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Full text of "L'ancien clergé de France"

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" 


L'ANCIEN CLERGÉ DE FRANCE 
LES ÉVÊQUES 


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L'ANCIEN CLERGÉ 
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LES ÉVÊQUES 


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PARIS 7 


LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE 
10, RUE BONAPARTE, 90 


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s donnent de grandes lumières sur le aujet 
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mn PRÉFAGE 


recueillir encore les souvenirs, lex témoignages dex contem- 
porains, des rares survivants de l'ancien régime. D'un autre 
côté, les publications locales que chaque année voit éclore, en 
éclairant les annales de chaque diocèse, de chaque province, 
permettent de dégager une pue d'ensemble. 


L'Eglise a occupé 





une telle place en France avant la Ré- 
volution, que faire connaître ses organes, sex énstitutions, sa 
vie, c'esl apporter un précieu tr appoint à l'histoire 
Un tel sujet bénéficie 





générale. 








d'avance de l'intérét passionné qué s'ut- 
tache à ce genre d'études. I peut d'autant plus exciter la cu- 
réosité que ce passé a des lumières. peut-être des éléments de 
solution, pour certaines questions agitées ardemment autour 
de nous. 


En 


rité historique, nous avons eu la joie de parcourir des terres 





rivant es pages, sans autre préoccupation que lu vé- 





nouvelles. Nous serions heureux de faire partager cette im- 


pression et ce charme au lecteur. 


‘TEIVRE PREMIER 


SITUATION SOCIALE ET POLITIQUE 


NAISSANCE ET TITRES DES ÉVÊQUES 


CHAPITRE PREMIER 


Tous les Évêques pris dans la Noblesse 


Grands mens de lépiaropat. — Evèques fers de leur nuisance. — Depuis 
cordet de François ir. lépiscopat envubi par Lu noblexse ux 
ne roturiers, — Au siéel de. à ine- 














sûre qu en régime, les bétons exclu de plur 
en Pis. = Pourq ion de M” de Éoauvais à l'évêché de 
Senes fut tout un événement. — En 1789. il n° y,n pas un seul évèque rotu- 





rier. — L'absence de particule chez quatre ou cinq n'est pas une preuve de 
roture. 


Sortons de notre temps. Oublions nn instant l'origine 
modeste, l'existence retirée, le train simple de nos évêques. 
I s'agit de faire revi 
riche, brillunt, retentissant, mêlé à tous les rouages de 
l'Etat, à tous les grands intérêts du pays. Surtout ne nous 
hâtons pas de nous scandaliser d’une situation, ni d’habitu- 
des que les siècles avaient léguées à l’ancien régime. Nous 
verrons quelle dignité de vie, quelles vertus chrétiennes se 
cachaient le plus souvent sous ce décor séculier, sous cette 
représentation mondaine. 


re à nos veux un épiscopat noble, 





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Oavrez la France ecclésiastique, V'Mmanach royal de 789, 
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à Evreux, un Juign Paris, un La Ma 
Pol-de-Léon, un Grimaldi à Novon, un Merey 

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Si Saint-Simon avait pu contempler ces pré 


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DANS LA NOBLESSE 7 





ÉVÈQUES PR 








Ces évèques gentilshommes savaient et nimaient à faire 
savoir qu'ils avaient des ancêtres. Christophe de Beaumont, 
archevèque de Paris, fit établir à grands frais la descen- 
dance de sa famille par le généalogiste Gérin. Il tenait à 
prouver qu'elle était issue des anciens barons du Dauphiné 
et du fameux Amblard de Beaumont. On l'aceusa alors de 
air « de ses parechemins!». M. de Coucy,un 

















trop se ressouv 
descendant des 
en 1789, sur le siège de la Rochelle, à un pr 
* nom, M. de Cri 
mières rigucurs de le 
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bon ct ph 
peut être implorer la prote 
ces augustes souverains i ma gloire à recevoir 
ceux de l'Église pour les intérêts de laquelle j'ai tout 
sacrifié. » Saint-Simon a rendu célèbre la vanité généalo- 
gique de M. de Clermont-Tonner 
l'abbé de Caumartin couvrit de ridicule en le recevant à 
l'Académie française. Un siècle plus tard, un autre Clermont- 
évêque de Châlons-sur-Marne, aime à rappeler 








sires de Coucy, qui avait suc 
at de très grand 
dans les pre- 
s ma 











ssol d'Uzès, écrivait en 1792, 
il: « Un évêque de France di 
tion, qui à l'honneur d'être allié 
reine d'Espagne 











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e, évêque de Noyon, que 











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que sa 
alliances avec Les couronnes de France d'Espagne, de Naples, 
et de Savoie » : il rappelle la devise qui « depuis neut 
siècles, dit-il, illustre notre n 





ce est renommée « depuis tant de siècles par ses 





: Etiamsiomnes te nega- 





verint, ego numquam te ho 2, » Si nous en croyons 
, un pamphle 





Bachaumont * isa de prétendre, en 


» Mémoires de Saint-Simon, édit. 

). Saint-Simon (IL. 381 

ne de fort peu.» ILtrouve (1.191) à Godet 

arais, évêque de Chartres. un « extérieur de euistre.…. une figure toute 

inple, aspect niaix.…. un homme sunx monde, » 

at, Christophe de Braumont. 1882, 2 vol. im8, LIL, 

Beuumont se montra toujours particulièrement nervinble 

et charitable pour les héritiers besogneux d'un grand nom, au point qu'un 

homme d'esprit du temps le surnomma le commissionnaire de lu pauvre 
noblesse. EN. 1, 419, 414. 

2. Uf. pour les lettres de MM. de Couey etClermont-Tonnerre, Theiner, Do- 
cuments inédits relatifs aux affaires religieuses de France, 1858, vol. in #°, 
4. 11, 93-97, 257. Mémoires de Suint-Sinon, I, 67, 132-135. 

3. Mémoires de Buchaumont, 27 juillet, 1781. 






appelle Roquetie. évêque d'antan, chom 






















nu PRÉFACE 


recueillir encore les souvenirs, les témoignages des contem 
porains, des rares survivants de l'ancien régime. D'un autre 
côté, les publications locales que chaque année voit éclore, en 
éclairant les annales de chaque diocèse, de chaque province, 
permettent de dégager une vue d'ensemble. 





L'Eglise a occupé une telle place en France avant la Ré- 
volution, que faire connaître ses organes, ses institutions, sa 
vie, c'est apporter un précieur appoint à l'histoire générale. 
Un tel sujet bénéficie d'avance de l'intérét passionné qui s'at- 
tache à ce genre d'études. Il peut d'autant plus exciter lu cu- 
riosité que ce passé a des lumières, peut-être des éléments de 
solution, pour certaines questions agitées ardemment autour 
de nous. 

En écrivant ces pages, sans autre préoccupation que la vé- 
rité historique, nous avons eu la joie de parcourir des terres 
nouvelles. Nous serions heureu.r de faire partager cette im- 


pression et ce charme au lecteur. 


‘LIVRE PREMIER 


SITUATION SOCIALE ET POLITIQUE 


NAISSANCE ET TITRES DES ÉVÊQUES 


CHAPITRE PREMIER 


Tous les Évêques pris dans la Noblesse 









Grands noms de l'é 
neurdat de Françoi 
' ntre encore. den roi 


— Evéques fiers de leur nuixsunce. — Depuix 
l'épiscopat envahi par ln noblex our 
rn.— Au X e. à me- 



















me In fin de l'ancien régime. leu plébéiens exclus de plus 
en plus. — Pourquoi ? — La nomination de M° de vèché de 
Senez fut tout un évènement. — En 1789. il n'y a pas un seul évèque rutu- 


rier. — L'absence de particule chez quatre ou cinq n'est pas une preuve de 
roture. “ 


Sortons de notre temps. Oublions un instant l'origine 
modeste, l'existence retirée, le train simple de nos évêques. 
I s'agit de faire re à nos veux un épiscopat noble, 
riche, brillant, rete mêlé à tous les rouages de 
l'Etat, à tous les grands intérêts du pays. Surtout ne nous 
hâtons pas de nous scandaliser d'une situation, ni d'habitu- 
des que les siècles avaient léguées à l'ancien régime. Nous 
verrons quelle dignité de vie, quelles vertus chrétiennes se 
cachaient le plus souvent sous ce décor séculier, sous cette 
représentation mondaine. 








ssant 











6 SITUATION SOCIALE 


Ouvrez la France ceclésiastique, V'Almanach royal de 1789, 
vous serez tout d'abord frappé de ce fait : sur les cent 
trente 





a tête des dioc 





ëques qui sont es, tous sortent 


de la haute noblesse ou de familles anoblies, beaucoup des 





es maisons du royaume. Metz a un Montmorency- 
deux Rohan-Guemené occupent les s s de Stras 
bourg et de Cambrai. Nous trouvons trois La Rochelou- 








uld à Rouen, à Beauvais et à Saintes ; deux levrand- 
Périgord à Reims et à Autun, un Durfort à Besançon, un 
Clermont-Tonnerre à Châlons-sur-Marne, un Polig à 
Meaux, un Crussol-d'Uzès à la Rochelle, un Sainte-Aula 
à Poitiers, un Breteuil à Colbert 
à Rodez, un Dillon à Narbonne, un Chabot à Saint-Claude, 
Pin-Montauban à Auch, un Vintimille à Car 


du Plessis-d'Argentr 


ca 


















Montauban, un Seignela 











atour-di 








onne, deu 
un Mai à Saint-Papoul, un Ni 
Lara à Évreux, un Juigné Marche 
Pol-de-Léon, un Grimaldi à Noyon, un Meres à Luçon! 

Tout l'armor 
Si Saint-Simon 
de leur 


à Limoges et à Séez 











la- Toi y bonne- 





Saint- 





à Paris, un I 








al de France est représenté dans l'épiseopat. 





ait 





ait pu contempler ces prélats, satisl 





nee, il leur eût épargné les qui ations de 





violets 


« euistres de séminaire, » de « euis 





» 





re un Lu Ferronuys à Li Béziers et 
à Cahors, à Laon, un Hoquet 
deux Be: ubersue à Cl 

Murbeuf à Lyon, quatre Cantellane à M 
nne à Senx, deux Cicé à Bordeuux et 
es à Toulouxe, nn Bethizy à Urin 
Tours et à A Machault à A: 
à Bourges, u ont. 1 
rens à Nine Lu Luzerne à Langres, un Bauxset 
Lodève, un d'Agoult à Pamiers, un Belloy à Murwei 
Tropez à Nevers, un Pompignon à 
Bauine à lon, en-Th 







1. Signu 





de, Lavunr. 
Auxerre, 

















u à Aix. 











ù Puy. ui 
Alain. ‘un Fumel à 




















non u la dent dure contre les évêques gens de peu qu'ilne parait 
r plus que les Jésuites et les Sul 









guère appré ens. Voyez le portrait 
il trace de nund, évêque d'Evreux. « C'était, dit-il, un homme fait 
exprès pour le P. Tellier, un eutstre de la lie du peuple, qui, à furee de ré- 
péter, puis régenter, après profenger, était devenu hubike en cette science dure 
de l'école et duns la ehicane ecclésiastique, dont il entendait fort bien les pro- 
cédures. Je ne suis qui le produisit au eurd de Nouilles qui le fit sun 
official, et qui, dix ou douze ans uprès, le chunau honteusement pour des 
trahisons considérubles qu'il découvrit que les Jésuites lui av. Fait fuire 

























LES ÉVÈQUES PRIS DANS LA NOBLESSE 7 





Ces évèques gentilshommes savaient et aimaient à faire 
Christophe de Beaumont, 
la descen- 





ent des ancètr 





qu'ils av 
archevèque de Paris, fit établir à grands fr 
dance de sa famille par le généalogiste Gérin. Il tenait à 
anciens barons du Dauphiné 
lors de 











prouver qu'elle était issue des 





et du fameux Amblard de Beaumont. On l'accus 

parchemins ! ». M. de Couc 
descendant des fameux sires de Couey 
en 1789, sur Le siège de la Rochelle, à un prélat de très grand 

: nom, M. de C pl d'Uzès 
mi 'exi 








pp se ressouvenir «de un 





qui avait succédé 




















position, qui a l'honneur d'è à La maison de Bour- 


à même au roi et à la 





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peut être implorer la protection, l'intérêt et les bienfai 





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ces auguste je mettrai ma gloire à recevoir 
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ts de laquelle j'ai tout 
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glise pour les inté 
sacrifié. » Saint-Simon à rendu cél 
gique de M. de Clermont-Tonnerre, 
l'abbé de Caumartin couvrit de ridicule en le rec 
l'Académie fi le plus tard, un autre Clermont- 


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que sa race est renommée depuis tant de siècles par ses 








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pagne, de Naples, 










» 3 il rappelle la devise qui « depuis neuf 
il, illustre notre m 


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Etiamsi omnes te nega- 





nous en croyons 





, en 





amont, un pamphléta de prétendr 


. une figure toute 
ne sans monde. 


















