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Full text of "L'ami de la religion et du roi"

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FROM THE BlQUEST ÙF 

JOHN HARVEY TREAT 

OF LA«1tlNCE, MA5S, 
CLASS DF 1B62 




^ 



L'AMI DE LA RELIGION 

ET DU ROI; 

JOURNAL ECCLÉSIASTIQUE, 
POLITIQUE ET LITTÉRAIRE. 



Videte ne quis vos decipiat per philosophiam 
et inanem fallaciam. Coloss. II , 8. 

Prenez garde quVn ne tous séduise par les faux 
raisonnemens d'une yaine philosophie. 

Anvàlss catholiques. 



TOME SECOND. 

Chaque vol. j fr. et 8 fr. franc de port. 




A PARIS, 

Chez Adrien L^ Cl ère, Imprimeur de N. S. P. le Pape et de 
rArcheTéchë de Paris , quai des Augustins , n^. 35. 

M. DCCC. XIV. 



f^-Fnt33 



WÊTVVtû CMlag* UmrMjr 
Iteaibfaiid 



' ■ ; -< ^ ,,*■., 



* TABLE 

DU SECOND VOLUME. 



U% rétat religieux; seeotuf article. Poger 

Discours et dissertations littëtaises sur diffërens ûifets, par 

M. r^bj Moussaud. 5 

FormatîoA à Rome d'une ccraffrégation cbarm des affaires de 

rEglise. » 

Pétitions adressées à îa Chambre desDëputésj^ eentiee Tordon*^ 

nance qui prescrit l'observatioB des f(ke4 et dimanches. ibi4. 
Particularités sur k feue Reine , comnumiquëes par SL J}e9r- 

quiroQ.. iv 

Sur la mort de M« TabBé DesBouillona. is 

Sur lès collèges et autres étabhasemens (bodés, en France^, 

pour rinstruction des catholiques anglois et irlandois. 17 
Extrait d'un euTrnge du P. Quesnel y sur la «ôuv^raiàeté àw 

rois. • ' ar 

Sur les petits sémiiiaireB; a6 

Béception du cardinal ConsalvT, clUi|[e d'htte^mîssîon ch Pape 

àLiOndres. 20 

Pensées de Descartèsaur la religion et la morale , parM. Emery, 

ancien supérieur de Saint-oulpice ; premier article. 33 
Chefs-d'œuvre d'éloquence rbrétienne, où $eifjB:onfl de BossueC, 

Fénélon^Bourdaloue^etc.,^ .38 

Sur le service funèbre pour iTôùis XYI et sa famille. 39 

Extrait du rapport aur la- situation de ki.:F^allce~yet le bud^ . 

jet. 43 

Cabinet des tableaux de M. Cmssaire.. 4B 

Un nuage noir se forme k l'horizon, ou des signea-précurseuifs 

du fanatisme religieux , par M. Dubroca. 4g 

Ordonnance du Roi concernant l'acceptation des àom et \e» 

faks aux églises. 96 . 

Lettre du ministre de l'intérieur aux évéquet , jsur le Caté- 
chisme. 56 

an 



; • ^ i-i-y -^-•■••■«^•- -r 

Etablissement des dames de l'Enfant Jésus à Clermont, en 

Auvcif-gnc. ^^c Sg 

Proposition faite àla'C&am^rexles Députas rmtîve a« paiement 

des dettes contractées par le Roi en pays étrangers. 63 

Dieu auteur des grands evénemens arrivés en France en 18149 

par ui| dépujté au Corps Liegisiatif. ^ 65 

La science de la santé , soit pour le moral , soit pour le pHy«> 
' sique , ou Hygiène encyclopédique. 67 

Histoire de la vie privée et politique du vertueux Louis XYI, 

contenant des faits ignores des nistoriensr, etc. / 68 

Lettre de M. Sala , publiée à Gand. ;. j2 

Ouvrage sur le rétablissement des Jésuites > publié à Turm. 

«Discours adressé au Roi , par M. le chancelier , ati nom de la 
Chambre des Pairs. 76 

«Discours de M. Laine, en présentant l'adresse de là Chambre 
"- des Deputéis; 79 

Mémoire sûr les admii^istralions capfttilàires des évêques , en 
* ■ réponse au Mémoire de M, le cardinal Maury. &i 

^e Tour du cercle , ou Tableau de nos Malheurs et de nos 
crimes. 84 

ffRéflexfoiis^d'un propriétaire françoîs sur la liberté de la-presse. 

85 

Conduite de S. S/ envers ceuit qui ont fitvorisé te dernier 

gouvernement. ,86 

^ï>i8cour8 de M. Oatisel, yiemire^ffénérâ â'Aanienl, féstdatut 

à Beaiivais , au 91? Deum pourla jpaix. gji 

' Ordonnance du Roi sur les éçolçs militaires. 94 

'Pensées de Dèscartés sur la religidn et là mbralè; second af- 

» ticle. 97 

r%t«t nominatif des évéques non->démissionnaires. 102 

Service célébré, à Vemeuil, pour lès thef^ de Parmée royale. 

' , . ïo5 

Dis^oiars dix Roi à la première séûicé dù'Conséi! d'Etat. 107 

'iPrincipaiix griefs conti-e le roi de Saxe. ' m 

Nouvelles des missions 'de la Chine. ' . ii3 

Jlëtractation de M. Longo , nommé évéque de Spolette. 1 18 

lettre du Roi aux vk;aire^âiér«ux de Paris relative à la 

fête de rAssam|>tion. 119 

Déclaration du roi Louis XIH,. du. i6 février i638, 120 

péclaf*atîbti du roi lîiOttis 'XlVij sur le tflêittîe sujet, 1 2a 

liettçe de Louis XV.. 124 



(5) 

OràoltnsùCÊi des vicaires-généraux eu 'Conséquence de la lettce 
- "du Roi. Page i îS 

ÎDiscours de M. Fabbé Fressinom, prononcé dans la chapelle 

de l'Ecole normale. • ' iàieL 

Ado]^ion de la loi sur la liberté de la presse par la Chambre 

des Députés. ; laS 

Eloge liistori<^ue de Marie-Glotildé de France , reine de Sar» 
. daigne. 12a 

Tradition de FÉglise sur l'instîtiftion des ëvêques. i33 

Etablissemens de M. Fabbé Carron, en Angleterre^ . i38 
Adresse au Roi par quelques prêtres de Montpellier. ï4o 
Retour de M. l'evéque de Tonmay dans son diocèse , et Man^ 

dément à ce sujet. ' . i4l 

Visite du Roi à Versailles. ihid. 

Ordonnance du Roi sur la discipline militaire. 143 

jPanégyrique de^saint Louis,et£loge dii Dauj^iny par M. Pabbé 

de Boulogne, prédicateur du Roi. ' 14$ 

Instruction publiée à Rome par la congrégation établie pour 

les affaires de l'Eglise. * i5o 

Sur les réclamations des «catholiques anglois , au sujet de leurs 

étabKssemens en France, i5a 

Adrçs^'des administrateurs dés fabriqués de Pkris présentée 

aii Roij et réponse de S. M. i54 

4Bur le nombre précis d'évêques démissionnaires et non démi^ 

«ionnaires. i6t 

"Proclamation publiée à Rome, au«no||ii de S. S., pour les 

sujets qui avoient pris part au gouvernement de 1 usurpa^ 

leur. 167 

Détails sur mesdames Victoire et Adélaïde de France , décér 

dées à Trieste, à l'occasion de la mission de M. l'abbé Gal- 
: lois , chargé de rapporter leurs dépouilles mortelles en 

France. . - 170 

Yœu des marguilliers de la vilTe de Nîmes pour la naissance 

d'un'prince. ■ • • ' 171 

Lettre aux rédacteurs sur la diversité des liturgies de Francer i 77 
Sur la fête de saint* Louis à Paris. loS 

Sur le séjour de M. de CôucjVévéqiie de la Rochelle, en 

Espagne; ' j^ '^ 

?ur rétat de la relieioà catholique en Allemagne. 188 

Mort de M. Létondal , missionnaire f rançois à Pondichéry. 189 
Ordonnance du Roi pour là radiation des émigrés'. rgo 

y^ystge de Mm A ME 9 duchesse d'Angôuleme, à Lyon. I91 



(-6) 

lettre ftu sujet de Tdtivragé du P. Quesnel, cité.pMN %t àm 
' tom. IL ' Pa^ic^ 

Traduction de la bulle SoHicUudo omnium ecçksiamm) qui 

rétabKtla sociëtë de Jésus. 196 

Détails de la fête donnée au Roi par la ville de Paris. 207 «132$ 
Explication des Epttres de saint Pierre, jjar N. P. D. C. J.^oq 
Nouveaux détails sur les cérémonie» mi ont eu lieu à £ome 

à l'occasion du rétablissement des Jésuites. 914 

Sur les dames du Refuge , dites à Paris Dames. de Saint* 

Michel, . ai6 

Rentrée de M. Dastros dans Tadministration du diocèse d^ 

Paris. aao 

Sur la couffréj^ation des prêtres de Saintr-Salpîce. ibid. 

Bar \ei catnolioues anglois. , . , , aai 

Tradition de TÈelise sur Tinstitution ies éyérm^ê. . aaS 

Composition de Ta congrégation des affaires de TËgHse. 234 
'Eàii qui dé^fend ïes réunions maçonniques à Rome. iifia. 

Service pour les victimes du ^ septembre. a3$ 

Oi'doimance du Roi pour la création. d'une niaison 01^ seront 
^ réunis les jeunes condamnés du département de la Seine. a9§ 
^lovis, premier roi chrétien, fondateur de lauionarchie fran^ 

çoise, etc. , nar M. Yiallon. ,. 24* 

Les Avocats des Pauvres, ou Sermons de Bos8uet,.Bourdar> 

loue , JVfassillon , etc. , sur lés richesses , etc. 247 

Edit publié à Rome pour le rétablissement des ordres régur- 

Sur Fadministration ^n. diocèse cTOrléiftiiak . • aSi 

'Distribution des drapeaux à la garde nationale de Paris. .254 
Réclamations diverses adressées au rédacteur. 2,55 

Missions du Tbnqûin et de la Cochinçhine. L^^7 

Audience de l'ambassadeur de FrfLnce à Ro>me, e^, célébra- 
tion de la Saint-Louis dans cette ville. 264 
Arrivée à Paris de M "^f^ Louise-Adélaïde de Bourbon Condé; 

266 
Mort de M. Moinens, trésorier de la chapelle deHalle. 269 
Mort de M. Malouet, ministre de la marine* ^271 

Projet de loi réglementaire sur les cultes, etc. , par M*** * 
, ancien magistrat. 270 

Aéclaçiations de plusieurs curés sur teyur traitement. 281 
Discours de M. Ferrand, ministre d'Etat, en présentant un 
projet de loi pour la. restitution des biens des émigrés non 
aliénés. 2S6 



(7) 

BSfltoîre â«s malheurs et de la captiviié de Pie VII , par Àl- 
' phonse Beauchamp. P^c 28g 

Sermons de M. l'aboë Gérard , ' chanoine de Saint-Louis du 

Louvre. Ag3 

Sur l'ëtat des fenunes recluses dans les maisons de correction 
■ à Paris. . 2196 

Sur la perfectibilkë de Tesprit humain. 3o3 

Sur une livraison du Censeur.. 3o5 • 

Fôuvelles de Rome. , . 3i6 

4&ravure offerte à S. S. 317 

Kéclamàtionpournn siège épiscopal à Saint-Pol-de*Léon. itia. 
Nouvelles poiîtiaues. 3 18 

Mandement ''de M. l'archevêque de Baltimore pour ^ déli- 
vrance du Pape. ^ 321 
Nouvelles de Rome et de Parme. ^ 3^8 
Xllémoires t>our servir à THistoire ecclésiastique pendant le 
' 18*. siècle ; secondée édition. ^3o 
'Traité snr l'époque de la fin du monde , et sur les circon^ 

tances qui raccompagneront , par un solitaire. 537 

iSnr Tordre de Malte. 3^4 

Nouvelle lettre de M. Dominique Sala, relative 4 celle con«- 

• ^cernant le diocèse de Gand. 3^9, 

Sermons noaVéaux sur les sujets les plus intéressans de la 

religion , par J. B. Simon , prêtre. 353 

Beautés de mistoire de Russie, et beautés de l'Histoire de 

(^ : iPologne, par P. J. B. Nogaret. . 356 

J6ie des liahitans A? lYvo/r S l'occasièflar Aa rétablissement dea 

Jésnites. 363 

Ordonnance du Roi oui confirme rétablissement des Orphe^ 

lines de la légion d hoûneur. 367 

Aux rédacteurs sur la décadence des études ecclésiastiques. 

ibid. 

' Sur l'état de fa relidlon cathoHque dans les Etats-Unis. 369 

Sur les maisons religieuses, et en particulier sur Yàbbaje de 

la Trappe: 2^8 

Réglen:ient du prince sonverain des Pays-Bas sur l'imprime^ 

ne. 3ÔI 

Nécrologie. Mort de M. Larcher. -, 382 

Pragmens d^une traduction de Job. 384 

Tradition de FEglise sur l'institution des évéques; second or" 
\ ticle. ' . 385 

Ordonnano^ du Roi qui charge M. TarcheT^que de lleiins 



(9> 

dç la préçentadon aux archevéché&, évéchés et «utres tftref 

ecclë$iasti)|ues. ' Pog£ SgG 

Souscription pour le rétablissement de l'abbaye de la Trappe.. 

397 
Nécrologie. Mort de M"™«. la princesse de Cbimaj. ibid.\ 

£lémens dliistoire générale , par l'abbé Millot. 401 

îïouvelles de Rome. 4oft 

Rétractation d'un évéqué constitutionnel. 409 

Cérémonie aux Orphelines de la rue Barbette. 410 

Ordonnance du Roi sur les petits séminaires. 4^1. 

Conduite des çran^»^vicaire$ d'Orléans , relativement, à l'ail-. 

cien séminaire. • 4^2 

Jueemeht du tribunal de Nancy contre k divorce. 4^4 

Dénonciation au Roi , par M. Mébée. 4^ 7 

Nouvelles de Rome. , /^j\ 

Servie^ au^ Tuileries, pour la Reine. ibid.. 

Discours de M^ Sartelon dans la Chamblje des Députés.; ^i9 
Ordonnance du Roi sur les bopitaMX. 4^9* 

Pa9sage de M. le duc de Berry à Metz.. 4^0 

Service pour les gardes du corps, à Versailles. .4^^. 

Circulaire du roi d'Espagne sur la résidence des ecclésiasticrueft 

bénéficiers. wid. 

Réflexions sur la loi concen^ant la liberté de la pr0ss9> 4^^^ 



JFïn de la Table du second volume. 



On MQUMcrit pùiO' cet outrage, chez Adrien Le CflERE, quai det 

Augustins, /jo. 35. . . ! 

n enparott deux n®». par semaine, composé cbacnn de seize pages; 
prix, 25 fr. pour un an, i4 fr. pour six mois, et 8 fr. pour trois mow,; 
îranc de par^ p»r la poste j et {{our les pays hors du royaume, 3f fr. 
nour un an, 17 £r. pour six mois, et 10 fr. pour trois mois, ausu franc 
qbport. 



L'AMI DE LA R 




ET DU RféliSSU^ 



De l'Etat religieux^^'" ^^^ 



SECOND ARTICLE. 

L'éducation^ suivant le sage RôUin^ se propose 
trois objets , la science , les mceurs et la religion. Si 
cehe opinion n'est point un paradoxe; si, comme 
tiôus le ci^oyons' fermement, ces trois grands objet! 
doivent marcher de front', les ecclëàiieistiqu^' et même 
les corporations sont les meilleurs kiiititnteurs de la 
jeunesse. La religion est, sans douté j la plus fermé 
sauvegarde des moeurs , et les talétlt de l'esprit né 
seront jamais dan» \xoe être pef«^ei^ cpxé dès inStrumens 
dé corruption et de crime. Quels hommes sont donc 
Jplùs propres à faire aimer et respecter la' religion que 
<Geiix qui ^e sont voués à en J^atiquer toutes leS^maiLÎmes 
et tous les exercices ^ et dont la vie entière est, ed 
itjuelque sorte, un acte continuel' de- ptétë? U n'esi 
point de leçons plus profitables pottr la jeunesse qu^ 
<^lle$ de l'exemple; aussi tous les triâtes d'éducation 
Tecommandent-ils sur toute chose de ne dônnei* aui^ 
%nfàns que des maîtres dent lamoraKté soit éprouvée; 
Mais, nous dira-t-on, la Vtertu et 1» piété n'habitent* 
elles que les congrégations? Ne pem-oti pas trouve^ 
de maîtres sages et altères dans des écoles dirigées 
Tome IL L'Ami d^ la R^Ug. et du Rii. N*. XXVI. 



par des séculiers? Oui, mais il suffit d'uue excepixori 
pbur pi^oduire^Jes effets funestes. Qu'un ecclésiastique 
attaché à un corps s'écarte de l'ordre , la règle est là 
pour l'y ramener : sa faute sera aussitôt punie ; et Je 
mal pourra être réparé avant même qu'il se soit fait 
sentir. La discipline de ces établissemens peut se re- 
lâcher : sans doute, mais elle existe, et il ne s'agît 
que de la remettre en vigueur ; au lieu qu'elle n'existe 
pas, et ne peut exister, lorsque les chefs n'ont poim 
d'autorité, et que les inférieurs ne sont point tenus » 
l'obéissance. 

. Avant la ré.yipil$|f.ion , les religieux étoient encore 
chargés du,plus. grand nombre des collèges en France* 
Les Benédictias 4^ la congrégation de Saint-Maur 
présidoient à la plupart des écoles royales militaires 
nouvellem^pt (fondées. Ceux de Cluny, de Saint- 
yannej»:, les Cç^dcljers, les Barnabites se vouoienC 
aux soins de rin^trpction publique dans différentc^s 
yilles du roy^auQi^.' Les Dompaicains, dans leur seule 
province de Toulouse, occupoienttrenterdgux chaires 
ou maisons d'éd^pâtion. Les études [irospéroieut entra 
leurs niain<^ ; «t ellcis étoient bien moins florisstfites 
(lans les callég(^3 dirigés , à la même époque^ par des 
ecclésiastique^ séculiers. C'est qu'il est fort différent 
de se .vouer y dè^^ sa jeunesse , et sans retour, à Une 
profession dont oii fait l'unique objet de tous ses soinS| 
ou d'exercer sioqs vocatioi^ ce que l'on regarde CQmme 
un niétier y comme un moyen de fortune. Les mem- 
4>res de corps , séparés du nionde, n'avoient d'autre 
aml^ition que de mériter le suffrage de leurs supérieurs 
et l'estime de leur ordre. Leurs besoins étoient bornés 
pptnme leur .ambition. Nul intérêt étranger, nul souci 
ne venqient.les distraire. Aussi leur instruction étoit*» 



(5) 
elle plus profonde, leur zèle plus actif et plus desiu** 
teressé, leurs travaux ordonnés avec plus d'ensemble* 
On ne voyoit point un professeur s^attacher exclusi-* 
vement à un écolier riche dans l'espoir d'obtenir des 
avantages qui le missent à même de quitter un état 
dont il se dégoûtoit. 

Le zèle des religieux y pour renseignement , étoit 
tellement sincère, que dans le temps où on leur re-* 
prochoit avec tant d'amertume leur paresse, leur ava- 
rice, leur inutilité, plusieurs communauté soUici- 
toient la faveur d'être chargées, gratuitement, de l'ins- 
truction publique. En 1 780 , l'abbé et les religieux 
de Saint-Bertin , offrirent aux Etats d'Artois de dé- 
frayer, aux dépens de l'abbaye, le collège de Saint- 
Omer, dont ils étoient les fondateurs, et de former ^ 
du revenu actuel, des bourses pour les pauvres enfans 
de la province. L'ordre de Prémontrés a voit fait office 
au gouvernement de se charger de collèges. L'abbaye 
de Betielai de cet ordre, celle de la Toussaint, près 
de Strasbourg, avoient de très-belles institutions de 
ce genre > et elles étoient sur le point de se multi- 
plier. \ 

,lIo avantage inappréciable de, l'éducation dirigée 
par les religieux, c'est qu'elle est peu coûteuse : lé- 
conomie de la vie de communauté, double, triple pour 
eux les moyens de subsistance ; c'est un fait démontré. 
Ils trouvent chez eux tous les élémens de leurs tra- 
vaux, et ne sont pas obligés d'acheter à grands frai$ 
les «oins d'un professeur habile. Jadis une famille 
pouvoit, sans se ruiner, pourvoir à l'éducation de 
trois ou quatre enfans à la fois. 

Que devint l'instructîion publique après la disperr 



(4) 

SiOB des coi*ps? Des liommès, sonvcnl sans apliludc, 
ibndèi'eni^ par spéculalion d'intérêt, des écoles dont 
le moindre inconvénient élolt l'anaichie (i). Dés maî- 
tres légèrement choisis, rassemblés au hasard, sans 
lien , sans concert éntr'eux , ne ponvoient Inspirer à 
leurs élèves une émulation qu'ils n'avoient point. I^e^ 
emplois subalternes éioient remplis par des individui; 
qui venoicnt cacher dans ces maisons leur misère ou 
leur incooduite : méprisés des écoliers, ils les cor- 
rompoient souvent par* le scandale de leurs moeurs. 

Depuis il a élé établi un corps chargé d'exercer sur 
I ènseiçnement une surveillance nécessaire. C'ejt a 
teux qui ont examiné les résultats qu'il a obtenus , a 
juger si ce corps remplace avantageusement les con- 
grégations ecclésiastiques , si la discipline y est établie 
sur une b^se solide, si elle est suffisamment religieuse, 
s'il y a concert et harmonie entre toutes les parties (Jic 
ce corps, s'il est mu par un ressort efficace , si les, 
moyens sont dignes du bi^t; toutes questions qu'il ne 
oous convient, pas de résoudre. 11 nous suffit d'avoir 
donné des idées. C'est à l'autorité à porter sur cette 
pariiç. important^ un regard, attejitif , et à adopter un 
plan qui concilie les intérêts de la religion et de la 
morale avec ceux des sciences et des lettres, et qui 



(i) Ce que nous cHsons des maisons; d'éducalîon ne sauroit 
être appliqué , sans doute , aujourd'hui a toutes celles qui , 
«ius le titre ^écohê secondaires ^ sont incorporées à i'IJni-* 
versité, et soumises à. des ré^ileiinens uniformes. H en est qui ^ 
même avant la création de l'Université , jouissoicnt J^une ré-» 
pulation justement acquise. D'estimables instituteurs ont puis- 
sarnttiént conconi*!» à la testauratioa des ]>0Dnes études doul 
lis avoient conseiTé la^traditton. 



•( 5 ) 
assure aux généiratioos naissaatesun bienraît dont re!&< 
périence du passé nous fait sentir dayantage^la né- 
cessités B., 



Discours et Dissertations littéraires sur différens sujets, 
par M. Tabbé Moussaud , professeur emerite au 
collège de la Rochelle, et n^ewbre de f académie dés, 
belles-lettres de la même ville {i). 

Quoique ce Journal soit plus spécialement destiné 
à tiaiter des matières religieuses^ it,nest point ce** 
pendant étranger aux bonnes lettres, et 3on titre Tan- 
nonce. Les ecclésiastiques y étant ioitiés par leum 
premières études , elles font le délasaement de la plu*^ 

{)art d'çntr'eux, et rien nest plus digne d occuper 
Givr loisir. Elles sont surtout d'une graûde ressource 
à ceux qui habitent les campagnes» Li^ bons livres 
suppléent pour eux la socîclé , qu> soi^ont leur man** 
que, et qu'ils trouvent plus difficilênient encore dans 
le commerce de Jeur^ confrères, aujourd'hui que la- 
rareté des ouvriers évangéliques laisse beaucoup de 
paroisses veuves , et tient à pne plus grande distance 
les unes des autres, celles qui ont le bonlieur de n'être 
point encore dépourvues de pasteunu.. Enfin la cul-» 
ture des lettres fait^ jusqu a un certain point, partie 
des devoirs ecclésiastiques, dont un des pnncipûuit 
Ç3t rinstruçtion. Il n'çst pas doiitie^QX. qu!ua prêtre 



" (i) Vol. în-8*. de 597 pages; prix, 5 fl».^ et franc de porl^ 
6 fr. 95 c. Â Paris ^ chez Maradan , lîbraîreVme it& Griiads^ 
AugosUns^ n"*. 9 \ e^ au box^au do JotAnaL . ... 



(6) 
lettre ne. soit plus propre à instruire. Les pères dé 
l'Eglise les plus distingués s'éloient rendus habiles 
dans les lettres, et n avoient point négligé la lecture 
des bons auteurs profanes. Leurs ouvrages prouvent 
non-seulement qu'on peut faire un saint usage des 
connoissances qu'on y puise , mais encore qu'elles , 
servent à donner aux écrits ou aux discours religieux 
une force de raisonnement et de persuasion qu'on 
îi'y trouveroit pas sans elles. Ce sont, s'il est permis 
de s'exprimer ainsi ^ les vases précîetix dérobés à l'E- 
gypte, dont la riche matière a pu ensuite être em- 
ployée à l'ornement du tabernacle. 

Les pièces contenues dans ce recueil sont au nom- 
bre de douze; Il ^n est une qui, par son but moral et 
la manière dont M. l'abbé Moussaud a envisagé son 
sujet, nous a patii' mériter d'être distinguée. C'est un 
discours sur Vidée que les écris^ains dowent se former 
de la gloire littéraire. L'auteur entreprend d'y prou- 
ver^ que sans iin but utile et honnête, le talent, à 
quelque haut point qu'il sôit porté, ne petit aspirer 
à la véritable gloire, ne peut espérer de robténîr.* 
Point de vraie gloire, selon lui, si l'estîme ne se 
joint pas à l'admiration qu'on excite , et point de vé- 
ntd)le estime que celle des gens vertueux ^ que celle 
qui s'accorde à dés choses honilêtes. 

Quelle fm' doivent donc se proposer ceux qui sui- 
vent la carrière des lettres, et qui font leur occupa- 
tion de IVt d'écrire? D'éclairer sans doute leurs lec- 
teurs, de les instruire, mêhie lorsqu'ils paroissent ne 
vouloir que les amuser, et surtout de les rendre meil- 
leurs. Sans cela point de gloire; car, pu leurs pro- 
ductions soujt vides .d'intérêt, et quelle gloire y au- 
K>it-il à en retirer, ou ello^ tendent au mal, et ne 



(7) , 
peuvent dos-lors attirer sur leurs auteurs que le Llimé 
et ]e mépris. Trois objets doivent être sacrés pour 
quiconque écrit : la religion , les mœurs et les lois. 
Toute atteinte à ces trois bases fondamentales de Yé^ 
df(ice social y dévoue à la hcHite celui qui s'en rend 
coupable i Ainsi, l'incrédule qui sappe les vérités re- 
ligieuses, sôit en les attaquant de front, soit en cher* 
chant a les rendre douteuses, soit en déversant sur 
dles le ridicule ; l'écrivain licencient qui souille sa 
plume en la consÂcrunt au vice, qui inspire le goût 
de la débauche, qui propage la corruption; le poli- 
tique qui prostitue la sienne aux factions^ ou même 
l'auteur qui ébranle les bases du gouvernement en 
érigeant en vérités' positives des abstractions, des 
nouveautés systématiques, sur rorigîuef des sociétés, 
sur les prétendues conventions tacites d où émanç 
le pouvoir, sur d'autn$ questions semblables, au 
moins oiseuses, quafid elles ne sont point nuisiUes à 
traiter^ tous cenx--là, queh|ue habiles qu'ils soient, 
de quèlcpies couleurs magiq^s qu'ils revêtent leurs 
écrits,; n'ont aucun droit k la gloire** On admirera 
peut-être leur talent; mais les gens sensés gémiront 
sur le mauvais emploi que ces écrivaiiis en auront 
fait. ; ' 

L'auteur prouve ensuite que' fa^ seule* estime vén- 
table, celle qui contribue à la vrane gloire, ne peur 
être que l'estime des gens die bien* Sieule êlleest ho- 
norable. Qu'est-ce, en -effet, que le^sô^ge des mé- 
cbans,des geos perveis? {cognes éua^cttêmes d'es-* 
time, comment pourroit-on attacher quélqiùe prix » 
la leur? L'estime des gens de bien est seule réelle,, 
parce que seule elle a un fondement solide. Seule>. 
aussi elle est durable, parce qu'elle se fortifie avec le 



iemps^ ftu lieu que la fausse estime ^ le suffrage que , 
détermine la passion ou Tiotérét, périt avecxeux qui 
raccordent à des petsopnos ou à des choses qui ne ia 
méritent pas, Combien y par ce motif^ d'ouvrages cé- 
lèbres dans leur temps , sont Aujourd'hui oubliés et 
tombés dans le mépris ! 

. L'auteur ne parle que de la gloire littéraire; mais 
les mêmes principes peuvent s'appliquer à toute sorte 
(Je gloire 5 à celle que procurent les grands talens 
et les grands succès dans les .arts ^ et même à la gloire, 
militaire. Un peintre ne parviendra point si la gloire 
par les compositions les plus exquises ^ si elles sont 
coutraîres aux mœurs. Qu'au lieu de s'exercer dans 
une cause juste > la bravoure appuie l'oppression et le- 
brigandage^ il n'y a plus de gloire. Rien n'est au-dessus, 
de celle du grand Matathias et de ses courageux fils^ 
combattant pour leur Dieu^ pour le maintien de leur 
mlx^y pour leur patrie; et les exploits, guerriers d'un 
^ttila^ ou d'autres prétendus héros semblables ^ quel-^^ 
que YSMillance iqu'ils aient déployée ^ quelques suocès^ 
qu ils aieot^buana, ne parlent à h postérité que des 
noms odieux* 

t Des autres pièces dont est composé ce recueil^ les 
unes ont pour objet des questions de grammaire ou de- 
littérature. D^autres traitent différens points relatifs aux 
sçienees et aux arts, comme la .prééminence des beîles' 
lettres sur les scieûces; d'autres enfin sont des jeux 
d'esprit 9 agréaUes 9 etc.; mais toutes fout honneur au 
goût, aux oonnoissances , et surtout aux sentimens 
honnêtes de l'auteur. L. 



<9) 



Nouvelles ecclésiastiques. 

Rome. Il y a plus d'un mois que le soi|verain Ponlirc, 
est de retour dans sa capitale, et l'allégresse du, peuple 
paroit aussi vive que le premier jour. Les acclarnationji 
continuent. Il faut avoir été témoin de ce spectacle pour 
s'en faire une idée. Je ne crois pas que les triomphes si 
yant'és des anciens généraux romains offrissent tant de 
pompe et suiloût tant d'enthousiasm«. S. S. s'est mon- 
trée très-sensible à ces témoignages d'attachement d'un 
peuple si fidèle, et paroit, désirier vivement de lu^ faire, 
oublier ses malheurs. Ella vient de former une çongré-. 
cation chargée de s'pcçuper spécialement des a&ires de. 
l.Eglise (i). £lle est composée des cardinaux Mattei , délia 
Soiliagiia, di Pietro, Pacca et Litta, auxquels on( été 
adjoints comme consulteurs MM<^'* Bertazzôli, archevè* 
que d'Ëdesse; Morozzo, archevêque de Thèbes; Arezzo, 
archevêque- de Séleucîe; trois généraux dWdres et cinq 
ecclésiastiques. M^*'- Sala^ camerfer secret, est secrétaire* 
On Ira^railLeaveç soin à effacer l^ traces de la persécu^t 
tion. S* £• le car^itiali- vicaire, a cendu'iBti^ 'Ordonnanc% 
pour le costnine des ecclésiastiques. Elle leur pr^çrit de 
conserver ou de reprendre la, forme. d').iabiUement qui 
convient à leur état, et de rçnonc^r aux innovations 
que le temps avoit introduites ou quef la dernière per-n 
sécution avoit autorisées. Elle leur rappelle que pour être 
respectés ils doivent se respecter eux-mêmes. Les collèges 
et établissemens publics se reforment peu â peu. 

Parts, Dans la séance de la chambre des DepUlés, du 
il juillet, un membre a fait, au nom de la commission 
des pétitions, un rapport sur i'ordonnafice de M. le di- 
recteur-général de la police relativement à l'observai îon 



j(i) C'est celle annoncée dams notre numéro précède nt. 



(.,o) 

des dimanches et fêtes. Ce membre a donne gain de 
cause à quelques pétitionnaires qui réclamoient contre 
Tordonnance. Il a dit que les cito»yéns ne pouvoient pas 
%lTe contraints à observer tel ou tel culte, et que des 
rëglemens faits sous une législation qui ne protégeoit 
qu'un culte, et proscrivoit tous les autres, ne pou-' 
voient avoir aucune force lorsque la tolérance est pro- 
clamée. Mais ce député ne paroit pas avoir bien saisi la 
question. Cesser le travail le dimanche, n'est pas préi- 
cisément observer un culte. C'est plutôt une déférence 
pour le culte dominant , un hommage extérieur à la 
religion nationale. Or, il semble que le gouvernement 
a bien le droit d'exiger cette déférence. Comme elle ne 
s'exerce c(ue sur les travaux publics , c'est une affaire 
d'administration et de police, conforme d^ai Heurs à 
l'usage de tous les peuples civilisés. Ce qo'on a dit que 
les anciens réglemens ne pouvoient avoir aucune force 
aujourd'hui, ne paroît pas fort concluant. Ces régle- 
mens ne sont point opposés à une sage tolérance. Toutes 
les communions chrétiennes observent le dimanche. Ant- 
enne ne peut se plaindre d'un règlement conforme a 
l'esprit de sa crayance. Les pays ou la tolérance estlef 
plcis ét^ndtte, 4iè les secte» sont le plus multipliées^ fmt- 
établi, comme le? antres, l'observation du dimanche. 
Qui pourroît s'en plaindre? les Juifs, les athées, ou ceux' 
qui ne voudroient reconnoître aucune reUgion. Les Juifs' 
sont en ti*op petit nombre pour mériter ici une excep*> 
tion. Les athées sont également, il faut le croire, en 
trop foîlïte-îiiinorité pour qu'on doive intervertir en' 
leur faveur l'ordre général* et quant à ceux qui ne vou- 
droient reconnoitre aucune religion , on ne les oblige pas 
par là à en reconnoitre uue; on les astreint seulement 
à se conformer extérieurement à une mesure que la re- 
ligion réclame, qiie la raison avoue, que l'ordre de- 
mande; à une mesure qui ne contraint point les con- 
sciences, qui no blesse aucun préjugé, qui est pr^scrîle 
par toutes les législations^ qui s'observoit en France 



- / " ) . 

même avant la révocalion de l'cdit de Nantes, quidé^ 
coule nalurellemenl du principe constitutionnel que la 
religion catholique est la religion de TEtat* Il faut es- 
pérer ijne tous les bons esprits se rallieront peu à peu 
à ces idées qui sont à la fois morales, politiques et re- 
ligieuses, et que nous renoncerons à ces abstractions, 
à ces rêveries systématiques , avec lesquelles on sapoic 
lous les principes, on arraclioit tous les freins, on éuer- 
voit loot le corps social. Le temps des innovations, de 
la lôquèle et des sophismes est passé , et il en faut re- 
venir aux bonnes et anciennes théories, aux sages pra- 
tiques, aux ordonnances consacrées. Toutes les nouvelles 
]égi«lalions n'en ont que mieux fait sentir Tutilité et la 
nécessité de l'ancienne. ( 

^^M. Desquîrou, curé dans le diocèse, de Paris avant 
la révolution, et aujourd'hui curé de la Motte sur Beu- 
vron , au diocèse d'Orléans, s'éloit trouvé dans les prisons 
de la Conciergerie en même temps que la Reine. Leur» 
chambres étoient voisines, et leurs fenêtres donuoient sur 
la même cour. Le même domestique servoit l'infortunée 

{xrincesse et M. Desqoirou. La femme du geôlier éloit' 
Qrt touchée de la situation de la Reine, et elle fut la 
I>rerajèyç/a eu parler; à son voisin^^ qui taisit eettB-occ^i-» 
sfon pour faire offrir à la Reine tout ce qu'il posaé- 
doit. La princesse lui demanda quelques livres de piété, 
et le curé fut assez heureux pour lui en procurer. 
II parvint même à avoir une entrevue avec elle; il:nô. 
nous dit p^s par quel moyen. Il paroîtroit par son ré- 
cit qu'il confessa S. M. Comme la Heine apprit quelque» 
jours après qu'il alloit partir pour les galères, eà il 9tyàit 
été condamné par le tribunal révolutionnaire à réiter 
huit ans, pour avoir favorisé, disoit-on, les émigrés, 
elle le fit prier de transmettre à sa famille^ et surtout 
à ses enfans, s'ils lui survi voient, ses seritimens pour eux, 
€u même temps que des exhortations à se bien pénétrer 
de la religion , seule consolation des malheureux. M. Des- 
qBlrgu a cotiservé fidèlement le souvenir des parol©ï 



(xa) 

qu'il étoîl rîhargé de transmettre. Depuis le retour d« 
^ladame, il est venu à Paris, et a fait part de ces dé-i 
tails à M"*^- la duchesse de Sérent, qui en a insjtruît la 

} princesse. S, A. R. a désire s*en entretenir avec le con- 
Ident des dernières pensées de son auguste mère. Elle 
a accordé, le 7 juin, une audience à M. Desquirou , e( 
a entendu avec courage le récit des particularités dont, 
il étoit instruit. Elle l'a remercié avec bontë, et a^daigné 
depuis lui faire passer la décoration du lis qu'elle avoit 
obtenue du Roi. pour lui. C'est ce qui résulte de dçujc 
lettres que nous avons reçues de cet estimable ecclésiasr 
tique , et dont nous avons cru que la substance pouri:oi| 
intéresser nos lecteurs. 

Versailles, Le curé de Saint -Louis de celle villi 
*anl mort, M. l'évêque y a nômnié M. l'abbë Grahd- 
j^an , curé de Montmorency, et qui exerçoit , en quelque 
sorte , dans ce canton j les fonctions de grand-vicaire. Sa 
douceur , sa prudence , son expérience dans les afiaires 
lui avoient donné la confiance du prélat, qui Tavoit' 
chargé de plusieurs commissions importantes et d'une 
inspection générale sur les lieux ci rcon voisins. M. l'évê- 
que^ en l'appelant auprès de lui, et en lui coiifSant une 
placeplus impeMâMe ,' n fait un choix auquel applaudi- 
ront ceux qiii connoissent M. l'abbé Cfrandjean. Celui-ci 
a été installé, vendredi 8 juillet, par M. Tévêque lui- 
niéme, qui ar prononcé à cette occasion nn discours que 
l'on a entendu avec intérêt. Le nouveau curé a répondu 
«ion moins heureusement. Il a reçu également des let- 
tres de grand-yîcairè. C'est à la fois une bonne acqui-. 
sition pour la paroisse Saint-Louis, et pour le diocèse 
de Versailles. ' 

Rennes. Cette ville vient de perfre un saint pritre^ 
Borà^^ iWt. Desbouîllons, âgé d'environ 70. ans. Il n'oc- 
cuppit aucun poste dans le ministère ecclésiastique » 
néann\piins la prière , le confessionnal, la prédication, 
la visite des malades ejt autres œuvres de charité par^ 



( '3) . . 

tngeoient tout son temps. Il prêdiolt presque tons les 
dimanches et fêtes de Tannée. Ses sermons étoient solides, 
et la simplicité évangélique, le to^i animé et plein d^onc- 
tion avec lesquels ii les débitoit, et qui nionlroient Tar- 
deur de sa foi et do son amour pour Dieu ^ soutenus par 
la sainteté de sa vie, donnoicnl un grand poids à ses pré- 
dications. II confessoit presque tous les jours jusqu'à huit 
heures du soir, et le i3 juin il confessa encore jusqu*à la 
même heure : le même jour, après son souper , il fut 
frappé d'apoplexie : les remèdes qu'on employa furent 
inutiles; il recouvra un peu de cônnoissance, mais non 
la parole, et rendît son ame à Dieu le i6 juin. M. l'é- 
Vi^que qui l'étoit allé visiter le second jour de son acci- 
dent, déclara qu^il perdoiten lui un des prêtres les plus 
saints et les plus titiles de son diocèse. Son corps fut 
gardé deux jours, pendant lesquels il y eut grand con- 
cours de monde pour le v'oîr et faire toucher des chape- 
lets à son corps y au point qu'on fut obligé de fermer 
les portes pour empèchei* ia foule. Il a été frappé d'uii 
accident suhit, mais non d'une moji^t imprévue. 

Madbid. On se rs^pelle que le nonce du Pape , 
M*^- Pierre Gravinia, archevêque de Nioé^y fut des pi*e^ 
m fe ris en butte à la tyrannie dtî derniet* usurpateur, qui 
vouloit le punir d'un doubla crime, de s^a fidélité ...pour 
son souverain, ^t de son attacl^em^iU ^ lii, caqae, e^pa-» 
gnole. Ce prélat ne vouUi t. jamais ceçonuoiixe' Jofiepbi 
Obligé de s'éloigner, il ne plut pas non plus aux am-< 
bilieux cortès, qui lui interdirent ses fonctions et mi-, 
rent le séquestre sur ses biens. Le roi., informé de ces 
mesures îUégatè^, a fait écrire à M*"- Gravina, par le 
duc de San Carlos, pour l'inviter à reprendre ses fonc- 
tions, «t Iqi témoigner sa joie du i^èlour du «ouverain 
Poutife à Rome. M. l'archevêque de Nicée, dans sar n'-^ 
poose^ datée de Ta vira, le 5 juin^ î^nnohee qu'il Ta par-^ 
tir pour Madrid, et félicite, à son tour, S. M. de son 
rétablissement sur le itim^ de ses pr*res. Les adressei des 



(4) 

corps ecclésiastiques et religieux continuent. Les abbayes 
et les monastères rentrent 'dans tous leurs domaines* 
Les couvens qui avoient été exceptés de la restilution 
générale faite aux religieux de tous les ordres, doivent être 
rendus , comme les autres , à leurs possesseurs y d'après 
un ordre du Boi, qui ne veut p<Hnt qu'on ait égard a aucufi 
des prétextes tillégués pour retarder cette restitution. 
M. Raphaël Menendez deLuarca , évèque dcSaint-Âuder^ 
vient d'être nommé à Tarchevêché de béville , sur le refus 
de révêque d'Orense. Ce prélat^ quoiqu'âgé de 80 ans , a 
montré beaucoup de zèle et de dévouement pour la cause 
du roi. M. Vermond-Arîas Fregeiro, évêque de Pampe- 
lune, a été nommé à l'archevêché de Valence. 11 est de 
l'ordre de Saint-Benoit, est âgé de 72 ans, et ne s'est 

Îjuère moins signalé que l'évêque de Saint-Ander contre 
'usurpateur qui , si on s'en souvient bien , a souvent in- 
jurié celui-ci dans ses bulletins. Le roi a accordé un lo- 
gement dans son palais à son ancien confesseur , le cha- 
noine. I>. Blas Ôstolaz, qui, jusque dans les derniers 
cortès , a plaidé la cause du prince et de la monarchie. 
Il Ta fait chapelain d'honneur. 



Nouvelles, politiques* 

- Paris. S. M. est beaucoup mieux. Néanmoins elfe ne s'est 
pas rendue dimanche à sa chapelle, et elle a enteuda la messe 
dans riutérieur de ses appartemens. 

— On travaille avec activité au château de .Yersailles. Tout 
annonce que cette magnifique habitation sera rendue pra- 
chaÎDement à sa destination. Il y a deux K|?i41e ouvriers, et 
les réparations avancent, dit-on, comme 'pàfeuchaniement. 

•^ Par ordre du Roi, il a été établi, depuis le 5 de ce 
mois, au palais des Tuileries, un nouvel ordre de service 
fort honorable pour la garde nationale. Jusqu'alors, l'ordre 
étoit transmis par l'intermédiaire de l'adjudant du nalais : le 
Roi a orflonné que MM. les capitaines^commandans Us postes 



(15) 

de la garda nationale ae readroient len» Iqs sorrs avec MM.Je» 
oiBcîers des gardes-da-corps , dons la salle du irôiie , pour 
j recéToir ea même iciops Tordre de M. le capilainc de» 
gardes de quartier. Cest aussi à M. le capitaine des gardea 
que Pofïîcier de !a garde nationale fait diredemeut le rapport 
de neuf heures du malin. 

Lorsque le Bol se rend k la messe , un grand nombre de 
personties se trouvent dans la salle des maréchaux, sur le 
passage de S. M. MM. les grenadiers et chasseurs an service, 
et d'autres gardes nationam en uniforme, se mettoient or- 
dtnaÎFement dans la foule : S. M. s'en est aperçue ^ elle a or- 
donné iqa'il y eûi, dans la snUe des maréchaux, uae place 
réservée à !RÛf. les gardes nationaux; et dans son paange, 
elle leor a doosé des mar^pMesparticiiU^refl d'altentioa et^ de 
bteQTetHance. 

- M. le duc de Grammont, eapitaioe des gardes^ quartier, 
en traoMicItaot ces ordres du Roi, a fait connoitre que l'in- 
.leotion de S. M. étolt ds'accord^ à MM. lesgardes nationaux 
tout. ce qui 9 n'étant pas' contraire aux ordonnances, pour- 
roit rendre leur semœ plus agréoble. Sur la demande d» 
M. le capitaiae^omraandant , M. le duc de Grammont a sur- 
4te-champ donné des ordres pour transmettre ailleurs les postes 
de la gendarmerie et ties sapeurs-pompiers , et laisser en en- 
jtier à la g^de nationale k corp»-de-^garde du pavillon de 
Marsan. 

MM. les brigadiers des gardes'du-corp» de $ervice aux Tuî* 
]eri^^ dans imè visite aux capitaines-H^om manda ns les postes 
de ia garde nationale, ont exprimé les mêmes sentimens, et 
MM. les gardes-dtt^corps mettent une attention particulière 
4 emplèfaer que le public ne s'empare , dans la salle des ma- 
réchaux^ de la place réservée à MM. les gardes nationaux. 

. — :M"*. la duchesse douairière d'Orléans arrivera à Paris 
le aa de ce mois. Les dernières nouvelles qu'on a reçues de 
cette princesse, étoient de Marseille, où elle a été visitée 
par M^'- le duc d'Orléans, son iits, qui passoit par cette ville 
pour se rendre à Toulon, et qui a du s'j embarquer pour la 
Sicile. 

— M. Pages, chef de division h la direction générale de 
rimprimerie et de la librairie /est nomitoé secrétaire-général 
de cette admipistration. 



— Un nriîcle inséré, le i8 juillet, au Journal de Paris] 
porte que des agens subalternes de la police ont exercé , la 
Veille, des Texaiiou^ envers plusieurs marchands, relative- 
ment à 1« fermeture de leur boutique. Il est dé fait seule^^ 
ment, qu'un individu qui n'appartieat en aucune manière à 
la police, et dont les mauvaises jnion lions sont trop évidentes, 
s'est présenté comme un agent de police chez quelques mar- 
chands dans le voisinage du bureau du Journal de Paris, et 
s'est permis de faire des injonctions avec insolence. Quelques 
citoyens honnêtes ont été snr-fe-champ en prévenir le com^ 
missaire de police du quartier; çiais, dans l'ialervalle , lé 
prétendu agent de police avoit disparu. * / 

GHATELLERAiaT. Il estuti peu twd pouT parler de la récep* 
tion que notre ville a faite à M. le duc d'AngouIéme lorsq^slt 
,p#Ss« ici, taài$ il importe néènisoios de niootrer que nos h«<- 
Jjitans ne sont pas animés d'un moins bon esprit a/tmeemn das 
jsutre» provinces. Malgré la pluie, toute la ville.etoîl debora. . 
JLJoe gJ^RiU à cheval, s'était formée. S. A. B. fitarréter sa toii- 
litre d^vi»nt la porte de l'église de Saint- Jean oti le alergé !• 
Jïacaxigua. Il re^ui ensuite, i la poste, Ijes hommages den ao«- 
torités, et y répondit avec bonté. Il s'est montré satisfait de 
notre accuçil,. e( il est vrai q«e 1» joîe étoît générale. Notre 




terreur, on força de nuit la prison pour délivrer un. pfétpe 
^uç Von menoii au aupplice, a Poitiers, parce qu'il. a voit élé 
trouvé disant la messe. Il a échappé ainsi à la «[lort. C'est 
ainQ preuve, entre beaucoup d'autres , des dispositîons des 
habitaasde.Gha^ell«r4ttlt.K li . . & 



.. ERRATUM. 

Page aoS , %a^ i9>^ tuit^anies. U r^iuroit^ il se fai&^ii i:|n plair 
'tC\r de ck>Dnep les prcmiers'déycloripém^ns. Il sa voit ensuite ppusser 
ei produire soa jeune élèye à ses oispositions. Lisez : Il l'aUiroiiVil 
&« fai$oH,«a fti^isir.de d^iiiy^rfà ^çs dis|(jO$itioi|s les 'promiers d^vu- 
loppcmçns/ Il sayçit ensuite, etc. 




(t?) 



A lAmî ùm lA Religion st^ Du-Hot^ 



M OBsieur, dans un de vos derniers numérçs , tous 
avez donné y sur l'état des catholiques romains, en An- 
gleterre , un article intéressant pour les lecteurs de 
votre excellent JoumaL Je ne sais s'ils liront avec le 
même intérêt ce qui va faire le sujet de cette lettre , 
mais qui est de la plus grande importance pour les catho- 
liques des trois royaumes-unis de la Grande-l^i^tagne* 
, Vous n'ignorez pas, Monsieur, quedabsies^ècles 
passés, et dans les guerres et les troubles de religion 
en Angleterre, plusieurs Anglois se réfugièrent dans 
les pays catholiques du cotitinent', oh ils obtinrent^ 
en différons pays, et- nofaqoiment en Fnaûce^ Ja per- 
mission de former des établissemems.de l'un et dd 
rentre sexe pour l'éducation de leur jeiinesse , de leur 
clergé, et pour I9 profession religieuse. Ilsfure^nt au- 
torisés d'acheter des fonds , et de coQStruii^ des bâr 
tîmens avec leurs deniers e( ceux de leurs compa-* 
tiiotes. C'est uniquement dans ced difféi^^s. établisse- 
mens ou collées, qu'ils purent procurçr une éduca- 
tion catholique à leurs en^ns,'et ùourvj^ir. à ,une suc- 
ces^ch3 de mi^sionnàîres dans la Grande-Bretagne et 
l'Irlande. 

En 1790 , à l'époqUe de l'envahissement des biens 
de l'ËgUse en France ^ lesdits étabU^semem ^d^s ca- 
tholiques étrangers furent cependant re^pçctés. Us ne 
furent pas considérés comme biens d'église, mais 
comme les propriétés particulières de^ chaque établis^^ 
sèment, et ils furent e^cc^tés de la suppression ga- 
Tome IL L'Ami de la ReUg. et du Roi. N?- XXVIL . 



( 18 ) 
nérale; On pent voir dans le RIoniteur de 1790, le 
dénombrement de ces établlssemens j et le rapport 
qu'en fit M- Chfis«ei> au mois de juin ou dé juillet^ 
ainsi que le projet de décret qui fut passé en loi j sanc-» 
Monéepar le Roi^ le 7 novembre de la même année. 
" Voici le contenu des articles de cette loi : 

. <i i^. Les établisseméns d^études, d'ènseignémens 
ou simplement religieux, faits en France par les etran- 
àets et pour eux-mêmes , continueront dé subsister 
comme par te passé. 

, n 7?. Ss jçofitinueront de subsister sous le régime 
y^^pectj^^'fik avoient jusqulà. ce jour. . 

. 4 4^* Ils continueront de jouir des. biens par eus 
fcquia> comme p^r le, passé». . 
- En conséquenèe, aprè^ la suppression de pareils 
établbsemens Français, ceux des Anglois, Etossois et 
Irtandois contii^tierent y comme par le p£|sse, jûsfju a 
ce que, en ij^y tous les membres de ces établis*-' 
ff^ens ftirent mis en 'détemioii > leâ uns dans leurs 
tnai^onSy tes atîtres âitlei^^s. l^ou» tes matires, et les 
nombreux élèves des^ collèges^ »nglôi9 de Souai- et 
Saint «Orner, furent trbBsportés^àBeuleïis^'etckéieDus 
ptus d'un an dÀlos la citadelle. 
-' Dans cet intervalle leurs ooHégis^ avoieiitélé con-^ 
vertis en prison, aussi bien que leurs maisons et com- 
Vens sitàéi dans d'autres eûdroits , ft particulièrement 
à Paris'; de sorte qu'en sortant de cet état de deten- 
^n , les collèges n'étoient plus propres à les reiie- 
Vdir'jetd'ailîéurs les circonstances étoient si fâcheuses, 
îme la plu^' graiide partie des membres passèrent en 
Angleterre. Cependant la loi de 179^ fut de nouveau 
recomnie; les supériecùrs f^entrèr^nl en possessûm de 



leurs maisons et île leurs propriétés i^espcctlv^es ^ et 
les conservèrent jusqu'au décret du 28 floréal au 1 S. 

Ce décret ^ en conservant seulemem les propriétés 
non aliénées 9 renversa la loi de 1790, en, ce qui re- 
garde la jouissance séparée y et le régime particulier 
de chaque établissement > et il portcik que tous ces 
différens éublissemens des trois natiçm seroient réunis 
<}ans un seul, sous un régime et une administration 
<l'uiie espèce nouvelle; de manière que lés supérieurs 
et les membres qui se trouvoient encore légalement 
établis dans leurs maisons furent forcés à les quitter* 
«Celles-ci furent louées à bail et autrement y et leurs 
^autres propriétés saisies p€Mir faire un fipnds à l'usage 
-du nouvel établissement , sans aucune considération 
pour les anciens supérieurs et membres^ dont plusieurs 
étoient très--agés^ et qui ne sa voient (pxe devenir y se 
•voyant tout à coup privés de. leurs biens ^ et par coor^ 
^quent de tout moyen de subsistance. 

Pour obtenir ce décret^ on avoit inràvié au gonr* 
veniem.ent que par cette mesure ,. en prenant un des 
.étaUissemens irhmdois ponr chef-*U«u y en nommant 
un IHandois à la place xi'administrateis^général , et en 
.dcMmantau collège le nomdlrlandob par préférence > 
le gouvernement François ae feroit de nombreux amis 
•parmi les catholiques de cette nation, qui étoient dis^ 
posés, disoif^ça^d'y envoyer tous leurs enfans. 

Ainsi le motif de ce décret étoit entièrement hoi-- 
•tile à l'égard du gouvernement britannique; et tti\^ 
membre des Communes ^ en Angleterre, qui çn eut 
oonnoissance , dénonça cet établisaonent à la cham- 
bre , en nommant celui qu'on en avoît fait l'adminis- 
trateur^général. On m'a encore assuré aussi que, pour 
^anquîUiser le gouvernement^ les évéques catholiques 

27/ 



idlrlîinde avoient dëclaré cju'ils ne tecevroienl dans 
leurs missions aucun ecclésiastique élevé dans ce nou- 
vel établissement. .. . . , 

El certes, 'Monsieur, cet établissement unique n'est 
pas moins contraire à Tintentionr-du fondateur qua ia 
loi de 1790. Il prive les Angloîs et les Ëcossois de 
leurs propriétés respectives, et 'de tous les avantages 
que leurs établisseniens devroient apporter à leurs mis- 
sions; car ils n'enverront jamais des sujets pour rece- 
voir réducation ecdésiastiquC' dans une maison qui 
n'est plus \i eux , et dont l'esprit et le but n'est pliis le 
même. Et il est à présumer xjue les évéqueslrîandois 
ne jouiront pas davantage du nouvel établissement , 
soit par un juste égard po^r les intentions du gou<t- 
vemement britannique, soit parce qu'ils ne voudront 
pas consentir à l'envahissement de propriétés qui rie 
leur appartiennent pas, en expulsant les vrais pro^ 
priétaires : ces propriétés, pour atteindre leur but> 
devroient èife employas selon l'intention des fonda- 
teurs et selon le régmie de chaque établissement. 

En foire iip tout auue usage, c'est contrevenir aux 
inteutions de lei!iï*s fondateurs, déroger à la loi de. 
1790, et blesser les intérêts de la religion, qui om 
été lezés par lé décret du. 28. floréal. an i3. Aussi 
M. l'évéque de Londres, dans sot dernier voyage à 
Paris , a demandé la révocation da 4éoret de réunion*, 
et l'entier rétablissement de la Joi de 1790. lia pJaidé 
auprès du Roi la cause des catholiques. S. M. , qui a 
été témoin elle-même de leur situation en Angleterre, 
sera sensible à leur sort. Elle leur facilitera le bienfait 
de l'éducation; eMe leur rendra leurs propriétés dis- 
tinctes et séparées ; elle remplira le vœu des fonda- 
teurs; elle remettra en vigueur la loi de 1790, sanc^ 



tîonnée par son auguste prédécesseur^ et rendra ahasi 
à ces établissemens toute l'utilité qu'ils sont' suscep- 
tibles de piXMiuÎFe. INous nous flattons que S. M. ne 
voudra pas sanctionner avec connQissance de cause, 
dans \m moment de réconciliation et de paix y un dé-, 
crei hostile dans son motif ^ blâmé de tous les catho^ 
liques des trois royaumes y peraîdieux à. la religion à 
laqueUe il enlève une ressource nécessaire. Nous es^ 
pérons qu'elle n'excluera pas de leurs propriétés res- 
pectives les successeurs des ditférens fondateurs pour 
les concentrer dans une administratioo d'une espèce 
inouie y sous laquelle les fonds seront entièrement dé^ 
tournés de leur destination^ et qu'eue ne privera pas 
de leurs meiisons et de leurs edUqges y nôur aliénés y^ 
des sujets britanniques, qui, par le dernier traité de 
paix y sont confirmés dans tous leurs diçoits y et ont 
conçu de justes espérances qui sans doute ne seront 
pas déiiKienties. Us pourroient invoquer avec çqofîanc^ 
les clauses de ce traité ; mais ila aisnent Aotiew né de-* 
voir le redressement des griefs dont ils -aie. plaignent 
et lâ restitution de leurs biens> qnii la justice et à la 
piété d'un Prince éclairé qui veut le bi^n dé. b reli-^ 
gion> et quâ ne peut pas erdônaer :une mesure. qm 
sermt la ruine de nos missions. C'est dans cette juste 
confiance €[ue je vous engage à publier naa-lettné, qui 
éclairera vos lecteurs. silrTé^ité et Timportance de 
nos réclamations.. 

J'ai l'honnem! d'être > ...P* 



Dams un moment où quelques têtes fermentent eur 
€ore, à ce qu'on dit, et où quelques publicistes^ un 
peu plus opiniâtres quelles autres, préconisent e^r 



core nn ^stéme qne tout tend paiement à confon-^ 
dre, ii peut ^eu^e utile de réfuter ce système par l'au- 
torité d un homme qui n'a pas été accusé de porter 
trc^ loin le principe de l'obéissance. Son autorité doit 
avoir d'autant plus de poids, que des gens de son parti 
n'ont pas toujours professé les mêmes opinions. On a 
publié cette aànée tme brochure où un homme très--' 
connu 9 dans nue certaine église, par son sèle et la 
fécondité de sa plume , proclame encore la souverai- 
neté.du peuple* Ce même homme dit , dans une autre 
brochure, que ^ sous le point de vue politique, un peut 
rifi.r les Siwans de Port^Moyal comme précurseurs de 
Ui ^i^^olution (îi)j et il donne des passages de leuri 
écriiii qu'il CDOit propres à confirmer cette opiniob» 
Bien des genspourroient taxer cet auteur d'indiscré-^ 
tîon , et ne pat» lui savoir gré de faire regarder Port- 
Koyal ocft&txiee'préourseur de la réifolution. Il ti^y a psrs^ 
in 6fr48t,'de quoi se vanter, et celui qui veut eu faire 
i\n titit3 die g^ipe pour Port-Royal, pourroit bien, au 
^Aintrairc^, iui avoir rendu un mauvais servicç. Quoi 
qu'il en soit de ropiniou des amis de PortrRoyal suih 
eos matières, celle.de Quesnel n'est pas douteuse. Il 
a pris soin de la consigner dans uti petit ouvrage ititi- 
Uilé ; La soui^eraineié dés Mois défendue contre thîs-^ 
tôiver iaUne de Melchiùr Le^decker^ Paris , i^^o4 , in-i ? 
de lao page> U y ^euse^pe une doctrine qufe les écti^ 
vains de son école ont bien abandonnée depuis. €rerson 
et Almaib peuvent être regardés (somme 1^ fbtidateurs, 
en France, de l'opinion qui met la souveraineté enU-e 
les mains du peuple, Edmond Richer l'accrédita en- 
r-'> -- . • ♦.'*•--> ^ ; .. ■ ■ , ^_ ^ 

/ tO i*« Huiaéade J^ort^Moyiil dé^ Champs^; Paris^ iSog^ 



(25) 

cuite, et elle a toujours eu depuis des pàrtisins panm 
les juFÎsccmsultes. Bossuet Ta fbadrojée dans sob Bi$^ 
taire des Fariatîons, et dans son 5*. Avertissement cotï:^ 
tre Jurien.. 

Que^ôel établît I dans sbn, petit Ifrrè , cpie a JésuiU 
Christ nous a enseigné à rererer sar la terre deuct pitis^ 
sanéesy l'une spirituelle, l'autre temporelle. De Pfei^ 
et les évéquès dépendent de la puissance împérisllè 
pour les choses temporelles^ et les empereurs dëpen^ 
dent de lautorité pontificale pour tout ce qui a râp^ 
port au saint. L'obeÎÉsance due aux aouTeratns et celle 
qu'on doit aux ministres deTËTaûgile^ nurrchentd'dft 
juéme pas dans le diristiaoisme ^ et ceux qui se té^ 
voltent contre l'Ëglisé sdiit bioitot rd^elles h leur $ou^ 
verain. C'est dsins les lécrils de ceux qui ont itiécdcmÀ 
la prefniére , qu'on, troure le plus Tolontiers les priijp* 
cipes qui portent à aeéoaer l'un et l'ôatre jôag ». 

(c Salon les maxknestiii catholicisme ^ cdmiive il xt^ 
d jàluais de bonties raisons de rdm^e l'ttnHé de i'j&i- 
glise , jamais aussi les aujets n'ont de légîl]ime t^iê^ 
dé ^e révolter contre kurs somrenlkâi et'de «é SMfi^ 
^traire à leur obéissance. La ^néteoduè ixtavMiaott^ 
écrite ou Utcite entre les rôis. et les peuples ^ eâ' ittlè 
chimère. 11 n'en existe de trace nuUeparr. U <êstàKt5lA 
ridicule de dire que œ paete est le fimdénient de 7àu- 
torité du souyerain I que de dire que ratrt<H*i^ épis^ 
ix>pale oe subsiste qu'eu Tertn des wertùetit^ dm «td^ 
qu^ à leur sacre* Lès évA q acs sobt dÊkHm ti ùoiél^ 
mes f msàà ib sont âacrës pirif attires évèqiies^ ^t t'ék 
de Dieu qu^ils reçoÎTent la ponsàoee et fauicfrinj dfa 
caractère épâsoopal. C'est le fi)Bfiift--'Sli)pirit ^ leu^ 
donné le pouVoir et les {jriaces pcnr j^bmètàet f Ë^^ 
^^ Dieu. IH même WsonwFaîns^ desnoés à ^à'féf^ 



(^4) . 

her les peuples ^ arrivent ordinairen^ent au u^ne par 
le droit de là naissance. Mais la puissance et ratktorité 
royales^ comme le dit saint Paul, leur viennent de Dieu. 
Toute la tradition ecclésiastique confirme la doctrine 
de l'apôtre» IL faut donc, dans Pinstitution d'un roi, 
distinguer ce qui est des peuplés, ce qui est de Dieu, 
et ce qui est du roi^ comme on le distingue dans Tins- 
iitution d'un .évêque. Dansf celle-ci, l'évêque est élu 
ou nommé. C'est Dieu qui, .par le ministère d'autres 
évêques, et dans la cérémonie de la consécration, le 
revêt de la puissance épiscopale et l'établit pasteur 
dé son troupeau, et en même temps ce nouvel évê- 
que reconnoit ses devoirs et ses obligations, et pro- 
met de les acquitter avec fidélité. De même dani 
l'institution d'un roi, sa naissance lui donne des droits 
à la couronne, mais, elle ne lui en donne, ni l'au- 
torité, ni la puissance. C'est Dieu même qui, selon 
là doctrine de l'Ecriture et de la tradition, en revêt le 
sujet qu'il avoit déjà choisi par sa Providence. Ainsi 
établi, il promet à Dieu et à son peuple de gouverner 
4VÇC justice, et de procurer en toutes choses le bien 
de son Etat. Comme c'est Dieu qui les fait rois, ils 
ne relèvent que de lui, ils n'ont que lui au-dessus 
d'^x. Tout le reste leur est assujetti». 

Telle est la substance de cet ouvrage où Quesnel 
défend la doctrine antique contre un protestant. Ses 
modernes partisans s'en sont, au contraire, fort écar- 
tés. Il étoit bon. de leur rappeler les principes que 
leur patriardxe avoit professés. Ils sont honorables 
•pour lui, et ils sont une leçon pour ceux qui se sont 
laissés entraîner mx torrent des idées nouvelles propa^ 
gées, à cet égard, p»r des pùblidstes et des poétiques, 
dont les systèmes ne reposent que sur des abstractions^ 



( f ) 

;de& conjectures^ et dés théories qu'il est aussi aisé de 
aier que d établir. 



Nouvelles ecclésiastiques. 

Paris. Une des mesures les plus funestes à TEgiise 
qu'ait prises le dernier gouvernement y est celle concer* 
nant les petits séminaires. II s'en étoit formé un grand 
nombre après le Concordat. Des ecclésiastiques zélés, 
de bons, curés de campagne avoient étiibli des écoles où 
^ils préparoient de bonne beûre des sujets pour l'état ec- 
clésiastique. Les Vocations les plus heureuses ont besoin 
d'être secondëes par des moyens humains. 11 importa 
d'arracher les enfans à l'oisiveté , de les préserver de la 
contagion des écoles publiques , de développer en eux 
la piété 9 de leur inspirer l'amour de l'état auquel on 
les destine. Les évêquea avoient donc favorisé ces éta- 
blissemens , qui leur promettoient une re^purc^ pour 
Jes diocèses,. et la charité ; des fidèles avoit donné des 
fonds pour^ cet objet. Mais bientôt un goavernemeni 
ombrageux s'alarma de ce qu'il auroit du encourager» 
Il regarda comme suspectes des écoles qui n'étoient pas 
dirigées par ses agens. Un décret du 5 novembre i8ii, 
fut rendu pour proscrire les petits séminaires. On n'eu 
permettoit qu'un par diocèse , encore falloit-il qu'il fut 
placé dans la ville épiscopale ,. et que les élèves fréquen- 
tassent 1^. lycées. Ou s'empara des maisons où on a voit 
fait des établissemens de ce genre, et on confisqua même 
le mobilier; procédé souverainement inique, et.qjuî étoit 
fait pour arrêter les dons de la charité. Mais ce qui ef- 
.fray^ le plus dans cette mesure, ce fut l'obligation de 
conduire les élèves aux lycées# Outre la perte, de temps, 
c'étoit un sujet de dissipation. Il étoit aisé. de; prévoir 
que les jeunes séminaristes seroient un sujet de dérision 
pour les élèves àxs lycées^, nourris généralement dans des 



dûpoftiti^m très^peu religieuses, et ra effet les plus grava 
jnconvéniens résullèrent de ce mélange et de cette Irér. 
qaetitation* Uesprit ecclésiastique fut altéré; des Toca*» 
tfons naissantes furent arrêtées; la subordination ne fut 
plus la même; le travail même en souffrit. Quiconque, 
connoit les lycées, sait assez que Téducation n'y est pas 
ecclésiastique. La religion, dans la plupart, étoit coipp- 
iée pour peu de chose, et sauf quelques exceptions assez 
rares, le ton et les habitudes de ces établiâsemens n'é- 
toient pas très-rassurans pour des pareris qui avoient à 
Doeur la moralité de leurs enfans. Aussi le décret excita 
une foule de réclamations qui malheureusement ne fur 
i*ent pa» écoutées. Nous avons sous les yeux deux lettrés 
écrites^ à ce sujet, par un archevêque d'un grand siège, 
qui avodt créé, dans son diocèse, plusieurs établissemeus 
utiles, et qui n'omit rien pour les préserver de la des* 
traction. Ces lettres, du lO décembre 181 1 et du 10 jan- 
vier 1812, ont le ton et la liberté qui convenoient à un 
évèqae.' Elles renfeiTnent une réclamation courageuse 
eonti^e une mestire violente et funeste à la' religion. Le 
frélskt ^emandoit que Ton' conservât au moins provi- 
soirement quelques- une^ des institutions qu'il avoit for- 
mées, et qu'on ne les dispersât pas avec éclat. U disoit 
dans sa lettre des choses très-fortes : UE^iae est ap^ 
pelécy de sa nature^ à souffrir; elle a rempli sa tâche hré-- 
ou'elte a dit la périté. Le décret qui ôteroit aux évêque^ 
Venseignèment de la philosophie.^ rendroit illusoire te 
droit d'enseigner la théologie. Le poids de ces raisons, et 
le rang de celui qui les présentoît, ne purent arrêter l'exé- 
eution d'un décret qui avoit un double but , celui do 
nuire à l'état ecclésiastique, et celui de tirer un miser 
rable lucre de l'éducation. Aujourd'hui que ces vues per« 
fides ou fiscales n'existent plus, les évêques vont rentrer 
comme les parens dans leurs droits naturels sur l'édu-» 
isatîon. Ils pourront créer des petits séminaires où. ils 14 
jugeront convenable. Lé gouvernement ne s'alarmera 
pas de ces fondations utiles ; et la piété des iddèles u^^urik 



( ^7 K ., 
plus à ioraîn4re de roir ses don« ravis à leur destination 
primitiTe. Il est surtout essentiel que les ëlèves des petits 
séminaires trouvant, dans Teiiceiiite même de leurs maiT 
sons y tous les secours dont ils ont besoin {)our leur ins- 
truciiony et qu'ils ne soient pas obligés d'aller chercher 
ailleurs des instructions qui seroîent nécessiiireinent moins 
appro{«riëes 4 l6or état futur. Quelles que soient les anâé^ 
liorations que les circonstanoeé apporteront dans la disci* 
pline des lycées, ces étabHssdmens seront toujours , par 
leur nature, étrangers à TéCat ecclésiastique. Il j régnera 
toujours un esprit différent de celui d'un séminaire* Il feut 
que les jeunes ecclésiastiques soient élevés à part; ils ea 
conserveront mienK leur vocation; ils en seront plus rea« 
pectés. L'éducation ne sera plus entravée désormais. Elle 
île sera plus une spéculation' de finances. Là nature et 
la religion necotivreront leurs droits. C'est le vœu d'un 
gouverneraient sage et protecteur. C'est celui des chefs 
înème dé rinstructioni publique, qui ne sont plu^ gênéft 
par des lois i^goureuses, et ^ui sont disposés a favoriser 
e bien, qù^qué part qu'il ôe fasse, et à laisser au zète 
toute la latittidë qu'il peut légitimement réclamer. 
' Troyes. Cette ville vient d'avoir eussi son jour de 
Rtê, et ràrrivée de notre évèque y a été célébrée avec 
de vives démonstrations de joie. Ses disgrâces et ses sou& 
frances l'ont rendu plus cher et plus vénérable encore k 
eon troupeau, ta garde nationale et la gendarmerie son^ 
allées à sa rencontre. U est entré dans la ville, dans une 
voiture découverte 9 au son de toutes les cloches. La foul^ 
remplissoi^ les rues. Â la porte de la cathédrale, le clergé 
de la villoet le chapitre à la tèie reçut M. l'évèque sous 
* le dais, et un des grands-vicaii-ës le hâràfagua. M. de Bou- 
logne se rendît ensuite à son trône , et eAtonna lé tan« 

rraMçeeim 
ambition èi 
houlette éà 

|>asteur lëgitin^é. Après la cëtétaonie, M. l'évèqite fut 
reconduit par iout le clergé et la garde nationale» 04 



t 




(28) 
saroît qu'il deroil ofiBcîer le dimanche snîvanl, faire une 
ordÎQaiion et prononcer urt discours. L'église cathédrale 
étoit remplie d'une foule aride de l'entendre. U a parlé et 
a touché tous'^es cœurs. Il a fait sentir les avantages de 
la paix qui vient de nous èlre rendue. II a dit quelque 
chose des troubles de cette égh'se et de ses propres tra-» 
verses. Il a fait paVt'à ses auditeurs de l'honorable mis-, 
sion que le souverain Pontife lui a confiée, et il a mèm« 
cité quelques paroles du bref de S. S. Son discours a 
réjoui tpt^t le clergé fidèle, -et a fait sans douté une vive 
impression sur l'esprit de ceux que la fôiblesse et la peur 
avoient portés a des* démarches, dont il faut croire qu'ilt 
sont aujourd'hui honteux et repentant; 

Sj^dan. Le 22 juin on a^ célébré dans l'église parois- 
siale de cette ville un service solennel d'expiation pour 
Louis XVI et les personnes de sa Earnillé. m. l'abbé Lau* 
rent , nouveau curé de Sedan , a prononcé l'éloge fu*- 
nèbre du vettueux Prince. Quoiqu'il ne fut anîvé que 
depuis peu et qu'il fut mal portant, il n'a pu résister 
au désir de payer un tribut d'éloges au monarque mal- . 
heureux, objet d'une si noire ingratitude. Son discours', 
qui a été imprimé sur la demande dé fa municipalité, ^. 
été fort goûté ici. L'orateur y a peint les vertus de 
Louis XVI pendant son' règne, et sa courageuse rési- 
^ation à l'époque de nos désastres. Il est entré da;ns des 
détails intéressans sur cette révolution fatale qxii nous a si 
rudement châtiés, et nous a félicités d'une délivrance 
que nous ne pouvions attendre des hommes^ et qiii tié 
nous est venue, en effet, que d'en haut.. 

Londres. Nous avons eu quelque temps^Iei M,^'^- lézarde- 
nal Consalvi , chargé d'une mission particulière du saint 
Siège auprès des souverains alljés, et Mgi^. Ma^o, prélat at- 
taché à son ambassades. Em. a eu des audiences particu* 
lijères de chacun de ces princes. Elle a été reçue entr'àutresr 
par le prince régent, qui , pfkjav lui faire hoj^neur , a voulu 
ùM ce fut au jour et à l'heure où S. iL B.. recevoii le». 



fëlîcitalion» des deux chambres du parlement à Tocca* 
fiion de ia paix. S. Em. étoit en habit de cardinal , avec Ja 
calotte et les hsLS rouges, et elle est restée à côté du printce 
pendant qu'il recevoit l'adresse des cïiambres. C*étoit un 
spectacle assez étonqant qu'un cardinal , qu'un ambas- 
sadeur du saint Siège, assistante une audience publique 
à Londres, et entouré de tout ce que l'Angleterre comp- 
toit de personnages les plus distingués. S. Ëm. a eu depuis 
une audience particulière du prince régent. Le mercredi , 
6 juillet, M^""- le cardinal a assisté, dans la chapelle calhor 
liquede Saint-Patrice, à une messe solennelle d'actions 
de grâces pour le retour du, souyerain Pontife à Rome. 
M. Poynter, évêque d'Halie et Ticàire apostolique dû 
district de Londres, officioit pontiiicalement. Un autre 
prélat, M. l'évêque deCork en Irlande, étoit présent. Les 
catholiques y étoient en grand nombre. C'étoit le jour de 
l'octave de lai saint Pierre. XJn ecclésiastique àngloîs a 
prononcé un discours analogue à la circonstance, et àf 
célébrif la délivrance miraculeuse de l'Eglise et la pro- 
tection puissante de celui qui , commandant aux vents et 
à la.tempêle, a fait de nouveau arriver dans le port cette 
barque battue par les flots, et que l'on croyoit submer- 
gée. La pvésence d'un cardinal, éprouvé lui-même par 
tant d# traverses, ajoutoit à l'éclat de là cérémonie, et 
étoit un témoignage éloquent de ce changement mer- 
TeilieuXrXes. souvenirs du passé se mêloient à la joie 
du présent* On se rappeloît que c'étoit à pareil jour , 
cinq ans auparavant (le & juillet 1809), que le souve- 
rain Pontife fut arraché de son palais pendant la nuit, 
et partit pour un long exil, et chacun opposoit natu- 
rellement cet enlèvement et cette violence avec le triom- 
phe récent du successeur de saint Pierre, et avec sa ren- 
trée dans sa capitale, dont nous avions reçu peu aupa- 
ravant les détails consolans.dEnlîn cette cérémonie a voit 
'd'autant ^lus d-iutérêt pour les catholiques anglois, que 
leur nation a pris plus de part à cette restauration du chef 
ide l'Eglue; el que leur gouvei'nement, secondant nobk- 



ment les taes dé la Providence, a ^liis coopère par 5es 
efforts à ce rétablissement heureux^ auquel la politique 
'Bttdoit pas moins applaudir que la religion. 



Nouvelles POLITIQUES. 

' Paris. Le Boi a reçu, mardi 19 îuîiiet, après la messe, Te 
corps diplomatique y qui a été eonduit à l'audience de S. M. 
dans les formes aocoalumées. 

• A cette audience, M. le chevalier de Scfaa'warz, chargé 
d'afibires de S. M. le roi de Wurtemberg , >et M. le corn le 
Hogendprp , chargé d'affaires de Hollande , ont été pré-^ 
sentes à S. M. par M. de la Livei introducteur des.ambas* 
sadeurs. ^ 

Après l'audience du Ror, le corps diplomatique s'est rendu 
k l'audience de S. A. B.. M^*^* le duc de Berry. 

Avant la messe , le Roi a reçu en audience secrète M. Gries, 
député du Sénat de Hambourg. 

— Le 30, le Boi a entendu la messe dans la chapelle or- 
dinaire du château. A son retour, il a daigné se montrer au 
peuple, qui ne l'avoit pas vu depuis plusieurs jour^ et qui 
a témoigné, par des acclamations unanimes, la joie qu'il 
ressentoit en vojànt que S. M. jooissoit d'une meilleure santé. 
Le 31 , Pdfflnence a été plus grande encore, et S.. M. a été 
saluée par des acclamations vives et réitérées, auxquelles elle 
s'est montrée fort sensible^ et dont elle a )oai quelque temps 
avec un plaisir marqué. 

— La santé de IVIoNsiEim étant entièrement rétablie , 
S. A; B., reviendra à la fin de la semaine occuper l'apparte- 
ment qu'elle haUte aux Tuileries. 

— M6<^. le duc de Berry a chassé, le ao juillet, au bois 
de Bou.logne. A quatre heures du 'soir , S. A. R. est reTenue 
de Bagatelle. 

«^ Les troupes composant la garnison de Paris ; ont donné, 



(5i) 

k to, lïae fête à là garde nftâîonale pansiejnne. EHe a ea 
Ueu dans^lea jardins du Tivoli. Pins de six mille personnes 
avcHeoireçu des lettres d'iavitaiîon. S. A. E. le due de Berry 
s'y est rendiiy ainsi qu'une foule de personnages distingués. 
Le banquet a été trës-splendide; on jr a porté des toasts 
qui ont été applaudis avec transport, et aunonoéff au^ hal>i« 
tans de Paris par le bruit du canon. Cette fête a été terminétt 
par un beau teu d'artifice. Ija gaîté y a pr^idé> et' tous les 
militaires qui s'y trouvoient ont fait éclater le^r dévouement 
pour le Koi et leur respect pour le Prince qui boooroit cette 
fête de sa présence. 

— « Les espaces frappées à Telfigie du Roi dans l'hôtel des 
Monnoies de Paris , uepiùs la restauration, n^ayaot pas été 
Jugées aussi belles qu'elles pourrpient l'être, on rient d'ou- 
trif un concdurs pour la confection de nouveaux coins et 
matrices. Quelques personnes auroient désiré surtout qu'au 
lieu de cette inscription insignifiante : P^ce de 5 Jranc9 ; 
pièce de safinncs, on eût rétabli l'ancienne lésende : SU 
nomen Domini henedictttm , et ponr les pièces aor : 0ir8. 
Regn. f^ine. Intp^ 

-—La Gazette de Tienne, du 7 juillet, publie l'article sui* 
vant : 

<( D'après des nouvelles officielles reçues d'Angleterre, va 
f importance des objets dont s'occupe ^otuellemept le .parler 
ment, «et qui fi^etteôt le premier seçré;t(^re d'^Eltal dc^s affaires 
étrangères, nommé pouf se rendre m congrus de Yi^nCi 
dans rimpbssibilite de quitter 1^ Angleterre avant que les 
séances çUi parlement soient entièrement terminées; en outre, 
ÏC M. l'empereur de Russie, dont la présence dans se^ £mil 
est nécessaire; ne pouvant prolonger encore pendant plu-> 
sieurs semaines son séjour en Allemagne pour attendre 1 ou- 
verture du congrès, les souverains et leurs cabinets réunis en 
Angleterre, se sont déterminés à fixer au i*"^. octobre pro<» 
elittîn l'ouverture du congrès, qui devoit avoir lieu à Vienne 
dans le cours du mois d'août. 

» L'union constante dés monarques alliés, à laquelle on 
doit attribuer la marche heureuse des événemens qui ont mis 
Ou |t la guerre, aura la même influence suc Varrangemeut 



(5a) 

déRoîtif des affftU'és de l'Europe. S. M. I. russe, qui a quitté 
Londres, le 2a juin, se rend par la Hollaode et le long dti 
Ehia àXIarIsruhe , et de là par la Prusse à Saint-Pétersboorg y 
quittera de nouveau sa résidence après un séjour de l^oîs se- 
inaîoea, et arrivera à Vienne à la fin de septembre. 
, » Tous les pays occupés provisoirement resteront dans la 
iituattim' od nls se trouvent présentement, jusqu'aux disposi- 
tions qui seront réglées par le congrès. 

» SMVl.^ I. a daigné ordonner que les fêles qui dévoient 
avoir lieu pour là réunion i\es monarques à Vienne, fussent 
remises au i^'^. octobre». 

On a maintenant la certitude que S. M. le roi de Bavière 
honorera aussi cette capitale de sa présence. 

— L'impératrice Marie- Louise, voyageant incogniio sous 
le nom de duchesse de Colorno, et se rendant aux eaux 
d'Âix en Savoie, est arrivée à Liaysanne, le samedi 9, à 

Îuaire heures après midi , et est des^ndue à l'auberge du 
iion>d'Or. Elle avoit un train de onze voitures, pour les- 
quelles il fàlloit soixante chevaux à chaque relai. . , 

Le lendemain ip, la princesse est partie à neuf heures da 
paatin, pour aller déjeuner au château d'Allaman, on elle 
étoit attendue. £lle est repartie à deux heures, s'est embar* 
quée à ÂUaman avec sa suite , et a mis pied à terre au Marajs, 
eainpagne située à une 'demi-lieue de Nyou ; et à peu de dis-, 
tance de là, elle est remontée en voiture, et est partie pour 
Séchairon, près de Genève, où elle se propose, dit-on, de 
passer quelques jours avant de se rendre aux eaux d'Âix. 

— Le Parlement d'Angleterre a accordé cent mille livres 
sterling aux parties de T Allemagne qui ont le plus souffert 
des ravages de la guerre. 



AVIS. 

Les Abonnes de trois mois qui n^ont pas renou vêles sont pries do 
k faire sans dilUi. 



(53) 



-•m., y mmm n ii M i l-Q , 



Pensées de Descartes, sut la Religion etJtâSM^a 
par M. Ëmery^ ancien supérieur-généé^^ 4^ ^ 
grégation de Saim:'Su^ice ^ et sui 
noire de ce nom (i)* . 



PKfiMlCil AR-rtc 




Il y a quelque» tandem cpie cet oiivra| 
Les circoDstacice^ ii6 pênnireat pas de 
nfÂtK suflBisamment II est assez imporuinf ]^r ^on * 
y petiemue ai^oord'Umi, et 110110 ikMls pit^J^iosods dhj 
doDnery dans trois lârtidea sëparéf ^ qudkiues détail^ 
sur Descartes ^ sûr ces Pensées, et sur riédkeur l'espèce 
table à qui on doit ce Rectieil^ et dotft là fliémoire est. 
chère aux amis de la religion. . : • i 1; s • 

Parmi les ouyrages qo^ publies M» ËM^iy^«t ij^ 
•ont tous consacres à aes>matières r^ligiei^ • il eii 
est trois y et il en mëdiioH un qviatriÀmé^ oh 9 Qe pro^ 
jposoît un but bien digne de son z^èle^ de ses eonHois-^ 
•ances et de sa pi^te; Daiis l'eut oà est maintenai|t la 
religion en Fralioe^ quc»qtie> parmi ceux qui profes^ 
sent de rattachement pour elle^ on puisse compter 
des hommes très-distingués^ telle est néanmoiiis l'ôpi'^ 
âiou fausse et injuste d'une classe trop nombreute d0 
kl société 9 qu'on s'y obstine à k regarder' comtne la 
partage des petits esprits ^ bonne seulement a coâte^ 

(i) Utt très-gros toL hi-8**.^ prix, 7 fr.et 8 fr.' firsirç^cla 
port. A Paris, chez Adrien Le CIere,quai des Aqgastins^*, 
11*. 35. En y ajoutant i fr. 5o c, , on le reoéyra avec le portrait ■ 
ck l'auteur , même format , et trW-bien (pté an fâîBe-^dooct^ 

Tbme //. UAmi de Us R. et du R. N<>. a8* C 



(54) ^ ■ 

&lr le peuple > et qu'un orgueil ^ prétendu pfailoso-^ 
phîque^ croîroît se rabaisser, s'il se plioit à ses pra- 
tiques^ ou qu'il accordât sa croyance au:i .dogmes 
qu'elle enseigne. . ' 

Ces trois ouvrages dus au zèle de M. Emery, sont 
les Pensées (le LeibnitZf celles de Descartes , que ndus* 
annonçons^ et le Christianisme de François Bdcon, 
etmnceîier d'Angleterre; desquels il résulte que ces- 
trois graud& hown^i nop-^eulenienc professoieni la 
religion i^iéMjnoei etstefaisoieut gbîjre de la pra- 
tiquer^ .iDa^eiKX)re n'y. trouvoient rien que la waie 
pl^il^spphie.se pûjt croire autcoriséeia nefetor* A <res 
trois ouy^ra^^ M. Ëniery comptoit en ajouter \m? 
cf^amèm^^^H proposoit d'exposer les seniimensdë 
IVewton 9!m ht même ojbijet. Mais il n'a point eu le 
temps de terminer ce travail^ et on n'a trouvé sur ce* 
^qîevd^:]l|i|^er$.qûe des notes très-incomplètes. Il 
fwAt qiijl'^laisoit que commencer a s'ojecuper à 
r^^em))i^F''le^ matériaux; qui lui étoient né<;essaires•^ 
Un de. ses^m^ s'est proposé >« dit-on , de suppléer àt 
cç ffiiieM. ËméiryliWoîtpâi faire. En aoendant^^euK 
qui o(^|ïnoi$s^t un. peu les écrits de NevrUm y n'hé^ 
aiteft>nt)pas à4e compter au nombre dés adiiili*ateurs 
et desrjiolnis -de la révélation , et. à joindre le témoi-^ 
gbagetdejoer grand homme à celui des trois autres^ Il 
sera donc vrad^ comme le dit M. £meiy, a que Des— 
cartes ^.B^con 9 Leiboitz et Newton ^ c'esi-sHdLpe^ ce 
qu'on compte de plus illustre et de plus distingué 
dans la pTiflosopHie et les sciences , ont fait uqe pro- 
fession cpiûstailté el sincère; de la religion chrétienne, 
et quélié^ y,oit marcher .humblement sous ses en$ei-^ 
gnes les quatre grands chefs, de^ la philosophie mo^ 
deme». ^u^I esprit ^ quelque haut qu'il soit> pour--' 



(55) 

rôli élre assez présomptueux pour rougir de suivre de 
pareils exemples ? . " ' 

M. Emery se propose même .un autre but, qui,bîèû 
que subordouné à l'autre, a pourtant sdn importance 
et tient à la gloire nationale ; c'est de faire connoître 
Descaries mieux qu'il ne Test; de le venger^ pour 
ainsi dire, du discrédit où, au moins dans sa patrie, 
il né méritoit point de tomber; de moutrer'que les 
sciences lui doivent beaucoup plus qu'on ne le croit 
communément, et qu'il a au moins âutaiit ccùtribué 
à leur progrès que les grands hommes qui sont vernis 
après lui, et à* qui aujourd'hui on semblé eh attribuer 
exclusivement la gloire. Nous pouvons bien aussi, à' 
Fexemple du sage et religieux éditeur,: ftire un mo- 
inerît abstraction du but principal de sckî ouvrage? 
comme du nôtre , et consacrer le reste de :ctet article 
à quelques considérations qui tourneront à* la gloire 
de Descartes, à celle de la nation dont il fût un des 
'principaux omemens dans la carrière des sciences et 
de 1^' philosophie , et même par contre-ccmp à celle' 
de la religion, tfài le <;ompte au nomhrè tie ses en- 
fans les plus dociles et les plus respectueux* 
' Quoiqu'on ait proposé l'éloge de t)escartes pour 
prix académique, et que plus d'un écrivain ait i^mpli 
cette tâche d'une manière satisfaisante, il ti'en eisftpas 
moins vrai que Descartes est rais bien -au-dessous de 
Newton, et qUe hon-^eulement les Àngloial,^ înais 
mêoie les François, ne rendent pa$ au premier la jus-^ 
fîce qu'il mérite. Ou ne songe point assez à cè'qo'^il 
la science au moment où Descaries est enxté dans là 
carrière. On ne fait point attention, dit M. Clairauty 
a^sez bon connoisseur dans le genre de mérite qui 
distîingïue le philosopha anglois, que Descartes tie 



(56) 
trouvât ni encouragement ^ ni secours^ ni uiodc)e« 
Dénué à ce points il sul pourtant s'ouvrir la route et 
|a frayer à ceux qui lui ont succédé, (c II débuta dans 
la géométrie par la solution dW problème qui avoit; 
lu-rété tous les philosophes anciens. L'algèbre prit en^ 
tre ses mains des accroissemens é^onnaus; il est lé 
premier qui ait imaginé de l'appliquer à la géométrie, 
idée ^ dit d'Alembert, des plus vastes et des plusheu-^ 
îeuses que l'esprit humain ait jamais eues^ et qui sera 
toujours la ûleî des plus profondes recherches^ non-^. 
feulement dan^ la géométrie sublime ^ mais daos toutes 
les sciences physico- mathématiques». Bientôt Desr^ 
cartes fit beaucoup plus^ à l'aide du doute métliodique 
qu'il imaginai ^ et dont il se forma comme un creuset 
Ou il soimiettoit à un essai rigoureux toutes les idées 
reçues. Il parvint a dissiper et à réduire à rien le pé- 
ripatétisme^ qui depuis long- temps régnoit impé- 
rieusement dans les écoles. Il inventa un systénie^ 
renversé il est vrai depuis ^^ maisrqué personne n'accus» 
4fi pécher piaii le génie; système qui donnoit des expli-^ 
Rations ai^e^ plausibles des priniBÎpaùx pliénomèneft 
de la nature > et qui eut d'illustres' partisans. Si sa 
physique est défectueuse^ et n'est point établie sur 
iexpérielticey c'est la faute du temps où il vivoit. Trés^ 
prà :d^ faits ailors étoient rassemblés; et occupé à dé- 
molie le vieu^ édifice des formes substantielles ^ il 
n'esl pas étQxluant qu'il n'ait point eu de momens à 
consacrer aux expériences. Il n'en sentoit pas moins 
leur milité. Il est à peu près dén:u»i%ré que ce fut lui 
^Ui dcHiûa à Pascal l'idée de celle du Puy-de-^DÔme ; 
^% si Ton en croit M. de Luc^ Descartes n'avoit poini 
îiitlendu Feipérience de ToriceUi, pour attribuer à loe 

i)eSsanteur de Fair le» effets qUe Galilée attribuoic a 
'horreur du vide. 



(57) 
Les hommes les plus célèbres ^ au reste ^ ont rendti 
à Descartes la justice qui lui est due. Jacques Golius^ 
professeur de Leyde, dit m'il a surpassé eu gétiie les 
ancieus et les moderues; Desmarels^ que dire qu'il 
a été rArehimède de son siècle ^ ti'est paa dire assez) 
Spanheim, qu'où ne peut lui disputer le premier rang 
dans la géométrie et la dioptrique : le père Bosoowicli 
lui attribue la première explication satisfeisante dé 
raro-en-ciel , et trouve que Newton , à cet égard ^ ne 
rend point as^ez de justice au philosophe françôisé 
M. Euler dit que Descartes, le premier, a remarqua 
que le flux et le reflux de la mer se régloit sur le mou-; 
Tcment de la lune ; ce qui déjà y ajoute-«t-il , étoit san^ 
contredît une assez grande^ dAîOuverlc. Enfin, d'Alem* 
bert convient ce que le système des tourbillons , de- 
venu aujourd'hui presque ridicule, éioît ce qu'alor^ 
on pouvpit imaginer de mieux ; que rien n^étoit plus 
naturel que de supposer un fluide, qui transportât 
îç% planètes; que ce système avoit l'avantage, de reiw 
dre raison de la gràvîtatiou des QOrps, par la fôr^ 
centrifuge ?duiouii>UIppmême>>> H^çegarde celte €x«j 
plicatîoû de la pesanteur « comme une des plus lielles 
et des plus ingénieuses hypothèses que la philosophie 
ait imaginées »é II croit u qu'il a fallu, pour ainsi aire>, 
pasiser par ces tourbillons pour arriver au vrai ^ysuÂm,^ 
du monde; que si Descartes s'est trompé sur les lois 
du mouvement, il a du momé deviné^ le pn^mier, 
qu'il de voit y en avoir ». 

. C'est donc à juste titre q»^ )>eaucoup dé gens ont 
pensé que les travaux de Deacartes avoient préparé ceu^L 
des philosophes plus heureux que lui, qui ont découH 
^yert les grandes lois du n|MOuveipept,.et expUcpé d'une 
manière plu^ satis&itiaMl'/i^S ^ph&lCfio^p^ de. k 



l 



/58) ; . 

ture^ et ce u'ç^t peut-être pas trop dire que de répé- 
ter avec M. EmQry, et beaucoup d'autres personnes 
savantes^ « que sans le système de Descartes^ il pour- 
roit se faire que celui de Newton n'eût jamais paru ». 
JVewton a parcouru la carrière ; Descàrtes l'avoit ou* 
verteetavoit montré le but. Pourquoi ne seroient-ils 
las égaux en gloire? Que Ton considère en outre que 
'a. vie de l'un fut de prés de trente ans plus longue 
que la vie de l'autre ; et qui sait ce qu'avec son génie , 
sou habitude de la méditation, et ses connoissances 
déjà acquises j Desci^rtes auroit fajt pendant ce temps? 
. Dans un second article nous parlerons de ]a méta- 
physique de Desçartes, et pous rendrons compte plus 
particulièrement du travail de M. Emeiy. De ce. qu'on 
a vu et de ce qui nous reste à. voir, il résultera non- 
^ulement .que Desçartes fut le plus grand géomètre, 
le plus grand physicien et le pîiis grand métaphysi- 
cien de son temps ; mais encore que ses travaux phi- 
losophiques, comnie ,sa conduite, ont toujours été 
éminepiment dirigés par. un souyerain respect poiï'r 
JUreMgion,quij^st' la suprême fiq de toutes yraie phi- 
'lie. ' L. ' 



Chefs^d'C^iwre d'éloquence chrétienne ^ou Sermons <fe 

' ,' Bourdalaou^ y Bossue t, Fénélon , MassiUon, sur la 

; vérité de :1a religion (i) , avec cette épigraphe : 

.Quel plaisir d'aimer la reUgîon, etdcf la Toir crue, sbotenoe» 
expliquée par de si beaux génies et par de slsolides esprits! 

La Bkvt&be. 

Le plusf grand nombre des Sermons qui composent 
ce Recueil est de Bourdaloue ou de Massillon. 

— r-^ -r — « ' ' ' ' ' • ' , 

(i)'Débx vol. în-i2; prix, 6 fr., et 7 fr. 5o c, franc de 
port, A Paris ; aa bureau do Joamal, 



(59) 

H semble d'abpix) (fu'ua dioix aoîc fi>rt difficile à 
faire dans les ouvrages de ces grands liommes, dool 
le nom est devenu parmi noos celui de Féloquènce 
même y et dont presse tous les discours sont autant 
de chefs-d'œuvre. 

On peut néanmoins remarquer que ^ si ces illustre» 
orateurs se sont quelquefois surpassés eux-mêmes >. 
cest dans les dîsccHiFS ,qu ils ont composés pour la 
défense de la religion. Jlinsi^ h Passiomde Bourda-^ 
loue^ sur la dknmté^de Jésm-^Christ, et le sermou de 
Massillon sur le même sujets passent pour leurs chefs- 
d'œuvre. On peut citer encore le sermon de l'évêque 
de Clennont^ sûr la Vérité d*un a^^enir, dirigé contre 
les athées et les matérialistes. « Aucun écrivain ^ dit 
M. de Laharpe^ en parlant de ce discours j^ ne les a 
plus éloquemment oxnbattùs ».. 

Un Recueil de discours sur de si inœonans. sujets 
réunit àoac un double avaptage^ en 6ffi*ant tout à la 
fois les plus beaux monumeos- de l'éloquence et les 
plus soUimes apologies de la reKgicm. 

Sous l'on cm l'autre de ces rapports y ce Recueil 
est propre à toutes les classes de lecteurs f et soua 
tous les deux^ aux jeunes ^ens^ à qiû il convient 
jS'une manière spépi^e. U a été mis par TUnivensité 
au nombre des livres primres à être distribués en prix 
(Jians lés Ijrcéés. et. leist ci^ges. 



NouYSLXSs: xccLisrAsrrQVXs. 

^ Pajiis. Malgré notre projet de se plus parler des ssr^ 
▼îces pour la famille royale, nous^e j)ûaTon5 nous dî«- 
I^Qser de cëdèr aàx voeiu^ de qUelq^iies^'a^i^ corr^pou* 



<4o) 

âansy ^m sbUiciteiit une meiMiM 4e leàr ^mpreslènent 
è s'ecqxiilter d^on devoir pieux. Le 93 juin^ le ^rv΀« 
m été cëiëbrë dan» FaDcientie église eatb^rale d'Agde* 
lia veille, les signes da joie qui avoîepl M arjboirés prë^ 
cëdemment farent remplaces pai* des images de deuil, 
On hissa le drapeau noir sur les ipurs de FégUse et sur 
les ëlablissemeùs publics. Des perM>nnes zël^ travadU 
lèrent à r»ëcation du catafalcjue. La cérémonie se fit 
avec la pompe convenable. M,rabbë Taillan, jeunei prê- 
tre de B^iers» fit Toraisim' funèbre, qai a rëimi tous 
les suffrages. Les dd&ioiselles du p^isionnat de M>««*Ponfli« 
Saint-Agnès > respectable religieuse nrseline, entouroient 
Je catafalque. La ville d'Alais a célébré le même service . 
dans les premiers joiirs de juillet. Le çala&lque y a été 
érigé par les soins de M. Goulet. Les jours qui c^nt pré» 
cédé le service. M* l'abbé Desmasqres (i)^ a prêché dans 
Tancienne église cathédrale. Ses sermons ont eu pour 
objet le pardon ^des injures, l'amour pour Diçu, el le 
triomphe de la religion. Plusieurs protestanssont v^us 
Tentendre , et ISm aeax lui a fait remettre une somme 
pout l'employer en bonnes a'uvres* k V^teillac, M.Du<» 
chazaud , ancien cbaootnie l'égulier de Saifiite-Genevîôvey^ 
maintenant curé de la Tour-6li^ncbei a prononcé, dans 



(l) NqqS %TPn8 veoa nàe }>ïtyckufè iniMé^ : Récit de laeaptiyité 
0i détadéhurmrmdeAt, tiièbé Deêmmnurét, f^r Etienne Oosse. C«( 
écrit conUeQt (l<ê ^ç'iàils ir^â^rconstaiMÛ^ sfif TémprifCMnieineiit e| la 
dâiwanoe de M.' fabbé Heçiaaftures, ijui a eu |a l>onU$<le censentir a œ 

?u'oii I^s publiât. On sait anel ^t 1^ niôit£Fde son arre&tatiqp. Il aToil ei^ 
donneur de voir le Roi Goarles IV à Marseille, D eut aussi celui de sa^ 
luer le soiuireraiik Pontife .à Savone , et il témoigna à Tun et à Tautre son 
respect profond et son détouement sincère. On lui fit un et Ime de ct$ 
sentimens honorables. Il fut arrête à Toulon au nioment, dit-on, oà 
il descendoit de oh^k^y^ |)t aenfenn^au lort Lamargnê, puis à Com* 
piano , puis au château d'If, d'où U n'est sorti que depuis l'heureuse 
réyolution qui nous a dâivrés tous. La brochure dqnt nous parlons 
ne noQS laisse mn Mnon» èi ce ôni i^cémt les aouHrancei et les, 
qualités de M. Ta^b^ Pe««i9»«r^. Kllfi jfftarpH;4lrf i^^un aaai ohand dt 
cette irictime de U ttrannie', et elle cdùbre avec e^najon le^ talent' 
ê$ cc|nratear, dont Geortnsé1tcn^<)(î iMJnnott'k rare modc^t^e^ 



tm6crnces6lemiél,*tiii discours qoi respire le îèlepou^ 
ia religion et ràtlachcment au Pritlce. Le lâèiûe ecclésiaf 
liquè-HTok eu f honneur de haranguer M*^""- lé due d*Ari- 
guulême à son passage par Riberac, Les pasteurs et les 
fidèles de ce département, loiig-tenips compirimés^dans 
leurs affsctionsles plus chères, se sont livrés avec transe 
port au plafôir de les fstiré éclater. Tous les gens bien 
iiUenlionnés s'empressent à éclairer le pebple sur s^ 
vrais îhtér^ts. Ils prêchent roubli dupasse, et réfutent 
▼ictoriêUsement par leur conduite cetijc qui calomnient 
le clergé. Le diocèse dont nous parlons se trouve plus 
que tout autre dans ufnè position déliéàte, par un con^ 
^OBvs de circonstances assez connues , et le clergé y à 
particulièrement isouffert de la présence et des taprice^ 
d*un homme bien peu digne du poste éminent où il a 
été placé. Â Saveroiin, dans le oëpartement de TAr^ 
riège , Al, Passenaud , curé de eànton ^ a fait aussi l'orai;- 
aôn funèbre, de Louis XYI^ et on a' remarqué que les 
prolestans ont voulu assister, comme les catholiques^ & 
cette cérémonie. A Salbris, en Sologne, il y a eu u^ 
service &it avec toute la pompe. que comportolt le lieu. 
l<e curé à réoni tous ses confrères, qui ont célébré le 
saint sacrifice pour lé» illustres morts^; et il a prononcé 
un discours sur robjet de cette triste et religieuse. çéré- 
tuonie. Le service a eu lieu également dans toutes les 
paroisses du canton; C!^e$t ainsi que les campagnes e^ 
lès villes s*uiiissent pour jfaire monter leurs prières vers 
le trône du 'f'rès-Haut^ et pour appeler |es miséricorde 
divines stir les augustes victimes ,.et plus encore sur nous, 
qui ne pouvons penser à leur destinée sans attendrisse^ 
ment , sans honte et sans remords. 

— Nous à vprts inséré dans notre 4ernier numéro 
use lettre d'un ecclésiastique anglois, relativement 
aux biens que divers établisdemens dé celte nation pos?.. 
eédoîent en France potir Téducation de missionnaire^^ 
rîous savons qu'il est arrivé récemment plusieurs prê-^ [ 
Ires catholiques de la Grande-^ Bretagne; qui viennent 



(40 

jrécbnier des propriétés si sacrées par leur objet ^ et 
que le dernier traité de paix leur garantit» De ce nom* 
bt*e est le docteur Bew, président du collège anglois 
de la rue des Postes , et IVL Farquarsou, président 
du collège des Ecossois à Douai. Ils espèrent obtenir 
bientôt de la justice du Boi d'être remis en possession 
de ce qui leur appartient , et ils ont déjà reçu d'un dei 
ministres de S. Ni. un accueil qui leur donne la con* 
fiance de réussir dans leur mission. L'équité et la piété 
du monarque leur en sont des garans , et à ces motifs se 
joint encore la convenance de restituer à une nation 
généreuse des propriétés qu'elle demande. Après s'être 
montrée si libérale envers nous, elle croit avoir le droit 
de compter que nous nous montrerons justes envers elle. 

—On a remarqué, avec pbisii*, que dans l'ordonnance 
du Boi relative h la légion d'honneur, on a supprimé 
le serment qui avoit été précédemment prescrit. Lé nou* 
Teau serment est fort court : Je jure d^ être fidèle au Roi, 
à V honneur et à la patrie. L'ancien serment étoit beau- 
Coup plus compliqué, et renfermoit des clauses qui ré* 
pugiioieht à quelques personnes. On se rappelle qu'an 
prélat, distingué par' son nom et ses qualité, refusa d^ 
souscrire, et commença à s'attirer par-là l'animadveî*- 
sion du despote. On ne peut qu'appf à ùdii* a fesprît de 
discràiôn etd^ sagesse qui a retranché des formules cap* 
tienses et suspectes, et qui y a substitué \xn engagement 
gènéf al d'être fidèle au Boi , à l'honneur et à la patrie. 
Les consciences les plus délicates ne pourront s'effarou" 
cher d'un tel serment^ qui remplit le vœu de tous les 
François. 

— On a reçu des nouvelles de M. l'évêquQ de Saint* 
Malo. Son Excellence a reçu sur sa route les témoignages 
d'estime et de respect dus à ses vertus et au poste émi- 
nent qu'elle va remplir. Elle est arrivée, le i4, à Turin, 
èi a eu l'honneur de saluer le roi. Elle en àevoit partir» 
îe 16, pour Alexandre, et comptoil arriver à sa des^ 



(45) 

ttnation au bout de six jours. M* de Salairion , évéqoe 
d'Ortosia in partibus infidelium^ et nOinme par S. M. 
auditeur de rote pour la France , accompa^noit M. Tam- 
bassadeur depuis Lyon. 

—Parmi les ecclésiastiques qui ont reçu la décoration 
du lis, le premier peut-être qui ait eu cet honneur est 
M. Tabbé Deloùtte, chanoine honoraire d'Amiens^ à qui 
S. A. R. M«^'- le duc de Berry a daigné l'attacher lui- 
même. Depuis , MM; les chanoines de TEglise de Paris 
ont obtenu la même décoration. Les propriétaires de 
Y Ami de la Religion et du Roi viennent d'avoir le 
même honneur par des brevets individuels. 



Nouvelles politiques. 

Pabis. La séance de ta Chambre des Députés, du 33 juillet^ 
9 été du plus |;raad intérêt. Elle avoit attiré un jgrand Dom- 
bre d'étrangers, qui ont même occupé une partie des places 
.réservées au^ membres. Peu après FouTerture de la séance^ 
Mnt arrivés, M. le baron Louis, ministre des finances , 
'M. l'abbe de Montesquieu , ministre de l'intérieur , et M. Fe^* 
,ra^d^ ministre d'Etat. 

M. le baron Eoais monte à la tribune; et Gommeneé vn rapport lu- 
mineux, ëcoutë avec le plus yif intérêt. 

Il serolt fort long et fort diJSictle de reprodaire les immenses qal- 
çals dans lesquels S. Exe. est entrée , et nous ne Tenlreprendrions raéma 
f>as avec la certitude de ne commeUre aucune faute grave, vu Pimpor- 
Uoce de la matière. Les François doivent connottre et méditer, d«iis 
son ensemble y ce rapport, qui toucbe à leurs intëréu les plus ch'ers, et 
on en trouvera le texte danslejournal officiel. Nous allons donc, comme 
BOUS l'avons fait dernièrement pour le rapport snr la êituation de im 
J^'rance, présenter seulement à Timpatience des abonnes les principaux 
points de célùi-ci^ ' 

Le ministre a d^abôr<i fait sentir qûHl nVtoit pas possibU de faire 
IVvaluation des recetteis et des dépenses de l'Etat, comme on Peut pu 
après quelques années de paix. Le service de i8r4 s'est ouvert sons 
les plus effra^ans auspices. Pendant le premier trimestre, et lorsqu'une 
ambition délirante nous avoft plonge dans nu abtme dont ua mirtcfe 



(44) , 

tMspérë Doitvoit seul o«tts présecvw, k» d^pettWs •'•cs^fOjbfoÎAQl à mtt 
cure ^ue les recettes sembioieni se rapprocher, si l'on peut parler ainsi ^ 
d^uue nullité absolue. Mais' dès te secoiid trimestre les résultats du ré- 
four au gouiernefmeiit l^itime se sont fait sentie, et les recettes de oè 
trimestre ont été doubles de celles du prcmif r. CSet état de choses , on 
peut Raisonnablement en concevoir respérance, ira touiours de mieux 
•■ mieux y H tout porte a croire que , dans le quatrième trimestre^ lea 
recettes sVlèveront â un cinquième au-dessus des dépenses. 

Une vérité qui ne peut trop être connue, une vérilé qui fera mieut. 
ternir à quelles atfrenses extrémités la Fraoee. étoit déjà et eût encore 
plus été réduite, c^est que, sous le despotisme enfin abft|u, le service 
«rdinaire et extraordinaire de 1814 eût dépensé un milliard deux cent 
quarante-cinq millions huit cent mille francs. 

^ Les réduètions opérées déjà pevmetteot de ne portier qu'A huit cc«t 
ràgt-sept millions quatre cent quinze mille francs le buajet génénd àt 
1814. .' ' 

ici S. Exe. ; après avoir prômiâ, an nom des ministres > tous les rea« 
seignemens que la Chambre pourra d^rer, oppose, aux besoins de 
FËtat les moyens qu^il a d^y faire face. 

On ne peut changer cette année le système dUmpâl; le bouleversement 
général ne le permet pas : propriétés, commerce > finances, agriculture ^ 
tout a souffert, tout a senti la maiu de l'oppression. 

Entrant alors dans ces détails, qui ne peuvent, comme nous Tenon» 
de te dhre, être exacsemént établis que dans le texte même du discours,, 
S. Exe. passe en revue les contributions directes et indirectes ,^ dont le 
total est de cinq cent vingt millions de recette. 11 pose en principe, tropi 
tnalheureusement incontestable,' qu^à la fin d'une guerre (et quelle^ 
guefire que celle d'^où nous sortons! ) il faut savoir se réiigiiêr i un^.' 
prolongation de sacrifices; elle exerce ses funbstes influence» ianAisU 
Mr0qu*dle n'existe plus.. . ^ . 

En i8i5,'la paix et Vordre se feront mieux lentif; les ressçn'rcei» 
seront plus ateurées; les dépenses se renfermeront dans le plus strict 
nécessaire j et au moyçn de eçs améliorations, ainsi ^ue de plosieura 
antres, te hudjet des dépenses ne s'élèvera qu'à six cent dix-huit millions* 

« Le Roi s'est cgnvMnpu» di| Vé minijBtrey qu'on nepourroit porur 
pins loin la modération , sans compromettre le sertice public ». 

«1 Vous voudres , et le Roi le veut coflOL«i|e yoos , que le» idbuts de vod 
«OBEcitoyen^ et de ses sujeu reçoivent, sous cette garantie yai ne sera 
point ilkisbire , une application ooUforme au veau qui les foit imposer , 
et que cette application, dont le tableau seea soumis annuellement à 
TiDtf^ examen ^ port* «iveo cUeréfidknee.etla pcewve d^sen utiUté pw 
Uique »- 

« Ces tributs ont jponr objet de payer avec ponetu«lilé I^ ipeffte» e« 
pensions inscrites ^ de ne pas laisser sans récompenses le mililaire qui a 
^ dignement soutenu la renommée de no» armes , ni le fonctionnaire 
oui 1^ Aervi avec zèle et probité^ d^enviroiiner le trj5ué d'une splendeur 
sans Àtôte ; d'assurer partout l'administration de 1^ justice; de maintenir 
^ns toutes les parues du royaume une police qui protège la sécurité de 
^acuD , et rexecution des lois \ 4e Teadre de lliçtÎTité «tti travaux ptà^ 



(45) î 

hik» d^uae û^hé geiiér«de : 4e ▼•aller e«x betoiné ié% (ôAtm etdeTéâa- 
calio&pQbliqtte j aessister le» hopitaui ; d^aider ks oommaDes dëiruiles 
à se reieTer ^ d^eairetenir vue armée digve de la France el de «a gloivei 
de redonner â la marine Une consistance analogue À notre position con- 
tinentale et à nos rapports commereiauij de pourvoir sans parcimonie 
et sans prodigalité a togs.Tes besoins de l'admiàistrauoii générale ; de 
procarer des éncouragemepsàniL sdences, aux arts el i T industrie ^enfini 
de feciliter Tezécution de toutes le» dispositions qui auront pour but 
raccrpissement ou la copseli4»4en du bien-être de, F Etat » . 

« Dans cet eut, tous VerresV Messieurs, sM ne devient pas nécessaire 
de chercher dans les droits sur k» boirons un seoonrs que nous ne peu» 
▼ons trouver ailleurs, et qui est indispensable. Le Roi^ dans sa retraite* 
cémissoît depuis long-temps sur les vexations auxqueUes le peuple éioît 
nvré par les vices de perce|>ti6n des droits réunis. Son premier soin a été 
d'en annoncer la destruction par Torgane des princes de sa famille qui 
Tout précédé. Mats Pétat oh 6. M. a retrouvé la France; Tiinmense ar- 
rivé a solder, tant de braves dont il falloit assurer le sort, lui ont com- 
mandé de conserver à TËtat'des ressources proportionnées au besoin dé 
r^ferd*an»at grand» mauxetde smîafajguA d*aussi sainte» obtigation» ». 

« S* M* n'a pju voulu neèendsnt que ceaeîrçoBStanoe» impérieuse» fruê* 
tra»»ent ses sujets des souiacemens qu'il» attendent de son amcfur. £ll< 
nous a ordonné de chercher les mojens de reniplaf^f. on du moins d'al* 
li^et rimpot dont le poids et les formes excitoient des réclamations ». ^ 

« Nous nous sommes occupés d*obéir aux intentions bienfaisantes d^ 
S. M. \ et dé eoneilier k» imeréls dé» finfooes «véc les ménagefiiens du» 
à la liberté du cotnmeroe«t des^nropriété», Ifais aivant de convertir no» 
idées en un projet de loi cfui puisse être soumis * l'épreuve' d'une di»* 
€jàs||ion pnbuque» nous désirerions qu'elle» fuuent l'objet de communia 
càudn» o£&ci<uaes avée vous , pour en reéueiUîr des lumières qui nous . 
donnent la confiance de vous pn^enter aveo plus de maturité de» ré»ul-« 
tats digne» de^voijre approbation f. 

Fixation «hs hndj^u des armée* \%\^e^x%i%. 

Alt. t*'. La dépense de l'année i^i4 est fitée à la somme de huit 
cent vingt-sept millions quatre cent qàinzé mille ft^ancs, 

'ai. La recette est réglée à \tk somipe de cinq cent vin^t millions. IX' 
sera pourvu \ l'exdtident àtê dépenses par les moyens extraordinaires, \ 

3. Li| dépense de l^lnoée i8i5 e^t ilxée à )a somaie de pi^q cen^ ^imt. 
rante-s'ept mif lions sept cent mille fianes. 

A. La recette de Pavnée i8i5 est réglée à la «éiAmede eim eemiHat-huii 
millions. L'excédent de la recette sur la dépense fera partie dîss moj^à 
extraordinaire!» destinés àPaequitlement de» danses arriérées de» exerT 
cices précédens. 

Contributions dintctet^ tant ordinnifts qu'extraordinaires de iSti ci 
^e.r8t4. 

B. Leè CMtributioa» directe» ordinafcea de i8ti PXào i9i4 *^vt aoni»* 
tenue». 



C46) 

6. Les contributions extrsorclinaîres de céiêtui m^mes tannées , spé- 
cialement afFeclées au paiement des .r^cpiisilions et fournitures faites 
pour les armées , sont également maintenues. 

7. Toutefois, dans les départemens qui ont éié le théâtre delà guerre , 
nu qui auroieot été occupés par tes troupes alliées, les pertes duemcnt 
constatées seront prises en considération, et il leur sera accordé tods 
dégrètemens reconnus nécessaires. 

Contributions' directêi de tSi5. 

8. La contribiition foncière, la contribution personnelle et mobilière, 
et la contributitm des portes et fenêtres Reronf, en 181 5, perçues eh 

-priiicipal et centimes additionnels, conformément aux laUeaux annexés 
a la î^résente loi. 

9. La répartition et la sous-rép^rtition de la contribution foncière et 
de la contribution personnelle et mobilière, seront faites par les conseils- 
généraux et par les conseils d^arrondisscment. 

10. La répartition et la sous-Tëpanttien d«^a contribuiion d(ps perm 
et fenêtres seront» comme précédemjpMit, faites par les préfets et sous- 
préfets. 

11. Les patentes comàflneront d^étre établies et perçues sur le mêin« 
pied qu'en 1814. 

L'un des plu# grands manz^qui pèsent, en ce moment, sur la France, 
c^est y arriéré. U est uop certain que malgré ses immctisos 'ressources , 
dues à l'e^elknce de son sol et à rindustrie de ses babitans, elle a tou- 
jours > dans ces dernières années, iru Sf» dépeuseS s'accroître progn^Sr 
sivemeot ^au-delà de css mémes.jpessourr>es. La masse de ce déficit 
estetifio poriéeà la somm« énorme d'un milliard trois cent huit mille fr. ; 

Siais du moins (et S. Kxc. l'a prouvé par des calcurs) ciloq cent quarante- 
eux millions sur ce total ne sont pas exigible^. Pour Je r^stc, les prin- 
cipaux moyens d'aequitteinetit, outre ceux que Ton trouvera dans une 
économie sévère, sont l'aliénation, de trois cent vingt mille beetares de 
bois domaniaux, ec du reste des l^iens des communes. 

On donnera aux créanciers des obligations du trésor royal à 8 pour 100 
d'intérêt j; on n'a pu le fixer plus bas, puisque les rentes n'en produi- 
roient pas un moindre. Il a été prudent ifn. se ménager ce aélai de 
trois ans ; mais on espère qu'il ne sera point nécessaire , et que 1rs 
■obligations seront acquittées plutôt. Ces liquidations se feront par tiers,. 
d'annf<e»eD année, et à là troisième on recevra le capital avec le reste de 
l'intérêt. 

' Le ministre conclut par un rapprocbem ont entre les causes qui ont 
soutenu le crédit de l'Angleterre , malgré l'accroissement de sa dette , 
^t nui à celui de la France. U pajf le ensuite de la satisfaction .occasiopiié* 
au Roi par l'union établie et cnaque jour croissante entre les- grands 
pouvoirs de l'Etat. S. M. se flatte d'en trouver de nouvelles prçuyrs 
dâiis les déifbëif«tiontd« larCbam^rt auxquelles ce projet de loi va don- 
ner licuV 



( 47 ) / . 

Hésttmant ensuite ce même projet, tel qu^il vient de réspostr, S. Exe. 
jea fait une lecltire ariiole par article. 

Les ministres ont laissé en même temps nn rapport fait au 
Bo; sur l'étAt dts linafices. Il est long et fort détaillé. Il en 
résulte que l'ancien gouvernement en imposoit dans ses bud- 
)etSy atténuant toujours les dépenses et enflant les recettes/ 
«e qui a produit rimmeasc arriéré qui reste à combler. Ce- 
rapport finît ainsi :^ 

« IVons Tenons de prëseoter le triste mais fidèle tableau de la situation 
dans laquelle nous avons trouve', Sire, W finances de votre royaume 
au i*^ avril ^ nous avons reconnu un vide immense, des besoins mul- 
tipliés et eztjrémes à satisfaire; et pour toutes ressourcés, des impôts 
troubles dans leiir pVrâcptfdn et incertains dans leurs produits , des 
peuples éjpuisés par tous les genres de sacrifices , des provinces rava- 
§é€9 ,-et une matière imposable appauvrie par vingt ans de guerres et de 
malliençs.^ 

La paix, le premier bienfait qne V. M. a apporte à nea peuples, 
r^rdre et re'(;onomic qu'elle a ramenés dans les dépenses de l'Eut, per- 
mettront de subvenir aux besoins de l'administration du royanme , sans' 
accroiUe les charges des peuples, et en leur accordant mâinedes soula* 
Çemens considérables. Aucun arriéré ne se formera sous le gouverne» 
znent de V. M. 

. ^ais Votre Majesté n'a pas borné sa sollicitude à apurer le paiement 
éxatt de toutes lès dépenses ; elle a reconnu les dettes de l'ancien gou-- 
Ycrnemrnt; elle a Ordonné que toutes les créances légitimes seroient 
|)ayées intégralement;, elle veut y consacrer des ressources extraordi- 
iiaires, abondantes, et une pattie niéme des f^venns de son réf^ne: 
c'est dans cette yne qu'elle a impose k sts ministires la plus stricte éco- 
nomie. ' . , . 

Le résolut de <fette fidélité , trop rare dans Thistofre des finances , 
sera, nons eo avons IHntime conviction , le retour d'tin crédit suble et 
d'one prospérité croissante, qui, depuis trop long-temps, étoient étran- 
gers à la F'rance ». 

Le. rapport du niinîslre a été entendu avec le plus grand 
iptérét. MM. les Députés ont paru touchés de ces communi- 
cations franches et loyales d'un Prince qui sonde les plaies de 
l'Eut, et qui veut les guérir^ Qa sait assez qoe s'il demande 
encore quelques sacrifices y c'est moins pour lui-îaéme qi^e 
pour Thonneur de la nation, et pour réparer des maux dont 
il n'e^t pas l'auteur. On a vu etn cette occasion l'excellent es- 
prii qui règne dans la Chambre, oit chacun a, senti la néces- 
;silé de se rallitr autour d'un Monarque, 4ont la sagesse et 



. ( 48 ) 

réqollé prometlenl à la France des joars plos sereins^ s! âfes 
droites et salutaires intentions sont secondées par les granda 
corps de l'Etat et par tous les dépositaires du pouvoir. 

«^Nonsarods du plaisir à annoncer nue l'état de la santé 
Au Roi est aussi satisiaisant que fKMsible. Non-seulement S. M. 
se lirre à son travail accoutumé^ mais elle s'est montrée plu- 
sieurs fois au peuple. Elle a paru enir-autres un instant à la 
revue de dimanche , et a recueilli des applaadissemens qui 
ont paru la toucher sensiblement. 



CABINET DE TABLEAUX D'INVENTION DE M. CÏIUSSAIRE. 

Cens qtii Tistteot I^ cabioet de lyi. Crussairo , reooBnoiflscnt avec nna 
agréable surprise, que cet artiste est parTeou à obtenir, par un procédé 
inconou , des effets e'tonnans d'ombre et de luiniére. 

Les journaux ont plusieurs fois àûnonci^ av«c éloee U richesse ét*^ 
la variété de ses taUeaul, soit qu^il célèbre la magnificence des œu^ 
vres de la créaiioa et le génie de Thomme dans les sciences et dans 
les arts, soit qu^il retrace les grandes scènes de l'Histoire, ou qu'il «c 
joue dans de légères compositions. 

' Son grand tableau dn FIAT-LUX, où la lumière se dégaceant des^ 
ténâ>res et jaillissant du chaos, est, pour ainsi dire, un poemt. La 
science du clair^bscur y est portée ^ un haut degré. 

Parai les autres ti^ïteauz de M. Crussaire, le Haussant spectacle 
d» la nature^ le Songe de Saint- Joseph , Louis Xf^ïy dans sa 
prison, la Lampe sépulcrale, la Science, les BeauùC'Arts, Id' 
Fie champêtre , V Hiver ; la Tempête, le Déluge, fe SrauU^ 
lard, la Comète, la Restauration de la monarchie française sous 
Louis XyiU, etc., etc., fixent l'attention des François et des étran- 
gers, en leur prétentant des effets rendus d'une manière iaconnua jus- 
qu'à nos jours. 

n a reçu de S. S. te Pape Pîe VII, de l'empereur de Russie et du rot. 
de Prusse, d'honorables témoignages de la protection qu'ils accordent 
Mix arts. 

. On peut toir la riche cotlectîoil de ses tableaux , tous les jours , 
excep^ les dimanches et les fêtes, depuis midi jusqu'à quatre heures, 
rue Servandoni, n®. lo, près Saint-Sùlpice. Prix d'entrée par per- 
sonne, % francs^ 

Le produit de cette exposition sera consacré à des actes de bicBiai- 
sancft. L'on ost pcié d'affranchir les lettres. 



(49) 



Un Nuage noir se forme à lliorizon ^ ou des 
précursfurs lia J*^analisme religiciioc ^ par 
Brochure inS^*. . „ 

Ce titre est assurément très-piqUâiit ^ et celte 5 
nonce est eflrayante. Ce Nuage noir forme un effet 
dramatique. Il nous semble voir M. D. avec sa lu-* 
iiette annoncer une éclipse , et nous menacer de quel- 
que révolution pire que toutes celles que nous avons 
«prouvées. Cet homme fin et clairvoyant a découvert 
à rhorizon un point noir qui l'inquiète. Il y voit le 
germe d'un orage épouvantable , et le voilà aussitôt 
qui sonne l'épouvante et qui tire le canon d'alarme. 
Est -ce simplicité ou malice? J'avoue que je sais à 
quoi' m'en tenir sur cet ardclè. 

Mais quel est donc ce M- D. qui fait ici le peu- 
reux , et qui veut nous communiquer les terreurs dont 
il se dit rempK? Ne sauroit-on tirer le voile sous le- 
quel est caché ce faiseur d'horoscope? Dans le fron- 
tispice de sa brochure il s'est contenté de mettre l'ini- 
tiale D.; mais dans la page à coté^ on voit un nom 
en toutes lettres. Il est probable qu'il y a quelque 
affinité entre M. D. et un M. Dubroca , qui a fait une 
Adresse à Vempereur Alexandre. Or, l'un de ces deux 
noms n'est pas tout-à-fait inconnu dans la littérature 
révolutionnaire. On a cru y reconnoître un vénérable 
Bamabite, qui, de peur de donner dans le fanatisme 
religieux, a laissé là son état et ses vceux, a pris fem- 
nie, et en a même, dit-on, changé. Par une suite au 
goût qu'il avoit pour la prédication , le même homme 
TQme IL VAmi de la R. et du R. N<?. ag. D 




(5o) 
s^e$i fait orateur dans la théophilaiitliropie , et il y a 
prononcé des discours qui étoient fort goûtés dans 
ces sages et édifiantes réunions. Depuis il a publié 
des discours pour célébrer les louanges du feu em- 
pereur. Ainsi, à toutes les époques de la révolution, 
ce digne citoyen a eu le courage de se mettre avec le 
plus fort, et de servir le parti dominant. Transporté 
du même zèle, il vient aujourd'hui nous éclairer sur I9 
danger du fanatisme religieux. Armé d'une loupe qui 
grossit extrêmement les objets , il a vu les signes prér 
curseurs du mal. Cet honune judicieux , calme et dér 
«intéressé , en a été épouvanté , et veut nous faire par-* 
tager ses craintes. Mais, en vérité, nous pe pouvons 
nous en rapporter à son jugement , qui a été troubla 
en cette occasion par la peur. Or la peur, comme la 
foiblesse , fait dire ou faire bien des sottise». La peur 
aveugle. Tel qui découvre un nuage noir à Tbonzon, 
n'aperçoit pas de très-gros nuages qui roulent encore 
sur sa tête. Tel qui braque sa lunette sur une sphère 
éloignée , se boUçhe les yeux pour ne pas voir un pré- 
cipice dans lequel il va cheoîr. C'est rastiX>noixie qui 
lombe dans un puits. 

U y a véritablement des gens que l'expérience ne 
corrige pas, et dont la ténacité repousse toutes les le* 
;Çons du passé. Depuis plus de vingt ans nous avons 
vu peser sur noys tous les niayx qu'entraîne l'irréli- 
Aon. Nous l'avons vue prendre Successivement toutes 
Tes fomies pour étouffer sa rivale. Les échafnuds ec 
les supplices, la prison et 1^ fers, le bannissement 
.et l'exi) ont été tour à tour ses armes. Tout retentit 
iÇncore de ses excès , tout gémit de ses ravages , tout 
jetrace ses fureurs; et lorsque nous commençons k 
pei^ à respirer I lorsque nous ouvrons nos cœurs à 



fesperance et à la joie qu'inspiré un autre ordre <le 
choses sous le règne d^sii'é d'un monarque religieux, 
voilà quHin aj^tre du temps passe feint des alarmes 
sur lavenir. 11 est tout épouvante de voir que la re*- 
ligion va être considérée. Un si graod daoger le tou- 
che vivement. Il est resté muet , quadd elle étoit gé- 
missante et proscrite. Il est resté muet, j'ai tort; M. D. 
n'a jamais été muet. H a applaudi à toutes les belles 
choses de la révolutidû. Il a bi^illé dans les chaires 
des théophilanthropes; Il n'a pas'réélamé alors, que je 
•sache, contre lés folies et lès cruautés dont- il étoit Je 
témoin. Il a même un peu ^ris part aiM 'j|)reiniéres. 
A-t-il bonne grâce aujourd'hui à faire le* zfélé , et à 
crier au feu quand Tincendie est appaisé, lui qui a 
dansé si long- temps à là lueur 'des ftanimèâ(? U lui 
convient bien de venir troubler notre pair, et empoi-» 
sonner notre joie par des frayeurs indiscrètes* On di^ 
Tx>it qu'il est tout consterné au changement mémora^ 
ble qui nous a rendu le bonheur. Il veut bien nous 
apprendre que ta fatale hypocrisie dufxnatism» trofjnpa 
trop souvent la pié$é des Howtéons» Il les exhorta ins* 
tamment à ne pas (àif&i'egreîtér ces derkiers temps ok 
du moins les droits de la conscience étoient respectés* 
Si M. D. trouve que dans ces derniers iefnp^ ate. res-^ 
pectoît beaucoup les droits dé la conscience , sk con-^ 
science n'est point difficile. Il a la bonté de donner à 
S. M. des conseib 'd<Mit il est à crdire qu'elle se&tira 
tout le prix. Ces conseils sodt tracés, à la vérité /-^'ùti 
ton aigre-doux, qui n'a rien d'attrayaiit. 

