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L'ANCIEN CLERGÉ DE FRANCE
LES ÉVÊQUES
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L'ANCIEN CLERGÉ
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LES ÉVÊQUES
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LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE
10, RUE BONAPARTE, 90
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recueillir encore les souvenirs, lex témoignages dex contem-
porains, des rares survivants de l'ancien régime. D'un autre
côté, les publications locales que chaque année voit éclore, en
éclairant les annales de chaque diocèse, de chaque province,
permettent de dégager une pue d'ensemble.
L'Eglise a occupé
une telle place en France avant la Ré-
volution, que faire connaître ses organes, sex énstitutions, sa
vie, c'esl apporter un précieu tr appoint à l'histoire
Un tel sujet bénéficie
générale.
d'avance de l'intérét passionné qué s'ut-
tache à ce genre d'études. I peut d'autant plus exciter la cu-
réosité que ce passé a des lumières. peut-être des éléments de
solution, pour certaines questions agitées ardemment autour
de nous.
En
rité historique, nous avons eu la joie de parcourir des terres
rivant es pages, sans autre préoccupation que lu vé-
nouvelles. Nous serions heureux de faire partager cette im-
pression et ce charme au lecteur.
‘TEIVRE PREMIER
SITUATION SOCIALE ET POLITIQUE
NAISSANCE ET TITRES DES ÉVÊQUES
CHAPITRE PREMIER
Tous les Évêques pris dans la Noblesse
Grands mens de lépiaropat. — Evèques fers de leur nuisance. — Depuis
cordet de François ir. lépiscopat envubi par Lu noblexse ux
ne roturiers, — Au siéel de. à ine-
sûre qu en régime, les bétons exclu de plur
en Pis. = Pourq ion de M” de Éoauvais à l'évêché de
Senes fut tout un événement. — En 1789. il n° y,n pas un seul évèque rotu-
rier. — L'absence de particule chez quatre ou cinq n'est pas une preuve de
roture.
Sortons de notre temps. Oublions nn instant l'origine
modeste, l'existence retirée, le train simple de nos évêques.
I s'agit de faire revi
riche, brillunt, retentissant, mêlé à tous les rouages de
l'Etat, à tous les grands intérêts du pays. Surtout ne nous
hâtons pas de nous scandaliser d’une situation, ni d’habitu-
des que les siècles avaient léguées à l’ancien régime. Nous
verrons quelle dignité de vie, quelles vertus chrétiennes se
cachaient le plus souvent sous ce décor séculier, sous cette
représentation mondaine.
re à nos veux un épiscopat noble,
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Oavrez la France ecclésiastique, V'Mmanach royal de 789,
de ce fait : sur les cent
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Rodez, un Dillon à Narl
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Pol-de-Léon, un Grimaldi à Novon, un Merey
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Si Saint-Simon avait pu contempler ces pré
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idérublen qu'il d
DANS LA NOBLESSE 7
ÉVÈQUES PR
Ces évèques gentilshommes savaient et nimaient à faire
savoir qu'ils avaient des ancêtres. Christophe de Beaumont,
archevèque de Paris, fit établir à grands frais la descen-
dance de sa famille par le généalogiste Gérin. Il tenait à
prouver qu'elle était issue des anciens barons du Dauphiné
et du fameux Amblard de Beaumont. On l'aceusa alors de
air « de ses parechemins!». M. de Coucy,un
trop se ressouv
descendant des
en 1789, sur le siège de la Rochelle, à un pr
* nom, M. de Cri
mières rigucurs de le
pos
bon ct ph
peut être implorer la prote
ces augustes souverains i ma gloire à recevoir
ceux de l'Église pour les intérêts de laquelle j'ai tout
sacrifié. » Saint-Simon a rendu célèbre la vanité généalo-
gique de M. de Clermont-Tonner
l'abbé de Caumartin couvrit de ridicule en le recevant à
l'Académie française. Un siècle plus tard, un autre Clermont-
évêque de Châlons-sur-Marne, aime à rappeler
sires de Coucy, qui avait suc
at de très grand
dans les pre-
s ma
ssol d'Uzès, écrivait en 1792,
il: « Un évêque de France di
tion, qui à l'honneur d'être allié
reine d'Espagne
a maison de Bour-
pourrait
faits de
r à mème au roi et
ét et Les bienf
3; mais je mettr
e, évêque de Noyon, que
Tonnerre,
que sa
alliances avec Les couronnes de France d'Espagne, de Naples,
et de Savoie » : il rappelle la devise qui « depuis neut
siècles, dit-il, illustre notre n
ce est renommée « depuis tant de siècles par ses
: Etiamsiomnes te nega-
verint, ego numquam te ho 2, » Si nous en croyons
, un pamphle
Bachaumont * isa de prétendre, en
» Mémoires de Saint-Simon, édit.
). Saint-Simon (IL. 381
ne de fort peu.» ILtrouve (1.191) à Godet
arais, évêque de Chartres. un « extérieur de euistre.…. une figure toute
inple, aspect niaix.…. un homme sunx monde, »
at, Christophe de Braumont. 1882, 2 vol. im8, LIL,
Beuumont se montra toujours particulièrement nervinble
et charitable pour les héritiers besogneux d'un grand nom, au point qu'un
homme d'esprit du temps le surnomma le commissionnaire de lu pauvre
noblesse. EN. 1, 419, 414.
2. Uf. pour les lettres de MM. de Couey etClermont-Tonnerre, Theiner, Do-
cuments inédits relatifs aux affaires religieuses de France, 1858, vol. in #°,
4. 11, 93-97, 257. Mémoires de Suint-Sinon, I, 67, 132-135.
3. Mémoires de Buchaumont, 27 juillet, 1781.
appelle Roquetie. évêque d'antan, chom
nu PRÉFACE
recueillir encore les souvenirs, les témoignages des contem
porains, des rares survivants de l'ancien régime. D'un autre
côté, les publications locales que chaque année voit éclore, en
éclairant les annales de chaque diocèse, de chaque province,
permettent de dégager une vue d'ensemble.
L'Eglise a occupé une telle place en France avant la Ré-
volution, que faire connaître ses organes, ses institutions, sa
vie, c'est apporter un précieur appoint à l'histoire générale.
Un tel sujet bénéficie d'avance de l'intérét passionné qui s'at-
tache à ce genre d'études. Il peut d'autant plus exciter lu cu-
riosité que ce passé a des lumières, peut-être des éléments de
solution, pour certaines questions agitées ardemment autour
de nous.
En écrivant ces pages, sans autre préoccupation que la vé-
rité historique, nous avons eu la joie de parcourir des terres
nouvelles. Nous serions heureu.r de faire partager cette im-
pression et ce charme au lecteur.
‘LIVRE PREMIER
SITUATION SOCIALE ET POLITIQUE
NAISSANCE ET TITRES DES ÉVÊQUES
CHAPITRE PREMIER
Tous les Évêques pris dans la Noblesse
Grands noms de l'é
neurdat de Françoi
' ntre encore. den roi
— Evéques fiers de leur nuixsunce. — Depuix
l'épiscopat envahi par ln noblex our
rn.— Au X e. à me-
me In fin de l'ancien régime. leu plébéiens exclus de plus
en plus. — Pourquoi ? — La nomination de M° de vèché de
Senez fut tout un évènement. — En 1789. il n'y a pas un seul évèque rutu-
rier. — L'absence de particule chez quatre ou cinq n'est pas une preuve de
roture. “
Sortons de notre temps. Oublions un instant l'origine
modeste, l'existence retirée, le train simple de nos évêques.
I s'agit de faire re à nos veux un épiscopat noble,
riche, brillant, rete mêlé à tous les rouages de
l'Etat, à tous les grands intérêts du pays. Surtout ne nous
hâtons pas de nous scandaliser d'une situation, ni d'habitu-
des que les siècles avaient léguées à l'ancien régime. Nous
verrons quelle dignité de vie, quelles vertus chrétiennes se
cachaient le plus souvent sous ce décor séculier, sous cette
représentation mondaine.
ssant
6 SITUATION SOCIALE
Ouvrez la France ceclésiastique, V'Almanach royal de 1789,
vous serez tout d'abord frappé de ce fait : sur les cent
trente
a tête des dioc
ëques qui sont es, tous sortent
de la haute noblesse ou de familles anoblies, beaucoup des
es maisons du royaume. Metz a un Montmorency-
deux Rohan-Guemené occupent les s s de Stras
bourg et de Cambrai. Nous trouvons trois La Rochelou-
uld à Rouen, à Beauvais et à Saintes ; deux levrand-
Périgord à Reims et à Autun, un Durfort à Besançon, un
Clermont-Tonnerre à Châlons-sur-Marne, un Polig à
Meaux, un Crussol-d'Uzès à la Rochelle, un Sainte-Aula
à Poitiers, un Breteuil à Colbert
à Rodez, un Dillon à Narbonne, un Chabot à Saint-Claude,
Pin-Montauban à Auch, un Vintimille à Car
du Plessis-d'Argentr
ca
Montauban, un Seignela
atour-di
onne, deu
un Mai à Saint-Papoul, un Ni
Lara à Évreux, un Juigné Marche
Pol-de-Léon, un Grimaldi à Noyon, un Meres à Luçon!
Tout l'armor
Si Saint-Simon
de leur
à Limoges et à Séez
la- Toi y bonne-
Saint-
à Paris, un I
al de France est représenté dans l'épiseopat.
ait
ait pu contempler ces prélats, satisl
nee, il leur eût épargné les qui ations de
violets
« euistres de séminaire, » de « euis
»
re un Lu Ferronuys à Li Béziers et
à Cahors, à Laon, un Hoquet
deux Be: ubersue à Cl
Murbeuf à Lyon, quatre Cantellane à M
nne à Senx, deux Cicé à Bordeuux et
es à Toulouxe, nn Bethizy à Urin
Tours et à A Machault à A:
à Bourges, u ont. 1
rens à Nine Lu Luzerne à Langres, un Bauxset
Lodève, un d'Agoult à Pamiers, un Belloy à Murwei
Tropez à Nevers, un Pompignon à
Bauine à lon, en-Th
1. Signu
de, Lavunr.
Auxerre,
u à Aix.
ù Puy. ui
Alain. ‘un Fumel à
non u la dent dure contre les évêques gens de peu qu'ilne parait
r plus que les Jésuites et les Sul
guère appré ens. Voyez le portrait
il trace de nund, évêque d'Evreux. « C'était, dit-il, un homme fait
exprès pour le P. Tellier, un eutstre de la lie du peuple, qui, à furee de ré-
péter, puis régenter, après profenger, était devenu hubike en cette science dure
de l'école et duns la ehicane ecclésiastique, dont il entendait fort bien les pro-
cédures. Je ne suis qui le produisit au eurd de Nouilles qui le fit sun
official, et qui, dix ou douze ans uprès, le chunau honteusement pour des
trahisons considérubles qu'il découvrit que les Jésuites lui av. Fait fuire
LES ÉVÈQUES PRIS DANS LA NOBLESSE 7
Ces évèques gentilshommes savaient et aimaient à faire
Christophe de Beaumont,
la descen-
ent des ancètr
qu'ils av
archevèque de Paris, fit établir à grands fr
dance de sa famille par le généalogiste Gérin. Il tenait à
anciens barons du Dauphiné
lors de
prouver qu'elle était issue des
et du fameux Amblard de Beaumont. On l'accus
parchemins ! ». M. de Couc
descendant des fameux sires de Couey
en 1789, sur Le siège de la Rochelle, à un prélat de très grand
: nom, M. de C pl d'Uzès
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pp se ressouvenir «de un
qui avait succédé
position, qui a l'honneur d'è à La maison de Bour-
à même au roi et à la
bon et par
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peut être implorer la protection, l'intérêt et les bienfai
sou: ins ; mai
ces auguste je mettrai ma gloire à recevoir
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ts de laquelle j'ai tout
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êque de Noyon, que
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glise pour les inté
sacrifié. » Saint-Simon à rendu cél
gique de M. de Clermont-Tonnerre,
l'abbé de Caumartin couvrit de ridicule en le rec
l'Académie fi le plus tard, un autre Clermont-
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bre a va
ancaise. Un si
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Marne, aime à rappeler
que sa race est renommée depuis tant de siècles par ses
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» 3 il rappelle la devise qui « depuis neuf
il, illustre notre m
0 HUMQUAM LE D
Etiamsi omnes te nega-
nous en croyons
, en
amont, un pamphléta de prétendr
. une figure toute
ne sans monde.
