent 
la  culture  et  empêchent  la  croissance  des  mauvaises  herbes;  la 
semence  rattrapant  rapidement  celle  qui  a  été  semée  avant.  Mais 
d'après  Renner  ces  semis  tardifs  ont  le  grave  inconvénient  de 
diminuer  le  rendement  car  l'élévation  rapide  de  la  température 
fait  monter  les  plantes  et  les  empêche  de  se  ramifier.  Ceci  a  été 
confirmé  en  Amérique  par  une  expérience  faite  sur  la  variété 
Mammoth  Yellow  -. 


Époque  du  semis 

Rendement 

D 

iminution 

17  juin 

24,73 

— 

11  jours 

28  juin 

23,16 

6,4  °/o 

18  jours 

13  juillet 

17,59 

29 

En  France,  l'époque  qui  paraît  convenir  le  mieux  est  celle  du 
15  avril  au  1*"'"  mai.  En  cas  de  mauvais  temps  on  pourra  attendre 
jusqu'au  15  mai  et  même  jusqu'en  juin. 

1.  Itié,  Le  soja    Aç/riculture  pratique  des  pays  chauds,  1910,  n°  14). 

2.  Tennessee-Ct.  /)uL,82. 


278  ÉTLDLS    ET    .MÉMOIRES 

Va\  Italie,  on  sème  en  mars-avril  car  les  gelées  sont  moins  à 
craindre,  sauf  dans  la  haute  Italie  où  on  retarde  jusqu'en  avril-mai 
par   crainte  des  gelées  '. 

En  Algérie,  on  sème  au  début  du  printemps.  On  peut  faire  éga- 
lement des  cultures  dérobées  '-. 

En  Amérique  on  sème  suivant  les  régions,  de  mai  à  juin. 

En  Cochinchine,  on  sème  en  octobre-novembre. 

Dans  1  Inde,  de  juin  à  septembre. 

Dans  la  Nouvelle-Galle  du  Sud,  en  octobre. 

s;  111.  —  Espacement  des  plants. 

Il  doit  varier  avec  : 

i"  La  récolte  qu'on  veut  obtenir.  —  L'écartement  sera  plus  grand 
pour  les  cultures  de  graines  que  pour  les  cultures  fourragères,  car 
des  plants  serrés  mûrissent  leurs  graines  plus  tardivement. 

2^  Le  climat.  —  L  écartement  doit  diminuer  au  fur  et  à  mesure 
que  le  climat  devient  plus  rigoureux.  Ainsi,  dans  le  midi  de  la 
France,  on  pourra  adopter  0  m.  7^  en  tous  sens  et  dans  les  envi- 
rf)ns  de  Paris  0  m.  50  seulement. 

3"  Le  terrain.  - —  L'écartement  sera  augmenté  dans  les  terres 
fortes  et  diminué  dans  les  terres  légères.  Il  sera  plus  grand  dans 
les  sols  riches  que  dans  les  sols  pauvres,  car  un  sol  riche  per- 
mettra un  plus  grand  développement  des  plants. 

C'est  ainsi  que  le  comte  Attems,  en  Autriche,  a  trouvé  comme 
étant  les  meilleurs,  des  écartements  de  0  m.  'UJ  pour  un  sol  pauvre 
et  de  0  m.  50  pour  un  sol  riche. 

i"  Les  variétés.  —  Pour  les  variétés  à  grand  développement 
feuillu,  il  faudra  augmenter  les  écartements  pour  permettre  à  la 
phinlc  (le  j)rendre  toute  son  ampleur. 

11  laudrji  donc  pour  chaque  exploitation  rechercher  lécartement 
optimum.  En  praticjue,  ceci  est  assez  dilïicile  à  obtenir,  car  les 
cliillVrs  peuvent  varier  d'une  année  à  l'autre  comme  le  montrent 
les  résultats  obtenus  au  Canada  de  ISDU  à  11102  ',  et  que  nous  don- 
nons ci-après. 


1 .    l'iimliiii.  lor    cil . 

L'.    Triihiit,  lor,  cil. 

■i.  I^.in.idn  l'.rfil.  fil  mis  /{/(/.s,  I8!t.s-I902. 


0,70 

0,53 

— 

0,88 

0,71 

0,71 

— 

0,71 

0,71 

— 

0,88 

— 

— 

0,88 

0,;i;3 
0,79 

LE   SOJA  279 

Stations  Espacement  uplinuini 

_  1899  1900  1901 


Province  maritime  . 
Colombie  anglaise. . 

Olawa 

Manitoba 

Territoires  du  X.-O 


Les  dilVérences  de  rendements  ont  été  peu  considérables. 
Aux  États-Unis  on  a  obtenu  ég-alement  des  différences  très  sen- 
sibles entre  les  espacements  optima  pour  les  difterentes  régions. 

Kansas  » 0,7:i  X  0,05 

Caroline  du  Nord ' 0,90 

Indiana- 0,81 

Pour  les  autres  pays  on  indique  les  espacements  suivants  : 

Nouvelle-Galles  du  Sud 0,00  X  0,15 

Indes  Anglaises  3 0,20  —  0,25 

(   Midi 0,30 

France   |   Paris 0,75 

(   Bretagne  (I>echartier) 0,40  X  0,15 

Autriche-Hongrie 0,48 

^  IV.  —  Profondeur  des  semis. 

Peu  d'essais  ont  été  faits  à  ce  sujet.  De  Blaskowic/.  conseillait 
trois  à  six  centimètres  d'enfouissement.  On  n'a  pas  intérêt  à  aug- 
menter la  profondeur,  car  la  g-raine  est  suffisamment  résistante. 
De  plus,  en  augmentant  la  profondeur  on  retarde  et  on  peut  même 
supprimer  la  levée.  Church  conseille  2  a  3  cent.  o.  On  a  constaté 
que  la  variété  Mammoth  ne  lève  pas  quand  elle  est  enfouie  à  plus 
de  3  centimètres. 


i.  Kansas  SU.  Bull.,  32. 

2.  Indianu  Sla.  Bull.,  120. 

3.  Church  Food  grains  of  India,  1 40. 


280  ÉTUDES   Et"   MÉMOIRES 

§  V.  —  Quantités  de  semence  à  répandre  par  hectare. 

Elle  varie  suivant  : 

1<>  La  faculté  germinative  de  la  semence; 

2°  L'usage  ultérieur  de  la  récolte; 

3"  Le  mode  de  semis. 

Nous  avons  vu  que  la  faculté  germinative  diminue  rapidement 
quand  Tâge  de  la  graine  augmente.  11  faudrait  donc  avant  chaque 
semis  faire  un  essai  pour  déterminer  le  pourcentage  de  graines 
pouvant  germer.  On  calculerait  alors  la  quantité  à  semer  en  tenant 
compte  de  ce  chiiTre.  Par  exemple,  si  on  a  une  semence  ayant  une 
faculté  germinative  de  75  *'/„  et  que  la  quantité  à  répandre  par  hec- 
tare soit  de  40  litres  dans  une  culture  donnée,  il  faudra  en  réalité 

semer  :    =z, =  53  1.  33  par  hectare  de  façon  à  compenser 

les  non-germinations. 

11  faudra  semer  plus  pour  les  cultures  fourragères  que  pour  les 
cultures  pour  graine,  car  l'aération  des  plants  est  moins  nécessaire 
dans  le  premier  cas  où  on  ne  recherche  pas  la  maturité.  D'après  les 
expériences  faites  en  Amérique  '  il  faudrait  répandre  au  semoir  : 

Pour  la  graine 29  1.  à  33  1.  5 

Pour  le  fourrage 14  1.  à  65  1. 

L'emploi  du  semis  en  lignes  et  surtout  du  semis  en  poquets  per- 
met de  réduire  considérablement  la  quantité  de  graines  à  répandre 
par  hectare. 

C'est  ainsi  que  dans  Tlndiana  on  a  trouvé  comme  donnant  les 
meilleurs  rendements  les  quantités  suivantes  '  : 

Quantités  semées] 
en  litres 

Au  semoir 35,7 

A  la  volée 130,66 

En  France  on  emploie   : 

En  poquets 35  kilos 

A  la  volée 200     — 

En  Algérie  on  emploie  : 

l\>ur  le  fourrage  •* 40-60  kilos 


'n^ 


1.  Itié,  Le  soju  {LAfjriciillure prali(iue  des  pays  chamls,  mars  1910). 

2.  Indiana  Sla  liulL.  120,  pp.  439-460. 
;j.  Trahul,  loc.  cil. 


LE    SOJA  ,  281 

§   Vi.   —  Exécution   des  semis. 

Les  semis  peuvent  se  faire  : 

1°  A  la  volée, 
i"  En  lignes, 
3"  En  poquets. 

Le  premier  mode  ne  peut  être  employé  que  dans  les  terrains 
dépourvus  de  plantes  adventices,  car  il  empêche  les  façons  d'entre- 
tien. Il  est  surtout  employé  pour  le  fourrage. 

Les  semis  en  lignes  sont  employés  dans  les  exploitations  des 
Etats-Unis  et  du  Canada 

CHAPITRE    IV 

LE    SOJA    PENDA^T    SA    VÉGÉTATION 

^    I.   —  Germination. 

La  levée  du  soja  est  retardée  dans  les  terres  dures,  desséchées 
et  mal  labourées.  Il  faudra  donc  chercher  à  avoir,  par  des  façons 
appropriées,  un  ameublissement  suffisant  de  la  couche  qui  recouvre 
les  graines. 

La  sortie  de  terre  a  lieu  généralement  en  une  semaine  dans  les 
circonstances  ordinaires.  Le  plant  se  développe  d'abord  lentement 
puis  part  ensuite  très  vite. 

La  croissance  du  soja  est  rapide  et  permet  sous  quelques  climats 
de  faire  deux  récoltes  par  an  (Caroline  du  Nord,  Tunisie  ',  certaines 
provinces  de  Chine). 

La  durée  de  végétation  qui  est  en  moyenne  de  120  jours,  peut 
varier  très  sensiblement  avec  : 

le  climat, 
les  variétés, 
répo([ue  du  semis, 
l'emploi  des  engrais. 

Dans  les  pays  chauds  la  durée  moyenne  donnée  plus  haut  peut 
être    réduite    de     moitié.    C'est   ainsi   qu'à    Ceylan    on    récolte    les 

1.  Farmers  hiil.,  372,  p.  12. 
Bul.  du  Jardin  colonial.    t9l I.  IL  —  N»  103.  20 


282  ÉTUDES   ET    -MÉMOIRES 

graines  deux  mois  après  le  semis  ',  en  Chine  trois  mois,  en 
Nouvelle-Galles  du  Sud  deux  mois  et  demi  à  trois  mois.  En  France 
il  faut  compter  six  mois,  en  Podolie  et  en  Lithuanie  trois  à 
quatre  mois. 

Les  variétés  ont  des  durées  de  végétation  très  dillerentes  les 
unes  des  autres.  On  aurait  d'après  M.  Itié  ^  pour  les  variétés 
américaines  : 

Buckshot  i^Early  Black) 7b  jours 

Ito  San 81    à  129  — 

Médium  Yellow 80  à  164  — 

Meyer HO  — 

N»  12.. 399 130  — 

Médium  Early  Yello^Y 150  — 

Mammoth  Yellow 113  à  186  — 

Micliigan  green 162  — 

La  durée  de  végétation  augmente  quand  on  sème  plus  tôt.  La 
diiîérence  pour  une  même  variété  pourrait,  d'après  M.  Itié, 
atteindre  trois  semaines. 

Enfin  l'emploi  de  certains  engrais,  comme  le  nitrate  de  soude, 
hâte  la  maturation.  Ceci  a  été  constaté  à  New-Jersey  -^ 

§  IL  —  Repiquage  du  soja. 

Le  soja  peut  se  repiquer.  Des  essais  ont  été  effectués  à  Fécole  de 
viticulture  de  Marbourg  et  ont  donné  de  bons  résultats.  D'après 
M.  Hansel,  on  repique  quand  le  plant  a  deux  feuilles  en  plus  de 
ses  cotvlédons.  La  tige  a  alors  dix  à  douze  centimètres  et  la  racine 
pivotante  autant.  Si  on  prenait  des  pieds  plus  vieux  ils  seraient 
endommagés  par  l'arrachage. 

Le  plant  reprend  très  vite  sa  végétation  normale.  Pourtant  le 
repiquage  n'est  pas  à  conseiller.  En  effet  il  est  inutile  car  les 
graines  rattrapent  rapidement  les  plants  repi(|ués,  le  travail  est 
compliqué  car  il  faut  arracher  et  repiquer  en  mottes  avec  le  déplan- 
toir. D'ailleurs  dans  les  sols  secs  qui  conviennent  surtout  au  soja 
le  repiquage  est  douteux  car  les  collets  se  cassent   fréquemment, 

1.   Su]i]ilciiienl  Iroiiicnl  Hfiriculliirisl,  ûvccm])rc  1900. 

'J.  Ilié,  Le  Soja    L';i(jriciil(iirc  des  piiys  chauds,  niuis  lOlo.. 

3.  .\ew  Jersey  !Slu.  Bull.^  16. 


LE    SOJA  â83 

les  racines  secondaires  qui  se  développent  par  suite  de  cette  rupture 
sont  trop  superficielles  et  ne  peuvent  chercher  dans  les  couches 
profondes  du  sol  Ihumidité  nécessaire  à  la  plante. 

Donc  si  l'on  veut  économiser  de  la  semence  il  vaudra  mieux 
semer  les  graines  une  à  une  que  de  repiquer.  Le  mieux  est  de 
remplir  les  vides  avec  les  plants  provenant  de  l'éclaircissage  qui  a 
lieu  aussitôt  après  la  levée.  En  eil'et  ces  plants  reprennent  très 
facilement  et  rattrapent  rapidement  ceux  qui  n'ont  pas  été  trans- 
plantés. 

§  III.  —  Façons  d^ entretien. 

En  Chine  on  roule  aussitôt  après  les  semis,  puis  on  donne 
trois  binages.  Le  premier  a  lieu  quinze  jours  après  l'apparition  des 
jeunes  pousses,  le  deuxième  un  mois  après  le  premier  et  le  troi- 
sième un  mois  après  le  second.  L'éclaircissage  a  lieu  au  premier 
binage. 

En  Europe  on  se  contente  généralement  de  deux  binages. 

Il  faudra  tenir  le  sol  exemjDt  de  mauvaises  herbes  jusqu'à  ce  que 
les  plants  aient  dix  à  douze  centimètres  de  haut.  Ils  seront  alors 
assez  grands  pour  étouffer  les  plantes  adventices. 

En  Indo-Chine  on  bute  les  pieds  avec  une  sorte  de  houe. 

§  IV.  —  Irrigation. 

Le  soja  se  développe  bien  en  climat  sec  si  on  le  cultive  en  terre 
fraîche  et  profonde.  Mais  si  le  sol  est  léger  les  récoltes  seront 
considérablement  augmentées  par  l'irrigation,  surtout  pour  les 
variétés  fourragères  à  grand  rendement. 

D'après  MM.  Rivière  et  Lecq  i  l'irrigation  rendrait  la  maturation 
difficile  ;  d'après  M.  Trabut  -,  au  contraire,  on  peut  obtenir  de  très 
belles  récoltes. 

§  V.  —  Floraison  et  fructification. 

Les  fleurs  commencent  à  apparaître  deux  mois  après  les  semis. 
Elles   apparaissent    successivement   pendant  un  mois   et  demi  ou 


1.  Rivière  et  Lecq,  loc.cil. 

2.  Trabut,  Gouv.  gén.  de  l'Aljr.  Service  Bot.,  Biillelin,  19. 


284  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

deux  mois.  Leur  fécondation  a  lieu  directement  sans  l'aide  des 
insectes.  Puis  les  gousses  apparaissent  aussi  successivement.  La 
déhiscence  est  très  variable  suivant  les  variétés.  Alors  que  certaines 
variétés  noires  sont  presque  indéhiscentes,  d'autres  comme  la 
Guelph,  la  variété  brunâtre  de  Podolie  laissent  échapper  très 
facilement  les  graines  si  elles  sont  exposées  k  des  alternatives  de 
soleil  et  de  rosée  qui  font  éclater  les  gousses.  Il  faudra,  pour  ces 
variétés,  récolter  avant  la  maturité  complète. 

Le  Médium  Earlv  Yellow  et  quelques  autres  variétés  ne  mûrissent 
qu'après  de  fortes  gelées  mais  sans  que  les  graines  soient  altérées. 

§  VI.  —  Ennemis  du  soja. 

Le  soja  que  l'on  croyait  inattaqué  par  les  animaux  lors  de  son 
introduction  en  Europe  a  pourtant  de  nombreux  ennemis.  Le  seul 
qui  puisse  causer  des  dommages  sérieux  est  la  larve  du  Taupin 
(Agriotes  segetis)  ou  ver  fil  de  fer.  A  l'Ecole  d'agriculture  et  de 
viticulture  de  Znaim,  en  Autriche,  sur  2.800  graines  d'un  essai 
981  seulement  furent  épargnées  par  le  taupin  qui  s'attatjue  aux 
jeunes  pieds  dont  il  dévore  les  collets  et  les  racines. 

La  chenille  de  la  Vannessa  Cardui  (Belle  dame)  dévore  les 
jeunes  feuilles.  Elle  a  causé  des  dommages  à  l'Ecole  de  Prévau  en 
Autriche. 

D'autres  insectes  ou  leurs  larves.  Cétoine  dorée  (Cetonia  aurata). 
Perce-oreilles,  taupe  grillon,  Ciron  tisserand,  ver  blanc  du  hanneton, 
s'attaquent  également  au  soja.  Les  Scolopendres,  les  limaces  sont 
des  ennemis  peu  dangereux. 

Les  lièvres  s'attaquent  au  soja,  on  les  éloigne  au  moyen  d'épou- 
vantails. 

Les  mulots  et  les  hamsters  dévorent  les  graines  mûres  dans 
les  champs. 

CHAPITRE    V 

RÉCULTK    IJI      SOJA 

>:^  1.   —  Ejtoquo  (le   lu  recolle. 

Foiirni(/e.  —  La  récolte  a  lieu  du  commencement  de  la  lloraison 
au  moment  oii  les  giîiines  sont  à  demi-formées.  Si  l'on  attend  (jut' 


LE    SOJA  285 

toutes  les  Heurs  soient  passées,  les  tiges  deviennent  grossières, 
leur  valeur  alimentaire  diminue  rapidement.  Dans  la  Caroline  du 
Sud  on  récolte  quand  il  v  a  encore  des  fleurs,  alors  que  quelques 
gousses  sont  déjà  presque  mûres  '.  On  a  ainsi  le  maximum  de 
rendement  en  fourrage  de  bonne  qualité. 

M.  Mnay  ~  conseille  de  récolter  avant  la  floraison,  mais  le 
rendement  est  moindre,  le  produit  étant  toutefois  plus  riche  en 
azote. 

En  France,  d'après  M.  Lechartier '^  on  récolte  de  fin  août  à  fin 
septembre  suivant  les  variétés. 

Aux  Etats-Unis  (Massachusett,  Connecticut)  on  récolte  et  on 
ensile  dans  la  première  quinzaine  de  septembre. 

Grain.  —  La  récolte  a  lieu  à  la  chute  des  feuilles,  sauf  pour 
quelques  variétés  comme  la  Guelph. 

Il  n'y  a  pas  d'inconvénient  à  laisser  la  plante  sur  pied  quand  il 
fait  froid  car  la  maturation  ne  s'interrompt  pas  même  quand  les 
feuilles  du  sommet  sont  gelées.  Toutefois  on  pourra  alors  avoir 
égrenage,  si  on  laisse  la  maturité  s'effectuer  complètement. 

On  peut  aussi  arracher  les  pieds  avant  maturité  complète  et  les 
laisser  en  poupées  sur  le  sol  ou  sur  des  fanoirs  à  trèfle.  L'arrière 
maturation  s'effectue  alors  sans  difficulté. 

En  France  on  récolte  en  fin  septembre  (soja  de  Podolie  et  de 
Hongrie)  ou  en  fin  octobre  (soja  d'Etampes). 

En  Italie,  en  juillet  et  en  août. 

Aux  Etats-Unis,  de  fin  septembre  à  fin  octobre.  Quelques 
variétés  hâtives  mûrissent  dans  la  première  quinzaine  de  septembre 
(Dwarf  Early  Yellow,  Ito  San,  Early  Brown)  et  même  en  août 
(Very  D^varf  Brown). 

En  Indo-Chine,  de  mars  à  avril. 

Dans  l'Inde,  en  décembre  ou  janvier. 

§  IL  —  Pratique  de  la  récolte. 

Fourrage.  —  On  emploie  la  faux  ou  la  faucheuse  mécanique. 
Le  fanage  devra  être   surveillé  avec  le   plus   grand   soin.  Si  on 

1.  Norlh  Caroline  Sta.  Bull.,  97. 

2.  Itié,   loc.  cit.  [Affriciilture  pratique  des  pai/s  cha.iids,  1910). 

3.  L.  Grandeau,  Le  Soja  Ilispida  {Journal  d'agriculture  pratique,  1903,  n"  26,  27,  28). 


286  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

entasse  avant  fanage  complet  il  y  a  échauUement  rapide  de  la 
niasse,  puis  fermentation  et  pourriture.  Si  on  laisse  trop  longtemps 
le  foin  au  soleil  il  devient  cassant,  les  feuilles  et  les  jeunes  g-ousses 
tombent  très  facilement  et  le  foin  perd  beaucoup  de  sa  valeur 
nutritive. 

On  met  en  bottes  ou  en  menions  puis  en  meules  ou  en  grange. 
Les  meules  doivent  être  couvertes  par  de  l'herbe  ou  de  la  paille. 
Il  sera  bon  de  les  aérer  en  laissant  au  centre  une  cheminée  pour 
éviter  l'échautrement. 

Grain,  —  La  récolte  est  plus  ou  moins  facile  suivant  les  variétés. 

Dans  les  petites  cultures  on  procède  généralement  par  arrachage 
des  pieds  entiers  qu'on  réunit  en  bottes  qui  sont  suspendues  à  des 
perches  pour  activer  la  dessiccation. 

Dans  les  grandes  exploitations  américaines  on  emploie  les  fau- 
cheuses mécaniques  ou  les  javeleuses.  Mais  l'usage  en  est  plus  ou 
moins  commode  suivant  les  variétés.  Avec  les  variétés  hâtives 
qui  ont  leurs  fruits  près  du  sol  la  faucheuse  coupe  beaucoup  de 
gousses  en  deux  et  en  laisse  d'autres  attachées  après  les  chaumes. 
Avec  les  variétés  tardives  (Mammoth),  non  ramifiées  à  la  base  la 
récolte  est  beaucoup  plus  facile  et  on  emploiera  alors  avantageuse- 
ment la  javeleuse. 

Il  ne  faut  pas  mettre  les  plantes  en  tas  avant  qu'elles  soient 
bien  sèches,  on  aurait  alors  un  changement  de  couleur  des  graines 
qui  perdraient  de  leur  valeur.  On  évitera  de  mémo  d'entasser  la 
récolte  dans  un  lieu  humide. 

§  III.  —  Battage. 

On  peut  effectuer  le  battage  sur  le  champ  même,  comme  cela  a 
lieu  dans  l'Inde.  On  laisse  la  récolte  une  semaine  sur  le  champ  puis 
on  fait  piétiner  par  le  bétail.  On  vanne  ensuite  pour  séparer  la 
paille. 

On  peut  employer  une  machine  à  battre  quand  la  récolte  est  bien 
des.séchée.  Sinon  on  l'étend  dans  la  grange  pour  la  dessécher  com- 
plètement avant  de  la  battre. 

Conservation  du  grain.  —  Dans  les  greniers  on  a  quelquefois  à 
craindre  les  souris  qui  mangent  volontiers  le  grain.  On  n'a  jusqu'ici 


LE    SOJA 


287 


signalé  aucun  insecte  s'attaquant  au  soja  en  grenier.  Toutefois 
nous  avons  constaté  sur  des  variétés  chinoises  à  téguments  cra- 
quelés des  dégâts  causés  par  des  insectes  que  nous  n'avons  pas 
encore  déterminés. 


§  IV.  —  Rendement  du  soja. 

Rendement  en  fourrage.  —  D'après  M.  Lechartier,  le  soja  peut 
donner  en  France  de  21  à  31 .000  kilos  de  fourrage  vert  ou  5.200  à 
8.000  kilos  de  foin  sec  par  hectare,  suivant  les  variétés  employées. 
Aux  États-Unis  la  variété  Guelph  donne  couramment  de  17  à 
2o.000  kilos  de  fourrage  vert.  M.  Jules  Robert  a  récolté  à  Seclowitz 
30.000  kilos  de  fourrage  vert  ou  i 0.500  kilos  de  foin  demi-sec  prêt 
à  être  ensilé.  D'après  ce  praticien  10  kilos  de  soja  vert  valent 
5  kilos  de  farine  de  maïs  et  ne  coûtent  que  0  fr.  25  tandis  que  la 
farine  coûterait  un  franc. 

Rendement  en  grain.  —  En  1876  Haberlandt  fit  des  essais  sur 
trois  variétés  de  Chine  et  deux  de  Mongolie  à  Vienne.  De  ces 
cinq  variétés  deux  ne  purent  fleurir  ;  les  trois  autres  donnèrent  les 
rendements  suivants  : 


Variétés 

Nombre 

de 
plants 

Poids 

des 

graines 

récoltées 

Rendement   rapporté 
àl'Ha. 

en  kil. 

en  iiect. 

«îaiinp  rlaîp  de  Chine 

27 
25 
15 

249  gr.  2 
336  gr.  5 
196  gr.  9 

2 .  769 
3.739 
2.177 

39 

53,4 

31,1 

Jaune  clair  de  Mandchourie 

Brun  roiitre  de  Chine 

Le  soja  est  extrêmement  fécond  ;  le  nombre  de  gousses  produit 
par  un  pied  peut  être  très  considérable.  Ainsi,  en  Hongrie,  le 
comte  Attems  a  obtenu  des  rendements  égalant  70  à  200  fois 
la  semence.  A  Rabensburg  (Moravie)  on  a  récolté  050  fois^  à 
Munchendorf  670  fois,  à  Schlang  (près  Breslau)  680  fois  l'équi- 
valent de  la  semence. 

En  Russie,  Owinsky  a  obtenu  jusqu'à  400  à  500  graines  par  pied 
pour  la  variété  noire. 

M.  de  Blaskowicz  a  obtenu  par  pied  de  11  à  40  gousses  conte- 
nant chacune  de  un  à  quatre  graines.  Il  a  récolté  par  hectare 
2.588  kilos. 


2  s. s 


ETL'DKS     KT    MKMOIRES 


D'après  les  essais  de  M.  Jacques  T.  d'Albay  à  la  propriété  de  la 
Gouttre  (par  Ussac  en  Corrèze)  le  rendement  serait  plus  «j^rand  que 
poiii-  le  haricot  ordinaire. 

M.  Jules  Robert  a  obtenu  à  Seclowitz  1.873  kilos  de  graines  à 
Ihectare.  Wein  '  a  eu  des  rendements  de  2.(100  kilos. 

\in  Italie  Uuata  et  Testoni  -  ont  obtenu  l.oOO  kilos. 

Pinolini  '  accuse  des  rendements  de  3o  à  io  hectol. 

l-ln  (^hine  M.  Ilosie  si«(nale  des  rendements  de  27  hectol.  5  à 
.y.)  hectol.  pour  la  Mandchourie. 

Au  Japon  le  rendement  moyen  en  j^raines  est  de  2.300-  à 
3.000  kilos  à  l'hectare. 

Aux  Etats-Unis,  M.  Bail  donne  comme  rendement  moven 
13  hectol.  o. 

La  variété  employée  a   une  énorme  influence   sur  le  rendement. 

C'est  ainsi  qu'aux  Etals-Unis  on  a  obtenu  '  : 


\'ai'iéli''s 


Mcdiiiiii  lUiiclv 

X'cry  I)\\ai"f  lh'i>\\n.  . 
J'"arly  ISruwn 

Kiirly  (îrocn 

Modiiim  (li-ccii 

Ilolybrook 

(ïiicipli 

Ilo  San 

.lapanese  Pea 

Mainiiinlli   Vcllow  .  .  .  . 

Miclii^Mii  (irccu 

Grceii  Samai'uw 

Tokyo 

Eai-ly  Wliitf 

Dwarf  l'iiiilN  '^  .■lliiw.  . 

ICai-ly  '^'l'IIdW 

Mciljiim  Karly  VcIIkw 

Vcllow 

N"  (Mo: 

N'  l!».lK(i 


Rendement  à  1  Ha 
en  hccL. 


11',  1 
8.4 
10.54    -1.},j8 

•;,so  '-]4,nn  -' 

12,10  1-1  1,00  2 

8,70  1-10.80. 
5,70         7 

11.10  1-28,70  -' 

l.(,2(l 

7,5      -18.20  ' 
19,10    -.'$4,80 
Plus  de  1  1 
Plus  de  7 
15,90-.33 

Plus  de  11 

1. 1,1 0-2 2 
s,70-:$,'i 
Plus  de  1  1 
43,5 
28.0 


Stations. 


Massacii-lIakli-Sla. 

liidiana.  Sta. 

Indiana  Sta. 
(  Delaware  SI  a  '. 
(  ^'il■gin  Sta  -'. 
(  Massach-Hutch  >. 
'   Illinois  1. 

Indiana  Sta  i. 

l(i(Mn. 
j    Indiana  i. 
'    ^^■is(■(lnsin  -'. 

\'ir{;;inia. 

Mississijji  i. 

W'isconsin. 

Kansas. 

Idem. 

Massachuscl  I . 
(   Illinois. 
'    Kansas. 

< )ntaiio. 

Indiana. 

Kansas. 

Wisconsin. 

Delaware. 


1.  lli'i/i    .liiiiiu.il  /.  /(/-.    I.;n\ihi'irlhsch;ifl,  1881,  t.  .\.\l\. 

2.  lUiata  el  Testoni.  Lu  soin    iieii  nlimcnl.izinnp  itniinn.i .  p.  8. 
.1.  Pinolini,  Délia  Soia.  1005. 

1.  Ilié.  f.o  Soja    A(/ri(iilliire  pratique  Jeu  pays  rhaiids.  déc.  I!»I0 


LE    SUJA  '      2(S!) 

On  voit  que  les  rendements  varient  considérablement  suivant 
les  variétés  ;  c'est  ainsi  que  l'Early  Green  donne  7  hectol.  80  et  le 
n°  9.407  :  63  hectol.  o. 

L'Annuaire  du  département  de  l'Agriculture  des  Etats-Unis  (  1 897) 
donne  comme  chitTres  extrêmes  :  i3  et  87  hectol.  à  l'hectare. 

Le  rendement  est  très  variable  même  pour  une  seule  variété  ; 
c'est  ainsi  que  le  Médium  Early  Yello\v  donne  de  8  hectol.  70 
à  33  hectol. 

Rapport  du  poids  des  graines  récoltées  aux  déchets.  —  En  géné- 
ral le  rapport  du  poids  des  graines  récoltées  au  poids  de  la  paille 
est  de  1/2  mais  ce  rapport  peut  changer  considérablement.  Il 
diminue  dans  les  années  humides  et  augmente  dans  les  années 
sèches.  C'est  ainsi  qu'à  Zittolieb,  dans  le  domaine  du  prince  de 
Schwartzenberg,  on  a  obtenu  dans  une  année  humide  1  kilo  320  de 
grain  pour  81  kilos  320  de  déchets,  ce  qui  donne  un  rapport  de 
4/61,9. 

M.  de  Blaskowicz  avait  obtenu  2.588  kilos  de  graines  et 
4.388  kilos  de  déchets,  soit  un  rapport  de  1/1,6, 

M.  Jules  Robert  1 .873  kilos  de  graines  et  400  de  déchets,  soit  un 
rapport  de  4,68. 

Rendement  en  éléments  nutritifs.  —  D'après  Wein,  des  récoltes 
ordinaires  de  haricot,  de  pois  et  de  soja  pourraient  donner  à 
l'hectare  les  poids  suivants  d'éléments  nutritifs  : 


Protéine 

Matières  grasses. 


Haricots 

Bois 

Soja 

154  kilos 

498  kilos 

666  kilos 

40     — 

34     — 

366     — 

On  voit  que  le  soja  tient  la  première  place  comme  valeur  nutri- 
tive de  la  récolte  même  parmi  les  légumineuses  les  plus  riches. 

D'après  G.  Renner  les  meilleures  plantes  cultivées  en  Europe 
exigent  trois  à  cinq  fois  plus  de  surface  que  le  spja  pour  produire 
autant  de  matières  nutritives  et  trois  à  cinq  fois  plus  de  dépenses 
pour  obtenir  autant  de  protéine  et  de  graisse. 


290  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

CHAPITRE    YI 

FIXATION    DE    L  AZOTE    ATMOSPHÉRIQUE    PAR    LE    SOJA 
AMÉLIORATION    DU    SOL 

Comme  celles  des  autres  légumineuses,  les  racines  du  soja 
portent  des  ampoules  ou  nodosités  qui  s'enrichissent  en  azote  aux 
dépens  de  l'atmosphère.  Ces  nodosités,  blanches  au  début,  se 
subérifient  et  deviennent  brunes.  Elles  sont  constituées  par  un 
parenchyme  contenant  des  cordons  libéro-ligneux  et  des  cellules 
spéciales  au  centre.  Ces  cellules  renferment  des  amas  de  bactéries 
en  forme  de  baguettes  arquées  ou  en  Y  et  de  3  [x  environ  de  lon- 
gueur. 

Ce  sont  des  bactéries  qui  fixent  l'azote  atmosphérique  et  en  font 
profiter  la  plante  entière. 

D'après  Hiltner  '  les  bactéries  des  légumineuses  comprendraient 
deux  espèces  : 

Rhizobium  Beyerinckii  (Soja,  etc.). 
—  Radicicola  (Pois,  etc.). 

D'après  M.  Mazé  -  il  y  aurait  une  seule  espèce  de  bactérie  pour 
toutes  les  légumineuses,  mais  cette  espèce  subirait  des  variations 
considérables,  suivant  la  réaction  du  sol  où  serait  cultivée  la 
plante. 

Les  expériences  semblent  indiquer  qu'il  y  a  une  variété  spéciale 
de  bactérie  pour  le  soja.  En  elfet,  Kirchner  avait  constaté  que  le 
soja  ne  produisait  pas  de  nodosités  alors  qu'il  était  à  proximité 
d'autres  légumineuses  qui  en  étaient  abondamment  pourvues. 

Pour  s'assurer  si  cette  absence  de  nodosités  était  bien  due  ii  ce 
que  la  terre  était  privée  d'une  variété  de  bactérie  propre  au  soja  ^ 
il  cultiva  cette  plante,  d'une  part  dans  une  terre  ordinaire  n'ayant 
pas  porté  de  soja,   d'autre  part  dans  cette  même  terre  saupoudrée 

1.  Ililtner,  Uher  die  Bacteroiden  der  legumineusen  knollchen  iind  ihrcwilkurliche 
Erzerifçung  aiisserhalh  der  Virtspflanzen  (Centralhlatt  f.  Bakt.  1900). 

2.  Mazé,  Les  microbes  des  nodosités  des  légumineuses  (Ann.  deVInst.  Pasteur, 
1899,  t.  XIII,  p.  115). 

.3.  Beitrage  z.  Biologie  der  Pflanzen,  1895,  1.  \II,  p.  2î3.  —  Kircinier,  Die  \\ur- 
zelkniillchem  der  Sojahohne. 


LE    SOJA  291 

avec  de  la  terre  du  Japon  ayant  déjà  porté  de  nombreuses  récoltes 
de  la  plante.  Les  nodosités  absentes  dans  le  premier  lot  furent 
abondantes  dans  le  second.  Le  rendement  fut  augmenté  en  graines 
plus  grosses  et  plus  lourdes. 

M.  Trabut  obtint  des  résultats  analogues  en  Algérie. 

Il  est  donc  à  prévoir,  que  dans  un  sol  n'ayant  jamais  porté  de 
soja,  les  rendements  augmenteront  quand  la  terre  sera  habituée  à 
la  plante,  c'est-à-dire  quand  le  sol  contiendra  en  quantité  suffisante 
la  bactérie  spécifique  du  soja.  C'est  ce  qu'on  a  constaté  dans  les 
Indes. 

On  a  essayé  de  provoquer  rapidement  la  formation  abondante  de 
nodosités  en  inoculant  au  terrain  la  bactérie  fixatrice  d'azote,  soit 
sous  forme  de  culture  pure,  soit  sous  forme  de  terre  déjà  infectée. 

De  nombreux  essais  ont  été  faits  aux  États-Unis,  dans  le  Wis- 
consin  et  le  Kansas  surtout.  Les  récoltes  obtenues  furent  plus 
abondantes  et  plus  riches  en  azote  dans  la  première  année.  Par 
contre,  la  proportion  d'huile  et  de  cendres  avait  diminué. 

Au  Kansas  la  terre  infectée  est  semée  sur  le  champ  au  semoir  ou 
à  la  main,  ou  bien  les  graines  sont  trempées  dans  l'eau  contenant 
de  la  terre  infectée. 

L'emploi  des  cultures  pures  de  bactéries  a  été  préconisé  par 
M.  Stormer  •.  D'après  cet  auteur  il  faudrait  tremper  les  graines 
dans 'la  solution  de  culture,  puis  les  saupoudrer  quand  elles  sont 
encore  humides  de  carbonate  de  chaux  et  de  plâtre  en  poudre.  Ces 
substances  sont  destinées  à  neutraliser  Teftet  toxique  des  excrétions 
des  graines  en  germination  sur  les  bactéries.  Elles  donneraient 
une  augmentation  des  lixations  d'azote  de  30  "/„. 

Les  nodosités  ne  se"  forment  en  grande  abondance  que  lorsque  le 
soja  n'a  pas  assez  d'azote.  Il  est  alors  contraint  d'en  prendre  à 
l'atmosphère,  ce  qu'il  fait  au  moyen  de  ses  bactéries.  Celles-ci  ne 
se  développeront  donc  pas  si  on  incorpore  au  sol  des  engrais  azotés. 
C'est  ainsi  qu'on  a  remarqué  aux  Etats-Unis  à  la  station  d'essais  de 
Massachusett,  que  le  nitrate  gênait  considérablement  la  formation 
des  nodosités.  Conséquemment,  on  a  donc  intérêt  à  ne  pas  donner 
d'engrais  azoté  au  soja  (ce  que  montrent  également  les  expériences 
de  M.  Lechartier  citées  plus  haut  au  sujet  des  engrais),  il  sera  plus 

1.  Milt.  Landwirthschaft  Inst.,  Leipzig,  1907,  n"  8, 


'4^2  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

avantag-eux  de  le  laisser  prendre  lui-même  à  1  air,   Tazote  dont  il  a 
besoin. 

Les  racines  qui  restent  dans  le  sol  après  la  récolte  du  soja  con- 
tribuent donc  dans  une  larg-e  mesure  à  améliorer  la  terre  puis- 
qu'elles lui  donnent  de  l'azote  pris  à  ratmospiièi'c. 

CHAPITRE    VII 

I.E    SOJA    I;N    mélange    et    en    Cl  LTIRE    INTERCALAIRE 

Nous  avons  vu  '  que,  d'après  certains  auteurs,  le  soja  serait  très 
exig-eant  pour  la  lumière  et  l'air.  M.  Ladureau  va  jusqu'à  dire  ([ue 
a  le  soja  ayant  surtout  besoin  d'air,  on  ne  saurait  le  semer  entre 
les  pieds  de  maïs  ».  Pourtant  dans  beaucoup  de  régions  (Chine, 
Indo-Chine,  Etats-Unis),  on  cultive  avec  succès  le  soja  en  mélange 
avec  le  maïs,  le  riz,  le  sorgho,  le  cowpea  (Vigna  sinensis"),  etc. 

Soja  et  rnnYs.  —  Le  soja  est  cultivé  avec  le  maïs  dans  bon 
nombre  d'exploitations,  les  deux  plantes  ont  en  elîet  des  exigences 
tout  k  fait  analogues  et  peuvent  par  c>>nsé({uent  pousser  cote  à 
côte. 

Au  Tonkin  -,  dans  les  cbamps,  de  maïs  on  pratique  vme  culture 
intercalaire  du  soja  qui  a  surtout  pour  but  d'empêcher  par  son 
ombrage  le  développement  des  mauvaises  herbes.  On  sème  alors  le 
soja  quand  les  plants  de  maïs  ont  déjà  une  vingtaine  de  centimètres 
de  hauteur. 

On  trouve  également  le  mélange  soja  et  maïs  en  Chine  et  au 
Japon. 

Aux  Etats-Unis  on  pratique  la  culture  en  mélange  du  maïs  et  du 
soja  pour  l'ensilage  '^  On  obtient  ainsi  après  hachage  un  aliment 
excellent  pour  le  bétail.  On  emploie  des  variétés  hâtives  dans  la 
proportion  de  I  de  soja  pour  <)  de  maïs.  Le  semis  des  graines  de 
soja  a  lieu  à  l'époque  de  la  dernière  façon  de  ni.iïs.  dans  le  cas  de 
In  cultiire  intercalaire. 


1.  Voir  plus  haut  :  Kxifi^ences  climalt-ritiui's  du  soja. 

2.  n.  E.  lie  iIndo-Chine.  1907,  p.  •2'î:\. 
'.\.    Wisconsin  alii.  rpl.,  lito. 


LE    SOJA  293 

On  peut  opérer  de  plusieurs  façons  : 

1°  Semer  à  la  volée  le  mélange  des  deux  graines,  comme  cela  se 
pratique  dans  le  Wisconsin  ; 

2°  Faire  alterner  sur  une  même  ligne,  les  pieds  de  soja  avec  les 
pieds  de  mais  ; 

3°  Cultiver  des  billons  alternés  de  soja  et  de  maïs  comme  dans 
l'Etat  de  Virginie. 

4**  Mettre  sur  chaque  billon  deux  rangées  de  chaque  plante. 

Le  premier  procédé  est  avantageux  en  ce  sens  qu'il  permet  de 
supprimer  l'emploi  du  mélangeur  pour  le  fourrage  haché. 

La  récolte  du  mélange  se  fait  sans  difficulté  au  moyen  de  la 
moissonneuse  à  maïs  ' . 

Soja  et  coivpea  (Vigna  sinensis).  —  Ce  mélange  est  employé 
assez  fréquemment  en  Amérique  '.  Dans  ce  cas  le  soja  sert  à 
supporter  les  tiges  grimpantes  du  Vigna.  11  faudra  donc  employer 
les  variétés  robustes  à  tiges  dressées.  Celles  qui  sont  les  plus 
emplovées  à  cet  effet  aux  Etats-Unis  sont  la  Mammoth  et  l'Hollv- 
]:)rook. 

D'après  les  ouvrages  américains  le  mélange  doit  être  fait  dans 
la  proportion  de  2  litres  de  soja  pour  1  de  vigna.  On  sème  envi- 
ron 130  litres  de  mélange  à  l'hectare.  Il  faut  avoir  bien  soin  de  ne 
pas  trop  enfouir  le  soja.  L'expérience  a  montré  que,  lorsque  la 
graine  était  à  plus  de  5  centimètres  de  la  surface,  elle  germait  très 
difficilement  et  ne  donnait  qu'une  plante  chétive  ou  pas  de  plante. 

La  récolte  doit  être  elfectuée  quand  la  moitié  des  gousses  de 
soja  sont  formées  ou  quand  les  premières  gousses  de  coAvpea  sont 
mûres.  Grâce  aux  tiges  de  soja  autour  desquelles  grimpent  le 
copwea  la  récolte  est  plus  facile  qu'avec  ce  dernier  cultivé  seul.  Le 
fanage  du  mélange  est  un  peu  plus  difficile  que  celui  du  soja  seul, 
mais  plus  facile  que  celui  du  copwea  cultivé  seul.  On  a  remarqué 
qu  on  obtenait  un  plus  grand  rendement  en  cultivant  les  deux  plantes 
mélangées  qu'en  les  cultivant  séparément. 

Le  bétail  a  une  préférence  marquée  pour  le  soja,  mais  consomme 
volontiers  le  mélange  et  ne  laisse  pas  de  déchets. 


1.  Masxachiissetl  sln.  rpl..  1902,  p.  63. 

2.  Voir  :  Soya  bcaiis.  loc.  cit. 


294  ÉTUDES    ET    .MÉMOIRES 

Soja  et  riz.  —  Ce  mélange  est  employé,  paraît-il.  dans  la  vallée 
d'Assam  ',  on  n"a  aucun  détail  sur  les  résultats  qu'il  donne. 

Soja  et  sorgho,  sucre.  —  Cette  culture  ne  peut  être  faite  à  pro- 
prement parler  en  mélange,  mais  seulement  en  lignes  alternées  car, 
si  on  sème  à  la  volée,  le  soja  étouffe  le  sorgho.  On  emploie  pour 
ce  dernier  la  variété  ambrée  de  préférence  à  toute  autre. 

Soja  et  millet.  —  Ce  mélange  ne  donne  jamais  de  bons  résultats 
car  le  millet  mûrit  trop  tôt.  Il  faut  employer  les  variétés  de  soja 
les  plus  précoces. 

On  a  également  semé  du  soja  dans  les  intervalles  des  cultures  de 
coton  et  de  cacao.  11  y  vient  bien  mais,  naturellement,  diminue  la 
récolte  principale. 


[A  suivre.)  Li  Yu  Ying, 

Conseiller  de  /'"'^  classe  au  Miitisière  de  VAfjrieulture  de  la  Chine. 

et    L.    Grand voiN>ET, 

Ingénieur  agricole  [G.]. 

1.  Itie,  Le  soja  {AijricuUure  pratique  des  pays  chauds,  décembre  1910). 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

[Suite.) 


XI 

Caractères  des  fibres  végétales'. 

GÉNÉRALITÉS 

Les  fibres  ont  une  importance  beaucoup  plus  grande  que  les  poils 
vég-étaux  au  point  de  vue  des  applications.  Leurs  usages  sont  en 
effet  très  nombreux  :  elles  peuvent  servir  à  la  fabrication  de  tissus 
de  finesse  et  d'aspect  extrêmement  variés,  de  cordag-es,  de  pâte  à 
papier,  de  brosses,  de  tapis,  à  tous  les  travaux  de  sparterie,  etc. 
Cette  variété  est  elle-même  en  rapport  avec  le  grand  nombre  de 
fibres  que  nous  offre  le  règne  végétal  et  avec  les  qualités  très 
diverses  de  ces  produits,  qualités  qui  les  rendent  plus  spécialement 
aptes  à  tel  ou  tel  mode  d'emploi. 

Aussi  l'étude  des  fibres  devra-t-elle  nous  arrêter  plus  longtemps 
que  celle  des  poils  ;  nous  lui  consacrerons  deux  chapitres  ;  dans  le 
premier,  nous  examinerons  d'abord  les  caractères  généraux  des  fibres, 
ce  qui  nous  fournira  les  bases  de  leur  détermination  analytique  ;  le 
deuxième  sera  consacré  à  l'étude  des  principales  fibres  groupées 
par  familles  naturelles,  soit  au  point  de  vue  de  leur  origine,  tant 
botanique  que  géographique,  soit  au  point  de  vue  de  leurs  qualités 
particulières  et  de  leurs  applications. 

Nous  subdiviserons  le  premier  chapitre  de  la  manière  suivante   : 

I.  Nature  des  fibres  ;  caractères  morphologiques  :  longueur, 
diamètre,  épaisseur  des  parois,  cavité  axiale,  terminaisons. 

II.  Association  des  fibres  en  faisceaux  ;  procédés  de  dissociation. 


1.  Consulter  à  ce  sujet  :  Vétii.lart,  Eludes  sur  les  fibres  véyélales  lexliles  ; 
H.  Lecomte,  Textiles  végétaux  ;  Manget,  Tableaux  synoptiques  pour  l'examen  des 
tissus. 


2D6  ÉTUDES    ET    .MÉMOIRES 

III.  Propriétés  physiques  :  couleur,  brillant,  résistance.  hyg:ro- 
scopicité. 

1\  .  Nature  chimique  de  la  paroi. 

^^  Principes  de  la  détermination  analytique  des  libres. 

I 

•NATURES    DES    FIBRES.    CARACTÈRES    MORPHOLOGIQUES 

a)  Nature  des  fibres.  —  Les  fibres  sont  les  éléments  par  excel- 
lence du  tissu  de  soutien.  Ces  éléments  sont  g-énéralement  des 
cellules  à  parois  très  épaisses,  dont  la  longueur  dépasse  beaucoup  les 
autres  dimensions,  terminées  en  pointes  plus  ou  moins  vives  aux 
deux  extrémités,  ayant  donc  à  peu  près  la  forme  d'un  fuseau  très 
allongé. 

L'épaississement  de  la  paroi  est  corrélatif  de  lallong-emeilt  et  se 
produit  à  la  fois  par  dépôt  de  matière  à  lintérieur  de  la  cellule  et 
par  intercalation  de  nouvelles  particules  dans  les  couches  déjà  for- 
mées. L'apj)osition  de  couches  successives  à  l'intérieur  de  la  fibre  a 
pour  ell'et  de  diminuer  progressivement  la  cavité  de  celle-ci  ;  en 
délinitive,  lorsque  la  fibre  est  mûre,  cest-à-dire  a  atteint  sa  com- 
plète difl'érenciation,  c'est  une  cellule  nn)rte  qui  ne  contient  plus 
ni  ))rotoplasma,  ni  noyau,  au  moins  à  l'état  de  vie  active.  La  cavité 
centrale  est  vide  ;  tantôt  elle  conserve  une  forme  à  peu  près  cylin- 
drique, tantôt  elle  est  extrêmement  aplatie  ou  même  réduite  à  une 
simple  ligne,  parfois  difficile  à  apercevoir. 

L'é[)aississement  de  la  paroi  peut  être  accompagné  d'un  dépôt  de 
lignine  ;  la  fibre  est  alors  peu  élastique  et  dénuée  de  souplesse  ou 
bien  la  nature  cellulosique  primitive  n'est  pas  altérée  pendant  toute 
la  durée  de  l'évolution  de  1  élément  ;  la  fibre  adulte  est  alors  souple 
et  élastique  ;  nous  aurons  d'ailleurs  à  revenir  sur  ce  point. 

I^nfin,  la  plupart  du  temps,  les  parois  sont  dénuées  de  ponctua- 
tions ;  on  y  dislingue  parfois  des  stries  plus  ou  moins  obliques  par 
rapport  au  sens  longitudinal  et  souvent,  sur  la  section  transversale 
des  fibres  très  épaissies,  on  distingue  nettement  les  couches 
d'accroissement. 

b,  J.oitf/urur.  —  Les  fibres  peuvent  atteindre  des  dimensions 
assez  considérables  suivant  la  longueur  ;  les  plus  remarquables  à  ce 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  297 

point  de  vue  sont  les  fibres  de  ramie  qui  mesurent  fréquemment 
jusqu'à  20  et  25  centimètres;  les  libres  de  lin,  de  chanvre  sont 
aussi  parmi  les  plus  longues,  les  premières  avec  une  moyenne  de 
4  centimètres,  les  secondes  avec  une  moyenne  de  2  cent,  o  ;  c'est 
également  à  peu  près  l'ordre  de  grandeur  des  fibres  des  Asclépia- 
dées. 

Ces  fibres  relativement  longues  peuvent  alors  être  utilisées  iso- 
lément ou  associées  en  petits  groupes  de  qtielques  unités  seulement. 
Mais,  le  plus  souvent,  les  fibres  sont  beaucoup  plus  courtes  et  ne 
mesurent  que  quelques  millimètres  ;  les  fibres  de  coin  sont  parmi 
les  plus  courtes  et  atteignent  à  peine  1  millimètre;  les  fibres  de  la 
plupart  des  Monocotylédones  ne  dépassent  guère  2  à  3  millimètres 
en  moyenne;  celles  du  Jute  et  des  textiles  analogues  ont  une  lon- 
gueur s'écartant  peu  de  3  millimètres. 

Il  est  facile  de  comprendre  que  des  libres  aussi  courtes  ne 
peuvent  être  filées,  lorsqu'elles  sont  isolées  les  unes  des  autres  ;  on 
doit  alors  utiliser  les  faisceaux  fibreux  eux-mêmes,  tels  qu'on  les 
retire  des  parenchymes  qui  les  entourent. 

Lorsqu'il  s'agit  de  fibres  longues,  il  n'y  a  aucun  inconvénient  à 
recourir  au  rouissage  qui,  non  seulement  isole  les  faisceaux  fibreux, 
mais  encore  permet  d'obtenir  la  séparation  approximative  des 
fibres  entre  elles  ;  pour  les  textiles  à  fibres  courtes,  l'extraction  des 
faisceaux  se  fait  généralement  par  des  procédés  mécaniques,  afin 
de  ménager  l'intégrité  des  faisceaux. 

Nous  voyons  dès  lors  qu'au  point  de  vue  pratique  deux  cas  bien 
distincts  sont  à  envisager  :  s'il  s'agit  de  fibres  assez  longues  pour 
être  filées  lorsqu'elles  sont  isolées,  ce  sont  les  propriétés  de  la  fibre 
elle-même  :  longueur,  diamètre,  résistance,  qu'il  importe  d'étudier, 
comme  nous  l'avons  fait  pour  les  cotons.  S'il  s'agit  de  fibres  trop 
.courtes  pour  être  filées  isolément,  les  propriétés  spéciales  des 
fibres  élémentaires  perdent  une  grande  partie  de  leur  intérêt  ;  elles 
ne  doivent  plus  nous  occuper  qu'au  point  du  signalement  à  établir 
en  vue  d'une  détermination  analytique  ;  dans  ce  cas,  la  véritable 
matière  textile  est  formée  par  les  faisceaux  fibreux  tout  entiers  ;  ce 
sont  les  qualités  de  longueur,  de  finesse,  de  résistance  de  ces 
faisceaux  que  nous  devrons  apprécier  avant  tout.  Lorsque  les  fibres 
sont  filées  à  l'état  de  faisceaux,  si  une  cause  quelconque  vient 
à  détruire  le  ciment  intercellulaire  qui  agglutine  les  éléments,  les 
faisceaux  se  désagrègent  et  le  tissu  qu'ils  forment  perd  toute  résis- 
tance. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911,  II.  --  N»  103.  21 


298  ÉTUDES  ET  mi:moii«i:s 

c)  Diamètre.  —  Le  diamètre  moyen  des  fibres  varie  beaucoup 
si.ivant  les  espèces  ;  les  mesures,  pour  être  comparables,  doivent 
toujours  porter  sur  la  même  rô^^ion  de  la  fibre,  car  le  diamètre 
varie  dune  extrémité  à  l'autre;  ét;int  donnée  la  symétrie  d'une 
fibre  par  rapport  à  son  milieu,  il  sera  commode  d'y  mesurer  cons- 
tamment le  diamètre  ;  on  obtiendra  ainsi  un  chillVe  maximum  de 
moyenne. 

La  section  transversale  d'une  fibre  présente  le  plus  souvent  un 
contour  circulaire  ou  polygonal  à  peu  près  régulier;  il  est  alors  facile 
de  fixer  dans  ce  cas  le  diamètre  moyen,  mais  si  la  section  est  nota- 
blement aplatie  et  se  rapproche  de  la  forme  elliptique,  il  faut  alors 
noter  les  diamètres  maximum  et  minimum  de  la  section  moyenne. 

Les  libres  cïananas  sont  parmi  les  plus  fines  avec  un  diaiuètre 
moyen  de  12  p.;  celles  de  rainic  blanche  parmi  les  plus  grosses 
avec  un  diamètre  moyen  de  i5  jj,  ;  pour  être  tout  à  fait  précis,  il 
convient  d'ailleurs  de  fixer  deux  dimensions  pour  ces  dernières 
fibres  qui  sont  souvent  très  aplaties  ;  la  largeur  moyenne  n'est 
guère  inférieure  à  (iO  ;/,  tandis  que  leur  épaisseur  est  à  peu  près 
de  30  ;x. 

Ces  chifTres  moyens  de  diamètre  ne  mesurent  la  finesse  du  textile 
que  lors(ju'on  emploie  les  fibres  isolées  ;  si  l'on  utilise  les  faisceaux 
eux-mêmes,  la  finesse  est  représentée  par  le  diamètre  moyen  de 
ces  faisceaux.  La  plupart  du  temps  chez  une  même  plante  le  dia- 
mètre des  filaments  est  tiès  variable  ;  on  constitue  alors,  en  triant 
les  faisceaux,  diverses  catégories  commerciales,  dont  les  j)lus  fines 
sont  réservées  pour  la  fabrication  des  tissus,  les  plus  grosses  pour 
les  autres  usages  (oorderie,  brosserie,  papeterie,  etc.). 

d)  Epaisseur  des  parois.  —  Généralement  cette  épaisseur  n'est 
pas  exprimée  dans  les  descriptions  par  sa  valeur  absolue  ;  ayant 
fixé  d'une  part  le  diamètre  moyen,  d'autre  part,  le  développement 
de  la  cavité  centrale,  l'épaisseur  des  parois  en  résulte  implicite- 
ment. 

Si  l'on  considère  par  exemple  une  fibre  de  diamètre  40  [j.  et  dont 
la  lumière  soit  le  tiers  du  diamètre,  l'épaisseur  moyenne  <K'  la 
paroi  sera  ('videmment   : 


2 


i-X  40    I  =  i:{  ij.X). 


COLllS    DE    BOTANl<jL'E   COLONIALE   APPLIQUÉE  2D9 

Ce  qu'il  importe  surtout  d'observer,  c'est  la  régularité  plus  ou 
moins  grande  de  l'épaisseur  de  cette  paroi.  On  peut  en  somme,  à  ce 
point  de  vue,  diviser  les  fibres  en  deux  grands  groupes  :  1°  celles 
où  la  paroi  est  d'épaisseur  régulière  et  où,  par  conséquent,  la  sur- 
face interne  de  celle-ci  est  sensiblement  parallèle  à  la  surface 
externe;  la  cavité  centrale  est  alors  à  peu  près  cylindrique.  La 
grande  majorité  des  fibres  est  dans  ce  cas  ;  2"  celles  où  la  paroi  est 
d'épaisseur  très  inégale;  sur  une  préparation,  la  surface  interne 
apparaît  comme  ondulée  et  n'est  plus  du  tout  parallèle  à  la  surface 
externe;  dans  les  régions  où  la  paroi  est  mince,  la  cavité  centrale 
est  large  ;  dans  celles  où  la  paroi  est  épaisse,  la  lumière  est  au 
contraire  très  réduite  ;  cette  cavité  centrale  est  alors  formée  dune 
succession  de  dilatations  et  d'étranglements. 

La  plupart  des  fibres  de  Malvacées,  de  Sterculiacées,  de  Tiliacées 
sont  dans  ce  cas,  dont  le  type  classique  est  \ejute;  parmi  les  fibres 
usuelles,  il  faut  encore  citer  le  coir  fourni  par  le  fruit  du  cocotier. 
D'autre  part,  il  existe  certaines  fibres  de  Malvacées,  comme  celles 
de  Sida^  qui  ont  une  paroi  d'épaisseur  assez  régulière  ;  on  peut  dire 
qu'entre  les  types  extrêmes  on  observe  toute  la  série  des  intermé- 
diaires. 

L'observation  des  parois  pourra  en  outre  amener  à  des  constata- 
tions intéressantes  sur  la  présence,  assez  rare  d'ailleurs,  de  ponc- 
tuations ou  plus  fréquente  de  stries  fines,  comme  on  en  rencontre 
sur  les  fibres  de  Rarnie,  de  Boulouha  et  autres  Asclépiadées  ;  ces 
stries  ont  généralement  une  direction  un  peu  oblique  par  rapport  à 
la  longueur  des  fibres.  Enfin  les  fibres  à  parois  épaisses  montrent 
fréquemment  en  section  transversale  des  zones  d'accroissement 
très  nettes  ;  les  fibres  des  feuilles  de  Dioon  en  sont  un  exemple  des 
plus  caractéristiques. 

*e)  Cavité  axiale.  —  Le  diamètre  de  la  cavité  axiale  et  sa  forme 
générale  sont  en  rapport  avec  l'épaississement  de  la  paroi,  comme 
nous  venons  de  le  voir. 

Généralement  cette  cavité  est  cylindrique  et  de  forme  semblable 
k  la  fibre  elle-même.  Elle  peut  être  réduite  au  point  d'être  difïicile 
à  apercevoir  ;  dans  ce  cas,  si  la  section  transversale  de  la  fibre  est 
circulaire  ou  polygonale,  la  cavité  se  réduit  à  une  véritable  ligue 
axiale,  se  traduisant  par  un  point  sur  une  coupe  transversale  (cas 
du    lin,    de    Valfa).     Si    la     section     est    au     contraire    elliptique 


300  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

allongée,  la  cavité  est  alors  très  aplatie  et  donne  en  coupe  trans- 
versale une  trace  presque  linéaire  (cas  de  certaines  fibres  de  Thes- 
pesia  ) . 

On  mesure  généralement  le  diamètre  de  la  cavité  axiale  par  une 
fraction  qui  représente  son  rapport  au  diamètre  total  de  la  fibre  ; 
les  fibres  de  Ramie  sont  parmi  celles  dont  la  cavité  centrale  est  le 

4 
plus  considérable  ;    elle  atteint  parfois  les  —  du  diamètre   dans  le 

sens  de  la  largeur  des  fibres,  ce  qui  d'ailleurs  ne  correspond  guère 

1 

qu'à  —  dans  le  sens  de  l'épaisseur. 

Quand  on  ne  caractérise  la  cavité  axiale  que  par  une  seule  frac- 
tion, celle-ci  doit  s'entendre  pour  le  plus  grand  diamètre.  Le  rap- 
port du  diamètre  de  la  cavité  au  diamètre  total  s'abaisse   environ 

2  ....  1 

vers  -^  chez   le  chanvre  et  Y  ananas,  il   est  inférieur  à  -^  chez  les 

o  « 

fibres  de  Phormium,  Musa,  etc. 

On  conçoit  d'ailleurs  facilement  que  ce  rapport,  qui  est  à  peu 
près  indépendant  du  diamètre  des  fibres  choisies  dans  un  textile 
donné,  caractérise   mieux  ce  textile  que  les  diamètres  eux-mêmes. 

f)  Terminaisons.  —  Les  terminaisons  des  fibres  se  ramènent  à 
quelques  types  :  chez  le  lin,  l'alpha  et  le  Phormiiim,  les  extré- 
mités finissent  en  pointes  très  aiguës;  chez  le  chanvre  et  le  sunn, 
en  pointes  mousses  ;  chez  la  ramie,  elles  sont  plus  ou  moins  élar- 
gies en  forme  de  spatule,  chez  les  fibres  de  Daphné  et  parfois  chez 
le  chanvre  elles  sont  souvent  bifurquées  ;  entre  ces  types  très  nets, 
on  peut  d'ailleurs  facilement  trouver  des  termes  de  transition  ;  le 
mode  de  terminaison  n'est  même  pas  parfaitement  constant  dans 
un  textile  donné  et  par  conséquent  ne  peut  pas  être  regardé  comme 
un  caractère  de  premier  ordre.  • 

Outre  l'intérêt  que  présente  l'observation  des  extrémités  au  point 
de  vue  purement  analytique,  elle  peut  fournir  aussi  certaines  indi- 
cations sur  la  ténacité  des  faisceaux  ;  il  est  clair  que  les  extrémités 
élargies,  spatulées,  bifurquées  augmenteront  l'adhérence  des  fibres 
entre  elles  et,  par  conséquent,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  la 
résistance  des  faisceaux.  On  observe  aussi  parfois  vers  l'extrémité, 
chez  le  Bnulouha  par  exemple,  une  série  de  replis  transversaux  de 
la  paroi  qui  permettent  une  sorte  d'engrenage  d'une  fibre  à  l'autre 
et  concourent  certainement  à  améliorer  la  ténacité  des  filaments. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  301 

II 

ASSOCIATION    DES    FIBRES    EN    FAISCEAUX 

a)  Différentes  sortes  de  faisceaux  fibreux.  —  Les  fibres  ne  sont 
qu'exceptionnellement  isolées  ;  la  plupart  du  temps  elles  sont  réu- 
nies en  faisceaux  plus  ou  moins  volumineux  ou  cordons.  Ces  cor- 
dons sont  de  deux  sortes  suivant  qu'ils  ne  renferment  que  des 
fibres  proprement  dites  [faisceaux  fibreux)  ou  qu'ils  sont  formés 
par  un  faisceau  iibéroligneux  entouré  d'une  g-aine  plus  ou  moins 
continue  de  fibres  [faisceaux  fibro-vasculaires)  ;  dans  ce  cas,  le 
liber  se  résorbe  généralement,  en  partie  ou  même  en  totalité,  mais 
le  bois  persiste  et  l'on  trouve  vers  le  centre  du  filament  des  vais- 
seaux  spirales,  très  facilement  reconnaissables  au  microscope. 

Les  faisceaux  fibreux  proprement  dits  occupent  des  positions 
très  variables  ;  ils  peuvent  être  placés  sous  l'épiderme  (feuilles  de 
raphia),  vers  le  milieu  de  1  écorce  [fibres  primaires  de  la  tige  de 
chanvre),  dans  le  péricycle  [ramie),  dans  le  liber  secondaire 
[fibres  de  Malvacées,  Tiliacées)  ;  nous  ne  parlerons  pas  ici  des 
libres  du  bois,  dont  nous  avons  étudié  précédemment  la  disposition 
et  qui  ne  sont  généralement  pas  employées  comme  textiles. 

Les  faisceaux  fibrovasculaires  se  rencontrent  chez  les  Monoco- 
tylédones;  on  les  extrait  généralement  des  feuilles  [phonniujn, 
ayave,  alpha,  etc.),  quelquefois  du  péricarpe  du  fruit  [coir). 

h)  Extraction  des  filaments.  —  La  première  question  qui  se  pose 
dans  la  préparation  des  textiles  est  l'extraction  des  filaments  des 
plantes  qui  les  fournissent.  Lorsque  les  fibres  sont  assez  longues 
pour  pouvoir  être  filées,  même  à  l'état  isolé,  il  n'y  a  aucun 
inconvénient  à  provoquer  une  désagrégation  partielle  des  faisceaux, 
en  même  temps  qu'on  sépare  ceux-ci  des  parenchymes  qui  les 
englobent.  On  a  alors  recours  au  rouissage,  opération  consistant 
à  laisser  les  organes  végétaux  qu'on  veut  traiter  plongés  pendant 
un   certain   temps   dans  l'eau,   soit   stagnante,    soit    courante. 

L'isolement  des  faisceaux  est  l'œuvre  du  Bacillus  amylobacter. 
Il  attaque  d'abord  le  ciment  pectique  qui  agglutine  les  cellules  et 
dissocie  ainsi  peu  à  peu  les  parenchymes  jusqu'aux  faisceaux 
fibreux,  puis  il  attaque  ceux-ci  à  leur  tour,  mais  plus  lentement 
et  en  sépare  peu  à  peu  les  éléments  constituants  ;  une  action  trop 


.'Î02  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

longtemps  prolongée  produirait  même  Tattaque  des  parois  cellulo- 
siques qui  seraient  perforées.  On  interrompt  l'opération  lorsque  les 
parenchymes  n'ont  plus  aucune  résistance,  ce  (|ui  permet  d'isoler 
sans  ell'ort  les  fibres.  Par  l'opération  du  tcillac/e,  on  subdivise 
ensuite  mécaniquement  les  faisceaux  fibreux.  Le  rouissage  ne  donne 
pis  toujours  de  bons  résultats  ;  avec  la  ramic,  par  exemple,  qui 
supporterait  bien  le  rouissage  par  suite  de  la  longueur  de  ses 
fibres,  il  ne  permst  pas  une  séparation  facile  des  faisceaux  et  l'on 
doit  recourir  à  des  procédés  mécaniques, 

(^)uant  aux  faisceaux  dont  les  fibres  sont  très  courtes,  on  les 
extrait  le  plus  .«ouvent  par  des  procédés  mécaniques,  car  il  importe 
de  conserver  aux  filaments  toute  leur  résistance. 

c)  Dissociation  dos  faiscoaur  fibreux.  —  11  est  indispensable  de 
pratiquer  cette  dissociation,  de  manière  à  isoler  complètement  les 
éléments,  si  l'on  désire  étudier  au  laboratoire  les  dimensions 
et  les  particularités  des  fibres  ;  elle  est  parfois  difTicile  à  obtenir 
lorsque  la  lignification  est  profonde,  il  faut  alors  recourir  à  des 
agents  très  énergiques,  qui  agissent  non  seulement  sur  la  substance 
intercellulaire,  mais  sur  les  parois  elles-mêmes  ;  il  en  résulte  alors 
des  modifications  de  l'aspect  de  la  fibre,  dont  il  n'est  pas  toujours 
aisé  de  tenir  compte. 

La  filasse  de  lin  est  une  des  plus  faciles  à  dissocier  ;  il  suffit  de 
la  froisser  entre  les  doigts  pour  obtenir  une  séparation  à  peu  près 
complète  des  éléments  que  l'on  achèvera  facilement  au  moyen  des 
aiguilles  à  dissection. 

Pour  la  c/ianvre,  la  dissociation  est  déjà  plus  difficile  à  cause  de 
la  légère  lignification  de  la  partie  externe  des  fibi-es.  On  facilite 
l'opération  eu  faisant  au  préalable  bouillir  la  filasse  dans  une  dis- 
solution de  carbonate  de  sodium  à  10  "/,,  ou  dans  une  lessive  alca- 
line (par  exemple  une  solution  de  potasse  à  i  "/o)  :  la  séparation 
des  éléments  se  fait  ensuite  assez  facilenient  en  écrasant  les  fais- 
ceaux sur  une  plaque  de  verre  au  moyen  des  aiguilles  à  disséc[uer. 

On  peut  obtenir  la  dissociation  de  la  majeure  partie  des  filaments 
textiles,  même  lignifiés,  par  une  macération  de  2ï  heures  dans  une 
solution  d'acide  chromique. 

Dans  les  cas  particulièrement  difficiles,  on  a  recours  îi  la  macéra- 
tion de  Schultze  ;  ce  procédé  consiste  à  chauffer  la  filasse  avec  de 
l'acide  a/,oti({ue  additionné  d'une   trace  de   chlorate  de   potassium  ; 


COURS  DE  BOTANIOUK  COLONIALE  APPLIQUÉE  303 

on  lave  ensuite  à  l'eau  pure,  puis  avec  de  Teau  alcalinisée  pour 
neutraliser  l'excès  d'acide;  enfin  en  agitant  violemment  la  filasse 
ainsi  traitée  dans  l'eau  pure,  on  obtient  la  séparation  des  fibres. 

Ces  réaclifs  paraissent  agir  surtout  jDar  oxydation  de  la  substance 
intercellulaire. 

On  obtient  encore  de  bons  résultats  en  utilisant  l'action  de  l'eau 
régale  faible  ou  les  actions  successives  du  permanganate  de  potas- 
sium et  du  bisulfite  de  sodium. 

Faucon  '  signale  également  un  procédé  qui  lui  a  permis  d'isoler 
les  fibres  de  Thespesia  popiilnea  en  traitant  les  lanières  fibreuses  de 
l'écorce  de  cette  plante.  Ces  matériaux  avaient  résisté  à  tous  les 
réactifs  précédents;  il  les  fit  alors  bouillir  pendant  une  demi-heure 
avec  de  l'eau  additionnée  de  2  "jo  d'acide  chlorhydrique  puis  les 
macérer  pendant  2i  heures  dans  une  solution  d'oxalate  de  potas- 
sium et  obtint  une  désagrégation  suffisante  pour  permettre  une 
dissociation  totale  des  fibres  à  l'aiguille. 

III 

PHOPRIÉTÉS    PHYSIQUES 

a)  Couleur.  — •  La  couleur  des  fibres  est  généralement  blanche, 
ou  blanc  jaunâtre,  lorsqu'elles  viennent  d'être  extraites  mécanique- 
ment du  végétal  producteur;  mais  cette  teinte  se  modifie  quelque 
peu  au  contact  de  l'air;  la  couleur  naturelle  peut  aussi  être  modifiée 
assez  largement  par  le  rouissage. 

Le  jute  est  l'un  des  textiles  dont  la  teinte  varie  le  plus  sous 
l'action  des  agents  atmosphériques  ;  il  devient  quelquefois  simple- 
ment jaunâtre,  mais  sa  couleur  peut  atteindre  jusqu'au  brun  ou  au 
brun  verdàtre;  le  lin  est  un  peu  grisâtre;  le  sunn  est  gris  fauve; 
par  contre,  la  raniie  reste  d'un  blanc  pur. 

Le  rouissage  altère  la  teinte  naturelle  à  un  degré  variable  suivant 
la  manière  dont  l'opération  est  conduite  ;  par  exemple  le  lin  roui 
en  milieu  faiblement  acide  prend  une  teinte  bleue,  en  milieu  faible- 
ment alcalin  une  teinte  jaune. 

b)  Brillant.  Le  brillant  est  une  qualité  en  relation  avec  la  cons- 

I.   P'.vrcox,  Quelques  fibres  leitiles  iiidu-chiiioises.  Bull.  Jard.  Col.  litos.  1. 


304  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

titution  chimique;  les  libres  cellulosiques  manquent  de  brillant;  à 
cause  de  leur  apparence  cotonneuse,  on  les  dit  cotonisées.  Les  fibres 
lignifiées  au  moins  superficiellement  ont  une  surface  brillante  et  un 
aspect  soyeux. 

c)  liésistancp.  Élasticité.  —  Ces  deux  qualités  se  définissent  de 
la  même  manière  que  pour  les  poils  vég-étaux.  Leur  mesure,  sur 
les  fibres  élémentaires  elles-mêmes,  n'est  intéressante  que  lorsqu'il 
s'agit  de  fibres  longues  :  ramie,  lin,  chanvre  ;  il  n'y  a  alors  aucune 
difficulté  à  employer  pour  les  mesures  l'appareil  d'Henry  que  nous 
avons  décrit  précédemment.  Lorsqu'on  voudra  comparer  entre  elles 
les  résistances  de  divers  textiles,  il  faudra  avoir  soin  de  ramener 
toutes  les  résistances  mesurées  à  un  diamètre  unité  ;  les  résistances 
moyennes  que  l'on  pourra  calculer  devront  également  correspondre 
à  ce  diamètre  étalon.  Cette  précaution  est  nécessaire  à  cause  de  la 
grande  variabilité  du  diamètre,  d'un  textile  à  l'autre,  et  l'on  ne 
conçoit  guère  que  l'on  puisse  comparer  directement  la  résistance 
d'une  fibre  de  lin  à  celle  d'une  fibre  de  ramie  sans  tenir  compte 
du  rapport  des  diamètres  qui  est  à  peu  près  de  4/2. 

Lorsque  les  fibres  sont  courtes  et  que  l'on  emploie  uniquement 
les  faisceaux  fibreux  tout  entiers,  les  mesures  de  résistance  et  d'élas- 
ticité doivent  porter  sur  les  faisceaux  eux-mêmes;  elles  sont  dans 
ce  cas  beaucoup  moins  délicates.  On  peut  obtenir  la  résistance  en 
plaçant  des  poids  croissants  dans  un  plateau  suspendu  à  l'une  des 
extrémités  du  filament,  alors  que  l'autre  est  engagée  dans  une 
pince,  il  sera  d'autre  part  facile,  au  moyen  d'une  échelle  graduée, 
de  connaître  l'allongement  correspondant  à  la  rupture.  Ici  encore, 
pour  obtenir  des  nombres  comparables  il  sera  nécessaire  de  les  cal- 
culer par  ra})port  à  un  diamètre  choisi  comme  unité. 

d)  Hy(jroscopicité,  conditionnement.  —  L'hi/f/roscopicité  est  la 
facilité  avec  laquelle  une  filasse  végétale  donnée  absorbe  la  vapeur 
d'eau,  c'est  un  caractère  très  important  au  point  de  vue  commercial, 
car  la  plupart  des  fibres  s'achètent  au  poids. 

L'opération  qui  consiste  à  rechercher  la  teneur  en  eau  d'un  textile 
est  connue  sous  le  nom  de  conditionnement.  On  opère  de  la  manière 
suivante  : 

On  pèse  •')  grammes  de  fibres  prélevées  dans  les  diverses  parties 
de  l'échantillon  ;  on  les  met  dans  un   vase  à  dessiccation  taré    (de 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  30S 

poids   P,   couvercle    compris),   qu'on   met  à  Tétuve,  en  plaçant  le 
couvercle  à  côté.  ^ 

La  température  est  alors  porté  entre  100"  et  lOo"  et  maintenue 
ainsi  pendant  7  heures.  On  couvre  alors  le  vase,  et  on  le  laisse 
refroidir  dans  une  atmosphère  rigoureusement  desséchée,  puis  on 
le  porte  sur  la  balance;  soit  P'  le  poids  trouvé. 

On  a  :  P'  =  P  -j-  poids  de  la  fibre  anhydre. 

Donc  le  poids  de  fibre  anhydre  fourni  par  les  5  gr.  traités  est 
égal  à  P'  —  P  et  le  poids  de  l'eau  contenue  est  de  : 

g  _  (P'  _  P)  =  5  ^  p  _  P' 

La  teneur  en  eau  pour  100  g-rammes  du  textile  sera  alors 

20  [5  +  P  —  P'] 

Si  l'on  conservait  le  même  textile  dans  un  appartement  sec,  il 
retiendrait  une  quantité  d'eau  minima,  soit  n  "/q.  Ceci  veut  dire 
que  100  grammes  du  textile  contiendraient  100  —  n  de  fibre 
anhydre  et  n  d'eau.   Dans  ces  conditions  100  gv.  de  fibre  anhydre 

devront   retenir    au   minimum  77-7; —  d  eau  ;    c  est   la   proportion 

—  100  n  '■      ^ 

admise  dans  les  transactions  ;  on  l'appelle  taux  de  reprise. 

Ce  taux  varie  évidemment  d'un  textile  à  l'autre;  pour  le  jute  et 
le  phormium  il  atteint  13,7rj,  s'abaisse  à  12  pour  le  lin  et  le  chanvre 
et  même  à  8,  5  pour  le  coton. 

Le  poids  condition  sur  lequel  est  basée  la  valeur  du  textile  est 
égal  au  poids  absolu  de  celui-ci  aug-menté  de  la  proportion  d'eau 
correspondant  au  taux  de  reprise. 

IV 

CARACTÈRES    CHIMIQUES 

Au  point  de  vue  des  caractères  chimiques,  les  fibres  peuvent  se 
répartir  en  deux  séries  :  1"  celles  dont  la  paroi  est  constituée  par  de 
la  cellulose  pure  ou  presque  pure  ;  2"  celles  dont  les  parois  sont 
imprégnées  de  lignine. 

Les  premières  se  colorent  en  bleu  par  l'action  de  l'acide  sulfu- 
rique  et  de  l'iode  et  se  dissolvent  dans  la  liqueur  de  Schweitzer  ; 
les  secondes  se  colorent  en  jaune  brun  par  le  même  réactif  et  ne 
sont  pas  attaquées  par  la  liqueur  cupro-ammoniacale. 

Entre  ces  deux  types  bien  tranchés  doivent  se  placer  certaines 


306  ÉTUDKS    ET    MKMOIKES 

libres  dont  la  lignilicalion  ne  s'étend  (|u"à  quelcjues  couches  de  la 
paroi.  Dans  le  chanvre,  par  exemple,  le  ciment  intercellulaire  est 
lignifié;  ([uant  aux  fibres  elles-mêmes,  elles  sont  à  peu  près  pure- 
ment cellulosi({ues  à  part  les  couches  externes  de  la  paroi  qui  sont 
léf^èrement  lii^'nifiées. 

(^uand  on  traite  des  coupes  transversales,  pratiquées  dans  un 
faisceau  fibreux  de  chanvre,  par  Tiode  et  l'acide  sulfurique,  les 
parois  se  colorent  en  bleu  à  l'exception  d'un  lég:er  liseré  externe 
qui  prend  une  teinte  jaunâtre,  ainsi  que  la  région  mitoyenne  des 
cellules.  Si  on  regarde  une  fibre  de  face  après  coloration,  les  deux 
teintes  se  superposent  en  donnant  un  bleu  verdàtre.  Les  choses  se 
passent  sensiblement  de  la  même  manière  avec  le  sunn. 

La  lignification  des  libres  prés.înte  souvent  un  retard  sur  leur 
différenciation  morphologique.  Aussi,  chez  un  même  végétal,  peut- 
on  trouver  des  fibres  profondément  lignifiées,  alors  que  les  faisceaux 
les  plus  jeunes  se  colorent  en  bleu  par  l'iode  et  l'acide  sulfuricpie  ; 
dans  certains  cas,  le  retard  de  lignification  peut  être  considérable, 
les  fibres  n'atteignant  leur  complète  lignification  que  dans  le  courant 
de  la  deuxième  année  après  leur  formation.  C'est  ce  qui  arrive 
parfois  chez  les  fibres  libériennes  des  Malvacées,  Sterculiacées  et 
Tiliacées. 

Les  fibres  lignifiées  peuvent  être  débarrassées  de  leur  lignine 
par  ébullition  prolongée  dans  les  acides,  notamment  dans  l'acide 
azotique,  ou  dans  les  dissolutions  alcalines  concentrées  et  emj)loyées 
sous  pression.  Après  ce  traitement,  elles  peixlent  leur  brillant, 
deviennent  cotonisées  ;  leur  paroi  est  alors  uni(juement  formée  de 
cellulose  et  se  colore  en  bleu  par  l'iode  et  l'acide  sulfuricjue. 

On  obtient  d'excellents  résultats  pour  l'étude  analyticjue  des 
libres,  en  employant  les  réactifs  habituels  de  la  lignine,  dont  nous 
avons  longuement  parlé  au  chapitre  des  bois  ;  en  particulier,  une 
étude  méthodique  des  colorations  obtenues  par  les  réactions  dites 
de  la  lignine  oxydée  fournirait  des  caractères  difîérentiels  très  pré- 
cieux. 

Jusqu'à  présent  on  s'est  surtout  servi  pour  distinguer  microchi- 
mi(|uement  les  fibres  de  la  réaction  de  l'iode  et  de  l'acide  sulfurique. 

On  l'obtient  en  trempant  d'abord  la  filasse  dans  une  solution 
saturée  d'iode  dans  l'iodure  de  potassium,  puis  en  la  portant  ensuite 
dans  un  mélange  de  deux  volumes  d'acide  sulfuiique,  1/2  volume 
de  glycérine   et  1/2  volume  d'eau,    mélange   effectué  au   préalable. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    API'LIOrÉE  307 

en  avant  soin   d'ajouter  l'acide  en  dernier  lieu,  avec  précaution  et 
en  refroidissant  constamment. 

Les  colorations  obtenues  sont  assez  variées  et  peuvent  se  résumer 
dans  l'échelle  de  teintes  suivantes  : 

Coloration  bleue Lin,  Ramie 

—  bleu  violacé Melilot 

—  bleu  verdâtre Chanvre 

—  verdâtre Sida 

—  jaune  verdâtre Phormium 

—  jaune Yucca 

—  rouge-rouille Alfa 

—  brun  noirâtre Bauhinia 

La  variété  des  teintes  obtenues  avec  un  même  réactif,  dont  le 
tableau  ci-joint  ne  donne  qu'un  certain  nombre  de  termes,  montre 
l'intérêt  qui  s'attache  au  point  de  vue  analytique  à  l'étude  métho- 
dique d'une  réaction.  S'il  règ^ne  une  certaine  obscurité  sur  les 
phénomènes  intimes  de  celle-ci,  les  résultats  obtenus  dans  des 
conditions  bien  déterminées  de  durée  et  de  concentration  fournissent 
des  indications  précieuses  pour  orienter  une  détermination. 

Nous  terminerons  cet  exposé  sommaire  en  signalant  les  résultats 
moyens  obtenus,  soit  sur  des  fibres  cellulosiques,  soit  sur  des 
fibres  lignifiées,  avec  les  réactifs  usuels. 


Réactifs 

Fibres  cellulosiques 

Fibres    lignifiées 

(>lilorure  de  zinc  iodé 

(Coloration  bleue 

Coloration  jaune- 
plus  ou  moins  foncé 

Chlorure  de  calcium  iodé 

Rose-rouge 
virant  au  violet 

Jaune 

Sulfate  daniline 

Rien 

Jaune 

Pliloroglucine  et  acide 
chlorhydrique 

Rien 

Rouge  vineux 

Orcine  et  acide 
chloi'hydrique 

Rien 

Violet 

Fuchsine  ammoniacale 

Rien 

Rouge  vif 

Oxyde  de  cui\  re 
ammoniacal 

Gontlement  suivi 
de  dissolution 

Rien 

308  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


PRINCIPES    DE    LA    DÉTERMINATION    ANALYTIQUE    DES    FIBRES 

Étant  donné  un  textile,  la  première  question  à  résoudre  pour  en 
obtenir  la  détermination  est  de  fixer  sa  nature  chimique,  ce  qu'on 
fera  très  facilement  au  moyen  de  liode  et  de  Tacide  sulfurique.  On 
pourra  alors  classer  le  textile  examiné  dans  l'une  des  trois  catégories 
suivantes  : 

Fibres  complèleincnt  cellulosiques. 

Fibres  cellulosiques  ayant  subi  un  commencement  de  lignifica- 
tion. 

Fibres  ligneuses. 

On  pratiquera  ensuite  une  coupe  transversale  dans  les  faisceaux 
libreux  et  l'on  observera  les  éléments  qui  les  constituent.  En  dehors 
des  libres  proprement  dites,  on  y  trouvera  la  plupart  du  temps  des 
éléments  accessoires,  dont  la  connaissance  facilitera  beaucoup  la 
détermination  que  l'on  poursuit. 

Si  les  faisceaux  étaient  sous-épidermiques,  les  libres  auront 
entraîné  avec  elles  des  fragments  dépiderme  reconnaissables  à  leurs 
cellules  régulières,  sans  méats,  munies  d'une  cuticule. 

Si  les  fibres  étaient  corticales,  elles  seront  accompagnées  de  cel- 
lules parenchymateuses  dont  les  caractères  spéciaux  doivent  être 
soigneusement  notés. 

Si  les  fibres  étaient  péricycliques  ou  libériennes,  elles  seront 
encore  accompagnées  de  tissus  spéciaux,  lambeaux  d'endoderme 
plus  ou  moins  caractérisés  dans  le  premier  cas,  cellules  libériennes 
et  fragments  de  rayons  médullaires  dans  le  second. 

Enfin,  si  les  fibres  proviennent  de  Monocotylédones,  elles  font 
généralement  partie  de  faisceaux  libéro-ligneux,  qui  constituent  les 
filaments,  et  sont  accompagnées  de  tissu  libérien  plus  ou  moins  bien 
conservé  et  d'éléments  du  bois,  particulièrement  de  vaisseaux  très 
reconnaissables  à  leurs  ornements. 

Ces  coupes  transversales  permettront  d'observer  en  outre  la 
forme  et  les  dimensions  transversales  des  faisceaux  ainsi  que  le 
nombre  des  éléments  constituants.  Elles  mettront  aussi  en  évidence 
un  certain  nombre  de  caractères  spéciaux  des  fibres  élémentaires  : 


COURS    DE    BOTANIQUE   COLONIALE   APPLIQUÉE  309 

épaisseur   des  parois,   diamètre,   rapport  de   la   cavité  au  diamètre 
total,  zones  d'accroissement. 

Ces  préparations  devront  être  traitées  par  l'iode  et  l'acide  sulfu- 
rique  afin  de  déterminer  la  profondeur  et  l'intensité  de  la  lignifica- 
tion. 

Enfin  les  faisceaux  seront  dissociés  et  les  fibres  isolées  examinées 
au  microscope,  afin  de  déterminer  leur  longueur,  la  forme  de  leurs 
extrémités,  la  régularité  de  leur  canal  intérieur  et  de  constater  la 
présence  de  ponctuations  ou  de  stries,  s'il  y  a  lieu. 

Ces  observations  pourront  en  outre  être  complétées  en  étudiant 
l'action  d'un  certain  nombre  de  réactifs  chimiques  :  liqueur  de 
Schweitzer,  chlorure  de  calcium  iodé,  chlorure  de  zinc  iodé  pour 
les  fibres  cellulosiques  ;  réactifs  très  variés  de  la  lignine  pour  les 
fibres  lignifiées,  et  en  mesurant  les  résistances  soit  des  fibres  élé- 
mentaires, soit  des  faisceaux. 

Les  caractères  révélés  par  ces  diverses  observations  permettront 
de  reconnaître  facilement  les  textiles  usuels  au  moven  des  tableaux 
fournis  par  les  auteurs  et  de  pousser  très  loin  la  détermination  des 
fibres  moins  connues,  grâce  à  la  constitution  préalable  d'une  collec- 
tion de  fiches  signalétiques,  comme  nous  l'avons  recommandé  pour 
les  bois. 

Après  avoir  étudié,  au  chapitre  suivant,  un  certain  nombre  de 
textiles  choisis  parmi  les  plus  importants,  nous  grouperons  en  un 
tableau,  construit  d'après  les  principes  précédents,  les  caractères 
permettant  de  les  reconnaître. 

[A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 

Professeur  à  VEcole  supérieure 

d'Agriculture  coloniale. 


LE    CAOUTCHOUC   EN    INDO-CHINE 

[Suite.) 


Terres  sablonneuses.  —  On  retrouve  de  lOue.st  à  1  Est,  à  travers 
les  provinces  de  Tayninh,  de  Thudaumôt,  de  Giadinh,  de  Bienhoa 
et  de  Baria,  une  formation  siliceuse  à  caractères  très  constant.^, 
(|ui  au  j)oint  de  vue  géologique,  semble  bien  avoir  été  lancienne 
zone  littorale  de  la  Cochinchine. 

Ces  terres  sont  généralement  très  pauvres  en  tous  éléments  fer- 
tilisants. En  voici  quelques  analyses  : 

Composition  pour  1 .000  (/ranimes  de  terre  brute  scellée 

à  fO0°  centiijrades. 


.Vzote 

PROVINCE  DE  BARIA 

Concession 
Arcillon 

Région 
de  Xuyên-Mnc 

Région 
de  Long-Xuyen 

0.015 
5.207 
0.5S8 
0.250 
0.503 

.Xil.l 

5 .  264 

0.010 
1  .  030 
0 .  800 

0.706 
2.047 
0.814 
0.250 
0.000 

Acide  plu)sj)lioi-iquc 

Potasse  

Cliau.v 

Magnésie 

Azolo 

PROVINCE  ] 

DE  GIADINH 

Région  de 
TImdiic 

PROVINCE 

(le  'riiiulaiiMiol 

Région  (le 

^'inll-an-Tây 

(l'iantalion 

Jossellcs' 

Région  de 
Ong-Veni 

0.557 
0 .  1 59 
0.510 
0.  120 
0.550 

<l.3l(l 
0.  107 
0.706 
0  .  (>  1  1 
0.350 

0.404 
0.317 
0.510 
0.196 
0.100 

Acide  pliospliorique 

l'olassi" 

("haux 

Magnésie 

LE    CAOUTCHOLC    EN    INDO-CHiNE  3H 

C'est  dans  cette  région  de  terres  sableuses  que  sont  les  planta- 
tions Belland,  Guéry  et  Paris,  Etiévant,  Bussy  Perrière,  Bec  et 
Muet,  Guyonnet,  Matard,  Société  de  Di-An,  etc. 

Dans  ces  terres  très  pauvres  les  Hevea  ont  cependant  une  bonne 
tenue,  et  une  végétation  satisfaisante  surtout  si  Ton  peut  leur 
appliquer  des  fumures  organiques.  Les  essais  faits  à  ce  propos  par 
M.  Guérv  avec  les  tourteaux  d'arachides  et  de  coton,  ont  été  des 
plus  concluants. 

Les  analyses  de  terre  publiées  par  Wright  (Hevea  Brasiliensis, 
3"  édition,  1908)  indiquent  aussi  bien  pour  la  Malaisie  que  pour 
Ceylan,  dans  des  sols  où  l'Hevea  végète  normalement,  une  grande 
pauvreté  en  éléments  minéraux,  mais  au  contraire  une  richesse 
très  satisfaisante  en  azote.  Aussi  dans  les  terres  pauvres  y  aurait-il 
lieu  de  conseiller  aux  planteurs  l'application  d'engrais  azotés,  soit 
sous  forme  de  tourteaux,  notamment  au  moment  de  la  plantation, 
soit  sous  forme  d'engrais  verts  (culture  de  légumineuses  pendant 
les  premières  années  de  croissance  de  l'Hevea). 

Pour  pouvoir  arriver  à  lutter  dans  l'avenir  contre  les  bas  prix 
résultant  de  la  surproduction,  le  planteur  doit  se  préoccuper  dès  à 
présent  d'un  mode  de  culture  pouvant  lui  permettre  d'obtenir  de 
ses  arbres,  d'une  façon  continue  le  maximum  de  rendement.  Aussi, 
pourrait-on  déjà  d'après  l'expérience  acquise,  aussi  bien  dans  la 
colonie  que  dans  les  pays  voisins,  poser  quelques  principes  en  vue 
de  l'établissement  rationnel  d'une  plantation  en  Cochinchine. 