rulpicieane. un per 2h 
le Père Renault, Chrétophe de Beaumont. 
389. Beuumont «e montra toujours purt 
ur lex héritiers bexogneux d'un grand nom, au point qu 
+ d'esprit du tempe le sumomma le commisréonnuire de ln pauvre 
noblesse. Did. 1. 412, 4 
8. Cf. pour les lettres de MM, de Couey etClermon 
çuments inédite relatifs aux affaires religieuses de France, \83 
. HE 98-97. 257. Memoires de S; mon, 1, 67, 139-135. 
3. Memoires de Buchaumont, 27 juillet, 1781. 














nerre, Theiner, Do- 
, 2vol. in #, 




















10 SITUATION. SOCIALE 





exclusif dela noblesse, Un Huet, un Mascaron, un Fléchi 
Mon, un Bossuet peut-être, malgré leurs vertus, 


leur science, leur éloquence où leur génie, auraient été 








un Mu 








trouvés. je le crains, trop petites gens pour porter la mitre. 
On en vient même à age 
d'illustres familles. Depuis un siècle les Rohan se suc 
dent sur 1 





aire de certains évêchés l'apa 





: siège de Srasbourg. 
s ne manquaient pas pour attribuer ainsi à 
Si la nobles- 












Ouvrir les portes de l'épiscopat à toutes 





encourager toutes les intrigues sous prétexte de récompen- 
ser tous les talents. I gion relevée par un grand nom 





dépe 


nement, pour mieux placer 





t plu 
le clergé sous 
en prenant 


im po: 





se phrait à «le ravaler » 
En 








1s la rotu 





membres d 





s princi 





d'une longue pos 





que le 





sion, la noblesse ne serait comptée pour rien san 





érite fût assuré d'être compté pour quelque chose. L'é- 


it dans 





opat, perdant l'éelat de son origine, tomber 
est laisser perdre 


l'avilissement. Renoncer à la nai 
ee grand ton, cette distinction de manières, cette foi solide, 
héritage des ancètr 
tendresse d'âme, cette culture d'esprit, cette cordialité vis- 











cette politesse de mœurs, « cette 

















la roture 0 
. Flée 
Eloge de Fléchier 


1. Bien qu 
cependant alors u 
pour 1 









. mix 
lu 





es, je 
fait que des 
d'Alembert, 
XIV pur des uirs de 
“ne vois en 
que votre 


+ tre 
crains que 
chaudell 























one de + 
sous semble, 
c'est moi qu'on à fait éveque. » 


RÉ qu 
west pas le fils de mon pére, 





ÊQUES PRIS DANS LA NOBLESSE il 





à-vis des égaux, cette affabilité touchante, » qui ont toujours 
été l'apanage de la noblesse 1. 

Nous venons de résumer en quelques mots le plaidover 
opposé sous Louis XV par les tenants de l° 
patrons de l'abbé de Beauvais, qu'il s'agissait de faire 
évêque. Pour son malheur, il était Beauvais tout court, 
bien que, 
pour les gens de mérite, la particule fût venue 
d'elle-même devant son nom comme la clef néc 





istocratie aux 











lon l'usage assez généralement observé alors 
+ ranger 
aire de 
ion et des honneurs. L'abbé de Beauvais avait 






la considé 
des vertus et des talents. Il avait prêché avec éclat le ser- 
mon de la Cène devant le roi, le panégyrique de saint 
Louis devant l'Académie française, celui de saint Augustin 
devant l'assemblée générale du clergé de France #.. Prédi- 
cateur à la cour ité au pied de là chaire par le père 
de Louis XVI, déja grand vicaire de M. de Broglie, évèque 
de Noyon, recommandé par une assemblée générale du 




















elerg rédit de Mesdames de France, 


appuvé de tout le € 





des instances pressantes de M. ‘de Besons, é que de € 





cassonne #, au cardinal de la Roche-Avmon, c'e: 


à gra nd' 








) dit de Boyer, 
a Quoique personnelle: 

parmi lex nobles 
dignes de siéger an 





que ce prélnt s'était appliqué à d 
rang des pr psteurs. permudé, quil ét aux humble et 
sublimes vertus de 'apostolut, une naissance diatingu leur donne plus 
d'élevu ï ore stde cuvs tère. toujours du moins plus de cette considération 
"RE soit qu'il ait à imposer le rexpoet à 

ile sout ëts de ln religion 
près des grands, on des peuples auprèx du gouvernement.» 
A en croire les Mémoires du eardinat de Bernis, publiés pur F. Muxson, 
{2 vol. L. 83.) Bover aucune connainat du monde 
ni de ln cour. a Le due de Durns Ini demandait un jour une petite abbaye 
pour l'abbé de Durfort : M. de Mirepoix l'éconduinit en lui disant que les 
abbayes étaient faites pour Les ge de qualité. Le précepteur de M. le Dau- 
pri ignorait done que Durfort est le nom de maison des xeigneurs de 




































lex ans. les rois de France luvaient les pieds à douxe pauvres, le 


de In cour et des cour 
' 765 porte: « L'Assemblée, 
satisfaite ‘du panégey ri pur 
prié Mer l'archevèque de Reims de Le recomman- 
chargé de la feuille de bénéfices) 

mérile par ses Lalents et 









re témoigner 6 
l'abbé de Bonus: 
r à Mgr l'évaque d'Orléuns (Jaren 
pour lui proeurer les grâces de Sa Majesté, qu’ 
par su conduite. » 

ñ. Mgr de Besons écrivit à Mesdames. filles de Louis XV : « Mesdumes, 
sachez qu'un homme qui, comme M. l'abbé de Beuuvais. uppurtient pur som 





















CHAPITRE DEUXIÈME 


Poussée des grandes familles vers les hautes 
situations de l'Église. 








L'Eglise regardée pur la noblesse comme une issue au trop plein des 
























familles. — Dex * hé s.- Tout l'uiné. ex La Ro- 
..— Plaintes de et de B: pem 

Ë ques ch pour avoir den 

tonaure de Cholenubriand. — Tous ces 

jeunen nobles ont des pareutx qui lex protègent. — Un La Rochefoucauld, 













ts de 





futur eurdinal, découvert par un Chi 
payenn. — Cex abbén aide leur fortu 
de. Leur belle et e 








— Un thévlo- 


gl pro p de ces voen- 
tions prématuré — Exemples 
de pernévérunce de oces, futurs évêques. — Tradi 

















vertus connervées d sue de pro 
Talleçrand. - On p e quels gra 

Réflexions de Morellet nur ve brill qui 
aps sont durs pour ln roture, -- Plaintes amères 
nmise de In noblexxe nur l' ali 











un 





ite évèchés de France, 














‘était même trop peu pour de famille 





r place aux fils de 
dt de toutes 


de 1 





que leurs parents pous parts vers l'Eglis 
1 


souvent ruinée par son : 








monarch a noblesse 





Dans les tro: 


ù la cour où dans le ; ne pou- 











tence des idets des 









dit CI 
se d'un p 


nd, 








geo) 





, d'un lapin, d'une 





de chasse, bien qu'ils fus 





ent toujour 
très hauts seigneurs d'un colombier, d'une « 





ne Parmi les f noble 


ge 





d'une garenne 








vand*, Le plus grand nombre était où relà 





ivement ou 





1. Mémoires d'Outre-tombe. 
2. Memoires de Tulleyrand, 1, p. 117. 


POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 15 





absolument pauvre. » Ileureusement que l'Eglise ouvrait 
devant elles ses portes toutes grandes. 
On en était venu à regarder les dignités, les revenus 





ecclésiastiques comme des apanages de easte !. Pousser un 
de ses enfants à l’épiscopat, c'était travailler au bien de sa 
race, en s'assurant par lui influence ct richesse. La voca- 
tion forcée de Talleyrand parut à ses parents « plus favo- 
rable à l'avancement de La famille. Car dans les grandes 
maisons, dit-il dans ses Mémoires, c'était /a fumille que l'on 
individus et surtout que les jeunes 








aimait, bien plus que le 





individus que l'on ne connaissait pas encore. » « Une seule 
passion, dit Chateaubriand, dominait mon père, celle de 
son nom. » 

L'Eglise fit trop souvent les frais de ces ambitions de 
race. La promotion de Richelieu au siège de Luçon nous 
en fournit un remarquable exemple. A cette époque, 
hés paraissaient héréditaires dans quelques familles. 
Les Bonzi se succèdent à Béziers sans interruption depuis 
un siècle. Le siège de Pa n de Gondi », 
celui de Maillezais dans la maison de Sourdis, celui de 
Luçon dans la maison de Richelieu. Un des frères de Riche- 
lieu est pourvu de ce dernier. Armand se destine à l'armée 
etrecoit une éducation toute militaire. Tout à coup l’évèqu 


rtains 








év 








est « dans la ma 














donne sa démission et se fait chartreux. Sa mère communi- 





que à Armand les perplexités qu'une telle décision cause 
à toute la parenté. Alors celui-ei fait volte face et renonce 
à l'armée pour entrer dans le clergé et occuper l'évêché 
de Luçon.  « Que la volonté de Dieu soit faite, écrit-il ; 
j'accepterai tout pour le bien de l'Eglise et la gloire de 
notre noni 

Que de preuves ne nous donne point Saint-Simon de 
cette poussée de la noblesse vers l'Eglise. « Les ducs de 


» 





La Rochefoucauld, dit-il, s'étaient accoutumés depuis long- 
temps 





ne vouloir chez eux qu'un successeur pour recuei 








omment la noblesse s'em- 





1. Voir en M. Taine (-tncien régime. p. 8 
puroit des charges les plus lucratives de l'Etat. 
2. Bonneau Avenant, Histoire de la duchesse d'Aiguillon. p. 14. 





LE] SITUATION SOCIALE 





montre Louis XIV obligé de faire violence au duc de Beau- 
villers pour élever à l'épiscopat son fils, l'abbé de Saint- 
Aignan. Le due de Be: 
pour une si grande sit 
it que trop raison. 

Au XVHE siéele.la race des nobles continue à être fécon- 


A 


olution, les deux du Plessis-d'Ar- 








illiers le trouvait encore trop jeune 





ation. L'événement prouva qu'il 
n'a 








de et à avoir besoin de l'Eglise pour sa progénitu 
la veille de la Ré 
gentré, évèques l'un de Limoges et l'autre de 
tent cinq autres fr i 
de Villeneuve, suc ivement évêque de V 
pellier dans Le m el 
neuf garçons et huit fillest. La carrière ecel 









eZ, CUMp- 
d 


rs et de Mont- 





res el 





sœurs. Les parents de Re: 














ieu du 





savaient eu dix-sept € 
stiqueoffreune 
Pou 
est le moyen de maintenir à l'a 
les intér 
ous de notre fils 
Dans quel régiment place- 
vus un bénéfice en vue pour 






sue excellente ser les 









né le 





enfants de ee ce 








à la fo s du 







patrimoine des ancètr 








ciel et ceux de la terre. « Que ferons 


nd*® 





ainé? s 





rons-nous son [ 
l'abbé ? 


la petite. » I va des eanonicats, des 


. Je sais un chapitre où nous devrions faire entrer 
bb. 
t héréditaires entre 





s, des évèchés 








même qui sembl parents ; faut-il 








dre ces biens de famille, 





laisser pe aute de fournir qui 
les prendre? Le courant est établi. Point ou peu de grandes 
ieurs tonsurés dès 
+ Quelques 


obligations à 





maisons qui ne comptent un où plu 








l'adolescence, parfois dès la première enfance 


x coupés n'imposent pas de grande. 





leur avenir, et au besoin 
rd. En atten- 
S'ils 
ultat obtenu. Voilà un enfant 


nes cler 





,; n'enchaînent pas 
e marier plus 
met de tenir des b 
st un double ré 





heront pas de 








éfic 





dant, la tonsure leur pe 





persévèrent, € 





établi, et cet enfant, devenu évêque, sera un jour le meil- 


leur soutien de tous les 





iens. Le jeune d'Osmond a une 
belle figure, mais par suite d'un accident arrivé en nourrice 





1, Saurel, l'évéque François Renaud de Villeneuve, V889,in-8°. 
2. Mémoires, 1, V3, 


POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 19 





l'une des jambes est de trois pouces plus courte que l'autre. 
Si l'armée lui est fermée, l'Eglis Le voi 
d'abord chanoine et comte de Lyon ; le voilà bientôt pro- 








e lui est ouvert: 





dit de son frère. 





mu au siège de Comminges, grâce 
Il se montre « le meilleur parent possible, élève ses neveux 
bien autrement que lorsqu'il était simple comte de Lyon, 
donne des dots, pourvoit à tout, » et a le talent en démis- 
sionnant, en 1785, de se faire attribuer son neveu pour suc- 
cesseurl. En 1787, durant la première assemblée des 
notables, Dillon, archevêque de Narbonne, dinait un jour 
chez le maréchal de Castri I fut question des projets 
dirigés contre le clergé. Le marquis de Bouillé dit que 








« c'était très bien fait, » qu'il était temps de secouer son 
joug, « qu'il ne voyait pas pourquoi lon marcherait 
toujours par le chemin des prêtres. — Il me semble, 
reprit l'archevêque de Narbonne, que vous ne vous êtés 






pourtant pas mal trouvé d’avoir marché dans ce chemin 


R; c'est lui qui vous a conduit au temple de la gloire. » 
— Comme le marquis faisait la sourde oreille : « Et 
oui, ajouta Dillon, si feu M. l'évêque d'Autun, votre oncle, 
ne vous eût pas donné un régiment, ou en ser 

Toutes les combinaisons familiales ne réussissaient pas 
aussi bien. Au milieu du XVII siècle, l'aîné des des Cars 
a embrassé, comme il convient, le métier des armes ; ilest 
déjà colonel de cavalerie et chevalier de saint Louis ; le 





vous ? ? » 


second a porté un moment le petit collet qu'il a quitté 
ensuite pour s'engager dans Ia marine ; le troisième est 
voué à l'état ecclésiastique. M: 
Mémoires, « me faisait la peinture la plus douce et la plus 
attrayante de la vie de séminaire à Paris, au centre de ma 
famille. Elle me montrait les pensions sur les abbayes 
pleuvant d’abord en abondance, bientôt sui de pricurés 
riches, de grosses abbayes. Je serais aumônier du roi, 


mère, raconte-il dans ses 

















1. Mémoires de Dufort, comte de Cheverny. 1886, 2 vol. in-8e, t. IT, p. 45-46, 
61-64. Dufort dit que M. d'Osmond était a aimé et estimé. » 
2.. Mémoires de Bachaumont, 8 mars, 1887. 