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le Père Renault, Chrétophe de Beaumont.
389. Beuumont «e montra toujours purt
ur lex héritiers bexogneux d'un grand nom, au point qu
+ d'esprit du tempe le sumomma le commisréonnuire de ln pauvre
noblesse. Did. 1. 412, 4
8. Cf. pour les lettres de MM, de Couey etClermon
çuments inédite relatifs aux affaires religieuses de France, \83
. HE 98-97. 257. Memoires de S; mon, 1, 67, 139-135.
3. Memoires de Buchaumont, 27 juillet, 1781.
nerre, Theiner, Do-
, 2vol. in #,
10 SITUATION. SOCIALE
exclusif dela noblesse, Un Huet, un Mascaron, un Fléchi
Mon, un Bossuet peut-être, malgré leurs vertus,
leur science, leur éloquence où leur génie, auraient été
un Mu
trouvés. je le crains, trop petites gens pour porter la mitre.
On en vient même à age
d'illustres familles. Depuis un siècle les Rohan se suc
dent sur 1
aire de certains évêchés l'apa
: siège de Srasbourg.
s ne manquaient pas pour attribuer ainsi à
Si la nobles-
Ouvrir les portes de l'épiscopat à toutes
encourager toutes les intrigues sous prétexte de récompen-
ser tous les talents. I gion relevée par un grand nom
dépe
nement, pour mieux placer
t plu
le clergé sous
en prenant
im po:
se phrait à «le ravaler »
En
1s la rotu
membres d
s princi
d'une longue pos
que le
sion, la noblesse ne serait comptée pour rien san
érite fût assuré d'être compté pour quelque chose. L'é-
it dans
opat, perdant l'éelat de son origine, tomber
est laisser perdre
l'avilissement. Renoncer à la nai
ee grand ton, cette distinction de manières, cette foi solide,
héritage des ancètr
tendresse d'âme, cette culture d'esprit, cette cordialité vis-
cette politesse de mœurs, « cette
la roture 0
. Flée
Eloge de Fléchier
1. Bien qu
cependant alors u
pour 1
. mix
lu
es, je
fait que des
d'Alembert,
XIV pur des uirs de
“ne vois en
que votre
+ tre
crains que
chaudell
one de +
sous semble,
c'est moi qu'on à fait éveque. »
RÉ qu
west pas le fils de mon pére,
ÊQUES PRIS DANS LA NOBLESSE il
à-vis des égaux, cette affabilité touchante, » qui ont toujours
été l'apanage de la noblesse 1.
Nous venons de résumer en quelques mots le plaidover
opposé sous Louis XV par les tenants de l°
patrons de l'abbé de Beauvais, qu'il s'agissait de faire
évêque. Pour son malheur, il était Beauvais tout court,
bien que,
pour les gens de mérite, la particule fût venue
d'elle-même devant son nom comme la clef néc
istocratie aux
lon l'usage assez généralement observé alors
+ ranger
aire de
ion et des honneurs. L'abbé de Beauvais avait
la considé
des vertus et des talents. Il avait prêché avec éclat le ser-
mon de la Cène devant le roi, le panégyrique de saint
Louis devant l'Académie française, celui de saint Augustin
devant l'assemblée générale du clergé de France #.. Prédi-
cateur à la cour ité au pied de là chaire par le père
de Louis XVI, déja grand vicaire de M. de Broglie, évèque
de Noyon, recommandé par une assemblée générale du
elerg rédit de Mesdames de France,
appuvé de tout le €
des instances pressantes de M. ‘de Besons, é que de €
cassonne #, au cardinal de la Roche-Avmon, c'e:
à gra nd'
) dit de Boyer,
a Quoique personnelle:
parmi lex nobles
dignes de siéger an
que ce prélnt s'était appliqué à d
rang des pr psteurs. permudé, quil ét aux humble et
sublimes vertus de 'apostolut, une naissance diatingu leur donne plus
d'élevu ï ore stde cuvs tère. toujours du moins plus de cette considération
"RE soit qu'il ait à imposer le rexpoet à
ile sout ëts de ln religion
près des grands, on des peuples auprèx du gouvernement.»
A en croire les Mémoires du eardinat de Bernis, publiés pur F. Muxson,
{2 vol. L. 83.) Bover aucune connainat du monde
ni de ln cour. a Le due de Durns Ini demandait un jour une petite abbaye
pour l'abbé de Durfort : M. de Mirepoix l'éconduinit en lui disant que les
abbayes étaient faites pour Les ge de qualité. Le précepteur de M. le Dau-
pri ignorait done que Durfort est le nom de maison des xeigneurs de
lex ans. les rois de France luvaient les pieds à douxe pauvres, le
de In cour et des cour
' 765 porte: « L'Assemblée,
satisfaite ‘du panégey ri pur
prié Mer l'archevèque de Reims de Le recomman-
chargé de la feuille de bénéfices)
mérile par ses Lalents et
re témoigner 6
l'abbé de Bonus:
r à Mgr l'évaque d'Orléuns (Jaren
pour lui proeurer les grâces de Sa Majesté, qu’
par su conduite. »
ñ. Mgr de Besons écrivit à Mesdames. filles de Louis XV : « Mesdumes,
sachez qu'un homme qui, comme M. l'abbé de Beuuvais. uppurtient pur som
CHAPITRE DEUXIÈME
Poussée des grandes familles vers les hautes
situations de l'Église.
L'Eglise regardée pur la noblesse comme une issue au trop plein des
familles. — Dex * hé s.- Tout l'uiné. ex La Ro-
..— Plaintes de et de B: pem
Ë ques ch pour avoir den
tonaure de Cholenubriand. — Tous ces
jeunen nobles ont des pareutx qui lex protègent. — Un La Rochefoucauld,
ts de
futur eurdinal, découvert par un Chi
payenn. — Cex abbén aide leur fortu
de. Leur belle et e
— Un thévlo-
gl pro p de ces voen-
tions prématuré — Exemples
de pernévérunce de oces, futurs évêques. — Tradi
vertus connervées d sue de pro
Talleçrand. - On p e quels gra
Réflexions de Morellet nur ve brill qui
aps sont durs pour ln roture, -- Plaintes amères
nmise de In noblexxe nur l' ali
un
ite évèchés de France,
‘était même trop peu pour de famille
r place aux fils de
dt de toutes
de 1
que leurs parents pous parts vers l'Eglis
1
souvent ruinée par son :
monarch a noblesse
Dans les tro:
ù la cour où dans le ; ne pou-
tence des idets des
dit CI
se d'un p
nd,
geo)
, d'un lapin, d'une
de chasse, bien qu'ils fus
ent toujour
très hauts seigneurs d'un colombier, d'une «
ne Parmi les f noble
ge
d'une garenne
vand*, Le plus grand nombre était où relà
ivement ou
1. Mémoires d'Outre-tombe.
2. Memoires de Tulleyrand, 1, p. 117.
POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 15
absolument pauvre. » Ileureusement que l'Eglise ouvrait
devant elles ses portes toutes grandes.
On en était venu à regarder les dignités, les revenus
ecclésiastiques comme des apanages de easte !. Pousser un
de ses enfants à l’épiscopat, c'était travailler au bien de sa
race, en s'assurant par lui influence ct richesse. La voca-
tion forcée de Talleyrand parut à ses parents « plus favo-
rable à l'avancement de La famille. Car dans les grandes
maisons, dit-il dans ses Mémoires, c'était /a fumille que l'on
individus et surtout que les jeunes
aimait, bien plus que le
individus que l'on ne connaissait pas encore. » « Une seule
passion, dit Chateaubriand, dominait mon père, celle de
son nom. »
L'Eglise fit trop souvent les frais de ces ambitions de
race. La promotion de Richelieu au siège de Luçon nous
en fournit un remarquable exemple. A cette époque,
hés paraissaient héréditaires dans quelques familles.
Les Bonzi se succèdent à Béziers sans interruption depuis
un siècle. Le siège de Pa n de Gondi »,
celui de Maillezais dans la maison de Sourdis, celui de
Luçon dans la maison de Richelieu. Un des frères de Riche-
lieu est pourvu de ce dernier. Armand se destine à l'armée
etrecoit une éducation toute militaire. Tout à coup l’évèqu
rtains
év
est « dans la ma
donne sa démission et se fait chartreux. Sa mère communi-
que à Armand les perplexités qu'une telle décision cause
à toute la parenté. Alors celui-ei fait volte face et renonce
à l'armée pour entrer dans le clergé et occuper l'évêché
de Luçon. « Que la volonté de Dieu soit faite, écrit-il ;
j'accepterai tout pour le bien de l'Eglise et la gloire de
notre noni
Que de preuves ne nous donne point Saint-Simon de
cette poussée de la noblesse vers l'Eglise. « Les ducs de
»
La Rochefoucauld, dit-il, s'étaient accoutumés depuis long-
temps
ne vouloir chez eux qu'un successeur pour recuei
omment la noblesse s'em-
1. Voir en M. Taine (-tncien régime. p. 8
puroit des charges les plus lucratives de l'Etat.
2. Bonneau Avenant, Histoire de la duchesse d'Aiguillon. p. 14.
LE] SITUATION SOCIALE
montre Louis XIV obligé de faire violence au duc de Beau-
villers pour élever à l'épiscopat son fils, l'abbé de Saint-
Aignan. Le due de Be:
pour une si grande sit
it que trop raison.
Au XVHE siéele.la race des nobles continue à être fécon-
A
olution, les deux du Plessis-d'Ar-
illiers le trouvait encore trop jeune
ation. L'événement prouva qu'il
n'a
de et à avoir besoin de l'Eglise pour sa progénitu
la veille de la Ré
gentré, évèques l'un de Limoges et l'autre de
tent cinq autres fr i
de Villeneuve, suc ivement évêque de V
pellier dans Le m el
neuf garçons et huit fillest. La carrière ecel
eZ, CUMp-
d
rs et de Mont-
res el
sœurs. Les parents de Re:
ieu du
savaient eu dix-sept €
stiqueoffreune
Pou
est le moyen de maintenir à l'a
les intér
ous de notre fils
Dans quel régiment place-
vus un bénéfice en vue pour
sue excellente ser les
né le
enfants de ee ce
à la fo s du
patrimoine des ancètr
ciel et ceux de la terre. « Que ferons
nd*®
ainé? s
rons-nous son [
l'abbé ?
la petite. » I va des eanonicats, des
. Je sais un chapitre où nous devrions faire entrer
bb.
t héréditaires entre
s, des évèchés
même qui sembl parents ; faut-il
dre ces biens de famille,
laisser pe aute de fournir qui
les prendre? Le courant est établi. Point ou peu de grandes
ieurs tonsurés dès
+ Quelques
obligations à
maisons qui ne comptent un où plu
l'adolescence, parfois dès la première enfance
x coupés n'imposent pas de grande.
leur avenir, et au besoin
rd. En atten-
S'ils
ultat obtenu. Voilà un enfant
nes cler
,; n'enchaînent pas
e marier plus
met de tenir des b
st un double ré
heront pas de
éfic
dant, la tonsure leur pe
persévèrent, €
établi, et cet enfant, devenu évêque, sera un jour le meil-
leur soutien de tous les
iens. Le jeune d'Osmond a une
belle figure, mais par suite d'un accident arrivé en nourrice
1, Saurel, l'évéque François Renaud de Villeneuve, V889,in-8°.
2. Mémoires, 1, V3,
POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 19
l'une des jambes est de trois pouces plus courte que l'autre.