1°  Planter  dans  des  terres  rouges,  et  si  possible  dans  les  régions 
traversées  par  la  voie  ferrée.  De  vastes  espaces  de  terres  rouges, 
dans  les  provinces  de  Bienhoa  et  de  Baria,  notamment,  sont 
encore  susceptibles  d'être  livrés  à  la  colonisation  ; 

2"  Opérer  en  terrain  entièrement  défriché,  dessouché  et  labouré  ; 

3"  Défendre  la  plantation  contre  les  déprédations  des  animaux 
par  de  solides  clôtures; 

4"  Faire  des  trous  suffisamment  vastes  (un  demi-mètre  cube 
environ)  ; 

o"  Planter  à  des  distances  variant  entre  5  et  6  mètres,  soit  de 
400  à  500  arbres  à  l'hectare; 

6°  Employer  des  graines  sélectionnées  en  poids,  pesant  au  moins 
cinq  grammes,  provenant  d'arbres  âgés  et,  si  possible,  choisis 
parmi  les  meilleurs  producteurs; 


3i2  ÉTUDES    ET   MÉMOIRES 

7°  En  plateau  très  découvert  et  très  exposé  aux  moussons  et  aux 
typhons,  constituer  des  rideaux-abris  en  bambous. 

Cette  précaution  reste  toutefois  facultative  pour  bien  des  régions, 
les  typhons  étant  très  rares  en  Cochinchine; 

8°  Mettre  en  place  définitive  les  graines,  après  germination,  de 
façon  à  éviter  le  stage  en  pépinière.  Cette  façon  de  faire  permettra 
de  gagner  de  8  mois  à  un  an.  le  jeune  Hevea  ne  subissant  plus 
dans  sa  croissance  le  temps  darrèt  qui  résulte  de  la  transplanta- 
tion ; 

9°  Appliquer  des  façons  d'entretien  suivies  (aux  instruments 
attelés  :  bineuses,  houes,  faucheuses,  etc.),  de  façon  à  pouvoir 
débarrasser  complètement  le  sol  de  toute  mauvaise  herbe  ; 

10"  S'abstenir  autant  que  possible  des  cultures  intercalaires, 
dont  le  rendement  est  souvent  incertain,  et  qui,  sous  couleur  de 
payer  les  frais  d'entretien,  peuvent  nuire  au  développement  des 
Hevea  en  accaparant  au  détriment  de  ces  derniers  une  somme  assez 
considérable  d'éléments  fertilisants  ; 

11"  Toutes  les  fois  que  le  terrain  sera  pauvre  en  matières  orga- 
niques et  en  humus,  faire  des  applications  d'engrais  azotés,  parti- 
culièrement nécessaires  pour  le  plein  développement  foliacé  des 
jeunes  plants. 

Dans  le  même  but,  employer  les  légumineuses  améliorantes  en 
plantation  de  couverture.  Ces  plantations  auront  le  double  avan- 
tage, grâce  h  la  propriété  bien  connue  des  légumineuses,  d'enrichir 
le  sol  en  azote  atmosphérique,  et  d'arrêter  la  croissance  des  mau- 
vaises herbes. 

Les  indications  définitives  ne  sauraient  être  données  en  ce  qui 
concerne  l'âge  auquel  il  y  a  lieu  de  commencer  la  saignée,  et  la 
technique  à  adopter  pour  cette  opération.  11  est  admis  qu'un 
Hevea  peut  être  saigné  dès  qu'il  possède  un  tronc  mesurant 
50  centimètres  de  tour,  à  un  mètre  du  sol.  Cette  dimension,  dans 
les  États  Malais,  peut  être  atteinte  vers  la  fin  de  la  cinquième 
année  de  la  plantation,  mais  il  est  prudent,  en  Cochinchine,  de  ne 
la  considérer  comme  possible  que  vers  la  fin  de  la  sixième  année 
ou  le  commencement  de  la  septième,  et  de  compter  qu'entre  6  et 
10  ans,  la  croissance  sera  de  10  centimètres  environ  par  an,  de 
telle  façon  qu'à  10  ans  les  arbres  mesureront  à  peu  près  0  m.  90  à 
1  mètre  de  circonférence,  à  la  hauteur  de  un  mètre  du  sol. 


LÉ   CAOUTCHOUC    EN    INDO-CHINE  313 

Quant  aux  rendements,  il  est  également  prudent  de  les  estimer  à  : 
12o  gr.  de  caoutchouc  par  arbre  de  6  ans 
230  —  —  7  ans 

500  —  —  8  ans 

7o0  —  —  9  ans 

1000  (1  kilogr.)  —  10  ans. 

Le  prix  de  revient  d'une  plantation  d'Hevea  peut  varier  dans  de 
grandes  limites  suivant  la  région,  la  nature  des  terrains  et  de  la 
végétation  spontanée,  le  mode  de  culture  adopté,  les  conditions 
locales  de  la  main-d'œuvre,  les  facilités  de  communications,  etc. 

A  Ceylan,  d'après  Wright,  il  peut  atteindre  en  certains  cas, 
1.500  fr.  par  hectare,  jusqu'à  la  cinquième  année,  mais  s'abaisser 
en  d'autres  au-dessous  de  1.000  fr.  En  Malaisie,  Stanlev  Arden, 
ancien  surintendant  des  plantations  d'Hevea  du  Gouvernement, 
l'estime  à  1.406  fr.  par  hectare  pour  une  plantation  de  400  hec- 
tares. 

En  Cochinchine,  on  peut  admettre  que  le  prix  d'une  plantation 
pourra  varier  de  1.000  à  1.500  fr.  par  hectare,  jusqu'à  la  sixième 
année.    » 

En  résumé,  un  effort  considérable,  basé  sur  des  résultats  acquis, 
est  actuellement  fait  en  Cochinchine.  Les  planteurs  d'Hevea  de 
cette  colonie  se  sont  groupés  en  une  association  qui  de  concert  avec 
les  services  agricoles,  pourra  mettre  à  l'étude  les  nombreux  pro- 
blèmes qui  se  posent  encore,  tels  que  méthodes  de  saignée,  j)ro- 
cédés  de  coagulation,  fumures...  et  enfin  question  de  main-d'œuvre. 

L'extension  continue  des  rizières  absorbant  de  plus  en  plus  la 
main-d'œuvre  locale,  il  sera  indispensable  de  songer  à  bref  délai 
pour  l'exploitation  des  plantations  d'Hevea  à  faire  appel  à  la 
main-d'œuvre  étrangère.  Un  premier  essai  d'introduction  de  tra- 
vailleurs javanais  a  déjà  été  fait  et  les  résultats  en  ont  été  satisfai- 
sants, mais  il  sera  peut-être  possible  également  de  recruter  des 
travailleurs  dans  les  provinces  surpeuplées  de  l'Annam  et  du 
Tonkin.  C'est  là  une  question  vitale  pour  l'avenir  de  la  culture  de 
l'Hevea  en  Cochinchine  et  qui  mérite  au  plus  haut  point  de  retenir 
l'attention  des  autorités  locales. 

Approvisionnement  du   marché  métropolitain.  —  Dans  les  con- 
clusions de  leurs  rapports,   MM.  Paris  et  Morange  estiment  qu'en 
1920   le  nombre    des   Hevea  plantés   eii  Cochinchine  ne  sera   pas 
Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  103.  22 


314  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

intérieur  à  5  millions  d'arbres.  Si  d'après  M.  Morange  «  on  réduit 
en  prévision  de  divers  aléas  le  cliillVe  des  arbres  producteurs  à 
quatre  millions  etsilon  estime  leur  rendement  moyen  à  1  k.  1/2  de 
caoutchouc,  la  Cochinchine  produirait  vers  1930  dix  mille  tonnes 
de  caoutchouc  ». 

Considérant  simplement  le  million  d'Hevea  actuellement  en 
j)lace,  on  peut  espérer,  en  admettant  un  rendement  de  1  kil.  par 
arl)re  de  10  ans,  pouvoir  exporter  vers  1920  de  Cochinchine 
1.000  tonnes  de  caoutchouc.  C'est  là  une  exportation  minimum  k 
prévoir,  car  les  arbres  des  plantations  antérieures  k  1910  donne- 
ront sans  doute  un  rendement  supérieur  k  1  kil.,  et  en  outre  les 
arbres  cjui  auront  été  plantés  de  1910  k  1915,  se  trouvant  k  ca 
moment  âgés  de  7  ans,  pourront  commencer  à  être  exploités. 

CAMBODGE 

Il  résulte  des  renseignements  fournis  tant  par  le  service  de 
l'agriculture  que  par  M.  Celard,  Président  de  la  Chambre  consulta- 
tive mixte  de  Commerce  et  d'Agriculture  du  Cambodge  que  la 
question  de  la  production  du  caoutchouc  est  restée  dans  cette  colo- 
nie à  l'état  embryonnaire. 

Essences  spontanées.  —  M.  Spire,  dans  son  ouvrage  :  Le  Caoul- 
chouc  en  Indu-Chine,  signale  comme  espèces  caoutchoutifères  les 
plus  intéressants  du  Camljodge,  le  Parameria  glandulifera  «  var- 
angkot  des  Cambodgiens  qui  paraît  une  variété  de  Parameria 
glandulifera  ou  peut-être  une  espèce  dillerente  de  Parameria  'i. 

D'autres  espèces  laticifères  ont  été  décrites  et  signalées  au  Cam- 
Ijodge  par  MM.  Pierre  et  Combanaire,  mais  elles  ne  sont  l'objet 
d'aucune  exploitation  de  la  part  des  indigènes. 

Essences  vuUivées.  —  De  timides  essais  de  culture  de  Ficus  et 
d'IIevea  ont  été  faits  par  MM.  Vendelet  et  Farant  aux  environs  de 
Pnom-Penh,    mais  aucun  résultat  pratique   n'a  encore  été  acquis. 

On  peut  dire  que  la  (juestion  de  la  production  du  Caoutchouc 
par  l'exploitation  des  essences  .spontanées  ou  la  culture  d'espèces 
introduites  reste  entière  en  ce  (jui  concerne  le  Cambodge. 


LE   CAOUTCHOUC    EN    INDO-ClIlNE  315 

LAOS 

Le  Caoutchouc  est  l'un  des  principaux  produits  d'exploitation 
du  Laos  ;  d'après  M.  le  Résident  Supérieur  Mahé,  la  récolte  de  ce 
produit  pendant  la  campag-ne  1910  est  estimée  pour  la  seule  région 
du  Tran-Ninh  à  30.000  kilos,  valant  sur  place  80.000  piastres.  Ce 
caoutchouc  récolté  par  les  indig-ènes  est  exporté  par  les  maisons 
Chaussé,  Lejeune  frères  et  l'Li^nion  Commerciale,  installées  à 
Xieng-Thouang-. 

Le  rapport  adressé  au  Département  ne  contient  aucune  indication 
sur  la  nature  des  espèces  caoutchoutifères  exploitées  au  Laos,  mais 
il  est  dit  que  <(  d'une  façon  générale  le  caoutchouc  croît  sponta- 
nément dans  toutes  les  forêts  du  Laos  et  que  si  jusqu'à  ce  jour, 
les  recherches  n'ont  porté  que  sur  certaines  régions,  c'est  que  par 
leur  proximité  relative  des  centres  où  se  trouvent  des  conmierçants 
européens,  elles  ont  attiré  tout  d'abord  l'attention. 

«  Ces  régions  sont  par  ordre  d'importance  diverses  circonscrip- 
tions des  provinces  de  Tran-Ninh,  de  Vien-Tiane,  de  Caumon,  des 
Hua-Phans,  de  Savannakhet  et  d'Attopeu  ». 

Les  procédés  d'exploitation  utilisés  par  les  indigènes  sont  aussi 
dangereux  que  possible  pour  la  conservation  et  la  reproduction  des 
lianes. 

En  eifet,  malgré  les  ordres  formels  donnés  à  la  population,  les 
lianes  ont  été  jusqu'à  ce  jour  coupées  au  ras  du  sol  ;  certains 
tâcherons  mutilent  même  la  racine  pour  obtenir  un  plus  fort  ren- 
dement. La  plante  ne  résiste  pas  à  un  semblable  traitement.  Les 
indigènes  plus  prévoyants  qui  incisent  les  gros  sujets  opèrent  sans 
méthode  et  la  liane  n'en  meurt  pas  moins  au  bout  de  deux  ou 
trois  ans. 

Ainsi  que  M.  le  Résident  Supérieur  Mahé  en  exprime  le  désir, 
il  serait  à  souhaiter  que  des  mesures  efficaces  puissent  être  prises, 
afin  de  sauvegarder  pour  l'avenir  cette  importante  source  de 
richesse  naturelle  pour  le  pays. 

D'après  le  D''  Spire,  les  principales  essences  à  latex  exploitées  au 
Laos  sont  des  Paraharium. 

P.  Spircanurn  et  Quintareû  au  Cammon  et  au  Cam-Keut  ;  P. 
Tournieri,  lutifoliuni  et  \crne/i  aii  Tranninh  et  dans  les  vallées  du 
Nam-Khan  et  du  Nam-San. 


316  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Il  existe  en  outre  un  grand  nombre  de  lianes  spontanées  fournis- 
sant des  produits  moins  purs, 

M.  Spire  cite  les  Parahariuni  napeense,  Xylinaharia  Spire i  Pierre, 
Melodinus  Tournieri  et  Guignardi,  Chonemorpha... 

Le  Caoutchouc  de  plantation  n'a  donné  lieu  jusqu'à  ce  jour  à  aucun 
essaie 

(.4  suivre.)  Pernot, 

Ingénieur  agronome. 


LES    EUCALYPTUS 

(Suite.) 


E.  megacarpa.  —  Arbre  de  2o  mètres,  affectionnant  les  terrains 
frais  et  profonds  de  son  pays  ;  il  ne  faudrait  donc  le  planter  que 
dans  les  parties  les  plus  marécageuses  des  plaines  algériennes  ou 
du  midi  de  la  France.  Son  bois  est  très  solide,  d'une  longue  durée, 
même  lorsqu'il  est  plongé  dans  l'eau.  Il  a,  à  notre  avis,  les  mêmes 
qualités,  à  ce  dernier  point  de  vue,  que  VE.  margina fa  dont  nous 
venons  de  parler  (tig.  12). 


E.  melanophlœa.  —  Arbre  de  moyenne  grandeur,  dépassant  10  à  15 
mètres  —  M.  de  Vilmorin  dit  8  mètres  —  très  ornemental  par  son 
feuillage  gris  blanchâtre.  Il  ne  vient  bien  que  dans  les  lieux  abrités 
où  la  chaleur  peut  se  concentrer  assez  fortement.  Son  écorce  est  sil- 
lonnée profondément  de  crevasses,  qui  lui  donnent  un  aspect  parti- 
culier. Son  bois  est  solide,  d'une  bonne  durée  ;  on  l'emploie  pour 
en  faire  des  traverses  de  chemins  de  fer,  des  poteaux  télégraphiques, 
etc.,  mais  pour  tous  ces  usages,  il  faut  qu'il  ait  été  coupé  en  saison 
favorable,  sans  quoi  il  est  sujet  à  se  fendre,  lorsqu'il  est  exposé  au 
soleil.  Nous  avons  eu  cette  espèce  en  Algérie,  mais  elle  était  trop 
jeune  pour  que  nous  puissions  donner  notre  appréciation  à  son  sujet  ; 
nous  l'avons  vu  dans  la  collection  Cordier  où  il  était  déjà  d'une 
taille  respectable  et,  autant  qu'il  nous  en  souvienne,  il  méritait  d'at- 
tirer l'attention.  Il  rendrait  de  grands  services  dans  nos  colonies 
tropicales  pour  faire  des  abris. 


318 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


E.melliodora.  —  Arbre  de  grande  taille  (oO  mètres),  se  plaisant  sur 
les  versants  des   montagnes  exposés  au  sud,    mais  cependant  pas  à 


Fig.  12.   —  Eucalyptus  mcgacarpa   (fruits). 


une  trop  granile  altitude.  Dans  son  pays  on  l'appelle  «  buis  jaune  » 
(Yellovv  box),  ce  qu'il  doit  à  la  couleur  de  son  bois  et  à  sa  dureté 
relative.  Le  tronc  en  est  des  plus  volumineux  comparativement 
à  sa  hauteur  qui,  d'après  Ch.  Naudin,  dépasse  GO  mètres  suivant 
les  lieux  où  il  croît. 

Son  bois  rapj)elle  celui  de  l'^",  rostrata,  sans  l'égaler  en  durée, 
mais  il  équivaut  à  celui  de  V E.  glohulus  ;  il  ne  le  cède  sous  ce  rap- 
port, (pi'à  ceux  des  K.  leucoxylon,  sidcrophlfea  et  jtolyanthenia.  On 
l'utilise  du  reste  dans  tous  les  travaux  de  la  ferme  et  particuliè- 
rement dans  le  charronnage  :  on  en  t'ait  également  d'excellent  charbon. 

(]et  arbre  est  assez  répandu  dans  le  midi  de  la  France  et  il  se 
montre  des  plus  rustiques.  En  Algérie,  il  existe  de-ci  de-là  et,  plus 
sp 'cialement,    dans  la   collection  Cordier. 


LES    EICALVPTUS  319 

E.  microcorys  (Tallow  wood  ou  bois  de  suif).  — Grand  arbre,  de  50 
mètres  de  hauteur  et  plus,  dont  il  n'est  pas  rare  de  trouver  des  fûts  de 
30  mètres  sur  2  mètres  de  diamètre.  Son  bois  jaunâtre  est  exempt  de 
veines  de  résine  kino,  mais  son  feuillag-e  est  très  riche  en  huile 
volatile.  Ce  bois  est  facile  à  débiter  en  planches  et  à  raboter  ;  lors- 
qu'il est  fraîchement  abattu  il  est  onctueux  au  toucher,  ce  qu'il  doit, 
d'après  Ch.  Naudin,  à  une  matière  grasse  assez  semblable  à  la  viscine  ', 
il  en  contient  environ  1  °/o  de  son  poids  brut  et  on  assure  qu'il  a 
pour  effet  de  se  fendre  ou  de  se  déjeter,  mais  non  de  se  contracter 
et  de  durcir.  Le  bois  de  cette  espèce  intéressante,  est  très  solide 
et  durable,  il  sert  à  tous  les  travaux  domestiques,  on  l'utilise  même 
pour  les  traverses  de  chemins  de  fer  et  pour  en  faire  des  poteaux 
télégraphiques  ;  se  plaît  beaucoup  dans  les  sols  frais  et  profonds. 
Doit  être  sans  doute,  déjà  introduit  dans  toute  la  région  médi- 
terranéenne. 

E.  microphylla  (stricta).  — Arbre  vigoureux,  rustique,  croissant 
dans  les  sols  frais  mais  peu  riches,  atteignant  2o  mètres  environ.  Son 
bois  lourd,  de  première  qualité,  est  utilisé  pour  la  charpente  et  le 
chauffage  ;  il  se  travaille  facilement  ;  on  en  fait  spécialement  des 
manches  d'outils.  Nous  ignorons  s'il  est  déjà  introduit  dans  les 
plantations  faites  en  Algérie  et  dans  toute  la  région  méditerra- 
néenne du  reste. 

E.  microtheca.  —  Arjjre  répandu  dans  toutes  les  régions  austra- 
liennes, tant  tropicales  qu'extratropicales  et  dans  les  parties  les  plus 
arides,  ce  qui  doit  en  faire  une  précieuse  acquisition  pour  les  boi- 
sements du  sud  de  l'Algérie,  actuellement  dénudés  de  toute  végé- 
tation arborescente,  ainsi  que  dans  le  sud  de  l'Afrique.  Cette  espèce 
dépasse  40  mètres  de  hauteur,  si  elle  rencontre  des  conditions  de 
climat  et  de  sol  favorables.  Son  bois  est  dur, pesant  et  élastique,  de 
teinte  brune,  souvent  moucheté,  ce  qui  le  fait  rechercher  des  ébé- 
nistes pour  la  fabrication  de  très  beaux  meubles.  Il  est  employé  à 
tous  les  ouvrages  de  charpente  et  sa  durée  est  très  grande.  N'est  pas 
encore  introduit,  que  nous  sachions,  dans  les  plantations;  cependant, 


1.  Substance  visqueuse  formant  le  principal  élément  de  la  (fin,  que  1  on  trouve  dans 
les  différentes  parties  du  gui. 


320  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

il  mériterait  de  l'être,  particulièrement  dans  les  contrées  désertiques, 
où  cette  espèce  intéressante  trouverait  facilement  les  éléments 
propres  à  son  existence. 

E.  obliqua.  — Arbre  des  montag'nes  de  la  Tasmanie,  à  écorce 
fibreuse  (string-y  bark.j.  En  Victoria,  il  porte  le  nom  de  Messmate. 
De  taille  énorme  (c'est  une  des  plus  g-randes  espèces),  on  le  voit 
s'élancer  à  plus  de  90  mètres  de  hauteur,  sur  un  tronc  de  2  m.  .^)0 
à  3  mètres  de  diamètre,  à  1  mètre  du  sol,  il  étonne  par  ses  majes- 
tueuses proportions. 

«  De  tous  les  Eucalyptus,  c'est  peut-être  celui  qui  forme  les  peu- 
plements les  plus  uniformes  et  les  plus  continus  ;  il  constitue  d'im- 
menses massifs  forestiers,  non  seulement  en  Tasmanie,  mais  encore 
sur  tout  le  continent  australien,  du  golfe  Spencer  aux  parties  méri- 
dionales de  la  Nouvelle-Galles.  La  nature  de  sa  végétation  dilfère 
sensiblement  dans  cette  étendue  de  pays,  ce  qui  lui  a  valu  diverses 
dénominations  suivant  les  lieux.  » 

Son  bois  n'a  ni  la  forme  ni  la  finesse  de  o:rain  de  celui  de  cer- 
taines  autres  espèces  d'EucahqDtus,  cependant  il  est  assez  facile  à 
travailler  et  à  fendre,  aussi* est-il  très  utilisé  dans  toutes  les  indu.s- 
tries  où  le  bois  ne  doit  être  ni  enterré,  ni  exposé  à  l'humidité.  Le 
grand  avantage  de  cet  arbre  qui  est  très  ornemental,  c'est  de  se 
contenter  des  sols  les  plus  pauvres,  et  d'y  produire  plus  que  tous 
les  autres  des  matières  ligneuses  que  l'on  emploie  dans  diverses 
industries  ;  c'est  une  qualité  précieuse,  dans  un  pays  où  il  y  a 
urgence  à  se  procurer  du  bois  aussi  rapidement  que  possible.  Son 
écorce  très  riche  en  résine,  fournit  1 1  à  13  ^/o  de  tannin  kino  et  Ses 
feuilles  produisent  une  notable  proportion  d'huile  essentielle. 

\J E.  obliqua  est  très  vigoureux,  de  croissance  rapide  —  moins 
pourtant  que  l'E.  globulus  —  et  il  est  relativement  rustique  —  ce  qui 
doit  en  permettre  la  diffusion  partout  où  le  thermomètre  ne  tombe 
pas,  trop  fréquemment,  sous  zéro. 

Il  est  déjà  très  répandu  en  Algérie  et  dans  les  autres  contrées 
bordant  la  Méditerranée,  mais  nous  voudrions  le  voir  planter  en 
grande  masse  parce  que  l'industrie  en  retirerait  des  avantages 
sérieux. 

E.  Mulleri.  —  Arbre  d'une  végétation  rapide,  prodigieuse  même, 
atteignant  oO  mètres,  d'une  rusticité  relative,    ne  pouvant  convenir 


LES  EUCALYPTUS  321 

que  sur  le  littoral.  Gomme  qualité,  son  bois  se  rapproche  des  E. 
Gunniiet  viminalis. 

Il  se  contente  des  terrains  rocheux  et  pierreux,  ce  qui  indique 
qu'il  serait  excellent  dans  tous  les  lieux  montueux  avoisinant  la 
mer,  et  dont  les  terres  ne  peuvent  être  cultivées  en  céréales  ou  en 
jardins.  C'est  certainement  une  des  espèces  les  plus  robustes. 

N'est  pas  encore  très  répandu  que  nous  sachions;  cette  espèce 
mériterait  de  l'être  davantage. 

E.  obtusiflora.  —  Arbre  de  40  mètres  et  plus,  portant  dans  son  pa}  s 
le  nom  de  Yellow  hlack  But.  Bois  de  bonne  qualité,  très  dur  et  de 
longue  durée.  A  cultiver  dans  un  bon  sol  ;  près  des  lieux  un  peu 
inondés,  cet  arbre  fera  merveille.  N'est  pas  encore  très  répandu, 
mais  le  sera  bientôt,  parce  que  c'est  une  fort  belle  espèce, 

E.  occidentalis.  —  Arbre  de  40  mètres  de  l'Australie  occidentale  où 
il  porte  le  nom  de  Fiat  toped  yate  que  les  colons  lui  ont  donné.  Il 
est  assez  rustique  et  végète  rapidement  dans  les  sols  profonds  et 
frais  ;  cependant,  en  Alg-érie,  il  résiste  depuis  de  longues  années 
dans  la  collection  Cordier,  k  la  sécheresse  et  au  siroco.  Le  bois  du 
cœur  est  de  couleur  foncée,  très  dur  :  on  l'utilise  pour  le  charron- 
nage  et  dans  la  construction. 

Cette  espèce  est  la  plus  répandue  après  Y  E.  globulus  ;  on  la  ren- 
contre dans  les  Alpes-Maritimes,  le  Var,  en  Algérie  et  quelque  peu 
en  Italie.  Elle  fleurit  au  bout  de  deux  ou  trois  années  de  plantations 
quand  elle  n'a  que  2  ou  3  m'ètres  de  hauteur  et  ses  graines  sont  fer- 
tiles dès  le  début,  ce  qui  ne  se  produitpas  toujours  chez  les  autres. 

E.  oleosa.  —  Cet  arbre  et  très  répandu  dans  tous  les  sens  du  con- 
tinent australien  ;  suivant  les  sols,  il  varie  considérablement  d'as- 
pect et  de  taille.  Dans  les  régions  désertiques  et  arides,  il  reste  à 
l'état  de  buisson,  dans  les  terres  fertiles  et  fraîches  il  atteint  30  à  35 
mètres  de  hauteur.  Son  bois  est  extrêmement  dur,  de  teinte  rou- 
geâtre,plus  lourd  que  l'eau,  même  lorsqu'il  est  sec  ;  il  est  facile  à 
fendre  et  on  l'emploie  à  tous  les  usages  domestiques  et  industriels. 
Ses  feuilles  sont  d'une  très  grande  richesse  en  huile  essentielle  qui 
possède  la   propriété  de  dissoudre  à  froid  le  caoutchouc,  l'ambre  et 


322  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

d'autre.s  résines  fossiles.  Cette  espèce  porte  du  reste  plusieurs  noms 
suivant  les  localités  où  on  la  trouve  :  c'est  le  Mowell  des  colons  aus- 
traliens. Ce  que  nous  venons  de  dire,  d'après  Gli.  Naudin,  est, 
ce  nous  semble,  assez  intéressant  pour  être  répété.  Aussi  souhaitons- 
nous  que  cette  espèce  soit  bientôt  introduite,  car  elle  pourrait  rendre 
de  réels  services  dans  les  oasis  du  Sahara,  ne  serait-ce  que  pour 
enrayer  l'envahissement  du  sable,  qu'elle  semble  devoir  arrêter. 

E.  paniculatâ.  —  Arbre  de  40  mètres  de  hauteur,  très  ornemental, 
à  bois  très  dur,  de  longue  conservation,  que  l'on  utilise  dans  la 
Nouvelle-Galles  du  Sud,  dont  il  est  originaire,  à  tous  les  genres  de 
construction  :  poteaux  télégraphiques,  treillages,  traverses  de  che- 
mins de  fer,  charronnage,  etc.  11  est  assez  lent  dans  sa  végétation, 
pendant  les  premières  années,  mais  il  pousse  ensuite  très  vigou- 
reusement, dans  n'importe  quels  terrains,  enfin,  il  est  assez  résistant 
au  voisinage  de  la  mer. 

E.  pauciflora  (plus  connu  sous  le  nom  de  coriacea).  —  Arbre  des 
plus  intéressants  pour  la  région  méditerranéenne,  par  sa  rusticité 
relative  même  en  dehors  de  la  réo-ion  de  l'olivier  et  de  l'orang-er,  où 
il  a  supporté  des  froids  de  10  à  12  degrés  en  dessous  de  zéro.  Il 
est  originaire  de  montagnes  assez  élevées  de  la  Tasmanie  et  du 
sud  de  l'Australie,  à  1.500  mètres  et  plus  d'altitude.  C'est  une 
belle  espèce,  haute  de  00  mètres  et  plus,  à  écorce  blanche  et  lisse, 
dont  les  branches  retombent  gracieusement  comme  celles  du  saule 
pleureur  ;  son  tronc  atteint  également  de  fortes  proportions.  Son 
bois,  sans  être  d'une  durée  aussi  grande  que  celle  d'autres  espèces 
d'Eucalyptus,  est  utilement  employé  dans  les  constructions  ordi- 
naires, il  est  même  très  estimé  pour  tous  les  usages.  Son  feuillage 
est  longuement  lancéolé,  épais  et  coriace,  ce  qui  le  fait  facilement 
distinguer  des  autres  espèces. 

L'/i.  paucipora  est  introduit  dans  les  cultures  et  comme  il  croît 
assez  rapidement  dans  n'importe  quel  sol,  il  n'est  pas  douteux 
qu'il  ne  se  répande  aussi  vitequ^  le  (flobulus,  dont,  sous  le  rapport 
de  l'assainissement,  il  ne  possède  pourtant  pas  les  énergiques 
qualités. 

Au  point  de  vue  horticole,  il  pourrait  être  cultivé  pour  décorer 
les  parties  pittoresques  des  parcs  et  jardins  ;  peut-être  aus.si,  dans  le 
centre  et  l'ouest  de  la  France,  mais  dans  les  lieux  assez  abrités  en 
hiver  des  vents  (bi  .Nord. 


LES    EUCALYPTUS  323 

Nous  avons  eu  cette  espèce  en  Algérie;  elle  y  soulTrait  beaucoup 
de  la  chaleur  sèche  de  l'été  et  surtout  du  siroco. 

'  E.  phœnicea.  —  Petit  arbre  provenant  des  parties  les  plus  septen- 
trionales et  les  plus  chaudes  de  l'Australie.  On  ne  sait  presque 
rien  sur  les  qualités  de  son  bois  et  les  usages  auxquels  il  peut  être 
utilisé.  Ce  qui  le  recommanderait  surtout,  c'est  la  beauté  de  ses 
belles  fleurs  d'un  rouge  écarlate  ;  à  cet  égard  il  aurait  sa  place  mar- 
quée dans  les  jardins  de  l'Algérie  et  des  autres  colonies.  Néanmoins 
il  ne  faut  pas  compter,  étant  donné  son  origine  tropicale,  qu'il  puisse 
résister  dans  le  midi  de  la  France.  Les  essais  tentés  en  ce  sens  ont 
été  des  échecs  complets.  En  Algérie,  il  faudrait  le  planter  dans  un 
bon  sol,  ovi  cet  arbre  recevrait  de  fréquentes  irrigations,  de  plus 
il  est  urgent  de  le  placer  à  une  exposition  aussi  chaude  que  possible. 

E.  pilularis  (Black  but).  —  Arbre  de  80  à  iOO  mètres  de  hauteur, 
du  Queensland  méridional  et  de  la  Nouvelle-Galles  du  Sud  ;  on  le 
considère  à  Sydney  comme  la  meilleure  espèce  forestière  du  pays, 
à  cause  de  la  bonne  qualité  de  son  bois  et  des  gigantesques  propor- 
tions du  tronc.  Dans  le  district  d'Illawara,  on  en  a  mesuré  dépas- 
sant 100  mètres,  avec  un  tronc  de  trois  à  quatre  mètres  de  dia- 
mètre à  la  base.  On  en  fait  d'excellents  madriers  pour  la  charpente, 
des  planches  à  parquets  et  autres,  des  poteaux  télégraphiques,  des 
traverses  de  chemins  de  fer,  etc. 

Cette  belle  et  majestueuse  espèce  alTectionne  les  terres  pro- 
fondes et  fraîches  ;  à  Maison-Carrée,  près  Alger,  il  y  en  a  d'admi- 
rables spécimens.  Nous  en  avions  en  Algérie,  dans  notre  collection, 
des  sujets  de  quatre  ans  qui,  alors,  dépassaient  déjà  huit  mètres; 
s'ils  n'ont  pas  été  arrachés  par  notre  successeur,  ils  doivent  aujour- 
d'hui, étant  âgés  de  30  ans,  être  de  belle  taille. 

En  Provence,  il  paraît  que  cet  arbre  est  moins  résistant  au  froid 
que  l'E.  globulus. 

E.  piperita  ;Pippermint  gum  des  Australiens).  — Arbre  de  40  à 
50  mètres  et  plus,  suivant  les  localités  où  il  se  rencontre,  dans  la 
Nouvelle-Galles  du  Sud  et  du  Gipp's  Land.  Son  tronc  à  hauteur 
d  homme  atteint  jusqu'à  un  mètre  de  diamètre;  son  bois  très 
estimé  est  de  première  qualité,  il  se  fend  facilement  et  régulière- 
ment et  l'on  s'en'  sert  à    tous    les    usages  domestiques,   etc.    Son 


324  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

feuillage  aromatique  est  très  riche  en  huile  volatile  d'une  saveur  et 
d'une  odeur  prononcées. 

Nous  possédions  cet  arbre  dans  notre  collection  ;  après  6  ans 
il  était  déjà  très  beau;  qu"est-il  devenu  depuis  2o  ans  que  nous  ne 
l'avons  vu? 

(^uoi  qu'il  en  soit,  il  végétait  très  bien  dans  les  sols  ferrug^ineux 
de  la  plaine  de  Tipaza.  au  pied  de  la  montagne  du  Chenoua,  où  il 
était  abrité  des  vents  du  Nord  et  où  il  recevait  toutes  les  effluves 
maritimes. 

E.  Planchoniana. —  Arbre  à  peine  connu  du  Queens  Land  méri- 
dional, où  il  dépasse  à  peine  30  mètres  sur  un  peu  plus  d'un  mètre 
de  diamètre  à  hauteur  d'homme.  Son  bois  est  de  bonne  qualité, 
pesant  et  de  longue  durée,  facile  à  débiter  en  planches  ou  en 
madriers,  mais  peu  aisé  à  fendre  à  la  hache. 

Les  sols  calcaires  et  frais  semblent  lui  convenir  ;  il  y  aurait  lieu, 
maintenant  qu'on  en  peut  avoir  des  graines,  d'en  tenter  l'élevage 
en  Algérie  et  dans  le  midi  de  la  France;  il  en  vaut  la  peine. 

E.  platyphylla.  —  Arbre  de  belle  tailleduQueen'sLand,  ne  dépas- 
sant pourtant  pas  20  mètres,  et  servant  principalement  dans  son 
pays  d'origine  à  créer  des  avenues  propres  à  fournir  de  l'ombre  ;  — 
ce  qui  est  assez  rare  dans  le  genre  Eucalyptus  —  les  feuilles  d'une 
taille  exceptionnelle  atteignent  40  à  45  centimètres  de  longueur  sur 
30  centimètres  de  largeur.  D'après  Gh.  Naudin,  cette  espèce  serait 
voisine  de  VE.  alha  de  l'île  de  Timor,  et  se  confondrait  peut-être 
spécifiquement  avec  cet  arbre. 

Nous  ne  croyons  pas  que  VE.  jjlatijphi/lla  soit  introduit  en 
grand  en  Europe,  mais  nous  soupyonnons  son  existence  dans  le 
jardin  de  la  Villa  Thuret  à  Antibes  ;  on  pourrait  au  Ijesoin  s'adres- 
ser à  l'obligeance  de  M.  Poirault,  son  aimable  directeur  actuel. 

E.  polyanthema.  —  Arbre  du  sud  de  l'Australie  où  on  lui  donne 
le  nom  de  Red  Box  [hois  rouge).  C'est  un  végétal  superbe,  quand  il 
est  bien  venu,  par  sa  taille  majestueuse  de  40  à  ."50  mètres  et  son 
feuillage  orbiculaire  de  teinte  glauque,  qui  lui  donne  un  peu  l'as- 
pect d'un  peuplier  ;  sa  floraison  est  très  abondante  —  même  dans 
son  jeune  âge  —  ses  fleurs  blanches  forment  des  panicules  élé- 
gantes à  l'extrémité  des  rameaux.  Son  bois  dur,  compact,  de 
longue  durée  est  des  plus  recherchés  ;  on  le  préfère  même  au  chêne 


Les  ELfCALYPTUs  325 

et  au  frêne  pour  tous  les  travaux  de  charpente  et  pour  tous  les 
ouvrages  auxquels  ces  derniers  bois  sont  employés;  il  développe 
beaucoup  de  calorique,  aussi  est-il  très  apprécié  par  les  charbon- 
niers. 

Il  est  assez  rustique  et  se  plaît  beaucoup  dans  les  sols  ferrugi- 
neux de  l'Algérie,  où  nous  l'avons  étudié;  sa  croissance  est  très 
rapide,  son  tronc  très  gros  et  très  droit  en  font  un  arbre  de  toute 
beauté. 

Cette  espèce  est  très  répandue  partout  sur  le  littoral  méditerra- 
néen, mais  nous  ne  croyons  pas  que  ce  soit  un  arbre  de  reboise- 
ment :  il  faudra  surtout  l'employer  pour  plantations  d'avenues  et 
pour  l'ornement  des  jardins  et  des  parcs  (fig.  13j. 

E.  populifolia.  —  Espèce  provenant  des  parties  les  plus  chaudes 
de  l'Australie  orientale.  C'est  un  grand  arbre  de  3o  à  4o  mètres  que 
les  colons  nomment  Bemhil  et  Shining  leaved  box.  Son  bois  est 
dur,  très  résistant  ;  on  l'emploie  dans  son  pays  pour  en  faire  des 
poteaux  télégraphiques,  des  leviers,  des  manches  d'outils,  enfin 
tous  les  ustensiles  qui  exigent  force  et  résistance.  A  cause  de  sa 
provenance,  il  conviendra  aux  climats  secs  et  chauds,  j^articulière- 
ment  dans  le  sud  de  l'Algérie,  où  il  lui  sera  possible  de  se  déve- 
lopper convenablement.  Cet  arbre  demande  un  sol  profond  et  sec, 
siliceux  autant  que  possible. 

E.  punctata  (Leather  Jacquet  et  Hickory  Eucalyptus,  des  colons 
delà  Nouvelle-Galles  du  Sud).  — C'est  un  arbre  de  30  à  35  mètres, 
à  tronc  lisse,  qui  croît  avec  une  extrême  rapidité  ;  en  une  saison 
nous  avons  vu  atteindre  5  mètres,  un  sujet  planté  n'ayant  que 
15  centimètres  de  hauteur.  Son  bois  est  dur,  résistant,  de  lono-ue 
durée  ;  sa  teinte  est  légèrement  brunâtre  ;  on  l'utilise  dans  les 
constructions  navales,  dans  le  charronnage,  en  traverses  de  che- 
mins de  fer,  à  une  infinité  d'autres  usages.  Il  se  plaît  dans  les  sols 
profonds  et  frais  où  il  prend  un  beau  développement  ;  cependant 
nous  l'avons  vu  croître  dans  des  terres  médiocres  et  sèches, 
mais  moins  rapidement. 

C'est  une  bonne  espèce  à  multiplier  partout^  dans  les  lieux 
marécageux  ou  un  peu  humides,  elle  y  prend  alors  un  développe- 
ment qui  serait  prodigieux,  si  d'autres  du  même  genre  ne  la  sur- 
passaient. 


326 


ÉTUDES    ET   MÉMOIRES 


E.  redunca  (AVhite  gum).  — Arbre  de  30  mètres  et  plus,  se  plai- 
sant dans  les  terrains  graveleux,  détrempés  par  les  pluies,  mais 
réussissant  également  dans  d'autres  sols  ;  il  fleurit  peu  d'années 
après  le  semis  et  la  plantation.  Son  bois  dur,  élastique  et  résistant, 


Fi^-.  13.  —  Eucalyptus  polyanthcnia. 


est  recherché  pour   la    charpente  et  le  charronnage.  Nous  ne  con- 
naissons pas  d'autres  particularités  sur  cette  espèce. 

E.  Raveretiana    Grev  gum  tree   et   Iron  gum  tree).  —  Arbr-e  de 
taille  gigantesque,  (h'-pas.sant  100  mètres  do  luiuteur,  porté  par  un 


LES    EUCALYPTUS  327 

tronc  de  trois  mètres  de  diamètre  et  plus  à  la  base.  C'est  l'arbre 
des  marais  par  excellence,  car  il  ne  peut  croître  ailleurs  que  là  ou 
sur  le  bord  des  rivières.  Cette  espèce  majestueuse  serait  tout 
indiquée  pour  lés  plantations  à  faire  dans  les  marécages  de  l'Italie, 
de  l'Alg-érie  et  de  la  Tunisie,  où  elle  aurait  tôt  fait  de  restituer  à 
la  culture  d'immenses  territoires. 

Cependant  1'^".  Ravereiiana  peut  pousser  dans  des  sols  plus  secs, 
mais  il  y  devient  moins  beau.  Son  bois  est  très  dur  et  de  longue 
conservation  ;  il  est  de  couleur  foncée  et  on  en  fait  usage  dans  tous 
les  genres  de  constructions,  parce  qu'il  se  travaille  avec  la  plus 
grande  facilité.  Enfin,  lorsqu'on  fait  des  entailles  dans  sa  tige,  elles 
donnent  issue  à  un  liquide  acidulé^  presque  incolore,  rappelant 
celui  qu'on  extrait  de  VE.  gunnii^  et  dont  on  peut  recueillir  une 
grande  .quantité. 

Cette  espèce  existe  peut-être  à  la  Villa  Thuret,  à  Antibes,  mais 
nous  ne  la  connaissons  pas  ;  nous  doutons  même  qu'elle  se  soit 
répandue  et  le  seul  qui  en  ait  fait  mention,  c'est  Ch.  Naudin  '. 

E.  regnans  (Victoria  Mountains  Ash).  — Arbre  de  40  mètres  et 
plus,  suivant  les  localités  ;  bois  recherché  pour  la  fabrication  des 
lattes,  douves,  etc.  Son  feuillage  est,  dit-on,  très  riche  en  huile 
essentielle  de  kino.  Introduit  depuis  peu  dans  les  collections,  nous 
ne  pouvons  rien  dire  sur  sa  valeur  végétative,  mais  nous  suppo- 
sons que  cette  espèce  se  contente  des  terrains  les  plus  médiocres 
et  les  plus  secs. 

E.  resinifera.  —  Au  Queen's  Land  les  colons  le  nomment  Hed 
Mahogany  (Acajou  rouge).  C'est  un  arbre  de  50  mètres  et  plus, 
qui  s'accommode  de  tous  les  climats,  même  les  plus  chauds.  Il 
résiste  aux  chaleurs  tropicales  des  Indes,  aussi  bien  qu'à  celles  de 
l'Afrique  centrale  et  du  Cap  de  Bonne-Espérance,  où  il  atteint  des 
hauteurs  extraordinairee  en  trois  ou  quatre  ans,  mais  dans  les 
terres  fertiles  et  profondes.  En  Europe  et  en  Algérie,  on  l'a  tou- 
jours confondu  avec  l'E.  rostrata  qu'il  est  pourtant  facile  de  distin- 
guer quand  on  possède  les  deux  espèces. 

Sous  le  nom  de  Gros  Bedgum^  cet  arbre  est  très  répandu  en 
Algérie    où    il    pousse  droit    comme   un    i  avec   des  ramifications 

1.   Miiniiel  lie  l'acclimaleur.  1X87. 


328  ÉTUDES    ET   3IÉM0IRES 

régulièrement  élaguées  en  pyramide.  Cette  espèce  ou  variété 
végète  avec  une  rapidité  surprenante  :  un  sujet  planté  en  mars, 
atteint  —  en  Algérie,  nous  avons  pu  l'observer  —  en  huit  à  neuf 
mois  cinq  mètres  et  plus  de  hauteur  ;  il  faut  cinq  à  six  ans  pour 
avoir  des  arbres  de  toute  beauté. 

^'oici  ce  qu'en  dit  M.  Morel,  qui  possède  une  collection 
importante  d'Eucalyptus  à  Beyrouth  l^Syriej  : 

<(  Ils  forment  parmi  les  Eucalyptus,  un  groupe  spécial.  M.  Vil- 
morin, les  visitant  chez  moi,  émettait  l'avis  qu'il  faudrait  les 
réunir  tous  sous  le  nom  de  l'ostraia,  h  cause  de  la  forme  absolu- 
ment caractéristique  de  la  graine  en  forme  de  rostre.  Primitive- 
ment, il  les  avait  portés  dans  ses  catalogues  sous  les  trois  noms 
suivants  :  Rcsinifera  Teuterfield,  Besinifera  rera,  liesinifera  gros 
redfjum  et,  en  dernier  lieu,  il  annonce  ce  dernier  sous  le  nom  de 
rostrata.  Je  possède  les  quatre  à  plusieurs  échantillons  et  je  ne 
puis  m'empécher  de  certifier  que  si  les  graines  se  ressemblent, 
chacun  a  son  allure  particulière  ;  le  gros  redgum  pousse  avec  une 
véritable  furie,  aucun  autre  arbre  ne  lui  ressemble  ni  n'en  approche 
sous  ce  rapport.  Chaque  coup  de  vent  '  remplit  mon  jardin  de  ses 
débris  :  bois  et  feuilles  ;  mais  pour  réparer  ses  avaries  il  va  encore 
plus  vite  que  ne  fait  le  vent  pour  l'endommager.  Ce  duel  inter- 
mittent semble  rappeler  Hercule  abattant  les  têtes  de  l'hydre  de 
Lerne  qui  repoussent  sans  cesse;  ici,  c'est  l'arbre  qui  semble  le 
plus  fort  et  c'est  le  vent  qui  s'épuise  à  vouloir  l'entamer.  Il  va 
toujours  progressant  :  semper  altius,  semper  latius.  Ses  graines 
sont  innombrables  et  en  font  absolument  un  arbre  pleureur,  ce 
qui  n'arrive  pas  pour  le  rostrata.  Enfin,  les  auteurs  proclament 
l'excellence  du  bois  du  rostrata,  au  contraire  les  branches  du  gros 
redgum  cassent  à  tout  instant.  Aux  personnes  qui  veulent  se 
créer  un  rideau  d'arbres  les  séparant  proniptement  de  leurs  voi- 
sins, je  donne  sans  hésiter  le  gros  redgum,  ses  branches  retom- 
bant sous  le  poids  des  fruits  en  font  un  écran  naturel.  Aux  colons 
embarrassés  pour  le  choix,  je  dirai  :  «  Prenez  avant  tout  celui-hi, 
il  n'y  a  rien  dans  la  nature  qui  lui  soit  comparable;  quant  ii  la 
rapidité  de  hi  végétation,  c'est  absolument  phénoménal.  Les  autres 
rcsinifera  le  suivent,  il  est  vrai,  mais  il  les  devance  tous.  » 


1.  Le  vent  règne  sans  cesse  dans  cette  iiartic  de  la  Syrie  cl  y  coniiuel  de  nombreux 
dég&ls. 


LES  EUCALYPTUS 


329 


Tout  ce  que  M.  H.  Morel  vient  de  dire  est  absolument  exact, 
nous  n'avons  rien  à  y  ajouter,  sinon  que  toutes  les  terres  con- 
viennent à  cet  arbre  prodig-e  qui,  décapité  même,  se  refait,  tel  le 
phénix,  avec  une  rapidité  inconcevable  pour  celui  qui  ne  Ta  pas 
observé. 


Fif;-.  11.  —  Eucalyptus  rnljusta. 


E.   robusta  [Swamp  Mahocjany  ou  Acajou  des  marais  de  la  Nou- 
velle-Galles du  Sud).  —  Arbre  de  35  mètres  et  plus,  de  toute  beauté 
par  la  g-randeur  et  l'abondance   de  son  feuillage  lustré  et  par  l'am- 
pleur de   sa  tête   arrondie  en  dôme.    Gomme  arbre   d'avenue,  il  est 
Bul.  du  Jardin  colonial.  19il.  II.  —  N°  10.3.  2:5 


330  ÉTUDES    ET    3IÉ.M0IRES 

incomparable  ou  du  moins  a  peu  de  rivaux  ;  néanmoins,  c'est  en 
forêt  qu'il  devrait  être  planté,  à  cause  de  la  rectitude  de  sa  tige, 
la  beauté  et  la  qualité  de  son  bois  de  premier  ordre;  entin,  parce 
qu'il  a  la  faculté  de  croître  dans  les  sols  marécageux  et  même  un 
peu  salés  situés  dans  le  voisinage  de  la  mer  (fig.  14). 

C'est  l'arbre  qui  peut  faire  des  chotts  tunisiens,  actuellement 
déserts,  insalubres  et  incultivables,  une  région  d'une  g-rande 
richesse  pour  l'élevage  des  troupeaux  de  moutons  et  autres  rumi- 
nants, dont  l'on  obtient  une  chair  particulièrement  savoureuse, 
quand  les  animaux  sont  élevés  avec  une  nourriture  salée. 

Cette  espèce  est  admirable,  d'une  vigireur  peu  commune,  et  son 
bois  imprégné  d'oléorésine  le  met  complètement  à  l'tibri  des  insectes. 
On  en  a  fait  des  plantations  à  Madagascar  et  il  paraît  qu'elles  sont 
de  toute  beauté. 

Son  bois  dur,  solide,  de  très  longue  durée,  est  utilisé  dans  son 
pays  natal  à  tous  les  ouvrages  de  construction  et  de  pilotis. 

Enfin,  en  Provence,  en  Italie  et  en  Algérie,  il  se  montre  aussi 
rustique  que  VE.  glohiilus,  qui  ne  le  vaut  certes  pas  au  point  de  vue 
de  l'esthétique.  Aujourd'hui  que  ces  arbres  fiaictifient  dans  la  région 
méditerranéenne,  il  est  facile  de  se  procurer,  dans  le  commerce,  les 
graines  dont  on  aurait  besoin. 

E.  rostrata  (Redgum).  —  Arbre  de  35  à  60  mètres,  originaire 
d'une  grande  partie  de  l'Australie  méridionale  et  aussi  de  lintérieur 
du  continent,  où  on  le  rencontre  dans  les  terres  humides  à  sous-sols 
argileux  et  peu  perméables;  il  se  plaît  aussi  dans  les  terres  inon- 
dées, en  Provence  et  en  Algérie  ;  il  est  cependant  très  résistant  à  la 
sécheresse  prolongée  (fig.  15). 

Le  tronc  de  cette  espèce  est  plus  gros  et  plus  massif  que  chez  bon 
nombre  d'autres  eucalyptus. 

C'est  l'arbre  forestier  par  excellence,  dont  la  tige,  dès  le  jeune 
âge,  s'élance  droite  et  rigide,  avec  une  tendance  à  jjrendre  une  forme 
pyramidale.  Quand  il  pousse  isolément,  la  tête  s'élargit  parfois  par 
le  développement  des  branches  latérales,  rappelant  assez  le  port  de 
r^".  (jlohulutf,  mais  avec  un  feuillage  plus  dense  et  plus  toulVu. 

Comme  bois,  c'est  l'un  des  meilleurs  du  genre  Eucalyptus,  aussi 
est-il  très  employé  dans  toute  la  colonie  de  Victoria  et  de  la  Nou- 
velle-Galles du  Sud,  pour  tous  les  usages.  Les  navires  construits 
avec  lui.   ne  sont  jamais  attacjués  par  les  tarets  et  on  le   préfère  à 


LES    EUCALYPTUS  331 

tous  les  autres  pour  en  faire  des  traverses  de  chemins  de  fer  et  des 


Fig.  15.  —  Eucalyptus  rostrata. 

poteaux  télégraphiques  de  longue  durée  ;  il  est  presque  l'équivalent, 
comme  valeur,  de  \  E.  marf/inata,  de  l'Australie  occidentale. 


332  ÉTUDES    ET    .AIÉMÛI»\ES 

L'fi".  7'oslraia  a  encore  une  qualité  qui  doit  le  faire  apprécier  à  sa 
1  celle  valeur,  c'est  : 

4"  Sa  rusticité  relative,  très  supérieure  à  celle  de  l'^".  glohulus, 
car  il  résiste  dans  des  régions  où  ce  dernier  périt  chaque  année  ; 

2°  Sa  résistance  à  la  forte  chaleur,  qui  en  fait  un  arbre  énunem- 
ment  utile  pour  les  pays  tropicaux  :  Amérique  du  Sud,  Afrique 
centrale,  Indes,  etc. 

(Quoique  sa  croissance  soit  un  peu  moins  rapide  que  celle  de  Y E. 
(/lohiilus,  il  atteint  parfois,  en  quelques  mois,  4  ou  5  mètres,  suivant 
les  lieux.  En  Provence,  on  l'a  vu  en  12  ou  13  ans,  dépasser  J5  mètres 
de  hauteur,  avec  3o  à  10  cent,  de  diamètre  à  la  base,  à  hauteur 
d'homme. 

Cette  intéressante  espèce  est  déjà  abondamment  répandue  partout 
dans  la  région  méditerranéenne  de  la  France  ainsi  qu'en  Algérie  : 
((  Il  s'y  reproduit  pour  ainsi  dire  spontanément  de  ses  graines  tom- 
bées à  terre,  ce  qui  permet  de  le  regarder  comme  entièrement  natu- 
ralisé. » 

Nous  avons  observé  cet  arbre  en  Algérie,  il  y  donne  les  plus  belles 
espérances  et  nous  estimons  qu'il  doit  figurer  avec  honneur  dans 
toutes  les  plantations  qui  seront  faites  en  vue  du  reboisement 
des  montagnes  voisinev  de  la  mer. 

(.[suivre.)  R.  de  Noter. 


NOTES 


INDEX  DES   NOMS  VEUXAGULAIRES 

DE  QUELQUES  VÉGÉTAUX 

DU     XORD-OUEST    AFRICAIN 


Tous  les  iours,  des  fonctionnaires,  des  officiers,  des  voyao-eurs 
travaillent  à  la  réunion  virtuelle  de  l'Afrique  française  du  Nord  à 
l'Afrique  occidentale  française.  Ils  cherchent  à  apporter  dans  les 
laboratoires  de  détermination  et  dans  les  collections  de  nos  savants 
des  documents  inédits. 

C'est  à  eux  que  ce  petit  recueil  est  principalement  destiné  ;  il  leur 
donnera  les  noms  des  principaux  végétaux  que  l'on  rencontre  à  la 
fois  dans  le  nord  du  Sénégal,  en  Mauritanie,  au  Sahara  et  dans  le 
Sud- Algérien.  Il  facilitera  leur  tâche  en  leur  permettant  de  laisser 
de  côté  ce  qui  est  connu  déjà,  pour  n'apporter  à  l'édifice  commun 
que  des  pierres  nouveHes. 

En  terminant  cet  avant-propos,  ajoutons  :  1°  que  tous  les  noms 
Berbères  et  Tamàheq  ont  été  pris  dans  :  Essai  de  catalogue  des  noms 
arabes  et  berbères  de  quelques  plantes^  arbustes  et  arbres  algériens 
et  sahariens  ou  introduits  et  cultivés  en  Algérie,  par  E.  Foureau 
(Augustin  Challamel,  éditeur,  Paris,  189G);  2**  que  beaucoup  de 
noms  ouoloiTs  ont  été  recueillis  dans  :  Les  plantes  utiles  du  Sénégal, 
par  le  R.  P.  A.  Sébire  (librairie  J.-B.  Baillière  et  Fils,  Paris, 
1899). 


334  NOTES 

Les  plantes  sont  classées  par  famille  ;  l'ordre  adopté  est  le  sui- 
vant :  nom  français  vulgaire,  nom   scientifique,  puis  : 

A  =  arabe 
B   =  berbère 
M  -=  Maure 
0  =  ouoloff 
•     T   ^  tamàheq. 
Les  noms  scientifiques  sont  écrits  en  italique. 

Remarque.  —  La  majorité  des  mots  arabes  sont  compris  et 
employés  par  les  Maures  de  l'Afrique  occidentale  française.  En 
outre,  on  trouvera  des  noms  d'origines  diverses  classés  sous  la 
rubrique  :  (Maure)  ;  je  nai  pas  voulu  entreprendre  un  travail  de 
linguistique  mais  simplement  donner  les  noms  les  plus  employés 
par  telle  ou  telle  race  dans  telle  ou  telle  région. 

CHAMPIGNONS 

Champig-nons  en  général.  —  A.  Fougg-âa.  —  0.  M'bar  ou  mbota,  diator, 

sambalih. 
TrulTe   rose.  Terfezia  Leonis.  —  A.  Teurfas,  terfis.  —  B.  Terfas.  —  M. 

Teurfâs.  —  T.  Tirfasène. 

LICHENS 

Lichens.  Aspomy cèles.  —  A.  Mabek-el-Hadjer  Rafraf. 

FILICINÉES 

Fougères.  —  A.  Hachichet  ed  dahab.  —  0.  limba. 

FAMILLE    DES    GRAMINEES 

Petit  mil.  Penicillaria  spicata,.  —  A.  Bechna.  —  0.  Souna.  — T.  Aborha, 
abora. 

—  Ainpelodesmos  lenax.  —  A.   Diss.    —  B.   Adels,  adlès.  —  M. 

Ivldis  (pou  rel  diss). 

—  Slipa  Parviflora.  —  A.  Adjem,  adzeni,  adjeur. 


INDEX    DES    NOMS    VERNACL'LAIRES  335 

Chiendent.  Cynodon  dactylon.  —  A.  Nedjam,  adjezmir.  —  0.   Keref,  — 

T.  Aoukeras, 
C.  sp. 
Petit  mil.  Panicum   turcjidum.  —  A.  Bou  rekkouba.  —  B.  Afenzou.    — 

0.  Sanio.  —  T.  Afezou,  afezo. 
Millet.  Holchus  spicatus.   —  A.  Drâa.  —  M.  Sarrossa  {?).  —  0.  Souna, 

sanio,  Baket,  tigne.  —  T.  Eneli. 
Petit  mil.  Andropogon  laniger.  —  A.  Lemmad.  —  T.  Tiberrimt. 
Bourgou.  Panicum  hurga.  —  A.  Bergou.  —  M.  Bergou.  —  0.  Birgou.  — 

T.  Ekaywod. 
Sorgho.  Holchus   vulgare  —  A.  Drâa.  —  M.  Drahâat.  —  0.  Basi,  tigne, 

drahàat. 

—  Andropogon  sorghuin.  —  A.  Guessob  ou  Ksob.  —  0.  Dougoup, 

tigne,  drahâat.  —  T.  Gafouli. 

—  Sorghum  vulgare.  —  A.  Gafouli.  —  0.  Dougoup.  —  T.  Gafouli. 
Un  roseau.  Arundo  Fragmites.  —  A.  Ksob,  guessob.  —  B.  Aghanini.  — 

M.  Mbidjem.  —  0.  Barah.  —  T.  Tissendjelt. 
Roseau.  Arundo  donax.  —  A.  Ksob,  guessob.  —  B.  Alemés.  —  M.Mbi- 

jem. 
Alfa.  Stipa  lenacissima  —  A.   Halfa,  gueddine.  —  B.  Ari.  —  0.  Sep  (?) 

une  variété. 
—     Lagurus  ovata.  —  A.  Babous-el-Homar. 
Bromes  divers.  A.  Bahema,  zebach,  nedjil. 

—  Promus  macrostachys.  —  Ghâar-el-Hallouf.   —  B.  Châar 

guilef. 

—  Dactylis  glomerafa.  —  A.  Nedjma,  Doukna.  —  B.  Affar. 
Spart.  Lygeum  Spartum.  —  A.  Genogh,  Genor,  Seurha.  —  M.  Djemba. 

—  0.  Djemba  (peu  connu). 

Arthratherum  Pungens.  —  A.  Drinn,  Sboth,  Sbeïth.  —  B.  Taggui. 

—  T.  Telloult. 

Vétiver.  Andropogon  laniger.  —  A.  Recheig. 

Divers  Andropogons.  —  A.  Lemmad,  el  liiad.  —  B.  Tiberrimt.  —  0.  Sep. 

Maïs.  Zea  Maïs.  —  A.   Dora,  mestoura.    —   M.   Macca  (Soudan).   —  0, 

Mboha,  Makandé.  —  T.  Tifsi. 
Riz.  Oriza  Saliva.  —  A.  Rouz.  —  M.  Màro,  mâlo.  —  0.  Tiep. 
Bambou.  Bamhusa  idivers).  —  A.  Khrisrana.  —  0.  Oùah. 

Poa  hulbosa.  —  A.  Hachichet-el-erneb.  —  B.  Netache. 


FAMILLE    DES   CYPERACEES 

Cyperus.  C.  Rotondus.  —  A.  Ajesmir.  —  B.  Azejmir.  —  0.  Herntiane. 
—        C.  longus.  —  A.   Berbick.  —  0.  tiomtioli. 


336  NOTES 

Souchel.  C.  voisin  (Vcsculenlus.  —  A.  .Merya.  — 0.  N'der. 

Scirpiis  marilintus.  —  A.  Ncnious.  —  T.  Leoulioua. 

Cyperus  coiujlomeratus.  —  A.  Sâad,  sead. 

\m\  arenurius.  —  A.  Bous-el-Beji^ra.  —  0.  Guakalakat. 


FAMILLE    DES    TVIMIACEES 

Roseau  des  étangs.  —  Tijpha  sp.  cl   Tijphn  auf/uslifolia.  —  A.  Berdi. 
M.  Seub.  -    0.  Sonko.  —  T.  Akaïouad,  Tahali. 

lAMn.LE    DES    JONCACÉES 


Divers  joncs.  JiiDcns  tnarifimus.  —  A.  Smar.  — •  B.  Azeli.  —  0.  Ndéguet. 
—  T.  TalaguiL. 
—  Juncus  sp.  (?). 


lAMILLE    DES    l'ALMIEBS 


Palmiers.  Chamœrops  hiimilis.  —  A.  Donm.  —  B.  (^ussir.  —  M.  Doum. 
—  T.  Tezzourt. 

—  I/f/phene  Thehaïca.  —  A.   Doum.  — ■  B.  Ta^^ait.  —  M.  Doum. 
Dattier.  P/iœnix  Jaciylifera.  —  A.  Nakhla  (femelle).  —  B.  Tesdaï  —  M. 

Tanderma.  —  0.  Tenderma.  —  T.  Tezzaït  ou  Tazzaït. 

—  Phœiiix  clactylifera.  —A.  T^okkar  (màlej. 


1  AMILLi:    DES     I.II.IACEES 

Oij^non.  Alliiim  cepa.  —  A,  liçol,  Besla,  Beçal.  —  M.  Soblatdes  Yololls). 

—  0.    IJgnon  Soblé.  —  T.  Ktelélé. 

Ornilhogales.   Sciila  sp.  —   A.  Anacil,  BeçoI-el-Far.  —  B.  Ansal,  Ansel 
—  Sciila  fislulosa.  —  A.  Silla.         B.  Ikiilène.    —  0.  Pasang. 

—  T.  Ikiilène. 


ASl'AlîA(;iNEES 

Asperge  sauvage.  Aspararfus  hnrridus.  —  A.  Sekkoum.  —  B.  Issekkine. 

—  0.  Yar  ou  golo. 

Asp.  ferox.  —  A.  Nei-ima. 
Salsepareille.  Smilax  Maurilanica.  —  A.  Zegrecli.         B.  Sebarina.  — 0. 

l'arangaye  ou  Ferigney. 


.S/;/,  .sy^  —  A.  Iskerchi.  —    B.  Iskerchi. 


INDEX    DES    NO.MS    VERNACULAIRES  337 


COLGMICEES 


Dracœna,  Dracœna  sp .  —  0.  Kouélen.  —  T.  Tif,^gaït. 

FAMILLE    DES    AMARYLLIDÉES 

Agave.  Agave.  —  T.  Taïberou. 

FAMILLE    UES    URTICACÉÉS 

fr/ica  sp.  —  A.  Heuraïeck. 

FAMILLE    DES    POLVGOXACÉES 

Polygonuin  sp.  — ■  0.  Mola. 

FAMILLE    DES     SALSOLACÉES 

Polygonum  aviculare.  —  A.  El  Kerda,  —  B.  Kourdab. 
Une  Sonde.  Anabasis  articulala.  —  A.  Baguel,  belbal.  —  T.  Abelbal  et 
taza. 
—  Salsola  vermiculala.  —  A.  Gueddam.  —  B.    Adjenvahi.  — 

T.  Adjeroui. 
^  Chenopodium  murale.    —  A.  Lessig,  Melfouf-el-Kelb.   —  T. 

Tibbi. 

FAMILLE    DES    AMARANTACÉES 

Amaranlhus    Blilum,   ou   Amaranthus    sp.  —   A.    Soltan-el-Kheira.  — 
B.  Belitoune.  —  0.  Mboum  y  keur, 

FAMILLE    DES    MORÉES 

Figuiers  en  général.  Ficus.  —  A.  Kerma.  —  B.  Tabeksist.   —  0.  Gang. 
—  T.  Ahar,  Taharit. 

—  F.   Vogeli.  —  A.  N'existe  pas.  —  0.  Dob,  dog. 

—  F.  Sy  ornorus.  —  A.  N'existe  pas.  —  0.  Dog. 
Mûrier.  Morus  sp.  — A.  Touta.  —  B.  Tassata.  —  0.  Sanda. 

—  M.  al  ha. 

—  M.  nigra. 


338  NOTES 


FAMILLE    DES    CELTIDACEES 


Cellis  ausfraUs.  —  A.   Keikeb  (Keikeb).  Terzaz,    —  B.  Tbiquis.   —  0, 
Mboul. 


FAMILLE    DES    RENONCULACEES 


Clématites.  Clematis  cirhosa..  —  A.  Kamoiès.  —  B.  Afenzou. 

—         ou  Cl.  hirsula.  —    A.   Naberdine.  —  B.   Timedjerdine.  —  0. 
Ndianaou. 


FAMILLE    DES    NYMPHÉACÉES 


Nénuphar.  Nymphéa  alha.  —  A.  Arous,  Rouiza,  Noufar.  —  0.  Diahar. 

FAMILLE    DES    MALVACÉES 

Coton.  Gossypium  herbaceum.  —  A.  Kitène,  Fezzani.  —  M.  Kittène.  — 

0.  ^'itène.  —  T.  Tabdouk. 
Gombo.  Hibiscus  esculenlus.  —  A.  Gnaouïa.  —  0.  Kandia. 
Oseille  sp.  Hibiscus  sp.  —  A.  Ketmia.  —   B.  Bineçar,  tebencert.    —  0. 

Bisab. 

FAMILLE    DES    LINÉES 

Linaria  fruticosa.  — A.  Sferia,  Chegma.  Boul-djemel.  —  T.  Tazeret. 

FAMILLE    DES    EUPHORBIACEES 

Diverses  Euphorhia.  —  A.  Halib-ed-Dab,  Helbine.  —  B,  Hezaza.  —  0. 
Salan. 
—  A.  Lebbine,  Radim.  —  B.  Ilamrout. 

Ricin.  Ricinus  conimunis.   —  A.    Khcrroua  (?).  —  0.   Lissougar.  —  T. 
Tellakli. 
—     Euphorbia  calyplrata.  —  A.  Ouni-el-leben. 

FAMILLE    DES    TAMARINASCÉES 

Tamarin.    —  B.    .\hammam.   —    M.    Teurfa.    —   0.   Mboundou.   —    T. 
Azaoua, 
—         Tamarix  div.  —  A.  Tarfat,  Tazennat.  Férsig,  l-^thel,  Etel,  Ilel. 
—  B.  Amemmaï.  Temmemaït.  —     T.    Azour.  Tabraket. 
Ethel  (?j. 


INDEX    DES    NOMS    VERNACL'LAIRES  339 


FAMILLE    DES    CRUCIFERES 


Un  cresson.  Lepidium.  —  A.  El  Horf,  Guerfa.  —  T.  Harhaha. 

—  Nasfurtium  humifusum.  —  A.  Guerfa. 

—  Lepidium  draba.  —  A.  Harharha  (?). 


FAMILLE    DES   CAPPARIDEES 


Câprier  épineux.  Capparis  Sodada.  — A.  Irakoum,  Siouack.  —  B.  Tchag. 

—  0.  Kérègne.  —  T.  Abisga. 

—  Capparis   spinosa.  —   A.  Cabbar,   kabbar.  —   B.  Taïla- 
lout,  —  Q.  Kérègne.  —  T-.  Tihoq. 

—  Moerna  Rigida.  —  A.  Sarah.  —  B.  Agar.  —  T.  Relâchent. 

—  Var.   m.    angolensis.    —  A.    Sarah.   —  B.  Agar.  —  T. 
Adjar. 

—  Var.  m.   senegalensis.   —  A.  Sarah.  —  B.  Agar.   —  T. 
Adjar. 

—  Cleome  arabica.  —  A.  Felfel-el-Djebel.  —  B.  Tamagout. 

—  0.  Kérègne.  —  T.  Ahoyyarth. 

—  Cl.  angustifolia.  —  A.  Hetnia.  —  T.  Ahoyyarth, 

—  Cl.  monophylla.  —  A.  Khanza,  Khinza.  —  B.  Tamagout; 
T.  Ahoyyarth. 

—  Cl.  pentaphi/lla.  —  A.  Mokhanza. 

FAMILLE    DES    GÉRAMACÉES  . 

Mousonia  nivea.  —  A.  Rhaguem.  —  0.  Djidji. 
Mousonia  senegalensis.  —  A.  Rhagma.  —  0.  Djidji. 

FAMILLE    DES  PORTULACACÉES 

Pourpier.  Portulaca  oleracea.  —  A.  Rijla.  —  Ournouba.  —    M.  R'nouba. 

—  0.  Tank  i  mpita.  Salade  i  soldar.  —  T.  Benderakech. 
Tafrita. 

FAMILLE    DES    RUTACEES 

Megistopterus  macrocarpus. 

Tribulas  megistopterus  —  T.  Boriel. 

Croix  de  Malte.  Trihulus  terrestris.  —  B.  Hesek.  —  0.  Seber  bouki. 

L.  Claveau, 

Sous-Inspecteur  d'Agriculture  en  A.  0.  F. 


340  NOTKS 

UNE  EXCEPTION  AU  GAHAGTÈKE  DIOIQUE 

DU  PAPAYER 


Gomme  on   le   s;iU,    le    Papayer    (^Garica  papaya)  est  une  plante 
dioïque,  mais  il  lui  arrive  quelquefois  de  présenter  des  dérogations 
à  ce  caractère  :  c'est  ainsi  que  les  inflorescences  femelles  voient  des 
Heurs  latérales  présenter  des  caractères  mâles,  par  suite  du  dévelop- 
pement d'étamines. 

Les  fleurs  femelles  et  les  fleurs  hermaphrodites  sont  alors  fer- 
tiles dans  les  deux  cas. 

Il  existeune  autre  dilférenciation,  déjàsig-nalée  par  M.  H.  Bâillon  ' 
et  par  des  voyageurs  de  l'Afrique  centrale,  à  savoir  qu'un  pied 
mâle  de  Papa^-er  peut  parfois  porter  des  fruits. 

D'après  des  renseip^nements  communiqués  au  Jardin  Golonial,  il 
existerait  dans  la  Haute-Guinée,  versKindia,  un  papayer  couramment 
monoïque. 

G'est  précisément  ce  qui  existe,  à  l'heure  actuelle,  pour  un  spé- 
cimen cultivé  dans  les  serres  du  Jardin  Golonial. 

Gette  plante  ayant  déjà  donné  des  fleurs  mâles  sans  fructification, 
est  de  nouveau  en  pleine  floraison,  elle  présente  nettement  les 
caractères  des  pieds  mâles,  longues  inflorescences  axillaires,  fleurs 
gamopétales,  à  étamines  normalement  développées,  et  à  rudiment 
d'ovaire. 

Ge  pied  mâle  porte  en  ce  moment  trois  fruits  de  10  centimètres 
de  long  environ,  plus  un  jeune  fruit  en  formation  ayant  de  2  à  3 
centimètres.  Un  de  ces  fruits  a  été  détaché,  il  j^résente  des  ovules 
nombreux  et  normaux. 

D'après  l'aspect  extérieur  actuel,  il  ne  semble  pas  (|ue  les  fruits 
puissent  atteindre  leur  véritable  maturité  ;  leur  pédoncule  commence 
en  effet  ik  prendre  une  teinte  jaunâtre,  ce  qui  indi({ue  une  prochaine 
maturité,  mais  anormale  et  anticipée. 

Haillon  signalait,  dans  la  note  précitée,  un  grossissement 
rapide  des  fruits,  mais  nous  ignorons  si  ces  fruits  sont  arrivés  à 
maturité  dans  une  serre  de  France. 

A.  BijKTiiAr. 


1.    11.    IJaii.i.h.v,  l'ii  iinuviaii  iihkIc  do  muii.roipdu  Papayer.  Bullelin  ineiisiiel  <le  l:i 
Société  linnéenne   de  l'nris,  n''81.  Séance  du  2  mars   1HS7. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


École  Nationale  Supérieure  d'agriculture  coloniale 


ARRÊTÉ    MINISTÉRIEL 

Conférant  le  diplôme  d Ingénieur  dWgriculture  Coloniale 
et  le  certificat  d'Etude  de  V Ecole. 

Article  premier 

Le  diplôme  d'Ingénieur  crAgricuIlure  coloniale  est  conféré  à  MM.  Ma- 
demba,  Hachemi  Ben  Khalifa,  Pillon,  Papadopoulos,  Vehbi,  Bernard, 
Dayras  élèves  réguliers. 

Article  2. 

Le  certificat  d'études    de    l'Ecole    Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 
est  accordé  à  MM.  Debref  élève  régulier,  Bellati  et  Hibon  élèves  libres. 
Fait  à  Paris,  le  29  août  1 911. 

Signé  :  A.  Lebrun. 


Côte  d'Ivoire. 


DECRET 


Accordant  aux  cacaos  de  la  Cote  d'Ivoire  le  bénéfice 
de  la  demi-détaxe  douanière. 

*  RAPPORT 

Paris,  le  7  septembre  1911. 

Monsieur  le  Président, 

J'ai  eu  l'honneur  de  soumettre  à  votre  haute  approbation,  de  concert 
avec  M.  le  minisire  du  commerce  et  de  l'industrie,  un  projet  de  décret 
accordant  aux  cacaos  originaires  de  la  Côte  d'Ivoire  le  bénéfice  de  la  demi- 
détaxe  douanière. 


342 


DOCUMENTS    OFFICIELS 


Mais  j'estime  qu'à  celle  détaxe  doit  correspondre  à  Tenlrée  de  la  Côte 
d'Ivoire  une  taxe  compensatrice  égale  au  dégrèvement  applicable  à  ces 
produits  à  l'entrée  dans  la  métropole,  pour  garantir  le  Trésor  contre  la 
fraude. 

Cette  mesure  a  été  délibérée  et  adoptée  par  le  conseil  d'État. 

J'ai,  en  conséquence,  l'honneur  de  soumettre  à  votre  haute  sanction 
le  projet  de  décret  ci-joint,  modifiant  dans  le  sens  susvisé  le  tableau  A 
de  l'article  l*"^  du  décret  du    14   avril  1905, 

Je  vous  prie  d'agréer,  monsieur  le  Président,  l'hommage  de  mon  pro- 
fond respect. 

Le  ministre  des  colonies, 
A,  Lebrun, 

DÉCRET 

Le  Président  de  la  République  française, 
Sur  le  rapport  du  ministre  des  colonies. 
Vu  l'avis  du  ministre  des  finances  en  date  du  30  mars  1911, 
Vu  l'avis  du  ministre  du  commerce  et  de  l'industrie  en  date  du  4  mai 
1911; 

Décrète  : 

Art.  1",  —  Le  tableau  A  de  l'article  P'du  décret  du  14  avril  1905  est 
modifié  ainsi  qu'il  suit  : 


DÉSIGNATION 

des    produits. 

VENTES 

sur    lesquelles 

portent 

les  droits. 

TERRITOIRES 

si  tués  en  dehors  de  la  zone 

visée  par  la  convention 

du  M  juin   18!)8. 

TERRITOIRES 

soumis 

au  régime 

de  la  convention 

du 

1  i  juin  1S98. 

Droits 
d'importation. 

Surtaxe 

sur  les  produits 

ctraii|ïers. 

Cacaos 

Valeur. 

5  p.  100. 

7   p.  100. 

10  p.  100  1. 

1.   AuDalionu-y  et  à  laC.ùte  d'Ivoire  les  cacaos  en  l'c\  es  et  en  pellicules  acquittent 
un  droit  de  f>2  f'r.  les  100  kilo^r.  au  lieu  de  la  taxe  ixl  valorem. 

Art,  2. —  Le  ministre  des  colonies  est  chargé  de  l'exécution  du  présent 
décret  qui  sera  public  au  Journal  officiel  de  la  République  française  et 
inséré  au  Bullelin  officiel  du   ministère  des  colonies. 

Fait  à  liambouillet,  le  7  septembre  1911. 

A.   Fallières, 


DOCUMENTS    OFFICIELS  343 


Établissements  français  de  TOcéanie. 

DÉCRETS 

fixant  les  quantilés  de  vanille  oricfinaires  des  élahlissements  fran- 
çais de  tOcéanie  à  admettre  au  bénéfice  de  la  détaxe  en  19/  /  et 
1912. 

Le  Président  de  la  République  française, 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  colonies  et  du  ministre  des  finances  ; 

Vu  larticle  3  de  la  loi  du  11  janvier  1892  portant  établissement  du  tarif  général  des 
douanes  ; 

Vu  le  décret  du  30  juin  1802  portant  détaxe  de  moitié  des  droits  du  tarif  métropo- 
litain pour  certains  produits  originaires  des  colonies, 

Décrète  : 

Art.  P*".  —  La  quantité  de  vanilles  originaires  des  établissements  fran- 
çais de  rOcéanie  qui  peuvent  être  admises  en  France  du  l*^""  juillet  1910 
au  30  juin  1911  dans  les  conditions  établies  par  le  décret  susvisé  du 
30  juin  1892,  est  fixée  à  21.000  kilogr. 

Art.  2.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  ministre  des  finances  sont  char- 
gés, chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Fait  à  Rambouillet,  le  30  août  1911. 

A.  Fallières. 

Le  Président  de  la  République  française, 

Sur  le  rajjport  du  ministre  des  colonies  et  du  ministre  des  finances; 

Vu  rarticl%3  de  la  loi  du  1 1  janvier  1892,  portant  établissement  du  tarif  général  des 
douanes  ; 

Vu  le  décret  du  30  juin  1892,  portant  détaxe  de  moitié  des  droits  du  tarif  métropo- 
litain pour  certains  produits  originaires  des  colonies  ; 

Décrète  : 

Art.  l^"".  —  La  quantité  de  vanilles  originaires  des  établissements  fran- 
çais de  rOcéanie  qui  pourront  être  admises  en  France  du  l*"'  juillet  1911 
au  30  juin  1912,  dans  les  conditions  indiquées  par  le  décret  susvisé  du 
30  juin  1892,  est  fixée  à- 21.000  kilogr. 

Art.  2.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  ministre  des  finances  sont  char- 
gés, chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Fait  à  Rambouillet,  le  30  août  1911. 

A.  Fallières. 


344  D0CU3IE.NTS    OFFICIELS 

Indo-Chine. 

ARRÊTÉ 

abrogeant  les  disposilions  précédentes  relatives 
à  l'importation  des  graines  d'IIevea. 

Le  Gouverneur  général  p.  i.  de  l'Indo-Chine,  Officier  de  la  Légion 
dhonneur, 

^'u  le  décret  du  21  avril  1891  : 

\'u  les  arrêlôs  des  7  Juin  et  Jâ  sei)lenil)re  1910,  interdisant  l'introduction  en  Indo- 
Chine  des  plants  dlié\  éas  et  subordonnant  1  iniporlation  des  graines  d'hévéas  à  cer- 
taines formalités  de  désinfection  ; 

Vu  la  demande  formulée  par  l'Association  des  planteurs  de  caoutchouc  de  la  Cochin- 
eliiiic  ; 

^ll  ra\is  exprime  par  la  Chambre  d'Agriculture  de  la  Cochinchine  ; 

Sur  la  proposition  de  l'Inspecteur-conseil  des  Services  agricoles  et  commerciaux  de 
rindo-Chine, 

AruAti:  : 

Art.  r*".  —  Sont  abrogées  les  dispositions  des  arrêtés  susvisés  des 
7  juin  et  1.5  septembre  1910  relatives  à  riniporlalion  des  graines  d'hévéas 
en  Indo-Chine. 

Art.  '2.  —  L'introduction  des  plants  d'hévéas  en  Indo-Chine  reste  inter- 
dite. 

Art.  'A.  —  Le  Lieutenant-gouverneur  de  la  Cochinchine,  les  Résidents 
supérieurs  en  hido-Chine  et  le  Dii'ecteur  général  des  Douanes  et  Régies 
de  rindo-Chine  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  rexéculion 
du  présent  arrêté.  • 

Saigon,  le  i  juillet  l'.M  I  . 

P.  Lucii. 


NOMINATIONS    KT    MUTATIONS 


Afrique    occidentale  française. 

M.  Claveau  (I.,éon),  directeur  de  Jardins  d'essais  de  2'' classe,  relourde 
congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenant-Gouverneur  du  Séné- 
gal. 


Madagascar. 

M.  IJousquet,  contremaître  de  culture,  rentrant  de  congé,  a  été  allecté 
à  la  station  dlvoloina  fTamatavej. 


COURS    ET   MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 
CAOUTCHOUC 

LE  HAVRE,  4  octobre  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
ScHWEiTZER,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Le  mai'ché  pendant  le  mois  écoulé  a  été  relativement  calme,  et  les  prix  sont 
restés  inchangés  pour  toutes  les  sortes  en  général  et  l'on  cote  : 


Para  fin 

Para  Sernamby 

Pérou  fin , 

Pérou   Sernamby 

—  —         caucho 

Maniçoba 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I 

—         Pinky  II 

Majunga 

Faranfangana 

Anahalava 

Mananzary.    j 

Barabanja .     > 

Lombiro.       ) 

Tuléar 

Tonkin 

Congo  : 

Haut-Oubanghi 


Francs 
12.25  à  12.35 


7.25 
12 

10.25 
10.23 

7.25 

7 
6 
G 
5 
Ô.50 


D 

6 

Il  .40 


8.50 
12.10 


Francs 

Kotto 11.40  à  11.60 

H.  C.  Batouri 7.50         8 


11 

25 

11 

50 

10 

9 

50 

7. 

50 

9 

8 

7 

50 

6 

9 

50 

11 

60 

Ekela  Kadei  Sangha 11 

Congo  rouge  lavé 4 


Bangui 11 

Koulon-Niari 6 

Manibéri 5 

N'Djolé 6.50 

Mexique  feuilles  scrappy       9.50 

—       slaps 6 

Savanilla  : 

San  Salvador 9 

Carthagène 7 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    ] 
—  —      extra. .    [ 

Scraps ) 

Balata  Venezuela  blocs.. 
Balata        —        feuilles.. 


11.35 

5 
11.50 

9 

6 

7.50 
10.25 

7.50 

11 

8.50 


12.75        13.25 


7.50 


8.50 


Le  tout  au  kilo,  magasin  Havre. 


BORDEAUX,  6  octobre  1911.  —  (Communiqué  de  MM.  D.  Duffau  et 
C'«,  10,  rue  de  Cursol.) 

Pendant  tout  le  mois  de  septembre,  le  marché  a  été  assez  bon  et  il  s"est 
vendu  environ  91  tonnes  en  première  main  à  des  prix  sensiblement  meilleurs 
sur  la  fin  de  cette  période. 


Le  Para  ayant  descendu  depuis  quelques  jours  de  frs  :  1.3.75  à  12. SO  le  kilo 
environ,  restreint  un  peu  les  transactions  ;  mais  il  est  à  noter  cependant  que 
nos  sortes  moyennes  se  maintiennent  relativement  maigre  cette  baisse  : 
Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N»  103.  24 


346 


COURS    ET    MARCHÉS 


Nous  cotons  : 

Francs 

Conakry  Niggers 10.25  à   10.50 

RioNunez 11.25       II.  .'^O 

Soudan  Nigfrt'rs  Rouges.  9.50       10 

Soudan  Niggers   Blancs..  8.50         9.25 

Soudan  Manoli 11             11.50 

Lahou   Niggcrs 8.25         8.50 

Lahou  Cakes  Moyens.. . .  '.50         7.75 


Francs 

GambieA 7.50  à  7.75 

Bassani    Lumps 5  5.50 

GambieA.  M 6.50      6.75 

—       B 5.50       5.75 

Taniatave    rooty 5  5 .  25 

Tamatave  Pinky  1 6.50       9 


ANVERS,  4  octobre  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  Anver- 
soise,  'J,  rue  Rubens.1 

Le  marché  de  caoutchouc  a  été  assez  faible  pendant  le  mois  de  septembre 
dernier  avec  des  alternatives  de  reprise  ;  c'est  ainsi  que  notre  vente  par  inscrip- 
tion (lu  27  septembre  s'est  faite  avec  bonne  demande  et  à  des  prix  ressortant 
à  fr.  :  0.75  en  hausse  pour  les  caoutchoucs  de  plantation  et  de  fr.  :  0.28  pour 
les  sortes  congolaises. 

Nous  cotons  à  fin  septembre  pour  qualité  courante  à  bonne  : 


Francs 

Kasaï  rouge  1 12     à  12 .  375 

Kasaï    rouge    genre    Lo- 

auda  II  noisette 9.75  10.25 

Kasaï  noir  1 12.25  12.60 

Equateur,  Yengu.  Ikelem- 

ba,  Lulonga,  etc 12.25  12.60 

Lopori  (Maringa) 7.30       7.80 


Francs 

Haut -Congo  ordinaire, 

Sankuru,  Lomani 12.20  à  12.80 

Aruwimi 12             12.35 

Straits  Crêpes  1 14 . 50 

Ciuayule 5 .  25         5 .  50 

Maniçoba "  .  40         7  .  90 

Mongola  lanières 12             12.35 

Wamba  rouge  1 7.75        8.25 


Marché  à  terme. 
Le  marché  à  terme  en  septembre  a  été  calme.  On  cotait  fin  septembre  : 

Francs  Francs 


Octobre 14.15 

Novembre I  1 .  o  j 

Décembre 1 3 .  90 

Janvier 13.75 

Février 13.50 


Mars 13.50 

Avril 12.95 

Mai 12.90 

Juin 12.85 

Juillet 12.85 


Stock  fin  août  1911 522  tonnes 

Arrivages  en  septembre.  .. .     306       — 
Ventes   en  septembre 393       — 


Arrivages  depuis  le  1"  jan- 
vier     3.186  tonnes 

\'entes  depuis  le  1"  janvier.  3.339       — 


COURS    ET    MARCHÉS 


347 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE   HAVRE,  7  octobre  1911.  —  Cote  officielle.  —  Louisiane  très  ordinaire 
(en  balles,  les  .50  kilos). 


Octobre.  . . 
Novembre. 
Décembre  . 
Janvier. . . . 
Février . . . . 
Mars 


Francs 

63.87 
63.3' 
63.25 
63.37 
63.37 
63.37 


Francs 

63.50 

63.75 

63.75 

63.75 

63.62 

Septembre 63 .  62 


Avril. . 
Mai.... 
Juin.  . . 
Juillet. 
Août  . . 


Tendance  calme.  Ventes  :  6.300  balles. 


LIVERPOOL,  ~   octobre  1911. —  Ventes  en  disponible:   7.000,   Amérique 
calme,  iucbanu-ée.  Indes,  calmes  ;  futurs  ouverts  en  hausse  de  1  à  2  cents. 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE  HAVRE,  1  octobre  1911.  —    Santos  good    average,   les    50  kilos,  en 
entrepôt  : 

Francs  Francs 

Février , 80 

Mars-avril 79.50 

Mai-septembre 79.25 


Octobre 

80.75 

Novembre-décembre 

81.25 

Janvier 

80.50 

Tendance  soutenue.  Ventes  :  30.000. 

ANVERS,  7  octobre  1911.  —  Cafés.  —  Clôture.  —  Cote  ofïîcielle  des  cafés 
Santos  Base  Good  les  50  kilos  :  octobre,  83  fr.  ;  novembre,  83  fr.  ;  décembre, 
82fr.  73  ;  janvier,  82  fr.  25  ;  février,  81  fr.  75  ;  mars,  81  fr.  ;  avril,  81  fr.  ;  mai, 
81  fr.  ;  juin,  81  fr.  ;  juillet,  81  fr.  ;  septembre,  81  fr.  50. 

Tendance  ferme. 


HAMBOURG,!  octobre  i^li.  —Cafés.  —  2heures.  — Les  30  kilos:  octobre- 
décembre,  83  fr.  75;  mars,  »))  fr.  »»;  mai,  »»  fr.  ;  juillet,  82  fr.  30  ;  septembre 
82fr.  81. 

Tendance  soutenue. 


348 


COURS   ET    MARCHÉS 


CACAO 

LE  HAVRE,  30  septembre  1911. 

Au  droit  de  104  francs. 


Francs 

Fran 

es 

Guayaquil  Arriba.... 

74 

à 

7S 

Sainte-  Lucie, 

Domi- 

—           Ba 

lao 

72 

7;i 

nique,  Saint-\ 

incent. 

67       à 

.  74 

—          Machala  . . 

72 

50 

74 

Jamaïque 

65 

70 

Para 

•3 

72 

50 

78 
79 

Surinam 

72 
69.50 

75 

Carupano  .... 

Bahia  fermenté. 

77 

Colombie  .... 

llô 

l-Ti 

San  Thomé 

74 

76 

Cevlan    Java 

SO 

90 

Côte  d'Or 

67 

70 

Trinidad .    .  . 

74 
68 

77 . 
76 

50 

Samana 

68 
67.50   ~ 

69 

Grenade  

Sancliez  Puerto  Plata. . 

70 

Haïti 

56 

72.50 

Au  droit  de  52  francs. 


Francs 

Gonp;o  français 92       à       92 .  50 

Martuiique 92.50         93.50 

Guadeloupe 93  95 


Madagascar,    Réunion, 
Comores 


Francs 
92     à       100 


ANVERS,  l'""  octobre  191 1  (Communiqué  de  la  Société  coloniale  anversoise 
9,  rue  Rubens). 

Marché  ferme  dans  le  courant  de  septembre  mais  baissant  fin  septeml)re, 
nous  cotons  le  Congo  Fr.  73.50/75  par  50  kgr. 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE,  lOoctobre    1911.  — (Mercuriale    spéciale  de  «  l'Agriculture 
|)ialique  des  Pays  cliauds  »,  par  MM.  Rocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprah.  —  Tendance    fi-rme  et  en  hausse.   Nous  cotons    nominalement   en 
disponible  les  100  kilos  c.  a.  f.,  poids  net  délivré  conditions  de  place. 


Ceylan  sundricd. 

Sing'apore 

Macassar 

Manille 

Z'inzibar 


Francs 
7(1 
60 

64.50 
63.50 
6i 


Mozanibitjuc 05 


Java  snndried 

Saï^ron 

Colonou 

Paciliijue  Samoa. .  . 
Océanii'   française. 


Francs 
68 
63 
65 

» 


COURS    ET    MARCHÉS  .  349 

Huile  de  palme  Lagos,  79  frs  ;  Bonny-Bennin,  77  frs  ;  qualités  secon- 
daires, à  72  frs  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  chargement  entier. 

Graines  de  palmiste  Guinée 47  fr.  délivré 

—  Mowra....- Manquant 

Graines  oléagineuses.  — Situation  ferme;  nous  colons  nominalement  : 

Francs 
Sésame  Bombay  blanc  grosse  graine 42 

—  —  petite      —       41 

—  Jatla 54 

—  bijj^arré  Bombay.  Grosses  graines.  50  "•/„  de  blanc. .  40 
Graines  lin  Bombay  brime  grosse  graine 50 

—  Colza  Cawnpore.  Grosse  graine 34 

—  Pavot    Bombay- 44 

—  Bicin  Coromandel 29 

Arachides  décortiquées  Mozambique 40 

—  —  Coromandel 35 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 

LE   HAVRE,  4  octobre   1911.  — (Communiqué  de   la    Maison  Vaquin   et 
Schweitzer.) 

Manille.   —  Fair  current  :  49  fr.  .^0  à  50  fr.  —  Superior  Seconds  :  49  fr.  75 
à  51  fr.  25.  —  Good  brown  :  46  fr.  à  47  fr.  25. 