L'auteur a d'aiHeurs cfc ip<jti«es ruses qui ne liii ^éus-» 
siront pas , à ce quie j'^espère. Ainsi , il suppose que 
les gens religieux ont qualifié Louis XVill de roi 
jacobin. Ne lui demandez pas où il a trouvé cette ri-^ 

D 2 



. ( 50 
dicule et absurde accusadiHi. U n'en sait rien. C/e^t 
une fiction adroite. M. D. ^ qm a été autrefois régeut 
dans quelque coUége^ connoft les fleurs de rbétorl-- 
que. U y a contracté Tbabitude de l'hyperbole, de 
Tiliveution ^ de quelque cliose de plus même. 11 aime 
le patbos 9 le jargon révolutionnaire , les images éner* 
^ques, les tournures vives ,. les épitbèles ronflantes. 
Sa brochure est un feu roulant d'exclamations ^ d'a-p 
postrophes , d'antithèses. Toute l'artillerie de la dér 
clamation y est mise en usage. L'emphase , Vexagé^' 
ration > la bouffissure, l'artifice y sont prodiguées* 
Mais Taulew n'est pas toujours habile dans la di^M>- 
«ition de ces petites ressources oratoires. Ainsi, il 
gourmande fréquenunent le fanatisme et l'hypocrisie. 
Mais de bonne foi, ces mots ne réveillent plus parmi 
1^ hommes >sagos les idées qu'il y attache. Quand on 
.parle au{Ourd'£rtii de fanatisme , on se rappelle aussi<i- 
tôt celui su i^om duquel on déclara une guerre si im* 
placable à la religion et à ses ministres , celui qui pra* 
voqua ^nt de mesures impies, violentes et arbitraires* 
M« D« Q'f^st^uère.^roit,4p.ps^rlçr d'ioquisition, d^ 
1^ Saint-Bart^emi , etc. Nous ne faisons que sortir 
^'une inquisition bien autrement terrible que cellç 
qu'il peint de si noires cQuleurs. Nous avons vu des 
journées qui nç le cédoient ppint à la Saint-Bartlie-r 
iemi. Nous en avons vu, non pas une, mais plusieurs. 
Nous en avons eu les détails, non par des récits pluç 
pu .^oins authentiques, mais par nos propres yeux. 
Nous sommes un peu plus touchés, nous devons plus 
l'être de faits dont nous avons été témoins et victimes, 
que de faits anciens , et qui ont pu s'altérer en passant 
par tant de bouches; U est étopnant qu'il faille rap- 
peler à M« D. le sort 4^plorable de tant de ses con-* 



; C 55 ) ^ 
frères, qm nVn méritent pas moÎDS noire estime et 
nos respects^ quoiqu'ife ne fussent ni maries ni théo— 
philanthrapes* Il est étonnant qu'il faille fiii dire que 
les horreurs de notre révolution, qui oiit passé^ celle» 
des sièdes antérieurs , ne permettent pïu5 de rappeler 
ïiors de propos (Tanâens souvenirs qui ne se lient à 
tien <te ce «pie nous voyons , et que c*est être doué- 
dTuœ senàbililé biea étrange que de s'appitoyer sur- 
des désastres si recula, tandis que Fon reste impassible 
sur des excès dont nous frémi'ssons encore , sur des 
fraies qui saignent, sur (tes nunes encore ftimantes,^^ 
sur le sang de tant de victimes qui n'a pas eu le tempà 
de refroidir. 

l\f. Détonne contre Fhypocrîsîe, Ce vice est odieux, 
sans doute. Mais qui en est coupable,. ou lé prêtre 
respectable qui enseigne ce qu'il croit cbns le fondt 
de son ceeur, et qui pratique ce qu^if ensefgne, ou 
Fhomme souple et complaisant qui a flotté à tout vent ^. 
qui a prêché tour à tour l'Evangilfe et fe théophilan- 
éiropiè , qui a flatte toutes fes idtetès , ct^ante toutes 
les époques de la révolution? L'hypocrite est celui 
qui feint des sentîmens qu'il n'a pas dknsie cœur^ qui 
prêche la rdigib&sansy croire, qui la sert et la com- 
bat tour à tour, qui écrit par métier, qui caresse tous' 
les partis , et qui y n'ayant jamais âSd sentimens et dW 
pinions à lui, prend fe masque qui convient le miëuiL 
à ses intérêts. C'est à? M. D. a voir à qui cette défi- 
nition ressemble. , 

Cet auteur en veut singulièrement à ses ancien^ ooti* 
frères. Il lès peint comme des fanatiques dont les mains 
erueUes et parricides agitent tes torches de ïa discorde^ 
Car il aime les effets dramatiques. 11 intente même con-^ 
treles prêtres desaecusationsformeHes, eteite des faits 



(54) 

à leur cbarge. U dit^ page 9 de son pamphlet : Défit 
nous ayons entendu les accéns Jurieux du fanatisme re- 
tentir dans les temples de la paix et de la miséricorde , 
et appeler leci^l au secours de la vengeance. Quoi! 
vous avezr entendu cela y M. D*, et où^ s'il vous plaît? 
Vous auriez bien dû le. dire, afin qu'on réprimât le 
coupable. Mais non ^ c'est encore là une figure de 
rhétorique. Vous ne Tavez pas entendu, d'abord,, 
parce quQ vous n'allez pas au sermon; et ensuite,, 
parce que cela ne s'est pas dit. Non ^ aucun prêtre 
n'a tenu le .langage que vous lui prêtez. J'en atteste 
tous ceux qui , depuis Ja restauration, ont assisté , dans 
nos églises, à des discours religieux. Oat-ils jamais, 
ouï rien qui approchât de ce qu'on leur repioche ici? 
Tous les prédicateurs çhréj^ens, au contraire, n'ont- 
ils pas prêché l'oubli du passé, le pardon des injures, 
la concorde, la charité? Tous n'ont-ils paS' célébré le 
généreux pardon d'un Roi magnanime, et les nobles 
dispositions de son digne successeur? Nous défiônsy 
M. p. de citer aucun exemple de ces provpcatk)ns 
haineuses idont il parle. Nous le défions , sans crain- 
dre d'être démentis. Nous ne lui donnerons point ici 
les épithètes qu'il mériteroit pour avoir inventé une 
calomnie si noire, et pour.^voir voulu flétrir le clergé, 
dans un moment où ce corps respectable offre plus 
que jan^ais. l'exemple des vertus qui conviennei^t à son 
etat^ Nous laisserons ici M. D. , dont la partialité est 
trop suspecte, dont les raisons sont misérables,, dont 
le pathos est ridicule. C'est un déserteur qui dit du 
mal de son régiment. U ne sera pas cru sur parole. 
Abandonnons ce verbiageur emphatique, ce détrac* 
teur sournois, qui dissimule mal son chagrin de ce 
qui fait le bonheur public. Mais serôit-^il donc trai 



(55) 
(|ti*il y eût des gens qui craignissent l'influence du 
fanatisme religieux? lis montreroient bien peu de dis-» 
cernement ou de bonne foî. M. D. Ta dit lui-même. 
La France nest point organisée pour ce fanatisme. 
iVos lumières et nos institutions soiU incompatibles auec 
ses prétention^ et ses doctrines. Mais alors pourquoi' 
a-t-i] donc cdmposé sa brochure? Non^ le fanatisme 
religieux n est point à craindre. C'est un vieil ëpou- 
vantail avec lequel on ne peut faire peur qu'aux en- 
fans. Tout le repoosseroit , nos habitudes, nos moeurs,^ 
l'esprit général de la société , et celui même du corpâ 
que Ton suppose disposé à l'introduire. Ceux qui le 
redoutent, sont ou des gens foibles qui ont peur de 
leur ombre , ou des gens intéressés par leur conduite 
passée à craindre Tinfluenoe la plus nécessaire de là 
religion. Ce sont des gens qui se sont apparemment 
accoutumés au langage révoltltionnaire , où prêtre et 
fanatique étoient synonymes» Nous avons vu le temps^ 
où on traitoit de fanatiques ceUx qui croyoient en Dieu.' 
11 en est resté quelque chose , -et plusieurs ont de la 
peine à se défaire des idées et du ton qu'ils avoient 
adoptés à cette heureuse époque. 11 faut espérer qu'ils 
reviendront peu à peu à des opinions plus saines, à 
des jugemens plus justes, à des sentimens plus mo- 
dérés. Ils apprécieix)ut l'esprit de la religiom , non 
d'après les reproches et les déclamations de ses én-^ 
Demis, mais d'après les actions et les discours de ceux 
qui l'aiment et la pratiquent. Us entendront retentir 
d'un bout de la France à l'autre un cri unanime de 
paix, de concorde et de charité. Les prêtres dans les 
temples, les écrivains religieux dans leurs y>uvrages , 
les sin^ples fidèles dans leurs conveisaiions y tous nqut 
qu'uu vceù ^ c est que la religion soit florissante san» 



(56) 
i^ttte^ mais non au détriment de la paît, dont elle 
sera, au contraire, le garant et le gage; c'est que l'es- 
prit de l'Evangile , qui est un esprit d'indulgence et 
de modération, soit suivi; c'est que l'on oublie le 
passé, que l'on pardonne les injures , et que l'on suive 
le noble exemple d'un Roi mourant; c'est enfin, que 
l'on gagne les esprits par la douceur et la persuasion, 
et qu'au règne de l'injustice , du despotisme et de Tar- 
bitraire , succède celui des lois, de l'équité, de la sa- 

S[esse et de la bonté. Voilà notre fanatisme. Voilà 
'esprit de la religion. Voilà celui du Prince vertueux 
et éclairé qui nous gouverne. De telles dispositions ne 
sont pas bien redoutables, et nous nous flattons qu'elle^ 
doivent calmer les esprits les plus peureux et les alar- 
mistes les plus décidés. Tous les bons citoyens doi- 
vent se rallier à ces idées salutaires; et loin de semer 
des terreurs ipdiscrètes ou ridicules , concourir aux ef- 
forts d'un gouvernement sage pour amener un état de 
calme dont nous avons tant besoin après les agitations 
et les orages du passé. 



Nouvelles ecclésiastiques. 

> Paris* Le Bai a rendu, le lo juin, une ordonnance 
concernant racceptation des fondations, dons et legs 
faits aux églises, séminaires, fabriques, hospices, asso- 
eîations religieuses, et autres ëtablissemens publics* En 
voici la teneur : 

'Art. i*'. Il n'est rien innové relativement à Tautori- 
sation par le gouvernement, des fondations, dons et legs 
faits en biens immeubles aux églises , séminaires , fabri* 
ques, hospices, associations religieuses et autres ëtablis- 
semens publies autorisés et reconnus^ et de ceux qui 



(57> 
leur seront faits en argent, s'ils excèdent la somme c/l- 
pitale de looo francs, non plus qu'à ceJIe attribuée aiuc 
préfets , de pareilles fondations , dons et legs faits à ces 
mêmes établissemens , quand la valeur des sommes ou 
effets mobiliers donnés n'excédera pas 3oo fr« 

Ces autorisations d'accepter seront accordées sur l'ac- 
ceptation provisoire des évêques diocésains, quand il y 
aura charge de services religieux, et sur le rapport de 
notre ministre^ quand elles devront émaner du gouver- 
nement. 

2. Les dons et legs faits en argent^ qui s'élèveront de 
Soo à looo francs, et ceux qui léseront en effets mo- 
biliers , à quelque somme que puisse s'en porter la va- 
leur, seront soumis pour l'autorisation, sur l'avis des 
préfets, à notre ministre, qui pourra accorder ou refu- 
ser l'autorisation. 

3* Les arrêts et arrêtés d'autorisation détermineront 
l'emploi des sommes, données, ainsi que la conservation 
ou la vente des effets mobiliers, d'après ce qui sera jugé 
le plus convenable aux besoins et aux intérêts des églises 
et autres établissemens publics légataires, sans qu'il y 
ait obligation de le faire en rentes sur l'Etat* 

Le ministre de l'intérieur a envoyé cette circulaire 
aux évêques, avec Içl lettre suivante : 

Monseigneur, j'ai exposé au Roi que les fondations 
en faveur de l'Eglise ont été consacrées par l'art* i5 du 
Concordat de 1801, et par l'art. 73 de la loi du 8 aTi'i! 
1802, à condition qu'elles serèient faite» en rentes sur 
l'Etat, avec l'acceptation de l'évèque diocésain , et Tau- 
torisation du gouvernement; que postérieurement, la 
faculté de donner toutes sortes de biens a été accordée ^ 
et l'autorisation des sous -préfets substituée à celle du 
gouvernement , pour les valeurs en argent et meubles 
au-dessous de Soo francs. Il a plu à S. M. de déclarer , 
1®. qu'il n'est rien innové relativement à son autorisa- 
tion et à l'acceptation de l'évèque diocésarin; 2*. que 
l'autorisation des préf^s suffira pour les dons d'une va- 



(SB) 
leur au-dessous de 5oo francs (les sous-pr^Fets , comme 
délégués des préfets, pourront continuer de donner reâ 
autorisations) ; 3^ que son ministre , ayant dans ses at-*- 
tributions les- afiaires concernant le culte catholique , 
autorisera les dons et legs de 3oo à looo francs en ar-^ 
gent^ et de 3oo francs et au-dessus indéfiniment en ef- 
fets mobiliers. Telles sont les principales dispositions de 
Tordonnance du lo juin i8i4, dont f ai l'honneur d^ 
Tou^ faire l'envoi. Il aroit été déjà dérogé , mais con-^ 
ditionnellemenl^ à Vobtigation des placemens en renteè 
sur rjEtat; Tarti 4. de l'ordonnance annuUe formelle- 
ment cette obligation. La perception de ces rentes exige 
des frais que le placement sur les lieux peut éviter. Le 
Roi veut qu'on ne soit obligé qu'à consulter le plus 
grand intérêt des établissemens religieux. Leur. dénue- 
ment est tel , qu'il paroit très-important de leur assurer 
des retenus plutôt que de leur procurer des embellis- 
semens. C'est à votre sagesse , Monseigneur , qn^il ap- 
partient d'y avoir égard , dans les avis dont vous ac- 
^mpagnerez les demandes d'autorisation. 
\ J'espère que les personjnes qui ont les moyens et Vioh 
tention de- venir au secours de l'Eglise , verront dané 
le0 dispositions du Roi un motif de faire plus de bien 
et avec plus de confiance» 

Signé y l'abbé de MoNTESQUioiT. 

— Le ministre secrétaire d'Etal de l'intérieur a adressé 
la lettre suivante aux évêques : 

.Monseigneur, je ne crois pas nécessaire d'appeler 
TOtre attention sur les articles du Catéchisme que le 
dernier gouvernement y avoit f^it insérer. Je vous fé- 
licite de pouvoir faire disparoitre de nos dogmes lesplô» 
saints , d^ flatteries si indignes des premières leçons de 
l'enfance. La religion fait des sujets fidèles; mais c'est 
en nous apprenant à eonmnlre le souverain auteur de 
tout ordre et de tout bien; elle nous enseigne tous les 
devoirs de la société en nous monirant ce que nous de- 



(59) 
TOUS à Diea, et en donnant à Tobéissance un caractère 
auguste qu'elle ne pourroit jamais trouver dans les ins«* 
titutions des hommes. 

Profitez, Monseigneur, de cette occasion ponr ëporer' 
tout ce qui pourroit alarmer votre sollicitude dans votre 
Catéchisme, et peut-être pour reprendre celui qui ëtoit 
ienseigné dans votre diocèse lorsque TËtat savoit respec-» 
ter également la religion et les leçons de ses ministres* 

J^ai Fhooneur, etc. 

L'abbé de Mointesqxjiou. 
i. 
MM. les vicaires-généraux du chapitre de Paris n'avoient 
pas attendu celte ordonnance pour reprendre l'ancien Caté- 
chisme; dès le I*'. juillet dernier ils en ortîonnërent la réim- 
jpression et l'enseignement dans tout le diocèse (i). 

— M. Fabbë Cai:ron vient d'arriver de Londres en 
celle ville. Cet estimable ecclésiastique est assez connu 
par les ëtablissemens de bienfaisance .et de charité qu'il 
a formés en Angleterre. Son zèle pour les malheureux 
a imaginé une foule de moyens de les servir. Son indus* 
trieuse activité rappelle la mémoire de cet admirable 
Vincenl-de-Paul , qui étoit à la tête de toutes les bonnes 
œuvres, et gai a fait de si grandes choses. Mu, pomme 
lui, par Je motif de la charité cfarétirane, M. l'ahbé 
Carron a exécuté, en Angleten*e, des projets dont on 
n'auroit pas cru qu'un simple particulier pût venir à 
bout. Nous ne savpns si ce vertueux prêtre revient pour 
toujours dans sa patrie, et s'il se propose d'y former 
aus» quelques établissemens à l'instar de ceux qu'on lui 
doit chez nos voisins. < 

Clermont, i?/2 jtuvetgne. Les dames de l'îristi'uc- 
lîon charitable dé TEofant- Jésus, d il es à Paris dames, 
de Saint -Maur, viennent d'établir dans cette ville,, 
sous les auspices de notre digne évêque, une maisoi^ 

(i) On le trouve, à Paris, chez Adrien Le Clere , imprimear d« 
rArchetéehë^ «juai à^é Augnstitis, n*. 35; prix , 5o c. fel. «n parclieinu 



(6o) 

d^éducation pour laquelle nous formons les vœux les 

ÏIus sincères* Leurs élèves sont encore en petit nom- 
re; mais les soins qu'elles leur donnent sont remar* 
quabiés^ et de nouvelles institutrices se forment à Paris 
pour venir compléter le service de ce pensionnat nais- 
sant , lorsqu'elles y seront appelées par un plus grand 
nombre d'élèves* Quelques-unes des nouvelles institu- 
tricesy conduites par leur supérieure, viennent de fairo 
le voyage de Vichi pour y présenter les vœux de leur, 
congrégation à S* A*B* M^^- la duchesse d^Angoulême. 
Elles en ont été accueillies avec une extrême bonté» 
S. À. B. leur a fait plusieurs questions pleines d'intérêt 
xsur l'objet et la 6n de leur institut ^ et elle a bien voulu le 
prendre sous sa protection spéciale» Cet institut a poui: 
objet et pour fin l'éducation des demoiselles^ l'instruc- 
tion des pauvres filles, l'exercice des œuvres de miséi'i- 
corde, la propagation de la foi chrétienne dans les fa-' 
milles. Il tut établi à Rouen, en 1666, et à Paris, dans 
la maison qu'il occupe rue Saint-Maur, faubourg Saint- 
Germain, en 1675, par le R. P. Barré, minime^ Cette 
maison est le chef-lieu de toute la congrégation^ c'est là 
que se trouve le noviciat général , et c'est delà qu^on en- 
voie 1^ sujets dans les divers étaUisssmens du royaume; 
L^ihstitut fit des progrés très-rapides sous Louis XIV, et 
se répandit dans les diverses provinces de France. C'est 
dans son sein que Mme. de Maintenon prit èouae sœurs 
pour commencer la maison royale de Saint-Cyr , eonsa- 
oi*ée à l'éducation de deux cents demoiselles. Les dames 
do Saint-Maur furent chargées, en 1776, du pensionnat 
de Lévignac^ dans le diocèse de Toulouse, établi Sur leî 
modèle de celui de Saint-Cyr. A l'époque de 1789, l'ins- 
titut comptoit environ cent maisons et six cents sujets 
en exercice. La maison , chef-lieu , jouissoit alors d^ 
30,000 francs de rente. Les dames de l'inslructlpn chari- 
table de Jésus furent chassées de tous leurs établissemens j^ 
eh 1791. Depuis, quelques-unes d'entr'elles ne s'étoienk 
de nouveau réunies que pour élever de jeunes personnes» 



(6i ) 
ehacane dans les lieax où la rëvolution les avoit jetëes. Il 
u'existoit plus à Paris qu'une foible réunion de trois de 
ces dames, lorsqu'elles y furent rétablies, le 12 mars 
i8o6« M. révéque de Metz, alors -vicaire-général de la 
grande*aumônerie, sollicita leur rétablissement^ et l'ob- 
tint. Les statuts sommaires de ces dames furent approu- 
yés, leur ancienne maison, rue Saint-Maur, leur fut 
restituée, le gouvernement acquitta les frais deréparar 
tion et de mobilier, et finit par doter la maison chef- 
lieu de 5,oap francs de rente. Mm«- de Fumel , supérieure» 
générale, M"**- Boulard, première assistante et (urectrice 
du noviciat , ont été les deux colonnes de cette congrér 
gation renaissante* Ces deux dames quittèrent tout pour 
Tenir à Paris au secours de leur congrégation. Elles eurent 
4'abord à lutter contre toutes sortes d'obstacles, et eile» 
furent assaillies car tous les genres de privations. Leur 
constance fut enfin couronnée par. le succès. La congré- 
gation devint prospère. Leur noviciat se compose main- 
tenant de vingt-cinq aspirantes ou novic^ss. Elles ont pu 
rétablir vingt-cinq maisons, et le nombre de leurs pro- 
fesses est d'environ cent cinquante. Elles ne font pas de 
vœux. Elles ne se lient que par de simples promesses qui 
leur tiennent lien d« vœux, tant elles y sont exactes et 
fidèles. Elles font deuxt' années de noviciat, api^ès les- 
quelles les professes sont envoyées dans les diverses mai- 
sons pour y remplir les fonctions dont leur supérieure- 
générale les juge capables. Leur costume est celui que 
portoient les veuves et les demoiselles vivant dans la 
retraite sous Louis XIV. On n'exige point de dotation 
pour entrer dans cette congrégation. 11 suffit que les as- 
pirantes paient leur pension pendant les deux années de 
1>robation, et fassent les frais de leur prise d'habits, de 
eur profession et delenr trousseau. Ce qui n'excède pas 
la somme de mille écns. Ainsi, cet institut peut ofifrir 
aux jeunes personnes bien nées qui sont appelées à la vie 
religieuse, un asile heur^x où elles peuvent servir i 
la fois Dieu, la religion et la société dans l'état d'insli- 



( fia ) 

:f ulriceâ , et se satactifier elles-mêmes eii Irâvaillaiit à i'imh 
Jruction chrétienne de$ jeonei» personnes. 



Nouvelles POxiTiQUES. 

Pari5. Xe 26 de ce mots, le B.oi est allé £aiire une visite à 
MoprsiEUR, à Saint-Cloud. Les dem(. Princes .paroi$sent au^ 
jourd'huî dans un état de santé tcès-rassarant. 

— S. A. R. Ms*". le duc îe Berry est allé, le 26, à Fontaine- 
Ueau , pour y assister à 1^ bénédiction des drapeaux que le Roi 
i'avoit chargé de remettre de sa part aux grenadiers et chasseurs 
royaux de France. Ces deux superbes régimèns étoient rangés en 
bataille sur une pelouse en avant du château ; au milieu de cette 
.pelouse , un autel s'élevoit ; unftoteyâ surmonté d'un daibpour 
5. A. R. avoit été préparé : ia cérémonie avoit attiré une tonl^ 
prodigieuse, tant de la ville xpie des villages environnans. JUe 
Prince ayant parcouru les ranss , fit former le carré , au centre 
duquel l'autel se trouvoit place. Le Prince s'étant placé à son 
prie-dieu, le maréchal prince de Wagram, M. le duc de 
Reggio , et les autres officiers-généraux et supérieurs ont en- 
touré son fauteuil. Les bâtons du dais étoient soutenus par 
quatre sapeurs des grenadiers et diasseurs royaux; les dra^ 
peaux, placés en face de Taiitel, étoient tenus par les colonels 
des deux corps. Après un discours analogue à |a drconstance^ 
prononcé par M. le curé de Fontainebleau , .]«$ drapeaux onl 
été bénis et portés ensuite en tête des corps respectifs. Alor^ 
le carré a été formé de. nouveau, et M^'- le duc de Berry 
s'étant placé au centre, a reçu , au nom du Roi, le serment 
des deux régimens. S. A. R. en avoit prononcé elle-même la 
formule à haute voix. Les plus vives acclamations ont suivi. 
hes troupes ont ensuite défilé devant S. A. R. t rien ne pour- 
voit surpasser la beauté de leur tenue , l'ensemble etja pré-i> 
cision de leurs manœuvres, si ce n'est le Eèle dont elles se 
montroient animées pour la caisse aagusie qu'elles v^j^oient 
de jurer de défendre. 

— Dans la chambre des Députés, M. Fomier de Saint-^ 
Lary a développé , dans la séance du 27 juillet, la proposition, 
qu'il avoit faite précédemment relativement au paiement des 



dettes contracter par le Roi {>endant son séjour dans les pay$ 
étrangers. Tout le monde avoit applaudi à une idée si noble, 
si juste , si digne d'un peuple loyal, et long-temps célèbre par 
son amour pour ses rois. M. Fomier de Saint-Lary a pro- 

j^opçé snr ce sujet un discours qui sera imprimé. 

M L'objet de cette proposition, dit l'orateur, l'auguste famille 
qu'elle concerne , méritent , l'une la plus grande réserve, Tau- 

rtrç le plus profond respect. Puis-je oublier, d'ailleurs, que je 
, pévle aux représentans d'un peuple chez qui l'honneur eut 

i toujours des autels , et dont l'amour pour ses rois fut dans tous 
les temps un caractère historique? L approbation unanime de 
la Chambre a fait connoître que f avois fidèlement interprété 
vos pensées. Les puissances alliées et le gouvernement Fran- 
çois ayant . mutuellement compensé les fournitures et les 
avances auxquelles les diverses guerres, depuis 1792, avoient 
donné Uea, il ne. peut être question ici que des dettes person- 
nelles dn Roi. Ces dettes , quels que soient les bruits repandul 
par la malveillance , se bornent aux avances faites par ies;sou« 
verains et les particuliers, pour l'entretien seulement de là 
famille royale pendant son séjour en pays étranger. L'orateur 
rappelle en peu de mots les événemens funestes qui forcèrent 
la uimille de nos rois à âiir une patrie abandonnée à l'aaar- 
^bie et ai;x troubles, les secours eîn|>ressés qu'elle reçut de 
^toutes parts. Au premier rasff de ces généreux créanciers est 
l'Angleterre. Voudrait-on quelle pét se vanter d'avoir en- 
.tKtenu la bmih, ^emos^ ffou, san& que la France lui eAt ô& 
iiçrt le pfueoKent de ses av^ances? Vainement l'Angleterre ob- 
jecteroit qu'elle n'a .fait que suivre l'exenxple de la France, 
en rendant aux Bourbons <:e que Louis XlV avoit fkit pour 
les Stuarts. Faisons notre devoir , Messieurs , sans nous in^ 
quiéter des autres. Au second rang de ces créanciers sont des 
.honunes confiaas qui ont livré lenr fort%me et celle de leurs 
.enfans k ces augustes personnages, persuada que le peuple 
françoisjnmdrMt tét on tard justice à tsdat de vertus , oe ma- 
gnanimité et de «nalheur. Si îa bienfaisance a porté quelque 
adoucissement à l'infdrtnne de notre monarque ; si elle a con-« 
tribuié à entretenir cette précieuse sensibilité , ce plus noble 
trait du caractère des souverains ; hâtons-nous de payer cet 
arriéré, le plus sacré de tous. C'est celui de la justice, de 
UiQimeur ^t de 1^ recQnnoissance ». La proposition de M. de 
SaintrLary est à l'unaBioûté prise en consjn}<bration^ et en« 



( 64 ) 

Toyée à la dîacussion préalable des bureaux. Le discours sera 
imprimé. Il ne peut manquer d'être goûté par toutes les classes 
de lecteurs. 

—On assure <{ue le traité de paix entre la France et l'Es- 
pagne vient d'être signé à Paris. 

— S. M. reçoit encore des députations des villes et des 
corps. Les officiers employés à l'expédition de Quiberon lui 
ont été présentés dernièrement. S. M. leur a dit des choses 
trës-&atteuseSy et a témoigné ses regrets d'en voir si peu 

2ui eussent survécu aux désastres de cet événement. La ville 
'Uses a offert aussi ses respects au Roi , et lui a demandé la 
permission de lui élever un monument. S. M. a répondu 

Su'elle avoit déjà refusé de semblables demandes , et qu'elle 
ésiroit , que si on lui élevoit un monument , ce ne fut qu'après 
sa mort. Dieu veuille alors que nous ne lui en érigions pas 
sitôt. S. M. a dit qu'elle exammeroit une autre demande de la 
ville d'Uzës, relativement à son évéque, récemment arrivé 
d'Angleterre I et que ses diocésains désirent voir revenir 
parmi eux. 

Nant, (département de PAveyron), fSJuin. Cettef ville a 
fait éclater I depuis la restauration , des sentimens qui loi 
sont communs avec toute la France ; maïs avant cette faeu^ 
jfeasû époqve, die t'étoit distinguée par. oo trait de fidéKté 

2ui mérite d'être connu : c'est l'érection d'une statue de 
.ouis XVI ^ sous le rë^ne de Napoléon. Ce monument fut 
fait^ en 1810^ par les soins de M. u'Tcfaer de Villefert; il fat 
élevé dans son jardin , qui devint , dès-lors, un lieu public o& 
tous les habitans alloient contempler les traits de l'infortuné 
monarque. M. d'Tcfaer fut/ dès ce moment, l'objet d'une 
surveillance particulière. Après bien des persécutions, il fut 
arrêté et conduit an château d'If, au mots de février iBi5. 
[Des ordres furent donnés pour briser celte statue. Ils forent 
exécutés, mais non pas de telle sorte, que les habitans de 
Nant n'aient pu réparer les outrages faits à l'effigie de leiir 
Boi. Effectivement, M. d'Ycfaer a eu la consolation, en reur- 
trant dans sa ville natale, de trouvée* la statue de l'infortuné 
Monarque, élevée sur la place publique ^ qui s'appellera dé- 
sormais la Flae0 L»uiê XVL 




C65) 



DiEV auteur des grands éi^énemens arrives en Fran^^ 

. en iSi^l par un député des cotes du Nord au 

Corps Législatif, en l'an 5 (i)» 

Dïjiu, sans doute, est Tauteuf de tt 
fait, et sa Providence règle tout; maiii 
nemens ou sa toute -puissance, et leîtp'eîîiié ■ 
jsouveraine volonté, se montrent d'un<^maiHère 
éclatante ^ et où son doigt divin est, 
marqué d'une manière visible. L'auteur^ 
écrit met au rang de ces événemens nicrveille^f'fj^ 
qui vient de se passer sous nos yeux au sujet de l'heu- 
reuse restauration de nos anciens Princes. Il fait voir 
dans les causes de cette mémorable révolutioi^», un 
accord qu'on ne rencontre point dans ce qui s'opère 
par des moyens ordinaires; dans Teffet, une prompti-» 
tude, une justesse, une précision tout-à-fait adîni-* 
râbles, et qui nous induisent naturellement et conmie 
malgré nous , à rapporter à un agent plus qu'humain > 
ce qui ne nous paroit pas leiplicable autrement. 

C'est en effet un tableau curieux et instructif, que 
celui des vingt -cinq aos qui viennent de s'écouler, 
et une ample matière à de sérieuses réflexions. D'a- 
bord dix années se passent à détruire l'ordre ancien , 
pt à tout mettre dans la confusion. On avoit eom-i- 
mencé par les systèmes, on finit par la frénésie et le 
crime. Las de ce chaos et d'atrocités de tout genre, 

(i) i5 pag. in-^^. ; prix, 5o c. franc de port. A Paris, ch^ 
MéquignonBlsaiaé, rue Saînt-Severin ^ n^. il; et au bureau 
du Journal. 
(Fonm IL VAmi de la R. et du R. N<>. 5o. E 



(66) 
on ctoîtêtre revenu à Tordre, parce qu'une force ual- 
qu^ et concentrée s'empare de l'autorité, et comprime 
1^ factions. L'anarchie en eflfet a disparu; mais à elle 
succède un gouvernement qui amène l'excès contraire, 
et ce gouvernement est Tinstrumenl dont Dieu se sert 
pour punir les écarts d'une liberté que l'on a voulue 
«ans frein. Il semble avoir dit à l'homme : « Tu as dé- 
-sire de secouer un joug sage et nécessaire ; apprends 
<ce qu'il en tKHÛte ». Enfin, quand tout parott perdu , 
Dieu prend la France en pitié, et il b délivre mira- 
"Culeusement. Cette petite brochure , datée du 1 5 mai, 
m pdblièe alors, a paru avant que le Roi donnât la 
chartre constitutionnelle. Il n'étoit point déplacé qu'à 
cette époque, l'auteur profitât de l'occasion pour exa- 
miner ce que^ de son coté, la nation devoit faire, 
afin de seconder les vues du souverain, et de concou- 
rir au bien que promettoit le retour de la maison ré- 
glante. Il sHndigne contre quelques prétentions an- 
noncées, de lui imposer des conditions, et contre le 
renouvellement de certains' principes dont on n'a. 
point eu à se louer; tel que celui, par exemple , die 
la souveredneîé du peuple* Mais il voit avec reconnois- 
sance un bon Roi , fixer lui-même des bornes à son 
•pouvoir, limiter sa prérogative , établir les bases d'a- 
près lesquelles il se propose de régner, et les fonder 
6ur la justice, l'utilité publique et le bonheur de$ peu- 
ples. On doit dire , à la louange de l'auteur, que son 
écrit respire des sentîmens véritablement religieux , 
la haine des factions, et l'attachement aux vrais prin- 
cipes; cela n'étoit pas tout-à-feit à l'ordre du Jour 
en l'an 5, lorsqu'il étoit membre dû Corps Législatif. 
Il dut y être iln peu déplacé, et avoit sa part des 
mesures patriotiques du i8 fructidor. L. 



( 6? ) 

Za science de la santé , soit pour le motal, soit pour le 
physique , ou Hjgiène encjclopédique (t). 

C'est une chose si précieuse que la santé ^ que tout 
ce qui tend à la conserver a droit d'exciter notre at- 
tention. On trouvera dans ce livre de bons avis et des 
conseils utiles à suivre. Il n'est pas seulement consa- 
^é à la médecine préservatrice^ l'auteur, profondé-, 
ment pénétré des 'vrais principes du christianisme^ 
songe à Famé autant qu'au corps 5 et n'omet aucune 
occasion de rappeler ses lecteurs aux idées religieuses. 
Ail mot Piété, il observe que cette vertu , w lorsqu'elle 
est éclairée 9 contribue à la santé , en ce qu'après avoir 
réprimé les passions, elle donne une satisfaction inté- 
rieure à la vue de ses devoirs parfaitement remplis». 
11 met le goût des romans au nombre des maladies 
morales, et en peint les dangers. Le style de l'ouvrage 
est souvent négligé; mais, dit l'éditeur, w l'auteUr ne 
court point après la vaine gloire » ; il ne court pas non 
plus après^ l^intérét, car il ne prétend retirer de son 
livre , comme de quelques autres qu'il a déjà publiés^ 
aucun profit pécuniaire. Son libraire a ordre de le 
distribuer gratuitement. Seulement un avis au lecteur, 
qu'il y a inséré, invite toute personne qui en recevra 
un exemplaire à donner , à quelque pauvre de son 
choix , la modique somme de i fr. 5o c. Cette œuvre 
de'^ charité, abandonnée à la conscience de chacun, 
est néanmoins de rigueur de la part du donataire. Il 



(i) Ua vol. in-ia de 298 pi^. A Avignon ^ chez Laurent 
Aubanel, imprimeur-libraire du Lycée; et à Paris ^ au bu- 
reau do Journal. 

E a 



\ 



impose^ a celui qui ne voudra point faire cette aumône^ 
la condition de renvoyer Texemplaire à Timprimeur 
dont il l'aura reçu , lequel alors en disposera en faveur 
de quelqu autre personne charitable. Des intentions si 
estiniables et si rares ont bien droit à quelqu'éloge. 



Histoire de la vie privée et politique du ^vertueux 
Louis XVI i contenant des faits ignorés des hista^ 
riens, recueillis par un grand personnage d'AUe^ 
magne > auteur de /'Histoire du duc d'Enghien , prc- 
cédée de pièces sentant à démontrer que Bonaparte 
redoutoit la liberté de la presse; tyrannie qu'il a exer- 
• cée sur la pensée , sa haine invétérée contre la dynastie 
. des Boutions : ornée du portrait de Louis XVI (i). 

Voilà un titre un peu singulier et un amalgame 
bizarre* L'auteur accole deux noms peu faits pour se 
trouver ensemble^ des détails sur Louis XVI, et des 
détails sur le despote qui s'étoit assis à sa.place. 11 mêle 
ce qui doit intéresser tout le monde avec ce qui ne peut 
intéresser que lui. Il dit longuement ce que nous sa- 
vons tous. 11 a trop l'air de n'avoir mis le nom de 
Louis XVI à la tête de sa brochure qu'afin de la 
feire vendre , et elle avoit en effet im peu besoin de 
oe passe-port. On est sûr d'exciter l'intérêt en parlant 
d'un Prince si vertueux et si indignement traité , et 
sous ce rapport, M. Prudhomme lui rend justice. 
J'aime à croire qu'il a toujours pensé ainsi. Sans doute 

(i)58 pag. io-S*.; prix, i fr. 5o c, et i fr. 76 c. franc 
ie port. A Paris, rae des Marab, F. S. G., n®. 18; chea 
Desauger^ roA Jacob; au coin de celle de Saint-Benott. 



(69) 
il n'est pas le même qui a attaché son nom à tant de 
mauvaises productions y à tant de pamphlets révx>Iu7 
tionnaires^ qui ont contribué à égarer l'esprit des peu^ 
pies. Il n est pas de ceux qui ont retourné leur habita 
et qui se trouvent tout à coup royalistes zélés y après 
avoir été long-temps des plus ardens dans le parti 
contraire. 

Quoi qu'il en soit, je suis obligé de dire que 
M. Prudhomme n'est pas toujours clair ni même cor- 
rect dans ses expressions. Je trouve page 6 , « que la 
maison de Louis ^ lorsque dans Tintérieur il étoit dé*- 
gagé de l'attirail de la royauté^ étoit celle de la hofkté 
et de la philosophie » y et page 8y « que Louis crut , 
long-temps avant la révolution y que le tiers pourroit 
le venger de la noblesse et du clergé; que V esprit phi-^ 
losophique se glissa insensiblement dans son aoa^ ; mais 
que trop bonne et trop confiante y elle fut dupe de la 
bonne philosophie y et qu'il devint faux phijbsophe y 
de ^oi bon, bienfaisant et instruit qu'il éloit ». Je ne 
. crois pas qu'avec sa grande et belle ame y Louid y si 
hon y si généreux, ait jamais désiré qu'on le vengeât, 
ni de la noblesse, ni du clergé, dont la majeure et 
plus saine partie lui a toujours été fidèlement attachée , 
et j'avoue que je n'entends pas ce que l'auteur veut 
dire par cette philosophie tantôt bonne tsalol fausse 
qu'il attribue à ce Prince. La philosophiede Louis XVI 
eloit du bon esprit et de l'esprit religieux. C'est ce 
qui Pa caractérisé pendant son règne, et notamment à 
la fin de sa vie. 

L'auteur prétend que Danton avoit voulu sawrcr le 
Roi, et il assure avoir eu personnellement connoissance 
de ce projet. Il nous conviendroît mal de nier durement 
un fait allégué si positivement^ et duquel on dit être 



(70) 

81 bien informe; mais Fauteur attribue à des puis- 
sances voisines d'avoir refusé de coopérer à une œuvre 
aussi honorable* L'une de ces puissances qu'il nomme ^ 
a vouloit, dit-il, que les François commissent un ré- 
gicide ; l'autre , qu'il ne nomme point , feignoit de 
trouver dans le Roi un démocrate , et de le croire uû 
révolutionnaire opposé à l'intérêt des couronnes ». 
Ainsi , continue l'auteur , une politique mal entendue 
a voulu tuer Louis XVI ». Une pareille inculpation, 
des vues aussi machiavéliques et aussi basses de la 
part de gouvememens, qui, pour être divisés d'in- 
térêts. De sauroient être taxés d'une aussi odieuse 
immoralité, de telles accusations ne devroîent, ce 
semble, être misés en avant que preuves en main, et 
* appuyées de pièces authentiques et en bonne forme. 

Si on nous dèmandoit notre opinion sur cet ou- 
vrage, nous dirions que l'auteur n'y a pas tenu bien 
exactement tout ce qu'il a voit promis. U l'a terminé 
par cet immortel testanient, où l'ame dé Louis paroît 
dans toute sa grandeur. C'est une espèce de dédom- 
magement que M. Pnudhommc nous offre de beau- 
coup d'mutuités semées dans sa brochure. L. 



Nouvelles ecclésiastiques. 

BoHE. Le Pape, dont la santé résiste à toutes les fa- 
tigues, donne ses soins à la réorganisation de tout ce qui 
avoit été détruit ici. 11 sort tous les jours, après avoir 
travaillé dans son palais, et va visiter quelqu'une des 
. églises de Rome. Il mêle ainsi la prière et les exercices 
publics de la religion aux soins du gouvernement. Il 
accueille avec bonté les étrangers qui se trouvent dans 
cette capitale. Il donne des audiences, écoute les récla-» 
mations^ et fait tout ce qui est en lui pour guérir les maux 



(70_ 
passât r^rîmer tes abus« Ces jours dermers , il aTIa i 
Tjéglise deSaint-Cbarles, àiie del Cor^o ^ et y assista à un 
service funèbre pour tes prélats, prêtres et autres, qui ont 
fini leurs jours dans Vexii ou la prison* S. S* fut reçue par 
les nkembres du sacré cellége. Il y a déjà , à Rome, vingt- 
hait cardinaux. Le cardinal Maary loge chez son neveu , 
]e prébt Maury« l\ a eu quelque peine, dit-on, à ne 
pas demeurer è Montefiascone; mais Tordre du saint Père 
ëtoit formel, et le cardinal a été obligé de se contenter* 
de traverser sa ville épiscopale. On, prétend qu^il a^oit 
eu envie de réclamer fa protection aune cour voisine» 
Il paroît néannK>in6 quHl a alx^ndonné ee^ projet. II vit 
très-retiré, et nul prélat ou même ecclésiastique ne va 
le voir. On en use amsi par charité , et pour ne pas trou- 
bler ses méditations sur llnstabilité des grandeurs bu«* 
maines. 

Paris. M. Tévéque deTourn^y vient d'arriver ici de 
Borne, où il étoit allé, comme on dit, ad apostohrum 
limina^ II a été reçu do ^ape avec une distinction par- 
ticulière, et retourne dans son dkocèse o& sa présence 
achèvera de ramener Tordre. On sak que ce diocèse avoit 
été aussi en proie aux troubles, et qu'on y avoit exercé 
bien des rigueurs. Le chapitre avok aussi été maté par^ 
des ordres Tiôléli^'iét ati>i^«pil*ei. ' 

Beauvais. Le dimanche 17- )uilht, îr- a été chanté iei, 
dans Tancienne église cathédrale, un» 7V Deum i Tbc^ 
casion de la paix» MM. les gardes du corps de la com- 
pagnie de Noailles y assist oient, ayant à leur tète M. le 
prince de Poix en personne.. Un- disciiars a été pro- 
noncé par M. le vicaire -géoér^J d^Amiens, à la rési- 
dence de Beau vais*. L'orateur s'y est>livi?é à des réflexions 
du plus grand intérêt sur les^ dernier» événemens.^ sur 
le retour de la famille royaIe> et sur ks biens que pro- 
duit la religion. Il a montré combien elle est utile à 
rfUtat, et combien elle çied aux guerriers même qu'elle 
anime à mieux servir le Prince. Son discours a été im- 
primé*. M.. Tabhé Godart a été nommé aumônier àsst 



(7*) 
gardes du corps ^ et réside ici arec la compagnie de 
Noaiiles. 

LiMBUX* Daiis un moment ou plusieurs y illes réclament 
le rétablissement des sièges épiscopaux qu'elles avoient 
avant la révolution , nous pouvons bien aussi faire va* 
loir nos titres. Lisieux est une des ville» les plus propres 
à redevenir le siège d'un évèque« Ce diocâe co^ntetioit 
plus de cinq cents paroisses. Il comptoit cinq villes, non 
compris la ville épiscopale. Pont^Audemer, Pont^rËvèque 
et Bernay, sont des chefs-lieu de sous-préfectures , qui 
ont une population assez considérable. Les boulrgs sont 
nombreux. Lisieux est au centre. La cathédrale, le pa-* 
lais épiscopal , les deux séminaires subsistent encore. Noos 
avons un collège, deux communautés pour l'éducation 
des filles, une maison de frères des Ecoles chréûeunes» 
deux bôpitau±. La dotation même de l'évèquQ se re-» 
trouveroit aisément. Elle consiste en biens-fonds non alié* 
nés et en rentes constituées pour des fie&. Le mçrcele* 
ment qu'on a fait de ce diocèse a eu de grands inconvé- 
niens. Les communications avecSéez, Bayeu:^ et Evreux 
ne sont pas toujours possibles, et les ecclésiastiques plus^ 
éloignés de leur chef, moins surveillés, moins liés entr'eux^ 
n'ont plus les mêmes secours que lorsqu'ils travaiUoient 
sous les yeux d'un évèque qui les voyoît de plus près« 
Nous nous flattons que ces considérations seront pesées , 
et que l'on sentira Futilité d'un rétablissement qui se-» 
voit sagement entendu sous le rapport religieux et po* 
litique. 

6 AND. Plusieurs journaux ont publié la letti^e sui« 
vante, qui n'est point, comme on Ta dit, une décision 
du Saint-Siège, mais une simple lettre d'un prélat em- 
ployé à la daterie. Elle ne paroit avoir été transmise; 
ni par le canal du cardinal Consalvi, ni par les mains 
du nonce. Cest sans doute une réponse particulière d0 
M**"' Sala , à des prêtres qui l'avoient consulté. Nous ne 
prétendons point blâmer l'esprit de cette lettre, qui 
porte un caractère de modération ; et nous applaudie 



( 75 ) 

rions pbitôt à l'esprit qui l'a dictée; mais nons croyobt 
qu'on a eu tort de la citer comme un rescrit du Sainte 
Siège, et comme émanée de son autorité. On sait d^ail-- 
leurs que les Flamands , qui ne sont pas aussi souples 
que bien d'autres, ont exige de ceux qui a voient re-» 
connu l'évèque nommé à Gand, des rétractations et ded 
réparations publiques. Tous les troubles sont appaisés 
aujourd'hui. Voici , au surplus , le texte de la lettre : 

a J'ai examiné et pesé de nouveau tout ce qui s'est 
passé dans le diocèse de Gand , par rapport à l'exercics 
de la juridiction ordinaire; mais puisque l'état actuel 
des cliosto est devenu tel, qu'il ne paroît plus exiger 
une disposition spéciale du Saint-Siège, nous jugeons 
convenable d'imposer aux deux partie un silence per-- 
pétuel sur les contestations qui ont été élevées à ce su-^ 
jet; et, en mettant fin à toute controverse sur tout c« 
qui a eu lieu^ de nous borner, pour le présent, à re- 
commander aux ecclésiastiques d'observer éntr'eux la 
paix et l'union, afin d'éviter tout scandale à l'égard des 
fidèles, comme il convient à des ministi'es de l'Eglise.' 
Plein de confiance dans la pureté de la doctrine et la 
vertu des respectables chanoines, je ne doute pas qu'ils 
ne se soumettent avec docilité à cette mesure ». 

Borne, le 28 mai i8ié. Signé, Dominique Sala. 

Madrid. S. M., interprétant son décret du 21 mai 
dernier, a décidé que les grains provenant des terres 
des ordres réguliers, et qui se trouvent dans les maga- 
sins de l'armée, ne seroient pas rendus. Elle dit, dans 
son décret , qu'elle espère que les religieux ne se plain* 
dront pas d'une mesure nécessitée par les circonstances, 
et qu'il seront les premiers à renoncer à une partie dé 
leurs revjsnus, après avoir craint si long-temps deper-t 
dre leurs fonds. Il continue d'arriver des provinces ui| 
grand nombre d'adresses des corps ecclésiastiques, qui 
montrent le plus grand dévouement pour le roi. Mais, 
il est faux que les prédications des prêtres aient oCca-» 
lionne des émeutes à Léon et à Compostelle. L'Ëspagnei^ 



( 74 ) 
est tranquille* Qoclque jagement que Ton puisse porter 
sur les mesures que prend \e gouvernement, il est vrai 
de dire qu^elIes ont ici l'assentiment gënérah II ne faut 
point >wger des faits et de Fesprit public , ni par ce qu'en 
disent nos journaux, qui sont un peu exaltes dans un sens, 
ni par ce qu'en racontent les feuilles étrangères,, qui ne 
sont pas toujours exactes dans un autre sens. Après rtne 
grande vévolution, il est diRièile de retrouver tout i 
coup le calme. Peu à peu les esprits prendront une as- 
siette plus tranquille, et le Kèle m&KM se renfermera 
dans de justes bornes.Xe rei , par un décret , du 24 juin , 
a prononcé que les biens et deniers du clergé seroient 
exempts des impositions auxquelles les cortès les avoîent 
assujettis il y a quelques années. Mais S.. M. dit en mémo 
temps qu'elle espère que le clergé s'empressera, comme 
par le passé ^ à subvenir aux besoins de l'Etat. Un évê- 
que^a sur-le-champ justifié cette confiance du Roi. Il a 
offert à S. M. soixante mille réaux , qui ont été acceptés* 
La gazette de la cour publie sa lettre en taisant son nom > 
comme il l'a demandé. Il se répand quel'évêque de Pam- 
pelune a refusé l'archevêché de Valence, auquel il avoit 
été nommé ,^ comme nous l'avons dit. D. Escdîquîz, que 
vous 'avez vii à Paris ^ et qui a été précepteur de S. M*., 
vjept de publier un exposé des motifs qui dét«i-minèreut 
le Roi au voyage de Rayonne, en 1808. Ce chanoine y 
justifie S. M. et son conseil des reproches qu'on leur a 
faits à cet égard. Il entre aussi dans le détail des évé-. 
nemens et des négociations qui ont eu lieu à Valençay, 
jusqu'au retour de Ferdinand VII. Je crois bien que voua 
aurez incessamment cet écrit à Paris. Ce sera le complé- 
ment de l'ouvrage de M. de Cevallos. 

Turin. Il vient de paroître ici un ouvrage qui a été 
publié, dit-on, à Rruxelles, et qui traite du rétablis- 
sement des Jésuites. Les amis de cette société célèbre se 
flattent de la voir renaître de ses cendres. On prétend que 
notre Roi est décidé à lui confier l'éducation, et on:^s- 
sure même qu'il a fait, à cet égard, des ouvertures au 



^75) 

soayerain Pontife. Bien des gens répandent qu'elles se- 
ront favorablement accueillies par le saint Père , dont 
la manière de penser , à l'égard des Jésuites , n'est pas 
douteuse. Déjà sa Sainteté , par un bref du 7 mars 
i8oi , avoit autorisé l'établissement des Jésuites en Rus- 
sie. Depuis, par un autre bref, du 3i juillet iBo4, 
elle permit aux sujets napolitains d'entrer dans cet or- 
dre, et de s'y livrer, soit à l'enseignement , soit à l'exer- 
cice du ministère. On se rappelle avec quelle ardeur il 
se forma, dans le royaume de Naples, des maisons de 
Jésuites. La révolution qui y arriva peu*après, détruisit 
sur le continent cette œuvre naissante. Mais la société 
. subsista en Sicile. Elle a aujourd'hui dans cette île qua- 
tre collèges, sans compter le noviciat. On dit que ces 
cinq éta^blissemens comptent environ deux cent proFès. 
Des lettres de Rome nous apprennent que le P. Ange- 
lini, procureur-général, et le P. Crassi, y sont arrivés 
de Palerme. Ils vont probablement solliciter quelques 
mesures du Saint-Siège en leur faveur. Ceux qui se 
prétendent bien instruits , disent que le Pape rétablirai 
les Jésuites par une bulle pour les Etats où on voudra 
les recevoir. Outre les établissemens qu'ils ont déjà en 
Russie et en Sicile, on sait qu'ils en ont aussi en Àn-^ 
glelerre et ntjx Etats- Unis. M. rârcbevéque de Ballî- 
more est Jésuite, ainsi que son coadjuteur, et il pro- 
tège sa compagnie , qui a dans son diocèse un collège 
et un noviciat. Nous ne pouvons nous dissimuler que, 
sous le rapport de l'éducation surtout, la restauration 
des Jésuites sei*oit un bienfait dont on a un grand be* 
soin dans l'état actuel de l'enseignement, qui est livré 
le plus souvent à des hommes avides, et quelquefois à 
-des hommes corrompus (1). 

■ ' ' " 11 .. I ■■ Il , 4 I II ■ .1 I 

(i) Nous donnons cet article de noire correspondant de Turin , au 
risque de choquer quelques personnes à qui Pombre d^un Jésuite fait 
peur, et qui nous ont adressé des réclamations sur un petit mot que 
nous avions dit en leur faveur. Mais cette fois ce n'est pas à nous 
qu'elles s'en prendront. Il est visible que la lettre vient d'un pays ul- 
IramoQtain, * ' (lYote du RédaeteurJ, 



(7^^ 



Nouvelles politiques» 

Le Roi a reçu, le 39 juillet, dans, la salle du Trône, étant 
assis et couvert, une députation de la Chambre des Pairs , 
qui à été conduite à l'audience de S. M. par le grand-maitre » 
le maître et les aides des cérémonies. S. M. s*est découverte 
à l'arrivée fX à la sortie de ta députation. 

M. le chancelier de France, président de cette députation , 
a lu l'adresse de la Chambre des Pairs, conçue en ces termes : 

SiBE, 

fc y OS fidèles sujets composant la Chambre des Pairs de 
France apportent an pied du trône de V. M. leurs respec- 
tueux remercîmens pour la communication qu'elle teUr a 
fait donner de l'exposé de la situation actuelle du royaume. 
Us reconnoissent , avec les ministres de Y. M., que la plus 
erande partie des maux qui ont pesé sur la France avoient 
leur source dans le despotisme du dernier gouvernement, 
dans la passion effrénée de la guerre , dans 1^ mépris de la 
constitution , des lois, des traités, des droits même de chaque 
citoyen ; enfin dans l'abus désastreux de forces que ce gou- 
vernement n'avoit pas créées, et de ressources qui n'étoient 
pas son ouvrage. 

» C'est aux lumières du siècle, Sire, c'est au patriotisme 
des meilleurs citoyens, que la nation a dû le premier germe 
des bienfaits dont on a tant abusé. L'agriculture, soulagée 
du fardeau de la dime et de celui des droits féodaux, la 
législation politique et civile, administrative et financière, 
ramenée à i'unitormité : les corporations, les villes, les 
provinces, faisant à la loi commune le sacrifice de leurs 
privilèges ; l'accroissement du nombre des propriétaires > 
la création de nouveaux produits et de nouvelles richesses, 
^'accélération du mouvement de capitaux , voilà ce que Pon 
a vu naître au milieu des orages de la révoltàtion. Les ri- 
chesses que vingt-cinq années de calamités n'ont pu entière- 
ment épuiser, suffisent encore pour placer la France au rang 
des Etats où les finances offrent le plus de ressources. 

D Elles n'étoient pas détruites ces richesses au moment oii 
s'éleva ce gouvernement dont le principal talent consistoit k 
iplacer toujours la uation daas ces posilictns critiques où ua 



(77) 

effort appeloit on autre effort , où le patriotisme étoit con- 
traint de seconder la tyrannie, où Tbonneur nafîonal n'avoît 
à choisir qu'entre l'oppression étrangère et l'oppression do- 
mestique. 

» Qu'a-t-il fait de l'aulorîté suprême, celui qui ne s'est 
pas contenté de la part qu'il avoit à la gloire nationale? De 
tous côtés, il Ta conquérir la haine, amasser des vengeances , 
prodiguer le sang et les trésors ^ et contraindre les puissances 
rivales k découvrir, dans leur propre sein des forces qu'elles 
ne se conno.issoient pas. Dès-lors le destin des combats est 
abandonné à la puissance du nombre : on voit des multitudes 
s'eatre-choquer ; les peuples tout entiers précipités les uns 
sur les autres; et lorsqu'enfin l'Europe désespérée conjure 
<H>Btreson oppresseur et le nôtre, ses ennemis l'accablent à 
son tour, sous le poids énorme dés masses qu'il leur apprit à 
- soulever. 

» A cette époque mémorable , îl a été donné au monde un 
spectacle jusqu'à présent sans exemple d&us l'histoire des na- 
tions : l'aspect^ Sire, de vos longs malheurs, supportés avec 
tant de courage, Topinion de vos grandes lumières, qui se 
sont perfectionnées dans la retraite ^ le respect qui suit les 
tertus constamment pratiquées, ont rendu les ennemis d'un 
gouvernement qui n est plus, les alliés de V. M. C'est à ce 
titre, Sire, qu'Hs ont traité avec vous; et l'on a vu V. M., 
encore entourée de leurs nombreuses armées, imprimer aux 
négociations le double caractère de la modération et de lu 
fermeté: 

, M Yous êtes rendu à la nation , Sire, et la nation vous est 
rendue; qui pourroit douter désormais. du salut de la patrie? 
Dès qua y. M. a saisi les rênes du gouvernement qui venoit 
de succomber sous l'excès de son despotisme, elle a sagement 
organisé les cof)trepoids des pouvoirs; et lorsque, consultant 
l'esprit des .peuples.^ l'étal actuel des sociétés, le Toeu des 
hommes éclairés , V. M. se lie à se^ sujets par une constitutioa 
dont les principes étoient déjà dans toutes les bouches et dans 
tous Içs coeurs , la nation entière se presse autour de cette diar- 
tre sacrée, et yous jure amour et fidélité. C'e^ dans cette char- 
tre , Sire , qu'est votre force et la nôtre ; elle rend à l'esprit pu- 
blic son énergie; elle réalise pour nous cette salutaire division 
des pouvoirs qui les modère l'un par l'autre, qui prévient les 
ikuprudeacesy qui pèse les mesures, et juge arec maturité Ih 



(7») 

iDoyais. LÀ «ont lea germes réparalears de toates les infbr^ 
tunes passées, et toutes les sources de la prospérité future. 

» Le prompt déyeloppement des principes constitutionnels 
par des lois nécessaires, la marche régulière des autorités, le 
raffermissement de la religion et de la morale rallieront tous 
les intérêts, feront taire toutes les passions , et fonderont la 
confiance publique sur des bases inébranlables. 

» La nation, instruite par les plus grands érénemens, est 
digne de s'associer à vos hautes pensées, et de concourir à 
Toeuvre de son bonheur. 

» Les réTolutipns qu'elle a subies n'ont pas altéré son ca- 
ractère. Un peuple agricole, actif et industrieux; un peuple 
qui a reçu de la nature une tîtc sensibilité, un haut cou- 
rage, qui s'enflamme pour la gloire, et préfère la mort à 
la tionte, sera toujours respecté des autres nations, et ton? 
jours digne de vous. 

)> Aux derniers jours d'une lutte terrible, nos braves ar*» 
mées, affoîblies et dispersées, combattoient encore avec un 
courage héroïque pour l'honneur et pour la patrie. 

» Sire, un peuple qui a déployé tant de grandeur dans 
l'adversité, saura, pour assurer les premiers bienfaits que 
nous devons à Y. M. , faire de grands efforts et de généreux 
sacrifices. "Votre cœur ne les ordonneroit point, la seule au- 
torité royale ne suffîroit pas à les effectuer ; mais votre peuple 
va au-devant de ces sacrifices ; il inspirera à ses représentans 
les sentimens d'amour, de respect et de fidélité qui l'animent. 
V. M. imprimera à ses conseils le sceau de son caraetëre. Yot 
ministres seront responsables devant vos peuples du dépôt 
d'autorité qui leur est confié ; ils le seront enrers vous de la 
conformité de leurs actes avec vos intentions paternelles. 

» Sire, dans Pexposé de la situation du roya,ume, vos mi- 
nistres ont dit qu'il seroit impossible de faire le bien , si l'u- 
nion générale ne secondoit pas vos vues bienfaisantes; la 
Chambre des Pairs n'oubliera jamais qu'elle doit donner 
l'exemple de cette union». 

Lea président et secrétairee, 

Signés j Dambray , le comte db Pastoret , le due 
DE Le VIS, le comte ns Valence, le maréchal 
duc de Tarente, Macix>nald. 
Vn et scellé , 
Le grand^réfirendaire , Signé, SemOnville. . 



(79) . 

La réponse du Roi à la Chambre de$ Pairs a été prononcée 
co ces terjnes par S. M. : 

<t Je reçois avec satisfaction l'adresse de la Chambre des 
Pairs. 

Il J'ai exposé avec pleine confiance l'état critîqae de la 
France ; j'ai envisagé ses principales ressources dans l'union 
parfaite des François avec moi , et )'en reçois ayec un eraud 
plaisir le gage dans Tassurance que me donne aujourd'hui la 
Chambre des Pairs d . . 

— Une députation de vingt-cinq membres, en grand cos- 
tume, a présenté , le 3o juillet, au Roi l'adresse votée par la 
Chambre des Députés dans le comité secret d'hier. 

M. Laine, président, a lu l'adresse conçue en ces termes: 

SiBB, 

« En faisant présenter aux deux Chambres l'exposé de la 
situation du royaume , et en rappelant ainsi les représentans 
de la nation à concourir à ta réparation de tant de malheurs, 
Y. M. a bien présumé de son peuple : vos fidèles sujets de la 
Chambre des Députés des départemens , Sire , vous remer- 
cient de n'avoir pas désespéré du salut de la France. 

» Ce tableau, tout affligeant qu'il est, ne nous a causé Hu- 
cune suprise. Quand tous les pouvoirs étoient confondus, 
tons tes droits méconnus ; lorsque tout accès étoit fermé k la 
vérité , c'éioit de Texcès des maux seul qu'on pouvoit atten- 
dre te .remède. 

» Sous un Roi juste et pacifique , Ce tableau ne nous in»- 

Sire pas de crainte. Encouragés par le généreux dévouement 
e y. M., rassurés par des institutions, fruit de sa profonde 
sagesse, ranimés par son impartiale tendresse pour tous ses 
enûins , les François se signaleront par une noble émulation 
de sacrifices maintenant destinés au bonheur public. Sire, il 
n'est pas en France de maux irréparables , quand le monar- 
que , les grands corps de l'Etat , toutes les classes de la so- 
ciété n'aspirent , par un vœu commun et avec une confiance 
réciproque , qu'à l'affermissement du tr6ne et au rétablisse- 
ment de la patrie. 

» Désormais libres et protégés , vos sujets trouveront dans 
l'exercice de leur industrie des moyens de fournil' des res- 
sources à l'£tat. C'est sans doute vers le plus utile des arts, 
l'agriculture ; que se tourneront d'abord leurs efforts et leurs 



(8o) 

capitaux. Maïs ponr q«€ ee beau lol , arrosé de lears taenr^, 
puisse mieux se fertiliser ei leur suffire , ils espèffeat que la 
bonté de Y. M. leur facilitera ces secours que aonuent à aa 
grand peuple les manu£ictures et le commerce. En reportant 
à nos colonies y replacées sous Totre sceptre, la paix et Ta- 
bondance, nous en receyons un accroîssement de richesses 
que le nouyeau çénie de la France dirigera vers les amélio- 
rations de l'intérieur. 

» Les puissances Toisines s'attendent. Sire, à Toir l'esprit 
de la nation se porter Ters ces grands objets ; elles seront en- 
tièrement rassurées lorsque les bras d'un peuple guerrier s'em- 
ploieront, aux arts de la paix qui lient les nations entr'elles. 
Elles savent que V. M. et la France ne yeolent , dans ces aTan- 
tages communs à tous les peuples, que cette pari réseryée par 
la Providence à notre position géographique. 

» C'est ainsi qu'une nouTeile vie se répandra par le travail 
/dans toutes Jes branches de l'écouomie publique^ et portera 
l'aisance et le goût do bien dans toutes les conditions. Ce 
bonheur 9 Sire, sera l'efiel des méditations de Y. M. et du 
concours de tons les François à seconder ses intentions pater* 
selles. La Chambre des Députés aussi ne manquera ni a l'at- 
tente du trône, ni à l'espoir de Is nation.^ Elle unira ses efforts 
à ceux de son Roi pour faire disparoître^ s'il se peut ^ jusqu'au 
soaveuir de nos infortunes ». 

S. M. a répondu : 

(( Je reçois avec plaisir l'adresse de la Chambre des Dé- 
putés. Les sentimens qui Font dictée sont aussi ceux qui m'a- 
niment. J'ai exposé arec franchise la situation du royaume , 
parce que c'est le seul moyen de communication entre un 
bon père et ses enfans. Je vois avec une douce satisfaction 
l'union qui existe entre la Chambre des Députés , là nation 
et moi. C'est ainsi que nous panserons les plaies de l'Etat, et 
qu'en faisant fleurir les grandes sources de la prospérité pu- 
blique, l'agriculture, le commerce et les arts, iioas ren- 
drons à la France ce bonheur qui est le plus cher objet de 
mes voeux». 

— MovsiEUB , dont la santé est bien améliorée , est revenu 
à Paris', le lundi i^'*. août. S. A. R. recevra tous les mardis et 
samedis, de midi et demi à deux heures. 

— M. le duc d'Angouléme a dû arriver, le a4 juillet , i 
Tonlou^, où on £iisoit des préparati£i pour le recevinr. 




(Bx ) 



Mèmoîhe sur les administrations capitula 
ques tmmmés ^ en réponse au Mémoire 
cardiii:il Maury (i). 

Il est prouvé daas ce Mémoire que Je 
Maury ne peut s'excuser, sous aucun rapport, de 
s'être chargé, malgré l'expresse défense du Pape, de 
l'administration capitulaire du diocèse de Paris. 

L'auteur du Mémoire convient qu'il est une diffé- 
rence reconnue par le chef suprême de l'EgUse , en- 
tre l'Italie et la France, relativement aux administra- 
tions des églises vacantes par les prélats nommés. 
Mais il ne laisse pas le droit au cardinal Maury de 
faire valoir en sa faveur cette différence de discipline : 
« Un cardinal, dit-il, lié au Saint-Siège par des ser- 
» mens particuliers, évêque d'un siège d'Italie, situé 
» dans les Etats du Pape, invoque l'autorité de la 
» discipline de l'église gallicane, pour se laver du 
» reproche que lui adresse le chef de l'Eglise , d'a- 
» voir violé la discipline reçue dans l'Eglise d'Italie ^ 
jp à laquelle il appartient par son double titre de car- 
» dinal et d'évêque. En vérité , il est impossible de 
» rien concevoir dans une pareille réponse. Que M. le 
» cardinal cherche dans les archives de Rome et dans 
» les lois canoniques de la métropole où est situé son 
» siège de Montefiascone, des exemples ou des au- 

(i) Brochure in-8*».; prix, i fr. , et i fr. 2S c. franc de 
port. A Paris , au bureau du Journal. 
Tome IL VAmi delaR. et du R. N<>. 5i. F 



( 8. ) 
J9 liorltes pour excuser sa conduite, ei alors sa défense 
» n'aura rien de choquant, sa marche sera réguhère. 
»i Mais qu étant cardinal et évécjue d'un siège situé 
» dans les Etats romains, îl aille fouiller dans les an- 
» nales ecclésiastiques de la France , qu^il appelle à son 
'» secours la discipline de cette Eglise, quand le chef 
» de l'Eglise lui reproche d'avoir violé une discipline 
» en vigueur à Rome et à Montefiascone , voilà une 
^) apologie d'un genre fort nouveau! etc.*. »• 

L^auteur du Mémoire paroit avoir fait un calcul as-r 
mt ex^cx. des administrations capitulaires des évéques 
nommés sous Louis XIV. 11 en fait monter le nomhrQ 
jusqu'à quinze ou vingt. Mais il ignore les détails de 
leur administration, que les archives de plusieurs dio- 
<:èses auroîent pu lui fournir. 11 a fait des recherches 
fort justes sur les mêmes administrations sous Henri IV ; 
et eufin tl cite l'usage établi dans tous les chapitres de 
France d'envoyer dea lettres de vicaires-généraux aux 
evêques nommé». 11 en conclut la validité des admi- 
nistrations capitulaires ; mais il n'en regarde pas moin4» 
leur existence comme un abus, et il voudroit qu^uu 
^ticle d'un nouveau Concordat les abolit sans retour. 
11 est difficile de n'être pas de son avis , quand il cite 
«Q preuve du mauvais effet de ces administrations, 
celle du cardinal Maurj, c{ui, de l'avis de tout le 
clergé de Paris, a été un très-mauvais administrateur, 
»t qui a excitp d'autant plus de plaintes par ses ca- 
prices et ses boutades , qu'il succédoit dans le gou- 
vernement à deux archevêques renommés pour leur 
esprit de douceur, de modération et de sagesse. 

Mais «n supposant que les vœux de l'auteur, àur 
l'article prohibitif des administrations capitulaires, 
eussent leur effet , nous fûnnerious celui de voir la 



( 85 .) 
jundictlon du chapitre^ dans la vacance des sièges^ 
concentrée en la personne d'un seul et unique grand- 
TÎcaire^. comme cela se prati(|ue dans TE^Kse d'fitalîô. 
Car si la vacance pouvoit se prolonger, Ù seroit con- 
tre toutes les règles d'une bonne administration d'ad- 
mettre un ordre de «hoàes en f^rance qui , loin de 
^concentrer l'autorité dads le g^ouvertieilient du dio* 
t^se, la diviseroiji ebire plusieurs. Oki sail trop bom^ 
bien eette division de pouvoir affoîMit l'amorité^ ei 
ttitratne avec eUe de graves inconvénitèu» , te pire de» 
hiau^ daiïs un gouvet-nemetit quelconque éttiût d'ea 
tnulliplier les chefs* 11 n'y a que les hommes qui n'ont 
^mais traité des administnations qu'en théorie qui 
puissent en douter. On souhaiteroit encdi-e que l'uuiri 
tfa^ grând^-vicàire 6e ifut pas rétoeàWe à ki voldtifé 
du chapitre, et ne fut pfe» àiusi à k menéî d'un corpi 
qui pourroit, sur dès plaintes légères ou m&I fondées j 
rélotgner. Pour faire le bien ^ il feul êtrô lodg-tempâ 
fen place, et pouvoir coniptér sur son autorité. 
' '^ Ge Mémoire sur tes administrations eapitulàifés pa-» 
roît composé par un homme instruit de la matière, il 
est icni d'ailèiîra aVeè yiguéur^ et Tauteur ô même 
quelquefois des mouyemens très-^hetireuï. Je jugémîtf 
que s il n a pas encore beaucoup écrit, il eSI dil moÎM 
fort en état d'écrire, et qii'il joint aiu ti^t et att« oon*- 
npissances de sop état^ le tÉileét de la discu«^ii et 
One logique pressante. Nous n'entrerons pas ave^ lut 
dans le fond de la que^ion; mais nous croy^ii^ qUQ^ 
quelque opinion que Ton ait, à cet égfeirtî> on li^ 
avec intérêt ce Mémoire , qui, s'il es! profe^ité , es< 
du moins sage^ ilskesuré et inMtlcûf^ et qui présente 
4ps, détail peu ccN^^us. 

".... .*^.- , . .• H. . 

F a 



(84) 



Le Tour du Cercle, ou Tableau de nos maffieurs et 
de nos crimes (i). 

Une révolution imprévue change tout à coup la 
face de TEurope. Le François étonné regarde, eu 
frémissant , le profond abime qui menaçoit de Fen-^ 
:gloutir, et qu'une main secourable vient de fermer • 
Le colosse tombé, tout le monde s^bandonne à la 
joie, ^u besoin d'exprimer ses sentimeng; et pendant 
trois mois , Paris est inondé d'une multitude d'écrits 
«qui se succèdent fapidemenj. Mais, comme il^rrive 
À des ouvrages de circonstance , tous se ressemblent un 
peu, parce que tous ont la même chose à dire, parce 
qu'il n'est qu'im vœu, qu'un sentiment dans tous les 
cœurs* Parmi cette prodigieuse quantité d'écrits, on 
en 4:rouve fort peu cependant qui méritent de suryivre 
à l'époque qui les a vus naître. L'attrait de la nouveauté 
disparoit bientôt , et le mérite réel peut seul se faire 
4istingu€i* <ie la foule. 

L'ouvrage dont nous allons parler est de ce petit 
nombre. L'auteur parcourt les divers événemens qui 
ont agité la France depuis le règne 4^ Louis XVI^ 
jusqu'au retour des Bourbons. Il parle d'abord de ceux 
qui, éblouis dé l'éclat éphémère d'une fausse gloire, 
encouragèrent, par des dangereuses louanges, l'ambi^ 
tion funeste d'un conquérant; puis il entre en matière, 
et présente un tableau fidèle de la France dans le 
temps de ses crimes et de ses mallieurs; mais c'est 

(i) Brochure in-8**.; prix, i fr; aS cent. A Paris, chcK 
lie Kormant, rue deSeiae; et au bureau du Journal. 



(85) 
sur les vertus de Louis XVI qu'il s^arréte principale- 
ment. Ce sont ses longues soufirances et celles de 
son auguste famille , qu'il retrace avec ces vifs sen- 
timens qui naissent d'une ame fortement émue et pé- 
nétrée de son sujet. 

Je suis persuadé que l'auteur est un excellent ci- 
toyen^ un François digne de ce nom, fermement 
attaché à la cause de ses Rois, et prêt à les servir au- 
trement que de sa plumé. On pourroit en quelque» 
endroits reprendre des inégalités ou des incorrec- 
tions de style. Mais cjpst l'épanchement du cœur, et 
le cœur ne sauroit juger sévèrement ce qui en part. 
L'auteur paroît d'ailleurs sincèrement religieux., et 
fait remarquer Faction de la Providence dans les 
événemens dont nous avons été témoins. B...S. 



Réflexions d^un propriétaire français sur la liberté de 
la presse* Brochure. 

Nous faisons d'autant plus volontiers mctotion de 
cette courte brochure, qu'elle nous a paru rédigée 
dans un très-bon esprit, et que nous avons quelque 
regret de n'avoir encore rien dit sur un sujet qui exercer 
si fort en ce moment tous les esprits, et qui fait naî- 
tre tant d'écrits contradictoires^ Nous aurions dà peut- 
être aborder aussi cette grande question , et l'envisa- 
ger sous les rapports sous lesquels on ne paroît pas la 
considérer assez; savoir, sous les rapports de la reli- 
gion, de la morale, de l'ordre social et politique. H 
nous semble que la plupart de ceux cpii ont traité 
cette matière , se sont mis à côté de la question. On 
s'^est jeté sur les idées libérales,, sur les mconvéniena. 
du despotisme^ sur les dangers de l'arbitraire. Nous». 



(86) 
Q.e voyous pas trop ce <^qe tout cela pmute en ùtveistt 
dVnc liberté i^inaitée de h presse. N'y auroit41 donc 
Qucip mUieu eutre deux excèç , et seroit-U vrai , comme 
X^ dit un partisai;^ de la liberté daq$ toute son étendue^ 
qu'il fallut ou permettre ou fusiller! Noiis avouons que 
çoMs aommes pers^adé^ q^V^ gouvernement sage et 
iÇ^rme sa^roit éviter ces deui eiti?ér»es. U y a , Dieu 
merci ^ bien de» degrés entre la lioecioe et le despo^. 
^me« 

L'auteur d? cette brodMjM'e nous paroit avoir dea 
idées saines sur la question <|ui nous occupe. C'est 
nw-sçulement. un bon citoyen , plein de respect et 
diç confiance pour son Roi ; c'est encore un politique 
éclairé p^r l'expérience;, et qui appelle le passé a no^ 
tre secours pour nous guider. 11 gourmande un peu 
les publicistes modernes. Quand il y auroit un peu 
de vivacité dans la forme, il nous semble avoir toute 
raison pour le fond , et nous tmus rangeoiis de scui avis, 
à cet égard, dussions-nous passer pour illibéraux4 Nous 
pourrons donner quelque jour des considérations sur 
«flte œMfiredéHoate et importante. 



Nouvelles ecclésiastiques. 

- Stmis. Cornm^ il pareil que quelques journaux étran-- 
gars ont parlé d'une manière peu exacte dié ce qui s'est' 
p^ssé ici , 0t de l'esprit qui aéiaie le gouTerneniént non-; 
ijècal^ nous avons cru que vous ven^iess avec plaisir' 
f ueli].Mea détails sur les principaux; actes de ce gauverae* 
mentt Ils respirent la sagesse et k modération, en m&oie 
temps que rattachement aux règles et aux principes, et 
ils pet^vent servir à réfuter les détracteurs de la religioi^ 
•t du clergé. S. S., en rétablissant L'ordre, a constam* 



(«7) 
ment montra pour les individu» hê mén^tgemnm d^u» 
père bien plus fueUmârité à'xxn maître. Elle s'est coo-* 
tentée d«s rAraclirtioHs de ceux qui Avoieat fait (juelque- 
acte contraire a son «uilorité* Dis le S a^ri) dernier, s^ 
trouvant al^rç à fnipla> où la saint Père a été précé* 
demmeot evéq^i^e^ il fit coniioUre q.ae ceux qai auroienir 
pris part a- rusurpatioiVy devoieni souscrire à une décla- 
ration qui leur seroît remise» Le !)4 a^rii, «tant a Cé^ne ^ 
il annonça qui! ne recevroit point è- son^ audience le» 
êvèqnen de Citia delJa Pieve, d&Péroisse, de Nami y de 
Çiviia CaateUan», d'Aoagiiî, aiii^i ^ue^ les^ ecclésia»<iqqea^ 
qui auroieo4 ten«i là même eonduite qiie ces< pi^elats. Il 
leur ordonna de m rendre à ftome ot d'y attendre se»> 
ordres. M*''- AtanaiMO , ppo^via^*r^gent d<e Borne, ^ui 
^voit prêté W dernier serment, et concoar^âbeancoup - 
de mesures, en faveur de Ti^urpation,. a puUié, le a& 
aTril,. une dfiéclai'adon oà il manifeste so» repentir,. et se 
flOutuet à ee qu'on ordocmera de luk L^abbé Casolijii , qui 
fivoit aussi accepte de» places , et montré mètxisi queique^ 
sèie a servis la cause de l'ennemi deTSlgli^,. a fait im- 
primer iHie rélractatioi^ très-précîse et très-circonstan- 
ciée* M. le due de Sora ayant fait offrir au Pape de^ 
lever 700* homme» pour son service, et de lui ériger 
une statue, 8^ ^1% ^^^^ remercier de son zele^ vaatis- 
elle n'«% accepté ni rvme m l'autre de sea^ ^flres» Le» 
eonstitntioos apostolique» et la modestie dit aaint Fère^ 
s'opposoient a l'éraction d^ime statue en son hoiUïe«Hr; et 
4uant a la levée proposée, il en abandonM^t le soin ao 
colonel Sracci , qui lui a montré unesieonatante fidélité», 
et qai a reeouvre sa place auprès de lui». F»r une nro^ 
elamaiion du 4 mai, U défend ans. partieulîem de taire* 
•uc«ii^ recberobe soc le passé,, et se rénove de atatuer 
siur les oo4ipables» Un rescrit du carénai •'i^ieaire, délia 
^maglia, enjoint aux ecclésiastiques q/^i auroient quitté 
l^habtt de leur état , dele reprendre. ^ même temps mk 
édit de M^- Bivarola, délégua du Pape à Borne, abolît 
kCode ISapoléon^ et rétabtii toua U» aocienatrilwinaiis. 



, ( 88 ) 

dans leurs altrîbntrons respectives. II supprima ëgale* 
nient les nouveaux impôts, et remit en vigueur ceux 
qui ëtoient prëcëdemment en usage. Il créa une com- 
mission chargée de rendre aux cardinaux , évéques, 
chapitres, etc., leurs biens non- aliénés. Cette même 
commission éloit chargée de faire payer aux religieux 
des deux sexes, dans le courant de mai, deux mois de la 
pension qui leur avoit été assignée. On leur défendoit de 
reprendre leur habit , S. S. se réservant de prendre un si 
important objet en considéraition , lorsqu'elle seroit de 
retour à Bome. Le 23 mai, à Toecasion de l'entrée du 
Aouverain Pontife dans sa capitale, il ordonna au Mont- 
de-Piété de rendre sans frais tous les gages jusqu'à la 
somme de 5 paoli (3 livres à peu près), et chargea en 
même temps les curés de distribuer des aumônes aux 
pauvres de leurs paroisses. On sait combien son entrée 
dans Rome fut marquée par les éclats de la joie du 
peuple* L'ivresse des Romains continua après ce premier 
moment , et n'est pas même encore calmée. Toutes les 
fois que S. S. sort, elle est l'objet des acclamations les 
plus vives. Le jour de la Pentecôte, elle assista à la messe 
solennelle dans la chapelle Sixtine au palais du Vali-* 
tan , et donna la bénédiction papale au peuple. Elle or- 
donna qu'en actions de grâces le saint Sacrement fut 
exposé les 5, 4 et 5 juin dans la Basilique de Saint-Jean 
de Latran , et les trois jours suivans dans celle de Sainte- 
Marié Majeure. La Fête-Dieu fut célébrée avec une 
pompe signalée, et le saint Père donna lui-même dans 
la Basilique du Vatican la bénédiction du saint Sacre- 
ment* Depuis il a été constamment occupé de tous les 
détails qu'exige la situation des affaires. On a intimé 
l'ordre aux ecclésiastiques qui a voient prêté le dernier 
serment de le rétracter, faute de quoi ils seroient sus- 
pens à divinisy et depuis il a été accordé un sursis pour 
ceux qui n'auroient pas encore fait cet acte de soumis- 
sion. L'affluence des demandes ayant empêché d'effec- 
tuer le paiement de la pension promise au;£ religieux 



(89) 
des deux sexes, on leur annonça qu^on les solderoîl U 
6 juià. Tons les tribunaux ont repris successivement 
leurs fonctions. Le 21 juin, celui du gouvernement a 
élé rëinstallé. M*"^» Orengo, auditeur civil, et le lieule- 
nant civil Pierdonati, y ont repris leur place. L'alten- 
lion de S. S. s'est principalement portée sui; les biens 
ecclésiastiques, que la cupidité de Tusurpateur a voit en- 
vahis. Les débiteurs de rentes et loyers appartenant aux 
églises ont eu ordre d'acquitter leurs dettes. Les agens 
^l receveurs des ronvens et chapitres ont été chargés de 
présenter l'état des biens aliénés et de ceux qui ne Té- 
toient pas. Les receveurs de ces biens ont été aussi som- 
més de rendre leurs comptes. On avertit tous les car- 
dinaux , prélats et autres , qui auroient des biens à ré- 
clamer, de le faire, et il a déjà été publié quatre listes 
de réclamans. S. S. se propose d'accorder des indem- 
nité à ceux de ses sujets qui ont été le plus lésés dans 
la liquidation des dettes. Elle a nommé une commis- 
sion chargée de lui présenter un travail sur le réta- 
blissement des ordres religieux. On croit qu'il y aura 
des réformes à cet égard, et qu'il sera convoqué un 
chapitre composé des différens chefs d'ordre , et présidé 
par un membre du sacré collège. Les Jui& ont reçu des 
ordres très-sévères ppnr se renfermer, comme autre- 
fois, datis leurs quartiers^ Telles sont, en abrégé, les 
pi^incipales mesures qu'a prises le gouvernement. Tel 
est l'esprit qui l'anime. Il n'y a rien là qui ne soit une 
nouvelle preuve de la sagesse, de la modération et de 
l'esprit de paix qui a dicté toutes les démarches du sou- 
verain Pontife depuis ses malheurs. 

— S. S. a éprouvé quelque incommodité , et a gardé 
ses appartemens pendant quatre ou cinq jours. EUe est 
mieux en ce moment, et tout fait croire que cet état 
d'indisposition n'aura point de suites fâcheuses. 

Fermo. Le joui? de la Pentecôte, S. Em. le cardinal 
César Brancadoro, archevêque de celte ville, a officié 
pontificalement dans son église métropolitainem_Il a en 



(9o) 
même temps prononcé an discour? , où il a retrace Te» 
grands bienfaits de la Providence dans les derniers ëvë* 
Démens. II a félicité ses diocésains de la constance et 
de raltachement que la plupart ont témoignés, et a 
parlé avec modération de la foi blesse de ceux qui n'ont 
pu tenir tête à IWage. Il a fini son bomélie par des 
exhortations chréliennes a ses auditeurs. Le retour de 
S. Em. dans son diocèse a fait un grand plaisir dans ce 
pays, qui a souffert beaucoup de la dernière perséea* 
tion, et qui n*est même pas encore totalement afi*an- 
chi des suites de la guerre. 

PaIits. Bies des personnes désirerolent que, dans uw 
moment de restauration et de restitution générale, on 
rendit aox églises les monumen»qui leur appartiennent, 
et qu'on en a enlevés, pour les accumuler dansleMu*- 
st'-e dit des Petils^Angustins. Ces monumens ëtoient faits 
pour la place oà on les avoit mis, dans les tiens: qni le» 
possédoient originairement. Ils sont déplacés dans le àé^ 
pot actuel. C'est à Saint-rSulpîce que j^aîmerots à voir 
M. Langiiet. Sa place est dans l'égiise qu'il a sa termi«* 
ner. La Sorbonne redemande fiicbelien qui Ta bâtie. Le» 
paroissiens de Saîni-Eostaeiie se réjouirorent de voirCol^ 
l>ert revenir parmi eux. Ces numumens, et beaucoup 
d'autres, sont des naonumens rdigieux, et leor pface est 
conséquemment dans nos églises et non dans un lieu pro*- 
fane ou devenu tel. Ils excitent i la prière en même tempe 
qu^ils font naître l'intérêt et la curiosité. Us inspirent um 
sentiment de religion. On veut voir auloor d'eux le rei^ 
eueiliement. Le bruit des voix et la conversation des spec«- 
tateurs trouble, en quelque sorte, ta paix de ces illustres^ 
morts. Suivons leurs dernières volontés. Bendons-les à 
ces églises, où ils ont voulu laisser leurs cendres. Que la 
piété aille prier i leurs tombeaux. Que leurs familles 
puissent y porter leur liommage. Cette restitution avoi£ 
déjà été demandée sous le derqier gouvernement , et un 
ami des arts l'a voit réclamée sous le seul rapport des con^ 
yeu^ce^ et du goût. Nous y joigpona anjourd'lHii d'à»- 



( 90 
tre$ motifs non moins puîssans , et nou5 sommes persua-. 
dés que le ffbuveineraent accueillera les demandes qui 
lui seront wites à cet égî\rd. Déjà on dit que plusieurs 
églises se disposent à porter leurs réclamations au pied 
do trône. 

-^M**'- délia Gengà, archevêque de Tyr, et nonce 
extraordinaire en. France, a été grièvement malade. 
S. Exe. a reçu les sacremens de l'Eglise. Depuis, son état 
s'est amélioré. Non -seulement tout danger est passé ^ 
Qiais on espère une heureuse et prômj^e convalescence* 

— M. Tancien étêque de Saint-Malo est arrivé, le 23 
juillet, à Borne, et a déjà eu plusieurs conférences avec 
le cardinal fiecrëtaire d'Etat. -Ôa s'attendoit qu'il auroit 
incessamment une audience du saint Père. 

"^ Un ordre du ftoi met à la disposition du sémnaii*e 
métropolitain de Paris, les bâtimens non vendus qui 
apparteuQient au séminaire de Saint*Sulpice , et qui sont 
déjà occupés pHF quelques éJtè^ves. 

Tours. Par une ordonnance du i*'. juillet, M. Tar** 
chevèque a ordoiiaé de rétablir la procession et les prières 
qui étoient auti*efois en usage à la ftte de l'Assomption. 
11 a rétabli également, pour son diocèse, l'usage du Calé- 
cliiâme publié aufcrèfoîs par M. ^ Conzié, H remarque 
que, dés le i*'. jùm 1807 , où il ordonna de se servir du 
Catéchisme approuvé par le cardînaWégat , il avoi^ an- 
ïioiicé que, d après les remaix^ues qui lui seroient trans- 
mises par les pa3leurs les plus éclairés, il s'occùperoît 
de la réforme deç. omissions» longueurs et autres défauta 
qui se renconli^roient (fans cet ouvrage. Ce travail, dît 
le prélat, étoit très-avancé'; mais il devient inutile au-* 
jourd'hui. M. l'archevêque exhorte d'ailleurs de nou- 
veau les pasteurs à se conformer aux règles que leur 
avoit tracées M. le cardinal de Boisgelin, dans son Man-» 
dément, du ^ juin i8o4, sur rinstrucliôu chrétienne. 

BEAyv!A.i8, Dans «le discours prononcé ici devant 
MM. les gardés du corps, par M. le vicaire^général d'A-i 



zbiens, à la cër^monie du Te Deum pour la paix, on a 
remarque le passage suivant , qui a paru surtout faire 
plaisir à la jeunesse guerrière a laquelle il s'adressoit : 

«c Tandis que les descendans de saintLouls, miraculeusementréubli^ 
sur son tr^ne, nous rapportent la foi et la piëtë de ce saint monarque^ 
et TOUS aussi, Messieurs, faites revivre les vertus de vos ancêtres. Avec 
les foi blés débris de votre antique patrimoine, vous serez assez riches, 
si vous recueillez en entier cette portion de leur héritage. 

Ce n'est pas que, séduit par le prestige attaché à l'ancienneté des noms 
ou des temps, )e prétende que les vertus de vos aïeux furent exemptes 
de tout mélange d'erreur et de foi blesse. Nul si^le n'a eu le privilège 
de ne payer aucun tribut à l'imperfectioB de liotre nature : mais du 
moins les penchans de cette nature corrompue trouvoient un contre-- 
poids dans les principes profondément gravés d'une éducation chré- 
tienne ^ mais du moins on ne caloranioit pa&la loi qu'on avoit le malheur 
d'enfreindre ; On ne blasphémoit pas le Dieu qu'on négligeoit de servir : 
mais, au milieu des orages des passions, on ne fermoit pas les yeux à 
cette lumière céleste qui nous en fait apercevoir les écneils, et qui nous 
montre la planche salutaire après le naufrage: on n'abandonnoit pas la 
foi qui nous révèle toute notre destinée; la foi, don ineffable sans le- 
quel la vie n'a plus d'objet, la mort plus de consolation : on étoit pé- 
cheur, en un mot, et on n'étoitpas impie. J'en atteste ces fidèles et va-' 
leureux chevaliers , tige glorieuse de ces anciennes races dont plus d'un 
rejeton fait l'ornement de cet auditoire. Que ne puis-je les évoquer de 
leur tombe ! Que ne m'est-il donné de faire apparottre à vos regards 
l'élite de la noblesse françoise le genou en terre , dans les plaines de: 
Bouvines, invoquant avec ferveur la protection du Dieu des armées ,^re« 
cevant avec une pieuse simplicité la oénédiction de son Boi , et trans- 
portée d'une ardeur religieuse et guerrière, se signalant par une victoire 
tellemeiit disputée, tellement mémorable, que seule elle eût suffi pour, 
rendre à jamais célèbre le règne de Philippe- Auguste. Que j'aimerois à 
vous montrer de règne en règne, depuis le siècle de Gharlemagne jus- 
qu'au siècle de Louis-le-Grand , la bravoure et les vertus chrétiennes 
réunies dans des hommes que l'antiquité païenne se fut honorée de 
compter parmi ses héros et parmi ses sages. Qu'il me seroit doux de 
vous peindre la foi vive, la naïve piété d'un Duguesclin, d'un Bayard, 
d'un Grillon , et de vous retracer les exemple» édatans d'un Condé, d'un 
Turenne, d'un maréchal de Villars » ! 

Bourges. Les grands-vicaires de ce diocèse ont pu- 
1)lié un Mandement, pour ordonner une messe d'actions- 
de grâces et un Te Deum à l'occasion du retour du. 
Pape dans ses Elàts. Ce Mandement respire rattachement 
au Saint-Siège et au Pontife vénérable qui l'occupe, et 
qui, par ses malheurs el seâ vertus^ a été un spectacle 



(93) 
pour Dlea et pour les homaies. On y célèbre son cou- 
rage et sa merveilleuse délivrance, où l'on ne sauroit s'era^- 
pêcher de voir l'empreinte de la puissance divine* Eu cou- 
séquence, un Te Deum a été chaulé solennellemeut à la 
Métropole. Le clergé des paroisses s'y est rendu en pro- 
cession, et les fidèles se sont joints aux ministres de la 
religion pour faire monter vers le ciel leurs actions de 
grâces. Ce diocèse en a voit d'autant plus à rendre qu'il 
a toujours été tranquille. Ce qu'on a dit de quelques di- 
visions qui avoient e^ lieu n'est point exact. Les grands* 
vicaires seuls ont toujours gouverné le diocèse y et nul 
n'*a prétendu y exercer une autre autorité. 



Nouvelles politiques. 

Paris. Monsieur est arrivé, le i®'. aoàt, à quatre heures 
du soir, de Saint-Cload, et a repris son logement du pavil- 
lon Marsan , au'il occupoit avant son départ. Ses gardes du 
corps font déjà lear service auprès de sa personne. S. A. R. 
continue à prendre les bains de Tivoli. 

— S. Â. R. le duc de Berry est parti , le même soir à onze 
heures, pour Douai, d'o& il doit se rendre à Lille. Il s'em- 
barqaera , le 7 , pour l'Angleterre , d'où l'on croit qu'il sera 
de retour pour U Saiùt-Louis, toute la famille royale se 
proposant d'être réunie à cette époque^ et de célébrer en- 
semble la fête de S. M. 

_ M">*- la duchesse d'Orléans, à son passage par Valence^ 
le 19 juillet, a été complimentée par les sœurs hospitalières 
de la congrégation du Saint-Sacrement, qui lui ont offert 
leurs respects , et lui ont demandé sa protection , non pou^ 
devenir plus riches, mais pour leur faciliter les moyens de 
faire encore plus de bien , suivant l'esprit de leur vocation. 
S. A. S. leur a répondu avec bonté. Elle arrive ces jours-ci 
à Paris ; où elle occupera Thètel Mivernois, rue de Tournon* 

— Le Roi vient de nommer une commission chargée de 
l'examen des demandes en restitution de biens non vendu^. 
Elle est composée de M. Felirrand^ ministre d'Etat; de 



(94) 

M. le baron ÎTcnryon de Pansey, et de M. le comle Ctiatjrol , 
conseiller d'Etal; de MM. les barons Fa vard de Langlade , 
€1 Zaogiaconii , maître des requêtes. 

— Le 3 août , h deux heures , le Conseil d1!lat s'est réuni , 
pour la première fois, dans Tanciennc salle du Conseil au 
palais des Tuileries. MM. les conseillers d*Elat et mailres i\es 
requêtes Ont prêté serment entre les mains de S. M. , et ont 
éié classés ai cinq comités, savoir : de législation , de l'inté^ 
rieui* , du conteatieux , des finaocet et da commerçât. 

Ordonnance du Roi, 

Louis, etc. 

IQous étant fait rendre compte de la sîitfatlon des écoles 
militaires, et voulant <|ue rorgatttsftttOA de ces établisseinens 
soit en rapport avec celle que nous avons donnée à Tarmée, 
par nos ordoiulance^i du ii2 mai dernier $ 

Ayant reconnu qu'une seigle école militaire pourroît suffire 
aoi beiiofnt) du service; - 

Désirant en outré féconipeiftsef ^es services de» officiers^ 

fénéraut et supérieurs de nos armées , et faire jouir la no^ 
leste de noire rnyjiume de« avantagea ^ui lui ont été ac- 
cordés par Inédit de notre aïeul , ûù mois de janvier 1751, 
relatif à la. fjpodijiîoo de l'Ecole royale militaire ) 

Sur le rapport de notre o^nistre de la guerre \ , 

Avons ordonné et ordonnons ce qat suit : 

Art. t*'^ t^es trois Ëcofes militaires actuellement existâmes 
isous la dénomination d^ Ecole militaire de Saint- Cyr* fTÊcoU 
militaire de Saint-Germain et de Prjrtanés militaire de la 
JFlèche , sont supprimées. 

%, L'Ecok royale militaire, créée par édil du mois di^an- 
i^tcr 1751, sera Fétablie, avcô les modifications que Its cir-- 
oonatanees eiigent, et qui noua seront proposées ultérieure^ 
iuent par notre ministre de fa êuerfe. 

3. Cette Ecole sera établie le pluiôt qu'tt éef a possible ^ 
à Paris 9 dans tes bâtimens de Tancicttiie jEleol«i militaire. 

£11 attendant , elle sera placée dans le local qti'ôccupe en 
«e monifent l'Ëcole d« Sâini-Cyr. 

'11. Tous les élèyçs qui font partie de l'Ecole de Saint-Çyr 
et. de celte de Saint- Germain seront maintenus danç la nou- 
téllè Ecole, et y jouiront de^ mêmes avantages. 

6. LTcole royale et militaire de la Flècbe sera (§galement 



, (95) 

rétablie Mir ràticîén pîed , sauf les cbangetnâns nécessaires; 
elte servira d'Ecole préparatoire à l'Ecole royale militaire dé 
Paris. 

6. Notre mîoîsire de la guerre fera rédiger an règlement 
général sur la composition de Tétat-major et du corps ensei- 
gnant dans l'Ecole rojale militaire et TEcole de la Flèche^ 
sur fe nombre d'élèves qui sera reçu dans ces deux mai-*- 
sons, sur les études ^ la police^ la discipline et Tadmiuis- 
tratton. 

7. Ce réglementera soumis à «lolre approbation , voulant 
par là faire connoitre Vintérét particulier que nous portons 
«ces deut établissemens, et les soins qu'il est dans notre iû-^ 
lenttoA de donner à leur prospérité. 

Signé, LOUIS. 
' — Par ordonnance da méiuejoury le lieutenant-généra) 
Dupont de Chaumoot est nommé gouverneur de l'Ecole royalf 
militaire 9 et inspecteur de l'Ecole militaire de la Flèche. 

^>— Par une autre ordonnance, S. M. a ptrmis la libre ex4> 
portation des grains et farines hors du rojanme, en se réser^- 
Tant de la suspendre par la suite, quand elle le eroîroil né'*- 
çessaire. 

— Dans la séance de la Cbàmbre des Députés, du i*'. aoAt^ 
M. Rajnouard a fait, au nom d'une comniission, un long 
rapport sur la liberté de la presse. Il a conclu au rejet dii 
projet de loi que te gouvemenienl avoit présenté à cet 
égard, et dont nous avons fait mention dans le temps; 
^oi»s avions trouvé que ce projet donnoit une gratide lati- 
tude à la liberté de k presse : M. R a jnonard trouve, aii 
contraire, qu'il la restreint trop. Toute censure le choque, 
toute restriction l'indigne, toute précaution Tépouvante. 11 
voit de l'arbitraire et du ifespolisme dans les mesures propo^ 
sées. 11 ne craint aucun abus de la liberté la plus illimitée. 
Il a dit sérieusement qu'aucun insensé n'oseroit attacl>er son 
nom à un libelle. Il nous suppose tons calmes, sages^ froids, 
sé4és poar le bien , remplis des meilleures vues. Nous n'avons 
plus de passions, plus de préjugés. Les idées libérales nous 
ont tellement gagnés que personne de nous ne peut résister 
^ leurs attraits. Il n'y a p(us à craindre que la religion soît 
attaquée, que la morale soit blessée, que la société soit tron*- 
blée, que le gouvernement soit compromis par des penh- 
phleu. L'bonaeur et la répotation de personne ne seront pf- 



(96) 

feiisés par des publications indiscrètes ou méchantes.' La 
perfectibilité de l'esprit humain a fait de si grands progrès 
que nous n'avons rien à craindre des plus mauvais écrits. 
L'éclat de la vérité dissipera toujours le mensonge, et nos 
lumières triompheront de l'esprit de malice et de ténèbres* 
Voilà ce que l'on dit. Il y a vingt-cinq ans qu'on nous ré- 

fiète ces beaux adages, et c'est avec cela qu'on a fait la^évo- 
ution. Il paroît que l'expérience est perdue pour nous. Nous 
avons déjà oublié ce qui a produit nos maux. Nous nous lais- 
sons éblouir par les mêmes illusions et entraîner parles mêmes 
chimères. Nous nous réfugions dans l'avenir pour nous con- 
soler du passé. Nous invoquons le beau idéal, à défaut du 
réel. Nous ne voulons tenir compte ni des dispositions des 
esprits, ni des passions des hommes, ni de la diversité des 
intérêts, ni de Vextravagance des opinions, ni des égaremens 
des partis.. Des hommes d'ailleurs estimables, et que je crois 
bien éloignés d'avoir de mauvaises intentions, se sont laissés 
séduire par la perspective des avantages d'une liberté indé- 
finie. Ils repoussent comme Une tyrannie taufe espèce* de 
répression , comme si les lois ne pouvoient pas arrêter les 
abus. £n raisonnant ainsi.^ on ne feroit point des lois sur au- 
cune matière. Le Roi n'a point promis une liberté illimitée , 
mais une liberté restreinte suivant des réglemens. Son projet 
ne blesse donc pas la constitution qu'il nous a donnée, et 
bien des personnes eussent souhaité que la première loi que 
le Roi propose, n'eût pas essuyé un refus, et que la Chamr 
bre eût pu s'en rapporter aux lumières et à la sagesse d'un 
monarque qui n'est pas moins éloigné qu'elle des mesures ar- 
bitraires, et qui ne veut pas le bien moins ardemment. 



AVIS. 

Des Abonoës nous oiit offert leurs services pour nous adresser les 

Pièces et faits qui pourroi^nt intéresser nos lecteurs. Ne pouvant aToir. 
honneur de leur répondre à chacun en particulier, nous leur deman^ 
dons la permission de le faire ici collectivement. Nous recevrons avec 
reconnoissance tout ce qu'ils auront à nous faire passer , et nous dé" 
sirons seulement quUls trouvent bon que nous puissions abréger cpMi* 
quefois leurs relations , pour les faire entrer dans le cadre ^ue nous atK 
rons à leur donner. Le grand nombre de pièces ne nous laisse pas tou- 
jours la possibilité de donner à chacun autant de place qu'il le désire- 
roit. Mais du moins nous tâcherons,que personne ne soit oublié, ci 
que r«&senliel ne soit pas omis. XI faut avoir soin d'affranchir,. 



'a. ^J> <^> 






Pensées de Descartes , sur la Religion et la Morale , 
par M. Emery, supérieur-général de la Congrégation 
de Saint-^ulpice {})* 

SECO N D, A A 1"! CL Et. 

Le trayail da M^ Emery sur Descaites ofire troii 
parties bien distinctes. La première consiste dans nu 
discours préliminaire > oii il entreprend de mettre dans 
tout son jour le mérite de Descartes. U ne craint pas 
de dire, et il prouve, qu'il n'est peut-«trô, depuis 
l'origine du monde jusqu'au temps de Descartes^ aucun 
honame y quels qu'aient été son mérite et ses progrès 
dans la géométrie , la physique ou d'autres parties des 
mathématiques I à qui Desçartes ne, puisse disputer, 
avec avantage , la supériorité des talens et des services* 

Descartes jpiguoit à la cotmoissance des langues an-^ 
ciennes, celle de plusieurs langues vivantes.il parloit 
et écrivoit la sienne avec une pureté rare pour le 
temps où il vivoit. Un mémoire qu'il eut occasion 
de faire pour sa défense contre les deux Yoëtius père 
et fils, qui lui avoient.voué une implacable haine, 
est écrit avec beaucoup d'éloquence. Baillet assuro 



(i) Gros vol. in-8®. ; prix, 7 fr. > et 9 fr* franc cîe port. A' 
Paris ^ chez Adrien Le Gtere^ quai des Augustios^ n^. Zo* 
En 7 ajoutant 1 fr. 5o ôent. , on recevra ^ franc de port ^ !• 
portrait de l'auteur^ même foimat, et très-bien ^avé 4p 
taille-douce. 
Tome IL VAird d^ laR.etdié R.NK 3a> . G ,„ 



(98) 
qu 11 avoh fait , en Suède , une comédie , qui y fut 
jouée avec beaucoup de succès. Tout cela eut su(H à 
la. célébrité d'un autre y mais ce n'étoit dans Descartes 
que lé fruit de talens secondaires. Son génie le por- 
•toit aux méditations les plus sublimes. C'est à ringt 
ans, et lorsqu'à peine il sortoit des premières éludes, 
qu'il résolut de tout examiner, et de ne rien admet- 
tre en vérités spécalatiyés qni ne lui parut évident, 
et qu'il ne l'eut bien connu. U se fit en même temps 
un plan de conduite, lel que la sagesse m^me, aidée 
dune longue expérience, auroit pu le dicter. U le 
réduisit à trois maximes : la première, d'obéir aux lois 
de son f^^y^j et de pratiquer la religion dans laquelle 
il avoit été élevé. La seconde, de n'être point arrêté 
dàiiâ la pratique par le doute dont il s'étoit fait uii« 
loi; mais d'agir d'après une opinion qu'il n'aùroit point 
•en le pouvoir ou le temps d'éclaircir , pourvu qu'il n'y 
.aperçut rien de mal , ou qu'il n'entrevit rien de meil- 
•leur à faire. Dès-lors tout «on temps fut employé à 
"la rectieretie de la vérké. Pour n'être -poiot distrait 
dans cette occupation , il se retira dans une petite ville 
de Hollande. Cest-là qu'il composa ses premier» ou- 
vrages, et tju'il imagma son système de la formation 
'éa monde. Cest-là aussi qu'il écrivit ses méditations 
«^sur l'existence de Dieu et Fimmatérialité de l'ame. 
C'est enfin de cette retraite, qu'il ne quitta que pour 
. aller en Suède, à la sollicitation de la reine Christine; 
c'est de cette retraite , dis-je , qu'il enti-etenoit une 
correspondance avec tmis les savans de l'Europe, plus 
particulièr^iuent e«corç àyeq le Père Mersenne, et 
4l|u'ilJ)ii fâisoit part de aeà dâeouvertes , ou qu'il ré- 
pondait aux objections que lui-même provoquoit pour 
avoir occasion de mettre dws tout son jour^ cette 



^ , ^. _ ( 99 ) 
p*ande virile, principe de toute morale Immame^ 
^uun Dieu existe , et que Vame survit au corps, 
; Après avoir fait connottre Descartes sou3 le report 
de son génie et de ses découvertes , M. Emery donnie 
•à Vie religieuse^ c'est-à-dire, qu*il rassemble les traits 
de la vie de Descartes, qui manifestent ie philosophe 
chrétien, religieux et pieux. « Ces traits, dit M. Emery, 
et bien d'autres qui sont disséminés dans les écrits de 
Descartes , et qui se représentent encore dans le cours 
de notre ouvrage , prouvent jusqu'à l'évidence, que si 
Descartes a été le plus grand j^ilosophe , le génie le 
plus hardi , et si nous pouvons nous servir de cette 
expression, le génie le plus créateur des derniers siè- 
cles, il a été aussi le plus rel^eux ». 

En effet , M. Emery fait voir Descartes à l'âge de 
vingt-quatre ans, au milieu des distractions du ser- 
vice militaire, invoquant Dieu pour fixer son incer- 
titude s«i* le genre de vie qu'il devoil suivre , le priant 
de lui faire connoitre sa volonté , et cherchant à mé- 
riter cette^ grâce par des actes extraordinaires de dé- 
frotion. Dans son plan de retraite, en Hollande, Des- 
icartes n'oubJia point qu'il professoit la religion catho- 
lique. 11 rechercha pour y faire son séjour , et pré- 
féra les endroits où l'exercice eii étoit permis. C'est 
ce qui lui fit choisir d^abord Franeker, où la messe 
5€ célébroit avec liberté et «ureté, et ensuite la pe^ 
tite ville d'Egmont , parce qu'il y avoit beaucoup d« 
eat}K>liques, et que le cuke romain y étoit public. 
Soupçonné dans sa foi , il se défendit avec beaucoup 
de chaleur. II respectoit l'autorité de l'Eglise, au poiaot 
qu*il suspendit la publication d'un ouvrage qui l'avoit 
occupé pendant plusieurs années, dans la cra'ifite 
<]u'il ne s'y trouyât quelque çliose digne die repré- 



( lOO ) 

heiteion. tJiie faute pourtant que M- Eme^y ne dis- 
simule pas y quoique les uns la nient y et que d'autres 
l'excusent par un mariage secret, qui n'est point assez 
prouvé,' la naissance d'une fille naturelle est une ta- 
che à l'innocence des mœurs de Descartes. Mais jce 
fut l'effet d'un moment de foiblesse , lavée par une 
prompte résipiscence, et expiée par un long repen- 
tir. On n'eut depuis rien à reprocher à Descartes, et 
il termina, par une mort chrétienne, une vie chré- 
tienne et vertueuse. C'est le témoignage que lui rend 
Christine elle-même , dans, un acte public , daté de 
1467, où elle assure que Descartes a beaucoup con- 
tribué à sa conversion. 

Le reste du travail de M. Emery consiste dans les 
•extraits qu'il a faits des ouvrages de Descartes, et 
dans un choix des morceaux les plus propres à prou- 
ver l'attachement de ce grand philosophe, non-seu- 
lement aux principes religieux , mais même à la doc-' 
Irine professée par l'Eglise catholique. 

Les premiers de ces morceaux sont relatifs à l'exis- 
tence de Dieu. Sans en infirmer les anciennes preuves^ 
Descartes crut utile, pour confondre les incrédules, 
d'en chercher de nouvelles» 11 les prit dans l'idée 
miême de Dieu, ou de Y Etre nécessaire. On opposa 
à ces preuves des difficultés qu'il s'empressa de ré- 
soudre , et qu'il résolut assez bien pour que de très- 
bons esprits en fussent satisfaits. 11 chercha aussi à 
j)rouver, par les meilleurs argumens, la simplicité et 
l'immatérialité de l'ame , et de ces deux qualités , qui 
en font l'essence , il déduisit son immortalité. 11 te- 
noit pour chose certaine , que si la foi chrétienne porte 
sur des objets qui sont au-dessus de la raison, les 
moû£s qui induiis^t à les croire, ont une certitudle 



( »o, ) _ . , . 

qui équivaut, qu'il trouve même préférable à celle 
que produit la lumière naturelle. Il chercha et trouva 
des moyens d'expliquer la présence réeUe dans l'Eu- 
charistie, d'une manière plus satisfaisante que celle 
dont on se servoit dans les écoles. 
• Quoique Descartes n'ait point publié de traité par- 
ticulier sur la morale , et qu'il ait même évité de le 
faire , pour ne pas donner plus de prise à la malignité 
de ses ennemis, on trouve éparses dans ses ouvrages, 
les maximes les plus propres k régler les passions, et 
à servir des principes de conduite. M. Emery a eu 
soin de les extraire et de les mettre dans tout leur 
jour. On trouvera dans son fivre ce que pensoit Des- 
cartes sur le souverain bien y sur Futilité de la phi- 
losophie pour régler les mœurs, sur Fobligation d'ai- 
mer Dieu, démontrée par la seule lumière de la 
raison; sur la nature de la sagesse, e;; la possibilité 
qu'a tout homme de l'acquérir,- sur la charité, qu'il 
croyoit si nécessaire , que , selon lui, tout talent, tout 
don de Dieu , quelque distingué qu'il puisse être , s'il 
n'est pas dans Thomme qui le possède , joint à la cha- 
rité, doit être compté pour rîen;.eQfin, sur toutes 
les vertus. 

De ces détails et de ce» extraits , M. Emery conclut^ 
avec toute raison , que Descartes fut émineniment re- 
ligieux. Les passages eju'il rapporte de ce philosophe, 
sont d'ailleurs , et indépendamment de ce résultat , ins- 
tructifs, intéressans et lumineux par eux-mêmes. Aussi 
BOUS regardons le recueil de ces Pensées comme une 
entreprise honorable à-la-fois et pour le christianisme, 
et pour Descartes, et pour l'éditeur. Cet ouvrage doit 
plaire non-seulement aux personnes zélées pour la re- 
ligion , et qui ne peuvent mancfuer d'applaudir au bujt 



( ïoa ) 
et à Tesprit qui l'a dicté; mais il atffa encore Tappro* 
bation des littérateurs , qui reconnoîtront aisément le 
goût^ le jugement^ la sagacité et les recherches cu- 
rieuses de l'estimable écrivain ^ dont ce travail occupa 
les derniers instans ^ et dont nous nous proposons de 
retracer^ dans un troisième et dernier article ^ les 
vertas et les services^ L.. 



Nouvelles kcclïsiastiqubs. 

BôMB. S, S. vient de nommer une congrégation de huit 
cardinaux chargés de s'occuper spécialement des affaires 
de l'Eglise de France, M*'- de Gregorio y a été adjoint 
comme consuUeur, elle P. Fontana, général des Barna- 
bitesy comme secrétaire. L'un et l'autre doivent être in- 
cessamment promusau cardinalat^etil est stipulé que cette 
promotion ne les empêchera pas de siéger dans ta con* 
grégationl On ne peut qu'applaudir sans doute au choix 
que le saint Père a fait d'eux. Les lumières, le zèle et la 
sagesse du P. Fontana sojit connues. Il est regardé comme 
Undésmeilleurs théologiens de Rome, et il avoit été prin* 
cîpsiement en butte à la haine de l'ennemi du saint Siège. 
11 a été enfermé long-temps à Vinçennes. M*'- do Gre- 
gorio f qui avoit mérité les mêmes disgrâces par son atta*> 
chcment au souverain Pontife, est moins distingué en* 
core par sa naissance que par sa piété. II a rempli plusienn 
places importantes à la cour de Rome. On espère beau- 
coup des conseils d'hommes si vertueux et si éclairés. 

Paris. Dans un moment où l'état futur de l'Eglise d# 
France occupe tous les esprits, quelques personnes ont 
désiré connpitre bien précisénlent le nombre des évêques 
hon-démissionnaires. Les rapports , à cet égard , ont beau* 
coup varié/ et ne sont pas exacts. Voici ce qu'on peut 
donner comme authentique. Il y eut, en 1801 , trente- 
six évêques qui ne donnèrent point leur démission. 



(ro5} 
PIu9 de la moilië de ces prélats sont morts* Centx qof 
ont asses; vécu pour avoir le bonheur de Toir là re»*^ 
tauration du Prince à la causé duquet ils s'étaient par- 
ticulièrement liés, sont M^ de Taïeyrand - Périgord ,, 
artïhevêque de Brims^ M. de Bonnac, ëvèque d^Àgen;^ 
M* de Nioolaï, évêque de Béziers; M. de Ftamarens , éyf- 
que de Périgueux^ M» Amelot , érêque dc^ Vannes ;^ M* (W 
Themines , évêque de Biens; M» de BetbfSjy:, éyequ© dl^f 
zès; M.deCauXy évêqoQ d'Aire^M.duGbilleaa, évêque? 
de Châlons-sur-Saonev M.^ de la Laurencie> évjèqiie d^ 
liantes; M» de Villedieu, évêque de Dignef AA^ de Va-»» 
reîlles^ évêque de Gap; M* de la Fare, 4^êqcie^ Nancy; 
&L de Vintimille, évêque de Carcassonn^; if^ifi^. ^^^w> 
évêque de Sistéron; et M*, de Coucy, ^^,êi||a6[ 4f^ .Ifi lip-r 
chelle. Ëicore dans ce noôibre MM«^ d^.CjlmoJ^'i ^ ^ Qor 
vet soot-ils indiqués comme ayai^ donné leur démj^io»? 
poatérieurement au.Cbncordat JBesteroit alors a qu^tqrsse ^ 
auxquels quelques-uns joignent M». delp (lUa^rne y i^vêque^ 
de Langresy qui avoit donné sa démiâsionr,en iSbji, et 
qui a néanmoins réclamé contre le Cooisprcfetv Tous çev 
évéques demeui-oîeut en Angleterre,- à rexception d^ 
M. de I» LuKerne , qui étoit a "Venise; de 'M^ dU C!hiIIeai:r 
et de M. de la Fare,qoi résidofent en Anémagnei de M^ dd^ 
Nicolaï, qui s'étoit fixé en Italie, et cte M, de Coucj^ , qui 
éldit à Cuença, en Espagne. Il- n'y â que huit de ces pré* 
lais qui soient encore de retour, M» Fàrehâvêàue de 
Reims, et ftlM, les évêques de Bëzîers, d'axes, a Aire, 
de Nimtes, de Digne , de Carcassonne et de $îsféron%- On 
dit qu'on attend sous peu M.de la Luzerne et M. d^Coucy- 
Plusieurs des autres me paroîssent pas se disposeï^ à reve- 
nir encore. Leur âgé et leurs infirmité^^e leur permet- 
tent peut-êlre pas d'enireprendretous un voyage pénible.. 
Parmi les dix-sepl évêques que nous venons de nommer; 
il n';^ en a que sept dont les sièges aient été conservés, 
savoir : Agen, Vannes, Nantes, Digne, Nancy, Clarcas- 
sonne et la Rochelle^ On sait que plusieurs villes ont de- 
viande le rétablissement de leurs évêchés» De oe uombré^ 



V 



( io4) 

•ont Bellèy, Uzès, Saintes, Viviers, le Puy, Rhodes^ 
Beauyais, Lîsîèux, Blois, etc. On se flatte que les ré- 
clamations de ces villes seront ëcoutëes, et qu*on réta- 
blira plusieurs des sièges qui avoient été supprimés. On 
reconnoît généralement que la circonscription de 1801 
^yoit trop restreint le nombre des diocèses, et qu'en ne 
ntettant que soixante évêchés à la place des cent cin- 
quante-huit qu'elle supprimoit, elle opéroit une réduc- 
tiôài préjudiciable aux intérêts de l'Eglise, Il put y avoir 
quelque inconvénient à ce que les sièges soient trop mul- 
tipliés 5 mais il y en a bien davantage à ce que les dlo-* 
cèses soient trop grands. Alors les évêques ne peuvent 
6:çercer la ttiêttie* surveillance et maintenir le même or-r 
dJ?e da^i^Ieuir clergé. Il seroit à désirer qu'il n'y eut pas 
en E'rértéé iWc^në de quatre-vingt-dix évêchés. Au sur- 
plus, on peut, à cet égard, s'en rapporter pleinement 
aux vu«s sages qui animent les deux puissances, à lew 
^gal désir pour le bien, et à leur religieu:^ concert, 

— Pailni les députatîons des vUles qui ont eu récem- 
ment rhonneùr d'être présentées au fVoî , celle deDamey , 
département des Vosges , mérite d'être remarquée par une 
circonstance particulière. Cette villes étoit la patrie du 
ça vaut abbé Bergier ^ connu par de^ bons ouvrages en fa- 
Teur de la religion, et mort au commencement de la ré-t 
TOlution. Le petit-tieveu de cet écrivain. M, Hamart, 
président 1^ députation de Darney, S. M., qui ne laisse 
passer «ucuné occasion de dire des choses flatteuses , a dit 
^ M. Hamart qu'elle n'oublieroit jamais la rpéipoire de 
son respectabjje oncle. On sait que M. l'abbé Bergîer étoit 
personnellement attaché à la maison de Monsiexjr. U 
étoit confesseur de ce Prince , et sa famille conserve reli-» 
gîeusement des lettres de Louis XYHI, qui attestent la 
confiance qu'il avoit en l'abbé Bergîer. Il y en a une en- 
tr'autresoii le Prince, qui ne pou voit î^Uer dans le mo- 
ment à Versailles, prie son confesseur, qui y demeuroît, 
de lui indiquer à Paris un confesseur qui put le suppléer^ 
Ç'^tpit ^kcQ qu'il paroît , au temps pasçaU 



(io5) 
— n a ëtë cëlëbrë des services d'expia tîon pour Louis XVI 
et son auguste famille, à Brest dans Tëglise de Recou- 
Trance, à Dole, à Attichv, àTArgentière, àMarly-le-Roi, 
a la Ferté-Saint-Aubin , a Lyons-la-Porêt , etc. Dans pres- 
que tous ces endroits les cures ont prononce des discours 
sur l'objet de la cérëmonie, et ont célébré les vertus et 
les malheurs des victimes illustres. Nous sommes f&chés 
de ne pouvoir particulariser davantage ces marques d'un 
^èle et d^une piété qui honorent ces pasteurs. 

Vernéuil {département de l'Eure). On vient de cé- 
lébrer , le 3 août , un service funèbre pour M. le comte 
de Frotté, l'un des chefs de Farmée royale, et pour six 
officiers de son état-major. On sait que, victimes de la 
plus noire et la plus insigne trahison, ces intrépides dé- 
tenseurs de la cause du Roi furent traduits dans cette 
Tille, condamnés injustement par un conseil de guerre, 
et mis à mort, le 18 février 1000. 

Le clergé , les autorités civiles et militaires , tous les 
habitans de Verneuil , et les personnes les plus marquantes 
des environs se sont empressées de rendre à leur mémoire 
cet hommage religieux, gage de leurs sentimens inva- 
riables, et de la douledr profonde que la tyrannie de Bo- 
' naparte ne permit pas de faire éclater au temps de leur 
mort. 

Le cortège est parti de la mairie, aux accens d'une 
musique militaire et funèbre, pour se rendre à l'église 

Saroissiale de la Madeleine. A la tête du cortège, près de 
I. de Saint-Aignan, cheralier de saint Louis, maire de la 
ville, et de M. le vicomte de Chambray, ancien prési- 
dent du conseil de l'armée royale , on voyoit M. le mar- 
quis de Montmorency, que le ministre de la guerre a voit 
chargé, dans les premiers jours d'avril, d'une mission 
pour ce pays. Ce seigneur, dont on connoît le zèle pour 
tout ce qui intéresse la religion et le Roi , avoit fait ar- 
borer la cocarde blanche aux dragons cantonnés dans 
Verneuil, ainsi qu'à tous les habitans, qui se distingué-^ 
xmt par leur dévouement à h cause du Roir 

/ 



C io6 ) 

Cette circonstance a rendu la cërëmonie d'ântant plir» 
touchante^ que M. de Frotté sivoit été le frère d'arme» 
de M. le marquis de Montmorency , ayant serTÎ autre- 
fois sous ses ordres en qualité de lieutenant dans le ré- 
giment de Montmorency- J^avalé le recueillement et la 
tristesse, peints sur tous les visages, retraçoient fidèle- 
ment la douleur qu'avoit excitée, dans les babitans de 
cette ville, la fin tragique de ces illustres victimes. 

AuRiGNAC {diocèse de Toulouse). 11 a été fondé ici, 
il y a quatre ans, une association précieuse de dames, 
80US le titre de Dames du Bon Secours. Elle a pour objet 
le service des pauvres malades, l'instruction chrétienne 
de la jeunesse, et en général toutes les oeuvres de cha- 
rité et de miséricorde. Elle est composée de neuf mem- 
bres , cinq dames et quatre soeurs. La première supé- 
rieure est M"*- la baronne de Banque, née Bernard de 
Marigny , et veuve. Le fondateur est M. Fabbé Desentis, 
qui est en même teinps aumônier de Tassociation. M. l'ar- 
chevêque, se trouvant à Aurignac en cours de visite, ap- 
prouva cette société, qui a fait imprimer son règlement, 
et qui a déjà opéré de grands biens à Aurignac. Elle a 
choisi saint Vincent-de-Paul pour son patron. Elle n'en 

Souvoit assurément prendi^ un qui rappelât mieux l'in- 
uence et les effets de la charité. Elle lui a dédié une 
chapelle, où il a été récemment célébré un service pour 
Louis XVI et sa famille. Toute la ville s'y est rendue en 
Jhabits de deuil. Cette association, outre l'esprit de cha- 
rité qui l'anime, paroit très-zélée pour la cause d,u Boi^ 
et peut être fort utile dans ce pays pour y propager rat- 
tachement à nos Princes légitimes. 

Ernéb {diocèse du Mans)» Notre ville ci été une des 
premières à se réjouir de notre délivrance commune. 
Elle a fait proclamer avec appareil , dès le x i avril , le 
retour des Bourbons. Le i5 juillet dernier, elle a fait 
célébrer un service pour Louis XVI et sa malheureuse^ 
famille. Notre curé, M. Pilier, ecclésiastique très-zélé 
pour la cajise royale, a prononcé un discourd sur l'objet 



C Ï07 ) 

de la cërétnonie* Le lendemain il y a en un autre ser- 
vice pour le repos de l'ame de trente- neuf victimes de 
la inJvolution, parmi lesquelles étoit l'abbé de Couasnon, 
grand-vicaire de Limoges et prévôt de Saint- Jussien. 
Leurs corps furent jetés dans un lieu profane, d'où on 
les a retirés pour leur accorder les honneurs de la sé- 
pulture ecclésiastique. Les bons habitans de cette ville 
ont vu avec intérêt ces réparations éclatantes de la bar* 
barie et de l'impiété révolutionnaires. 



Nouvelles politiques. 

Pakis. Dans la séance dn Conseil d^tat, da 4 aoât, qui 
se rassembtoit ponr la première fois , le Roi étant entré , s'est 
placé sur son trône, et, assis et couvert, a prononcé le dis- 
eoars qai sntt : 

ce Messienrs , j'ai votila réunir tous les membres de mon 
Conseil pour recevoir mot-même leur serment , et donner 
plus de solennité à la cérémonie religieuse qui vous attache à 
mon service et k celui de l'Etat. 

N Redoublez donc de cèle, Messienrs, joignez vos efforts 
aux miens; je compte sar vos lumières et sur votre eipé-- 
fience pour m'aider à rendre mes peuples heureux. 

» Mon chancelier va vous faire plus particulièrement con* 
noitre mes intentions». 

M. le chancelier a pris , un genou en terre , les ordres de 
S. M., et après s'être relevé, a, au nom du Roi, ordonné 
de s'asseoir :puis, s'adressant au Conseil, a dit: 

« Messieurs, il est digne d'un monarque qui vent que la 
justice préside à toutes ses décisions , de s'environner de con- 
seils sages et vertueux. Il a beau réunir aux lumières tes plus 
étendues la science si rare de faire un bon usage des connois- 
sances acquises par le travail et la méditation , si un génie 
supérieur sufBt pour ordonner dcAgrandes choses, il est im* 
possible de suffire aux détails sans conseils. 

» Il faut que des hommes éclairés, et surtoiit des hommes 
vertueux , discutent et préparent toutes les matières, recneiU 
lent toutes les plaintes, examinent tontes les réclamations, 
soumettent à l'autorité , et lui proposent des avis parmi les- 
quels elle poisse choisir avec sàr^té. 



( ïo8 ) 

)} La fortnne des Etats, la gloire des souTeraîrM, le bon- 
hear des peuples dépendent souvent de la sagesse des con- 
seils. Vous êtes appelés , Messieurs , à faire aimer et respecter 
l'autorité du Roi > sans jamais chercher à Pétendre ; à con- 
serrer sa puissance, sans travailler à l'accroître. Le Roi veut 
que votre expérience et vos lumières ajoutent à la force 
comme à la sécurité de ses ministres, en les garantissant des 
surprises qu'on pourroit faire à leur religion , en les éclai* 
rant sur les erreurs involontaires qui pourroient leur échap- 

Ï)er, en préparant les lois et les réelemens dont l'exécution 
eur est confiée. Le but de votre institution n'est pas, et 
votre nom l'indique assez, de former un conseil qui pro- 
Douce, mais un conseil ^ui dirige ; vous n'êtes pas appelés à 
administrer, mais à éclairer l'administration. Les assemblées 
générales du Conseil seront par-là même assez rares , et c^est 
dans les comités particuliers qa'oa éprouvera surtout votre 
salutaire influence. 

» Celui de législation préparera les diverses lois civiles et 
criminelles dont S. M. jugera à propos de lui confier la ré- 
daction ; il examinera les bulles et les actes du Saint-Siège , 
et les actes des autres communions qui doivent être soumis 
à l'approbation du Roi. 

» Le comité contentieux connoitra des affaires qui étoient 
portées à la commission qu'il remplace, des conflits entre 
les autorités administratives et judiciaires , des pourvois con* 
tre les décisions des conseils de préfectures et autres admi- 
nistrations , dans les cas déterminés par la loi. 

» Les actes interprétatifs et explicatifs des lois et des ré- 
glemens seront préparés par le comité que la matière con* 
cerne ; chaque ministre j renverra les affaires qu'il trou* 
, vera utile de lui soumettre. 

}> Les avis de ces divers comités seront rédigés en forme 
,de lois ou d'arrêts , mais n'en recevront le caractère que de 
rapprobation que S. M. leur aura donnée sur la proposîtioii 
des différens mmistres, qui, jusqu'à ce qu'il en soit autrement 
ordonné , pourront seuls lis rendre exécutoires par leur si^ 
gnature. 

» Telle sera la marche provisoire des différens comités, 
ert attendant que le travail y soit déteripiné par un règle- 
ment général. C'est à ces comités que les membres du Con«- 
^eil vont être distribués. Que l'amour du bien y soit leur 
premier çuide^ qu'il j iparcbe constammeal avant raEaiUé» 



( »<^ ) 

lâ faaîne , l'intérêt personnel. N'y proposez jamais au Roi j 
Messieurs, que ce qui vous paroîlra juste ; que le désir mém« 
de lui plaire fasse place à celui de le servir : qe lui conseilles 
^ue ce qui peut lé conduire à la seule gloire qu'il ambi* 
lionne, à celle de rendre ses peuples heureux. Donnez, en- 
fin, par vos vertus privées, par la sagesse de votre conduite, 
par la modération de vos principes, une haute opinion de la 
capacité de vos conseib. Vous offrirez ainsi au meilleur 
comme au plus juste des Rois la plus forte preuve de voire 
attachement et de votre fidélité; et vous verrez se fortifier 
chaque jour vos droits à l'estime publique, qui se mesure 
moins sur l'éclat que sur l'utilité des travaux » . 

Ce discours terminé, M. le chancelier a repris les ordres 
da Roi, et a lu la formule du serment dont la teneur suit : 

u Yous jurez devant Dieu de bieii et fidèlement servir le 
y> Roi en l'état et charge de conseillers d'£tat et maîtres des 
» requêtes; garder ses édits et ordonnances et ies réglemens 
» de son conseil ; tenir secrètes et ne révéler à personne les 
» délibérations d'icelui et les affaires qui vous seront comma- 
D niquées concernant son service ; avertir S. M. de tout ce 
» que vous connoîtrez importer son honneur , sa personne 
» et son service , et faire tout ce qu'un homme de bien aimant 
» son Roi doit faire pour la décharge de sa conscience et le 
» bien des affaires de S. M. )>• 

Tous les membres du conseil ont répondu : Je h jure! 
S. M. s'est ensuite retirée , et a été reconduite par M«^ le 
chancelier, de la même manière qu'elle avoit été reçue en 
entrant dans la salle du Conseil. 

— M™*, la duchesse douairière d'Orléans est arrivée à 
Faris. S. A. occupe, comme nous l'avons dit, l'hôtel !p9^t« 
Ternois, rue de Tournon. Elle n'est point, dit-on, fatiguée 
d'un si long voyage , et plusieurs personnes ont déjà été ad* 
mises à lui faire leur cour* 

~ On écrit d'Orléans , qu'on y attend M"**, la duchesse 
d'Ângoulême. On y a reçu ta nouvelle que cette princesse t 
arrivera le vendredi m de ce mois. On fait des préparatifs 
pour la recevoir. Les habilans de cette ville s'en réjouissent 
comme d'une fête. Ils rivaliseront de zèle et de dévouemen| 
avec les habitans de Clermont, de Riom, et des autres villes 
de l'Auverçne et du Bourbonnois, que S. A, R. vient de vi- 
siter , et ou çlle a 4té accueillie avec le plus toucbant em-^ 
{ressQmont. 



serve une de ses lettres oiii est un monument de zèle et de cliarité; "EXUà 
«st adressée à M. Pabbe' de Villeneuve, vicaire ge'nëral «t doyen d'An- 

?;ers. M. de Quevedo y donne des grands e'io^»« * la constance des prêtres 
rançoisy qui ont mieux aimé souffrir i<!« privations et l'exil, que de se 
soumettre à un serment qu« '^ur conscience repoussoit. H annonce à 
l'abbé de Vilieneuy«M"'*^ recevra , non -seulement les douze prêtres que 
cet abbé lui nroposoit de faire partir pour Orense , non-seulement huit 
autres dont il lui parloit, mais généralement tous ceux qu^il jugeroit à 
propos de lui envoyer , ^mc/ €/uen fut le nombre. JVbus leur rendrons 
avec zèle, dit le saint évêque, tous les deyoirs de la charité, JVous re-^ 
garderons comme un bonheur de pouvoir leur offrir quelques soulage^ 
mens , et de participer ainsi au mérite de leurs souffrances, puisque ht 
paix dont nous jouissons sous un Prinre pieux ne nous a pas permis 
de le faire d'une autre manière. Le prélat finissoit par offrir à M. de 
Villeneuve tous les secours qui dépendoient de lui. Sa lettre est datée 
du ai octobre 1792. Ce n'étoit pas chez lui un vain compliment. Le 
zèle qui l'a voit dictée fut durable et les effets en furent constans. Le gé" 
séreux évêque ne cessa de se regarder comme le père de tous nos exilét,. 
Il ne prévoyoit pas alors que l'église d'Espagne auroit aussi ses jours de 
tribulations, et que ses prêtres seroient à leur tour bannis et emprisonnés. 
Un grand nombre d'entr'eux ont été amenés en France et traités avec 
indignité. Je souhaite que du moins ils j aient trouvé ues évêques d'O- 
rense. J'ai l'honneur d'être, 

TYiCAitn , curé de Saint- Léonard f 
au diocèse de Zimoges* 
Ce i5 juillet i8i4- 



Livre nouveau- 

Encore un mot sur la liberté de la preaaê , par M. de Bonald ; 
brochure in- 8^. 