Si l'armée lui est fermée, l'Eglis Le voi
d'abord chanoine et comte de Lyon ; le voilà bientôt pro-
e lui est ouvert:
dit de son frère.
mu au siège de Comminges, grâce
Il se montre « le meilleur parent possible, élève ses neveux
bien autrement que lorsqu'il était simple comte de Lyon,
donne des dots, pourvoit à tout, » et a le talent en démis-
sionnant, en 1785, de se faire attribuer son neveu pour suc-
cesseurl. En 1787, durant la première assemblée des
notables, Dillon, archevêque de Narbonne, dinait un jour
chez le maréchal de Castri I fut question des projets
dirigés contre le clergé. Le marquis de Bouillé dit que
« c'était très bien fait, » qu'il était temps de secouer son
joug, « qu'il ne voyait pas pourquoi lon marcherait
toujours par le chemin des prêtres. — Il me semble,
reprit l'archevêque de Narbonne, que vous ne vous êtés
pourtant pas mal trouvé d’avoir marché dans ce chemin
R; c'est lui qui vous a conduit au temple de la gloire. »
— Comme le marquis faisait la sourde oreille : « Et
oui, ajouta Dillon, si feu M. l'évêque d'Autun, votre oncle,
ne vous eût pas donné un régiment, ou en ser
Toutes les combinaisons familiales ne réussissaient pas
aussi bien. Au milieu du XVII siècle, l'aîné des des Cars
a embrassé, comme il convient, le métier des armes ; ilest
déjà colonel de cavalerie et chevalier de saint Louis ; le
vous ? ? »
second a porté un moment le petit collet qu'il a quitté
ensuite pour s'engager dans Ia marine ; le troisième est
voué à l'état ecclésiastique. M:
Mémoires, « me faisait la peinture la plus douce et la plus
attrayante de la vie de séminaire à Paris, au centre de ma
famille. Elle me montrait les pensions sur les abbayes
pleuvant d’abord en abondance, bientôt sui de pricurés
riches, de grosses abbayes. Je serais aumônier du roi,
mère, raconte-il dans ses
1. Mémoires de Dufort, comte de Cheverny. 1886, 2 vol. in-8e, t. IT, p. 45-46,
61-64. Dufort dit que M. d'Osmond était a aimé et estimé. »
2.. Mémoires de Bachaumont, 8 mars, 1887.
20 SITUATION SOCIALE
agent du clergé, évèque au plus tard à trente ans, et enfin
le plus riche de ma famillet. »
Les événements se chargent souvent de déranger ces
combinaisons. Tel enfant, d'abord destiné à l'Eglise, est
parfois appelé par ln mort de son aîné à échanger le petit
collet pour l'épée. La mort de son frère invita ainsi l'abbé
Loménie de Brienne à entrer dans la carrière militaire.
IL persévéra malheureusement dans l'état ecclésiastique
où il se croyait plus assuré d'un brillant avenir.
n retour, nous voyons, au XVIII siècle, sur les sièges
de France, de nombreux prélats qui avaient délaissé le ser-
vice de Mars pour celui de Dieu. Le dernier évêque de
Soissons, avant la Révolution, M. de Bourdeilles a été ton-
suré à dix ans. Il quitte la cléricature, devient mousque-
taire et entre plus tard à Saint-Sulpice. Les parents de La
Luxerne, futur évêque de Langres, l'avaient d’abord dirigé
vers l'ordre de Malte. De Conzié, évêque d'Arras, est d’une
famille de guerriers. 11 débute dans la carrière des armes
avec le grade d'oflicier de dragons. De Condorcet, avant-
dernier évêque de Lisieux, Maillé de la-Tour-Landry, évêque
de Gap et de Saint Papoul, ont été militaires. M. de la
Marche, dernier évêque de Saint-Pol-de-Léon, à été à la
bataille de Plaisance, en 1746. Il à été promu, en 1747, au
grade de capitaine dans le régiment de la reine: A la prix
d’Aix-la-Chapelle, il a quitté l'armée pour rentrer au
séminaire.
C'est alors toute une éducation à refaire. Tel fut le
cas de Richelieu, appelé à vingt-un ans à recueillir la
succession de son frère comme évêque de Lucon. Jusque-
là, l'équitation, l'escrime, la danse avaient occupé sa jeu-
nesse; voici le tour de la théologie. Cette connaissance
nouvelle ne fe iche-
lieu évêque, suivant à cheval les opérations du siège de
la Rochelle, émerveillera les troupes par sa bonne con-
point oublier les premières leçons.
4. Mémoires du duc des l'ars, publiés en 1890, 2 vol. in-8, t. 1, p. 8.
24 . SITUATION SOCIALE
là avec ses six enfants, à dix lieues de Mende, dans le
village de Saint-Chely. L'ainé, Dominique, né en 1713,
est remarqué par Mgr de Choiseul, évêque de Mende,
en tournée de confirmation. Quelle joie pour un Choiseul-
Beaupré d'avoir déniché un La Rochefoucauld pur sang
sous l’habit d'un paysan. Il le prend sous sa protection,
lui fait faire ses études chez les Doctrinaires de Men-
de et, quand il l'a ainsi préparé, il avise de sa décou-
verte un parent du jeune homme, le cardinal de La
Rochefoucauld, archevèque de Bourges, l'un des plus
grands personnages du clergé de France à cette épo-
que. Un jour, le jeune Dominique se trouvait confondu
dans la foule des solliciteurs qui attendaient leur tour
d'audience dans l’antichambre du cardinal. Le cardinal
se présente et sans l'avoir jamais vu, reconnaissant en
sa personne le sang des La Rochefoucauld, il court à
lui, l'embrasse en disant : « C’est mon neveu, Messieurs. »
Dès lors l'avenir du jeune abbé est assuré. Après le sémi-
naire Saint-Sulpice, après son séjour en Sorbonne, une
charge de grand vicaire l'attend à Bourges. Boÿer, minis-
tre de la feuille, s'excuse en ces termes d’avoir tardé
un peu d'en faire un évêque : « Oui, dit-il, je connais
l'abbé de La Rochefoucauld ; mais un mérite si rare
demande un grand siège. » La vacance de l’archevêché
d'Albi offre enfin une occasion favorable, Dominique y
est appelé et le roi s'écrie : « Je suis charmé de nom-
mer l'abbé de La Rochefoucauld à cette riche égli-
se. Le bon usage qu'il a fait jusqu'ici de ses revenus
me répond de celui qu'il en fera par la suite. » La Révo-
lution trouvera M. de La Rochefoucauld cardinal, arche-
vèque de Rouen, abbé de Cluny et bientôt chef de la
droite du clergé à la Constituantet. :
Sans être un La Rochefoucauld, tout abbé de bonne
noblesse avait chance de rencontrer, hors de l'Eglise ou
1. Cf. Besson, Panégyriques, 3 vol. in-12.
40 SITUATION SOCIALE
la main de M. de Liancourt ; Chamfort prenait le bras
de Mme de Vaudreuil; La Vaupallière, Travanet, Chala-
bre allaient au voyage de Marly, soupaient à Versailles
chez M"° de Lamballe. Le jeu et le bel esprit avaient
tout nivelé. Les carrières, ce grand soutien de la hiérar-
chie et du bon ordre, se détruisaient.... Le plébéien ri-
che, éclairé, qui ne dépendait point » des nobles, « qui
pouvait se passer d'eux et dont ils ne pouvaient se passer,
vivait avec eux comme avec .des égaux. »
Chose étrange, ce plébéien, qui est entré de plein
pied dans « la grande société, » voit se fermer devant
lui les premières situations de l'Eglise. Chateaubriand
raille « Monsieur son père, qui aurait volontiers, comme
un grand terrier du moyen-âge, appelé Dieu le gentil-
homme de là haut, et surnommé Nicodème {le Nicodè-
me de l'Evangile) un saint gentilhomme. » I] semble
vraiment que le gentilhomme de là haut soit bien décidé
à ne prendre à son service que des gentilshommes. Au
moment mème où le vieil édifice menace ruine de toutes
parts, où un vent de rénovation universelle souffle avec
tant de force sur la France, la résolution d’exclure de
l'épiscopat tout prètre sans naissance paraît s’aflirmer
de plus en plus. L'évèque de Poitiers, Beaupoil de
Sainte-Aulaire, a un vicaire général de grand mérite et
de grande vertu, l'abbé d'Aviau. Dans un voyage à
Paris, en 1788, il le recommande à Marbeuf, ministre
de la feuille, comme un homme qui ferait honneur à
l'épiscopat ct dont la nomination serait favorablement
accueillie par l'opinion, après le scandale de la récente
promotion de Talleyrand. Marbeuf est loin de contes-
ter les éloges qu’on lui fait de l'abbé d’Aviau. Une seule
dificulté l’arrête, c'est le peu d'éclat de sa famille.
Comment répondre aux observations désobligeantes qui
seront faites à la cour sur sa petite noblesse? Beaupoil
de Sainte-Aulaire est trop grand seigneur et peut-être
trop infatué lui-même des idées de caste pour se récrier
contre une pareille observation, alors qu'il s'agirait pour
POUSSÉE DES NOBLES VERS L'ÉGLISE 4
l'Eglise de choisir le plus digne. Il se contente, l’armo-
rial à la main, de prouver à son interlocuteur que la
famille d'Aviau de Sanzay est l’une des plus anciennes
de son diocèse et compte de très belles alliances. C'était
lui ouvrir par là même la porte de l'épiscopat où Mar-
beuf promet de le faire entrer ; mais il est remplacé,
en 1789, à la feuille des bénéfices, par Lefranc de Pom-
pignan qui nomme, à sa place, d’Aviau à l’archevêché
de Vienne. Le choix était excellent, ce qui n'zmpècha pas
quelques courtisans de s'apitoyer sur le peu de disi'nc-
tion et l’absence de monde du nouvel élut. Quel aveu-
glement ! Il s’agissait bien alors d'aller parader et faire
ses grâces à la cour.
1. Lyonnet, op. vil. J, p. 220-225, 240, 241.
TITRE DE MONSEIGNEUR 61
sa mission et à son caractère sacré, l'Eglise gallicane
était bien encore, sur la fin de l'ancien régime, le pre-
mier corps de l'Etat. Hommes de leurs temps et de leur
pays, Français toujours, fiers de leur nation et de leur
roi, je vois, jusqu'en 1789, les évêques rangés autour du
trône, prétant à toutes les cérémonies, à toutes les fêtes,
à toutes les joies comme à tous les deuils, un concours
rehaussé par leur double qualité de seigneur temporel
et de pontife.
CHAPITRE CINQUIÈME
Les Évêques et les villes
Quelques prélnts descendent dans
à In enthédrale. — Réc de 1
vont les attendre
sans nomb
fier bar Montaut pol
lu vaisselle de verre du cardin: wn. Dépouilles de In céré-
ie partagées entre les barons vuxsaux, — Evèques en sedia ges
— L'évèque de Paris porté pur les rires de Montmorency
les dues de Bretagne, le de France. — Procès pour ou co
tre ces usages parfois nges. — Un diner pantagruélique. — En-
trée du curdinal de H Abby. — navigation des
veaux archevèques de _E x sur In Fière
lure de ces entrées d'évêques. — Droits temporel di ques sur Jeur
ville. —. Rapports et diff Cell i
plus _ombrage: cru ln fin de en protec-
teurs de In Exemples de grâces obtenues à leur peuple. —
Richelieu. — Pat me Jocal de ces
Il est temps de montrer dans leur ville épiscopale
ces brillants prélats que nous voyons déjà entourés de
tout l'éclat de leur haute naissance, de tout le presti-
ge de leurs digni spirituelles et temporelles.
Leur entrée était très solennelle. Les histoires locales
rapportent ici des usages, des traditions, que nous ne
connaissons plus. Parfoi: nouveau pontife vient frap-
d de la cathédrale.
va coucher à l'abbaye de Saint-
per à un monastère ct se
L'évèque de Par
Victor. C'est à qu'il recoit, le lendemain matin, les com-
pliments du prévôt des marchands et des échevins, les-
quels doivent l'accompagner à
inte-Geneviève, avec
les archers et ofliciers de l'Hôtel de Ville. Les religieux
de Saint-Victor conduisent processionnellement le prélat
jusqu”
fait les honneurs de son église. On profite de la présence
du pontife pour lui faire jurer la conservation des privilèges
ce monastère où l'abbé de Sainte-Geneviève Jui
FASTE DES ÉVÈQUES 105
militante. » Il n'y avait pas place sous Louis XIV pour
cette humeur guerrière. Et cependant, le vieux sang des
ancêtres bout parfois avec violence dans leurs descen-
dants en robe violette. Voyez ce Castellane Adhémar
de Monteil de Grignan, archevêque d'Arles (1643-1689),
dont M"° de Sévigné a fait un si bel éloge. Des troubles
éclatent dans sa ville épiscopale. « On n'a jamais vu,
dit un témoin des évènements, une ardeur pareille à
celle de ce prélat. Comme il se mélait parmi les armes!