Sisal.  —  Mexique  :  53  fr.  à  58  fr.  50  —  Afrique  :  61    fr.  à  66  fr.    —   Indes 
anglaises  :  .30  fr.  à  46  fr.  —  Java  :  59    fr.  à  70  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  46  fr.  à  48  fr.  —  Hankon  :  45  fr.    à  49  fr.  75. 

Aloès.  —  Maurice  :   57  fr.   à    67  fr.  —  Réunion  :  57    à  66  fr.  —   Indes  :  31   à 
37  fr.  —  Manille  :  34  fr.  à  42  fr. 

Piassava.  —  Para  :  130  à  150  fr.  —  Afrique  :  Cap  Palmas  :  53  à  56  fr.  — 
Sinoë  :  52  à  53  fr.  ;  Grand  Bassam  :  52  à  55  fr.  ;  Monrovia  :  50  fr.  à  52  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  77  fr.  à  86  fr.  —  Extra  :  95  fr.  à  117  fr. 

Kapok.  —  Java  :  210  à  240  iV.  —  Indes  :  125  à  1 17  fr. 
Le  tout.aux  100  kilos,  Havre. 


350 


COURS    ET    MARCHÉS 


GOMME     COPALE 


ANVERS,  8  octobre  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  Coloniale 
Anversoise.) 

Le  marché  du  copal  pendant  le  mois  de  septembre  a  été  très  ferme  :  la 
demande  était  bonne  et  les  prix  en  légère  avance  ;  nous  cotons  pour  qualité  cou- 
rante à  bonne  : 

Gomme  triée,  blanche  de  belle  qualité 320  à  350 

—  claire,    transparente 230  à  260 

—  assez    claire   opaque. 14o  à  180 

—  non  triée,  de  qualité  courante »  » 

La  prochaine  vente  est  fixée  au  8  novembre  prochain. 


LE     HAVRE,   4   octobre   1911. 
Schweitzer.) 


—     (Communiqué     de     MM.    Vaquin    et 


Gomme  c©nale  Afrique oO       a  100  francs  )  , 

Ti.    ,  .    ,  (  les  100  kg. 

—  —      Madagascar 100       à  400      —       5  ^ 


POIVRE 

(les  50  kgr.  en  entrepôt)  : 

LE  HA  VRE,  7  octobre  1911  : 

Saigon.  Cours  du  jour  (les  .jO  kilogr.  entrepôt)  : 

Francs 


Francs 


Octobre 90.50 

Novembre 91 

Décembre 91 .  50 

Janvier 02 

Février 92.50 


Mars 93 

Avril 9.5 

Mai 9 1 

Juin 94.50 

Juillet 95 


Tendance  soutenue. 


TcUichery.  Cours  du  jour  : 

Octobre Gi.50 

Novembre 61.75 

Décembre 65 

Janvier 65.50 

Février 65 .  75 


Mars 66.25 

Avril 66.50 

Mai 66.75 

Juin ". .  67 

Juillet 67.25 


COURS    ET    MARCHÉS  35 1 


IVOIRE 

ANVERS,     1"'"  octobre    1911.    —    (Communiqué    de   la  Société    coloniale 
Anversoise.) 

Marché  inchangé  et  avec  peu  d'affaires. 


BOIS 

LE    HAVRE,   4  octobre  1911.     —    (Communiqué    de      MM.    Vaquin    et 
Schweitzer.) 


Francs 
Acajou  Haïti 6       à  16 

—  Mexique 18  40 

—  Cuba 12  40 

—  Gabon 14  22 

—  Okoumé a  10 


Francs 
Ébène-Gabon 20    à    35 

—  Madagascai- 15         30 

—  Mozambique 8         15 

le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


VANILLE 

(Communiqué  de  M.  Maurice  Simon,  212,  rue  Lafayette  à  Paris.) 

Vanille  Mexique.  —  New- York  cote  le  18  septembre:  entières  S  3,87  1/2  à  o  ; 
sur  les  cours  S  3,75  à  41b.  — Beaucoup  de  consommateurs  des  Etats-Unis,  qui 
sont  habitués  depuis  plusieurs  années  à  employer  les  variétés  Bourbon,  aux- 
quels on  ofFre  actuellement  des  Mexique  nouvelles  à  parité  de  prix  avec  les 
Bourbon,  ne  veulent  pas  changer  leurs  formules  et  ils  préfèrent  la  Bourbon  qui 
donne  beaucoup  plus  de  couleur  et  de  force  à  leurs  extraits. 

Vanille  Bourbon.  —  Paris,  par  suite  de  la  demande  très  soutenue,  est  très 
Terme  avec  tendance  prononcée  vers  des  cours  plus  élevés,  contrebalancée  en 
ce  moment  par  les  arrivages  importants  de  la  saison.  Le  steamer  «  Melbourne  » 
arrivé  le  26  courant  a  porté  234  caisses  dont  ")  Bourbon,  10  Nossibé,  7  Mayottte, 
38  Mahéli,  181  Anjouan  et  13  Seychelles.  La  majeure  partie  de  l'arrivage,  soit 
140  caisses,  sont  pour  compte  de  négociants  parisiens.  Le  bateau  correspon- 
dant de  l'an  passé  avait  à  bord  206  caisses.  Marseille  nous  informe  avoir  vendu 
à  pleins  prix  tous  les  précédents  arrivages.  A  Londres  il  y  a  eu  le  27  courant 
une  vente  publique.  Il  a  été  offert  43  boîtes  dont  27  Seychelles,  10  Maurice, 
2  des  Indes  orientales  et  2  des  Indes  occidentales.  A  peu  près  tout  a  trouvé 
acheteur  avec  une  avance  d'un  shilling  par  livre  sur  les  cours  précédents.  On 
nous  dit  qu'on  cherche  à  peser  sur  le  marché  dans  un  but  facile  à  comprendre 
en  prétendant  que  les  récoltes  sont  énormes  et  en  grande  augmentation   sur 


352  COURS    ET    MARCHÉS 

l'an  passé.  D'après  les  chiffres  de  nos  correspondants,  Bourbon,  les  Seychelles, 
les  Comores,  Madagascar  et  Maurice  ont  fourni  en  1910-1911  185  tonnes  et  les 
prévisions  les  plus  optimistes  pour  1911-1912  indiquent  à  peine  plus  que  200 
tonnes,  soit  une  très  légère  augmentation  d'environ  10"  i,,ce  qui  est  insignifiant 
quand  on  songe  que  les  stocks  en  France,  en  Allemagne,  en  Angleterre  et  aux 
États-Unis  sont  en  diminution  de  40  tonnes  sur  les  existences  Bourbon  à  pareille 
époque  l'an  passé.  En  résumé,  la  consommation  aura  en  1911-12  20  à  2.j  tonnes 
de  Bourbon  eu  moins  à  sa  disposition  qu'en  1910-11.  Il  y  a  certainement  une 
grande  augmentation  dans  la  récolte  Mexiipu'.  mais  la  demande  des  Etats- 
Unis  qui  n'a  jamais  été  plus  forte  pour  les  Bourbon  prouve  que  ce  facteur  n'a 
pas  la  moindre  importance  en  ce  qui  concerne  les  cours  des  variétés  Bourbon 
])our  lesquelles  la  demande  augmente  continuellement  et  qui  se  vendent 
actuellement  à  New-York  plus  cher  que  les  Mexique  nouvelle  récolte. 

V;i/iil!r  TaJiili.  —  Hambourg  ferme,  mais  l'article  paraît  avoir  atteint  son 
plus  haut  cours  et  ne  pourra  avancer  (jue  si  les  sortes  ordinaires  Bourbon 
étaient  encore  plus  chères,  ce  qui  pourrait  obliger  certains  consommateurs  à 
employer  des  vanilles  Tahiti. 

Cours  comme  semaine  précédente. 

Cours  des  diverses  vanilles  aux  conditions  de  Paris  à  l'acquitté;  pour  l'étran- 
ger :  2  fr.  08  à  déduire  pour  les  provenances  de  colonies  françaises  et  4  fr.  16 
pour  les  provenances  étrangères;  escompte  3  1/2  °/o  ;  trait  4  grammes  par  kilo. 

Bourbon.  Madagascar  ou  Comores,   tête  et  queue,  00  °/o 

première,  17/18  °/o 47  fr.  50  à  52  fr.  50. 

Bourbon,  Madagascar  ou  Comores,  première  seule,  17/18 "/o.  50frs.     à  52  fr.50. 

Mexique,  bi'lie  (pudité 55  frs.     à  65  frs. 

Mexique,  descendantes 45  frs.     à 55  frs. 

Tahiti,  lots  origine 17  frs.     à  18  frs. 


MAÇON,   PHOTAT    FKKHKS,     IMP.UMKOHS  L  E  d  l  tCU  T-G  érdU  t     !     A.     ClIAU.AMEL. 


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Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng'ag'és-. 

La  consommation  énorme  de  ces  eng-rais  est  la  meilleure  preuve  de  leur  efficacité. 

En  190g,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT  MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et   le    CHLORURE     DE     POTASSIUM 

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BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabtellung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

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ANVERS 


Centre  d'union  et  d'information  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

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techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4o 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


VILMOIHN-ANDRIEUX  &  C 

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La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  G'«,  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façon 
toute  particulière  de  l'importalion  et  de  la  vulgarisation  des  ^-raines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chauds. 

Ses  relations  conamerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  Lniversellc  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Exposition  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  île  Marseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  toutes  les  demandes  i[ui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes  disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix).  Caféiers  (espèces  diverses).  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Tlié  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Caslilloa  elastica,  Enphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Luridolphia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices-  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  Muscadier,  l'oivrier, 
Vanilles  du  Mexir[ue  cl  de  I?onrbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'oulre-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward)  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


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Assortiments  de  Graines  [)olagères.  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 


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Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


Ile  Année  Novembre    1911  No   104 


MINISTÈRE     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
fin   Dirpi'fpni-  (lu   Jardin   Colotiial ,  iMliiixtèi-p  (hs   Colonies 


PAKIS 

Augustin    GHALLAMEL,     Éditeuh 

Rue  Jacob,    17 

Librairie   Maritime   et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  lia  /«r  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous   pays  de  l'Union  postale).  — 20  fr. 

La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  ou  reproductions  partielles  sont  autorisées   a  condition  de  mentionner  la   source. 


Exp°"   Univii"  Liège    1905 

DIPI.OMKS    d'honneur 


SOCIÉTÉ    ANONYME 

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Eng:raîs  complets 

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tropicales 


PRODUITS   : 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre, 
Cacao,  Tabac,  Coton.  Ba- 
nane, Riz,  Café,  Thé,  Maïs, 
Vanille,  Indicjo,  Ananas, 
Orangers,  Citronniers,  Pal- 
miers, etc. 


Tabac. 


j  Superphosphate  concentré  ou  double 

^  43/5o  0/,  d'acide  phosphorique  soluble. 

^  Phosphate    de    potasse.    38   o/o  d'acide 

^  phosphorique,  26  "/o  de  potasse. 

^  Phosphate  d'ammoniaque.  /i3  «/o  d  acide 

^  phosphorique,  6  *^/o  d^azote. 

I 


Canne  à  sucre. 


Sulfate  d'ammoniaque,  -aoi-m.  Nitrate  de  soude,  i5/i(3. 

Nitrate  de  potasse.  ^  o/o  de  potasse,  i3  o/o  d'azote. 

Sulfate  de  potasse,  gO.  —  Chlorure  de  potasse,  (,5  » 4 


I 

s 
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1 

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N 

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L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN    MENSUEL   DU   JARDIN   COLONIAL 

ET    DES    JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 


lie  année  Novembre  1911  N»  104 


SOMMAIRE 

Pasçes 

Sur  les  Equidés  du  Maroc  N.-O.,  par  G.  de  Gironcourt,  Ingé- 
nieur agronome,  chargé  de  missions , .     353 

Le  Caoutchouc  en  Indo-Chine,  par  M.  Pernot,  Ingénieur  agro- 
nome [suite] 356 

Le  Soja,  sa  culture,  ses  usages  alimentaires,  thérapeutiques, 
agricoles  et  industriels,  par  MM,  Li-Yu-Yng,  Conseiller 
au  Ministère  de  l'Agriculture  de  Chine  et  L.  Grandvoinnet, 
Ingénieur  agricole  (G.)  (suite) 36o 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 887 

Les  Eucalyptus,  par  R.  de  Noter  (sai7e) 4o3 

NOTES 

L'Industrie  des  Ananas  en  Hawaï,  par  A.  Marqués,  Agent  consu- 
laire de  France  à  Honolulu 4i8 

Nécrologie,  A.-J.  Le  Rat [^iZ 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Arrêté  conférant  le  diplôme  d'Ingénieur  colonial 424 

Mission  permanente  d'étude  des  cultures  et  Jardins  coloniaux. ....'..     425 

Afrique  Equatoriale.  Interdiction  de  l'exportation  de  certains  bois.     426 

Madagascar.  Arrêté  interdisant  l'introduction  des  plants  de  caout- 
chouc de  Ceylan  et  de  Maurice 427 

Nouvelles-Hébrides .  Quantité  de  café  à  admettre  au  bénéfice  de  la 

détaxe 428 

Nominations  et  Mutations 428 

Statistiques  commerciales.   Exportations  agricoles  et  forestières  des 

colonies  françaises 43o 

Bibliographie v    et      viii 


Fondé  en  igoi 

^'(Agriculture  pratique  des  Says  chauds 

publiéf  sous  la  Direction 

de  l'Inspecteur  Général  de  l'Agriculture  des  Colonies  françaises 

Etudes  et  mémoires  sur  les  Cultures  et  rElevai:çe  des  pays  tropicaux. 
Articles  et  notes  inédits.  —  Docunienls  ofKciels.  —  Rapports  de  missions,  etc. 
avec  figures  et  photographies 

Un  numéro  de  88  pages  paraît,  tous  les  mois 
CHAQUE    ANNÉE    DEUX    VOLUMES    DE    500     PAGES 

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ASOL 


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ENDUIT     LIQUIDE     ECONOMIQUE 

Une  attestation  entre  mille.  —  .le  suis  heureux  de  vous  iufuinur  <iue  l'essai  lie  votre  prinluit 
l'ASOL,  que  j'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  à  onliidees,  a  pleiiieineut  réussi;  je  ne  l'ai  aiipliqué 
que  sur  la  serre  froide,  il  Oilotitoglossum.  J'ai  Ol)lenu  une  température  bciiueoup  plus  basse,  tout  ctt  été,  et 
|e  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  »  :  nial>;ré  les  forts  coups  de  .soleil  J'ai  donc  obtenu  de 
la  fraiclieur.  sans  pour  ainsi  dire  i>erdre  le  jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  ii  baisser  et 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Dkiiuauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées;  à  Rueil. 


ADOPTÉ  PAR   LES  COMPAGNIES  OE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTÈRES,  GRANDES  USINES 
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Deux  Grands  Prix  :  Milan  1906.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres   1908. 


11    Année  Novembre  1911  N'   104 


ET  U  DES     ET     M  E  M  0 1 R  ES 


SUR     LKS     KQUIDKS     [)V     MAllOC     X.-O. 

Deux  types  de  chevaux,  lorl  dillerenls.  se  rencontrent  au  Maroc 
Nord-Ouest  : 

1.  —  Les  petits  chevaux  berbères,  du  type  alg'érien  : 
II.  —  Les  gros  chevaux,  spéciaux  au  Maroc  occidentaL 

I 

Les  chevaux  (lu  premier  type  se  ditlei'encient,  en  deux  races  assez 
distinctes  : 

I**  Le  cheval  berbère  dont  le  type  le  plus  pur  se  trouve  surtout 
chez  les  Aït  Goussi.  tribus  nomades  dont  le  territoire  s  étend  au 
cœur  et  au  flanc  septentrional  du  massif  du  moyen  Atlas,  dans  un 
système  de  plateaux  et  vallées  étroites  toujours  orientées  S. -(J.-\.-E. 
Les  tribus  qui  s'intéressent  le  plus  activement  ;i  son  élevage  sont 
celles  des  Ait  Youssi  proprement  dits,  à  environ  oO  kilomètres  au 
sud  de  Fez  et  celles  des  Ait  Serouch,  à  l'ouest  des  précédents. 

Ce  cheval  est  de  taille  petite,  soit  1  '"  i.'i.  Il  est  nerveux,  très 
résistant  à  la  fatigue  des  longues  marches.  Ses  proportions  sont 
harmonieuses  :  sa  caractéristique  est  d'être  ramassé  sur  lui-même, 
court  de  train,  si  bien  que  l'on  j)eut  presque  dire  ((ue  sa  large  «  selle- 
fauteuil  »,  en  usage  au  Maroc,  le  «  couvre  ». 

Les  membres,  proportionnellement.  n<^  sont  pas  gros.  Les  jambes 
sont  très  fines  et  l'allure  très  élégante. 

La  peau  est  épaisse,  la  rusticité  très  grande. 

La  robe  est  assez  variable  de  couleur,  du  gris  foncé  au  bai.  à 
1  alezan,  avec  prédominance  marquée  du  gris  foncé. 

On  ne  peut  vraiment  reprocher  aux  formes  de  ce  cheval  que  d  être, 
peut-être,  un  peu  ramassées. 

C'est,   en    tout  cas,    le  cheval   de  montagne  par   excellence,    qui 

Bul.  du  Jardin  colonial.   1911.  II.  —  N°  loi.  25 


3Si  ÉTL'DKS  KT  ■\ri:MoinFs 

passe  partout,  et  dont  les  cpialités  deiidurance  en  l'ont  rauxiliaiio  le 
plus  précieux  de  ces  tribus  nomades  montag-nardes. 

2*^  Le  cheviti  du  fi/jie  Hhjérion  tel  qu On  le  voit  à  Marnia.  sur  la 
frontière  oranaise.  se  retrouve  au  Maroc  dans  tout  ce  massif  de 
montagnes  moins  élevées,  coupées  de  larges  vallées  de  direction 
E.-O.,  ensemble  de  dépressions  qui,  à  lest  de  Fez.  sépare  la  ciiaîne 
(lu  moyen  Atlas,  au  sud,  de  celle  du  Hif  méditerranéen,  au  nord; 
on  le  renuu'que  particulièrement  chez  les  Aïaïna,  tribus  nomades  j)ar 
excellence. 

De  même  squelette  que  li'  type  précédent,  dont  /.ootechnique- 
ment  il  nest  pas  éloigné,  il  atteint  une  taille  un  peu  su[)érieure. 
soit  1  '"  oU,  1  "'a2. 

Ce  cheval  est  plus  dég'agé  d  ensemble  ;  son  encolure  rst  plus 
longue,  son  port  plus  élancé,  son  balancier  elîectivement  plus  long-, 
toutes  qualités  é(|uestres  éminemment  appréciables. 

Sa  peavi  est  épaisse,  sa  rusticité  ne  le  cède  en  rien  à  celle  du  ber- 
bère pur. 

Sa  couleiu"  est  moins  variable  que  celle  du  précédent;  il  est 
presque  toujours  gris. 

Son  train  plus  long-,  ses  membres  plus  gros,  en  font  plutôt  un 
cheval  de  vallées.  C'est  en  ell'et  dans  les  larges  vallées  de  l'Oued 
Leben.  de  llnnaouen,  du  Senhadja,  que  se  localise  surtout  son  éle- 
vage. 

Ses  qualités,  le  développement  plus  grand  de  ses  membres,  sa 
très  jolie  encolure,  le  recommandent  particulièrement  pour  la  selle. 
Incontestablement,  dans  l'avenir  hippi(jue  du  Maroc,  ce  cheval  est 
appelé  à  tenir  la  plus  brillante  et  première  place. 

Ces  deux  chevaux,  le  berbère  vrai  et  le  cheval  genre  Marnia, 
peuvent  être  considérés  comme  représentant  les  faciès  marocains 
du  type  arabe. 

On  devra  remarcpicr  que,  somme  tctuti-,  ils  ne  ditlèrent  entre  eux 
que  par  des  degrés,  quelquefois,  en  certains  points,  à  peine  sen- 
sibles. 

Ils  sont  élevés  [)ar  les  montagnards  de  la  fa(,'on  la  plus  rude,  qui 
soumet  hi  race  à  une  sélection  naturelle  par  l'élimination  de  tous  les 
sujets  faibles. 

Les  animaux  ne  sont  aljrités  qu'exceptionnellement  et,  pendant 
le  jeune  âge,  de  un  à  deux  ans.  l^n  principe,  le  cheval  passe  sa  vie 
à  l'iiir  lihic  ;   le  plus  souvent  il  reste  harnaché,  entravé  à  proximité 


ÉQUIÛÉS    Dl     MAROC    N.-O. 


3W  M 


de  la  tente,  prêt  à  être  enfourché  à  la  première  alerte.  Lorsque  sur- 
vient une  de  ces  pluies  que  le  voisinage  de  l'Atlas  neigeux  rend  sou- 
vent glaciales,  le  Marocain  détache  la  lourde  selle  afin  de  la  placer 
à  l'abri  et  laisse  le  cheval  nu  au  dehors. 

Il  convient  de  noter  la  disposition  spéciale  du  mors  marocain  qui 
laisse  à  la  mâchoire  une  relative  liberté  tout  en  permettant  un  arrêt 
impérieux,  et  la  légèreté  de  ses  attaches  qui  laisse  à  la  tête  une 
aisance  très  grande.  Il  est  exceptionnel  quelanimal  puisse  être  blessé 
ou  g-êné  par  son  mors  ;  toutefois  la  puissance  de  direction  latérale 
semble  un  peu  imprécise. 

En  dehors  du  temps  de  pâturage,  qui  n'est  parfois  que  temporaire, 
les  rations  d'entretien,  qui  se  composent  d'orge  et  de  paille,  sont  peu 
copieuses. 

L'endurance  de  ces  animaux,  tant  aux  privations  qu'à  la  fatigue, 
est  extrême. 

II 

Les  chevaux  que  montent  habituellement  les  sultans  et  les  per- 
sonnag-es  de  marque  appartiennent  à  un  type  tout  ditîérent.  Les 
Européens  qui  ont  approché  des  cours  chérifiiennes  de  l'Ouest,  à 
Marakech  particulièrement,  ont  été  frappés  par  la  forte  taille  de  ces 
chevaux,  leur  masse,  qui  ont  pu  laisser  croire  à  un  type  marocain  tout 
spécial . 

La  hauteur  est  de  1  '"  oo  ;  le  squelette  est  très  massif  ;  l'encolure 
estcourte,  très  forte;  l'épaule  large,  le  poitrail  magnifique,  la  croupe 
assez  puissante  ;  par  contre,  la  tête  est  rarement  jolie,  trop  petite  par 
rapport  à  la  charpente. 

Ces  chevaux,  du  moins  tels  qu'on  les  rencontre  actuellement  au 
Maroc,  sont,  et  ne  peuvent  guère  être,  que  des  chevaux  de  parade. 
Les  Marocains  de  marque  qui  les  possèdent  et  les  montent  pour  se 
rendre  à  la  cour,  tiennent  à  se  présenter,  au  milieu  de  leur  suite, 
sur  l'animal  le  plus  volumineux  possible.  Dans  ce  but,  les  chevaux 
sont  engraissés  et,  s'ils  acquièrent  embonpoint  et  dimension,  ils 
perdent  aussi,  on  le  conçoit,  toute  résistance  et  toute  endurance. 

Au  milieu  d'un  groupe  de  clients  faisant  escorte  à  pied,  la  masse 
puissante  d'une  telle  monture  et,  semblant  hissé  plutôt  qu'assis  sur 
la  selle  massive  tendue  de  draperies,  l'énorme  carrure  de  l'homme 
drapé  dans  de  somptueux  et  multiples  voiles  de  fin  lainage  blanc, 


.'{.jG  ÉTIDKS    KT    MÉ.M(>li;i;S 

ne  laissent  pas  dv  donner  souvent   une  réelle  impression  de  j)itt(i- 
resque  majesté. 

En  dehors  de  cette  ([ualilé.  toute  d'extérieur,  ces  animaux  sont 
entièrement  dépoui'vus  des  remarquables  aptitudes  faisant  toute  la 
valeur  des  précédents  types  considérés. 

Lorieine  de  ces  y-ros  chevaux  marocains  de  l  (  )uest  serait  des 
plus  curieuse;  elle  remonterait  h  une  ancienne  souche  de  pcrche- 
lons  oITerts  en  cadeau  aux  sultans  du  Maroc  par  les  rois  de  l'ianee 
et  probablement  entrés  dans  le  pays  par  le  port  de  Safi.  Les  Maio- 
cains  d'alors  furent  si  frappés  par  le  port  majestueux  dv  ces  repic- 
sentants  de  notre  race  du  Perche,  qu'ils  veillèrent  avec  soin  à  Icui' 
reproduction  et  à  la  conservation  de  leur  taille. 

Le  succès  de  la  race  percheronne  au  Maroc,  ou  du  moins  pour 
plus  d'exactitude  de  termes,  le  fait  ([ue  les  animaux  de  cette  race 
auraient.  })ar  de  longues  générations  au  Maroc,  conservé  leur  taille, 
semble  une  anomalie  zootechnique. 

Cette  anomalie  n'est  qu'apparente.  11  ne  faut  pas  oublier  ([ue  le 
sol  des  pâturages  où  ces  anciens  débanpiés  t»nt  été  menés,  l'tait  plus 
riche,  chimiquement  parlant,  que  cidui  de  leurs  pâturages  d Oii- 
gine.  car  des  analyses  m'ont  donné  pour  certaines  de  ces  terres  fer- 
tiles du  Maroc,  jusqu'à  7  "'/,,,,  de  potasse  et  plus  de  2  "  „„  daeide 
phosphorique  et  d'azote. 

Ce  sol  était  tout  aussi  copieusement  arrosé  ;  car  j'ai  mis  en  par- 
ticulier relief  le  rôle  que  joue  dans  la  fertilité  de  ces  terres  la  frai- 
cheur  d'un  sous-sol  le  jilus  souvent  imperméable»  (p;i  constitue  une 
nappe  aquifère. 

De  plus,  et  surtout  dans  ces  zones  littorales.  1  humidité  de  1  air 
est  telle  que  je  ne  craindrais  pas  de  voir  ajjpelerle  Maroc  la  «  Noi'- 
mandi(Mle  lAfrique  »,  la  quantité  dv  pluie  pouvant  atteimlre  .">OII  à 
70(1  mm.,  répartis  ti'ès  favorablement  aux  époques  les    plus  utiles. 

La  race  chevaline  importée  n'aurait  donc  eu,  en  définitive.  ;i 
supporter  que  des  écarts  thermométriques  à  coup  sùi'  tort  diirérents 
de  ceux  de  son  berceau  (minimum  2"  à  i".  maximum  io",  écarts 
diurnes  de  ;{()"  k  35")  et  (|ui  oui  pu  l'ort  bien  contribuei-  --  mélange 
de  sang  non  supj)osé —  à  laltération  (pu'  Ion  constate  des  formes 
anciennes  du  type. 

Mais  toutes  les  autres  conditions  (''tant  restées  très  l'a\ oiables. 
il  n  Y  aui'ail  nullement  lieu  de  s'étonner  (pu-  notrt'  race  du  l'erclie. 
sans  |)ré'iii(Iiee  des  autres  a|)ports.  andalous  ou  syriens,  ait  conservé 


ÉijLlKKS    DU    MAROC    N.-O.  357 

sa  taille  et  la  puissance  de  son  squelette  au  Maroc  où  elle  cause, 
aujourd'hui.  Fétonnement  admiratif  des  voyag-eurs. 

Entre  les  deux  types  si  nettement  différents,  l'un,  le  petit  cheval 
berbère  des  montagnes  de  TEst.  l'autre,  le  gros  cheval  de 
parade  arrivé  par  mer,  et  localisé  dans  l'Ouest  (Marrakech,  Safî) 
il  faut  placer  la  plupart  des  chevaux  qui  peuplent  le  Maroc,  pro- 
venant du  petit  cheval  de  montagne  et  d'apports  de  chevaux  plus 
lourds. 

L'harmonie  des  formes,  ou  la  taille,  ont  cédé  suivant  le  degré 
d'éloignement  de  l'une  ou  de  l'autre  source  de  croisement. 

On  se  trouve  ainsi  en  présence,  par  exemple  chez  les  Abda,  plus 
au  sud  près  Mogador,  de  chevaux  de  plaine  dont  la  taille  est  grande 
et  les  lignes  grossières  par  dégénérescence  de  la  race. 

A  l'inverse,  et  en  particulier  les  Béni  Hassen,  plus  au  nord,  dans 
la  plaine  du  Sebou,  possèdent  un  cheval  qui  rappelle  d'assez  près 
ceux  de  l'Est  mais  qui  en  ont  perdu  les  formes  élégantes  et  sont 
devenus  moins  fins.  Ces  animaux  sont  aussi  plus  forts,  plus  musclés, 
les  rayons  sont  plus  ouverts.  La  peau  est  plus  fine,  la  rusticité  est 
devenue  moindre.  La  robe  chez  beaucoup  de  sujets  est  foncée  tan- 
dis que  les  chevaux  de  l'Est  sont  généralement  plus  clairs. 

Les  acheteurs  de  Fez  s'approvisionnent  chez  ces  Béni  Hassen  de 
la  plaine  parce  qu'ils  trouvent  chez  eux  des  chevaux  de  la  taille 
qu'ils  recherchent  et  qui  se  rapprochent  davantage  des  gros  chevaux 
de  l'Ouest,  toujours  convoités  des  notables,  des  gens  devenus  cita- 
dins et  enrichis  à  la  cour  de  Fez. 

Par  les  raisons  zootechniques  antérieurement  développées,  on 
conçoit  que  les  gros  chevaux,  orgueil  des  cours  et  des  ports  de 
l'Ouest,  naient  jamais  franchement  réussi  dans  les  montagnes  de 
Fez. 

Là,  très  probablement,  se  trouve  la  raison  qui  dans  l'étiquette 
«  Fasi  »  fait  très  curieusement  préférer  la   mule  au  cheval. 

Les  indigènes,  par  des  procédés  qu'il  m'a  été  possible  de  suivre 
et  peut-être  précisément  par  le  moyen  de  leurs  gros  chevaux  de 
l*()uest.  arrivent  à  faire  des  mules  d'une  masse  énorme.  Ces  ani- 
maux qui  ont  à  la  fois  le  caractère  de  la  robustesse  et,  grâce  à 
l'habileté  des  éleveurs,  celui  de  la  grosse  taille  si  appréciée  dans 
l'Ouest  présentent  pour  les  Marocains  l'idéal  absolu  de  la  monture. 
Les  gros  chevaux,  à  vrai  dire,  ne  pourraient  évoluer  dans  les  mon- 
tagnes ([ue  l'on  est    obligé  de   franchir  pour  parvenir  à   Fez.  Dans 


358  ÉTUDES    KT    MÉMOIRES 

celte  capitale,  un  pei-sonnaj^e    de  qualité  s'avance  monté  à  mule  se 
faisant  précédei'  de  son  valet  de   pied  à  cheval. 

L'étude  de  la  mule  au  Maroc,  ({ui  y  atteint  une  valeur  marchande 
de  beaucoup  supérieure  à  celle  du  cheval,  sera  quelque  jour  un  des 
plus  intéressants  chapitres  de  la  zootechnie.  Elle  est  demeurée, 
jusqu'aux  temps  actu<ds.  de  la  plus  haute  diflieulté.  le  Marocain 
qui  tient  plus  à  sa  mule  qu'à  lui-même,  ayant  réservé  jusqu'ici  ses 
secrets:  et  d  ailleurs  les  lieux  de  fabrication  étant  restés  le  plus 
souvent  inacessibles. 

Quelle  que  soit  la  manière  dont  elle  est  obtenue,  la  mule  maro- 
caine est  peut-être  de  toutes  les  mules  du  monde  la  plus    parfaite. 

Elle  porte  couramment  des  énormes  charg'es  de  8G0  kilogs  en 
marche  normale  d'étapes  de  30  kilomètres  par  jour,  alors  que  le 
chameau,  ((ui  porte  de  loO  à  iOO  kilo^s  au  maximum,  n'avance  pas 
à  plus  de  lo  kilomètres  par  jour. 

Le  Marocain  demande  k  sa  mule  une  g-rande  vitesse,  une  vitesse 
continue,  à  marches  forcées,  [)arfois  invraisemblables. 

H  Pars  sur  Ion  cheval.  Moi  je  sellerai  ma  mule  et  te  dépasserai  », 
a  coutume  de  dire  l'indiijène.  De  fait,  certaines  de  ces  mules  sou- 
tiennent legal-op  forcé,  sautent  les  obstacles  à  la  manière  <lu  cheval 
dont,  exceptionnellement,   elles  peuvent  soutenir  le  train. 

Comme  il  est  de  régule  générale,  les  mules  des  montagnards  pré- 
sentent le  caractère  d'une  plus  petite  taille. 

La  couleur  de  ces  bêtes  est  très  variée  :  les  grosses  mules  d'appa- 
rat sont  blanches;  celles  de  selle  sont  claires  ou  l)runes  ;  celles  de 
bât  brunes  ou  blanches. 

Elles  sont  élevées  avec  la  même  rusticité  que  le  cheval  ;  les  bêtes 
de  charge  reçoivent  régulièrement  à  l'étape  4  kilogr.  o  d'org'e  <'l 
un  suffisant  complément  de  paille. 

Enfin,  pour  compléter  cette  rapide  revue  des  équidés  au  Maroi-, 
il  faut  citer  l'àne  qui  joue  le  rôle  de  mule  du  pauvre. 

Ainsi  qu'en  tout  pays  musulman,  son  histoire  est  un  martyrolog^e; 
mal  nourri,  ne  recevant  jamais  de  ration  sauf  exceptionnellement 
un  peu  de  son  ou  paille,  il  doit  se  .suffire  à  lui-même  par  la  maig^re 
pàtuie  que  sa  dent  peut  arracher  au  bord  de  la  route.  Surchargé, 
il  accomplit  comme  la  mule  son  étap.e  de  'M)  kilomètres  et  son  arrière- 
train  n'est  le  plus  souvent  (ju'une  plaie  cruellement  entretenue  afin 
d"v  rendre  plus  sensible  la  touche  de  l'aiguillon... 

La  taille  de  ces  ânes  est  toujours  supérieure  à  celle  du  petit  bour- 


KQL'IDÉS    1»!      MAROC    N.-O.  3o!) 

ricot  (lAlgérie  dont  on  ne  trouve  pas,  à  vrai  dire,  léquivalent  au 
Maroc,  bien  qu'il  s'aj^isse  toujours  de  l'àne  africain  bien  connu. 

Telle  est  la  population  des  équidés  au  Maroc.  En  première  ligne, 
par  ordre  de  nombre,  se  classe  la  mule,  de  bât  ou  de  selle,  qui  est 
le  mode  de  transport  le  plus  employé  et  le  plus  à  conseilb'r  dans  le 
pays. 

Puis  le  cheval,  rare  dans  le  Xord.  (lù  il  cède  partout  le  pas  à  la 
mule,  plus  répandu  dans  les  montagnes  de  Taza,  entre  Fez  et  la 
province  d'Oran.  où  il  est  du  type  arabe,  et  beaucoup  plus  commvin 
dans  les  grandes  plaines  de  l'Ouest  et  du  Sud  où  la  prédominance 
de  la  grande  taille  est  marquée. 

Enfin  vient  l'àne,  que  le  petit  agriculteur  emploie  partout  comme 
béte  de  somme  pour  transporter  ses  produits,  concurremment 
d'ailleurs  à  sa  propre  femme  et  à  celle  de  son  voisin.  (|u"il  emmène 
ou  emprunte  dans  le  mémo  but. 

Parfois  même  c'est  la  femme  qui  est  réellement  l'animal  de  charge 
et  il  n'est  pas  rare  de  voir,  arrivant  de  10  ou  20  kilomètres  au 
marché  de  Tanger,  un  groupe  pittores(|ue  composé  de  deux  femmes 
j)ortant  les  cages  à  poulets,  les  sacs  de  grain,  les  charges  de  bois, 
écrasées,  pliant  sous  le  faix,  suivies,  à  petits  pas,  d'un  baudet  minus- 
cule que  monte,  en  béatitude  et  grande  paix,  le  propriétaire  du  tout. 
(A'iui-ci,  assis  nonchalamment  en  travers  de  la  béte,  somnole  et, 
entre  deux  coups  d'une  longue  épingle  rpi'il  enfonce  sans  mot  dire 
dans  la  croupe  du  bourricot  pour  exciter  son  pas,  rend  grâce  à 
Allah,  le  maître  de  l'heure,  d'avoir  bien  fait  toutes  choses... 

(t.   de  Gironcourt. 

I/iyénienr  arj/'ononir  <'l  d' Agi-icullure  coloniale. 

Chnrrjr  do  iniaxionn  pnr   h'   Miniatre  dea  (^olonÏPS  et 

le  Minisli'i'  df  l'Instriirlion    Puldiqiio. 


LE    SOJA 

[Suite.) 


COMCOSITION    DE    LA    PLANTE 

Elle  a  été  étudiée  beaucoup  plus  tard  que  celle  de  la  graine  et 
surtout  en  Amérique  où  1  on  emploie  beaucoup  le  soja  comme  four- 
rafçe.  En  France,  M.  Lechartier  s'est  ég-alement  occupé  de  la  ques- 
tion   voir  les  tableaux  ci-joints). 

On  peut  dire  que  le  fourrage  vert  du  soja  a  une  composition 
analogue  à  celle  du  trèfle.  Les  matières  minérales  renfermées  dans 
les  cendres  sont  surtout  la  chaux,  la  mag'nésie,  l'acide  phosphorique 
et  la  potasse. 

D'après  Schulze  '  on  rencontre  dans  les  g-ermes  du  soja  les 
mêmes  substances  azotées  que  dans  ceux  du  lupin.  Cependant  il  y 
a  peu  d'arginine  et  beaucoup  d'asparagine  ainsi  que  de  la  ch<dine 
et  de  l'acide  phénylamidopropionique. 

M.  Lechartier  -'  a  étudié  en  détail  les  proportions  de  chaque  élé- 
ment dans  les  dill'érentes  parties  de  la  plante  et  est  ari-ivé  aux 
conclusions  suivantes  : 

Acide  p/iosphorique.  —  Les  feuilles  en  contiennent  autant  que 
les  tiges.  Fendant  la  maturation,  les  composés  phosphores  émigrent 
des  feuilles  vers  les  gousses  et  de  là  dans  les  graines  ([ui  en  con- 
tiennent 1.1  plus  grande  proportion. 


L  Scliiil/.e.  Sur  les  consliliinnls  nzolés  des  f/cii/ics  de  soj,!    Zcilschril'l   fur  ijfit/sio- 
Imjische    Cheinie,  1899,  XII,  iOâ). 
2.   I-.  (iriiiKlcau.  Losf)_ja  liispida  Jntnihil  d  iHiritiill  me  iiniHifue.  I9():i.  n"  26,  27,  2S). 


LE    SOJA 


361 


Acide  salfuriqiie.  —  Les  proportions  en  sont  de  plus  en  plus 
faibles  en  allant  des  tiges  aux  feuilles,  aux  gousses  et  enfin  aux 
graines  où  il  atteint  son  minimum. 


Composition  du  Soja. 


Ct)sses    (",aj)aii   

Feuilles  et  liyes  (Capan 
Plante     entière    (Goess 

nian   j 

P'i>urraj;e  i entre  la  ilorai-. 

raison   et   la   fructifica-' 

tion) / 

Foin  de  Soja  Japonais.  . 
Foin  Massacluisett  . .  .  . 
Paille     de      Soja      Mas-' 

sachusett ;    ^^    '*' 


1 1 .  00 

11  .0(1 


:().:>o 

l(i 


1(1 


o 

s 

Matières 
e.\tractives 
non  azotées 

y. 

13 

3 

1 .  G  1 

1  .  29 

ll.!S7 

30. 4 j 

7.79 

<i.()8 

2.03 

37.12 

22.70 

2.31 

l.').S7 

.').(i2 

.-.  1  .  28 

20.7(1 

11.  17 

;< .  0 

1  .0 

10.  1 

(i .  :> 

2.3 

IG.'.t 

■1    •) 

23.1 

35.9 

.} .  9 

1  1  .  •-' 

■i.'t 

1.1 

1  .;• 

11.2 

37.  S 

21  .1 

37  .  ti 

7  .  i> 
(i.  1 

Observations 


Moyenne  de 
1 3  analyses 

Miiyenne  de 
1  analyses 

Moyenne  de 
3  analyses 


Chau.r.  —  Elle  s'accumule  surtoul   dans  les  feuilles  (jui  en  con- 
tiennent six  fois  plus  que  les  gousses. 

Magnésie.  —  Elle  accompagne  partout  la  chaux  :  elle  est  un  peu 
plus  abondante  que  cette  dernière  dans  les  graines. 

Potasse.  —  Elle  se  concentre  dans   la  gousse  pour  émigrer  dans 
les  graines  au  moment   de   la   maturation.   Le   rapport  —, —    est 


ch 


aux 


1 


l'gal  à   7    dans  la  graine,    à  3    dans  la   gousse,   à   ^ — ; — -   dans  les 

!■   a    o 

feuilles. 

La  composition  des  dillerentes  parties  de  la  plante  se  modifie  à  la 
maturation  par  suite  de  l  émigration  de  certains  principes  vers  les 
graines  :  la  chaux  et  la  magnésie  augmentent  dans  les  tiges  et  les 
feuilles  tandis  que  la  potasse  se  concentre  daiis  les  graines. 

Voici,  d  après  M.  Lechartier,  la  teneur  en  matières  organiques 
des  différentes  parties  du  soja  : 


^62 


ETUDES    ET    ME.M(J1KKS 


l-'lt'iiii'iil- 


Kaii 

Azote  total 

Protéine  lirute 

Matières  azotées  alimentaires,  .  . 
Amides  exprimés  en   Asparafiine 

Matières  j>rasses 

Matières  saccliai-itîabli's 

lOxtraelifs   non    a/olés 

Cellulose  ;  Ligneux) 

Cendres 


S 

ija   \  ei- 

. 

/. 

X 

if 

72.  i 7 

[z^ 

■X 

73.33 

70.86 

0.21 

0.  16 

0.76 

1  .31 

2.84 

1.78 

0  .  S() 

2 .  40 

4.01 

(1 .  .i  1 

0 .  ^:■> 

0.07 

0 .  29 

1  .04 

1 .6:) 

S. 57 

.■>.<»i 

6 .  80 

ô .  ().") 

s  .  <)() 

1.  12 

Il  .  Kl 

1.70 

,'i .  4  4 

1  .  :î2 

;< .  2  s 

1  .  :■,^ 

>i>)a  see 


■J! 

.Éf' 

■{. 

0.76 

1  .71 

4  .  76 

10.71 

3.11 

9.02 

1.26 

1  .  30 

1  .  06 

3 .  92 

31.11 

22.15 

1 S .  36 

33 .  37 

10.29 

1  7 .  93 

l.SI 

12.31 

3.1 
19.65 
16.53 

2 .  36 

6.85 

28 . 1 5 

16. 7S 

22 .  58 

6.  15 


Les  proportions  des  (lifférentes  i)arties  de  la  plante  étant  les  sui- 
vantes : 


Ec/ianfillons. 


N"  1  N"  2 


X»  :■! 


Moyenne 


Tiges 27,13 

Feuilles 35 

(lousses  ....      37,87 


23,12 

20,82 

23,45  ou  1/4  environ 

42,44 

42,72 

40,18  ou  4  10     — 

34,44 

30,4(1 

.34,37  ou  1  3       — 

on  peut,  en  combinant  ce  tableau  avec  le  précédent,  calculer  le 
poids  des  matières  nutritives  apportées  par  chaque  partie  de  la 
plante  et  la  composition  centésimale  de  la  plaiilo  ontièrcv  On  obtient 
ainsi  le  tableau  .suivani  : 


IJ-:  SOJA 


363 


Eléments  nutritifs  contenus  dans  chaque  partie  de  ht  })/;uif( 

{  Leciiartier). 


Pl'Opol'tliill 

Eau 

Azote  total 

Protéine  brute 

Mat.  azotées  aliment . 
Amides    en  asparaji.  . 

Matières  grasses 

Mal.  sacciiarifiables. . 
E.xtractifs  non  azotés 
Cellulose  ilignenx  .  .  . 
Cendres 


A  l'état  vert 


2j.  iJ 
1 S .  62 
0 .  ().") 
0.34 
0.27 
0 

0.07 
2.10 
I  .  :VS 
2 .  S  i 


10.  18 

20 .  ;is 

0.  10 
1.15 
I  .  03 
\) .  I  4 
0.42 

2 .  30 

3 .  iO 
i  .91 


34 .  37 
25.98 
0 .  26 
1.63 
I  .  38 
0.18 
0.57 
2.31 
1.38 
1.S7 


73 .  98 
0.50 
3.12 
2.63 
0.41 
1  .06 
6.92 
6 .  20 
6.62 


-V  l'état  sec 


r 

■s. 

•f. 
•/- 

26.  S7 

1 1  .  33 

31  .7!S 

0.21 

0.71 

1  .  00 

1  .  29 

1 .  43 

6.24 

0 .  83 

3.98 

5.29 

0 .  34 

0 .  53 

0.82 

0 .  28 

1.62 

2.18 

8.29 

9.25 

8.98 

5.01 

13.50 

5  .  29 

10.81 

7.39 

7 .  48 

1  .  29 

5 .  09 

2.08 

II 

10 

1 

1 
26 
23 
25 

8 


92 
06 
10 
69 
OS 
52 
,80 
.38 
,  16 


En  résumé,  le  soja  se  différencie  nettement  des  autres  plantes 
employées  ordinairement  comme  fourrage  par  sa  g-rande  richesse 
en  azote,  en  huile  et  en  matières  minérales. 

Les  matières  minérales  contenues  dans  les  cendres  du  soja  ont 
été  analysées  par  M.  Lechartier  qui  a  obtenu  les  résultats  consi- 
gnés dans  les  tableaux  ci-après  : 

Poids  total  de  matières  minérales  fournies  sur  l(HH)  kilos 
de  fourraije  sec  (Lechartier). 

(Les  chiffres  sont  obtenus  par  analyse  des  difïërentes  parties  et  en  l'aisant  inter\eiur 
les  proportions  dans  la  plante  entière. 


l-;iénients  uiinérau.x. 


Proporticin  dans  le  inélan^;e 

Cendres 

Silice 

Acide  pliosphorique 

Acide  sidt'ui'iqiie 

Chau.x 

Mafiuésic 

Potasse 

Soude 

Azote 


Tijjjes 


26  .  SO 

12.91 

(1.07 

1  .24 

2  24 
3 .  35 
I  .91 
2.13 
0.20 
2.05 


Feuilles 

(  iciusses 

Plante 
entière 

Il  .  15 

31  .79 

„ 

50.  s 7 

20.5 

84 .  28 

1  .16 

0.  12 

1  .  65 

1  .5S 

3 .  33 

(i .  1  4 

2.61 

1.71 

6 .  56 

IS..37 

2.47 

24 .  1  7 

5 .  10 

2.  I(i 

9.  17 

i.Ol 

7  .  15 

13.59 

0.07 

'o.NO 

1  .  16 

7  .(is 

!(» 

19   i:! 

304 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


De  son  côté,  M.  Joulie  avait  trouvé 


Pour  1 .00(f  kilos  à  Vétal  sec 


Éléments  minéraux. 

Tiges 
et   feuilles 

Graines 

Plante 
entière 

\zotc                                                        

1  2 .  50 
4 .  62 
2.72 

'.3.65 

'  9.58 
9.76 
1.13 
1  .27 

32.73 

57.88 
17.39 
J  .  41 
3.28 
8.91 
20 .  29 
0.50 
o.y3 
1  .  03 

28 .  1  (I 
9 .  02 
2 . 2(i 

29.8! 
9 . 3() 

1 3  .  39 
2  .  SK 
1  .15 

2!.  83 

\ridp  nho*inho!'ioiie                     

AriHo  '^iiirnri<i!io                                       

May-nésic 

Potasse 

Soudf                                

C)xvd(*  (U*  IVr                                      

Silice                                     

Poids  total  des  inatièr^es  contenues 
dans    1  .(HHt   kilos  de   Soja    (Lechartier). 

(^Analyse  directe  de  la  plante  entière.) 


l'ilrniciiis  niinéraiiN 


Eau 

Cendres 

Siliie 

Acide  jjlu)s|jli(iri(|U( 
-Vcidc  suirui'i(|iic    .  . 

Cliau.v 

Maj^nésie 

Potasse 

Soude 


Soja    (i'i'^tanines 


a    ~ 


10.00 
24.00 
1.36 
1  .67 
1  .  59 
7.73 
.3  .  66 
3 .  66 
0.12 


Soja  à  grain  noir 


92.32 

5.25 

6 .  43 

(i.lO 

20 .  73 

1 4  .  07 

1 4  .  09 

0.55 


740.00 

26 .  65 

2.86 

.  9  1 

1.7    ! 

t 

6 .  26 
2.99 
5.67 
0 .  l(i 


1 02 . 52 

H 

7.17 

6 .  90 

24.08 

11.51 

2  1  .  80 

0.63 


LI-:    SO.IA 


w> 


Poids  total  lie  matières  minérales 
dans     I .()()(}    kilos    de    Soja    d'K lampes. 

Bécolte  en  (/raines  à  l'état  sec. 


l'ilrmcnl  s  iniiuTaux 


l'riipin'lioii  de  e-liaqiie   partit-  dans   la 

foOdllr  loi  aie 

(tendres 

Silice 

Acide  pliosphorique 

Acide  sidfiiriqiie 

Chaux 

Magnésie 

Potasse 

Soude 


10.22 
0.;i3 
1 .  :^- 

2.79 
fi.  00 
i .  38 
0.52 
0.  16 


353.00      2NI .70 


55 .  10 
2.29 
J  .  52 
3.30 

22.32 
3 .  98 
I  .22 
0.30 


a. 


■I. 


-  -    ? 


177.20 

9.83 
0 .  09 
0 .  68 
0.97 
2.  12 
i  .72 
1.35 
0.11 


I  87  .  (iO 

12.1 9 
0.01 
3  .  52 
0.52 
0.72 
0.98 
5 .  02 
0.  10 


.  (KllI.dO 

9(> .  3  1 
3 .  32 
7.29 
7.58 
31.  16 
Il  .06 
S.  11 
I  .  :i0 


lîTUDE    DE    LA    GRAINK 


La  graine  de  soja  se  tUfférencie  très  nettement  des  autres  Légu- 
mineuses ;  d'une  part  par  sa  constitution  anatomique,  d'autre  part, 
par  «i  composition  chimique.  Nous  allons  donc  l'étudier  successi- 
vement à  ces  deux  points  de  vue. 

i;  L   —  (Constitution   de  la  graine. 

La  graine  de  soja  a  été  étudiée  en  détail  par  M.  Blondel  '.  Voici- 
ce  que  cet  auteur  a  trouvé  dans  une  coupe  au  niveau  du  hile  faite 
dans  un  grain  de  la  variété  jaune.  De  dehors  en  dedans  : 

1''  Un  plan  de  cellules  prismatiques,  à  grand  axe  perpendiculaire 
à  la  surface,  juxtaposées,  et  formant  autour  de  la  graine  une  couche 
de  protection  très  résistante. 


I.   Blondel,  Ohsemilions  sur  la  slriiclure  des  (ji-Hines  de  Soju   Hispidii    ./niinuil  de 
liliannacie  et  de  cluinie.   1888.  XA'I.  p.  587  . 


366  ÉTLDES    ET    MÉMOIRES 

2"  Un  plan  de  cellules  scléreuses  à  parois  latérales  arquées  très 
épaisses.  Ces  cellules,  de  très  grande  taille  dans  le  voisinag-e  du  hile, 
vont  en  s'aplatissant  dans  le  reste  du  tés^ument  et  iiianquent  com- 
plètement au  niveau  du  micropyle.  Elles  sont  colorées  en  jaune 
j)ar  l'iode. 

3"  Une  zone  parenchymateuse  de  cellules  lâchement  unies  s'apla- 
tissant  de  plus  en  plus  dans  la  partie  profonde  de  la  zone  et  dans 
lesquelles  liode  ne  révèle  aucune  trace  d'amidon. 

4"  Une  ct)uche  discontinue  de  cellules  à  contenu  opaque,  brunis- 
sant par  l'-iode.  à  paroi  mince  souvent  dilacérée,  vestige  de  Talbu- 
men  embryonnaire  ;  là  s'arrêtent  les  couches  tég-umentaires. 

.")"  Un  plan  d'épiderme  recouvrant  l'embryon. 

6"  La  masse  des  cotylédons,  à  parenchyme  polyédrique,  dont 
les  éléments  sont  remplis  de  cristalloïdes  se  colorant  en  brun  par 
l'iode,  en  jaune  par  1  acide  azotique  et  ne  présentant  ni  stries,  ni 
hile. 

La  constitution  de  la  graine  de  soja  a  été  étudiée  également  par 
M.  Colin. 


i;   IL   —   Composition  chimique  de  la  graine. 

Le  glycine  Hispida  se  dilï'érencie  des  autres  légumineuses  par 
sa  richesse  en  matières  azotées  et  en  huile  et  par  l'absence  d'ami- 
don. 

On  peut  mettre  en  évidence  cette  richesse  en  albuminoïdes  en 
faisant  agir  le  réactif  de  Millon  à  chaud  sur  une  coupe  mince  de 
soja.  On  obtient  immédiatemenL  une  coloration  rouge  vif,  alors  que 
le  haricot,  dans  les  mêmes  conditions,  ne  donne  qu'une  légère 
teinte  rose.  Si  au  conliairc  on  lait  agir  sur  une  coupt'  de  soja,  de 
l'iode  on  n'apercevra  aucune  trace  de  coloration  bleue  ou  violette, 
tandis  que  chez  le  haricot  toutes  les  cellules  de  l'embryon  se 
teintent  en  bleu  foncé  par  suite  de  l'abondance  de  l'amidon. 

La  composition  chimique  des  graines  de  soja  a  été  étudiée  par 
M.M.  SituM'  en  Allemagne,   Capan  '  à  Vienne,   Pellet   on  FT-ance-^, 


1.   Iliillelin  (fénérul  de  tlu'r,'t]i('tili(iue,  ISss,  article  de  M.  Egasse. 
:.'.  (Comptes  rendus.  .\C,    1177  :    Pellet.    Sur  l;i  fi.rUé  dp  (-(tmiiosilion   des  véffétaux. 
Analyse  du  soja  liisjtùla. 


LE    SOJA 


367 


Goessmanii  '.  Kellner  "-',  Prinsen  à  Java.  Nikitin  \  Giljarinski  ^, 
Kônig-  '.  Le  travail  le  plus  complet  a  été  fourni  par  MM.  Meissl  et 
Hocker  ''  (jui  ont  donné  la  composition  suivante  : 


(i ruine  de  fioju. 

Eau 10,00 

Caséine  solublr 30,00 

Caséine  insoluble 7,i)0 

Albumine 0,")0 

Huile 1H,00 

Lécithine,  cholestéiine ^        ^ 

Cire,  résine ( 

Dextrine 10,00 

Amidon -i.OO 

Cellulose ".,00 

Nous  donnons  sous  forme  de  tableaux  les  principales  analyses 
faites  jusqu'à  ce  jour  dans  les  différents  laboratoires  d'Europe  et 
d'Amérique. 

Les  différents  éléments  sont  d'ailleurs  très  inégalement  répartis 
dans  les  difïérentes  parties  de  la  graine  comme  le  montrent  les 
analyses  suivantes  du  soja  jaune  de  Chine. 


Désiirnation. 

o 

■-?   r. 

5  S 

0  '^ 

c 

'S 

1 

^1 

Matières 
azotées  ^ 

—     1. 

-'- 

—    o 

'Si 

7j 

1  00 

00 
•) 

8 

90. IS 

80  .  '.H 

87  .  09 
87.  i 7 

38 . 0(5 

41  .33 

30.93 

7  .  00 

17.80 

20.75 

10.45 

0 .  (30 

12.00 
1  1 .  (50 
17.32 
21.02 

1.14 
4.38 
4.08 
3 .  83 

Cotylédons 

Knibrvons 

Enveloppes 

1.  Gocssmaïui,  Une  anuli/se  de  soja  blanc  {Chemisches  Centrablall,  1890-1,  133,. 

2.  Bulletin  Imp.  Colleife  nf  Arp'icalt.  Japon,  vol.  1,  n"  2. 

3.  Zeilschiifl  fur  Uniersuchuny  der  \alirnnys  iind  Geniisseniitlel,   1901,    !■■   vol.. 
39;  Nikitin,  La  (jraine  de  soja  et  ses  produite  au  point  de  rue  c}\imi<iue  et  diététique^ 

4.  American  .hnirnal  of  Pharmaci/,  189(5-97:  article  de  M.  Trimblc. 

5.  Konig-,   Cheniie  der  Menschlichen  .\ahruntjs  und  Genussemitel,  -i"  édil.,  l"'  vo\. 
595-598,  2''  vol.  486-489. 

6.  Meiss  et  Bocker,  Sur  les  constituants  de  la  graine  de  soja  {Monatshefte  fiir  (Jhe- 
mie,  1883,  IV,  349-368. 

7.  Résultats  obtenus  au  Laboratoire  de  la  Société  biologique  d'Extrême-Orient. 

8.  Analyses  faites  au  Laboratoire  municipal  de  Paris. 


3()8  KTLitKs  i:i    mi;muiiu-:s 

Nous  allons  exainiui-r  succcssixcineiil  li'S  tlillérenls  composants 
(le  la  graine. 

Matières  nzolccs.  —  D'après  les  auteurs  japonais  il  y  aurait  dans 
la  j^raine  de  soja  T.'i  "  ,,  da/.ote  dont  ().'•>  à  l'état  dalbuniinoïdes. 
(I.  I   sous  forme  daniides  et  d.^i  sous  IV)rme  de  peptones. 

Meissl  et  IVuker  ont  l'tudié  les  matières  azotées  du  soja  par  le 
procédé  Ritthausen,  e"est-à-dire  par  action  successive  de  l'eau 
chaude,  de  leau  froide  et  enfin  d'une  soKition  de  potasse  à  I   "/j,. 

On  peut  représenter  la  marche  de  l'opcTation  jwv  le  scht'ma  sui- 
\anl   : 

(îi'iiiiic  Iraitcc  i);ir  1  Cati  cl   l;i  potasse. 


Filti-al  +  acides  IJcsidii  +   XaCI  à  10 


Précipité  de  Fillial  cliaiilVc  Hcsidii  Filtrai 

caséine  sohihie  cimtcnant  Ui  cuséiiw 

(80  "/"'•*''" 'ii'T '-'*''''-■  t  I  insolnhle 

azolccdc  la  j^raiiic      (>(iaj;iilimi  iV.ilhiiiui ne       Filtrat 

T-  sels  (le  cui\re 


IVêcipilc  l''illral 

ciipro-protciquc 
cl  matières  non  azotées. 

(iHHi'inc  (lu  soja  (Légumine).  —  La  cas('Mne  tlu  soja  a  pour 
composition  centésimale,  amides  à  part  : 

(larbone .11,24 

llydrofi-ène 0,09 

Azote h),:W 

Soufre 0,47 

Oxyj^ènc 21,02 

<^uand  elle  est  fraîche,  elle  est  facilenieiiL  solublc  dans  les  réac- 
tifs; sèche  elle  se  dissout  diflîcilement. 

Elle  est  soluble  dans  les  solutions  alcalines  étendues,  et  en  est 
piécipitée  par  les  solutions  salines  concentrées. 

Les  solutions  salines  étendues  donnent  des  précipités  se  redis- 
soKant  par  le  chlorure  de  sodium. 

Elle  est  précipitée  de  sa  solution  par  les   acides  étendus  et  est 


LE    SOJA  '{Gl) 

soluble  dans  un  excès  de  réactif.  L'acide  azotique  la  reprécipite  de 
ces  solutions. 

Les  acides  concentrés  la  dissolvent,  en  donnant  une  coloration 
violette  avec  Tacide  chlorhydrique,  rouge  foncé  avec  l'acide  sulfu- 
rique  et  jaune  avec  l'acide  azotique. 

Elle  est  soluble  dans  les  solutions  de  phosphate,  chlorure,  sulfate 
et  azotate  de  soude,  de  chlorure  d  ammonium,  chlorure  de  potas- 
sium, de  sulfate  de  magnésie. 

La  caséine  retirée  par  le  chlorure  de  sodium  et  qui  est  inso- 
luble dans  la  potasse  est  une  modification  de  la  caséine  soluble. 
Elle  a  été  appelée  caséine  insoluble  par  Meissl  et  Bôcker.  Sa  pro- 
j)ortion  augmente  au  fur  et  à  mesure  que  la  graine  vieillit  et  quand 
on  la  torréfie. 

Bien  que  différant  quelque  peu  par  sa  composition  chimique, 
des  caséines  animales,  la  légumine  leur  est  parfaitement  compa- 
rable, et  ce  n'est  pas  sans  raison  qu'on  Ta  appelée  caséine  végé- 
tale. Les  diftérences  qu'elle  présente  avec  les  caséines  animales 
sont  en  effet  de  même  ordre  que  celles  que  ces  dernières  présentent 
entre  elles.  D'ailleurs,  la  caséine  végétale  a  bien  des  points  com- 
muns avec  les  caséines  animales  ^.  Elle  est  coagulée  par  les  acides 
étendus  et  le  ferment  lab,  elle  est  attaquée  par  le  ferment  lactique 
et  donne  avec  ces  microorganismes  les  mêmes  produits  que  les 
caséines  animales. 

On  peut  donc  dire  que  la  légumine  n'est  autre  chose  qu  une  variété 
de  caséine. 

Albumine  du  soja.  —  La  composition  centésimale  (cendres  à 
part]  est  la  suivante  : 

Carbone o2,^J8 

Hydrogène 7 

Azote I7,2:> 

Elle  se  coagule  à  (^0". 

Elle  est  soluble  dans  la  potasse  étendue,  reprécipitée  par  l'acide 
acétique  et  redissoute  dans  un  excès  de  ce  réactif. 

Elle  se  dissout  difficilement  dans  les  acides  étendus.  C'est  un 
produit  de  transformation  de  la    caséine   car  Meissl  et  B<')cker  ont 

I.   Berthelot.  (Chimie  ory:nii(jiie. 

Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  li.  —  N"  loi.  26 


.■J70  ÉTl'DIOS    i:i     MH.MOIRKS 

passé  de  lu  caséine  à  1  all)uniine  en  dissolvant  la  pi-eniièrc    dans  \h 
potasse  et  précipitant  par  1  acide  acéticpie. 

Matières  .sur rres.  —  En  1881.  Levallois  a  trouvé  dans  la  yriimc 
1)  à  I  I  "  „  dune  matière  sucrée  incristallisable.  analogue  au  sucic  dr 
canne,  mais  qui  en  diilere  en  ce  (pie,  chautlee  avec  l'acide  azoticpie. 
elle  donne  de  l'acide  acétique  et  de  l'acide  niucir/iic. 

La  saccharose,  en  présence  d'acide  azo'tique  étendu  à  chaud 
donne  de  1  acide  saccharicpie,  de  l'acide  oxalique  et  de  1  acide  eassd- 
nique. 

Le  niénie  acide  transforme  U'  lactose  en  un  mélange  d  acidr 
inii(i(/ii('.  d'acide  saccharique,  d'acide  tartrique  et  d'acide  oxalique. 
La  proportion  d  acide  mucique  peut  atteindre  -iS  "  „. 

La  présence  d'acide  mucifjue  dans  les  produits  d  oxydai  kui  du 
sucre  de  soja  le  i-aj)proche  donc  du  lactose  et  1  éloigne  du  siiccha- 
l'ose. 

D'après  Slingl  e(  Morawski  il887).  il  y  aurait  dans  \v  soja  du 
sucre  de  canne  mélangé  avec  des  sucres  incristallisal)les  à  pouvoii- 
rotatoire  plus  élevé  que  le  sucre  de  canne,  mais  diminuant  aju'ès 
inversion,  donnant  de  l'acide  mucique  par  action  de  1  acide  azoticpie. 
ne  réduisant  la  liqueur  de  Fehling  (pi'après  trois  heures  d'éhuUition 
avec  l'acide  suliuricpie  étendu  sans  qu'on  puisse  affirmer  s'ils  se 
sont  transformés  en  glucose  et  lévulose. 

M.  Ma((uenne  pense  que  le  sucre  de  soja  est  peut-être  identique' 
à  la  galactane  qui  donne  du  galactose  par  hydrolyse  et  de  1  acide 
mucique  i)ar  oxydation. 

(h'  Muni/,  a  montré  cpie  l'origine  du  lactose  doit  èire  ra[)|)(iitée 
aux  galaelt)ni's  (pii  existenî,  dans  beauc<)U[)  de  léguniiiicusc's. 

Le  sucre  de  soia  a  donc  de  "T'andes  analogies  avei'  le  lactose,  ce 
qui  est  important  à  considérer  dans  la  fabrication   Au    lail    végétal. 

Le  sucre  de  soja  a  une  saveur  légèremeid  sucrée.  Précipité  de  sa 
solution  alcoolique  par  l'éther  puis,  séché  à  100"  dans  le  vide,  il 
forme  une  masse  spongieuse  très  déliquescente. 

II  fermente  rapidement  et  intégralement  en  présence  de  la  levure 
de  bière  et  donne  du  glucose.  Il  ne  réduit  pas  dirt'ctemenl  la 
licpu'ur  cupro-])otassi(pu',  mais  seulement  après  ébulilion  avec  les 
acides  minc-raux.  Il  devi(^  la  luniièi'e  poiaiisi'e  de  II")"  -i  droite  et 
.'{.'i"  seulenieiii  ajires  invei^^ion. 


LE    SOJA  -5  i 


Amidon.  — MM.  Bloiulel  '.  liiovue -,  Prinseu  '  noiil  pas  trouvé 
trace  d'ainiclon  dans  le  soja.  Harz  '  n  en  a  trovivé  ([u'avant  la  matu- 
rité. 

MM.  Meissl  et  BiVcker,  Pellet,  Ilanausek  '  ont  trouvé  peu  d'ami- 
don. Hanausek  a  aperçu  au  miscroscope  des  grains  d'amidon.  Ils 
sont  très  petits  et  noyés  dans  l'huile,  ce  qui  fait  qu'ils  échappent 
presque  toujours  à  l'iode.  On  les  verrait  très  bien  dans  les  cellules 
voisines  du  plan  de  contact  des  cotylédons.  En  cet  endroit,  après 
le  traitement  jiarliofle,  les  <>-rains  daleurone  jaunes,  sont  criblés  de 
points  ])leus. 

StiniJ-l  et  Morawski  ''  ont  trouvé  une  très  i'aible  quantité  d  amidon 
dont  ils  attribuent  la  formation  à  une  diastase  très  énergique. 

De.rlrinc.  —  D'après  Meissl  et  13ocker  il  y  aurait  dans  la  j^^raine 
de  soja  10  "/o  de  dextrine,  mais  d'après  Stingl  et  Morawski.  cette 
soi-disant  dextrine  ne  serait  autre  chose  que  des  sucres  incristal- 
lisables. 

Diaslase  du  soja.  —  Kn  hSSO  Stin^-l  et  Griiber  avaient  pris  un 
brevet  pour  l'emploi  du  soja  à  la  fabrication  d'une  levure,  dette 
étude  fut  reprise  par  Stinc^l  et  Morawski.  En  divisant  la  matière 
azotée  ils  ont  obtenu  : 

Précipitables  à  cli.nul  par  racidc 

2.7        I 


/  /    Frt>cipita))les  a  chaud  par  I  ; 

Matières      V   Soluhles  dans  \       acétique 

protéiques  (      Ifau  Hl,  12      )   Coae'ulable  par  la  chaleur.  . 


'  '  •  I       ...  ji 


/ 


34,8        /  l   Non  coagulahles 7,1       ^^) 

1    Insolubles  (Caséine  vé}i'étale' 24,6     ,4) 

(Vest  dans  la  portion  3  qu'ils  ont  découvert  la  diastase.  (>elle-ci 
même  employée  en  faible  quantité  transforme  l'amidon  en  2/.'i  de 
sucres  et  1/3  de  dextrine,  tandis  que  l'enzyme  du  malt  d'orge 
donne  d'autant  moins  de  glucose  et  d'autant  plus  de  dextrine  que 
la  quantité  de  malt  employée  est  plus  faible. 

1.  Blondol,  <  >liser\  ations  s  va- la  sIiikIui'o  di-s  ^-iiaines  de  soja.  .Ji>tirn;il  ilc  iihuniai- 
cie  et  de  chimie.  1888.  XVIII,   .'),  7. 

2.  Bull.  iinp.  collège  of  agricuUure  Jupon,  xni.  \  .  a'  1. 

3.  Prin.  Eink/e  Chinesische  Sojabohuen  prepnrale.  (]hemil<er  zciluiKj    ISiUi  . 

1.  Jahresberichl  liber  flic  Fnrtxchrific  ilcr  Phiivniaknifncsir .  l'hurninric  mul  lexi- 
roioffie,  1885,   117. 

:..   /(/.  18S3-18S1.  ■21'.). 

t").  Stinf,d  et  Morawski.  Pnur  la  eniuiaissaacc  <le  la  >;'raiae  de  soja.  .Uonulshe/ le  fur 
('.hernie.  ITti. 


M-2 


i;iii>i:s   i;'r   micmiuhis 


Matières  grasses.  —  La  graine  de  soja  contient  une  huile  i  i.'i  à 
22  °/o)  mi-siccative  formée  surtout  de  palmitates  et  de  stéarates. 
Nous  en  reparlerons  j)lus  loin  en  détail.  MM.  Ki,(>i;i!  et  ni.<M  n  ont 
retiré  de  l'huile  de  soja  une  phytostérine  inconnue  qu'ils  ont  appelée 
sojasterol  et  dont  le  pouvoir  rotatoire  est  :  dans  l'c-tiier —  28"  (>*>  : 
dans  le  chloroforme  —  .'i2"  ().'{. 

On  pouvait  craindre  que  le  soja,  comme  certains  haricots  exo- 
li([ues,  renferme  de  l'acide  prussique  ;  d  après  le  docteur  1>i.(m;ii.  (pu 
a  étudié  minutieusement  la  question,  on  n'en  trouve  pas  trace. 

En  l'Ecosse,  un  fermier  avait  intenté  im  procès  à  un  meunier  eu 
l'accusant  de  la  mort  de  ses  vaches  par  de  la  farine  de  soja  conte- 
nant de  l'acide  cyanhydrique.  Or  les  quantités  trouvées  par  les 
experts  furent  insigniliantes  et  incapables  d'entraîner  le  moindre 
dérang^ement  chez  les  animaux. 

(Cendres.  —  Le.s_  cendres  du  soja  sont  surtout  riches  en  acide 
phosphorique  et  l'u  potasse  comme  on  peut  s'en  rendre  compte  [)ar 
les  tableaux  suivants  montrant  les  résultats  des  analyses  faites  par 
M.  Pellet  et  par  M.  Lechartier.  On  remarquera  avec  ce  dernier 
([u'il  y  a  des  écarts  assez  notables  dans  la  composition  minérale 
des  graines  suivant  la  variété,  tandis  que  ces  écarts  sont  négli- 
geables quand  il  s'ag'it  des  autres  parties  de  la  plante.  Mais  quelle 
C[ue  soit  la  variété,  le  soja  est  toujours  un  aliment  concentré  de 
l)remier  ordre  au  point  de  vue  minéral  comme  au  point  de  vue  orga- 
nique. 

Analyse  des  cendres  du  Soja  par  M.  Pelle/. 


Acide  i'arl>(iiii(HU"  ('.()-).  .  . 
.\ci(l('  i)liiispli(>i"i([iu'  P-  ()■' 
Acide  sulfuriqiic  (SO")  ... 

Cliloiv   Cl 

l'(. lasso    K-  U 

Chaux  fCaO).; 

Mafiiiésic    MfïO). 

Iiis(ilid)les 

'l'iaccs-NaO  FcO 

.\  il('-(liiii'e  (  >'-'  |i(iur  le  Cl 

Total. 


'•(■liaiil 


I  :o 

•29 . 1  :'. 

l.:w 

0.7,") 
'.5.02 
8.<I2 
S  .  1  (I 
1.  K) 
1  . .')!! 


Mxi    r 

(I.  r 


100.00 


'2    ('•i-liaiil 


1  .20 
:îI  .92 

1  .  80 

0.7:) 

lj.27 
6.  JO 
G.iS 
1  .10 
2 .  I .") 


liKi.  17 
(I.  17 


lOO   110 


éi-lianl 


I  .00 

:il  .fis 

2.71 

(t.  75 

l:).02 

i.ls 

S.  17 
1  .  20 

1 .  s:< 


l(i(.    17 
il.  17 


100.00 


LE    S(JJA 


373 


Annli/.sc  minérale  des  «/mines  de  Soja  pour  1()0()  [Lecharlier]. 


l^loilU'llI 


Ilmniilito 

Cendi'fs 

Silice 

Acide  i)lii>spii(H'i([iic 
Acide  sult'iii'ique.  .  . 

Chaux 

Ma|;nésic 

Potasse 

Sullde 


Soja 
d'Etanipeis 


lis.  10 

r>7.30 
11.02 

lli.51 

2.44 
■■'>.  10 
1.62 

2;'. .  60 
I .  m 


■I. 


0 .  00 

65 .  00 

O.03 

Js.72 

2.76 

;5.76 

3.25 

26 .  77 

2 .  1 .1 


Soja 


a  ^rain   noir 


60 .  00 

47.80 
0.30 

11.59 
1.47 
3.13 
0.69 

M»,  is 
0.2S 


■f. 


0.00 

30.80 

0 .  33 

J2.33 

4.66 

3.33 

.•S.93 

20.72 

0.30 


Soja 
à  grain  noir 


J43.10 
43.60 
0 .  23 
9.93 
3.80 
2.40 
3.  13 
20 .  00 
0.00 


0.00 

53 .  20 

0.29 

1 1  .  39 

4 .  43 

2.80 

4.03 

23.34 

0 .  00 


Soja  hâtif 
de  Podolie 
grain  noir) 


143.10 

32.20 

0.13 

14.91 

2 .  13 

3 .  10 
1 .  05 

21.10 
1.83 


X, 


0 .  00 

33 .  90 

0 .  1  3 

17.00 

2    12 

3.87 

4.61 

24.02 

2.  loi 


LE    Sd.lA    DA^S    L  ALI  ME.NTATION    DLS    ANIMAUX 


Le  soja,  et  particiilièrenient  la  variété  noire,  est  employé  depuis 
lia  temps  immémorial  en  Chine  et  au  Japcm  pour  la  nourriture  des 
animaux.  Dans  la  Mandchourie  on  leur  donne  les  graines,  entières 
ou  concassées  et  mélano^ées  avec  de  la  paille  de  .millet  hachée  et  un 
peu  (1  eau.  Le  soja  à  Létal  vert  est  surtout  réservé  aux  moutons. 
Dans  le  sud  de  la  Chine  on  emploie,  au  lieu  des  grains,  les  tourteaux 
provenant  des  huileries  de  soja,  et  qui  sont  expédiés  sur  toute  la 
côte  par  jonques  entières. 

Dans  certaines  parties  du  Japon  on  donne  la  paille  du  soja  aux 
animaux.  A  Satsouma  (Extrême-Sud),  on  donne  les  grains  aux  che- 
vaux fins.  On  a  ainsi  une  nourriture  plus  chère,  mais  bien  meilleure 
que  Lorge  nue. 

Eln  Europe  et  en  Amérique  on  a  cherciié  à  utiliser  toutes  les  par- 
ties de  la  plante  pour  nourrir  le  bétail. 


374 


i:il  lJi:S    ET    MKftlOlKES 


5;  1.   —  Le  soja  connue  foiiri'nç/e  vert  ou  comme  foin. 

La  cuUurc  du  soja  fouiTiiL;i"i'st  couranU-aiix  Etats-Unis.  En  France. 
M.  Leehartier  a  fait  des  essais  très  encourageants  voir  au  chapitre  : 
Engrais). 

Le  foin  de  soja  est  tout  à  fait  comparable  ;i  celui  donné  [)ar  la 
lu/.erne.  le  sainfoin  ou  le  Irètle. 

En  et1"et  voici,  d'aj)iès  W'oltf.  la  composition  de  ces  plantes  : 


Knii 

r  ■■ 

O  j; 

c-  — 

0. 

■J.     ^ 

'5  ^ 

Soia                                   

l(> 
Ui 
l(i.7 

6,2 

ii,2 

14.2 
14.4 

i;5.:-. 
I2.:< 

»:>.5 

33,0 
27,1 
2(i.  0 

20.. H 
27,9 
34.2 
3S.2 

2,2 

2,:i 
2.r) 

2  2 

I^uzcriK'                                        

Sain  foin                       

Ti-èllf 

Comme  le  montre  ce  tableau,  les  différences  sont  peu  sensibles. 
Les  relations  nutritives  entre  les  matières  azotées  et  les  matières  non 
azotées  seraient  toujoiu-s.  d'après  Woltf  : 


Soja  .... 
Luzei'uc. 
Tièllo.. 
Siiinfoin 


Le  mènu'  auteur  douiie  la  n'parhlion  sui\anLt'  de  I  azote  dans  les 
j)lantes  cit('es  ci-dessus. 


« 

.Vliiiicnls 

A/.ii(c  "  ,   (le  lit  substance  sèche 

Azf'le  nf>n 
allmniinoïde 

o   ,' 

Total 

Dans 
l'aliinniine 

Non 
alhuniiniiïde 

Soja 

Ln/.oi'iic 

2,707 
2,045 
2,23  i 

2,14s  ■ 

1.M2 

l,SI(t 

0,j5!i 
0,733 
0.  i2  ; 

20,6 
28.<.t 
19 

Tivllc 

Au  poiul  dv  vue  de  l'azote,  le  soja  est  donc  supérieur  à  la  luzerne 
et  même  au  trèfle.  Au  point  de  vue  de  sa  richesse  j^énérale  en  élé- 
ments nutritifs,  il  se  place  entre  le  trèfle  et  la  luzerne.  (Test  donc 
im  excellent  fourrajije  (|ui  mérite  de  prendre  place  dans  les  cultures 
européennes. 


i.K  SOJA  375 

On  peut  donner  le  sdja-toiu  r.ii^e  aux  animaux  sous  trois  formes  : 

Fourrage  vert, 
Foin  sec. 
Fourrage  ensilé. 

Les  essais  d  ensilage  qui  ont  été  faits  ont  porté  sur  des  mélanges 
<le  soja  avec  d  autres  plantes  :  maïs,  millet.  M.  Jules  Robert,  de 
Seclov^itz  Bohême),  avait  essayé  plusieurs  mélanges  du  soja  avec  : 
maïs,  millet,  sarrazin,  vesce,  tige  de  topinambour.  Le  soja  entrait 
ilans  le  mélange  pour  1/5.  Le  fourrage  est  fané  jusq-u'à  perte  de 
")0  "/,,  de  son  poids,  tassé,  puis  recouvert  de  40  centimètres  de  terre. 
L  entassement  est  fait  couche  par  couche  jusqu'à  1  '"50  au-dessus 
(lu  sol.  La  masse  s  échaulfe,  brunit,  et  prend  une  odeur  spéciale  : 
elle  salïaisse  jusqu'au  niveau  du  sol. 

M.  Jules  Hobert  fait  remarquer  que  la  terre  du  silo  doit  être  plas- 
tique ;  il  faut  la  rabattre  avec  le  dos  d  une  bêche  pour  la  polir  et 
empêcher  !'<  ction  de  l'air  et  de  l'eau. 

Le  fourrage  obtenu  avait  la  composition  suivante  : 

Eau N,62 

Matières  grasses 2,33 

Cellulose 43,94 

Extractifs 27,5fi 

Matières  protéiques 8,75 

Cendres 8,80 

100,00 

(Analyse  faite  au  laboratoire  agricole  du  Prince  de  Schwartzen- 
berg  à  Lobositz,  en  Bohême. 

1.4  suivre.)  Li  Yr  Ying, 

(lonaeillor  de  /■■''  cl  fisse  ;iii  Ministère  de  V  Agriculture  de  la  Chine. 

et     L .     GRAlNDVOIN>Er . 
Ingénieur  agricole  (G.  . 


LK    CAOlTCIiOrC   EN    IM)()-CilINE 

[Suite.  I 


ANNAM 


Dans  un  ra])|)(ni  lies  documontt'  M.  le  llésident  Supérit'ur  Guo- 
LEAU  fait  connaître  (luel  est,  dans  le  courant  de  1910,  l'état  de  la 
question  du  caoutchouc  en  Annam. 

Exploitalion  des  essences  spontanées.  —  11  y  a  une  dizaine  d'an- 
nées plusieurs  colons  s'étaient  lancés  dans  l'exploitation  des  nom- 
breuses lianes  à  caoutchouc  que  renferment  les  massifs  boisés  de 
r  Annam. 

Tous,  depuis  longtemps,  ont  abandonné  cette  industrie  par  suite 
des  difficultés  qu'ils  avaient  à  se  procurer  de  la  main-d'œuvre.  Aussi, 
cette  exploitation  n'est-elle  plus  entreprise  que  par  les  Annamites 
pour  les  régions  boisées  peu  élevées,  et  pour  les  hauts  plateaux  par 
les  Mois,  les  Laotiens  et  les  Muongs.  Les  grosses  transactions  faites 
avec  ces  caoutchoucs  se  font  dans  la  partie  Nord  de  l' Annam  qui. 
pendant  la  campagne  1909-1910,  en  a  exporté  27  tonnes:  les  mar- 
chés principaux  sont  ceux  de  Vinh,  Cua-Rao,  et  Ha-7'inh. 

Les  principales  lianes  traitées  dans  ces  contrées  sont  VEcdysan- 
thera  rosea,  et  quelques  espèces  de  Parabarium  (|ui  paraissent  être 
les  plus  nombreuses  et  produire  le  latex  le  plus  riche  en  caoutchouc. 
Il  faudrait,  d'après  le  Docteur  Spire,  citer  encore  comme  lianes  éga- 
lement abondantes  le  Micrechites  Jacqueti.,  le  Clionemorpha  Gran- 
dieriana,  ÏArnalocalyx  microlobus  et  enfin  quelques  échantillons  de 
Parameria. 

Gomme  au  Laos,  l'exploitation  est  faite  par  les  indigènes  sans 
aucune  méthode,  mais  peut-on  leur  en  faire  un  grief  et  leur  deman- 
der d'apporter  plus  de  méthode  à  leur  exploitation,  étant  données 
les  diflicultés  et  les  dangers  presque  in.surmontables  que  présente  la 
saignée  des  lianes  en  forets.  Le  D'"  Spire  dans  son  ouvrage  Le  caout- 
chouc en  Indo-Chine,  cite  à  ce  sujet  une  lettre  éminemment  sugges- 
tive d'un  ancien  Résident  en  Annam,  M.  Goqui  : 


LE    CAOUTCHOUC.    EN    U\DO-CHINE  'Ml 

«Après  avoir  vu  ;i  1  "œuvre  les  collecteurs,  (jii  est  amené  à  s'ex- 
})liquer  leur  système  dévastateur  d'exploitation  :  ils  n'ont  pas  les 
moyens  de  faire  autrement.  Ils  ne  peuvent  pas  repérer  les  lianes 
pour  les  saig-ner  sur  place  et  revenir  recueillir  le  lait  dans  la  journée 
ouïe  lendemain,  car  ils  seraient  obligées  dy  aller  par  groupes;  en 
ce  cas.  trois  ou  quatre  hommes  ne  font  que  1  équivalent  du  travail 
d'un  sevd.  et  alors  le  métier  ne  paierait  plus  son  ouvrier.  D  un  autre 
côté,  ils  ne  peuvent  saventurer  isolément,  dévorés  ainsi  c[u'il  est 
arrivé  dans  les  premiers  temps  de  leur  exploitation.  D'autre  part, 
pour  exploiter  les  lianes  par  la  saignée  sur  les  plantes  mêmes,  il 
leur  faudrait  des  sentiers  d'accès  conduisant  ou  aboutissant  à  chaque 
liane  et  cela  coûterait  l^eaucoup  trop  cher.  Ils  en  sont  donc  réduits 
à  faire  œuvre  de  bûcherons.  Ils  se  mettent  quinze  ou  ving^t,  font  du 
bruit  comme  cinquante,  coupent  une  liane,  l'arrachent  de  l'arbre 
qui  h\  supporte,  la  tronçonnent  vivement  et  l'emportent  sur  le  sen- 
tier, à  labri  de  la  surprise  du  tig're  et  encore  mieux  des  sangsues. 
Deux  heures  avant  la  nuit,  ils  quittent  la  forêt  pour  rentrer  chez 
eux.  et  tout  cela  pour  gagner  une  ligature  ou  lo  cents  de  piastre 
par  Jour.    >< 

Gomme  il  est  facile  de  s'en  convaincre,  il  est  impossible  dans  de 
telles  conditions,  de  demander  à  l'indigène  d'avoir  recours  à  des 
procédés  méthodicjues  d'exploitation.  Aussi  M.  Groleal  estime  que 
ce  «  n'est  pas  avec  les  lianes  qu'il  faut  compter  remonter  la  produc- 
tion  du  caoutchouc  en  Annam  ». 

dnoutchouc  (le  plantation.  —  Le  nombre  des  colons  qui  se  livrent 
en  Annam  à  la  culture  d'arbres  à  caoutchouc  est  encore  peu  élevé. 
Dans  le  Sud-Annam  entre  la  frontière  de  la  Gochinchine  et  le  Nord 
de  la  province  de  Binh-Dinh  on  compte  quatre  concessionnaires. 

M.  Lemai  dont  la  concession  est  située  dans  la  province  de  Phan- 
tiêt  ; 

Le  Docteur  Yeksiàs  ; 

Et  M.  ScHEix  dans  la  province  de  Khanh-Hoa. 

M.  Delignon,  qui  dans  le  Binh-Dinh  possède  deux  concessions, 
celle  du  Dak  Joppau  et  celle  de  la  Rivière  verte. 

Concession  de  M.  Lemai.  — Elle  est  située  à  Song-(iiao,  province 
de  Phan-Tiêt. 

«   Cette  concession   ne  date  que  de   1908,  le  but  cherché  par  ce 


378  ÉTL  DKS    ET    MKMUllUJS 

colon  est  (rcnlri'prcadie  exclusivi>nient  hi  cultui-e  de  VHevea  Brasi- 
liensis.  Quelques  plants  de  /iciis  elasflci  ont  seulement  été  aniéna- 
g-és.  en  vue  de  l'étude  comparative  ultérieure  des  résultats  obtenus 
avec  les  deux  espèces,  tant  au  point  de  vue  de  rapidité  de  la  crois- 
sance de  leurs  sujets,  que  du  rendement  k  en  attendre. 

M.  Lkmai  possédait,  au  commencement  de  Tannée  1910.  environ 
l.i.OdO  plants  en  pépinière  et  environ  10.000  en  place  à  raison  de 
()00  par  hectare,  et  parmi  lesquels  des  sujets  de  deux  ans  à  deux 
ans  et  demi,  dune  fort  belle  venue  atteij^iiant  avec  un  diamètre  de 
cinq  à  six  centimètres  une  hauteur  moyenne  de  trois  mètres. 

Les  terrains  occupés  paraissent  fort  bien  appropriés  à  cette  cul- 
ture, bien  abrités  contre  les  coups  de  vents  fréquents  dans  la  réi^ion 
et  dangereux  jiour  les  jeunes  sujets;  ils  sont  suflisaniment  frais  pour 
n  avoir  pas  ;i  redouter  les  ell'ets  nuisibles  dune  saison  sèche  trop 
prolongée . 

On  e-stime  <jue  sur  cette  concession  le  piix  de  revient  d'un  hec- 
tare d'Hevea.  sera  à  l'âge  de  0  ans,  époque  à  laquelle  on  escompte 
pouvoir  commencer  les  premières  saig^nées,  d'environ  3.000  fr. 

Concession  de  Suôi-Giao.  —  La  plantation  de  Suôi-Giao  a  été 
entreprise  par  M.  le  D'  Yrrsi.n  :  elle  est  la  seule  en  Annam  (jui  pro- 
duit actuellement  du  caoutchouc  et  cela  depuis  3  ans. 

<(  L'installation  de  cette  concession  date  de  11  ans;  elle  est  située 
dans  la  vallée  du  Suôi-Giao,  vallée  qui  sert  de  pas.sag^e  à  la  route 
mandarine  et  à  la  ligne  du  chemin  de  fer  transindochinois. 

Les  premiers  es.sais  tentés  sur  la  culture  des  arbres  à  caoutchouc 
commencèrent  en  1S01I.  avec  des  Hevea  Brasiliensis,  culture  qui  est 
actuellement  la  plus  importante  et  a  fait  le  succès  de  cette  exploita- 
tion. 

Au  début  (le  l'.MO.  près  de  (SO.OOO  Ilevca  étaient  plantés  en  place, 
dont  les  jdus  âgés  ont   10  ans. 

La  surface  exploitable  en  1009  était  de  i  hectares  et  demi.  Mal- 
luaireusemenl  un  typhon  (jui  sé\il  eu  octobre  1909,  lit  de  nom- 
breux ravages  dans  cette  plantation  et  près  de  000  arbres  âgés  de  (» 
il  Ht  ans  furent  déracinés,  ou  brisés.  Les  jeunes  plantations  ne 
parurent  pas  souffrir  de  la  violence  du  vent. 

(jomme  autres  essences  à  caoutchouc  mises  en  expérience  dans 
cette  concessi(m,  il  faut  citer  le  c/isfi/lo/i  elasfira.  le  ficus  elasiica  et 
le  Ijlec/.rodra  fonhincnsils;. 


l.K    CAolICllOlC    E>     IMXt-r.UlNK 


:n9 


Cette  plantation  est  jj^aonée  sur  la  grande  forêt,  le  scil  (»sl  riche, 
profond,  le  sovis-sol  très  perméable. 

D'après  M.  Vehnet,  Directeur  de  cette  plantation,  les  trais  d'or- 
ganisation des  plantations  d'Hcvea  jusqu'au  moment  des  premières 
saig-nées  lo  à  (i  ans)  s'élèvent  entre  lî.OtM)  et  )^.o()()  fr.  par  hectare. 
Ces  chiffres  viennent  corrohorer  ceux  cités  plus  liant  au  sujet  de  la 
concession  de  M.  Lemai. 

Pendant  le  4*"  trimestre  11109,  et  premier  trimesti-e  1910,  il  fut 
expédié  par  cette  concession  1 .000  kilogrammes  de  caoutchouc 
para.  » 

Il  convient  de  raj)peller  (pie  c'est  sur  cette  concessidn  cpie  furent 
exécutés  les  remarquables  travaux  de  M.  Verset  sur  ÏHeven. 

(Concession  Schein. —  <>  Les  plantations  d'//et»ea  que  possède  ce 
colon  sont  toutes  récentes  :  les  arbres  les  plus  âgés  ont  2  ans  et  le 
nombre  total  plantés  à  demeure  est  d'environ  l.oOO.  Sol  silico  argi- 
leux, couche  arable  profonde,  sous-sol  perméable. 

Concession  Deliç/non.  —  Plantation  du  Dak  Jopau. 

Cette  concession  fut  demandée  par  M.  Delignon  en  liS9(S  ;  elle  est 
située  sur  le  plateau  d'An-Khê,  à  une  altitude  voisine  de  4oO  mètres. 

Les  premiers  essais  tentés  de  culture  d'arbres  à  caoutchouc  le 
furent  en  1904  avec  le  manihot  glaziovii  qui  devait  en  même  temps 
servir  d'ombrage  aux  caféiers.  Cet  arbre  ne  donna  que  des  résultats 
insig-nifîants  comme  production  de  caoutchouc,  et  comme  arbre 
d'ombrage  les  résultats  ne  furent  pas  meilleurs,  cette  essence  per- 
dant ses  feuilles  pendant  cpiatre  mois  de  l'année.  Il  n  en  existe  plus 
(pie  quelques  exemplaires. 

En  190(j.  des  terrains  furent  aménagés  pour  recevoir  des  Hevea. 
(^ette  plantation  s'est  depuis  accrue  sensiblement  et  comportait,  en 
juin  1910.  15.000  pieds  à' Hevea.  Sur  ce  nombre,  150  seulement 
étaient  âgés  de  4  ans.  C^es  arbres  offraient  en  octobre  1909,  au  point 
dt'  vue  végétation,  les  caractéristiques  suivantes,  pour  les  ti  exem- 
plaires les  plus  robustes. 