En attendant que nous rendions compte de cette brochure f 
que nous sommes fâchés de n'avoir pas vu paroître plutôt j, 
nous dirons qu'elle nous a paru très-propre a éclairer Popi- 
nion publique sur une question qu'on voudroit obscurcir. 
Si on ne connoissoit te talent et la pénétration de Fauteur, oa 
seroit élonné du grand nombre d'idées saines, d'aperçus jus- 
tes, de traits marquant, de raisons concluam^s que présente 
cet écrit. Il pst court, mais il va au but. Il appelle à penser , 
et il seroil à désirer qu'il fut médité par ceux qui sont chargés 
en ce moment de discuter une grande question. S'il leur faut 
un publiciste, ils ne récuseront pas l'autorité d'un écrivain 
qui a friit ses preuves, et qui, généralement, voK de plu9 
haut et plus loin que la plupart de ceux qui se parent de o^ 
nom imposante 




(..5) 



Mission pe la 

pAtiMï les îustitutions qui four 
au christianisme, et qui ont fait eclaiî 
ministres , celle des missions est une dès plus impor- 
tantes et àes plus célèbres. On ne sauroit , en eflfiet ^ 
se proposer un objet plus noble et plus utile en soi 
. que celui de propager par tout le monde la vérité de 
notre doctrine et la pureté de notre morale. On ne 
sauroit accorder tt-op d'éloges au zèle apostolique de 
ces hommes courageux qui, bravant tous les obstacles 
et les dangers, vont dans les climats les plus éloignés 
extirper les erreurs de l'idolâtrie , et procurer de nou- 
veaux prosélytes à Jésus-Christ et à son Eglise. De- 
puis long-temps on ne recevoit plus de nouvelles d«s 
missions, et nous n'avions aucune communication avec 
ces pays lointains. On verra donc avec d'autant plus 
d'ifntérêt la lettre suivante , qui est de M. Dufresse , 
evéque de Tabraca et vicaire apostolique duSiK'chuen. 
Elle est adressée à MM. Alary et Paris , du sémi-* 
naire des Missions étrangères , et peint l'état des mis- 
sions dans cette partie de la Chine , et le besoin où 
elles se trouvent de nouveaux missionnaires pour em- 
pêcher leur total dépérissement. 

Messieurs et très-^hers confrères, 

M. Chaumont, de qui seul nous avon^ reçu une 
lettre venant d'Europe, nous annonce la mort de 
M. de Bilhère. C'est une perte irréparable , et pour 
TomeILrJmidelaIt.etduJt.ia^.55. H 



("4) 

XiouSy et pour notre oeuvre. A la douleur que non* 
cause celle tiiste nouvelle , se joint une autre encore 

1>lus sensible, c'est celle d'apprendre l'état déso- 
ant où se trouvent la Religion et l'Eglise dans toute 
l'Europe, et surtout dans notre misérable patrie. Cela 
cous fait justement craindre que vous ne puissiez en- 
core nous trouver des sujets à former pour ces mis- 
.^sioDs qui, à ce défaut, tombent insensiblement en 
•décadence. Il nous reste encore, à la vérité, quatre 
anissionnaires européens dans cette Province; mais 
vieux et infirmes, ils sont presque liors d'état de ren- 
•dre aucun service. M. Hamel, depuis treote ans à la 
. tête de notrexpUége , est le plus foible de tous. Nous 
.attendons avec impatience M. Fontana, qui doit ar- 
river de Macao. Nous avions expédié au Tonqmndeux 
courriers pour y attendre et accompagner ub «lission- 
. naire franciscain , destiné à la province de Xan-xy ; 
mais ils apprirent qu'il avoit regagné la Cocliîncliine, 
■et n'apportèrent que la nouvelle affligeante de k ma- 
kdie incurable dont ce missîoanaire ^[voit été aita- 
.ijué. Ces deux courriers éloieat partis du Sut-cbuen, 
•le a8 septembre ; ils y étoieilt de retour, le 28 jan- 
• vier, ce chemin n'offrant ni obstacles ni dangers/ Ihe 
trois élèves que l'établissement avoit envoyés au Ton- 
quin, Vvea y est mort, et les autres , effrayés de cet 
accident, se sont empressés de retourner à leur école. 
Parmi tous ces malheurs , nous avons à souffrir en- 
core ceux que ,nQgs cause le gouverneur de cette pro- 
vince. Il est l'ennemi déclaré de la religion. 

Trois chrétiens du district de Riû-hien ont été 
condamnés à un exil perpétuel en Tartarie, pour avoir 
refusé constamment* d'abjurer la religion. Plusieurs 
chrétiens s'étoient adressés aux autorités de la capi- 



talje pour se plaindre juridiquement des Vexatious 
qu'ils enduroient des mandarins et de leurs satellites. 
. Â leur instance , on nomma dès juges pour examiner 
l'afiàire ; mais ces juges avoient juré la perte des chré- 
tiens. Des supplices atroces les forcèrent à se démen- 
tir, et par ce moyen les accusés se trouvant justifiés, 
six de ces chrétiens furent envoyés en exil à Y-ly, 
pour y être livrés aux Eleuthes, comme esclaves, 
et huit autres furent exilés pour trois ans hors de la 
province. La capitale confirma cette sentence. 

Le gouverneur tient toujours la main à Texécution 
de son premier édit contre la religion , dont nous 
,. avons envoyé une traduction en Europe; mais heu- 
reusement le grand nombre des gouverneurs des villes 
; né /s'empressent pas d'y obéir. Cela explique l'exis- 
,tçnce prolongée de notre religion dans la province, 
, et la persévérance dés chrétiens , dont les plus timides 
âeyant les trlbupaux , continuent cependant à vaquer, 
en $ecret, à leurs exercices ordinaires de piété. 

Les planches du Catéchisme étant liséeS) l'impri- 
. meur ordiriàire des ttSissionis, qui s'oecupoic à en gca- 
. ver d'autres, fut trahi par un de ses confrères, païen 
^lui-iuême. On le traduisit devant le mandarin. Lps 
. vingt-sept planches qu'il avoit déjà gravées prouvè- 
rent son crîbae. Il fut arrêté; mais peu de temps après 
il ifût renvoyé, et raffaire n'eut pas de suites. 

Un prêtre chinois, envoyé par les églises de Pékia 
. dans le Xen-xy, pour y prêcher la foi, va été ar- 
rêté : on i^ore son sort. Cet accident, les discus- 
sions qui s'étoient malheureusement établies entrtj les 
-mandarins et les chrétiens du Sut-chuen, ont déter- 
miné l'empereur à sanctionner une loi qui condatnne 
à l'étranglement tout européen qui prêchera et pro- 
fil a 



("6) 
pagera la religion cbrétienae dans l'étendue de Fera- 
pire. On renvoie en leur piays tou» les Européens qui 
sont à Pékin , excepté ceux qui sont employés à Fas- 
tronomie , et auxquels on permet l'exercice secret de 
leur religion, sous la surveillance la plus absolue. La 
même loi ordonne aux Chinois chrétiens d'abji^rer: 
on les condamne à un exil perpétuel ; mais il y a lieu 
tl'espérer que cette loi ne s'appliquera qu'aux chré- 
tiens de Pékin. Au reste, si cette persécution nous 
conduisoit même au martyre, le ciel en soit béni, ce 
seroit assurément le meilleur sort que nous puissions 
attendre , et ce seroit pour notre mission le moyen le 
plus propre à augmenter le Dombre et la ferveur des 
chrétiens. 

Deux prêtres sont morts cette année, 1811. C'est 
mie perte pour la mission. Cependant on y a reçu, en 
septembre, deux sujets envoyés par le P. Harael, 
^ qui avoient terminé leur cours de théologie , et Ton 
croit pouvoir \en ordonner un autre qui a déjà reçu 
les quatre oixlres mineurs; mais quand même nous 
en pourrions en ordonner vingt, si les religieux euro- 
péens que nous attendons n'arrivent pas , il est im- 
possible que cette mission se soutienne. Trois con- 
fesseurs de la capitale du Yun-nan , après avoir souf- 
fert la plus cruelle persécution, ont été envoyés en 
exil perpétuel à Y-ly , en Tartane. Ils ont passé par 
le Sut-chuen. Les ordres qui les accompagnent, et 
dont on doit justifier à tous les gouverneurs, annoncent 
qu'ils n'ont rien commis contre les lois de l'Etat; mais 
•qu'ils sont condamnés à l'exil parce qu'ils professent 
la religion chrétienne, et qu'ils n'ont pas voulu l'ab- 
jurer. 

Le« édits du gouverneur de la province, et les 



peines dont il menace , ont aisémeïit répandu la len- 
reur dans l'esprit des païens. Cependant le zèle et la 
constance de nos prêtres parviennent , de temps en 
temps ,' à en arracher quelques-uns à ^eur infidélité, 
et l'on remarque que ceux-là sont très-attachés à la 
religion qu'ils viennent d'embrasser. Malgré cela, le- 
catalogue de cette année , dans tout le vicariat, porte 
965 catéchumènes, 11 90 adultes baptisés, et 7044 
enfans d'infidèles baptisés en danger de mort. Sur ce 
nombre on a appris le décès de 4656 d'enir eux. 

Tel est l'abrégé des nouvelles qui concernent la 
religion en ce pays-ci. Je prie Dieu de seconder vos 
vues remplies de zèle pour le soutien de notre sémi- 
naire .'Envoyez-nous, s'il est possible, des sujets pour 
perpétuer une œuvre si sainte et si nécessaire. Em-i 
péchons qu'elle ne tombe , et qu'une si riche moisson 
ne soit abandonnée. C'est le but de toutes nos prières. 
Ce sera aussi celui de vos soins. Dieu vous conservé 
long-temps. 

Messieurs et très-chers confrères, votre frère, 

Gab. T-au, ^v^éqiie de Tabraca, vicaira 
apostolique du Sut^chuen. 

£n Chine ^ proyinoe du Sut-chueo, le & octobre iBii. 



-<^c@^> — =^$^^ïl>==- 



NOUVELLES ECCT.tSIASTIQUES. 

BoME. S» S., à l'occasion de la fêtç de saint Pierre, a 
fait dîstriboer aux cardinaux et aox prélats la médaille 
qu'il est d'usage de frapper pour celle solennilé. On a 
pris pour sujet de celle de cette année, le retotn* du 
J^ape. D'un côté est le portrait du saint Père, avec l'ins- 
cripliou : Pius J^II , Pont, rnax* De l'aulrii côté est 



reprësenlé saint Pierre qu'un ange tire de sa prison. Au- 
tour est celte inscrîption s Renovatunt prodigium ; et 
au bas cette autre : Siimmt Pontificis reditus, rèli- 
gicnis triumphus^ an. f8f4^. Il étoit difficile, sans doute, 
djB trouver des rapprochemens plus justes. Le prodige 
qui vient de s'opérer à nos yeux, mérite en effet d'être 
cpnlptéà côté de celui qui tira saint Pierre des fers, et 
l'ange du Seigneur ne se matiifeste guère moius dans le 
dernier cas que dans le premier. 

— L'orchi-prêtre de Florence , M. Ântonin Longo , qui 
a voit été nommé.par Bonaparte à l'évêclié de Spolèle, et 
qui s'étoît fait donner des pouvoirs de vicaire capitulaire 
pour ce dernier diocèse, a publié à Florence , le 4 mai, 
une rétractation, dans laquelle il demande pardon d'a- 
voir accepté une nomination de la part d'un homme qui 
n'ayoit aucun droit de la faire, et d'avoir contrevenu 
au bref du 3 décembre 1810, adressé au chapitre de 
Florence. Il déclare que sa conduite fut l'effet de la 
crainte, et témoigne beaucoup de repealir. Il regrette 
aussi d'avoir souscrit à une certaine adresse dont il con- 
damne les maximes (i). 



(i) 'Soxut saisissons ceUe occasion pour rdclamër contre un article d^inc 
gazette du 9 aoèt, qui donne , sous la rubrique de Rome , des nouvelles 
tout-à'fail fausses. Il y est dit, !<>. que sur six mille prêtres de PEItat 
romain , huit cent refusèrent le serment; oe qni fait entendre apparem- 
ment que les cinq mille autres Pont prête. Alors cette all^gaUon est 
fausse. On n^aToit demandé le serment qu^aux chanoines et aux curés. 
Dans le premier moment, il Tk*y en eut que trois ou auatre qui le prê- 
tèrent. Depuis, la <;rainte de là déportation et les yiolences employées 
par Pusurpateur, engagèrent quelques-uns à souscrire le serment , mais 
il s'en faut de beaucoup que le nombre en soit grand. 2°, La même ga- 
zette dit que le Pape , par un efifet de la charité éclairée qui préside à 
toutes ses actions , a défendu que les prêtres qui ayoient adopté d'an- 
tres principes fussent aucunement recherchés pour leurs opinions, et 
qu''il a déclaré ne reconnottre dans tous les membres de son clergé 
que les enfans d'une même famille. Nous devons dire que la défense 
et la déclaration né sont pas plus vraies Tune que Pautre. Cet article 
de Rome a une couleur un peu parisienne. La charité qui anime le saint ' 
Père est éclairée sans doute, mais elle ne Fempêche pas de soutenir les 



Paris* S* M» vient d'adresser à MM. les grand»» 
TÎcaires de Paris la lettre suivante : 

«Nous votts.avons mandé^ dans deux circonstances- 
mën3orabIes , de £iire rendre de soleimelles actions de 
grâces à l'JBtre suprême par qui régnent les Bois. Tous* 
les jours lés marj^ues signalées de sa protection se ma— 
nifestent, de pl^s en plus, en faveur de notre personne 
el de notre royaume. Nous nous plaisons à en attribuer 
la cause à la piété qui n'a cessé d'animer les Bois nos 
ancêtres, et particulièrement nos t^rès-augostes et très^ 
honorés aïeux, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, qui 
par leurs déclarations et lettres des lO févriet* i638, 25, 
mai i656,> et 21 juillet 17 38, ont consacré la France à 
perpétuité à la Mère de Diea, comme à sa. patronne spé- 
ciale. A ces causes, voulant nous conformer à de si 
grands exemples ^ et unir noire intention à veUô qui 
leur â dicté cet acte religieux, je vous fais cetèe lettre< 
pour vous dire que ma volonté est que le matin do^ jour, 
de l'Assomption de la trèsrsainte Vierge «' vous fassiez faire 
lectare de la déclaration de Louis XIII, du 10 février^ 
i638, dans votre église métropolitaine, et qu'après les- 



droit» ^e so» Siège et les règles de TEgSse, et.de maintenir ToMlre et Ul 
discîpMhe dans le der^é. Il a ordbQB^ k tous ceux qui aToieDt pris part, 
à Tadministration spirili^lle ou temporelle sous le dernier gouverne- 
ment y.' de se rètracler^ Il a prescrit a qadoueft ecclésiastiques dont U 
avoit à se plaindre, d'aller iCaire une retraite de- plusieurs jours dans 
une communauté. Il a inâlge même des peines un- peu plus sévères à. 
quelques autres. Noos ne croyons pas qu'il ait manque en cela à la 
charité qui consiste surtout i accueiuir le repentir. 3^. ï)nfîn ^ le méme- 
jouroal dit que les troupes autrichiennes occupent encore le ch^teaik: 
Saiiit-Ange y ce qui n'est pas plus exact que 4e reste. Il n'jr a plus k 
Rom<* de troupes étrangères. La garde pontificale fait seule lé service.. 
Kous sommes autorisées à publier ces détails, et nous engageons le 
journal, qui, comme on voit,- niai pas été heureu-i cette .fois dans se8^ 
informations y à se tenir «n garde contce son correspondant de Rome- 
qiii les lui a envoyées^ ou, si elles ne vicanent pas de si loin, comme 
rt'la seroit possible , à le prier d'y mettre, non pas une couleur un pei*^ 
phis ultramontaine, ce qui seroit trop scandaleux,, mais du moins plufr. 
dTart^ de vraisemblatice et d'^exaciiiude. 

(JVote du Rédacteur),. 



C/^o ) 

Vêpres da même j©ur , il sort faîl un© procession avec 
toule la splendeur qu'il se pourra, à làquette assiste- 
ront les autorités civiles, j-udiciaires et militaires, d'a- 
près l'invitation que vous leur en ferez dans les formes 
actuellement en usage; ce que je veux être fait dans 
toutes les ëglises paroissiales et autres de mon royaume, 
ainsi qu'il est plus particulièrement expliqué dans ladite 
déclaration que je veux être observée exactement. Celte 
lettre n'étant à autre fin , je prie Dieu, MM. fes vicaires- 
généraux, qu'il vous ait en sa sainte garde ». 

Fait à Paris, en notre château des Tuileries, le 5 août 
i8i4. 

Signé, LOUIS. 
Et plus bas, l'abbé DE Montesquiou. 

•^Les déclarations de nos Rois, que & M. cite dans 
cette lettre étant peu connues , et étant des monumens 
subsistans de leur piété et des pièces importantes pour 
l'histoire, norts les mettrons ici pour la satisfaction des 
lecteurs, qui y reconnoîtront avec plaisir le langage 
religieux des fil» de saint Louis : 

Déclaration de Louis XIIL 

LOUIS , par la grâce de Dieu , Roi de France el de Navarre y à toQ» 
ceux qui ces présentes leUres verront, salut. Dieu, qui élève les R4is 
au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné Teftprit 
qu'il départ à tous les PHnces de la ^rre pour la conduite de leurs 
peuples, a voulu prendre un soin si spécial, et de notre personne , et 
de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonbeur du cours 
dé notre règne, sans y voir autant dVfTets merveilleux de sa bonté, 
que d'accidens qui nous pouvoient perdre. Lorsque nous sommes en- 
trés au 'gouverneitiient de cette couronne, la faiblesse de notre â^e 
dbnna sujet à quelques mauvais esprits à^en troubler la tranquillitë ^ 
mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre 
cause, que Ton vit en même temps la naissance et la fin de ces perni- 
cieux desseins. En divers autres temps, Farlifice des bommes, et la 
malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dan- 
gereuses pour notre couronne, que préjudiciables au repos de notre 
maison , il lui a plu en détourner le mal, avec autant de douceur que 
de justice; la rébellion de Thérésie ayant aussi formé un parti dans 
TEtat, qui n^avoit pour but que de partager notre autorité, il s'est 
•f rvi de nous pour en abattre Torgucii , et a permis que nous ayons 



té\eyé ses antels, en toas les lieux oh la violence de cet injuste parti 
en avoit èlé les marques. Si nous avons entrepris la protection de noa 
aUiës, il a domnë des succès si heureux à nos armes, qu'à ia vue ds 
toute TEnrope, contre Tespërance de tout le monde, nous les ayons 
rétablis en la possession de leurs Etats, dont ils avoiept été dépouillés : 
tfi les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont ral- 
liées , pour en conspirer la ruine , il a confondu leurs ambitieux des- 
seins , pour faire voir à toutes les nations , que , comme sa Providence 
a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa toute -puissance le dé- 
fend. Tant de grâces si évidentes font, que, pour n'en différer pas la 
reconnoissance , sans attendre la paix , qui nous viendra , .sans doute , 
de la même main dont nous les avons reçues , et que nous désirons 
avec ardeur, pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont 
commis; nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de 
sa majesté divine , que nous adorons en trois personnes , à ceux de 
la sainte Vierge et de la sacrée croix , où nous révérons raccomplisse- 
ment des mystères de notre rédemption , par la vie et la mort du Fils 
de Dieu en notre chair , nous consacrer a la grandeur de Dieu par 
son Fils rabaissé jusqu'à nous ; et à ce Fils par sa mère élevée jusqu'à 
lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre 
personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets, pour ob- 
tenir, par ce moyen , celle de la Sainte-Trinité, par son intercession , 
et de toute la cour céleste, par son autorité eteiemple, nos mains n'é- 
tant pas assez pures pour présenter nos ofiFrandes à la pureté même : 
nous croyons que celles qui ont été dignes de les porter, les rendront 
hosties agréables ^ et c'est chose bien raisonnable , qu'ayant été mé- 
diatrice de ses bienfaits , elle le soit de nos actions de grâces. 

A CES CàUsES , nous avons déclaré et déclaroi|S que , prenant la très* 
sainte et très -glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre r^au- 
me, nous lui consacrons particulièrement notre personne , notre Etat, 
notre couronne et nos sujets , la suppliant de nous vouloir inspirer une 
si sainte conduite, et défendre, .avec tant de soin, ce royaume contre 
t'effort de tous ses ennemis , que , soit qu'il souiFre le^ fléau de la guerre, 
ou jouisse de la douceur de la paix , que nous- demandons à Dieu de 
tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce, qui conduisent 
à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivra 
nos volontés en ce su)et, pour monument et marque immortelle de la 
consécialion présente que nous faisons, nous ferons construire de non-n 
-veau le grand autel de l'église cathédrale de Paris, avec une image do 
la Vierge, qui tiendra entre ses bras , celle dr sun précieux Fils descen-i 
du delà croix; nous serons représenté aux pieds du Fils et de la mère « 
comme leur offrant notre couronne et notre sceptre : Nous admonettons. 
le sieur archevêque de Paris , et néanmoin.<( lui enjoignons que , tou^ 
les ans, le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration 
de notre présente déclaration à la grand'messe, qui se dira en son égliso 
cathédrale, et qu'après les vêpres dudit jour, il soit fait une pr<>cessioa 
en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souverainet 
et le corps de ville, avec pareilles cérémonies que celles qui s'observent 
aux processions générales plu^ solennelles. Ce que nous voulons ausfi| 



( "2 ) 

étrf fait en tontes les églises tant paroissiales, que celles des m&nast^e» 
de ladite ville et faubourgs, et eo toutes les villes , bourgs et village» 
dudit diocèse de Paris. Exhortons pareillement tous les archevêques ei 
cvéqnesde notre royaume, et néanmoins lenr enjoignons de faire célé- 
brer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de 
leurs diocèses; entendant qu^à ladite cérémonie , les cours de parlement 
et autres compagnies souveraines, le» principaux officiers des villes jr 
soietit présens. Et d^autant qu^il y a plusieurs églises épiscopales, qui ne 
sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques ei 
évêques, en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdîtes églises, 
pour y faire ladite cérémonie; etd^y élever un autel avec un ornement 
convenable à une action si célèbre; et d'admonetter tous dos [>euples 
d'avoir une dévotion particulière à la Vierge, d^implorer en ce jour sa 
protection , afin que , sous une si puissante patronne , notre rojaume 
soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis ; qu^il jouisse lon^ 
gnement d^nne bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si sainte- 
ment , que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la der- 
nière fin, pour laquelle nous avons tons été créés : car tel est notre plaisir» 
Donné àSaint-Germain-en^Laye, le dixième jour de 'février, ra» d* 
grâce mil six cent trente-huit , et de notre règne le vingt-huit. 

Signé, LOUIS. 
. Déclaraiion de Louis XIV, 

tiOUIS, par la grâce de Dieu, Roi de France et de INavarre,. i too» 
ecux qui ces présentes Lettres verront. Salut. 

Le défunt Roi , notre très- honoré Seigneur et père, a si heureusement^ 
éprouvé, comme il est utile à un prince chrétien, Pp"*" le gouverne- 
ment de ses peuples, de'se fortifier de la grAce de Die», et d'en de* 
ntandrr l'effet par tes pfîères , qti*il n'a cessé, durant sa vie, d'rmpknrer 
sa miséricorde et son secours en toutes «es entreprises, par Tinterces^ 
sîon de sa très-sainte mère la Vierge Marie , qu'il choisit pour pro- 
tectrice spéciale de soii royaume, et voulut,. par une dei^aration- soren* 
nclle, du lo février i63o, lui consacrer sa personne, son Etat et ses 
sujets, et offrit ensuite, sur Tantel de Téglise métropolitaine de notre 
bonne ville de Paris, sa eouronne et son sceptre, ayant ordonné que 
tous les ans, le jour et fête de TAssomption, il seroit fait une comme-' 
moralioo d'une intention si sainte et si pieuse , en toutes les églises , tant 
■ la grand'messe qu'anx vêpres, par une procession générale, à laquelle^ 
sont invités et doivent se tiouver et assister les conÉpagnies souveraine» 
et les principaux officiers des villes Ce qui a été pratiqué avec tant de 
xèle , et la gloire en est retournée à Dieu , et toutes sortes de prospérités ' 
et avantages sur notre royaume, dont l'énumération est réservée à This- 
»«ire , qui sera pleine des prodiges et succès miraculeux qui ont abatt» 
Torgueil de nos ennemis; et comme la reine régente , notre très^honorée 
dame et mère, qui a pour patronne sainte Anne, mère de Notre-Dame^ 
a toufours eu pour elle des sentimens très-particuliers de vénérag'on ,^ 
et qu'elle nous a a^si donné les mêmes impressions de dévotion , qui 
feront accrues avec notre 4g« , no»» ne pouvons pas davanUge différer 



(125) 

â« renoureler de sembUiMes vosnx à rhoiiiienr ée la trés-saiote Viefge« 
à Fintercession de laquelle nous croyons être redcyables des faveurs et 
béoédiclions du ciel , lesquelles ont continué en tous Us éTéuemens 
considérables de notre règne, par plusieurs batailles gagnées sur nos 
ennemis, qui nous ont* produit ensuite les conquêtes de plusieurs de 
leurs villes les plus importantes, tant eu Flandres qu'en Allemagne , 
et Italie^ et même nous aron» depuis peu remarque une protection plus 
spéciale de cette Reine des Anges, en ce que tous les orages qui se sont 
élevés depuis deux ans au dedans de ce royaujne , et (jui sembloient le 
menacer d'nne subversion, ont été appaisés et dissipés avec tant de 
promptitude et de bonheur y qu'aujourd^bui le calme est établi dans 
tontes nos provinces , et de toutes parts on est venu nous rendre toutes 
les protestations de respect, d^obelssaoce et de fidélité, si bien que nous 
avons lumière des faveurs célestes que noua avons reçues en tant d'oc- 
f^sions. Pîous voulons témoigner les mêmes reconnoissances et faire 
pareilles soumissions de nous et de notre couronne à la sainte Vierge, 
espérant de jouir long-temps des effets d'une si forte protection , pour 
laquelle mériter, nous avons, en présence de ladite dame reine et 
régente ,' notre très'honorée dame et mère , confirmé et confirmons par 
ces présentes, signées de notre main, l'observation de» mêmes suf« 
frages , processions et solennités ci-devant ordonnés au jour et fête de 
l'Assomption, par lesdites lettres patentes en forme de déclaration, 
ledit jour lo février i638, ci- attachées sous le conlre-scel de notre 
chancellerie : promettons , de cœur et d'affection , d'y assister annuel- 
lement en personne, autant qu'il nous sera possible, pour y rendre 
nos actions de |;râces à notre Seigneur Jésus-Clirist, et afin de faire 
concourir les prières de nos peuples avec nos bonnes intention». Nous, 
exhortons le sieur archevêque de Paris, et néanmoins lui mandons de . 
continuer â faire la comipémoration de la nn^cédi-nte déclaration e^ 
de la présente, à la grand'- messe, qui se a ira en son église rnétro- 
t>olitaine; et,fj[u'après les vêpr^ dudit.jour, il soit .fait la procession „ 
a laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de 
ville ^ et que pareilles choses soient faites en toutes les églises parois- 
siales et en celles des monastères de sa juridiction. Exhortons aussi , et 
néanmoins enjoignons à tous les archevêques et évêques de notre 
royaume . de faire célébrer les mêmes solennités en leurs églises é(>is- 
copales, et en toutes les autres de leur ^ocèse. Sont et seront invite^ 
les compagnies souveraines et oficiers principaux des villes à^ faire 
admonéter un chacun d'avoir une dévotion particulière à la Vierge; 
d'implorer en ce jour sa protection, et redoubler l'ardeur de leurs 
prières pour implorer par celle de son Fils, notre rédempteur, la 
paix, que nous souhaitons avec passion de procurer à nos peuples, 
pour lesquels avons tant d'amour, que nous voyons avec sentiment 
de douleur leurs souffrances , et réclamons en toute humilité la puis- 
sance et la bonté de Dieu, qui seul nous peut donner les moyens de 
les soulager. ' . . 

Makooss et ordonnons à tous nos autres officiers, justiciers et su- 
jets , ainsi qu'à chacun d'eux il appartiendra, de faire- observer le con- 
tenu en ces présentes, et y tenir soigneusement la main : car tel est 
notre plaisir. Eu témoin de quoi nous y avons fait mettre notre sccl; 



("4) 

pt voulons <ju^aiiz copies duemjSDt coUatLonii<fe« foi soit ajoutée eomme 
àToriginal. 

DonoéàDiion, ic a5 mai i65o. 

Signé, LOUIS- 
Lettre de Louis X/^. 
Dz PAR LE Roi. 

Comme le premier et le plus essentiel devoir des souverains est de 
faire régner, dans leurs Etats, l'Etre suprême, par qui régnent tou» 
les Rois de la terre, ils ne peuvent donner des marques trop publiques 
et trop éclatantes de leur parfaite soumission à la divine majesté: et 
comme c'est d'elle seule qu'ils tiennent toute leur autorité, ils ne aoi- 
vent pas se contenter des horomages qu'ils lui rendent en personne^ 
ils doivent encore encourager leurs sujets à concourir avec eux, pour 
' lui marquer leur reconnoissance des bienfaits continuels qu'ils reçoi- 
vent de sa bonté. Pénétré de ces principes, nous n'avons rien eu plus 
à cœur, depuis notre avènement «\ la couronne, que de main tenir,. aans 
toute leur étendue, les établissemens formés par la piété de nos an- 
cotres, n n'en est guère de plus respectaUe , que le vœu solennel de 
Louis XIII, de glorieuse mémoire. Ce Prince, rempli des sentiraens de 
la plus solide dévotion, avoit éprouvé tant de fois les secours visibles 
du ciel , soit dans le temps que son l'oyaume fut agité par les troubles 
que l'hérésie entrafne nécessairement avec elle, soit dans les guerres 
suscitées par la jalousie de s^& voisins , qu'il crut ne pouvoir donner 
un témoignage plus authentique de sa reconnoissance et de sa dévo- 
tion pour la trés-sainte Vierge, qu'en mettant son royaum« sous sa pro« 
tertion. Louis XIV, de glorieuse mémoire, notre très-honoré seigneur 
et bisaïeul, a suivi les mêmes principes, et a ressenti pendant tout U 
cours de son régne, des effets signalés de cette puissante protection;^ 
et comme nous ne pouvons suivre de plus grands exemples, que ceur 
de ces deux augustes prédécesseurs, nous voulons que, cette année, 

?iii est la centenaire depuis que notre rojaumc reconnoH la mère de 
)ieu pour sa patronne spéciale, soit en même temps l'époque du re- 
nouvellement, que nous faisons, de ce même établissement. C'est pour7 
quoi je vous fais celte lettre, pour vous dire que mon intention est 

3 ne, le matin du dimanche qui précédera le 1 5 aoi^t prochain, jour 
e l'Assomption de la irés-sainte Vierge, vous fassiez faire commé- 
moration de la déclaration de Louis XIII, du io février i638, dans 
votre éfriise métropolitaine et autres de votre diocèse, et qu'après les 
vêpres du jour de l'Assomption, il soit fait une procession avec toute 
la splendeur qu'il se poura, à Liquelle assisteront toutes les compagnies 
sinpéripurcs et tous les~corps de ville, avec pareilles cérémonies qu« 
C<'Mes qui s'observent aux processions générales; ce que je veux être 
f'iit en toutes les égîises tant paroissiales que des monastères des villes ^ 
bourgs et villages de mon royaume, ainsi qu'il est plus particulière- 
ment expliqué dans ladite déclaration, que. je veux être observée exac- 
tement. 

A Compiégne, le *îi juillet 173S. 

JVota. La lettre aux cours souveraines, au corps-de-viïlc, rt 
au gouverneur de Paris, est aKsolument la même, excepté de- 
puis les mots ; Cest pow^uoi. Ei alors elle poursuit ainsi : 



C 1.5 ) 

CVsl ponrmxoi tioas ëcrivoos aux archevêques et évéqnes dp notre 
royaume de taire faire la processiou aecoutumee, avec louie la splen- 
deur quMl se pourra, dans touies les églises de leurs diocèses, et 
vous faisons celte lettre , pour vous mander et ordonner d^assister en 
corps et en robes de cérémonie , à celle qui sera faite dans Téglise 
métropolitaine de notre bonpe ville de Paris, et de tenir la main à 
«e que notre intention sur cela soit remplie. 

A Gompiègne» le i^r. août 1738. 

• — En conséquence de la lellre-de S. M. et des or- 
donnances de nos BoiS; MM. les vicaires-génëraux du 
diocès de Paris ont ordonné ce qui suit , par leur MaQ- 
dément (1) du 10 août: 

i\ Le jour de la fête de TAssomption de la très- 
sainte Vierge, la déclaration de Louis XIII, du i>o 
février i63i5, sera lue en chaire dans Téglise métropO'- 
litaiue, immédiatement après la première grand'messe; 
. 2^« la procession de la métropole et celles des paroisses , 
se feront après Vêpres, hors de l'enceinte des églises, 
suivant l'ancien ^usage; 3\ On chantera le répons Félix 
es, les Litanies de la sainte Vierge à la procession , après 
laquelle on chantera Tantienne Sub iuum prœsidium , 
siiivie du verset Orapro nobù^ et de Foraison Protège; 
•ensuite le Psaume Exaudiat , le verset Deua , Judi* 
eùim, etc., et Toraisop, Deu» regum^s • 

— Mercredi dernier, 10 août, M. Tabbé Fressinoux 
a prononcé un discours .dans la chapelle de l'Ecole 
normale. Son excellence le grand-maitre de l'Univer- 
sité étoit présent. Le haut de Féglise étoit occupé 
par le séminaire, et le bas par les élèves de l'Ëcole 
normale. L'orateur a pris pour texte ces paroles de 
Moïse : Cantemus Domino y glorioaè enim magnificaiiis 
€8t; paroles qu'il a merveilleusement appliquées aux heu- 
reux événemens que la droite du Très-Haut vient d'o- 



(i) On le trouve , à Paris, ches Adrien Le Clere , imprimeur de 
VArchevéché, quai des Augustins^ n^. 35 j prix, 5o c. 



( "6 ) 

pércr en faveur de noire France. L^exorde, qui a roulé 
tout entier sur celle grande pensée, éloitdu ton le plu» 
noble, et s'élevoil sans effort à la hauteur du sujet. On 
Técoutoit a?ec une attention profonde, et la joie s'est 
peinte sur tous les visages, quand M. Fressinoux a an-- 
nonce qu'enfin il reprendroit le cours de ses conférences. 
L'orateur s'est attaché à démontrer qu'il falloit cher- 
cher Tordre social dans la niqrale, et la morale dans 
les principes i^ligieux. Il a établi avec une grande fôi ce 
de logique, embellie de tous les char^s d'une diction 
élégante et pure , qu'il ne pouvoit ^ avoir de mœurs 
sans religion; que la fyî en un^ieu créateur, conser- 
vateur, [égislatenr et juge sj>prème, étoit le seul frein 
du vice, comme le plus puissant mobile des vertus. L'ex- 
périence de notre maUièureuse révolution loi a fourm 
. des preuves victorieuses, et des réflexions d'une sagesse 
, profonde Plusieurs fois il a été interrompu par le mur- 
mure des applaudissemens, de Tauditoii e. M. le grand- 
maître n'a pu s'empêcher de donner , à diverses reprises, 
des signes de son approbation; et les élèves, attentifs à 
lire dans ses yeux le jugement qu'ils dévoient porter eux* 
mêmes , ont partagé cies émotions touchantes. 

Ensuite l'orateur a passé en revue tous les moti& hu- 
mains qui poQVÔient entretenir l'ordre moral dans une 
nation, et il en a montré l'insuffisance, sans le secours 
des motifs religieux , de l'existence d'un Dieu et d'un 
avenir. Il a fait voir que lé frein imposé aux passions 
devoitêtre constant et universel; que, par conséquent, 
l'amour de la gloire étoit une digue impuissante, puis- 
que ce sentiment n'est pas fait pour tous les hommes , 
ni pour toutes les circonstances; que la probité, l'in^ 
térêt, le désir de l'immortalité , n'éloil pas plus efficace, 

!)uisqu'il se trouve dans la vie tant de circonstances dë- 
icales où Tînlérêt ne peut se concilier avec la probité, 
puisque l'intérêt de l'homme n'est pas toujours l'intérêt 
de la vertu , puisque le désir de l'immortalité n'est que 
le désir d'un petit nombre d'hommes ^ qui , après tout. 



( Ï27 ) . . 
ne roagîront pas de commeltie le crime , quand iU n« 
craindront pas de flëtrir leur mémoire. 

De là il a passé à la nécessité d'une religion, et il a. 
réfuté avec force cette fausse idée si accréditée, que 
la religion n'fest bonne que pour le peuple, i**. parce 
que les grands, les magistrats ont autant et plus besoin 
«le la religion que le peuple, puisqu'ils ont plus d'au- 
torité; a**, parce que le peuple, qui a ^ussi son orgueil, 
secouera le joug de la religion , si on la lui renvoie 
comme une chose vile et méprisable,' et que ce joug 
salutaire mie fois brisé, le peuple se révoltera contre 
ses maîtres, et finira par se déchirer lui-même. 

Là péroraison a paru belle et touchante. L'orateur 
a invité les élèves à se presser autour des autels et du 
trône 5 il est remonté jusqu'à la tige de l'auguste mai- 
son qui nous gouverne; il a fait sentir qu'à la France 
seule appartenoit cette singularité de gloire, d'avoir eu 
pour Rois, pendant huit siècles, des Princes d'une m<^nie 
famille, presque tous bons, généreux et vaillans. Il a 
parlé de François 1"".., père des lettres; de Louis XIV", 
qni a donné son nom à son siècle 5 de l'illustre élève 
do Fénélon; enfin il est arrivé à Lbujis XVI, qu'il n'a 
pas nomiiiC^; mais dpnt chacun s'est rappelé avec émo- 
tion Vos malheurs et les vertus. Plusieurs n'on( pu nième 
retenir leurs larmes. L'orateur chrétien a parlé ensuite 
dé Louis XVIII , et prenant un ton de dignité qui con- 
vehoit à son âge et à son ministère, il a dit à peu près 
ces paroles : Nous autres vieux iVançois, nous aimons 
le Roi , non-seulement par devoi^r , mais encore par sen- 
timent; cet amour nous l'avons sucé avec le lait maternel ; 
il coule dans nos veines avec notre sang. Pour vous, 
jeunes François , vous ne le connoissez encore que par 
la voix publique; mais nous vous apprendrons à l'ai- 
mer. Il a fini par la paraphrase de ce verset : Domine, 
salpum foc regern. ' 

Après ce discours, on a chanté le Laudate , Domi-- 
num^ puis le Salpum fac, avec un vif enthousiasme. 



< 128 ) 

Le togt a éié lertninc^ par deux oraîsons y l'une pour la 
'propagation de la religion^ Tautre pour le Roi. 

Nouvelles politiques* 

, Pabts. Mercredi y lo aoât^ S. M. est allée se promener k 
Versailles. 

— Monsieur doit assister le jour de la fête à la processioo 
de Notre-Dame. 

— M8'- le duc d'Angoulème est arrivé, le 3 de ce mois, k 

Limoges, et en est parti, le 5, pour Châteauroux. S. A. R. 

' a été reçue. dans cette ville avec les témoignages d'allégresse, 

d'amour et de respect qui l'accompagnent sur toute sa route. 

— Madame la duchesse d'Angoulème est partie de Vîcby, 
le 5 , pour Lyon-, après avoir laissé dans ce lieu les traces de 
ses bienfaits, et avoir gravé dans les cœurs de ceux qui ont 
eu l'honneur de l'approflier , l'amour et la vénération pour 
sa personne et ses vertus. 

Le voyage de cette princesse à Orléans avoit été annoncé 
officiellement dans cette ville. Il paroit avoir été contre- 
saandé. 

JP. S. Le jeudi 1 1 août , dans la séance de la Chambra 
des Députés j M. l'abbé de Moniesquiou est monté à la Iri* 

. bune, et a répondu aux objections et observations qu'on avoit 
faites sur le projet de loi. Son discours sage , mesuré , mais 
surtout précis et solide , a paru faire impression sur la Cham- 
bre, et après une discussion assez longue, dans laquelle M. Ray- 

' nouard, rapporteur dé la commission, a encore soutenu son 
opinion, après une réplique du ministre, on est allé aux voîil 
sur le projet de loi , tel que l'a voit proposé le Roi. La Chambre 
a adopté ce projet^ à la majorité de \5y voix contre 8o* 



Eloge funèbre de Louis XVI, par M. Pabbé Siret; prix, i fr, a5r* 
franc de port. A Paris, chez Meqnignon raine» rue dei l'Ecole d« 
Médecine, et au bureau du Journal. 



( ï^9 ) 



EtoùE historique de Mane-Chtilde de France ^ reine 
Sardaigne, née à KersaiUes^ le a3 septembre ijÔ^ 
et morte à Napîes i le j mars i8osà (i). 

Dans quelque rang que nous place la Providence , 
la vertu est toujours belle et attrayante par eilesuême'; 
mais fille acquiert plus de lustre encore , lorsque , sur-» 
montant tous les dangers qui la menacent^ elle sait 
résister à la séduction si puissante de la fortune et 
de la grandeur. Etre humble au milieu du faste, des 
cours et jusque sur le trône; s'interdire les plaisirs 
même les plus permis quand tout nous y sollicite y et 
porter toutes les vertus au plus haut degré quand tout 
autour de nous inspire la mollesse et le relâchement^ 
c'est ce qui ne fut jamais donné qu'à un bien petit nom* 
bre d'ames privilégiées, et c'est où parvint ]V1"*«. JVtarie* 
Glotilde de France , que le ciel se plut à former pour 
réditication des chrétiens et pour sa gloire. 

Marie^-Clotilde éloit fille de_ce vertueux dauphin^ 
dont la mémoire est toujours chère aux amis de la 
religion^ et dont la mort prématurée excita tant dô 
regrets. Elle étoit par conséquent soeur de l'auguste 
et malheureux Roi dont nous ne nous rappelons le sou- 
venir qu'avec le sentiment le plus douloureux. Elle 
étoit sœur de cette vertueuse Elisabeth^ si intéres- 
sante ][>ar son dévouement ^ son courage et son affreuse 
destinée. Enfin elle étoit sœur des deux princes que 
le ciel vient de rendre à nos vœux. C'est sans do^te 



(i) i vol. ia-12. 
Tome IL VAmi de ta R. et du il. N«. 54- 




( t5o ) 
tin spectacle consolant pour les amis du trône que la 
réunion de tant de beaux exemples de vertu <lans une 
famille à laquelle ils sont dévoués. Us ne peuvent 
qu'être touches de voir la religion nous proposer des 
modères dans la maison de nos rois , et ils accueille-* 
ront avec plaisir Fabrégé que nous leur annonçons de 
la vie d'uïic princesse , issue d^un sang qui leur est cher. 
M"^*. Clotilde annonça de bonne heure des ^ispo? 
lidons pour la vertu. Des son enfance^ sa soumission^ 
$fL douceur, sa piété se firent remarquer, et méri- 
tèrent les éloges de sa sage gouvernante , la comtesse 
de Marsan. La" sérénité de ses principes et la pureté 
de son cœur la portoient au recueillement, et lui fai- 
MÎent désirer de suivre l'exemple de M™«. jLouise^ 
et d'embrasser, comme elle, la vie religieuse ; mais 
des raisons d'Etat en décidèrent autrement. Louis XVI 
avoit donné sa main an prince du Piémont, fils d'A- 
inédée III : Clotilde obéit, et le mariage fut célébré 
à Versailles, le 27 août ijjSi la princesse appro- 
éhoit alors de 16 ans.. En se séparant de ce qu'elle 
avoit de plus cher sûr la terre, Clotilde alla offrir 
dans une cbur des plus brillantes l'imagé de louteç1[^ 
vertus. Elles hii gagnèrent bientôt, avép l'admiration 
de ées peuples , l'estime et l'amour de son époux , et 
de ses augustes parens* Occupée de ses devoirs d'é- 
pouse et de fille, les malheurs de la religion et de sa 
Êatrie ne la laissèrent pas long-temps jouir de tant de 
onhenr. Son cœur étoit résçrvé à la plus dure épreuve.* 
li'exil de ses frères, la funeste catastrophe du chef dé 
ta maison , et le martyr de la compagne de son ei^-»* 
fànce, le brisèrent douloureusement. 

. La mprt d'Amédée III la fit monter sur le irôae^ 
où ses vertus brillèrent d'un nouvel éclat. Toujours 
bumble^ pieusQ et mpd^^te^ çjle^gard^j, autant que c« 



rang le lui pehnit^ tine extrême siitipli<!;ite dans ^es 
habillemen99 jusqu'à Ce que , en 1794, elle obtînt de 
56& roya! époux la permis&îon de ne porter dans Ja 
iuite qu'un habit de laibe bJeue ; coule^ir qui t*appe« 
loit sa dévotion pour la sainte Vieirge. Elle éioit dft 
toutes les associations piei^ses des danies de Turin. 
Elle protégea partièulièrëment la confrérie dite do 
Saint-Louis^ et institua celle du Cœur Sacré de Jésus. 
Clotilde airoit une grafnde détotion pdbf le Saint-Sa- 
crement , et^ .^'aprè» la permission de soft direc-* 
teur^ elle approchoit de la sainte table- trois fois , au. 
moins I par. semaine. Dans plusieurs occasions ses 
dames la surprirent dans sa chambré y prâf^teméç sur 
le sol, les mains en croix, absorbée dans la médita-' 
tion ou ia prière. Certains sentimens invdtpntaires de 
doiileàr qu'on remarquoit dans son Vis^gè^ ne lais- 
soient pas lieu à douter que son corps ne fût entouré 
de cilices* Cependant sa vertu n'étoit point ïâroucfie, 
ni sk piété purement contemplative. Affable avec lotit 
le monde , elle savoît remplir ces devoir^ que hn im- 
^soît sa qualité de.rrine. Ses blenfâitâ alloienfcbeiS 
cher partout les "infortunés, et son principal sovaf 
étoit de prévenir par ses dons ces crimes où l'indi-^ 
genCe ne conduit qiie trop souvent. Lorsque lesrmal^ 
heurs de ses Etats la forçant à une stricte économie y 
vinrent mettre Une borne' à ses largesses , elle soula^ 
geoit l'infortune par le produit du travail de sea mains, f 
Maris Panarchie qui ravageoit toute l'Europe y' l'exilai 
d'tin pays doùt, pendant 2? ans, elle avoit fait le.bon-^ 
heur, et la chassa d'un trône que ses vertus seules lui^ 
anroient mérité. Abandonnée de tout Vé monde , et 
ga'ayani de sa nombreuse suite qu'tme seule <)amé pour 
compagne , elle donna encore à-sdn épOtfx l'ex^^mplf 
4é là jré%nâtioïi çt de fa^patiiéncd. f" 

la 



C î5a ) 
En passant à Livourne pour aller en Sardaîgne, 
elle em la satisfaction de visiter. le yénërable Pontife 
Pie VI, retiré dans? Ja Chartreuse de Florence; et 
quelque temps après elle eut pinceurs conféireiices 
nvec Pie YII> sou digue suocessc^ur. Jletouméç de 
Sardaigue <en Italie > elle y méma la yenérj^tion d« 
tous les peuples y psa-ticulièrenieut de ceut.d|$ ^ip^ 
rence, IloTne> I^apl^, qui puretit.1 admirer d» plus 
près. Eu tout temps, en:lou4 lieu^ sa conduite, fut tour 
|ours la même; et sop amour ppuT; le prpcliain^ aa 
piëtè , sa résignation ne se démentirent jamais. Clo«- 
iilde avoit appris de bonne heure à mépriser le néàùt 
des grandeurs humaines : tous ses voeux^ tops ses dé-, 
sirs avoieiYt le tâel.ppur objet ; et Diieu daigna y ap- 
peler sa fidèle servante. Sa maladie ne fui pas longue, 
mai^ douloureuse : au inilieu de aeS' souffrances, elle 
^ rappeloit celles de noti^ divin buveur, et disoît 
w Père Afariaao, son confesseur ivc Mon Père! no^ 
tre Seign^uir me fait pari de sa €jMux)noed'épines.,... 
Con^bien e^ ^jsind moti boobeuri..;* ». £llé mourut 
4fii K mort dés justes^ ^ quatre iieârad etvleinte après 
midi, le 7 mars ïSài; a iagé dé t{fittt«lfte^a4»4ii|a 
cinq moî$ et quinze jours. - 

A peine éa mort ftit connue à Napks, que des per- 
«onnes de tous les r«ngs accoururent «n foule aux 
portes du palais du Roi , et demsindoient avec m»- 
tance quelques morceaux des vétanenS de celle qu'ils 
prbclamoient déjà potur sainte. Us les conservèrent 
comme de précieuses reliques. Enfin ,acte6dant aux 
voeuiç de toute l'Italie, et à sa propre conviction. 
Pie Vn la dédara <ùéîéraUe, par im décret du lo 
avril 1608. . , 

. Tel est l'abrégé de V Eloge /^ètôrique de la ver- 
. lueùse reine. Il e^ta^çHiAv^ «implicite^ et par là 



(135) 
même* 3 scmBle inspirer plus de coD&nce. Le9 anm 
de la religion , les bons François sacurônt gre à Tau*» 
"leur d'avoir fait cotanohre cette estnuabre et picnso 
{Princesse , qui but aussi dans la coupe âes- afflictions. 
de son auguste iamille , niais k Ia<|iieHe 6n ne ravira: 
1>lus fe couronne qu*efie s'est ac^se*. La France et 
nbsf ffeoîs ont une protectrice- cfe- plii&y et peut-^lre 
^e éést^ilùlÂâk neg pi^ërè^^iï fkut attribuer h ces-i- 
tsàtion de nos calaniités communes.. Bu«^..s. 



TnJviTfàir de TEgUie sur fîhstitatiàn des-' Epiques ;p€ar 
t auteur des RéflèxioBS^ sur rétat de rEjg^lise (i). 

Nous ne pouvoir rvndreraïqoiudrhmqu!^ 

sixccinct de cetoavri^ycpti n^ viei^ qqe:dfétre publié.^ 

iya sentîrst aîséinent l^raporianoe du suîet quiy est traîr 

téy si Ton veut sei:afpeler^que rio&tituiioQ des eye<{ue^ 

ifH uû des maûfs dlr la Io»g^ persçeutioni exercée par 

rFaucien gonyçciiKQiMiit contre fe cUefde F^glise* ^^^ 

ï^giffif^p:smxB»ja^ pli«r aoua^ses v6EÊ>i>iésV 

prétendit assenmr 1» rdligionr, même à ses caprices. U 

résolut de chaagjerl'ordi^. de transmission téjp^ cW 

ia nâssion sj^vridlUeflie^, et. crut sîassucer^ par Ja ter-^ 

relir; ei la corinipûi^ii ^ assez d'ii^uaiçe sur les ésié^ 

nques y pour l^v^ <jy^irmuMr à secoudjer ses dessçinsi. 

Xie- résultat du coneife^ national d^ ^^^^>, »M>Iltra^J: 

qu'il 9'étoittr<^3ftpe4: Mwieo ise dédatranii îiic^mpér- 

tem pour ofk^r ies^ cbangenueus qu'^n déiiuitidoit de 

lui > le iioncile n^^. porlua mksfà jug^inem wr- le ftmd 

■'■ ' I • \ ' . Il ' ' » ■ . ' ' ^ '' '. ' . 

A Még6^ cbe^I.'CtipQ^rié^pljpciTiviery împri |Xiej>r9*Ubràtres ; . 

et se trouve à Pîâim , 'Sla"9<^^ 

Mpice; iir'i6 5 et cb<es AArieri Le Qère, aAfImrsrfadttîouraafc. 



< 1^40 

de la quefitlon q[u'oo lui àvoit sonmise; .et comme 
l'expërieuce a prouvé que cette question est de na- 
ture à se reiiouveler plus d'uoe fois , il était émineixb^ 
ment utile qu'elle fôt enfin complètement approfon- 
die; c'est ce ^'on a ésisayé de -faite dans l'ouvrage 
que nousaimonçoi;i$. Nous laisserons l'auteur en ex-^ 
poser lui-même l'objet et le plan. , * 

a Personne tr'ignore qu'Une ^^lise particulière^ 
» n'ayant pas le pouvoir de changer la discipline gé^ 
>} nérale , ni de s'y soustraire , elle ne sauroit ôter au 
w Pape le droit ainstituer les évéqlies qu*il possède 
» depuis plusieurs siècles* Mai^ l'Eglise entière le 
i) pourroit^elle ? Voilà ce que nous examinons; et noua 
i) prouvons 9 ce nous semble ^ jusqu'à la démonstra-' 

' >) tion^ que le droit dont il s'agit appartient essen- 
3) tiellement -aux successeurs de saint Pierre^ et qu'il 
» faudroit^ pour les eji dépouiller^ détn^re leur pri- 

-> mauié même. . . *• 

)y Quant à lâr distnbtil;ion des niatières^ toicl l'ordre 
7> qu*on a suivi. •.::... ^ 

'^':^' I) La ^i^rtrîèré pâmé oomitaexicéi^^pàf' Une-histoire 
>) abrogée de l'établissement des patriarcats. On fait 
• j) voit mi'ils ont été tous institués pi^r rautorité de 
» saint rierre, et que leurs -privil^es, parmi les- 
-» quels il feut cmnpter le pouvoir de confirmer les 
•>) evêques^ n'étoient qu'une émanatîon^de la primauté 
» du^ége apostolique. On montre ensuite que les pa-< 
V triarches^ eux-^mêmés otittoojours'éfié confirmés par 
» les Pontifes romains , à qui l'église grecque > de-^ 
» puis' son origine ^oscfu'aa sekispie qui la sépara de 
>) l'unité catholique, n'a pas cessed-atiribuer un droit 
>i'SUppém^'et inaliénable sur les éndinations; 
' }) La secc/nde et la tt-oisième partie. sont consa^ea 
i) à :P9yiV^i ; cpie;. la .iJqctriuQ : 4? Î'^H^^ d'Occident 



( >55 ) 
l> D'éu>ii pas jdlfféi^Dtc sur ce point dfe celle de Féglîsé 
I) Orientale. On explique en quel sens le Pape peut 
» être appelé patriarehe d'Occident, expi'ession dont 
I) quel<^es-uns ont abusé pour tâcher d'ébranler les 
» droits du souverain Pontife surTEglise universelle, 
jj Après avoir repondu aux objections qu^on tire du 
M «ixiéiue canon de Nicée , et fixéJe vrai sens de ce 
» canoQ^y on démcVntre que- les. métropolitains n*a- 
w voient .d'autre aultM'ité que celles qu'ils tenoient du 
» Saint-^i^e , qui les avoit étàbKs , et dont ik éloîent , 
» à prc^rement parkr, les vicaires ;'d*oii il suit que, 
i> pins ou relève et plus on étend leurs droits, plua 
Jt) aussi on étend et on relève ceux de la chaire sur- 
» émineoie qui les l^ur avoit conférés. Si on nie cette 
» origine du pouvoir deà métropolitakis, où est ac- 
», taMé sou» une multitude presqu'bfinie dé témoi-^ 
» gnages qui se snccèdenf^sans iiiterruptioi) de siècle 
D en siècle : si on l'avoue, il faut, i^econnoîlre que 
)f les Papes |>o$sédoient essentiellement les droits 
» qu'ils commnniquoîent à d'autres évéques; à moins 

:>4)i qu'affaetfftu^rde-ae voir dain^ <;et acte qu'une pré- 
1) tention al^osive^ on ne se laisse emporter jusqu'à 
» ce£ excès d'€to nier la légitimité, ce qui fôrceroit 
D de soutenir que- l'^lisé d'Occident, depuis le ïv*^. 

. H siècle, n'a eu qiae de faux pasteurs | proposition si 
» évidemment inipie qu'elle se détruit ae soi-même j 
M l'énoncer., c'est la réfuter. 

» L'histoire des eonciies de Constance et dé Baie, 
» de la pragmatique sanction et du concile de Trente, 
^> prouve qu'en France. niiéiiie on &'i&! jamais mis en 
}} question le droit des Pontifes romaip^ siy la con- 
^ firmatioD des évoques; droit que.l!Egli5e>g;allicane.* 
h fidèle aux prinpipe^ qu'elle ayo^t térités de, ses 

.>! '^juis fondate\irs jt s'est, phieyà protlasuei:. ;]V6q^ 



(i56) 
» dans ces derniers temps y avec uo^ fermeté et oM 
» coostaDee aussi honorable pour elle^ (juedése»-* 
w perante pour les novateurs ». 

Nous nous proposons de rendre un con^e plos 
détaUlé de cet ouvrage, qui nous semble propre à 
intéresser tous les amis de la religion , tant par le fond 
du sujet 9 que parla manière dont il est traité. L'aiiteùr 
prouve, dans l'Introduction^ que le dogme révolu- 
tionnaire de la souveraineté du peuple, dogme funeste 
qui a fait couler tant de sang, et dont Tunique effet 
a été de nous conduire par Tanarcbic à la tyrannie la 
plus horrible qui ait jamais pesé sur aucun peuple, 
a été inventé, au iiv*. siècle, par. des. docteurs qui 
6*én servoient pour combattre la monarchie spirituelle 
du Pape. D'où il résulte, que les Princes ont autant 
d'intérêt que les Pontifes à proserii;e leà doctrines 
schismatiques, qui, en 'détruisant riinité, ne tendent 
pas moii^ à renverser le gouvernement de l'Etat, que 
le gouvernement de l'Église; avec cette diffâreqce,. 
néanmoins, que l'Eglise toujours aj|,^quée,j^ oertnine - 
de tnQmplieï^ touj<cHirs», taiidi^ ji|cw^l^ «iluft de l'Eut/; 
abandonné au hasard des chances hmnaîaes, repose 
presque uniquement sur la sagesse de ceux qui le 
régissent. Cette réflexion, quia pu être quelquefois si 
em^avante, est aujourd'hui pour nous, grâce au ca«i 
raetere du monarque que la ProvidenceiiiQus a rendu, 
le motif même de notre confiance ,' et le gage le plu» 
assuré de notre bonheur dans l'avenir. 

\ NOUVELLXS ECCLÉ^ASTH^trXS. 

P^BÏ^. La ftte de TAssomption a élé cëlébrëe dans k 
Métropole avec toute la pompe que méritoit une sigirattda' 
aolennitë. Dès midi la place ^ur parvis Notre-Dame et 
les avenues de la fa|ksiliquè étoient couvertes de troupes. 



]kfM« ks gardes dii èorps du Roi et de MoNSiEtm occa- 
pèrràl les postes de Tintérieur de Téglisç* A tron heares, 
on commença nones. Peu après, arrivèrent LL. ÂA, RR. 
MaitôfBim, M. le duc d'AugouIème et Madame : après 
avoir fait leur prière à jgenoux, ils se placèrent sur des 
stalles à côte da tr&ne, que Ton à voit recouvert de ve-. 
lonr^ cramoisi sem^ d^ fleurs de lis. On entonna les vê- 
pres. LL. A A, suivoieat, avea une religieuse attention,' 
les prières de rEglise«.M* Fabbé de Latil, aumônier de' 
Monsieur, lui présenta son livre. Un clergé nombreux 
remplissoit le sanctuaire. On y voyoit dix ëvèques, l'abbë 
de la Trappe, et beaucoup d'ecclésiastiques en manteau 
long. Dans les stalles, la Cour de cassation, la Cour royale, 
la Comr des comptes, TUniversité, les Maires, etc. Dan^ , 
le milieu du chœur, des officiers supérieurs et les per- , 
sonnes de la maison des Princes. Après les vêpres 2 on ^ 
commença la procession hors dé l'église , conformément 
au voea de Louis XIU et aux ordonnancés de ses succès- 
sears. Les deux Princes et la Princesse Font suivie à pied \ 

{lendant tout lie trajet. On remarqtioit sur leurs figures ' 
'esprit de piété qui les animoit. Ils donnoient l'exemple 
dtr riBCtt^iUèiâeht. JfMs devious dir^^^ue <jet exemple 9,^ > 
été iimtié^*qite^ki ^rëi^^s^toilW'faUe avec beaucoup; 
d'ordi*e^ et ^jae chacun s^y tenoit dans la posture ik: 

{>ltt5 convenable* MIMU les gardes du corps éloieqt dans ., 
'attitude la plus respectuenseà Lepeuple mèniesemblott^ 
se conformer è l'esprit de ses Princes, et profiter de la 
grande leçon t|u'iis lui donnoient en ce moment. En' ' 
rentrant, le célébrant a donné la bénédiction du Sainte 
Sacrement; après quoi les Princes sont retournés aux 
Tuileries, ver» six heures. 

, — La procession s'est faite également dans les paroisses 
de Paris, sinon avec la même pompe, au moins avec 
édification. Beaucoup de fidèles suivoient la procession 
en récitanttles prièrto , et sembloient se mettre eux et lé 
roya«MMSOtts la protection de la reine du ciel. 

— A U' chapelle' 'du ' Rtrt , il va eu grand officia. ,;^ 
Ijl. ji^^èfoe de-Troyes^ d'après le choix de S. M«^ a 



( .38 ) • 
cclébrë pentificalement , le matin et le saiir. Après t£- 
près , la musique a chanté les litanies de la sainte Vierge ^ 
et il y a eu bénédiction dn Saint-fiacrenient. 

— M""*- la ducfaesse d'Orléans, qui demeure sur la 
paroisse Saint-Sulpice^ a assisté le jour de la fèCe et le 
dimanche précédent, à la grand'messedans cette église. 
S* A. s'étoit placée dans la chapelle Saint^Denis. Ceux 
.qui ont cojmu la piété de M* le duc de Penlbièrre , ai* 
.^xient à retrouver la même vertu dans son auguste fille, 
en qui, tant de malheurs et de chagrins n'ont point al- 
téré cet air de dignité et de bonté propre aux Bourbons. 
. — M. l'abbé Carron fut déporté an mois de sep- 
tembre 179^2, et jeté, ainsi que ses compagnons d'in(br« 
tune , sur les côtes de Jersey* Cette ile servoit alors- d'a- 
sile à une multitude de familles fràhçoises émigrées, pres- 
que toutes réduites à l'indigence* M* l'abbé Carron conçut 
le désir de venir à leur secours, et sans nulle ressource 
personnelle, mais à l'aide de la confiancSe qu'il a voit su 
aïoispirer, il parvint à offrir, i^ un oratoire à la piété 
lies fidèles;. 2^ une bibliothèque choisie aux ecclésiasli'- 
qae«i; 3^ des ressources aux malades, qui, dana la phar- 
macie qu'il établit, trou voient remèdes^ linges et bouil- 
lons. Deux écoles Turent en même temps -eMi^^ertes aux 
jeunes François des deux sexes, auxquels l'honorable 
pénurie de leurs parens ne permettoit pa^^de donner une 
éducation convenable à leur rang et à leur situation ac« 
tuelle. En 1 796 , le gouvernement britannique ayant jugé 
à propos de faire transfiérer les émigrés de Jersey en An^ 
gleterre, l'abbé Carron les y suiviU Là trouvant ^es res- 
sources plus abondantes, il entretint une ohapieUe.au 
centre de la Métropole, en construisit une autre k Sonir 
merstown , village v.oisin de Londres^ créa deux: nou- 
velles écoles^ dans lesquelles les Francis et les Angleiis 
de la dernière classe étoient instruits et élevés €«cifarmé- 
ment à leur état. Ces deux écoles, égalenaeÉit pour* les 
deux sexes, u'avoient rien de commun avec cdtoudi^ 
i!tablies pour les enfans noMes«'Dafis un séminaire, formé 
yar iie^ soias^ vingt jeunes gens continuoient leani'éttid^ 



eecl&t astiques, et ie prëparoieut & entrer dans le «aniv 
tuaire. A peu de distance > qaaraale prêtres, âgés oa i]>- 
firmes, vi voient i*éiml«^ et vingl femmes makides rece^- 
joî^t toosks secours qiie leur situa liou esigeoit. Ouir« 
i^es deuj^ hospices, établis et dirigés par rabbéCarroo^ 
il avoit encore formé nme association de dames pieuses,; 
qai 9e fconsacroient au sdtUagement de ceux de nos com» 
j)atriotes, qi9Î| par leur noa^admission aux secours dm 
gouyeraement j u'avidieitt pas de droits aux hospces, dt 
ne pouvoient obtenir leurs remèdes des pharmacies que 
le comité anglois avôît établies-, et qu'il avoit placiées sous 
la direction de l'abbé Carron. Cetie dernière institution , 
conjipd sou$ le nom de la Providence j fournissoit re» 
mèdes, Tin , linge , habits en tout genre à nos inf<Mi*tu- 
u4a compatriotes, et deux fois par sibmaine nue -soupe 
économique leui* étoit distribuée , ainsi que le charbon 
qti'ils ne pouFoient se procurer en hiyen L'abbé Cairon , 
obligé de d4truire d^ établisseméns si précieux^ et le 
«œùr plein ^e la reconnosssance qu'il doit, à tant de 
titres, aux nobles et généreux habit ans de la Grande^ 
Bretagne, leuj: a adressé des adieux pleins de sensibilité , 
qui aSsxK élé^ttt» vftf ec nne touchante bienveillance. 

^ ' ' PJ'iulf^^éérHlyindeces" divers éidhUssemehs* 

Vpll54^'LS& En parlant de la aomînationide M*Orwdi« 
|ean à la cure 4e Saint*(^ouis, on n'a, dit qu'un mcM: dedon 
prédécetisepr , q^î méritoit cependant quelque- chose de 
plus. M. l'abbéf Sortais, qui ja été enlevé, le 12 joio der- 
nier, n'avoit qiie,4$,]a9«i^ et étoit curé de Sain^Loùis 
depuis pei| d'iinnée«i^. Mais il s'y étoit concilié l'estime 
p^r les vertiis de son ét^« Il avoit une affeètion parti** 
çulière pour les pauvres, et consaoroitaes revenus à- les 
$oulager« Les pauvres honteux sui^toutétoient l'objet de 
ses soins* Il ne visitoit les riches que pour leur bien spi- 
iritœl , pu. ppur ie bien temporel des indigens. On ne 
flout^.ppînt.que son n&èle.ett ses travaux n'aient abrégé 
ses jours,: malgré 1^ .i^emonïtanoes. de ses amis.qui l'et»* 
g^a%t^.4 fi§ modii^r^rt J4« l'évèque lui a pdyé^n jo^^ 



(«4o) 

tribut d'éloges dans le discours d'installàtioii de M. Grand- 
|ean; et ce dernier, dans sa réponse , s'est jpi*oposë de 
marcher sur les Iraces de son jirédécesseur. Ce que noua 
savons déjà de ^es talen» et de son 2èie, nOiis donne, 
k cet égard, les- plus gvandes espérances. Les parois^ 
^ens de Saint-Louis font élever un ignlbeau en marbre 
a» lieu où a été déposé le corps de M. Sortais, et 'uzi 
d-eux, M. Dticis, lui a eomposé traë épitaplie honora^ . 
hie. M. Louis*Jean-^Simon Sôi^éis étdit né a Nc^cfnt-Ie*^ 
Rotrott. 

Montpellier. On a répandu ici avec afibctation une 
adresse au Boi par quelques prêtres unis apec ceux du 
clergé fidèle de MonipelUer. Tel est le titre assez obscur 
de cette brochure qui, en général, n'est pas fort blaire. 
L'*auteur ou les auteurs de c^tte pièce se piquent d'être 
fidèles au Boi, niais ils ne le sont guère à la langue; ce . 
qui est à' la vérité moins important. Ib s'appellent ettx<* . 
mêmes pursn Oui, nous les sommée, s'écrient-iis» Leè 
sommés est on peu dur à entendre. D'antres eiipTeésiôna 
tout ausn peu correctes sont semées datas ce singulier 
écrit, le béguinisme , lesperfides criars de îapopilé atà 
jào^, etc. Les tournures en sont bra^rr^, 'ehiortilléeiiiî 
^fiMlquèft^è risibles. Mais ce qui )èst* fôk clair, c'^t V%srr 
ptl t qui à à icté cette brocha re. Ce n'eàt; pas assuténient ùii . 
esprit dé prudence et de concorde. Où y déclamé coiitr^ 
tous ceKix qui ont occupé des places sous le dernier gou* 
^ei'nement. Ou y désigne d'une manière maligne, on y 
tourne en ridicule, on y fait regarder 'comme devant 
être suspect au Roi, un homme revêtu ici d\me haute 
dignitiS, et qui ne dêvoit pas s'att^idre à être dàioncé 
ainsi par dés ecclésiastiques. Il n'est pas à croire- que 
leurs petites intrigues et leur illisible adressei* nuisent 
beaucoup à ceux qu'ils attaquent. Elles se trouvent trop 
en opposition avec l'esprit et les dispositions ^e S. M. % 
manJtesiées. Comment huit prêtréb, car on n'a pu ea 
Iroever; davantage, peuvent«*ik se regarder comiiie les 
<>rganes de tout un éiocèseD ii'^y 'atMNDitf beatiëbt^^'atAree 
questions à leur faire ^ et qui pourroieni les embarraaseff 



( '40 

ua pea. Mais il rant mieux laiaser tomber dans Toubti 
leur levée de bouclier, 11 n'y aura pas beaucoup de mé^ 
rite à être plus modérés qu*eux. Leur procédé n'est pas 
Jrançùi9* ^ 

TouKNAY. M*^ notre évêque^ pendant son sé)our à 
Borne, a reçu 4u saint Père un bref très-honorable. Le 
Pape lui dit avoir appris qu'il avoit été contraint par 
la vipleifce de souscrire des actes qui énonçoient sa re« 
nonciation au siège de y^mmBy^ mais il ajoute que ces 
actes n^ont pas été approuvés par tut^ qu ils ne lui ont 
pas même été présentés, et qu'ils sont par conséquent 
nuls. Il rengage à retourner au plutôt à Tournay , lors* 
qa*il aura visité les tombeaux des^sainls apôtres et satisfait 
aa piété, et il le félicitedeson zèle et de son courage dans 
des conjonctures difficiles* Ce bref flatteur est du 32 juin 
dernier. M* Tévèque ^'a communiqué à ses diocésains 
par un Mandement, daté du 2? Juin. 11 y parle dei la 
formule d'abdication qu'il fut contraint de copier, le 
1*'. juillet de l'apnée^. dernière,, et. finit, à l'exemple de 
Fénélon, par ces paroles modestes : Nous nous consoUm 
ronê de ce qui ppua humilie ,jpourinà que le miniature de 
la parole que noua OfiHina reçu du Seigneur pçur ivoire 
saruitijwati^,n'^ri,atiit^ et que nonqbatimé 

Vhumiliati^fîujfffft^ troap^u crphaejtn grâep^ 
^fpc^nt .l?ieu.'()n sait que le prélat a été trè»*taTorabl6'« 
ment accueilli a Bome, et que le souverain, JPontilè J'^i 
traité avec une.blenveillai^ce particulière. En son absencef 
ses vicaires^génériaux ont repris l'administration du dio-r 
pèse. La très-^randç majorité du clergé est restée cons*» 
tamment attacn^^ à.^çe prélat,, et la p^-sécuUon n'avoit 

{^a^lété poussée ici aussi loin qw dans un diocèse voisin. 
^ l n'y a point eu d'exil et dVmprisonnement contre les 
chanoines et autres prèti^es, et on s'éloit borné à de» 
menaces qui, heureusement, n*ont pas eu leur effet. 

I I il M— ^— I I I I 

N0lTy^Lt,X8 POLITIQUES^. 



V Pikcais, fo août. Le Jloi, apiis Ja .messe, aoeompagnédeM. ie 
#Mite d^filacas tr^flaaiOUf9(ei9Q|»aes de la cour, es| sorH 



c i4:« y 

de Paris pour aller i Versailles. S. M. éloit éscdriét d'un 
fîmple. piquet de ses gardes. 

A Sèvres, la voitare s'est arrêtée ealourée i^nne foaltf 
innombrable d'habitans de toutea les classes des enTÎrons^ 
qui £aiéôient retenir les airs des cris de râmour^ du respect 
et de la recoonoissance. Le maire en a été Theoreux inter-^ 
prête. ^ 

Depuis Serres jusqu'à Yersailles la route étoît coiiTert<l 
d'un peuple qui bénissoit le retour d'un père si désiré». Par-« 
tout des arcs de triompbe a voient été dressés^ partout oa 
ietoit des fleurs sur sa voiture, sur ses gardes. Souvent le 
lloi s'arrêtoit pour recevoir et pour rendre les expressiooa 
d'amour. 

"Desceniue au cbâteau de Yersailles, Sa Majesté a été reçue 
par l'évêcjue à la tête dé son clergé, par la garde nationale , 
et complimentée par Içs autorités. Les éjëves de Saint-Cjr 
lut ont été présentés, et tous ont été accueillis avec cette, 
bonté qui caractérise S» M. C'éloit un véritable père au mi* 
lieu de ses enfans. 

c( Je suis trop touché , ajouta S. M. , pour bien exprimer ce 
que je sens :, à ces émotions se joignent des souvenirs bîea 
pénibles à mon cœur ^ e'est la première fois que j'entre dan» 
ce château ». ' . 

Le Kor, en prononçant tes fiaroles, aTuît lés jeux-refn* 
jijjs de larmes, et tèua œux qui ont eé ie boâbeur dé Vén*^ 
tendre éloîent profondément émûs/Mais le tnônient le pftit 
toucbapt a été celui on S. M. , étant entrée Sam la chapelle ^ 
s'est jetée à genoux dans le pTus profofid recueillement. Ce 
qui devoit se passer dans l'ame de' S. M. dans cet instant , 
Qtoii bien ressenti par tous cetox qui Pehtouroient. 

Le Roi a visité les àppartemëné, le parc de Yersailles et 
le cfaÂieau dé Trianon. En retenant^ S. H. a visité la ma^ 
nnfaolure rojale de Sèvres, et, après aToir examiné ayec une 
attention flatteuse pour les artistes de la manufiicture^ les 
principales pièces terminées, et plusieurs de celles qui sont 
en fabrication, elle s'est arrêtée particulièrement sur les 
objets qui prouvent les progrès coaslans de. cet .établisse- 
ment dans la pureté des formes, dans la beauté des couleurs 
et dans Pexéctfrion des peintures. Elle a dai^ué témoigner sa 
satisfiieliâB par ces expressions affables qui lui soôt si natu* 
triksy ef pen ime a^pcobatteatiussi ^tisuie pour lea^ arfi 



( ,45 ) 

qu^eocourageante tK>ttr les artistes et pour les oarriers de sa 
mail a facture. * 

S. M. éloit de retour à Paris à six heures du soir. 

*^Le dimanche i4, il y a eu, au Charap-de-Mars, ung 
reTue de' la garde nationale , par Monsieur, frère du Hoc. 
Elle a été nombreuse et brillante. Sf. le duc d'Angouléme jr 
étoit aussi présent ; et Madame , quoique arrivée de laveille^ 
s'y est rendue en calèche. On a remarqué avec plaisir que sa 
saoté paroissoit meilleure. La foule étoit immense, et a té^ 
raotgné aux Princes, par de nombreuses acclamations, sa, 
joie dé les voir réonisl 

-—S. M. considérant la nécessité d'afiêrmîr la discipline 
militaire au moment ou la nouvelle organisation de l'armée 
s^achève, et voulant user de clémence, pour cette fois seule^ 
ttient, envers ceux qui ont quitté leurs drapeaux^ a ordonné> 
le 8 août, ce qui suit : 

I. Les disppsitions dé l'ordonnance du i5 mai , sont appli- 
cables à tous les militaires qui se trouvent actuellement absens 
de leurs corps sanapermission. Ik sont considérés comme étant 
en congé limité. * 

a. Il sera accordédes congés absolus aux sous-oflîcîers et^ 
soldats présens amx drapeaux, dans la proportion qui sera! 
fixée d'après le travail des inspecteurs-généraux chargés" de 
roi^anisation.de l'armée. 

. 3.. 11 9«rA également accordé des congés, absolus aux mi^ 
Utairea^pîApriftdaiis ^'article i?'.\ et qui , dans te délai d'mik 
mc(i$,.k 4aHBi^ de lÉ«pilblicatt«ii de la présente ^ov^Onnance/ 
te seront purâsentés au cbefrlieu de l'arrohdissetifient de leur 
domiciUr^:PQar faire leur réfslafnatîon , appuyée des titrei 
qu'ils peuvent avoir ii l'obtention d'un congé absolu. 

4. Tqii& les souaroificiers.et soldats , désignés dafis l'aHicIa 
précéda, qui n'auront pas obten^u leur congé absolu., et n'o« 
béiroot pas, ddn^le délai qui sera prescrit, à l'ordre de re-i^ 
joindre leur ç^ifs, seront déclarés déseffenrs, et poursuivis 
comme tels. . ^ . . 

^ 5. A dater dé ce jour , tout militaire qui quittera ses dra-- 
peaux sans permission , sera arrêté et ramené de suite au corps, 
pour j être jugé selon la rigueur, des lois contre ja déser« 

6. La geodarmerîe étant spécialement chargée de Farrefl^ 
lalion 'des déserteurs^ il est prescrit aux pfBciérs de cette afrmt 
•V aux soE&-QfiEkaers qoiniaau(}ant chaque brigade^ d'apporter 



, ( 144 ) • 

iax» ce service bi tSgitance et U fermeté qu*!! eiSge plus par* 
ticulîèrement dans les circonstances actuelles. La négligence 
et la foiblesse , à cet égard , seront punies avec une juste sé« 
mérité. Seront é|aleineot poursuivis selon les lois, tons les in- 
dividus qui exciteroîent a la désertion, et favoriseroîeni lea 
déserteurs pour les soustraire à la police du royaume. 

7. Les autorités civiles, et spécialement les maires «i les 
^sous- préfets, sont appelés i concourir à l'arrestation des dé* 
aerteurs, et ils feront appuyer au besoin la gendarmerie par 
les gardes nationales. 

8. Les conseils de guerre spéciaux , créés pour juger les dé* 
serteurs, parla loi du 19 vendémiaire an la, seront convo* 
qciés partout où il sera nécessaire, par les ordres des officiera- 
généraux commandant les divisiçM militaires et les départe- 
mens, et par les oommandans d'armes, et ik procéderont aar- 
le-cbamp au jugement des coupables. 

CussvT (Allier), 5ao^^Mnie.]a dncbessed'Angouléme reve- 
nant des eaux de Vicby, a passé, ce matin, dans notre ville. 
C'est avec un vrai regret que nous avoqs vu s'éloigner de 
nous cette auguste princesse, qui pendant son séjour dana 
nos environs, a répandu tant de bieoiaits sur les infortunés , 
et dont la bonté angélique laisse tout le monde pénétré des 
plus grands sentimens d amours de respect, de dévouement, 
et d'admiration pour l'illustre &mille des Bourbons. Une 
foule immense s'etoit portée sur la promenade des Tilleuls, 
']>our recevoir les adi^ot die k princesse, doacle seul aoa- 
rirem>Qa combloîl de bonheur. La troupe, rangée mar deux 
haies, formoit un brillant cortégç autour de Ta voiture d» 
Bftadame, qui a passé encore une foîa sous un arc de triom- 

Jhe , ou plutôt sous une arche de feuillage que nous avions 
levée lors de l'arrivée de S. A. R. IVoas avons en tout le 
loisir de contempler cette illustre orpl^eline, qui rappelle 
1 tout le monde des souvenirs si chers, et à quelqoes^nna 
de coupables erreurs, qu'Ole est la première à oublier. 

, AVIS. 

Ou a anaoDoé dans 'notre ii«. 3o, un onTrage intitulé : la Science âê 
ia êoniéf etc. C'est par erreur qn'oii a dit qu'il se rendoit k notre bu- 
jeau. Hom pr^enons que nous n'en avons pas reçu un seul exem- 
.plair« i pour les obtanir^ illaat s'adreawr^ à Avignon , ckes Aobanel, 
napitnsiirfibraifB. ^ 



( «45 ) 



pjNÉG)rkrçvs dé saint Louis y Âài de France, pfohonci 
devant les deux Acàdéfnies royales des bellés4ètites 
et des sciences y 'eh ijSa; par M. Tabbé de Bou'-'> ' 
logne, prédiâaieur oriiinaife dujRoi, et aujourd'hui 
éyéijue de TroyesÇi^. 

Eloge de ùms. Dauphin de iFram^y pkre du JUaif 
discours qui remporta.^ en 27^^ > lé prix pi^pQ$épàr 
une société amie dé là reK^ion et dès^ lettres j pw 
lé méme>(^2). 

Nous joignons ces deux ouvrages^ qui sont de la. 
même main 9 et que les circonstances viennent de faire ' 
feparoître. 11 etoit bien naturel que dans le moment où 
Lpuis XVIII remonte sur le trône , si dignement oc- 
cupé par âaint Louis ^ et qu'auroit aussi occupé si di^; 
gnement le Dauphin , père du Roi , si Dieu Tayoit 
permis; il étôlt bien naturel *dis-^je, qu'on rappelât 
au souvenir deà François^ et surtout à celui des âmes" 
religieuses, deux Princes , dont l'un a fait lant de bien 
à la France , èrt dont l'autre offroit de si belles espé- 
rances, et qui tous deux paroissent avoir. été fçrmés 
pour servir de modèles à ceux à qui Dieu confie là 
soin des empires. 

En rendant compte, il y a quelque, temps, . d'ua 
choix de Panégyriques de saint Louis , nous regret- 
tions que celui qu'avoit prononcé M. Tévêque de 



(1) In*8^.; prix , i fr* 5o cent. , et 2 fr. frase de port. Au 
bureau du Joaroal. 

(a) la^S**. *, prix y 1 fr. 5o oent.^ et a fr. frand de port. Au 
même bureau. ^ 

Tome II. L'Ami de la R. et du jR. N*. 55- K 



( «46 ) 
Troyes n'y eût pas trouvé place; quelques mma Ife- 
roDt connoîu*e à boa lecteurs que ce regret étoi^)uster 
0ès le début l'orateur annonce que ce ne sotit pomt 
de$ discussicHis politiques qu'dn doit attendra de lui; 
C*est saint Louis qu'È doit et veut £aiire connottre. 
u Cest le cœur du saint Roi ^ c'est abu ame céleste^ 
qu'il s'attachera à peindre».. En effet ^ smi discours 
nous offre un Prince qui sait éichapper aux dangers de 
ata rangî et se mettre au-dessus des préjugés dé son 
niècle, de la piété duqiid, eônune dune source fé- 
tondC) découlent toutes les auU^s vertus ^ paixe que 
cette piété est vraie et éclairée ^ un Prince sur qui les 
passions n'ont aucun pouvoir ; qui est ferme quand il 
le faut , et toujours juste et bon ; qui sait faire la guerre 
quand on IV force, mais qui préfère la paix à ce qu'on 
Uppellelà gloire; qui, devançant par la seule force de 
son génie des connoissances dont on ne devoit être 
éelairé que long- temps après, réforme dés usages 
barbares, y v substitue <le bonnes lois, et donne aux 
François des mœurs ; (jui s'arrête où la sagesse le veut , 
fait tout ce que fés'^èu'constAnces permettent, et ne 
fait rien au-delà; qui enfin, pour me servir des ex- 
pressions de l'auteur, << a assez de lumières pour ré«- 
iister à la tentation du mieux ». 

Ceux qui, ne pouvant s'empêcher de reconnoifre 
les grandes qualités de saint Louis, voudroient ra- 
)>aiss^ son mérite, lui font deux reproches ; l'un d^a- 
voir persécuté les hérétiques; l'autre de s'être engajgé 
inutilement et imprudemment dans l'éutreprise des 
Croisades. L'auteur ne dissimule ni l'un ni l'autre dîe 
x^es reprck;hes., et il les repoussé victorieusement.' II 
fait voir, quant au premier, que saint Louis rie pep- 
'sécuta point, mais qu'il réprima des factieui,' (r des 
hommes qui étaient autant ennemis de la patrie que 



,(-»47) 
4e kl yénié >» ; qu'il iie chercha qu'à écarter de itsi 
Etats. des nouveautés. qui eu compromettoient le re- 
pos 9 précautions, qui s'accordent fort bien avec uue 
tolérailçi^ raisonuaLle, laquelle «étoit tellement dans 
le coeur de saint Louis > qu'il tempéra la rigiieurd'é- 
dits rendus squs la régentes^ mère. 

,, C'étoit l'occasion de parler de déclamations , ak^ 
, Vès-Q»iltipUées contre, rintoléraoce et le fanatisme. 
I^'orateur prouve combien ell^ étaient exagérées^ ^t 
piur un trè^4^au mouvement oratoire^ il. se demiaode 
c( si rirréligioU), ^i humaine , si tolérante dans ses li-* 
Xf^^ n'est pas au^si destrucûve que les deux mons- 
tres, qu'elle se vante de prpscrire. Aveugles ^ ajoute- 
tf^U^ qonunent pe voyons-nous pas qu'elle va renitU 
placer tQus. ces déplorables exces^ par des malheuf^ ' 
jgion moinj^ déplorables encore; qu'elle, est aussi fq~ 
.Qfiste dans son indifférence, que le fanatisme dans 
s<(Hi.entUousiasme> et qi^ye la triste stagnation du sce|i- 
ticisupie n'est pas. moins akrxaimte que l'effervescence ^ 
du^ie 'r^jSxk que l'abus de 1^ philosophie doit encorp 
m^^^^ Sl^^^ffi^J^^^ L'expé?* 

riii^e.a moptré si ces craintes. etoient fondées et .91 
ces idées^ étoient justes. Quant aux gueire^ saintes^! 
qui trouvent aujourd'hui tant de détracteurs , et (pii 
ppurl^nt ne mam^uçnt pas d'apologistes ^ même re-> 
nomçxés pour leur très-bon e^rit , l'orateur n'a^-t-il 
pas raison de dire qu'elles n'ont eu besoin « que d'un 
c|ief que l'inorédulité put., compter parmi «es héro^ , 
que d'un motif tout profane^ et où, la religionr n'eut 
ppint de part , et enfin que des succès qui npus.eu&r 
aeAt éblouis, pour devenir l'objet d'autant de louanges 
qa'elles le sont de c^n^urës ».. 

- L'Ëloge du Dauphin avqdt précédé de quelques an- 
,]fl^es le PaQégyriq^e de saint j-iouisi; jat que ^e vertus 
- ' ' ■ ^ ' " " ' ■ R a 



C »48 ) _ 

à. celébref enborè, que de regrets à faire revivre! Ici 
ce n'est point un Roi à louer pour le bien qu il a fait 
à ses peuples, pour sa sage et paternelle administre--* 
tion 9* mais c'est un Prince que la Providence sembloit 
avoir destiné à r4%ner, et qui se préparoijt pour cètt0 
grande vocation 9 qui ëtudioit dans le silence et' la 
retraite 9 avec une admirable application, les devoirs 
qu'il auroit à remplir, et travailloit assiduement à s'en 
pénétrer; qui avoit pour cela renoncé aux plaisirs, à 
la dissipation si naturelle à son âge, et « s'essayoit eu 
secret à porter le fardeau d'tme grande couronne ». 
On sait, on a du moins appris depuis la mort du' 
Dauphin, quels fruits de sagesse avoit produits ces 
éludes secrètes, et :sur combien, d'objets elles s'é-' 
toient portées. Rien ne lui étoit étranger, ^histoire y' 
philosophie, beauX'-arts,r politique, religion, il àv<>it 
tout étudié. II a laissé des manuscrits précieux; la 
plupart de ses livres étoient, sur ta marge des pages y* 
Marges de ses remarques; et la bibliot^hèque dç la 
Ghambre des Députés conserve un Cicéron de l'édi— * 
tion de l'abbé d'Olnnet^ qui fut à sqq usage ^^c^^^ 
livres des offices sont enricliis de notes précieuses de 
1« main de cet aimable Prince. 
■ Maù le sentiment qui prédomine dans les écrits- 
•qu'il a laissés , c'est son amour pour la religion , et 
sa profonde persuasion de la nécessité qu'il y a , pour 
le- bien des Etats , pour la sûreté des mœurs , pour 
lé maintien des liens sociaux, de la faire respecter et 
de la soutenir. « Comme il s'indigne , dit l'orateur ^ 
comme il s'indigne contre ces insensés qui s'efforcent 
de la détruire I Ccmime il repousse avec horreur cette 
morale contagieuse de nos jours , qui prépare insen* 
isUttement la décadence d^i'Ëtat, ainsi que celle d'£- 
picure (ee sont «os expressions); eatratuc^ la ruine de 



rémpire robiaîn». «Il avoit reconnu^ cofitiiiue Fora^ 
téaty que ai jamais on rend suspecte la ïôligion ami-^ 
que, on ôte aux hommes le seul filein capable de les 
retenir ; qu'on l'anéanilt si on la change; qu'elle tombe 
à jamais si elle cède un instant ; et qu'en tout point, 
elle né sera plus qu'un vain jeu pour les hommes-, 
si les hommes pensent jamais qu'elle peut devenir 
leur ouvrage». 

Ce qu'avoit pressenti ce bon' Prince, hélas! nôu^ 
l'avons vu se réaliser y et il est curieux de reccmnottre 
que les suites de ces progrès de l'irréligion , l'orateur 
•les peignoit dès-lors tels que nous les avons àujour* 
d'hui sous lés yeux, l^e Dauphin, dit-^ii, « voyôit 
se préparer là fatale rei^oiat/o/ï, l'invasion des impi^^, 
plus redoutable encore que celle des barbares, et à 
sa suite l'esprit de la nation qui &!âlière et qui se 
baisse; la France languissante dans une consomption 
•interne , dont peut^tre elle rie se relèvera plus ; un 
assemblage monstrueux de luxe e:rtréme et d'extrén^e 
misère} de graves bagatelles et de frivolités pro- 
fondes; un m(9ange ihoùi de lotîtes les horreurs aveo 
toutes les grâces, dé tous lés crimes avec tous les- 
agrémens , tous les excès commis au nom de la rai- 
son, tous les écarts au nom du génie ; la dégrada- 
tion des âmes entraînant celle des esprits; des talens 
$ans élévation, des caractères sans énergie, plus rien 
de sûr dans les principes , plus rien de grand dans 
les passions; des systèmes à la place des vertus^ dea 
problèmes au lieu de devoirs, de grands mouvemens 
pour de petits objets, de grandes récompenses pom- 
de petits travaux, de grandes réputations, pour de pe- 
tits succès , et plus que cela encore 9 l'oubli de toute 
vérité , mille fois plus funeste cpie Firréligiom décla-» 
rée,et la fatale indiiféi^ertcé.qi^i, mettant lîn àtowÈes 



les âisputiiss, mettra bientôt le comble a toutes let 
erreurft». Le'Daaphm avoit l'intentioii de prévenir 
;toti5 ces maux 9 et de remédier h ceux cpn existcnent 
déjà* Il iie lui a pas été donné d'accomplir ce noble 
et généreux dessein. Ce n'est pieis non plus, mialgré 
toutes ses vertus 9 cet avantage, c'étoit la palme dti 
^^rtyr. qui étoit destinée à l'infortuné fils qui monta 
sjur le trône à sa place. Espérons qu'après un premier 
mirade &it en faveyi: d'un auitre fils. Dieu lui en ré- 
serve un autre^. et que l'exemple d'un Priiice pieux 
nom ramènera au respect pour lés mœurs, et à l-sc^ 
mour pour la religion de nos pères. ' 

Ces deux pièces d^étôquence , composées dans un 
temps qui déjà, est loin de nous, et dignes de ta ré* 

Stàtation de Jenr auteur, accrue encore depuis, pair 
'autres çbefr-d'œuyre,' se relisent aujourd'hui avec 
autant d'intépêt, et peut-être plus, encore^ que Iprs^ 
qu'èUes ont paru. On doit savoir gré k l'éditeur de k» 
woir remises 80us4es yeux dn public. :..'-. 

** ^' ÊÊÊÊÊÊ th^t i Tiinw fl i i T i i " n II " I 'j^ 



. NoUVEtLES ECCLESIASTKJVTSS. 

-* Rokb; Ctn a pablîë ici une instruction , do S juill/et.^ 
^anëd de la congrégation particulière nommée à cet 
efifet par S. S. Oeite instruction^ confirmée par le sauvât 
rain Pontife, renferme lesdisjposîlions^suiyaQtesx iM*om 
.les ecclésiastiques qui . auiSpient prêté le serment con- 
damné par le saint Père, et qiù nej'aùroient pas ençpre 
rétracté, sont prévenus de le faire sans déliai. On.enim* 
primera la liste. . Ils feront ensuite nue retraite, -dont la 
durée sera proportionnée à la gravité de leur&ute. On 
tisera particulièrement d^ndulgence envers çeu.x.qai 
s'étoient d'abord refusés au serment, et On auraégieifd 
aux circonstances qui ont triomphé de leur fermeté» 



( i5, ) 

S*. C^x ^l SToient éeé bën^fioes à cSiarg^ drames, îet 
o6 afti ft c urs ou prëdicateurs, pourront à raison du acan- 
dAl9 4Hr<lea'ciixon8tatices aggravantes ^ £tre suspens de 
leur» foocHtons pendant un.temps que les é? Jques dëter*» ^ 
mineront* 5**. On appliquera lu mftnie peine à ceux qmi 
ont conseillé le serment., en ayant soin de ^raduei* li 
punition sur la nature des fautes. Ceux qui'auroient 
donné un plus grand scandale, pourront même être inteiw 
dits de toute fonction ecclésiastique. 4*. On traitera dm 
même k plus forte raison les supérieurs ecclésiastique» 

Îui auroient donné lé mauvais exemple, lis seront privée 
e lears emplois ^ & moins qu'ils ne réparent leurs tort% 
par leor repentir. Les évèques procéderont contre les^ 
chanoines et curés qui se aeroi^nt faits les apôtres do^ 
l'erreur, et ^énonceront leurs écrite au Saint-Siège*. 
5^. Quant aux ecclésiastiques qui auroient prononcé cf^a 
discours dans les fêtes ordonnées par Ùanfien gouverne* 
ment, et qui aûrdent flatté l'usurpateur, insiitté le Saint* 
Siège et Scandalisé lés fidèles, lés évfiques les ohligeront 
à réparer ce scandale, et leur interdiront à.a^ moins pour 
«Il temps la prédication et la direction des consciences». 
6*. On tiendi*a la même conduite enjrers ceux qui ont 
accepté du dernier gouvernement dies places qui em«» 
portoient ifispeetKMi;aiG9r46s lie«|^^ piëlé. 7*. On re- 
gaixlera comme dignes d'une punition plus sévère eeax 
q^ui ont pris de» emplois défendus par les canons^ Us se* 
ront non«eeutèment suspens, mais on pourra procéder 
j^ la privation de leurs bénéfices, et on ne les absoudra 
qu'après qu'ils auront fait pénfîtence. 8\ Les (ecclésias- 
tiques qui auroient rétracté leur serment avant ia chute 
du mu vernementfrançois, seront exempts de toute peine»^ 
9^ Dans ia collation des bénéfices , les éveques auront peur 
tèj^e fixe de préférer ceux qui ont souffert ta déportation 
eu d'autrespeines par leur refus de prêter le serment. II» 
•mettront an second rang ceux qui, sans avoir souffert, 
•n'ont pas néanmoins prêté le serment^ et se sont montrés 
-soumis aux décbions pontificales ; et en troisième lieu , 1^ 
' rétractés, eu égard aux circonstances,, à leur repenttr;^ 



, ('5. ) 

et a leur conduite pôslërieure. lo*. On conçollera le 
S9aint-Si<?ge sur les cas les plus difficiles, S. S. a approiiv^ 
celte décision de la congirëgation des cardinaux et arc(ie<* 
V£(][ues3 et l'a transmise a uiçévêques, en les chs^rgeànt d^ 
la faire exécuter dans leurs diocèses avec le zèle et la^dii^- 
ci'étion convenables. 

Paris, Il pairoft que les réclaidnations dès oalholiques 
de ia Grande-Bretagne, au sujet de leurs établisseœens 

' en France , vont être écotitées. Ils demandent j comm^ 
nous l'avons dit^ à rentrer chxtcun dans la possession de 
leurs biens. Leur requête est "appuyée par les commis-' 
paires de leur nation, noinmés pour défendre les droitj» 
des sujets anglois, et les mi/iistres de S. M. ont annoncé 
l'intention d'y faire droit. L^établissemeçit (orme,. il y 
a quelques années, sous la direction d^un administrateiip 
unique, n'^t point reconnu, dit-on, par les évêques cor 
tboliques de la Grande-Bretagne, Cet établissement n'e^jt 
point anglois par le fait. Il ne renferme point d'Anglpis^ 
et dernièrement on a rrfusé d'y recevoir des ëtudJans 

' Irlandois qui s'^ sont présentés. Neuf jeunes gens^ 937 
' ^iràn^ à rétat ecclésiastique, sont arrivés successiyeqient 
aTrlandè, croyant être admis, comme autrefois, d^ns 
leur séminaire. Mais, ils n'ont plus trouvé de séniioaire^ 
çt on a f^ît Toir asieet^^ en les refusant, ^que 1^ i|i|^)ar 
tions des fon'datètirs h^ojent plus suivies^ ejt que l^.Qp^f 
^el iêtâblîssenient avoit' un autre but et un, autre esprit 
"que 1^ ahcîens.dont il avoit pris la place, et dont il 
nossédolt les binons. Il est temps que ces biens retpur<*! 
nent à/leur destination primitive. Ils n'ont point été 
[donnés pçur former une école des beaux^iarts^ ils n'ont 

Jms été donnés pour fournir des boursçs aux étudiant 
rançois. Cest une propriété britannique. Elle doit re- 
tourner à ses légitimes propriétai\*es. Lès neuf jeunes gens 
dont nous parlons ont été fort étonnés de voiij qu'ils ne 
pouvoient plus rentrer chez eux, et que leurs places 
'ëtoient occupées, par des étrangers. Heureusement ci^ 
jeunes gens ont trbuTe plus de bonne volonté dans d'an^ 
tr^ ïjdfeî^l^^ijîdiïcalioa. Quatre d'entr'eux ont été re- 

■- t ■'. : -rV^" 




^us àu'^($ât!i)alrè Sdi'nt-Sulpice, deox aif ciollëgé dit dés 
Ecossois, et trois à PJcpas, chez le pieux et charitable 
M* Coudrm , en attendant' qii^ili» pub^ent rentrer dans 
leur propre maison ^ et y trouver Teaprit et le genre 
d'instruction qu'ils y viennent chercher. 

— Quelques journaux ont annoncé que le Pape avoit 
confëi^ë à Lucien Bonaparte le titre de prince, et un jour- 
nal angloîs s'est élevé contre cette conduite de la cour de 
Home, qu'il regarde comme une offhnae au mondé en^ 
tier, et comme uti çutrctgefaii à la décemx publique.lA, 
est fâcheux qu'arant de crier contre cette mesure, on n'ait 

Eas pris I.e temps de s'assurer si elle étott vraie ou faussf» 
fous pouvons déclarer que lèsaint Père n'a point conféré 
k Lucien Bonaparte le titre çn question. Le fiait est que 
depuis plusieurs années celui-ci avoit acheté, dans les Etats 
romains, des fiefs auxquels sont attachés^es titres. Mais on 
ne doit point prendre ces titres sans le consentement de 
la cour de Rome. Lucien l'a demandé et ne l'a point ob- 
tenir. S'il prend donc lé titre de prince, eomme on le dit» 
.c'è^t de son chef, et sans aucune autorisation. Voilà tout 
ce qui s'est passé à cet égard. Il est & désireif que les jour^ 
nàux qui ont annoncé la nouvelle que nous contredisons, 
veuillent bien la démentir. Il né s^te^t pas juste de laisser 
3ub!fislér \xh bruit qui tendroit à èdmprométtfii^ sagesse 
du souverainPonlife. On connoit^a justice et sîrmodéra- 
tioti , et ce que les journaux anglois ont dit à cet égard> 
non- Seulement blesse la vérité, mais manqùeencore aux; 
convenances. Il faudroit. tâcher de perdre l'habitude de 
parler des souverains comme en pMrioit cl^ui qui nMioi|' 
pas fait pour l'être , et qui avoit intérêt à les avilir. II ne 
faudroit pas accueillir légèrement des bruits qui leur soiit, 
ilijurieux, et qui sont bien souvent destitués de vraisem*^ 
blànce. Nous avons quelque plaisir à annoncer et à certi-- 
fier ique la nouvelle dont il s'agit est fausse , et nocfô soup- 
çonnons qu'il en est de même de quelques autres qui se 
répandent tous les jours, et qu'on adopte avec trop dfe 
«confiance. 

'— Vn^ dépulation des administrateurs des paroisses. 



;dft Paria a eo llioimear de présenter k S. M. Tadresce 
fuivante : 

a Sire» députés vers V. M. par les consèillérs-admi- 
nistra leurs des paroisses de votre bonne tille de Pans, 
nous venons lui offrir Thumble tribut de notre amour, 
do notre dévouement et de notre respect. 

» Âsd<t^iés i nos vénérables pasteurs dans )a gestion d^ 
revenus d^ nos églises; comme eux eonfidens des vceux 
des fidèles, qui, chaque jour, demandoient au Dieu de 
#aint Louis et de Louis XVI le retour de notre légitime 
souverain; comme eux aussi témoins des hymnes dV- 
mour et d'allégresse dont nos temples ont retenti aux 
jours de la restauration, il nous tardbit, Sire, de vo> 
niff devant Y. M. ajouter à tant d'autres ce nonvean 
4émoigQage de fidélité des habitans de cette capitale à 
l'antique rdigion de nos pères, à l'antique famille de nO» 
Rois. 

» Par votre présence , Sire , est enfin marqué le terme 
aux maux de la patrie, aux douleurs de TËglise catho- 
lique. Vos exemples rappetient chai^ue jour la nation 
françoiie i 0es maximes universelles , ^ases foudamen*- 
taies de toute législation ;\Poi/ii de êociéié sccns morale; 
poiht de murale êame religion; poinê de reliffmi eané 
eukftpubUci '^^'^ ' ' .. > *.-.v.ii e*^ 

» SireV il reilie sur vous ce Roi des Rdid, dont'^fa 
main puÎBsafnte vous a, par le pliis manifeste* des mira*- 
clés, replacé sur le trône de vos ancêtres; il veiHè sur 
cea Princes augustes, soutien, espérance de ce trône*; 
si|r cette Princesse adorée, sur cet ange de la France-^ 
qui. fiiemble appartenir bien moins è la terre qu'elle ha- 
hite, q^i'au ciel qui nous l'a conservée. Lui seul roue 
arma de toute la force nécessaire pour soutenir le ppida 
d^ cette CQuronne dout vous n'avez pas hésité à charger 
totrç ft'ont. 

* » Dan3 ce retour général à Tordre que le3 François 
ap^ejçiént de tous leurs vœux; héritier du sceptre des 
Bois très-chrétiéns^ vc» regards, auxquels rien ne peut- 
éc()a|iper^ s'^nrètei^^ont sûr les besoins de la rdigiçm^ doni 



lé BÔri se lie si étroitement à ôelai dé la mdnârclifè. Tout 
ce que vos peqples attendent de votre cœur paternel, de- 
puis loog*tenips V. M. le m^ditoit eiî silence. Dëjà^ par 
da fermeté courageuse ei sa prévoyante activité , chaque 
jour elle pressé, elle bâte lés temps où se fern^eront 
toutes les plaies de l'Etat •, et bientôt, réparant vîngt- 
-cînq années dVrreurs et dé calamités, V. M. nous ren- 
dra lesi l)éaùx jours dé notre vieille France , où se mè-^ 
loient et se conFondoiént dans tous les coeurs c^ déùj^ 
npQis sacj;>és pair qui furent enfani es tant de pro4^g^ .: 
Di£U et le Roi ». 
. LeAoI aréppndjii :. 

« 'Je^Tons remercie des^ senii-mens qtie vcrus m'erprt» 
9^ mez^ vom ne pouvez douter de mon attachement à 
yif^ la religion. Je tâcherai de mériter le titre de fioi très* 
n chrétien que je porte ;^e vous exhorte à secourir cba^ 
» 'cun de vos poêteul'S'^ans leùi*s pénibles fonctioib, et 
» à ce titre comptes sur ma protection ». 

rr:(7c8t p4r erreur q<u lia été dit, dMs i^i journal du 
i5 aoûty que M^e Ç9rdinal Çonsalvi.aUoit repartir ppasv 
Rçm» %M qiiftMir d^Ua. Geogn alloi^it Yienn^ jen qualité 
de nonce extraordinaire. Il nW point questicm^ du àé^' 
p/irtde^MJt Qoocie, etil paçoît. cerMiin queS. Ecq.M. le 
cardinal Consa^vi se mettra ext route, ces jonra^sci Dout 
yieone, oik.il doit suivre la mission pour laquelle u est 
▼eau en France, et pour laquelle aussi il est allé en An* 
gleterre. • >, ; > 

GiYET. Cette ville n*a pas pris moins de part que bienî 
d'autres aux derniers é Vénemens qui ont sauvé là France* 
C'est sans fondement qu'on nous a attribué des procédés 
qui ont eu lieu ici , et qui ne doivent être imputés quli 
des étrangers, lesquels se trouvoient dans nos murs au 
moment de la révolution. Nos concitoyens méritent l'at- 
tention du jgouvernement parle bon esprit qui les anime» 
ïts ont fait célébrer un service pour Lduis XVI , et les^ 
Princes et Prinoeâses victimes de la révolution. iL Ram*^ 



( ,56 ) 

hourgftuTéf àprononcë Toraison funèbre , goi a êié fort 

foûtëe. Desmilitaires qui s'y tronyoleot ea grand nonb- 
ve n'en ont pas été moins touchés que les habitans. La 
.cérémonie a été suivie d'une distribution abondante dé 
pains. Une souscription volontaire , qui a été remplie^ 
de suite y a couvert led frais du service et de Taumône» 
Notre ville espère deyenir le chef-Iiéu d'un arrondisse- 
^ment* 

Âix. Notre chapitre délibère, en ce moment, sur nne 
Question fort grave. Uik'agit de savoir si les chanoines re-- 
prendront la décoration accordée autrefois par Louis XVI 
au chapitre métropolitain. Les uns.son) d'ayis de se re- 
.:vëtir sur-le-champ de cette décoration, moins sans doute 

t)our se distinguer, par cet ornement que pour nlontrer 
fiuv zèle à reveoiir^ux anciens- usages. Les autres disent 
qu'il convie;ndroit de ne pas tant se presser 9, ^ue le cha^- 
pitre actuel n'est pas le même auquel le Roi a voit ac- 
cordé la décoration^ qu'ils ne sont que sept chanoines; 
qu'il seroit nécessaire d'attendre les ordres du Roi, ou 
Ja présence d'un archevêque^ que beaucoup d'anciens 
•chapitres sont dans- le -même cas. Ils ajoutent que Fins* 
Jeu iption Aràiqim êine lege nohlUas ne convient pas à 
tous les membres itu '^apitrey et que peut-être seroit^il 
'& propos de n'en pas faire souvenir. Ôes raisons n'ar- 
prêteront pas, àoequ'on croit, la majorité. Quatre sont 
p.'^ssés de se décorer ,' et on compte les voir au preiniêr 
jour avec le ruban. Il est remarquable qu'il ne reste de 
membres de l'ancien chapitre que parmi ceux- qui sont 
d\;ivis d'attendre. 

Saint -Pét£RS30Urg. Il y a eu ici dans la maiso» 
nç l'Institut des Jésuites, un examen des élèves qui a 
ilîU'é trois jours. Lé minisire de l'instruction publique 
y a assisté. Les jeunes gens, qui appartiennent aux pre- 
mières femilles de Russie, ont répondu sur les objets de 
iVurs éludes, et le résultai a été aussi satisfaisant pour 
U'S parens qu'honorable pour les maîtres. On sait que 
celte maison a été fondée par Paul T^ Elle a, dès son 



^rïgin«, mspîr^ la cohfîaftce, par une suite ^e là r^pli-% 
tation d'habileté qu'avoientles Jésuites pour l'éducation*) 
Elle compte environ quatre- vingt jeunes gens. Les Jé- 
suites ^ont chargés^ en. outre,- du soin des catholiques 
qui sont dans cettje ville, et dont le nombre n^'est pas 
de tàoins de vingt-cinq m ille^* Ils donnent les secouihi' 
spirituels à ces catholiques qui sont presque totks étran^' 
gers, Allemands, François, Italiens, Qt ils prêchent al- 
ternativement dans chacune de ces langues. Ou estime- 
qu'il y a environ deux cents Jésuites en Russie. Leur 
principale maison est Polocz, oià ils ont un noviciat 
et un collège très -fréquenté. La Russie a lieu de âe 
féliciter de les avAr accueillis lors de leur malheur ^ 
et de leur avoir donné un asile. Ils ont fornié dans' 
tontes les classes des sujets distingués, et leur utilité a 
^té d^autant plus grande , qu'ils se trouvoient dans un 
pays où rinstruction publique étoit plus négligée, et où 
il y avoit moins ide secours» Us sont très-considérés dans 
ce pays, où on n'a pas contre eux les ftièmes préven- 
tions que dans plusieurs autres Etats. ' 






i^/t 



pABis. Mardi 16 août, le B.01 k reçu, dans son cabinet,. 
M. Crawford, ministre plénipotentiaire des Euts-Unîs de 
l'Amérique , qui ' â prévôté à S. M« ses lettres de créance. 
M. Crawford a été conduit à cette audience dans les formel 
ordinaires, et pràsenté à S. M. par M. de Lalivè, introduo- 
leur des ambassadeurs. Âpres la messe, MM. les ambassa- 
deurs et ministres étrangers ont fait leur cour au Roi et à la 
famille royale. 

— Madame, duchesse d'Ansoulème, est partie, le 17, &' 
n^ttf heures du matin, pour Versailles. S. A. R. a parconra 
les appartemens du château, s'est promenée pendant près' 
de deu|L heures dans le parc et au Petit-Trianon ; elle est 
revenue par Saint-Cloud a Paris ^ oii elle est arrivée a qua- 
tre heures 



(i5d) 

I7 , daos la forèC de M^udon. IlaitQietit de rèt^r k Ptm à 
cinq heures. 

— Lé temps du senriçe de H. le duc de Grainniont àùprar 
du 'Rjoif CD Qualité de capitaine de ses gardes du corpi.» 
étaot expiré /le 16 août, il a été remplacé par M. le duQ dîa 
Lû:îtcmbourg. 

' «i- M. le duc de Tille^^uier, cfaeralîèr dés ordres duRor , 
ItetItenSiil-'générat' de ses' armées , premier gehtilhokuiiié' de 
lâ-tïbambre de S. M. Liftais ZVI, pëfe de H. te duc ^è 
Pienne, qui lui a soécédé eii sa qualité dé premier ^eriliP^ 
lurniioe, Yient de décédéfe* dans sa terre de Villeqùier; il 
éloH âgé de 78 ans. M. le duc de Piei^ne%st parti daus la nnft 
du i& au 17 pour fe terre de Yîllequien 

■^^ On dit que la reine d'Etruriei qui avoit époiusé lliéri- 
tfèr de Parmeyréetame en faveur de lies droits. Le bruîr d'uàe 
alliance de oetle princesse avec un archîduC ouï a des Etits 
en Italie s'est renouvelé. Cet Arrangement paroit d'autant plua 
probable, qu'il s'accorde avec les |»réletiti6QS de cette prin- 
cesse. M: Goùpy, banquier. à. Paris ^^ âerêtdur de LondneSn 
oii il étoil allé pour faire Taloir les droii;) dé S. M. M9rt€>* 
I«6uise d'CtrnKe, Vient de récevpU' ii^e^nouirelle missi<>a 
pour se rendre à Yiàiiie, . ^ 

des gat^des bàtr^naTibj ifu rojàuttie, :u èbargé le'généraf ^ 
ohefdeéonsigner'dtinsu^ blNlrè dujôùr lè témoignages de 
iitîsfactiofi qu'elle a donnés à MM. lès; cbeft de légion, 
après la r^vmB du Cbsimp-dé-Afai*s. 

' S. A* KV^ (qni^Toit qi^ela gar)d<e nationale, s'éloit rasseoie • 
l^lée et fonpeè pei^âant une pluie forte et contitipelk, a été 

SI us Tiventent frappée 4^ la bellç tenue que oopseryoieot tas 
duaié bataillons 9 <^t du J|iel ordre dans le,quâ ilsoccopoiept. 
leurs lignes de bataille* XcrPHiiice a tu avec autant de plaisir^ 
que dé surprise l'epscuiible avec tjèquel la ^rde nationale ^1^ 
exécuté le maniement des armes et les, évolutions de U^ae» 
et la précision avec laquelle toutes les divisioos ont défilé. . 
. .ta satisfaction du Prince colonel*gériéra1 a été partagée 
par S. A. R..MK''* le duc d'Angouléme ^ qui- accompat^oit 
son auguste pèrC; nt.par M*°*. la duchesse d'Angôutémè/ 



>f«i5 malgré' nneerliuide da ienips^ é voiilii asâîster à la 
revue, et |Mir sa présences augmeaier rintérét 

Les Princes et Màdaub ont été Tiremeot émus des témot* 
gnages d'attacbemeot que la garde nationale a doûûés au Rot 
et i la famille royale, quand LL. AA. ont passé devant les 
lignes de bataillé , eC quand la colonne a défilé. 

S. A. &. MoKèiBOft 9 s'est mis à la tête delà colonne, avec 
le général en chef et MM. les officiers^généraoz , et a défilé 
devant M"^* la duchesse .d!Angouléaie, à U tête de la garde 
nationale, doublement honorée de voir le Prince son eolonel* 
général , prendre ce jrang,.afin de reûdre à Madamb an hoiii«> 
BÇMige dû â. son sexe , à sa naissance et k aes. vertus. 

Plusieurs chefs de. légion. ont prévenu le général en chef 

3u'ii s'étoit formé daâs leurs légîctfis de -seconds hataiHons 
'instruction ; le général en chef a c^ar&é le maréçhal-de^ 
camp inspecteur 6e lui rendre compte de leurs progrès. Lors- 
qu'ils .seront en état de naroître devant lé Prince colonel- 
général, .le général en cnef prendra les ordres de S» A. &. 
ppur une seconde revue* {Moniteur). 

ORiÉAifs. Cette vill^ a eu le bonfaenr de posséder M*"*, la 
duchesse d'Angôui'éme , qui a bien voulu se détourner de sa- 
route pOuf nous faire une visite. Elle f eyenoit de Lyon, el 
a pris à Fonuinebleao )a route d'Orléans. M/ le préfet est 
allé la recevoir à Malesherbes, aux limiter d|e notre dépars 
iemeh\. S. A. R. est arrivée ici, le vendredi 12, à cinq heures' 
dp Kifi;» (<e maire Ini A présenté les vif^f<ipf«ore,«onfitiirea^.et 
{niiftes pi^ductions de notre sol et de nos manufactures. La 
Princesse est. montée dans nne calèche découverte, tirée par 
ks.poÀApi^rs dé la ville en uniforme, et a traversé, au petit 
pas , le Mail , la rue Bannier , etc. , jusqu'à la préfecture. Y ingt«*. 
cinq jeunes demoiselles, vêtues de blanc et parées de lis , ont 
reçu la Princesse à la déBcente de voîtttre,et les cbrps. l'ont hat 
Miguécv Après le diner, elle a fait tinè prouiertadé en calèche 
découvérié, et a parcouru lés principales rues. Les maison^ 
étoieot illuminées et ornées de drapeaux , de devises ei d'em* 
blêmes. S. A. R. s'éàt montrée sensible è l'accueil^ ou'on iiif 
faisoit partout, et aux acclamations dont elle étoit Pobjet. EITè 
a reconnu entr^autres la maison de M. Bard.... aux- inscrip* 
^ions qui y étoient écrites. Ce fidèle serviteur du Ror, ce 
compagnon de l'exil de nos Princes, avoit cité Ijes propret 
paroles de la Princesse, dans deux lettres qu'elle écrivoit à' 
Biittaw. Yoid une' de cet inscriptions : Oui, miôn anah, ifgèi 



cetlê dont iU oni....é (i); quls à genouH , poue demande Uttrt^ 
jgrâce et la paix. La Princesse a été très- touchée de ce sou— 
iredir. // n*y a que M. Hard„.,. qui ait pu écrire ceU& ^ 
a-t-elle dit toat de suite. Les tours de la cathédrale étoîent 
illuminées. La Princesse ^ après a? oir paru à une fête qu'ott 
lui aroit préparée à l'hôteMe-Tille, s'est retirée k son faôteU 
Elle s*est remise en route le samedi matin à six heures. Lia 
foule s'est constamment pressée autour de sa Toiture^ Les ha-» 
kitans et les étrangers , ijui étoîent Ténus en grand nombre, 
lui ont témoigné leur joie et leur dévouement par des cris 
unanimes et répétés , et la TÎlIe d'Orléans n'oubliera point 
cette journée. La Princesse a encore augmenté notre satisfac-^ 
tîon, en nous faisant dire par H* le préfet combien elle éioît 
contente de noire accueiL ^ 

Castei^navdart. Une adressé du conseil mimicipal de celle 
TÎlle a été présentée au Rot par M^ Galabert,, maire. S. M. a 
daigné faire la réponse suivante : « Je suis sensible aux sen— 
» timens que tous m'exprimez a ii nom de la ville de Castel- 
» naûdarv. Le député Martin d'Auch l'honore à jamais , et 
» elle peut compter sur ma protection » . On voit que ce Prince 
n'omet aucune occasion où il peut rendre justice à la vertu et 
au mérite. Oif ne sauroii en effet accorder trop d'éloges aa 
dévouement qui signala M, Martin d'Auch dans un temps de 
faction. Peu de jours après que l'assemblée nationale se fut 
constituée , . un hérault d'armes proclama dans la salle que 
les séances étoient suspendues, et que le Roi tkndroit noe 
séance royale le aa juin. Aussitôt Bailli rassemble les dépar- 
tes dans le jeu de paume. Une voix s'élève, et demande le 
aermept de ne pas se séparer jusqu'à ce que la régéTiératiowh 
publique soit établie. Tous les députés donnent leur signa- 
ture : un seul s'j refusa. C'étoit M. Martin d'Auch. Ce fidèle 
royaliste, bravant tous les dangers, dit avec une intrépide as- 
surance : (( La vi4le de Castelnaudary ne m'a pas envoyé pour 
insulter au monarque et déchoir la monarcnie ; je proteste 
contre le serment adopté » . Ce trait est consacré dans deux 
ouvrages, qui ont pour titres : Précie de ^Histoire de la rét^o^ 
lutiojij par Rabaud, et Louiê XFIet ses vertus, par l'abbé 
Prpyard. 

(r) Oa sent assez ce qui manqne ici, et ce que M. Hard.... avoit omis 
à dessein par une attention délicate , et pour ne pas rappeler des idées 
trop fÂsheusesdans on moment dç joie. 



(t6i) 



t 

te 



SûM té notubre précis d'é>éfués éAn^ù&miAkef dC 
noH'démissionnùites. . 

On peut se rappélei^ que dans notre !{a^. nùilibéro^ 
lioùs doùnâmes une liste des éyêques non-demissiioii-^ 
naîres qui eibtent encore^ et ppus y jjpigutoieis quel* 
i^ués réflexions sur le retabiissi^^t desiiëges épis6e>^ 
ipaux^ et sur rorganîsation iutùre de f^lise 4e France^ 
Cet aitide étoit fait sur des documeus tre^-exacts^ et 
dès le lendemain^ plusieurs journaux nqu9 firent l^boi^ 
heuk* de ioous copier textuellement. Depuis, uude ce« 
|OumaUï> dans le numéro -du i8 aoùty a donne de 
nouveaux renseignemens qu'il annonce oommje au*-" 
thentîques> sur le nombre prëcis des evéques dénus^ 
aionùaii^^et non-démissionnaires. Ces renseignemens 
toutefoii 'Qtf sont poibt parfaitement MactS| et ce 
}Ouma^ %^^ point à se féliciter de nous avoir prévenue 
dur une matière sur laquelle nous osons dire que 
nous spntmes plus instruits que lui« Les détails que 
txnis allons pi'eseniei' sont plus sûrs et pljos complets 
que Ij^s siens. lia sont le résultat de rèiDhènches sok^ 
gnées; et nous avons d'mitant plus de jplâistr à les 
consigner ïg\^ que ceux qui ont été publiés en diffé* 
l^ens temps se contredisent sensiblemeàt» M» Barf 
Imel, par exemple^ dit, dans son ouvragé tiu Pàp^ 
ipt dé éès droits Religieux à ï occasion du' Concordat , 
que sûr zc^ éyéques dei dntiptis et des nouveaux dé^ 
partemenSi SO étoient rnôrOf; qi^é Sa ont donné leur 
démission, et que tS^f- toHt réfiuàe. Ce calcul n'est point 
|U9te. II y avoit, dans rfincienaé Franqe sentem^étit^ 
TomeILL'Jnudelan.etduR.ja^.56. L 



i35 si<%c$ épÎ9copaux. Sur ce nombre, 5i titulairoi 
ëtoient morts à l'époque du Concordat (i). Il n'y en 
avoi| donc plus que 84 yiyans en i8oj. La Quoti-^ 
diehàe , dans f article cité, ne compte que 47 étêchéi 
vacaps par la mort des titulaires. Elle a suivi en cela 
une listé^ imprimée à la suite dés réclamations de» 
cVêques. BâFais cette liste doit être portée à 5i , en y- 
ajoutant les 4 évêc|43es de Corse, morts avant 1801 j 
et qui fkisoient paMë des évéques françois. Quant 
aux 84 pk'élâts vivans en 1801, 5 doivent être mis 
dans une classe à part. Ce sont lés évêques de Viviers, 
d'Orléans et d'Autun, qui avoîent renoncé à leurs 
sièges. Reste donc à 8i,évèques. Sur ce nombre. 



(i) jÈfi^éç^ê de France n^oriê depuis tyga jusqu'en êSoK 

<^'' îiè câMnâl <âe la Iloobefodcàult , archevêque de ^otkëfi\J9, L. <!« 
LevstiD , Kmjy^Hi} R. de Dorfort, Besna^ti ; Fr. de ^n^^V Tours • 
J. M . Dul«u , Arles ; E. C de Brjeiuie , Sens j Y. A. de Màd»d|i^, Lyon ; 
iji, A. de Flao de^ Au£ie^s,e'vèqv»4eDi;p$j[^. f. X. de'Lamert».Saiot-- 
I><^ul'-Trois-CllÂUi|aI.{ J. B. A. de Grégoire, Basas; ^. Cdrtoig. d« 
Quincey jBcllcy; J. F. «. dcF^njel, Lodère: F. d'Etienne de Safnt- 
TecMi , Grasse ; H. Hachette de& Portes, GlandéTe; C. F. S. de Saint-^ 
§i\maQ^ Afdsi M. I». 'de SainK-Anlàtre , Poitiers; B. A. Dorîa , Ajac- 
cio; H. L. n. Desnos, Verdun j J; D. de Cheyliis, Baïeux; A. F. V; dç 
^refëuil; Ifoflitaabstn; A.'C!. d'Antérôchê, Côrido(n; de la Cropie^ 
Aleth'; Fvdé NarBonae-Lara,' Eweax; J. d« la Croix de Castries, 
Vabces 5 L. J. de Sufifren , Kevcrs ; C-, J. M. de Balelis , Tulles- A. F. de 
Ti'alàKijXlbtttaDcês: N. B. de Herctf| Dôl; J. AritiCud de Castellane, 
JVf^iide^^, T..» de iCamlion, Mirjl{ioit : J. de^la^Fèrronaye, Lrsieax; 
L. IJ. de JBruyerçs, Saint-Pons,; J, J. M. <jle Gnernes, Aleria; Y.l. à%- 
^aHochefb^caod, Beanvais ; F. M. Gnasco , ^agone : L. E. de Cncnae", 
^ctjHlTç^ G^Udu'Tillet, Orâuge;-F: J^ F. de ConeôdeSainl-Lnc^ 
Quiinner ; H. F. de Rehaut- Bellesise ^ Saint-Brieux ; Fi G.. de Goos-^ 
sans, le Mans; tr, de Bonal, Clërniont; L. M. de Nicolaï , Cahort^ 
' J.' A/JU 4\Albar«t, Siar)at^,^A. JuMi A. de Brayerés ,• Sàint-Omer * 
J). de^I^astic, Çonserans) A. R,. L. le.Mnitier, Treguier; P L. deta 
iiochefducaut, "Saintes; J. B. À;* de Faye, Olëronj E. J. de Ville- 
vielle « W^cnin«$,A. £. d* Lftytil^ 'P^ig^an; L F. de JoAoaii , 
Jiariaaa* c\ . ; .^ 



( i65 ) 
44^(1) donuèrept leur dëmission^ et même 45> jsî cm 
veut y joindre M, Tévêque de Fréjus , qui lavoitdoi^., 
née avant la demande du Pape. 36 la refusèrent (â). 



-♦sr 



(1) Et^ues démiêêion^air^» en /^cy, 

in*, Aîx; 



L. R. £, cardinal d« Rohan*, éyémie de Strasbourg; F. ^ M. de 
Rohan *,' archevêque de Cambrai ; j. D. D. R. de Bôisgelj 




évé^ue de Marseille; J. A. de Roqiielaure> Seuils; G. F. Momu ^,' 
M^con: H. J. C. de Bourdeilles * , Soissons; M. A. de Noe *, Lescarj 
M. F. de Lorry*, Angers; E. F. de Beausset*, Fréjus; J. M. de Royére*, 
Casiries; Fr. BareaU de CUrac , RoKoes; C G. de la Laseme, Langresj • 
]^. F. X. de Cbampprcin % Toul^ J. A. de Castellihtie*, La?aur; P. J. 4è 




gnao, Meaux; C M. Raffode Laric, Saint-Flour; B. L. M. deChaa-" 
mont*, Saiat'Diez ; A. A^ J^ de Clermont, Gbâlonssur Marne; F. d« 
Moat^gnac *, Taibes: C. F. J. Pisani de la Gai|de, Vence; L. F. de 
Beansset, Alais; A. E. d'Osmond, ComiBee; J. B. de Cbabot, Saint- 
Claude; G. Gortois de Pressigny, Sajot-Malo 2 R. de MëriaTÎUe, Di-^ 
jon ; C. C. C. d'Agoult, Pamiers; L. M. de Basral» Trojes; J. B. M. S. de 
Bonneval, Sençz. 

(2) Ei^êqueëqui eni refusé leur déhUsêiôn hré^ Conàordai» '■ 

Xe cardinal de Iffontmorency % ëyéc|ue de Mets. A* 1R. DîDoli *, af^«' 
cbeTéque de Karbonne'; A. A. de TalUijraiid, Reims. L. C. d^Argea- 
tre' % eVé^e de Limoges; J. B. M. de Cvté*l Auxetre;,L. F. M. H. de 
Gonai^*, Arras; G. F. deMalide*»; Moutpm^^h. A. deiCvrimaldi^, 
I!7oyon ; J. L. d'Ussos de fiiwi9« » Agen ; A> ,€. de Slioolaï:^ Bexiers; . 
Fr. de Çlugny *, Ries ; J.* F. de la Marche *, L^on; E. L. de Flama-: 
rèiis j Périguenx ; J. B. d'Argentré ^ , Sëc» ; P. A. de Bislbeuf* Ayraii-. 
chee; M. J. de Galard*, le jPuy ; S. M. Amelot, Vannes: A. A. de 
Thëiuines, Blois; L. H. H. M. de Sabran*, Laon :Q. B. J. de Bethisr, 
Uzési S. C. P. de Cabnsao, Aire ; S. Colbert*, Rhodez; J. Bi Duchil- 
leau , Çhalons-sur-Saône ; C. £. de la Lanrencie , IJtaates ; F. de Vil* 
ledien , Digne; P. F. de (Jastelnau *, Aqgouléme; F. H. de la Brone , 
Gap; £. de Castellane *, Toulon : A. L. H. de la Fare, Nanci; A. H. de 
CUuTÎiny'', Lombes; G. M. de Messejr ♦, Valence: F. M. F. de 
VintimiUe, Carcassonne; Fr. deBovet, distëron; H. G. Dulan d^Al- 
lemans * , Grenoble ; J. G. de Goucy', La Rochelle ; J. R. AsàeKtie ^/^ 
Boulogne. ■ 

Les ëyéques mar^u^s d'une eteila sont ceux morts depuis Tëpoqu^e 
dp Coixcoraat. . - . 

L a 



( «64 ) 
Xdi QuaUdienne (fit 5j. C'est une erreur. Le même 
loninal suppose que les éyéqlies de Tarbes et de Riélix^ 
quiavoient donné leur démission^ tt qui sigoèrent 
ensuite les reclAmatkms de i8o3 f firent pttr là un& 
Morte de réiraeiaiion^ ce qui ne parott pas concluant» 
Ces prâatSy en protestant contre le Concordat^ ne 
piÀendirent point révoquer leur démissioQ , et la lettre 
écrite par le premier au Pape^ le â8 août i8o3*j r^ 
dane contre la suppression de son siége^ maïs ne re- 
ipoqoe point sa démîssiop. Le même jourtial dît en- 
core quW peut transporter de la classe des démia^ 
«iomiaires dans Fautre^ M.Virèfpe de Tarbes, qu'il 
Tenoit déjji dé nommer^ et qui est ici par double 
emploi ; M* rérâque de Laneres^ qîn a réclamé en 
particulier contre le Concordat; et M. réTeCfse de 
Castries> qui a témoigné^ en mowvnt^ les plus Tifs 
regrets de » être démis. Je ne sais jusqu'à quel point 
ce dernier faât est fondé. L'abbé Blanchard ta plus 
Ibitt encore y et dit que M. de Castriei^ est' mort de 
cJb^gria^ d!ai?«>ir donne m démission. Ce n^stpbkit y 
^ sembleV ém dé t^Ies att^jg^bni quW|>em p^tàt 
àÈ8 dispositions d^un évéque. M. i'évè|ue de'Casbîes' 
Il donné sa démission , et ne Fa point révoquée» U ne 
pem pas être compté au nombre des évêqués non-^ 
démissionnaires. Un ouï--dire n'efiâce pas un acte aù«4 
tlientique. On sait que ces évêques adressèrent au $ou«^ 
Verain Pontife ^ le 6 avril )8o3 , des réclamaiiQM ce^ 
Ttomifues et respectueuses. On y compte 38 signatures*; 
aùr quoi il est à propos dé remarquer que deux 
des signataires ne fatsoient pAs proprement partie du 
corps épiseopal de. France. L'un est M. de Chambre 
d'Urgons, évéque d'Orope, in partibus infidetimn, 
ét'suffràgant/de M. Iç cardinal de Montmorency;^ 



(,ifi5> 
» Metz ! TauCre etft M« Tatbbe <)e k T^our^ nomm^ 
à révéohé de Moalois^ évédié non encore érigée 
Le pr^ziier paroît un: peii étranger à cette cause » et 
le second tt!avoit f9& encore à la rigueur de dunàiB 
à faire valoir» Sur les 36 prékita re^tans, MM^ d^ Rjent 
et <te Tarbea aybiènt préoédeknment donné lew d4* 
mîsfionir Ila> ren^lacèrefi^ dana la li$ie de9 rëelanunay 
M« réveque de Grrenobley qui éteil mort jsn iSo%f 
et M. 1 evéque d'j4uxéite> qni^ ^quoicioe nottpdenMH 
aîondâîre, ne signa pas les roQlaBiatk»ia coBMsnuMÎ.^ 
Ma révéqne de Langea' ne. les a%Ba pas non jlkm » 
jQt ses r^dttnatîons à part > ainsi que i/L FnTAfa^ ide- 
Senezy qui Ap cKt-Hsn , protesté cmiûne 'k «ipprayiiQû» 
de son si^* Amsi^ sur les 8i ereques «vvtané ian^ 
iSoi> 4^ sont 4iéiii^Mionnaiiies sans neatrtntîoni un 
séUM démis want la demande du Pme; 4 ^ idénd--^ 
weuh mm rédsonèrent : 36 ne donnèrent fiosnt/leur 
démission. Quel<piés-uns avoient pamd'jSmivl'idiapCK 
^ iR,le liire^ itiais seulement d'une maiu^ «nndi-* 
tk»ne){€uZ>eu3;^M. Fnriè^ deBeztêrs^etM* riTeqne 
^ Sîsiéaon ^ ont d^ins offert leur démission > epamie^ 
nous laiN^naditdansiKHi^ artidedunuméi^ 3ay6iinQu» 
avons va qu'il ne reaicnt que i4 ^équea qui fiiasent 
proprement nôn-rdémiasknmaifes. C^ peut icomiter 
fiiir Vexaetiludcrde hotcaiculs et de nos données. JHam 
fie f^aom plus quHme t^iaérvation. £a QMtidienn»' 
termme Ma article ea disant que plusieurs JCeiOre h^ 
prélau fpU, ajrunt dànné leur démission, tCainmm jus" 
. ^Hci fait imcsm ofite qui hd fut^ contraire^ paroisseot 
awuloir se mpprbch^ des prineipes de ceux qui toM 
refusée. Nous croyons cette assertion hasardée^ «t noua 
DQ counojssons anonn fait (pu la motive. £lie a l!ai]> 
dVtablir un parti, et il ny a point de parti. Noua no 



Voyoftâ pa»p40nt]ûoî les evéques déihissiotinaires aban» 
•donàeroient lev^irs principes dans un ilfioment où ces 
principeè sont si favorables à une oonciliaCion géné- 
rale ^ et ah Top n'a nen à exiger d'eux. Lesevêques 
non-démissionnaires I qtri ont ccmstamment professe 
-un respect prof(HidtN>ar le Saint-Siège et un éloigne- 
. ment très^prononce poqr toute espèce de schisme , 
, n'ont aucun intérêt à attirer a eux des évéques qui, 

• eu . suivant une autre conduite , ont agi aussi d'après 
.leur conscience y et ont ciif faire le bien de l'Eglise» 

La divergence de leurs opinions' n'empêche pas que 
chacun n'ait suivi des motifs fort respectables. Au 
«uiipluf 9 celte divergence va cesser. Le souverain Pon- 
tife , le corps épiscopal, le Roi n^ont tous qu'un in- 
térêt et qu'un but y cdui de la concorde et de Funion. 
~ Les -Rétentions réciproques disparotiront devant ce 
' biit important, et la paix de l'EgHse et des consciences 
- sera «ssurée. 