Comme il franchissait les barricades par les allées et
venues! » C’est la même humeur guerrière qui, à cette
époque, poussait le pétulant M. de Beauvau, évêque.
de Nantes, à prendre l'épée et à provoquer à un duel
en règle, le fils de M" de Sévigné pour une querelle
de préséance !.
1. «Le 27 du mois de juin. écrit Monsieur de Sévigné, M. de Nantes
m'appela en duel, bien régulièrement et dans toutes les’ formes
i se té hautement de cette aventure à toute la noble
vant, ajoute Sévigné, le même prélat parut, à deax
june retroussée sous le bras gauche et l'épée
ce que son valet de chambre avait pris
nt-Georges. v Lettres de M= de Sévigné,
s de France, t. 492-496.
juille
beures après midi, la
nue à la main droi
querelle dans la pl
collection des grands
écri
130 SiTUATION SOCIALE
mait à prendre un frugal repas sur le gazon !. Plus
modeste encore et plus populaire se montra toujours
M. du Tillet, dernier évèque d'Orange.
On ne tint pas compte de ces exemples au milieu des
polémiques de 1789. Dans les attaques dirigées con-
tre le luxe des prélats, on oublia que la coutume, les
traditions de famille, leur situation spirituelle et tem-
porelle, imposaient ou du moins justifiaient un certain
éclat. On se plût à les rappeler à l'austérité des apé-
tres. On méconnut la différence des temps, les charités
auxquelles tant d'évêques employaient leurs revenus,
pour ne voir que le chiffre de leur fortune et de leurs
dépenses. Malheureusement le faste de plusieurs ju
fait cette hostilité.
Ce n’est pas la première fois du reste que des voix
se faisaient entendre contre le luxe ecclésiastique. On
ne manque pas de reproduire, en 1789, les sorties vé-
hémentes d'un saint Chrysostome, d'un saint Bernard ?.
On rappelle les prescriptions du concile de Trente qui
ordonnent aux évêques de se contenter de « meubles mo-
destes, d'une table et nourriture frugale, » de prendre gar-
1. Cf. Bérengier, Notice sur Mgr du Lau, 1891, p. 1013. — Tisse-
rand, Histoire de Vence.
lui dit : « Les pi
marchent tout brillants de
rreries et nous allons Is nus; vos mu-
‘lets sont richement cap: nnés, ornés de boucles, de chaïnettes,
_de sonnettes, de bandeleites ullongées, resplendissantes de cloi
d'une infinité de pierres précieuses ; el après cela, on refuse à son pro-
chain de couvrir sa nudité. Pour: vous faire taire votre propre con-
science... De jeunes hommes imberbes, qui n'ont pour tout mérite que leur
naissance, se poussent aux plus hautes dignités ecclésiastiques. Est-on
doyen, prévôt, urchidiacre.., on veut devenir évêque... Du moins alors
on demeurera tranqille….Non : d'évêque on veut devenir archevêque. »'
ADMINISTRATION TEMPORELLE
CHAPITRE HUITIÈME
Engouement d'une partie du clergé pour les affaires
publiques
Prélets hantés par le souvenir du rôle politique et diplomatique joué
r des évêques. — Les d'Estrées, les Forbin-Janson, les Polignac,
es Dubois, les Fleury, les Berni t pour les affaires publie
ques, se traduit dans une partis du clergé, durent la seconde moitié
lu XVIII siècle, par un grand enthousiasme pour les théories des
économistes. — Préoccupations profanes, en pleine Sorbonne, de Turgot,
Brienne, let! Talleyrand, Vergnisud, le fatur Girondin— Cabiers
de séminaire de Sieyès. écrits de Necker, l'assemblée des nota-
bles, les assemblées provinciales précipitent le mouvement, — Les évé.
ques inistrateurs. —
Le lecteur peut déjà pressentir que les évêques de
l'ancien régime, considérables par leurs dignités spiri-
tuelles et temporelles, par leur naissance et leurs riches-
ses, devaient paraître dans les administrations locales,
provinciales, et se mêler activement à la gestion, à la
défense de tous les intérêts du pays.
Les prélats du XVIII* siècle n'ignoraient pas le rôle
que leurs prédécesseurs avaient joué, à travers les âges,
dans le gouvernement de l'Etat, dans les négociations
les plus importantes et les plus délicates. Leur imagi-
nation était comme fascinée par la gloire acquise par
un Richelieu, un Mazarin, au service de la France. Avec
Louis XIV le pouvoir ne pouvait appartenir qu'au roi ;
mais, sous la suprème autorité du monarque, quels
heureux et hardis diplomates nous rappellent les noms
d'un cardinal d'Estrées, d’un cardinal Forbin-Janson ! i.
1. « Le Roi, dit Seint-Simon, au sujet des dépéches reçues du car-
dinal de Janson, se mit sur ses louanges, et ajouta qu'il regardait
comme un vrai malheur de ne pouvoir le faire stre. Torcy, qui
avait porté les dépêches, crut faire sa cour de dire, entre haut et
qu'il y avait personne plus propre que lui, et que dès qu'il
% boubigur d'en être estimé capable par le roi, il ne voyait pas ce
146 SITUATION SOCIALE
Hincmar, ancien archevêque de Reims!. Déjà, si nous
en croyons une anecdote peu vraisemblable, racontée
par Dupont de Nemours, lorsque Turgot se décida à quit-
ter l’état ecclésiastique, pour ne -pas porter, disait-il,
un masque toute sa vie, ses amis de Sorbonne, les abbés
de Cicé, de Brienne, de Véri, de Buisgelin, lui auraient
dit pour combattre sa résolution : « Il sera facile ‘à ta
famille de te procurer un évêché de Languedoc, de
Provence ou de Bretagne. Alors tu pourras réaliser tes
beaux rèves d'administration et, sans cesser d'être hom-
me d'Eglise, tu seras homme d'Etat à ton loisir ; tu
pourras faire toute sorte de bien à tes administrés. Jette
les yeux sur cette perspective. Vois qu'il ne tient qu'à
toi de te rendre utile à ton pays, d'acquérir une haute
réputation, peut-être même de te frayer le chemin du
ministère ?. »
Voilà donc les amis de Turgot qui lui prêchent de
garder la soutane, et viennent le tenter par l’appât d'une
grande administration temporelle, dans quelque évêché, en
pays d'Etats. Mais Turgot trouva justement le chemin
du ministère là mème où, d'après ses interlocuteurs, il
semblait devoir le fuir. Pendant que Talleyrand faisait
sa licence, Turgot, appelé au contrôle des finances
(1774), essayait de faire passer dans les faits les réfor-
mes discutées ardemment par les économistes, mais res-
tées jusqu'alors dans le domaine de la théorie. Bientôt
les assemblées provinciales, tenues en Berry, en Guyen-
ne, en 1778 et 1779, portaient vivement les esprits vers
1. Mémoires de Talleyrand.
2. Le discours de ces interlocuteurs aurait débuté ainsi: « Turgot,
nous sommes unanimes à penser que tu veux faire une action tout à
fait contraire à ton intérêt et au grand sens qui te distingue. Tu
es un cadet de Normandie et par conséquent ty es pauvre. La ma-
gistrature exige une certaine aisance, sans laquelle elle perd même
sa considération et ne peut espérer aucun avancement, Ton père
joui d'une grande renommée, parents ont du crédit. En ne #
tant point de la carrière où ils l'ont placé, tu es assuré d
d'excellentes abbayes, et d'être évêque de bonne heure. » Turgot,
meilleur juge de ses sentiments intimes que ses condisciples, ft à
ce discours supposé la seule réponse honnéte: n'ayant plus la foi,
Î n'avait qu'à quitter l'Eglise.
CHAPITRE NEUVIÈME
Les Évêques en pays d'Etats
Etats du Langaedoc. — Leur immense réputation. Leur rôle. ares
êque de Narbonne, ident. — Il est traité d'homme de-
contemporains. Grandeur de son administration. — Mol ère,
tats du guedoc. — Après la tenue de: s de la
_Etats des diocèses ou Petits Etats. — Rôle qu'y jouent, les
its dont. comblent leur diocèse dans tout le Lan-
vec Dillon aux Etats de Provence. — Mgr
lé le Turgot de son diocèse. — Les évêques
le Bigorre et de Béarn. — Mgr de Noé. Lis
copat aux Etots do Bretepne. — Consié aux Etate d'Artois, — Les élus
de Bourgogne.
C1
En l'absence des Etats généraux, ce sont les Etats du
Languedoc qui offrent au clergé la plus belle école d'ad-
ministration. Vingt-trois archevéques ou évêques y pren-
nent part. Tout a été dit sur cette grande institution si
admirée de Fénelon et célèbre dans toute l'Europe. En
1763, Adam Smith vint en France, avec son jeune élève le
duc de Buccleugh, pour étudier leur organisation. La no+
blesse y était représentée par vingt-trois barons, en nom:
bre égal à celui du clergé ; le tiers ÿ comptait des offi-
ciers des vingt-trois principales villes et des syndics des
vingt-trois diocèses. Les trois ordres formaient une assem-
blée unique, où on votait par tète. Le tiers état avait
done à lui seul la moitié des suffrages. On a pu dire
que cette constitution ressemblait beaucoup à celle de l’An-
gleterre.
Un contemporain, l'äbbé de Montesquiou, nous a laissé
un éloge pompeux, mais sincère, de «ces célèbres Etats
du Languedoc, dignes à jamais, dit-il, de nos souvenirs
et de nos regrets. Une réunion formée d'évèques, des
principaux membres de la noblesse, de tout ce que les
villes avaient de plus éclairé, venait, chaque année, étudier
LES ÉVÈQUES ET LE ROI 245
noines. Ces usages, le culte monarchique de Bossuet
qui lui a fait désirer la charge d’aumônier, expliquent
donc son serment. Néanmoins, comme nous ne vivons
pas sous Louis XIV, nous aimons mieux nous repré-
senter le grand homme dans la chaire de Notre-Dame,
préchant l’oraison funèbre de Condé, ou dans sa cathé-
drale de Meaux, qu'aux pieds d'une enfant de onze ans,
cette enfant füt-elle la duchesse de Bourgogne.
17
286 SITUATION SOCIALE HT POLITIQUE
Sans doute, il ne fallait pas nous attendre à ne
rencontrer, avant la Révolution, autour des évêques, que
ces hommes modestes, expérimentés, souvent blanchis
dans le ministire, chargés du poids de l'ad ninistration et
d’un labeur ince: sant, que nous voyons aujo1rd'hui exercer
en France les 1:nctions de vicaires généraux. Il est
facile de comprend, e que des prélats de grinde naissance
et hautement appare:tés, devaient être teités d'appeler
auprès d'eux quelques prêtres de leur rarg et de leur
race. Mais, par un excès qui sera dénoncé a nèrement en
1789, ils en vinrent souven: à ne vouloir autour d'eux que
des nobles.
Ecoutez les plaintes d'u: contemporain : « La place
de grand-vicaire, dit-il, est ir clef de l'épiscopat. Aucun
évèque aujourd'hui qui n'ait été vicaire général. Aussi
l'évêque n'a point à dispenser des faveurs plus recher-
chées, plus vivement sollicitées. Il n’a poiat encore pris
possession de son siège, et il est déja obsédé d'une
Iuule de jeunes gens de tous pays, protégés par son
bierfaiteur, son parent, son ani, par M"° la duchesse
de... In marquise de... Tous fol parade de leur nom,
de leur cuj:rité et surtont des lettres de recommanda-
tion dont ils sont porteurs ; tous briguent à l'envi la
commission de vicaire général. l'honneur de représenter
le nouveau prélat ou plutôt de représenter pour lui.
Mgr ne s'arrête point trop au mérite des protégés,
mais au poids des protecteurs, aux services qu'il peut
lui-même en attendre, et so choix est fait. Nos jeu-
nes gens secouent la poussière des classes, dont ils sont
tout couverts encore, pour te mettre à la tète d’un dio-
cèse entier: quel phénomène ou quelle présomption !.»
I ÿ a une grande part ile vérité dans ce tableau. Le
jeune clergé de haute naissance, qui aspire à un grand
avenir, commence par apprendre la théologie. Non con-
1. Tableau moral du clergé se France. V78, pe 4
384% AUMINISTRATION ÉPISCUPALE
successeur à un prélat faible pour les Jansénistes ou
acquis à leur doctrine, un prélat ouvertement prononcé
contre eux. On sait qu’à Paris le cardinal de Noailles
fut suivi d'évèques adversaires déclarés du jansénisme
jusqu’à la Révolution. Le cas, fréquent dans les accès
de fièvre janséniste, était devenu rare sur la fin de
l'ancien régime.