CiiH-diitoreiicf  ilu  tronc  à  1  m.  ;iii-ilos.sus  du  sol  0'"  143 

—  0  "'  1 JO 

—  0'"120 

—  0"  113 

—  0  '"  115 

—  0  '"  088 


N 

1.  Hauteur  totale 

5  '"  50 

N» 

2               

3  ■"  50 

N" 

3.              — 

5'"'40 

N 

i.              — 

3  ■"  50 

.X» 

5.              — 

3°™  50 

N' 

6.               — 

3  '"  70 

880  ÉTUDES     ET    MÉMOIRES 

Pour  les  autres  individus  île  nombre  de  plants  à  cette  époque 
était  de  8.0OO),  levir  hauteur  variait  de  2'"  oO  à  'A  '"  oO  et  la  circon- 
férence du  tronc  était  inférieure  à  8  centimètres. 

L  époque  où  furent  prises  ces  mensurations  correspondait  avec  la 
saison  froide  (^octobre  à  mars). 

La  croissance  des  mêmes  individus  fut  pendant  le  premier  tri- 
mestre lUKJ  d'environ  ()'"  30  en  hauteur  et  0"'(ll  I  en  circonférence.  » 

Cette  croissance  assez,  lente  doit,  semble-t-il,  être  attribuée  aux 
températures  très  basses  que  1  on  observe  à  certaines  époques  de 
Tannée  sur  le  plateau  où  est  établie  cette  concession. 

Tandis  que  dans  le  bassin  de  l'Amazone  la  température  oscille 
d'après  M.  J.-A.  Collet,  entre  24  et  32  degrés  C.  avec  une  moyenne 
de  27  à  28  degrés  C.  on  a  relevé  dans  les  environs  immédiats  île 
DakJopau  des  abaissements  de  température  de  13°  5  (lOdéc.  HMli»  . 
lo«  (19  nov.  1909). 

Dans  de  telles  conditions,  ce  n'est  que  dans  plusieurs  aimées 
qu'il  deviendra  possible  de  conclure  si  la  culture  de  l'Hevea  peut 
être  pratiquement  conseillée  dans  des  rég-ions  sujettes  à  d'aussi 
grands  abaissements  de  température. 

PlanLalion  de  la  Rivière  Verte.  —  Cette  plantation  ([ui  fut  com- 
mencée en  190(i  eut  beaucoup  à  soulfrir  des  troubles  d'Annam  en 
1908.  Dès  que  le  calme  fut  rétabli,  des  travaux  de  nettoienieul 
furent  aussitôt  entrepris,  et  13.000  plants  sur  15.000  plantés  pureiil 
être  .sauvés. 

A  titre  d'indication,  voici  les  caractéristiques  des  plus  heauv 
exemplaires  au  point  de  vue  de  la  croissance  des  hevea  plantés  en 
1906-1907-1908.  Ces  mensurations  datent  d'octobre  I90!>. 

«   Hevea  plantés  en    HMMi  (graines  provenant  de  Singapoiu'i. 

N»  1.  Hauteur.  (>  m.    10;  circonférence  A\\    lionc  ;i    i    m.    Aw  sol.  (»  m.  2"J 

N»  2.  —          i   m.  '.»();              —  —                   _  0  m.  i:i:. 

N»  :i.  —         5  m.   20;             —  —                   —  0  m.  lii 

N»  4.  —         Vi  m.  80;              —  —                   —  0  m.  le 

N»  5.  —         4  m.  :                   —  —                    —  0  m.  I  j 

Hevea  plantés  en  1!H)7  (graines  provenant  de  Suôi-Giao-Khanii-lIo:i  . 

N"  1.  Hauteur,  :{  m.   10;  circonfér.  du  Ironc  fi  I  m.  nu-dessus  du  soi.   0  m.  O'.i 

N°  2.         —         3  m.  10;         —  —  0  m.  0>< 

N"  3.         —         3  m.  20;         —                  —  —  0  m.  06!i 

N»  4.                      3  m.;               —                   —  ~  Om.Oîi!; 


N     1. 

Ilauleui-, 

■1  ni. 

70; 

N'^  2. 

— 

2  m. 

:;o  : 

N"  3. 

— 

1  111. 

ÎSO; 

\"  4. 

— 

l  ni. 

(30; 

N"  ;;. 

— 

1  m. 

■V-'i  : 

LE    CAOUTCHOUC    KN    IXDO-CHI^E  ^Sl 

Hevea  plantés  en  I90S  i graines  provenant   de  Singapour). 

0;  ciiconler.  du  hoiic  à  I   m.  au-dessus  du  sol,  0  ra.  OG 

—  —  —  0  m.  03 

—  —  —  Dm.  or; 

—  —  —  0  m.  05 

—  —  —  0  m.  04 

Pendant  le  premier  trimestre  lîHO,  pour  ces  mêmes  individus, 
1  accroissement  en  hauteur  fut  de  Om.  2)^  et  de  0  m.  011  pour  la 
circonférence. 

Les  terrains  de  cette  concession  sont  argilo-siliceux.  le  sous- 
sol  est  peu  perméable.  » 

Il  résulte  des  renseig-nements  fournis  par  M.  le  Résident  Supérieur 
Groleau  que  la  culture  de  l'Hevea  ne  saurait  actuellement  être  con- 
seillée que  dans  le  Sud-Annam.  Pour  les  provinces  plus  septen- 
trionales, il  sera  nécessaire  d'avoir  recours  à  d'autres  espèces  moins 
exig-eantes  au  point  de  vue  de  la  température. 

TONKIN. 

Les  renseignements  sur  la  production  du  caoutchouc  au  Tonkin 
sont  empruntés  à  deux  rapports  émanant  l'un  de  la  Chambre 
d'Agriculture  du  Tonkin,  l'autre  de  M.  Broemer  ag-ent  principal 
(les  services  agricoles  et  commerciaux  de  Tlndo-Chine. 

Essences  caoutchoiilifères  spontanées.  —  L'étude  des  essences 
cuoutchoutifères  spontanées  du  Tonkin  est  encore  loin  d'être  com- 
plet, ce  fait  est  dû  à  ce  que  la  presque  totalité  des  peuplements  est 
constituée  par  des  lianes  vivant  au  plus  épais  de  la  région  monta- 
gneuse. C'est  en  effet  la  saignée  des  lianes  par  les  indigènes,  sai- 
gnée effectuée  jusqu'à  ce  jour  encore  sans  aucun  soin  pour  la 
conserA'ation  des  peuplements  naturels,  qui  fournit  la  majeure  partie 
(lu  caoutchouc  exporté  du  Tonkin. 

Nous  ne  citerons  parmi  les  nombreuses  espèces  spontanées  men- 
tionnées dans  le  rapport  de  M.  Hroener,  que  celles  ((ui  ont  été 
reconnues  comme  réellement  productrices  de  caoutchouc  marchand. 

Bleekrode;i  Tonkinensis.  —  MM.  Dubard  et  Eberhardt  ont  fait 
paraître,  en  1910,  dans  le  Bulletin  du  Jardin  Colonial,  une  étude 
très  complète  de  cette  espèce,  à  laquelle  nous  empruntons  les  ren- 
seignements suivants   : 


382  ÉTLDKS    Kl     MÉ.MOIKKS 

'<  Le  lîlei'l'irtKlea  est  un  arbre  dont  1  allure  générale  rappelle  un 
pt'u  celle  de  nos  bouleaux  :  sa  croissance  est  rapide  ;  son  écorce  est 
blanchâtre  peu  épaisse;  ses  branches  sont  très  ramifiées.  Sa  taille 
varie  de  12  à  10  m.  suivant  les  terrains  sur  lesquels  il  se  développe. 
Son  bois  est  blanc  tendre,  à  fibres  longues,  il  est  impropre  à  tous 
les  iisagvs  de  menuiserie  et  d'ébénisterie.  Les  branches  sont  munies 
di'  lenticelles  très  nond)reuses. 

"  Le  Bleekrodea  tonkinensis  peuple  à  l'état  sporadicfue  la  ])resque 
totalité  de  la  surface  du  Tonkin  (le  tlelta  excepté);  mais  il  est  den 
endroits  nombreux  (»ù  il  existe  en  peuplements  serrés.  »  Des  peu- 
plements particulièrenient  abondants  sont  signalés  par  M.  Eberhardt 
dans  la  vallée  du  Song-Cau.  tlans  le  Kai-Kinh,  dans  les  forêts  qui 
entourent  les  lacs  Ba-Bé. 

'    La  composition  du  caoutchouc  est  la  suivante  : 

Densité  à  20" (M>o:i 

Eau 28,32 

Cendres 0.62 

Caoutchouc  vrai bO,7H 

Hésines 3,67 

Matières  étrangères  (par  difîérence).  6,63 

■  La  ([uantité  de  caoutchouc  vrai  peut  paraître  faible,  mais  idle 
est  due  à  la  grande  quantité  deau  (28,32  "/„)  que  renfermait  1  échan- 
tillon analysé,  quantité  qu  il  faut  attribuer  à  la  fabrication  toute 
récente  (3  jours)  de  la  plaque  soumise  à  l'analyse.  " 

L'élasticité  a  été  reconnu  ■■  très  bonne  •>.  la  nervosité  et  ladlié- 
sivité  "  parfaite  ". 

Deux  échantillons  dv  caoutchouc  de  Bleekrodea  soumis  ;i  l'ex- 
pertise de  MM.  Ilecht  frères  ont  été  cotés  Vun  de  8  francs  à  8  IV.  'id 
le  kilo,  l'autre  o  fr.  50  le  kilo,  le  cours  du  Para  étant  seulement  au 
moment  où  cette  estimation  a  été  faiti'.  de  il  fr.  oO.  L  échantillon 
coté  8  francs  à  8  fr.  "iO  avait  été  traité  par  léther  et  était  dépourvu 
de  toutes  matières  étrangères;  l'échanlillon  estimé  5  fr.  oO  était  un 
échantillon  brut  recueilli  sans  soins  par  les  indigènes,  il  (Uait  coa- 
gulé s|)(inlan(''ment.  sans  le  secours  daucun  acide. 

M.M.  Dubard  et  l^berhardt  estiment  (pi'au  cours  de  2o  fr.  pour  le 
Para  lin.  le  caoutchouc  de  Bleekrodea   se  vendrait  LS    à  20  francs. 

/ioiisif/o/ii.i  J^oii/.invnsis  i^berh.  —  Le  Bousigonia  tonkinensis  est 


LI-;  CAOïTCHorc.  i:.N   inuo-cmim:  H(S3 

une  liane  du  bassin  de  la  IJivière  (Claire,  dont  létude  a  été  t'aile 
par  M.  l^herhardt.  Elle  fournit  un  caoutchouc  rosé  de  bonne  tjua- 
lik". 

Xi/ii/iabaria  Raynaiidi  Juni.  —  Cette  liane  a  été  signalée  dans 
la  province  de  Tai-\g'uyen  dans  le  massif  du  Tain-Do,  dans  la  pro- 
vince de  Quang-Yen.  Son  aire  de  végétation  semble  donc  très  éten- 
due. 

Le  latex  qui  est  abondant  nest  pas  coagulé  |)ar  lacide  acétique, 
ni   par   le  jus  de  citron,  par  contre,  Talcool  le  coagule  rapidement. 

Le  1)''  Sj)ire  donne  comme  résultat  d'analyse  du  caoufchouc  pro- 
duit par  cette  liane. 

Humidité i,.jO  ",„ 

Caoutchouc tS7,35 

Hésines 0.23 

Substances  diverses.         1,92  dont  0.30  de  cendres. 

Un  échantillon  soamis  »'n  HMII  à  MM.  Michelin  a  donné  lieu  à 
l'appréciation  suivante  : 

«  Le  caoutchouc  récolté  au  Tonkin  nous  paraît  être  de  belle  qua- 
lité. L'échantillon  préparé  en  lanières  tendues  sur  un  fragment  de 
liane  pourrait  concourir  comme  emploi  et  prix  avec  les  ])lus  belles 
sortes  reçues  jusqu'ici  de  la  région  indo-chinoise.  >• 

Deux  colons  de  Phuong-l)o,  MM.  Godard  et  Saver  qui  avaient 
constaté  la  valeur  de  cette  liane  en  avaient  établi  une  pépinière  sur 
leur  concession.  Il  résulte  de  leurs  observations  que  ^  des  lianes 
de  5  ans  obtenues  par  bouturage  mesuraient  plus  de  70  mètres  de 
long  avec  un  diamètre  de  0  centimètres  à  3  mètres  du  sol.  Les 
écorces  traitées  par  pilonage  ont  donné  un  rendement  de  7  "  „  de 
caoutchouc  estimé  très  bon  par  la  Maison  Michelin  », 

Xylinabaria  Sp.  (Giay-Oua  Sung-Bo)  (Annamite).  —  L'aire  de 
végétation  de  cette  liane  est  très  étendue,  puisqu'elle  a  été- signalée 
au  Laos,  dans  le  bassin  de  la  Rivière  Noire,  dans  les  forêts  de  la 
rive  droite  du  fleuve  Rouge,  dans  le  Yèn-1  hé. 

"  Elle  produit  un  latex  blanc,  abondant,  (pii  coagule  rapidement 
à  l'air  libre.  Le  caoutchouc  obtenu  est  très  t-lastique  et  très  résis- 
tant. Il 

Parabariuni  Tournieri  (Pierre).  —  Le  Parabarium  Tournieri  vit 
sur  les  hauteurs  qui  dominent  les  vallées  du  haut  Song-Ma. 


.384  ÉTUDKS    ET    MÉMOIKES 

Melodiniis  Tournleri  (Pierre).  —  Cette  liane  qui  a  été  signalée 
dans  la  réfçion  de  Phu-lang-Thuoni^'  est  très  vigoureuse.  Elle  se 
plait  dans  les  bas-fonds  et  les  forêts  humides.  Le  caoutchouc  fourni 
par  cette  liane  ne  paraît  être  que  d'assez  médiocre  qualité. 

Michrechites  Jacqiieli  (Pierre).  —  Cette  liane  a  été  rencontrée 
par  le  D'  Spire  dans  la  forêt  de  Cho-Go  (Yen-Thé). 

L'analyse  de  caoutchouc  de  cette  liane  faite  par  M.  Lamv  donne  : 

l'élasticité très  grande 

Nervosité grande 

Adhésivité 1res  pauvre 

Licpiide  d  interposition.  .  34,46 

Perte  au  lavage 2,57 

Uésines 12,33 

Substances   minérales.  .  .        0,42 

Caoutchouc  pur 84,68 

Conn  Teckeou  (Muong).  —  "  Cette  liane  a  été  signalée  en  niai 
lUOO  par  M.  Legrand,  colon  à  Tho-Bo,  où  elle  est  commune  ;  elle 
existe  également  dans  la  province  de  Hung-Hoa  et  dans  la  région 
de  Van-Bu. 

'<  Le  caoutchouc  (|u  elle  fournit  est  de  très  bonne  qualité.   » 

M.  Broemer  signale  encore,  comme  lianes  productrices  de 
caoutctiouc,  le  Khau-Coc-Han.  signalé  par  le  lieutenant  Javouhey 
dans  le  Chau  de  Bac-Son  :  le  Khau-Coc-Be,  le  Khau-Benh-Phia  : 
entin.  une  série  de  lianes  recueillies  par  M.  Pouchat  dans  le  Yen- 
The,  et  non  encore  déterminées. 

KssKNCES  CULTIVÉES.  —  Aucuu  l'ésullat  délinitif  n'a  encore  été 
obtenu  au  Tonkin  de  la  culture  des  essences  à  caoutchouc  d'origine 
étrangère. 

Les  llevea  et  Castilloa  plantés  isolément  dans  quelques  endroits 
n  ont  donné  jusqu'ici  aucun  résultat  encourageant.  Ce  fait  n'a 
d  ailleurs  rien  de  surprenant,  étant  donnée  la  latitiule  du  Tonkin  et 
son  régime  climalérique. 

Le  Ficus  elasficH  que  1  On  rencontre  (Tailleurs  à  l'état  isolé  sur 
un  grand  nombre  de  points  du  Toidvin  fait  actuellement  l'objet 
d'essais  suivis. 

D'après  un  ia[)p(trt  di-  M.  le  Président  de  la  (îhambre  d'Agri- 
culture du  Tonkin,  des  plantations  ont  été  faites  par  MM.  Taktarin, 
CoitEMT,  Levaciié,  Sai:eb,  Biciiot.  Ma/.m;ke  et  Bellan. 


\.\'.    CAUI    rCHUUC     l.>     I.M)0-<:illNK  38.') 

M.  Iakiakin  possède  environ  7(1. OOO  lieus  clastic.t.  les  [)lus  âgés 
ont  0  ans.  La  surface  couvei'te  p;ir  vi'Wi'  plantation  est  de  20()  hec- 
tares. 

Le  liens  elaslica  ne  j)ouvant,  au  Tonkin,  être  saigné  avant  làge 
de  12  ans,  il  convient  dattendrc  (juelques  années  encore  pour 
savoir  (piels  seront,  au  point  de  vue  économique,  les  avantages  qui 
pourront  être  obtenus  de   cette  culliue. 

Funtiunia  elaslica.  —  Des  plantations  de  cette  espèce  africaine 
ont  été  faites  en  l'.)()(S  aux  stati<»ns  expérimentales  de  Thanh-Ba  et 
de  La-Pho.  Mais  ces  plants  sont  encore  trop  jeunes  pour  tirer 
aucune  conclusion  de  leur  développement. 

Mn/ii/iol  (r/aziovii.  —  La  culture  du  Manihot  Glaziovii  n"a  pas 
donné  de  résultats  bien  satisfaisants  :  <i  Les  extrémités  sont  gelées 
en  hiver  (|uand  le  ravonnement  est  trop  intense  ;  les  branches 
délicates  ne  résistent  pas  aux  vents  violents,  les  racines  féculentes 
de  Larbre,  au  moins  dans  le  jeune  âge,  attirent  les  sangliers  qui 
en  sont  friands.  » 

Les  résultats  des  saignées  etl'ectuées  en  divers  points  ont  été 
irréguliers  cependant  ;  d'api'ès  M.  Broemer,  des  observations  faites 
récemment  sur  (piehpies  arbivs,  aiu'aient  «  rendu  confiance  k  cer- 
tains   K 

Le  Crijplosteç/in  Mndugascarienxis  introduit  au  Tonkin  en  11)00 
par  M.  Lemaire  vient  bien  sous  le  climat  tonkinois. 

«  Le  Caoutchouc  obtenu  est  très  nerveux,  mais  le  faible  écoule- 
ment du  latex  rend  la  récolte  par  incision  très  difficile.    » 

Le  cryptostegia  est  une  liane  et  la  culture  de  ces  essences  caout- 
choutifères  ayant  presque  toujours  causé  des  mécomptes,  il  con- 
viendra jusqu'à  plus  ample  informé,  de  se  montrer  réservé  avant 
de  préconiser  1  extension  de  cette  culture. 

Conclusions. 

La  question  de  la  production  du  caoutchouc  en  lndo-(^hine.  peut 
d'après  les  conclusions  pratiques  «pi'il  est  permis  de  tirer  des  rap- 
ports dont  nous  venons  de  donner  1  analyse,  être  envisagée  ainsi 
qu'il  suit  : 

L'exploitation  des  essences  indigènes  ne  saurait  être  actuellement 

But.  du  Jardin  coLnnuil.   l'.lll.  II.  —  N"  101.  :>7 


'^86  ÉÏLDES   ET    MÉMOIRES 

pratiquée  que  par  les  indig-ènes.  Mais  il  serait  désirable  que  des 
mesures  puissent  être  prises  pour  les  amener  à  employer  des 
méthodes  d'exploitation  rationnelles  et  sauvegarder  ainsi  les  peu- 
plements naturels. 

En  ce  qui  concerne  les  essences  cultivées,  des  résultats  certains 
ont  été  obtenus  de  la  culture  de  IHevea  en  Cochinchine  et  dans 
le  Sud-Annam.  Mais  il  semble  bien  qu'il  conviendra  de  limiter  cette 
culture  à  ces  seules  rég-ions,  l'Hevea  ne  trouvant  plus  dans  les 
provinces  plus  septentrionales  des  conditions  climatériques  favo- 
rables à  son  développement.  Pour  ces  réglions,  les  sssais  en  cours  de 
culture  de  Ficus  elastica  et  autres  essences  d'origine  étrangère 
permettront  sans  dovite.  à  bref  délai,  de  résoudre  la  question  du 
caoutchouc  de  plantation,  mais  aucun  résultat  ne  peut  encore  être 
considéré  comme  acquis. 

La  culture  de  IHevea  elle-même  demandera,  pour  être  complète- 
ment au  point,  bien  des  études  complémentaires,  telles  que  celles 
de  la  main-d  œuvre  :  de  la  création  de  races  d'Hevea  particulière- 
ment productrices  de  caoutchouc  par  sélection  des  semences  ;  pro- 
cédés les  meilleurs  de  saig'née,  de  coagulation,  de  séchao-e  :  fumures. 

Mais  on  peut,  dès  maintenant,  envisager  que  dans  un  avenir 
relativement  rapproché  notre  colonie  de  l'Indo-Chine  pourra  con- 
tribuer, dans  une  très  large  part,  à  l'approvisionnement  en  caout- 
chouc du  marché  métropolitain. 

S.    Pek.noi, 

In//r/ii('iii'  ;i;jr<niiimi'. 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

(Suite.) 


X 

Matières  textiles.  Poils  végétaux. 

A.  —  Généralités. 

Dans  ce  chapitre  et  les  suivants  nous  étudierons  non  seulement 
les  matières  textiles  proprement  dites  d'origine  vég-étale,  c'est-à- 
dire  celles  qui  sont  susceptibles  détre  filées  et  tissées,  mais  aussi  les 
produits  employés  pour  fabriquer  des  cordages,  de  la  pâte  à  papier 
ou  encore  comme  matières  de  rembourrage. 

Il  n'y  a  pas  en  efPet  de  démarcation  très  nette  entre  les  matières 
correspondant  à  ces  différents  modes  d'emploi  et,  telle  fibre  plutôt 
apte  à  fournir  des  cordages  ou  de  la  pâte  à  papier,  pourra  servir 
également  pour  fabriquer  des  tissus  grossiers  ;  telle  sorte  de  poils 
végétaux,  employée  à  l'ordinaire  pour  le  rembourrage,  pourrait  être 
à  la  rigueur  filée  seule  ou  en  mélange. 

Les  matières  textiles  prises  au  sens  le  plus  large  peuvent  se  grou- 
per en  deux  grandes  catégories  :  les  poils  et  les  fibres. 

Les  poils  sont  des  prolongements  nés  à  la  surface  des  organes 
végétaux  et  tirant  leur  origine  de  cellules  épidermiques  ^  ;  ils  sont 
la  plupart  du  temps  unicellulaires.  Les  fibres  sont  au  contraire  des 
éléments  internes,  constituant  la  partie  la  plus  essentielle  du  sys- 
tème de  soutien  des  végétaux. 

Les  poils  A  égétaux  dun  grand  emploi  industriel  sont  peu  nom- 
breux ;  à  vrai  dire,  on  iie  peut  citer  au  premier  rang  que  le  colon  ; 
bien  en  arrière  vient  le  kapok,  employé  surtout  comme  matière 
de  rembourrage;  enfin,  au  dernier  plan,  il  faut  signaler  ren.semble 


1.  Dans  le  langage  courant,  on  emploie  souvent  le   mot  fibres  pour  désigner  les 
poils;  on  dit  par  exemple  :  fibres  de  coton  pour  |)oils  de  coton. 


:{8S  ÉTiDEs   Kl    Mi;.M(Hi;i;s 

des  soies  réi/cfales.  fournies  par  les  aij^rettes  c[ui  surmoiileul  la 
jj'raiiie  d  un  certain  nombre  dAsclépiadées  et  d'Apocynées.  et  dont 
les  emplois  sont  des  plus  restreints,  ainsi  que  les  Inines  vé(jétah's 
(|ui  revêtent  les  tij^es  de  certaines  Cactées  mexicaines.  Alors  que 
clu'/.  les  graines  dAsclépiadées  les  poils  sont  localisés  à  I  un  des 
pôles,  chez  le  coton  ils  recouvrent  toute  la  surface  de  la  semence  : 
(juant  au  kaj)ok,  il  est  formé  par  la  bourre  qui  tapisse  intérieuri'- 
inent  les  capsules  des  Eriodendron  et  des  Bonibu.r  :  cest  donc  une 
production  du  péricarpe  et  non  plus  des  «graines. 

Au  point  de  A^ue  de  la  constitution  chimique,  les  poils  végétaux 
sont  tantôt  formés  de  cellulose  pin"c.  c'est  le  cas  du  coton,  et  se 
colorent  en  bleu  par  l'action  successive  de  l'iode  et  de  lacidé  sul- 
furique.  tantôt  de  cellulose  plus  ou  moins  fortement  imprégnée  de 
lignine  et  le  réactif  précédent  leur  communique  une  teinte  jaune 
brunâtre,  tandis  que  la  phloroglucine  et  Tacide  chlorhydrique  les 
colorent  en  rouge  et  le  sulfate  d'aniline  en  jaune. 

Lorsque  la  paroi  n'est  pas  ligniliée,  le  poil  est  d'aspect  terne  : 
plus  la  lignification  devient  intense,  plus  sa  surface  devient  brillanti- 
et  son  aspect  soveux. 

On  poiuM-a  donc  classer  li's  poils  végétaux  de  la  façon  suivante  : 

j    Coloration  bleue (^oton. 

-^^       ....        I  (Coloration  jaune  ,    mie    coloration   Poils  de  Bom- 
Pai-  1  u)de      1  ,  •        i        ■  .,  ,       , 

....  !        plus  ou  monis  \        laune  pale...        tracées. 


,„     .  ,       brunâtre.  une    coloration   Soies       véi^é 

ultiu'Kfue. 


et  1  acuie 

/  Sidlale    d'aniline   j        iavuu>  franc.        taies 
donnant 

B.  —  Coton. 

Orii/iiK'  /jotH/iu/iie  et  (/é«)(jf'nphiqiie.  —  Parmi  les  j)oils  végétaux, 
le  coton  seul  est  véritablement  textile.  11  est  fourni  par  des  plantes 
du  gem'e  dosst/jjiuni,  appartenant  à  la  tribu  des  llilnscées  de  la 
famille  des  Malvacées  ;  la  capsule  s'ouvre  en  3,  \  ou  '>  valves 
mettant  en  liberté  les  graines  qui  portent  le  coton. 

Les  nombreuses  races  de  cotonniers  dont  les  produits  sont 
l'xploités  ajjpartiennent  ii  un  petit  nombre  d  espèces  linnéennes. 
dont  elles  sont  sorties  par  la  culture  sur  des  sols  et  sous  d(^s  climats 
très  variés  cl  |);ir  des  croisements  inidtiples. 


COURS    DK    BOTANIQUE    COLOÎS'IALE    APPLlQUEf: 


:{89 


Sans  nous  étendre  ici  sur  la  question  en  somme  très  complexe  de 
l'origine  botanique  des  dilVérentes  sortes  de  cotons,  contentons- 
nous  d'énumérer  les  principales  espèces  qui  concourent  à  leur  pro- 
duction. Ce  sont  : 

G.  herhaceum  L.  qui,  malgré  son  nom  spécifique,  peut  devenir 
arborescent  dans  les  pays  chauds  ;  c'est  une  espèce  orig-inaire  d  Asie 
et  cultivée  surtout  dans  l'Inde,  en  Asie  Mineure  et  en  Floride.  Les 
feuilles    présentent  3    ou    o  lobes  assez    courts  et    suborl)iculaires 


Fig-.  104 


—  Gossi/itium    herhiiceum    d'après  Parlalore,. 


G.  arhoreum  L.  qui  peut,  dans  des  conditions  défavorables  de 
A'égétation.  retourner  à  l'état  herbacé;  originaire  des  régions  chaudes 
de  TAsie,  il  est  en  somme  fort  peu  cultivé  (Indes  orientales.  Egypte). 
Les  lobes  foliaires  sont  oblongs,  étroits  et  lancéolés. 

G.  hirsu/utn  L.  originaire  des  régions  chaudes  de  l'Amérique 
centrale.  Il  a  donné  un  grand  nombre  de  variétés  dont  les  unes  ont 
(les  graines  recouvertes  d'un  duvet  verdâtre  (région  moyenne  des 
Etats-Unis  j,  les  autres  des  graines  à  duvet  grisâtre  ('parties  chaudes 


390 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


de  la  Louisiane  et  du  Texas).  C'est  de  cette  espèce  que  dérivent  la 
plupart  des  races  de  1  Afrique  occidentale  [iv^.   lOo). 

Les  lobes  foliaires  sont  de  moyenne  longueur  et  ovales-acuminés; 
les  jeunes  pousses  et  les  pétioles  des  feuilles  sont  généralement  très 


\''iy:.  10.1.  —  (iossijjiiiim  lilrsiil uni.  X'iiiiéli'  ,\  l)ai'};;iii  de  Si'iicgambie  (d'api-és  Ih'iii'N   . 


velus,  d  où  le  nom    spécilique  ;    mais  il  y  a   ce])endanl  des  fornu-s 
presque  «j^labres  dérivant  de  cette  espèce. 

(i.    hurJjudense  L.    originaire   des  Antilles,    cultivé   surldul    aux 


COURS    DE    BOTAMUUE    COLONIALE    APPLIQUEE 


391 


États-Unis  (Géorgie),  au  Brésil,  en  Egypte;  il  est  remarquable  par 
la  longueur  et  la  finesse  des  soies  qu'il  produit  ;  les  lobes  foliaires, 


Fig-.  106.  —  (iossyjjimn  h;trbadense  (d' après  Farlatore 


plus  allongés  (jue  dans  l'espèce  précédente,  sont  oblongs-lancéolés 
(«§••  106). 


)^*)2  KTlhKS     i;i      MKMitlIiKS 

Les  graines  de  cotonniers,  outre  les  long-s  poils  qui  constituent 
la  matière  textile,  portent  encore  un  lin  duvet  blanc,  grisâtre  ou 
verdâtre,  fortement  adhérent.  Ce  duvet  manque  d'habitude  chez  le 
(t.  barhadensc .  et  c'est  là  un  des  caractères  o^énéralement  invoqués 
pour  la  distinction  de  cette  espèce  :  malheureusement  il  n'a  rien  de 
lixe,  et,  s'il  arrive  parfois  de  trouver  dans  d'autres  sortes  des  graines 
nues  ou  presque  nues,  le  (i.  hurhathnse  cultivé  en  terrain  sec  peut, 
par  contre,  donner  une  certaine  proportion  de  g-raines  vêtues. 

Elcnicnfs  <r;qj/t/-c'clri/ioii  de  (a  valeur  d'un  coton.  — -  Les  princi- 
pales qualités  commerciales  d'un  coton  sont  au  noml^re  de  quatre  : 
deux  sont  complètement  indépendantes  :  ce  sont  la  loncfueur  et  la 
finesse  ;  la  troisième  dépend  du  diamètre  des  ])oils  et  par  conséquent 
de  la  finesse,  c  est  la  résislunce:  enfin  la  (juatrième  qui  est  Vhomo- 
;/('ne'Ué  est  naturellement  fonction  des  trois  autres,  car  on  peut  con- 
cevoir une  homogénéité  de  longueur,  de  finesse  ou  île  résistance. 

La  méthode  d'appréciation  que  nous  allons  intUquer  pour  évaluer 
ces  diverses  qualités,  pouri-ait  facilement  s  adapter  le  cas  échéant  à 
n  importe  quels  poils  végétaux;  elle  est  due  à  \.  Henry  '.  (pii  a 
apporté  Ijeaucoup  de  jirécision  aux  procédés  de  mesure  es(.[uissés 
par  ses  devanciers. 

Les  qualités  d'un  coton  peuvent  se  traduire  par  des  nombres,  qui 
varieront  largement  pour  une  sorte  donnée,  suivant  la  façon  dont 
sont  prélevées  les  libres  destinées  à  l  étude.  Des  uiesures  effectuées 
sur  des  poils  provenant  de  deux  récoltes  différentes,  de  deux  indi- 
vidus différents  (l'une  même  récolte,  de  deux  caj)sules  différentes 
eueillies  sur  le  même  pied,  de  deux  graines  différentes  d  une  même 
capsule  ou  même  de  deux  régions  différentes  d'une  même  graine 
donnent  des  résultats  nettement  distincts;  à  plus  forte  raison 
observe-t-on  des  divergences  considérables  lorsqu'on  compare  des 
sortes  d  (trigines  l)otani(jues  ou  géographiques  éloignées.  On  con- 
çoit donc  d'une  part  (pie  liMuploi  d'une  méthode  rationnelle  de 
mensuration  puisse  permettre  des  comparaisons  didicates,  lorscpi'il 
s'agit  par  exemple  de  discerner  Tciffet  de  tel  ou  lel  engrais  ou  de 
suivre  pas  à  pas  les  j)rogrès  réalisés  par  une  sélection  poursuivie 
(l.ins  un  sens  déterminé.  Mais,  d'autre  part,  pour  <pie.  de  pareilles 
luesures  on  j>uisse  tirer  des  conclusions  inattacpiables,  il  est  néces- 


I.    'S.   IIiiMn,    Ia'    ('.(iIiih.  Su  iiilliirr  ihins    les  iiilunii's  frunruisvs     Af^Tic.  pi'iil.des 
|>a>s  cIkhkIs.  Ht((l-M>(iL'  . 


((H  HS    DK    liUlAMQI  K    COLOMAI.K    APPLIQUÉE  393 

saire  de  recourir  à  une  méthode-  d'échantillonuaye  bien  définie  et 
qui  permette  d'obtenir  une  moyenne  rationnelle,  en  tenant  compte 
de  toutes  les  variations  qui  se  produisent  dune  manière  normale 
sur  une  même  graine,  d  une  graine  à  l'autre  pour-  la  même  capsule 
et  de  capsule  à  capsule  sur  le  même  pied. 

La  première  condition  pour  atteindre  ce  résultat  est  de  ne  jamais 
opérer  sur  des  échantillons  commerciaux,  où  les  poils  de  toutes 
provenances  sont  mélangés  et  ont  été  plus  ou  moins  abîmés  par 
l'égreneuse,  mais  de  se  servir  de  ca[)sules  entières  recueillies  avec 
soin  et  suivant  une  méthode  constante  dans  la  plantation  '. 

a)  Mesi  Hi:  di:  la  lomuelh  aiovennk. 

Les  variations  de  la  longueur  ont  été  étudiées  par  Bowman  et 
le  colonel  Trevor  Glarke  qui  ont  mis  en  évidence  des  difîérences 
très  nettes  dans  la  longueur  des  fibres  soit  d  une  même  gi'aine. 
suivant  la  région  considérée,  soit  des  diverses  graines  dune  même 
capsule,  suivant  la  jjlace  quelles  occupent. 

Sur  une  g-raine  donnée,  les  fibres  du  sommet  sont  toujours  plus 
longues  que  celles  de  la  base,  la  longueur  peut  ainsi  varier  du 
simple  au  triple  dune  extrémité  à  l'autre  :  d'autre  part,  dans  une 
capsule  donnée,  c'est  généralement  la  troisième  graine  à  partir  du 
sommet  qui  possède  les  fibres  les  plus  longues  quoiqu'il  puisse 
arriver  que  le  maximum  de  longueur  soit  atteint  ou  bien  au  som- 
met ou  bien  à  la  base,  mais  c'est  l'exception. 

On  procédera  donc  de  la  façon  suivante  :  une  graine  étant  choisie, 
on  commence  par  la  peigner  au  moyen  d'une  aiguille  montée,  de 
manière  à  bien  étaler  les  fibres  radialement.  Si  l'on  a  affaire  à  un 
coton  régulier  (fîg.  107,1,  II)  où  la  variation  delà  longueur  est  pro- 
gressive autour  de  la  graine,  on  prélèvera  au  moyen  d'une  pince 
deux  mèches  au  sommet  de  la  graine,  deux  sur  les  côtés  et  une  à  la 
base,  chacune  d  elles  comprenant  une  trentaine  de  fibres  et  l  on 
mesurera  toutes  ces  fibres.  La  moyenne  des  mesures  donnera  bien  la 
longueur  moyenne    des  fibres  de   la  graine.    Si    l'on    a  atTaire  à  un 


I.  CerU's.  il  t'st  p(i>,sil)lc.  au  ]j<iinl  de  \uc  striclernoiil  t'ninniercial,  a\ec  une  jiraiidc 
pratique,  d'estimei"  les  qualités  d'un  lot  de  coton  par  un  examen  lapide  et  ne  néces- 
sitant aucune  mesure.  La  méthode  que  nous  indiquons  est  une  inétlmde  de  lahnra- 
toire.  permettant  des  mesures  très  précises  nécessaires  pour  les  comparaisons  le--  plus 
délicates. 


394 


ETUDES    ET    MEMOIKHS 


coton  irrégulier  (fig*.  107,  III.  IV),  c'est-à-dire  formé  de  mèches 
longues  et  de  mèches  courtes,  on  répartira  les  prélèvements  de  la 
même  manière,  mais  en  prenant  au  sommet  et  sur  le  côté  une 
mèche  longue  et  .une  mèche  courte. 


Fig.  107.  —  1.  Il,  ('iiaiiii-s  do  l'otons  inv^uliiMS  :   III, 

(l'api'e's   Ilrni-y). 


I\.  uraiucs  de  foduis  iiTi-uiilici-- 


De  Loute  layon .  on  aura  donc  à  effectuer  pour  luu'  seule  grainr 
environ  :  o  x  30=  J^O  mesures.  On  devr;i.  d'autre  part,  calculer 
la  moyenne  chez  au  moins  trois  graines  de  la  même  capsule,  une 
g^raine  étant  choisie  au  sommet,  une  aulre  au  milieu  cl  I.i  Iroisième 
vers  le  bas;  d'où  4K0  mesures  à  ellVctuer  ])ai'  cjipsuic  On  devr  »  en 
outre  faire  porter  les  mesures  sur  trois  capsules  p;ir  pied.  j)rélevées 
à   trois    niveaux    différents   de  la   |)lanlt'    et   sur  trois  ill(li^i(l^ls  pris 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  395 

çà  et  là  dans  la  récolte.  Le  nombre  total  de  mensurations  pour 
obtenir  le  chill're  moyen  cherché  sera  donc  de  :  450  X  9  =  iOoO 
et  Ton  peut  même  considérer  ce  nombre  comme  un  minimum. 

Aussi  est-il  nécessaire  de  faire  rapidement  les  mesures  ;  l'expé- 
rience montre  qu'il  est  préférable,  pour  l'exactitude  des  moyennes, 
d  effectuer  un  grand  nombre  de  mensurations  au  demi-millimètre 
près  que  de  se  borner  à  un  petit  nomjjre  de  mesures  au  dixième  de 
millimètre. 

Il  nous  reste  donc  à  examiner  comment  mesurer  pratiquement 
une  fibre. 

Suivant  le  procédé  [de  Deschamps,  on  prend  de  petits  morceaux 
de  papier  noir  gommé  qu'on  découpe  en  carrés  de  5  """  de  côté  ; 
au  moyen  dune  pince  fine,  on  détache  une  libre  de  la  mèche  qui  a 
été  prélevée  et  on  en  fixe  les  extrémités  chacune  sur  un  petit  carré 
de  papier  noirci,  au  moyen  d'un  léger  pinceau  humide,  puis  on 
laisse  sécher  ;  les  deux  bouts  de  la  fibre  sont  ainsi  maintenus  et 
l'on  n'a  plus  qu'à  prendre  de  chaque  niain  avec  une  pince  les  deux 
carrés  de  papier  et  à  tendre  la  fibre  sur  une  règle  divisée  en  quai-ts 
de  millimètres. 

Un  procédé  certainement  plus  simple  et  tout  aussi  rigoureux 
consiste  à  déposer  la  fibre  sur  une  plaque  de  verre  noirci  et  à  la 
tendre  en  passant  à  surface  de  la  plaque  un  pinceau  humide,  de 
manière  à  la  rendre  bien  rectiligne  ;  on  mesure  alors  directement 
au  double  décimètre. 

Enfin,  dans  certains  cas,  si  l'on  veut  se  contenter  de  calculer 
des  rapports,  on  pourra  opérer  de  la  manière  suivante  :  on  peigne 
soigneusement  la  graine  comme  pour  li'  prélèvement  des  mèches, 
puis  on  la  dépose  ainsi  préparée  sur  un  papier  homogène  et  épais, 
et  l'on  dessine  le  contour  limité  par  les  fibres  étalées  ;  il  est  évi- 
dent que  la  surface  couverte  sera  proportionnelle  à  la  longueur 
moyenne  des  fibres,  il  suffira  donc  de  découper  cette  surface  et  de 
la  peser  pour  obtenir  un  nombre  proportionnel  à  la  longueur 
moyenne  cherchée  (relative  à  la  graine  considérée).  Il  faut  cepen- 
dant remarquer  que  ce  procédé  ne  pourra  être  appliqué  que  dans  des 
cas  particuliers,  si  l'on  veut  en  tirer  des  résultats  acceptables  ;  il 
faut  qu'il  porte  sur  des  graines  à  coton  très  régulier  dune  part,  et 
d'autre  part  que  les  graines  à  comparer  appartiennent  à  la  même 
race  ',  de  manière  qu  elles  donnent   en  quelque  sorte  un  dispositif 

1.   On  pourra,  par  exemple,  s'en  servir  utilement  pour  étudier  rinllueuce  de  dillé- 
rents  enj,'rais  sur  la  lonf^iieur  des  fibres,  pour  une  sorte  déterminée. 


)}y('(  ÉTUDES     Kl     MÉ!MOIKKS 

géoniétricjueinent  semblable,  lorsque  les  libres  ont  été  étalées.  Si 
Ion  s'écartait  un  peu  trop  de  ces  conditions  théoriques,  ce  procédé 
rapide  n'aurait  plus  aucune  valeur. 

Les  moyennes  de  mensuration  permettent  de  répartir  arbitraire- 
ment les  variétés  en  trois  g-roupes  : 

Cotons  longues  soies  :  longueur  moyenne  des  libres  supérieure  à 
2 «S  mm. 

Cotons  m(t\  ennes  soies  :  longueur  moyeime  des  libres  entre  2i  et 
28  mm. 

Cotons   courtes  soies  :  lonoueur  moyenne  des  fibres  inférieure  à 


2'\   mm. 


bi  Mksi  lii:  1)1"   lUAMi/rRi:  movf.n  ol    iiM;ssr:. 

L'obtention  du  diamètre  moyen  d  un  lot  de  coton  nécessite  un 
nombre  de  mesures  moindre  que  celle  de  la  longueur  moyenne  ;  la 
largeur  des  lil)res  varie  moins  en  effet  ([ue  leur  longueur  et  il  suf- 
fira de  mesm-er  un  millier  de  poils  environ  poxu'  obtenir  im  chiffre 
(le  moyenne  très  acceptable. 

Ici  encore  on  doit  opérer  de  préférence  avec  des  libres  qu  on  pr(''- 
lè\c  directemenl  sur  la  graine  par  petites  mèches  ;  de  cette  fa(,*on. 
on  a  immédiatement  la  même  orientation  pour  toutes  les  fibres 
(1  un  faisceau,  et  Ton  peut  effectuer  rapidement  les  mesures  en  des 
points  correspondants. 

('.omme  poui-  la  longueur,  le  diamètre  présente  des  variations 
(pie  l'on  pourrait  ([ualilier  de  normales  :  dans  une  même  capsule, 
on  observe  une  variation  assez  régulière  et,  dans  la  majorité  des 
cas,  les  libres  les  plus  grosses  se  trouvent  sur  les  graines  tle  la  base, 
beaucoup  ])lus  rarement  sur  celles  du  milieu,  tandis  ([ue  les  fibres 
les  plus  lines  sont  portées  par  les  graines  du  sonuuet.  D'autre 
part,  sur  une  même  graine,  on  obsei'N  e  une  augmentation  régulière 
du  diamètre  du  S()mmet  vers  la  base,  les  poils  les  plus  gros  étant  it 
la  base,  les  plus  lins  au  sommet. 

On  pourra  se  contenter  pour  étal)lir  un  chill're  moyen  relatif  à 
une  graine  de  prélever  mu^  mèche  d'une  trentaine  de  fibres  au 
sommet  el  de  mesui-ei-  les  diamètres  de  toutes  ces  libres  :  on  obtien- 
dra ainsi,  d'après  ce  que  nous  venons  de  voir,  un  (.hinVe  moyen 
minimum,  il  est  vrai:  mais  les  résultats  seiont  conq)aral)les  d'un 
type  à  l'aulre.  ce  cpii  est  l'essentiel;  pour  obtenir  un  chinVe  nutyen 


COI  us    DK    ISOTAMQUE    COLÔMALE    APPr,lQLÉE  Mil 

véritable,  il  faudrait  prélever  la  mèche  vers  le  milieu  de  la  graine, 
mais  alors,  le  point  de  prélèvement  étant  moins  bien  délini.  ks 
iu:)nibres  obtenus  seraient  par  suite  moins  comparables. 

Pour  calculer  le  diamètre  moyen  relatif  à  une  récolte,  on  opé- 
rera de  même  sur  trois  g-raines  dune  même  capsule,  prises  respec- 
tivement vers  le  bas,  vers  le  milieu  et  vers  le  haut;  on  devra  en 
outre  faire  porter  les  mesvu-es  sur  trois  capsules  par  pied,  prélevées 
à  trois  niveaux  dilVérents  de  la  plante  et  sur  trois  individus  pris 
c^à  et  là  dans  la  récolte.  On  aura  donc  en  somme  ;i  etîectuer  im 
nombre  de  mesures  égal  environ  à  : 

:]()  X  :i  X'^  X  3  =  si() 

Jimuin/iie  I.  —  Il  n'est  pas  indilTérent  de  mesurei-  les  diamètres 
des  fibres  en  un  point  quelconque  de  leur  longueur,  car  les  poils 
de  coton  ne  sont  pas  cylindriques.  (Quelques-uns  sont  assez  régu- 
lièrement coniques  avec  diamètre  maximum  à  la  base;  mais,  la 
plupart  ont  la  forme  d'un  tronc  de  cône,  auquel  fait  suite  un  cône 
terminal,  la  grande  base  du  tronc  de  cône  servant  elle-même  de 
base  au  cône  et  correspondant  au  diamètre  maximum,  qui  dans  ce 
cas  se  trouve  à  peu  près  au  tiers  de  la  longueur  à  partir  de  la  base. 

Dans  la  pratique,  on  remarque  ([ue  les  libres  coniques  sont  assez 
rares  et  ne  constituent  dans  une  mèche  qu'une  très  faible  minorité; 
on  est  alors  conduit  à  rechercher  simplement  dans  la  mèche  consi- 
dérée, en  employant  un  faible  grossissement  microscopique,  la 
région  où  se  trouve  le  plus  grand  nombre  de  diamètres  maxima  ; 
ce  sera  à  peu  près  vers  le  tiers  inférieur  et  c'est  là  que  porteront 
les  mesures. 

Heinar<jue  II .  —  On  peut  concevoir  deux  procédés  poiu*  la  men- 
suration des  diamètres  :  ou  bien  on  f;ut  les  mesures  sur  les  fibres 
elles-mêmes,  montées  en  préparation  microscopique,  à  un  grossi.s- 
sement  d'environ  300  diamètres,  ou  bien  l'on  opère  sur  des  coupes 
transversales  pratiquées  au  niveau  convenable  dans  les  mèches 
prélevées. 

Le  premier  procédé  est  plus  rapide,  mais  il  ne  donne  que  la  lar- 
geur de  la  fibre  ;  or,  celle-ci  présente  une  section  plus  ou  moins 
elliptique  et  par  consé([uent  on  y  peut  considérer  un  dian\ètre 
maximum  ou  largeur  et  un  diamètre  minimum  ou  rpHisscur  \  le 
second  procédé  permet   au  contraire  de  mesurer  simultanément  la 


3tlS 


ÉTUDEI':    ET    MÉMOIRES 


larj^eur  et   l'épaisseur,    mais   il  est  dune  pratique   beaucoup  plus 
compliquée,    car  il   nécessite  l'inclusion    des    mèches   dans    de    la 


l.'ijr.  HiK.  —  Tyin-s  cl  (.■xlrt'-mités   de  libres  de    colon    dapirs  Ilciirv 


COURS    DE    ROTANIQLK    COLONIALE    APPLIQUEE         '  399 

parafïiiie,  du  savon  ou  du  collodion,  pour  la  préparation  des  coupes. 
Il  n'a  en  outre  qu'un  intérêt  bien  problématique,  car  les  sections 
d'une  libre  sont  extrêmement  variables  d'un  point  à  un  autre, 
même  rapproché,  et  ne  sont  pas  représentées  par  des  figures  géo- 
métriquement semlila])les.  Comme  ce  qu  il  importe  de  connaître, 
c'est  la  largeur  maxima.  on  pourra  fort  bien,  sans  inconvénient, 
s'en  tenir  au  premier  procédé,  beaucoup  plus  avantageux  pour  la 
rapidité  des  mesures. 

liemarque  III.  —  On  divise  généralement  les  cotons  en  trois 
catégories  suivant  leur  grosseur  moyenne  : 

l"  Soies  lines  :  Diamètre  moyen  inférieur  à  20  \).. 

2"^'  Soies  moyennes  :  Diamètre  moyen  compris  entre  20  et  23  \}.. 

3°  Soies  forte  :  Diamètre  moyen  supérieur  à  23  \}.. 

Il  existe  une  relation  intéressante  entre  la  finesse  et  le  mode  de 
terminaison  des  fibres  ;  dans  les  soies  fines,  l'extrémité  libre  est 
généralement  très  allongée  et  se  termine  en  pointe  d'aiguille  ;  dans 
les  soies  fortes,  elle  est  au  contraire  brusquement  atténuée  et 
grossièrement  arrondie  (fîg.  108). 

c)  Mesure  de  la  résistance. 

I^a  résistance  et  l'élasticité  d'une  fibre  sont  deux  propriétés 
connexes  qu'on  confond  sous  la  dénomination  courante  de  nervo- 
sité. Plus  exactement  la  résistance  ou  ténacité  est  mesurée  par  le 
poids  minimum  qui,  suspendue  l'une  des  extrémités,  est  nécessaire 
pour  amener  la  rupture;  l'élasticité  est  l'allongement  par  unité  de 
longueur  que  subit  la  fibre  à  l'instant  de  la  rupture. 

Examinons  d'abord  comment  on  peut  mesurer  pratiquement  la 
résistance  et  l'élasticité  d'une  fibre  ;  nous  verrons  ensuite  quelle 
méthode  on  doit  suivre  pour  fixer  rationnellement  la  résistance 
moyenne  d'un  lot  de  coton. 

L'appareil  d'flenry  (fig.  109)  pour  mesurer  les  résistances  se 
compose  essentiellement  d'un  flotteur,  tube  de  verre  parfaitement 
calibré  portant  intérieurement  une  graduation  et  fermé  à  la  partie 
supérieure  par  un  bouchon  métallique  muni  d'une  pince  ;  les 
mâchoires  de  cette  pince  sont  garnies  de  petites  plaques  de  liège  fin 
pour  éviter  l'écrasement  de  la  fibre  qui  y  sera  engagée. 

Le  flotteur  peut  se  mouvoir  verticalement  dans  un    manchon  de 


ioo 


r/n  i>i;s   i;i    mkmuihks 


verre  calibré,   terminé   en  forme  d  entonnoir  k   sa  [)artie  inférienre 


Fi}^.  10!>. —  Appareil   flUcnry  })()iir  la  im-siire  des  résistances  des  libres  de  culdii. 


(jui    est    montée  en  ajutag'e   de   Molir,   de   manière  à   produire    un 
("coulement  facilement  i-ej^lable. 

La  partie  supérieure  de  rap])areil  comprend  essentiellement  une 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLOiMALE    APPLIQUÉE  401 

deuxième  pince  analog-ue  a  la  première  et  montée  sur  une  tige  de 
cuivre  ronde,  permettant  de  lui  donner  un  mouvement  de  rotation; 
à  cet  effet,  cette  tige  est  engagée  dans  un  manchon  où  l'on  peut  la 
lixer  au  moyen  d'une  vis  de  pression,  manchon  qui  est  supporté 
par  une  traverse  horizontale,  le  long-  de  laquelle  on  peut  le  dépla- 
cer à  volonté. 

La  traverse  est  portée  par  deux  montants  verticaux  fixés  sur  le 
pied  de  l'appareil,  formé  d'une  tablette  de  bois,  qu'on  peut  rendre 
horizontale  au  moyen  de  vis  calantes. 

Vis-à-vis  de  la  pince  supérieure  est  disposée  une  planchette  de 
bois  noirci  qui  formera  fond  pour  l'observation  de  la  fibre. 

L'aiguille  indicatrice  des  variations  de  longueur  est  montée  sur 
une  chape  de  cuivre,  qui  la  divise  en  deux  parties  dans  le  rapport 
de  4  à  1  ;  cette  chape  oscille  sur  un  axe  fixé  à  l'un  des  mon- 
tants verticaux  et  le  bras  le  plus  long^  de  l'aiguille  se  déplace  vis-à- 
vis  d'une  g-raduation. 

Le  manchon,  à  l'intérieur  duquel  se  meut  le  flotteur,  est  main- 
tenu verticalement  au  moyen  de  colliers,  fixés  par  des  tig-es  aux 
montants  de  l'appareil. 

On  commence  par  verser  de  l'eau  dans  le  manchon  ;  laflleure- 
ment  du  flotteur,  lesté  avec  de  la  grenaille  de  plomb,  doit  se  faire 
au  zéro  de  la  graduation  ou  un  peu  au-dessous  ;  on  dévisse  ensuite 
la  pince  inférieure  portée  par  le  flotteur  et  on  y  eng-age  l'une  des 
extrémités  de  la  fibre,  de  manière  à  en  mordre  de  3  à  5  millimètres; 
la  pince  est  ensuite  remise  en  place  et  l'extrémité  supérieure  de  la 
tibre  est  engagée  à  son  tour  dans  la  pince  supérieure  ;  on  produit 
alors  un  écoulement  suffisant  pour  tendre  légèrement  la  fibre  et 
l'on  s'arrang-e  ensuite  à  ce  qu'elle  soit  bien  verticale  en  déplaçant 
convenablement  la  pince  supérieure. 

L'appareil  étant  ainsi  préparé,  on  laisse  écouler  lentement  le 
liquide  jusqu'à  produire  la  rupture  et  l'on  marque  la  division  à 
laquelle  affleurait  le  flotteur  au  moment  où  le  poil  s'est  rompu;  un 
aide  suit  pendant  ce  temps  le  déplacement  de  l'aiguille  sur  le 
cadran  et  note  les  divisions  extrêmes. 

Au  moment  de  la  rupture  la  charge  supportée  est  représentée 
par  le  poids  d'une  colonne  d'eau  ayant  comme  section  celle  du 
flotteur  et  comme  hauteur  la  dénivellation;   en  désignant  par  R  le 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  lOi.  28 


i02  ÉTUDKS    i;i     MÉMOIRES 

rayon  du  llotteur.  par  //  la  (K'iiivollation  et  par  p  le  poids  qui  a 
produil  la  rupture  ou  a  : 

p  =  -R'  X  n. 

si  II  et  li  sont  exprimés  en  centiniètres,  /)  sera  la  résistance  en 
i^ramnies;  le  j)ro(luit  -W-  est  calculé  une  lois  pour  toutes,  cest  le 
coefficient  de  l'appareil . 

(pliant  à  lallonfi^ement.  il  s'obtient  en  prenant  le  (juart  de  la  lec- 
ture faite  sur  la  rég'letle  verticale. 

Henianjue.  —  Lorscpiou  veut  calculer  un  chilVre  moyen  de 
résistance  pour  un  lot  de  colon,  il  est  nécessaire  de  mesurer  les 
résistances  élémentaires  sui"  des  fibres  isolées.  Il  paraîtrait  plus 
avantag-eux  de  prendre  d  un  seul  coup  la  résistance  totale  dune 
mèche;  mais,  dabord  le  montage  d'une  mèche  sur  l'appareil  est 
une  opération  long-ue  et  délicate  et,  quel  que  soit  le  soin  cjucn  y 
apj)orte,  il  est  impossible  de  donner  à  toutes  les  fibres  de  la  mèche 
la  même  tension  ;  il  en  résidle  ([u'une  i)artie  di's  libres  seulement 
supporte  toute  la  charge;  on  voit  lt»s  libres  se  rompre  successive- 
ment et  le  faisceau  est  complètement  rompu  bien  avant  c[u  on  ait 
atteint  sa  résistance  réelle:  on  obtient  donc  ainsi  un  chill're  infé- 
l'ieur  à  la  résistance  moyenne  du  faisceau.  De  plus,  dans  le  mon- 
tage, on  est  obligé  de  donner  à  la  mcche  une  longueur  correspon- 
dant aux  fibres  les  plus  courtes,  ce  (pii  contribue  encore  à  fausser 
les  résultats. 

Il  est  donc  nécessaire  de  mesurer  les  l'ésistances  des  libres  sépa- 
rément et,  comme  les  opérations  à  ell'ectuer  sont  assez  longues,  il 
faut  chercher  à  i-estreindre  le  nombre  des  essais,  sans  nuire  à  la 
rigueur  du  résultat. 

Pour  atteindre  ce  but,  il  faut  d'abord  examiner  de  quels  facteurs 
dépend  la  résistance  des  fibres;  les  facteurs  principaux  (pii  influent 
sur  cette  grandeur  sont  le  (ll;un('fre  et  le  rrillar/c. 

[A  suivre.)  Marcel  DuiiViU), 

Mni'lrc  (le  ('.onfiTonce»  :)  In  Sorlidiiiif. 

Pri)/'i'SS('ur  ,î  l  Ecole  supérieiin' 

d'A(/i'iiiiltiirr  coloiiinli'. 


LES     EUCALYPTUS 

{Suite.) 


E.  rudis.  — Arbre  de  ^iO  mètres,  produisant  un  bois  de  charpente 
et  de  construction  de  très  bonne  qualité;  de  croissance  assez  rapide, 
il  se  plaît  dans  les  sols  profonds  et  frais.  Il  est  donc  tout  indiqué 
pour  les  plantations  à  faire  dans  les  marécag-es.  Nous  ignorons  s'il 
est  déjà  très  répandu.  C'est  une  espèce  très  variable  de  forme  et  d'as- 
pect (lîg.   H)). 

Un  hybride  entre  lui  et  le  rostrnla  existe  dans  les  collections  ;  il 
serait,  paraît-il,  d'une  végétation  très  vigoureuse. 

E.  salmonophlœa.  —  Grand  arbre  de  40  mètres  de  hauteur,  de 
l'Australie  occidentale,  où  il  porte  le  nom  de  salmonharked  (jum 
tree,  à  cause  de  la  teinte  saumonée  de  son  écorce.  Il  végète  dans  les 
terrains  les  plus  médiocres  des  localités  où  on  le  rencontre.  Son 
bois,  sur  lei[uel  les  renseignements  sont  vagues  (Ch.  Naudin),  est 
employé  à  divers  usages.  Ses  feuilles  contiennent  une  grande 
quantité  d'huile  essentielle,  utilisée  dans  l'industrie  de  la  distilla- 
tion. 

E.  saligna.  —  Arbre  de  grande  taille  plus  de  iO  mètres),  pous- 
sant très  droit,  originaire  de  la  Nouvelle-Galles  du  .Sud  où  il  est 
connu  sous  le  nom  de  Flooded  f/iini  ;  son  diamètre,  ;»  hauteur 
d'homme,  dépasse  2  mètres  à  la  base.  Le  docteur  Wools  assure  que 
son  bois  est  de  première  qualité  :  on  l'emploie  dans  les  constructions 
navales.  Il  se  plaît  dans  les  terres  profondes  et  sur  les  bords  des 
rivières.  Serait  excellent  pour  boiser  les  rives  des  grands  fleuves 
d'Algérie  où  il  y  a  peu  d'eau  en  été,  il  en  arrêterait  sûrement  les 
déprédations  en  hiver,  lors  des  fortes  chutes  d'eau  de  cette  saison, 
qui  les  transforment  en  torrents  impétueux. 


404 


ETLDKS    I:T    .Mi;\U»IHtS 


E.  salubris.  —  Le  nom  de  cette  espèce  indiquerait  sa  ^aleu^  au 
point  de  vue  de  la  salubrité,  nuiis  avec  les  jjotanistes,  il  ne  faut  pas 
toujoui-s  prendre  les  choses  au  pied  de  la  lettre,  (hioi  (pi'il  en  soit, 


l'ig'.   M).  —  lMU'<il\|)lu?i  rudis. 


c'est  un  arbre  assez  grand  —  'M)  ou  'V-\  mètres  —  de  l'Australie  cen- 
hale  el  occidentale,  portant  dans  son  pays  les  noms  de  (iiinlohvood 


l'eucalyptus  405 

et  de  fliited  gum  tree  dus  à  son  port  élancé  et  grêle,  dont  le  dia- 
mètre ne  dépasse  jjas  80  centimètres  à  la  base  ;  la  tête  de  cette  espèce 
est  peu  fournie.  L  écorce  brunâtre,  luisante,  est  parcourue  de  cre- 
vasses tantôt  en  spirales,  tantôt  droites  et  long-itudinales.  Bois  dur, 
résistant,  assez  facile  à  travailler  malgré  tout,  plus  lourd  que  leau, 
même  lorsqu'il  est  très  sec  :  on  en  fait  des  madriers,  des  pieux,  etc.  ; 
on  l'utilisait  autrefois  pour  la  gravure,  et  on  le  disait  meillem-  pour 
cet  usage  (jue  le  poirier,  ce  qui  était  à  considérer.  11  pourrait,  en  tout 
cas,  être  employé  pour  la  fabrication  des  meubles  sculptés  ou  de  la 
sculpture  sur  bois.  Le  tronc  laisse  exsuder  de  la  résine  Kino.  Enfin. 
il  vient  dans  les  sols  pauvres,  véritable  avantage  pour  le  leboise- 
ment  dans  les  rég-ions  très  sèches  du  sud  de  l'Afrique  du  Nord. 

E.  siderophlœa.  —  Arbre  de  40  à  oO  mètres  de  hauteur,  de  la 
Nouvelle-Galles  du  Sud  et  du  (Jueen's  Land  où  il  porte  les  noms  de 
Large-leaved  et  de  White  iron  bark.  D'après  le  docteur  ^^^)ols,  c'est 
lui  des  bois  les  plus  solides  et  les  plus  durables  du  pays  :  on  s'en 
sert  dans  la  charpente  et  le  charronnage,les  traverses  de  chemins  de 
fer,  etc.  Il  est  plus  résistant  que  le  bois  d'Hickory  ou  noyer  noir 
d'Amérique  ;  il  ne  serait  égalé  que  par  les  E.  sidero.rylon  et  polyan- 
fhenia  ;  cependant  on  a  plus  de  difficulté  pour  le  travailler,  aussi 
c'est  un  excellent  bois  de  chautfage.  Le  tronc  laisse  exsuder  une 
grande  quantité  de  résine  Kino.  Il  vient  dans  les  sols  frais  et  pro- 
fonds. Nous  l'avons  eu  en  Algérie  et  nous  pouvons  assurer  qu'en 
teriain  sec  et  ferrugineux  il  végète  tout  aussi  bien  cjue  \  E.  resini- 
fera . 

E.  Sieberiana  (  Virgata). —  Grand  arbre  de  la  Tasmanie,  où  il  porte 
le  nom  de  Giimtop,  et  atteignant  de  45  à  50  mètres  de  hauteur. 
Bois  de  première  qualité  pour  la  charpente  et  le  chauffage.  Cette 
espèce  est  supérieure  à  YE.  hœmastonia,  avec  lequel  il  a  quelque 
affinité.  Il  croît  assez  rapidement  dans  les  sols  frais  et  profonds.  Il 
se  répand  lentement  dans  la  région  méditerranéenne  où  cependant 
il  pousse  très  bien  étant  assez  rustique. 

E.  Stuartiana  Apple  sented  gem)  du  sud  de  l'Australie.  —  Cet 
arbre  de  20  k  25  mètres  de  hauteur,  poussant  dans  les  terrains 
humides,  produit  un  bois  qui  ne  sert  que  pour  exécuter  des  ouvrages 
de  faible    durée,    des    clôtures    principalement    et  comme    bois    de 


406  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

chauffage:  on  pourrait,  dit  Cli.  Xaudin,  lemplover  dans  Tébéniste- 
rieà  cause  do  sa  teinte  brune;  de  plus,  il  est  aussi  dur  que  ceux  des 
E.  rostrafn  ol  rflolnilu^  et  plus  fort  que  ceux  des  E.  amygdalina  et 
ohlic/ua. 

Cette  espèce,  très  ornementale,  rendrait  des  services  dans  les 
parcs  et  jardins  et  aussi  dans  les  parties  inondées  de  lAlg-érie  et  de 
la  Tunisie  ;  il  est  peu  cultivé  en  Provence. 

E.  tereticornis  'Grey  gum;.  —  Grand  arbre  de  plus  de  50  mètres 
de  hauteur  du  QueensLand  et  des  parties  orientales  de  l'Australie. 
Très  voisin  de  VE.  rostrata.  avec  le({uel  il  se  nuance  par  un  grand 
nombre  de  variétés,  dont  il  se  distingue  avec  sa  forme  plus  pyrami- 
dale. Comme  qualité,  son  bois  est  inférieur  au  rostrata,  cependant 
il  est  très  estimé  pour  les  poteaux  télégraphiques,  les  traverses  de 
chemins  de  fer  et  le  charronnag;e  en  général;  de  plus,  il  est  très 
durable,  lorsqu'il  est  complètement  enfoncé  sous  terre  et  non  exposé 
k  toutes  les  intempéries.  Pourtant  il  est  reconnu  que  la  qualité  de 
son  bois  dépend  absolument  des  procédés  de  dessiccation  auxquels 
il  est  soumis  après  la  coupe. 

Il  vient  bien  dans  les  terrains  profonds  et  frais,  mais  il  résiste 
aussi  parfaitement  dans  ceux  qui  ne  sont  pas  dans  ces  conditions. 
Cette  espèce  est  déjà  commune  en  Algérie  et  dans  le  midi  de  la 
France  ;  les  échantillons  que  nous  y  avons  vus  il  y  a  près  de  ving-t 
ans  atteignaient  à  cette  épo(pie  plus  de  vingt  mèties  qui,  à  l'heure 
actuelle,  doivent  être  dépassés  de  beaucoup. 

Cesl  une  fort  belle  espèce,  très  digne  d'être  cultivée  partout, 
quoique  ne  valant  certainement  pas  ÏE.  resinifera  (fi'os.  rcxhfutn  qui 
est  bien  plus  rustique. 

E.  terminalis.  —  Arbre  dassez  grande  taille  (^35  k  40  mètres). 
Originaire  du  Queens  Land  septentrional,  où  il  subit  de  fortes  cha- 
leurs. Etant  donné  son  hal)itat  tropical,  il  est  tout  in(li(|ué  pour  être 
introduit  dans  les  pays  chauds,  particulièrernent  Java,  Bornéo. 
Sumatra  et  toutes  les  Indes  orientales,  de  même  qu'en  Afrique,  tant 
sur  le  littoral  que  dans  le  centre,  dans  les  régions  du  Tchad  et 
autres,  qu'il  est  appelé  à  assainir.  Le  bois  produit  par  lui  est  d'un 
rouge  foncé,  dur  et  très  résistant.  Nous  ne  pensons  pas  qu  il  puisse 
s  acclimater  convoiiMblcmcnt  d;ins  hi  réi^ioii  niédilerraïu'cnne. 


l'eucalyptus  407 

E.  tessellaris.  —  Arbre  du  Queens'Land  et  du  nord  de  l'Austra- 
lie. c"est-k-dire  de  toute  la  zone  torride.  Il  a  les  mêmes  qualités 
que  le  précédent  ;  son  bois  est  très  employé  dans  tous  les  travaux  ; 
enfin,  il  exsude  une  g-rande  quantité  dune  a^omme  résine,  différente 
du  Kino,  qui  paraît  n'avoir  pas  encore  été  vitilisée  par  l'industrie. 
Pour  son  introduction,  nous  ferons  la  même  observation  que  pour 
ÏE.  terminalis. 

E.  Trabuti.  —  Très  he\  arbre,  n'ayant  pas  encore  pu  être  mesuré 
définitivement,  issu  de  l'hybridation  spontanée  des  E.  hotrifoides 
et  rostrata.  Il  pousse  avec  une  rapidité  surprenante,  au  point  dit, 
M.  Morel  k  que  j'ai  été  forcé  d'en  abattre  plusieurs  à  cause  de  la 
croissance  exagérée  des  branches,  si  l'on  considère  la  faiblesse  du 
tronc  ».  Cet  arbre  se  contente  des  mêmes  conditions  de  culture  que 
ses  parents  et  sera  une  bonne  acquisition  partout,  car  il  est  très  rus- 
tique. 

E.  triantha  ( White  mahog-any  ou  acajou  blanc)  de  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud  et  du  Queen's  Land.  — Arbre  de  g^rande  taille  (40  k 
oO  mètres)  et  de  croissance  très  rapide,  dont  le  tronc  atteint  plus 
d'un  mètre  de  diamètre.  Bois  pesant,  fort,  de  couleur  claire,  supé- 
rieur à  celui  de  V E.  obliqua,  employé  à  tous  les  travaux  de  char- 
pente et  de  menuiserie  et  principalement  en  placages  contre  les 
murs  dans  l'intérieur  des  maisons.  Il  se  plaît  dans  les  sols  frais  et 
profonds,  mais  comme  tant  d  autres  espèces  des  mêmes  localités, 
•elle  résisterait  sans  doute  dans  les  terres  sèches  de  l'AIerérie  et  du 
Midi  de  la  France.  Nous  ignorons  s'il  existe  dans  les  collections, 
mais  très  probablement  il  doit  se  troiiver  à  la  Villa  Thuret,  à 
Antibes. 

E.  urnigera.  —  Arbre  de  25  mètres,  dit  le  catalogue  \'iImorin,  très 
intéressant  par  sa  g'rande  rusticité,  ayant  résisté  sans  dommage  à 
des  g'elées  de  12  degrés  centig-rades.  Il  est  à  peu  pi^ès  certain  qu  il 
pourrait  se  cultiver  suj-  les  bords  de  la  Loire  depuis  Saumur  jus- 
qu  à  Nantes  et  peut-être  même  sous  le  climat  de  Paris,  dans  les 
parties  les  plus  abritées  ? 

E.  viminalis.  — Arbrede  grande  taille,  dépassant  100  mètres  dans 
sa  patrie     le  Sud-Est  de    l'Australie)    certainement   l'un    des  plus 


i08 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


rustiques  connus,    car  il  a  résisté  dans  la  Haute-Italie  à  des  froids 
de  !J  à  10  deg-rés  centigrades,  alors  que  le  Globulus  gelait  à  ras  du 


Fijr.  I".  ■ — Kiiral\  ptiis  \  iminalis. 
sol.   CA\.  Xaudui  (lisait  (jue   celte   espèce  avait   le  jjlus  de  cliance  de 


l'eucalyptus  400 

se  naturaliser  sur  les  côtes  océaniques  de  la  France,  principale- 
ment dans  les  Landes  du  Bordelais  et  de  la  Bretagne  (lig.   17). 

Il  en  existe  de  nombreux  échantillons  en  Provence  :  en  Algrérie 
nous  l'avons  vu  résister  au  terrible  hiver  de  1880,  qui  fit  périr  une 
grande  quantité  de  plantes  exotiques.  Il  pousse,  dit -on,  dans  les 
marécages,  chez  nous  il  était  planté  en  sol  sec  et  rocailleux. 

(]ette  espèce  serait  pourtant  moins  rustique  qu'on  veut  bien  le 
dire  et  d'après  M.  Morel,  à  Beyrouth,  il  aurait  péri  lors  de  l'hiver 
de  1880. 

Cependant  dans  les  sols  maigres,  il  ne  s'élève  qu'à  une  quinzaine 
de  mètres  de  hauteur,  tandis  que  dans  les  terres  riches  et  profondes 
il  dépasse  100  mètres,  avec  un  tronc,  à  la  base,  de  o  mètres  de  dia- 
mètre. Son  écorce est  alors  lisse  et  blanchâtre  ou  légèrement  roussâtre. 
Les  qualités  de  son  bois  varient  également  suivant  les  localités  et 
les  sols  où  il  a  crû;  il  a  plus  de  valeur  comme  bois  d'œuvre  cpie 
celui  des  E.  Amijffdaiinn  et  obliqua  \  il  sert  à  tous  les  usages  y 
compris  la  construction.  L'écorce  fraîche  contient  o  "/(,  de  résine 
kino,  on  l'emploie  au  tannage  des  cuirs;  c'est  aussi  la  seule  espèce 
connue  qui  produise  une  sorte  de  manne  ou  de  mélitose,  dont 
l'exsudation  est  provoquée  par  un  genre  de  cigale,  et  qu'on 
recueille  concrétée  en  croûtes  sur  le  tronc.  Cette  matière  fut  autre- 
fois précieuse  pour  les  aborigènes  qui,  en  temps  de  famine,  y  trou- 
vaient une  nourriture  leur  permettant  d'attendre  des  jours  meilleurs. 

Nous  avons  possédé  cette  espèce  en  culture  en  Algérie,  nous  l'avons 
également  vue  dans  la  collection  Cordier  à  Maison  Carrée,  après 
les  hivers  de  1880  et  de  1887,  qui  furent  très  rigoureux  :  elle  avait  ;i 
peine  souffert;  de  plus,  tous  les  ans,  dans  cette  localité,  le  thermo- 
mètre descend  fréquemment  à  2  ou  3  degrés  en  dessous  de  zéro 
sans  lui  occasionner  de  dommages. 


* 
*  * 


Toutes  les  espèces  dont  nous  venons  de  parler  dans  le  présent 
chapitre,  sont  introduites  en  Europe  et  existent  dans  les  collec- 
tions; on  trouve  des  graines  de  la  plupart,  chez  les  marchands  de 
graines  de  l^'rance  et  Je  l'Etranger,  et  aussi,  sans  nul  doute,  à  la 
Villa  Thuret,  à  Antibes. 


ilD  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


l'ItOl'KlEIES    MEUICINALKS    DK    E  ElCALVl'TLS 

Les  propriétés  médicinales  des  essences  d'Eucalyptus,  sont  bien 
connues  aujouidhui  :  lantisepsie  en  a  retiré  de  onvands  avantages. 
C'est  au  Baron  F.  von  MuUer,  directeur  du  Jardin  Botanique  de 
Melbourne  (Australie),  que  l'on  doit,  non  seulement  la  découverte 
de  bon  nombre  d'espèces,  mais  encore  les  premiers  essais  de  dis- 
tillation (le  leurs  feuilles,  car  la  plupart  fournissent  de  l'essence, 
mais  en  ([uantités  très  variables. 

C'est  un  (  liimiste  de  Melbourne.  M.  Bosisto,  qui  donna  le  plus 
d'extension  ii  cette  industrie  et  qui  a  diAul|Liué  les  divers  usages 
;iii\quels  on  pouvait  utiliser  ces  essences. 

L'espèce  la  plus  riclie  en  huiles  essentielles  est,  jusqu'à  présent, 
VE.  amyffilalinii.  qui  en  fournit  luie  notable  proportion  ;  c'est 
également  celle  <pi'ou  devrait  multiplier  sur  une  plus  grande 
échelle  dans  les  pays  où  règne  la  malaria,  quoique  sa  croissance 
soit  de  beaucoup  plus  lente  que  celle  de  l'^".  glohuliis.  Nous  avons 
pourtant  constaté  sa  rapide  végétation,  tant  en  Algérie  qu'en 
Tunisie  et  dans  le  midi  de  la  France. 

.lusqu'à  un  certain  point,  il  est  possible  dévaluer  les  propriétés 
assainissantes  des  Eucalyptus,  par  la  quantité  d'essence  qu'on 
(^xLrait  de  leurs  feuilles. 

D'après  les  recherches  de  M.  Bosisto,  les  espèces  les  plus  com- 
munément soumises  à  la  distillation  sont  les  suivantes,  sur  les- 
quelles il  est  possible  de  se  guider  j)Our  leur  valeur  au  i)oint  de 
vue  sanitaire. 

Pour  100  kilogr.  de  feuilles,  on  obtient  les  rendements  suivants  : 

E.  aiiii/(/(laliii;i -i  k  .'{Jli  gr.  d'essence  xolatile 

E.  oleosa 1  2.")0  — 

PJ.    IcdCO.II/loil 1  (MJO  — 

/:.  f/oniocHh/.r 0  *-^\'i  — 

E.  fjlohulns 0  719  — 

E.  ohiKfun 0     :;(io  ~ 

La  valeur  de  1  Vi.  (jlobulus.  donl  linfériorité  en  essence  est 
manifeste,  est  compensée  par  sa  végétation  vigoureuse  et  son  feuil- 
laije  abondant. 


l'eucalyptus  411 

D'autre  part,  il  est  reconnu  que  la  proportion  d'huile  essentielle 
l'ournie  par  chaque  espèce,  provient  de  la  récolte  faite  en  saison 
plus  ou  moins  favorable  et  selon  les  localités. 

L'ii.  rostrata,  l'un  des  plus  productifs  sous  ce  rapport,  est  pourtant 
une  des  espèces  les  plus  propres  pour  assainir  les  pays  infectés  de 
fièvres  paludéennes,  parce  qu'il  se  développe  considérablement 
dans  les  sols  inondés  et  même  sur  celles  constamment  détrempées 
par  les  pluies  dans  les  pays  tempérés,  où  celles-ci  remplacent  les 
chutes  de  neig'e. 

\JE.  oleosa,  des  régions  sèches  et  désertes,  devrait  être  multi- 
plié dans  toutes  les  contrées  du  Sud  de  1  Algérie,  rien  que  pour 
l'essence  qu'il  donne  en  assez  grande  quantité  ;  ce  serait  une  véri- 
table ressource  —  et  non  des  moindres  —  pour  les  colons  de  nos 
oasis  du  Sahara,  réduits  à  la  vue  des  palmiers  et  à  la  récolte  de 
leurs  fruits,  el  qui.  après  cette  dernière,  restent  de  longs  mois  sans 
utiliseï-  leur  activité. 

i<  1)  après  les  expériences  commencées  par  le  Baron  von  Muller 
et  continuées  par  MM.  Bosisto  et  Osborne,  les  huiles  d'Eucalyptus 
dissolvent,  entre  autres  substances  employées  pour  faire  des  ver- 
nis ou  d'autres  préparations,  le  cainplire,  les  résines  des  conifères 
(térébenthine  ,  le  mastic,  la  gomme  élénii,  la  sanclaraque,  Vas- 
phal/e,  la  résine  de  Xanthorcea,  le  sangdragon^  le  benjoin^  le 
copal,  Yanïlire.  le  caoutchouc,  la  cire  et  diverses  autres  substances, 
mais  pas  la  gutta-percha.  » 

La  cendre  obtenue  des  diverses  parties  de  l'Eucalyptus,  pro- 
duit de  o  à  27  "/o  de  potasse.  Une  tonne  (pesant  I.UIG  kilog-r.  j 
de  feuilles  de  ÏE.  glohulus,  donnerait  environ  S  kil.  de  cendre 
perlée  ;  une  tonne  de  ce  bois  frais  en  fournirait  un  peu  plus  d'un 
kilo,  et  le  bois  sec  3  kilos. 

Les  feuilles  et  les  essences  d'Eucalyptus  sont  employées  de  cent 
façons  différentes  en  pharmacie  :  en  pilules,  cachets,  fumigations, 
lavements,  injections,  bonbons,  pastilles,  tisanes,  cigarettes  (ciga- 
rette Fievet)  contre  lasthme.  huiles,  vinaigres,  sels,  savon, 
poudres  et  pâtes  dentifrices,  insecticides,  remèdes  contre  la  mala- 
die des  vers  à  soie,  contre  la  loque  des  abeilles,  le  mildew,  contre 
les  fièvres  de  toutes  sortes,  les  rhumes,  affections  des  bronches,  de 
la  gorge,  des  poumons,  névralgies,  oppressions,  choléra,  catarrhes 
vésicaux,  chorée,  urémie,  rhumatisme  chronique,  goutte,  conges- 
tions  du  cerveau,    du  poumon,    les   moustiques  et    ce  qui    est  un 


il2  l-nUDES    ET    MÉMOIRES 

comble,    ajoute    M.    H.    Morel,   pour   faire    uiaigrir.    Enfin,    on    en 
emploie  les  excellentes  propriétés  dans  la  parfumerie. 

i<  Après  vous  avoir  "j^arantis  de  toutes  les  maladies  que  nous 
venons  de  dénombrer,  après  avoir  g'uéri  toutes  celles  que  vous 
avez  pu  contracter,  dit  plaisamment  M.  II.  Morel.  pour  les  impé- 
nitents qui  se  sont  laissé  mourir  en  méconnaissant  ses  bienfaits, 
l'essence  d'Eucalyptus  peut  encore  servir  à  les...  embaumer  après 
leur  mort.  » 

En  Syrie,  près  de  la  villa  liabitée  par  M.  Morel,  les  soldats  liba- 
nais souffraient  tellement  des  fièvres,  qu'on  les  changeait  très 
souvent.  Depuis  que  les  plantations  ont  été  faites  dans  le  voisinage 
de  ce  poste,  on  les  chang-e  rarement  et  cela,  grâce  à  l'Eucalyptus 
planté  par  cet  acclimateur. 

'(  Un  docteui-  de  mes  amis,  dit  encore  le  même  auteur,  m'affirme 
avoir  guéri  une  phtisique  par  des  injections  sous-cutanées  d  extrait 
d'Eucalyptus;  cette  malade  en  avait  été  tellement  imprég^née  qui» 
plusieurs  mètres  on  sentait  l'Eucalyptus  en  sapprochant. 

«  L'influence  de  l'Eucalyptus  peut  avoir  été  exagérée  par  ceux 
qui  y  ont  trouvé  matière  à  spéculation,  mais  elle  est  certaine  et 
indéniable.  » 

Sous  toutes  ses  formes  possibles,  l'essence  d'Eucalyptus  doit 
rendre  des  services  et  la  résine  kino  exsudée  de  son  tronc,  quand 
elle  sera  plus  employée,  deviendra  d'un  grand  secours  dans  la 
corroierie  et  pour  la  conservation  des  peaux  de  toutes  sortes. 

Evidemment  il  y  a  eu,  au  début  de  la  découverte  de  ces  pro- 
duits, un  peu  de  putlisme.  mais  la  science  ne  manquera  pas  de 
mettre  les  choses  au  point  en  en  révélant  la  valeur  réelle.  <^U(>i 
qu'il  en  soit,  il  est  reconnu  que  les  feuilles  de  \  E.  (flohulus^  sur- 
tout celles  des  jeunes  arbres,  renferment  divers  principes  aroma- 
tiques, jouissant  de  propriétés  antiseptiques  cpii  ont  dûment  été 
constatées  à  diverses  reprises. 


i.i:  iii:i!oisi';.Mi;.M',  son  iTiLriK,  holk  di;  i,  kicalvi-iis. 

De  grands,  d  illustres  écrivains,  ontécrit  sur  les  arbres.  Miclielet. 
entre  autres,  en  voyant  l'imprudence  des  hommes  ([ui  auc'antisseut 
peu  à  peu  bois  et  forêts.  Les  cataclysmes  agricoK^s  de  toutes 
sortes,    les  inondations,  etc..   sont   oecasinnni's  pai-    rimpréNdyance 


i/eucalyphs  413 

huniîùne  :  le  déboisement  à  outrance.  Malgré  les  avis  de  la  science, 
malgré  ceux  des  sylviculteurs  qui,  avec  juste  raison,  ont  toujours 
protesté  contre  Tarrachage  uiconsidéré  des  arbres  de  nos  forêts,  le 
mal  s'est  continué  sans  arrêt  et  aujourd'hui  on  cherche  à  enrayer. 
Mais  il  est  toujours  temps  de  bien  faire . 

Depuis  des  siècles,  l'homme  a  détruit  les  arbres,  il  n"a  jamais 
songé  à  les  remplacer.  11  est  vrai  qu'à  ces  époques  lointaines,  dans 
sbn  ignorance  des  choses  de  la  nature,  il  était  excusable  ;  mais  lors- 
(juon  voit  l'homme  des  xix''  et  xx*'  siècles,  agir  de  même,  restant 
indiiVérent  à  la  reconstitution  de  nos  richesses  forestières,  on  reste 
confondu  I 

Plus  nous  allons,  plus  l'arrachage  des  arbres  se  poursuit  métho- 
diquement sans  que  l'Etat  puisse  intervenir  efficacement.  Il  fau- 
tlrait  une  Loi  ?  car  les  inondations  se  répètent  chaque  année  aussi 
désastreuses,  faisant  perdre  à  l'agriculture  des  sommes  immenses, 
qui  peu  à  peu,  la  ruinent  et  l'amoindrissent. 

L'utilité  du  reboisement  ne  fait  aucun  doute  ;  le  prévoyant  qui 
entreprend  le  peuplement  des  terres  incultes  par  les  arbres,  y  trou- 
vera largement  son  compte  ou  celui  de  ses  successeurs.  Il  est  bien 
évident  que  dans  les  contrées  froides,  il  ne  s'agira  pas  de  planter 
des  Ivicalyptus,  mais  dans  les  régions  baignées  par  la  Méditerranée 
ou  par  le  Gulf  Stream,  que  de  bienfaits  n'en  retirera-t-onpas,  princi- 
palement dans  les  parties  montagneuses,  appelées  par  leur  situation 
—  actuellement  plus  ou  moins  dénudées  —  à  retenir  la  plus  grande 
masse  des  eaux  pluviales  qui.  par  les  fortes  pluies,  descendant  les 
versants  montagneux  se  précipitent  avec  furie  dans  les  bas-fonds,, 
y  sèment   la  ruine,  la  désolation,  la  mort. 

Chacun  a  encore  présent  à  la  mémoire  les  désastres  du  Midi  de 
la  France  en   11(08. 

Si  l'on  estime  qu'en  France  il  y  a  plus  de  cinq  luillions  d'hectares 
impropres  à  toutes  cultures  et  qui  servent  actuellement  à  faire  pâtu- 
rer des  troupeaux  qui  y  cherchent  vainement  leur  nourriture,  et 
(ju  on  pourrait  transformer  en  forêts  productives,  ne  doit-on  pas 
avouer  que  leurs  propriétaires  sont  criminels  de  ne  pas  le  faire  ? 

Si  Ion  estime  qu'en  Algérie  et  en  Tunisie  les  terres  déboisées 
dépassent  de  plus  du  double  ce  chiffre,  que  doit-on  penser  ? 

En  France,  la  grande  masse  des  agriculteurs  ou  des  possesseurs 
de  ces   terrains,  est  intelligente  ;  il  n'en  est  pas  toujours  de  même 


414  ElTE^eSi   ET   ]iÈ3KMKES 


ir  II  :  '.  ^e  IWfiiqtte.  parc^  que.  la  ^aupart  des  terres  intuno 
oa  n)^ea=-rs.  âppâurtienneiit  aux  ic''r^"^s.  c^Ues-oi  n  ayant  pas 
eaewe  été  expcv>priées  psir  l'Admiiu-  .  ...->n.  qui  ne  recherche  que 
eeBesde  {^enûère  qualité,  pour  revendre  aux  ininiisnrants. 

Avant  de  erèer  des  villa^res.  oà  ia  misère  attend  souvent  les  celons. 
que  ne  ccMmneoce-t-oa  pas  à  les  entourer  de  boisements  qui  leur 
seraient  à  salataires.  d'abord  en  epan^rnant  leur  vie  et  leur  santé  et  eu 
assnraat.  daas  l'avenir,  la  parfaite  régularité  des  eaux  fluviales. 

Les  RoosaÎBs  qui  n'étaient  que  des  sauvages  civilisés  —  relati- 
vcmcat  —  avaient  bien  compris  la  valeur  des  forêts  et  en  interdisaient 
la  destroetioa.  sous  les  peines  les  plus  sévères. 

Si  ce  pêfiple  avait  eu  les  Eœal vptus.  il  est  probable  qu  aujoar- 
d'hml  Algérie  et  la  Tunisie  en  seraient  encore  en  partie  couvertes: 
mais  il  avait  d'autres  arbres  qu'il  respectait,  et  plus  particulièrement 
les  fJiivien,  dont  on  trouve  encore  des  spécimens  dans  les  niunta^rnes 
de  Kâbvlie.  certaine^tent  contemporains  des  Phéniciens,  c'est-à- 
dire  longtemps  avant  les  Bomains  par  conséquent.  Sous  un  seul 
de  ces  derniers  arbres,  noos  avoiks  vu  se  niettre  à  1  ombre  plus  de 
3lJÔ  pers^Mines.  ce  qui  indique  —  vu  la  lenteur  de  leur  croissance 
—  l'à^e  respectable  de  cnes  oliviers  deux  ou  trcâs  fois  millénaires. 

L'Eo^vptus  alteindrâ-t-il  de  pareilles  liniites  de  lon^vité  ? 
Noos  ri^noroiis.  car  dans  leur  patrie  d  origine  nous  ne  croyons 
pas  qu'on  en  ait  décoov^l  d'aussi  àa^.  mais  il  n  en  e^t  Ttts  i]f 
mône  poor  des  sujets  de  deux  ou  trois  c-ents  ans. 

flmr  fsat  <ionc  p!as  somyer  à  débfAser.  mais  au  contraire  à  rebmser 
t«>ates  les  parties  désertes  des  sols  algériens  et  tunisiens,  c-e  qui  aug- 
mentera la  valeur  et  la  richesse  des  terres  arables,  parce  que  It^ 
réC'iJtes  at  plus  régulières,  le  feuillage  des  arbres  attirant  et 

fraîcheur  et  favimsant    la  chute  normale  des  pluies 
de  l'hiver,  dans  le  voisinage  des  forêts. 

Il  est  très  certain  cpie  ce  que  l'on  a  à  craindre  en  Afrique  du  Nord. 
e  est  et  le  vandalisme  des  Arabes  qui.  afin  d'avoir  des 

pâturages  f-  jjs  maigres  tnxipeaux.  n'hésitent  pas  a  inc-endier 

des  forêts  rs,    sur  des  espaces  immenses  :  ces  inc-endies  — 

malgré  I  -spoosabilité  collective  —  se  ren«»uvellent  tous 

les  étés.  L^  .•>i  c^^i  «lôoe  impoissante  :  il  faudrait  autre  chose  et  notre 
avis  serait  que  ;  •  toat  lerritoire  raea'jé  par  If*  incendier  serait  saisi 
au  profit    f      ^  -i"  pahiir.    et  ses   habitants  transportés  sur  les 

cnmfms  *ia  ur^  L'ae  pareille  lot  donnerait   à  réfléchir  aux  indi- 


i/elcxlyptus  415 

arènes   sédentaires    et  les  incendies  de  toréts  seraient  enravés.  très 
probablement. 

(^ue  1  on  parte  dAlijer  pour  Tunis,  par  exemple,  ou  verra  tout  le 
long  de  cette  lijjne.  peu  de  bois  et  d  immenses  solitudes  déboisées; 
si  Ion  se  diriu:e  sur  Oran.  e  est  exactement  la  même  chose, 
sauf  ([ue  1  on  aperçoit  de  ci  de  là.  quelques  villao^es  de  iO  à  oO  feux, 
entourés  de  plantations  d  Eucalyptus,  et  c  est  tout  :  c'est  plut<''t 
mai^^re  I 

Dans  toutes  les  communes  d  Algérie,  il  faudrait  que  chaque  pw- 
priétaire  fût  tenu  de  planter,  non  sui-  ses  terres  mais  sur  les  com- 
munaux, un  nombre  déterminé  d  arbres,  que  1  administration  lui 
fournirait  «gratuitement,  à  la  saison  favorable,  et  les  travaux  ag^ri- 
coles  principaux  achevés.  Nous  sommes  certain  qu  en  peu  dannées 
ils  s  intéresseraient  à  leur  future  forêt  et.  quand  ils  en  verraient  les 
superbes  résultats,  ils  veilleraient  attentivement  à  ce  qu  on  ne  la 
détruise  point.  Outre  ijue  ces  plantations  serviraient  à  assainir,  les 
planteurs  y  trouveraient  de  nombreux  avantages  dans  récorce  et  les 
branches  ijui  seraient  utilisées  pour  le  chautïage  des  fours,  chacun 
faisant  son  pain  chez  soi  dans  les  campagnes  algériennes. 

Une  telle  proposition,  dans  le  but  d  enraver  le  mal,  faite  dans 
un  journal,  ferait  jeter  de  hauts  cris  par  les  prétendus  ivnovateurs 
du  monde  :  les  socialistes  :  ici.  c'est  à  peine  si  on  la  prendra  en 
considération  :  cependant  nous  croyons  la  chose  possible  si  l  on  veil- 
lait à  ce  que  les  plantations  s  exécutent  suivant  le  règlement. 

Le  paysan  de  France  au  lieu  de  planter  des  arbres,  les  détruits; 
celui  d  Algérie  les  plante  bien,  mais  pas  assez  pour  contrebalancer 
les  etTets  désastreux  des  pluies  torrentielles  de  1  hiver. 