Nous n'avons point j^arlé 4es évéques ^es pays réu- 
r ms. tl y a%'oît ^4 sièges entrât; Dix titQlail^es élocmt 
' ittorts; savoir : le prince Maximilien d'Autricbe, ar« 
'' chevéqoe de Cologne ; C F. de Nellis^ évêque d'An- 
vers; Fi M. de LobkovritZy évêque de Gsôid; Ant. 
rBrenanly évêque de Bruges; A.. L. de Lichlervelde, 
' évêque de Namur ; J. C* ¥• Giovio, archevêque d'Avi- 

* gnon; L..J. C. de la Baume ^évêque de CavaîUon; 
IV. J. B. de Monfauoon^ archevêque de Monstier en 
Tarentaisé; C. J. de Brichanteaux^ évêqpe de Saint- 
Jean de Maurienne , et M^ Conseil , évêqne de Cham- 
béry. Un, G. F. de Sali», évêque de Tcmmay, avolt 
été transféré à Prague^ en 1794- Les treize autres 
titulaires donnèrent tous leur démission. C'étoient le 
cardinal de Frankenberg, archevêque de Mdlines; 



( »67 ) 
F. C. J, ffErtIial, aricbevêque de MayMce, e| ça 
même temps évêque de Worms; Clémeut Winc^slas j 
prince de Saxe^ électeiïr de Trêves; C, A. d'AlBefg, 
évêque d' Ypres ; S. B. R* Van Vclde de Mèlror, ëvéqùe 
de Ruremonde; Ni de Waldeirdoff, évéqoe de Spirey 
F. X. de Neveu, évêque de B«^; !• M. Paget, évê-- 
que de Genève; C. E. de Valpéi^e, éil^êque de Nieef 
J. de Béni, évêque de'Carpentras,-E. A. de Beau- 
mont, éyêque de Va\is6p, et F. A\ M» C* de Beau- 
irieux, évéqùe de Liège. On (St que ce dernier prélat 
fut le seul qui montra d*abord quelque éloignement 
pour la démission ; mais il est certain qu'il l'a donnée 
depuis* Ainsi nul évêque étranger ne Ta refusée» 



-•^S^^^-^f^S:^ 



NOUVIXLES ECCLÉSIASTIQUES..^ 

BOYIE» Oft a publié ici la pièce suivante : «Lorsr- 

ÏaeSa Sainteté , par une dispositioit admirable de I(> 
rovrdeneie •divine^ rentra dans les 'domaines pontifi-^ 
4it|iX5 deux sentftnénii opposé» agihri^it ton cœur pa« 
terneL Elle ëprou voit k plus vîf contentement ei» 
se rendant au milieu de ses bons et fidèles sujets, qui 
«voient pleuré sui» son éloignement, et qqi, malgré tous 
les désagrémens et I&s dangers delà persécution , s'étoient 
maintenus dans leur fidélité; et faisoient pour celte rai* 
son sa joie et sa couronne. Cependant la sa^faction que^ 
•SjS,^en éprouvoit «toit amèrement altérée par ja triste 
•idée que i^osteursdeses fiis^ se ployant les tins par per- 
versité, les autres par foîblesse, au système réprouve dU 
déliré qui vient de cesser, s^éloient rendus désobéissant» 
•mi% instructions et aux avis du chef visible de l'Eglise, e^. 
.infidèles à leur devoir envers leur légitime souverain. La 
j«istice exigéoit qiie ces fautes fussent punies^ mats la pi^ 
^ élevant plus liaut sa puissante voix^ suiipendit, ppu« 



leê raifons cirâessos ënoncéès , la rigueur des peiifes affitch. 
iiTes qu^elleè avoieut inëritëes^inéaie celle de TarresitaUcm^ 
•t décida le saint Pèi*e à se contenter de paroîire simple- 
nient désapprouver la toiiduite de ceux qui avoient été 
igiriê, bornant les ine^uinès i nrendre, et sur lesqoelleâi 
elle insiste par rapport éixjù eocîésiaisttquès eoupables de la 
aiènie dësObëitsaneeetde la mèiiie infidëlitë,à l'exercic^t 
des salutaires rémèd.ea prescrits par. les lois canoniques^ 
Ce tendre père trouve dansson cwurniêikiela défeuaed^ 
ses fils coupables. S. S. considéra , dis le principe ,. qu'à la 
réserve de quelques-uns (juaJe. devinrent par unefor-r 
tnelle dépravation de sentimens, les autr^ furent entmî- 
H^s à rerreut,'ou par de conseils coupables, ou parla 
toenace de malheurs qui les ruineroient,' ou par î'hor-^ 
rible perspective de la misère; et ces considérations^ qui 
temperoient en quelque partie son affliction , le déterr- 
minèrent à Uur faire éprouver , après une courte^ mais 
nécessaire mortification filiale, les traits plus particuliers 
et plus manifestes de sa paternelle indulgence* 

Sa Sainteté cependant ne. pouvant plus résister an^c 
impylaiona de son cœur compatissant , pardonne géné-^ 
reusement par le présent in4ultj| ^ui aura son .efiS^t tani 
è Rome que daiis tous ses Etats»» & tous ies^^jeta, ftle^ 
remet toute peine corporelle iqueleonque qu'ils auroieafc 
encourue à titre d'infidélité et de désobéissance , dans le 
tenips du gouvernement usurpateur qui vient de cesser^ 
Le S. P. entend de rendre cette grâce et ce bienfait comr 
muna à ceux qui, d'uue manière biep plus funeste, m 
sont, par une conduite repréneasible^ distingués et beau- 
coup plus compromis que les autres, se rései^vant .seule- 
ment à leur ép[ard , ces mesures nécessaires dans tout goa-^ 
Temement bien ordonné , pour assurer la tranquillité pa- 
Iblique, et même pour leur propre sûreté peirsonneUe. 

Quant ensuite aux charges et aux emplois, S» S, oon- 
ciliant les devoirs de la justice avec ceux d^ Téquité, 
tandis qu'elle veut absolument qu'on ait toujours ùpa 
préférence spéciale pour ses liions et^dèles sujets> et su£^ 




' , (169:) 

Wùt pcmr c(mt 4<^i ont tout sacrifié à la seule fin de se ' 
•niainteâirferihes dans les vrais principes de la religion^ 
et dans leurs justes devoirs envers le souvcitain^ n'en- 
tend pas exclure de sa clëmence ceux qui, bien qu'il» 
aient fait quelque manquement à cet égard , n'ont pas réci^ 
divé, parce que les emplois qu'ils remplissc^entn'ëtoient 
pas de ceqx^ui ëtoient expressément défendus , et parc0 
qu'ils les ontexercés honnêtement , le degré de leur faute 
est isioiâdre. S. S« se réserve de faire passer aux cbefii 
des départemens respectifs les instructions nécessaires à 
cet égard. 

S« S« a là confiance que chacun de ceux dont il s'agit 
dahs la présente notification , voudra , indépeiidamment 
de ce qu'il doit faire pour tranquilliser sa çoi^cienc^^ 
e'il né Ta pas encore fait, correspondre à cet acte signalé 
d'une souveraine indulgence, par un repentir sincère 
«t par nne conduite exemplaire sous tous les rapports 
•religieux et civils'; que si qnelqu'u|i d'euy selaissoit^ler 
à une nouvelle faute du même genre, 014 d'une espèce 
analogue, il doit être convainci; par lui-même que les 
hienfaisans ejSets de ce pardon gracieux cesseroient pouir 
lai ^ que ^és ëgaremens passés vien^^qfÎQnt même c^ 
réunir à sa èhài-ge aVéc les nouveaux , et qu'il ne poux^ 
roît pas échapper à la sévérité du châtiiç.çat qu'il méri;:^, 

teroit. 

I>onné à Rome pour la secrétàirerie d'Etat, le 17 )XkiU 

Ieti8i4. , 

Signé , B* carcUnal Paccj , camerlingue de h 
sainte Eglise, et pro-secrétaire d'Etat j en 
' V absence du cardinal Consalvù 

-^ Sb S. a ordonné aux acquéreurs d'églises ou de cou-* 

Te&s,de restituer ces édifices, qui doivent être rendus à 

leur destination primitive. On les indemnisera lorsque les 

finances de TËtat le permettront* 

Paris. S. £• M^^"* le cardinal Consalvi s'est mis en routo 

^ur Vienne le 19 août. S. Em. se rend au congrès, comixre 

nous l'avions anndncé* M^^* Mazio raccompagne» 



( 170 ) 

. —Le 2 septembre prochain, on e^lébi*era^ Aaﻥi^ 
jllÎM des Carmes de ]a rue de Vaugîrard , un service pour 
Jes ëvèques, prêtres et autres victimes , massacrées en 
.ce lieu, i pareille époque , il y a 32 ans. On sait que cette 
.église a été achetée et réparée par M"**- de Soyecôurt, 
religieuse carmélite, qui y a réuni plusieurs de ses com- 
pagnes, et qui y pratique avec elles les règles de leur res- 
pectable institut. Cette vertueuse dame a en aussi sa part 
.des dernières persécutions. £lle fut exilée à Guise, il y a 
trois ans, à l'occasion du bref adressé au cardinal Maury. 
fiendue à son oratoire, elle y a rétabli les offices de VE^ 
glijfe. On ne doute pas que réjpoque mémorable qu^elle 
se propose ^e célébrer, n'attire beaucoup dé personnes 
pieuses, qui viendront prier sur le lieu même où de gé- 
néreux confesseurs ont versé leur sang. Un ecclésiastique 
distingué par ses talens. M* Tabbé Du val, prononcera 
,im discours anctlogue à lobjet de la cérémonie. 

. — On dit que M. l'abbé des Gallois de la Tour, qui 
. avoit été désigné, avant la révolution , pour remplir le 

aiége épiscopal qu'on se proposoit d'ériger à Moulins, 

«t qui est récemment arrivé d*Angleterre , est chargé 
t^par le Roi d'aller à Trieste, pouç y prendre et raoie- 
-lier çn France les dépouilles mortelles de MM"**- Adé- 
Jdïde et Victoire de France, tantes de S.. M. On sait que 

ces Princesses, ayant quitté la France en février 1791, 
•se retirèrent à Bome, d'où elles se rendirent à Naples 

en ] 796. Elles habitèrent le château de Caserte jusqu'au 
• 35 décembre 1798, que les progrès des François dans 
vie midi de l'Italie les forcèrent de quitter ce séjour. Elles 

errèrent quelque temps, et firent demander à l'amiral 
.russe O^tschacôff d'êlrti reçueà sur sa flotte. Maïs elles 

ne purent être arrivées à temps. Elles s'embarquèreat, 
, à.Bari , sur une misérable tartane, et passèrent, le 5 mars, 

sur line frégate dépêchée par l'amiral russe pour les re- 
.cevoir. Elles séjournèrent quelque temps à Corfou,x>ù 
^on leur, rendit de grands lionneurs. Le i5 mai , elles \ri 
- parlîreat pour Trieste, où il leur fallut encore faire qua^ 



(^171 ) 

irantâtiie. Ce fut là qne M"*. Victoire, qui eloit malade 
depuis long - temps y succomba à tant de fatigues, de 
courses et de chagrins. Cette Princesse mourut le 8 

. joîn 1799» ^"** Adélaïde ne lui survécul que peu de 
temps. Elle finit ses jours \ei8 février de l'année sui- 
vante» M. l'évêque de Pèrgarae, leur aumônier, leur 

. rendit le» derniers devoirs, et prononça leuV oraison fa- 
nèbr-e. M**. Adélaïde éloît âgée de 68 ans, et M""- Vic- 
toire de 66. M. de Chateaubriand ïeur a adi^essé un hom- 
mage dans son Itinéraire, M. l'abbé de la Tour va re- 
cueillir les cendres de ces illustrirs exilées, el les rappor- 
ter dans leur patrie» On se pi-opose également de faire 
venir, en France, les restes de la Reine et de Madame, 

• morteà en pays étrangers. 

NÎMES. Nous avons eu ici, le 19 juillet dernier,' une 

cérémonie particulière qui prouve au moins le bon es- 

jW'it quirègne^Jans notre ville, et le zèle qu'on y a 

•^^pour le sang Vie nos Bois. On dît que quelques mauvais 

{))a»ans y ont t^ùnfê sujet de s'égayer. Mais les roya- 
îstes ferVens , les personnes graves , les amis de la reli- 

-gidn ont applaudi aux pieuses ihtenlions qui ont diclé 
cèite déirfarcbe. MM.^Ies margciilfier^ de tontes les pa- 
roisses de la Ville se sont réiinîs, et ont arrêté de dè- 

"mander à Dieu_i^ par Tînlercession de* saint François de 
Sales ^ la naissance d^un Prince. Le 19 juillet, ils ont 

i entendu la messe dans l'ancienne église cathédrale de 
cette ville. Après la communion, M. Fcrrand, curé de 
ïa palrdi^e, a prononcé un discours analogue à l'objet 
de la cérémonie; après quoi, un des marguilliers, qui 

^t conseiller en la Cour royale^ a prononcé un vœu 
pour la perpétuité d'une famille auguste. Ce vœu porte 
qui! sei-a offert uti enfant d'argent du poids de celui 
dont accoucherôit M°* la duchesse d^Angoulême. On a 
commencé une neuvaine, h cet effet, le l^^ août. Cet 
acte religieux s'est passé avec beaucoup de gravilé^ et 

^de recueillement. On a chanté le f^eni Creator, Le 
clergé de la paroisse y assistoit. Leâ mai^uilliers a voient 



.toi» un CMTgei et «e sont rendus p^eeasîomnthaMnt 
.de la sacrâlie «u choBur, Plasieurs 0oi commom^. On 
rest rendu ensuite i la sacrbtie, où Ton a dreaaë nn 
acte de ce qui venoil de se passer ; chacun Fa sign<« 
Mous croyons qu'on pe «auroit donner trop de. publi- 
cité à cette cérémonie ., et an motif honorable qui I\i 
iospirëe* Tous les bons François forment sans doute le 
.teéme voeu que nons. Nous avons seulement le mépîte 
de l'avoir énoncé les premiers de la manière . la plus 
aoiennelle, et d'avoir invoqué hautement, è cet^ard^ 
la proteclion dn ciel par rintercessi<m d'un saint qui 
aimoit paiiiculièrement la France^ et & qni nous aimons 
i croire qu'elle est redevable de plusieurs bienfaili» 

Cahors. Att passage de M^^ le imc d'ijmgottiêniefttr 
cette ville 9 le chapitre d^ Çaboip a eu l'boimMr 4s«Mn- 

Jtfiçenter S, A. B. Le président du chayibPe, IL FaUié 
e Saunhac , vicaire -général , a. porté lafarole» 11 a rap- 
pelé à S. A. que c'étoit un évèque ,d# Canon, im M. de 
Cbeylus, qui Tavoit ondoyée, en 1775, et îl Ta asi wé e 
du dévoneoient du. clergé et des hwitans de eette ville. 
Le Prince a accordé aux membres d^ chapitre la ppr-" 
mission de porter h f^^iitiM JQ^ tiiik.^^^^ 
il Sait pco&ssion, à touché sensiblement les bons ca- 
ihotlquei de cette rille, et on np fta^^ de voirrénaUra 
l'ordre et toutes les vertus chrftiamiis et aùgiales sons 
Tem^re d'une famille qui donne #e si bons et do si 
MKgieox exemples. 

LvMéviixE. Il est élcmnant fn'on n'ait paa parlé dn 
service qui a été célébré ici pour les {lersonnm de la 
iamille royale , que la révolution a moissonnées. 11 est 
jient-être peu de ville» qui v eienl epporté autant de si|)e 
ot de splendionr. Le cata&lqne é^!t megnifique, M êk- 
«Mipagné d'onxepiens, d'engiliiqdes ut ne statues » dis- 
posés avec beaipcoup de giAt li Oftyilult poorroit nous 
envier l'appareil que noos ]r f v}oii| mis^ et l'empresai^ 
iiiciit avec lequel c^nn $ nUrni iput ce q|^ pouveît 
rendre la cwémonie pifs ënrposante. Un ([fini nombre 



( '75 > 

d^habîtans s'y sont rettdus en habit de deuil. La mémoitci 
ée nos Prînces morla est particulièrement chère aux ha** 
bilans de Lunëvillè, qui ont possédé long-temps leur au- 
guste aàeul. Les enfans de Stanislas ne sauiroient être ëtrai> 
Krs à ceux que ce bon Rot aroit comblés de bienfaits. La 
rraine a joui dernièrement dW spectacle touchant 
Les milttairesj>olonois, réunis à Nanci, ont voulu ^ avant 
de quitter la France^ rendre un hommage religieux aux 
cendres d'un Prince de. leur nation. Ils ont fait faire un 
service très-pompèux au vertueux Stanislas, dans Vé-i 
gltse d» Notre-Dame de Bon-Secours quUl a bfttie, et oài 
est son tombeau. Ils ont dbnné, à cette occasion, ane 
éomme considérable au^ pauvres, ce qui étoit sans douté 
une excellente manière d'honorer la mémoire d'un princo 
qui fut rami des pauvres, et qtii àvoit fait dans toute la 
Lorraine tant de fondations de charité. Notre province» 
rotagée par le fléau de la guerre , a besoin , pour sfi 
consoler de^ses' pertes, de songer qu'elle vient de trou- 
ver, dans l'arrière petit-fils de Stanislas, un héritier d0 
sar sagesse, de sa bienfaisance, et des vertus qui ont fait 
notre bonheur pendant si long-temps. 

' y]kt%1kc^\ (en Espagne^, Je vous avo^spEroiuis de voi:|t^ 
^ètîner dèi iMiVèlles def'mbn voyagé, çt sans cette wo^ 
xnésse, les bontés que vouç avé^ èutçs pour nioi peadaiit 
mon séjour en France, mérildîenl seules que je vous Uinoir* 
gnasse ma recoilnolssance par cette at^eation^ I^ous par- 
tîmes , coninie Voiis vous le rappeleas , le .^ iiiai au matin. 
Pendant toute la route nous fûmes l'objet de la charité la 
plus altentîte. Nous reçûmes entr'autres, à Cahor3,. les 
soins les ptuâf généreux de M. l'abbé La Sève, vicaire-gé^ 
néral du dioc&e. A Carcassonne, M^- Tévêque pe nous 
montra pas moins d'thtéirèt. Les bons habitans de la 
France sembloient vouloir nous dédoihioager de ce que 
nous avions eu à souffrir de quelques-uns de leurs corn-- 

Jmtrioted. Nous entrâmes en E^g(âele 19. Lorsque nous 
urnes sur la ligne qui sépare lé territoire dés deux na- 
iwns; nous chantâmes 1^ TeDetan avec un vif sentiment 



( 174 ) 
de reconnobsapce pour le Dieu i|ui nous a déliYréay Le» 
habitans des pays que nous traversions, se portoieot au- 
devant de nous pour nous féliciter , et nous ne recevions, 
que des témoignages d'attachement et de respect. Nous 
ne pûmes passer par Barcelonne , encore occupée par la 

Sarnison Françoise, qui ne ^ermettoit à pei'sonoe d'entrer 
ans cette ville ou d'en sortir. Nous nous embarquâmes, 
le 25 , à Mataro ; notre navigation fut des plus heureuses , 
car nous arrivâmes ici le 27 au matin. Le roi avoit déjà 
d<mné des ordi-es pour qu'on rendît aux ordres religieux 
leurs couvens et leurs biens; ce qui a été exécuté, et 
déjà nous sommes plus de trente, religieux dans notre 
couvent de Saint- Dominique. $. M. a résidé pendant 
19 jours dans cette ville. Elle y a été fort occupée des af« 
faires les plus importantes. Elle donnoit des audiences, 
expédioit des dépêches, conféroit avec ses ministres, et 
se mon troitûfFable en vers tout le monde. Aussi ce prince 
a conquis tous les coeurs par sa douceur et ses manières 
nobles et engageantes. 11 a visité les maisons religieuses et 
les hôpitaux. Il a écrit une lettre au souverain Pontife 
pour rassurer de son dévouement filial, et le féliciter dft 
son retour dans ses Etats. Il lui demamie la translation 
i Valence de M«V Ver^mundo Afias, éyèqiie.4e.£am()$- 
lune. Ce seroit un choix auquel tout ce diocèse applau- 
diroit. Les processions de la Fêle-Dieu se sont faites ici 
avec une pompe extraordinaire. Il semble que chacun 
ait voulu réparer les outrages faits à la religion dans 
les temps qui viennent de s'écouler. Que Dieu bénisse 
qudques-uns de vos compatriotes. Qu'il leur rende au- 
tant de bien qu'ils nous ont fait de mal. Je vpus assure 
qu'alors ils seront fort riches. ' 



PÏOÛVELLES POLITIQUES. 

Paris. M«'. le due de Berry éstArrivé, le 18 août, dans cette 
ville. S, A. R. avoit assisté a l'office le jour de l'Assomption, 
dans la chapelle cattiolique ou se rendoient ordinairemeni 



noB Princes lorsqu'ils habitoîent Londres. M; de Betlusj, 
é\èqae d'Uths, offîcioît. 

— On parle d'nn voyage que quelques-uns de nos Princes 
doivent faire dans l'est et dans le midi de la France , les seules 
parties qui n'aient pas joui jencore du plaisir de voir des 
Bourbons* . 

— M. le duc et M'"*- la duchesse d'Orléans avec leurs en« 
fans, et M"*- d'Orléans, sœur du Prince, sont partis de Pa-^ 
ierme pour là France. 

— M. Pulbod de Maison-Ronge , adjudant-général sous 
Louis Xyi, et membre du conseil municipal de Maçon, a 
eu l'honneur d'être présenté au Roi et à la famille royale, 
qui l'ont accueilli avec bonté, et qui lui ont accordé pour lui 
ei pour ses fils la décoration, du lis. Cet officier a donné au-^ 
trefois à Louis XVI des marques de dévouement et de aële. 
Chargé de plusieurs missions par ce Prince, il s'en acquitta 
«vec autant de sagesse que d'intelligence. 11 eut entr'autres^ 
avec D. Poirier, la commission de fair« transportera Saipt-> 
Denis les restes des Princes de la maison de saint Louis , qai 
étoient enterrés à l'âbbaye de Royaumont. A Saint-Germain- 
des-Prés, il sauva le tombeau de Childebert des fureurs du 
Vandalisme. C'est à la fois un homme instruit, un militaire 
plein d'honneur, un ami de la religion, et un sujet dévoué 
au sang de ses Princes. 

-«Â-Des journaux anglois^nt publié l'article suivant : 
« Des lettres 'reçues d'Espagne anno:icent une' circonstance 
qai doit produire quelque surprise. On dit, d'après une au- 
torité respectable, que le roi Charles IV a déclaré que l'aete 
d'abdication que l'on a publié, et par lequel on a supposé 
qu'il abandonnoi|r le trône de ses ancêtres, est faux , et qu'en 
conséquence les prétentions de son fils Ferdinand sont sans 
fondement, puisque lui«méme conserve tous les droits de roi 
d'Espagne et des Indes. On dit daps la même communication , 
que ces prétentions sont soutenues p$r le roi de Sicile et par 
le Pape, et l'on remarque que M. Labrador, qui s'est rendu 
à Paris comme ambassadeur de la cour d& Madrid, n'a pas 
encore pu remettre ses lettres de créance » . 

Cet article est au moins imprudent et hasardé. Il pourroit 
occasionner du trouble dans un pays qui a plus besoin que ja- 
maîïi du repos. On croit, au contraire, que l'âge et les infir- 
wtés de Charles IV le déciderool à vivre dans la retraite'. 



Ce qui paroit certain , c'est qu'ea Espagne on est iorî atlaciié 
à Ferdinand, et qu'on 7 redoute extrêmement l'infiuenced'^aii 
miniaire dont on connoit l'ascendant sur l'esprit du TÎeux roi. 



On a oaî dire qné dans les troubles de Tanarchie , anè pëlitiotr fut 

lidresséeà la Convention nationale pour n^lamer la liberté de Madame ^ 

fille de Louis XVI, détenue alors dans les prisons du Tem pie. Cette pëti^ 

tlonsembloit être faite an nom de divers citoyens d*Orlëanf«. C'est soas ce 

titre Qu'elle fut insérée dans les journaux de ce temps. Dernièrement, . 

on a tait encore mention de cette pétition dans la Gazent dt France i 

on y assure qu'elle est Touvrav^e des sections d^Orléans ^ et on la ftvp^ 

pose rédigée par M. de Mersan, le xS avril i^gS. M. Laisné de Vilk» 

levéque , dans deux lettres qu'il écrit au redactebr de la Gazette d4 

France, et qu'il a fait imprimer depuis , déclare être, lui seul l'auieor dtf 

crttc adresse. 11 la rédigea, dit- il, le i*'. juin i ^96, et n'eti fit part qu'à 

M. l'abbé de Casabonne. 11 la signa Laisné- Miron , et sa signature fut 

accompagnée de celle de M. de Casabonne^ qui se cbargea de la £air« 

parvenir a sa destination. Elle fut égarée ou soustraite ^ car on garda sot 

cet objet le plus profond silence. 1|S. de Villevéque en enyoya copie à 

deux joumaksies , et elle parut enfin le 18 juin dans \^ Journal des JVou^ 

veUes politiques , avec le titre qu'il y avdt mis^ Cette adresse exckaot 

de la rumeur parmi les autorités d'Orléans, l^auteur crut devoir garder 

l'anonyme pour éviter des nouvelles persécutions. Peu de jours apr^ ^ 

la municipalité la déclara controuvée et apocryphe. Si les sections i»iis- 

■ent rédigé cette pétition , comment est-ce que la muilicipaUté ne fit pas 

des recherches pour en connohre l'auteur et les signatures? Ouvrage dés 

1 1 sections, comment pouvoit-elle la déclarer apocryphe ? £t si elle a "voli 

«téfedif^, le' f 8 atril , comment demtnra-t^de incooiHie jiisrfu'au' 18 

juin , sans que , pendant deux mois, les journauf n'en aient fait aucune 

mention? Louis XVII n'éunt mort que vingt-un jours après la prten* 

due signature du 18 avril, étoit-il possible, lorsqu on. témoignoit une si 

iusie , une si tendre sollicitude pour l'auguste orpheline , qu'on eût oa- 



i François se seroit rendu coupable d'une pareils 
cela, les sections n'ont pu, du 1 5au 18 avril, rédiger ni présenter cette pé» 
tition, puisque depuis les derniers jours de 1794* leurs assemblées a voient 
cessé d'exister, et ce ne fut qu'à la fin d'ao&t 1795 qu'elles se réunirent 
de nouveau en assemblées primaires. Les registres des sections d'Or> 
léans , en 1794 9 existent encore j poun^noi c^ux du mois d'avril aufoieat< 
ils été anéantis? Indépendamment de ces raisons, Mi de Villevéque a 
trop bonne opinion de M. de Mersan pour le «roire capable d'usurper 
la gloire d'une action, dont il étoit digne sans, doute , mais à laquelle il 
n'a eu aucune partj il ajoute à la fin ^ « qu'il défie l'auteur de la lettre 
» de présenter les registres qu'il annonce avoir été compulsés ». Telle est la 
substance de la réclamation qu'il nous a adressée dans deux lettres, «A 
il reve^diqae l'honoeur de l'adrefse* 



AUX KifiAiCf^kVRS. 

•Taï lu, date le n*. ^7 6k vt>tire Jôtirnât, \^% t^ 
nervations sur la diversité des liturgies de France^ 
t^ui vous ont ét^ âdreiséeé |>ar Un anonyme. I^èrlnettec^ 
moi d'y répondit, et de réfuter plusieurs de ses a#-* 
^ertions. Je respecte infitiimeiit le Br^vîair^ ro'xûaiuk 
Il tisx Pouvrtige, non dé la primitive Eglise, çompo^^tj 
le prétend Fautebr des observations , khâs dés plus 
grands Papes; il est adopte par la plus grande pàrti^ 
de la chrétienté ; il est celui de mon pay^. Voila s^^ 
rement des titres bien r^pecia^les* Mais dès lotion 
temps avant d'en oonnoître un autre, Javois troiive 
qu'il laissoit infiniment à de^er a resprit des ^çnat 
de goût et à la piété des fidèles. 

Si ce Bréviaire «toit le même miî fut établi pieir tes 
Apôtres, ou Gontoît que ce seroit une cispèce de sa- 
crilège d^attaquer, ^rès tant de sièçlesi, un moûu-« 
ment ainsi consacré. Mais puisqueoe respect pour, 
rancîennèté n'a pas empêché de toucher i Touvrage 
de ces premiers fondateurs de la Utui^e', a ^i Jésùs- 
Ghrist même avoit conmiuniqué ses secrets, pourcjuoi 
empêcheroit-il de toucKer à l'ouvrage de leurs suçr. 
cesseurâ, surtout lorsque ces chang^mens sont opér^ 
{tardés successeurs eiu-inêmes? Un siècle invente, 
un autre siècle perfectionne; tout ce c(lii sort de la, 
inain des hommes est sujet à des variations. Les or- 
nemens de l'église n'ont pas toujours été les mêmes; 
Tqîm il VAmi ifc la R. et du H. N«>. 37. M 



(.78) 

leur genre et leur forme ont varie souvent. On oe 
connoissort point autrefois les cIoch«s ni les orgues. 
Or^ puisqu'on a suivi pour des^ objets qui ne parleut 
qu'aux sens 9 les progrès des arts^ pourquoi ne sair- 
vroit^K>o pas pour 4^ .objets qui parlent à lesprit et 
au oœur> les progrès des lumières? Les innovations ^ 
même dans FËgUse; quand elle.i^ P^ftl^Pt de rautofité 
légitime,, npnt rien qui doive alarni^r là piété ^^ 
fidèles ^surtout lorsqu'elles, sont d un genre qui n'ii^ 
téresse poibt la foi ^ et pour ne pçint sortir de mon su* 

{*eiy si Ton n*avoit jamais rien innové dans l'Eglise., 
'office divin se iborueroit , comme au temps des Apor 
trés^ aux agapes et au Pater. ' . 

Voyëns cepetidant si d'autres avantages ne balau*- 
ceroient^pas'fcelui de l'ancienneté. , 

I®. Le Bréviaire de Paris parcouH tout le Psau-* 
tier chaque semaine. 

Celui de Rome le parcourt à peine une fois, dan^ 
rannée. Pendant des. semaines ^ des mois entiers,, on 
répète lçj$ meni^es psfiumes^ .« avec. la< plu&iatiga^i^ 
Unifom^té; pendant toute là' vie, le$ petites heur^ 
et les compliés, sont les mêmes. 

2"^. Êaiis le Bréviaire de Paris, les psaumes sont 
classés c|iaque jour de la semaine ^ suivant letir rap-* 
port avec le rang qi^e ce jour jdent dans la semaine 

Sar excellence, où FEternèl tira l'univers du néant; 
ans cèttq semaine, à-la~fois liistoîre du présent e^l 
figure de l'avenir, où le jour de la création et de Ist 
chute de l'homme, est celui de sa rédemption; où le. 
jour du repos mystérieux de l'ouvrier suprême, est 
Celui du repos de son FiU/adorable dans la tiuit du 
tombeau; où le jour de la création de ïa lumière, est 
^ui où le solçil d% justice rèiidit,^par sa résurrec— 



( Î79) 
tion , à raèire dp monde^ son éeht eï sa pureté^ Pen- 
Êce grande et sublimé^ qui /en mettant B^hs'i^esse 
sous lesyieax des prétnes les graïkleurs dii Dieu créa-» 
teur>^t les bienfaits du Dieu rédempteur, élèVé' li?ur 
esjArit et leur coeur jusqu'à cet être imtnense. Ainsi , 
le lundi y jour où la création commencé àétalér^'^^]^ 
mervtetÛes,' l'admirable psarome ïo3 en retrace' avec? 
pmape le magnifiée tàBfeau.' Amsi , le jeudi , jodi| 
de l'uislitutioa du Sacre'n^efàt adorable^ les psaunies 
ne parlent que de repaè/de nounîture, des effiisions 
d'nn ^œur ravi dé reconnoissance dans les communia 
calions de sion Dieu. Ainsi, lé vendredi, les psaume^, 

Îropliëtiques annoncent la mort du Sauveur. Ainsi ,' 
none de ce jour, heure à laquelle lé ïils de DieU* 
expira, le psamne ai met dans' la bouche dû prêtre 
les propres paroles que ce Sauveur adorable prononça 
Ininmême sur la croix, rappelle ses ignominies, et 
prédit- les ll-ioUiphes qui étoiétii attachas à' sa mort* 
' Dans le romain, an coniràiré, les psaïunes sont 
rangés par Fordbre dt^ leurs niïmérbs, c'est-à-dire^ 
iana ordre, sonâ intention, sans intelligence, et n'ont 
aucun rapport entr'eul,'ni à* là féiie à laquelle ils ré^' 
pondent. 

• 5^. Dansie Bréviaire de Paris, les invitatoires, lès 
paauQieè, les antiennes,, les versets, les répons, les 
capitules, toUt a un parfait accord f de sorte qu'on 
peut dire que chaque partie , chaque heure dé 1 of- 
fice , est im cours complet sur la fête du jour. L'an- 
cien et le nouveau Testanàenty «ôut rapprochés et 
fondus avec un art si admirable , qu'on ne peut s'aper- 
eevoir dans dcfux lignes, qu'elles sont tirées de deux 
livres différens. 

- Dans le roinain, les invîtatoires , les psaumes y le^ 

M % 



91K1111 rapport eotr'etti( ^^mk la Cêd» â)i fpor. SU floot 
même quelquefaUtçÛismem places , ijp»'U« présent 
tmp un jens contraire à celui qu'ils Gonfiwdeiit Ëtt 
vpici un exemple : Dans un nocuune de je p^ç 9sàs qoei 
pfl^cç^ le lecteur dit : IfoUteJieri $icut ^e^^ia et rnubis; 
iç choeur répond : Qisijbm non est intellectus. Le leo* 
Ùtur ajoute •' Gloria Patri^ ^ J^Uqei ^ritm sancto $ 
le chœur répond epcore : Quibus 1^ €s$ inÊeUectm^ 
C^tte répétition eu cet içndfoit est fort d^^oée. Veirt^ 
ou à. présent un eKmplc du ipàéiue gepra dapsle Bré-^ 
viaire de Paris?le voici : Paus l'office ;de «aipt Eûenoe^ 
le lecteur dit ; Nom potcrat romté^re sapiemiim H. Spi-» 
ritui; le choeur répond : Qui toqifebaUidt. Le leeteiir 
ajoute: GlfiriaPofiietFî^petSpiritmsém/^^ 
r<épond encore ; Qui. Ipqfnfiias^urn yoilà.d^^,^Mmi)^;Î09 
^t des rapports s^isfabap^ pour la pi^é.: ç'e^ peujt- 
être la ce que l'auteur d^i^ qhseryatiqiisy^ ff>pelle 4f9^ 
j^fstfijitions àVesprit'y, ççi;^ u accusera pas le^ ramw de^ 
llr^tontious pareilBeiu • ; . y , ? ... r. 

40. Dans le llréviair^} de ^^r ^W^iffé, \^ Kyiime# 
^t les oraisons» il xCj a pjaif ui^ ^eifl j^çf ^ui ne soU 
tiré de l'Écriture. La main des hommes n a osé y 
toucher i, , que, pour clfQÎrâ*) d^us c^ ^«)r îiiia|ieiiie ^■ 
]pk fleurs dontt ellea distillé le n^iet? E^ocor^^ powTi 
ifû^ux, qonsacrçr, pes Gqmpo^U;io^. buni|ii|ies> et le», 
iteodire digues de figurer au milieu d<^,ins(Hratji>n9 à» 
ll^prit saint, l'Ecriture saisine est foo^iie dans quelr* 
que^ hymnes avec un, art adonrahlej.sai|s que la^po^ 
sie y perde de ses charmeâ^i. ni le texte de sa pré<9k^ 
sîon. J'en citerai deux qxeinpiesjK rhyoHie de l'A^^niÇ 
et celle de l'Ascension. • 

Rçrate, ^li, desuperiOtnuherpluûntjfu^t^mj (fp^^; 



riutur terra, et germinet saluatorèm. VoUï le teit0 dl 
rEcrilure; voici la traduction: 

Roratê, pœU, dêMUperi . ,, i .^ 

. ,JuUu^fnque fœciu^dù teinu. , ^ 

Complexa tellua perdiio 
Vrbi êaiuiem g«rminet, 

f^iri Galilœi, (pud adiniram^U aspwmiéf m Cœbumf 
Sic Jasus qui asmmptus est à ih>M....«...^ ^ t^^tfli» 
Voilà le teste; voici la traduction : < . 

Q»id ohsiupentgê , suêpiciiia poh , 

u vâê, êumitm, éUëcipuU , ueum? ' ^ 

Vi nunc rtdempior êcanda a9êrm , 

Sic veniêt m^iuemduê^ ultor.. 

Dans le romaitt^ au contraîrc, oiû rehcotïtre très- 
. Fréqueiîiment des ver^ts, des antiennes^ désrljrbt& 
<jm ne sont point tirés de rEcrltore; et quand ^* par 
Iiasard^ quelque^uns sont pris dans FEofitUre, îlk 
9ont si mal adaptés et si souvent répétés dans d'autrA 
offices^ qu ils sont quelquefois un défaut dé plus; A 
«Il né peut trop s*étonner que des hommes vers5 
dans FÈcriture sainte, de savaps théologiens, d* 
Papes distingués par leurs Itunières , aient trouvé A 
peu d<6' tfbôsè à prendre dans une mine si fécotide', 
qu'ils aient été obligés d'y suppléer de leur propre fond* 

S*'. Dans les fêtes de FAnnonciation et de la Pu- 
rifii^tibi) , .le Bréviaire de Paris ne voit que J'intiar- 
nation du Verbe, cït sa présentation au tetttf>fe/Ptet^ 
si^ grande et conforme à Tintention de ITEjgtlàe'ffâni^ 
l'institution de ces augustes fêtes. 

Le Bréviaire romain les confond aveé les fêtes *pr0r 
près H la saiiite Vierge seule, et ne cbnifoft'd'aiilîfe 
hyiwîé ({xxi^VJtsie Maris stetta. ' ' . 

6®. Parl^rai-jc maintenant du chorx des leçons , du 



màt «q^is et de la parfaite latioilë àes Vgendéël 
Parlerai-je surtout de ce$ hj'rones admirables qu'où 
croiroit plutôt Touvrage du fameux lyrique du siècle' 
d'Auguste^ que d'un poète ffançois dé nos jours; de 
ces hymnes qui tour à tour teadtes et élevés, réunî&- 
sent à-Ia-fois ce que Tespril a de pKis délitât y le sen- 
timent de plus affectueux ^ le génie de plus grand , 
là' p6ësié de plus sublime? J'aurois trop d'avantage 
<si î'ëtablissois un parallèle entre le Stupete getties, le 
StaUita décréta Dei, le Linquunt tecta tnagi, le Pn>- 
nùssa tellus, etc. , d'wie part ; et de Tàutre, le Desi^ 
deratus gentibus cujus per ahwm Jusus ^st^- Y'Egres^ 
sus honestissinuL virginis nuHtis claksutd, le Lavacra 
puri gurgitis, le Noctwn phahiasmata , et le IVe polr- 
bianiwr cQTpora, et tant d autres pièces où ja simpli- 
citç.paroît poussée jusqu'à l'excès. 
. .G'e$it pourtant dans ce& pièces que Faiiteur tles Ob- 
servations trouve plus d!onctipn que dans les chefs- 
d'œuvre de Santeuil et de Coffin. Pour moi, je ne 

% 7^> A tQus ces avantagés incontestables, il faut ea 
joindre un qui n'est pas à dédaigner, dans ces temps 
surtout où la, rareté des prêtres fait^ser sur quel- 
ques prêireç le fardeau réparti autrefois sur un hi&i 
Elus grand nombre ; c'est que l'office de Paris est 
eauooup plus court que celui de Rome. 
^^. C^s^ avantages , dit l'auteur , peu^ertt-ils se com^ 
paf^r iir cçux qui résultent de celte)unanimité de senti" 
mens et a expressions qui naissent de la seule unité 
de liturgie ? 

, rjfon, puisqti'ik les surpassent. D'ailleurs, que sont 
.le^l mots wprès de Dieu? VunanitnM de sentimeni 
est dans les seûtimens, et non dans les pàroles*^ Il est 
très-désirable^ i^im doute, qu'U n'y ait qu'une seule 



(i83) 
Khirgle, Comme il- n'y a qu'une seule Eglke et une 
seule foi. Mais ôe n'est pas^ x^ semble, à ceux qui 
jouissent d'un travail plus {Parfait à y renoncer pour 
en adopter un autre dont tout le monde doit recon-^ 
noître les imperfections. 

9<*. Quant aux conseils donnés par l'auteur des Ob- 
servations, et par M. Choron, de rétablir le chant de- 
V Eglise de Rome dans toutes les églises de France y ils* 
seroient plus plausibles que celui d'y rétablir l'office 
romain. Ce chant nous a conservé, quoique biai dé^ 
figurés, les restes de cette musique des Grecs, dont 
les anciens racontent tant de prodiges , et dont lea^ 
foibles monumens échappés aux ravages, dU temps ^^ 
n'en produisent plus d'autre, que l'étonnem^it qu'ils^ 
enraient.. tant prpduit. Mais pour rétablir ce cîiant 
dans la liturgie de Paris, il n'^sl pas besoin d'y réta« 
blir l'office de Rome. Ces sortes de chants non me* 
sures, et faits sur de la prose, peuvent soidapter à 
tQut, et les paroles de la liturgie romaine, sur les-^ 
quelles ik soivt, n étoiei^ pa^ plus ooupékpour. 1*» 
prosodie des Grecs ^ qjue celles d^ là liturgie pdri-# 
sienne. 

Au surplus , il ne faut pas crofce , d'après cet éloge, 
fastueux, quq tons les morceaut du chant grégorien 
soient dignes de leur renommée. Il en est queJc|ues-^ 
uns vraiment d'un caractère original, et préférables^ 
à la plus belle musiqufe ; ce sont' : rinttoït et le gra- 
duel du jeudi-saint ,' (^(lierques répons de la- semaine 
sainte, le Domine non secundum, eiVjidju^^ nos 
Deus du carême ; la prose , Toffertoire et le Libérât 
des morts; le Sacris solemniis, la prose du Saint- 
Sacrement , les quatre grandes antiennes ^e la sainte 
Vierge à complies, lé rexiUa régis, le F'eni çreator,. 
les messes des doubles, die la saînte Viiergê , des dih 



( m ) 

mançkes du carénée et de Pâques. A part ces mor^ 
ceaux y tout Iç r^3te.est.très-çpmmun, et souveut d*ua 
caractère si vague^ qu'on ne sait en quel ton on estj^ 
et que y sans le livrç^ le cbaû^e le plus exerce ne 
sauroit donner Fintonation convenable. Or^ la plupart 
des morceaux que nous venons de citer ^ont dans la 
liturgie de Paris, conime dans celle de Rome; riea 
n'est si aise que d'y adapter le reste. D'ailleurs la li? 
turgie de Pans a eu tout une richesse qui doit ins^ 
pirer de l'epvîe, et n'a rien a envier; car sur les huit 
tons des psaumes^'elle a quatre variétés de plus que 
le romain p. et touies forjt belles ; le chant des hymnes 
du mètre ïambîque , inconnu dan& le romain , et celu) 
des proses des grandes fêtes, est très-noble et très^ 
înajestueuT;. ^ ,.. ' 

D'après tout ce que nous venons de dire ^. il sei^ible 
qu'il faut plutôt engoger les églises dfe France qui ont 
encore le Bréviaire romain, à prendre celui "de Paris, 
que celles qui Qnt pelui de Paris , à le quitter pour 
1 autre. Là religion le, permet^ Joi bon ^ût^ la raisoii 
et le sentinient l'ordonnent. 

Au reste , je tranche la difficulté , fallut-il renon^ 
cer pour cela aux jbeaux morceaux dû chant grégo- 
rien, et ce chant fût-il encore plus admirable que 
tiput ce que la musique ancienne et moderne a jamais 
produit de plus beau, il faudroit encore le sacrifier 
s'il n'y ayoît que pé. moyen de conseryei: dans l'Eglise 
u^ ouvrage (pie je regarde comme une des plus beUes 
conceptions jcju'ait enfantées l'esprit humain. Quel 
plaisir pouvup, prêtre éclairé, en remplissant un dc- 
vqir que l'Iiabîtude rend trop souvent insipide et rxxpf 



notohe, dp faire, pour ainsi dire, un cours de litté-^ 
rature , et de nourrir son goût en nounîssant s^ piçté ! 
J'ai ri]om^eur d'être ^ 




( 185 ) 



NouVEtLlS ECCLESIASTIQUZ^l 

' ' BoME, S. S. Tient de prendre une grande mesure qo^ 
éioii d^jà dnnonoëe depuis quelque temps, mais que la 
iagesse du souverain Pontife avoit touIu peser et mûrir» 
Elle a rétabli là société des Jésuites dans son ancien ëta^ 
par une constitution solehnelle qui commence par ces 
mots i Sollicttudo omnium ecclesiarum, et qui est daté^ 
du ^ des ides d'août. Le S. Père fait mention des ina* 
tances qui lui ont été faites', i cet égard, par des per- 
sonnes de tous les rangs et de tous les pays. Noua don** 
nerons dans le numéro prochain cette pièce intéressante, 
que nous avons teçue trop tard pour la faire.entrer dana 
celui-ci, et qui doit tenir sa place dans Thistoiré de l'E* 
glise de ces derniers temps. 

Paris. La fête de Saint-Louis a été célébrée d(uit 
cette ville avec nn empressement général. Il semble que 
nous ayons, voulu faire amende honorable pour tant de 
ie^es PU U religion n'ayoit pas^lus de p«vt que l'allé- 
gresse publique, et dont la police seule taisait les fraii. 
Ici il n y a voit point eu d'ordre de fermer les boutiques > 
et toutes l'étoient. Les fidèles s'étoien t. portés en grand 
nombre dans les églises, où presque partout l'office aiété 
Hiit avec beaucoup de solennité. Chacun s^^t empressé 
d'aller ofiFrir i Dieu ses prières pour la prospérité du 
règne du fils de saint Louis, et pour la perpétuité d» 
cette maison , qui est autsi nécessaire à notre bonheur 
qu<3 nous pouvons l'être au sien. Aux sentimens d'une 
juste recçnnoissance pour le passé se mèloient de pieuses 
demandes pour l'avenir. On a remarqué que beaucoup do^ 
personnes ont Voulu participer, eu ce jour , % ce queift 
religion a de plus samt, pour solliciter plus puissamr 
ment les grâces divines sur ce royaume. Hors des égUnes, 
le spectacle, sans èlic aussi édillafit, n'éloit pas moina 
curieux. Le mouvement étoit géoféraU On vuyoit bien 



(i86) 
que cette (Site ne rëveilloit point de (Scheax souvenirs, 
et qu'elle ne coûloit point de larmes. Y a~t-îl en effet 
de plus beau jour pour un peuple que la fke d'un boa 
Roi? 

. — M. de Coucy , ëvèque nourdémissionnaîre de la Ro* 
'cbelle , arriva dans cette ville , le s i août. On sait qu'il fut 
tin des derniers évëques nommés par le Boi en ij8q. Il 
fut un des trois choisis sous le court ministère de M. de 
Pompignan, et il ëtoit digne de ses vertueux collègues» 
^es Instructions pastorales sont un monument de soa 
Eèle. Il vient d^'Rspagne, où il se réfugia, en 1791. P^i- 
dant son long exil » il trouva le moyen d'être utile, et 
eux prêtres déporta et à beaucoup de familles émigrées* 
Son ^èle et. son courage ne se démenlirent jamais. Le 
refus qu'il fit, en 1801 , de donner sa démission de son 
siège, l'exposa à dé nouvelles traverses. Le despote qui 
s'irriloit des moindres conh-adictlous, demanda , dit-on, 
au gouvernement espagnol^ que M. de Coucy loi fui 
livré, i'our OTéserver ce prélat de tombet en des mains 
f^npemies , ubarles IV se vit dans la nécessité de l'exiler. 
Ôp l'enferma , eil 1 8o5 , dans un couvent dé Franctsçaina , 
ii^u^iîeoesdde Séi^iUe^oà ji&ti pendant 'plUs^de dt«it ; 
am pnvé de toute communication extérieure. H ne re- 
couvra sa liberté qu'en 1806. Pendant la gilerre qui vient 
d^ déchirer FEspagne^ il a été exposé à mille dangers, 
ll^apa^ des mois entiers, errant et fugitif, dans des 
bois et des rochet^. Le roi Ferdinand , auquel il a pré- 
sonlé ses hommages en passant par Madrid, lui a té- 
moigné beaucoup d'intérêt. Ce prélat n'en excitera pas 
moins dans sa patrie, où il a laissé de précieux sou- , 
vonîrs. ... 

Amieks. On a vu ici avec beaucoup de peine une ca- 
lomnie avancée dans un de ces pamphlets qui circulent 
et qui affligent les honnêtes gens. On y lit cette phrase r 
M* Féiféqu» d'Amiena dit dans son Mandement , que le 
ToHt*Pui9s<mt tiyant créé Napoléon , ee reposa de ses 
travaiUCi Loin d'être coupable d'une adulation aussi in- 
digne de 40a cai'aotère, notre évêquee toujours pîirlé du' 



(»»7) 
i3erfiîei*;g0uiimmemeiii a^ec une mesore qni n'afoîi pas 
échappé aux yeux les plus atlenti&. U ne lètssoit passer 
aueuue occasion de rappeler au despote dess vérités utile», 
et dans ces temps Qchéux où il étoit si dïfficile de tenir 
.un,)nstè milieu, îl a su concilier ce qu'il devoit & là reli<- 
gion arec cequ'exigèdt un bomme absi^Iû II nous est 
donc pénible de le voir accusé d'ixne flatterie qui sérott 
eu quelque sorte un blasphème dans la bouche d'un 
4v4que. Cette flatterie n'est pas de lui. Nous savoiis tous 
qu'.etle est d*un ofiBcier civil, encore vivant, et qui n'a- 
Toit pas appris dans les camps le langage de Tortho^ 
dpxie. n faut lui en laisser le Uâme, et en laver un prélat 
q ai s^'esl: conduit dans les demierstroubles/et notammerit 
ao Concile y avec cette sage réserve qui n'exclut pas le 
courage. 

Sens, Madame la dnehessed'Afigouifeine , à son passage 
.par cette vîHe^ a roofai ^îaiter le tMnbeàu du dauphin 
8»n grand père, qui avoit été entisrvé avec la daûphine 
aoQ;épouse, dima n^re ^lise métropolitaine. S. A. R. a 
paru .prendre pbiiir â voir M monuttient érigé à la 
.^Qire de son vertoemcafleal. Oe'monument est cher à 
.nt>irçt vitl^^ .et; fions n'iÉvioâs ^ia» ^tëùdti 4e passage-di- 
la princeâse poor setiger à replacer ce mausolée dana 
.un lieu plus convenable Dès le i4 mai, noire consc^il 
municipal avoit pris. une délibération pour le rélever 
el le restaurer. M. Person , architecte, à 'qui on en doit 
la conservation', a été chargé de ce travail, et il a été 
ouvert une souscription pour faire face aux dépentes. 
On a ari^té aussi de rétablir la pompe funèbre qui se 
oélébroitanBueilement dans Téglise métropolitaine, té i^ 
décembre. Le mausolée sera replacé dan9 le chœur. Oh 
espè^*e que tout sera en état pour cet automhe La eotU"- 
mission nommée, à cet effet, est composée d^habitana 
zélés, qui se sont adjoints deux eecléâiastîques recom- 
jaandafalet^ MM. de Vaudricourt et àe f^ormanoir. Af 
respér^noa de rendre au monument sa première dignité ,. 
ae îôiut «usai celle de voir rendre à l'église ^ où il étoit 
placé y Q0n titre et ses honneura» Sens étoit un des plus 



4ra€tf9f 4^g0ft4r pMuce, et nous nous flsttotti ipe m 
droirs <ie MH>iit fiouit oubliai dimsles BouYeaqx ftrran^ 
g9ttMaê qui «e pv4pareiité II n'existe point de siëge épii^ 
cc^l daiK notre dëpartelneot, et quand iii/jr en aurdit 
qii'4111^ îi «emUer que soua de?riofis encore aVotr la fntété- 
• ence par le rang el raocîenaèté de noire mëtropole^ 
dont Pèvis même a dépendu long^temips. 
. ÈJVaJLS. On 9ait qu'au mois de iliars denner an nombre 
€on«dérable de p0rioniiet pieuses fit des prièrée pour Isl 




«t de supplications que sont dus les prodiges die notre 
iSalut*. Mais la piété, est reconnoissante» En conséquence , 
les bonnes âmes qui sVtoient irtiies précédemment poiir 
demander à' Dieu qu'il régfirdftt la Frafnce en pitié , irieùr 
jnentde s'anir encore pour le reikiercier de ses'bienfaiti(. 
On fait ici, en ce momenit, une nênVaine d^âeUokis' de 
grâces pour le retour du Boi/ pour la paix et pour le 
JiriotnpDe de la religion^ Les personnes qui fimt eeffe 
iieuv^aincy dirigent , & celle intiéliilion , toutealeun prièi^ea 
et leurs boiincb œuvraa, et s'adressent à là sainte Vierge;, 
a quf elles demandent la continuation de sa protection sut 
ia France» et toutes tes grâces <j(ont noue avons besoin; 
Cet exemple est digâed'étl*el imité, et il l'a été sans douté 
dans beaucoup de Iienx« 

Francfort. LVtat de la religion catholique tii Alfe* 
magne est fait pour exciter la plus sérieuse attention , et 
on se flatte qu'il en sera question au congrès qui ra è'ou^ 
vrir. Tout est à faire, à cet égatnl, car on oe voit pai^ 
tout que des ruines. Depuis vingt àns^l'Ëglise catholique 
a essuyé, en Allemagne, les plus rudes atteintes. Les 
guerres, i'envabisaetnent.de la rive gauche du Rhin, et 
les sécularisations d'évècfaés et de cou veos , ont mis le dé* 
sordre dans radminiétration écciésiasttqàe. Lqs princes se 
.sont emparés de tout ce qui éluit à leur cotiT^Kincè. Les 
ibndatîons, les chapitrée , tous les étabiisseniens. religieux 
ont élé'eu valiis II r^s^ k peine un très^petit nombre d'ë* 



% »%> ) 

tiques, nvi Mmi \km/i^ jafirme». to autres^^ygei sont 
Tacam,,«tUdi9persiOT éBs.qha|pit;r^ fiiftq[tt\)n nesâpMi 
qui recpttriir.pouf .1< goa)rei'»eiiiettl'spiritqel. Lesséori-* 
liair,Qii.oiài été pnwqœ toiià étflFults, et la religion e&t 
tn9B%cé^ d'une, vuîiie. totale, si oo né ft'etnpresBe d'y ap* 
poprter pe|Bf4e4 Uaegitdrëlablîr âe.noM?efttix -ëyêgues^ 
de les dater, et 4« fixer leurs ^rô\%» et lecrr jiiridî<;tionJ 
Le r#po9 à^ rStetel la trdaqttîUiM.4e0 fetniHes rëclaineiity 
t c^i jigf^rA^ de ^eMsptee aMsuies, et H est n^es^airo 
qu^ les S9uvf nains premii^Dt en eousidératioti et adôpCcnt 
«fifin de» maures effioacée dimt ib kie tarderont pas k 
aBfitir les ben^eux effits» Dq[jb qoelqotes princes ont ipi|« 
BÎ^ipatë des diwQsîtions faTorables pour les etftholiqae^. Le 
minUtèr^e de Utotorre vient de reiliMer au dergë d'0$- 
i^brock et Hildesbeim la» droits qui )êur aroient été ga-'' 
rantMi par te reoès de l'empire, en i SèS; el dont hi shtqk 
ddponillës le gewTentement WesipbaKto. L'ët èque dlji!-' 
deslj^eiro reçoit . «ne ^nsion de %S^ooo ieus, à compter^ 
dn i^\ novembre toi 3. Les ^6q««s dé BMe et de Liège 
l^eçoi vent également les rentes qvi l^nr avoiéol lété a$si-> 
gnêes pai* le roi de Ptusaa sur les> fonds de rëvèché dHiU 
d^ei#. jy^ <banoîn^,^l^ religi^Jt récourrent leo^ 
Iraitfi^^OSytekqa'îlsaWentélé àxhen fQbS.On r^-^' 
blit .dans oetle. partie ias fondalioos el tribonamt ecclé<<i 
Mastiqua ^ et oo.s'occiipii k rëparer les injustices paas^. 
Lescbapitres viennent d'être idtablisli Eiatbèck, aNocr-! 
lï^il^'i.MmiaUry à Osnabrack. Las elîanoineases noémo 
sont T^ittt^grééa. L'électeur de Hess^ rient aussi de rët^- 
l^jir danft«eti Stats les pensions ecclésiastiques, et dé dotei^ 
de nouf eau les prêtres à Cassai. On espère qat^son exeui* 
pie sera imité, et que les princes allemands sentiront la 
nécessité de fortifier Tinfluence de la religton , et de faire 
sortir TEglise de l'état de confusion et de pénurie où elle 
languit. 

PoNDiCHERY. JVL . Claude- Fiwnçpid L^tundal , mis- 
aionnâire françois» procureurs-général des niimoiis fran- 
coises d^ 1^ Chine» du Toqquin, de la Cochinohine ^^ 
do^ Siâmi etc.^ dya^it ^. jcéaiden^ ordînaîre i Macao 



«si mort^ le 17 uovtmbre 181 1^^^ dans cette tiile, bà il 
^ioit reste malade depuis plusieurs mois en revenant 
d'un Tojage de Calcutta. Ce sëlë et ferr«it missionnaire: 
ëtoit un des principaux aoutiens de ces missions, depuia 
que, par reffet.de la révolution, eUeionl'été déf^uii'^ 
I(ées d^ biens ^m'^Um possédoient en France* Car son 
fièle lui avoit fait entrepi;endre et escéeuter plostenrt 
Voya|;es aux ilesPhilippines, an Mexique et dans Flndé, 
'pour V chercher des aomànes pour subvenir aus be- 
soins les plus essentiels et les plus iirgens de ces mis^r 
$ions, qui, sans ces secours, n'auroîènt pu subsister jus- 
qu'à présent* Ses vertus sociales et reUgieuses, l'amë*- 
nité de son caractère, la promptitude avec laqueUeii 
se portoit à rendre service à tout le monde, etseit 
dàmtéressement, lui avoient eottcttié l-estime, Tafifectron 
et la confiance de toutes les personnes qui lé connois- 
spient particulièrement, de qixelque nation et condition 
qu^les fussent. Il n'ëtoit Agé qiie de diiquante»cinq ans, 
et il y en «voit vin^-hnit qvt'il exèrçoit les fonctions de 
procureur des missions^ Ses firëquens et pénibles voyagea 
•voient ruiné sa santé, mais non ralenti son stèle « dans 
Fexercice duquel il a çOntractj^4a maladie q^i Va em^ 
^rté in iCfÉbh^xk. Si léi fonctions de son emploi ne l^tp^-^ 
pliquoient pas immédiatement à la prédication de TE* 
Tangile et à la.pon version des aipes, ses travaux n'en ont 
pas moins efficacement contribué à propager la foi ef i 
gagner des âmes à Jésua^Cfarist en procurant & un gralid* 
i|ombr.e d'ouvriers apostoliques les secours indispensable- 
meni nécessaires pour pouvoir exerder leur ministère 
au milieu des pays infidèles. 



•Nouvelles POLrxiQUEs. 

Taeis.— - Ordonnance du Roi, en date du st août. 

Loun , par la grâce de Dieu , Roi de France et de Navarre, 
A tous ceux qal ces présentes verrooi, salat. 
Eif pubtiant notre chartre constitutionnelle, nous avona 
di| ; « Qui le vem le plus tobtr ! notre Ciesar est que lions les 



<'9') , ' 

FrançùU vivent ^n frèr^ j, et aue jftwmU «ncnn Movebir 
amer ae trouble la sécurité qui doit auiyfe iio actp ausn- sa«* 
kanel». 

Cette déclaration et les dispositions de la efaartre oonslî^ . 
tutionnelle appellent également tous les François k. la joats* 
sance des drpits oit ilé et militaires. Dës^ors les inscriptions 
sur les listes d'émigrés ont été effacées , et nulle différence 
u'a pn être admise aux yeux de la loi , comme anx nôtres , 
entre les François qui gémissoient de notre absence danè l'in- 
térieur» et ceux qui nous en consoloient au d^diors. Cepa»* 
dant, et en attendant la loi que nous nous proposons de 
présenter aux deux Chambres sur la restitution des biens non 
tendus y nous avons jugé nécessaire de prononcer posithre» 
ment cette abolition , afin de ne laisser aux tribunaux et aux* 
corps administratifr aiicun doute sor l'état dès personnes, et 
de réserver spécialement les droits des tiers , qui , en aucun 
cas , ne doiveiit être compromis. . 

A ces causes , et ouï le ri^inort de notre amé et féal cbeva^ 
lier, chancelier de France, le sieur Dambray, nous avons- 
ordonné et ordonnons ce qui suit : 

. Art. i^'. Toutes les inscriptions sur les listes d^émigtés, tt 
encore subsistantes à défaut d'élimination , de radiation ofk 
d'exécution des conditions imposées par le sénatus-coosult«' 
dti 6 floréal an lo, ou à quelqu'autre litre que^ 8oit,,SQnl 
«idemeurenil abbties a compter du lopr d^ U pÂb^(^|iQ||f,4^. 
1« clikrtre<!OflBtitnttdnnèllé. ' '- -^ ' 

' 9. £n "oonséqoénce , tous lès $*ra¥i$ois qui aoroient été ei 
aeroîent encore inscrits ânr lesdites listés, à quelque titrQ 
^ue ce soit, exercent les dt*oits politiques que cette chartre' 
leur garantit;^ et )ouisienl des droits^ civils attachés ii.la qtfa-*' 
lîté de citoyen I sous la réserve esprttm des droite acquis à des^ 
tiers, êtsansy préjudicier. ' ' 

Donnons en mandement k nos cours, tribunanx, préfets 
et corps administratifs, que les présentes ils aient à faire lire, 
'publier et registrer partout ob besoin sera , et k nos procu- 
^«Urs-généraux et préfets d*y tenir la main et d^en certifier 
leurs minisires respectif. 

Donné à Pans, le m aoilt'Pan de grâce i8i4, et de notre 
règne le fingtième. 

^^^^ LOUIS: 

' Lyon. Les îottrnaux jpolitiqofBs ont dçnn^-I^ détaiU de la:> 



( tga ) 

récéplAMi ^e ttjblra yitie a &ite à M"*- là ductiesâè dPAngoii* 
léme ; mab je ne sais s'ik onl bien expHnié rempressement 
et l'enthoiuiasine que le peuple a manifestés. Sans les gardes, 
|e croîs qu'il ^ seroît jeté sur la Toiiure pour témoigner dé 
|dus plus près, )i la Princesse, son zële et son amour. On ne 
pooYoir se lasser de regarder cet anse de paix/et d^admîrer 
dans sa personne, snifawt Texpression d'an grand boonne^ 
e#7« né êoiê qtsai a^acAepé quê lé malhtur ajoute à la vêriu. 
Le lundi 8 aoàt, Madamb a to défiler les troupes au(x Brot- 
leaoXi et a'eat &il condatre à Tendroit oii reposent les mal- 
beareoses Ytclimes mitraillées apr^s le siège. jEtie n'a pu re- 
tenir ses larmes dans un lieu plein d'affreux souTcnirs, et ses 
propres douleurs se sont mêlées ici avec le deuil commun ^ Elle 
est partie, le 9, au grand regret des Ljoanois , que sa pré- 
sence aToit électrisés, et qui font deé t ceux pour voir dans 
leurs mun d'autres illustres Voyageurs, lis se flattent de n'éire 
pas moins heureux que d'antres dtés du royaume qui ont été 
ftaîtées par nos Prince*^ et défli on dit en eAt qu'une partie^ 
de la famille royale doit Tenir dai^s nos provinces. Elle peut 
être sûre d'avance de l'effet qu'elle produira. Ces courses pa- 
cifiques sont autant de conquêtes qui lui gagnent tous les 
coeurs* 

TuHiNy 16 août. Les JQi6 t'ëtoient iiittkipliés d^ane 
manière Incroyable dans les anciens départeraens au-« 
delà des Alpes. La législation françoise avoit , comma 
Ton sait, appelé les Hébreux au part4g<e des droits po^ 
litiqutô, et ils en profitoient pour envabîr les charges 
Qt les emplois du paya^ ilaoocapoiaBt les premières places 
de la magistrature; qualques^-cms sVtoient glissés dans 
l'instruction publique : ils àuroiént fini par tout avoir* 
S. M. vietft de rétablir l'ancien ordre de choses, et les 
juifs sont redevenus ce qu'ils étoieiit. S'ils sont tolérés > 
c'est aux conditions auxqiielles ils étoient soumis au- 
trefois; aussi, plusieurs se disposent è quitter le Piémont 
pour aller dans les duché9 de Parme et de Plaisance, 
ou dans la Toscane, où les réglemens ppur W jui& sont 
plus douxi On sait qu'ils avoient une synagogue à Co- 
lorno, et qu'ils jouissoient des droits de cité à Florence 
et àlrfivoume* 



(»95) 



Dans notre numéro XXVII nous citâmes ^ contre 
le système de la souveraineté du peuple^ un écrit du 
Père Quesnel, où il professe l'ancienne et bonne doc- 
trine. Deux amis de Pwt-Royal nous ont adressé des 
lettres à ce sujet. L'un nous remercie d'avoir rendu 
justice à son patron^ tandis que l'autre^ qui soup-» 
çonne apparemment que nous ne sommes pas de ses 
admirateurs^ nous reproche d'avoir laissé du doute sur 
le sentiment de l'école de Port-Royal, touchant l'o- 
béissance due aux souverains. L'un et l'autre nous en- 
voient de nouveaux témoignages de la manière de voir 
de leurs amis à cet égard. Us paroissent fort zélés sur 
ce point , et ils s'étonnent que nous ayons tenu quel- 
que compte des accusations d'un homme qui , c'est 
1 expression d^une des lettres y qui souille tout ce qu'il 
touche , et qui est désavoué par toutes les amçs honnêtes. 
Nous n'aurions pas osé parler sur ce ton d'un tel per«. 
«oimage, niais nous pouvons bien, sans scrupule , lui 
appliquer les dénominations que lui donnent ceux 
tnemes au pmti desquels il cherche à se rattacher. Le 
naérne correspondant, ancien magistrat, qui parott 
instruit et açélé, prouve que ce même homme a tron- 
qué un passage de Pascal. Pour faire croire que Pas- 
cal, pensoit comme lui, M. G. rapporte cette pensée du 
célèbre écrivain, que c'était un grand mal de contrit 
bu/er à mettre un Roi dans une république j et d'opprimer 
la liberté des peuples à qui Dieu l'a donnée, sans ajou- 
ter ce qui suit immédiatement, que c'étoit une espèce 
de sacrilège de ^violer le respect que l'on doit à la puis^ 
sance ravale dans les Etats où elle est établie. Notre 
Tome IL L'Ami d^ la Ji. et du R. N^ 38. N 



<i94) 

tîorTespondaot relève cette petite sapercfaeriede M. G. 
et nous le déooDce comme un citateur infidèle. Mais 
il ne faut pas être trop sévère. Auroit^-il voulu sérieu- 
sement que M. G. avouât q\ie c'étoit une espèce de 
sacrilège de violer le respect dû h la majesté royale ; 
qu'il se fît ainsi son procès à lui-même, et qu'il se 
reconnût coupabïe? Feut-où raîsotonablement exiger 
que M. G., qui a si fort coopéré à la révoltrtion, qui 
a si Bien prêché la lîbérlé , qui à dit de si belles choses 
sur la haine des rois, aille aujourd'hui chanter la pa- 
linodie, et confesser publiquement ses torts? Ceigne 
conviendroit ni à son caractère ni à ses principes. Il a 
été patriote , il doit Tétre toujours; les honnêtes gens 
ne se rétractent pas; et quand on n'aura à lui repro- 
cher que de tronquer un passage, d'altérer un teite, 
ce sont là , en rëvolulion", des bagatelles dont il ne 
faut pas faire tant de bruit, et dont nous' ne songeons 1 
nullement à faire un crime à M. G. Nous sommes 
)[>eafucoup plus modérés et plus raisonnables, et nous 
<KM^ venons qu'il est injuste de lui demander de la fîdé^ 
lité dans ses citations , de Ta bonne foi dans ses rai- 
sonnemens , de l'exactitude dans ses VepiV!)ches , dë^a 
mesure dans ses dîscoiirs, ainsi que le prouvent ceux 
qu'on trouve de sa façon dans la collection du ifani" 
ieur ou des procès-verbaux de là Convention. 

Après avoir réfuté M. G., notre correspondant 
vient à nous , qui ne nous attendions pas à être acco* 
lés à cet écrivain. 11 nous reproche d'avoir jeté des 
, nuages sur les sentimens de l'école de Port-Royal 
relativement à la fidélité due aux souverains, et là- 
dessus il nous écrase d'une foulé de passages tous plus 
forts et plus* précis les uns que les autres. Il en cite 
d'Araauld^ de Nicole , de le Toumeux, de Colbeit, 



de Giylus^ de Duguet^ de Gourlin^ qui recdimoîs-- 
sent tous le prmoîpe de l'obéissance aux rois. Nous 
ne leut* aTôns point contesté ce mérite ^ et nous se- 
rions disposés a convenir qu'ils étoient pui*$ et irré- 
prochables sur ce points sans qil'on pût en tirer un 
grand avantage en leur faveur. 11 y a plus; l'opposi- 
tion entre leur ensdgnemem et leur pratique seroit 
Un argument contr'eux. En &isant à l'ancien ilkagistrat 
qui plaide leur cause la concession qu'il demande , ne 
pourrioQs-nôus pas lui en demander tme à notre tour? 
rl^ous lui abandonnerons I'enseignement*de ses amis ^ 
s^il consent à nous abatidonner leur pratique. Us ont pu- 
blié hautement le principe de la soumission dus puis- 
^sance; je le veut. Us l'ont publié même sur les toits^ 
cela est possiMe. Pourquoi faut-il que leur école y 
ait été si peu fidèle dans la pratique ? Potorquoi feut-il 
qu'on voie ce parti totijours aux prises avec Tune et 
l'autre puissance? Que lui en eût-il coûté d'être im 
peu moins séyète d?ms sa .^^Qri^ et de l'être ua.pea 
plus dans sa conduite?. LlusUHre du dernier siècle 
XI9.US le pr^ente, dans un, état de lutte et d'hostilité 
.cpntre deux autorités <^[alement déclarées contre lui. 
Pourquoi ce refus persévérant de se soumettre à des 
décrets authentiques et muhipliés^ et à des lois rendues 
en conformité de ces décrets? Pourquoi les mêmes 
hommes montroient-ils à la fois une opposition si 
constante aux décisions du Saint-Siège , dont ils rè^ 
connoissoient l'autorité, et à la volonté du souverain^ 
dont ils proclamoient les droits? Ne diroil-ôu pals 
qu'ils étoient partisans de Tobéissance à peu près 
comme du silence respectueux, et que de mêmequ^^ 
n'observèrent jamais celui-ci dans le temps <fx*^ en 
faisoient un principe et un appui pour fêur €âus#^ 



( »96 ) 
mnsî ils ne se crurent point ohligës de dMérer sca 
.i^is du Prince quand elles contrarioient leurs^prêju* 
^es? Ce sont des questions que nous nous permettons 
d'adresser à poire correspondant. Il nous accuse un 
.peu lé^remeut; il prétend que «nous n'avons pas Tu 
le& ouvrages que nous citons, ce qui n'est pas poli. 
, fiaàs ayons aussi bien que lui dans noire bibliothèque 
le livre dotit ii nous rapporte des passages , et nous y 
avQofi trouve des preuves de Fespnt de cabsde et d'iiï- 
.trigue de TboBUiie qu'il défend. Mais toute l'histoire 
du diernier siècle nous a montré encore imenx dails 
les disciples de ce même homme , des gens perpé- 
tuellement en opposition avec les deux autorites qui 
^gouveroent le monde. L^s Mémoires sur f Histoire 
ecclésiastique pendant le xfjji^\ siècle, sont remplis^ 
;à cet e^rd, de ûiîts auxquels on n'a pas répondu -^t 
j^uxquèls on ne péu^ pas répondi*e9 parce que ce sont 

des laits, et qu'ils sont nombreux, avérés et con«- 

' \ ' ' ■'*■.'./■. ; , 

* "^ NOUVELT^BS »Ctt.ÉSIA&TIQlHCS.' , ? ' 

HpiïfE. Ce matin, dimanche 7 août, cette ^ille a été 
.lémoiu du|i événement qui fait encore le sujet ^e 
.toutes les conversations, et qui am*a sans doute des 
.suites, importantes. On sayoit\que la veille le Pape 
.avoit appela près de lui les cardinaux et plusieurs prc- 
^ts , e|t qu'à /a sviite d'un consistoire, qui avoit duré 
j«ix heures, il avoit été expédié des courriers pour plu- 
,sieiu?. cours. On s'attendoit donc à quelque mesure 
d'un intérêt général. L'espérance. puMique n'a pas 
,été trompée. Le ,7, S. S. s'est rendue, en pompe, de 
iilaù du Mont-Quiriual h l'église de iïésus, daus 




( '$7 > 
l^andeci ocniTent de$ Jésuite»^ 1468 troopes bordbient 
la baie, et le peuple s^étok jfyorté en foule im le pas^ 
sagfr du saint Père. Arrive à ré|[ïîse, le sotnreraîar 
Pontife y cââara la mes;se à Tmitel conisaci^ sous Fin- 
▼ocatimi de saint Ignace de Lcwola. M entendit en- 
suite une messe dictions de grâces , et se rencfit à ïâr 
salle dé la congr^ation des nobles, fl sie plaça sur 
un trône , et là^ entouré du, sacré collège ,, des pré-* 
lats e% âe$ évocjnes qui avov&nt été coQvtxpiés ^ il fît 
hrcy par un maître des cérémonies^ une bulle sblen-^ 
BeBe qui commence par ces mots : SoUtcituâo om^ 
mum. ecçhsiarum, pour fétabKr la Société de Jésus» 
,Plus de cinquante Jénntes étoeent présens^ et ont ete 
admis au Jiaiseinenc despi^eds. A leur tète étoit le 
P« Pannizoni 9 qui remplira les fonctions de genéraF 
Jusqu'à l'arrivée du P. Borz6zowsl^i\p générsd actuel^ 
§^\ se itouve en Russie* S» S» portok' sûi^'sotr ^sage 
Tç^pressiou de la joie- U sembloil que œ niomeiit 
efiaçmt à ses yeux le souvenir de ses.malhéûrs. Les 
can]&iaux pranoient part k sa sadsfactîo&i Lorsi^tt-yi 
se furent jref ares ^ lé eardibal Pacca^ qui rempJtt les 
fonctions de secrétaire d'État en Fabsenee du cardinal 
Con^vi, £t lire iici édît.de- Si S;, qui ordkmne la 
jrestitution des capite^ix éxistmïs desisiens dea Jésuites^ 
et des dédommagemens pour ceux qui aurcMiit ét^ 
aliénés. Le marquis Ërcplaai , tnésorîer , rendit un âé«- 
c^i^et exéqatpire. Les^ Jésuites ont été en conaéqoeiKtr^ 
d^ auJQurii'hui^ mi^' en possession de leurs ^ia bdles 
maisons de Rome, hem rétablissement à produit une 
^ande sensaûon dans cette çapUaTe. Lepeisqple a té-- 
moigné sa joie par de. nombreuses acdamatiens.- Lès- 
Jésuites mii sont ici ont été accueillis avec empres-^ 
scmeïit. On> remarque parmi eux des, Kprûiueé' dW 



(198) • 
grand mérite. C'est ainsi que cette Société célèlire .va 
renaître de ses cendres* On s est porté ce jour-là 
avec plus d'empressement bux lieux qu'ont habités 
les Ignace^ les Stanislas Kotska^ les Louis de Gon- 
xagûe. Leurs vertus vont, revivre dans de dignes sue* 
cesseurs^ et l'Eglise ^ abattue sous le poids de ses dou-^ 
leurs, va être consolée par leur sainteté , et restaurée 
par leurs travaux. 

Voici la traduction de cette bulle. Nous TavcHis 
revue avec soin sur un exemplaire latin que nous 
avons reçu de Rome. Elle est plus correcte que celle 
qui a été publiée par quelques journaux^ et qui portQ 
des traces de précipitation (i)« 

PJE, éifêque^ serviteurs des servitmiTs do Dieu, pour 
la mémoire perpétuelle. 

La sollicitude de toutes les ^lises confiée par la 
dispoMtion de Dieu à notre foibksse^ m^edgré la dis-* 
prop(HtioB de nos mérites , nous impose le devoir de 
meitre en oeuvra hnus Iw^snoyéss qui^nt en notr# ' 
pouvoir, et que la divine Providence, dans sa miaéri-* 
corde , daigne nous accorder, pour subvenir à temps, 
et sans aucune acception de peuple , aux besoins spi-« 
rituels de l'univers chrétien, autant que le peitnettent 
les vidssîtudes multipliées des temps et des lieux. 

Désirant satisfaire à ce que notre charge pastorale 
demandé de nous, il n'est pas plutôt venu à notre 
connoissaoce, que François Kareu -et d'autres prêtres 
. séculiers établis depuis plusieurs années dans l'kn* 
mense empire de Russie, et autrefois attachés à la So- 
ciété de Jésus, supprimée par notre prédécesseur 

»"' "n ■■ Il ' ■ I I I ■ 1 I II I i ^ ii, I - p m 

(t) On trouve celle bulle, en latin et en françois , au bureaii 
du Journal i prix^ j5 cent. ^ franc de port. 



C ^99 >. 
Clémem^XIV, d^beureuse méflioir©, nous st^plioient 
de leur donner , par noire autcwîlé , le pouvoir de se 
réunir eu corps, afin d'être en état, en vertu des lois 
particulières à leur institut, d élever la jeunesse dans^ 
les principes de la foi et de la former aux bonnes 
mœurs; de s'adonner à la prédication, de s'appliquer 
à entendre les confessions et à radministration desi. 
autres sacremens , cpie nous avons cru devoir écou- 
ler leur prière. Nous l'avons fait d'autant plus volon- 
tiers, que l'empereur Paul h^.^ qui régûoit alors, 
nous avoit instamment recommande Ces mêmes prê- 
tres par des letlres qui étoiént l'expression de soue^ 
lime et de sa bienveillance pour eux, et qu'il noua 
adressa^ le 1 1 août. de l'an du Seigneur 1800, lettres 
par lesquelles il déclaroit qu'il lui $eroit très-agréable 
que, pour le bien des catholiques de son empire, bi 
Société de Jésus y fut établie paar notre autorité. 

C'est pourquoi, cooàdérant l'extrême utilité qui ea 
provienaroit dans ces vastes r^ons^ presqu'entière*- 
mem^ destituées^ d'oavrier$'étàâgéliÉ{ueSjrâ[lécfai$sa£k^ 
quel avantage inestimable de tels ecdésiastiques, dont 
les mœurs éprouvées avoîem été la tnatière de tant • 
d éloges, pouvoient procurer à la religion , par leur^ 
travaux infatigables^ par l'ardeur de leur zèle pour le 
salut des âmes, et par leur application cootinuelle k 
la prédication de la parole de Dieu; nous avons pensa 
qu'il étdit raisonnable de seconder les vues d'un prince 
si puissant et si bienfaisant. En conséquence, par no« 
lettres données en forme de bref, le 7 msi de l'an 
du Seigneur 1801 , nous accordâmes au susdit Frsax* 
çok Kareu, à ses compagnons établie dans l'empic^ 
russe^ et à tous ceux qui'pourroient s'y transjporter,. 
la faculté de se réunir ^n corps ou ecsogrégitionj^sot^ 



( 300 ) 

le nom ^e la Société de Jésus, en une on plu^eur^ 
maison39 à la volonté du âupcrieur, et seulement dans 
les limites de l'empire <le Russie; et, de notre bon 
plaisir et de celui du Sié^e apostolique^ nous dépu- 
tâmes y en (pialité de supérieur général de ladite Se- 
ciété, ledit François Kareu^ avec le pouvoir et les 
facultés nécessaires et convenables pour suivre et 
maintenir la règle de saint Ignace de' Loyola, approu^ 
vée et confirmée par noire prédécesseur Paul III, 
d'heureuse mémoire, en vertu de ses constitutions 
apostoliques : et afin qu'éiant ainsi associés et réunis 
en utié congrégation religieuse, ils pussent donner 
leurs soins à l'éducation de la jeunesse dans la reli- 
gion, les lettrés et les sciences, avi gouvernement des 
séminaires et des collèges, et, avec l'approbation et 
le consentement des ordinaires des lieux , au ministère 
de la confession de là parole sainte et de l'adminis- 
tration des sacremens, âous reçûmes la congr^ation 
de la Société de Jésus sous notre, protection et la 
soumission îmmMiate'aU SK^e à^oiftôKtjue J ^ nous 
nous réservâmes à nous et a nos successeurs , de régler 
et d'ordonner ce qiii, avec l'assistance dn Seigneur, 
seroit trouvé expédient pour munir et affermir ladite 
congrégation, et pour en corriger les abus, s'il s'y ea 
introduisoit : et à cet efièt, nous dérogeâmes expres- 
sément aux constitutions apostoliques, statuts, cou* 
tumèsj privilèges et induits accordés et confirmés de 
quelque manière que ce fut, qui se trouveroient con- 
traires aux dispositions précédentes, nommément aux 
lettres apostoliques de Clémebt XIV, notre prédéces- 
seur, qjui commençoientparles mots Dùminus ac Re^ 
demptor noster, rnais seulement en ce qui seroit con- 
traire à nos dites lettres en forme de bref^ qtri com- 



mençoient par le mot Catholicœ, èi qui étoient Aooùéeê- 
seulement pour l'empire de Russie. 

Peu de temps après avoir décrète ces mesures pour 
r^empire de Russie > nous crames devoir les étendre 
au royaume des Deux-Sicilcs, à la prière de nolré 
très-cher fils en Jésus-Chnst le roi Ferdinand , qui 
nous demanda que la Société de Jésus fbt établie dans 
ses Etats > comme elle Tavoit été par nous dans le 
susdit empire; parce que dans des temps si malheu- 
reux, il lui paroissoit être de la plus haute impor- 
tance de se servir de^ clercs de la Société de Jésus , 
pour former la jeunesse à la piété chrétienoe et à la 
crainte du Seigneur qui est le coxpmencement de la 
sagesse, et pour l'instruire de ce qui, regarde la doc-* 
triue et les sciences, principalement dans les collèges 
et l|Bs écoles publiques. Nous, par le dfevoir de no- 
tre charge , ayant à cçeur de répondre aux pieux dé- 
sirs d un si illustre prince , qui u avoit en vue que la 
plus grande gloire dç Djieu et le sahit des âmes, avons 
étendu BOsie^res (foimé^ pow Fempire de Rtissie, 
ait r;oyaun)e dés DfeuxrSiciles , par de nouvèîtésf let- 
tres, sous la mén^e forme de bref, commençabt par 
les moih : Per alias, expédiées le 5o*. jour de juillet 

Tan du. Seigneur 1804 • 

. Les vœux unanimes de presque tout l'univers cHré- 
tîeu poiu* le rétablissement de la même société de 
Jésus > nous attirent touf les jours des demandes vives 
et pressantes de la part de nos vénérables frères les 
archevêques et évêques, et des personnes les plus 
distinguées de tous les (H'dres ; surtout depuis que la 
Renommée a publié de tous côtés l'abondance des 
fruits que celte Société produisoit dans les régions 
qu'elle occnpoit, et. sa fécondité dans la production 



"\ 



( nox ) 
^es rejetons qui promettent d'étendre^ et. d'orner d<$ 
toutes parts le champ du Seigneur. 

lia dispersion même des pierres du sanctuaire cau- 
sée par des calamités récentes^ et des revers qu'il 
faut plutôt pleurer que rapp^r à la mémoire ^ Tanéan* 
tissement de la discipline des ordres r<^[uliers (de ces» 
ordres y la gloire et l'ornement de la religion et de 
TËglise)^ dont la réunion et te rétablissement soqt 
Tobjet de no^ pensées et de nos soins continuels j, 
exigent que nous dpiinions potre asseotimbei^t à des 
vœux si unanimes et û justes. Nous nous croirions 
coupabijss devant Dieu d'une faute très-grave j^ si^ 
au poilieu des besoins si pressans qu'éprouve la chose 
publique^ nous n^hgions de lui porter ces secours 
salutaires que Dieu^ par une Providence singulière ]| 
met entre nos mains > et si^ placés dans la nacelle M 
Pierre, sans cesse agitée par les flots, nous rejetions 
les rameurs robystes et expérimentés qui sWrenI 
à nous> pour rompre la force des vagues qni me^ 
nac^ à tout instant .de nous engloutir dans un nau** 
iiragd inévitable. 

Èmrainés par des raisons si fortes et de é, puis^ 
san^ motifs, nous avons résolu d'exécuter ce que 
nous désirions le plus ardemment dès le commence^ 
ment de notre pontificat. A ces causes, après avoir 
imploré le secours divin par de ferventes prières, et 
recueilli les suffi-ages et les avis de plusieurs de nos 
vénérables frères les cardinaux de la sainte Eglise 
f online, de notre science certaine, et en vertu de 
la plénitude du pouvoir apostolique, nous avons résolu, 
d'ordonner et de statuer, comme en effet nous or-* 
donnons et statuons, par. cette présente et irrévocable 
eon^titution émanée da nous, que toutes Içs conce^ 



( 2o5 ) 
Bioas fake& et les facultés accordées par bous ^ unique^ 
ment pour Tempire de Russie et le royaume des Deuxn 
Siciles y soient^ de ce moment, éten<)ues et regardées 
comme telles , comme de fait nous les étendons à 
toutes les parties de notre Etat ecclésiastique y ainsi 
qu'à tous autres Etats et domaines. 

C'est pourquoi, nous concédons et accordons à 
notre cher fils , Thaddée BorzozoïYski , supérieur géné^ 
rai actuel de la Société de Jésus, et à ceux qui seront 
légitimement députés par lui, tovies les facultés néces^ 
saii;:cs et convenables, selon notre bon plaisir et celui 
du Siège apostolique , pour pouvoir libraueat et lici-^ 
tement, dans tous le^ Elats et. domaines ci-dessua 
mentionnés, admettre et recevoir tous ceux qui de^ 
manderont d être admis et reçus dans l'ordre régulier 
de ]d Société de Jésus; lesquels réunis dans une ou 
plusieurs maison^., dans un pu pli^ieiH^s collèges, 
dans une ou pluskiirs provinces, sous l'obéissance 
du supérieur général ep exercice, et distribués sekm 
Texîgça^cQ dea^cas, ^mTevmeront leur manière t)e 
vivre aux dispositicms de la règle de saint Igiia»e' de 
J^oyola» approuvée et* confirma par les censtimiÎDm 
apostoliques de Paul III .: nous permettons aussi, ei 
vJujLons qu'ils aient la faculté de donner leurs soins 
à l'éiucation de la jeunesse catholique dans les prin*^ 
cipes de la religion, et l'attadiement au^: bbnnîes 
nouœuTS, ainsi que de gouverner des séminaires et des 
collines, et, avec le consentement et l'af^robsÉioil 
des ordinaires des lieux dans lesquels ik pourront 
demander, d'entendre les confessions, de prêcher ht 
parole de Dieu, et d'administrer les sacremens Hbre^ 
ment et licitement : nous recevons dès à présent lés 
maîsQus , les pix>vinces, et les membrestle ladite Sck 



.(2o4). ... 

cl^e', ainsi que ceux qui pourront à Tavenir «*y associer 
et %y aggréger, sous notre garde , sous notre protec- 
tion et obéissance et celle du Siège apostolique; nous 
l'éservant et à nos successeurs les Pontifes romains^ de 
statoei: et prescrire ce rpie nous croirons expédient 
pour établir et affermir^ de plus en plusy ladite Société^ 
et à reprimer les abus^ si (ce qu^à Dieu ne plaise)^ it 
8 y en introduisoit. 

' Nous arvertissoris et exhortons de tout tiotre pou- 
voir, tous et chacun deis supérieurs^ préposes, rec- 
teurs; associés et élèves quelconques dé cette Sodéte 
rétablie, à se montrer constamment et en tout lieu 
les fidèles enfans et imitateurs de létir digne père et 
d'un si grand instituteur; à observer avec soin la règle 
qu'il leur a (fe>nnée et prescrite, et à s'efTprcer de tout 
Jenr pouvoir de mettre en pratique les avis utiles et 
les conseils qu^il a donnés à ses enfans. 

Enfin, nous recommandons dans lé Seigneur^ à 
nos chers fils, les personnes nobles et illustres, aux 
grinces et se^eijp temporels, «insT^^uà/ncip yêne^ 
ri^lès irèré^ les iR*cbeve(|ues et cvéques, età toùiji 
personne constituée, en. (jSgnité, la ^ciété àé Jésus 
et chacun de ses membres, et nous lès exhortons et 
prions de ne pm permettre , m de souffrir que per- 
sonne les inquiète , mAis de les recevoir ^^ comme il 
convient, aivec bonté et charité. 

Voulons que les présentes lettres et tout leur con»^ 
tetm , dememrent perpétuellement fermes , valides et 
efficaces; qu'elles aient et sortissent leur plein et en-* 
tier effet , et soient inviolablement observées en tout 
temps et par tous qti'il appartiendra , et qu'il soit jugé 
et statué conformément à icelles , par tout juge re- 
vêtu d'un pouvoir quelconque^; déclarons nul et de 



( aoÔ ) 
nul effet tout acte à ce contraire , de quelque auto-* 
riiê qu'il émane sciemment ou par ignorance. 

Nonobstant toutes constitutions .et. ordpnnanccrs 
apostoliques ^ et notamment les lettres susdites eu 
forme de bref de Clément XÏV d*heureuse mémoire^ 
commençant par. les mois : Dominus et R^deniptor 
fioster, expédiées sous Tanneati du pêcheur, le ai% 
jour de juillet de Fan du Seigneur ïyyS^ auxquelles, 
comme à toutes autres contraires, nous dérogeonls 
expressément et spécialement, à l'effet des présentes. 

Voulons toutefois que la même foi soit ajoiijléet, 
ioit en justice, soit ailleurs, aux copies coUationnées 
ou imprimées 9 souscrites par. un notaire public, et 
rfsvêtues du sceau d'une personne constituée en dî- 
gtixté ecclésiastique , qu'aux présentes n^ême si elles 
etoient exhibées du montrées. 

Qu'il ne soit doiic permis à personne d'enfreindre 
ou de contredii'e, par line entreprise téméraire, la te- 
neur de notre ordonnance, statut, extençioq, conr- 
cession, induit^ déclaration, faculté, iréserye, avis, 
exhortation', dëcret et déro^tion ) 0t si <p}elqu'ùn p^^ 
lé tenter, qult sache qutï'e^^ flndSgnation'd^ 

©iéù tout-piiîssant et des bienheureux apÔtres ÎRierre 
etPaul^ ' ' 

^ Donne à Rome, à Sainte-Mariè-Sfàjèurè, Fan de 
rin'camàtiôn de N. S.' mîl huit cent quatorze, le 7 
des ides d'août, et de notre pontificat le quinzième. 

A. card. pro^ataire. . R. card. Br4$€hi HoNXSTf . 

■' VI Sf. ■'' * ' ' ' 

Par la cjour. D. TestàI 

. Lieà »)^dà sceau. ' 

' ■" ■ F.'LaVimart. 
Enregistré au secrétariat dts bréfa. 



( ao6 ) 

VaHIb. Dom' Eugène ( de la Prade) , abbé des Trapistes dé 
Darfeld, en. Allemagne , a eu Thonneur d'éire prâenté au 
S.'oî 9 te samedi ao de ce mois^ jour même de la fête de saint 
IBeroard* On a remarqué que S. M. a p«*tîoolièrement ao^ 
cueilli ce religieux, l'a pris à part^ et a causé avec Iiû daos 
\me embrasure de croisée. Ou dit que le RoPlui a |yromis sa 
{protection pour lui et pour son respectable iustitut. 

•^ M* Pàbbé Blancuandin le Cnéne, cbanoine honoraire 
de YersttUeSy un des prédicateurs les plus assidus de cette 
capitale, fit, le i5 ao6t dernier, daps Téulise de Notre» 
Dame de Loretle un discours en liionneur de la sainte Vierge. 
Ce discours a été si fort goûté qu'on a demandé J'im pression 
au moins d'une partie. L'orateur en a publié l'exorde c^la 
. peroraisou, qui attestent égjalement son talent et son sele. 11 

Lrend hommage M la famille ajuste dont le ciçl a séché 
; larmes et fait cesser l'exil^ et ilparQit sentir vivement le 
bonheur d'une restauration si précieuse aux yeux ^e la^reli- 

5 ion. M. l'abW de Footenailles , autre prédicateur ten moins 
istingué, a eu occasion de manifester les mêmes sentimeas^ 

.et il a développé plus d'une fois, dans la chaire chrétienne, 
des principes dont Foubli nous avoit été si funeste , ^et dont 
il appartient aux ministres de l'^angile de rétablir Tin- 
fluence. M. l'abbé la Bouderie a parlé dans le même sens te 
jour de la fêté è Notre-Dame. Nous regrettons de ne pouvoir 
cît^ un fragment de son discours qui noi^ a été enfejét , 
• "BoxjjxnQvii {diocèse de ibuhuse% s ao^/. Monsi^suTs. ^tt 
célébré dans ma paroisse la délivrance du chef de l'Églîàe. 
J'avois choisi pour cette cérémonie le four de U fête de saint 
Pierre aux Liens, pensant que ces deux fêtes s'accordoieAt 

, fort bien ensemble. Je jprétins les idèles le'dioianëh^ de l'ob- 

i*et de la fête , que je fis annonça au son des ckicbes et au 
iruit de rartillerie. Le i**^. août^ nous chantâmes une messe 
en actions de grâces. J'y avots invité les prêtres dé mon cas- 
ton et lés corps de la ville. M. l'abbé Honquiëres.pronou^ 
«un diséours^ et retraça avec force les malheurs et le cou- 
rage des deux derniers Pontifes si cruçUèment persécutés. Il 
peignit le triomphe de la religion même dans ses disgrâees, 
et ensuite dans les événemens miraculeux de cette année. Le 
soir nous chantâmes lé Te DetOn* L'éslise et le presbytère 
furent illuminés. C'est à dessein que fai mis plus de pompe 
à cette cérémonie si intéressante par elle-même. Je voulois 
faire mu profession de foi au Saiui-Siége, et réparer par là 



quelques ioris ou t^Toix entrainè la rérolutîoti. Taime a It 
dire podr Ventiëre réparatioû de mes fautes. Au surplus ^ ces 
failles étoient plutôt ae moo esprit que de mon cœur. Je a'al 
point prêté le serment de la constitution civile du clergé, et 
)'ai eu les honneurs de ta prison. Dieu Teuille qne cette hu- 
miliation soit pour mon bien. C'est lé but de ma démarche 
et de cette lettre. J'ai Phonneur d'être. 

P^ilLj^ de GjixiscJjff curé de Bouhigne ^ et 
chanoine honoraire de Toulouee* 

MAtmiD. Iles relations entre ce rojraume et le Saiot^^Siégs 

' sont entièrement rétablies. Les expéditions se Ibnt comme an* 

trefois , et le nonce a repris ses fonelioiis. Ces jours idermers 

le Roi à visité les hôpitaux. 11 s'est montré fort sensible à l'é- 

' tat de dénuement où il les a trouvés. L'affiibilîté ée ce mo- 

oarqne continue à lui ffa^ner les cceurs. Il porte ses soins 

siir toutes les {>artîes de radministretton. II a nonutté, 

clit, à l'arcbtevéefaé de Valence , M 



I avons dit, à l'arcbtevéefaé de Valence , M. Veremimdo 
Arias , évéque de Pampelune. Les antres proisotions connues 

. sont celles de M. AUianase Puyal , kVéwèetké dé Calahorra 4 du 
P. Isidore de Celis, k celui de Ségdvîe; de Pierre Ingomco, 

.a Zamora ; de M. de Cavia , k Osma , et de M. Allaguei'ra , à 
filegovie. Le chapitre d'Osma a mis en tente ses biais parti- 
culiers, et demande de l'argent auat capitalistes pour subviB- 
nir aux besoins 4^ l'Etat. Un yoya^ur, qui est allé josqn'À 
Iran f rapporte ^'il a trouvé tout traifuiile^ et que le fewn* 
sle témoigne àat «stisfaction poàr lelB meiurea qne preod ë. M. 

.X'est* la meillébre réponse aox fiiux bruits qu'on ^ .pktt à 
laire courir. 

GemAvx. Daiis la constitution nouvelle qui vient d'être dé- 
crétée pour cette répubUaue, il est dit ou^l j aura à Genève 
une église pour les cathoiiqoes, et que l'entretien de cet édt* 
fice seroit à la charge de l'État Oet article a entièrement ras- 
suré les catholiques , et &it tomber les bruits que l'on se plai- 
aeit à répandre. Les gouvernemens même protestons n'ont 
aucun prétexte k alléguer pour ne pas aoeorder dlëa eux 
aux catlholiaues les avantages qu'on acéprde à leurs conreG- 
gionnaires oans les Etats catholiques. La récifHrocilé est de 
<ouie justice. 

INTouyELLES POLITIQUES. 

Paxts. n semble qu'un seul jour n'ait pas suffi à la c^pi^Ie 
^ur célébrer dignement la fSte de saint Louis, et qne nous 



(ao8) 

i^ons Toola doiiaer a /Dette féie plus de ponpe afin de noof 
itedominager de tanl d'années où nous n'avions pu nous livrer, 
il cet égara 9 à notre )oie. ÏHjk, le a5, l'allégresse publique 
aToit paru dans tout son éclat, et la foule s'Soît portée aux 
Tuileries, oii S. M. se montra plus d'une fois aux Cenéires 
de son appartement. Elle s'arrêta plus long-temps qu'à son 
ordinaire sur la terrasse au'elle parcourt en sortant de la 
messe, et parut. fort sensible à une explosion d'acclamations 
et d'applaudissemens qui , suivant des témoins dont nous le 
tenoBS, passe tout ce que nous avions vu jusque là. 8. M. 
reçut, dans son intérieur, les féliciutions de sa famille, des 
personnes de la cour, et d^ corps diplomatiane. Il y avort 

Ïresque autant de foule dans les salles du château que dans 
» Jardins, S. M. ayant en la bonté d'en permettre l'accès, 
dans cette circonstance, à un très-grand nombre de militaires 
et autres de divers états. On remarquoit à l'andience lord doc 
"Wellington, ambassadeur d'Angleterre , récemment arrivé à 
Paris, et qui a été présenté, pour la première fois, à S. M. 
en cette qualité. 

Cette première fête n'étoit toutefois qu'un prélude. Celle 
de la ville avoit été remise au lundi ag , et les habitans l'ont 
célébrée de nouveau avec empressement. La plupart des boo- 
tifties étoient fermées. Des Jeui et des distributions ont eu 
lieu aux Champs-Elysées. MoNsixint et ses deux augostea fils 
' ont traversé cette promenade , et ont été l'objet des plus vives 
aodlamations. Ily ««ndeaiontessiir Teau. Une foule immense 
«wtroil les ^ats, lea abords de lllÀiel<*de»'Vine, les Tnir 
leries, la place Lonis XV et les Champs*Elysées. A cinq 
beures , le Roi est parti do chAtean , ayant à ses côtés, dans 
•a Toiture, Uadaicb. Mqnsixuk étoit sur le devant. Le cor- 
tège étoit nombreux et brillant. Les quais étoient ornés des 
symboles de la )6ie; mais elle paroissoit encore mieux i des 
_? -ii^ Éf.: A^±^±. ^ A j_j étrange», 

|noit autour 
après avoir 

été compUmeolée par le corps municipal , s'est mise à table. 
D'autres tables «voient été dressées pour un grand nombre 
de personne^ de la cour et même de la ville. S. M. s'est mon- 
trée à tons avec, cette afFabilité qui la caractérise^ et ne s'est 
retirée que sur les neuf beures et demie. Le soir, il y a eu 
feu d'artifice. Le temps avoit favorisé la fSte on le peupk a 
lait éclater les sentimens qui l'attachent de |»Ius en plus » des 
Princes si dignes de soa amour par leurs qualités. 




( ^«9 ) 



ExPLicjTiow des Epitres dà saint Pierre, pw* 
M. P. D. C. J. (i). 

On sait que parmi les Epttres des apôtres, ad- 
inîses dans le canon de l'Eglise, il y en a deux de 
saint Pierre; que la première fut écrite de Romq, que; 
l'apôtre désigne sous le nom de Sabjhne, la' pre- 
mière année de son séjour dans cette ville , et proba*- 
blèment vers l'ap 4^ (2). Quoique dans l'adresse il ne 
soit fait mention que dés fidèles dé l'Asie mineure, à 
(pi elle fut portée par Sylvain, que l'on croit être le 
même que Silas, dont il est fait mention dans les 
Actes, il est néanmoins assez généralement reconnu 
qu'elle devoit être commune à tous les fidèlçs, Jui6 
ou Gentils, nouvellement convertis. Outre que l'a-* 
potre l'indique assez clairement dans sa seconde Epi- 
tre, les instrucdons qu'il y donne sont de nature à 
n'en point laisser douter. C'est d ailleurs le sentiment 
de saint Augustin, de saint Thomas et de plusieurs 

■ m i ■■ '■ ■■ ■ ■ ■'■' ■■■in.«ii. I. II. Il, ■ 

(i) Trois ToK in-id ; prix, 7 fr. 5o c, et jo fr. 5o c. franc 
de port. A Paris ^ à la librairie de la Société Typographique , 
place Sainl*Sa1pice, n^. 6; et au bureau du Journal. 

(a) Dom Galmet dit l'an 5o. La première aux The88aloll^=• 
cieos , qui est la plus ancienne de saint Paul , ne date que de 
Tan 52. Ainsi y soit que l'on admette pour date de la première 
de saint Pierre^ l'an 45 ou l'an 52, il sera toujours vrai de 
dire , qu'elle a précédé toutes les autres , et que , de même 
que saint Pierre a parlé le premier dans le concile de Jérusa- 
lem , de même aussi il a été le premier qui ait enyoyé des 
instructions par écrit aux églises. 
Tonrn IL l'Ami de la R. et du M. N<>. Sg. O 



( aïo ) 
autres Pères. Saint Pierre y parle, noo-seulement 
coiBine apôtre, maïs même comftie chef des apôtres j; 
ainsi Ton peuji le regjarder dans «ette lettre coàuM 
exerçant, selon lé pouvoir qu'il en avbii reçu, lés 
fonctions de l'enseignement sur toute l'Eglise, qui 
çommeAçpit à s*établir, et comptant de^ des ^ûofmi 
dm* de nombreuses provinces. Telle e^t ineine Tex^ 
ceMepce 4fi laconteiiture de cet écrit, qu*U s'adapte à 
toius^ l^s tiçmpst «t (|i^'aujoutd'hi» comme alors ^^ le 
fidèle y tro\^ve les fopdeniLens de sa foi et une instruQ;*. 
' tio» conapïètf sur tOHS lea ^pvoîrs > non^seuLement de 
h yie çïffétienne, uvak eipicore de la vie civile. 

Uepôtre s'attache d'abord à relever les^ «ivaiPIt^g^^ 
dei la vocation au chrifstiaDiame, et invite, eu général^ 
)e$. iidéles à tendre de toutes leurs forces à la sainteté , 
çt à opièrep fem: salut avec crainte. U y fait voir que 
JéspisdÇbrist est la pierre angulaire de la toi; ilexr 
boçte Bfi^ vertus chrétiennes > à l'obéissance aux su* 
perieuts^ «W -R<w\ ÇQP>W tenant le premier rang, 
fUa^i prœc^îhnii ^ ^tx% uiagistrats préposé» {^iur îm> 
pour punir le&m^iÇ^teiirs et réoMnpenser ^es bomméi^ 
probes , ad vindictam maiefactàrum, laudem verà iù^ 
nonun. Il recommande dans les souffrances et là peî*' 
éécutî,ônla pâUerfcedoùt JfS8uîî-€I^ a donné F exém*- 
pïe. II règl^ l0s rappôits de. soumisjJÎOti et de cOpdes-r 
omda^ce d^ femmjçsr à^ l'yard 4^. Ic^rs lyiads. U 
montre oomîbveKi elks peuvent conlribiuer au saliA die 
ceux-ci par ht dôiççeûr, tçs însintfatîons et lé boni 
exeu]^pl<^. n çngage les épouses à se distinguer daya^ 
tage psMT ùur-s» vérta9/qi;ie par tii;ie vaine parwe. U 
loînt è œla des leçons géaérafces sur l'union , Im ckHrilé , 
la retenue et la prudence dans les paroles. U firit en- 
tendre qu'on n'est point clu*étien, si on n^est trré* 



prochable dap^ sa QQi^duité^ $i ou ue souffre ayce Je- 
sus-Christ 9 et commç Jësus-Clirîst a souffqrt; si on 
n'eierçe poiot une charité mutuelle les uns avec les 
autres; et c'est an homme du peuple, un homme 
sans études prélkniuaires 9 un simple pécheur, lequel 
à peine a quitté ses filets, qui, en quelques mots, 
donoe à ï'wiivers ces leçons nouvelles et inconnues l 
£st-<e là une oeuvre humaine? 

Ju9que-là le prinpe des apôtres se home à înstrtrirer 
les fidèles, et pqtt les agneaux; mai^ il né termine 
point sa lettre , sans exercer sur les pasteurs eux^ 
spôêmes. le pouvoir d'enseignement^ là préro^ttve de 
primauté, la juridiction qui }ui ont été dévcilus. U 
leur recommande donc, u leur ordbime dVyoir soin 
du troupeau, pascite qui in volfis est gregem tfeî, îl 
veut qu'ils pourvoient à tous se» hesoiûs spirHùef!^., éi 
qu'ils le fassent d'affection, njon coactè sed spçntarteèi 
iÊar ce n'est point un pouvoir de dbnxxnadbti'quî IfeUf 
a ^é donné, mais un pouvoir de charitié', de mibîs^ 
^e|. et p9pr ainsi fiji^^. dç smièe^ parce qu'ils 3(A^ 
véûi inoddkr leur gouyeraemènt! et leur conduite' sot 
Ja cQndiuite ei Je gouveilieincntcfejeur ditîtftqiiif^ 
quiVest pas venu pour être, servi, mais pour servir fi^, 
. C'est de la pnsoncfeHamertin,.à Rome, qdès^int 
fierté écrit sa seconde E^ître. ïl sarvôît qpè sh moft 
approchoit (a). Df devoit a FlSgli^ ses dernières îiis-i 
tractions. C'est aussi à FEgfise entière qull les adresse]^ 
(fett à tous ceut qu'a éclairés le flambeau de'ïa^fbi'î. 
iis {pli. çs(f4àhtn ncèiscum sortiti suntrjltlém. IPibiii^ r^pf^ 

««' ■ < || Il " ■ ' «■' ■ — ■ " I ■ p i.fiii , Il ii^i I II n .i I ■ r II I- ■ I ,1 ^ ■ I I I iw ^ i^i 

<i) Matik. XX, aJ. : 

iajC$riH$ qi»ddvel9X nid^oéUo tah^i^aculimei. H. Pet^ 

O a 



( 212 ) 

pelle les avantages qui ont résulté pour eux de la go»* 
^ noissance du vrai Dieu, et fait r^numémion des ver- 
pis dont il faut s'orner pour participer à ces avantages. 
11 les exhorte à assurer leur .vocation (lar leurs bonnes 
œuvres, leur promettant ses soins, nourseulement 
tant qu'il vivfa, mais encore après sa mort, post obi'* 
iwn^ par son intercession ^ans doute, et parce que, 
l'esprit de Pierre vit, et doit toujours vivre dans ses 
^ccesseurs. 

. Il établit ensuite que ce ne sont point de doctes 
fables, doctas fabulas, rjue les apôtres sont venus en- 
seigner^ qu'au contraire, la révélation divine est le 
fondement de la foi, et qu'elle est contenue dans les 
Ecritures; mais qu'il n^est pas donne à chacun de les 
interpréter selon son esprit particulier, voluntate kun 
mxnd : d'où il isuit qu'il est un tribunal qui dédde.da 
vrai sens des Ecrituies , et que ce tribunal est l'Eglise. 
11 avertit qu'il se présentera des chefs de secte et des 
jaiaJLtres de mensopges, qui chercheront à corrompre 
|a saine doctrine, .et il indique à quelles marques on 
juDurra les récàJûbitre. Semblables à des àoiimat 
sans raison 9 dit-il, irrationahilia pecora , ils se livrent 
a 1^ débauche et .a la bassesse. Ds sont injustes et avares, 
ils i:essemblent a des fontaines sans eau, à des nuages 
agités ]par de&tour}>illons, images de l'obscurité et de 
l instabilité de leur doctrine. Malhew a qui les écou- 
tera et se laissera. séduire par eux. Il eût mieux valu 
pour lui ne point connoître la voie de la vérité, qœ 
ae s'w détouorner , après l'avoir connue. 

' Le saint apôtre prémunit ensuite les fidèles contre 
3*aûtres adversaires de la doctrine évangélique encore 
çlus à craiodre, parce qu'ils corrdmpent -fes esprits 
en les amusant. II dépeint ces ennemis des âmes sous 



, ( 3»5 ) 
de telles couleurs, quoo croîroit qu'il avoît en vue 
ce qui s'est passé et ce qui se passe encore sous noi 
yeux. Ils viendront, dit-il, dans les derniers temps, 
noifissimîs diehuSj ils jetteront du doute sur Taccom- 
plîssement des promesses, dicentes vbi est promissio ? 
Hommes moqueurs, ils abuseront de leurs talens pour 
ébranler la foi. Ils l'attaqueront par Farme du ridi- 
cule ; illusores in deceptione. N'est-ce point la marchcf 
qu'ont suivie de nos jours les apôtres de l'incrédulité? 
n'est-ce point par des sophisnies trompeurs, par de 
misérables plaisanteries, par de prétendus bons mots' 
qu'ils ont essayé de,discr^iter les vérités les plus res- 
pectables, d'atténuer l'autorité des livres saints', etf 
qu'ils sont parvenus à affoiblir, à détruire d'une ma- 
nière si déplorable, dans un grand nombre d'individusv 
de toutes les classes, l'influence des principes reli- 
gieux, laissant ainsi ceux qu'ils ont séduits, ou qu'ils 
séduisent encore, sans flambeau pour lès éclairer, 
flans appui pour les soutenir,, sans consolation dans 
li^^urei^ peines, sans* espérance m p9Ur ce monde, nî 
pour l'éternité? ,, ' 

Tel est à peu près le précis dès deux Epîtrcs de 
saint Pierre. Elles sont courtes, et Tapôtre en prévient 
ceux à qui il les fidresse, brei/iter scripsi. Eh effet, de 
CCS deux Epîtres, la première ne contient qiie cinq^ 
cbapîtres, et la seconde que trois, et te plus long dé 
ces chapitres n'a que vingt-cinq versets; mais dans 
ce peu de mots quelle abondance dé choses! Janiais 
on n'aura pu dire plus justement : multa paucis, et 
l'on s'étonnera bien plus de ce qu'un si riche trésor 
d'instruction soît resserré dans quelques pages, qu'on 
n'aura à s'étonner de voir trois volumes entiers em- 
ployés à leur explication. Il est certain, comme le re*- 



torque le commepiataur,. qu'il n'y afoiat 4e mjên 
\ève daw .notre religion ^ dont il ne &oit traité dans Ge$ 
deux Epîlres, ou qu'elles ne rappellent^ et qu'il n'y 
a pas de vertus quelles n'encouragent^ ou dont elles 
n enseignent la pratique. Saint Pierre y parle avec la 
force, la vigueur et en ménae temps la cIiaHté^ qui 
çonyietnpent ^u chef de l'Ëglise et au prince des 
îipotres^ . 

11 reste à dire, un mot d\x x^opunentaire.r C'est un 
déyelqppement complet du texte. L'auteur y prend 
chacune des deux £pttre& verset par verset, et il n'y â 
presque pas nu mot qui ne soif pesé y expliqué, on 
^i ne donne lieu à des détails noUrris de science Sa- 
crée ou d'édification. Si Fauteur y discute quelques 
^estiona, c'est avec sagesse j^ prudence, et toujours 
conformément aux seniimens reçus le plus générale 
çient et dans }e$ plus saines écoles. La grande con^ 
noi^anoe .qu'il paioit avoir des saintes Ecritures l'a 
vm ^ portée d'en faire de fi^^na et d'heureux mp^ 
«rochemens. NoiM6uIeiiiAmiLa<Mieint4aâsllôA'«^ 
^^i-age le but qu^fŒt 8*êtr«'ji?6^, celui S'êu^^^^ 
i^ule secours aux pasteurs, à qui lès soins du ministère 
ce laissent point assez de temps pour préparer leurs 
instructions, mais il y offre encore une lecture, propre 
k affermi^ la foi et à nourrir la piété. On voit que cest 
yn homme pénétré des maximes de la vie ^irituisUe, 
et habitué à méditer ^sur Ja parole sainte ,. sowce de 
toutes consolations et de toutes và-ités. JL; 



Nouvelles ecclksias-Wqves. 

hqvM. A«x..détails ^oe nous avons éé)k donnés sur h 
cérén)onie,da7. aoàt, il fâ^ul joindre les ^irans. D^le 



|rrÀttd tnâtln i le dèrgé; la nobleM» cl lèjpeiifild i^étoftitt 
|Kirt4seii fottltèJa nMÎ^ion profaaiédiid de Jësué. Legroék 
^ j€i fiâlàit 4tiH««tt oroëa de tcintiHr6s et 4e tapkstariei^ 
qomme eas plus beanx jours de fkes. Les tppupei dé 
^. $, étoieni seuf les ermes* Le «aint Père «si descendit 
(du Quii*i<^9l À bait heaves* Pendant 9a miesse , dsuic 
belles Voix^ acctaipagnëes de ror^^ne, oat secites inter^ 
rotopu k aîiw6e knajestoettic qm règike pèndéht la nieMè 

Ëapale, et qui est si inaposattl ^ sui^tmit au Moment de Vé*^ 
itatîoo. Dit«>haiCeardioaiix ëtdisnt pi ëseos. Le cardinal 
Maorv ne s'y trouroîl pbiht^ ajaat eb d^Csusev comme 
0R stak,<dei»flEientrer & àoeiàiie xérëinome où assistent 
I^ PaM iH lesacrérçollége^.La leetnre tle ia Bulle causa 
dans ra^dîtoire une émotion sensible* On ne voyoit pas 
sans .ëtounemeut cette résurrection d'un corps éprouvé 
par tant de trévei-ses. On se rappeloit que ses disgl'âcee 
aroient précédé dé bien peu celles de r Eglise et de là 
religion , et on trtatoit confokrnie eut Toes ^e la Pro- 
▼fdénce qu'il ae relev&t aTéc elles; 8m Majesté la Iréinie 
d'Ëtrurie astûstoît à c8tt# céréincmie dans «ne tribune» 
^imi i)iiele pèîiice, son fib, et des personnages disttn^ 
^\iâb de^^^ffe^ ke p|iji.«i:4i^é9Cturir dt»; la Bulle •cbe?ée> 
je JPère Piin«ii«K>aj9 ,»rofincial d'^aKe, a'amnfa ?e^ 
;|.èt;*otte de^ Çaintelé^ et reçut de ses mains un exem« 

5 luire de la Bulle. Il fut ensuite admis au battement 
es |ûeds, ainsi que le provincial dé Sicile et les Jésnites 
qui se trouvoieiit préseds, et qui ëtoÎMt au nombre dé 
cent quarante". Noos pouvons assureir que Itar attitude ' 
inodeste contrastait avec la j^e qui brilloit dans tous k» 
yeux. OansJo eoaranl dutaême jour^ S. Si a donne 
erdre^aui; officiel?» |>ubltoa de se rei^e ehes les Jésuites ,. 
d'y dresser le proccs-verbal d'usage, et d'jr. relater Ja 
resiitullon de leurs maisons et de foiurs biens etieore exis«- 
tans. Le noyiciat de Saintr André deMonte Cavallo va s'ou- 
vrir incessamment , et tout annonce qu'il sera nom- ^ 
bretfx. Ôd ëiFpèrë d^oir souâ peu deui cents Jésuites à 
tlome^ comnte il y en a dé)à deux cenli en Sicile. 



Tà^Jê. Les rdlgiemes delà congrëgaliond^' Nôtres 
ï)fkm» 4^ lâ Cbariië du refuge, diles à Pari» Damés <Zr 
Saint^idichely sont instituées pour ramener à la reNgion 
et aux bonnes mœurs, à Famour du travail et d'une 
Tie chrëtienne, les personnes de leur sexe qui s'en sont 
ëcartëes, et qui, par leurs écarts ^ ne seroient pas moins 
nuisibles à la société qu^un^objet de déshonneur poui* 
leurs familles. Les Dames de Saint-Micbel ont onze mal-^ 
spns en France (i) : eelle de Paris est aujourd'buHa plut 
importante de toutes; mais c'est dans la maison deCaen 
quelles furent établies par. le P. Eudes, en i624. Elles 
occupent à. Paris le vaste local des Dames de la Visita- 
tion , rue Saint^Jacques. EUles Font aequi^ et fait réparer 
à, leur charge lorsqu'il alloit être vendu par lés troi^ 
sièmes acquéreurs nationaux, et changé vraisemblable- 
ment en manu&cture, sur le refus d'acheter plusieurs 
fois réitéré , fait par les Dames de la Visitation, auxquelleii 
les dames de Saint-Michel l'avoient offert au même prist 
qu'elles achetèrent elles-mêmes. Les Dames de Saint- 
Michel de la maison îde Paris sont au nombre, savoir i 
ttente-six professes, quator;ie povices, douze convlBr^es^^ 
huit agrégées. Elles^oot IVQls ck|i^ de pëuftentesy Xte' 
]}ensionnàt de denà^mllés , et piusi Burs damei vébvëS eU 
demoiselles externes qui trouvent un logemét^ et la 
table dans l'enceinte de leur local. Le total général des 
personnes réunies à Saint-Michel, est en ce moment dé 
trois cenis. Toutes les classes diverses de personnes ott 
d'élèves sont séparées de la communauté des religieuses, 
et n'ont aucune communication entr'elles, ayant cha- 
cune leur chœur ou tribune, leur salie de travail ott 
leur appartement, leur dortoir ou leur chambre, leur 
réfectoire, leur cour ou jardin. La première classe de pé-» 
nitentes est celle des femmes ou lliles qui sont amenée» 



(.1) Ces maisons sont celles deCaè'a, de Paris, de' Mantes, dt 
Bennes, dé Lyon;*dè Saint-Brieux , delà Rochelle, de Vannes^ de 
de ToKrs^de Versaillcfl* ' » - • 




p9r erdré de la police ou des tribananx^ h h r^aisl-^ 
tien des parens. La seconde classé est celle des jeunes 

Crsdimesau-dessasde quinze ans> qui se présentent yo- 
itairement, soit d'elles-mêmes, soit amenées par . 
leurs paren^^ leurs protecteurs ou protectrices. La troi- 
sième classe est celle des jeunes persohnes au-dessous de 
quinze ans, dont il importe de corriger les mœurs on 
les défauts notables de caractère. Les dames de Saint- 
Michel sont les mères de ces pénitentes. Elles obtiennent 
bientôt toute leur confiance; leurs soins, à leur égards 
sont continus. Elles ne les laissent jamais seules un seul 
instant du jour ou de la nuit. Leur règlement, pour ces 
pénitentes, ne laisse rien à désirer. Leur travail est celui 
de Taiguille, de la braderie, suivant le talent des per- 
sonnes^et les commandes faites au dehors. Les pénitentes 
n'ont pas le temps de vaquer à leurs propres réflexions^ 
ou du moins elles sont éloignées de tout vain retour sur 
elles-mêmes parla suite des exercices de la journée. Le 
travail dans les classes est tellement assidu, la variété 
des exercices si sagement ordonné, que les pénitentes 
s|Ont toujours occupées, toujours distraites de la pensée 
4u maL^ tQn^ourt mppelées^ à la pèn^e dû bien. LU 

f>rjère suit le réveiJ; {^éà vient la mëditation du matin j; 
asaintemesse, le commencement du travail, le déjeù*^ 
n^r, la reprise du travail, pendant lequel se font de 
pfeuses lectures; et il ne se passo pas d'heure dans le 
jour que Tuniformité de ce travail ne soitdnterrompue, 
tantôt par le chant des hymnes el des cantiques, où 
toutes les voix se mêlent et se confondent pour louer 1© 
Sçigneur et les charmes inexprimables de la vertu, pour 
célébrer la joie du ciel à la conversion des âmes péni- 
tentes et lesj^élices d'un saint repentir; tantôt les prières 
TÔçales succèdent aux chanta ,. et après ces prières les 
instructions religieuses et celles du Catéchisme. Tous les 
'secoursde la religion sont prodigués à ces pénitentes, et 
on peut assurer aussi qu'il en est peu qui sortent de chez 
eés Dames, au bout dedeux.ans.de séjour, sans avoir coih 



( a.6 ) 

traclé le^Qâkt de. la religion et de la v^fta, saàs avoir 
pris les habitudes d'une ?ie occupéey et sans deTenir on 
sujet d'ëdiHcation pour leur famille et pour le monde; 
»i s'il en est qui tombent dans de nouveaux écarts, un 
prompt repentir les ramène souvent à ta maison de 
paint-Michel qui leur rouvre ses portes. Q arrire ausn 
que plusieurs avant une fois goûté cette vie religieuse^ 
pupplieat en grâce qu'on ne les en éloigne pins, et dé^ 
sirenl de s'y consacrer sans retour. Le pensionnat des 
Dames de Saim^-Àticbel es^t lenu comme celui des autrel 
religieuses. Ëiles in^ii*ent & leurs élèveis un grand amour 
4'une vie solidement chrétienne, simple, minieste,. la* 
boriense et toujours occupée. Le quarti^ de leur maison 
qu'elles consacrent aux dames extteriiès, faciKte llien* 
ireux moyen aux dames ou demoiselles qui n'ont ja» 
une grande fortune, et qui veulent vivre dans la retraite 
aans. être toutefois séparées entièrement du monde, d'à* 
voir à peu de frais un logement qui les rapproche de 
la vie. religieuse, sans leur en imposer les devoir», et 
qui leur procure tous les avantages- de la solitude sans 
les séparek* néanmoins de la société, poisqu'diéi loni: aa 
dehors du mônastàve, 4uileur fait porter l<sur nourriHiî^ 
-dam leurs appartéMeos reipt^ctifi par le jtfltti^ènym 
lourrtères. Tels sont les services que les Dames de Saint- 
Michel rendent en ce moment à la religion et aux mmors, 
ainsi qu'ik la société, 

*- Toute la France a voulu prendre Jiart aux expia- 
tions pour une famille auguste et malheureuse, et cha* 
cun sollicite, avec un empressement honorable, que 
nous fassions mention de ce qu'il a fait en ce genre. On 
écrit -de Vesoul q«« leaervice j à éii Neo, le lO^ aoftt, 
jour, néfaste dans nos annales. M^ Pabbé Dutund r ^nn 
ttdheé l'oraison fonèbre. On nous a envoyé une rehv 
tion du service fait à Caraman» Elle est fort éircon»* 
tanoiée, et atteste le aèle ^t rititë^èt qu'y otit mia lei 
habitans de cette ville. Quatre cfcevàlieràt île saint Lonis 
ajoutoient quelque éclat à la cérémcmie. A Dole^ desins«> 



( ^ï9 ) 
cnptiona fort h^reoses omoieot an tomlittiti à quatre 
faces. A Font$iioy-Ie*Châ]t6aa, dans les Vo^ea^ le curé 
et les habiUms ont<;éIébrë le service avec ua ëgal^em- 
pressem^t. A Auxy , près Aatun» et dans toutes les 
paroisses de cet arrondîsseipeQi, la même cérëmonie « 
^jo^iieu, On y a?oit rédigé précëdemment une adresse 
au Roi ^ dictée par les meilleurs principes, et la bocme 
volonté des habilaps a été encore accrue par le passage 
de M"*- la duchesse d'Angoulême, et par la bonté avec 
laquelle elle a reçu les hoomiages de l»TiUe et des catfipa- 

Saes« Elle a particulièrement aocoeilli le' clergé. A Ca« 
illac, le service funèbre a donné occasion^ au curé de 
ce lieu\ d^ rappeler des Tentés ailles^ et de retracer 
un l^léau de aps désastres. Son discours, qui nouts a 
été envoyé) mériteront que nous en cuassions quelque 
<^ose. Dans le diocèse de Troye», on a^éiébré partout 
le service par prdre^e M. l'évèque. La TiHe d'Auxerre 
Ta fait avec «ncr pompe remarquable. Le catafalque et 
les insprîptions,. le discours et tons les d^atts ée la cé« 
rémonie éioient dignes de son ob^et. Elle nvott été diri* 
gà^f ww beaucoup de zèle et de goftt, pa^ M. l'abbé 
J^îa^t> a^çi^qa, g&a|n4*yi4|ir». de M. »ée<3îcéy investi de 
|j9Wtf >% pfljofiance, ^i âi^î annltde celle d« év*^ 
îjtte^ de, Twye», et qui la inértte jpar ses eonnoissances^ 
ses talèns, » cnarité/ et sa c^àmte soutenue. Dana les 
"temps les plus difficiles, il a montré 4e inème atta-» 
eliement aux principes , et a accuêifU d'honorablea pros- 
criû.' ' • •; 

r • • . . ■ • • . • -v ■ 

— La fete de saint Louis a été célébrée danà Téglb» 
{larùissiale de Saint-Eustache. Tout s'est passé avec la 
plus grande pompe. On y a&it a«ag9 de riches or*- 
Deipena doni^ par.l^v le curé, et li3s babitana de la 

Ïaroiçse ont montré nu j^îeux empressement à célé«f 
[rér la mémoire d'un mot qui leur est cher à plua 
.4'un titrai comme, patron, de cette paroisse » du Prince 
ig^ui nous f ouvecne> die aa royale maison et de la mo«. 



( ^20 ) 

— M. l'abbé Dastros, vicaire-génëraï 'du dibcèse tftf 
Paris, qui depaissa dëKvrance dç Vîncënnes avoit prii 
quelque temps pour se reposer , est rentré depuis quel-» 
ques jours dans l'administration du diocèse, à laquée il 
avoit été arraché par la violence. Ses confrères ont tu 
avec joie ce modeste et pieux ecclésiastique rendu à des 
fonctions qu'il a remplies autrefois avec zèle^ et dont 
l'exercice honorable ne peut plus lui attirer de dangen. 

— Parmi les congrégations qijiî ont survécu â la tour- 
mente, révolutionnaire^ la congrégation des prêtres de 
Saint-^Sulpice tient un des premiers rangs. Cette société 
modeste et utile, qui n'a jamais ambitionné que .le boD« 
heur de faire le bien, se reforma aprèa la terreur aous la 
conduite d'un chef doué de toutes les qualités propres à 
diriger, à soutenir et à. faire prospérer un corps. 11 se 
voua de nouveau à l'enseignement, et se chargea de quel- 
ques séminaires. Le bien qu'il opéroit excita la jalousie, 
et après la mort de M. Emery, en i8xx, les Sulpicîens 
furent expulsés de toutes Jeurs maisons par ordre d'une 
policç qui avoit à cœur de vexer les hommes. les plus 
religieux et les plup attachés au Saiint-Sié|;e. Ces «^ÇcK- 
aîastiques vénérah|pa«pnt ét4 téîntéjgrés d^pûi^ iw^t^K^. 
élablissemens. Mais ils songent en ce moment à sé^don* 
lier une forme régulière, et à nommer un. supérieur- 
général à la place de celui que la mort leur a ravi. Dea 
députés de leurs difierentes maisons sont réunis pour 
procéder à cette élection, qui ne peut tomber que sur dea 
gens, vertueux, dignes du respect de la jeunesse et delà 
confiance du clergé. Nous en ferons connoître le résultat» 

Verneuil. m. le ministre de l'hitérimir à adressé la 
lettre suivante à Mme. la supérieure des religieuses bé- 
nédictines de Saint-Nicolas de Vérneuil :'« Madame, le 
Roi ne doute point delà sincérité des séntimens que vt)us 
exprimez dans votre adresse de félicîtàtion. Il est per- 
suadé que c'est à la Providence, fléchie par les prièresr 
des âmes pieuses, qu'il est redevable de son rétablisse* 



( 231 ) 

' ment sur le trâne do ses pèraa. S. M. ùonnoit et apprécitf 
tpute l'inipor lance d69 services que vous rendez, et aux- 
^u^s yous v(\Kisêtes consacrée par. des inoti& si purs et si 
puv9sanS| ceux dp la religion. Voire congrégation peut 
compter sur sa protection. Je suis avec respeci , Madame^ 
Yotre, très-humble serviteur, le niiuistre*secrétaii*e d'E- 
tat de rintërieur^ Tabbé de Montesquipu /». Cette lettre, si 
honorable pour celle à qui elle Qst. écrite, n'est pas moim; 
consolante pour les amis de la religion, qui y trouve- 
ront le langage du fils aîné de l'Eglise , et le gage de l'in- 
térêt que S. M. prend anx imtltations |:*eligieiî8e8. 