Il est toutefois bien peu de diocèses où les évèques
n'aient point à convertir quelques dissidents. Dans les
contrées où le‘passage d'un prélat favorable au parti
lui avait acquis des sectateurs, il fallait une grande
prudence pour les ramener, faire tomber peu à peu
les préventions opiaiâtres et panser les blessures. Par-
miles plus habiles dans l'urt de manier les esprits, on
citait le cardinal de Saulx-l'avannes qui, placé à Chälons-
sur-Marne entre deux Noailles, ses prédécesseurs, et
un Choiseul-Beaupré son successeur, tous plus ou moins
sympathiques au jansénisme, avait su faire triompher
l'orthodoxie sans soulever aucun trouble. Un curé auquel
on reprochait sa soumission répondit : « Que vouliez-
vous que je fisse, Monseigneur me la demanda avec
tant de politesse qu'il ne me fut pas possible de la refuser. »
La situation de M. de Bourdeilles à Soissons, après
Fitz-James, était plus diflicile encore. Celui-ci manœu-
vra habilement, parla au besoin des « larmes que la
mort de son prédécesseur avait fait répandre », remplaca
1. A Rodez, à M. de Tourvuvre, prélat longtemps favorable aux
Junsénistes (1716-1733), avait succédé M. léon, antijanséniste (1735-
1746); à Montpellier, à Colbert de Cr janséniste. 1696-1738, sue-
cède M. de Cl antijanseniste, 1788-19 nt Poi a
Montgaillurd, 1664-1713, a pour successeur M rillon, sé-
1713-1727 Fleuriau d'Arn es 1706-1738, va à
l tre de quelques préiée jus ou moi favurables aux
Jansénistes. M. Lu Vieux " en agil de même à
ae et Me de “Bertin à Vannes: 17 te à Bayeux, M. de Lor-
ste, 1718-1728, a pour xuccesseur M. ‘le Luÿnes,
; à Troyes, Bossuet, neveu du grand évêque
"1716-1742, a pour Poncet de la
Sehurné contre le, jans Suint_ Papoul, M
janéni
La © Lécuns M. de Verthun
Matignon et Milon s'étnient moutrés favorables aux Jansénistes.
anti
380 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
nant plus, il dut échanger, en 1761, son évêché d'Auxerre
contre celui de Lisieux.
Son successeur, Champion de Cicé, paraissait destiné à
porter avec Jui la paix sans sacrifier l'orthodoxie. Telle
avait été sa mission durant ses trois années d'épiscopat
dans le diocèse de ‘Troyes, agité avant lui par le zèle
militant de Poncet de la Rivière, adversaire déclaré des
jansénistes. On attendait de lui que, d’une main légère
et caressante, il dénouût les diflicultés à Auxerre, comme
il l'avait fait à Troyes. Il dut cependant débuter par un
coup d’audace. On avait tenu secrète la translation de
Condorcet à Lisieux, pour éviter que le chapitre, toujours
favorable aux jansénistes, ne profitât de l’interrègne pour
les favoriser. Tout à coup, Cicé arrive à Auxerre, accom-
pagné de l’archidiacre «le Sens qui avait le privilège d'ins-
taller les évèques de la province ; il se présente au cha-
pitre, et lui demande de le mettre immédiatement en
possession de la cathédrale. On lui répond qu'il n'est
point d'usage de précipiter ainsi une telle cérémonie,
qu'il y a des formalités à remplir. Cicé réplique que
toutes ses mesures sont prises, qu'il a fait prévenir les
notaires, et qu’en cas de refus, il est décidé à passer
outre. Le chapitre, comprenant l’inutilité de la résistance,
se réunit après complies, fait la lecture des bulles, recoit
le serment du prélat dans le parvis de la cathédrale et
lui en ouvre les portes à la lueur des flambeaux, au
milieu de la foule attirée par la nouvelle de cette récep-
tion insolite et tardive.
Après la fermeté, la souplesse. Cicé ne tarde pas à con-
quérir son clergé à force de modération, d’affabilité et de
grâce. Sa douceur fit plus que l’intransigeance de Condorcet.
Une fable du temps mettait en garde le clergé d'Auxerre
contre les inanières insinuantes du nouveau prélat. Elle se
terminait par ces vers :
Cecy s'adresse à vous, prêtres peu clairvoyants.
De Condorcet l'humeur atrabilaire,
388 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
Le plus sûr moyen d'éclaircir les rangs des Jan
nistes et d'éteindre peu à peu les sympathies qu'ils
pouvaient avoir dans le clergé, c'était d'élever les sé-
minaristes dens des idées opposées à leurs doctrines.
Une congrégation entre toutes se chargen de cette
mission et mérita, par son opposition séculaire à Jan-
sénius, les anathèmes de ses partisans, depuis Saint-Simon
jusqu’au dernier rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques.
En 1790, M. Asseline, dans unc lettre pastorale du 25 jan-
vier, avait dit de son prédécesseur sur le siège de
Boulogne, M. de Partz de Pressy : « Formé de bonne
heure à la pratique des vertus sacerdotales par des
hommes vénérables, qui se dévouent généreusement
à un genre de vie mortifiée et pénible à la nature, pour
être les modèles et les maitres de ceux qui sont appelés
aux fonctions du saint ministère, il a toujours conser-
vé les impressions salutaires qu'il avait reçues dans une
maison sainte, et fait fructifier au centuple la semence
précieuse qui lui avait été confiée !. » Un tel éloge de
Saint-Sulpice irrite le journal janséniste. « Chacun sait,
répond-il, si cette maison sainte a produit beaucoup
de bons évêques, depuis que le cardinal de Fleury se
fit une règle de les prendre parmi les élèves qu'elle
avait formés. » Il signifie à Asseline qu'il dément, dès
son début, les espérances qu'il avait fait concevoir, qu'il
oublie que M. de Pressy avait eu recours contre ses
prêtres à la mesure « odieuse des lettres de cachet. »
Les Sulpiciens sont cause de tout le mal, et ont le
don d’exciter à tout propos la bile de la gazette jansé-
annonçait des dispositions pacifiques. Mais à peine trois ans s'étaient écou-
Lés, que M. de Cicé fut transféré à Auxerre et remplacé par M: de, Barral. »
Le Père Jean, op. cit. p. 374, 377, trouve M. de Cicé tiède à l'égard du
jansénisme. Il nous ait difficile de l'accuser de modérantisme devant
es résultats obtenus à Auxerre et les attoques virulentes des Nouvelles
ecclésiastiques.
1. Nouvelles ecclésiastiques, 1790, p. 61-62. M. de Mecbault, évêque
d'Amiens, ayant dit que son saint prédécesseur, M. de la Motie, avait
gardé pour Saint-Sulpice « une tendre vénéralion », les Nouvelles pro-
festent. 1775, p. 61-64.
398 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
piété sur mes droits. Il n'appartient qu'à moi de pour-
voir à l’enseignement de mon diocèse, et vous avez recours
au parlement. Je vous interdis tous tant que vous êtes.
Il le leur répéta, dit la gazette, avec tout le feu dont
un homme de quatre-vingts ans est capable. » Après cet
assaut de l'évêque, les nouveaux professeurs eurent à en
soutenir un autre non moins redoutable donné par cinq
cents personnes, hommes et femmes, qui voulaient les
expulser avec violence !.
Cette hostilité témoignée çà et là aux Dominicains par
les prélats les plus déclarés contre le jansénisme, mon-
tre qu'ils étaient suspects de sympathies pour l'erreur.
Un incident provoqué, en 1779, par une thèse soutenue
en Sorbonne par un Dominicain de la rue Saint-Jacques,
nous fait connaitre l’état d'esprit de cet ordre vingt ans
avant la Révolution. « Le collège de la rue Saint-Jac-
ques, disent les Nouvelles, est le berceau et comme le
chef-lieu de l'ordre de saint Dominique. » Or, c'est dans
cette maison sainte qu'un jeune Dominicain, le Père
Pichegru (un nom prédestiné à toutes les trahisons) allait
soutenir que « la grâce est un don surnaturel que Dieu
accorde gratuitement », la « possibilité de l’état de pure
nature » et autres erreurs moliniennes. Les vieux doc-
teurs de la maison s'émeuvent de l’injure faite à l'école tho-
miste par un Dominicain, qui refuse de « reconnaître
la grâce eflicace par elle-même. » Un vénérable vieillard
de l’ordre, auquel Pichegru a apporté sa thèse, refuse de
la recevoir, disant qu'il ne voulait pas que « sa cham-
bre füt souillée par une pièce si détestable. » Et comme
le jeune délinquant se jette à ses genoux : « Ce,.n'est
pas à moi, lui dit-il solennellement, que vous devez de-
mander pardon, c'est à Dieu, à l'Eglise et à-tout l'Ordre
que vous avez outragé. » Les Dominicains de la rue
Saint-Honoré, ceux de la rue Saint-Dominique, s’émeuvent
à leur tour et écrivent au supérieur général. Au cou-
1. Nouvelles ecci
iques, 1763. p. 48.
220 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
t-elle pas donné lieu ! Les ecclésiastiques les plus saints,
les plus savants, les plus capables de servir l'Eglise,
ont été, depuis cent trente ans, ou exclus de l'entrée
aux saints ordres et aux bénéfices, ou privés même de
ceux qu'ils possédaient. On a jeté le trouble dans toutes
les communautés, dans toutes les familles ; on a fourni
aser Île
tillions de lettres de cachet arrachées
aux évêques l'arme la plus meurtrière pour ée
second vrdre. Des
à la faibles
tement la tyrannie du despotisme épiscopal. » Le publi-
ciste conclut en demandant « l’exécution fidèle de la dé-
claration de 1754, qui a enseveli dans un silenee abso-
lu tout ce qui désole depuis si longtemps l'Église de
France !. »
Ce janséniste n'était pas seul à éprouver alors le be-
soin du silence. Un évêque, nullement acquis à ces doc-
trines, M. du Tillet, évêque d'Orange, écrivait à la même
époque : « Ne pourrait-on pas espérer désormais un silen-
ce raisonnable sur les questions obscures de la grâce
ct éviter ce qui pourrait renouveler les anciennes que-
relles. Il n'est pas plus intéressant aujourd'hui de savoir
si les cinq propositions condamnées sont de Jansénius,
qu'il l'est de savoir si Ibas était véritablement l’auteur de
la lettre au persan Maris?.»
Ce. qui étonne, c'est cette persistance du formulaire
à travers le XVIII siècle jusqu’à la Révolution françai-
ke. Îlne semble pas néanmoins que ce serment, soit par-
ce qu'il n’était pas imposé partout, soit parce que les
dansénistes étaient devenus rares, ait étéun poids bien
injustice du gouvernement, attestent hau-
1. Doélances des églisiers, soutaniers ct prètres des paroisses de Paris 1788.
« L'histoire nous apprend, dit la brochure, quo cet édit (de 1665 sur
le formulaire) n'a pus été exécuté dans un grand nombre de diocèses.
— Il est demeuré sans exécution duns presque tous ses chefs et surtout
dans celui qui pourvoit à lu vucance de plein droit des bénéfices, »
« La bulle d'Alexandre VII, qui prescrit la signature du formulaire, n'a été
reeue qu'en France et dans les Pays-Bas. Elle est parfoitement ignorée
en Espagne, en Purtugal, en Allemagne. À Rome méme on n'en exige
s la signature. Il est des royaumes dont l'entréc lui a été expressément
interdite. »
3. Brochure déjà cilée et attribuée à M. du Tillel, Sentiments d'un
evéque ete. 1790, p. 12.
LES ÉVÈQUES ET LE JANSÉ E 421
lourd pour le clergé à la fin de l'ancien régime. Si cette
exigeance avait paru une tyrannie insupportable à une
partie de l'Eglise de France, les cahiers de 1789, qui
dénoncent tous les abus, n'auraient pas manqué de faire
entendre ici leurs revendications. Or, à peine trouvons-
nous çà ct
quelques rares mentions du formulaire, ct
encore seulement dans les cahiers! du tiers état où l'on
sent qu'un avocat plume.
en 1789 que
s, cette doctrine
nombreux hommes de loi
nséniste tenait
Rien ne
cette quest
side au fond du
secuper les électeu
ré : s
envoient aux Etats généraux, et trou-
vera aussi de l'écho dans une petite partie du clergé
nférieur. Laissez la Constituante, une fois sortie des dis-
cussions orageuses qni marquent son début et du vote
de ses grandes lois d'Etat, aborder li constitution c
vile du clergé, l’inspiration janséniste va présider à l'or-
ganisation de la nouvelle Eglise. Camus triomphera de
Louis XIV: le comité ecclésiastique vengera les cendres
jansénistes qui ont tant
nisation de la primitive
e. le ramëneront en effet au martyre.
que les électior
de Port-Royal, et les législateu
: & l'or.