M.  Th.  Rousseau,  conservateur  des  forêts,  dans  son  Guiile  du 
reboisenienf.  dit  : 

->  Sur  beaucoup  de  montagnes,  notamment  celles  du  Midi.  1  herbe 
n'existe  plus  qu'à  1  étiit  rudimentaire.  la  terre  se  dénude  et  se  ravine, 
lespierres  et  les  rochers  font  saillie  de  toutes  parts  et.  sousles  rayons 
sénégaliens  du  soleil,  réfléchissent  une  chaleur  qui  dévore  tout  ce 
qui  les   environne. 

w  Les  sources  ne  sont  plus  alimentées  et  diminuent  jusqu'au 
point  de  tarir.  Les  oiseaux  disparaissent  d'un  pays  qui  ne  leur  oÛW 
plus  aucun  abri,  et  les  insectes  dévastateurs  en  profitent  pour 
puUuler  à  linlini  et  jeter  le  désordre  dans  notre  agriculture. 

•    ('.est  surtout   ilans  les  régions  viticoles  que  la  destruction   îles 


416  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

végétaux  forestiers  a  été  poussée  à  Texcès  ;  là,  on  ne  voit  prescjue 
plus  d'arbres  ;  on  a  tout  arraché,  même  les  haies,  pour  y  g'agner 
quelques  rang^ées  de  souches. 

«  Aussi  qu'en  est-il  résulté  ?  C  est  que  les  oiseaux  insectivores 
ont  disparu  et  que  les  invasions  des  insectes  nuisibles  ont  acquis 
des  proportions  épouvantables  '  ». 

Ce  qu  écrit  M.  Rousseau  est  parfaitement  exact,  nous  avons 
parcouru  le  Midi  de  la  France,  partout  nous  avons  constaté  les 
elfets  désastreux  de  l'imprévoyance  des  viticulteurs.  Partout  on  ne 
voit  que  d'immenses  plaines  couvertes  de  vignes,  dont  le  feuillage 
ne  compense  sûrement  pas  l'absence  totale  de  boisements  sur  les 
collines  et  sur  les  montagnes,  d'où  ont  résulté  les  terribles  désastres 
occasionnés  par  les  inondations  ;  tout  le  monde  est  du  même  avis, 
à  savoir  que  le  mal  provient  du  déboisement  ;  alors,  ([u'attend-on 
pour  reboiser  ces  immenses  régions  dépourvues  d'arbres  dont  la 
bienfaisance  serait  pourtant  indéniable  ? 

En  Algérie  et  en  Tunisie  il  en  est  de  même.  En  France,  la  pro- 
duction do  la  sylviculture  est  de  25  millions  de  mètres  cubes  de  bois 
par  an  ou  236  millions  de  francs  ;  la  consommation  annuelle 
dépassant  en  bois  d'œuvre  10  millions  de  mètres  cubes  et  30  mil- 
lions de  inètres  cubes  en  bois  de  chauffage,  il  s  ensuit  qu  on  est 
obligé  de  recourir  aux  importations,  qui  représentent  encore,  d'après 
M.  Nicolas,  245  millions  de  francs. 

(]omme  on  le  voit,  on  détruit  en  tous  pays  beaucoup  de  forets, 
au  détriment  de  l'hygiène  et  delà  salubrité,  il  suiHt  pour  s'en  rendre 
compte  d'examiner  les  résultats  o])tenus  partout  en  Italie  et  en  Corse. 

«  La  forêt  enfin,  dit  M.  Nicolas,  a  une  influence  prépondérante 
sur  le  régime  des  eaux,  sur  le  climat.  » 

Nous  avons  constaté  ces  particularités  en  Algérie,  où,  des  régions 
impossibles  à  habiter,  sont  devenues  très  saines  en  ces  dernières 
années,  grâce  aux  Eucalyptus,  paiticulièrement. 

Nous  ne  voyons,  du  reste,  pas  d'autres  arbres  susceptibles  de 
donner  les  mêmes  résultats  en  un  laps  de  temps  plus  court,  parce 
(jue  les  Eucalyptus,  on  très  peu  d'années,  forment  des  arbres 
énormes,  dont  les  effets  miraculeux  se  font  sentir  immédiatement. 

La  reconstitution  des  forêts,  dans  toutes  les  résfions  actuellement 


1.   M.    Hoiissciiu  parle  bien  des  iiisoolos   mais   il    n(■•^Mi^(•  les  iiiuiidalioiis   (|ui   pio- 
vicniient  des  mêmes  causes. 


l'eicalvitls  4-17 

dévastées  pai"  des  sécheresses  intenses  doit  être  à  l'ordre  du  joui". 
tant  dans  les  parties  habitées  que  dans  les  pays  déserts  :  1  emploi 
des  Eucalyptus  rendra  la  tâche  facile  et  peu  coûteuse,  comme  nous 
le  démontrerons  plus  loin.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  procédés  de  per- 
suasion et  de  répression  doivent  être  établis,  des  récompenses  plus 
nombreuses  devraient  être  données  par  l'Etat  aux  plus  méritants  ; 
une  noble  émulation  serait  le  résultat  de  cette  dernière  mesure  et 
nous  avons  la  conviction  qu'il  en  résulterait  un  bien  immense. 

Les  Eucalyptus  ont  un  système  radiculaire  parfaitement  organisé  ; 
il  pompe  du  sol  tout  ce  qui  est  impur  et  le  rend  à  l'agriculture 
sous  forme  de  vapeurs  et  de  rosées  bienfaisantes,  qui  manquent 
presque  totalement  en  Algérie  dans  la  saison  de  sécheresse.  On 
peut  donc  en  planter  impunément  partout  où  il  y  a  un  peu  de  terre, 
iMitre  les  rochers,  les  broussailles,  etc.,  sans  faire  plus  de  frais  et 
sans_  s'amuser  à  creuser  d'immenses  trous,  comme  on  est  trop 
enclin  à  le  faire. 

Sur  les  terrains  très  en  pente,  nous  serions  d'avis  que  1  on 
creusât  des  fossés,  dans  le  sens  horizontal,  peu  piofonds  du  reste, 
mais  qui,  en  retenant  les  eaux  des  pluies,  donneraient  à  ces  arbres 
l'humidité  qu'ils  réclament  principalement  au  début  de  leur  plan- 
tation. 

Nous  avons  procédé  ainsi  que  nous  venons  de  l'indiquer,  des 
deux  manières,  et  nous  pouvons  certifier  que  nos  Eucalyptus  ont 
crus  dans  de  belles  proportions. 

Nous  avions  en  Algérie  un  terrain  inutilisable  en  grande  culture, 
nous  imaginâmes  d'y  planter  des  figuiers,  (|ui  poussèrent  lente- 
ment, c'est  alors  que,  devant  des  n-sultats  presque  négatifs,  des 
Eucalyptus  furent  plantés  entre  les  intervalles,  dans  des  trous  faits 
entre  des  roches,  des  broussailles,  etc.  En  cinq  ans,  nous  avions 
im  joli  petit  bois  de  plus  d'un  demi-hectare  et,  à  l'heure  qu'il  e.st, 
après  trente  ans,  ces  arbres  sont  splendides  et  peuvent  être  exploités 
si  l'on  veut. 

(A  suivre.)  R.  de  Noter, 


Bill,  du  Jardin  coloninl.  1911.  H.  —  N°  loi. 


NOTES 


LINDLSTlilK   DKS   ANANAS    lîN    HAWAII 


Dans  un  rapport  consulaire,  rédii^é  par  moi  en  1907,  et  pul^lié  au 
n''  721  des  Rapports  commerciaux  au  Ministère  du  Commerce,  j)uis 
reproduit  en  1909  avec  des  additions  importantes  par  le  Jardin 
Colonial  dans  son  bulletin  mensuel  :  VAç/ricul/iirc  pratique  des 
pays  chauds,  édité  par  la  librairie  Challamel,  je  faisais  entrevoir 
que  l'industrie,  toute  nouvelle  des  ananas  en  Hawaii,  était  desti- 
née à  un  développement  rapide  et  prodigieux  (jui  ne  tarderait  pas 
à  la  placer,  immédiatement  après  le  sucre,  au  second  rang-  des 
industries  de  ce  pays,  (^ette  prédiction  est  déjà  complètement  jus- 
tifiée par  les  résultats  de  la  récolte  principale  dananas  en  con- 
serves de  1911,  qui  vient  d'être  achevée,  et  dont  le  produit  dépas- 
sera vraisemblablement  800.000  caisses  de  deux  douzaines  (ou  deux 
douzaines  et  demie)  de  «  tins  »  ou  «  cans  »,  constituant  un  total 
denviron  20  millions  de  tins,  chacun  contenant  un  fruit,  et  repré- 
sentant une  valeur  totale  d'au  moins  1.500.000  dollars.  Et  dire  que 
cette  énorme  quantité  est  déjà  placée  d'avance,  et  que  plusieurs 
des  <(  Caneries  »  d'Oahu  auraient  pu  vendre  le  double  de  leur  récolte 
si  elles  l'avaient  eue.  De  ])lus,  les  chillres  ci-dessus  ne  com- 
prennent pas  les  quantités  d'ananas  consommées  localement,  ni 
celles  exportées  en  vert  sur  San-Franci.sco  et  Vancouver,  et  dont  la 
valeur  atteint  près  de  200.000  dollars!  Mais  ces  résultats  sont 
encore  loin  de  représenter  le  dernier  mol  (\c  1  industrie  en  ques- 
tion, dont  les  |)Ossibilités  de  production  sont  relativement  illimi- 
tées et  ne  dépendent  (jue  de  celles  de  la  consommation.  Aussi,  les 
producteurs  intéressés  s  attendent-ils  ;»  ce  (jue  la  récolte  totale  (1(> 
Tannée  prochaine,  que  Ton  estime  devoir  dépasser  considérable- 
ment celle  (le  1911,  sera  placée  sans  délai  avec  autant  de  facilité, 
g-râce  à  l'extension  constante  de  la  consommation,  (pii,  (pioicpie 
ayant  à  peine  effleuré  l'Amérique,  la  déjà  dépassée-  et  a  atteint 
riMirope.    où   les   produits  hawaiiens,   dès  ([u'ils   sont  connus,    sont 


l'industrie    des    ananas    en    HAWAii  419 

appréciés  et  classés  comme  bien  supérieurs  à  cevix  de  Singapore. 
qui,  Fan  dernier  encore,  accaparaient  le  marché  européen.  Je  sais 
positivement  que  des  commandes  importantes  de  France  nont  pas 
pu  être  satisfaites  cette  année,. par  suite  du  placement  anticipé  de 
toute  la  récolte. 

Il  s'en  suit  que  les  nég^ociants  de  France,  qui,  —  ayant  reconnu  la 
supériorité  de  l'ananas  hawaiien,  —  désireraient  s'approvisionner 
de  la  récolte  future,  feront  bien  de  placer  leurs  commandes  d'avance, 
pour  être  sûrs  d'être  servis.  Et  ici,  il  est  bon  de  remarquer  com- 
bien il  est  regrettable  que  les  producteurs  hawaiiens,  incapables 
sur  place  d'exploiter  par  eux-mêmes  leur  production  sans  cesse 
croissante,  ont  dû  en  confier  la  gestion  sur  le  continent  américain, 
à  des  intermédiaires  ou  agents,  —  grandes  maisons  de  produits 
alimentaires  —  à  qui ,  à  l'exception  d'une  seule  compagnie 
anglaise  représentée  par  la  maison  Davies  d'Honolulu,  ils  sont 
tous  pieds  et  poings  liés,  de  façon  que,  jusqu'à  nouvel  ordre,  ils 
ne  peuvent  accepter  aucune  commande  du  dehors  qui  leur  soit 
adressée  directement,  tous  les  ordres  devant  passer  par  les  mains 
de  ces  agents  et  être  acceptés  par  eux,  ce  qui  leur  permet  aussi 
d'empêcher  toute  réduction  de  prix  qui  pourrait  être  concédée 
dans  les  relations  directes  entre  le  producteur  et  le  consommateur  ; 
et  ces  agents  s'arrogent  même  le  droit  exclusif  de  choisir  leurs 
représentants  à  l'étranger.  Il  se  peut  que  plus  tard,  les  fabricants 
ha^vaiiens,  devenus  moins  timides,  se  décident  à  s'alïranchir  de 
cette  tutelle  des  intermédiaires  américains,  mais  pour  le  moment, 
elle  est  nécessaire  pour  le  prompt  placement  de  la  marchandise,  et 
de  cette  façon,  étant  sûrs  de  voir  écouler  tout  ce  qu'ils  peuvent 
produire,  les  producteurs  sont  libres  d'augmenter  leurs  efforts, 
pendant  que  leur  situation  financière  en  devient  plus  solide  et 
fructueuse,  offrant  un  placement  sûr  et  rémunérateur  pour  leurs 
actionnaires  ;  ainsi,  pour  n'en  citer  qu'une,  la  plus  grande  de  nos 
compagnies  d'ananas,  c'est-à-dire  la  <<  Hawaiian  Pineapple  C"  » 
(président  Dole),  dont  la  fabrique  se  trouve  à  Hvilei,  faubourg 
d'Honolulu.  paie  des  dividendes  réguliers  de  un  et  quart  pour  cent 
par  mois,  et  ses  actions,  dont  la  valeur  au  pair  est  de  20  dollars, 
sont  cotées  en  bourse  entre  38  et  39,  ce  qui  est  très  significatif 
dans  un  pays  comme  celui-ci,  où  le  sucre  accapare  les  capitaux. 

On  compte  maintenant  dix  «  Caneries,  »  (usines  à  ananas)  princi- 
pales, ayant  leurs  champs  de  production  et  achetant  aussi  les  fruits 


t2(l  Ncjriis 

produits  par  les  cultivateurs  voisins,  la  superficie  totale  cultivée 
en  ananas  étant  évaluée  entre  i.OOO  et  o.OOO  hectares.  Ces  «  Cane- 
l'ies  ■>  sont  réparties  ainsi  ([u'il  suit  : 

G  sur  r.île  d'(^ahu  :  u  HaAvaiian  Pineapplo  C"  »  (aj^ents  à  San- 
l'Vancisco,  Hunt  Brotliers)  ;  «  Ilawaiian  Fineapple  Products  C"  » 
(^ancienne  C""  «  Consolidated  »  ;  ag-ents  à  San-Francisco,  California 
Canners  Association):  «  Thomas  Fineapple  C  »  (agents  à  San- 
Francisco.  Armesbv  and  il")  :  "  Ilawaiian  Islands  Packiny  C"  », 
à  Wahiawa  (agents  à  San-Francisco.  (Iritlin  andSkelleyi  ;  «  Mac- 
la  rlane-Mac  Neill-Libbv  Fineapple  Facking-  C"  »  à  Kahaluu  i  ag-ents 
à  Chicago,  Mac  Neill  and  Libby)  ;  «  Fearl-City  Fruit  C°  »  (ag-ents. 
Th.  II.  Davies  à  llonolulu); 

l  sur  File  de  Maui,  «  Haiku  Facking  G"  »( agents  Deming-Gould 
à  Chicago)  ; 

1  sur  l'île  de  Kauai,  «   Mac  Bryde  Fineapple  Packing  C"  »  ; 

2  sur  la  grande  île  d  Hawaii.  «  Hilo  l'ruit  Facking  C"  <>  cl 
'<  Kona   Development  C"  ». 

Dans  mon  rapport  annuel  du  30  mars  dernier,  j'ai  donné  la  liste 
encore  bien  incomplète  des  représentants  en  France  ;  je  n'ai 
malheureusement  rien  à  changer,  si  ce  n'est  que  j'apprends  que  la 
C"'  Thomas  vient  de  désigner  comme  ses  représentants  à  Paris,  la 
Société  d'Importations  Alimentaires,  ()5,  rue  d'Amsterdam,  à 
Uujuelle  en  sus  des  conserves  d'ananas,  cette  C'*  vient  d'expédier 
\os  premiers  échantillons  de  jus  en  bouteille. 

Dans  le  chilTre  sus-mentionné  de  la  production  de  MMI. 
2.")0.()()0  caisses  forme  la  part  de  la  C'''  Dole,  et  I0:j.0t)0  caisses. 
celle  de  la  C""  Haiku,  tandis  que  80.000  caisses  environ  revienntîut 
à  la  C"*  HaAvaiian  Products,  une  quantité  à  peu  près  égale,  à  la 
(]"■  Macfarlane-Libl)y,  dont  c'est  la  j)remièi'e  grande  récolte,  et 
"50. 000  caisses  à  la  (y  Thomas,  les  autres  compagnies  se  partagent 
le  reste. 

l^n  dehors  du  personnel  peimanent  spécialement  occujié  à  la 
(idtuii'  des  |)lantes,  l'industrie  des  conserves  d'ananas,  pendant  la 
saison  fructilère  d'été,  —  la  plus  importante  cl  (jui  dure  de  trois  à 
(piatre  mois,  — fournit  un  travail  actif  ii  un  grand  nombre  dOu- 
vriers,  principalement  femmes  et  enfants;  ainsi,  1'  "  llavaiian 
Fineapplt'  (]"  >i,  dont  l'usine  enq)loie  une  moyenne  sédentaire 
amiuelle  de  I  "iO  employés,  en  a  occupé  1.100,  travaillant  nuit  cl 
jour,  pour  le  trimestre  passé,  et  les  autres  usines  onl  des  pi-ison- 
ucls  en  [ti'oportion. 


l'industrie    des    ananas    en    llAWAli  421 

Une  autre  corroboration  de  la  rapide  extension  de  la  production 
de  nos  ananas,  se  trouve  aussi  dans  le  nombre  des  boîtes  en  fer 
blanc  fabriquées  par  la  succursale  à  Honolulu.  de  la  grande  com- 
pagnie c  American  (^an  G°  ».  qui  fournit  les  boîtes  nécessaires  à 
toutes  les  <(  Caneries  »  d'Oahu  :  la  première  production  de  cette 
succursale,  il  y  a  quelques  années,  s'éleva  à  2  millions  de  (>  cans  »: 
cette  production  doubla  rapidement  avec  l'accroissement  de  la 
culture,  et  atteignit  12  millions  de  cans  l'an  dernier,  ce  qui  néces- 
sita l'agrandissement  des  locaux  de  fabrication  et  le  doviblement 
des  machines  productrices;  mais,  cette  année,  elle  a  dépassé 
17  millions,  et,  en  vue  des  perspectives  de  l'avenir,  cette  compa- 
unie  va  de  nouveau  doubler  son  matériel  et  en  changer  la  nature, 
de  façon  à  pouvoir  produire  l'an  prochain  au  moins  2o  millions  de 
boîtes  d'un  qvialité  nouvelle,  dénommées  «  sanitarv  cans  ».  dont  la 
différence  avec  les  anciennes  est  due  à  un  ciment  spécial,  dit  sani- 
taire, couvrant  intérieurement  tous  les  joints  des  boîtes,  alin  d'em- 
pêcher le  jus,  si  acide  de  l'ananas,  d'attaquer  les  soudures. 

A  la  fabrication  des  conserves  de  fruits,  nos  grandes  usines  ont 
ajouté  l'utilisation  du  jus,  soit  simplement  en  nature,  stérilisé,  soit 
sous  diff'é rentes  formes  de  sirops,  —  dont  une  variété  dénommée 
«  Pinectar  »,  spécialité  de  la  plantation  Byron  0.  Clark,  est  très 
réussie  et  très  goûtée  pour  boissons  gazeuses  ;  et  ces  produits 
accessoires,  quoique  tout  récents,  sont  déjà  devenus  très  populaires 
et  ajouteront  considérablement  aux  recettes  des  fabricants. 

On  avait  espéré  utiliser  les  déchets  pour  la  fabrication  très  pos- 
sible de  l'alcool  et  du  vinai£:re  :  mais  comme  cette  fabrication 
nécessiterait  un  outillage  coûteux  qui  resterait  inactif  les  trois 
quarts  de  l'année,  on  en  a  conclu  que  jusqu'à  présent  les  résultats 
n'en  pourraient  pas  être  économiquement  satisfaisants. 

Comme  je  le  prévoyais  dans  mon  rapport  de  1907,  des  innova- 
tions importantes,  suggérées  par  l'expérience  des  dernières  années 
ilexploitation,  ont  été  introduites,  soit  dans  la  manipulation  des 
fruits,  soit  dans  la  nature  des  instruments  et  des  machines 
employées,  certaines  des  anciennes  ayant  été  perfectionnées  et 
rendues  plus  pratiques  et  d  autres  ayant  été  nouvellement  inven- 
tées ;  mais  ces  perfectionnements  sont  tenus  secrets  ou  dûment 
protégés  par  des  brevets  d'invention  qui  témoignent  de  l'intelli- 
gence et  de  la  largeur  de  vues  apportée  par  les  Américains  dans 
cette  nouvelle  industrie,  comme  dans  tout  ce  qui  se  fait  en  Amé- 
rique, ce  pays  par  excellence  des  grandes  inventions. 


i22  NOTES 

Le  problème  le  plus  diflicile  à  résoudre,  qui  confronte  encore 
nos  usines  d'ananas,  est  le  moyen  de  faire  disparaître  les  déchets, 
([ui  s'accumulent,  entrent  rapidement  en  putréfaction  et  deviennent 
menaçants,  en  vue  de  l'accroissement  de  la  production.  Ainsi,  la 
nouvelle  fabrique  de  la  compagnie  Macfarlane-Libby,  à  Kahaluu, 
établie  dans  un  lieu  isolé  au  bord  même  de  la  mer,  avait  cru 
résoudre  facilement  la  dilïiculté.  en  déversant  ces  déchets  en  eau 
profonde,  à  quelcfue  distance  du  rivage  ;  mais  la  mer  même  ne 
tarda  pas  à  être  saturée  et  à  rejeter  ces  déchets  sur  une  étendue  de 
plusieurs  kilomètres  de  plages  voisines,  où  ils  se  décomposèrent  en 
créant  une  odeur  infecte  rendant  inhabitable  toute  la  côte  ;  il  fallut 
chercher  autre  chose,  et  même  l'enfouissement  des  déchets  sous  des 
couches  de  chaux  etd€  terre  ne  fut  pas  satisfaisant.  On  en  est  main- 
tenant réduit  à  employer  partout  des  incinérateurs,  dont  la  besogne 
est  encore  difficile,  vu  que,  même  après  être  soumis  à  une  pres- 
sion considérable,  les  déchets  contiennent  encore  assez  de  jus  pour 
en  rendre  la  combustion  lente  et  incomplète.  Cependant  on 
annonce  que  la  compagnie  Dole,  à  Iwilei,  qui  est  toujours  en  tête 
des  perfectionnements,  a  enfin  réussi  à  élaborer  un  incinérateur 
capable  de  détruire  complètement  les  déchets  à  mesure  de  leur 
formation. 

A.  Marques, 

Afjenl  consulaire  de  France  ;)  Ilonoliilii. 

Conseiller  du  Commerce  Extérieur. 


Nécrologie. 
AuGLSTi:-JosEPii  LE    RAT 

Instituteur  à  Nouméa,    Officier  d'Académie, 
Correspondant  du  Muséum.  —  Correspondant  du  Jardin  Colonial. 

Le  Jardin  Colonial  se  fait  un  devoir  de  rendre  homnia^-e  à  la  mémoire  d'un 
de  ses  j)lus  dévoués  correspondants. 

Jeune  instituteur  en  France,  l'histoire  naturelle  attiraitdéjà  Le  Rat,  qui  con- 
init  rapidement  la  llore  de  sa  région  ;mais  il  avait  le  désir,  très  naturel, de  voir 
du  nouveau,  d'aller  à  la  découverte  de  nouvelles  espèces  ;  aussi  demanda-t-il 
son  changement,  et  obtint  de  partir  pour  la  Nouvelle-Calédonie. 

Là,  malgré  le  peu  de  loisirs  dont  il  disposait,  il  trouvait  le  moyen,  pendant 
ses  courtes  périodes  de  vacances,  de  parcourir  les  environs  de  Nouméa. 

Obéissant,  comme  il  le  disait  lui-même,  à  son  goût  pour  les  sciences  natu- 
relles, qu'il  avait  toujours  atTectionnées,  et  qui  l'avait  déterminé  à  quitter  sa 
famille  et  son  pays,  il  avait  espéré,  en  100.3,  pouvoir  obtenir  le  poste  de 
Conservateur  du  Musée  de  Nouméa. 

L'année  précédente  il  avait  eu  le  plaisir  de  rencontrer  M.  Schlechter,  l'émi- 
neiil  i)olanist('  allemand,  de  jjassage  en  Nouvelle-Calédonie,  et  ils  firent 
ensemble  (|uel(jues  fructueuses  excursions. 

Mais,  Le  Rat  sentait  qu'il  pouvait  faire  mieu.\  encore,  en  visitant  les  région's 
inexplorées  de  la  chaîne  centrale  de  l'Ile;  ce  projet  fut  mis  à  exécution  en 
1907;  il  rapporta  de  nombreux  et  intéressants  documents  de  ce  nouveau 
voyage. 

II  eut  toujours  en  M"^'' Le  Rat,  une  collaboratrice  dévouée,  qui  n'hésita  pas  à 
aiVronler,  elle  aussi,  les  pénibles  imprévus  des  excursions  dans  des  régions 
nian([uant  non  seulement  de  confort,  mais  même  de  l'indispensable. 

L'étude  des  Nouvelles-Hébrides  avait  aussi  tenté  notre  regretté  corres- 
pondant ;  il  en  soupçonnait  les  richesses,  qu'il  aurait  voulu  recueillir; 
malheureusement  il  en  fut  empêché  par  les  ressources,  toujours  trop  modestes, 
que  l'on  mettait  à  sa  disposition. 

Malgré  les  très  maigres  subventions  dont  il  disposait,  on  peut  dire  qu'avec 
sa  seule  et  très  grande  énergie,  il  réussit  à  faire  de  nombreux  envois  se  chif- 
frant à  plus  de  2.000  échantillons  de  matériaux  d'Histoire  Naturelle,  de  toutes 
sortes,  collectés  en  Nouvelle-Calédonie. 

Le  Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris  l'avait  nommé  correspondant. 

Il  venait,  à  son  retour  en  France,  de  .faire  part,  au  Jardin  Colonial,  de  ses 
projets  pour  l'avenir,  et  désirait,  en  attendant  de  repartir,  se  reposer  au  sein 
de  sa  famille,  îi  .VIençon.  Peu  après,  le  24  octobre  i'.)10,  il  était  enlevé  à  l'âge 
de  39  ans. 

La  mémouv  de  Le  Rat  sera  conservée,  dans  les  milieux  scientifiques  et 
coloniaux,  qui  ont  recueilli  ses  belles  collections;  il  l'a  mérité,  car  il  a 
contribué  lui  aussi,  modestement,  à  faire  connaître  tout  ce  que  renferment 
d'insoupçonné  encore,  nos  possessions  lointaines. 

A.    BlîRTEAr. 


DOCUMENTS   OFFICIELS 


MIMSTKRE    DES    Cdl.oMES 

AUHÈTK 

Cdiifcr^inl  le  diplôme  d' Inçfénieur  d  A(/riculliire  Coloniale 

Art.  I''.  —  l.e  diplôme  dingénieur  d'Agriculture  Coloniale  esl  con- 
féré à  MM.  Mademhc),  Ilachemi  Beii  Khalifa.  Pillon.  Papadopoulos, 
Vehbi,  Bernard,  Davras  élè\es  réguliers. 

.\rt.  '2.  —  Le  certiticat  d'études. de  l'Ecole  Supérieure  d'Agriculture 
(Coloniale  est  accordé  à  MM.  Debret"  élève  régulier,  IJellali  et  Hibou 
élèves  libres. 

Fait  à  Paris,  le  !29  a..ût  MM  I. 

Siyné  :  A.  Lebhun. 


Mission   permanente    d'études 
des   Cultures  et  Jardins  dessai  Coloniaux. 

Le  président  de  la  République  française. 

^'u  l'article  55  de  la  loi  de  finances  du  25  février  1001  : 

Vu  le  décret  du  3  juillet  1807  sur  les  indemnités  de  déplacement  du  personnel 
dépendant  du  ministère  des  colonies; 

Vu  le  décret  du  2  mars  1910  portant  règlement  sur  la  solde  et  les  allocations 
accessoires  du  personnel  colonial  : 

Sur  le  rapport  du  ministre  des  colonies  et  du  niiui^lrc  des  (inances. 

Décrète  : 

Art.  t^'.  —  Il  esl  institué  auprès  du  ministère  des  colonies  une  mis- 
sion permanente  d'études  i\e>  cultures  et  jardins  d'essais  coloniaux, 
composée  ainsi  qu  il  suit  : 

Un  chef  de  la  mission,  nommé  par  décret  du  président  de  la  Hépu- 
blicpie,  sur  la  proposition  du  ministre  des  colonies,  et  dont  le  traitement 
annuel  est  fixé  à  12.(MMi  Irauis. 

Un  adjoint  au  chef  de  la  mission  nommé  par  arrêté  du  ministre  des 
colonies  et  choisi  parmi  les  inspecteurs  d'ag-riculture,  les  inspecteurs  des 
forêts  ou  les  directeurs  des  jardins  d'essai  des  colonies.  Ia^  fonctionnaire 
ainsi  désigné  est  placé  hors  cadres  ;  il  conserve  le  statut  du  corps  aucpiel 
il  appartient  et  reçoit  avec  le  traitement  d'Europe  de  son  grade  1  indem- 
nité réglementaire  de  résidence  dans  Paris. 

Un  secrétaire  de  la  mission,  agréé  |)ar  le  ministre  des  colonies,  sur 
présentation  du  chef  de  la  mission  et  auipiel  il  esl  alloué  une  indemnité 
annuelle  de  2.100  francs. 

Art.  "i.   —  l'>n  ce  qui   conceine  les  indemnités  de  roule  et  de  séjour  el 


DOCUMENTS    OFFICIELS  425 

les  passages,  le  chef  de  la  mission  est  classé  clans  la  première  catégorie  B 
el  le  secrétaire  dans  la  deuxième  catégorie. 

Art.  3.  —  Des  arrêtés  du  ministre  des  colonies  détermineront  les  con- 
ditions d'application  du  présent  décret  et  fixeront,  notamment,  loi^gani- 
sation  et  les  attributions  de  la  mission. 

Art.  1.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  ministre  des  finances  sont 
chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  lexécution  du   présent  décret. 

l-'ait  à  Paris,  le  27  octobre  1911. 


Par  le  président  de  la  République 
Le  ministre  des  colonies, 
A.   Lebrln. 


A.    P\\LLIÈRES. 


Le  mfnisfre  des  finances, 
L.-L.   Ki.oTz. 


Par  décret,  en  date  du  27  octobre  1911.  rendu  sur  le  rapport  du  ministre 
des  colonies,  M.  Chevalier  (Auguste),  docteur  es  sciences,  sous-directeur 
de  laboratoire  à  l'Ecole  pratique  des  hautes  études,  a  été  nommé  chef  de 
la  mission  permanente  d'études  des  cultures  et  jardins  d'essai  coloniaux. 


Afrique   occidentale   française. 

DKCIIKTS 

HdmellnnL  en   franchise  sous  certaines   conditions   iinlroduction 

en   France  du  bétail   oriçfinaire  de  la  Ciuinée  française. 

Art.  1''.  —  Sont  étendues  à  la  Guinée  française  les  dispositions  du 
décret  du  4  septembre  1909.  admettant  les  bœufs  originaires  du  Sénégal 
et  du  Haut-Sénégal-Xiger  en  franchise  à  leur  entrée  en  France  jusqu'à 
concurrence  d'une  quantité  à  déterminer  annuellement  par  décret. 

.\rt.  "2.  —  Les  ministres  des  tinances,  du  commerce  et  de  l'industrie  et 
<}.&<■  colonies,  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution 
du  présent  décret,  qui  sera  publié  au  Journal  officiel  de  la  République 
française  et  inséi-é  au  Bulletin  des  lois  et  au  Bulletin  officiel  du  minis- 
tère des  colonies. 

Fait  à  Paris,  le  .31  octobie   191! . 

A.    FAi.i.ii:i{KS. 
2" 

Art.  I''.  —  Seront  admis  en  France,  pendant  Tannée  J911,  dans  les 
conditions  prévues  aux  décrets  des  4  septembre  1909  et  31  octobre  1911. 
dix  mille  bœufs  originaires  des  territoires  du  Sénégal,  du  Ilaut-Sénégal- 
Niger  et  de  la  Guinée  française. 

.\rt.   2.  —  Le  ministre   des   colonies  et   le  ministre   des  finances  sont 


120  DOCUMEM'S    OFFICIELS 

chargées,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  décreU 
qui  sera  publié  au  Journal  officiel  de  la  République  française  et  inséré 
au  Bullelin  des  lois,  ainsi  qu'au  Bulletin  officiel  du  ministère  des  colo- 
nies. 

Fait  à  Paris,    le  :U  octobre  1911. 

A.  Falluires. 

Art.  l*"'.  —  La  liste  des  exemptions  prévues  par  les  décrets  des 
14  avril  1905  et  11  avril  1910  est,  en  ce  qui  concerne  les  animaux 
vivants,  moditiée  ainsi  qu'il  suit  : 

«  Animaux  vivants,  exception  faite  des  bovidés  de  provenance  étran- 
gère importés  dans  les  colonies  du  Sénégal  et  du  Haut-Sénégal  et  Niger 
et  de  la  (niinée  française,  qui  acquittent  par  100  kilogrammes  (poids  vif) 
à  l'entrée  de  ces  colonies  :  les  bdnifs,  vaches,  taureaux,  bouvilldiis.  lau- 
rillons,  génisses,  un  di'oit  de  3<t  fr.  ;  les  veaux  un  droit  de  40  fr.  » 

Art.  2.  — ■  Le  ministre  des  colonies  est  chai^gé  de  l'exécution  du  pré- 
sent décret,  qui  sera  publié  au  Journal  officiel  de  la  Ré]iublique  fran- 
çaise et  inséré  au  Bulletin  des  lois  et  au  Bulletin  officiel  du  ministère 
des  colonies. 

Fait  à  Paris,  le  31  octobre  1911. 

A.   Fai.ijkhf.s. 

Afrique  équatoriale  française. 

Interdiction  de   r Exportation   de  certains    hois 
de  la  Colonie  du   Gabon. 

DÉCRET 

Art.  1''.  —  Est  interdite  dans  la  colonie  du  Gabon  l'exportation  des 
bois  dont  les  dimensions  sont  inférieures  à  celles  qui  sont  indiquées 
ci-après  : 

1"  Billes  en  grumes  débitées  dans  le  tronc  de  l'arbre  et  ne  présentant 
pas  de  traces  de  naissance  de  branches,  longueur  :  4  m.  ."SO; 

Diamètre  moyen  r  60  centimètres  pour  l'Okoumé  et  bois  similaires  ; 

Diamètre  moyen  :  50  centimètres  pour  l'acajou  et  les  bois  débénis- 
terie; 

"J"  Billes  équarries  débitées  dans  le  tronc  de  l'arbre  et  ne  présentant 
pas  de  traces  de  naissance  de  branches. 

Longueur  :  4  m.  50,  section  moyenne  :  10  décimètres  cariH-s  pour 
l'okoumé  et  bois  *^imilaires.  et  \'l  décimètres  carrés  pour  rarajnu  cl 
autres  bois  d'ébénisterie  ; 

3"  Billes  débitées  dans  la  partie  du  tronc  présenlani  des  traces  de 
naissance  de  branches. 

Longueur  :  '1  m.  50  ;  diamètre  moyen  des  billes  en  grume,  30  centi- 
mètres; section  moyenne  i\e^  bois  équarris  :  5  décimètres  carrés. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  i27 

Le  lieutenant-gouverneur  de  la  colonie  détermine  par  arrêtés  spéciaux 
les  justifications  qui  pourraient  être  exigées  "pour  l'exportation  de  billes 
qui  n'ayant  pas  les  dimensions  ci-dessus  indiquées,  sei'aient  présentées 
comme  provenant  de  l'exploitation  des  branches. 

Art.  '2.  —  Les  dispositions  de  l'article  1*^'"  ne  sont  pas  applicables  à 
lexportation  des  billes  d'ébène,  de  bois  de  rose,  de  zingana,  de  bois 
rouge  et  des  bois  similaires  qui  ne  s'exportent  que  dépouillés  d'aubier. 

Art.  3.  —  Les  bois  exportés  donnent  lieu  à  la  perception  d'un  droit  de 
sortie  qui  est  fixé  comme  suit  : 

1°  Billes  d'okoumé  et  bois  similaires,  1  fr.  le  mètre  cube. 

Fourches  d'okoumé  et  bois  similaires,  50  centimes  la  tonne. 

•2°  Billes  d'acajou,  2  Ir.  le  mètre  cube. 

Fourches  d'acajou,  2  fr.  la  tonne. 

.V'  Fbène,  bois  de  rose,  zingana,  2  l'r.  50  la  tonne  ; 

i"  Bois  d'ébénisterie  autres  que  ceux  ci-dessus  indiqués,  lfr.50  la  loiiiie. 

Art.  4.  —  L'exportation  ou  la  tentative  d'exportation  de  bois  dont  les 
dimensions  seraient  inférieures  de  plus  d'un  vingtième  à  celles  qui  soûl 
prévues  au  présent  décret,  est  punie  des  peines  édictées  par  le  décret  du 
16  février  1895  relatif  au  régime  des  douanes  au  Gabon. 

Art.  5.  —  Le  décret  du  14  avril  1904  est  abrogé. 

Art.  (3.  —  'Les  ministres  des  colonies,  du  commerce  et  de  l'industrie, 
et  des  finances,  sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécu- 
tion du  présent  décret,  qui  sera  inséré  au  Journal  officiel  de  la  Répu- 
blique française,  au  Bulletin   des  lois  et  au  Bullelin  officiel  des  colonies. 

Fait  à  Rambouillet,  le  28  septembre  1911. 

A.    F'ai.i.ikuks. 


Madagascar. 

ARRÊTÉ 

interdisant  l'inlroduction,  dans  la  colonie  de  Madagascar  et  Dépen- 
dances, des  plants  de  caoutchouc  de  provenance  de  Ceylan  et  de 
l'île  Maurice. 

Art.  1"'.  —  L'introduction  de  plants  de  caoutchouc,  provenant  de 
Ceylan  et  de  l'ile  Maurice,  est  interdite  dans  la  Colonie. 

Art.  2.  —  Tout  plant,  introduit  en  fraude,  sera  saisi  et  détruit,  sans 
indemnité  pour  les  propriétaires,  et  sans  préjudice  des  poursuites  pré- 
vues par  les  lois  sanitaires. 

Art.  3.  —  MAL  le  procureur  général,  chef  du  service  judiciaire,  le 
chef  du  service  des  douanes,  les  chefs  des  circonscriptions  côtières  sont 
chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  l'exécution  du  présent  arrêté, 
qui  sera  inséré  au  Journal  officiel  de  la  Colonie  et  publié  ou  commu- 
niqué partout  où  besoin  sera. 

Tamatave,  le  20  août  191  L 
Signé  :  Albert   PiCQun;. 


428  DOCUMENTS    OFFICIELS 

Nouvelles-Hébrides. 

DÉCHETS 

,iii(/menlanl  les  (fiiuntités  de  café  à  admellrc  en  France 
el  en  Ninivelle-iJu/édonie. 

Art.  !'■'.  —  Le^  quantités  de  calés  originaires  des  exploitations  fran- 
çaises des  Nouvelles-Hébrides  à  admettre  en  France  et  en  Nouvelle- 
Calédonie  du  l*"^  juillet  l'.HO  au  MO  juin  1911,  lixées  par  le  décret  susvisé 
du  i<»  août  1910  à  .jOO.OOO  kilo};r..  sont  auf^mentées  de  -iar^.OOO  kilo- 
grammes. 

Art.  2.  —  Le  ministre  des  colonies  et  le  ministre  des  finances  sont 
cliiii'nés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  rexéculion -du  préseni  décret. 

l'ait  à  Rambouillet,  le  10  octobre  1911. 

A.     1*  AI.I.UvRES. 

DKCRirr 

fixant  les  quanlilés    de   café,   cacao  el    ranille  à   admeltre 
du    /'•'  juillel    1911   au    .'iO  Juin    iUl'J. 

Alt.  1".  —  Sont  fixés  comme  suit  les  quantités  de  produits  originaires 
des  exploitations  françaises  des  Nouvelles-Hébrides  ipii  pourront  être 
admise  en  France  el  en  Nouvelle-Calédonie,  du  I"  juillet  1911  au 
\M)  juin  I9l'i  dans  les  conditions  établies  par  le  décret  susvisé  du 
\'l  novembre   1901    : 

Café (iOO.OOO   kilogr. 

Cacao .")0.000      — 

\anille 50      — 

Ali.   'i.   —  Le   ministre   des   colonies  el   le   ministre  des    finances  sont 
chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  de  Texécution  du  présent  décret, 
l'iiit  à  Rambouillet,  le  10  octobre  1911. 

A.   F.\LUKUu:s. 

NOMINATIONS    KT    MUTATIONS 


Afrique    occidentale  française. 

/'///•  nrrélé  ministériel . 

Vm  (laïc  (lu   •_',')  jnillc'l    I9II    : 
(Mil  été  proimis  : 

1°  .1  l'emploi  d' Inspecteur  d'Aç/ricullure  de  C-''  classe  : 

M.  l^tesse  (Mariusi.  inspecteui"  de  S*"  classe. 

•2°  .1  l'emj)li>i  d' Inspecteur  <!' .{(jriculture  de  .'»''  classe  : 
MM.  Roustaii     l']ugène  ,  directeur  de  Jardins  d'essais  de  I""'' classe. 


DOCLMlvNTS    (Il-KICIELS  429 

IV  A  remploi  (le  Sinis-/iispec(eur  (rAc/riculUire  de   /"'  chisse. 

MM.  \'italis   Adrien  ,,  soiis-inspecteur  de  2''  classe  ; 
Bervas  (Louisj,  —  — 

Brel  (Charles),  —  — 

i"  A    remploi   de  S(>ii.s-/nsj)erleiir  d' A(/riciil litre  de   ?'' chisse  : 
M.  Cacludal  (François),  sons-inspecteur  de  3'^  classe. 

'y  A  l'emploi  de  Direclenr  de  .Jardins  d'essnis  de    /"'  vbisse  : 
M.  Ravisé  (Armand),  directeur  de  Jardins  dessais  de  '2''  classe. 

0"  A  remploi  de  Direeleur  de  .lurdius  (Fessais  de  ?'"  classe  : 
M.  lulwards  (Alphonse),  directeur  de  .Jardins  d'essais  de  3''  classe. 

7"  .1  l'emploi  de  Direeleur  de  Jardins  d'essais  de  .'>''  classe  : 

MM.  Ih'ocard  ^Léon  ),  af;;ent  |)rincipal  de  ('.ulture  de   t"' classe; 

\  iard   (Ferdinand),  agent  principal  tie  Culture  de  1"^  classe. 


Sénégal. 

Par  décisions  du   Lieulenanl-cjouverneur. 
Imi  date  du  9  août  1911   : 

M.  Claveau  Léon,  directeur  de  jardin  d'essais  de  •J''  classe,  retour  de 
congé,  est  désigné  pour  servir  dans  les  bureaux  du  Service  de  l'Agri- 
culture à  Saint-Louis,  en  remplacement  de  >L  Fourneau,  sous-inspec- 
teur d'Agriculture,  recevant  une  autre  affectation.  Il  sera,  en  outre, 
chargé  de  Tétude  des  questions  agricoles  dans  les  cercles  de  Louga  et  de 

Tivaouane. 

En  date  du    1  '1  août  : 

Un  congé  administratif  de  7  mois  et  un  passage  pour  la  France  sur  le 
paquebot  des  Messageries  attendu  à  Dakar,  vers  le  "25  août  1911,  sont 
accordés  à  M.  Etesse,  inspecteur  d'Agriculture. 


Haut-Sénégal  et  Niger. 

Par  décision   du    Lieulenaid-c/auverneur . 

En  date  du   12  août  1911  : 

M.  \uillet,  chef  du  service  de  l'Agriculture  de  la  colonie  du  Ilaut- 
Sénégal-Niger,  est  chargé  provisoirement  de  la  direction  des  Haras  de 
Koulikoro. 


s  TA  riSTIQ l  •  ES    COM IVl  E HCIALES 

Exportations  agricoles  et  Ibrestières  des  Coloilios  françaises. 


SENEGAL 
/*'•  semestre  1911. 


Bœufs 683  têtes  valant  85.375  IVanc-s. 

Chevaux 67    —  —  20 .  100  — 

Anes 52    —  —  5 .  200  — 

Oiseaux  vivants 129.960    —  —  29.035  — 

Volailles 1.073    —  —  1.201  — 

Peaux  brutes  de  bœufs.  97.022  kilos  —  121.280  — 
Peaux  de   moutons    et 

chèvres 2. 102  unités—  1.681  ~ 

Peaux  autres 151     —  —  140  — 

Plumes 84'> 240    -r.  —  5  829  — 

Peaux  d  oiseaux 129.842  unités  —  32.462  — 

Cire 3 .  082  kilos  —  9. 246  — 

Poissons  secs  ou  salés.  25.685    —  —  5.835  — 

Poissons  frais 7.534    —  —  3  679  — 

Vessies  natatoires.  .. .  1.736    —  —  2.083  — 

Dents  d'éléphants 28    —  —  448  — 

Cornes  de  bétail 3.168    —  —  793  — 

Mil 4 .  780     —  -  654  — 

Haricots 4.736     —  —  2.835  — 

Palmistes   amandes  . .  271.760     —  —  81.529  — 

Arachides 128.673.156    —  —      31.880.325  — 

Bentamaré 2.212    —  —  177  — 

Gomme  arabique. 692.218    —  —  415.330  — 

Caout-    »    Casamance .  92.202    —  —  599.312  — 

choucs    '    Autres 2.499    —  —  19.992  — 

Bois  d'ébénisterie 38.850    —  —  3.150  - 

Charbon  de  bois 2.800     —  —  140  — 

Coton  non  égrené. ... .  1  390     —  —  278  — 

Coton  en  laine  autre.  .  1  349    —  —  675 

Or 1' 433    -r.  —  4.299  — 

Paille  d'arachides 3  830  kilos  —  383  — 

Viande  fraîche 19.534     —  —  18.273  — 

Végétaux    indigènes 

bruts  ou  taillés 102.831     —  —  20.725  — 

Sable  minéralogène.  97.000     —  -  291  — 

Sel  marin 8.000    —  —  240  — 


STATISTIQUES    COMMERCIALES 


431 


HAUT-SENEGAL    ET    NIGER 
/«'■  seineslre  1911. 


Peaux  \  de  bœufs 

9.635  kilos  valant 

105.599  flancs. 

brutes  '  de  moutons.  . 

507  unités    — 

381       - 

Laine  en  masse 

44.057  kilos     — 

15.420       — 

Plumes  d'autruche .... 

84    -       - 

2.560      ^ 

Cire  brute 

906    —       — 
1  100    —       -- 

726       — 

Dents  d'éléphants 

14.300      — 

Sésames         

990    —        - 
100    -       - 

178      — 

Beurre  de  karité. 

72       — 

Gomme  arabique 

6  443     —       — 

2.235       — 

Caoutchouc  

62.888     —       — 

462.597       - 

Corozzo ' 

98    —       — 

196       — 

GUINÉE    FRANÇAISE 

'/'''■  scnK'sIrr  1911. 


Chevaux 

11  têtes  valant 

3 .  330  francs 

Boeufs 

3.886     — 

485.750      - 

Moutons 

1.877     —        — 

28.155     — 

Chèvres 

177     —        — 

1.770     - 

Peaux  brutes  de  bœufs.  . 

374.455  kilos       — 

655.471      - 

Peaux  brutes  de  moutons 

et  chèvres 

157     - 

126     - 

Peaux  d  animaux  sauva- 

ges   

200     —        — 

1.000     — 

Plumes  d  aigrettes 

515   gT.         — 

515     — 

Cire  brute . 

3.693  kilos 
13.517     —        — 

3.114     — 

Cire  clarifiée 

37.172     — 

Poissons  secs  ... 

1.111     -        — 

1  111     — 

Dents    d'éléphants    en- 

tières       .            ... 

4.750     -         — 
522     —        - 

76.000    — 

Dents  macheliéres 

3  132    - 

Cornes  brutes  de  bétail. . 

576     — 

144    — 

Riz  en  paille 

18.460     —        — 

2.769     — 

Riz  entier 

48.944    —        — 

14  683     — 

Mil  (gros) 

3.050       -        — 

213     - 

Mil  (petit). 

3  690     —         — 

369     — 

Noix  de  colas 

45 . 082     —        — 
70,091     —        — 

90  164     — 

Bananes 

7.009     - 

Ananas 

6.123     - 

4.592     — 

Autres  fruits  frais 

5.992     —        — 

1 . 768     — 

Arachides  en  coques 

525.191     -        — 

65.649    — 

Sésames 

554.523     —        — 

110.905     — 

I.  Doiim  et  rônier. 


432  SIATISTIQL'ES    COMMERCIALES 

Amandes  de  palme 927  520  U'-lcs  vulanl         185  503  fi.nics. 

Autres  graines  soumaré  .  196     —  — 

Café. 466    —  — 

Piment 161  — 

Tabacs  en  feuilles 591    —  — 

Tabacs  en  poudre 5  090    —  — 

Gingembre. 1 .  603     —  — 

Huile  de  palme. 139.633     —  — 

Gomme  copal 71.609    ^  — 

Caoutchouc  de  la  Guinée.     1  133.351     —  — 
—         du    Haut-Sé- 
négal Niger.  28.242    —  — 

Poteaux  palétuviers 666  slt-res  — 

Calebasses  vides 1  300  kilos  — 

Écorces  de  palétuviers..  32.080     —  — 

Indigo  en  herbe 4.275     —  — 


185 

503 

1 

960 

932 

121 

827 

25 

450 

801 

83 

780 

179. 

022 

066 

.808 

192 

048 

33 

.300 

1 

,300 

1 

.604 

1 

.283 

ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  planteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  eng-ag-és. 

La   consommation  énorme  de  ces  eng-rais  est   la  meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

En  1909,  elle  a  été  de  plus  de 

TROIS    MILLIONS    TROIS   CENT   MILLE   TONNES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à.  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUM 

Brochures  et  renseignements  envoyés  gratuitement  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s'adresser 
au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturableiliiug,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S,  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'informatiim  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  la  culture  rationnelle 
du  Caoutchouc. 

RENSEIGNEMENTS 
techniques    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4c 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc,  rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


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MAISON  fonué'j:  en  1735 


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VILMORIN-ANDRIEUX  &  C'^ 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN  -ANDRIEUX  &  G'^  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  imporlanle  clientèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  façoa 
toute  particulière  de  l'importation  et  de  la  v^ulg-arisation  des  uraiues  et 
plantes  précieuses  des  pays  cliaud.s. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  question. 

Du  reste,  ses  efforts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Prix  à  l'Exposition  Lniversellc  de  igoo,  dont  un 
spécialement  accordé  pour  son  Expo. il  ion  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  .Alarseille  a  confirmé  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Prix. 
Enfin,  suivant  une  Ionu;ne  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  répondre  de  la  façon  la  plus  désin- 
téressée à  tontes  les  demandes  qui  lui  sont  adressées. 

Graioes  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés,  Jute,  Fourcroya 
giij'antea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  (espèces  diverses).  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  Thé  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  hrasiliensis, 
Landolphia  (diverses  sortes),  Mauihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Willughbeia  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices-  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  Giroflier,  .Muscadier,  Poivrier, 
Vanilles  du  .Mexique  et  de  Bourbon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc.,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  crovons  devoir  appeler  rallention  de  notre  clienlelo  d'oulrc-mer  sur 
l'avantage  qu'ils  trouveront  à  employer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward  pour  l'iî.xpedilion  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d'Arbres  et  d'Arbustes  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères,  Fleurs,  etc.,  appro[)ri('s  aux  différents  climats. 


CATALOGUE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRANCO  SCR  DEMANDE 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


lie  Année  Décembre    1911  N»  105 

MINISTÈRiL     DES    COLONIES 

Jardin    Colonial 


L 'Agriculture  pratique 

des  pays  chauds 


BULLETIN    MENSUEL 

DU 

JARDIN     COLONIAL 

ET     DES 

Jardins    d'essai    des    Colonies 


Tous  documents  et  toutes  communications  relatives  à  la  rédaction 

doivent  être  adressés 
au   Directeur  du   Jnrdin   Colonial ,  Miiiixlère  des  Colonies 


PARIS 
Augustin    CHALl^AMEL,     Eoiteuh 

Rue  Jacob,    ly 
Librairie  Maritime  et  Coloniale 


Les  abonnements  partent  du  yer  Janvier 
Prix  de  l'Année  (France,  Colonies  et  tous    pays  de  l'Union  postale).  — 20  fr. 


La  reproduction  complète  d'un  article  ne  peut  être  faite  qu'après  autorisation  spéciale. 
Les  citations  nu  reproductions  partielles  sont  autorisées   a  condition  de  mentionner  la    source 


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'..Éou,..s  >  ,,       SOCIETE    ANONYME 


1    MED.    D  ARGEN 1 


Exp""    Univ"»   Liège    1905 
DIPLOMES    d'honneur 


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DES 


Engrais  Concentrés 

à    EJSTGUS    (Belgique) 


Engrais  complets 

pour  Cultures 

tropicales 


Cotonnier 


PRODUITS 


Caoutchouc,  Canne  à  sucre 
Cacao,  Tabac,  Coton,  Ba- 
nane, liiz.  Café,  Thé,  Maïs. 
Vanille,  Indigo,  Ananas. 
Orangers,  Citronniers,  Pat 
niiers,  etc. 


Tabac. 


Superphosphate  concentré  ou  double 

f\'6/^o  "/o  (l'acide  plio.sphoriqiie  .soliiMc. 

Phosphate    de    potasse.    :]h   o/,,   .l'ncide 

|)liospliorique,  2(")  "/o  de  potasse. 

Phosphate  d'ammoniaque.  /,3  "/„  d  acide 

l)liospliori(]ue,  G  "/o  d'azote. 

Sulfate  d'ammoniaque,  20/^1.  Nitrate  de  soude,  ir)/iG. 

Nitrate  de  potasse.  ^  «/„  de  poia.sso,  18  "/o  d'a/oie. 

Sulfate  de  potasse,  gC).  —  Chlorure  de  potasse,  ()")  •  , 


Canne  à  sucre. 


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I 

I 


L'AGRICULTURE    PRATIQUE 

DES   PAYS   CHAUDS 


BULLETIN  MENSUEL  DU  JARDIN  COLONIAL 

ET    DES    JARDINS     D'ESSAI    DES    COLONIES    FRANÇAISES 
lie  année  Décembre  1911  No  105 


SOMMAIRE 


Pa^es 

Notes  sur  le  Riz  vivace,  par  Yves  Henry,  Directeur  d'Agriculture 

aux  Colonies 4^3 

Le  Soja,  sa  culture,  ses  usages  alimentaires,  thérapeutiques, 
agricoles  et  industriels,,  par  MM.  Li-Yu-Yng-,  Conseiller 
au  Ministère  de  l'Ag-riculture  de  Chine  et  L.  Grandvoinnet, 
Ingénieur  agricole  (G.)  [suite) 4^9 

Cours  de  Botanique  Coloniale  appliquée,  par  M.  Marcel  Dubard, 
Maître  de  Conférence  à  la  Sorbonne,  Professeur  à  l'Ecole 
Supérieure  d'Agriculture  Coloniale  (suite) 47-'^ 

Les  Eucalyptus,  par  R,  de  Noter  (.s«i7e) 488 

NOTES 

Le  Castilloa  Elastica,  à   Tiassalé  [Côte  cVIvoire),  par  M.  Bret, 

Sous-Inspecteur  d'Ag-riculture 5oi 

Note  sur  la  Fève  Tonka,  ou  Sarapia,  par  H.  Orlandi,  Vice-Consul 

de  France  à  la  Trinidad 5o8 

DOCUMENTS    OFFICIELS 

Côte  d'Ivoire.  Quantités  de  Cacao  à  admettre  en  igi  i Soq 

Martinique.  Fixation  du  cadre  du  Service  d'Ag-riculture 609 

Nominations  et  Mutations 5io 


Statistiques  commerciales.   Exportations  agricoles  et  forestières  des 

colonies  françaises og^ 

Bibliographie v    et      viii 


Fondé  en  igoi 

(^'(Agriculture  pratique  des  Says  chauds 

publiée  sous  la  Direction 

de  l'Inspecteur  Général  de  TAgriculture  des  Colonies  françaises 

Etudes  et  mémoires  sur  les  Cultures  et  l'Elevag'e  des  pays  tropicaux. 
Articles  et  notes  inédits.  —  Docunienls  officiels.  —  Rapports  de  missions,  etc. 
avec  figures  et  photographies. 

Un  numéro  de  88  pages  paraît  tous  les  mois 
CHAQUE    ANNÉE    DEUX    VOLUMES    DE    500     PAGES 

ABONNEMENT     ANNUEL    (Uuion  pOStale) .  ...  20  FRANCS 

Augustin   CHALLAMEL,    Editeur,    17.    rue   Jacob,    PARIS 


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Une  attestation  entre  mille.  —  Je  suis  heureux  ile  vou^j  iufunner  que  l'essai  (le  votre  produit 
I'âSOL.  que  j'ai  appliqué  cet  été  sur  une  de  mes  serres  à  orcliiilécs,  a  pleinement  réussi;  jo  ne  l'ai  appliqué 
que  sur  la  serre  froide,  il  Odontoglossum.  J'ai  obtenu  une  température  beaucoup  plus  basse,  tout  cet  été,  cl 
)e  n'ai  pas  baissé  une  seule  fois  mes  stores  «  claies  n  :  malgré  les  forts  coups  de  soleil  j'ai  donc  obtenu  de 
la  fraielieur.  sans  pour  ainsi  dire  iierdre  le  Jour.  C'est  un  avantage  énorme  de  n'avoir  pas  ii  baiss 
remonter  les  claies  constamment,  et  c'est  une  économie. 

Signé  :  Debkauchamps,  propriétaire  et  amateur  d'Orchidées,  à  Rueil, 


sser  et 


ADOPTÉ  PAR  LES  COMPAGNIES  DE  CHEMINS  DE  FER,   MINISTERES,  GRANDES  USINES 
Nombreuses  attestations  et  références  importantes.  —  Circulaire  et  Prix-courant  sur  dem.imle. 


M.  DETOURBE,  FaSnt,  7,  rue  St-Séverin,  Paris  (5^) 

Deux  Grands  Prix':  Milan  1908.  —  Saragosse  1908. 
Hors  concours.  —  Membre  du  Jury  :  Exposition  franco-britannique,  Londres  1908. 


11®  Année  Décembre  1911  N"  105 


ÉTUDES     ET     MÉMOIRES 


.      NOTES  SUR  LE  RIZ  VIVACE 

A  la  suite  des  articles  parus  dans  «  l'Agriculture  pi-atique  de  Pays  chauds  », 
sur  le  «riz  vivace  du  Sénégal»,  un  grand  nombre  de  lecteurs  nous  ont  demandé 
des  renseignements  plus  complets  sur  cette  plante,  en  insistant  sur  la  faculté, 
pour  ce  riz,  de  pouvoir  se  reproduire  et  donner  des  récoltes  successives  sans 
l'intervention  du  semis. 

M.  Yves  Henry,  directeur  d'agriculture  des  Colonies,  qui  se  trouvait  au 
Sénégal,  dans  la  région  du  «  riz  à  rhizomes  »,  voulut  bien  reprendre  surplace 
l'étude,  aussi  complète  que  possible,  de  cette  question. 

Le  mémoire  de  M.  Henry  reconnaît  l'exactitude  absolue  de  tout  ce  que  nous 
avions  avancé,  et  confirme  notre  opinion,  sur  le  rôle  économique  considérable 
que  cette  plante  est  appelée  à  jouer,  dans  l'alimentation  des  pays  chauds. 

Paul  Ammann. 

Les  bassins  d'inondation  du  Sénég-alet  du  Niger  sont  peuplés  de 
graminées  qui,  pour  des  raisons  d'accommodation  à  un  habitat  si 
particulier,  présententdes  caractères  végétatifs  des  plus  intéressants 
et  souvent  inattendus. 

Telles,  comme  le  vétiver,  forment  des  touffes  d'une  compacité  et 
d'une  vitalité  telles  qu'elles  résistent  aux  incendies  les  plus  violents 
et  aux  inondations  les  plus  longues  ;  d'autres,  comme  le  grand 
chiendent  indigène  (djibiss  en  ouoloff),  outre  la  formationen  touffes, 
émettent  des  prolongements  aériens,  vrais  stolons  qui,  après  le 
retrait  des  eaux,  s'enracinent  à  chaque  contact  avec  le  sol. 

Enfin,  il  en  est  qui,  comme  le  a  Khaye  »  et  un  riz  sauvage,  déve- 
loppent un  système  rhizomateux  considérable,  tout  en  se  repro- 
duisant par  d'autres  procédés. 

Le  riz,  qui  fait  l'objet  de  cette  note,  a  été  signalé  par  M.  Am- 
mann, le  28  décembre  1910,  dans  une  communication  à  l'Aca- 
démie des  Sciences.  Nous  avons  eu  l'occasion  de  l'étudier  dans  le 
bassin  d'inondation  du  Sénégal,  aux  différentes  époques  de  sa  végé- 
tation. Il  ressort  des  observations  relevées  et  consignées  ci-après, 
que  la  présence  des  rhizomes,  le  rôle  physiologique  de  premier 
ordre  qu'ils  jouent  dans  la  vie  de  la  plante,  constituent  indiscuta- 
blement un  caractère  spécifique  des  plus  établis. 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  105.  30 


434  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


I.  —  Caractères  végétatifs. 

Les  caractères  végétatifs  du  riz  vivace  ont  été  observés  dans  les 
différents  types  de  rizières  naturelles  et  sur  des  semis  et  repiquages 
de  rhizomes  exécutés  à  la  Station  ag-ricole  de  Richard-ToU  (Sénégal). 
Dans  le  premier  cas,  la  plante  trouve  des  conditions  de  végétation 
plus  ou  moins  favorables  selon  que  l'emplacement  de  la  rizière 
permet  à  l'eau  d'inondation  de  séjourner  plus  ou  moins  longtemps. 
Nous  l'avons  ainsi  observée  sur  des  parties  de  rizières  où  la  vie  de 
la  plante  est  presque  exclusivement  aquatique  et  sur  d'autres  où, 
par  suite  de  l'insufiisance,  voire  même  de  l'intermittence  des  inon- 
dations, la  vie  est  en  quelque  sorte  ralentie,  précaire. 

Enfin,  pour  nous  assurer  du  caractère  de  permanence  des  formes 
végétatives  observées,  nous  avons  réalisé  sur  une  parcelle  de  la 
Station  de  Richard-Toll,  en  terrain  léger,  sec,  se  ressuyant  rapi- 
dement et  à  l'abri  de  toute  inondation,  un  régime  particulièrement 
sec.  Les  planches  obtenues  de  semis  et  de  plantation  de  rhiz.omes, 
ont  été  soumises  simplement  à  deux  arrosages  légers  par  semaine. 
Ces  conditions  toute  spéciales  d  existence,  ont  exagéré  le  caractère 
si  particulier  de  ce  riz  et  fait  ressortir  un  degré  de  résistance  au 
manque  d'inondation,  qu'aucun  autre  riz  de  marais  ne  semble  devoir 
approcher. 

Les  différentes  formes  végétatives  ont  fait  l'objet  dans  les  différents 
cas,  de  prélèvements  comparatifs  dont  un  herbier  a  été  déposé  au 
Jardin  Colonial.  Certaines  d'entre  elles  ont  été  photographiées  sur 
place,  ce  sont  les  clichés  joints  à  cette  note. 

Formation  des  touffes.  Développement  des  rhizomes.  —  Les 
grains  de  riz,  enfouis  en  terre  légère  et  arrosés  deux  fois  par  semaine, 
germent  à  partir  du  sixième  jour  ;  ils  développent  d'abord  leur  sj^s- 
tème  radiculaire  et  un  certain  nombre  de  tiges  aériennes.  Excep- 
tionnellement on  trouve  une  ou  deux  pointes  de  rhizome.  Peu  après 
cependant,  les  pousses  souterraines  se  multiplient  en  tous  sens  et 
se  ramifient,  formant  un  système  rhizomateux  de  première  généra- 
tion parfois  très  développé. 

La  planche  I  donne  en  (A  et  C)  les  deux  formes  de  dévelop- 
pement les  plus  couramment  observées  avant  l'épiaison,  la  forme 
(G),  comj)ortant  la   formation  d'une  touffe  et  de  rhizomes,  étant  la 


Lli    HIZ    VIVACK 


435 


plus  commune.  La  forme  (B),  représentant  une  jeune  toutïe  de 
treize  rejets,  sans  formation  de  rhizomes,  est  rare  et  ne  se  rencontre 
plus  à  la  maturation  de  Tépi. 

A  ce  moment  la  toulTe  présente  une  des  deux  formes  de  la  planche 
II.  Le   plus  fréquemment    fB),  elle   possède  une  ou  plusieurs  tig-es 


B 


c 


Cliché  Yves  He>ry. 


RIZ    VIVACE  (Série  de  semisl. 


Planche  I.  —  Jeunes  pieds,  montrant  trois  formes  de  développement. 

A.  Forme  fréquente,  pas  de  tallaf;e,  rhizomes  très  développes. 

B.  Forme  rare,  tallage  très  développé,  pas  de  rhizome. 
G.  Forme  courante,  talla^e  et  rhizomes. 

a.  Collet  de  la  plante.  —  h.  tiges.  —  c.  rhizomes. 


fructifiées,  un  certain  nombre  de  rhizomes  horizontaux  de  première 
génération  pouvus  de  prolongements  aériens  (c)  destinés  à  fructifier 
l'année  suivante  et  souvent  de  rhizomes  de  seconde  génération  (e), 
développés  au-dessous  du  collet  de  la  jeune  tige.  I^ans  la  forme  (A), 
la  plante  a  formé  un  système  rhizomateux  très  développé  et  profond, 
notamment  une  patte  (f)  à  quatre  doigts,  s'enfonçant  verticalement 
dans  le  sol.  Le  jeune  système  aérien  a,  de  ce  fait,  été  sacrifié  et 
c'est  à  peine  si  deux  pointes  de  rhizomes  (c)  sortent  de  terre. 


436  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Avec  la  maturation  des  épis,  l'eau  se  retire  ou  est  déjà  complè- 
tement retirée  des  rizières. 

Dans  les  rizières  de  bordure,  où  l'eau  de  crue  séjourne  peu  et 
manque  souvent  de  façon  totale  une  ou  deux  années  de  suite,  les 
pailles  de  l'année,  fructifiées  ou  non,  se  flétrissent,  sèchent  et  sont 
le  plus  souvent  brûlées  par  les  feux  de  brousse.  Les  jeunes  pousses 
aériennes  subissent  le  même  sort,  le  sol  se  durcit  au  point  de  néces- 
siter le  pic  pour  le  travail  et  se  trouve  entièrement  dénudé.  La 
plante  n'existe  plus  alors  que  par  sa  partie  souterraine,  son  système 
rhizomateux  ;  elle  entre  dans  une  période  de  vie  ralentie  qui  ne 
cessera  qu'aux  premières  pluies  de  l'hivernag'e  suivant. 

Dans  les  rizières  où  l'inondation  persiste  plusieurs  mois,  les  pailles, 
après  le  retrait  des  eaux,  se  couchent  sur  le  sol  formant  un  épais 
tapis  qui  préserve  les  toutes  jeunes  pousses  d'une  dessiccation  com- 
plète. Alais  là  aussi,  la  vég-étation  s'arrête  et  ne  reprend  qu'aux 
pluies  d'hivernag-e  qui  transforment  en  prairies  verdoyantes  de 
grandes  surfaces  complètement  dénudées. 


A  ce  moment,  toutes  les  parties  de  la  plante  entrent  en  végétation. 
Les  rhizomes  ridés  et  secs  se  gorgent  d'humidité  et  émettent  en 
tous  sens  des  prolong-ements  souterrains,  les  pointes  aériennes  brû- 
lées par  le  soleil  fournissent  de  nouvelles  tig-es. 

La  touffe  primitive,  couverte  des  cicatrices  des  tiges  fructifiées 
l'année  précédente,  bourg-eonne  elle-même  abondamment.  Onobserve 
ainsi,  dès  la  seconde  année,  dans  des  conditions  normales  de  vég-é- 
tation, un  enchevêtrement  extraordinaire  de  rhizomes  et  une  multi- 
plication de  tiges  aériennes  qui  assure  à  la  rizière  une  densité  éle- 
vée. 

Les  touffes  de  forme  (B),  Planche  II,  développent  très  rapi- 
dement les  jeunes  pousses  (c),  dont  les  bourgeons  étaient  restés  à 
l'état  latent  au  ras  du  sol  ;  elles  donneront  les  premiers  épis.  Puis, 
les  pointes  de  rhizome,  qui  prédominent  dans  les  touffes  de  forme 
(A),  fournissent  leurs  prolongements  aériens  qui  fructifient  au  fur 
et  à  mesure  de  leur  développement,  en  même  temps  que  les  tiges 
issues  de  semis  naturels.  Dans  la  même  période,  les  rhizomes  de 
seconde  génération  (e),  se  développent,  se  ramifient  et  forment  des 
prolongements  aériens  en  même  temps  que  des  rhizomes  de  troi- 
sième   g-énération.    La    touffe  primitive  gagne    ainsi,  de  proche  en 


LE    RIZ    VI V ACE 


437 


proche,  dansim  ou  plusieurs  sens  et  de  préférence  vers  les  partiesoù 
elle  peut  plus  librement  développer  son  système  rhizomateux.  Théo- 
riquement^ si  le  riz  vivace  pouvait  supporter  un  régime  d'inondation 
continu,  on  n'observerait  dans  les  rizières  naturelles,  aucun  arrêt 
dans  le  développement  des  rhizomes  pas  plus  que  dans  la  formation 


»  *  Cliché  Yves  Hknry. 

RIZ  ^'IVACE  (série  do  semis,  première  friuMificntion) 

Planche  II.  —  Développement  du  sysLème  rhizomateux  de  pi-emière  fi^énération. 

A.  Forme    fréquente,    rhizomes    très    développés,    pas    de    prolong:emenls 
aériens  formant  des  tiges  de  seconde  génération. 

B.  Forme  habituelle,   rhizomes  formant  des  prolongements   aériens  (tiges 

de  seconde  génération). 
a.  Collet  de  la  plante.  —  h.  tiges.  —  ce.  prolongements  aériens  de  rhizomes 
en  B.  et  pointes  de  rhizomes  en  A.  —  d.d.  rhizomes  de  première  géné- 
ration.   —    e.     petite    pointe    de    rhizome    de    seconde    génération.    — 
/".  patte  de  rhi/ome  profond. 


des  épis.  On  peut  réaliser  ce  régime  avec  une  moindre  intensité  en 
soumettant  des  rizières  à  un  régime  d'arrosages  tout  au  long  de 
l'année,  comme  nous  lavons  fait  à  Richard-ToU  et  observer  ce 
phénomène. 


438 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Par  le  même  processus,  se  forment  des  g-énérations  de  rhizomes 
de  quatrième,  cinquième,  etc.,  génération.  Les  vieux  rhizomes, 
ainsi  que  la  plupart  des  rhizomes  profonds  que  la  plante  forme, 
perdent  la  teinte  blanchâtre  et  l'aspect  turg^escentqu'ils  possédaient; 


Cliché  Yves   Henry. 


RIZ    VI V ACE 


Pi.ANc.iir.   ni.   --  l)L'vpl<ippcment  du  système  rliizoniîilciix  de  seconde  et  (roisième 
j;éiu' ration. 

A.  Vieux  rhizome  el  son  empâtement  A'. 

B.  Une  des  cicatrices  laissées  par  les  tiges  t'iiictifères  de  Tannée  jM-écédcnte. 
ce.  Tifjres  friictifiées  de  l'année. 

D.  Tij.::e  de  (in  de  saison,  destinée  à  frnclifier  l'année  sni\anle. 

!>.!).(■.   Rhizomes  de  générations  snccessi\es  —  d.d.   rlii/nnies  profonds. 


ils  se  ratatinent,  se  durcissent  et  prennent  une  teinte  jaune  sale 
caractéristique.  La  planche  III  en  offre  un  premier  exemple,  chez  une 
touffe  qui  présente  au  moins  quatre  années  de  végétation.  Récoltée 
en  janvier  1911,  en  période  de  repos,  elle  montre  une  jeune  pousse 
(D)  destinée  à  fructifier  en  fin  d'année  1!MI  après  l'inondation, 
deux  tip^es  ayant  fructifié  en  1910  (G),  des  cicatrices  (B),  laissées 
par  les  tiges  ayant  fructifié  en  1909,  enfin  une  patte  simple  et  un 


LF.    RIZ    VIVACE 


439 


RIZ    VIVACE 


Cliché  Yves  Henuy. 


Planche  IV.  —  Développement  du  système  rhizomateux  (montrant  le  processus 
de  formation  des  toulTes  mères  et  de  multiplication  par  prolon- 
gements horizontaux). 
A.  Vieux  rhizome,  profond  et  son  empâtement  B. 
C.  C.  Tiges  fructifiées  de  Vannée. 

D.D.  Rhizomes  horizontaux  formant  plus  loin  des  touffes  secondaires  déve- 
loppées sur  l'empâtement. 
E.E.  Jeunes  lij;es  de  iin  d<!  saison  développées  sur  Icmpatement  et  destinées 
à  fructifier  lannce  suivante. 


440 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


vieux  rhizome  (A'  et  A),  présentant  tous  les  caractères  de  parties 
très  vieilles  et  datant  au  moins  de  1908. 

Les  vieux  rhizomes,  ainsi  que  leurs  empâtements  sont  d'ailleurs 
doués  d'une  très  grande  vitalité  et  il  est  fréquent  d'en  trouver  de 
très  vieux  qui  donnent  naissance,  au  gré  des  conditions  du  moment, 


iisjsxa^ 


RIZ    VI YACK 


Cliché  Yvps  Henry. 


Planche  Y.  —  Dévelopjiement  complet  du  système  rhizomateiix. 
A.   Vieux  riiizoïiu'  lirofoiul. 
H.  Empâtement  ihi  vieux  rhizome, 
ce.  Rhizomes  de  };énérations  successives. 
D.  D.  Tig-es  IVuctiliées  de  l'année. 

a.  Collet  des   prolongements  aériens   et  toufTes  secondaires  formés  par  les 
rhizomes. 


à  de  jeunes  pousses.  La  planche  IV  montre  une  patte  récoltée  en 
mars  1911,  ayant  dévelo])pé  deux  rhizomes  horizontaux,  deux  tig-es 
fructifiées  en  1910  et  en  dessous  de  ces  dernières,  sur  les  parties 
vieilles,  trois  jeunes  pousses  destinées  à  la  fructification  de  fin  1911. 


LR    RIZ    VIVACE  441 

Avec  le  temps,  chacune  des  ramifications  d'une  patte  peut  déve- 
lopper à  son  tour  des  pattes  secondaires  qui  végètent  dans  les  mêmes 
conditions.  Lesvieux  systèmes  rhizomateux  arrivent  ainsià  prendre 
un  développement  extraordinaire,  dont  la  planche  V,  qui  n'en 
représente  qu'un  fragment,  donne  une  idée. 

Ces  quelques  indications  concernant  les  caractères  morpholo- 
giques du  riz  vivace,  montrent  l'importance  primordiale  des  rhi- 
zomes dans  le  développement  et  la  conservation  de  la  plante.  Les 
données  relatives  au  régime  des  rizières  naturelles  la  feront  également 
ressortir  au  point  de  vue   cultural. 

La  conservation  des  rizières  est  intimement  liée  à  leur  faculté  de 
reproduction  par  le  fait  que  chaque  année,  une  plus  ou  moins 
grande  partie  de  leur  superficie  ne  fructifie  pas.  Ce  fait  d'observa- 
tion courante  a  été  contrôlé  d'une  part  dans  les  serres  du  Jardin 
Colonial,  puis  à  Richard-Toll,  par  l'établissement  de  carrés  de  rizière 
à  l'aide  de  rhizomes. 

La  masse  que  forment  les  rhizomes  dans  le  sol  est  considérable; 
ils  jouent  de  ce  fait  dans  l'économie  des  terres  un  rôle  des  plus 
intéressant  que  nous  indiquerons  plus  loin.  Nous  pouvons  cependant 
en  donner,  dès  maintenant,  la  mesure  par  le  poids  que  l'on  peut  en 
prélever  par  hectare  de  rizière,  qui  va  jusqu'à  17  tonnes  en  vert  et 
11  tonnes  en  sec.  La  planche  VI  permet  de  s'en  faire  une  idée. 

Développement  des  figes.  Epiaison.  —  Nous  avons  indiqué  qu'aux 
premières  pluies  d'hivernage,  les  jeunes  pousses  non  fructifiées  de 
l'année  précédente,  ainsi  qu'un  grand  nombre  de  prolongements 
aériens  de  rhizomes  se  développaient.  Peu  après  arrivent  généra- 
lement les  eaux  d'inondation.  Au  fur  et  à  mesure  que  monte  le 
niveau  de  la  crue,  les  tiges  s'allongent,  se  ramifient  et  prennent 
tous  les  caractères  et  l'aspect  extérieur  que  leur  imprime  cette  vie 
entièrement  aquatique.  Sur  les  berges  des  lacs  et  marigots,  la  hau- 
teur des  eaux  se  trouve  être  maximum  ;  les  tiges  y  sont  également 
couchées  par  le  courant,  aussi  y  prennent-elles  un  développement 
exagéré  et  une  structure  aquatique  plus  caractérisée. 

Dans  les  bonnes  rizières,  elles  ne  dépasse  guère  deux  mètres  à 
deux  mètres  et  demi  de  longueur. 

Dès  que  la  crue  cesse  de  monter,  l'allongement  des  tiges  s'arrête 
et  les  épis  se  forment.  Selon  qu'elle  est  simple  ou  ramifiée,  une  tige 
comporte  un  ou  plusieurs  épis. 


442  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

.    Selon  remplacement  des    rizières,    la  maturation    se  fait  soit  en 


\^::-fr^!]  .  :  .■•;;;■: 


("-liclii''  '^'\i's  IIiNin 


lUZ    VI V  ACE 


Pi.ANcni:  VI.  —  Touffe  complète. 

A.  Tifccs  ayant  frui-lifice  dans  Fannée. 

IJ.   Masse  des  rhizomes. 

C.  Prolongements  aériens  des  rhizomes,  destinés  à  fructifier  l'année  suivante. 


LE    RIZ    VIVACE  443 

période   aquatique,   soit  au    retrait   complet  des  eaux.  Elle  manque 


Cliché  Yves  Henry. 


RIZ    ^'IVACE 


Planché  VII.  —  Enracinement  d'un  bourgeonnement  multiple. 

A.  Tige  fructifiée  de  Tannée. 

B.  Bourgeonnement  primaire  non  fructifié. 

C.  C.  Bourgeonnement  secondaire. 

D.  Bourgeonnement  tertiaire. 

Tous  bourgeonnements  enracinés  dans  le  sol  de  la  rizière  après  le  retrait 
des  eaux. 


444 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


fréquemment  dans  les  rizières  de  bordure,  particulièrement  en  année 
de  sécheresse. 

Au  cours  de  sa  vie  aquatique,  la  tige,  outre  ses  ramifications, 
donne  naissance  à  des  bourgeonnements  et  à  des  rhizomes  qui 
présentent  un  certain  intérêt  au  point  de  vue  de  la  multiplication.  Les 


Cliché  '\'\es  Hf.xry, 


RIZ    VIVACE 


Pi.ANCHF-  VIII.  —  Enracinomcnt  de  IjourgeonnemenL  non  fruclit'ère. 
A.B.  Tige  fructifiée  de  l'année. 
G.  Bourgeonnement  isolé  par  enracincnu'ut  propre. 


bourgeonnements  observés  sont  de  deux  sortes:  les  uns  sont  des 
bourgeonnements  simples,  sortes  d'œilletons  formés  à  chaque  nœud, 
qui  se  développent  très  rapidement,  dès  ({ui' la  tige  touche  le  sol, 
soit  en  vie  aquatique,  soit  en  vie  aérienne,  lorsque  les  pailles  sont 
couchées  sur  le  sol  après  le  retrait  des  eaux.  On  observe  ainsi  le  long 
des  tiges  de  riz  un  véritable  chapelet  de  bourgeonnements,  adhérant 
k  peine  et  isolés  par  enracinement  propre  dans  le  sol  de  la  rizière  ou 
sur  la   jjcrge  des  marigots.  Ces  bourgeonnements  bien  enracinés, 


LE    RIZ    VIVACE 


445 


bourgeonnent  à   leur  tour  et   forment   ainsi  de  jeunes  touffes  qui 
fructifieront  Tannée  suivante  (Planche  VIIj. 


iiiyniiiii'i  ÀikiMmMi.,^A 


Cliché  Yves  Hexby. 


RIZ    VIVACE 


Planche  IX.  —    Rhizomes  aquatiques. 
A.  B.  Tige  fructifiée  de  l'année. 

C.  Ramification  de  la  tige,  fructifiée  éjjalement. 

D.  E.  Rhizomes  aquatiques,  légèrement  enracinés  sur  les  points  en  contact 

avec  la  berge. 


446 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


La  seconde  forme  de  bourg-eonnement  observée  présente  des 
caractères  qui,  dès*  le  début,  en  font  une  sorte  de  ramification  de 
la  tige,  quoiqu'elle  ne  présente  pas  les  mêmes  caractères  morpho- 
logiques que  les  ramifications  normales.  Elle  naît  presque  toujours 
à  un  coude  de  la  tige  dont  elle  provoque  l'éclatement  (planche  VIII), 
sa  formation  n'a  été  constatéequ'en  période  exclusivement  aquatique. 
Elle  s'enracine  et  s'isole  après  décomposition  de  la  tige  fructifère. 
11  en  est  de  même  des  ramifications  normales  de  la  tige  qui  n'ont 
pas  fructilfié  au  cours  de  l'année. 

En  période  aquatique,  il  se  forme  également  des  ramifications 
ayant  tous  les  caractères  et  le  mode  de  développement  des  rhizomes. 
Elles  sont  couvertes  de  larges  écailles  imbriquées  et  se  développent 
fréquemment  en  sens  inverse  de  celui  delà  tige  mère    (Planche  IX). 

Ces  rhizomes,  au.  contact  du  sol,  s'enracinent  avec  la  plus  grande 
facilité  et  constituent  un  mode  de  mr/ftiplicaiioa  d'utte  importance 
évidemment  secondaire,  mais  qui  ne  manque  pas  d'intérêt. 

II.  —  Répartition  et  régime  des  rizières  naturelles. 

Répartition.  —  Le  «  tiep  oualo  »  (en  ouoloff,  littéralement  riz  des 
terres  inondées),  couvre  dans  le  bassin  du  Sénégal  et  principalement 
dans  son  bassin  inférieur,  Oualo  proprement  dit  et  Chemama,  des 
étendues  considérables. 

On  trouve  principalement  les  rizières  dans  les  grandes  plaines 
que  recouvrent  les  eaux  de  la  Taouej  et  du  lac  de  Gniers,  les  rives 
du  Sénégal  etde  ses  bras,  jusqu'aux  formations  salées  exclusivement. 
La  permanence  des  eaux  de  crues  joue  le  principal  rôle  dans  leur 
répartition.  On  n'en  trouve  pas  sur  les  terrains  atteints  seulement 
par  les  inondations  exceptionnelles,  qui  sont  des  «  fondés  »  ou  des 
((  oualos  »  accidentels.  11  n'en  existe  pas  davantage  sur  les  terrains 
que  l'eau  recouvre  très  longtemps  ou  n'abandonne  pas  ;  les  mares 
.à  eau  stagnante  sont  seulement  entourées  d'une  bande,  généra- 
lement étroite  de  riz  vivace,  située  au  niveau  du  périmètre  des 
hautes  eaux.  En  deçà  on  n'en  observe  jamais,  ce  qui  semble  indi- 
quer que  cette  graminée  ne  s'accommode  pas  des  eaux  stagnantes. 
Les  parties  inférieures  des  berges  de  marigots,  découvertes  seu- 
lement à  la  fin  de  la  saison  sèche  en  sont  aussi  dépourvues. 

Dans  les  deux  cas,  le  riz  cède  la  place  à  dillerentes  graminées 
caractéristiques  :  le  roseau,  le  «  Khaye  »,  etc.,  des  joncs  conmie  le 


L1-:  RIZ  vivACE  447 

«  Tague»  et  des  cypéracées  comme  les  différentes  espèces  d\<  akoul  » 
et  le  «  khallère  »,  enfin  des  mousses. 

On  trouve  le  riz  vivace  sur  tous  les  terrains,  depuis  1  argile  fine 
la  plus  compacte,  jusqu'au  sable  siliceux,  mais  les  sols  intermé- 
diaires, particulièrement  silico-argileux,  semblent  mieux  lui  conve- 
nir. Les  sols  de  rizières  subissent,  d'ailleurs,  par  l'accumulation  des 
détritus  organiques  que  fournit  la  décomposition  des  pailles,  des 
modifications  profondes,  tant  dans  leurs  qualités  physiques  que  dans 
leur  composition,  il  en  sera  question  plus  loin.  Enfin,  il  y  a  lieu  de 
noter  que  dans  la  zone  naturelle,  le  riz  vivace  a  à  lutter  contre  des 
graminées  plus  vigoureuses  et  envahissantes  que  lui.  Ce  sont  princi- 
palement dans  la  zone  d'inondation  :  le  <(  Khaye  »  et  le  grand 
chiendent  ou  «  djibiss  »,  sur  sa  limite  :  le  «  sille  »  et  le  «  vétiver  ». 
Ces  graminées  couvrent  également  des  surfaces  coasidéralales  à 
l'état  pur  ou  en  mélange,  recoupant  les  rizières  ou  se  mélangeant  à 
elles  sur  les  bordures. 

Régime.  —  On  peut  se  faire  une  idée  exacte  du  régime  des  rizières 
naturelles  en  dressant  un  profil  schématique  d'un  bassin  d'inondation 
quelconque  avec  le  niveau  détiage  et  le  niveau  moyen  des  crues. 
Les  rizières  gardent  l'eau  d'autant  plus  longtemps  que  leur  cote 
se  rapproche  du  niveau  d'étiage,  et  inversement.  lien  est  de  même 
pour  la  hauteur  de  l'eau  à  chaque  crue.  Il  en  résulte  évidemment 
des  variations  considérables  dans  le  régime  des  rizières.  C'est 
ainsi  qu'il  en  est,  placées  en  bordure  de  la  zone  d'inondation, 
où  les  conditions  d'existence  sont  limite  par  suite  de  l'insufTisance 
ou  du  manque  des  crues.  On  les  trouve  en  bordure  supérieure  des 
grandes  rizières  de  plaine,  lorsque  le  terrain  s'élève  et  change  de 
régime  hydraulique.  Egalement  dans  les  étroites  bandes  qui 
bordent  capricieusement  les  petits  marigots  et  un  grand  nombre  de 
mares  d'hivernage.  La  fructification  de  ces  rizières  est  assez  précaire, 
il  arrive  même  qu'elle  manque  plusieurs  années  de  suite.  Le  cas 
s'est  présenté  dans  tout  le  bassin  du  Sénégal  et,  particulièrement 
dans  le  Oualo  en  1903  et  1904,  par  insuffisance  de  pluies  et  manque 
presque  complet  d'inondation. 

Leur  permanence  est  assurée  par  le  système  rhizomateux  qui  se 
développe  sur  environ  dix  centimètres  de  sol  superficiel  et  conservé 
sa  vitalité  dans  des  sols  brûlés  et  desséchés  par  le  soleil.  Aux  pre- 
mières pluies,  il  entre  en  végétation  et  développe  des  prolongements 


as  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

aériens  qui  fructifient  ou  non  selon  que  la  crue  a  baigné  plus  ou 
moins  longtemps  la  rizière.  Les  pailles  de  ces  rizières  sont  natu- 
rellement courtes  ;  elles  n'ont  cependant  guère  moins  de  80  centi- 
mètres et  ont  un  toucher  particulièrement  rude,  dû  à  leur  teneur  en 
silice.  Quelques  observations  faite  dans  le  Oualo  et  en  Mauritanie, 
nous  font  penser  qu'à  moins  d'un  séjour  de  deux  mois  des  eaux 
d'inondation,  le  grain  ne  mûrit  pas  complètement.  Aussi,  ces  rizières 
n'ont-elles,  au  point  de  vue  alimentaire,  qu'une  importance  minime; 
par  contre,  elles  fournissent  en  année  ordinaire,  un  appoint  précieux 
pour  la  nourriture  du  bétail.  Elles  forment  des  prairies  saines, 
promptement  libérées  de  la  crue  et  dont  les  pailles  restées  vertes, 
tendres  et  dressées,  sont  consommables  en  totalité. 

Les  rizières  les  plus  importantes  occupent  des  parties  plus  basses 
de  la  zone  inondée,  on  en  rencontre  à  tous  les  niveaux.  Nous 
n'avons  cependant  jamais  observé  de  pailles  dépassant  trois  mètres 
y  compris  la  longueur  de  lépi.  Encore,  cette  longueur  n'a-t-elle  été 
rencontrée  que  sur  des  touffes  développées  le  long  des  berges  des 
marigots  où  l'éau  est  toujours  courante  et  baisse  le  plus  rapidement 
au  départ  de  la  crue. 

Il  est  toutefois  évident  qu'à  une  crue  exceptionnelle  correspond 
une  plus  grande  longueur  de  pailles,  mais  les  chiffres  donnés  cor- 
respondent au  régime  normal  du  bassin  inférieur  du  Sénégal.  Dans 
le  bassin  du  lac  de  Guiers  où  se  rencontrent  des  rizières  très  éten- 
dues et  d'une  grande  homogénéité,  la  hauteur  moyenne  des  crues  y 
est  d'environ  1  m.  à  1  ""  50,  ce  qui  correspond  à  une  longueur 
moyenne  de  pailles  de  1  '"  50  à  2  mètres.  Les  sols  y  sont  silico- 
argileux,  très  humifères.  La  durée  de  la  crue  y  est  de  quatre  à  six 
mois  environ,  d'octobre  à  février.  Il  semble  que  ce  soient  là  les 
conditions  optima  de  développement.  On  trouve  des  rizières  de  cette 
nature  dans  les  portions  moyennes  des  zones  d'inondation,  sur  les 
deux  rives  du  Sénégal,  dans  le  bassin  des  grands  lacs.  Elles  se 
caractérisent  par  un  développement  extraordinaire  du  système  rhi- 
zomateux  dont  on  retrouve  des  prolongements  à  plus  de  30  centi- 
mètres de  profondeur  formant  une  épaisse  masse  feutrée,  d  où 
sort  une  infinité  de  prolongements  aériens.  Les  pailles  y  sont  très 
développées,  toujours  ramifiées.  Au  retrait  des  eaux  elles  se  couchent 
uniformément  sur  le  sol,  couvrant  les  rizières  d'un  épais  tapis  qui 
maintient  le  sol  frais  pendant  une  grande  partie  de  la  saison  sèche. 
A  la  faveur  de  cette  humidité,  les  bourgeonnements,  rhizomes  aqua- 


LE   RIZ   yiVACE  449 

tiques,  ramifications  non  fructifîées,  développés  par  les  tiges  en 
période  aquatique,  émettent  des  racines  terrestres  qui  se  fixent  dans 
le  sol  encore  détrempé  de  la  rizière.  Les  formations  rhizomateuses 
de  l'année  forment  une  foule  de  petits  prolongements  aériens,  sorte 
de  prairie  cachée  qui,  aux  premières  pluies,  se  font  jour  à  travers  le 
feutrage  des  pailles  décomposées  et  sont  déjà  développés  à  l'arrivée 
des  eaux  d'inondation. 

La  puissance  de  végétation  de  ces  rizières  a  pour  élément  princi- 
pal la  masse  de  rhizomes  que  le  sol  renferme.  Ces  rhizomes  consti- 
tuent l'organe  essentiel  de  reproduction  pour  toutes  les  portions  en 
bordure  de  rivières,  de  marigots  et  de  lacs,  où  le  mouvement  des 
eaux  est  encore  très  vif  au  moment  de  la  maturité  des  graines  qui 
sont  ainsi  entraînées.  Par  contre,  dans  l'intérieur  des  rizières,  on 
constate  en  surface  de  nombreuses  germinations  provenant  de  la 
chute  des  graines  mûries  après  le  retrait  des  eaux  et  qui  déve- 
loppent cha(}ue  année  un  nouveau  système  de  rhizomes,  superposé 
aux  précédents.  Le  développement  des  touffes  qui  en  sont  issues, 
nous  a  paru  être  sensiblement  en  retard  sur  celui  des  prolonge- 
ments aériens  formés  par  les  rhizomes  et  du  bourgeonnement  des 
vieilles  touffes  qui  fournissent  habituellement  la  première  fructifica- 
tion. 