Dublin. Les catholiques anglois n'ont pas appris sans 
intérêt que le docteur Milner, évéque de Castabala, et 
vicaire apostolique du district de l'intérieur , et le doc'^ 
teur Murray, coadjnteur de l'archevêque de Dublin , qui' 
«ont à Rome pour les af&îres de lédr église , y ont déjà 
%VL {riusieurs audiences, et ont été très-bien accueillis du 
lâint Père. Leur mission est relative à quelques diffé- 
rends qui ont eu lieu entre les catholiques, et on espère 
qu'elle aura une heureuse issue pour le i^établissement 
de la paix. L^autorité du Saint-Siège réunira tous les^ 
esprits. On ne peut se dissimuler que quelques personnis» 
opt^té trppJoîn, et n^ont pas tenu assez de compte de» 
jféàlamâtiôjû des calbdliqiies irlandais. Plusieurs tnil^ 
ii^ns decafàollques ont manifesté en ce pays une dpp<>«^ 
«itîon formelle aux arrangeoaens projetés. Leurs é^ê- 
ques, au nombre de près de 3o, se sont naK>ntrés aussi 
contraires au veto. Leur éloignement pour cette mesure 
saaéritoit d'être pris en considération , et il n'e^ pas just^ 
gue quelques catholiques anglois n^Iigent les intérêt» * 
et les vuéi d'une portion si considérable. Il seroit digner 
4ii g9uv4^rnem^t de ménager même les préventions 
d'uoe masse ;M considérable d'habitans 9 et de montrer > 
4Bplus.eij^t|d«pis, pesjdées libérales dont on parle beau- 
coup. Il seroit digne du mjhistè^e de manifester une 
intention franche d'améliorer notre sort, et de renoncer 
k un système d'éloignement et de défiance pour les ca- 



( ^^^ ) 
tholiqoei. Toat«$ les pers<Miii6ft de cette religton ont vu 
avec peine la publication d'ordres secrets qai avoient 
ëlé adressés, le 30 octobre i8ii , par Id prince rég^t, 
au gënëral Prëyost, gouverneur du Canada inEfrieon 
L'airtiole i3 de cette dépêche recommande au gouverr 
Beur de ne permettre Fadmission d'aucun nouveau mem* 
bre dans lés communautés catholiques. On en excapr^ 
pourtant les cout^en» de filles. Oïl y dit nc^ménïent qoé 
k société des JéMiites doit être supprimée et dissoute , 
ses bieas réunis ^ la couronne, et ses membres pourras 
d'une pension leur vie durante. Il est oi^donné de plus 
«u gouvepueui* de retii.'er peu. à peu des missions desln«> 
diens le& missiomiaîres caitioliques, et dSa ks rt^mplaest 
par des protestana. Enfin , le gouveroewr doit veilier i 
ce qu^ li^ pi?è(pes ea^âioUques tt'aîiqtii pas irop di%a« 
liu^nc^y à ce qu'Us ne fiissent pas deproeélyter, et à os 
qu'ils lie se pefimettenl rien dans lèmrs sermons conctt 
L'église anglicane^ L'espnt ella tenetarde ces- cadres I 
sensiUewent affligé les catholiques de cepeys, etsani 
4oute> ils auront peodnit encore un plus maurai» effet 
dans le Canada. Oa ne croira pas que k gouvern^inent 
ait quelque bonne volonté pour ks catbolEques/s'i) 
i^ontre tant de défi^âce^ .et preod tant dç.|riréçaii|i^ 
<^<H9^e eo¥* On sTétonnerà àe ce^ proséiytmtiè prête» 
tant de k pa^t de ceuA qui se pkigiifttè 4^ pyoiéljf^ 
tism^ deS) catboy^pKes. On dira qtse ces mfesures cWtrei 
]^^^:vensy contrôle» Jésuites, contre ks missionnaiif^; 
9e sont goÀve conformes^ à l'esprit de tolérance qu'on 
9Mia;hdy et on se demMAteca qxielks sont l^is* favéun que 
nous «urjonsà attendre dfun nainistère qui se^conidliairoU 
d'i^tèa de tels fiÉincipea. n fiiut esp^ijev ^/ait l-ëdài^i^ 
Iration adoptera d'autres vues. Le msitteitt^ moyen dil 
gagner les catholiques ^ c'est d'avoii? ais^ecix t#ne ce«^ 
délite ousverte , franche et ky aie* On leturlîltopil^esiiJ* 1^ 
^mfidnce en kur en témoignant. 



( a:>5 > 



' ^ ïfouVSLLUS POLITIQUES. 

IpAKis.Xes détails Je la fête de l^Atel-de-VîlIe a^acoorcUo^ 
à (ftii dmmer Tidée la plus agréable. A cinq heures et den^ie, 
S. M. aiYita , aGCompaanée des Pnnces de son saog. Elle fu^ 
compTboieatée par M. le préfet à la tète da corps-de-ville. 
8, m» f écouta debout ^ et lui fit nue répooçe qui mérite d'élrc^ 
conserrée. Il est boa que le peuple sache quelesprii aokoeseg 
Princes: 

a Je suis aussi touché d^ sentimens qqe tous w?e\pTimfi9 
qae de ceux dont je viens de recçvcHC le témoignage en tra^ 
fersant ma bonne ville de Paris. J'ayoiç, le plus grand emr, 
^ressèment de nie trouver réuni à fna. gi:i^cJ& fknpijllç ; roaii^ 
j*ai dd attendre que je passe élre entouré de celle-ci (eh 
monirani, d» la manière la plus noble et la plue toucJianU , 
les Frincea qui Peniowroient ;) ib on^ Cait iQà consolalion ^né 
moQ adversité , et ils 6>nt encore eejojii:d'hui mon bonbMeur. 
Us m'ont donné la preuve qu'ils partafteoieoc touitei ipcs io-* 
tentions pour VQtre félicité ; je puis donc désoripaîs. iOçrmer 
paisiblement les yeux, puisque j^sujssfti: qjui'ils l^é^teront de 
tous mes sentimens pour la France». 

. Le Roi prononça. ceUe réponse anr^ nnipo à» digipixàet 
d'aisance qui lui est p^Luret, i]bais ^urtiiHiA avec i^^ aupsyil df 
bonté Ibit po«r li^î |agnet XJbvd les cœufa« W.fig^ire di| S« IML 
fcaptrdt H tatisfàotiptt la pli^s par&itjr. thgk rojoa qioe plèM 
na père «« milieu de ^s eiiûns. Il a'étoit, peracmo» la qai 09 
^ rappeUi d'aut,i:ea. t$les> où «id. astre* p^nsoiipage^aa moM 
troii un peqL n^oiiiar ain«ihle«... Mim% muh amoM wApaw M 

§ai^ retracer ce sonvenir dans un^ jour 9^. la, C0KdîaUl4, In 
évouenient, Té zèle et Famonr, ont effacé toutes les ioag^ft 
du passé. Le Roi , après avoir reçu diverses présentations , 
a'es^ mi^ k t|kUe>a;v«a m. familb. ïkre«tfc e«r onelmiea daeses 
ont été admise, à Ffaonneus de oniegc r avee loi^ & M. étoit 
aervie^ suivant l'aocien nsagf , pa* le odrp«-d»> ville. Apnki.le 
dieev» une dtoulalîon -de dem^ ip h ville pré«^ta à AibrH 
»am ui|e cocbeiJIe remplie de finira aiec der devisas -itigév 
nieuaes. Après un concert, $« MU nscpta. d«M «•» grande 
salle , construite dans la cour, où étoit rassemblée iine.aDi«« 
ciété nonibrensç et choisie. Elle y fut accueillie par de vives 



( M) 

acclamations. Elle se plaça sar aa trône^ entourée de sa famille, 
adressa des choses très -flatteuses à plusieurs des personnes 
qui eurent l'honneur de rapprocher, et se montra infinîmeot 
sensible au spectacle de la joie publique. On dit qu'elle a 
laissé couler des larmes d'attendrissement, et nous saroos 
que^ plusieurs spectateurs ont fté aussi touchés jusqu'aux 
larmes de l'affabilité, de l'air ouvert, des paroles de bonté 
du Monarque et de son auguste famille. Le spectacle le plos 
imposant, ce n'étoit point la magnificence delà salle, le luxt 
des toilettes ; c'étoit l'épanchement de l'allégresse , c'étoit 
l'unanimité des sentimens , c'étoit le plaisir qu'on éprouToît 
à voir cette fête de famille. Apres avoir procuré à chacun ta 
bonheur de jouir de sa présence, S. M. se retira vers les dix 
heures, en saluant de 1 air le plus affable ; elle daigna dire 
encore en sortant : u Nulle part je n'ai vu une fête aussi belle 
et aussi touchante pour mon cceur. Je compterai celte jour' 
née, où j'ai reçu tant de témoignages d'affection, parmi les 
plus heureuses de ma Yié». Le Roi retourna aux Tuileries 
en traversant lentement une foule qui le salua encore par de 
nouTelles acclamations. C'étoit dans les rues, comme dans 
les salons, le même zèle et le même dévouement.. Chacun 
s^honoroit d'être peuple dans cette circonstance, et de té- 
moigner son allégresse par le cri redevenu national. 

-—La Chambre des Députés, sur le rapport de M. Syl- 
vestre de Sacy , a pris , le 27 août , en comité secret , à l a- 
nanimité , une réscMHiion qui fixe le montant de la liste ci- 
Vile ainsi qu'il suit : a5,ooo,ooo pour le Roi , outre les do- 
maines de la couronne, dont le revenu est estimé 5,ooo,ooo; 
6,000,000 pour lés Princes de la famille royale. Ce revenu 
leur sera réparti à la volonté du Roi. Les dépenses de la 
maison militaire du Roi ne sont point comprises dans la Ibtd 
eivile. 

— > Il paroit que les différends entre la Suède et la Nor- 
wége sont sur le point d'être terminés. Ce dernier pays se 
soumet au traité de partage. Ainsi l'Europe, qui, il y a six 
mois , étoit en armes de tdus côtés , va jouir partout égale- 
ment des douceurs de la paix. Faisons des vœux pour qu'elle 
Be soit plus troublée, et pour que tous les peupias reapirent 
après tant d'orages. 



( m5 ) 



Tradition de VEglm sur Vmatilidion de* . 
épéques (i). ,.. 

Fa B XI les spectacles grands et consolafas à ta. fois 
qu^ciffre à l'altention dé I^bservâteur et à la rècohiois- 
sance da cfarétieu^ la religion apportée par Jésuà-ChriÀ 
aux hommes y il n'en est peut-être point* de plus au- 
guste et de plus frappant que la perpétuité de ce sié^ 
antique et stable qui , depuis dix-huit cents an^ , brave, 
à Borne, tous les orages et survit à toutes les révolu- 
tions. Par quel prodige a-t-îl résisté à tant d'atteintes, 
triomphé de tant d^attaques, et loin de céder au temps 
qui détruit tout, comment a-t-il dompté les obstacles, 
et s'est-il maintepu au milieii de la chute des Stâts 6t 
de la vicissitude des choses humaines? Comment se fdit-îl 
que ni les persécutions du paganisme qui devoit'étre 
encore plus acharné à poursuivre, la religion dans une 
▼ilie où ridoÙtrie sembloit avoir établi le siège de sa 
puissance , et ou elle devoit s^iudigner de voir l'Ëglise 
£xer aussi son premier siège , ni les guerres civiles entre 
les différcnsprmces, ni la décadence dé Fempii'ê , nifejs 
inondations successives des barbares, ni les calamités qui 
en furent la suite, ni ces révolutions multipliées, ces 
catastrophes sanglantes , ces troubles renaissans qui dé*- 
solèrent l'Italie pendant le moyen âge , ni tant de guerre 
et de désordres n'aient pu abattre la chaire apostolique , 
et que les passions , les erreurs et les scandales soient 
Tenus se briser contre cette roche inébranlable ? 

Ainsi nous parlions , il y a huit ans , sans penser qu« 
nous touchions à une nouvelle épreuve qui alloit rendre 



(i) Trois Tol. iii-8< ; prix, 16 fr. 5o cent A Paris , & i« Ubrairie 
de U Sod^ Typograpmque, place Saint^Sulptce , i|0. 6; el au bursAO 
évL Journal. 

Torru II L'Jmi de la R. *t du -R. N». 4o. F 



< a!i8 ) 

cWs I kbn^ )H(tiiroir ^ mais ils ne tràmilieUrônt fomt, 
comme lui , iMrs droits à des successeurs, Leur mission 
finira en leur personne. La chaire de Pierre «ètf le hé* 
nie des prorogatives de l'apostolat. Pieri^ seul établit 
les trois premières ëgliaes , et toutes participent au pri^ 
Vilëge dé leur fondateur. Rome, Alexandrie^ Anlioclie^ 
t)réétt par lui > occupent le premier rang, et loi^sqiieles 
deux demièt^^ tombent dans la servitude, et -sont même 
livriies i Tesprit d'erreur, ii semble que lat ProTideoce 
ait Toulu par là resserrer nos liens enrers celle des 
trois ëgHses qui conservoit intact le dëpôt de la Toi, et 
qui) se tmiafit debout atttnilieu des ruines^ nous ëtok 
«ignalëe -ainsi^comme àne espèce de phare au .miiiea 
de la tempête. Les églises «rOrient, îlkistrëes par les 

£lus grands personnages, ont été suceessivement envan 
ies par le schisme ou l'infidélité. Ces chaires, on tonna 
Chrysostottie , d'où lesfiasile^ les Alhanase, les Cyrille, 
les Grégoire, firent entendre leurs voix éloquentes; 
^es chaires aujourd'hui muette» et reHrersées , langui»* 
4ient datis les ténèbres etdvriis les fers. Cy prien .n^^los 
de suctessenrs à Carth^ge, tii Angiistiii h Htpponev 0t 
f Afri(j|liieri iifitbfilbit'isf^i»éHhr« par le*«ète et le oowbF» 
de ses ponces et par h emtrage de seis mariyios; a penk 
jr la fois et sa'Teligioit et ses lumières. D'autres églises 
ont ahértf'ia doctrine ap^istoUque , et séparées actitelie- 
mentdtt tîroae salutaire qui leur prètoit la forée et la 
''vie, ûies ne présentent plps que des rameaux desséchés 
let des biarnleh«B sléHles. ' . -- 

Biaise saule axônserv>e>l'ancièmieté de la nnssion, la 
pureté de la doctrine et la châfne de la tradftiÔB»:Senk 
telle ^rteAtc^iBtoe suite de ponisfes qui refoontent jusqu'à 
f apètré inMîtxvi par Jéms^Christ même. Leur histoire est 
celle dèki «harité^ dcraèle y^l'one sollicitude inSatigabie. A 
\traverèlepeode nafooumensqai nous sont resiésdes temps 
tes phis aiicieisé;^oa mt oe»p<»iti&8 toujours occupés on 
aoin des églises las fins éloignées oonune des plus voisines. 
Où sTadresse à eux de toutes parts} on a recouis à lewr$ 



( 229 ) 

Kimières , on inroque leur autorité. H» répanéent Aés 
aum&aes dans tout TOrieni, ils rachètent tes capti&, ib 
consolent le^ af&igés, et, suivant la belle expression de 
D. Constant, ik rèchaufient dans leur sein les eglises^soof-* 
fiantes , et remplissent A lewr ëg^rd les fonctions d'ùnet 
noiiEYice attentive et d'une tendre mère. Us protègeni» 
les opprimés, et opposent nn frein aux passions riolentes» 
C'est émns leur autorité qn'Athanase trouve ui^ appui ôoh-- 
tre Teiretir qui le condamne, et contre le prince qui le 
prescrit; et assis sur nn des plus grands sièges de l'Orient^ 
Ulustre par sestra vaux et se^ écrits , ce savant et coirrageux 
évéqne a besoin encore, pour rendre sa cause plus snre^ 
d'être approuvé par le successeur de Pierre* 

On est/frappé, en parcourant les monumens de Fanti** 
quité, des expressions pompeuses avec lesquelles le» plus 
grands papes parlent des droits de leur ^ége« Les* Jtiles,, 
les Léon , les Gélase, les Innocent^ les Damase, ItesCéles** 
tin, les Grégoire, relèvent avec éclat les-'prérojgatiTesdé 
1» chaire apostolique* Ce n^est pas 'noua qui les accu* 
serons en cela d'un secret sentiment d'orgueih Noos no 
S^mm pas cette injure à des pontifes. m vertueux et "^i 
jéclairés. Nons remarquerons piirtôtqneJenr langage sur 
ce;piOikit «stçe£iii4e to^tjp la tip^tiou. (^.,ne soB^|^i en^ 
effet,- aeulement les papes qui ont.exaItîé Tautorité da 
fiaû^^Siége. Les Pères des deux ^lises tiennent le mémo 
langage* Tous: les faits, de l'histoire ecclésiasftiqm tnèn^ 
trent combien cette puissance étoît révérées Les^aetep 
même des conciles généraux sont des témoigdaees dià 
respeot et du dévoaement qu'on y professoH pour fo suc-* 
cesseor de Pierre,, et l'on voit le concile de Calcédain» ^ 
sçllicker dô Ini la sanction des mesures qu'il àvoit prises; 

Peiittêlre que quelques personnes s^étonneroiènt . de 
ùoos voir professer cette doctrine, et la erotroient éA 
oppositiott arec celle de l'Eglise sallicane Ce ser o i t n n e 
grande erreor. Les plus «élés dé^seurs detior liberié» 
ne se sont pas crus obligés pour cela d^ajtténuer rajilorité 
dB l'Eglise de Rome» Bossuét,: dans sa bé^mtq ^h fi^ 



c bb 'àiè^ é éti-bterg^ , dëcUre que, 9urt»qmeonetrneh 
di^nM du Saint- Siège, dL a'efir aient à la ttaditio/^ eldkt 
dôctrme des- pontifes romaine. Le niêma ëf Iqm eoaei* 
gne dans le même ouvrage, que le Pape peutÈûutdane 
he cas de hioeseité bu d'une utilité mndenten Le P« èÀe/tSK^ 
dve, qui ii'à pas ^lé accuse d'exagérer raotoriié des 
papes l dit,, dans ses Diêeertatioma eur rjSisiùire Scelè* 
eiastiifue, que lapuiaeatwe eu)^frtè dane FEgliàea été 
eàcorkée à Piètre pour la tranemMreikéBeréuéeeeaeuTU 
Gersofi ciH>yoit aussi que l/e Pape, ei on Je iH^neidère par 
rapport à chaque fidèle ou A chaque éfrUee particulière j 
a une autorité aèeolue et êou^eraine^ Le pieux «I saranl 
TbomaAsin louoit' Fîei*re d'Ailly, Aimaifi» Majw^d^a-* 
voir relevé iea droits de la primauté apostolique» Ces sa- 
Tans personnages ne croyoîent pas apparemment que 
SOS libellés bien entenduest fusèent contraires à ces droits, 
lia ftè voient rcmPerm^r les uns et les autres dans de justes 
Boi^nes, LVbl>é FleurV, danases Opiuculee, publiées par 
Al. Emery Ci) , pnrle sur x>o sujet avee éne sageaie et uoe 
tnesure qui devroient servir d'ex eiiiple« Assurânent on na 
le taxera pas de pi^ventiôna trop tâvorable» iU Mol- 
SÎFge^, Cependant il professe que Yautotiié da Pdpe ëé 
êouvefinne et s^étèi^eau^d^^uede tout, là'éiaei^ amla 
pfu^W^dêfi àftièiir» quioni traité dfe noèi^lèr^m éà» 
iri lesi ehojsta^ (^n^on prétendait prouver te dreiépar dfe»^ 
Jiiitf aui kie Jtoni poàr lé plupart que dee ^t»ptiseê; 
q^«e étp on voulvit faire un traité d^a aerviùidee de FE* 
gkae ^ciUicané ^ on ne'manqe^rcHtpaê de nudiète; qu o/i 
pour Ait detfnander pourquoi nous n'avons pae autant 
de mêle 'pour empêcher lèe eftirèptieeê de la puissance 
bloque éUrlek'ecpléiriaetifue^^ que les niagietrute en ont 
d'entpecher lea entrepn^s des ecèlésiasiiqueB; que cê</jv 
ffui<)ntfait sonner le pius haut nos libertés y efftt donni 

(î)»4.t<4» if>-J*; F»" , 3 ff. 5o cent. , et 4 fr. 56 çfirt, frtiic de porU 
A îîfif Jf4,.«fî^^v|"i'r*^aî* éa Journal. Cette édition ^ augmcoiée des adàU 
^^■A^^^ «^ïc,5'«wi« par la police de Bonaparte, Il n^ea reste ^ 



( a5^ ) 
â4i rudeê aUeiuteê 9, <^tc« C'est ainsi, qiie pmrle^ dans son 
JOiacpurê surlef libertés de TJ^glis^ £[allfcane , un homtû^ 
qui en a été. regarde comn^e un des plus fermes soutiens*' 
IS'a-t-jon pas Heu d'être surpris que quelques écriVainié' 
^odai nés aient voulu ^l^e plus saAicatl que Boisnet étf 
que Pleury ^ et qu'ils aient donné a la doctrine'de ces ^a- 
Taris hommes une extension^ à laqudle Ils u^) voient jai* 
mais songé?. Ne seroit-il pas raisonnable de s'en tenir ,&* 
cet égard) au langage et au sentimeut jïe ces lumières éef 
notre Eglise, et de rejeter les additions dé quelques'^es-^ 
prits inquiets qui ont renversé les bornes qu'a vdientpd^' 
sée$ nos pères? N'est-ce pas uqe chose déplorable qu^ cette 
affectation de proclamer les libertés de TEglise gallicane^ 
alors précisément que TEglise gallicane étoit sons le jou^ 




. que cette imprudence xi'exalter les droitsUe la puissance 
civile lorsque cette puissance étoit déjà égarée p^r l'âttt«L 
bîtion et l'orgueil? N'est-ce pas une ext!rême injosticrfdà 
flétrir comme i^ opinions ultratddntaines ^es priheij^és 
qiMP coucilient très^bieii avec nos libertés , tefl^ qtfelès 

* Goncevoient les hommes les plus Éél^bres de liott^e école f 

.Cela, oae rap|)elle cet écrivain, judici.eiiix et ^élé quî^ 
AU jpius lcN;t de la révolution, et Ibrsqtle nous f tiens e^ 
|>rqie à un schisme funeste , publia nnpaniphlet'éous ^ 
titre : lia France en danger par f^iufran^Ttiàniêtney 
où il sQule^oit les esprits contre' fa coar dé f^ome. Sp<i 
gén<$reux appel ne tut pas écouta pour lors> noh plio^ 
que les, avis charitables d'u;ie espèce d''évêque quiàvet^ 
tir:soit les fidèles de prendre gards ^*oH n'abasdt de leur 

' senslhililépourleAmatheuraduPape. Ces mêmes hpmttiés^ 
ont une extrl^me attention à empêcher fes prog^Ss dti 
despotisme toujours croissant de h cOÙr de Rome ^^q^i». 
dans ces jours de puissance et, de prospérité, '^rend sans 
cesse sa domination d'une manière' sî pf odigièW^e ^t èi 
alarmante. Ha Patient les enjrepri'sètf'des-prhidëé iaihbt- 
tieux} mais eo revauthe^ iU i^ptimeiif iavec liùè 'rileif- 



( ^53 ) 

vaîUease attention î^ plus IouabIe« eBcftls âes pènlîfe* 
captif. Celle double c!tonduite dëcële un noble caractère 
et un zèle pur qui in»fi'ftene tous nos cloge», Maû rt%^ 
nous à un ton plus sëi'jeurjx. 

On peut, on doit mêt^ïe distinguer deux K^anièrétf fcrê 
dîSFërenles d'entendre noê Hbertës* Les évêques et la Sor- 
bonne n^en a volent pas tout-à-faît la même idëe que le? 
parlemens. Bossuet dit lui-même, dans sa Défense de ladé^ 
claralion, que les évêquesfrançoU n*ont jamais approuvé 
C^ qu'Uy a de repréhensible dans F^vrety dans Pierre 
Dupivy, et ce que leurs prédécesseurs ont tant de fois 
condamné. Dans une de ses lettres au cardinal d'Ësti-ées, 
il dit qu'il s'ëloit /^rqpo^rf, dans son Discours sur Vuniti 
de V Eglise, d^ expliquer nos libertés de la manière que 
les entendent les evéques, et non pas de la manière que 
les entendent nos magistrats. Ceux-ci donnoient^ en 
effet, à nos libertés une extension qu'elles n'avoient 
pas, a beaucoup près, dans Torigine. Us ne détermi- 
nèrent jamais ce qu'ils entendoient par ce mot, et le 
laissèrent peut-être exprès daiis une sorte de yague qui 
se prêtoil mieux aux conséquences qu'ils en vouléient 
tirer, et aux empiétemens successifs qu'ils se pennN 
f eht çatJ'autoriW ecclési^ique. Lesïîbertésj; boof , ^an- 
coup d'entr'eux,'.n'étoitint qu'un moyen de* tenir le 
clergé d^us la servitude, et elles tendoient à substituer 
rautorité Meulière à j la puissance ecclésiastiqvie dans les 
<pbjeU qui éioient uniquement du ressort et de la com- 
pétence de celte dernière. Ce n'étoit pa§ ainsi que la 
Sorbonne comprcnoit nos libertés,, et sans doute, qae 
dans rexplicatiop dé ce mot, on doit s'en rappoi't^r aux 
décisions des évêques et aux jugemens des docteiirs, plu- 
tôt qu'aux prétentions de jurisconsultes naturellement 
dfsposés 9 exagérer les droits de l'autorité'.dont ils sont 
dépositaires. Nous n'ajouterons pas qu'un parti puissant, 
. peu favorable à la cour.de Rome, a ei^coj^ contribué à 
dénaturier le sens de nos libertés, et à les étendre à d^ 
matières auxquelles etieis ne s'appliquent pas. L'esprit 




. ( 255 ) 

d'indépendance germant dans des têtoi ardentes y a en- 
fante des, systèmes qui ébri|nleht toute là constitution de 
TEglise, et lui ôtent cet ensemble et cette unité qui Fait 
sa force. On peut être ami de nos libertés sans si^opter 
.ces systèmes^ comme on peut être déclaré pour les drj^ts 
du Saint-Siège sans sousci*irè à de vieilles prétentions sur 
le temporel des rois, et à qpéiques exagérations de théo- 
logiens d'Italie. Avec un peu plus de boqnefoi, de mo- 
dération et de droiture, on pàrviendroit à s'entendre. 
On rejeteroit bien loin les fausses idées de certains cà*- 
uonistes, nourris à l'école de Richer, de Domînîs et de 
Febronius, On sentirolt la nécessité, dans ces jours de 
discorde, de resserrer les liens entre. l'Eglise roèré et 
les fidèles qu'elle a enfantés. Nous ne voyons pas trop 
ce qu'on peut gagner à se séparer de ce tronc antique, 
et nous voyons très -bien, au contraii^e, comment on 
peut abuser du mot de libertés, et où on a voulu nous 
conduire en les invoquant toujours. L'abus qu'on en a 
ftit SI souvent et si récenîment , doit nous tenir en jgardô 
contre ceux qui pourroieiit en abuser encore, au lien 
':gné' nous ne sommes pas daiis un temps eu on pousse 
trop loin les prérogatives de l'autorité ecclésiatîque. J'ai 
. toc^ours été frappé <1^ ceniot du docteur Jloliiison, qni 
disôît'^e ceux qui s^élèvSit c6n(rë l'autortté'eccîSîa»- 
tique dans un temps ou tout tend à la diminuer, et qui 
décrivent en faveur dé l'aulorilé civile, déjà sîpottée à 
a'éteiidre , sont apparemment des gens qui aurotènt crié 
an feu du temps da déluge. 1)s combattent avec fivrce 
nfi danger dont l'esprit du siècle nou/i garantit stiÔlsani- 
nent, et ils courent au devant d'un joug que tout opnsi- 
.pire a introduire et à accroître. Cela n'est ni adroit^ 
.ni. courajzeux, ni judicieux* 

Ces réflexions qui se sont étendues sous notre plume,^ 
nous ont empêché d'en venir plutôt à l'ouvrage que 
nous étions cnargés d'aunoncer, et qui mérite d'ailleurs 
. q4ie noua en parlions avec quelque étendue. Ce sera l'ob- 
jet d'un second article. M.^ 



(.54) 



NOUTELLXS ECCLESIASTIQUES. 

Roux. La coDgrëgatioQ que nous avions déifgnée pirër 
tédemment (dans notre numéro XXF'Ï) comipe char- 
gée des afibires de TEglise, n'^t chargée qiie des af* 
Ëiires des ordres reUgieax. hsi congrégation des affiiires 
de TEglIse ^t comppsée des membres suifans : i**. Leurs 
ëminences les cardinaux Mattei , dell^ SpmagKa , d^ 
Fietro , Pacca , Litta , Braxvcadoro , Gabrielli el Oppiz- 
soni; s^ le secrétaire 9 avec ^roit de suffrage ^ est le 
P^ Fontana. général des Bamalbites; 3^. les consulteurs^ 
sans droii de su&age^ sont M*''* Baldi 9 les PP. Grande 
et Lambrusçhint , Eamabites, et les s^bbés Guidi, Çet*- 
tini et Mastrofino^ JLa.co^régalion s^ déjà comm^m)é 
ses séances, et elle met aux affaires de rËgli/»e Vintér&t 
que commande leur im^p^tance. Ijilais la n^ultiplicité 
4e8 affiiires , et la maturité qu'il faut apporter au^ discr 
cusssionsy ne permftteijit pas d'en donnçr enctare îe ré» 
anitat. Le choix dès membres que nous yepons de nonf- 
mer, est un sûr garaqt d^ spccès. Ce sont des hommea 
MoommtadhMes pai^ leur» qwUtés, pwp lears^ e^i^k^s- 
aaiK»es et par le aèle qui leur a attiré en dernier liefi 
tant de traverses. On .en a pu juger ep France > ou ï^ 
tempête les avoit dispersés. Nous .espérons de leur pact 
nu jprompt remède 9lix n\aux de TËgUse. : 

— Un édît du cardinal pro^secrétaire d'Etat , du 1 5 
aoâty défend les réunions maçonniques. Le préambule 
rappeUe les consfiturîons de Clément XH el de Be- 
noît XIV, et redit du pardrnal Firrao, en 1759. Les dé- 
'sordrtw des derniers temp^ ayant favorisé de nouveau ce» 
réunion clandestines et mystérieuses , S. S. veut bien 
nser d'indulgence envers ceux qui les ont fréquentées, et 
îês conjure de songer au salut de leurs âmes, et de renon- 
cer à des assemblées qui ont toujours été suspectes aux 



( 335 ) 

gens Je bîeif parleurs formules^ leurs rils, leors cévimo* 
nies, leur âèrment et leur secret. Mais elle défend sévère^ 
meut de lea.fréquenter h l'avenir^ sous quelque d^nomi-« 
nâiion qu'elles se cachent. Elle proscrit aussi les réunions 
de clmrbonniera y qui s'appuient d'un bref approbaiiF^ 
leqàd est de toute fiiiisseté. Cette défense s'étend à to^ les 
. sujets de S« S. demeurant en pays étranger. On ne pourra 
garder les embl&mes et les.statuts relatif à ces associa**» 
tiohs» Ceux qui auroieat connoissance de quelque transit 
gressîon à cei ordres, sont tenus d'en donner ayis. La 
transgression pourra être punie, suivant les cîrcont» 
tances, de la confiscation des biens ou d'amendes péctt<* 
niaires, et l'on confisquera lés édifices où seseroient te-* 
nues les assemblées.. S. S. recommande aux tribunaux 
l'exécution de ces mesurés, et veut qu'on avertisse chacun 
que son devoir naturel < coraràe chrétien et comme mem* 
bre de la société , est de prévenir les suites d'une conspira** 
tion alarmante contre la religion et contre l'Etat. La révé«* 
làtion, dans ce cas, loin d'être une honte, est un devoir, 
et le serment inique qu'on pourroit avoir fait, n'est 
fju'une raison de plus de renoncer à nm usociation dan* 
gereuse(i). . ^ 

^ '^ Rmis. Lé senrice qoe %oa% nvloiis ainjétfirf Mur Hà 
Tictimes du it septembre, eut 4ieu vendredi dernier , 
dans l'église des Carmes de la rue de Vaugirard. C'étoit 
la première fois, depuis vingl^deux ans, qu'on rendoit 
nu hoinmage public à la mémoire des prêtres vertueux 
massacrés dans cette horrible journée. Cette pieuae çom* 
mémoration a voit attiré une foule de personnes em« 
pressées d'aller prier ^nr le lieu même qui rappeloit 
tjuit de souvçuirs. L'entrée de l'église étoit tendue de 

■ " ' . ' ' ' ■ ■ . I . '1 I I ....1 I I I |i p I r i, I II I I 

(i) Telle est la subMance àé'tfA édit, doM no«» avèat fi^ I» texte.. 
4)iioiqu*il soitperti<ouUpT:*qs EuiMle TEgliee, cependàat les ieges avie 
qD*il coQÙem peuvent être adressés à toua le# fidèles ^i afiprendcoiil 
par^à ce qu^ils doivent penser de ces rëunions suspcc&a, et malheu- 
xeosement trop répandues. 



( 2Z6 ) 

&oh\ Toat6 Ik matinée il y a eu des messes, et plasieurs 
prêtres ont eu la dévotion de venir de loin ofiFrir la 
•aint sacrifice pour les généreux confesseurs. On a célé- 
bré ensuite un service solennel. L'ofBciant étoit M- l'abbé 
Kera venant, premier vicaire deSaint-Suipice, échappé 
lui-même au désastre des Carmes, et depuis honoré en 
dernier lieu d'une seconde persécution et exilé par le 
despote, l^e diacre étoit M. l'abbé Deloutte, enfermé 
aussi avec M^'- Vavçh^sèque d'Arles, après le lo août^ 
et sauvé d'une mai^ière singulière. M*^ l'ancien archevê- 
que d'Alby et MMgrs. }es évêques de Trêves, de Met2^ et 
de Troyes étoient préseiis , ainsi qu'un grand nombre 
d'ecclésiastiques, d'hommes de tous les rangs, et des 
femmes distinguées par leur piété. M. l'abbé le Gris* 
Du val a prononcé un discours en Thonnedr des confes* 
aeurs. On connoit les talens de cet estimable orateur, 
^ue la capitale a déjà entendu . plusieurs fois dans des 
•occasions semblables, et dont nous avons cité qœlqiie 
chose* Son discours avoit été composé exprès pour la 
cérénjonie. Le^^.deux points de son discours étoient que 
les martyrs avoient triomphé par la foi , et que la fof 
avoit triomphé par les martyrs. L'orateur a payé tour à 
tj^ir un jug^. tribut îiVIogés aux plus célèbre "rièlimti^ 
qé celte mjeraorable jqurnée^ au vénérable attheV^^ 
d'Arles, «^ux pieux évêques de Beauvais et de Saintes , 
à ces hommes qui ont honoré l'église de France pat 
leur courage , ef dont elle recueillera avec respect les 
noms et les traits glorieux. Son discours, qui tiroît 
un si grand intérêt des circonstances du temps et du 
lieu , n'avoit pas besoin de ce secours pour émouvoil^ 
et attendrir. Il étoit plein de cette sensibilité douce éfc 
dt cette charité nttrayanle , qui font le caractère de 
l'éloquence de M. l'abbé Du val. Il ne s'est pas borné 
smx TiçAim^ qui avoient péri dans l'enceinte m^me où 
il parloit, et il a embrassé dans son sujet celles qui fu-^ 
Tént immolées, à la même époque, dans les autres prî^ 
sons de là capitale. 



( ^57 ) 

«*-£écleVgë da 4*. arrondissement du Gard, rétm» i 
Saint-Hypolite, a dëpoté au Roi pour lui témoigner soit 
dévouement et sa fidélité. M. Tabbé Lîron d'Ayrolles, 
ancien grand-vicaire de M. de Coucy, à la RdcheTle, 
présidoit ïa dépulalion^ et a prononcé le discours et pré-^ 
sente l'adresse. L'un et Tautre respirent l'attachement eï 
le respect pour S, ^. , qui a répondu : J* agrée les aentV- 
mené que vous venez de ni exprimer au nom du clèr^ 
du Gard. Il sait que Je suis attaché à la religion. Je la 
protégerai toiifours ainsi que ses minisires» 

— Nous recevons dos provinces plusieurs lettres qui 
donnent des détails satisfaisans sur la manière dont la 
fêtç de saint Louisy a élé célébrée. On voit que obacuu 
a voulu , dans cette occasion /manifester son zèle et sobi 
attac}iemeut au sang de saint Loujs. A Bayeux, la fétea 
été générale. L'office a été f9it avec beaucoup de pompe 
àla catMdraleeidansIesautres^églises. Au8âlut,]M.réVêt» 
que a prononcé un discours en 1 honneur du saint Roi et 
dieBoq auguste famille* Il a voit ordonné que lu fête se 6t pa* 
veillement dans tout le diocèse, et la joie publique a édaté 
qn beaucoup d'endroits. Elle ne paroit pas aivoir été moii^ ^ 
4i^à4utoiu II. y a eu,àkcathédr||ale, ane^and^mes^,' 
^. musique à laquelle les autorités oiil assisté;. \é soii*, difi 
jeus et des illuminations. A Complègne, la fête du:i& 
aoiit avoit été célébrée avec expressément.' Ce séjour 
de nos Rois a conservé particulièrement le souvenir de 
leurs bienfaits» On y a fait de^ vœux sincères et ard^ci^ 
pour leur prospérité. M. l'abbé Tournefort , curé de 
Saint-Jacques y a officié , et M. l'abbé d^ laSerre^ clia- 

Elain du château, a prononcé le discours qui. a satis- 
t tons, les auditeurs. A Philippeville, la garnison s'est 
jointe aux habitans , et a demandé un TeDeum. A Vatan, 
M. le cqré a prononce un discours dont le texte étoit 
heureusement approprié aux circonstances. C'étoit ce 
passage du livre de Tobie ; Post tempestatem^ tranquil^ 
lumfiu:is$ et post tacrinuUionem etpetum^exultaiioneift 
infundis. Il a cherché à bien pénétrer les fidèles de la 



(a58) 
éeconnoiaiattoe qa^ik doivent à Dieu , poiir les Ibientaîti 
dont il nous a comblés* 

' — Le luudî , 5 seplembre , îl a éié célébré dans Féglise 
Saînt-Leu un service pour la princesse de Lamballe, 

3i;i a péri si malbeureuseuienl au 2 septembre. M"»*"- Ja 
ucbesse d'Orléans, douairière, belle-sœur de la prin- 
cesse, y a assisté. 

PoiTiEKs. Le clergé de cette ville vient de réclamer 
contre le règlement de TUnirersité, qui lui donne «ne 
inspection sur les écoles eccléeiastiqoes, qui force les 
élèves de ces écoles d'aller aus lycées, et qui les oblige 
i payer une forte rétribution. On ne peut se dis^iraulei^ 

3 ne ce règlement avoit été fait dans Torigine en haine 
e la religion. 11 tendoit à dégoûter les jeunes élèves dtt 
«anctuaire de leur vocation. Cet oit , sans doute, une ex^ 
•irème injustice de forcer les évèques à payer un drok 
ipoar des jeunes gens qu'ils ne font subsister que par les 
-aumônes des fidèles. CTétoit lever un impôt sur la cba-* 
rite même. Aussi nous espérons que cette vexation dis- 
paroitra avec Tesprit qui Ta dictée. Les grands^ vieaif>e9 
;da dioc^ :0&^ ^iin^ii^ l'intention formelle de m sMI^ 
%*alre à dés iBè$ares qui sont *un joug pour le cietigé^^St 
un sujet de deuil pour la religion. Ils ont ordonné h 
*t)*anslatîon de leur petit sémini^ire^à Montmorillon , d'où, 
on les avoit forcés pnkédemment de le retirer pour le 
faire venir ici. Ils espèrent qu'on laissera les chefs des 
diocèses jouir à cet égard de toute la latitude qu'il» 
peuvent légitimement réclamer. Ils ont porté ieors vœvx. 
au pied du trône. Quelques-ims ct*ojent quoTUfiivei^sflé 
devroit, même pour ses intér^s, renoncera cette par- 
•tiède ison règlement, qui ne peut se concilier avec Tordrè 
actuel et avec les droits deî^ Ivèqnes. Elle s'occupe, 
dît-on, de proposer un nouveau règlement. Il seroit 
digne d'elle d'aller au-devant d'une mesure sollicî- 
*tée par la jusiice naturelle, et de se^ concilier restime, 
^n provoquant des chaogemens'qui tourneroient au bien 



(aSg) 

général. Datis plusieurs diocèses OA s^eal ûéjii smisfratt à 
reoipire qà'on lui aroit donn^ stir les petits sëminaires, 
€t OD a refuse tie payer rimpôt exigé si ridiculement de 
ces établissemens de charilë. Cet empire et cet. inipâ^ 
ëtoieùt également contre toutes les règles , et on se flatta 
qoe S. M. fera cesser Tun et l'autre. 



NOUTCLLBS PQX.mQI7XS% 

•Pasis.' s. M. 'a rendu , le i8 aoùt^ Fordonnance samiDte : 
* JLoms ) ipai* la grâèe de Dieu , eic. 

ïlous étant fait rendre compte de la situation dans laquelle 
'Wt tronvènt'Ies îeunes gens condamnés par notre cour rojale 
du département de la Seine ; sachant que y répartis dans pld- 
dfeurs dès prisons de notre bonne TÎHe de Paris, ila sont 
confondus a^ec dés coupables Tieillis dans le crime; qoe ces 
^prisons n'ofirent point encore les diatribalions nécessaires 
pour opérer les séparations conTcnables entre les diffêrens 

Senres de délits , objet important que nous nous proposons 
'atteindre y avons ordonné ce qui suit : 
. ^ ArU i*'* Cent jeunes gens condamnés crimintllement ou 
;eorrecttonn6liement par senteucedes tribmiauiD, et n'ayant 
1^ at|nin(t Inwr tingtH^inqniiabe atlnée , seront «titraîla dlia 
-prisoMLife notre rille de Bariay et réuni» danaifni*4oBal déigÊt 
|>ar notre ministre de t'intériénr. 

a* Il sera établi dans cette maisoti un ordre, «n régin» 
•particliUer, des moyens d'in^mclion adaptés an jeonès 
oôndéninés, et des ateliers suirant le genre d'industrie le 
«pbis cooveàable, d'après Texamen &it par le conseil. 

3. Le directeur de cet établissement sera nomtné par noés; 
il sera chargé de la surveillance, de la direction goiérale de 




j employés < 

nécessaires- pour le seconder, et sera, d'après la faculté-que 
noos lui accordons, responsable de ce choix. 

4.. Il y aura nu conseil gratuit d'inspection et^ de surVetl- 

. lance, dont les membres, au àoÉébrade six ^'seront ch^db 

• par le préfet de la Seine parmi les propriétaires qui jouissent 

, o'upe. considération méritée, présentés' i notre ministre de 

l'intérieur, et nommés par ltti« 



( a4o ) 

5. Le directeor sonmetlra k Tapprobatioft de notre ttiuiistre 
vu règlement qui sera disQcilé, et subira ^ s'il y a lieu, les 
modifications contenables. ^ 

6. Il nous ^ra renda^ tous les trois nfioisi un compte de Fétat 
de cet établissement sous tons les rapports. Pour que ce 
compte soit aussi complet que possible ; notre ministre nom- 
mera une commission composée d'un conseiller d^Ecat, d'ua 
maître des requêtes, de trois membres de notre cour de Cas- 
sation f qui TbiteroQt au moins une fois par mois la maisoa 
de correction des ieaoes gens du département de la Seine 
dans tous ces délaiis. 

7» Le directeur rendra à notre ministre de ^intérieur un 
compte mensuel , général et détaillé de la maison, un conçte 
des recettes et dépenses. 

8. Il sera nommé un instituteur spécialement chargé de 
l'instruction des jeunes condamnés, et de leur rappeler les 
dtToirs de la morale et de la religion. 

9. Nous nous réserrona d'accorder, de l^vis de notre 
cfaanoelier, des gréces pour abréger la détentioh de ceux des 
prisonniers qui, s'étant fait remarquer par leur conduite, 
aeront )«gés dignes d'être rendus à la société. 

— Le Roi, par ordonnance du 3o août, a nommé H. le 
dvMB de La Rochefoucauld, pair de France, directear de la 
-maison de correction pour leajennes condamnés qui se«sQt 
«traita 4aa frisons da la ville m Paris. Il ncmt auasi d'eue 
•ommé, par arrêté d» ministre de l'intérieur, préûdasi Ibo- 
iu>raire et p^pétuet du comité central de Taocine. 

-^ La Chambre des Députés , dans sa séance du samedi S, 
a adopté en entier la loi du fandjet, sauf b réduction des ceu- 
tiases additionnels de 60 il 5o, et une légère .modification 
dans l'article i4. Sur 908 rotana, il y en a. eu i4o'eK faTCor. 
de la loi et des amendemeas; 68 se sont prononcés pour la 
négatÎTe. 

— Par ordonoanoe do^ ao août, tous les bieûa apparteoaas 
il M*^** la duchesse d'Orléans, qui n'ont pas été ^rendus, lai 
aeront restitués. 

— - Le 19 août, le Roi a bien touIu admettre h une audience 
particulière le petit nombre de chevaliers présens de l'ordre 
religieux et militaire du Saint^épnlcre de Jérusalem > qui 
lui ont été présentés par M. le duc d' Auraont , premier gea- 
tilhomme ae la chanybre, et qui ont eu l'honneur d'offrir au 
Eoi leur respeclaeux hoqamage 1 e]t de réclamer en fayeur de 
l'ordre la protection spéciale de S. M. 



Ctùrt5^tMi'&nMN0 , premier toi chftkien > fmiéteur 4» 
ia monarchie firàncoise ; sa ifie , précédée de l'his^ 
toire des Francs âpo^ sa naissance > at^ec' hi vie^ 
des principaux personnages ijui (mt conecmtu à la 
gloire de son régne i tek que ^sainte Geneviève'^ 
sainte Qotitde et saint Rémi; par M. Viallon^ cheh 
naine régulier, et bibliothécaire de tabbt»ye r^iyrtth 
de Sainte^^Geneidève (r). 

Gb nW donc paà seidemeKtt 1a vie de Goti*^ cW 
de plus rétabKsseinent de» Franes dans les Oaulw^ 
et par ornssequent l'iui des points les pkia knMrtaiiii 
et les plus controverses de notre histoii^e^ qm est 1« 
sujet de cet ouvrage. L'anleur parott avoir fidt^ à cet 
égard y beaucoup et d'heurensea- recherdiea. €e n^eat 
guère que de l'an a5o de notre ère que les Romains 
nous font connottre notre nation^ qui éfmt d^ eu-» 
blie sur la rive droite dn BJbiii ; elle était dmsée eat 
diverses tribus > souvent en guerre entr'elki^ mais so 
rénoissaiE^coiitrerennenii conomun quand elles étoieot 
attaquées, u Smples de mosws ^ fidâes à leur parole ^ 
naturellement gÀéreun: y même mivers leurs epnemis 
vaincus », les Francs étoient toujours en action. .Tout 
guerriers 9 également intrépîd» et sur terre et sur 
mer > malgré le peu de progi^ès qulb avotent fait dans 

■ i T i I II I ,.. , ' i ' Il ■■ ■■— Il ■ iBiMt *iiii *■ m ^ i i t m. im»imèém 

(i) Vol. în-ta de plas de 5oo pages; prix, â fr. 5o cenl.^ 
ei franc de port, 4 fr. A Pari», chez Méqaîgiion aïné, père, 
rîbraire de la Facallé de Médecine^ rue de TEcole^e M.é^ 
deciue ; et au bureau du Journal. 
Tome IL L'Jmi de la R. et du R. N^. 4i . Q 



la navigation^ ils av<Htnt panni em des nobles^ des 
bomnies libres ,-des afîrancliis et des serfs. Tenus en 
«lespeci 'm^la d«Htmi> qui (otumtià Uavie de 
la donioaiioa forn^p^^ U% fraocbissMeot k Aaive 

^i«tti à0ê iacumoii«<l^Qft lef Gmm* ïx^ ^t% non- 
'•s^eoMHit ils ta iH^>aiu|ir#m dsas k Qaide beigîque 
^r la vaTagèreaâ, hmîs ioc^« ils a'evRpaséveai 4e la 

Tout, au reste » alors tk'ët(H;t €|ut trouble dam les 
<îau]es. L'autorité romaine y étoit sur son dëcKn , et 
Km aY«it preamie'aislattfc à se défendre des ambkieQx 
cpày revêtus du powroir des cmpaffeurs, aspàrmfnt à 
ia pourpre Mi(>éflak'» ^^ des barbares ^pm TaBOûBr 
du butin et FesfKiir du piHsgé y attkoîent.. Des eo»- 
ifiédérationa s^ fonomeot pour se gsmMÎr des attaques 
«pi n'étoîent paa moioa dangereusesi d'un oâté sfm de 
l^trc. 

C'est a Van 4^^ > ^If^ VF^ ^ Ftanos ar furm 
«miarésde TvèyeSy qûil faut rapporter la fcmdaliim 
«ke la nidbarehie fhiuooîae' par*i%M«nM»d^'^pie*rao- 
teiMr orait être lf> même que Théodemer^doot paile 
Oratoire de Tours y et ^ périt aveeaa femase,^ k^ 
cUHa, par le fer es» Roiuaina. Celte c|pînkxi nésD* 
tnoius est eontredKte parietoïc qui mettent seulemeul 
i Tao 4^^ le eonnneacenMM du wgûG de ClôdioBy 
fiii de Pbaramoad j et par Grégoire de Touca \mT 
jiléme> qui paroit faire vivre TÛécderocr en même 
tesn^ps qu^e Qodion; mais ce |ie fut véritablement 
qu<ç vep^rw48'ï>,sow tilovîa, que la monarchie des 
£ràncs prit quelcpie solidicé. Ce prtuoe n avoir que 
quinzjç ans lorsqu'il parvint à la eouromie. Cbilderic, 
son père, avoit Fait de Toumay- sa eapiftale. Clovis-, 



trop jeimè pouf entreprMdrç «ocore; nea d'împop-* 
taïkt^ y passai les premièrtS'aoqeeft de son règne. Il 
parott^ pftr une lettre de samt Aemt à oe noovQau 
toi y ^ne son i^vraiement au trônft avoit été extr^ne^ 
ment agréaMe auB Qat)K>Kq«es > «t que kg Aefê d^s 
Fraaes^ ton» paieM qu'Us fassent, éloient eux-mêmes 
aecoutamé^ à pespecier le» éfdques (i), puisque Je 
sttBt p^éiat ose prendre la-liberié^de donam* des cson- 
seils à Gkms, et l'engage à répondre aux vues de la 
ihiondesee, mqfày dic-à , réeompepse sa modération 
e» Télexant >à une place aussi éminenie )k 

La pi^eanèiw oceasion que CIovîs eut d0 se distki** 
guer^'Oxt contre Syagriua, oomt^ de Soissons, que 
Grégoire de T^oura appeUè roi des Eomains, sans 
ésoM paro^^ît exerçoit Fauiorité souveraine sur ks 
Rotnaibw e«i sujei» des ^nperenirs qui étoieat d^imssoa 
distriet. I^ jeune^ roi os» ^stsiqa^ Syagrms et le dé* 
fit. La yifie de Soissôns fut le fix^t de cette victoire^ 
ei bi^iifttwnit k Smsaomiota, l'Anois ei une partie 
de Jfi Ghsiiapi^ne^ qmlbrnmem 1^ Etats pu le gou- 
venoemetfc iA^i8jfi^grîM tombèrent ec^e ks mai^s 
éKi*.rBkiqamr. 

Os pMÉÛei^ stt<scès n^ furent que ks a?anA-c<m* 

' reors d'iottiet noci moins owsklérablea. Le jeune eon- 

quérani réunit à son domame tout k po^s eoni|u au* 

jourd'biii sOus le nom d'/& lA? Fnmce, k reteiksioQ 

' ■ I M • ' _ I I II ^ I • • —^—i— iitl^g» . 

(iV Âpres ftvbir TQ de simples magistrats, prendre le pas 
sur tes chefs de la religion , même sor cen^ qai joîgnbieni à 
ime bMKe digmié l'snUHrité dNin.âge emtr^mfment avanoé, 
il p»oî|ra asscff . éu^aoge jd'ent^dre saiiii Remï dilre k Ck>T^ , 
jeaMy roî^ et païen : <c^Ne disputez point la préséaoee anx 
évéques dont les diocèses sont dans Totre département, ^ 
' prenes lectr^ conseib dans Eoccisien ȏ 



(M4) 

êe Paris; encore am^jéâHHJ bientAt cette TÎHe« Ge 
ûxi pendant ce ûege^ conyerii en blocus par Clovi», 
appelé ailleurs^ que k^ Parisiens > réduits à une fa*' 
mine extrême ^ furent secourus par saini» Geneyiève. 
Cette sainte ûUe trouva le moyen de se proower et 
de faire entrer dans la ville d'abondantes provisiom, 
qu'elle-^néme prit smn de (^stribuer avec sagesse. 

Mais si îe courage de Clovis et sa politique seivi* 
rent à Tagrandissement de ses Etals> sa eonversk» et 
le zèle des évéques n'y contribuèrent paa^lttûios. De^ 
puis son mariage avec Clotilijte^ princesse durétienne 
et catholique^ elle le pressoit d'embrasser sanligion, 
et on croit même y qu'avant de répouser > elle en avok 
exigé la promesse. Ce fot , suivant Of^cnre de Tours, 
à la fjuneuse bataille de Tolbiac , que Clovis, voyant 
ses troupes plier ^ promit au Dieu de CloiiUe cpie, 
s'il lui donnoit la victoire ^ il l'adoreroit et recevroit le 
baptême. Ce voeu^dit-cb^ ne fut pas plut^ prononoé 
que là déroute des ennemis devint g^bérale* M^ Yial^ 
Ion révoque ce fait en doute, et cela , ee mi^sanUe, 
par des^motifs bien msùffisflMk^'^rUn g<iemer j J&biif 
n'a guère le temps, au milieu d'une balaHIé, de faèa 
une prière aussi longue que éelle que Gr%oiiie de 
Tours rapporte, et il eût été bien imprudent à Ck>ris 
de promettre de se faire chrétien au milieu dé ses 
Fraàcs, qui étoient païens et superstitieux j». Mais 
pour que le vceu de Oovis ait eu lieu , i! n'est pas 
nécessaire que la prière rapportée pw Grégoire de 
Tours ait été faite mot à mot; un historien peut &ire 
parler ses personnages à son gré , sans que cela porte 
atteinte à la vérité des faits principaux quHl rapporte. 
Rien, au contraire, ne paroît si naturel que le re- 
cours au ciel dans les dangers pressans^ et ce n'est 



CM5) 
pas alors (|fci'oii songe aux inconvéaietis qui peuvecrit 
résulter dâ rexéeution de son vœu. Cloris se fit chr(^ 
tien peu de temps après ^ et cela seul suffiroit pour 
jusiifier.le récit aun auteur presque contemporain^ 
s il avoit besoin de justification. 

Le règne de Clovis fut glorieux. Pk^esqne toutes ses 
expéditions ont été heureuses. U prit Paris ^ en fit sa 
cajfmale^ et parvint à se ftire des Etats cTànè teUe 
étendue qu'aucun prince de son temps ne poavoit le 
ïm disputer en puissance. Il joignoit à cela l'avantage 
d'être le seul souverain ordiedoxe du monde romain> 
ce qui lui vahit le titre de^& akié de VEgUse , qu'ont 
porté JQMju'aujourd'hui tous ses successeurs. Malheu* 
reuseinent, sur la fin de ses jours , il lernit la gloire- 
d'une belle vie par une politique crueHe^ qui le porta 
à faire pérk* tous les prince» die sa famillet Ueut 
toujours pour les évêques le même respect , et- on* 
lui doit d'aveir maintenu en Finance le catholicisme > 
et dé l'avoir étenc^.^ autant qu'il dépendoit de liUj^ 
xxsàà^r ^e la plusgraiuie. pairie des Gaules éioit ^Xr^ 
vrée à liy[j|Hflis0i€S«^0nJi9»paie à Çlo^is^ on Ëâocuse 
pesqne 9 d'avmr enrichi le clei^é. Si on vouloit y 
réfteêhir^on s'apercevroit peut-être qu'on auroit plu- 
tôt à le remercier d'avoir, par ce moyen, enrichi^ 
l'Etat. 11 fit, en effet, de grandes concessions à l'E- 
glise et aux monastères ; mais la plus grande partie 
de 91^ dons consistoient en terres incultes et en forêts 
sans valeur. Les bras des laborieux cénobites surent 
les convertir en fertiles campagnes, en riches vigno-' 
blés, au moins aatant au profit de la société qu'au* 
leur. 

Je ne parierai ni de la reine Clotilde, ni de 3aÎQte 
Geneviève, ni de saint Rémi, ^i tous trois |bueB|? 



j 



(>46) 

uo rdie impartant cfaiiiA la tie de Clovîft. /e dkaa s^h 

letD6Dt que rameur j combat la tradhiafi p6puktre| 

qui de l'illustre vierfe fait une simple beif^Fe; il k 

crcttt née de pareas qui y à Naoterre y lieu de sa- nais- 

sauce y teuoient le preiaiér raug; c'éUMeol peot<-être 

les s^gueurs du Mes. ^^^ a'ajcKrte ni-n'oie làèa au 

mérite de la sainte , qui tout entier coDÔsle. dms ses 

vertus ; mais il est certain ^ diaprés Tauteur de sa rie, 

écrite peu d^amiées après sa mc^t^ qu'elle posâédoit 

des terres dans les ecfvirons de Meaui:* Cette tie, 

écrite eirlatin^ vers l'an 55o^ et des extraits de Gré* 

goirè de Tours 9 et d'autres anciens auteurs^ Servent 

de pièces justificatives à l'ouvrage. Je crois ne pouvoir 

mieuic faire ^ pour achever de ie fiiire c(Kinoitre, que 

de mettre ici le jugem^it qu'en a porté un judicâeat 

critique. « La Fie de Cla^is-^le^Gtànd, ^ M. Vial- 

Ipi^^ dit-il y est un travail intérés^nt pour tous ceux 

oui aiment à remonter à l'origine de la pionarthie 

françoite. De toutes les histoires (kites sur ceâC te^nps 

<}e cpnfhsiod^ c'est une des pins suivies , \et ou f oo 

tiporç^t lé. mieux la Jiaispn^s./évéûetdeni. Oci dmt 

avoir ia' plus grande obligation ÎTaUtèûr^^ tapt dst 

recherches pénibles auxquelles il s'est livi^^ quê^des 

décopvfBrtes histprîques qp'eUes l'ont mis en éta^ de 

communiquer à ses lecteurs >)• Quoiqû'eo géaerd le 

stylo ne soit pas toujours correct ^ et que quelques 

(^nK>ns soient hasànléeay rexamen que nous avons 

i&it de ce livre nous a convaincus quç l'éloge n'avoîl 

tien d'exagéré. M. Viallon, dtanoin^ r^^er de 

Sainte-^Oeneviève 9 et l'un dles biblioiHéoaires de cette 

célèbre abbaye^ est mort il y a quelques années* 



(a47) 

Zcf . dé^^etêU df$ iPamves^ ou Sermons Je Bossum, 
SomtUdom^, Mêssilbn^ Ftéehhr^ la Q^ambière^ 

. fo Ai0, IfminUf, h Chapelamy HSsée etde Betm» 
0ms*, éiifé^e de Sét^et, sar tes riàkeuesy sur. Vm^a^ 
Sfite et sur i'metÊÊâme (ly . 



ïl vtesl rien qui soît plus reoomtnaade dms les di» 
yioêç Ëcrkures que laumôue et le soip des pauvres : 
Ù n'est rien non plus dont il soît plus ijuestion dans 
les écrits des Pères 3^ et qui ait plus souvent été le su-* 
fet des exhortations de nos plus célèbres orateurs, he 
danger des rictiesses^ fabus ou on en fait 9 le hatk 
emploi qu'on doit en faire y ToDligation où sont ceux 
^ui les {>ossèdent de les partager ^ selon leurs facul^ 
tés^ .^vec les îmligens à qui Keu les a refusées; ta 
manière dont le pauvre doit être soulagé , toutes ce$ 
choses forment une partie considérable de la morale 
évangélique, et offrent à Féloquetice sacrée une ma* 
tière <;!Bgne d'ielle. Quelques fréquentes néanmoins que 
soient les instructions^ à cet é^trâp rbbligat»>n de Vaxk- 
mone n^ést pas gébéralemeot assez sentÎ9« On ne sait 
pQi4t assez <pe Taumône n'est pas vpoe gr&ce de 1% 

S art de eèlui qui est en état de la faire^ mais mme 
ette^ et une dette dans toute la force du terme, tl'est 
ie ^miment des Pères» Peut-il, en dîet, entrer dan» 
|ldée qu'on sç Ibrme de tKeu , qu'injuste , capiicienz 
ou imprévoyant 9 il ait distrilnié les lois sans ^fiscré-- 
tion et sans r^Ie, qu^il ait tout donné à l'un pour 
qu il en abuse/ tout refusé à Vautre pour qu^il soufire 

m tt II I ^_ ■ 

(i) DeuWfhM W. m-id de ploâ Ae 6ôo j^a^ed; bril, 5 fr. 
Soc, «18 fir. frfliiede(ion.àPsri8, chez AdiNreti Le Ckre^ 
M irikaa da tem^ ; et dic»FitMafl^ Kbraire^ rue Poo# 



(24») 

on qu'il périsse? S'il a perml^^ ^îl a voulu <^il y ô6l 
des pauvres 9 il ne les a pas laissas sans ressoivcte; 
et où seroient-elles^ si elles ne se tirmvoient dans lea 
mains des riches. Les riches sont donc les pourrojeurs 
dés pauvres et comme leurs imendans. S'ils n'en rem- 
plissent point les devoirs , soit en donnant du travail 
a ceux qui en sont susceptibles et qui en manquent ^ 
soit en ofirant des secours gratuits aux infirmes ^ à la 
veuve, à l'orphelin, aux pai*ens dune nombreuse fa^ 
mille, à Fentretien de laquelle ne suflSsent pas leurs 
bras , ce sont des pourvoyeurs, des intendans infidèles. 
Les Pères tranchent le mot. Ils mettent ces riches 
insensibles au nombre des assassins et des voleurs. 
c( En ne nourrissant point Tindigent, dit saint Am- 
broise, vous le mez, et celui qui dérobe n'est pas 
plus criminel que Tbomme riche et dur, qui refuse un 
secours à celui qui en a besoin ». 

C'est au développement de cette importante vérité 
et de toutes celles qui y ont rapport, qu'ont, à dîf- 
llérentes époques, été destinés les écrits qui composent 
ce recueil. Ûe grands noms y sc^| attaché^ etie re* 
compiandonu Quand on puise dans JBossuet,'Bcfûr* 
daloue, Fléchier jet Masslllon, on est ïÀen mr de 
n'extraire que des choses précieuses de mines aussi 
riches; et quoiqu'ils ne soient pas mis sur le même 
rang , les noms des Pères de la Rue, de Néuvâle , Eli- 
sée, et de M. l'évêquê de Sénez (i), ceux même moins 
connus des PP, la Cblombière et le Chapelain , prt)- 
mettent beaucoup. On trquve donc rassemble dans 

^111 I^ M ■»■■■* ■■ Il ■ M .. ^ ■ I ■ I. Il ■■■ * 

(i) La cQ llcctioo des Sertnon» 4^ M. l'éYêqne cKb Séaes est 
eoTomf^ ëei^&vol. in-ia. Ce sont les pfus Dooveamx et les 

au .du loiyraab 




fM9) 
, ces detnc yoluineà totit; ce qu'on a dsms les temps mo- 
dernes écrit de mieux sur l'un des principaux devoirs 
du christianisme. Il n'est pas douteux qu'on n'eût pu 
encore prendre dans d'autres sources. Mais au milieu 
de l'abondance^ on est obligé de chmsir^ et le choix 
de l'éditeur fait honneur à son goût, comme Feutre^ 
prise à ses sentimens charitables et à sa piété. L'on-* 
yrage est précédé de jugemens portés sur les orateurs 
qui ont fourni les matériaux qu'il a rassemblés. 



Nouvelles ecclésiastiques. 

' Rokfi, sS ojoût. Voici \t texte entier de Tédit antion** 
çant le rétaUissement des ordres réguliers; les autres jour* 
naïkx n'en ont donne qa'one partie , et ont supprimé, 
on ne sait pourquoi > la fin, qui n'est pas Bfoms inté- 
ressante que le reste : 

m Entre tous les maux occasionnés par les bouleverse- 
inens dont nous avons été les témoins, un des plus graves 
éans doute est l'oppression et l'anéantissement presque to- 
tal 4e ces socié|.à religieuses , un des plus f«<mes appuis de 
fB^îse, sduite IScénàè d'arantages ponV l'éducation et 
" les edeaces dans la société chrétienne et civile. I^e saint 
Fère n'a pas plutàt été rétaMi sur son l^ége, qu'il a 
nperçu^ les funestes conséquences qui avoient déjà résulté, 
•t qui dévoient résulter encore de cette destruction , que 
pieu , dflins ses impénétrables desseins , a permis à rtm- 

1»été de consommer dans la capitale du monde catho- 
iqne et dans les Etats pontificaux. Sa Sainteté , pénétrée 
des sentimens qu'elle doit, comme chef de l'Eglise, à 
tous ces saints instituts^ guidée par l'afFection particu--» 
lièrëqu'elle leur porte comme membre d'un des plus aa- 
oiens, auquel elle s'est fait toujours gtpire d'appartenir, 
âjwu dtgile de sa sollicîtttde paternelle de donner tous ses 
aoi^s aies xelertô: iii£e«amment d» leuiu mines. Plu- 



Bi^uTt^ olbfJtatlet «^oMKwent à TsicçomDliweiXMVit des àé»n 
è'e S. S. : outre quM n'est pas facile^ de réanîr les religieax 
dikpers^ft de toutes part^, lear:^ maisons et coavens sont 
dëpourvas de tout te qui est nëcessaire pour rhabitalion, 
él la pfufMirt }i*ont aueun r^tena. 

» Le «dfat Père 8'o(;?èupe des mç^em de Tâincre ces 
difficultés; U porte principalement «es viiea sur le grand 
objet de ^^ocurer'un nottvean luslpt è ceseorpa, en r^ 

Sarant le désordre passe > et en les rap^lant à roDser faaet 
es règles convenables à la sainteté el à roxcelleBoe de 
leur profession. Pour parvenir à ce but, S. S. a ordonne 
h une commission de réforme de s'occuper sans relâche 
de tout €6 (}tii « Mpport ati rëtablisfeœent des ordres 
réguliers. Ea conséquence, il a été formé et présenté un 
plan à S. S. , tendant à se procurer lés lâoyens écono- 
miqnesy.el 4 établir les réglemens .qfii devi*ont èlro ^b* 

'. serves dans les cousQiuilQntés reli|;)ease8^ et comme les 
eircon&tances ne permettent pas pour 1^ moment defé* 
lablfr ces corps réguliers dans tons les Etats poolificauXi 
il a été proposé de commrencer à les rétablir. ixaraédiate* 
ment dans ftome, oju on leur donnera, tous. lea ocmiens 
^, les maisons d'institution di^tpoaibles, pour y logw les 
supérieurs- généraux^ et y réunir le .pla&prand nombre 
de religieux. possible. Cki^e^père de :bsreIfgioiide8.|ptt*» 
f einemens et du zèle des évêcfoes du ifaonm c^thpltfuet 
qir ils favoriseront rétablissement 4I0 ces ^iles. ide la 
piété chrétientie et de la perfection évatigélique. S» S. a 
approuvé le plan de la. congrégation, et-en a ordonné la 
publication , aân que lea intéressés puissent en iivoir çon- 

, uorssance , et s'adresser au secrétaire de U congr^atioa^ 
qui leur indiquera la maison ou le couvent qu'on doit 
rétablir de ^uite^ et oiJi devront résider les .supérieoni 
chargés par S. S. de suivre, avec le mémo secrétaire» 
lèplan de restauration qn^ifevront proinettro d'ohseT'* 
▼er ceux qui seront successivement adi?iis« Nuias »• dou-» 
toiis pas que chaque individu , jet particulièrement les 
éupérieurs, ne s'empressent de se conformer exactem^ 
aux ordres de &.â«^ afin qw^ aoi^ ^ fiome^ soit «l* 



leœrs j l& bim^tM réguliers , ren^nf à kor pmmèrti 
sjplmideui* , paiii^iil w diatingu^r pltis que îâiBftts e& pro*» 
curant la gloire «k. Dieu , le sàlut des l»liieft et les plrogrè» 
des 'sciences». ^ 

Donqë à l« seerëtairte d^Eiat , le 1 5 aoôi 1 8 14. 

iB«, cérrrf. PAOCJy camerlingue de là éaint» 
Egtiaè , et pro^secréiaire uTEiaL - 

Orléans. Ce diocèse, qui u*a point d*ëv£que depuis 

Plusieurs années, a été heureusement exempt des trou«* 
les qui ont éclaté en d'autres pays. Cependant il s'y 
^t élevé dernièrement quelques nuages, qui heureuse* 
ment ne font rien craindre de (Stcheux. Le3 circons* 
tances.avoient fait éclater des dispositions peu favorables 
aux administrations capitulaires^ des évèques nommés* 
Le bref au caidi|ial Maury, celui au chapitre de Plo-. 
rence, les dèmissicwa de quelques évèques nommés, l'ex* 

Fulsion désagi^éable de quelques autres., avaient éveillé 
attention des esprits sur i^administration de M. Raillou^ 
nommé à ce siège sons fiouaparte; et quoiqu'on n'eut ea 
généi*al qa'à se loosr de la conduite modérée de cet ec- 
. clétiastique, toute£[>is il s'élevott dss doutes stir la légij» 
limité de 4^ pouvoirs. Quelques-uns s'étonnoient qutl 
. restât aeo^^tt pkoe y tandis qm tous ses «oUâgues s'étotent 
lloijgriéa, èl qtAÏ p^sislâ t à coiueL^ver lin :titr« oui ne^^^ 
Uoit plus compatible avec les circonstancesk II leur sem^ 
blott que le. respect pour le Saint-^Si^e et la défërence 
pour le Boi dévoient porter également ^^ Raillon a re- 
noncer à une nomination qu'u ne pou voit supposer 'èlrô 
, agréable ni à Ton ni à Tautre. Ce tut alors que les cba-» 
. noinesi honoraires deSainte^Croix , a lairésidence de Blois» 
^ùvire&t à leurs confrères , à Orléans, une lettre où ib 
les pressoient vivem^it de révoquer les pouvoirs accor- 
dés précédemment à M. Raillon (i). lie chapitre, d'Oxv 

i^ H .iiiiil fi I ■■■Il n *i n > I P« ' Il I I ■ » i m iirpiii. n htif M « m ia»! é i ft i^ r i ■ hm. . ■ » mw ■ i 0»i m 

<i} Cette lettre ?n(Mi» avoil M eommvaâtfÊit^ il jr ^ d^è looi^ttps> 
par dçiix voies âittértnt^. Nous espérons cruW nous saura gwé d« 
Sftotif qui nûiii avoit enga^À k Xl*eti pas partef . 



yti» ne partoge» poiot ce sentimAnt. Mail pltiateors ee^ 
dMsiaatiqQefl de la inèoie ville, toormeiitëa de doutes qui 
9e aont point h dédaigner dans une matière aussi grav^^ 
et instruits, par Texercice habituel du ministère, m l'ef^ 
fet que ces mêmes doutes produisoîent dans l'esprit des 
fidèles, ces ecclésiastiques se réunirent , dis-je, le 30 juillet 
dernier, au nombre de près de 4o, chez un d'eux, et là 
ik prirent la détermination de prier M. Raillon de s'abs- 
tenir de ton tracte de juridiction, et de laisser les grandt- 
vicaires du diocèse signer les pouvoirs et autres actes 
relatifs à l'administration, ecclésiastique. Ils communiquè- 
rent ce résultat à M. Bâillon même, qui se montra dis- 
posé à souscrire à ce que feroit , à cet égard , le cha- 
pitre. Mais le chapitre ne crut pas devoir se rendre aux 
Tceux d'une nartie si nombreuse du clergé. Ce chapitre, 
on les grànds-vicâires qui le composent en grande ma- 
jotité, maintinrent M. Itaillon dans l'exercice des pou- 
voirs qu'ils lui' avoiènt précédemment eonrérés. De ]h se 
sont suivies quelques discussions. Û'un càté, les cha- 
noines, résidans à filois, dont nous avons parlé plus haut, 
ont publié, sooIb le titre d'^Opinion, un écrit contre les 

Sottvoirs de M. Raillon. Cet écrit est un peu vif, et 
I. Raillon n'y est pas traité avec les égards qae setn^ 
bloient comman^ la modération et la mesure qcf'il^^ 
mises dans sa coïWuite. On y rappelle aes choses assez; 
étrangères à la question. Aussi cet éctit n'a pas été gétié* 
ralement approuvé ici. Les ecclàiastiques de notre ville 
qui s'éloient réunis, le 35 juillet, ont publié un autre 
écrit beaucoup plus réservé, dans lequd, sans inculper 
personne, ils s'attachent seulement à justifier leur con- 
duite. II a paru succeasivemeni deux écrits de leur part. 
Ils reudent compte de leurs doutes et de leurs vœux avec 
une retenue et une discrétion qui font honneur à leur 
charité. Plus de soixante prêtres de la ville ou du dio- 
cèse ont adhéré à leur démarche. Au surplus, on a lieu 
4e ëroire que ces discussions touchent à leur fin. Ans- 
siitôt que les grands-ylcaires ont eu connoissauce de l'a- 
dresse ^ Us ont arrêté ^ue, pour tranquilliser les'con- 



sciences, un dVux joindroit toujours sa signature k deli# 
de M. Raitlon/qui ne prend plus que le titre de vicaire- 
gënëraL Aimi ii oe sort plus de l'évéchë aucun acte'qai 
aoît au nom de M. Bâillon, comme administrateur. Cett^ 
concession n'a pas paru suffisante à quelques personnes 
fort zëlées, qui auroient voulu qu'on allât plus loin» Mais' 
le chapitre a cru, par cette conduite, satisfaire toutes les 
convenances, et concilier à la ((As ce qu'il devoit à la 
tranquillité des consciences, avec la déférence qu'il vdùt 
conserver pour un ecclésiastique, ^ont il aime à recon* 
noilrè la conduite sage, pacifique et modérée , le dëtîr 
pour le bien et l'attachement au diocèse. 

LoDÈYE. Cette ville sollicite, en.ce moment, le rét^ 
. blissement de son évêphé. Le corps municipal, par.um 
délibération du 8 août, a voté une adresse au Aoi pour 
faire valoir les raisons qui militent en faveur de ce ré- 
tat>lisseinent. L'ancienneté de ce siége^ le zèle des ëvë« 
ques qui l'ont illustré, les services qu'ils ont rendus, n« 
sont presque que les moindres raisons eu notre favear« 
L'intérêt actuel des peuples réclame cette érection., La 

Saçlie montueuse de Çançien diocèse est éloignée de {lins 
e quiiize lieues du cbèf-lieu du déparlement. La par-, > 
tie de L'ajrtcien di^icèse de Vabres devroit être réunie 4 
nous plu)ot qu'^ Àlbi où à Rodez, de^ue)s elle est trop 
éloignée. Ces moti&, joints à l'avantégS particulier 09 
notre ville, et au bien qu'y petit faire un évèque, mé- 
rftent d'être pesés. Nouïb ajouterons enfin que le palais 
. épiscopai existe en entier. Il avoit été réparé â neuf par 
un de nos meilleurs évêques, M. de Fumel. C'est un dés 
plus beaux édifices de la province. 11 est attenant à Té- 
glise cathédrale, qui est aussi une des plus belles du Lan-» 
guedoc. Le clergé et la fabrique de notre église ont éga- 
lement présenté une adresse pour le même objet. Nous 
espérons d'autant plus que nous ne sommes plus dans^les 
temps où on craignoit de multiplier les évêques. Nous sau- 
vons que le gouvernement, loin de redouter leur in- 
fluence, a intérêt de l'accroître et de la favoriser. 



(a54) 



iic 



VjMê. Nooft ftTODs élé iémmm, i« tt K P Cte J i 7 4» c& «014, 
ë'une céréoioaie fori IwiKiMOtey sou« le'rftMon rebgi^uxr, 
apolitique et militaire. Cefour-là, S» ,M. a li^friliiié mdrv- 
' peaux a la garde uaiLoBale. Elle s'eat rendue, Teri; inldi, au 
Champ-de-Marsy et a parcouru l'eqceinte dans une caleelia 
' découverte, ayant a ses câtés Maiumv. Bîovsijevb et ses deux 
'ftli accotnpagnoîeni le Roi, à cheval. La garde uaiionale étoît 
ras$eàib(ée , et sous les arnres; S, M. ae plaça ensuite sur un 
^r4»e, au péristyle de l^ole militaire. Mi h grand frumé^ 
jûcc 9ft rendit pFoeesaiooDdleoieMt» Pantetqat »voit été dr^sé 
eu avant du bâûoaeiit. Cbaque Ùgioii alk recevoir aea dra- 
peaux de la main du Roi. A ses c6tié$,. Madascb attachoû les 
«ravaleai aoiqueNes ettè avoit trafvaiiié eHe^-tti^Rie. Chaqtie 
f Arapuan étoic ensuite périé à Paktéf , ou le pr^t les MtarisBoit 
»ree lea cérémoiatea aceoiitumées^ Il a proneocé im diaooora , 
. dont nous aurions Hmré pociv<)ir enrichir o^tre joturoal. Toole 
.)a garde nationale a défiié deraal le Roi> qui a daiftaé;a«a* 
^aer, à ceux qui Keniounneat, des mots pleins de bonté. I^a 
foule étoit immense y et le spectacle brillant et touchant à jà 
fois. La pomjpè religieuse, là music[ue^ îe canon , les accta- 
nations rà tarées ^ la présente de toute la famille royale, Val- 
fabilité q«'e)Ie nontrott, tout .eon}rrbtioit à embellir cefte 
lilte. La garée «attODalecOnfervera idèleasettl le aouVeni^ de 
cette jeumée, ci de la bienveillance que lui a fémôimé tÉi 
M onaruiftc qui il^rre^ de plus en phia , |>'ar sea bien^^iàel 
, aa bonté p»ter.neue, k^ liéi^ Aitre lui et ^son peuple^ 

• . C^est «n fao«i««pr , tans douta, que de covrMpondfe avec le poèlid , 

j vain Qet honnevr nqua a4rîre qaélqitefois des vm et des repn»clie« «vr 

lesq^uets il est bon que nous nous expliquions. IVoiis «e sommes ni eii<)r- 

'^uetHis des éloges que nous recevons, ni humiliés des plaintes au^aa 

-BMU adbeêse. Les uns aMialottent, sans doute ^ awo excès ; mats J^ 

. sitttres» et» revancbe, «qbSs blÂwent avec seivdlvittf, 4e sorte qu'il j^a 

compeqsation. Des abonnes, trop i^dui^t^n^, nous ëcrvreQt des choses 

' flatteuses que nojis ne méritons pas, taudis que d^aulres ç'armant contre 

^ ttottS dVnc rigueur dont noua reaficetoQS les agotils, éplucbeM nob dé- 

^.|auu avec un zélé dont nous somines toacliés. Telle ^sl même la dtver- 

site' des opinions , que çe'qiii platt à Tun choque Taulre , et que celuitcî 

vous fait des compMmens du même article dont çekii-là vous adresse 

des rtproohes. Cesi ce «mî sou» eat arrivé dé^ en plof^d^unç rèncoiitMS. 

pans noire numéro XX, nous inse'rÂmes un article sur le Mémoira 

dtt cardinal Maury. Gat artlcla nous altirii des éloges et des félicitations y 



( aSS ^ 

"«MU 4« y\^ ^t ^* pn* «Ml. ^rat-étre ^ ta UnHtJiim â» yfwM af- 
lotl i^siBf arer de ratti^ur. Il y auv^t HifaiHiMement snccomlM^, ^and 
nmt iMiredela Rochetle est yeniie Hii^ ÎMptrer 'une modestie sahiuire. 
Cette Mtfê u»p«ii ▼!▼• , |K>iir ne ri*eB dkede frftis ,liom gouribande trés- 
4m«ai«iH«t aoos l«xe inéme àt^urwur,- IHeu merci, nÔM ne sommet 
IMiBtyWMu»! Biftift nous so«pçonooiis x^tt œ correspondant avoit <|uel- 
«u« iMëffét daÂft Taflaire; et la cbalear de «es eipressîons , jointe aux 
«lo|;es Bti pe« ticeamfs qu- it fait d^nn antre per^oanage , nous aiUorise^t 
A petiter qtiMi »*ëloit pas de sang -froid snr cet arfioie. L^monr-prop^e 
blessé s'enteBd pas ràillerîe. Noos noas stfmmes donc rë^ignës ans 
idliifCiéade Fanonyme.' 

- UBanttfesujetderédamati^ms, ce soM les huiles. On nons écrit 
«le Sainf-Clead et de VilletS'-CottereU , cmHIs ont empoisonné €)é« 
teeni XlVy cpie le foit est sér. On lenr attribue quelques antres gentil* 
lésdM djK ce geilre, Umt aussi Yraîsembhibfies et tout aussi' constatéefe. 
i>^a» attire eôté, d^aiitf«s abonnés nous pressent de montrer combte^ 
H ierok util^ pour Fédneatioii de rappeler les Jésuites. Mous aurions 
lMMiooiipdep«ineà tioBfin»ter dta.aVis sHifférens. faicessamment, non* 
l^ons notre proft^ion de foi sur cette matière. 

Des lelires loates récentes nous ont jetés dans un grand embafras. 
-Beéi^ «•tr'àiAres^ ont fixé notre atienfion .^tàZ première , datée de Saint' 
^«»ottr,iro'iidr6ttq«ie nous donnassions moins de pTaèéanidi^cnssioni, 
«IfcraeBOiis m«h}pltassioBS les'faîts. Dans la deQxièine,'qtri nous vient 
de bennes, cVst toni le contraire. L^anteur de cçUe-d, qui aime appà- 
'Mmment les discussions littéraires, vondroit que nous nous y livras* 
«ions pins souvent , et qoe nous fussions plus sobres de nouyefles. Il m 
*^ôtid%o>t dans ee genre que des laiu qu*ll sera n^ile de retronrer et d« 
tetire même dantf quelques années, et H> dessus , il nous demanda Ue 
qis^ inté^ sont tels et tels «rtictes qu'il prend la peiné de natt*^. 
if. VmbM- €. est sévère, et ancon jônmai , est suivant sa régie , n'écba»* 
paroit À la Qensttre..C*4K>| être bien dUSeijh? que de «pus ijtitient^ pipcei 
ponr des articles fprtucourts, et souvent de q^elqun lignes seulement^ 
kMéènr ne fnft pas'Atention que la j^lnpart de QPs abonnés n'ont pas 
•d'autres joUfteatfx. H faut donc que , pour les campagnes surtout, nottt 
deonloBS quelques artidet depolit^e. C^estlei vœu de la maiorité de 
nos lecteurs. 

Le méniie cor^spo&dattt trtmve de là dilRn^nce entré notre Journal et 
tes Métan^. H ne ncm» co^otvfent pas dis faire neOre élo|^; mais nous 
p9 croiront pas avoir déchu de ce que nous ériemé autrefois^ Nous nous 
fiattotts que t^ 7 e quelque diffi^rence dans la lédactiott cbs deux ou^ 
-Vfages, ette est a l^avantftgé de cehn qnr*Do«i eecqpe en ce moment. Il 
effre plus de variétés; nous n'y sommes j^lus gênés comme datis l'ait-» 
cien. aoos negepoassftnt point les discnssionact les mati^resde iiuéi»- 
U»re. péja nous avons donné, à cet égard, des articles que nous avoué 
cru propres à satisfiiire le lecteur. Les articles sur le gouvernei^ent de 
Bonaparte , sur sa conduite avec le Pape , sur sa guerre d'Espagne, sqr 
le Mémoire du cardinal M^ry, sur M. Dubroea, etc. , sont absolument 
dans le genre des Mélange^, Dans notre dernier numéro, nous avons 
présenté dès considérations sur le Sarnt-Siége^ pour lesquelles on nous 
a félicités. 'Nous saiSfSSo<is toutes les occasions de nous livrera dee d4* 
'Veloppemens intéressans, mais là matiçre ne'pAréte pas toujours. ^ 
M. l'abbé C.cteit que ftoe^lBrjlOBsSxm de dojbjqw pu» d^^ 



(a56) 

nos kaSkÊ, et db m publier jpn t^ùoe tftj^un eàhkt de B% pefM 
d^Unpraeeida. Biais cel afnagement ne oonvieiidroit dm & la plQ|Mir< 
de noe abomiéi. Il senit eane co^uredii plus eemvode pour rasteac^ 
<|iii tTok éd UaVi de prisiidre cette mi^be daoe rorigine ^ mais on là 
reprëieDU qne la grande maîoriié des lecteurs prmoit des puiilic»- 
tions plus fnSqneates, et qui les tieadroieat au oonnuit des éTâiemeas< 
n sacrifia donc ara $oit partkolier an d^ir soppoetf dea aboiiii&. U 
consentit à an arvangement qni Ini piéientcnt plas. de peina ei plus 
d'assujettissement poor loi. $*u s'âoit troospiéy s^ls prâmient un scol 
cnToi par semaine , sUls étoient de l'aria de notre eoffespondant de 
Rennes , nous nons ferions an devoir de 90W y rendre. Mais novs 
ne croyons pas que ce soit le sentiment do pins grand nombre. Noos 
nons sommes afierças qoe la ploparl approuToient Tosage qoe nous 
avons pris , ainsi one la forme et la distribution de noue ooYrage* I4 
moitié de ebaqne feaillcy k pén pr^, est oonmorée à des artiâes de 
critioiie et de Lttératnre. Les nonTelles eccMsiastiqnes occoMi la plos 
grande partie de la place restante. Quelques noenrcllet potiti4|nos ter- 
minent cbaqœ cabier. Il y a dans cet arrangement nne Tartété, oà 
chacun peut trouTcr œ qû loi conrient. On remarqnera d^aillears ^ 
nous donnons à nos abonnés , comme dit le pcoverte , tU ta nutnthan-' 
due pour Uur argent. Nos nnméros sont tres-foomis, nos pages trêf^ 
pleines, no^ UgiM* trés-serrées. Nous avons adopté poor les non^Ues 
nn caractère qui nons donne le moyen d^augmeoter la matière. Toat 
. att calculé pour satisfaire le lecteur , et ^or loi procurer une piteia 
. abondante. U y a tel de nos cahiers qui en feroit un et demi d^one in« 
pression ordinaire. Noos n^aurions pe» songé à nous prévaloir de ocs 
aoins légitimes que nous prenons de plaire à nos abonnés, si nous aV 
rions cru nécessaire de nous fustifier dans Tesprit de ceux qui se croient 
fondés à nous laira quelques reproches. On terra du moins par là le 
prix que nous attachons à ^estima et i la confiance de nos correspond 
a^ils reconnaissent la droiture de nos intentions , 



dans. Nous désirons qu^ 
et la rivadlé de )BS slFc 
proposé de serrir m religion^ et de répondre aux rues de 



propose de serrir m reugion« et de répondre aux rues de cens qui 
raiment. Nous accueillerons toujours avec plaisir les remarques, las 
conseils et même les reproches que nous adresseront une amitié oicnveSl- 



etla rivadlé de iw MTorU dans une êntreprim où nous nous sommes 

locuei 
conseils et même les reproches que nous adresseront une amitiél>iciiTe2l- 
lante'et un sèle respectable. Nous demandons seulement qu^on yeuifle 
bien mettra dans la balance les difficultés de notf« position. Avec la 
meilleure volonté ^possible , nons ne ^ous flauons pas de contenter 
tout le monde. La Fontaine nous a appris que c'éioit une folie ^f- 
prétendre. Heureux si nous pouvions satisfaire les hommes sages, équi- 
tables, indu^ens, édairés, c'est-à-dire , sans doute |*immense majo* 
rite de nos lecteurs ! 

■«■^iw— 1— 1^— — — i^— ^—1 .a.*— 11 II I II ■ » — — ^^^^.— I 1 !■ 

Entretieru iur le Sacrement de Confirmation y par M. Tévéque de 
Mets : nouvelle édition , augmentée d^une instruction , par demandes 
et par réponses , sur le même sacrement , et plusieurs prières , hymnes 
et cantiques en Thonneur du Saint-Esprit, i vol. in-8^. de prés de 
400 pages, très-bien imprimé, orné a'one belle gravure en taille- 
douce , représentant la descente du Saint-Esprit. A Paris ^ au bureau 
du Journal^ prix, 4 fr., et 5 fr. franc de port. 

Nous rendrons compte de cet ouvrage. 



Missions du Tonqtdn et de la .Cochinchin»^ 

Notj$ avons donné 9 îl y ^ quelque temps > des. 
nouvelles des missions de Ift Chine. On noua a corn- 
maniqué auâ^i âe% letU'es authentiques de la Cochiu-* 
chine et du Tonquin. Elles sont dWez fraîche date^ 
et nous ont paru de nature a intéresser les lecteurs. 

LeWé de M. de ta Moihe , év^équt de Castone , du 
1 5 janvier i8ii. 

Paf tme lettre dé M. Temer^ |e tiens d^âppren- 
dre Pheurei»e nouvelle des progrès que fait notr^ 
saifite religion dans les EtatS'-Unis. Cdlés dé la €hino 
ne sont pas moins consolantes^ à ce que m^a dit un 
SBissk>noaire de la Propagande y qui a pass^ par ici : 
tmze à douze familles se sont ooaverties dand la capi^ 
Sife du Fo-lden. Dans ïa même province Ai Fo-lieo, 
I an dernier , on a administre le Baptême & rô,384 
4SDfans de païens, à «677 adultcfs, et ^674 catéchu- 
mènes se préparent pptr le recevoir. Par mâlheuf 
wons ne faisons pas ici des progrès atcssi rapides. Ce- 
pendant depuis l» défaite des Taysôn (rebeîtes de hi 
Cochinchîne), qui s*étoiem emparés du gouverne- 
ment, nous jouissons d'une très-gfande liberté, au 
point qtie les Mandarins ne nous ffénent.en rien, et 
ttous pouvons rendre publiques tes augustes cé?é- 
momes de notre religion. ' 

Je viens de faire la cérémonie de la semaiàe s&inf e ' 
et de la pâqiie ; et f ai donné ce carême une fétf aît« 

TomelirJmidetaR.et^n.TS^.iù. «t " 



dont la Tue auroit fait couler dés Idrmes. Je ne potf» 
vois la donner que pour quelques paroisses de chre^ 
tiens pauvres dans un emplacement très*étroit; jmai» 
plusieurs autres paroisses y sont Tenues. L'é^se ëtant 
trop petite y on avoit pratiqué des abris en laissant un 
espace vide entre Féglise et ces abrîs. Mais ces es- 
paces^ ahisi oue tout le reste^ furent biex^t remplis, 
de feçon que les chrétiens ^ eu s'asseyant y s*appujoiem 
tes uns sur les autres. Par un surcroît de peine y la 
pluie survint le septième jour. Malgré toutes nos iiw- 
t£M[ices.^ il ne nous fut pas possible de renvoyer lei 
cbrétlens. Ils aimèrent mieux passer là nùit^ ainsi 
assis 9 recevant la pluie surie corps ^ que de se 
retirer dans les maisons du village^ de* crainte de 
perdre leurs places* Et ce n'étoient pas là les seule» 
ipconmiodités qu'ils souffroient; les gens de cet eu- 
droit étant si pauvres que plusieurs jeunes geQS ua- 
voi^it pris d« nourriture que deux ou trois feis'pen- 
dant neuf jo|irs* Près de deux cetits d entr'eux^ ayant 
consommé leurs provisions ^ et apuîs aVôir^jèûné le 
vendredi et le samedi y passèrent le jotu* de Piiqùes saos 
maiiger, pour assister à la cérémonie. Quand deiiàits 
vinrent à ma connoi&sance^ je leur fis cuû*e du riz, 
ce qui leur fit une extrême joie; C'est quelque chose 
4e bi«n louchant 9 de voir de nouveaux chrétiens , si 
ibibles d'ailleurs^ si peu instruits y si peu secourus, 
oublier ainsi les besoins les plus nécessaires pour as- 
sister aux offices de notre sainte religion. Quelque soit 
la pénurie des prêtres en Europe y s'ils voyoient ces 
bons peuples comme notis les voyons^ ils ne taide- 
roieat pas à voler à 4etirs secours. 

La mértie liberté qu'on nous accorde à l'égard du 
«ulte jHiblic ^^ mtvii reïijg^n p nous l'avons aussi pour 



construire et multiplier nos églises. Un missîtmtiaîre 
européen que j'ai placé à la tête d'une paroisse de 
sept mille chrétiens ^ me mande qu'en moins d'un an 
et demi 9 il a eu la satis&ction de voir bâtir quatre 
^lisesf et cela ne doit pas éto;mer. Dans ces pays-ci^ 
t^nt à cause des chaleurs que des guerf es et de la 
,paresse des habitans^ tes maisons ne doutent pas beau- 
coup. Pour 2000 francs 9 au plus, on a ime belle 
égli^. Cependant, malgré ces avantages, malgré que 
Dieu ait fait connottre sa< religion h tout ce royaume^ 
et que le roi lui-même en ait fait de!» éloges devant 
ses mandarins, presque t^is, ainsi que lui, sont en- 
core plongés dansle paganisme. Les grands par avarice 
et par l'appât des plaisirs , et les peuples par crainte ; de 
façon que je crois que nos chrétiens ne font pas' la 
vingtième partie du royaume. Avec tout cela, il est 
tOBstant que, si nous avions beaucoup de mission- 
naire^,, ils se CQBvertiroient en plus gi;and nombre , 
ces ^^ples Jlfint bons et très-facUes à toucher^ 
mais^ après les avoir administrés quinae jours-^ il faut 
les^ abandonner pendant plusieurs années. C'est ce qui 
fions est encore bien plus p&iible à l'égard de ces 
pauvres enf«ips, d'autant plus qu'ils sont plus aisés 
à instruire que ceux d'Europe, et qu'ils ont une ex- 
cellente mémoire. Un jour un de mes catéchistes 
apprit à une dixaine d'enfans un chapitre de dix à 
douze demandes en moins d'une heure. Mais, faute 
d'ouvriers, il nous faut aussitôt les quitter, et alors 
les mœurs du pays , l'exemple des paï^is font qu'ils 
tombent bien vite dans lews premières erreurs. C'est 
précisément pour éviter les dangers que peut produire 
le mauvais exemple, que M* Tévéque de Véren soUir 
cite^ daos ce i^oment^ de la cour, un édit qui exempta 



(36b); 

W ehrétîeA» de toute espèce de èoopératioa ànx s6r^ 
peFstUk^ïs paieiiDes* Mais oi» demande | poitr le liû ao» 
oprder, 3oo barFçs d'argent (4aoo fiBâses d' Espagne ji 
ou environ :i2,ooo rraacs;)^ et il parok même que ]e 
roi ]»e rignoret pas^ ei cpi'il veut &ÎFe acheter ses fa« 
veurs. Cepeodâot, tna^ré tous les efforts de Yeùr- 
Demi commuo , nous avons, la satisfaclkm de voir des 
conver^OQS. De moa Goté^ j'ai fait baptiser cette aA- 
i^ (Jus d'adultes qu'aucune des précédentes. Dev* 
nièrement, on a baptise uu cbef de village qui no«i& 
a beauccH;^ édiSés^ et maintenant toute sa famille el 
la plus «grande partie du village étudient la religion^ 
avec beaucoup d'ardeur. 

Lorsque }e vous parlois^ dans le tommencemeM 
de ip» lettre^ du progrès de la foâ dans la Chine, 
j^igborôîs la persécution qui a éclaté Contre les juis^- 
sîonnaires elles prétreë. chinois. Ce n'est que dans ce 
i^eflwent que noi^s venons de rapprendre ^^ et non» 
craignons beaucoup poui Bl« Dumaftel ^ Je l^èrh' S^' 
vetti ^ M. Fontana, qui, èi quelque^ .mois de dis^ 
taa<Qe, se sont dirigés de ces côtés là. Ce demier^y 
waot d'arriver aun frontières, ^a été complètement 
dévalisé par les brigands du Tonquin* A ces^ nou- 
velles désolantes s'ajpute celle (fes pertes eontinueÛea^ 
qfAe viyùs faisons. Quatre prêtres du pays sont mort», 
ifemipèrement,' deux autres ne peuvent échapper sm 
même sort, et trois autres, infiimes étages, ne soni 
plus en état de rendre aucun service. Ainsi , je n'ai 
pas de prêtres suffisamment pour l'administration, et 
ceux qui. sont encore uliks ont été obligés de courir. 
AUX malades, qui sont en graud nombre cette anti^e- 
ci. Il y en a qui ont dansleur catalogue 109 extrêmes^' 
Q|iGlk>ns administrées vmQ Sooo aonfe^sionsi enteo- 



( >«• ) 

dvKBBf letiBalgreceia, ils ft'btit visité qoe lai fà»iûéàb 
leur paroisse, et une fois semleiiieiit, 

<Q«ie de ranoos pour dertiaiider du secoure ! Voilà 
vingt ans que je le réclame^ et que je l^ttéinl!! tou^ 
fours en vain. U y a sans doute bîeii des ^vétanes «h 
Europe qui seroiem ici d'uûe pkis grsnde utiK«é...%\. 
Au Tiesté, €pûL de nous oseroît se plaindre de «on sôit^ 
quand nmos voyons le chef de i £d^ doimer vhèl |i 
f^9ind exemple de résignation aux desseins "de la Prn^ 
vidence? Il y a un an que nous disons^ pour la dé- 
livrance de sa Sainteté^ ainsi que lôUs nas ptécres. 
annamites, une messe tous les mois; ^ nos chné- 
tiens font tous les j^iurs de« prières paliicirfières ]foar 
la même fin. Mais rbeune, la bontie heure viéndi»a 
{reut-étre plus piK>mptement, plutôt que Oéus tie V^^»- 
pérons; car le bras d,u Seigneur n'est pas riKSCOurèiy 
ni ses yeux dé(»uroés de ses élus ni de son Eglises 

D'a]près le catalogue des sacrèmens administres dsA 
notre mission ^ depuis l'année 1806 lusqu'ete i8tO^ 
ii»cUi8iv,eqieut , nous comptons 1 7,680 baptêitiés d'eii- 
fans, 1678 bbptemes d'adultes, to,58o ôeréifeoiôfe 
stt^léées, €6r,854 eonfesfiiions, 58ï,4®9 comni»- 
nimis, i3,!24S confirmations, 26S7 mâYidges l»énbv 
w>^567 extrêmefr-onctions. 

J'ai l'hopneur, etc. . 

Là Mothe , évêque de Castorie , coadjuteipr 
du Tonquin occidental. , ^ 

Lettre de M^ la Bartette y évêque de Véren, du 
18 juin 18 1:3, 

Messieurs et irès-chers confrères , dans les temps 
mallieureux où nous sommes, il est bien cruel potu- 



i^oaâ .d*étfe^prÎTé$ de tos nomrèlk». L'an pissé fs 
risquai une lettre pour Mé Alary ; j'ignore . si eBe 
a pu lui parvenir. Je risque cette secosùde ^ et je la-- 
dresse 9 à Londres , à M. Cbatunout ^ qui pourra ytm» 
témoigner le tendre souvenir que nous cooservons de 
vous tous f ainsi que la vive reconnoissance que not» 
devons à tous vos bienfaits. Cet ami aelé ne manque 
pas 9 chaque année ^ de nous informer de Tétai de votre 
santé. Et c*e$tde lui que nous avons appris tout ce que 
vous faites, pour secourir les nûssions^ et les. aumônes 
que vous leur procurez de U part des personnes cha^ 
ritables que la divine Providc^nce daijgne conserver . 
encore. Soyez persuadés que nous faisons mémoire 
spéciale de ces âmes vertueuses ^ suppliant IHeu qu il 
daigne le9 «voir en sa sainte garde > et les associer k 
sa gloire pour toute une éternité. 

Vous aurez déjà su les grandes pertes que cette 
misjsion a faites de tant de dignes missionnaires dont la 
mor,t a laissé un vide, que peut-être on ne pourra 
jamais remplir. Et nQ|i,$ pe saurion§ $sai^ yff^gffi^'i, 
ter la ferveur et le zèle de MM!« Gire^ ImvA.^': 
Liot, et de M'."-. Doussain^ évéque d'Adraa^n:uH| 
coadjuteur y qui n a survécu à son sacre qu*un peu plus 
d'un an. De plus^ cette année M. Grillet a passé auswi 
à une meilleure vie. Je recommande toutes ces paa-* 
vres âmes à vos saints sacri6ces et autres bonnes oeu- 
vres. Voilà donc notre mission réduite à quatre mi$« ' 
sionnaires françois slsulement^ savoir : M. Girard , : 
M. Jarot (tous les deux d'une santé très-foible) , 
M. Audemar^ et votre indigne serviteur. Et malgré 
que nous ayons une vingtaine de prêtres indigènes , 
ceux-ci sont bien loin de suffire à l'excès du travail. 
Nous conservons encore deux collèges > l'un pour le 



( ^65 ) , , 

latin, l'autre pour la théologie; mais Jetfr entretiei» 
tious coûtant beaucoup plu& chaque année y nous crài-' 
gnons de nous voir obligés de les abancfômier , faute- 
de moyens pour les fau*e subsister. De façon que^ 
taut sous un rapport que sous uù autre, si les secours 
d'Europe TÎeBuent à nous manquer tout-à-faît, rie» 
ne pourra éviter le total dépérissement des missions; 
et cela nous est d'autant.plus sensîble^^vu latranquilUtë^ 
parfaite dont les misâionuaires jouissent, sdii au Ton- 
quîn, soit ici/, dans la Cochiilcbbe. Ces deux Etats 
ne faisant qu'un seul royaume, et le roise sdutenant 
Ktujours du bienfait qu'il a reçi^ de M*'- révêque d'A- 
dran l'ancien, lorsque ce pi'élat transporta, en i787> 
son fikeuFfantee^ nous laisse mie pleine liberté d'exer- 
cer partout nos foae&oas- sans que personne ose y 
Illettré obstacle. Le nomlnrè de chrétiens dans cette 
mission monte à soixante mille personnes, et noûs. 
avons nouveliement établi, en différentes provinces ^t 
une qutûzamede maisons de religieuses,' sous. le nomt 
d*:^nt4n$es^la Ctqix. Si nous pouvions avoir un plus 
grand^^ombré d^ missionnaires^ européens , celui des 
chrétietts augmentereit toujours; mais si des secours et 
des ouvriers uekious arrivent pas, leur nombre doit 
^imÔPRier inévitablen^nl, et nous nous' verrons danà 
l'impossibilité d'entretenir nos établissemens« 

H faut néanmoins espér^er de la Providence toute- 
ptiî$5lant6 et bienfaisante de Dieu , que nous verrons 
bientôt pàroître des temps plus heureux, afîu que tout 
reprenne son ancienne ^leudeur, et que le nom du 
iSeigneur soit connu de toute la terre. 

4r ai l'honiieur , etc. 

La Baktette , évéque de Véren y vicaires 
apostolique de la Cochinchîne^ 



<^) 



fiôME. Le 33 août, M. CotIqU de Preasigny^ anden 
^véque de Saint-Malo , et ambassadeur de Fraace a ftoai«| 
B eu une audience publique de S. S., et lui a remis ses 
lettres de créance. Après Taudience, S. S. s*ést enirete- 
nue avec M. l'ambassadeur , el lui a tëmoîsné beapçoap 
de bienveillance. An sortir de l'audience , STExc. est allée 
faire viatte aux membres du sacré collège el au roi 
Charles JV. 

* -«•Le 35, jour de la saint Louis, le même prëkta 
donné à Rome une de ces fttes auxquelles te cardinal de 
fiernis àvoit accoutumé k» Romains. Cello-oi aroit peut- 
^tre moins de pompe; maïs les manières aimabiss de es 
i^ardinalsembloient encore y présider. L'égliee de Saint-»' 
Xiouis, qui a été conservée ià la France dans loute sonan* 
cienne splcmdeur, étoit décorée fort élégamment daas le 
goût françois. Les chapelains, qui s'y éioient introdoiU 
pendant l'usurpation , a voient elé éloignés^ et pii av<iit 
rappelé les-tituIaires. M. Pambaçsadeur se rendit ,ie 35, 
de grand matin , à cette église, avec M. l'évèque d'Oitbo- 
aie, auditeur de rote pour la France, et avelc tous les niem« 
bresde la légation qui accompagnoient S. Ëxc, dans qua- 
tre voitures d9 cérémonie, V/^r» les sept heures «tdamie, 
le Pape partit du paiaris Quiriual avec son cortège ordi- 
naire. Les rues étoiept tablées , les fenêtres ornées de ten- 
tures, les troupes sous les atomes , et.les avenues de l'égiise 
remplies d'une foule considérable. La faveur indigne qas 
8. S, accordoit en' ce njoment à l'église nationale des 
François, excifoît la curiosité et l'intérêt. Le saint Père 
arriva à huit heures , et fut reçu soiis le grand portail par 
M. l'ambassadeur, qui l'accompagna dans la chalpeUede 
$aint-liOo^.Lesouveram Pontife y dit tiue mes&e basse. 
Après son action de grâces, il passa dans une satié qui 




(265) 

«Tott été préparée poar le recevoir, y âëjeùna , et s'en- 
trednt avec M« révéque<l« Saint-Malo, qtti le reconduisit 
^offqu'a «a voilure. Le» cardinaux arffvèrent h leur tour 
▼ers les dix heures en gi*and costume. Après avoir iait 
leur prière i l'autel saint Louis, ils furent reçus par 
M« ratnbasaadeur dans la salle dont nous avons parlé. A 
rheiire dé la messe cardinalice, LL. EE. allèrent prendre 
place dans Tenceinte, sut* les sièges qu^on leur avoit pré- 
parés. La grand'messe fut célébrée par M»'"- Téf èque d Or- 
4liosie, andîteur de rôte, assisté des prélats, maîtres do 
oéréraoniesdn Pape. La musique delà chapelle papale a 
«xécûté toutes les parties du chant* Le roi Charles W 
dtoit présent à la cérémonie. Les reines d'Eâpagne et d'£^ 
^nirie n'a voient pu y venir de ai bc^ie heure, ayant été 
«retardées par le scÂn de recevoir les vœux et les hom- 
mages de leui^ maisons, à Toccasion de leur fISte. Elles 
vinrent ensuite, accompagnées des prince^ leurs fib. 
M« de Pressîgny n'ayant pu se procurer encore un pa- 
kis convenable au ministre de France, ^voit faitprépa^- 
l:«r.le palais de l'académie de France, situé 4^ns le beau 
local de la Villa Mëdicis, qui. domine Rome etofifre une 
: m»^ ^p^rbe. Dans l'espace de trois jours, ce palais des • 
^r*^ a.éléjiiqpoçi^^QoevenaUeiiielit. Le diveéleor^leraca- 
xi^ie^^ secoîidé de ses élèves, Ta orné avec beaucoup de 
goiit. U y a eu le aoîr un dîner de 60 couverts, où les 
i»rdinaii}(, les ambassadeur, les évéques étrangers, k» 
prmcea et les prélats romains ont été invités. Le con*^ 
cour» dans les jardins et dans le palais a été considérable, 
et les rafraichiâsemena ont été distribués avec profusion. 
Vnp musique choisie exécutoit les airs chéris des Fran- 
çois, Une illumination hrillanta avoit attiré tout le peuptci. 
11 n'y a eu cependant ni confusion, ni désordre. Les 
troupes du saint Père ont prévenu ces inconvénieus. Lea 
Bomains et 1^ François, unis et confondus, se donnoient 
jantuellement des témoignages d'estime et de coiflSancew 
Ilso4]bIioieilt tant d'années de malheurs. Les premiers ne 
pajX)issoi#at ^^n^ervec aucun ressentiment du passé. lU 



sentoient Irop bien que la France arôit éié la premièw 
Tîctitne de la dernière persécution* *Od considéroit aree 
plaisir la atatue antique de Louis XIV et les bustes récet» 
de Henri IV et de Louis XVIIL Les François, par tme 
douce illusion , se croyoient encore en France et au mi- 
lieu de la capitale* La fêle s'est terminée par un très-beatt 
feu d'artifice, et par Tasc^nsion d'un ballon éclairé qui 
l'cprésentoit la barque de Pierre. La )oie publique étoît 
au comble. La. fête du roi de France paroissoit vraiment 
un triomphe pour les Romains, et te peuple sembloit ré- 
péter ces paroles du Pape i ramb{i8sadeui% après Taa-^ 
dience : Que la France étoU heur&iae d'avoir retrouvé 
un êi bon Roi. Le dimanche dans l'octave de la saint 
Louis, M. de Pressigny a fait chanter dans l'église Saînt^ 
Louis un Te Deum pour remercier Dieu de ses bienfait» 
envers la France, et surtout du retour du Roi. il y a es 
messe solennelle en musique. Les princes et princesses d» 
la maison de Bourbon s'y sont rendus pour joindre leurs 
vœux et leurs actions de grâces à ceux des François, et 
leur présence ajoutoit un nouvel intérêt à celte fête doit 
îb éioient Tobjet. 

Paris. Madame Louisie-Adélaïde de Botirbon-Condéeoit 
arriiéeu'écenniient en cette ville. Son i^ionrfetf Pi;labNf"! 
ii'a €» ancun'^lat, grâd^^au soin que cette pietiae'îiHiï^^' 
cesse prend dese cacher à tous les regards. Livrée atlx 
austérités de la vie religieuse, elle est un grand exemple 
du détachement dés grandeurs et des richesses. Cèst la 
seconde fois , depuis cinquante ans , que la famille royale 
nous offre de ces sacnfices éclatans , et mademoiselle de 
Condé étoit digne de suivre les tracés de madame Louise 
de France, qui se fit Carmélite, et échangea le palais du Boi 
son père , pour une cellule de couvent. On sait que ma- 
dame Lduise-Adéiaïde est fille dt) M. le prince de Condé, 
et sœur cadette de M. le duc de Bourbon. Elle naquit 
le 5 octobre 1757 , et porta long-temps le nom de Mi- 
demoiselle. Elle devint abbesse deRemiremont en 1786.' 
Retirée en pays étranger pendant la révolution ,- ^It 



•e Mfi$ftera i Dieu mus k congrégation deé rriigieusei 
de TAdoralion perpëluelle du Saint*$acrement ; ordre 
fonde, dans le 1 7*4 siècle, par une sainte femme, et 
dont le nom annonce le bat« Cette consécration ne fat 
pas une Taîne formalités La princeeise renonça entière-^ 
znent an inonde , observant tonte l'ilitégrité de la règle^ 
gardant la clôture > et ne s'occupant que de la prière et 
du soin d'honorer Dieu dans le sacrement de l'autel* 
Elle resta* long*- temps en Allemagne, jusqu'à répôqixe 
où le deuil de sa famille l'engagea à se rapprocher d'un 
père et d -un frère frappés du couple plus sensible. Elle 
passa en Angleterre pour leur offrir quelques consola- 
tions; mais elle reprit, sitôt qu'elle le put, ses exercices 
et TobserTance entière de sa règle , ne se distinguant des 
religieuses que par plus de régularité* Elle vécut dans 
le couvent de Bénédictines de M"*** de Levis- Mire- 
poix, la même qui se fit connoitre par son courage an 
commencement de la révolution, et qui passa en An** 
glelerre avec toute. sa communauté, et y observa ses 
vœux* A Paris, la princesse mène encore la même vie. 
• Elle a pris un appartement dans l'hôtel de M"^- la dn*-^ 
ch^e 4<? PouTfaôn , sa beUe<*«oear, rue de Varennes; 
maïs elïi^n'y reçoit p^sonne, et y, suit, f^v^tcdeux re« 
ligieioses^.les règles de sou institut. Un pavillon séparé 
est pour elle comme une thébaide, où- elle, n'est occu- 
pée que de la prière. On dit que S« M« se propoie de 
taire revivre en sa faveur une fondation royale, et de 
Rétablir avec ses sœurs dans un magnifique monastère 
qui seroit rendu à sa destination primitive* Déjà on re- 
grettoit que l'église de cette abbaye eût été convertie ^ 
en un usage profane, et les àinis de la religion et des 
arts verroient avec joie ce monument réintégré dans ses 
honneurs! Ce seroit le purifier que d'y établir l'Adora- 
tion perpétuelle, et d'y placer un exemple éclatant de 
Îiété.et de vertu^ dans ta personne d'une princesse vouée 
4)ieu d'une manière spéciale. 

r^ Le 2 de ce mois^ MM. Gable , curé de Romorentin ^ 



IMatoor da fireuil, cmctcn {gpawi-yicmiredeXbçOf!; «r 
DestfoivoaXy euré àe U Motte, «nt él4 admis & {irésen- 
ter au fkn l'hommage ^ Texpressian de K}M • les «od<- 
mstf^uet de rain[t>BdIfl0ement de BonMreiititi. 8, M. 
^rèa a?0rr enleiidxi , avec ua^rieiUeîinérèl, fe dÎ8ce«« 
Me M* Gable, prësideotde la dëpiitattoâ , tiu « adreaoé,a 
daigne fisiire la réponse suivante :« rat^^endn a?ec la plat 
▼iVesensftilité i^expression dessentimetis da clergé de l'ai^ 
a^OBdiBsement de Momorentin. J'ai toujoars eu inleiHm 
4e aoutenlr la r^igion et de la faire i^efleorir en France. 
Voua poa?eE assurer le clergé de tkKnor^ntîa de ma 

r[»teoCioa particulière». 8. !V1. a daigné aocerder easofie 
4écoration du lis à MM. lés ^clâasti^eB do eel ar- 
rondiasement. 

8 aint-Ger^ais. Un soldat Russe , «i^étnié de £i^iie , 
dénué de iout, les pieds «t les ïambes ulcérés, étoitprêt 
À expirer, lorsqu'il fut titeuvé, le si avril derctier , par 
IL Àottau y cuiM^ de ceiftie paroisse. €e pieus ecclésias- 
1^^» joignant à un juste seutimeiit de compassion, le 
«ou venir du bon accoail qu'il avait jadis reçu , Ipra de u 
id^bortatidn dans laPologiie russe, a fait transporter <;1ms 
lai ce malhetireux étranger , lui a prodigué , pàd^^sit qiis-' ^ 
tre Okois /tous les soins, jusqu'à ce que', le voyàià tout*^a- ^ 
£iit rétabli , il Ta remis au maire de la 43ommane , aifai 
iqu'il lui fiicilite les moyens de retourner dans sa patrie. 
Kotts avons cru ne devoir point passer, sous, airaice os 
irait d'humanité, d'autant {dus qu'il peut servir i prou- 
ver «juelel François, tout ensuivant leur bién&isanoe 
liaturelie, ne négligent aucune occasion pour témoigner 
ienr reooqnoisnanoe desservices «ignaJés que leur a rendus 
£. M. Tempet^eur de Russie, en lès afiranchissaat du 
plus affi^eux de^otisme, et en leur rendant leur Bai 
iégiiime* 

Agde. Noire ville , dont vous avez remarqué déjà 
le bon esprit , le fait paroitre de plus en plus. Elfe a 
télébré les fêtes du x5 et ^u 2 5 du mois dernier avee 



de vils iiAOtttevMis do pîëlé et dé jôte. I>ati8 F^Kse tes 
chanlsd^ TaUëgresse^. dans les rues .les dëGoraliona, les 
«osblêmes^ 1-es iUumiuatioiis, les cm de pipe le Roi ont 
montré l«s dispositions générales; La coBgrëgsiKNi d» 
saÎBKt âiagnflin^établieîci, ▼ienidepcësêfnteir auaaûitPèrv 
une supplique pour un renouyeUbmfittt A'iadidgence*' 
Elle y demande en même temps qu'on instruise la cause 
de la béatification de Loiris XVL Nous croyons que les 
v<}rtas et les malheurs dé ce bon Prince méritent bien 
cet honneur. On pourroit ^ moins commencer les pro* 
cédures. Nous mettons notre vœu, à cet égard » aux 

Sieds de S.S. Noirec<>tigrégalioitl ,, avec l'approbattonie 
e M. Téi^èqoe de Montpellier y a déjà obtenu dm Saint-* 
Sîége^en t8o6, desindulgeaees spécial^, etiapîftë'qut 
la oislingu^i nous fait espérer de noqvelles concessions. 
Ette coniriboe à propager dans ce pays l'attacliement 
i la, religion, et au Prince dont le retour comble les.. 
Tœux des gens de bieii. 

Ba¥«L£ (fin Itainoui). L'humambiet Ja religian ont Eiit 
unç p^i^ie ^ans la ]|ierjionne de M«.leafli*Joseph*£«]^uis &£di< . 
liens , 'décié^é Uf i S ymXUl dernier. Trésorier de k» ébapetki 
de Notre-Dame de Halle , ce pieut ecclésiastique ac- 
cuèiltit avec une iJhffrité franAeift chrétienîfie tons les 
prêtres malheureux, contraints à s*expafrier lors de fa 
révolution*' Malgré la modicité dte son revenu^ plus de 
mille prêtres François se ressentirent de ses tiienfaits. 
Contraint, enfin ^ de partager avec eux Thomieur de*. 
réiTiigratioii , il cbereba un asile en Westpbalie, oà iV" 
demeurer jusqu'au rappel des Beiges. De retour à Salle ^ 
quoique sans pkce et sansmoyens, il se dévoua d^ nou- 
veau au soin dés pauvres et des malades. Ce furent ces^ 
pieux et pém'bles travaux qui lui causèrent la maladie 
qui Ta enlevé, en peu de jours ^ à la 7i^ année de sou 
ige. Puissent tous ceux qui ont été témoins de se^ yet^tus, 
st qui ont eu part à ses bieiifaits, ne pas roablier dans^ 
Ifiurs prières et autres bonne» eau vces* 



( ^70 ) 
VlBNlfB (\Auiriche). Uempereur Tient de permettre 
aux Bënëdictins de Seitenstetten, dans la Basse- Autri- 
che, d^ouTiir un coUëgé^ public. L'exemple dn paasé a 
fait sentir que ces religieux. étoient plus propres^ for- 
mer la jeunes&e , et i lui inspirer les sentimeuâ dont l'ou- 
bli a {ait tant de tnah 



NOUYKLLES POtètTIQUES. 

Pjlus. Le 8 septembre, MoNstBua, fiire de S. M., est parti 
pour biire un Toyage dans l'Est de la Fraooe. Il a été ac- 
^mpagné jusqu'à Grosbois |par les Prîoces ses fils, qui se 
sont séparés de lui dans ce lieu. S. A. R. se rend d'abord 
à Troyes, d'oii elle ira à Dijon et à Ljon. Un acctd^it ar- 
rivé à la vgiture du Prince, auprès de Troyes, n'a en aucune 
suite fâcheuse. La voilure s'est brisée; mais S. A. n'a point 
été blessée. Seulement son voyage a été retardé par la né* 
cessité de se procui^er fine autre ^^oiture. On fait, daiM pin- 
sieurs villes, des préparatifs pour recevoir digoemètit un 
Prince à qui son ran^ concilie. le respect, maîr àuqoél- ta» 
ifûalilés aj^içables çonqUient encore mi^l'atiaoUeniieati^' 

—M. le ducd'Oiiéana, |a Princesse son épouse. M"', â'0^ 
léans, sa scenr, et les enfisns da Prince sont arrivés à Lyon, 
le 5 septembre. LL. AA. voyagent par eau, à cause de la 
grossesse de M"^*< la duchesse. On leur a donné des fêtes à 
Avignon et i Lyon. Le Prince a quitté un instant sa famille , 
et est arrivé seul à Paris, le 9 septembre, pour s'assurer si 
tes préparatifs étoient fiiits dans son palais pour recevoir son 
^ottse, U est descendu d'abord à rhôtel de M™*, la duchesse 
dr Orléans, sa mère, et lui a rendu ses devoirs. 11 est retourné 
ensuite au^Klevant de sa famille, que l'on attend. incessai»- 
ment ^ Paris. S. A. habitera le Palais* Royal, ancien patri- 
moine de ses pères. 

' •— Le 10 septembre, S. M. s'est allée promener dans le 
faubourg Saint-Antoine. Elle avoit annoncé qu'elle voulait 
j porter elle-même la grâce d'an jeune homme, condamai 



C^7i ) 

MX IraTaux forcés à perpétuité. Ce jeone homme étoît frère 
â'oQ brave militaire que cette flétrissure désoloît. Le fait étant 
parrenu à la connoissaace de M. le curé de Sainte-Marguerite^ 
it a pris des informations , et s'est chargé de présenter une 
limite au Roi. Ce Pritace a été touché an sort d'une famille 
épiorée, et il a dirigé sa promenade du côté du taubourg* 
Au moment ou sa voiture passoit devant PégUse Sainte- 
Marguerite , M. le curé s'est présenté à la portière. S. M. 
lut a remis les lettres de grâce^ aux acclamations de tous^ 
les spectateurs. M. le curé lui a adressé un petit discours, qui 
a été suivi des cris long-temps répétés de vwe le Roi! cris 
qui se sont encore prolongés après que S. M. , touchée de 
celte scène , ei\t dit à la foule : Mes enfans , criez aussi : 
f^ive le bon pasteur! Cet hommage rendu au zèle d'un boa 
curé étoit digne de la piété de S. M. Les habitais de ce fau- 
bourg ont été très-sensibles à la visite de 3* M.» au motif 
qui l'a amenée^ et aux circonstai^ces qui l'ont accompagnée. 
La renommée a assez parlé de leurs erreurs; elle dira aussi 
^ sans doute leurs regrets et leur zèle pour une meilleure cause» 

— M. Malouet, ministre de la marine, ancien membre de 
l'Assemblée Constituante , où il se distingua par son élo- 
quence et son courage, est mort à Paris, le 7 septembre , 

s^*!»"*!^ •*'<**»*^ «^Ç** ^ seoortrs de U religion. M. ck LàDy- 

Tolend^;^ floo amày-lui a fermé le» teux. Seà oibsèques au- 

ront lieu le mercredi i4. Depuis quelques joura l'hôtel de la 

. ,in#riaee8Jt teiultt en aoir^ M. Malouet étoit né en 17^0, et 

avoit la réputation d^élre un excellent admiiiistrateur. . 

— Le 8 septembre , M> le ministre des affaires étrangères 
a piorté à la Chambre des Pairs, un projet de loi sur les 
finances. 11 a prononcé un discours sur Je sjstéme de finance 
adopté par S. M., et sur les améliorations dont il est suscep- 
tible. ^ 

— TM. l'abbé Sîcard, instituteur des Sourd»-Mnets, a reçu 
de S. M. la croix de la légion d'honneur. 

Mii^K. Il paroît que notre gouvernement voit aussi da 
mauvais œil les assemblées de francs-maçons. Il vient de 
prendre des mesures sévères contr'eux. On défend ces sortes 
«'associations. Les cantravenai» seront punia^da la prisao* 



On confiaquera le» meàUet, et ceux qui ailtei^l tomni m» 
local seront coadamaé* à une anénde. Aîhm le Pa^e n'est pa# 
le seul qui ait senti les danger» de cea société» M^rmérienset^ 
flhii se sont fort mulliDliées pendant les YicissHu^eB et la lioenoe: 
des derniers teuEips. L ombre où elles se cachent dosii lesrcttdstf 
auspecles k un gouvernement prévoyant, et ii est d'one IIOQI10 
police de dissijper ces rasseoiblemens* 



Un artîcle«§ur le Blréviaire romaia, <yii non» •VMt M ettrop^d'A-* 
vîgnon, et ({ni a été inséré dans notre onmëro XXXVU, a exdid 
quelques rëelamationê. Un ecclësiasdc[ue, fiort respectable et eotisùtné 
en dignité, nmis a tnroyé, k ce sopet, des observations qai nous ont 
paru rédigiées avec beaueovp de tapi&îé* 9Fotfs ne les tusërtron? cepea- 
dant pas, parce q|u*ell«a- soat an peu* langue*, et qne non» craindriofo» 
de lasser nos leeteun en leur mettant too^rs août U$ jetai lea mémci 
matières. IVous nous contenterons dVn danaer ici la suDstance. 

« B j a long-temps ciu^oa a senti , à Rome , les défaots du Bréviaita 
ram»in. 11 a été «pestion plus d^une fois de le corriger, mais on a 
éU xnèié par lesi considéralioioii les plus graves. U y ti toujours dt 
rinconvënient à changer. L*auteur de Tartide auroit dû parler arec 
plus de réserve cl*ua BrévÛHre Y^nërshlef par sun aoliquité H ir^pM 
dans sa critique un ton de l^retë méprisaate oni fait de Fa prne« 
l^^est-il pas peu séant de dire que dans le romain ù$ psaumes sont ciM«^ 
tribuës san9 intelligence, qu'u y régne la plus fatigante anUhrmiiép, 
que c'est par hasûrd que les versets et les antiennes sont tirés ae V£ef^ 
tuve, que U» maU ne sont n'en awprèê de Dimt^ etc.f Ce ton n^ert 
guère eccl^iasticroe , et tes allégations ne sont pas )nstes. Récitons avec ' 
simplicité ce qui a été composé de m^me. Révérons ce qm ^twïk 
sanction de TF^ise et celle du temps. Ne soyons- pas Svop fiers dPm 
peu plus de critique. Le Bréviaire de Paris est plus parfait sous quel- 

3ues rapports , sans doute. Mai» n'est-il pas lui-même ua« preuve du 
anger des cbangemens? Un des derniers archevêques n'a-l^îl pastrouvé 
qae, dan» quelques hymnes, on f^^étoit 'exprimé d'une manière peit 
«iMCte, et n'a- 1- il pas rectifié quelques cnpressionis?' Qu'il ait eu tort 
ou. raison, c'est ce que je n'examine pas. Mais la possibtliCé seule de' 
l'erreur n'est-elle pas une raison pour être très-réservé dans ces cbaa*' 
gemens? M'est-ce. pas un inconvénient que les fidèles ne puissent pas- 
ser d'u^n diocèse à un autre sans changer de litm^e? Lé 'Bréviaire de 
F^icis, qui n'est pas fort ancien, compte. déjà trois ou quati^ édition* 
qui toutes offrent des difî^rences. ^'â-t-on pas poussé la témérité ju.v 
qu'à faire des additions au canon de la messe? Ne pourroîs-|e pa», si 
j» voulois épiloguer, reprocher au- Bréviaire de Paris, de Ta fluctation , 
de l'obscurité, uo sens pénible ^ Au surplus, laissons ces récriminai 
lions. Mais jf avoue que si j'avois un vosa à émettre , ce seroit qii€ 
nous n'e ussioaa qu'une, litor^e^ et. qu'eUe nous vint db Rome tk 



(-375 ) 



Projet de hi réglementaire sur les cultes, les institt^ 
tiohs monastiques et les congrégations^ et 9ur h$ 
rapports religieux a^^c la cour de Home} p^r M» dé 
M**^, ancien magistrat (i). 



le 



Il est hors de doute que ù révolution a fait puma 
nous à la relîgk^ et à réducation> de» plaies que fi'ovt 
as 9 à beaucoup près ^guéries, ni le CooûCHdat ef 
es lois organiques qu'où y a jointes » ni leis umivelles 
iustitutioxis d'iustructiou publique* Si le tulte a élé 
rétabli en partie^ si TEtat s'est chargé d'en p^yer le« 
ministres > s'il s'est formé des séminairesafin de pour* 
voir à la «uoeession du ministère ecdésiastiquey tout 
ce qui s^est fait en ce genre a été tellement esAr^yéi^ 
contrarié > on a agi en ce qui OMcerne le cotte avao 
si peu de jusdce et tant de mesquînene , on a nionli^ 
pour totift ce cpû tâmt à ht rcfl^ion «i pen 4e lOjfaMl 
et de bonne foi ^ on a psou , an contraire'^ premiM 
tant de plaisir à comprûner le £^^ à lourmentef la 
piété ^ à étouffer le bien , que si ce régime continuoiCjr 
on pourroît désespérer de voir la religion càtboliquii 
se maintenir en iVance. La plupart cks diocèses mauf' 
qpoent d'un nombre de prêtres snffisam pour, en de^ 
servir ]e& paroisses, et dans ceux où autreioas il y 
avoit le plus de ressources > la disette d'ouvriert évatH^ 



( i) Brochnre hi-8*. ; prix , a fr. , et s fr.aS c. fràne de port. 
A Paris, cliezDeotQ, imprimeur-lîbraire , rne du Ponl-de«>r 
liodl 9 n*, 3j -près le Pbnt-Neaf ; et su bureau du Journal. 
Tome IL L'Jmide la H. eié$H. ^. 4?, ^ 



(274) 
geliques commence k se faire sentir. En formant un9< 
grande uoiyersité^ on n'a pas été pins heureux pour 
1 éducation, et si l'em^guement des lettres fleurit 
dans les maisons d'instruction , on peut dire qu^il reste 
bien des souhaits à former pour l'avantage de la mo- 
rale et de la retigion. Sous le deruier gouvernement il 
y avoit peu d*esp<Mr de sortir de cet état de crise;' Je 
retour de Princes attachés à la religion, et qui les 
plumiers se plaisent à donner l'exemple du zèle et de 
îar piété, promet des améliorations après lesquelles 
tous les bons esprits soupirent. 

On doit mettre au noinbf^ de ces bons esprits 1 au- 
teur <ie la brochure qui est l'objet de cet article. Oc- 
éi\pê dans son cabinet du bien de son pays , dans un 
moment ou tout ét<iit à recréer, il ose, dît-îl, d^nh- 
netsed vues pour un pian de constitution et pà^r^ des 
loisf ^ementaires. Ce travail né put être livré à l'un- 
pression en 4empà opportun. Le projet deicSJ r^e- 
mentâires qu'il met Sous }es yelil du pobfiç est dé- 
taché de ce ^n féBâPSTlTse pi*p«ed"éBP^rare^a- 
foître toocfessïvement les différentes jiartîes. * * 
• li*auteur commencé ^r établir qu'il ikut nue reli- 
gîbn; que sat» élte, il n^y a point d'agrégàtftm so- 
ciale ; qu'elle pourrdit itemplacer les lois en-contenant 
les hommies dmas te devoir; mais que les meilleures 
lois'ûe'la remplaceroieut pas, parce qu'elle atteint ou 
les lois "ne peuvent atteindre; parce qu*on peut se 
flatter dé pouvoir 'se dlérobtr à la justice humaine, et 
que la moindre idée d'un Dieu vengeur et juste ôte tout 
«spoir d'échapper à Ih punition qu'dn auroit méritée. 

'La religion , lorsqu'on l'écoute , arrête i^ùoc tons 
les crimes dans leurs germes. Elle fait plus , elle 
donne 4)aissaao« à toutes les vertus* 



N'est-çe pas à eUç qiie ï<m doit tous les étaUts-* ' 
semeos qui soulageDti'hiintjIwitë souffranie ? C'est elle 
s^ule qui accueille et coQsole. 1# «lalheuneux sans in- 
térêt ^ sans retour sur soi-méoBe. £lle. éloigne rhomme 
de la vengeance^ elje le |>orte au pardon des injures 'y 
elle le soutient par l'espérance chrétienne y elle lui 
apprend à supporter les outrages de la fortune ^ à ne 
point abuser 1 à faire aii contraire un saint usage de 
ses faveurs. JSUe seule fait fleitf*ir%le i)onheur au mi- 
lieu de 1 affliction et de la mii^ère» Qu'(m.ne ^xxnpare 
point à ses œuvres celle» des yenuaiiumakies. nas« 
semblés toutes cellesr-ci ^ metiesE-4es à eàté de la dba- 
TÎté telbque la 4écrit mimlt PêitlH^i)» conbtenelles 
.4^furent au-dessous! .^. ^. 
.. , .(hfeit^ personnes cmt éU soutenues dans la Toie 
du aeyoir et de Ttionneur par la r^Iigioa^ ksepielleSy 
sans <:e fc^m sâlutain; > ^'#n scpoî^t écartées^ .et oonir* 
bien p^ encore s'en sont éaMétmf^ que dessom^tna 
de.^^^g^iar.4i*eUe^ e$x\iimnÊM\êt^^ j vol-* 

tok mâiniteaues ! Combien doivent àJareUgum, oieine 
ceux qu^ l'voublient ou qui l'aeeusent^ et $pii pein-étre 
tiennent. d'elle. la fidélité da leilfs ^)puses9 la con-" 
s^rvatian des mœurs 4^ leurs epâms y lé dérouenaent 
àe leurs. 4ooMetiques> leur s^ipeté pensonnelle^ et 
l'honnêteté de 4seux avec oui ils ont-à tnnter;. cresl-» 
àrdire y leur repc^ et leur bodl^^eui:. 