é de rendre au clergé l'orga
1: 4, Pour rendre libre l'entrée dans le ministère ecclésiastique et dans
les Universités, toute adhésion à des formules introdui puis l'or-
donnance d'Orléans sera supprim Tiers état de Paris intra muros.
Que le formulaire d'Alexandre VII soit abrogé, comme rendant sus-
le ln foi des prètres qui répugnent d'attester un fait douteux sous
religion du serment, comme propre à éloigner de l'état ecelésia
1 sujets qui pourraient s'y rendre utiles, enfin comme contraire
à la loi du silence de 1754, et à l'arrêt du conseil de 1784, qui ln
renonvelle avec énergie. » Tiers état d'Auxerre.
LES ÉVÈQUES ET L'INSTRUCTION PUBLIQUE al
sénéchanssée souffrait de la prépondérance de l'archevêque,
Montazet, dans le bureau des collèges. L'habile prélat, de
Paris où il résidait dans son abbaye de Saint-Victor, menait
tout à son gré, sans paraître duns sa ville épiscopale. Le
eonsula
le laissait à peu près maitre de composer son bu-
reau à sa dévotion!. » La prépondérance des évèques, qui
continuait ainsi à s'exercer malgré le peu de voix dont ils
pouvaient disposer personnellement dans le bureau, avait
pour motifs les bienfaits que l'enseignement secondaire leur
devait dans le passé et continuait à en recevoir dans le
présent.
L'évêque de Marseille pouvait invoquer le souvenir de Bel-
sunce, fondateur dans cette ville d'un collège portant son
nom et qui, en 1738, comptait six cents élèves ?. L'évèque
de Pamiers, M. de Verthamon, en prenant sous sa protec-
tion puissante le collège de sa cité épiscopale, en lui assu-
rant une dotation permanente, en lui élevant à ses frais une
e église et une riche bibliothèque, en donnant, en un
vie et des élèves
abun-
à cet établissement naguèr
et où on accourut des contrées voisines sous l'impul-
sion de ce prélat, avait légué à ses successeurs le droit de
parler haut dans les questions d'enseignement. En 1789.
les trois ordres, frappés de la décadence de leur collège de
Pamiers depuis l'expulsion des Jésuites, s'adressent à l’évè-
que pour lui demander de traiter avec une congrégation *.
L'évèque de Meaux pouvait s'autoriser d'un de ses prédéces-
seurs, le cardinal de Bissy, qui avait couvert son diocèse
Beuuvais avait, en 1789. de 250 à 300 élèves. — Les renseignements que nous
doinonx sur le chiffre des élèves et des revenus des collèges en 1789. sont
empruntés aux histoires locales et à l'Enguéte scolaire de 1791-1792 et de
l'an IX. dont M. Allain a donné un long résumé, Revue des questions histori-
ques. juillet, 1891 ; et à son Œuvre scolaire de la Revolution, 4891, in-8*, p.
%.
2. Cf. A. Bonnel. Histoire de l'enseignement à Lyon avant la Révolution.
in-8®. À. Clerc, Les collèges de la Trinité et de Noîre-Dame du Bun-Secours,
Bérengier, Héstoire de Mgr de Belsunce, à. WE. p. 118-496. En 1733, Bel-
contin aux Minimes le collège de la Ciotat.
4, Labondès. Annales de Pamiers, À. IL p. 315-319, 493. Voyez ibid. p.
321 el suivantes, le zèle déployé par Verthamon en faveur dex petites écoles,
456 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
si on n'a pas fait fausse route en établissant la quasi-gratuité
de l’enseignement secondaire. Les évèques laissaient dire et
continuaient à soutenir, à faire prospérer, à multiplier au
besoin les collèges, dévouement d'autant plus remarquable
qu'ils avaient en même temps à entretenir leurs petits et
grands séminaires. Un écrivain de 1789 ! porte à 165 le nom-
bre des séminaires répandus dans 9 diocèses. Les évèques,
par ces établissements de tout genre, mettaient à la portée
de toutes les clusses la culture intellectuelle qui alluma par-
fois la flamme du génie parmi les enfants du peuple L'élite
de la nation passa d'âge en âge dans «ces établissements,
dont les programmes, tout en maintenant à la base l'éduca-
tion classique, s'élargissaient avec les besoins des temps. Il
faut bien convenir que, durant de longs siècles avant la Ré
volution, 1
que figure dans le monde.
France, formée par de tels maîtres. a fait quel.
Lo Pour ce qu #. je remarque qu'il en existe 16
ux dans 9% » Ce relevé est pris de ln France reclcsiantique
Question très importante: la suppression de la dime et du casuel
elle avantageure à la nation 2 1789, p. 3. — À Cantres, M. de la Ruyé-
a 72,000 ivrex pour achever le séminaire commencé par M. de
re
Burral.
470 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
Son séjour à Orange est une succession ininterrompue d'œu-
vres de charité. Une année, le feu prit au gerbier et la ré-
colte était perdue. Il court sur le lieu du sinistre et, voyant
de pauvres gens désolés, il leur dit : « Mes enfants, conso-
lez-vous, la perte est pour moi. » Séance tenante, il nom-
me une commission, fait estimer le dommage et chacun est
intégralement remboursé. On pourrait citer une foule de
traits de ce genre. À défaut de documents écrits, dit son his-
torien, le cœur de ses diocésains s’est chargé d'en transmet-
tre le souvenir !.
M. de Rosset de Fleury, évèque de Chartres, pendant
qu'on travaillait au grand chemin de Chartres à Tours, en-
voyait journellement des voitures chargées de pain, pour
être distribué aux pauvres convoyeurs. « Le cœur de ce
digne prélat, raconte son historien, fut un asile constam-
ment ouvert aux malheureux. Point de contrée, point de
ham
du diocèse qui n'ait éprouvé les secours de sa main
libérale. Lorsqu'il fut mis en possession de l’abbaye de
Saint-Père réunie à son évèché, il disait aux curés de la
ville : Désormais je donnerai aux pauvres le double de ce
que je leur donnais, parce que je vais devenir plus riche. »
Il mourut subitement au moment où il se proposait de re-
construire en entier l'hôpital ?. Tel M. de Fleury avait été
à Chartres, tel son frère Henri-Bernardin apparut sur les
sièges de Tours et de Cambrai. Sa vie, dans ces deux diocè-
ses, fut une série de bienfaits prodigués aux hospices, aux
établissements de bienfaisance et à toutes les formes de la
misère.
Le mème hommage est rendu à un contemporain de Rosset
de Fleury, à Amédée de Broglie, évèque d'Angoulème. Sim-
4. Granget, Histoire du divcése d'
2. Chevard, Histoire de Chartres, An°X, L. II, p.
lait aussi reconstruire Le collège rt donner des fontaines publiques à la vi
qui en avait grand besoi prédécesseur de M. de Fleury à Chartres,
M , était montré également charituble. « Accoutumé, dit le
(LIL, p. 581), à regard auvres comme ses enfants,
les visiter ous les ans dans la ville accompagné des curés des paroi
Il fut admirable dans In disette de 1739. On le vit monter à cheval, à peine
rentré de Paris, et courir aux malheureux. « Mourons du moins pour eux,
s'ils ne peuvent vivre pour nous, »
554. M. de Fleury vou
LES ÉVÈQUES ET LA CHARITÉ 475
sollicitude s’étendait sur tout le diocèse, et il n'était pas un
progrès pouvant améliorer la condition matérielle ou mora-
le de leurs ouailles, qu'ils ne fussent prêts à provoquer, à
appuyer de leur crédit et de leur bourse. +
On ignore généralement que c'est à eux que l'on doit
sous l’ancien régime le fonctionnement de nos assurances
contre l'incendie, sous forme de contribution à une quête
annuelle. Dans l’est, dans le nord, les maisons couvertes de
chaume étaient fréquemment la proie des flammes. Les
victimes de ces désastres faisaient des quêtes sans fin dans
les diocèses. Pour parer à ces abus, les prélats établirent
un bureau de secours pour les incendiés.
Un mandement de M. de La Luzerne, évèque de Langres,
daté de 1771, explique parfaitement le fonctionnement de
cette institution. Les curés ont ordre de choisir dans leur
paroisse une ou plusieurs personnes qui auront mission de
faire la quête pour les incendiés deux ou trois fois par an.
Ils sont exhortés à les accompagner chez leurs paroïssiens.
Le curé inscrit le produit de la quête sur un registre dont
l'évêque détermine avec soin la forme. Tous les curés ver-
sent à leur doyen les sommes recues ; les doyens, à leur
tour, remettent cet argent au trésorier général qui est un
chanoine de la cathédrale. Quelques paroisses n'ayant pas
contribué à cette quête générale, il leur est signifié qu'elles
n'auront pas droit aux secours si elles ne prennent point
part aux charges. Les curés qui ont ainsi réuni les fonds,
ont mission de les répartir. En cas d'incendie, ils appel-
lent un ou deux experts pour connaître le dommage. Ils
leur adjoignent « deux ou trois des principaux habitants et
des plus honnètes gens, pour voir et estimer la perte du
mobilier, bestiaux, grains, denrées, etc. Tous signeront
le certificat !. »
Cette forme d'assurance ne valait-elle point la nôtre?
Elle avait l'avantage d’enrôler tous les habitants d'un dio-
cèse, alors qu'aujourd'hui encore c’est le petit nombre qui
1. Œuvres complètes du cardinal de La Luzerne. édit. Migne, t VI, p,
743-748.
+9
LES ENVÈQUES ET 2a CHARITÉ
rité siegeant à l'evèche. et compose de l'evèque, de l'intea-
dant de la province. d'un chanoine de la cathédrale. d'un
délégue des eures de la ville et d'autres notables. I aura
pour mission de dirirer les bureaux particuliers qui. etabiis
dans chaque pamisse. secoarent les pauvres à demicile par
des duns en nature et s'efforcent surtout. ea procurant du
travail aux ouvriers. de diminuer le nombre les mendiants.
Nous voyons se multiplier les fundations à Nevers et dans
la plupart des diocèses de France. Depuis 1313.
tionne à Auxerre un établissement du mème genre euunu
sous le nom d'aum
e generule. Les bureaux de charite.
d'ac-
tout en poursuivant le méme but. varient leurs moyens
tion suivant les pays. Celui du Mans. fonde en 184. par
Mgr de Gonssans. achète des quantites de ble. le doune aux
idigents, le livre a très bas prix aux culti n detres-
sauve par un prèt genereux. À Embrun. un grenier
sle nom de mont de piete. par
se qu’
public, organise. en 1773,5
Mgrde Leyssin qui s'est faitle principal pourvoveur.
gages aux pauvres le ble necessaire à leurs besoins. Plusieurs
copa-
paroisses du diocèse suivent l'exemple de la ville ep
le. Le mont de pieté etabli à Reims par Mur de Tallevrand-
Périgord previent la ruine de plus de huit cents
Le bureau de charité organise à Soissons par Mgr de Bour-
deilles, a un vaste programme et aflirme la volonte « d'inter-
dire pour toujours la mendicite!.» On comprend admira-
milles.
1. Le bureau de charité de Soissons. 7 mai exposait ainsi son pro-
gramme : « Secourir les vrais pauvres. fuire subsister les vieillards et les
infirmes dans une bonnète aisance selon leur état. en leur fournissant le
logement, le vétement et la nourriture: pourvoir aux besoins des malades
que des raisons solides ne permeltent pas d'admettre dans les hapitaux :
essuyer les larmes des veuves desulées en leur procurant les m
nourrir leurs enfants et les mettre en état de gagner leur vie : detr sure
tout l'oisiveté et la paresse en accoutumant de bonne heure les enfants au
en les mettant
les ce
quent pur leur acti
onteux. suus le voile du
leur bonne condi
secret, les secours qu
sévéritéindispensable: étendre ses charités jusque sur les prisonniers et les vora-
geurs indigents.» Cf. Pècheur. Annales du diocése de Soissons.t. VII, p. 451-452.