20 SITUATION SOCIALE 


agent du clergé, évèque au plus tard à trente ans, et enfin 
le plus riche de ma famillet. » 

Les événements se chargent souvent de déranger ces 

combinaisons. Tel enfant, d'abord destiné à l'Eglise, est 
parfois appelé par ln mort de son aîné à échanger le petit 
collet pour l'épée. La mort de son frère invita ainsi l'abbé 
Loménie de Brienne à entrer dans la carrière militaire. 
IL persévéra malheureusement dans l'état ecclésiastique 
où il se croyait plus assuré d'un brillant avenir. 
n retour, nous voyons, au XVIII siècle, sur les sièges 
de France, de nombreux prélats qui avaient délaissé le ser- 
vice de Mars pour celui de Dieu. Le dernier évêque de 
Soissons, avant la Révolution, M. de Bourdeilles a été ton- 
suré à dix ans. Il quitte la cléricature, devient mousque- 
taire et entre plus tard à Saint-Sulpice. Les parents de La 
Luxerne, futur évêque de Langres, l'avaient d’abord dirigé 
vers l'ordre de Malte. De Conzié, évêque d'Arras, est d’une 
famille de guerriers. 11 débute dans la carrière des armes 
avec le grade d'oflicier de dragons. De Condorcet, avant- 
dernier évêque de Lisieux, Maillé de la-Tour-Landry, évêque 
de Gap et de Saint Papoul, ont été militaires. M. de la 
Marche, dernier évêque de Saint-Pol-de-Léon, à été à la 
bataille de Plaisance, en 1746. Il à été promu, en 1747, au 
grade de capitaine dans le régiment de la reine: A la prix 
d’Aix-la-Chapelle, il a quitté l'armée pour rentrer au 
séminaire. 

C'est alors toute une éducation à refaire. Tel fut le 
cas de Richelieu, appelé à vingt-un ans à recueillir la 
succession de son frère comme évêque de Lucon. Jusque- 
là, l'équitation, l'escrime, la danse avaient occupé sa jeu- 
nesse; voici le tour de la théologie. Cette connaissance 
nouvelle ne fe iche- 
lieu évêque, suivant à cheval les opérations du siège de 
la Rochelle, émerveillera les troupes par sa bonne con- 
































point oublier les premières leçons. 


4. Mémoires du duc des l'ars, publiés en 1890, 2 vol. in-8, t. 1, p. 8. 











24 . SITUATION SOCIALE 


là avec ses six enfants, à dix lieues de Mende, dans le 
village de Saint-Chely. L'ainé, Dominique, né en 1713, 
est remarqué par Mgr de Choiseul, évêque de Mende, 
en tournée de confirmation. Quelle joie pour un Choiseul- 
Beaupré d'avoir déniché un La Rochefoucauld pur sang 
sous l’habit d'un paysan. Il le prend sous sa protection, 
lui fait faire ses études chez les Doctrinaires de Men- 
de et, quand il l'a ainsi préparé, il avise de sa décou- 
verte un parent du jeune homme, le cardinal de La 
Rochefoucauld, archevèque de Bourges, l'un des plus 
grands personnages du clergé de France à cette épo- 
que. Un jour, le jeune Dominique se trouvait confondu 
dans la foule des solliciteurs qui attendaient leur tour 
d'audience dans l’antichambre du cardinal. Le cardinal 
se présente et sans l'avoir jamais vu, reconnaissant en 
sa personne le sang des La Rochefoucauld, il court à 
lui, l'embrasse en disant : « C’est mon neveu, Messieurs. » 
Dès lors l'avenir du jeune abbé est assuré. Après le sémi- 
naire Saint-Sulpice, après son séjour en Sorbonne, une 
charge de grand vicaire l'attend à Bourges. Boÿer, minis- 
tre de la feuille, s'excuse en ces termes d’avoir tardé 
un peu d'en faire un évêque : « Oui, dit-il, je connais 
l'abbé de La Rochefoucauld ; mais un mérite si rare 
demande un grand siège. » La vacance de l’archevêché 
d'Albi offre enfin une occasion favorable, Dominique y 
est appelé et le roi s'écrie : « Je suis charmé de nom- 
mer l'abbé de La Rochefoucauld à cette riche égli- 
se. Le bon usage qu'il a fait jusqu'ici de ses revenus 
me répond de celui qu'il en fera par la suite. » La Révo- 
lution trouvera M. de La Rochefoucauld cardinal, arche- 
vèque de Rouen, abbé de Cluny et bientôt chef de la 
droite du clergé à la Constituantet. : 

Sans être un La Rochefoucauld, tout abbé de bonne 
noblesse avait chance de rencontrer, hors de l'Eglise ou 


1. Cf. Besson, Panégyriques, 3 vol. in-12. 















































40 SITUATION SOCIALE 


la main de M. de Liancourt ; Chamfort prenait le bras 
de Mme de Vaudreuil; La Vaupallière, Travanet, Chala- 
bre allaient au voyage de Marly, soupaient à Versailles 
chez M"° de Lamballe. Le jeu et le bel esprit avaient 
tout nivelé. Les carrières, ce grand soutien de la hiérar- 
chie et du bon ordre, se détruisaient.... Le plébéien ri- 
che, éclairé, qui ne dépendait point » des nobles, « qui 
pouvait se passer d'eux et dont ils ne pouvaient se passer, 
vivait avec eux comme avec .des égaux. » 

Chose étrange, ce plébéien, qui est entré de plein 
pied dans « la grande société, » voit se fermer devant 
lui les premières situations de l'Eglise. Chateaubriand 
raille « Monsieur son père, qui aurait volontiers, comme 
un grand terrier du moyen-âge, appelé Dieu le gentil- 
homme de là haut, et surnommé Nicodème {le Nicodè- 
me de l'Evangile) un saint gentilhomme. » I] semble 
vraiment que le gentilhomme de là haut soit bien décidé 
à ne prendre à son service que des gentilshommes. Au 
moment mème où le vieil édifice menace ruine de toutes 
parts, où un vent de rénovation universelle souffle avec 
tant de force sur la France, la résolution d’exclure de 
l'épiscopat tout prètre sans naissance paraît s’aflirmer 
de plus en plus. L'évèque de Poitiers, Beaupoil de 
Sainte-Aulaire, a un vicaire général de grand mérite et 
de grande vertu, l'abbé d'Aviau. Dans un voyage à 
Paris, en 1788, il le recommande à Marbeuf, ministre 
de la feuille, comme un homme qui ferait honneur à 
l'épiscopat ct dont la nomination serait favorablement 
accueillie par l'opinion, après le scandale de la récente 
promotion de Talleyrand. Marbeuf est loin de contes- 
ter les éloges qu’on lui fait de l'abbé d’Aviau. Une seule 
dificulté l’arrête, c'est le peu d'éclat de sa famille. 
Comment répondre aux observations désobligeantes qui 
seront faites à la cour sur sa petite noblesse? Beaupoil 
de Sainte-Aulaire est trop grand seigneur et peut-être 
trop infatué lui-même des idées de caste pour se récrier 
contre une pareille observation, alors qu'il s'agirait pour 


POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 4 


l'Eglise de choisir le plus digne. Il se contente, l’armo- 
rial à la main, de prouver à son interlocuteur que la 
famille d'Aviau de Sanzay est l’une des plus anciennes 
de son diocèse et compte de très belles alliances. C'était 
lui ouvrir par là même la porte de l'épiscopat où Mar- 
beuf promet de le faire entrer ; mais il est remplacé, 
en 1789, à la feuille des bénéfices, par Lefranc de Pom- 
pignan qui nomme, à sa place, d’Aviau à l’archevêché 
de Vienne. Le choix était excellent, ce qui n'zmpècha pas 
quelques courtisans de s'apitoyer sur le peu de disi'nc- 
tion et l’absence de monde du nouvel élut. Quel aveu- 
glement ! Il s’agissait bien alors d'aller parader et faire 
ses grâces à la cour. 


1. Lyonnet, op. vil. J, p. 220-225, 240, 241. 



























































TITRE DE MONSEIGNEUR 61 


sa mission et à son caractère sacré, l'Eglise gallicane 
était bien encore, sur la fin de l'ancien régime, le pre- 
mier corps de l'Etat. Hommes de leurs temps et de leur 
pays, Français toujours, fiers de leur nation et de leur 
roi, je vois, jusqu'en 1789, les évêques rangés autour du 
trône, prétant à toutes les cérémonies, à toutes les fêtes, 
à toutes les joies comme à tous les deuils, un concours 
rehaussé par leur double qualité de seigneur temporel 
et de pontife. 


CHAPITRE CINQUIÈME 





Les Évêques et les villes 


Quelques prélnts descendent dans 
à In enthédrale. — Réc de 1 
vont les attendre 
sans nomb 

































fier bar Montaut pol 
lu vaisselle de verre du cardin: wn. Dépouilles de In céré- 
ie partagées entre les barons vuxsaux, — Evèques en sedia ges 
— L'évèque de Paris porté pur les rires de Montmorency 
les dues de Bretagne, le de France. — Procès pour ou co 
tre ces usages parfois nges. — Un diner pantagruélique. — En- 
trée du curdinal de H Abby. — navigation des 
veaux archevèques de _E x sur In Fière 
lure de ces entrées d'évêques. — Droits temporel di ques sur Jeur 
ville. —. Rapports et diff Cell i 
plus _ombrage: cru ln fin de en protec- 
teurs de In Exemples de grâces obtenues à leur peuple. — 





Richelieu. — Pat me Jocal de ces 





Il est temps de montrer dans leur ville épiscopale 
ces brillants prélats que nous voyons déjà entourés de 
tout l'éclat de leur haute naissance, de tout le presti- 
ge de leurs digni spirituelles et temporelles. 

Leur entrée était très solennelle. Les histoires locales 








rapportent ici des usages, des traditions, que nous ne 





connaissons plus. Parfoi: nouveau pontife vient frap- 
d de la cathédrale. 


va coucher à l'abbaye de Saint- 











per à un monastère ct se 





L'évèque de Par 
Victor. C'est à qu'il recoit, le lendemain matin, les com- 
pliments du prévôt des marchands et des échevins, les- 
quels doivent l'accompagner à 








inte-Geneviève, avec 





les archers et ofliciers de l'Hôtel de Ville. Les religieux 
de Saint-Victor conduisent processionnellement le prélat 
jusqu” 
fait les honneurs de son église. On profite de la présence 
du pontife pour lui faire jurer la conservation des privilèges 


ce monastère où l'abbé de Sainte-Geneviève Jui 



































































































































FASTE DES ÉVÈQUES 105 


militante. » Il n'y avait pas place sous Louis XIV pour 
cette humeur guerrière. Et cependant, le vieux sang des 
ancêtres bout parfois avec violence dans leurs descen- 
dants en robe violette. Voyez ce Castellane Adhémar 
de Monteil de Grignan, archevêque d'Arles (1643-1689), 
dont M"° de Sévigné a fait un si bel éloge. Des troubles 
éclatent dans sa ville épiscopale. « On n'a jamais vu, 
dit un témoin des évènements, une ardeur pareille à 
celle de ce prélat. Comme il se mélait parmi les armes! 
Comme il franchissait les barricades par les allées et 
venues! » C’est la même humeur guerrière qui, à cette 
époque, poussait le pétulant M. de Beauvau, évêque. 
de Nantes, à prendre l'épée et à provoquer à un duel 
en règle, le fils de M" de Sévigné pour une querelle 
de préséance !. 