Et sans la religkm^ cnuçUe garantie y s^uiy)it-il dans 
la société? Sur quor-s^ppuyeroit ja fidélité que l'on 
jure au souverain y l'obétôsance que Ton doit aux ma- 
gistrats^ les stipulations entre citoyens^ et les devoirs 
de la J&imiUe? Aussi les. légisïal^rs^ les philosophes: 



(i) 1*. am Gor.| obap, xni, 3f, 4» 

S 2 



( «76 > 
à» Utus I« temps ^ oiit4U ^ oomme dW corumuti ac^ 
eord^ «oseâgM conalavimwt que, mus )» rdH^oD, il 
b'v 9(ftik ni repo^t^ur la sociétéy ni târeié poiur le» 
Mmon, ni iolidîlé pour les gonverttemmis. Ce ^oat , 
^eo «oaviewy des idéM Wgainea; nKais malti^ar à )» 
*géiiérauoii qui yit dansiui t|?iBps> ou l'oci eat obfig^ 
de ks tappelev* 

' Apm. a(?xw parM de la religia» «d général j Ymst^ 
tfom ce mat au oilta caifcolique (i). Il pense ïp^eïk* 
wagéaaaapûssktt^niiAme abstraction fiihe>d«*s preuvet» 
péaaltantea de soo onhedosie-, il-ast cehiî qm conTÎeint 
le mieùi anX' âitéràla des . peuples, pavce qu'il oflre Je 
. phia d» eonaolaûpD^ >' paioe cp'il s'opcupe le pkis effi-» 
caoement du maintîeu des moeurs^ parte qu'il est çelittr 
dDot l'exe9cice faifoi]îseJe^us>Iea bean^^irts j/cwitiit 
phia d'oœasioas auEi rappiisclieaieiu sociau», aux ftrte» 
puUîqliei^ àtouttequîpeutttistrttiM, étever Ifame, 
Jan a isyii 'femdh^iwrw^ vesserrer le^ Ueos JfJbîtH 
qâiis. II ^^)èb0^«gcie4feiMMnr des piAiim j^ ^^«^i^j^ 
parées dea nsesufs ut des usagée anciens, certaùiéii 
réfbrtnes, el Hetteistkwi d'assurer feurs^moyeuâ 4'^^^ 
leoee, aeudMmè au^ «ie«g4 catholique tonite hf em^ 
dérudon pdbHque dont iè.doil jow»^ et qu'il esè 
llien ioslaot de lui fiône veeoii^frtr^ si oa veut que 
•ei^ iiBirvclMiiis pevtMt ifiniit. Cap, dk arec trop <le 
tmoa un critique^ M rendiM temple; de la mâme^ 

• ■ ■ ! ■ " ' ■ ■!■■ m p ipiii^ n i I ■iii m iii» I iiipi ^ l [ i lili i i py i t ip— ^ 

. (i) Koas aoes 9^wii», ici du i)»oi df! cm//^# pour nou*^ goq« 
former au laogagè^cle. l'auteur et au s()»le ordîoaire* Car d'atl^ 
leurs ce n*eat pas t^ mot propre. Le cutte D'e$t que Péeprct- 
d& M rdfgkm» Ceal U ei^anee qui ea ieii la jiaae, Le met'' 
de culte tend k ne fiiire voir dans la religion que la partie 
extérieure. Ce aont les dehor» du temple. Quand oa veut 
liieo Jager la religion , iliattUpéuétrup plys a?aai. 



l»r6oliàrèy la ^uTl'ieié neii ni iniposaftite ^ fti pén^ 
sUasive. Oa récait^ ïivçc mie ittcfifféreoçe pii« que 
Tinsulte. Le seul moyen donc de readrêrau d^rf<ë^ 
«efte coBsidénitton ^ est àt mettre les minislr^ de Isf 
religioQ en état de renaplii' lear Tôesition are4i di^téy 
de àortè qaé Den^^seulefii^nt ih ne saieiit pus "daxiB }ft 
dépemiance d'autrai à l'égai^di dé leurs pi^t^ be^ 
soms> mais qu'ils puissent eutxïre exerce Ici <6batité|, 
qui est un de leurs priucîpaax demis > oliMlill^ui*^ 
vaut la place qu'ils oocâpem dans Tordre biârâ)rcKU 
que. Le projet de bis r^lmaetitliiresi» ptt)p<»sé ém^ 
tient trois paragr^iies. 

Par le premier^ la rel%km csttbotiquis «st^dtfèlài'^ 
religion de TJEmt. Toute a«tf« feli^ou qui admet 
l'existence de Dieuj Timmoi^alii^ de l'anie^ «€ uôè 
autre vie arec des puîittioos et de» vëdompeiislis^ eM^ 
protégée. Les principaux fiMimioonai^j^Wiliçl il lé^ 
membres des académies* et -ittiurersicés^ avant d*4^ 
admis à exercer léui*s ehairgaf , sentttenùs dé déel^rte^ 

Aux propulseurs > et aux iuatitttiéora et iûsntw^iées^ 
liormis les professeurs de» écoles ^péoiales^^ib 4oiv<Mi 
fiuivré et enseigner la retigiop de i'£tat. 

L'atitorité dvile^^ et rautoiîlé réfigieuse^ se i^bâôét^ 
tèat pptir répartir les prêtres ^iSttivant le bosoii^ dek 
loealités. CeuxHci aont dotés sui&saïuiiteiit^ notirSéU'^ 
lêment pour qu'iïsott pourvtè à leurs &esoiM>, ttlais 
•encore- pour jqu ils puissent faire é,es aumâDês* 11 y k 
des diapitres de dianoiiies, des séminaires et âèfe' 
maisons de retraité pour les prêtres infirma.- Lefe 
canoûicats sont de pixiféreucé dévolus airx ândetlîd th^ 
ré». LffVie commune est étsibtié daus^ toutes les pa— 
laisses entre les curés et les aiities prêtées cûiDlpjséfe 



a lieor flemce^ elle aura lieu à Végard de l'^^éqae et. 
dç tous les ecclésiasuquea employés aux églises épisir < 
oopales^ etc. ,,t, 

Po^r aubveoir aux dépenses du culte y on a recours 
au rétablissement de la dime^ désiré, dit Fauteur ^ 
pqr toutes les personnes, de Bien,, même dans la classe 
des culti$fateurs. Où la dkne ne suffit pas 9 on y sup^- 
plée par une addition de taxe sur les revenus publics. 
I)es r^lemens sont £ittli pour maintenir pamii les éc-<- 
çlésiasjûques la régiilarite » leur dépendance des su- ~ 
périeurs y et pour le», garantir ^^ de la part de ceux-ci , 
des abus de L'autorité^ Une coinmission est chargée 
de faire , dans quelques parties .des rits ^ les réformes 
que. les jdrconst^Dcef.. .exigent. Une autre cpinmissioii 
«occupe des moyens.de rapprochement qui pàrot-f<^ 
trpient possibles entre les diffiérens cultes chrétiens* 
JEtXxSn y, l'auteur demande l'établissement d'une jfête. 
^itj^toireau 31 jaaTier^ avec deuil et jeûne» L'Ai^r 
gleterre Va depuis J^w^teoijg. établies j^ijo iàiOMi 

, Dan» le second paragraphe:, l'auteur propose lerér 
f^lissen^ent de quelques OTdres re%ieux> de. congre?^ 
gâtions ejL de .commwiautés enseignantes y et 4^ io^ 
tîl^t^ qupn crcHroit les plus utUes. Il regarde les re«- 
.ligieuiL. CQtuine de f^çèeux. corps de, résonne, fonr le. 
clergé séculier, et eu/éffet, sans lès restes de cette 
ancienne richesse de. laquelle on vit encore 9 le dé*- 
nuemei)^ sercât bien :plti$ extrême. Dans un troisième 
paragraphe y l'auteur règle nos relations avec la cour 
de,Roine, et indique l$s précautions à prendre, pour, 
le maintien de nos Hbertés. 

Cette brochure, bien écrite et sagement pensée , 
,ne peut être que l'ouvrage d'un homme pénétré de 



( 279^ ) 
êentîinetis feligleux^ convaincu de là ^éoêssîte dto' Iê§ 
faire reviyrè, et persuadé iqulls ne peuvent renaître 
^avec DOS anciennes institutions^ On sait d'ailleurisi' - 
jqu'il appartient à une fàniilte honorable , et liù-niême 
a rempli avec distinction dfes places importantes. Placé 
à la tête de radmioistration dans cpielques départe-^ 
meus, il y a concouru avec tète^ lors du Concordat, 
à la rëorgailiisation du clei^é , et a secondé de tout 
son pouvoir l'autorité ecclésias^que. 11 s'y est hfontré 
ami de la religion , et protecteur édairé de tout ce qui 
étoît bon et utile. -Après une telle cortduiie, on' a dfr 
être étonné de le voir livré au rîdîcuîè dans un jour- 
nal où l'on n'est pas accoutumé' à trouver ce ton léger 
et méprisant. La juste importance qûé ce digne ma- 
gistrat met à sa répiïtation, Ta engagé à réclamer con- 
tre l'idée' fausse qu'on vouloit donner de lui, iet il a 
produit des pièces qui ont démontré l'injustice et 1» 
frivolité de la censure. On lui a (m réparation dàil* 
k^4«àéltie' journal, et c'est potmjiat''eon^leter ctue nous»" 
consignond'ilsr^eisi tiitaio^s^m^^ 
na homme plus recommandiible' encore par te Kièi» 
qu'il a fait que par celui qu'il proposé de fîine.'ll tià\ 
pu,'>daiis sa brochure, se livret^ entièrement ^'schbu 
zHe , et il n'a fait qi/indîc[uer des atriéliomitions que- 
le temps seul peut amener et p#épai^r. Mais les me-^ 
sul*es qu^il propose sont conformes ami bonnes rè-' 
gles, quoique susceptibles de bien des modifications.^ 
On ne peut se dissimuler que plusieurs rencontre- 
roîent de grandes difficultés dans leur exécution. Maisr 
si le retour au bien en dépend, pourquoi en déscs*^ 
péfcroit-on? Des Princes sages, un gouvernement 
ferme, la constance dans les projets, le bon exemple^ 
surmontent tous les obstacles. Qtlant aii rétablissement 
de ladtme , un journal la reg^e comme isnpossiblè> 



: ^ ( ^«o. ) 

yaMe qu'elle w^k^ t. <liHU.aou5 lia aiitte nùWf ^ 
m'elle eht|*e aujourd'hui daos k tuasse d^ co&u^m:^ 
tK>os. U semble, si oel^ tst, quoa devroit, an eon- 
traire I en cooclure plu| de possibiUlé de la rétablir. 
Car4'QÙ viendrait loppositibn, si cç n'est de riniéfét 
de eeitK xiui jouiaseot de la ditee ? Or cet intérêt ne 
seroit pa$ blessé ^ pqi^Mjii'ejn reiirant. la dîme, l'Etat 
les déebargeroit dauUnt de ce qu'il faut bien qu'ils 
paieni pour les frsûs du ciilte« Cette mesure d'ailleurs 
«auroit rien d'ipittfte, ceux qui dévoient la dime 
B'ayani jamaU, avant la révolution, joiri de leurs^ 
. terres qu'avec cette ah^i^ge, qui leur a été remise sans 
qu'ils la rachetassent: 

Quoique la même feuille rende bommage à l'utilité 
des CQugr^ations enseignantes, et même aux labo- 
nem travatix de quelques instituts religieux , elle nous 
été impitoyablement l'espoir de les vçir revivre* Le0 
mstHutions, ^ir^Ueyd^i^tentétreeMkêuhnomaûmeJes 
Mtrootutmc^*.*^^ i^^ flé^éHetim , et» iFmnciP^Msprs» 

nom mkmê vu, tout ce que nous avons entendu L..»sàiià 
Senoft lui-même n'oséroii ïespérer* Après yingt^inq 
anadé nou^ révolution > ai^it-oa pu dve , il y '»jm to| 
À'uD ion aussi affirmatif; après vingt-cinq aos de no- 
tre révolution, après tout ce que nous avons vu, tout 
ee.que Douf» ayons entendu, les Bourbons à Par»!... 
«sont Louis n'oserait ^espérer. Les Bourbons pourtant 
sont à Paris ; ik y S(»nt ehéris, adcHrés ! C'est qu'il est 
«m agent bien au«-dessus dés pauvres combinaiscMis de 
k prévoyance et de la politique des hommes, qui se 
^oue de leurs misérables tentatives et de leurs vaiiis 
discours, qui atteint é^f^c force d'une extrémité pis^ 
quà Vautre, et dispose tout auec douceur, Aucn^ 
doua et espérons que sa bonté ne s eu tiendra pas à 




• , . C^f-'l :..:,. .. 

tan sc»î miracle; (fat tandis qrie le&liommed s'afjîlîènl 
|)ôar mettre les institutions en harmonie avec, certaines 
circonstances, il daignera înàtlriser les circonstances, 
et les rendre telles quelles puissent s'aqcorder avec 
des institutions analogues à nos be^pins moraux et re» 
ligieux* L. 



TSTOUVELLES E^CÇI^BSIASTIQUES, 

. RpME. Les misftîoB« qa'on a <mt«1^teis ici ont 6U !e plus 
heureux lucoès. Le p6a(d6^ s^y périoit avec empresse- 
Inenl. Le Pape s^y est montre pmiiettrs fois, et les car- 
dinaux s y sont aussi rendus. Noos commençons ^ re- 
prendre nos anciennes habitudcfs^ Depuis la proclamation 
âti cardinal- vicaire, on distingua les dimanches et l^s 
fêtes (tes autres jours. Le bien sortira du mal. Là protec- 
tioé éclatante de Dieu sur son £g1iée a frappé les plot 
îndiffihrens. Depuis quelques temps nous avons vu des 
eottvevsions de 4hX» et d'AfrHtoinSy qui / ayant été étn- 
fh»9é»J^M g|ilrd%des piètres tSé^otfrtés en Corse/ Ont iétt 



iQUcJli^de lew4>our«g«^fit#f^eiir.n0Nieor 1fimmfm9^$lfi 
demandé le baptême. D'autres se lont iQstruire.ei3e.pré« 
parent i le recevoir. Ils sont les premiers à dire^ qu'ion 
ne peut pas méconnottre le doigt de Dieu dans notre dé- 
livrance , et la force de la religion d^ns le coiiVage el 1^ 
mlgnation de tant de victimes/ que l'impiété n^a' pft 
abattre^ < . 

-Tf On- à vn ici iurec mrprîse i{l}e qnrfques joârnamt 
Ê^ançoisj en ^omo^antrinfanl^'Espagne, Don FraUf- 
eîsco, en parlent comme étmt cardinal. C'est une er^ 
reor. S. A. R. n'a pas été promue i cette dignité. Le bruit 
court que le Pape lui donnera le chapeau. Mais S. S. n'çr 
fait encore aucune promotion. 

Paris. M. l'abbé Delafage^ chanoine de Paris avant 

là révolution y prédicateur du Boi, vient d*ètre désigne 

pour piocher le ciit*ème prochain devant Sa Majesté. ' 

' «frt 11 BOUS arrive de plnâeurs ^drditè ides réele<^ 



tnatiomâe curds^i seplaigoent de la délrâtse où îba« 
trouvent. L^aDcIen gouYernement ue souffiroit pas que 
les pasteurs reçussent de forts suppiëmens. II ne permet- 
toit pas qu'on rendit exiéeutoire celui qu'on auroit accordé 
et qui ne devoit. jamais passer 5oo francs. Les espérances 
d'un meilleur ordre de choses ont rend» le» peuples^ 
moins disposes à donner. On le^ir a dit que S. M. alioit 
pourvoir aux intérêts du clergé, en sorte qu'ils ne don- 
nent plus rien. Cette attente leur a servi de prétexte pour 
fermer toQt*è' fait leurs bourses. D'un autre c6té, legou* 
vernement, quia beaucoup de dépenses à faire, ne peut 
s'occuper très-efficacement du. sort des prêtres. Au lieu 
de 58 tr. qu'on donnoit Ipus les trois mois aux desservans 
des succursales, on nQ leur en alloue plus que 39. Ce 
retranchement sur un traitement déjà si modique laisse 
les prêtres dam l'embarras. On dit au peuple qu'ils vont 
être assez riches, et en attendant ils meurent de faim. 
Des- gens, sans doate-bien intentionnés , se plaignent déjà 
de l'influence et de la prospérité du clergé, et le clergé, 
surtout dans les campagne, languit dans le besoin. Les 
curés y «ont réduits! la détres$e par,.^. ^^trançj^è^^ 
d'iyiç^jparUejiiiJi^^^fe W W;^i^W#ceifiMiui,4^#a^^ 

f>as digue, }p jx^ disrpa^ de la piété, d'un Prince ^amrdv 
at religion 4 m»is< de l'équité d un fioi si sage et sibon-^ 
ne seroit'il pas digne de lui, dia-je, de prendre qtièt^ 
qn^ mesuras .pour iodemniser les prêtres desmi^cér- 
aales? Si l'état du iirésor ne permet pas de les payer, ne 
pourroit-on pas autoriser les sou^-préfets à rendre exé- 
caIjOires les rôlesrdé supi^lémeitt? L'existence d'âne cksse 
si-utile à la société ne.tDériteroit-eIIe.pasqu'-on pourvut 
h son jsort? Les dessei;vana> en faveur de qui nous récla*' 
mons, ne demandent pas de quoi exciter la cupidité.; 
Modestes dans leurs désirs, ils n'aspirent qu'à êtie aU'-» 
dessus du besoin. L'état de nécessité où plusieurs d'en- 
tr'euxsont dans lea campagnes, est vraiment digne de 
pitié. Notre correspondance nous présente , à cet éga^rd,.* 
des détails a^igeansqui sollicitepoient un prompt re- 
mède, et qui toucberoieiit peut*ètre même les détF*c- 



V 



( 285 ) 
leurs du clergé, et eexxx qoi affectent le pitm dé Craitid^è ^ 
son influence, son despotisme el^ «ea richesses; refrain 
bannal avec lequel on en impèie aux dupes; mots ma* 
giqu^s qui servent comme d epotuvantail et de point de 
ralliement a quelques coteries, et de texte à quelques ^ 
écrivains, à qui le r^ne de rirrëligtott m'a pas fait peur, 
et à qui le mot aeui de religion donné des spasmes. 

-^ La meilleure réponse è Farticlé piécédpnt est l'ex- 
trait suivant ^ que lions tisonis à finstant dans le Journal 
offiùiely ^ qufi prouvera aux prêtres l'a soUiçilude du 
gouvernement en leur fâvfear r 

\je gotiverneineDt a fait sttcéesstTèment les disposilîoas né- 
cessaires pour acquitter aux divers nîembres du clergé : 

1^. L'arriéré éû sar- le trésor royal pour leurs traitemens 
de FaonéeviâiS; 

i9% Le premier, trimestre de I^aonée eottrante ; 

5f. La inoîtié du second trimestre. "^ 

Le premier trimestre de i8i4.est.ac^itté matutçnant sur 
toupies points du rojauifie, 

ïi'àrrîéré de 181 5 le sera du 20 au 3o septembre. 

I/à-compte de la moilié du second trînaeslre de,i8i4 ser^ 

PiHyi)fë^\jaiiJ lés toi^iérs Jours d'o^^ 



aT«nt la fin d'èbiobrei le eotepiéiÀeiUdi» second trimestre. ' ^ 
Aiaii , peu à peu» ces traHemenfr auront r^ris leur cètifs 
Téfftiier. .. • . , .'.•^■'^• 

• Mbnw« Le)eudi,>3Sd'a6àlv)oiir de la fètèdeSairit- 
Lonis, M. révéqije a prononcil dAns son église cathédrale * 
un petit discours en l'hoimeur du saint Roi. Il a pris 
pouv texte ces paroles des Proverlm r CTesipar moi que 
le» roiê-règneni et que Us Ugiêbxieurê portent des 1019 
justes. II a moins cherohé 'à Uiré tift éfoge complet de 
saint Louis, qu'à édifier, son auditoire par de beauk 
traits de la vie de ce grand Prince. Il Ta considéré tour 
à tour cçmme guerrier , comme législateur , commo 
monarque , comme chrétiefi. U a montré «1 constance, 
sa s^esse, sa modération, sa piété, et il a fini par des 
▼ceux pour les descendans de ce saint Roi, qui, éprou- 
vés xomme lui par de grands revers^ les ont souten^i» 



C i84 ) 

énc cevrdffe H obt triomphé da malh^àr. Ce dfaeouH 
a ëk^ eatandu avec un vif ialërèt, et fait bonn^nr aux 
aeutimens da prélat. Ot^ pourroit seulement t'etoimer 
qu'il ait appelé les croifadéa4«n# erreur religieuse. M. Yé^ 
Tèqoe bait^ant doota qu'il est tNMaible de troarer ne très» 
bonmt raîaoos pour juatifier la conduite ^e Satnt*Louîi 
en. celte occasion^. et noua ne tonliiiea plus au teoipa oà 
les ministres de la religion ae cro^'oient obligés de com* 
pober arec h philosophie^ et de lui faire defconoopsiova^ 

3ui ne sont ni joates ni néca^ires. On est ravenci der 
éclaraations contra les croisades. 
> TotiRNAY. Cette Tille vieot enfin de retrouver son 
légitime pasteur, qui lui avoit été enlevé, p^r la tiot 
lence^ et dont le retour a?oit ét^retardé par le yoyaga 
qu'il a fait en Italie» M. Hirn, en arrivant i.Venti^ dn 
son diocèse, y a été i^u par MM. les vicaires-péoéraux^ 
qui étoieut allés au-devant de lui pour lé féUciter'. La 
Tilled'£nghien> la première que le prélat travem , lui 
donna le pjremier témoignage d'attachemi^t et der^sv 

{leot. Les autorités eccléai astiques et ci^iN aen;|>ressè^ 
.ent d^le tomplîawl^*:*^^! te P®»P^»f^'»'f^J%U^Sf 
4e M .««iiure^f^ityi,^^ Uw^» 

Atjb et à Lieujie^ Lea^villagea voisins voulurent wssi aroir 
part, il v^s lignes de îfMe* Mâia aefpt.ij^ton^ dana.Ia 
ville épiscopale que la rentrée de M. révègoé^f <éti 
^^rquéepar plus d^mprftimneat ^t dmtfaoïîmiin^ H 
descendit de voiture i la porte d^ la ville ^ sa revêtit .des 
orne^of fis poaijficanxy et reçut les féliottationi^Jn ol^irgé 
de la ville, des^éléyesdu sémmaire^ et d'un groupe d'en- 
fans qui étoii^nt venuj^i «a.reaconire.. Il leur répondit 
avec cet épancheaieot 'qui yieni du cceur^ et aemit m 
inarcbe pour se rendre prooessionnellement & laxathé* 
4rale, au sou de.toutes m cloches de la ville. A^ïa porte 
de l'église^ il trouva le cliapilcei.et fut harangué par 
le plus ancien chanoine» 11 entra dans l'Oise soua le 
daisj et se prosterna au pied.de Taute) poorTemereier 
celui ^ui dispose. des évéiiemeas à son gré> qui renverse 
1^ puiç^an^ de leurasi^get-usi^rptés^ et relève ceux qm 



Aoiènt dans^ Falàtteiftiéiit. Où chaDf'a le' Tê D(^m étff 

Siiiû(}tt€« Le prélat ne {)OOVoit retenir Ms lartties, tt cH 
i les yeux mooîHës dé ):d«urs qu'A donna .sa bén^icfioir 
k l'imnienBe troupeau accoarti pour être tëndotn de 96« 
ti^îompiie. II alla ensailef à son palais, oà il re^t le* 
kuiHnages des corps el des pàrlieolimA M; Tintëndatif 
^ M* le soûv-iiiitçitidatit àpt fait pbreltre ei|tr'axKres dànaf 
cette circonstance leur xèle pour la religion» MAegioé^ 
ial Anglois n'^lôit même pas reste étranger à cette ftte. 
Il avoit envoyé^ i quelque distance deTournay, un es- 
<fûdrôci pour eseort^r to prélat , et^ adroit placé édas 
h vilie Un hataillon d'inraBlerie so»ué ks armes. Ces 
kooneûrs^ préséns, et les tiolences p^àséés formoiant un| 
édntraste qui^'échappoitàpersocûife', et chacun s^éci^ioit 
erec' étonnement et action de grâces : Ce changeu^nt 
inéntdètadrviteduTriii-££auL 
V ÂtîG6»WBe. Ott parla de gtmïàê chariçemeiia es AU 
lemagne. Le pins important ^eroit fenTàbissèmenit de Ik 
Saké qui paaseroil sons la domination pruasienne. Onnai 
dit pMnt c% que davidndroit le prHie«q«ii y régnott. Mail 
on nrp^àit É'en^pètlifer d% éé^te^ cil^ Avilité ateç taW 
4uiâlë im^éipixSi^^na^^^^ 

soient les tid^ts qû^oti loi i^oc^f QWunaiara«Yai^ po^^ 
Rtiqàe det|étr^«r un roi.vesrimiler eekiidimi on détesféf 
la tytannié. Il dé^iossédoit lis sotrv€^*ainfi donl lés EiUlai 
éloient àâifytecéango^w wft É N iminQ ÊktêtkbèmmU qu'ils 
Itii d6m)t»^f., <^tt<ile dtffërencey a^^tMl ^tre éb conduite' 
et celle qti^^^n tiéiit àujOafdlitti eos^ecs la Sese. La pojs^! 
smcequi s!ea empare^ s^Mtpkiatettvecrftiso» des mcoie» 
pix>oédés auxquels elle a recours aujourd'hui. Je ne sais* 
comment elle pourrolt les justifier autrement que par la 
raison du plus tort* Cette apoltàtioiiwoiarfoit encore étré^ 
considérée sous un autre ^apport^ Bne donne au parti pro^^ 
testant une prépondérance énorme^ Slleôteleseul prmtt^ 
QAlliolique qu il y eût daoa^ Ia acurd de rAUenaagno.* 
Oii se flatte encore , que les maisons d*Autriéhe et ûé' 
Bourbon plàidercmt les droits d'une {amille qui Imma 
Ipudxf deisi f rèa^ et qiSL « cootTMté wei^elies plnttsuaii 



C i86 ) 

aiMances; et les catholiques.. Allemande ne Terroient 
pas sans douleur la prpacnptioo d'un prince de leur 
oommunion , qui mérite le respect par ses qualités per* 
sonnelles , et que ses malheurs rendent encore plus cher 
k se» sujets. Un tel dépouillement à une époque de redi es- 
aement et de restitution , seroit en opposition avec l'esprit 
d'ordre et de modération qui a présidé à la dernière ré- 
volution. 

Nouvelles politiques. 

Pabis. Dans la séance de la Chambre des Dépotés, du i5 
septembre, M, Ferraod, ministre d'Elat^ a prononcé, sur 
uo stt)et important, un diécouré'qui mérite déu*e remaïqué 
par la noblesse du st^Ie . la sagesse des réflexioaa et la vérité 
des principes. En vôici les passages les plus iâtéiessans : 

« Messieurs, lers^u'après avcdr esstayë les loagafs toarmentes d'une 

reTolution dont Tliistoire n'crfiire pas dVxemples, une grande aation 

ser^nl enfin dans le port d'un gouveraenieiit sage et pat^el, le bpn- 

heur géaéral au'elle ^rooTe peut eneore être pendant long-temps en- 

tremelé de malheurs indÎTidnelsi malheurs c[ue des cîrcon$t9n€es..ex- 

iraordioaires ont fait naître, dont la justice et Thninanuë gémissent, 

mais auxquels la poKtiqse et la lot ^ la néeessît^ftie përsSfelièot pas 

I dk fixer t^nt à covpk tar^e téelamë par la jtut^ H rhum|àp|. méqie. 

^Cepei^dU arnra 1* tef|^ lanl ijf«a<»; rn^h^é^ m RM8^*#r 

I , JMV^oè «Il )o«r plils»')Ér«fSc«'if{iarôn après tant ^ottigkj oa la 

possibilité de inre la btai se hâlse tsnfiA <^titreyoir , il faut encore s'as- 

^iadre à ne le faire qn^vec une extrême prudienoe. JI faut dlt^ cësarfé 

néme.dans nne nistioe bienfaisante, lorsqu'on t endroit s^a||^U9^illML 

I à «Be juste proaigalitë. <Vt ^ 

t » C'est «fl de aes Ja B o amën léU a trop souvent attachés anx'loÎB qû 

i « remplacent les lois rérolntioniiaifes : eHès'ne peuvent aYoir l!niiiaiie 

; ' et pure empr«ûnu d^one ëcmiCë rigide et absolue. Mçditecâ d'cuH^iks 

[ principes , rtfdicëes d'épris les circonstances , elles sont quelquêiôis eo- 

( tcatnées par cules-fci, quand eUes voadroient ne' pas se séparer de 

I çenx4à. 

I » Le souTerain cjui se réligne à de si grands sacrifices, peut seal 

savoir ce qu'ails lui coûtent $ et une seule pensée peut le^ ^adoucir: 

«Pest que tous ces aaçriAces' cotwovtent au maintien de la tranquil- 

^ lité pubUqne : c'est i^'en a'identifian« arac tous les soièts qui Ini soot 

I rendus , il aneiantit toutes les dénominations ré?olutionnaireaqni avoieat 

divisé la grande famille; il la réunit, il la confond toute entière dans 

[ sa paternelle adoption, daqs sa souveraine justice, et dans. sa rojrab 

bienfaisance'. 

,. 2> Telles sont, Messieurs, les maximes que le Roi a constamment 
suivies depuis son entrée en France. "Ilelles sont celles qu'il veut tou- 
janif saine. D^; psiaiOB «(^kmnanfle du^ai ao^^ti il a'acsuré r«ut' 



.(^87), . 

mil cle hk porkion de ses ftii)ets dës^n^ sous le nom d*4migr^, Aé^^ 
Bomiiiation aussi fausse dans le Sens qu'on aVoit youlu lui donner, 
que désastreuse par les conséquences qu'bn a voulu en tirer. Ces consé- 
quences TOUS sont connues; et c^est 4| en atténuer les effets que nous 
ttaTailloDS en ce moment. Le sens qu'on ayoit touTu lui donner étoit 
si loindu Véritable , que beaucoup de gens avoient même oublié celui-ci, 
parce qu'il appartint essentiellement aui^' violentes révolutions de dé- 
naturer les cnoses les plus simples, et jusqu'à f à signification des mots. 
Le temps et les malheurs les rétablisseqt, parce qu'il est certaines véri- 
tés qui ne peiivent être universellement démontrées que par ces deux 
grands martres'de l'homme. 

» Il est aiiiourd'hui bien' reconnu ^'en s'éloîgnant de leur patrie, 
tant de bons et fidèles François n'avoient jamais eu l'inteniion de s'en 
séparer que passagèrement.' Jetés sur des rivçs étrangères, ils pleu- 
roient sur les. calamités de h patrie qu'ils Së^flattoient toujours ae re- 
voir. F ' ' 
Ibient < 




ge tetronvioieiit donc an même point; tous y éioient arrivas^ les uns en 
suivant une ligne droite san'$ jamais en dévier, les autres après avoir 
parcouru plus ov^ moins lès phases révolutionnaires au milieu desquellea 
fis se sont trouvés. Tous étoient donc déjè réunis d'întentioii: et la 
bienfaisante ordonnance du Roi, en n'admettant aucune dinérencn 
•ntr'enx, ta'a été que la déclaration légale d'un fait déjà existant. 

1) La loi que nous avons l'honneur de vous apporter aujourd'hui dé- 
rive âé cette ordonnance; elle rêconnott un droit de propriété qui exis- 
tât toujours ; elle en légalijse la rein ilgratioa. 

» Maû, dans ^q^tu réintégration «ié«Qey. 1« Roi a dù\ apporter une 

' vrandè réservé et fluélques e^cep|ij^|P%. Q'««t'dan»'cct csprit^u^la I6t a 
Aé^réM^'t £ite ^Çpntnence par iÂainteair4onl ce yù>a éié Mit #i^èft 
les lois sûr Vémisration jusqu'à la chârtre cpnStiditionneÉe;.... 
' 1» Vous vbiis bâteres, Mesaîenrs,^ de donnei" à cette loi l'avantage 
dTnne prompte publication : vous recoonoltrez qu'elle est impatiemment 

' ' UtéttOTie par un grand nombre de sujets dévoua et recommandablès, 
dépossédés pendant pins de vingt ans* qui se sont noblement résignés 
^ à. «elte Idilgue privation , et qui soufFriroient doublement s'ils la voyfncnt 
encore se prolonger ; vous v.ous empressirriça^de seconder le^ vues du Roi. 
Shins doute il don jouir du bonheur de ceax « qui il va rendre leurs pro-* 
^4étés MÉiàis «royea aussi qu'il a besoin d:^ cette jouissance pour adou-- 
crr les regrets quit éprouve de ne pouvoir donner à cet acte de justica 
toute l'extennon qu'il a an fond de son cœur ».... 

' Après ce discours '^ oii brille la solidité des principes h côté 
des ménagemeDS de la prudence , et où l'on voit assez ce qa'tl 
en coûté au Eoi de ne pouvoir réparer des maoïi et des ioftis- 
tices i^u'il sent mienx que personne ^ le ministre a lu le projet 
de loi suivant; dont la Chambre a ordonné le renvoi dans les 
biU'eanx : 

An. i^f. Sont aaialettttt tt sortiront leif jdsîn a^ tatiir effet ^ soit 



(ad8) 

e9T«r»rEUiy soit eDrars les tiers, tuas ÎKfeuMns «t ààmiaûg reoétà, 
tout «des passés, tous droits acquis avant la pablication de ia durtn 
•oostttutioulielie, et qui seroîeat fonda sur des lois ou des eoadaaM" 
tions aijolicf par i*art. i*'. de notre erdoatiaace d» »i ao&t i)|i4. 

a. Toasiîa biens meubles sAjoestrés ou confisques pour cause à^étBÀ* 
Çntion, ainsi que ceux adTeiras À TEut par suite de partage de mccts* 
iion on de pfé-succession, qui u^ont pas m vendus» ni €é& à la caisss 
dTamortissenient, et font actnellement partie du dontiaine de TEtol, fe- 
ront rcndtts en nature à ceux qui en dtoient propri^icea, ou à leva hé* 
ritiers on «jrant-cause, 

B. Utfy aura lieu i aïK^une resiitutum des fnilu perçus , v de» 
•oinMes provenant des décomptes Caita ou à faire avec tes acqaéreurs. 
ITéannioins, pour les bien» dont la vente auroit été faite par kào^ 
naaine avec des termes de oaiement, ceux des termes qui ne seioieai 
pas encore échus, seront, i leur écbéance, remis aux propriétaires dei- 
dits biens, leurs héritiers on ^vant-eause« 

4. Seront restitués , ainsi qril est dit à Tart. 2 , les biens qtû, sj^anC 
été déjà Tendus ou cédés, te trouveroîent cependant rénais sa éo- 
maine, soit par Teffet de la djéchéance définitiveaacat pronooeé» cao- 
tre les aequérenrs , soît par tonte autre voie. 

i. Dans le cas seulement de Fartîcle précédent, les anciens propri«« 
Caires , leurs héritiers ou ayant -cause , seront tenus de fcmboaner à 
nusquénor déchu, les à-comptes qu^il anroit pajés. La liqaiéttioa àf 
ee« à-comptes sera faite administrativement par Ib domaiae mê^^ 
snivant les r^(tcs accoutuméea. 

5. Seront exceptés de la restitution les biens a£GMlés à un lervica 
pnUlc, pendant le temna qu'il sera jugé nécessaire de leur biutt ortia 
destinauon ; mais rindittnité dt€ par TEut, à raison de k jod«uws 
de des biens, Nl^ Hlfltfe dâf 9 Jb (ifo^bain bndîet. 

f. §i0Êm4iif»99é^si9efiUl^^fiàÊi h y>réàcmt^ è$ k NMitmàPi >^ 
birna dont, par des lois on des actes d^administratton , il a été wipoM 
en faveur da hospices, maisons de charité et autres établissesMa» ée 
bienISKsance. Mais, loisque par rcfiTet, soit de dons volootairss, tm^ 
de B|«*ures législatives ou administratives, ces établisscmeaft w^ 
reçu na accroissement de dotation ^»1 à la valenr desdiu biii>»JV 
«ara Heu à restitution en faveur des anciens propdétairca^ Jenil mcI' 
tfeta on ayant-cause. . 

ê.^Seront également exceptés de la restitntio» les biens aftclél à i» 
Légion d^otineur, mais seulement jesqa'à Tépoone oà, par ^^^ 
de» dispositions de notre ordonnance du.... ^ cesbienaoesseroataOT 
ctaployés aux dépenses de la LfjgÎDn d'àonncur , époque à IsqatiW ^ 
seront rendus à ^ui de droit. 

^ Seront restituées, aaa tenues éb Part, a» les rentes P^^^ 
Ibnciéret dnes par des particuliers , et dont U régie seroit actueito*«o» 
en posaeaùon. 

io. Lee àotkMMMfréseBUB t k valeur des canaux de navigstio^ > .^' 
rent é|^lclBwfit.resmnde«. Celle» ont sont aclaetleittentdiMis l<siti«i^ 
du gouveinimiant, attaait^ que la demaade en sera .^*? J^^x^ 
qui y auront droit; celles doat le gouvernement aorolt ^^*P**rJu 
ou'elles rentreront dans ses mains, par sniu dn droit de retoar Itip^'* 
OMMlMactendraliénsKidi^. * 



* 



(a89) 



JffisTOiBE des malheurs et de la captivité de Pie VII 
sous le règne de JfapMon, par AlphpuM de 

Beauçliamp (i). 

• 

Les troubles de l'Eglise et l<es malheurs du souve- 
rain Pontife appellent l'attention et la curiosité^ et on 
est sûr d'exciter un vif intérêt quand on annonce le 
tableau de la persécution récente et implacable exer- 
cée contre le premier des pasteurs. Comment ne pas 
être ému en effet de cet|e longue série de violences 
et d'outrages^ de ces perfidies froides et calculées^ 
de cette opiniâtre persévérance à poursuivre , à tour- 
menter un vieillaifd sans défense ^ à le transporter 
deiil en exil^ à lui ôter ses conseils^ ses amis, ses 
serviteurs? Comment n'être pas frappé de tanl d'in- 
justice et de dureté d'un côte, et de tant de douceur 
et de patience de Tautre? Comment ne pas recon- 
noitre ici l'assistance divine, et là l'opération de l'ange 
de discoixle et de ténèbres? AAss plus cet objet est 
important, plus il doit être rempli avec soin. L'his- 
torien qui se charge d'une si grande tâche , doit se 
mettre au niveau de son sujet, rassembler les pièces^ 
comparer les rapports, ne rien consigner d'apocryphe 
ou de douteux, établir de la liaison entre les faits ^ 
présenter enfin un ordre et une exactitude qui sati^r* 
fassent le lecteur, et fassent bien connoltre la marche 
des événement. 

Or nous ne pouvons dissimuler que M. Alphonse 
de Beaucbamp n'a point rempli ces conditions. U a 

(i) I roi. io-ia; prix^ 3 fr. , et 4 fr. franc ds port. A 

ris , chez Lepriear , rue des Noyers , n**. 45. 

Tome //. VAnd de ta R. et du A. N^. 44- . . T 



( 290 ) 

«crlt son livre avfîc quclc|ucs gazelles, el surioul avec 
Je volume de la Correspondance de la cour de Borne , 
imprimé récemment. Il n'a cherché à s'assurer ni de 
la vérité dos feils, ni de raulhcûticllé des pièces. II 
ne s'est pas donné le temps de^ porter dans son tra- 
vail de Tiaiention , de l'exaclitude et de la critique. 
U a laissé dans sou récit d^^s lacunes considérables 
que quelques recherches lui eussent aisément 'dontré 
les moyens de remplir, E^fîn., il a écrit avec une lé- 
gèreté, une précipitation et une néjjligence qui ne- 
toient dignes ni de lui ni de son sujet. Nous pour- 
rions en donner beaucoup d'exemples. Nous non» 
bornerons à quelques-uns. Comment se fait-il que 
l'auteur ne donne pas même la dcUe du Concordat <le 
1801, et que dans une histoire de Pie VII, il n'en- 
tre paff dans de plus grands détails sur cette transac- 
ûoa mémorable , sur les négociations qui la précédè- 
rent, sur les contestations qui la suivirent? CommeYU 
se fait-il qu'il ne dise rien des réclamations des évé- 
qttet«on<démissionaa4i*e5 et des écrits qu'ils publièveot 
pour leur défense? En racontant le commencemeiit 
des différends entre la cour de Rome et le tyran qui 
ne conncâssoit de droit que la force , et de règle que 
ses caprices, U s'éiaie d'une pièce apocryphe dont la 
forme et le fond trahissent la fausseté. (Pie filiaux 
cardinaux , 5 février 1808). liC ton de cet écrit ne 
ressemble en rien à celui de la chancellerie aposto- 
lique , et les demandes qu'on y rapporte comme ayaal 
été faitc^ par le gouvernement frapçois, sont conirou- 
\ées*,ll est faux que Bona[>arle ait jamais exigé du 
Pape l'érection d'un patriarche- et l'abolition du céli- 
bat ecclésiastique* U a assez de torts sans Uii en prêter 
de chimériques j et l'honneur de Jla religion, loin 
4'exigcr de le flétrir par des accusations injustes , veut 



. ( agt ) 

qràOù ne lui eu intente que de vraies. Ce sOht deê 
actes sincères qu'on demande^ et non des declaixiâ-^ 
tîôns sans authenticité. M. de fieauchamp auroit dû 
se défier de cet écrit , où un peu de critique lui auroit 
fait trouvei* des traces d'imposture. A la page 45 , il 
^commet une méprise assèe ridicule^ lorsqu'il dit que 
le Pape quitta le palais de Monte-Cavallo pour se 
retirer au palais Quirinal. Il ignore apparemitt^nt que 
c'est le même palais^ sous deux dénominations dif-^ 
férentes. Il cite comme un monument authentique 
une lettre de M*'- Calvalchioi au Pape , leure qui 
courut dans le temps , mais dont le style , un peu dé-^ 
clamatoire^ eut du lui inspirer de la défiance. Le 
courageux prélat s^exprime sans doute avec plus de 
modestie et de simplicité. 

. M* de Beauchamp a suivi servilement la Corres»- 
poadance impr imée^ Il n a pris d'autre peine que de 
mettre quelquefois en récit les faits qui sont rapportée 
dattôlisfr dépêches des mîniatresvde &* 8^$ ou de pi^n- 
dre ^ur son compte les réfiexidns qu'ils font siu* leé 
injustices et les violence» de Tusurpâteor. 

Quand cette Correspondance finit, M. de Beau-* 
champ se trouve sans guide, et son histoire présente 
alors des lacunes considérables. Ainsi > il n'a auciii3k. 
fait pour Tannée i8io- Il ne rapporte pour celte an-* 
née que la lettre écrite au Pape par dix-neuf éyéques; 
mais il est assez malheureux pour y commettre une er« 
reur^ en distant que cette démarche étoit concertée èntr^ ' 
les éi^êques nommés y entre lesquels se faisait remarquer 
Varche\^que nommé de Paris ^ Il veut désigner sans 
doute par là le cardinal Maiii^y. Mais ce cardinal n'a- 
voit point été encore nommé à l'archevêché de Paris. 
Il ne le fut qu'au mois d- octobre suivant /D'ailleur? 
il ne signa pas la lettre du 25 mars. 

T 2 



Dans lliistorique du concile , M. de Beauchatt^ 
ne parle ni du rapport de la commission , ni de i'ar* 
restation des trois évéques , ni des différentes confé^ 
rences chez les ministres, ni du décret de disckJutîoa 
du concile. Tout ce -récit est tronqué ^ insuffisant et 
incomplet. Il ne donne pas la moitié des faits ^ ^ 
omet les plus importans. U ne donne pas même la 
date de ce qu'on appela le Concordat de i8i3, et 
qui fut signé à Fontainebleau^ le ^5 janvier. U est 
encore plus inexact sur ce qni se passa dans ce châ- 
teau , aux mois de décembre et de janvier dernier, 
. et a suivi, à cet égard, des mémoires infidèles. Il est 
mênie si peu iqstruit qu'il défigure tous les noms. U 
inculpe fort légèrement des prélat^ fort innocehs, et 
les traduit comme des complices àx la tyrannie. 
, L'ouvrage finit par les détails de l'entrée de Pîe VII 
à.Rome. Ce sont les mêmes qui ont été publiés dans 
les journaux. . 

Plus de ]a moitié^v^^ volume est rempli parades 
pièces justificatives , qui ne sont , a peu prièi; (^uè'Ia 
Correspondance même , telle qu'elle a été imprimée, 
j^insi, cet ouvrage n'a pas donné beaucoup de peine 
a faire. C'est évidemment une spéculation de libraire, 
et je soupçonne que M. de Beauchamp n'y a mis que 
spn nom , et en a laissé la rédaction à une plume peu 
exercée. II n'est pas accoutumé à travailler avec cette 
légèreté , et l'auteur de t Histoire de la P^endéé dous 
avoit donné, dans cet intéressant ouvrage^ une auu*e 
idée de son talent. -. 

Nous n'entrerons pas dans de plus grands détails 
sur la persécution du souverain Pontife. INous en 
avons donné les principales circonstances dans notre 
Journal , et nous pouvons dire , sans vanité , que nos 
deux articles ^ur ce sujet sont plus complets et rédi- 



gés avec plus de «o4n; que le volume de M. de^^Beau^ 
4^hanip. Nous savons de plus, qu'un écrivain se pro- ' 
pose de tracer l'hislorique de celte guerre de l'impiété 
contre l'Eglise , et nous espérons qu'il y mettra plus 
d'intérêt, d'exactitude, de critique et de perfection 
qu'un auteur que l'on voit aisément cire étrapger à 
^ees sortes de matières. 



SermofU de^ M. Vahbé Gérard, chançine dtr Saiht'^ 
Zouis-du-'Loupre y nuteur du Comte de Valmont,. 
des Le^ons^^ dé l'Histoire, etc. (r)* 

Le nom de M. Tabbe Gérard est. connu depuis 
loDg-temps^ et les amis de la religion ont rendu jus- 
tice a son talent et à son zèle« On sait quel bien a 
fait son livre du Comte de f^almoiU- ,. àont il' a eu la;^ 
satisfaciion devoir la- douzième édition publiée de soa- 
vivant, et dans lequel il a si bien fait éonnoître et le 
. vide çst Içs dangers desprincipes sur lesquels s'appuient^ 
, |e.$4pc{ÇfIpI^sj ^nf^^i^^ fatales <|ui , de sonâvéu , aboient 
déduit sa première jeunesse , et dont le sauva son bon 
espirit^ ou, pour parler plus juste et plus religieuse- « 
inent<^ sur lesquelles l'éclaira une Providence qui le 
destinoit à en garantir autrui. Echappé à ce péril, et 
entré dan$ Fétat ecclésiastique, M> l'abbé Gérard 
consacra sa yie^ toute entière au service de la religion. 
Catéchismes ,< prônes, prédications, administration 
■ ^ > ^ — ^ — -j 

(i) 1 voîame in-i^ de 4oo pages ; ,prii^, 2 fr. 5o c. et 3 fr. 
5o ceot<^ franc de port. A Lyon» chez J. F. Rolland ; à Paris ^. 
chez Biaise ^ quai des Âugùstins , et aa bureau du Joamal. 

Zteé Leçons de F Histoire, ouvrage importaut^par le mémek 
auteur ; 1 1 gros yolui|ies in-i a } prix , 44 fr. brochés. À Paris ^ 
<shez Adrien Le Gère; au bureau, du JoumaL 



(«94) . 

des sacremens , direction des consciences, il n'est ai> 
• cane des fonctions du saint ministère à laquelle il ne 
se soit voué ; et quoique tant d'occupations dussent 
absorber tout son temps , il en trouvoît encore pour 
composer les utiles ouvrages qu'il a donnés au public. 
Je dis utite^, et par^ qu'ils le sont en effet, et parce 
que c'étoit un principe de M. Tabbé Gérard, que Fu- 
tilité est la seule véritable source de l'intérêt , et que 
ce n'est que par ce mérite dans le sujet qu^Dn se dé- 
cide à traiter , qu'on peut espérer d'eu donner à ses 
écrits. 

C'est dans ceï; esprit que Tabbé Gérard travailloit, 
et on ne l'en trouve pas moins animé dans le volume 
de Sermons qui vient de paroître , que dans ses au-, 
très ouvrages. Ce voluftie , qui doit être suivi de trois 
autres , contient onze sermons pour TA vent. Qtielques 
sujets y étant doublés, il ne faut point y chercher 
de ces grands traits d'éloquence qui distinguent les 
compositions du premier ordre. Ce sîont de touchantes 
homélies, et l'auteur lui-même noiis apprépd que 
tous ses eflbrb' tendoièiit à s'approcher de ce |[enrej, 
le plus qu'il pouvoit. U'y chercKe à instruire plutôt 
qu'à plaire. Ne perdant jaifhais de vue ^'un auditoire 
est composé de personnes de toutes les classes, il 
sait se tenir dans uii juste milieu qui ne le met ni trop 
au-dessous des nus , ni trop au-dessus des autres. D 
prend dans son sujet ce qui peut frapper davantage; 
il le dét^oule, pour ainsi dire,' aux yeux de ceux qui 
l'écoutent. Sans négliger les raisonnemens, il semble 
donner la préférence aux images qui lui paroissent 
propres à laisserde profondes impressions.Son discours 
est la parole de Dieu, exposée dans un style simple, 
<îlair, précis, et non altérée par des ornertieils étran* 
gérs, qui la défigurent quelquefois, et, pourmeser- 



vîr de ses expressions, de la parole ée' Dieii iftlVIte^ 
étoit, en font la parole de iTionime. S'il présente les., 
devoirs du christianisme, c'est de manière à les fàirë 
aimer et à en faire goûter la pratique. S'il parle des 
avantagesde |a religion, il fait observer, il prouve mi'ils^ 
sont tels que Qon-seulen^tant elle assure lebonîteur 
de lautre vie , mai» encore qu elle rend çeiAit qui y 
«out fidèles aussi heureux dans ce mcmde qu'il est 
donné à Fhomme de Fêtre. Si, conforménsiem h ht^ 
doctrine évangélique , il nous effraie par de terribles- 
vérités^ bientôt il ranime noire confiance et relève 
notre espoir par le tableau de Fimmense et ineffable 
bonté d'un Dieu qui ne demande qu'à pardonner. 
Ceux qui courant la carrière de la chaire, œ liroflit 
pas ces discours ^ns iutérét ni sapi^ptilité^et les iidèles^ 
qui voudront eo aUmeni^er leur piéte> o'eii retirerai 
pas de moindres fiiiits que.ceux qu'ils ont prod^jiVs 
dans la boudhç de Forateu7\ Ce ne sont pas de ces» 
compositions qui valent moins quand elles sont déc- 
imées du prestige du débit Ctt de Fauj^rité ^^ çir- 
éonsUÉces. Disposas avec çiw^, jaour^-içs d*onctîonr,, 
se faisant valoir par I^ jiaj||P$^ di^plaa^ elle$ ^ ]^r- 
dent rien à la lecture r|>arce qu elles effrent ui^e lo^r 
tructîoQ solide , et que les vérk^s du dirislîaiHSffie- 
y sont présentées. $ous le jour qui leujf eonviect^ 



RoMK. Le capitale au ttiotide ellrétien r«fde1:}ent ce 
qu'elle deît être. Les ambassadeurs des souverains se ren-^ 
dent auprès du chef de FËglise, et les communications se 
rétablissent entre le Saîn,t*Siëge et les cours. Au mînîstre- 
ée France, dent nous avons rapporté Farrivéej a eue-* 



,( ^96 > 
éUé le intnisfre d'Autriche. Celui qui a ce t!h é, -ért 
le prince d'Esterhasi , qui vient d'arrirer arec uue 
mission extraordinaire. li a été présente, le sg août , au 
cardinal Pacca, pro-secrëtaired Etat, par le chevalier de 
Lebseltern, ambassadeur ordinaire. Le prince a en, le 
U septembre, son audience dii saint Père. On augure un 
succès favorable de ces communications fréquentes et de 
ces dëputations solennelles; D^i on dit que Tambassa- 
deur a annonce l'évacuation prochaine des praviacei 
tîlnées le long de l'Adriatique, et encore occupées par 
les Napolitains. On sait, d^m autre côté, que le car* 
dmaldonsalvi a dû arriver a Vienne, le a septembre, 
et on se flatte que les justes réclamations qu'il est chargé 
de présenter^ seront accueillies par des souverains dont 
on loue avec raison la magnanimité, et entr'autres par 
un empereur qui donna, il y a i4 ans, tant de marqnes 
d'attacnement au Saint-Siège, qui seconda l'élection da 
Pape^ qui lui rendit ses domaines, et à qui sans doute lè» 
élfénemenB passés, l'âge et la réflexion n'ont pas inspiré 
des seatimens moins favorables pour l'Eglise et pour son 
digne chef. 

Paris* Nims avons parlé dans od premier «{icla 4a. 
bien 'que font les dames de Saint-Michel. Nous dirons 
quelques mots aujourd'hui ée celui qu^elIesTCulent faire» 
iJé aèle de leur vocation Ta plus loin que les services 
que nous les avons vues rendre. 11 leur fait désirer depuis 
long^lemps de travailler.au bonheur spirituel et tempo- 
rel des pauvres femmes récluses de Paris. Leurs ofiPres i 
aet égard méritent d'être prises en grande considération. 

L'état des femmes recluses à Paris est en général dé- 
plorable sous le rapport religieux, moral et social. Elles 
sont renfermées dans diverses maisons d'arrêts suivant 
sont prévenues de crimes, ou jugées et con- 
limnéf^'^NI suivant qu'elles sont jugées par le tribunal 
de pûLtcB cwrccUoot3elle, ou par le tribunal criminel. 
?C^â deibigreaftcluses flétries par les lois, et recluses , soit 
i'|jt«inps^ioitiij7ie; pour subir leur condamnation aux 



( m ) 

IrarVffux forcés ) sont enfermëes au nombre de hait œals 
daria la oiaisoii de Saint-Lâzare. 

. Un aumônier a soin du spirituel de ces femmes. Mais 
que peut-il pour la reforma deJeur vie? Plusieurs obs- 
tacles s'opposent à tous les service que son zèle roudroit 
leur rendre. Son ministère n'est guèi'e utile qu'à lit 
hiiiiième partie des recluses^ les autres n'en usent pas* 
Cet âumônier n'est nullement seconde par le règlement 
de la maison. 

Ce règlement n'a pour fin, que de fixer la somme d# 
travail que chaque recluse doit Jaire chaque semaine 
suivant scm genre d'industrie : si ce travail n'est pas ter«* 
mine le samedi , la recluse doit y suppléer le dimanchfu 
Tous les exercices de piété pour ce saint jour se bornent i 
la liesse» laquelle dite, ces huit cens femmes n'ont plua 
que l'oisiveté pour partage. > 

Trois abus criana désolent cette maison; le premier^ 
•st le mélange de toutes ces femmes sans distinction ni 
d'ftge, ni de crimes. Les plus jeunes, celles qui iie son! 
condamnées à la réclusion que pour un, temps fort 
court, et dont on pourroit espérer un amendement sa** 
lu taire, sont confondues dans les salles de travail et les 
olîambriées ai^en^ef femmes endu^^es dêxmM maI,>ireo 
les i^ecluses à vie dont la dépravation est consommée. Les 
unes et les autres, dès le jour: de leur entrée dans la mair 
son , sont classées dans divei*ses salles suivant le genre de 
travail auquel elles sont propres, et tous les jours une 
jeune personne, renfermée pour le moindre délit, a pour 
compagnes de travail des femmes perdues de crimes et 
de débauches, qui deviennent pour elle des suppôts de- 
corruption , et la pervertissent sans retour. 

Second abus : l'absence d'instruction et de |)rIèrQs 
publiques dans le cours des journées; ce qui laisse ces 
malheureuses femjues à la merci de leur, propre dépra- 
vation, sans appui divin ^ sans consolation intérieure, 
sans moyen régénérateur. 

Troisième abus : le te^n^e de la réclusion étant arrivé 
pour celles des recluses qui ne sont enfermées que.poyr 



«iv temps, le géoYièv leui* signifie qu'elles sont Ifbres, 
leur ouvre les portes et- les met à la rue. Qu'arrive-t-il 
de là; qu'une recluse congëdiëe de U sorte, le plus 
sottvent sans feu, sa»>s lieu, sans argent et sans con- 
noissanee, se voit exposée, par la force de ses besoins ^ 
à retomber dans les mêmes délits qui l'avoient fait bon^ 
damner à ia réclusion. Cest-li le sort de plusieurs de 
ces malheureuses femmes. 

Nous ne disons rien de l'immoralité profonde qui 
règne parmi ces huit Centa femmes recluses. La peinture 
que Ton nous en a faite dans le temps est àffi^ense. Là 
religion réclame la réfortiie de cette maison. Le gouver- 
nement qui n'e6t plits ^n avôit horitè lui-même : depu» 
cinq ans les mesures étoient prises pour confier ces huit 
eeats recluses aux soins maternels des dames de Sainte- 
Michel. Ces mesures, sollicitées mille fois7 n'ont jamais, 
eu leur exécution. Nous fgnorons 1^ cause dé ces éternels 
délais , que l'autorité seule du Roi peut faire cesser. 

Les . dames do Saint-Michel ofirent jeurs services aa 
gouvernement pour fàii^e cesser tous ces abus. 

Les atantages qui réàulteroieni poiji* les rechisés d'avoir 
les dames Soiiii-Miehet pour maîtresses sei^icnt in'appriJ- 
ciaMes. L'ordre succé^roît au désoi'dre, leyecàeillemerit 
i ta ' dissipation, les saintes conversations aux propos 
oisi&, et trop souvèfit affreux. Les recluses trbuveroieni 
dans ces dames leurs institutrices, leur conseil , leurs 
lomièi'es , leurs mcilieures confidentes et amias , lors- 
qu'elles voudroient ouvrir leurs cœurs aux consolations 
rdigieuses; lefur réclusion leur donneroit Te moyen d'un 
renouvellement moral qu'elles n'auroienl pas trouvé dans 
le monde; lear pénitence involontaire se changeroit en 
pénitende volontaire. Leurs travaux sèroîeiit interrom- 
pus dans leur uniformité -par les prières, les saints can- 
tiques , les lectures ouf les instructions édifiantes , et elles 
•croient rendue à la société , douées d'un esprit et d'un 
cœur tout nouveau, si elles se rendoiènt profitables les 
leçons et les exemples de leurs maîtresses. 

Nous ne faisons qu'indiqaer sommairement ces dîveri 



N 



( 399 ) 
arantages. On peut en conclure combien il est ,d&>t*«bl# 
et instant que ces huit cents malheureuses femmi^ oa 
filles n'en soient pas privées . plus long-temps. Dëja 1# 
gou reniement vjeot de prendre pour les jeune» gens 
une mesure analogue qui fait. assez voir l'esprit qui le 
dirige. Il a ordonné d^eu séparer un eer la in nombre qui 
montreroit dç, plus heureuses dispWtioni», et il leur a 
procure un régime assorti à ses t nés paterneiks, des 
ÎQstrucUops et des moyens d'amendement.. Les mèhies 
moti& plaident en faveur des femines, et on espère que 
S, M., iaisi^nt droit à la demande des dames de Saint* 
Michel^ leur permettra de faire usage, en faveur des 
recluses ) des. moyens que la religion et la chaiûlé kuip 
fo^urnissent. 

— Dans notre. numéro XXXVI, où nous donnâmes 
la liste des évèques démissionnaires, nous nommâmes 
M. Laurent-Michel Bon de Cély , évêque d'Api, et l'in-» 
diquâmes comme mort. C'éloit ujpe erç^eur. Ce pix'lat 
vit à Marseille, où il est retiré. Plusieurs de ses anciens 
diocésains nous ont é,crit pour nous avertir de notre 
itiéprise. Nous nous empressons de la réparjèr , et de ras* 
surer ceux qui prennent intérêt^ un {)rë^l auquel U 
ville d^Apl à de grandes obligations, et dont on a con- 
servé fidèlement le souvenir, dans sort diocèse, M. do 
Cély est né eh 1755, et étoit évèque d'Apt depuis 1779. 
Nous saisissons cette occasion pour detnânder, eoflâme 
plusieurs abonnés npus en prient, des renseignemens 
sur la vie et la mort des évêques françois danè les pays 
étrangers. Ces ren9eiguemens seroient pi'éoieu^. pour 
l'Eglise de France. Ils oflFriroient des exemples de ré-» 
signation et de piété» C'est à ceux; quf ont accompagné 
ces prélats dans leur exil , qu'il appartiendroit de con-' 
server la mémoire de leur^ souffrances et de leur cou- 
rage , et nous serions flaliés de. consigner dans notre 
ouvrage des faits honorables pour la religion et pour le 
clergé, et qu'il ebt utile par conséquent de transmettre k 
la postérité, ^ , 



( 3oo ) 

**- Noos avons reçu doux lettre» de M. L. D« ^^abont^, 
qoi deotande notre avis sur un arrangement ÙlÏI dmi 
le diocéM de Limoges. 11 croit ^ue cet arrangement 
passoit les pouvoirs de Tautoritë qui Ta établi, il nous 
semble qu'il est inutile d'élever en ce moment c^tte dif« 
firalté et d'y chercher des solutions. Un arrangement 
gc'nifral fera disparoître toutes les irrégularités qui au^ 
s*oient pu se glisser dans quelques parties de Tadminis- 
tratton. Il rétablira l'ordre et l'uniformitë, il calmera 
toutes les consciences » et il réunira tous Jes esprits. No» 
tre abonné peut attendre celte époque, qui est sans 
doute'très-prochaine, et il nous dispensera d'entrer dans 
une discussion sur laquelle il seroit nécessaire, avant 
de rien décider, que nous cherchassions une plus grande 
masse de renseignemens. 

' — - M**"- A . Valla , prélat , canoniste de la Pénîtenccide., 
qui a voit été renvoyé de Rome, il y a quelques années, 
et ifetenu à Paris, vient de repartir pour nome, où il' 
va reprendre ses fonctions. 

— > On dit que M. l'évèque de Troyes^ déj^ honoré 
d'un premier bref de sa Sainteté , vient d'^ft r^^m^ 
un. second, daté du |4 aoùl; par lequel le^sonvefai» 
Pohtiie le loue de soIa zèle poàr lè^bien de'fB^Ksd>!iBC 
rengage à continuer d^en donner des preuves. Ce bref 
est, dit-on, conçu dans les termes les plus flatteurs. 
. — M. l'abbé Rauzan, connu par ses succès dans la 
prédication, vient d'être désigné pour prêcher TA vent 
devant S. M. , 

Fribourg. Le grand conseil de notre canton a pior- 
inis aux Trapistes de se réuûir à la Val-Sainte. On smt 

Ju'ils en ayoient été expulsés, il y a trois ans, pareuite 
'un accès de colère. Tout l'ordre fut proscrit par on 
despote farouche; parce qu'un Trapiste avoit encouru 
son indignation. C'est ainsi que, pendant la révolutioQ> 
françoise , on a toujours agi. On rendoit tous les nrè- 
très responsables des torts vrais ou faux d'un seul d'en- 
tr'eox. Il faut espérer que cette iticonséquence vacese^r. 



(Soi) 
ÏM bons Trapstès sont fort désira dans iiot^e caiit<ln. 
tï. le nonce au Pape, notre évèqae et son etei^n^ont 
pas mis plus d'intérêt à leur retour que les communes 
du Val dé Charmay, qu'ib ont si long-temps édifiés et 
sécouruà. 

Nouvelles politiques. 

Paais. La dîstribirtion des drapeaux a la troupe de 1ign« 
«en lien, le lundi 19 septembre, comme elle aroit été an- 
noncée. To^tes les troupes, infaniene et cavalerie, s'étoient 
rendues au Cbamp -de-Mars. Elles ont été passées en revue 
parles deux Princes, neveux du Roi. A midi, S. M. est 
arrivée, et après ayoir. parcouru l'enceinte avec AP^*- la du- 
chesse d'Agouléme , est allée se placer sur le trdné qui lui 
avoit été préparé. M. le grand-aumônier a béni les drapeaux 
mi prononcé an discours. Les drapeaux ont été ensuite portéal 
au Roi, et la Princesse j a attaché les cravates. Cette céré- 
monie a été absolument semblable à celle qui avoit eu lieu 
pour la garde nationale parisienne. Les tertres qui environ- 
nent le CnampHie-Mars étoient couverts d'une foule dé spec- 
tateurs, qui se sont unis aul différeas corps de Tarmée pour 
iaite éélater des transports d^allégresse à la vue du Monarqua 
i»t 4e "soa auguste Camille. I^es Prii^ps s'étoii;n( montrés la 
mill6>à:lsffltaideâaiaA<-Cloud> pi J «jroient excité les mèfepaf 
appiaudiîsaemens. - 

— S. M. la reine des Deux-Sicites est morte^ subitement 
il Vienne, le 8 de ^e mois. Sa santé oe.paroissoit nullement 
altéréç; elle s'étoit retirée dans son appartement, après s'être 
long-temps occupée d'afiaires : dans la nnit, et dan& les pre- 
mières heures de son sommeil , ses femmes ont entendu queU 
que mouvement dans sa chambre; au moment ou elles ap- 
prochoient de son lit; elle avoit cessé d'exister. Cette prin- 
eesse venoit d'entrer dans la 65*. année de son âgé, étant 
née le 11 août i/Sa. 

— La Chambre des Pairs a reçu, le 8 de ce mois, la ré- 
solution de la Chambre des Députée, en date du 27 août 
dernier, sur la liste civile et la dotation de la couronne. Apres 
avoir examiné cette résolution daoS les bureaux , aux termes 
du règlement, la Chambre a nommé, le 10, une commission 
spéciale poui^ lai faire son rapport. Cette conuiiissioki étoit 



( 5«a ) 

çottfMsée de MM. le comte de SéiaonTÎHe, fe ât,c de Cador* ' 
le duc de Levw, le maréeli* duc de taretae^th^Z^V 
de PonlecwUot. Dan» la .éance du i^. U 3Lhrî^ * 

a,oir ea.e„a« M. le duc de Levuflî.i'pirtuTrii^^i^P^ 

Duos, a **ptemire. Oo atiendoit i«ji, le 1 1 Mon«*.t* 
jn»., ce Pnoce ajan. couché h Chômai, , 'Jiro^'pTd'Zl^^ 
Lnipauençe dm Di^bdoï.. Il o'eèi .rtivé que W?, «|~ 
c.pa et «X heure, du soir. Uw iodUporiTion .u,^;„^"| 
S. A. R. prea du \>l-d«-Su»o, ae lui a paa tM^mjTj 
W «» eotrée à chg«l S. A. e«' arrivée en t" iS^"^4' 
çedec ei w.v.e de toure» le. .ntoriié» ciTile, et maUaire. "ï^ 
•ccla«aUoD8 de vwe U Roi! „V* Ifo^r^,^^^/ C^eo«"> 
pagnee tus^u'à cou palaia. ««i.acooBi-' 

il est imposaiWe de diferi« rewhot«î»a»e d« habit», 
r '^^vTiY* »'•*«.''«"« w frfcre de Louis XVf et d^ 
UuuXyni ,0, lu,-mértMî retMce d'une nuniè "« tîÏ 
leur bonté, leurs vertus et toatea leurs ««aHtèTrovVles 

^iL^r^l:!^^ fît :-«-«?"-«.. iu«.w: 




tMnplersee iraùs ••guaU» et a,„,Wes. EUe^ a é<é .^^tl 
«h««e fois psr des cri. |.il!e fois répéta deU^^T^Ï^ 

E11?'.*J.- ' \ ^' ^•/■:^S» »''"'« «es autorités dTb'HÛ- 
Elle est ensoue moatée à obérai, et a passé la.rVvue â^U 
ijirde nationale au niHien des mêmts « Jâmat ons de iote It 
d amour. A six benrcs, M«'. le duc d'Orl^ain. •' ^* 
•ppris à iruits rarrÎTée'dc Mc^mÎ^b, eS lenn'l„T'J!?'^ 
Tisile, et a dfaé avec S. A. R. : M«Me dJ^d'Orl/"**''' 
ensn-te «tourné auprès de «. famille, V'rav<St:ée"i 

A«i11;i;t;KEt''rÀt?^'^'' ^^^'^^r • 

à Dijon. «niuerie. ». a. K, est rcTenue coiichçr 

M-* ."T^J*"""' M':- '• ^^ -d'Orléans, accompagné <re 
M \ Ja duchesse son épouse, de M"' rf'rirU.!!: "^ * 
e. de ses cnfans, est J\ré à DHoT LL Ia ST •^V 
m.el de M. Terray, préfet d« ^m^u' ^' ^"^^ * 
Mo™, se meura .d,m*i. JronS^,,„ ^ ,^^ ^ 



( 3o5 ) • 

AU RED ACTEUR. 

Monsieur, f ai beaucoup entendu ^^t\er dans ma jeunesse de laper- 
feciibilité nalurcUe de l'espri^ humain, et vous savez comme tout sV^st 
perfectionne depuis vingt cinq an», et comme nous avons marché a 
grands pas vers une amélioration sensible dans l'ordre religieux, mo- 
ral et politique. Les progrés que nous y avons faits sont si ëvidens, le» 
mœurs y ont leMeraent gagné, les bonnes doctrines ont tellement pré- 
valu elles faux systèmes ont été si rares et si mal accueillis, que les 
détracteurs de la p- rfectibilité ont été réduit» au silence. Le bien qui se 
faisoii sous leurs yeux étpit la meilleure preuve de celui qui pou voit se 
faire, et le présent étoifc urt gage et un garant de l'avenir. Aujourd'hui 
on parle moins, que je sache, de la perfectibilité indéfinie, oui, appa- 
remment, a passé de mode: car tout est mode dans ce pays. INtais de- 
pnîs quelque temps j'entends beaucoup parler des'idées libérales et du 
progrés des lumières. Je suppose que ceux qui mettent eu avant ces ex* 
pressions _pompeuses, savent quelle acception ils y attachent. Quant 
à moi, qui ne suis pas si éclairé, j'ai cherché à m'en former une idée 
{uste, et j'ai fait, à part moi, quelfpies réflexions qni ne m'ont pas 
donné absolument le mdme résnitat que je vois généralement adopté. 
Je me suis denn «ndé d'abord si les lumières otoTcnt pour toutes hïS 
classes, s'ilétoît à désirer nue les cordonniers fussent éclairés et les 
tailleurs savatts, s'il étoit ulrle aux maçons et aux vij^nerons de savoir 
étndier dans les livres, et sî les gens de métier en général dévoient 
i^tre si habiles, et il m'a semblé qu'il éton contre l'imérç'*t de la société 
de donner à tons ces gens-là des goftis et des penchans qui he peuvent 
•'accorder avec leur profession, rtqui la leur feront- regarder comme 
vîle et conimc méprisable, Un i)^mme demétitr, auquel vous donne- 
rîrB la passiOQ des livrés, perdroh par là jR^ême son ëjLjit; il y a cent à 
parier contre un qu'il devicndroit un fort rnauvais litti^âteur. Ainii U 
beau profit qu'il ferodl. Il se dégoûteroit de son métier et cchoueroit 
dans ses nouveaux penchans. Voilà le service qtie vous lui auriez rendu 
avec les lumières que vous lui auriet dotinées. Croyez-vous que le* 

Ç eu pie qui lit soit plus heiireux ou merlleur que celui qui ne lit pas?' 
our moi, je ne vots pas sans effroi, en passant devant une boutique, 
un apprenti occupé à lire. A l'inspection seule du format, je gageroi«' 
que c'est quelque mauvais rotrian , quelque pièce de théâtre bien iro- 




bons ouvrages, dont, comme on sait, le nombre abonde si fort. Mais 
je vous demanderai à mon tour quels sont les plus répandus des bons 
ou des mauvai», quels sont les plus recherchés. Sur cent livre; qui 
voient le jour diaque année , il y en a à peine un d'excellent. La moitié' 
est tout-à-fait mauvaise. Le reste est médiocre. Toutes les chances /sont' 
pour que notre apprenti tombe sur les moins bons de tousi II laissera 
ce qui est sérieux, instructif et honnête , pour courir après ce qni est gai 
ou même grossier. Dans la comparaison entre un roman et un chef-' 
dfceuvre, voù» penses aitémant qui aura la préf^ence. Espérez-vou» 



C $o4 ) 

^pwoatUetaitt le raidroot plos «stidu dans «oq attalier, plos^labo* 
riens, pins docile enTers ses parens, plus probe? Hëlas! si plus de lu- 
mières ae rendent pas meillcnrs ceux mêmes qui ont tout le temps de 
lire et de clioisir lenrs lectures, si les trois quarts des bibliothèques 
sont composées de manière à pervertir Tesprit et le goût, si ceux qui 
ont le .plus de livres, loin d'être les plus vertueux, nVn sont que pLas 
liabiles à d^uiser les yioes, quel sera TefFet de la lecture sur des es- 
prits peu exerces, mal dirigés dans leurs choix, plus portés par la cor- 
mption de notre nature à saisir le mal que le bien , qui ne sentiront pas 
le vice d'un mauvais raisonnement , mais qui seront très-accessibles à 
Tinfluence d'un sophisme, d'une raillerie, d'un mauvais exemple, an'ils 
trouveront mis à leur portée dans des livres comme il y en a tantr Les 
lumières qu'ils acquerront ne serviront qu'à les égarer. Que chacun 
reste dans son état. Que ceux-là travaillent, que la nature a faits pour 
travailler. Que ceux à qui leur situation permet d'acquérir des lumières, 
nous montrent par leur exemple qu'elles sont bonnes à quelque chose. 
Qu'elles les rendent plus moraux, plus religieux, plus appliqués à 
remplir tons les devoirs dans la société, alors nous croirons à l eâicacité 
de ce mobile. Mais tant que nous vivrons des gens qui se croient les 

5 lus éclairés se montrer les moins attachés à la religion , aux principes 
es m<eurs, aux règles de la société, alors nous gérons fondai croire 
que tes progrès des uamièrefli' n'est rieu moins que celui de ta raison, et 
que ces idées libérales qu'on exalte beaucoup, poorroient bien n*étre 

Sue des idées pauvres en résultat, vides de bons effets. Il y a des 
liarlat^ns de plus d'une sorte. Les uns débitent leurs recettes dans 
hê rues, les autres les étalent dans les livres. Chacun y met le plus 
de pompe et de japtance qu'il peut. Les procédés et le but se res- 
semolent assez. En dernière analyse, examinons les faits. Depuis 
vingt- cinq ans que les idées libérales sont le. plus invoquées, que de 
boiiieversemenS| de 4rimee» de folies 1 quelle effroyable oonsomma- 
lion d'hommes! tous les féuvernemens ébradlés, toutes les institu- 
tions chancelâmes, tous les principes méconnufs, tous les liens bri- 
sés, voilà nos progrès. Quels siècles de barbarie offrent plus d^atro- 
Ciiésl quels temps d'ignorance ont vu plus d'excès de tout genre! 
Nous avons blanchi sous les lumières: elles ont tout inoodé comme un 
torrent^ mais la société en est-elle plus stable, la religion plus révé- 
rée, les moeurs plus pores, tous les devoirs lÉiieux connus et mieux 
suivis? Ce sont des questions auxquelles chacun peut répondre. Mais je 
crains beaucoup que la masse des lumières ne nous ait donné en ce 

Scnre lien de mieux que les quinqnets, que les idées libérales ne soient 
es formules convenues qui en imposent dans un livre, mais qui n'o- 
bligent k rien dans la pratique; que ce langage fastueux ne soit dans le 
fond qu'un moyen de dissimuler notre pauvreté^ qu'il n'en soit de 
nous comme du Bas-Empire, où l'on cacnoit sous de grands noms la 
décadence de l'Etat, où on créoit une nouvelle dignité quaud on per* 
doit ane province; que de même nous ne cherchions à nous dédomma- 
Eer par la pompe des mots de ce qui nous manqae du c6té de fa réa- 
lité, et que nous n'affections d'autant plus les beaux seniimens que nous 
noui en éloignons davantage, à peu près comme l'égoïste estoelui qui 
parle le plus de sa sensibilité, l'avars de sa dépense, e|ie fripon de s* 
probités 



î 



<5o$) 

wi^iTtr -ifwiifi-w itiÉiiigi <rii w ,■ iiÉ iiiii ti'^iii 1 ■■ ■iiiiiiiini' ■ M rjitf il if n m iion Mil 

*• ' '■ ^ f ' "' •' ■ ; ■ > . > . • " ^ . — " 

Sun une tivraison dk Geiseun 

It faut xfm nous le ocmfessîotisj bous ne lisoM- 
Ipoint la plupart de» bi^ochures qui pullulent cbaque 
jour^ ^ràce à la msdaiè générale d'écrire ^ et à la fîi'* 
reur de faire parler de soi. Celles qui nous wnt tom-* 
l)ëe$ sous la main npus ont d^oûte des autres , et 
quand de nombreuses occupations ne nous en feroient 
pas une loi p ndiis nous abstiendrions par inclination 
de parcourir cette série de pamphlets de toutes led 
coureurs^ qui divaguent dans tous les sens^ qui prè« 
chent tous les systèmes^ qui tendent à faire revivre 
tous les partis I et dont le moindre inconvénient est 
de fatiguer le lecteur honnête^ d'ennuyer l'homme 
sage, et de choquer les esprits droits. Avec cette ré* 
solution que nous avons prise ^ il est probable que 
nous aurions ignoré Peiistence dn Censeur, si on n'a** 
voit pris soin de nous en adresser un exemplaire^ 
avec lë désir sans doute que nous en fissions mentio»<^ 
Cette espèce de journal , car il paroit par souscription^ 
est/ destiné > dit le titre ^ à texdunen des actes et des 
%3U%nrages qui tendeht à détruire ou à consolider la cons-^ 
titudon de VEtat. Les auteurs étendent leur censure 
sur tout, sur les lois présentées par le Prince, sur la 
conduite des ministres , sur tous les actes du^ouver* 
toement. Ils se sont constitués les contrôleurs nés de 
tout ce qui se dit et ce qui se fût. On ne leur 
demandera pas de qui ils tiennent leurs pouvoirs 
et leur mission. Le zèle n'en a pas besoin, et ils 
nous répondroient sans doute que dans un momei;!! 



' < 5o6 ) 

6fi danger tout citoyen e^ soldât ^ et qull doit être 
permis à tout ami de son pays d'émettre ses idées et 
ses vœux sur cequ'il croit bon et utile. Nous ne vou- 
lons point attaquer ce principe. Nous ne dirons point 
' que dans un vidsseau il faut laisser 'hi hianoéuvre à 
ceux qui en sont chargés ^ et que èe seroit un désor- 
• dfè étrange , ii , taudis que le capîféiûe ordonne , cha- 
' élin se méioit de ^commander aussi en sens contréirèy 
et vbuloît mener 'ausii-lc gouVernail' a sa guise, et 
dirij^er tdjs'les moiivémens. II est probable .que ces 
'tiOuveaUx pilbtés ne manlquerpiént pas aussi de don- 
; ner des bonnes raisons pour justifier leur zèle. Ils di- 
'Toîènt ï![u*îls sont assez intéressés au sort du vaisseau 
'jf)6ur avoir' le droit d'énoùcer* leur avis; que dans le 
^^fager chacun à' droit 'de monfii-er le remède, éi si 
*<5é8 passagers' ôu'cès-matèrots étoiënt des gens de let- 




I y a pas de 
•flWule aùssî quVveô ée'beàuf sj^stêfne le vaîssëat^ u^îrdli 

• pis le rfiièuxiâu ihocl&é% et qiruu équij^iâge ainsi com- 
«pôsé auroifpéîfaè àé+itfer un triste naufrage. .• 
' ' Je ne rebx pas appliquer en tbut cette comparaison 
"^tix- écrivains tjûi'>cRs^rtént à perte de Vue sur les 
**iàliè^ésde'goiWernétiiènt, qui ^contrôlent tout ce 
^iqiiiî'l5e'fiHt,"(|iii'btit la'bonte de crier l'un dans lia 
"sens ,* raTftf^'dSns'Vm'altitre, et qui accducliènt pério- 
'idiqùémëm dé édhsèîîs^^^qu'on ne lëùr''8éniaude pas, 
'lie pfetntes , de |)rÔ|ets ^tie fep^ofclres'd6nt^od les dis- 

^penseréitlort Hîcn. Cépéhdâtor je èlferché quelle dif- 

* fiérlébce iï y a émfe lès ^ibs et' lêJs àuitjjfe , çt f avoue 
*t|ue je n'ai encore pu trouver ce que ces flemiers 

j^ddrroieût dire de- raisonnable en kur faveur,- que 



vjes premiéi'a ne. pussent ai^i aH^gUer pûur mouwr 
.leur zèle. Je suis même porté à (u*iHr(^ qiie l!apnvké 
, ioquiete des xms^ei des autir^s ^t pr^ue.^us^i fiine^ie 
et auàsî dangereuse sur tçrre qqe.^ur nker^. et <|ue.Ze 
vaisseau dé TËtat, qui est bien auasi importaptqu'we 
barque, a besoin d'autant de méi^ageui^vt » d'otàf^y 
de concert et d obéissance ^ let l^ue Iqs dadmli^'4e 
tous ]eâ. passagers ne peuvent. quei;9^iirïasser:Wint- 
nœuvre ,. gêner le capitaine, effrayer Tiéquipage^.^t 
exposer le -bâtiment à faire une fâcl^eusc^ iin, > I - 

Quoi qu il en soit de I» justesse! de ijgtne, iCOnspa- 
raîson , .l'eàprit qui préside à la rédaoïiôn: dja ^ms^r 
n'est pas équivoque. Ijes auttturs pi^ofe»^aiiUPinà||le 
âmbuF pour la liberté, et. uç^; prcrfondeWrrew.paur 
le de^otisme. Ils poursuivent ce dernier âéaii Asfec 
un courage îniatigable» Ils arborent les étendurdad^iipe 
opposition persévérsoite. Us dénbnc^H Jost niis^t^s 
comme suwaat un système de rétrogradoltijony etiç^r" 
chant à iwesiir le Âbi iPun^pouvoir iyimké. llb^fhfiç^ 
ctisent'*dè conspiration contre les droits 4e>4ai.biili^« 
Ils nous donnent à cràindce de rejtjtMnben s&us>>^ iriple 
despotisme des Mois , y des. grands et des. prives , et ils 
proclament comme des bommes p4^Q|»es:et courageux > 
îes écrivains. qui excitent là^ntaioh.à ra^^n/ii^er Us 
droits quohlui raidirent injustemetnt/iChx'/jà^^^a^^ 
se trompe quand on entend un ttl laiagageu .Qn'se.:Ca*oit 
reporté aux. beaux jours de j 79a,. dii\oaparIàij, aussi 
de despotisme, et des dipits de Ja na)ian:,.:ët des at-- 
tentats des ministres. Qb sedemiinde.si rieuî n'a donc 
pu nous corr^er, s'il y anroit encore-dés rêveurs à 
systèmes,! des processeurs de révolutions',, pour qui 
les leçons du passé scmt perdues,! et qui^ s'endur-r* 
cissant contre l'expëriei^e,; emportés, par ..une ef« 

V 3 



"fripante létourderie^ cherchent encore à ntMisr hà^ 
ver avec '^ux sur cette mer féconde en naufrageât 
feulent encore ^ dans leur imprévoyante légèm^i 
essqrer reiécuiîon de leurs chimères^ et se bercent 
eocqre d'espérances^ de promesses et dlUusioas dont 
' tiHit a servi à nous détromper. En vain on leur montre 
le résultat de tous leurs projets et de toutes leors ck- 

- meurs 5 et l'anarchie et le despotisme succédMit loar 
' A toiar à leuiis provocations indiscrètes et à leurs 

prédications imprudentes. Eti vaih on leur^ dit que 

- c'est nue fdie de parler tant de lent^ droits à des 
hoaimes qui ne sont déjà que trop portés à les exa- 

•'fférer.y et qu'il n'y auroit pas de mal de leur parbr 

/aussi de leurs devoirs qu'ife n'ont que trop ooUies. 

£n vain on leur représ^ite qu'on doit biea autaftit 

• "d'égards au /Corps politioue c[u'à l'individu; que Je 
malade ne se soucie pas d'ordinaire que son ntiedecto 

** fasse en sa personne Fessai d'un remède,- aurMit 
«-"^iimod^ ce rfonèdtf ,^. déj[à^ùé lieaticoup de "^efis-, *e( 

• tffiie la société a de même quelc^pe intérêt k^^jptiàae^ 
éff^ essais qui ont été si fôcheui, et à ék^^ti^Sfièa 

' .institutions anûques sous lesquelles elle a vécu avec 

f honneur et craqquiilité. 

V . Toutes œs raisons blanchissent devant les mi^nî- | 

- ^qués spéculations des politiques et des faiseurs de 
txmstitutions modernes. Ils voient les choses trop' en 

> |[i^and pour s'eârayer des malheurs particuliers. Us 

• yoxÈS difoot que ce n'est pas leur faute si la chose a 
' si -mal tourné y mais tpi on ne peut pas composer avec 
^ les principes; que la liberté est une chose sacrée; 

ique la résistance à l'oppression est dans les droits de 
>rhomme; ,que la souveraineté du peuple est kmliflD»- 
h\t. Us voient partout un ^stéme derétrogradatiQnpi^ 



eonspiratibiis, de^fçn, des eùntr&'^wéhidons ^ lesidroki^ 
du. peuple violés. Us défèreot à la Dation le triplé des-^i 
pqti^me des rois , des grands et de prêtres. El daM quri = 
teiiip$ formem-ils celte plainteet ëlèvent^ils^ee cm?:^ 
qmand ils ont un Prince juste y modéré > pacifi({tte>^ 
ami de toutes les mesures dedouceùr,. prompt & ou** 
I^lier le passé et à jeter un voile sur noti^ égareinèns..^ 
Qnt-ils montré leur zèle sous lé despotisme dont nous . 
sortons ? Oiit-ils.réclàmé alors contVe tant d^actes inU . 
<{ues y arbitraices ^ oppresseurs 7 Ob I c6la eût été trop - 
djangereux. Us onl attendu pour se jplaindré dés tetaips-* 
plus dpw». Ils>ont atten4u un Roi bonnête bomiiie y > 
«nie admndùstratîon équitable; et quitnd Tintérét de^ 
tous est de se rallier autour d'une autorité* nécessaire /i 
d'in^irer de- la confiance envers un Prmce qui fait- 
tout pour la. mériter^ de rattacber à des doeirioes, 
plus saines l^s esprits égarés par tant de faux sys-. 
tfêmec^ 9 de parler de ^obéissance à des bcmimes qui^ 
. .^ s^nt habitués à ne plus connottre ce irein/de pÂé* 
->cb^ le jrespect.pQin* me familte abreu!vée de tant, 
v-dWtrsges ^^ ils vont , eneore remuer impradëoamiMr 
n4^^^dres mal éteintes , réveiller de tristes souve-f 
nirs^ r^bapffer des ibéories dont nous sommes làs.j 
On diroit qu'ils craignent que nous n'ayona trop d af-« 
t^cheraent pour le Roi^ trop de respect pour son au-* 
torité t trop de confiance en ses verius(. Us aemblentr 
mettre en opposition les lois et le Roi> comme s'il» 
n etoit pas utile et plus sage- de les fortifier l'un par 
l'autre 9 de cimenter leur union , de reparer rboiineur, 
des lois flétri par tant de mauvaises l^islations ^ et 
d'eu montrer la source dans l'autorité légiiijDgte. Us onl» 
bçnne grâce à s'élever contre le despotisme des grands^ 
dipr«& (^ ces. grands ont été abattus.^ pendant yingtr 



cinq ans 9 êoas le despotisme an peuple y et sons celol^ 
d'un homtne du peuple; après qu'ils ont été depooil-* 
lié A long-tentps de leurs titres^ de leurs hontieursy 
et même de leurs bréns; apr^ qu'ils ont vécu dans 
la proscription et dffns-Fe^il. N'est-il pas plaisant sur* 
tout d'entendre crier contre fe éespùiisméy Vambition , 
la cupidité des prêtres ? Hélas! à peitie ils sortent des 
horreurs de la persécution^ à peine ils respirent après 
aroir gémi sèns^la tyrâ«uoie, et déjà ik excitent 1 en- 
vie! Ils sont encère 'dans là nûsère, et on leur re- 
proché de la cupidité ! On ne les paie pas, lét voilà' 
qu'ils sont tantes d^arabttion ! Ou redoute jusqu'à Tora- 
bre de leur influence et de leur crédit. Lé dèspotistnè 
des prêtres- est vraiment à craindre ! Comme ils sont* 
]»utssan9 en effets comme ils dominent partout ! quel* 
empire ils exerceut! comme ils" sont arrogafibs et re- 
doutaMes I C'est bien mal conu'oîfre l'ésprît dti siècle 
. que d'avoir Tair de craindre leur influence. On a mis 
bop ordre à letir despotisme, et on a eu bieù coin 
dè'éoupet» leur crédit par hi taeiaéiOti lè^'rftelle- 
fàent iojfitiés> vilipendée, itétrts', quilsfié«poiïi;rCtt€nt 
usutper un ascendant qui n'est plus dans ocJâ*iïéâftil^, 
et je cmis que ceûi^ qui crietot eu ce moment contre 
eux , savent assez à quoi Ven tenir. Ilsr sont tranquilles 
dans le fbnd sur le despotisme des? prêtres. Mais ce 
texte leur plaroU propre à sernr des vues secrètes 
<|ui pajt>issent bien petites et bien nnsérâblès. fes-' 
prit irréligieui qui a fait la révolution n'est pas en- 
core éteint , puiscjue les déclamations contre les pre- 
uves se renouvellent, puisqu'on lé^ accuse encore 
Comt^ toute , vraisemblance, puisqu'on tient contre 
eux le langage injurieux et amer, des faiseurs du bon 
temps, puisqu'on 'les dénouée. Leur tranquillité a* 



(^^n ) 
Tair (Télre un supplice pour leurs détracteurs. A-t-oa, 
réclamé en leur faveur lorsqu'ils étoient proscrits ?' 
A-t-on plaidé la cau^^ ,de ce chef de l'Eglise traîné 
de priâOQ en ppsou 5 de ces. cardioçiux jetés dans les. 
cachots et envoyé^ ^ ^j^-^ de ces prélaU hamus-, de 
ces ^véques expulsés de leurs Âégi^y de ces pi:êires 
fidèles entassés à Pignerol y à Fene^trelle.^ à Compiano^ ^ 
en Corse , etc. ? Noa^ ces vipleoces n'ont point trou- 
hié le repos des philanthropes modernes. Ces anois de 
l'immanité n'en ont point été cn^us. On ne iroit points 
quils aient poussé^ à cet égard, ^ £^ucune plainte ^ fait 
entendre aucun çd» Je ne Àrai.point qu'ils. sourioient. 

-au spectacle de tantdç violence^. J/^ime à croire^, 
pour Thonnei^r de lesui;' sensibili^té^ qu'ils n'ont p^isi 
<;té acteurs dans des mesures si uoto^ri^p^nt ipjustes# 
l^ais ils s'f sont montrés au mpinS; indifférens. Or^ 
de quel droit ces homme^, si long-temps muets >^ 
yii^nn,ent-ils régenter aujourd'hui tou^e la terre ? ; ; . 
. Le^. autevirs dv^-Cemm^r supposcn t. qu'o» n a pa5. à 

^^efSiiciter de V esprit ^^iXmtJai^Àcla'^erh^ 
Ick.jj^ligion. Qui n'a pas à s'pu félicite^? cçux peut- 
être qui.regretteroient la république et la révolution , 
c^x qui tiendrpient encore à leur^ idées dç libeite 
et d'indépendance y ceqx qui ne pourroiept. renoncer 
s^ rptspéranç^ de. voir renaitfe les bç^ux t^mps dont 
nous sortons 9 et de voir revivre ce^copstijutipi^^s.po-^ 
pulaires dont ils wal épris. Nps Çemeur^ n'çnt p» 
lire y sans un véritable scandale^ les presses de- ces 
prélats {^i ont osé donner am Prfncç fe lâche et dan-^ 
gereux conseil de retenir tout h poit^oir dans ses mains, 
qui préch^jU toujours Cohéissauce €ta Roi, .et jo.njtais 
Vobi^issance aux /QiV.'CeW est eflectiyement sjoani^ia^ 
lenx. C'est une Ideheté et une déloyauté jnsigue d^ 



(5ia) 
Vbuloîr cm^on soît sdiudt^ au Roi, ex âe nepw pdr» 
1er des lois , oomnie s'il ^it nécessaire dé les sé- 
parer l'uû de Tantre, comme si les lois, qai.tont 
muettes, n'avoient pas besoin d'uÀ organe pour les 
faire respecter, comme si tant de mauraîses lois qui 
se sont succ^ées, et pobr lesquelles on demandoit 
toujours également le respect, n'avoient pas dû Suf- 
fisamment avertir à quel point on peut abuser de leur 
autorité, comme si ce n^^it pas l'intérêt de tous, 
eicepté de quelques ftdseurs de systèmes, de se réu» 
nir franchement^ Fautorité tutélure, qui seule peut 
opérer le bien et réparer le mal que tant d'autres ont 
fait. Messieurs du Censeur, qui s'échauffoient sous 
kur hai*nois, et qui étoient en train de se fScber, 
gourmandent le clergé d'un ton fort dur dans une ti- 
i^de longue et amère. Us dénoncent les SeBnôns sùan^ 
daléwtj car leur zèle leur fait Voir partout des siqets 
de àcandâle, les Serffmns scandaleux, A^\ty de ces 
prêtres qui osent déclamer danè leur$ chatte WiOim la 
dtïpcisition dé la tha/èfe ipH ItSÉ&ëune égakfà^tr 
tion à tous les cuUes , et con&e celle qui dêdéÀ^'^Srré' 
vocables les ventes des biens nationaux. Ces Messieurs 
ont-ils entendu ces Sermons scùndaleux f Oii\ non/ 
Il y a une excellente raison pour cela. C'est que é^ si 
fortes têtes ne vont pas au sermon. Des censeurs oM 
trop à faire pour aller perdre leur temps à l'égfise. 
Noua qui y allons un peu davantage, nous pouvons 
leur certifier qu'on leur a fait un rapport infidèle , que 
leurs émissaires les ont trompés , et que les prêtres 
n'ont point prêché contre la chartre nouvelle. Les 
prêtres ne déclament point dans leurs chaires; ils ne 
censurent point lé gouvernement; ils laissent ces hantes 
à ceux qui se sont charge de cette supr^^ 




inngtôtratiire; îls'oe s'immiscent point dans Ie$ ôb|et$ 
politiques , et voudroient bien , en revanche , qu'on 
' De se mêlât pas de leois af&irès, qu'où eût la bonté- 
de ne pas les mettre si souvent en scène > qu'on 
ne' prétendît pas savoir mieux queux ce qu'ils font 
dans heurs églises^ qu on^ne leà accusât pas d'abuser 
de la conièssion pour tourmenter les consciences. 
Des geps qui ne yont ni à F^Usè m à confesse > qui ' 
se croiroient peut^^étre humilies h on soupçonûoit 
qu'ils y allassent ^ qui ne connoissent lef prêtres que 
par le portrait qu'en font leurs enneims ; 4^» gens qui 
se sont accoutumes à les juger d'après tant de pam^ 
phlets dédamateurs > ou d'après les buUeiins de la 
Convention et les motions des dubs y ne sont pas rece- 
vables à être crus sur leur. parole. U est clair que leur 
zèle les aveugle, et que leur bonne volonté les égare. 
Nous ne finirions point si nous voulions disséquer tpute 
cette longue tirade dans laquelle les détracteurs des 
pf^r^s 1^, {H'ésenteQt comme des complices du d^s-^ 
potîsme, et coiofsuff .ahusiint de ieui:, minisâ^ke* Ils 

;ri^^reprochent ^au clergé d'avoir fait de coupal)les dé- 
marches pour obtenir l'ordoimance sur le^ proces- 
sions ^ ordonnance qui les choque beaucoup^ et qui 

r est ejBTectivement contraire aux lois révolutionnaires , 
aux principes de l'égalité et aux décisions philoso- 
phiques; mais ordonnance qui a du moins cet avan- 
tage qu'elle est conforme à toutes les lois de la mo-» 
, narchie et aux usages de tous les peuples civili- 
sés, ce qui peut réconcilier avec elle les bons es- 
prits» 
JLiCs auteurs du Ceiwettr interpellent souvent M. Freys- 
. ^noux dans leur verte mercuriale, et lui reprochent 
de.signaW la philosophie couine dangereuse, hk- 



(,5.4> 
dessus ils lui^ demandent quelle est la philosopBîe- 
contre lacpielle il s'éJève. Us le savent bien ; mais il» 
font les ignorans pour avoir oceasioq de débiter leur 
protocole. Ils font à M. Freyssinonx quelques cpm- 
pJimens aigres-doux ^ et finissent par Jui dire cpie soa 
zèle est inutile , attendu que la nation a devancé ses 
vœux à V égard du pbilosophisme qu il combat^ et que 
ee nétoit pas ^ la peine d'attaquer si vii^ement un tra-^ 
\^ers d^ esprit dont on est généralement guérie Nous sou- 
haiterions beaiy^oup que ces Messieurs fussent bien 
informés^ mais nous craigacws eitrêmemeut qu'ils ne 
se soieuc trompés sur ce point comme sur beaucoup 
d auti^s. Qtioiquils dussent' connoitre un peu mîeu;s 
rbistoire de la philosophie que* celle de la religion^ 
qui est pour eux un pays étranger, ou a. lieu de. 
croire qu'ilt n'ont pas mieux vu l'esprit de l'une qiie 
celui de l'autre. C'est par escès d'indulgence que ces 
Messieurs supposent leur malade rétabli ^ comme par 
un autre excès ils croient l'esprit dn clergé (bit 4?Sr 
gereux.fLes ménagemens qu'ils 16pt pour lés phîïo- 
soplies^ sont eii raison de leur sévérité cpoire les pre^ 
très. Ijs ont pour les uns des ycfux de frères, et dis- 
simulent lews défauts avec une charité tout-à-fait édî^ 
fiante ; mais ils reprennent pour les autres l'office de 
censeur^ çt Içs jugent avec une. âpi;eié inexorable. Ce». 
Messieurs ont ainsi deux poids et deux balances ; leur 
eiemple seul |ie feroit-il pas soupçopner que le tra- 
vers d'esprit qu'ils prétendent guéri , ne Fest^pas pour 
tout le monde , et qu'il y a enp^re des malades qm 
en sont atteints , et dont le danger est d'autant plus 
grand, qu'ils se ferment les yeqx sur la gravité et 
sur les suites de leur mal? 

En dernier insultât, c'est ûûe chose bien affligeante 



(5.5)- '....., .. 

que resprk'qiii a'dicië cette broctuirie. Oèert épon-* 
vanté de voir que cet esprit est la suite de celai qui 
a Ùik la révolution^ qui a dicté tant de décrets -anti- 
religieux, qui a provomié tant de mesures rigou- 
reuses. Tbujotirs des.pbinfes contre les prêtres, tou«-' 
jours de Fantipatfaie, de la défiance,- des soupçons^ 
des reproches contre une classe entière d'homnaes 
respectables par leur caractère et estimables par leur 
conduite, .On les diroit ifrappés de FanatTiême* Quoi !^ 
tant de malheurs et de persécutions n'ont pu désar- 
mer leurs ennemis î Depuis plus de vingt^cinq ans ils 
sont en butte âui^. outrages et aux liiauvaîs traitémens. 
Tour à tour inouïes, flétris, eiilés, bannis, jetés* 
dans les cachots, traînés au supplice, iriiti-àîllés, noyés, 
on ne trouve pas encore qu'ils en aient éprouvé assez; 
youdroit-on encore leur faire reporafiieniGir ce cerde 
de désastres et d*outrages? On semble i craindre qu'ils* 
ne jouissent de qaelque repos et de quelque considé- 
ration. On répète contr'eux toutes les formules dont 
retentissoient les ir^imes des sections. On les. accuse 
d*^ambition lorsqu a peine ils sortent d'un état dliu-»' 
iâx^ii^tion. On les taxe de cupidité qi^nd. il^ ^ont. à 
peine du pain. U n'y a donc plus riçu à espérer pour 
botre guérison , puisque nous béritâns de l'esprit qui 
a perdu nos pères,'puisque nous recueillons précieu- 
Sfement les m^ême semences qui ont epfanie tant de 
désastres/ Nous ne voulons pns apparemment être' 
plus sages et plus heureux qu'ils ne Xo\it été. Bé- 
nissons les âmes bien uilentipnriées qui prenneqi à 
tache de nous lancer de nouveau sur une mer où nous 
avons failli périr, et qui jettent parmi nous, avec uneiiiT 
concevable légèreté , les mêmes levains d'opposition, 
de dénigrement, de manie anti-sacerdotale , de sys- 



U'6> ; ^ 

t^me aniMmoistenel ^ de plaintes et de reerkmaaticms^ 
dont nous nous sommes si bien trouvés y et dont nop»^ 
aurions k attendre les mêmes résultats sans la sa^- 
fermeté du Monarque ^ sans la lassitude de la nation^ 
et sans le zèle et les efforts dWe fouk de bons es- 
prits pour ramener des idées pluscalmes et plus saines^ 
et pour maintenir la concorde et la paix. 



* Nouvelles ecclésiastiques. 

ttoBOS. S. S. continue à remplir les jplaees vacante 
4an8 les différens coU^gejB et tribunaux. JEaie a nommé les 
prélats Pacca et Sala , protonotaires apostoliques* Elle a 
jiiommé également plusieurs camériers secrets. 

— La 21 atût, M<^ Candide-Marie Fratiini, élu ar- 
ùbévtqae de Philippes et viçe-gérent de Rome ^ a pris 
possession de l'abbaye de Saint-Laurent, qui lui a été côè- 
férée en (ommende par S. S. Cest M^''- de'Gregori^ se* 
cré^ire de }a çongrégation^du ççijpUe, quîlV tnftj^ 
£Osses#iop. ;. ^, ,. ^. '■ ■•I. v'.,. >.,/.■' ■'!\' .;vj 

-^ C'est le 33 foùt qu^ont fini les missions faites' dMs 
JElome pendant dix jours par ordre du Pape. Elles ont été 
terminées par le 7k Deum et la bénédiction du saint^a* 
oremcint. S. S. y a assisté quatre fpis. C*étoit on grand 
exemple et un puissant motif d'édification que la prééenca 
du chef de l'Eglise , de notre Souverain , de ce Pontife vé- 
nérable éprouvé par tant de malheurs. La reine d'Etra* 
rie et le prince son fils, les cardinaux, un grand nombre 
de prélats et de nobles se sont portés avec ertipressemèdt 
àces pieuses réunions. Le concours du peuple étoit vrai* 
ment extraordinaire. Les missionnaireis ont fait preuve 
de zèle pour annoncer k parole divine. On donnoit en 
même temps les exercices de la retraite pour tous ceux - 



'«^ïiisont eiîiployës aux ira vaux pabUcs. Xe P;'CadoIîli}^ 
bàrnabite , les prèchoit dans l'ëgKse de SaiBië-Fi^ançoisé^ 
^ ks fibbés Cappelloni et Anniviti rempiissoient la mèhie 
foQciiim, pour les femmes dans Tégliae de Sainte-Marie 
desMiraciefi, Les processions et les confréries recommen- 
cenU Nous «tous Heu de croire que quelques beaux es- 
prits Auroal pitié de notre simplicité. En attendant, le 
peuple reprend avec joie ces habitudes, et les genâ les 
plus sages trouvent que c^est une. fort bonne philosophie 

. ae lui redonner ces institutions et ces usages que la piété 
«MNBsacre, et qui rappellent dans le cœur d« Thorome et 
gravent dam sa mémoire des vérités que tout tend à lui 
fiiireoubli^« 

Paris, ^u mois de juillet de Tannée dernière y lorsque 
le Pape et oit .captif & Fontainebleau j, et que rien rie poo- 
▼oit encore faire présager sa prochaine délivrance, M. le 
comte Juies^César Ginnasi lui fithommage d'une gravure 
représentant le couropnement de la sainte Vierge, d'a- 
prài le tableau de Michel-Ange. Cet ami des'arts ne crai» 
gait point de faire Relater son zèle et son respect par dette 

^.^«[édiQ^^e q^ue Ton j^eut regarder comme uniqqe. Nous ne 
sonimes pas dans u'^ temps où on se presse beaucoup pour 

, bonorm: le' malheur. Il envoya sa gravure à Foiltaiti#« 

.bkau, et en fit distribuer des exemplaires au Pape bt 
âui^ cardinaux. Le cardinal Brauoedoro fut chargé de 
Vûa remercier au nom de S» S. , et le fit. par une lettre 
que M. Ginnasi conserve précieusement, et qui atteste 
.J. estime qu^on faisait de lui et le prix qu'on attachoitrà 
«on présent. M. Ginnasi a plusieurs de $68 parens dansla 
prélature/et leur fidélité ne s'est jamais démentie. Sa 
gravure, qui est fkile avec beaucoup de soin, porté la 
menUon de la dédicace au saiut Père avec la daté de a 81 5. 
Cette époque rehausse le mérite d'un tel hommage. Cette 
rgcwfXLv^ se vend che^ RemQissenet,.et au bureau dti 

..JournaL ^ » 

SAiNT-PoL^t'llB-fLÉON. Puisque les anciennes villes 
^iicopalw font valoir leurs droitsy ceux de Saiat-Pdl- 



dé^Lëon peuvent bien aussi ^tre mis dans la balance. Sun 
siëge ëpiscopal ëtoit fort ancien. li rénuontoit au te^ips 
de Childéberty fila de Clovis. Le palais épiscopal a ^é 
Gonseryë. lï ayoit été dësigné pour la rëâidence de la s4- 

. nâtèrene de Bennes , et il se trouve tout meublé. U a été 
distribué de manière^i loger l'é^éqae et a servir en même 
temps de> séminaire. La Oatliédrale est belle et en boa 
état. M. de ia. Marche y tiotre dernier évêque, av<»t fait 
construire un collège qui est également en âat. Ce prélat ^ 
qui est mort à Londres, a honoré son siège par ses vei*tU6^, 

' et a joui de Testime des étrangers aussi bien qoe dr-nes 
compatriotes. II éloit à la tête des .secours que lé gouver- 
nement anglois donnoit aux prêtres François. La partie 
du nord du déparlement d|i Finistère Téclame le fêta* 
blissement d'un siège épiscopal. Cette par|ie est élpig^iée 
daQuimper de vingt a vingl-cinq lieues. Les yiU^ 4^ 

' Sàînt-Pof, de Brest, de Morlaix, les, paroisses, dq Bus- 
Léon^ les lies d'Oiiessanty sont toutes intéressées à ce ré- 
tablissement. L'ancien évêché de Quimper éloit fort 

'étendu par lui-même, et. cette ville, placée à Texti'émîté 
du département, n'est point, dans la saison des plui^V 
un centre commode pour ks ecclésiàsliques qui bajbit^i 
Ia.çp(e^(iii nord» Les chemins ne sdiit pas u^c^es^éik-lé^ 
langage, comme on sait, n'est pas tout-à-fait| le même^«. 

IMadrii». Xe tribunal de la nonciature a repris }ci 
•es fonctions. M**^* Gravina , nonce de S. S. , reçoit fi^ 
: quiemm^t deë «dresses des corp eçclé&tastiqnes pdttt 
;. j^votestier de lepr attachement au Saint-Siège, et de lèhir ' 
joie do^Télabtissement de l'ordre. • 



Nouvelles polïtiq.ues. 

. Pams.' Le 19, à^ la distrtbation des drapeaux, 1a chaleur 
étoit excessive. Après la messe , et lorsque les troupes ont 
commencé à défila, S. M. , vojaat tout sdo enioursge âé- 
eouYftrt, dit avec., une c<iréiiie.JbQmç.aux.^éiiérai)Xi^4t aux 



^ 



•(5x9) . 

officiers: « Messieurs^ îmit^z-moi, couvrez-you^ ». Cepeii'^ 
4atit 9 toutes les fois qu'an chef dé corps ou ud drapeau pas- 
soit, le Monarque réndoit le salut ^ ti tout le mbivae suivait 
ce mouvement. 

— M*^** la duchesse d'Orléans a débarqué k ChAlons-aur- 

Saàne > et est venue à petites journées k Fontainebleau , oii 

'elle est arrivée, samedi dernier, accKuapacnée du duo son 

époux. C'est là' qu'elle a appris la mort de Ta reine sa mère. 

— S. A. S. M"*- la duchesse d'Orléans, douairière, 'ac- 
compagnée de M., le chevalier de Graves, ancien 'ministre 
de la guerre, et de M"**- la baronne - de Talleyrafid, s'est 
rendue^ le 19, dans la matinée, à Fontainebleau au-devant 
de M»"*, la duchesse d'Orléans, sa belle-fille ^ pour lui offrir 
' des consolations sur là àit)rl de la reine de Sicile* . 

. -—^ LL. AÂ. M. le di^c et Mbm. la duchesse d'Orléans sont 
arrivés , le «sq ^ à Paris , avec leurs ehfàns ^t leur suile^ 

— M^*"- le duc d'^Angouieme et M8^ le ducde Berry sont 
p^iis, le ao, à huit heures du matin, pour le château de 
1 Coœpiègne ; de là M<^' le duc d^ Berry se rendra direclemeut 
* k Strasbourg , oè il attendra l'arrîvée prochaine de son au- 
guste pcre. M**"- le duc d'Angouléme est de retour a Pa^îs. 

— *M<' le prince de Condé et M^»". le duc dé Bourbon sont 
partis , le 20 , pour Ghiustily , cKi ils se proposent d^ passer 
quelque temps. LL. 4^^ 3S. habiteront ie petit château, H} 
ghatid chameau étant ff^^ixJeahkr^mem^ééKMh^f^oj^M notre 
miwféro TÙII^ du 4 }mrh dernier). 

YienkÈ ( Autriche ) , // ê0piembre\* La dépouille mortelle de( 
. la. feue reine des Deux^Siciles a ^feé transportée, le g* de te 
mois., ttstpt hedres du «oir, idti châtteâu' de Z^endorf dahs 
Péglise paroissiaheAiu OtflaiS ; les fourfiers'ec upe partie de ja 
^Ur dot accompagné le iooâvoi. Le curé de la, pi^rois^e^A îEait 
ensuite les prières et les. cérémonies; ordinaires. 

Hier, à sept heures du-matia/lo oûrps de. «etse princesse 
a eié exposé dans l'église , sur un lit ae pMVde ,' et à dix 
^ heures 00 a, chaoté le, Miserere^ , 

A trois heures aprë^ midi, le Oeenr a été porté solennelle- 
ment dans la cbapelfe dé Lorelte de Téglisç des Augustins^ 
«Il les mitrailles k Végti&d métropolitaine dans lé caveau daJa 
cour.. .. ' 

'" La'Cèrémoifi^é'dèS'ic^érattles a commencé à pinq; lieiicâs. 
On a transporté le corps dans l'église des Capucins, ou la 



< Sao ) 

éiréMOnSe de là aipatlvre a été fiiite en présence de LL. 1M|« 
let de toute la cour : on Ta ensnite déposé dans le caveau 4e 
la famille impériale, à côté de rimmorteile Marie-ïhérese « 
mëre de la pnnceise. On sait qu'elle étoit la dernière qai restât 
encore des filles de cette impératrice, et qu'elle avoit épousé, 
en 1768 , le roi de Naples, Férdioatid. La fin de sa yie a été 
fort agitée. Cette princesse étoit tante de l'empereur régnant, 
ainsi que de M"**- la duchesse d'Angouléme* 

La perfloatteqiii s écrit su rëdactevt relativement atft Mémoires ntt 
fUiitoire éetléêiaêtûfue du xriii'. sièeU, qui a daté sa lettre d'an 
hameau ^prèê de Pfaney^ U 8 septembre y et ^ai Ta Mfpée des lettfca 
initiale» 6. D, C , eU priée 4a donner ton adiresae. L^aatanr des Mé' 
moires la remercie de ses oiMcrratioas et de ses eons«ls» et e'eat ponr 
se mettre en état d*en pitoftier encore , qu*il voudroit nouer avec eUa 
une corréspondanœ qni tonmeroit an profit d« l*oavr^e. D^â il a 
rempli, sans la savoir, la dëftr de M. G. D. G* relativement à la petts 
de Marseille, et cet article est d^ écrit. Quant aux autres points» il 
désire s^entendre avec un homme estimable qui parott joindre le sèle à 
riastruction. Il lui foroit part de ses doutes, et reoevrolt avec recon- 
^ Doissanoe les autres avis qu'on voudroit bien lui transmettre. Il ftit 
cette demande avec franchise, et il espère que M. G. D. G. voudra bieu 
lever le voile qui le couvre , et achever ce ^'il a si bien commencé. Sa 
lettre a inspire la désir de le oonnottrc plus particulièrement. 

'Il I — — I I ■ Il I M ■ I l < . ■ I 

AVIS. 

Las abonnés doiH l« souscription «xpira le ao octobre v sont pnéi 
de 'Vanlotr renouveler sans délai s*îls ne veulent pas éprouver de imacd. 
Jfùus les, prions en conséquence de ne pas ôwiettre de nous faire pae^ef- 
en même temps iiae ths adresses ^|ci sert d'enveloppe a chaque. numàroé 
Geite attention da leur part nous évitera des recnerches et des erreui» 
. aux<)uelles la parité des noms, et Pindication inetacte des lieux dm 
poste donnent lien : il fout avoir soin d*alninahir les kttfiea et l'àr^ 

Sent^ sans cela, rien lie nous parvient. %ge prix àe la souscription ett 
e S fr. pour trois mois, x4 fr. pour six mois, et :»5 fr. pour un an, 
franc de port par la poste, pour toute la France j et pour les pajs hors 
du royaume, 10 fr. pour trois mois, 17 fr, pour sit mois, et Si fr* 
pour un an. On ne reçoit d'abonnement ^ue des ao avril, no juillet, au 
octobre et ao ianvier. 1 

ERRATA. . • 

Au numéro XXXM, article Faienee, M. l'abbé La Sève, Hsmt 
M. l'abbé La Devè^e. 

Dans le numéro pécéd«nt| psfa Sea, 4ign0 lO» ^liauda Vallâ» 
iiista f ValU« 



( 5^» ) 



MAJfPEMej^T dû Varchey^êque de BaUimore , pour la 
délivrance du Pape» 

Lïs cm de joie que nous avons pousses eu £u-« 
rope pour le retour de Tordre et dç la paix put rer 
tenti jusque dans le nouveau monde ^ et T^lise d'A« 
merique y a repondu par des aeclamadons. On peuc 
être curieux de savoir comment, à une si grande dis*-, 
tance des lieux 9 et dans un pays où le protestantisme 
domine, on parle et on juge de ces grands événemens 
qui nous étoiment encore et qui nous conspjent. Lç 
Mandement de M* Carrpl est d'ailleurs bien eèrif, ç^ 
nous avons cru faire plaisir au lecteur' en li& oomsavtr 
qvumt une traduction de cette pièce, que nousavom 
reçue depuis peu , et où- nous avons trouvé dès n^ 
flexions et un langage tota-à^fait di^es d-un ^véque 
sage autant que zélé f • 

. « Jean , par la tniséricorile divine et la grfloe du Saint» 
Siège apostolique, arche v^ue de Baltimore, inos chers 
frères les ûièlté de notre diocèse, salut et béiiédicti<ni 
enN. S. J. C. 

i> Nos très-ch^rs frères , pendant de Içngiiw années 
la sainte Ëglise catholique a gémi sur les souffirances et 
la captivité de son chef visible , le successeur de saint 
Pierre, et le vicaire de N. S. J. C* sur la terre. Cha^ 
que^our , dans l'auguste sacrifice de la non velle alliance^ 
nous oSirions au Tout-Puissant nos humbles plrières peut 
là délivrance de son serviteur Pie ¥11, et pour qu'il 
pll^t à sa ttivine.' majesté de rouvrir uue libre commu- 
nication entre le saint Père et le peuple chrétien corn- 
plis à sa sollicitude paternelle. Réunis les saints jours de 
TQmeILVAmidelaR.€tduR.^^.^&. X 



. ( 322 ) • 
âimanclie, nous rëpéiîons avec plus de ferveur encore 
notre humble prière / et avec la ferme confiance qae la 
divine bontë daigneroit enfin mettre le pren^.ier pasteur 
dans une situation qui lui permettroit de nourrir le 
troupeau du pain d^ la doctrine , de l'instruire dans la 
science d\i salut aussi bien que de rëdifier, en- conli- 
nuatit de donner d'ëclatans exemples de patience, de 
résignation , de nagnanimité^, et d'une confiance sani 
Jx>rnesdansJes promesses laites à celte» Eglise, qui a été 
racbetëe /7ar le 9ang du Fils d§ Dieu. Néanmoins la ri* 
^oeur do la captivité du chef de l'Eglise s'étoit accrue. 
De nouveaux obstacles ont intercepté toute correspon- 
dance entre sa Sainteté et ceux qui ont besoin d'avoir 
repoura à lul^et d'être guidés par la sagesse de ses con-> 
sdis. Des provinces , des pays entiers sont dénués de pas- 
teurs. L'intégrité delà doctrine catholique, le mainiien 
xle la discipline ecclésiastique se voyoienl exposées^ à là 
«iîotatice, aux attaques, de leurs ennemis déclarés ,.«t .en 
4âtiger . de succomber sons les artifices d« vicieu^jL se- 
4uel^ur9^ L'incrédulité levoit le front; déjà elle osoit 
pri^dire, elle se croyoit prête à effectuer la x:hute de la 
chaire, apostolique, du siège de Pierre, et rextioctioa 
de^.ce^t^la.tâote^ himières, qui,^pMisLlft^ftiss.an«e du 
chriâtiantsitne jusqù^au temps présent, ont éclairé et di- 
KÎg^J^s eîncères amis des vérités évangéliqaes, leur ont 
fait découvrir le sentier du salut, et s'allacbe à eetU 
Sglise, 4e laquelle il a été djt que l'esprit de vérité 3e- 
voit i4>ujçlur94ivéc elléJMsqu^à la cat^sammaiion de» sii^ 
vies (i). 

» C^tte assurance et I^.iiomhreuse$ promes^^ sorties 
ie K bouche de l!iplaillihilité même, fuv««it> notre sou- 
tien et notre consolation au^ilieu desaenip^les dont 
lifpit assaillie la bjirquîe de sauitPieiTe, c'esjL-Mire, la 
stabtUté d^ premier épiscopat , et cette roçhe mystiqu* 



(i) Mattli* KJiiîUé 



( 5^5 > 
•ur laquelle rEgIis« a éié bâiie. Gûmblen dcf îiAè avoti94 
nous été témoins des orgQeilIeubes yanteries dà Timpiété? 
combien de fois avons - nous entendu dire aux* ennemis 
de l'Evangile y que le véritable Pontife, atsis sur la chairs 
de Pierre , seroit le dernier successeur (iu prince deb 
apôti*es; que la foi qu'ils avoient prèchée, la -foi oàthor 
liquè, objet de t<ant d'attaques , de tant de calomnies et 
d'amers sarcasmes , seroit enfin efiacéie de l'esprit t}èfc 
hommes? Permettez.- moi néanmoins, lios très^^ohers 
frères, de me réjouir avec vous de votre fei'mêté et'de 
votre inébranlable confiance dans ces paroles de Jésn»- 
Christ a saint Pierre : J^ai prié pour vou» ajin qufi voiré 
foi ne défaille point. Lors donc que iH>u^ set^% eari^ 
i»ertiy ayez soin d'affermir vos frères (i). L'éternelle 
sagesse,. pour dçs raisons impénétrables à l'entendetnenl 
•Immain , et peut-être pour faire;éclater dailantage tt 
divine bonté, €i dooné la ibrce aux raéchans. pour l'ac^ 
oompiisseraent de leurs sacrilèges desseins, i^e &nsllism€^ 
toujours inconséquent , et l'incr^ulité , souà le masjqu« 
de la raiàon et de la philosophie , s'étoiedt vainemenl; 
:^antés que, libres de l'esclavage dç» lois, et soustraira 
au joug religieux^ jhiLallaientdéJiFrer le ^enr^thumain 
des terreurs d'une révélation prétendis; dissiper lestér 
jièbres des préjugés et des vieilles, erreurs, ejs poser au 
mépris de» hommes toutes ces folles illusions , et (car 
c'est ainsi qu'ils osoient s'éjçpriiiier ) mettre' à découvent 
l'idolâirie de la doctrine et du culte de l'Eglise i^nftaino. 
11 étoit naturel qu'ils fussent fayorisés dans ce$ crifni** 
nelles entreprises par les passions d^ ceux 4{ui youloient 
s'y livrer avec impunité et sans remords. Il faiit le dire, 
l'autorité civile s'étoit liguée avec les incrédules. Celle 
de l'Église, qui n*agit que sur les conscience, n'in^p^ 
ifoit plift de crainte, car la voi^ de la conscience! n^éjLoit 
plus écoutée. Toute facilité éloit accordée ppur* assurer 

- ' ^ y 

(i) L«o,'XXT]. ■,.':. î- i 



kiaaccis de rirr^igion , et inetlre dan$ le joor le ptttê 
fa^ori^Ue Ms prétendus avantages d^unè srupérioril^ d^ 
«8D», de savoir^ de talens et de raison. On mutUolt, 
én.altëroit les. mdtfu mens des siècles passes, onfalsifioit 
riiistoire sacrée et profane pour avilir TËglise de Dien , 
tC dénaturer les vies et le sacré caractère du vicaire de 
Jésus-^Chrkt. On donnoii la torture, au texte des saints 
ira^es, pour y trouver des contradictions, des absnr* 
diléa^qiti les rendissent l'objet du mépris, et dégradas^ 
•0nt cette antique religion, la seule qui', par sori lé-^ 
«oignage uniforme ^ npn interrompu en faveur de 
leur divine autorité , s'est établi un droit incontestable 
ji. ji#tre plus haute vénération. 

)». Apres tou^ ees efforts do fanatisme et de rinôiptdf^y 
l'Eglise catfaoliqiie attaquée ai violemment a-t-elle sbct 
mxnï^l a'iKt^il opéré quelque changement ou quelque 
-▼arialion dans sa croyance? a^-t-^eile^accommodé sa doc^ 
tnae k ta politiq^ue humaine, en faisant le moindre jsâ- 
«orifice de t'indépendaiiee qu'elle tient dé ^sus-^Çhristf 
ii*t««lle assujetti ses dogmes, *son culte ^ aucun point es.-^ 
«aentiel de sa discipliixe, aux; cc^prices, aux intérêts ciian«- 
geans d'Iine. autorité mondaii^e? a^tron'i liii4*epi:^Hd^ 
-le crime de s'être soustraite à la supi^matie de Fèvéqae 
<de flonie^ lorsqu'il a été dépouillé de ses prérogatives 
'teniporelles , arraché k son siège, traîné .captif dans une 
contrée étrangère, dana la vaine et coupable espéi*aiice 

3 ne le respect inspiré par son éminent caractère seroit 
OmBé sou» les humiliations done l'abrauteroient ses op* 
•presseurs? I^e contraire n'est-it point aïTiyé , jet la vénéra* 
ttion pour sa personne ne s'en est-elle point accrue t Au 
moyen de la grftcede Dieu et de Tinfluencedu divin Es* 
prit, tes fidèles disciples du Sauveur n'ont cessé de re- 
oonnottre le saint Père pour le premier et le <;hef des paa<^ 
teurs, non k cause dé 1 éclat qui^ antrefois, environnoit . 
^"s sublimes fondions, mais parce que le fils de Dieu l'a 
Investi comme successeur de saint Pierre d'une supréma- 
t^ d'honneur et de juridiction sur toute l'Eglise. Non^ en 



( S>5 ) 

nucun. Jes poinlB.dociruiapx il Q>iid fait dé cobcjemEOB} 
ai au poi^oîr biunain ^ rli à b lerreur dotit il iféioiX Armé^ 
Ni les insaltes^ ni ropprosskm ^ Tinjastice, la itpaHà^ 
tipn ou les menaces , niWrigaQars da la captivilë ou les 

Îirooiejség ii'onl eu de pouvoir sur le^ fidèle Ticaire de 
ésus^Ciiristy où aar son vtfuérablb prëdëceasenr. Pëttl^ 
être que depuis 1» première et ëtoiinante propagation dtt 
cbrisiianisme, et ses rapides progrès dans tons les pajs^ 
du nionde connu, depuis len temps aposloliquea au- 
cune époque n'a ofTert rien de si ëciarhint^ rien depids 
propre à ranimei^ la foi ehaïf celante, à raffermir le cnré»^ 
lien timide, et à oonBrnier tous les hommes dans une 
ferme croyance, et dans une confiance sans bornes uux. 
promesses du Sauveur. • 

» l^es souvenirs des temps anciens ponveient faôre pi'é- 
Toir Tbeureuse issue de cette lutte entre la foi et Firrëli^ 
gion , entre la vertu et rimpiétë, 'quoiqu'elle fût ent'élofH- 
pée d'incertitude, et qu'on ne pûl deviner la itumière 
dont celte oeuvre s*aecbmpliroit. La fureur et la Ikfine 
aveugle dont éloîeiJt énflammëe les'ennemis dérEvftngîl^, 
leur taisoient renouveler les seè^ sanglantes 'd|s prc^ 
miersâgeA chrétiens* D« vënërabl'es évèques, les prJtrel» 
du sanctuaire, les ministres des anteby des vierges chrë* 
tremiesyAMent an'acfià 'i tegf^ sditsteBretraileeét à U 

Î)r ière ; des $ervitéur8 de Dieu de tous les états et dé feutès. 
es conditions eûnfessoient la foi au përil dé leur vie^ et 
si partout les seèiles ne furent pas également sa^glantes',^ 
et les meurtres aussi nombreux , il n'est guère dé eontrëes . 
catholiques qui n'aient plus ou moins vu bannir où disc> 
perser leurs plus respectables pastefurs, dévaster leofs 
ifglises, confisquer les biens qui en fàisoieni }a dotaitiàn, emr 
un mot exécuter, sous toutes sortes de formes, ce que pi^ot 
la scélératesse sttr les victimes de la persécution. Néa»'- 
moins au milieu de tant de calamités, le fidèle, animé de 
la foi , fut Gonsolé pat Tespërance que lé sang de tant do 
martyrs deviendroit une semence de chrétiens, et qu'en, 
récompense de l'héroïque sacrifice qu'ils ont fait de leui: 



( 5^6 ) 

payt^, de letii* Fortuine et de leur tîH nie Seigneur aug-' 
menteroii tous les jours le nombre de ceux qm doivent 
étremuvén ». En souffrant, et en mourant, ces illustres 
TÎctiYiies de leur devoir ^ ce» courageux cliampions de la 
foi offroient leurs prières fervente* pour la reslauralion 
de. la cUè de Dieu, cW-i-direy de TËglise catholique, 
par l'immutabilitë de la foi^ et le maintien du i^ouverne- 
Aieot de TEglise sous la suprématie de l'ëvéque de Borne. 
» Voyant donc dans les ërënemens dont nous avons 
^\è. témoins /la confirmation manifeste des proinesses que 
Jésus-Christ a faites de prolé'ger éternellement son Bglise, 
et Taccomplissemènt de sets prédictions , seroit-ce en noin 
une présomption téméraire d'entretenir la consolante 
espérance, que nos frères d'une autre comnkinion, frap- 
pai comme nous ie sommes de l'éclatante faveur du ciel 
dana le maintien de la chaire apostolique, seront porta 
i exatniner av«ec attention les causes, les progrès et les 
conaé^ibences de leur séparation de cette antique société 
chrétienne qui , encore aujourd'hui, comme cela vient 
.de se manifester, jouit par droit d'héritage des bénédic* 
lions gromises par so# divin fondateur., c'est-à-diré, de 
l'unité dans la foi et dans le gouvernem'entjBpiritnel, de 
la succession apostolique, d'une visibilité qui n'a janfiais 
été ôbsibrcie; qité par Cj^nséqueiit il'e^ cfaTi* que cette 
.église est revêtue de tous les caractères qui distinguéut 
TEglise véritable, de-laquelle on ne peut se séparer sans 
tomber dans le schisme. Puisse la pacification de l'Europe 
itre aussi dans les desseins delà Providence, l'heureuse 

Ïériode oi'; le pasteur céleste doit ramener au bercail les 
rebie qui ne sont point de sa bergerie, afin Quelles 
écoutent sa voix, et qu'il ny ait plus qu'un troupeau et 
un pasteur (i). 

> Nos chers frères, nous avons passé dès jours et des 
anàdé peiné et d'anxiété; car quoique nous n'ayons point 
perdu de vue là promesse de celui qui .a dit que son 

(i) Jwn, m, i6. . 



(5^7) 
Eglise élplt bâtie sur ]a pierre^ et qiie Tes portés ^e l'enSir 
ne prëvaûidroient pas oonb'e çlîç, néâûnioinà nou^ ne 
coanoissions ))as le terme qu'il aroit marqaë pouri^otré 
châtiment, ni celui oà il daiguerbit hms^ faire miser i-^^ 
corde. Ce terme est arrivé, et nous sommes obligés par 
devoir et par sentiment à le célébrer par des actions de 
grâces ef.Ies accens de la prière. Je yous., ai rassemblés 
aojoardTiuî pour acquitter ce devoir sacré. Onos chers 
frères 1 puissent ces témoignages signalés de la bonté dn 
Seigneur faire sur vous une impression durable! puis-» 
sent les événemen9 admirables , que la main de Dieu* a 
dirigés, rester profondément gravés^dans votre mémoire. 
Car ce Jour est celui que le Seigneur a fait. Quilscit 
pour nous un joim clèjoie*et de mintejubila^ion^ ' - 

A ces causes, nos très-cbers frères, en^vou$ eng/B^atJt 
à réfléchir profondément sur la, spgesse. des voies de la 
Providence, dans le» moyens qu'elle a- employés poui: 
donner f conserver et assurer la perpétuité a son .Eglise ^ 
et pour .maintenir*^ malgré toute opposition u\oï3dai)Çie> 
le siège apostolique de saiut Pierre , il nous, a paru conve- 
nable et nécessaire en signe d'union, avec tout le .moud* 
chrétien, de manifester par un acte publi<; et solennel, 
notre intention de çpftébrer rhei^réux. rétablissement de 
sa Sainteté Pie Vil dans les prérogatives de se fiante di- 
gnité, ainsi que dans le gouvernement de Tadministrir- 
tion de l'Eglise catholique. Ctet pourquoi, dimanche, 
i**". juillet, immédiatement après ta célébration des 
saints mystères, il sera, dans l'église de Sâint-Piei'fe de 
Baltimore , chanté eh actit>hs de grâces un' Te D^unt sok- 
Jénnel, suivi de la bénédictjpn du très^saint Saorei^ent; 
Dans les autres églises de cette ville et dû diocèse^ le pré^ 
sent Mandement sera lu le dimanche qui suivra sa l'é- 
ceplion, et le Te Deum sera pareillement chanté, ou 
psalmodié avec la pî#té convenable. Nos vénérables iiières 
les pasteurs des congrégations respectives, sont chargée 
de l'exécution dès présentes dispositions. Que le'pèrt 
Tout*puissant et l'auteur de tout bien naultipliesed giacee. 



étseslrëiiédictîohs sur TEglise universelle, Qt* 5pëoraleiiTeiit 
for cette petite partie du troupeau de Jésus-Ckuisl ^ él^ibli 
dans pes ËtaUrtlnia. Ainsi 8oit-ii* 



NOVTELLSS KC.CLÉSIASTI^VSS. 

• ltMrB*^< S. a dai^é accorder à M'^'*. Guérrieri^ ar* 
ehe^èque d*AthàD^,Ta coadjutorem, a?ec la future sac- 
cesaicn ,* de la charge de aecrélaire d'JBtal de la aacrée 
Tongrégation oonsistflriale^ dont eal actueUement pourvu 
M'^r- Negroui. 

~La chargé de^-pronoteur de k foi âi été doitiiée i 
M. ravocat QiTalli. 

— Lundi dernier, 29 août, pour la première fois de- 

Î>uis cinq ans, il a été tenu chapelle pdpàle dans le pa- 
ais Quirinal, pour l'anniversaire de PÎ, S. P. le Pape 
Pie VI de sainte et glorieuse mëmofre! Lé même jour , le 
service a été célébré dans la BasiKque du Talican^ 

.^ Mfr. lecardinal Gale£S, secrétaire des pioce^^ et ne- 
(guStes, a pris possessidn , dinasTnohe s8 tfoût ^^e U pro- 
tectorenè de la vénérable àrcb[i*c\9nfi^e de Notre-Dame 
fjlel Carminé. 