LES ÉVÈQUES ET LA CHARITÉ 483
Dulau établit à Arles un cours de ce genre en 1784, Mgr de
Champorein à Toul, Mgr de Fontanges à Nancy. Ce dernier
motive fortemeni la nécessité pour l'Église de s'occuper des
sages-femmes : « Leur impéritie dans l'art des accouche-
ments enlève tous les ans, dit-il, un grand nombre d'enfants
a religion et à l'Etat, et souvent les mères elles-mêmes
deviennent les victimes. Le seul moyen de diminuer un si
grand mal est de répandre dans les campagnes des lumi:
res sur l'art des accouchements ct de faciliter des instruc-
tions aux femmes qui se destinent à une profession si pré-
cieuse aux yeux de la religion et de l'humanité. » De concert
avec l’intendant, M. de Fontanges fonda, en 1786, un cours
d'accouchement à Nancv. Quinze femmes choisies
torité religieuse et vi uté
lecons'des chirurgiens, qui leur délivraient un certificat leur
permettant d'être agréées comme sages-femmes par les com-
munautés !.
r l'au-
nt en commun virent les
ereice de bat
Le lecteur a pu voir par ces pages que le
actére
charité prend vers la fin de l'ancien régime un ea
philanthropique et des formes humanitaires. Nous voyons
naître et grandir la tendance de secourir les malheureux
moins par amour de Dieu que par amour de l'homme. Ces
bureaux de charité qui ï
se sul anciennes
confré-
ries de charité du XVI siècle, indiquent un affaiblissement
de la foi. Le mot de hienfuisance, que le bon abbé de Saint-
Pierre a mis en cireulati . et tous Les échos
du siècle répètent à l'envi le nom de cette vertu laïque *.
Nous assistons à une immense explosion de
ensibilité sociale.
chirurgien Icart. En 1785, l'assiette du diocèse de Luvaur vote 5X livres pour
entretenir six élèves au cours d'accouchement fait à Castres, Rossignol, 4s-
semblées du diocèse de Lavaur, p. 38.— Bachaumont ‘Memoires, 14 décembre
1784) dit des,cours de Castres : «Le nombre des élèves distinguées entre les
sages-femmes a èté tel qu'il a fallu partager presque tous les prix. M. l'
chevèque de Toulouse, frappé de cet exemple, a appelé cette année pour ins-
truire les sages-femmes un chirurgien professeur de l'école de Castres. v
1. Guillaume, V, 59, 60.
2. « Certain (l'abbé de St-Pierre, vient de créer un mot qui manque à Vau-
ges Le mot est bienfaisunce, il me plait. » Voltui 7. ut bien-
ance ne re trouve dans le dictionnaire de l'Académie qu'à partir de l'é-
dition de 1762.
LES ÉVÊÈQUES ET LA CHARITÉ 497
Assuré de leurs dispositions. il reprend la parole, muis ce
n'est que pour ajouter ces mots : Si les fonds vous manquent,
je m'engage pour 100 WW francs. Cetrait de générosité achè-
ve d'exalter les esprits et de remuer tous Les cœurs. La nou-
velle se répand en un moment et le calme se retablit.
M. de Buisgelin voulut faire davantage et il ménagea à
la religion un véritable triomphe. Dès le lendemain, il con-
voqua les curés de la ville à l'archevèché et il leur dit :
« J'ai, autant que la prévoyance humaine le permet, assuré
la quantité de blé nécessaire pour les besoins du mo-
ment; mais il serait urgent de rendre aux grenicrs pu-
blics les gr vous
parler la religion: allez remplir cette noble mission. »
Ils partent, et des prètres. par la seule force de
persuasion et de la foi. réparent en quelques heures le dé-
sordre que la force publique a été impuissante à
Le peuple étonné, attendri. reconnaît sa faute et i
en triomphe aux greniers publics ces mèmes blés qu'il pil-
s qu'on a enlevés, et c'est
conjurer.
rapporte
lait naguère au milieu des cris de fureur. L’archevèque ve-
nait à ce moment de présider une cérémonie religieuse. 11
traverse les flots de cette foule tout
nte ; ilne reconnait pas les mêmes hommes : le peu-
voiture et « le reconduit
clamations de
l'heure si me-
du respect et de l'amour. »
Les habitants d'Aix accourent à l'archevéché et demandent
chevèque de célébrer ce retour à la p:
solennel de religion. Il s'empresse de répondre à ce désir :
il annonce qu'il se rendra à la cathédrale pour y rendre
grâces à Dieu et il invite tous les corps de la ville à s'y
tro iver. Quelques heures lui suflisent pour préparer son d
cours. « On conçoit facilement, dit M. de Bausset, que M.
de Boisgelin n'avait pas besoin du talent de la pa
avait fait un si long usage pour s'élever à toute la hauteur
ple ému environne s: son palu
avec le:
à jo
à
par un acte
role dont il
de son sujet. Il est des occasions où les hommes les moins
éloquents se sentent inspirés par les circonstances ; t il
n'en est pas moins vr dessus
de lui-même. Lorsque du haut de la ch:
i qu'en ce moment il parut à
e pastorale il dé-
509 ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
vient de recevoir !. Chez lui, l'habitude, l'instinct de la
charité sont plus forts que le cri de la faim et le soucidesa
propre misère. els furent ces nobles prélats en qui le cœur du
gentilhomme venait imprimer un nouvel élan et je ne suis
quoi de chevaleresque à la charité de l’évêque.
1. Simon Brugal, p. 46.
CHAPITRE DIXIÈME
Les évêques nommés jeunes. — Longs règnes épiscopaux,
Changements de siège.
es de ce promolions
translations as!
petits si
d'un
es trou-
Eé
t-Vincent
de Laon dit aux chanoines en leur présentant le nouvel évèque : « Je vous
le donne vivant, vous me le rendrex mort. » — Plaintes, au XVII: siècle et
en 1789,sur les changements trop fréquents. —« Sièges de passage » en Bre-
tagne. en Provence. — Nombreux évèques fidèle à leur premier troupeau.
—" Belaunce. — Acclamations des peuples pour les cvéques qui refusent de
les quitter.
Les évêques d'ancien régime pouvaient d'autant m
marquer leur empreinte dans l'administration d'un dico
former et accomplir de longs desseins, que d'ordi
étaient promus jeunes à l'épiscopat. Les vieux âges fournis-
saient desexemples de ces élévations précoces. Saint Remi,
appelé à vingt-deux ans à l'évêché de Reims, fut soixante-
quatorze ans évêque. C'est probablement le plus long
épiscopat qu’ait enregistré l'histoire. Innocent IIL fut pape à
trente-cinq ans. Nous ne parlons pas des évèques enfants du
seizième et des premières années du dix-septième siècle.Ces
nominations, contraires aux lois canoniques et aux intérêts
de l'Eglise, n'avaient d’autre origine que la cupidité des fa-
milles. Richelieu réussit à se faire promouvoir à l'évêché
de Lucon à l’âge de vingt-un ans ; il est vrai que, pour ob-
tenir l’assentiment du pape, il lui présenta l'acte de baptè-
me de son frère. À partir du second tiers du XVII* siècle
jusqu'à la Révolution, on s’en tient généralement aux pres-
criptions du Concordat et de l'ordonnance de Blois, qui exi-
38
ISCOPATS 503
LURÉE DE:
Motte n'avait été appelé qu'a einquante ans à l'évé-
ché d'Amiens.
étonnait : « C’est que, lu
aute à fa
mme le jeune duc de Bourgogne s'en
l'évèque, quand le roi, votie
grand-père, à une ait le plus tard poss
ble. » Le saint prélat qui, on le voit, avait de l'esprit, eut
ans, fournissant ainsi
e, il
celui de vivre jusqu'à quatre-vingt-
quarante années d'épiscopat malgré sa promotion tardive.
IL pouvait ÿ avoir quelque danger! à choisir de jeunes
évèques. L'âge apporte avec lui l'expérience et des conseils
de prudence, de modér:
nement des choses humaines ct divines. D'un autre côté, il
convient que les vertus
briller sur un trône pontifie
tion, d'indulgence dans le gouver-
acerdotales, qui doivent surtout
l. aient été longtemps éprou-
vées par une vie sans reproche. Mais, lout en tenant compte
de cette observation, de quel intérêt n'est-il point pour un
diocèse d'avoi É
ge n'aient point brisé le ressort de la volonté ni l'énergie
à sa tête un homme en quiles fatigues de l'â-
de l'action. Les longues entreprises et les vastes pensées
La Faure,
La Hochefoucuuld (ivèque de Beauvain), Grossoles de Flumar
lévêque de Nancy} — à 38 ans, La» . Bonneval, Gulard :
Durfort. Castellane de Luvaur), Beaupoil Saint
suet avait été à l'évéché de Contlom à 42 ans, À
de Cambrai à quarante-quutre. Haslay de Champvallon, fut
p. 406-407). l'abbé d
séminaire. Le due de Beuu enla au roi que, encore qu'il parût
que son frère eût de la piété et de l'application aux choses de son état, il
était encore trop jeune pour être aussi assuré de lui qu'il convenait de l'être
pour le faire évêque. Il n'y eut rien qu'il n'employat pour faire changer le
roi là-dersus. Le roi fut fuflexible, loua la délicatesse de M. de Benuvilliers,
s'appuya sur tout le bien qui lui était revenu de son frère. ajouta que Beau-
vais ne vaquait pos toujours et à point, et qu'il voulait bien lui dire que,
s'il était encore d' e dans les anciens Lemps, que des fils de Fi
ce fussent évêqi rien de mieux à douner à son second fils que
Beau L'abbé de Sai an parut en parfait séminariste. Jamaix
rien de si gauche, de ai plut, de si biat. Je proposai uu due de Beauvillierx
de lui donner un maitre à dunser, pour lui apprendre nu moins à faire lu
révérence et à entrer dans une chambre. Il añlicha la régularité ln plus exnc-
te. et il remit Saint-Germer près Beauvais. ln seule abbaye qu'il cût, pour
n'être pas en pluralité de bénéfices. On la donna à l'abbé Hegon. depuis
évêque de Toul. proche parent de Uolbert, qui fut choisi pour être le con-
ducieur du jeune prélat, sous le nom de gran re. M. de Beauvilliers
ni le roi ne vécurent pas assez pour voir combien il y avait eu de
et de raison dans les craintes et les refus du due de Benuvilliers de
frère évèque si promplement, que ses désordres éclatants et persévéru
firent enfin renfermer dans ua monastère pour le reste de sca jours, presque
gardé à vue, ct forcément démis de son évéché pour éviter la dégradation
et la déposition juridique. »
DURÉE DES ÉPISCOPATS 507
chevèque de Vienne, ne sont point passés par un autre siège.
Angélique de Talleÿrand à été nommé coadjuteur de Reims.
La Rochefoucauld, archevèque de Rouen; Rohan, archevèque
i,avaient été appelés directement, l'un à l'archevè-
; l'autre à celui de Bordeaux. Mais,en général, on
n'était promu aux archevèchés importants que par une série
detranslations, tantôt lentes, tantôt rapides. M. de Fontanges,
évèque de Naney en 1783, archevèque de Bourges en 1787,
est déjà archevèque de Toulouse en 1788. L’un des prélats
du XVII siècle le plus remarquable par ses pérégrinations,
fut M. de la Roche-Aÿmon, sacré évêque de Sarept en 1725,
évèque de Tarbes en 1739, archevêque de Toulouse en 1740,
de Narbonne en 1752, enfin de Reims en 1763 !.
On le. voit, l'antique discipline qui attachait pour tou-
jours un évêque à son siège, comme un époux à son épouse,
avait éprouvé de fortes brèches. Nous voyons encore à Laon,
au XV° siècle, l'abbé de Saint-Vincent, chez lequel le nouvel
évèque avait coutume de loger avant de prendre possession
de son siège, présenter le pontife aux chanoines en ces ter-
mes : « Je vous le donne vivant, vous me le rendrez mort. »
Mais ce n’était déjà plus qu'une formule trop souvent dé-
mentie par l'évènement. Jean-Juvénal des Ursins, ainsi an-
noncé aux vénérables chanoines de Laon, ne devait pas res-
ter à Laon ni être enseveli à Saint-Vincent; il mourut arche-
vèque de Reims.