1. «Le 27 du mois de juin. écrit Monsieur de Sévigné, M. de Nantes 
m'appela en duel, bien régulièrement et dans toutes les’ formes 

i se té hautement de cette aventure à toute la noble 
vant, ajoute Sévigné, le même prélat parut, à deax 
june retroussée sous le bras gauche et l'épée 
ce que son valet de chambre avait pris 
nt-Georges. v Lettres de M= de Sévigné, 
s de France, t. 492-496. 





juille 
beures après midi, la 
nue à la main droi 
querelle dans la pl 
collection des grands 






écri 













































































130 SiTUATION SOCIALE 


mait à prendre un frugal repas sur le gazon !. Plus 
modeste encore et plus populaire se montra toujours 
M. du Tillet, dernier évèque d'Orange. 

On ne tint pas compte de ces exemples au milieu des 
polémiques de 1789. Dans les attaques dirigées con- 
tre le luxe des prélats, on oublia que la coutume, les 
traditions de famille, leur situation spirituelle et tem- 
porelle, imposaient ou du moins justifiaient un certain 
éclat. On se plût à les rappeler à l'austérité des apé- 
tres. On méconnut la différence des temps, les charités 
auxquelles tant  d'évêques employaient leurs revenus, 
pour ne voir que le chiffre de leur fortune et de leurs 
dépenses. Malheureusement le faste de plusieurs ju 
fait cette hostilité. 

Ce n’est pas la première fois du reste que des voix 
se faisaient entendre contre le luxe ecclésiastique. On 
ne manque pas de reproduire, en 1789, les sorties vé- 
hémentes d'un saint Chrysostome, d'un saint Bernard ?. 
On rappelle les prescriptions du concile de Trente qui 
ordonnent aux évêques de se contenter de « meubles mo- 
destes, d'une table et nourriture frugale, » de prendre gar- 





1. Cf. Bérengier, Notice sur Mgr du Lau, 1891, p. 1013. — Tisse- 
rand, Histoire de Vence. 






lui dit : « Les pi 
marchent tout brillants de 





rreries et nous allons Is nus; vos mu- 
‘lets sont richement cap: nnés, ornés de boucles, de  chaïnettes, 
_de sonnettes, de bandeleites ullongées, resplendissantes de cloi 
d'une infinité de pierres précieuses ; el après cela, on refuse à son pro- 
chain de couvrir sa nudité. Pour: vous faire taire votre propre con- 
science... De jeunes hommes imberbes, qui n'ont pour tout mérite que leur 
naissance, se poussent aux plus hautes dignités ecclésiastiques. Est-on 
doyen, prévôt, urchidiacre.., on veut devenir évêque... Du moins alors 
on demeurera tranqille….Non : d'évêque on veut devenir archevêque. »' 



















































ADMINISTRATION TEMPORELLE 


CHAPITRE HUITIÈME 


Engouement d'une partie du clergé pour les affaires 
publiques 


Prélets hantés par le souvenir du rôle politique et diplomatique joué 

r des évêques. — Les d'Estrées, les Forbin-Janson, les Polignac, 
es Dubois, les Fleury, les Berni t pour les affaires publie 
ques, se traduit dans une partis du clergé, durent la seconde moitié 
lu XVIII siècle, par un grand enthousiasme pour les théories des 
économistes. — Préoccupations profanes, en pleine Sorbonne, de Turgot, 
Brienne, let! Talleyrand, Vergnisud, le fatur Girondin— Cabiers 
de séminaire de Sieyès. écrits de Necker, l'assemblée des nota- 
bles, les assemblées provinciales précipitent le mouvement, — Les évé. 
ques inistrateurs. — 



















Le lecteur peut déjà pressentir que les évêques de 
l'ancien régime, considérables par leurs dignités spiri- 
tuelles et temporelles, par leur naissance et leurs riches- 
ses, devaient paraître dans les administrations locales, 
provinciales, et se mêler activement à la gestion, à la 
défense de tous les intérêts du pays. 

Les prélats du XVIII* siècle n'ignoraient pas le rôle 
que leurs prédécesseurs avaient joué, à travers les âges, 
dans le gouvernement de l'Etat, dans les négociations 
les plus importantes et les plus délicates. Leur imagi- 
nation était comme fascinée par la gloire acquise par 
un Richelieu, un Mazarin, au service de la France. Avec 
Louis XIV le pouvoir ne pouvait appartenir qu'au roi ; 
mais, sous la suprème autorité du monarque, quels 
heureux et hardis diplomates nous rappellent les noms 
d'un cardinal d'Estrées, d’un cardinal Forbin-Janson ! i. 

1. « Le Roi, dit Seint-Simon, au sujet des dépéches reçues du car- 
dinal de Janson, se mit sur ses louanges, et ajouta qu'il regardait 
comme un vrai malheur de ne pouvoir le faire stre. Torcy, qui 
avait porté les dépêches, crut faire sa cour de dire, entre haut et 
qu'il y avait personne plus propre que lui, et que dès qu'il 
% boubigur d'en être estimé capable par le roi, il ne voyait pas ce 



























146 SITUATION SOCIALE 


Hincmar, ancien archevêque de Reims!. Déjà, si nous 
en croyons une anecdote peu vraisemblable, racontée 
par Dupont de Nemours, lorsque Turgot se décida à quit- 
ter l’état ecclésiastique, pour ne -pas porter, disait-il, 
un masque toute sa vie, ses amis de Sorbonne, les abbés 
de Cicé, de Brienne, de Véri, de Buisgelin, lui auraient 
dit pour combattre sa résolution : « Il sera facile ‘à ta 
famille de te procurer un évêché de Languedoc, de 
Provence ou de Bretagne. Alors tu pourras réaliser tes 
beaux rèves d'administration et, sans cesser d'être hom- 
me d'Eglise, tu seras homme d'Etat à ton loisir ; tu 
pourras faire toute sorte de bien à tes administrés. Jette 
les yeux sur cette perspective. Vois qu'il ne tient qu'à 
toi de te rendre utile à ton pays, d'acquérir une haute 
réputation, peut-être même de te frayer le chemin du 
ministère ?. » 

Voilà donc les amis de Turgot qui lui prêchent de 
garder la soutane, et viennent le tenter par l’appât d'une 
grande administration temporelle, dans quelque évêché, en 
pays d'Etats. Mais Turgot trouva justement le chemin 
du ministère là mème où, d'après ses interlocuteurs, il 
semblait devoir le fuir. Pendant que Talleyrand faisait 
sa licence, Turgot, appelé au contrôle des finances 
(1774), essayait de faire passer dans les faits les réfor- 
mes discutées ardemment par les économistes, mais res- 
tées jusqu'alors dans le domaine de la théorie. Bientôt 
les assemblées provinciales, tenues en Berry, en Guyen- 
ne, en 1778 et 1779, portaient vivement les esprits vers 


1. Mémoires de Talleyrand. 

2. Le discours de ces interlocuteurs aurait débuté ainsi: « Turgot, 
nous sommes unanimes à penser que tu veux faire une action tout à 
fait contraire à ton intérêt et au grand sens qui te distingue. Tu 
es un cadet de Normandie et par conséquent ty es pauvre. La ma- 
gistrature exige une certaine aisance, sans laquelle elle perd même 
sa considération et ne peut espérer aucun avancement, Ton père 
joui d'une grande renommée, parents ont du crédit. En ne # 
tant point de la carrière où ils l'ont placé, tu es assuré d 
d'excellentes abbayes, et d'être évêque de bonne heure. » Turgot, 
meilleur juge de ses sentiments intimes que ses condisciples, ft à 
ce discours supposé la seule réponse honnéte: n'ayant plus la foi, 
Î n'avait qu'à quitter l'Eglise. 
















CHAPITRE NEUVIÈME 


Les Évêques en pays d'Etats 


Etats du Langaedoc. — Leur immense réputation. Leur rôle. ares 

êque de Narbonne, ident. — Il est traité d'homme de- 
contemporains. Grandeur de son administration. — Mol ère, 

tats du guedoc. — Après la tenue de: s de la 
_Etats des diocèses ou Petits Etats. — Rôle qu'y jouent, les 
its dont. comblent leur diocèse dans tout le Lan- 
vec Dillon aux Etats de Provence. — Mgr 
lé le Turgot de son diocèse. — Les évêques 
le Bigorre et de Béarn. — Mgr de Noé. Lis 
copat aux Etots do Bretepne. — Consié aux Etate d'Artois, — Les élus 
de Bourgogne. 












C1 




























En l'absence des Etats généraux, ce sont les Etats du 
Languedoc qui offrent au clergé la plus belle école d'ad- 
ministration. Vingt-trois archevéques ou évêques y pren- 
nent part. Tout a été dit sur cette grande institution si 
admirée de Fénelon et célèbre dans toute l'Europe. En 
1763, Adam Smith vint en France, avec son jeune élève le 
duc de Buccleugh, pour étudier leur organisation. La no+ 
blesse y était représentée par vingt-trois barons, en nom: 
bre égal à celui du clergé ; le tiers ÿ comptait des offi- 
ciers des vingt-trois principales villes et des syndics des 
vingt-trois diocèses. Les trois ordres formaient une assem- 
blée unique, où on votait par tète. Le tiers état avait 
done à lui seul la moitié des suffrages. On a pu dire 
que cette constitution ressemblait beaucoup à celle de l’An- 
gleterre. 

Un contemporain, l'äbbé de Montesquiou, nous a laissé 
un éloge pompeux, mais sincère, de «ces célèbres Etats 
du Languedoc, dignes à jamais, dit-il, de nos souvenirs 
et de nos regrets. Une réunion formée d'évèques, des 
principaux membres de la noblesse, de tout ce que les 
villes avaient de plus éclairé, venait, chaque année, étudier 





































































































































































































































































































LES ÉVÈQUES ET LE ROI 245 


noines. Ces usages, le culte monarchique de Bossuet 
qui lui a fait désirer la charge d’aumônier, expliquent 
donc son serment. Néanmoins, comme nous ne vivons 
pas sous Louis XIV, nous aimons mieux nous repré- 
senter le grand homme dans la chaire de Notre-Dame, 
préchant l’oraison funèbre de Condé, ou dans sa cathé- 
drale de Meaux, qu'aux pieds d'une enfant de onze ans, 
cette enfant füt-elle la duchesse de Bourgogne. 


17 


























































































































286 SITUATION SOCIALE HT POLITIQUE 


Sans doute, il ne fallait pas nous attendre à ne 
rencontrer, avant la Révolution, autour des évêques, que 
ces hommes modestes, expérimentés, souvent blanchis 
dans le ministire, chargés du poids de l'ad ninistration et 
d’un labeur ince: sant, que nous voyons aujo1rd'hui exercer 
en France les 1:nctions de vicaires généraux. Il est 
facile de comprend, e que des prélats de grinde naissance 
et hautement appare:tés, devaient être teités d'appeler 
auprès d'eux quelques prêtres de leur rarg et de leur 
race. Mais, par un excès qui sera dénoncé a nèrement en 
1789, ils en vinrent souven: à ne vouloir autour d'eux que 
des nobles. 

Ecoutez les plaintes d'u: contemporain : « La place 
de grand-vicaire, dit-il, est ir clef de l'épiscopat. Aucun 
évèque aujourd'hui qui n'ait été vicaire général. Aussi 
l'évêque n'a point à dispenser des faveurs plus recher- 
chées, plus vivement sollicitées. Il n’a poiat encore pris 
possession de son siège, et il est déja obsédé d'une 
Iuule de jeunes gens de tous pays, protégés par son 
bierfaiteur, son parent, son ani, par M"° la duchesse 
de... In marquise de... Tous fol parade de leur nom, 
de leur cuj:rité et surtont des lettres de recommanda- 
tion dont ils sont porteurs ; tous briguent à l'envi la 
commission de vicaire général. l'honneur de représenter 
le nouveau prélat ou plutôt de représenter pour lui. 
Mgr ne s'arrête point trop au mérite des protégés, 
mais au poids des protecteurs, aux services qu'il peut 
lui-même en attendre, et so choix est fait. Nos jeu- 
nes gens secouent la poussière des classes, dont ils sont 
tout couverts encore, pour te mettre à la tète d’un dio- 
cèse entier: quel phénomène ou quelle présomption !.» 

I ÿ a une grande part ile vérité dans ce tableau. Le 
jeune clergé de haute naissance, qui aspire à un grand 
avenir, commence par apprendre la théologie. Non con- 











1. Tableau moral du clergé se France. V78, pe 4 





































































































































































































































































































384% AUMINISTRATION ÉPISCUPALE 


successeur à un prélat faible pour les Jansénistes ou 
acquis à leur doctrine, un prélat ouvertement prononcé 
contre eux. On sait qu’à Paris le cardinal de Noailles 
fut suivi d'évèques adversaires déclarés du jansénisme 
jusqu’à la Révolution. Le cas, fréquent dans les accès 
de fièvre janséniste, était devenu rare sur la fin de 
l'ancien régime. 