D'une  manière  générale,  il  est  donc  exact  de  dire  que  la  puissance 
de  végétation,  et  dans  bien  des  cas,  l'existence  même  des  rizières, 
est  fonction  de  l'extrême  vitalité  des  parties  souterraines  de  la 
plante  ;  la  germination  des  graines  est  un  appoint  d'importance 
variable.  Nous  l'avons  dit  déjà,  les  cas  sont  très  fréquents  d'une 
fructification  restreinte  par  suite  de  l'insuffisance  des  crues.  Nbus 
avons  cité  les  années  1903  et  1904,  extrêmement  sèches  où  les  crues 
n'ont  certainement  pas  mouillé  la  moitié  de  la  superficie  des  rizières 
du  bassin  Taouey  — lac  de  Guiers.  La  maturation  des  grains  n'a  pu 
se  faire  que  dans  les  parties  basses  du  bassin  d'inondation,  à  proxi- 
mité du  lac.  Des  situations  analogues,  moins  rigoureuses  il  est  vrai, 
se  sont  présentées  depuis;  tout  récemment  encore,  en  1910-1911, 
une  partie  seulement  des  rizières  a  fructifié.  Les  indigènes  qui 
ramassent  soigneusement  le  grain,  n'en  ont  récolté  qu'une  très 
petite  quantité,  maigre  et  ridé  ;  les  pailles  dans  la  plupart  des 
rizières  peu  mouillées  sont  restées  courtes.  Malgré  cela,  il  n'a  pas 
été  observé  de  resserrement  notable  dans  l'étendue  des  rizières. 
D'autre  part,  les  observations  fournies  au  paragraphe  des  caractères 

BuL.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  — N"  103.  31 


450 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


vég-étatifs  et  celles  faites  dans  rétude  du  rég-ime  des  rizières, 
montrent  ([ue  la  principale  fructification  provient  souvent  des 
pousses  de  l'année  précédente  émises  par  les  rhizomes.  Il  faut  donc 
admettre  que  le  système  rhizomateux  du  riz  vivace  constitue  sa  partie 
essentielle. 

Sa  puissance  végétative  et  son  rôle  vital  sont  confirmés  par  le 
poids  des  rhizomes  que  renferme  un  hectare  de  rizière  et  par  leur 
composition  chimique.  Pour  déterminer  le  premier  élément,  nous 
avons  opéré  trois  prélèvements  sur  des  types  moyens  de  rizière  en 
mars  1911,  c'est-à-dire  en  saison  sèche. 


HENDEMENTS    EN     lillIZOMES    PAU    HECTARE    DE    RIZIERE 


S?: 


Xaturo 
de  la  rizière 


peu    inondée 
moyennement 
inondée 
forte      — 


Poids  des  rhizomes  par  hectare 


en  kilogr. 


En  vert 


14.400 

9 .  600 

17.00(1 


après  2  jours 
au  soleil 


10.700 

6.  100 

1 1  .  000 


après  4  moi;* 


9.700 
5.80O 
8.700 


Perte 

de  poids  "  j „ 

du  poids  vert 


32,6  ", 
39,5   " 

49      "/ 


Les  prélèvements  1  et  2  ont  été  opérés  en  Alauritanie. 

Le  n°  1  à  une  cote  peu  élevée  au-dessus  de  létiage,  dans  une 
rizière  moyennement  inondée,  à  sol  silico-argileux,  à  proximité  du 
village  de  Keur  Médiké. 

Le  n"  2,  dans  une  rizière  de  bordure,  peu  inondée,  à  une  cote 
élevée  et  en  terrain  argilo-siliceux.  Les  rendements  en  rhizomes  secs 
—  après  4  mois  de  dessiccation  —  seraient  respectivement  pour 
chaque  type  de  rizière,  en  chiffres  ronds,  6  tonnes  pour  le  n"  1  et 
10  tonnes  pour  le  n"  2. 

Le  prélèvement  n''  'i  a  été  effectué  près  du  villoge  de  N'Tiago,  au 
milieu  des  grandes  étendues  de  rizières  (jui  occupent  le  bassin 
d'inondation  de  la  Taouev  et  du  lac  de  Guiers.  Le  sol  v  est  silico- 
argileux,  humifère,  la  cote  basse,  la  crue  y  séjourne  en  moyenne  de 
quatre  à  cinq  mois. 

La  comparaison  des  rendements  montre,  d'une  part,  que  le  ren- 


LE    RIZ    VIVAC.E  4SI 

dément  en  sec  le  plus  élevé,  a  été  observé  sur  un  type  de  rizière 
(le  n"  1)  où  les  conditions  d'existence  sont  le  moins  favorables, 
sans  être  cependant  un  type  limite.  De  l'autre,  que  la  perte  au 
séchage  est  beaucoup  plus  élevée  pour  les  rhizomes  tendres  et 
gorgés  d'eau  des  rizières  fortement  inondées  (le  n°  3)  —  près  de 
50  °/o  —  que   pour   ceux  des  rizières  où  l'inondation  séjourne  peu 

—  32%. 

L'analyse  chimique  donne,  par  ailleurs,  des  indications  intéres- 
santes. Les  prélèvements  1  et  2  réunis  en  un  seul  lot  et  le  n°  3  ont 
été  étudiés  par  M.  P.  Ammann  qui  nous  a  fourni  les  indications 
ci-après  : 

RHIZOMES    DES    PRÉLÈVEMENTS    1     ET    2 


Eau 

11,56 

Gendres  :  CaO 

.  .       0,06 

PSQS 

0,24 

K20 

.       0,24 
0,01 

Na^O 

Fe^03  Si02. .  .  . 
SO'  S02,  etc.  . 

•   1  5,49 

6,04 

Matières  azotées 

0  67 

—       grasses 

0,46 

—       saccharifiables  .  . 

39,57 

Cellulose  brute 

16,96 

Matières  non  dosées 

2i,74 

100,00 

RHIZOMES    DU    PRÉLÈVEMENT    n"   3 

Eau 12 

Gendres  :  CaO 0,03 

P20-'   0,18 

Iv^O 0,30 

Na^O 0,01 

Fe^O^SiO^ l  fi.o 

S03C0^  etc....    \  ^'"' 

Matières  azotées 0,62 

—  grasses 0,63 

—  saccharifiables 43,75 

Cellulose  brute 14,97 

Matières  non  dosées 21,95 

100,00 


01 

o    o 


•Jl 


'u      o 


c 

01 

« 

o 

<1) 

r^ 

O 

o 

n 

u 

<v 

en 

^^ 

OJ 

(U 

452  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

L'indication  capitale  qui  ressort  de  ces  analyses,  est  la  teneur 
élevée  —  40  à  i-i  %  —  en  matières  saccharifiables,  formées  en 
majeure  partie  d'amidon.  Une  telle  proportion  de  matière  de  réserve, 
à  l'époque  où  la  plante  est  en  état  de  vie  ralentie,  comparée  à  la 
teneur  en  matières  saccharifiables  des  tig-es  Alertes,  avant  épiaison, 
qui  est  à  peine  de  17  **/o,  confirme,  avec  une  précision  toute  parti- 
culière, le  rôle  essentiel  que  jouent  les  rhizomes  dans  la  conservation 
et  la  végétation  des  rizières. 

III.  —  Usages  agricoles. 

Comme  fourrage.  —  La  paille  verte  de  riz  est  un  excellent  four- 
rage, à  condition  toutefois  qu'elle  ne  soit  pas  récoltée  dans  des 
rizières  basses  où  les  tiges  très  longues,  tubuleuses  et  souillées  de 
vase  et  de  limon  ne  constituent  qu'un  aliment  médiocre.  Les  rizières 
peu  et  moyennement  inondées  (prélèvements  1  et  2)  forment  un 
appoint  précieux  pour  la  nourriture  du  bétail,  les  pailles  s'y  main- 
tiennent droites  malgré  le  retrait  des  eaux  jusqu'à  la  maturation  des 
épis. 

Dans  les  rizières  où  les  tiges  dépassent  1  "^  50  (prélèvement  n**  3), 
le  retrait  des  eaux  les  fait  coucher  sur  le  sol  où  elles  forment  un 
matelas  parfois  très  épais.  Ces  rizières  n'ont  aucune  valeur  comme 
prairies  de  coupe  et  de  pâturage,  les  animaux  ne  pouvant  atteindre 
les  jeunes  pousses  développées  par  les  rhizomes  à  l'abri  des  pailles 
couchées.  Cette  remarque  a  une  importance  capitale  pour  l'utili- 
sation de  ces  pailles. 

En  culture  irriguée,  ce  riz  fournit  un  fort  rendement  en  fourrage 
vert.  Nous  n'avons  pu  relever  aucun  chitTre  précis  de  rendements 
sur  les  essais  elfectués  à  Richard-Toll.  La  végétation  s'est  montrée 
à  la  première  année  dense  et  régulière  dans  la  partie  établie  à  l'aide 
de  mottes  de  rhizomes,  peu  serrée  et  irrégulière  dans  la  partie 
établie  par  semis.  Le  fourrage  y  était  court  —  0,80  à  1  mètre  —  et 
très  apprécié  des  animaux.  L'analyse  d'un  échantillon  de  ce  four- 
rage, prélevé  à  épiaison,  a  donné  à  M.  P.  Ammann,  les  indications 
suivantes  : 


LE    RIZ    VIVACE 


4.53 


Poids  de  l'échantillon  en  vert 

—  séché  en  2  jours  au 

soleil 

Poids  à  l'arrivée,  après  4  mois 

Eau 


1  k.  6:iû 

0       600 
0       380 
16 


Gendres 


Teneur 

ti"ès  élevée 

en  silice. 


GaO 

P20Ô 

Na^O 
Fe'^O-^  Si()-^ 
S03  CO^  etc.. 
Matières  azotées 

—  grasses  

—  saccharifiables. 

Cellulose  brute 

Matières  non  dosées.,  .  . 


0,o3 
0,56 
1,54 
0,02 

12,65 


15,30 


'-  6 

a;  ^ 

-  c 

CL, 


1,72 

2,46 

16,82 

19,14 

28,56 

100,00 

L'analyse  a  fait  res.sortir  une  teneur  particulièrement  élevée  en 
silice,  teneur  sensiblement  plus  forte  que  celle  trouvée  par  M.  P. 
Ammann  dans  les  pailles  de  rizières  inondées  (9,  9  et  11,  9  °/o 
en  cendres).  Les  carrés  de  Richard-Toll  ne  recevaient  que  deux 
légers  arrosages  —  d'environ  10  centim.  c.  d'eau  chacun  —  par 
semaine  ;  le  sol  en  était  léger  et  s'asséchait  rapidement.  Peut-être 
faut-il  voir  dans  ce  régime  tout  spécial  la  cause  de  ce  phéno- 
mène. 

Le  manque  de  renseignements  précis,  ne  permet  pas  d'apprécier 
la  place  que  pourrait  prendre  ce  riz  dans  un  assolement  de  cultures 
irriguées.  Il  présente  tous  les  avantages  des  prairies  permanentes, 
mais  aussi  le  défaut  d'exiger  un  gros  travail  pour  la  remise  en  cul- 
ture des  terres  qui  lui  sont  livrées.  Malgré  cela,  nous  pensons 
qu'une  exploitation  qui  aurait  besoin  de  fourrage  de  graminées, 
pourrait  lui  consacrer  une  certaine  étendue  de  terres  irrigables, 
particulièrement  celle»  dont  la  cote  est  trop  basse  pour  qu'il  soit 
possible  d'en  modifier  à  peu  de  frais  le  i-égime  hydraulique. 

Comme  producteur  de  grains.  —  11  est  à  peu  près  impossible  de 
se  faire  une  idée  exacte  du  rendement  en  grains  des  rizières  natu- 
relles.  La  formation  des  épis  et  leur  maturation  sont   étroitement 


454  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

fonction  du  temps  de  séjour  de  l'eau  dans  les  rizières.  La  maturation 
elle-même  est  loin  d'être  groupée,  surtout  dans  les  rizières  bien 
inondées,  où  les  tiges  développées  par  les  rhizomes,  celles  prove- 
nant de  semis  naturels,  forment  successivement  leurs  épis.  Nous 
estimons  que  la  densité  des  tig-es  fructifères  dans  les  rizières  natu- 
relles à  régime  normal,  est  supérieure  à  celle  observée  dans  les 
rizières  indigènes  cultivées,  leur  répartition  plus  régulière.  Les 
épis  sont  bien  fournis  mais  le  grain  est  sensiblement  moins  volu- 
mineux. L'utilisation  en  culture  de  ce  riz  obligerait  donc,  d'une 
part,  au  groupement  de  la  maturation  des  épis,  de  l'autre,  au  déve- 
loppement du  gr;iin.  Le  premier  desideratum  peut  sans  doute  être 
réalisé  dans  une  exploitation  par  le  règlement  d'un  régime  régulier 
de  submersion. 

L'amélioration  du  grain  comme  forme  et  grosseur  sera  moins 
facile  à  obtenir.  Le  moyen  en  a  été  indiqué  par  M.  P.  Ammann  : 
l'hybridation.  Il  ne  faut  pas,  pratiquement,  à  notre  avis,  compter 
sur  un  autre  procédé  et,  notamment,  sur  des  façons  culturales  spé- 
ciales, dont  la  portée  ne  dépasserait  pas  le  cadre  très  restreint 
dune  petite  expérience.  La  méthode  de  l'hybridation  appliquée  aux 
graminées  alimentaires  a  permis  de  créer,  en  Europe,  une  foule  de 
types  culturaux  parmi  lesquels  on  compte  les  plus  perfectionnés  ; 
rien  ne  permet  de  supposer,  à  priori,  qu'il  ne  serait  pas  possible  de 
résoudre  le  problème  qui  nous  occupe  par  le  même  procédé.  Enfin, 
il  y  aura  lieu  de  se  rendre  compte  expérimentalement  de  la 
mesure  dans  laquelle  de  telles  rizières  maintiendraient  leur  rende- 
ment. 

Le  riz  vivace  forme  un  appoint  sérieux  dans  l'alimentation  des 
indigènes  qui  le  font  récolter  par  les  femmes  et  les  enfants  ;  les 
Maures  le  font  soigneusement  ramasser  par  leurs  captifs.  Ce  riz  est 
gardé  pour  la  consommation  familiale,  vendu  en  assez  grande  quan- 
tité aux  traitants  des  escales  du  fleuve  et  môme  porté  directement  à 
Saint-Louis  par  les  indigènes.  Sa  valeur  commerciale  est  sensible- 
ment supérieure  à  celle  du  riz  d'importation  ;  au  détail,  les  trai- 
tants le  vendent  toujours  un  prix  double.  Les  indigènes  ont  pour 
lui  une  préférence  marquée  ;  ils  estiment  son  pouvoir  nutritif  plus 
élevé  et  son  goût  plus  savoureux  ;  ils  l'achètertt  de  préférence  à  tout 
autre.  • 

Coinmc  reconsliluanl  des  sols  épuisés.  —  Les. sols  de   lizières  se 


LE    RIZ    VIVACE  455 

font  remarquer,  dès  labord,  par  une  teneur  élevée  en  matières 
organiques  ;  certains  d'entre  eux  constituent  de  véritables  terres 
noires,  homogènes,  sur  plus  d'un  mètre  d'épaisseur.  On  en  trouve 
de  grandes  étendues  au  sommet  du  lac  de  Guiers  où  elles  constituent 
des  terres  de  culture  de  premier  ordre.  Leur  formation  se  conçoit 
naturellement  si  l'on  songe  qu'annuellement  il  se  décompose,  par 
hectare  de  rizières,  plus  de  20  tonnes  de  paille  sèche  et  qu'au  fur  et 
à  mesure  de  l'exhaussement  du  plan  de  végétation,  les  vieux  rhi- 
zomes des  couches  profondes  se  décomposent,  ajoutant  ainsi  à  la 
masse  des  matières  organiques  déjà  déposées. 

Parmi  les  nombreux  sondages  effectués  dans  la  prospection  agro- 
logique  du  Bas-Sénégal,  avec  la  collaboration  de  M.  Lemmet,  les 
n***  18  et  21,  situés  rives  gauche  et  droite  de  la  Taouev  donnent  une 
idée  exacte  de  la  valeur  movenne  des  bonnes  terres  de  rizière. 
(Analyses  de  M.  Lemmet,  laboratoire  de  Hann.) 

Sondage  n°  18. .  — -  Végétation  dominante  de  riz  vivace  ;  terre 
noire,  humifère,  profonde;  à  0,60,  argile  ferrugineuse,  veinée  d'hé- 
matite rouge.  Terre  fortement  inondée  aux  crues. 

Chlore  :  traces. 


Analyse  mécanique.  —  Terre  fine  (tamis  n"  10) 999 

Eléments   grossiers   (grains   de 

latérite  et   débris  végétaux) .  1 


Sondage  /?**  ^j .  —  Végétation  dominante  de  riz  vivace;  terre  for- 
tement humifère  (sol  et  sous-sol),  très  profonde;  à  0,70  argile  grise 
avec  veines  ferrus'ineuses.  Terre  fortement  inondée  aux  crues. 


*o' 


Chlore  :  p.  1000  de  terre  brute  sèche  : 

Sol  :  0,17 
Sous-sol  :  0,29 

Analyse  mécanique.  —  Terre  fine  (tamis  n°  10) 999 

Eléments  grossiers  (débris  vé- 
gétaux)   1 


456 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


ANALYSE    PHYSICO-CHIMIQUE 

(pour  1000  parties  de  terre  brute  sèche). 


Kléments  irrossiers 

Sondage  n"  IS 

Sondage  n"  -Jl 

] 

^"    S37S 
267   / 

35  / 

549 

25 

2 

"•^   )   45H 

343   t 

55 

40   ( 

454 
32 

2 

frpos  sahle  siliceux            

Sahle  fin  siliceux 

Déhris  ortrîiiiicïues  du  cros  sâblc      

—                    sable  fin 

Aruile        *. 

Humus 

Calcaire 

1000 

1000 

Ces  deux  terres  (surtout  le  n"  18)  sont  nettement  argileuses  ;  elles 
sont  en  effet  compactes  et  se  crevassent  rapidement  par  la  dessic- 
cation. 

Leur  teneur  élevée  en  sable  fin  siliceux  est  de  nature  à  accentuer 
leur  imperméabilité  ;  fraîches,  elles  sont  d'un  travail  aisé. 


ANALYSE    CHIMIQUE 

(pour  1000  parties  de  terre  brute  sèche). 


Azote 

Acide  phosphoi'icjue 

Potasse 

Chaux  

Miifînésie 

Soucie 

Acide  sulfui'icjiu'  ,  .  . 

—     cai'ljoniquc  . .  . 

Fei' 


Sondage  n"  /-? 

Sondage  n"  'Jl 

2,05 

2.96 

0,52 

0,07 

1,59 

1,75 

1,24 

1.6S 

3,15 

-'',2 

0,22 

0,66 

2,13 

2,84 

1,04 

» 

29,08 

25.6 

Les  caractères  chimiques  de  ces  deux  terres  sont  identiques  ;  ils 
font  ressortir  une  teneur  très  élevée  en  azote  que  l'on  ne  retrouve 
nulle  part  ailleurs  et  qui  décroît  au  fur  et  à  mesure  que  l'on  quitte 
la  zone  des  rizières  de  fonds  pour  se  rapprocher  des  rizières  de  bor- 
dure. ^ 


LE    RIZ    YIVACE  457 

En  dehors  de  la  zone  inondée,  les  sondages  donnent  immédiate- 
ment des  teneurs  en  azote  généralement  inférieures  à  1  ^Joo- 

L'enrichissement  en  azote  des  terres  occupées  par  le  riz  vivace 
découle  donc  indiscutablement  de  l'existence  même  de  la  rizière  ;  il 
est  d'autant  plus  marqué  que  cette  dernière  est  plus  puissante.  11 
semble  par  suite  qu'il  serait  possible  d'utiliser  cette  propriété  dans 
l'exploitation  des  terres  soumises  à  l'irrigation  ou  à  la  submer- 
sion. 

Des  essais  decultui^e  pourront  seuls  indiquer,  dans  quelle  mesure, 
cette  idée  serait  pratiquement  réalisable. 

IV.  —  Usages  industriels. 

Les  rizières  naturelles  produisent  annuellement  une  quantité  con- 
sidérable de  matière  première  propre  à  la  fabrication  de  la  pâte  à 
papier.  La  quantité  de  paille  utilisée  comme  fourrage  par  les  indi- 
gènes, dans  les  rizières  peu  et  moyennement  inondées,  est  insigni- 
fiante, elle  est  à  peu  près  nulle  dans  les  autres.  J'ai  indiqué  pour 
quelle  raison  les  pailles  couchées  après  le  retrait  des  eaux,  rendent 
impropres  au  parcours  du  bétail  la  plupart  d'entre  elles. 

L'utilisation  de  ces  pailles  semble  ne  pas  présenter  de  difficul- 
tés sérieuses.  La  question  des  transports  dans  la  plupart  des  cas 
se  trouve  résolue  du  fait  que  les  rizières  se  trouvent  toujours  à 
proximité  de  cours  d'eau  navigables  ;  l'installation  de  tronçons  de 
voie  Decauville  permettrait  d'assurer  dans  de  bonnes  conditions  le 
transport  des  pailles  coupées,  aux  lamineurs  et  presses  installés  soit 
à  terre,  soit  à  bord  d'un  chaland.  L'opération  du  coupage,  effectuée 
à  mains  d'homme,  laisserait  déjà,  à  notre  avis,  la  paille  à  un  prix 
acceptable.  11  serait  cependant  préférable  de  réaliser  le  coupage 
mécanique.  L'emploi  de  faucheuses  mécaniques  réglées  pour  ce  tra- 
vail, serait  possible  dans  les  rizières  où  les  pailles  sont  courtes  ;  il 
en  serait  de  même  dans  les  rizières  plus  fortes,  à  condition  que  la 
coupe  se  fasse  peu  après  le  retrait  des  eaux,  alors  que  les  tiges  ne 
sont  pas  encore  couchées. 

Les  sondages  opérés  sur  les  emplacements  1 ,  2,  3,  mentionnés 
pour  les  rhizomes,  nous  ont  donné  les  chiffres  suivants  : 


458 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


RENDEMENTS    EN    PAILLE    PAR    HECTARE    DE    RIZIÈRE 


X°    du 
prélèvement 

Nature 
de  la  rizière 

Poids  de  paille  séchée 
par  liect.  en  tonnes 

Longueur  moyenne 

1 
2 

3 

peu                      inondée 
moyennement         » 
fortement                » 

14  tonnes 
20       — 

27       — 

1  mètre 

1  "  30 

2  mètres 

Les  prélèvements  ont  été  efïectués  à  une  époque  où  les  pailles 
étaient  complètement  desséchées  sur  pied  ;  ils  correspondent  à  une 
vég-étation  formée  dans  une  année  (1910/11),  où  la  crue  a  été 
inférieure  à  la  moyenne  —  3  "'  20  au-dessus  de  l'étiage  à  Richard- 
Toll. 

Nous  n'estimons  pas  à  moins  de  20  kilomètres  carrés,  l'étendue 
de  rizières  continues  qui  occupent  le  bassin  du  lac  de  Guiers  et  de 
la  Taouej  et  la  portion  attenante  du  Sénégal,  dont  la  coupe  pourrait 
être  effectuée  dans  les  conditions  indiquées  ci-dessus  et  sans  appor- 
ter de  troubles  chez  les  indigènes.  Le  tonnage  de  matière  première 
sèche,  exploitable  annuellement,  y  serait  d'environ  40.000  tonnes. 

Les  rives  du  Sénégal  présentent  également  des  bandes  et  taches 
très  étendues  de  rizières  d'exploitation  facile.  On  peut  donc  dire 
qu'il  existe  dans  cette  région  une  source  très  importante  de  matière 
première  dont  le  traitement  pourrait  être  conjugué  avec  celui  de  la 
paille  de  sorgho  au  fur  et  à  mesure  que  l'on  remonte  la  vallée  du 
Sénégal.  Les  essais  de  fabrication  de  pâte,  conduits  par  la  Société 
française  des  pâtes  à  papier  coloniales,  ont  donné  un  rendement  de 
70  <*/o,  par  le  traitement  à  la  chaux,  de  pâte  propre  aux  papiers 
d'emballage  (18  à  25  fr.  les  100  kilogr.).  A  la  soude,  un  rendement 
de  35  "/o  de  pâte  propre  au  papier  à  cigarette  (600  à  G50  fr.  les 
100  kilogr.). 

Yves  Henry, 
Directeur  d'Agriculture  des  Colonies. 


LE    SOJA 

[Suite.) 


LE    SOJA    DANS    L  ALIMENTATION    HUMAINE 

Avant  d'aborder  l'étude  des  principaux  produits  à  base  de  soja, 
nous  allons  examiner  le  rôle  que  doit  jouer  cette  plante  dans  lali- 
mentation  humaine,  d'abord  au  point  de  vue  de  l'alimentation 
générale  : 

1°  Au  point  de  vue  physiologique  ; 

l"  Au  point  de  vue  économique  ; 

3°  Au  point  de  vue  gastronomique. 

Nous  nous  occuperons  ensuite  de  son  rôle  dans  les  différents 
régimes  spéciaux  :  antidiabétique,  végétarien,  réminéralisateur, 
lacté,  etc. 

TITRE  PREMIER 

Le  soja  dans  l'alimentation  générale. 

§  I.   —  Au  point  de  vue  pliysiologique. 

Les  légumineuses,  en  général,  possèdent  sur  les  autres  végétaux 
et  même  sur  la  viande  les  avantages  suivants,  au  point  de  vue 
physiologique  : 

1°  Plus  grande  richesse  en  azote  ; 

2°  Malgré  cette  abondance  d'azote,  une  richesse  suffisante  en 
hydrates  de  carbone,  d'où  valeur  calorifique  élevée  ; 

3°  Plus  grande  richesse  en  matières  minérales. 

En  elTet,  les  graines  des  légumineuses  usuelles  contiennent  plus 
de  20  °/o  en  moyenne,  de  matières  azotées  (légumine,  albumine, 
etc.).  Elles  sont  donc  des  aliments  azotés  'de  premier  ordre.  Elles 
contiennent  en  outre  de  .^30  à  00  «/„  d'hydrates  de  carbone  i,  ce  qui, 

1.  E.  Maurel,  Traité  de  l'alimentation  et  de  la  nutrition. 


460 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


malgré  leur  pauvreté  en  corps  gras,  leur  permet  d'avoir  une  valeur 
calorifique  très  élevée,  puisqu'elle  arrive  au  moins  à  350  calo- 
ries pour  100  grammes  K  Enfin,  elles  sont  plus  riches  que  tous 
les  autres  aliments  en  matières  minérales,  puisqu'elles  en  con- 
tiennent plus  de  2  "/o  et  surtout  en  acide  phosphorique. 

Les  lég-umineuses  sont  donc  des  aliments  à  peu  près  complets 
dans  lesquels  les  proportions  des  différents  éléments  nutritifs  sont 
très  bien  équilibrées. 

«  Riibner  a  pu  maintenir  l'équilibre  azoté  et  carboné  de  ses 
sujets  en  expérience,  uniquement  avec  530  grammes  par  jour  de 
pois  secs  donnés  en  bouillie  2.  » 

Comparons  maintenant  le  soja  avec  les  autres  légumineuses. 

Le  tableau  suivant  va  nous  permettre  de  faire  cette  comparaison 
au  point  de  vue  chimique  ^. 

De  ce  tableau  on  peut  tirer  facilement  les  conclusions  suivantes  : 


Lentilles 

Haricots 

Pois 

Fève 

Soja 


\  Max  : 
(  Min:, 
>  Max  : 
I  Min  : 
S  Max: 
(  Min  : 
;  Max  : 
(  Min  : 
,   Max  ; 


Min 


13.50 
Il    » 
20.  40 

8.50 
14.20 

9.80 
15.30 
10.60 
11.30 
10    » 


q;     en 


2 1 .  64 
19.36 
26.46 
13.80 
26.63 
1 8 .  SK 
26.51 
20.87 
38.41 
34.85 


n)    en 
t.    o 


C3     C 


1.45 

0.50 
2.  i6 
0.  10 
1.65 
0.85 
1.50 
0.80 
14.80 
12.95 


9  ■ 

cf. 

C 

o 

Π
CO 

[s 
U 

62 

.45 

3.75 

56 

.07 

2.8S 

63 

.23 

6.00 

52 

.  0  i 

1  .  95 

61 

.10 

3 .  52 

56 

.18 

2.38 

5S 

.03 

7.86 

50 

.89 

5.21 

32 

.11 

0.20 

3.00 


3.45 

1.75 

5.65 

2   2 

3.70 

2.00 

3.26 

2.06 

5.20 

4 .  35 


1°  De  toutes  les  légumineuses  employées  dans  l'alimentation,  le 
soja  est  de  beaucoup  la  plus  riche  en  matières  azotées  (35  "/o  i^u 
lieu  de  22-23  «/o  pour  les  autres  légumineuses). 

2°  Quoique  plus  pauvre  que  les  autres  légumineuses  en  hydrates 
de  carbone,  il  en  contient  une  proportion  suffisante. 


1.  E.  Manrel,  loc.  til. 

2.  A.  Gautier,  Luliinenlalion  et  les  réiiimea. 

3.  Ce  tableau  est  ('•lahli  d'après  les  livres  :    Les  aliments,  par  M.  A.  Balland.  et 
V Alimentation  cl  les  régimes,  par  M.  A.  Gautier. 


LE    SOJA  461  ■ 

3°  La  matière  grasse,  en  quantité  négligeable  chez  les  autres 
légumineuses,  fournit  près  de  1/5  de  la  substance  du  soja,  ce  qui 
hii  permet  d'avoir,  grâce  aussi  à  ses  hydrates  de  carbone,  une 
valeur  calorifique  élevée  '. 

4°  Le  soja  est  beaucoup  plus  riche  que  les  autres  légumineuses 
en  matières  minérales,  ce  qui  le  rend  éminemment  propre  au 
régime  de  réminéralisation. 

Le  soja  est  plus  riche  en  matières  azotées  que  la  viande,  mais  il 
n'a  pas  comme  cette  dernière,  l'inconvénient  d'être  excitant  et 
toxique.  En  effet,  la  viande  contient  des  nucléoalbuminoïdes  qui  ont 
l'inconvénient  de  donner  des  bases  xanthiques  à  noyau  purique 
constituant  des  toxiques  pour  l'organisme.  La  matière  azotée  du 
soja  est  au  contraire  entièrement  formée  de  légumine  ou  caséine 
végétale  parfaitement  comparable  à  la  caséine  du  lait  -^  et  qui  cons- 
titue une  paranucléoalbuminoïde  ne  donnant  pas  naissance  à  ces 
bases  toxiques.  Le  schéma  suivant  montre  cette  dilTérence. 

Nucléoalbuniinoïde  (\'iande) 

I. 
Nucléine 


1 

Acide 
Thymique 

1 

Hydrates 

de 
carbone 

(S, 

oja) 

1 
Bases 

xanthiques 

(noyau  purique] 

Acide 
)hosphorique 

Thymine 

Paranucléoalbuminoïde 

1 
Paranucléine 

Hydrates 

de 
carbone 

1 
Acide 

thymique 

1 

1 
Acide 

phosphorique 

Thy 

mine 

1.  «  Comme  on  le  voit,  malgré  leur  grande  valeur  nutritive,  toutes  les  autres  légu- 
mineuses restent  au-dessous  de  la  fève  de  soja.  Ses  azotées  dépassent  largement 
30  °/„  et  sa  valeur  en  calories,  toujours  400  pour  100  grammes.  Il  faut  ajouter  qu'au- 
cune autre  nest  aussi  riches  en  matières  minérales  qui  restent  toujours  au-dessus  de 
40  "/o  »   (Maurel,  Traité  de  V alimentation  et  de  la  nutrition). 

2.  Selon  A.  Gautier,  la  caséine  du  lait  de  femme  diffère  de  celle  du  lait  de  vache. 
Toutes  les  caséines  diffèrent  d'ailleurs  entre  elles  et  les  différences  de  la  caséine  végé- 
tale avec  les  caséines  animales  sont  de  même  ordre  que  celles  des  caséines  animales 
entre  elles. 


462  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

§   IL  —  Au  point  de  vue  économique. 

Nous  venons  de  voir  que,  physiologiquenient  parlant,  le  soja  est 
incontestablement  supérieur  aux  aliments  usuellement  employés 
en  Occident.  Voyons  s'il  en  sera  de  même  au  point  de  vue  écono- 
mique. 

Les  légumineuses  fournissent  des  éléments  nutritifs,  en  particu- 
lier l'azote,  à  des  prix  beaucoup  plus  faibles  que  la  viande  ou  les 
autres  aliments.  D'après  M.  Martinet  '  un  kilo  de  lentille  qui  vaut 
0  fr.  75  équivaut  presque  à  un  kilo  de  viande  et  à  un  kilo  de  j^ain 
qui  coûtent  ensemble  2  fr.  40. 

D'après  MM.  Landouzy  et  Labbé  ~,  400  grammes  d'albumine 
coûtent  2  francs  quand  ils  sont  fournis  par  les  œufs,  1  fr.  60  en 
viande  de  boucherie,  0  fr.  83  en  viande  de  porc  et  0  fr.  30  en 
légumes  secs. 

Or,  dans  le  soja,  il  y  a  toujours  plus  de  30  "/o  de  matières  pro- 
téiques,  un  kilogramme  de  grain  donne  donc  500  grammes  d'albu- 
minoïde  et  son  prix  est  de  0  fr.  50  et  même  moins. 

Le  prix  des  100  g'rammes  d'albumine  n'atteindra  pas  0,20  avec 
le  soja.  Nous  sommes  loin  des  chiffres  exigés  par  les  autres  ali- 
ments azotés. 

Le  soja  n'est-il  donc  pas  à  lui  seul  la  réponse  à  l'appel  de 
MM.  .T.  Lahor  et  Graux  -^  :  «  Je  demande  eniin  aux  hygiénistes,  aux 
savants  et  d'après  leurs  formules,  h  l'industrie,  de  créer  des 
composés  alimentaires  ou  des  extraits  de  substances  alimentaires, 
très  nutritifs,  très  sains,  mais  à  bon  marché.  » 

§  IIL  —  Au  point  de  vue  (/astronomique. 

Le  goût  est  une  nécessité  physiologique.  «  L'estomac  a  sa  cons- 
cience sur  laquelle  réagissent  les  sens  de  la  vue,  de  l'odorat,  du 
goût,  et  jusqu  aux  impressions  psychiques  '*...   » 

«  Les  formes  sous  lesquelles  on  présente  les  aliments  influent 
grandement  sur  l'appétence  et  la  digestibilité  des  divers  mets.  » 

1.  Martinet,  l.es  Aliments. 

2.  Tableau  iiulicateur  des  aliments  (Landouzy  et  Labbé). 

3.  J.  Lahor  et  D'  L.  Graux,  L' alimenlalion  h  bon  marché  saine  et  rationnelle. 

4.  A.  Gautier,  Valimenlulion  et  les  réijimes. 


LE    SOJA  463 

«  C'est  le  rôle  des  préparations  culinaires,  des  épices,  etc.  » 

Au  point  de  vue  du  g-oût  du  soja  les  opinions  sont  partagées,  les 
uns  le  disent  agréable,  les  autres  désagréable.  Ceci  tient  évidem- 
ment à  la  manière  dont  il  a  été  préparé.  Nous  donnons  plus  loin 
plusieurs  recettes  pour  préparer  le  soja  et  ses  dérivés. 

Quoi  qu'il  en  soit  la  préparation  du  soja  peut  faire  varier  son  g'oût 
à  l'infini  surtout  lorsqu'il  est  à  l'état  de  fromage  que  nous  appelons 
aussi  viande  végétale.  On  peut  alors  lui  faire  prendre  facilement 
les  goûts  les  plus  inattendus  :  goût  d'œuf,  de  viande...  On  peut 
affirmer  que  c'est  la  plante  la  plus  maniable  à  ce  point  de  vue.  La 
question  du  goût  est  donc  plutôt  favorable  au  soja.  Le  schoyou 
(sauce  de  soja)  s'est  depuis  quelques  années  répandu  en  Europe  et 
y  est  très  apprécié. 

Il  a  un  arôme  très  agréable  et  avec  son  aide  on  peut  préparer 
avec  le  soja  un  bouillon  comparable  au  bouillon  de  viande. 

TITRE  II 
Rôle  du  soja  dans  les  régimes  spéciaux 

§    I.    —    Végétarisme    et   végétalisme. 

Les  légumes  secs,  en  général,  et  surtout  le  soja,  ont  sur  la  viande 
des  avantages  incontestables  : 

1°  Ils  ne  présentent  pas  de  déchets;   ]  Ce  sont  des  aliments  très 

2°  Ils  renferment  moins  d'eau  ;  )  concentrés. 

?>"  Ils  renferment  des  hydrates  de  carbone  ; 

4"  Ils  sont  plus  riches  en  albumine  et  en  matières  minérales  ; 

5**  Ils  sont  moins  excitants  et  moins  toxiques. 

En  outre,  au  point  de  vue  physiologique  :  «  Les  légumes  alcali- 
nisent  le  sang,  le  rendent  plus  liquide,  favorisent  les  échanges 
nécessaires  à  la  nutrition.  Les  viandes  au  contraii^e  ont  une  faible 
valeur  nutritive,  laissent  des  déchets,  acidifient  le  sang  et 
retardent  le  travail  de  l'assimilation  i.  » 

Les  hydrates  de  carbone  des  légumes  a  empêchent  les  fermenta- 
tions protéoly tiques  de  l'intestin  -  ». 


1.  L.  Mahout,  L'alimentation  rationnelle. 

2.  Gh.  Heudebert,  L'alimentation  physiologique. 


464 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


Les  végétaux  auraient  encore  l'avantage  de  fournir  des  albumi- 
noïdes  ne  donnant  pas  naissance  à  l'acide  urique  dans  le  corps. 


12.075 
3,303.. 
2,478 
1,566. 
1,554 
1,458 
1,398 
1,395 
1,386 
1,114- 

765. 

636 

468.. 

450.. 

400 


\Ri^de 


Veau 


Bœur{Co\e) 
Bœur  (h\f\ec\^) 
Bœuf  [CM) 
Poulet 
Porc  [^Wel] 
Saumon 
Veau 
Jambon 
Mouton 
Haricots 
Farine  d'auoine 
Farine  de  pois 
.  Lentilles  ma  liées 
Pain  complet 


258 1 Asperge 

11* I Pomme  de  terre 

0 :.. Pain  blanc,  ri7, choux,  lai  tue,  etc 


Fig.  15.  —  Teneui"  des  principaux  aliments  en  pin-ines. 
Les  cliifTres  sont  tirés  des  tables  de  W.  Hall. 


M.  .] .  Lahor  '  et  autres  reprochent  au  régime  végétal  d'être 
encombrant  pour  le  tube  digestif  et  par  suite  fatigant  à  supporter. 

Il  a,  en  effet,  calculé  dans  le  tableau  suivant  le  poids  des  aliments 
nécessaires  pour  assurer  l'absorption  des  100  grammes  d'albumi- 
noïdes  '^  nécessaires  à  l'adulte  pour  2i  heures. 


1.  .1.  ].ii]i()V,  L'uliincuhilinn  /i  bon  inurchô. 

2.  «  Dans  nos  climats,  il  faut  à  l'état  de  repos  de  80  à  l.ïO  grammes  de  substances 
ppotéiqnes  avec   quatre   fois  encore  ce  poids  de  matières  amylacées  et  de  graisses 


LE    SOJA 


465 


Fig.  16.  —  Les  Représentations  Graphiques  (d'après  A.  Martinet)  donnent  les  figures 
caractéristiques  des  aliments  considérés,  indiquant  :  I,  les  aliments  nutritifs: 
Albumine  (A).  Graisses  (G).  Hydrate  de  carbone  (Hi.  Sels  (Si.  —  II,  la  proportion 
centésimale  de  A  chaque  élément. 


pour  que  l'adulte  répare  ses  pertes  et  produise  la  chaleur  et  l'énergie  mécanique  qui 
lui  sont  nécessaires  dans  les  24  heures.    »  (A.  Gautier.) 

Les  peuples  asiatiques  sont  en  majorité  des  végétariens.  Si  l'on  n'ignore  pas  que  le 
riz  est  la  base  de  leur  alimentation  on  sait  moins  qu'ils  suppléent  à  l'insuffisance 
dazote,  par  l'adjonction  d'aliments  très  riches  en  matières  protéiques  parmi  lesquels 
il  faut  citer  en  première  ligne  le  soja. 


Bal.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  105. 


32 


466 


ÉTUDES    liT    -MÉMOIRES 


Aliments 

-Vlhuminoïdes 

Matières 
amylacées 

Piiids  (l'aliment 
frais   contenant 
100  gr.  d'albumi- 
noïdes. 

Pain 

j;ramnies 
100 
100 
100 
100 
100 
100 
100 
100 
100 

^'ranimes 

562 
1  .536 

243 

240 

279 

170 
2.750 
2.2iO 

617 

grammes 
1.205 
7.790 
42i 
512 
454 
7.112 
25.000 
14.300 
1  .  661 

Pomme  de  terre 

Fèves        . .             

Hn  ri  cols 

Pois 

Salades 

Pommes 

Cerises 

Châtaij^nes 

Ce  tableau  montre  les  rations  fantastiques  qu'il  serait  nécessaire 
d'absorber  pour  se  nourrir  avec  des  pommes  de  terre  ou  de  la 
salade. 


îu  I .  Soja 
«I  I  .  Fève 
•«7  I  Pois 
"ijs   m        FromîQf  dt  Soji 

5iî_  ■ Haricot 

1105  ^^M     Pain 

Fi^.  17. 


Mais  si  Ton  fait  les  mêmes  calculs  pour  le  soja,  on  trouve  qu'il 
faudra  mang-er  262  grammes  de  graines  pour  absorber  100  grammes 
d'all)uniine  ',  eliillre  tout  à  fait  raisonnable.  Ces  2G2  grammes 
fournissent  32  grammes  (riiydrale  de  carbone  ol  i7  grammes  de 
matières  grasses,  cliiil're  sans  doute  faible,  mais  qu'il  sera  facile 
d'augmenter  par   l'apport    d'mu'    faihle  ([uantilé  d'alinu'iil    rt'culeiit. 

1.   Nous  prenons  pour  le  calcni  les  rcsnltals  des  analyses  du  Laboratoire  Municipal 
de  Paris.  (Voir  au  chapitre  :  Composition  de  la  graine.) 


LE    SOJA 


467 


La  seule  objection  qu'on  puisse  donc  formuler  contre  le  végéta- 
risme se  trouve  levée  par  le  soja. 


CALORIES         ,           ,             , 

o'?"05     o'rio       o':2o                 o^so 

0,30 

0.30 

0,19 

0.18 

0,16 

0,15 

0,14 

0,11 

0,10 

0.07 

0.06 

0,06 

0,05 

0,05 

0,04 

0,04 

0,02 

0,019 

0,018 

0,016 

0,015 

0,014 

0,011 

0,010 

Viande  de  bouctjerie 

Salade 

Fruits  Frais                          \ 

Légumes  Frais 

Œufs 

Porc  frais 

Poisson 

Bière 

Ctioux 

Vin 

Jamboi 

7 

Fromage                                                       1 

Ctioci 

olat 

Fruits  secs 
Beurre 
Lait 

1 
< 

Le 

Lé  g 

San 

Suo 

Pain 

''omn 

wd  soi 
urnes 
idoux 
•-e 

les  de 

é 
s 

tt 

ecs 
'rre 

• 

Fig-.  18. 


M.  .1.  Lahor  dit  avec  raison  :  «  C'est  aux  vég-étariens  surtout  qu'il 
convient  d'apprendre  la  science  et  l'art  de  manger,  s  ils  veulent  que 
leur  nourriture  soit  suffisante  sans  que  leur  tube  digestif  ait  une 
surcharge  d'aliments.  »  Or  les  légumes  secs  et,  surtout  le  soja, 
fournissent  aux  végétariens  le  moyen  d'établir  des  rations  végétales 
riches  et  peu  encombrantes. 


468 


ETUDES    ET    MEMOIRES 


>;   II.   —  Bcminéralisation. 


Le  soja  est  quatre  fois  plus  riche  en  substances  minérales  que  la 
viande  et  deux  fois  plus  riche  en  acide  phosphorique. 

Or  l'usage  des  aliments  phosphores  est  capital.  «  Le  phosphore 
sert  à  la  construction  des  noyaux  cellulaires,  c'est-à-dire  à  la  régé- 
nération même  de  la  matière  vivante  et  le  physiologiste  le  consi- 
dère à  juste  titre  comme  la  plus  précieuse  des  espèces  chimiques 
exigées  par  l'alimentation  rationnelle  '.  » 

Mais  les  phosphates  pour  être  assimilables  doivent  être  élaborés 
dans  un  creuset  particulier  qui  est  le  végétal  2.  Les  préparations 
minérales  n'auraient  aucun  effet  sur  l'organisme  humain.  Le  végétal 
est  l'intermédiaire  obligé  entre  le  monde  minéral  et  le  monde  animal 
pour  l'assimilation  des  phosphates. 

Les  recherches  les  plus  récentes  ont  montré  qu'on  avait  trop  dé- 
laissé cette  question  de  l'alimentation  phosphatée  et  d'après 
M.Joulie: 

«  Le  développement  extraordinaire  à  notre  époque  des  maladies 
nerveuses  groupées  par  l'école  actuelle  sous  le  nom  de  neuras- 
thénie n'a  pas  d'autres  causes  que  l'affaiblissement  du  système  ner- 
veux par  suite  des  pertes  d'acide  phosphorique  que  lui  fait  éprouver 
son  fonctionnement  souvent  exagéré  et  une  alimentation  pauvre  en 
acide  phosphorique.  » 

Or  on  peut  demander  le  phosphore,  soit  aux  végétaux,  soit  à  la 
viande,  soit  aux  éléments  phosphores  animaux  isolés  :  nucléines, 
lécithines.  Or  ces  derniers  éléments  ont  donné  des  résultats  mau- 
vais ou  douteux.  Ils  se  sont  souvent  comportés  comme  des  matières 
excrémentielles.  Le  régime  carné  est  souvent  dangereux  à  cause  de 
ses  apports  de  toxines.  Les  aliments  végétaux  concentrés  paraissent 
donc  les  plus  propres  au  régime  de  la  réminéralisation.  Le  soja, 
grâce  à  sa  grande  richesse  en  matières  minérales,  doit  tenir  la  pre- 
mière place  à  ce  point  de   vue. 


1.  Lcfèvrc,  I-:x!unen  scientifique  du  véç/élarisme. 

2.  Martinet,   Les  uliinenls  usuels. 


LE   SOJA  469 

Ré(]imc  antidiahétique.  —  L'alimentation  antidiabétique  était 
autrefois  assez  difficile  à  réaliseï^  économiquement.  Peu  d'aliments, 
en  eflet,  sont  exempts  de  matières  sucrées  ou  saccharilîables  dans 
l'organisme.  Ce  qu'on  a  cherché  surtout,  c'est  a  obtenir  un  pain  ne 
contenant  que  des  matières  insig-nifiantes  de  ces  matières  dange- 
reuses pour  les  diabétiques.  Les  pains  de  gluten,  mal  fabriqués  et 
peu  agréables,   étaient  encore  trop  riches  en  hydrates   de  carbone. 

C'est  ainsi  que  le  D''  Dujardiu-Haumetz  a  préconisé  le  pain  de 
soja  à  l'hôpital  Cochin  : 

«  11  constitue,  dit-il,  un  grand  progrès  dans  IVdinientation  des 
diabétiques.  11  se  conserve  très  bien,  est  d'un  goût  relativement 
agréable  et  aurait,  d'après  Lecerf,  la  composition  suivante  : 

Eau 45,00 

Matières  protéiques 20,00 

Matières  grasses 9,350 

Matières    amj^iacées  et  sucrées 2,794 

Acide  phosphori(jue 0,86.3 

«  Nous  sommes  loin  des  pains  de  gluten  des  meilleures  marques 
qui  contiennent  au  minimum  16  grammes  de  matières  amylacées  et 
sucrées. 

D'ailleurs  sous  toutes  ses  formes  le  soja  est  précieux  pour  les 
diabétiques.  M.  Lailleux,  ancien  interne  des  hôpitaux  d'Alger,  a 
signalé  les  beaux  résultats  obtenus  chez  les  Arabes  diabétiques  en 
traitement  à  l'hôpital  de  Deg.  Sous  l'influence  d'une  alimentation 
dont  la  bouillie  desojaétait  la  base,  ils  ont  vu  non  seulement  dimi- 
nuer la  teneur  en  sucre  de  leurs  urines,  mais  encore  s'améliorer 
l'état  des  plaies  qu'ils  présentaient  et  qui,  comme  toutes  celles  de 
ce  genre,  avaient  résisté  aux  traitements  employés. 

Régimes  divers.  —  Presque  toutes  les  maladies  (affections  diges- 
tives,  diathèse  urique,  goutte,  lithiase  rénale,  migraine,  affections 
hépatiques  des  voies  urinaires,  affections  cardiaques,  cutanées,  ner- 
veuses) sont  en  relation  directe  avec  l'alimentation. 

L'alimentation  carnée  ne  convient  pas  à  toutes  ces  affections  :  la 
viande  produit  de  la  purine,  produit  toxique  pour  l'organisme.  Les 
produits  végétaux  en  donnent  beaucoup  moins. 


470  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

Ainsi  d'après  M.  Labbé  bi  viande  de  bœuf  (bifteck)  contient 
22,96  "/o  de  matières  azotées  et  0,2478  %  depurine  ;  les  lentilles  qui 
contiennent  24,28  °/o  de  matières  azotées  ne  produisent  que  0,045  "/o 
de  purine.  Les  produits  végétaux  peuvent  donc  donner  autant 
d'azote  que  la  viande  tout  en  ne  fournissant  que  quatre  fois  moins 
de  toxines. 

Grâce  à  sa  grande  richesse  nutritive  sous  un  faible  volume,  le 
soja  doit  être    recommandé  aux  dyspeptiques  '. 

§  III.  —   Jiéffime  lacté. 

Enfin  le  soja  présente  un  très  grand  intérêt  au  point  de  vue  du 
régime  lacté  et  de  l'allaitement  artificiel. 

Ses  principaux  avantages  sur  les  laits  animaux  sont  : 

1°  d'être  plus  économique  ~  ; 

2°  d'être  à  l'abri  des  maladies  contagieuses. 

En  effet,  le  lait  de  soja  est  plus  riche  que  le  lait  de  vache  et  coûte 
en  même  temps  beaucoup  moins  cher.  Gomme  il  ne  se  trouve  pas 
en  contact  avec  les  animaux,  il  ne  peut  amener  de  maladies  con- 
tagieuses. 

On  pourrait  dire  peut-être  que  le  lait  de  soja  diffère  de  celui  de 
la  vache.  Nous  avons  déjà  eu  l'oc  jasion  de  discuter  cette  question  '^ 
et  nous  pensons  avoir  montré  que  les  ditTérences  étaient  très  faibles 
et  pratiquement  négligeables. 


1.  hahhc,  Béyimes  alimentair es. 

2.  Malliieu,  Le  régime  alimentaire. 

3.  IJ-Yu  Yin^-,  Apropos  chi  soja  hispida  (Journal  ir.ifiriciilliire  prnliiiiic   12  jan- 
vier 19Jlj.  ♦ 


LE    SOJA  471 

PRODUITS   ALIMENTAIRES  A   BASE   DE    SOJA 

Les  produits  alimentaires  à  base  de  soja  sont  très  nombreux  et 

très  variés.  On  peut  les  classer  ainsi  : 

Lait  normal 
Lail  concentré 
Lait  en  poudre 
L  Le  lait  de  soja  et  ses  dérivés  (  Lait  fermenté 

Caséo-Sojaïne 
(Fromage  de  soja) 
Caséine  de  soja. 
Farine  de  soja 
Pain   de  soja    pour   diabé- 

TT     T      <■    •        1         •      *         A'  •    '  J       tiques 

IL   La  larine  de  soia  et  ses  dérives  <    r^  •  ,    . 

'   Pain  complet 


Gâteaux 
Biscottes 

III.  L'huile  de  soja  et  les  sous-produits  (tourteaux). 

IV.  Le  soja  comme  légume. 

V.  Produits  condimentaires  à  base  de  soja  fermenté*. 

^rr    T^      ,    •       ,  r.       •  (  Confiture  de  soja 

\  I.   Produits  de  coniisene  ^  ,->      i       i 

(  Poudre  de  soja. 

VIL  Le  soja  comme  café. 

TTTi     t^  VI  1         •     (  (Kiu-tsee) 

\  111.   rerments  a  base  de  soia    ;  '  ,     ..  .  ,  j    i   -^   j 

(  rerments  lactiques  a  base  de  lait  de  soja. 


LE    LAIT    DE    SO.TA    ET    SES    DERIVES 

§  I.   —    Le    lail  de  soja. 

Le  lait  de  soja,  réalisé  par  le  philosophe  chinois  Whai  Nain  Tze 
bien  avant  l'ère  chrétienne,  a  été  cité  plusieurs  fois  en  Europe  par 
des  auteurs  agricoles  ou  médicaux  ^  Il  a  fait  l'objet  en  1903  d'une 
communication  de  notre  part  au  Congrès  International  de  laiterie  2, 

Ou  emploie  pour  la  fabrication  du  lait,  les  graines  blanches  et 
jaunes. 

Fabrication.  —  Pour  obtenir  le  lait  de  soja,  il  suffit,  en  principe, 


\.  Champion,  ISS'j.  Industrie  ancienne  et  moderne  de  l'empire  chinois. 
2.  Compte  rendu  du  Congrès  International  de  laiterie.  1905. 


472  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

de  broyer  les  graines  après  les  avoir  laissées  dans  l'eau  pendant 
24  heures.  Les  graines,  broyées  avec  Teau  de  macération,  donnent 
une  bouillie  qui  est  filtrée.  Le  filtrat  constitue  le  lait  végétal  de 
soja. 

Fahricafiofi  chinoise.  —  En  Chine  on  emploie  un  procédé  tout  à 
fait  rudimentaire.  On  se  sert  de  meules  en  pierre  de  0  m.  50- 1  m. 
de  diamètre  environ,  manœuvrées  au  moyen  duu  bâton  par  deux 
hommes  ou  par  un  animal.  La  courante  est  percée  d  un  trou  d'ali- 
mentation en  forme  d'entonnoir. 

Les  deux  hommes  placés  de  part  et  d'autre  des  meules  font 
décrire  chacun,  successivement,  un  demi-tour  à  la  meule  au 
moyen  du  bâton  pendant  que  l'un  d'eux  verse  de  sa  main  restée 
libre  le  mélangée  de  graines  et  d'eau  dans  le  trou  d'alimentation. 

Il  suinte  entre  les  deux  meules  une  bouillie  qui  est  recueillie 
dans  un  récipient  et  versée  dans  un  sac  en  toile  ou  elle  est  pressée. 
Le  lait  filtre  à  travers  le  sac  dans  lequel  reste  un  tourteau  jau- 
nâtre. 

Le  rendement  obtenu  par  ce  procédé  est  naturellement  très  peu 
élevé. 

Fabrication  moderne.  —  A  l'Usine  de  la  Gaséo-Sojaïne  ^  la  fabri- 
cation a  lieu  avec  .tous  les  soins  de  propreté  désirables  pour  un 
produit  alimentaire  comme  le  lait.  Elle  comprend  : 

1°  Le  nettoyage  des  graines  et  la  purification  de  l'eau  ; 

2^  La  fabrication  proprement  dite. 

Nettoyage.  —  Le  nettoyage  des  graines  s'opère  à  l'aide  des  appa- 
reils employés  ordinairement  en  meunerie  :  épierreur,  tarare,  etc. 
Nous  n'insisterons  donc  pas  sur  ces  opérations.  L'eau  est  filtrée  de 
manière  à  donner  au  lait  toute  la  pureté  désirable. 

Fabrication  proprement  dite.  —  Elle  comprend  la  mouture  et  la 
filtration. 

La  mouture  a  lieu  au  moyen  d'un  moulin  en  pierre  dans  lequel 
arrivent  en  même  temps  les  graines  et  leur  eau  de  macération.  La 
bouillie  sortant  de  la  meule  tombe  dans  une  cuve  où  la  pompe  du 
filtre  vient  1  aspirer. 

1.  L'usine  de  la  «  Casén-Sojaïne  »  aux  Vallées  (Seine)  fal)ri(|nt'  tous  les  produits 
déri\<'s  du  soja. 


LE    SOJA  473 

La     filtration    a    lieu    dans    un   filtre-presse    semblable  à   ceux 

employés  en    sucrerie.   Le   lait  sortant  du    filtre  peut  être  conduit 
dans  une  chaudière  à  stériliser. 


Fig.  19.  —    Fabrication  du  lait   de  soja  à  l'usine  de  la  Caséo-Sojaïne 


On  opère  donc  complètement  à  l'abri  des  poussières  de  l'air,  on 
supprime  les  impuretés  qui  se  trouvent  dans  les  laits  animaux  et 
qui  proviennent  : 

1°  Des  récipients  mal  lavés  ; 

2"  Des  poussières  de  l'air; 

3"  Des  débris  de  poils  et  de  boue  se  détachant  du  pis  et  des 
flancs  de  la  vache; 

4°  Des  mains  et  des  vêtements  de   la  personne  qui  fait  la  traite  ; 

5°  Des  insectes  qui  tombent  dans  le  lait  ; 

6°  Des  maladies  contagieuses  dont  l'animal  peut  être  atteint. 

Nature  du  lait  de  soja.  —  A  première  vue  le  lait  de  soja  ne 
diffère  pas  du  lait  animal  et  ne  donne  pas  de  dépôt. 

Examiné  au  microscope  il  apparaît  fortement  homogène  et  n'est 
pas  du  tout  comparable  au  produit  obtenu  en  délayant  la  farine  du 
soja  dans  l'eau  (fig.  20). 


474 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Propriétés  plu/siques  du  lait  de  soja.  —  Le  lait  de  soja  a  des 
propriétés  semblables  à  celles  du  lait  animal.  Il  monte  à  l'ébulli- 
tion,  s'attache  ;  l'ébullition  ne  se  rét<^ularise  qu'après  que  le  lait  a 
été  retiré  du  feu  à  plusieurs  reprises.  Il  se  forme  une  pellicule 
solide  à  sa  surface. 

Il  a  une  odeur  de  malt. 

Son  poids  spécifique,  d'après  Prinsen  \  est  de  1,019  à  38". 


Fis-  20. 


Lait  de  soj.!.  Farine  de  soja  délayée  dans  Teau. 

[Vus  an  microscope.) 

Il  est  d'ailleurs  variable  avec  sa  concentration. 
Le  point  d'ébullition  est  à  101   1/2  environ. 

[A  suivre.)  Li  Yu  Ying, 

Conscillrr  de  /■"^  classe  nii  Ministère  de  V Agriculture  de  la  (Ihine. 

et    L.    Grandvoinnet, 

liKjénicur  agricole  [G.). 


1.   Prinsen,  Einijïe  Chinesischc  ^^t^'y,\\u^\\uc\^\)vc\)■,\\•■A^■  [Chemiker  Zeilunij.  ::!»  janvier 
1896). 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE 

[Suite] 


X 

Matières  textiles.  Poils  végétaux. 

Toutes  conditions  étant  égales  d'ailleurs,  la  résistance  d'une 
fibre  croît  avec  le  diamètre  ;  c'est  un  fait  aisé  à  comprendre  et  tout 
à  fait  conforme  aux  résultats  de  l'expérience. 

Définissons  en  second  lieu  le  vrillag-e  :  Le  vrillag-e  est  la  torsion 
que  la  fibre  prend  sur  elle-même  dans  le  sens  de  la  longueur  ;  son 
accentuation  est  un  indice  de  bonne  maturité. 

Une  fibre  bien  mûre  est  fortement  vrillée  et  présente  sur  une 
section  transversale  une  forme  plus   ou  moins  ovoïde   ou  triangu- 


F.  JIO.  —  Types  de  fibres  mortes   d'après  Henry). 

laire  ou  trapézoïdale  ;  ses  parois  sont  épaisses,  sa  résistance  est 
élevée;  une  fibre  incomplètement  mûre  n'offre  qu'un  petit  nombre 
de  vrilles,  c'est-à-dire  de  tours  de  spires,  sa  section  est  aplatie,  sa 
paroi  mince  et  sa  résistance  médiocre.  Enfin,  on  trouve  aussi  ce 
qu'on  appelle  des  fîhi^es  mortes,  (fig.  110)  dont  le  vrillage  est  nul,  la 
section  complètement  aplatie,  les  parois  très  minces  et  translucides 
et  la  résistance  négligeable.  Ces  fibres  mortes  proviennent  de 
ce  que  la  récolte  a  été  faite  avant  la  maturité  complète  des  capsules 
ou  de  ce  que  le  coton  est  resté  trop  longtemps  exposé  au  soleil  ; 
dans  ce  dernier  cas  les  fibres  perdent  brusquement  leur  eau,  se  des- 
sèchent et  leurs  parois  s'accolent;  on  dit  qu'elles  sont  brûlées. 


476  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

On  doit  donc  avant  tout,  dans  la  recherche  de  la  résistance 
moyenne  d'un  lot  de  coton,  tenir  compte  des  variations  de  diamètre 
et  de  vrillag-e. 

Pour  cela,  on  classe  les  libres  du  lot  en  quatre  catégories  : 

1°  Fibres  mortes,  irrégulières,  dont  la  résistance  est  nég-lig'eable  ; 
2" fibres  peu  vrillées;  3"  fd^res  moyennement  vrillées  ;  4°  fibres  très 
vrillées. 

Il  est  évident  que  ces  trois  dernières  catégories  ont  des  limites 
un  peu  arbitraires  ;  on  les  fixe  commodément  de  la  manière  sui- 
vante :  Examinée  au  grossissement  de  60  diamètres,  une  fibre  pré- 
sente dans  le  champ  du  microscope  *  de  0  à  20  vrilles;  dans  ces 
conditions,  on  considère  comme  très  vrillées  les  fibres  qui  pré- 
sentent dans  le  champ  plus  de  6  vrilles,  comme  moyennement 
vrillées  celles  qui  en  ont  de  3  à  6,  comme  peu  vrillées  celles  qui 
ont  moins  de  3  vrilles. 

On  fait  alors  le  pourcentage  des  fibres  des  diverses  catégories  ; 
soient  n,,  n.,,  n.^,  n,^  les  chiffres  respectivement  obtenus. 

Les  diamètres  ayant  été  mesurés  pendant  1  observation  micro- 
scopique qui  a  servi  à  constituer  les  catégories,  on  peut  calculer  les 
diamètres  moyens  :  d^,  do,  dg,  d,^  pour  chaque  groupe. 

Les  fibres  de  la  première  catégorie  n'ayant  qu'une  résistance 
négligeable,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  occuper.  Dans  chacune  des 
autres  catégories,  on  déterminera  la  résistance  d'un  certain  nondsre 
de  fibres  prises  au  hasard  et  l'on  calculera  les  résistances  moyennes 
dans  chaque  catégorie  pour  l'ensemble  des  fibres  essayées  ;  soient 
po,  p3,  P4  les  nombres  obtenus.  Il  faut  ramener  ces  résistances  au 
diamètre  moyen  de  la  catégorie;  si  1  on  prend  la  moyenne  des  dia- 
mètres des  fibres  essayées  on  obtient  en  effet  des  nombres  oo,  O;^,  c; 
différents  de  d.,,  d.,,  d,^.  On  obtiendra  les  résistances  moyennes  rame- 
nées aux  diamètres  moyens  par  une  simple  proportion  et  l'on  aura 
respectivement  pour  ces  résistances  : 

d,  d,  d,. 

^■i  =  P-i  X    .2     r,  =  p,  X  -'     r,  =  p,  X  -* 

Co  ^:>  2', 

De  sorte  que  la  résistance  moyenne  du  lui,  .t,  sera  donnée  par 
la  formule  : 

^^  u,r|   +   n.  r,  +  n,  r.,  +  n,.  r,  ^ 
n,  -|-  no  -f  n.,  -\-  n,, 

1.   Microscope  V'crik  :    oculaire  2,  objectifs. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONTALE  APPLIQUÉE  477 

mais  nous  savons  que  r^  est  nul  et  que  la  somme  n^  4-  Uj  +  n3  -(-  n, 
=  100,  donc  : 

_  n,  r,  +  n.j  r,  +  n^  r,^ 

îoô  • 

Quant  aux  allongements,  on  prendra  simplement  la  moyenne  des 
nombres  obtenus  pour  chaque  catégorie  ;  on  aura  ainsi  des  allonge- 
ments moyens  1.,,  I3,  1,,  l'allongement  1,  étant  nul  puisqu'il  s'agit 
de  fibres  mortes  ;  l'allongement  moyen  pour  l'ensemble  du  lot,  y, 
se  calculera  par  la  formule  : 

n.,  1.,  -|-  n.,  1.,  +  n,  1, 

^  ~       ^      îïïô  ■ 

En  divisant  y  par  la  longueur  moyenne  de  tout  le  lot,  déterminée 
comme  nous  l'avons  indiqué  précédemment,  on  aura  l'allongement 
moyen  par  unité  de  longueur.  Il  faut  remarquer  d'ailleurs  que  les 
allongements  mesurés  sont  la  somme  de  deux  phénomènes  bien  dif- 
férents ;  en  effet,  la  traction  a  pour  premier  résultat  de  supprimer 
le  vrillage,ce  qui  donne  un  premier  allongement  ;  puis  c'est  l'élasti- 
cité même  de  la  paroi  qui  entre  enjeu  et  fournit  l'allongement  com- 
plémentaire. 

Y.  Henry  a  indiqué  une  autre  méthode  plus  rapide  pour  détermi- 
ner la  résistance  moyenne,  lorsqu'il  s'agit  de  comparer  des  variétés 
ayant  à  peu  près  le  même  diamètre  moyen;  il  n'y  a  plus  alors  à 
tenir  compte  que  de  la  maturité  des  fibres.  11  est  clair  que  plus  la 
fibre  approche  de  la  maturité  parfaite,  plus  sa  paroi  est  épaisse  ; 
dans  ces  conditions,  l'action  d'un  des  dissolvants  de  la  cellulose  sera 
plus  ou  moins  rapide  suivant  que  les  fibres  seront  en  moyenne  plus 
ou  moins  mûres,  c'est-à-dire  plus  ou  moins  résistantes.  Le  temps 
que  mettra  la  dissolution  à  se  produire  pourra  donc  mesurer  en 
quelque  sorte  la  résistance  cherchée,  puisqu'il  lui  sera  sensiblement 
proportionnel.  Tel  est  le  principe  du  procédé  que  l'on  met  en 
œuvre,  en  employant  pour  dissoudre  les  fibres,  soit  l'acide  sulfu- 
rique,  soit  la  liqueur  de  ScliweitzeT. 

d)  De  l'homogéiNéité. 

On  appelle  homogénéité  d'une  sorte  de  coton  la  propriété  qu'elle 
possède    dans   ses  diverses   qualités  d'avoir  les  différentes   parties 


478  ÉTUDES    ET   MÉMOIRES 

qui  la  composent  de  valeur  à  peu  près  uniforme.  Au  point  de  vue 
commercial  riiomogénéité  a  une  grande  importance  et  dénote  tou- 
jours une  sorte  bien  cultivée  et  soigneusement  préparée. 

S  il  est  facile  de  comprendre  ce  qu'est  l'homogénéité  et  d'en  sai- 
sir l'importance,  il  est  beaucoup  plus  délicat  de  la  représenter  numé- 
riquement. 

Considérons,  par  exemple,  Vhomogénéité  de  longueur,  celle  dont 
on  s'occupe  le  plus  souvent.  L'idée  la  plus  simple  qui  se  présente 
à  l'esprit  est  de  considérer  cette  homogénéité  comme  inversement 
proportionnelle  à  l'écart  qui  existe  entre  la  longueur  maxima  et  la 
longueur  minima  des  fibres  de  l'échantillon  considéré,  c'est-à-dire 
de  la  représenter  par  l'inverse  de  cet  écart.  Plus  celui-ci  sera  grand, 
plus  l'homogénéité  sera  faible  et  inversement. 

Mais  il  peut  arriver  que  les  fibres  se  rapprochant  des  dimensions 
extrêmes  soient  peu  nombreuses  alors  que  la  grande  majorité 
s'écarte  peu  d'une  dimension  moyenne  ;  il  est  évident  que  notre 
notation  nous  donnera  dans  ce  cas  une  idée  absolument  fausse  de 
1  homogénéité  réelle. 

Si  l'on  opère  comme  nous  l'avons  indiqué  pour  obtenir  la  lon- 
gueur moyenne  d'un  lot  de  coton,  on  est  amené  à  comparer  entre 
elles  les  diverses  mèches  dont  les  fibres  ont  été  mesurées  séparé- 
ment et  à  établir  une  longueur  moyenne  pour  cha(jue  mèche.  Soient 
L  la  moyenne  maxima  et  /  la  moyenne  minima  ainsi  trouvées  pour 
toutes  les  mèches  constituant  le  lot.  On  pourra  considérer  comme 
mesurant  l'homogénéité   de    lon^-ueur  d'une   façon  satisfaisante   la 

on  » 


quantité 


L  —  1" 


Plus  y  aura  d'écart  entre  L  et  /  et  plus  fail)le  sera  ce  quotient, 
c'est-à-dire  l'homogénéité  ;  à  mesure  que  /  se  rapproche  de  /-,  L-l 
diminue  et  le  quotient  s'accroît.  A  ce  chiffre  d'homogénéité,  il  sera 
toujours  bon  d'adjoindre  la  longueur  maxima  et  la  longueur  minima 
observées.  Si  l'on  voulait  arriver  à  une  mesure  plus  rigoureuse  de 
l'homogénéité,  il  faudrait  tenir  compte  des  variations  (jiii  se  pro- 
duisent d'une  manière  constante  sur  une  même  graine  et  dans  une 
même  capsule,  même  chez  les  sortes  les  mieux  cultivées.  On  choi- 
sirait alors  comme  étalon  la  sorte  qui  donnerait  pour  L  —  Z  le 
chilîre  minimum  "/,,,  et  l'on  désignerait  par  1  son  homogénéité.  Alors 


COURS    DE    BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  479 

l'homogénéité  relative  d'une  sorte  donnant  un  écart  a  serait  repré- 
sentée par  : 

TT  ^^  '■() 


L'homogénéité  serait  donc  dans  ce  cas  représentée  par  une  frac- 
tion dont  le  maximum  serait  l'unité  pour  l'échantillon  étalon.  Mais 
c'est  là  une  conception  théorique;  une  pareille  manière  de  coter  est 
trop  complicpiée  pour  entrer  dans  la  pratique. 

Il  est  évident  que  l'homogénéité  de  diamètre  et  celle  de  résistance 
peuvent  être  comprises  d'une  façon  parallèle  et  traduites  en  nombre 
par  les  mêmes  procédés  ;  nous  n'y  insisterons  pas. 

Signalons  enfin  que  dans  l'étude  des  diamètres,  il  ne  faut  point 
se  contenter  de  nombres  pour  caractériser  une  sorte;  on  doit  en 
outre  examiner  soigneusement  les  fibres  au  microscope  afin  de  rele- 
ver la  proportion  de  fibres  défectueuses  telles  que  fibres  mortes, 
fibres  présentant  des  renflements  latéraux,  fibres  difformes,  noueuses, 
à  parois  accolées,  à  épaississements  anormaux,  tous  éléments  qui 
contribuent  à  diminuer  la  valeur  d'un  coton. 

G.  —  Poils  des  Bombacées. 

Parmi  les  poils  des  Bombacées,  il  faut  placer  au  premier  rang  le 
Kapok  de  Java,  qui  est  fourni  par  Y Erlodendron  anfractuosuin. 
C'est  un  arbre  de  dimensions  énormes  pouvant  dépasser  30  mètres 
de  hauteur,  dont  le  tronc  est  armé  de  piquants  surtout  dans  le  jeune 
âge  ;  son  port  rappelle  un  peu  celui  du  cèdre  ;  les  feuilles  sont  à 
lobes  palmés  et  les  fleurs  très  nombreuses  d'un  blanc  jaunâtre.  Les 
fruits  très  abondants  sont  des  capsules  ligneuses  à  cinq  valves, 
tapissés  intérieurement  d'un  bourre  épaisse,  soyeuse,  dont  les  poils 
tirent  leur  origine  de  l'épiderme  interne  des  carpelles  (fig.  111)  ; 
les  graines  sont  enfouies  dans  cette  bourre,  mais  elles  en  sont  indé- 
pendantes ;  ce  ne  sont  pas  elles  qui  portent  les  poils  comme  dans 
le  fruit  du  cotonnier. 

Usages    et  propriétés.  —  On  '    a   d'abord  cherché   à  utiliser  les 
1,  Marcel  Dubard,  Utilisation  des  poils  végétaux.  Le  Kapok  (La  Nature,  n°  1705). 


480 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


poils  de  Kapok  à  la  façon  de  ceux  du  coton  ;  alors  que  ceux-ci  sont 
constitués  par  de  la  cellulose  pure,  les  poils  de  Kapok  présentent 
déjà  une  lignification  assez  accentuée,  mais  beaucoup  moins  intense 
cependant  que  chez  les  soies  végétales  ;  ils  possèdent  donc  une  sou- 
plesse relative,  pouvant  à  la  rigueur  permettre  leur  emjDloi  comme 
textile  ;  mais  les  premiers  essais  de  filature  n'ont  donné  que  de 
mauvais  résultats;  c'est  que  les  poils  d'£'riO(/e/î(:/ro/i  joignent  à  une 
faible  longueur  (20  mm.  en  moyenne)  une  minceur  de  paroi  qui  leur 
donne  trop  d'élasticité  et  fort  peu  de  résistance,  conditions  défavo- 


Fig.  111.   —  Fruit  de  Frumagor  commcnvanl  à    s'ouvrir  (d'aijrès  Sadebeck). 


rables  pour  la  consLitulion  des  tissus.  Ou  décida  donc  que  le  Kapok 
était  un  mauvais  textile,  qu'il  était  impossible  de  le  considérer 
comme  succédané  du  coton  et  son  emploi  fut  à  peu  près  complète- 
ment abandonné. 

Les  indigènes  s'en  servaient  toutefois  depuis  longtemps  comme 
matière  de  rembourrage  et  cet  usage,  d'abord  très  local,  s'est  peu  à 
peu  généralisé  ;  il  est  même  arrivé  que  les  objets  de  literie  qui  en 
étaient  remplis  linirent  par  être   fort   estimés,  car   les  défauts  du 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  481 

Kapok,  considéré  comme  textile,  devenaient  des  qualités  très  appré- 
ciables pour  les  nouvelles  applications  ;  les  matelas  et  coussins  qui 
en  sont  constitués  possèdent  en  effet  de  la  légèreté  due  à  la  min- 
ceur des  parois  des  poils  et  se  déforment  très  peu  par  suite  même  de 
leur  élasticité. 

Le  Kapok  entra  donc  subitement  en  faveur  et  sa  consommation 
commença  à  prendre  un  réel  développement  par  son  emploi  aux 
colonies  dans  le  matériel  de  campement. 

L'essor  fut  plus  g-rand  encore  lorsque  des  expériences  eurent  mis 
en  évidence  la  flottabilité  particulière  du  Kapok  ;  cette  particularité 
était  à  prévoir  d'après  la  structure  même  des  poils. 

((  Ceux-ci  sont  en  effet  unicellulaires,  à  paroi  mince,  un  peu  cuti- 
nisée  de  S  à  6  ;j,  d'épaisseur,  limitant  une  cavité  de  2o  à  30  [j.  en 
moyenne  et  remplie  d'air.  Jamais  ils  ne  se  contournent  sur  eux- 
mêmes  à  la  façon  du  coton,  ce  qui  tient  évidemment  à  la  nature 
chimique  de  leur  membrane,  mais  souvent  ces  poils  se  replient  sur 
eux-mêmes  et  par  endroit  ces  replis  simulent  l'apparition  de  cloi- 
sons transversales  '.  »  La  forme  du  poil  est  a  sez  régulièrement 
cylindrique  avec  une  base  un  peu  élargie  et  obtuse,  caractérisée  par 
la  présence  dé  ponctuations  presque  linéaires  (fîg.  112. 

La  force  portative  des  éléments  est  encore  accrue  pour  l'ensemble 
de  la  bourre  par  l'enclievêtrement  des  filaments  qui  emprisonnent 
un  volume  notable  d'air.  Enfin,  un  fait  capital  à  noter  est  la  dimi- 
nution très  lente  de  la  flottabilité  à  la  suite  d'une  immersion  pro- 
longée ;  un  kilo  de  Kapok  de  bonne  qualité  possède  une  force  por- 
tative initiale  d'environ  30  kilos  et  n'en  perd  guère  que  la  quinzième 
partie  après  huit  jours  d'immersion  et  la  cinquième  après  trois 
semaines. 

Le  Kapok,  lorsque  ses  propriétés  de  flottabilité  furent  bien  con- 
nues et  qu'on  se  fut  rendu  compte  de  sa  supériorité  sur  le  liège,  fut 
appelé  à  jouer  un  rôle  prépondérant  dans  la  confection  des  appa- 
reils de  sauvetage  et  fut  mis  immédiatement  en  usage  dans  les 
marines  de  guerre,  russe,  anglaise  et  allemande,  puis  peu  à  peu  dans 
celles  des  autres  Etats. 

Il  faut  signaler  cependant  certains  mécomptes  qui  ont  amené  le 
gouvernement  américain  à  en  proscrire  momentanément  l'emploi  ; 

1.  E.  Perrot,  Des  produits  utiles  des  Bombaxet  en  particulier  du  Kapok  (Bull.  Jard. 
col.,  janv.  1905). 

But.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N°  105.  33 


Fij;.  112.  —  Poils  de  vé},'étaux  divers  :  1.  Kapok  de  Java  {Erioderuiron  ;infr;iclii(jsiiinj  ; 
2.  Ka|)()k  dellndc  {liomhitT  reibu)  :  A.  liomhiix  li<^plapliyllnm  ;  1.  B.huonopozense; 
5.  Ocliroma  l.ni/nfjiis  :  ti    Po/mlus  nif/ni  (d'après  Perrot). 


COURS    DE    BOTAMOUE    COLOîSIALE    APPLIQUÉE  483 

mais  il  a  été  reconnu  par  de  nombreuses  expériences  que  les  insuc- 
cès étaient  dus  à  .l'emploi  d'ouates  de  mauvaise  qualité,  chez  les- 
quelles la  force  portative  peut  se  trouver  réduite  de  plus  de  moitié 
par  rapport  aux  sortes  supérieures,  C'est  qu'il  existe  des  Kapoks 
d'origine  botanique  et  géographique  différentes  et  présentant  entre 
eux  des  écarts  considérables,  presque  du  simple  au  triple,  dans  la 
propriété  de  tlottabilité. 

Pour  qu'un  Kapok  soit  de  bonne  qualité,  il  faut  en  effet  d'abord, 
que  comprimé  en  pelote  entre  les  doigts,  il  se  détende  ensuite  rapi- 
dement et  reprenne  en  quelques  minutes  son  volume  primitif;  en 
second  lieu,  la  pelote  trempée  dans  l'eau,  puis  pressurée  comme  une 
éponge  doit  sécher  très  vite,  le  Kapok  n'étant  mouillé  qu'à  la  sur- 
face. Les  Kapoks  ayant  été  travaillés  à  la  machine  renferment  beau- 
coup de  poils  brisés  et  sont  peu  élastiques  et  la  dessiccation  lente 
après  immersion  est  l'indice  d'un  mélange  avec  des  déchets  de 
coton. 

Dans  tous  les  cas,  même  lorsqu'il  s'agit  de  Kapoks  purs  et  prépa- 
rés avec  soin,  la  force  portative  minima  exigée  pour  les  appareils  de 
sauvetage  est  de  30  fois  le  poids  de  la  bourre. 

Origine.  —  Le  Kapok  de  Java  est,  comme  nous  l'avons  dit,  fourni 
par  VEriocIendron  anfractuosiim.  Mais,  si  ce  produit  est  surtout 
exporté  des  Indes  néerlandaises,  l'essence  qui  le  donne  est  une  des 
plus  répandues  dans  la  zone  tropicale.  On  la  rencontre,  en  effet,  en 
Amérique  (Mexique,  Antilles,  Guyane);  dans  l'Afrique  tropicale, 
en  Asie  méridionale,  dans  l'Archipel  malais,  etc.  Elle  est  très  con- 
nue dans  les  possessions  françaises  sous  le  nom  de  Fromager^  qui 
provient,  sans  doute,  de  la  facilité  avec  laquelle  son  bois  se  laisse 
entailler. 

Un  autre  genre  de  Bombacées  fournit  aussi  des  produits  similaires; 
ce  sont  les  Bonihax  ;  ils  comptent  également  parmi  les  géants  du 
règne  végétal  et  sont  assez  analogues  kV  Eriodendron.  Le  caractère 
botanique  permettant  de  distinguer  les  deux  genres  réside  dans  la 
disposition  des  étamines.  Chez  les  Eriodendron,  celles-ci  sont 
soudées  à  la  base  en  une  colonnette  qui  se  partage  à  la  partie  supé- 
rieure en  cinq  branches  portant  les  anthères,  tandis  que  chez  les 
Bombax  les  filets  staminaux  sont  très  nombreux  et  libres  sur  une 
grande  longueur. 

La  principale  espèce  de  Bonihax  exploitée  pour  le  duvet  de   ses 


484  ÉTUDES    ET    IMÉ MOIRES 

fruits  est  le  B.  Ceiba  L.  qu'on  rencontre  en  Indo-Chine  et  parti- 
culièrement au  Tonkin  ;  il  se  distingue  facilement  de  VEriodendron. 
à  première  vue,  par  ses  fleurs  roug-es.  On  exploite  aussi  localement 
et  Ton  pourrait  dans  bien  des  cas  tirer  un  parti  avantageux  d'autres 
espèces  du  même  genre,  telles  que  le  B.  huonopozense  signalé  par 
Palisot  de  Beauvois  en  Afrique  occidentale  et  les  B.  cambodgiense 
et  anceps  rencontrés  par  Pierre,  le  premier  dans  la  province  cam- 
bodgienne de  Tran  ,  le  second  sur  les  hauteurs  de  la  province  de 
Baria  (Gochinchine),  décrits  tous  deux  dans  la  grande  flore  fores- 
tière de  la  Gochinchine. 

Il  résulte  des  études  délicates  auxquelles  s'est  livré  M.  Perrot  sur 
les  poils  des  Eriodendron  et  des  Bomhax,  qu'il  n'est  pas  possible 
de  déterminer  de  caractères  difl'érentiels  bien  nets  permettant  de 
déceler  l'origine  botanique  de  ces  produits  d'une  manière  certaine. 
Cependant,  il  existe  au  point  de  vue  des  propriétés  spéciales  de  ces 
poils,  des  difl^érences  notables,  soit  que  l'on  considère  des  espèces 
différentes  ou  même  des  variétés  d'une  même  espèce,  soit  qu'il 
s'agisse  de  produits  d'origine  géographique  variée,  différences  qui 
permettent  de  les  répartir  industriellement  en  une  série  de  qualités, 
suivant  les  usages  auxquels  on  les  destine.  C'est  là  un  fait  essentiel 
qu'on  ne  doit  pas  perdre  de  vue  et,  en  définitive,  c'est  surtout  la 
mesure  de  la  force  portative  qu'il  importe  d'opérer  pour  déterminer 
la  valeur  commerciale  d'une  bourre  donnée. 

C'est  Java  qui  fournit  actuellement  la  plus  grande  quantité  de 
Kapok  et  sa  production  est  à  peu  près  complètement  absorbée  par 
la  Hollande  où  elle  arrive  sur  les  marchés  d'Amsterdam  et  de  Rot- 
terdam; elle  peutêtre  évaluée  actuellement  à  environ  2.800  tonnes. 
L'arbre  à  Kapok  est  même  cultivé  à  Java'  sur  une  assez  grande 
échelle  et  dans  la  partie  centrale  de  l'île,  on  compte  plus  de  cin- 
quante exploitations  récoltant  de  Kapok  soit  comme  produit  acces- 
soire, soit  même  comme  produit  principal.  Parmi  les  colonies 
françaises,  c'est  l'Indo-Chine  qui  fournit  la  plus  grande  quantité 
de  Kapok,  particulièrement  au  Cambodge  où  des  cultures  ont  été 
entreprises   et   en  Cochinchine  ;  mais  la  production   semble  à  peu 


1.  La  meilleure  qualité  est  obtenue  sur  les  arbres  cultivés  à  une  altitude  inférieure 
à  200  mètres  ;  au-dessus,  la  fructification  est  moins  abondante,  plus  tardive  et  les 
fruits  ne  mûrissent  souvent  (ju'incomplètement,  d'où  un  abaissement  notable  de  la 
valeur  du  produit. 


COURS    DE   BOTANIQUE    COLONIALE    APPLIQUÉE  485 

près  complètement  consommée  par  les  indigènes,  comme  matière  de 
rembourrage. 

Madagascar  a  fait  aussi  de  sérieux  efforts  pour  la  production  du 
Kapok  ;  des  plantations  ont  été  effectuées  à  la  station  d'essais  de 
rivoloïna  par  les  services  agricoles  et  plusieurs  colons  exploitent 
déjà  la  bourre  d'Eriodendron. 

Les  colonies  françaises  de  la  côte  occidentale  d'Afrique  possèdent 
aussi  r  Erlodendron  et  la  Guinée,  en  particulier,  serait  capable  de 
fournir  une  quantité  importante  du  produit. 

L'exploitation  des  arbres  à  Kapok  peut  d'ailleurs  donner  des  pro- 
duits secondaires,  dont  lintérét  n'est  pas  à  négliger  ;  la  graine  four- 
nit, en  etfet,  une  huile  comestible  rappelant  au  goût  celle  de  l'ara- 
chide ;  le  tourteau  possède  une  assez  grande  valeur  nutritive  et 
peut  servir  à  l'alimentation  du  bétail. 

On  a  quelquefois  préconisé  l'emploi  du  Fromager  comme  arbre 
d'ombrage  dans  les  cultures  ;  il  possède  l'avantage  de  pousser  très 
vite  ;  mais  dès  qu'il  a  atteint  une  taille  assez  considérable,  il  peut- 
être  renversé  même  par  un  vent  peu  violent,  étant  donnée  la  faible 
résistance  de  son  bois,  et  cause  alors  des  dégâts  considérables  dans 
les  exploitations. 

D.  — Soies  végétales. 

Les  poils  qui  forment  les  aigrettes  des  graines  d'Asclépiadéessont 
assez  longs  pour  être  lîlés  mais  leur  lignification  les  rend  fragiles  et 
cassants  et  leur  emploi,  pour  cette  raison,  devient  à  peu  près  impos- 
sible. On  les  a  parfois  mélangés  au  coton;  mais  les  tissus  obtenus 
sont  hétérogènes  et  se  détruisent  aux  premières  lessives  par  suite 
de  rentraînement  des  libres  étrangères  au  coton. 

Ces  productions  ne  peuvent  même  être  assimilées  au  Kapok 
comn^e  matière  de  rembourrage,  à  cause  de  leur  faible  élasticité  et 
de  leur  poids  beaucoup  plus  considérable  sous  un  même  volume  ; 
à  plus  forte  raison,  n'y  a-t-il  pas  lieu  d'y  songer  pour  la  fabrication 
des  appareils  de  sauvetage.  On  a  quelquefois  proposé  de  les  utiliser 
dans  l'industrie  de  la  fleur  artificielle;  en  ligaturant  le.s  poils  de 
l'aigrette  vers  leur  extrémité  lorsque  celle-ci  adhère  encore  à  la  graine 
et  en  la  détachant  ensuite,  on  obtient  de  petites  boules  soyeuses 
qu'on  peut  teindre  de  diverses  couleurs.  Mais  ce  sont  des  produits 
d'un  intérêt  très  secondaire. 


486 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Parmi  les  soies  végétales  les  plus  connues,  il  faut  citer  les  poils 
de  YAsclepia  curassavica  L.  des  Indes  occidentales  et  de  TAmé- 
rique  du  sud,  de  VA.  syriaca  L.  de  l'Amérique  boréale,  de  certains 
Marsdcnia  de  l'Inde,  du  Calotropis  procera  Willd.  [Louc-Mouc] 
originaire  des  Indes  orientales,  très  répandu  en  Arabie,  Abyssinie, 
Égvpteet  même  dans  la  région  soudanienne,  du  C  g'ujantca  Willd., 


-i    -0"     .« 


Fig.  ll.i. 


l'ilocere.ns  luteralis    Kint  de  Piiebl.i    :  dapi-rs  Dij^uct. 


localise  dans  llnde  et  à  Ceylan,  des  Ti/lophora,  Hoya^  Pcriploca. 
La  meilleure  de  toutes  les  soies  végalales  paraît  être  fournie  par 
une  ApodVnée  de  l'Inde,  \q  Beaumonlia  grandi flora  Wall.  ;  les  poils 
on  sont  très  longs  (5  cent,  environ),  très  blancs  et  aussi  résistants 
(pic  li'S([ualités  moyennes  de  coton  ;  la  lignification  est  d'autre  part 
moins  accentuée  que  chez  les  soies  d'Asclépiadées. 


COURS  DE  BOTANIQUE  COLONIALE  APPLIQUÉE  487 

Enfin  ^  nous  ne  pouvons  terminer  ce  chapitre,  sans  signaler  les 
poils  fournis  par  certaines  Cactées  et  qui  ont  une  apparence  laineuse. 
Ces  poils  proviennent  du  tomentum  qui  recouvre  les  tiges  chez  les 
Pilocereus^  mais  ils  ne  sont  pas,  chez  toutes  les  espèces,  susceptibles 
d'être  utilisés,  car  souvent  ils  sont  courts,  rudes  et  cassants. 

«  Deux  espèces  ont  été  employées  par  les  indigènes  de  certaines 
contrées  du  Mexique  :  ce  sont  le  Pilocereiis  lateralis  Web.  et  une 
autre  espèce  probablement  nouvelle,  à  laquelle  le  D"^  Weber  avait 
provisoirement  donné  le  nom  de    P.  alensis.   » 

Le  P.  lateralis  est  une  espèce  des  plus  étranges  par  son  allure 
(fig.  113)  ;  elle  consiste  en  une  seule  tige  non  ramifiée,  d'une  forme 
conique  très  allongée,  pouvant  atteindre  une  hauteur  de  10  mètres  ; 
la  laine  s'étend  sur  un  seul  côté  et  forme  sur  les  deux  tiers  de  la 
plante,  une  étroite  bande  large  tout  au  plus  de  30  centimètres.  Le 
P.  alensis  est  au  contraire  une  Gactée  très  ramifiée,  dont  certains 
rameaux  portent    un  tomentum  terminal. 

La  laine  de  ces  Cercus  est  employée  comme  matière  de  rembour- 
rage et  aussi  en  mélange  avec  du  poil  de  lapin  ou  de  la  laine  de 
mouton  pour  faire  des  feutres. 

l.  Voir  à  ce  sujet  :  Dicuf-t,  Élude  sur  les  principales  Cactées  utilisées  au  Mexique 
et  susceptibles  dêtre  introduites  dans  les  régions  désertiques  des  colonies  françaises 
(Bul.  Soc.  nat.  Acci.,  1906). 

[A  suivre.)  Marcel  Dubard, 

Maître  de  Conférences  à  la  Sorbonne, 
Professeur  à  V Ecole  supérieure 
cV  Agriculture    coloniale. 


LES    EUCALYPTUS 

[Suite.) 


La  plantation  faite  par  nous  sur  fossés  horizontaux,  dans  un 
terrain  très  en  pente,  est  encore  plus  belle,  parce  que  le  sol  avait 
été  plus  profondément  travaillé  ;  enfin,  les  éboulements  de  chaque 
saison  hivernale  n'ont  plus  lieu,  attendu  que  les  racines  de  ces 
arbres  maintiennent  les  terres  et  les  obligent  à  conserver  toute  la 
végétation  arbustive  qui  s'est  développée  sous  leur  ombre. 

Le  rôle  que  jouera  l'Eucaljptus  dans  les  futurs  reboisements  est 
énorme  ;  il  est  à  peu  près  impossible  d'en  prévoir  les  conséquences 
sur  la  culture,  l'assainissement  et  sur  Taugmentation  probable  de 
la  population  :  l'avenir  est  devant  les  jeunes  qui  auront  écouté  la 
voix  de  la  sagesse. 