Au XVIF siècle, l’austère évèque de Grenoble, M. Le Camus
se plaint de ces changements répétés. « Je ne m'étonne pas,
écrivait-il en 1673, que M. le cardinal de Bonzi ait pris l’ar-
chevèché de Narbonne : cardinalis habet os apertum ad om-
nia ; mais je suis épouvanté comment les évêques, qui ont
dessein de se sauver, peuvent être seulement tentés de ces
translations... Ceux que l'on propose pour Toulonse sont
tous trois très grands prélats et en grande estime, mais ils
1. M. Ize de Saléon fut s:
de Digne, d'Agen, de Rode:
snivement administrateur de Senez, évêque
enfin archevêque de Vienne.
CONCLUSION sit
de remplacer le malheureux Bonteville, M. du Tillet dunna
un consentement qui lui fut demandé de toutes parts, puis
Orange. A cette nouvelle
minée, toute la population court à,
le retira et rentra
a ville est illu-
rencontre de son p:
table dé-
lire. « C'est trop. mes enfants, c'est trop ». repétait le bon
évêque. Ces exemples, ces nombreux prélats que nous avons
vus s'attacher aux diocèses les plus modestes
teur, détèle ses chevaux et s'abandonne à un vé
malgré la
leur offraient
d'en sortir, nous prouvent quel esprit de désintéressement,
cilité que la protection.le crédit de leurs amis
quelle foi animaient de tels évêques.
Le lecteur connait maintenant les conditions et peut
embrasser d'un coup d'œil l’étendue de l'administra-
tion épiscopale sous l'ancien régime. À l'action sociale
et politique que nous avons fait connaitre, les prélats de la
vieille France joignaient une magistrature religieuse ct mo-
rale plus large, plus puissante que de nos jours, ct dont
l'heurense influence se traduisit par des bienfaits
Jusqu'à la Révolution, les évèques nous app:
séculaires.
issent véri-
tablement pasteurs des peuples, au sens patriareal du mot.
Comme ils sont les chefs d'un clergé qui avait lumières,
richesses, puissance, lorsque les autres classes de la nation
les cherchaient encore, ils ont gardé de la longue tutelle
par l'Eglise, la sollicitude. le patronage de tous les
grands intérêts du pays. La F
travers les âges, de se décharger sur eux du soin de l'ins-
truction publique
toutes ses formes.
exercé
ance a trouvé commode, à
tous ses degrés, de la bienfaisance sous
tes, ses écoles, ses collèges. ses
ducation intellectuelle, lui
fournirent les movens de faire figure dans le monde,
que la charité, symbolisée par cet admirable prêtre qui
s’appela Vincent de Paul, enfantait des prodiges pour soula-
ger toutes les misères. Lei, les prélais que nous avons vus
universités
en prodiguant l
ndis
marcher à la tête du progrès dans les assemblées provineia-
Lin
CONCLUSION 513
nait à des millions d’êtres humains la pensée, l'occasion et
un admirable moyen de régénération morale. Malgré la
malheureuse diversion du jansénisme, malgré les brèches
faites par les philosophes dans les antiques croyances, on
peut dire que l'influence religieuse de l’épiscopat, de l'E-
glise, avait continué à s'exercer dans la multitude. La nation
française, fière de la née lumineuse que les siècles glo-
rieux de ses annales avaient marquée dans l'histoire des
peuples, arrivait à la Révolution encore pleine de sève, pré-
servée de la décomposition du vice par les vertus que la reli-
gion fait éclore, avec une population nombreuse et sans cesse
accrue par la fécondité d’unions que la crainte de Dieu em-
pèchait alors d’être stériles, avec des élans, des ardeurs, où
les qualités de la race s’alliaient heureusement aux inspira-
tions de la foi. Un courant ennemi fera dévier le mouvement
de 1789 et précipiteraune crise terrible ; mais telles sont les
réserves de courage, d'honneur, de dévouement, d'activité,
d'intelligence, accumulées dans notre pays par plusieurs
siècles de christianisme et de vie nationale, que la France
jouera longtemps encore le premier rôle sur la scène du
monde.
TABLE DES MATIÈRES 517
sont données aux plus riches préluts,
énorine d'une telle dotation. — Mais beaucoup d'é ont grevés
de pen: — Les revenus des titulaires sont diminués d'au-
tant. — Malgré cotle opalence, le goût des constructions. le luxe
be plusieurs prélats duns les dettes. — Faste souverain des Ro-
un à Saverne. — Dettes des Rohan, des Ch: on. — Cu-
Bouillon. Bernis. — Les affaires de Bossuet moins rangérs
lles de Fénelun. — Plaintes contre ln pompe des prélats. —Ells
| et beuncoup d'évèques gardaient des goûts
sil nuls milieu de cette représentati — Néanmoil invectives
umeres contre ce luxe, en 178. — Mariuge, au chükau é copul d'A-
niey. d'une Sabran, Madame de Custino . 4 : « + : . 106
Administration temporelle.
Cnaurrne NIIL Engouement d'une partie du clergé pour les
affaires publiques.
Prélats hantés pur Je souvenir du rôle politique ct diplomatique
juuépur des évéques. — Les d'Estrécs, Les Forbin Junsen, les Polignue
les Dubois. les Fleury, les Bernis. — Le goût pour les affaires pu
ques se traduit duns une partie du clergé, durant la weconde moi
du XVIIIe siècle, par un grand enthousiasme pour les thévrics_ des
- —Prénccupations profanes, en pleine Sorbonne, de Tur-
K Morellet, Tulleyrand, Vergniaud, lo futur girondin: —
Cahicrs de séminaire de Les écrits de Necker, l'assemblée
des notables, Les awremblées provinciales rrécipitent le mouvement. —
Les évèques administrateurs . . . . ë 142
Cuaritue IX. Les évéques en pays d'États.
Etats du Languedoe, — Leur immense réputation. Leur rôle, — Dil-
ia archevèque de Narbonne. président. — IL est traité d'homme de
par ses contemporains, — Grandeur de son “adm
Soi Fléchier aux Etats du Languedor, — Après la tenue ‘des
Etats de la province, Etuts des diocèses ou Petits Etats ôle qu'y
. — Bienfaits dont ils comblent leur diocèse dunx
Boisgelin rivalise avee Dillon aux Etats de Pro-
tTropez appelé le Turgot de sun diverse. —
ues aux Éluts de Foix, de Bigorre et de Burn. — Mgr de
oput aux Eluts de Bretagne, — Cunzié uux Eluts d'Artoi
ïs de Bourgogne .
jouent les &
Cuarrrne X. Les évéques aux assemblées provinciales.
Etablissement des assemblées provinciales. —Evèques présidents. —
rilé des évêques passe duns ces assemblé $
dent férement les drvits contre les intendants. —
Fureur d'udministrer. — Le rouel de Massillon.
appelés à ces réunions. —Sieyés, Talleyrand.Montesquiou,l'obbé
futur ministre de la restauration, l'abbé de Clairvaux.—
Une grande école d'administration pour le clergé. —
à la Constituante rompu aux affaires. — Cumpétence de
flleyrand et de Maury. — Mge de Barral, érêque de Castres, type
de ces prélats ad-ninisfrateurs . , 4 4 . 4 + + « 1
TABLE DES NATIÈ?
519
ezs des princes et des princesses
Outre les aumaniers, il y a les conf
des princess sont des aflires
Jesnites jasqu'a lent suppression
Alors. jusqu'a la Rrsolatinn. lex confesseurs sont des roluriers pris
duns le el — Pridicateur du n Maury. — Compet
sur eee charges du palais, - Danger du sej
pour la vertu et ke €. Bo
Maintenen. - Met d'un Oraturie:
pressait à la cour.— « Les mages y perdirent leur étoile, n
d'un évique de cor par Fenelon. — On selive. en 1789,
vur. — Bossuel à la cour. — Il prête serment à
urgogne. enfant de
tout
eurs du
érigés en
qui se
“Portrait
Cuaritre NV. Compétitions politiques.
Eu fuce de la
our se dresse une puissance nouvelle, la société.
Tout le monde. les femmes même parlent politique. — Les salons et
le choit des ministres. — Loménie de Brienne. type des prelats am-
bitieux. — Comment il se fail une réputation d'homme d'État — Fem-
mes qui le vantent. — L'opinion l'impose comme un administrateur
lors ligne. — Ses appuis auprés de la reine. — Il est déchire par les
pamphlet «1 terrain glissant que celui de la cour! — Prélats
ui avaient alors l'étuffe d'un ministre. — Leur rivalité — Bri
l'emporte sur lous el arrive au pouvoir, — Ses adversuires à
semblée du ciergé de 1788. — Rüle des évêques, en parti
Dillon. à l'assemblée des notables. — Présidents des assemblées
et perte de leur influence sur leur ordre. — Brillante passe
— La Révolution va engloutir toute eétte
tous res beunx colloques, toutes ces coupétitions de cour
LIVRE DEUXIÈME
ADMINISTRATION ÉPISCOPALE
+Cnapirre Le. La résidence.
L'abrentéisme des évêques. — Mot de Mne de Coulunges à Le Tel-
lier.archevèque de Reims :« Vous vous y ennuierez comme un chien. +
— Paris est une glue.— elon dit que « cette ville ext devenue tout
» — De lout temps le clergé attiré vers les grands c:
tres. — Racine chansonne les prélats non résidents. — Ce qu'e
le concile de Trente. — Remontrances que leur ndresse Camus, évé
que de Belley. — Richelieu à Luron. — La résidence est mieux obacr
vée au XVIIe siècle. — Bossuet, Fénelon, Mi lon. — Quels prélats
manquent à lu résidence au XVIIe siècle. — Prétextes
Retard à prendre possession de son siège.—Cerlains prélats ne virent
jamais leur divcése. — Plaintes sur la non résidence en 1789.— Le:
cubiers des trois ordres. — Un incident à Auxerre, — Ne pas exagé-
rer. — D'après une note de police, le quart des évêques présents à
Paris en 1,6%, — Un arrêt du parlement, en 1764, un ordre du minis-
tre, en 1784. les renvoient dans leur diocèse, — Tous les prétextes
de’nou résidence vivement refutés par Lefranc de Pompign
Beaucoup de prélats résidents à la veille de la Révolution.
522 TABLE DES MATIÈRES
chéance
ive par le principe de ln b
lutte, les
us ont été les grands ur
é originelle
palement nt-
x qu Les
avaient refusé de souscrire aux Acte l'axsenil
du diveëse à le mort de M. de B à Curcas-
ontuzet à Lyon
Sun histoire. — Pus un seul évêque jans
# trois ordres sont prexque muels «ur
isme est au fond di crur des légist
vile du clergé.
niste en 17
cette 4
qui vont
aire la constitulion
Cuarrrne VI. Les évéques et le gallicanisme.
Les luttes du jan
èques vers Rome ot afer-
mirent leur attuche:
ege. — Gependunt ils n'étaient pas
e gallicune. — Alors grande liber-
On fait bonne garde autour
Les libertés gullicunes, — Fier langage tenu au pape par
— Lex eurés sont plux gallicanx que les évéques. — Prérogati
iquent pour eux leurs flatteurs. -: Ils sont
— Vent presbytérianisme. —
4 sont peu fnvoral
randes nowbreuses pour la suppression du Cou
Dans les euhi
Plus d'Anna
cor nt des élections. — Les erreurs de la cons-
que etuutres, sont dans l'air et
dans plu curés reste dans
les bons urs acte
“qui
civile du
crise ouverte pur pulsion des
nt collèges. -— Edit de 1
pe pour leurs collé
r haut. — Comment ils les sauvent de lu raine en
uusean personnel aliers où congrégu-
villes. — Alu des parlements uu
— € des élèves
— "A combi budget per-
e ge collèges. — Janqu' la évolue
Elise n été l'éduratriee de lu nation. + . 447
Cuarrrne IN. Les évéques et la charité
Le budget de lu cha
ui” de l'instruction pubiiq
ue, plus encore
— lis ne peuvent s'empêcher de
Leur luxe pouvait diminuer ln part des pauvres, — Quel
ques préluts accusés d'avarice par les Nouvelles. — 11 sont solli
pur leur pi — Lettre ardente de Mar de Sevigné à |
en faveur de non neveu — Refus des 6
le . — Uue tradition