Il est toutefois bien peu de diocèses où les évèques 
n'aient point à convertir quelques dissidents. Dans les 
contrées où le‘passage d'un prélat favorable au parti 
lui avait acquis des sectateurs, il fallait une grande 
prudence pour les ramener, faire tomber peu à peu 
les préventions opiaiâtres et panser les blessures. Par- 
miles plus habiles dans l'urt de manier les esprits, on 
citait le cardinal de Saulx-l'avannes qui, placé à Chälons- 
sur-Marne entre deux Noailles, ses prédécesseurs, et 
un Choiseul-Beaupré son successeur, tous plus ou moins 
sympathiques au jansénisme, avait su faire triompher 
l'orthodoxie sans soulever aucun trouble. Un curé auquel 
on reprochait sa soumission répondit : « Que  vouliez- 
vous que je fisse, Monseigneur me la demanda avec 
tant de politesse qu'il ne me fut pas possible de la refuser. » 

La situation de M. de Bourdeilles à Soissons, après 
Fitz-James, était plus diflicile encore. Celui-ci manœu- 
vra habilement, parla au besoin des « larmes que la 
mort de son prédécesseur avait fait répandre », remplaca 








1. A Rodez, à M. de Tourvuvre, prélat longtemps favorable aux 
Junsénistes (1716-1733), avait succédé M. léon, antijanséniste (1735- 
1746); à Montpellier, à Colbert de Cr janséniste. 1696-1738, sue- 
cède M. de Cl antijanseniste, 1788-19 nt Poi a 
Montgaillurd, 1664-1713, a pour successeur M rillon, sé- 
1713-1727 Fleuriau d'Arn es 1706-1738, va à 
l tre de quelques préiée jus ou moi favurables aux 
Jansénistes. M. Lu Vieux " en agil de même à 
ae et Me de “Bertin à Vannes: 17 te à Bayeux, M. de Lor- 

ste, 1718-1728, a pour xuccesseur M. ‘le Luÿnes, 

; à Troyes, Bossuet, neveu du grand évêque 

"1716-1742, a pour Poncet de la 
Sehurné contre le, jans Suint_ Papoul, M 
janéni 

La © Lécuns M. de Verthun 
Matignon et Milon s'étnient moutrés favorables aux Jansénistes. 



































anti 














380 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


nant plus, il dut échanger, en 1761, son évêché d'Auxerre 
contre celui de Lisieux. 

Son successeur, Champion de Cicé, paraissait destiné à 
porter avec Jui la paix sans sacrifier l'orthodoxie. Telle 
avait été sa mission durant ses trois années d'épiscopat 
dans le diocèse de ‘Troyes, agité avant lui par le zèle 
militant de Poncet de la Rivière, adversaire déclaré des 
jansénistes. On attendait de lui que, d’une main légère 
et caressante, il dénouût les diflicultés à Auxerre, comme 
il l'avait fait à Troyes. Il dut cependant débuter par un 
coup d’audace. On avait tenu secrète la translation de 
Condorcet à Lisieux, pour éviter que le chapitre, toujours 
favorable aux jansénistes, ne profitât de l’interrègne pour 
les favoriser. Tout à coup, Cicé arrive à Auxerre, accom- 
pagné de l’archidiacre «le Sens qui avait le privilège d'ins- 
taller les évèques de la province ; il se présente au cha- 
pitre, et lui demande de le mettre immédiatement en 
possession de la cathédrale. On lui répond qu'il n'est 
point d'usage de précipiter ainsi une telle cérémonie, 
qu'il y a des formalités à remplir. Cicé réplique que 
toutes ses mesures sont prises, qu'il a fait prévenir les 
notaires, et qu’en cas de refus, il est décidé à passer 
outre. Le chapitre, comprenant l’inutilité de la résistance, 
se réunit après complies, fait la lecture des bulles, recoit 
le serment du prélat dans le parvis de la cathédrale et 
lui en ouvre les portes à la lueur des flambeaux, au 
milieu de la foule attirée par la nouvelle de cette récep- 
tion insolite et tardive. 

Après la fermeté, la souplesse. Cicé ne tarde pas à con- 
quérir son clergé à force de modération, d’affabilité et de 
grâce. Sa douceur fit plus que l’intransigeance de Condorcet. 
Une fable du temps mettait en garde le clergé d'Auxerre 
contre les inanières insinuantes du nouveau prélat. Elle se 
terminait par ces vers : 


Cecy s'adresse à vous, prêtres peu clairvoyants. 
De Condorcet l'humeur atrabilaire, 








388 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


Le plus sûr moyen d'éclaircir les rangs des Jan 
nistes et d'éteindre peu à peu les sympathies qu'ils 
pouvaient avoir dans le clergé, c'était d'élever les sé- 
minaristes dens des idées opposées à leurs doctrines. 
Une congrégation entre toutes se chargen de cette 
mission et mérita, par son opposition séculaire à Jan- 
sénius, les anathèmes de ses partisans, depuis Saint-Simon 
jusqu’au dernier rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques. 
En 1790, M. Asseline, dans unc lettre pastorale du 25 jan- 
vier, avait dit de son prédécesseur sur le siège de 
Boulogne, M. de Partz de Pressy : « Formé de bonne 
heure à la pratique des vertus sacerdotales par des 
hommes  vénérables, qui se dévouent généreusement 
à un genre de vie mortifiée et pénible à la nature, pour 
être les modèles et les maitres de ceux qui sont appelés 
aux fonctions du saint ministère, il a toujours conser- 
vé les impressions salutaires qu'il avait reçues dans une 
maison sainte, et fait fructifier au centuple la semence 
précieuse qui lui avait été confiée !. » Un tel éloge de 
Saint-Sulpice irrite le journal janséniste. « Chacun sait, 
répond-il, si cette maison sainte a produit beaucoup 
de bons évêques, depuis que le cardinal de Fleury se 
fit une règle de les prendre parmi les élèves qu'elle 
avait formés. » Il signifie à Asseline qu'il dément, dès 
son début, les espérances qu'il avait fait concevoir, qu'il 
oublie que M. de Pressy avait eu recours contre ses 
prêtres à la mesure « odieuse des lettres de cachet. » 

Les Sulpiciens sont cause de tout le mal, et ont le 
don d’exciter à tout propos la bile de la gazette jansé- 





annonçait des dispositions pacifiques. Mais à peine trois ans s'étaient écou- 
Lés, que M. de Cicé fut transféré à Auxerre et remplacé par M: de, Barral. » 
Le Père Jean, op. cit. p. 374, 377, trouve M. de Cicé tiède à l'égard du 
jansénisme. Il nous ait difficile de l'accuser de modérantisme devant 
es résultats obtenus à Auxerre et les attoques virulentes des Nouvelles 
ecclésiastiques. 

1. Nouvelles ecclésiastiques, 1790, p. 61-62. M. de Mecbault, évêque 
d'Amiens, ayant dit que son saint prédécesseur, M. de la Motie, avait 
gardé pour Saint-Sulpice « une tendre vénéralion », les Nouvelles pro- 
festent. 1775, p. 61-64. 



































398 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


piété sur mes droits. Il n'appartient qu'à moi de pour- 
voir à l’enseignement de mon diocèse, et vous avez recours 
au parlement. Je vous interdis tous tant que vous êtes. 
Il le leur répéta, dit la gazette, avec tout le feu dont 
un homme de quatre-vingts ans est capable. » Après cet 
assaut de l'évêque, les nouveaux professeurs eurent à en 
soutenir un autre non moins redoutable donné par cinq 
cents personnes, hommes et femmes, qui voulaient les 
expulser avec violence !. 

Cette hostilité témoignée çà et là aux Dominicains par 
les prélats les plus déclarés contre le jansénisme, mon- 
tre qu'ils étaient suspects de sympathies pour l'erreur. 
Un incident provoqué, en 1779, par une thèse soutenue 
en Sorbonne par un Dominicain de la rue Saint-Jacques, 
nous fait connaitre l’état d'esprit de cet ordre vingt ans 
avant la Révolution. « Le collège de la rue Saint-Jac- 
ques, disent les Nouvelles, est le berceau et comme le 
chef-lieu de l'ordre de saint Dominique. » Or, c'est dans 
cette maison sainte qu'un jeune Dominicain, le Père 
Pichegru (un nom prédestiné à toutes les trahisons) allait 
soutenir que « la grâce est un don surnaturel que Dieu 
accorde gratuitement », la « possibilité de l’état de pure 
nature » et autres erreurs moliniennes. Les vieux doc- 
teurs de la maison s'émeuvent de l’injure faite à l'école tho- 
miste par un Dominicain, qui refuse de « reconnaître 
la grâce eflicace par elle-même. » Un vénérable vieillard 
de l’ordre, auquel Pichegru a apporté sa thèse, refuse de 
la recevoir, disant qu'il ne voulait pas que « sa cham- 
bre füt souillée par une pièce si détestable. » Et comme 
le jeune délinquant se jette à ses genoux : « Ce,.n'est 
pas à moi, lui dit-il solennellement, que vous devez de- 
mander pardon, c'est à Dieu, à l'Eglise et à-tout l'Ordre 
que vous avez outragé. » Les Dominicains de la rue 
Saint-Honoré, ceux de la rue Saint-Dominique, s’émeuvent 
à leur tour et écrivent au supérieur général. Au cou- 





1. Nouvelles ecci 





iques, 1763. p. 48. 

































































220 ADMINISTRATION  ÉPISCOPALE 





t-elle pas donné lieu ! Les ecclésiastiques les plus saints, 
les plus savants, les plus capables de servir l'Eglise, 
ont été, depuis cent trente ans, ou exclus de l'entrée 
aux saints ordres et aux bénéfices, ou privés même de 
ceux qu'ils possédaient. On a jeté le trouble dans toutes 
les communautés, dans toutes les familles ; on a fourni 
aser Île 
tillions de lettres de cachet arrachées 


aux évêques l'arme la plus meurtrière pour ée 








second vrdre. Des 
à la faibles 
tement la tyrannie du despotisme épiscopal. » Le publi- 
ciste conclut en demandant « l’exécution fidèle de la dé- 
claration de 1754, qui a enseveli dans un silenee abso- 
lu tout ce qui désole depuis si longtemps l'Église de 
France !. » 

Ce janséniste n'était pas seul à éprouver alors le be- 
soin du silence. Un évêque, nullement acquis à ces doc- 
trines, M. du Tillet, évêque d'Orange, écrivait à la même 
époque : « Ne pourrait-on pas espérer désormais un silen- 
ce raisonnable sur les questions obscures de la grâce 
ct éviter ce qui pourrait renouveler les anciennes que- 
relles. Il n'est pas plus intéressant aujourd'hui de savoir 
si les cinq propositions condamnées sont de Jansénius, 
qu'il l'est de savoir si Ibas était véritablement l’auteur de 
la lettre au persan Maris?.» 

Ce. qui étonne, c'est cette persistance du formulaire 
à travers le XVIII siècle jusqu’à la Révolution françai- 
ke. Îlne semble pas néanmoins que ce serment, soit par- 
ce qu'il n’était pas imposé partout, soit parce que les 
dansénistes étaient devenus rares, ait étéun poids bien 





injustice du gouvernement, attestent hau- 





1. Doélances des églisiers, soutaniers ct prètres des paroisses de Paris 1788. 
« L'histoire nous apprend, dit la brochure, quo cet édit (de 1665 sur 
le formulaire) n'a pus été exécuté dans un grand nombre de diocèses. 
— Il est demeuré sans exécution duns presque tous ses chefs et surtout 
dans celui qui pourvoit à lu vucance de plein droit des bénéfices, » 
« La bulle d'Alexandre VII, qui prescrit la signature du formulaire, n'a été 
reeue qu'en France et dans les Pays-Bas. Elle est parfoitement ignorée 
en Espagne, en Purtugal, en Allemagne. À Rome méme on n'en exige 

s la signature. Il est des royaumes dont l'entréc lui a été expressément 
interdite. » 

3. Brochure déjà cilée et attribuée à M. du Tillel, Sentiments d'un 
evéque ete. 1790, p. 12. 








LES ÉVÈQUES ET LE JANSÉ E 421 





lourd pour le clergé à la fin de l'ancien régime. Si cette 
exigeance avait paru une tyrannie insupportable à une 
partie de l'Eglise de France, les cahiers de 1789, qui 





dénoncent tous les abus, n'auraient pas manqué de faire 
entendre ici leurs revendications. Or, à peine trouvons- 
nous çà ct 





quelques rares mentions du formulaire, ct 
encore seulement dans les cahiers! du tiers état où l'on 
sent qu'un avocat plume. 

en 1789 que 
s, cette doctrine 
nombreux hommes de loi 





nséniste tenait 





Rien ne 
cette quest 
side au fond du 


secuper les électeu 









ré : s 
envoient aux Etats généraux, et trou- 
vera aussi de l'écho dans une petite partie du clergé 
nférieur. Laissez la Constituante, une fois sortie des dis- 
cussions orageuses qni marquent son début et du vote 
de ses grandes lois d'Etat, aborder li constitution c 
vile du clergé, l’inspiration janséniste va présider à l'or- 
ganisation de la nouvelle Eglise. Camus triomphera de 
Louis XIV: le comité ecclésiastique vengera les cendres 
jansénistes qui ont tant 
nisation de la primitive 
e. le ramëneront en effet au martyre. 


que les électior 














de Port-Royal, et les législateu 





: & l'or. 
é de rendre au clergé l'orga 






1: 4, Pour rendre libre l'entrée dans le ministère ecclésiastique et dans 
les Universités, toute adhésion à des formules introdui puis l'or- 
donnance d'Orléans sera supprim Tiers état de Paris intra muros. 