Faire  croître  des  arbres,  là  oii  il  ny  avait  jusqu'alors  que  rochers 
et  chardons,  c'est  faire  œuvre  la  plus  méritoire  et  la  plus  digne  de 
mériter  V approbation  et  la  reconnaissance  des  agriculteurs  éclairés 
dans  le  présent  et  dans  l'avenir.  Vraisemblablement,  ce  sont  princi- 
palement nos  successeurs  qui  en  bénéficieront  le  plus,  quoique,  en 
quelques  années,  les  reboiseurs  en  retireront  déjà  de  sérieuses 
satisfactions  :  1"  par  l'assainissement  d'abord  ;  2°  par  la  diminution 
des  insectes  ;  3"  par  la  plus  grande  humidité  atmosphérique  qui  en 
résultera  certainement  ;  4°  enfin  par  le  bois  de  chauffage,  de  char- 
pente, etc.,  qu'ils  en  obtiendront,  et  en  même  temps  ils  assurent 
l'aisance  aux  générations  futures. 

Toutes  ces  raisons  doivent  militer  en  faveur  du  reboisement  à 
outrance  en  Algérie  et  partout  ailleurs. 

A  ce  propos,  nous  lisons  dans  la  Bévue  mensuelle  du  Touring 
Club  de  France,  de  septembre  1905,  sous  la  signature  de  M.  Oné- 
sime  Reclus,  les  quelques  lignes  suivantes  : 

((  C'est  pour  avoir  été  tant  do  fois  témoins  des  ruines  presque 
impromptu  ; 

«  Pour  avoir  vu  si  souvent  la  cliute  de  la  cime,  le  décollement  ou 
la  déchirure  de  la  pente,  la  destruction  de  la  prairie  et  du  verger, 


L  EUCALYPTUS 


489 


la  mort  de  la  source  et  la  fureur  du  torrent  suivre  immédiatement 
la  mort  de  la  forêt,  le  châtiment  punir  aussitôt  le  crime  ;    ♦ 

«  Pour  avoir  observé  qu'à  chaque  arbre  disparu  de  la  montagne, 
la  rumeur  du  torrent  réveillait  plus  d'échos,  que  sa  force  grandis- 
sait, qu'il  entrechoquait  plus  de  rochers  et  des  rochers  plus  gros, 
qu'ainsi,  toujours  plus  il  désossait  le  mont  ;  et  que  chaque  rocher 
de  plus,  entraîné  par  le  Ilot  ou  déraciné  par  l'avalanche,  c'était,  au 
loin,  plus  de  sable  et  de  vase  dans  le  fleuve,  dans  l'estuaire  et 
nos  meilleures  rivières  incapables  de  porter  un  bateau  qui  ne  soit 
pas  un  simple  canot  ; 

((  C'est  pour  tout  cela  que  forestiers,  géologues,  géographes, 
montagnards,  planicoles,  bref,  tout  le  monde  a  fini  par  savoir  la 
vérité  vraie,  qui  est  celle-ci  : 

«  Le  salut  de  la  montagne  est  dans  le  reboisement  ;  le  salut  de  la 
plaine  est  dans  le  reboisement  ;  le  salut  des  rivières  est  dans  le 
reboisement  ;  le  salut  de  la  terre  est  dans  le  reboisement.  » 

Ceci  est  très  bien  dit,  mais  M.  0.  Reclus  eût  pu  ajouter  : 

La  santé  publique  repose  sur  le  reboisement. 

Néanmoins,  nous  sommes  entièrement  d'accord,  car  dans  le 
reboisement  réside  la  force  et  la  grandeur  à  venir  de  l'Agriculture. 

SEMIS    ET    CULTURE    DES    EUCALYPTUS    EN    PÉPINIÈRE 

Quoique  certaines  espèces  d'Eucalyptus  pourraient  se  semer  en 
planche,  en  pleine  terre,  c'est  un  mode  de  multiplication  que  nous 
ne  conseillons  pas,  parce  que  ce  système  est  précaire  et  un  peu 
aléatoire,  étant  plus  exposé  aux  intempéries  de  l'hiver  ;  d'autre 
part,  le  repiquage  direct  en  plein  champ,  offre  peu  de  chances  de 
réussite,  vu  qu'il  est  matériellement  impossible  de  surveiller 
convenablement  la  plantation. 

Le  semis  à  demeure  n'étant  pas  pratique,  pour  les  mêmes  raisons 
que  ci-dessus,  on  l'exécute  en  pots  ou  en  terrines,  à  des  époques 
déterminées,  et  ainsi,  la  réussite  est  toujours  assurée. 

L'Eucalyptus  que  l'on  s'imaginerait  de  retirer  de  pleine  terre, 
pour  le  transplanter  en  plein  champ,  même  en  motte,  est  voué  à  une 
mort  certaine,  tandis  que  celui  que  l'on  repique  en  pot  et  dont  la 
reprise  est  complète,  une  fois  livré  à  la  pleine  terre,  est  assuré  de 
s  y  établir  et  d'y  végéter  vigoureusement. 


490 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


Le  semis  d'Eucalyptus,  fait  directement  sur  place  a  été  tenté  à 
diverse»  reprises  mais  sans  donner  aucun  résultat  pratique,  de 
plus,  il  fallait  de  plus  grandes  quantités  de  semences,  ce  qui  était 
onéreux. 

Dans  le  midi  de  la  France,  en  Italie  et  en  Espagne,  il  convient 
de  semer  les  g-raines  d'Eucalyptus  dans  le  courant  du  mois  d'août  ; 
en  Algérie,  le  semis  doit  être  exécuté  de  janvier  à  fin  avril,  mais 
mieux  à  cette  dernière  époque. 


Fif;-.  18.  Germinations.  —  1.  Eucalyptus  macrocarpa. 

2.  Aniyji'dalina. 

3.  Melliudora. 

4.  Mar^inata . 


Dans  le  premier  cas  sous  châssis,  en  pots,  en  terrines  ou  en 
caisses  ;  dans  le  second  cas,  dans  des  récipients  semblables,  mais 
en  les  i^ecouvrant  simplement  d'une  lame  de  verre  et  en  maintenant 
fraîche  mais  non  inondée  la  terre  dans  laquelle  se  trouvent  les  graines. 

Le  sol  doit  être  composé  de  terreau  de  feuilles  mélangées  avec 
partie  égale  de  terre  légère  de  jardin. 

Les  graines  sont  répandues  très  uniformément,  et  pas  trop  épais  ; 
on  les  enterre  à  peine  d'un  millimètre  de  terreau  ;  on  arrose  quand 
le  besoin  s'en  fait  sentir  ;  en  peu  de  jours  la  germination  se 
produit,  si  la  température  et  la  fraîcheur  sont  suffisantes. 

(Juand  les  plants  ont  cinq  ou  six  feuilles,  on  les  relève  avec  pré- 
caution —  au  moyen  d'une  spatule  en  bois  —  pour  ne  pas  blesser 
les  jeunes  racines,  puis  on  les  repique  séparément  dans  des  godets 


L  EUCALYPTUS 


491 


de  cinq  à  six  cent,  de  diamètre,  où  ils  resteront  jusqu'au  moment 
de  leur  mise  en  place  en  pleine  terre.  Si  Ton  ne  dispose  pas  de 
récipients  enterre,  il  est  facile  dans  les  colonies,  d'y  remédier  par 
l'emploi  d  entre-nœuds,  de  bambou  ou  de  feuilles  de  Pandanus, 
comme  le  démontre  la  figure  17. 

Au  fur  et  k  mesure  du  repiquage  dans  les  godets,  on  range 
ceux-ci  près  à  près  dans  un  coffre;  ce  travail  terminé,  arroser  copieu- 
sement, de  manière  à  tremper  convenablement  la  terre,  puis  on 
ferme  hermétiquement  en  posant  dessus  un  châssis  vitré,  de  telle 
sorte    que   l'air    n'y     puisse    pénétrer.    Huit  jours    après    environ 


Fig.  19.  Germinations.  —  1.  Eucalyptus  stricta. 

2.  Sieberiana. 

3.  Piperita. 

4.  Glubulus. 


on  pourra  aérer  d'abord  pendant  une  heure  ou  deux,  puis 
successivement  un  peu  plus,  jusqu'à  ce  que  l'on  s'aperçoive  que  la 
végétation  se  met  en  mouvement.  Dès  lors,  on  peut  retirer  complè- 
tement le  châssis,  pendant  le  jour,  mais  il  faut  le  remettre  en  place 
le  soir. 

Ceci  concerne  les  semis  exécutés  dans  le  Midi  de  la  France.  Dès 
que  l'automne  arrive,  on  prendra  un  peu  plus  de  précautions,  surtout 
le  soir  ;  il  est  indispensable  de  n'arroser  que  modérément  tant  en 
automne  qu'en  hiver,  car  les  Eucalyptus  dans  leur  jeune  âge 
craignent  une  trop  grande  humidité  et  l'eau  stagnante.  En  tout 
temps,  il  est  indispensable  d'aérer  aux  heures  du  jour  où  le  soleil 


492 


ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 


brille,  afin  que  la  trop  forte  chaleur  concentrée  sous  les  châssis  ne 
brûle  pas  les  jeunes  plants.  On  ne  doit  arroser  que  le  soir  et  si  le 
besoin  s'en  fait  sentir 

En  prenant   les  quelques   précautions  indiquées  ci-dessus,  on  ne 
saurait  faire  autrement  que  de  réussir  à  obtenir  une  grande  quan- 


\.à*,jr 


Fig.  20.  Gerininations. 


1.  Eucalyptus  calophylla. 

2.  Ali)ina. 

3.  Corymbosa. 
i.  Oblirpia . 


tité  de  plants  qui  reviendront  ainsi  à  un  j)rix  minime  (environ 
1  fr.  oOà  2  fr.  le  cent). 

En  Algérie  et  en  Tunisie,  nous  avons  vu  qu'on  semait  (K'i)uis 
janvier  à  fin  avril  ;  semés  comme  ci-dessus,  dès  que  les  plants  sont 
assez  forts  (ayant  5  à  6  feuilles),  on  les  repi(|ue  en  godets  de  o 
à  6  centimètres  de  diamètre,  en  prenant  les  précautions  (|ue  nous 
avons  indiquées. 

On  doit  opérer  de  même  pour  la  reprise  en  godets,  mais  dès  que 
les  jeunes  plants   seront  en   marche  vers  une    végétatation  active. 


l'eucalyptus  493 

on  les  sortira  du  cotFre  et  on  les  enterrera  (avec  les  godets)  à  même 
le  sol  et  en  les  espaçant  sutTisamment  pour  qu'ils  puissent  se  déve- 
lopper convenablement  et  sans  se  gêner. 

Pour  placer  ces  godets  en  pépinière,  on  doit  avoir  à  sa  disposi- 
tion, un  sol  léger,  que  l'on  bêche  avant  l'emploi,  puis  après  l'avoir 
bien  égalisé,  on  en  forme  des  planches  de  1  m.  oO  de  largeur  sur 
la  longueur  que  Ion  désire  ;  sur  cette  surface  ainsi  préparée,  on 
trace  des  rayons  (avec  le  cordeau)  tous  les  20  ou  25  centimètres  et 
c'est,  sur  ces  rayons  même,  que  le  centre  du  godet  doit  s'enfoncer. 
Pour  ce  faire,  on  aura  à  sa  disposition  un  morceau  de  bois  — 
sorte  de  plantoir  du  diamètre  du  pot  —  rond  et  pointu,  que  l'on 
enfonce  à  l'endroit  où  doit  venir  se  poser  le  godet  ;  dans  le  trou 
ainsi  foré,  on  enfouit  le  pot  contenant  le  jeune  plant),  sansdépasser 
le  boi-d  supérieur.  On  arrive  ainsi  à  placer,  très  régulièrement, 
en  pépinière,  tous  les  Eucalyptus  que  l'on  a,  et  comme  ils  sont 
bien  repris,  pour  peu  que  l'entretien  soit  convenable,  un  ou  deux 
mois  plus  tard,  et  même  plus  tôt,  la  plantation  peut  être  faite  à 
demeure   en  pleine  terre. 

La  mise  en  place  des  jeunes  sujets  a  lieu  généralement  vers  le 
mois  d'octobre,  lors  des  premières  pluies;  on  peut  du  reste  planter 
les  Eucalyptus  toute  l'année  et  en  n'importe  quelle  saison,  si  l'on 
a  de  l'eau  à  sa  disposition. 

Cejaendant,  les  plants  provenant  de  semis  faits  en  janvier  doivent 
déjà  être  très  forts  en  octobre  —  même  trop  —  ;  alors  il  est  préfé- 
rable de  les  planter  longtemps  avant,  c'est-à-dire  en  juin-juillet, 
si  possible,  et  dans  les  sols  frais. 

Ces  plants-là  boudent  un  certain  temps,  mais  aux  premières 
pluies  d'automne  ils  partent  vigoureusement  ;  les  plantations  faites 
en  octobre-novembre  —  de  plants  issus  en  mars-avril  —  s'éta- 
blissent parfaitement  au  cours  de  l'hiver  et  au  printemps  sont  déjà 
bien  développés.  En  règle  générale,  ces  dernières  plantations 
atteignent  (suivant  les  espèces),  au  mois  d'octobre  de  l'année  sui- 
vante, de  3  à  6  mètres  de  hauteur,  sans  avoir  reçu  une  goutte 
d'eau  au  cours  de  l'été. 

Nous  avons  vu  des  Eucalyptus,  plantés  en  plein  mois  d'août, 
mais  sur  rigole  d'irrigation,  atteindre  2  m.  50  trois  mois  plus  tard  ; 
néanmoins  ceci  est  exceptionnel  et  ne  saurait  être  réalisé  autre  part 
que  dans  les  lieux  où  l'on  possède  de  l'eau  en  abondance. 

Dans  tous  les  cas  où  il  s'agira  de  planter  de  grandes  surfaces  de 


494  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

terrain  chaque  année,  il  faudra  aussi  renouveler  les  semis  aux  mêmes 
époques  indiquées  ci-dessus,  car  il  est  impossible  de  planter  des 
centaines  d  hectares  la  même  année,  à  moins  d'avoir  à  sa  disposi- 
tion un  nombreux  personnel,  habile  à  faire  ce  travail,  pourtant 
très  simple. 

Nous  estimons  quil  faut  qu'on  ait  à  sa  disposition,  par  hectare, 
5.000  plants,  pour  que  ceux-ci  se  développent  convenablement  et 
que  l'on  puisse  espérer  de  son  reboisement  un  bénéfice  certain  en 
poutres,  poteaux  télégraphiques,  etc.,  en  un  laps  restreint  de  8  à 
10  années. 

Avec  ce  chiffre  minimum,  que  nous  donnons  comme  base 
approximative  et  après  expérience,  on  pourra  être  fixé  sur  la  quan- 
tité de  plants  dont  on  pourrait  avoir  besoin.  De  toutes  manières, 
il  est  indispensable  d'avoir  à  sa  disposition  un  matériel  de  châssis 
et  de  pots  suffisants,  pour  qu'on  ne  soit  pas  pris  au  dépourvu  au 
moment  du  repiquage  des  jeunes  semis,  qu'il  est  essentiel  de  faire 
reprendre  à  l'étouffée.  A  la  rigueur,  il  est  possible  de  fnire  des 
repiquages  en  pots,  à  l'air  libre,  mais  dans  ce  dernier  cas,  la 
reprise  est  plus  longue  et  plus  aléatoire. 

Pourtant  nous  avons  procédé  ainsi  et  nous  ne  nous  en  sommes  pas 
mal  trouvé.  11  va  sans  dire  que,  dans  ces  dernières  conditions,  l'on 
doit  placer  les  repiquages  en  lieu  bien  ombré  et  qu'il  faut  ensuite 
les  habituer  peu  à  peu  au  grand  soleil,  pour  qu'ils  puissent  enfin 
braver  toutes  les  intempéries. 

Cependant,  si  l'on  ne  possède  pas  de  châssis  vitrés,  ce  qui  est  le 
cas  dans  bon  nombre  de  colonies,  on  y  supplée  par  des  cadres  en 
bois,  grossièrement  assemblés,  sur  lesquels  on  fixe  un  papier  fort, 
huilé  préalablement  avec  de  l'huile  de  lin.  Ces  châssis  sont  légers, 
pratiques,  coûtent  un  prix  dérisoire  ;  de  plus,  ils  sont  des  plus 
maniables. 

Nous  allons  maintenant  passer  à  l'étude  de  la  plantation  et  indi- 
quer les  meilleures  méthodes  jjour  arriver  à  un  lésultat  sûr  et 
certain,  sans  pertes  —  par  trop  grandes  —  et  sans  aléa. 

Époque  de  plantation.  —  Exécution.  —  Choix  des  plants.  — 
Espacement.  —  Prix  de  revient  a  l'hectare,  en  montagne, 
en  plaine,  etc,  —  u apport. 

La  meilleure   épo{jue   de  plantation  pour  le    Midi  de   la   France, 
c'est  le  mois  de  mai,  dans  n'importe  quelle  région  ;  en  Algérie  et 


l'eucalyptus  495 

en  Tunisie,  dès  les  premières  pluies  en  octobre  ou  en  novembre, 
quelquefois  décembre,  si  les  pluies  sont  par  trop  tardives,  ce  qui  se 
produit  cinq  fois  sur  dix  années  qui  se  suivent. 

Dans  le  Midi  comme  en  Algérie,  les  plants  s'établissent  rapide- 
ment et,  on  est  tout  surpris  au  bout  de  quelques  mois,  de  voir  les 
arbres  prendre  une  extension  considérable. 

Nous  savons  bien  que  dans  les  deux  régions  ci-dessus,  ces  plan- 
tations doivent  se  faire  en  une  saison  où  le  travail  abonde  de  tous 
côtés,  mais  il  suffit  de  se  prémunir  d'avance  du  personnel  dont  on 
a  besoin,  pour  ne  pas  être  pris  au  dépourvu. 

On  peut  avoir  à  sa  disposition  des  terrains  défrichés  et  d'autres 
qui  ne  le  sont  pas. 

Les  premiers  sont  labourés  profondément,  s'il  n'y  a  pas  d'in- 
convénient à  le  faire,  à  cause  des  pierres,  souches,  etc.  Si  ces  deux 
causes  d'impossibilité  de  labourer  existent,  il  faut  alors  se  conten- 
ter de  planter  sur  des  trous  faits  à  la  houe  ou  à  la  bêche  ;  à  la  houe  le 
travail  est  plus  facile  et  partant  plus  économique.  Quoi  qu'il  en 
soit,  nous  conseillons,  s'il  y  a  des  souches  et  des  pierres  dans  le 
terrain  qu'on  veut  boiser,  de  ne  pas  s'en  préoccuper  et  de  planter 
dans  les  intervalles. 

On  se  trouve  aussi  en  présence  de  terrains  en  montagne  ou  sur 
des  collines  incultivables  ;  avec  nos  outils  perfectionnés,  la  culture 
y  est  impossible  parce  qu'ils  sont  couverts  de  palmiers  nains,  de 
lantisques  ou  autres  espèces  propres  à  l'Algérie   et  à  la  Tunisie. 

On  peut  se  dispenser  de  détruire  complètement  ces  végétaux  para- 
sites, ils  abriteront  les  jeunes  plants,  non  seulement  contre  le  vent, 
mais  encore  contre  le  froid  (qui  ne  manquera  pas  parfois  de  se  pro- 
duire) et  assureront   leur  reprise. 

Il  va  sans  dire  que  la  plantation  des  Eucalyptus  doit  se  faire 
régulièrement;  mais  comme  dans  de  tels  sols,  il  est  impossible  de 
tendre  des  cordeaux,  on  se  repérera,  comme  le  font  les  employés 
des  Ponts  et  Chaussées,  au  moyen  de  mires,  dont  tout  le  monde 
connaît  l'emploi. 

Si  le  sol  qu'on  désire  planter  d'Eucalyptus  était  trop  couvert  de 
hautes  broussailles,  celles-ci  seraient  coupées,  mais  les  souches 
laissées  en  terre  ;  elles  repousseront  et  plus  tard  seront  utiles  pour 
préserver  les  jeunes  Eucalyptus  de  la  dent  des  animaux  domes- 
tiques et  sauvages. 

Si  l'on  ne  veut  pas  se  donner  la  peine  de  couper  les  broussailles 


i96  *  ETUDES   ET    MÉMOIRES 

il  n  y  a  qu'à  les  incendier,  en  prenant  les  précautions  d'usage, 
pour  ne  pas  propag-er  le  feu  chez  son  voisin.  Rien  ne  flambe  aussi 
bien  que  le  lantisque,  qu'on  appelle  aussi  brûle-capote,  nom  donné 
par  nos  soldats,  en  1830,  par  suite  de  sa  facilité  à  brûler  et 
auquel  les  Arabes  mettaient  le  feu,  croyant  arrêter  nos  vaillants 
troupiers  dans  leur  marche  en  avant. 

Dans  tous  les  lieux  marécageux  et  humides,  on  choisira  de 
préférence  le  mois  de  juin,  en  agissant  comme  en  montagnes  et 
en  plantant  des  lignes  droites,  pour  que  les  plantations  soient  bien 
uniformes. 

Ces  dernières  plantations  atteindront  à  la  fin  de  la  saison  d'au- 
tomne, des  dimensions  extraordinaires  et  inattendues. 

Résumons  nous. 

1°  Dans  le  midi  de  la  France,  les  plantations  à  demeure  se 
feront  en  mai; 

2°  En  Algérie  et  en  Tunisie,  en  octobre,  novembre  ou  décembre, 
en  plaine  et  en  montagne;  si  c'est  dans  un  marais  qu'on  exécute 
ce  travail,  on  agira  en  mai-juin. 

3"  Dans  les  colonies  Indo-Orientales, en  Afrique,  en  Océanie,  etc., 
on  choisira  l'époque  la  plus  favorable,  principalement  la  saison  des 
pluies,  en  ayant  soin  que  les  jeunes  plants,  au  début  de  leur  évolu- 
tion,   ne  soient  pas  trop  humectés. 

Ceci  bien  compris,  passons  à  la  plantation  et  voyons  quels 
sont  les  meilleurs  modes  que  l'on  puisse  préconiser  pour  un  sem- 
blable  travail. 

Suivant  l'importance  du  reboisement  que  l'on  entreprend,  il 
faut  toujours  avoir  à  sa  disposition  des  hommes  connaissant  les 
arbres  et  la  manière  de  les  planter;  en  France  ces  conditions  sont 
faciles  à  remplir;  malheureusement,  en  Algérie,  on  compte  plutôt 
sur  la  main-d  œuvre  arabe,  et  ces  derniers  sont  tellement  arriérés 
qu'il  est  impossible  d'en  faire  autre  chose  que  des  terrassier. 
Cependant  avec  deux  ou  trois  Européens,  Espagnols,  Mahonais  ou 
Français  intelligents  et  quelques  Arabes  bien  dressés,  on  arrivera 
facilement  à  se  tirer  d'affaire. 

Avec  les  Européens  on  aura  les  dirigeants  et  les  planteurs,  les 
Arabes  feront  les  trous,  dans  les  autres  colonies  on  agira  de  même 
avec  la  main-d'œuvre  indigène. 

Les  trous  se  font  à  \a  pioche  plate  ou  houe,  universellement  em- 
ployée en  Algérie,  où  l'on  se  sert  rarement  de  la  Ijêche.  L'Arabe  fait  le 


l'eucalyptus  497 

trou  qui  variera  entre  20  et  30  centimètres  de  profondeur,  en  ayant 
soin  de  bien  briser  les  mottes,  le  dirigeant  ou  planteur  suit  et  peut 
immédiatement  livrer  à  la  pleine  terre,  le  plant  qui  a  été  débarrassé 
d'avance  de  son  pot. 

Au  fur  et  à  mesure  du  travail,  les  plants  sont  mis  en  terre,  cela 
facilite  et  simplifie  la  besogne,  tout  en  empêchant  la  terre  remuée 
de  se  dessécher  avant  d'être  utilisée. 

Pour  ce  faire,  l'arabe  qui  fait  les  trous  et  son  dirigeant,  sont 
suivis  par  un  ou  deux  individus  portant  les  plants  dépotés,  sur  une 
civière  de  préférence  ou  dans  un  panier,  si  on  juge  à  propos  de 
n'employer  qu'un  homme  à  cette  besogne.  Avec  une  civière  on  peut 
porter  2  ou  300  eucalyptus  avec  leurs  mottes. 

Il  va  sans  dire  que  les  mottes  des  eucalyptus  seront  bien  humectées 
avant  d'être  mises  en  place,  car  il  faut  songer  que  ces  arbres  une  fois 
en  terre  ne  recevront  d'autre  eau  que  celle  du  ciel.  Si  l'on  avait  le 
malheur  de  ne  pas  suivre  ces  prescriptions,  tout  serait  à  refaire 
l'année  d'après,  car  il  en  réchapperait  peu  a  la  sécheresse  pouvant 
survenir  même  en  hiver  —  cela  s'est  vu. 

Les  porteurs  de  plants  peuvent  aussi  déposer  les  plants  à  côté  de 
la  marque  où  doit  venir  l'arbre  futur,  sans  attendre  le  dirigeant  ou 
planteur,  ce  qui  facilitera  et  activera  encore  le  travail. 

Le  planteur  doit  avoir  à  sa  disposition  une  petite  serfouette, 
laquelle  servira  à  pousser  la  terre  et  enterrer  le  plant,  qui  doit  être 
légèrement  tassé  au  collet,  afin  que,  en  cas  de  sécheresse,  la  terre 
par  trop  aérée  ne  le  fasse  pas  périr. 

En  creusant  le  trou,  il  est  toujours  bon  que  l'outil  soit  présenté 
bien  droit  pour  que  l'excavation  ait  des  bords  perpendiculaires  et 
soit  presque  aussi  large  au  fond  qu'à  la  surface  du  sol. 

Comme  nous  l'avons  vu,  dans  les  terrains  qui  ne  sont  pas 
exempts  de  broussailles  et  autres  embarras,  la  plantation  se  fait  à 
la  mire;  dans  ceux  qui  sont  propres  on  se  sert  d'un  cordeau,  afin 
que  les  plantations  soient  aussi  régulièrement  établies  que  possible  ; 
la  motte  de  terre  sera  enterrée  sous  2  ou  3  centimètres  de  terre,  pour 
que  cette  motte  ne  puisse  subir  les  influences  de  la  sécheresse, 
toujours  à  prévoir. 

Ce  mode  de  plantation  est  très  économique,  et  ne  dépasse  pas 
1  fr.  30  à  2  fr.  par  cent  sujets  confiés  à  la  pleine  terre. 

La  plantation  peut  également  se  faire  à  la  bêche,  mais  cet  outil 
est  peu  en  usage  dans  le  midi  de  la  France  et  en  Algérie  ;  du  reste 

Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  105.  34 


498  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

nous  conseillons  de  s'en  tenir  à  la  houe,  parce  que   cet  instrument 
est  le  plus  pratique. 

Le  choix  des  plants  n'est  pas  indifférent  ;  l'on  doit  surtout  veiller 
à  ce  que  les  racines  ne  tapissent  pas  par  trop  les  parois  des  godets 
en  contournant  ceux-ci,  car  le  départ  de  nouvelles  radicelles  est 
plus  laborieux  lorsque  les  plants  sont  aussi  avancés  que  quand 
ils  sont  plus  jeunes,  c'est-à-dire,  lorsqu'ils  n'ont  que  3  ou  4  mois 
de  repiquag-e.  Les  Eucalyptus,  pour  la  plantation  en  place,  ne 
devraient  pas  dépasser  23  à  30  centimètres  de  hauteur  ;  quand  ils 
sont  plus  forts  la  reprise  en  pleine  terre  est  plus  longue  et  cela  fait 
perdre  du  temps  sur  la  végétation  future. 

11  faut  donc  rejeter  impitoyablement  tous  les  plants  dépassant 
une  taille  de  0  m.  30  à  40  cent,  et  ceux  qui  sont  mal  faits.  Au  cas  où  ils 
auraient  plusieurs  têtes,  il  ne  faut  en  laisser  subsister  qu'une  et  sup- 
primer toutes  les  autres,  à  moins  que  l'on  ne  tienne  à  les  conserver 
pour  former  un  groupe  plus  volumineux  quand  on  les  plante  isolé- 
ment. 

Si  au  lieu  de  semer  soi-même  les  Eucalyptus,  on  s'adressait  à  un 
pépiniériste,  le  prix  de  revient  est  beaucoup  plus  important  (15  à 
20  francs  le  cent)  ;  si  l'on  passait  outre,  on  veillerait  à  ce  que  les 
jeunes  arbres  achetés  ainsi,  soient  dans  les  conditions  énumérées 
ci-dessus. 

En  suivant  les  conseils  que  nous  donnons,  on  n'aura  aucun  aléa 
à  craindre  ;  si  au  contraire  on  voulait  planter  des  sujets  plus  longs 
(pour  ne  pas  les  perdre)  et  partant  de  moins  bonne  qualité,  on  serait 
dans  l'obligation  —  cela  fréquemment  —  de  remplacer  bon  nombre 
de  plants  morts  au  cours  de  l'été,  à  moins  qu'on  ait  eu  le  soin 
d'arroser  ces  forts  sujets  pour  activer  leur  végétation  ;  mais  ce  pro- 
cédé est  onéreux  pour  de  grandes  surfaces  ;  de  plus,  on  n'a  pas 
toujours  de  l'eau  à  proximité  à  sa  disposition. 

h' espace  ment  à  observer  dans  la  plantation  des  boisements  est 
relativement  diiîicile  à  résoudre  ;  sur  cet  espacement  les  sylvi- 
culteurs (ou  E iicaly ploy raphcs ^  pour  être  plus  correct)  ne  sont  pas 
d'accord. 

A  notre  avis,  qui  est  partagé  par  bon  nombre  de  reboiseurs,  les 
Eucalyptus  doivent  être  plantés  assez  près  les  uns  des  autres,  parce 
qu'ils  oiîrent  moins  de  prise  au  vent  en  se  soutenant  mutuellement. 
Les  uns  proposent  de  planterai  mètre  en  tous  sens,  soit  10.000  pieds 
à  l'hectare  ;  d'autres  à  2  ou  à  4  mètres,  ce  qui  donne  encore  5.000  à 
2.500  pieds  à  l'hectare. 


l'eucalyptus  499 

En  prenant  la  moyenne  de  o.OOO  pieds,  nous  pensons  être  dans 
le  vrai,  parce  que  8  ou  10  ans  après  la  plantation,  on  pourra  déjà 
obtenir  un  rapport  de  2. oOO  beaux  arbres  de  lo  à  20  mètres  de 
hauteur,  excellents  pour  l'emploi  des  poteaux  télég-raphiques,  des 
charpentes  ou  du  bois  à  brûler  qui  a  toujours  sa  valeur.  11  va  sans 
dire  que  ce  résultat  ne  saurait  être  obtenu  ailleurs  que  dans  des 
terres  de  bonne  qualité,  ou  extra  bonnes  ;  dans  les  terres  tufeiises, 
il  n'en  serait  pas  de  même,  dans  ce  cas,  nous  engagerions  les  planteurs 
à  serrer  davantage  et  à  mettre  10.000  plants  à  l'hectare.  Au  bout  de 
8  à  10  ans,  ils  obtiendront  en  arrachant  un  quart  de  leur  plantation 
2.500  belles  perches  de  lo  à  20  centimètres  de  diamètre  et  8  ou  10 
ans  après  autant,  c'est-à-dire  de  beaux  poteaux  âgés  de  13  à  20  ans 
et  d'un  diamètre  de  25  à  30  centimètres. 

Comme  l'abatage  des  arbres  se  fait  à  quelques  centimètres  du 
sol,  il  reste  la  souche,  que  nous  ne  conseillons  pas  d'arracher  et 
qui,  repoussant  du  pied,  donnera  encore  chaque  année,  en  bois  tail- 
lis, une  grande  quantité  de  fagots  pour  la  boulangerie,  etc. 

Ainsi  donc,  on  plantera  : 

1°  Dans  les  terres  médiocres  et  tufeuses  :  10.000  pieds  à  l'hectare. 

2".  Dans  les  terres  riches  ou  de  2'"  qualité  :     5.000  ,  : —    . 

Dans  les  deux  cas,  on  obtiendra  de  bons  rendements,  tant  en  bois 
de  charpente,  qu'en  bois  d'usage  courant. 

En  règle  générale,  plus  on  plantera  dru,  plus  les  arbres  seront 
droits  et  de  plus  grande  valeur. 

Nous  avons  indiqué  le  prix  de  la  plantation  par  cent,  il  nous  reste 
à  indiquer  quel  serait  le  rendement  moyen  d'un  hectare  et  la 
dépense  à  y  affecter. 

DÉPENSES 

Plantation  et  entretien  pendant  S  ans. 

Plantation  (main-d'œuvre)  de  10.000  plants  à  20  fr. 

p.    1000 200  fr. 

Travail  préliminaire,    enlèvement  des   broussailles 

ou  labour,  etc 50 

Prix  des  plants  élevés  chez  soi  à  20  fr.  p.  1000.  .  .  200 
Amortissement  du  matériel  et  intérêt  pendant  8  ans.  800 
Entretien,   binage,  sarclage   des  arbres   pendant  8 

ans,  à  20  fr.  l'an KiO 

Ce  qui  donne  par  hectare,  une  dépense  de 1.410  fr. 


SOO  ÉTUDES    ET    MÉMOIRES 

RECETTES 

1'"'^  coupe  de  perches  après  8  ans  de  plantation  : 

2500  perches  (le  1/4  de  la  plantation)  de  8  à  10  mètres 
de  lono^ueur  avec  un  diamètre  de  6  à  8  centimètres,  à 
2  fr.  pièce  (minimum) 5  .  000  fr. 

5000  fagots,  extraits  des  hranches  des  arbres  abattus 

à  50  fr.  p.  1000 250 

Total 5.250  fr. 

Frais  d'abatage  et  d'ébranchage,  à  0  fr.  25  par  perche 

(maximum  jamais  atteint) 625  fr. 

Fagots  5.000  à  10  fr.  par  1000 50 

Total 675  fr. 

Recette  après  8  ans  d'attente 5  .  250  fr. 

Dépense  de   coupe,  etc 675 

Reste  sur  recette 4 .  575  fr. 

Dont  il  faut  déduire  :  1.410  fr.  ;  il  restera  donc  un 
bénéfice  net  de  4.575  fr.  —  1.410  fr.  =  3.165  fr. 

2^  Coupe  pour   poteaux  télégraphiques,  bois  de  char- 
pente, etc.,  après  15  ans  d'attente  :   2.500    poteaux 
'de  15  à  20  mètres  de  longueur,  à  15  fr.  pièce 37.500  fr. 

10.000  fagots  à  50  fr.  le  1000 500 


Total 37.500  fr. 

Dépense  pour  abatage  et  ébranchage  des  arbres  à  1  fr. 

pièce 2.500  fr. 

Confection  de  10.000  fagots  à  10  fr.   le  mille 100 


2.600  fr. 

D'une  part 37 .  500  de  recettes. 

2.600  de  dépenses. 

Reste  net 34.900  h~ 

Somme  qui  jointe  aux        3 .  165  fr.  des  8  premières 

années  forme  un  total  de 38  .065  fr. 

soit,  par  an,  après  15  ans  d'attente,  il  est  vrai,  le  joli  revenu  de 
2.533  fr.  environ  ;  en  admettant  que  nous  ne  trouvions  avec  tous 
les  aléas  que  coniporte  la  culture,  que  1000  fr.  par  an,  il  nous 
semble  (jue  cela  vaut  encore  la  peine  d'être  pris  en  considération. 
Ah  !  si  nous  n'avions  pas  gagné  les  fièvres  dans  nos  défri- 
chements, quelle  belle  fortune  nous  aurions  actuellement  avec  les 
[)lantations  que  nous  aurions  pu  faire  alors  (1880). 

{A  suivre.)  R.  de  Noter. 


NOTES 


LE    CASTILLOA    ELASTJGA 
A    TIASSALÉ    (COTE    D'IVOIRE) 


Comme  les  autres  espèces  à  caoutchouc  de  la  plantation  D.  R., 
les  Castilloa  elastica  sont  plantés  en  milieu  découvert  et  semblent 
bien  s'en  accommoder.  Ils  paraissent  craindre  la  stag'nation  de 
l'eau  au  niveau  des  racines  '  mais  se  comportent  bien  du  régime 
pluvieux  de  la  région. 

On  peut  remarquer  que  parmi  les  Castilloa  de  3  ans  1/2  le  n"  3 
est  de  très  grandes  dimensions  par  rapport  aux  autres  ;  il  a  déjà 
fructifié.  Il  est  difficile  d'expliquer  cette  différence  si  ce  n'est  par 
l'influence  d'un  meilleur  emplacement,  cet  arbre  se  trouvant  isolé 
et  éloigné  des  autres. 

Néanmoins,  les  mensurations  ci-dessus  montrent  que  dans  la 
Basse  Côte  d'Ivoire,  le  Castilloa  a  un  développement  rapide,  com- 
parable H  celui  du  Manihot  Glaziowii  ;  la  facult»^  de  produire  du 
caoutchouc  doit  se  trouver  en  rapport. 

ESSAIS    DE    SAIGNÉE 

A  tout  hasard,  nous  avons  saig-né  les  arbres  de  2  ans  1/2  les 
plus  forts. 

A.  —  CastUloa  de  ''}  ans  jj''}. 

/"  Essai.  —  Arbres  2,  o,  7. 

Avec  la  gouge,  il  est  fait  des  entailles  horizontales  de  2  à  3  cm. 
de  long,  disposées  en  lignes  verticales  et  écartées  de  0,25  sur  la 


1.  Un  grand  nombre  de  plants,  placés  à  proximité  mais  à  un  niveau  inférieur  et 
atteints  par  la  crue,  ont  disparu  dès  la  première  année. 


)02 


NOTES 


ligne.  Il  y  a  ainsi  quatre  lignes  verticales  hautes  de  i  m.  15  sur 
tout  le  pourtour  ;  deux  lignes  consécutives  ont  les  entailles  alter- 
nantes les  unes  avec  les  autres. 

L'écorce  du  Gastilloa  est  fibreuse,  épaisse  et  un  outil  bien  tran- 
chant est  nécessaire.  L'inciseur  Van  den  Kerkhove  (gouge  la  plus 
étroite)  donne  de  bons  résultats  mais  toute  gouge,  traçant  un 
sillon  étroit  et  travaillant  par  traction  serait  bonne. 

De  chaque  plaie  sort  un  latex  épais  qui,  au  contact  de  Tair,  se 
sépare  aussitôt  en  deux  parties  :  un  sérum  incolore,  s'écoulant  en 
gouttelettes  noircissant  rapidement  et  le  caoutchouc  qui  reste  sur 
la  plaie  sous  une  forme  pâteuse.  Deux  jours  après,  le  produit  s'est 
concrète  et  on  peut  récolter  des  scraps  de  c  )uleur  noire,  d'un  bel 
aspect,  mais  manquant  un  peu  de  nervosité. 

Rendement  total  :  9  gr.  8  caoutchouc  sec,  soit  une  moyenne  de 
3  gr.  2()  par  arbre. 

^®  Essai.  —  Arbre  1 . 

Saignée  en  arête  de  poisson  dont  l'incision  verticale  s'élève  jusqu'à 
1  m.  2o.  Les  incisions  obliques  intéressent  la  moitié  du  pourtour 
et  sont  écartées  de  0  m.  50  les  unes  des  autres  ;  il  y  en  a  cinq  à 
droite  et  trois  à  gauche. 


Gastilloa  de  2  ans  1  |2  à  3  ans 

Gastilloa  de  3  ans  1/2  à  4  ans 

N"^ 

(;ii-c()iiférence  du  tronc 

N«- 

Girconférence 

à  la  hase 

à  1  mètre 

à  la  base 

à  1  mètre 

1 
2 

:) 
4 
5 

0,35 

0,275 

0,145 

0,19 

0,27 

0,17 

0,26 

0,27 

0,21 

0,10 

0,125 

0,20 

0,09 

0,20 

1 
•) 

3 

0,42 
0,39 
0,755 

0,295 

0,25 

0,54 

Le  caoutchouc  reste  entièrement  sur  les  plaies,  même  obliques  ; 
il  ne  s'écoule  que  le  sérum  par  l'incision  verticale. 

Rendement  4  gr.  2  de  caoutchouc  sec,  en  scraps;  pou  nerveux. 


LE    CASTILLOA    ELASTICA 


503 


Dans  Tannée  on  pourrait  Faire  deux  opérations  analogues  per- 
mettant d'obtenir  au  total  6  à  8  gr.  par  an.  Ce  rendement  d'arbres 
de  2-3  ans  payerait  peut-être  la  main-d'œuvre  employée  mais  une 
récolte  si  précoce  ne  paraît  pas  intéressante,  le  caoutchouc  fourni 
étant  encore  peu  nerveux  et  les  arbres  pouvant  être  contrariés  dans 
leur  croissance. 

B.   —  Caslilloa  de  S  ans  J /'2  à  4  ans. 

1"  Arbre  n'^  1.  Saignée  par  rangées  verticales  d'entailles  sur 
j  m.  .SO  de  hauteur.  La  circonférence  de  cet  arbre  permet  de  faire 
six  rangées  d'entailles  alternantes. 

Mêmes  observations  que  précédemment  au  sujet  de  l'écoulement 
du  latex. 

Rendement  17  gr.  7  caoutchouc  sec,  en  scraps,  genre  «  Sernamby 
Pérou  »,  très  nerveux,  de  couleur  noire. 

Du  fait  de  ces  incisions,  qui  ne  sont  écartées  que  de  0  m.  25  les 
unes  des  autres,  les  laticifères  de  la  région  intéressée  ne  sont  pas 
vidés  ainsi  que  le  montre  une  incision  intermédiaire  ;  on  sait  que 
les  laticifères  du  Castilloa  sont  bien  continus  mais  il  est  possible 
que  la  nature  pâteuse  du  latex  s'oppose  à  un  flux  abondant  de  sorte 
qu'il  n'est  pas  exact  de  déduire  de  la  longueur  de  ces  tubes,  que 
les  incisions  n'ont  pas  besoin  d'être  rapprochées  (/.  d'A.  T.,  n"  83, 
mai  1909,  p.  143  :  La  saignée  du  Castilloa  cultivé). 

Nous  avons  donc  fait,  trois  jours  après,  des  entailles  intermé- 
diaires dans  le  milieu  des  intervalles  laissés. 

Rendement  4  gr.  Caoutchouc  sec  total  21  gr.  7. 

2°  Arbre  n°  2.  Arête  de  poisson  à  incision  principale  s  "élevant  à 
1,25  ;  incisions  latérales,  obliques,  intéressant  la  1/2  circonférence, 
écartées  de  0,50,  au  nombre  de  trois  à  droite  et  trois  à  gauche. 

Il  est  à  remarquer  que  les  incisions  verticales  ne  donnent  presque 
pas  de  latex  et  pourraient  donc  n'être  que  superficielles  pour  ne 
servir  qu'à  collecter  le  latex. 

Il  ne  coule  que  du  sérum  dans  le  godet  placé  à  la  base,  le  caout- 
chouc restant  sur  les  plaies. 

Rendement  4  grammes. 

Trois  jours  après,  les  premières  incisions  obliques  sont  doublées 
par  des  incisions  intermédiaires. 

Rendement  1  gr.  7.  Cet  arbre  donne  un  bon  produit  mais  est 
inférieur  comme  rendement. 


804  NOTES 

3°  Arbre  n''  3.  Cet  arbre,  très  vigoureux,  a  déjà  été  saigné, 
il  y  a  trois  mois,  en  arête  de  poisson  faite  à  la  façon  dont  les  noirs 
saignent  les  Funtumia  en  forêt,  c'est-à-dire  abusivement.  Les  plaies 
sont  à  peu  près  fermées  et  larbre  paraît  bien  portant. 

Nous  essayons  les  saignées  par  lignes  d'entailles  verticales  : 
mais  le  latex  apparaît  plus  abondant  et  plus  fluide  que  pour  les 
arbres  précédents  et  du  caoutchouc  risquerait  de  se  perdre  à  terre. 

Il  est  fait  alors  une  arête  de  poisson  s'élevant  jusqu  à  1  '"  75, 
soit  quatre  incisions  de  chaque  côté,  écartées  de  0,50  intéressant 
la  moitié  du  pourtour  du  tronc. 

Le  latex  coule  le  long  des  incisions  obliques  mais  la  séparation 
en  deux  parties  s'efl'ectue  assez  vite,  de  sorte  que  le  godet  placé  au 
pied  de  l'arbre  ne  reçoit  que  du  sérum. 

Cette  forme  de  saignée  paraît  donc  faciliter  la  séparation  natu- 
relle du  caoutchouc  et  du  sérum  ;  or  il  n'y  a  aucun  inconvénient  à 
favoriser  cette  séparation  sur  l'arbre,  ce  qui  évite  d'avoir  du  latex 
à  traiter  et  donne  un  produit,  genre  Sernamhy ,  très  élastique,  de 
couleur  noire,  d'odeur  agréable,  dont  la  valeur  paraît  supérieure  à 
celle  du  produit  obtenu  si  l'on  traite  le  latex  récolté  ;  cette  supé- 
riorité quant  à  la  valeur  marchande  des  deux  sortes  obtenues 
semble  bien  résulter  d'essais  faits  à  Camay enne  (Guinée  française) 
et  publiés  au  Bulletin  du  Jardin  Colonial  (n°  69,  décembre  1908). 
Dans  ces  conditions  on  pourrait  donner  aux  incisions  obliques  une 
inclinaison  assez  faible  par  rapport  à  l'horizontale  ;  la  séparation 
du  caoutchouc  se  ferait  plus  sûrement  et  on  trouverait  facilité  à 
exécuter  les  incisions  dans  le  tissu  fibreux  de  l'écorce. 

Cette  facilité  avec  laquelle  se  forme  le  Sernamby  et  la  difficulté 
de  recueillir  du  latex  fluide  est  très  "remarquable  et  cependant  il 
semble  que  la  principale  préoccupation  des  expérimentateurs  qui 
ont  étudié  cette  question,  ait  été  la  coagulation  du  latex,  récolté  à 
l'état  fluide,  qui  présente  certains  aléas. 

Le  produit  restant  ainsi  sur  les  plaies  ne  se  coagule  pas  aussitôt 
à  l'air  ;  il  conserve  pendant  plus  ou  moins  longtemps  une  consis- 
tance pâteuse  et  une  couleur  blanche.  On  peut  le  récolter  dès  qu'il 
est  devenu  élastique,  c'est-à-dire  après  un  laps  de  temps  de  un  à 
trois  jours,  suivant  le  degré  hygrométrique  de  l'air,  semble-t-il. 

Rendement  de  1  arbre  n°  3  :  12  gr.  (),  caoutchouc  sec.  Ce  faible 
rendement  n'a  rien  d'extraordinaire  étant  donné  que  l'arbre  avait 
été  saigné  d'une  manière  abusive  peu  de  temps  avant. 


LE    CASTILLOA    ELASTICA  503 

Trois  jours  après,  une  série  intermédiaire  d'incisions  est  faite. 

Rendement  :  7  grammes. 

Il  semble  que  les  rendements  aux  2®*  saignées  seraient  plus  forts 
si  le  temps  qui  s'écoule  entre  les  deux  opérations  était  plus  long  de 
façon  à  permettre  un  appel  de  latex  des  autres  parties  de  l'arbre. 
De  toutes  façons,  le  système  par  incisions  dabord  éloignées  à  la 
première  opération,  puis  rapprochées  par  une  2"  opération  nous 
paraît  préférable  k  une  saignée  unique  avec  incisions  nombreuses  : 
pour  une  même  blessure,  la  quantité  de  latex  obtenue  est  plus 
grande,  par  suite  d'un  appel  des  laticifères  des  autres  parties  de 
l'arbre.  Toutefois  nous  avons  constaté  qu'à  la  2"  saignée,  le  latex, 
plus  fluide,  est  bien  moins  riche  en  caoutchouc  ;  mais  il  est 
possible  qu'il  n'en  soit  ainsi  quç  parce  que  le  laps  de  temps  sépa- 
rant les  deux  opérations,  était  trop  court.  Un  délai  de  huit  ou 
peut-être  quinze  jours,  devrait  donc  s'écouler  entre  la  première  et 
la  deuxième  saignée. 

Donc  comme  le  Funtumia,  le  Castilloa  peut  recevoir  des  saignées 
répétées,  mais  par  des  incisions  intermédiaires  et  non  des  ravivages  ; 
chez  ces  deux  plants,  Funtumia  et  Castilloa,  la  tension  du  latex  est 
plus  grande  à  une  certaine  distance  de  toute  incision  que  sur  les 
bords  des  plaies  et  le  phénomène  de  la  réaction  à  la  saignée  ne  se 
manifeste  pas.  On  peut  ainsi  rapprocher  les  deux  espèces  à  caout- 
chouc l'une  de  l'autre  en  ce  qui  concerne  les  procédés  de  récolte 
du  latex  et  il  semble  qu'une  analogie  dans  la  structure  des  latici- 
fères puisse  en  être  la  cause. 

Rendements.  —  Tontes  les  incisions  d'essais  faites  sur  ces 
Castilloa  ont  été  conçues  de  façon  à  ce  qu'un  nouveau  traitement 
soit  possible  dans  six  mois  au  maximum. 

En  doublant  les  résultats  précédents,  on  aurait  comme  rendements 
annuels  pour  des  arbres  de  3  à  4  ans. 


0       1        ; 

:  43  gr. 

4 

2  : 

:   11  gr. 

4 

3  : 

:   39  gr. 

2 

Dans  ces  conditions,  les  chiffres  de  100  à  loO  gr.  cités  par 
M.  Labroy  [Journal  d'Agriculture  tropicale,  n°  103,  janvier  1910) 
ne  peuvent  tarder  à  être  atteints  et  seront  rémunérateurs. 

Les  mêmes   considérations  que  pour   le   Funtumia   peuvent  être 


506  NOTIÎS 

émises  ici  au  sujet  du  faible  prix  de  revient  du  caoutchouc,  par 
suite  du  peu  de  main-d'œuvre  nécessaire.  Ces  deux  arbres,  Funtu- 
inia  et  CasiiUoa  sont  les  seuls  que  peuvent  tenter  de  cultiver  avec 
succès  les  planteurs  des  pays  où  la  main-d  œuvre  est  rare  ou  chère. 
,  Les  arbres  expérimentés  se  sont  montrés  très  précoces.  Il  est 
vrai  que  ceux  de  trois  ans  nont  donné  qu  un  caoutchouc  peu  ner- 
veux et  leur  traitement  était  prématuré,  mais  les  spécimens  de 
quatre  ans  ont  fourni  un  rendement  très  satisfaisant  eu  égard  aux 
frais  de  récolte  et  le  caoutchouc  récolté  est  d'excellente  qualité. 

Le  Castilloa  paraît  donc  être  é<^alement  un  arbre  recommandable 
pour  la  Côte  d'Ivoire  et,   à  Tiassalé,  par  exemple,   il  semble  plus, 
indiqué  que  l'Hevea. 

Il  faut  noter  cependant  qu'étant  sujet  à  des  invasions  d'insectes 
xylophages.  il  exige  certains  soins,  à  défaut  desquels  sa  conser- 
vation pourrait  bien  ne  pas  être  assurée.  En  effet,  en  repassant 
trois  mois  après  sur  la  plantation,  nous  avons  pu  faire  les  observa- 
tions Suivantes  :  les  incisions  faites  trois  mois  plus  tôt  étaient  par- 
faitement fermées  et  l'on  pouvait  prévoir  qu'une  nouvelle  récolte 
pourrait  être  faite  après  un  nouveau  délai  de  trois  moi§  ;  toutefois 
la  larve  d'un  gros  coléoptère  avait  pénétré  dans  le  bois  de  certains 
arbres  en  creusant  une  large  galerie. 

Le  parasite  n'a  attaqué  que  les  arbres  dont  le  tronc  est  caché 
entièrement  ou  en  partie  par  la  brousse  ou  trop  ombragé,  en  s'intro- 
duisant  par  les  dépressions  laissées  sur  le  tronc  par  les  pseudo- 
branches tombées  naturellement.  Les  sujets  à  tronc  dégaffé,  Lien 
éclairé  sont  sains. 

Il  en  résulte  la  nécessité  de  maintenir  les  Castilloa  en  terrain 
très  propre  et  sans  culture  intercalaire,  telle  que  le  Cacaoyer,  comme 
cela  a  été  mis  en  pratique  en  Amérique  Centrale. 

Il  serait  bon  d'autre  part,  d'enduire  de  goudron  toutes  les  inci- 
sions et  les  cicatrices  laissées  par  les  pseudo-branches. 

CONCLUSIONS    SUR    LA    CULTURE    DU    CASTILLOA    ELASTICA    A    LA 

CÔTE    It'lVOIRE 

Le  Castilloa  est  peut-être  susceptible  de  donner  des  rendements 
plus  élevés  et  plus  précoces  que  le  Funtumia  mais  nous  ne  pensons 
pas  qu'il  pourrait  détrôner  cette  dernière  espèce  dans  les  régions 
forestières  de  la  colonie  où  elle  est  indigène. 


LE    CASTILLOA    ELASTICA  507 

De  plus,  toute  question  d'acclimatement  mise  à  part,  le  Castilloa 
ne  semble  pas  d'une  rusticité  à  toute  épreuve. 

En  particulier  une  crue  atteig-nant  ses  racines  lui  est  funeste  même 
si  elle  est  de  faible  durée  ;  un  terrain  bien  perméable  lui  est 
nécessaire. 

Par  contre,  il  semble  (ju'il  conviendrait  pour  les  régions  dont  le 
climat  forme  la  transition  entre  la  zone  forestière  équatoriale,  carac- 
térisée par  des  pluies  abondantes  et  la  zone  tropicale  ou  soudanaise, 
à  saisons  sèches  très  marquées.  Là,  placé  dans  des  terrains  frais, 
il  pourrait  être  exploité  par  des  entreprises  européennes.  Il  intéres- 
serait notamment  la  moyenne  Côte  d'Ivoire,  c'est-à-dire  une  partie 
du  Baoulé-Sud,  le  Baoulé-Nord,  le  cercle  de  Mankono,  le  Nzi- 
Comoé,  etc.,  au  cas  où  le  Funtumia,  essayé  dans  les  différents 
postes  de  ces  cercles,  où  il  ne  se  rencontre  pas  spontanément,  ne 
donnerait  pas  de  bons  résultats.  Il  serait  alors  bien  préférable  au 
Manihot  Glaziowiiqui  donne  peu  et  exige  beaucoup  de  main-d'œuvre 
à  la  récolte. 

M.  Bret, 
Sous-Inspecteur  d'Agriculture. 


NOTE  SUR  LA  FÈVE  TONKA  OU  SARAPIA 


Le  Tonka  ou  sarapia  est  un  arbre  qui  appartient  à  la  flore  du 
Venezuela,  du  Brésil,  de  la  Colombie  et,  à  un  moindre  deg-ré,  de  la 
Trinidad.  Son  fruit  est  une  sorte  de  noix  oblong-ue  dont  le  noyau,  en 
forme  de  fève,  contient  une  essence  odoriférante  assez  appréciée 
dans  la  parfumerie,  la  confiserie  et  la  fabrication  de  certains  tabacs. 
Ce  noyau  est  surtout  récolté  dans  la  rég-ion  du  Caora  (Venezuela), 
d'où  par  la  voie  de  FOrénoque,  il  est  généralement  expédié  kCiudad 
Bolivar  puis,  de  là,  dirigé  sur  Port  of  Spain,  Trinidad,  pour  y  être 
soumis,  avant  d  être  exporté,  à  une  certaine  préparation  qui  en 
assure  la  conservation. 

Cette  préparation  consiste  à  faire  subir  aux  fèves  de  sarapia  une 
macération  de  vingt-quatre  heures  dans  le  rhum  et  à  les  faire 
ensuite  sécher  à  l'ombre  sur  un  tamis  de  bois  pendant  une  quin- 
zaine de  jours.  Elles  se  recouvrent  alors  d'un  enduit  blanc  cristal- 
lin formé  en  partie  du  sucre  du  rhum  dont  elles  se  sont  imprégnées, 
enduit  qui  leur  sert  d'enveloppe  préservatrice.  On  les  traite  aussi 
de  cette  manière  au  Venezuela,  mais  en  moindre  quantité  par  suite 
du  coût  plus  élevé  du   rhum. 

Le  sarapia  ne  produisant  une  récolte  abondante  que  tous  les 
trois  ans,  le  cours  de  ses  fèves  est  soumis  à  des  variations  assez 
brusques.  11  est  actuellement  de  $  4  (quatre  dollars),  .soit  21  francs 
la  livre  (poids  anglais)  :  il  descend  parfois  jusqu'à  2  fr.  50  et  même 
2  francs. 

Les  acheteurs  de  ce  produit,  s'ils  veulent  le  payer  un  prix  abor- 
dable, doivent  faire  leurs  commandes  l'année  qui  précède  la  grosse 
cueillette,  d'autant  plus  que  la  majeure  partie  de  celle-ci,  est  souvent 
accaparée  par  le  trust  des  tabacs  des  Etats-Unis.  C'est  d'ailleurs 
vers  ce  dernier  pays  que  se  dirige  la  presque  totalité  de  l'exporta- 
tion des  fèves  tonka  préparées  à  la  Trinidad  (.'j^  2o.138,  soit  G28. 450 
francs  en  1909).  Les  acheteurs  français  auront  intérêt  à  apprendre 
que  la  prochaine  récolte  abondante  aura  lieu  en  1912. 

H.  Ohi.andi, 
Vice-Conaul  (Je  France  ù  Trinidud. 


DOCUMENTS  OFFICIELS 


Côte  d'Ivoire. 

DECRET 

fixant  les  quantités  de  cacao  à  admettre  en  J9I  J, 
au  bénéfice  de  la  détaxe.' 

Art.  I"  —  Le  cacao,  en  fèves  et  pellicules,  orig-inaire  de  la  Côte 
d'Ivoire  est  admis,  en  France,  à  la  moitié  des  droits  du  tarif  métropolitain. 

Art.  2.  —  Le  traitement  de  faveur  accordé  par  l'article  précédent  est 
subordonné  aux  conditions  suivantes  : 

a)  Le  cacao  doit  être  importé  en  droiture. 

h)  Il  sera  accompagné  d'un  certiticat  d'origine  délivré  par  les  autorités 
locales. 

En  outre,  des  décrets  du  Président  de  la  République,  rendus  sur  la 
proposition  du  ministre  des  colonies  et  du  ministre  des  finances,  détermi- 
neront, chaque  année,  d'après  les  statistiques  officielles  établies  par  le 
g-ouverneur  général,  les  quantités  auxquelles  s'appliquera  le  régime  de 
faveur  px'évu  à  l'article  premier. 

Art.   3.   —  Le  ministre  des   finances,    le  ministre  du  commerce  et  de 

l'industrie  et  le  ministre  des  colonies  sont  chargés,  chacun   en  ce  qui  le 

concerne,  de  l'exécution  du  présent  décret,  qui  sera  publié  au  Journal 

officiel  de  la  République  française  et  inséré  au  Bulletin  des  lois  et  au 

Bulletin  officiel  du  ministère  des  colonies. 

Fait  à  Paris,  le  16  novembre  191  L 

A.    Fallières. 


Martinique. 

ARRÊTÉ 
fixant  le  cadre  du  Service  d'Agriculture. 

Le  Gouverneur  de  la  Martinique. 

Vu  l'ordonnance  organique  du  9  février  182?,  modifiée  par  celle  du  22  août  1833  ; 
Vu  l'arrêté  du  2  février  1911  fixant  le  cadre  générai  et  le  cadre  local  du  service  de 
l'agriculture  à  la  Martinique  ; 


oiO  doclmi:nts  officikls 

Vu  la  dépêche  ministérielle  en   date  du   21   mai  1911,  relative  à  l'organisation  du 
service  de  l'afiriculture  à  la  Martinitiiie  ; 
Sur  la  proposition  du  Secrétaire  général; 
Le  Conseil  privé  entendu, 

Arréti':  : 

Art.  l*"'.  —  L'article  premier  de  l'arrêté  sus-visé  du  2  février  1911, 
porlant  fixation  du  cadre  du  personnel  agricole  de  la  colonie,  est  modifié 
comme  suit  : 

«  Art.  l•'^  —  Le  personnel  supérieur  du  service  de  l'agriculture 
comprendra  : 

«    Un  inspecteur  ou  ,un  sous-inspecteur,  chef  du  service, 

«   Un  sous-inspecteur,  chargé  du  Laboratoire, 

«   Un  ou  deux  agents  principaux  de  culture.  » 

Art,  2.  —  Le  présent  arrêté  sera  inséré  au  Journal  officiel  de  la 
colonie  et  soumis  à  l'approbation  de  M.  le  iMinistre  des  colonies. 

Fort-de-France,  le  28  septembre  1911. 

FOUREAU. 

Par  arrêté  du  28  septembre  1911  l'Ecole  pratique  d'agriculture  colo- 
niale de  la  Martinique  a  été  licenciée  à  compter  du  l*""^  octobre  1911. 


NOMINATIONS    P:ï    MUTATIONS 


Afrique   occidentale   française. 

Par  décision  du   Gouverneur  général 
en  date  du  2  septembre. 

M.  Geoffroy  (Paulj,  inspecteur  d'Agriculture  de  2"  classe,  retour  de 
congé,  est  mis  à  la  disposition  du  Lieutenaul-C^ionverneur  de  la  Guinée 
française. 


Guinée  française. 

En  date  du  .")  octobre  : 

M.  Leroide,  sous-inspecteur  de  V''  classe  d'Agriculture,  précédemment 
chef  du  Service  par  intérim  de  l'Agriculture,  est  chargé  de  l'Inspection 
agricole  de  la  Hasse-Guinée. 


DOCUMENTS    OFFICIELS  511 

Va\  date  du  7  octobre  : 

M.  Gostes,  sous-inspecteur  d'Agriculture  de  2*"  classe,  est  appelé  à 
continuer  ses  services  à  Kouroussa.  -.--. —        ^ 

M.  Portai,  sous-inspecteur  d'Agriculture  de  3''  classe,  est  appelé  à 
continuer  ses  services  à  la  station  agricole  de  Benty,  en  remplacement  de 
M.  Gostes. 

M.  Bardou,  sous-inspecteur  d'Agriculture  de  2"  classe,  es.t  appelé  à 
continuer  ses  services  au  Jardin  d'I'^ssai  de  Gamayenne,  en  remplacement 
de  iM.  Portai. 

M.  Leroide,  sous-inspecteur  de  l'*'  classe  d'Agriculture,  chargé  de 
l'inspection  agricole  de  la  Basse-Guinée,  sera  chargé,  en  outre,  de  l'Ins- 
pection forestière  et  aura  droit,  en  cette  qualité,  à  l'indemnité  forfaitaire 
de  déplacement  de  1.800  francs,  prévue  à  l'article  J*^'  du  chapitre  25  de 
l'exercice  en  cours. 


STATISTIQUES    COMMERCIALES 

Exportations  agricoles  et  forestières  des  Colonies  françaises. 


MARTINIQUE 

/e''  semeslre  1911. 

Sucre  d'usine 33.960.931  kilos 

—    brut 1.253    — 

Mélasse 29.712    — 

Rhum  et  tafia. 6 .  397  .  868  litres 

Café 8.207  kilos 

Cacao 331  566    — 

Casse 47.715     — 

Campêche 4.000    — 

Vanille 1.059    — 

GUADELOUPE 
/  e--  semestre  1911. 

Sucre  d'usine 35 . 025 . 202  kilos 

Mélasse 399.816    — 

Rhum  et  tafia.. 6.952.181  litres 

Café 763.500  kilos 

Coton 167     — 

Cacao 611.511    — 

Casse 37     — 

Rocou 10  020    — 

Vanille. 13.478    — 

Ananas  (conserves)....  66.668    — 


COURS    ET    MARCHES 

DES    PRODUITS   COLONIAUX 


CAOUTCHOUC 


LE    HAVRE,  4  décembi^e  1911.  —  (Communiqué  de  la  Maison  Vaquin  et 
ScHWEiTZF.n,  1,  rue  Jérôme-Bellarmato.) 

Marché  plus  actif  sans  grands  changements  dans  les  prix  et  Ion  cote  : 


Francs 

Para  iin 11.25  à  12 

Para  Scrnamby G. '5  7.80 

Pérou  fin 11  1 1 .  GO 

Pérou   Scrnaniby 9  10.23 

—              —         caucho  .  10  11.33 

Maniçoba ".23  9.53 

Madagascar  : 

Tamatave  Pinky  I s  9 

—         Pinky  II G  s 

Majunga G  S .  30 

Faranfangana 3  G .  30 

Anahalava G  7  .  30 

Mananzary.    j 

Barabanja.     [ G  7.30 

Lombiro.        ' 

Tuléar ;  -  3  6 

Tonkin 6  9.30 

Cvngo  : 


Haut-Oubanslii. 


11.30       11.70 
Le  tout  au  kilo 


Francs 
à  11. 

8 


Kotto Il  .30 

H.  C.  Batouri 7  .30 

Ekela  Kaclei  Saufcha 11             11.33 

Congo  rou^e  lavé 3              G .  30 

Bangui 11             11.50 

Koulon-Niari G              8.50 

Manibéri 5               6 

N'Djolé G.  30         7.30 

Mexique  feuilles  scrappj'  9            10 

—       slaps G               7.50 

Savanilla  : 

San  Salvador 9            10 

Garlhagène 7               8.50 

Ceylan  : 

Biscuits,  crêpes,  etc. .    \ 

—           —      extra..    [  12.23        12.73 

Scraps ) 

Balata  Venezuela  blocs..  G. 30         7.25 

Balata         —        feuilles..  s              8.25 

magasui  Havre. 


BORDEAUX,  t>  novembre  1911.  — (Communiqué  de  MM.  D.  Duffau  et 
C'",  10,  rue  de  Cursol.) 

Les  affaires  ont  été  excessivement  calmes  pendant  le  mois  d'octobre  écoulé. 

Les  arrivages  sont  de  plus  en  plus  restreints  et  pour  le  disponible  sur  place, 
les  importateurs  sont  très  durs  à  accepter  la  baisse  provoquée  par  les  cours 
actuels  du  Para  qui  est  descendu  aux  environs  de  11  frs.  70  le  kilo  el  que  l'on 
cote  aujourd'hui  dans  les  12  francs  le  kilo. 

Les  ventes  s'élèvent  à  environ  35  tonnes  dont  13  tonnes  sur  contrats  à  livrer. 


Bul.  du  Jardin  colonial.  1911.  II.  —  N"  103. 


35 


514 


COURS    ET    MARCHÉS 


Nous  colons  : 

Francs 

Gonakry  Nijj^g-ers 9.25  à     9.r)0 

Rio  Nunez , 10.25       Ki.io 

Soudan  Niggers  Rouges.  8.75         <» 

Soudan  Niggers  Blancs..  8  8.5» 

Soudan  Manoh 9.50        10.25 

Laliou  Niggers 8  8.25 

Lahou  petits  Cakes 7  7.25 


Gambie  A 7 

Hassani    Lumps î 

(lauihic  A.  M 6 

-       R 5 

Tamatavc   rooty 5 

Tamata\  e  Pinky  I S 


[• 

•ancs 

A 

•i 

25 
50 

6 

.25 

5 

25 

S 

.30 

ANVERS,  i- octoJ)ro  1011.  —  (Conimuni(iU(''  de  l;i  Sorii'lr  coloninlo  Anror- 
soise,  9,  rue  Rnbens. ' 

Le  marché  do  caoutchouc  a  clô  assez  laililc  pciKliiul  le  mois  de  seplembiv 
dernier  avec  des  alternatives  de  reprise  ;  c'est  ainsi  tjue  notre  vente  par  inscrip- 
lion  du  27  septembre  s'est  faite  avec  bonne  demande  et  à  des  prix  ressortant 
à  fr.  :  U.7">  en  hausse  pour  les  caoutclioucs  de  plantation  et  de  l'r.  :  U.2S  pour 
les  sortes  congolaises. 

Nous  colons  à  lin  septenibie  pour  ([ualilé  courante  .'i  l)onue  : 


Fi-auc 

Kasaï   l'ouge  1 12     à 

Kasaï  rouge  genre  Lu- 
anda II  noisette 9.75 

Kasaï  noir  1 1 2 .  25 

Equateur,  Yengu.  Ikeleni- 

ba,  bulonga,  etc 12.25 

Lopori    Maringa 1  .'M) 


12.. '5  7  5 


10 

25 

12 

00 

12 

(iO 

i 

so 

Francs 

Haut -Congo   ordinaire, 

Sankuru,  Lomani  . . . .  12.20  à  12.80 

Aruwimi 12  12.35 

Straits  Crêpes  1 1  S. 50 

(  iuayule 5 .  25  5 .  50 

Maniçoba " .  io  7 .  90 

Mongola  lanières 12  12.35 

^^'amba  rouge  1 7.75  8.25 


Marché  à  terme. 
Le  marché  à  terme  en  septembre  a  été  calme.  On  cotait  lin  septembre  : 

Fi-ancs  l'i-ancs 


Octobre 1i.l5 

Novembre 1 4 .  05 

Décembre 13.90 

Janvier 13.75 

Février 13.50 


Mars.. 13.50 

Aviil 12.95 

Mai 12.90 

Juin 12.85 

Juillcl 12.85 


Stock  lin  aoiil  191 1 522  tonnes 

Arrivages  en  septembre. . . .     30(i       — 
Ventes  en  septembre 393      — 


,Vrri\ages  (le|juis  le  1"  ,jan- 

\ier 3.  jHO  tonnes 

\'enles  depuis  le  l*"^  janvier.  3.339      — 


COURS    ET    MARCHÉS 


515 


COTONS 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE   HAVRE,  2  décembre  1911.  —  Cote  officielle.  —  Louisiane  très  ordi- 
naire (en  balles,  les  1)0  kilos). 


Francs 

Décembre 59 .  50  à  58 .  7ê> 

Jan\  ier-Fé\rier 59.25       58.6:2 

Mars 59.37       58.  s" 

Avril 59. «2       59.12 

Mai 59.  "5       59.25 


Francs 

Juin 60.00  à  59.75 

.luillel 60.12  59.62 

.\oiit 60.. 37  60 

Septembre-Oclobrc 60.62  60.25 

Novembre 60.37  60.37 


Tendance  calme.  Ventes  :  6.300  lialles. 

LIVERPOOL,  2  décembre  1911.  —  Ventes  en  disponible  :  (3.000,  Amérique 
calme.  Indes,  calmes  et  sans  changements  ;  Tiiturs  ouverts  en  hausse  de  5  à  4  %• 


CAFES 

(D'après  les  renseignements  du  Bulletin  agricole  et  commercial  du  Journal  Officiel.) 

LE  HAVRE,  2  décembre  1911.  —  Sanlos  good  average,   les  50  kilos,  en 
entrepôt  : 

Francs  Francs 


Décembre. . 

.Ianvier-Fc\"i 
Mars 


8».  75 

8i 

83.50 


Avril-Mai 83.25 

Juin- Août 83 

Septembre-Novembre 82 ,  75 


Tendance  soutenue.   Ventes  :  10.000. 

ANVERS.  2  décembre  1911.  — Cafés,  —  C^lôlure.  —  Coteofiîcielle  des  cafés 
Sanlos  Base  Good  les  iJO  kilos  :  décembre,  8M  l"r.  ;  janvier,  85  fr.  ;  février, 
84  fr.  30  ;  mars,  84  fr.  ;  avril,  84  t'r.  ;  mai,  83  fr.  75  ;  juin,  83  fr.  75  ;  juillet, 
8.3  fr.  25  j  août,  83  fr.  25;  septembre,  83  fr.  25;  octobre.  82  fr.  50. 

Tendance  soutenue. 


HAMBXHJRG,  2  décembre  1911.  —Cafés.  —  2  heures.  —  Les  50  kilos,  eu 
tlorins  :  décembre,  68  fr.  50  ;  mars,  68  fr.  50;  mai,  68  fr.  2o  ;  juillet,  68  fr.  25  ; 
septembre,  68  fr.  25, 

Tendance  soutenue. 


ol6 


COURS  ET    MARCHÉS 


CACAO 


LE  H^Vi?f7.  .-ÎOnovenihif  1911. 


Au  droit  de  104  francs. 


Fi 

ancs 

Francs 

Guayaquil  Air 

iba.... 

75 

à 

7!» 

Sainte  -  Lucie, 

Domi- 

—          Balao 

70 

7  i 

nique,  Saint-Vincent. 

67.50  à 

74 

—          Machala  . . 

71 

73 

Jamaïque 

6i 

7.3 

Para 

74 

72 

76 
76 

Surinam 

6<J 
67.50 

7;î 

Carupano  

Bahia  fermenté 

76 

Colombie 

115 

70 
7  S 
6'J 

j:<o 

90 
78 
75 

San  Thomé 

72.50 
65 
68 
66 

75 

('evlan,  Java . . 

Côte  d'Or  . 

67  .50 

Tinidad 

Samana 

69 

Grenade 

Sauchez  Puerto 

Plata.. 

70 

Haïti 

58.50 

67  .  50 

Au  droit  de  b2  francs. 


Francs 

Congo  français 90       à     100 

Martinique 92.50        93.50 

Guadeloupe 94  96 


Madagascar,    Réunion, 
Comoresu 


Francs 
90     à       100 


ANVERS,  1'' octobre  l'Jll  (Coniiuuniqué  de  la  Société  coloniale  anversoise 
9,  rue  Rubens). 

Marché  ferme  dans  le  courant  de  septembre  mais  baissant  lin  septembre, 
nous  cotons  le  Congo  Fr.  73.o0  7b  par  ">()  kg-r. 


MATIERES     GRASSES     COLONIALES 


MARSEILLE.    12décembre  l'Jll.  Mercuriale  spéciale  de  «  rAgricullure 

piati(jue  des  Pays  chauds  »,  par  M.M.  Kocca,  Tassy  et  de  Roux.) 

Coprali.  —  Tendance    feiine  et  en  hausse.   Nous  colons    iiomiiudeiiieiil   en 

disponible  les  100  kilos  c.  a.  f.,  poids  net  délivré  conditions  de  place^ 


Francs 

Ceylan  sundricd 63 

Sing^a  pore 61 

Macassai' 59.50 

Manille 57 .  50 

Zan/.i  bar 58 .  50 

Mozambique 60 


Francs 

Ja\  a  sundricd 61 

Saigon 58 

Cotonou 59 

Pacifique  Samoa 6(t 

Océanie  française ....       60 


COURS    ET    arARCHÉS  ol7 

Huile  de  palme  Lagos.  72  iVs  ;  Bonny-Benniii,  70  lis  ;  qualités  secon- 
daires, 61  à  63  fi's  les  100  kilos,  conditions  de  Marseille,  fûts  perdus,  prix 
pour  chargement   entier. 

Graines  de  palmiste  Guinée 42  fr.  délivré 

—  MoAvra Manquant 

Graines  oléagineuses.  —  Situation  ferme  ;  nous  cotons  nominalement  : 

Francs 
Sésame  Bombay  blanc  j,^rosse  ifraine \1 

—  —  petite      —       41 

—  Jalla 49 

—  bigarré  Bombay.  Grosses  graines.  50  °/o  de  lilanc. .  \1 
Graines  lin  Bombay  brune  grosse  j^raine 4o 

—  Colza  Cawnpore.  Giosse  graine 32 

—  Pavot    Bombay 42 

—  Biciu  Coromantlel 2S 

Arachides  décortiquées  Mozandjique 40 

—  —  Goromandel 3o 

Autres  matières.  —  Cotations  et  renseignements  sur  demande. 


TEXTILES 


LE    HAVRE,    i  décembre  lUU.  —  (Communiqué  de  la  Maison   \'aquin  et 
Schweitzer.) 

Manille.   —  Fair    current  :   oO  fr.  à  50   fr.   oO  —  Superior  Seconds   :   48  fr. 
à  48  fr.  oo.  —  Good  brown  :  46  fr.  25  à  46  fr.  50. 

Sisal.  ^-  Mexique  :   55   fr.  50  à  56  fr.  —  Afrique  :  61  fr.  à  66  fr.  —  Indes 
anglaises  :  33  fr.  50  à  40  fr.  75.  —  Java  :  60  fr.  à  68  fr. 

Jute  Chine.  —  Tientsin  :  46  fr.  à  48  fr.  —  Hankon  :  45  fr.    à  50  fr. 

Aloès.  — ■  Maurice  :  52  fr.  25  à  68  fr.  —  Réunion  :  52  à  67  fr.  50  —  Indes  :  31  à 
37  fr.  —  Manille  :  34  fr.  à  .39  fr.  50. 

Piassava.  —  Para  :  140  à   145  fr.   —  Afrique  :  Cap  Palnias  :  52  à   57  fr.  — 
Sinoë  :  53  à  55  fr.  ;  Grand  Bassam  :  54  à  58  fr.  ;  Monrovia  :  52  fr.  à  54  fr. 

China  Grass.  —  Courant  :  80  fr.  à  95  fr.  —  Exlr  i  :  99  fr.  50  à  120  fr. 

Kapok.  —  Java  :  190  à  215  fr.  —  Indes  :  115  à  135  fr. 
Le  tout  aux  100  kilos,  Havre. 


ol8 


COURS    ET    3IARCHES 


GOMME     COPALE 

ANVERS,  8  octobre  1911.  —  (Communiqué  de  la  Société  Coloniale 
An  verso  ise.) 

Le  marché  du  copal  pendant  le  mois  de  septembre  a  été  très  ferme  :  la 
demande  était  bonne  et  les  prix  en  légère  avance;  nous  cotons  pour  qualité  cou- 
rante à  bonne  : 

Gomme  triée,  blanche  de  belle  qualité 320  à  350 

—  claire,    transparente 230  à  260 

—  assez    claire   opaque. I i'i  à  180 

—  non  triée,  de  (jualilé  cf)uranle >>  » 

La  prochaine  vente  est  fixée  au  8  novemjjre  prochain. 

LE  HAVRE,  Décembre  1911.  —  (Communiqué  de  MM.  Vaquiu  et 
Schweitzer.) 

Gomme  copale  Afrique 50       à  100  francs  )  .       ,,_,^  , 

'         ,.    ,  ,    ,  .les  100  kg. 

—  —      Madagascar 100       a  400      —       l 


POIVRE 

(les  50  kgr.  en  entrepôt)  : 

LE  HAVRE,  7  octobre  1911  : 
Saigon.  Cours  du  joui-  (les  50  kilogr.  entrepôt)  : 

Francs 


Décenihre X9 .  ôO 

Janvier 00 

Février 00 .  ôO 

Mars 01 

.\vril 01.. "lO 

Mai 02 


Francs 

Juin 02.30 

Juillet O.H 

Août 03.30 

Sei)lenil)rc Oi 

Oclnitre 01.  .10 


Tendance  soutenue. 


Tellichcry.  Cours  du  jour  : 

Décembre 62 

Janvier 62.25 

Février 62 .  50 

Mars 63 

.Vvril 63.2.) 

Mai 63.50 

Tendance  soultiiuc.  \'entes  :  1.100. 


Juin 6.3.75 

Juillet 61 

Août 64 .  25 

Septembre 64  .50 

(  )clobre 01.75 

Novembre 


C.OUtlS    ET    MARCHÉS 


519 


IVOIRE 

ANVERS,     l*"''   notobro    l'ill.    —    (Communiqi'é    de    la   Société    coloniale 
Anversoise.) 

Marché  inchangé  et  avec  peu  d'affaires. 


BOIS 


LE    HAVRE,     t    décembre   1911. 
Schweitzi'r.) 

Francs 
Acajou  Haïti 0       à  10 

—  Mexique 18  40 

—  Cuba 12  10 

—  Gabon l'i  2'2 

—  Okoumé !t  H 


-    (Communiqué  de    MM.   Vaquin    et 

Francs 
Ebène-Gabon 25    à    40 

—  Madagascar 15         30 

—  Mozambique s         15 

le  tout  aux  100  kilos.  Havre. 


VANILLE 


(Communiqué  de  M.  Maurice  Simon,  212,  rue  Lafayette  à  Paris)  (!'''•  décembre 


191 


Vanille  Mexique.  —  New- York  est  ferme  sans  changement  et  cote  le  20écoulé 
entières  S  4  à  5  et  les  euts  S  3,75  à  4.  —  Les  nouvelles  de  la  récolte  conti- 
nuent à  arriver  excellentes  et  on  peut  l'estimer  légèi-emeut  plus  importante 
que  la  dernière.  Les  premières  nouvelles  «  culs  »  constituées  par  les  gousses 
tombées  ou  arrachées  par  le  vent  avant  complète  maturité  sont  attendues  à 
New-York  en  janvier,  mais  une  bonne  qualité  ne  pourra  être  livrée  avant 
février-mars.  Nous  recevons  une  circulaire  datée  de  New-York,  10  novembre, 
nous  informant  qu'une  des  firmes  américaines  qui  compte  parmi  les  plus  actives 
et  les  })lus  entreprenantes  dans  le  marché  des  vanilles  au  Mexique  et  depuis 
quelques  années  également  dans  l'Océan  Indien  vient  de  se  transformer  en 
société  par  actions  avec  un  capital  de  un  million  de  dollars  ou  cinq  millions  de 
francs,  dont  moitié  actions  préférence  et  moitié  actions  ordinaires.  11  y  a  là  au 
point  de  vue  général  un  indice  certain  sur  l'avenir  et  le  développement  de  la 
consommation  et  dos  affaires  vanilles  aux  Etats-Unis.  Nous  ne  pouvons  que 
féliciter  les  produclours  de  vanille  à  ce  sujet  et  en  même  temps  attirer  l'atten- 
tion des  négocianls  de  l'ancien  continent  sur  cet  événement  dont  l'importance 
ne  peut  leur  échapper. 


M20  COURS    ET    MARCHÉS 

Vanille  Bourbon.  —  Paris  montre  la  même  fermeté  avec  affaires  très  actives. 
Le  «  Djemnalî  »  arrivé  le  2'j  écoulé  a  porté  379  caisses  contre  442  à  pareille 
époque  Tan  passé.  Sur  cette  quantité,  114  caisses  sont  pour  une  seule  firme 
parisienne.  L'arrivage  se  compose  de  7G  caisses  Seychelles,  'j  Maurice,  lO.'i 
Bourbon,  27  Madagascar,  23  Anjouan,  2  Mayotte,  52  Grande-Comore,  SO  Mohéli. 
La  vente  de  Londres  du  mercredi  20  écoulé  était  attendue  avec  grand  intérêt 
parce  que  depuis  fort  longtemps  il  n'avait  été  offert  en  Angleterre  une  aussi 
importante  quantité  de  vanille.  La  demande,  spécialement  de  la  part  des  dro- 
guistes anglais,  a  été  fort  active  et  soutenue,  et  les  prix  obtenus  en  moyenne 
0  pence  au-dessus  des  cours  de  la  précédente  auction.  Ce  sont  les  qualités  des- 
cendantes et  les  extra  grandes  longueurs  qui  étaient  les  plus  recherchées.  Sur 
438  boîtes  Seychelles  offertes,  426  ont  trouvé  preneurs,  les  premières  de  14/ — 
à  19 —  suivant  longueurs  et  les  ordinaires  à  13/6  et  14 —  par  Ib.  Sur  252 
Madagascar,  130  ont  été  vendues  un  peu  plus  cher  que  les  Seychelles,  enfin 
3  boites  Ceylau  courtes  ordinaires  ont  été  adjugées  à  13,9. 

Vanille  Tahiti.  —  Hambourg  cnnliniie  à  monter  et  tient  aujourd'hui 
14  marks  25. 

Prix  du  kilo  tête  et  queue  (i.'l  "  o  l'"'",  20  *>  o  2"=.  15  "  „  3'';  longueur  moyenne 
17  centimètres  ;  conditions  à  l'acquitté  2,08  à  déduire  pour  provenance  colonies 
françaises  et  4  fr.  10  pour  colonies  étrangères. 

Bourbon,  Comores  ou  Madagascar,  selon  mérite. 47 IV.  50 à  52  IV.  50. 

Pour  première  seule .  52  fr.  50  à  55  f rs. 

Pour  queue  de  lots 40  frs.     à  44  l'rs. 

Mexique,  qualité  supérieure 55  frs.     à  65  frs. 

Mexique,  en  qualité  descendante 45  frs.     à  55  frs. 

Tahiti,  pour  lots  d'imp^orlation 20  frs. 


MAÇON.  PHOTAT    FHHHFS,    IMPHlMEl.nS  L  EJ  l  tC  U  I-GéraU  t.    l    A.    Gu  AI.I.A  M  Kl.. 


MfiCHINES  POUR  PRODUITS  COLONIAUX  Tr'^ssoRTEs 

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Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
ii'e  classe,  ig6  fr.;  2«  classe,  i35  fr,  ;  3'  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  ig6  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ire  classe,  2«  classe,  60  kilog., 
3«  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  g,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  de  la  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


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Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2^  et  3^  classes 

Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  i^^  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  l\oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i""  octobre  au  i5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3«  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4^  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  i  New-York,  ou  vice-versa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /■"«,  2«,  J«  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Nev^-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  i"  cl.:  i44  fr-  80;  2»  cl.:  io4  fr.  26;  3"  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  C'  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C"  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (i^e  classe). 


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—     V 


BIBLIOGRAPHIE 

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INFORMATIONS 


Une  Richesse  du  Cambodge.  La  Pêche  et  les  Poissons,  par  Loys 
Petillot,  administrateur  en  Indochine,  i  volume  in-S»  avec  fig-ures  dans  le 
texte,  et  photog-raphies  et  carte  hors  texte,  191 1  [Challamel  éditeur),  10  fr. 

L'industrie  de  la  pêche  au  Gambodg-e,  exclusivement  exploitée  jusqu'à  ce 
jour  par  les  indigènes,  constitue  une  richesse  considérable,  dont  l'exploitation 
intéresse  l'Indochine  toute  entière. 

M.  Petillot  a  voulu  mettre  à  même  les  européens  de  s'intéresser  à  cette 
industrie  et  dans  sou  ouvrage  très  documenté,  il  expose  les  procédés  indig-ènes 
de  la  pêche,  tant  dans  le  Grand  Lac  que  dans  le  Mékong;  il  traite  avec  soin 
la  question  si  importante  de  la  préparation  et  de  la  conservation  et  enfin  celle 
de  l'exportation  des  produits. 

Pour  rédiger  son  travail,  M.  Petillot  s'est  inspiré  des  études  publiées  jadis 
dans  les  Excursions  et  reconnaissances  en  Cochinchine.  par  le  docteur 
Gilbert  Tirant,  l'enseigne  Buchard,  le  docteur  Ricard,  etc.,  et  il  dédie  son 
livre  à  M.  Paul  Luce,  résident  supérieur  au  Cambodge  auprès  duquel,  au  cours 
des  années  1906  à  1910,  il  a  pu  réunir  les  éléments  qui  constituent  son  livre. 

De  belles  et  intéressantes  photographies  accompagnent  l'ouvrage,  que 
complète  heureusement  une  carte  hydrographique  du  Cambodge. 


L'Indochine  Française,  par  MM.  Henri  Russier,  inspecteur  des  écoles 
en  Cochinchine,  et  Henri  Brenier,  inspecteur-conseil  p.  i.  des  services 
agricoles  et  commerciaux  de  l'Indochine.  {Librairie  Armand  Colin, 
Paris),  191 1,  4  fr- 

Le  vaste  domaine  colonial  que  la  France  possède  dans  la  péninsule  indo- 
chinoise, depuis  le  golfe  du  Tonkin  jusqu'au  golfe  du  Siam,  n'avait  encore 
jamais  été  étudié  dans  un  précis  d'ensemble. 

MM.  Russier  et  Brenier,  pour  combler  cette  lacune,  ont  réuni,  sous  un  format 
commode  et  maniable,  dans  un  exposé  aussi  simple  et  clair  que  possible,  les 
faits  essentiels  de  la  géographie  indochinoise. 

L'ouvrage  se  divise  en  quatre  parties  :  i^  Le  pays,  description  géogra- 
phique et  pittoresque  des  principaux  aspects  de  l'Indochine.  —  2°  Les  habi- 
tants, divers  groupes  ethniques  qui  peuplent  les  territoires  de  la  péninsule. 
—  Z°  La  mise  en  valeur  des  ressources  naturelles  de  la  colonie.  — 1\°  L'orga- 
nisation politique  et  administrative  des  six  possessions  françaises  :  Cochin- 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  VIIL) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  loo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  Jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (réduction  de  20  à  44  0/0)  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stations  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille   de  2«  et  3''  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER   DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  i>"e  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Baenos-Ayres  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

prix:  voyageurs  au-dessus  de  12  ans 
De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  890  tr.  85  (i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  9i5  fr.  85  (i)  »  i  .458  fr.  80 

Montevideo  on  Buenos- A  ijr  es.  »  i.o4o  fr.  85(i)  b  i.658fr.8o 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  l\  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  oour  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  i4>  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—   vil   — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

/re,  5e  et  Je  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,  la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Cévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jend  i  qui  précède  la  Fête  des 
Rameaux  au  Lumii  de  Pâques. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de  :  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2e  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3"  carte:  20  0/0;  4®  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  [\o  0/0  ;  6«  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous    les    jouis   et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 


Départs  de  Paris   {Saint-Lazaret, 

10  h.  20  matin  (!■■=  et  2«  classes) 

et   9   h.   20  soir  (l"  2e  et  3«  classes) 


10  h.   matin  (l-^'et  2«  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et  8  11.   45   soir  (l""*  2"  et  3«  classes 
TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  —  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
l'-e  classe  :  48  fr.  25   —  2"  classe  :  35  fr.  —  3«  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
t"  classe  :  82  fr    75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3«  classe  :  41  l'r.  50. 
Arrêts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes   les  çares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brighton. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et  vice-versa  comportent  des  voi- 
tures de  i"'"   classe  et  de  2»  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comporlenl  des   voitures    à  couloir    des    trois   classes 
avec  W.-C    et  toilette    Une  des  voitures  de   i"  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).  Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours    Déliviés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentei-ôte,  de  rAssoui|)tiou  et  de  Noël. 
\'-^c\.  :  49  fr..  05  ;  2«  cl.  :  37  fr.  80;  'S'  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Home,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE  {suite) 


chine,  Tonkin.  Cambodge,  Annam,  Laos,  et  territoire  de  Kouang-Tchéou- 
Wan.  —  Dans  leur  conclusion  les  auteurs  ont  résumé  l'œuvre  de  la  France 
en  Indochine,  tant  du  point  de  vue  indig-ène  que  du  point  de  vue  métropo- 
litain. 

Des  notices  bibliographiques  très  abondantes  font  de  ce  petit  livre  un 
instrument  de  travail  des  plus  précieux. 

L'ouvrage  est  illustré  de  56  gravures  dans  le  texte  (photographies  et  gra- 
phiques), et  4  cartes  hors  texte  en  couleur  complètent  cet  essai  de  vulgarisation 
à  la  fois  scientifique  et  pratique. 


Institut  Colonial  International.  Compte  rendu  de  la  session  tenue  à 
Brunswick  les  20,  21  et  22  avril  191 1,  2  volumes  in-8>^. 
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Cette  Revue  sucrière  annuelle  contient  les  noms  et  adresses  de  toutes  les 
fabriques  de  sucre  du  Mexique,  de  l'Amérique  Centrale,  de  la  République 
Argentine,  du  Pérou,  de  Porto-Rico,  Cuba,  Hawaii  et  Java  avec  leur  produc- 
tion respective,  des  articles  intéressants  pour  les  sucriers  et  des  annonces  de 
fabricants  de  Machinerie  sucrière  les  plus  importants  d'Europe  et  des  Etats- 
Unis. 

Elle  offre  le  plus  grand  intérêt  pour  les  planteurs  et  industriels  de  tous  les 
pays. 

Rédigée  en  Anglais  et  en  Espagnol,  elle  pt'ul  être  consultée  par  tous. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  w  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel,  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


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Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20  $  000 

ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N''   355,   S.   PAGLO,   BRESIL 


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du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
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les  Vers  intestinaux,  et 
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casionnées, par  la  Bile 
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Coloniale 

Organo  dell'  Istituto  Agricole  Coloniale  Itaiiano 
e  dell'  Uïïicio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  mène  di 
65  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
deir  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  €  lo  per  TEstero.  —  Un  fascicolo 
separato£  i, 5 o  in  Italia;  £2  par  l'Esté ro. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 
D'  Alberto  Del  Lungo 

Ammmistra^ione  : 
PiAZZA  S.   Marco  2  —  Firenze 


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L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


REDACTEUR  EN  CHEF  : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX    DES   ABONNEMENTS 

Brésil,  I  an 7  $  0°° 

Etranger,  1  an 1 5  francs 

ADMINISTRATION    ET    REDACTION    : 

7B,  Kua  da  Assemblea  —  Kio  de  Janeiro 


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A.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

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COMPREND      A     CE     JOUR 
Juillet  1901  à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet   1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à.  Décembre  1907 
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Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  Influenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
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L'Kcolc  supérieure  d  Agriculture  coloniale  recrute  .ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Ai^ricullurc  de  F"rance  et  de  Tunisie  el  les  licenciés  es-sciences. 

Kllc  les  j)réparc  à  la  prali<jue  de   la  diriclion  des  entreprises  agricoles  et   technologiques  coloniales. 