, — Le jour de saint Augustin > vers midi et demi, S. S. 
s'est rendue au monastère de Sainte-^Lucie iii Setci de 
Tordre de Saint-Augustin , où il fut reçu par le marquis 
del Drag4, député du monastère, et par M. Mattia Fortu- 
nati, confesseur ordinaire d^ couvent. S. S. y célébra le 
saint sacrifice de la messe au grand autel ; après a vdr en- 
tendu celle de M*^'- Gallerati, son chapelain, elle daigna 
admettre toute la communauté è Thonneur de lui bai- 
ser les pieds, et d'après la demand%des religieuses, ré- 
tablit la clôture. En retournant à son palais ^ le saint 
Père visita T^igii^ de Saint-Laurent, in Panepèma, et 
ëtant 611^ 4^UM^hmonastèré, il admit également à lui 




hùiscr lo^fMe^s, les religieuse. ttd*autreAp6rsona^sdi$»> 
tingut^es qui s'y trouvoidnU 

•^ Le dimancfae 38 août , k la defâànfdé A^ûn perso»» 
tiage cofisidërable de là n^lion Françoise, il fut iéUbvé, 
dam rëglise de Saint «Lonia) une gifand^mesi^e , et chante 
un 7h Déum en actions de grâces de l*heureuse resiau<« 
ration de S. M. Loms XVIII sur le tt^e de France, 
fii^n ne fut négligé .pour donner i oelte auguste céré<- 
monie la sdlenniië et la magnificenee coiiTeiia(ble:i< Cette 
smperbe église, él^aiàment décorée et illuininée riche- 
Tnent, offi'oit aux nombreux apectatenrs un coupd'œtl 
délicieux. La musique à grand orchestre, de la com^ 

})osilien dp célèbre maître Cavi , fut d'une exécution paif- 
àite. Parmi les assislans on dis(uiguoit le roi Chades IT 
et son épouse, )a reine d'Ëtrurie et, son fils; S. Exe. 
M^*"- Cortois de Pressigny, amba^siadeiir de France; 
M«^'- Salaqion, évéque d'Ortosia; M*^"» l'évêque de Per- 
game y M. Lethier , directeut de rac^démie de France , 
et ses élèves. ^ 

Fâ.ris. L'ordination dernière A été faîte , à Issy, près 
Paris, dans la chapelle 4e Lorette^ MaUon de la So- 
U$udeyfj\i',dy^J^o^\ciaX de la Congrégation de Sainte 
£alpicie« iB .y a ^eU^ quatre prétx^ pouii l/er-diocèse do 
Troyes, un pour celui dt ïiordeaux, et un |30ur celui 
d^Orléanst Celte ordination a été faite par M*^'- Tévêque 
de Troyes, et non par M«'- révêquèdéCîermont, comme 
J'a prétendu un jotjrnal politique. 

•ii- Un des premiers soins de S. A. S. M**"* le duc dX)r- 
léans et de S. A. B. M"*'- la duchesse, son' épouse, en a\*^ 
rivant dans leur palais, a été d'j' faire élablir une cha- 
pdle-, en attendant qu'on pût y en construire une. M. I0 
curé de Saint-Roch a été invité par LL. AA. à vcn'îir 
choisir le local le^ plus convenable pour celte chapelle 

Îrovisoire. Elle s^ été établie dans l^a salle du ci-devant 
Vibunat,, et de suite bénie par M. le curé avec les ce* 
irémoni^ ^];dinaîr^. il y a célébré k me^se, a laquelk 



( 33b ) 
«lit assisté S* A. B. M*"*- la duchesse ^ et la princesse sa 
b<^lle-sœur. 

. . A]]]i£NS. On a vu îd avee plaisir que M«^ réféqfuc vient 
d'ouvrir un pensionnat ecclésiaetiqub dans la belle et 
vaste abbaye de Saint^Acheul, située à un quart de iieue 
de la ville. 11 se propose, dit-on, de (fonBer cet établisse* 
ment à une réunion d'ecclésiastiques,donl il a.déjà éprouvé 
le sèle et les talens dans la carrière de réducalion; Pn 
s'occupe actuellement de faire.au local iea diiapositions 
nécessaires. On espère qu'il ^era bientôt en état de rec»'»- 
voir les élèves, et que les étude» poorront.y comm^neer 
le 17 d'octobre prochain. 

Vienne. Suivant ce qu'on mande de celte ville, la 
bruit court que le souverain Pontife doit mettre sous les 
yeux des députés du congrès un plan d'orgabisation pour 
l'église d'Allemagne. 



Mémoihes pour seivir à T Histoire Ecclésiasti(]ue pen^ 
:' dant^le i8.^.. [siècle. 

•SECONDE ÉDITION. . 

.. Il etxjçmm ^-^ot^xam qai loflient à' Itâstofîèrt;, et-ittHoat i 
rhistorîea^ecclésiasti^ae-i une mâtiërè pins abonda aie que le 
siècle qui vient. de finir. Les événemeas s'y pressent , les com- 
bats s'y succèdent avec rapidité, les orages y sont vifs et 
fréquens. L'Eglise, encore aux prises avec un ennemi ou- 
vert ou caché, en voit s'élever un pli» déclaré, plua puis- 
..saiit et plus terrible. Des attaques, inconnues dans les #ges 
précédens, éclatent de toutes parts, et sont- suivies avec ar- 
deur et opiniâtreté. Ce n'est plus, comme autrefois, l'un, ou 
J'autre des dogmes religieux qui est contesté ou altéré,. c'est 
toute la doctrine du christianisme qui est méconnue, c'est le 
^ corps entier de la révélation qui est ébranlé; et cet^e nou- 
velle espèce de guerre, plus dangereuse sans comparaison 
que toutes celles j|ttî ont précédé, réunit aux artifices et aux 
moyens des sectaires anciens, des moyens plus puissans en- 
<^pi*e,Taudace^ la force ouverta:^ lateri^eiir; le^ prisons, lea 



ééhafauds, et tout ce déluge de calaosUés o^ neùs arons Ta 
la Religion et FEtat presque engloutis dans un commun nau- 
frage. . . 

ijes Mémoires que nous annonçons offrent d'autant p1u9 
d'ialérét , que les faits qu'ils retracent sont plus récens. On 
alocie4L se rappeler des événemeils auxquels nous touchons 
encore y pour ainsi dire. On est bien aise de voir comment ils 
se lient avec ce qui se passe sovs nos yeux. Témoins des ef»- 
fets, nous sommes curieux d'en découvrir les causes > et de 
«nivre la cbaîne qui doit nous conduire jusqu'au point où 
BOUS noas trouvons. On se plaît à entendre parler de person- 
nages dont les. noms sont cilés souvent dans les eon versa- 
iionsy oadbnt les écrits garnissent toutes les bibliothèques* 
Qu se retrouve dans un numde avec lequel on est déjà ^ en 

3[uelque sorte, familiarisé, et l'on est avide de connoître à 
bnd des hommes dont la renommée nous a transmis les tra- 
vaux, d'en apprécier le mérite, et de s'assi.<>rer s'i||s ont été 
heureux i)n préjudiciables pour la société.. 

Cependant, par une singularité qui a déjà été remarquée , 
l'histoire de l'Eglise, dans ces derpiers temps, est peu con- 
'i$ne,*8oit que cela tienne à on peu 'd'insouciance, soit qu'il 
faille en attribuer la cause à la difiBcuhc de se procurer des 
notions certaines sur des faits épars.daps une foule de livres^ 
sans liaison entr'eux, et présentés le plus souvent d'une nia- 
niàre incomplète et partiale. C'est. ce qui est arrivé princi^^ 
lemeot pour .rflistoire ecclésiastique du xviii^. (siëde. Les 
révénem^ens de* cette éffoque^'âflroiant point ité jtMqu'ici rén^ 
nis encùrps. Ils.étoient dispersés dani des mémoires , des 
.brochures ^ dea journaux, des recueils de toute espëee. Il faU 
loit compulser ces écrits divers, comparer les récits, les éclai- 
rer Tun par l'autre, et tirer la vérité du milieu des nuages 
dont on s'efforçoît fréquemment dé la couvrir. Il falloit pré* 
«sentec un ensemble , un ordre, une liaison, qui fissent un 
tout de ces parties hétérogènes, qui offrissent au lecteur de 
la suite etile l'intérêt, et qui fixassent ses idées sur les hommes, 
sur leurs ouvrages et sur les faits^ • 

C'est ce qu'a entrepris l'auteur .des Mémoires que nous an- 
Bonçons. Il a rassemblé à grands frais, et avec soin pendant 
.plusieurs années, les matériaux de son travail; Outre les grandes 
.collections qui eulroient naturellement dans ses recherches^ il 
.a consulté une foule d'écrits de circonstance, de brochures, 
,de pamphlets, qui ponvoie^t jeter du [onr sur l'époque qu'il 



(551) 

«?ôU a piroevnr. La Iklé êemh de ces éetîfiveioiBierbrt.pimt^ 
être c^ui^ qi|i ne yoienl q^uele fésultiit, el qui o» coottdl«re»|t 
pas par qaeJs moyena et quels efforla on y est parveoo. Vtm* 
Itur D^. «»et assyréUMulr pas de >aatanee à pfodaseev se» re« 
«berçiiea, et ne pr^eed pa» esagérer le nérrie deaeo ne* 
vaîl. U yeal seuleasent.qMOB, aoît bien eouvaiocu qs/U »'a 
poiiat épargoé ses peines pour blee dteiMer la Tétité, poot 
ma rk|a laisser passer d'î|PfV>rianly el pe«ir «eitre dans tm 
récîu toute reMCliiude et IlmpartiaKté désisaUe*. 

Sea.ouTrage pâret» en 18064 sons le ftSlee ^ jtfaaaomsa 
ppur mtffir i PHiêiùliM ^ctUsioêtiquê ptndanê I0 xrxtiK mà^ 
ck. IjHk îottndaum da lempe ea .teDdireati ua ootnpte générer 
lemeol faTorable. LeJmmimlli0mDébmi»(i\w%A fBmphê] 
en fit l'éloge dans sa feetlle de èi'. mowmhre 1806. Le Gâ» 
ifeit^ d$ Fmmte n'en parla pas moins avaetageuaanieatt el il 
n*^ eet pas jusqu'au Counittr dê9 .^eotaeUê eè l'ott daîeiut 
f^ire metiUoR d-uoe prodeettoo si grate, et oè on eobnarlW* 

{>rit et les principes. Le Mtttum de FmftC9 lot consacra ég»* 
as&enl im artiele dapa aen numéro da uk mai ifa& U 4«aa . 
les reeherehes., le slyteeileeeennoissanceaéerhialevieia? Cea 
OH^rage fut' aoeneilu avec empressenient til est époisédepws 
loQgrtenps. L'on en demamdoit la réimpitisieni» tttain la ceas*^ 
sufe impériale. a' jT oppose. •• « ■ ... r^ 

Cet aceu^il a'e cepeedanl pee erenglé l'aueior anr iee io»- 
PfrfeetioQs de son i|revaîL il eroit senti le prenaier qn'nn 
(1^ plus grands défauts de Us. p9eeiîkin^éditàsi»'daÉ«e.de'ae^ 
borner piwsquftrè le -Freneey e» de ne point assee ^MëtUm 
égltsea iirengërea. Ile fait, k cet égml, de neuTellea te*- 
cberchesf il a reço^eaeomnannieationainiponânleSy île ens^ 
aoltédes bonîmea tnaimits, il a revu son onvreges eveo en 
soin parlîcttltei*, efc il se flatte de l'aToir rendu un pe» moins 
indigne dea kuffri^a du lecteur éclairé. Sans en changer le 
pkm » il j a fiiitdca mldtiionaoonaidérabtes qoi aaéritent d^étie 
«tétetUées. » 

'D'abord 11 enire en matière par on tableau de rétet de h 
Religion et de l'Eglise au commencement du xvtii^ aiècle. Ca 
tabmn ne ressentUe plus k l'esquisse conrteet rapide qe'effi-oit 
la première édition. Il poorroit fcA*mer à lui aeal nneurraga. 
Il est divisé eis trois parties, dont ta première traite de l'éie{ 
de la BeKçion en général à la fia du xvii*. aiède; la aceonde 
donne la situation de rEgUsedana les diKrantea parties da la 
ebréttcnlé| et la troisïèDtie> la saule qui ne soit paa-ebangée^ 



.:(.S53,.) 

iwpjjMdk dit «[•tBÎls imr que)€ivim fiMê âe l'faîsteire eccfëriasti^ 

r4u xvuV «ède j néeesMires peor bieb etitentlre rhistoiré 
kviii*. f^ deuxième [^rtie cvt ehlièrem^nt n^nivé".' EÇe fait 
i9tt»tt»iliine>c«tr'««tres léfiij^de del^ouis MV sous les ràpporU 
rêlîgieas. Elh psTCsun les ^ifféi^«0s ËUits de l'Europe , et 
4iièna|B les «MSti^u daas les trois parties du ikronâe. Ce nûo-i' 
.«yM« irAvail panoât fait powr excîler rattenrtîoii et la durîosité^ 
m «D espène qu'ti sera ^oûlé àm piAlic. 

Xie corps «les Mémmipoê « «obi aosst des atrgtnenlatîotiS îm- 
•ppttaKtes. la partie cp» inertie <deslivf es p^itb$opfaîaàes ^^ 
-itoé «Dtff'avÉret fort étondse. Oitf a olierché è moottef mpr9t 
,49»i « dîcié^sesKuivra^es^ à êttltreeéa progrès^ à exposçr seà 
ramhaAf^ OasW «in^èlé aor les prinolpàus écrîtaîns de cette 
iéfiole, «k «Ha MnMpqué leui^ ëarftotère porticuKéf, et PSn^ 
AMnfle^s^iUioateue sorleur tiiele. L%nioire dè^ imes filiv 
iôMfdiîqiueaae lie atiee Thiatoire deta^f^ioo par des point$ 
dfttOHitfeot qa'tl'étoît nécessaire de fiiiré seatir. Elle forme à 
♦ityeW «ne portioÉ iioliMe die f'iiisloîre de l'Eglise pendant 
Jaiderniipe nraliié da znii*. siè&le; Elle a préludé à d'épo^<*> 
^%fàMm ciAaetroplies; €e tMvail renttoit donc de lui-même 
-dutt le flan deces^ JM^/ft^frat, et ^ m erii que le lectèôr rer^ 
roit a^ee plaisir de plus grandsdélailasiir une espèce de guerre'^ 
|»Um terriMe dins «es proeédéa et plus déogercose £09 yseê 
fdaolMs .otte «elle que le» Ariens ^n k^s morpaateurs dii. 
«iiii^«iwii^£«WlMll«i»i»ài'll:g^)^ • 

X3be addtiieiHQM iftMia.digne #intâ4r; eit \ê tèçAt dei ^ 
îMoeneoi ^lal m ta^ passés dAOs ces lidit dennèl^eii Années; 
X4a|>nMiéëM,#dîiieii de« MiMi(drê^^'ÈSA(n^i\ntr\rx^*mi^ùS\; 
imwxMie Isa cinq presHères .années dn<atix^. siècte n'étoient- 
#Ueaitaîiics^riie d'elle manière fcrl imparfaite. L'état de gène 
iofc roniétoit alora, n^avoit pas permis à rauteut de tout direi 
Il a«oit été fspeé de^ùpprimer des partietilarHés importante» 
<ao des détehpiiemens précieux y et n'avott pu soulever qu'une 
4t^'petite p«riie do voile qni cott^roît les maupt de'l'Egli^* 
Aestnéee^nrd^hiri-daBs tous ées droits comme liistorien, libre 
de faille enUndre la vérité, il rectifiera les^rreurs, ei remplira 
Jbeknuaes qa^l -aToil été oUtgé de laisser. Il jugera mien^c^ 
3eaé?éneiiiea8 enr iMquds la suite nous a éclairés. H mettra 
les Ih^oMiies et les faits sous leur ▼éritsfble jour, et il ne sera 
«eus IBBU q«'»ttft égards que prescrit la modération > et à la 
faite mesure âTeo laquelle il eon^ient de parler de person^ 
aagea 4téoei|j|. L'aatfvr eat porté pi* inclination autant qee 



(334) . . . 

par derolr koWrTér dans ses écrits et daiw ses jugeneo» 
' cette sage réserve qui n'ôte riea des droKs de la Tértté^ et qui 
captiTfB ta confiance du lecteur. 

Detiuis la première édition^ les plus grares évéoenitiit ont 
eu Heu. De nouveaux orages sont venus assaillir l'Eglise, et la 
barque de Pierre a été battue par Ies'ye6t$ et le^ flots. L'au- 
teur racontera cette dernière, persécution, qui se distingue des 
autres par un caractère particulier. Il suivra, dans sies aouf«> 
fiances et dans ses exils, ce généreux. Pontife, :& qui 41 a^éié. 
donné aussi de vaiui ' e par la patience* ILdtra le daciil de l'Ë- 
glisç, la difipersian de ses metnlH^e^, î émprÎpODoeaieftt de 
ceux-ci , le bannissement de ceux-là , TartiGÀe et les violea€es 
empIoyé(;s pour ébranler et réduire les^paisteura^ toiilèa4es 



tre les pi èces et les maté/ia ux qu'il s estjitocuréS; tl a in( 
plusieurs personnes qui avoieni étéji poriéeda^ suivra les é^é^ 
nemens , et d'en observer les ressorts secrets. Il etpèi» ne Hta 
mettre aue d'exact et d'autbantique* Il ooinduir^ ses Mèàioifé9 
jusqu'à l'époque même où nous nous trouvons, et les lerui*^ 
nera par les deux grands événemeos donil'Eglise et la France 
se réjouissent égalem^t, le retour d'iine rojfale f^nulle dans 
rbéritage de ses pères ^ et l|i rentré^.,4u j|0|iy.çir«H>> Po^lile 
dans sa câ^tale. Ce.'doub}a^pectacl^ epoioiera letleoteur^e- 
cabié du récit de tant 4e maux ; c'est une tâcbe^ agréabla 
pour l'historien qui a été obligé d'arrêter aea regards sur taot 
de scènes déplorables^ d'avoir à reposer son. «sprit aur dm 
images pliis riantes, et de'^clorre son travail par ce nouveam 
^riomphe des principes de la religion etde k société aurlai 
ajr'Stèines désorganisateurs qui tendoientà la riiinede l'une M 
de l'autre. Nous sommes persuadés que cette. partie des ]lfé^ 
moires exciJjifa yivenient )a curiosité ',^^ à, I?ais0n de l'im^r- 
tance du sujet, et de Pintérét général qu'inspirent les victimes 
de la dernière persécution;, 

Enfin il est un dernier travail qui complète ces:Mémoim^^ 
C'est une liste chroqologiqpe dç$ écrjvaiusr.du, xvjiii^, siècle, 
considérés priDcipalement sous le rapport religieux, soit qu'ils 
aient appartenu au catholicisme ou aux autres communions, 
chrétiennes, soi( qu'ils aient^été fav<>rabl^ ou contraires ;à 
k révélation. Celte lUt^ est une e^ècc.de ^supplément au& 



( 355 ) 

Mémoires, Eile fait*coniioître.1es hommes elles faits qoî n'au-^ 
raient pu trouTcr place dans le corps, de l'ouvrage. Elle étoil 
d'autant plus bécessâire^'que dans la plupart des dictii^imaires 
historiques qui ont été publiés jusqu'ici, .la partie ecclé&iaS' 
tique, est traitée avec .Deancoup de négligence et d'ioexactî- 
tude» Leurs auteurs, étrangers presque tous à la religion^ 
parleot souvent de ce qui la concerné avec lécëreté, igno- 
rance, préoccupation, quelquefois même quelque chose dfi 
pis. Ori* espère qu^ou a aura point à reprendre ces défauta 
da^' nti ouvrage fait dans un autre esprit. L'auteur peindra 
1^ personnages les plus célèbres ^e cflte époque, et passera 
en revue les écrivains de toutes les. classes, les controver* 
sistes, les moralistes; les orateurs , les historiens , tous ceux 
enfin-, dont les' productions se rattachent à la religion par 
qtiel({iie endroit, ceux par conséquent qui l'ont combattue. 
La liste , malheureusement trop nonibreuse de ces derniers , 
ne sera pas uçe des parties les moins piquantes de ces Jlf^- 
moires. C'est un travail entièrement neuf, et qui préseotem 
'Voltaire, Diderot, Rousseïia, et autres écrivains de cette 
école, aons un jour sous lequel on ne les considère pas aàsez. 
Telle est la distribution de ces nouveaux Mémoires, Telles 
sont les augmentations qu'on y a faites. Ou voit par là eom- 
hieh cette deuxième. édition remportera sur la première. Si 
i^lle-ci a. été accueillie avec indulgence, on a droit d'espérer 
pour la seconde une réception plus favorable ehcore. C'est 
âtoiiiij/ otif^irt^Ie dire, c est tt^oii(is ujqe^ dëuxièn;^ éditioft; 
qù^uû' nouvel oiivrage.\ Les pfiJriîés anciènties opt été re- 
faites. Les additions sont très-nombreuses. Aussi au lieu de 
deux volumes qui cômposbîent là première édition , celle-cî 
en contiendra quatre , de près de 600 pages chacun , et I'jcki 
ose croire qu'elle sera plus intéressante, plus exacte, phis 
complète, fHûs dighé enfin de l'attention dii public et de 
l'approbation des amis de la religion. L^autenr a profité dé 
Quelques observations qui lui ont été faites. Il a reçu tous lej 
conseils, il s'est aidé de toutes les lumières, et il n a rien, né- 

fligé pour rendre son ouvrage utile à l'Eglise. C'était là le 
lit de ses travaux. On juger» s'il a su l'atteindre. 
Beaucoup de lecteurs s'étoient plaints que -la première édî« 
tio'n ti'eût pas dé table 4es ma tièreà: Ils n auront pas le même 
. reproche à faire à cellençi. Une table des matières, auiple et 
soignée , clorra le dernier volume. On a désiré aussi que cha- 
que page portât en titre lé aom de l'année , afi»qu'à Vo]3ir> 



( 556 ) . 

vertore dia lintioa vil toutd'ao c&ap à quelle éjpoqoe eH 
rioH. Pour >ép«odre • ae.d«»ir2 chaque page portera en lèie 
le nom de Vannée* 

Cet ouvrage I maiotettant soo^ presse^ cUez Adrien h% Cx»È«e^ im- 

Erimeur de n. S. P. ie Pape, quai des Augustins, n^. 35, parottra 4 
I fin de février prochain j il formera *4 gros yolumcs in-S^. , en beaux 
caraciires et ois-beau papier d'Aavergnv. Le prix sera de aS lir. t>ro- 
okif^, pris  Paris. 

Ltfi personnes qui, en se faisant iaseiire, Veng<iyroiftt|, à^ f 
prëscBi, à prendre un exemplaire de ces Jfeirtaire#y «t a le j^ytx 9jfi/^ 
t6t ^u'it «era mis en vente, obtiendront un rabais de 3 fr. 

Celles qui se t'eroient inscrire pour douze exemplaires à la fois, pour 
ks payer eomne ci*dessus, obtiendront égaleinent un rabais de 3 fr. ^ 
^ en sus un treixième ^vuii'tf. 

. Celle» qui se ^eroient inscrire pour viogtrqvutre à la fois, «q ««nw« 
cri vaut aux méfnes conditions» obti|:ndront un r^bait d^ 4 ^- f 
exemplaire , f t deux en sus. • . 

Celles, enfin qui s^obligeront pour quarante-huit k la fob, obtiendront 
attssi nu rabais j mais il sara de 5 fr. par exemplaire, et en ^us qnatre 
«kefl^plaires. 

Poor jouir de ces avantages | il faut — faire in$cri«e. Ces oandiiMBa 
n'^auront lieu que pendant la durée des mois d'octobre et novembua ^ «t 
terfne est de ri4;ucur : une fois expire ^ ilne sera pina fait ancmM» dé- 
duction, et rouvragc sen;^ rigoureusement de a5 fr. Un obtiendra lo: 
ftour loo en sus de tons ces rabais, en payant compunt les demandes 
i[ui poarrotent neus ^ra faites dans k ddei ci-dessus prescrit : cour 
îouir de ces aTontajies ,• il faudra s'adreaaer diradement à aasa, aa 
ifion par auca» JMMSBraaédiatre. 

Slfim$ #f«aâr #011» étmfiranohir U$ Uitmg et ^Mfgem^ 

Les liaia.4^atibalkfa[ et le port seront i; la iStarga dea deiMiidattra. 



Lob Abonné» dont l« aanscriptîao eamni fa aa octobre, saht prié» 
de voi^iotf renouveler $9as délai s'ils ne mient poséprouvar de tcaard. 
iVenj ifit prions fin conséquence tfeifepss ometire de nous faire jlassfir 
en même temps une des adresses qui sert d*etwetonpe a chaque numéro. 
Cette attention de leur part nous évitera des rectierches et des erreurs ■ 
auxquelles la parité de$ noms, et Pindicatfon inexacte des lieux df 
poste donnent lie» : il faut avoir aain d*afltiiîichix> les'kttres et Par- 
ient j aans cela, rien na nous parviant. Le paix de la aonscripiioB est 
le 8 fr. ponr troi$ «»ois, t4 f(. pour «ix i^ois, et 85 fr. uour an ai»» 
franc de port par la poste, pour toute la France^ et pour W pays hors 
du royaume, lo fr. pour trois mois, 17 fr. pour ^ix mois, et 3i fr. 
pour un an. On ne reçoit d'abonnemjBnt que des 20 avril, ao juillet, aa 
aatobraet ^)anvief. 



s: 



(557) 



Traité sur tépoéfue de la Jin du numdé ^ et sur Ui 
circonstances qui raccompagneront ^ par un soli-^ 
taire» 

idppropitupmvit finis nostér, cofnpteti suni 
diég nosttif quia yenit finis noster, . 

Tkkeui iv, i8. 

Voïct encore un ouvrage sur la fin du monde ^ 
dan« lequel , comme dans Aien d'autres de ce genre^ . 
on essaie de pénétrer ce qui est impénë trame ^ et 
dont l'auteur pourra bien avoir le sort de ceux qui 
ont déjà couru la même carrière. Comme eux^ il aura 
fait de vains efforts pour déchirer le voile qui couyre 
le secret de la Providence; et comme eua;. aBusé par 
«es idées particulières, il aura cru voir des preuv⧠
solides , là où des lecteurs désintéressés ne verront 
peut-être que des conjectures peu vraisemblables^ 
jpour ne pas dire très-fiivoles* 

Ce n^est pas que Tauteur de ce Traité ait eu l§i 
folle pensée de vouloir fixer d'une manière précise 
l'époque de la fin des temps; mais il a conçu le des* 
sein de la déterminer par approximation , et de nous . 
persuader que le monde devoit durer environ six 
mille ans : en sortQ que, suivant ses calculs, Je moi)de 
présent , dans deux siècles à peu près , ne seroit plus. 

Pour peu qu'on veuille examiner son système, ou 
ne tarde pas a s'apei^evoir qu'il a bâti sur le sable, 
et non sur la pierre ferme; qu'il ne s appuie que sur 
des traditions suspectes, des autorités peu décisives, 
des interprétations arbitraires^ ou forcées de» livras; 
saints. 

Tome II. VJmi de laR. et du È. N°. 47. Y 



('538 ) 

Céiou bien une tradition célèbre cliez les Juifs j 
que le monde devolt durer six mille ans, savoir : deux 
mille avant la loi, deux mille sons la loi> et deux 
mille sous le Messie. Quelques-uu» faisoient reçoon- 
ter cette tradition au prophète Etie, d'autres Fattri- 
'buoient à un rabiu qui portoil le nom de co-pro- 
pbèie ; >mais dans la réalité sur quoi éloit-ellé Ibii- 
dée? où sont les monumens qui puissent lui donner 
dû crÂiit et de fantorité? Ne feut-il |)as y voir une 
dé ces opinions qtn, une fois émises d après quelcpe 
^Sonjecture assez légère, bd quelque interprétanon 
toute gratuite dès divines Bcritures, fce répajodent et 
sont adoptées s5ns examen : on peut sans scrupule , 
je trois, la faugèr patmi ces fablies rabiniques dbnt 
le Tabmid est rempK. 

fi est vr^i qu^on la trouve consignée dans un mo- 
nt&iieùt respectable de rafttiqmté chréiienne, dans 
TEpttre de saint Bahiabé; mais a tous les sayans 
s aboÔrd^Pt^ 1^. regarder cdritoC une œuvre pHcieuse 
dès temps apostonquës, tous né s'accprdentjpas à 
l'attribuer à Vapôtre dont elle porte le nomrTkrraî 
'ceux qbi en contestent' Pautbentîciié, se trouve Til- 
ïeihoht^ et ses raisons valent la peine d'être discu- 
tées. Notre atftcuf s^est donc appuyé sur «etie Epître 
avec trtîp de confiance :. il tt*aiirbit pas dû la cirer 
sans observer en même temps gue son authenticité 
'est douteuse ; bbsetvalîon qm st^fBt. seule, je ne dirai 
pas pour eô détruire, noais pour en affo3)lîr beau- 
coup 1 autorité.. ^ ^ ' , i . 

On né doit pas le $ssîmûîer ; parnai les écrivains 
ecclé^astiques des premiers sièâes, plusieurs ont 
pensé que chacun des six.jows,de la ,création repré- 
«entoit un période de mille ans , et que le repos du 



'sèpiièmè ^toîi Tinifiige du repos étemel que Diçu ré- 
serve à ses élus à la fin des temps, d'où ils con- 
cluoient que Isr durée du luoûde éioit bornée à six 
luiille ans. Maïs il est permis ici de faire usage d'une 
critique éclairée sans éire téméraire, et c'est. le cas 
d'appliquer là sage maxime de l'Apôtre : Examiner 
tout pour ne retenir que ce qui est bon» Sûr quoi se 
Tondoîent ceç anciens écrivaiiîs pour voir dans les sit 
jours de la création la figure de six millénaires? Us 
*se Tondoîeut unlquernent sur le passage suivant de la 
ieconilë Epttre de l'apôtre saint Pierre : £/>m/n vero 
; hùà non lateat vus carissimî quia unus Dies apud Do» 
mînurh sicut mille anni et mille anni sicut Diès u/iuir (i )• 
'm n y a une chose que vous ne deve* pas ignorer, 
mes bien -aimés, qui eàt^ qu'aux yeux du Seignem' 
ù'n jour est comme mîUé ans, et mille ans comme un 
jour». L'auteur du Traité insiste beaucoup stu* ces 
''p^^oîes, et semble .le* croire décisives : eepe^ndant 
si l'on fait attention au but, au raisonn^ent de 
~MN|rpôtré, on verra combien ceiië explication est cbi*- 
amérique. En effet, des novateurs osoiexit adcuser 
Jésus -Christ d'infidélité à ses promesses, allégUattt 
"qiie toutes choses arrivoient suivant leur cours ordi- 
'nâire, et que rien ne/fâisoit présager ce seooiid et 
•glorie:ux àvénemeat qu'il ayoit annoucé. '<Jae' fart 
r Apôtre pour rassurer les fidèles contre ces perfides 
'^ insinuations ?J1 leur dit que Dieu saura bten accom- 
plir sa promesse au jour marqué; que sll différé son 
avènement, c'est pour donner aux homUes lé temps 
de sortir des voies dé Terreur et dû vice : qu'au reste 



i^î ' i « "t ' 



(i) Chap. lii, f.é: 



(34o) 
H n'en est pas de celui qui vit dans Téiiemité comme 
des hommes; que rien n'est ni lox^g qi court à ses 
yew^ y et-' que devant lui un jour est comme mille ans, 
et mille ans sont comme un jour. C'est daDS:le mêipe 
sens que -le Psalmiste avoit dit avec plus d'énergie 
encore : Mille ans sont devant Dieu comme le 'jour 
d'hier, qui nest plus. Certes^ il est bien permis de 
croire que l'Apotre ne faisoit pas plus que le Pro- 
phète allusion aux six jours de la création. 
, C'est pourtant spr ce fragile appui que portent les 
conjectures que l'auteur a tirées du nombre sepiér 
naire qui se^lrouve assez souvent dans les livres.de 
l'ancien et du nouveau Testament. Voici comme il 
a cru pouvoir raisonner > pag. ii3 : ce Considérons 
et pesons attentivement ce que nous dit l'Evangile,: 
^près six jours, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques 
.et Jean soa frère, et il les mena avec lui à l'écart, 
«ur une moQtagne élevée, ^et là il se transfigura. 4^^ 
vaut ewt^^^. Quel peut avoir été le,4^^sein du S^àxftr 
Esprit Id^squ'H a inspiré. au saint £vangé\iste ces j^»* 
rôles : ^prè^ six jours. Il paroît que par là, il a voum 
nous faire connoitre que comme ce fut après six jours 
que notre divin Sauveur voulut se tt:ansâgurer en pré- 
sence de ses trois apôtres, de même ce sera â^rè^ six 
milhans, qui ne sont devant lui que comme six jours, 
qu'il se transfigurera à la face de l'univers);. Cette 
explication allégorique appartient à saint Hilaire. Cai- 
met la cite dans sa Dissertation sur Vu4nteclirist ,• cUe 
ne porte que sur le passage déjà cité de saint Pierre. 
Or, nous l'avons vu, rien de plus ruineux qu'un tel 
fondement. L'auteur demande d'où vient que TEvan- 
géliste marque cette circonstance, après six jours ; 
maïs on peut en donner une raison assez naturelle. 



(54' ) 

et qui u'a nen de commun avec celle qu^ a imà'^[î— 
née. On voit par saint Matthieu (i),que Jësus-Çhrisr, 
après avoir parlé de la gloire future du Fils dé FHoinme 
au Jour' qu'il apparoîti'a aux natioiis assemblées^ en- 
vironné de toute la milice céleste', annonce à ses dis- 
ciples que quelques-uns d'ientr'èux iie mourront pas 
qu'ils n'aient vu quelques r«yonls cîe cette gloire : or^ 
il ne différa pas longrtemps Telécution de cette pro- 
messe, et voilà ce cjue- FEvangéKste^ nous apprend , 
en nous disant que ce fiit six jours- après l*àvoir faite, 
qu'il se transfigura' en pi^sierice de trois de ses dîssi^ 
pies. Pourquoi donc voir quelque chose de mysté^ 
rieuî dans cette circonstancié du récit éVangéliquefl' • 
Dans le système qui borne la durée du raoàde S 
six niillé ans , et qui par conséquent Suppose qu'il 
doit finir dans deux siècles environ ,. on adojtté la 
chronologie dû texte hébreux. Suivant ce caficur noiâa 
sommes à l'an 58 ï 4; mai» si cette^ chronologie a 
peur elle un grand nombre dé graves autointés, celle 
des^ Septantë'^â àfu$èi ses partisans. Oi^,, suivtot cette 
dériiière^ le inonde seroit plus vieux de quatorze siè- 
cles : au Keu de niaus trouver seulement af la fin dû 
sixième millénaire, nous serions parvenus an com- 
mencement du huitième '^ et si ce calcup est le véri»- 
table, ce qu'on petit très-bien soutenir sans blesser 
en rien l'autorité' de l'Eglise, que devient lé système 
de l'auteur? 

' Tout le monde sait qu'à différentes époques ^ de», 
feruits sinistres "sur la fin prochairief du monde se sont 
répandus parmi lés peuples ^ eC y oht pûrt^'14'*on«ier-- 

^ it) Cbap» XVII», 3^. aS.* ' - > v^ î t ' 



nalîou': ees craintes popul^iires ont étë partagéesy à(> 
créditées , par ce jC|ue TEglise a eu de plus saints et de 
plus doctes personnages^ qui croyoient voir dans les 
évéaemens dont ils étoient les témoins , des signe& 
avtfpl^coureujrs du règne de Tanieobrist et de la fin 
des lemps. Une chose fort remiarcjuable en cette ma- 
tière ^ c'est que déjà> de spn teiupsyl apôtre saint 
t^aul fut obligé de rassurer Içs Tb^^saïoniciens contre 
celte crainte chimérique; pu le voit par le second 
chapitre de sa seconde Spitre ^uM leur adressa : il 
S y trouve 9 à ce sujet, un p^ssi^e qui a fait le tour- 
ment 4^ interprètes et des^comm^ntateui^. La plu- ; 
part des Pères O0t cru que TApotre avolt enveloppé 
a dessein sa pensée pour ne pas choquer la délica- 
tesse des Romains; qu'^ vouioit donner à .entendre • 
que ravénement de lantéchrist qui devoit précéder 
)a fin du monde, seroit lui-même préicédé de la* 
ruine de Fempire romain. Ceux d^entre les modernes 
qui ont embrassé cette opinion , toyant que ranie^ 
christ nlavoil pas paru, ^oique Fempire romain^ditl 
ce semble, été détr^tit, ont io^aginé de dire qa'il 
subsistoit encore dans celui d'Allemagne. À cette oc- 
casion, Malveda, savant Dominicaio espagnol de la 
fin du 1&'. siècle, s'exprime dans les termes suivans, 
dans son Traité de ÏÀnXeckrist : u La pensée claire 
et certaine de saint Paul et des Pères, est que, puis-* 
qu'il est CQi*tain que l'empire romain subsbte eocore 
aujourd'hui dans l'AHemagne, l'antechrist ne viendra 
point qup ce même empire n'ait été détruit cintière- 
inent, et qu'ensuite ^ cet empire étant détruit^ alors 
paroitra l'antechrist». Plein de cette même idée,. no- 
tre amenr , qui écrivoit il y a.deut ans, fait la réflexion 
suivante, page jjj : « Qui ne voit aujourd'hui que 



( 545 ) . 
Tempire romain se trouve dans cet état d!anéwtI»<N 
ment qui doit précéder de peii de. temps la venu^ 
de Tanlçchrist? Le opio rom^u (M effacé dé de$wu& 
le del: ten^i^efimr d^jéUorieAe.u perdu tom ses droits 
sur Rome et su^ tjt/oli^^ Noos venons^ d'élre témoin» 
de réyéneive^t \ Mu^MKiODs«TiK)ii» dk^nc des paroles dé 
saint Pau! : Mt tous , et iûorf* La venue de Tante^ 
dirist ne peut doiïo pas être ébignée ». Notre auteur 
s'esl trop hâté de prononcer d'après les événèmens. 
quil avoit sous les yeux. S*il viyoït encore, s'il Toyoit. 
avec nous comment Teippereur d^y^^t^riclie domine 

5 lus que jamais en JtaUe , et comme il ^&t dans le cas [ 
e rcpârendre $qsi wcieos titr^ ^% sa pnépQudérww 
en AUemagœ^ Ù tiendroit, )e pense, un au^e lan-^ 
gage. 

U me semble» <îiiejusqu1ci, toaî dans les preuves^ 
de l'auteur est incertain et peu vraiscrablaLIe^ Nous 
v<»T€m%dans un prok:liain,numéro s'il aura été plus^ 
beureu:jc dai^s les çonjecUcires qu*ii tire de FApoca- 



! NotJTKI*Ln VCCIi^SfASTl^tTM. ' 

. . BoMB. S. S. a ordonné,^ son FÎce-aqdlte^r.d'expédlieir 
des lettires de translation et d'élection nourles évêch^ 
vacâns, savoir ; de la ville deÇasIiçllQ, a ]^«f'^ Mondelli^ 
pialntenapt ërêque de Terr^açîpç^i Sezte kl Piperno^ 
. De Bieti, à M. Fioraventî» bénéficier de lai Basilique 
de Saint-Piei^re. 

JDe Bagnarea, k M. Jean-Baptîsté Jacobini, pro-vîcoire 
i'Albanp. 

De Spoktte, à M. rarp^îdiacrc de Perouse DegUOddû 



(544) . 

' De Gubio> à' H. Mario Aucajani,. chanoine de SaFnf* 
Piei^re. . 

• De Citta-déAa-Pieve, à M. Jeon-Baptiste Licca^ cha- 
noine et vioaii'e-gënéral de Montefiascone. > 
t — S. Em. M*'* le cardinal Mattei^^ doyen du sacré 
collège, pro-dataire du saint Pète, et gouVernear per- 
pétuel d!08tie et Velletri, a rendu v le î»9' août dernier, 
une ordonnance qui rappelle lei^ habitons de ces Tilles^ 
ainsi que de leurs annexes, à TobserTanee d^ lois ci- 
viles et religieuses en vigueur avant l'invasionrdesFran- 
^çois j et dans laquelle on trouve les dispositions suivantes : 
« Nous tirons volontiers nn voile sur les désçrdr es pas- 
sés, auxquels oiit principalement donné lieu la séduc- 
tion, la violence^ et plus encore la corruption dcfs ntceurs 
et l'oubli des principes religieux. Mais nous avertissons 
les coupables, que pour profiter de la présente amnistia 
et de riudulgenee du saint Père, il est besoin qu'ils chan- 
gent de conduite, qu'ils renoncent à tout esprit de parti, 
el qu'ils se montrent obéissans aux lois, afin de ne poini 
se mettre dans le cas d'en éprouver la rigueur, 

— Par une lettre apostolique, l'élection de M./^ini- 
brod Y^4 Os, se disant évèque d\Jtrechf, en Holliinae, 
est décl«irée illégitime, nulle et sacrilège. M. Van Os., et 
tous ceux qui ont coopéré à ladite élection, ou qui von- 
droient U soutenir, sont excommuniés. 

Paris, On dit que le congrès de Vienne doit s'occu- 

Î)er aussi du sort de l\>rdre de Malte. L'ancienneté tt 
es services de cette institution célèbre méritent en efiR^t 
«d'être pris en considération. C'est la religion qui loi 
donna naissance, et le berceau de iWdre est le même 
que celiii du cbristiamisme. C'est dekis ces contrées ri- 
ches de tant de souvenirs, et illustrées par tant de pro- 
diges ; c'est en Palatine que de généreux chevaliers , 
tour à loar religieux eL soldats, et toujours hospitaliers., 
se dévouèregLLàJ^ ï^is aux soins des pauvres et à la dé- 
fense d(<^w?WH^- L'Orient admira plus d'une foia 




(545) , ^ 

îeseffoiis de léar courage, et la r^lîgîoti applaudit à leur 
SLèle. Ils 500 tinrent la gloire du nom latin , et disputèrent 
piëd à pied le terrain qu'ils ëtoient chargés de défen- 
dre. Ils s'emparèrent de l'île de Rhodes, et il fallut 
toutes les forces de l'empire ottoman pour les en chas- 
sera. Charles V leur donna un asile dans Malte. Cette 
tie n'ëtoit qu'un rocher. Us là vivifièrent, et en' firent 
le boulevard de Idv chrëtientë. La puissance de Soliman 
ëchoua devant cette colonie naissante, et quelques che- 
valiers, eurent la gloire d'arrêter un torrent qui peut- 
être ailoît tout inonder. Ils créèrent une marine, ils 
pi'otëgèrent Je commerce du Levant , ils réprimèrent 
les coi^saires d'Afrique. Ils contribuèrent à la défaite des 
^orc$ à Lépante. Enrichis des. biçns d'autres ordres 
fameux , ils firent dans leur ile de grands établissemens 
religieux et politiques. Us y fondèrent entr'autres un 
lazaret magnifique, oïi les pèlerins de toutes les na^ 
tions tronvoient un asile. Ils sembloient n'avoir été pla- 
cés.au milieu de la Méditerranée que pour en pratéger 
Ja navigation^ Ils en.imposoieât aux Barbaresques ; ils 
fomioient une école pour la jeune noblesse 5 ils veil- 
laient , dans leurs caravanes, à là sûreté des côtés et à 
Ta iranqu^llit^ des'mers. Ils étoient le lien «nti^ les diffi^- 
•rehtes nations chrétiennes;, Tant dé titres déVoient les 
conserver. Ce furent, au contraire , des motifs pour les 
détruire. On s'empara , en 1 792 , de leurs biens en France. 
Us en avoient fait homma|;e au Roi. En 1798, une tira- 
hison livre l'ilë à l'aventurier qM i'essayoit alors à bou- 
leverser et à détruire, et celui qui s'annonçoit comme 
r^nnemi [de la puissanfce musulmane, commence par 
reverser la barrière antique qui en avoit arrêté les 

Erogrès. Il ne jouit pas long-temps de sa facile conquête, 
es Anglois s'en emparèrent après un long siège. Ils dé- 
voient M rendre par le traité d'Amiens^ mais l'ambi- 
tion et les progrès de leur ennemi, en Italie, leur pii- 
yar^t un motif suffisant pour r^etenir ce nouveau Gi- 
'.brahar^ et it ne paroît pas qu'ils soient disposés à s!^ 



( 54« ) 

dessaisir. Cependant Tordre subsisle* Il s'est rtfogié 
d*at>Qrd à Trieste, puis en Sicile* Un noayedu grasdk 
maître a fait oublier la déloyauté de TancieD* Les* di- 
gnités ont été remplies sttiTant les formes. L'ordre pe»* 
scdo'dés rerôous eo Ëspàgao, en Portugal, euSioile, 
on Âiletnagne et en Italie. Il est donc £Ficîle do Iç cod- 
sei'vei*.' U ne sVgit f^ixç ^^ lui donner un asile, un ch^ 
lieu. Si la pk>titique ^'oppose i ce qo'c^n ^| rende le» 
i^mparts qu'il a ctéis, qui empècberoit de lui assigner 
pour résidedcerOedeCorfou, qui, par sa position., par 
ses Fortifications, remplacereil pour les eb^Tafiers e^ ' 

Ju'ils ont perdu. Cette Ile et ses dépendances n'ont point 
e maître en ce moment, et peuvent servir d'indem* 
nités à Tordre. Telle est la substance d'un écrit qui vient 
d'hêtre publié sous le iUre de ConaidéroUon^sur Pérdrm 
de Meule j par M* le chevalier Le Groîng de FontqoUe^ 
Il rappelle loiis les motifs qui doivent porter les P^î^ 
saiicos à maintenir uu ordre anciéi^^ et les j^fantages 
qu^on en peut retirer encore^ • ..: 

-r- Le clergé de ^Ue ville vient de perdre un membre 
utile dans la personne d^un ancien charirrenx , doni'Dé- 
lTitnique(MarUn).lt élcHt d^ lar maisoii idé* Paris, i^^î^ 
toit cunlf^*éA Tinstrtl^lfbn de la jenôésse dans une ^af*. 
son'd*^d<iGS^îôn. U étoit fait pour rjmdré la vertu aintable' 
pac son exemple et par son caractère. 

^- M«^'. de Coucy, ancien évêque de la Bocbelicel 
M. delà Richardièrè,s«| grand-vicaire, revenant de leur* 
exil , sont à Paris defAi plasieurs semaines,. 

PoitigbV. M^'- de la Brone de Vàreilies, «nêien év^ 
que de Qap , est arrivé à Poitiws, où réiidê s»fsmilkf. 

Metz, m*'- Tévêque est arrivé ici , le mardr 20 sep- 
tembre, et lé samedi suivant , il a conféré les ordres à oiil 
grand nombre d'ecclésiastiques. 

. Mpscow^ C'est le i& avril qti'on apprit ici k reste»* 
ration de Lpnis X¥IiLsur k tr^ne de ses ancAtr^ Gelte 



(347) 
beureine 94^iT^le:fut s^mt^illie dans celte ,<}iipitfik» «Te» 
d^ioGr#y«bL$6 ap^tidi6fie9i^i»s. Bll« mit siirleut aii/oom-) 
ble.tle la joie Ias Fran^oîé qoi s'y trouvent. Il y a, à 
Moscow^ >atie paroistè oatfaoHqaeroinaiiif» sous Finvoca* 
tkfn de Saitit-Lmn». EU.e est desservie par.M. d«Malberbe/ 
ancie;^ chaxiofne dé la cathëdfale de ChaIons*sur*>1li}àfi^^. 
et vicai^é-génëral du diocèse^ Il en prit occasion de faire, 
à^iCfi Haj.:pia3Î<îa5^ pne ejtbort^lîon toucbaiile doi^t voici 
quelques JLraiU» ,QMloi^ 1^ ^poiaiètpç dimanche après la. 
FerMrfcoie^ 4aii«frjSvdngi|e da^inel on Ut .ees .parples i* 
f^Qêfis.>pl^urenejcHvous,ffémirê£j ifon» sereM dans la iri&^ 
teBê0f mmâf potrë tnste9êê êe. changera mj^. « Le ciel 
et \k tér^e passeront , dit réioqnent pasteur; mais la pa- 
role de celui qui a dit : Votie tristesse se changera en joie, 
ne^ passera point. Elle est imoiuabje comme lui. Nous^ 
gémissions, depuis viqgt-quatre ans, sous le plus acca- 
blant des âeaux^ mais* ne croyons pas que Dieu nous 
oublilt. Ne croyons pas que la rrovidence cessât de veil- 
ler sur notre patrie. 11 la puniasoit de ses ^garemens, 
deJ'oubU. 4e son nom, des crimes d*une^ révolution qui 
n'e^ a ëté que trop ffcdhdel Mais il se réservQÎt de 1^ 
cpi^lpr d(Mi*.8jf.n3|^!|riçopde^ et 4e çhaugjpr ^ joie la. 
tristesse de ses sbryileurs n.;V.oraleur parle eq4i;^lé 4<^ 
reQ3|»ei*tur.Âtéxan(lre, et lui paie le tribut d'tio.qpMviag^ 
qui lui est si )cislemeut di^ poar avpir coopi^ à cette 
grai^de oenvre. Il finit par engager son auditoire à se 
rendre digne dé ce bieififatt dîgnalë. Cèt^e pjeâse homé- 
lie a' été suivie d'uti Te Deum^ exécuté en nSusique.* 
On diit que M. déM<itberbese propose de quitter MoscoW 
pour revenir en Çrance, d^oô il est ^ortiH jf a vingt- 
quatre ^nf , et s'y rendre utile V^Figlise et à s^ compa- 
triotes. 



jiti4X Rédacteurs. de 2' Ami de la Religion et du Roi» 
•I 
^ siHs. «ffrayé, /comme tons, Messieurs, des (irracipes 
son %>igi8 anliToyaliste»; qu'anii-religietnc^ que professe U 



(348) 
CÊHêHtf; mtkh ntîe chose qui mVffiraie blea daTJtn'tigë en- 
«onB> c'est 1é ccrtttade que fat a6qui8€'qiié, dans une 'école 
^'on Bfptlh' Normale, et doot léa élëTes sont deatîuéa à rem- 
plir des places de professeurs par lont le rojaume, jon «'est 
abonné à ces pernicieuses broch ures^ etqpe Vesprit s'en ifoore 
l^arfaiteBiènt conforme^ celui qui règne danacet élaUiase- 
ihent , si Ton en excepte un très petit nombre de sujets, ^^and 
on aime sa religion et aoo Roi, on frémit en pensant que le. 
soin de l'élite de la jeunesse doit tomber en de teltes niaîtfis. 
le sais y Messieurs, qu'il ne dépend pas de tous de Tenipê* 
dier ; mais ne ponrries-rous pas, par le moyen de votre Jmt^ 
nal , instruire le Monarque d'une éhose importante , et pour 
sa cause et jpour celle de l'EgUse? Gomment des kômmes fm 
se plaisent a voir censurer la Maje^é royale , apprendron^Tila 
à la faire respecter; et peut-on inspirer des moenrs et de la 
]^eîigion quand on n'en a pas soi-même ^ et qu'on fftit profes-' 
sîôn de n en pas avoir? 

J'ai l'honneur de me dire avec la plus parfaite estime, etc. 
Un de poê Abonnés, ami de la Religion ei dt^ Moi. 



Nouvelles politiquis- 



Paè^s. On .mande de Lyon, que le séjcrûr de 'Sl(&»fj^}Ê^ 
comte, l4^Ârtots^ dans celte ville, a été line fête Vràtmeat 
triomphale. Rien n'avoit été négligé pour donèîér II YâV^ltM 
frère du Roi des témoignages du fidèle attachement des Lyon- 
nois à la maison des Bourbons. -Monsibub fut ref n par BÎ. le 
maréchal duc de Castiglione, et complimenté par KHiia» les 
autorités, et par des députations; soit des commun^ du voi- 
sinage, soit des sociétés Savantes. 11 eut la oomplaiçanee de 
>e rendre , à pied , à l'église primatiale , pour y entendre la 
messe. H fut reçu au parvis par le chapitre métropolitain , 
et harangué par M.«Goumôn, vicaire -général. 'La réponse 
de S. A, R, est remarquable. «Nous devons tout à la Prot- 
vidence, dit le Prince. Notre saînie religion est nécessaire au 
Roi et au peuple. Le Roi compte sur le zèle des pasteurs 
pour le bonheur àes oua'dles qui Teuf^-sc^nt confiées. Noi» 
visitons nos provinces pour faire au Roi un rapport de leur 
étal, et aurtout pour secourir Tiaf<»rtiitieli . S. À. R.contiiMie 
son voyage par Vienne ^ Valencç et Avigponi ' « 



(549)- 
«^ M^'^ la Priac688« de Cb^may , da sang royal nies Stuart^ - 
tiée Fitz-Jatties , et fille du dèrnter maréchal de ce nom., Tièfli 
de mourir. £lle avoit été'dahie da palais de la reine Marie 
Lecksinska, et dame d'honneur de Marie - Antoinette. Elfe' 
s'étoit rendue particulièrement recommandable par son fidète 
attachement à la maison de Bourbon ^ et par sa charité ea* 
vers les pauvres. 

— il paroît certain que la coor ira passer le jipois d'octobre 
à Fontainebleau. 

-^ 11 a été, le 34, présentée la Chambre des Députés,; 
par le tninistre des finance^ ef le directeur des contributiodii 
indirectes , une loi concernant le tarif des douanes. 

AoscB. D'après les ordres réitérés du secrétaire d'Ëtat, le 
prince de I9 Paix à quitté cette capitale pour se rendre pro- 
TÎsoireniént à Pesàro. 

«— Le général Bertrand est arrivé ici de l'ile d'Elbe. 

— > Le célèbre historien Jean-François Masden , de la com- 
pagnie de Jésus , a été grièvement malade à ta suite d'une 
attaque d'apoplexie; mais il est maintenant hors de danger. 

Milan. Quelques papiers parlent du mariage projeté dé la 
reine d'Etrurie avec l'archiduc Ferdinand. Moyennant cela, 
y .^t^îj dit, PAuitrichevrenoiicçroit à ses prétentions sur le 
Sljlanois j jet sur tous les pays à l'ouest du Minolo, en faVenr 
cW ^vLxépovL^y qui' prendroiénl le titre de, roi et>eîne de . 
Lonibardie^. - 1 

Lktds. Les Etats de la province de Hollande ont été ins- 
tallés à La Haye, le 19, par le gouverneur de la Hollan^. 
méridîonide, autorisé, à<)ete£kt> par le ministré-seqrétaire 
d'Eut de l'intérieur. 



On se rappelle pent-^tre que dans notre numéro XX? ^^^i insérâmes 
tine lettre de M. Uomiùique Sala , relative au diocést de Gand, et aux 
troubles qui s'y <$toient ëlev<$s. Nous remarcîuâmes que cette lettre n^ë« 
toit point line décision du Saint-Sit^e, mais seulement une n^ponse 
particulière. H parott néanmoins que cette lettre a fait un grand briiit 
dans le diocèse de Qand. On est, dans ce pays-là, fort ottaché ays 
principes, «t on y révère tout ce qui vient de la cour de Rome. Voilà, 
apparemment ce qui explique pourquoi f]up1c|ues uns ont voulu relever 
raotoritë^e là lettre de M^ Sala, et lui donner une force qu'elle n'a 
pas. On s'est imagine que cette lettre favorisoit'un peu ceux ^i, dans 
la dernière persécaUôa» ont mantré uns condtscenidanct qui pourroit 



( 55o ) 

■démeétra tax^ de foibIflKe. On a il>tcif>i^ dans é» môs ioiiIm I^^ 
«zprcf aioDS de la leltre , on les a taâaM ^Ixérm p<Hii- les £ure cottcooiir 

. an bot que Von se pr/Dposoit, et on a fait tropb& de cette ptëce comme 
d'nne deciaîoii formelle. Les personnes aâées se sont trôp.factlement 
persuadées «jumelle leur étoit contraire, quoique dans le rond elle ne 

' prononce rien. IKons arons vu des lettres et ties jonroaux deOand 
•4 l'écrit de M' Sala éuM assaa maltmiié« On l& suppèaoiC^B oppo- 
sition avec le sentiment do souVerain Pontife sur cfs matières» cl en- 
ir'autres avec le bref «^dressé à M. Févéque de Tonrnay. On a même 

'total compris, daÀB ce pays-U , ce que nous stioos dit de la leure dans 
notre numéro XXX, et on a cm que nousiipprooTi<}as noierprétatîoii 
qn'oa 1« doBnoit. Noos avions dit au mâme tndrj^it que les Flamands 

' néloient pas aussi souples //ne hUn d'autres, et on a piis pour une cri- 

'fiqùe et qui étoit un éloge. Mom p^avioos d^aulre oofisein par là que 
jde louer leût constance, et de la mettre en x>pposition avec la'sou- 

. ^ease «t la facilité dont ot» avoitusé aU)ear4fM>nr s aiaommodcr e^^ vo- 

. Ion tés du despote. Quoi qu'il en soit, on nous avertit jue U Irt^n'é- 
toit point de, Me. Jean- Antoine Sala , ancien. secréuire de b légation 
â Paris; ce que nous savions déjà bien.. On releva entr'éutres une al- 
lératign noUmle 'faite a la lettre, et qm bmdo^t à iaira regarder oemme 
ton )u|ement ce qui nVtojt.au food qu-oneopinion, Kous noua diapo- 

"sîons a 'donner, à cet égard, toute satî&facuon à tiolre correspondant, 
lorsque nous avons reçu une lettre de M. Sala -lui-méipe-, oatée de 

.Rome, le i*r. septeoiJbre. Comme «tte'ttotii ^«oti pvoptv à montrer le 
Téritable :sen$ de récrit c^, nous rinséroni ici suivant', le dé^ir dsT soa 
■ 'auteur: . _' ■ '■■ 

ce IVIes&ieurs , pai lu le numéro XXX de votre ^timable jovriii^, o& 

.je Toisa^vec surprise que vous mpporiet^ U la tt^e'^S; ànflljHÎ^rede 

' ' mc^HqtuSio» suppôt émta h des fténM tlb <$ano ,' an sujet dleé é6utro- 

' verses sur te fait de la jaridicrion orAifNrire,^'Foèeàrio)i dêà,ébsli)>e- 

mens survenus dans ceue église à Tépoquc de remprisotmenaêni et de 

rabsençe.de Mf. de Broglio,, é^éque deCand. 

» Tadmire , Messieurs ,Texcellexite droiture de Votre esprit et la. saine 
' critique qui .TOUS distingue. « 

» D'autras jouroauji avaleni donne à ma lettre miie i^auvaise îMer- 
prétation. Ils rattrîboérent à MS^, Joseph«-Atttoiné Sàlaî ancien secré- 
taire da la législation apostolique à Pans, qui n'^ eut aucune part, qui 
igl>oroit absolument rôte correspondvnce-, et qqi étoit à peine rcumcné 
j à Home- aptes ^ue-abaence de quatre ans. Ils vouloient sans douta par 
* cela justifier, cb quelqti,e manicte, par ces quaîtficatiobs étrangères du 
susdit .pr^at» f imposture de faire entendre qu^une telle réponse conte- 
. noitune décision du Saiot-Sîé[|;e, qui, de ma ooimoissance, n'avoitpas 
. mtoe éi^ cpQsulté sur cette afiaire. 

n Voo#« nonobstant cela , par la simple lecture de ma lettré, bien que 
. la copie qui tous en fut communiquée ne' fut pas exacte , vous avcx 
aussitôt reconnu que cette lettre étoit autant dictée par un esprit plein 
, de modération,. que couTenable, au caractère d'une persdhne sage, la- 
quelle, sans vouloir décider les questions, cherche à rétablir m paix 
. ]7armi les parti$>discordans; elle est surtout une lettre d*un simple par- 
' WcuticT, et par ooi^séqucnt de cOnBa&cëj et il'n^étbit permis à personne 



. C55i) . .. 

^e ta pal>lier eomme décision, eii<x>re moins <M>mme ane d^cisipa éxasir 
nés dHine^ntoriti^ svptéme. 

>»' Je sttÎB Iseruiiieioeiit recoDttoissanl du sage |ujgemeiit que tous avci 
porté en ^veur de la justice et de la -vérité. Mais pour que le vrai srns 
âe ma repense soit bien senti , et la calomnie: de ceux oui Tout fait .pas- 
ser pour une décision )en leur faTcnr , bîeta avérée /sounrez» Messieurs, 
^ue )e TOUS expose bdèrement les faits: 

' » Motiftient rabbé Carpentier,'doyeâ déCartesl!einense et conseiller du 
consistoire ArcbiépificcMial de Prague, qiii, en qualité de secrétaire de 
Teu Me. \t prince de Saim^ arcnevéché dé Prague, avoit été autrefois 
«n correspottdlsnce bvéc moi pour les affaires de ee diocèse, m'écrivit 
«me lettre de Praskolessis, eu Bobéme, datée du'3o 9vriK 11 y pàrloit 
de diffârenstiibjets, et il m'^enyoyoit des pièces dé quelques cîiaiipines 
de la cathédrale de Gand, sa patrie, î^ni lui avoient été recomman- 
dées, et relatives ant actions des vicaires capitulaires, faites ensuit» 
de la démission nulle de Mf^. de Broglio , déteuii à Vincepqej» ,.dans 
lesquelles pièces nti demandoit une réponse sur la iralidité de telles 
■ilecilinns. 

» Monstenr^âtpentier me tecomînanda chaudement TafFaire, et |t 
▼is tvAs'ciuremeni que Téglise de Gftiyl se trouvoit dans une espèce de 
schisme scandaleux, aiiquel il eût été expédient de pouvoir trouyer un 
prompt remède. Je reçus cette lettré presque en méine.témps que rheu- 
renx retour de $. S. àllome. 

1» n est bien daîr ^ue datas ces premiers niom^ns il ne mVtoit pas 
permis d^en soumeitre la demande ati saint Père, parce qu^d çonTenoit 
. d'attendre que les oongr^ations ecclésiastiques fussent rétablies , et que 
ks affaires fesiiïus urgentes fussent expédiées, ce qui ne pouy^it se faira 
qt^'ATec le bénéfice dn temps. ' 
;. .^»;||Li«s prodigieux changemens snryenus en France étolent^d<^à con- 
iiîïs 2^ Rome, et il n'y ^yoit pas de doute qs» MC^. de Bro^jyôme se fût 
4^rçndiiàsQn.sié^a.Gaqd. > 

y Lé retour du Intime pasteur deyoît nécessairement mottré fin 4 
tontes les division» et inquiétudes anr le -lait de la juridictioi». 

» M& donc, d'une nart, par un vif désir de voir cesser toutes les di- 
visions qui existoient dans le clei;gé de Gand, ci per s u ad é , d'autre part , 
que la juridiction de MSr. de Br^io étoit l<^time , et que dans le rao^ 
' ment il n'étoit pas besoin d'^Micnne disposition apostoiiqae , puisqu'il 
la conserva iptacte malgré tune démisiton sans valeur, faite entre les 
pains de lâîone et ^ans être libre , et «lanquant de l'acceptiition du sou- 
Ycrain Pontjfc, je répondis, suivant mon sentiment particulier , que 
favois considère tout ce qtd, pendant i'absence de révoque, s'étoit 
•passé dans le diocèse de (Sand relatiyettent & l'exercdce de la juridic- 
tion ordinaire , sans y ajouter même nne ff^Oabe qui indiquât qu'il fut lé- 
Siume on non , et encore moins me mllawe d*indiqneriittcune décision 
u saint 1%e. Vbifi mes paroles ; « jtairutinam rtvocaifi totum id 
» '^o<f cirea txtrcitium.ùr^Ùimriœj/^idictiotUê in Ganâayemi diœ^ 
• cesi contigerat »* 

^ » J'ajonUi que les choses étant revemiot aitfoiiit qn^l n'f a volt plus 
besoin de :dispositions apostol^ucs , On ésiimoit en tout onn yenablé que 
- lesespiriu du clergé se réunissent^ éts'impbsaot un mutuel silence sur 
leurs débau^ ils teuraaiSCRt (9«C9 «oinii oniqucçu^st «a profit ^irituei 



(5'ÏO 

def fidâes selon le» devoirs des ministres de l'Eglise i Quonzam veftf 
ê6 Hunc recidit tes , ut nuUa indigeat peculiari ap'ostoiice sedis Pr:- 
videntia , eonuenieru omnino œttimatur in hujtumodi casucuncUu et 
"utraque parie obortas quœstiones perpetuo tegere sUentio et quaÛbet 
eirea pretœritum tempus amota conttot^ersia , nil aliud in prœseniia^ 
rum curare nisi ut, pacatis,, et concordibus animis, meliori consu- 
iatw Chritti fidelium bono, quodecclesiœ, Ministros prœcipue de* 
cet, Ita equidem pro doctrina, et virtute dignissimotum caaonicà" 
mm absque dubio futurum confido» 

}> n est évident que je n'ai ooint entendu, ni ne pouTois entendre 
parler d'antre ëvënement <pana Je dis : Quoniâm veto mine eo recidit 
res î Que du retour de Tëvéque de Gand. 

» Donc les paroles suivantes de mon texte, qni excluent le besoin àa 
dispositions apostoliques, se rapportent et peuvent seulement se rap- 
porter à la juridiction de Fevéqiie , laquelle resta intacte. 

» Cette claire explication , qir une personne de bon sens saisit au pre- 
mier coup d'oeil, indique assex que )e n'ai parlé, dans ma lettre, que 
' dans l'faypotfaése que le légitime pasteur étoit retourné à Gand , et qu'il 
étoit bien loin de ma pensée de prévenir le jugement du Saint-Siège sur 
1rs précédentes circonsUnces où se trouvoit le diocèse ^ ce n'est qu'à lui 
qu'a appartient de prononcer stir cette matière. 

» Le texte original de ma lettre , qui , à mon insn et contre mon at- 
' tente, est devenu public, vient à l'appui de mon raisonnement, et sert 
aussi à corriger quelques inexactitudes qui se sont glissées dans la tra- 
duction mise dans yotre Journal j Texpresaion latine : JEstimatur, ne 
veut pas dire , nous jugeons convenable ». 

J'espère, Messieurs, que vous voudres bien insérer, dans le plus 
procbain numéro, cette solennelle et loyale déclaration de ma part, et 
je vo,us prie d'agréer l'expression de k sincère estime et reconisoisswicc 
'avecfacniitte 

J'ai rboffienr d'être. Messieurs, 

Votre très-bumbk et très-obéissant serviienry 
Dokihiqub.Sala. ' 

R9me, le i^>^. septembre i8i4< 



AVIS. 

I<es Abonné dont la souscription expire le ao octobre , sont pri^ 
de vouloir renouveler sans délai s'ils ne veulent pas éprouver de reta[rd. 
JYous.les prions en conséquence de ne pas omettre, de nous faire passer 
en même temps une des adresses qui sert d'enveloppe a chaque numéro. 
Cette attention de leur part nous évitera des recnerches et des erreuss 
auxquelles la parité des noms, et l'indication inexacte des lieux de 
' posté donnent Ueu : î|i fant avoir soin d'affranchir les letu«s et l'ar- 

Sent) sans cela, rien ne nous parvient. Le prix de la souscription est 
e S fr. pour trois mois , i4 fr. pour six mois, et a5 fr. pour un an , 
fianc de port par la poste, ponr toute la Francfj et pour les pays bors 
'dn royaume, lo fr. pour trois mois, ij fr. pour six mois, et 3i fr. 
pour un an. On ne reçoit d'abonuement que des 20 avril, ao juillet, a» 
octobre et 20 janvier. . 



( 555 ) 



SsuMONs noui^eau:^ sur les sujets les plus intéressans de 
la reUgion, par J. B. Simon, prêtre, mattre-ès-arts 
de la cide\fa7U Vhif^ersité de Paris (i). 

Ce n'est pas toujours aux sermons qui brillent Im 
plus par le talent oratoire , que Dieu attache l'insigne 
mérite de produire des fruits de salut. Souvent le 
prône du simple pasteur ^^ improvisant sur r£vaxifi;ile 
dn jour, ou 1 homélie de l'humble et pieux mission- 
naire, porte dans l'âme de ceux qui les écoutent plus 
de componction, plus d'amour pour les vertus étiré- 
lîentie^, plus de zèle pour la croix du Sauveur, que 
les compositions étudiées des orateurs consommés 
dails l'art de la parole. L'Evangile est assez beau pour 
n'avoir pas besoin d'omemens, assez puissant pour 
pouvoir se passer d'aide , et je trouve bîten plus heu- 
reux le prédicateur, lorsque son auditoire se retire 
profondement touché, que quand il le quitte rati 
d'admiration pour son éloquence. A Dieu ne plaise 
que je déprécie les chefs-d'œuvre de la cnaire chré- 
tienne , dont la France est plus riche qu'aucune autre 
nation. Félicitons-nous, au contraire, d'avoir un cours 
de doctrine et de morale évangéliques , sorti de mains 
Si habiles , et donnons à ceux qui courut cette car- 
rière , prenons nous*mémes pour notre instruction , 
le même conseil que, pour tout un autre but, donne 



' (i) a vol. în-8*. ; prix, 8 (r. , et g fr. 5o c. franc de port. 
A Paris, çhes l'antcttr, rue dés Tournelltes^ n^. 6o; at au bu* 
reau du Joemal. 

TçmeILi/JmideïaR.MduH.N^.4Q. Z 



C 354 ) 
à ceux qui veulent écrire un auteur |Jrofane. FeuU- 
letoiis nuit et jour les excellens ouvrages qu'ils noui 
ont laissés, (i). , 

Sans doute les Sermons cpe ùous annonçons sont 
loin d'avoir cet-éminent mente. Cliacun travaille dans 
le champ du père de famille suivant le don quH a 
reçu el la mesure de ses forces. Celui .qpi a plus^ doit 
donner davantage. Dieu, qui a égard a la bonne vo- 
lonté , et qui voit au fond des cœur§, n apprécip sans 
doute pas moins les efforts dje ceu^ qui peuvent peu 
et' qui font tout ce qu'ils peuvent^ que le Sauveur 
n'a apprécié l'obole de la veuve , mise au niveau et 
lùiême au-*dessus des plus riches offrandes. 

Le motif qui ■ deidrmîné l'auteur de ces SensiMS 
à les donner au public est bien louable- ic X^puiW loog- 
tjemps, dit-il, et cela n'est que trop vrai , ^on s'apai" 
c^vqU de la. décadence de la foi et des mœurs. Des 
écrits licencieux et inoipies , travaillés avec «art , glis- 
9pieat dau9 les esprits, trop peu en garde contre la se- 
sckiçtiop , le poison de l'incrédulité » et msinuoient ^pie 
1^ flambeau de la raison étoit le seul dont PbMme)^ 
)eut besoin pour se.condËure; et cette philosophie' 
iiiondaine ^t impie , qui flatte les penchans du i^amr 
s^ns lui laisser les remords et la honte du crim^, 86 
£Û beaucoup de prosélytes. £ientot, soutenue ipar 
l^autorilé , elle trouva le moyen de propager ses ^s* 
ternes impies, et d'exercer son despotisme absolu dans 
tout l'empire françois.«...« Elle ne réussit que trop A 
saper jusque dans les fondemens l'édifice de tout culte 
religieux , et à élever sur ses débris la raison (je crois 



(i) Nocturne verêatû mxmus peraaie diurnâ^ 



(555) 
qu'il faudroit- dire la déraison), après avoir renversé 
les autels , après avoir proscrit ou interdit les minis- 
tres de leur cuUe ». 

Tel est donc le mal auquel l'auteur a cru qù*il étoit 
ifiètant de remédier, et il a pef&se qu'on de pouvoit 
ie fijiire que par l'iBSlructioti. C'est pour concourir à 
ce had désirable de ramener les hotnmès égarés à de 
meilleurs principed , ^qu'îl a composé et publié Ces 
Sermons , qui sont au nombre de dix. Us roulent sur 
lès principaux points' de la foi j sur eéux qtii sont les 
p4u» propres à la rappeler dans les cœurs qui l'ont 
perdue, ou à la fortifier dans ceux où elle s'est aflFoî- 
blie. Les sujets qu'il etrakéi Mm rËglisê,^onamo-- 
tké9 ei'i^g^ aigoeà auxquels on peut la^ reconaotlte , 
.lamour iie Dieu^ la confession, lâ communion j^ la 
mort., J'eofeir , Je ciel, la passion , i« résurrection du 
Sauveur et la résurrection générale. On ne peut sans 
ck>nte qu'cpfJaudir avi zèl^ 4^ l'auteur , et reciomman^ 
iiec nue lecture également écbfianiéet'in^i^uctite.Hiëé 
«kmtT^luxneé né contienn^t gaère que 400 pag^ Ceui 
qm font plus d'attention à la gross^ir d'un litre' ^^ait 
mérite du sujet ^ les trouvèrent peut-être un peU 
eliers. Si nous partagions cette-opinion, 'Ce né seroit 
que par le regret de voir le prix d'un livré mile à la 
portée de Bioms de monde ^ dans un 4.emps où' Voû 
a un si grand besoin d'instractions.' 11 e^ an pa^à où 
de bonnes âmes se réunissent, et eitnploieiit leûré 
Ittoyens à faire imprimer, à meitre à bas prix, et mémd 
ji.distribaer.gratuitemem^ les livres religieux les pluei 
essentiels. Ce pays n'est pas encore le nôtre. 

h. 



Z 2 



(.556 ) 



Beautés de V Histoire de Russie, contenant tout ce qiAil 
y a de plus curieux et de remarquabk dans, l^s art" 
noies .de cette natUm, depuis le g^. siècle jus^'au 
règne de Catherine II indusii^ement. Ouvrage destiné 
à Vinsiruction de la jeunesse , orné de lajigures en 

> taille-^uce, rédigé par P. J. B. Nougaret,(i). 

Beautés, de V Histoire de Pologne , ou Précis des év^ 

. nemens les plus remar^fuables et les plus intéressons, 

. tirés des annahs- de cette nation, a^ec des détails 

. curieux jsur ses mmurs 9t,se^ ^f^^s , depuis le 6^,, sOh 

cle jusifues et compris le règne de Stanishs^Êd^ff^e. 

Ouvrage destinée l'instruction de la jeunesse , orné^ 

B figures,grav4(ts eh taille-^douce ^ par le mé^e. 

Rien n'e&t plus louable , et il n'y 9 guère de moyeni 
4«dwipijx .méiiçer .de la société^ que d'ecnre pour 
fopiDér le .cœur et l'eiprit de la jewesse! Xe^^^^fé^ 
A<5^iQyàqui nn^traction publique est si redevable^ 
rapporte dans sou Traité des Etudfis (2) , qu'ayant soii^ 
haité qu'on composât, en latin, de courtes histoires 
choisies, tirées soit de l'jLcriture sainte, soit de Iliis" 
toire profane, propres à familiariser les enf^ns avec 
la langue ktiiiiejf ^ même tempâ qu'elles leur met«* 
troient sous les yeux des exemples de vertu et d^tmm 
excellente morafe, des professeurs de FUniver^te, 
h qui il avdt communiqué cette idée, la saisirent. 



(1) ivol. in-12 de plus de 4oo pages; prix, 5 fr. , et4 €r. 
franc de port. A Pari», cbex Le Priaar. rue des Koyers . û*». 45. 

(2) Tome I*^ . 



( 557 ) 
et c{ae cela oom vdut le$ ouvrages oonnus sous le thre 
de Selsctœ y etkcove aujourd'hui eu usage dans nos 
écoles, et auxquels leur mérite valut tant^ de r^in^- 
pressions (i)/ 

C'est sans doule à cette imitation que y vers lan 
1798, pour favoriser l'étude de la langue angloise, 
lé libraire Vergani noustlonna-, en snglois^tm choix 
des morceaux les plus élégans et les plus instructifs 
d'un ouvragé fameux ches ne».voi$îns, auquel il donna 
le titre fastueux de Beautés du Spectateur (the Beau^ 
ties of Spectator )• Bientôt après ces^ Beautés forent 
suivies d'autres Beautés, de celles de f Histoire, aussi 
en anglolsyet même des Beautés de la poési&cmghisei 
^ J'ignore si cean tiires firent là fortune des ouvrages 

S' ùliliés 'par Vergani; mais bientôt quelques auteur^ 
'ançois s'en emparèrent comme d'un effet de bonne 
prise y et nous n eûmes plus que des Beautés de telle 
ou telle histoire. Beautés de V Histoire de France, 
[Beautés -de fHi^ire d* jingleterre y etc. .etc.; et-au- 
JoiMjdTîui^ncore, ppurne point en èllôMer, Beiiutés 
^èilÈistùire* dû 'Russie, Beautés de tffistoire de'Po^ 
iognç, toujours pour linstruction de la jeunesse. Nos 
Seléctœ auroient pu s'intituler Beautés à plus juste 
titre} caron n'y trouve que des exemples d'actions 
louables, qu'un choix de principes excellens de mo- 
rale , distrâ)ués avec méthode. II n'en est pas ainsi 
de no^ Beautés de VHisUnrë, et Hotammeût de celles 



(i) Oo connoit peu au)oard'bat lesaaleors modestes de ces 
ouvrages utiles. On doit à M. Heuzet; professeur au coUégj^ 
de Be&uvais, le Selectœ è profania, et le Selectœ è veteri 
nstamentô Tiistariœ. Le Seleetœ è novo Testamento historiœ 
est deift. AUetz. 



( 558 ) 
des Histoires de Russie et de Pologne. Les premiêrei 
commedcent par trois pu quatre trahisons bien noires^ 
et quelcpie» actes de cruauté y que l'histoire ne doit 
point déguiser , mais qui servent peu à rinstrùctiocf 
du jeune âge. D'abord Oleg^ administrateur de Russie 
pour Jgor^ enfant de quatre ans^ dans Tintention de 
joindre aux Etats de son pupille la ville de Kiof , at-^ 
tire dans son camp , sous prétexte d'amitié y deux 
frères qui régnoieni paisiblement dans cette ville, et 
les fait massacrer. Ce même Jgor, devenu grand , 
convoite lempire d'Orient, et marclje vers Cdnstan- 
tinople âU moment où il sait que toutes les troupes 
de Tempire sont éloignées. Il ne rencontre point d'obs- 
tacles, et ne s'eta Ktrief|)iïs moins aux derniers excès 
de U fureur. « Les Russes n'épargnent aucun des mal-, 
heureux qui tombent entre leurs mains. Lés uiis sont 
mis en croix, les autres sont empalés, coupés par 
morceaux, enferrés tout vivans.... Ils cherchent sur- 
tout, ils saisissent les prêtres, leur lient les mains 
derrière le dcr», et li?ur enfoncent, à coups de màsse^ 
de longs clous dans la lete». 

Olga , femme d^Jgor , jeune batelière, épousée par 
ce prince^ ne se montre pas îuoins cruelle. Son mari 
ayant porté injustement la guerre chez les Dreulierisi 
est fait prisonnier et "a la tétie tranchée. Délivrés dé 
leur ennemi , les DreuHeos , pour recouvrer. Kiof , 
font proposer à Olgà d épouser leur prince. Avide de 
vengeance , die feint d'y consentir. Elle attire , par 
une suite de fourberies , les principaux de la naUon 
à un graiid festin , et 1^ y fait massacrer. Elle lève 
ensuite une année , et va assiéger la caj5itàle des Dreu- 
liens. Ne pouvant la forcer, elle fait faire des propo- 
• sliions de paix aux assiégés, et ne leur impose dauV 



(359) 
très conditions que le tribut de trois, pigeons et de 
trois moineaux par ménage. On y 'consent , et le tri- 
bi^l est livré. La vindicatii^e Olga feit attacher aux 
pattes de ces oiseaux un fil §6ufré, auquel, on met le 
leu, en lés lâchant à l'entrée de ïa nuit : ces oiseaux 
regagnent leurs nids^ construits dans les greniers et 
sôusjes toits; la ville est incendiée , et tous ceux qui 
en sortent sont tué$ ou fait captifs* Je n'ai pas lu ving;t 
.pages des Beautés de HHistçire de Jt^ssèe, et j'ai déjà 
^s^isté à toutes ces scènes de barbarie. 

lies Beautés de V Histoire de PoIogn& ne oommen*» 
cent guère mieux. Si Leck entreprend de civiliser le» 
Sàrmates, et les rassemble dans une cité; si Cracus,^ 
ft>ndateui" de Cracôvie^ établit des tribunaux de jus- 
tice pour ses peuples, s'il Iqs aipie et s'il en est; aîpae^ 
Leck il s'ouvre le chemin au, trône eu assassinant soti 
frère. Je le dems^i^e , pe .^onir-çe ps^.là lies hpneurT' 
qui sont en contref-sens avec le titre de Bpautès dft 
XHiftoire ? Et que peutii^^roduite de bon dans. 4^». 
cteurs neué le récit de ces perfidies et de C0$ crunt** 
tés? Ce n'est pas que Ie^ deux ouvrages qui sont l'ob*- 
jet de cet article ne .rexiferm^nt. aussi des traits remai^ 
quables de courage, de bienfaisance et des autres 
Vertus; ce n'est pas même qu'ils n^offrent ep général 
tuae lecture attachante, et qu'elquefois instructive, 
quoiqu'il me semble qu'on n'y fasse point assez sen- 
tir, pour l'âge auquel le Kvne est destiniET., tout ce 
i{u'ont 4*odieux les mauvaises actions^ mais j'ai voulu, 
faire voir combien ce litre emphatique de Beé^utés de 
t Histoire contraste souvent avec ce qu'il semble an- 
noncer. Nos Selectœ valent bien ceâ ouvrageis ; leur 
titre est plus modeste, et 'i>oire langue étoit assez ri- 
^e pour en fbucnir l'écpivaleiit^ Iv 



( 56Ô ) 



NOUVELLBS ECGLIÉSIASTIQUKS. 

Rome. Bien ne transpire encore des affaires de Té- 
glise de France à Rome; mais on s'en occupe beaucoup , 
et on espère que bientôt on pourra en connoitre le rë* 
aultat. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a une par* 
faite intelligence et une confiance réciproque entre le» 
deux cours. L'ambassade Françoise réunit tous les suf^ 
fràges» et le saint Père met une grâce particulière à 
tout. On ne peut se faire une idée de raffection singu- 
lière qu'il porta à S* M. Louis XVIII^ et de sa pr^î- 
lection pour rég^îse^iif?. France. Tour le sacré collçg# 
partage les n^^mes sentimens : le séjour dâs,cardinaiix 
en.France les a mis i même d'appréciei* lexcelleiit èi^ 
pri(. et le bon cœur des vrais François; ils en parlent 
toujours avec attendrissement, et ilf s'intéressent vive* 
meut au sort d'une église dont ils ont vu les besoina de 
plus près. . 

^ 'r^W' le majordome des palais àposleU^iiaeiftcravi 
'3é S. S. rà^dre dé se tenête i Càli(#*Gatidfeilfe ^ «fia 
d'y surveiller les pi*éparati& qui s'y fout pour le séjcër 
^u saint Père, qui se propose d'y passer les beaux jours 
de Taulomne. . . 

^— Le P. Pannisoni , vicaire du R. F. général d(^ la 
compagnie de Jésus^ est allé à Frascati faire sa cour & 
S^ M. Sarde, , ^ 

— S. S. a nommé nne congrégation composée des 
cardinaux Mattei, délia Somaglia et Doria, pour exa- 
miner particulièrement la conduite de deux prélais, qui 
ont le plus mécontenté le Saint-Siège , pendant k cap- 
tivité du saint Père. 

— Le roi Ferdinand d'Espagne vient d'écrire à S. S. 
des lettres pleines de respect et d'un dévouement ^al. 




(56i) 

Il annonce qu'A a desliné le chevalier don Antonio Var- 
guas y Lagudas, à remi^Iir près d'elle les fondions 
de son ministre plénipotentiaire. 

— S, E. le cardinal Pacca , secrëtaîre d'Ëtat, a éié 
nommé par S. S. préfet de Tadministration du collège 
romain. 

— LL. EÈ. les cardinaux di Pietro, Lîlta et Pacca, 
font partie des membres qui composent la congrégation 
des érèques et des réguliers^ ' , 

—'Le R. P. Louis Reggi, de la compagnie de Jéauff^ 
à été fait consoUeur de la. congjrégatîon de l'index. 

-*- En récompense de sa çonduili orobe et intècre dana 
hr place de gouverneur de la doiMps de Ripé ^ & Mag^ 
gîoré Gioàcehino Monti a été nàïaMié dii%6tear-gén4ral 
di^ fbirei de l'Etat ecclésiastique. 

r- — S. S. a nommé M. Dominique Mojalpni 4cmaia 
laiiq surnuméraire de la bibliothèque du Vatican. 

-**MM. les comtes Alexandre .et Vincent SaTorelIi| 
ii^bm^0OAiIhilafiar^i: paUices Jgloixi^ius^ sont; n^m-* 

lia saint Pèr^te- . * î 

— M. Vincent Maria Boccî, de Cifta délia Pievei^^L 

Iris place parmi les chapelains d'honneur, extra 27^- 
eÀ^ de S. S. ' 

— Le 25 juin dernier, le saîiit Père a daigné' accor- 
der à M. le comm^dant Carnevaii de Ciceri là per- 

'siission de conse.rver un bénéfice eçelésiîa&tique qui n'çst 
point de l'ordre de Malte, jusqu'à ce qu'il lui ait été 
donné une commanderie ou une. pension dépendante 
dudit ordre. 

— Le mardi 4 septembre a eu )ieu la distril»]tk>n 
xSolenneUe des prix fondés dans l'université Grégorienne, 

pai* S, E. Mg^' le càrduial Zelada. Ëiie.a.été^ sons les 



,( 562 ) 
.auspices du'saiilt PSre, présidée par 5. E. Mf^- le car* 
liiaal L4tta , préfet des études. 

— Le 7 septembre , S. E. le cardinal Dugnanî s'est 
pais, eo roulQ pour Àlbano. Il a emmené aTeo lui 
Mm. Louis Ponz.iieoni et Philippe Fortana, qu^iL a dm- 
ais pour faire dés missions dans son évêcbé, 

*T-]Laifète de.la NoU^Ité de la aaÎBte Vierge, établie 
par le Pape miini Serge I, à la fm du septième siècie, 
en actions de grâces de i*extirpation de lliérë^^ de Netf- 
toriusy.a été célébrée aT.ec la solennité d'usage. A^m la 

'chaselle f^auline du palais Quirinal. Le ^aint E%ère, après 
avoir pvis dans la*8acristie les ornemens poptificaux pro* 

;pv(^ à Uflle, edeo^ifiigiié des cardinaux^ de sonxoiv 
^g^ d& cérémonie ^ va pris place sur son Irène , et a reçu 
les hommagâP du sacré collège. C'est ^ entouré d€^ celle 

()ompé majestueuse, qu'il a assisté au saint sacrifice Après 
a messe .solennelle 31 chantée par S. E* H^^* Galeffî^ S* S* 
*a dôlîné'la bénédiction papale. .Pâi:mi les personnages 
con^iylérables^ de tout rang et de toutes nations, qui a»* 
^sistoievt à bette àiseoiblée, l'ubé des plus augustes de la 
-ekiràUei^té, nous crbyons devoir faire UBa^ealto^w^i*^ 
-tieulfère de S. A. le prince d'Ësterliasy , chargé par 
si M. L et B. A. d'une mission extrafiitnaireiHrèa ëa 
Sâinl-Siége. - . 

. —La même f&le de la Nativité a été célébrée^ «Tec 
beaucoup de pompe, dans plusieurs autres église37 dans 
celle de Saipte-Matrie in f^allicella y des PP. de l'Ora- 
-tbire; de Sainlè-Marte in ÇôArnedin , où se trou voit 
S. Ë. le cardinal Ruffo; de Sainffe - Marie du Peu pie ^ 
iVAraeœliy etc. Dans ces deux deiiiieres se fît l'of- 
fitinde du calice et desciei^ges, qui est d'usage. 

•^ Les prêtres de la congrégation des clercs réguliers 
Somasquea sont rentrés ea possession de leur coUége de 
Saînt-iNIcolas et SaiWt-Blaîse à Cesarini. Un des leurs 
J'avoit acheté ai cet effet. Us ont repriiléiir habit le jour 
de la Nativité. 



( 565 ) 
^ — S. SI a faft les nominations suivantes , en datedct . 
13 seplembre: 

De l'évêché de Veroli , au P. dom François Ciprianl| 
c^Feslin, et curé de Sainte-Marie in Posterola. 
' Des ëvêchës de Terracîne , Sezze et Piperno wnîs^ 
à M. Anselme Basilicî, archîprêtre de Nerola. 

De révêché* de Nazianze in partibus Jnfidelium , à 
M. Michel Belli , chanoine de Sâirtf-Jeân de Lâlryi. - 

De rérêché de Spolette, à M. FrànçoiçCanali, cha-^ 
noine de PërOgin , à la place de M, Tarchidiacre De' 
gli Oddiy qui na point accepte sa nomination, 

— Parmi les Jësniies qui ont survécu à la de^tracT 
lion de Iqiir ordre,, îl . en est un q.ui est âgé de 126 
an^. C'est le Père Albert de Montanlo, né le ï8 mai 
1689. Il entra dçuis la çociélé, le i56 septembre ^706, et 
y lit profession Icj 2 février 1724. Il remplit pendant 
tr^ite-cinq ans les Fonctions de consuÛeur et d'ad mo- 
niteur dans ie collège de Pistoié, 11 vitint d'écrire n«. 
K. ^P., Fannîsoni , vicaire du T. fi. P. général , pouç 
l'informer de son* intention de rentrer dans la compa- 
gnie , à laquelle il espère encore, malgré son .grand age^ 
de|K>uii^oiF êri^ de quelque utilité , se «ôi^meUai^t , 4iM}jt^ . 
à -sé rendre partout où les supérféurs jugeront a propos,, 
deremployet^. Oi juge bien que le'reiigieux dévouement 
de te vénérable centenaire n'a pas manqué d^être ac- 
cueilli a veoJes- éloges qu'il mérite. . ; 

— Un bref de S. S. Pie VU, publia h Gêuesa la prière 
4le réminebiissime archevêque,' rétablit lès fêtes et vi- 
giles telles qu'elles étoient avant iBo6. 

Tivoli. Il est difficile de peiddre la joie qu'ont éprou- 
vé les habitans de Ce lieu du rétablissement des Jésuites. 
Elle fut portée au comble dans la journée du 21 août, 
par les solennelles actions de grâces rendues ici avec la 
pompe la plus majestueuse, dans l^église du collège qu'y 
possédoit la compagnie. Tivoli a été le berceatf de 14 
société. Cest à Tivoli que saint Ignace reçut du P^pe > 



( 364 ) 
Pftnl IIt| la confirmation de sa règl#. Les Jésuite ent 
rendu à Tivoli d'immenses serTices, méiqe depuis, leur 
suppression. Cétoit à celte yille pins qu'à tonte autre i 
èët^brer là fSte dé cette henreuse restauration. Elle fut 
aolennis^e avec une magnificj&nce digne deFëvénement. 
Dès le matin chacun des n^émbres de la société célébra la 
sainte messe. Vers les onze heures , M^< notre évèque 
entonna le Te Deum, chanté en musique, aii son des 
inslitimens. Cet hymne d'actioiyi de grâces fat suivi de 
la bénédiction du Saint-Sajcrement. Une foule immense 
remplissoit non^eeulement l'église^ mais la place adja* 
cente. Cette troupe de religieux , vénérables par leur 
âge, ayant chacun nn flambeau. à la main, une musi- 
que mélodieuse, le brnît de rartillerle, produisaient un 
effet difiScile à rendre. Le portail étoit élégamment aé^ 
eoré. Dana sa. partie supérieure se voyoit le nom de 
Jésus. A droite, la devise de la compagnie : Jldmafp^ 
Ttm Dei gloriam; à gauche, on lisoit^ Societaa Jesu 
rédiidvà. Les ah's retentissoient d'acclamations* Dès lar- 
mes d'attendrissement couloient des yeux de ces vieux 
yéligîéux, rendus, après plus dé quarante ans, à feùr 
premier état. U ^t difficile d'imaciner une 5dè^0 {lus 

Pabis. Le Boi vient , par ui{e ordonnance , de Amimt 
% M<S le grand*ai2mônier de France, les nomioâtions 
aux places ecclésiastiques , et aux bourses vacmates 
dans ks séminaires du royaume. 

— Anx évêques que le retour h un meilleur ordre de 
choses a déjà ramenés en France, il faut ajouter M. de 
la Luserne, évêque difis de Langres , pair de France, 
connu par son éloquence , et par de savaps et pieux 
ouvrages, fruits de son zèle et de ses veilles pendant 
son long exil. 

. — On assure que le supîerbe édifice, du Val-de-Çrâce 
va être rendu à sa. destination primitive. M«>«- de Bour- 
l>on^ filie du prince de, Coudé, religieuse «bénédictine 



(56*) ^ 

4e rAàoralion du Satnt^Saci^inent/ rayant obtenue âè 
S. M. 9 va »'y réunit avec les religieuses de son or* 
dre qui se trouvent à Paris. ^EUes y remplaceront des 
militaires malades. Qu'un couvent serve d'hôpital , 
c'est; une destination que la religion lion-seulement 
avoue, mais même qu'elle commande, quand cela est 
nécessaire. C'est le christianisme qui le premier a ou- 
vert des asiles à l'humaaité soufirantt^, et l'on sait qu'elle 
n'est jamais mieux soulagée que quand c'est la religion 
qqi s'en mêle. Néanmoins une belle église, un dôme su- 
perbe f ne sont point utiles à des malades ; et quand! 
une reine pieuse a voit consacré cesmonumens à la ma* 
jesté du culte divin, on est, ce me semble^ tenté de 
rer|retter que se^ intentions soient méconnues^ et on n# 

Îéut s'empêcher, en entrant dans cai lieux, détournés 
un autre emploi, de se dire i soi-mime : Ifon Iioë 
deUum munus in lûfus. ^ 

— Un journal , qui apparemment n^aime p^a^ les cou»» 
munautés religieuses , dénonce le rétablissement de qiieU 
ques-unes , et demanda si la loi qui proscrit lea vœu J% 
est rapportée. Il faut, en vérité, étr-é bien zélé diéCen-n 
seui^ dés' lois pour avoir ce scrupule. Xe gouvernemf|nj| 
même qui vient de finir , et qui ne favorisoit'pas ta rè-* 
ligîonotttre-mes«Hre, toléroit les couvena de femmes? IL 
avoit aenli la nécessité, soit pour Téducation, soit pau^ 
les hôpitaux , de ces associations unies par un motif quel 
rien d'humain ne peut remplacer. La conduite des re- 
ligieuses pendant k révolution ne prouve-t-elle pas suf- 
fisamment combien elles sont attachées à leur état? Ne 
ks a'^t-on pas vues persévérer dans leur clôture en dé- 
pit de la loi qui les en affrenchissoit , garder leur rè* 
Î;Ie malgré les décrets. qui les excitoiià la violer, et con« 
bndre ainsi par leur constance les vaines et^fausses pein* 
tures qu'on faisoit de la contrainte et des gémissement 
de ces prétendues victimes? Plusieurs eussent pu vivre 
à l'aise danslô mondé et au sein de leurs familles; maia 
elles auraient regardé celte eoodiiite eomme une pci^ 



(ë66) 

TarlcatiOB. Elles ne se trouvoient henreiisçs que réanîé» 
en communauté et suivant leur vi^calion. Là, avec une 
. pension modique, et le travail de leurs mains, elles suf* 
nsoient à peine aux premiers besoius de la vie; mais 
elles observoient leur règle, et ce seul plaisir le» c<m« 
soloit des privations qu'elles iétoieot; obligées. de 9'impo* 
8er« Dans ce moment plusieurs sont dans un d<^nueaient 
exirème. On a présenté pour lelies 4es requêtes augaa* 
vernement. Y en a*t*il upe seule qui ait poiur..b«t Vaf* 
franchissement de leurs vœmx? On n^ craint pus d'à»* 
surer que nçn. Celte religieuse fidélité ne devrQÎè«-eUe 
pas réconcilier avec leur état ceux qiA en ont de fausses 
jldées? 

B£$AKçoN. Le dimanche 18 ont été bénis soleiiiieQcv 
ment les drapeau;^ du 60*. et 77** ré^ment de lignes 
t>e commenceraent.du discour& adâ:ef&é ,< % ç^ns régiineas, 
par M. le comte de Bourmont , ljeute.nanl-génét*al <s0n^ 
mandant la 6*. division mililair^, est remarquable: 
«(.Voilà y leur a-t4I dit, ces nouvx^àux drapeaux: qu^ 
fËglise a sanctifiés par ses prières. Comme il convient 
à des braves, vous venez de recojinoilre l'empire di) 
Dieu des armées». ' ' 

Vienne {en jiutrwheJ) Le Pape a invité notre coor 
è rétablir, les Jésifites. On ne «ait pas si, du moins snr^ 
le-champ^, celte proposition sei*a favpr«blemeiit accueil** 
^e. Ce n'est pas <)ue la cour n'ait toujours téoHHgné 
beaucoup d'atjachement pour les établû^emens.r/elig^ux 
qu'elle a toujours conservés et protégés, nialgré t'exem^ 

$ile donné par, les autres gQuvernemens. jLes bieHâ dei 
ésuîtes^ supprimés depuis si loiïg-tempS| n'ont pas xiakvûA 
él^ aliénés en Autriche, et Je, trésor impérial en pearçoit 
les revenus^ Il est possible que l'état actuel des finances 
rçitarde, pour quelque temp, un établissement qn« ad- 
licite la restauration si ur^ent^ de.' l'éducation publique 
en Europe, et le besoin d'un pi*ompt retour aux prin- 
cipes religieux desquels l'influence est si affoiblie^ mais 
dont on sent plus que jamais qu'il est impossible de sa 



( 567 ) 

passer, n l'on irent qm les peuples soient henreot et 
les ËlaU, tranquilles. 

Nouvelles POLtrtQCËS. 

' Pauis. Une notiTeHe oi^ooDance du Roi > t^ut sera com-. 
Liée de bénédictions, porte les dispositions suivantes : 

Les établissemens formés à P^ris, à Barbeau, et auK Loges, 
poar l'éducation des orpbelfnes de la légion d'honneur > res* 
teront affectés à cette destination. Le nootbre d'élèves, qui ' 
eKistoient dans ces étaUissemens an 19 juillet, sont main- 
tenues jusqu'à Page de vingt-un ans, et seront réparties dans» 
<^acon de ces établissemens. Néanmoins leç parens qui désî- 
reroient faire élever les. enfaas sons leurs jwux , sont autori- 
sés à les retirer , et il leur est alloué pour cet objet nnfe peu- 
itoii aanudle de sdo franos jusqu'à vitigt-lin ans révoluis, 1a« 
quelle leur sera payée par semestre sur les fonds de ces éta-* 
bli^semens. Nous nous réservons^ s'il y a Ueu, 4e pourvoir 
au rertiplacémént des élevés , et même d!éliendre notre bien- 
faisance sur les en fans deé militaires non légionatres. Le rér 
gime de ces établissemens sont sous la direction de la congre- 

riçn de>1a mère de Dieu , et sons la sufveinànce spiriUiella, 
.. notre gt*and-aumônier on de son délégué. Les aiftrês dis-- 
positions de notre ordoppaoce, du 19 >ttiUet dernier, con-^ 
tihueront d'être exécutées. 



J»x Radoteurs de i'àmi dala Religioa €IC dultoî. 

On se. plainjt , Monsieur , et «jec raison, de la dëctadencs des ëtades 
ecdésiaSti^es.On pourroif peut-^tre eu trouver la pnemiétecanae dans 
nàtitffërénce pour ta religion , qui avoit commeno^ à 6a^i;ner le clergé- 
même^ ^lusleiiès années avant la révolution. Ce a^at pas, à beaucoup 
près, que la foi fat éteinte ches les prêtres françeis; mais il n'en est 
pas moins .vrai qu^elle ne s'éltoit que trqp ^oiblie pac la oonca^oQ- 
de ^exemple, qui, sanà sé<)uire Te^prit at sans corrompre le. cœur, 
énerve néanmoins le zèle, et endort, pour ainsi dire, la ootiscience.. 
La science théologique étant devenue l'objet du mépris et des sar** 
casmes des hommes qui avoient alors le plqs d'influeiloe sur l'opi- 
nion publique, ceux mêmes qui, en d^au^res eiroons^nces, Vy se-' 
roient livrés aiec le plus d^attrait et de succès, découragés par la sorte 
de discréd^ où elle étoit tombée , s^appliauoient à des études dijffé-^ 
rénies, qui leur promeltoicnt plus de oéléDrité. De là cette foulé de 
prêtre^ qui étoient tout autre chose que ce qfi'ils enrôlent dû être. Et' 
je ne parle pas Ici de «eux qni se faisoîent physiciens, chimistes» ma* 



/ 
/ 



(368 ) 

ihëmatîcicnâ. H ii*ëtoit pai rare àe reBConlrer éec»M>és mominiiff 
<{tti, toor à to«r poètes et prédicateurs,, n'hoooroient pas plus la chaira 
par TafiFiéterie de leur stt le et leurs préteotioos au oel esprit , qu'iû 
■e serroieiit le goût par leurs ëpttres badines et leurs yers musqué. 

Grâces à Dien, les temps sont changes : le riAlicule même feroit jus* 
tice anioord'lmi'des hommes oui s'escimeroient assez peu pour vou- 
loir jouer de noareau ce r61e nétrissaat. On aperç<Ht dans le clergé, 
et particulièrement dans celui qui s'élève , une disposition rassurante 
à s occuper des objets ipii sont spécialement de son ressort. Pour peu 
que cet oeureux mouTunent soit secondé, on doit espérer que la théo- 
Ii>gie, cette scienoe si vaste et si belle, reprendra son rang naturel à 
1» tète des antres sciaoces. 

Mais on ne sautoit se le dioimnler, ii existe un grand obstacle t 
favancement des études eodésiastiques, et cet obsucle c'est le défaut 
de livres, h est inoui combien la révolution en a détruit. Les pères, les 
Anciles, toutes les collections de ce geare sont devenues d'une extrtee 
rareté , et l'on ne peut plus se les proonter qu'à un prix hors de propor- 
tion avec la fortune delà plupart de ee«^ i qui ces ouvrages gefoient le 
Ïtius utiles. Chaque jour encore le nombre en (Mminue , en France, par 
es envois qfai en sont faits à l'étranger, en Espagne surtout, et en 
Fortugaly et même en Angleterre. Bientôt il ne sera plus possible ds 
se les procufvr qn'au poids de l'or^ et les ruines même de la aciènos 
dieparoitront parmi nous. 

Pour prévenir un mal qui auroit de si Hcheuses suites, il seroit à dé- 
sirer que les débris des anciennes bibliothèques publiques fussent fen- 
dus aux évêques, afin du moins qu'il y eut «dans chaque diocèse an 
dépôt de bons ouvrages que chacun put consulter au besoin. 

Oé\k plosieurs réclamations de ce genre ont été faites, et on eo a 
senti la {ostice) mais les ordres donna en conséquence sont desDeorés 
sans effet, parée <|ue les villes refusant de se dessaisir des onviagef 
«iompleU, Vù9t mi$ à U disposition des étéques que Icslivsèa d^- 
irvAtés, et des^ora dépourvus de toute utilité. 

Touufois la mesure que nous proposons ne seroit encore qu*an re- 
lÊkède très-insu£Eisant. La pénurie sera extrême jusqu'à ce qu'on ré- 
tebitsse une ou plusieurs confirmations savantes, spécialement desti- 
nées, comme autrefois les Benraictins, à donner de nouvelles édi- 
tions de ces livres précieux, que de simples libraires ne réimprime- 
ront jamais. Nous oserons même souhaiter qu'en jsttendant il se forme 
une société qui fasse paroitre par souscription, ou autrement, plasieurt 
oairraf;es dé|à tout prépatéi, tels par exemple , que le second volume 
de Saint- Gf^oire de mtiailse, et la suite des Conciles des Gaules. 
ITest-il pas honteux ponr la franco^ que manque de quelques fonds, 
• de pareils monmnens resteflit ensevc&s dans des bibliothèques parii- 
cnhères? et n'y aurarl^-il qi^e les éMreprises littéraires où la religion 
est intéressée, qui soient arrêtées faute d'encouragement? 

C'est à vous. Monsieur, qui consacrez vos taiens à lajéfense de 
cette religion si abandonnée, à réveiller le zèle des chrétiens sur un 
objet que TOUS jngeres sans doute, comme nous, d'nne haîke impor- 



(56^) 



Suit tétùt de la religion eapioUquè dans lés Etais-* 
Unifi de VAmériqut septerâtionale. 

Ces Etats > dpQt TëxisteDCie politique n'est pas an-* 
tienne ^ et que nous avons vu de nos jours pfendre 
d^ si Rapides accrotssemeœ , ont été formés^ comm« 
on sait 9 des débris de noire Europe > et peuplés par 
des émigrations sucœssives ^ dues à nos troubles po« 
litiques , à nos conuuotions renaissantes > à nos guerres 
interminables ^ et à Fespérance de trouver l^ordre et 
la paix sur ces rives lointaines^ et de profiter^ dans 
ces èlimats vierges encore, de l'expérience de nos 
feutes. Plusieurs de ces nouveaur colons étolent deS 
eatholiques Allemands, Irlandois, Françbis, Italiens^ 
qui portèrent avec eux la foi dans ces contrées. Ell« 

Lcomptoit déjà quelques partisans en petit nombre, 
e Maryland surtout avoit des catholiques, dont les 
ftncetres y étoient venus avec lordBalumore^ dans 
le 17*. siècle. Les autres Etats en renfermoient aussi ^ 
quoique en moindre qi<antité. Ces catholiques étoient 
soignés, au spirituel ^ par plusieurs missionnaires, 
entrWtres par des Jésuites anglots. Après la' paix do 
1785, on sentit la nécessité de donner à ces cathp- 
liques, dont le nombre croissoit de jour en jour, une 
forine de gouvernement stable et permanente. L'éloi- 
gnement de l'Europe demandoit qu'il y eût dans ces 
pays une autorité centrale à laquelle chacun fût obligé 
de se soumettre. On sollicita Terection d'un siège épis- 
teopal, et Pie VI l'accorda. Par sa bulle du 6 octcà>re 
1789, il créa un évêché à Baltimore, et y nomma 
TonmlI.VjimideÏAR.ttduR.'Si^./^^. Aa 



( 57.oJ^ 
Jean CaiTol, ancien Jésuite, né dans ce pays même, 
qui y exerçoit les fondions de missionnaire , qui y 
jonissoit d'une grande réputation de zèle et d'babileté, 
et qui a voit eu les suffrages de tous ses collègues pinir 
jépiscopat. II passa en'Anglèterre rannéè suivante , 
et fut sacré, le i5 août 1790, par M. Walmesley, 
évêque de Rama,. et vicaire apostolique du district 
de Fouest, prélat vertueux, zélé, savant, avec lequel 
M. Carrôl étoit déjà Hé. * ^ 

Alors lauiorité du vicaire apostolique de Londres, 
qui auparavant gouvernoit toute Téglise des Etats- 
Unis, cessa, et M. Carrol prit Tadministration du 
plus vaste diocèse. La seconde année de son épiscq- 
pàt, il tint un synode, dont les décrets furent con- 
firmés par la congrégation de la Propagande. Ils roij- 
loient sur la discipline, Taclnainistralion des sacre- 
^lens, le service divin , etc. Cha y résolut de deman- 
der au Pape, ou la division du diocèse, ou un coadt 
mteur. S. S. |)référa alors ce dernier parti. Léonard 
îïeale^ ancien J^é^te, hottime pieur et zélé, fut ïait 
évèquè de Gortyne m partibus infideliuni^ et coadj[u- 
teur de Çal timoré. Sous le pçntificat actueT, feafc- 
more a été érigée en métropole, le 8 avril 1808. 
Ce diocèse est encore assez étendu, puisqu'il coni- 

Erend tout le Maryland , une partie de la Virginie , 
i Géorgie et les deux Carolines. Il a plusieurs villes 
considérables, Baltimore, qui compte environ 44 niille 
habltans, dont peut-être 12 ou 1 5 mille catholiques; 
1a ville fédérale , qui commence à se bâtir ; Georges- 
toVn , Annapolis , Cbarlestov^^n , etc. Il y a à Balti- 
niore cinq églises y un collège érigé en université , un 
séminaire., et un petit séi^iinaire placé à une ving- 
taine dé lieues de la. U y a à Georgestown un grand 



HôWègéy <îik*lge par les. Jésuites , qui y oût liiie ttiaî^ 
fcqh de noviciat. C'est dans J|e Maryland que, sont si-^ 
tùëés leOrs prindpales possessions. Il y a dans le 
même Etat une comuiutiaut^ de Çarnieliies qui est 
très-flofîssante. Pour se faire une idée des progrès 
dé la religion à Baltimore , il suffit de reniarquer 
qu'en 1790, il n'y avoit dans cette ville qu'une pe» 
tite église J maintenant il y en a quatre autres. L'of- 
fice diviû s'y fait avec beaucoup de pompé. Le sé^ 
îninâire est tenu pat* MM., de Saint-Sulpîce , dont lie 
doyen est M* Nagot, qui y fut envoyé par M. Emèry 
en 179 1. C'est un vieillard, vénérable^ qui trouve en-^ 
<3bre'le rtiôyen d'être iitile, et qpi çst fort considéré 
de Tarchévéquè. Ce prélat est liti-méme en grandie 
4?siinle auprès des autorités du pays. Sa prudence et 
son habileté le fofat respecter des protestins , et il 
"tï*â jpas peti contribué par son zèle k étendra la foi- 



il à bâti une église cathédristle ,. et n^ se sert de éi 

>ur faire plus^def bien; A se ^ 
>:;omrne xnétrojtoiitâid ^ le saint Siège en a ajouté de 



foirt!uiié que pour faire plus^ def bien; A ses poutotrs 



particuliei's et de fort ^ndus; ce q]ui étoit assez né-« 
ce^saiire vu la- distance des lieux , et la difficulté de re- 
courir à Rome dans des cas pressés. 

•Le 'même bref apostolique qui érigeoit Baltimore 
''en archevêché^ a créé dans les Êtat-Unis qiiatre dio* 
cèses> Philadelphie, New-Yôrck, Boston et Beards^ 
tovirn. Le Pape a nommé au premier siège Michel 
Egan', Franciscain, natif d'Irlande, et missionnaire^ 
11 a été sacré à fis^timore, le 28 octobre 1810. Sa 
ville épiscôpale est une des plus considérables des 
Etàt-Unis, dont elle pouvoit passer autrefois pour 
la cajpitale. Elle l'est toujours de l'Etat dé Pensylvà- 
ni«/ Elle renferme trois grandes églises catholiques^ 

A a 2 



(57^) ; ; 

dédiées Fune à la sainte Trinité , lautre à là slàinte Vièr-> 
ge^etla troisième à saint .Augustin : celle-ci appartient 
aux religieux augustipsi établis à Philadelphie. Ce dio 
eese> nouTellenaient érigé ^ n'a pas encore de sémi* 
naire^ m-d'établissemensecclé^astiques. I^e lennps 
et les soins d'un hop. évéque mettront, à cet égard ^ 
les choses sur le pied ou ou doit le désirer. 
. Neir-Yocok, le secQud évêché créé par Pie VII, 
atoit eu .d'abord pour évéque JLuc G>ncaneD, Domî^ 
nicain irlandois, établi depuis long-tepips à Rome ^ et 
' qui s'y trouvoit lors de l'érection. Ayant.été sacré évé< 
ime de New-Yorck par le cardinal Antoûelli;^ préfet 
de la Propagande, U se disposa à partir pour son 
siège. Il portoit avec lui; les bulles denses coUégties, 
él prit congé de .S* JS. Qf ais l'invasion de l'Italie tkit 
mettre obMM^le^ à son départ. Etant allé à Naples 
pour y chercher une. occasion favorable, jl y mbkttul 
aans pouvMr •e.^'ÇiMlr^ % son siège, et sans avotr^tu 
aontroupeau. Sa perte,. dans ces orçopstanceâ, a«te 
préjudiciaUe aux itoérét^ de la réli^on. On a cionmié 
adfloimslrateur du ai^e, pendanjt la vacance, Ancoise 
Kolhiiian, Jésuite', curé d'iwe des par6issèsdê la 
viUe, et que M. CoïKaneu avqit fait son grând-vi- 
Caire. U passe pour être piçux et capable, et 'il y a 
toute apparence qu'il sera choisi potir âucc^er à 
M. Gdncaiien, 1 moins que le saint Siège ne crtl 
devoir préférer un Irlandois; car les catholiques de 
ce diocèse apparti^ooient presque toussa cette natk>n. 
11 y a à New- 1 or<;k deux ou trois «églises catholiques. 
On croit que les Jésuites, y ont établi uti petit cdll^e, 
et qu'on y a formé récemment mie maison de trap- 
pistes. Ce diocèse naissant n'a pas plus de sept' à huit 
prêtres* Les conununîcations rétablies avec le saint 



( 575 ) 
Si^ permettront utoei doutç de donner un sncces^ 
seur à M. Concanen^ et de pourvoir aux besoins des 
fidèles de New-Yoi'ck. ' 

L'évéche de Boston à ^lë aussi érigé en r8o8». 
Cette ville est assez fameuse par son commerce^ par 
ses ricliesses^ et par la part qu'elle a eue dans la ré- 
Toludon d'Aniérique. Elle comptoit à peine alors 
qudques catholiques. Le zèle de M. Thayer^ aiMsîeat 
ministre presbytérien converti^ puis prêtre^ puis mis^ 
sionnaire dans son propre pays^ commença à y ^en«- 

, dre la foi. Ses prédications et son exemple firent 
beaucoup d effet dans le lieu même oq il avoit en^' 

. >seigné Terreur. Il fut admirablement secondé par 
M. Matignon 5 docteur de Sorbonne^ ecclésiastique- 

^ iplein de talens et de piété. Par leurs soins ^ et cew 

de M. Ghevrus, autre pfétré François y le catholicisme 

a fait de grandes conquêtes à Boston ^ malgré lèè pré- 

' yentions presbytériennes. On y établit une église il 

y ^ environ vingt ans , et la religion s'y étendit pro- 

\gressiyement d'i«[ie maniâré éfcAiniHile^ L'érectioh 
d'un siège episcopal ne pourra qu'aider encore à cds 

—progrès. On dit que M. Matignon avoit d abord été 
. désigné pour évêque. Il ftiisbities fonctions dé curé'; 

mais; ce missionnaire y aussi modeste qu'habile y a re-« 
ftisé une plus haute dignité^ et M. Jean Chevrus ^ 

' François d'orne, dont on loue a«ss4 le zèle el la 

• piété, a été nominé premier évêque de Boston. Son 
sacre a eu lieu le So octobre 1810. 11 a fait M. Ma- 
tignon son grand-vicaireMl n'y a pas plus de quntre 
ou cinq prêtres dans ce diocèse, qui embrasse toute 
la partie septentrionale des'Etats-Ûnis^ 

Beardsto^wrn n'oet qu'un village de Kentuctey, Etat 
situé dans l'ouest, à deux cents lieUes de Baltimore. 



j 



(.574) 
Cet Etat, réoeminent peuplé , n'étoit habité ^ iljr a-, 
quarante an^^ q^e par des tribus d'Indieos, Aitjour^ 
d'hui il compte plus de deux cent mille âmes, et dan^ 
ce npmbrè on estimé C|ue les catholiques forment 
environ mille familles î cette mnltipliéatioil doit être 
attribuée et aux émigrations des catholiques d'Europe 
ou dautpe« Etats de rUoion, et au zèle d^ quel*- 
.qties missionnaires. Le premier qu'on y envoya, ou 
du moins qui y fit quelque finît , fut M, Badin, jeune 
préfre d'Orléans, qui étoit arrivé aux Etats-Unis avec 
MM. de Saint-^ulpice. M-J evêqùe de Baltimore l'en- 
yc^a défricher eette terre inculte, dont on peut dire 
que M* Badin est l'apôtre. Il parcourut tout le pay&, 
et y établit des congrégations. M; Nerint, ecclé- 
siastique flamand > non moins zélé et non fnpiiis piem^, 
vint Je seconder au bdut de quelque temps. Ils oi^ 
fait de merveilleux fruits par leur vmion, leurs tràr 
vaux el leurs courses^ Pour consolider leur ouvrage, 
le saint Père a établi, dans éet Etat i un évêché aBeafds^ 
tovvn; et il a chc^ pptir r^jplir ne si^;Jb^j^h-i^ 
noît Flaget, préire frànoois, de 1^ c6âgrégatibn/âe 
iSaint-Suljiicè, qui vint en. France, il y a quelque^ 
années, et qui a reporté en ce pays lés bulles d'érec- 
tion deis évéchés. 11 fut sacré, le 4 noverabre i8io, 
et partit pour son diocèîse , qui n'avoit Jamais vu d'é- 
vêque; Il y à visité les catholiques 41 administré le 
sacrement de confirmatiûia. Déjà même il a jeté les 
premier! fondemens d'un séminaire, où il y a sept 
ou huit; élèves. Des Dominicains* irlandois ont dans oe 
diocèse une maison qui a sept ou hqit novices. Les 
trappistes y ont fait aussi un établissement qui. paroît 
?e consolider. Ce diocèse est immense , puisqu'il com- 
, pend, outre le Rentuckey, le pays d^s Nàtchçz; 



. , ( 375 ) . _ _ , 
et ceux de toutes les peuplades indiennes jusqu*i 
l'Océan occidental. On compte à peine huit prêtres 
dans ce diocèse^ mais ils spot pleins d'actiTité et de 
zèle, et ce qu'ils ont fait donne dp grande^ esperanceii 
pour ce qu'ils peuvent faire encore» 

L'évêcbé de la Nouvelle-Orléans a été;érîgé par 
Pie VI , et démembré de celui de la Havane , dans 
î'île de CuJ>a. Ce pays apparlenqit alors aux Espa4 
gnols , et le nouveau siège fut fait suffragant de l'ar- 
chevêche de Saint-Domingo. Ainsi il ne fait pas par^ 
lie de la province ecclésiastique des Etats-Unis. Ce- 
pendant le premier évêque de cette ville, qtiiétoit 
un Espagnol, étant mort, M. Farchevêque de Balu- 
•more fut chargé par le saîrît Siège de 1 administraiion 
de cette ^lise. La Louisiane .ayant été cédée aux 
Américains, il paroissoit natarel de la rétmir soùs 
l'administration spirituelle de M. Carrol. IP nonima 
d'abord pour gouyemer toute cette parliie M. Olivier; 
Pyrétre ft'^nçoîs., cmi dess^rvoît une paroifese sur lès 
bords d^ rôhiov I)epuis iï a tleTégiie Gmllamne D«r 
bourg, atitre prêtre françôis de la çongi'égatibri de 
^aint-^urpice. C'est un ecclésiastique (brl respectable 
et; plein de talens. M. .Carralle propose même au 
saint Siège pour remplir le- siège épiscopal dé là 
Nouvelle-Orléans. Ce diocèse est très-étendu, et de- 
mande un évêque zélé. Les changemens friîquens de 
domination ont introduit bien des abus , et plusieurs^ 
ecclésiastiques ont besoin d'être ramenés aux règles 
de la disciplinç. M. Dùbourg, qui parle et prêche 
dans l'es trois langues^ usitées dans ce pays, eu fran- 
çôis , en espagnql et en angtois , est plus en état que 
personne d'y établir une bonpe .administration. On 
pe sait cependant si les nc/uv.caux événemens n'ap— 



( «7« ) 
fonetrmt pts quelque changement aux arrangemeu 
projetés. U est douteux aciuelleo^eut si là Louisiane 
restera aux Etats-Upoîs. Pu moins ce point est ^ <lii-oo^ 
encore en litige. 

Quoi qu'il en soît^.on s attend que le souverais 
Pontife prendra des mesures pour ravantage de la 
religion dans ces contrées. La liberté des communîca^ 
tionslui permet de porter ses regards aur cette porfion 
lointaine de la catholicité. Déjà méme^ du fond de 
5a prison y il aToit pourvu aux plus pressans besoins 
de cette église naissante^ et il avoit accordé des pou^ 
voirs extraordinaires à Farchevéque de B^dtihiore. 
Malgré la surveillance de ses geôliers^ il trpuvoît 
ainsi le moyen d'entretenir quelques correspondances. 

Pendant la dernière persécution ^ quelques prêtres 
françois se sont retirés aux Etats-Unis j^ çt y ont porté 
leur zèle pour la foi. Leur Privée a £ut d'autant pli^ 
de plaisir que le n<Hnbre des prêtres est très-cirçpi^ 
ficni. Le séminaire de Baltimore fournit peu.de^Milr 
iets. Beatiooup 4e congrégations «ont sans piSËSteurc 
Les vœux d'une foule de bons catholiques- ap^aUeift 
dans ce pays des prêtres pour les instruire^ et eeiHc 
qui auroient cette vocation y trouyeroient une. anstple 
et consolante moisson. 



Nouvelles xcclesia^tiquis* 

BoME. S. Exe. don L<mi s da Costa et Sousa et Atbq- 
querque^ vicomte de Mesquitella, et grand écoyer de 
S. A. R. le prince régent de Portugal, est arrivé dans 
cette résidence, le 9 de septembre, venant deTxunn. Le 
même jour il rendit visite à S. Em. le cardinal Pàcca , 
pi o-sec rétaire d'E la t et camerlingne de la sainte Eglise. 
Le^^^iS^^^^^jvant il eut audience de S.- S. , qui te 



^('^77 ) 
jreçat^vfic une honïé el uo^ a$)ctioa*partioi]lfftceft. Il 
^dinacheç le cardinal Pacca. 

• — «LL, MM. le roi et la reîne d'Espiagne, et leur royal 
fils rin&Qt don François de Paule, ont fait, dans les 
jardins du Qnirinal ,. une Tisite aii saint Père, à qui ils 
ne -manquent aucune occasion de donner des tëoioi- 
gnages de leur yënération Bliale, 

: — Un <édtt émane deréminentissime préfet de la con« 
grëgation des évèques et réguliers, ordonne la restitua . 
lion d^touf les biens, n'uyant jp^int ci^ngé de nature^ 
£ui appartenoient a dés établissemens epclésiastiques ou 
religieux^ et notamment des maisons, monastères , ço)i- 
Tens, ainsi que des jardins et enclos qui leur étoieçt 
cohligus. 

^ -^ Noa-seulement on rend leurs biens aux comina- 
hautes religieuses, mais il se fait encore de nouvelles 
dotations àienr profit. Une dame pieuse vient de lais- 
ser , par son testament, aux Càrmea du couvent de SohiC* 
Martin â Mond', oa domaine sifué à la p(H*te Saint- 
Jttin ^. près;le lieu appelé Ub trois Madunes, Ces Pères 
i^iiàni point eoc<M^ reoitvéi dtoa iei^e^ou ven t , la c0n:r* 
mission jkdipinistrative d^ biens ecclésiastiques a pris, 
eo leur nom, possession de ce domaine. 

* -^ Nous avions dît-, dans tin de nos numéros précé- 
dens, que M. Tancien évèque de Séne^avbit réclaraîé 
contre la sijippresfipi). ^ Hkj^ isiége depuis te Concordat; 
mais iMMis apprenons de Rome , que M^ l'ancien évèq ue de 
£éneji, qui éiitsa résidence depuis long-tempsdansl'Ëtat 
ecclésiastique,^ pénétré ^u fespecl. et de TobéissAnce qu'il 
^doit au vicaire de J^s^Cbrist;, n*a rien dit ni écrit k 
ce sujet. depuis le Concordai; il s'^t contenté de gémir, 
sur les malheurs de sa patrie , el'd'appeler par ses vœuic 
un meillepr ordre de choses^ 

•^ S. 8. Tient de nommer S. Em. le cardinal Bran-* 
cadoro membre de la congrégation du concile. 



• -— Le 1 î' septembre 'y le saint PèiresW rendu au rnù* 
nastère de Sainl-Sylvestre in capite, où fl a ëtë reçii 

'par S. Ëm. le cardinaf Pacca , qui en est titulaire. S. S* 
y a célébré la messe à l'autel du choeur , ot a ensuite 
entendu celle d'actions de gcâces^ dite psa: M''* Boni.* 
Elle a bien voulu admettre à lui baiser les pieds, les 
rellgreux dé la communauté^ et beaucoup de personnes 
distmguées qui étoient présentes. Elle a aussi daigne 
agi'éer lé don d^une petite châsse d'^ar^nt élégamment 
travaillée, et ornée de ses armes , laquelle hii à été bf<- 
£evtè,:et qui conlenoit des; reliques de samt Jean et de 

i saint Sytveslre. 

— * Cinq Jésuites îrlandois, après avoir fait leur no~ 
riciat' dans un de leurs ' collèges près de Londres, et 
être venus achever leui's études à Palerme, Tiennent de 

.partir de Bom^ p6ur retourner datas leur patrie , où i)% 
vont pointer le tribut de leurs services, et le fruit de 

.leui* instrqction religieuse^ en .se dÀvouant,à FéducatioR 

.de^la jeunesse et à la prédication. 

«*- Les Carmes déchaussés de Sainte-MaHe della Scala^ 

'^t les Minimes de Saint^Aédié d^Uè Fraitey9i^Ê^9:fOù^ 
%rés dans leur céii^ent et- oïlk repris leur: hàfait» - 

•^Dés lettres de Bruxelles, anubiîiceht que S: i: R. I^ 
prince souverain des Pays-Bas, a rendu au sémiuaire^ 
calhçjique de J^a H^e,.la.cha,peUe-qui'avoit été fon- 
dée et dotée par TexrroVLouis. 

Pahib* Tôt ou tÏGird Jnstî^^ se fait , et :on en revient 
aux principes d^'équité et 'aux ^liraens de rèconnois- 
sance que i'eiférvescènce. du moment et la contagion 
des mauvais principes avoîent fait oublier* Les niaisonfe 
religieuses , représentées par quelques sages -du temps , 
comme des établissemens parasites, n'étoient pas aussi 
linutiles à la société qu'ils cmt' voulu le faire- croire. Elles 
vivifioient les campagnes, et y répandoienl non-flèuh^- 
ment en travail^ mais'encor.e ei^ distributions et en^se- 
cours gcatuitS| quand lès ciroonsûnces rexigêûient, de»* 



(579) 
«ommes coDsid^rables. Notamm^t jiajis l'hiver â<f 1789 ^ 
.4^90 i ,au jnpment même oà pa les déppuilloit, il sortit 
des greijiets de ces étàblissemena d'éhQrine5 qi^^tU^ dt 
bjé, partie cpavQrji en paîa^, pQur:.aliinenteJr le3 p*«)T 
.lÊv^y pairie, porté sur les marchés ^ pour y. faire di*» 
miauer. le haut prix où étoit i^ofiLtiîe. cc^te d^pirée A% 
première nécessité* Ou poufrpit.namitier telle a^bbayie qiii 
noiirrit alors ^ept ou huit village^ yoisinç pei?ddixt touf: 
J'faiyc^r^ ^t; il $^^oit inipossible de citer Ip m<»indre éjlar 
^blissement ecclésiastique ou .religieux qui oe se soit pas 
.dis^ipgué aip^s p^r ce& sa<;rifices. Ce g^mr^ d;U;Ulité .est 
aujourd'hui un peu moins méconnu , au moins des hom*' 
mes s£|ns pr^jugés,^ et. on ne peut guère douter que lés 
habitàivi des ca^^ipagnes ne. visant avec |oie repiarç^tre 
aU}.p) jlieu d'^uk quelques-uns de ces anciens pères nour^ 
.riclers, dpnt la charité n'a pas, à beaucoup.. prps,^(é 
remplacée. Cet esprit vient d'être manifesté par un c^pr 
-t6n de Ja France. M,, le cQipte d'fléricyj^^ naair.e^de Sop 
lîgny, département de rprntj, dans la commune dur 
quelse trou;re située Fancienne abbaye <fe la Trappe, 
.^ en Jfhonupur de présentg^'à S, ^. Miie adresse;,, signée 
di^^:er«piWe;i<les.pïus:qaaâî^ée| du^^ et des maires 

. dçs communçs^.poar eiçprin^er' lei v:dpu gueT^n*^» d'une 
Topt)Una|9iiQe, Je^ b^itans.de^ la province du Perche, 
d^.villeis et; yilïagjeiS des environs, pour le jrétabiissemei^t 
de la maison de la, Trappçp RJ, le comte d'Héripy étroit 
accompagné de dpm^ gène , abbé de la Trappe de West- 
phalie, et du père cellérier de cette abbaye. On assure 
que le Boi a accueilli cette demande avec beaucoup de 
bienveillance. Plusieurs lettres communiquées par le R. P. 
abbé à des peivoimes dignes; de fpi, e;xpriment le uième 
Voeu pour le rétablissement de ces retraites consacrées 
à* la reiigiPn^, â l'austévité et aju silence, et ânnctuoent 
de la part d'un assez grand nombre d'aspiransde toutes 
•ks classes ^ parmi lesquels il y a des personnages dis- 
tingués, lé désir d'aller peupler eesnouvellefe Thébaïdes. 
«^ Nous avons ps^rlé dé l'ordonnance du %i qui maiiv 



( 5«o ) 

tîrnl kii iiMmÊminÈ de maûons dV)ipptielmes de Ta M- 

n d'honneur sbua la direiction de la Congrëgotkm de 
1ère de Diea. Mercredi procbain, 12 du mota^g 
doit être eélébrë dand la.oliapelle de la œaûoti obaf-liea^ 
rue Barbette, iiiie mesae en actions de grâces cfe ceV beiH- 
reox érénement. Cesl M^* Tévèque deCb&lom, pair 
de France, qui officiera, et H^* rarohe? éque de Beima, 
grand-aumôuîer de France, sOus la enrreillance êfikih 
tuèlle duquel S. M. a mis ces maisons, assistera k cette 
vërëmonie. Avec quelle ferveur ces enflins, ces religienaes^ 
qui, pour se modeler, autant qu'il est en elles, sur l'an- 
-guste patrone sons la protection de laquelle eDea ont 
mis leur Congrégation , font rcta d^ètre mères en res^ 
tant vierges, prieront pour le Roi^ qui, par sa sâgv et 
/bienfaisante ordonnance, assure aux unes Fîneettiaahlé 
bienfait de Téducation , et maintient les autres dana l'exer- 
cice de leur pieux dévouement. Celte Congrégafioo'qvt 
oom|>te à peine quelques années, «voit déjà cent vingl-sîx 
Teligieuses; sept prêtres eont occupés & la desservir; qna* 
<tre cents jeunes personnes y étoient élevées, nonr^iraTe- 
ment dans les principes de la relig^n, mais encore, (ie 
manière a pouvoir , è la fin-dé lêil^ ddtfotiaByinipjfcig^i 
par leurs tafens on leur travail , è leur défaut de for* 
-tùne. Avec les gens de service, la Congrégation no&rrit 
environ sept cents personnes, auxquell^ là bonté du Roi 
conserve la vie et res moyens de sobsbtançe, saâs coihp- 
ter le bien et la satisfaction qui en rÀultent pour les iSU 
milles. ' ' . 



NotJVSLLSS I>0LITI<2TrBS« ... 

V • •■ ' • ■ 

PAafs. Plasieurs librairea, imprimeors et cotportears eiit 
>élé arrêtés. Ils sont accQi^ d'avoir vendu et disunbvé des 
Jiballes contre le Roi, 4^t il est temps, di| «q jeoroaliBtoy 
d'arrêter la circolalion, Puisqa'il faut j'arr4ter^ on demande 
s'il n'auroii pas jété aussi bien de laisser au gonvenieaiettl les 
moyens de la prévenir? / 



(55i ) 

**— 11 Vélère, au port de Calais, un monutnent qui doit 
coDsacrer k la postérité la mépaoire de llieureùx retour de 
S. M. Louis XVin dans son royaume. La colonne sera eiâ 
iBarl»re.ei d'ordre dorique. £Ueliura trente pieds dabamteur^ 
Le piédestal présentera, sur nne doses faces, les armes de 
France, et sur lès autres, des înscripiions propres h rapp^eler 
Ids circoosiances qui oui donné lieu au monument. La^ c^ 
lofine sera surmouiée d'un globe portant une fleur de lis. Ét| 
fiioe de- ta colonne^ e^k l'endroit même oh S. BdL en des-^ 
cendant à terre, a poeé le pied sur le sOl de b France, de-* 

Suis si long-temps veuve de son Roi, l'empreinte disi'pîed 
e S. M. sera conservée et incrustée dans le Irronzev De}à elle 
est taillée daiis la pierre. Aucun étranger^ d>t-oà, n'arrive à 
Galais'qui ne s'arrête devant les apprêts de ce monunient, 
avec respect, avec un aenliment d admiration, en son^nt 
nox événemens mémoraUes et inattendus qu'il est destiné k 
tappekff et à transmettre à la postérité. On assure que ce mo** 
Sinnent sera açtievé pour le i^^. novembre procham. 