Que le formulaire d'Alexandre VII soit abrogé, comme rendant sus- 
le ln foi des prètres qui répugnent d'attester un fait douteux sous 
religion du serment, comme propre à éloigner de l'état ecelésia 
1 sujets qui pourraient s'y rendre utiles, enfin comme contraire 
à la loi du silence de 1754, et à l'arrêt du conseil de 1784, qui ln 
renonvelle avec énergie. » Tiers état d'Auxerre. 













































































LES ÉVÈQUES ET L'INSTRUCTION PUBLIQUE al 





sénéchanssée souffrait de la prépondérance de l'archevêque, 
Montazet, dans le bureau des collèges. L'habile prélat, de 
Paris où il résidait dans son abbaye de Saint-Victor, menait 
tout à son gré, sans paraître duns sa ville épiscopale. Le 
eonsula 








le laissait à peu près maitre de composer son bu- 
reau à sa dévotion!. » La prépondérance des évèques, qui 
continuait ainsi à s'exercer malgré le peu de voix dont ils 
pouvaient disposer personnellement dans le bureau, avait 
pour motifs les bienfaits que l'enseignement secondaire leur 
devait dans le passé et continuait à en recevoir dans le 
présent. 

L'évêque de Marseille pouvait invoquer le souvenir de Bel- 
sunce, fondateur dans cette ville d'un collège portant son 
nom et qui, en 1738, comptait six cents élèves ?. L'évèque 
de Pamiers, M. de Verthamon, en prenant sous sa protec- 
tion puissante le collège de sa cité épiscopale, en lui assu- 
rant une dotation permanente, en lui élevant à ses frais une 
e église et une riche bibliothèque, en donnant, en un 
vie et des élèves 














abun- 





à cet établissement naguèr 
et où on accourut des contrées voisines sous l'impul- 
sion de ce prélat, avait légué à ses successeurs le droit de 
parler haut dans les questions d'enseignement. En 1789. 
les trois ordres, frappés de la décadence de leur collège de 








Pamiers depuis l'expulsion des Jésuites, s'adressent à l’évè- 
que pour lui demander de traiter avec une congrégation *. 
L'évèque de Meaux pouvait s'autoriser d'un de ses prédéces- 
seurs, le cardinal de Bissy, qui avait couvert son diocèse 


Beuuvais avait, en 1789. de 250 à 300 élèves. — Les renseignements que nous 
doinonx sur le chiffre des élèves et des revenus des collèges en 1789. sont 
empruntés aux histoires locales et à l'Enguéte scolaire de 1791-1792 et de 
l'an IX. dont M. Allain a donné un long résumé, Revue des questions histori- 
ques. juillet, 1891 ; et à son Œuvre scolaire de la Revolution, 4891, in-8*, p. 










%. 
2. Cf. A. Bonnel. Histoire de l'enseignement à Lyon avant la Révolution. 
in-8®. À. Clerc, Les collèges de la Trinité et de Noîre-Dame du Bun-Secours, 


Bérengier, Héstoire de Mgr de Belsunce, à. WE. p. 118-496. En 1733, Bel- 
contin aux Minimes le collège de la Ciotat. 

4, Labondès. Annales de Pamiers, À. IL p. 315-319, 493. Voyez ibid. p. 

321 el suivantes, le zèle déployé par Verthamon en faveur dex petites écoles, 






















































456 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


si on n'a pas fait fausse route en établissant la quasi-gratuité 
de l’enseignement secondaire. Les évèques laissaient dire et 
continuaient à soutenir, à faire prospérer, à multiplier au 
besoin les collèges, dévouement d'autant plus remarquable 
qu'ils avaient en même temps à entretenir leurs petits et 
grands séminaires. Un écrivain de 1789 ! porte à 165 le nom- 
bre des séminaires répandus dans 9 diocèses. Les évèques, 
par ces établissements de tout genre, mettaient à la portée 
de toutes les clusses la culture intellectuelle qui alluma par- 
fois la flamme du génie parmi les enfants du peuple L'élite 
de la nation passa d'âge en âge dans «ces établissements, 
dont les programmes, tout en maintenant à la base l'éduca- 
tion classique, s'élargissaient avec les besoins des temps. Il 
faut bien convenir que, durant de longs siècles avant la Ré 
volution, 1 
que figure dans le monde. 








France, formée par de tels maîtres. a fait quel. 






Lo Pour ce qu #. je remarque qu'il en existe 16 
ux dans 9% » Ce relevé est pris de ln France reclcsiantique 
Question très importante: la suppression de la dime et du casuel 
elle avantageure à la nation 2 1789, p. 3. — À Cantres, M. de la Ruyé- 
a 72,000 ivrex pour achever le séminaire commencé par M. de 






re 
Burral. 












































470 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


Son séjour à Orange est une succession ininterrompue d'œu- 
vres de charité. Une année, le feu prit au gerbier et la ré- 
colte était perdue. Il court sur le lieu du sinistre et, voyant 
de pauvres gens désolés, il leur dit : « Mes enfants, conso- 
lez-vous, la perte est pour moi. » Séance tenante, il nom- 
me une commission, fait estimer le dommage et chacun est 
intégralement remboursé. On pourrait citer une foule de 
traits de ce genre. À défaut de documents écrits, dit son his- 
torien, le cœur de ses diocésains s’est chargé d'en transmet- 
tre le souvenir !. 

M. de Rosset de Fleury, évèque de Chartres, pendant 
qu'on travaillait au grand chemin de Chartres à Tours, en- 
voyait journellement des voitures chargées de pain, pour 
être distribué aux pauvres convoyeurs. « Le cœur de ce 
digne prélat, raconte son historien, fut un asile constam- 
ment ouvert aux malheureux. Point de contrée, point de 
ham 











du diocèse qui n'ait éprouvé les secours de sa main 
libérale. Lorsqu'il fut mis en possession de l’abbaye de 
Saint-Père réunie à son évèché, il disait aux curés de la 
ville : Désormais je donnerai aux pauvres le double de ce 
que je leur donnais, parce que je vais devenir plus riche. » 
Il mourut subitement au moment où il se proposait de re- 
construire en entier l'hôpital ?. Tel M. de Fleury avait été 
à Chartres, tel son frère Henri-Bernardin apparut sur les 
sièges de Tours et de Cambrai. Sa vie, dans ces deux diocè- 
ses, fut une série de bienfaits prodigués aux hospices, aux 
établissements de bienfaisance et à toutes les formes de la 
misère. 

Le mème hommage est rendu à un contemporain de Rosset 
de Fleury, à Amédée de Broglie, évèque d'Angoulème. Sim- 





4. Granget, Histoire du divcése d' 

2. Chevard, Histoire de Chartres, An°X, L. II, p. 
lait aussi reconstruire Le collège rt donner des fontaines publiques à la vi 
qui en avait grand besoi prédécesseur de M. de Fleury à Chartres, 
M , était montré également charituble. « Accoutumé, dit le 
(LIL, p. 581), à regard auvres comme ses enfants, 
les visiter ous les ans dans la ville accompagné des curés des paroi 
Il fut admirable dans In disette de 1739. On le vit monter à cheval, à peine 
rentré de Paris, et courir aux malheureux. « Mourons du moins pour eux, 
s'ils ne peuvent vivre pour nous, » 





554. M. de Fleury vou 






































LES ÉVÈQUES ET LA CHARITÉ 475 


sollicitude s’étendait sur tout le diocèse, et il n'était pas un 
progrès pouvant améliorer la condition matérielle ou mora- 
le de leurs ouailles, qu'ils ne fussent prêts à provoquer, à 
appuyer de leur crédit et de leur bourse. + 
On ignore généralement que c'est à eux que l'on doit 
sous l’ancien régime le fonctionnement de nos assurances 
contre l'incendie, sous forme de contribution à une quête 
annuelle. Dans l’est, dans le nord, les maisons couvertes de 
chaume étaient fréquemment la proie des flammes. Les 
victimes de ces désastres faisaient des quêtes sans fin dans 
les diocèses. Pour parer à ces abus, les prélats établirent 
un bureau de secours pour les incendiés. 
Un mandement de M. de La Luzerne, évèque de Langres, 
daté de 1771, explique parfaitement le fonctionnement de 
cette institution. Les curés ont ordre de choisir dans leur 
paroisse une ou plusieurs personnes qui auront mission de 
faire la quête pour les incendiés deux ou trois fois par an. 
Ils sont exhortés à les accompagner chez leurs paroïssiens. 
Le curé inscrit le produit de la quête sur un registre dont 
l'évêque détermine avec soin la forme. Tous les curés ver- 
sent à leur doyen les sommes recues ; les doyens, à leur 
tour, remettent cet argent au trésorier général qui est un 
chanoine de la cathédrale. Quelques paroisses n'ayant pas 
contribué à cette quête générale, il leur est signifié qu'elles 
n'auront pas droit aux secours si elles ne prennent point 
part aux charges. Les curés qui ont ainsi réuni les fonds, 
ont mission de les répartir. En cas d'incendie, ils appel- 
lent un ou deux experts pour connaître le dommage. Ils 
leur adjoignent « deux ou trois des principaux habitants et 
des plus honnètes gens, pour voir et estimer la perte du 
mobilier, bestiaux, grains, denrées, etc. Tous signeront 
le certificat !. » 

Cette forme d'assurance ne valait-elle point la nôtre? 
Elle avait l'avantage d’enrôler tous les habitants d'un dio- 
cèse, alors qu'aujourd'hui encore c’est le petit nombre qui 


1. Œuvres complètes du cardinal de La Luzerne. édit. Migne, t VI, p, 
743-748. 











+9 


LES ENVÈQUES ET 2a CHARITÉ 


rité siegeant à l'evèche. et compose de l'evèque, de l'intea- 
dant de la province. d'un chanoine de la cathédrale. d'un 
délégue des eures de la ville et d'autres notables. I aura 
pour mission de dirirer les bureaux particuliers qui. etabiis 
dans chaque pamisse. secoarent les pauvres à demicile par 
des duns en nature et s'efforcent surtout. ea procurant du 
travail aux ouvriers. de diminuer le nombre les mendiants. 














Nous voyons se multiplier les fundations à Nevers et dans 





la plupart des diocèses de France. Depuis 1313. 
tionne à Auxerre un établissement du mème genre euunu 


sous le nom d'aum 





e generule. Les bureaux de charite. 
d'ac- 





tout en poursuivant le méme but. varient leurs moyens 
tion suivant les pays. Celui du Mans. fonde en 184. par 
Mgr de Gonssans. achète des quantites de ble. le doune aux 
idigents, le livre a très bas prix aux culti n detres- 
sauve par un prèt genereux. À Embrun. un grenier 
sle nom de mont de piete. par 











se qu’ 
public, organise. en 1773,5 
Mgrde Leyssin qui s'est faitle principal pourvoveur. 
gages aux pauvres le ble necessaire à leurs besoins. Plusieurs 
copa- 














paroisses du diocèse suivent l'exemple de la ville ep 
le. Le mont de pieté etabli à Reims par Mur de Tallevrand- 
Périgord previent la ruine de plus de huit cents 
Le bureau de charité organise à Soissons par Mgr de Bour- 
deilles, a un vaste programme et aflirme la volonte « d'inter- 
dire pour toujours la mendicite!.» On comprend admira- 





milles. 














1. Le bureau de charité de Soissons. 7 mai exposait ainsi son pro- 
gramme : « Secourir les vrais pauvres. fuire subsister les vieillards et les 
infirmes dans une bonnète aisance selon leur état. en leur fournissant le 
logement, le vétement et la nourriture: pourvoir aux besoins des malades 
que des raisons solides ne permeltent pas d'admettre dans les hapitaux : 
essuyer les larmes des veuves desulées en leur procurant les m 
nourrir leurs enfants et les mettre en état de gagner leur vie : detr sure 
tout l'oisiveté et la paresse en accoutumant de bonne heure les enfants au 

en les mettant 

les ce 
quent pur leur acti 
onteux. suus le voile du 

























leur bonne condi 
secret, les secours qu 





sévéritéindispensable: étendre ses charités jusque sur les prisonniers et les vora- 
geurs indigents.» Cf. Pècheur. Annales du diocése de Soissons.t. VII, p. 451-452. 