Ces  iin^énicurs  présentent  donc  au  point  de  vi»;  théorique  et  pratique  toutes  les  e^ararities  (pie  les  pro- 
priétaires (lu  les  sociétés  d'exploitation  coloiiialcs  peuvent  cxit^cr  de  leurs  directeurs  techniques. 

L'Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéressés  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renspitfncinenls  nécessaires. 

(Adresser  la  correspondance  au  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


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et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS,  BLUTERIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

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Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
i""»  classe,  196  fr.  ;  2«  classe,  i35  fr,  ;  3«  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ire  classe,  2=  classe,  60  kilog., 
3"  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


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délivrés  du  i*"'  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i*^'"  octobre  au  i5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3«  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4''  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  ou  vice-versa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /■"*,  2^,  3'  classés 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Ne-wr-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  i""*-  cl.:  i/i4  fr.  80;  2»  cl.:  io4  fr.  26;  3"  cl.:  67  fr.  g5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  C'^  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C*  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (i^e  classe). 


-     IV     - 


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CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

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Maroquinerie,  Chaussures 


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Courroies,  Harnais 

Ceintures 

Valises,  etc.,  etc. 


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Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C"  COSMOS,  3,  rue  de  Grammont,  Paris 


—     V 


BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFOUMATIONS 


«  Vers  à  soie  sauvages  d'Afrique  ».  —  M.  E.  Michel,  ingénieur 
agricole,  vient  de  publier,  dans  le  Bulletin  agricole  du  Congo  belge,  une 
intéressante  élude  illustrée  sur  les  différentes  espèces  d'Anaphe  existant  en 
Afrique. 

L'auteur  donne  d'abord  des  renseig-nements  très  complets  sur  les  mœurs  du 
papillon  qui  pond  g-énéralement  à  la  face  inférieure  des  feuilles  dont  les  larves 
se  nourissent.  Il  nous  apprend  que  la  chenille  seule  se  nourrit,  et  cela  pen- 
dant six  ou  huit  semaines  environ,  c'est-à-dire  jusqu'au  moment  où  elle 
secrète  la  soie  dont  elle  s'entouie  complètement  pour  former  le  cocon  dans 
lequel  elle  restera  immobile  pour  subir  sa  période  de  nymphose. 

M.  E.  Michel  envisag-e  ensuite  comment  on  pourrait  élever  les  chenilles 
AWnaphe,  et  indique  les  espèces  de  feuilles  dont  elles  se  nourissent.  Enfin 
sont  cités  leurs  ennemis  et  les  rendements  en  soie  des  nids  d'.4na/>Ae. 

Au  total,  contribution  très  utile  à  l'étude  des  vers  à  soie  africains. 


Code  musulman  par  Khalil,  Rite  Malékite.  Statut  réel,  texte  arabe  et  tra- 
duction française  de  N.  Seignette,  i  volume  in-8'^.  Nounelle  édition  igi  i, 
broché  26  fr.,  relié  3o  fr.  .4.  Challamel,  éditeur,  Paris. 

Ce  livre  si  apprécié  eu  Alg"érie  où  une  première  édition  avait  été  complè- 
tement épuisée,  rendra  aussi  les  plus  grands  services  aux  fonctionnaires, 
officiers,  mag'istrats  ou  colons  séjournant  dans  les  pays  musulmans  et  appelés 
à  traiter  constamment  avec  les  indig-ènes. 

Le  Rite  Malékite  (interprétation  du  Coran  par  l'Iman  Malek)  est  professé 
non  seulement  dans  toute  l'Afrique  du  Nord,  Alg-érie,  Sahara  et  Maroc,  mais 
encore  par  les  indig-ènes  musulmans  de  nos  possessions  de  l'Afrique  Occiden- 
tale, Sénég-al,  Mauritanie,  Guinée,  etc.,  ainsi  que  dans  la  rég-ion  de  l'Ouban- 
g"ui  et  du  Tchad. 


Die  Guttapercha  und,  Kautshuk-Expédition  des  Kolonial-Wirtschaf- 
tlichen  Koinilees,  wirtschaftlicher  Ausschuss  der  Deutschen  Kolonialg-esells- 
chaft  nach  Kaiser-Wilhclmslaud  1907-1909,  par  le  D""  R.  Schlechter. 
Berlin,  191  i.  Prix  :  G  fr.  20. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  Vlll.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  100  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêles  légales  (réduction  de  20  à  44  0/0)  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  'valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stations  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille    de  2'  et   '6'  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  l'e  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Baenos-Ai/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (i)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :    VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE     12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  g'if)  fr.  85  (i)  »  i .458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos- A  ijres.  »  i.o/jo  fr.  85(i)  b  i.658fr.  80 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  (b)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  nour  les  parcours  par  fer 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  (ju'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  \f\,  boulevard  de  la  Madeleine,  Paris. 


—     VII     — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

;re^  2<i  et  Je  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,  la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Gévennes 

Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jeud  i  qui  précède  la   Fête  des 
Rameaux  an  Lundi  de  Pâques. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La   libre   circulation   pendant    i5   ou   3o  jours    sur    les   lignes  de   la    zone 

choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de  :  o  fr.  o05  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2e  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3*^  carte:  20  0/0;  4«  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  l\o  0/0  ;  6»  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares. 


CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  e(  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Servicos  rapides    tous   les    jours   et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 


Départs  de  Paris   iSaint-Lazare  , 

10  h.  20  matin  (1"«  et  2' classcsi 

et   9   h.   20  soir  (1"  2e  et  3«  classes) 


Départs  de  Londres  (Victoria), 
10  h.   matin  (l'-'et  2»  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et   8  11.   45   soir  (f"  2»  et  3»  classes 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4».  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
l'-e  classe  :  48  fr.  25   —  2«  classe  :  35  fr.  —  3«  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
l"  classe  :  82  fr.  75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3"  classe  :  41  Ir.  50. 
Arrêts,  sans  sup[)lémtMU  de  prix,  à  toutes  les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Briçhtuu. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  coniporteiit   des   voi- 
tures de   I"   classe  et  de  2"  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des   voitures    à  couloir    des    trois    classes 
avec  W.-C.  et  toilette.  Une  des  voitures  de   i"  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).  Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours    Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël, 
l'-e  cl.  :  49  fr..  05  ;  2«  cl.  :  37  fr.  80;  3"  cl.  :  32  fr.  50. 
Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Home,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE   {suite) 


Annual   Rapport    of  the    Hawaï   Agricultural.    Esperiment  station 
for  1910.  I  volume  in-8'^  illustré.  Washiujfton,  191 1. 


Hygiène  coloniale,  par  le  \y  A.  Kermowiant.  Ancien  inspecteur  p;^énéral 
du  service  de  santé  des  co'onies  françaises.  Membre  de  l'Académie  de  Méde- 
cine. Un  vol.  in-80  broché.  Prix  :  2  fr.  5o. 

Après  quelques  mots  sur  la  Glimatolog-ie  des  pays  chauds,  l'auteur  ënumère 
les  conditions  physiques  et  morales  à  exig-er  de  rémip;-rant,  l'àg-e  qui  convient 
le  mieux,  les  vêtements  dont  il  faut  se  munir;  puis  il  indique  les  dispositions 
à  prendre  avant  le  départ,  en  cours  de  traversée  et  l'époque  la  plus  propice 
pour  l'arrivée  à  destination. 

Des  Chapitres  sont  consacrés  aux  professions  que  l'on  peut  embrasser,  à 
l'habitation,  à  l'alimentation,  aux  boissons,  anx  maladies  qui  g-uette ni  l'Eu- 
ropéen et  aux  moyens  de  s'y  soustraire  dans  une  certaine  mesure,  aux  affec- 
tions plus  particulières  aux  indig"ènes. 

Les  animaux  nuisibles  ou  dangereux  par  leurs  agressions  ou  par  les  mala- 
dies qu'ils  peuvent  propager,  sont  sig-nalés. 

L'Ouvrage  se  termine  par  un  Appendice  dans  lequel  sont  exposés  les  pre- 
miers soins  à  donner,  en  attendant  l'arrivée  d'un  médecin,  aux  blessés,  aux 
asphyxiés,  aux  empoisonnés,  ainsi  que  les  procédés  les  plus  usuels  de  désin- 
fection, indispensables  à  connaître  dans  des  pays  où  l'Européen  est  appelé  à 
vivre  au  milieu  de  populations  indig-ènes  souvent  atteintes  de  maladies  conta- 
gieuses dont  il  faut,  à  tout  prix,  empêcher  la  propagation. 

Ce  Précis  d'Hygiène,  à  la  fois  pratique  et  très  facile  à  lire,  rendra,  nous  en 
somme  persuadé,  de  très  grands  services  aux  personnes  qui  n'ont  ni  le  temps, 
ni  les  moyens  de  se  reporter  à  des  Ouvrages  plus  étendus. 


Un  fteupU'  (le  barbares  en  territoire  français.  Deux  ans  de  séjour  en 
petite  Kabylie,  par  Jean  Le  Roy.  Juge  au  Tribunal  de  la  Seine,  ancien 
juge  d'Instruction  à  Bougie.  Un  vol.  in-8.  A.  Challaniel,  éditeur,  191  i. 
Prix  :  3  fr.  5o. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel,  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


IX     — 


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Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs    de   Café 


Directeur  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 


20  $  000 


ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    ^   355,   S.   PAULO,   BRÉSIL 


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du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influenza, 
les  Vers  intestinaux,  et 
toutes  les  maladies  oc- 
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|rèdbil)ltolres  avec  conseils  aux  acheteurs, 

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I  sance  de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 

les  divers  systèmesdeferrures  etleslormules  | 
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Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célebes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DK  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 


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Grande  Revue  Meosuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en   anglais 

Commerce  —  Fabrication  —  Culture 

^vi«i  niix  i%uleiii*i*  t't  Ktlitf  iii-«*  : 

La  Direction  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  j^utta,  en  quelque  langue 
que  ce  soit. 


Lt'Agtrieoltara 

Coloniale 

Organo  delf  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  deir  Uïïicio  agrario  sperimentale  deW  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
63  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
deir  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  lo  perl'Estero.  —  Un  fascicolo 
separato£i,5oin  Italia;  €2  perl'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
itaiiane.  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttor-e  : 

D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

\y  Alberto  Del  Lungo 

Ammmistra^ione  : 
PiAZZA  S.   Marco  2  —  Firenze 


« 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


REDACTEUR  EN  CHEF  : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX   DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  1  an 7  $  000 

Etranger,  i  an 1 5  francs 


ADMINISTRATION    ET   REDACTION    : 

75,  Rua  da  Assemblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacao  Central 

DA 

Agricultura  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçào  de 

ANTONIO  DE  GAMBOA  RlVAIlA 

JOSÉ  VICTORINO  GONZALVES  DE  SOUSA 

E  JULIO  CESAHTORRES 

1     fassieulas    mensaaes 
1  vol.  de  400  paginas  por  anno 

Assiçnatura  (Uniâo  l'oslal). .     1200  reis 
Numéro 200     » 


Rua  Garret,  95-70.  LISB^A 


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lie  CaoutehoUG  et  la  Gatta  Pet^eha 

RKVUK    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  V Industrie  dit  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 


/l.  0.  CILLAHD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49 


PARIS 


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Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs    i 

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Prix  de  l'Abonnement  :  France,  20  fr.   —  P:tranger,  26  fr. 


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Lifl      COLiLïHCTIOrl      DH 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


COMPREND      A 
Juillet  1901  à.  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à.  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à.  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à.  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre  1909 
Janvier  1910  à  Décembre   1910 


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chauds  ))  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  307.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
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Applications  à  i alimentation,  r Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

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de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT-SUR-MARNE  (Seine) 
(ingénieurs  d'a(;kiculture  coloniale) 

L'Ecole  su[)«Tieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Açrirullure  de  France  et  de  Tunisie  et  les  licenciés  ès-scienccs. 

Elle  les  prépare  à  la  ()rali(iue  de   la  direction  des  entreprises  agricoles   et   technoloq'iqnes  coloniales. 

Ces  iii^ciiieiirs  présentent  donc  au  point  de  vue  llicorique  cl  praliiiiie  toutes  les  çaranlics  (|ue  les  pro- 
priétaires ou  les  socif'les  d'e.\[)loilalioii  colijiiiales  ])eiivciit  exiger  de  leurs  directeurs  lcchiii(pies. 

L'Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéresst^s  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renseii^nemenls  nécessaires. 

(Adresser  la  correspondance  au  Président  de  l'Association,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


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Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
I  ""e  classe,  196  fr.  ;  2'  classe,  i35  fr,  ;  3-  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  l'e  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ire  classe,  2*  classe,  60  kilog., 
3*  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  lue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


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Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  i"""  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.L.-M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i-^^''  octobre  au  ij  novembre  1910.I 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3«  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4^  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  75  o/o. 

Arrèls  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  à  New-York,  on  vice-wrsa 

Billets  (Valler  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /■■«,  2«,  >  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Ne^v-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  I"  cl.:  i44  fr-  80;  2»  cl.:  io4  fr.  26;  3»  cl.:  67  fr.  95  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  C'"  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C'  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ire  classe). 


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Pli.  EBEHHAKDT,  Inspecteur  des  Services  agricoles  et  commerciaux  de 
riiulochine.  i  brochure  in-8°  avec  photographies  et  dessins.  (.4.  Challaniel, 
E(lilear)^  3  francs. 

Tirag-e  à   part  de    l'intéressante  série  d'articles    publiés   récemment   dans 
V Agriculture  pratique  des  Pays  chauds. 


Etudes   sur  la  Flore  des  Districts  du   Bangala  et  de  l'Ubangi 

(Congo  belge).  Piantœ  Thonnerianœ  Congolenses  (deuxième  série)  191 1. 
8"  avec  environ  5o  illustrations  dans  le  texte.  20  planches  lithog-r.  et  une 
en  couleur,  i  carte   Prix  :  i3  t"r.  5o.  Relié,  i5  francs. 

En  1896  et  1909,  M.  Fr.  Thonner,  de  Vienne,  parcourut,  en  herborisant  le 
pays  des  Bang'ala  i^Cong-o  belge)  et  une  partie  du  district  de  l'Ubangi.  Au 
retour  de  son  dernier  voyage,  il  conha  l'étude  de  ses  récoltes  botaniques  à 
M  le  professeur  E.  de  Wildeman  qui  avait,  en  1900,  publié  en  collaboration 
avec  M.  le  directeur  Th.  Durand,  l'énumération  des  récoltes  du  premier 
voyag'e  (  i). 

Le  résultat  des  études  faites  sur  les  documents  botaniques  recueillis  en  1909 
paraîtra  prochainement  sous  le  titre  ci  dessus. 

Cette  fois  l'ouvrage  est  plus  étendu,  l'auteur  a  pensé  qu'il  pouvait  être  plus 
intéressant  de  donner  non  seulement  l'énumération  des  plantes  recueillies  et 
la  description  des  espèces  et  variétés  nouvelles,  toutes  figures  en  hors  texte, 
mais  encore  un  résumé  de  l'état  actuel  des  connaissances  géo-botaniques  sur 
la  rég-ion. 

Grâce  aux  notes  prises  par  M.  Fr.  Thonner,  g'râce  aux  photog-raphies  et  aux 
itinéraires  si  complets  publiés  par  lui,  il  a  été  possible  de  présenter  un  aperçu 
de  la  végétation  de  la  rég'ion  qui  se  trouve  entre  le  Cong-o  au  sud  et  l'Ubang-i 
au  nord.  Celte  étude  présentait  un  intérêt  particulier,  car  dans  cette  rég-ion 
pas.se  la  limite  nord  de  la  grande  forêt  tropicale  africaine. 

L'ouvrage  est  divisé  en  trois  parties  principales.  La  première  consiste  en 
notes  g'éo-bolaniques  ;  elle  est  copieusement  illustrée  de  g"ravures  représentant 

(i)  Piantœ  Tlionnerianœ  Congolenses.  Un  vol.  cartonné  toile  de  118  pages, 
XXIII  planches  hors  texte  cl  une  carte  du  bassin  de  la  Mongalla  et  précédé  d'une 
Introduction  de  M.  Fr.  Thonner.  1900.  Relié  toile,  8  francs.  —  (Edité  également  par 
notre  librairie). 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  Vlll.) 


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CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  100  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (réduction  de  20  à  44  o/o)  ; 

Les  carnels  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  Valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati   ns  balnéaires  seulement  : 

BILLETS  D'EXCURSION  \nàWiAne\?.  on  de  famille  de  2«  et  3»  classes,  des 
dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 
(réduction  de  20  à  70  0/0) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 
gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  iTOrléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ir^  classe,  entre  Paris-Quai  iV Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Sanlos,  Montevideo  et  Buenos-Ayres  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (i)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PniX  :    VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE     12    ANS 

De  OU  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de-Jnneiro Billets  simples:  890  fr.  85  (i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Sanlos »  (jif)  fr.  85(i)  »  1.4^8  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos-Ayres.  »  i  .o4o  fr.  85  (i)  »  1 .058  fr.  80 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  oour  les  parcours  par  fer 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  iMaritimes,  i/[,  boulevard  de  la  Madeleine,  Paris. 


—     VII     — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

/re,  2^  et  J«  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Cévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jead  i  qui  précède  la  Fête  des 
Rameaux  au  Lamli  de  Pâques. 
Ces  caries  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  [)rix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de:  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  ae  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3e  carte:  20  0/0;  4®  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  l\o  0/0  ;  6"  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 


Départs  de  Paris   (Saint-Lazare', 

10  11.  20  matin  (  l'-«  et  2«  classes) 

et  9   h.   20  soir  (l"  -2e  et  3"  classes) 


via  Rouen,  Dieppe,  et  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous    les    jours    et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  1  Victoria), 
10  h.  matin  (l^'et  2'  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et  8  11.   45   soir  (f»  2"  et  3»  classes 
TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  -  GRANDE  EGONOxMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
l'e  classe  :  48  fr.  25   —  2"  classe  :  35  fr.  —  3"  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
I-^-  classe  :  82  Ir    75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3"  classe  :  41  fr.  50. 
.A.rrëls,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes   les  ^ares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brightoii. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  comportent   des   voi- 
tures de   \'''   classe  et  de  2«  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de   nuit  comporleiU  des  voitures    à  couloir    des    trois   classes 
avec  W.-G    et  toilette    Une  des  voitures  de   !■'«  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).   Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  g'ares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de   1    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël, 
l'-e  cl.  :  49  fr..  05  ;  2«  cl.  :  37  fr.  80  ;  3«  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  rcnsei^^nements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  an 
service  de  la  Publicité,   20,  rue  de  iiome,  à  Paris. 


—     VIII      — 
BIBLIOGRAPHIE   {suite) 


certaines  plantes  caractéristiques  et  des  aspects  de  vég-étation  :  forêt,  clairière, 
brousse,  bords  de  rivières,  etc. 

La  seconde  partie  Forme  les  «  Plantai  Thonneriana»  Cong-olenses,  série  ii  », 
et  est  accompagnée  de  20  planches  lithographiques. 

Quant  à  la  troisième,  elle  est  surtout  documentaire,  elle  comporte  l'énumé- 
ration  systématique  de  toutes  les  plantes  actuellement  signalées  dans  les 
districts  des  Bangala  et  de  l'Ubangi  avec  l'indication  des  stations  de  récolte  et 
le  nom  des  collecteurs. 

Cet  ouvrag-e  présentera  donc  de  l'inlérôt  non  seulement  [)our  les  hommes 
de  science  :  botanistes,  g-éographcs,  mais  encore  pour  le  grand  public  qui  y 
trouvera  une  description  du  pays  et  des  gravures  représentant  l'aspect  de  la 
végétation.  Il  forme  aussi  le  complément  naturel  du  dernier  ouvrage  de 
M.  Fr.  Thonner,  Du  Congo  à  l'Ubangi,  qui  vient  de  paraître  en  traduction 
française. 

Pièges  à  Moustiques.  —  La  plupart  des  coloniaux  désirent  connaître  un 
bon  piège  à  moustiques,  cette  plaie  des  pays  chauds.  Le  «  Mouchivore  »  de 
M.  Renaut  semble  réunir  toutes  les  conditions  destinées  à  leur  donner 
satisfaction. 

Ce  piège  ingénieusement  conçu  peut  prendre  des  milliers  de  mouches  à 
rheure.  Le  mécanisme  qui  fonctionne  pendant  10  heures  est  renfermé  dans 
une  boîte  métallique  et  se  remonte  avec  une  clef  comme  une  pendule.  Ce 
mécani.sme  fait  tourner  très  doucement  le  plateau  où  l'on  a  placé  l'appAt 
(encre  ou  miel)  et  sur  lequel  viennent  .se  placer  les  insectes.  Sans  qu'ils  puis- 
sent échapper  ils  se  trouvent  amenés  sous  une  cheminée  en  toile  métallique 
dans  laquelle  ils  sont  définitivement  prisosniers. 

La  simplicité  du  «  Mouchivore  »,  la  régularité  de  son  fonctionnement 
semblent  le  désigner  tout  particulièrement  à  l'attention  de  tous  ceux  (jui 
séjournent  dans  les  pays  chauds. 


Un  peuple  de  barbares  en  territoire  français.  Deux  ans  de  séjour  en 
petite  Kabylie,  par  Jean  Le  Roy.  Juge  au  Tribunal  de  la  vSeine,  ancien 
juge  d'Instruction  à  Bougie.  Un  vol.  in-8.  A.  Challaniel,  édilcui-,  191  i. 
Prix  :  .'{  fr.  5o. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d'en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel.  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX     — 

"1>.     FAZENDEIRO" 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 

S'adressant  spécialement  aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Ramos 
Rédacteur-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20  §  000 

ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.   PAULO,   BRÉSIL 


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et  contre  les  maladies 
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Jdu  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
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toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 
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Dans  cet  ouvrage,  sont  décrites  les 

illIala!li8S...CIi8Tauz,<.6étaiL.<„GliieDs 

lavec  les  causes,  les  symptômes.le  traitement 

rationnel. Viennent  ensuite:  lalolsurlesvlce» 
rèdhlbitolresavecconiells  aux  acheteurs, 
la  police  sanitaire  des  animaux, la  connaii- 
sance  de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
les  divers  systèmes  deferrures  et  les  f ommles 
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Feuille  coloniale  hebdomadaire,  le  meilleur  organe  pour  le  commerce, 
l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDlSCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

Abonnement  annuel  frs.  25.  —  (Union  Postale). 

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Grande  Revue  Measuelle 
du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en   anglais 

Commerce  —  Fabrication  -  Culture 

Avi»  Miix  A.iileiii-»  *^t  Kditeni'i*  : 

La  Direclion  du  India  Rubber  World  désire 
réunir  dans  sa  bibliotlièque  toul  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  js^ulta,  eu  quelque  langue 
que  ce  soit. 


li'Agttieoltatïa 

Coloniale 

Or^ano  de//'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  deir  Ufficio  agrario  sperimentale  deW  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
G5  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
dcir  abbonamento  annuo  :  £  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  lo  per  l'Estero.  —  Un  fascicolo 
separatoi  i,5oin  Italia;  £2  per  l'Estero. 

Il  BuUettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Diretîore  : 
D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 
D'  Alberto  Del  I.ungo 

Ammtnisirapone  : 
PiAZZA  S.  Marco  2  —  Firenze 


L'ÉCHO  DU  BRÉSIL 

Journal  hebdomadaire 
Commercial,  Industriel 

Agricole  et  Financier 


REDACTEUR  EN  CHEF  : 

Emmanuel    SONDORF 


PRIX   DES    ABONNEMENTS 

Brésil,  I  an 7  $  000 

Etranger,  i  an 1 5  francs 


ADMINISTRATION    ET    REDACTION    '. 

75,  Rua  da  Assetnblea  —  Rio  de  Janeiro 


BOLETIM 

da  Real  Associacâo  Central 

DA 

Agricultura  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçào  de 

ANTDiNlO  DE  GAIIDOA  lUVAHA 

JOSÉ  VICTOIUNO  GONZALVES  DE  Ï-OUSA 

E  JL'LIO  CESAUTORRES 

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1  vol.  de  400  paginas  por  anno 


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Numéro 200     » 


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«  Lie  Caoutehoac  et  la  Gutta  Pet^eha 

REVUE    SCIENTIKIOUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  da  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

A.  0.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  de  l'Abonnement  :  France,  20  fr.   —  Etranger,  26  fr. 


XI    - 


UR     COIiLiECTION      DH 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


COMPREND      A     CE     JOUR 
Juillet   1901   à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à.  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  k  Décembre  1909 
Janvier  1910  à  Décembre   1910 


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20  fr 

(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


Les   abonnements    à    V  ((  Agriculture    pratique    des    Pays 

chauds  ))  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  Soy.  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  O".  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  G'^  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


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ÉCONOMIQUES    &    INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V  alimentât  ion,  l'Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  l'Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL    DE    LA    SOCIÉTÉ    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSÉE    COMMERCIAL    DE    l'oFFICE    COLONIAL 

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DU    Or^UiLLIÉ 

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Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  D'  GUILLIE  sunt 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Jjij^  Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte,  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 

u^u»-         et  toutes  les   maladies 

occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

D"'  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

9,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


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Société  Anonyme 
au  Capital  Social  de  Trente-six  millions  de  francs 

Privilégiée  par  décrets  des  21  janvier  i8y5 
ao  février  1888  et  16  mai  ir/oo 

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Battambang  î  '''"^"«''e- 

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Hanoi 

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Bangkok 

Hong-Kong 

Canton 


I  Tonkin 

Aiinain 
Siam 


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Chine 


Shanghai 

Hankeou 

Pékin 

Tien-Tsin       ' 

Djibouti  C6t-  lies  Soinalis 

Singapore   Mahicoa 

Pondichéry  in. le  fan<,-. 

Nouméa    N    ^;alt•llonie 

Papeefe  r.iiiiti 


Conseil  d'Administration 

Président  : 
HÉiY  d'Oissel  (Baion),  45,  avenue  d'Iéiia. 

Vice-Président  : 
DE  MoNPi.ANET  (A.),  5  i>/.v,  lUc  d  11  Cirquc. 

Administrateurs  : 
Demachy  (Ch.),  28,  quai  de  Billy. 
Henrotte  (Huberti,  12,  rue  de  Ciichy. 
Masson  (i.éon),  1S2,  boulevard  Haussmann. 
RouME  (E.)-  1  5.  avenue  du  Trocadéro. 
Rostand  (A.),  22,  avenne  de  Villicrs. 
IJi.i.MANN  (K.),  99.  rue  de  Courceiles. 
BÉTHEND  (F  I,  |>1  avenue  de  Messine. 
DE  Tkègo.main,  2.).,  phice  Male>herbes. 
Stebn  (E  ),  37,  rue  de  l'Arcade. 
Simon    (StanislaM  ,    Admintstr.iteur  -  Dirccieur, 

20,  avenue  Friediand. 
Demariiai-,  Commissaire  du  (iouvernemeitt. 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT-SUR-MARNE  (Seine) 

(ingénieurs  d'agriculture  coloniale) 

L'Ecole  sniirrieure  d'Agriculture  coloniale  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'Agriculture  de  France  et  de  Timisie  et  les  licenciés  ès-sciences. 

Elle  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direction  des  entreprises  agricoles   et   technolo^-itpies  coloniales. 

Ces  ingénieurs  présenlent  donc  au  point  de  vue  théorique  et  pratiiiuc  toutes  les  çaranliesque  les  pro- 
priétaires ou  les  socii'-tes  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  directeurs  lechniquos. 

L'Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéressi^s  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renseignements  nécessaires. 

(Adresser  la  correspondance  au  Président  de  rAssociation,  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


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et  à  CYLINDRES,  RAPES,  ÉLÉVATEURS.  BLUTZRIES,  TAMIS  en  tous  genres,  etc. 

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REVUE    MENSUELLE 
publiée  en  portugais 


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Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille) 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
■  ■■e  classe,  196  fr.  ;  2«  classe,  i35  fr,  ;  3"  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  ir»  classe,  2«  classe,  60  kilog., 
3«  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


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Billets  d'aller  et  retour  collectifs,,  2^  et  3^  classes 

Valables  jusqu^au  15  Mai  1911 

délivrés  du  i"'  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i*^''  octobre  au  i.5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3'  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4"  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  76  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  de  Suez  ou  i  New-York,  o«  vice-versa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /'",  2^,  3"  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Nevp^-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  If"  cl.;  \l\l\  fr.  80;  2«  cl.:  io4  fr.  26;  3»  cl.:  67  fr.  96  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  O"  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C"  Cyprien  P'abre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (fe  classe). 


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V     — 


BIBLIOGRAPHIE 


ET 


INFORMATIONS 


Le  jardin  potager  aux  colonies,  par  le  D^  L.  Vitrac,  directeur  du  jardin 
d"essai  de  la  Pointe  à  Pitre  (Guadeloupe).  Un  volume  in-8\  [Paris.  A.  Chal- 
lamel,  éditeur).  5  francs. 

C'est  un  livre  sans  aucune  prétention  scientifique;  ainsi  qu'il  le  déclare  l'au- 
teur ne  s'adresse  pas  aux  planteurs  de  profession,  il  est  écrit  pour  l'amateur  qui 
pouvant  disposer  d'un  carré  de  terre  cultivera  des  lég-umes  pour  sa  table,  oc- 
cupant ainsi  ses  loisirs  en  joignant  l'utile  à  l'ag-réable. 

Le  travail  auquel  il  devra  se  livrer  coûtera  un  peu  de  peine,  dit  le  D"'  Vitrac, 
mais  pas  beaucoup  d'arg-ent,  et  il  lui  procurera  des  joies  inconnues  des  oisifs. 

L'ouvrag'e  commence  par  les  considérations  indispensables  sur  les  condi- 
tions générales  de  la  culture,  la  composition  de  la  terre,  l'aménagement  d'un 
jardin  potager,  préparation  du  sol,  amendement,  engrais,  graines  pota- 
gères, époque  des  semis,  sarclages,  arrosages,  maladies  des  plantes,  ani- 
maux nuisibles,  leur  destruction,  en  un  mot  tout  ce  qu'il  est  indispensable 
de  savoir  pour  se  constituer,  avec  quelques  chances  de  rendement,  un  jardin 
potager. 

Après  ces  généralités  qui  occupent  plus  du  tiers  du  volume,  le  D""  Vitrac 
énumère  dans  leur  ordre  alphabétique  toutes  les  plantes  susceptibles  de  réussir 
dans  la  zone  tropicale,  chaque  espèce  est  désignée  par  son  nom  vulgaire, 
complété  par  le  nom  scientifique  et  la  famille. 

Une  courte  notice  donne  pour  chaque  plante  l'origine,  l'aspect,  la  reproduc- 
tion, les  conditions  spéciales  de  culture,  la  récolte,  et  même  dans  de  nom- 
breux cas  l'emploi  possible  en  alimentation. 

Un  calendrier  agricole  très  détaillé  termine  le  volume  qui  constitue  un 
véritable  manuel,  le  uade-mecuni  du  cultivateur-amateur  aux  Colonies. 
Fonctionnaires,  officiers  et  colons  trouveront  dans  ce  livre  tous  les  renseigne- 
ments nécessaires  pour  réî^liser  la  chose  si  appréciée  de  manger  sous  les 
tropiques  une  salade  ou  quelque  légume  d'Europe  dont  on  a  soi-même 
surveillé  et  soigné  la  croissance. 

(Voir  suite  de  La  Bibliographie,  page  Vlll.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  ChemiD  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  100  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne   ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  i  réduction  de  20  à  44  0/0)  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  1  réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  désabonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati   ns  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille   de  2"  et  3»  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0) 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ire  classe,  entre  Paris-Quai d' Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos-Ai/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :    VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE    12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  890  fr.  85  (i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  giSfr.  85(i)  »  1.458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos- A  yres.  »  i.o4o  fr.  85(i)  »  i.658fr.8o 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  (6)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  nour  les  parcours  par  fer 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  i4,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—    VII    — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


CARTES    D'EXCURSIONS 

/re,  26  et  Je  classes  (Individuelles  ou  de  famille) 
dans  le  Dauphiné,la  Savoie, le  Jura,  l'Auvergne  et  les  Cévennes 


Emission  dans  toutes  les  gares  du  réseau,  du  Jeiifl  i  qui  précède  la  Fête  des 
Rameaux  au  Lundi  de  Pâques. 
Ces  cartes  donnent  droit  à  : 

—  La  libre  circulation  pendant  i5  ou  3o  jours  sur  les  lignes  de  la  zone 
choisie. 

—  Un  voyage  aller  et  retour,  avec  arrêts  facultatifs,  entre  le  point  de  départ  et 
l'une  quelconque  des  gares  du  périmètre  de  la  zone.  Si  ce  voyage  dépasse  3oo  kilo- 
mètres, les  prix  sont  augmentés  pour  chaque  kilomètre  en  plus  de  :  o  fr.  o65  en 
ire  classe  ;  o  fr.  o45  en  2e  classe  ;  o  fr.  o3  en  3e  classe. 

Les  cartes  de  famille  comportent  les  réductions  suivantes  sur  les  prix  des 
cartes  individuelles  :  2e  carte:  10  0/0;  3"  carte:  20  0/0;  4®  carte:  3o  0/0; 
5e  carte  :  [\o  0/0  ;  6"  carte  et  les  suivantes  :  5o  0/0. 

La  demande  de  cartes  doit  être  faite  sur  un  formulaire  (délivré  dans  les  gares) 
et  être  adressé,  avec  un  portrait  photographié  de  chacun  des  titulaires,  à  Paris  : 
6  heures  avant  le  départ  du  train,  3  jours  à  l'avance  dans  les  autres  gares 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen    Dieppe,  et  NeAvhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous    les    jours    et    toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   coiiipris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 


Départs  de  Paris   {Saint- Lazaret, 

10  h.  20niHtin  (  1"  et  2' classes) 

et  9   h.   20  soir  (1"  "2e  et  3«  classes) 


10  h.  matin  (l-^'et  2'  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et   8  h.   45   soir  (K*  2"  et  3»  classes 
TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 
(■•e  classe  ;  48  fr.  25   —  2"  classe  :  35  fr.  —  3«  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
l"  clas.se  :  82  (r    75.  —  îe  classe  :  58  fr.  75.  —  .3-  classe  :  41  fr.  50. 
.arrêts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes   les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  BnçlUoii. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice-versa  comportent   des  voi- 
tures de  1'"=   classe  et  de  1'  classe   à  couloir  avec  W  -C.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de   nuit  comportent  des  voilures    à  couloir   des    trois   classes 
avec  W.-C    et  toilette    Une  des  voitures  de   1"  classe  à  couloir  des  trains  de  luiit  comporte 
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—     VIII 


BIBLIOGRAPHIE  (suite) 


Nouvelle  méthode  pratique  de  lecture  annamite,  par  le  capitaine 
Jules  Roux,  de  l'artillerie  coloniale,  docteur  en  droit,  professeur  de  lang'ue 
annamite.  Un  volume  in-8°.  Paris,  191 1.  Imprimerie  Nationale,  en  vente 
à  la  librairie  Challamel,  l'j,  rue  Jacob,  Paris.  3  francs. 

C'est  en  plein  Paris  que  le  capitaine  Roux  professe  le  soir  la  lang-ue 
annamite,  à  l'Association  philotechnique;  et  un  nombre  important  d'élèves, 
fonctionnaires,  officiers  et  sous-officiers  de  l'Armée  coloniale  suivent  rég-uliè- 
rement  les  cours,  dont  la  Nouvelle  méthode  de  lecture  annamite,  qui  paraît 
aujourd'hui,  constitue  le  complément  indispensable. 

Nous  ne  pouvons  entrer  ici  dans  les  détails  du  nouvel  ouvrag-e,  11  suffira 
d'en  indiquer  l'apparition  pour  que  tous  les  coloniaux  d'Indo-Chine  s'intéres- 
sant  à  l'étude  de  l'annamite  veuillent  le  connaître  et  le  consulter. 


L'exploitation  de  la  Mer.  Questions  d'actualité,  publication  de  la  Li^-ue 
Maritime  française.  Un  volume  in-S».  .4.  Challamel,  éiliteur,  2  fr.  5o. 

La  Lig-ue  Maritime  française  a  voulu  faire  connaître  à  tous  que  la  France 
devrait,  pour  elle  et  ses  colonies,  tirer  un  meilleur  parti  de  l'exploitation  de  la 
mer. 

Elle  fait  paraître  en  un  volume  les  travaux  demandés  par  elle  à  des  person- 
nalités d'une  valeur  indiscutable,  il  suffira  ici  de  donner  la  liste  des  auteurs, 
pour  démontrer  tout  lintérêt  que  présente  un  semblable  ouvrag"e  : 

MM.  Marcel  Dubois,  dal  Piaz,  de  Rousiers,  Tillier,  G.  Morael,  G.  Hersent, 
Audiffred,  Thoulet,  A.  Herubel,  Jules  Charles-Roux. 

Les  sujets  traités  sont  également  des  mieux  choisis  :  Activité  mari- 
time des  diverses  nations.  —  Les  transports  maritimes.  —  La  marchandise  de 
mer.  —  Les  paquebots.  —  Le  personnel.  —  Les  ports.  —  La  navig-ation 
intérieure.  —  Le  sol  sous-marin.  —  Le  dépeuplement  des  terrains  de  pêche. 
—  Vue  d'ensemble  sur  la  Marine. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  Tun.  (A.  Challamel,  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


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Rédacteur-Gérant.  :  Dr.  L.  Granato 


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separatoÊi,5oinItalia;£2perl'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 

D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 

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COMPREND      A 

Juillet  1901  à  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à  Juin  1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904 
Juillet   1904  à.  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à.  Décembre  1907 
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Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
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Arts  et  r Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

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Jules      GRISARD 

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Président  : 
Hihv  D'OissEt,  (Baron),  45,  avenue  d'Iéna. 

Vice-Président  : 
DE  MoNPLANET  (A  ),  5  bis,  pue  du  Cirque. 

Administrateurs  : 
Dkmachy  (Ch.).  28,  quai  de  Billy. 
Henrotte.  (Hubert),  12,  rue  de  Ciichy. 
Masson  (Léon),  1S3,  boulevard  Haussmann. 
Rou.ME  (E.i.  I  5,  avenue  du  Trocadéro. 
Rostand  (A.i.  22,  avenue  de  Villiers. 
Ullmann  (E.),  99,  rue  de  Courcelles. 
Béthend  (E  ).  o.  avenue  de  Messine. 
DK  Trégomain,  24,  place  .Malesherbcs. 
.Stehn  (E  ),  57.  rue  de  l'Arcade. 
.Simon    (Stanislasi,    Administj\iteur  -  Directeur. 

20.  avenue  FrieJland. 
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ues  iturcnieurs  pn-seiiicnl  donc  au  point  de  vue  llir.)ri((ue  et  pratique  toutes  les  ffaranliesque  les  pro- 
prifiaires  «m  I^-s  soc.cles  d'exploitation  eolonialcs  peuvcut  exiger  de  leurs  directeurs' techniques. 

';  Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  interess-^s  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renseit^nemenls  nécessaires. 

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Tirage  :   5  000   exemplaires 


Im   Verlag  des 

Kolonial-WlrtscliaftlîchenKoinitees 

Berlin  NW.  7,  Unter  dan  Linden  40,  encheinen  : 

Der  Tropenpflanzer. 

Zeitschrift  fur  tropische  Landwirtschaft  mit 
den  wissenschaftlichen  und  praktischen  Bei- 
beften.  Monatlicb.  lo  JahrgaDg. 

Preis  Mk.  lo.  —  pro  Jahr. 

Kolonial-Handels-AdreBbuch. 

10  Jahrgang,  Preis  Mk.  1.50. 

Westaf  rikanische  Kautschuk-Expedition . 

R.  Schlechter.  Mit  i3  Tafeln  und  \l\  Abhil- 
dungcn  im  Text.  Preis  Mk.  12.  -  . 

Expédition  nachZentral-und  Sùdamerika. 

Dr.  PrcuB.  Mil20  Tafeln,  i  Plan  und  78  Ah- 
l)il(iungeri  im  Text.  Preis  Mk.  20.  — . 

Kunene-Zambesi-Expedition. 

H.  Banm.  Mit  i  Buntdruck,  12  TaH  in  uni 
108  Ahbildungen  im  Text.    Preis  Mk.  20.  — . 

Samoa-Erkundung 
(icb    "  " 

20   Taleln,   9   Abbildungen   und   2    Karlcu. 


Hcg.-Rat.  Prof.  Dr.  Wobltniann.  Mil 


FiGchfluB-Expedition. 

IiH4Ciiioiir  Aloxander  Kidin.  Mil  37  A^ibihbin- 
e^'Mi  und  2  Karton.  Preis  Mk.  6. — 

Die  Wirtschaftliche  Erkundung  einer  ost- 
afrikanischen  Sùdbahn.  [30, 

l';iul  Fuclis.  iMit/|2  Abbildungen,   2  Skizzcn 
ini  Text  und  3  Karten.  Preis  Mk.  4' — • 


—   ni   — 


CHEMINS    DE    FER    DE    PARIS-LYON-MEDITERRANEE 


Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Navigation  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
re  classe,  196  fr.  ;  2*  classe,  i35  fr,  ;  3*  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  i^e  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  w  classe,  2«  classe,  60  kilog., 
3«  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nombreux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


L'HIVER     A    LA    COTE     D'AZUR 

Billets  d'aller  et  retour  collectifs,  2e  et  3^  classes 

Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  !«■•  octobre  au  i5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i"^'"  octobre  au  i5  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3'  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  5o  0/0,  la  4®  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  yS  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral . 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L.-M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


De  Paris  aux  ports  au-delà  fle  Suez  ou  à  Mew-York,  ou  vice-versa 

Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  »  (ou  vice-versa),  /■■*,  2",  3^  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Ne^r-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  I"  cl.:  i44  fr.  80;  2'  cl.:  io4  fr.  25;  3«  cl.:  67  fr.  96  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  C'°  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C"  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  »  (ir«  classe). 


IV 


Oliver 

JVIaehine    à    Éenitane    visible 


UNE 

MACHINE  A  ÉCRIRE 

MODERNE 

DOIT 

SE  DISTINGUE  II 

PAR 


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SIMPLICITE 

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SOLIDITE 

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RAPIDITE 


EIiliE    N'EST    PAS    PlxVS    CHÈt^E    ET    EliLiE    EST    IVIEIULiEURE 

DÉP'  N"   I 

Tbe  Oliver  TypemFitef  G'  ll'",  3,  Rue  de  Grammont,  PARIS 


BIFURCATED    &    TUBULAR    RIVET    C     L^    LONDRES 

RIVETS    BIFURQUES    &    TUBULAIRES 

Demandez  tous  renseignements  à  la  C" 


CONFECTION 

de  tous 

Articles  de  voyage 

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roquinerie, Chaussures 


REPARATION 
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Courroies,  Harnais 

Ceintures 

Valises,  etn.,  etc. 


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Envoi  franco  du  Catalogue  sur  demande,  C-  COSMOS,  3.  rue  deGrammont,  Paris 


—     V     — 


BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFORiMATIONS 


L'Indochine  en  1911.  —  Histoire,  Géographie,  Org-anisation  économique, 
Productions,  Commerce,  i  volume  in-S"  avec  illustration  et  i  carte  en 
couleur  (Paris,  A.  Challamel,  Editeur),  prix  :  4  francs. 

Cet  ouvrag-e  publié  par  les  soins  du  Commissariat  de  l'Indochine  à  l'Expo- 
sition de  Roubaix  avec  le  concours  du  Jardin  colonial  et  de  l'Office  colonial  a 
été  rédig-é  avec  la  collaboration  de  MM.  Vieillard  et  Lelorrain,  Inspecteurs 
des  Services  agricoles  et  commerciaux  et  d'Ardennes  de  Tizac,  des  Services 
civils  de  l'Indochine. 

Il  constitue  une  notice  d'ensemble  très  complète,  très  à  jour,  susceptible 
de  rendre  les  plus  grands  services  à  tous  ceux  qui  veulent  connaître  nos 
belles  possessions  d'Extrême-Orient. 

Une  partie  historique  et  géographique  succincte,  mais  néanmoins  très  soi- 
gnée, commence  le  volume;  l'organisation  économique  vient  ensuite  précédant 
les  substantiels  chapitres  consacrés  à  l'Agriculture,  l'Elevage,  les  Productions 
minérales  et  au  Commerce  de  l'Indochine,  produits  manufacturés,  etc. 

L'ouvrage  est  illustré  de  nombreuses  photographies,  et  accompagné  d'une 
carte  hors  texte  en  couleurs. 


Culture  de  l'Hevea  Brasiliensis  en  Gochinchine  et  dans  les  divers 
pays  du  Moyen-Orient.  —  Etude  comparative  par  M.  Octave  DUPUY, 
Ingénieur  civil,  Vice-Président  de  l'Association  des  Planteurs  de  Caout- 
chouc de  l'Indochine,  i  brochure  in-8o  (Paris,  A.  Challamel,  Editeur), 
prix  :  2  francs. 

Au  moment  où  la  question  des  plantations  d'Hevea  en  Gochinchine  est  à 
l'ordre  du  jour,  le  travail  de  M.  Dupuy  ne  peut  manquer  d'intéresser  tous  les 
coloniaux. 

M.  Dupuy  examine  la  question  dans  tous  ses  détails  au  point  de  vue  Gut- 
tural, Industriel  et  Economique  et  il  termine  en  déclarant  que  la  mise  en 
valeur  de  la  Gochinchine  ne  peut  être  réalisée  par  les  seuls  efforts  de  nos 
compatriotes  déjà  installés  daiis  la  Colonie.  Ils  ont  ouvert  la  voie  et  employé 
leurs  disponibilités  dans  les  premières  plantations,  mais  il  est  indispensable 
que  les  capitaux  de  la  métropole  viennent  seconder  leur  initiative. 

Ils  y  trouveront  maintenant  encore  un  placement  sûr  et  des  plus  rémuné- 
rateurs, tout  en  contribuant  à  augmenter  la  richesse  de  notre  patrimoine 
national. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  Vlll.) 


—     VI     — 
CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condition  d'effectuer  un  parcours  minimum 
de  loo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  \'a\sih\es  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4''  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIRES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (réduction  de  20  à  44  0/0)  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilisés  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati  ns  balnéaires  seulement  : 
BILLETS  D'EXCURSION  individuels  ou  de  famille    de  2'  et   3"  classes,  des 

dimanches  et  jours  de  fêtes  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 

(réduction  de  20  à  70  0/0). 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 

gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  TAmérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  d'Orléans  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  ith  classe,  entre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Sanlos,  Montevideo  et  Baenos-Ai/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (i)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

prix:  voyageurs  au-dessus  de  12  ans 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de- Janeiro Billets  simples:  8f)ofr.  85(i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  oL^ifr.  8,5(i)  »  i.458fr.8o 

Montevideo  ou  Buenos- Agrès.  »  i  .o4o  fr.  8.5  (1)  «  1 .658  fr.  80 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  (a)  des  billets  simples,  4  mois  ;  ih)  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  |)rolongalion  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  ')our  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  \/\,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—    vil    — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


RELATIONS  RAPIDES  ENTRE  PARIS  ET  L'ITALIE 

PAR     LE    MONT-CENIS 

10  EXPRESS  QUOTIDIEN 
Paris,  Turin,  Gênes    Pise,  Rome,  Naples  (à  l'aller  et  au  retour). 

Aller  :  Dépari  de  Paris  :  8  h.  20  matin  (W.  R.  Paris-Dijon  el  Culoz  Modane. 
i"""  et  2=  cl.,  Paris-Turin).  —  2  h.  20  soir  (W.  L.  l'e  ci.  Paris-Florence,  i''*'  et  2«  cl., 
Paris-Rome).  —  10  h  i5  soir  (W  R.  Morlane-Turin,  L  S.  Paris-Turin,  !■■<=  et  2'  cl., 
Calais-Turin,  W.  L.  1"  et  2e  classes,  Paris-Rome). 

Retour  .-Départ  de  Rome  :  11  h.  5o  soir  (W.  L.  Rome-Paris  i"  et  2e  cl  ,  Turin- 
Paris  W.  R.  Turin-Chamhéryi.  —  8  h.  35  matin  (ir«  et  2"=  cl.,  Rome-Paris  el  Turin- 
Boulogne  ;  W.  L.  Florence-Paris;  L.  S  Turin-Paris;  W.  R.  Rome-Pise  et  Dijon- 
Paris)  —  6  h  o5  soir  <  ire  et  2"  cl.,  Rome  et  Turin  à  Paris;  W.  R  Dijon-Paris.  — 
Arrivée  à  Paris  :  6  h   [\h  matin    2  h    25  soir,  1 1  heures  soir. 

2°  TRA.IN  DE  LUXE  «  PARIS-ROME  » 

Aller  :  Départ  de  Paris  :  2  h  10  soir,  les  lundis,  jeudis  et  samedis  pour  Rome  et 
Naples,  du  2  décembre  au  i  i  mai  ;  les  jeudis  et  samedis  pour  Palerme,  du  4  janvier 
au  25  avril  inclus;  —  les  lundis  pour  Taormina  du  ler  janvier  au  22  avril  inclus. 

Retour  :  Les  lundis,  mercredis  el  samedis,  au  départ  de  Naples  et  de  Rome,  du 
4  décembre  au  i3  mai  ;  —  les  dimanches  et  mardis  au  départ  de  Palerme,  du  7  jan- 
vier, au  28  avril  inclus;  -  les  vendredis  au  dé[)art  de  Taormina,  du  5  janvier  au 
26  avril  inclus.  —  Arrivée  à  Paris  à  9  h.  4o  du  soir. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  el  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services  rapides    tous    les    jours    et   toute    Tannée   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 


Départs  de  Paris  i Saint-Lazare), 

10  h.  20  matin  (1"  et  2'  classes) 

et  9   h.  20  soir  (1"  2e  et  3«  classes) 


10  h.  matin  (I^'et  2'  classes) 
London  Bridge  et  Victoria 
et  8  11.   45  soir  (fe  2"  et  3«  classes 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  —  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples   valables  7  jours. 
l'-e  classe  :  48  fr.  25   —  ■?"  classe  :  35  fr.  —  3«  classe  :  23  fr.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
1"  classe  :  82  tr.  75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3^  classe  :  41  fr.  50. 
Arrêts,  sans  supplément  de  prix,  à  toutes   les  gares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Briçhton. 
Les  trains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et   vice- versa  comportent   des  voi- 
tures de   I"   classe  et  de  2=  classe   à  couloir  avec  VV  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  wagon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comportent  des  voilures    à  couloir    des    trois    classes 
avec  W.-C.  et  toilette.  Une  des  voitures  de  i"'»  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).  Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de    i    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël. 
l'-e  cl.  :  49  fr..  05  ;  2«  cl.  :  37  fr.  80;  ?.»  cl.  :  32  fr.  50, 
Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compagnie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  F^ublicité,  20,  rue  de  Home,  à  Paris. 


—     VIII     — 
BIBLIOGRAPHIE  (suite) 


Sous  le  Talon  des  Barbares,  par  le  Capitaine  Charles  CUTTIER,  de 
l'Infanterie  Coloniale,  ouvraja;"e  imprimé  à  Tienlsin  (Chine),  i  volume  in-i8 
illustré  (Paris,  Challamel,  Editeur),  prix  :  3  fr.  5o. 

L'étude  du  Capitaine  Cuttier  est  tout  à  fait  d'actualité,  au  moment  où 
l'Empire  chinois  est  ébranlé  par  la  Révolution,  il  sera  intéressant  de  connaître 
les  détails  de  cette  org-anisation  formidable  qui  depuis  des  siècles  rég-ente  le 
peuple  chinois. 

Divisions  administratives,  Voies  de  communication,  Gouvernement,  Consti- 
tution, la  Cour,  le  Mandarinat,  l'Armée  et  la  Marine,  les  Finances,  sont 
exposés  par  l'auteur  qui  aborde  ég'alement  la  question  de  la  Jeune  Chine, 
l'org-ueil  national,  le  rôle  de  la  Presse. 

Le  volume  est  accompag-né  de  nombreuses  reproductions  photog-raphiques 
dont  plusieurs  ne  manqueront  pas  d'attirer  l'attention. 


L'Agenda  P.-L  -M.,  1912.  —  L'Ag-enda  P.-L.-M.  de  igia  vient  de 
paraître  et  nous  pouvons  lui  prédire  le  même  succès  qu'à  son  devancier 
de  I 9 I 1 . 

Luxueusement  édité,  ce  volume  de  3oo  pag-es  contient  un  grand  nombre  de 
renseig-nements  précieux  pour  les  voyageurs  et  pour  les  touristes.  Orné  de  3oo 
illustrations  sig-nées  Willette,  Léandre,  Henriot,  Cappcllio,  et  d'une  fort  jolie 
série  de  cartes  postales  détachables,  il  comprend  en  outre  une  partie  littéraire 
tout  à  fait  remarquable,  composée  d'articles  et  de  nouvelles  de  Jean  Aicard, 
René  Bazin,  Maurice  Donnay,  Henri  Bordeaux,  G.  Casella,  K.  Kistemacekers, 
Frantz  Reichel  et  Pierre  Wolfl". 

Il  est  en  vente  au  prix  de  i  fr.  5o  dans  les  bureaux  de  renseig-nements  et 
dans  les  bibliothèques  des  principales  g-ares  de  la  Compagnie  P.-L.-M.  ainsi 
qu'au  Bon  Marché,  au  Louvre  et  au  Printemps,  à  Paris  et  aux  Cordeliers  à 
Lyon. 

On  peut  aussi  le  demander  par  lettre  au  service  de  la  publicité  P.-L.-M., 
2o,  boulevard  Diderot,  à  Paris,  au  prix  de  2  francs  (mandat-poste  ou  timbres) 
pour  la  France,  et  2  fr.  45  (mandat-poste  international)  pour  l'étranger. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés.  Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d'en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Challamel,  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX    — 


H 


O.     FAZENDEIRO  " 

Revista  Mensal  de  Agricultura,  Industria  e  Commercio 


S'adressant  spécialement   aux    planteurs   de   Café 

Directeur  :  Dr.  Augusto  Ramos 
Rédaclear-Gérant  :  Dr.  L.  Granato 


Abonnement  annuel 20%  000 

ADRESSE    :   CAIXA  POSTAL,    N°   355,   S.   PAU LO,  BRESIL 


MODELE  DE  LA  BOUTEILLE  PL)  VERITABLE 

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Employé  avec  succès 
depuis  plus  de  90  ans 
comme  PURGATIF  e(  DÉPDRATIF 
et  contre  les  maladies 
du  Foie,  de  l'Estomac, 
du  Cœur,  de  la  Peau, 
Goutte,  Rhumatismes, 
Grippe  ou  Influenza, 
les  Vers  intestinaux,  et 

toutes  les  maladies  oc- 
casionnées, par  la  Bile 

ei  les  Glaires. 


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dentales (Java,  Sumatra,  Ce'lèbes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

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du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en   anglais 
Commerce  —  Fabrication  -  Culture 

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La  Direction  du  Incita  Rubber  World  désire 
réunir  dans  ^a  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  et  la  p^utla,  en  quelque  ian^e 
que  ce  soit. 


li'Agricoltai^a 

Coloniale 

Organe  de//'  Istituto  Agricoio  Coloniale  Italiano 
e  deir  Ufficio  agnario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno. 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
63  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
deir  abbonamento  annuo  :  £  8  in  Italia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nndir  ;  £  lo  per  TEstero.  —  Un  fascicolo 
separatoi  i  ,5o  in  Italia  ;  £  2  per  l'Estero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  gcnere. 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane.  e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Red  a  t  tore  : 
D'  Alberto  Dei.  Lungo 

Amministrapone  : 
PiAZZA  S.   Marco  2  —  Firenze 


BOLETIM 

da  Real  Associacao  Central 

DA 

Agricultura  Portupeza 

publicado  sab  a  Direcçâo  de 

ANTONIO  DE  GAMBOÂ  RIVAHA 

JOSÉ  VICTORiNO  GONZALVES  DE  SOUSÂ 

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«  Lie  Caoutchouc  et  la  Gutta  Pencha  » 

REVUE    SCIENTIFIQUE    ET    INDUSTRIELLE 

Organe  officiel  de  l'Industrie  du  Caoutchouc  en  France 
Fondée  en  1904 

/l.  D.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     —     PARIS 


Cette  Revue  éditée  sur  un  très  grand  format  contient  40  pages  de  texte 
Mémoires  originaux  et  nombreuses  études  complètes 

sur  l'exploitation  et  les  plantations  de  caoutchoucs 
Prix  dk  l'Abonnement  :  France,  20  fr.   —  Etranger,  26  fr. 


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liR     COliLiECTIOrl     t>H 

"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  '' 


COMPREND      A 
Juillet  1901  à.  Juin   1902  .      . 
Juillet  1902  à.  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet  1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à.  Décembre  1905 
Janvier  1906  à  Décembre  1906 
Janvier  1907  à.  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
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Janvier  1910  à  Décembre  1910 


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Applications  à  l'alimentation,  U Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  V Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

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maladies  du  Foie,  de 
l'Estomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  ïnfluenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 

„..„,^         et  toutes  les   maladies 

occasionn'';es  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

D""  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  del"  classe 

D,  rue  de  Grenellc-Saint-Germain.  —  PARIS 

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Président  : 
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Vice-Président  : 
DE  MoNPr.ANET  (A  ),  5  èî.v,  rue  du  Cirque. 

Administrateurs  : 
Demachy  (Ch.l.  28,  quai  de  Billy. 
Henrotte  (Hubert),  12,  rue  oe  Clichy. 
Masson  (Léon).  1.S2,  boulevard  Haussmaïui. 
RouME  (E.i.  i5.  avenue  du  Trocadéro. 
Rostand  (A.i.  -'2.  avenue  de  VilJiers. 
Ullmann  (E.).  99.  rue  de  (".ourcelles. 
Béthend  (R  I,  I).  avenue  de  Messine. 
DE  Trègomain,  24,  plice  Male^iierbes. 
Stern  (M  ),  57,  rue  de  l'Arcade. 
Simon    (Stanislasi,    .[dminritrateiir -  Directeur. 

20,  avenue  Frie-lliiiid 
Demariiai.,  (ommis.wiire  du  Gouvernement. 


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de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

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Elle  les  prépare  à  la  pratique  de  la  direclioii  des  entreprises  agricoles   cl    Icclino  o-i(|ncs  ooloni 

Les  mgeriieurs  présentent  donc  au  point  de  vue  Ihéoriipie  et  [iraliiiiic  louies  les  ^araidies  ijue  les 
pnetaires  ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exiger  de  leurs  dincleurs  lecliniques. 

L  Association  est  en   mesure  de   faciliter  les  relations  entre  les  inleress's  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renseii^nements  nécessaires. 

(Adrr.^acr  l„  r.,rre.sp„ndiinre  ,iit  Président  de  l'Association,  à  Nogent  sur  Marne,  Seine). 


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Services  directs  entre  PARIS  et  le  MAROC  (via  Marseille). 

Billets  simples  de  Paris  à  Tanger  valables  i5  jours. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  de  Naviçalion  Mixte  (Touache),  via  Oran, 
i""»  classe,  19G  fr.  ;  2«  classe,  i35  fr,  ;  3*  classe  92  fr. 

Par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet,  ire  classe,  196  fr  ;  2e  classe,  i35  fr. 

Ces  prix  comprennent  la  nourriture  à  bord  des  paquebots. 

Arrêts  facultatifs  sur  le  réseau  P.-L.  M.  Franchise  de  bagages;  en  chemin  de 
fer,  3o  kilog  ;  sur  les  paquebots  :  100  kilog.,  en  K»  classe,  2«  classe,  60  kilog., 
3«  classe,  3o  kilog.  Enregistrement  direct  des  bagages  de  Paris  à  Tanger,  ou  réci- 
proquement. 

Délivrance  de  billets  :  Paris  à  la  gare  de  P.-L. -M.  ;  à  l'agence  de  la  Compagnie  de 
Navigation  Mixte,  chez  M.  Desbois,  9,  rue  de  Rome  etdans  les  bureaux  delà  Société 
Générale  de  Transports  Maritimes  à  vapeur,  3,  rue  Ménars,  pour  les  parcours 
à  effectuer  par  les  paquebots  de  la  Compagnie  Paquet. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  de  nomt)reux  trains 
rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  boggies. 


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Valables  jusqu'au  15  Mai  1911 

délivrés  du  i*""  octobre  au  1.5  novembre,  aux  familles  d'au  moins  trois  personnes 
par  les  gares  P.-L. -M.,  pour  Cassis  et  toutes  les  gares  P.-L. -M.,  situées  au-delà 
vers  Menton.  Parcours  simple  minimum  :  4oo  kilomètres.  (Le  coupon  d'aller 
n'est  valable  que  du  i"'  octobre  au  i.o  novembre  1910.) 

Prix  :  Les  deux  premières  personnes  paient  le  plein  tarif,  la  3'  personne  bénéficie 
d'une  réduction  de  .5o  0/0,  la  4®  et  chacune  des  suivantes  d'une  réduction  de  7.0  0/0. 

Arrêts  facultatifs.  Demander  les  billets  quatre  jours  à  l'avance  à  la  gare  de  départ. 

Des  trains  rapides  et  de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies  des- 
servent, pendant  l'hiver,  les  stations  du  littoral. 

NOTA.  —  Il  est  également  délivré,  dans  les  mêmes  conditions,  des  billets  d'aller 
et  retour  de  toutes  gares  P.-L. -M  aux  stations  hivernales  des  Chemins  de  fer  du 
Sud  de  la  France  (San  Salvadour,  Le  Lavandou,  Cavalaire,  Saint-Tropez,  etc.). 


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Billets  d'aller  et  retour  «  Paris-Marseille  0  (ou  vice-versa),  /■■«,  ij",  .y«  classes 

Valables  un  an 

délivrés  conjointement  avec  les  billets  d'aller  et  retour  de  passage  de  ou  pour 
Marseille  aux  voyageurs  partant  de  Paris  pour  les  ports  au-delà  de  Suez  ou 
pour  Ne^w-York,  ou  de  ces  ports  pour  Paris. 

Prix  :  !■■«  cl.;  i44  fr.  Ho;  2«  cl.:  iol\  fr.  20;  '.'>"  cl.:  67  fr.  9.5  (via  Dijon-Lyon,  ou 
Nevers-Lyon  ou  Nevers-Clermont).  Ces  billets  sont  émis  par  la  Q'  des  Messageries 
Maritimes,  par  les  Chargeurs  Réunis,  ainsi  que  par  la  C'  Cyprien  Fabre. 

Pendant  la  saison  d'hiver,  Paris  et  Marseille  sont  reliés  par  des  trains  rapides  et 
de  luxe  composés  de  confortables  voitures  à  bogies.  —  Trajet  rapide  de  Paris  à 
Marseille  en  10  h.  1/2,  par  le  «  Côte  d'Azur-rapide  «  (i>"e  classe). 


IV     — 


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—     V     — 


BIBLIOGRAPHIE 

ET 

INFORMATIONS 


Sudania.  —  Enuméralion  des  plantes  récoltées  en  Afrique  tropicale  par 
M,  Aug-.  Chevalier,  de  1898  à  1910  inclus.  Tome  I"  (n»  i  à  n»  12.000), 
I  vol.  in-4°  autog-raphié,  tiré  à  35  exemplaires  seulement  [A.  Challamel^ 
éditeur).  Prix  :  26  francs;  par  poste  :  26  francs. 

Cette  importante  liste  des  plantes  récoltées  en  Afrique  Tropicale,  par  M.  Aug-. 
Chevalier,  au  cours  de  ses  diverses  missions,  a  été  dressée  d'après  les  déter- 
minations de  MM.  Beille,  J.  Briquet,  C.  de  Caudolle,  Aug-.  Chevalier,  Chodat, 
Christ,  C.-B.  Clarke,  Diels,  A.  Eng-ler,  Finet,  Gag-nepain,  Gilg-,  Guillaumin, 
Hariot,  Pataullard,  Harms,  Hochreutiner,  0.  Hoffmann,  Hua,  Hue,  Hutchin- 
.son,  H.  Lecomte,  G.  Lindau,  Muschler,  Schinz,  Sprague,    Stapf,  Warburg-, 

Elle  a  été  revue  par  M.  Aug-.  Chevalier,  docteur  ès-sciences,  chef  de  la  Mis- 
sion permanente  d'agriculture  coloniale. 

C'est  un  travail  considérable,  unique,  appelé  à  rendre  de  grands  services 
à  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  la  flore  africaine. 

Le  tirage  en  a  été  limité  à  35  exemplaires,  dont  une  partie  seulement  se 
trouve  dans  le  commerce,  aux  prix  indiqués  ci-dessus. 


Croquis  du  Oudaï-Massalit,  dressé  et  dessiné  à  l'échelle  du  i/ioooooo«, 
I  feuille  60X80  tirée  en  4  couleurs,  3  francs. 

La  carte  du  Ouadaï-Massalit  au  1.000.000=  comprend  toute  la  région  située 
du  1 1^  degré  au  15°  20'  de  latitude  Nord  et  du  15"  degré  au  21'  degré  de  lon- 
gitude Est,  Abêché  se  trouvant  au  centre. 

Elle  donne  tous  les  renseignements  actuellement  connus  sur  cette  région  si 
intéressante,  villages,  oasis,  rivières,  figuré  du  terrain.  Les  itinéraires  qui,  à 
l'heure  actuelle,  constituent  les  seules  routes  praticables,  ont  été  tracés  avec 
soin,  ils  sont  imprimés  en  rouge. 

Telle  qu'elle  est,  la  carte  du  Oudaï-Massalit,  complétant,  pour  la  partie 
Nord,  la  grande  carte  générale  de  l'Afrique  Equatoriale  Française,  constitue 
le  document  géographique  le  plus  complet  publié  jusqu'à  ce  jour  sur  ce 
pays.  Elle  rendra  les  plus  grands  services  aux  officiers  et  aux  explorateurs, 
ainsi  qu'à  tous  ceux  qu'intéresse  l'expansion  de  la  France  dans  la  région  du 
Tchad. 

(Voir  suite  de  la  Bibliographie,  page  Vlll.) 


—     VI     — 

CHEMINS     DE     FER     DU     NORD 


STATIONS  BALNEAIRES  ET  THERMALES 

Du  jeudi  précédant  les  Rameaux  au  3i  octobre  toutes  les  gares  du  Chemin  de 
fer  du  Nord  délivrent  des  billets  à  prix  réduits,  à  destination  des  stations  bal- 
néaires et  thermales  du  réseau,  sous  condilion  d'eftectuer  un  parcours  minimum 
de  loo  kilomètres  aller  et  retour. 

BILLETS  COLLECTIFS  DE  FAMILLE,  valables  33  jours,  prolongeables 
pendant  une  ou  plusieurs  périodes  de  i5  jours  (réduction  de  5o  o/o  à  partir  de  la 
4"  personne  ; 

BILLETS  HEBDOMADAIBES  ET  CARNETS  d'aller  et  retour  individuels, 
valables  5  jours,  du  vendredi  au  mardi  et  de  l'avant  veille  au  surlendemain  des 
fêtes  légales  (  réduction  de  20  à  44  0/0!  ; 

Les  carnets  contiennent  5  billets  d'aller  et  retour  qui  peuvent  être  utilises  à  une 
date  quelconque  dans  le  délai  de  33  jours  ; 

CARTES  D'ABONNEMENT,  valables  33  jours,  (réduction  de  20  0/0  sur 
le  prix  des  abonnements  ordinaires  d'un  mois)  à  toute  personne  prenant  deux  billets 
ordinaires  au  moins  ou  un  billet  de  saison  pour  les  membres  de  sa  famille. 

Pour  les  stati  ns  balnéaires  seulement  : 

BILLETS  D'EXCrRSION\nd\vidne\s  ou  de  famille  de  2- et  3«  classes,  des 
dimanches  et  jours  de  fêles  légales,  valables  une  journée  dans  des  trains  désignés 
(réduction  de  20  à  70  0/0). 

Pour  tous  renseignements,  consulter  le  livret-guide  Nord  ou  s'adresser  dans  les 
gares  et  bureaux  de  ville  de  la  Compagnie. 

CHEMIN    DE    FER    DE    PARIS    A    ORLÉANS 


Relations  entre  Paris  et  l'Amérique  du  Sud 

par  service  combiné 
entre  la  Compagnie  iTOrléûns  et  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 


Billets  simples  et  d'aller  et  retour,  if»  classe,  enlre  Paris-Quai  d'Orsay  et  Rio-de- 
Janeiro,  Santos,  Montevideo  et  Buenos- A  r/res  (via  Bordeaux  et  Lisbonne)  ou  récipro- 
quement. 

Faculté  d'embarquement  ou  de  débarquement  à  Bordeaux  ou  à  Lisbonne  (1)  sur  les 
paquebots  de  la  Compagnie  des  Messageries  Maritimes. 

PRIX  :    VOYAGEURS    AU-DESSUS    DE     12    ANS 

De  ou  pour  Paris-Quai  d'Orsay  : 

Rio-de-Janeiro Billets  simples:  890  Ir.  85  (i)  Aller  et  retour:  i.4i8fr.8o 

Santos »  9 1 5  fr.  8.5  ( i)  »  i  .458  fr.  80 

Montevideo  ou  Buenos- A  y  res.  »  i.o4o  fr.  85  (1)  b  i.658fr.  80 

(i)  Dans  le  cas  d'emprunt  de  la  voie  de  fer  entre  Bordeaux  et  Lisbonne,  en  raison 
de  l'augmentation  de  l'impôt  du  Gouvernement  espagnol,  les  prix  totaux  doivent  être 
augmentés  de  2  pesetas  85. 

Durée  de  validité  :  («)  des  billets  simples,  4  mois  ;  [h]  des  billets  d'aller  et  retour, 
un  an.  Faculté  de  prolongation  pour  les  billets  aller  et  retour. 

Enregistrement  direct  des  bagages  ^our  les  parcours  par  fer. 

Faculté  d'arrêt,  tant  en  France,  qu'en  Espagne  et  en  Portugal,  à  un  certain  nombre 
de  points. 

La  délivrance  des  billets  a  lieu  exclusivement  au  Bureau  des  Passages  de  la  Com- 
pagnie des  Messageries  Maritimes,  \t\,  boulevard  delà  Madeleine,  Paris. 


—    vil    — 

CHEMINS     DE     FER 
DE     PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE 


RELATIONS  RAPIDES  ENTRE  PARIS  ET  L'ITALIE 

PAR     LE    MONT-CENIS 

1°  EXPRESS  QUOTIDIEN 
Paris,  Turin,  Gênes    Pise,  Rome,  Naples  (à  l'aller  et  au  relour). 

Aller  :  Départ  de  Paris  :  8  h.  20  matin  (VV.  R.  Paris-Dijon  et  Culoz  Modane. 
i''«  et  2«  cl..  Paris-Turini.  —  2  h.  20  soir  (\V.  L.  l'c  cl.  Paris-Florence,  i  ""^  et  2=  cl., 
Paris-Rome).  —  10  h  i5  soir  (W  R.  Modane-Turin,  L  S.  Paris-Turin,  i'"e  et  2«  cl., 
Calais-Turin,  W.  L.  i""*^  et  2e  classes,  Paris-Rome). 

Retour  .'Départ  de  Rome  :  1 1  h.  5o  soir  (W.  L.  Rome-Paris  1'"'=  et  2e  cl  ,  Turin- 
Paris  W.  R.  Turin-Chambéryi.  —  8  h.  35  matin  (i'«  et  2'-  cl.,  Rome- Paris  et  Turin- 
Boulogne  ;  W.  L.  Florence-Paris;  L.  S  Turin-Paris;  W.  R.  Rome-Pise  et  Dijon - 
Paris)  —  6  h  o5  soir  ■  ire  et  2*  cl.,  Rome  et  Turin  à  Paris;  W.  R  Dijon-Paris.  — 
Arrivée  à  Paris  :  G  h    45  matin    2  h    25  soir,  i  i  heures  soir. 

2°  TRAIN  DE  LUXE  «  PARIS-ROME  » 

Aller  :  Départ  de  Paris  :  2  h  10  soir,  les  lundis,  jeudis  et  samedis  pour  Rome  et 
Naples,  du  2  décembre  au  i  i  mai  ;  les  jeudis  et  samedis  pour  Palernie,  du  4  janvier 
au  25  avril  inclus;  —  les  lundis  pour  Taormina  du  ler  janvier  au  22  avril  inclus. 

Retour  :  Les  lundis,  mercredis  et  samedis,  au  départ  de  Naples  et  de  Rome,  du 
4  décembre  au  i3  mai  ;  —  les  dimanches  et  mardis  au  départ  de  Païenne,  du  7  jan- 
vier, au  28  avril  inclus;  -  les  vendredis  au  départ  de  Taormina,  du  5  janvier  au 
26  avril  inclus.  —  Arrivée  à  Paris  à  9  h.  4o  du  soir. 

CHEMINS     DE     FER     DE     L'ETAT 


PARIS     A     LONDRES 

via  Rouen,  Dieppe,  el  Newhaven,  par  la  gare  Saint-Lazare. 
Services   rapides    tous   les    jours    et   toute    l'année   (dimanches    et    fêtes   compris 

Départs  de  Londres  (  Victoria), 


Départs  de  Paris   i  Saint- Lazare, 

10  h.  20  matin  (  l'-e  et  2«  classesi 

et   9   h.   20  soir  (l'<  2e  et  3"  classes) 


10  h.  matin  (l-^'et  2'  classes) 
Loiidon  Rridge  et  Victoria 
et  8  11.   45   soir  (l""*  2'  et  3»  classes 


TRAJET  DE  JOUR  EN  8  H.  4o.  -  GRANDE  ECONOMIE 
Billets  simples    valables  7  jours. 

l-e  classe  :  48  fr.  25   —  1"  classe  :  35   IV.  —  3«  classe  :  23  l'r.  25. 
Billets  d'aller  et  retour,  valables  un  mois. 
f'-  classe  :  82  Ir    75.  —  2e  classe  :  58  fr.  75.  —  3"  classe  :  41  (V.  50. 
.\rrèts,  sans  suppléineiit  de  prix,  à  toutes   les  ^ares  sur  le  parcours,  ainsi  qu'à  Brigliloii. 
Les  irains  du  service  de  jour  entre  Paris  et  Dieppe  et  vice-versa  comportent   des   voi- 
tures de  !■"■=   classe  et  de  2"  classe   à  couloir  avec  W  -G.  et  toilette,  ainsi  qu'un  waçon- 
restaurant;  ceux  du  service  de  nuit  comporlent  des  voitures    à  couloir    des    trois   classes 
avec  W.-G.  et  toilette    Une  des  voilures  de   :■■«  classe  à  couloir  des  trains  de  nuit  comporte 
des  compartiments  à  couchettes  (supplément    de  5  fr.  par  place).  Les   couchettes   peuvent 
être  retenues  à  l'avance  aux  gares  de  Paris  et  de  Dieppe  moyennant  une  surtaxe  de   i    fr. 
par  couchette. 

Billets  d'aller  et  retour  valables  pendant  quatorze  jours.  Délivrés  à 
l'occasion  des  fêtes  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  l'Assomption  et  de  Noël, 
i'-e  cl.  :  49  fr..  05  ;  2«  cl.  :  37  fr.  80  ;  3«  cl.  :  32  fr.  50. 

Pour  plus  de  renseignements,  demander  le  bulletin  spécial  du  service  de  Paris  à  Londres, 
que  la  Compais^nie  de  l'Etat  envoie  franco  à  domicile  sur  demande  affranchie  adressée  au 
service  de  la  Publicité,  20,  rue  de  Home,  à  Paris. 


—     VIII     — 


BIBLIOGRAPHIE   {suite) 


Le  Katanga,  province  belg-e  par  MM.  Adam,  Art.  Bolle,  Pink,  Chaudoir, 
J.  Cornet,  F.  Dellican,  de  Melotte,  R.  Dubreucq,  Firket,  Frateur,  Le 
Marinel,  Slasse,  publication  de  l'Association  des  Licenciés  de  l'Université 
de  Liège,  i  brochure  in-8°,  3  francs 

Actuellement  quand  on  parle  du  Congo  belg-e,  de  son  avenir,  de  ses  richesses, 
la  pensée  se  porte  de  suite  vers  le  Katanga,  qui  depuis  quelque  temps  évoque 
la  vision  de  trésors  fabuleux. 

N'est-ce  |)as  céder  à  un  enthousiasme  excessif?  Faut-il  s'arrêter  aux  cam- 
pag'nes  de  dcnig;rement  entreprises  contre  cette  contrée? 

Où  est  la  vérité?  C'est  ce  qu'a  voulu  préciser  l'Association  des  Licenciés 
de  Lièg-e  eu  |)ubliant  la  biochure  «  Le  Katang'a  province  belg"e  ». 

On  trouvera  dans  ce  travail  consciencieux  tous  les  renseig'nemenls  désirables 
pour  se  faire  une  opinion. 


Avis  aux  abonnés.  Les  abonnés  de  Va  Ag-riculture  pratique  des  Pays 
chauds  »  trouveront  encartés  dans  le  numéro  de  janvier  de  la  Revue  : 

1°  La  Table  des  Matièi'es  du  deuxième  semestre  191 1  ; 

20  La  couverture  permettant  de  réunir  en  un  volume  les  six  numéros  de  ce 
semestre. 


Le  numéro  22  (janvier  1905)  de  «  l'Agriculture  pratique  des  pays 
chauds  »  se  trouve  épuisé  en  numéros  séparés. Nous  informons  nos 
lecteurs  qui  pourraient  disposer  de  ce  numéro  que  nous  serons 
heureux  d  en  reprendre  les  exemplaires  en  bon  état  au  prix  de 
2  francs  l'un.  (A.  Ghallamel,  éditeur,  17,  rue  Jacob,  Paris.) 


—     IX 


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Direcleiir  :  Dr.  Augusto  Kamos 
Rédacleiif-Géranf  :  Dr.  L.  Granato 


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du  Cœur,  de  la  Peau, 
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avec  lescanses, les  symptômes,let?altenieiit| 

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sance de  l'âge  avec  de  nombreuses  figures, 
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l'agriculture,  l'industrie  et  l'exploitation  minière  dans  les  Indes  orientales  et  occi- 
dentales (Java,  Sumatra,  Célebes,  Bornéo  —  Suriname  et  Curaçao). 

DE  INDISCHE  MERCUUR  publié  en  hollandais,  la  langue  courante  de  ces 
régions,  est  considéré  comme  le  principal  intermédiaire  de  tous  ceux  étant  en  rela- 
tions avec  les  Indes  néerlandaises  ou  désirant  les  créer  dans  les  colonies. 

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du  CAOUTCHOUC  et  de  la  GUTTA-PERCHA 

en   anglais 


Commerce  —  Fabrication  -  Culture 

La  Direction  du  /ndia  Rubber  World  désire 
n'unir  dans  sa  bibliothèque  tout  ce  qui  se  publie 
sur  le  caoutchouc  el  la  f^utta,  en  ()uelquc  langue 
que  ce  soit. 


li'Agmeoltara 

Coloniale 

Orga.no  dell'  Istituto  Agricolo  Coloniale  Italiano 
e  deir  Ufficio  agrario  sperimentale  dell'  Eritrea 


Si  pubblica  in  Firenze  6  volte  ail'  anno, 
Ogni  fascicolo  consta  di  non  meno  di 
63  pagine,  con  illustrazioni.  —  Prezzo 
deir  abbonamento  annuo  :  €  8  in  Iialia, 
Colonia  Eritrea,  Somalia  Italiana,  e  Be- 
nadir;  £  lo  per  l'Estero.  —  Un  fascicolo 
separatoê  i,5o  in  Italia;  i  2  per  l'Esrero. 

Il  Bullettino  pubblica  memorie,  arti- 
coli,  notizie  originali  di  ogni  génère, 
riferentesi  ail'  agricoltura  délie  colonie 
italiane,e  dei  paesi  extra-europei  aperti 
alla  colonizzazione. 

Direttore  : 
D""  GiNo  Bartolommei  Gioli 

Redattore  : 
D'  Alberto  Del  Lungo 

Amministrapone  : 
PiAZZA  S.   Marco  2  —  Firenze 


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Agricultura  Portugueza 

publicado  sub  a  Direcçàode 

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Orr/ane  officiel  de  rindusirie  du  C<inulrhouc  en  France 
Fondée  en  1904 


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/l.  0.  CILLARD,  Fils,  Directeur 

PARIS     —     49,    Rue    des    Vinaigriers,    49     - 


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"  L'Agriculture  pratique  des  pays  chauds  " 


COMPREND      A 
Juillet  1901   à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1902  à  Juin   1903  .      . 
Juillet  1903  à  Juin   1904  .      . 
Juillet   1904  à  Décembre   1904 
Janvier  1905  à  Décembre  1905 
Janvier   1906  à  Décembre  1906 
Janvier   1907  à  Décembre  1907 
Janvier  1908  à  Décembre  1908 
Janvier  1909  à  Décembre   1909 
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(Envoi  franco  contre  mandat-poste) 


Les  abonnements  à  V  ((  Agriculture  pratique  des  Pays 
chauds  ))  sont  reçus  : 

A  Paris,  chez  l'Editeur,  17.  rue  Jacob.  —  A  Berlin,  chez  Dietrich 
Reimer,  29  Wilhelm  st.  —  A  Rome,  chez  Loescher,  corso  Soy,  —  A 
Milan,  chez  Hœpli.  —  Au  Caire,  à  la  librairie  Diemer.  —  A  Hanoï,  chez 
Taupin  et  G'''.  —  A  Rio  de  Janeiro,  chez  Briguiet  et  C'^  —  A  Mexico, 
à  la  librairie  Bouret.  —  A  Amsterdam,  chez  de  Bussy.  —  Et  dans  tous 
les  bureaux  de  poste. 


En  préparation 


DICTIONNAIRE    DES   PLANTES 

ÉCONOMIQUES    &    INDUSTRIELLES 


DES 


COLONIES      FRANÇAISES 

Espèces  utiles  et  nuisibles.  Description.  Propriétés.  Produits.  Usages.  Emplois. 
Applications  à  V alimentation,  f  Agriculture,  la  Médecine,  la  Pharmacie,  les 
Arts  et  i Industrie.  Noms  scientifiques,  synonymes.  Noms  usuels  et  coloniaux. 

PAR 

Jules      GRISARD 

ANCIEN    SECRÉTAIRE    GÉNÉRAL    DE    LA    SOCIÉTÉ    NATIONALE    d'aCCLIMATATION 
CONSERVATEUR    DU    MUSEE    COMMERCIAL    DE    l'oFFIGE    COLONIAL 

Ii'OUVRRGE    COIViPLiHT    Bfi    SOUSCRIPTION    :    SO    pt^. 
Comprenant  :  le  Dictionnaire  proprement  dit  ;  2  volumes  de  1000  pages  chacun  ; 

1  volume  Index  des  noms  vulgaires. 

DEMANDER      LA      NOTICE      DÉTAILLÉE 

A.    GHALLAMEL,    Éditeur,    17,    rue    Jacob.    —    PARIS 


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Les  fils  de  A.  PIAT*  &  C" 

85,  rue  Saint-Maur  —   PARIS 


GAZ  PAUVRE 


par  le  gazogène  OPTIMUS 
et  le  moteur  BENZ 


Transmissions    légères 

pour    les     Colonies 


Modèle  du  flacon  des  véritables 


PILULES  PURGATIVES 

du   D'   GUILLIÉ 

Ces  Pilules  à  base 
d'extrait  d'ELIXIR  TO- 
NIQUE ANTIGLAIREUX 
du  D'  GUILLIE  sont 
employées  avec  succès 
comme  Purgatif  et 
Dépuratif  dans  les 
maladies  du  Foie,  de 
TEstomac,  du  Cœur, 
Goutte.  Rhumatis- 
mes, Fièvres  Palu- 
déennes et  Perni- 
cieuses, la  Grippe 
ou  influenza,  les  Ma- 
ladies de  la  Peau, 
les  Vers  intestinaux 
— «^i^a»-  et  toutes  les  maladies 
occasionnées  par  la  Bile  et  les  Glaires. 

D"'  Paul  GAGE  fils,  Pharmacien  de  l"  classe 

S,  rue  de  Grenelle-Saint-Germain.  —  PARIS 

et    dans    toutes   les    Pharmacies 


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OU    OrGUILKÉ 
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BANQUE  DE  L'INDO-CHINE 

Société  Anonyme 
au  Capital  Social  de  Trente-six  raillions  de  franc! 

Privilégiée  par  décrets  des  21  janvier  18 /5 
20  février  1888  et  j6  mai  kjoo 

SIÈGE  SOCIAL  :  15  bis,  rue  Laffitte,  PARIS 


Succursales  et  Agences 


Saigon      Coctiinctiine  ', 

Tourane  Annam         ! 

Bangkok  siam  j 


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Chine 


Shangtia'i 

Hankeou 

Pékin  \ 

Tien-Tsin       ) 

Djibouti  C.bt--  lies  Somalls 

Singapore     Malacoa 

Fondichéry  imie  fanç. 

Nouméa     N    Calédonie 

Papeete  T;iiiiti 


Conseil  d'Administration 

Président  : 
Héiy  d'Oissel  (Baron).  40,  avenue  d'Iéna. 

Vice-Président  : 
DE  MoNPi.ANET  (A.),  5  bis,  VUS  d  11  Clirque. 

Administrateurs  : 
Demachv  (Ch.).  28,  quai  de  Billy. 
Henrotte  (Hubert),  12,  rue  de  Clichy. 
Masson  (Léon),  182,  boulevard  Haussmann. 
RouME  (E.i.  i5,  avenue  du  Trocadéro. 
Rostand  (A.),  22,  avenue  de  Villicrs. 
IJLLMANN  (E.),  99,  rue  de  Courcelles. 
Béthend  (E  ),  0.  avenue  de  Messine. 
DE  Trégomain,  24.  place  Malesberbes. 
Stern  (E),  5-7.  rue  do  l'Arcade. 
Simon    (Stanislasi.    Administrateur  -  Directeur. 

20,  avenue  Friedland. 
Demariiai.,  (.'omiiiissjire  du  Gouvernement. 


Association  Amicale  des  Anciens  Elèves 

de  l'Ecole  Nationale  Supérieure  d'Agriculture  Coloniale 

Siège  Social  :  NOGENT-SUR-MARNE  (Seine) 
(^iNGKNiEUKS  d'a(;riculture  colonialk) 


L'Ivolc  sn|i(Tienre  d'Ai^ricuilure  coionialc  recrute  ses  élèves  parmi  les  diplômés  des  Ecoles  supérieures 
d'At^riiullurc  cl<-  1-Vance  cl  de  Tunisie  et  les  licenciés  cs-sciences. 

Ell<-  les  jircpare  à  la  pralir|ue  de   la  direction  des  entreprises  atrricoios   et   teclinoloiiiiines  coloni.ilcs. 

Ces  in^rniiMirs  présenlent  donc  au  point  de  vue  théorique  cl  pratique  toutes  les  garanties  f[ue  les  pro- 
priétaires ou  les  sociétés  d'exploitation  coloniales  peuvent  exifjer  de  leurs  directeurs  techniques. 

L'Association  est  en  mesure  de  faciliter  les  relations  entre  les  intéresses  et  ses  membres  en  donnant 
tous  les  renscii^nemenls  nécessaires. 

(.idrrssrr  lu  r  n-rrKjjandimrp  un  Président  de  rAssociation.  à  Nogent-sur  Marne,  Seine). 


ENGRAIS    POTASSIQUES 

Nécessaires  à  tout  [)lanteur 

désireux  de  tirer  le  maximum  de  rendement  des  capitaux  et  travaux  en^a^ëfi. 

La   consommation   énorme  de  ces  eng-rais  est   la   meilleure  preuve  de   leur  efficacité. 

En  1909,  elle  a  été  de  |)liis  de 

TROIS    MILLIOrVS    TROIS   CK>T   MILLE   TO»ES 

Les  engrais  potassiques 
convenant  le  mieux  à  la  fumure  des  plantes  de  nos  colonies,  sont  : 

le    SULFATE      DE      POTASSE 

et    le    CHLORURE     DE      POTASSIUIVI 

Brochnrps  cl  renseignements  enuoijés  gratuiletnent  sur  demande. 

BROCHURES    EN    TOUTES    LANGUES 
sur  la  culture  et  la  fumure  de  la  plupart  des  plantes  tropicales  et  subtropicales 

s  '  A  DR  E  S  S  E  R 

au  Kalisyndikat  G.  m.  b.  H.  Agrikulturabteilung,  Dessauerstrasse  28-29,  Berlin  S.  W.  11 

ou   au    BUREAU     D'ÉTUDES     SUR     LES     ENGRAIS 
15,  rue  des  Petits-Hôtels,  Paris 


ASSOCIATION 


DES 


Planteurs  de  Caoutchouc 

48,  Place  de  Meir,  48 
ANVERS 


Centre  d'union  et  d'informalion  pour  tous 
ceux  qui  s'intéressent  à  lacullure  rationnelle 
du  Canutchoiic. 

RENSEIGNEMENTS 
techn iqiies    et    financiers 


Bulletin  mensuel,  16  pages  in-4u 


Actualités,  articles  techniques,  nouvelles 
concernant  la  culture  du  caoutchouc, rapports 
de  sociétés,  déclarations  de  dividendes,  le 
marché  du  caoutchouc,  cotes  et  rapports  du 
marché  des  valeurs  de  sociétés  de  plantation 
de  caoutchouc. 


Abonnement  :  frs.  12.50  par  an. 


MAISON  FONDE'i  EN  1735 


VILMORIN-ANDHIEUX  k  C'^ 

4,  Quai  de  la  Mégisserie,  PARIS 


& 

7.-^ 


-7^ 


LIANE  A  CAOUTCHOUC 
Landolphia  Heudelotii 


La  Maison  VILMORIN -ANDRIEUX  &  C'^  toujours  soucieuse  d'être 
utile  à  son  importante  ciienlèle,  a  cru  devoir  s'occuper  d'une  t'a(;on 
toute  particulière  de  l'importalioii  et  de  la  vulgarisation  des  graines  et 
plantes  précieuses  des  pays  chautls. 

Ses  relations  commerciales  avec  toutes  les  parties  du  globe  la  placent 
certainement  au  premier  rang  des  maisons  recommandables  pour 
résoudre  cette  importante  qnesti';ii 

Du  reste,  ses  efForts  ont  été  couronnés  de  succès  puisqu'elle  a 
obtenu  7  Grands  Pria;  à  l' Eœposition  Universelle  de  igoo,  dont  un 
s[)écialement  accordé  pour  son  Cxposilion  Coloniale.  En  outre,  le  Jury 
de  la  dernière  Exposition  Coloniale  de  Marseille  a  confirme  les  décisions 
du  Jury  de  1900  en  lui  attribuant  un  Grand  Pria;. 
Enfin,  suivant  une  longue  tradition,  la  Maison  se  fait  un  devoir  de  repondre  de  la  laço:.  ;,i  |)lus  di'sin- 
téressée  à  toutes  les  demandes  (jui  lui  sont  adressées. 

Graines  et  jeunes  plantes   disponibles  au  fur  et  à  mesure  de  la  récolte  : 

Plantes  textiles.  —  Agave  Sisalana  du  Yucatan  (vrai),  Cotons  sélectionnés.  Jute,  Fourcroya 
gigantea,  etc. 

Plantes  économiques.  —  Cacaoyer  (variétés  de  choix),  Caféiers  'espèces  diverses'.  Coca,  Kola, 
Tabacs  divers,  TIk-  d'Annam  et  d'Assam,  etc. 

Plantes  à  caoutchouc.  —  Castilloa  elastica,  Euphorbia  Intisy,  Ficus  divers,  Hevea  brasiliensis, 
Landolpliia  (diverses  sortes),  Manihot  Glaziovii,  Marsdenia  verrucosa,  Wilhighhein  edulis,  etc. 

Plantes  à  épices.  —  Canellier  de  Ceylan,  Gingembre  des  Antilles,  (iirnllicr,  Muscadier,  l»oivrier, 
Vanilles  du  Mexi([ue  et  de  Hourijon  (boutures),  etc. 

Graines  de  plantes  médicinales,  à  gomme,  à  huile,  à  essence,  à  tanin,  etc  ,  etc. 


Emballage  spécial.  —  Nous  croyons  devoir  appeler  l'attention  de  notre  clientèle  d'oulre-mer  sur 
l'av.-intage  qu'ils  trouveront  à  einployer  nos  caisses  vitrées  (caisse  Ward  pour  l'expédition  des  jeunes 
plants  ou  des  graines  en  stratification. 


GRAINES    AGRICOLES    ET    INDUSTRIELLES 

Graines  d  Arbre-,  et  d'.\rbusles  pour  pays  tempérés  et  tropicaux. 

Assortiments  de  Graines  potagères.  Fleurs,  etc.,  appropriés  aux  différents  climats. 


CATAi/)(HE  SPÉCIAL  POUR  LES  COLONIES  FRA.NCO  SUR  DEMANDE 

Correspondance  en  toutes  langues.  —  La  maison  n'a  pas  de  succursale  ni  de  dépôt. 


New  York  Botanical  Garden  Library 


3  5185  00258  4389