. — Nous sortons dès 5 et 6 octobre, d'unf célébrité ai fu-» 
nestedans nos annales. Le triste anniversaire, en a été célébré, 
& Versailles, par nn service fanèbré peiir le r^pos de l'ame 
€es victimes de leur ^délité et de lear gteéreux dévonement^ 
Aâireette x^nhate 

Biiirxet&Es. Le prince sonveraifi des t^èys-Bas vient dje fsit^^ 
un réiglen^ent Çori sace sur l'imprimerie et la librairie^ Il eat 
omposé de l4 arlîdfes. Par le iV. sont abrogés les. lois «t 



^mposé de l4 arlîdfes. Par le iV. sont abrogés les. lois «t 
iréglemens émanés du gouvernemeni Iraoçoîs, sur l'imprime^ 
rie, la librairie et les )oumau^. Le a*, rend chacun respoo** 
sabU .de ce qu'il écrit , publie, imprime, distribue. Par le 3*. 
est conûdéré comme libelle tout ce qui est imprimé sans 
nom d'autenr ou d'impritneur. Par le 4^. toute exposition 
ou distribution d'écrits on images tendant à avilir la reli'^ 
sion ou k corrompre les mœurs , est punie conformément à là 
loi. Les autres articles, depuis le 5^. Jusqu'au i3^. inclusive-^ 
tnent, règlent les droits de propriétés des auteurs et de leura 
bériàers. Le l4^ a pour objet les journaux^ et toutef les 
{euiiles 4fiiériodiques. Il est remarquable qu'il n-y soit pas dit 
Un mot de la liberté de la pressai N'en serc^it-il pas de cette 
liberté, comme de9 droUa de P homme, qu'on doit supposer^ 
mais qu'il a été asiea dangereux àt proclamer. 



( m ) 



NECROLOCIt. 

f armi les homme» mtfrts sont le rcgoe de la deraicre t^raHinr/ «f 
•ax«|ueU 00 n^a pu p#r consëq^rni f»air«r. en entier le tribnt d'^ogrft 
qui leur (^toit dû, un des plus e^iimables «somme de& pliw savans eftf 
M. Lbrcbec, que la religion et (e»<leiUes perdirent au moi» de dé-* 
cembre i8t3. Les langues ëtoient alors etUïIiAfn^es par le despotisme, 
•t toute la nation occupée d^une déplorable catastrophe qui nstectoit le 
^uil dans toutes les familles. 11 convient d'atrtanl mieftx qtie rions Tint* 
di«^ns.à M. Larcber un hommage, tardif ^ qse qovs atoDS à joinâreâ 
•on ëtoge das particularités qui, ne^ sont pas. s^ns. int^t. PieiTfe-Hénn 
Larcber étoit né à Dijon j en 1736, d'une famille qui ato^ FhoDncaf 
d'être aljiëe'à celle de Bossuct. Il vint de bontre heure k Paris, et se 
livra à l'étude de l'anciquilé. Il y fit des progrès, et se ât comiôUrc, etf. 




pcr «n ridicule tout ce qui lient à la religion. Voltaire fut fbet cour* 
Toucé de celte atiaquê. iVn^étoit pas enduFaTH) et maltraita M« 'Lar- 
cher dans4a Dèféitse de fnoH ùrivlé; écrit d'un ton bien ^u Mléaf^' 
et qoi rople sur les détails les pIus,iDdécifns.,Le prétendu neveu dr 
t'âm^ Bazin y pHbdigue â son Adversaire les épittiètes gracfeus^s de 
kouc\ de crasseuse , d^fmussaire, de auinfe^die^ répétiteur au collège 
MaMrin. On l'avertit vainement' .que M* Larehern'étoit point re'pétf-^ - 
leur y ^ ce qui d'ailleurs n'eût rien -mit- à ' rajOTaire ,- auHl ne i'avoit oténrii» 
jamài» été, qu'irétoitd^unêfaD^illeJUQnorable e| avée.Xe viêna ge^fiè^ 
nard s'obstina à rép<^r I>ftrt^ut qW ^U ad vècsaire étoit r^p^iâCe»r , "et ' 
M. Larcber fut immolé .soua ce nom dans vingt pamphlets. Il paroH 
que te brnit qu'on fil «contre lui abattit un peu son courage. ^' On lui 
représenta san^ dc^nte qiii'il avoit eu tort de vouloir redrasser an grand 
liorame , et qu'il étoit dangereux d'attaquer. ce lien tevriblê.. M. Lareher 
injL ga^é ppr ce même parti doutil. »ivoit réCâté les écarta. H se &i 
nvec les philosophes, et servit leurs vues ^ans les notes de sa savante 
iradaction d^Hérodote, o.ù il y a plusieurs traits dirigés contre la reli- 
|;ion chrétienne. Mais l'âse, la réflekion , et fifeut-être la révolution ra^ 
me^èreèt M. Larch'er aux sentimens de religion qu'il avoit oublies.' 
Témbin d«s èxéès de pldsieurR de& nartisat^s de la philosophie, il en 
abandonna les drapeaux, et le fit^ d'une, manièee. éclatante. j^£n que 
»on: changement ne fût pas équivoque., il donna une nouvelle édi- 
tion de son Hérodote, dans laquelle il rcfprma les notes dont s'étoient 
piaii^ts les amis de la religion. Xi en avertit lui- m^me. dans sa préface, 
at da^s des^ termes qoi font honneur à sa bonne f^i. Intir^fhent con- 
^aititiiy dit «il,; de toutes les f*érités- qu'enseigne la Yeiigi^in chré' 
^emte, fai retranché -ou réarmé toutes les note» {fui pom^went là 
plessèr» On auoU tiré, des^unes des eonsétfuences qu^f improuve ^ et 
if ui, sont loin de ma pensée. D! autres ret^erntaient des choses (je 
dois i' avouer avec franchise , et pour l'acquit de ma conscience) 
qu'un plus mUr examen et des recherefies pfUs approjbndies m'ont 



( 585 ) 

Aémoftiré reposer sur de trop légers fondemens ^ pu être absolument 
fausses, La uériié ne peut que gagner a cet at^eu, C*est a elle seuU 
que j'ai consacré toutes mes Veilles» Je me suis empressé de revenir 
a elle dès que j'ai cru V avoir mieux saisie. Finisse cet hommage qu^ 
je lui rends dans toute la sincérité de mon cœur, mejjaire absoudre 
de toutes les erreurs que je puis avoir* hasardées, et que j'ai cherché 
à propager. 11 est difficile sfta» dmttfcde reconnoître ses torts avec 

Ï>Ims ae franchise et de candeur, et ces aveux ne prouvent pas moins 
a modestie «pe-la. pieté du sâttant acadëmicien. Tout^ois il ne se con- 
tenta pas d^uôe déclaration déjà si formelle, et pour calmer le$ regritis 
^'xm« conscience èrfàlt et dëlieate, il- nkifgea la pièce saiyante ao^il 
semit à. yn.ecclësiastiq^ue investi de toute sa coniiance. CeUe pièc^^ 
curieuse, que nous avons en original sous les yeux» çst conçue çii* 
Ôes termes : Je soussigné, Pieire-tienri Larcher, reçonnqis que OT't-. 
tant lié apéc quelques-uns dés prétendus philosophes , je résolu^ avec , 
ùuelqaes-uns dentr^euàt de détruire autant qu'il serait -en moi la re-> 
iigion chrétienne. Dans cette vue j* ai avancé, dans mes' notes sur. 
Sérodote , ,dfis maudmee et des. propositions tendat^tes.ti la subver^ 
sion de toute religion. Quoiqu'il sqit bien permis dans un essai sur^ 
la chronologie d'Édérodote de présenter le systëme diu père de Phi s^ 
toire, ou plutSt^ celui des Egyptiens, tel que l*avoit conçu cet 
historien d'après le récit de leurs prêtres, j'avoue cependant à ma 
honte ^ue J4S- n'exposai te' système, et que je ne' le revêtis de toutes 
les preuves dont il était siiseeptibte, quer dans te dessein de décré'^ 
diter la elirbnolôgié des livres saints. Persuadé de toutes les véri" 
tés qu'enseigne la religion catholique , apostolique et romaine , jç 
déteste sincèrement et de ceeurces odieus'ès maximes et ces absurdes 
opinions. Je voudrais ne les avoir jamais avancées, et j'en demande 
pardonyà Dieu et «tur bonnes ami^' que j'ai scandalisées. Je veux 
t^ÎMre et m>ourir dans ïé'^êeiH'de'^^^s^^atkolBpie, apostolique et 
romaine. Je crois toutes les mérités ipi'eltè enseigne, et je veux ^ 
avec lagrdce de Dieu, f conformer tcfutés mes actions, Fait à Pa^ 
ris, le mai v]^* Sr%né, Larcher, Tfil est le texte exact de cette 
déclaration précieuse que M. Larcher remit à un prêtre soùs une en- 
-velonpe cachetée, en recommandant de ne IMuvnr qn^aprés sa mort. 
La déclaration est écrite loht« entière de sa main ^ ainsi que la recom- 
mandation placée sur l'enVeloppë. Voilà donc un homme revenu à 
la reii^on, qui atteste qu'ail avoit résolu avec quelques philosophes 
de la détruire autant qu'il seroit en lui. Ccst une priçuve à joindre 
à mille autres/ Je TexisCencè 'd^un complot anti-chrétien. On a voulu - 
auelquefois le pévoc[uer eh* doiite, et quelques intéressés ont taxé 
d^exagéralioQ ce ^i a été dit à cet égard. Mais quand mille autres 
faits ne démontreroieat pas cette ligue et ces efforts combinés, com- 
ment résister au témoignage d'iin nomme grave, d'un savanV; dVo 
Tieillard respectable,* qui avoue qu'il ^étoil lié avec quelques phile- 
sophes pour détruire autant qu'il semit en lui la religion? Gom- 
ment ne pas.étrei'rappéd^-nn tel aveu?. Comment ne pas voir là liai- 
son de ce lait avec tant d^antres qui atttcstent la formation d^une ligne, 
«d&lre U rêligien? Au surplus, M. Larcher persista dans les hono- 



(584) 

faUft setHioieiit qfaSl lëmoiciie dao* cet écrit. H a i^éttt eti€ot« i ^ a«â 
depMt «ju'îl aroil dressé sa dédaration, et il a passé ces f; ans dsios 
hk pratJqae des vertni chrétiennes. ' Sa déclaration existe en originale 
Mons Tavofts lue arvec intérêt, et nous ne dontolispas qu'cUa ne fasse 
It même plaisir â nos lecteurs^ 



Fragniens J^une traduciian de Job. 

Ces fragment noos soot adremés par «a abonoé aoî nous 
demande notre aTÎs sar leur mérite, noos lui diroBs nranelie* 
meot-qo'ils ne sont pas tons de la même force; oae plusieors 
mxroient besoin d'être retouchés; que son stjle n est pas asseT 
serré ; qu'il 7 a quelques répétitions, \oici ce que nous aTons 
HrouTé de mieux à citer dans son envoi. L'auteur a proba^ 
Uement soaj|é plus d'one fois à la chute de œkii'aous kyel 
9on$ gémissions il j a un an : 

Qoi pcindroit d*nn tjrraa les cruelles alarmm? 

£n Tain s'eniyre-t-il du soocés de ses armes. 

U tremUe an moindre bmit ^ la nnit Ini £aitJMMTear^ 

Jusqu'au sein de la paix il fréout de terreur, 

jkinsi qu^un rocher tremUe an fort de la tempête. 

Un glaive teint de sang. brille et pend sur aa tête. ... 

Jadis, rempli d'audace et d'un front menaçant^ 

Il opposoit son bras au bras du Toat^uissant^ 

£t s'armant contre lui d'n« orgpieil iiMlomptaÛt^ 

Aux tviits même du cid se cmt faiY«lB^faoU..«« 

Il e tombé pourtant. $nrpris dane ses filets. 

Il Toit s'éranouir $t» superbes projeta. 

J!n vain il s'appayoit sur quinae ans de Tietoin, 

£n Yain il étaloit sa puissance et sa.|loire. 

De aon trêne hautain soudain précipué. 

Loin dea bornes du monde il se voit traaspocté. 

U cmt de son éclat enTiromic;r sa race^ 

£t déjà de son nom on recherche la trace»*.. 

Tel sera le mortel qni, dans son insolence, 

D^n Dieu juste et puissant affronta la 'vengeance. 

Trompé dans ses calcols , son vain et fol orgueil 

Par ses mains même aura préparé son oercoaiL 

il rougit des excès d'une audace insenséoi 

Il se Toît confondu dans sa folle nensée. 

Tel d'un insecte vil se rompt le ni léf^cr..*. 



If, B, G^est par erreur que les Sermonê de M. Tabbé Smov ont été 
annoncés, dans notre I^»^ aLVII!, aux prix de 8 fr. et 9 fr. 5o cent. 
^^oti franc \ il n'est que de 5 francs , et 8 fr. port tranc. 



(585) 

1 1 ■ ■ ■ ■ ■ ■ T-il- . If t^ 



^BÀDiTioN de tEglise sur Vînstituiion deswêques (i)t 

S E (C O N D ARTICLE» 

Dans Tëtat actuel de la lîttëratuté , râpparîtîoti d'un 
livre de la nature de celui-ci est presque un phéno- 
mène et un prodige. La décadence des études ecclésias- 
tiques ne permettoit guère d'espérei^ de ces production^ 
Vastes et savantes qui demandent du temps , des recher* 
tôhes^ et une oonnoisisance approfondie de Tantiquité. 
Nous n'avons plus de ces corps voués au travail, où se 
préparoient, dans le silence de la retraite, des entre* 
prises utiles, où le goût de férudition et de la critique 
se perpétùoit comme par tradition , et où toutes les par- 
ties de la science ecclésiastique étoient cultivées avec 
!2èle. Nous ne sommes plus au tempâ des Sirmond, des 
Petau > des Mabillon ^ des Saintes-Marthe , et des nutres la- 
borieux et infatigables cénobites qui débrouilloient le 
tôhaos de Thi^toire, interrogeoient les monumens, re- 
cueilloient les écrits des Pères, et servoient l'Eglise et 
la religion par leurs utiles recherches et par des collec- 
tions précieuses*' L'es congrégations où se formoient ceâ 
hommes rares ont disparu, et avec elles 'les secours 
qu'elles ofiroient , les bibliothèques qu'elles avoient amas^ 
«ées, les entreprises qu'elles avoient commencées. Leurs 
ouvrages restent interrompus, et nous n'avons plus à 
espérer de les voir continuer au milieu de la disette où ' 
nous sommes de bons livres et de bons travailleurs. 

Dans un tel état de choses , ce n'est pas un événe- 
ment peu surprenant que de voir publier un ouvrage 
d'érudition ecclésiastique , et où les monumens de Tan- 
liquité soient cités, comparés, discutés^ un ouvrage où 

(i) 3 vol. in-8o. ; prix, i6 fr. 5o cent. , et at fr. franc de port. 

Tome IL VAmi de la R. et du R. N^ 5o. B b 



{ 586 î 

la ibëologîe et TliUtoire «e préleul 0» iBntMel saprpéil^ 
. et où la critique soît appelée au.sçcQurs du dogme* 
Ihd^peHdâmiKteifitr êé lar hatu^e du to^cn , îJ fallait du 
courage pour se livrer à de [elle» éludes .dans des temp» 
de révolu lion, au milieu dt) dèfutt de l'Eglise, des Iroa- 
(>le» (ie l'Etat y du feu d.es:gueri!e^'ehdu tracas des com- 
fnotiotus polifi^.uea» XI faltoit avoir la tète forte pour ne 
pas être absorbé pai^ les images du présent et par la ter- 
reur de Favenir, et pour pouvoir embrasser dans s» 
recherches un plan aussi vaste, etTexamen de la qués^ 
fioii fa plus ihiportante et la plus éteddue. A cette ques« 
f ion se rattacboient les mûiiumens de la tradition , i his- 
toire de HËglise, ses droits les plu? sacrés, ses intérêts 
hs, plus chers. Ces grands oI>j<^ts toujcbent .tous les chré- 
tiens, et nous croyons queljes lecteurs nous sauront ^ré 
fie leur détailler (es différentes parties d'un travail ddrit 
la religion a tant à se féliciter, et auquel doivent ap- 
plaudir tous cidux, <}ni prennent part au3^' bieuâr et aux 
mau^ de cette i6èi*e commune des èdèles* 

^opvrage commehce par une Introductionqui traite 
de ta priioanté du saint oiége^ et où on montre Tori-. 
gine^ lés jpi:^Y€S, Tétendue et les effets de cette pré- 
rogative. Cette nréroçative est fondée sur lés paroles du 
Piis de Dieu. Cest lui qui à dit à Simon , fils de Jeaii: 
Tues Pierre, et'^ur ce L té pierre je bâtirai rnon Eglise, 
et U» portés de tenjhr ne préimudn>n.t pas contre elle. 
C'est lui qui a dit au même apôtre r Jf^ai prié pour ioi, 
aj^i que tajfoi ne dàfailte pùint ^ et une fois com^erti, 
affermis ieafrères/Ûebi encore lui qui a dit à Pierre r 
Faisaez mçs agneaux^ paissez mes brebis. Toutes ce* 
paroles sont la source et le fondement de l'autorité du 
saint Siège. Ca;t' sans doute les promesse , les prièi^es 
el les ordres de Jésus-Christ ne doivent pas èlre comme 
ceux des hommes , et celui sur lequel il a bâti sonEg-Use, 
comme sur un fondement solide, celui qu'il a chargé 
à^ affermir ses frères Qi de paître ses-ireUs^ doit avoir un 
potivoir analogue à cette haute mission. Le Seigneur a 



prié pour lui) afin que m foi w défaille poini, 0ui ose- i 

roit dji4î que la prière du. Fils de Dieu aura été varnei I 

et stérile]? Il faut donc reconnoitre dans les stiecesseuttS i 

de Pierre une autorité sur4rniirente et centrale qui s'é- i 

lend sur toute l'Eglise* Ne lui accprderous-iious qîii'uu \ 

jpriyilége d'honneur^ qu'uû^^ dtgaitë sans pouvoir? Mâia \ 

un tel lîlre^: qui A® seroit propre qu^à flaUer Torgneil'j \ 

ne suroît pas dans^l'esprit. de rBIvangile et de son dirin l 

auteur. CeMe primauté est aussi de juridiction» Les ck&* 
du royauiï^e des cieux ont été données à Pierre. 11 liU \ 

a été dit que iout ce qitil lierait sur la terre seroit lié j 

dans le ciel y et que tout œ.qu'il delieroit sur la terre j 

seroit délié dans le nieL . ) 

Quelques-un^ y à quitatit dVulorité fait ombrage , oitt ; 

ïnu|g}né,.pour t^atténuer, un système de gouvernemeilt 
nn.pçu diffîrent. Se flattant, de s'y entendre mieux que 
le fondaleuc m&me^ de l'Ëgli^i ib détournent à un au^ * 
tre sçns ses paroles te» plus pi^éoidea et ses promesses lee 
plus magniJ^qt^eSj et ils transmettent à l'Eglise univer-^ 
ftell.e les poMyqijrs.^c^prdés-è soi)..4)hef#Jls.5U}]^sent que 
c'est à elle ;^U9 Jé»us*Christ (}onna les clefs qpànd il lea 
confia à PieiTQ« Ils séparent ^ en cpjelqne;sortej ]« corp^ 
des pasteurs de son cbef^ sans faire attention que l'uiï 
lie peut existi^r sans Tautr^* l|s supposent %ue ee sont 
les paateuf s qui se donnant les cje^ y commis sjils pou^ ^ 
voient sfg les donner à §ux-i^^més« Ils comparant sérieur 
Bemeut la constituticin de riSgli^e à celle de la r^publit- 
que. de Venise^ Ce n'étoit pas ainsi que pensoit Tatiti* 
quUé, L^ premier» Pèi^ean^ parlent jamaîs^ qn^a^eo 
respect du picHiyoir 4^ la chaire apostolique et du Pon-^ 
tife qui y e^^asisis. Les. docle&rs de l'orient , comme^ 
ceux de Tocpideuti^ proclament les drdts de l'Eglise de 
Borne I .recourent à ses décisions ^ la regardent comme 
la spurce^, comme le «entre ^,. comme le lien de toutes 
les églbes. Les plu» grajids Pape? eux-mêmes relèvent 
aVec itiagniScence les prérogatives de leur si(*ge. Les plut 
suints d'e»tr'eH:&' eu ont paju lès plus jaloux. 

Bb 2 



( 588 ) 
Il faut Tavoiier cepeudan( , ce même pouvoir a ea 
des ennemis nohibreusc. On a fait grand bruit des ié- 
lëglemens de quelques mauvais Papes; comme si lant 
de Pontifes vertueux ne dévoient pas couvrir des taches 
si rares. Avec un peu dMquité , on ne s'étonneroit pas 
de trouver quelques Pontifes vicieux dans une succès* 
sion de plus de deux cent Cinquante; on seroit, au coih 
traire, surpris qu'il n'y en eût pas daV'àntage. Les dis- 
putes sur le temporel déé rois ont aussi contribué à sus- 
* citer aux Papes des détracteurs. On n'a pas voulu voir 
que leurs erreurs à cet égard étoient celles de leur siè- 
cle, que tout le monde pensoit de même alors, que cette 
opinion contint souvent des princes injustes, qu'elle 
réprima Tambition , la tyrannie et les abus de pouvoir. 
Dés écrivains protestans mèine ont reconnu ce résultat 
de la grande-puissance des Papes dans le moyen âge. 
Quoi qu'il en soit , si lès Papes ont été entraînés trop 
loin à ces époques reculées, on le leur a bien fait "ex- 
pier depuis. On s'est vengé de leur envahissement sop.Ie 
temporel par de plus^andes usurpations sur le spin- 
tueL Oepnis des siècles^ }e pouvoir des Pape» est reatreiiit 
dan?' ses bornes naturelles, et on se plaint encore de 
leur ambition! Ce texte est rebattu dans' une foule d'é- 
crits , où l'on a grand soin de nous précautionner con- 
tre le despotisme de la cour de Rome. Est-ce que l'on 
craint véritablement qu'elle né parvienne à dominer 
encore ? Non , on a lieu d'être tranquille à cet ^ard. 
On sait assez que les temps sont changés, que l'esprit 
et les habitudes ne sont plus lès mêmes, et qu'une autre 
direction,. imprimée au inonde religieux et au monde 
-politique , repousse un ascendant désormais incompati- 
4)Ie avec les idées dominantes. On crie tant contre les 
droits les plus légitimés du clergé; ce n'est pas pour lui 
accorder des prérogatives qui ne lui appartiennent pas. 
Une défaveur générale, des era{ité(emenssucGes8i&, ua 
système croissant d'incrédulité annoncent assez aux prê- 
tres que leur règne est passé, et qu'il ne peut plu^ re- 



- C 389 ) 

Tenir. On a pris grand soin de le leur prouver dans nne^ 
foule d'écrits, et on le leur a démontré encore mieux, 
par la conduit^ douce et équitable qu'on a tenue à leui^ 
égard depuis vingt-ciuq ans. 

Il faut remonter à une époque assez reculée pour.trou- 
ver l'origine d'un système d'opposition contre la cour 
de Rome* Les Grecs donnèrent le signal , et l'ambition, 
jalouse des patriarches de Constantinople fut un des 
premiers fermens de discorde. Pour s'élever, ils rabais- 
sèrent l'autorité qu'avoient révérée leurs pères. Le grand 
schisme d'occident fut une plaie plus funeste encore, 
s'il est possible. Les querelles entre les Pontifes com- 
pétiteurs, leurs accusations réciproques, les moyens aux- 
quels ils eurent recours poui*'se soutenir, tout contrit- 
bua à énerver leur autorité, et à affoiblir le respect 
qu'on, lui portoit» Cest alors, c^est à cette époque de 
ti^oubles et de querelles intestines que quelques docteurs,^ 
doués de plus d'ardeur que de mesure ,. imaginèrent un 
nouveau système de gouvernement. Oa supposa que la 
souveraineté spirituelle résidoit dans tout le corps de^ 
l'Eglise, et que les pasteurs n'étoient que ses délégués 
et ses ministres.. Ou en coacluoit que les Pontifes ro- 
mains, ayaja^^;9^ssi reçu leyr ppnvqir de la commu- 
nauté,, popvoîent être jugés par elle.. Nourue devons 
point dissimuler que c'est à des écrivains françois qu'est 
due la promulgation d'une doctrine si nouvelle. Gei^on ,^ 
Almain, Majoi* ont eu le malheur de jeter ces semences- 
funestes, et les Bicher, les Dominis, les Febronius mo- 
derues n'ont été que leurs imitateurs. Seulement dans 
ces derniers temps on a perfectionné leur méthode*. 
Comme on avoix besoin de l'appui des princes ^ on a 
flatté leur ambition eu les représentant comme les avouéss 
du peuple, et comme chargés en conséquence de ses 
intérêts : on a excité l'évèque du dehors à entrer au de- 
dans, et le sanctuaire s'eçt trouvé envahi» C'est ce qui a 
été si bieu mis en pratiq^ue par un empereur du der-, 
nier siècle, que des sophistes a voient égaré, et qui porta 



( 590 ) 
jusqu'au sein de TEglise sa manie rëfori^atrice. Oa le 
vît caresse par un parti qui depuis cent ans metloii une 
pieuse ardeur a afioiblir l'autorité de la cour deRoioey 
et brisoit un à un tous les Uens, entre les fidèles et la 
chaire d*où ses erreurs avoient.ëté frappées. Ce parti 
se plaisoit & transporter aux princes tous les droits dont 
il dépOuilloit le chef de FEglise; les princes tombé* 
rent dans ce pitége, et ne virent pas TefFet de ces doc- 
trines schismatiques. Ils ne s'aperçurent pas que les 
coups qu'on portoit à la puissance des Papes, retom- 
boicni sur la leur propre j que les principes qu'on fai« 
soit valoir contre Tune sappient également l'autre^ et 
que le dogme de la souveraineté du peuple , base com* 
mune de .tous ces syslèmes , ne gagnoit du terrain que 
pour ébranler à la fois la*sociélé civile et rautorît^ ec- 
clésiastique. 

«Il nous semble 9 dit à ce sujet Tauteur de- Tonvrage 
que nous analysons , il nous semble que.itout balancé, 
les rois mpntreroient plus de sagesse en respectant J'au- 
torité du Siège apostolique et en la faisant respecter, 
qu'en, souffrant qu'on la. combatte avec de tels prin* 
cipes. ^ue veulent-ils d'ailleurs , qu'espèrent-ils. de cette 
guerre sacrilège? La chaire du Prince des ap&lres, grçice 
à Dieii^ ef|JndestructiUe...iyi^i3 quand. Jlsréussiroieat 
a la renverser, quel ser oit pour eux le fruit^d'une vic- 
toire si déplorable? Que gagnéroient-iis i^ asservir l'E- 
glise, à séculariser sa discipline et sa foi, à ébranler, 
par ie schisme, la base de son gouvernement? Quand 
on a une fois appris aux hommes à s'affranchir de l'o- 
béissance , à rompre sai^ remords des liens sacrés , à 
discuter tous les devoirs, et à douter ^e la conscience 
même ^ quand à la place du respect et de l'amour on 
a rais dans leur cœur la haine et le mépris poi|r Taulo- 
rilé, qu'une longue habitude leur faisoit regarder copime 
la plus sainte et la plus vénérable; lorsqu'en un mot on 
a commencé à les guérir de ce qu'on se plaît aujour- 
d'hui à appeler leurs préjugés , les passions de Iq mul- 



titude / délivra de tout freia, ne. gardent pas h çonr 
sommer cette |;qërison terrible* Le gpxit si u^turçl e| 
si dangereux de l'indépeniiiaiix^e .<réç pfirtout çie^ ^hqf 
pour muUipIiçr ie^ d^^tr^tioiiç» Inutjl^ me^t vpiidrojl-? 
on imposer de^ ^£.uqs 911 torrent. JL4 réiCbr^i^, que v'n^i^ 
n'arrête , en^bras^.^ çncçes^vepien^ ious [e^ poiivoîj's , 
toutes les jp^tîtiitions. ]L^ société i^ntiere (^banceile laf 
tQmbo co^me une voiite dopt ouja imp):odent6 mai^i ^ 
pnleyé la clef. Copsi^lie? rexpérienee, intjarrpgez 1^^ siè^ 
cie8 p^feés. Voit-on qn^ea se ^épâraut de Rome et eu Qtn 
taquant ses Pontifes , tes monarques anglôis aient beai^? 
jCQpp angïnenté leur propre pi^iîs^^t^çe? Pefvequ3 ch«f* 
de Tordrp spirituié) ^ ^reht-ils plqs.ma^tres jja^s l'qrdrf 
civil? Leur trôn^ ^a açquit-il u^^ plu§ ijppo$ai|Lle dw 

{;uité^ une solidité plus inéb^a^)a)>)e ? Hél^s! Twi^ei?^ 
e sait y et le broU d^ l^urs ^^ungl^pt^s catastrophes vf^r 
plit encore pos {uistoirçis. Mjaîs poi^rqyo^ pfaerp{ier ajû 
Jeurs des e^eipplci§, tandis que nops an a^oh^ {^oi^s le^ 
^eux un si frappant et si \am^i(k\)lf7 ^'ayqnsruoiia pa» 
TU noa$-mème^ des homnc^es eqirré^ ^e ces niaximes 
funestes, leur immoler une vïçfiine plu^ ipnoç^iUe en- 
core et Qpi| moins illustre »? 

Telle est ranaly SB rapide- de cette ^nt^'od action, ovf, 
] auteur fioiipe .qne idée du gopyieruefiiept de rEglise^ 
ir (^uroil désijF^, d^tril . pouvoir montrer l'en^^mble d^t 
sa coastituiiop , et U içrce des principes ^ur lesqueU 
elle repose. Mais çpritraiqt de se bornpr dans un si vast^ 
tableau^ il a chojs^ 1^ question.de lïpsti||itip^ des évè- 
qpes, parce qu'oiitria qu'elle élo}f: floft ioléiess^n/e par 
élle^n^eme, e}le ayo^t é(é daps ç^ der^ij^res pnnjées^ It 
fiujet de d^b^ti? fort vifs. V^P^^i^ipi? d'pn sepl homme 
avoft saisi avidement cette pomme de discorde. La ^pf^- 
plaisance d^ qi^plq^e; écrivains, la sopp^fisse de quclqpes 
courtisans avpienjt uou^tî ses folle^ et turbulentes espé* 
fances, et TËgli^e parpt pienjsicée d'un schisme* On ré* 
pandoit imprud^mcn^nt Ips projets )es plus subvei^sifs 
de sa constitution : on di^oi^ baul^mef^t qu'il étpit temp» 



de briser le joug impose par la cour de Rome, et Se 
faire rentrer les eTèques dans leurs droits; aveuglas qui 
ne Toyoient pas qu'on en vouloit autant aux érêques 
qu'aux Papes, et qu*on chercboit à se servir des uns 
pour humilier les autres , bien sur que ce corps divisé 
seroit plus aisément abattu; qu'on yiendroit bien à bout 
des évèques apî'ès av^ir anéanti l'autorité de leurchef , 
et que les branches embarrasseroient peu quand on au- 
roit coupé le tronc. On mit la main à l'œuvre ayec un 
2èle extrême, et nous av<^s vu. quels en ont été les ré- 
sultats. 

Ce fut au milien de cette guerre que l'ouvrage que 
hous examinons fut entrepris. L'auteur pensa qu'il étoît 
instant d'éclaircir une question^ que l'on mettoit tant 
d'intérêt à dénaturer et à obscurcir. Plus le génie du 
mal s'achamoit à semer le trouble dans l'Eglise , plus 
les amis du bien dévoient redoubler d'ardeur et opposer 
des obstacles à ses vues profondes. Il falloit au moins 
faire entendre une réclamation puissante, et montrer, 
"pour l'honneur du clergé, que le despotisme n'avoit pas 
'abattu toutes les âmes et flétri tous les coui'ages, et 
qu'on osoit encore invoquer les principes et proclamer 
les droits de la vérité. Cette i^éclamation étoit d'autant 
plus nécessaire, que des théologiens, adroits à pro&ter 
des circonstances, a voient saisi avec générosité ce mo- 
ment pour porter un dernier coup à l'autorité des Papes, 
Aussi pieux que magnanimes , ils s'étoient empressés de 
seconder les vues assez manifestes d'un despote ennemi 
de la religion, et qui ne vouloit que briser et détruire, 
et ils osoient combattre l'influence et les droits d^un Pon- 
tife alors dans les fors. Ce noble dévouement méritoit 
d'être relevé. 

' Un ecclésiastique , animé d'un autre esprit , ramasse 
le gant qu'avoit jeté le champion et le flatteur du per- 
turbateur de l'Eglise. II entre dans la lice, la visière 
baissée, comme ces preux chevaliers qui jadis, mus par 
U zèle et l'honneur^ demandoient à combattre dans tes 




(393) 
\ournôIs. Il se prësenle avec ks couleurs delà vëritë, 
et dëfeud vaillamment cette illustre délaissée. Il prouve 
que l'institution des évêques a toujours été un droit du 
saint Siège , et qu'on ne pourroit Ten dépouiller sans 
attaquer sa primauté mème^ Pour cela il remonte à la 
plus haute antiquité, ^t commence par l'histoire abré- 
géç de l'établissement des patriarcats dans l'église d'o* 
rient. C'est l'objet de la première section de la première 
paptie y dans laquelle l'auteur montre, que les patriar- 
ches ont été institués par l'autorité de saint Pierre , et 
que leurs privilèges n'étoient qu'une émanation de sa 
primauté. Dans la seconde section, il établit le pouvoir 
du Pape pour la confirmation des patriarches et des 
évêques, et fait voir que dans toute l'église d'orient, 
Jusqu'au moment du schisme fatal , le Pape étoit en pos- 
session de confirmer les patriarches, et qu'on reconnois- 
soit en lui un droit suprême sûr les ordinations des évê- 
ques. C'est à lui qu'on s'adressoit dans lestas douteux, 
dans les différends, et l'auteur que nous Mii vous prouve, 
par une foule de faits, que le saint Siège intervenoit 
. dans ces occasions , et dëcidoit de là validité des élections, 
et quelles patriarches ne confirmoi^nt les évêques que 
par son autorité. 

Dans la seconde partie l'auteur passe de l'église d'o- 
rient à celle d'occident. Il montre dans la première sec- 
lion que les Papes ont toujours exercé une autorité plu» 
immédiate sur l'église d'occident , soit parce qu'ils s'é- 
toient réservé sur elle les droits qu'ils avoient cédés.pour 
l'orient aux grands patriarches , soit parce qu'ayant fondé 
les églises de ces régions, ils durent les regarder comme 
faisant plus spécialement partie de leur troupeau. Dans 
la seconde section , il parcourt les diverses portions de 
Tocçident , et y fait voir partout , dans les dix premiers 
siècles, le saint Siège confirmant les évêques par l'in- 
termédiaire des métropolitains» Notre France , entr'au- 
tres, en offre beaucoup d'exemples , et on retrouve 
avec plaisir dans lesjoaoaumens de Thistoire ecclésias- 
tique de co pays les preuves des liens étroits qui imis- 



( 594 •) 

Boiçnt 1^9 pastears au principal pastear, et qat rett-r 
doient ^autorité d^ celui-ci chère et respectable à ceux 
qu'il appeioit au partage de ses droits. Les métropQlir 
tains n Vgissoieut que comme les délégués du sQuveraiii 
Pbqtife. 

La troisiëtpe partie contmeqce au lo*^ çiècle. Alora 
s^ouvrit Hue nputelle jépocjue pom* la djpçiplipef Ley 
désordres qui régupient de toutes partSj f^p Europe, for- 
cèrent les Papes à ipultiplier les résieryçs, et 4 ^scjr plus 
fréquemment du droit caupnique. d« dévolution. Le9 
différends, les brigues, 1^ ca})ales, levs |;i;enre3, l'in- 
fluence dos princes néces$itèreiiit Tititerveation à'uw an- 
torité plus puissante que celle des n]iétrppQ)U9ins« II ïx*j 
ayoit p4s d^ulre i;noyen 4e rétablir h ^^l}^ dans des 
églises ipce^amn^eqt troublées par Fambitloq et kt vio- 
lence. L'auteur examine, avçc i;n ççin particulier, les 
causes et les effets des changeiiiçns c^ré^ à cette épor 
que, et résout les objçclions et le» difficultés que font 
les ennetpis de la cour de Boine ^q sujet 4^ fausses dé- 
trétales auxquelles ils donnent i;ipe inQujBriçe propre à 
servir leurs vues. Tel est Tobjel: cjc- la preq^jèr^ section. 
Daiis la deuxième, on dj&cute dçu$ poinl^ d'histoire fort 
importans, le^ concordat de Léon jL et. le concile de 
Trente, çt ou présente, à 4et ég^lH» i^ flotioùs plus 
saines que celles que l'oq rencontre d^ns une foule d^ér 
crjts ti^acés par Tignorancç, 1^ pvésojpptiçn et la par- 
tialité. La Iroisièipe section n'est p^s moins intéressante 
par la iiature el la quantité des fai^r^u'Qlb renferme* 
Un y trouvée tout ce qui cpuc^me {a cpuQr^ation des 
évêques depuis le çoncilç d.e Trente psqii'à nçts jours, On 

Easse en revue ce qui arriva ecî France sou^ He»ri IV, souf 
cuis Xiy et sous la régpqçe j ep Portugal, apjè§ le retour 
delà maison déBrag^inçej en AlJep)agA.e, sofis Joseph 11 ( 
h Naples, sou» Ferdinand. Ces diverses circonista^ijce^ n'ont 
eu d'autre effet que de faire éplater d^ya^t^ge l'aulorilé 
du saint SIégQ. et de xnQnti:er qnç, d^n^ te idçrniers 
temps conirae danf les premiers, on }uî.reponnF'^^'^ '* 
droit d'instituer le? évêques, |-a çhpîue dp ]a tiadition 



(395) 
suit , à cet ëgard , tous les âges de FEglise : elle descend 
de siètcle en 9iècb depuis Its apôrres juBqa'à uot^^èlle^ 
fi^irvit aux révoiuiioQs, elle résiste aux orages^ elle triom*' 
pb^ .deà.<îOQli:adic.lions« 

. .On voit par. jûesidéUilfi qu^ Toùfrage dotât il Bst ques- 
tion est do plus gr$iod iptirét. il prësfente anehéri0 dé- 
faits et de pireuyea qui déroulent en qudqae soi^te toot^^ 
l'histoire eeclésiaàtiqAe. Il suppose des eonpoissanees très* 
ëteadues et des recherches profondes. Il épuise une ip,a- 
tjèrejqtti n'afoit pas encore été envisagée sOûs' toutes sef 
faces* Il renferme des vues très -sages sur tout ce qui 
tient au go«V4ernement de FEglise. C'est sam contredit 
' une des piùs importantes productions qui aient paru 
dans ces deiwaiers temps. L^auteur a nWHieuIement le 
ttiéi^te *d^pe un théologien habile et on csritîqué très- 
exercé. Il est de plus un très-bon esprit, un défenseur- 
zélé de l'Eglise et de sesdi»oits. H joint à Ffaabitude des 
plus hautes méditations Fart dé les présënltei' d^uné ma« 
]|iér9 çlaifi^ ^t omffeé II unit la force jde la logique à 
Ijéljégan^e.do style, M qttQiq;i;e dans un su^Bt aso, il w% 
ués^umoim cepUvi^r l'attention. Nous xègardons son livre 
cûmm^ pn pri^seoi fait à la religion, fiomBie luie digne 
contre le torrent des fausses opinions, comme un dér- 
ÇQt pféjBJ#>*jP p»i»' k'cbrgrf^i et ii^omm^ 4)u guide pour 
q^gxNqui y^j^Jent apprx>fo]idir cas' questions. 

Dans un troisième £t derni^ aiii£le,J3^uâ luirons 
plgsieiir^ jpilalion^ quj 4onp^roï*l U»^ i^^P d^ çp gr^nd 
Qt bel Quyr^gje, pt nous nop;* p4w;wBttr.Qia§ 4^ &ire q»el-p 
ques pbsery?»tion§ ?ur de^ déÈuts qui n'aljtièi-tait pas spa 
mérite intrinsèque, et que nous ne remafqueropsf qu'afia 

Îufi la critique ne perde pas ses droits^ et eh rendant^ 
omn^agç au talent rare et distingué de l'auteur. 



Nouvelles ECCLÎésiAgTjQUfis. 

Rome. La charge de sénateur de flôme se IronvanI 
vacante par la mort du prince Rezzonico, Vénitien, 
décédé à Pise, en 1810, S. S. en a disposé en faveur: 



( 596 ) - 
de S. Esc. le marquis Jean Naro, non moins recommair- 
dable par ses rares vertus, que par sa- naissance et lat 
conduite louable qu'il a tenue pendant la persécution- 
qu'a éprouvée le saint Siège. Le saint Père, pour aug- 
menter encore le prix de cette grâce, a daigné remettre 
de sa main cette nomination au prince, en raccompa- 
gnant de marques d'estime et de paroles gracieuses. 

Paris. — Ordonnance du RoL Louis, par la gr&ce 
de Dieu 9 Boi de France et de Navarre. 

 tous («ux qui ces présentes verront , salut : 

Youlant donner à notre cousin , .Farchevèque de Beims^. ' 
' t^n témoignage particulier de confiance et d'estime; 

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Ëtat de 
Tintérieur, 
, Notre conseil d'Etat entendu , 

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : 

Art. 1*'. Notre cousin, l'archevêque de Beims, notre 
gt^and-aumônier, est chargé de nous présenter doréna- 
vant les sujets qui lui paroîtront les plus dignes d'être 
promus aux archevêchés, évêchés et autres titres ecclé* 
«astiques. 

Les bi^vets de nomination seront contre*sîgnés par 
notre ministre de l'intérieur, et transmis aux titulaires 
dans la forme usitée jusqu'à ce jour. 

' IL II en sera de même pour les nominations aux bour- 
ses fondées dans les séminaires sur les demandes qui lui 
seront adressées par les archevêques et évêques. 

m. Notre ordonnance^du i3 août dernier, portant 
nomination d'un administra leur-général pour tous les 
objets relatif aux affaires ecclésiastiques, est définitive- 
ment maintenue dans toutes les dispositions auxquelles 
il n'est point, dérogé par la présente. 

IV. Notre ministre secrétaire d'Etal de l'intérieur est' 
chargé d'en surveiller l'exécution. 

Donné en notre château des Tuileries, le a4 septem- 
bre, l'an de grâce i8i4. Signé, LOUIS. 



,.(39>-) 

— Nous avons parlé, dans notre dernier numéro, du 
Tœu des habitans du Perche, pour le rétâblisseitient de 
l'abbaye de la Trappe. Un prospectus, ou plutôt un<b 
humble et suppliante adresse du* R. P. abbé aux^ aines 
chrétiennes et charitables, circule dans le public. Il y 
expose que les acquéreurs des biens de la Trappe con- 
sentent à le^ rendi*e, et sont prêts à prendre des ar- 
rangemens avec lui, mafsqu^ la.sooim^ nécessaire pour 
les dédommager excède les moyens des religieux; qu'ea 
conséquence ils ont oavert une souscription chez M. Dep- 
uis, notaire, rue de Grenelle, à Paris, où l'on recevra 
les dons des personnes charitables qui voudront con^ 
courir , à celte bonne œuvre. ^ 

— Samedi prochain , 1 5 octobre, il sera célébré, dans 
la chapelle. du château des Tuileries, un service anni- 
versaire pour le repos de l'âme de S. M; Marie-AntoiT 
nette-Josephe-Jeanne de Lorraine, archiduchesse. d'Au*^ 
triche , reine de France. M^"^* de.yiutimille, ancien évè? 
^ue deCarcassonne, ofiiciei*a pOntiâcalement. La famille 
royale et toute laî cour y assisteront. * » 



••■ ■ ■ • ^f . ;^. . . .. ^ • ,;^ . . y 

N £ C RO LO G I iU 

M"*, la princesse dfe Qiimay, née Fitz-James, vient d'être 
enlevée à sa fajQâille et à ses amis, le 26. septiembre, à l*âge 
de 69 ans. \ .- 

Cette princesse , encore plus distinguée par sa foi et sa piété 
que par le sang royal des Stuarts dont eue étoit issue, doit 
trouver place danâ cet ouvrage, jparticuliferement destiné à con- 
sacrer le souvenir des vertus qui honorent la religion , comme 
à recueillir les événemens qui Fintéressent 

Pètite-fille du maréchal de Berwick, de ce héros dont les 
victoires assurèrent à Philippe V la couronne d'Espagne ; fillç 
du dernier maréchal de Fiiz-James, elle sembloit savoir reçu, 
avec le sang de ses ancêtres, l'élévation des- sentimens, Ta- 
mour de la religion , la fidélité inviolable pour des souverains 
malheureux. Noble héritage, qu'elle a eu la consolation de 



voir recueilli' «Téc gloire par ses neréux, Èlié frnsà^ Jats§ 
les gr^oids exemples- oe $es vertueux parens, cette piété sith- 
cëre 9 aimabïe^ eckùrée , qui fut Taizi^ de sa vie entière. Ansn 
conserva-^^-elle la vénération la plus profonde pour les au^ 
leurs* dé sé^ jbùi-s. Ils étpiéhf sa gloire ei ses modèles ; et 
pànhi toûrf lerf titrée qu'As Itii iivoitetlt laissée,. le seul dùiit 
*He toa^lât a^iéC eomplàîàJfaè^ étoîf cefcii Xéhfàrà des smntrf 
4tt>Uèf «"élfoi^it d« Agiter étf \téiito\tàttt. Elfe épousa, efe 
176^, M. lepriiMedé Glnmay^drtrnférrtejelôtt de son anciemie 
«i^son.,PbK:ée, fort jeune <- près de k reine Alàrie LeczisfilLav 
«n ^ualh^ d^ 4a^e i^ pdaifi ^ elle fût Bientôt nonimée daxaje 
.d'honneur de la RjMne, femme de Louis XYI. Pendant trente 
années qu^elle ^rut à la cour, elle j. fit constamment adm^" 
rer la reunion de tous les doiis de là nature^ avec lés vertu» 
les plussolidef, toutes les quaHtés,propres à plaire, avec.jine 
piété qui ne se démentit jamais , et dont la (Calomnie mêiip# 
n^osa' tenter àt iefnir racla);. Son unique ambition fut if 
rèiûtiiif s'e^'dév'difs; élfes*V lîViPoîl avec uh dévouement p/ein 
de diûbit'é. Elle Ae virdanslâf pi'èfaiièrè pïacfe dé Ik côûf aU'unif 
«Migiftion plus tr^tmYeMsé de donn'ei^ de jh'àfnd^ exemples,' éi 
quefouefoM de$ DottMîfe «t^tesi Mâi«r e^dièSMH la vérité, elle 
eut I art si difficile dé ia> foire eiitemdresails'blesiei-^ par m» 
égards respectueux, par une douceur pleine de changes, qui, 
en tempéroit rw&ertume. DSsdns â[^a louange def la'JS-éûney 
qu'elle apprécia ee mérite si rare dans les cours ; elle ITio^ 
nora d'une* confiance^ pltis glbrietisé pdÀr la souveraine qut 
Faccorde,. que pour celle qui sait la mériter par de ;si noblêâ 
ihoyens. .^ * . 

Sî Êk vttfttiilA^irt fe t^^éct, éflè SUfmîétilt «tacorfe se fair* 
aimer, par i'indulgence et la bonté pour ses inférieurs, paf 
tili'é bfeWetrfaiïcè âtfetttïVé et dtéi^ilànté'; qui lui méritèrent 
ÎVttatffiémêiit dfe t'oris cettx qui èui^em ië bonfcetir de l'appro^ 
chéir. Àtf iétû d^^ ilïù^'ôïfS et d^s plâi^în , fe smiîagetueiit dé* 
lil^ifeèdi^Yit et Ik do'tïcétll^ dfe raiAitié fùrefit! M seules jotifef' 
sànces qu'elle. sembla s'être réservées. Le cHoîx de ses aittu* 
îidiitJf^è' e^^tetoëût stoft dîéfcêtïieïft'ertt et siôA Cofeitr. Aussi les 
âitttsdè sâjèîitieSîfe fîiréîit-ils ceïix de foitte Sa vie; ils fureiiti 
h^èH sa* famiïle, leÈ objets constans dé ^es sbîris tes ptiis asii^ 
dti^, et de iès afïfectiotis léS plus teïidfês. Lés regrets qu'cMe 
iéur à laissés ne peuvetit /adoucir qtile par reéjJérànce dii 
fcdnhèuf (Jtfè faflt de'Vî6rtU5 lui Ont saws daK'te mérité..... ii 

Sa chanté ne connut d'autres bornes que celles de ses moyens. 



, ( 599.) . 

L'indigeâcè et le ihalhear furent toujours auprès d^elle une 
recommandation toute puissante : nulle bonne œuvre qui n'iii^ 
tëressât «on zèle; et comme elle ne vouloit jaotais le: bien à 
demi , elle coînmençoît par s*împoser à elle-même des priva« 
tions rigoureuses. £Ue ne dédaignoit pas aussi de solliciter deë 
àumohes; c'etôit pour elle Femploi lie plus dotix de l'autorité 
que sota rang et ses vertus lui avoicnt a^sur^. 

Sa prospérité n'avoit pu la séduire; le malkeur la trouva 
inébranlable. F^eu de François ont plus vivement senti les maux, 
de leur patrie , et surtout ceux àe la Camille rojale. Sa sctule^ 
<3ons6lation fut dé prodiguer à sa soviveraine malheureuse tot^tey. 
l^s marques du plus fidèle attacbemeut. La journée du lo août 
vint les séparer pour lamais. 

W[***. la p'îhcésse àe tAitoay, forcée de se bannir Gomm« 
tant d^aûtrès ^ se fît partout distlinguer par son antféliqiie piété ^ 
et i)âr sa toucbantè sollicitude pour tous les mBlheureux que 
lé^ ëvétaeinerfs avoient fofcés de ^uir^ comm» elle , leur patrie*» 

Apf eé ■ son retour en f^rance , elle sembla se consacrer ei-^ 
clûsW^émeat à là pratiqué des vertils chrétiennes , qui seule- 
pôuvoient l'aider âsouteuir la douleur dés peiies passée», et 
la vue des maux dbmt nous eûmes à gémir si longtemps. Il 
faut p6iir' fap^récier l'avoir vue dans sa retpaitie ^ entourées, 
de ses pareils et de ses. amis, tous dignes de s'associer à ses 
sefitimens. C'étpit là qu'on retrouvoit les maxisaee^ de la reli- 
gion, de la^âdélité, de T^tiqùe Konneuc daaiS'teur iilatté^. 
rable purleté. ^H attacbemetat inflexible ]»our toug Ito prin-* 
cipés généreux ; ime sorte de passion pour le bimi ; une Ay^t^ 
Bioii insùrïnontâblè pour tout ce ^ui le combattoit^ di^tih^ 
guoiént éminemment cette ame pure autant qu'élevée, hes' 
rhSLûx dé la religion, là captivité du vicaire de Jésu»-Ghrii5t^> 
la persécution qui •s'attàçna si long^iemps aux membre^ du 
iàcré collège, detenseur* intrépides de leur chef y furent- pen-' 
^ànt plusieurs années Tobjet de sa sollicitude. Elle ne se bon«- 
tenta pas de gétoir; son temps, ses soins, ses mc^ens fiirent! 
prodigués pour, une si belle cause.; et elle mérita d'éti*e dî»*. 
tinguee dans cette association généreuse qui eut le bonheur, 
de soutenir jusqu^à la fin ce$ itlnstres victime»^ dans le dé^. 
nuement honorable oir les avoit réduits leur héroïque dét<^Ue* 
ment Ces seins religieux, ses douleurs, et les calamités qui 
se multiplioient chaque jour, la rattachoient encore à ses sou*, 
vérains légitimes. Son amour semUoit croître avec leurs mal* 
heurs. Le ciel a voulu sa^i doute «Rompenser un attachemèut 



(400.). 

fci fidèle v^ U laissant vivre assez long-temps pour voir letfoné^^ 
enfin rendu à ces maîtres augustes, dont elle n'avoit jamais^ 
cessé dé demander et d'espérer le retour. Le bonheur de revoir 
son Roi étoit le seul dont elle put désormais jouir Sur la terre; 
H sembla ta rappeler k la vie. Mais bientôt ses maux reprirent 
Je dessus. Une plus belle récompense l'attetidoit. De longues 
infirmités avoi^nt depuis long-temps épuré ses vertus ^ et sa 
patience ne s'éjoit jantais démentie... Des soins touçhans Foc- 
cupoient encore dans ses derniers jours. Elle eût voùki voir 
enfin rendre à sa souveraine infortunée l'éclatante justice qui 
lui étoit due. Elle aimoit à s'entretenir de ses gràtidés qualités^ 
à démentir la calomnie qui l'avoit si indignement outragée. 
Et quel témoignage plus nonorable que celui d'un témoin tel 
que M"*«. la princesse de Chimay, incapable, au jugement dé 
toiis ceux qui l'ont connue, de trahir la vérité par quelque 
Hiotif d'attachement ou de' considération 'que ce puisse être. 

Le Roi , qui l'honoroit d'une bonté particulière , envoya plu- 
sieurs fois savoir de ses nouvelles. Le jour même de sa mort, 
elle s'entretint long-temps de son attachement pour sa per^ 
sonne , et chargea le gentilhomme ordinaire, venu de sa part, 
des choses les plus touchantes pour sa Majesté. 

Sa mort ne fiit qu'un dernier exemple de piété, de rési- 
gnation ,^ et de toutes les vertus chrétiennes , qui ajouta le der- 
nier trait au tableau d'une si. belle vie. Elle reçut ses sacre- 
mens avec la paix d^une ame prédestinée. Qui ne se seroit at- 
tendri en voyant cette vertueuse princesse demander pardon 
à sa famille, à ses serviteurs, et surtout à la plus fidelle et à la 
plus inconsolable des amies (i)? Depuis ce moment, quoique 
privée de connoissance , elle sembla toujours prier. Ainsi ae- 
voit finir une vie qui ne fut que l'exercice continuel de la foi, 
de la prière, et des plus pures vertus. 

Elle laisse un grand exemple à l'appui de cette vérité , que 
la pratique de la piété convient à tous les âges comme à 
tous les états; qu'elle s'allie aux devoirs qu'impose la vie de 
la cour et du plus grand mopde , comme à ceux des àutret 
conditions de la vie. Puisse cet exemple être suivi, dans un 
t^mps surtout où les vertus les plus aimables et les plus au* 
gustes ôtent toute excuse à la foiblesse , et condamnent Fin- . 
crédulité même au silence. 

L. G... D.... 

(i) M>^«. la duchesse de "Dv^, doaairiwe. 



l 



( 4oi ) 

Elémens d* Histoire générale^ pat M- labbë Millo 
Deuxième partie^ Histoire moderne. Nouvelle éditioi 

Si j'avois à écrire l'histoire moderne, voici ^ ce 
semble y le p)aa que je devrois me proposer. Je 
conterois les faits avec exactitude^ par^e que c'est le 
devoir d'un historien , et que rien ne peut Yen dis- 

I)enser. Ainsi ^ je ne me croirois point oblige de taire 
es vices des rois, de dissimuler les fautes du clcr^é^ 
et de passer sous silence les abus y les eireurs , les 
entreprises coupables faites sous prétexte de la reli- 
gion. Je présenterois même à ce sujet les réflexions que 
*e croirois convenables ; je ferois remarquer comment 
es passions des honunes se mêlent à ce qu'il y a de 
plus saint, et souillent ce qu'il y a de plus pur. Mais 
en même temps j'aurois soin de montrer combien la 
religion est étrangère à cet aUiage indigne d'elle. Je 
ne me croirois point permis de déxjamer contre elle 
à ce sujet , encore moins de la rendre responsable de 
maux et de crimes que sa doctrine tendmt au con- 
traire à prévenir. Je ne parlerois- pas sans cesse de 
superstition et de fanatisme, expressions vagues et 
suspectes depuis qu'une injuste malignité les a appU* 
quées au chnstianisme. Je ne prendrois pas le ton de 
la satire et du persifllage pour raconter des excès 
dont je serois le premier à gémir. Je ne m'appesan- 
tirois pas avec complaisance sur les faits les plus pro* 
près à rendre les ministres de la religion odieux, et 

}e ne m'étudierois pas à ne dire que le mal et à tsdré 
e bien, l'équité m ordonnant également de rapporter 
Tun et l'autre. 

TomeII.rjmidelaÂ.etduR.N''.5t. Ce , 




En încnquatit ainsi ce qoe f anrois cm dcToir feîre, 

Etémens d! Histoire moderne ^ ii.cn çat.im 6urlo\i( qui 
iftons â exlrémemeot choqués, parccf qu'il se présente 
à dVaque pagp ; pVisI cc t fc aiffectation de.reyenir sans 
l^lâdie siir le roénie obj«t , de rq>éler loujpnrs \e% 
mêmes plaim^a, é'esagéner les même? torts. Sans 
dotiie dés meniSires du dergé commirent de grand'es 
. Êiutes, surtout dans les temps d'ignorance. IKtes-les, 
^ fa tonne heure', vous te devez ; mais ne les aggra- 
vez pas, ne mêlez wnme aigreur à vos recils, soye^ 
eaiiue et modère comme il convient à un iuslorien. 
QufiMî ne vous voie pas toujours le blâme ej le re- 
|)roche -à la bouclie. Montrez votre impartialité en 
louant les yefuis de ceux mêmes dont votis vous croyez 
obligé de relever les torts. Ne faites point les homipes 
^lusmédiafns qu'ils ue sont, et consolez vos lecteurs 
en leur citsnt des traits honorables avec le même soin 
Vjue vous'teur rétraoe».des^erreurM^ des çrin^s« 
' Mais pour tenir uné^ conduite si sage , Millôc avpit 
'trop-, ou , si on l'îimie mieux , pas assez de philoso- 
phie. Les faits prennent «ne autre teinte sous sa 
plum^. On voit quHl a lu ÏE^$ai sur Ffûstoire et les 
Meutrs'des nations, de Voltaire, et qu'il a suivi , eu 
p/ns d'une raacontre-, uu guide sî iuspçct. Gomme 
lui , il paroît avoir pris à tâche de rendre le clergé 
odieux , et de lui Jnïfiufer totis les.'tuaHteut sâxi monde. 
Pas un de ^chapitres pu il ne répète,» cet égard, 
<|iielquedoIéance bien amère, A i entendre , on croî- 
roit que le monde était constammeràt heureux sous le 
paganisme, et que les malheurs de l'univers nont 
•ommencé qu'avec la reKgiim chilienne. Avant cHe, 



il n'y àvoiipeut^étl^ pas ife guerres y âedi?»^^ âm 
ibrJT&its. C'e^ danB son séxk qjat Vé^fpkihh auteiir vk 
otieitïfaer la sourde de toifii leâ désérdres. 11 appelle 
des libelles sédiiieut les écrite de;ae!9 perscmaages il*^ 
kistt^s qtie FË^ise nofimte seli Pèrl». U crie à tx>n% 
moment contre le potivdif ^da elergëv;p0uvoîr qui fui 
quelquefois: etictssif ^ Uâsiis qui ydatis des temps d'igoo* 
rance, étoir ptnv^re k» «é<d freiiï «omre les vîces»> 
U prétend que lë élèrgé ëtoit ennemi des ioxtdèrcs^ 
faàdis qu'il It^t ie seul qui eu eonse^vâtcpielqae otn^ 
bm. Il reuoutefle là (C^lotniûe qui'^^ie % «iiut Gré« 
^dre-le-Ghaud le' dessein d'ëtoufifer toute litt^ature. 
il ne psfic C[U0 deux 6u trois fms de èePape ^ et ton-^ 
fOttH pom* le blllhieri U M élisoiXTrê en lui rién qui 
soit digue â^éloges^ S'il est qtfesiimi de rhà*4iè dei 
icôddclaste^, il trOutre que ciei^ nora^urs , ikniétn& 
par leurs violences^ étoient presque ludins coupidde» 
que les càdioliquesw Ceui:-<)i oe déilsndoiem ks iin^ 
que par foibiesse^ pax^ superstiûouy et, même par 
eupidité. Le saèr^ dos pmees est une éiîrention des 
prêtres et tm moyeu a'stmbktGn^ L^état monastûpie 
ftît presque tsu nouveau fiéâu; Ou n'en ciiera qiiie les 
àbus^ et ou taira les blutes vertus des fondateurs es 
de leurs premiers diseiplee^ W services^ qu!ib ren^ 
dirent à lu soeiélé^ leuhs travatux^ scât peur la eul^ 
ture de^ tenues,' Sd4t jpouf là eouservti^ de^ anménè 
livres. Ou leur reprociiierày âu ccmtraire^ d'âvtiir forgé 
aiuc bommes dé nouvelles dfasîues^. > 
' Miliot ne veut rien vcttr de louéblo daiû le dergé^ 
et se pkh à tout iutérpt^r d'une mmiiière sinîstre^^ 
Les évéques ordonuent la paiiL ou la trêve de Dîeu^ 
pour apporter qtusâipie relâche atm gnerrea intestines; 
flfiliôtyiotn dé leur sévcÂr f^é- de œtée mesure fàyo^ 

Ce 2 



1 4o4.) . 

rable p8ur lliàmamt^, a l'air d^ rimprouver. CTeff-^ 
là ce qa'on appeioit de. sqo temps de rimpartialîté 
philosophique. 11 rend les prêtres responsables de^ 
ralMiitissement du peuple el d«s discordes des grands ^ 
et tquand ils font quelques efibrts pour ramener la 
paix, il se moque paiement et de leur zèle et déa^ 
moyens qiiTils emploient. Je ne .crois pas qu'il y ait 
dans tout le cours de cette Ustoire , un seul évéque 
qui obtienne des ék^s sans restriction. On étoit dé- 
cide d'avance à les peindre du mauvais côté. On ne 
rapporte d'eux qne ce qui peut être à leur désayan-* 
tage. Saint Boni&ce, l'apotre de FAUemagne, ja est 
nomme que le fameux Boniface. On tourne en ridi:«. 
cule le.mpîne Augustin qui convertit l'Angleterre à 
là foi. Un autre archevêque ^glois n'étoit qu'un ai»» 
biùeux ai^eç sa répuifaiion de saint» II. est inutile à» 
dire, que ssônt lliomas de Cantorbery a tout le tort 
dans sa <fispute avec Henri II. he fameux Bernard , 
^l>ë de. Clairvauiy car c'est ainèi qu'on 1 appelle « 
étoit aussi un homme r^mu^nf et anjul^liueyx: M3ïcÀ 
supprime tout ce qui pouvoit honorer ces grands per* 
•onnages. H w nomme ménie pas Us autres prélats 

r se distinguèrent par leur mérite dans ces temps 
ténèbres. £pfiu^ il ne rappelle aucu9 des bien-* 
£iits du clergé. Mais si un prêtre , un moipe^'un 
^véque donnent prise sur eux, alors il est là pour les 
tancer et les flétnr. Alors ^la dissimulation seroit un 
crime^ L'amour de la vérité fait taire ses scruputâ. 
J7 ^^Lbindt bien > 4it^ quelquefois y ne pas entrer dans 
ces pénibles détails^ $1 en est ^^igé pour la religion* 
Mais son devoirest-deifire hsfaifs, afin que les mal^ 
heurs passés ser^e^tà^rendre les hommes plus sages h 
4!m^enir. Il est bon de leur montrer les tristes suites 3è 



'C4o5) , 
kt supersiîiion y de lu crédiâité et dm fanatisme. Soit; 
mais le inéme amour pour la vérité ^ le même désir 
d'être utile à ses semblables ne lui feroit-il pas uu 
devoir de dire le blen^ et de rapports les bienfaits 
de la religion et de ses mioisu^es? Ne dbit-il être 
fidèle qu'en cfe qui peut les noircir ^ et n'a*t^il.de voix 
que pour se plaindre et pour dédamer? C'est une 
réflexion q[ui s'est présentée plus d'ùùé fois à nous en 
parcourant son Hi^oîre moderne ,, et xsdm sonîme» asr 
sures que tous ]es^lecteur&.jiidicietnL penseront^ à cec 
égard , comme nous. 

II fait revenir là religion à tout propos > et^la niête 
•a ce qui hd est le plus étranger. Le docteur Jean 
Petit fait l'apologie de ' la doctrine du* tyrannicide.: 
•Millot dit à ce sujet 9 avec sa candeur oroLiîaîré^ que 
f\es fanatiijues ont presque toujours consacré le ineurii'e 
par des exemples de la Bible. Réflexion qui seroit dé*- 
-placée, quand' même elle ne serblt pasiunecalotnr- 
nie*, et qui perte un caractère de passion et de ma*- 
'ligf i|Lé rCToltant dans .un faistorien, èi encore pJuÉ 
dans- un prêtre; En racoûtihsbt l'ariginé du luthéra^ 
nistne, notre historien montre la même- équité. Ce 
n^est pas Luther qiii a eu lie plus de torts^danscett^ 
occasion; ce sont ses ennemis.. Ils irostaigm parleurs 
imprudences et par leur inflexibilité.^^ Us auroient dft 
< lui cédSeir quelqjie chose ,. afiit de Je ramener ; comm« 
si on avoit pu espérer de cs^er cet esprit inquiet et 
acdent. De même lors du, divorce de Henri VIII ^ on 
nous dit froidement que ce fut Clément- VII qui fût 
'cause de tout le métK Peu s'en fauty qu'on n'excuse 
l'emporté et voluptueux monar^e. Pas la moindre 
marque- d^improbation pour les princes qui abandon- 
nèrent la religion de leuBS pèpes. On fait , au <;on«*- 



traire , adimrer Itèr politique et leui^ sag^tisé. Od notl^ 
dit d'Ëlisabelh 9 qu'elle ch^éa la religion ayéc pra^ 
dence. Si cette ^Dcesae persécuta les' catholiques ^ 
c'est que ceux*eî Fayoit aigrie* Aîosi > sôit qulls pei^ 
^écuteot ou qulls acHènt persécutë&^/èe sont toujours 
eux qui méritent le blâme. Remarquons aussi arec 
Millot combien rAoj^terre s'est trouyée beureuse 
d'avoir adopté ia. réforme. Ce changeaient jr a éUAU 
urne paix solùie...',^.f témoins les troubles du purita*-' 
nismo, et du pi^sbytér^tn^çme^ et les sanglaùtes que- 
relles qui aboutirent au supplice de Charles 1*^. 
On se doute bien qii^avéc de telles idées ^ BCIlbt 

{^arle de raisoo y de philosophie et de perfectiVilité. ~^ 
1 se flatle que les principes de raison et, de morale 
détruiront à la fin la rage des sectes , au grand avaor^ 
tage de l'humanité. Il yante l^s efforts de la raisocf^ 
' qui d'elle-fném^ est circonspecte et ennemie des excès, 
comme on l'a vu dans ces derniers temps où chèi Tm-^ 
voquoit j et oii l'ou a fait tant de soHises en son nom. 
«Cependant il n'est pas très^ûr de son fait. \Aprê& 
im^ir remarqué qu'au conunenceme^ du |^â*. siècle;^ 
les hotame% sortaient de leur léthargie , et exerçoient 
les facultés* de ilenrame,^ il offre le tableau le plus dé- 
ployable des mcBur& de ce siècle. Dans un résumé, à 
la fia de son. ouvrage, il compare le dernier siècle à 
ibéttx qui l'avoieBt précédent et quoiqu'il lui donne ht 
palme, comme de raison, cependant il ne jparoîlroit 
pas , d'après lui-même , que nous eussic»3s gagné bèau- 
codp. au change. 

Pour DOusTi^mernoustvmémes, nous dirons. que 
ces Elémens d^Uistoire moderne ne sont guère moins 
dangereux par leur, partialité , i^eV Essai sur, Vhis" 
taire et les moeurs^ Le même espiit ainspiié ces deux 



(4P70 

ouvrages^'Oa y tt*ouve à peu près la même malignité, 
le même esprit de satire^ la même afFeclation à re- 
battré les mêmes pls^nies. Seiileméut Milïot met dé 
temps en temps qùelquesf^ légers, correclifs, (jùïn'em- 
pêcheiU pas que soia oùyrâgë ne soit un ouvrage dé 
paiti. Sa qualité JaBbê y est éii contradtctioh'contî- 
tiuéllë avec son fangagé et son ton, qui sont ceux d'un 
ennemi de TE^fee et dii clergé, et même d^un homrne 
indifféreol sur I9 nhpojnycpi'ii ne regardé Jamais que 
sous le rapport politique. Il importoit d'autant plus 
de relever de^dâ^atits, que les ôuvtalges de Miflot ont 
acquis, je ne. dis pas une vogue qu'ils nia nîérilènt 
guère dailleui?^^ par leur ëédiëfe^ey d«* moins une 
aorte de rAvittrtito; C^ tester entrefer Wàîtisdfe fe 
jeunesse. On* s'bti sert dSatii^*fey maisons d'^Aicàtiôii, 
ITn fi^rknat côiàiiîbdë, une pèdte qUaiItlié de' vblunitîs , 




espiat i 

lequel iU août recligés» les rend dangereuic pour ]és 
jeunes gens,, auxquels ils in^rrrit des- (vreventioii^ 
q^il ne s'e$acént point. Plus des libr^t^s nvidfis ^t 
des gens bifsn. intentionnés prennent soin défaire réim- 
primer^ f^ddir fiabige de ta piunosÈè ^ cea' productions 
Sartiakst^ plu9 les parcas>reKgièiix et lesTuatbrè^ sages 
oivent évi^ét; de mîissér léui^s éûfiÉtris et* tefepsr élèves 
puiser âsàèit céslÉIëmèhs dëipriiteipeiset des'pi*éjtigés - 
qui leur seroient funeste^. Si' ron veut rbmén'èir l'â'gé^ 
uération 'qm sJélêve à dès îtiees' pln% sâsnes et-plus 
jtTsties, il ftHtt sr'iibstenir dé hà n^ettre sbtts l)^s yeiYx 
ces' livrés c||âS te tèndètftM^'^^ Pr^rèir, et qui ont 
contribue a donner à la je'iine^ê cfe réloignement 
pour fe religion et du mépris j^ôUr'les prêtres. Nous 



(4o8) 
recommandotis ce soin aui pères de.famîITe sages, 
aux institateurs Vertueux. Nous n avons d'autre bM, 
en leur donnant cet avis, que de les mettre en çatàt 
contre le pjege qu'on leur tend ^ et de préserver au 
moins une portion de la jeunesse delà conta^on des 
déclamations philosophiques et anti-sacerdotales. 



NOUYZLLXS XCCLESIASTiqiTES. 

RoMB , #7 septembre, l^ prince de la Paix est para 
pour Pezzaro* 

— Son E:(c. don Antonio de Vargas^ ministre plâii- 
pot«nliâire de S. M. C. le roi Ferdinand, près du saint 
Siège, est arrive ici depuis huit jours, ou il a de fré- 
quentes entrevues avec LL. MM. le roi Charles IV et les 
'reines d'Espagne et d'Etrurie. Après s'être présente chez 

S. E. le cardinal Pacca, pro-secrëtaire d'Etat, il a ëlë 
'admis à l'audience dp saint Père dont il a reçu l'âccoeil 
le plus affectueux. On jouit en Espagne, d'une tranquil- 
lité parfaite, quoiquts les journaux se plaisent à répandre 
des nouvelles contrair«i« ^ ^ 

— Le pVînce d'Esterhazy, dont noor avons am- 
nonrë l'arrivée dans cette ville pour une mission par- 
ticulière près du Pape, de la part de S. M. l'empereur 
d'Autriche, après avoir eu son audience, est parti pour 
Naples, d'où il compte revenir dans cette capitale pour 
y visiter lés beaux monumens d'antiquités qu'elle offre 
a l'admiration des étrangers. ' 

—Le comte Paul Forni , chambellan de S. A. R. Fran- 
çois IV, archiduc d'Autriche, duc de Modène, et son 
envoyé près du si^int Siège, chargé de présenter au saint 
Père, de la part de son souverain, l'hommage de sa vé- 
nération filiale, a eu son audience le i5 septembre. 

«-^ Le 30, il y a eu i^apelle- eardinalice dans la Ba- 



C4og) 

aiUque des saints Apôtres, potu^ Ie$ obsè<)aes anmver^ 
^8«ires de Clément XIV dé fiatqt« et gloneuae mémoire* 
Tous les cardinaux y ont assî^lé. 

* —M. Quaraniotti, prélat qut a'étoit laissé entraîner 
là: abjurer Aon légitime sou ?erainv et à se.faire l'instru- 
ment de rusurpati<Hi^ a été admis à demander le par- 
don au saint Père. 

— On a célébré iî Rome, comme à Paris, une messe 
solennelle pour les prêtres massacrés les à et 3 septembre. 
Cette cérémonie funèbre aroit attiré un grand concours 
, de peuple dans Féglise de Saint-Louis de. France. 

Paris. Si TEglise a eu à pleurer plus d'une fois sur 
ropiniâtre persévérance de quelques tauteurs du schisme 
dans ces derniers temp , et sur le refus qu'ib ont fait 
de se soumettre à ses décrets, elle a été aussi de te^mps 
en temps consolée par le repentir et l'obéissance de 
] quelques-uns de ceux qui , à une époque de troubles , 
s étoient malheureusement liés à un parti proscrit. A 
différentes époques on a vu des évèques usurpateurs 

* revenir à l'unité et reconnoitre leurs torts, âous le der- 
' fiier gouvernement, qui cèmprimoit tous les efforts du 

zèle, et à qui tout hommage et toute ^tisfactionf aa 
rsaint Siège déplaisoient , plusieurs constitutionnels ont 
successivement abandonné des drapeaux flétris par les 
armes spirituelles et par les excès même de leurs par- 
tisans. On sait que des évèques, aujourd'hui en. placé , 
se sont réconciliés avec le chef de l'Eglise , et lui ont 
envoyé leur acte de soumission. Outre les faits de ce 
genre, qui sont assez notoires, il en est un qui est peu 
connu, parce qu'il s'est* passé loin de la capitale, et à 
une époque Ou on ne pouvoit lui donner de publicité. 
M. André Champsaud , ancien curé dé Digne , et depuis 
vicaire épiscopaf de l'évèque cônsljtutiônnel des Basses* 
' Alpes^ avoit été élu pour ce siège, par je ne sais qui, 
eu 1799. U fut sacré à Aix en cette qualité. Il n'avoit 
' pas, à ce qu'il paroît^ beaiuçoup de zèle pour «e partL 



Car. on ne voit, point qu'il ait ni Msîdlé ni d^éputé-^a 
concile prétendu national dé i Soi» et il donna sa dé« 
mission' la méme^nn^e. Plus rëeemment^ aTerti par 
Tage et par sa oonscîenccf; il a voulu donner toute sa^ 
-tiafaotioa «il.saiht Sî^e^ Il «'est adresse à ISk Tévéque 
de Mètzr, qvi-se trwiyiiit «lors en ProV^Ince^ et qpî loî 
. a' fait ^goev «ne i^ueoDintiàn .à soascbiane et h «es er- 
reurs. Dans cet acte, qui est trèa-déteitlë^ M; Champ- 
.saiid. promet lip recourir» an saint, Si^e fitôt qu!il le 
pourra. Il* se aou^mel &ai»cbenient et entiiremeat aux 
[ oécri&ta de TÉgUse, On ne doute pi^ qu^îtaé ratiJEie au« 
jourd'hui une déiparche gu'H a eu Je mérite de faire 
dans un temps où le râpe étoit eh\prispn, et'qu^l ne 
' â^adressl»<inii!nétl\iEitë<neitt àUK ëàitii^ Ké|(è potir en obtenir 
' la eoHfit'ttiatidnde fabàfyhûJl\6n <ju'if a reçoe. Nbns avons 
du plaiâtr à&tre^condoftre^o^ acte de M; Çhânipsaud, 
» q«i lut'fiif d'àfdti^t' jrfuu'cFliortîèirr., qu'il a ou lîeù ^à 
' Une épo^te' otf ai'?ebn rtibttf Kttnàain li'a pu le dictei*, 
^ et où }( n^à ëtë rhs^ri-lé qe^e pat' Fattafcliement à TËgliée 
e^ ie désii- dfe revenfir à riinitë. 

-^Mercredi dernier, coinine nous Ta vions annoncé » 
;i été célébré, dans la maison chef-d'ordre des Orpbe- 

. Unes de. la Çorigréjgàlîon de IdJtièreile Dietdy vuif^i-^ 
beUeyla nii^e d^àçtlons de grâces eh HBÇonhoiâsançe. 
€|u. inaintien de cet'ùtile et cHarilabléétab'lissement, aii-; 
quèt le Roi a daigné accorder une protection spéciale . 
et dfgne de sa bienfaisance pa lernel le.. lyP^-. l'arche vêqué- 
diic de Reims, pair de France, des personnes distin- 
guées de la cour et de la ville, parrài lesquelles on dis- 
t!inguoit M. de Blacas , ministre de la maison dû Roi ^ 
et M. le maréchal duc de Tàreute^ y ont assisté. M'""- Té- 
iiè(]|^e-conite de Giâlons, atissi psfir de France, a offi- 

' cî,é pontificaTement. Mçr. Pévé(]fue dé Ti-oyes, un grand 
nombre de cfurés et d'écclésîôsti3,ues étaient venus join- 
dre leurs prières et leui*& actions de;« grâces à celles de 
ce% intéressantes orphelines, et partager leur joie. .A près 
l'oiEFertoire^ M. Levi, curé de oaiat-Gerraain-des-Prés^ 



( 4u) 

%9t monl^ eu clialr^V ^' ^ prononcî^ trtl ^flcofira atia* 
logne à là câxoostsinoe. It aroit pria pour texte ces pa- 
role&du;HP. livre des ^oh y Et dixit àmnis populus i 
^ fripai Rex.H a cëlëferé les bîenEiits dé la Frotidence qM| 
a rexidu. à la Finance aoûRoi légitime, et' dans ee bon 
B^ im pare aax. û4*pbelin^« Le Psaame MxauduUy et 

enfans et Ieui*s institutrices avec.faeeéat d tir cœur et 

'1^ éiàm de lii feeonnôiè8»iToe; La m^sm «étésoivieda 

' TeDeunif entonné par M"*^* rarchevê^aë--di»& de Reîins> 

après lequel ce prélat a'Jhtrté H hénèéietion. H iseroit 

difiEicile de se former l'idée d*ùn speclacie plas' touchant 

que celui qu'ont o&rt^ dam cet^ fSte religieuse, ce» 

. etifans aimables toutes priitéêst de leurs paréos les plus 

'pra<<bas^>/Ketrf>9yai»t 4a4[ri le^soîus otuMTÎtables de M^^* la 

supérieure-générale et de seè pieuses compagnes, atttaiit 

' d'affection i|u'eU«i afeiioîœt pu en espéiim* des mètres les 

plus* tendre»» 

. — Ordonnance du. Roi, hovis , par la grâce de &ieu, 3R.oi 
de France et de Navarre, 

•A tous ceux qui ces présentes verront, salfit : 

A^aot égardrà la ueceÂsité oU sont les archevêques et évé- 
ques ^dè/notre royaujme , clans Içiç circonstances difficiles oU 
set tTîQUYÇUt J'église de Fràjacé, de faire instruire , des l'cnK 
fancë ,' des jeûnes g^ns qui puissent ensuite entrer avec fruit' 
dans les grands ^nainaires» ejt: désirant de léar procurer l'fes 
moyens de remplir avec Çicilîte cette pieùise iutehtion; f 

Ne voulant ^as toutefois que les écoles de ce getire se nutl^ 
tiplient sans raison légitin^e 9 . . ' 

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat de Vifi - 
teneur, 

Nous, avons ordonnéet prdouttons ce qui suit : '] 

Ajrt. t*^. Les archeviêques et évêques de notre poyaiime 
pourront avoir, dans chaque département, une école ecclé- 
siastique, dont ils nommeront les chefs et lés înstitnteurf/, et 
oii ils feront élever et instruire dans les letf m ^ ^s |eunes^ensr 
destinés à entrer dan» les grands séminaires. 

2. Cea écoles pourront être placées k la campagne , e^ dans 
jtes lieux oii il n'y aura ni lycées ni collège communal. 



( 4iO 

Lors^^Dft seront placées dansks vflFes ob: 3 y aar» 




dispensés de fréquenter les leçons desdits fycéer 
et collèges. 

' 4- Ponr diminuer , autant qu'il sera possible , lès^ dépenses 
dé ces établissemens, les élevés seront exempts de la rétrîbu-*- 
«tion due k l'Université par les élèves des lycées , collées, ins-^ 
titutions et pettstonnats. 

5. Les élevés qui auront terminé leurs cours d'étude» pour* 
remt se présenter à l'examen de l'Université pour obtenir k 
jgrade de ba<;helier ëfr^etlres. Ce grade leur sera conféré gra- 
tuitement 

6. II ne pourra être érigé dans un département une seconde^ 
école ecclésiastique qu'en vertu de notre autorisation donnée 
«ur le rapport oe notre ministre secrétaire d'Etat de l'înt^ 
rieur, après qu'il aura entendu l'évéque et le grand-^nsdtre 
de rUniversite. 

' 7- Les écoles ecclésiastiques. sont susceptibles de recevoir 
des legs et des donations , en se conformant aux lois existantes 
.sur cette matière. . 

8. Il n'est au surplus en rien déroeé à notre ordonnance du 
s^.juin dernier, qui maintient provisoirem^it les décrets et 
vegleiiiens reliatifs à l'Université. . 

. . Sont, seulement rapportés tous les articles de^ts déç]rçts et 
réglemens Q^ntraires à 1^ présente. , \, 

Q. Notre ministre secrétaire d'Etat de l^intéfieut esILckf^ - 
de l'exécution de la présente ordonnance. 

Donné au château des Tu^eries, le $ octobre de l'an dit 
grâce i8i4. 

Stgn^, LOUIS.* 

Par le Roi .• s^né, l'abbé de MoNTK»<iuioiJ. 

Orléans. -Lors du Concorâat, on <îhercha inutite-^ 
ment à rentrer en possession du grand séminaire, bâ^ 
tiifient V8tsl« et commode, qui n'ayoit pas été aliéné. On 
Viieput Tobtéfrir alors, et le séminaire fut obligé de se^ 
-coàtcnler d'tiaté maison étroite, basse, malsaine, sana 
cour ni jardin, où les élèves sonr entassés , et où ik 
ne peuvent faire un exercice convenable & leur âge et 
à leur santé.' Cette maison a été un peu agrandie- par 



( 4i5 ) 

les/lSbëralitéà^ d^Un eecl^attique respectable qui «fi^c^ 
-tioane cet ëtablissement , et qui y a consacré une partie 
4e sa, fortune. Maïs quoi qu'il ait pii faire, le local 00 
convient point à un séminaire. La surveillance y est inir 
possible. Point d'air , point de salles commodes, point 
de' chambres pour les théologiens âgés qui voudroient 
travailler à part. Tout y est petit et resserré. Dans cet 
^tat de choses, tout le olèrgé désiroit la restitutjto dé 
Tancien grand séminaire qui a été bâti pour cette de^ 
tination, et qui doit ;^ revenir naturelleiÉent, MM. les 
grands*vicaires Font sollicitée, et en cela ils ont été le^ 
interprètes des vœux du diocèse. Il n'y a pas dé doute 
<|u^avec un peu de persévérance ils ne refuiaseht obte^ 
nue sous un prince qui protège la religio^, et qui veut 
les moyens de la faire prospérer. Leur detnânde, mise 
sous les yeux du Boi, eut été accueillie tôt ou tard, et 
nous fussions rentrés dans un bien que nous regardons 
'Comme le patrimoine du clergé. Aujourd'hui il se ré- 

Ï and que les grands-vicaires ont transigé. Ils renoncent , 
ît-on, au grand séminaire, et on leur donne en échange 
une maison contigue au local occupé aujourd'hui par le 
séminaire.' Cet arrangement n'eist nullement probable;.^ 
Il blesseroit les drqits et les intérêts du diocèse. Il seroiif 
biâdàé de tout le clergé. On se demànderôitsilçs grands-, 
vicaires ont reçu de leurs' cliens le pouvoir de tif'ansi^ 
ger. Leur autorité précaireet momentanée leur donner**, 
t-elle qn litre suffisant pour une cession de celte nature? 
Celui surtout qui dirige toute cette affaire, a-t-il mis- 
sion pour la conclure ainsi? Cela n'annonceroit-il pas 
de plua en plus on homme qui n'^est que pa^ger, qui 
sent son instabilité, qui ne prend pas un intérêt très^ 
vif au bien d'un diocèse prêt i lui échapper? Quelques- 
uns ont remarqué que s il comptoit véritablement être 
ce qu'il paroit souhaiter avec tant d'ardeur, il défen- 
drait nos droits avec plus dé fermeté. C'est une nou- 
ii'elle raison pour nous de désirer d'avoi^r en&n un évêque 
^ui fontianne noà intérêts avec ^èleu Sans douie il np se 



> 



(44) 

croira pdnt obH^ p«r «ne IratMcHum faite m pe«' 
lëgèretnent et 'par une aolorîtë incompétente ^ et il re- 
Tiendra contre une cession qui ne deroit fondée que mit 
4es naoti& petits et frivoles. 



«Le mariage, dit Denisart, est indissoloUe quand , 
après avoir été contracté, et sanctifié par la bénédiction 
du curé, il a éléconson^mé »^ Telle a été la loi de T£- 
tat jusqutau moment qîi Tonbti des pi-ilioîpeb religieux 
e fntrodoit le divorce en France^ el tdle eat eiicore la 
loi de TËglise qni ne changa point comme )ea vok^tés 
des hommes, et qui, fidèle i ce Qu'a prescrit son dî« 
Tin fondateur , ne permet pas du om démnias^ ce qua 
Dieu a uni. Un jugenqeni ou trioutial civil de Tarroa- 
dissement de Nanny, rendu dalis ^ léanc^ du ixik)nhip 
Tient de rendre hompiage i cettù légialatioa religieuse^ 
. et de reconnoitre que . la faculté du dit^roe entre ca* 
tholiques a été apogée par rariicle, 6 de la chaHxe eeos- 
titutionnelle. 

. Moua crayons faire plaisir k tioa lectânrii eu leur met- 
tant sous les yeux le texte de ce Jucemenl remarquable» 
que le tribunal a envoyé au gou^i^çemànt. 

jEntre Nicolas 'Labarre , vigneron à^Frouard\ rfe- 
mandeuren divorce, par M'. Petiijean, son a%H}ué; 
contre EKsabeth Mathieu, défendereeee, pçtr lUc, Men- 
gin tainé, son avoué. 

. Motifs. *-» La queatieii à ansminer, est celle de savoir « 
Jïioolas Labarre^ séparé de eorps d'Elisabeth MaAira, par 
un jugement du 8 mai i8i i . rendu sur la demande de cette 
denriëre , peut aujourd'hui obtenir le divorce contre elle , en 
exécution de l'article 3io du Code civiL 

Elisabeth Mathieu, affligée de la conduite de son ineri, qui 
ne deihande le divorce (|ue pour contracter une nouvelle union, 
refuse néanmoins de se réunir à lid , et déclaré qu'elle ne peut 
que 8*en rapporter , sur sa demande , à la prudence du tnbo- 
•al. Mais comme il s*ajpt d'une question qui tient esse n t i elle^ 



^ent à la religion et auic moeiur^^t cpioiiçpi^ i» ppLinisteire ipu* 
blic ait conclu à ^'adQÛ^siop dtt4iv<]^ceyJ&,ti>lM^^ se ci^it 
pas moins en .droit d'examiner ai <^c^ .d^suiide |>f»$ éti^ «o 
«ueillie dans l'état actuel de notre l|^;ii^tip|i. 

On ne rajapelWa point ici fue \f niv^^rce W foi^n^lleinent 
Refendu par les canons de r£gti8e«^|^i$pie. ToU't 1^ mond« 
sait que l'indissolubilité du saax^u^ fist iia à^ fm^ fpnd»- 
çientaux \de sa doctrine et de sets ^osmesi q^e rAssemUée 
«^onstituanite , quoiqu'elle ait refusé , Sin$ une discussion trop 
célèbre , de déclarer la religîpi^çaifa^oIÂqiie la religion de l'Etat, 
n'en vint cependant jus^'à pi^rme^e h diséol|iti|»n lM;fde du. 
mariage entre catholiques; et que ce fut l'Assemblée jégisla-. 
tive qui décréta, la Ip» du dî^^icce, à la >$n «te sa «eosion.,. et 
lorsque les principes révphitio^Ji^aicee ^i^«nt déimit lï>«te e«« 
pëcf d« frem jaoluiquf et re)igj(ew< 

. li^rs de )a ^difc^ssipn d# Qt^ ^Vil, ^ P#ml ^eviir tout 
^e que ceinte 1^ avoit d'in^moral et 4e ^oaiid^mtkf celle dbi 3o< 
ventôse an 1 1 en restreignoif: les caumé», et en piûodifia l'exeiw 
cice ; eijie accorda même aux épow |a &culté île «se pioiirvoir 
par là voie de la séparation de coq^, que Ir bi de 171951 Avoit 
entièrement re^^nc^ée de nplre 14|^sl#|io9» , et ee velonr à l'an- 
cien usage parut avoir lieu eii raveur des' caljioliqws, iqui- 
i:^||ardoient ce divçtrce coffi^ae ç^trfjp^ « l^nrs priacipes re- 
^gi^uv^ , - 

Mais à ce^^éfpqp^i )ef PF^jugéf f|ui avoient ^fiifMij T As- 
semblée constituante de deelar^f q¥9 U' religion oatwlique 
étoit la religion de l'JSt^f, sul^oîm^ ^c^rf Ants «enlp Jfur 
force ; et en rétablissant l'iisan? de 1^ s^raijon d^ com, on 
donna a l'époux, contre ïequeielle éyi^it ét4 ei)|enue, la tacnlté 
de faire prononcer l'entière di^sotu|i<^|| 4e son mariage ^ après, 
trois axœéesi C'étoit unf su)t^ du pfûaeipie cbnst^aniaient adopte 
p^r le gouyernement, d^ njp çj^nf^^fre imk:iui culte relkieux 
comipe celui de l'Eut; |Hri?¥^p9 d'»pwf Wqu^l il «r«yoft de- 
yoir montrer la plus entière jndiffér^ce ]H>|U^,U»U9^ «$. eonsé» 
quemment pour la doctrine de l'Eglise catholique > relative- 
ment à l'inaissolubilité du n^ariage.. 

n n'en est plus de même aujourd'hui ^ .^ U cliai:tr<î îçonsti-' 
tutiopnelle, en accordi^t. prpjtection à toutes Ie<> refigiens, à 
déclaré que la relieion camolique est la religion de 1 Ëlat. Il 
s'^t maintenant d\Bxaminer quelles sontJes Gonséquenees de 
cette déclaration solennelle, qui a rendu au culte delà presque 
lotakte des François le rang et l'importaace qu'il doit aye ir. 



Si la religion catholique est celle de VEuit , il s^ensxâx ijM 
les lois <iui fntorisoient des infractions publiques et légsM 
aux dogmes de cette religion de la part de ceux ipà la t>rof 
fessent, ont cesse d'exister, parce que TEtat, recatmoîssâat 
une reliaion comme sienne , ne peut consacrer par le^ actes ^ 
et revêtir du sceau de l'autorité publique ce qu'elle défend 
comme illicite. U s'ensuit que les tribunaux de r£tat ne peu-'* 
vent déclarer dis60;us un mariage que la reli^on de TEtat re- 
garde comme subsistant , ni autoriser une union que cette ré^ 
figion regarderoit comme nulle et défendue ; qu ils ne peu-^ 
vent, en un mot, sanctionner la révolte de ceux qui profes^ 
aent la religion de l'Etat , contre les lois fondamentales de la 
Keliffion. 

Vainement obiecteroit-oa que la chartre constitutionnelle 
a maintenu le Code civil et les lois existantes; eUe ne les a 
maintenues qu'autant qu'elles ne lui sont point contraires. Or, 
66t-il rien de plus contraire à la chartre, qui adopte le culte 
catholique, qu'une loi qui permettroit, entre ceux qui le 8ai-> 
vent , la dissolution du lien conjugal , lorsque cette religion 
décide, formellement qu'il est inoîssolûble ? et ne doit-on pas 
rigoureusement conclure d'une opposition aussi manifeste, que 
cette loi ne peut plus exister pour tous ceux qui professent 
cette religion ? 

Le tribunal , en faisant l'application de ces principes à Ni^ 
colas Labarre et Elisabeth Mathieu , qui sont tous deux catho- 
liques, n'hésite point à rejeter la demande en divorce dudit 
Labarre. Il pense que la faculté du divorce entre catholiques 
a été implicitement abrogée par la chartre constitutionnelle,' 
et que la séparation de corps est désormais le seul moyen lé- 
gal entr'eux , de prévenir ou de faire cesser les dangers ou le 
malheur d'une union mal assprtie. 

. Par ces motifs , le tribunal , après avoir entendu le pre* 
mi^* substitut' du procureur du Roi , en ses réquisitions, et 
san's s'y arrêter, déclare la partie de Petitjean non^recevable 
en sa demande , et la condamne aux dépens. 

Histoire de Marie- Antoinette- Josephe- Jeanne de Lorraine, areki--'^ 
duchesse d* Autriche , Reine de France , par M. Monljpyc , avec, 
fig. B vol. in -8*. broch<îs ; prix , lo fr. et 13 fr. franc déport par 
la poste. A Paris, ches M"**, veuve Le Petit , libraire, rue Pavëe, 
n^ 3; et ail bureau du JEçumid. Kpus reviendrons suroet ouvrage 
intérsissant. 




i 417, ) 



J}ÉNOIWIJtïQN au Roi dei actes et proce 

quels les TnlnUlres de S* 3/1 ont violé 

iion j dénaturé Vesprit ci la lettre d 

• ordennimeeÈ y (^ détruit f<exteileni ésptil puMic qét ' 

apàié uoçuètUile r^m^jék^B&arhomffior }A\ M^é« -^ 

. / >4e k. Touche^. ."/■ ■ \^., ..^^-y ■:'>...>..-'• .•: -^- 

* .Ii^ faut iiemerci^jit Mtc M^héd. d!aYokjldw*soû )^ 

t^ jélÇ de ,çet écdt^Pesi;, une #itoi|U<?p j^qi/^par^esl^. 

de la petâe.à céo^ qui toûprpbViui i^j|Qp4r«^ Ils .«aur^ c 

., ronjt aa inoifiia.à qui Ik. ont fi|pa|i;:^,P yf.dJtongrtern]^ .^ 
^e M. Hîpppïy te M^Bé^ jçst. çonij^çt*^ Soi^ njoip ççt iii^tl; . ,^ 
«yec honneur dani^ lés &st)» 4^ .^ Ji*^.^^^ ^ fig^l^^ Jl> 

' dans là liste de ces painotés trè»-^prpà<^QP^ aux^ . 

lÉie peut reprocher que d^atoir trop aimé les JprmtfJ^ 
iicerbes. C;èlçi)i^, il f^«.t^|e. ^^jt^\ ^ou^iie Tap^sen-^ 
drons saus doute a pertonne; cétoit|^.poQr iioù$ serrir 

ÏlvLS d n|i safë de son a)taoJbe|aeiit f ux m;iacipeftde,s^ m 
blifrlrèsi ifparoit mêiiié* qull ne s'èû esf paa tenu à, 
^'iâ théorie, et qu'«b pliisietii» l-eiicibiUrcâvil s^^t tt^^^ 
citoyen;. triès'^SiCjtif^ Oa^.a8su4r,e ^ua^ dajEjLs.ua. cçi;tai^^ 
de^s^teiiibre> iVdépîpyâ,|>e^cotip d'^nergi^ <^?Ptf Q ^4 
' rarU&craies quW^cbaginà de xbàssacVôr eu masse ^out^ 
le bon exemple^ II côntribtra poqt sa paj^t nux grandes* - 
. tti^ce|^p:[^e8 contre, ce^ pçi$onmer&^ gu^Q^^fie se49nj9a 
même pasjlà'peiàe SVccuser^ et que 1 on iroi^va nïùs> 
" <56ui:t (Teiçpîidi^/aU aîïiii;^ 

' 'H^mmè du métier , quW n^'a gué^ les m<>rtsqi4'hB rài- 
' i4enneni points (kï^le nbe lettre d^^^elnm «M» M^bée/^ 
lettré signée deluiV.en quijité de 8ecrétqi$^gri^0ç^^-j: 
par laquelle il ordonne^ au nom di^peifple, à ses cc^^ 
iiiiircmei'ydÀ juger ioiS kè'prièoj^iérë'd^^ 



ians distintiion. Les camarades do M. Méhëe ne se le 
firent pus dire deux fois. Ils le comprirent parfaitement » 
et exécutèrent son ordre ^ sans distinction. Dieu iioa« 
garde de rencontrer jamais les ca/nara^^ de M. Mëhée 
èf d'èive Jugés par sou ordre. 

: 'i2e n*éloil point asstô pour M* IVfëliée d*avoîr 'ëlé cru 
digne d'être secrétaire de là commune de Paris, après 
le 10 août, et d'avoir été le confrère des Péthion, des 
Panis et des Sergent , et le camarade' dés septèmbri^ 
seurs. Son e^cceilent esprit ne se démentit pas. On le 
f'it toujours à la h^dtëâr'des Circonstances, toujours 
M pasj ]iouv paVlei' ici' son langue familier! Il iservit 
ta cause de la révt>l(ition par des patnphlets dignes de 
rëppqueoù ils parurent. Montagnard dans le bon temps, 
il àvoit'pris, sous le' dernier gouvernement, une autre 
couleur , et avoit cru faire sa cour eh déclarant la guerre 
" àixx' Ânglois. Cette guerre de plume ne fut pas plus heu« 
reuse que celle que nous leur faisions sur mer. M. Méhëe 
toîilut prouver, dans un ouvrage exprès, que' les ja-' 
çobîns nVvoient été* que les émissaires des Augloîs. Il 
derditsY oonnoitre. Jacobin lui-même, il devoil savoir 
ee qu^étoient ses pareils^ Néanmoins il n'eut pas le don 
de persuader, et ses inVôritlves contre le^ïuvèrnëméht 
britannîq^ue n'eurent pas^^^lus de succès qu'une certaine 
ïiiissîon dont îi fl^t, drt-ori, chargé pour Londres. Il y 
remplit le' nobl^ emploi d'agent et d'espion du grand 
Consul. Le camarade des septembriseurs n'a voit pas â 
i^ugîr d'un pareil titre. • - 

Tel est l'homme à qui nous avons affaire. Tel est l'au- 
tBui'*du pamphlet qui nous occupe. M. Méliée, -à qui il 
«5t "arrivé de cfo'/ioTzc^r en sa vie, n'en peut pas perdre 
la bonne habitude. Âiitrefois il dénonçoit aat clubs ^ au- 
jourd'hui il cfij/zo/ïce au Roi. Il nV ^ ^u^ le titre de 
dïangé. L'intention est la mème^ C^bst pour M. Méhéa 
lin besoin que d'accuser,* de blâmer, de juger. Formé 
dans les e<nhitës et dans les sections, nourri de' tout le 
pa^l^ qui »'y débitoit; il'he peut se défaire d'un lan* 



(419) 

gage qui lui rappelle de précieux souvenirs. It a encore 
è la bouche les mots de œnstUiUian ^ de despotisme et 
lie Pyrdnnie, sorte de protocole a vefc lequel on se faî- 
lioit applaudir autrefois, et qui sera peut >-è^re moins 
adniiré aujourd'hui. Car les temps sont bien changés. 
'L'esprit pulilic est bien dënatui^é, et malgré' les soins 
des camarades- de M, Méhëe, noua atous- furieusement 
rétrogradé. Les royalistes ont piHJvalu> les jacobins sont 
«onspaës. Cela va mal, - * ^ 

Le premier repix)ehe que M; Méfaée fait au Roi dâna 

sa défwnciation, c'est de s'intituler Roi par la grâce 

de Dieu^ Je conçois en effet qtfe ù'esl-là unci^me dé 

}éze*hation. C'est la volonté du peuple qui a dotih^ aiî 

itoi la puissance. Dieu n'y e^t pour rien. M; Méhée ne 

veut pas- que Dieu' se sait plus obcupé de notre Roi'^fuè 

de tout autre y et que le ciel ait décidé que ce serait LoUià 

plutôt que Pierre Oïl Philippe qui ferait e^^écuter les lois 

en France. Je reeonnoia laie style rév'olntionnair^ et le 

jargon de 1792. En vain Dîett * dit-: C'est par moi que 

les rois régnent. Les jacobins veulent que oe soitpâréùx.' 

lis^ipettent (e nation à la plarcede b divinité, «Ificîni^ar^ 

Priver ^à Bp mettre eux à k place de la nation. M. -Méhée 

si3 moque a]^éajbtlemént de la pieiUeet trîpiale formule : 

Par la grdùe de i>Mrtt. -Mais il est bon qu'il sache -que 

nous aimons mieux ce vieux protocole que le nou^veati. 

;Qu'ïl regrette celui-ci, cela me-paroit tout simple de 

la part d'un jacobin. Mais , nous autres , nous en sdmmés 

un peu dégoûtés. On a fait- tan^ de beUes chose» au 

.nom du peuple^ que ce souverain a un peu perdtl de 

son crédit. Oçi lui a fait vouloir tant de folies' et de 

crimes, que nous ne sommes pas très-c^urieux de le roir 

recommencer. Nous trouvons même que jamais là for- 

mvA&par la grâce de Dieu^ cette formule que M. Mëkée 

trouve &a;z/za/&, ne fut mieux appliquée. C'est bièli en 

effet par la grâce de Dieu que le Roi nous a été rendu ; 

c'est par une grâce éclatarute, et à kquelle nous som^ 

mes très-sensibles. Cest cette grâce qui a produit une 

Dd 2 



uijSftQieqt |>la8 des ..eiceès qui av.pient reiiiplacë un gott^ 
Teroement palQmeL Nous ëtious comme des eafans a. 
qui on a enlevé leur père. La présence des brigand; qui 
s^ëtoient emparés de sa maison , ne nous rendoii que plu» ^ 
aensible la perle .que nous avions faite», 

M«iMëbée est fôrhé de yoir les services qu'on a cë- 
lébré^ p(ir foute Ja France >ppnr les victimes de la révo- 
lution. Ces cooimémoralions funé;:aii*as lui causent uo^ 
dépit , qu'il a. la maladresse de ne pas déguijBer. U trouver 
mauvais que nous, donnions encore des larmes au sort 
de tant de personnes immolées injustement. Lui qui na 
pleure pas aisément, ne veut pas que les autres pleurent.. 
Cette ame sensible ne peut. pas concevoir que la dou-. . 
leur se prolonge si long-t<^mps. Nous ne pouvons en 
conscience e^LÎger de l.ui qu^il prenne part à nos re^ 
grets, mais qu'il nous laisse la liberté de. nous y livrer., 
On ne lui a pas envoyé de billet d'invitation pour le. 
service célébré dernièrement eu. l'honneur des victimes 
du 3 septembi'e. Il n'auroit pu y pairoitre décemment; 
mais. qu'il nous permette d'aller verser quelques larmes 
sur. la tombe de ceux qui ont péri dans, ces désastreuse^ 
journées. Qu'il soit, tranquille; ^ nous n'allqns point y 
former de vœux contre le^yra 9i)^assins«. ^Qm 9A|i^}p9if ^ 

8 oint de pris de vengeance J| nos hommages funéraiires. 
fous ne demandons pas mieux que d'y oublier M. Mé-: ^ 
hée, s'il ne nous for çoit à nous souvenir de lui. 
. , Que diroit^on , ajoule-t-ril, si noua rendions. des Aorn?-, ^ 
mqgej^ funèbres aux, patriotes qui ont péri au io août? 
Nous dirions que ces patriotes ont péri par leurs, pro- 
pres fureurs, que, nous n'avons pas beaucoup de îarmes 
à donner à leur sort, gue nous avons assez à pleurer 
sur le sort des viclim.es ^ et que nous nous croyons dis- . 
pensas de pleurer apssî les bourreaux qui sont devenus 
victimi^:àjeur trpijr. Nous dirions au'il faut avoir une 
dose particulière. de sensibilité pour s'apjtoyer sur la fiq 
funeste de quelques jacobins à la suite de leurs excès 
même , et pour ne pas vouloir qu'on soit touché de la 



(425) 
fiti d^plorabte de tant d^innocens, àii 8ii|5plicè -dè'ncMi 
parens, de nos amis, de nos maîtres^ de tant de.onlaU 
^iéù>s'et de crimes qui ont fait côUler le plus pur ^ng 
de la France. 

Notre humain patriote trouve surtout mauvais qu'on 
parle delà mort de Louis XVI. Rappeler lefugemeut de 
ce Prince^ c'est le mettre, lui et ses confrères, sur les 
charbons ardensi Depuis quand ^ dit-il ^ deê^ kommea 
établis Jugea par urus grande nàiipn.aotU^ils responsables 
de Varrét que leur conscience bien oiÀ mal éclairée leuK 
a dicté. Il n'^ a que deux petites fansselës dans cette 
phrase. Elle msinue que les membre :de la Convention 
avoient été établis par la nation pour juger Logis XVI y 
4c&qui est fau;^. Ce u'ëtbit point là leur mission , et leurs 
pouvoirs ne pôrtoient pas-là dessus.» C'est une chose no* 
toire. En second lieu, la phrase de M. Méhé^ suppose 
que lies conventionnels ne peuvent être responsables dst 
V'drrét qu^ils ont porté. Mais quand ils auroieilt eu les 
droit de juger Louis XVI , il ne s'ensui.t pas qu^ils eussent 
eu le droit de le mal juger. Depuis quand les juges prëva* 
ricateurs sont-ils absous par cela seul qu'ils sont juges ? 
Ce seroit une doctrine fort commode pour eux; mais 
elle n^à pas encore été admîfé en morale > et l'àulorité 
de M. Méhée et de ses camarades ne lui donnera pa^ 
apparemment forc,e de loi. It reqtbien convenir dans sol 
brochure que la mort de Louis étoit ijyuate et impoli^ 
iiqiÂç; mais il se hâte d'ajouter que ce n'est là qu*unG 
opinion^ et que Y autorité nationale a décidé aiUtement^ 
Ces zéléi jacobins voudroient bien rendre la nation com- 

Îlice de leurs arrêts. Ils cherchent à imjjliquei^ toute la 
'rance dans un crime dont ils rougissent. Non , la Pranc«^ 
n'approuva pas la mort de Louis XVL La France n^ 
résidoit pas toute entière dans les clubs, dans les comitiés^ 
et dans les autres tripots, où on applaudit à l'arrêt fatal» 
Ces tavernes peuplées de rëcùmé de la société ne noua 
représehtoient pas tous, Dieu merci , et la masse de la ' 
nation u'étoit pas renfermée i^dim qoelquesi millîer&din.- 



(4H) 

dividoB igwrik ^ fuiîeii V > on UciuMf ft iFendi». M. M^b^ 
prétend que deu9 f^iUionê éPkemmeê oni cpprqmé l^ - 
jiwmnênf de /xii/i>/Ùbyperbole<8t,aa58Î trop forte^ et ].«^ 
calcal trop e^cagëré. Ceux qui jugèrent L<Hiis 8av«>iefift 
si 1»i«n que lâ notioa ne partageoit pas leura fureçirs.» 
qu^ls refusent l'appel aa peufde, quoique, dans léure 
ppincipesi ils dussent souBiettre cetlid grande question k 
•on tribunaL Aussi ils ont beau faire, k honte de ce cri»^ 
restera i ^eux qui ont touIu ^eb eouvrir. La boiole enr • 
restera à ceux qui ^ après plus de vingt ans, s'en font en* 
•ore les apojogistesy et qui, n'ayakit pu se soiiilier imn^ 
diatement du sang innocent, veulent^ en quelque SG«rte» 
participer à cette tacbe en l'excusant. 
^ M. M41i^ B*a même, sous aucun rapport, dëgënër4- 
de ses illnstreB ^evai^ciers. Comme eux , il eny^oppe 
les rois et les prêtres dans une bafne commune. Qn se 
ifappelie que dans le bon temps on crioit égalemf^iil 
contre les uns et les autres. Les faiseurs de pampblet$ 
de cette époque dénonçoient i la fois k supei^titioti et 
le royalisme, et on ne menquott guère d'accoler les fa- 
uatigaes aux aristocrates dans les déclamations rioientes. 
%t boursoafflées dont retentissaient les tribunes. Il né ■. 
tiendra» pas à M« Alébée qfue^ celte mode^çe cohltsue» 
Ce digue bëritier de l'esprit rérolutionoaire roit les 
prêtres partout. U est effrayé de leur nombre. En «ûf 
fïïioûy dit-îî, OIS a ireupé fnoyen d!en Journirj nonr*' 
•euhmenè lea igKaeê, méda encore lee mirdsiêreê , kê 
adminiêiraiions :, lès huremix j^ les agencée, et iotcs les 
poêiee où il y a de Vargeni à gagner et des xhefa de 
jamilleà rempldcer. Ce pauvre M. M^hëe a un mici*os-» 
eope qui lui grossit terriblement les objets. S*ti bantoit 
kd églises, il yerroit qu'elles ne senties aussi /oiir/ii^a 
qu'il le pense. Quant aiix administrations, nnx iitrea^Xy^ 
aux- agences, c'est une Imposture <d<p prétendre qu'on 
a renvoyé des pères de famille pour les remplir de 
prêtres. Il est clair qu'on a vonfu par 1& r^dre ies 
pr^es odieux. Ne poùvautt pibs lesjuger sans dietino^ 



iiènf !c camarade- Mifhëe cherché â les fiëlrir. Sa ci^ ' 
lomnié'hè déshonorera que lui. Il se peiil qu'çto ait fait ^ ' 
dans ^tfèlqaes adoainistrafions^ ^es suppressions queiié- *^ 
eessit<Ht Tétât des finances; mais ce n*9 pas ét& poiour 
«iri<Air des prêtres. Oh peut même prévoir qu*îl y *» 
aura âioitis que jamais dans lés eaip(bis civils. UexefW^ 
eice de leur ministère n'étant plus sujet aux mémoè 
eiltrairés y fis n^aaront plus les même» raisons pour s« 
tcftfir éloignés dés fonctions propres de leur état, 
' An reste, la source de ces fausse» doléances n'est qtto 
trép>isibl)e. Des habitués delà révotutibit ne peuvent se' 
corisOlèr'die;yoir dominer un autre esprit que celui dan» 
lequel ils ont été si long*temps nourris. Ils sont piqués 
d'entendre parler de Dieu et de la religion. ToUa lèê 
actéê dé Fautoriié , dh Méhée , sèmbtera émaner iFwi 
concile ou d'nti conclape» On ne noue -parlé plue qu0 
de eolèfinitée religieueés'y de proceëaione. Oh ! cela est ' 
en vérité trop noir. M. Méhée ai meroit mieltk, sans ■ 
dotile, entendre parler' de l'apothéose de Marât et dé " 
ces fêtes si belles et si touchantes dent on soûilibif: alors 
BOis églises. Il aimeroit mieux (|ue leif ctctee de Fauto-^ 
tUétvmeùï é/nanée Ae qa^qùe convention ou'dé quel-• 
que cliihy surtout Vil cff ét6> geôfèiaité^^effieir*Ohi\ 
)e bon tempa où les yenr des patriotes n'éCoieht pas 
oSnsqués par des processions, où ou ne ^parloit des 
prêtres que pour les envoyer à la mdrt', et dé la re-» 
ligion que pour la blasphémer. 'Anj.ourd'haiy (quelle 
humiliation ! ) ceux qui croient en Dieu peuvent prîev 
en paia^ pour leurs persécuteui^, les églises sont rou*^ 
vertes à la piété, nos princes s*honoreut d'être chrétiens, 
et les prètres<^^e sont plus obligés de se cacher.^ 14'y 
d-tril pas là de quoi rougir pour notre siècle, où au 
moins de quoi gémir pour ceux qui se flattoient de noua 
avoir guéris de nos préjugés? 

tJn autre objet indigne encore M. Méhée; c'est que Ie> 
Roi ait choisi dès suisses pour sa garde, et )e n'en suiâ, 
pas surpris.' Le nom seul de cette nalion brave et loyale^ 



(42C^) 

doit, donner mal ou cœur à uu dbas hévm du ip août. Et 
ici notre jacobin se déploie tout entier. Il nous apprend 
que ce furent les Suisses qui furent cause des désastres de 
celte journée. On a voit cru jusqu'ici qu!élle arpit été 
préparée par les ennemis du trône. Ce n'éloient sâre- 
ment pas les Suisses qui avoient fait marcher des troupes 
contre lé château , et qui avoient braqué le canon sar le 
palais du Boi. Ce u'étoient point eux oui avoient in-- 
'suite ce Prince, et commencé les massacres sur ses| su- 
jets les plus fidèles. C'est un mensonge bien absurde 
que d'accuser des désaslr.es de celte journée ceux q ni 
en furent si cruellement TÎctimes. C'est donner un dé- 
menti à l'histoire, qui a raconté la patience autant qae 
la fidélité de ces braves étrangei^s. Cette fidélilé n'a pas 
lé don de plaire à :,U Méhée, qui s'efforce de la tour- 
ner en ridicu'e. Ce qui est un peu plus ridicule, c'est 
la. prétention de M. Mébée qui dit sérieusement qu^aa 
lo août, on l'accusa lui A^étre aristocrate. Oh ! le Irait 
est noir. M. Méhée aritf^oera^^. C'est une insigne ca- 
lomnie, dont il s'est trop 'bien purgé par toute sa con- 
duite poslérieure. 11 a pu s'abstenir prudemment d'aller 
à raitaque du château oiî il y avoit encore quelque 
chose A craindre. J^ais 9ttfisi arec quelcifi^jrii^ il a tli- 
rigé 1 attaque des prisons où il n'y avoit qu'à frapper! 
On pouvoit là verser le sang des autres sans compro- 
mettre le sien. M. Méhée i'j est bien lavé de sa foî- 
blesse, s'il en a eue* . 

En vérité c'est faire trop d'honneur à une pareille 
brochure que d'y répondre. Le jacobinisme y est em- 
preint avec ^Q& formes hideuses. Ces gens^là ont beau 
retourner leur habit; on aperçoit encore, sous les cou- 
leurs du royalisme, les haillons, sanglans du sans culoite 
étdu septembrheur. Ce sont toujours des diatribes contre 
les ministres , des clameurs contre le despotisme , des 
accusàtjonisf ,.des dénonciations.. Il n'y a pas. autre çkose 
dans coite misérable brochurCé Le fond en est dégoo- 
iaut et la fui-mé en esf. plate. Chacun y reconnoîtr» 



(4»7) . 
un ciubUte qui no petit perdre rhabita^ie dr crîer, d^'n- 
vectiver^ de calomnier* Nous, nous ne pouvons perdre 
celle de mépriser des hoiliroès flëtris. Ils sont incorrigibles 
dahd leur manie révolutioniiàire. Il est à croire que nous 
le serons aussi dans notre dëgbût pour eux» S'ils se 
fussent tenus tranquilles^ nous n'aurions pas cherché 
a les tirer de l'oubli. Mais , puisqu'ils ont Timprudence 
de se montrer au grand jour , il faut marquer leurs 
fronts du signe de rinfamic. Il faut leur inspirer une. 
honte salutaire. II est bon qu'ils sachent que les gens 
de leur espèce n'ont, plus qu'à se cacher et a sja taire^ 
Les hiboux, n'osent plus voler quand le soleil brille* 



NauTÉLLEaf ECCLÉSIASTIQUES. 

B.OHE. Le mardi 27 septembre s'est tenu le premier consif- 
toife , ou S.' S. a prononcé un discours fort intéressant sur les 
derniers événemens. Nous en -donnerons lé texte dans le nu- 
méro suivant. 

^^M«'. Carensi a été transféré à Févéché de Cita dellà 
Pieve;^ à la place, de M. Licca , qui a renoncé à ' ce siège. 
M.^J^siliqj , Ai^fai^ptrétre de Nerola ^i>q^ a re&isé Tévêclié de 
Terracine, sera fait suffragant du cardinal éveque de Sa&ine:. 

— M. Maggioli , éveque de Savone , qui avoit donné des 
preuves de son attachement au souverain Pontife , dans là der- 
nière persécution , vient de repartir pour son diocèse, comblé 
des bontés de S. S. Elle lui a fait présent d'un anneau pré*- 
cieux, et l'a chargé en outre d'un beau calice que le saint 
Père donne à l'église de Notre-Dame de. la Miséricorde de 
Savone. 

—-On croit que S. S. partira le 4 ou le 5 octobre pour Cas- 
telgandolfe , oii l'on fait des pi'éparatifs pour sa réception. ' 

Paris. Le i5 octobre, il a été célébré, dans la chapefie du 
château des Tuileries , un service pour la reine Marie- Antoi- 
nette d'Autriche , femme dé Louis XYI. Il y a vingt-un ans 
que cette princesse suivit le Roi son époux sur f échafaud. Ce 



( 4^0 ) 

fîtt It i6 octobre qu'elle fut condaîam^ et êxéeutée. L'ttiii- 
idetiairie do ce jour mëntoit Uen un deuil i6àrticulier.* Le Hol 
ot toifie la cour' ont asèistë à cette iriâte oëremOAté. 5:'M. priât 
«n cïïè^ au bras. Lm dieux Priocef «es nev^eui: étoîont à ahr 
iàlot. jtf ÂDÀXi 4toit ceUe qui déroit prendre le pfau de ]Murt 
aux fouvenira douloureux de cette lourafc. Elle élût en grand 
deuil. Elle est d«sceudne dans le ms de la diapell^, et s'est 
placée dans le cbœur. Elle j atttroit les re^rds par le pieux 
recueillement dont elle paîrdissoit peuélrëe. On remarquoit 

rmi les assisutns plusieurs évéquetf, ét'un i^râzûl nombre 
penonnes de la cour, toutes en déuil. M. de'Vmtîaiiné 
officioit, comme nous Tavons anàondé. 

•^M*"** ta ducbesse d'Orléans a fiiit célébrer éntlesEiest wr 
service dans sa chapelle , pour le repos de l'ame oe la Reine. 

— M. de la Fare, évéque non-démissionnaire de.Nanci, 
est arrivé, depuis quelques jours, à Paris. Ce pi^t résidoit, 
depuis vingt ans; à Vienne , en qualité d'agent du Roi. 

•^ Didis la séance de la CEbambre des Députés, 4a t4 oon 
tobre , M. Sartelon a dit: 

à Personne n'ayant demandé la parole sur le projet dé loi 
relatif aux fêtes et dimanches, j'ai cru, comme ancien rap-* 




tt que a 

.^lenf , la première résolution qu'elle lui a prAentée. fj4^ 
unanimité de sentimens et de vues, si désirable dans tous les 
temps, si heureusement établie aujourd'hui, existera tou^oon 
entre le chef suprême' de l'État et les représentans dç la n*^ 
tîon : elle sera la source.la plus pure du boiiheur pubKc tt di 
la prospérité nationale. 

»» Les dispositions de la chartrc (articles 5, 6e€ 7 ) ^ nou- 
velles en France, ^e permettoient point de è^hserver l'an^ 
cienne législation relative à la police des cuites. Les anciens 
régleraeus étàm abro^ , U iaJùàit une }oi pmar fixar les pré- 
rogatives de la fvligian de TEtaà, noilr prescrire les nuKVf 
ques extérieures de respect que tous les citoyens lui doivent , 
et arrêter lés prétentions exagérées qui pourroient s'élever 
k cet égard. 

>» Le projet de loi ne vous propose pas de renouveler IK 
dispositions ^rigoureuses que la loi du. 7 thermidor an 7 avoA 



l les pIu%lN^rres. Une amende d« 3oo fr.., et tin empriso^Mh* 
I ment «le <fejr jours, voua «uroÛNit p«(a une neita.e excefl^iw^ 

^ H Se9 di«p(isitioiu ne défendent tien .de nécessaûre, rien 

d'uti}e; elles éloignent avec aoin. ce. qui penrroit zaène pré» 
senter Tapparence d'un acte lO'bitraire. 

9 La religion catholiqne est celle de la grande majorité des 
François; lê repps pf«9crit par elfe , les dimanches et joars de 
fétee, est aussi un précepte des antres religions chrétiennes. 

» n n*y ovoît donc aucun inconvénient k adopter par une 
¥oi fin te fi np tio n des tmranx ordinaires , les dunandœs et 
jottwdefms. 

» Tels sont les principes <jni serrent de base an projet dé 
iA. Je vote pour son adoption h, 

La Chambré prob^e à Pappel nominâd et ait scrutin ', dont 
le dépouillement domie , slir 144 votans, 1 39 boules blandbes^ 
•I «eulement cinq boules noires. Le projet est adopté. 

—« Une ordonnance da&oii9.dux*^ octohie, porte ce qui 

«Mt: 

X^viê^i par ia grâce de Bieu, Kot de Fnmei» et de Kft« 

^'«r*^ ' • • ' * • ' 

.Çc^BJsdérMl^^iIfl^Jes ordom de ii09|;|pedéeesseni« atla-t 
^oîeni tofK hppiuux militaires des atna^niers, doÀt les |t>no* 
ticms aToîenC pour objet d'entretetiir les malades dans les sen^* 
timens de la reHgion , de leur en faire pruâqwer les devoirs» 
•t de leur en administrer les secours et te$ consolations ; 

Que ks principes d'une saine morale réclament le rétablis^ 
aement de cette sage et salutaire ôntitution ^ 

Sm* le rapport & notre ministre secrétaireHi'Elat an dépai^ 
tement de hi gjuerrey 

Nous avons ordonné et ordonnons c6 cpn suît« 

'Art I*': n sera attaclnS un auindnier à chacun des hApi-^ 
taux militaires existans ou à créer. 

2. Notre ministre secrétaire-d'Etat au département de Tin- 
térieur désignera à notre ministre secrétaireni'Etat de la 
guerre les ecclésiastiques qui auront été choisis par l^urs évér 
ques pour remplir ces fonctions. 

3. Le traitement de chaqi^ itiKOiteier sera détorminé par 



( 45o ) 

ïiotrc ministre seei^tâîle-érEtat de la guerre, suivant la force 
«le chacpe hôpital ; mais , dans aucun cas , il ne poinrrm e&eé* 
der i5oo fr. par an , ni être moindre de 400 fr. 
' 4. Les aumôniers seront payes de ce traitenèent sur l^Jfouds 
du ministère de la, guerre, chapitre des hôpitaux. ., 

5. Nos ministres secrétaires -d'États aux départexmnis de 
l'intérieur et de la guerre sont chargés de rexëcutîon ^e la 
présente ordonnance. 

Metz. S. A. B.. Mg<^. le duc de Berry vient de passer 
irois jours dans notre ville! L'enthousiasme de ses habitons ne 
MÎuroit se rendre. C'est au moment de l'arrivée du prince , le 
27 septembre^ à trois heures. après midi, que M. l'evéqûè de 
MeU, à la tête de sondergé, a été, admis à son a^îence^-et 
lui a adressé undiscours oUil.lui a peint les sei^tiitieiis du 
clergé. . Le lendemain , 28 septembre , :S. A. B.. daigna re* 
cevoir les vœux et les hommages de^ sgeur^ hospîtalièi'es. 
Le taèxae jour . à une heure après midi , le pri|icj&,se -fendit 
dans la plaine dé Frescati,. oii deyoïtse faire la bénedktiili^ 
des drajpearux.' Un autel étoit dressé au milieu ,de la plaine ; 
deux tentes. é|X>ient disposées a quelque distance dé cet atltel, 
l'une pour S. A. R. et son état-major ^ l'autre pour, M. Véveque 
et les ecclésiastiques de sa chapello. M. l'évcqûe s'étoit recidu 
dans sa tenté quelques instans avant le pri^C€if,PlusieniPS té* 

rens de cavalerie et d'infanterie , coiôy^M^nt : nné «rmée 
iouaçe à <|uinze mille hommes tétoient. rangés oa bataille 
à quelque' distance. Le prince étant arrivé devapi sa tente, 
M. réyeaue , suivi de deux archidiacreis ^t ^s ecclésiastiques de 
sa chapelle^ alla saluer S. A. B. et prendre ises ordres. Le prince 
né tarda pas à suivre le prélat à l'autel. Il étoit environné de son 
état-mâjor. Les drapeaux furent bénis solennellement d'après 
Içs rits usités dans le Pontifical romain. M. Tév^aue prononça 
un discours. Le 29 , S. A. B. a visité la cathédrale ,,.«1^. A été 
reçue par M. l'évêque. Quatre chanoines ont porté }e dais. 
Tout Ie'«lerjg;é de la ville s'étoit joint au. chapitre. Le prince- 
n'a pu considérer ce temple sans en admirer l'archit^ture. 
Ce temple , Tun des plus beaux du royaume , fut commencé 
dans le dixième siècle et achevé dans le douzième. Nous 
mvons beau nous enorgueillir des progrès, de nos arts; le génie 
qui à donné le dessin de cette cathédrale ne se retroù-yeroit 
peut-être plus dans notre siècle. Il n'en est que plus dé^rable 
que de pareils manumèns soient conservés avec soin. Celui-ci 



nécessite de grandes dépenses pour être réparé dans toutes ses 
parties Le même jour que Ms*'. le duc de Berry Ta TÎsitéjr i^ 
a iionotéles divers hôpitaux tivils et militaires de sa présence. 
6. A. s'est montrée parfaitement satisfaite du bon esprit qui rè- 
gne dans la ville de. Metz. Les premières autorités de cette ville 
ont partagé le banquet»de S. A. R. pendant son séjour. Elle 
^ laisse *les- plus délicieux souvenirs. Elle en est partie pouf 
se rendre à Nancy, le 3o septembre, à huit heures du msitin. 

Versailles. On a expié ici , par une réparation solennelle , 
lé 6 octobre ; l'attentat comthis en ce' jour contre la Majesté 
royale. MM. les gardes du corps , réunis ici , ont fait célébrer 
dans l'église Saint-Louis un service pour leurs frères d'armes 
qui périrent, il y a vingt-cinq ans, victimes de leur dévoue- 
ment à leur Prince. Un catafalque, disposé avec beaucoup 
de goût, portoit des inscriptions tirées dé l'Ecriture, et ana- 
logues à l'objet de la cérémonie. M. Tévêque de Versfàilles 
pmcioit , et a prononcé un discours eu l'honneur de ces g^ 
néreux gu)erriers dont il a retracé l'héroïque dévouement. Il 
-a exalté les fonctions de cette élite dfes chevaliers qui, "en veil- 
knt à la sûteté du Prince, veillent aussi à celle ae l'Etat, et 
il a paru être entendu aV^ec intérêt par les héritiers de l'esprît 
qui animé un corps toujoiirs fertile en beaux exemples. Toutes 
les autorités de- la ville, les militaires de la*maison du Roi et 
un grimd nombre de dames assistoient à cette religieuse et 
-•touchante cërémii(nie;' ."' •■ ' ^'' '''■*'':""" ' ^\, '"'.''', " 
' ' Madrid , ^ octobre. Une circulaire du miniairê des wrAc^i 
et de justice , du 26 septembre , adressée à tous l^ archevê- 
ques , évêques et chapitres , contient les dispositions suivantes : 
- « Tous les ecclésiastiques, quel que soit leur tains (hx di- 
gnité , '<J|ui sont acibellement auprès qè' la cour, et qui do^îyent , 
a raison dé leurs bénéfices , iresider dans les lieux oii. ces bé- 
néfices existent, s'y rendront dans le plus court délai possible. 
Ceux qui auroient des motifs légitimes pour rester dans la 
capitale , s'adresseront au président du conseil royal , qui leur 
délivrera l'autorisation nécessaire pcSir'un temps limité. Il ne 
sera donné suite à aucune demande , de quelque espèce qu'elle 
soit, faite par un ecclésiastique , qu'il ne, justifie auparavant 
de sa résidence ; et si , par erreur , on accordoit une grâce oa 
un bénéfice à un ecclésiastique qui ne seroit point dans le 
lieu de sa résidence, la grâce sera révoquée, et la nomina* 
tîoQ sera regardée comme nulle, etc. ». 



U5») 






La toi tor la IShitii de îâ prtMe \ aVéo les ameorfeoietM dU ti 
C2bamlir6 des Pairs . a A^ adopta par la Cliambre des Oepaiés , dana 
la i4i(aa dii ê bdiwt. t^ téitàiMt ^tt tcMAin aY^esaïaii^^ aart^sW^ 
fiagca, ^71 bcnkyblaaoàet et i4'hovli4êm<Àf»f.-lhtnBximtmùaaot4 
^èn DéfoiêÊ ont eocere parle car eette loi, qwi s'est que tfaa^ntaii^ cT 
:^ doit atoit iorea ^qne tn(w|^'fi> tSi^ 
d« la Cba ' 



Astiagoés 



tianit>rç . a ippel . . 
doate7^a^[^^^^^tdft'6baireia Ml ; ^Vlori le. publie et le^oàVenieiaicnt . 








j$au donia.i^ pe n^lept pas.la li^^eiusei^aaiia 



)a oeite li^ect» i9ÎQ;i>< 
'dénia âmai. ils ^ '~ 

^aonnaUe, aW( 
préviendroit le , 
«erolaôt' alof<xiooaiaie eeaXr qm ttealei» la èedhif^. N'éist^ 'pat^uaé ' 
ssestfre sace que cette q|û ùtaoénBt%fOL^é^cnn'^ficâ&lMBn'xeméàt^^ 
fovxtn être ditlsiba4.9,qii« pr^fh^leimit i^m^JkSdoïitM oiJa-b^r- 

. Mité de méiHeiiiaQ^ ate^ Térili^ la salabnië? t«pre^.j^iMrilm«<d^ 
ilràèdet.et daa poisoaa. Ea laiibvt eircé1eff4êspi!emie», n'm41^paB.iD&- 
«lafteai imfiQrtant de prëser^ dca autres , er«e Ttmtfi piA xàiéaz esB]^ ^ 

' oher les empolsqmaemens qo^ d^avoir àpmiir les tm^iaùnâéénf^ Défii , 
4Bt peddat^'W^Mbàlay ià. a falia s^ir doUtre 1^ diAribuceacs de wm^. 
fhtés incend^ires , tenflaDt 4^T*1^^ Tautoriti^ipoyale; etàuléatédîier'<^ 
aea actasr Si oelâ 9oail||wôit i«s<iuJJ^ tnanéfihfiurmêSfh^ntpàpe gjh 8as> 

> Mt, aaiis dcwta, parce qoe b lui ^imnmdtiflt meiUe^t^^^.et qpi'^ ^$9 .. 
mettrait ies paâantitftotf; La ùmpé ei: iWpéfftIica lo^ièinMàGé ^ om^ 

l'ootfr^Mlk WAoicaetiè^Meiééj^oaasciraveaade^ËiU^^ «ilal»-^ 
hutjé inS^inU a étë aiodifidSe.il «'eft pas toalri-faifi |iars deTnffnVrr. 

, l»laiK^ , >q«i^*il a?x. a jieii, 4a ^en e^. de sace,'.^ ^ 9^ t'est aim^nÎK 
âwrè; S011& iônûnes > bien A^à^is .Qa'ù> i^^ faut pas enchaîner k pJ^uA^, 

. asiis nons itèioinfaeB. pas ^làniai pei^uàdis «i*e1Iâ n^ît noâ ftesôia* 



#i« :.t>F\«s^JKp TA^iralPf* 



stamped Zow. ^^"""^ ***« ^"'^ date 

^^ imng it beyond the apeoifled 
Koauo retmn proinptiy. 



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