LES ÉVÈQUES ET LA CHARITÉ 483 


Dulau établit à Arles un cours de ce genre en 1784, Mgr de 
Champorein à Toul, Mgr de Fontanges à Nancy. Ce dernier 
motive fortemeni la nécessité pour l'Église de s'occuper des 
sages-femmes : « Leur impéritie dans l'art des accouche- 
ments enlève tous les ans, dit-il, un grand nombre d'enfants 
a religion et à l'Etat, et souvent les mères elles-mêmes 
deviennent les victimes. Le seul moyen de diminuer un si 
grand mal est de répandre dans les campagnes des lumi: 
res sur l'art des accouchements ct de faciliter des instruc- 
tions aux femmes qui se destinent à une profession si pré- 
cieuse aux yeux de la religion et de l'humanité. » De concert 
avec l’intendant, M. de Fontanges fonda, en 1786, un cours 
d'accouchement à Nancv. Quinze femmes choisies 
torité religieuse et vi uté 
lecons'des chirurgiens, qui leur délivraient un certificat leur 
permettant d'être agréées comme sages-femmes par les com- 
munautés !. 








r l'au- 





nt en commun virent les 








ereice de bat 





Le lecteur a pu voir par ces pages que le 
actére 





charité prend vers la fin de l'ancien régime un ea 
philanthropique et des formes humanitaires. Nous voyons 
naître et grandir la tendance de secourir les malheureux 
moins par amour de Dieu que par amour de l'homme. Ces 
bureaux de charité qui ï 





se sul anciennes 





confré- 





ries de charité du XVI siècle, indiquent un affaiblissement 
de la foi. Le mot de hienfuisance, que le bon abbé de Saint- 
Pierre a mis en cireulati . et tous Les échos 
du siècle répètent à l'envi le nom de cette vertu laïque *. 


Nous assistons à une immense explosion de 











ensibilité sociale. 





chirurgien Icart. En 1785, l'assiette du diocèse de Luvaur vote 5X livres pour 
entretenir six élèves au cours d'accouchement fait à Castres, Rossignol, 4s- 
semblées du diocèse de Lavaur, p. 38.— Bachaumont ‘Memoires, 14 décembre 
1784) dit des,cours de Castres : «Le nombre des élèves distinguées entre les 
sages-femmes a èté tel qu'il a fallu partager presque tous les prix. M. l' 
chevèque de Toulouse, frappé de cet exemple, a appelé cette année pour ins- 
truire les sages-femmes un chirurgien professeur de l'école de Castres. v 
1. Guillaume, V, 59, 60. 

2. « Certain (l'abbé de St-Pierre, vient de créer un mot qui manque à Vau- 
ges Le mot est bienfaisunce, il me plait. » Voltui 7. ut bien- 

ance ne re trouve dans le dictionnaire de l'Académie qu'à partir de l'é- 

dition de 1762. 




































































LES ÉVÊÈQUES ET LA CHARITÉ 497 


Assuré de leurs dispositions. il reprend la parole, muis ce 
n'est que pour ajouter ces mots : Si les fonds vous manquent, 
je m'engage pour 100 WW francs. Cetrait de générosité achè- 
ve d'exalter les esprits et de remuer tous Les cœurs. La nou- 
velle se répand en un moment et le calme se retablit. 

M. de Buisgelin voulut faire davantage et il ménagea à 
la religion un véritable triomphe. Dès le lendemain, il con- 
voqua les curés de la ville à l'archevèché et il leur dit : 
« J'ai, autant que la prévoyance humaine le permet, assuré 
la quantité de blé nécessaire pour les besoins du mo- 
ment; mais il serait urgent de rendre aux grenicrs pu- 
blics les gr vous 
parler la religion: allez remplir cette noble mission. » 
Ils partent, et des prètres. par la seule force de 
persuasion et de la foi. réparent en quelques heures le dé- 
sordre que la force publique a été impuissante à 
Le peuple étonné, attendri. reconnaît sa faute et i 
en triomphe aux greniers publics ces mèmes blés qu'il pil- 











s qu'on a enlevés, et c'est 








conjurer. 





rapporte 
lait naguère au milieu des cris de fureur. L’archevèque ve- 
nait à ce moment de présider une cérémonie religieuse. 11 
traverse les flots de cette foule tout 
nte ; ilne reconnait pas les mêmes hommes : le peu- 
voiture et « le reconduit 
clamations de 





l'heure si me- 








du respect et de l'amour. » 
Les habitants d'Aix accourent à l'archevéché et demandent 
chevèque de célébrer ce retour à la p: 
solennel de religion. Il s'empresse de répondre à ce désir : 
il annonce qu'il se rendra à la cathédrale pour y rendre 
grâces à Dieu et il invite tous les corps de la ville à s'y 
tro iver. Quelques heures lui suflisent pour préparer son d 
cours. « On conçoit facilement, dit M. de Bausset, que M. 
de Boisgelin n'avait pas besoin du talent de la pa 
avait fait un si long usage pour s'élever à toute la hauteur 


ple ému environne s: son palu 





avec le: 





à jo 





à 





par un acte 





role dont il 





de son sujet. Il est des occasions où les hommes les moins 
éloquents se sentent inspirés par les circonstances ; t il 
n'en est pas moins vr dessus 
de lui-même. Lorsque du haut de la ch: 








i qu'en ce moment il parut à 








e pastorale il dé- 








509 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


vient de recevoir !. Chez lui, l'habitude, l'instinct de la 
charité sont plus forts que le cri de la faim et le soucidesa 
propre misère. els furent ces nobles prélats en qui le cœur du 
gentilhomme venait imprimer un nouvel élan et je ne suis 
quoi de chevaleresque à la charité de l’évêque. 


1. Simon Brugal, p. 46. 


CHAPITRE DIXIÈME 


Les évêques nommés jeunes. — Longs règnes épiscopaux, 
Changements de siège. 








es de ce promolions 
translations as! 
petits si 
d'un 










es trou- 
Eé 
t-Vincent 
de Laon dit aux chanoines en leur présentant le nouvel évèque : « Je vous 
le donne vivant, vous me le rendrex mort. » — Plaintes, au XVII: siècle et 
en 1789,sur les changements trop fréquents. —« Sièges de passage » en Bre- 
tagne. en Provence. — Nombreux évèques fidèle à leur premier troupeau. 
—" Belaunce. — Acclamations des peuples pour les cvéques qui refusent de 
les quitter. 














Les évêques d'ancien régime pouvaient d'autant m 
marquer leur empreinte dans l'administration d'un dico 
former et accomplir de longs desseins, que d'ordi 
étaient promus jeunes à l'épiscopat. Les vieux âges fournis- 
saient desexemples de ces élévations précoces. Saint Remi, 
appelé à vingt-deux ans à l'évêché de Reims, fut soixante- 
quatorze ans évêque. C'est probablement le plus long 
épiscopat qu’ait enregistré l'histoire. Innocent IIL fut pape à 
trente-cinq ans. Nous ne parlons pas des évèques enfants du 
seizième et des premières années du dix-septième siècle.Ces 
nominations, contraires aux lois canoniques et aux intérêts 
de l'Eglise, n'avaient d’autre origine que la cupidité des fa- 
milles. Richelieu réussit à se faire promouvoir à l'évêché 
de Lucon à l’âge de vingt-un ans ; il est vrai que, pour ob- 
tenir l’assentiment du pape, il lui présenta l'acte de baptè- 
me de son frère. À partir du second tiers du XVII* siècle 
jusqu'à la Révolution, on s’en tient généralement aux pres- 
criptions du Concordat et de l'ordonnance de Blois, qui exi- 

38 











ISCOPATS 503 





LURÉE DE: 


Motte n'avait été appelé qu'a einquante ans à l'évé- 
ché d'Amiens. 
étonnait : « C’est que, lu 


aute à fa 








mme le jeune duc de Bourgogne s'en 





l'évèque, quand le roi, votie 
grand-père, à une ait le plus tard poss 
ble. » Le saint prélat qui, on le voit, avait de l'esprit, eut 
ans, fournissant ainsi 





e, il 











celui de vivre jusqu'à quatre-vingt- 


quarante années d'épiscopat malgré sa promotion tardive. 





IL pouvait ÿ avoir quelque danger! à choisir de jeunes 





évèques. L'âge apporte avec lui l'expérience et des conseils 
de prudence, de modér: 
nement des choses humaines ct divines. D'un autre côté, il 
convient que les vertus 


briller sur un trône pontifie 








tion, d'indulgence dans le gouver- 





acerdotales, qui doivent surtout 
l. aient été longtemps éprou- 
vées par une vie sans reproche. Mais, lout en tenant compte 
de cette observation, de quel intérêt n'est-il point pour un 
diocèse d'avoi É 
ge n'aient point brisé le ressort de la volonté ni l'énergie 











à sa tête un homme en quiles fatigues de l'â- 





de l'action. Les longues entreprises et les vastes pensées 


La Faure, 





La Hochefoucuuld (ivèque de Beauvain), Grossoles de Flumar 
lévêque de Nancy} — à 38 ans, La» . Bonneval, Gulard : 
Durfort. Castellane de Luvaur), Beaupoil Saint 
suet avait été à l'évéché de Contlom à 42 ans, À 
de Cambrai à quarante-quutre. Haslay de Champvallon, fut 



















p. 406-407). l'abbé d 
séminaire. Le due de Beuu enla au roi que, encore qu'il parût 
que son frère eût de la piété et de l'application aux choses de son état, il 
était encore trop jeune pour être aussi assuré de lui qu'il convenait de l'être 
pour le faire évêque. Il n'y eut rien qu'il n'employat pour faire changer le 
roi là-dersus. Le roi fut fuflexible, loua la délicatesse de M. de Benuvilliers, 
s'appuya sur tout le bien qui lui était revenu de son frère. ajouta que Beau- 
vais ne vaquait pos toujours et à point, et qu'il voulait bien lui dire que, 
s'il était encore d' e dans les anciens Lemps, que des fils de Fi 

ce fussent évêqi rien de mieux à douner à son second fils que 
Beau L'abbé de Sai an parut en parfait séminariste. Jamaix 
rien de si gauche, de ai plut, de si biat. Je proposai uu due de Beauvillierx 
de lui donner un maitre à dunser, pour lui apprendre nu moins à faire lu 
révérence et à entrer dans une chambre. Il añlicha la régularité ln plus exnc- 
te. et il remit Saint-Germer près Beauvais. ln seule abbaye qu'il cût, pour 
n'être pas en pluralité de bénéfices. On la donna à l'abbé Hegon. depuis 
évêque de Toul. proche parent de Uolbert, qui fut choisi pour être le con- 
ducieur du jeune prélat, sous le nom de gran re. M. de Beauvilliers 
ni le roi ne vécurent pas assez pour voir combien il y avait eu de 

et de raison dans les craintes et les refus du due de Benuvilliers de 
frère évèque si promplement, que ses désordres éclatants et persévéru 
firent enfin renfermer dans ua monastère pour le reste de sca jours, presque 
gardé à vue, ct forcément démis de son évéché pour éviter la dégradation 
et la déposition juridique. » 




















































DURÉE DES ÉPISCOPATS 507 


chevèque de Vienne, ne sont point passés par un autre siège. 
Angélique de Talleÿrand à été nommé coadjuteur de Reims. 
La Rochefoucauld, archevèque de Rouen; Rohan, archevèque 
i,avaient été appelés directement, l'un à l'archevè- 
; l'autre à celui de Bordeaux. Mais,en général, on 
n'était promu aux archevèchés importants que par une série 
detranslations, tantôt lentes, tantôt rapides. M. de Fontanges, 
évèque de Naney en 1783, archevèque de Bourges en 1787, 
est déjà archevèque de Toulouse en 1788. L’un des prélats 
du XVII siècle le plus remarquable par ses pérégrinations, 
fut M. de la Roche-Aÿmon, sacré évêque de Sarept en 1725, 
évèque de Tarbes en 1739, archevêque de Toulouse en 1740, 
de Narbonne en 1752, enfin de Reims en 1763 !. 

On le. voit, l'antique discipline qui attachait pour tou- 
jours un évêque à son siège, comme un époux à son épouse, 
avait éprouvé de fortes brèches. Nous voyons encore à Laon, 
au XV° siècle, l'abbé de Saint-Vincent, chez lequel le nouvel 
évèque avait coutume de loger avant de prendre possession 
de son siège, présenter le pontife aux chanoines en ces ter- 
mes : « Je vous le donne vivant, vous me le rendrez mort. » 
Mais ce n’était déjà plus qu'une formule trop souvent dé- 
mentie par l'évènement. Jean-Juvénal des Ursins, ainsi an- 
noncé aux vénérables chanoines de Laon, ne devait pas res- 
ter à Laon ni être enseveli à Saint-Vincent; il mourut arche- 
vèque de Reims. 

Au XVIF siècle, l’austère évèque de Grenoble, M. Le Camus 
se plaint de ces changements répétés. « Je ne m'étonne pas, 
écrivait-il en 1673, que M. le cardinal de Bonzi ait pris l’ar- 
chevèché de Narbonne : cardinalis habet os apertum ad om- 
nia ; mais je suis épouvanté comment les évêques, qui ont 





dessein de se sauver, peuvent être seulement tentés de ces 
translations... Ceux que l'on propose pour Toulonse sont 
tous trois très grands prélats et en grande estime, mais ils 


1. M. Ize de Saléon fut s: 
de Digne, d'Agen, de Rode: 





snivement administrateur de Senez, évêque 
enfin archevêque de Vienne. 














CONCLUSION sit 


de remplacer le malheureux Bonteville, M. du Tillet dunna 
un consentement qui lui fut demandé de toutes parts, puis 
Orange. A cette nouvelle 
minée, toute la population court à, 


le retira et rentra 





a ville est illu- 





rencontre de son p: 
table dé- 
lire. « C'est trop. mes enfants, c'est trop ». repétait le bon 
évêque. Ces exemples, ces nombreux prélats que nous avons 
vus s'attacher aux diocèses les plus modestes 








teur, détèle ses chevaux et s'abandonne à un vé 











malgré la 
leur offraient 


d'en sortir, nous prouvent quel esprit de désintéressement, 





cilité que la protection.le crédit de leurs amis 





quelle foi animaient de tels évêques. 


Le lecteur connait maintenant les conditions et peut 
embrasser d'un coup d'œil l’étendue de l'administra- 
tion épiscopale sous l'ancien régime. À l'action sociale 
et politique que nous avons fait connaitre, les prélats de la 
vieille France joignaient une magistrature religieuse ct mo- 
rale plus large, plus puissante que de nos jours, ct dont 
l'heurense influence se traduisit par des bienfaits 

Jusqu'à la Révolution, les évèques nous app: 








séculaires. 





issent véri- 
tablement pasteurs des peuples, au sens patriareal du mot. 
Comme ils sont les chefs d'un clergé qui avait lumières, 
richesses, puissance, lorsque les autres classes de la nation 
les cherchaient encore, ils ont gardé de la longue tutelle 
par l'Eglise, la sollicitude. le patronage de tous les 
grands intérêts du pays. La F 
travers les âges, de se décharger sur eux du soin de l'ins- 
truction publique 
toutes ses formes. 








exercé 








ance a trouvé commode, à 


tous ses degrés, de la bienfaisance sous 








tes, ses écoles, ses collèges. ses 
ducation intellectuelle, lui 
fournirent les movens de faire figure dans le monde, 
que la charité, symbolisée par cet admirable prêtre qui 
s’appela Vincent de Paul, enfantait des prodiges pour soula- 
ger toutes les misères. Lei, les prélais que nous avons vus 


universités 





en prodiguant l 








ndis 











marcher à la tête du progrès dans les assemblées provineia- 








Lin 
CONCLUSION 513 


nait à des millions d’êtres humains la pensée, l'occasion et 
un admirable moyen de régénération morale. Malgré la 
malheureuse diversion du jansénisme, malgré les brèches 
faites par les philosophes dans les antiques croyances, on 
peut dire que l'influence religieuse de l’épiscopat, de l'E- 
glise, avait continué à s'exercer dans la multitude. La nation 
française, fière de la née lumineuse que les siècles glo- 
rieux de ses annales avaient marquée dans l'histoire des 
peuples, arrivait à la Révolution encore pleine de sève, pré- 
servée de la décomposition du vice par les vertus que la reli- 
gion fait éclore, avec une population nombreuse et sans cesse 
accrue par la fécondité d’unions que la crainte de Dieu em- 
pèchait alors d’être stériles, avec des élans, des ardeurs, où 
les qualités de la race s’alliaient heureusement aux inspira- 
tions de la foi. Un courant ennemi fera dévier le mouvement 
de 1789 et précipiteraune crise terrible ; mais telles sont les 
réserves de courage, d'honneur, de dévouement, d'activité, 
d'intelligence, accumulées dans notre pays par plusieurs 
siècles de christianisme et de vie nationale, que la France 
jouera longtemps encore le premier rôle sur la scène du 
monde. 

















TABLE DES MATIÈRES 517 






sont données aux plus riches préluts, 
énorine d'une telle dotation. — Mais beaucoup d'é ont grevés 
de pen: — Les revenus des titulaires sont diminués d'au- 
tant. — Malgré cotle opalence, le goût des constructions. le luxe 
be plusieurs prélats duns les dettes. — Faste souverain des Ro- 

un à Saverne. — Dettes des Rohan, des Ch: on. — Cu- 

















Bouillon. Bernis. — Les affaires de Bossuet moins rangérs 
lles de Fénelun. — Plaintes contre ln pompe des prélats. —Ells 
| et beuncoup d'évèques gardaient des goûts 












sil nuls milieu de cette représentati — Néanmoil invectives 
umeres contre ce luxe, en 178. — Mariuge, au chükau é copul d'A- 
niey. d'une Sabran, Madame de Custino . 4 : « + : . 106 


Administration temporelle. 


Cnaurrne NIIL Engouement d'une partie du clergé pour les 
affaires publiques. 


Prélats hantés pur Je souvenir du rôle politique ct diplomatique 
juuépur des évéques. — Les d'Estrécs, Les Forbin Junsen, les Polignue 
les Dubois. les Fleury, les Bernis. — Le goût pour les affaires pu 
ques se traduit duns une partie du clergé, durant la weconde moi 
du XVIIIe siècle, par un grand enthousiasme pour les thévrics_ des 
- —Prénccupations profanes, en pleine Sorbonne, de Tur- 
K Morellet, Tulleyrand, Vergniaud, lo futur girondin: — 
Cahicrs de séminaire de Les écrits de Necker, l'assemblée 
des notables, Les awremblées provinciales rrécipitent le mouvement. — 
Les évèques administrateurs . . . . ë 142 


























Cuaritue IX. Les évéques en pays d'États. 






Etats du Languedoe, — Leur immense réputation. Leur rôle, — Dil- 
ia archevèque de Narbonne. président. — IL est traité d'homme de 








par ses contemporains, — Grandeur de son “adm 
Soi Fléchier aux Etats du Languedor, — Après la tenue ‘des 
Etats de la province, Etuts des diocèses ou Petits Etats ôle qu'y 







. — Bienfaits dont ils comblent leur diocèse dunx 
Boisgelin rivalise avee Dillon aux Etats de Pro- 
tTropez appelé le Turgot de sun diverse. — 
ues aux Éluts de Foix, de Bigorre et de Burn. — Mgr de 
oput aux Eluts de Bretagne, — Cunzié uux Eluts d'Artoi 
ïs de Bourgogne . 


jouent les & 












Cuarrrne X. Les évéques aux assemblées provinciales. 


Etablissement des assemblées provinciales. —Evèques présidents. — 
rilé des évêques passe duns ces assemblé $ 

dent férement les drvits contre les intendants. — 
Fureur d'udministrer. — Le rouel de Massillon. 
appelés à ces réunions. —Sieyés, Talleyrand.Montesquiou,l'obbé 
futur ministre de la restauration, l'abbé de Clairvaux.— 

Une grande école d'administration pour le clergé. — 
à la Constituante rompu aux affaires. — Cumpétence de 
flleyrand et de Maury. — Mge de Barral, érêque de Castres, type 
de ces prélats ad-ninisfrateurs . , 4 4 . 4 + + « 1 





























TABLE DES NATIÈ? 





519 














ezs des princes et des princesses 
Outre les aumaniers, il y a les conf 
des princess sont des aflires 

Jesnites jasqu'a lent suppression 
Alors. jusqu'a la Rrsolatinn. lex confesseurs sont des roluriers pris 
duns le el — Pridicateur du n Maury. — Compet 
sur eee charges du palais, - Danger du sej 

pour la vertu et ke €. Bo 
Maintenen. - Met d'un Oraturie: 
pressait à la cour.— « Les mages y perdirent leur étoile, n 
d'un évique de cor par Fenelon. — On selive. en 1789, 
vur. — Bossuel à la cour. — Il prête serment à 

urgogne. enfant de 


tout 
eurs du 








érigés en 





















qui se 
“Portrait 

















Cuaritre NV. Compétitions politiques. 


Eu fuce de la 





our se dresse une puissance nouvelle, la société. 
Tout le monde. les femmes même parlent politique. — Les salons et 
le choit des ministres. — Loménie de Brienne. type des prelats am- 
bitieux. — Comment il se fail une réputation d'homme d'État — Fem- 
mes qui le vantent. — L'opinion l'impose comme un administrateur 
lors ligne. — Ses appuis auprés de la reine. — Il est déchire par les 
pamphlet «1 terrain glissant que celui de la cour! — Prélats 
ui avaient alors l'étuffe d'un ministre. — Leur rivalité — Bri 
l'emporte sur lous el arrive au pouvoir, — Ses adversuires à 
semblée du ciergé de 1788. — Rüle des évêques, en parti 
Dillon. à l'assemblée des notables. — Présidents des assemblées 
et perte de leur influence sur leur ordre. — Brillante passe 

— La Révolution va engloutir toute eétte 
tous res beunx colloques, toutes ces coupétitions de cour 






































LIVRE DEUXIÈME 


ADMINISTRATION ÉPISCOPALE 


+Cnapirre Le. La résidence. 


L'abrentéisme des évêques. — Mot de Mne de Coulunges à Le Tel- 
lier.archevèque de Reims :« Vous vous y ennuierez comme un chien. + 
— Paris est une glue.— elon dit que « cette ville ext devenue tout 

» — De lout temps le clergé attiré vers les grands c: 
tres. — Racine chansonne les prélats non résidents. — Ce qu'e 
le concile de Trente. — Remontrances que leur ndresse Camus, évé 
que de Belley. — Richelieu à Luron. — La résidence est mieux obacr 
vée au XVIIe siècle. — Bossuet, Fénelon, Mi lon. — Quels prélats 
manquent à lu résidence au XVIIe siècle. — Prétextes 
Retard à prendre possession de son siège.—Cerlains prélats ne virent 
jamais leur divcése. — Plaintes sur la non résidence en 1789.— Le: 
cubiers des trois ordres. — Un incident à Auxerre, — Ne pas exagé- 
rer. — D'après une note de police, le quart des évêques présents à 
Paris en 1,6%, — Un arrêt du parlement, en 1764, un ordre du minis- 
tre, en 1784. les renvoient dans leur diocèse, — Tous les prétextes 
de’nou résidence vivement refutés par Lefranc de Pompign 
Beaucoup de prélats résidents à la veille de la Révolution. 
































522 TABLE DES MATIÈRES 


chéance 


ive par le principe de ln b 
lutte, les 


us ont été les grands ur 





é originelle 












palement nt- 











x qu Les 
avaient refusé de souscrire aux Acte l'axsenil 
du diveëse à le mort de M. de B à Curcas- 









ontuzet à Lyon 
Sun histoire. — Pus un seul évêque jans 
# trois ordres sont prexque muels «ur 

isme est au fond di crur des légist 
vile du clergé. 










niste en 17 
cette 4 
qui vont 





aire la constitulion 


Cuarrrne VI. Les évéques et le gallicanisme. 







Les luttes du jan 


èques vers Rome ot afer- 
mirent leur attuche: 


ege. — Gependunt ils n'étaient pas 
e gallicune. — Alors grande liber- 
On fait bonne garde autour 
Les libertés gullicunes, — Fier langage tenu au pape par 
— Lex eurés sont plux gallicanx que les évéques. — Prérogati 
iquent pour eux leurs flatteurs. -: Ils sont 
— Vent presbytérianisme. — 
4 sont peu fnvoral 
randes nowbreuses pour la suppression du Cou 




























Dans les euhi 
Plus d'Anna 








cor nt des élections. — Les erreurs de la cons- 
que etuutres, sont dans l'air et 
dans plu curés reste dans 


les bons urs acte 





“qui 
civile du 








crise ouverte pur pulsion des 
nt collèges. -— Edit de 1 

pe pour leurs collé 

r haut. — Comment ils les sauvent de lu raine en 






























uusean personnel aliers où congrégu- 
villes. — Alu des parlements uu 
— € des élèves 





— "A combi budget per- 
e ge collèges. — Janqu' la évolue 
Elise n été l'éduratriee de lu nation. + . 447 








Cuarrrne IN. Les évéques et la charité 


Le budget de lu cha 
ui” de l'instruction pubiiq 





ue, plus encore 
— lis ne peuvent s'empêcher de 
Leur luxe pouvait diminuer ln part des pauvres, — Quel 
ques préluts accusés d'avarice par les Nouvelles. — 11 sont solli 
pur leur pi — Lettre ardente de Mar de Sevigné à | 

en faveur de non neveu — Refus des 6 

le . — Uue tradition